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PUBt.ICA 7i/OIVS HENRY eOSTOlV


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La conjuration
des Illuminés

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HENRY COSTON

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DERNIERS OUVRAGES DE HENRY COSTON

Les Financiers qui mènent le monde (Diffusion : La Librairie Fran­


çaise).
Traduit en Espagnol :
Con Dinero se rueda el Munda (Samaran Ediciones, Madrid).

La Haute Banque et les trusts (Diffusion : La Librairie Française).

LA CONJURATION
Le retour des « 200 Familles » (Diffusion : La Librairie Française).
L'Eu rope des banquiers (Diffusion : La Librairie Française).
Traduit en espagnol : ,

La Europa de los Banqueras (Libreria Editorial Argos, Barcelone).

Dictionnaire des dynasties bourgeoises (Alain Moreau, éditeur).


DESILLU INES
Un Etat dans l'Etat : la Franc-Maçonnerie (La Librairie Française).
Les 200 Familles au pouvoir (Diffusion : La Librairie Française).

EN COLLABORATION AVEC GILBERTE COSTON

L 'A.B.C. du journalisme (Clubinter-Presse).


Le Journalisme en 30 leçons (Lectures Françaises).

AVEC DIVERS COLLABORATEURS :

La France à l'encan (Lectures Françaises).


La R épublique du Grand Orient (Lectures Françaises).
La Haute Finance et les révolutions (Lectures Françaises).
Traduit en italien :
L'alta finanza e le rivoluzioni (Edizioni di Ar, Padoue).

Les technocrates et la synarchie ( L a Librairie Française).


Partis, journaux e t hommes politiques ( Lectures Françaises).
Dictionnaire des pseudonymes, tomes 1 et li (Lectures Françaises).
Le Secret des Dieux (Lectures Françaises). l

Traduit en espagnol :
El Secreta de los Dioses (Editorial Almena, Buenos Aires). f
PUBLICATIONS HENRY COSTON
Onze ans de malheur (Lectures Françaises). B.P. 92-18, 75862 Paris Cedex 18
Dictionnaire de la politique française, tomes 1, II et III (Publications
Henry Coston).
Les causes cachées de la 2e Guerre mondiale (Lectures Françaises). DIFFUSION : LA LIBRAIRIE FRANÇAISE
Les 200 Familles au pouvoir (Publications Henry Coston). 27, rue de l'Abbé-Grégoire- 75006 Paris
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IL A ETE TIRE D E CET OUVRAGE


DIX EXEMPLAIRES SUR ALFA
NUMf: ROTES D E 1 A 1 0
PLUS CINQ CENTS EXEMPLAIRES
NUMEROTES D E I l A 510 Avant-propos
RESERVES AUX SOUSCRIPTEURS
AINSI QUE QUELQUES EXEMPLAIRES
HORS COMMERCE H.C., LE TOUT
CONSTITUANT L'E DITION ORIGINALE

L� rdre des Illuminés de Bavière n'a duré, officiellement, que


quelque dix ans.
Pourtant, de toutes les sociétés secrètes à tendance politique,
aucune n'a eu, et n'a encore, de plus grande influence.
C'est ainsi que son organisation a inspiré toutes les associations
occultes contemporaines et postérieures, notamment la Carboneria
et le Mouvement Synarchiste d'Empire.
Cette influence est due au fait que l'Ordre s'inscrit dans la fi­
Hation de Fraternités qui l'avaient précédé, et dont ses dirigeants
ont su réaliser une sy nthèse idéologique et structurale parfaitement
adaptée à leurs objectifs.
Ces Fraternités, que je n'hésite pas à qualifier de subversives, sont :
la Fraternité de la Rose-Croix et la Franc-Maçonnerie.
La qualification de subversive ne manquera pas de surprendre :
je la justifierai.

Il ne saurait être question de passer en revue les nombreux travaux



auxquels a donné lieu l'Ordre des Illuminés de Bavière, dont beau­
coup, d'ailleurs, sont difficilement accessibles.
A la base de toute étude de cette organisation, on doit considérer
les textes suivants :
- Quelques 1 écrits originaux 1 De l 'Ordre des Illuminés 1 qui ont
été trouvés 1 Chez ZWA CK 1 ancien conseiller du gouvernement 1
lors de la visite domiciliaire exécutée à Landshut 1 le 11 et 12 octobre
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1786 1 - 1 Imprimé par ordre suprême 1 DE SON A L TESSE ELEC­
Imprimé en France TORALE 1- 1 Munich 1 Imprimé chez A n toine FRANZ 1 imprimeur
© 1979, by Henry Coston, Paris de la Cour 1et en vente dans les trois Librairies.
Tous droits réservés pour tous pays, y compris J'U.R.S.S. Ce document et son Suplément étaient devenus fort rares. Il m'a
été possible d'en retrouver un exemplaire : sa traduction fait l'objet
de la présente édition, dans son intégrité.
- Abbé Augustin Barruel : � Mémoires pour servir à l'histoire du
Veuillez adresser toute communication concernant cet ou­ Jacobinisme », Londres, 1797, et Hambourg, P. Fauche, 1798-1799,
vrage à Henry Coston, B.P. 92-18, 75862 Paris Cedex 18 rééd. Diffusion de la Pensée Française, 1973. C'est cette réédition
groupant en deux volumes les quatre tomes originaux, qui me servira
de référence. Elle comporte une Introduction par M. Christian Lagra-
VIII LA CONJURATION DES ILLUMINÉS AVERTISSEMENT IX

ve, une bibliographie de l'œuvre de Barruel, un catalogue des sources Boehm, et, au XVIIIe siècle, ceux de Martinez Pascalis, de Saint­
et des études, un Index des ouvrages et des noms cités. . connaît surtout, sous le nom
Martin, de Swendendorg, etc. ( . ..) - On
- René Le Forestier « Les Illuminés de Bavière et la Franc-Maçon­ d'Ordre des Illuminés, une société secrète fondée en 1 776 par Adam
nerie allemande », Paris, 1 9 1 4. Thèse de doctorat, depuis lontemps Weishaupt, professeur de droit à Ingolstadt ; son but déclaré était
épuisée, mais qui aurait été rééditée récemment en Suisse. de porter les hommes à s'assister mutuellement sans distinction de
J'ai utilisé en outre : religion ; mais elle tomba bientôt dans le �ysticisme en même temps
- Jacques Bordiot : « Une main cachée dirige ... », La Librairie qu'elle formait des projets ambitieux. Sa cQnstitution tenait à la fois
Française, 2e éd., 1 976, p. 75 et suiv. ; et « Le Pouvoir occulte four­ de celle des Jésuites et de celle des Francs-Maçons. Le gouvernement
rier du Communisme », Editions de Chiré, 1 976 (dans cet ouvrage, bavarois, redoutant le caractère politique q ue prenait cette société,
l'auteur démontre, documents à l'appui, que tous les mouvements en ordonna la dissolution en 1 785 ( ...). Le· � llluminés essayèrent de
révolutionnaires du XIx e siècle dérivent des Illuminés de Bavière ; pénétrer en France au début de la Révolution; mais ils n'y firent qu'un
et que, pour rédiger le « Manifeste du Parti communiste », en 1 848, très petit nombre de prosélytes.
Karl Marx a été aidé par la « Ligue des Justes », avatar de l'Ordre Plus récent, le « Dictionnaire d'Histoire U(liverselle » de Michel
des Illuminés, ainsi que le manuscrit d'un ouvrage en préparation : Mourre rectifie : \
« Les Sociétés secrètes et la Politique », que l'auteur a bien voulu ILLUMINE:S (Ordre des). Société secrète ràtionaliste fondée en
me commumquer.

1 776 à Ingolstad (Bavière) par Adam Weishaupt, professeur de droit


à l'université de cette ville. Elle se donnait officiellement pour but
d'éduquer les hommes selon les principes de la raison et de les pousser
DES ILLUMINES à s'entraider sans distinction de religion ; mais apparentée à la franc­
maçonnerie elle visait en fait à la destruction du catholicisme. Peu
Dans son livre : « Gouvernements invisibles e t Sociétés secrètes», nombreuse, elle compta des adhérents influents, notamment à la
M. Serge Hutin écrit : cour de Weimar. Elle fut dissoute en 1 7 85 par le gouvernement bava-
« Qu'est-ce qu'un Illuminé ? rnH�

« Par définition, un homme qui a été soumis à une illumination. On remarquera que :
De quelle sorte : la réception intérieure d'une lumière divine. On - Le F. · . Emile Littré classe dans les Illuminés les frères de la Rose­
peut donc avancer cette définition générale simple : l'Illuminisme Croix, les Martinistes et les disciples de Swedenborg, mais non les
caractérise toutes voies spirituelles où l'homme est représenté doué membres de l'Ordre des Illuminés de Bavière ;
de la possibilité concrète d'atteindre à un état où il obtiendrait un - Le « Nouveau Larousse Universel » précise que la secte des Illu­
contact intérieur avec la lumière, avec le Divin. Il s'agit en effet d'une minés de Bavière « atteignit son apogée vers 1 7 89 » ;
expérience, où la Lumière Divine irradie le sanctuaire intérieur qu'est - Le « Bouillet » et le « Michel Mou"e » fixent la dissolution de
l'âme humaine ; d'une expérience qui se présente comme le couron­ l'ordre à 1785, alors qu'elle ne fut prononcée qu'après la découverte
nement et le but de la formation que subit l'être humain pour devenir des archives de Zwach, les Il et 1 2 octobre 1 786.
apte à la connaître ( 1 ). » A noter aussi que l'abbé Barruel, qui consacre les deux derniers
Cette acception, très générale, permet de considérer comme Illumi­ tomes de ses Mémoires aux Illuminés de Bavière, établit une distinc•
nés aussi bien les Sages orientaux que les Mystiques chrétiens. tion entre les Illuminés de la Théosophie, « plus spécialement les
En ce qui concerne les sociétés secrètes initiatiques, le (( Littré » Martinistes », et les Illuminés de l'A théisme, représentés par l'ordre
définit : de Weishaupt (2).
ILLUMINE... Noms de certains hérétiques qui se prétendaient
éclairés de Dieu d'une manière particulière. La secte des illuminés. 1

« Se dit quelquefois des frères de la Rose-Croix. » Disciple des phi­ (2) Abbé Augustin Barruel, Mémoires pour servir à l'histoire du Jacobi­
nisme (Londres 1797, et Hambourg, P. Fauche, 1798-1799, réed. Diffusion
losophes Saint-Martin et Swedenborg. de la Pensée Française, 1973, d'après t'édition de 1818 corrigée par l'auteur, en­
Pour le « Nouveau Larousse Universel» : richie d'une Introduction par Christian Lagrave, d'une bibliographie, d'un Index
ILLUMINE:... Qui se croit écla.iré par Dieu de lumières spéciales des ouVTages et des noms cités. C'est cette édition, regroupant en deux volumes
visionnaire en matière de religion. Nom des membres de différentes
sectes hérétiques, spécialement de la secte fopdée en 1776 par Weis­
haupt, professeur de droit canonique à Ingolstadt, laquelle atteignit
1 les q uatre tomes originaux, qui servira de référence).
Aumônier de la princesse de Conti après un noviciat chez les Jésuites, Barruel
(1741-1820) émigra en septembre 1792. Ses Mémoires constituent une œuVTe
gi
ma strale, malheureusement touffue et düfuse, encombrée de disgressions et de
� redites. Leur défaut le plus marquant, outre un évident parti pris, est « une cer­
son apogée vers 1 789.
taine étroitesse d'esprit, un attachement troP. grand à la lettre des choses, une in­
Le classique « Dictionnaire Universel d'Histoire et de Géographie» capacité regrettable à tirer une solide synthèse des documents qu'il a rassemblés
de Bouillet précise : et à découVTir le but ultime de cette révolution universelle qu'il voit agir »
ILLUMINES. Ce mot a servi, à différentes époques, à désigner les (Christian Lasrave).
Telle, cette œuVTe a été utilisée par la quasi-totalité des historiens des IUumi­
membres de certaines sociétés secrètes, soit religieuses, soit politiques, nés de Bavière, soit pour en adopter les conclusions, soit, le plus souvent, pour
dont les doctrines avaient toujours un caractère prononcé de mysti­ les contester.
cisme. Tels furent, au XVIe siècle, les disciples du théosophe Jacob On a même accusé son auteur de mauvaise foi. Cela tient surtout au fait que
certaines des citations réunissent des extraits de plusieurs documents d'or gines
i
diverses ; qu'U y m&e parfois des commentaires personnels ou des paraphrases
(1) Serge Hutin, Gouwrnements invisibles et Sociétés secrètes (éd. « J'ai sans qu'on puisse distinguer les unes des autres ; enrm qu'il a adopté une traduc­
Lu», 1971) p. 166. tion personnelle des documents, qui diffère de celle que nous donnons ci-après.
x LA CONJURATJON DES ILLUMINÉS AVERTISSEMENT XI

Cette distinction se retrouve dans le « Xle Entre tien des Soirées de maçonnerie prend l'entreprise en main. "A quoi sert de posséder
Saint-Pétersbourg » , de Joseph de Maistre : une religion divine, puisque nous avons déchiré la robe sans couture,
« On donne ce nom d'Illuminés à ces hommes coupables qui osè­ et que les adorateurs du Christ, divisés par l'interprétation de la loi
rent de nos jours concevoir et même organiser en Allemagne, par la sainte, se sont portés à des excès qui feraient rougir l'Asie ? Le maho­
plus criminelle association, l'affreux projet d'éteindre en Europe le métanisme ne connaît que deux sectes, le christianisme en a tren­
christianisme et la souveraineté. O n donne ce même nom au disciple te(*) !".Il faut que la maçonnerie y porte remède (9). »
vertueux de Claude de Saint-Martin, qui ne professe pas seulement le
christianisme, mais qui ne travaille qu'à s'élever aux sublimes hauteurs
de cette loi divine . . . »(3). LES DEUX FRATERNITes SUBVERSIVES
Ici encore, la méfiance s'impose. Car la caution de Joseph de Mais­
tre est fortement contestable. A)- LA R OSE-CROIX
Initié à la Franc-Maçonnerie en 1 773, à la Loge Les Trois Mortiers
de Chambéry ( 4), Orateur de la Loge La Sincérité de la même ville en Il serait hors de propos d'étudier ici les origines plus ou moins lé­
1778 (5), on le trouve par la suite Grand Profès de l'Ordre martinézis­ gendaires de la Rose-Croix. Je me contenterai de signaler que les
te des Elus-Coè'ns, puis Eques a Floribus (Chevalier aux Fleurs) des écrivains maçons Jean-André Faucher et Achille Ricker font remonter
Chevaliers Bienfaisants de la Cité Sainte, d'inspiration à la fois rosicru­ à Henri Cornelius Agrippa de Netesheim ( 1 486- 1 53 5 ) , chevalier de la
cienne et martiniste (6). Milice d'Or, médecin de Charles-Quint, la création de l'Association
Or, c'est ce même personnage qui se pose en défenseur de la théo­ de la Communauté des Mages, dans les premiers jours du XVI e siècle.
cratie spirituelle et temporelle du Saint-Siège dans son célèbre ouvrage « Un manuscrit de Michel Maïer conservé à la bibliothèque de Leip­
« Du Pape » ( 1 8 1 9) , dont s'inspireront les ultramontains français zig affirme que cette communauté aurait donné naissance en Alle­
contre les gallicans ; c'est aussi celui qui s'est fait le champion du tra­ magne,vers 1 570, aux Frères de la Rose-Croix d'Or ( 1 0). »
ditionalisme politique contre les idées de la Révolution, notamment En fait, la Rose-Croix est l'aboutissement de deux groupes courants
dans ses « Considérations sur la Révolution française » (Lausanne, de pensée :
1796), et dans son ouvrage posthume « Les Soirées de Saint­ - Le courant philosophique, issu du néo-platonisme et de l'hermé­
Pétersbourg ou Entretiens sur le gouvernement temporel de la Provi­ tisme alexandrin, auxquels s'adjoignaient la magie, la kabbale, l'as­
dence » (Qtris, 1 8 2 1 ), «où il règne un singulier mysticisme »,comme trologie et l'alchimie, par Hermès Trismégiste, Trithème et Cornélius
le fait observer à juste titre le « Le Bouillet » . Agrippa, trouva son expression finale dans Paracelse.
Ce mysticisme est celui de l'Illuminé F . · . Claude de Saint-Martin, - Le courant mystique : « Une tradition parallèle au néo-platonis­
de la Loge Les Amis Réunis (7), admis, le 4 février 1 784, dans la ma­ me et remontant à Pseudo-Denys va aboutir aux doctrines et aux
çonnique Société de l'Harmonie (8), Rose-Croix de l'Ordre des Elus­ expériences mystiques qui, de maître Eckhart, accusé d'hérésie,
Coè'ns de l 'Univers, de Martinez de Pasqually, et fondateur du Marti­ conduisent à Ruysbroek l'Admirable et à "l'Imitation de Jésus­
nisme ; c'est dire que le christianisme de Joseph de Maistre et d'une Christ" attribué à Thomas a Kempis ( 1 1). »
orthodoxie fort sujette à caution. La synthèse de ces deux courants devait être réalisée par Johann
Comme l'écrit Bernard Fay : Arndt ( 1 5 5 5 - 1 6 2 1 ) , ministre de la religion réformée, qui eut pour
« Il a beau faire et de toutes les façons se raccrocher à la foi de « partisan enthousiaste » et « fidèle disciple » Jean-Valentin
ses pères, en 1 78 3 Joseph de Maistre est plus maçon qu'il n'est chré­ Andrea, considéré comme le fondateur du Rosicrucisme moderne.
tien ( ..) il ignore la valeur du dogme et mentionne "l'orgueil théo­
. Jean-Valentin Andrea est né à Herrenberg (Wurtemberg) le 1 7
logique" comme le principal obstacle à la réunion des Eglises, mais il août 1586, dans une famille de pasteurs luthériens. Lui-même après
ajoute avec satisfaction que du reste les temps sont changés et que dé­ des études cahotées, fut nommé diacre à Vaihingen (Wurtemberg)
sormais personne ne s'intéresse plus à cela. Il juge donc possible une en 1 6 1 4.
réconciliation progressive de toutes les sectes chrétiennes, si la franc- Cette même année paraissait à Cassel, sans nom d'auteur, chez
l'éditeur Wessen, un ouvrage en allemand intitulé : « Commune et
générale Réformation de tout le vaste monde, suivi de la Fama Frater­
(3) Cité par Pierre Mariel, Les Sociétés secrètes mènent le monde (A. Mi­ nitatis de l'Ordre louable de la R ose-croix, adressée à tous les sa­
chel, 1973) p. 56. vants et chefs de l'Europe. Ainsi qu'une courte réponse faite par
(4) J. A. Faucher et A. Ricker, Histoire de la Franc-Maçonnerie en France
- 1 ••
M. Hase/mayer qui, pour cela, a été a"êté et emprisonné par les
(Nouvelles Editions Latines, 1967) p. 123. Jésuites et mis aux fers sur les galères. Présentement publié, imprimé
(5) Ibid. p. 143.
(6) Les 4 et S mai 1979, l'In.Jtitut d'Etudes Maistrlennes avait organise, a
' ' et communiqué à tous les cœurs fidèles. »
Chambéry, un Colloque sur Joseph de Maistre : mumlnisme et Franc-Maçon­
nerie, en hommage à Henry Corbin.
(7) « Nourri d'idées gnostiques, néo-platoniennes et cabbalistiques1 Saint­
Martin a joué un rôle important dans la réaction spiritualiste qui a preparé le
romantisme en France » (Michel Mourre). (*) Joseph de Maistre, La Franc-Maçonnerie, Paris, 1925, p. 100. (9).
(8) Robert Amadou, Trésor Martiniste (ViUain et Belhomme, 1969) p. 88 : (9} Bernard Fay, La Franc-Maçonnerie et la Révolution intellectuelle du
« Le . . . 4 février 1 784, est admis dans la Société de l'Harmonie, selon que le XVIIJ.e siècle (nouv. éd. revue et corrigée, La Librairie Française, 1961) p. 193.
registre en fait foi : "De Saint-Martin, ancien capitaine de cavalerie (sic pour �0) J. A. Faucher et A. Ricker, op. cit., p. 53.
-

ancien lieutenant au Foix-Infanterie), d'Amboise en Touraine, résidant 21, rue 11) Paul Arnold, La Rose Croix et ses rapporta avec la Franc·Maçonnerie
Cassette." Sur la liste des membres, Saint-Martin porte le numéro 2 7 ,., (G.- . Maisonneuve et Larose, 1970) p. 25 et passim.
XII LA CONJURATION DES ILLUMINÉS AVERTISSEMENT X Ill

La première partie est la traduction littérale de l'Avis LXXVII « Ces temps qui marqueront l'avènement de Dieu, verront le grand
des <t' Nouvelles du Parnasse » (Ragguagli di Parnasso) - publiées changement des choses : Dieu précipitera la chute du pape, ennemi
à Venise en 1 6 1 2, un an avant la mort sous la bastonnade de leur du Christ, et celle de sa "chevalerie babylonienne", c'est-à-dire les
auteur, le polémiste Trajano Boccalini. On n'en retiendra que le passa­ prélats et les jésuites. n condamnera les injustes et élèvera le petit
ge où l'empereur Justinien, ayant convoqué les Sept Sages de la Grèce troupeau des justes précédé par le Lion de Minuit, c'est-à-dire de
ainsi que Caton et Sénèque pour trouver un remède aux maux dont Jésus triomphant, afin de "rendre vivant ce qui est mort" (suivant
souffre l'humanité, en reçoit l'avis d'établir « un plan de redistribu­ la formule chère à Jean Arndt et à ses maîtres) ( 1 5). »
tion des richesses, la suppression de l'or et de l'argent, la lutte contre En 1 6 1 5 , paraissait à Francfort, chez l'éditeur 1. Bringeren, une
l'hypocrisie ; on envisage de bâtir la société sur le mérite, la vertu, Con[essio Fraternitatis (Confession de la Fraternité), défense de la
la fidélité. Mais on est découragé par l'immensité de la tâche. Aussi Fraternité de la Rose-Croix contre les accusations de subversion, d'hé­
Caton propose-t-il tout bonnement de demander à Dieu un autre résie et perversion, soulevées par la Fama et la Responsion.
déluge ou tel autre fléau qui exterminât d'un seul coup les méchants Et en 1 616, l'éditeur Zetzner de Strasbourg publiait les Noces chy­
( 1 2). » miques de Christian Rosencreutz :Anno 1459, «long apologue allégo­
Un programme analogue sera repris quelque trois cent cinquante rique, qui retrace le cheminement du héros vers l'illumination, par une
ans plus tard par John Ruskin, à Oxford, d'après La République de recherche associant harmonieusement le mysticisme et la "pansophie"
ou connaissance raisonnée de la création visible et occulte avec l'aide
.'

Platon : « Systématique et exclusif, en bon idéologue Platon re­ 1

commande de faire disparaître - au besoin par la force ! - toutes du Grand Œuvre alchimique (J. Bordiot ). »
les structures politiques et sociales existant dans le monde pour Ces trois ouvrages anonymes ont été attribués à Jean-Valentin An­
que, sur un terrain entièrement déblayé, la classe dirigeante puisse dreae, sans qu'il en ait nié la pa!ernité. Mais il semble qu'ils furent
édifier sa société nouvelle », la société idéale. . . ( 1 3). l'œuvre collective de plusieurs "commilitiones" - frères d'armes -,
« La deuxième partie est appelée Fama Fraternitatis, titre dont mouvement Illuministe comptant de nombreux adeptes parmi les étu­
la traduction a donné lieu à diverses versions ésotériques. diants d'Allemagne, d'Autriche et de Hongrie. Andreae lui avait été af­
« La Fama prétend établir l'existence d'un certain Christian Ro­ filié vers 1 606 ; et il est possible que son rôle ait été de mettre au net
senkreutz (littéralement Rose-Croix), né en 1 378, mort en 1484. et de rédiger les thèses de ces Illuminés, en butte à l'hostilité de l'Egli­
Après un long voyage au Proche-Orient qui le fait initier aux secrets de se luthérienne officielle parce que suspectés de weigelianisme.
la nature et de l'astrologie par les "Sages de Damcar", puis un séjour Quoi qu'il en soit, la "doctrine" de la Rose-Croix fut violemment
de deux ans à Fez, où les "Elémentaires" lui donnent la "révéla­ attaquée à la fois par les théologiens, les philosophes, les alchimistes et
tion de l'unité universelle qui ramène l'homme à l'unisson avec les médecins, qui se jugeaient visés. Du coup - "parce que tout le
Dieu, le ciel et la terre", le "Père Rosenkreutz" rentre en Europe, théâtre s'est rempli de toutes sortes de querelles sur les opinions, et
"afin de rapporter en Allemagne cette sagesse traditionnelle et afin que je ne me mette pas en péril", devait-il avouer plus tard -, An­
fonder une société "qui aurait à satiété or et pierres précieuses et qui dreae publia, en 16 1 7, un Menippus, dans lequel il confessait que la
pourrait communiquer le secret aux monarques à des conditions Fraternité de la Rose-Croix "n'était qu'un ludibrium curiosorum (une
raisonnables (*). » plaisanterie de curieux) où se sont trahis ceux qui, au lieu de la voie
«(...) Il fonde la "Société e t Fraternité", dont il envoie les mem­ simple du Christ, ont prétendu chercher un chemin artificiel et inac­
bres en mission dans le monde pour hâter la véritable Réformation coutumé''.
générale par l'adhésion "à la Confession de Jésus-Christ telle qu'elle En 1 6 1 9 , et, cette fois, sous ses initiales 1.V.A. (Johann Valentin
est pratiquée en Allemagne"... c'est-à-dire par l'adhésion à l'Eglise Andreae), il publiait une "Turris Babel", puis une "Mythologie
chrétienne, évangélique et luthérienne . . ». chrétienne", dans lesquelles il renouvelait l'aveu de mystification. Pei­
« Nous savons quels changements se préparent, lit-on dans la ne perdue :il se heurta à l'incrédulité générale, tant de ses adeptes que
. .,

Fama, et nous sommes prêts de tout cœur à les révéler aux savants de ses adversaires, et les querelles ne firent que s'intensifier.
initiés dans la connaissance de Dieu ; ceux-là reconnaîtront aisément Or, en 1 6 1 7- 1 6 1 8 , il faisait paraître chez Zetzner une Invitation de
que notre philosophie n'est pas nouvelle mais qu'elle est identique à la Fraternité du Christ aux candidats à l'amour sacré, qui tentait de
celle qu'Adam avait reçue après la chute et que Moïse et Salomon constituer une nouvelle Fraternité opposée à la "plaisanterie" de la
ont pratiquée(**) ( 1 4). » Rose-Croix. Puis, en 1 6 1 9, il faisait paraître une " Description de la
La troisième partie de l'ouvrage, la Responsion d'Adam Hasel­ république christianopolitaine " dédiée à Jean Arndt "comme étant le
,

mayer à la (( louable Fraternité des Théosophes de la Rose-Croix », ,. . meilleur de lui-même et afin de lui permettre de rendre ce qu'il avait
inspirés de la « vérité théophrastique », la doctrine de Paracelse, qui emprunté au créateur de la "colonie de Jérusalem".
a prophétisé la venue l'Elie Artiste des alchimistes, pour préparer Mais, plus encore qu'à la « colonie de Jérusalem », c'est à «La
l'avènement de la quartae monarchiae, le Quatrième Empire où Cité du Soleil » (Civitas solis pœtica, idea reipublicae Philosophiae)
régnera rEsprit-Saint, indique : de Campanella ( 1 568- 1639) qu'Andreae a fait des emprunts ( 1 6).
« Dans cette cité parfaite Dieu est le grand métaphysicien élu
(•) Paul Arnold, La Rose Croix.. , p. 78.
.

(• •) Ibid., p. 84 (14).
(12) Ibid., p. 75. (1 5) Paul Arnold, op. cft., p. 86.
.e (13) Jacques Bordiot, Une rrn�in cachée dirige. . (La Librairie Française,
.
(16) La Cité du Soleil n'a été publiée à Francfort qu'en 1623. Mais An­
2 éd., 1976) p. 87. dreae avait eu connaissance du manuscrit de Campanella entre 1613 et 161 s par
(14) Jacques Bordiot, Les Sociétés secrètes et la Politique (en préparation). son traducteur Tobias Adami.
XlV LA CONJURATlON DES ILLUMINÉS ARERTISSEMENT xv

par le peuple et gouvernant par le truchement de ses ministres, Force, « L'Unesco t:t le Bureau international d'éducation lui doi­
Sagesse et Amour. L'égoïsme individuel cède à l'intérêt général v�nt le respect et la reconnaissance que mérite un grand ancêtre spi­
ce qui co nd uit à la suppression de la propriété privée et à l'instaura­ ntuel. »
tion d'une sorte de commu nisme intégral ( 17). »
.
Est-il meilleur aveu de la filiation Rosicrucienne de l'Unesco et de
L'organisation de la République Christianopolitaine fit l'objet
sa tendance mondialiste ?
d'une << Main droite tendue à l'Amour chrétien » (1620), aujourd'hui
perdue. C'était « le plan d'une Société chrétienne que nous pensions
opposer à l'indigne farce de la fictive Fraternité Rose-Croix... dans le La Panorthosie divise la société œcuménique en trois classes :
but non de prescrire aux gens une règle, mais de fournir au lecteur l�s lettrés, le� r.:r�tres, les hommes politiques ; le reste de la popula­
sensé et avisé matière à réfléchir davantage à la chose chrétienne tion est considere comme les « travailleurs » de Platon à la manière
des « intouchables » de l'Inde. '
(Lettre d'Andreae du 27 juin 1642 à Coménius)(18). »
Seules les trois classes recevront en commun une formation à
Mais déjà, en 1632, découragé et malade, Andreae avait écrit
à son disciple Coménius qu'il était trop faible pour poursuivre le com­ ba �e . d'éducation, de religion et de politique. Si bien que, écrit Co­
bat et « nettoyer les écuries d'Augias... Vous abandonnant ce qui memus:
<< Lorsque les �onditions auront été améliorées, au point que
reste de notre naufrage, nous vous le transmettons, assez heureux si
notre entreprise n'a pas tout à fait échoué( 19). » tout nous sera vraiment commun : la philosophie, la religion et la
politique, les lettrés auront l'occasion de rassembler et de classer
Coménius (Jean Amos Komensky, dit) (1592-1670), évêque de la
secte des Frères Moraves, avait conduit leur émigration à Leszno les v�rités et de I:s inculquer � l'esprit humain ; les prêtres pourront
entramer les ames vers D1eu ; les hommes politiques pourront
(Lissa) en Poméranie, après la défaite de leur insurrection contre .
f�tr� r�_ gner part .out la paix et la tranquillité ; il déploieront, pour
l'Autriche, en 1620. Gagné à la Rose-Croix, il se rendit à Londres
ams1 d1re, une sam te ardeur dans leurs efforts pour contribuer chacun
où il fréquenta les Rosicruciens Francis Bacon et Robert Fludd ';
à sa place, le mieux qu'il pourra, à l'avancement du bien�être du
puis il passa en Suède, où s'était fixé' un autre Rosicrucien le Hol­
genre humain(21). »
landais Louis van Geer, qui le prit sous sa protection ; il 'termina
son périple par la Hollande et la Pologne, et revint se fixer à Amster­ Ainsi, les lettrés, doctrinaires des vérités, les imposeront aux prê­
dam, où il mourut en 1670. tres, devenus simples propagateurs de syncrétisme officiel, et aux
De son abondante production, on ne retiendra que son ouvrage : hommes politiques, chargés de les appliquer.
« La Panorthosie » (du grec pas, pantos, tout, universel et orthos Et pour éviter tout risque de « déviationnisme », on mettra en
droit, juste), publiée en 1644, synthèse des « Colonies de Îérusalem ; place « dans chaque école, dans chaque Eglise, dans chaque Etat
de Johann Arndt, de la « Civitas salis poetica » de Thomas Campanel­ des gardiens des normes et des lois ; afin que, « pour le monde ,en�
la, de la « République Christianopolitaine » d'Andreae et de l'« A tlan­ tier, tous soient maintenus dans les limites du salut,. » Ce qui impli­
tis nova », la << Nouvelle A tlantique » (1627, posth�me) de Francis que, pour chacune des classes constitutives, qu'« on instituera par con­
Bacon. De ces projets utopiques, Coménius tira un système cohérent séquent un corps de dirigeants(P. Virion). »
rationnel, pragmatique, pour une organisation œcuménique de la so� Comme Platon, Coménius attribue une grande importance à l'édu­
ciété. cation des jeunes - il avait d'ailleurs dirigé des écoles et écrit plu­
sieurs ouvrages didactiques.
« Avant Emerson, écrit M. Pierre Mariel, Coménius savait que l'en­
fant est le père de l'Homme adulte. Une Société se modifie s'améliore
De �e projet d'organisat !on œcuménique de la société, exposé
par l'éducation qu'elle donne à l'enfance. Voici les préceptes édictés
en détail dans la (( Panorthos1e », découlent directement tous les plans
par la Rose-Croix tchèque, préceptes qu'ont par la suite repris et ac­
de gouvernement mondial ( 19).
tualisés Pestalozzi, Mme Montessori et... l'Université issue de mai
1968.
C'est ce qu'a confirmé l'Unesco (Organisation des Nations
unies po.ur l'Edu�ation, la Science et la Culture), qui, à en croire
le F. · . Pterre Manel, « est presque entièrement composée de maçons 1 o Envoie les enfants aux leçons publiques le moins d'heures
de tous pays (20). >> Elle a tenu à célébrer le tricentenaire de Comé­ possible, afin de leur laisser le temps de faire des études personnelles.
20 Surcharge la mémoire le moins possible. Ne fais apprendre par
nius, « Apôt;e de la �o_ m �réhension mondiale », « premier propaga­
. cœur que ce qui est bien compris.
teur . do!lt s est msprr� 1 Unesco lors de sa fondation » par la
k �
b 1cat10n, en 1957, d un opuscule de M. Piaget, dans lequel on peut
3° Règle la progesssion de l'enseignement selon l'âge et les pro­
grès scolaires. Individualise tes leçons.
e
4° Apprends à écrire en écrivant, à parler en parlant, à raisonner
�1187 Paul Arnold,
Ibid., {)·
64.
op. ctt., p. 54.
en raisonnant. D'où la règle d'or :

19 D'apres Pierre Mariel, op. cit. : La Panorthosie ne fut pas le manifeste « Pour tout ce qui sera offert à l'intelligence, à la mémoire, à
du seu Coménius, mais « plutôt le manifeste de la Rose-Croix, car Coménius fut
le porte-parole, le « rapporteur d'une commission de Sages dont les membres
sont restes volontairement dans l'ombre,. (p. 38). (21) Pierre Virion, Bientôt un Gouvernement mondial ?
· '
se éd. , (Editions
(20) Pierre Mariel, Les Francs-Maçons en France (Marabout,. 1972)
. p. 204. Sai�t-Michet, Saint-Cénéré, s. d. (1967), p. 8 et passim.
XVI LA CONJURATION DES ILLUMINÉS AVERTISSEMENT XVII

la main que les élèves le cherchent eux-mêmes, le découvrent, le dis­ quelle tous verront, par eux-mêmes, la vérité et à laquelle plus jamais
cutent, le fassent, le répètent ; le maître se bornera à guider (22). » aucune chimère ne pourra se mêler. »
Il y aurait bien des réserves à faire sur ces principes d'éducation,
Coménius prend bien soin de préciser que les membres du Conseil
notamment sur le mépris pour la mémoire, fondement de toute ins­
de la Lumière devront être « illuminés comme de véritables étoiles »
truction, dont l'objet essentiel est le développement progressif de l'in­ et qu'ils seront chargés de contrôler tout ce qui concerne la culture �
telligence par la confrontation et l'interprétation individuelle des
imprimerie, librairie, enseignement, ses méthodes et ses programmes.
éléments acquis. D'où la maxime de nos bons magisters : « Ce que Au vrai, le prélat morave institue le principe de notre moderne « cul­
vous apprenez aujourd'hui, vous le comprendrez plus tard. » ture � e. '!lasse », diffusée par les « m�ss media » dans le sens voulu par
Quand au « laxisme » dans la discipline scolaire, il a produit

le « dutgJSm e » des gouvernants offictels ou occultes.


de pseudo-penseurs, incapables d'exprimer des idées claires en fran­
çais correct - pour ne rien dire de leur orthographe ! -Et des « con­
20 En ce qui concerne la religion :
« Les membres du Consistoire(mondial) auront pour tâche de s'as­
seils de classe » dans lesquels des révolutionnaires en culotte courte
surer que le contact des âmes avec Dieu se fait sans empêchement à
veulent « chambarder » les programmes scolaires à leur gré !
quelque degré, dans quelque état et dans quelque cas que ce soit,
« Dans le domaine politique, poursuit M. Pierre Mariel Coménius - autrement dit de veiller au règne du Christ dans l'Eglise, à la conti­
nous émerveille plus encore. �1 prôna un gouvernement œ �uménique, nuation et à la perpétuation de la communion des Saints dans le mon­
que les Synarques du xxe Siècle ont repris ... en omettant de le ci­ de entier, universellement, sans empêchement (en subordonnant tous
ter(. . ) les membres de l'église à une seule tête : le Christ). Ce corps pourrait
s'appeler aussi LE CONSEIL GÉNf:RAL, LE SYNEDRION DU MON­
.

