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François Brousse

LA
TRINOSOPHIE
DE L’ÉTOILE
POLAIRE

La Licorne Ailée

© La Licorne Ailée, 2013
ISBN 978-2-916709-26-0
Ouvrages de François Brousse
par thème et ordre de parution

pœmes
Rama aux yeux de lotus bleu, 1952 (La Licorne Ailée, 2e éd. 1983)
L’Angélus des rêves, 1978 (La Licorne Ailée, 2e éd. 1989)
Ivresses et sommeils, 1980 (La Licorne Ailée, 2e éd. 1989)
Au royaume des oiseaux et des licornes, 1982 La Licorne Ailée
Orphée au front serein, 1984 La Licorne Ailée
Œuvres poétiques – tome I, 1986 (La Licorne Ailée),
comprenant :
Le Poème de la Terre, (2e édition)
La Tour de cristal, (2e édition)
Chants dans le ciel, (2e édition)
À l’ombre de l’antéchrist, (2e édition)
Le Rythme d’or, (2e édition)
Les Pèlerins de la nuit, (2e édition)
L’Enlumineur des mondes, (2e édition)
La Harpe aux cordes de lune, (2e édition)
L’Eternel reflet, (2e édition)
Hymne à la joie, (2e édition)
L’Aigle blanc d’Altaïr, 1987 La Licorne Ailée
Œuvres poétiques – tome II, 1988 La Licorne Ailée,
comprenant :
Voltiges et vertiges, (2e édition)
De l’autre cygne à l’un, (2e édition)
Murmures magiques, (2e édition)
Le Graal d’or aux mille soleils, 1989 La Licorne Ailée
La Rosée des constellations, 1991 La Licorne Ailée
Les Transfigurations, 1992 La Licorne Ailée
Le Baiser de l’archange, 1993 La Licorne Ailée
Le Frisson de l’aurore, 1993 La Licorne Ailée
Les Miroitements de l’infini, 1994 La Licorne Ailée
Le Chant cosmique de Merlin, 1995 La Licorne Ailée
L’Homme aux semelles de tempête, 1995 La Licorne Ailée
Poèmes de mon lointain matin, 1995 La Licorne Ailée
Rencontre avec l’Etre, 1995 La Licorne Ailée
La Roseraie des fauvettes, 1997 La Licorne Ailée
L’Idéale métamorphose, 1998 La Licorne Ailée
Le Sourire de l’astre, 1998 La Licorne Ailée
Fantaisies, 1999 La Licorne Ailée

3
Le Refrain de l’absolu, 2000 La Licorne Ailée
Le Pas des songes, 2001 La Licorne Ailée
Le Rire des Dieux, 2006, La Licorne Ailée
Les Jardins de la Reine, 2006, La Licorne Ailée
Vie Lyrique, 2006, La Licorne Ailée
La Mort du Mahatma Gandhi, 2008, La Neuvième Licorne
Il existe un Azur, 2010, La Licorne Ailée

essais
La Chute de l’aigle allemand, 1944 Sinthe
L’Avenir des peuples, 1946 L’Hermite
Le Secret des tombes royales, 1947 (La Licorne Ailée, 3e éd. 1991)
La Lune fille et mère de la Terre, 1957 (La Licorne Ailée, 4e éd. 1992)
Antoine Orliac, poète martiniste, 1958 Sources Vives
Lamennais et le christianisme universel, 1959 Scorpion
De Pythagore à Camille Flammarion, 1960 (La Licorne Ailée, 4e éd. 1991)
Une Torche aux astres allumée, 1961 (La Licorne Ailée, 3e éd. 1989)
Sub Rosa, 1964 Sources Vives
Les Clés de Nostradamus, 1965 (Sources et Flammes, 2e éd. 1981)
Zoroastre, l’apôtre du Soleil, 1972 (La Licorne Ailée, 3e éd. 1989)
René Espeut, biologiste et poète, 1979 Labau
La Prophétie des papes, Miroir du monde, 1981 Buro-Service
Les Visiteurs des millénaires – tome 1 – Le Comte de Saint-Germain
(La Licorne Ailée., 2e éd. 1990)
Le Livre des révélations – tome 1, 1982 (La Licorne Ailée, 3e éd. 1992)
Le Livre des révélations – tome 2, 1982 (La Licorne Ailée, 3e éd. 1992)
La Trinosophie de l’Etoile Polaire, (La Licorne Ailée 3e éd. 2013)
comprenant :
L’Ordre de l’Etoile Polaire et de Celui qui Vient, (4e édition)
Isis-Uranie ou l’Initiation Majeure, (4e édition)
Le Double Infini, (4e édition)
L’Arbre de vie et d’éternité ou une nouvelle forme de kabbale, 1984
(La Licorne Ailée, 3e éd.1992)
Les Secrets kabbalistiques de Victor Hugo, 1985 La Licorne Ailée
Spécial Victor Hugo, 1985 La Licorne Ailée, B.M.P.
Les Mystères d’Apollon, 1986 La Licorne Ailée (2e éd. 1992)
Les Secrets kabbalistiques de la Bible, 1987 La Licorne Ailée,
comprenant :
Moïse, (1e édition)
Ezéchiel, mage chaldéen (3e éd.)
Amos, pâtre visionnaire (2e éd.)
Michée, le prophète scruté par un initié (1ère éd.)
La 7ème erreur de l’humanité, 1987 (La Licorne Ailée, 2e éd. 1991)
La Coupe d’Ogmios, 1993 La Licorne Ailée

4
L’Astrosophie, 1989 Dervy-Livres (La Licorne Ailée, 2e éd. 1994)
L’Evangile de Philippe de Lyon, 1994 La Licorne Ailée
Par le soupirail du rêve, 1996 La Licorne Ailée
Nostradamus ressuscité, tome 1, 1996 La Licorne Ailée
Nostradamus ressuscité, tome 2, 1997 La Licorne Ailée
Nostradamus ressuscité, tome 3, 1998 La Licorne Ailée
Dans la lumière ésotérique, 1999 La Licorne Ailée
Commentaires sur l’Apocalypse de saint Jean, tome 1, 2001 La Licorne Ailée
Le Manifeste de la Quatrième Dimension, 2008, La Neuvième Licorne
Poésie, Langage de l’Âme, 2008, La Neuvième Licorne
Les Conquérants Reviviscents, 2010, La Licorne Ailée
Thot Hermès, le Prince de l’Éternité, 2010, La Licorne Ailée
Philosophies, 2011, La Licorne Ailée
Sub Rosa, 2013, La Licorne Ailée
Le Livre du Centenaire, 2013, La Licorne Ailée

romans
Péhadrita parmi les étoiles, 1983 (2e éd. 2013), La Licorne Ailée
L’Abeille de Misraïm, 1986 (2e éd. 2013), La Licorne Ailée
Contes du gouffre et de l’infini, 1988 La Licorne Ailée

5
LA
TRINOSOPHIE
DE L’ÉTOILE
POLAIRE

3ème édition

7
L’ORDRE DE
L’ÉTOILE POLAIRE
ET CELUI QUI VIENT

9
Je médite sur la splendeur de l’Être Suprême
qui, d’un souffle, a créé l’infinité des mondes.
Que son rayon illumine la fine pointe de
mon âme, qu’il m’amène des ténèbres à la
lumière, de l’ignorance à la connaissance, et
de la mort à l’immortalité.
Qu’il en soit ainsi pour tous les êtres depuis
l’atome jusqu’à la galaxie. Aum.

10
Signes annonciateurs
D’après « Asia Mysteriosa »

8 E 18
P R
A T

12 13

11
RÉVÉLATIONS
DE « CELUI QUI ATTEND »
9 décembre 1973

I. LA TRANSMISSION DE L’ORACLE

L’Ordre Polaire, le plus secret des Ordres


initiatiques, a surgi dès l’année 1908, dont le
nombre théosophique est 18, ce qui le place sous le
signe de la Lune éclatante et mystérieuse. Sa
lumière environne l’apparition d’un certain Mario,
qui fut choisi par les grands maîtres du Tibet comme
digne de recevoir l’Oracle Chaldéen de la Force
Astrale, arche magique et numérologique permettant
de communiquer avec le centre de l’énergie divine
sur la Terre : l’Aggartha.
Mario, personnage débordant de forces et
d’ardeurs pour la vie, type même de l’artiste sensuel,
possédait en son âme un joyau inestimable : la
faculté d’aimer et d’aider les humains. Certes, il ne
se desséchait pas, comme quelques prétendus
maîtres, dans les scrupules archaïques ! L’initiation
réclame, non le puritanisme, mais l’ouverture du
cœur, l’amour universel.
En ces temps, existait à Bagnaïa, aux environs de
Rome, sous la clarté transparente du ciel, un ascète
sorti vivant de « La Légende Dorée », qui se
13
nommait le Père Julien et qui vivait en ermitage
dans une perpétuelle méditation. Les Romains le
regardaient avec suspicion, attendu que ce solitaire,
strictement végétarien, chaste comme une statue de
marbre, ne daignait assister à aucun office religieux.
Une attitude aussi scandaleuse dessinait, aux yeux
des naïfs, l’image satanique par excellence.
La Providence voulut qu’un jour il tombe au fond
d’un ravin je dis bien la Providence.
Les gens qui passèrent le long du chemin firent le
signe de croix et s’enfuirent à toute allure en
marmonnant : « Si le diable a jugé bon de lui tordre
le cou à ce sorcier, eh bien, nous, on ne s’en mêle
pas ! »
Arrive Mario, l’incroyant, l’athée, qui aimait
bien les femmes et les repas succulents, mais plus
encore l’humanité. Cet incrédule au grand cœur
découvre, gisant, le Père Julien, qu’il avait rencontré
fortuitement dans ses longues randonnées à travers
la cristalline harmonie du Latium. Il connaissait à
peine cet étrange cénobite, mais c’était son frère
puisque c’était un homme.
Comme Orphée dans les abîmes de l’enfer, Mario
descend à l’intérieur de la faille pour secourir le
Père Julien. D’une blessure fendant le genou gauche,
le sang, avec abondance, jette ses fontaines rouges.
Le sauveteur bande la plaie à l’aide d’un mouchoir
jaune couleur de l’intelligence, puis emmène le
blessé à sa demeure. Il le soigne gratis, uniquement
par amour fraternel, par bonté envers le genre
humain.
Un mois suffit pour remettre sur pied le mystérieux
Julien, qui, à son bienfaiteur, déclare :
Merci, tu m’as sauvé, et, en même temps, tu as
accompli l’acte qui permet de reconnaître en toi un

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des hommes de bonne foi que nous attendions. Puis
tu as été compatissant à la souffrance humaine, tu es
digne de recevoir l’Oracle d’Or, grâce auquel tu
pourras converser avec les grands maîtres de
l’Himalaya, les lumières toutes puissantes de
l’Orient ! Quand tu seras perdu dans les chemins
tumultueux de la vie, tu n’auras qu’à invoquer les
Frères Aînés, au moyen de cette méthode astrale.
Elle préconise une série de mutations de lettres en
nombres et de nombres en lettres pour aboutir à la
réponse ! Je te confie un oracle mathématique
extrêmement précis. Il commence par une évocation
magique. La phrase que tu dois livrer aux
manipulations de la méthode astrale t’est soufflée
par l’invisible. La question, tu l’as, mais la forme de
la question provient d’une intervention étrangère à
ton esprit.
À partir de cette demande, tu peux élaborer le
grand œuvre : tu obtiendras les réponses sages et
merveilleuses.
Après l’explication initiatique, il proféra ces
paroles
Moi, le Père Julien, j’ai été mandé de l’Himalaya,
afin de trouver un homme pur à qui je puisse confier
l’Oracle d’Or. C’est toi. Je dois maintenant prendre
congé des terrestres et revenir aux solitudes
surnaturelles de l’Orient, parmi les grands maîtres,
mes amis et mes inspirateurs.
Il embrassa Mario, puis disparut. L’immense
mystère l’a repris dans ses profondeurs.

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II. LA PUISSANCE
DE L’ORACLE D’OR

Mario, acceptant l’offrande, avait masqué ses


doutes sous un sourire reconnaissant (car il ne
voulait pas chagriner l’ermite au front d’énigme).
Il jeta le manuscrit dans l’obscur d’une armoire
et dans les ténèbres de l’oubli. Une année coula des
urnes du temps : le karma, sous forme de maladie,
s’empara de Mario. Sa femme en profita pour le
quitter et son patron pour le mettre à la porte. Le
voilà au fond même des ennuis, presque du
désespoir ! Après avoir plané si haut l’oiseau se
laisse choir dans le puits des ombres...
Un matin, regardant vaguement dans les entrailles
de son armoire, il découvre, talisman oublié, l’Oracle
de Force Astrale ! Un souvenir grandit en lui : les
recommandations du Père Julien. Tout s’étant
effondré, pourquoi ne pas essayer ce moyen bizarre,
peut-être providentiel ?
Il ne lui restait pas d’autre route à parcourir... Il
tente l’aventure. Une voisine lui procure les
ingrédients nécessaires à la cérémonie magique,
dont il accomplit scrupuleusement les rites prescrits.
Il pose la question que l’invisible lui a dictée, et, au
bout de nombreux calculs, une réponse magnifique
se dégage, comme une étoile bienfaisante, contenant
la formule de guérison, mêlée de hauts conseils
d’ordre moral. Il accepte, tout ébahi, avec une
espérance confuse qui monte graduellement dans
les tréfonds de son être.

17
Grâce à sa voisine, il obtient tous les éléments
qui doivent composer le breuvage miraculeux. Et le
prodige se réalise en quelques jours, Mario est
guéri ! Un monde de réflexions s’ouvre à sa pensée.
Comme Aladin, il a trouvé sa lampe merveilleuse !
Il persiste dans ce nouveau chemin, recommence
la cérémonie, pose une autre question, remodelée
par la magie : que dois-je faire ?
Réponse : Tu dois te rendre, tel jour, à tel endroit.
Il se rend à l’adresse indiquée. Là, dans un bureau
style empire l’accueille un personnage solennel et
souriant (ce qui arrive quelquefois). Des questions
fusent : « Mais comment l’avez vous pressenti ?
Vous êtes le premier à vous présenter, j’ai en effet,
besoin d’un collaborateur efficace ! »
Après de rapides sondages, la conversation
n’hésite pas à s’engager dans les voies du mystère :
Dieu, la mort, l’art inspiré, les interventions
surnaturelles. Les deux interlocuteurs se plaisent
mutuellement. Ces âmes antiques s’étaient connues
dans les cryptes pythagoriciennes de Rome ; elles se
retrouvent sous le rayonnement azuréen de l’Italie.
Naturellement, Mario est appointé dans
l’entreprise en qualité de secrétaire, chef de bureau,
ayant sous ses ordres tout un éventail de souriantes
employées. L’une d’elles émit une étincelle
sentimentale qui fulgura entre leurs deux psychismes,
et ce fut la révélation d’un authentique amour. La
destinée, clémente, écartant les fantômes du passé,
lui offrait une compagne nouvelle. Sur le vieil arbre
mort, l’arbuste tirait ses tiges verdoyantes vers la
lumière du ciel.

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III. ASIA MYSTERIOSA

Grâce aux conseils d’en-haut, Mario continuait


une espèce de petite vie heureuse, pénétrée de
transformations intérieures, mais le fleuve coulait
trop calmement et se dirigeait vers les marais de
l’habitude. La Providence intervint, d’abord
brutalement, ensuite avec plus de douceur. Les
folies fascistes commençaient en Italie leur danse
bouffonne et tragique. Pour fuir des tracasseries
honteuses, Mario fut contraint d’abandonner son
emploi. Puis il quitta le pays de Michel-Ange et
s’installa dans la terre de Rodin...
Des circonstances, en apparence fortuites, le
mirent en rapport avec Zam Bhotiva, visionnaire et
médium, cherchant la pierre philosophale, les clefs
majeures de Salomon, la baguette divinatoire de Pic
de la Mirandole. Une amitié soudaine se noua
solidement entre le possesseur de l’oracle et le
chercheur vagabond des étoiles.
Mario signale à Zam Bhotiva la méthode
chaldéenne du Père Julien, et l’éminent occultiste
sursaute, ayant l’impression d’atteindre enfin le port
radieux de ses infatigables odyssées. Il s’exclame :
Malheureux, tu laisses dormir un des trésors les
plus étonnants de tous les âges ! Communiquer avec
les grands maîtres qui ont dépassé le niveau humain
pour entrer dans la sphère des dieux, c’est une grâce
rarement accordée aux mortels ! Il faut interroger
ces surhommes et connaître de leur bouche les
vérités suprêmes !

19
Le résultat des investigations menées par les
deux mystagogues se condensa dans le fameux
livre : « Asia Mysteriosa », qui renferme un écrin
d’enseignements sublimes. Plus tard, sous
l’impulsion des maîtres de l’Himalaya, prit naissance
l’Ordre Polaire, dont l’élan visait la rénovation de
l’âme humaine.
Les maximes fondamentales de ce nouveau
groupe d’initiés peuvent se résumer ainsi :
Apporter un rayon de lumière là où il n’existe
que ténèbres.
Lutter par tous les moyens contre la folle peur de
la mort qui hante le cerveau humain.
Combattre pour le vaincre ou tout au moins le
modifier, l’égoïsme, le pire des péchés.
Enseigner que rien de bon, rien d’élevé, ne
s’obtient facilement.
Pratiquer l’amour envers l’humanité, et la
fraternité absolue entre les Polaires.
Suivre le chemin de l’art qui monte jusqu’au
palais divin.
Le végétarisme et la bienveillance envers les
animaux forgent les vertus nécessaires à l’initié.
Le chef des Polaires aura les plus hautes missions
spirituelles, car il devra, par son influence, intervenir
directement ou indirectement pour unir les hommes,
les rendre frères et pour calmer toutes les basses
passions.
L’Ordre des Polaires ne tarda pas à toucher la
Rose-Croix et ses diverses branches. Mais l’étendard
du silence flotte sur leurs secrètes tractations. « Asia
Mysteriosa » proclamait l’arrivée du maître futur,
que l’on doit reconnaître grâce au Rectangle
Prophétique, coffret d’énigmes dont sa personnalité,
seule, détient la clef fulgurante.

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En se fondant sur la date « d’Asia Mysteriosa »,
1929, qui, par addition théosophique, donne
l’Arcane XXI, la Couronne des Mages, l’initiateur
devait se manifester soit en 1938, soit en 1947, soit
en 1956, soit en 1965, soit en 1974, soit en 1983,
soit en 1992 toutes dates magiques, dont la somme
donne aussi l’Arcane XXI, le Diadème du Monde.
Or, c’est en 1938 que s’ouvrit la galerie de mes
ouvrages initiatiques et poétiques avec « Le Poème
de la Terre ». En 1947, dans « Le Secret des Tombes
Royales », j’ai dévoilé les rythmes ignorés de
l’histoire des peuples. En 1956, je publie
« l’Enlumineur des Mondes », poèmes de Zen
spirituel et de yoga esthétique. En 1965, voici mon
livre sur « Les Clés de Nostradamus », qui révèle
l’avenir de la planète, et c’est soit en 19741, soit en
1983, soit en 1992 que brillera une grande lumière2...

1 En 1974 en effet eut lieu l’édition de l’Ordre de l’Etoile


Polaire et celui qui vient.
2 La prophétie se réalisa de façon impeccable et lumineuse.
C’est précisément en 1983 que parut Le Bulletin du Maître
Polaire où ses révélations étincellent mensuellement comme on
le verra dans les pages suivantes. C’est aussi la même année
que fulgura le roman fantastique Péhadrita Parmi les Étoiles où
sous un masque de science fiction méditent les idées et les dieux.

21
IV. LE RECTANGLE PROPHÉTIQUE

Concentrons-nous maintenant sur le signe de


l’initiateur. Ce rectangle prémonitoire est un
déroulement de symboles que Lui seul peut
expliquer.
Ainsi le mystère des lettres
P R
A T
Elles ont fait naître une quantité d’exégèses, alors
que l’explication s’avère à la fois simple et double.
D’abord le messager prend le visage d’un artiste,
plus exactement d’un poète. En effet, trois lettres de
P.R.A.T. se combinent pour former le mot ART.
Reste la lettre P, initiale du vocable Poésie.
J’ai notamment publié treize recueils de poésies
depuis Le Poème de la Terre jusqu’à De l’autre
Cygne à l’Un.1
Ces œuvres s’illuminent au feu d’un nouvel art
poétique : Le Manifeste de la Quatrième Dimension,
qui fonde la poésie sur l’extase transcendante et la
vision divine.
De plus, pour marquer ce que doit être
« l’Attendu », les lettres du rébus P.A.R.T. donnent
PRAT.
Or, il se trouve que Louis PRAT est un philosophe
roussillonnais, qui a exercé les fonctions de
professeur dans les mêmes établissements, où j’ai
exercé lesdites fonctions, à Prades et à Perpignan !
1 Publié en 1973. Depuis cette date l’auteur a publié 30
nouveaux recueils de poèmes.

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Il fut mon prédécesseur, dans un éclairage
identique avec la : « Religion de l’Harmonie » qu’il
fonda et défendit avec une verve admirable.
Ses cendres reposent dans le cimetière de Prades,
près de son maître et ami Charles Renouvier, le
philosophe génial d’où jaillit « Le Personnalisme ».
Rappelons la grandiose hypothèse de ce penseur
hardi sur la destinée de l’homme, dans le théâtre de
l’univers. Elle rejoint les magnifiques vérités de la
métaphysique hugolienne, les paroles de La Bouche
d’Ombre.
L’examen de l’homme nous fait découvrir dans
cet être extraordinaire la marque d’une chute
primordiale, imputable aux puissances de la liberté
individuelle, pivot des trois mondes. Le premier
monde, créé par Dieu, comportait une nature
soumise à la volonté des hommes, justes et sages.
Ils l’ont ruinée en s’abandonnant à l’injustice et à
son reflet, la souffrance. Des luttes titaniques, la
Guerre des Géants, disloquèrent le monde primitif,
dont les débris constituent le système solaire actuel.
L’humanité historique vit dans le deuxième
monde, où s’affrontent les forces démembrées, où
règnent l’ignorance et la douleur. Mais les
personnalités prisonnières en ces cadres sinistres,
sont les mêmes qui vivaient autrefois dans le séjour
paradisiaque et qui l’ont saccagé. La personne
indestructible préexiste à cette décadence cosmique
et lui survivra.
Le libre arbitre a causé la chute des humains
angéliques, il sera dans le futur le restaurateur de la Cité
de Dieu, idéal de la connaissance morale qui aspire à
l’harmonie et au bonheur. Le mal, l’injustice, la douleur,
s’effaceront dans une nature revenue à son état primitif :
l’obéissance aux volontés souveraines de l’homme.

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Tableau superbe, éclaboussé d’enfer et de ciel, et
qui correspond aux réalités essentielles. Par là,
Renouvier, malgré son erreur sur le rejet de l’infini,
se taille dans la forêt des idées le chemin lumineux
des précurseurs.
Sur ses traces, Louis Prat affirmait que par la
justice on peut conquérir l’harmonie universelle. Il
se place donc, lui aussi, dans la gloire des précurseurs
et des guides. Pour atteindre l’Adeptat, lui
manquaient l’illumination intérieure et la science
des phénomènes paranormaux.
La maison de Charles Renouvier et de Louis Prat
se dresse à l’entrée de Prades comme une stèle
érigée à d’immenses souvenirs...
Dans une autre lumière, Prat est un mot emprunté
à la langue catalane qui signifie pré. Deux indications
cruciales jaillissent de cette constatation, à la fois
simple et révélatrice.
« Celui qui Attend » doit appartenir à la race de
Prat, à la race catalane, dont le génie a déjà créé
Ramon Lull et Jacinto Verdaguer, deux cimes
couronnées d’éternels rayons. C’est précisément
notre cas géographique et biologique.
Ensuite, il doit labourer le champ du monde, à
la manière de Krishna, qui triompha dans les
champs de l’esprit, aux semailles fabuleuses.
D’autre part, champ, en français, donne
phonétiquement, chant, poésie et musique. Rappel
précis de la mission du poète dont la parole sème
des graines de soleil dans le cœur des âmes. Rappel
aussi de mon livre : Chants dans le Ciel, paru en
1940, dans le brasier de la guerre européenne.
Rappel enfin de mon recueil Le Poème de la Terre,
du champ universel, en 1938, la première année de
la chronologie polaire.

25
Le doigt d’airain de PRAT indique irrécusablement
un homme de sang catalan, un poète labourant le
champ de l’âme et du monde, un professeur de
philosophie ayant exercé à Perpignan et à Prades,
bref tout un ensemble, qui, dans la planète entière,
s’applique et ne peut s’appliquer qu’à moi-même.
J’écrivais sur la tombe d’Antoine Orliac, poète
martiniste et ami personnel, les phrases suivantes
(1958) :
Il existe une chaîne d’inspirés, qui vibre,
intangible et pure, dans le cercle du temps.
Leur seule présence transmet, semble-t-il, une
sorte d’investiture sacrée. À cette chaîne, nous
devons rattacher Antoine Orliac, le père du
Métabolisme, et le créateur d’émouvants
poèmes où passe le feu de l’éternel.
Parmi les sombres galeries du collège de
Perpignan, soutenues d’ennui et de rêve,
Antoine Orliac eut pour maître Louis Prat qui
fonda la religion de l’harmonie sur des bases
platoniciennes. Par Louis Prat, on remonte à
son initiateur : Renouvier, qui construisit le
Personnalisme humain dans le rayonnement
d’un Dieu moral et vivant. Renouvier lui-
même, chaînon d’escarboucle, se rattache à
Victor Hugo, le nœud des siècles, que remplit
la brûlante profondeur du Magisme.
Dans l’énigme PRAT, d’autres sens apparaissent,
notamment « RA », le dieu solaire d’incalculable
radiation. À l’Attendu incombe la tâche d’ouvrir les
mystères de la religion égyptienne et le mot TAT
(toujours inclus dans PRAT) confirme cette
prédestination, que les livres d’Hermès érigent dans
une lumière transcendante. TAT y surgit

26
victorieusement comme le disciple très aimé du
Trismégiste.
Ce vocable plane également dans la philosophie
hindouiste, où il signifie « Cela », l’Être dont
l’essence se dissimule dans l’incognoscible. OM
TAT SAT.
On rencontre encore le phonème PA, nom de
certains grands dieux océaniques, et surtout particule
embrasée dans les appellations des sages tibétains :
Marpa, Milarépa, Tsongkapa, karmapa. Son sens
probable se place au niveau de : Doctrine,
Réalisation, Père. Ce qui ne l’empêche nullement de
désigner aussi la mythologie polynésienne :
L’œuf primitif que Pô, la grande nuit, couva.
Il convient d’ôter les masques profanes de
l’Égypte, de l’Océanie, de la Philosophie, sans
oublier les profondeurs vertigineuses du Tibet.
Nous venons de lever le premier des voiles
derrière lesquels resplendit le sanctuaire.

27
V. LES MYSTÈRES DE LA LETTRE E

Continuons notre analyse kabbalistique.


Au centre du rectangle scintille la lettre E,
cinquième figure de l’alphabet qui dénonce le
nombre 5 et l’Étoile flamboyante des Mages, l’étoile
à cinq branches, avec l’initiale G en son milieu :
Génération, Géométrie, Gnose... et Ganymède.
La lettre E surgit au fronton du temple de
Delphes, gravée dans le marbre comme une parole
venue du ciel. Plutarque, pontife d’Apollon, a écrit
sur elle un traité initiatique où il évoque notamment
les sept sages de la Grèce, qu’il réunit en fin de
compte dans le chiffre cinq. Il expulse des temples
sacrés deux faux maîtres : Périandre et Cléobule1.
En revanche, Diogène Laërce en ajoute quatre,
Anarcharsis, Myson, Épiménide et Phérécide, noms
chargés de lumière occulte.
Les transformations numériques de Plutarque et
de Diogène Laërce aboutissent à faire de la lettre E
le symbole vivant des sages primitifs, dont la face
réfléchit l’aurore de la pensée. Elles nous donnent
aussi une étrange équation : 7 = 5 = 9
Le sens ultime de la lettre E resplendit dans les
cinq visages de l’Avatar, tels que je les ai révélés
avant de rencontrer Krishnamurti, dans mon livre :
Une Torche aux Astres Allumée (1961, réédité en
1981 et 1989.)
1 Le cas de Cléobule, tyran de Linde, reste dans un brouillard
non éclairci. Par certains côtés, il confine aux frontières
lumineuses de la sagesse. Plutarque aurait-il péché par excès de
sévérité ou de symbolisme ?

29
Tous les six cents ans rythme approximatif et
réel l’Avatar s’incarne, non dans une personne mais
dans cinq, qui apparaissent à un siècle d’intervalle.
Par exemple Jésus, Apollonius de Tyane, le Maître
de justice, Patanjali et le septième Hermès forment
le multiple Avatar de notre ère, les cinq visages du
Dieu ineffable.
On voit apparaître une constellation de
connaissances que l’initiateur doit semer dans les
sillons de l’âme mondiale.
E cèle encore Eleusis, les mystères inexplorés de
l’Hellénie, et proclame surtout Éternité, l’abolition
du temps dans l’intelligence délivrée des apparences
subjectives.
L’initiateur doit connaître, à travers Plutarque,
au-delà de Plutarque, les secrets d’Eleusis et ceux
de l’éternité ; non pas extérieurement, ce qui frôle
une importance secondaire, mais les vivre
intensément, de manière essentielle.

30
VI. LE NOMBRE HUIT
ET LE SYMBOLE H

D’autres énigmes, comme deux oiseaux, volent à


nous dans le rectangle prophétique : à gauche, le
nombre huit, à droite le nombre dix-huit.
8 correspond dans l’alphabet à la lettre H, lettre
d’une puissance prodigieuse. Elle commence le
nom du poète-mage Victor Hugo, incarnation du
Verbe. Donc, l’ésotérisme hugolien sera, pour la
première fois, découvert dans une clarté rigoureuse
et vigoureuse. Un tel dévoilement a déjà scintillé
dans mon ouvrage « L’Avenir des Peuples », paru en
1945.
Huit dénonce encore la 8ème lame du tarot, la
Justice, autrement dit le karma, et même le signe de
l’infini. On le remarque dans l’arcane I, sur le front
du Mage, et dans l’Arcane XI, sur la tête de la
Force, l’infini mâle et l’infini femelle, le plus et le
moins, le yang et le yin, les deux énergies éternelles
dont l’équilibre constitue l’univers.
Dans un autre panorama, les trois lames du Tarot
nous enseignent la trinité des pouvoirs, à travers
l’évolution cosmique : le Mage ou la Volonté
Humaine, la Force ou la Providence, la Justice ou la
Fatalité.
L’âme nourrit une cause créatrice, la liberté, qui
lui permet, en vertu de son dynamisme personnel,
de matérialiser par des actes une possibilité parmi le
fleuve diffus des germinations. Plusieurs routes
s’ouvrent devant mes pas. J’en choisis une, et mon

31
choix ne se détermine que par lui-même. Inutile,
pour se justifier, d’évoquer la pression du monde
social, de l’hérédité, de l’inconscient diabolique.
Tout cela existe, mais sous forme de tentation que je
puis accepter ou repousser. Je suis un Dieu vivant,
et non un rouage sociologique, ou un robot
chromosomique, ou un pantin entre les mains
d’Éros et de Thanatos !
Mes actions, mes paroles, mes pensées, mes
désirs ont un retentissement inévitable, et comme le
vide n’existe pas, ce retentissement revient sur moi-
même, son centre créateur. Dans le monde plein et
mobile, je suscite des rides qui retournent à leur
point de départ. Autrement dit, tout ce que je fais
aux autres me sera rendu intégralement : L’action
provoque une réaction égale et de sens contraire.
Cette loi, valable universellement s’étend aussi bien
dans le domaine naturel que dans le domaine
métaphysique, aussi bien dans le mouvement des
étoiles que dans la chaîne des réincarnations. Règle
immuable, symbolisée par l’Arcane VIII, la Justice,
dont la balance emplit le gouffre immense.
Mais l’Arcane XI la Force, jeune divinité qui de
ses mains frêles ouvre la gueule du lion rugissant,
s’appelle d’un nom démesuré : la Providence. Elle
incarne les Frères Aînés, les délivrés de la
transmigration, les habitants du monde idéal, paradis,
sphère des éternelles Idées. Ils se penchent sur notre
triste destinée, et nous envoient des pensées d’amour,
de puissance, de sagesse, de beauté, de joie. Nous
pouvons ouvrir ou fermer les fenêtres de notre âme
quand viennent ces oiseaux du Soleil. La Force
représente aussi le Soi divin, l’étincelle céleste qui
vibre au faîte de l’esprit, notre super conscient,
source intarissable du génie et de la sainteté.

32
Si la volonté ouvre les fenêtres de l’âme au vol
des colombes de l’infini et à la descente des rayons
du parfait, nous sommes sur la voie de la Providence.
Notre devenir s’épanouit dans le bonheur, synthèse
des qualités transcendantes du super conscient,
souffle vivant de Dieu.
Enfin le nombre huit délimite les méthodes
fondamentales apportées par l’initiateur.
1 La Grande Identification.
2 Le Rappel de Soi.
3 La Minute d’Éternité.
4 La Respiration Solaire.
5 La Respiration des Maîtres.
6 La Méditation.
7 La Concentration.
8 Le Voyage Mental.
Elles donnent la force, en une seule vie, de briser
les chaînes du karma et de s’envoler à travers la
conscience cosmique.
Après avoir peiné, durant des millénaires, dans la
prison successive des corps vivants attachés aux
planètes, voici enfin la signature de votre liberté. Le
document salvateur a été signé par Dieu. Je vous
l’apporte : les Huit Méthodes sont la clef de l’infini.

33
VII. LE COMTE DE SAINT-GERMAIN,
ROSE-CROIX IMMORTEL
ET LE SECRET DES PLANÈTES
INCONNUES

Dans le rectangle prophétique brille aussi le


nombre 18. Il symbolise un arcane majeur du Tarot,
la Lune, et correspond à la lettre R, la Rose au pur
visage. Cette lettre désigne, dans la classification
d’Alice Bailey, le Comte de Saint-Germain, appelé
le Maître R, le Maître de la Rose-Croix.
Il faut donc que l’initiateur soit en contact avec le
Comte de Saint-Germain, supérieur mystique des
Chevaliers du Temple de Salomon.
À titre documentaire, je résume les renseignements
sur le Maître R, tels qu’ils me furent transmis le 14
janvier 1973 :
C’est à l’époque atlante qu’il aurait par la
synthèse de forces cosmiques et psychiques, réalisé
l’élixir des sages, la liqueur verte de l’immortalité,
dont sept gouttes quotidiennement suffisent à
maintenir une éternelle jeunesse. L’élixir renferme
les atomes de vie distillés par le soleil, et des
chronons, atomes de temps.
Saint-Germain a visité, en corps astral, hors de sa
forme physique, un grand nombre de planètes
habitées. Sa prodigieuse science a donc été puisée
non seulement dans les traditions de la Terre, mais
aussi dans le savoir des autres mondes.
Après l’effondrement de l’Atlantide, ce puissant
génie a découvert le mouvement perpétuel, la

35
quadrature du cercle et le moyen de transmuter les
métaux profanes en métaux précieux. Roi des
alchimistes, il a joué un rôle important dans la
naissance des civilisations antiques, notamment
l’Égypte, la Perse, la Chaldée. Il prit l’apparence du
mage Imouthès dans le pays de Misraïm ; il fut
Amourrou, le dieu de la Grande Montagne, aux
origines de la religion babylonienne ; enfin il devint
Zérovanus, antérieur à Zoroastre.
Le frère Immortel poursuit sur la Terre le but
d’Elias Artista en trois points fondamentaux : l’unité
de toutes les religions, la production d’une richesse
intarissable, la perfection de la science et de la
morale, de sorte que les humains retrouveraient le
paradis primitif. Il laisse entrevoir la rencontre future
des fils d’Adam avec une civilisation extraterrestre...
Ces méthodes yoghiques réclament la visualisation
des colonnes de lumières colorées, émanées du
Soleil Central de la galaxie, et dont les fluides
vivifiants circulent, suivant un rythme respiratoire
trinitaire, le long de la colonne vertébrale. Aspirer la
couleur lumière, la faire couler dans l’épine dorsale,
l’irradier enfin dans la totalité de l’organisme...
Tel est le comte de Saint-Germain, un des
grands sages de l’Himalaya. Ils forment un cercle
de 22 initiés, qui correspondent aux arcanes
majeurs du tarot, et avec lequel « l’Attendu »
communique de façon permanente, comme une
lampe aux feux perpétuels.
« Celui qui Attend » dispense le savoir des mondes
lunaires du nombre 18, les secrets de l’astral, de
l’astronomie et de la mort. Là, se révèlent l’immensité
de la course des âmes à travers la destruction du
corps physique, du corps vital, du corps émotionnel,
et l’illumination fondamentale dans le Soleil.

36
Ajoutons une indication historique : 18, la Lune,
marque l’époque où l’homme, pour la première fois
de son évolution connue, a mis le pied sur notre
satellite. À cette époque doit apparaître Celui qui
dévoilera les mystères du nombre dix-huit.
J’avais prédit la conquête de la blonde Phoebe,
notamment dans mon livre La Lune, fille et mère de
la Terre », paru en 1958.
Le nombre 18 représente, non seulement l’astre
des nuits mais aussi le grimoire de mes découvertes
astronomiques, à propos des comètes errantes et des
planètes harmonieuses, telles que l’expose mon
ouvrage De Pythagore à Camille Flammarion
(1960). Rappelons aux ésotéristes que Pythagore
prétendait être un génie lumineux descendu de la
Lune.
Au XIXème siècle, la loi découverte par le
visionnaire Titius et répandue par l’enthousiaste
astronome Bode, semblait donner la clef des
planètes, de leurs distances mélodieusement
réparties dans l’empire du Soleil. Elle explique par
les nombres l’étalement des mondes, à tel point que
l’écart entre théorie et observation s’avère infime
pour Mercure, Vénus, la Terre, Mars, les Astéroïdes,
Jupiter, Saturne et Uranus. Mais cette merveilleuse
cadence est brisée par Neptune qui, au lieu de se
trouver dans les environs de 388, comme prévu, se
rencontre en fait à 300...
À mes yeux, la loi de Titius-Bode termine son
pouvoir, non plus à Uranus, mais à Saturne. Avec
Saturne commence un nouveau rapport, encore plus
simple : il suffit d’ajouter à la planète précédente le
nombre mystérieux quinze, un milliard cinq cents
millions de kilomètres. Et nous obtenons le clavier
puissant :

37
Saturne : 1500
Uranus : 3000
Neptune : 4500
Pluton : 6000

La loi de Titius-Bode, comme la lyre céleste,


gouverne sept planètes, de Mercure à Saturne. La
cadence nouvelle en couvre sept également, faisant
éclater de manière grandiose l’harmonie du monde.
Pour établir les rapports des planètes
transplutoniennes, il convient de doubler le nombre
quinze, nombre du Baphomet, de transformer un
milliard cinq cents millions de kilomètres en trois
milliards. Et les distances sont découvertes par la
magie des nombres pythagoriciens.
La loi de F.B. postule, en fin de compte, l’existence
de 16 organes planétaires dans le système solaire.
Il convient d’ajouter à ce nombre déjà vaste 5
nouveaux mondes découverts par l’approfon-
dissement de la loi Flammarion en rapport avec la
comète Kohoutek, la comparaison avec les nombres
magiques nucléaires et les découvertes des génies
vénusiens, exposées dans mon livre « Péhadrita
Parmi les Étoiles ». Cela déroule un collier de 21
planètes autour du Soleil Central traduisant ainsi 22
corps célestes parallèles aux 22 arcanes majeurs du
Tarot, cette écriture des dieux. Ainsi, la comète
Kohoutek ne reviendra nous voir que dans 75.000
années ; elle décrit son aphélie aux environs d’une
nouvelle planète qui se situe à 390 milliards de km
du Soleil, nous pourrions l’appeler « Pomone »,
déesse des Vergers.
Quant aux nombres magiques nucléaires, les
voici :
2 8 20 28 50 82 126.

38
La première distance se situe entre Saturne 1.500
et Uranus 3.000 ; entre 1,5 et 3.
Le deuxième nombre, 8, se place capricieusement
entre Pluton 6 et Proserpine 10.
Le troisième, 20, correspond par conséquent à
Vesta 19,5.
La quatrième, Flora brillerait dans les espaces
célestes à une distance d’environ 28 milliards de
Km, 30, selon le sismologue italien Bendandi).
50 s’adapterait à Bacchus à 54 milliards de Km
Restent 82 et 126. 82 c’est la distance de Déméter.
Enfin, Hercule, petit soleil qui gravite entre 126
et 132 milliards de Km.
Les génies vénusiens couronnent triomphalement
cet édifice par 2 planètes nouvelles jetées à des
distances incommensurables, Astragale à 650
milliards de Km et Océana vers 6.080 milliards de
Km. Les astronomes contemporains s’arrêtent à 80
milliards et ils ignorent la pullulation planétaire qui
va de Pluton à la nouvelle planète que je baptise
« Déméter ».
Voici le tableau synoptique des planètes qui
veillent majestueusement autour du palais solaire :

39
Notons maintenant la durée de leur révolution

Distances
(en milliards de km
Planètes
par rapport au Soleil)

Mercure 0,058
Vénus 0,108
Terre/Lune 0,150
Mars 0,228
Les Astéroïdes 0,414
Jupiter 0,800
Saturne 1,500
Uranus 3,000
Neptune 4,500
Pluton 6,000
Proserpine 10,500
Minerva 13,500
Junon 16,500
Vesta 19,500
Flora 30,000
Bacchus 54,600
Déméter 82,000
Hercule 128,000
Pomone 390,000
Astragale 650,000
Océana 6.080,000

40
Distances
(en milliards de km
Planètes
par rapport au Soleil)

Mercure 288 jours


Vénus 225 jours
Terre/Lune 365 jours
Mars 687 jours
Les Astéroïdes 5 ans
Jupiter 12 ans
Saturne 29 ans
Uranus 84 ans
Neptune 165 ans
Pluton 248 ans
Proserpine 585 ans
Minerva 854 ans
Junon 1.154 ans
Vesta 1.482 ans
Flora 3.800 ans
Bacchus 7.000 ans
Déméter 15.000 ans
Hercule 24.000 ans
Pomone 75.000 ans
Astragale 300.000 ans
Océana 3.000.000 ans

41
Notre famille stellaire s’agrandit dans des
proportions vertigineuses. Mais la découverte de
planètes nouvelles est un des sept signes qui
soulignent la fin des âges. Les autres signes se lisent
dans la corruption de la terre, de l’eau, de l’air et du
feu, la levée de faux prophètes, enfin la grande
apostasie ou le triomphe de l’erreur et de la violence.
Ces connaissances inédites se ramassent dans le
fameux rectangle dont beaucoup d’intelligences ont
essayé de trouver le chiffre insaisissable. On a
découvert, incontestablement, des significations
vraies, qui se rapprochent de celles que je viens
d’exposer, mais sans leur précision historique et
biographique.
Donc « Celui qui Attend » révèle, à travers
l’ésotérisme universel, la Gnose hugolienne et
philosophique. Il épanche encore la lumière
intérieure du temps et de l’éternité, ainsi que la
connaissance du Comte illuminé, des Chevaliers
Rose-Croix dans leur splendeur et leur pureté
intégrales. Il brandit également le flambeau de la
Poésie Nouvelle, l’École de la Quatrième Dimension,
la doctrine du Double Infini, qui ouvre à l’esprit
humain une envergure grandiose et le place sur un
plan aussi supérieur à l’adamique pensée que cette
dernière est supérieure à l’entendement simiesque ;
enfin la grande clé de l’absolu, les « Huit Méthodes »
transcendantes qui poussent la porte de la libération
suprême.

42
VIII. LE ROYAUME
DU CAUCHEMAR PARADOXAL

Néanmoins, le paradoxe propre aux ambiguïtés


humaines a montré sa face d’ange tentateur. La
coupure, l’éclipse momentanée de l’Ordre Polaire, a
répandu son scepticisme glacé au fond des âmes.
L’épreuve se déchaîna, la nuit obscure de l’esprit
dont parle saint Jean de la Croix.
D’abord, la fausse prophétie, qui s’est avérée
formidablement juste par la suite. Les sages du
Tibet envoyèrent aux Polaires des messages gonflés
de terreur : l’Occident allait être bouleversé,
d’effroyables convulsions secoueraient Paris, et
toute la France. Les oracles ajoutaient que l’année
1933 serait l’année de feu, la nouvelle année
terrible...
Esclaves de la lettre, les Polaires attendirent
l’année de feu, avec un frisson le long de l’échine
pleine de sueur. 1933 passa, mais la guerre ne libéra
pas ses hordes dévastatrices sur le globe ! Déception
majeure ! Les maîtres s’étaient trompés ou avaient
menti ! Plus d’un initié sentit chanceler sa raison, et
la Fraternité Polaire se déchira...
Pourtant, 1933 souligne l’arrivée au pouvoir,
dans l’orageuse Allemagne, d’un messie du mal :
Hitler. De ce germe fatal devait sortir l’arbre de la
guerre mondiale, aux fruits de braise et de sang.
Hélas ! Les trois sages avaient raison : il suffisait
d’attendre. Confiance et patience composent l’élixir
de la vérité.

43
Les Polaires avaient néanmoins préparé un noyau
d’acier « pour le grand combat et la grande
reconstruction ». Si Jeanne d’Arc a délivré la
France, c’est parce que l’héroïne possédait une épée
talisman, chargée de forces victorieuses par les
grands protecteurs de notre pays. La Pucelle,
connaissant les cycles nationaux, savait que sa
personne physique risquait de tomber entre les
avides mains de l’Angleterre. Elle cacha le fer
magique dans la ville de Compiègne, où il dormit
cinq cents ans. Mais les Polaires, guidés par un
oracle médiumnique, retrouvèrent l’épée-talisman
qui renfermait le destin de la France. Le glaive
providentiel fut transmis à de Gaulle pendant la
tempête apocalyptique de juin 1940.
Mais de Gaulle n’est que le maître de chair,
héroïque et faillible. Il apparaît comme le précurseur
du Grand Mage de l’Occident, et les Polaires
guettaient avec impatience son arrivée. Du haut des
montagnes sacrées, le Père Julien avait annoncé
qu’avant l’année du feu surgirait de l’Orient le
messager choisi par les étoiles « Celui qui Vient ».
Et l’année de feu jeta son ombre sur la Terre sans
que surgisse « l’Attendu ». Encore une fois, les
Polaires avaient interprété littéralement un auguste
mystère. Mais le symbole, il faut l’avouer à leur
décharge, comprenait des pièges multiples ! L’année
de feu, c’est l’Arcane XVI, la Tour décapitée par la
foudre, la plus redoutable des lames majeures.
Seize, correspond aussi et surtout à l’année 1942 (1
+ 9 + 4 + 2 = 16), qui vit l’explosion dans les déserts
du Nouveau-Mexique, sur le haut d’une tour d’acier,
de la première bombe expérimentale ! Elle pulvérisa
l’édifice et creusa, dans l’épouvante des sables, un
énorme entonnoir. La Tour Foudroyée !

44
Avant l’année de feu parut l’article du messager:
« Les Tours de la Nuit », dans la revue l’Astrosophie
(Mai 1939), annonçant la chute prochaine des
dictateurs fascistes dans un immense bouleversement.
Je me cite. Cela en vaut la peine :
Les dictateurs peuvent avec orgueil dresser
leurs tours vers le zénith terrifié, elles peuvent
étouffer les rôles des peuples dans la
profondeur des cachots ; elles peuvent opposer
triomphalement aux glaives révolutionnaires
leur ceinture de granit, elles peuvent enserrer
le monde dans leurs bras géants ; le destin les
foudroiera ! Un gouffre énorme les attend. La
splendeur de leurs victoires sera dépassée par
l’infamie de leurs chutes. Les tyrans
disparaîtront de la mémoire des hommes.
Voilà ce que j’écrivais en Mars 1939, commentant
le mage Olympio, sous le pseudonyme de Charles
Amazan. Ce nom est emprunté au conte initiatique
de Voltaire : « La Princesse de Babylone », où le
Gangaride Amazan, né aux bords du fleuve
prestigieux de l’Inde, possède une licorne à
l’invincible vigueur, blanche comme la neige et la
foudre.
Le messager était venu, à l’heure prédite par les
lumières de l’Orient. Quant au message qu’il doit
délivrer à la face du monde, il respire dans les pages
de ce livre et de ses livres.

45
IX. L’HOMME ENVOYÉ
PAR L’INCONCEVABLE

Les maîtres de l’Himalaya ont pris soin de


préciser l’année où surgirait «  l’Attendu »,
l’initiateur, le mage solaire.
Voici la prédiction, dans son remous de flamme
et d’ombre :
Vivant dans cette époque de chaos général,
vous devez suivre le destin de l’humanité
entière qui se débat dans des spasmes de folie.
Et encore O.O.O.O. et encore O.O.O.O.
Jusqu’à ce que vienne l’homme envoyé par
l’inconcevable pour redonner au genre humain
le but de son existence et le sentiment réel des
choses pour lesquelles on vient au monde.1
Cette prophétie a retenti, comme un coup de
cymbales en 1929. Les écrivains d’Asia Mysteriosa
n’ont pas sondé sa profondeur kabbalistique. Je la
révèle maintenant dans sa netteté prémonitoire. Les
quatre premiers zéros représentent le chiffre 4 et les
quatre seconds zéros représentent encore 4. Si nous
mettons l’un près de l’autre, 4 près de 4, cela fait 44,
un cycle de 44 années. Ajoutons cette période de 44
ans à 1929, nous obtenons 1973, l’année où l’Ordre
Polaire a été rénové par « Celui qui attend » !
La prophétie brille d’une lumière à la fois précise
et numériquement exacte.
Mais que d’années, direz-vous, se sont écoulées !

1 Asia Mysteriosa, p. 94

47
Quelle grande longueur de temps, quel désert
d’espérances déçues, quels décombres dans le
crépuscule !
Cette longue attente se lisait dans « Asia
Mysteriosa », prévue par les maîtres de la sagesse.
Demande : quand connaîtrons-nous « Celui qui
Attend » ?
Réponse : Beaucoup et beaucoup de lunes
passeront avant que vous ne rencontriez « Celui qui
Attend »1
Une nouvelle confirmation se manifeste dans
d’autres questions et d’autres réponses.
Demande : Quel est « Celui qui attend » ?
Réponse : Aujourd’hui il est inconnu et lointain,
mais demain « ce sera un grand, de par la volonté du
Très haut.
Cette prédiction affirme clairement qu’en 1929 le
mage existait déjà sur la Terre des vivants, caché
dans le mystère, et méditant sa future apparition.
Son visage se sculpte à travers les feux prophétiques,
« Asia Mysteriosa », p. 125, nous déclare :
Dans la nouvelle lumière qui vous viendra
d’Anand, vous trouverez la paix, mais pas
avant que les 5 cercles noirs ne s’éloignent de
vous, vous délivrant de l’incertitude éternelle
et de la confusion qui ôte la Lumière.
Ananda, c’est pour la métaphysique hindoue, le
troisième rayon de la Trimourti, la joie céleste, la
béatitude.
Pour les lamaïstes, le Bouddha, comme disciple
bien-aimé, avait Ananda, le saint Jean de l’Orient.
Anand doit concentrer en lui la joie cosmique et la
fervente sagesse du Bouddhisme.

1 Ib

48
J’ai publié « l’Hymne à la joie » en 1964, où
retentissent les harmonies des mondes tournant sur
leurs axes éternels. J’ai pris comme nom initiatique :
Sury anand, la joie du Soleil, et j’apporte un Yoga
Solaire.
Quant aux 5 cercles noirs, ils ne peuvent se
comprendre que comme la réplique inversée et
sauvage des 5 qualités divines de l’Étoile
Flamboyante : Amour, Sagesse, Puissance, Joie et
Beauté. Les cercles noirs déroulent tragiquement la
haine, l’ignorance, la faiblesse, le désespoir et la
laideur. Voilà les cinq monstres dont il faut délivrer
son âme ! La Beauté, bien entendu, c’est la splendeur
de l’esprit qui s’éveille au Soleil mystique. La laideur
physique ne s’oppose nullement à la beauté de l’âme.
Elle peut lui servir de tremplin.
On mesure la colossale erreur de certains Polaires
qui, prenant à la lettre O.O.O.O. c’est-à-dire 4, ont
cru voir dans Hitler le prophète prédestiné. Ils se
contentèrent d’ajouter 4 ans à la date d’Asia
Mysteriosa 1929 + 4 = 1933.
Justement, Hitler, cette année, s’empare du
pouvoir en Allemagne et prétend apporter une
doctrine nouvelle, fondée sur le glaive et la race.
Tout le contraire du maître spirituel des Polaires !
L’antéchrist précède le Christ, et certains initiés
furent victimes d’une ténébreuse duperie. Il convient
de se souvenir impérissablement que jamais une
doctrine exaltant la violence ne correspond à la
lumière de Dieu. La justice suprême se confond
avec l’amour.
Asia Mysteriosa, page 117 et 118, nous indiquait
lumineusement l’arrivée prochaine de Kala-Nag, le
Serpent Noir, le Roi Noir, en tant qu’entité humaine,
reconnu par l’Histoire sous le masque d’Adolf

49
Hitler, né à Brunau, la ville noire, dictateur des
chemises brunes, époux d’Eva Braun, l’Ève Noire.
En lui-même il (le mot nag) n’a pas de sens
maléfique, mais associé à Kala, le signe des
ténèbres, le sens devient effroyable : c’est le Roi
Noir, le Satan, le principe de différenciation par
excellence. Il paraît, selon l’étrange symbole de
la communication, (le 2 dans le carré) que c’est
un être humain. Donc, le sens total du mot
sanscrit parait s’appliquer à un être humain
exceptionnellement mauvais, tel l’antéchrist de
l’Apocalypse. Ce serait le reflet humain des
ténèbres, un Prince Noir, opposable au reflet de
lumière qui réside dans d’autres « humains ».
On ne saurait mieux dire, et pourtant l’auteur de ces
lignes ne fut pas un chêne inébranlable dans la tornade
hitlérienne. Relisons néanmoins une indication encore
plus précise, concernant le Roi de Lumière :
Anand est la transcription exacte en
phonétique occidentale du terme sanscrit
ânanda et signifie Béatitude ; il indique aussi
les 48 années du Cercle de Jupiter 1.
Nous voilà extrêmement près des 44 années
signalées par les deux fois quatre clavicules rondes.
Ce nouveau cycle jupitérien aboutit à une date
prochaine : 1977.
1929 (année base) + 48 = 1977
Elle marquera un tournant structural dans
l’histoire de l’Ordre Olympien de l’Oracle d’Or. Il
s’affirmera puissamment sous l’influx de Jupiter, la
planète bénéfique et ordonnatrice.2
1 Asia Mysteriosa, p. 125
2 Effectivement, 1977 est l’année de la parution du Double
Infini, où sont exposés les secrets de la pyramide de Khéops et
les huit méthodes régénératrices.

