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Vandier Jacques. Les stèles-frontières d'el-Amarna, à propos d'une nouvelle acquisition du Musée du Louvre. In: Monuments
et mémoires de la Fondation Eugène Piot, tome 40, 1944. pp. 5-22;
doi : https://doi.org/10.3406/piot.1944.1961
https://www.persee.fr/doc/piot_1148-6023_1944_num_40_1_1961
(1) Boreux,
(2)
(3)
(4) Benedite,Monuments
MonumentsPiot,
Piot,XXXVII
XXXV
XXXVI
XIII (1935-1936),
(Ì906-07),
(1938),
(1940),p.p.p.1-26
25-36
p.5-277-24
et etpl.
et pl.
etpl.I. pl.III.
I-II.II.
6 MONUMENTS PIOT
le culte du célèbre dieu d'État sur lequel elle s'appuyait. Mais il ne suffisait pas de
détruire, il fallait aussi reconstruire. En d'autres termes, le roi se trouvait, après
ce premier acte du drame, devant la nécessité de donner à sa monarchie l'appui
spirituel d'une religion apte à satisfaire la masse de son peuple. Le culte que
choisit le roi-réformateur n'était pas nouveau. Il était apparu, en effet, dès le
règne de Thoutmosis IV et se rattachait étroitement à la religion solaire qui
.joua, à toutes les époques de l'histoire égyptienne, un rôle de tout premier plan.
Le culte du soleil, Rëf, qui remonte peut-être à la lointaine préhistoire (1),
s'était beaucoup développé à la Ve dynastie. Les rois d'Égypte, à partir de cette
époque, n'avaient cessé de se proclamer les fils de Rëf et Amon lui-même, pour
parvenir au premier rang, avait dû emprunter plus d'un trait au célèbre dieu
d'Héliopolis et accepter même qu'on ajoutât à son nom celui du dieu-soleil.
C'était, en effet, sous le nom d'Amon-Rë* qu'il était adoré d'une manière habi¬
tuelle depuis la XIIe dynastie (2). Il est certain qu'Aménophis IV ne pouvait
reprendre, sans la modifier profondément, une religion dont ses ennemis, les
prêtres d'Amon, s'étaient adroitement servis pour augmenter leur puissance.
Mais, là encore, il ne fut pas un créateur, et ce n'est pas sans raison qu'on a pu
dire, à propos de la réforme qui l'a rendu célèbre, qu'elle était, moins qu'une
révolution, le terme logique d'une longue évolution conditionnée par la politique
de conquête des grands roisde la XVIIIe dynastie.
Une des conséquences les plus importantes de cette politique avait été,
sans aucun doute, d'établir, entre l'Asie antérieure et l'Égypte, des rapports
étroits que resserrèrent bientôt les alliances matrimoniales entre la famille royale
égyptienne et les familles des grands souverains asiatiques, parmi lesquels on
doit citer avant tout les rois de Mitanni. Dès la fin du règne de Thoutmosis III,
l'Égypte contrôlait, directement ou indirectement, la plus grande partie de l'Asie
antérieure. L'ancienne religion égyptienne ne pouvait plus convenir à un empire
aussi vaste, et il était devenu indispensable de la modifier dans un sens universa¬
liste très net. Ce fut alors qu'on eut l'idée de transformer la religion solaire. Le
culte du soleil était répandu dans tout l'Orient ancien et nul dieu ne pouvait
être accueilli avec plus de bienveillance par la grande majorité des sujets de
Pharaon. Mais il fallait, pour cela, lui ôter ce qu'il avait de spécifiquement
égyptien, le délivrer des attaches qu'il avait pu contracter, au cours des siècles,
avec les principaux dieux du panthéon égyptien, en un mot lui rendre sa primitive
simplicité. Ce fut à quoi s'efforcèrent, dès le règne de Thoutmosis IV, quelques
contre
cf. Vandier,
(1)cette
(2) Cf. entre
Sethe,
Journal
hypothèse
autres
Urgeschichie
des exemples,
deSavanls,
Setheund
dans
1942,
Chevrier,
atteste
son
p. 125
Religion
ouvrage
Annales
et seq.der
du Service
Aggpter,
Gôllerglaube
des §§Antiquités
104
im alien
sqq.deAeggpten
Kees s'est;XXX
l'Égypte, sur
récemment
cette
(1930),
question,
pl.élevé
II.