« ... il proposa :
DE, LES VIGILES DE SION, etc. »
. A) Un plan de réforme universelle élaboré par les peuples chré­
tiens. Si l'on se rappelle qu'il est assigné aux « lettrés » de « rassembler et
B) Un exposé des maux sociaux et de leurs remèdes. d� classer les vérités et de les inculquer à l'esprit humain ; si l'on y
C) Révision par libre examen des principes de la Philosophie et ajoute que l'« Eglise générale » intègre toutes les Confessions, entre
de la Religion. lesqu711e� il ne doit subsister aucune « différence d'opinion », par l'in­
_
termedlaue des « Consistoires nationaux », il apparaît que l'intention
D) Création d'institutions permanentes internationales dont un
Concile(Parlement) mondial. ' de Coménius est l'institution d'une Eglise syncrétique, dans laquelle
« tous verront, par eux-mêmes, la Vérité » .
. E) Recrutement d'une élite nouvelle. D'où l'idée-force de Supé­
neurs Inconnus, idée qui sera reprise par la franc-maçonnerie écos­ L'Eglise catholique ne pouvait que s'élever contre pareille propo­
saise - principalement par le Régime Ecossais Rectifié (R.E.R.). » sition, fondamentalement opposée à ses dogmes, puisque substituant
à la révélation, le concensus, après « libre examen », du Conseil de
Mais, demande Coménius : la Lumière. Aussi Coménius, évêque vaudois dont la doctrine a été
• •
condamnée par Rome, s'acharnera-t-il à exiger la destruction de celle
« Ne faudrait-il donc pas instituer trois tribunaux arbitraux aux­ qu'il appelle la << Superbe de l'Antéchrist » ou l'« Idolâtrie » et la
quels seraient soumis tous les différends qui pourraient surgir entre suppression de son représentant, le Pape, qu'il surnomme l'« I do le » .

le� let�rés, les prêtres et les princes ? Leurs soins vigilants ne pour­ Il précise �o_n int7ntion dans un ouvrage : Lux in Tenebris, publié
raient-ils, dans chacun des trois états, empêcher des discordes et des en 16 57, ou il est ecrit :
brouilles de naître ? La paix et la tranquillité seraient maintenues ... « Le Pape est le grand Antéchrist de la Babylone universelle.
« Il sera utile d'adopter des appellations différentes pour ces tri­

« La Bête à tout faire de la courtisane, c'est l'Empire Romain (le
bunaux : le tribunal des lettrés s'appellerait le Conseil de la Lumière Saint Empire Romain Germanique) et spécialement la Maison d'Au­
le tribunal ecclésiastique, le Consistoire, et le tribunal politique ' 1� triche.
Cour de Justice. » « Dieu ne tolérera plus longtemps ces choses ; bien mieux, il
Terminologie caractéristique, qui a fait fortune de nos jours : elle détruita enfin le monde des impies dans un déluge de sang.
« A la fin de la guerre, la Papauté et la Maison d'Autriche seront
prouve? à elle seule, l'imprégnation Rosicrucienne de nos gouvernants,
transmise, on le verra, par la Franc-Maçonnerie. détruites.
« Cette destruction sera le fait des Nations fatiguées de leur despo­
tisme, accourant des quatre coins du monde, en premier lieu les peu­
.
P �is ? écrit Ja� ques Bordio�, à 9ui j'emprunte les pages qui suivent,
Comemus exphc1te les attnbutlons de chacun de ces tribunaux. ples du Nord et de l'Orient.
1 o En ce qui concerne l'éducation : •••••••••••••••••

« Le Conseil de la Lumière veillera à ce qu'il ne soit nécessaire « Pour leur récompense, ils répandront la lumière de l'Evangile.
nulle part au monde, d'instruire quelqu'un et moins encore à ce qu'il •••••••••••••••••

se trouve quelqu'un qui ignore quelque chose d'indispensable, et à ce « L'univers tout entier sera réformé à la fin des siècles. Les lois
que tous les hommes soient instruits de Dieu. Ce qui veut dire que le et la forme de cette réforme seront promulguées, à savoir :destruction
Conseil, en créant des occasions favorables, permettra à tous les hom­ de l'Idole et de l'Idolâtrie et partour rétablissement du culte le plus
mes du monde entier de tourner les yeux vers cette lumière, dans la- pur de la divinité » .
Dans un autre passage, on peut lire :
(22) Pierre Mariel, Les Sociétés secrètes mènent le Monde, p. 37.
« Tribunal ecclésiastique, le Consistoire mondial... veillera à ce
XVIII LA CONJURATION DES ILLUMINI1S AVERTISSEMENT XIX

que Jérusalem soit désormais en sûreté (Zach. XIV), qu'il y ait par­ cherchant un dénominateur commun aux différentes cultures (. . .)
tout des symboles saints de façon que chacun trouve matière à mé­ « Après avoir aspiré à devenir le « Vatican de la pensée rationa­
ditation. » liste » , l'Unesco s'est tournée vers des tâches plus concrètes et plus
En fait, le chapitre XIV de Zacharie, « l'une des descriptions apo­ fécondes ( . ..) Les activités opérationnelles destinées à développer
calyptiques les plus développées du jugement de Dieu dans l'Ancien l'instruction dans les pays du Tiers Monde et menées dans un cadre
Testament » (Bible de Maredsous), a une portée très étendue. Il pro­ régional tendent désormais à l'emporter sur l'action culturelle pro­
phétise le triomphe final de Jahweh : prement dite » (24).
(En ce jour-là) « le Seigneur règnera sur la terre entière ... Tout le N'est-ce point là une ébauche de :onseil de la Lumière de Comé­
pays sera aplani ... Jérusalem dominera, dressée à la place qu'elle oc­ nius ?
cupe ... On s'y installera. Plus d'interdit : Jérusalem sera vraiment en 40 En ce qui concerne les « Supérieurs Inconnus » :
sécurité désormais ( .. .) Il est un point fondamental sur lequel Coménius ne fournit aucune
« Les survivants d'entre les nations qui ont attaqué Jérusalem mon­ donnée : s'il remet l'autorité suprême au Conseil de la Lumière, il se
teront chaque année ; ils se prosterneront devant le Roi, le Seigneur garde bien d'en expliciter le mode de recrutement. Les « initiés » su­
des armées, et célèbreront la fê.te des Cabanes ( *) ... » périeurs qui le composent, qui sont-ils ? d'où sortent-ils ? quelle est
La référence de Coménius � ces versets du dernier chapitre du Livre leur formation ? qui a procédé à leur choix ?
de Zacharie montre qu'il attribue au Consistoire mondial une autorité Questions d'une importance capitale, car on n'a pas été sans le re­
exclusive, universelle, avec juridiction sur le monde entier. marquer : pour Coménius, les � hommes politiques » , qui disposent
Il ne saurait donc accepter aucune « déviation » de doctrine à la du POU VOIR , doivent s 'incliner devant les décisions des « lettrés »,
dogmatique syncrétiste arrêtée par le Conseil de la Lumière, tant pour détenteurs de l'A UTORITE.
la Religion que pour la Philosophie. Il n'existe qu'une seule réponse : de même que, dans La Républi­
JO En ce qui concerne la politique : que, la classe des « philosophes-gouverneurs » devait se composer,
« Ce Tribunal (Le Tribunal de la Paix) aura pour mission de veiller à l'origine, de Platon et de ses disciples ayant accédé à son enseigne­
à la sagesse humaine, qui consiste à se mai triser soi-même à tous les ment acroamatique (partie la plus secrète transmise oralement, à l'ex­
degrés, dans tous les états et tous les cas, afin de maintenir sans altéra­ clusion de tout écrit), de même le Conseil de la Lumière devait être
tion à tous les points de vue la société humaine et son système de rela­ choisi parmi les « Sages » de la Rose-Croix, les « Maîtres Inconnus » ,
tions, autrement dit d'être à la tête de la diffusion de la justice et de la « Invisibles » ou « Supérieurs Inconnus >> , dont parlent notamment
paix entre les peuples du monde entier. Ce corps pourra s'ap_p eler aus­ l'abbé Barruel, MM. Serge Hutin et Jean Saunier à propos de la Fra.nc­
si LE DIRECTOIRE DES PUISSANCES DU MONDE, LE SENAT DU �açonnerie (25). Quant à la succession, elle s'effectuait par coopta­
MONDE OU L'AIŒOPAGE DU MONDE » . hon.
Qui ne voit là l'idéologie dont se sont inspirées : Ainsi, dans le système mondialiste de la Panorthosie, les gouver­
- Les Conférences de La Haye ( 1 899 et 1907) ; prévues pour obte­ nants ne sont pas libres de leur politique, imposée par des théoriciens
nir une limitation internationale des armements et l'arbitrage obliga­ dogmatiques irresponsables, ce qui est la caractéristique de la S Y­
toire dans les conflits entre Etats, elle ne parvint qu'à la constitution NARCHIE.
d'une Cour permanente d 'arbitrage facultative et sans moyens coerci­
tifs. Telle est bien la tendance actuelle de nos démocraties, où le pou·
- La Société des Nations (S.D.N.), constituée sous l'influence du voir est soumis aux options de technocrates irresponsables.
« colonel » Edward Mandel House, membre de l'Ordre llluministe des
Autrement dit : Démocratie = Synarchie
« Masters of Wisdom À) (Maîtres de Sagesse), fondateur du mondialis­
te Council on Foreign Relations américain.
- L'Organisation des Na tions Unies (O.N. U.), dont la Charte a été B) - LA FRANC-MA ÇONNERIE
rédigée par Léo Paslovski ( C .F .R.) et sou tenue par le T. · . Ill.·. F . · . pré­
En dépit de ses statuts, et contrairement à ce qu'affirment publi­
sident Franklin D. Roosevelt (C.F.R.). Le F. · . Pierre Mariel n'hésite
quement ses adeptes, la Franc-Maçonnerie s 'est toujours mêlée de po­
pas à déclarer : « De nos jours ... l'O.N.U. (comme l'Unesco) est pres­ litique subversive.
que entièrement composée de maçons de tous pays (ce que savait per­
Cela, non seulement dans les pays latins et germaniques, comme
tinemment le Pape Paul VI quand il vint y prendre la parole lors d'une
on le croit trop souvent, mais aussi et surtout dans les pays anglo­
mémorable séance » (23), le 4 octobre 1 965.
saxons.
On notera que l'Unesco (Organisation pour l'Education, la Science
Ainsi, et sans remonter plus haut que la Réforme, lorsqu'après
et la Culture), organe « subsidiaire » de fO.N.U., « se donne pour tâ­
son divorce et son remariage avec Anne Boleyn, Henri VIII d'Angle­
che d'éliminer l'ignorance et l'incompréhension entre les peuples, qui terre promulgua l A cte de Suprématie de 1534, qui consommait le
sont une cause d'antagonisme et de tension, de promouvoir l'éduca­
'

tion populaire et de diffuser la culture. L'ambition des premières an­ (24) Pierre Gerbet, Les Organisations tnternattoMle.s, (.t'.U .l'. , coll. « Que
nées était de mettre fin au cloisonnement intellectuel du monde en Sais-je ? » , 1972) p. 93-94.
(25) C'est l'abbé Barruel qui a lancé le terme d' « arrière-loge ,. pour désigner
les chefs occultes de la Maçonnerie.
(•) La flte des Cabanes. Il semble qu'elle ait eu une portée missionnaire et Serge Hutin, Gouvernements invisibles et Sociétés secrètes, ch. 1 et Les
universaliste. (Bible de Maredsous). Soclt!téssecrètes (P.U.F. , coll. � Que Sais-je ? », 1973) p. 60.
(23) Pierre Mariel, Les Fra!Jcs-Maçons en France, p. 204. Jean Saunier, Les Francs-Maçons (Grasset, 1972) p . 229 et suiv.

xx LA CONJURATION DES ILLUMINÉS AVERTISSEMENT XXI

schisme entre l'Eglise anglicane et le Saint-Siège, les Francs-Maçons sortit tumultueusement, se précipita sur les quais. Ils prirent des cha­
d'Ecosse s'opposèrent à cette décision. Dès lors, Henri VIII se mit à loupes et envahirent les trois navires anglais, où en quelques instants
persécuter les catholiques. Mais, d'après les historiens maçons Jean­ ils organisèrent un pillage systématique et complet. Ils jetèrent les
trois cent quarante-deux caisses de thé à la mer, sans que les équipages
André Faucher et Achille Ricker :
aient pu s'y opposer et sans que les forces anglaises aient eu le temps
« Une tradition certaine, appuyée sur quelques manuscrits qui sont
d'intervenir. Puis ils reprirent leurs chaloupes, regagnèrent les quais et
P.arvenus jusqu'à nous, écrit Maurice Colinon (*), nous permet d'af­
on les vit rentrer à la Taverne. Ce devaient être des Indiens magiques
frrmer que les Loges furent, durant cette période, le refuge de nom­
car jamais on ne les en vit sortir, en sorte que jamais la police anglaise
breux catholiques et l'un des centres de résistance contre la calvini­
ne put ni les appréhender ni les puni r . On vit seulement sortir de la
sation prêchée par John Knox (26). »
Taverne les membres de la Loge de Saint-André qui s'étaient réunis
Et aussi : pour ne pas tenir séance, comme l'indique leur procès-verbal (30). »
« En 1648, Cromwell s'empare du pouvoir et fait décapiter Charles Il y aurait lieu de parler aussi de l'influence des idées maçonniques
Jer. La reine Henriette de France, fille de Henri IV, se réfugie à Saint­
sur les grands événements contemporains : la Révolution française, la
Germain, avec ses deux enfants, suivie de nombreux gentilshommes Révolution de 1848, la « décolonisation », l'unification de l'Italie et
écossais. Les catholiques qui appartiennent à des Loges maçonniques de l'Allemagne, la déclaration de guerre de 1 9 1 4 et celle de 1939 (3 1 ) .
participent activement aux complots contre Cromwell ; en Angleterre, Pour ce qui concerne la situation politique de la Franc-Maçonnerie
en Ecosse, en France, les stuardistes camouflent leurs activités derrière
en France, où, d'après le T.·. Ill.·. F.·. Jean-Pierre Prouteau, ex-Grand
le secret des Loges (27). » Maître du Grand-Orient, « elle occupe la première place en Europe
Ou encore :
avec 45 000 membres ( 3 2) . » , M. Alec Mellor écrit :
« En Angleterre, la Maçonnerie se trouve de plus en plus engagée
dans les luttes politiques. En 1 6 59, le général Monck, chef de l'armée « Il est théoriquement interdit de se livrer, en lo�e, à des discus­
écossaise, est admis comme Maçon Accepté dans la Grande Loge Opé­ sions politiques ou religieuses. Le Règlement du Gr nd Orient con­
rative d'Edimbourg et il est fait chevalier de Saint-André. A la même tient même un article 10 précisant que les ateliers d ·ivent « s'inter­
époque, nous voyons se créer en Angleterre et en Ecosse, au sein de la dire toute intervention maç. · . dans les luttes des par Lis politiques »,
Maçonnerie Opérative, une fraction secrète, l'ordre des Maîtres écos­ mais l'on peut dire que déjà au dernier quart du XIXe siècle, loin
sais de Saint-André qui regroupe exclusivent les stuardistes Maçons d'être bannies, ces questions faisaient l'essentiel des travaux. Long­
Acceptés. temps, le Suprême Conseil du Rite écossais s'efforça de rete ùr ses
« Le complot réussit puisque le général Monck, en 1660, rétablit Loges bleues dans cette voie, et sans doute ses efforts ne fu1 e·1t-ils
Charles II sur le trône. Les stuardistes de Saint-Germain regagnent pas entièrement perdus, mais il suffit de jeter un regard sur les o lres
Londres (28). » du jour pour constater que les Loges furent un véritable labora. ·ire
En 1 7 1 7 , « les quatre Loges de Londres s'érigent en Grande Loge politique (33). »
et abandonnent la Maçonnerie opérative pour lui substituer définitive­ Si bien qu'au G.·. O.·. D.·. F.·., c'est la bagarre, le stylo entre s
ment la Maçonnerie spéculative (29). » dents, entre les trois ex-Grands Maîtres, les FF. Jacques Mitterra1 1
:
· .

En 1 7 24, on trouve à Paris le mystérieux chevalier écossais André un socialiste franchement communisant, Fred Zeller, ancien secrétaib
Michel de Ramsay, ancien secrétaire de Fénelon auquel il a peut-être de Trotzky, et Jean-Pierre Prouteau, gagné au giscardisme électoral ;
inspiré les fameuses Tables de Chaulnes, animateur, avec le marquis ce, sous l'œil inquiet du Grand Maître en fonctions, l' « apolitique »
d'Argenson, du Club de l'Entresol, que le Régent, inquiet de ses acti­ docteur israélite Serge Behar.
vités politiques, fit dissoudre en 1 726. Rue Cadet, il pleut sur le Temple 1
D'ailleurs, on peut affirmer que c'est la Maçonnerie qui a « fabriqué » Lisez plutôt :
de toutes pièces l'Indépendance des Etats-Unis. Il y aurait beaucoup à « Il faut mettre les choses au point. La maçonnerie française n'aja­
dire, en effet, sur le rôle du F.· . Benjamin Franklin, son réseau de jour­ mais été apolitique. Interdire l'entrée du temple aux arrivistes est une
naux animés par sa Gazette de Pennsylvanie, son Almanach du bon­ chose ; s'intéresser aux problèmes qui conditionnent le destin national
homme R ichard, etc. C'est à son ami intime, le chirurgien Joseph War­ est une autre chose. Ceux qui font, au Grand Orient, profession d'apo­
ren, Maître de la Loge Saint-André et animateur du club radical North litisme, trahissant ainsi un passé qu'aucun historien ne consteste, dis­
End Caucus, qu'est due l'historique Tea Party (Partie de thé) qui dé­ simulent bien souvent des ambitions peu avouables et sont rarement
clencha la révolte américaine contre l'Angleterre. les derniers dans la chasse aux honneurs, aux dévorations et aux pré­
Bernard Fay tdate avec humour cet épisode : bendes » .
« Or le jeudi 16 décembre 1773 la Loge de Saint-André se réunit à Propos d'anti-maçon attardé, du genre, Léon de Poncins ou Ber­
la Taverne du Dragon Vert ; mais elle ne put pas tenir séance, son or­ nard Fay, pensera-t-on.
dre du jour le constate. Pendant qu'elle était occupée à ne pas tenir
séance et que le club politique y était aussi réuni, un groupe d'Indiens (30) Bernard Fay, op. ctt p. 166.
rouges et bariolés que l'on n'avait pas vus entrer dans le Taverne, en
••

(31) Cf. : Les causes cachées d� la Deuxième Gue"e Mondiale, Lectures


;orançaises, n o spécial, mai 1975.
(*) Maurice Colinon, L 'Eglise en face de la Franc·Maçonnerle. (32) « Message >> du F.·. Prouteau, lors de son voyage « fraternel » en Amé­
� �
(26) J.-A. Faucher et A Ricker, op. cit., p. 54.
21 /btd., p. 66.
28 Ibid., p. 67.
•.
rique latine, en 1 974. Cf. Lectures Françaises de janvier 1 977.
(33) Alec Mellor, La Franc-Maçonnerie à l 'heure du choix (Marne, 1963)
p. 385.
29 Ibid., p. 75.
XXJI LA CONJURATION DES ILLUMINÉS AVERTISSEMENT XXIII

Pas du tout ! Il s'agit du T .· . Ill.·. F.. ·. Fred Zeller lui-même, dans loge maçonnique, ainsi que 90 députés de la Noblesse, dont leur pré­
ses mémoires : « Trois Points c'est tout » (34), qui ont fait quelque sident, le duc de Montmorency-Luxembourg. Il y avait également plu­
bruit chez les « Fils de la Veuve ». Car il est fifficile de rétorquer à un sieurs représentants du Clergé, parmi lesquels Siéyès et Talleyrand.
ex-Grand Maître, qu'il ne sait pas de quoi il parle. « Il ne fait aucun doute que cette minorité agissante, composée de
Or, on remarquera qu'en affirmant nettement : « La maçonnerie seigneurs, de parlementaires, de financiers, de bourgeois libéraux, de
française n'a jamais été apolitique », il englobe toutes les Obédiences philosophes, a milité sous la conduite du Grand Maître, le duc d'Or­
sans exception, même celles qui se targuent d'un apolitisme total, léans, premier prince du sang et cousin du roi. Il n'est pas démontré
comme la Grande Loge de France, de la rue Puteaux. C'est ce que con­ que ces "conjurés" aient visé la conquête du pouvoir, mais il est cer­
firme mon ami Jacques Ploncard d'Assac : tain que la k' lupart ont essayé d'imposer au pays une Constitution libé­
« Interrogé par le Journal du Parlement, dont on connaît les liens
rale (p. 456) » .
a:vec la Franc-Maçonnerie, le Grand-Maître Dupuy (*) faisait de cu­ Et encore :
« Il fallut attendre 1 830, puis 1 848, pour voir l'Ordre reprendre
neux aveux :
« C'est, déclarait-il, le rôle du Vénérable Maître dans chaque loge et
ses traditions. Renforcé de nombreux éléments révolutionnaires, venus
le rôle du Grand-Maître à l'échelon du pays de veiller à ce qu'aucune des sociétés secrètes, il travailla activement à la chute de la monarchie
propagande politique ne se développe parmi les francs-maçons. » bourgeoise » ( ... ) Après la capitulation de Sedan et la proclamation
Alors l'enquêteur du Journal du Parlement objecte : par le frère Jules Favre de la déchéance du régime, un gouvernement
« Tant de neutralité ne conduit-elle pas à une espèce d'indiffé­
provisoire de douze membres est formé. Dix appartiennent à l'aile
rence ? » gauche du Grand Orient .
« Il était à prévoir qu'après avoir pris naissance d'un gouvernement
. « Répon �e .: . « La neutralité politique des organisations maçon­
mques ne s1gmfle pas du tout leur indifférence ! Soyez-en sûr ! » de francs-maçons, la Ille République allait s'organiser et recruter ses
� Ce qui n'a .P�S d'autre signification que celle-ci : la franc-maçon­ cadres dans la franc-maçonnerie (p. 457). »
<
.
r:ene f�1t .�a. polihqu� elle-même et non pas à travers les partis, et cela J'ai réservé pour la bonne bouche ces savoureux détails concernant
a part1r d une ascese personnelle effectuée dans le cadre collectif les élections présidentielles de 1 974 :
d.e la Loge " , c� qui "conduit à la libération de l'initié par l'acquisi­ « Toute la presse à l'époque fit état des manœuvres giscardiennes.

tion de la connaissance. Et la conquête commence grâce à ce que nous On ne pouvait manquer de constater qu'une "amicale pression", pas
appelons 'le travail' "( **). Autrement dit le lavage de cerveau (35). » toujours discrète, s'exerçait, directement ou par personnes interpo­
On a donc le droit de sourire à lire dans Historia (Hors Série no sées, sur quelques dignitaires francs-maçons engagés politiquement
30, 2 e trimestre 1 973) la réponse du même F . · . Richard Dupuy à un dans une mouvance radicale (. .. )
enquêteur de la revue : « Assurément, il n'était pas question de demander au Grand Orient

« En ce qui nous concerne, nous n'intervenons jamais dans les af­ de se rallier en bloc à la candidature de Valéry Giscard d'Estaing. Une
faires politiques. Nous sommes les défenseurs naturels des libertés fon­ telle entreprise se révélait chimérique. Mais il était au moins possible
damentales mais nous ne saurions donner à nos adhérents des consi­ d'obtenir sa neutralité. Pour ceux qui se souviennent des élections lé­
gnes de vote. D'ailleurs, elle ne seraient pas suivies. gislatives de 1 936 et qui savent le rôle important - à peine dissimulé
« Une intervention dans le domaine politique serait considérée - joué par la maçonnerie dans la constitution du Front populaire,
comme indécente et attentatoire à la liberté de nos Frères. Ce serait obtenir sa neutralité à l'occasion d'une élection présidentielle était
la dégénérescence de l'Ordre (p. 165) ! » un considérable succès : le silence de l'Ordre maçonnique, au mo­
Qu'est-il besoin de consignes de vote, alors que l'initié a acquis la ment où la France entière se livrait avec passion à la controverse po­
« connaissance » du problème dans « le cadre collectif de la Loge »
litique, pouvait passer pour un désaveu implicite de la candidature de
dont le « travail » l'a mis en condition ? ' François Miterrand, pour un refus de s'associer à la gauche unie ...
Au demeurant, la référence aux « libertés fondamentales » four­ (p. 468). »
nit un prétexte commode pour toute intervention politique interne Et l'on en est à se demander par quels engagements M . Valéry Gis­
ou étrangère. « Liberté, que de crimes on commet en ton nom ! » card d'Estaing a pu obtenir la "neutralité" du Grand Orient. M. Fred
s'indignait déjà Mme Roland ... Zeller, ancien Grand Maître, ne croit pas devoir le révéler, mais on s'en
Il faut rendre à l'ancien Grand Maître Fred Zeller cette justice doute ...
qu'au moins il a le courage de reconnaître les activités politiques de Qu'il me soit permis de reproduire la déclaration faite à Historia
la Franc-Maçonnerie dans « un passé qu'aucun historien ne conteste » . (dans le numéro hors série déjà cité) par le F.·. Zeller :
Ainsi, « la maçonnerie, si elle n'a pas exercé d'action directe sur les Fred Zeller : Partout en Afrique, où je suis allé il y a quelques mois,
événements de 17 89, a largement contribué à diffuser les idées qui les nous avons de nombreuses loges formées dans leur immense majorité
in.spirèrent. C'est une chose bien établie que sur les 5 78 députés du d'autochtones.
T1ers aux Etats généraux, 4 77 étaient régulièrement inscrits dans une H. : Est-ce que vous avez constaté en Afrique une lutte aussi vive
entre les Obédiences, que celle qui se produit actuellement en France ?
· F. Z. : Ce n'est pas à proprement parler une lutte d'obédiences. Je
(•) M. Richard Dupuy, Grand Maïtre de la Grande Loge de France.
(* •) Journal du Parlement, 19-11·1976 (35). me suis trouvé là-bas, menacé directement par la Franc-Maçonnerie
(34) Fred Zeller, Trois points c 'est tout (coédit. R. Laffont-Opéra Mund i
·

,
anglo-saxonne qui fait tous ses efforts pour liquider des positions que
1976) p. 467.
(35) Jacques Ploncard d'Assac, La Franc-Maçonnerie aujourd 'hui in Lecture nous avons depuis parfois plus de deux cents ans !
et Tradition, mars-avril 1979, p. 26. H. : S 'agit-il d'une lutte spécifiquement maçonnique ?
XXIV LA CONJURATION DES ILLUMINÉS AVERTISSEMENT xxv

F.Z. : Mais voyons ! Il ne s'agit pas là de lutte seulement maçonni­ « Quant au but final de la Maçonnerie sur le plan international, le
que. Il s'agit pour la maçonnerie anglo-saxonne d'utiliser la maçonne­ Grand-Maître de Just a dit sa volonté de poursuivre une action d' "ou­
rie pour les besoins de sa politique étrangère ! » verture vers un véritable universalisme". Autrement dit : la Républi­
Qui donc prétendait que seule la Maçonnerie latine s'occupait de que universelle, le "mondialisme" cher à M. Giscard.
politique ? « Enfin il a assuré qu' "il n'existe pas de divergences fondamentales

La question s'est posée de savoir si l'idéologie rosicrucienne n'avait entre les maçons".
pas influencé la Maçonnerie. Certains auteurs, comme MM. Lionel Vi­ « Le premier pas vers la République universelle, c'est l'Europe.

bert et Jean Palou, le nient. Mais la majorité des historiens maçons est "Nous allons vers une Europe maçonnique", assure le Grand-Maître
d'une opinion toute différente. du Grand-Orient (*).
Ainsi de M. Paul Arnold : Tout cela nous vient petit à petit, insinué par les media, donné
« Les loges anglaises étaient et sont encore persuadées que Fludd comme "sens de l'histoire", alors que tout a été discuté, combiné,
fut le premier organisateur d'une sorte de maçonnerie rosicrucienne mis au point dans les Loges ( 40). »
(36). »
Pour M. Paul Naud on :
« Les preuves des rapports entre la franc-maçonnerie et les Rose­
ADAM WEISHAUPT
Croix sont nombreuses. A Londres notamment, l'influence de ceux-ci
(ut considéraple . L'alchimie était alors à son apogée et les adeptes
. Vers 1 748, naissait à Ingolstadt, en Bavière, dans uhe famille de pé­
JOUèrent un role Important dans la fondation de ce grand corps savant
qu'�st la Royal So �iety. Parmi les personnages les plus célèbres, qui à dagogues, un certain A dam Weishaupt, dont l'existence est assez mal
la fm du xvn e Slecle . furent en même temps Rose-Croix et francs­ connue : on ignore la date exacte de sa naissance ; certains orthogra­
maçons, citons Christopher Wren, maître de la Compagnie des Maçons phient son nom Weisshaupt ; l'abbé Barruel le prénomme Jean. Il fit
de Londres, R o_ b�rt Moray, chimiste et mathématicien, premier prési­ ses études au collège de Jésuites de sa ville natale, centre actif de la
_
dent de la Societe Royale, et surtout Elias A shm ole. Contre-Réforme, comptant trois mille élèves. Il s'y distingua au point
<< Ashmole ( 1 6 1 7-1 692), surnommé le Mercuriophile anglais créa
d'obtenir, à vingt-huit ans, la chaire de Droit canonique à l'université
à Londres une société qui avait pour but de bâtir la maison de ' Salo­ d 'lngolstad t.
mon, temple idéal des sciences et qui obtint des maçons de se réunir Mais il fut rebuté par l'esprit étriqué et sectaire de la religion qui lui
dan � leur lo � a� : Masons' Hf! li. "Il y eut alors une interpénétration qui était imposée par contrainte morale et par l'espionnage incessant au­
a fait de la vieille maçonnen� une franc-maçonnerie nouvelle ... implan­ quel il était soumis. Aussi, comme l'écrit M. Serge Hutin :
, par des noyateurs cu:xeux de réminiscences initiatiques ( * ) »
tee « ( ... ) Loin d'être un vrai dévôt, (il) se montre en apparence docile

, « Un manucnt des ancte.nnes constitutions maçonniques imprimé


mais au fond de lui-même (il) devient très tôt violemment anticlérical.
a Londres en 1 7 24 s�us le titre The secret his tory of the Free-Masons Il allie à des convictions rationalistes, proches de celles de la AufkHi.­
présente les Rose-CroiX et les maçons comme "des frères de la même rung, mais bien plus radicales, un engouement sincère pour les initia­
[ra �ernité ou ordre". De même le Dai/y Journal du 5 septembre 1 7 3 0 tions rituelles, et des idées très avancées, même extrémistes, en ce qui
md1que que les maçons modernes sont une greffe de la société des concerne la réforme de la société ( 4 1 ) . »
Rose-Croix ( 3 7 ) . » 0 r, si 1'on en croit M. Pierre Mariel :
« Vers 1 774, il rencontra un personnage mystérieux, qui devint
MM. J.-A. Faucher et A. Ricker sont d'un avis analogue (38).
L'influence rosicrucienne est d' ailleurs manifestée : son directeur spirituel : un Jutlandais, nommé Kolmer, ayant long­
- Par le « cabinet de réflexion » de toutes les Loges pièce dans la­ temps vécu en Egypte, qui parcourait l'Europe, communiquant à
quelle on introduit le néophyte avant son initiation �u grade d' Ap­ quelques disciples triés sur le volet les secrets et mystères des Sages
prenti, par l'inscription V.J. T.R.J. O.L. « formée des initiales de la de Memphis. Kolmer fut en communication avec le comte de Caglios­
phrase latine : Visita Jnteriora Terrae Rectificandoque lnvenies Oc­ tro et avec Dom Pernetti, animateur d'un groupe paramaçonnique, les
cultum Lapidem (Visite l'intérieur de la terre et en rectifiant tu trou­ Illuminés d'A vignon.
veras la pierre occulte). Cette devise des anciens « rose-croix » alchi­ « Nous ne savons rien de plus sur Kolmer qui passa comme un mé­

mistes était une invitation à rechercher ce qui constitue la substance téore. Il reconnut en Weishaupt une nature exceptionnelle, car ce fut
d e l'âme, son secret » (39). à son instigation que le jeune professeur, en 1 776, créa la société se­
- Par l'institution, comme 1 8e grade Ecossais, de Souverain Prin ce crète des llluminari Germaniae, communément nommée des Illuminés
Rose-Croix. de Bavière ( 42). »
- Par l'adoption de l'idéologie messianique de la Panorth osie de Pour l'abbé Barruel, cette rencontre aurait eu lieu vers 1 77 1 , soit
Coménius. deux ans avant le bref Dominus ac Redemptor ( 2 1 juillet 1 773) du pa-
Comme l'écrit Jacques Ploncard d'Assac : (•) Valeurs Actuelles, 18·9-1978 (40).
(40) Jacques Ploncard d'Assac, op. cit., p . 42.
(•) A. Lantoine, La Franc-Maçonnerie chez elle, p. 92 (37). (41) Serge Hutin, Gou vernements invisibles et Sociétés secrètes, p . 193-194.
(36) Paul Arnold, op. cit., p. 225. Aufkliirung est l'équivalent de « Siècle des Lumières >> .
, (37) Paul Naudon, La Franc-Maçonnerie (P.U.F., coll. « Que Sais-je ? » , 3e (42) Pierre Marie!, Les Sociétés secrètes mènent le monde, p. SS.
ed., 1 974) p. 82. Pour J.-A. Faucher et A . Rickert, op. cit., p. 1 0 5 , les Illuminés d'Avignon
(38) J.-A. Faucher et A. Ricker, op. cit., p. 6• à 69. était « un cénacle d'experts en sciences hermétiques ».
(39) Alain Guichard. Les Francs-Maçons (Grasset 1969) p. 42-43. L'abbé Barruel donne quelques précisions sur les activités de Kohner à Malte.
XXVI LA CONJURATION DES ILLUMINÉS AVERTISSEMENT XXVII

pe Clément XIV décrétant la suppression de la Compagnie de Jésus. grande révolution, que réfléchie sur les moyens de la rendre infaillible.
Quoi qu'il en soit, par ce bref, l'université d'Ingolstadt se trouva Weishaupt n'en avait point formé le vœu, sans prévoir les obstacles. En
libérée de l'influence des anciens maîtres de Weishaupt, qui continua donnant le nom de ses profonds adeptes aux premiers élèves qu'il avait
à y professer le droit canon : il y gagna une plus grande liberté pour la su séduire, il n'avait pas osé s'ouvrir encore à eux sur toute la profon­
constitution de son Ordre des Illuminés. deur de ses mystères. Content d'avoir jeté les fondements, il ne se hâta
A ce sujet, Barruel suggère : pas d'élever un édifice qu'il avait trop envie de rendre durable, pour
« Très certainement, il eut des notions au moins informes des an­ s'exposer à le voir s'écrouler de lui-même, faute des précautions néces­
ciens Illuminés, puisqu'il en adopte le nom, puisqu'il renouvelle toute saires pour le consolider. Depuis cinq ans entiers, il allait méditant, et
la partie la plus désorganisatrice de leur système. Ces notions s'accru­ sentait qu'il aurait encore longtemps à méditer cette marche profonde
rent sans doute par une étude de prédilection pour les mystères désor­ qui devait assurer ses complots ( 4 7). »
ganisateurs du Manichéisme, puisqu'on le voit recommander à ses Non point que, dès les débuts, il n'eût pas une idéologie bien défi-
adeptes l'étude de ces mêmes mystères, comme ayant une étroite con­ me.

nexion avec son école, et comme leur donnant un avant-goût de ceux « Voici d'ailleurs, nous dit M. Pierre Mariel, une profession de foi
qu'il se dispose à leur révéler ( . ..). Mais athée de cœur, et détestant réservée aux Illuminés, retrouvée dans les archives d'Adam Weishaupt :
toute théosophie, il se joua du double dieu de cet ancien illuminisme, « L'Egalité et la Liberté sont les droits essentiels que rHomme,
et ne prit de Manès, de l'esclave révolté contre tous les gouvernements, dans sa perfection originaire et primitive, reçut de la Nature. La
que l'universalité de l'anarchie ( 43). » première atteinte à cette égalité fut portée par la propriété. La pre­
En 1 92 3 , E. Dermenghem confirmera cette opinion en écrivant, mière atteinte à la Liberté fut portée par la Société et les gou­
dans << Mémoire de Joseph de Maistre, mystique » , que les « Illumi­ vernements. Ces seuls appuis de la propriété et des gouvernements
nés de Weishaupt . .. étaient, eux, irréligieux et révolutionnaires (44). sont les lois civiles et religieuses. Donc, pour rétablir l'homme dans
C'est le 1 er mai 1776 que Weishaupt fonda l'Ordre des Perfectibi­ ses droits primitifs d'égalité et de liberté, il faut commencer par dé­
listes, devenu par la suite l'Ordre des Illuminés (en allemand : Orden truire toute religion, toute société civile, et finir par l'abolition de
der Illuminaten ; en latin : Ordo flluminati Germaniae) ( 45). la propriété ( 48). » . . , . . .
En fait, profitant de son influence dè professeur sur ses élèves, En ce qui concerne l'orgamsat10n de 1 Ordre, We1shaupt ava1t chOI-
Weishaupt avait préparé de longue date cette fondation. Mais sa posi­ si un modèle qu'il connaissait bien : les Constitutions des Jésuites, tel­
tion l'incitait aux plus grandes précautions. Aussi, après de prudentes les que rédigées par Saint-Ignace de Loyola.
approches, attendit-il l'été de 1 7 7 5 pour s'ouvrir de ses intentions à Mais l'adaptation de ces règles à son Ordre posait à Weishaupt des
deux de ses étudiants, Massenhausen et Merz , auxquels, par mesure de problèmes ardus. Aussi, pendant cinq ans, se contenta-t-il de diriger
sécurité, il donna respectivement le « nomen mysticum )) (nom mysti­ ses adeptes par lettres, en fonction des circonstances. Aux impatients,
que) d'Ajax et de Tibère, tandis que lui-même prenait celui, significa­ il répondait :
tif, de Spartakus, « appellation qui resurgira après les désastres de « C'est au temps et à l'expérience à nous instruire. J'éprouve cha­
1 9 18 . . . et non par hasard ! » ( 46). Puis Ajax lui amena Xavier Zwach, que jour que ce que j'ai fait l'année dernière, je le fais beaucoup mieu�
qui fut « insinué » le 29 mai 1 776 sous l'appellation de Caton ; il al­ auj ourd'hui. Laissez-moi donc considérer ce qui tend au but, et ce qu1
lait devenir l'adepte favori de Weishaupt , celui dont l'activité devait en écarte : ce que nos gens feraient d'eux-mêmes, et ce qu'on ne sau­
se montrer la plus profitable au développement de l'Ordre. rait attendre d'eux sans les aider et les conduire ; - souvenez-vous
Dès lors, Spartakus, Ajax, Tibère et Caton prirent le titre d'A réo ­ que ce qui se fait �ite périt bientôt ; - laissez, laissez-moi faire : le
pagites, le plus haut des grades que Weishaupt eût alors imaginé. temps et moi, nous en valons deux autres )> (Ecrits orig. t. 1 , lett. à
Mais, assez curieusement, Weishaupt à cette époque, n'avait pas Marius et à Caton, 3, 4, 47, 60, etc . ) (49).
une vue très nette de ce qu'il voulait réaliser. Cet obscur « grimaud
de collège » (Werner Gerson) manquait, comme bien des théoriciens, A cette attitude, on peut opposer d'autres motifs.
du sens de l'organisation. Si bien que, à ses débuts, son Ordre n'avait Et d'abord, la peur. Pour M. Werner Gerson : . .
pas de « code » , au sens que donne à ce terme l'abbé Barruel : « ( ... ) Au fond de soi-même il était resté un pion servile et t�-
« Par code de la secte illuminée, j'entends ici les principes et les moré. » Opinion que Weishaupt justifie lui-même dans deux lettres a
systèmes qu'elle s'est faits sur la religion et la société civile, ou plutôt Caton :
contre toute religion et contre toute espèce de société civile. J'entends « Vous savez les circonstances où je me trouve ; il faut que je dirige
le régime, les lois qu'elle s'est données et qui dirigent ses adeptes, pour tout par cinq ou six personnes ; il faut absolument que je rest� incon­
amener tout l'univers à ses systèmes et les réaliser. Il ne fut point, ce nu pendant toute ma vie, à la plus grande partie de nos assoc1és eux­
code, le produit d'une imagination ardente, et plus zélée pour une mêmes · - souvent je me trouve accablé par la pensée qu'avec toutes
mes mé ditations, les services et mes travaux, je ne fais que filer ma
(43) Barruel, t. II, p. 2 5 . corde ou dresser ma potence ; que l'indiscrétion, l'imprudence d'un
(44) Cité par Jean Palou, La Franc-Maçonnerie (Payot, 1964) p. 1 76. seul homme peut renverser le plus bel édifice ( 5 0). »
{45) Sur l'institution des Illuminés de Bavière, je reproduis le texte inédit de
Jac q ues Bordiot sur Les Sociétés secrètes et la Politique.
(46) Werner Gerson, Le nazisme société secrète (coll. « J'ai lu >>, 1971} p. 5 1 . (47) Barruel, t. II, p. 30.
Cette référence au fameux g ladiateur qui se révolta en 75 av. J.C., témoigne (48) Pierre Mariel, op. cit., p. 57.
de l'intention révolutionnaire de Weishaup t. C'est la même intention qui pous­ .,
(49) Barruel, t. II, p. 31 (a). Cette citation est typique de la mamere dont
sera Karl Liebnecht, en 1916, à baptiser Spartakus Bund son organisation com­ Barruel réunit ensemble des extraits pris dans plusieurs documents .

muniste. (50) Ibid., (A).