50
Le passé de l’Ordre Polaire remonte jusqu’au
Pôle Primordial. Ce fut la grande vérité communiquée
au genre humain, il y a de cela dix-huit millions
d’années, par l’intermédiaire de la race vénusienne,
arrivée de l’étoile du matin sur des chars de feu, et
qui, à l’humanoïde primitif, donna la flamme de la
connaissance intégrale.
L’île de Thulé, où les anciens peuples reçurent la
lumière du ciel, se berçait dans l’azur de la grande mer
qui occupait l’emplacement actuel du désert de Gobi.
Les Vénusiens se marièrent aux Terrestres et formèrent
une race nouvelle : les Géants, ancêtres de l’humanité.
Ce mystère est enclos dans les pages de la Bible:
Les Géants étaient sur la Terre en ces
temps-là, après que les fils de Dieu furent
venus vers les filles des hommes, et qu’elles
leur eurent donné des enfants ; ce sont ces
héros qui furent fameux dans l’Antiquité »1.
Les géants héroïques reçurent la Science Divine.
Elle s’est transmise à travers des âges innombrables.
Sa lumière brilla au sein des religions antiques. Les
oracles de Bel, d’Osiris, d’Apollon Delphien se
fondèrent à la fois sur des méthodes de force astrale,
la force d’or, mais aussi sur l’illumination intérieure
personnelle et sur la tradition primordiale qui n’a
cessé de circuler de bouche à oreille parmi les sages.
L’initiation véritable s’élance de maître à disciple
sous forme d’effusion spirituelle qui va de l’un vers
l’autre, le maître n’étant qu’une route à travers
laquelle passent les puissances universelles.
Quant à l’Ordre Polaire, après son interminable
léthargie, il se reconstitue sur de nouvelles bases,
comme le phénix égyptien dans les flammes ressuscité.

1 Genèse VI, 4

51
Nous l’appellerons : Ordre Olympien de l’Oracle
d’Or: Olympien à cause de Victor Hugo, son
prophète fondamental, Oracle d’Or à cause des
ponts méthodologiques jetés vers les grands maîtres.
Nous lui donnons aussi le nom : « Ordre du Double
Infini » ou encore « Ordre de l’Étoile Polaire ». Ces
trois appellations couvrent sa triple puissance. Nous
devons le considérer simplement comme le cadre
fantomal érigé pour la transmission du message,
enseignement à la fois écrit et parlé, profane et
secret.
Toute hiérarchie doit être abolie, comme l’affirme
la lettre E, l’égalité, c’est-à-dire l’Égalité des Enfants
de Dieu dans l’Éternité. Rien ne nous distingue
hiérarchiquement les uns des autres, sinon un corps
apparent et un karma, une non réalité, un brouillard
qu’il faudra dissiper.
Un autre sens de la lettre E scintille dans l’unité
européenne, prédite par Victor Hugo et par moi-
même, notamment dans mon livre « l’Avenir des
peuples » (1945).
Sous l’impulsion de la France transfigurée
les peuples se grouperont dans une vaste
fédération européenne. Les anciennes frontières
s’effaceront, les vieilles haines s’anéantiront,
les jeunes allégresses s’épanouiront. La guerre
aux orbites caves s’effacera comme une sombre
nuée dans le radieux firmament.
Le cycle un-décennal suggère comme très
probable l’unification de l’Europe entre 1980 et
1991. Ces deux dates prolongent les Accords de
Locarno, en 1925, qui préludaient à l’harmonie
continentale, par une réconciliation passagère, mais
prémonitoire entre France et Allemagne. La chaîne
temporelle a pour chaînons 1936 (le Front Populaire,
52
essai de fraternisation entre les classes) 1947
(l’Indépendance de l’Inde, grande nation humaniste
et mystique) 1958 (arrivée du général De Gaulle)
1969 (Son départ. Et aussi la conquête de la Lune
par l’Homme).

53
X. LE MAGE OLYMPIO
ET LES SECRETS DE L’UNIVERS

La perle inaltérable de la Science Divine a fait


palpiter bien des mains savantes, les rishis du
Gange, les initiés de l’Égypte, les mages de Babylone
et de Persépolis, les druides de la Celtide, les
philosophes de l’Hellade, les gnostiques du
Christianisme, les soufis de l’Islam, les Chevaliers
du Temple et de la Rose-Croix, les Albigeois du
Midi rayonnant, les théosophes de Blavatsky, les
anthroposophes de Steiner, tous les chercheurs de
l’absolu...
L’enseignement de l’Étoile Polaire bouillonne
dans mes ouvrages et dans mes conférences, ainsi
que dans « Asia Mysteriosa ». Mais il emplit
essentiellement l’œuvre multiforme de Victor Hugo,
le Maître Polaire par excellence.
Hugo se place, non seulement parmi les plus
hauts génies poétiques de tous les temps, mais
encore parmi la couronne des révélateurs et des
prophètes. Cette couronne d’émeraudes vivantes
qui ceint le front de l’inconcevable. Les kabbalistes
le connaissent sous le nom de mage Olympio.
C’est lui notamment qui a donné aux humains la
seule explication valable du mal universel. En
lettres de gloire brûlante, elle resplendit dans « les
Contemplations ».
Dieu n’a créé que l’être impondérable.
Il le fit radieux, pur, candide, adorable,
Mais imparfait, sans quoi, sur la même hauteur,
55
La créature, étant égale au créateur,
Cette perfection, dans l’infini perdue,
Se serait avec Dieu mêlée et confondue
Et la création, à force de clarté,
En lui serait rentrée et n’aurait pas été,
La création sainte, où rêve le prophète,
Pour être, ô profondeur ! Devait être imparfaite
Donc, Dieu fit l’univers, l’univers fit le mal.
Cette sublime élucidation du grand mystère
laisse loin derrière elle les pauvres légendes de la
Genèse, interprétées littéralement. Adam, Ève, le
serpent et la pomme, paraissent ridicules près de
cette irradiation de splendeurs révélatrices ! L’esprit
humain, enfin, découvre le sens du monde.
Voilà pour le métaphysicien uni au Verbe
cosmique.
En sa qualité de prophète, Olympio flamboie
comme le phare d’Alexandrie parmi les sept
merveilles du monde. Ses prédictions, dépassent en
clarté comme en beauté les visions des inspirés de
la Bible et de l’Égypte. Il a prédit la chute du Second
Empire pour 1870 :
À la septième fois les murailles tombèrent.1
La délivrance de Strasbourg en 1944 et le chant
de ses cloches, qui, sur l’ordre du général de Gaulle,
fut le signal pour tous les tocsins de tous les clochers
de France :
Ô tocsin formidable au clocher de Strasbourg2.
La conquête des planètes du système solaire par
l’audace aventureuse de l’homme :

1 Les Châtiments
2 Toute la Lyre

56
Voici qu’enfin la traversée
Effrayante d’un astre à l’autre, est commencée.1
Il n’a garde d’oublier l’esprit farouche et scientiste
du XXème siècle, qui sème la pollution, le désespoir,
la mort :
Parmi les nations il luira comme un signe,
Il viendra des captifs dissiper la rançon ;
Le Seigneur l’enverra pour dévaster la vigne,
Et pour dissiper la moisson.2
Mais Olympio annonce l’arrivée des nouveaux
messies, étoiles brasillantes de l’humanité, sources
salvatrices des âmes :
Peuples, ne doutez pas ! Chantez votre victoire ;
Un sauveur naît, vêtu de puissance et de gloire.3
Au-delà, le prophète dévoile l’avenir du genre
humain, promis aux destinées divines :
L’avenir, c’est l’hymen des hommes sur la Terre
Et des étoiles dans les cieux.4
Depuis le Bouddha, cinq Avatars ont resplendi.
Hugo fait partie du cinquième. Il surgit, l’Avatar
révélateur, tous les six cents ans, et remplit un siècle
de ses multiples étincelles. La précédente manifestation
rayonna pendant le XIIIème siècle, avec le front et
les yeux éblouis du maître inconnu des Albigeois, de
François d’Assise, de Dante Alighieri, de Moïse de
Léon, de Ramon Lull... Au siècle solaire, le XIXème
ce furent les grandes âmes de Victor Hugo, de
Ramakrishna, d’Helena Blavatsky, de Vivekananda

1 La Légende des Siècles


2 Les Odes et Ballades
3 Les Odes et Ballades
4 La Légende des Siècles

57
et du Bab, la porte de l’Esprit. Elles forment les cinq
feux de l’Étoile Flamboyante. La méditation de leurs
livres permet de conquérir les ultimes secrets de
l’homme et du monde.
Le XXème siècle, comme l’indique son signe, les
deux X, les deux mystères, les deux croix, se devait
d’offrir aux intelligences cinq nouveaux prophètes.
Nous en connaissons déjà trois : le pur Gandhi, le
profond Aurobindo Ghose, l’insolite Krishnamurti.
Les deux autres arrivent, à pas de loup et de cygne,
vers le seuil du temple.
L’Ordre Olympien de l’Oracle d’Or se structure
fondamentalement pour transmettre les révélations
éternelles parmi les prédestinés. Il épanche une
fontaine d’immortelle jeunesse.
Chaque mois, une épître d’une dizaine de pages,
consacrée à l’ésotérisme universel sera communiquée
aux disciples, aux « chélas » comme disent les
Hindous, avec, plus tard, les Huit méthodes
transcendantes. Le chiffre 8, que l’on retrouve au
fronton même du rectangle prophétique, scelle une
indication prémonitoire d’étonnante précision.
À travers la totalité de ces méthodes on peut, je
le répète, dépasser en une seule vie la roue des
réincarnations, s’élancer à la conquête de
l’immortalité qui brûle tous nos karmas et nous
hausse jusqu’à la gloire infinie du plan divin. Il faut
se découvrir soi-même au fond de soi-même.
Le vol de ce message ombrage l’humanité
tout entière.
Il éveillera ceux qui sont prêts... quelques
centaines, quelques milliers d’humains dont l’âme
s’ouvre aux rayons de la perfection comme le lotus
aux rayons de l’aurore.
À partir de ce germe, d’autres se lèveront pour

58
recevoir et propager la parole de lumière.
Nous étions sept quand nous avons réalisé l’Ordre
Olympien de l’Oracle d’Or. En comptant le maître
invisible, cela faisait huit. 7 manifeste le Char
d’Osiris, 8 déploie l’Infini.

59
XI. LES DEUX VISAGES DE L’ÉTOILE
DES MAGES

Sur le berceau de l’enfant Dieu se lève toujours


l’Étoile des Mages, un signe dans les cieux ! Il peut
revêtir la forme d’une comète, d’un astre étincelant
qui surgit, d’un phénomène astrologique ou
astronomique exceptionnel.
En l’année 1908, sous l’influx du 18, son nombre
kabbalistique, se produisit un évènement très rare
dans l’histoire du monde : le célèbre météore qui a
brillé et brûlé au-dessus de la Sibérie.
D’une manière étrange, il épargna tous les arbres
sous le centre de l’impact, mais renversa les faîtes
qui se dressaient obliquement par rapport au point
de l’explosion.
Il semble que nous ayons affaire à un tourbillon
d’antimatière qui, traversant toute la planète, est
ressorti par l’Atlantique Sud pour aller se perdre
enfin dans l’espace. Signe merveilleux, unique, qui
a marqué la transmission de l’Oracle Chaldéen de
Force astrale !
L’épiphanie eut lieu à Bagnaïa, mot dans lequel
éclate le dieu du feu Agni... Le futur maître des
Polaires doit être en même temps le maître d’Agni,
la flamme spirituelle...
Voici que monte à l’horizon l’année 1953, sœur
jumelle de 1908, car un même nombre théosophique
les unit, 18, la Lune aux chatoyantes métamorphoses.
Cette année-là, nous avons fondé le groupe Agni,
qui se base sur la gnose hindouiste et qui veut
61
réveiller en nous le feu spirituel, notamment, par la
sagesse du Soleil, visage éblouissant de la divinité !
Le géant Akh-en-Aton se dresse alors, ce grand
réformateur de la XVIIIème dynastie pharaonique,
qui fut le guide secret de Moïse et le précurseur
direct de Jésus.
Il proclamait trois formes de la réalité divine,
l’absolu, soleil invisible, puis le soleil visible, la
face flamboyante de Dieu, enfin le soleil vivant sur
Terre, le prophète, le fils glorifié de la splendeur.
Cette vérité a franchi le torrent des siècles,
jusqu’au christianisme ; elle continue à brandir son
triangle incorruptible qui marque le front des
inspirés.
Le second signe, parallèle au premier, est
l’apparition de la comète Kohoutek, en 1973, au
moment où ressuscite l’Ordre Polaire. Voilà les
deux augures prestigieux qui soulignent le
commencement des Polaires et leur renaissance
transfigurée dans l’Ordre Olympien de l’Oracle
d’Or.
En 1973, nous venons de rénover, spirituellement,
l’Ordre Polaire. Nous l’avons fait le 9ème jour
(nombre parfait selon « Asia Mysteriosa ») du
12ème mois (12, la totalité du Zodiaque) un
dimanche (sous le signe du Soleil). Le nombre 12
correspond à l’arcane du Tarot, intitulé : Le Pendu
ou le Sacrifice, symbole de l’alchimie qui transmute
la matière vulgaire en or, le corps en esprit, et l’âme
en divinité.
Indiquons une nouvelle analogie kabbalistique
surprenante, peut-être unique : Selon Hugo,
Nostradamus et Blavatsky, l’ère du Verseau a
commencé en 1793, au cœur de la Révolution
Française.

62
Or, si nous jouons sur le clavier de la kabbale
numérique, nous retrouvons les mêmes chiffres en
1973, mais disposés différemment, comme
bouleversés par le vent de l’esprit. Nous assistons
au renouveau de l’aurore du Verseau ! Ces mêmes
chiffres, ces mêmes nombres correspondent à
l’arcane 20, image de la Résurrection.
1 + 9 + 7 + 3 = 20
1 + 7 + 9 + 3 = 20
Trois êtres jaillissent du fond de la tombe,
pendant que l’ange sonne de la trompette éclatante
au travers des firmaments. Étonnante confirmation,
qui s’impose parmi les preuves ultimes !
Chaque siècle contemple une visiteuse de l’infini,
qui arrive des fonds de l’abîme et secoue sa torche
ardente aux yeux des peuples étonnés.
La comète de 1973 porte le sceau de la
Résurrection Polaire, il s’avère aussi clair en lui-
même que le phénomène du tourbillon anti matériel
dans les cieux de 1908, car il n’existe qu’une seule
comète extraordinaire dans tout un siècle et nous
avons l’honneur de la voir briller actuellement
au-dessus de notre front.

63
XII. LA VENUE DES ROIS-MAGES

Scrutons le problème des Rois-Mages, qui, non


seulement suivent l’Étoile, mais annoncent l’arrivée
de l’enfant divin.
Parmi les Roi-Mages se dresse d’abord Paul
Lecour qui a prédit, dans son livre « l’Ère du
Verseau » la venue d’Agni, également nommé
Ganymède. Il le qualifie : « plénitude d’intelligence »
et « plénitude de beauté » ce qui prouve qu’Agni se
présente à la fois comme porteur de lumière et
porteur de poésie.
Le second prophète, c’est le surhumain Victor
Hugo, pour les initiés le mage Olympio. Il parle,
dans ses Notes Intimes, qui sont un langage
prophétique et chiffré, de Turris Victoria, de Turris
Alvernae, de Tunis Nova.
Cette Tour Victorieuse, cette Tour du Mont
Alverne, cette Tour Neuve, englobent curieusement
La Tour de Cristal, qui fut notre troisième recueil
poétique et visionnaire.
J’en extrais le poème suivant, intitulé Elias
Artista
Ariel, fermant ses ailes de papillon, me
tendit silencieusement le livre qu’il avait pris
à la bibliothèque des Nimbus. J’ouvris ces
pages ivoirines.
C’était l’histoire du martyr Elias Artista,
recueillie par le magicien Apulée, qui en
acheta les feuillets au gnostique Ménélas.

65
Elias Artista voulut montrer, sous les
diverses religions du monde,
la Vérité Unique.
Il disait que les prophètes sont les rayons
du Soleil Éternel.
Il adorait les sept Rayons Divins :
Rama, le conquérant mystique de l’Inde,
Hermès, le révélateur de la Sagesse Voilée,
Zoroastre, le héros de la Lumière,
Krishna, le vainqueur des Serpents,
Bouddha, la bouche de la Vérité,
Jésus, le cœur de l’Amour,
Mahomet, la main de la force.
Elias Artista lutta contre le roi des Ténèbres,
qui habite une forteresse d’acier et oblige les
peuples à adorer la mort sanglante.
Le roi des Ténèbres le jeta, enchaîné, dans
une caverne de granit, au cœur des montagnes
antédiluviennes.
Mais le Christ visita l’apôtre universel,
Le Christ apparut devant Elias Artista.
Le Christ projeta deux ombres, deux formes,
sur les murs hallucinés de la crypte.
Puis les montagnes méchantes s’entrouvrirent,
Et, par la fente, Elias Artista fut transporté,
Vivant
Dans les extases du Paradis.
Le mont Alverne a été le théâtre d’une radieuse
apparition : celle de Jésus-Christ aux yeux de
François d’Assise. Le saint baigna de miel et
d’encens la pierre bienheureuse où s’était assis le

66
Fils de Dieu. Et François d’Assise rappelle un autre
François « Turris Alvernae » !
Le troisième mage se confond avec le prophète
de Salon, sur lequel j’ai écrit « Les clés de
Nostradamus », parues en 1965 exactement une
année d’années (360 ans) après la publication
posthume des « Sixains », qui complètent la
révélation du mage. Il trône au centre de la Rose-
Croix, tout comme certains maîtres de l’Aggartha,
le pôle du monde.

67
XIII. UN QUATRAIN
DE NOSTRADAMUS

Son œuvre contient de nombreuses strophes


fulgurantes de lumières prévisionnelles. Je n’en
citerai qu’une, qui me paraît extrêmement précise :
Prince libinique puissant en Occident,
François, d’arabe viendra tant enflammer,
Savant aux lettres sera condescendant,
La langue arabe en François translater.
(Centurie III, 27)

Le nom prédestiné François apparaît nettement à


la manière d’un météore. Quand vivait Nostradamus,
François signifiait, non seulement Français, mais
aussi le prénom François, comme le prouve
l’existence de François 1er à l’âge même où furent
élaborées les « Centuries ».
Avec « Arabe » on entend retentir une cloche au
nouveau cristal. Ce n’est plus l’Égypte, comblée de
pyramides, mais l’Arabie, drapée de déserts. Cette
sagesse arabe se dévoile dans les livres du « Prince
libinique puissant en Occident ». Puissance d’ordre
magnétique, elle se répand sur tout l’Occident, et,
peut-être, toute la Terre.
D’ailleurs, dans chaque partie du globe, dans
chaque continent, un vivant magnétique est chargé
d’une fécondation surnaturelle et secrète.
Ce mot « libinique » s’interprète dans l’irradiation
de la kabbale. Le qualificatif normal étant « libique »
pourquoi Nostradamus a-t-il écrit « libinique » ? Ce
69
« ni » en trop, avec le « l » initial, compose Nil,
reflet de la sagesse égyptienne, et « Lin », qui
rappelle la robe pure de Jésus, comme son linceul.
Nous y retrouvons aussi le mot « Bel » et le mot
« clé ». La clé du Nil s’unit à la clé de Bel (nous
avons vu déjà l’Oracle de Bel qui, selon « Asia
Mysteriosa », pose une pierre fondamentale). Nous
rencontrons encore dans « libinique » la « clé de
Luc ». Tout cela nous ouvre les temples de la
Chaldée, de l’Égypte et du monde chrétien. Brille
enfin le nom du fondateur fabuleux de Rome —
Énée — où se concentrent les gloires de la ville
éternelle, et les mystères de la mythologie latine.
La traduction du mot énigmatique serait-elle :
Nil, Bel, Enée, Luc, clé unique.

François d’arabe viendra tant enflammer.


Il s’agit de reconstruire l’ésotérisme arabe par le
moyen d’Agni, le feu spirituel, le feu de l’inspiration
et de l’illumination.
Le vocable « arabe » continue âprement l’élan
mental d’Averroès, qui écrivit « Le Livre des Trois
Imposteurs » : Moïse, Jésus et Mahomet. Il faudra
un jour le réécrire et montrer comment les religions
Juive, Chrétiennes et Mahométane ont trahi le
message éternel.
Elles l’ont défiguré sous l’angle profane, car, dans
leurs profondeurs, étincelle la même immuable vérité.
Les Arabes ont atteint leur perfection et le point
le plus haut dans la pensée des Neufs grands
philosophes : Al-Kindi, Al-Farabi, Avicenne, Abu-i-
Barakat, Al-Gazali, Ibn-Badja, Ibn-Tofaïl, Averroès
et Al-Biruni.
Neuf propositions, neuf sources de lumière
tombent de ces montagnes méditatives.
70
Al-Kindi : La faculté prophétique communiquée
par son inspiration divine est supérieure à la
philosophie intellectuelle.
Al-Farabi : Dieu est à la fois cause absolue,
liberté absolue, bonté pure et beauté parfaite. Il est
l’être nécessaire, d’où nécessairement émane la vie.
Avicenne : Notre âme, séparable du corps, est
une substance immatérielle qui forme le lieu des
intelligibles. Son bonheur éternel se fonde sur la
connaissance.
Abu-I-Barakat : l’espace a pour dimension
l’infinitude, car il est impossible à l’homme de
concevoir un espace limité. L’idée de temps, celle
de l’être et celle de soi-même sont antérieures, dans
l’âme, à toute autre perception.
Al-Gazali : Les sens nous trompent, ils sont
contredits par l’intelligence, dont les principes ne
présentent aucune certitude. Dans ces conditions, le
seul moyen d’arriver à la vérité, c’est l’extase
mystique.
Ibn-Badja : La science et la philosophie, seules,
peuvent nous conduire à la connaissance de la
Nature.
Mais il faut que le secours d’en haut descende en
notre cœur pour que l’homme arrive à se connaître
lui-même, et à se mettre en rapport avec l’intellect
actif, émané de l’Être suprême.
Ibn-Tofaïl : L’homme solitaire contient la science
universelle. En lui sont gravées les idées de Dieu, de
l’immortalité, des sanctions et des récompenses
futures, enfin du bonheur par l’union divine. Il suffit
d’écouter la voix de son âme.
Averroès : On arrive à l’état parfait par l’étude et
la méditation. Le philosophe peut se rendre immortel
et bienheureux, dans la mesure où son intellect

71
passif se fond dans l’intellect actif, qui est l’esprit
unique de tous les humains. Au-delà, l’intellect actif
lui-même s’efface en s’unissant à Dieu.
Al-Biruni : L’humanité traverse des cycles. À la
fin de chaque période, la corruption et le matérialisme
vont s’aggravant, jusqu’au désastre majeur où
sombre la civilisation. Alors, Dieu suscite un
nouveau prophète pour inaugurer un nouvel âge du
monde.
Les Neuf Penseurs de l’Islam dessinent les deux
chemins de la délivrance : l’extase mystique et la
recherche de l’absolu. Il convient d’ajouter à leurs
fiévreuses investigations, l’élan farouche des Shiites
et le ravissement sublime des Soufis.

72
XIV. SAVANT AUX LETTRES

Savant aux lettres sera condescendant.


Savant aux lettres, il sera plein de bienveillance
pour les humains, soumis à l’ignorance obstinée.
Quelles lettres ? Il s’agit de la science primordiale
et aussi de la science des étoiles, la découverte de
plusieurs planètes inconnues par la magie des
nombres : Proserpine, Minerve, Junon, Vesta,
Bacchus et Hercule, qui s’étagent entre 10 milliards
et 128 milliards de kilomètres, à partir du Soleil.
J’ai dévoilé ces perspectives immenses dans un
livre, paru en 1960 : « De Pythagore à Camille
Flammarion » deux écrivains magnifiques et
robustes.
Les « lettres » indiquent également mais
essentiellement la naissance d’une École Littéraire
nouvelle : L’École de la Quatrième Dimension, qui
marquera la pensée, profane ou sacrée, éclatante ou
obscure, du XXème siècle.
Enfin :
La langue arabe en François translater.
La langue signifie naturellement la Kabbale, déjà
indiquée par l’expression « Savant aux lettres » et
qui remémore la parole du polaire saint Paul :
« Toute écriture est inspirée de Dieu1 ». La langue
« arabe » dans laquelle se montre le mot Ra (le
soleil des initiés) désigne la kabbale égyptienne et
1 II Timothée, 3, 16

73
juive, qui devient la Kabbale de François et la
Kabbale française, car nous allons donner aux mots
Français la même puissance et la même magie que
possèdent les vocables du Nil ou du Jourdain.
Le mot « Arabe » renferme, au premier coup
d’œil, le mot « Arbre ». Il s’agit de l’Arbre
séphirotique, au feuillage plein d’archanges et de
dieux, cèdre de la Connaissance Absolue et chêne
de la Vie Éternelle.
Autrement dit, la Kabbale, prisonnière jusqu’alors
du langage hébraïque, sera translatée en français,
translation et transmutation. Dieu parle toutes les
langues de la Terre, et s’il a donné une vérité parfaite
à l’idiome hébraïque, il a pu aussi bien la donner à
la structure française. On constate que, généralement,
les mots de notre verbe se parent de significations
aux richesses invraisemblables. On trouve rarement
dans d’autres parlers autant de secrètes opulences.
Voilà une des raisons cachées qui ont fait de cette
morphologie la langue diplomatique par excellence.
J’ai exposé une partie de ses mystères dans « Les
Secrets Kabbalistiques de la Bible » paru en 1968,
l’année du Mai radieux.
Ici, je dispense d’autres exemples, pour souligner
l’ampleur de la méthode : les noms des prophètes et
des patriarches se pénètrent d’éclairs universels si
on les plonge dans les sources chantantes de la
Temuriah ! Daniel rappelle tout de suite Diane la
très chaste, qui rêve aux cimes des forêts et
l’ésotérisme pythagoricien. Le phonème El, par
contre, nous ramène en pleine Phénicie, qu’il
survole sous la forme du Dieu des cieux. Jérémie
nous offre le géant Ymer, dans la mythologie
scandinave, dont le corps démembré donna naissance
aux nuages, aux mers, aux montagnes, au Soleil et à

74
la Lune, ces yeux de l’abîme. Et voilà que s’exhume
toute la sagesse secrète des vieux Germains. On
extrait encore de Jérémie le mot émir, titre que l’on
attribue aux descendants du prophète Mahomet.
L’Islam lève alors sa tête lourde de pensées et
couturée de cicatrices. Isaïe, le grand solitaire, étale
l’Asie entière, avec ses mystères, ses mages et ses
yogis. « Asia Mysteriosa » ! La main d’Ezéchiel
nous tend le ciel, divinité suprême des antiques
chinois, et Isé, capitale sacrée des Shintoïstes du
Japon.
Bref, Adonis, Krishna, Pythagore, Confucius,
Odin, Mahomet et les Kami volettent, comme de
grands papillons, autour des quatre prophètes
majeurs de la Bible. On peut, notamment, éclairer
leurs pages obscures avec la lampe des religions
orientales.
Je signale en passant la ressemblance entre
Abraham, souche du peuple hébreu, et Brahma, le
père hindou de toutes les galaxies. Isaac, lui-même,
rappelle Sakyamuni, surnom prestigieux du Bouddha
au sourire de sérénité.
Des chemins extraordinairement féconds
s’ouvrent dans l’énorme continent qui renferme
toutes les croyances de la Terre...
Mais revenons aux Rois-Mages, sous leur dais de
flamme intemporelle. Aux trois divinateurs,
Nostradamus, Olympio et Paul Lecour, s’ajoute un
quatrième prescient, le grand Baudelaire, qui, dans
les « Fleurs du Mal » faisant parler l’esprit divin,
déclare sans ambages :
Bientôt vous recevrez de ma main un prophète.
Qui viendra vous instruire et souffrir avec vous ;
Sa parole fera de la vie une fête,

75
Mais si vous dédaignez sa sagesse Parfaite,
Pauvres enfants maudits, vous disparaîtrez tous !...
Les Fleurs du Mal, Le Calumet de la Paix.

Prévision d’une terrible lucidité, qui s’applique


uniquement à nos jours, avec la menace de la mort
atomique, ombrageant l’horizon des peuples
terrifiés. Seul, un message d’amour et de sagesse
peut faire reculer les dragons de l’Apocalypse.
Deux forces énormes, deux fatals rouages,
conduisent l’humanité vers les abîmes du soufre : la
pensée de haine et le carnivorisme. Ces deux
chevaux ténébreux hennissent vers la mort des
civilisations.
Sans doute, notre âge incarne le Kali-Youga, la
période ultime où doivent se dissoudre toutes les
grandeurs et toutes les splendeurs, tous les aciers et
tous les diamants. Néanmoins, une petite flamme
indestructible veille toujours. Par la compréhension
des grandes lois, on peut essayer d’écarter les
nuages terribles.
La pensée se présente aux yeux du mage comme
l’énergie suprême, le pouvoir illimité. C’est la
pensée de Dieu et de l’homme qui a créé le
tourbillon gigantesque de l’univers, depuis l’amibe
rampante jusqu’aux galaxies avec leurs milliards de
soleils. Mais la pensée peut aussi bien détruire que
créer, elle porte dans sa main droite l’épi de blé
fécondateur et dans sa main gauche la hache capable
d’anéantir les mondes.
La pensée-amour émane l’infini des étoiles. La
pensée-haine suscite le vide dévorant. Vos pensées
de colère, de fureur, de rancune, vos souhaits de
douleur et de destruction se réalisent inévitablement.
Toutes ces vapeurs délétères s’amalgament en nuées

76
d’où tombent les guerres étrangères et civiles, les
épidémies, les pollutions, les catastrophes dites
naturelles. Vous êtes responsable de vos pensées
négatives : elles rongent l’édifice de l’être.
Pour empêcher la cristallisation de ces horreurs
flottantes il faut supprimer autant que possible la
naissance des pensées de haine. Il faut aussi leur
opposer des pensées d’amour, sous forme de
bénédictions bouddhiques. Souhaitez du fond du
cœur que tous les êtres soient heureux, au nord, au
sud, à l’est à l’ouest, au nadir et au zénith. Vous
devenez de cette sorte une lampe d’inépuisable
charité, répandant une lumière pacificatrice sur la
Terre.
Cette pratique, au moins une fois par jour,
prépare la concorde universelle entre les nations et
les humains.
Quant au carnivorisme, il touche à la base de
l’équilibre cosmique. Homme et animal sont liés
comme les deux plateaux d’une balance dans
l’harmonie souveraine de la vie. L’homme a été
institué berger de la planète, s’il en devient le
boucher, l’ordre universel se venge. Nulle souffrance,
nul meurtre, ne demeure sans écho dans la plénitude
de l’abîme. La justice impassible pèse tout
impartialement, selon un poids à la fois quantitatif
et qualitatif. À tant de douleur et d’existence
animale correspond tant de douleur et d’existence
humaine. Le rapport reste mystérieux, mais il existe
aussi sûrement que le Soleil.
Donc, en tuant et torturant les bêtes vous le faites
sous un vain prétexte d’alimentation vous répandez
à pleines mains la mort et la peine parmi les
hommes. Si vous désirez arrêter les guerres entre les
peuples, commencez par arrêter la guerre contre

77
l’animal. Abandonnez la cruauté carnivore, adoptez
la douceur végétarienne. Le végétal ne souffre pas ;
il se dilue dans l’âme collective de son espèce.
L’animal souffre, il possède une âme autonome.
Soyez les frères des animaux, et les anges qui
veillent aux destinées seront vos frères.

78
XV. LES RÉVÉLATIONS
DE LA COMÈTE KOHOUTEK

L’étoile errante, passagère de nos cieux, laisse


tomber un ruissellement de révélations multicolores.
Le nom même de cette comète, le mot Kohoutek,
voile un remarquable secret ; en effet « Tek », dans
« Asia Mysteriosa » prend place parmi les trois
sages qui répandent la connaissance du Pôle
transcendant.
« Kohout » nous donne encore « kotou », qui
symbolise « Koot-Houmi » un des maîtres les plus
célèbres de l’Himalaya, l’inspirateur d’Helena
Blavatsky. Deux mages tibétains enfermés dans
l’étoile vagabonde
Un troisième mage se dévoile : Toth, dont on
retrouve intégralement les lettres dans le nom
prédestiné de la comète. « Tek », l’Asie mystérieuse,
Koot-Houmi, la Théosophie, Toth, la sagesse de
l’Égypte, magnifique triangle de clartés...
Enfin, une indication géographique précieuse :
on saisit le mot « coq » dans Kohoutek ! Le pays
des coqs marque la France ; donc c’est en France
que doit renaître l’Ordre des Polaires et se
manifester le message attendu. Mieux encore ! La
région de France où se lèvera le nouveau maître est
indiquée nettement par une autre face du vocable
« Tek ». Il représente la rivière « Tech », qui arrose
le département des Pyrénées Orientales, où je suis
né, où je demeure. Dans ce même département
coule aussi la Têt dont le nom s’incruste dans celui

79
de la comète. Naturellement, la Têt traverse
Perpignan et Prades !
Au-delà de l’Occident, au cœur d’un Tibet
mystique, méditent les maîtres de la sagesse,
qu’ « Asia Mysteriosa » nomme par antiphrase et
par modestie « les petites lumières de l’Orient »
mais qui sont les grandes lumières de l’univers.
Ces lumières s’épanouissent multiplement, et
elles finissent par se résumer dans trois, le chiffre de
l’énigme : Toth, Tek, Koot-Houmi.
Toth reflète le roi du monde, non pas tel que le
représente la Société Théosophique, mais comme
une des trois incarnations sur Terre de la trinité
divine : Amour, Sagesse et Puissance. On les appelle
Brahatma, Mahatma, et Mahanga. On les nomme
également le Christ, le Bouddha et le Krishna, ou
Maître Parfait.
Les trois accueillent en eux l’esprit universel, le
verbe des mondes... On a prétendu que la comète
actuelle s’était divisée en trois... probablement un
bruit légendaire, mais qui traduit admirablement la
trinité fondamentale. Les trois soleils resplendissent
sur nos têtes et font converger leurs rayons dans le
cœur de l’humanité1.
La comète Kohoutek fait exploser d’autres signes
précieux. Les astronomes l’ont baptisée : « Kohoutek
1973 F » (cette initiale nous ramène à François).
Elle porte la molécule OH, hydroxyle, décelée par
ses raies de 1800 m de longueur d’onde c’est la
première fois qu’elles sont observées en absorption
et non en émission dans une comète.
Naturellement, pour le kabbaliste O représente
l’Ordre Olympien de l’Oracle d’Or ; quant à la
1 Quelques jours après ces paroles, on a pu voir briller, aux
marges de la nuit, sur une même ligne, trois astres éclatants :
Jupiter, Vénus et Kohoutek

80
prestigieuse lettre H, elle désigne Hugo. Les 1800
mètres de longueur d’onde s’appliquent normalement
au nombre 18, dans le rectangle prophétique. Les
cieux flamboyants annoncent l’arrivée de l’attendu :
homme, ordre et mouvement.

81
XVI. LE SENS CACHÉ
DU TRIANGLE 12

Reste le mystère des trois triangles, la pointe


tournée vers le haut, le premier ostende le nombre
12, le second le nombre 13, le troisième s’emplit de
vide... Ces triangles forment avec le rectangle
prophétique la géométrie sacrée d’Asia Mysteriosa.
La disposition générale des triangles lancés vers
le zénith désigne le caractère gigantesquement
bénéfique de la nouvelle révélation.
Scrutons les sens prémonitoires. Le 12 matérialise
les douze mois du Zodiaque cosmique, la grande
année atlantéenne et pyramidale de 25.749 ans que
Platon reforgeait, pour des raisons métaphysiques
en 25.920 ans ; plus loin encore, le 12 indique d’un
geste ample tous les rythmes de l’univers, les
recommencements de l’histoire, la spirale indéfinie
des temps passés et des temps futurs. Ce dévoilement
par l’initiateur débute et scintille dans « Le Secret
des Tombes Royales » dès 1947 (une des dates
prédestinées).
Depuis l’humble septénaire jusqu’au mois
cosmique (2145 ans), les ressorts essentiels de
l’évolution des peuples doivent être mis à jour.
Cette connaissance m’a permis notamment d’annon-
cer les dates qui marquèrent la fin de la Guerre
Mondiale, le commencement et la conclusion des
guerres coloniales (Vietnam, Algérie), enfin la chute
du général de Gaulle. Preuves expérimentales de la
vérité de mes théories ! Voici les textes :

83
L’ÉCROULEMENT DE HITLER

La seule solution rationnelle, c’est de croire


que « douze ans » se rapporte au conquérant
de la Volga, Hitler. Nous avons dans ce cas
tous les éléments nécessaires pour trouver la
chute d’Hitler. Il suffit d’ajouter le cycle de 12
ans à la date de son arrivée au pouvoir. Tout
le monde la connaît, cette date sinistre, c’est
1933. Je fais le calcul : 1933 + 12 = 1945.1
LES GUERRES COLONIALES

Avec le cycle millénaire, nous délimitons


dans le futur la date de la guerre prochaine.
Elle aura lieu entre 1947 et 1961.
Comme la guerre actuelle n’a pris fin qu’en
1945, on ne peut s’empêcher de frémir : Deux
catastrophes pareilles coup sur coup, c’est
trop !
Mais il n’est pas du tout obligé que ce soit
une guerre mondiale. La campagne du Rif, en
1925, fut une petite lutte coloniale qui laissa
l’univers parfaitement tranquille. De même, la
guerre de Louis d’Outremer2 sera une simple
expédition militaire, et non l’embrasement du
monde...
D’une manière générale, les empires
coloniaux que bâtirent Anglais, Français,
Portugais, Hollandais, Espagnols sombreront
dans le néant3.
Signalons que la guerre d’Indochine commença
l’année 1947 et se détermina en 1954, époque où
1 La Chute de l’Aigle Allemand, 1944
2 Louis IV (vers 920-954)
3 Les Guerres Futures, Cahier n°18 de Destins, 1947

84
débuta la guerre d’Algérie, qui prit fin en 1962. La
coïncidence est quasi totale, entre les dates prévues
et les dates réelles.
LA CHUTE DU GÉNÉRAL DE GAULLE

Quant au Gaullisme, comme tous les


régimes autoritaires français, il est marqué
par le cycle de onze ans. L’Empire de Napoléon,
commencé en 1804, s’effondra en 1815.
Onze ans ! La souveraineté de Charles de
Gaulle, née en 1958 doit se terminer
logiquement en 1969. L’avenir, fantôme aux
mains pleines de mystères, nous le dira.1
L’avenir a parlé, de cette voix éclatante qui
renverse les puissances et donne raison aux
prophètes...
Les kabbalistes noteront entre la comète du siècle
dernier, la fameuse visiteuse de 1843, et la comète
actuelle, l’inquiétante rôdeuse de 1973, un intervalle
de 130 ans, une des clés de l’évolution des peuples,
souffle qui bouleverse les conquérants : Charles
Quint, Louis XIV, Napoléon, Hitler.
J’étais le seul à l’avoir révélé dès 1965, dans Les
Clés de Nostradamus. Seul de tous les occultistes de
la Terre. Voici ce que j’exposais, en pleine lumière:
« Le nombre racompté », le nombre compté
de nouveau, cette fois au sanguinaire, à Hitler
n’est autre que la période comprenant 130
années. Elle rythme les effondrements
d’empire.
Démembrement de l’Empire de Charles
Quint : 1555. J’ajoute 130 ; 1555 + 130 = 1685,

1 Les Clés de Nostradamus, 1er trimestre 1965.

85
ce qui donne la Révocation de l’édit de Nantes,
le déclin de Louis XIV.
J’ajoute 130 : 1685 + 130 = 1815, ce qui
donne Waterloo, la chute de l’Empire
napoléonien.
J’ajoute 130 : 1815 + 130 = 1945, ce qui
donne la prise de Berlin, l’invasion de
l’Allemagne par les Alliés, l’écrasement du
Troisième Reich.
Ces textes sont d’une précision parfaite. Mais
j’en profite pour signaler un autre parallélisme,
entre la Révolution Française, au front radieux, et la
Révolution Russe au sombre regard :
1789, prise de la Bastille, lever du Soleil.
1789 + 130 = 1919, les traités de Versailles, qui
consacrent malgré tout la victoire des républiques
sur les antiques monarchies. C’est également la
fondation de la Troisième Internationale, instrument
de l’action universelle du Marxisme.
1792, création de la Première République
Française.
1792 + 130 = 1922, création de l’Union des
Républiques Socialistes Soviétiques.
1799, coup d’état du 18 brumaire.
1799 + 130 = 1929, énorme crise économique
qui secoue l’Amérique et l’Europe, toute l’ampleur
du capitalisme. En Russie, la collectivisation de
l’agriculture, décrétée par Staline, aboutit à une
nouvelle famine : violence et sottise s’épaulent
mutuellement. La même année, heureusement, voit
l’apparition d’ « Asia Mysteriosa ».
D’autre part, le parallélisme entre Napoléon et Hitler,
par le cycle de 130 ans, revêt une netteté de laser :
1804, Napoléon empereur des Français.
86
1804 + 130 = 1934. Mort d’Hindenburg, Hitler
maître absolu de l’Allemagne.
1815, chute de l’Empire, Waterloo.
1815 + 130 = 1945. Chute du IIIe Reich, Berlin.
Il n’est pas interdit aux Adeptes de prolonger mes
révélations et d’appliquer le cycle de 130 ans aux
mutations futures de l’humanité.
Je grandis les informations précédentes par le
cycle johannique de 1260 ans, que je dévoilerai
ultérieurement. En voici quelques bribes suggestives.
Par exemple, les luttes entre païens et chrétiens se
reflètent 1260 années plus tard dans les guerres
religieuses où s’affrontent protestants et catholiques.
Ainsi, la bataille du pont Milvius, où Constantin battit
Maxence, a pour insolite écho la Saint-Barthélemy!
312, victoire de Constantin.
312 + 1260 = 1572, massacre de la Saint-
Barthélemy.
Une autre analogie s’esquisse entre l’empereur
Justinien, législateur, conquérant, et l’âge de la
Révolution Française que prolonge l’Empire
napoléonien. Deux dates s’imposent :
529 + 1260 = 1789, la Révolution Française.
536, les armées byzantines, commandées par
Bélisaire, s’emparent de Rome.
536 + 1260 = 1796, campagne éblouissante de
Bonaparte en Italie.
Ce cycle nous permet aussi d’entrevoir la fin du
Catholicisme, aux environs de l’an 2015.
Prenons pour origine l’année 755, où Pépin le
Bref constitue le Patrimoine de saint Pierre,
inaugurant le pouvoir temporel de l’Église :
755 + 1260 = 2015... La date est grosse
d’évènements énormes.
Le cycle de Johann, 1260 années, se retrouve

87
nettement dans le triangle portant au centre le
nombre 12.
Nous noterons encore que la comète Kohoutek
doit revenir dans 2160 ans, c’est-à-dire que son
évolution remplit tout un mois cosmique, un mois
platonicien et babylonien. Elle a donc brillé aux
années qui virent l’abaissement de Carthage, de la
Macédoine et de la Grèce devant la fortune insolente
de Rome.
Les feux du ciel répondent aux signes de la Terre
et les comètes aux symboles géométriques.

88
XV. LE TRIANGLE 13
ET LE GRAND VIDE

Passons maintenant au triangle 13, dont le nombre


évoque tous les ésotéristes le savent l’arcane du
Squelette Faucheur, debout dans un livide crépuscule.
L’initiateur doit donc révéler, en leur vastitude, les
énigmes de la mort. Partiellement déjà, le voile
d’Isis est déchiré ! Examinons ce carrousel de
chevaux et d’idées aux crinières vivantes. Quelles
sont les grandes étapes de ce drame universel ? Il se
déroule en cinq actes sur le théâtre de l’abîme.
La dissolution du corps éthérique dans
l’atmosphère de la Terre.
Le voyage de l’âme à travers le cône d’ombre de
la planète.
La destruction du corps astral dans les plaines
blanches de la Lune.
La montée des corps mental et causal dans la
gloire du Soleil.
Et, pour la plupart des êtres humains, le retour
dans des formes physiques, humaines.
LES RÉINCARNATIONS

Quel souffle, pétrissant l’humanité barbare,


L’entraîne, malgré tout, vers les buts solennels ?
Quelle main remplaça sur les puissants autels
L’âcre sang du taureau par le doux miel des jarres ?
L’âme, éternel flambeau, revêt des corps mortels
Que la tombe dévore et que le nid prépare ;
Quand leurs pas rebellés dans les ombres s’égarent,

89
Une lance de feu dompte les criminels.
Nos fautes, franchissant le sépulcre difforme,
Dans les nouvelles vies nous suivent âprement,
La douleur nous instruit, la pensée nous transforme,
L’idéal nous remplit de son vin écumant.
Nous allons, à travers de triomphants désastres,
Gravissant, pas à pas, le dur sentier des astres.1
Un tel sonnet renferme les doctrines découvertes
par les sages de toutes religions, le minerai pur de la
vérité. Transmigration des âmes, loi du karma qui
courbe les univers, enfin progrès infini de la
personnalité indestructible dans la vie sans limites...
Après la mort du corps physique, subsiste un
complexe vivant, corps éthérique, astral et mental,
qu’habite l’âme. Ce complexe rôde dans l’atmosphère
du globe et peut se manifester aux humains, par
l’intermédiaire des médiums ou à travers le miroir
chatoyant des songes. Mais la dissolution du corps
éthérique ouvre la porte d’un second voyage sur les
routes du cosmos.
Le deuxième fantôme corps astral, mental et âme
tourbillonne dans le cône d’ombre de la Terre, où
les méchants rencontrent les visages affreux du mal
qu’ils ont commis dans leur existence corporelle.
Les justes, plongés dans un cercle de rêves agréables,
traversent en souriant ce dangereux passage.
Méchants et justes arrivent, légions invisibles,
sur la Lune, dans l’aura magnétique de cet astre
mystérieux. La troisième mort survient alors, la
dissolution du corps astral, brûlante et douloureuse
pour ceux que remplissent les désirs terrestres,
fraîche et douce pour les assoiffés d’idéal.
Enfin, voici la montée du corps mental et de

1 Œuvres Poétiques tome 1, Le Poème de la Terre

90
l’âme dans le Soleil, dans la sphère spirituelle dont
le flambeau du jour est le masque resplendissant.
Les religions nomment « paradis » ce lieu de
merveilles où l’on reçoit ravissements, illuminations,
joies multiformes. Les délivrés y restent
définitivement, ou plutôt connaissent, après la porte
du Soleil, les portes de l’infini. Les autres âmes
retombent momentanément dans le cercle infernal
des vies planétaires.
La mort du corps physique correspond à
l’initiation de la terre, celle du corps éthérique à
l’initiation de l’air, la dissolution du corps astral se
raccroche à l’initiation de l’eau. Mais la montée
dans la sphère solaire réalise l’initiation du feu, la
transfiguration...
Le triangle du Grand Vide termine les marques
prophétiques. Nous devons pénétrer dans l’infini,
dans l’Éternel, dans l’Absolu, dans l’Ineffable, dans
l’Inconnaissable. C’est le Samadhi, l’union de
l’homme, triangle vivant, et du néant, plénitude,
qui s’approfondit, qui « s’infinitise ».
On parvient au zénith de l’âme par une rénovation
de l’être que guident les Huit méthodes essentielles.
Ici, la face de l’éternité surgit soudainement Le
temps, que nous croyons être une force illimitée
entraînant d’un mouvement irrésistible atomes et
soleils, reflète sa véritable nature : une création de
l’esprit. Est-ce une matière ? Non. Le temps ne
possède aucune dimension spatiale, ni longueur, ni
largeur, ni profondeur. Il échappe aux mailles de la
sensation. Est-il énergie pure ? Extrêmement
douteux : l’énergie s’exprime par ondes, le temps
s’écoule dans l’incorporel. Ni matière, ni énergie,
mais quel est ce mystère ? Qui examine le temps,
sinon la pensée ? Qui sonde la fuite des choses,

91
sinon l’esprit ? Qui veut comprendre l’effacement
de l’être sinon l’intelligence ?
La pensée engendre le temps, car elle quitte ses
chaînes, le survole pour en scruter les secrètes
racines.
Si la pensée a créé le temps, elle peut le détruire.
Et derrière ce nuage brille l’azur de l’éternel.
Illusion de la pensée, la durée s’abolit quand elle
prend conscience d’elle-même. La méditation du
temps le dévore. Il se compose d’un passé qui n’est
plus, d’un avenir qui n’est pas encore, et d’un
présent toujours présent. Le passé n’existe que par
le souvenir présent, l’avenir par une anticipation
présente. Nous ne pouvons sortir du présent éternel.
Il forme l’axe inébranlable de notre être. Hier se
confond avec un mirage. Demain flotte dans l’irréel,
seul aujourd’hui subsiste éternellement.
Je ne suis jamais né : ce n’est qu’un souvenir
enfanté par le présent, je ne mourrai jamais : ce
n’est qu’une anticipation formulée par le présent.
Comme dit le grand maître Jésus : « avant
qu’Abraham fut, je Suis ! » non le rappel d’une
réincarnation d’autrefois, mais la super conscience
métaphysique de l’Éternité.
La réflexion nous amène d’abord au seuil du
Vrai, puis l’intuition l’illumine, puis l’identité le
réalise : Auguste ouverture des cieux sans frontières !
On atteint alors l’inexprimable et l’ineffable. Vivre
éternellement dans l’éternel présent, c’est la
libération.

92
MANIFESTE
DE LA
QUATRIÈME
DIMENSION

93
Un point géométrique. Il est seul dans le vide. Il
est parfait, il ne connaît aucune dimension, il se
contemple lui-même. Mais, un jour, par un coup de
tête sensationnel, le point géométrique s’évade
brusquement hors de lui-même, et le voilà qui forme
une ligne. C’est un être nouveau, une création
nouvelle. C’est un monstre à une dimension. Et la
ligne se prolonge, béate, satisfaite. Elle se prolonge
interminablement, mais elle reste toujours en ligne.
Que faire ? Heureusement, elle se lasse de son rôle,
et par un geste inattendu, la ligne glisse dans une
direction fantastique, et le plan se forme. Être
nouveau, création nouvelle, c’est un monde à deux
dimensions. C’est un monde qui contient les
hallucinations, les ombres et les reflets, tous les
complexes bidimensionnels... Cette chamarrure
universelle étincelle dans l’abîme, elle est d’une
glaciale beauté aux variations infinies mais
superficielles, et le plan inquiet recherche la
profondeur. Un beau matin, il la trouve, et s’enfuit.
Et le plan devient le cube. Être nouveau, création
nouvelle, c’est le monstre à trois dimensions, le
cosmos. Il se dilate à l’infini avec ses nébuleuses,
ses brouillards, ses soleils noirs, ses soleils colorés,
ses novae, ses supernovae, ses cortèges de planètes
tournant autour de l’astre central, ses grappes
fourmillantes de vivants qui se terminent par
l’homme, leur cime.
L’homme, ce rébus que les Alexandrins
considéraient comme une âme tombée du cercle où
rayonnent les dieux, l’homme semble le trait d’union
entre le monde des êtres cubiques et le monde de la
quatrième dimension.