LES STÈLES-FRONTIÈRES d'eL-AMARNA 7
dep.trouve
Sethe, 70-109,
dire
(1)
(2)Zeitschrifi
(3) dans
qu'elle
Aménophis
Ceta Buck,
De sans
hymne
Davies,
a ses
filr
doute
Egyptische
signifie
figure
racines
àgyplische
ThetortRock
dans
«dans
deAmon
Godsdienst
nier
Tombs
Sprache,
plusieurs
le l'influence
est
sol ofégyptien.
satisfait
dans
XLIV
eldesAmarna,
Vander
tombes
de(1907),
» cultes
et Akhnaton
VI,
Leeuw,
civiles
p.étrangers
pl.116-8,
XXVII.
d'el-
de« Godsdiensten
celui
«Asur
c'est
marna.
qui
uneagréable
est
religion
Lader
agréable
version
à dont
Wereld,
AtonàlailAton
».aplus
Amsterdam,
d'ailleurs
»complète
ou, d'après
raison
1941,
se
8 MONUMENTS PIOT
début de son règne, de fonder une nouvelle capitale dans une région relativement
éloignée de Thèbes. Il choisit comme emplacement de sa future métropole la
plaine d'el-Amarna, située en Moyenne-Êgypte, dans le XVe nome, non loin des
nécropolesd'Hat-Noub.
d'albâtre de Sheikh Saïd et d'el-Bersheh, à proximité des célèbres carrières
fut gravée
(1) «La
(2)
(3) Cf.Splendeur
un
stèle
supra,
peuJ,plus
p.située
d'Aton
7.tard,un».entre
peu
Ce fut
au
l'anleSud
6nom
etdesl'an
dedeux
la8 dunouvelle
précédentes,
règne d'capitale.
Akhnaton
répondait
(cf. sans
infra,doute
p. 10).au même souci ; elle
inserir J P§ Pf fionq(/U uo
pi. i
Peu après, Akhnaton décida de faire entrer dans l'enceinte d'el-Amarna une
partie de la rive gauche du fleuve, mais, conformément à son premier serment, il
spécifia que la ville même d'Akhetaton ne devait pas s'étendre à l'Ouest du
Nil (1). Cette extension du district d'el-Amarna répondait sans doute au souci
qu'avait le roi d'accroître les revenus des temples. Trois stèles A, B et F (cf. fig. 1)
devaient servir de bornes occidentales à la nouvelle enceinte. Une ligne tracée
à l'Est.
*rès intéressante
(1) Le
(2) Thesoleil
Rock«etTombs
meurt
très complète
»ofà l'Occident.
el Amarna,
sur lesIlV,stèles-frontières
fallait
p. 19.queOn latrouvera
villed'el-Amarna.
s'élevât
dans cedumême
côté oùouvrage,
le soleilp.se 19-34,
lève, c'est-à-dire
une étude
10 MONUMENTS PIOT
ligne idéale B-V exactement parallèle aux limites Nord et Sud de l'enceinte
A-X et F-P. Le roi pensait sans doute à ces six stèles (A , X , B, V, F et PJ
lorsqu'il disait, en l'an 8 de son règne, dans un texte additionnel qui ne figure
que sur les stèles A et B : « Les six stèles que j'ai établies comme limites d'Akheta-
ton sont les trois stèles (gravées) dans la montagne à l'Est d'Akhetaton et les
trois stèles qui leur font face (1). » Six autres stèles-frontières sont connues :
J dont il a été question plus haut (2), Q, R , et S, situées, comme P, le long de
la large vallée où aboutissent, venant du Sud, les routes de la montagne, N,
adossée au Gebel qui ferme, "au Sud, la plaine amarnienne, U, enfin, gravée à
l'entrée du ouadi conduisant aux tombes royales (cf. fig. 1).