XXVIII LA CONJURATION DES ILLUMlNÉS AVERTISSEMENT XXIX

Et dans une lettre au même : Or vers 1 780Weishaupt accueillit un nouvel adepte, le baron
Adolf von Knigge, un Hanovrien protestant, « espnt aventureux,
' l

« Si nos affaires vont si mal aujourd'hui, tout sera bientôt perdu ;


la faute alors retombera sur moi ; et comme auteur de tout, je serai ambitieux, perpétuellement insatisfait de la quête initiat�que qu'il
aussi le premier sacrifié. Ce n'est pas là ce qui m'effraie ; je saurai poursuit inlassablement parmi d'innombrables loges, chap1tres, co�­
tout prendre sur mon compte ; mais si l'imprudence de mes frères doit venticules cercles ésotériques qui foisonnent comme des champi­
e
me coûter la vie, au moins faut-il que je n'aie pas à rougir devant les gnons, p� toute l'Europe en cette fin du XVIII siècle » ( 5 5), sur
gens qui pensent ; et que je n'aie pas à me faire le reproche honteux lequel M . Serge Hutin écrit :
de n'avoir été qu'un mal avisé et un téméraire ( 5 1 ). » « Knigge qui prend chez les Illuminés le nom initiatique de Philon,
On le voit, ce conspirateur était un homme prudent. .. le philosop he d'Alexandrie, n'était pas seulement, lui aussi, Pa.t:tisan
D'ailleurs, sa fuite peu glorieuse en Saxe-Gotha, après la découverte fervent d'idées sociales avancées. Passionné par les mystères antiques
des archives de l'Ordre par la police bavaroise - il abandonna ses comme par les initiations modernes, il faisait partie depuis longtemps
adeptes à leur triste sort - et son souci de se faire oublier prouvent de la franc-maçonnerie, où il collectionnait tous les plus hauts grades
que le courage n'était pas son fort. qu'il pouvait conquérir. �e baron Knigge avait. m� né, dans �e monde
Mais l'atermoiement de Weishaupt à rédiger le « Code des Illumi­ une vie très mouvementee. Sans fortune et amme d un gout ardent
nés » avait aussi un autre mobile : garder ses adeptes bien en main. pour les voyages, il avait passé sa j�uness� en perpétuelles pérég�� ­
« Avec l'art de ménager les promesses, il tenait l'attente suspendue nations dans toute l'Europe, et gagnatt sa v1e dans tous les pays qu 11
sur ses derniers mystères. Il annonçait à ses confidents une morale, traversait en occupant des fonctions très diverses. Par exemple, on
une éducation, une politique toutes nouvelles ; et ceux-ci pouvaient l'avait vu successivement soldat de fortune et directeur d'une trou­
assez prévoir que ces promesses aboutiraient à une morale sans frein, à pe de comédiens . Il avait fini par obtenir ses entrées à la cour de
une religion sans Dieu, à une politique sans loi, sans dépendance ( 5 2). » Bavière (56). »
Mais ils en ignoraient les modalités. Sa tactique ressort de plusieurs Bien que, d'après M. Werner Gerson, « partout où il passa, il sema
lettres à ses premiers affiliés : la zizanie », c'est à Knigge-Philon que les Illuminés durent leur « code »
« Mettez-vous peu en peine des grades à venir. Le temps viendra et la hiérarchie des grades correspondants :
où vous serez surpris de ce que j'ai fait en ce genre. En attendant, vous
autres, enrôlez-moi du monde, préparez-moi des cavaliers, instruisez­
les, disposez-les, amusez-les ; reposez-vous sur moi du reste. - Tout ce HIERARCHIE DES GRADES
que vous avez à faire c'est d'ajouter au nombre des frères. Suivez,
obéissez encore un ou deux ans, et laissez-moi poser mes fondements ; CI.ASSE DEGRE
car c'est là l'essentiel, et personne ne l'entend comme moi. Si ces fon­
dements sont une fois posés, faites ensuite tout ce qu'il vous plaira. Le Néophyte : Apprenti
voulussiez-vous bien vous-mêmes alors, vous ne viendriez pas à bout •
ou
de détruire mon édifice (53). »

Novice Compagnon
: Loge Bleue

Ce comportement temporisateur délibéré - il répète à plusieurs


reprises : « lente festinandum ! » (se hâter lentement !) - lui servit

Préparatoire Minerval •
Maître
à surmonter les difficultés inhérentes aux débuts de toute organi­

sation secrète. Illuminé mineur


« Le plus grand des obstacles lui vint de ceux-là mêmes de qui il Edifice
espérait plus de secours, des adeptes de son Aréopage (...). Weishaupt Illuminé majeur
eût bien voulu profiter de leurs lumières, mais il n'avait garde de leur inférieur ou
céder les siennes ; il connaissait trop bien sa supériorité en fait de com­
Novice Ecossais
plots et d'artifices. Il lui fallait bien plus que des conseils, et des colé­
Maçonnique
gislateurs. Des jalousies d'autorité, des guerres intestines s'élevèrent
Chevalier Ecossais
entre lui et son Aréopage ; tout autre que Weishaupt eût cru voir sa
nouvelle société étouffée dès le berceau ; Weishaupt sut conjurer tous ou
ces orages (54). » Intermédiaire flluminé Dirigean t
En particulier par la promesse répétée de révéler incessamment des
mystères supérieurs, promesse dont l'exécution était chaque fois dif­ Epopte ou Prêtre flluminé
férée sous un prétexte quelconque. Petits mystères
Et c'est avec un leurre aussi puéril que, pendant cinq ans, Weis­ Edifice Régent ou Prince flluminé
haupt réussit à tenir en haleine ses plus proches collaborateurs, ce
qui témoigne d'un don de persuasion peu commun. supérieur Mage-Philosophe
Grands mystères
51 Ibid., p. 3 1 -32. Homme-Roi
52 Ibid., p. 30.
53 Ibid., p . 257-258 (A).
( 5 5 ) Werner Gerson, op. cit., p. 50·5 1 .
54 Ibid., p. 2 5 8 .
( 56 ) Serge Hutin, op. cit., p. 1 9 5 - 1 9 6 .
xxx LA CONJURATION DES ILLUMINÉS AVERTISSEMENT XXXI

� Le grade qui sitccède à celui d'Illuminé mineur, écrit l'abbé Bar­ « L'imitation méthodique se retrouve dans certains passages des rè­
rue!, est appelé tant ôt Novice Ecossais et tantôt Illuminé majeur. Sous glements, dans divers détails d'organisation. Dans l'Instruction "Pro
cette double dénomination il a aussi un double objet. Comme novice receptionibus", on entend à plusieurs reprises l'écho des règlements
Ecossais, il est entré sur la Franc-Maçonnerie, et n'est qu'un piège ten­ concernant le recrutement que Loyola avait édictés dans la première
du à la crédulité des élèves qui se montrent peu dignes d'arriver aux partie des Constitutions de la Société de Jésus. Les études du Novice,
mystères de la secte. Il sert uniquement d'-introduction au grade de chez les Illuminés, correspondaient à peu près à celles que faisaient les
Chevalier Ecossais, qui termine la carrière des dupes. Comme véritable élèves des collèges jésuites du premier degré. Le Minerval reçoit un en­
grade de la secte, il enchaîne l'adepte par des liens toujours plus étran­ seignement supérieur équivalent à celui donné dans les collèges jésui­
ges et plus resserrés ; il sert de préparation plus immédiate aux grands tes du deuxième et surtout du troisième degré, qui s'appellent Acadé­
mystères ( 5 7 ) . » mies (59). >>
On attribue aux Illuminés de Bavière l'organisation en « cercles
concentriques » des sociétés secrètes dites � de cadres » . Le Cercle D'autre part, « en s'inspirant des constitutions maçonniques » (Wer­
Extérieur se compose des grades formant l'Edifice inférieur, et le ner Gerson), le « code » prévoyait une initiation progressive dans la­
Cercle Intérieur, de ceux formant l'Edifice supérieur. quelle :
« A la veille de sa mort, précise M. Serge Hutin, Barruel devait ap­ « Les buts réels de l'Ordre étaient dévoilés peu à peu, au fur et à
porter des révélations supplémentaires sur les instances supérieures des mesure que l'adepte montait dans la hiérarchie :
llluminés. Le Cercle Intérieur comportait vmgt et un membres qui ne « 1 - L'Illuminé Minor prêtait un serment d'obéissance absolue à
cessaient de voyager. Ce Conseil suprême nommait, par cooptation, un ses supérieurs. On lui enseignait que le but de la Société était de faire
Conseil Intérieur de trois membres, lesquels élisaient à leur tour le de toute l'humanité un seul corps, gouverné par les supérieurs ;
Grand Maître, doté d'un pouvoir autocratique : toute désobéissance à « 2 - L'fllumina.tus Dirigens promettait de "lutter contre la supers­
ses ordres était punie de mort ( 5 8) . » tition, la médisance et le despotisme", et de '' se faire le champion de
L'organigramme de l'Ordre, copié depuis par la plupart des sociétés la vertu, de la sagesse et de la liberté" ;
secrètes révolutionnaires, comportait de petits groupes disposés sui­ « 3 - Au degré du Prêtre, le candidat était mis encore plus au cou­
vant une hiérarchie verticale dont, à chaque échelon, tout membre rant des doctrines de l'Ordre : "Il y était dit que le meilleur moyen
n'était connu que de son chef de groupe, de grade supérieur, et ne con­ pour être débarrassé de dirigeants importuns était de procéder par r.o­
naissait que lui. Ainsi, une défaillance dans le réseau, par trahison ou pération d'une société secrète visant à s 'em parer de tous les pouvozrs
par imprudence, restait limitée et surtout ne permettait pas de remon­ de l 'Etat. Princes et prêtres devaient être exterminés. Le patriotisme
ter la hiérarchie. devait céder la place au Cosmopolitisme... "

L'existence de l'Ordre était tenue dans le plus grand secret. Le re­ « 4 - Au degré de Mage, le panthéisme matérialiste était prêché ·

crutement ne se faisait pas sur candidature, mais sur proposition d'un "Dieu et le monde ne font qu'un, disait Weishaupt ; toutes les religions
Illuminé, qui en assumait l'entière responsabilité. Après enquête dis­ sont également sans fondement, purs artifices inventés par des ambi­
crète et approfondie, l'intéressé était l'objet d'une approche prudente. tieux".
S'il acceptait son affiliation, il était soumis à une sévère initiation, « 5 - Enfin, le grade le plus élevé (Roi) enseignait à l'adepte que
comportant notamment le serment d'obéissance absolue et de discré­ tous les individus avaient des droits égaux, que l'homme devait être
tion totale sous peine de mort. son propre souverain "comme dans l'état patriarcal, et que les nations
Après ce serment, qu'il aurait eu tort de ne pas prendre très au sé­ devaient être ramenées à cet état par toutes les voies qui peuvent y
rieux - les Illuminés utilisant sans scrupule le poignard et le poison -, conduire, c'est-à-dire par des moyens pacifiques, si faire se peut, sinon
l'impétrant, devenu un « cherchan t » , recevait des « initiants » un no­ par la force, car toute subordination devait disparaître de la surface de
men mysticum, seul utilisé dorénavant dans ses rapports avec l'ordre. la terre (60). »
Après son initiation première, le « cherchant » était confié aux soins
d'un Illuminé de haut grade - mais anonyme et même masqué -, qui L'objet de l'Ordre des Illuminés de Bavière est synthétisé par M.
procédait à ce que nous appellerions de nos jours une mise en condi­ Werner Gerson dans un raccourci expressif :
tion par un véritable lavage de cerveau.
Le (( Code » de l'Illuminisme, établi par Weishaupt et Knigge, te­ « Son but ultime ? On peut le résumer dans la fameuse formule du
nait à la fois des Constitutions des Jésuites et de l'organisation maçon­ Père Duchesne : "Etrangler le dernier prêtre avec les boyaux du der­
nique. Ainsi, fait remarque René Le Forestier dans sa thèse de docto­ nier roi". Les Illuminés de Bavière avaient pour ultime dessein de ren­
rat : dre l'homme à l'état de nature, en supprimant la propriété, la religion,
� Les noms de Provincial, National, Assistant furent attribués à cer­ la morale. D'abord tout détruire, systématiquement, pour que se re­
tains dignitaires de l'ordre des Illuminés, et Weishaupt portait avec fier­ constitue, ensuite, une société sans classes. On a découvert dans les no­
té celui de Général. La préoccupation dominante du chef de l'ordre tes de Weishaupt une phrase qu'on retrouve textuellement dans Ba­
était d'introduire chez les Illuminés l'étroite subordination et, surtout, kounine :
l'unité morale qu'il admirait dans la Compagnie de Jésus ... »
Et il ajoute : << Nous devons tout détruire, aveuglément, avec cette seule pensée ;
- . .
le plus possible et le plus vite possible. »
(57) Barruel, t. ll, p. 81-82. (59) Jean Saunier, op. cit., p. 240-241.
(58) Serge Hutin, op.. cit. . p. 21 S . (60) Werner Gerson, op. cit., p. 57.
,
XXXIl LA CONJU RATION DES ILLUMINÉS AVERTISSEMENT XXXIII

Et, conclut M. Gerson :


« Weishaupt sema le grain qui donna, un peu plus tard, Babœuf, ORGANISATION DE L'ORDRE
Buonarroti, Elisée Reclus, Bakounine, Kropotkine, Jean Grave et aus­
si, mais indirectement, Blanqui, Trotsky, Lénine. Ce ne sont pas coïn­ L'Ordre des Illuminés de Bavière comportait une organisation in­
cidences . »
. . terne et une organisation externe, soigneusement hiérarchisées ; mais
Mais aussi Karl Marx et son Manifeste du Parti Commun iste ... aussi une hiérarchie parallèle.

A) - OR GANISA TION INTERNE


On retrouve ainsi les influences de la Fraternité de la Rose-Croix,
de la Franc-Maçonnerie latine ou anglo-saxonne, dans ce qu'elles ont Dès la fondation de son Ordre, le 1 er mai 1 776, Weishaupt avait
de subversif, sous couvert de recherches ésotériques apparentées donné comme consigne à ses adeptes de remplir le rôle de « frère insi­
au Ma.rtinisme - ce qui se comprend car Knigge-Philon, parmi ses nom­ nuant» ou « enrôleur » , pour recruter de nouveaux membres.
breux titres, possédait celui de Eques a Cygno (Chevalier au Cygne) ou, « Les règles qui sont données à ce frère se divisent en trois parties,
plus propablement Eques a sign a (Chevalier au Signe), dans le R ite écrit M. Pierre Mariel : les premières lui apprennent à distinguer les su­
Ecossais Rectifié. jets sur lesquels il doit fixer son choix et ceux qu'il faut exclure. Il
A la vérité, ce n'est que dans les Grands mystères que Weishaupt voit par les secondes comment il doit s'y prendre pour amener à l'Or­
jette bas le masque. Or « les documents relatifs aux plus hauts grades dre celui qu'il en croit digne ; les dernières sont l'art de former les no­
des Illuminés ont été perdus ou détruits » (Pierre Marie!), si tant est vices et de les entraîner avant même qu'ils n'y aient été admis (62). »
qu'ils aient jamais été rédigés. Mais, comme le constate l'abbé Barruel : Weishaupt voulait former une société « élitiste » ; à cet effet, les
enrôleurs s'attacheront à « insinuer » des jeunes « adroits et déliés » ,
des hommes « puissants, nobles et riches » , des gens stables, domici­
« Si nous n'avons pas le texte même de ces mystères, pour en dé­
liés dans les villes, tels que « les marchands et les chanoines », les
montrer tout l'objet et toute l'étendue, nous avons les confidences les « maîtres d'école » , les professeurs d' « académies militaires et autres
plus intimes de Weishaupt ; nous avons les lettres des adeptes qui ont de ce genre » , et même, s'ils le peuvent, les « supérieurs des séminaires
admirés, les aveux et les déclarations des adeptes qui en ont été ecclésiastiques » .
indignés. Nous avons encore les règles que nous donne Weishaupt lui­ Mais, « sans une permission expresse » , ils n'admettront ni païens
même pour les juger. Nous avons enfin jusqu'à l'apologie de ce mons­ ni juifs ; ils exclueront tous les moines et ils fuiront « les ci-devant jé­
trueux législateur pour les apprécier ( 6 1 ) . » suites, comme la peste » .
Il en ressort clairement que les Illuminés de Bavière poursuivaient « La raison de ces exclusions se présente d'elle-même. Parler de re­
deux buts essentiels : ligion, et admettre sans précaution des juifs, des turcs ou des païens,
aurait été manifester trop vite ce que c'était que cette religion. Ne
- l'abolition de toute religion révélée, remplacées par la seule reli­ pas rejeter les religieux, c'était s'exposer à se voir dévoilé par ses pro­
gion de la raison ; et il est caractéristique que le haut grade qui reçoive pres adeptes (63). »
ce premier « grand mystère » soit précisément dénommé Philosophe, Enfin, Weishaupt, malgré l'insistance de Caton-Zwach, s'est tou­
dans l'acception que lui donnait à la même époque l'école de l'Ency­ jours refusé à enrôler des femmes.
clopédie ; Des hommes « puissants, nobles et riches >> , Weishaupt attendait
- la suppression de toute autorité politique, au nom de l'Egalité : « protection et considération » . D'où l'intérêt de gagner les Princes et
et il est non moins caractéristique que le haut grade auquel il soit avoué les évêques, dont certains étaient aussi Princes régnants. Mais com­
soit appelé Hom me-Roi. ment les admettre aux « grands mystères » , qui professaient l'aboli­
tion de toute religion et la suppression de toute autorité politique ?
Première décision : le « Code » prévoyait qu'ils ne seraient admis
« On retrouve dans l'idéologie illuministe, écrit mon ami Jacques que rarement, et que, de toute manière, ils ne dépasseraient pas le gra­
Bordiot, l'affirmation martiniste de la supériorité de la "société natu­ de de Ch evalier Ecossa is, c'est-à-dire qu'ils seraient exclus de toute
relle'', à laquelle s'est substituée, après la Chute cosmique, la société participation aux « mystères » . Mais cette disposition parut vite trop
de convention, "fantôme de vérité", "vain épouvantail que les horn­ restrictive. Weishaupt usa d'un subterfuge ; s'adressant aux Aéropagi­
mes se sont donné". Mais alors que, pour rétablir la "religion de la rai­ tes au sujet des grades inférieurs, il écrit :
son" et l' "état de pure nature", Pasqually préconisait la "Réintégra­ « Je veux reprendre tout le système ( . ..). Je veux que tout cela soit
tion" de l'homme par la "voie active" de l'occultisme et de l'ascèse, le fait à la Jésuite ; qu'il ne s'y trouve pas une seule ligne tant soit peu
révolutionnaire Weishaupt propose la destruction aveugle et totale de suspecte pour l'Etat ou la Religion. Allons tout doucement, rien sans
toute la structure sociale existante, au besoin par la violence. >> raison ; amenons et préparons les choses pas à pas » (.Ecrits originaux,
lett. du 2 janv. 1 785).
(6 1 ) Barruel, t. Il, p. 139-140. Et plus tard il précise que, si l'on doit montrer les grades à l'Elec­
Par « apologie de Weishaupt >} , Barruel entend le : Système corrigé de l'Illu­
minisme avec ses grades et ses constitutions, par Adam Weishaupt, conseiller du teur; on aura soin de faire les changements suivants .
duc de Saxe-Gotha, que Weishaupt publia en 178 7, après sa fuite de Bavière. « Dans celui d'Illuminé m ineur, au lieu de ces mots de moines
Parmi les autres ouvrages consultes par Barruel, il ctte les : Derniers travaux
de Spa rtacu3 et de Philon, traitant notamment des « grands mystères )) et rédigés (62) Pierre Nariel, Les Sociétés secrètes mènent le Monde, p. 59-60.
'
par l éditeur « qui a passé par tous les grades de l'Illuminisme :. . (63) Barruel, t. II, p. 40.
XXXIV LA CONJURATION DES ILLUMINÉS AVERTlSSEMENT x x xv

imbéciles, mettez des hommes imbéciles. - Dans celui d'Illuminé ma· - District ou Directoire Ecossais - Ayant autorité sur plusieurs Lo­
jeur, effacez cette phrase : Les prêtres et les Prin ces sont sur notre che­ ges Minervales ; dirigé par un Préfet, du grade de Régent, s�rveillé et
min. - Quant au grade de Prêtre, n 'en montrez autre chose que l'ins· inspecté par le supérieur du District ou Doyen ( Régent), dés1gné par le
truction relative aux sciences ; et relisez-la bien, afin de n 'y laisser au­ Provincial.
cune allusion, aucun renvoi au reste du grade. » (Ecrits originaux, « Tout Préfet est le premier Régent de sa Préfecture. Il a la direc­
lett. du 2 janv. 1 7 85). tion de tout ce que le Code appelle l'édifice inférieur de l'Ordre. Tous
Grâce à quoi, Weishaupt put compter parmi ses adeptes : l e duc les guibus licet de son District passent par ses mains (64). >>
Louis-Ernest de Saxe-Gotha (Timoléon) ; son frère Auguste de Saxe­
Gotha (Walter Fürst) ; Charles-Auguste, duc de Saxe-Weymar (Eschy· - Province - Ayant autorité sur un certain nombre de Districts, as­
le) ; le Prince Ferdinand de Brunswick (A aron), Grand maître Général sisté de Consulteurs, le Provincial (Régent) est élu par les Régents de
du Rit Ecossais Rectifié, où il était Eques a Victoria (chevalier à la sa Province et par les Supérieurs nationaux - non spécifiés -, avec en­
Vichlire) ; le prince de Neuwied et son oncle maternel l e comte de térinement par le Directeur national. Dans chaque Province, les Ré­
Stol berg (Campanella) ; le duc Ernest II de Saxe-Cobourg-Gotha ; le gents forment un corps spécial, immédiatement soumis au Provincial
prince Karl de Hesse, qui devait financer la Conjuration des Egaux, de et constituant ses Consulteurs.
Germinal an IV ( 1 7 96), organisée par Babeuf et Buonarroti contre le
Directoire. - Inspecteur national - Cette fonction, at�ribuée aux Epoptes, a
Et l'Illuminisme de Weishaupt eut aussi pour adeptes de hautes per­ fusionné par la suite avec celle de Directeur natwnal.
sonnalités telles que : le philosophe Johann-Gottfried von Herder (Da·
masus Pontifex) ; l'illustre franc-maçon Johann Wolfgang Goethe - Directeur national - Régent, il est le centralisateur et le chef
(A baris) ; le baron de Dal berg (Crescens), évêque coadjuteur de Ma­ de toute l'organisation de l'Ordre dans un pays donné, mais « en so­
yence, Worms et Spire, gouverneur de la ville et des pays d' Erfurt ; le ciété et en liaison immédiate avec nos Pères, dont le premier est au ti­
comte von Pappenheim (Alexandre), général et gouverneur d'Ingolls­ mon de l'Ordre » .
tad ; le comte Seinsheim (A lfred}, ministre, vice-président du Conseil
à Munich ; Mgr Hoeffelin (Philon de Biblos), vice-président du Conseil - Aéropage - Conseil suprême de l'Ordre, formé à l'origine par les
spirituel à Munich, fu tur cardinal après son abjuration d e l'Illuminis­ douze premiers adeptes, puis, pense-t-on (car les do.cu�ents m�nquent
me ; Moldenhauser (Gotescale), professeur de théologie protestante à de précision sur ce point), des douze Hommes-Ro1s, s1 on en Juge par
Kiel ; de Barres (Archelaüs}, « ci-devant Major en France » , etc. la lettre de Weishaupt à Caton :
. . .
« A la fin se dévoilent complètement les max1mes et la polltlque de
En peu de temps, l'Illuminisme bavarois connut une grande exten­ l'Ordre. Ici dans ce conseil suprême, on projette, on examine com­
sion dans tou te l'Allemagne, en Hollande, en Livonie, à Milan, à Veni­ d
ment il fau ra s'y prendre pour nous mettre peu à peu en é at d'� tta­�
se, et jusqu'aux Etats-Unis, où il aurait été importé par La Fayette lors quer un jour en face l'ennemi de .la raison et du �enre h�mam. let, en­
de la Guerre de l'Indépendance américaine . core s'examine comment ces proJets pourront s. mtrodurre dans 1 Or­
Pour la France, les avis diffèrent. L'abbé Barruel se contente d'in­ dre et à quels Frères on peut les confier ; comment chacun en propor­
diquer qu'« il entamait déjà la France, et ses correspondants rési­ tion des confidences qui lui en seront faites, pourra être employé pour
daient à Strasbourg » (Lett. de Weishaupt à Caton, 28 janv. 1 7 83). l'ex écu ti on » (Ecrits Orig., lett. à Caton, 1 0 mars 1 7 7 8).
Alors que d'autres, notamment des historiens américains. prétendent
qu'il eut une grande influence sur la Révolution française , par les
- Général - C'est le maître absolu de l'Ordre.
FF:. marquis de Chefdebien (de la Loge « Les Amis Réunis » ) et duc
Dictature admise non sans peine. A l'origine, Weishaupt avait pensé
d'Orléans (Grand Maître du Grand Orient) futur régicide Philippe­
à une direction collégiale de l'Ordre par l'Aréopage où « la pluralité
Egalité, entre autres.
des voix y dicterait les lois éternelles de la Secte » (Lett. du 8 nov.
1 7 78). Mais son tempérament autoritaire ne tarda pas à heurter ses
Aréopagites, dont certains l'abandonnèrent même, comme Ajax­
Massenhausen et Philon-Knigge.
B) - ORGANISA TION EXTERIEURE
A la hiérarchie des grades de l'Illuminisme correspond une hiérar­ Weishaupt rétablit son autorité par la menace de se retirer définiti­
chie pyramid ale des fonctions extérieures. vement de l'Ordre. « ... les Aréopagites n'aimaient pas son empire,
Néophytes et novices ne connaissent que leur frère insin uant : ils écrit l'abbé Barruel ; mais ils sentirent le besoin de sa profondeur pour
n'ont donc aucun rapport direct avec l'organisation extérieure. les complots ( ... ) . Ils se .réunirent d e nouveau sous le jougde leurchef ;
De la base aux hautes fonctions, on trouve successivement : il reprit son ascendant, et dicta les conditions auxquelles il consentit à
se mettre de nouveau à leur tête. » Conditions draconiennes, qu'il leur
- A cadémie ou Loge Minervale - Composée de 1 0 Minervals au signifia dans sa lettre du 25 mai 1 779.
maximum, et dirigée par un Illuminé mineur ; inspectée par un Illumi­
né majeur ou par un Chevalier Ecossais, qui se contentent de diriger (64) lbid., p. 1 98. '.
Le Quibus Jicet (Q.L.) est une autocritique écrite réguli rement tenue a JOur.
è
les travaux sans y prendre part, et de rendre compte aux Chapitres se­
,

que l'Ordre exigeait de tous ses initiés dès le grade de Novice, suivant un formu­
crets des Chevaliers Ecossais. laire extrêmement détaillé.
AVERTISSEMENT XXXVII
XXXVI LA CONJURATION DES ILLUMINÉS

Dans cette hiérarchie parallèle, faut-il voir, avec certains historiens,


C) - HIERAR CHIE PARA LLELE les « Supérieurs Inconnus », qui ont fait couler tant � ·encre ? On re­
.
trouve en effet cette notion notamment dans le R1te de la Strzcte
Dans les Statuts des Illuminés, au chapitre << Principe fondamen­
Obser;ance Te ,;plière, dont le protecteur était le duc Fer�inan� de
tal » , on peut lire :
Brunswich, l'Aaron des Illuminés, et auquel appartenait Phzlon-
« 8 . Ils (les Frères) doivent apprendre l'art de dissimuler, et d'ob­
Knigge .
server et de sonder les autres. »
Ces deux règles fondamentales : le secret et l'espionnage, consti­
Pour M. Jean Saunier : « Bien que les Illuminés de Bavière n'aient
tuent la loi organique majeure de l'Ordre.
pas eu le temps de conquérir la puissance dont ils rêvaient en cham­
Il est même précisé :
bre (. .. ) leur tentative de concrétisation efficace de ce qui n'était avant
eux qu'une rêverie à propos des Supérieurs Inconnus est d'ailleurs de­
« 1 4 . Le silence est la règle la plus haute. C'est pourquoi il n'est venu le prototype de toutes les explications de l'Histoire fondées sur
pas permis de parler de sa réception même devant ceux que l'on sup­ la toute-puissance des sociétés secrètes ( 6 5 ) . »
pose être des Frères de l'Ordre ; car :
a) s'il ne s'agit pas d'un Frère, alors la Société est trahie ;
b) s'agit-t-il réellement d'un Frère, on ne sait pas si c'est un supé­
rieur, ou un inférieur, ou un égal qui pourrait le déclarer (Ecrits orig., WEISHAUPT ET LA FRANC-MAÇONNERIE
p. 4 1-4 2). ))

Ainsi, tout adepte doit nier non seulement appartenir à l'Ordre, Que Weishaupt ait été initié au Rite maçonnique de la Stricte Ob­
mais même avoir connaissance de son existence. servance Templière, tous les historiens en sont d'accord. Seule la date
d'initiation prête à controverses.
Pour préserver le secret, on imposait l'usage exclusif du nomen Pourtant' dans le Nota de la lettre n° 6 à Aj ax, sans date mais du
mysticum ; - Etats, provinces, villes sont désignés sous des noms début de 1 7 77. il écrit lui-même :
de convention : l'Autriche est I'Egypte, la Bavière est l'Achaïe, Mu­ « J'irai à Munich avant le carnaval, et serai reçu dans le célèb, ;
nich devient A thènes, Ingolstadt s'appelle Ephèse pour l'ensemble de Freymaurer Orden (l'Ordre des F . · . M.·.). Ne timeas. Notre affaire e.jt
l'Ordre, Eleusis pour les seuls hauts Initiés, etc. ; on utilisait également en bonne voie ; nous apprenons à connaître un nouveau nexus (hen, .
un calendrier dit « système persan » ; - enfin, la correspondance était secret) et nous deviendrons ainsi reliquis fortiores (plus forts que les
chiffré e , et transmise par des chaînes de piétons se relayant tous les autres). »
six à huit kilomètres. Il ne devrait donc y avoir aucun doute. D'où viennent les contro-
verses ?
D'autre part, depuis qu'il a été distingué par un « Frère insinuant » , M . Jean Saunier affirme :
tout individu, sans même qu'il s'en doute, est soumis à une surveil­ « Weishaupt avait été déçu par les divulgations des secrets maçon­
lance systématique et approfondie, avec constitution d'un « dossier » , niques qui démontraient, à ses yeux, que les francs-maçons étaient in­
soigneusement tenu à jour par un « mouchardage » permanent, inspiré capables de former une véritable société secrète ( 66). »
des Constitutions des Jésuites encore aggravées. On en trouve un mo­ C'est alors qu'il aurait conçu son Ordre. Or, s'il connaissait les « se­
dèle dans Ecrits orig. Tableaux XXIII. Si son entrée dans l'Ordre est crets maçonniques >> avant le 1 er mai 1 7 76, il fallait qu'il appartînt dé­
acceptée par les instances supérieures, l'insinuant doit provoquer chez jà à la Franc-Maçonnerie, et même qu'il y fût parvenu à un Haut Gra­
l'intéressé, et avec la plus grande prudence, le désir de se faire initier. de.
Devenu néophyte, il doit remplir lui-même un « Tableau » , donnant M . Werner Gerson prétend, lui aussi, que : « en s'inspirant des cons­
tous renseignements sur sa personne, sa famille, ses protecteurs, amis, titutions maçonniques, il bâtit l'Ordre ultra-secret des Illuminés que
relations, voire sur ses ennemis éventuels, ce qui rappelle le fameux l'historien connaît sous le titre des Illuminés de Bavière ( 6 7). »
questionnaire biographique que le Parti comm uniste fait remplir à ses
membres. L'abbé Barruel est d'un avis opposé :
« Dans les premiers jours de son Illuminisme, Weishaupt avait con-.
Dès lors, l'adepte va se trouver soumis, pendant toute sa carrière çu tout le parti qu'il tirerait pour ses complots, de la multitude des
dans l'Ordre, et quel que soit son grade, fût-it le Général, à un triple Francs-Maçons répandus en Europe, s'il pouvait jamais s'insinuer dans
esp10nnage :

leur alliance (. . .). Il reçut en effet les premiers Grades Maçonniques


dans la Loge appelée Saint-Théodore ( . .. ) ; il soupçonna des mystères
- l'un descendant, du supérieur sur l'inférieur ; ultérieurs (68). »
- l'autre ascendant, de l'inférieur sur le supérieur ; Et M. Pierre Marie! précise même, sans toutefois donner de référen­
- le troisième exercé sur toute l'organisation par une hiérarchie pa- ces :
rallèle, dite des « Insinuants » , connue uniquement des Hommes-Rois.
Toutes ces délations devaient être transmises, sous pli scellé pour 65 Jean Saunier, op. cit., p. 242.
en garantir le secret, au Général lui-même, seul habilité à en prendre 66 Ibid., p. 240.
• 67 Werner Gerson, op. cit., p. 5 0 •

conna1ssance. 68 Barruel, t. Il, p. 285.


XXXVIII LA CONJURATION DES ILLUMINÉS XXXIX
AVERTISSEMENT

«Weishaupt n'avait pas encore reçu la lumière maçonnique. Le ba­


ron (von Knigge) le fit adm ettre , en 1 777, à la Loge occultiste Théo­ d'Allemagne avec ses douze Princes régnants affiliés, fortement noyau­
tée p ar von Knigge.
dore
- du Bon Conseil (69). » W eishaupt comptait en profite pour tenter de fédé�er sous �on au­
� .
torité l'ensemble de la Maçonnene, su1vant un plan m1s au pomt par
Comment, dans ce cas, aurait-il pu « s'inspirer des constitutions von Knigge ; mais il se heurta à une vive opposition des grand � s Obé­
maçonniques » pour la fondation de son Ordre en 1776 ? D' ailleurs, il diences, notamment la Grande Loge d'Angleterre, le Grand Onent de
n'aurait pu accéder aux Hauts Grades maçonniques - si tant est qu'il France et les Illuminés Théosophes de Swedenborg.
y parvînt - qu'au bout de plusieurs années. Aussi abandonnant à son alter ego Min os-Dittfurt, Assesseur de la
Or, si d'après ses propres déclarations, Weishaupt fut initié à la Ma­ Chambr� Impériale de Wetzlar, la direction de la délégation des lllumi­
çonnerie au printemps de 1 7 77, il est difficile d'admettre que ce fut nés de Bavière, von Knigge entreprit de « faire les couloirs » du Con­
sur l'initiative de Philon-Knigge. Dans les Derniers Eclaircissements de vent, comme nous dirions aujourd 'hui.
Philon, celui-ci afflrme n'avoir eu connaissance de l'Illuminisme d e Ba­ Le résultat de ces manœuvres fut que, sur proposition de Minos, le
vière qu'en juillet 1 780, par l'intermédiaire de Diomède-Constanza, Convent adopta « les principales dispositions convenues » entre Philon
rencontré dans une Loge maçonnique de Francfort-sur-le-Main (Bar­ et Minos :
rue!, t. II, p. 292).
A cette époque, d'ailleurs, Weishaupt éludait toute demande de pré­ « On défendit aux Frères de se traiter mutuellement d'hérétiques
cisions sur les Grades de son Ordre, dont, à plusieurs reprises, il recon­ (Verketzern). On convint de ne regarder comme essentiels à la �aç�:m­
naît n'en pas avoir une vue très nette : ses statuts n'étatent guere, jus­ nerie que (les) trois premiers g!ades ; on nom � a des c omm �ssaues
qu'alors, qu'un démarquage des Constitutions des Jésuites. Il lui fallut pour la rédaction de quelques reglements dont 1 Assemblee _ avalt don­
la collaboration de Knigge, titulaire des Hauts Grades de Templier né le plan, et pour celle d'un code général. Le choix des hauts grades
dans la Stricte Observance Templière, puis de Frère Commandeur, et de leurs systèmes fut abandonné aux Loges (72). >>
Eques a Cygno, dans le R ite Ecossais Rectifié, pour mettre au point Et, à propos des trois premiers grades, M. Jean Palou donne une
une synthèse des Constitutions des Jésuites et de la Maçonnerie : ce précision de la plus haute importance :
fut le « Code » de l'Illuminisme. « En 1 78 2 à Wilhelmsbad, se tint un Convent ultime où s'opéra la
Dès lors, Weishaupt manœuvra pour tenter d'incorporer la Franc­ refonte des R'ituels des trois premiers grades de la Maçonnerie bleue.
Maçonnerie à son Ordre. M. Jean Saunier note qu'il écrivait à un de Ceux-ci sont restés tels quels depuis (73). » . , .
ses correspondants : Ainsi, par le biais de la Stricte Observan�e Temphè �e - � o �t, d ail­
leurs, le Convent sonna le glas -, les Illummes _ de Bavière etalent par-
«Je songe à établir un système de loges confédérées, de façon à venus à leurs fins :
étudier les meilleurs sujets, à couper l'herbe sous le pied à la Stricte - obtenir l'unification des Rituels des Loges bleues de tous les Or-
Observance et à la ruiner (70) ... » dres mi}çonniques ; .
- par suite, faire reconnaître la validité de leurs propres trms pre-
C'est à cet effet qu'il institua ses Loges bleues, comme « un voile miers grades ;
commode pour dissimuler nos buts réels, parce que le monde est ha­ - ce qui entraînait ipso facto la reconnaissance de leur Ordre ;
bitué à n'attendre d'elles rien d'important ni de constructif » (7 I ) , et - et les grades supérieurs étant laissés à la décisi?n de chaque �b-
aussi les grades bi-valents d'Illuminé majeur-Novice Ecossais et Illumi­ servance les grades maçonniques d e Novice Ecossais et de C.hevaher
né dirigeant-Chevalier Ecossais, à l'usage des « vieux Francs-Maçons, Ecossais ' ne pouvaient plus être considérés comme « hérétlqu�s ».
qu'il n'était plus temps d'amuser comme de simples écoliers dans leur En outre à en croire Philon, de nombreux députés maçonmques
académie Minervale » . avec lesquel � il avait pris des contacts demandèrent à être initi�s aux
« mystères » illuministes et reçurent les grades d'E opte �t �e R�gent :
, J!
« Tous furent extasiés de ces chefs-d œuvre ; car c est amsi qu ils ap-

pelaient ces grades. » .