95
Imaginez un instant que le cube, lassé d’être
cubique, se précipite tête baissée, dans une dimension
inédite, il découvrira la quatrième dimension.
L’homme, réalité tridimensionnelle, projette sur la
Terre une ombre à deux dimensions, image de lui,
différente de lui. L’homme est, par rapport à son
ombre, un dieu aux extraordinaires puissances.
Mais, à son tour, il n’est que l’ombre d’un être
immense dont la majesté se déploie dans les quatre
dimensions de l’abîme.
Comment atteindre cet idéal royaume ? Certains
sensitifs sont touchés par les étincelles d’en haut :
voyants, prophètes, mages, poètes, artistes, ont le
cœur traversé par les coruscations inspiratrices. La
muse, la fée, le daïmon, l’esprit-guide, l’ange,
tombent subitement de la trappe ouverte dans le
ciel, et disent aux contemplateurs le message du
mystère. Il faut s’arracher au monde cubique pour
monter dans l’inexprimable lumière de la supra
conscience. Ce n’est pas en dépeignant le cloaque
des entrailles humaines que vous transfigurerez les
âmes. Montrez-leur plutôt les chemins du sublime !
Ses chemins se déroulent, ponts fantastiques entre
des gouffres bouillant de maléfiques fascinations.
Toutes les sorcières de l’abîme tendent leur visage de
fleurs et leurs mains crochues. La molle brise qui
souffle dans leurs noires écailles a des senteurs de
pourriture. Les sorcières cachent le bas de leur corps
qui se termine en pattes de grenouille, dont les
pentacles palmés écrasent les esprits. Ces montres
ont un nom terrible : les drogues.
Pour s’évader du réel, trop lourd, trop torturant,
l’homme ordinaire s’enivre à la source de l’alcool.
Les hommes plus subtils boivent aux fontaines
ironiques de l’opium, de la coca, de la morphine, et

96
à leurs innombrables sœurs mornes. Mais l’éther
des pharmaciens n’est pas l’éther des dieux. L’un
procure une saoulerie mortelle, l’autre est l’océan
des ivresses infinies.
Les drogues incontestablement, peuvent obtenir
d’âpres résultats hallucinatoires. Elles se haussent
parfois jusqu’aux cimes de la quatrième dimension
mais les cœurs qu’elles transportent dans leur houle
n’ont pas reçu le baiser du Styx : ils sont vulnérables
et les foudres du ciel supérieur les frappent. Folie,
désespoir, déchéance, ces trois masques de Satan
guettent les imprudents navigateurs.
Satan ne peut triompher que si l’homme jette
dans la boue sa propre couronne : la possession de
soi. Les énergies internes ont une force illimitée,
mais les passions basses ravagent tout comme un
torrent de laves, les passions hautes transfigurent
tout comme la flamme de Jéhovah. Notre maîtrise
consciente consiste à transformer, alchimiquement
le plomb terrestre en or séraphique.
L’âme de l’homme est triple comme le trident de
Neptune. Le conscient se tient au centre, dans une
auréole de clarté et de volonté, au-dessous pullule
l’inconscient animal, comme une mare pleine de
larves férocement titaniques et au zénith plane, dans
un large bruit d’ailes, le supra conscient, la sphère
de cristal qu’habitent les archanges. L’erreur de la
plupart des esthètes en quête d’inédit est de
confondre la mare visqueuse avec la sphère exaltante,
l’inconscient animal avec le supra conscient divin.
Ces esthètes font des plongées admirables au fond
d’eux-mêmes et s’ébattent dans un grouillement de
météores de boue. Ils font jaillir les fusées du sexe,
du scatologique et du vulgaire, et si des étincelles
d’or les poignardent, elles proviennent de l’esprit

97
supérieur, qui se meut perpétuellement, comme se
meuvent les astres.
Contemplez plutôt Paul Valéry : il respire,
salamandre condensée, dans la lucidité des flammes
parfaites.
Certes, la poésie, l’aigle des neiges, peut aussi
bien raser le sol que se fondre dans le délire des
brumes et des mers, cependant elle ne souffre
aucune bassesse. Attention à la pieuvre qui se traîne
dans des crachats.
L’essentiel pour le poète est d’avoir l’appétit de
la grandeur ou le trouble du mystère. Le mariage de
ces deux forces compose l’escarboucle de Merlin
qui brille habituellement au front du génie. Rejetons
les petitesses du monde cubique. Nourrissons-nous
de sublimes pensées et de célestes enthousiasmes.
L’inspiration viendra, immense, multicolore,
irrésistible, comme la mer, à l’heure de la marée,
brise ses portes.
Mais tourner entièrement le dos à la conscience
est une erreur aux proportions de démence. Nous
risquons alors de choir dans la tourmente bestiale,
celle qui règne au cœur des fauves ou aux ganglions
des insectes. Nous commettons la déviation fatale.
La fusée, au lieu de bondir vers les astres, s’écrase
sur les rocs de la Terre. Le conscient doit être, non
détruit, mais transcendé. C’est la première marche
de l’escalier, dont la vrille ascendante troue le
zénith.
Parmi la cohorte des inspirés français qui ont
tenté les sentiers inouïs du supra conscient, trois se
détachent comme des cyclopes : Hugo, Baudelaire,
Rimbaud. Ces noms sonnent en tremblement de
terre. Tous trois ont été touchés par la foudre. Deux,
Baudelaire et Rimbaud, ont succombé, et leur

98
cadavre pathétique gît, sur la montagne, dans un
immortel éclaboussement de pourpre. Hugo, lui, a
réussi à refermer ses fulgurales blessures. Comme
dans le conte kabbalistique des trois amis à la
recherche du jardin absolu, deux furent anéantis
après l’avoir exploré du regard, le troisième pénétra
dans le radieux mystère.
Quel instrument va choisir l’artiste ou le poète
pour exprimer les translucidités du monde à quatre
dimensions ? La haute inspiration vient évidemment
de l’esprit et non de la forme. S’enfermer dans un
idéal typographique semble trop étroit. On peut
écrire en vers ou en prose rythmée, ou suivant un
moule quelconque. Le poète est l’empereur des
figures, il n’est pas leur esclave. Ses mains jonglent
avec les cubes, dont il tire des fantasmagories
comme le démiurge jongle avec les planètes. Les
alexandrins, entre les mains d’un inspiré, peuvent
devenir de profonds ruissellements de merveilles,
tandis que la prose rythmée, en dépit de sa
prodigieuse souplesse, se transformera, entre les
mains d’un ignare, en lourd nasillement d’onagre.
L’eau qu’ils boivent leur sort du nez en
chants d’église…comme dit Hugo.
Donc, l’artiste et le poète sont libres d’employer
à leur choix toute la gamme des formes, depuis
l’orgue romantique jusqu’au saxophone surréaliste.
Qu’importent ces étiquettes ? Pourvu qu’une
effrayante harmonie s’élève et que cette harmonie
soit l’écho du chant des super astres qui roulent
dans l’hyperespace.
Un chemin, voilé de chimères, marbré de laves,
est celui des rêves. Les Anciens faisaient apparaître
les Olympiens dans les miroirs multiples du songe,
et la Bible ouvre dans ces lointains la porte du ciel.
99
En effet, à travers la troublante angoisse nocturne,
toutes les chaînes cubiques se rompent. Temps,
espace, causalité, tombent en cadavres épars.
Certains fantasmes, reflets ricanants du monde,
rampent au bas de la montagne des rêves, mais ses
aiguilles subtiles captent les réverbérations de
l’invisible soleil. Le songe peut nous donner
l’impression de vivre, en quelques secondes, des
millions d’années, et les piliers du temps s’effondrent.
Le songe peut nous lancer dans la Lune, où les nains
verts se glissent en des souterrains glaciaux ; dans la
planète Mercure, où l’homme est la plus étrange des
abeilles et voilà que s’évanouissent les illusions de
l’espace. Le songe enfin peut nous montrer un
serpent qui se transforme en un véhicule sous-marin
où rient et gigotent des jeunes filles et dans
l’alambic des féeries la causalité s’évapore...
Au cœur de la quatrième dimension vivent
l’Éternel, l’Infini, la Force Créatrice. Les hauteurs
du rêve s’en rapprochent. C’est pourquoi le poète
plongera voluptueusement sa coupe ciselée dans ces
fontaines de lait céleste dont les molécules sont des
astres. L’index des mirages lui désigne la direction
nouvelle.
Mais un puits s’ouvre devant nos pas. Cueillir
son inspiration dans les tourbillons vagues du rêve
ne veut pas dire y dissoudre sa conscience. Il faut au
contraire pénétrer, dans le nuage des sommeils avec
la lampe incorruptible des éveils.
Nous allons à la recherche, non de notre
inconscient mais de notre Moi idéal qui brille dans
l’intemporel. Quand notre âme reviendra à sa source
spirituelle, les mystères du ciel et de l’enfer se
déploieront sous ses yeux souverains. En attendant,
le monde des visions ouvre ses continents inexplorés.

100
On y trouve des minéraux inconnus, de forme
géométrique, lumineux comme de la neige, chauds
comme de la laine, doux comme du velours et
animés d’une vie souriante. Des comètes qui se
transforment en camélias fleurissent à l’ombre des
arbres dont les branches de feu se terminent en
mains féminines, pleines de caresses. Au bord des
mers crépusculaires rôdent d’énormes chiens-lions
qui poussent de rauques grondements, et des crabes
géants creusent un sable fait de lapis-lazulis, tandis
que dans les cieux volent sous forme de papillons
pâles les âmes des trépassés.
Mais, parfois, le songeur pénètre dans les hauts
firmaments sacrés, qui sont d’une couleur inconnue
à la Terre et de là, il plane avec d’immenses ailes
d’aigle. Sa vertigineuse respiration devient la
respiration même de l’espace et le ciel et lui se
confondent en une fantastique unité...
Une autre route, encombrée de vapeurs
volcaniques, est la voyance. L’homme, fils de
l’absolu, possède en lui des pouvoirs surhumains
qui dorment comme des momies dans le sarcophage
du réel. On peut les ressusciter avec le fabuleux
élixir de l’imagination, car la folle du logis est aussi
l’impératrice des nébuleuses. Quand l’imagination
atteint son point culminant, elle change de nature et
devient lumière intuitive. Mais l’intuition dans le
domaine de la voyance, a des allures de géant
pétrisseur de montagnes.
Des influx de forces colorées jaillissent des eaux,
des pierres, des métaux, des plantes, des animaux et
des hommes. Le voyant distingue le resplendissement
de ces invisibles auréoles. En pénétrant dans une
église déserte, sur une cime bruissante de feuillages,
il sent fluer de chaque pierre une tendresse amicale.

101
Il sent aussi, à côté de certaines boutiques, des
bouillonnements maudits crever la Terre. Des
légendes antiques assurent que le regard concentré
des mages peut faire crouler les temples de granit,
appeler de gigantesques tornades, calmer la mer
furieuse, chasser les serpents au foudroyant venin,
apprivoiser les tigres et les éléphants sauvages,
dessécher des arbres florissants, engendrer en plein
désert des fleurs inouïes, charmer les libres
rossignols, ressusciter les morts ! Des vérités
secrètes respirent sous le voile mordoré des
légendes...
La forme la plus haute du magisme est l’inspiration
prophétique. Rien de comparable aux surhommes
qui pénètrent dans les sombres cryptes de l’avenir.
Le poète laisse aux initiés le plaisir de dominer les
éléments, depuis les crachements rouges de l’Etna
jusqu’aux verts cyclones de l’Océan Indien. Le
poète se contente d’entrevoir la silhouette des
monstres et des oiseaux futurs.
La même bouche énigmatique souffle sur les
devins, les poètes et les prophètes. C’est le Feu
Vivant dont parle Zoroastre. C’est le Verbe dont
parle saint Jean. C’est le plan sur mental dont parle
Blavatsky. La silencieuse force divine flamboie à la
frontière de l’esprit humain.
Tous les grands inspirés ont les lèvres touchées
par le charbon brûlant de l’archange. Un rapide
regard sur l’histoire européenne peut suffire pour se
pénétrer de cette vérité féconde. Dante voit, à
travers la Terre, la Croix du Sud qui brille au
firmament austral. Paracelse dessine la mort des
fleurs de lys sur un arbre desséché, puis une
couronne qui se brise sous le choc de la meule
populaire. Hugo proclame, entre deux prédictions,

102
la chute du pouvoir temporel des papes, l’écroulement
du Second Empire, la destruction du Tsarisme, la
Grande Guerre, la lutte de l’Adam slave contre
l’Adam germain...
Mais tous ne sont pas obligés d’atteindre ces
altitudes démesurées. Ils peuvent se brancher
simplement au monde astral, à cette extraordinaire
électricité cosmique qui fulgure dans les rêves, les
transes et les visions. Alors la flamme surhumaine
traverse les mortels, les fait resplendir comme des
étoiles.
Pour mériter ce nectar, il faut que l’homme
s’astreigne à des travaux héroïques. Les épreuves
initiatiques ne sont pas uniquement la parure de
l’antiquité, elles ont une résonance intemporelle,
mais ces épreuves se déroulent dans les temples
intérieurs de l’âme, et non dans des cryptes de pierre.
Le temple des poètes a trois portes qui s’ouvrent avec
les trois clefs de la Purification, de la Méditation, et
de la Contemplation. Purifier son âme des miasmes
inférieurs, la soif de l’argent, la peur, la haine. Surtout
la haine qui, actuellement, s’infiltre comme une
chimie corrosive dans la carcasse du globe prêt à se
dissoudre. Si ce mécanisme satanique continue,
l’humanité retournera au chaos. Le poète doit
conserver un cœur pur comme l’astre du matin. Un
grand esprit n’a jamais l’âme basse.
La deuxième porte qui s’ouvre dans un éclat d’or
est celle de la Méditation. L’univers sans bornes
offre ses tours de Babel aux assauts de la pensée
ivre d’absolu. Pas de ténèbres qui ne puissent être
dissipées par la torche de la recherche. Les questions
pyramidales qui dominent l’homme inquiet : vie,
âme, réincarnation, éternité, infini, Dieu, veulent
être affrontées corps à corps. Une méditation

103
journalière emplit l’âme de sereines profondeurs.
Des idées géantes élargissent l’intelligence.
L’exploration des bibles angéliques et des grands
poèmes humains procure aux penseurs une nourriture
d’immortalité. Ainsi se déploient, tourbillon brûlant,
les ailes de la raison indépendante, illuminatrice.
Cela permet à notre individualité profonde de
pleinement s’épanouir comme une fleur des gouffres.
Bien entendu, l’homme soumis à cette haute
discipline n’ira jamais se prosterner aux pieds d’une
idole extérieure.
La troisième porte du merveilleux Temple est la
contemplation. Elle nous introduit dans le jardin des
joies exaltantes et des extases spirituelles. Un des
plaisirs les plus aigus de l’âme est la vision de la
Beauté. Ce rayon divin brille à travers les êtres
depuis le scintillement des cristaux géométriques
jusqu’à la fulgurance blanche des avions depuis le
septuple pont de l’arc-en-ciel éblouissant jusqu’aux
prunelles de la femme amoureuse. Le poète doit
s’immerger dans la beauté universelle comme un
Isis gorgonide, plein de flammèches multicolores,
dans l’aquarium illimité des mers. La torche parfaite
étincelle aussi avec autant de riches grandeurs, dans
le cœur des inspirés. Et ces inspirés ont laissé des
œuvres, tableaux, statues, musiques, poèmes, où se
trouvent, emprisonnées et frissonnantes, les lueurs
les plus vives de l’au-delà. En admirant un
Rembrandt ou un Michel-Ange, en écoutant du
Beethoven, en lisant Shakespeare, l’homme
communique avec la vie infinie. La contemplation
nous arrache aux lourdes ténèbres pour nous projeter
dans la lumière des joies pures.
Une vie, triplement orchestrée par la Purification,
la Méditation et la Contemplation, réveille les

104
forces primitives, endormies comme de légendaires
vieillards dans la caverne de notre être. Elles se
dressent avec leurs lyres aux cornes d’antilopes,
dont l’harmonie fait bondir d’enthousiasme les
panthères. Le poète n’a plus qu’à prêter l’oreille au
prodige intarissable. Le poète a dompté le monstre
hennissant qui vole d’étoile en étoile. Le poète
brandit dans sa main droite le glaive logique et dans
sa main gauche le diamant intuitif, dont les intenses
rayons se répercutent sur la lame.
Cette technique d’initiation est-ce donc l’apologie,
l’apothéose des tours d’ivoire ? Certainement pas.
L’initié de la quatrième dimension lance au monde
son message, un message d’amour... d’intelligence
et de beauté. Quand la matière se désintègre, l’esprit
doit resplendir. L’humanité actuelle se vautre aux
pieds du Veau d’Or ou du Taureau de Sang. Pour
quelles raisons ? L’homme croit que son être
véritable se confond avec son corps physique. Cette
erreur lui fait rechercher les plaisirs des sens et
délaisser les joies de l’âme. Il se considère comme
un singe perfectionné, que le hasard a jeté dans une
jungle atroce. L’homme-singe va donc adopter la loi
de la jungle. Il défigure, torture, détruit l’univers.
Mais ces monstruosités proviennent de l’erreur
initiale. Le péché originel de l’homme est de
chercher son Moi dans ses organes matériels, sa
rédemption consiste à prendre conscience de son
âme éternelle et infinie, de son Moi idéal qui
rayonne dans la quatrième dimension.
Nos devanciers, dont la sueur géniale étoile les
marches architecturales de la littérature française,
faut-il les répudier ? Seul, un Rimbaud pourrait le
faire sans ridicule. Nous préférons admirer ces
magiciens qui ont forgé avec le magnétisme de

105
l’universelle vie des talismans aux intarissables
étincelles d’or. Peut-être, cependant, un choix
transformateur serait-il nécessaire.
À côté de « La Chanson de Roland », très connue,
ne doit-on pas épousseter, remettre dans leurs
splendeurs premières, « Les Romans de la Table
Ronde », avec leurs chevaliers purs comme le
sphinx, qui partent, à travers monstres et
fantasmagories, à la recherche du saint Graal ?
Toutes ces épopées féeriques ont, sur leur carapace
bronzée, des reflets de la cime où s’érige Montségur,
forteresse des Parfaits.
La Renaissance, également, a besoin d’être
vérifiée par un souffle compréhensif. Les
Romantiques ont sorti de sa tombe le grand Ronsard,
que la cendre classique avait enseveli. Le poète
ressuscité s’est levé dans sa beauté dionysiaque, en
brandissant comme une torche, sa coupe d’électrum
d’où jaillit un vin inépuisable. Et l’univers ivre a
chancelé de joie autour de lui... Mais on doit
compléter l’Œuvre des Romantiques en plaçant
devant le rire éblouissant de la Renaissance le
sombre sanglot de la Réforme, ce sanglot vivant
appelé Agrippa d’Aubigné. Des tornades bibliques
convulsionnent les cèdres de son poème : « Les
Tragiques », dans un orage d’ombre où grondent
des lions prophétiques. Sa langue sans doute est
lourde et vieillie mais les pointes de l’inspiration
par intervalles la déchirent, comme un velours terni
que traverse l’éclatant triangle d’une lance. Il faut
replacer sur son trône ce roi aboli.
Une nouvelle exploration doit perturber également
le siècle de Descartes. Racine et surtout Corneille,
dont le sens de la grandeur s’érige indéniablement,
restent ce qu’ils sont. Molière, La Fontaine ne

106
quittent pas leur Olympe, ironique, cruel et tendre.
Mais les poètes de 1630, avec, à leur tête, Saint
Amand et Théophile, ces cacatoès explosant
d’images, méritent de sortir de la nuée. Connaissez-
vous évocation plus émouvante que celle de Saint-
Amand sur le Silence :
J’écoute, à demi transporté,
Le bruit des ailes du Silence
Qui vole dans l’obscurité...
Ces paroles magiques et d’autres semblables
veulent être recueillies dans un coffret d’orichalque
ornementé de ténèbres.
Le XVIIIème siècle est bien pâle au point de vue
poésie, car le vaste enfantement des philosophies
n’a pu se faire qu’en vampirisant l’art supérieur. Le
cerveau de cet âge s’est développé comme un
champignon monstrueux, en suçant la vie rouge du
cœur, lequel s’est amenuisé en haricot infime. Loi
implacable des compensations ! Sans doute, la
dilatation cérébrale s’avérait nécessaire : trop de
carcans serraient l’esprit humain. Regardons la fin
du siècle avec le marmoréen André Chénier, jaspé
comme un caméléon par le couchant harmonieux de
l’Hellade et l’aurore pressentie du Romantisme. De
la tête coupée d’André s’écoulent des constellations
merveilleuses. Mais il est mort sans accomplir son
intégral destin !
Cependant dans les cryptes de ces temps
voltairiens, une littérature initiatique gonflée de
sève développa les lividités de sa puissante
végétation. Les livres de Claude de Saint-Martin,
notamment « l’Homme de Désir » et « le Crocodile »,
sont des poèmes massifs, où se concentrent les
ombres du mystère et les intuitions radiantes...

107
Et voici le siècle des rénovations, le XIXème. Il
culmine, Himalaya, parmi les montagnes. Il fonce,
bison d’Amérique, à travers les paisibles ruminants.
Il mélange pôles, axes, fumées et illuminations.
Quatre grands raz-de-marée ont secoué cet océan :
Romantisme, Parnasse, Symbolisme, Naturalisme.
Les génies y sont aussi nombreux que les diamants
aux pointes de l’écume. Et le rubis des libertés
cosmiques y flamboie. Dans un fourmillement
d’astres, quelqu’un est au centre, le vieux, l’éternel,
le raillé Victor Hugo. Il faut découvrir son côté
mystique, théosophe, visionnaire, ses ailes de mage
prolongées infiniment dans l’invisible. Par
contrecoup, ses œuvres inconnues, comme « La Fin
de Satan », ont une sommité eschyléenne ou
dantesque, plus écrasante encore.
Exhumons également, de ses zones d’oubli, le
grand hermétiste : Éliphas Lévi. Ce surhomme a
connu les lieux les plus profonds de l’abîme, la cité
des fées, avec les opales noires d’Hénoch,
d’Abraham, du Trismégiste et de Salomon.
« L’Histoire de la Magie », « La Clef des Grands
Mystères », « La Science des Esprits », « Dogmes
et Rituels de la Haute Magie », sont des monuments
pareils à ces montagnes de l’Inde, creusées en
sanctuaires grandioses où la face des démons ricane
près du visage éblouissant des déesses aux ailes
d’archange.
Pénétrons maintenant dans l’allée volcanique du
XXème siècle, le nôtre, où tout se métamorphose
dans la flamme. Parmi les grands morts du
commencement, j’en compte surtout sept, (j’émets
ici une opinion personnelle) pareils à des statues
d’ivoires calmes ou convulsées. Henri de Régnier,
Anna de Noailles, Verhaeren, Maeterlinck, Valéry,

108
Paul Eluard, André Breton. Ils ont, tous les sept le
sens de la grandeur et des super mondes. Les vivants
contemporains, contiennent aussi des colosses, mais
je laisse au futur le soin de juger le présent. L’art
torturé du vingtième siècle a pour mère l’horreur du
néant et pour père le désir d’éternité. L’art
fondamental, dans ses racines célestes, est le
dialogue entre le moi passager de l’homme et son
moi intemporel. L’univers se renouvelle sans cesse
sous l’influence des dieux et ses métempsycoses
font l’étonnement des millénaires.

109
ISIS-URANIE
OU
L’INITIATION MAJEURE

111
PRÉFACE

De 1938 à 1975, j’ai gardé le secret. J’étais


pareil à ces statues de granit qui cèlent, à
l’intérieur de leur poitrine, une cassette pleine
de manuscrits mystérieux. Le secret
n’intéressait ni l’énergie atomique, ni la
biologie aberrante, ni l’équilibre politique. Il
n’avait de valeur que pour les initiés, les
kabbalistes et les yoghis.
La rencontre d’une envoyée de l’Himalaya,
capable de conférer ce torrent de flamme et de
lumière que l’on nomme l’Initiation Majeure,
tel était le mystère. Savoir, Oser, Vouloir, Se
Taire, clament les quatre têtes du Sphinx au
regard d’étoile. Ces sont les mots d’ordre de
l’Adepte, sa consigne gravée sur l’or pur de
son cœur. Mais alors pourquoi déchirer le
voile après tant de silence ?
L’invisible a élevé sa voix et je n’ai fait
qu’obéir à son commandement. Dans un
monde en agonie, que dévorent déjà l’hyène
de l’ignorance et le vautour de la cruauté, une
élite d’âmes comprendra l’ampleur et la
profondeur des révélations. Quant aux
profanes, couverts par le lourd bandeau des
ténèbres, ils attendent d’autres réincarnations
ou d’autres métempsycoses. « Vox clamavit in
deserto ».

113
Le premier avertissement de l’Ineffable fut
un rêve d’une netteté absolue. Il me donnait le
conseil d’apostolat, Lever le voile du temple,
ouvrir les portes de la Science Sacrée. J’ai fait
du songe avertisseur le poème que voici. Son
titre est « Le Don d’Isis », et la Sublime
Envoyée ne m’avait pas caché qu’elle était
Isis elle-même, dans son ultime manifestation.

114
LE DON D’ISIS

Je m’envolai dans l’espace troué de constellations,


Mes grandes ailes d’aigle et d’ange remuaient
Le silence des ténèbres.
Je regardais au-dessous de mes pieds, la Terre
Comme un potiron perdu
Et j’avançai, toujours plus rapide, dans le murmure
Des sphères azurées...
Voici la Lune, la blanche barque voguant sur
Les flots calmes de l’ébène...
Sur son fin croissant d’albâtre, Isis, vêtue d’or
Se dresse comme une obsession.
Elle me tendit, Isis, la mère des étoiles, une bague
Au brillant diamant bleu ;
Et je pris la bague dans ma bouche, car les serpents
Du rêve avaient lié mes mains.
Je redescendis, oiseau fatigué, vers le nid
Chaud de la planète.
Tandis que la voix d’Isis me poursuivait
De son ordre ineffable :
Ô mon fils ! Ô mon messager !
Porte aux hommes le haut trésor, la révélation
De l’universelle Gloire...

115
Je restai sourd à cet appel tombé des hauteurs de
l’abîme. Et la Providence revint avec acharnement
frapper du poing contre mes vitres fermées. Elle
attendit pourtant quelques mois, la venue de sa
majesté l’Année Sainte et l’Année de la Femme,
1975. Le signal retentit alors en trois échos : un
nouveau rêve, une vision et une apparition ! Trois
miracles annonciateurs...
75, année prédestinée, marque depuis des siècles
la manifestation de la montagne sublime de la
sagesse : l’Himalaya, dont les cimes fulgurantes
dominent la planète.
7, c’est le Char d’Osiris, le messager qui répand
les révélations parmi les peuples encore couchés
dans les ténèbres du sommeil mental. 5, c’est le
Grand Hiérophante, celui qui par l’inspiration
permanente, se relie au Logos Éternel. 75, c’est le
prophète parcourant le monde, avec derrière lui la
protection invisible du Roi des âmes.
En 1475, Christian Rosenkreutz fonde la fraternité
secrète des Rose-Croix. Des maîtres de la
connaissance avaient dirigé son acte providentiel.
En 1575, Akbar, sous l’influence des cinq, crée
sa maison de sagesse, où délibèrent les représentants
des principales religions du globe. Il en jaillira la
Doctrine Divine, fondée sur l’amour comme principe
et la réincarnation comme croyance, avec le Soleil
comme emblème de l’Être Suprême.
En 1675, Tegh Bahadur, grand maître des Sikhs,
meurt héroïquement pour sa foi, sur l’ordre du tyran
Aureng-Zeb. Le martyr deviendra le grand sage
Tek, qui prendra place parmi les maîtres de
l’Himalaya.
En 1775, le Comte de Saint-Germain voyage à
travers le monde et répand l’alchimie spirituelle,

116
une nouvelle manifestation de l’éternelle vérité.
« Inspiré par le Grand Tout, j’aspire à rentrer dans
son sein » comme dit l’étrange voyageur.
En 1875, Helena Petrovna Blavatsky, médium de
l’absolu, fonde, sous l’influx des maîtres, la Société
Théosophique dont les buts sont l’exploration du
mystère et l’union de tous les peuples.
En 1975, je restructure et fonde pour la seconde
fois l’Ordre Polaire et l’Oracle d’Or, ayant pour
réalisation, entre autres, de se mettre en contact
avec les sages de l’Himalaya.
Voici maintenant les signes annonciateurs de
Zorah, d’Isis-Uranie. Elle fait partie du cercle des
22 grands initiés qui environnent le trône de la
gloire gnostique.

117
SONGE

Je me promenai dans une ville inconnue. L’ami


qui m’accompagnait, jeune disciple faisant ses
premiers pas sur le sentier de l’Adeptat, me
dit :« Regarde le Christ cosmique dans les planètes ».
Je levai les yeux vers le ciel au zénith de la nuit
bleue, neuf planètes étaient groupées en collier de perles
séparées et brillantes. J’aperçus alors, bondissant de
planète en planète, le Christ cosmique, les bras croisés
en signe maçonnique et ouvrant quatre ailes immenses
d’aigle noir. Quand il termina sa ronde, le ciel changea
de perspective et mon regard de profondeur.
Je contemplai alors, dans l’infini du gouffre étoilé,
le Christ cosmique bondissant de soleil en soleil, dans
un éclair surnaturel. À ce moment, j’entendis un bruit
sur la Terre : l’ami venait de fuir précipitamment. Un
remue ménage, un bouleversement à la fois familier et
universel retentit dans les hauteurs de la nuit.
Et je vis descendre, comme une colombe, une
jeune fille formée de lumière. Me tournant le dos,
elle atterrit et se mit à marcher avec rapidité.
Après un moment d’hésitation, je la suivis tout en
roulant ces pensées dans mon âme : « C’est une
jeune fille des étoiles ! Pure et ignorante, elle
s’expose à de multiples périls ; je dois protéger la
créature céleste contre les dangers de la matière ! »
Je savais que cette apparition était à la fois
abstraite et concrète, idéale et réelle, à la fois étoile
et lumière qui enveloppe l’étoile.
Avril 1975

119
VISION

Je me réveillai vers minuit. Dans l’obscurité


brillait une lumière vivante. C’était une jeune fille,
debout, l’air impérial et souriant. Ses pieds reposaient
sur mon lit. Une sorte de boléro et une longue robe
flottante couvraient ses formes. Le tout, corps et
vêtement, se composait de cristal, d’un cristal
respirant et animé. La jeune déesse regardait d’un
air hiératique une image inconnue dans l’infini.
« Tiens ! Dis-je, c’est une messagère de la race de
cristal ».
Dans la transparence du cristal, un point d’or
brilla : le chakra du cœur ! Il se mit à grandir sous
forme d’une spirale qui envahissait l’organisme
cristallin, puis s’élargissait de manière à remplir
toute la chambre.
Alors la vision s’évanouit.
Mai 1975

121
APPARITION

Remontons au 23 octobre 1975. Je partageais


mon repas avec Madame G.D. dont la connaissance
s’étend dans toutes les directions du yoga. Cette
scène se déroulait à Perpignan, ville du savoir
pinéal, dans un café dont le nom évoque un prince,
célèbre chef d’armée au XVIIIème siècle.
À ce moment, environ treize heures, je vis passer
dans l’avenue séparant les deux rangées de tables,
une jeune fille énigmatique. Elle portait un sari bleu
et or; trois lotus azurés tremblaient sur son chignon
noir ; son visage basané possédait toute la grâce de
l’Orient ; un point rouge brasillait entre ses yeux
d’un bleu violet. Elle passa, drapée de mystère, et
s’enfonça dans le mur où elle disparut.
Je ne compris pas tout d’abord le sens de cette
apparition mais quelques jours plus tard le souvenir
revint comme une lumière subite : je venais de
revoir Zorah, celle qui me communiqua la grande
connaissance ! Je ne l’avais pas reconnue car elle
était trop ressemblante, elle paraissait 25 ans en
1938 et toujours 25 ans en 1975.
Cette ultime apparition me décida à dévoiler
enfin le mystère de l’Initiation Majeure.
Je précise qu’en cette même année, année terrible
de Munich, les Isiaques adressaient à l’éternelle
Isis-Uranie une prière inspirée dont voici le texte.
Elle servira d’introduction à l’ouverture des Portes
du Temple :

122
« À CELLE QUI DOIT VENIR »

Nous t’attendons ô Isis Trismégiste, première


émanée de l’Ineffable Absolu,
En communion spirituelle avec les initiateurs
venus de l’Atlantide pour nous transmettre la
Tradition Rouge,
Avec nos maîtres les mages et les hiérophantes
des sanctuaires de Thèbes, de Memphis et de
Babylone,
Avec les druidesses et les druides des forêts de la
Celtide,
Avec les sages de Lhassa et de Bénarès,
Avec les initiés des communautés esséniennes,
Avec les philosophes d’Alexandrie et les premiers
gnostiques,
Avec les Cathares et les Albigeois,
Avec les Frères de l’Ordre du Temple, et de la
Rose + Croix,
Avec les actuels adeptes des collèges secrets de
l’Inde, du Tibet et de la Mongolie, de l’Égypte et de
la Palestine,
Avec les émissaires de l’Aggartha mystérieuse,
Nous voulons en restaurant ton culte, remettre en
honneur l’Esprit et l’Amour comme jadis dans tes
Temples,
À Is, Ô Déa,
À Philae, Ô Isis,
À Babylone, Ô Ishtar,
À Rapa-Nui, Ô Ina,
À Sidon, Ô Astarté,

123
À Carthage, Ô Tanit,
À Ecbatane, Ô Anahita,
À Éphèse, Ô Artémis,
À Paphos, Ô Aphrodite,
À Smyrne, Ô Cybèle,
À Rome, Ô Vesta,
À Chartres, Ô Myriam,
Nous voulons aujourd’hui te bénir, te louer, te
glorifier, et t’adorer Nous, les gardiens de la barque
sacrée, en souvenir de tes sanctuaires de la Celtide,
où nos aïeux célébraient tes mystères, nous t’avons
déjà édifié un temple dans nos cœurs, en attendant
celui qui s’élèvera sur les bords de la Seine, où tes
nouveaux hiérophantes viendront, en chantant des
hymnes d’amour, t’offrir des parfums et des fleurs.
Nous retrouverons alors les paroles sacrées et les
gestes hiératiques, pour continuer le culte ancestral
interrompu par des siècles de ténèbres et d’erreurs.
Nous voulons qu’à nouveau ta lumière resplendisse
pour illuminer et sauver notre monde matériel et
grossier, en proie au mal et à la misère. Nous nous
efforçons d’être purs et parfaits ; hâte donc ta venue,
ô Sophia salvatrice !
Nous, tes serviteurs et tes élus, nous t’attendons !
Et puissions-nous un jour, par ta grâce et ton
amour, être affranchis de l’esclavage du démiurge et
réintégrés avec les Éons dans le sein du divin
Plérôme, Aum !

124
APPARITION DE ZORAH

C’était à Montpellier, la Montagne des Muses,


fin novembre 1938.
J’errais avec le mathématicien Lefebvre dans un
parc tout frémissant de rousseurs automnales.
Lefebvre me dit soudain : voici le maître !
Je vis venir sous la voûte ardente des arbres, une
jeune fille d’environ vingt-cinq ans, vêtue d’un sari
mi-partie or, mi-partie azur. Un mantelet de soie
noire, à doublure blanche, couvrait ses épaules. Ses
longs cheveux de ténèbres retombaient le long du
dos. Ses yeux me semblèrent violets dans la
pénombre des branchages. Son visage basané
portait, entre les deux sourcils, un point rouge
dessiné avec du fard, l’œil de Siva. Elle rayonnait
d’une beauté à la fois extraordinaire et surnaturelle.
S’approchant de nous, elle me regarda longuement,
me sourit et m’embrassa. Très agréablement surpris,
je lui rendis son étreinte. Lefebvre était la statue de
l’étonnement.
Des lèvres de la sirène s’échappèrent ces mots
étranges :
Je t’ai connu dans les temps antiques de l’Inde.
Non, dis-je spontanément, c’était au seizième
siècle, à l’époque d’Akbar.
C’est ce que j’appelle « les temps antiques de
l’Inde ». Elle me prit le bras et m’entraîna vers la
sortie du jardin. Lefebvre nous suivait, muet et
ahuri. Nous allâmes tous les trois déjeuner au
restaurant « Haute Carrière », fréquenté surtout par

125
les ouvriers et les étudiants. L’arrivée de Zorah fit
sensation. Mais le mouvement s’apaisa vite et, à
part quelques regards vivement intrigués, nous
pûmes manger dans le calme.
Elle commanda du riz, enfant de l’Inde, et des
frites, fille de l’Occident. Je commandai une
omelette parmentier et des haricots verts, or clair et
sombres émeraudes. Lefebvre se contenta du menu,
où figurait de la viande, mais il n’y toucha presque
pas et prit surtout la garniture de légumes. Nous
couronnâmes le repas d’un plateau de fromages.
Pour boisson, de l’eau, qui nous fut servie dans une
carafe de forme bizarre. Le patron nous surveillait
du coin de l’œil, et il poussa un soupir de soulagement
quand Lefebvre eût réglé nos repas.
Tout en mangeant nous parlâmes de mathématiques
sacrées, et la conversation se continua dans la Rich’
Taverne, où nous allâmes savourer un café à l’arôme
délicat.
Zorah m’indiqua un moyen de communiquer
avec la quatrième dimension.
Tu imagines devant tes yeux une sphère
transparente, de la grosseur d’un melon, et tu la fais
tourner. Elle tourne et brille, en traçant dans l’espace
une nouvelle figure. Tout volume qui se meut,
engendre un autre volume, sauf la sphère, parfaitement
ronde et sans aspérité. Mais l’axiome étant absolu,
elle dessine dans un autre espace une autre figure, un
tessarac. Tâche de l’imaginer. Il ressemble à une
étoile chaotique et multicolore, l’Étoile des Mages !
Comme le soir tombait, un doux soir de novembre
méditerranéen, pénétré de tendresse et de mélancolie,
nous accompagnâmes la jeune magicienne à la gare.
Son train la menait vers Paris. Elle serra la main de
Lefebvre, m’embrassa et me promit de revenir le

126
mercredi suivant, à Béziers, où j’exerçais alors les
fonctions de maître d’internat.
Le mathématicien désemparé m’apprit qu’elle était
une grande initiée zoroastrienne. Elle avait fait son
apparition en 1937, créant un cercle de douze disciples,
tous masculins, et qui la vénéraient comme une
incarnation divine. Elle leur apprenait des exercices de
yoga, très différents du Hatha de Kernéiz, alors le seul
connu. Lui, Lefebvre appartenait à ce cercle secret. Il
s’y trouvait aussi un jésuite philosophe, poète,
paléontologue, amateur de civilisation chinoise. On y
dénombrait encore un alchimiste italien ayant découvert
la pierre philosophale dans les tours de Notre-Dame.
Enfin un évêque gnostique, épris d’œcuménisme
universel et patriarche de l’ère du Verseau.
La grande initiée avait pour amie, Maryse Choisy,
directrice de la revue « Consolation », où Zorah
publiait parfois des enseignements yoghiques. Elle
révéla quarante-huit exercices d’une beauté
surprenante et d’une efficacité sans pareille...
Le surlendemain, Lefebvre quitta Montpellier
pour retourner à sa résidence habituelle qui
concernait, me semble-t-il, Avignon, la glorieuse
cité des papes. Et le mercredi suivant, je me rendis
à la gare de Béziers pour accueillir la divine
magicienne.
Elle portait le même costume. Sa main tenait une
assez grande valise timbrée des Indes et de Californie.
Zorah se jeta dans mes bras avec effusion, puis me
dit : « Je resterai un mois dans la ville des Cathares
et celle des Vierges, pour te donner l’initiation que
tu mérites ».
La messagère alla s’installer à l’hôtel au n°17. Et
mon initiation commença. Elle dura quatre semaines,
dans la tempête et l’extase.

127
128
LES FLAMBEAUX ZOROASTRIENS

La première semaine, elle me fit connaître les


livres secrets du Mazdéisme dont j’ai publié des
fragments à la fin de mon ouvrage : « Zoroastre,
l’Apôtre du Soleil ». Ce sont les livres de la grande
lumière et de la grande vérité. En voici de nouveaux
lambeaux, encore ruisselants de splendeur :

DEUXIÈME FRAGMENT
DES LIVRES SECRETS DE ZOROASTRE

La lumière droite est le meilleur des aliments.


Tous les enfants de Zoroastre mangent la justice et
boivent la vérité. Mithra leur prépare dans le Soleil
la couronne des félicités éternelles...

e
Après la mort, l’âme voit flamboyer devant elle
le pont du Grand Trieur. Ce pont aux millions
d’arches brille d’un éclat surnaturel. Pour le juste, il
s’élargit en route de gloire, pour le méchant, il
devient mince comme un fil d’acier tranchant. Le
juste arrive aux jardins de l’infini. Le méchant, par
la lourdeur de son âme, est coupé en deux et ces
deux moitiés, tombant à droite et à gauche du pont,
doivent se retrouver à travers des vies de ténèbres.

e
129
Et l’esprit aux ailes de neige me toucha le front
du doigt en me disant : « Que ton intelligence
s’ouvre ! » Je vis alors devant moi la vierge du
Soleil, Ardouizour, et son sourire enchantait les
mondes. Je sais que si elle pénètre dans le puits de
l’abîme, les damnés seront sauvés.
Zoroastre, le prophète d’Ahoura-Mazda, est le
onzième visage de la révélation. Il en reste encore
trois, séparés par une chaîne de mille ans les uns des
autres. Le dernier visage, le quatorzième, la vie
universelle, assistera au trépas de l’humanité,
dévorée par un météore géant.

e
Gayomar, le premier homme, vivait avant la
naissance des montagnes, et le Dieu de la lumière
parfaite lui communiqua le secret de l’immortalité.
Les enfants de l’immaculé ont reçu la parole divine
par inspiration et respiration.

e
Qui a sculpté le Soleil ? Qui a façonné la Lune ?
Qui a jeté dans l’infini la semence des étoiles ? Qui
a fait jaillir de son souffle l’âme brillante des
humains, l’âme pâle des animaux, l’âme obscure
des plantes ? C’est toi, Ahoura-Mazda, être aux
innombrables prunelles, et qui pourtant est debout
dans l’unité !

e
La sagesse, les mystères et l’influx des astres
mettent sur notre cœur le sceau de l’universel. Il
faut découvrir dans le profond de son être le triple
baiser de l’absolu...
130
e
Les génies invisibles nous accompagnent sur le
chemin de la vie, pour écrémer notre pensée quand
elle bouillonne trop, pour exciter notre courage
quand il s’endort dans les voluptés d’en bas.

e
Mithra porte la torche et la coupe. Il intercède
pour nous auprès du maître voilé. Les étincelles de
la torche brillent dans nos rêves, les gorgées de la
coupe se déversent dans notre réveil. Allume-toi et
désaltère-toi, si tu veux l’appui du médiateur !

e
La création spirituelle, dans la pensée des maîtres,
a précédé la création matérielle, qui en est le reflet
humble. Par le reflet tu trouveras le feu, ô sage ! Par
le réel tu rencontreras l’idée, ô lutteur !
e
Le sacrifice de l’Homme Primordial a permis à
l’humanité de sortir du néant. Le sacrifice de
l’Homme Ultime permettra la montée des âmes
dans les constellations.

e
Expose le cadavre sur le sommet des montagnes,
sous l’éclat dur et brutal de l’été, pour qu’il soit
dévoré par les oiseaux de proie. Le cadavre, c’est le
corps, mais c’est aussi ton âme ahrimanienne. Elle
doit mourir pour libérer l’âme solaire qui tressaille
en ton être.

131
e
La lumière et les ténèbres, le bien et le mal, le
mâle et la femelle, le positif et le négatif, le contracté
et le dilaté règnent dans la sphère dominée par les
sept planètes. Si tu t’élances plus haut, sur les ailes
de la pureté héroïque, tu verras l’ineffable et tu seras
le tout.

e
Ormuz de sa main droite a fait jaillir une étincelle
impérissable. C’est ton âme solaire. Elle est la
source de l’amour et de la vérité, de la droiture et de
l’intelligence, de l’intuition et de la prophétie, du
bonheur et de l’espérance. Ahriman, de sa main
gauche a jeté une ombre, qu’il a rendue vivante, et
c’est ton âme ahrimanienne. Elle se gonfle d’un
désir de destruction, d’un appétit de néant. Elle veut
tuer, démembrer, abolir. Elle donne naissance aux
inspirations funestes, aux obsessions, aux folies,
aux fanatismes, aux idées fixes. Il faut la vaincre par
la pensée bonne, par l’acte bon, et par la parole
bonne, ces trois glaives de lumière.

e
Contemple et adore la beauté de Mithra, le
médiateur, le roi invisible du Soleil. Aime le feu
transparent du jour qui baigne et féconde la Terre.
Aime le feu de l’esprit qui donne l’éloquence et la
vision de l’avenir. Aime le feu d’Ormuz qui répand
la perfection et l’éternité.

132
Quand un messager d’Ormuz, un nouveau
Zoroastre ceint de gloire, vient apporter aux hommes
la gerbe des vérités cachées, un messager d’Ahriman
se lève du fond des enfers. Il jette les semailles de la
nuit au milieu des semailles de l’aurore. Il défigure
et calomnie le maître de la splendeur. Prends garde,
enfant de la pureté, de succomber aux pièges de
l’impur ! Il peut avoir le même nom que le messager
divin, il peut même devenir son disciple, pour
mieux le trahir !

e
Une hiérarchie harmonieuse rattache les bœufs
aux humains, leurs protecteurs, et les humains aux
génies lumineux qui veillent sur le développement
de leur âme solaire, et les génies lumineux à Mithra,
l’arc-en-ciel de beauté, le pont surnaturel qui mène
à l’Être inconcevable.

e
Les flots des mers et les sables du désert sont
l’image de l’indignation du juste contre les sacrifices
sanglants d’hommes et d’animaux, que les sectateurs
du dieu ténébreux accumulent devant leur idole.

e
Ne t’abandonne pas aux magies qui puisent leur
force dans le poison des crapauds, le fiel des
chauves-souris, les testicules de l’âne ! La véritable
magie met en œuvre les rayons du Soleil et de la
Lune, la vertu des pierres et des plantes, la sainte
science des respirations, la répétition des paroles
divines et l’énergie de la pensée jetée comme la
flèche d’un arc immortel.
133
e
Par la danse héroïque, tu imiteras les gestes
d’Ormuz, créateur des cieux et des mondes, de
Mithra, vainqueur du taureau de l’universelle vie, et
d’Ardouizour, la vierge de lumière dont les yeux
cléments illuminent les âmes.

e
Poursuis la construction de ton corps glorieux.
Les pensées d’intelligence, les sentiments de beauté,
les efforts de justice, les désirs de pureté forment la
trame de cette robe de merveilles incorruptibles qui
sera, au couchant des créations, le vêtement de ton
âme solaire.

e
Multiplie les arbres qui portent en eux la force
bénéfique. Multiplie les moissons, qui nourrissent
la chair de l’homme. Et, quand tu auras nourri tes
parents, ta femme, tes enfants, ton bétail, distribue
le reste des richesses à ceux qui ont faim.

e
La Voie Lactée, cet amas d’étoiles, dont l’écharpe
traverse le ciel frais des nuits, est le lait de la Vache
Sacrée. Un génie merveilleux, dont le nom reste
caché au profane, dirige ce blanc fleuve d’étoiles.
Tu l’invoqueras quand tu désireras la réussite d’une
œuvre de savoir secret.

134
Nous avons dans le coffre de notre cœur une clé
capable d’ouvrir les portes de la connaissance
intégrale. Le Soleil et la Lune l’ont forgée sur une
enclume indestructible. Cette clé se nomme
imagination. Elle explore les profondeurs du mont
infini. Elle révèle aux mages le mot de l’éternelle
énigme.

e
Sois fier d’appartenir à la race des purs et des
forts ! Par la pureté tu vaincras le monstre que tu
portes dans les ténèbres de ton être. Par la force, tu
traceras sur la Terre le sillon de la justice et des
peuples renouvelés récolteront tes moissons
sublimes !

e
Le Soleil a tellement de force et de gloire qu’il
rayonne, non seulement au front des cieux, mais
encore au cœur de la Terre dans une profondeur
qu’ignorent les hommes et les animaux. Là, règne
un soleil souterrain, grand comme la Perse, un soleil
qui se détruit et se reconstitue sans cesse, en jetant
une lumière intense. Autour de lui gravitent deux
planétoïdes, chacun d’eux vaste comme la métropole
de Babylone. Deux races vaguement humaines
habitent ces deux mondes énigmatiques. Les
Gnomes, petits, trapus, énergiques, positifs, et les
Fées, grands, minces, rêveurs, théoriciens.
D’excellents rapports unissent les deux planétoïdes,
qui se joignent par le moyen de navires aériens, car
une atmosphère riche et chaude entoure le soleil
souterrain et son double cortège.

135
e
Les Gnomes et les Fées ont creusé d’innombrables
tunnels dans la coque de terre blanche qui emprisonne
leur système solaire. Pareille à une faïence piquetée
de trous noirs, elle évoque encore un firmament
inversé, les étoiles ténébreuses dans un ciel blême.
Ces tunnels servent aux véhicules intra terrestres
qui parfois surgissent à la surface du monde, semant
émerveillement et perplexité.
Plus haut que la terre blanche circulent deux
fleuves, l’un d’eaux bouillantes et empoisonnées,
l’autre de feux à l’éclat terrible qui roulent en
grondant comme des serpents. Plus haute encore
s’étage la croûte terrestre, pleine d’animaux géants,
domestiqués par les Gnomes et les Fées. Des plantes
extraordinaires y vivent également, dont les unes
brillent comme des lampes bleuâtres. Quelques
cavernes traversent complètement la croûte terrestre,
l’anneau de flamme, le cercle des ondes et la terre
blanche. Des héros du temps jadis les ont explorées,
et en ont rapporté des merveilles incroyables.
Le soleil souterrain et ses deux planétoïdes sont
soumis à l’influence des planètes du système solaire.
Quand elles se rapprochent, ou s’accumulent, les
trois astres inférieurs sont attirés vers un point de la
coque blanche, qui, ébranlée par leurs ondes
gravitationnelles, se disloque en tremblements de
terre et en éruptions volcaniques. Scrute, ô fils du
Soleil, les secrets de ta vieille mère, Géa !

e
Quand Mithra et les Izèds se rapprochent de la
Terre, la pluie des miracles surabonde. Les Izèds
inspirent les statues, qui rendent des oracles ; les

136
plantes, qui bougent et crient ; les animaux qui se
mettent à parler. Mithra, lui, souffle son âme sur
certains hommes prédestinés, qui apportent aux
peuples les paroles de la science éternelle. Tu en
connais quelques-uns : Adi, Zérovanus, Zerdust et
les Zoroastre, dont la liste n’est jamais finie.
Les oiseaux se tiennent dans l’arbre de vie. Leur
joie éclate en mille chants. Mais quand la tempête
arrive, la plupart des oiseaux sont emportés au loin,
dans l’abîme. Ceux qui se sont accrochés solidement,
par les griffes de la foi, montent alors vers la cime
de l’arbre où brille le fruit d’or du Soleil. Ô sage
oiseau, cueille le fruit de la lumière éclatante, et tu
seras, non pas l’égal, mais le roi des esprits.