Cette deuxième série de onze stèles fut inaugurée par le roi en l'an 6 de son
règne, mais le texte qui les couvre en partie semble bien n'avoir été achevé qu'en
l'an 8. En voici la traduction (3) d'après la stèle S, la mieux conservée de la série,
complétée dans les passages en lacune par le texte des autres stèles.
.Introduction. — L'an 6, le quatrième mois de la saison d'hiver, le 13. Puisse
vivre le dieu bon qui prend plaisir à la justice, le seigneur du ciel, le maître de la
terre, l'Aton vivant, le Grand qui illumine le Double-Pays (4). Puisse vivre le
Père « Rëç-Harakhti-qui-se-réjouit-à-l'horizon (5) -en-son-nom-de-Soleil-iden-
tique-à-l'Aton » (6), celui à qui est donnée la vie à jamais, l'Aton vivant, le Grand
qui célèbre sans cesse ses jubilés (?), celui qui réside à Akheta ton dans le sanctuaire
d'Aton.
Le protocole (7). — Puisse vivre l'Horus « le taureau puissant aimé d'Aton »
celui qui appartient aux deux déesses « le grand souverain qui règne dans
Akhetaton (8) », l'Horus d'or « celui qui exalte le nom d'Aton », le roi de Haute et
de Basse-Égypte qui vit dans la justice, le maître du Double-Pays « Néferkhé-
prourë', l'unique de Rëf » le fils de Rë5 qui vit dans la justice, le maître des
diadèmes « Akhnaton » grand dans sa durée, celui à qui est donnée la vie à jamais.
Le dieu bon, l'unique de Rëç, celui dont Aton a créé la beauté et dont le
cœur est vraiment agréable à celui qui l'a créé, celui qui le satisfait dans tout ce
atténuer
discussion
appartient
du
(delta)
titre
Nord),
(1)
(3)
(4)
(7)
(2)
(5)
(6)
(8)
étant
etLe
IlCf.
Allusion
C'était
C'est
Littéralement
lesaHaute-Égypte
leaux
d'ordre
Davies,
protocole
supra,
semblé
suivi
lourdeurs,
titre
la deux
letraduction
aud'un
nom
d'Horus
p.philologique.
utile
The
joyeux
déesses,
8, «nom
des àque
fìock
n.ledesupprimer
rois
(vallée
1.grand
d'or,
éclat
donner
du
l'on
spécial
Tombs
c'est-à-dire
égyptiens
Dictionnaire
ledonnait
dudetitre
lales
soleil
qui
ofNil).
royauté
traduction
eldigressions
deacomprend
àAmarna,
Nekhbet,
levant
roi
été
l'Égypte
de»demis,
Berlin,
(accusatif
intégrale
; Haute
cf.
V,cinq
et
déesse
ici,
àDictionnaire
les
p.IV,
cause
titres
etrépétitions.
entre
19deprotectrice
du431,
etrelation).
dedetexte,
34.
:guillemets.
Basse-Ëgypte,
leB,sa titre
deIII.
très
sans
En
Berlin,
dud'Horus,
ancienne
revanche,
chercher
SudIII,
etet leOuadjet,
40,
ledivision
àtitre
onvoiler
titre
A,nedeI,trouvera
dedéesse
les
c.ennebly
fils maladresses,
deBasse-Ëgypte
Rë,
protectrice
ici(celui
chaque
aucune
quià
LES STÈLES-FRONTIÈRES d'eL-AMARNA 11
qui réjouit son ka (1), qui fait ce qui est agréable à celui qui l'a façonné et qui
administre le pays en faveur de celui qui l'a mis sur le trône* celui qui approvi¬
sionne éternellement son temple en millions et en centaines de milliers de choses,
qui exalte Aton et magnifie son nom, qui fait exister le pays pour celui qui l'a
créé, le roi de Haute et Basse-Égypte qui vit dans la justice, le maître du Double-
Pays Néferkhéprourê', l'unique de Rëf, le fils de Hëf qui vit dans la justice, le
maître des diadèmes, Akhnaton, grand dans sa durée, celui à qui est donnée la
vie à jamais.