LE CONVENT DE WILHELMSBAD Weishaupt avait réussi son noyautage de tous les Ordres m_açonru­
ques à la fois : par la base, avec les Loges bleues rec�n �ues valides par
En 1 780, « sous la protection et les auspices de son Altesse le Prin­ toutes les Obédiences, et dont chaque membre devatt etre « reconnu
ce Ferdinand, Duc de Brunswick, une assemblée générale des députés pour Frère légitime dans toutes les Loges, de qu �lque c�asse �t _?e que�­
maçonniques - d e toutes les Obédiences - venait d'être convoquée à que système qu'il fût » ; par la tête, avec les « Deputes, tllummes. » qui,
Wilhelmsbad » . Elle s'ouvrit au début de 1 782. rentrés dans leur pays, introduisirent dans leurs Loges les doctnnes Il­
L'ordre des Illuminés de Bavière n'étant pas reconnu, les députés luministes.
d e Weishaupt y figurèrent dans les rangs de la Stricte Observance Tem­ Bien entendu nombre d'auteurs maçonniques ont nié tout « rela­
plière, une des Obédiences les plus �ombreuses et les plus puissantes tion directe entr� les francs-maçons et d'Illuminisme » (Pierre Mariel).

f6970� Pierre Mariel, op. cit., p. 56.


Jean Saunier, op. cit. , p. 241.
D'autres prétendent même « qu'en réalité, les deux associations secrè­
tes furent des ennemies implacables » (Werner Gerson).
7 1 Instructions 8 pour le grade de Régent, d'après Werner Gerson, op. cit.,
p . 54 et Barruel, t. Il, p. 195. (72) Barruel, t . II, p. 320.
(73) Jean Palou, op. cit., 1? : 157.
XL LA CONJU RATION DES ILLUMINÉS AVERTISSEMENT XLI

Comment alors des historiens aussi avertis que les FF.·. Jean-André soit, comme on le verra, treize ans après la dissolution officielle de
Faucher et Achille Ricker peuvent-ils affirmer : l'Ordre ;
« Les Loges allemandes réagissent ... vigoureusement contre l'inva­
- les Loges maçonniques étaient bien noyautées par les Illumi­
sion des Illuministes et en 1 783 la Mère-Loge de Berlin précise, dans nés ;
une circulaire, qu'elle exclut toutes les Loges qui dégradent la Franc­ - pour Washington, les « diaboliques doctrines » de l'Uluminisme
Maçonnerie en y introduisant les principes de l'Illuminisme (74) ? » et les « pernicieux principes » du Jacobinisme paraissaient insépara­
Quant à M. Alan Stang - et l'on sait que les historiens américains bles ;
ont poussé fort loin leurs études sur les sociétés secrètes à la veille de - les uns et les autres avaient indubitablement pour objet de « sé­
la Révolution française il va jusqu'à écrire :
-

parer le peuple de son gouvernement » , c'est-à-dire des fins révolution-


« Dans l'été de 1 782, les chefs de la Maçonnerie se réunirent à Wil­
narres.

helmsbad, parmi lesquels le duc Ferdinand de Brunswick et le prince


Karl de Hesse. Weishaupt les recruta, prenant ainsi la haute main sur la
Franc-Maçonnerie allemande (75). » Si nous en croyons des historiens hostiles à la Maçonnerie, s'ap­
Et il ajoute même, mais sans donner de références : puyant sur des témoignages sérieux (77), c'e.st a_ ce convent d� Wil­
« Vers 1 788, toutes les 266 Loges du Grand Orient de France
kelmsbad Qu'aurait été décidée la mort du roi Gustav III de Suede et
étaient plus ou moins sous la coupe des Illuministes. » celle de Louis XVI. Le premier fut assassiné le 1 5 mars 1 79 2 et le se­
Enfin, il est un document qui vient étayer la thèse du noyautage cond mourut sur l'échafaud le 2 1 janvier suivant.
des Loges maçonniques par l'Illuminisme. Il s'agit d'une lettre écrite
en 1 79 8 par le T. · . Ill.·. F . ·. George Washington au pasteur G.W. Alerté par sa police, l'Electeur ·de la Bavière édi� ta, le 22 juin 1 7 �4,
,
« la défense absolue de toute communaute. soc1été et confraterm��
Snyder :
secrète ou non approuvée par les lois. Les simples Fran.cs:Maç �ns o�el­
Monsieur le Révérend, rent et fermèrent leurs Loges, les Francs-Maçons Illummes, qu1 ava1e�t
leurs adeptes à la Cour même, se crurent assez forts, pour braver la de­
Je n'avais pas l'intention de mettre en doute que la doctrine des fense! et continuèrent à tenir leurs assemblées (78). »
Illuminés et les principes du Jacobinism � ne s'étaient pa� étend.us
aux Etats-Unis. Au contraire, personne n est plus que mo1 convam­
cu de ce fait. L'idée que je voulais vous exposer était que je ne cro­ Si bien qu'au début de février 1 785, Weishaupt fut d�stitué de sa
chaire de droit canon à Ingolstadt « comme fameux Mar tre de Loge,
yais pas que les Loges des Francs-Maçons de notre pays avaient
cherché en tant qu'associations, à propager les DIABOLIQ U ES et rebelle aux ordres portés contre toutes les asse.mblées et soc1_ tés se­ �
doctrin�s des premiers ou les PERN/CIEUX principes du second, crètes » (Barruel). Il partit pour Regensburg (Ratisbonne) sans etre. au­
S'IL EST POSSIBLE D E L ES SEPAR ER. Que des individualités trement inquiété et sans même que la Police ait saisi ses pap1ers.
l'aient fait, ou que le fondateur ou les intermédiaires employés
pour fonder les sociétés DEMOCRA TIQ U ES aux Etats-Unis aient Le 2 mars 1 785, un autre édit confirma l'interdiction. Les Illumi­
eu ce projet, et qu'ils aient eu en vue de séparer le peuple de son nés se dispersèrent. Mais apeurés, certains d'entre eux firent des révéla­
gouvernement, C'EST TROP E VID ENT POUR PER METTR E L E tions, qui à l'Electeur, qui à l'évêque de Frey singue. Fin�lemen,�, l'ab­
bé Lanz courrier de Weishaupt, fut foudroye, , et les pap1ers qu 11 por­
DOUTE.
Avec mes respects, je reste, Monsieur... tait env�yés à la Cour de Bavière. Le 1 1 octobre 1 786, la Police per­
George Washington (76) quisitionnait chez Caton-Zwach, à Landshut, et chez Hannibal-Bassus,
au château de Sanderdorf.
Il ressort de cette lettre que :
- Washington, maçon de haut grade, était au courant de l'expan­ (77) Deschamps et Jeannet , Les Sociétés secrètes et la Société, s e éd., Avi-
sion de l'Illuminisme de Weishaupt aux Etats-Unis, encore en 1 798, gnon et Paris (Seguin et Oudin, 1881) t. II, p. 1 34 . . .
Dans leur ouvrage Les aociétés secrètes et la Soctété (Séguin, à Avi gnon et
Oudin, à Tarès, 1881). N . De� hamps et Claudio Jannet rep,rod_utsen� la com­
(74) J.-A. Faucher et A. Ricker, op. cit., p. 1 5 7. munication que fit, au con�es les monarques d ,Europe, reum a Verone en
(75) Alan Stang, The Manife�to (Le Manifeste du Parti Communiste, de Karl 1822, le comte de Hanpitz, a son ministre du roi de Prusse :
Marx) in American Opinion, fevr1er 1972, p. 50.
Le Dictionnaire universel de la Franc-Maçonnerie (E<!itions �e Navarre­ (( Ce fut en 1777, déclara-t-il, que je me chargeai de la direction .d'une par­
Editions du Prisme, Paris, 1 974) note que cette assemblee de Wühelmsbad, tie des loges prussiennes, - trois ou quatre ans avant le convent de_Wilhelmsbad
projetée de longue main et préparée minutieusement et laborieusement, devait, et l'envahissement des loges par l'Illuminisme ( ). Exercer une mfluence do­
.••

suivant le mot de son président et organisateur, le Grand Maître Ferdinand de .minatrice sur les trônes et les souverains, tel était notre but ( ). J'acquis alors la
..•

Brunswick, permettre de "connaître enfin q�e�e, était la raiso� d'être de la ferme conyiction que le drame commencé en 1788 et 1789, la R;évol�t�on,fran­
Franc-Maçonnerie et le but auquel elle se destmaat . (...) De nos JOurs, (le con­ çaise le regicide avec toutes ses horreurs, non seulement y avarent ete resolus
vent de Wühelmsbad) demeure dans le patrimoine actaf historique de l'Ordre. » alors: mais encore étaient le résultat des associations et des serments.» (p. 133 et
(76) The Review of The News, 1 9 juület 1 �72. .
134).
La mise en capitales est reproduite d'apres : Charles Callahan, Washmgton� Sur la mort de Louis XVI, Deschamps et Jannet reproduisent le témoignage
The Man A nd The Masan (Washington, l'Homme et le Maçon) publié en 1 913. du préfet du Doubs, le baron Jean Debry, franc-maçon, conventionnel et régi­
La lettre de Washington sur les Illuminés se trouve dans The Wrltings Of George cide, q ui reconnut avoir voté la peine capitale après 9u'on lui eut rappelé « d'un
Washington From The Original Manuacript Sources (Les écrits de Georges signe le serment des loges » . Il avait, llien souvent, evoqué ce vote qui « pesait
Washington d'après les sources manuscrites originales), U.S. George Washington à sa conscience » (p. 136).
Bicentennial Commission, 1941.
(78) Barruet, t. Il, p. 353.
XLII LA CONJURATION DES ILLUMINÉS AVERTISSEMENT XLIU

« On saisit des voiturées de paperasses, écrit M. Werner Gerson. La haupt. On la retrouve aussi dans la révolte des « Décabristes » de 1 825,
lecture en fut édifiante . On sut, enfin, quels étaient les buts véritables en Russie, ainsi que dans la Carbonaria, au stade suprême de la Haute­
des Illuminés bavarois ! On découvrit des listes entières d'adhérents Vente.
de tous grades. Les enquêteurs n'eurent guère de peine à les faire
« mettre à table » . Les dénonciations s'accumulèrent dans les sacs des Et J�.cques Bordiot démontre avec pertinence l a filiation illuministe
juges. On prit des mesures qu'on se garda d'appliquer ; trop de per­ qui, par la Tugenbund, la « ligne des Bannis » (Bund der Geiichteten)
sonnages et du plus haut rang étaient compromis ! Les autorités régu­ et la « Ligue des Justes » (Bund der Deutschen), aboutit au fameux
lières se contentèrent (comme on dit pudiquement) de les tenir. Après Manifeste du Parti Communiste de Karl Marx, publié à Londres en
tout, qu'est-ce qui importait vraiment ? Que la subversion fût déman­ février 1 848 ( 8 1 ).
tibulée à jamais (79) ! »
Par suite, ne peut-on considérer que LE COMMUNISME MARXIS­
TE EST UNE RESURGENCE DE L'ILLUMINISME DE BA VIERE ?
Finalement, une Ordonnance de la Cour prononça la dissolution
de l'Ordre. Une vingtaine de personnages de second plan furent HENRY COSTON
traduits en justice, qui prononça quelques légères peines de prison et
des révocations d'emploi. Les affiliés importants trop compromis
avaient prudemment pris le large. Weishaupt, demeuré à Regensburg
sous la protection de la Régence, fut condamné à mort par contumace
et sa tête mise à prix. Mais l'Electeur, peu soucieux d'en faire un
martyr, l'avait fait « évader » par la Police ; il se réfugia auprès de
Timoléon-duc de Saxe-Gotha, qui le prit pour conseiller intime et lui
confia l'instruction de son fils cadet. Il mourut paisiblement à Gotha,
le 1 8 novembre 1 830, totalement oublié.

SURVIVANCE DES ILLUMINES DE BAVIERE

Mais la subversion était-elle vraiment « démantibulée » ?


L'Ordonnance de la Cour de Bavière avait mis un frein à l'activité
de l'Ordre dans l'Electorat, elle ne l'avait pas fait disparaî tre. D'autant
qu'il s'était infiltré, on l'a vu, dans diverses Obédiences maçonniques.
Et c'est ainsi que le << Nouveau Larousse Universel » peut affirmer que
l'Ordre « atteignit son apogée vers 1 789 », date symptomatique. On a
vu aussi que le F . · .George Washington en constatait fexpansion aux
Etats-Unis en 1 79 8 , treize ans après l'Ordonnance de dissolution.

Et M . Pierre Mariel n'hésite pas à affirmer :

« Dès sa radiation (de Weishaupt) de l'université d'Ingolstadt, les


Illuminés cessèrent, officiellement, toute activité. Mais l'Ordre n'en
eut que plus d'influence, tout en se divisant en un certain nombre de
conventicules, rivaux en apparence. Mais la notion de dissidence, qui
implique celles de rébellion et d'hostilité, n'a aucune valeur dans le do­
maine des sectes. Pour des raisons de stratégie politique, les grandes
sectes, quand elles sont identifîées, essaiment souvent en de nouvelles
sociétés secrètes sans qu'on puisse parler de scission ou de séparation.
Des termes horticoles comme bouturage ou marcottage conviendraient
mieux ( 80). »

Cette opinion est entièrement corroborée par les faits en ce qui con­
cerne l'Ordre des Illuminés de Bavière .

On retrouve, en effet, son influence derrière la Conjuration des


Egaux, du 1 0 germinal an IV (30 mars 1 796), organisée par Babeuf et
Buonarroti, et financée par le prince Karl de Hesse, affilié de Weis-

( 79 ) Werner Gerson, op. cit., p. 56·57. (81) Jac ques Bordiot, Le Pouvoir occulte fourrier du Communisme (Edi­
(80) Pierre Mariel, op. cit., p. 70. tions de Chire, 1976) ch. V.
[ Titre.]

QUELQUES

É C R I TS O R I G I ·N A U X

De 1 'Ordre des Illuminés


QUI ONT ETE TROUVES
, , ,

CHEZ ZWACK
ANCIEN CO NSEILLER DU GOUVERNEMENT

Jors de la visite domiciliaire exécutée à Landshut


le 1 1 et le 1 2 Octobre 1 786

Imprimé par ordre suprême

DE SON A LTESSE ÉLECTORALE

MUNICH
btPRIMÈ CHEZ .ANTOINE FRANZ
imprimeur de la Cour
et en ve.nte dans les trois Librai:f\ies


I
(P. 1)
Chiffre (déj_� connu)
de l'Ordre des Illuminés
12 11 10 g 8 7 6 5 4 3 2 1
b d f h k

a c e g l 1 m
[Verso da titre.] 13 14 15

16 17 18 19 20 21 22 23 24
n o
p q r s t u w x y z

Les lettres) avec leurs réponses, $Ont déposée$ aux . archi­


II
·ves. - ElJes �ont très instructives, et contiennent 1�s unes
- .

et les autres de bonnes règles et d9_nrient un suffisant aperçu Système chronologique de l'Ordre
du système. à savoir, celui de Yezdegerd, ou le système persan
SP AR TA cu s, da:ns sa lettre_ àJ Caton 1. Pha ravard ina 41 jours , depuis Je 2 1 mars j u sq u 'a fin avril.
_
· (voir p. 274) . 2.. Adal'pahasch l . . . . . . . M a i. . . .

3. Chnnlad . . . Ju i n . . . • • •

4. Thirmeh . . . . J u ill e t . • • • • •

5. .Merdedmeh . Aoû t. . • • • • • •

(P. 2)
6� Schabari meh . . . Septembre .
[Feuûlet 2, non paginé, r0]
. - . • • • • •

7. Meharmeh . . . . . . Oclobre . . • • • •

8. Abenmeh Novembre .
Le présent recueil a été im·primé sur fordre �uprême de
• • • • • • • • •

9. Adarmeh . . . . . . . . . Décembre.
son Altesse Electorale, afin de oonvaincre le public de œ
. . .

10. . Di me h . Janvier ·
pays et des pays étrangers de l'évidente fausseté des raisons
• • • • •

11. Benmeh. . . . . Février.


}JOur lesquelles les Illuminés crient sans cesse · contre l'inj us­
• • • • • • • •

12. Asphandar, les 20 nremicrs j o u l's de . Mars .


te violence et les poursuites dont ils sont l'objet en Bavière,

et. dé le ·mettre ainsi en garde aussj bien contre cette secte III
épidémique que contre toùtes les autres société.s clandestines Noms géographiques
pareillem-�nt interdites. Car ' elles s 'efforcent seulement de
Provinces
tromper les personnes crédules, de soutirer de fargent et, au
(Le manuscrit est de. Caton-Zwack)
heu de faire progresser la vérité et la mora le, comme elles
le fmit miroiter, de ruiner plutôt fonci èremlent C(elle'::.ci e t Bavière. • • • • • • • • • • • • • Achaïe .

d'étouffer ou de fau$ser complètem.ent la première. S o u a be . • • • . . • • • • • Pannonie .


Fra n c on i e
.
• • • • • •
.
• • • • . .
• lllJrie .
A u tri che • • • • • • • • • • • E gyp te
[vo]
• • .

Tyrol • • • • • • • • • • •

• Péloponnèse .
Si quelqu'un émet un doute sur l'authenticité de ce recueil�
qu'il se présente aux Archiv-es secrètes de cette ville, où ordre Villes
a été donné d� lui �oumettre }es originaux. Munich • • • • • • • • • • • • • • • Athènes .

Munich, le 26 mars 1 787. Ra verishourg • • • • • • • • • • • • •• Sparte. ·


'

4 DOCUMENTS OniG1NA Ut
,

DE LA SECTl:! DES ILLUl\IINt::S

789 Ta sse M . . . . . 31 mars 17ï7


Mersebourg . • • • • • • • • • • • • Sestos. • • • • • •

Constance. . • • • • • • • • • • •
- A byd os. 790 Odin M . . . . • • • • • • 17 j u in -

Freysing . • • • • • • • • • • • • . Thèbes. 79 L Lu c u l l u s M . . • . • • • • • 27 novembre -

Eichstredl. • • • • • • • • • • • Erzero u m . 792 Osiris R . . . . • • • • • • 1 7 décembre 1 778


Ba mberg . , • • • • • • • • • • • A n tioche. 793 Co1·iolan M . . . . • • • • • • 22 fé vri et· -

Landsberg • • • • • • . . . . . .. . Mégare. 794 Confucius � l . . • • • • • 1 3 mars


Augsbourg . • • • • • • • • • • • Nicomédie. 795 Livius . . . . . • • • • 27 mar5
Ratisbonne . • • • • • . . .. . .. . . Corinthe. 7�6 Euclide l\1. . . • • • • 10 j u i n
Nuremberg . . • • • • • • • • • • Nicée. 797 Ci c ér o n R. . . . . • • • • • 12 juin
(P. 8) . 7�8 Sylla M . . . • • • • • • 17 j u i n -

.
Landsh u t . Delphes . 799 Ti moléon R . . . 17 j uillet
.

-
• • • • • • • • • • • • • • • •

Vienne . . . • • • • . .. . . . . Rome. 800 Pét·iclès M . . . • • • • • 20 j ui ll e t -

Burghausen . . • • • • • • • • • • • Chalios. 801 Démocrite R. . . • • • • • 4 aoîtt -

Slraubingen . . • • • • • • • . . Thessalonique. 802 Remus In. ( I n i lié) . • • • • • 27 aoùl -


Neubourg. . . • • • • .. .. .. . . . . Néapolis. 803 l\l i nos R. Susp . . - . • • • • 2H août -

Salzbourg. . . • • • • • • • • . . N i cos i e. 804 Pen R . . . . • • • • • 4 scplembre -

I nnspruck. . . •

• • • • • • . . . S am o s . 805 Cyrus . . . . . • • • • • 21 oclobre --

Ingolstadt. . . • • • • • • • . . Eleu sis . 806 Lud . B av. R . S n s p • • • • 27 octobre -

IngolsLadt . . • • • • • . · . . Ephèse. 807 Pylhn gore . . . • • • • • 27 oclobre -

(Pour les non initiés.) 808 Hermes R . . . • • • • • • 1er novembre -


Er l an gen . • • • • • • • • • . . . Sag-onthe. 80) Alli la M . . . ., . • • • • • • 29 novrm b re -

Würzbourg . • • • • • • . . . Ca rlh� ge . 810 R. Lullus � 1 . . . • • • • • 3 j a n vi e r 1 779


811 Anacréon H. . . . • • • • • 7 j anv i e r -

812 B•·utus M . . . . • • • • • • 1 6 ja nvier


IV fH3 Thalès de Mil e l � J . • • • • 1 8 janvict·

Liste des membres 814 Enée 1\l . . . . . • • • • • 1 6 févrirr -


admis durant les années 1776, 77, 78 et 1779 815 Salume M . . . . • • • • • • 27 mars •
-

Dale et année de l'admission


816 -Saladin R. . . . • • • • • 6 avril -

817 Arminius H. . . . 2 � avril -


776 pr mai 1 776 •

Spartacus A . (Aréopagile).
• • • • •
• • •

777 Ajax A. . . . . . . . •
- - (P . 5)
778 Tiberius A : . . . . . • •
- 818 S l i l po de \1égnre R. • • • • • • 2� avril
779 Calo A. . . . . . . . • • • 22 février 1778 819 Deucalion R.- . . • • • • • • 30 avril
780 Mat·ius A. -. . . . . . . . · 12 mars - 820 Nes lor R . . . . . • • • 1 3 mai -

-

-
'
.

781 Al cibi ad e A. . . . . . . . mat


- 82L Musée J\.1. • • • • • • • 30 m n i -

mat 822 Diomède M . •


2:� j u Îll

782 Solo n A. . . . . . . . . . . - • • • • • • •
-

783 Sei pion A: . . . . . . . . . 28 juillet - 823 1\1 énélas M . . • • • • • • • • � j uin


j ui n

784 Celse A. . . . . . . . . . . 1 3 décembre -


8·24 Hec lot· M . • • • • • • • •

27 -

785 Annibal A. . . . . . . . . . - - 8?-


....� Nnma Po m pi l i us K • . • • • • • 27 j u i lle t -

786 Tam e rl an qL. (llluminé) . . . . 1 6 décembre 1 776 826 Gang-ailel l i ln. . . • • • • • 1 Sc ha b ar. -

. . . . . Dion. . . . . 10
.

787 Claudius R. (Reçu) . 26 décembre 827 -


.

- •
. • • • •

(P. 4) - 828 Dcmocédès. � • • • • • • 18 -

788 Agri ppa Mr(Minerval) . • . . . 829 Demonax . . • • • • • • • • 28 - -

830 l\lahomel A. . . • • • • • • • 2 l\lehat·. -

:
6 DOCU�fENTS OlliGINA UX DE L.\ SE<..:TE DES ILLUMINES
,
7

83 1 Ves p as i e n . • • • • • • . 3. Prog l'ès


832 M oe n i us • • •

Q u i n l us
• •

833 Titus Flami nius. a) des FF. à Athènes, dans le système de l'Ordre .
Gcrma!iicus A . .
• • • •
.

834 • • • • •
(De la main de Zwack.)

y Voici, pour la Grèce seule, l'état numérique :


s, bie n
Pièces particulières A Ath ène s, il y a : une gra nde associ atio n d'l llun1 inÉ
org ani sée ; w1 e pet ite Ass oci ati on qu i r é po nd par
_ fai tem ent à
t rouvée3 avant la visite domiciliaire chez Zw-ack
so n t b u t ; une gra nde et bel le Loge 0 , e( deu x bel les
égl ises

1 . Proposition en v ue de l'établissement rrtinervales.


'

d'un Ordre jérninin. A 'rh èbe s, i l y a éga lem.e nt une égl ise m iner vaJ e .
(Oe l a m n i n -!e Z w a c l \ . ) A Mégare aussi.
U t i l i té et Objet de cet Ordre. Pareillement à Burghausen.
A Straubiz aussi.
_t ' u ti J i_Lé q u ' o n pourrait sc pnnncltrc des femn1es (P. 6) se­
Et prochainen1ent à Corinthe.
ra r t de P�'??urer �
l"Ordre véritable de l ' a rgent, soit d'une
N uus avons acheté uuc tuaison pa rl ic u lière, cl fa i l si bie u ,
façon pos J t L ve , smt en cc q u ' o n pourrait attendre d ' elles
par de j ud icieuses Inc�urcs, que les habitants, non seulement
pui � d'obtenir de sûres I: o u _vellcs secrètes, ùe recevoir pro�
_ ne font plus de tapage (P. 8): n1a i s p arl en t de nous avec consi­
tectiOn et d e donner sat isfactiOn aux caractères des F . M . vo­
dération, .car nous a llons ouvertement lous les jours à l a mai­
luptueux .
son, de mên1c que nous pénétrons dans la Loge. Certes cette
2 . Etablissement de l' Ordre féminin. ville l 'emporte de beau�oup .
(De la main d e Zwacl< . ) Dans celle nuison il v a une bellè collection d'histoire na-
' u

Cet ordre doit consisf·er en deux classes dont ahacune turclle ct d ' inst.nml:ents de physique, ainsi qu'une bibliothè-
.
� que, et les tncmbrrs an�·m.e nlent le tout de temps en tem.ps.
'

co stJtu e u n e Société sépa rée _et q u i doit demeurer i nconnue


.

à 1 autre eu éga rd à ses obl igat ion s (nex us) : Le jardjn est u t i l i �Ht r;om' la botanique.
Une classe de ver tueu ses ; l'au tre de déb auc hée s. L'Ord(re procure a ux FF. tous les journaux sava_nts. Il
L ' une et l'a� tre doiv ent igno rer q u ' elles sont di ri gées par appelle l'attention du prince et des citoyens sur ce rt a ins abus,
l ,O�dre ��
sc uh n, et Ja Sup érie ure de cha que clas�e . doit au II!oyen de pièces imprimées, et i l fait obstacle c:!e toutes
croi re q u zl y a une Loge sup érie ure don t elle reço it des or­ ses forces .aux moines, ce en q u o i il a obtenu beaucoup de
dre s, alor s qu 'en fait ce son t les hom mes qui les don nen t. succès.
l.es deu �
cl �sses devraient �e venir en aide par l 'enseigne­ Nous avons organ isé la Loge tout entière selon notre sys-
_ tèm-e et rompu con1plète ment avec Berl i n
ruent ausst bien que par des n1aît res masculins p roposés a .

cet effet, qui seraient In embres de l ' Ordre 0 m a is res_ Nous avons non seulement .enrayé raction des Rose-Croix,
teraient ignorés les uns des a utres et des femmes. De bo n s ma i s encore rendu leur non1 mép ri sable.
'
livres seraient aussi fournis,
cl la seconde classe donnerait Nous so m m es en t ractations -en vue d'une étroite alliance
en s�cret satisfaction à ses passions. avec la Loge. . . à . ·. , ct avec la Loge nationale de Pologne.
.

Lor5 d e la visite domicili:Jire chez. Zwacl\, on trouva deux feuilles in­


octavo (portant) :

(P. i) Courtes esquù;ses de carac/ère.s Progrès


de g5 fe n v nes à MannhP-irn,
b) de l Ordre dans le rlon1ainc politique dep �i � un · an· , en
'
e n langue fr:-. nçaise et avec celte suscription :

PoRTRAITS nEs DEMOISELLEs Grèce.


à MANNitEIM (Egalement d e la main d e Zwack.)
,

:DE LA SECTE DES JLLUMINES


8 DOCUl\IENTS ORIGINAUX

9
1

Grâce à la recommandation des membre� de l'Ordre qui


Par su i te de l 'intervention des FF. , les Jésuites ont été écar­ sont à la Cour, deux de nos jeunes gens sont part i s en
tés de toutes les chaires pro,fessorales, et l'Université d ' In­ voyage ; ils sont en fait à Rotne.
golstadt (P. 9) ent ière m en t purifiée d 'eux, car le� Malth . . y .

seron t toujours a c cu ei ll i s et enrichis par les p réla ts. . JO

Les écoles a l lemandes sont complètement sous la direction


de l ' Ordre, et ce sont 1naintenant les membres de celu i c i -

La duchesse veuve a organisé l'Insti tut des Cadets c om p J è ­ qui s e n occupent.


'

tem·e nt d'après Je plan i n d i q ué par l ' O rdre, i ii est sous l a sur­


veiUance de l 'Or d re , tous les prGfesseurs sont membres de II

l'Ordre, c i n q même y ont été très bien établis et tous les '
La soc i é té charitable e st de mên1c d i ri g ée par l'Ordre.
élèves y deviennent des adeptes de l'Ordre.
12
3
De t rè s nonlhreux JHClllbrcs de l'Ot;dre, < u i se trouvent
Sur l a recommandation des FF , Pylade est devenu le tré­
dans les Dicastérions, ont obtenu, grâce à l )rdre, des sa­
.

so ri e r d u Conseil ecclésiastique et par là 1 'Ordre a à sa dis­


laires et con'lplén1ents.
position l'es revenus de l ' Eg lise .

I3
4
Aus si e n prêtant ces. sommes a' n o t1·e . . ·et a . . . , 1es a vons· • Nous avons placé des n1emhres de l'Ordre d a n s q tatre
.

c h aires e ccl és i astiq ues


' -

nous remis sur pie d de leu r ma uva ise gestion d om es t ique et .

affranchis des usu rie rs.


I4
5 Dans le plus proc h ai n délai, nous tirerons à n ous toute la
fondation Bartholomé de jeunes prêtres ; ce sont tous les
Pat· ce m oy en encore, nous venons en aide à plus ieurs FF.
établi sse m en ts qu i sont ainsi touchés (P. 1 '1 ) et if y a les
plus grandes chances que nous puissions de La sorte pour­
6
voir de prêtres habiles toute la Bavi ère .
Tous les men1bres qui �ont prêtres, nous les avons bièn
pourvus de bénéfices, de cures et de places de · p récepteurs . 15

(P. 10) Nous avons au ssi l ' i ntention et nous espérons bien venir
7 égale ment à bout d ' une autre maison de p rêtres encÇ>re.
Grâce à notre intervention, Arminius et Cortez ont été
n om mé s p rofesseurs à Ephèsc. t6

Mê·me en ce momen t où les Jésuites voulaient briser le con-


::;i . . .

sei l ec clés i a stique, nous sommes, par l'intermédiaire des


Tous nos jeunes gens ent obtenu, par notre i n termédiaire, établissements de l'Ordre, par notre effort i n fatigable
. , par
des bourses à celte Université. l 'embrouillement de divers . . . , par . . , arrivés à cela que
. , non
10 UOCUMENTS OJIJGINA UX
.
, lt
DE LA S'ECTE DES ILLUMINES

seu lem ent cc co nse il ecc lés ias tiq ue est aff ern .
peu t fair e, enco re q u ' i ls se laiss ent guid er pa.r leur s superieurs
,

1 i , m a i s en cor e
qu e tou s Jes rev enu s don t les Jés uit es ava ien t enc , un am 1..
ore l'ad mi ­ à n e pas tra iter d'u ne faç o � étr ang ere
nis tra tio n en Da viè re, comme l 'In stit ut de la
Mi ssi on , l'A u­
mô ne d'o r, la ma iso n de 1 ' Exerc i t i L m1. ct la Cai sse des con G. E t , quoique ceci a i t J'apparence d'une ..cont-cainte qui
- devrait rester j nconnnue entre amis et q u i· para1t exclure toute
ver tis, o n t été confiés à cc con sei l, ain si qu 'au
Fo nd s sco lair e
et un i ver sita ire a l l cn1 a n d , qu i en ass ure
symp'athie fraternelle, nos très chers FF. doivent cependant
nt déj à l'em plo i, en
mê me tem ps qu e l 'ex tra d it ion . A cc suj et les pr savoir que l'ordre 1 ' e x i ge a i nsi , et que nous n e songeons P�:
inc ipa ux des
J J l u m i nés o n t ten u six réu nio ns, ct que lqu es- uns ;\ nous aimer n1utucllcmcnt pour un Lemps s� ulement, m.a1s
de6 nu its san s som r n eil . Parnü eu x, i l v a . . . et . . .
o n t pas sé

pour l'éternité, et que rien ne sera t mieux · f� t t pour r Pre
.
?�
,
v
l 'a m itié la plus forte et l a plus intime , que st e 1 l e degen�ra1t
e n familiarité. Réf]échissez et veiiJ.ez à cela, très chers FF. ,
et votre récompense sera la plus durable amitié.
(P. 12) VI
6. Ne , refusez pas aux étrangers les droits d'humanité et
Statuts des Illuminés d 'hospit.ali té.
7 . Remplissez v� t re office dans la société c i vile avec fidé­
Co mm e Ja Soc iété sc pro pos e, non d ' abo Jir les lien s •
, .
raJson- lHé et zèle ; car si vous vous y m ·c n t rez neghgents, vous le
nab Jes aux que ls on cstl ass uje tti dan s l E t a t , m a i s de les
'
serez aussi chez nous.
uffc rm ir cnc·crc dav ant age , n o t re v o J on té est que :
(P. 14) 8 . Répandez les arts, l'industrie Ies
les sciences,
.. ?
1 . Chacun soit trai t é avec amour, considération, et selon inclinations sociales, les vertus, et empechez tout ce qut s'y
sou état.
oppose.
2. Aus si chac un doit. -il touj our :s se tcn j r dan s les l i mite s
g. C'es� pourquoi, sous l'Ordre· se con�idère
ce rapport
du cér ém on i a J , ct rl 'au tan t plu s enc ore qu and les : ,
nw mb rcs aussi comme une société savante, où l exemple et 1 enseigne­
se tro uv ent p:u mi des pro fan r=', a f i n q 1
1 'à tou t ge nti lho mm e ment conduisent la raison et améJ:iorent le cœur.
de qua lité (m<�nl e s ' i i oc cu pa i t un ra n g inf ér: eur dan
s l 'Ordre)
soi t fém oig né Je res pec t q u i J u i est. d ù et qu i con ·1 0 . Lisez les anciens, notez attentivement ce que vous

son é t a t . E.t. com me i l i m por te q u e nos ill\C m,bres soie nt


vie nt à
avez l u ,réfléchissez-y, m·ais appliquez-y v·o tre bon sens d�
hon orés par les p ro fa llf'S , a i n si nos gen s doi ven t leu r ma :
préférence aux senti � en l's d autrui . Ce 9 u ' u a tre a pense� �
que r en ret our une con sid éra tion d'a utn nt plu s gra nde
r­ .
et dit, pensez-le et d t tes-le a votre man1ere , n a co p ez au­
� �
, afin .
que les aut res les hon orr i!t par e!Jl en1 en t . cune opinion sans en avoir recherché l ' auteur, l ong �ne, l e
(.Qndement ; exercez-vous aux p roblèm·e s , aux questwns à
3. Ce n 'est que parmi Jes F F . d e 1 'Ordre sculeincnt, que
anime le ,cam� ,
résoudre ; l isez ce qui élève l ' â m e et ce qu �
disparaît toute d j ffé rc n c e de l ' élat q uc J ' o n a dans J a société , l apph­
faites-en part aux autres, pensez à l a pratique et a
civile, et aJors sont çonsidérés seulement l ' âge et Je caractère
cation · ct avant tout pénétrez l'homme, non d'après les
que l'on a dans l 'Ordre. Alors chacun, même le plus humble
livres, �
� ais d'après vous-n1êmc , et concluez d 'après l'ana­
·vieillard, et à plus forle raison Jcs supérieurs, est t raité avec
logie des circonstances.
le même respect q ue l'on t rnitc, parmi les profanes, les per­
1 1 . C'est pourqlli)i la dasse actuelle s'occupe aussi :
sonnes de haut rang, (P. 13) et a i n s i à plus forte raison, si
l ' on est en prése11ce de jeunes o u d ' égaux. 1) de l 'étude des caractères humains, de le�r origine,
LJ . C 'est avec une civ i l i té d'a uta nt p l u s gra nde que le sup de leurs raisons, de leurs c<JnséquPnces, en les analysant en
é�
rieu r sera trai té par les sub ord onn és. En conséquence, ceux-ci détai l ;
aur ont soin de ne pas lais ser dég éné rer cette civ ilit é en 2) de Ï'organ isation de la nature humaine en général.
faJJ?.i­
liar ité . . Les sub ord onn és ne doi ven t · donè pas con sid
ére r 3) Elle recherche les raisons et les mobiles des actions
comme arb itra irem ent pcr n1is entre eux ce qu 'un am
i int im e humaines.

'
13
i2 DOCUMEf\\ TS ORIGINAUX

li ) EUe s ' exe rce à ca ra c tér i se r et à d éterminer les ne le lu xe da ns le m · ge , l e bo i re et


(P. 15) 1 6 . En ce qu i co nc er � � ,
inclinations humaines et la fa ço n de les d i rig� r , de les faire le vêtem e n t , l ' Or dr e ne vo H pa s d
,
un bo n œ tl qu �
on Y ahan�
naître ou rl e ]es anéantir. tr e m ax im � es t : qu o sirnp lic iu s, _eo
meltUiS.
do nn e. No ·
e, au ta nt qu :o n le pe ut , le s rr eu rs, le s préj ­
:>) EIJc s'i nstruit des svstèn1es anciens et modernes de 1 7 . Combat tr � �
is de ss ein s : te l es t no tre de vo n, et chacun d01t
<Yés les m au va

nwra le ct de philosophie, comme Je Stoïcisn1 c, l ' Epicu ­


se connaît et d ' après
risme, elc. � �
he 'ch er à le re m pl ir ha ut em en t, te l qu 'il
des inc lin ations
l ' expérience de sa fai ble sse , e t non d'a pr ès
6) Elle eP. c h erch e des cx.Cinplcs dan� l'h istoire ancienne
i nc ons i d érées .
el moderne.
1B. A ce t effet, ch aqu� membre remet a &es sup�
' ,

-
(P. 17)
7) Elle rech e rc h e les n1 isou� de ce q u i est agréable o u rie ur s, à la fin d e c ha q ue mo is, u n pl i. fermé , dan� lequel 1 l
d(�,sugréahJe dans les rela t i o n s , et s ur to ut d ' après sa p rop re i n d ique :
.
èxpérience _ou celle d'autru i . 1) �e qu 'il regarde comme u n p reJ uge ;
, ,

8) Elle recherche l ' or i g i n e ct Je r n o dc de naissance de 2) chez qui H en a vu ;


nos j ug o1 nen ts et d e nos opinions. 3) quels préj ugés il a découverts chez soi-m ême ;

1 :� . Sur cc point, l es s u pér i e u rs donnent des li vres ct 4)quels sont chez lui les préjugés dominants e� q u�l en
u n e instrnclion préci?:ïc. est le nombre ;
5) � ombien et lesquels i l a déjà affaiblis ou c omplètemen t
1 3 . Par ra ppo r t it :3a famiiic, <Ille chacun sc m ontre bon
exti rp é! .
père, bon mari, bon fils, bon maître c t hon serviteur. . .
'
er tes , tro uv ail les e t ela t io n s. secretes� a t nst
1 il . Et a va n t tout , l ' Ordre rc.commande à tous ct à cha­ 1 9 . Les découv r

fai tes , qui.conque no us est favorable. nous les


comm�n1q u�ra
cun la rnodéra!.lon do,·ée si l'onpas donné de preuves
n \•n
e n fa1re
s hé sit ati on , et l'Ordre promet solennellement de n
: a

suffisant e s toute Yoie a u x classes s u pé r i eu res est fermée.