137
L’HIMA-NILA OUPANISHAD

L’OUPANISHAD DE LA MONTAGNE BLEUE


La seconde semaine, Zorah, initiée Vishnouïte,
me dévoila un Oupanishad inconnu, « l’Oupanishad
de la Montagne Bleue ». J’en donne les miettes
restées dans ma mémoire.
Aux premiers âges de la Terre existait une
pyramide bleue, de forme parfaite, debout sur le
continent polaire. Puis elle fut déformée par les
siècles, dériva sous le choc de forces inconnues, et
finit par devenir le mont Atau dans les Canaries,
dernier vestige des bouleversements qui ravagèrent
l’Atlantide. Ce mont (peut être le Ténériffe) domine
l’eau marine d’environ trois mille mètres et plonge
dans une profondeur de six kilomètres, réalisant
ainsi un bloc plus haut que l’Everest. L’Oupanishad
donne à la Montagne Bleue des dimensions
colossales, environ 9 999 coudées magiques, nombre
hautement initiatique.
Selon Zorah, interrogée par mes soins, la coudée
magique vaut environ 110 cm.
La Montagne Bleue contient dans ses cavernes
sous-marines de magnifiques révélations. Les sages
des temps primordiaux, Lémuriens et Atlantes, y ont
déposé, sur des feuillets d’or, l’histoire des races
passées et futures dont les civilisations ont couvert
ou couvriront les planètes, la Terre notamment et
Jupiter.
Ces trésors de connaissance sont gravés en
hiéroglyphes inconnus. Des portes d’orichalque en
138
barrent les entrées mystérieuses, et des monstres
effrayants, surtout des pieuvres aux dimensions
colossales, empêchent les explorateurs de pénétrer
dans le temple.
« L’Oupanishad de la Montagne bleue » se trouve
parmi les messages de langue atlante. Il fut découvert
par clairvoyance, traduit en sanscrit, et complété
vers l’époque de Rama, qui se situe 8 000 années
avant JC.
Se dressent également, dans les cryptes secrètes,
des statues représentant les diverses races de
l’humanité : la race transparente, la race lémurienne,
les deux races Atlantes, les hommes actuels, les
surhommes bleus et les dieux violets, que le futur
prépare dans ses entrailles profondes.
La race transparente, symbolisée par une statue
de cristal, domina le pôle nord du monde. Elle était
pourvue d’une forme de pure énergie, que les rayons
du Soleil transperçaient sans peine. Ses corps
astraux devinrent plus tard les véhicules subtils de
la première humanité tangible, les peuples lémuriens,
qui naquirent de l’union des singes géants avec les
extraterrestres, il y a de cela dix-huit millions
d’années.
Une race titanique fut le résultat des amours des
fils célestes, les Vénusiens, et des filles de la Terre.
Cette race, nommée Lémurienne, pouvait
s’épanouir en spécimens superbes, de huit mètres de
hauteur, au corps d’une belle couleur rouge doré.
Trois yeux couronnaient leur tête, deux disposés
comme les nôtres, le troisième situé à l’arrière, de
manière à ce que la vision du lémurien fût totale,
englobant le nord et le sud du monde sensible.
Les géants d’or rouge possédaient la puissance
télékinésique, et pouvaient par la force de leur

139
volonté nouer en gigantesques maisons les branches,
les troncs, les racines des arbres de ces lointaines
époques, aux firmaments pleins de nuages. La race
Lémurienne voyageait sur le dos des reptiles ailés et
des rapaces énormes, qu’une simple émission de
pensée rendait dociles comme des chiens. Mais
hélas ! Le magnétisme de ces premiers titans se
reliait au magnétisme du feu souterrain, dont les
fleuves flambants roulent dans l’épaisseur de la
planète. Le désir de domination, l’orgueil prométhéen
suscita une guerre vertigineuse entre les grands
lémuriens, divisés en deux partis, l’un adorant le
Soleil et Agni, l’autre adorant la Lune et Soma. Ils
se battirent à coups de tourbillons de feu, arrachés
psychiquement aux entrailles du monde, et ce fut la
disparition de la Lémurie dans le déchaînement des
puissances volcaniques. La Polynésie et l’île de
Pâques sont des vestiges de ce gigantesque continent.
La Lémurie se coucha sous un linceul de laves
coruscantes et laissa son héritage au nouveau
continent, l’Atlantide. Les titans lémuriens à trois
yeux furent remplacés par les grands Atlantes qui,
graduellement, perdirent un œil, l’œil de la
clairvoyance.
Les Atlantes n’avaient que trois mètres de haut et
leur taille au long des millénaires ne cessa de
décroître. Elle finit par se stabiliser aux environs de
deux mètres. Nouvelle structure : le troisième œil a
voyagé, il est maintenant fixé au milieu du front.
L’Atlante devient le Cyclope mythologique. L’œil
troisième, lié par des nerfs à la glande pinéale,
permettait de voir, non seulement le monde matériel,
mais encore le monde astral, fantômes des morts,
génies de la nature.
Mais la mutation psychologique développa

140
l’esprit critique, l’esprit d’analyse, l’intelligence
rationnelle. L’intuition, lentement, disparut et, avec
elle, l’œil pinéal, qui lui servait de support. Les
Atlantes inventèrent des vimanas ou perles des
cieux, engins interplanétaires que des photons
ionisés faisaient mouvoir à une vitesse presque
luminique. La capitale atlante, la ville aux portes
d’or, étincelait au flanc de la grande Montagne
Bleue, non loin d’un bois sacré d’où jaillissait le
fleuve de fleuves, le géant Gangal.
Les premiers empereurs atlantes voulaient la
domination de tout le système solaire. Ils se
heurtèrent aux nains rouges de la planète Mars,
combatifs, industrieux, d’une mentalité de termites.
La guerre interplanétaire éclata pendant une période
où tous les astres lourds s’étaient groupés dans un
même signe zodiacal. Ce fut la révolte des titans.
Les foudres nucléaires écrasèrent les fils de la Terre
aux formidables ambitions. Mais la planète Mars
elle-même fut ravagée par des armes magnétiques,
pareilles à d’énormes disques tournoyants. Les
satellites martiens en portent les traces et les
paysages lunaires s’installèrent sur la planète
sanglante. L’Atlantide, parmi le choc des bombes
thermo nucléaires et des rayons d’énergie
désintégrante s’engloutit dans un terrifiant
cataclysme sous le vert manteau des océans. C’était
au lointain des âges, il y a trois cent soixante mille
années.
Il en subsistera deux grandes îles, Koutia et
Dytia, où s’accomplit la transformation des géants
cyclopes en hommes à deux yeux. Ils rêvèrent de
subjuguer la planète, comme l’avaient fait leurs
glorieux ancêtres, mais la préhistorique Athènes,
sous la direction de Thésée, arrêta la fantastique

141
invasion. La victoire des peuples méditerranéens,
groupés derrière Athéna aux yeux pers, se compléta
par une terrible secousse tellurique, un tremblement
de terre gigantesque, qui, en une semaine, dévora
les deux îles atlantéennes. Ces évènements
déroulèrent leur tragédie au dixième millénaire
avant le Christ.
Les derniers Atlantes ne possédaient que deux
yeux et se subdivisaient en trois races, noirs, rouges
et blancs. Les Romualds, les Toltèques et les
Tlavatlis. Ils nettoyèrent la Terre des ultimes reptiles
titans qui survivaient depuis le secondaire, et
léguèrent aux peuples la légende des héros
vainqueurs de dragons.
Les noirs actuels et les blancs descendent des
Atlantes disparus. Les jaunes, plus antiques encore,
se rattachent à une mutation des Lémuriens. Quant
aux rouges, maintenant éclipsés, ils ne vont pas
tarder à renaître sous forme d’une nouvelle race à
coloration carmin ou andrinople. Ce sera le signe
purpural de la fin de notre humanité.
L’une des plus graves erreurs commises par les
Atlantes fut la création des monstres. Les savants de
l’île disparue connurent les grands secrets
biologiques : ils fabriquèrent par greffes d’organes
des vivants tout à fait inédits et leur donnèrent la
faculté de se reproduire héréditairement. Ainsi
pullulèrent des animaux effroyables à tête humaine,
hommes-chiens, hommes-lions, hommes-chevaux,
hommes-gazelles, hommes-vautours, hommes-
aigles, hommes-chèvres, hommes-serpents. Les
savants démoniaques firent des exploits plus
étonnants encore : ils sélectionnèrent des scorpions
géants, et créèrent des hommes-scorpions.
Mais ces monstres ne tardèrent pas à se révolter.

142
Les uns s’enfuirent dans les forêts sauvages des
montagnes, d’autres combattirent furieusement
jusqu’à la mort. Ce fut une période d’incroyable
anarchie, qui permit aux peuples asservis par les
Atlantes de secouer leurs chaînes. La guerre civile
éclata, érigeant ses brandons furieux sur toute la
Terre. Un empereur réussit à maîtriser ces
convulsions démesurées, et la paix se rétablit. Mais
les expériences furent sévèrement interdites.
Quelques décennies plus tard, s’ouvrirent les annales
des guerres interplanétaires et des épopées
implacables.
Toutes les mythologies des anciens peuples
contiennent le souvenir des monstres-dieux. Ils
s’éteignirent lentement dans les nouveaux repaires
où ils s’étaient réfugiés. Ils devinrent stériles, car la
nature rejeta les créations aberrantes de l’homme
gonflé d’orgueil. Mais les démons puissants avaient
perturbé les étoiles.
Les destinées de la cinquième race, la nôtre, sont
marquées par le symbolisme du Dieu Brahma. Il tira
de sa tête les sages brahmanes, de sa poitrine les
vaillants ksatriyas, de son ventre les Vyasas
industrieux, de ses pieds les Sudras travailleurs.
Ces quatre règneront successivement sur la Terre.
D’abord les sages gouverneront pour l’enchantement
des humains. Puis les guerriers formeront
d’immenses empires pleins de conquêtes et de
fureur. Ensuite viendront les commerçants dont les
navires et les caravanes enlaceront les peuples dans
un réseau d’or. Enfin les ouvriers, les travailleurs
manuels, prendront le sceptre du monde.
Alors Vishnou s’incarnera sous la forme de
Baouda, le génie destructeur. Il persuadera les
peuples que l’Esprit Suprême n’existe pas et que

143
seule triomphe la matière aux multiples
transformations. La croyance en l’éternité de l’âme
sera balayée par le vent de la décrépitude.
L’intelligence humaine ira décroissant comme l’eau
qui s’avance dans les déserts. On étudiera les
Écritures Saintes, mais dans une perspective de
négation, et d’incompréhension. Un lourd voile
tombera sur les yeux et sur les cœurs. On remplacera
l’amour par la haine, la sagesse par la folie, la
beauté par l’horreur. Les fils se dresseront contre les
pères ; les femmes contre les maris. Comme de
petites étincelles allument de grands incendies, les
querelles s’élanceront pour des motifs futiles. L’air
sera corrompu à cause de la méchanceté et de la
perversion des hommes.
L’Empire de Baouda s’étendra sur le pays de Ky.
D’immenses tremblements de terre secoueront la
planète. La caste des travailleurs prendra comme
couleur la nuance colorée des Brahmanes : le rouge.
Des flèches de feu tomberont du ciel et brûleront la
Terre jusqu’à une profondeur de dix coudées. Trois
animaux géants parcourront les peuples en creusant
d’effrayants ravages : Un âne titanique, un aigle
démesuré, un dragon énorme. Deux planètes
enverront sur les peuples des rayons maléfiques, la
planète de la guerre et la planète de la mort. La
conquête par l’homme de ces deux planètes de la
mort marquera dans les cieux le signe de la fin des
nations et des civilisations. Un autre signe brillera
quand les secrets de l’Inde, l’antique mère des
philosophies, seront à la fois répandus sur toute la
Terre, et déformés par les faux sages, qui voudront
y puiser l’or pernicieux et le néfaste pouvoir. Les
vrais sages passeront inconnus au milieu des
ignorants, qui prétendront détenir la véritable

144
science. Un autre signe éclatera comme une comète
aux feux sanglants quand la foudre tombera sur les
deux tiares, celle de Lhassa et celle de Rome.
La cinquième race dominatrice des nouveaux
continents, s’achemine donc vers sa destruction. La
mort des dieux et la mort des hommes seront le
résultat de sa science négative. Pollution et bombe
nucléaire auront raison de la folie et de la violence
des peuples. Les vrais prophètes prêcheront l’ultime
espérance, le végétarisme et la pensée d’amour.
Espoir tremblant, feux follets sur les marécages du
fatal. Si le feu follet ne sauve pas l’espèce humaine,
il sauvera des milliers de prédestinés.
Mais les faux prophètes auront des disciples par
centaines de millions. Ils diviniseront l’obéissance,
la force, la mort, le néant, l’orgie. Des machines
effrayantes les serviront. Ils mettront la main sur les
énergies occultes de l’âme instinctive et magnétique.
Alors viendra la fin de l’humanité, dans la dernière
guerre mondiale, au milieu des geysers de feu
montant de la Terre et des fusées thermonucléaires
tombant des cieux.
La carte des océans sera bouleversée. D’antiques
continents ressusciteront, les continents actuels
s’effaceront dans l’alliance des flammes et des
inondations. Des marées brûlantes effaceront les
métropoles de l’orgueil humain, filles d’Ayodhya,
d’Asgard, de Memphis et de Babylone.
Puis un long linceul de mille années s’étendra sur
les ruines de l’univers. La vie recommencera son
essor, mais dans des formes d’aberration, enfantées
par l’aberration de la cinquième race. On verra des
pierres vivantes, des poulpes intelligents, des arbres
carnivores, des hommes-animaux à tête de gorille.
Une extraordinaire débauche de formes gonflées de

145
folie ! Mais la race des surhommes bleus naîtra dans
une étincelle de gloire.
Les surhommes qui nous remplaceront
possèderont un corps ailé, de couleur azuréenne, et
seront doués de pouvoirs paranormaux : télépathie,
télékinésie, vision radiesthésique, clairvoyance,
incombustibilité, communication avec les morts. La
race bleue décrira la courbe naturelle, de l’aurore au
crépuscule, et de l’essor au déclin.
Elle construira des soleils artificiels, élaborera
une civilisation supérieure, la civilisation du
Verseau, qui écartera les guerres, les révolutions,
l’exploitation de l’homme par l’homme. On adorera
Dieu, sans le voile trompeur des religions. On
vénèrera les hommes de génie. Chacun verra dans
l’autre son frère et son dieu.
Mais les cycles dérouleront leur ronde inexorable.
Le Krita-Youga ne dure qu’un million sept cent
vingt-huit mille années. C’est la splendeur divine.
Le Treta-Youga dure moins encore : à peine un
million deux cent quatre-vingt seize mille années.
C’est la splendeur céleste. Le Dvapara-Youga
s’amincit toujours : il passe en huit cent soixante-
quatre mille années. C’est la splendeur humaine.
Mais le Kali-Youga, le dernier âge, se contente de
quatre cent trente deux mille années. C’est le règne
des démons. Alors recommenceront les abominations
de l’Atlantide et d’autres pires. Mais cette fois,
devant les anges devenus diables, se dressera un
mur d’acier.
Les monstres de fer, pourvus d’un cerveau de
métal et de cristal pensant, fils de la science de la
sixième race, finiront par atteindre l’autonomie
psychique. Des âmes errantes s’incarneront dans
ces formes mouvantes, et créeront ainsi une espèce

146
intermédiaire entre le métal et l’humain. Espèce
robuste par le corps et par la raison, car, ignorant les
passions du fluide astral, elle se gouvernera selon
les lois d’une justice rigoureuse. Les hommes
métalliques se lèveront contre la folie et la cruauté
des hommes ailés.
Sous l’influence des grands dieux, une élite de
sages et de pages accompagnés de leurs disciples,
quittera la Terre dévastée pour s’élancer vers le
tranquille Jupiter. Cet exode, emportant les dernières
semailles, les meilleures et les plus pures, de la race
bleue, ira féconder la planète géante.
Les vaisseaux interplanétaires de la sixième race,
sous la direction d’un nouveau Manou, traverseront
les déserts composés d’astéroïdes qui s’étendent
entre Mars et Jupiter, mais la planète promise sera
conquise.
Des hybridations, avec les animaux ailés de
Jupiter, donneront naissance à la septième race,
fleur suprême de l’évolution cosmique. Son
apparence rappellera les anciennes représentations
des chérubins, têtes au grand front, transportées par
des ailes d’or. Au milieu du front brillera le troisième
œil, couleur d’améthyste, et la peau elle-même sera
d’une merveilleuse couleur violette. La septième
humanité se reproduira par le regard, le baiser et la
parole. Les organes sexuels auront entièrement
disparu.
De l’étreinte de deux têtes, feu des yeux, des
bouches et du verbe, sortira un grand nuage bleu,
qui se condensera graduellement pour former une
nouvelle tête volante. La race violette aura comme
caractéristique la conscience universelle, la vision
de l’infini sous l’angle de l’éternité. Au long des
siècles, sa substance physique s’affinera de plus en

147
plus, au point de n’être qu’énergie et clarté. À la
mort, cette figure de lumière violette se transformera
en lumière d’or et tout s’effacera dans une soudaine
illumination, couvrant toute la planète.
La race violette se nourrira par la respiration,
prenant sa vie au prâna répandu dans l’atmosphère.
Les surhommes à trois yeux vivront une moyenne
de cent révolutions jupitériennes autour du Soleil,
c’est-à-dire 1200 années, puis, à chaque mort,
rentreront dans le sein étoilé de Brahma. La race
violette est figurée, dans les cavernes de la Montagne
Bleue, par une améthyste géante à trois yeux de
rubis, ornée d’ailes en or alchimique.
Quand tous les vivants de la septième race auront
terminé leur cycle, les planètes disparaîtront dans
un embrasement final, la Montagne Bleue subira le
destin de la Terre qui la porte toujours dans ses
flancs énigmatiques. En effet, toutes les âmes
éparses actuellement dans les globes du système
solaire auront atteint leur libération à travers la race
violette, souveraine de la conscience cosmique,
épouse resplendissante d’Ishvara. La destinée des
planètes est de se transformer en soleils, et celle des
âmes humaines de se transformer en âmes divines.
La septième race, née sur Jupiter, sera la tiare de
l’épopée vivante. Race de dieux à trois prunelles,
composée d’une tête portée par deux ailes d’or, elle
possédera la vision cosmique et s’effacera dans une
apothéose de lumière insondable.
LES TAROTS DE L’INDE ET DE
L’ÉGYPTE

Ma troisième semaine d’initiation se déroula


sous les cieux montpelliérains et fut consacrée aux
tarots de l’Inde et de l’Égypte. Zorah les appelait
« Figures Primordiales ». Elles auraient été prises
par l’intuition des maîtres de l’Himalaya dans les
profondeurs de l’inconscient collectif des peuples.
Ces tarots essentiels, source de tous les autres, se
rattacheraient aux vingt-deux archétypes, aux vingt-
deux idées immuables, d’où découlent les rêves, les
visions, les hallucinations, les religions, les
mythologies, les démences et, peut-être, les créations
artistiques et poétiques du génie humain. Leurs
dessins s’exaltent dans des images inédites,
différentes de tous les arcanes en circulation. Les
correspondances astrologiques s’écartent fort de
l’habituel. Quant aux couleurs, elles reposent sur
une stricte quadrature : rouge, vert, bleu, jaune, avec
leurs nuances (sauf une lame, l’Étoile des Mages,
qui les contient toutes et même révèle, à l’œil de
l’initié, la couleur de la quatrième dimension,
invisible pour les yeux de chair).Je la vis, dans un
éclair transcendant, lorsque Zorah me montra, en
me fixant de ses yeux violets, le centre de l’astre.
Couleur vivante, qui s’apparente au mauve de la
Terre, mais avec une spécificité unique, et un
incomparable éclat. La vision de la super couleur
laisse dans l’âme une joie illimitée.

149
Je me souviens des noms attribués par Zorah à
ces figures majeures. Ils diffèrent légèrement du
connu.

I Le Mage
II La Porte du Sanctuaire
III Isis-Uranie
IV La Pyramide
V Le Grand Hiérophante
VI Les Deux Routes
VII Le Char de Krishna
VIII La Pesée des Âmes
IX La Lampe Voilée
X La Roue des Siècles
XI Le Lion Vaincu
XII L’Arbre Mort
XIII Le Squelette Faucheur
XIV Le Génie Humain
XV Le Sceptre de Siva
XVI La Tour décapitée par la Foudre
XVII L’Étoile des Mages
XVIII La Reine du Silence
XIX Le Grand Soleil Central
XX La Tombe Ouverte
XXI La vierge du Monde
XXII Le Crocodile
Chaque lame majeure est comme un miroir où
passent les visages de la religion et de la philosophie.
J’en ai noté les sourires et les grimaces.

150
I Le Mage La gnose, la libération par
le Savoir
II La Porte du La femme qui médite le
Sanctuaire Livre.
La Christian Science.
III Isis-Uranie Couronnée d’étoiles, c’est
la Religion de Pythagore.
IV La Pyramide La religion d’Hermès
Trismégiste
V Le Grand Le Pape, la religion
Hiérophante catholique
VI Les Deux Le Bien et le Mal.
Routes La doctrine zoroastrienne
VI Le Char de La Baghavad-Gita,
Krishna l’Hindouisme
VIII La Pesée des La justice implacable, le
Âmes Lamaïsme
IX La Lampe La Prudence à pas
Voilée rationnels, le
Confucianisme
X La Roue des l’éternel retour. Le masque
Siècles puissant de Nietzsche
XI Le Lion Le déisme philosophique,
Vaincu terrassant les superstitions
XII L’Arbre L’écroulement d’un
Mort monde. La religion Inca
XIII Le Squelette Les Mystères de l’au-delà.
Faucheur Le Spiritisme
XIV Le Génie Le mélange du Yang et du
Humain Yin. Le Taoïsme

151
XV Le Sceptre c’est à la fois, mais dans
de Siva des plans différents, le
Tantrisme et les sectes
Lucifériennes.
XVI La Tour Une doctrine détruisant
décapitée par toute autorité.
la Foudre Krishnamurti.
XVII L’Étoile des Le Culte des Idées, Platon,
Mages Hugo.
XVIII La Reine du La Lune, qui protège le
Silence cimeterre de Mahomet
XIX Le Grand Manès sans doute, mais
Soleil Central aussi Saint-Germain
XX La Tombe Les Témoins de Jéhovah
Ouverte
XXI La vierge du Le Bouddhisme
Monde Mahayaniste, avec la
Vierge Kouen-Lin. La
Théosophie.
XXII Le Crocodile Le Cynisme. Diogène, qui
prétend briser tous les liens
d’ordre social.
Zorah me montra d’autres merveilles incluses dans
les tarots, notamment les cycles numériques où se
rythme la vie des peuples. De ces précieuses indications,
j’ai fait jaillir une fontaine de connaissances prophétiques.
La jeune magicienne tira trois lames pour établir ma
destinée sentimentale et kabbalistique. Ce furent :
l. Isis-Uranie,
2. La Porte du Sanctuaire,
3. L’Étoile des Mages.
Zorah me fit comprendre qu’Isis-Uranie se
confondait avec elle-même.

152
LES
ARCANES
INITIATIQUES

Les illustrations sont les esquisses


«a tempora» de grands tableaux peints à l’huile,
œuvres de Raphaël Brière

153
LES
ARCANES
INITIATIQUES
I
LE MAGE
Atoïm

Cette lame exprime, dans le monde divin, l’Être


Absolu de qui émane l’infinité des étoiles ; dans le
monde intellectuel, c’est l’unité, principe et synthèse
de tous les nombres, la volonté, source des actions
humaines; dans le monde physique, le symbole
s’incarne en l’homme, qui est destiné à s’approcher
de l’absolu et à participer de sa puissance.
L’arcane représente le parfait initié, debout,
couronné d’or, en robe sacerdotale blanche, ayant
pour ceinture un serpent qui se mord la queue, et la
main droite élevant un sceptre d’or vers le ciel. La
main gauche porte une massue qu’il tend vers la
Terre. Devant l’initié se dresse une pierre cubique
sur laquelle étincellent une épée, un sicle en or
gravé d’une croix, et une coupe d’argent.
L’Occultiste, qui unit la promptitude dans l’action
à la pureté des intentions, que la lumière couronne
et qu’environne l’éternité représentée par le serpent,
revêtu de la dignité du sacerdoce universel, aspire
au monde divin et commande au monde matériel.
Le Mage est le maître des cinq initiations : la
terre (pierre cubique et massue), l’eau (la coupe),
l’air (l’épée qui siffle dans l’atmosphère), le feu (le
sicle rayonnant) et l’éther (le sceptre d’or). Ce
hiéroglyphe représente la Gnose, la connaissance
par l’intuition des secrets de Dieu. Il faut, par un
155
puissant effort, se libérer du temps, de l’espace et de
la causalité.
Sur le plan historique, le Mage symbolise
l’homme de génie qui survient brusquement pour
changer le cours des évènements visibles et
invisibles. Il brandit avec l’épée l’année magique de
Platon, comprenant 25.920 années humaines1,
divisée en douze mois cosmiques comptés chacun
par 2160 ans, et dominés par un nouveau prophète,
un nouveau peuple, une nouvelle civilisation. Tel le
mois chrétien, qui va de Platon à Chateaubriand, et
qu’illumine la croix du Christ.
Le Mage est en rapport avec le signe zodiacal du
Bélier, qui commence la course du Soleil sur la
route des constellations zodiacales, et qui rappelle
Rama aux yeux de lotus bleu, conquérant de l’Inde,
pontife de l’initiation planétaire, le plus ancien des
messies retenus par la tradition.
Quand le Mage apparaît dans ton horoscope, sois
sûr de la réussite, si la foi en toi-même et la forte
volonté guidée par l’intelligence-amour te préservent
des dangers de la vie.
Sur le plan social, il marque l’habileté, le savoir-
faire, la présence d’esprit.
Il correspond dans le tableau de la Kabbale
latine, à la lettre A, toit du monde et des hommes.

1 Ce cycle platonicien est parallèle au cycle pyramidal de


25.749 ans divisé en 12 périodes de 2145 ans chacune

156
II
LA PORTE DU SANCTUAIRE
Benitin

La deuxième lame donnée par l’enchanteresse


s’intitulait « la Porte du Sanctuaire ».
Devant le Temple aux battants fermés, entre deux
colonnes, l’une de marbre noir, l’autre de marbre
blanc, est assise une femme voilée. Sur sa tête se
dresse une tiare à trois couronnes, rouge, bleu,
jaune. La pointe d’or porte le croissant lunaire, plein
d’un doux rayonnement.
Sur les genoux de la Papesse s’ouvre un livre
mystérieux, le Livre de la Grande Connaissance.
Que voyons-nous dans ces pages lues par les yeux
de la Méditante ? Des phrases dans cette architecture
mentale :
Le mal, la matière, la souffrance, la maladie, la
vieillesse, la mort ne sont que des conceptions de
l’esprit. L’homme, enfant de Dieu parfait, est
parfait lui-même. S’il arrive à donner un ordre à
son inconscient, il détruira toute maladie. La
faiblesse du corps n’est qu’un reflet de la faiblesse
de l’esprit. Par la vigueur de la volonté, on niera le
mal et le mal s’évanouira. Dieu étant le Bien
absolu, le mal ne forme qu’illusion. Par l’amour
vous vaincrez la mort, par la volonté vous vaincrez
la douleur, par la méditation vous vaincrez
l’ignorance.

159
La Papesse délivre dans l’Histoire le mystère du
second phénomène. À chaque grande secousse des
peuples répond une deuxième secousse. Par exemple,
la Fronde a pour reflet la Révolution, le Premier
Empire enfante le Second Empire, Cromwell suscite
Guillaume d’Orange. Selon Karl Marx, le deuxième
évènement est la caricature de l’initial. Hypothèse
trop schématique, c’est tantôt une amplification,
tantôt un rappel, tantôt une idéalisation, tantôt une
charge. Quant aux intervalles, ils dépendent des
cycles mondiaux, plus ou moins dictés par les
étoiles.
La Porte du Sanctuaire correspond à la lettre
latine B, et à la planète Vénus, dont le génie
dominateur se nomme Anaël.
Sens divinatoire : le mystère, le secret, la
discrétion, la femme, la mère.
Correspondance : dans le Monde Divin, c’est la
conscience de l’Être Eternel qui voit sur le même
plan le présent, le passé, l’avenir; dans le monde
intellectuel, c’est la science, exploratrice du visible
et de l’invisible ; dans le monde physique, la femme
destinée à former avec l’homme le binaire vivant.

160
III
ISIS-URANIE
Gomor

La première lame que me donna Zorah, et qu’elle


appelait Isis-Uranie, présentait une impératrice
assise sur son trône. Elle porte autour de la tête, une
couronne de douze étoiles. Dans son ventre on voit
un petit enfant d’or qui resplendit comme le Soleil.
Isis-Uranie soutient dans sa dextre un aigle et dans
sa senestre une colombe. Les pieds de la déesse
reposent sur le croissant de la Lune, les pointes
tournées vers le haut.
Cette lame est en rapport avec la constellation de
la Vierge, dont le génie dominateur se nomme Isis,
et la lettre C de l’alphabet latin. Elle symbolise la
religion pythagoricienne, l’élan des âmes qui
descendent et remontent à travers les douze signes.
Quand elles ont vécu douze existences parfaites,
chacune d’elles correspond à une constellation,
elles atteignent le soleil de la délivrance.
Isis-Uranie incarne l’intelligence divine, qui
ordonne les étoiles et les planètes suivant des
lois mathématiques reflétant la splendeur des
idées éternelles. Par la contemplation du ciel
étoilé, le mage parvient à l’audition des
musiques sublimes. Sa troisième oreille capte
le chant des sphères étincelantes et il se relie
comme une harpe au rythme innombrable du
Verbe.
163
Isis-Uranie prend quelquefois une forme
féminine. Elle fut la grande initiée qui, avec Hermès
et Osiris, fonda la première loge maçonnique, dont
le sanctuaire était la Pyramide, il y a de cela six
mille années.
Le cycle historique correspondant à Isis est le
triseculum, une chaîne de trois cents ans. On le voit
notamment agir entre la période de Charles-Quint et
celle de Napoléon III, entre le siècle de Nostradamus
et celui de Victor Hugo. Par exemple, Henri II part
en guerre contre l’empereur (1551) et le conflit se
termine par l’abdication de Charles-Quint (1556).
On retrouve, en écho, la guerre d’Orient qui va de
1853 à 1856. L’abdication de Charles-Quint retentit
dans la mort de Nicolas 1er pendant le siège de
Sébastopol. Malheur aux despotes touchés par la
foudre !
Correspondance : dans le monde divin,
l’intelligence cosmique, sphère des Idées éternelles ;
dans le monde intellectuel, la vie universelle qui
s’épanouit sous des milliards de formes ; dans le
monde physique, l’impassible nature qui crée et
détruit sans cesse.

164
IV
LA PYRAMIDE
Dinaïn

La Pyramide = D = 4, exprime, dans le monde


divin, la réalisation perpétuelle des forces
bouillonnant au cœur de l’Être absolu ; dans le
monde intellectuel, la réalisation de l’être relatif,
l’homme et les esprits soumis au créateur par les
quatre actions de l’intellect : affirmer, nier, discuter,
résoudre ; dans le monde physique, la réalisation
des actions humaines dirigées par la science occulte
et par l’amour de la justice, appuyées sur les
instruments et les organes de vie.
Pharaon est assis sur la Pyramide tronquée, qui
porte la gravure d’un aigle ouvrant ses ailes. Le
monarque a sur la tête le pschent de Haute et Basse
Égypte, cercle rouge et bonnet blanc, symbolisant la
passion dominée par la sagesse. Sa main droite tient
le chasse-mouches mystique, sa main gauche le
crochet augural. Avec le premier, il écarte l’essaim
grondant des diables, avec le second il repêche les
âmes noyées dans le bourbier de l’existence
corporelle. Qui peut résister au pouvoir fondé sur
l’initiation ?
Le pharaon de la Grande Pyramide reflète le
souvenir des souverains atlantes, délégués par les
Seigneurs de la Flamme, et justiciers de la Terre. Il
appuie sa jambe droite sur l’autre, de manière à
former une croix, image des quatre dimensions de

167
l’espace-temps hauteur, profondeur, largeur et
durée. Le maître initié connaît la religion du
Trismégiste, l’essor des âmes pendant trois mille
ans dans des corps d’animaux jusqu’au moment où
prenant une forme humaine, elles découvriront les
mystères de la prophétie, les vérités de la sagesse,
les vertus du sacrifice, Hermès, Isis et Osiris.
La Pyramide se relie à la planète Jupiter,
qu’ombrage de son vol le génie Zachariel.
Historiquement, elle s’affirme par le nombre 40,
nombre des jours du Déluge, de Moïse errant parmi
le désert, de Jésus méditant dans le jeûne. Le cycle
de 40 années souligne la fin d’une ère mineure, que
clôture l’inversion. Au vingtième siècle, de
surprenants exemples se pressent.
En 1900, l’Exposition Universelle de Paris jette
sur tous les peuples la splendeur de la Troisième
République, 40 ans plus tard, la même Troisième
République s’effondre sous la ruée des tanks nazis.
Le Japon triomphe de la Russie à Port Arthur, en
1905, et, 40 ans après, les premières bombes
atomiques tombent sur le Japon, l’obligeant à capituler
devant l’Amérique, détentrice des énergies nucléaires.
En 1917, la Russie se débat au fond de l’abîme,
défaite militaire et révolution farouche ; 40 ans plus
tard (1957) les premiers satellites artificiels jaillissent
des usines soviétiques, stupéfiant les peuples...
Quand l’horoscope te donne l’hiéroglyphe IV,
sache que la réalisation de tes espérances dépend
d’un être plus puissant que toi, cherche à le connaître
et tu auras son appui.

168
V
LE GRAND HIÉROPHANTE
Eni

Le Grand Hiérophante = E = 5. Il exprime dans


le monde divin, la loi universelle, directrice des
manifestations de l’Être des êtres, à travers l’unité
des substances ; dans le monde intellectuel la
religion, rapport entre le relatif et l’absolu, entre le
fini et l’infini, entre l’imparfait et le parfait ; dans le
monde physique, l’inspiration qui vient d’en-haut
par les spirales fulgurantes du fluide astral.
Le Grand Maître des mystères sacrés est assis
entre les colonnes d’Hermès et de Salomon. Il porte
sur la tête la tiare triple des hiérarques de Babylone.
Sa main gauche s’appuie sur la croix pontificale à
trois traverses, tandis que sa dextre levée, dessine le
symbole de l’ésotérisme, index et majeur droits, le
pouce écarté, les autres doigts étant repliés. Aux
pieds du prince de l’occulte deux hommes
agenouillés humilient leur chevelure, l’une rouge, la
seconde noire.
La colonne de droite cristallise la sagesse
d’Hermès, la colonne de gauche enferme la magie
de Salomon. La triple tiare indique la trinité humaine
et universelle : matière, âme, esprit éternel. La croix
pontificale rappelle le lingam théogonique de l’Inde,
le feu de la Kundalini traversant les trois centres de
la tête, le Visuddha chakra, l’Ajna lotus et la fleur à
mille pétales. Les trois doigts dominateurs indiquent

171
l’Amour, l’Intelligence et la Force, qui descendent
sur les nations, par l’intermédiaire des invisibles.
Les deux agenouillés représentent le grand œuvre,
son commencement et sa fin, le noir du corbeau et
la pierre philosophale rouge. Ils symbolisent aussi
Lucifer et Adonaï, tous deux soumis aux maîtres des
Arcanes.
La planète Mercure jette son éclat pénétrant sur
cette lame mystérieuse, que domine le génie
d’Hermès Thot. Quand à la lettre E, elle signe
l’initiale de l’Éternité, que l’on doit conquérir dans
cette vie passagère. Sur le plan social, le Grand
Hiérophante se mire en s’inversant dans le Pape,
maître du Catholicisme, religion mixte qui eut ses
moments de grandeur.
Le nombre V se grave dans l’apparition des
illuminateurs, de l’Avatar mondial. Il ouvre un
éventail de cinq têtes radieuses. Par exemple, au
VIème siècle avant notre ère, Bouddha se leva sur la
Terre, mais il n’était pas seul. Dans l’Inde même, Jina
lui répondit; dans la Grèce pleine d’azur et de soleil,
on entendit la voix mélodieuse de Pythagore ; dans la
Chine s’élevèrent les messages de Confucius épris
d’ordre et de Lao-Tseu, ivre d’inspiration. À l’époque
du Christ, ce fut également une quintuple aurore :
Jésus le Nazoréen, Apollonius de Tyane à la sagesse
illimitée, le Maître de Justice réformateur des
Esséniens, le septième Hermès auteur des gnoses
égyptiennes et Patanjali grandiose créateur du Yoga.
Le sens divinatoire de cet Arcane fleurit dans la
générosité, la bienveillance et l’heureuse inspiration.

172
174
VI
LES DEUX ROUTES
Ur

Les Deux Routes = F = 6. Cet arcane exprime,


dans le monde divin, la science du bien et du mal;
dans le monde physique, la chaîne des causes et des
effets.
Un homme immobile se dresse sur l’angle formé
par la rencontre des deux routes. Il regarde à terre,
les bras en croix, il hésite douloureusement. Sur la
route de droite s’érige, souriante, une femme très
belle, couronnée de saphirs, vêtue d’une robe
blanche qui flotte gracieusement. Sur la route de
gauche, une bacchante nue, très belle également, se
contorsionne sous sa chevelure noire, ceinte de
pampres. Le génie de la Justice, dans une auréole
flamboyante, plane au-dessus des trois acteurs, tout
en mettant une flèche de feu à son arc. Si l’homme
se trompe, son cœur saignera. La femme couronnée
de saphirs représente la conscience, la femme ceinte
de raisins signifie la passion. Plus généralement, la
lutte du bien et du mal se déchaîne dans cette lame.
L’homme se lie à la constellation du Taureau, avec
son œil de braise Aldébaran. Parmi les religions, il
incarne le Zoroastrisme, qui affirme l’opposition du
bien et du mal, d’Ormuz le sublime contre Ahriman
l’immonde, de l’être contre le néant, du sur conscient
contre l’inconscient, de la béatitude infinie contre le
désespoir. Il faut par la droiture, la vérité extérieure,

175
la lucidité intérieure, la bienveillance envers les
animaux, le travail de la terre ou de l’âme, aider au
triomphe des forces du bien.
Historiquement, le cycle de six siècles relie les
messagers de la lumière ineffable. Entre Lao-Tseu
et Jésus, on compte six cents ans ; le même rythme
va de Jésus à Mahomet ; une identique durée sépare
Mahomet et Jai Aladin Roumi ; enfin, on s’élance
de Roumi à Ramakrishna par un analogue chemin
mathématique. Antérieurement à Lao-Tseu et
Bouddha, dans la trouble profondeur du XIIIème
siècle avant Jésus, peut-être faut-il vénérer la haute
statue d’Orphée, domptant les lions et les lynx aux
sons d’une lyre étoilée.
Quand dans ton horoscope surgira l’arcane VI,
les Deux Routes, fils de la Terre, fais attention à tes
résolutions. Le candidat à l’initiation doit traverser
de dures épreuves ; et le sens divinatoire s’envole en
cette banderole : amour, désir, promesse, indécision
et perplexité.

176
VII
LE CHAR DE KRISHNA
Zaïn

Le char de Krishna = G = 7. Il exprime, dans le


monde divin, le Grand Septénaire, les sept archanges
debout près du trône de l’Être Suprême ; dans le
monde intellectuel, la vérité reçue par illumination ;
dans le monde physique, l’obéissance de la matière
à l’homme transfiguré.
Le triomphateur est debout sur une sphère que
transportent deux ailes ouvertes. Il arbore sur la tête
une couronne d’or surmontée de trois flamboyants
pentacles, trois étoiles purpurales à cinq pointes de
diamant. Il brandit de la main droite un sceptre
surmonté d’un triangle, et sa gauche soutient les
guides qui vont lier par le milieu du corps deux
centauresses aux seins fleuris. Elles se cabrent,
l’une agitant une crinière d’émeraudes, l’autre une
crinière de rubis. Sur l’armure brillante du maître
flambent des cercles et des carrés.
Que signifie cette puissante image ? Elle incarne
l’initiateur, celui qui donne aux hommes de bonne
volonté la secousse de l’éternel. La sphère que
transportent les ailes représente le véhicule fluidique
du Prince stellaire, capable de dédoublement : il peut
voyager hors de son corps physique dans sa forme
astrale. Les trois étoiles rouges sur sa tête sont l’influx
de la force à travers l’inconscient, le conscient et le
super conscient. Les cinq branches symbolisent Amour,

179
Intelligence, Pouvoir, Joie et Beauté, le pentacle
suprême dans l’humain. Le triangle surmonte le
sceptre comme l’âme immortelle causale, atmique,
bouddhique surmonte l’âme psychique, mentale,
sentimentale et instinctive. Les deux centauresses
cabrées font allusion aux deux légions d’éléments
sagesse et puissance que dirige le dominateur des
pensées. Les cercles et les carrés proclament l’ouverture
des chakras, ces centres secrets de la vie universelle.
Le char de Krishna se rapporte à la constellation
du Sagittaire, le chemin du sage. Un dieu nommé
Nephté protège cet amas d’étoiles.
La religion de Krishna scintille tout naturellement
dans l’Hindouisme, temple primordial dont les portes
s’ouvrent à tous les vents du ciel. Le secret de
l’Hindouisme peut se transmettre en une phrase :
l’essence humaine et l’essence divine sont identiques,
atman égale brahman, Lui et moi nous sommes Un.
Il faut découvrir au centre embrasé de notre être
l’Infini, l’Éternel, l’Absolu, le Parfait, le Soi véritable.
Méditons sur l’illusion universelle, espace, temps,
relatif, imperfection, et nous retrouverons notre Dieu
intérieur, qui est aussi le Dieu cosmique.
Historiquement, le cycle de soixante-dix ans marque
l’élan de Krishna, depuis la captivité de Babylone
(605535 avant JC) jusqu’à la nouvelle Babylone
germanique, dont la puissance s’étend de 1875
(menaces de Bismarck contre la France) jusqu’en
1945, invasion de toute l’Allemagne par les Alliés.
Sens horoscopique : l’empire du monde appartient
aux souverains de l’Esprit, qui seuls détiennent les
clefs des sanctuaires de vie. Brise les obstacles,
dompte tes ennemis et tous tes vœux seront réalisés,
si tu affrontes l’avenir avec l’audace et la conscience
de tes droits divins.

180
182
VIII
LA PESÉE DES ÂMES
Heleta

La pesée des âmes = H = 8. Elle exprime dans le


monde divin, la justice absolue, le karma qui suit à
la trace les vies successives ; dans le monde
intellectuel, les attractions et répulsions ; dans le
monde physique, l’imparfaite justice des hommes.
La reine au visage dur et beau, siège sur un trône
de granit. Une couronne de fer de lance environne
son front vaste. Ses yeux largement ouverts, d’une
terrible fixité, jettent des éclats de feu. Sur sa
poitrine s’étale une grande croix ansée, couleur
ténèbre. La reine porte dans la main droite un
glaive, large et court, la pointe vers le haut. Sa main
gauche soutient une balance dont les deux plateaux
sont à égalité. Dans l’un est posé un cœur humain,
dans l’autre le triangle avec un œil au centre.
Ce hiéroglyphe se relie à la constellation de la
Balance, dont le génie impassible s’appelle Omphta.
Les fers de lance et le glaive, tous dirigés vers le
haut soulignent la puissance du Destin, qui courbe
également les peuples et les individus. Ses yeux
grands ouverts symbolisent sa totale clairvoyance :
rien ne trompe Dieu, ni les motivations hypocrites,
ni les cérémonies religieuses, ni les rites magiques.
Sa lucidité brille encore dans l’œil tranquille au
centre du triangle. Le cœur humain représente
l’âme, avec ses attraits et ses reculs, qui trace sa

183
propre destinée à travers les battements du libre
arbitre. La croix ansée nous montre les branches de
l’amour, de la sagesse et de la beauté, que surmonte
le cercle parfait de la justice.
L’arcane VIII se rattache à la religion tibétaine,
structurée par l’immense loi des répercussions.
Toute action provoque une réaction égale et de sens
contraire. Ce que nous faisons à autrui nous sera
intégralement rendu, douleurs et joies. Le sage
prévoit l’équilibre des forces antagonistes, pour les
neutraliser l’une par l’autre. N’oublions pas que
nous façonnons nous-mêmes notre avenir cosmique,
au moyen de nos actes, de nos pensées, de nos
paroles, de nos désirs. Alors s’effacent les cruelles
fantasmagories du néant et de l’enfer. Par la
bienveillance universelle, la méditation méta-
physique, l’émotion esthétique, on peut transformer
le karma. Les énergies supérieures contrebalancent
les forces d’en bas.

Sur le plan historique, la pesée des âmes nous offre


le cycle de huit cents ans, propre à certaines nations,
comme la France. Entre Clovis, qui donna son royaume
au catholicisme, et Philippe le Bel, dompteur de la
papauté, s’écoulent huit siècles, de 511 à 1311. Entre
la Première Croisade et la construction de l’Empire
colonial français, encore huit cents ans, de 1096 à
1896. Parfois des personnalités, éminentes et différentes
se correspondent, comme Charlemagne (771-814) et
Henri IV (1589-1610), le rassembleur de terres et le
purificateur des sectes.

L’arcane VIII semble nous dire : Attention à la


justice divine, absolue, et méfie-toi de la justice
humaine, relative.

184
IX
LA LAMPE VOILÉE
Thela

Ce hiéroglyphe (= 9 =I = Y) exprime dans le


monde divin la sagesse absolue dans le monde
intellectuel, la méditation; et dans le monde
physique, la prudence.
Un vieillard vêtu d’un long manteau à capuchon
s’avance avec le calme d’une force naturelle. Son
visage se dissimule sous le vêtement de tête. Un
bâton aide les pas du mystérieux Ermite, qui porte
une lampe, à demi cachée sous les plis du manteau.
On distingue en bas un serpent noir, accompagnant
le maître, tandis qu’une chouette aux yeux d’or
plane sur lui.
L’image se dédie au kabbaliste, à l’ésotériste, à
l’explorateur des mystères cosmiques et divins. Le
long manteau symbolise le silence, nécessaire à la
concentration des énergies intérieures. Pour réussir,
il faut se taire, ne pas livrer ses secrets au premier
venu. Les véritables occultistes ne sont connus de
personne. Les maîtres du monde ont le visage caché.
Le bâton indique la volonté de l’Ermite, et la
Lampe Voilée l’inspiration puisée au feu des
traditions qui remontent à l’aurore des âges. Le
serpent noir incarne l’hypnotisme, scruté par les
voyageurs du savoir magique, et la chouette aux
yeux d’or la théurgie qui nous met en contact avec
les dieux, les anges, les entités surhumaines.

187
L’Ermite a pour reflet de nombreuses religions,
dont le modèle se trouve dans le Confucianisme.
Selon Confucius, l’enfant de la Licorne, deux mains
psychiques nous permettent de saisir le monde et la
vie, la main droite par la raison comprend les phéno-
mènes de l’univers, la main gauche par la bienveillance
nous unit à toute l’humanité. Selon la secrète pensée
confucéenne, trois cercles de piété couvrent l’ordre
social, piété des enfants envers les pères, piété des
pères envers les hommes de génie, piété des hommes
de génie devant le souverain du ciel.
L’Ermite correspond à la lumière zodiacale,
lampe voilée de l’infini.
Le nombre 9 se rencontre à la base des grandes
révolutions de la planète. Par exemple la mutation
qui remue l’axe de la Terre par l’attraction lunaire,
dure 18 ans, 18 = 1 + 8 = 9. Le Soleil parcourt en 72
ans un degré du cercle zodiacal, 72 = 7 + 2 = 9.
L’année cosmique de Platon s’étend sur 25.920 ans,
ce qui donne par réduction théosophique, encore 9.
Choisissons simplement l’année d’années, 360
ans ordinaires, et ce cycle plane sur les changements
d’empire. Trois exemples suffiront à établir la loi
numérale. De la prise d’Orléans par Jeanne d’Arc
(1429), à la prise de la Bastille (1789) ; du
démembrement de l’Empire de Charles-Quint
(1556) à la victoire de Verdun (1916) ; de la
fondation des Républiques unies sous Guillaume
d’Orange (1579) à la Seconde Guerre Mondiale
(1939), les arches de l’année d’années montent et
descendent. Attention aux dates bases de la guerre
de Trente Ans, qui risquent de provoquer des
évènements mondiaux : 1618 + 360 = 1978 ; 1632
+ 360 = 1992 ; 1648 + 360 = 2008 ; sans oublier le
Traité des Pyrénées : 1659 + 360 = 2019.

188
L’horoscope nous dit avec l’arcane de la Lampe :
un caillou peut faire verser le char d’un triomphateur.
Réfléchis longuement avant d’agir, et surtout
cherche l’initiateur qui t’ouvrira les chemins de la
Vérité.

189
X
LA ROUE DES SIÈCLES
Loithy

Cet arcane = J. Il exprime, dans le monde divin,


le principe vivifiant ; dans le monde intellectuel,
l’autorité ; dans le monde physique, les évènements
heureux et malheureux de l’existence.
Une roue suspendue dans l’espace. Sur elle, en
équilibre, se tient le sphinx totalement réalisé : tête
d’homme, corps de taureau, griffes de lion, ailes
d’aigle. Dans sa patte droite, le sphinx brandit une
épée, et son regard répand une intense profondeur.
À droite, le génie Hermanubis, couronné de rayons,
monte ; à gauche, Typhon, à tête d’hyène, tombe.
Ce hiéroglyphe est en rapport avec la constellation
du Capricorne, dominée par le dieu Hermanubis. La
correspondance religieuse et philosophique se
rencontre dans l’éternel retour, doctrine prônée par
les Stoïciens dans les temps antiques, et par Frédéric
Nietzsche dans le robuste XIXème siècle, aux
fulgurances fascinantes.
Selon Nietzsche, il n’existe qu’un nombre limité,
bien qu’immense, d’atomes indestructibles et
infatigables. Ils peuvent tisser dans leur prodigieuse
trame une quantité fabuleuse de combinaisons, et les
mondes jaillissent de leur danse immortelle. Mais si
grande que soit cette quantité de combinaisons, elle est
fatalement finie, comme le nombre des atomes qui la
provoquent. C’est pourquoi, dans la ligne droite de

191
l’éternité, tournent d’innombrables roues de
phénomènes, irrémédiablement les mêmes, irrémédia-
blement vains. L’univers recommence toujours,
n’innove jamais. Après la destruction de notre Terre et
de notre Soleil, s’étendront des millions de siècles, au
bout desquels le Soleil et la Terre ressusciterons
identiques ! J’ai déjà vécu un nombre infini de vies
dans le passé, j’en revivrai un nombre infini dans
l’avenir, mais toutes ces vies sont l’unique, celle que je
respire actuellement. Cauchemar atroce, qui condamne
Jésus à être éternellement crucifié et Nietzsche lui-
même à périr éternellement dans la folie !
Si nous admettons cette théorie, l’évolution
meurt dans un effrayant immobilisme cosmique.
Heureusement la vérité brille dans d’autres
perspectives!
À travers le déroulement des siècles, l’âme
indestructible Hermanubis finit par se connaître et
resplendir, alors que l’âme mortelle Typhon
composée d’instincts animaux et d’empreintes
sociales, s’efface définitivement. Pour ce double
résultat de nombreuses incarnations, sur cette Terre
et sur d’autres planètes, imposent leur triste nécessité.
Mais le salut étincelle dans le regard du sphinx,
l’initié parfait.
La volonté palpite dans ses flancs de taureau,
l’enthousiasme crispe ses griffes léonines, l’amour
ouvre ses larges ailes, et la connaissance emplit sa
tête aux yeux de gloire. Force, élan esthétique, bonté,
sagesse composent la structure de l’homme-dieu.

Si nous abordons le plan historique, voici venir le


cycle de mille ans, chanté par Virgile. Cette période
gouverne, en vertu de la dualité bien-mal, les grands
civilisateurs et les grands conquérants. Les grands

192
civilisateurs voient par exemple David, maître des
psaumes magiques, avoir pour écho, mille ans
passés, Jésus, qui, lui-même, jette, mille ans plus
tard, un formidable reflet : l’Albigéisme. Du côté
typhonien, c’est le même rythme. Nebucanetzar, en
600 ans avant JC, épouvante l’Orient; mille ans
s’écoulent et voici l’effrayante figure d’Alaric (400
après JC), enfin un nouveau bond, et c’est Tamerlan,
le massacreur aux mains sanglantes (1400). Tous les
trois eurent le sombre honneur de ravager des villes-
lumières : Jérusalem, Rome et Delhi.

Sens divinatoire de l’arcane X : chance due à la


Providence, élévation soudaine mais instable. Quand
on arrive au sommet de la roue, il faut savoir s’y
maintenir malgré le vol mou des vertiges.

193
XI
LE LION VAINCU
Caita

Le Lion Vaincu = K = 11. Cet arcane exprime


dans le monde divin, le principe de toutes les forces
matérielles et spirituelles ; dans le monde intellectuel,
la conscience du bien ; dans le monde physique, la
force de vie.
De ses mains délicates, une jeune fille, vêtue de
rouge et portant le signe de l’infini sur la tête,
maintient ouverte la gueule d’un lion dressé sur ses
pattes postérieures. Emblème de la puissance de
l’esprit qui peut dompter les monstres les plus
terribles, à la manière de Daniel jeté parmi les
fauves, ou d’Orphée dont les pieds tranquilles
étaient léchés par les tigres. Souvenir des époques
primitives où la pensée de l’homme juste et pur,
s’imposait à tous les animaux de la Terre.
L’arcane se rattache à la constellation du Lion,
dont le génie est Momphta. Dans la sphère des
religions, la jeune fille marquée du signe de l’infini
matérialise le Déisme Philosophique, soutenu
notamment par Bolingbroke, Voltaire et Jean-
Jacques Rousseau. D’après cette doctrine, il existe
un Dieu créateur et ordonnateur du monde ; l’âme
humaine, libre, immortelle, doit le vénérer par la
tolérance et la bienfaisance. Il faut se libérer des
préjugés ecclésiastiques, lion dévoreur des
intelligences.

195
Rejetons les dogmes pétris d’absurdités et de
terreurs. Dieu, l’Être Suprême, se confond avec la
raison et la justice.
Il manque à une telle métaphysique la
communication entre vivants et morts, entre
terrestres et célestes, et la connaissance des pouvoirs
occultes de l’humain. Toutefois dans sa nudité
sévère, le Déisme Philosophique trace un pont de
pierres blanches entre l’homme et Dieu.
Sur le plan des contextes historiques, le nombre
onze souligne la destinée des autoritaires. Elle est
nettement gravée aux marbres des fastes de France.
1793 (apparition fulgurante de Bonaparte) ; 1804
(Napoléon devient empereur, comme Charlemagne) ;
et 1815 (il tombe foudroyé à Waterloo) ces dates
nous donnent une première et magnifique leçon.
Puis, deuxième tranche, 1848, arrivée du prince
Louis Bonaparte à la Présidence de la Seconde
République ; 1859, les victoires de Magenta et de
Solferino, qui soulignent l’apogée de l’empire ;
1870, la conclusion tragique appelée Sedan.
Troisième épopée : De Gaulle veut jouer un rôle
politique en 1947, il s’empare du pouvoir en 1958,
il tombe sur un référendum bizarrement conçu, en
1969. Que nous réservent dans les plis de leur toge,
1981, 2002, et 2013 ?
L’horoscope nous dit : avance intrépidement,
l’obstacle s’effacera comme un fantôme. Domine
les dégoûts de la chair, les faiblesses du cœur, et met
ta force au service de la justice !