Et (puisse vivre) la princesse héréditaire, celle qui est grande dans le palais,
celle dont le visage est beau et les deux plumes seyantes (2), celle qui possède la
joie et les faveurs, celle dont on se réjouit d'entendre la voix, la grande épouse du
roi, sa bien-aimée, la maîtresse du Double-Pays Néfernéfrouiten Néfertiti,
qu'elle vive à jamais !
La cérémonie de l'offrande. — Ce jour-là, le roi se trouvait dans Akhetaton,
dans le pavillon du partage (ou : de la natte ?) qui fut fait pour Sa Majesté (vie !
santé ! force !) dans Akhetaton et auquel on donna le nom de « Aton est
satisfait ». Sa Majesté (vie ! santé ! force !) apparut en char sur un grand char
d'électrum, semblable à Aton, quand il se lève à l'horizon et qu'il remplit le
Double-Pays de son amour. On prit la bonne route menant à Akhetaton comme
la première fois quand Sa Majesté (vie ! santé ! force !) la trouva pour fonder
la ville comme un monument (consacré) à Aton, conformément à l'ordre de son
père « Harakhti - qui -se -réj ouit-à - l'horizon - en - son - nom -de-Soleil-identique - à -
l'Aton », celui à qui est donnée la vie à jamais, et pour lui faire un monument
à l'intérieur de cette ville. Elle fit préparer de grandes offrandes — des pains,
des cruches de bière, des bœufs à cornes longues et à cornes courtes, des
troupeaux, des volailles, du vin, des fruits, de l'encens et toute sorte de bons
produits des champs — le jour de la fondation d'Akhetaton en l'honneur de
l'Aton, et ces offrandes furent favorablement accueillies (par le dieu) pour le plus
grand profit de la vie, de la santé et de la force du roi de Haute et Basse-Égypte
qui vit dans la justice, du maître du Double-Pays Néferkhéprourë', l'unique de
Rë', du fils de Rëç qui vit dans la justice, du maître des diadèmes Akhnaton,
grand dans sa durée, celui à qui est donnée la vie à jamais.
L'arrivée devant les stèles. — Sa Majesté (vie ! santé ! force !) se dirigea vers
le Sud et fit arrêter son char devant son père « Harakhti-qui-se-réjouit-à-l'horizon-
en-son-nom-de-Soleil-identique-à-l'Aton » celui à qui est donnée la vie à jamais,*
et encadré
(1) La
(2) Surreine
dece deux
principe
portecornes.
généralement
spirituel, cf. une
Drioton-Vandier,
coiffure qui se L'Égyple,
compose dup. disque
124-5. solaire surmonté de deux plumes
12 MONUMENTS PIOT
approximativement
est donc
(1) Lalégèrement
coudée vaut
2supérieure
kilomètres.
exactement
à La
120 distance
m.
kilomètres.
523 ; leentre
khel les
vautdeux
100 stèles
coudées,
extrêmes,
donc 52 dem. chaque
30 ; Viler,côté
ou du
millefleuve,
vaut
LES STÈLES-FRONTIÈRES d'eL-AMARNA 13
tique-à-1'Aton », celui à qui est donnée la vie à jamais, à savoir les montagnes,
les déserts, la campagne, les terres nouvellement inondées, les collines, les lotus (?),
les champs, l'eau, les villages, les rives du fleuve, les gens, les troupeaux, les arbres
et toutes
siècles deslessiècles.
bonnes choses qu'il plaira à mon père Aton d'y faire pousser dans les
(1) AE.