}
san
aucun ma uva i s usage.

L'Ordre prescrit aussi ù cet r.ffct d es règles particulières,


des directions pour la nlOd(Jrn t i o n . po u r l 'économie domesti­ 20. Le sÜence et le secret constituent l'âme de n otre Ordre .
que, pour la san té et p0ur J n prolongation de la vie . d
Cepe n a n t , à l ég a rd des supérieurs, une j u dicieu!Se sincé­
'

I'ité est une vertu, et à l 'ég a r d des autres FF. de l 'Ordre une
I 5 . Aussi bien, pour que chacun s' habitue à l ' économ ie _
,
ré se rve raisonnable, car la méfiance est le principe et la cond i ­
(P. 16) qu i l se procure une t.i rel i re d q u ' i l e n remette l a clef
' .
tion fondamentale pour que l'on ne devienne les uns pour
à so� s upéri e u r Dans C<'lte tirelire, sera j e té tout ce qui sera
.
les a utres u n objet d'ennui o u de dégoût. C'est pourquoi, ne
repri s sur les plaisirs no11 nécessai res A des époques d é t e rmi ­
.
révélez pas sans nécessité même les moindres détails, comme
n�es, oom e le 2 r nu1 rs et l e �3 septe1nbre, le supérieur et Je par excmp�e depuis combien de temps vous ête� dans l'Ordre,
. �
cand1dat l ouvrent en commun, ct t out e somme inférieure à quels sont vos FF., q u el grade vous y .a vez, etc.
un carolin reste à J 'Ordre, tandis que le reste est conservé par
chacun en vue de ses b e so i n s futurs ou p ou r les héritiers qu' H
(P. 18) -�n . Le temps pendant lequel on doit de�eurer
l aissera ap �ès sa mort, à m o i ns qu'il n'en vcuilJe disposer au­
d an s une classe e�t indéterminé ; en général i� est en rappo.rt
avec Je zèle et l a capacité de chacun.
tn�ment. S1 tel est son désir, un certificat n u s urp l us l u i est
d é l i vré , constatant qu'il a t a u t à ré cla mer à lei ou tel e t ce 22. Votre prom.Otion n 'a-t-e�le pas lieu aussi vite que vous
certificat est signé par deux Frères de l ' Ord re Ils s ·� n agen t . � le souh aitez, ne munnurez point, chers Frères ; songez plut�t
ensemble et sé pa ré me nt a u bénéfice de la d i vision. q ue rien ne se produit sans cause, et que dans l ' i mmense ':� ni­
v ers aucune cr.éature n'apparaît avant que beaucoup n 'aient
Si l'intéressé quitte la Société, on lui remet la so·m mc, et
pareillement en ca s de nécessité .
d i sparu, car e11es étaient nécess-aires pou'r produire celle-ci.
1.4 DOCUMENTS ORIGINAUX DE LA SECTE DES ILLUMINES
r

15

23. En outre, l 'Ordre s'est fixé comme devoir .suprême d e 2. Nous savons que nul n'entre dans des sociétés et ne fait
rendre à chaque homme les vérités indispensables à son bon­ l e sacrifice de sa liberté sans en escom.pter ttQUS les avantages.
heur si agréables et si sensibles, et de les présenter à chacun A cet effet, l'Ordre promet à tous ceux qui se seront distin­
d'une manière s! en rapport avec ;Son état, que de telles idées gués par leur zèle et par des services réels :
se 1!ran�orment facilement) ·pour c,ha·cun, en désirs et en 1 ) de leur ouvrir et de leur faciliter la voie à plus d'une
a-ction�. connaissance secrète ;
24.. A cet effet, les membres s'exercent constamm.ent à des 2) en cas d ' extrême nécessité où ils pourraient se trouver
oomposi tions ; parfois q.ussi sont posées des questions à ré­ en dépit de toute bonne économie domestique, de le� secou­
soudre et à_ développer, et aux meilleurs travaux. l a promotion rir fraternell'ement, dans la mesure de· nos forces ;
à une classe supérieure est donnée connne récompense. 3) de leur venir en aide par des recmnmandations et des
interventions, et autant q u ' i l nous est possible, d'accomplir
'

26. Autant qu'à chacun de nous le permettent ses (P. 19) leu1;s désirs, si ceux-ci sont raisonnables ·et s'iJs ne nuisent
affaires, ou que son office, sa profession ou son travail l'y pas aux intérêts de . ]a Communauté ;
poussent, i l doit fi efforcer à réaliser une pl us grande pCl·fec­
'
(P. 21) 4) de leur venir en aide, par des avis et des actes,
tion et plu� de liberté.
contre toutes les offenses et vexations qu'ils auront à subir
26. Le grade auquel chacun appartient demeure toujours sans qu'il y ait de leur faute ou de leur négligence. On espè­
caché aux autres, e t- l 'o n ne se découvre qu'entre égaux. re d ' ai J ieurs qu'on ne comptera pas sur ce secours et qu'on
s'appliquera à éviter ces offenses ;
27. Donc que l'un ne se découvre à l'a utre aussi longtemps 5) Nous prometto11s en outre, pour la consolation et la
que œlui qui l ' a reç.u est dans l'Ordre, et ainsi de suite.
. tranquillité de tous ceux qui po�sèdent peu de moyens, mais
28. Les FF. de la classe actuelle ont un œil attentif sur ceux en revanche beauc.oup d'enfants, et qui viendraient à être enle­
qui se trouvent dans le grade le plus infériew·, et ils en réfè­ vés a u x leurs par une mort prémat�rée, que nous remplirons
rent de leur conduite soit à leurs supérieurs, S'O it à ];'assemblée . près de ces e n fan�s le rôle du père, que nous prendrons soin
plénière , et c'est pourquoi les moindres doivent toujours être de leur entretien, ·et que nous secourerons la veuve par des
co�nus aux plus élevés. Mais n'allez pas au delà de cette me­ conseils e t des actes ;
sure; e t ceux qui sont au-dessus de . vous, ne les connaissez
A cet effet, nous sollicitons l 'aide de nos membres favori­
. sés par la fortune, qui s'estjmeront heureux de trouv·er les
qu-fen ta nt que vos égaux.
moy.ens et l'occasio'n de pouvoir faire bon usage de leur ·su­
pérflu.
DROITS ET LIBERTÉS 6) L'un ou l'autre de nos FF. ou de leurs énfants vien­
draient-ils à manifester de� capacités particulières qu'un voya­
Toutes les obligations q u i p r r c èd e n t son t , à un certain point ge pourrait encore développer, et ainsi nécessairement procu­
de vu�. à considérer commè des avantage.;, car, ; si l'Ordre ne rer à l'Ordre d'utiles renseignements, ou l u i rendre service,
les appliquait pa;S de la façon la plus stricte, i l serait hors alors l '. Ordre n:e se refuse pa� (P. 22) no li plus de laisser s'ac­
d'état d'assurer les avantages qui von_t être énumérés. Ce n'est
complir ces vo-y-ages et d'en assurer les frais ;
que· par , la plus étroite union (P. �0) ot par l'observation des
·

7) En général, nous 110us engageons à nous comporter


lois, que nous �ommes en état de remplir le mot qui nous a de _façon qu'il ne puisse arriver à aucun de nos FF. qu'Il
été donné : soit privé de tout secours, pouvu que ses dettes n'aient pas
, 1, • .Chacun est libre, quand. des raisons suffi�antes eri ont pour cause son imprudence ou sa mauvaise admini stration
été · pr éseptées, de se retirer . de cette classe quand il le veut, domestique. Nous ordonneroiis aussi que nul ne s'adresse à . un
et .si d 'àutre part i l observe un rigoureux silence. I l n'a, de autre pour lui emprunter de l'argent ou pour une · autre :r:ai­

not .e . J �ar�, à craindre le moindre blâme ni le moindre préju­ solfi·i· � in _vi
ais q u ' i l enne . trouver son supérieur, qu'� le mette
dice. au ·courant de la . situation et qu'il en · attende une solution .
.
16 DOCUMENTS ORIGINAUX
17
' -�

DE LA SECTE DES ILLUMINES


8) Nous espérons aussi q u ' u n tel infortuné, une fois qu'il
( l uanl. ]a rapporte un Jnom.ent après 'et, quand i l y a inscrit la
sera remis d aplom b,
' fera à son tour du b ien à. l'Ordre, ,

faute · qu'H s'attribue ; a git - i l de la so rt e, i l ne reçoit plus


A cet e fe t,
f i l faut que tout argent ou tout bten apporte
d1avertisse1nent ; n1ais dans- le cas contrai re il reçoit u n se­
ou laissé par des mem b re s soit considéré comme u n bien ac­
,

cond billet , où esf indiquée ]a raison�


quis, auquel ne peuvent prétendre que l ' Ordre d'un� façon
. - Nous enguge�ns à ce propos tous les supér i eurs à ne lais­
gé nérale , ou encore les nécessiteux pour leur� heso� ns.
, , , ser aucune faute sans punition, car il serait encore plus grave
Con1n1e nous savons . augsi que, dans les l:;OCletes, 1 l n y a
rien de l Jlus désagréaule c t rien q u i ne prête p l us au._x désor­ qu' i l s soient forcés d'agir à ce s uj et en magistrats. Quant aux

dres et aux. d issensions qu'une façon de procéder dure, rude subordonnés, ils n e n seront pas i rrité$ ,
' (P. 25) car on leur
e t in1périeusc de la ymrl (P. 23)
des supérie11:rs, l 'Ordre a do n c rappellera leur faute avec toute bienveillance.
3.

pris en cette· matière les dispositions nécessaires ; et comme la Mais afln , que· le
. p lus élevé soit i nformé
supérieu r le
puissance ct l a souverai neté ne se fondent que sur un j uge� si les supérieurs intermédiaires se c onforment à CC$ prescri p­
ment élevé et sur l'expérience des a ffaires de l'Ordre, nous t ions, �hacun de ceux-ci, à la fin de mars, de j uin, de septem-­
avons donc agréé aux dispositions suivantes : bre et de déce tnbre, réclamera de ses subordonnés leurs ré- ·
-
1 . S'il s 'ag i t de faire une rép ri n1 ande o u d ' i n fliger un blâ­ 11 exi on s et leurs griefs contre l ' Ordre et leurs oonfrères, sous
me, le sup érieu r évitera avec soin d ' a igrir les caractères, et pli b i e n fermé portant )a susori.ptio n : A u P remier , et qu'ils '

i l Édictet'a les peines d'une façon a u ssi' générale q u ' il sera pos� tr.ansmettront sans briser le cachet à notre Supérieur général ,
sible, soit en usant d'exemples ; ou bien on raconte devant .par le canal de s supéri eurs intermédiaires.
l'un ce qui concerne un autre ou soi-même ; et par de tels 4. Ces consultations · doivent être remises par tous sans ex­
d i scours et façons de faire, chacun s'étudie à ne pas tomber ception, tou� les trimestres ; et même s i quelqu'un n ' a ·au­
dans la faute. De la sorte, on épargne au supérieur une expli­ cun . grief à fonnuler, · i l n ' e n ·remettra pas moins son pJi
cation plus p récise et désagréable ct à soi-même l'humilia­
, constatant qu'il n ' a aucun grief.
tion et le désagrément. 5 . D an s ces plis peuvent être aussi indiquées des proposi ­
2 . Comme les mots ont toujDurs quelque chose de dur, et t.ions_ d ' � éliora tions et de modifications e n rapport avec les
que notre d i rection doit être fondée autant que possible sur g�iefs formulés .
l'amour, l ' Ordre a donc substitué à l ' a vertissement et aux re­ .6 A la fin de chaque trimestre, dans un court déla i , les
. .

proches un n1oyen plus doux, et i l ordonne : réponses suivent, ainsi que l a décision au sujet des griefs for-­
a) Que le supérieur se taise qua nd o n l u i pos·e des questions Inu1és. Celle-ci est re m ise à c-haque partie plaignante' par ses
i n discrètes, qu'on lui tient des discours inconvenants, qu'on s up érieu rs immédiats, qu i l'ont éc.rHe de leur propre main ;
use d ' une ra i lle �ie piquante ou d un badinage indécent : dans après avoir été contresignée par la partie intéressée, elle est
-

'

ce cas, il laisse les p arole s sans réponse et il i·ompt l ' entretien. . retournée. �i u n supérieur (P . 26) osait agir envers ses subor­
(P. 24) b) Eu égard à la familiarité, si aucun étranger ou donnés à cause des griefs ·formulés coiltre l u i , o u bien s ' i l
aucun profane n'est présent, il est permis de répQndre. marquait le moindre méco ntenten1ent, alors cette attitude peut
c) Mais si des étrangers sont présents et que l a familiarité ct doit faire l'objet d ' une nouve11e · plainte an trimestre -sui­
aBle trop loin, au-point d'être désagréable au supérie�r, alors vant.
celui-ci co m mence à s'am user avec son moucho i r , o u hien il
recule sa chaise, ou bien i l demande du tabac son interlocu­à VII
teur au momerit où il fait une faute, même dans l e cas où i l
n'a pas l'habitude d'user de tabac. Réforme des statuts de la 1_re classe
-
d) Q�and le supérieur n� connaît pas de visu la faute de
La sagesse qui présjde à des règlements législatifs exige que,
l ' àutre, mais ne la sait que par relation, alors pour lui- mon­
quand les circonstances viennent à changer, on modifie aussi
trer qu'il connaît sa faute, il lu i remet une feuille de papier
les p rescri pti os et les �oi � indispensables., et . que l'on o�vie-, .
ouverte et blanche, où est inscrit le mot Confiteatur. Le délin--- par de nouvelles lois, aux abus qu'a entraînés le tem.ps ; i l
tS DOCUMENTS ÔRIGINA UX i>E LA SECTE DES tLLUMINts 19

4 . La Société leur demande donc le- sacrifioe de leur l iberté


con vien t aus si d ' éclairer le� eas douteux et de rendre gépéra­
les les ordonnances rela tive s . aux éve ntu alit és nécessaires qui
non d'une façon générale, mais seulement quand il s'agit d u� '

n'av aien t j usque-là qu' une appl icat io n pa r ticul i ère, et de les
moy�n en vue du grand but. Qu'ils aient donc toujours l a
incorporer alors dans le code ord inai re. C'es t pourquoi , dan s
pensee que les ordres des supérieurs conduisent à ce but car
sa dernière assemblée gén éra le, l'Ordre a , Édic té les disposi­
les supér1eurs voient plus avant et plus profondément 'dans
le sy stème , et oe n'est pas pour une autre raison qu i ls sor.�.t
tion s suiv ant es, concernant Ja première classe :
. '

l es supé ri e urs
i . Tous sta tut s, con stit utî ons et pri v:i lègesJ _ antérie urs ,
5 . C ?aque membre no u�el l em ent admis propose à ceu� qui
.

que lqu e nom q u 'i l s aie nl pu recevo ir, s-ont par les présentes,
totalement ann ulés e t cassés, en tan t qu' ils s'opposent aux
le reçOivent un Revers de Silentio.
présentes ordonnances fondan1entales (P. 27) et sou s la réser­
6_. �a S oc�été ne pe ut pas en1p loy er les gens tels qu'ils sont,
ve des modifications que les · ci rconstances pourront rendre m �1s Ils . dmvent d abord devenir te1s qu'elle les juge néees­
néoessaires à 1 'a venir.
sa•res sutvant Je b ut q u ell e se propose pour eux. D'où un exa
' ­

que se propose men, d �s p r.euve de fi dé l it é de silence, (29) de dévoue­


· 2 . Tou tefo is, com me pou r Je pas sé, le but
� ,

mer.tt, d application, de développement de leur in s tru tion


la Société reste, pour les temps futurs : de rendre intéressant
c

7 · D'où �e temps que les Candidats doivent passer dans �e


à l'ho mm e le perfec tion ne·ment de sa raison et de son carac-
grade les Jeunes gens de r5 à r8 ans ont trois ans pour leur
tère mora�, de développer les se nt ime n ts hum ains et soci aux ,
,
:

examen, o�ux de 1 8 à 2 !, , deu x ans, ceux de 2 4 à 3o, u n an.


de s'opposer aux méc han ts desseins dan s le monde , de ven ir
8 . Il arnve cependant que, vu la d i ligence, la maturité Ie
en aide contre l'inj ustice à la. vertu mal heu reuse et opprimée,
zèl � �t l' 3:ppU.cation . !du candidat, son temps soit p arfois
de songer à encourager les homm·es de mérite, et en général
abrege.
de fac ilite r l'es moyen� de connaître et les sciences. Assurance 9 · Durant ce temps, le c·a ndidat travaille à l ' examen de
est ici donnée, d'une façon fi�èl c et sacrée, que c'est bien là
soi-même, à l 'examen de ses semblables. ; il relève tout avec
}.' unique but, et non supposé, de la Société (1).
soin, note suivant une certainè méthode à lu� propre, pens�
La Soc iété , au con tra ire , ne se propose pas davantage ; les
et observe en général plus q u ' i l ne lit.
cand idats de son temps se trouveront d onc plus nombreux , et
1o. �eau�o�p de notes, de remarques, beau coup de carac..
c.ela est d'autant m ieux pour eux , �t i l s peuvent se rendre , s crayonnes ; des
te�e e n tre � i en s de gens qui parlent le Ianga­
compte par l'à que, cont raire men t à l 'hab itud e d'autres socié­ . .

ge des pass wn� sont releves : tout cela, ains i que la soumis..
tés, on tien t · plus qu' �n n'av ait prom i s . , urs, représente la voie la plus sûre pou
swn aux supene
.

Un membre qui serait poussé à entrer dans la Société par r l 'en­


couragement.
l ' espoir d'une plus grande puissance dans l'avenir� et d ' une
plus grande richesse, n'y serair ·donc pas le très bien venu. II. Lors de la récep t i o n , le candidat change sori nom en
(P.28) Mai s,comme pour la réalisation d'u n tel but , l'aid e ?n autre nom étranger qUi lui devi e n t propre,· et sous lequel
.
la bonne entente et une' oonfiance indissoluble est nécessaire Il lit et note tout ce qui l u i survient.
_
entre tous les membres, et qu ' i l ne J'est pas moins que d'au '" (P.30) 12.Parm-i les Q�s-erv�tioi?-s, les remarques physio­
tres· conditions extérieures soient acceptée� pour le mie ux de .
gnonl?niques, ,
les regles etablies pour juger des caractères
la Société et conformément à ses vues, . tous l'es membres doi­ humains offrent un grand bénéfice.
vent donc : r 3 . Pour les gens � ussi, avec lesquels on : � de fortes rela­
. .
3. ·· E u égard à la Soc iété , s'ab sten ir de toute . hai ne et jalo u­ tions, o� t1ent un r�gJstre spécial, où, sous la rubrique de cha­
sie envers leurs con frères ; ils doivent les regarder comme que personne, on Inscrit d'un côté l e bien de l'autre le mal
leurs premiers am is et les plus chers, comme leurs collègues '
· ·

qu'elle nous a fait.


propre bie n, qui
. en vue du mê me gra nd but
ne saurait être réalisé sans cela.
, en vue de leu r
I4. ?n reoomm;nde par-dess�s· tout d 'obse!ver les .9bjets,
non d une façon etrangère, mai� à �a propre façon.
(1) Fistula-dulce canif, vol'ucrem Auceps.
1 6 . Au nombre des premières preuves de capacité. se trou-
DE LA SECTE DES ILLUMINÉS 21
20 DOCUMENTS ORIGINAUX
leur supérieur a u moins une fois par semaine, et si le su­
Y.e l� devoir que chaque candidat doi� traiter et résoudre et périeur a du temps, i l peut parta ge r l�s jours · de la semaine
qu'on lui soumf.:t à la fin de son temps de probation. entre ses ge ns , pou r l i re avec eux, p re ndre des notes ou tenir
1 6 . La sécurité de la Société, l'attrait de tout ce qui est se­ des conversa tions édi f i a n l e s.
!

cret l'examen des' candidats exigent que durant le temps de 25. Afin que tous les m em b re s soient animés d u même
'
.
probation, ne soit révélé à personne, sans nécessité, meme esprit et qu i l n ' y a i l e n t re e u x qu' une seu l e raison et un seul
..
'

le moindre membre ; par malheur, l a Société oompterait-elle vouloi r , ce r t ai n s l i v res leur s o n t .aussi pre cr i l s , pour qu'il les
un bavard, il peut alors trahir, ne serait-ce qu'un seul . · l is en t cl dont i l s J Hi i S!'\C n t sc . fernter.
r 7 . Cela rendra le candidat prudent à ne parler de oh oses
Ponr l ' Allrm.agne C'L dan::; les temps présents, so.n t recom­
de l'Ordre à personne, même à u n membre · présumé. ma ndés :
(P. 31) 1 8 . Celui qui reçoit un candidat e s t aussi son supé­
• . SénèfJ.UC le phi losophe ;
rieur. Chaocun a la faculté de recevoir. Cependant, qui veut
(P . .'33) � . E p i et N c · :
s'élever à une classe supérieure, doit, sous la direction de ses .
3 . Lrs Pens(es ck )fan·- A ur è J c ;
supérieurs imm,éd iats, avoir reçu a u moins un, e t dans cer­
/1 • Lrs biographies cle P l t t larquc ;
taines circonstanoês, deux candidats. U peut donc arriver qu'un
G . Ses œuvres mor�l<'s, a i n s i que lous ses autres écri ts.
homme appliqué se �nstruise déjà pendant les années de son 6 . Les œuvres s u i v a n lc::; de \V i c l a n ù : Agathon J .le Miroir
I)oviciat un petit empire, q u i devienne grand et puissant dans
d'or, les Con t rib ution� sP.rrèLPs ;
sa petitesse. · . 7. Tobie J<naut ;
1 9 . C'est pourquoi toutes les _démarches doivent être annon­
8. Hirchfeld : D u g ra n d Honune et Des V er t u s héroïques ;
cée� au supérieur, et nul ne peut entreprendre quelque chose
9· Pope : Essai s u r les hommes ;
sans en avoir fait la demande et reç\]. l 'autorisation.
1 0. Th é ori e morale de Smith ;
20 . . Pqur chacune des personnes qu ' i ll songe à �ec�voir, le
.
.

11. Basedow : P h i losoph ie praliqne pour toutes condi t io ns ;


supérieur tient un registre sp éc ia l sur lequel H enregistre
,
1 �. Le s écrits phi lsop hi q ucs de Meiner ;
les paroles et les acLes qui révèlent le caractère de chacun, en
] :1. r: Abb(� d<'S -'•fél'itcs ;
particulier les plus petits, à propof) desquefs l 'homme n� croit
· 1 /1 . Les Essais de J\.fn n l n i gne ;
pas être observé.
1 G . L ' Es pr i t d ' He lvé t i us ;
· ·comme tous les jugements que l'on profère, aus�i bien que
·1 6 . Les caractères de La Bruyère ;
toutes les actions nous. révèl�nt matières à notati-ons ne man- .
.
. '
' T 7 . Tous Jes écrits de fie] legarde, ainsi que :
quent donc pas.
t R . L' Ecole un iverselle de Le Noble.
2 1 . Ces notations sont le principe de toute· information fu­
(P. 34). En gé n h·a l aucun l i v re n'est excl u qui pu i sse ser­
ture· elles doivent donc être faites avec beaucoup de soin ;
v i r ;\ l a formation d 1 1 cœnr , m a i s on recommande spécia le­
'
.

elles seront simplement descriptives, et non interprétatives ;


.

ment les fab u l is te s ct tous les autres auteurs qui sont riches
on en tirera toutes relations, rapports, lettres, etc., et lorsque
en portraits ou en max in1cs 1n ora l c s et politiques.
quel:qu'un (P.32) doit être admis, c'est d ' après tout cela que
'J. G . On fajt. a pp·e l n u bon cœur de tous , aux arts et aux
]� . caractère du récipiendaire doit être- présenté au supérieur sc.iences de cetLx q u i en possèdent. Celles qui sont Je plus
immédiat.
agréables à la S oc i é lé rn dehors de la morale, sont" 1a chi­
.

2 2 . Pour · la sécurité des supérieurs, i l a été résolu qu� . nul mie ct le négoc(' . Les langues, en p a r ti culi er le fr an çai s et le
sÜbordonné n'aurait en main pas même une ligne de ses su­
grec. sont hau t e m e n t a pprPciét>s, au n1oi ns pour la c omp ré
périeurs où il soit question des affaires de l'Ordre. Les lettres
­

hension des J i vrf'.-> ; mnis l ' i t n l ien rt J'anglais ont aussi leur
des supérieurs doivent donc être retournées avec la réponse.
gra n d e valeur. D'ai lleurs ch a c u n de ceux qui ve u l en t aller
.2 3 . .CepeJ1.qant chacun peut faire des extraits des lettres qu'il
ln i n do i t comprrnore n u 1no i n s une langue.
a reçue�.. •

. :J.j. E n ce q u i enncc• · ne l ' A rctm e. , i l en est pour toutes les


. . ' '

24. Ceu� qui sont · · absents écrivent à leurs supérjeQrs tous classes c.omn1e i l a été dit antérieurement.
le�- ·18 .tour�, franco. C�ux qui sont p�é�t;tts r�ndent · vi�i.i� · à •


22 DOCUMENTS OHIGlNA UX
23
,
DE L:\ SECTE DES ILLUl\UNES

28. Les supérieurs sont nos guides ; Hs nous condu i sent


le j our n1ê1ue où I.e revers est exposé, et q u ' i l contr ib ue ra
[, travers les ténèbres et l ' erreur, i l s nous tirent des chemins
cl ' une somm.c éga l e la deuxièm·c année, ct pa rei l l em ent pour
.
i m p ra l i c ah l es D ' ot't Ja soun1ission et l ' obéissance à titre de
ceux qui s'engagent pour trois ans. La con tribution est remi�c
devoir cl m ê m e de reconnaissance : aussi nul ne se refusera
par l es su pér ie u rs à ceux. qui sont au- dess us d'eux ; tarde-t-elle
rl'obéir à ce l u i q u i trava i l le à son pcrfectionnem:e nl..
à ôtre remise pendant u n tcn1p� déterm iné, on presse le supé­
��!1 · J\'fais de::; �ll pl:r icllrs peuvent aus i Jné�user de leur pou­
rieur immédiat chez q u i elle est restée. Si l 'un des ca n d i d a t s
voir. et ne pas t-tre toujours de s pères. C'est pourquoi la So­
a t ' i n tent i on de frauder la Société, alors i l est déchu de tous
ciéL<� entend protéger ses n 1em b res contre tous oppresseurs,
ses a Y a n t.a ges à ven i r. A c e l u i q ui e t pauvre véritablement,
a m b i t ieux, e t c . , p a r les prescri ptions (P.35) qui s u i vent : ;.
on n e pren d r a rien, s ' i l fait la preuve de sa pa11vreté ; mais si
J a fbt de ciHHJIIC m oi s Je subordonné rrmrt à ses supérieurs
,

ses moyens s ' amélioren t, sa contribution annuelle est élevée


u n ou plusieurs plis fermés, avec la suscription : Qu,ibuslicet,
en proport i on.
on h i en : Soli, et dans JesqueJss i l 1ncn lionne :
'

(P. 37) 3 I . A cet effet, l 'Ordr� ordonne ù tou s les supérieurs


1 . Comment son supérieul' ·se comporte avec l u i , s ' i l se de faire rentrer leurs créances l e 3 r janvier jusqu'à l a n pro­ '

mon t re appliqué ou négligent, dur ou doux ; chain 1 7 79, mais de ne faire prrssion sur perso n ne et de se
� - QueJs griefs i l a can i n� la Société ; faire donner par écrit d1•::; C.\plicalion::; satisfaisantes. C"est l a
3 . Quels commanùemenls le �upéricur Jui a donnés au cours H égl i gen c� de s I l l e l n brc:-;, rt ui cepc 11dant attendent de l'Ordre
d u mois ; ce q u ' i i a payé à l'Ordre. toute aide réelle, q n i a provoqué l'ordon nance ci-des s us . On
Même s ' i l n ' y a pas de p l ai n t es formulées, l e p l i doit t rouve ra celle prcscriptiou t .l ' a u !.all t p l u s rnodéréc que, près
cepe �d an t ê t re r�rn i s , el. pour que Je subordonné p ui sse s'en des autres O rJ res ce sont 1 00 gulden ct davantage qui doi­
,

acqwlter plus facilement, a n eomn1enccment. d e chaque mois, vent être payés s n n s d i s t i nction au début, et la n1êm·e _somm e
i l dispose convenablement sa feui lle, nt si tôt q u' i l lui a rr i ve renouvelée d u ra n t de nombreuses années.
q u el q ue ch ose , i l l ' inscrit dessus, et ferme le p l i à la fin d u 3?.. Que l q u 'un vient-il ë't sc re t i rer de l a Société durant ses
m o i s . Cette p rescri p t i on s a pp l i q u e à toutes les classes, et n u l
'
années de proba t io n , i l reulre en pos sess io n de tout ce q u 'i l
n'en est dispensé. V i e n t-on à y man(}ucr, l e subordoné en­ a versé ; c'est J:Oi l n p : n i les supérieurs ont à prendr e note
court une amende proportionnée à ses moyens, ainsi que le exactement-
supérieur q n i a n é gl i gé de t ra nsmetl.re Je pH en temps voulu. 33. Jusqu'à la dern i (�rc heure, i l est permis à tout candidat
S i ces pl is sont rem is (P. 36) 1e dernier j our d u mois Je de se retirer, sous la condition toutefois du silence.
c and i d at Pst hors d e cause, et c'est ch a que sup éri eu r qui d oit
3 11 • Les prés·e nts statuts sont c.omn1uni qués oral'emerit à cc�
les présenter. Jui qui n ' a encore reçn personne, c t par écrit aux a utres . Ex�
3o. �haque ca ndidat doit déclarer, au moment de sa réce p­ ccption est f a i te pour l es absents. Toute ordonnance nouvelle à
.
tion, ,
s 1l est en etat, on non , de remettre à l a Société u ne con­ venir ser a aussitàt i nsc ri te dans l ' ex e m p la i r e q u on aura entre
'

trib'ution en argent. Dans le dernier cas, on s u ppose qu ' H Jes mains. ·

n 'cs !' personne de plus pauvre que l u i , d au ta n t plus qu'on


' (P. 38) N. B. C eci d o i t être copié avant toute au tr e chose,
a p r t s auparavant des rcnscigncm·ents sur sa posit.ion . Dans ]'e et Je prem.ier exem p l a i re re copi é mc sera envoyé, afi n que
premier -ca s , charrue s u p éri e u r , avant l a réception, chargera j 'en puisse donner conununication à n1es Comn1ando ; ct
son candidat à recevoir d ' u ne contribution p roportionnée q u i , to ut cc qui regardera J'avenir sera reç.u d e la mê.me façon. Je
pour les candidats de condition modeste, restera à leur convc� pense que chacun doit faire un e copie de sa prop re main, afin
na nce , rt qui sera, pour ceux de condi t ion movenne d'un •
d 'épargner des frais de cop i e . Et a l o rs je troquerai leurs cop i es
ducat, et pour ceux qui s o nt dans l ' a isance, d'un carolin. contre celles d ' Erzeroum , a f i u que ces cop ie s soient à Erze­
Telle est J a p rop osi t i on qui es t faite, avant l a oubli­ roum et. celle d ' Erzroum à Athi>IH�s. N ' a u ra i s-je q u u ne cop i e ,
'

ca t ion des statuts et quand le revers est e x posé , avec l a signa­ que je l'enverra is ai n�i .
ture au togra ph e d u -candidat qu i l a payé la somm e en ten due
'
24 DOCUMENTS oniGINA UX ,

25
DE LA SECTE DES II.LUMINES

VIII
5. L'Ordre e x i ge une soun1ission totale, en ce q u i co ncerne
Principe Jondamental les affaires de l 'Ordre.
ti. To u s les n1en1.bres doivent s'appliquer à la v lus g rand e
Le d esse i n dr l a Soc i {� t é <>�t de rendre j n t t�ressa n l pour l'hom­
me l'effort en vue de f n m é l i o ra l i on ct du perfec t ionnement perfec t i on, tant i ntérieure qu'extérieure.
de son c a nJ e Lè.· rc m o r a l , de dé\'elopp(•r les se nt iments h u n1 a i n s 7 . I ls doivent s'accoutumer aux m a nières et aux façons les
et sociaux, de s 'opposer aux m { ch a n t 5 des::eins d a n s l e monde, p lus a j mables ct les plus atnicales.
'
de Y e n i r en aidl' c on t re l ü t j u �t i c c à la vertu o p p ri m ée de son­ 8. I ls doivent a p p ren d re l ' art de d i ss i m u le r et d ' obs er ver
·
,
,

ger ù e n co u ra ger les hom mrs cie n t t 'l' i tr (P.8U) rt en f i n sur­ ,


rL ùe s o n d er les a uti es .
t o u t clè r{'(·omp(·n�er p n r n n e p ar t i c u l i ère considt�ra L i o n , g l oi re (P. 41) g . C ha q u e n1�1nbrc ùoit aussi chois i r , ù t i l re d'occu­
e l h o n n e u r . a n:-:::.-i hit·u a t l ifdwr� de la �oc .i (·'l<! q 1 1 ' r n son sei n , ,
p a l. i o n pr i n c i p a k une sc ie n ce ou u n a rt p a rt. i c u l i e r. Mais r.onl­
le s h o m 1 1 1 e s de� J I H; r i t P < J l i Î , �oit. p a r l e u r t a 1c n t , suit pnr l r u r m e on ne peut exiger cd a de chacun. parce q ue q uel q ues n n s -
forl nnt•, �oit. par lt•ttr créd i t , �0 1 1 1 u t i le:-; ;\ l ' Ordre'. n'en o n t pas le goùL O I L bi e n n'eu o n t n i Je Lemps n i J'occasion,
La So c i ( l t; assun� d n n c chact i J I d l o n :-: , ù qu i lf'� prése n t � -s la­

J'Ordre a rlisposé da ns ce l'a:-; qu-e chacu n , d a n s l ' espac e d'une
l l l l s s c > l l l ro m m t u t i q u l- :', q t w c'f•sl l >iL' l l li't le �etd l 1 1 t l. de l ' Ordre , q u inza i n e , déclarera i t. p rt'::> de c e l 1 t i q u i l ' a f a i t. recevoir s ' i l
ct non u n hut snppo�r. A t r eo n l ra i n , la Sociélé n e se propose

l'U tenda i L ê tre u t i le il J 'Ordre pal' ttn e m p lo i dans les sc i e nce s

rit•n de p l us . Aussi e=-- 1 - i l d ' a u t a nt. m i e u x que le:5 c a nd i d ats ou bien par une contribution péc u n i a ire. a ns le p rem ier .
D
soient plu� n om b re u x eneort', r'L j]� JH�u,·rJü sc re n dre com p t e cas, il doit fa i re i m pri mer u n Jn éi no i rc ; d a n s le second , faire
'
p a r là q u e. cont.rairc m e n t ù l u sa ge d ' au t re s soci é t é s, on t i en t u ne m ise en rapport. Dans ce cas u n a utre doit écrin au ,

'
ct on rem p l i t p l us q u o n l l · <n a i t prnmis. lieu de celui q u i fa i t la nlise, un mémoire qui lui est ms­
s i t ô t dédié.
Un membre q u i serait p o 1 : s �é it e n t rer dans l ' Ord re dan='
' f 10. A u cas ot't lu rece p t i on d ' u n candidat ne doit pas avmr

l ' a ttente d ' u ne plus grande p u i ss a n c e dans l a vc 1 1 i r ct. c n ne


.. po sse� si o n de cc q u ' i l a remis a m s t qu e
• •

plus g ra n d e riches8e, n ' y sera i t donc pas l e très bien Y l ' l 1 1 1 de su i te 1l re n l n.!
, ('Il

Mais, comme pour l a réa lisat ion d ' u n t e l b u t , J 'aide d ' u n de tout le reste.
chacun , q u ' i l c o n si st e en des biens 1noraux ou p h ysi qu es e5t
1 r . Un m é'm b rc doil-il être 1nis a u courant de secrets, ceux­
'
,

nécess a i r e , ainsi que la bonne en tente et u n e confiance i ndis­ ci d o i ven t être transmis à l 'Ordre, o ù l 'o n s'e nga ge à n'en
so lub le e n t re tous les n1cmhrc�. ct pa:-\ moins non '
q u i l ne l ' est
faire aucun usage avant que le rapporteur Je p erm ette ou

plus que les au t r e� rondi L ions exl<�•·ieures soient acc ept é es qu'il meure ; mais, dans ce c.a s, i � doit être remarqué que le
pour le m ieux de la Société et conform ément ;\ ses vues, tous bénéfice du secre� revient à ses anl i s pauvres ou aux en fan ts
les memb res doivenl don c : qu'il Jaisse.
(P. 40) ·1 . Eu éga rd à la Soc i é t é s'abstenir de to u le h a i ne
,
(P. 12) Comme le candidat d a n s ce gra de n'est encore
.J 2 .

ct jalousie envers leurs con frère:;; , les regarder comme l e u rs rien, mais est soumis à l ' observa ti o n de membres qu'il ignore,
premiers a m is ct les plus ·chers, pré se rv e r leur cœur de tout le paye�ent avant ce grade n'est que d'un ducat. Mais celui
égoïsme ind igne, et co n s i d érer le bi e n de l 'ensemble comme qui v eu t do n n er d a va n ta ge t émoi gn e d'une particulière sou­
leur propre b ie n . mission. Cette con t ribu t i o n , en t o ut cas, do i t être donnée sous
? . . Leu r pensée et leur effort constants doivent donc ê t r e d e pH cachete à cel u i q u i a fait recevoir le candidat.

se '
façonner de f a ç�o n ù g a gne l pour leur plus g ra nd h i e u ,
,
t3. Tant que ce payement. n'est pas e ffectué, aucun gra de

non s e u Je men f IP t;œ11 r dt� ft u r� Frèn•:-:. m a i s mênw cf'l u i d<� plus élevé .n'est conféré.
J e u rs ennemis. r4.Le silence est la règle la plus haule. C ' est pourquoi il
·
3 . Jls ne d o i v e n t pHs m oi n s ..:�tre a t t e n tifs à donner des preu­ n 'est pas perm is de parler de sa · récepti on rnême devant
v e s q u ' i l s ont l ' i nten t i o n d 't•tre u t i les à leu.r Ordre . ceux q ue l 'on suppose être des Frères de l'Ordre ; car :
ft . Ils doivent s'accoutumer ù unD p a rfa i t e c i rcon spe c t ion et a) s ' i l ne s 'a g i t pas d'un Frère, alors l a Société est trahie ;
d i scré ti on à l ' égard de tout le n1onde. b) s'agit-il réellement d ' u n Frère on ne sait pas si c 'est un

supérieu r ou un i n féri eur ou un égal qui pourrait le décla rer


, , .
26 DO<..: Ul\lEl\TS OlllGlNA UX
SEC TE DES ILLUl\IlNJ:;S 27

DE L.\.

r 5 . Que l a Société demeure a i ns i secrète dans la 1nesure du ile Tibère d ' A lcibiade, d' Ajax et de Solon, i ls composent l e
.
C o l l ège s up rê me pour leq u c l i l exist e u � e 1nstr �c t10n spe-
possible, les raisons en sont celles-ci : ' . ,

a) Elle ne s e ra pas entravée dan s ses d esse i n s ct ses opéra ­ . . s,


<' ia l e, e t c'est là. q u' i ls trav a i l le n t aux pro.J els, amc hora t10n
t ' tc . , q u ' ils doiv ent com mun ique r aux a ff i � és au
moy � n de
tion s par l'op posi tion de ceux q u i ne son t pas ani m és de sen't i ­
Inen ts gén éreu x, de ceu x qu i ne son t pas sa lisfa i ts, etc. ;
·

, -
< ' i rc u l a i re . C'es t p o u rq uo i cc Tr i u n b a l reç0 1t le nom d Areo
b) E l le ne pou rra pi1s è t r.e trah ie tou t ent ière d'u n seu l
1 �age, e l ceux q u i l e comp mwn t sont �urn omm
és les Aréopa-
coup ;
g i t es ; i l en se ra parlé ai lleurs.
(P. ft3) c) L ' a t t rait de res ter dan s l a Soc iété ]ra i t se per dan t; .
d) Les com plo ts el ks COH ps de for ce de è e ux q u i am biti on­
(P. 45) Si les Aréopagitcs s' a s s e m b l e n t ct que Cnr10 � a� as­
.