196
XII
L’ARBRE MORT
Luzarn

Ce hiéroglyphe = 12 = L.
Il exprime dans le monde divin, la révélation ;
dans le monde intellectuel, le devoir; dans le monde
physique, le sacrifice. Une potence, qui est peut-être
une porte, composée d’une poutre horizontale posée
sur deux troncs d’arbre, arborant chacun six rameaux
coupés.
À la poutre est accroché par un pied le jeune
Pendu, dont les bras ramenés vers le bas, par-delà sa
tête, forment coudes et mains, la figure d’un triangle
renversé. Des poches de la victime s’écoulent deux
cascades de pièces d’or, de ses mains jointes
descend une pyramide de rayons dont la base
s’enfonce dans la terre fécondée d’où émergent des
pousses de feuilles vertes, tremblantes de rosée et
de lumière. Cette lame est en correspondance avec
la planète rouge Mars que domine le génie Samaël.
Son écho dans le plan théologique est la religion
Inca, ou, sur le plan philosophique, l’alchimiste. Les
cascades d’or annoncent la ruine, le triangle inversé
trace la catastrophe ; mais peut-être aussi, pour de
rares élus, la découverte de la Pierre Philosophale et
l’exploration de la sphère astrale, où tout s’inverse
comme dans un miroir.
Pour les Incas, le monde traverse quatre
cataclysmes éclairés par quatre soleils. Pendant le

199
soleil d’eau, le déluge ravage la Terre et les rescapés
sont transformés en poissons ; pendant le soleil de
feu, l’incendie universel dévore les vivants : pendant
le soleil de terre, des secousses volcaniques
détruisent toute la croûte terrestre et ses habitants ;
pendant le soleil d’air, des vents violents et
pestilentiels transforment les humains en singes ; un
couple, échappé à la malédiction, repeuplera le
globe. Les deux châtiments suprêmes sont l’Onde et
la Flamme, séparées l’une l’autre pour douze mille
ans. Car la grande année dure vingt-quatre mille
années ordinaires. La grande dévastation étant due
au déluge, la prochaine explosera sous le signe de
l’incendie. Elle est extrêmement proche et de
multiples voix prophétiques annoncent le rouge
couchant de l’humanité.
Dans l’horoscope, cet arcane montre le sacrifice,
l’enthousiasme. Se méfier des trahisons, et même de
la mort violente. Mais le pardon est une nécessité :
celui qui ne pardonne pas se retrouve après la mort
dans une terrible solitude.

200
XIII
LE SQUELETTE FAUCHEUR
Mataloth

Cet arcane = XIII = M. Il exprime dans le monde


divin, la destruction et la renaissance, le
renouvellement sans fin des êtres ; dans le monde
intellectuel, l’ascension des âmes vers les sphères
supérieures ; dans le monde physique, la fin que la
nature destine à tous les vivants.
Le squelette faucheur parcourt l’immensité de
son champ, plein de blés à tête de rois, de mendiants,
de vieillards, d’enfants, d’hommes, de femmes,
d’animaux de toutes espèces, du serpent au gypaète.
La faux terrifiante dans ses éclairs bleuâtres abolit
l’orgueil de ces têtes dressées. Un manteau d’épaisses
ténèbres s’envole des épaules du squelette et
ombrage la Terre.
Néanmoins, dans cette ombre, derrière les pas du
faucheur, des visages de lumière et des mains de
flamme jaillissent des profondeurs invincibles.
Après la mort, se lève inévitablement la résurrection.
Cette lame se relie à l’énigmatique planète
Saturne, que domine le sceptre du génie Oriphiel.
La métaphysique religieuse de l’arcane XIII habite
au cœur du Spiritisme, avec ses trois apôtres, Allan
Kardec, Léon Denis, Camille Flammarion. L’homme
se compose d’une note triple : le corps, le périsprit,
et l’âme immortelle. Après la mort, l’âme dans sa
forme fluidique, quitte la forme matérielle et visite

203
les sphères du châtiment ou de la récompense. Mais
les vivants peuvent communiquer avec les morts par
l’intermédiaire des médiums qui mettent en œuvre
de nombreux moyens, possession, écriture
automatique, ouidja, tables tournantes. Les morts
ont ainsi révélé la loi du progrès spirituel, la loi des
réincarnations qui permet aux âmes, quittant l’au-
delà, de prendre un nouveau corps, soit sur la Terre,
soit sur d’autres planètes de l’espace infini, pour
aboutir ainsi, d’étape en étape à la libération finale.
L’histoire des révélations se diviserait ainsi en
trois grandes périodes, le Judaïsme avec son prophète
Moïse, le Christianisme avec son messie Jésus,
enfin le Spiritisme, ou religion des esprits, qui met
en relation les vivants et les morts, et supprime la
crainte du néant. La morale du Spiritisme proclame
en plus de l’amour universel, la recherche de la
Vérité par la science et la philosophie.
Il manque à cette noble doctrine la connaissance
des génies de la nature, fées et korrigans des
légendes médiévales : ainsi que des idées-forces,
tourbillons psychiques à demi conscients qui rôdent
sur l’humanité.

À travers le plan historique, le cycle de 130 ans


fait jouer sa flûte enchantée, aux airs parfois
déchirants. Une belle chaîne mélodique va de 1529
la Paix des Dames, qui sauva la Bourgogne, à 1659,
Traité des Pyrénées, suprématie française ; de 1659,
à 1789, prise de la Bastille, aurore des libertés ;
enfin de 1789 à 1919, la paix de Versailles, victoire
des nations démocratiques. Autre chanson, la fin de
la Fronde 1653 a pour refrain 1783, l’indépendance
des États-Unis et 1913, la Paix de Londres, libération
des États Balkaniques.

204
Sens divinatoire : fin nécessaire, échec, mais
aussi renouvellement, changement de vie ou de
situation. L’homme terrestre meurt pour que puisse
naître l’homme céleste.

205
XIV
LE GÉNIE HUMAIN
Naïn

Ce hiéroglyphe = 14 = N. Il exprime dans le


monde divin, le mouvement perpétuel ; dans le
monde intellectuel, le mariage des idées
complémentaires ; dans le monde physique, l’union
des forces antagonistes.
Un ange, coiffé d’infini, ailes ouvertes, effectue
le mélange des deux urnes. De l’urne d’or tombent
les fluides blonds dans l’urne d’argent, et de l’urne
d’argent montent les fluides lunaires vers l’urne
d’or. Symbole de l’équilibre universel fondé sur
l’harmonie des deux forces éternelles, Ormuz et
Ahriman, la vie et la mort, la lumière et les ténèbres,
l’attraction et la répulsion.
Cette lame est en rapport avec la constellation du
Verseau, dont le génie dominateur se nomme
Canopus. Elle a comme reflet sur le lac des religions,
le Taoïsme, vieille sagesse éclose aux vents
majestueux de la Chine.
Le mot Tao signifie à la fois Dieu, Raison suprême,
Grande Voie du monde, Logos, puissance infinie,
justice, vérité, vie universelle. Il a tous les noms et il
n’a aucun nom. Sans substance, il renferme toute la
substance. Sans forme, il contient toutes les formes,
spontanéité pure, il engendre la loi.
L’homme doit tendre vers cet idéal du Tao, où
l’être se comporte harmonieusement et naturellement,
207
dans l’ignorance du bien et du mal, dans l’acceptation
joyeuse de soi-même. Il se conforme au Tao, sans
effort. Comme l’eau il est humble, comme l’eau il
est doux et puissant. L’action brutale ne connaît pas
le véritable taoïste qui répond à l’injure par la
bienveillance, et préfère la paix à la guerre. Rejetons
la lutte, la tension, l’étude, les recherches
scientifiques pour revenir au paradis de l’innocence
et de la simplicité primitives, dans un amour
universel.
Le Tao réclame cet amour pour tous les êtres, les
bons et les méchants, comme le Soleil éclaire les
montagnes et les cailloux. Sans amour, cette doctrine
tomberait sous l’esclavage des instincts dégradants
et des impulsions destructrices.
Dans l’histoire, le nombre 14, c’est l’année
pivotale 14, au commencement de tous les siècles.
En elle ou autour d’elle se produisent les phénomènes
essentiels, guerre, transformations religieuse et
politique, mort d’hommes exceptionnels, depuis 14,
qui vit la disparition de l’empereur Auguste, jusqu’à
1914, où flamboya la Première Guerre Mondiale.
Relevons au passage 1214, Bouvines, triomphe de
Philippe-Auguste ; 1314, bûcher fatal du grand
maître Jacques de Molay ; 1415, désastre français
d’Azincourt ; 1515, victoire de François 1er à
Marignan ; 1614, convocation tumultueuse des
États Généraux ; 1714, Traités d’Utrecht et de
Rastadt, crépuscule du roi-soleil, 1814, l’invasion
de la France, l’abdication de Napoléon...
L’horoscope répond : la santé te sourit, et les
conditions favorables attendent ton initiative
réfléchie, tes forces calmes qui monteront
graduellement au sommet des mondes.

208
XV
LE SCEPTRE DE SIVA
Xirou

Cet arcane = XV = O. Il exprime dans le monde


divin la prédestination ; dans le monde intellectuel,
le mystère dans le monde physique, l’inattendu.
Siva et Kali s’étreignent amoureusement sur le
haut d’une montagne. La déesse noire, vue de dos,
enlace de ses cuisses le corps du dieu blanc, assis en
lotus. Le visage de Siva aux trois yeux brille sur
l’épaule ténébreuse de Kali. L’amant porte des
cornes de taureau, et l’amante des cornes de bélier.
Le bras gauche de l’homme enlace le cou de la
femme, mais son bras droit dresse une torche
flamboyante, un sceptre de feu. Sur la colonne
vertébrale de Kali est tatoué un caducée avec ses
deux serpents, l’un rouge, l’autre bleu, et la pomme
de pin couronnée d’ailes d’or.
Cette lame rappelle par certains côtés le Baphomet
des Templiers, la grande divinité panthéistique et
cosmosophique jetant son ombre sur les sociétés
secrètes à la recherche de l’absolu. Le sceptre de
Siva se relie aux Astéroïdes. Le conscient et le super
conscient s’unissent dans une incompréhensible
synthèse.
Le sceptre de Siva règne sur les Yézidis, adorateurs
du diable, qu’ils appellent Malek-Taous, l’Ange-
Paon, et qui est simplement Lucifer, rentré en grâce
auprès du maître des âmes. Exilé du ciel, Lucifer se

211
repentit et se mit à pleurer. Dieu le laissa pleurer.
Mais un esprit invisible recueillit les larmes de
Lucifer dans sept jarres d’or. Quand elles furent
pleines, Lucifer les renversa sur les feux de l’enfer,
qui s’éteignirent à jamais. Les Turcs et les Chrétiens
ont peur de l’enfer éternel parce qu’ils ignorent le
repentir de Lucifer.
Les âmes humaines s’incarnent dans les animaux ;
les pieux Yézidis vont dans les vêtures nobles : le
cheval, le taureau, le lion, l’antilope, la gazelle, la
colombe, le rossignol, pour atteindre enfin la forme
ultime : celle du Paon, l’ange suprême. Le pêcheur
– hélas ! tombe dans l’âne, le cochon, le lapin, le
vautour. Mais les prêtres Yézidis peuvent, en le
demandant à Malek-Taous, délivrer les âmes
enfermées dans le purgatoire des animaux ignobles.
Les demandes doivent s’accompagner d’offrandes
et de danses sacrées car la danse, image du
mouvement des étoiles, est la plus haute des prières.
C’est en danseur que ressuscitera, au couchant des
âges, le seigneur Adi, réformateur des Yézidis.
Alors les Yézidis rentreront au paradis pour y
retrouver la forme de l’homme primordial, Adam, à
la fois mâle et femelle, les deux principes unis en
une seule substance, comme celle des anges
resplendissants.
Quant à Jésus, ayant voulu lutter contre Malek-
Taous, il fut vaincu et crucifié. Pardonné après sa
mort, il est devenu le Seigneur du Soleil, fidèle
serviteur de Lucifer, le dieu Paon.
Sur le plan tantrique, le sceptre de Siva nous
montre le moyen de transmuter l’énergie sexuelle
en force divine. Il suffit de considérer son partenaire
comme Dieu lui-même. L’homme étreint dans ses
bras Kali, l’âme du monde, la femme enlace le

212
grand Siva, le Verbe créateur des étoiles. Il se
produit alors une alchimie érotique, capable de
conquérir les plans supérieurs.
La plupart des sectes lucifériennes n’ont
malheureusement ni la douceur riante des Yézidis,
ni la noblesse du tantrisme. Elles sombrent dans une
névrose où le mal et le bien se transmuent, le
meurtre devenant mérite et la bonté démérite. Elles
constituent la signature de la fin des temps.
Dans l’éclairage astronomique, le 15 devient 150
millions de kilomètres, la distance de la Terre au
Soleil, car notre planète est le bagne du système
solaire. Des âmes châtiées remplissent les pierres,
les plantes et les animaux ; elles crient et passent
dans l’air, les ondes et le feu. Certaines même
habitent les objets manufacturés par l’homme,
stylos, lampes, avions, etc... L’autre geôle des cieux,
Saturne, rôde à 1 milliard 500 millions de kilomètres
de l’astre central ; et à partir de Saturne le nombre
15 roule sa triste cadence, avec Uranus, 3 milliards
de kilomètres de l’astre central. Neptune 4.500
millions, Pluton enfin 6 milliards. Les globes
sombres s’enchaînent par le nombre quinze.
Sens divinatoire : Fatalité, passion, domination
sexuelle.

213
XVI
LA TOUR DÉCAPITÉE
PAR LA FOUDRE
Olelath

Cet arcane = 16 = P. Il exprime dans le monde


divin, le châtiment ; dans le monde intellectuel, le
téméraire foudroyé par le fluide astral ; dans le
monde physique, la catastrophe.
Une tour de briques rouges, sur laquelle tombe la
foudre en zigzags de flamme. Le haut de la tour est
soulevé, comme une tête que l’on tranche. Des
pierrailles noircies déboulent en désordre. À droite
s’écroule, tête en bas, le grand prêtre de Babylone.
À gauche, dans la même attitude, c’est l’effondrement
du pharaon.
Cette lame a pour correspondance la constellation
du Scorpion dont le génie dominateur se nomme
Typhon. Ceux qui pénètrent imprudemment dans le
cercle des magies risquent des contrecoups
effrayants. Le fluide astral anéantit les hystériques
et les orgueilleux. Les sorciers, les conquérants, les
dictateurs l’apprennent à leurs dépens.
Sur le faîte des philosophies et des religions,
l’arcane XVI inspire de nombreux prophètes, tels
Krishnamurti et les maîtres du Zen. Ils détruisent
toutes les erreurs, comme la foudre décapite la Tour.
Écoutez Krishnamurti :
L’important, c’est vous, votre personne. Un
état de confusion s’installe en vous, car vous
215
vous êtes confiés à des gourous, à des chefs
politiques, à des théories. Échappez à votre
conditionnement social. Abordez la
connaissance de soi par une analyse pleine de
désintéressement, dépourvue d’attrait ou de
répulsion. Mais ne suivons pas le chemin
intellectuel ou passionnel. La vie est
multiforme : il faut la comprendre dans toute
sa variété. Si chacun se mettait à observer
avec bienveillance et charité, sans condamner
ni exploiter, il y aurait la paix en soi et dans le
monde. Nous devons cesser d’être avides et
séparés. Une lucidité pure, pas de
condamnation, pas de jugement, pas
d’identification. Et il faut s’évader de la
prison du temps. N’espérez pas être sauvés
dans le futur ; c’est actuellement que se trouve
la délivrance ! Les deux portes de l’avenir et
du passé s’ouvrent dans le présent. La vérité
ne réside ni dans les choses faites par la main
de l’homme, ni dans les choses faites par
l’esprit. Il faut aller au-delà des passions, des
désirs, des créations mentales, pour rencontrer
l’intemporel !
Dans ce haut message de Krishnamurti tombent
toutes les autorités, le pape aussi bien que l’empereur,
le gourou aussi bien que le chef politique, la religion
aussi bien que le marxisme, l’obéissance aussi bien
que la violence. Pontife babylonien et pharaon
d’Égypte s’effacent en brouillard. Mais il faut
comprendre que la pensée est l’autre nom de
l’amour, et, si nous écartons les voiles de notre être
intérieur, nous voyons le soleil de l’Unique, Lui et
moi confondus dans l’être total.
Sur le plan historique, le cycle de 16 années

216
marque fréquemment les catastrophes. Feuilletons
pour nous en convaincre les dates du XXème siècle.
1902, la paix de Pretoria donne à l’Empire
britannique les républiques Boers ; + 16 = 1918, la
victoire des alliés détruit les Empires allemand,
austro-hongrois et turc. 1908, l’Autriche annexe la
Bosnie-Herzégovine, + 16 = 1924, c’est l’évacuation
de la Ruhr, le recul de la France. 1914, année fatale
signant le début de la guerre mondiale ; + 16 =
1930, les Franco-belges quittent la Sarre. 1917, la
révolution menée par Lénine, ruine la vieille Russie ;
+ 16 = 1933, la sinistre figure d’Hitler se lève sur
l’Allemagne dynamisée et démonisée. 1923, les
Français occupent la Ruhr, + 16 = 1939,
commencement de la Deuxième Guerre Mondiale.
1929, c’est le désastre momentané du capitalisme,
la crise mondiale ; + 16 = 1945, c’est l’effondrement
des Empires hitlérien, fasciste et japonais. etc...
etc...
Sens horoscopique : Chute fatale, accident,
punition inévitable de nos fautes volontaires.

217
XVII
L’ÉTOILE DES MAGES
Pilon

Le troisième arcane présenté par Zorah porte un


nom fabuleux l’Étoile des Mages. Dans le Tarot
Hindou, c’est une jeune femme nue, debout sur un
îlot qu’environnent des eaux transparentes pleines
d’une danse de poissons multicolores. De son tétin
gauche coule un flot de miel, de son tétin droit flue
un filet de lait. Cette double ambroisie tombe dans
la vague chantante. Les mains de la déesse lèvent
une coupe d’or et une coupe rouge vers l’Étoile
brasillante, composée d’un tourbillon prismatique,
d’un tournoiement de couleurs, au centre desquelles
resplendit la couleur inconnue de la quatrième
dimension, visible aux seuls initiés. À droite et à
gauche de la femme divine sortent du fleuve deux
fleurs, reflétées dans le miroir des ondes un lotus
que surmonte un papillon chamarré, un lys qui
s’ouvre sous les ailes d’une abeille.
Cette lame représente le flamboiement de la
beauté idéale, visage souriant de l’ineffable. Elle
illumine les hautes doctrines esthétiques, notamment
celle de Platon, contemplateur des Idées Parfaites
dans l’intelligence de l’Être Suprême, et de Victor
Hugo, granit méditant la hiérarchie des anges et des
archanges qui montent vers Dieu.
L’Étoile des Mages nous apprend la venue des
surhommes chargés de féconder l’inconscient de

219
l’humanité, comme de donner au désir des hommes
un idéal de création et d’admiration. Par l’admiration,
l’âme quitte ses limites égoïstes pour plonger dans
la gloire de la vie universelle. C’est le plus sûr
moyen de conquérir l’absolu, à condition d’admirer
les valeurs inaltérables, le Vrai, le Bien, la Beauté
radieuse.
Cette lame 17 est sous l’influence de l’Étoile
Polaire dont l’éclat s’imprime sur tous les poètes et
les artistes épris de splendeur sur mentale et
d’illumination divine.
Le sens kabbalistique fulgure dans les années
dont l’addition occulte donne 17. Par exemple,
« Les Odes et Ballades » de Victor Hugo parurent
en 1826, par transformation prédestinée 1 + 8 + 2 +
6 = 17. Annonce de l’arrivée d’un mage
transfigurateur.
L’arcane XVII se rapporte à la lettre latine Q,
représentant le chat vu le dos, et la qualité psychique,
dominant la quantité corporelle.
Platon admettait trois principes Dieu, l’Idée et la
matière. L’Idée, substance incorporelle, brille dans
l’intelligence divine et sert de modèle aux formes
éphémères du monde sensible. Toutefois, entre
Dieu, empereur des Idées éternelles, et la matière
changeante, le philosophe athénien place une
substance intermédiaire, l’âme du monde, où se
rejoignent le variable et l’invariable, le fini et
l’infini. Cette âme du monde, en s’individualisant
forme les dieux, les daïmons, les génies et les
hommes. Les dieux habitent l’empyrée dans une
solitude inaccessible. Mais par l’entremise des
daïmons, les hommes et les dieux peuvent
communiquer. Les daïmons portent vers la Terre les
ordres divins et vers le haut les offrandes comme les

220
vœux de l’humanité. Ils président aux oracles,
inspirent les divinations, façonnent des prodiges,
enfantent les miracles.
Les génies invisibles emplissent les éléments de
la nature, les mers et les montagnes, le ciel et les
rivières, les arbres et les rochers, la lumière et le feu.
Ils envoient des songes révélateurs, et peuvent tisser
des relations amicales avec les humains.
L’âme se compose de trois parties, deux mortelles
(l’instinct et la passion), une immortelle :
l’intelligence qui contemple l’éternité. C’est par
l’élan vers la vérité, la justice et la beauté, que
l’humain s’arrache au cercle de fer des incarnations
ou des métempsycoses pour entrer dans la sphère
idéale où vivent les dieux.
Le sens divinatoire de l’Étoile des Mages contient
comme éclats : bonheur et joie, tendresse et
compassion, candeur et charme, sous le vol souverain
de l’espérance.

221
XVIII
LA REINE DU SILENCE
Tsadi

La Reine du Silence = 18 = R. Ce hiéroglyphe


exprime dans le monde divin les abîmes de l’infini
dans le monde intellectuel les ténèbres de
l’inconscient dans le monde physique, les
adversaires, les obstacles, les déceptions.
Deux tours lugubres, à droite et à gauche,
éclairées par les rayons blêmes d’une pleine Lune
au milieu de laquelle brille le visage d’une jeune
déesse impassible. Chaque tour est, flanquée d’un
chien roux, museau levé qui hurle à la mort. Au
premier plan, un étang ténébreux où se tord une
écrevisse d’une pâle couleur jaune. Toute cette
imagerie figure l’inconscient, les deux tours sont la
violence, les deux chiens l’érotisme, l’écrevisse la
folie. Mais la Lune elle-même recèle les secrets de
l’illimité, les trésors de l’imaginaire.
La Reine du Silence est reliée à la Lune que
domine la déesse Nephtys. Elle projette sur la Terre
des religions l’Islam, dont le cimeterre reluit comme
un croissant de lune. Mahomet, inspiré de la race de
Zoroastre et de Moïse, a laissé un livre de poésie
passionnelle, le Koran. Il élève cinq articles de foi,
comme des colonnes de marbre noir.
1. Dieu est Un, omniscient et omniprésent. Il ne
saurait avoir de femme ni de fils. Il plane dans
les hauteurs infinies de la justice et de la
223
miséricorde. « Dieu, dit Mahomet, c’est la
Vérité, et les dieux que vous invoquez, c’est
le mensonge. Dieu ne peut avoir d’enfants,
loin de sa gloire ce blasphème ! Peu s’en faut
que les cieux ne se fendent en l’entendant... »
2. Il existe des anges, créatures formées de
lumière d’une blancheur éclatante. Ils sont les
messagers de Dieu, qui portent sa parole aux
hommes. Quatre principaux anges s’élèvent
parmi les autres : Gabriel, appelé aussi
l’Esprit-Saint, transmet la révélation aux
prophètes ; Michel, protecteur des Juifs,
répand les pluies bienfaisantes ; Azraël, ange
de la mort, conduit l’âme des trépassés devant
le juge suprême ; Israfil, ange de la résurrection,
sonnera de la trompette sur les tombeaux
ouverts. Deux entités accompagnent et
surveillent chaque homme. L’ange du mal,
Yblis, lutte vainement contre l’Éternel. Le
monde s’emplit aussi de djinns et de péris,
génies mâles et femelles, tissés de feu
invisible.
3. Le nombre des prophètes de Dieu sur la Terre
se hausse à 124.000. Parmi eux montent six
titans législateurs : Adam, Noé, Abraham,
Moïse, Jésus et Mahomet, qui est le dernier et
le plus grand, le sceau des révélations.
Mahomet professait un profond respect pour
Jésus, qu’il affirmait fils de Marie, la Vierge
parfaite.
4. Mahomet proclame, comme l’Église
Catholique, l’éternité de l’enfer et du paradis ;
et le dogme de la résurrection des corps. Des
signes précurseurs annonceront le jugement
dernier : une fumée noire enveloppant le

224
globe, l’antéchrist bouleversant les nations.
Jésus revenu sur Terre se convertira à l’Islam,
un immense incendie né dans l’Yémen
chassera les peuples jusqu’au lieu de leur
réunion dernière, le Soleil se lèvera à
l’Occident !
5. Enfin la prédestination divine clôture les cinq
dogmes. La toute puissance de Dieu pèse sur
les hommes dont les destins sont inscrits par
avance dans le Livre Céleste. L’Islam c’est la
résignation, l’abandon de l’homme à la
volonté d’Allah.
Sur le plan historique, le cycle de 1800 ans
déroule ses fastes qui vont, dans les temps obscurs,
d’Orphée, créateur de la religion grecque (1200 av.
J. C.) à Mahomet lui-même (600 après) : de Jésus à
Ramakrishna, et de Jean l’apôtre à Victor Hugo. Ce
cycle a des échos merveilleux, mais secrets.
Sens horoscopique : les périls cachés, fils de la
Terre, environnent les tours où tu te crois en sûreté ;
les chiens auxquels tu te confies ne te sauveront ni
des illusions ni des chimères. Tu peux néanmoins, si
Dieu t’aide, créer un immortel chef-d’œuvre.

225
XIX
LE GRAND SOLEIL CENTRAL
Quitolath

Ce hiéroglyphe = 19 = S. Il exprime dans le


monde divin : le ciel suprême, le ciel de feu ; dans
le monde intellectuel, les vérités sacrées ; dans le
monde physique : le bonheur.
Un immense soleil éclaire de ses rayons
bienfaisants les deux enfants nus, fille et garçon, qui
se prennent par la main et se sourient tendrement.
Ils se tiennent debout au centre d’un triple cercle de
fleurs éclatantes, rouge à la périphérie, puis bleu,
puis de couleur d’or. À droite un cygne resplendissant
plane dans le ciel ; à gauche, c’est un rossignol
géant, aux yeux de perle.
Cette lame est en rapport avec le Soleil que
regarde le génie Michaël. Son reflet multiple
étincelle dans l’Hellénisme de Julien l’Apostat, la
Religion Divine de l’empereur Akbar, et la doctrine
du Comte de Saint-Germain.
Résumons la métaphysique Solaire. Dieu,
l’absolu, l’éternité, l’infini, la perfection, ne peut-
être représenté par aucune image sensible.
Néanmoins les soleils contiennent le plus d’essence
archangélique, ils sont les visages éblouissants de
l’Être inconnaissable. Dans ces tabernacles de feu
vivent les âmes libérées qui ne veulent plus avoir de
contact avec la matière, et les âmes libératrices qui
s’incarnent périodiquement pour apporter aux

227
habitants planétaires la lumière de la vérité.
Parmi les soleils, deux nous intéressent
fondamentalement : l’astre du jour, dont l’esprit se
confond avec le Verbe, et le grand soleil central de
la Galaxie, qui renferme dans sa sphère grandiose
toute la quantité de Dieu susceptible d’être
incorporée. Par le végétarisme, l’amour universel,
le respect des choses éternelles, par la contemplation
des vérités métaphysiques (le cygne) par la création
d’une œuvre d’art (le rossignol) l’âme humaine finit
par retrouver en soi l’étincelle solaire. Alors l’enfant
du Soleil revient à sa patrie incorruptible.
Sur le plan historique, les dates dont l’addition
théosophique marque 19 soulignent habituellement
la paix. Elles ont des radiations surprenantes, mais
bénéfiques. Par exemple, au XXème siècle, en
1909, le pôle Nord est atteint ; en 1918, c’est
l’armistice ; en 1936, c’est le Front Populaire, qui
transforme socialement la France ; en 1945, c’est la
reddition inconditionnelle de l’Allemagne et du
Japon ; en 1954, c’est la solution du problème
indochinois en 1963, c’est le rapprochement entre
les géants ennemis l’URSS et l’Amérique. Espérons
pour 1981 et 1990 un nouveau soleil de concorde.
Sens horoscopique : Tu seras heureux parmi les
rayons de la paix et de l’harmonie, si tu sais
renfermer le bonheur dans le secret de ton âme.

228
XX
LA TOMBE OUVERTE
Rosith

Cet arcane = 20 = T. Il exprime dans le monde


divin, la vie éternelle ; dans le monde intellectuel,
l’illumination ; dans le monde physique : l’espérance.
Un ange sonne de la trompette à travers les cieux
bouleversés. À ces stridences éclatantes répond
l’ouverture de la tombe. Trois ressuscités se dressent,
regardent le ciel illimité. Un homme dans la force de
l’âge, une jeune femme gracieuse et pâle, un enfant
rieur. C’est le renouvellement, la transformation du
corps physique, de l’âme et de l’esprit aux immenses
devenirs. La trompette clame à tous vents le message
rénovateur des prophètes et des mages.
Cette lame se relie à la constellation des Poissons,
dont le génie dominateur s’appelle Ichtôn. La
religion de la Tombe Ouverte se rencontre parmi les
chercheurs de l’immortalité corporelle, et, sur un
niveau inférieur, parmi les Témoins de Jéhovah.
On connaît leurs affirmations chaotiques mais
parfois inspirantes. Toutes les religions portent
l’empreinte du diable, car elles affirment
l’immortalité de l’âme, mensonge éhonté de Satan.
L’homme et l’animal sont également mortels, selon
les Saintes Écritures. Néanmoins Jésus a obtenu
d’être immortel comme récompense de sa fidélité.
À la fin des temps, les morts ressusciteront. Il y
aura une dernière bataille, l’Armageddon que

231
prophétise « Le Livre des Révélations ». Les méchants
seront anéantis et les bons vivront éternellement dans
un corps incorruptible et pur, sur une Terre transfigurée.
Comment parvenir à cette merveilleuse destinée ? Il
faut simplement suivre, dans la lettre et dans l’esprit,
la loi de Dieu, le « Décalogue ».
Du reste, le couchant de l’humanité s’approche
rapidement. Toutes les marques de la fin du monde
ont retenti, jour obscur, pluie d’étoiles, tremblements
de terre, apostasie généralisée, signes dans le ciel,
antéchrists. Bientôt Jésus viendra sur les nuées pour
juger les vivants et les morts. Tenons-nous prêts à
l’ultime transformation du monde.
Les Témoins de Jéhovah interprètent trop
littéralement ce grand document initiatique baptisé
la Bible. Ils sont peut-être des saints, mais sûrement
pas des prophètes. Ils avaient annoncé la fin du
monde pour 1975, année effacée dans les abîmes du
temps sans apporter le changement fondamental. En
réalité, 1 + 9 + 7 + 5 = 22, le Vagabond mordu par
le monstre griffu.
Sur le plan historique, 20 représente la période
qui s’étend sur deux mille années. Elle s’intègre
dans le cycle des 24.000 ans, divisé en douze mois
cosmiques. À la fin et au commencement de chaque
grand mois, un maître transcendant se lève sur la
Terre. Ainsi le sage Hermès se montra vers l’an
4000 avant JC, à l’ombre de la Pyramide pleine
d’échos surnaturels ; deux mille ans plus tard,
Abraham abandonne les dieux d’Ur et enseigne la
sévérité vaste du monothéisme ; deux mille ans
encore, et voici Jésus, environné d’une éclatante
auréole d’amour. Vers l’an deux mille de notre ère,
le nouvel Hénoch surgira, détenteur des secrets
immortels et de la magie spirituelle.

232
Sens horoscopique : changement de position,
heureuse surprise, transformation providentielle,
guérison physique, mutation de l’âme.

233
XXI
LA VIERGE DU MONDE
Sicben

La Vierge du Monde = 21 = U. Cet arcane


exprime dans le monde divin : l’Être Suprême,
Androgyne de l’éternité ; dans le monde intellectuel :
la conscience cosmique ; dans le monde physique,
l’initié totalement réalisé.
Un long serpent doré qui se mord la queue forme
l’ovale parfait à l’intérieur duquel se dresse la
Vierge du Monde. Elle est nue, elle porte sur la tête
quatre cornes, deux horizontales et sinueuses, deux
autres levées en forme de lyre et qui enserrent le
soleil éblouissant enfermé dans un bleuâtre croissant
de lune. La déesse, à travers sa marche hiératique,
brandit en sa main droite deux baguettes rouges,
dessinant la forme d’un V. Sa main gauche montre
un miroir à l’éclat de feu.
Aux quatre points cardinaux s’ouvrent quatre
lotus, dont les racines prennent naissance dans les
écailles du Serpent cosmique. Aux quatre angles de
l’image s’imposent les figures détachées du sphinx
tétra morphe : en haut à droite l’Aigle, en bas le
Lion ; en haut à gauche l’Ange, en bas le Taureau.
Cette lame est en relation avec le signe zodiacal
des Gémeaux, dont le génie dominateur se nomme
Horus. Elle se reflète dans le Bouddhisme
Mahayaniste et dans la Théosophie.
On connaît leurs principes d’or et d’acier.
L’homme se compose de trois êtres, l’inconscient
animal, source des instincts ; le conscient, source de
volonté, de sentiment, d’intelligence ; le super
conscient divin, source du génie et de la sainteté.
L’aventure universelle consiste à réunir
impérissablement le conscient humain au super
conscient divin. L’âme humaine pérégrine ainsi de
monde en monde, de planète en planète, jusqu’au
moment où l’union du roi et de la reine se célèbre
pour l’absolu.
Plusieurs chemins nous permettent de conquérir
cette palme glorieuse, indiqués par les quatre
animaux symboliques, le taureau ou purification du
corps, le lion ou purification de l’âme passionnelle,
l’aigle ou purification du mental, l’ange ou vision
de l’infini et de l’éternité. Les trois faces de
l’Ineffable, Brahma, la contemplation métaphysique,
Vishnou, l’adoration mystique, Siva la création
esthétique, attendent l’initié au seuil du palais
transcendant. Alors le libéré murmure SO AM, je
suis Lui, et rentre dans l’absolu où toute dualité
s’efface, où la Lune et le Soleil ne forment que
l’unique lumière.
Pour aider à la marche de l’humanité vers la
perfection, des formes de Dieu s’incarnent dans les
périodes cruciales de l’évolution. Énumérons
quelques noms prodigieux : Rama, Krishna,
Bouddha, Jésus, Mahomet, Sankara, Nanak,
Ramakrishna, Gandhi... La liste s’allonge sans
cesse, au gré des besoins de l’homme et de la grâce
de Dieu.
Sur le plan historique, la Vierge du monde
indique le cycle comprenant 210 années. Il aboutit à
des rapprochements paradoxaux, comme ceux qui
unissent Louis XIV à la Troisième République

236
Française. Le Roi Soleil prend le pouvoir en 1661,
et, 210 ans plus tard, la Troisième République
triomphe de la Commune, 1871. Par contre, aux
batailles gagnées par Turenne en 1675 correspond
l’expansion de l’Empire français dans l’Indochine,
1885. La guerre pour la succession d’Espagne qui
va de 1701 à 1713 jette son ombre de gloire sur la
période de 1911 à 1923 où, la Première Guerre
Mondiale (1914-1918) fulgure sinistrement.
Sens horoscopique : pouvoir surnaturel, succès,
élévation, triomphe. Avec l’aide de la Vierge du
Monde, l’initié parviendra aux sommets de la gloire
et du bonheur.

237
XXII
LE CROCODILE
Toth

Le Crocodile = 22 = V ou W. Ce hiéroglyphe
exprime dans le monde divin : l’incompréhensible ;
dans le monde intellectuel : le vagabondage mental ;
dans le monde physique, le dément ou le prophète.
Un bouffon, portant le bonnet à trois grelots,
chemine péniblement, chargé d’une lourde besace.
Une bête vorace, un lynx difforme, lacère les
chausses du voyageur qui, tout à son rêve, ignore
cette attaque. Le but du vagabond brille à droite de
l’image : c’est un étang limpide, dans ses profondeurs
gît un obélisque brisé, sur lequel se tapit un crocodile
aux yeux flamboyants. Symbole de l’errance en
dehors des limites. Folie ou génie...
Cette lame correspond à la constellation du
Cancer, dont le génie dominateur se nomme Pi-Yoch.
La doctrine du Crocodile se rencontre par exemple
dans le Cynisme, avec son grand propagateur : le
légendaire Diogène.
Pour le sage, il existe des dieux immortels qui
dirigent harmonieusement le monde. Et l’homme
juste est l’ami des dieux. Comme tout est commun
entre amis, le juste partage la royauté tangible du
cosmos. Armés de leur glaive invincible, la liberté,
les amis des dieux marchent intrépidement parmi
les hommes.
Quand on demandait à Diogène son lieu d’origine,

239
il répondait : — Je suis citoyen du monde. La famille
ne trouvait pas grâce devant ses yeux, et il préconisait
la communauté des femmes.
On connaît le fameux dialogue avec Alexandre.
Le vainqueur de l’Asie se penche sur le tonneau du
philosophe et dit au maître du logis :
— Je suis le grand roi Alexandre
— Et moi, je suis ce chien de Diogène
— N’as-tu pas peur de moi ?
— Es-tu bon ou mauvais ?
— Je suis bon.
— Alors pourquoi veux-tu que je craigne un
être bon ?
— Diogène, tu me plais ! Mais tu es bien
mal logé dans ce tonneau. Je peux t’offrir des
palais pleins d’esclaves et de meubles précieux.
— Qui est le plus riche ? Celui qui jouit du
Soleil et des étoiles, ou celui qui bondit de
bataille en bataille, et de conquête en conquête,
sans jamais satisfaire ses immenses ambitions ?
— Tu refuses la richesse ! Mais puis-je
quelque chose pour toi ?
— Ote-toi de mon Soleil !
Alexandre, homme supérieur, sourit et se retira.
Il dit à ses courtisans indignés : — Si je n’étais
Alexandre, je voudrais être Diogène !
Tous deux, le cynique et le conquérant, moururent
le même jour. Mais c’est Diogène qui est assis à la
droite de Dieu.
Sur le plan occulte, le 22 représente le Zéro
mystique, les vingt-deux sages surhumains qui
méditent dans les hauteurs de l’Himalaya invisible.
Leur flux mental et sur mental baigne l’humanité
d’une lumière bienfaisante. Elle empêche les forces
du mal de disloquer la planète.
Sens horoscopique : l’homme, esclave de la
matière, va, comme un aveugle, vers le Crocodile,
l’inexorable fatalité, dans le lac où sont abattues les
sagesses. Les remords et les obsessions le rongent
perpétuellement. Toutefois, le feu devient le dieu
quand il prend la forme du prophète. Il erre sur la
Terre, incompris des foules, mais il ne ressent pas
les attaques du mal et chemine vers la sphère
insondable où meurent les démences et les dogmes,
dans l’étincelante limpidité de l’Être Suprême.

241
XXIII
L’ASCENSIONNÉE
Etionomia

L’Ascensionnée = X. Ce hiéroglyphe exprime


dans le monde divin, la transfiguration ; dans le
monde mental, l’élan de l’intelligence vers le supra
mental ; dans le monde physique, l’inspiré.
Une jeune femme vêtue de voiles blancs
transparents s’élance vers les hauteurs de l’infini.
Elle a de longs cheveux noirs et ses yeux brillent
d’un éclat d’émeraude. Ses mains portent, au-dessus
de sa tête, un globe d’or qui répand mille rayons.
Ses pieds sont inclinés vers le bas. On voit,
au-dessous d’eux, la Terre comme une petite boule
grise. Dans la sphère d’or s’ouvre un œil rouge
extrêmement brillant. Un air extatique est répandu
sur le visage de l’ascensionnée. On sent que son
envol s’élève jusqu’à Dieu. Elle est vue de face. À
sa droite, une licorne plane majestueusement ; à sa
gauche, un griffon a des ailes verticales.
La licorne représente la pureté totale, et le griffon,
la puissance irrésistible. La jeune fille aux vêtements
transparents symbolise l’approfondissement de
l’âme, par la méditation. La sphère d’or incarne le
Brahmarandra qui reçoit toutes les énergies divines.
L’œil rouge est le troisième œil, l’organe de l’intuition
et de la clairvoyance.
La religion qui correspond à l’Ascensionnée est
l’enseignement du Comte de Saint-Germain qui

243
condense les lumières du Grand Soleil Central, pour
les répandre sur la Terre.
Sens divinatoire : quand les difficultés de la vie
accablent ta destinée, concentre ton esprit sur le
Brahmarandra que tu te représentes sous la forme
d’un soleil d’or, et la sérénité de l’Immortel
descendra dans ton âme.

244
XXIV
LE VAINQUEUR DU SERPENT
Mitteraïm

Le Vainqueur du Serpent = Z. Dans le monde


divin, il exprime la puissance du parfait qui triomphe
des obsessions imparfaites ; dans le monde
intellectuel, la clarté de l’esprit qui détruit les
illusions de la matière ; et dans le monde physique,
le pur visionnaire qui ne s’intéresse qu’aux
profondeurs de la métaphysique.
On voit un serpent rouge à trois têtes, debout
comme un naja sur le point d’attaquer. La première
tête porte une perle noire, d’un noir sinistre, la
deuxième une perle blanche, d’un blanc livide, la
troisième une perle verdâtre, d’un vert de pourriture.
Un jeune homme en face de lui, de son glaive
d’argent, sépare en deux le reptile dans le sens
vertical. Le jeune homme ressemble à un ascète,
une sorte de prêtre d’Eleusis, vêtu d’un laticlave
blanc. Il est imberbe comme un ange. Ses yeux sont
de pourpre. Ses cheveux ont une couleur totalement
orangée. Il porte une espèce de mitre composée de
perles qui jettent un éclat de nacre fulgurante. Il a
sur le visage un sourire triomphant, mais emprunt
de miséricorde. Il semble plaindre le dragon qu’il
détruit. Derrière les personnages, à l’horizon, se
déroulent trois montagnes noires.
Le serpent représente les trois corps inférieurs :
le physique, l’éthérique et l’astral. Le jeune homme

247
incarne le Surmoi, le super conscient qui par sa
connaissance dissipe les ténèbres de l’illusion et de
l’instinct.
Le Vainqueur du Serpent rappelle le cycle de
24.000 ans marquant le courant fluidique qui monte
du pôle sud vers le pôle nord, puis descend du pôle
nord vers le pôle sud. Avec le cycle de 25.749 ans,
il rythme l’évolution de toute une humanité.
Dans les mouvements spirituels, il incarne le
Catharisme, la religion des Purs, nourris de
détachement et de métaphysique transcendante.
Sens divinatoire : le monde avec sa violence, sa
hiérarchie, la destruction des animaux, la vengeance
et l’égotisme, disparaît sous le coup d’épée du
Super Être. Songe que tu es, non pas un humain,
mais une divinité qui passe momentanément sur la
Terre et rejoindra la sphère des Idées.
On peut se demander pourquoi je n’ai pas révélé
plus tôt les deux lames complémentaires :
L’Ascensionnée et le Vainqueur du Serpent. Zorah
m’avait dit de ne les transmettre que la dernière
année 19 du siècle, donc en 1990 (1 + 9 + 9 + 0 =
19), l’année du soleil spirituel.
La magie des nombres est la plus haute des
mancies. Elle couvre l’humain, le divin, le visible,
l’invisible, le passager, l’indestructible, le temporel
et l’éternel.

248
LAMES ET SIÈCLES

Les vingt-deux premiers tarots constituent


également un cycle embrassant vingt-deux siècles,
de la naissance à la mort, du Mage au Crocodile. La
première mesure temporelle a débuté entre 190 et
90 avant J.C., au moment où la Judée obtenait son
indépendance et brisait la dictature de l’Empire
Séleucide. L’ère se termine avec notre âge,
commencé par la Première Guerre mondiale et que
fermera brutalement la Guerre Atomique. Notre
siècle (le XXème), en effet, porte l’empreinte du
Mat ou du Fol, qui marche intrépidement vers le lac
où gisent les sagesses écroulées, et que remplit la
nage du Crocodile destructeur.
En revanche, le siècle précédent s’épanouit sous
la Vierge du Monde, ou la Couronne des Mages :
Victor Hugo, Ramakrishna, Helena Blavatsky, s’y
dressent en effet comme des flammes célestes. L’ère
de Jésus de 10 à 110 a pour emblème l’arcane III,
Isis-Uranie, ses douze étoiles, son enfant solaire,
l’aigle et la colombe. C’est toute l’échelle des
Gnostiques montant vers l’invisible lumière.
Le siècle de 610 à 710 déroule ses routes sombres
devant les pas de l’Ermite portant une Lampe
Voilée. C’est Mahomet et Merlin, vêtus de leur
manteau magique. De 1210 à 1310, flamboient les
bûchers de l’Inquisition, où le Diable jette en
holocauste les justes et les saints, fleurs blanches de
l’Albigéisme. Le siècle suivant de 1310 à 1410,
couvrant la Guerre de Cent ans, la Grande Peste qui

249
détruisit un tiers de l’humanité, les conquêtes du
farouche Tamerlan, brandit comme arcane la Tour
Foudroyée !
Heureusement l’Étoile des Mages brille de 1410
à 1510, illuminant le cœur héroïque de Jeanne
d’Arc, et les fronts éblouis de Michel-Ange, de
Raphaël, des Platoniciens de Florence. De 1510 à
1610, la Lune caresse l’expansion de l’Empire Turc,
dominé par Soliman le Magnifique, ainsi que les
mystérieuses « Centuries » de Nostradamus zébrées
de clairvoyance, et les grands voyages maritimes
qui découvrirent le globe. De 1610 à 1710, le Soleil
s’amuse à dorer visiblement le Roi Soleil, mais
invisiblement la résurrection de la Rose-Croix, et
les philosophies lucides où étincellent les yeux de
Descartes, de Malebranche, de Leibniz, comme les
chefs-d’œuvre de l’Art Classique. De 1710 à 1810,
c’est la Tombe Ouverte, le Réveil des Morts sur le
plan historique, la formidable résurrection des
pensées comprimées par l’obscurantisme catholique,
la montée de l’Encyclopédie, de Montesquieu, de
Voltaire, de Rousseau, l’apparition des fulgurants
Swedenborg, Mesmer, Cagliostro, Saint-Germain ;
enfin la Révolution Française et le Premier Empire !
Signalons, entre -90 et 10, la Papesse, qui
correspond curieusement aux derniers efforts de
l’Égypte, avec l’ardente Cléopâtre, pour s’emparer
du trône universel. En revanche, sous l’influx de
l’Empereur, entre 110 et 210, les empereurs parfaits,
Trajan, Antonin, Hadrien, Marc Aurèle, règnent sur
les peuples. Le Grand Hiérophante, qui succède,
marque puissamment le rénovateur chaldéen Manès,
tué en 276 pour le punir d’avoir propagé la Gnose et
l’amour mystique parmi les âmes réveillées.
Les Deux Routes s’élancent entre 310 et 410,

250
dans l’hésitation du monde, placé devant les
fascinations de l’antique paganisme et l’enthousiasme
du Christianisme nouveau. Julien symbolise de 360
à 363 les secousses de l’axe psychique des nations.
Puis le Chariot ou le Char de Krishna traduit, de 410
à 510, la ruée des grandes invasions, avec leurs
chariots comblés de femmes et d’enfants,
qu’entourent les cavaliers germaniques ou
hunniques. De 510 à 610, les contrecoups se
répercutent, les Barbares puis Justinien déferlent en
Italie, les Perses puis Héraclius recouvrent Jérusalem,
c’est le balancement saccadé de la guerre antithétique.
De 710 à 810, la Roue de Fortune change le pivot
des âges. Charlemagne fonde un nouvel équilibre en
Europe. Quant à l’Asie elle frissonne devant le
visage de Padma Sambhava, créateur du Lamaïsme,
religion pleine du souffle azuré des hauteurs. De
810 à 910, c’est le Lion vaincu par la femme,
Providence ou Fatalité, la destruction de l’Empire
de Charlemagne, la naissance des grandes nations
européennes : France et Allemagne. De 910 à 1010,
l’Arbre Mort ou le Pendu, l’épouvante des nations
que regarde l’an mille, considéré comme la fin des
temps. Famine, invasions, hérésies, et un pape
sorcier, Sylvestre II, à la tête de la Chrétienté ! De
1010 à 1110, la Mort passe, fauchant les peuples
c’est la lutte du sacerdoce contre l’empire,
l’humiliation de Canossa, et le vaste débordement
des Croisades, jetant leurs hordes vers l’Orient
c’est Jérusalem, la ville du Christ, conquise dans le
sang.
De 1110 à 1210, le Génie Humain se prépare aux
transmutations fécondes, les Cathares font entendre
leurs paroles sévères et tendres, écho de la Gnose
des chrétiens primitifs.

251
Le Tarot contient en outre des images terribles,
hors cadres, qui manifestent des évènements
capitaux. Par exemple la Tour Foudroyée qui
correspond si bien aux expériences atomiques,
faites dans les déserts du Nouveau Mexique, sur le
haut d’une tour d’acier que la bombe anéantit.
Chaque lame a d’ailleurs des nuances infinies
couvrant toute une catégorie de mondes et de rêves.
Quant à l’Ascensionnée et au Vainqueur du
Serpent, ils font partie d’un plan mystique qui
adombre toutes les lames et ne s’insèrent pas dans
le roc matériel de l’histoire.
La plus importante des significations plane dans
les sommités de l’Himalaya. Les vingt-quatre
Arcanes Majeurs correspondent aux vingt-quatre
sages immortels, aux vingt-quatre surhommes qui
veillent sur l’humanité. Invisibles, sauf à de rares
élus, inaudibles, sauf pour le clairaudient, ils dressent
la Couronne des Mages sur le front des montagnes
astrales. Ils construisent, ces vingt-quatre pontifes
suprêmes, le pont qui va de l’humanité douloureuse
à la gloire éternelle de Dieu.

252
LA SCIENCE DES SOUFFLES

La quatrième semaine enfin termina cette


initiation par un yoga composé de six figures et de
douze respirations. Les figures se nomment : le
Serpent, le Lion, le Taureau, l’Aigle, l’Ange et
l’Étoile. Ce sont des attitudes divines : elles
représentent les forces conscientes et transcendantes
qui organisent l’univers.
L’initiatrice les exécuta devant mes yeux
émerveillés. Je contemplai. Je n’y pris point part.
Elle me déclara que la dernière, l’Étoile, était pour
moi seul.
La belle magicienne se dressa devant moi, vêtue
de voiles diaphanes, les pieds légèrement écartés,
les mains levées et les doigts séparés.
Tu vois, dit-elle, je m’assimile, par le souffle
et la pensée, à l’étoile resplendissante, à
l’Étoile Polaire. Mes bras aux mains ouvertes,
qui décrivent un demi-cercle, du zénith à
l’horizontale, lentement en se croisant et en
s’éloignant, figurent les doux rayons de l’astre
mystérieux. Ils pénètrent le ciel, ils fécondent
la Terre, et plongent dans ton âme à travers le
troisième œil. Les sens-tu ?
Je les sentais. Ils m’inondaient de joie, de vigueur
et de sagesse. J’étais comme un fil de cuivre, lucide
et tremblant, que traverse un prodigieux courant
électrique. À mon tour, je pris la même position.
Moïse aux bras levés sur Israël, l’épouse de Dieu.
Dans un aspir, je m’assimilai au Soleil, je concentrai,
253
pendant la rétention, la force solaire, le long de la
colonne vertébrale, puis, pendant l’expir, je fis sortir
l’énergie par le point inter-sourcilier.
J’envoyai à la jeune fille, qui modelait ses mains
en forme de coupe, un flux de feu magnétique. Elle
frissonna tout entière.
À cet instant même en la voyant frissonner, je fus
saisi par une inspiration surnaturelle, et lui dis,
ramassant en un éclair son nom officiel : « Je
t’appellerai désormais Zorah, c’est le nom secret
que tu as reçu dans l’initiation himalayenne ! »
— Oui, répondit elle, et ce nom, dans la
langue sacrée signifie Étoile Polaire.
— Est-il permis d’entendre le récit de ton
initiation ?
— C’était la nuit du Wesak, en 1934, sous
la première Lune de Mai. Je m’étais préparée
à la redoutable cérémonie par un jeûne d’une
semaine, où mon seul aliment consistait en
l’eau cristalline des sources. J’arrivai sur un
plateau dominé par trois immenses cimes
triangulaires, entièrement couvertes d’une
neige éblouissante dans la nuit. Mes trois
maîtres m’attendaient, accroupis en lotus
autour d’un sarcophage, en forme de momie,
et creusé à même le granit de la montagne. H.
me dit : « Déshabille-toi. On doit être nu
devant la Lumière ».
Je me déshabillai et me glissai dans la
tombe ouverte. K. m’ordonna de pratiquer la
respiration calmante pendant une centaine de
rythmes. Je lui obéis et le vertige commença
de me gagner tandis que mon cœur se
ralentissait progressivement. Une sérénité

254
merveilleuse m’enveloppait de sa mante
invisible.
J’entendis au-delà de mon crâne la voix de
S.G. : « Ouvre ton esprit comme un calme
miroir pour réfléchir la venue de l’Étoile ».
J’obéis. L’attente fut intense et courte. Je
vis se former au-dessus de mon corps une
grande sphère aux millions de couleurs
éclatantes : tout l’arc-en-ciel y déposait ses
pierreries. Elle tournait doucement comme
une planète surnaturelle ; j’avais l’impression
que ces forces provenaient en ondes vivantes,
de la concentration des trois maîtres.
Brusquement, mon troisième œil s’éveilla. Et je
vis la couleur inconnue de la quatrième dimension,
comme un petit soleil ultraviolet, au centre du
grand soleil multicolore. Ce fut un ravissement
extatique. Trois pseudopodes descendirent alors
de la sphère miraculeuse, l’un me pénétra le
mulhadara, l’autre s’enfonça dans l’anahata, le
troisième enfin plongea dans l’ajna lotus. Une
triple sensation me saisit, où se mêlaient la
volupté physique, l’élan sentimental, l’ultra vision.
Et j’eus l’impression qu’une ligne de
partage, allant du sexe au cerveau, ouvrait
mon organisme charnel, comme un coquillage.
Rêve ou réalité. Mon âme s’exhala du corps
ainsi écarté, telle une fumée transparente, qui
se confondit avec la sphère multicolore au
centre de laquelle flamboyait l’inexprimable
couleur. Le soleil d’arc-en-ciel et moi, n’étions
qu’un seul tout. Et, soudain, soleil et Zorah, ce
fut l’explosion.
255
À la place, la grande nuit primordiale
s’étendait, fouillis d’étoiles, fascinée par la
Lune magique, j’étais la nuit primordiale et
j’entendais en mon immensité résonner
l’harmonie des mondes. Chaque étoile
tournant sur son axe, chantait un prodigieux
cantique, et les instruments stellaires se
fondaient dans un concert universel. J’étais
dans tout et j’étais tout. En un éclair, je vis
trois choses ; Dieu, l’infini, l’absolu, l’éternel,
mon âme personnelle dans son immortalité
inaltérable, et les relations d’amour qui
unissent l’âme, épouse de Dieu, à son époux
sublime.
Une voix impersonnelle me dit alors :
« Regarde ton commencement et ta fin ».
Je descendis d’un degré. Je vis comme une
vaste plaine avec deux monuments à ses deux
extrémités : Khéops dans sa majesté farouche,
au nord, et une énorme pyramide d’azur, au
sud. Par un phénomène étrange, je me trouvai,
en même temps, au pied de Khéops et au pied
du géant bleu. J’avais la même apparence,
d’une jeune femme d’environ trente ans, l’âge
du Christ. J’étais en train d’enfermer dans le
monument égyptien des lames d’or où se
trouvaient gravées toutes les péripéties de
l’histoire du monde, avec, essentiellement,
l’image des messies révélateurs d’éternel. Et
j’étais en train d’enlever de la Pyramide
d’azur un coffret rempli de prophéties
miraculeuses. Le Soleil se levait sur Khéops,
mais sur l’architecture céruléenne des milliers
de tonnerres grondaient au milieu des éclairs

256
sanglants. Un firmament de destruction
cosmique !
Tout à coup, je me sentis diminuer, diminuer,
et pareille à une forme de flamme, je rentrai
dans mon corps. J’ouvris les yeux. Le ciel
plein d’étoiles et de rayons lunaires me frappa
de sa hauteur glacée ; les trois montagnes
brillaient comme des fantômes d’argent. Je
sortis telle une ressuscitée de mon sépulcre
granitique. Les maîtres s’inclinèrent devant
ma nudité, en disant :
Salut, Zorah, nouvelle enfant de Dieu ! Tu
seras désormais la messagère de l’Étoile
immuable.
Je leur rendis leur salut, mains jointes sur
le front, à la manière hindoue, et je m’habillai.
Mes vêtements me semblèrent tissés d’une
force extraordinaire. Les maîtres avaient-ils
pris la peine de les magnétiser ?
Une sorte de brouette traînée par un yack à
long poils noirs et conduite par un sherpa vint
me prendre. Nous arrivâmes bientôt devant un
aérodrome naturel, où m’attendait l’avion
personnel d’un Radjah initié. Le vol me porta
jusqu’en Amérique...