(2)
(3) Thecette
16672
Rocképoque,
a.Tombs
Hauteur
lesof autres
el: 0Amarna,
m. princesses
475 ; V,largeur
pl.n'étaient
XLII,
: 0 m.à 39pas
gauche.
; épaisseur
encore nées.
: 0 m. 135.
14 MONUMENTS PIOT
rayonnant qui brille au milieu du ciel. Le ciel, dans ces stèles, au lieu d'être
figuré par un signe horizontal f==i comme dans l'écriture hiéroglyphique,
vie
ticale dont
se confond
la branche
avecver¬
le
nophis IV tourné vers la droite. Seul le buste est conservé. Le roi est coiffé du
khepresh ou casque bleu et étend ses bras vers le disque rayonnant. Au-dessus de
la tête d'Akhnaton, on lit la fin des deux cartouches donnant le nom de l'Aton (a)
et, à gauche de la pierre,
le premier cartouche du
roi (b) :
41(15LUI c£i1
réjouit
nom
l'Aton.
« deRë'
» à Soleil
l'horizon
Harakhti
identique
enquison
seà
■H i* (pî&'oÎ
« Le roi de Haute et
Basse-Égypte Néferkhé-
prourë*, l'unique de Rë* ».
Troisième fragment
(fig. 4) (1). — Ce fragment,
qui se place immédiatement
derrière le précédent, nous a Fig. 3. Stèle R. Akhnaton adorant le disque solaire.
conservé les figures de la
reine et de la jeune prin¬
cesse Méritaton, tournées vers la droite. Comme le roi qui les précède, elles
adorent l'Aton ; la reine élève ses bras vers le disque et la fillette agite son sistre
en l'honneur du dieu. Néfertiti est coiffée d'un haut bonnet conique, tout à fait
semblable à celui qu'elle porte sur le célèbre buste de Berlin ; un long ruban se
détache de la coiffure et tombe sur le dos en flottant. Elle était vêtue d'une ample
tunique plissée, largement ouverte par devant, mais l'usure de la pierre a fait
presque entièrement disparaître ce vêtement ; il n'en reste que quelques traces
dans la région des hanches et sur les épaules. De la jeune princesse, nous ne
voyons que la tête et le bras droit qui tient le sistre. Elle a le crâne rasé à l'excep¬
tion d'une épaisse mèche qui tombe à droite en recouvrant l'oreille. Les jeunes
princesses portent régulièrement cette mèche sur les bas-reliefs amarniens (1).
Au-dessus de la tête de Néfertiti, on aperçoit une des mains qui terminent les
rayons du soleil et qui transmettent à ses fidèles son fluide protecteur.
Le nom de la reine est gravé deux fois, au-dessus d'elle et devant elle. Seul
ce dernier texte est complet sur notre fragment :
rŒIMSl
« la siècles
des grande! épouse
». royale Néfernéfrouiten Néfertiti, qu'elle vive dans les siècles
pl. I.(1)ElleM-:
nienne. Cette
n'est
Boreux
mèche
d'ailleurs
a minutieusement
apparaît
pas l'apanage
également
étudié
desenprincesses
cette
ronde-bosse
coiffure
et d'autres
:dans
cf. Boreux,
l'article
jeunes Monuments
cité,
filles p.la 10-17.
portent
Piol,àXXXVI
l'époque (1938),
amar-
LOUVRE
DU
MUSÉE
Illustration non autorisée à la diffusion D'EL-AMARNA.
