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Faut-il rendre les transports en commun gratuits ?

(Compréhension orale)

Journaliste : Christelle Rebière (C) – Invité : Jérôme Baloge (J)


C : Et on revient donc comme promis sur la gratuité dans les transports en commun, vraie ou
fausse bonne idée ? Nous sommes avec Jérôme Baloge, le maire de Niort, bonjour.
J : Bonjour.
C : Vous avez mis en place, vous, cette gratuité dans les transports en commun il y a deux ans,
c’était en septembre 2017. Quel bilan vous faites aujourd’hui ?
J : Ecoutez, un très bon bilan. C’est vrai que ça a été une révolution sociale, je pense également
environnementale. Sociale pour le pouvoir d’achat des Niortais, pour l’accès à la mobilité plus
facile, sans tracas administratif, sans paiement, et une accessibilité, un libre accès pour tous.
C : Vous dites que c’est bien au niveau du portefeuille, mais comment faites-vous pour le
budget de la commune ? Parce qu’il faut quand même le financer, ce manque à gagner.
J : C’est exact, je ne suis pas sûr que toutes les collectivités puissent faire la gratuité des bus
facilement. C’était le cas pour Niort, comme pour d’autres villes comme Châteauroux, parce
que nous avions un niveau de recettes qui était inférieur à 10% du coût d’exploitation.
C : Ah oui, c’est ça. C’était aussi le cas à Dunkerque dont on parlait tout à l’heure avant l’écran
de pub, parce que la billetterie ne représentait que 12% du coût global. Donc c’est ça
l’explication en réalité.
J : C’est ça, puis nous avions de la place dans nos bus, et puis nous avons en effet un budget
équilibré, et donc cette équation financière nous permettait de faire ça. A noter qu’on n’a pas
forcément les moyens dans des villes de 60 000 habitants de s’offrir un tramway, mais par
contre on peut avoir une alternative à la mobilité en mettant la gratuité des bus.
C : Est-ce qu’il y a un point noir par rapport, par exemple des dégradations, parce qu’on dit que
quand c’est gratuit les gens ne respectent pas les transports, parce que la gratuité c’est comme
si ça ne valait rien au fond.
J : Oui, heu non c’est, on n’a pas ce constat-là, c’est un service public, c’est vraiment une facilité
qui est donnée et donc il n’y a pas de dégradation, il y a plutôt même de la convivialité. Sans
exagérer, c’est vrai qu’il n’y a plus ce rapport contentieux avec le chauffeur quand on monte
dans le bus. On lui dit « bonjour », on n’a pas à se voir refuser l’accès si on ne paie pas, on n’a
pas non plus à demander quand on est chauffeur l’argent pour monter. On est vraiment dans
une relation fluide, stable, dans l’échange et le contact. Alors il ne s’agit pas d’idéaliser, mais
c’est vrai que c’est une relation beaucoup plus simple, beaucoup plus libre, beaucoup plus
fluide.

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