Zorah se tut. J’avais écouté avec respect


l’incroyable récit de cette femme, à la fois reine et
prêtresse.
Je lui demandai :
— Tu m’as révélé les secrets de Zoroastre,
les mystères de la Montagne Bleue, les arcanes

257
du Tarot. Que vas-tu me donner pour compléter
le carré des connaissances parfaites.
L’initiation est une fleur qui s’ouvre en quatre
pétales de vie.
— Je t’apprendrai la Science des Souffles !
Je suis la fille du Souffle Sidéral. Le Souffle est
l’inspiration des sages, des philosophes, des
rédempteurs. Si tu veux posséder le plus grand
des mystères, suis les traces du Souffle, ton
maître et ton guide, et tu comprendras
l’incompréhensible. Les attitudes divines,
unies à la culture du Souffle, stimulent le
corps, activent l’esprit, purifient l’âme.
L’homme a douze sens, la vue, l’ouïe,
l’odorat, le toucher, le goût, le sentiment,
l’intuition, la réceptivité des idées, la
télépathie, le discernement spirituel, la
clairvoyance et la réalisation. Les phénomènes
qualifiés d’anormaux et de surnaturels, les
miracles des religions, ne sont que l’éveil d’un
sens existant chez tous les humains à l’état
embryonnaire.
La perfection de notre être corporel et
fluidique, instrument multiple de l’esprit,
dépend directement du contrôle de notre
souffle, qui est la force vitale centralisatrice.

Tel fut le discours de Zorah, et voici les dix-huit


respirations que j’ai reçues d’elle, comme un
talisman infiniment précieux.
Ces rythmes ont pour but de développer les sens
inconnus, les sept organes subtils encore sommeillant
dans l’homme.

258
Les nombres indiqués pour respirer sont des
réalisations optima. L’essentiel est de trouver une
vibration qui s’adapte à vos forces pulmonaires.
Mais il faut conserver les cadences prescrites.
On peut commencer par trois secondes comme
piste d’envol. La respiration solaire sera, par
exemple, 3-3-3. Puis, au fil des semaines 4-4-4, 5-5-
5, 6-6-6, jusqu’à douze. Il faut s’arrêter sitôt que
l’on sent la fatigue et rester sur le palier inférieur.
Ceux qui parviennent à douze, nombre du Zodiaque
total, ont trouvé la meilleure plate-forme.
1. RESPIRATION ALEXANDRINE
Choisissez un alexandrin, gonflé de sens profond
et soulevé de beauté. Par exemple le vers de Hugo :
« Ô Sagesse, esprit pur, sérénité suprême... » Il
formera le mantram et le support respiratoire.
Aspirez en murmurant l’alexandrin, expirez de la
même façon. Il faut réaliser chaque jour sept fois la
respiration alexandrine si vous désirez passer le
seuil des visions. Une année de travail est nécessaire.
2. RESPIRATION DES MAGES.
Aspir toujours durant 12 secondes. Puis retenir le
souffle le temps de prononcer en esprit la phrase
suivante : « L’Infini, l’Éternel, l’Absolu, le Parfait,
l’Incommensurable sont les cinq rayons du Soleil
des mages. Puis expirez 12 secondes. Recommencez
sept fois, au matin de préférence. La respiration des
mages nous met en contact avec les entités
spirituelles.
3. RESPIRATION DES AILES.
Cette fois, nous empruntons le chemin des
rythmes alternés. Bouchez avec un doigt, en
appuyant sur la membrane, la narine gauche, et
aspirez par la narine droite, restée ouverte. Aspir 12
259
secondes. Imaginez que cet aspir est l’aile d’un
oiseau. Ensuite, retenez le souffle pendant 6 secondes
et imaginez un disque brillant auquel se rattache la
première aile. Enfin, bouchez la narine droite et
libérez la gauche, de manière à expirer 12 secondes.
Pendant l’aspir imaginez l’aile deuxième du disque
oiseau. Puis vous recommencez en sens inverse. Un
aller-retour de respirations constitue un vol. Trois
vols consécutifs suffisent pour la journée. Cet
exercice, trop souvent employé, pourrait devenir
dangereux. Il facilite l’inspiration et le dédoublement.
4 RESPIRATION CALMANTE.
Mettez votre main gauche sur le plexus solaire
(en effet la main gauche apaise, tandis que la main
droite excite). Aspir trois secondes. Expir 12
secondes. Si ce nombre vous fatigue, réduisez à 9
secondes. Répétez sept fois par jour la respiration
calmante. Elle fait naître une sérénité merveilleuse
et des visions colorées. Ce même rythme peut
développer des vertus de guérison. En tout cas, il
chasse habituellement la douleur. Placez votre main
gauche sur le point douloureux de votre corps, et
procédez à dix respirations calmantes. Si la douleur
persiste, arrêtez-vous cinq minutes, puis
recommencez. Elle finira par s’enfuir.
5 LA RESPIRATION DORÉE.
Elle ne laisse pas d’être complexe. Imaginez une
sphère de lumière d’or, qui englobe entièrement
votre tête. Aspirez en visualisant des fluides d’or
qui pénètrent dans le crâne par l’espace inter
sourcilier. Concentrez ces fluides d’or dans la
glande pinéale, un point au centre de la tête. Enfin,
dans l’expir, vous faites sortir les fluides d’or par la
nuque. Ce n’est pas fini. Vous recommencez en sens

260
inverse. C’est-à-dire les fluides d’or entrent par la
nuque, se condensent dans la glande pinéale et
sortent par l’espace entre les sourcils. Un aller et
retour constitue un chemin d’or. Sept chemins d’or
sont recommandés régulièrement. La respiration
dorée dynamise toutes les facultés de l’intelligence
et du psychisme parapsychologique. Une variante
de cet exercice consiste à changer la porte
d’admission des souffles d’or. Vous les faites entrer,
dans un seul aspir, par les deux oreilles. La suite du
rythme est la même que précédemment. Bien
entendu, lors de la respiration inverse, les fluides
d’or pénètrent dans la sphère crânienne par la nuque
et jaillissent par les deux oreilles à la fois. Cette
variante nous donne un calme puissant et une
impression d’expansion, comme si le cerveau se
dilatait sur l’univers.
6 LA RESPIRATION MITHRAÏQUE.
Au-dessus de la tête, imaginez une grande sphère
d’or au cœur violet. Puis, tout en maintenant cette
image par la force de la pensée, vous respirez selon
un rythme binaire. Pendant l’aspir, vous visualisez
un rayon de lumière où vibrent ces mots : Mithra,
Zoroastre, Ahoura-Mazda. Ce rayon chantant
traverse le cœur violet de la sphère d’or. Puis vous
expirez le souffle et le rayon retraverse, en sens
opposé, le centre violet, faisant vibrer intensément
ces trois noms magiques. Sept fois un aller-retour
du rayon à triple puissance, et vous avez la respiration
mithraïque. Le discernement spirituel peut en sortir.
7 LA RESPIRATION SHANTI.
Elle jaillit d’une double fontaine : l’Inde et la
Chine. En sanscrit, Shanti signifie paix, sérénité, en
chinois, Chang-Ti veut dire la divinité suprême, le

261
roi du ciel. Voici comment procéder : aspirez en
imaginant que Shanti rentre sous forme de deux
notes musicales dans votre crâne à travers l’espace
inter-sourcilier ; retenir en faisant retentir cinq fois
Shanti dans la glande pinéale ; expirez sous l’image
d’une auréole vibrante qui s’exhale de toute la tête.
Salut aux forces secrètes du sentiment !
8 LA RESPIRATION DE L’AIGLE.
Aspirer en disant : je suis l’aigle de l’infini et de
l’éternité. Retenir en pensant : l’Aigle de l’infini et
de l’éternité ouvre ses ailes pleines de constellations.
Exhalez en murmurant pour soi : l’Aigle de l’infini
et de l’éternité s’envole aux rayons du soleil
spirituel. Cette respiration prépare l’expansion
cosmique et le dédoublement astral.
9 LA RESPIRATION DE L’ENFANT DIVIN.
Il est endormi sur le lotus du cœur, à 12 pétales.
Aspir : un rayon entre par le sommet de la tête, et
baigne l’Enfant endormi dans sa gloire. Rétention :
l’Enfant Divin se réveille sur les pétales qui se
mettent à briller des couleurs de l’arc-en-ciel.
Expir : le regard de l’Enfant réveillé illumine la
planète, ses continents, ses mers, son atmosphère.
Cette respiration prépare le réveil de l’intuition.
10 LA RESPIRATION DE L’ASTRE FLAMBOYANT.
S’envoler par la pensée sous la figure d’un être
ailé vers le Soleil qui resplendit. S’installer au
milieu de l’astre d’où se répand à flots la lumière
bienfaitrice. Aspirez l’amour éternel du Soleil
radieux. Devenir, pendant la rétention, l’amour
même de l’astre flamboyant. Expirez cet amour sur
la Terre et la Lune, enveloppées dans le même filet
de lumière. Recommencer le triple rythme pour les
autres planètes du Système : Mercure, Vénus, Mars,
262
les Astéroïdes, Jupiter, Saturne, Uranus, Neptune,
Pluton, Proserpine et les planètes transproser-
piniennes. Cette respiration amène vers la conscience
solaire.
11 LA RESPIRATION DES LOINTAINS.
Aspirer en comptant douze, expirer immédiatement
en comptant douze. Retenir, à vide, pendant vingt-
quatre secondes. Recommencez trois fois cet
exercice, et vous serez proches des visions. Attention
pourtant : il est assez dangereux. Mais la bénédiction
bouddhique et la prudence constituent une puissante
protection. La télépathie et la réceptivité des idées
viennent du monde aux immenses battements, ce
cœur de l’espace infini.
12 LA PYRAMIDE D’OR.
Le préambule, bénédiction bouddhique et appel
aux maîtres est le même que pour l’exercice précédent.
Ensuite, voici le déroulement de la technique :
1. Imaginer une immense pyramide d’or
renversée, dont la pointe touche le Sahasrara
2. aspirer et condenser l’influx de la pyramide
d’or dans le Sahasrara
3. expirer, et pendant l’expir le fluide d’or
descend vers la glande Pinéale-Ajna.
4. aspirer, et le fluide d’or se condense dans la
glande Pinéale
5. expirer, et le fluide d’or descend jusqu’au
Vishudda
6. aspirer et le fluide d’or se condense dans le
Vishudda
7. expirer et le fluide d’or descend vers
l’Anahata
263
8. aspirer et le fluide d’or se condense dans
l’Anahata
9. expirer et le fluide d’or descend jusqu’au
Plexus Solaire ou Manipura
10. aspirer, et le fluide d’or se condense dans
le Plexus Solaire
11. à partir du Plexus Solaire, le même
processus recommence en sens inverse.
12. Lorsque le fluide d’or a été condensé dans
le Sahasrara, l’expirer sous la forme d’une
lumière rayonnante qui couvre tout le
cosmos.
La respiration de la Pyramide d’Or pratiquée dix
fois par jour rend possible l’ouverture progressive
de tous ces chakras qui sont les portes de la
connaissance absolue. Au moins, on obtient une
élévation du niveau mental en attendant la conscience
cosmique.
13 LA SUPPRESSION DE L’OMBRE DU KARMA.
Imaginez, devant vous, un fantôme noir : c’est
votre karma, celui que vous traînez depuis des
millions d’années ou des milliers ou des centaines.
Il n’empêche qu’il a une bonne consistance noire et
qu’il se présente devant vous. Vous aspirez le feu ou
la lumière violette du Grand Soleil Central, en
sachant que c’est la lumière de l’Amour.
• Vous la faites descendre dans votre glande
pinéale.
• Et lors de l’expir, vous la projetez comme
un jet de feu supra atomique contre l’ombre
du karma qui de noire quelle était devient
gris foncé.

264
• Vous recommencez un deuxième exercice,
exactement le même que le premier: votre
2ème jet de lumière violette se projette sur
le fantôme gris sombre, il devient gris clair.
• Troisième exercice (cela en fait déjà trois,
c’est toujours le même qui se déroule
harmonieusement), le fantôme devient un
fantôme blanc.
• Quatrième exercice et dernier
bombardement divin, le fantôme blanc
s’efface et il n’y a plus de fantôme du tout.
Si vous faites cette méthode pendant une année,
il est probable que vous verrez votre karma diminuer.
14 LA TRANSMUTATION DES SOUFFRANCES KARMIQUES
• Vous vous penchez sur vos vies antérieures,
elles sont remplies de karma. Le karma
que vous avez créé et le karma que vous
avez subi. Si vous préférez : la souffrance
que vous avez créée et la souffrance que
vous avez subie.
• Vous aspirez cette souffrance. Vous l’aspirez
sous une forme transparente, simplement
des forces sans couleur. Et vous savez que
c’est la souffrance du karma passé qui a
pénétré au cœur de toutes vos vies
antérieures. Vous l’aspirez et vous le faites
venir pendant la rétention dans l’Anahata,
c’est-à-dire le cœur central.
Ensuite lors de l’expir, de votre cœur, jaillissent
des rayons de lumière d’or et des rayons de lumière
blanche qui sont votre karma de souffrance
transformé en karma de joie et d’amour.

265
15 LA PYRAMIDE DE CRISTAL.
Vous imaginez que vous êtes au centre d’une
pyramide, assis vous-même en lotus et vous avez à
droite et à gauche deux fenêtres qui s’ouvrent :
• par la fenêtre de droite, entre une forme
lumineuse bleue.
• par la fenêtre de gauche, entre une forme
lumineuse aussi, mais beaucoup moins
que la première, et de couleur rouge.
Et vous acceptez effectivement de savoir que la
forme bleue est votre supra conscient et que la
forme rouge est votre conscience.
• Vous aspirez la forme bleue ; pendant la
rétention, vous êtes votre supra conscient ;
vous expirez ensuite la forme bleue et elle
se campe à nouveau devant vous.
• Vous aspirez ensuite la forme rouge, c’est
votre conscient ; pendant la rétention vous
êtes pleinement conscient de vous-mêmes ;
puis vous expirez cette forme et elle se
présente encore devant vous.
• Puis les deux formes, la bleue et la rouge se
confondent et il n’y a plus qu’un être
transcendant de couleur violette : c’est votre
moi conscient devenu supra conscient. Il ne
reste plus, à ce moment-là, qu’à l’absorber.
• Vous l’absorbez pendant l’aspir ; pendant
la rétention, il devient vous-même : vous
êtes un être pleinement réalisé et pendant
l’expir, vous envoyez des rayons violets
de réalisation sur toute la Terre, car, ce que
l’on vous a donné vous devez le répandre
parmi les hommes.

266
16 LA RESPIRATION COSMIQUE.
Elle nous relie aux forces de la Lune, du Soleil,
de l’Étoile Polaire, du Grand Soleil Central et du
Soleil des Soleils. Étendez-vous sur le sol, ou sur un
divan, ou sur un lit, le visage vers le haut et les bras
en croix. Vous envoyez une bénédiction bouddhique
à l’univers et une bénédiction à chacun de vos
maîtres pour qu’ils vous aident dans cette aventure
spirituelle.
• Aspirez pendant cinq secondes les forces
de la Lune qui pénètrent dans vos deux
paumes. Pendant cinq secondes, vous les
faites circuler jusqu’au plexus solaire où
elles se croisent et changent de direction.
Pendant l’expir, elles circulent le long des
jambes et sortent par l’extrémité des pieds.
• Vous les faites rentrer par la plante des
pieds pendant cinq secondes, elles montent
jusqu’au plexus solaire s’y croisent et
changent de direction pendant la rétention
de cinq secondes ; enfin, elles montent le
long du torse et des bras pour sortir à
travers les paumes.
Ce rythme en deux temps sortie et entrée doit se
répéter trois fois. Ensuite vous établissez la même
cadence respiratoire et mentale avec les forces du
Soleil, trois fois aussi, avec les forces de l’Étoile
Polaire, trois fois encore ; avec les forces du Grand
Soleil Central, trois fois toujours. Dans tous les
exercices précédents, c’est le plexus solaire qui est
le centre de croisement des forces. Mais le dernier
exercice concernant le Soleil des Soleils prend
comme centre le Sahasrara. Vous faites entrer les
forces du Soleil des Soleils par les deux paumes

267
(aussi cinq secondes), elles montent et se concentrent
dans le Sahasrara (rétention cinq secondes), puis
l’expir (cinq secondes) les projette en deux immenses
rayons dans l’infini : le rayon droit provenant de la
main gauche et le rayon gauche provenant de la
main droite. Dans le second temps, les rayons
viennent de l’infini, pénètrent dans le Sahasrara et
sortent par les deux mains.
17 LA RESPIRATION DES ASTRES BÉNÉFIQUES
La respiration peut se pratiquer debout, couché
ou assis. Seule condition : le cou dans le prolongement
de la colonne vertébrale. Prélude habituel :
bénédiction bouddhique et bénédictions aux maîtres
en demandant leur aide.
• Aspirer les forces divines du Soleil
tombant du zénith,
• les condenser dans le Brahmarandra,
• les répandre sur l’univers.
• Aspirer les forces de Neptune,
• les condenser dans le Sahasrara,
• les répandre sur l’univers.
• Faites la même chose avec les forces de la
Lune condensées cette fois dans la glande
pinéale,
• celle de Mercure dans le Vishudda,
• celles de Vénus dans l’Anahata,
• celles de Jupiter dans le plexus solaire.
Chacune de ces évolutions respiratoires doit se
répéter trois fois.

268
18 LA RESPIRATION DU TROISIÈME ŒIL
La respiration se décompose en trois parties.
Après le prélude habituel : bénédiction bouddhique
et bénédictions aux maîtres qui vous dirigent, vous
aspirez en comptant sept secondes, vous retenez en
comptant quatorze secondes et vous expirez en
comptant sept secondes. Pendant cette trinité de
souffle vous concentrez votre attention sur le
troisième œil, c’est-à-dire l’espace inter-sourcilier.
Cet exercice doit être répété sept fois.

Ces dix-huit respirations font de vous le centre


aspirant et expirant du cosmos. Elles peuvent vous
faire aboutir à l’illumination. Elles correspondent
au nombre dix-huit qui brille dans la carte de visite
du Grand Polaire, telle qu’elle a été donnée par
« Asia Mysteriosa. »

269
LA GRANDE INITIATION

Au terme du mois fatidique, Zorah décida de


m’accorder la suprême initiation, celle qu’elle avait
reçue des maîtres himalayens. Nous nous préparâmes
au Grand Œuvre par trois jours de jeûne. La légèreté
azuréenne qui forgeait l’axe de nos relations vibra
plus encore.
Zorah me fit trois attouchements illuminateurs.
D’abord, au centre de la poitrine, où brille Anahata-
lotus. Ensuite à la gorge, qui correspond à Vishudda,
le chakra du feu zoroastrien. Pour conclure, la main
droite de la magicienne, se posa sur la tête, sur la
Sushuma, cette porte secrète par où jaillissent les
énergies du serpent de feu.
Première illumination : mon âme sortit de mon
corps et se confondit avec la Terre dans son
immensité. La forme fluidique où se trouve le moi
pénétra, molécule à molécule, dans une dilatation
énorme, la planète vivante. Je sentais grouiller en
moi des milliards d’êtres, poissons dans les glauques
océans, animaux parmi les herbes et les arbres,
oiseaux et insectes dans les mirages de l’atmosphère.
En même temps, je percevais le dandinement du
globe terrestre mon dandinement en une sorte de
danse prodigieuse, quatorze mouvements à travers
l’abîme. La planète et moi, fusionnés, respirions de
manière colossale ; aspirant et repoussant le fleuve
de vie qui roulait dans l’illimité du cosmos : je
compris que j’étais devenu le Fils de la Femme, de
l’Âme de la Terre...

271
Mon extase continuait mais j’ouvris les yeux.
Allongé sur le divan, je vis la tête souriante et
majestueuse de Zorah. Deuxième choc, deuxième
illumination. Au niveau de ma gorge, convergèrent
les rythmes insondables du Verbe universel.
J’entendis le grondement des océans furieux, se
ruant à l’assaut des falaises et des caps ébranlés
dans leurs profondeurs. Je montai d’un degré et ce
fut la chorégraphie des étoiles qui proclamaient la
puissance de Dieu. En tournant sur leur axe, elles
dégageaient une harmonie indicible, qu’augmentait
encore le chant exhalé par leur translation autour du
Soleil des soleils. Cette double harmonie me
transperçait comme la lumière traverse une vitre
parfaitement nette. Je fis encore une mutation sur un
plan nouveau, et ce fut la musique des sphères
archangéliques. Un concert ineffable, plus beau que
Beethoven, Jean-Sébastien Bach et César Franck,
mais dans la même perspective des sons créateurs.
J’étais la harpe de l’Éternel et je tressaillais sous ses
mains infinies. Je compris que je devenais le Fils de
l’Homme, le Fils du Verbe, où resplendissent les
Idées Archétypales des mondes.
À la troisième illumination, les cieux se
déchirèrent. J’eus l’impression que mon crâne
s’ouvrait et que mon âme se dilatait de manière
incommensurable. Mon être psychique se mit à
grandir, à grandir, et devint graduellement Adam-
Kadmon, l’esprit du système solaire dans son
expansion vertigineuse. Je sentis vingt-et-une
planètes qui roulaient en moi comme des chakras
étincelants, dix connues et onze inconnues. Au-delà
de ces vibrations inouïes, le Soleil se confondait
avec mon lotus à mille pétales, aux fulgurantes
splendeurs. Dans un ultime spasme, je grandis

272
encore et je m’assimilai à la Voie Lactée, elle-
même, avec ses deux cents milliards de systèmes
solaires. Le Grand Soleil Central devint le
Brahmarandra de ce nouveau titan de l’abîme. Les
mots sont impuissants à exprimer cette gloire
inconcevable pour notre mental dialectique. En
même temps je me connus comme éternel, en
dehors des âges, dans l’inexprimable synthèse
passé, présent, avenir. Cette sensation dura quelques
secondes, ou un cycle éonien. Je compris alors
l’expression de l’Évangile : « je suis le Fils de
Dieu ». Je compris aussi que tous les êtres, de
l’atome à l’archange, étaient les Fils de Dieu et
qu’ils parviendraient inévitablement, tôt ou tard, à
la conscience de leur divinité.
Ces trois illuminations, les trois éclairs miraculeux
que je viens de décrire comme successifs ne le
furent pas. Le premier continuait dans le second, et
les deux se prolongeaient dans le troisième. Trois
prodiges fondus en un seul.
J’avais déjà connu, dans d’autres circonstances,
et séparément, ces trois flamboiements. Mais c’était
la première fois qu’ils s’unissaient dans une trinité
de vertige et de prodige. À la lettre, je me sentis
mourir et ressusciter.

273
LES PRÉDICTIONS DE TOLSTOÏ ET
DU BÉNÉDICTIN

J’ouvris les yeux, je me redressai, je vis Zorah


allongée comme morte sur le lit de la chambre.
J’approchai. Elle souleva ses paupières, sourit et
déclara : « Je t’ai donné ma vie ! » Puis elle s’assit,
et s’exclama, riante : « Mais j’ai conservé la
mienne ! »
Je pris place près d’elle.
— Qui es-tu ?
— Je te l’ai dit, je suis Isis-Uranie, la grande
initiée des premiers temps du monde, et je m’incarne
d’âge en âge, pour apporter un peu de lumière à
l’humanité. Actuellement, des sociétés secrètes
adorent Isis et l’invoquent dans leurs cénacles,
autour d’une table ronde. Elle apparaît parfois
visiblement sur le fauteuil d’ébène consacré à son
invisible présence. C’est mon corps astral que je
projette et que je rends perceptible aux regards.
Mais les initiés d’Isis l’ignorent. Ils adorent la
déesse et attendent sa prochaine manifestation sur la
Terre. Ils ne savent pas qu’elle a déjà eu lieu. Je suis
Isis, la grande initiée des premiers temps du monde.
— Et moi, maintenant l’héritier de ton magnétisme
divin, qui suis-je ?
— J’avais prévu ta demande. Te souviens-tu de la
prophétie proférée par le grand Léon Tolstoï, en
1910, quelques jours avant sa mort ?
— Très imparfaitement. Il s’agit d’une super-
Vénus, qui, dans ses cheveux, ornés de diamants et

275
de rubis, porte ce nom : commercialisme. Elle
brandit trois torches de corruption universelle, la
flamme de la guerre, la flamme du fanatisme, la
flamme de la loi. La guerre détruira les nations, le
fanatisme brûlera les religions, la loi transformera
les rapports entre les sexes et verra naître une poésie
nouvelle.
— Bravo ! Moi, je le sais par cœur ! En voici des
fragments, mêlés, comme beaucoup de prophéties,
d’erreurs et de vérité ! Prête l’oreille. Cela peut
t’intéresser directement.
Je contemplai Isis-Uranie. Elle était aussi une
super-Vénus, mais couronnée d’une auréole de
féerie et de magisme. Des paroles oraculaires
tombent de sa bouche, les prévisions bigarrées de
Léon Tolstoï :
La grande conflagration commencera vers
1912, déterminée par la torche du premier
bras, dans les pays de l’Europe sud-Orientale.
Elle se transformera en calamité
destructrice, pendant l’année 1913. Cette
année-là je vois toute l’Europe dans le feu et
dans le sang, j’entends les lamentations des
champs de batailles immenses...
Vers 1915, une figure étrange, venant du
Nord, pénètre dans le théâtre du drame
sanglant. C’est un homme de maigre expérience
militaire, un écrivain ou un journaliste,
toutefois la plus grande partie de l’Europe
restera entre ses mains jusqu’à 1925.
La fin de la grande calamité signalera pour
le Vieux Monde une ère politique nouvelle. Il
ne restera pas de nations, mais des empires ou

276
des royaumes. Le monde formera une
fédération des États-Unis des Nations. Il ne
restera que quatre grands géants : les Anglo-
Saxons, les Latins, les Slaves et les Mongoliens.
Après 1925, je vois un changement dans les
sentiments religieux. La deuxième torche de la
courtisane a causé la chute de l’Église. L’idée
éthique est presque évanouie. L’humanité n’a
plus de sens moral.
Mais voici un grand réformateur. Il nettoiera
le monde des reliques du monothéisme et
posera la pierre angulaire du temple du
panthéisme. Dieu, l’âme, l’esprit, l’immortalité
seront fondus dans un creuset nouveau, et je
vois le commencement pacifique d’une ère
éthique.
L’homme prédestiné pour cette mission est
un slave mongolien. Il marche déjà sur la
Terre, il y exerce ses activités. Il ne se rend pas
encore compte lui-même de la mission qui lui
est assignée par une puissance supérieure.
Et voici la flamme de la troisième torche
qui a déjà commencé à détruire nos relations
familiales, nos valeurs artistiques et morales.
Les rapports entre les hommes et les femmes
sont acceptés comme une association prosaïque
des sexes. Les troubles religieux et politiques
ont secoué les fondations spirituelles de toutes
les nations. Seuls, çà et là, de petits points ont
échappé aux flammes destructrices.
Les guerres antinationales en Europe, la
guerre des classes en Amérique et les guerres

277
de races en Asie, ont étranglé le progrès pour
un demi-siècle.
Mais alors, au milieu de ce siècle, je vois un
héros de la littérature et de l’art se dresser
parmi les rangs des Latins et purger le monde
de la masse ennuyeuse de l’évident. C’est la
lumière du symbolisme, qui fera pâlir la torche
du commercialisme. Remplaçant la polygamie
et la monogamie d’aujourd’hui, viendra une
poétogamie, une relation des sexes basée
fondamentalement sur des occupations
poétiques de la vie.
Et je vois les nations croître en sagesse et
comprendre que la femme attirante de leurs
destinées, après tout n’est qu’illusion.
Viendra un temps où le monde n’aimera
plus l’emploi des armées, des religions
hypocrites et de l’art dégénéré.
La vie est l’évolution, l’évolution et le
développement de la forme simple aux formes
plus complexes de l’esprit et du corps.
Je vois le spectacle du drame mondial se
dérouler sous sa forme actuelle, et comment il
s’évanouit, pareil à la lueur du crépuscule sur
les montagnes. Un geste de la main du
commercialisme, et c’est le commencement
d’une histoire nouvelle.
J’avais écouté attentivement l’étonnante
prophétie, comme du haut d’une montagne on voit
couler à ses pieds un fleuve tumultueux.
— Il existe des erreurs de datation, dis-je en
souriant.
278
— Oui, mais l’essentiel reste merveil-leusement
révélateur.
— Tolstoï s’est peut-être trompé d’une vingtaine
d’années ; 1915 veut dire 1935, et 1925 se transforme
en 1945.
— Peut-être, mais l’oracle annonce
fondamentalement l’arrivée de trois puissantes
personnalités.
— Un conquérant venu du Nord, un réformateur
religieux, et un héros de la littérature né parmi les
Latins.
— Le héros de la beauté et de l’union, le héros
latin, c’est toi ! Je l’ai su dès que tu m’as envoyé ton
ouvrage « le Poème de la Terre », par l’intermédiaire
de Lefebvre. Il m’est dédié personnellement.
— À toi !
— N’as-tu pas écrit sur la page de garde : « À la
Science Secrète, Isis au triple voile illuminé de
constellations ? » Isis, tu le sais maintenant, c’est
moi. Je connais par cœur ton sonnet sur les Génies.
Pour presser vers le seuil du monde inénarrable,
Les pèlerins humains qui marchent à pas lents,
Des archanges déploient leur grandiose élan,
Portant les nations sur leur aile adorable.
Le maître de la Terre et des cieux vénérables
Imprime un sceptre d’or sur leurs cerveaux brûlants,
Son haleine nourrit ces flambeaux rutilants
Dont s’éclaire l’obscur chaos des misérables.
L’hymne du fier Calvaire et de l’Olympe énorme,
Comme des rossignols chantant parmi les ormes,
Dans leur tête innombrable et mouvante bondit.
Réconfortant les cœurs d’une ambroisie royale,
Leur sang tombe du fond de leurs âmes grandies
Urnes d’amour où sont condensées les étoiles !

279
— Une nouvelle poésie et une nouvelle prosodie !
Tu es une de ces urnes d’amour chantées par ton
inspiration.
— Je le sais. Mais nous sommes dans le Kali-
Youga et les plus hautes manifestations risquent de
rester enveloppées de voiles ténébreux. « L’Upanishad
de la Montagne Bleue » dit bien que les sages
passeront inconnus parmi les peuples ignorants.
— Ne sous-estime pas la Providence
— Merci de tes paroles pleines d’espoir.
Cependant je ne vois pas le réformateur religieux,
né parmi les Slaves mongoliens.
— Il est comme toi. Il existe, mais personne ne
connaît encore sa puissance.
— Je le comprends fort bien. Le prophète du
Verseau serait-il né dans le pays du Verseau, la
Russie ? Cela expliquerait la prédiction de Tolstoï
sur le Slave Mongolien.
— Il existe d’autres pays peuplés de races
similaires. Par exemple, la Yougoslavie, la Hongrie,
la Bulgarie pleines d’un étonnant brassage de Slaves
et de Mongols.
— Tu ne me dis pas ce que tu sais.
— Je n’ai rien de caché pour toi. Il existe une
prophétie annonçant la renaissance de la religion
des Purs sept siècles après la mort des Albigeois.
— À quelle année faut-il situer cette crucifixion
de la pensée divine sur la croix papale ?
— Plusieurs dates sont possibles, le Traité de
Meaux, la prise de Montségur, la condamnation de
Bernard Délicieux.
— En somme une période qui va de 1229 à 1318,
et qui donne, sept siècles après, les dates de 1929 à
2018, avec comme pivot possible, 1944, reflet du
bûcher de Montségur.

280
— L’avenir nous l’apprendra. Le réformateur
religieux, russe ou balkanique, apportera surtout
l’idée que l’homme existe, non seulement comme
individu isolé mais aussi comme cellule du Grand
Être Humanité, auquel il doit son adoration et son
dévouement.
— C’était la théorie d’Auguste Comte.
— Avec, en plus pour le réformateur futur, l’idée
de l’immortalité de l’âme et d’une super conscience
universelle.
— Ce serait infiniment mieux qu’un athéisme
désespérant et désespéré, mieux aussi qu’une
religion axée sur l’enfer éternel. Passons maintenant
au conquérant venu du Nord.
— C’est Hitler, l’hystérique créateur du Nazisme.
— Il suscitera une guerre épouvantable et sera
momentanément le maître de l’Europe.
— La vision de Tolstoï aurait donc amalgamé en
un seul conflit les deux guerres mondiales, l’ancienne
et la future ?
— Ainsi fréquemment agissent les prophètes,
explorateurs des mondes du mystère.
— Quand éclatera la catastrophe guerrière ?
— L’année prochaine, comme l’a prévue un
visionnaire japonais Yusbo Kumamoto.
— Peux-tu me donner d’autres précisions sur
cette monstrueuse boucherie ?
— Je possède dans mes cartons les prophéties
d’un moine bénédictin français. J’ai connu cet
extatique. Il a l’aura d’un authentique prophète.
— Je voudrais lire ces prédictions.
— Les voici. Elles datent de 1920. Elles sont
encore scellées et cachées.
— J’écoute.

281
Peut-être avant 20 ans, mais certainement
pas au-delà, une autre grande guerre dévastera
le monde, elle durera plus longtemps que la
dernière.
Ce sera encore cet empire qui, ayant aboli
définitivement toute doctrine chrétienne,
déchaînera la guerre en se jetant sur ses
faibles voisins. L’Europe se coalisera bientôt
comme le fléau de l’humanité et son associé,
le roi de la très catholique Italie.
Des armes nouvelles, passant par les airs,
sèmeront plus de désastres que les plus
puissants canons. Les avions formeront leurs
terribles auxiliaires.
L’Asie sera bouleversée, surtout dans les
îles, par le troisième allié de l’Allemagne.
Néanmoins, grâce au courage des armées
coalisées, grâce à leur persévérance et à la foi
qui les animera, la Bête et ses alliés tomberont,
définitivement abattus cette fois, et pour
toujours.
— Alors le paradis viendra après l’horrible choc
des armées ?
— Hélas ! Pas du tout. Écoute la suite de la
prophétie.
Les tribulations de l’Europe ne se terminent
pas encore. La guerre semblera bénigne à côté
de son destin final.
Pendant plusieurs années, la famine et les
épidémies séviront cruellement sur presque la
moitié du continent. Ceux qui produiront et
ceux qui vendront rançonneront impitoyable-
ment ceux qui achèteront. Les riches offriront
toujours davantage et les pauvres manqueront
des choses les plus indispensables à la vie.
Personne ne s’élèvera contre ce déséquilibre
et beaucoup même affirmeront sa raison, en
vertu d’une certaine loi économique. Jamais
le monde n’aura connu tant d’égoïsme, de
cupidité et de lâcheté. Les hommes des
cavernes eux-mêmes n’avaient pas atteint
cette férocité ; car la lutte contre les bêtes
fauves leur enseignait la solidarité. Ô vision
déplorable ! On constatera que les états les
plus corrompus seront justement les nations
catholiques. Les peuples du Nord échapperont
en partie à ce fléau, mais leurs efforts pour
sauver l’Europe resteront impuissants.
Dieu ne voudra pas laisser subsister tant
d’iniquités. Le septième ange de l’Apocalypse
alors versera sa coupe dans l’air et les faits
s’accompliront avant 70 ans.
Les maladies nouvelles, contagieuses et
mortelles, rendront impuissante la science des
médecins. Mais d’autres catastrophes
surviendront, sous forme de changements
géologiques.
Plus des deux tiers de l’Europe disparaîtront
sous les mers. La partie méridionale de la France,
presque toute l’Espagne et l’Italie seront
englouties. Un chapelet d’îles, formé par les
sommets des Alpes et des Pyrénées, seul subsistera
entre l’Afrique et ce qui restera de l’Europe.
L’Allemagne, les Balkans et la quasi totalité
de la Russie seront sous les eaux. Seules

283
l’Angleterre et la presqu’île nordique resteront
absolument intactes.
Un continent nouveau surgira au milieu de
l’Atlantique. Les hommes ayant cette fois
compris, construiront alors un monde meilleur,
fondé sur la foi, la fraternité, la justice. Heureux
ceux qui échappant à l’épouvantable destruction,
vivront ces temps de paix et de bonté.
— Cela se développe parallèlement aux grandes
visions de la « Montagne Bleue. »
— Quant à moi, Zorah, je vais quitter l’Europe et
revenir en Amérique, ma patrie. Ma mission est
d’ailleurs terminée : j’ai fondé un cercle initiatique,
et je t’ai révélé à toi-même.
— Te reverrai-je ?
— Pas avec tes yeux de chair. Et je disparaîtrai
mystérieusement de la planète.

Le jour même, 24 décembre, la Grande Initiée


me quitta. Une automobile assez curieuse, sorte de
Mercédès rose, vint l’attendre sur la place de la
Comédie. La voiture était pilotée par un asiatique,
costumé à l’Européenne, petit, qui regardait Zorah
avec des yeux d’admiration craintive.
La jeune sibylle m’étreignit fougueusement et
monta dans son véhicule. Tout s’effaça dans le
lointain de l’inconnu.
Je ne l’ai plus revue. Mais le 23 octobre 1975,
une femme vêtue d’un sari bleu et or, m’est apparue
fugitivement vers 13 heures, dans un restaurant de
Perpignan. L’apparition ressemblait à Zorah. Est-ce
un dédoublement, ou le signe de son départ pour les
astres ou la marque d’une incarnation nouvelle ?
Relation terminée le 26 novembre 1975

284
LE DOUBLE INFINI

285
DIALOGUE AU PIED DE LA GRANDE
PYRAMIDE

C’est au pied de la Grande Pyramide que Mario


rencontra, lors d’un voyage initiatique le maigre et
passionné Zam Bothiva. Comme Mario, Zam avait
quitté l’Italie suffocant sous les miasmes fascistes et
s’était réfugié en France, sous les ailes de la liberté.
Les deux hommes fraternisèrent à l’ombre du
temple triangulaire plein d’illuminations.
On peut imaginer le dialogue mémorable que ces
deux éminents esprits échangèrent dans la clarté
d’Horus, tandis que flamboyait le cœur incandescent
du monde.
Mario. — La science officielle prétend que les
Pyramides sont des Temples et des tombeaux. Le
temple du pharaon devenu dieu, le tombeau
renfermant le corps momifié du monarque. L’édifice
lui-même sert d’échelle à l’âme du glorifié pour
monter au ciel.
Zam. — Cette théorie correspond à la vérité des
pyramides en général, mais non de la Grande
Pyramide. Nul égyptologue n’a retrouvé la momie
de Khéops, prétendument couchée dans cet énorme
sépulcre. La Grande Pyramide est, selon la tradition
occulte, une épopée de granit qui chante les secrets
de l’abîme. Elle est en effet l’échelle qui permet à
l’initié, dieu vivant, de monter au firmament des
dieux immortels.
Mario. — À quels secrets faites-vous allusion ?

287
Zam. — Aux secrets du dédoublement, de l’avenir,
de la théomorphie.
Mario. — N’êtes-vous pas en proie à l’illusion et
aux chimères ?
Zam. — C’est l’opinion des modernes. Mais les
Anciens proclamaient hautement la sagesse des
pontifes d’Égypte. Et les plus grands parmi les
Grecs, un Pythagore, un Platon, un Plotin, allèrent
boire le nectar divin dans les coupes d’onyx ciselées
par Hermès Trismégiste.
Mario. — Qui peut déchiffrer les hiéroglyphes
métaphysiques de la Terre où plane le sourire du
Sphinx ?
Zam. — La tradition nous enseigne que la
Chambre du Roi était un laboratoire de dédoublement
astral. Le néophyte, plongé dans un profond sommeil
d’hypnose, reposait pendant trois jours parmi la
tombe pharaonique, qui était en réalité la couche du
ressuscité.
Mario. — Que voyait le voyageur de l’invisible ?
Zam. — Le premier jour il explorait le mystère
des planètes matérielles, visitait ces sombres séjours
roulant dans le vide, contemplait Mercure le
fantasque, Vénus l’éblouissante, la Lune aux rêves
glacés, Mars vêtu d’une cuirasse sanglante, Jupiter
couronné de tempêtes, Saturne et ses anneaux
fabuleux, enfin les mondes au-delà du maître des
temps.
Mario. — Les Égyptiens connaissaient-ils Uranus
et Neptune découverts par les astronomes
européens ?
Zam. — L’Égypte connaissait plus encore, car
elle possédait les tablettes du savoir visionnaire.
Selon la légende, le démon Typhon avait coupé le
dieu Osiris en quatorze morceaux, que les monstres

288
ténébreux jetèrent dans les flots étincelants du Nil.
Ces quatorze morceaux représentent quatorze
planètes. Nous n’en connaissons que huit.
Mario. — Neuf, si nous ajoutons les Astéroïdes,
débris d’une planète foudroyée par des forces
inconnues.
Zam. — Cette planète, dans la cryptographie
osirienne, se confond avec le sexe du dieu, dévoré
par le poisson oxyrinque.
Mario. — Il resterait donc cinq planètes à
découvrir dans les profondeurs de l’abîme étoilé.
Quel beau coup de filet pour les astronomes présents
et futurs !
Zam. — La découverte des planètes n’était que le
premier pas du voyageur de l’infini. Deux autres
pas restaient à franchir, deux autres merveilles
dormaient encore dans le coffret des mystères.
Mario. — C’était en effet l’entrée dans la double
demeure. L’initié, pénétrant dans le sanctuaire de
l’éternité, voyait se dérouler devant son troisième
œil, la procession des messies futurs, des mages qui
apporteraient la lumière aux peuples de la Terre.
Mario. — Comment parvenir à la connaissance
de ces grands cycles d’histoire et de messianisme ?
Zam  — Entre l’étroite plate-forme, qui termine
la Pyramide et le sommet idéal, les archéologues
ont calculé un axe de 286,1 pouces égyptiens. Ce
nombre mystérieux rythme l’apparition des
prophètes.
Mario. — Je goûte énormément la manière dont
vous jonglez avec les idées et les mathématiques,
mais cette théorie demande une démonstration.
Zam. — Soit ! Vous n’avez pas peur, j’imagine,
des grands fantômes historiques. Nous allons
plonger dans l’océan des révélateurs.

289
Mario. — Je vous écoute avec sympathie, mais,
franchement, avec le scepticisme d’un homme
rompu aux disciplines de la science positive.
Zam. — Avez vous entendu parler de Porphyre de
Tyr ?
Mario. — Certes ! Un grand philosophe
néoplatonicien, strictement végétarien, mais
adversaire du christianisme. Il écrivit un traité sur
l’abstinence des viandes, où il condamne le
carnivorisme et les sacrifices sanglants.
Zam  — Vous êtes d’une érudition magnifique !
Porphyre affirmait que les sacrifices sanglants ne
plaisent qu’aux démons. Ils ont l’orgueil de se faire
adorer et corrompent les opinions des philosophes
sur les dieux. C’était une rénovation de la religion
hellénique, dont l’ombre couvrait alors le monde
méditerranéen.
Mario. — Porphyre serait donc le premier
prophète annoncé, après Jésus, par les mathématiques
pyramidales.
Zam. — Oui. Sa date théorique 286 tombe dans
sa vie réelle qui va de 233 à 305. Vous admettez ce
calcul kabbalistique ?
Mario. — Il n’emporte pas la conviction, mais
s’impose par sa cohérence et son rapport avec
l’évolution de la pensée religieuse. Mais, continuez,
je vous prie.
Zam. — Et si j’ajoute 286 à lui-même, j’obtiens
572.
Mario. — On aperçoit le bout de l’oreille ! Vous
tombez à l’époque de Mahomet, le prophète arabe !
Zam. — Exactement. Il a vécu de 570, l’année de
l’éléphant, jusqu’à 632, où il se coucha parmi ses
pères et parmi les anges. Mahomet apporta la
doctrine du Dieu absolu, sans forme, sans visage,

290
sans multiplicité.
Mario. — Je veux bien admettre votre bond dans
le temps. Mais le prochain nous porte, date bizarre,
en 858 ! Cela ne réveille aucun écho dans ma
mémoire.
Zam. — Je le reconnais. C’est un des points
faibles de ma doctrine.
Mario. — À la bonne heure !
Zam. — Ne triomphez pas trop vite. Le milieu du
IXème siècle marque le réveil du brahmanisme
contre le bouddhisme, et une explosion de textes
splendides, dont les auteurs montent dans une
lumière anonyme. Un grand poème, le « Yoga-
Vasishtha », explique comment le devenir illusoire
du monde prend naissance dans l’absolu. Le barde
qui créa ces 24.000 strophes demeure inconnu, mais
s’inscrit dans le tableau des prophètes.
Mario. — Je veux bien admettre vos sauts
périlleux, car la renaissance du Brahmanisme grave
sa puissance dans le marbre des mouvements de
l’âme. Que nous réserve 1144 ?
Zam. — Un historien de votre force ne doit pas
être embarrassé pour répondre.
Mario. — D’accord, je capitule. Au douzième
siècle se lèvent de vastes rénovations religieuses,
notamment le Temple et l’Albigéisme, le Temple
qui voulait reconstruire la sagesse universelle de
Salomon, et l’Albigéisme qui désirait rompre par la
Gnose-Amour, la pesante chaîne des réincarnations.
Zam. — Cela nous permet sereinement d’aborder
une date encore ambiguë : 1430.
Mario. — C’est la révolte taborite en Bohème, à
la suite des prédications et du martyre de Jean Hus.
On ne voyait la vérité que dans la Bible, on rejetait
comme diabolique toute la hiérarchie romaine, on

291
supprimait la distinction entre les riches et les
pauvres. Une révolution pétrie de flammes, dans le
domaine religieux comme dans le domaine social.
Zam. — En France, resplendissait l’épopée de
Jeanne d’Arc, qui préféra les inspirations de son
cœur aux enseignements de l’Église. Brûlée par les
prêtres, elle fut canonisée seulement en 1920, quand
la France, sortie victorieuse de la Première Guerre
Mondiale, se dressait parmi les géants dominateurs.
Les néo Esséniens font de Jeanne d’Arc l’incarnation
de l’éternelle Shakti, comme Jésus est l’incarnation
de Dieu sous son aspect masculin.
Mario. — Comment vous débrouillez-vous avec
la date prochaine 1716 ?
Zam. — Voltaire était né depuis 22 ans. Cet
ardent et ironique esprit devait édifier le temple du
Déisme Philosophique, où l’on célébrait le culte de
l’Être Suprême, débarbouillé de toutes les
superstitions théologiques. Et Jean-Jacques
Rousseau avait 4 ans, qui devait ajouter au
catéchisme déiste l’immortalité et la responsabilité
de l’âme.
Mario. — Vous avez réponse à tout. Et la date
future, 2002, verra sans doute la levée du dernier
prophète de l’Ère Adamique ?
Zam. — Tout justement. Selon Eliphas Lévi, dans
les Clefs Majeures de Salomon :
Une école dont les commencements sont encore
obscurs et presque invisibles va se former dans
l’Empire slave, en Allemagne et en France. Dans un
siècle, cette école comptera sept mille adeptes et
son dernier grand maître sera Hénoch. Hénoch
paraîtra en l’an deux mille du monde chrétien.
Mario. — Quand fut écrite cette prophétie ?
Zam. — En 1861. La première édition des « Clefs

292
Majeures et clavicules de Salomon » date de 1895,
chez le libraire Chamuel.
Mario. — Est-ce là toute la sève de la Grande
Pyramide ?
Zam. — Non certes. Mais je me contenterai de
signaler que 286,1 multiplié par 90, donne 25.749,
un nombre fort proche de la précession des
équinoxes1. Ce qui nous révèle un mois cosmique
de : 25 749/ 12 = 2145 années sidérales
Mario. — Assez d’opérations et passons à la
Théomorphie... Comment la rencontrez-vous dans
les arcanes de la Grande Pyramide ?
Zam. — Autrefois, les autres triangles composant
cette géométrie divine étaient couverts d’odes
sacrées. La robe blanche qui drapait le monument a
disparu et, avec elle, ses imageries multicolores.
Hérodote, curieux et sagace, demanda aux prêtres
ce que signifiaient les hiéroglyphes scintillant sur le
manteau de marbre blanc. Cela marquait, dirent-ils,
les aliments absorbés par les ouvriers bâtisseurs
pendant qu’ils édifiaient la montagne de la
résurrection. Les initiés se moquèrent du profane !
Ils n’avaient pas à confier les secrets de leur magie
à un indiscret venu des rives de Grèce... Peut-être
eurent-ils tort, car Hérodote, homme de génie, eût
compris. Les hiéroglyphes de la Grande Pyramide
racontaient l’histoire des quatre dieux essentiels. On
pouvait lire sur une face l’aventure du Soleil
créateur, dont les lèvres de lumière proféraient la
formule magique arrachant le monde aux abîmes
indéfinis. Sur une autre face, le Soleil incarné
Osiris, apparaissait dans la ville d’Abydos, pour
apporter les bienfaits du pain, de la concorde, et des
arts semeurs de vibrations exaltatrices. Il fut trahi et
1 Les astronomes modernes la fixent à 25.750 ans

293
tué par son frère Typhon, qui dispersait aux flots
moirés du Nil les quatorze morceaux du cadavre
éblouissant.
La troisième face de la Pyramide évoquait les
exploits d’Isis, femme d’Osiris. Pleurante, elle
parcourait le Nil pour retrouver les fragments de son
mari assassiné. Mais elle n’en récoltait que treize, le
quatorzième ayant été englouti par un poisson
vorace. N’importe ! La magicienne rassembla le
corps incomplet, et le ressuscita au battement de ses
ailes d’aigle comme au rythme de ses paroles de vie
éternelle.
Osiris ressuscité devint le dieu des morts,
l’empereur des suprêmes royaumes.
Mais avant de descendre dans le gouffre, il
féconda Isis, d’un regard de ses yeux magnétiques,
où se nouaient les reflets du ciel, du Nil, de
l’insondable.
Voici la quatrième face : la double vie d’Horus,
le justicier et le sage. Il réclame l’héritage de son
père Osiris devant l’assemblée des dieux. Il défie
Typhon et combat ce serpent aux monstrueuses
spirales. Cloué par la lance brûlante du vengeur, le
monstre expire. Puis Horus se retire du monde,
rentre dans les montagnes de l’Égypte, s’empare
des secrets de l’éternité, qu’il grave sur des tablettes
de feu inextinguible. Horus se transforme et devient
Hermès, le maître de la connaissance absolue !
Mario. — Ce que vous dites là me séduit. Mais la
transformation d’Horus en Hermès reste inconnue
aux yeux des historiens classiques.
Zam. — En effet, je dévoile les signes réservés
aux dernières initiations.
Mario. — Et comment tirez-vous la théomorphie
de cet enseignement grandiose imprimé sur les

294
pages marmoréennes de la Pyramide ?
Zam. — Le mystique devait vivre dans les
profondeurs de son âme la folie sublime des mythes
divins. Il était le soleil créateur de la Terre, de la
Lune et des étoiles. Il était le Soleil créateur des
dieux ! Initiation de la pierre, base des mondes,
initiation première et fondamentale.
Puis, l’initié de la pierre abordait le mystère des
eaux, par l’identification avec Osiris, le dieu mort et
ressuscité, le sauveur démembré et remembré, le roi
noyé et rejailli du sein des ondes. L’initiation du
fleuve lui donnait la victoire sur la mort.
Dans la troisième étape, l’explorateur du mystère
devenait Isis, l’âme de l’univers. Il pouvait à son
tour réveiller les âmes endormies dans la prison des
illusions matérielles. L’initiation de la pierre lui
octroyait le dédoublement conscient, l’initiation de
l’aigle lui permettait de rallumer l’étincelle divine
dans les âmes humaines.
Restait l’initiation du feu, apportée par Horus
Hermès, le Faucon Loup, la synthèse de la justice et
de la sagesse, le possesseur des secrets du karma et
de l’éternité. Par la droiture, par la vérité, par la
connaissance de son moi transcendantal, l’homme
épousait la trinité Beauté Amour Sagesse qui, selon
Platon, caractérise l’Être existant par Lui-même.
Mario. — Quelle fresque titanique ! Mais
l’humain pouvait-il atteindre le divin par ses propres
forces ? N’avait-il pas besoin de médiateurs ?
Zam. — Évidemment. Entre le ciel et la Terre
planent toujours les oiseaux de l’illimité, qui se
posent sur les cimes et montent vers les rayons. Ces
oiseaux sont les mages ! Le Grand Hiérophante
avait ouvert les centres astrals du néophyte, qui
pouvait ainsi quitter l’attraction des planètes.