R
FRONTIÈRE
STÈLE
LA
DE
FRAGMENTS
LES STÈLES-FRONTIÈRES d'eL-AMARNA 17
ii rf 3=*3 1 p u: EffiHISI 1 3 s m
ì ì an m mi
lefaisants.
verticalement.
tient
chère
« La
Néfernéfrouiten
table
frouiten
des
exactement
conservé
les
solaire
qui
largement
mollets.
fragment.
la
gênedisque
taille
mêmes
quatre
enveloppe
Quatrième
Les
a)
fille
en
le
aux
etdans
signe
etIlNéfertiti,
aucune
Enbien-aimée
véritable
solaire,
l'essentiel.
Celle
inscriptions
anciens
La
est
largement
coiffures
échancré
fragments.
haut,
un
symétrique
de
reine
orné
exactement
des
fragment
Le
geste
manière
étend
Néfertiti,
laÉgyptiens,
nous
et
qu'elle
mains
disque
d'un
vie
est
Le
que
du
en
bien-aimée
d'adoration.
ouverte
sont
devant
Ildrapée
roi
avons
roi
avant,
(fig.
«les
sur
àse
.du
devanteau
vive
solaire
et
qu'elle
les
C'est
celle
irrégulièrement
Mékitaton,
mouvements
place
les
5)dieu
la
que
reins
par
elle
ledans
(2).
descend,
reine,
fragments
du
une
dont
protocole
leenvoie
àAkhnaton
devant.
comme
qui
vive
—
et
roi,
droite
dieu
les
une
» tournés
manière
C'est
vient
arrive
deles
dans
née
siècles
Mérita
tunique
en
apporte
perles
jusqu'aux
de
un
L'étoffe,
2deux
du
led'Aton
s'accrocher
de
arrière,
réparties
la
et
àvoile
les
est
plus
cette
symbolique
ton,
disque
des
reine
la
3,
(3)siècles
fragments
vêtu
plissée
au
hauteur
grande
important
élèvent
dont
siècles
née
qui
fois-ci
très
: souverain
àsouverains
qui,
etd'une
peu
sur
de
n'est
les
sous
des
ample
ileten
!épouse
la
vers
leurs
de
est
plis
du
»près
la
transparente,
siècles
grande
de
sorte
plus
élevant
leet
traduire
visage
surface
décoré
parallèles
lela
nombril.
sur
bras
legauche
àses
visible
gauche,
souffle
royale
mieux
de
lales
! vers
épouse
rayons
La
ses
pagne
hauteur
d'Akhnaton
d'une
épaules,
disponible.
cette
fille
nous
bras
de
Ce
sur
leconservé
tombent
Néferné¬
portant
serrée
disque
royale
pagne
la
plissé
scène
notre
bien¬
véri¬
idée,
vers
vie.
ont
des
neà
(HHH * i-
identique
« Puisse vivre
à l'Aton
Rë'-Harakhti
», celui à qui
qui est
se réjouit
donnée àla l'horizon
vie à jamais,
en son
l'Aton
nom vivant,
de Soleil
le
a manière
(1) On
(2)
(3) La 16672
E. figure
appelle
d'un d.tablier.
de«Hauteur
la princesse
devanteau
: 0 m.
» Mékitaton
un48ornement
; largeur
n'existait
: 0 m.de37plusieurs
fait déjà
; épaisseur
plus rangs
au :début
0 dem. perles
09.
de ce et
siècle.
qui tombe par devant à
18 MONUMENTS PIOT
Grand (qui célèbre sans cesse ses jubilés (?), le maître de la terre qui réside dans
le sanctuaire d'Aton à Akhetaton). »
b ) Derrière la tête du roi sont gravés les deux derniers titres du protocole
royal :
U [Ai » I
« LeRëf
de roi Akhnaton
de Haute àet qui
de Basse-Égypte
est donnée la Néferkhéprourë',
vie à jamais. » l'unique de Rëe, le fils
LES STÈLES-FRONTIÈRES d'eL-AMARNA 19
On est tout d'abord frappé par l'aspect anormal des personnages : crâne
démesuré, prognathisme accentué, cou long et gracile, bras trop courts mala¬
droitement articulés aux épaules, buste étriqué, taille exagérément mince,
bassin trop développé, cuisses trop fortes pour les jambes, tendance, enfin, à
traiter le corps géométriquement, par volumes superposés, limités par une
ligne souple et hardie. Ces particularités, intentionnellement soulignées, font
presque penser à une caricature. On aurait tort, cependant, de s'abandonner à
cette première impression, et, plutôt que d'une caricature, il conviendrait de
parler d'un idéal de beauté mis à la mode par le physique anormal du roi (2).