� i s te i\ la s éa n ce i l s t ra v a i l l e n t dans le grade des I l 1 u m mes et


n e n t la do n1i na tio n son l co uj ur és
,

;
n 'n b or dent rien e n dt' hors de cc qnc pn!voicnt les S_La t u t s .
e) Les me mb res supérie urs qui dem eur ent cac hés peu ven t
l\his si à l'assemblée des A r éo p ag it c s prennent part d 'autres
d 'au tan t 111 i e n x ob ser ver l e s inf éri eu rs.
16. Si un can did at veu t se reti rer de ce gra rl c i J en est rn c ore outre Coriolan, i l s travail le nt exclu si. vcm·e nt dans Je
.
h bre à tou t ins ta n t . sou s ]a con dit ion cepend ant d u s
,
srcond grade quïl faut d'abord esquisser. On obser v e ra clrTr·
i len ce.
1 7 . Dan s ce g r ad e . .i l est ült crd iL de re ce vo i r un a u l r(', ici les remarques sui van les :
mais
on peu t p rése n t e r �t cel ui q n i voHs a reç u des me n1l n·cs con ve­ r . Si les Aréopagites travaillt'nt a\'CC Cc-riolan dans le grade

nab les. des J l l u m i nés.

Spartacus approuve. a) Ils doivent alors nomn1er Co r i ola n comme supérieur de


(Ces; cieux dem icr.;; écri ls de la
l 'assemblée du se co n d grade, p rocéde r ù son instal lation so­
mot� sont pt·opt·c mnin cie Spurtucus :
Weishau p t . ) l e n n e l le e t l 'e ntou re r d �I cord o n de l 'Ordre t e l qu ' i l est dé­
cri t . Dans ce grade, i l s peuvent tous � r �er ce cordon �t �e s
IX
i nsignes. Mais Caton, en tant que supeneur des Illummes,
lnst.ruction porte, au 1icu de la chouette, une demi-lune s us pe �d u e à un
pour Caton, Marius et Scipion ruban rouge ponceau. Si Ajax est présent, c'est à l u t , en tant

Caton, Marius el Sdpion son t d e s t i n é s a u x p l us hauls of­ que p l u s âgé, que revjenf la présidence.
.
fi ces d e l 'Ordre ; i J s ne s'occupent donc que très peu, ou b) A Coriolan sont comm u n i q u ée s toutes les instructiOns,
même pa s d u t ou t des p e ti t es affaires. on reçoit de l u i toutes relations. et en général t out est entre­
(P. 44) r . C ' est p o u r q uoi i l s ne peuvent p a s à propremel1t pris, pour quoi Cori ola n a pris l ' aviR des trois A réop � gi tes. Ces
assemblées, d'après le C al en d r ier (P. 46) des Tllumtnes, , sont
parler recruter ; mais i l s c l t a rg c n t de l 'enseignement un autre
hon1me capabJe, et parfois i ls raniment l e zèle des nouYeaux regardées comme des fêtes de l'Ordre. Les cas pressants doi­
candidats. ve�t être avec soin extraits de l 'instruction de Coriol an. En
2 . Ils ont plutôt à porter toute leur attention sur Coriolan, généra l , c'est l à qu e Cori9lan tr3ite de tout ce q u i in téresse
pou r que celui-ci agisse selon l ' i nstruction q u i l a reçue, et
' le p rem i e r et Je second grade, en tant q u ' i ls doivent recevoir
d a n s ce domaine, ils n 'ont à l u i passer la moindre ch ose . leur direction du troisième.
3 . En particulier i l s ont à voir q u ' i l commande en général c) Les lettres de griefs présentées chaCJUe mo i s sous p l i f� r ­

d ' une façon éga l e. mé, tant par Coriolan contre les trois Aréopagites d ' Athènes,
lJ . L eu r premier souci est Athènes même. Sur son organi­ que contre les autres affidés, par leurs plus proch es subor­
sation i l s font ord i n a i rement des rapports à Sp a r ta c u s seul ct donnés. ne doivent pas être on vertes par eux, mais ê t re trans­
s'i nforment près de l u i . Aux autres affidés, ils adressent cha­ mises à Spart a cu s . :- tf i n que celui-ci soi t assuré que les Aréo­
que mois u n e sorte de journal, e t ils en reçoivent un de leur pagites ne font n i plus n i moins q u ' i l s ne doivent.
pa rt . - N . B . Ce journal est devenu à présent un quotidien. 2 . Si les Aréopagites travaillent avec Coriolan selon le plan
A eux l rois seu l eme nt, ou b i e n encore a v ec l a p a r t i c i pat i on ·du deuxièn1e grade, q u i su ivra bientôt, ils a g issen t d'après
J'instruction c i i n di qué e et n ' en treprennent rien de p l u s .
-
28 DOCUMENTS ORIGINAUX .l>E! LA SÉCTE ùES ILLUMINÉS 29

a) Ici, c'est Corioian qui préside, et un siège vide à côté ù l 'œnn·e, j i ne d o it pas se ·Contenter de ce premier contact,
de lui peut être occupé. mais chercher à l�n�iller ehez lui l ' amour, · Ja confiance et la
_b) Pendant un lemps, tous les Aréopagites se rassemblent, considération.
mais sous la direction de Coriolan. Et pour donner, entre au­ (P. 49) 2 . I l dirige sa conduite de façon que celui q u ' i l
tres, un exemple de somnission, ils font preuve à son égard s'agit de recruter pense q u ' i l y a derrière lui quelqu� chose
d'une considération dist inguée. de plus, et des qualités cachées.
(P. 47) c) Coriolan n ' entreprend rien ici, en dehors de ce 3. I l do i t conduire l'autre de manière que chez l u i le dé­
que lui permctlent ses statuts ou de ·ee don t i l est instruit sir d'entrer dans une telle Société ne se manifeste pas d ' un
par le� Aréopagiles durant les sessions des Illuminés. ooup, mais peu à peu, et que l ' enrôleur soit en quelque sorte
3 . Quand Caton, .Ma ri us, Sei pion, ainsi que Coriolan sont prié par le candidat de le fai re reoeyo ir.

üssernblés, il esl. opporl t tn ) p u ur faire J 'économ i e d'un copis te, · !, . La faç.on la plus commode d'attei.n.dre ce but peut être
que, quand tm p o i n t. a été r�soht, tous et non pas seulc­ la suivante :
Jnent un d 'eux, en pr enn e n t nole sur une feuille de papier a) Peut y contribuer d 'abord la lecture de bons li vres, qui
placée devant eux. De ces procès-verbaux, J'un 1n ' cst r r1nl s à , élèvent l 'âme, par exemple :
moi (Spartacus), un autre est déposé dans les archives, et le Sénèque ;
tro i � ième circule. A i n s i , deux, et ml-n1.� un seul, peuvent l ' Abbé des Mérjtes ;
. les écrit:� philosophiques mélangés· de Meiner ;
suJltre. Les autres Aréopagites les transmettent aussi, après en
a\·oir fait des extraits. le Miroir d'or ;
Lr . Ils doivent aussi sc partager pour leurs correspondan­ les . Contributions secrète� à l'histoire ,du cœur humain ;
ces. Cat.on a Elcusis ct Erzeroum, Scipion Sparte, ct Marius Tobie Knaut ;
Thèbes. Agathon ;
En générfl l, ils travaillent m a i ntenant de façon I'égulière, les écrits moraux de Plutarque ;
n outrepassen t pas les o1·donna nccs, se les font connaître et

·ses biographies ;

ne sc charg·ent pas de travaux i n u tiles. - Tout. cela n'est d'ail­ les Pens-ées de Marc-Aurèle.
leurs que par intcrin1, et tout .sera ordonné d'aut�·e façon (P. 50) Ou . oien encor.e, i l faut user de discours q u i facilî ··
en son temps. tent la réunion à la Société.
· b) A cet effet, il faut avoir en main des livres q u i traitent
(P. 48) Comme il ne s'agit ici d'une instruction que pour
les Aréopagites d ' Athènes, elle n'a pas besoin de ci rculer par­ de l 'u n i té, des forces, etc. dé Ja Société.
mi les autres. Seuls, Caton , Marius et Scipion y consignent c) Par 'exemple, au cri o u à l'impuissance d'un petit enfant,
leurs remarques et Jeurs souvenirs ; ensuite ils me la ren­ on cominen ce à parler de l a faiblesse de l'homme, . combien
peu i l est capable de · faire par lui seul · ; on montre en outre
voient. .
combien il est fort et puissant au moyen des autres.
Je réformerai et j 'améliorerai .aussi les statuts du premier '

grade ( 1 ) . C'est pourquoi ils peuvent s'abstenir de toute com­


d) Toute grandeur hum.aine et toute Altesse princiè re, c'est
de 1 'aocord des volontés qu'on la fait dérive.r.
munication pendant quelque ten1ps encore. Qu'ils fassent seu­
· lem�nt en sorte que tout so:t expédié promptement et qu'ils e) On montre la supériorité de l'état �ocial sur l'état naturel.
_ f) On en vient à · l ' art de connaître 1e� ·homrri�s et de _les
dtshnguent exactement leurs triples ou quadruples personnes.
conduire.
·

x g) On montre combien i l serait facile à une tête sensée,


qui connaîtrait ses avantages, de pouvoir diriger une ceniaine,
-

Instruction ·
voire un millier d'hommes. · :. ·
pour ceux qui procèdent aux réceptions
T . Quelqu ' un a-t-iJ rencontré un sujet CûnvenabJe, l'a-t-il
h) On montre ce que le� princes; .avec des m.érite�r m_i li�ai­
. _ re� et des �oldats, sont en état de faire, grâce · à 1"\).nité de leurs
proposé .à l'Ordre ct a-t-il oblenu l ' autorisation de se mettre
subordonnés.
( 1) Voir p. 26 (ci-dessus, p. 17).
31
,

ÛRIGIN�UX bE LA SECTE DES ILLUMINES


30 DOCUMENTS

(P. 51) i) On. l llü l l treles a van lages de la so·ciété en géné­


visite à quelqu'un ou rencontre quelqu'un, (P. 53) celui-ci
ral e t l'insuffisance dB l a vie bourgeoise, et combien peu elle reçoive une lettre e n langage chiffré. On l'ouvre devant lui et
permet de con1ple�· sur l'aide des a ut re s, même de ses amis. on la ht en faisant comme. si on veulait la lui cacher, mais
j) On dit qu i 1 est bien nécessaire aujo u rd hu i de s'asso­
'
de sorte qu'il puisse voir les chiffres.

cier les uns a u x autres, que les hommes pourraient s'assurer s) O u bien o n laisse une lettre de ce genre ouverte un cer-
le ciel s'ils étaient unis, e t que leur d és u n ion fournit l'occasion tain temps sur une table, e t quand on pense que l'autre l'a
de l es mettre sous le joug. vue, on la retire avec l ' ai r de quelqu'un qui n'a ime pas à
k) On développe ce sujet à l ' aide d'exemples, de fa b l es , laisser voir de telles lettres, e t on la cache, o u on s'en éloigne
par exe m ple celJe des deux c h ien s chargés de garder des plus q u'il n'est néeessaire.
brebis et q u i , tant q u ' iJs fu1·cnt unis, protégèrent le troupeau. . t) A d'a utres n1on1enls, on en revient à l a . prerrüère ma-
n1ere.
'

Chacun se choisira une série d exem ples .


'

l) On ab o rd e �nfi n Ja q uest ion que des associations secrètes u) On s efforc e de pénélrer le sentiment don1inant et l es
'

pourraient davantage encore, et on en montre les causes. raisons condu-cLriccs, ct on s'arrange de façon que le candi­
m) On l e montre par l ' exemple de l 'Ordre des Jésuites, de dat voie ce q u on peut fonder sur de telles associations et
'

l'Ordre des Fra ncs-maçons·, par l es associations se crètes des an­ non pas sur autre c hose .
deus. On montre que lous les événements survenus dans le v) Au moye � de ces discours et de ces agissements, i l est
monde provenaient d ' une centaine de causes c t de mobiles nécessaire q ue le candidat montre q u ' i l est disposé ou non.
secrets, parmi lesquels les associations secrètes ont joué le S e lo n l ' un ou l' aut1�e cas, le désir de prendre connaissance
r.ôle principal. On fait ressor�ir la joie qui accompagne une du premjer Revers peut se n1ani fester ou non.
puissance silencieuse et cachée et celle qu'il y a à pénétrer (P. 54) 5 . On ne doit, sans permission spéciale, présenter
les secrets les plus c.achés. personne, qui ne soit :
(P. 52) n) Ici on c01nmence à m on t rer que l 'on est ren� a) de religion chréti .c nne ;
seigné, et à laisser tomber par ci par là des discours ambigus. b) plus jeune ou de mêm·e âge que celui qui le reçoit ;
o) Quand le candidat comm·ence à s'exciter, on s'adresse à c) à qui l'on ne trouve u n grand cœur plein d'amour pour
l u i par d·es raisons personnel>lcs j u sq u ' à ce que �'on re­ l h u man i té , et bienveillant ;
'

marque qu'il en est venu à cetle décision ct à ce jugement : d) Il d o i t en outre , posséder du jugement (il vaut mieux
1

Si j ' avais aujourd'hui l'occasion d'entrer dans une telle as� c.ependant ici qu' i i: soit redevable de ses lumières à l 'Ordre)
sociation, je le f era i s aussitôt. ou de l ' habileté dans les arts ; il doit être appliqué, scrupu­
p) On répète souvent ces. discours. leux, hon maître d e m.a ison -ct de bonne réputation.
q) On �aconte q.u' on a e u l'occasion de témoigner de la e) Les ba va rds les débauchés, les dissolus, les
,
. indociles, les
confiance à quelqu'un, et c . , on demande conseil au candidat, fiers, les brutes ct insociables-, les hâbleurs, les capricieux, J'es
on énonce ses propres opinions, à la condition qu'elles aient 1nentcurs, les égo.ïstes., sont en général éliminés, à moin�
toujours les plus solides fondements ; on fait voir des diffi­ qu'on n 'ait l'espoir de les voir s'am.éliorer à bref d él�i .
cultés, et j ustement celles que l'on pense qui peuvent retenir f) Sont pareillem.ent exclus les juifs, les païens, les femmes,
l 'autre, mais on les résout a uss i tô t ct l ' on i nterroge constam­ les moines et les membres d'autres Ordres secrets.
ment l ' autre sur son sentin1ent , afin qu'il so!t forcé d'émettFe g) Ceux qui occupent des emplois publics ou qui sont
un j ugement. en âge d'en occuper par la suite, ne sont recevables que si
celui qui les reçoit est l ui -m ê me dans ces emplois et s'il est
N.B. ' Entre personnes qui se connaissent depuis longtemps
âgé, ou si le récipiendaire est docile en tout cela.
et qui ont confiance entre elles, ce moyen plus rapide peut être
(P. 55) h) On pré'fère surtout des jeunes gens d e 1.8 à 3o
mis en pratique dès le début.
. a ns , riches, désireux de s'instruire, de · bon cœur, dociles,
r) A d 'autres Il_loments, on s'arral_lge de façon que, au mo- d'esprit ferme èt persévérant.
ment où l� candidat,déjà amené �uffisamment à point, rend
j
bft LA SÉCTÉ DES ILLUMINES
32 DOCUMENTS ORlGtNAU.X.

1 8 . La présente instruction ne doit p as être confiée, mais


6 . Si l 'on rema rque que ·Je cand irlat mont re de l 'empresse­ seulement lue et des explications orales peuvent êt re f o ur -

men t et du goût ù t· t rc re��u, o n {Wut l u i do l l l lt r it enten dre


'
n i e s à son sujet.
qu' i l n'en v a pas de tnêm e po1n' 'l'Or dre, ct q n ' i t e n coûte
XI
d e l a pei ne d'y entrer.
. · Instruction
7 . Dans l a con:lnl unic.alion des n�véJalions, ce l � L quL re�
.

çoit ou q u i présente un candidat ne d oi t pas une f01s a ll er de pour ceux qui obtiennent la faculté d'introduire
l'avant mais faire en sorte de retenir toujours quelque chose, un candidat
et i l n e s'ouvre que lorsque le candidat a commencé de se
'
(lle la main cl sous la signalure de Caton = Zwack)
montrer un peu chaud.
1 . Dès que J ' Ordre a donné son a p prob a tio n à ce que l'un
8.. Il ne l u i la i sse en t re les m a in s aucun papier écrit par
des cand!dats proposés soi t · i n trod uit, celui qui l ' i ntroduit
lui 111ais i l le lui redemande aussi tôt qu'il J'a J u .
�. Il rend compte d ; une fa�:on déta i l l ée à ses s up é ri� urs
.
doit chercher J ' occasion fa vo rab l e de s'entretenir peu à peu
avec son nouveau candidat el de la façon dont il pense le
de tout ce qui l u i arrive et Jeur demande des Instr;tctJ on �
gagner. Q ua n d i l lui a expliqué le but principal de la Socié­
complémentaires, et se tient dans le secret l� plus � tro.It a
t é , i l l u i demande le Revers ; ensuile, quand i J l u i a lu les
,

l ' ég ar d de ceux qui sont engagés par s on cand1dat, soit d une


règlements fondamenla u x , il fait rem.eltre à 1 'Ordre le Revers,
façon éloignée ou par des in te-rmédiaires.
par le ·can a l dudit (P. 58) ca��didaL i n troduit, et alors i l attend
. .{P. 56) 10. En particulier, i l doit surprendre souvent son que permission soit donnée de faire Lenir quelque écr i t au
candidat, pour voir comment i l obse rve les prescriptions de nouveau candidat. Les ordres son t- ils transmis, alors i l re­
l 'Ordre .
Incl s u c cc ss i vement à cel ui ci les statuts, puis l ' i nstruction
. 1 1 . I l doit aussi avoir des entre tiens fréqu ents avec l u i
-

pour ceu.x q u i sont i ,n t rodui ls , lu i · 1'éclan1e ce qu i est requ is,


au sujet de l 'Ordre, et, dans son rapport oral ou �crit aux
enregistre chaque acte ct con1m unique à l 'Or d re ce qui sur­
supériew:s, fai re rémarq,uer si le c a n d ida t en parle avec zèle,
vient par la suite.
avec sérieux·, ·o u avec froide ur .
I l faut observer ici :
. 1 2 . Il doit aussi constamment le prémunir con t re l ' e n n u i ,
� . De suivre de la façon la plus précise les statuts qui con­
lui donner u n· trav a i l facile, l'habituer surtout à l ' ordre e t à
'
cernent celui qui est in lroduit.
la ponctualité, en pa r ti cu l ie r · dans l'accomplissement des pres­
3 . D' insctire tout exactement dans le tableau étab]i confor­
criptions, et pratiquer a ve c lni à ce sujet d i fférents e�sais.
Inémen1 à l a n n exe pour les candidats qu'il propose.
r3. Il d<;>it au s s i constamxnent le stimuler à propose r âes gens
'

4 . D'établir une relation précise de tout ce qui concerne


.

qui pourraien t de même être a·ccue illis. ses subordonnés, en particulier le candidat qu'il a intro'd uit,
. r 4. I l doit aussi lire souvent avec l ui de bons livres, lut don­
.

ct cela par écrit, afin que celui-ci puisse le commun iquer à


ner des instructions en vue de notes et d'extraits, et se faire
1 'Ordre pa r la suite.
montrer ceux-ci . 5. De s u rpre ndre souvent son candidat à J ' i m p ro v iste , pour
r5. n doit inscrire de temps en temps� d un e façon précise,
' vo i r s'il conserve ·avec soin et en ordre les écrits de t.'Ordre
tou� les points porté.s s ur l e ta bl e a u .
·q u' il a reçus.
r6. I l doit · aussi chercher ù ga g ne r sa confiance, chercher 6 . D ' a voir de fréquents entretiens avec lui au sujet de
à le reconnaître par des rapports secre t s , se faire dépeindre les 1 'Ordr·e et de remarquer à ce tt e occasion si le candidat en
d1ractères de diverses personnes, e tc . parle avec zèle, av-ec sérieux, ou avec froideur, ce qu'il cher -

(P. ' 57) ' · r ï . D'une façon générale, celui qui reçoit veillera che avant tout dans l'Ordre, etc. .
à l'exécution scrupuleuse des st3:tuts, et en rendra compte à son (P. 59) 7 · De fa i re établir une expédition soignée de tout
s11périeur immédiat ; en aucun cas, i l . n'inflige.ra une répri­ ce qui arrive au nouvellement introduit au nom d e la Société,
.

mande, si ·légère soit-elle. O n le renvoie à c�� effet aux rè­ et pour les affaires importantes d 'exiger de lui un récépissé. •

glements et ordonnances qui doivent être déjà entre ses mains.


.1
DE LA SÈCTE DES ILLUMINES 35
bàèUMËNTS ORIGINAUX
côfé les écrits qui mc seront communiqués à ce sujet ou l es
8 . De l'encourager constamme�t à prop,oser des gens conve­
lettres q uc je recevra i , n1ùn1e après e n avoir fait le s extraits
nables e t à . se rendre digne en même temps, par son zèle,
d'obtenir l'autorisation . nécessaires et i n i u l elligiblcs à qu i que ce soit. Et tout cela
aussi vrni q un je s11is un hc\rrnne honorable et t]UC je veux
g . Quand le nouveau canpiçlat a obtenu de J'Ordre cette
·facul té, celui qui a été introduit ·_par lui ne doit plus rien l 'être par la s u : te.
savoir du nouveau candidat qui a in�roduit, et il doit toujo�-rs (Lieu, jour, mois ct année.)
être tenu . e_n d�&cendance jusqu'à une époque que détermi­ Signature : Prénom et nom.
nera · l a Société. Cela est de l'étroite observance. XIII
I O . Quand celui qui a obtenu . de �'Ordre la permission
d ' i ntroduire d'autres sujets proposés, e�t mpnt.é à un grade Instruction pour ceux qui sont introduits
(En triple copie dont la pt·emière est <.le la main
plu.s élevé que celui. d ' i ntroduit, la Société s'assure q u ' i l lui
et sous la l::iÎ gnatur·e d e Zwack}
· marquera une complète confiance. C'est pourquoi il est décidé
dans· ce grade que, outre la demi-feuille destinée à être en­ 1
.
voyoo dans ·l'instruction de ceux qui sont in troduits, une 1 . Chacun doit tenir un registre-journa l , où i l cons i g ne au
autre, qui rappelle en particulier toutes les intrigues s�crètes, j o u r et à l a n née Lous les l- v é n c me n t s q u i surviennent dans
'

· les amours les inimitiés de diverses personnes, aussi oom-. l ' Ordre, les é c r i t s reçus, etc.
plètem·ent que possible, ·soit fermée par celui qui introduit. et
'

� . Il doi t. -copirr po u r lui le:; l a b lt>a u � q ue l u i ren1et celui

en voyée avec la suscription : Au premier. q u i l ' a i n t rod u i t , et tout e 1 1 reg i st re r fidèlt!Ill<!nl d·r- ms ceux qui
(P. 60) En cette occasi_on, on peut se servir de l'écrit no 1 . u
doi Vt'IÜ t'· lrc rem.is à l'Ordre par ] 1 l e nnéd i ai re de celui qui
1 1 . Un ·catalogue de tous les liv�es qui .a ppartiennent à l ' a reçu .
fa Société doit être remis. (P. ü2) . 1 . I l d o i t établir u n e li sle de ceux qu'il croit aptes
.

à e nt re r dans l ' Ordre, et la faire parvenir à celui-ci par la


Ceci est utilisé et communiqué seulement pour li'instruction
voie qu i vient d'êlre indiqu.ée, avec un signe pour ceux qui
privée, pour habituer les jeunes gens à l'ordre, et c'e � t · donné
p o u na i cn L i!tre introduits.
aussi pour que chacun en prenn� partiellement copte, selon
4 . En cc� q 11 i concerne les suj e t s à p ro p o se r pour l'admis­
son caractère.
s i o n , i l faut observer q u ' i l s doive•�t avoir bon cœur, le désir
CATON.
de sc former, ù u zèle ct de l ' a m o u r pour le trava i l . S ' i fs sont
déjà ve rs és da· ns l es sciences, ce n ' en est que 1n i eu x ; ne· le
XII s on t -i ls }:US encore· , l a Soc i é té pc�t, par son enseignement,
Revers satisfaire à leur dési r . Conviennent. en outre des artistes, en
particulier des peintres, et auss i des a r tis a n s, surtout des
Je soussignè, m'engage sous mon honneur et ma bonne
tourneurs, des orfè v r es des serruriers ; également des ma­
réputation, et en renonçant à toute restriction secrète rel ati-. .
,

nœuvres, comme des call igraphes, des imprimeurs, e t c . ; et


vement aux choses qùi m'ont été confiées, par. . . (ici est •

aussi des hommes pour prot�ger et regarder. On doit donc


norhmé celui qui a reçu le candidat) au sujet de mon admis-: cher cher à faire la con n a iss a n ce de t e ll es gen s .
sion dans une société secrète, à ne jamais révéler la moindre
·

fi . C hac' do i t avo ir à sa disp osit ion une feu ille de pap ier
chose à qui que ce soit, même à mon ami · tf' plus intime et à \?
spé eiaJ e, qu' il remplacern par 11ne autre qua nd elle sera rem-
mes · parents , en aucune façori, n i par paroles, n i par sig �e� , plie, et où i 1 inscrira : ·
ni par ·regards, etc. Mon admission pèut donc être prononcee a) Tout ce qu' il a u ra lu au sujet du caractère et des actes
ou non ; cela d'autant plus que celüi q u i m'a reçu m'a assuré d ' hommes sava nts et émi nen ts des lemps anc iens et moder­
qi.e, · dans èette Sociéfé, Tien n'était entrepris contre l'Etat, la nes .
.religion (P. 61)- et les mœurs. Je m 'engage aussi à mettre de
36 t>àCUMtNTS ORI(;INAUX DE LA SECTE DES ILLUMINÉS 37

b) De la mên1e façon doiv�nt être recueillis les pensées éle�


III
vées les sentiments remarquables, le� maximes, (P. 63) qut
sero � t envoyés à }/Ordre, comme témo ig nages d app licat i o n
Instruction pour ceux qui sont introduits ou pl utOt
' ,
pour ceux qui sont reçus
q ua nd i l en man ifest era le dési r. . , ,
c) Parei l lem en t cha cun fera rem ettr e c � aqu e � Ois a l Or­
(Cette instruction d i ffère de la p re miè re dans que l qu e s pas�
sa ges comme i }: sui t. )
dre par l ' inte rm:éùiai re de cèlu i qu i l ' a 111tr odm t et san s Y
,

1 . Chacun doit te ni r un registre-journ a l ) où il indique avec


êlr� . i n vi té, une dem i-fe uill e con ten ant tou t ce q u ' i l a soin tout ce qu ' i l reçoit de l O rdre ou to u t ce qu'il lui remet.
app ri�, l u ou mé dit é soi n 1ê me p e nd a nt le m o i s pour l e
'

,
(P. 65) ?. . I L d o i t fidèlement. ren1 p lir le p r e m i e r ct le se co nd
mie ux de la Soc iété , pou r son enr ichi ssem ent, pou r son rec.r:u �
-

tableaux qui l u i sont remis p a r cel u i q ui l ' a i n t rodu it , et les


tem ent ou pou r son adm inis trat ion inté rieu re. Que l a Soctete faire p ar v enir à l'Ordre par l'intermédiaire de celui qui 1 ' a
n'ai t pas bes oin de tels pro jets , o u qu' ils so i ent à rejeter par�e reçu.
q u ' i ls ne con vie nn ent pas , ils permellent. ·�e� c? da n t de vmr 3 . I l fournit de tempR en temps une esquisse p réc i se des
dan s que lle rnesure le can did at s ' est fam i l l a r Jse ave.c le pla n capacités et des caractères des p e r so n n e s q n ' i l a accueillies
en t cm np , .e nta tre .
lem
et où i l a be soi n d'u n en sei gn em da n s l ' Ordre, o u bien i l in d i q u e les raisons pour J esq uell r s il
6 . Lorsq u ' o n a o b tenu u n nom de la par t de l_'Or dre , tou t dési r e ·en être séparé.
ce qu i le concerne doi t êtr e sp éci a l e me nt r�c ue.i ll � . .

. !, . II doit t-trr obRcrvé i c i fJUr Jrs S!ljr.t s à pro! os r r pn 1 1 r


.

S i q elq u ' u n a des ari efs con tre ocl u1 qut l a 1nt rod mt , l ' a d mi ss i o n doivent avoir bon cœt t r , )p, dé s i r df' se former,
7. u 0
. .
do ive nt lui êtr e re1 nis sou s pli fer mé ave c la su;; cn ptw n :
ils du zè le ct de J 'amour po11r le l ra v a i 1 . S 'i l s ne sont p�s encore
A u prem i e r . .
, . versés dans lr.s sc i e nces , l'Ordre pe ut les y aider. Des artistrs
8. Ch acu n doi t réserver aux choses de l Ordre un end roi t aussi peuvent être p ro r o s és ainsi que des artisan · habiles et
spécia l et y j oind r e un Lil let sur leq uel est ind iq � é q � 'e � cas
di stingu és .
, l adre �se
de mo rt im pr évu e, les écr its sig na lés seront rem 1s a 5 . Chacun doi t avoir à Ra d i s pos i t i o n des fcuill�s de pa�
i l s son t r _ serv es
de .ce lui q u i a i n trod u it le can did at et au qu el' e .
p i er spéciales avec les subdivisions c i-d es s ou s indiquées, et
(P. (j[J) Si la ma lad ie per m<C t de me ttr e � es c � ?ses en ord re, dont chacune, une fois r em pl ie s�ra re m pl a cée par une nou­
?
,

t qu e . o s ble pre n d r ses dt spo s tt on s P ur qu e


on do it au tan p s i e i
vel le.
,

ave c l e . ne t et qu e. l ad 1es se
sig
l es écr its soi en t mi s e n ga rde a) Y se ron t indiqués et recu e i l l i s les caractères, l es actes,
vou lue soi t placée des sus . ,. les opinions d ' ho m m e s savants et disti ngués des temps anciens
g. Ch acu n do it ga rde r des cop ies s o mm a
.
i r es de ce � u 1l en� et modernes .
, ta-
voie à J'O rdr e, et pre nd re eg ale me nt cop te des mo del es, b) Pa re i l l e m e n t les pensées é le v é es les sentiments re mar
, ­

bleaux, instructions, etc. q u a b l es les maxim.e s ct les syst(·mes de ces hommes, (P. 66)
,

CATON. ainsi que ·c eux re c ue i l l i s dans les l ivres recomma ndés ou


conseillés par J'Ordre. Ces recuei1s doi v�rit ê t re p ré senté s et
aussi envoyés, q u and le d ési r en est m a ni fes té , comme témoi�
II gnages d'applicatio n .
c) A la fin de chaqu-e mois, chacun remet à celui qui l'a

La se con d e co pie de l ' i ns tru cti on est e n � éné ra l ré� gée � reçu un bulletin sous pl i fermé avec la suscription : Qui-bus
licet, et dans lequel i l i nd iq ue :
l a pr em ièr e. Ma 1s le qu a t n eme
da ns les mê me s ter me s q u e 1 . Com m e nt celui qui l ' a reçu se c omporte avec l u i , s i l '

para gr ap h e porte : . . est a p pl i q u é ou non , doux ou du r ;


En outre pe uv en t au ssi être proposés pour l a
' �m 1 ssw n , des
� . S ' i f a des gr ie fs con t r e l 'Ordre, et le sq uel s ;
e n pa rti cu lie r de s pe int re s, de s grav eur,s, etc . . �-t
ar tis tes , ,

3 . Ce qu'il a remis e n argent à l'Ordre · durant Je mois


aussi des art isa ns -etc. , éco u lé .
DOCUMENTS ORIGINAUX DE LA SECTE DES ILLUMINÉS 39

S i quelqu'un a une plainte p a rt icu l i è re à formuler, i l rin­ .


Ï · S ' i l peut considérer le bien de l'Ordre comme le sien
clut sous la s u s c r i p t i o n : Sn li d a ns le p l i Qu ilws liccl, ct q u a n d propre
i l veut q ue ces p l a i n tes soient l U<'S non par l e supérieur de la 8 . S i l veut aimer tous les membres ;>
'

p ro vi n ce à l n q n c llc il appar t i en t , l l l ·ois par le chef u p r ê m c de 9 · i\lrmc an cas o ù pal'mi ceux-ci i l rencontrerait ses en­
·
1 ' 0 rd re c n t il' r, i 1 é<' ri l d css l l s : 1 >,. i rno . nemis �
6 . Du j o u r n a l q u i doit è. tre t:• nn>yt:· chaque m o i s , i l a déjù t o . S i , �u ?as oü cela s e r a i t nécessaire et q ue cela d é pe n d it
été p a r lé ci-dessus, a u p ar a g r a p i H · 1 . . _ _
de ILI I , d tr.a • t J usq u ' ù fa i re du bi.cn à ses ennemis ' ù les rc-
7 · Lo rsq n-e quelq u'un nhtiC'Ilt de J'Ordre u n n o n v ea u nom commanaer, à les va nter ?
p rop re , i l ckit rect u' i l l i r tout cc q n i eonccrne (P. ()7) ]a p<'r­
r ' · S i , au et:t s où l 'Ordre n ex i s t e ra i t pas, i l e n t rera i t encore
sonnc dr>nt i l po r t e 1< · nnm. }>f l l l l' p o u voir e n dn n n c r t•n
'

en rctatwns_ a vec les membres q ui le composcn t ?


son tf�mp s u n e h i s t n i re com p lN c .
(P. 6�) � 2 . S ' i l sc pt·opose en t o u te occl.lsion de les h o n ore r ,
8. Ch.acun doit réserver a u x choses de J 'Ordre un e n dro i t
de les d•stmguer, de leur fa i re accorder la préférence sur tous
spécial c t y jo i n d re u n b i l le t o l1 , sens l ' a d re sse de celui q u i
.

autres profanes ·fl


a i n tro du i t le c a n d i d a t e n c e l l e dn s u p é r i e u r , do i t être i ndi­
T 3 . S ' i l entend v eng e r les inj ure s rcçuC's des m<'.mbres et
qué que, e n cas de rnort i rnprévu c , ·ces <.r r i t s doi vent être

celles reçues d<>� étTa ngers ?


dÛ ':llf'Ilt n m i s [t celui a uq u el i h so n t a d ressés par la suscrip­
e n t e n d s 'absten i r de cc
'

_ d . Comment i l do n l i l sc repe n t i-·


t i o n Si la m a l a d i e pC'rmrl. de lllC'1 t re le� choses en o rd re on
ra 1t ?
. ,

doit a u ss i lc' > t. q ue pos s i b le p rC n d rc ses disposit ions pour que


T :r.> - S' 'l veu t pa rtag er heu r e t m a lheu r ave c ses frf>res
' '

ces éerits soient 1n is ��n garde a v ec le signcL et. q u e l ' a d resse ?.


· .

,
1 6 . _S 1 l ren onc e à sa nais san ce, · tt sa fon ctio n et à son état
en q ue st io n soit placée dessus.
au_ pom t de n<• j a m a i � � ·e n p n� v n l o i r a u d o m m a •re ct a u mé-
9 · C h a c u n doit g ard e r une .copie �on1mairc de tout ce q u' i l 1':>
pn s de sr.s con frères ?
en voie ù l'Ordre. c t pren dre également ·Copir. de tous rnodèles
de tableaux ct d ' i nstructions, pour po u vn i r à l'ave n i r en faire
1 7 · S ' i l n ' <';;; t pas m cm b n' d' 11.n n t t t rc Ordre ? Comment
. .