295
Mario. — Ces mages, ces grands hiérophantes,
existent-ils toujours ?
Zam. — Ils subsistent éternellement. Et ma quête
sur le globe est de retrouver le sentier de saphir qui
s’élève vers l’Himalaya de la sagesse divine.
Mario. — Je pense que vous faites une allusion
voilée à l’Aggartha, ce concile de surhommes
veillant sur les destinées de la Terre.
Zam. — C’est un mystère qui n’est révélé qu’aux
initiés d’ordre supérieur. J’ai passé toute ma vie à
essayer de découvrir un manuscrit pour communiquer
avec la pensée universelle, un signe, un oracle.
Mario. — Cet oracle, je vous l’apporte.
Zam. — Vous !
Mario. — Moi !
Zam. — Je vous estime beaucoup, mais permettez-
moi de dire que votre esprit critique vous éloigne
des grandes synthèses cosmogoniques.
Mario. — C’est pourtant moi que la Providence a
choisi pour lui remettre les arcanes méthodologiques
de l’Aggartha, l’Oracle Chaldéen de Force Astrale!
Zam. — Sans doute, si cela est vrai, à cause de
vos existences antérieures...
Mario. — On reconnaît l’arbre à ses fruits,
proclame l’Évangile.
Zam. — Votre Providence a-t-elle un nom
humain ?
Mario. — Le messager prétendait s’appeler le Père
Julien et vivait en ermite dans la campagne de Rome.
Zam. — Le Père Julien ! Le souvenir du grand
empereur philosophe, tellement calomnié par les
Chrétiens !
Mario. — Il m’a offert une méthode mathématique
pour contacter le conseil des Libérés, le cercle
resplendissant des mages !

296
Zam. — Pouvez vous me communiquer cette
méthode mathématique ?
Mario. — Une impulsion profonde me fait
répondre positivement. Au pied de la Pyramide,
vous êtes mon complémentaire, mon frère ésotérique.
Zam. — Je le sens également. Mais cet oracle est-
il le seul ou le plus sûr moyen pour atteindre les
trésors de l’Asie ?
Mario. — Il a un rôle précurseur et préparateur.
Nous devons parler avec les maîtres de l’Aggartha
et préparer les chemins de « Celui qui Attend ».
Zam. — Qui est ce mystérieux personnage ?
Mario. — L’envoyé du Brahatma, chef suprême
des initiés, pour répandre parmi les âmes la lumière
des rénovations.

297
LA VALSE DES GRANDS MAÎTRES

Les Polaires utilisaient l’épée de Jeanne d’Arc,


dynamisée par les esprits protecteurs de la France.
Le talisman servait comme transmetteur d’énergies.
Le néophyte, introduit dans le temple de l’avenue
Junot, au n° 36, méditait d’abord devant la statue de
Kwal-Ynn, en pierre verte, assise au bas du grand
escalier comme un fantôme obsédant. Une force
poussait l’homme à tendre spontanément les bras
vers la déesse. Il sentait alors une sorte de courant
électrique s’insinuer, à travers ses mains tendues,
dans tout son organisme.
Ensuite, au premier étage, venait l’examen devant
les sept juges, dissimulés sous une cagoule. La lueur
d’une lampe triple suspendue au plafond par une
chaînette d’or éclairait crépusculairement les
personnages du drame.
Si le candidat était agréé par les sept il
s’agenouillait comme un chevalier du Moyen Âge.
Et le grand maître lui donnait sur la tête trois coups
avec le plat de l’épée johannique. Il percevait alors
qu’une onde ardente parcourait sa colonne
vertébrale...
Mario et Zam choisirent pour diriger les destinées
de l’Ordre Polaire un évêque (authentique) croyant
à l’existence des sages de l’Aggartha. Il inaugura
pour capter les messages une méthode nouvelle et
hardie. Les initiés au nombre de douze formaient
une chaîne magique autour du grand maître, assisté
d’un médium choisi minutieusement. Les forces

299
magnétiques de la chaîne se concentraient sur le
médium qui sortait de son corps pour aller visiter les
sages. Le voyageur astral revenait à son point de
départ avec une gerbe irisée de révélations.
Malgré toutes ses qualités l’évêque novateur
avait une tare irrémédiable : un tempérament de
dictateur. Les frères le contraignirent à la démission,
et Zam Bothiva reprit la direction des Polaires.
À ce moment (1931) l’écrivain Conan Doyle,
créateur de Sherlock Holmes et de Challenger,
venait de mourir, après avoir dit : « je donnerai une
preuve éclatante de l’immortalité de l’âme ». Cet
intrépide parieur devait tenir parole ! Trois mois
après sa mort, une femme médium, appartenant à la
Société Métapsychique et ne croyant pas à l’âme
immortelle, reçut par écriture automatique le
message suivant :
« Moi, Conan Doyle, je n’ai pas encore
quitté la Terre, car je suis retenu par la
ceinture de radiations qui enveloppe le globe ».
Cette révélation fut communiquée aux spirites
d’Angleterre dont la déception ne connut pas de
bornes. D’abord aucun savant n’avait parlé de cette
fameuse couronne. Ensuite, si par extraordinaire,
elle existait, comment prouver son existence ?
Seul, le côté bizarre de la communication,
scandale pour les profanes, ne troublait pas les
initiés. Ils savent qu’après la mort, l’âme humaine
possède une forme radiante qui peut arrêter une
muraille de radiations.
L’histoire eut son épilogue en 1958, quand les
satellites américains découvrirent les ceintures
magnétiques de Van Allen, dont l’énergie environne
la Terre. Alors se posa, cauchemar philosophique,
un dilemme de granit. Quelle était la source du
300
message prophétique : l’invisible ou le visible, le
fantôme ou le vivant ?
Si elle jaillissait de l’invisible, elle apportait la
preuve de la survivance humaine. Si elle jaillissait
du vivant, la même preuve s’imposait avec ironie.
En effet, dans ce cas, le vivant contenait un principe
capable de vaincre le temps et l’espace, le temps car
la découverte de Van Allen était prédite, l’espace car
le médium écrivain avait pu voir sans yeux un
phénomène structural se déroulant aux lointains du
gouffre. Mais si l’homme possède dans son intimité
un principe supérieur, dominant le temps et l’espace,
il possède une âme immortelle. Dans les deux cas,
l’immortalité de l’âme s’imposait mathématiquement,
suivant la promesse de Conan Doyle.
Ce dilemme portait d’ailleurs la marque de
l’intelligence subtile qui créa un type de détective
ultra rationnel : Sherlock Holmes.
Toutes ces considérations, Zam Bothiva ne
pouvait les envisager en 1931, mais il voulut
interroger les mânes de Conan Doyle. Le chef
polaire gagna la ville de Londres où il rencontra la
veuve du grand écrivain. La veuve et le mage
évoquèrent l’ombre du disparu. La réponse du mort
ne manque pas de mystère
L’esprit de sir Arthur attend, dans sa belle
Écosse, la rencontre des rayons rouges et des
rayons violets. Alors il pourra se révéler à ses
amis et leur parler. Alors se produira un
évènement extraordinaire.
Du rouge au violet chante le prisme entier des
couleurs. Il chante aussi dans les méthodes du
comte de Saint-Germain qui font descendre par le
mental des colonnes de lumière colorée. Lumière et
non flamme, rayons et non feux. Le groupe « I am
301
Presence » a commis l’étonnante erreur d’imaginer
des flammes tombant sur les peuples.
C’est tenter le diable ! Seul, François Brousse a
substitué les rayons paisibles aux feux destructeurs.
Une telle transformation minime et vaste fut
révélée en 1966. Les heures sont venues de la
rencontre des rayons rouges et des rayons violets...
Sur Zam Bothiva une mésaventure plana, qui
montre le côté impitoyable de la discipline sacrée !
Grâce à l’Oracle, il découvrit la baguette
divinatoire de Pic de la Mirandole, laquelle a le
pouvoir de vibrer au voisinage de l’or. Armé de
cette antenne magique, il partit à la découverte du
trésor des Albigeois, qui dort peut-être dans les
entrailles de la montagne où se dresse Montségur.
Zam prit comme auxiliaire une dame gnostique,
descendante d’Esclarmonde de Foix. Malgré tous
ces atouts, la baguette divinatoire ne daigna pas
vibrer...
Profondément frustré, Zam Bothiva partit pour
l’Espagne à la poursuite de trésors chimériques. Il a
quitté la Fraternité Polaire et l’on ignore ce qu’il est
devenu. Un commandement secret interdit de
prostituer la science divine à la recherche des trésors
matériels. La Haute Magie n’est pas vulgaire
sorcellerie.
Mais, grâce à Zam Bothiva, le livre « Asia
Mysteriosa », étincelant de diamants prophétiques
et de saphirs mystiques, fut lancé dans le monde, en
1929, nombre des mages.
Les Polaires élurent comme grand maître le
prince You-Kantor, de la famille royale du
Cambodge. Il versait trop dans la magie et nourrissait
de vastes ambitions. Il fut écarté comme l’avait été
l’autoritaire camérier du pape. Cependant You-

302
Kantor eut le temps de dévoiler aux Polaires les
secrets du module d’Angkor, analogues à ceux de la
Grande Pyramide. Je cite d’après des documents
peu connus : (Jean Servan, La Fin des Temps, 1937).
Pour sa lecture, 10 est l’unité primordiale
dont le rythme (racine dixième) marque les
rapports du Bôrâs et du Pouros, de l’homme et
de l’Univers, microcosme et macrocosme,
qu’est le monde atomique (Manou et
Opamanous). 100 est le rythme de l’évolution
horizontale 1000, seconde unité, est le rythme
de l’évolution verticale 10.000 est la Rose
Mystique, crucifiée d’une double croix...
On trouve l’année 1936 sous une petite
balance avec les chiffres 16 19 17, et une
grande balance part de 1936 à 1946, cette
dernière date sous une Vierge, avec les
chiffres :
86,16 7 - 913,13 22 - 47,11 11
s s s
43,7 27,9 9 713,11 20

…L’entrée de l’ère du jugement donc, pour


les Khmers, se situe entre le 21 septembre et le
21 octobre 1936, et l’an de grâce de Yacu
1941 marque le milieu de la grande balance
par la sainte présence de Yomor et Yoromei, la
reine du Midi qui se lève pour le jugement des
nations : Présence littérale du tombeau. Et
l’on remarquera que 1946 est marqué dans la
générative par les Poissons parallèles, signe
de ralliement des Chrétiens primitifs, Ixtos,
dont le foie ouvrait les yeux du vieux Tobie :
Lumière !
303
Lumière promise par Jésus, présence
littérale du Sear Maitreya, Orient consolateur,
accomplissement total de la Parousie par la
restitution du Rayon du Saint-Graal.
Le couronnement réel du Fils de l’Homme
dans sa matérialité humaine : règne de Dieu
en personne promis par Isaïe, Daniel, et
Ezéchiel entre autres.
Dans la générative, 1936 est signé du Tau
et 1946 des Poissons parallèles, année du
Lévrier. Entre ces deux dates est comprise la
période des temps abrégés, à laquelle
correspond le chapitre 48 d’Isaïe.
Document terriblement obscur, mais il signale
trois choses magnifiques : la rotation des nombres et
des signes Zodiacaux, les évènements qui devaient
se dérouler entre 1936 et 1946 (la prévision date de
1936) et l’arrivée des maîtres de sagesse après
l’année du Lévrier.
J’éluciderai peut-être un jour le nuage des
nombres zodiacaux. En attendant, je me contente de
souligner l’énigme 913,13, qui s’applique à mon
année de naissance, 1913, et le chiffre 7, qui
s’enroule à mon jour natal, le 7 mai.
On retrouve au premier regard d’autres dates
significatives du XX siècle : 1922, la fondation de
l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques,
1943, année du recul des armées nazies sur tous les
fronts, 1947, qui vit la naissance de l’Inde délivrée
du colonialisme britannique. Le nombre 11, signalé
3 fois, nous donne 1933, la montée d’Hitler, image
de l’antéchrist. Le nombre 9, délivré 2 fois, nous
révèle 1918, l’année de la victoire alliée.
C’est la fin de la Première Guerre mondiale, dont
304
le nombre 7, répété 2 fois, nous précise le début :
1914. Restent 20 et 27, correspondant à 1920 et à
1927, qui virent le surgissement de la Turquie
nouvelle, avec Kemal Ataturk, et le triomphe de
Staline sur Trotsky !
Le nombre 16 désigne 1916, Verdun, la plus
vaste bataille de l’Histoire, où l’Allemagne épuisa
ses forces contre des remparts héroïques, cimentés
de sang français.
Mais les rébus indéchiffrés : 713 et 86 réclament
notre vigilante attention. 713 peut se décomposer, à
travers le prisme kabbalistique, en 7 et 13. Cela
nous transmet un quatrième 7, que nous ajoutons à
1933 (formé de 3 fois 11) pour aboutir à 1940 (1933
+ 7), l’année de la sinistre ruée allemande sur la
France. Quant au 13, il s’augmente du premier 14,
et se faufile ainsi vers 1927. Que s’est-il passé en
cette année prédestinée ? La création d’une religion
nouvelle, le Caodaïsme, réunissant dans un même
amour : Jésus, Bouddha, Confucius, Lao-Tseu et
Victor Hugo.
Cette analyse ne laisse subsister que 86, autrement
dit la future année 1986, marquée par l’arcane 24 (1
+ 9 + 8 + 6 = 24) qui s’irise en quatre lames :
. 2 + 4 = 6, les Deux Routes,
. 24 - 22 = 2, la Papesse,
. 2 = encore la Papesse,
. 4 = l’Empereur ou la Pierre Cubique.

En 1986, brilleront à la fois la Comète de Halley


dans le firmament et un mage parmi les humains.
Nous avons vu que la décade allant de 1936 à
1946 s’enchaîne au chapitre 48 d’Isaïe le prophète.
Il annonce essentiellement la chute de Babylone, et
l’exode du peuple juif

305
Je me contenterai de quelques citations pour
montrer comment les arguments du prince You-
Kantor, initié Khmer, s’avéraient justes.
Voici d’abord la persécution des Juifs dans
l’Europe conquise par les nazis, mais aussi leur
survivance
À cause de mon nom, je différerai ma
colère, et à cause de ma louange, je me
retiendrai pour ne pas te retrancher. Voici je
t’ai purifié, mais non pas pour de l’argent ; je
t’ai élu dans le creuset de l’affliction1.
Voici maintenant la chute de l’Allemagne
hitlérienne, assimilée à Babylone, où le peuple juif
traîna une douloureuse captivité :
Assemblezvous tous pour écouter : Qui
d’entre vous a déclaré ces choses ? L’Éternel
l’a aimé ; il exécutera sa volonté contre
Babylone et son bras frappera les Chaldéens2.
Qui a déclaré la chute de Babylone dans
l’Antiquité ? Isaïe. Qui a proclamé la chute de
l’Allemagne nazie ? François Brousse dans un
article de l’Astrosophie, paru en mai 1939.
Voici maintenant les Israélites quittant l’Europe
pour regagner, une nouvelle fois, la Terre Promise
Sortez de Babylone, fuyez de la Chaldée,
publiez ceci, avec la voix d’un chant de
triomphe ; annoncez, publiez ceci et envoyez-
le dire jusqu’au bout de la Terre : l’Éternel a
racheté Jacob, son serviteur3.
Dans « Asia Mysteriosa » retentit la prophétie
aux trompettes d’or, proclamant la venue de
1 Isaïe XLVIII, 9 -10.
2 Isaïe XLVIII, 14.
3 Isaïe, XLVIII, 20.

306
l’Homme Envoyé par l’Inconcevable. L’initié You-
Kantor précise, à partir de 1946, l’apparition de
plusieurs messies, car l’Avatar offre cinq visages.
Ils se lèvent dans les cinq rythmes des prévisions
cambodgiennes:
1) Lumière promise par Jésus. J’y vois Aurobindo
Ghose, dont le savoir paraclétique a illuminé tous
les yogas.
2) Présence littérale du Sear Maitreya. Personnalité
mystérieuse et puissance, pleine de Soleil, qui
pourrait être l’implacablement lucide Krishnamurti.
3) Orient consolateur. C’est Gandhi, qui apporte,
comme un pain immortel, la non violence à toute la
Terre. Ce roi de l’Orient console et guérit.
4) Accomplissement total de la Parousie par la
restitution du Rayon du Saint-Graal. Le Saint-Graal
représente la sagesse divine et l’inspiration poétique.
Son rayon donne l’éternité, l’infini, la perfection, la
joie, la beauté resplendissante. C’est l’homme
envoyé par l’Inconcevable.
5) Le couronnement réel du Fils de l’Homme
dans sa matérialité humaine règne de Dieu en
personne promis par Isaïe, Daniel, Ezéchiel entre
autres.

You-Kantor prophétise ici l’arrivée du grand


messie, doué de totale conscience cosmique. Il doit
surgir entre 1986 et l’an 2000. C’est le quatorzième
Zoroastre, ou Hénoch ressuscité.
Il faut maintenant parler de l’Oracle baroque et
paradoxal qui fut communiqué aux Polaires
cherchant un grand maître. Les sages de l’Aggartha
promirent de leur envoyer un initiateur parfaitement
réalisé. Il partit en effet des cimes rayonnantes de
l’Himalaya vers la France, patrie de l’Esprit. Mais

307
sur le pont d’un navire, les forces rétrogrades du
monde mirent en sa présence une femme au fatal
regard. Et l’Envoyé oublia sa mission pour les
délices chamelles.
Cette histoire, prise à la lettre, sonne
effroyablement faux. Un grand initié n’abandonne
jamais son sublime ministère. La femme fatale
deviendra son associée dans la lumière de la
connaissance. Au pire des cas, elle piétinera derrière
lui comme une ombre pesante. Mais jamais la
ténèbre mortelle ne pourra éteindre le Soleil
intemporel.
Si réellement, le messager de l’Aggartha eût
rencontré Dalila, il serait venu à Paris, avec, dans
son sillage, une épouse, ou une maîtresse, ou une
amie, ou une zélatrice. Comment imaginer Merlin
brisant sa baguette de magicien ? Orphée broyant sa
lyre ?
Alors, la fable absurde renferme un symbole, que
l’on doit décrypter. Un initié peut, avant d’atteindre
l’illumination cosmique, tomber dans les erreurs
traditionnelles et revenir piteusement vers les
religions pourrissantes. En France, un tel destin
s’abat parfois sur des penseurs qui, s’étant élevés
jusqu’aux cimes peuplées d’étoiles et d’ouragans,
se laissent choir dans les précipices des dogmes
archaïques. La fatigue guette même le condor, roi
des Andes.
Mais une si lourde attention ne peut tromper que
des initiés incomplets et il est douteux que les sages
de l’Aggartha aient pu commettre, dans le choix du
messager, une telle méprise ! Renvoyons la femme
au regard fatal dans le domaine des contes de fées.
Ou, ce qui est plus inquiétant dans l’empire des
épreuves visionnaires.

308
Les maîtres ont fait subir à la Fraternité Polaire le
test initiatique du discernement que les profanes
aient mordu au leurre, rien de plus naturel, mais que
les frères s’y soient englués, ô déception !

309
LA VENUE DU PROPHÈTE

Pourtant « Asia Mysteriosa » prodiguait les coups


de phare dans la nuit. J’en mets en relief quelques
accents et quelques rayons. Voyons le chapitre
intitulé « Celui qui Attend. »
Vivant en cette époque de chaos général,
vous devez suivre le destin de l’humanité
entière, qui se débat dans les spasmes de folie.
Et encore O.O.O.O.et encore O.O.O.O. jusqu’à
ce que vienne l’Homme envoyé par
l’Inconcevable pour redonner au genre humain
le but de son existence et le sentiment réel des
choses pour lesquelles on vient au monde...

a
Travaillez avec acharnement et ténacité
jusqu’à ce que vous connaissiez « Celui qui
Attend. »

a
Demande : Qui est « Celui qui Attend ? »
Réponse : Aujourd’hui, il est inconnu et
lointain, mais demain ce « sera un Grand, de
par la volonté du Très-Haut. »
Demande : Quand connaîtrons-nous « Celui
qui Attend ? »
Réponse : Beaucoup et beaucoup de lunes

311
passeront avant que vous ne rencontriez
« Celui qui Attend. »

a
Le tout vous viendra de « Celui qui Attend ».
Vous le rencontrerez quand le moment sera
venu. Vous ferez cela quand vous rencontrerez
« Celui qui Attend. »
Demande : « Celui qui Attend » est-il le
dernier Avatara ou le futur Manou ?
Réponse : Il ne peut-être ni l’un ni l’autre.
La petite Lumière Unam vous le fera peut-être
pressentir.

a
Ayez confiance en « Celui qui Attend ».

12 13

8 E 18
P R
A T

312
Le triangle « pur » indique le très haut
degré spirituel de cette initiation, désignant
ainsi un maître, un sage d’une très haute
hiérarchie.

a
Le but de la venue de « Celui qui Attend »
est la religion et la justice (ce bien suprême) et
pour atteindre ce but, il a la PAROLE, la
SAGESSE, le COMMANDEMENT et la
PUISSANCE.

a
... Nous retrouvions en ce Dieu (Apollon)
Dieu solaire et Dieu de la Lumière, la tradition
lumineuse de la méthode de Force Astrale et
l’indication que « Celui qui Attend » venait
bien parmi les hommes sous le signe d’Hélios.

a
Les buts principaux de la Fraternité Polaire
étaient au nombre de 4 :
1) Combattre l’égoïsme, l’orgueil, l’hypocrisie.
2) Protéger les animaux.
3) Préparer les voies de « Celui Qui Attend », du
grand mage de l’Occident.
4) Entrer en communication par l’Oracle de
Force Astrale, avec les maîtres de l’Aggartha.
Or, « Celui qui Attend » est venu. Le rectangle et
les triangles prophétiques sont sa carte de visite.
Notamment le mot Prat indique Louis Prat, son
prédécesseur, qui vivait lors de la rédaction « d’Asia
Mysteriosa », et qui constitue son Jean-Baptiste.
Louis Prat, penseur personnaliste, fondateur de la
313
religion de l’harmonie, exerça comme professeur de
philosophie à Prades et à Perpignan. C’est
exactement le cas de François Brousse, propagateur
de l’immortalité de l’âme, fondateur d’Agni,
professeur de philosophie à Prades et à Perpignan.
D’autre part, si nous relions aux lettres P.A.T.R.
l’E cerclé du centre, nous obtenons le mot « Pâtre »,
allusion nette à son livre « Amos, le Pâtre
Visionnaire », révélation des Secrets Kabbalistiques
de la Bible.
Les autres symboles du rectangle ont également
un double reflet 8 c’est l’arcane nommé la Justice,
et c’est aussi H, la huitième lettre de l’alphabet.
« Celui qui Attend » expose la doctrine du karma, la
répercussion, à travers notre existence, des actes,
pensées et désirs engendrés pendant nos vies
antérieures. Il apporte cette précision, dure pour la
tradition occidentale, que le gouffre de l’animalité
s’ouvre, après la mort, aux adorateurs de la violence.
Pour être sauvé, il faut suivre les sentiers azurés de
l’amour, de la sagesse, de la beauté.
D’autre part, 8 = H Hugo, François Brousse
dévoile le véritable visage de Victor Hugo, poète
majeur, prophète infaillible, et mystique en rapport
avec l’Être ineffable. Hugo fait partie des cinq
flammes de l’étoile qui éclaira le XIXème siècle.
18 nous montre une double splendeur. L’arcane
18, c’est la Lune, mère des inspirations et des
visions. Il marque de manière surnaturelle l’œuvre
de François Brousse, où étincelle la quatrième
dimension. Mais 18, c’est aussi R, la dix-huitième
lettre de l’alphabet. R, dans la classification de la
théosophe Alice Bailey, incarne le maître de la
Rose-Croix, le comte de Saint-Germain. Et François
Brousse révèle les secrets du voyageur immortel. R,

314
désigne également un livre de l’Attendu « Rama
aux Yeux de Lotus Bleu », miroir des grandes
épopées hindouistes.
E envoie deux flèches de feu. C’est la lettre
gravée au fronton du temple de Delphes, le temple
du dieu solaire, et sur laquelle Plutarque écrivit un
traité fondamental. Pour lui, E signifie
métaphysiquement l’éternité, et numériquement
cinq.
Or, l’Attendu enseigne les profondeurs de l’éternité,
la négation du temps et le triomphe du présent absolu.
Étonnante confirmation de l’Oracle ! Cinq dénonce
un autre enseignement du mage : la quintuple
manifestation, l’Avatar à cinq têtes. Ainsi, dans le
grand siècle, le dix-neuvième, le messie universel a
pris cinq noms : Ramakrisna, Vivekananda, Victor
Hugo, Helena Blavatsky, et le Bab.
C’est aussi la synthèse des cinq principales
religions du monde : Judaïsme, Christianisme,
Islam, Hindouisme et Bouddhisme.
Les cinq initiales de P.A.T.R.E. rappellent autre
réalisation prophétique cinq livres initiatiques de
François Brousse.
De Pythagore à Camille Flammarion
Amos, pâtre visionnaire
Une Torche aux astres allumée
Sub-Rosa
Ezéchiel, mage chaldéen
Quelles sont les nouvelles tables de l’Ordre de
l’Étoile Polaire, rénové par le mage de l’Occident ?
1) Aimer et respecter les humains, reflets de
l’Être Suprême.
2) Protéger les animaux.
3) Pratiquer le végétarisme.
4) Suivre les chemins de la Beauté Transfiguratrice.
315
5) Entrer en communication avec les grands
maîtres de l’Aggartha par le moyen de l’Oracle
Bibliomantique.
6) Pratiquer les Huit Méthodes, apportées par
« Celui qui Attend », pour détruire la chaîne des
réincarnations.
7) Propager la pensée et les œuvres du nouveau
messager.
La cinquième règle ne supprime pas l’Oracle de
Force Astrale, mais lui donne comme égal et plus
facile à réaliser l’Oracle Bibliomantique. Prendre
quelques livres inspirés, de 5 à 9, grands poèmes,
écritures saintes, traités métaphysiques, envoyer
une bénédiction aux sept points de l’horizon et une
spéciale aux maîtres de l’Aggartha poser
mentalement une question d’ordre supérieur et
ouvrir « au hasard » un livre. La réponse se trouvera
sous votre pouce à droite ou à gauche. Variez chaque
fois la position des deux pouces, de manière à
élargir l’éventail des possibles.
Je terminerai par un oracle mystérieux :
Ceci est le corps pneumatique du Christ,
Une source dont l’eau pure et glacée le
rafraîchit et le délasse merveilleusement...
Tout cela montre très clairement que non
seulement les dieux exercent leur providence sur
l’univers mais encore qu’ils ne négligent rien pour
procurer les biens du corps et de l’âme.

316
QUESTIONS INITIATIQUES

Question : Qu’est-ce que le prophétisme ?


Réponse : Je définis le prophétisme comme étant
une relation entre différentes ondes douées de
vitesses inégales. L’évènement prend sa source dans
le plan mental dont la vitesse est un million de fois
supérieure à celle du plan physique. Donc, un
million de phénomènes fulgurent dans l’onde
mentale avant que la sphère physique matérialise le
premier d’entre eux.
Puis du plan mental on tombe sur le plan astral
cent fois moins rapide, mais dix mille fois plus que
le monde concret. De l’astral on choit dans
l’éthérique, à peine cent fois plus véloce que la
pierre immobile des faits. Enfin l’onde mentale, de
cascade en cascade, se gèle dans l’évènement
terrestre.
Le prophète monte à la montagne de l’intelligence
et, de cette hauteur, promène son regard sur l’avenir
de l’humanité. Il peut même s’envoler dans le ciel
du supra mental et contempler, du zénith, les cycles
immenses qui brassent les planètes et les soleils.
Les rêves prémonitoires s’élèvent habituellement
sur les niveaux de l’éthérique et de l’astral, c’est
pourquoi leurs images se réalisent dans un espace
de quelques journées ou quelques mois. Mais les
prophètes jonglent avec les millénaires.
Question : En lisant « l’Ordre de l’Étoile Polaire »,
on a l’impression que vous vous proclamez le seul
Avatar mondial.

317
Réponse : C’est une erreur. Je suis « Celui qui
Attend », l’homme envoyé par l’Inconcevable pour
redonner à l’humanité le sens des valeurs spirituelles.
Mais je ne suis pas le seul. Tout Avatar comprend au
moins cinq têtes, comme je l’ai expliqué dans le
mystère de la lettre E = 5 = éternité. Le vingtième
siècle a déjà vu fleurir Gandhi, Aurobindo Ghose,
Krishnamurti. J’appartiens à la même lumière. Un
autre viendra vers l’an deux mille, pour accomplir
le dieu polycéphale.
Question : « Asia Mysteriosa » est-il le seul
document qui annonçait votre arrivée ?
Réponse : Non. Ma venue a été annoncée par
Nostradamus, Victor Hugo, Baudelaire et Paul
Lecour. Les rois mages viennent toujours au berceau
du prédestiné.
Question : Cela demande une démonstration.
Réponse : Je l’ai déjà donnée dans « l’Ordre de
l’Étoile Polaire et Celui qui Vient ». Mais je peux le
compléter.
Question : Voyons d’abord Nostradamus.
Réponse : Je rappelle simplement la fameuse
strophe sur le prince Libynique, François, dans la
Centurie III et la strophe 27. Voici maintenant un
autre quatrain, non moins explicite : IV, 31
La lune au plein de nuit sur le haut mont,
Le nouveau sophe d’un seul cerveau l’a vue,
Par ses disciples être immortel semond,
Yeux au midi, en sens mains, corps au feu.
Trois détails indiquent nettement le messager
prédit. C’est un nouveau « Sophe », ce qui tombe
sur moi, philosophe et théosophe en même temps.
Le nouveau « Sophe » s’occupe de la Lune, et j’ai
publié « La Lune Fille et Mère de la Terre » (Sources
Vives, 1957).J’y affirme notamment que la Lune est
318
née de la Terre primitive, qu’elle fut autrefois
habitée, qu’une gigantesque guerre détruisit les
Sélénites, devenus fous furieux, que leurs âmes se
sont réincarnées dans les diverses races de notre
globe, et qu’enfin la claire Séléné explosera pour
devenir un anneau d’astéroïdes couronnant la
planète des hommes. Existe-t-il encore des nains
lunariens dans les cavernes profondes de notre
satellite ? C’est aux futurs explorateurs du cosmos
d’en décider.
J’affirme aussi que les corps astraux des morts
vont se désintégrer sur la Lune, dans l’angoisse ou
l’extase suivant le degré de leur développement
spirituel.
Tout cela vu « d’un seul cerveau » sur le « haut
mont », la montagne de l’inspiration. Vous pouvez
même y déceler une allusion lointaine au département
des Pyrénées Orientales, où je suis né. L’allusion est
plus nette dans « Yeux au midi » qui signe un voyant
éclos sous le Soleil méridional.
En sens mains... pourquoi ? J’enseigne que nous
avons des sens invisibles, au nombre de sept, parmi
lesquels le toucher spirite, les mains fantomales.
Les « corps au feu » signent le mouvement Agni,
que j’ai fondé en 1952, sous l’éclat du dieu Feu dont
le baiser touche tous les corps de l’homme, car au
feu physique correspondent le feu passionnel et le
feu intuitif, les langues de feu !
Par mes disciples ou plutôt mes amis serai-je une
immortelle semence, un « immortel semond » ? Je
l’espère.
Question : Voilà pour Nostradamus. Et Victor
Hugo ?
Réponse : Deux poèmes des Odes et Ballades
« Naissance du Duc de Bordeaux » et « Le Baptême

319
du Duc de Bordeaux » répondent à cette question.
Le duc représente l’initié des eaux, qui naîtra dans
la lumière de la France.
L’avenir voilé se révèle.
Salut à la flamme nouvelle
Qui ranime l’ancien flambeau
Honneur à ta première aurore,
Ô jeune lys qui vient d’éclore,
Tendre fleur qui sors d’un tombeau
Le premier vers nous signale le caractère
prophétique de la strophe. La flamme nouvelle
indique le mouvement « Agni » que j’ai fondé, Agni
dieu du feu corporel, psychique et spirituel. Il
succède à l’antique religion d’Agni, étendard éployé
sur l’immensité de l’Inde préhistorique.
La première aurore suppose une deuxième. Les
deux rayonnements sortent du tombeau, c’est-à-dire
de la vieille Fraternité Polaire, endormie et figée.
L’Ordre du Double Infini est un lys jaillissant du
sépulcre, et le lys représente l’Ajna lotus, le troisième
œil, le regard de l’intuition qui couronne le nouveau
prophète.
Bien entendu, les textes inspirés ont des sens
multiples, car ils proviennent d’une septuple vision.
Mais la prédiction apparaît avec la clarté du feu
vivant.
Question : Voilà pour l’obscur Nostradamus et le
brillant Hugo. Mais que vous réserve Baudelaire ?
Réponse : Je l’ai déjà écrit dans « l’Ordre de
l’Étoile Polaire et Celui qui Vient ».Je le répète, car
la belle strophe du poète des « Fleurs du Mal »
s’ouvre comme une fleur de lumière :
Bientôt vous recevrez de ma main un prophète
Qui viendra vous instruire et souffrir avec vous.

320
Sa parole fera de la vie une fête;
Mais si vous méprisez sa sagesse parfaite
Pauvres enfants maudits, vous disparaîtrez tous
Baudelaire meurt en 1867. Je nais en 1913.
Moins d’un demi-siècle nous sépare. Bientôt ... trop
tard peut-être pour l’humanité... Ma parole, sur le
plan poétique et métaphysique, renferme une
invitation permanente à la joie ; contemplation
jubilante de la Beauté, de la Vérité, de l’Amour;
adoration désintéressée des grands prophètes ;
bienveillance universelle qui engendre une fête
intérieure ; établissement de la justice sur la Terre
par les rayons de la pensée.
Si l’on n’accepte pas l’idéalisme, les masses
humaines sombreront dans l’enfer des superbombes,
but inévitable de la violence et de la folie.
Question : Restent les prédictions de Paul Lecour.
Ont-elles autant de clarté ?
Réponse : Elles sont d’une précision extraordinaire.
Je lis dans « L’Ère du Verseau », ces lignes étonnantes
sur l’avènement de Ganymède :
Le mot de Ganymède signifie donc « celui
qui dirige, qui conduit Gany ou Agni. » Par
suite Ganymède apparaît comme représentant
Agni, la Connaissance...
Elle (l’humanité) retrouvera en même temps la
joie, car, dans Ganymède nous lisons encore celui
qui procure la joie, Ganos medomai, car Ganos
signifie aussi « joie ». Il veut dire également
« lumineux, brillant, éclatant ».
Nous savons déjà que Ganymède personnifie la
beauté, base de toute religion ; or, en celte, Gan
Med se traduit par « plénitude de beauté ». Le
sanscrit va nous donner une autre signification, car,

321
dans cette langue, Gana meda se traduit par
« multitude de sacrifices, et plénitude d’intelligence ».
Connaissance, joie, beauté, sacrifices, intelligence
... je n’ajoute que le titre de quelques-uns de mes
livres, sacrifices sur l’autel de Dieu : « Les Secrets
Kabbalistiques de la Bible », « Hymne à la joie »,
« L’Enlumineur des Mondes », « Isis-Uranie ou
l’Initiation Majeure. »
Question : Et les autres Ordres Rose-Croix, ont-
ils eux aussi un prophète ?
Réponse : Il existe sept routes rosicruciennes, qui
correspondent à sept sociétés, et qui montent toutes
vers la Jérusalem éternelle, la Thèbes divine, le
Potala des perfections. Chaque route reflète les feux
d’une des sept planètes, et chaque société a son
maître prévu. Je suis le maître Solaire et Lunaire.
Mais, les autres mondes, Mars, Mercure, Jupiter,
Vénus et Saturne ont aussi leurs messagers.
Question : Pourquoi les avertissements
prophétiques ont-ils autant d’obscurité ?
Réponse : Ils sont suffisamment clairs pour les
méditatifs, et restent ténébreux jusqu’à l’aube du
révélateur, qui seul peut les expliquer.
Question : Pourquoi la date 1973 n’est-elle pas
clairement dite, au lieu du mystérieux symbole
O.O.O.O. et encore O.O.O.O. ?
Réponse : Pour deux raisons. D’abord si 1973
avait été clairement annoncée, une multitude de
faux prophètes auraient surgi en disant : « Je suis
Celui qui Attend ». Or, il fallait que le vrai surgisse
seul au temps marqué par le doigt fulgurant de la
providence. Il avait donc seul le pouvoir et la
clairvoyance de dissiper les nuages de l’énigme.
Chaque O représente une année ; 4 et 4 cela fait,
non pas 4 + 4, mais le cycle de 44 ans. Ajouté à

322
1929, où parut « Asia Mysteriosa », il nous transporte
en 1973, année qui est la fondation de l’Ordre
Olympien de l’Oracle d’Or. Les nombres et les
lettres avaient élevé la grande voix des prophéties.
Question : Et la seconde raison ?
Réponse : Les bizarres lettres O.O.O.O. sont le
sigle de l’Ordre Olympien de l’Oracle d’Or, et la
répétition du sigle montre que l’Ordre sera fondé
deux fois. Je ne m’y attendais guère et la providence
obligea trois parmi les premiers membres à quitter
l’Ordre ou à rentrer dans le sommeil. Je fus contraint
de recréer l’Ordre avec des amis plus solides. Mais
les anciens avaient eu leur utilité dans le plan
général de la prophétie. Ainsi procède l’Esprit-
Saint, Brahman, Hermès Trismégiste, Apollon...
Question : Certains manuscrits secrets prétendent
qu’il existe des portes dans l’au-delà et qu’il faut
des mots de passe pour franchir ces portes.
Réponse : C’est exact sous l’angle de la
métaphore. On ne livre pas des mots de passe, mais
le corps astral des initiés a une tonalité propre qui,
au contact de certaines vibrations, produit une sorte
de musique. Alors, la porte s’ouvre et l’on passe. Il
faut pour ce résultat, posséder une forme astrale de
qualité supérieure. Les profanes pleins de doute, de
haine, de crainte et de bassesse, rencontrent une
résistance insurmontable, et sont enfermés dans
d’infranchissables limites.
Question : Vous parlez du voyage après la mort ?
Réponse : Et aussi du voyage pendant la vie, du
dédoublement astral.
Question : On passe d’un monde à un autre
monde ?
Réponse : Certains occultistes, capables de sortie
en astral, ne peuvent jamais quitter les zones basses

323
de l’atmosphère terrestre. C’est la lucarne qu’ouvrent
les champignons hallucinogènes.
D’autres kabbalistes ont la possibilité de monter
jusqu’’aux ceintures magnétiques qui forment une
voûte dure enfermant la Terre. Dure pour les corps
éthériques des morts qui sont arrêtés net dans leur
essor. Mais l’initié en corps astral peut franchir cette
barrière de feu. Il lui suffit d’en rechercher les
ouvertures ; et un courant fluidique l’emporte dans
l’espace. Il se pose alors sur la Lune, qu’englobe le
rayonnement astral de la Terre.
Question : Et pour aller au delà de la Lune ?
Réponse : Un nouveau dédoublement est
nécessaire, un nouvel élan cosmique. Comme
l’astral a quitté l’éthérique, le mental doit abandonner
son enveloppe astrale. Elle reste dans l’atmosphère
de la Lune, comme un dormeur transparent, tandis
que le mental bondit dans le stade prodigieux des
planètes.
Question : Avez-vous visité le Soleil ?
Réponse : En corps mental naturellement, car
l’astral terrestre ne supporte pas le dynamisme
flamboyant de l’étoile.
Question : Et qu’avez-vous vu ?
Réponse : Des flammes vivantes et pensantes.
Sur le plan mental, le Soleil est une cité de génies
fulgurants, une ruche d’abeilles resplendissantes, un
organisme composé de dieux dont chacun conserve
sa brûlante individualité. C’est un tourbillon
d’archanges liés par des rayons de pensée et d’amour.
On trouve parmi leur troupe brillante les grands
maîtres de l’humanité : Rama, Krishna, Bouddha,
Orphée, Pythagore, Apollonius, Hermès, Osiris,
Jésus, Taliésin, Lao-Tseu, Olympio, d’autres
encore...

324
On y trouve aussi les âmes définitivement libérées
du bagne des planètes. Ces âmes ont atteint la
conscience de leur moi divin et n’ont plus que le
désir de l’absolu. Elles vivent dans la contemplation,
la création, la méditation, l’amour universel.
Le Soleil, tel que je l’ai vu, ressemble à un cœur
immense avec sa diastole et sa systole, à un poumon
grandiose avec son aspir et son expir. Pendant que
le Soleil inhale, il attire les énergies de tout le
système des planètes, les énergies astrales et
mentales. Elles contiennent de nombreuses
imperfections, des taches affreuses. Ce torrent de
ténèbres s’engouffre dans le cœur-soleil qui le
dévore et le purifie. Durant l’expir, un courant de
lumière parfait est précipité dans l’astral et le mental
des mondes inférieurs. C’est ainsi que par une
purification incessante se maintient l’équilibre de
l’univers.

325
LE TRÉSOR DES TROIS TRIANGLES

Les trois triangles la pointe en haut signalent,


comme le triangle prophétique, le visage de « Celui
qui Attend ». D’abord un message général sur
l’architecture triple de l’homme, composée d’un
corps, d’une âme et d’un esprit.

12

Cela représente le corps, soumis à l’influx des


douze signes zodiacaux, le corps qui porte le poids
des constellations. L’Orient et l’Occident sont
d’accord sur la souveraineté du nombre douze,
dominant l’humanité. Aux douze signes solaires de
la Grèce qui marquent les mois, répondent douze
signes lunaires, les animaux du Bouddha qui
influencent les années. Je rappelle la liste des
animaux lunaires, avec les années de leur règne.
Elles recommencent dans le même ordre, à la fin du
cycle. 1900, le Rat profiteur et sentimental ; 1901 le
Buffle, traditionaliste et travailleur ; 1902, le Tigre,
meneur ou brigand ; 1903, le Chat, astucieux et
charmeur ; 1904, le dragon, aux dons multiples ;
1905, le Serpent, intelligent et jaloux ; 1906, le
Cheval, habile et impulsif ; 1907, la Chèvre,
fantasque et indisciplinée ; 1908, le Singe, fin et
séduisant ; 1909, le coq, franc et courageux ; 1910,
le Chien, cynique et dévoué ; 1911, le Cochon,

327
scrupuleux et tenace. Les mois solaires et les années
lunaires impriment leur double influence sur
l’organisme soumis aux ordres venus du cosmos.

13

Cette figure dessine l’âme ou plutôt le corps


astral, que la mort menace. Car l’arcane XIII, dans
les Tarots, se nomme le Squelette Faucheur. Il faut
distinguer entre le corps astral et le principe spirituel.
Le premier recèle le sentiment et la raison dialectique,
le second épanouit l’imagination, l’intuition, la
liberté. Le corps astral a pour fatalité la mort sur la
Lune, l’esprit vivant a pour loi providentielle le
voyage dans l’infini. Le Squelette dont la faux
tranche la vie des épis symboliques représente donc
bien la menace qui pèse sur l’âme astrale.

Le troisième triangle, comblé de vide, enferme ce


qui ne peut être enfermé ; l’esprit éternel, principe
indestructible de l’être.
Mais de nouvelles significations apparaissent,
comme d’autres oiseaux dans la même forêt.
L’homme possède douze sens, cinq connus et
sept inconnus, qui construisent sa pyramide. Les
sept inconnus sont la clairvoyance, qui permet de
voir les auras, la clairaudience, qui entend les
musiques célestes, le clair goût qui savoure le nectar
divin, la super olfactivité qui sent les parfums des

328
jardins parallèles, le toucher extérieur, qui se traduit
par le mouvement d’objets sans contact, enfin
l’esprit prophétique et l’intuition métaphysique.
La plupart des miracles de toutes les religions
proviennent des sept sens inconnus de l’humain.
Mais, dans « Isis-Uranie ou l’Initiation Majeure »,
« Celui que Attend » a exposé douze méthodes
respiratoires, capables d’ouvrir les chakras de la
béatitude et de la connaissance. Le signe est d’une
netteté de cristal. Et il s’applique à une seule
personnalité dans le monde. Ce qui ne l’empêche
pas, sous un autre éclairage, d’avoir une valeur de
symbolisme universel.
Le triangle 13 indique, nous l’avons vu, les
secrets de l’au-delà. Bornons-nous à quelques
indications, prouvées par des observations récentes.
Un biologiste de 56 ans, Marcel Bouillon, mort et
ressuscité au bout de sept heures, a narré sa
fantastique aventure. Il confirme l’idée que les
morts voient les pensées des vivants et qu’ils
deviennent des lumières conscientes communiquant
par télépathie. Mais ce ne sont que dessins
schématiques, malgré leur brillant.
Le trépas comme le montre son nom, se caractérise
par trois pas, qui sont trois morts. Celle du corps
physique, dévoré par les éléments terrestres. Celle
du corps éthérique, rentrant dans les courants de vie
atmosphérique. Celle du corps astral, qui se dissipe
sur la Lune, sous l’impact des rayons venus du
cosmos.
Ces trois passages se font dans la joie ou la douleur
suivant que l’on a réalisé le bien ou le mal pendant
l’existence, à travers nos actes et nos pensées. Les
justes s’exaltent dans le bonheur, les injustes se
purifient dans la souffrance. C’est la loi de l’absolu.

329
Puis le mental et l’esprit éternel montent dans la
sphère paradisiaque du Soleil, où ils demeurent le
temps des échos spirituels, avant de redescendre
vers la prison des planètes. Les délivrés ne
redescendent pas. Le mental, devenu immortel par
son union parfaite avec l’esprit, rentre dans le
nirvâna resplendissant. Les délivrés peuvent,
néanmoins, s’ils le veulent, s’incarner parmi les
humains pour leur apporter la sagesse, l’amour et la
beauté, ces ailes libératrices. C’est le grand sacrifice
des rédempteurs.
Le troisième triangle, que remplit le vide, contient
l’intemporel, l’infini, la liberté, le bonheur. Comment
gravir de tels sommets ? « Celui qui Attend » doit
répondre à cette question fondamentale dont se
nourrit l’inquiétude humaine. Voici un exercice
métaphysique permettant à l’être mortel de retrouver
dans son cœur l’étincelle d’immortalité.
Imaginez une tête gigantesque, la tête de
l’ineffable, que dissimulent quatre voiles. Il faut les
arracher, de manière à contempler la splendeur du
visage suprême. Sur le premier voile brille le mot
temps et vous méditez l’énigme qu’il nous offre. Il
se compose d’un triple rien : le néant passé qui n’est
plus, le néant futur qui n’est pas encore, et le néant
présent, rencontre insaisissable entre ces deux riens.
Seul, subsiste l’éternel présent, qui se souvient
actuellement du passé, et qui suppose actuellement
l’avenir. Mais si le passé n’existe pas, je ne suis
jamais né si le futur est chimère, je ne mourrai
jamais ! Je prends conscience de mon essence
indestructible. D’une main ferme, déchirons la
première illusion, le premier voile.
Le deuxième surgit et il porte sur sa trame le mot
espace. Méditons sur ce nouveau problème. L’espace

330
est indéfiniment divisible et il ne donne aucun point
impossible à briser. Toute étendue, si minime soit-
elle, plonge dans le sans limites. Elle peut se diviser
et se diviser encore, sans jamais un arrêt. C’est
l’histoire de la petite princesse, contée par Maurice
Magre. Elle dort dans un pavillon de pierres
précieuses, aux mille fulgurances. Elle tient dans sa
main crispée, une perle d’un orient fascinateur. Si
l’on pouvait desserrer les jolis doigts et plonger
dans les puits sans fond de la perle, on verrait des
cieux en quantité innombrable. Parmi ces cieux, un
système solaire semblable au nôtre et contenant une
Terre semblable à la Terre que nous habitons. Dans
cette planète s’ouvrent les cinq continents et sur
l’un d’eux une princesse dort dans son pavillon de
pierres précieuses. Elle tient dans sa main une
perle ; si le regard plongeait en cette perle on y
retrouverait des cieux et des princesses en nombre
illimité.
La cause est entendue, l’espace n’existe que dans
l’entendement humain, l’espace est une construction
de l’esprit. D’une main inflexible, je déchire la
deuxième illusion, le second voile.
Le troisième surgit, où tremble un mot redoutable :
déterminisme. J’analyse impartialement cette
théorie traversée d’éclairs. Si tout est déterminé,
l’intelligence roule dans un gouffre de contradictions.
Chaque chose est un effet que détermine une cause ;
mais, dans ce cas, la cause est elle-même un effet
déterminé par une cause antérieure.
Et l’écheveau se déroule sans fin des causes qui
ne sont que des effets créés par des causes inconnues.
Il faut s’arrêter sous peine d’absurdité totale. En
effet, si toutes les causes ne sont que des effets, le
déterminisme s’efface comme un songe. Il faut

331
postuler au commencement la cause sans causes de
toutes les causes. Si vous refusez ce commencement
vous sombrez dans l’incohérence.
Je suis sollicité, non déterminé absolument, par
mon corps, mon inconscient et le monde social.
Au-delà monte ma liberté comme une colonne de
laves ! Je déchire le voile du déterminisme...
Le dernier voile apparaît, où flamboie le mot
« souffrance ». Elle étreint l’univers sous sa main de
fantôme. Scrutons-la d’un regard clair. Les
souffrances physiques ou morales sont le résultat
d’un karma. Parce que nous avons fait souffrir
autrui pendant des vies antérieures, nous souffrons
actuellement. Mais la douleur, acceptée dans la
lumière de la compréhension, purifie. On peut
d’ailleurs supprimer la souffrance par des méthodes
secrètes, conservées dans l’arsenal des yogas. De
toute manière, la douleur forme l’échelle temporaire
qui nous mène vers le bonheur définitif. En notre
qualité d’enfants de Dieu nous sommes destinés
inévitablement à la suprême béatitude. Nos erreurs,
nos fautes, nos crimes, peuvent retarder, mais non
éteindre cette radieuse aurore.
La souffrance métaphysique elle-même, la
conscience d’être imparfait devant le parfait, se
diluera quand nous aurons l’intuition de notre
nature divine.
Le quatrième voile se déchire et je vois resplendir
le visage de l’Éternité Infini Liberté Bonheur.
J’inhale alors par les deux narines en disant
mentalement : « J’aspire la force de l’éternité ».
Je retiens le souffle en pensant : « je suis l’éternité
vivante ».
J’exhale en imaginant : « je répands l’éternité sur
toute la Terre. »

332
Le même exercice est répété pour l’infini ; pour
la liberté, pour le bonheur. Cette transformation
yoghique, pratiquée quotidiennement, nous met en
relation avec les énergies cosmiques. Nous prenons
ainsi conscience de notre supra conscience.
C’est le but de notre interminable pèlerinage sur
les planètes emplissant l’espace, c’est l’étoile polaire
de l’Initiation Majeure, c’est un des messages
délivrés par « Celui qui Attend ».