Peut-être y avait-il également, chez le roi, le souci d'innover, non seulement dans
le domaine religieux, mais aussi dans le domaine artistique, et doit-on attribuer
à un ordre d'Akhnaton lui-même les nouvelles tendances des écoles de sculpture.
Il est certain que les artistes amarniens ont cherché à remplacer l'idéalisme
Noter(1)
(2)simplement
CetteVandier,
Cf. inscription,
queRevue
le mot
dont
des« Beaux-
grande
nous n'avons,
A»ris,
(our)VIIest
ici,(1943),
écrit
que leavec
p.début,
8-9.le complément
présente le phonétique
même texter. que la suivante.
20 MONUMENTS PIOT
Fig. 6. Statue d'Akhnaton trouvée dans le temple Fig. 7. Tête d'Akhnaton trouvée dans le
de Karnak. D'après Annales du Service des Antiquités temple de Karnak. D'après Annales du Service
de VÉgypte. des Antiquités de VÉgypte.
Grâce à elle, en effet, le dessin apparaît, non plus sous une lumière crue qui
accentue les exagérations de l'artiste, mais à travers une sorte de zone lumineuse
qui n'est que le reflet de la vie intérieure et qui nous transporte dans un pays
de rêve. On est tenté d'opposer ces deux caractéristiques constantes de l'art
LES STÈLES-FRONTIÈRES d'eL-AMARNA 21
amarnien, réalisme et spiritualité. En réalité, elles sont nées d'un même désir,
celui de rendre, avec la plus grande fidélité possible, d'une part l'apparence
physique du modèle, et d'autre part la flamme qui l'anime. C'est ainsi qu'on a
pu dire que l'originalité de l'art amarnien s'affirmait surtout dans la « recherche
de la vérité psychologique » et dans le
« goût du réalisme introspectif » (1). Ces
deux tendances n'ont d'ailleurs pas été
toujours mêlées dans les mêmes propor¬
tions. C'est au début du règne d'Akhna-
ton qu'elles apparaissent l'une et l'autre
avec toute leur force. A cette époque,
les artistes, avec le zèle de néophytes,
exagéraient intentionnellement l'idéal
que leur avait imposé leur souverain et
réussissaient à créer des chefs-d'œuvre.
Il suffit de citer, ici, les statues colossales
du roi, œuvres étranges et magnifiques
(fig. 6 à 8) (2) ; elles furent découvertes
à Karnak, dans le temple qu'Akhnaton
avait fait construire, en dehors de l'en¬
ceinte, à l'Est de la grande salle des fêtes
de Thoutmosis III, et sont, en ronde-
bosse, l'équivalent des bas-reliefs que
nous avons étudiés, mais avec plus de
force encore et de puissance. Plus tard,
les sculpteurs renoncèrent, en partie,
aux exagérations physiques, au géomé- des temple
Fig.
Antiquités
8. Karnak.
de Têtede d'Akhnaton
VÉgypte.
D'après Annales
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Servicele
trisme outré des formes, mais accentuè¬
rent encore leur tendance à rendre la
vie intérieure de l'âme. Ils créèrent ainsi des œuvres plus séduisantes, parce
que moins heurtées, mais moins vigoureuses aussi, du fait même qu'elles étaient
plus évoluées, plus nuancées (3). Akhnaton a vécu à une époque où la décadence
était devenue inévitable. L'art égyptien, à la fin du règne d'Aménophis III,
(
22 MONUMENTS PIOT