,
usage pour d ' autres. s a pp e l l e cet Ordre ? S ' i l e n t e n d y rC'nonccr O I L no n �
XIV 18. S'il n'a pas l ' i n l<' n t :on d'entrer encore dans un autre
24 points Ordre, le moment venu �
jetés sur le papier pour être proposés comme I Ç) . Co m me nt i l s'en abstiendrait, si cet Ordre se proposa i t
questions aux nouveaux récipiendaires u n but. oppol'é p .
(De la main de Sparl{lcu::o=Weishaupt) ?.O. ·�i par lég-h eté, ot i d a n s J'('s pér anc c d 'app ren dre
b ien
...
­

tot que lque c hose s u r l'or gan isat ion du pré sen t Ord re i l n'a
'I. S ' i l a toujours l ' i n t e n ti on d'être reçu ;> '
pas été poussé à s'en gag er à_ la légère ?
(P. 68) 2 . S ï l considère comme convenable de faire un grana
(P 70) 2· r . S ' i l ent end sui vre de la façon la pl u s exa cte ce
pas et d 'assumer des responsabili tés inconnues P
·

q ue. com por ten t les pres c ri pt i on s de l'Or dre P


3. Pour quelles r ai sons il en t re dans l ' Ordre P Ce q u ' i l en
2 ?. . S ' i l a pr. n s é aus si à dév elo
esphe et en a ttend P _ ppe r l ' O rdr e en son tem ns �
!, . S ' i l entrerait également dans l 'Ordre, au cas où ce­
23· s l , en cas de néc essi t é , i l c n l e n d l u i ve n ir en aide par
.

.
ses RVIS . et ses act es, de son arg ent et de ses bie ns p .
lui-ci ne se proposera i t d'autre but que Je perfect ionnement
moral et n 'aurait pas d'autres avantages P 2 4 : So t� s· quelles peines, réprjmandes ct garanties il s'engage
5. A u c as où l'Ordre serait nouveau, compterait peu de à tout cela P

m embres , serait une i nvention de celui qui reçoit le ca n ­ xv


didat P
Cérémonies et solennités de l'Initiation
6.- Au cas où

il s'y passerait des choses inconvenantes et '

in j ustes il t'acte de l ' in itiation a toujours lieu avant le jou.r,. ·d.ans lU�
40 DOCUMENTS ORIGINAUX DE LA SECTE DES ILLUMINÉS 41
lieu s o l ita ire , écarté, q ue lq a e peu obscur, par exemple dans notre Société de ee point. d e vue, o u si vous y êtes Pntré dans
un,e forêt, ou bien la nuit dans une chambre silencieuse e t
,
cette attente, vous vo u s 0tcs considérableinent trompé,ct comme
écartée, à une époque où la l11ne brille a u ciel.. vous a vez d on né votre nssc n l imcn t à q uel q ue chose de tout à
La �hambre doit, a u t a n t qtïe possi b J e , être obscure. Dans f a i t différe n t , Ja Socit�Lé, par mon i nt<·rméd i a i re, vous délie,
deux coins se trouve une table parlant unP. lampe ët h uile. D a n s si vous l e voulez, sous la réserve d u silence absolu. Vous êtes

l'un s'assied celui q u i q u i doit ê t re


i n itie, d a n s l ' a 1 1 1 r·e , cel u i don� lihrc ec·m m c· a u pn ra v a nt l a Soci été n e prononce aucun
,

i n itié. La lampe doit ê t re baissée et n'éclairer que celui q u i doit j ugem ent s u r vous, s n n f a u cas d'offense. En revanche, sauf
lire à sa l ueur . Nul n'est présent, à part celui q ù i dnit être les d e v o i rs ct les offices de bo n ne a m i tié, vous n 'a vez rien à
initié e t celui qui le rer:oit. A u t a n t (P. 7 1) q u ' i l sc pe u t. , celui (lt.tendre d'elle. - (P. 7.5) Persistez-vous alors dans votre dé­
q u i reçoit doit être une personne inconnue du c a n d i d a t , q u i par c isi o n r

sa stature, sa voix posée et gri:lve <�l son aspect m a j e st u eu x , est Le tfcipiendaire . .T ' y persistp et d <ç si r c d 'ê t r e reçu .
a p te à donner à la cé ré mon i e la solen n i té qu.i convient. Si Cclni qui reçoit. UYcz-v.ous s u ffi sam me nt réfféè1ü que
Mais
l ' in itiation a lieu à la maison, 1cs pen·! es doipent en être fer­ Yon:� Yons i m posez nf' nn"v-<�11�·� o b l i ga t i o n s , que vo u � ] i mitez
mées ;u.ne antichambre, Pga1e m c n l frrm (�e , doit a u t a n t que par là v-otre J i herlé n n l u re l l c , que vous po u ve z au::;si rec.cvoir
'
possible précéder la. p·ièce, et l'on s y tiendra aux écou.tes . des ordres désagr(ablt's, q ne vous pouvez rencontrer dC's per­
A lo rs celui q u i procède à la cérémo n ic co mmen ce à poser les sPn nf'� q11i vous snnt a n l i pat hiqnes, qui pC'ut -i.� re so n t n1ê me
.
que stio ns. , . vos enn cm 1s, cl q n c vou s p ouv rz a i ns i être ex· ité ft rlés obé
. ir
N.B . Ces que stio ns q u i suiv ent sont rem t ses p a r ecr1 t, le s aux: sup éri c t J J's, et ù a g i r de faço n p a rj u re e n vers la So c i été
term es prin cipa ux sou lign és, à celu i qui in i t i e et à celu i qui to ut en tiè re �
d o j t être i n i t i é , tefs deu x acte urs. Ils sont assi s d a n s une cham ­ te récipiendaire . .T ' a i c x n d cn 1 e n t
?t t o u t r · l a , je
réfl éch i
bre ou deno u t dan s une forê t, et l i se n t · à han te voix , ave c s11is parf aite mPn t ma î t re d<' ma volo nté, jf' suis a b so h: l'lf'n t .

app lica tion . jusq u'au serm ent qui doit être juré à genoux par con va i ncu qne la lic<� n cf'. C'( la tot a l e ind épe nda ncp son t �''1n

Je réci pien dair e. ma gci lble s à l ' h o mm e , q u ' i l est néc ess air e qu e s es dés irs sm n t
- Qne dés irez -vo us, N . N . � (Jci le réc i p i en d a i re doi t être d irig-é. , crue j e s 1 1 i s i m p u iss; mt snn s Ir- secou rs drs a n tres ,
ne
app elé du nom qu' i l a reçu dan s l'Or dre. ) .ic ne s u·i s rie n , et q n c n fi n t.ou t. ce qu i est désagtéabk à
'

Le récipiendaire. Nob le mem bre ·de l'01·dre i l l u stre dan s l 'h omm e n'es t pas v r a i m E- n t m n n v n i s , . comnl ·e de m ê m e tou t

lequ e l je dés ire être reç u. mo n tem ps de p rob t io n est , acc m­ � ce q u i l n i est. a gréa b l f n 'f'.st pas v rn i m e nt bon . Je ne sera i

'

pli ; j e me pré sen te i c i sur votr e ord re, et apr es une . efle x wn do n c c h argé cie r i e n s·n n s mo tifs ra i so n na b i Ps et qui ne soit
. . J exp . e
nm
mûr ie pen dan t deu x a sn , com me l l c on v en a t t , (P. 72) pou r l e m ie u x de mo i-rn c�m c et de l a Soc iété . Les me m bres
une fois de plus l e dés ir d'êt re adm is . si toutefoi:s j 'en suis de l ' i J J u s f. re (P. 14) S o c i ü é son t don c à mes ye u x
d i Q'n es cie
c

jug é d i gne aux yeu x d e l' i l lus tre Soc iété . mo n am our , pourvu que l ' il l ust re Soc iété me con sid ère d i ­
. t de con dmt e
.tftca .

gne d 'elle .
Celu i qui reço it. J ' a i env oyé vo\r e cert
et fait parv enir des preu ves de votre appl i�ati o n . Vou s avez . Celu.i qu i reçoit . Moi (il se dés i g ne sou s Je no m qu ' i l a dan s
été trouvé dig ne d ' être l 'u n de nou s. Je vou s a d resse don c, et l'O rdr e), en t a n t que m'and a t a i re de l ' i llus tre Soc. iété , j e vou
s
vous exho rte à faire exac t�m ent ce que ron vous dem ande ra . féli cite d e vo·s sen tim .ent s ; m a i s ava nt que j e vous permette

Apr ès deu x ans d'ex ame n, d ' exp érie nce , de lect ure des écri t:s d'e � t rer dan s l ' Ord re, j e veux sav oir sou s que lles con
diti ons
qui vous ont été rem is, et d ' i n form atio ns, vou s vou s êtes vous v entrez.
"

nécessair eme nt conv aincu que le but d e notre Socié té ri'est ·Le récipiendaire. Je vo n� con fèr e, a i n s i q u ' à J ' i llu str e So­
rien de moi ns que d 'acq uéri r puis sanr. e et rich esse , de s:a per ciété en votre no m, tou t dro it sur mtO i, a i nsi que le
dev oir de
le gouv ernem ent temp orel ou spirit uel, .de s em pare r de ra pre ndr e soi n oo ur mo i de m a séc uri té et de mo
'
n vra i bie n­
souvera i neté au mon de, etc, Si vous vous êtes représenté êtr e_ afi n qu ' i l se con cili e ave c le bie n-ê tre et la d i gn i té de

42

DOCUMENTS ORIGINAUX DE LA SECTE DES ILLUMINÉS 43

la So c i f t é . En co n s é q u en ce , je rn· ' en ga ge �t être obéissant , à selon m·es forces, au.x. ennemis. du gen re humain et de la
\'ons h onore r , à e mp l o y er Ioules Ines force s au mieux de l'a société civile.
So ci é t é . Mais s i je l'<'('( m n ais par c xpé l i c nce qu'elle ne pen se
' Je déclare et je j ure, en outre, que je saisirai avi den1ent
qu'il me portC'r u n vrai et non imag-i naire do rnn1 ag e , qu ' e l l e toutes les occasions de s er v i r l'humanité, de perfectionner
veut me L rn i ter selon so n c a p r i c e ct a lmser d e mo i , alors je Inon i nt e l l i ge n ce < ' 1 m a volonté , et q ue j ' entends rendre géné ..
la maudis. je J a C ons i d t're con1me mon ennemie, ct si je su i s
' rales t ou t es les vues que .i(� j n ge utiles, dans la mesu re où 1,�
trop fa ible ponr en secou('r 1c joug, je n e l e s ub i ra i qu'à con­ bien et l es st.at nts de !a prés en le Société l ' exi ge n t de moi .
tre-cœur, cl l ' esd<ne de cr1le Soc il-té deviendra so n pire enne­ Je j u re aussi silrnce éternel , a i n s i que f i aé l it é et ob éiss a nce
m i · s e c re t . jndestruclibles ù Lons lt�S su péri -eu rs et règlen1ents de l Ordre . '

Celui qtû l'l�('o i l . Votre ch;sir C'�t h;gi l i mc d raisonnab]c. J e Je renonce aussi à mes vues ct opinions p e rson ne 1 les, ainsi
"·ous promets donc, au no m de nos i l lu :<. l re s sup éri eu rs , a u q u ' à tout usage de n1es fo rces et capacités.
non1 (P. 75) de tm1s l<·s nwm br.-s de l 'Orilre 1 o nt e nl i e r, pro­ (P. 77) ,le 1n'engage a us s i à co ns i d é rer lt� bien-être de l J Or-­
tection, j ustice (�1. s<'C< H u·s. E n rrYand)(', la Société n ' assume dre eon1n1c l e rrti{'ll propre, ct je suis prêt, tant que j ' en
ancnn des t ort s que nHI:'. a t i.I'<'Z t>n('otJrJJs par vot re faule, e t serai mcrnbre, à J e servir avec. mon bien , mon h o q ne u r et
qne vous aurez commis �:.n<k<' ù l a puissa ncP e t à l 'a i d e de mon s a n g . Devrais-je un j o u r de p rop o s délibéré, ou par p a s­
,

l ' O r il re . Mais (et ici 1<' r(�c i pi<�J l d a i re <'s1. d és i g n é on nmn q u ' i l sion , voire par mécha n c e t é , n g i r contre les rè�g le m e n ts et con­
a rcçn d H n s l ' O r d re . rt J '(� J H�<· <'SI po:-:;<�<' sur f;f\ poi t ri n e) . si tu tre le bien de l i l l u s t re �ociété, je me sou met s aux répri­
'

de v i ens traHrc ct parj ure, que cet te ép<�e tc rC' p r és rn le rhaenn nlandPs. et aux p ei n e s auxquel les je serai condamne par m.es
.
el tous ]es membres de la �OC'iét.é en ar m<'S con I re t o i . Ne cro i s s n p en e u r s
,

r'ns t' I re en :<.f1ret é : partout OÎl tu pourras fuir, la honte et ]cs Je promets e n o ut re rh� conseiller et d ' a gi r dans les a ff a i res
reproclwg de Lon rŒur a i nsi que l n Y<'ngcan cC' de l a p a rt de d e 1 0r d re en toute sc ienc e e.t. con s c i e n ce , en fa i s a nt le sacri­
1' ,

t es frères i n conn I l s , t P tort un'ront cl tc poursuivront. fice de mes p ro pre s i n U�rêts pri vés , d de co n s i dé rer tous amis
M a i nt e n an t s i Yous pcr:o-;islez <' ncorc dans vot re décision,
, et e�nemis de la �oc ié t é comme les miens propres, en ne
prêt.ez Je serment q u i s ui t . me com port a n t pas à leu r égard d'une autre (açon que cel le
• qui mc sera i nd i q u ée par la Société. ·
LE SERMENT. Je ne suis pas moins p rê t à pou rvo i r à son accroissement et
(Il esl prêt�, In p n u m c d e la mnin !'=lll' l a tôt�) à son développement, par tou s les moyens perm�is , et à y
cm.ployer mes forc es d<n1s la m e·s u re du possible.
Moi ,N. N . , d é d a r� ici, de va n t Dit>u tout-puissnnt, et devant Je n1 e refuse à toute rPst.riction secrète au sujet de cc but,
vou s , dignes mandataires de l ' O rd re i llustre. dans l eq u e l je et j e jure tout cela selon l ' intention de la Société qu1 'impose
désire d'être ndm·is, que je reco n n a i s ma fa i b l esse nature·ne c e serm en t .
ct mon i mpui ssa n ce et q ue , (P. 7C) av e c Je rang. ]es honneurs Que D i e u donc rne soit en aide 1
et le t itre qu e j a i Tm a cq u é ri r dans la �ociété ci vi l e , je ne
'

(P. 78) Quand l e serm,cnt ci-dessns a été juré, on expose au


snis. au fo nd rien de p l u s qu ' n n homrn P : que tout J e re ste
,

nouveau can d i d at :
et pl u s encore,· de mt-me que j r puis J ' ob t e n ir par l ' i nter­ · r . Qu' i l Jui est tou j o u rs loisible de s e retirer, mais que Je
médiaire de mon procha in de même nnssi je pu is le p er d re
sil ence l e lie pl u s fort en c ore qu'auparal'ant.
,

par lui, et que par conséq n c· n t J'approbation et la considéra­


2 . Qu ' i l se t ro mp e s i l c ro i t fa i re p. r ésent emen t l a c. onn ai s-
. '

tion de mon p roch ain gont i n d i sp C' ns a b le s ; que je chercherà.i sance de tou s les membres d e l O rd re . Ceux-ci �t l a raison la
'

à les mériter d a n s toute la m<'snrr. dn p o ss i ble , que, bien m n i n s


pl u s pressante de se dérobeT à l ui ph1s l o n gt em p s encore, et
encore · j'em.ploierai ma' fo rr r rt mon crédit présents et futurs
.
c et te précaution se j ustifiera en son temps. Cep en d a n t on l u i
a u dommage àu bi en-ê t re général, n1ais que je m ' opposerai, fournira des moyens d'en découvrir quelques-uns s ' i ] s'en
44 DOCUMENTS ORIGINAUX DE LA SECTE DES ILLUMIN�S ·

donne la p ei ne . (Ici, on lui ensei gn e le s signes de reconnais­ d� ma mère, délaissé, sans dignités ni honneurs, ayant acquis
sance.) b ie ns , fortune et état mais les ayant reçus de mes ancêtres,
3 . I J doi t , da n s l ' i ntervalle d ' u n mois (ou d ' u n temps p l us sa ns y avD ir contribué, je n 'ai aucune raisDn d'être fier ; sans
] on g , s ' i l l u i c o n v i e n t ) , retncttrc u ne l iste de ses l ivt·es : le secours de mon p roc h a i n et de rnes parents, je n ' aura is
œu vres de j u ri s p ru dc nce , de théologie, d'ascét isme, sermons, j ama i s pu pa r ven ir à cet âge et à cc d egré . A t o us ceux qui ont
livres sco l a i res, ouvrages p h i l o so p h i que s, ch i m i que s, etc . , etc. concouru ainsi p o u r n1 oi en quelque chose, j'exprirne donc
Le c at a logu e sera d i v i sé selon les m a t iè res , et pour chaq u e m on abs o l ue gra t i t ud e ct rn ' engage à les servir en retour
ouvrage l 'é d i t i o n sera i n di q uée . selon mes forces ct les ci rconstances. Je d éc la re aussi avoir
!, . Il d o i t aussi, dnns le m1�me i n t e r val l e , noter ses pen s ées reconnu par là q ue l'aide et le secou rs de n1on pro ch a i n n1 'est
sur les sujets s u i va n t s , pour ]es rcmellre de même : nécessaire et utile, que je suis prêt à le ser v ir e t q ue , grâce à
1 ) Cc q u ' i l désire en ce qui co n ce rn e le but final de l'Or:. l u i , j e renonce (P. 81) ici con1plètcmcnt à toute offense, fi ert é,
dre ; mépris, arrogance et fa��ons inciv iles. J e m ' engage envers mes
(P. 79) ?.) Quc>ls moyc>ns i l emploierait po u r p a r ve ni r à cc supérieurs à une soumission fid è le, à ê tre un ami fi d è l e pour
but · '
mes égaux el u n vrai père pour In es subordonnés. Je m'en­
3) Q u e l l e n rg n n i sn l i n n i l a p p l i < J IWra i t , s'il a v a i t. ;\ instituer gage de même à rnc m on tre r obligeant envers tous le.s faibles
'

un Ordre ; comme en vers ·les puissants, à em pêc h er autant que je l e


.1) Ce q t � ' i l ne dl�S irc pas r n p: n l i c n l i e r q u ' i l arrive à l 'Or­ po u rra i, que des i nj ustic es .soient comn1iscs à l ég a rd des
'

dre 0 1 1 q u i pou nn i l r::. 'y rencont rer ; autres, à pro téger l ' i n nocence ct La p auv reté , à ne j ama i s accé­
r)) Quelles pr r so n n t s i l c·�rc�n· n e p;t� -y re n co n t re r
' . der à des des se i n s méchants, égoïstes ou despotiques, à rn ' ap­
S ' i l a r r i v a i t q l l<'. Je- c a n d i da t . FiOÏl pcn d n n l. l n cérémonie pliquer avec la p l us grande impartialité à me p e rfec ti onner
mt>mc. �oit à ln fi n de t< · ll c-c i v î n t ù a h H nd o n n c r son des­
.
autant q u ' i l. me sera po ss i ble , à contribuer a vec l e p i us grand
sei n . i l ne fa udr a i t <'11 nuennr. fa\'on le· r rÎ P n i r . tnais lui laisser zèle au m i e ux de .la soc i é té humaine, el, à cet effet, à m'en
polim('i1l t nn 1 c l i lwrlr, loHI en lui i n l imnnt l ' ordre de garrlcr remettre à l 'i l l ustre Société. P a re i l l eme nt, je veu x donner m es
Je se(.ret le plus a bs o l u .
soi ns l es p l us p res s an ts ù l ' a m é l io ra tion d u genre h uma i n au
,

�i le r{·c ipic n n a i r<' sonm<'l ù c<' l l l i q u i le reço i t des d o u tf's dé velop p eme n t des vertus morales , à l 'observ ation des devoirs,
qur cel u i -ri ne St' ra i t. pas f'll ét n t. de ré s o u d re sur-le-champ, ]a au p er fect i onnement d e s con na i ss a nces , à la p o ur su ite des
cérémo n ie est s n� pr n d n P. jnS<Jll'?t nouv<'l o rd re ; ou bien elle� e rre urs néfastes ; pour cela je veux appre nd re les sciences
con t i J l ue dans des cDnrl i tions t el les f l llC la ré po nse aux ques­ nécéssaires et procéder dans mon expérience néc essa i re avec
t ions . t't. a u x doutrr::. sn i t fo ur n i e n p r(·s qu'un enseignement a la sagesse possible. Mes relations doi vent se borner aux gens
été di s pe nsé . Toutef o i s , po 1 1 r que ln cérém,o nie soit interrom­
de bien et à ceux avec qui je pu i sse m e perfec tio nner . Avec
pu e , i l fau t que les d o u t es et les di fficul tés soient trè s gr av es . les autres, j 'enten d s n'avoir d'autres rapports que ceux qui
(P. sn)
peuvent les incliner à de bons dessei ns. Je veux aussi me com­
XVI
porter de (P. 82) te ll e façon que tous et ch aq ue membre · de
La profession de foi c ette distinguée Société soient un i s à moi dans ces intentions ;
( Oe la main de Zwark) Je les reg a r derai donc comme mes frères très chers ; auraient'­
ils aup a ra van t été mes ennem.is, 'j' o ubl i era i toute haine et ini;..
Moi, N . ,je déclare ici, d an s · le présent lieu et en présenc e .
de ce membre de l'i llustre Soc i é t é dans laquelle, nprès mlÎre
mitié, je ferai partout leur éloge, je mettrai ce que j a i à leUt' '

r{flcxion ct mon n o v i cia t a c côm pl i , je dési re ardemment être d ispos ition, je les d i s l i ng uera i de tous autres profanes, et je
reçu, et je jure avo:r, durant ce temps, suffisamment ex pén ­ ne leur donnerai aucune occ a s ion de se plaindre de ma con­
rn en té, vu et réfléchi. Sorti des ma: ns d e )a nat ure ei du se i n duite. Et comme je crois et espère fermem.ent que je ne puis
Î>ÔCUMÈNTS - ORIGINAUX ÔÉ LA SECTE DÉS ILLUMIN �S 41

œ noble but que dans cet O rd re, j e jure à cette 4 4


iJfustre Société âe ne jamais entrer de ma v i e dans aucun autre
Ordre, mais, a u contraire, de contribuer selon n1es moyens Entreriez-vous aussi dans O u i , car c'esl a us s i quelque
a u mieux d e cet Ordre, à p a r tage r avec lui he u r ct malheur, el l 'Ordre s i l� n'avait (P. �4)
'
' chose d ' e x c e l le n t que de se
d ' autre b u t que la pe rfect io n perfectionner.
' si je s u i s tl'ouvé nécessaire à t e l ou tel rôle, je me rnets libre­
des hommes et s ' i l n a va it
'
men�, après mûre ré f l e x ion , à la c om p lè t e disposition de la
aussi d'autres avantages .i)
Société p ou r tou te reve nd i c ation I ég i ti n1 e.
5 5
XVII

t)ue feriez-vous, si l'Ordre fera,is tout :le pos si ble


.Te
I était encore récent, ou s i par , pou r q u ' i l atteignît bientôt un
e:X:ernple, il a va it été fon d é développement co n sid ér a ble .

Protocole de réception du Juriste St . . . par un aut re P .Et eût-il rnê me été fondé par
'
u n autre, je rn y ti e nd rai s e t
(De sa main avec sa signature) y donnerais le m i e ux poss ible
. . '
mes smns T car ce qu e J aL vu
.

Demandes Rt>ponses j usq u ' ici et ce que j'apprécie,


· tout ce l a est bon. 1 out Or­
1 T dre d oi t avoir un co m men ce­
ment, et j e me réjouir-ais d'ê­
Avez-vous encore l'inten­ tre u n des premiers qui ai ent
tion dr ê tre reçu p Oui . pu a mener une
con trib uer à
�elle œuvre à Ja pe rfe ct ion .

2 2
(P. 85) 6 6
(P. 8::1) Avez-vous convena­ Oui. On 'en a i nfo r n1 é de­
rn

b l·ement réfléchi que vous p u i s a ssez longtemps déjà, et Si des ch ose s inconvena nte.s .�e les ferais, si l 'Ordre me ·
osez ici une grosse démarche je s a i s que j e m'en acqUitte­ ct inj ustes s'y p rod u i saie n t , les commandait, c ar peut­
et qu e vous assumez des ob l i­ : r a i . D'ailleurs je sais aussi que comn1ent vous comporteriez­ être n e reg a rd erais-j e pas si
g a ti-o ns inconnues � J 'on ne m ' i m pose rien d ' autre
·

vous p elles sont réellement inj us­


que ce q u i a pour· but le tes, etc. De p l us , peu t-ê tre à
m ieux de J'ensemble des cho­ les regarder sous un autre
ses. p oi nt· de vue, cesseraient-elles
d'être tel les , si elles servent de
3 3 moyen d 'assurer le bonheur
ou de réaliser le but final de
Pour q uelles raisons en­ Je pense être mis en état l ' ensemble.
trez-vous dans l'Ordre, q u en
'
d 'assurer de
concert avec
espérez-vous, qu'en attendez­ '
d ' a u tres le bo n he u r des au-
,
7
· vous P 7
tres aussi bien que le m i en ,
et que si · je me com p o rte se­ Oui, to�Jou rs , car c'est par
V o ulez-vous et pouvez-vous
lon le devo i r , je p ui s comp­ le bien de 1 'Ordre tout entier
considérer comme vôtre le
ler sur J:'aide des autres. que le mien se réalisera, et si
b i e n de l ' O rdre P
49
. �

OOCUMENTS ORIGINAUX D� LA SECTE D�S ILLUMINES

de vous de faire du bien à d ' u ne force d espr it dont je


'

ce b i e n n'éta i t pas, en ce qui


,

vos ennemis, de les recom­ n1e flatte ég a l ement .


me concerne rien ne serait.
mander, de vanter leurs lou­
(P. 8ô) Quant à m a force, tou­
anges, Je voudriez-vous il
jours à mon point de vue,
el l e est pour le moment, pe­
tite cedes, m a is sans entra­
(P. 88) 1 1 1 (
ves ct libre 1 ' espè re d a il l eurs
. . '

q u e i J c s'accroîtra b i entôt.
A celte Société o u à ccl Or­ O u i ; pou rq uoi non P � ' i l
'

dre. recon n a issez- ,· ous aussi, arrive q u i l ne p ui s se êlre f a i t


'

8 8 •

o u r t on , ]e d r o i t de vie et de a u t ren1en t , el s i la Société se


morl , rt pour quel les raisons? voi t p l a c ée duns celle néces­
I l ne d o i t pns vous être cé­ Certes, i 1 y a de tels mem­ s i l é c t si e l l e ne 1 rou \'e p as
lé non p l us q4c les mem bre s bres ftui n ' atte11dent de l'Or­
J 'a u I r c 1n o y en d é v i t e r ur: e
dre q u e toul cela. Mais s i ,
'

q � i n ' a ttendent de ro rd rc que ru in� pltLs gra n d e . L a si tua­


puissance, g r an d e ur et consi­ d ' a u t re part, t m m e m b r e ac­
t i o n poJitiq11c y pe rd r a i t peu,
dérat ion , ne l u i sont pas le quiert, pnr son a p p l ication ou
pu i s q ue des m : l l i cïs d ' a u tres
p J us a g ré a b l es Il fau t souvent
.
d';u i i rPs moyt-'ns, d u crédit sont J;\ pour ocruper ma pl a­
oublier de ga g ner : le savez- pour 1 'rm ployer a u se rvi ce de r.r. V ai l l e urs, je n 1 en réfère '

vous r l'Ordre, cela ne peut être dé­


à la r épo nse que j ' a i do n n ée


sa g réa bl e J I
. faut sou vent
. per­ plus haut, au ri0 6.
dre p ou r gagner : (P. 87)
'

c e s t exact, en tant qu on ne
'

doit pas to uj ou rs chercher


des a v a n ta ge s sensi blc8 ct ac­ 1 � J ?.
tuel s ; cc n e. l'est pas, car des
avan tages qui se manifestent
. '

E n le ndcz- vous di s ti n guer Ou i , de toutes rnan cres,


de lon g ue s années après sont les n1ern bres e n LOlJ tc occa­ pu i sq u e en t a n t. que n1em­
,

profitables, séduisants et plus sion, e l leur d o n n er la préfé­ hres d e l ' O rdre, ils ont u n
agréables que ces avantages re nc e sur to u s les autres pro­ droi t de p l us à cela.
sensi bles ou ac tu el s . fanes ?
(P. BU) 13
9 9
Comment entendez-vous Par des bienfaits correspon­
Pouvez-vous et voulez-vous Oui, de man iè re s ,
toutes vous venger des inj ures, gran­ dants c t des m a n i festations
aimer tous les membres, mê­ p uis q u ' i ls cessent d'être des des ou petites, que vous rece­ d ' a m i tié.
me s i parmi eux vous deviez ennemis dès qu'ils sont mem­ vrez des étrang e rs et de vos
rencontrer ·vos ennemis i> bres [de l'Ordre] q ui travail­ confrères P
lent de concert à un but com­ 14
nlun.
Qu'en serait-il pour vous, si .Je ne cro is pas que ce cas
JO JO vous veniez un jour à regret­ doivP. se p rodui re Se p rodui ­
.

ter d'être entré dans l'Ordre ? rait-il d ' a i 1 leurs, chacun de­
_A u cas même 'OÙ cela serait Oui; toujours, car l ' huma- · vrait s'en nltri buer à soi-mê-
nécessaire et qu'il dépendrait nité J'exige et cela témoigne
50 DOCUMENTS ORIGINAUX DE LA SECTE DES ILLUMINÉS 51

Ille l a cause et en accuser en bien dans J' attente d ' appren­ façon. Je ne savais pas en
t o u t son cœur dans le plus dre b : c n tô t q u e l q � e chose de quoi l Ordre pourra i t m 'ëtre
'

grand secret. Pour le re s te, i l J o rga n : sa t i o n de cet Ordre,


'
utile. Je pense t rop droite­
doi t to uj o u rs continuer, corn­ que v o u s a vez été a me né a ment, el si je réfléchissais
mc i l a con1n1encé, à IJOurvoir vous engager s i fa c i l em e nt il longtemps ou si j e faisais des
a u zn1eux de l'Ordre, même d i ff i c u l t é s , on p ourr a i t ima­
a u pri x de sa p rop re ruine, gi ner que je s u i s ass ez v i l
car s ' i l disparaît, i l n ' y a pas pour penser à d e telles c ho s es .

grand dommage, et il d o i t Mon âme est p u re, et je su i s


penser, (1). 90) au contraire, de tou t n1on .cœur dévoué à
que p a r l à i l aura été u t i l e à l'Ordre.

beaucoup - d ' a utres. To uj o ur s ,

c I l effet, i l doit a voir à cœur

1(! Lout plus q ue son i n térêt


p n ve.
Entcndcz-vcus o bse rve r de O n i , com m e je m ' y suis d�­
tG la façon la plus précise jù engagé à pl us i e u rs repr i ­

(P. 92) cc qn'cxigcnt les règlc­ se�.


Partagerez-vous avec fous Oui, de toulcs man ières, mrnls de l O rd re il
'

les Frères 1 ' h e u r et le mâl­ cur iLs e11 quelque sorte


so n t

he u r � une seule p e rsi l n ne , et le m a l­ 20


20
heur des au L r c s est aussi le •

nôtre propre. J u rez-vous une obéissance


Oui. Cerlcs cela est i m por -

r:-bsolu.c, ct savez-vous cc que


t:m t . Ce p e n da n t je suis con­
10 JÛ ('ela s i gn i f ie P v a � n cu que c e s t par là seu­
'

le m e n t. que l 'Ordre po u rs u it
Henonocz-vous à votre Oui, co m p l è t crne n t . Au . les m e i l l e u res f i n s .
n a i ssance à votre fon c t i � n, à
, co n t m i re,je nt 'ap p l i c rucra i à
votre état, à votre p u i ss a n ce , tout m e t t re en usage pour leur 21 21
au po i n t de ne j a m ai s vouloir être utile .
vous en se rvi r pour p o rt er n i en ne p eu t- iJ VOUS délOill'­ Non, absol urnrnl rien, et' je
domn1age ou appeler le mé­ ncr d e n t rer dans 1 Ord re �
'
suis a bs o l u m en t maître de mes
pris sur d ' a u tres membres �
·
ciéci si ons .

22 ?. ?.

Etes-vous membre d'un Non,je ne sais rien d ' aucun • A v e z vo u s


- 1 ' i n te n t i o n , au Oui.
(P. 91) autre . Ordre,. ou peut­ autre Ordre, ct j e me co n ten­ cas où i l serait néce3sairc de
être pensez-vous à en t re r dans te de celui-ci très volon tiers. dé v el o ppe r l'Ordre, d'y con­
un autre P tribuer par vos éo nsc i l s et vos
actes, de votre a rg en L el. de
vol re bien P

N'est-ce pas par légèreté, ou Non, absolument en aucune


52 DOCUMENTS ORIGINAUX DE LA SECTE DES ILLUMINÉS
.
53

en esperez-vous, qu'en at-


, ,

qu co ul c d(! même du but auqu e l


tendez-vous P ,
l O rd re tend : .en e f fe t celui
Vous at ten d iez- vo us à (P.93) A peu près à a u cun e , sauf
,

qu i y en t re cherche à abat­
q ue l q ues - unes de ces ques­ les nos g, 10, 1 3 e t 2 2 .
:tre les m al intentJonnés et
t ion s et a u xq ue l le s ?
,
au con traire à veni r en aide
aux bien i n ten ti on né s ; j'as­
surne donc très vo ] onl icrs les
obl i ga ti ons qui conduisent à ·
Sous qu e l le s pei nes , ré pri­ Sous toute condition que
ce but.
mandes et g<Hanties, vous en­ 1 Ord re trouvera bonne, vu le
'

gngcz- vous à tout cela P serment que j ' ai fait sous le


n° 2 0 d un e obéissance abso­
'

J ue.
Entreriez-vous aussi dans L'Ordre ne devra i t i l avoir -

A in:'>i exprinuJ etjuré, l ' O rd re , s ' i l n'avait d'autre


.
d ' a u t res a v a n l ages que celui
but que la perfection des . '

cpu permet a ses membres


(cflchcl) FrHNZ-ANTOL�E ST . . juriste hommes et s ' i l' n ' avait aussi d ' an1éliorcr leurs sen t i ments,
.

d ' a u t res avant ages P q11e Je scrats prel en c o re à y


• •
A

cnlrcr.
11
(P. 91). (P. 96) 5 5
Protocole de réception du juriste B . . .
Que feriez-vous si l 'Ordre Ceci encore ne modi fierait
( D e sa m<:�in e l sous s a signalu1·e) était nouveau , s 'iJ corn pl ait pas mon i n l c n l ion d ' y ent re r .

peu de m·em brcs ou s'il n ' a­ Celle question d a i l l eu r s ne


'

Questions
'

Réponses m a (Jas surprts.


.

vait pas été fondé par re 1ui


qui vous re ço it P
l 1

6
Avez-vous L 'i n te n t i o n d'en­ Jusqu'ici j e n ' a i aucune in­
tre r dans l'Ordre et d'être re­ tention d ' y renoncer. Si des choses i n convenan­ Je ne me re f u se ra i s pas à
çu i> tes et i nj us tes s ' y p ro d u i­ les enlreprcndre, si te bien gé­
saien t, comme nt vous conl­ n (� r a l e n d e v a i t r és u l te r .

2 porleriez-vous ;>

A v,cz-vo u s 'con ven a b lernent Etant donné que je trou­ 7 7


réfléchi que vous osez i c i une ve si d ig ne d'él'oges le but
que se propose l Ord re j 'ima­ Voulez-vous et pouvez - vou s .r c p eux et j c veux le re­
grosse démarche et que vous '

connaître comn1e le mien pro­


,

assumez d es ob ligati ons in­ gine b i e n ces o b l igati on s que considérer comme vôtre le
pre.
,

connues P je n ' h é s i te pas à assumer. bien de l ' Ordre P


'

s
3 3

Le mobile qui me détermi­ Voulez-vous aimer tous les Vu qu'ils sont membres de
(P. 95) Pour quelles raisons
ne à e n trer dans l'Ordre dé- men1bres de l' Ordre � J 'Ordre , j e les aimerai éga le­
entrez-vous dans l'Ordre,

ment lous.
'

..

54 D .. 'CUME�TS ORIGINAUX DE LA S�CTE-. DES ILLUMINÉS 55

(P. 97) 9 9 (P. 99)

Même si parmi eux vous de- Egalem e n t , comme j ' ai dit. Comment entendez-vou� A u cas où un membre de
vtez rencontrer vos ennemis P

vous venger des inj ures, l 'Ordre, ou encore un étran­
grandes ou petites, que vous ger, viendrait à m'offenser, je
JO 10 recevrez de vos confrères ou pa rdonner;:t is volontiers, pour
des é t ra ngers ? l e b i e n de l ' O rd re , si l 'offen­
Au cas ml'· m e oii cela sc­ Si le bien de 1 'Ordre l ' ex i­ se n ' était pas telle qu'elle dût
ra i t nécessaire ct . q u ' i l dépen­ ge, j� Je ferais éga lcn1ent vo­ e n t ra în er pour 1 'O rd re lui­
d r a i t de vous cie faire d u bien tont ·ers. mêinc quelque chose de fâ­
à vos e n n e m is , de les recom­ c h e u x , so i fi immédiatCinent
tn a n d e r , de v a n t er leurs lou­ soit p a r la suite_
anges) le voud r :cz vo us ? -

J 1 1I 15
J5
.Etes-vous toujours convain­ Comme je croisnéce�sai re-­
Qu'en ser a i t- i l pour vous, Si c? c a s était possible, je
c u qu ' i l s ' <�gi l du bi rn géné­ ment q ue les moyens qu'exi­ . .

Sl V·OUS venH�Z un JOUI' a re-


. '
demanderais à #mes supérieurs
ral de J'Ordre,. e t comment ge l e b i en de l'Ordre do i ven t
gt: e U e r d'être c�ntré dans l ' Or­ s ' i ls n e voudraient pas n1e
vous comporte riez-vous au t� l re mieux connus aux supé-
dre P délier de mes devoirs, sous l a
cas où vous n '.en auriez pas Ja r1eurs qu a mo!-merne, Je
,, A •

• •

promesse que je garderais le


co n v i c tion i n time P n1 'engage éga l eme nt à des ac­
secr·et s u r tout ce qui concer­
tes dont je ne vois pas l a rai­ ne l Or d re .
'

so n .