333
LE SYMBOLISME GÉOMÉTRIQUE
ET PROPHÉTIQUE

Le cercle représente la rotation sans fin des


cycles, les recommencements et les fins de monde,
l’éternel retour.
Le carré incarne dans sa puissance massive, la
réalisation tangible et sociale, les églises et les
partis structurés, la pétrification mais aussi le
triomphe historique des doctrines.
Le rectangle a pour signification la réalisation
intérieure, fondée sur la rectitude, la clarté qui
pénètre au fond de la vie. La longueur du rectangle
exprime l’inégalité entre l’esprit et la matière.
Le rectangle prophétique des Polaires implique
donc une aventure spirituelle, bien plus qu’une
architecture mondaine.
Le triangle, pyramide schématique, suppose élan
et sagesse. Élan de l’homme vers Dieu, quand la
pointe monte ; élan de Dieu vers l’homme quand la
pointe descend. La sagesse de l’homme-Dieu éclate
dans le sceau de Salomon, les deux triangles
enchevêtrés.
C’est le signe d’Israël, l’étoile à six branches,
montrant l’ardeur de l’homme complétée par la
grâce de Dieu.
Les autres nations se parent de l’étoile
pentaculaire, les États-Unis aussi bien que la Russie.
C’est que l’astre à cinq branches traduit l’homme
seul, qui parvient à la perfection par ses propres
efforts. Israël, plus modeste, implore le secours de

335
Dieu. L’homme du vingtième siècle s’en passe
aisément. Il sent qu’il peut devenir Dieu lui-même.
Pourtant l’étoile à cinq branches clame également
l’Avatar aux cinq visages, qui éclaire les âmes.
Dans les brumes de notre époque, le G central
désigne Gandhi, Aurobindo Ghose, Ganymède, un
Gourou et le cinquième, le slave mongolien.
Revenons au rectangle polaire et aux trois
triangles.
Le mot « Prat » est encore plus précis, car il
souligne le côté catalan du missionnaire. La ville
d’Argelès a pour patronne Notre-Dame del Prat.
Mais tous les symboles ont un sens physique et
une perspective métaphysique. Le sens physique
s’appuie nettement sur le maître d’Agni. La
perspective métaphysique englobe l’archétype du
prophète.
8 c’est l’infini, qui marque l’intelligence ouverte
sur l’abîme sans bornes, 18 c’est la Lune, l’inspiration
astrale, les chefs-d’œuvre ou les visions, roulant
dans le délire irrationnel. C’est aussi la possession
des Arcanes de la mort. E commence le mot éternité,
car le mage dépasse le temps comme il dépasse
l’espace. L’E du Temple de Delphes rappelle
l’éternité du dieu-lumière, Apollon.
P.R.A.T. lui-même se décompose en irisations
sous le prisme prophétique et universel. Mais il
résiste comme un bloc de diamant. Il persiste dans
sa fidélité au maître qui Attend.
« L’Attendu » ne peut être Louis Prat qui, en
1929, était déjà connu et célèbre. La prophétie
concernait un inconnu vivant, dont Prat montrait un
reflet précurseur. Or, j’ai, comme Prat, enseigné la
philosophie à Prades et à Perpignan. Prat a inventé
la religion de l’Harmonie, fondée sur la justice.

336
C’est un prélude par rapport à ce que j’apporte :
l’harmonie des religions, la voie resplendissante de
la beauté, l’amour entre les humains et les animaux,
sans oublier les Huit Méthodes.
Si l’on ajoute aux lettres P.R.A.T., la lettre
culminante E, cela forme le mot Pâtre allusion à
mon livre : « Amos, le pâtre visionnaire. »
Passons aux triangles.

12 13

Cela représente d’abord les 12 apôtres, puis le


treizième mage, le Christ cosmique, enfin le vide
primordial, l’absolu. En ce qui me regarde, c’est le
cercle des 12 initiés de Zorah, et moi-même, le
treizième Inconnu. Au-delà plane l’inconcevable.
Sur le plan des cycles, 12, représente le Zodiaque
et la connaissance des rythmes temporels permettant
de prévoir la marche de l’histoire, humaine et
cosmique.
8 = Hugo = Harmonie = Histoire et bien autres
choses...
Sur le plan cyclique, 12 et 13 signifient également
les cycles de 120 et 130 ans, dont la révélation se
rattache au message de l’Attendu.
Par exemple, si je prends comme point de départ
le coup d’état de Bonaparte 1799, j’en tire deux
dates formidables
1799 + 120 = 1919
1799 + 130 = 1929
Les traités de Versailles et la crise capitaliste,
mais aussi Gandhi et l’apparition « d’Asia
Mysteriosa » !

337
Le 13 dévoile encore l’arcane du Tarot, la Mort
ou le Squelette Faucheur. Les mystères de la Tombe
sont nettement mis en lumière par le maître d’Agni.
Le triangle du vide primordial représente alors
l’intemporel, l’au-delà, l’inexprimable.
Je termine par une nouvelle exégèse des lettres
prophétiques.
E c’est l’E qui brille au fronton du Temple de
Delphes, et qui, selon Plutarque, signifie l’éternité
du dieu existant par lui-même. Ce dieu, Apollon, est
à la fois source de poésie et source de prophétie. Les
grands mages réunissent en eux la double couronne
du beau et de la prédiction.
Plutarque donne aussi comme échos vivants de la
lettre E, qui occupe le cinquième rang dans
l’alphabet, les cinq sages de la Grèce : Thalès,
Solon, Pittacus, Bias et Chilon. Les deux autres,
Cléobule et Périandre, sont traités de faux prophètes.
Le rébus des cinq lettres E, P, R, A, T, pourrait
bien viser cinq philosophes antiques, luisant comme
des lampes éternelles.
E, c’est Épiménide, le maître mystérieux de la
sagesse crétoise. On le rattache parfois aux sept
sages.
P, c’est Platon, le révélateur des Idées Parfaites
qui se meuvent dans l’intelligence cosmique.
R, c’est Romulus, le fondateur légendaire de
Rome, sur qui Plutarque écrivit une biographie
extraordinaire.
A, c’est Adonis, homme dieu, mourant et
ressuscitant, adoré dans les forêts et les monts de
Syrie.
T, c’est Thot Hermès, le sage de l’abîme. Il
apporta aux Égyptiens primitifs la vie flamboyante
de l’Atlantide.

338
L’initié, pâtre suprême, connaît les secrets de
Platon l’Athénien, d’Adonis le Syrien, de Thot
Hermès l’Égyptien, de Romulus le Romain,
d’Épiménide le Crétois.
a
Je termine cette étude géométrique, symbolique
et kabbalistique par un double dialogue entre moi et
l’Oracle Bibliomantique. Il s’échangea dans le
mystère pendant les journées du 5 et 6 mars 1977.
Moi. — J’évoque un esprit.
L’Oracle. — On lit dans Marc, chapitre XVI,
verset 18 : ils imposeront les mains aux malades, et
ceux-ci seront en bonne santé.
Moi. — Es-tu saint Marc ?
L’Oracle. — Ses fonctions sont l’attraction et l’amour.
Moi. — Qui es-tu ?
L’Oracle. — Le portrait des dieux.
Moi. — Un messager de l’Himalaya ?
L’Oracle. — Montanus, saisi soudain par l’esprit
du Dieu vivant.
Moi. — Es-tu le grand Hérésiarque ?
L’Oracle. — Le mât du navire Havre de Gracia.
Moi. — Soit. Je te salue. Veux-tu me donner une
phrase sur Épiménide ?
L’Oracle. — Le vent de l’autre nuit.
Moi. — Mais encore ?
L’Oracle. — Qui donc a droit de vivre ailleurs
qu’en cette vie ?
Moi. — Tous ceux que cette vie ne satisfait pas.
L’Oracle. — Position exceptionnelle.
Moi. — Épiménide était-il Saint-Germain ?
L’Oracle. — Seuls, dans la roue cosmique, les
humains totalement purs, libres de crainte et de
violence s’échappent vers l’illimité.
339
Moi. — Donne-moi une phrase sur Platon.
L’Oracle. — Parmi les nations il luira comme un
signe.
Moi. — A-t-il atteint la délivrance ?
L’Oracle. — Seigneur, votre ciel est couvert de
plaies, vos astres sont des gouttes de sang.
Moi. — Est-il revenu sous la forme de Plotin ?
L’Oracle. — Il l’allaite à mille mamelles et la
renforce de dix mille offrandes.
Moi. — C’est sous la forme de Plotin que Platon
a conquis la libération ?
L’Oracle. — Ces confins impersonnels
Moi. — Veux-tu me donner une phrase sur
Adonis ?
L’Oracle. — Le signe des Poissons est gouverné
par Jupiter
Moi. — Explique-toi.
L’Oracle. — La femme entra en criant d’une voix
rauque et en dansant comme un tourbillon.
Moi. — Le signe de la Vierge ?
L’Oracle. — Sargon, à partir de cette époque, prit
le titre de roi de Babylone.
Moi. — Vers 2450 avant JC ?
L’Oracle. — Tu as ici beaucoup de disciples,
mais c’est en comptant les dieux.
Moi. — A-t-il été le pâtre Adonis, le créateur de
la religion chaldéenne ?
L’Oracle. — Ainsi le grand homme a arrêté le
cercle de la pensée qui fixe les limites de la vie.
Moi. — Je te remercie et te demande un dernier
conseil.
L’Oracle. — Réflexions et prières dans l’espace-
temps
5 mars 1977.

340
Moi. — J’évoque « Montanus ».
L’Oracle. — Ainsi s’est créée dans l’Inde une
atmosphère propice à la spiritualité.
Moi. — Parle-moi de Romulus.
L’Oracle. — Poste avancé de l’hellénisme en
face des nomades.
Moi. — Qu’appelles-tu « nomades » ?
L’Oracle. — Une nouvelle phase de la vie.
Moi. — Explique-toi.
L’Oracle. — Tout doit être fait le visage tourné
vers le nord.
Moi. — Romulus représente le Midi contre le Nord ?
L’Oracle. — Leurs crins échevelés dans l’air.
Moi. — Qu’a-t-il apporté de nouveau ?
L’Oracle. — Si l’homme possède une saine
Volonté, il verra luire la vérité.
Moi. — Romulus fut le théoricien de la volonté
lancée vers l’idéal.
L’Oracle. — Seul l’esprit est immuable.
Moi. — Donne-moi une phrase sur Thot-Hermès.
L’Oracle. — C’est une si belle expérience
Moi. — Dans quel domaine ?
L’Oracle. — La science de notre esprit.
Moi. — Thot-Hermès fut le grand expérimentateur
de l’esprit humain et de ses forces cachées.
L’Oracle. — Il y a dans ce monde, héros sans
tache, je te l’ai dit déjà, deux attitudes, celle des
penseurs qui repose sur l’effort de l’esprit, celle des
ascètes sur l’effort pratique.

341
Moi. — Thot-Hermès, c’est l’effort de l’esprit, et
Romulus l’effort pratique.
L’Oracle. — Une des mille manières d’exprimer
l’amour divin.
Moi. — Dévoile-moi quelque secret de Thot-
Hermès.
L’Oracle. — La réalisation des virtualités
contenues dans l’Être absolu.
Moi. — La magie théurgique, la communication
avec les dieux, virtualité de l’être ?
L’Oracle. — Et mon désir semblable à la fureur.
Moi. — Explique-toi.
L’Oracle. — Nous découvrons le point de départ
de bien des courants philosophiques.
Moi. — La magie de Thot fut l’ancêtre de quelles
philosophies ?
L’Oracle. — Il insistait sur la méditation et faisait
de la métaphysique une doctrine de délivrance.
Moi. — Très bien. Revenons à Romulus. A-t-il
réellement disparu dans les éclairs d’un orage ?
L’Oracle. — Se réfugier dans la région où l’on
peut encore vivre quand la mort de l’hiver se répand
sur la Terre.
Moi. — Est-il passé dans un monde parallèle ?
L’Oracle. — Dans l’ashram.
Moi. — Je demande des précisions.
L’Oracle. — Je suis le principe moi-même qui
vous parle.
Moi. — L’ashram et le principe par excellence...
l’Aggartha ?
L’Oracle. — Mes yeux, élevez votre regard en
haut
Moi. — Romulus serait-il devenu l’un des maîtres
de l’Himalaya ?
L’Oracle. — En donnant de l’espace à son esprit.

342
Moi. — Veux-tu me délivrer comme conclusion
un message polyphonique ?
L’Oracle. — Les valeurs fondamentales d’une
culture vont au devant de son amour, tandis que les
hommes, la plupart du temps, n’en ont même pas
conscience. Mon idée n’est pas d’apporter une
croyance hindoue, mais le rapprochement intime de
deux formes d’esprit. Je n’aurai pas de compassion
car tu es en tout et partout. De tes chants divins, je
me suis souvenu. Vishnou est secourable entre tous,
c’est le dieu qui vient sur la Terre sous forme
humaine pour sauver le monde, qui inspire l’amour
et demande à l’homme de lui en manifester ; Siva
est la redoutable nature qui fait que toutes choses
sont passagères, il est plus une force et une puissance
qu’un dieu intervenant de façon active ; même sa
danse et son ascèse sont des attitudes et non des
actes.
Moi. — Je te remercie.
L’Oracle. — Tout l’air n’est qu’un soleil...
6 mars 1977.

343
MYSTÈRES ET SECRETS
DE LA RÉINCARNATION

La pensée de l’Inde n’est pas orientale, elle est


universelle, ses vérités pénètrent aussi bien la
mentalité occidentale que celle des enfants de
l’Orient, on peut même dire qu’elle est plus proche
de Pythagore que de Mao. Le problème de la
réincarnation depuis Platon et les Druides était pour
nous, Occidentaux, d’une clarté parfaite. Certains
demi-orientaux, comme René Guénon et Georges
Gurdjieff ont contribué à verser l’obscurité dans ce
ciel limpide.
René Guénon prétend que le moi profond ne se
réincarne jamais sur la même planète mais que des
résidus psychiques survivent et vont parasiter
d’autres individualités terrestres. Ces affirmations
confondent étrangement l’âme mortelle et l’âme
immortelle qui sont en nous. Notre moi mortel,
synthèse du corps vital, du corps astral et de certains
éléments du corps mental, se dissout à notre mort.
Ses débris peuvent en effet, se mêler comme les
atomes physiques à d’autres individualités
psychiques. La circulation des molécules matérielles
et des molécules animiques va de corps en corps et
de fluide en fluide. Mais, derrière ces voiles,
physiques ou hyper physiques, le Moi immortel
demeure et peut se réincarner sur la même planète
car la réincarnation n’est pas un recommencement
mais un renouvellement. Il existe au delà de toute
incarnation, l’état du présent éternel, valable pour le

345
parfaitement réalisé. Dans ce cas, le temps n’existant
plus, la réincarnation n’est plus possible. Elle
s’efface en même temps que le karma.
Essentiellement, la réincarnation présuppose :
1) une entité éternelle qui préexistait depuis
toujours à notre naissance et subsistera à jamais
après notre mort, l’atman;
2) cette entité, avant d’animer notre corps, a
vivifié successivement d’innombrables corps,
végétaux, animaux et humains, avec, entre ces
différentes incarnations, des séjours en d’autres
mondes ou plans de conscience ;
3) cette entité éternelle animera d’autres formes
supérieures à l’état humain, que l’on peut appeler,
d’après la tradition chrétienne : angélique,
archangélique, séraphique ou, d’après la tradition
hindoue, dévique les incarnations supérieures se
termineront quand la voyageuse éternelle prendra
conscience de sa divinité en dehors du temps, de
l’espace, de la causalité et de la souffrance.
L’Homme réel est éternel, l’atman rejette
successivement les vieux corps pour en revêtir des
neufs, mais tout cela n’est que le jeu illusoire de
Maya. Dans le fond de son être, l’homme est
identique à Dieu, Atman = Brahman. Le sage prend
conscience de cette réalité essentielle et il peut dire :
« JE SUIS CELA ».
Dans l’état humain, nous pouvons atteindre l’état
divin, l’amour et la lucidité en sont les conditions.
L’atman pérégrine d’incarnations en incarnations
jusqu’au moment où il atteint la plénitude de la
supra conscience et comprend son identité avec
l’éternel bien, l’éternelle beauté, l’éternelle vérité.
Comme il est libre, il forge lui-même ses destinées.
Ses actes, ses paroles, ses pensées, ses désirs, créent

346
les conditions de ses existences futures. Les
souffrances sur la Terre ne sont pas le jeu d’un Dieu
incompréhensible ou les aléas d’un monde absurde
dans lequel tout n’est qu’accidents et hasards, c’est
le résultat automatique du karma que nous avons
accumulé dans nos vies antérieures. Cette vision
grandiose est beaucoup plus logique que la vision
chrétienne ou matérialiste du monde, elle est en
rapport avec le sentiment et l’idée de justice qui se
trouvent gravés dans notre esprit. Nos douleurs
personnelles ne sont pas la conséquence de la faute
de nos arrière-parents mais le résultat de notre libre
arbitre. Nous sommes absolument nos juges, nos
bourreaux, nos victimes et nos rédempteurs nous
récoltons ce que nous avons semé. Certains se
posent la question de la première faute ?
Pourquoi le mal existe-t-il dans le monde ?
La réponse selon Victor Hugo est « parce que le
monde et le mal sont intimement liés dans leur
condition finie et relative ». Citons les vers de la
« Bouche d’Ombre » :
Dieu n’a créé que l’être impondérable,
Il le fit radieux, pur, candide, adorable
Mais imparfait ; sans quoi sur la même hauteur,
La créature étant égale au Créateur,
Cette perfection dans l’infini perdue,
Se serait avec Dieu mêlée et confondue,
Et la Création à force de clarté,
En lui serait rentrée et n’aurait pas été.
La Création sainte où rêve le Prophète
Pour être ô profondeur ! devait être imparfaite.
Donc Dieu fit l’Univers, l’Univers fit le mal.
Cela veut dire que l’existence des deux absolus
étant impossible, il faut nécessairement que l’absolu
donne naissance au relatif. Mais le relatif et le limité
347
gardent en soi, comme reflet de l’Éternel, le pouvoir
du libre arbitre. L’être libre est responsable, il peut,
suivant sa volonté s’approcher du divin ou tomber
dans le puits de la matière. Toutefois, comme l’âme
est fille de l’éternel Dieu, sa substance divine ne
peut être détruite, elle rentrera inévitablement dans
la lumière du paradis. Son libre arbitre peut retarder
ou accélérer cette transfiguration providentielle.
L’enfer éternel n’est pas plus possible que
l’anéantissement définitif. Dans le Christianisme
beaucoup sont appelés et peu sont élus. Dans
l’Hindouisme tous sont appelés et tous sont élus.
De l’atome à l’archange tous les êtres rentreront
dans la conscience cosmique.
Ce qui fait le mal et qui en subit les conséquences
n’est évidemment pas le corps, pas plus le corps
physique que le corps astral, que le corps mental. Ce
ne peut être que l’âme séparée de Dieu.
Pourquoi s’est-elle laissée prendre à la cupidité,
à l’orgueil, à la violence, à la luxure, à la haine ?
Parce qu’elle est imparfaite et dans son imperfection,
elle subit toutes les tentations. De plus elle est libre
et dans la puissance souveraine de sa faute, c’est
l’âme elle-même en tant qu’entité immortelle,
consciente et libre. D’ailleurs toutes ses souffrances
n’existent que parce qu’elle est consciente.
Ce qui se réincarne, c’est l’âme séparée de Dieu
En réalité même, elle ne se réincarne pas, elle
s’identifie à de nouveaux corps physique, astral,
mental, résultats de ses activités antérieures et qui
flottent dans le monde impermanent de la Maya.
Évidemment, certains se révoltent à l’idée d’un
karma lourd et aveugle ; on parle des millions
d’enfants d’Israël détruits dans les chambres à gaz ;
on pourrait parler également des millions de victimes

348
écrasées, brûlées, asphyxiées par des catastrophes
naturelles. Dans un cas comme dans l’autre, c’est la
manifestation d’un karma.
La Bible elle-même déclare : « qui frappe par
l’épée, périra par l’épée » ; comme cette maxime ne se
réalise pratiquement jamais dans une seule vie, il faut
pour l’expliquer faire intervenir la succession des
réincarnations. De toute manière, le Catholicisme ne
donne aucune explication de ce problème crucial.
L’Hindouisme prétend que tous ceux qui souffrent ont
fait souffrir. La lourde dette des existences antérieures
ne s’est pas entassée dans un autre corps vivant, ni
dans un autre mental, mais dans la même âme.
Cette dette n’est pas le secret d’un autre, elle est
le secret de l’âme, voyageuse de l’infini. C’est
l’âme qui l’a contractée et c’est elle qui s’en
acquittera. Elle ne s’en souvient pas, dites-vous ? Si
elle s’en souvenait, elle aurait la certitude et non la
liberté. Si tous les êtres se souvenaient de leurs
fautes, ils seraient inévitablement emportés vers le
bien, il n’y aurait plus de liberté possible. Peut-être
aussi la vie deviendrait-elle un enfer : si l’on se
souvenait que c’est un tel qui nous a tué, que c’est
un tel qui nous a torturé... qui nous a dépouillé.
L’oubli est la condition du pardon. Sans doute on
nous incite à nous souvenir de nos vies antérieures,
mais ceux qui sont capables de s’en souvenir, sont
aussi capables d’en supporter les conséquences
redoutables. D’ailleurs, l’histoire des faits
parapsychologiques montre de nombreuses
réminiscences puisées dans nos vies disparues.
Comment réagiraient les enfants d’Israël, s’ils se
souvenaient des massacres commis par les Juifs à
l’époque de Moïse, de Josué, de David, de Samuel
et de Saül ?

349
Je n’excuse nullement les nazis. Mais ces
monstres ont été les instruments du karma qui s’est
servi de leur volonté pernicieuse pour purifier par la
souffrance les fautes antérieures.
J’ajoute que parmi les Juifs jetés dans les fours
crématoires, il existe de nombreux inquisiteurs
venus du Moyen Âge qui ont subi à leur tour le
bûcher après l’avoir fait subir à leurs victimes.
Qu’on ne me dise pas que les bourreaux actuels
sont irresponsables puisqu’ils sont les instruments
du karma.
Étant libres, ils auraient pu choisir de ne pas être
bourreaux. S’ils ne l’avaient pas fait, le karma se
serait-il quand même réalisé ? Oui, il aurait pris
d’autres formes : épidémies, cataclysmes, erreurs
chirurgicales, accidents... mais son pouvoir se serait
arrêté, alors qu’il se continue : les bourreaux actuels
devenant inévitablement les victimes futures. Et ce
cycle infernal ne se terminera que lorsque l’un des
deux adversaires pardonnera la loi sublime du
pardon est la destruction du karma.
Les ennemis de la réincarnation s’appuient sur la
démographie pour essayer d’en détruire les bases ;
nous sommes actuellement 4 milliards d’êtres
humains, il y a 10 siècles à peine, le monde n’en
comprenait que 500 millions. D’où viennent ces 3
milliards et demi d’âmes en surnombre ?
L’objection fait preuve d’une extraordinaire
ignorance de l’ampleur du cosmos. Elle suppose
qu’il n’y a qu’un nombre limité d’âmes toujours
attachées à la même planète, mais le nombre des
âmes est illimité, à la fois dans l’espace et dans le
temps. Ces voyageuses de l’infini vont de planète
en planète, selon les nécessités du karma et de la
purification. Les 3 milliards d’âmes en surnombre

350
proviennent soit d’autres planètes, soit du règne
animal, car il ne faut pas oublier que la loi de
l’évolution universelle fait passer les âmes de la
pierre à la plante, de la plante à l’animal, et de
l’animal à l’humain. En vérité, le nombre des
réponses possibles et réelles est très grand, on peut
même faire intervenir des incarnations d’âmes
évoluant dans le plan astral ou dans le plan mental
et que l’attraction des vies planétaires est venue
arracher à la splendeur de leur paradis.
Ces trois réponses sont vraies toutes trois, elles se
placent logiquement dans la perspective des théories
hindouistes et théosophiques.
La doctrine de la réincarnation laisse supposer un
progrès final de toutes les âmes sans doute, mais il
ne faut pas oublier la puissance du libre arbitre
humain. Inévitablement tous sont appelés et tous
seront élus, mais il appartient au libre arbitre humain
d’accélérer ou de retarder leur libération définitive,
leur transfiguration finale. En outre, les âmes se
réincarnent par groupe, suivant leurs affinités. Par
exemple : toute une armée d’âmes a débarqué du
ciel sur la Terre au Moyen Âge, elles ressurgissent
de nos jours avec leur fanatisme et leur aveuglement.
Par contre, au XVIIIème siècle et au XIXème siècle,
les âmes semblent provenir d’époques plus éclairées
et plus heureuses. N’oublions pas que nous sommes
à la fin des temps, au Kali-Yuga, une époque où
beaucoup d’esprits ont brisé les liens planétaires et
ne se sont plus réincarnés. En compensation, de
nombreuses montées du règne animal se mettent à
prendre un visage humain, ce qui explique la folie
et la violence qui déferlent actuellement sur la
Terre. Il n’est pas exclu davantage que des entités
provenant de planètes plus barbares se soient

351
incarnées sur la Terre apportant leurs propres
ténèbres. Bref, pour dénouer le nœud gordien de ces
questions, il ne faut pas oublier :
1) que des âmes en quantité innombrable sortent
de l’inconscient universel ;
2) que les âmes voyagent de planète en planète à
une vitesse instantanée ;
3) que de nombreuses âmes animales accèdent à
la dignité du règne hominal (ce que d’ailleurs
explique fort bien l’évolution du protozoaire à
l’homme).
Quant au souvenir des vies antérieures, il prouve
simplement qu’il existe une mémoire psychique
aussi bien qu’une mémoire cellulaire. Toutes les
objections proviennent de cet axiome très contestable
que le cerveau est le producteur de la mémoire
comme il serait le producteur de l’intelligence, de la
pensée en général le cerveau n’est pas, malgré
l’affirmation de certains biologistes contemporains,
l’origine de tout notre esprit, il n’en est que
l’instrument. Détraquez votre poste, les images et les
sons disparaissent mais ils sont toujours là. Ils
proviennent d’une onde puissante qui s’empare du
poste quand celui-ci est apte à le recevoir. L’onde,
c’est l’âme, le poste c’est le cerveau. La biologie a
démontré que toutes les cellules et pas simplement
les cérébrales sont susceptibles d’avoir de la mémoire,
la psychométrie a démontré que même les objets
inanimés : rochers, maisons, meubles contiennent le
souvenir des scènes antérieures. Cela explique le
phénomène des maisons hantées et la clairvoyance
des médiums capables, à partir d’un objet, de
ressusciter des images englouties par les millénaires.
Donc, si les pierres, les cellules et les cerveaux
gardent les traces du passé, pourquoi pas l’âme,

352
source de vie, de sentiments et de sensations ? Car
les sensations, un spiritualiste ne saurait l’oublier,
ne peuvent naître que de la conscience que nous en
avons. Les miracles même de l’Église catholique
nous décrivent la bilocation des saints, qui, en
esprit, sont capables de quitter leur corps vivant
pour aller voir de leurs yeux immatériels des
scènes matérielles.
Rappelons par exemple le cas de saint Alphonse
de Ligori qui, étant corporellement en Espagne, a pu
assister à la mort du Pape dans l’enceinte même du
Vatican. Ne dites pas que c’est un miracle
incompréhensible, il s’explique fort bien par le
dédoublement, phénomène dans lequel nous
pouvons voir sans les yeux, entendre sans les
oreilles, penser et nous souvenir sans le cerveau.
Dans la réminiscence des vies antérieures ce
n’est évidemment pas le cerveau qui se souvient,
puisqu’il n’existait pas encore, mais l’âme qui
existait et qui existera éternellement
Quant aux identifications entre les vivants du
présent et les vivants du passé, elles sont extrêmement
difficiles à déceler. En effet, nous portons
inévitablement en nous le souvenir de nos existences
antérieures mais dans l’âme transcendante, dans
l’atman. Notre cerveau, lui, se contente du souvenir,
la plupart du temps inconscient, de notre existence
actuelle, de notre vie présente ; il sélectionne d’ailleurs
ses souvenirs dans un but d’action corporelle et
sociale sans quoi nous serions submergés et paralysés
par un flux tumultueux d’images.
Pour atteindre au souvenir des vies englouties il
faut, comme l’affirment des penseurs hindous,
dépasser le plan des dualités terrestres pour rentrer
dans la sphère de l’intuition cosmique.

353
Cela ne peut se faire que par une dure ascèse où
disparaissent les nourritures impures et les doutes
destructeurs. Quand notre esprit aura la pureté et la
limpidité d’un miroir, les images de nos existences
antérieures apparaîtront avec netteté. Voilà pourquoi
tous les grands maîtres déclarent que la réincarnation
n’est pas une théorie mais un fait que l’on constate
directement, comme on constate l’existence du
Soleil, de la Lune et des étoiles.
La réincarnation est d’ailleurs le seul moyen de
concilier l’injustice apparente du monde avec la justice
authentique de Dieu. Pourquoi tant d’êtres naissent-ils
avec des tares physiques ou ce qui est plus terrible
encore mentales ? À cela, trois explications :
1) La catholique ;
2) la matérialiste ;
3) l’hindouiste.
Par la catholique, nous ne comprenons strictement
rien, car c’est en vertu des décrets impénétrables de
la pensée divine que tel enfant naît avec du génie et
tel autre avec du crétinisme ;
À travers l’explication matérialiste, l’absurdité
est encore plus grandiose, car il n’y a exactement
aucune raison, sinon l’absurde et l’accidentel pour
que les enfants naissent avec des tares, des limitations
et des souffrances congénitales ;
La troisième explication, celle des réincarnations,
a l’avantage unique de réunir en une brillante
synthèse la logique et la justice.
Si je nais aveugle, ou mentalement diminué, si je
nais génial ou avec des yeux d’une acuité exceptionnelle,
le responsable n’est pas un Dieu incompréhensible, ni
un hasard absurde, c’est moi et moi seul ! Je suis
pleinement responsable de toutes les qualités et de tous
les défauts de ma vie actuelle. Les biens et les maux

354
qui s’abattent sur moi, c’est moi qui les ai créés dans
des vies antérieures. C’est une leçon de lucidité, mais
aussi de grandeur, une leçon de raison, comme
d’équité ; le monde cesse alors d’être incohérent et la
justice du karma rayonne comme mille soleils.
Je pense avoir répondu à toutes les objections
valables contre la théorie de la réincarnation et je
suis prêt à répondre à toutes celles que l’on me
donnera encore, s’il en existe, car pour moi, la
réincarnation et le karma sont les deux clefs qui
ouvrent les portes magnifiques du cosmos.
Toute autre doctrine me paraît relever de
l’ignorance et de l’illusion.
Les livres bibliques étant essentiellement des
œuvres d’ésotérisme et de mystère ne contiennent
pas de manière claire la doctrine de réincarnation
mais elle apparaît par transparence, derrière le voile
énigmatique des versets. Voici ce que dit Matthieu à
propos du prophète Elie et de Jean-Baptiste :
C’est lui, si vous voulez bien comprendre,
l’Elie qui doit revenir (traduction œcuménique)
Celui qui a des oreilles, qu’il entende !1
…et les disciples l’interrogèrent : pourquoi
donc les scribes disent-ils qu’Elie doit venir
d’abord ? Il répondit : certes, Elie va venir et
il rétablira tout ; mais, je vous le déclare, Elie
est déjà venu et, au lieu de le reconnaître, ils
ont fait de lui tout ce qu’ils ont voulu. Le Fils
de l’Homme, lui aussi va souffrir par eux. »
Alors les disciples comprirent qu’il leur parlait
de jean le Baptiste2.
Matthieu nous avertit qu’il s’agit d’une doctrine
secrète transmise de bouche à oreille
1 Matthieu. XI, 1115
2 Matthieu, XVII 1017

355
Que celui qui a des oreilles pour entendre,
entende !
Cela, rapproché des affirmations de l’historien
Flavius Josèphe sur la croyance réincarniste des
Pharisiens, ne permet guère de douter. Malgré les
cris et les grincements de dents, les sectes juives
croyaient à la transmigration des âmes.
D’accord avec l’instinct de justice qui bouillonne
au fond de notre cœur, parallèle à la lumière logique
qui brille en notre cerveau, conforme au consentement
général de la majorité des religions évoquées
nettement par la grande voix des prophètes bibliques,
la réincarnation nous offre la clef d’or qui ouvre les
portes de la divine vérité.

356
LES HUIT MÉTHODES

Notre âme est incorporelle, car elle se situe hors


de l’espace. Affirmation gratuite, direz-vous. Non ;
simple constatation, due aux rigueurs de l’analyse.
En effet notre pensée ne possède ni hauteur, ni
largeur, ni épaisseur. Quand je regarde un axiome,
quand j’éprouve un esthétique ravissement, quand
je désire l’absolu, mon regard, mon extase, mon
désir n’occupent aucun lieu. Ils sont un,
indécomposables, car ils n’offrent aucune spatialité.
Nos habitudes mentales, alourdies de matérialisme,
abêties de réalisme, comprennent difficilement cette
pure substance. Elles ont perdu la gloire des altitudes,
la respiration sublime des montagnes.
Pourtant, nous sommes un principe non spatial,
qui veut qui pense, qui aime, qui jouit et souffre, un
point géométrique vivant. C’est ce que je nomme
l’âme. Étant incorporelle, immatérielle, indissoluble,
elle se couronne normalement d’immortalité.
Nous ne sommes pas un corps-âme, un monstre
hybride, nous sommes une âme enfermée dans un
corps, un prisonnier. En prenant conscience de notre
prison, nous pourrons en sortir. Nous connaîtrons
alors le soleil de la liberté, Jérusalem céleste,
Nirvâna, ciel idéal. Tombent les chaînes de nos
incarnations, et les murailles de notre bagne ! C’est
pour nous apporter la clef de notre geôle que sont
venus les messagers de l’éternité, Rama, Krishna,
Hermès, Zoroastre, Bouddha, Jésus, Manès, Nanâk,
Hugo, Gandhi, d’autres encore. Le maître du Feu et

357
du Pôle se devait d’apporter une gnose de délivrance
cosmique. La voici. Ce sont les Huit Méthodes,
dont la pratique peut nous conduire, en une seule
existence, à la vie éternelle.

358
LA GRANDE IDENTIFICATION

Il s’agit de rentrer en contact avec le moi éternel


et parfait qui est au fond de nous-mêmes.
Tu portes en toi un ami sublime que tu ne connais
pas Dieu habite dans le cœur de l’homme l’humanité
est le temple de la divinité. Comment découvrir le
Dieu caché au visage éblouissant ?

Préparation. S’allonger sur un divan la position


horizontale est la meilleure pour rencontrer l’être
qui est dissimulé sous les apparences. Envoyer une
bénédiction bouddhique aux neuf maîtres de
l’Himalaya : Hermès Krishna Orphée Lao-Tseu
Zoroastre Pythagore Bouddha Jésus Victor Hugo ;
Trois bénédictions pour chacun de ces êtres
divins et leur demander trois fois de vous aider dans
cette aventure primordiale.

Réalisation. Dire mentalement :


Je ne suis pas ce corps ce corps est éphémère, je
suis l’être éternel je ne suis pas cette âme cette âme
est imparfaite et je suis l’être parfait, bonté infinie,
sagesse infinie, puissance infinie, bonheur infini,
infinie splendeur.
Je ne suis pas ce mental il est limité et faillible, je
suis illimité et infaillible, je suis la perfection et
l’absolu.
Je ne suis pas ce nom Il est une émanation de la
Maya, je suis tous les noms de la Terre et du ciel et

359
tous les êtres qui portent ces noms depuis l’atome
jusqu’à la galaxie, depuis le crapaud jusqu’à
l’archange. Je suis l’âme universelle aux multiples
formes.

Couronnement. Répéter :
Je suis l’être éternel,
Je suis l’être parfait, infiniment bon, infiniment
sage, infiniment puissant infiniment heureux,
infiniment beau.
Je suis tous les noms de la Terre et du ciel et tous
les êtres qui portent ces noms.
Je suis l’âme universelle aux multiples formes.
Je suis la voie,
Je suis la vérité,
Je suis la vie.
Je médite sur la splendeur de l’Être suprême qui,
d’un souffle, a créé l’infinité des mondes. Que son
rayon illumine la fine pointe de mon âme, qu’il
m’amène des ténèbres à la lumière, de l’ignorance à
la connaissance, et de la mort à l’immortalité. Qu’il
en soit ainsi pour tous les êtres, de l’atome à la
galaxie. AUM.

360
LE RAPPEL DE SOI

Quand un instant de silence et de repos se glisse


dans les soucis exaspérants de la journée, il convient
de se poser intérieurement cette question :
Qui suis-je ?
Vous répondez dans la profondeur de votre âme :
Je suis l’enfant de Dieu, sagesse, amour,
puissance, joie et beauté

1er temps.
• Aspirez par les deux narines la plénitude
de la sagesse divine.
• Retenez le souffle en vous considérant
comme la sagesse divine.
• Expirez par les deux narines en répandant
sur la Terre, à travers le troisième œil, le
rayonnement de la sagesse divine.
2ème temps.
• Aspirez par les deux narines la plénitude
de l’amour divin.
• Retenez le souffle en vous considérant
comme l’amour divin.
• Expirez par les deux narines en répandant
sur la Terre, à travers le troisième œil, le
rayonnement de l’amour divin.

361
3ème temps.
• Aspirez par les deux narines la plénitude
de la puissance divine.
• Retenez le souffle en vous considérant
comme la puissance divine.
• Expirez par les deux narines en répandant
sur la Terre, à travers le troisième œil, le
rayonnement de la puissance divine.
4ème temps.
• Aspirez par les deux narines la plénitude
de la joie divine.
• Retenez le souffle en vous considérant
comme la joie divine.
• Expirez par les deux narines en répandant
sur la Terre, à travers le troisième œil, le
rayonnement de la joie divine.
5ème temps.
• Aspirez par les deux narines la plénitude
de la beauté divine.
• Retenez le souffle en vous considérant
comme la beauté divine.
• Expirez par les deux narines en répandant
sur la Terre, à travers le troisième œil, le
rayonnement de la beauté divine.
Répétez enfin :
Je suis l’enfant de Dieu, sagesse, amour,
puissance, joie et beauté.

362
Terminez par la Gayatri Solaire :
Je médite sur la splendeur de l’Être suprême
qui, d’un souffle, a créé l’infinité des mondes.
Que son rayon illumine la fine pointe de mon
âme, qu’il m’amène des ténèbres à la lumière,
de l’ignorance à la connaissance et de la mort
à l’immortalité. Qu’il en soit ainsi pour tous
les êtres de l’atome à la galaxie. AUM...

363
LA MINUTE D’ÉTERNITÉ

Il s’agit de prendre conscience de votre moi


divin.
Vous n’êtes ni un robot chromosomique, ni un
jouet entre les mains de l’inconscient, ni un rouage
du déterminisme social vous êtes l’enfant de Dieu,
Dieu lui-même, car Lui et moi nous sommes Un.
Regardez votre montre, la petite aiguille, pendant
une minute et pendant cette minute, dites en vous-
même :

Je suis l’ancien, je suis l’androgyne éternel


Je suis l’alpha et l’oméga, l’océan originel et
ultime
Le Dieu qui n’a pas de nom et qui a des milliers
de noms
Le palais illimité des êtres,
Le présent, le passé, le futur, l’éternel, l’infini, le
parfait, l’inconcevable.
Les dieux jaillissent de mon rêve et y retournent.
Je suis l’aïeul primordial existant par lui-même.
Les mondes sortent de ma pensée infinie et ne
sont que des hallucinations,
Ils brillent un instant dans le gouffre insondable.
Je suis la totalité des morts,
Je suis la totalité des vivants, je suis l’absolu où
se fondent toutes les contradictions.
Je suis l’ineffable bonheur et la parfaite vérité.

365
Terminer par la Gayatri et la Bénédiction aux
sept points cardinaux:
Je médite sur la splendeur de l’Être suprême
qui, d’un souffle, a créé l’infinité des mondes.
Que son rayon illumine la fine pointe de mon
âme, qu’il m’amène des ténèbres à la lumière,
de l’ignorance à la connaissance et de la mort
à l’immortalité. Qu’il en soit ainsi pour tous
les êtres de l’atome à la galaxie. AUM...
Que tous les êtres soient heureux au Nord,
au Sud, à l’Est, à l’Ouest, au Nadir et au
Zénith et que je sois heureux en mon être
primordial.

366
LA RESPIRATION SOLAIRE

Asseyez-vous tranquillement dans la solitude, la


colonne vertébrale droite (pose du lotus de
préférence).
Imaginez un grand soleil d’or qui vous baigne de
ses rayons bienfaisants : c’est le Soleil Spirituel, le
Verbe Divin ; maintenez cette image au-dessus de
votre tête pendant toute la durée de l’exercice
respiratoire.
Cet exercice se fonde sur le rythme ternaire de
la respiration et sur l’énergie de l’image mentale.
Il suffit de maintenir l’image du Soleil dans
l’esprit pendant que le souffle est rythmé sur le
nombre 12 compté dans le mental : temps égaux
pour l’aspiration, la rétention et l’expiration.
Commencez sur le rythme 333 et augmentez
progressivement (pour éviter toute fatigue
dangereuse ne passez au chiffre supérieur que
lorsque l’organisme se sent en parfaite harmonie).
Le chiffre 12 est d’ailleurs un chiffre idéal,
certaines personnes ne peuvent aller au delà du 3
ou du 4. N’importe, l’essentiel se trouve dans la
cessation de tout effort, le maintien de l’image
mentale et l’égalité des temps de respiration.
• Imaginez la force sous la forme d’un
grand soleil rouge vous baignant de ses
rayons puissants (en même temps
respiration ternaire, l’esprit fixé sur
l’image du soleil). Cet exercice doit être
répété trois fois.

367
• Imaginez ensuite l’amour sous la forme
d’un grand soleil bleu azur qui vous
baigne de ses rayons pleins de bonté
(respiration ternaire à temps égaux) cet
exercice doit être répété trois fois.
• Imaginez un grand soleil couleur émeraude,
c’est le soleil de l’universelle beauté
(respiration ternaire à temps égaux) et
répétez cet exercice trois fois.
• Imaginez un grand soleil couleur
améthyste, c’est le soleil de l’illumination
(exécutez l’exercice au rythme de la
respiration ternaire) trois fois.

Terminez par le Mantram :


Je médite sur la splendeur de l’Être suprême
qui, d’un souffle, a créé l’infinité des mondes.
Que son rayon illumine la fine pointe de mon
âme, qu’il m’amène des ténèbres à la lumière,
de l’ignorance à la connaissance et de la mort
à l’immortalité. Qu’il en soit ainsi pour tous
les êtres de l’atome à la galaxie. AUM.

368
LA RESPIRATION DES MAÎTRES

Les maîtres sont les intermédiaires entre l’âme


humaine et l’âme divine. S’identifier aux maîtres
par la pensée et la respiration est un des chemins les
plus rapides pour la connaissance du Soi éternel.
Il convient d’abord de choisir sept maîtres qui
correspondent aux sept rayons de la divinité, aux
sept planètes, aux sept couleurs du prisme, aux sept
notes de la gamme, aux sept religions fondamentales
et aux sept principes de l’Homme. Je propose à titre
purement indicatif :
KRISHNA BOUDDHA ZOROASTRE
HERMES – LAO-TSEU JÉSUS OLYMPIO.

Il convient de consacrer chaque jour de la


semaine à chacun de ces sept maîtres de l’éternité.
Il faut donc par exemple :
Le dimanche lire et méditer les écrits de Krishna
et par contrecoup des grands prophètes de
l’Hindouisme, pendant une heure environ ; ensuite
douze fois dans la journée, pratiquer la respiration
du maître en trois temps comme la Trimurti
primordiale :
• J’aspire la force pleine et entière de
Krishna, totalement homme et totalement
dieu (aspir) ;
• Je suis Krishna, dieu parfait et homme
parfait dans la synthèse suprême
(rétention) ;

369
• Je répands sur toute la Terre la force pleine
et entière de Krishna Dieu homme et
homme Dieu (expir).
La pratique de cet exercice ternaire doit arriver
normalement à l’identification avec le mage divin ;
nous prenons alors conscience que l’homme et Dieu
ne sont qu’UN dans la lumière ineffable.
Cet exercice doit être pratiqué à chaque heure de
la journée, une fois, deux fois, trois fois ou plus
encore selon la volonté et l’inspiration de chacun.
Les autres jours de la semaine vous consacrez
toutes vos puissances mentales et spirituelles aux
six autres grands initiateurs.

Terminez la douzième série de respirations par la


Gayatri :
Je médite sur la splendeur de l’Être suprême
qui d’un souffle a créé l’infinité des mondes.
Que son rayon illumine la fine pointe de mon
âme qu’il m’amène des ténèbres à la lumière,
de l’ignorance à la connaissance et de la mort
à l’immortalité. Qu’il en soit ainsi pour tous
les êtres de l’atome à la galaxie. AUM.

370
LA MÉDITATION

La Méditation Solaire consiste à chercher, dans


les textes inspirés, les trois sens primordiaux,
intéressant le corps, l’âme et l’esprit. Mais il faut
d’abord choisir les textes inspirés qui embrassent la
totalité des religions, des poèmes majeurs et des
métaphysiques culminantes. Chaque jour de la
semaine doit avoir son verbe essentiel.
Je propose, à titre purement indicatif, la Baghavad-
Gita, une anthologie des paroles du Bouddha, le
livre de l’Invariable Milieu, l’Ancien Testament, le
Nouveau Testament, le Koran, le Livre des Esprits,
les poésies de Victor Hugo. Voici comment procéder :
Vous adressez une pensée d’amour à l’auteur du
texte élu, et vous lui demandez l’illumination. Puis
vous lisez cinq minutes. Vous réfléchissez ensuite
pendant dix minutes aux multiples significations
des phrases scrutées. Des éclairs viendront pendant
votre méditation solaire.
Vous terminez par un remerciement au maître et
à l’intelligence éternelle.
Citons quelques lignes à méditer, extraites d’un
Pourana :
Esprit mystérieux, force immense, pouvoir
insondable, comment se manifestait ton
pouvoir, ta force, ta vie, avant la période de
création ? Dormais-tu comme un soleil éteint
au sein de la décomposition de la matière ?
Cette décomposition était-elle en toi ou bien
l’avais-tu ordonnée ? Étais-tu le chaos ?
371
Étais-tu la vie refermant en toi toutes les
vies qui avaient fui la lutte des éléments
destructeurs ? Si tu étais la vie, tu étais aussi
la destruction, car la destruction vient du
mouvement et le mouvement n’existait point
sans Toi.
Un dernier conseil : à chaque idée opposez l’idée
contraire. Et tentez par la raison, l’intuition et le
sentiment, de découvrir l’éclatant diamant de la
vérité.

372
LA CONCENTRATION

Elle doit commencer par les objets matériels et


finir par les réalités spirituelles, mais il faut choisir
le point de départ selon les principes de la beauté et
de la joie.
Vous devez vous concentrer par la visualisation
d’un objet qui vous charme ou qui vous transporte :
une rose, une étoile, le Soleil...
Quand vous êtes arrivé à une représentation aussi
nette que possible de l’objet extérieur, vous passez
au stade suivant.
Cette rose, cette étoile, ce Soleil sont les
incarnations d’une idée divine qui correspond à
votre inspiration intime : un maître, une école, un
principe éternel...
Troisième stade : Vous visualisez cet objet
principe dans quatre endroits privilégiés de votre
organisme :
Dans le lotus du cœur (Anahata chakra) au centre
de la poitrine. Maintenez l’image pendant un quart
d’heure.
Dans l’espace entre les deux sourcils, encore un
quart d’heure.
Dans la glande pinéale (Ajna chakra) à l’intérieur
de la tête, intersection d’une ligne joignant les deux
oreilles avec la ligne venant de l’œil spirituel, entre
les deux sourcils, maintenez l’image pendant un
quart d’heure.
Ensuite au-dessus de la tête, cette fois-ci ce doit
être obligatoirement un grand soleil d’une

373
éblouissante blancheur (Sahasrara lotus) encore un
quart d’heure. L’exercice dans sa totalité remplit
une heure entière.

Terminez par la Gayatri :


Je médite sur la splendeur de l’Être suprême
qui d’un souffle a créé l’infinité des mondes,
que son rayon illumine la fine pointe de mon
âme, qu’il m’amène des ténèbres à la lumière,
de l’ignorance à la connaissance, et de la
mort à l’immortalité. Qu’il en soit ainsi pour
tous les êtres de l’atome à la galaxie. AUM...
Et reposez-vous enfin dans la bénédiction aux six
points cardinaux et au septième point (votre moi
primordial).

374
MÉTHODE DU VOYAGE MENTAL

Bénédiction bouddhique aux six points cardinaux


et au soi fondamental :
Que tous les êtres soient heureux au Nord, au
Sud, à l’Est à l’Ouest, au Nadir et au Zénith, et que
la fine pointe de mon âme, elle aussi, soit illuminée
de joie.
Assis dans la pose du lotus de préférence, colonne
vertébrale droite, dans la solitude.
Imaginez le corps mental sortant du corps
physique :
Il traverse l’espace atmosphérique, il franchit les
portes magnétiques du globe, il sillonne l’immensité
pleine d’étoiles, il se dirige vers l’astre qui domine
le jour:
(lundi : Lune ; mardi : Mars ; mercredi : Mercure ;
jeudi : Jupiter ; vendredi : Vénus ; samedi : Saturne ;
dimanche : Soleil).
Il se pose sur la planète choisie il cherche au pied
des montagnes ou au centre du feu l’ouverture du
puits divin, il pénètre dans les entrailles de l’étoile
jusqu’au sanctuaire de l’archange planétaire ; il le
découvre sur son trône :
• d’argent : lundi ;
• de rubis  : mardi ;
• d’un métal irisé : mercredi ;
• de saphir : jeudi ;
• d’émeraude : vendredi ;
• d’améthyste : samedi ;
• d’or : dimanche.

375
Vous contemplez l’archange planétaire sous les
traits soit d’un ange chrétien, soit d’un dieu
mythologique, soit d’une divinité de l’air et vous le
saluez, mains jointes, sur le front à la manière
hindoue en lui demandant l’illumination ; vous lui
envoyez trois bénédictions.
Il met sur votre tête ses mains immenses. Vous
faites le vide, vous recevez, l’influx archangélique.
Vous vous redressez, vous exécutez le salut hindou,
vous vous envolez et vous retournez par le même
chemin dans votre corps physique.
Vous terminez par trois bénédictions à l’étoile
choisie et les sept bénédictions rituelles.
Il serait bon de consacrer une heure par jour à
l’étude astronomique et astrophysique de l’astre qui
domine la journée. Cette méthode pratiquée plusieurs
années permet d’obtenir l’initiation de l’Enfant des
dieux.

Nota bene. 
Dans ce domaine, il en existe quatre :
• l’initiation de la femme
• l’initiation de l’homme
• l’initiation des dieux
• l’initiation de Dieu

376
Note ultime :

D’autres méthodes m’ont été apportées par le


Comte de Saint Germain, l’immortel pèlerin des
âges. Elles comprennent :
• la méthode des quatre voiles déchirés
• l’Eau-Lumière,
• les trois Faces de Dieu,
• les Cornes de rubis de saphir et d’or,
• les Cornes d’émeraude et d’améthyste.

Elles ont été révélées dans mon livre Les visiteurs


des Millénaires – 1 – Le Comte de Saint-Germain,
édité par La Licorne Ailée en 1982.

377
Table des matières

L’ORDRE DE L’ÉTOILE POLAIRE


ET CELUI QUI VIENT 9
SIGNES ANNONCIATEURS d’après « Asia Mysteriosa » 11
RÉVÉLATIONS DE « CELUI QUI ATTEND » 13
I. LA TRANSMISSION DE L’ORACLE 13
II. LA PUISSANCE DE L’ORACLE D’OR 17
III. ASIA MYSTERIOSA 19
IV. LE RECTANGLE PROPHÉTIQUE 23
V. LES MYSTÈRES DE LA LETTRE E 29
VI. LE NOMBRE HUIT ET LE SYMBOLE H 31
VII. LE COMTE DE SAINT-GERMAIN,
ROSE-CROIX IMMORTEL ET LE SECRET
DES PLANÈTES INCONNUES 35
VIII. LE ROYAUME DU CAUCHEMAR PARADOXAL 43
IX. L’HOMME ENVOYÉ PAR L’INCONCEVABLE 47
X. LE MAGE OLYMPIO ET LES SECRETS
DE L’UNIVERS 55
XI. LES DEUX VISAGES DE L’ÉTOILE DES MAGES 61
XII. LA VENUE DES ROIS-MAGES 65
XIII. UN QUATRAIN DE NOSTRADAMUS 69
XIV. SAVANT AUX LETTRES 73
XV. LES RÉVÉLATIONS DE LA COMÈTE KOHOUTEK 79
XVI. LE SENS CACHÉ DU TRIANGLE 12 83
XVII. LE TRIANGLE 13 ET LE GRAND VIDE 89

379
MANIFESTE DE LA QUATRIÈME DIMENSION 93

ISIS-URANIE OU L’INITIATION MAJEURE 111


PRÉFACE 113
LE DON D’ISIS 115
SONGE 119
VISION 121
APPARITION 122
« À CELLE QUI DOIT VENIR » 123
APPARITION DE ZORAH 125
LES FLAMBEAUX ZOROASTRIENS 128
L’HIMA-NILA OUPANISHAD 137
LES TAROTS DE L’INDE ET DE L’ÉGYPTE 149
LES ARCANES INITIATIQUES 153
LAMES ET SIÈCLES 249
LA SCIENCE DES SOUFFLES 253
LA GRANDE INITIATION 271
LES PRÉDICTIONS DE TOLSTOÏ
ET DU BÉNÉDICTIN 275

LE DOUBLE INFINI 285


DIALOGUE AU PIED DE LA GRANDE PYRAMIDE 287
LA VALSE DES GRANDS MAÎTRES 299
LA VENUE DU PROPHÈTE 311
QUESTIONS INITIATIQUES 317
LE TRÉSOR DES TROIS TRIANGLES 327
LE SYMBOLISME GÉOMÉTRIQUE
ET PROPHÉTIQUE 335
MYSTÈRES ET SECRETS
DE LA RÉINCARNATION 345

380
LES HUIT MÉTHODES 357
LA GRANDE IDENTIFICATION 359
LE RAPPEL DE SOI 361
LA MINUTE D’ÉTERNITÉ 365
LA RESPIRATION SOLAIRE 367
LA RESPIRATION DES MAÎTRES 369
LA MÉDITATION 371
LA CONCENTRATION 373
MÉTHODE DU VOYAGE MENTAL 375
LA LICORNE AILÉE
8, rue Boileau Appt 509
92140 – CLAMART - FRANCE
www.licorne-ailee.com

LaLA LICORNE
Licorne AiléeAILÉE
édite et
diffuse l’oeuvre de François
Brousse. Association à but
non lucratif, régie par la loi
de 1901.

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