(P. 98) 12 12 (P. 100)

Pour Ja même raison que Au cas où 1 'Ordre, en dépit A lors je mc tiendrais tran­
A cette Société ou à cet
je reconnais aux maîtres du de to u tes les observations q u i q u i l i e , parce que si je conti­
Ordre reconnaissez-vous le
'
Inonde qu'ils .ont droit de v i e vous auraient été fllites, ne n t t a i s à importuner l 'Ordre
droit de vie et de n1ort. sur
ct. de mort sur les hommes, cte vous d é l i e ra i t pas, �:,t-ee que par I n es plaintes, je n ' amélio­
tous, et pour quelles raisons P ce procédé ne vous exc i t er a i t
mênle je le reco nnais tout à rerais pas n1on état.
fait volontiers à mon Ordre, pas à des d ém a reh es extéri(·u­
.

qui, comme les maîtres du r es plus étendues, et co m men t


monde doivent le faire, con­ vous com:porteriez-vous alors P
tribue au bien des homn1es.
'7
·13 13
Partagerez-vous heur et Très volontiers.
.Entendez-vous d istinguer Pow·quoi pas P malheur avec vos Frères P
les membres de l'Ordre en
toute occasion, et · leur don­ 18
ner la préférence sur les au­ .
Renoncez-vous a votre Oh ., 0 1 1 1 .
'

tres profanes ? .
56 DOCUMENTS ORIGINAUX DE LA SECTE DES ILLUMINÉS 57

n a issan ce à votre fo n c t ; on ct
,

ù votre é t a t , au p o i nt de ne
j a n 1 a i s vous en se r v i r pour
porter dommage o u a pp e l e r Je E ntendez-vous observer de O ui , puisque j 'entre dans
m{� p r i s sur les membres P la façon la plus précise ce l'Ordre, j ' accom p l i rai to u t
qu ' exi g ent les rè glem en t s de ce qu ï 1 exige , <:onfonnément
(P. 101) J9 l ' Ord re ? à ma pro m e ss e .

Elcs-vous membre d ' u n au­ Non.


tre Ordre P
Avez-vous l ' intention, au Pour l e m i e ux de l ' Ordre,
20 20 cas où i l serait nécessaire, de o u i , t rt• s vo lo nt i e rs .
d é vel oppe r 1 'Ordre �
'
!Xc JH' J1 S( ' z- nm s pas a en- Jamais je ne m' a ffi l ie rai à
trcr dans un a u tre, le Jnoment
-

t m n u t re Ordre, en devrait-il 2 ;)
ven u r r t' s u l l e r du bien pour moi .
En cas de nécessité, l u i Oui.
21 21 viendrez-vous en aide par vos
conseils et vos actes, par vo­
N ' est-cc pas par tt' gl.Telé, ota tre argent et votre b i en �
N i J ' i ndiscré t i o n , n i l a Jégè­
bien d a n s J'attente d'a pp ren­
J'('té n e f ure n t. la raison pour
dre b j c u t ù l quelque c hose de Jaqucllc j e m' engageai corn­
l'organi·sat. ion d u p ré se n t O r­
mc j e l ' a i f a i t.. Car je ne tire­
d re q u i vous avez été a m en é J u rez-vous une obéissance A con s i d é re r l ' Ordre com­
rais a u c u n avantage à révé l er
,

à vo u s engager si faci l e men t r quelque chDse des secrets qui


absolue et sans limites, et sa­ me nouveau et pas encore
vez-vous ce que cela s i gn i fi e P d é v e l o pp é , j e prends scru­
111 ' o n t été dévoilés ; et je ne
p u i s non p l u s (à considérer le p ul e à m ' engager à un si re­
b u t que se propose l'Ordre) d ollt a b l e serment, (P. 104) car

n1c reprocher d'avoir agi sans je peux: volontiers douter s i


p a r fo is par manque d 'exa­
ri flexion.
,

men ou en vertu d'une cer­


ta!ne passion dominante, il
(P. 102) 22 22 ne pourrait pas être ·ordonné
quelque chose qui fût diamé­
Ne vous êtes-vous pa.s lais­ La manière de faire s i hu­ tralement contraire au but
s é aller à d i re que l ' idée de maine de celui qui me reçoit, que se proposent de bonnes
la nouveauté de 1 'Ordre et l e que déjà si souvent j 'a i recorr­ i n te nt ion s ; mais si j e regarde
reste comme i l a é té signa1'é nue dans ses actes, pouvait fa­ l'Ordre comme pius déve l op­
à la question 5, doivent re­ ci 1em.ent faire naître en moi pé, je puis penser qu'il s'y
prése nte r les raisons éloignées l 'idée de me joindre à p lu-­ rencontre des gens de condi­
aussi bien que prochaines q u i sieurs au tres bien intention­ tions différentes, aussi hie1t
, ,
vous ont pDusse, amene ou nés, en vue d' atteindre Je but d e condition élevée que bas­
donné l'occasion [d ' e ntrer q u ' i l se pro pose . · se, qui ont en vue u n meilleur
d an s l ' O rdr e] �
cours des choses, et qui sa-
DE LA SECTE DES ILLUMINES 59
...

DOCUMENTS ORIGINAUX

vent décider des moyens par (P. 106) XVIII


lesquels leur· bon dessein peut
être réalisé. Quatre petits billets

(P. 105)
dont le contenu suit.
Comme jusqu'à l a col1ation Toutes raisons exa1ninées,
rlu grade, a.i nsi que vous le 1
a i nsi que les raisons oppo­
savez bien, vous n'avez rien �ées� je tiens l ' Ordre plutôt
appris de la 1otale organisa­ pour ancien que pour nou­ ( D e la m n i n d e Zwfltkl
tion de l'Ordre, ni de l'an­ veau.
cienneté o u de l a nouveauté Qu e l 'on cherche il fai re cn ln' r dan s l'O rdr e qu elq u � un
de la Société, on vous deman­ su ite d ' un en vo yé élr an gu ·. I l liv rer a de s n1a rch an d� ses
de la
de si,. e u rapport a u temps, a
à u n autre frère de L'O rdr e qu i est n1a rch an d, et com me Il
vous tenez l'Ordre pour nou­ ron , une grosse
libr e accès grâce à la pro tec tion de son pat .
veau ou pour ancien �
affai re peut être entr epris e ct tont ce qu1 aura ete epargne
, , , ,

pourra être attribué à la caisse de l'Ordre.

Eprouvez-vous une gra'n de Très certai nement.


satisfaction à être membre de (De la m�in ù e Zwoek)
cet Ordre P
Si un jour plusieurs n1cmbres sont présents, il faut répar­
tir entre eux les affaires principales : l'un sera préposé à ] a
29
.
population, l'autre à l'enrichissement, le troisième à la col-_
Sous quelles peines, répri­ Que la perte de l'honneur Iecte des livres, le quatrième à la surveillance, etc . , et à cha,
mandes et garanties, vous en­ et de la vie soit la punition de cun d'eux seront données les instructions nécessaires.
gagez-vous à tout cela P m e s fautes !

3
Tou t cela est solennelle­
(De la main de Zwach:)
rnent juré par
Tous les mois, des billets jmprimés contenant des senten­
FR:'\Nf;OTS-XA YI:ER

B. . .
ces ou des avertisscrnenls pour la règle des affidés, comme
(Cache t . ) il est fait pour les saints mensuels.

J [uris] U [lriusque] C [andidatusJ. .

(P. 107)

(De la main d'Ajax)


Observations secrètes

1. Chaque supérieur doit pouvoir écrire des deux mains.


2 . De faux bulletins dans les Loges, même s'ils ne con-
"

60 DOCUMENTS ORIGINAUX D� LA SECTE DES ILLUMINES 61

tiennent rien des fautes et manq ucment.s de leurs supérieurs. 2. . . . . . mis


dans une sèringue et lancé au visage de quel­
De la retenue avec soi-n1ême. Des bonnes œuvres. qu' un, tout est dit ( 1 ) .
3. Tirage au sort des juges. 3. Recette de l'Aqua dojfana, un poison insensiblement
lent, mais sûrement mortel .
(Au dos, se t1·ouvent, de la main de Zwacl<, les mots suivants :}

I l faut qu'il y ait des Visiteurs, des Observateurs, un cais­


(P. 109) 4
sier et des commis.
Trois recettes
XIX
(De la main d'Ajax)
Kabbale majeure
r . Pour une encre sympathique.
I
2 . et pour . . .

3 . pour provoquer l ' avorten1ent.


Forme et descri p t i on d' une caisse combustible
Elles sont égale1nen t écrites dans le langage chiffré de
( D e la main d'Ajax)
l' Ordre.

La boîte combustible dont il s'agit était destinée, selon


5
sa description et sa disposition, à la conservation de papiers
secrets,. de sorte que si quelqu'un qui ne devait (P. 108) pas
Espèce� de thé
avoir connaissance de ces papiers venait à ouvrir la boîte,
pour provoquer l ' a vortem-ent.
ceUe-ci s 'enflaminait aussitôt.
On les trouve presque toujours au nombre des ingrédients
indiqués dans les recettes précédentes.

6
Croquis d'une scrrul·e secrète
qui peut être ouverte sans clef ordinaire Une feuille portant la suscription chiffrée :
SECRETS
(De la main d'Ajax)
et dont la première recette ooncerne les herbes qui ont des
3 propriétés délétères.
7
Sur un feuillet in-quarto :
Sur une demi-feuille, entre autres recettes1 celle-ci :
Trois recettes
Comm-ent une odeur nocive peut être répanduè dans un
lit,
(De Ja main d'Aja:<, et dont les expre::;sions principales !-Ont écrites dans le 4

lang:-�ge chiffré de l'Ordre} .avec un� description de la machine.

. . . est indiqué le meilleur moyen de provoquer 1 'avor-


1 . . .

tement. (1) Probablement une recelte pour vitdolel' quelqu'un.


62 fJ0CUMf:iiiTS ORIGINAUX
DE LA SECTE DES . ILLUMINÉS 63

8
duire ? Si vou� le pouviez, vous ne seriez pa� �i précipités
.

dans vos jugements.


Sur · une feuille in-q uarto, trois Recettes, en partie en lan­
gage chiffré, de la main d ' Ajax. L'objection que certaine& actions restent immorales,
La première est contre le m.al de dents. qu'elles peuvent dériver d ' un n1otif qui explique votre vo­
La deu xièm e a pou r objet de repr odu ire des cach ets, et lonté, n'ef't pas si importante ; car dites-moi un peu : le
se termine par ces mots : On n'e nd uira pas de no ir de fu­ vol est une faute, rnais l ' hom,me qui,- pour f'.e sauver lui­
mée comme on le sai t de res te.
1
-m ême et les . siens de l 'ignominieuse mort par inanition,
La troi sièm e est intit ulée : pou r exciter la fure ur utér ine. commet un vol, mérite-t-il la compassion ou une punition P
On trouva a ussi u n e collection de cent trente e t quelqu_es Qui jettera · la première pierre au mari qui, dans une légi­
cachets, de princes, de com.tes, de barons, de lffia rchands, time colère, sacrifie son épouse infidèle et son suborneur
de banquiers et autres, avec cette étiquette : indigne ? à la j eu ne fille < l u i , dans une heure d'ivresse, se
perd Jans les inésistiblcs joies de l ' amour ? Nos lois mê­
Col lection d ' arn1oiries
mes, ]es pédants au cœur froid, les laissent s'agiter e t re­
appartenant à Phili ppe Zwack.
tiennent leurs punitions.
On ne peut pas soutenir ayec raison que le suicide est une
(P. 1 1 1 ) . xx lâcheté, et même qu' il: est plus (acil·e de mourir que de subir
co·nstamment une vic pleine de tourm-ents. Un peuple qui
1 gémit �ou& l'i nsupportable jou g d'un tyran, l'appellera-t-on

faible, s'il se révolte enfin et brise ses chaînes p· Un homme


Réflexions sur le suicide qui, dan� l 'effroi que 1� feu n'ait att�int sa maison, teno
toutes (P. 1 13) ses forces ct transporte avec facilité un far­
(Oc ln main de Z"ack)
deau qu'il . peut à peine remu�r dans des circonstances tran­
quilles ; un autre qui, dans la fureur d'une offense, tient
Soulever le rideau et passer ùcrrièrc, c'est là .tout ; ct tête à six autres �et, en triomphe, les noxnmera-t-on fai­
pourquoi trembler et hésiter P Parce qu'on ne sait pas ce bles P Si l 'effort est une foroe, pourquoi la surexcitation
qui $e passe derrière ct qu'on ne revient pas P Què c'est une serait-elle le contraire P J_ a nature humaine a ses limites,
..

propriété de notre esprit de pressentir le trouble et ]es ténè­ elle peut supporter la peine, la joie, la douleur jusqu'à un
bres, dont nous ne savons rien · de cert ain. certain degré au delà duquel el1e s'ané�ntit. Ici se pose donc
Même la simple idée de suicide éveill� de la répulsion. la question, non pa$ s.i quelq u'un est faible ou fo�t, - mais
Selon que l'on considère les raisons auxquelles on pense. Le s'il a le moyen de supporter ses peines, qu 'elles soient mo­
martyre o u le fantastique penchant à l a pénitence éveillent­ rales ou physiques. Je trouve vraiment aussi admirable
ils moin� de répulsiùn auprès de l'amour de l ' humanité P q�'on dise : C'est u n lâche, celui qui s 'arrache la vie, qu'il
Pour parler d ' une chose, on doit toujours s ' exprimer pa­ serait mai· à propos d'appeler lâche celui qui meurt d'une
reillement : c'est bon, c'est màuvais, c'est insensé, c'est fièvre pernicieuse. On appelle maladie m<>rtelle celle sous
sage l Que signifie tout cela . P Vou;, hommes, avez-vous l 'attaque de laquelle la nature perd en partie ses forces et se
scruté les rapports intrinsèques d' une action ? Pouvez-vous trouve en partie empêchée d'agir, de �orte qu'elle ne peut
avec précision, développer les raisons . pour lesquelles elle apporter de secours et qu'elle est incapable de rétablir, par
se p roduisit, pour lesquelles elle (P. 1 12) devait �e pro- · unè heureuse révolution, le cours habituel · de ·la vie. Appli-
ORIGINAUX DE LA SECTE DES. ILLUMINES 65
"

64 DOCUMÉNTS

quons cela à l 'esprit et considérons l ' homme dans sa limi­ . i · et fais-en sou ven ir aus si me.s quelques bons ami s. Ne
. mo
tation, comment les impressions ag�ssent sur lui, comment me plai ns pas ; adie u 1 dis- toi éternellement que je fus ton
les jdées �·affermissent en lui, jusqu'à ce qu'enfin une · véritable ami
Zwackh m. ppra.
passion croissante lui an:ache l a norme de &es sens et l'ané­
antisse. C'est en vain que 'l ' homme dem::.euré ,raisonnable
In forn1e les autorités que je les ren1ercie de tous les bons
(P . 1 14) regarde l ' état . d u malheureux, c'est �n vain qu'il ' sentiments que l'on m'a témoignés jusqu'ici ; tu sais si
lui parle, tout comn1e un homme en bonne &anté, qui �e j 'en étais · digne. Acquitte-toi aussi de tout ce qui est encorè
tient a.u lit d'un malade, ne peut faire couler en lui l a moin­ ci-joint. Ln bague est un petit souveni� pour toi.
dre de �es forces. Notre corps est la demeure de notre âme,
et celle-ci à son tour l'indiscutable maître de ce séjour. Au
cas donc où ce séjour s'est transformé en une prison pour 3
rrwn âme, comment peul-on soutenir qu'il lui serait inter­ Testament
.
' .

tl it de sortir de cette maison détestée ? Et j e ne vois pas


{De la main de Zwaek)
pourquoi on refuse � celui qui s'est suicidé une sépulture
'

parnü les autres metnbres de la société. S'il doit y avoir 1 . C'est ma volonté la plus arrêtée, mon dernier ordre,
1)unition, i l faut établir au préalable s i c'est un crime de m.a dernière prière, que n1on corps soit (P. 1 1 6) .porté à
se détruire soi-même, et alors l e châtiment est comme s'il l'Anatomie· d'Ingolstadt, où i l sera utilisé selon l'avis du pro ­
n'était pas, car c'est au fond la même chose que je pour­ secteur WiH, et con1n1e je lui ai 1nandé.
risse ici ou là. Faut-il donner un .exem.ple ? L'homme qui 2 . Je · laisse les objets suivants aux personnes . désignées,
n'a pas égard à son corps et qui préfère l a destruction plu­ bien connues ici, et a uxquelles i ls devront être remis . aussi-
.
tôt que sa conservation, attachera bien peu d ' i mportance à tôt que possible après ma mort :
ce que l'on fera de son corps im.portun. a. A mpn cousin Geiser, les œuvres comple�e� de Cweron.
_ , . ,

Remarque. - Est-ce que sa belle-sœur [de Zwack], qui b. Au professeur Wejshatipt, le Dro i t. de;$ ge.ns 'de Watel
se précipita du haut d'une tour, n'aurait pas été poussée et. le Dictionnaire de Rondeau.
par quelque raison de ce genre P c. A Sin1on Zwackh, l a tabatière de cuir, mon couteau
de chasse, l'album. généalogique, le La Bruyère, les Politica
(P. 1 15) de Lipse, mes boutons . de chemise en argent.
d. A Antoine .Massenhausen,, ma bague anc-ienne et 1�
Let tre à • • • •
Tacite [traduit] par Amelot .
(De la main de Zwack et sous sa signature) e. A Joseph Bran1.ante, Ina tabatière de porcelaine.
f. Au prosecteur Will, mon épée. en argent.
Munich, l e 3o octobre 1 777.
Excellent ami, g. A mo n frère Ph ilip pe Zwackh, n1on épée en argent el
en por cela ine, le tome VI du Code civi l bavarois et ma mon ..

Il est ptéférablc que j� nt'en aill� ; adieu, persuad e toi


- tre.
· d� !non honnê�eté et persuc..des-en aussi d'autres. h. A ma sœur Cordula, les écrits de Gellert.
Défends ma mort, confirnte ceux qui pensent loyalement i. A ma s<;eur Françoise, les écrits de Gessner.
et mode..;tement dan� là bonne opi nion qu'ils en auront, et (P. 1 1 7) k. A la préposée à Ingolstadt, ma bague a u chiC:­
ai e pitié d u re�te des critiques. Reste droit, souviens-toi d e fre gravé et les. Souffrances de Werther.
66 DOCUMENTS . ORIGINAUX 67
DE LA SECTE DES ILLUMINÉS

le Té·
l. Au professeur Ste ine r, les Œ uvres de Sénèque et XXI
Ïémaque. · .
m. A Conrad Sau �, le� OEuvre�. de Tit e-L ive et èelles de

Un traité
Machiavel.
dés ign e écrit sur 3 feuilles et demie, de format in-folio, et ayant
CorrÙne exé cut eur de mes dernières vo lon tés , je
S�on pour titre :
_e n pre mier; An toi ne �a sse nh aus en, et 'en second
dan s le�
Zwackh, selon les ins tru cti on s qu e · je leu r _ do nn era i �ieux que Horus
lettres qui . leur s.e ront adressées. ou les sept Comment et Pourquoi,
Tout le reste qui se trouvera encore, je l e laisse à mon . -A msterdam, 1784,
cousin Si·mon, sauf les vêtements qui resteront à mon frère.

où il est plaidé e n faveur du Matérialisme et de l 'Athéisme .

4 (P. '1 1 9) XXII


A 1' ordre tout entier
'
-.

(De la main de Zwa.ck ct sous sa signature)


Traité de l'organisation d'une Société .en général
(De lu main <.le Zwat;k)
Très c hers Frères 1
ièr e S!, pnr un orgueil impardonnable ou dan� un désir aveu-·
Vous au ssi , me s Frères, j e v9J1S sa lue po ur la de rn
us re me rci e de tou s les bo ns se nt im en ts qu e vo us glc de célébrité, j ' osais voir Ines pei1sécs imprimées et écrire
fois. J e vo
ez eu s po ur m oi , et je vo us as su re su r m on tlo nn eu r (le p_our le grand public, je devrais nécessairement excuser �ou
av
qu e je cro is, et la seu le ch ose he ure use que audace par un humble avant-propos, et demander l'indu)�
plu s .sac ré , à ce
po ssè de ) que j 'en ai to uj ou rs été dig ne . Donnez en core gence pour les fautes qui �e trouvent dans le morceau , e t ,
je
quelque sou ve nir à me s cendres , conj ure la
z sup ers tit ion si peur obtenir celle-c i . plus facilement, invoquer éloquemment ;
hez
(P. · 1 18) eUe me ma uù it, désab usez-el' les aut-re s, .cherc (.Omme raisons, n1a jeunesse, mon inexpérience, mes ocru­
nis sez
le bo nh eur des homn1.es, app réc iez , . louez la ver t�, �:>u phlions professionnelles et l'approbation donnée à mon tra­
'
le crime , · soyez com pat issa nts aux . f�_utes de l'hu ma nit é,
vi­ vail par quelques connaisseurs. Mais, comme je 1n1 èn remets

vez pou r vous et pou r les autres des jou rs heu reu x. C'est
au jugement de mes am:s, qui savent que je suis un déb - �
tant en la matière dont j 'ai à parle r, ·et qu'il s son.t conv ain­
l e dési r et Ja priè re que vous expr ime , au seui l d u tom beau ,
votre loya l ami et Frère qui .t après réfl exio n e\ suiv �nt de cus que c'est seulem ent . d ' après leurs in�tructions · q1,1e j 'ai

per suas ives rais ons , a choisi la mo rt pour- sa sati sfac tion . entre pris les prése nts traiti s, j e crois , sans avoir recours à
un · étalage d'exc uses (P. 120) usagées ou d ' expression nou­
Zwackh. veiJc , a u cas où le· m01�c eau aurai t le malheur · de dépla i­
re, dev oir compter sur leur pardon et espérer plut pt leur
�ompassion qu e leu r colère .

au-:­
. Conformement à rp.on dev oir , je renvoie tous écrits et

De quelles façons le désaccord peut suJ"Ven·ir dans u_ne · So-


-

. tres choses qui con cer nen t notre Ord �e. Je sou hait e qu' ils
ciéte, et les meilleurs rnoyens d'y rernédier.
soient à chac un �uss i �acrés. qu: ils_ l ' étai ent à moi -mê me et
qu'on en garde _ le �cr�t . .
Concorde ! · c·est pa� .toi que tourne chaque �phère,
Et dans le� pays qu'ont foulés tes pieds,.
Des v i l le s populeuses, des danses, des 'chœurs
Ont indiqué à l a vierge ton chemin !
68 DOCUMENTS ORIGINAUX DE LA SECTE DES ILLUMINÉS 69

Des villes détruiles, Je c ro i s que J'on ne peut à ce s uj e� donner de ré po n se


Sur les ruines parmi les sables des rivages ,
Sur les semailles que foule ,le sabot des coursiers
plus sa tis faisa nte que de fournir l es remarques que l ' on peut
Les peuples vers loi lèvent la voix et la main. fa i re sur les révol ut ions des Etats et .1-a c hu te des Em pi res,
RAMLER, Poésies lyriques, pièce 25. de remon ter des act ions à l e u rs causes, et, comme l a ru in e
d'un E t a t ne f;e prod u i t ja1n n i s sans d é � a c co r d s de scruter
,

Comm e, d� la foule des besoins,_ on peut presqu e induire ceux-ci dans l eur source et de montrer comn1ent on s ms-
1 •

le nomb r� des sociétés,. et que l a répar tition de celles-ci


.

'
truit aux frais des autres, comment on d evi e n t sage au dé-
p ara î t e n part ic ul i e r presqu � a us s. i i m poss i bl e qu� l ' exac�e tr iment d ' autrui, cc q ui est, à proprement p a rl e r la vérita­ ,

détenn i n a t i on d es pre rn i ers je :crois, pour n e pas tomber


,
ble u ti l i t é de l ' h i s t o i rt• , a fi n d<� po u vo i r se ga ran t i r contre
d a ns l'excès ct ne pas dépasser les l i mites d ' u n trai t é , q u i l '
de semblables conjonc t u res, se protég-er, par une c o n d u i t e in­
est néce ssair e que, dè� le déhu t, je précise l'organisa ti on de ve rse et tenir debout. On découvrira de la sort e que la d i s­
,

to u te socié té (P. 1 2 1 ) où par l�� cons idérations q u i vont su i ­


- position qui a co n d u it à la ruine du tout a sa sou rr e dans
vre ' J. e cherche des dés a c co rd s. Je me suis don c fait u n p l an une act i on_ si î nsignifianlc qu'elle ait paru, qui a précé d é
,

d ' une telle société, qui s' acco rd e avec b€aucoup d ' aulres en de lo n g t emps l'évétwmci i t . ct , e n analysant celle dispos i t i o n ,
beaucoup de poin ts, c t pe ut ê t re ress crnb le au p l u s haut
-

on en dé co u v r i ra les ressorts, on verra que le ré su l tat q u i a


point à ce l le pour l ' ut i lité de l aq uel l e je ùésj r e entre prend re s u i vi d ev a it né c c ss n i rcrncnt se p ro d u i re et que d e s actions
ce travai l. Eu égard au but et au dessQi n, j'a dm e t s co·mme se combinaient né c es s ai re men t en . vue de l a ruine. On se
chose acquis e que la so cié té se propo�e de rendre _chacun de convaincra que d{ j it cl ès les années d ' en fance de la société,
ses membres et tous ensemble aussi heureux qu ' on peut 1'�­ ou tout d e suite au début de sa p ro p a g a ti on (P. 123) s'est
,

tre sous la r ése r ve de ne pas contrevenir aux devoirs que m a n i festée la raison de cette a ct i on dÉterminante. De l n , j e
nous avons envers les citoyens de l ' univers ; j att ri b ue donc '
conclus qu o n peut rnmener toutes les sources de disc-ordes à
'

aux fond ate u rs assèz de sagesse pour avoir mis en pratique


d e ux , ct que les d i visions, les d é so rd re s , les révoltes et tou­
les moyen� fonda m en ta ux qui répondent à ce but, et pour
tes les manifestations produites par ces fur!cs, au do m m a ge
les avoir prescrits. Mais en ce qui conce_rne l e règlement de la vie en :Société, do ive n t avoir leur cause o u �ans l'or­
i n téri eu r, qu' i l fau� übserver en gén é t:al par la vérification
"

ga n is a t i o n interne de la so c ié té par h fanlc des f ond a teu rs ,


,

des remarques, causes et moyens que j ' i ndiq u e dans le pré­ ou dans la c o n d u i t e de ceux q u i sont entrés dans l a société.
sent traité, je pos.e en principe que les sup é ri eurs soient élus Autant je suis a ss u ré de la rectitude de c e tt e thèse, a u t an t je
parm i tous les m·embres à la majorité des voix, qu ' i fs ad­ me co n va i n cs de cc qu'il y a d ' i ncom mode à traiter. de ces
mi ni s tren t tout en co mm un qu'ils ne p u i ssent faire éprou­
,
deux c a uses d' une façon précise dans mon travail. neau­
ver à leurs subor donné s aucun pouvoir despo ti que, mais que
cou p de ra i so n s , dont je me crois ten u d ' i nd i quer q u e l qu es­
ceux-ci ne restent subordonné� que jusqu 'à ce que l'obé is­ u ne s , ta n t p o u r rn ' excuser que pour donner satisfaction à
sanèe l eu r ait appri s à com ma n d e r , et enfin qu'en génét·al
'

rries lecteurs. m 'ont poussé n ne poin t p arl e r de l a prem i è­


toute l iberté de pen sé e soit laiss ée à ceux qu i con n a isse nt re cause. c el l e q n i a rapport au f o nd a t e u r et à Si'S ordon­
l or gan i sat iop de la soci été e u égard à s� i nst i tut ion s, et
'
na n ces de fo nd a t i on , car je ne réaliserais j am ai s ainsi cette
<[u'on (P: 122) at tri bue avan tage usem ent à chaque mem bre a u tre iptcntion que j ' a i , en même temps qùe j e décolivre
JJ n ob l esse du cœu r comme Ië seul priv ilège sur les autres, les voies de d i s co rde, de fournir les m o yen s de s'y opposer :
par rapp ort aux emp lois réel leme nt utile s et aux vertus réel­ on ne peut, en e f fe t extirper les racines de l a dissens i o n
,

l es Cec i p osé j e veux main tena nt exam iner et tr ai ter scl'On


. ,
dont les germes ont d éj à été semés dans les fondations, sans
mes forces les deux question� que je me suis p roposées .
70 DOCUMENTS ORIGINAUX
71
;

DE LA SECTE DES ILLUMINES


ébranler le bâtiment p ri nci p a l et le ren verser. Au con1raire,
l'ensemble et à l'égard des étrangers doit être minutieuse­
j'admets très b ie n ne p a s avoir assez de science pour cc:n:!O­
ment déterminée : ct c 'est de celte détermination que dé­
lider le bâtin1cnt bra nl a n t ct le re m e t t re �n o rd re , de sorle
coulent aussitût toutes les dj scordes. Car celui q u i sait que
qu'il puisse s ' é l e v e r avec .Inagnificence, s a n s aw:silôt I ' amr­
c'est aux chefs d'une société - qu ' i l convient de donner des
IH?r . de n o uv eau (P. 1'14) près de la destruction. C'est l à
prescriptions aux s ubordo n n és , conc1ura de lui-même que la
p r o p r eme n t , J'ém i ne n t e v o c a t ion d'u11 fondateur, et j ' ai trqp
conduite des subordonnés doit être en ra ppo rt avec chacun
d'e tnodestie p�ur rn att r i bu er cette fonction et les connais­
'
des supérieurs ou au m o i ns avec ses directi on s ,. et que le
s a n�cs q u ' e l l e exige. Aussi ne trouvons-nous d J n s l 'h �.loire
bon ordre aussi bien que les désordres sont toujours à attri­
q u.e peu d'exemples où La raison des discordes S 8 i t à c�� er-. buer à ceux-ci , e t que presque toute action nuisible à l'en­
cher dans Ja fondation de la société ; et dans ce petit nom­ .
semble com misc par le s subordon nés, · se rapporte ou à la
bre, Ill p l upa r t avaient déjà disparu avant de contri buer· a,u méchanceté, ou a u désordre, ou à des corn,-(P. 12G) p la i san­
vérjt.a b l c norp de la société; les autres, q u i se sont maintenus ces coupables de ceux qui con1mandent. C'est donc la con­
plus longtemps, sont des exemples de la faiblesse hurrnine, duite seule d�s supérieurs que l'on pourra i t presque considé­
q u ' i l faut regarder d ' u n œil i n vestigateur anssi bien dans rer comme la se conde source principale de désordres. Mais
l'avenir que d an s le passé ou le présent. Que si l'on veut comme généralement il y en a quelque r a i s o n aussi dans la
cependant encore attribuer la ruine de t e l les soc ié t és aux or­ conduite des subordonnés, nu mo i ns vu leur plus ou moins
d.o n nances de leurs fondateurs, on ne peut le faire que da n s grande coo péra t i o n et leurs di s po s i ti o ns j ' en l rnitcrai donc
,

la mesure où ils n 'ont p as i n terdit expressément, par une


.

-
br i è v em e nt ct a v a n t même d 'examiner la co ndu i t e des su­
,

loi p o si t i v e tell�·s ou t el les innovations q ue· leurs successeurs


, périeurs, j ' i ndiquerai les occasions q�i perme t tent le désor­
pouvaient i n t ro d u i re . E t , comme j e l'ai d 'ailleurs déjà indi­ dre chez les subordonnés.
qué, p u i sq ue je parlerai de n'importe quelle société, je con­
sidère comme acquis que, en ce qui concerne Je fond\ltenr,
ri e n n 'a éc h appé à son atten t ion qui pouvait s'opposer à ses
Premier point
devoirs, et je vois en lui un hornme qui , n o n d om i n é par
J ' a mour-prop,re, l' égo ïsme et la fierté, a fondé une cmnpa­
gnië d' esclaves pour satisfaite ses passions, tandis que celu i De quelles façon.� des discorde.c; pctwfnl naître dans une
q u i s' est donné pour but le bi ·e n (P. 125) d e son proclH1 i n ,
Société, du fa it
.

dr·s subo rdonnés


s'est propo·sé les joies de la vie e n soci été et s'est laissé con ­
,

duire p a r Jes liens désintéressés de l'amour-propre, celui-là,


daris · ]a mesure de ses forees, a rem p li ]a destination qui l u i A u nombre de ces discordes, je ne comptè pas seulement
·
avait ·été con fi ée par·DiP.u pour le bonheur. des mortels. l a d ésobéissa nec la vengeance, les complots et les rébelhons,
,

Je pense pou voir mai nten ant har dim ent aborder la seco nde car s i ceux-ci doivent d'abord être considérés comme des con­
source prin cipa le, et faire de celfe-ci l 'uni que suje t de mon séquençes et. des actes qui conduisent nécessai rC' ment à la rui- ·
discoürs · •
ne de la Société, ils n 'e n sont pas cependant l'unique source .
Toute soè iété bie n ord onn ee doi t èom pre ndr e des chefs ei Je cherche à meUre en é vi de nce les causes plus é1oignéP.s,
des sub ord onn és, -de c.eux qui con nais sen t le tou t ct des moins connues et moins dangereuses en apparence. ·

idio ts, eii plù s ou mo ins · gra nd nOm bre · et en te na n t cer t�in Il existe une eso�re d'hornrrtes dont l e caractère est tout à
.

' 1

co mp te dù t'â ge et · des mé rit es. La co nd uit e de ch aq ue fa i t opp osé à celui du re st e des ho n nê tes gens. Pour com-
èaté:...
gorie à l'égard de l 'autre, de cha que me mb re à l'ég ard d·� mencer, i ls ne veulent qu' at.tirer sur eux. p a r leur conduite
bizarre., l'attention des autres, (P. 127) i l s · veulen t se faire
DE LA SECTE DES ILLUMINÉS 73
72 DOCUMENTS ORIGINAUX
d de temps de rendre nécessaire, par discréti on et pour
ressortir p a r l e u r légèreté, el, dans leur ·o p i ni o n , se comp ­
prévenir d e p l u s gr a n ds maux, C[U' i l s émiettent les avis qu'il
-

tent parmi l a secte des S toïei ens A l a f i n , i l s e n viennent


lnur p l a î t , q u ' i l s ' édictent des ordonn a n ces et qu'ils occupent
.

si l o i n que, s i l es l i ens avec l a v i e sociale n ' é taient pas si


IP.s p re mi ères p l a r.es. Dt' pa rei l l es conséquences sont à red on- ·
généraux et les beso i n s si pressa n t s , ils ne s ' accommode­
ter s i les sentim ents cles subor donné s sont go u ve r nés p ar l a
raient janlais de v i v re sou s l'empire de lois comportant des
crn i n t.e , l a ha_ine i n d i v i d u e l l e , l n vengea n ce (P. 129) et l' indis­
conventions relatives :) l ' flmonr d u proch a i n , a n b i e n -ê t re �t
rrrtion , car l ' e f fort pour réaliser toute� ces inclina tion� �e
à la co n si d éra t i o n Leur façon de sc co m p o rte r, e[frénée ct
prut ê t re que l i é avec l ' i nsoum. ission aux l oi s , avec le mepris
.

i nj uri e use , leurs a tl ire le ll1((pris gé né ra l de leurs contem po­


pour c e u x q u i s'élèvent contre cette désobéissance, et avec
rà.in,s, o n ne les honore j a m a i ;;; pour des supériori t é s . i l s res­
d<�s offenses a u co rp s tout ent i-er. Enc ore celui qui tend aux
tent dans les classes le s plus iriférieur<'S de l a société, o n dignités et à fa c.o nsidéra t io n , à la gl o i re ct à l ' honneu r ,
les co nsi dère comme u n e charge i n u t i le et gênante, dont vit>nt-il n n jour ;. (\tn� snl isfn i t de l ' é t a l qu'on l n i a ortroyé,
o n désire sc d éb a rra sse r . Ce;, ge n s comme on p e u t l ' i m ·agi­
,

n'attendr a-t�il pa s ·toujonrs a v ec i m pa t ience l a place dl! celui


nel·, ne so n l disposés à r_i e n de pl u s qu'à excit.er d e s troubles. q ui est encore an-dcssns de lu i ct n e réfléchira-t-il pas aux
Mécon t e n t s d ' eux-mêmes, sans i n dulgence pour ks fautes des movens de l e f a i re tmnber et de prendre sa nlace � Ayant

a u t res, roides, inci v i ls ,


-
i nso l e nt s , esc l a ves d e leur
misérah iP.s une trop h a u te. opinion de l ui-mên1c, il ne sera satisfait d'au-
f a i bl e ss� , iJs .sont am·t�n(s à des actes q u i n e sont .que des of­ cune récompense. i l gourm a n d era d e façon i n g rdt e ses confrè­
fen ses enve rs leurs confrères. Pou rtan t . si nu is ibl es que l ' on '
. res, c t pa rce qu i l croit. m o n t rer cks prétentions a u r.omman­
croie ces fantaisistes pou r des Soc i é té s , i l s n e le son t
de beau- demen t , il s ' a rcon1mod<'ra d i ff i r i l C'n1ent à ' Que
J obéi ssan c .
,

coup à un aussi haut degré que c�ux q u i , sous le manteau pe u t -o n. sc prom e t t re de l a co ndui t r d e -celui rrni v�ut êt�·r lui-·
des i nclinations socinles el souR Ja p rot e c tion de ) ' hyp ocri s i e • ,
même j uge de t ou te o ffense, � e cel u i que nulle sa t l sff\ r tw ne· 1

attendent les occ asi on s de réaliser l eu rs proj ets , (P. 128) et satisfait. et q u i , po u r assouvir sa h a ine perso-nnelle co tre

souvent fo m·e ntent des d i scordes a vec l ' i ntention de les u t i 1 i ­ 1 ' h o m me le pJm; d i gn e s11r qui reposp fe b on h e u r de la Sol é-
té. dés i re le s ac r i f i e r à sa ra ge � Cnn1mcnt pc-nt-on espe �r
ser à leur avantage. De ces d e r n iers font partie surtotit ceux:

qu'ils sc comporteront tra nfluil lf'ment e t paisiblement, ceux


don t la pass i on est l ' orgu e i l . Pour s a t i sfaire cette i n cl i na ti o n
rrui entretiennrnt dans leurs cœnrs l e ge rm·e de l a guerre et
et la cont e nt e r d'autant plus facilement, ils cherch ent à per­
de s t.ronhles � On voit ne reste qne t ou s ces c a ractère s don t i l
suader ceux de q u i leur passion est connue, de ce qu'il Y a
vi e n t d 'ê t re q ues tion doivent être a n plus haut p0i ot. inaptes
d ' u t i le , d'élevé, à espérer de si nobles sentiments, et il s con­
à l a v i e (P. 130) en so c i é t é et l a conclusion s ' i m'Pose facile­
firment leur dire p a r des exem·ples chatoyants. Alors ils s'ef­
,

m e n t combien il faut ê t re circon·spect pour leur permettre


forcent d'obtenir une ga ra n ti e contre toutes offenses de ]a
l 'accès dans les assemblées . La rnêm.c remarque doit être ap-
part des supérieurs . et des autres membres, et _com'me l é qu i­
pliquée à ceux q u i manifestent trop de curiosité et trop de ba­
'

té doit n écès sa i rem en t l e pe rm ettre , i l's emploi en� d ivers


vardage. Le curieux usera de tous m oye :r;1 s pour su rpre nd re .
moyens honorables pour atteindre cc but. I�s s'assurent des
tout ce qui se passe. Il néglige pour cela ses propres affaires,
amis et se concilien t, au nom d 'une cause juste, un: parti,
et toujours attentif aux actions des autres, i l est insouciant
qu'ils augmentent. g râ ce à leur argent ou ·grâc·e à feur fa.·
de Iui-mêm€ et de ses pa ssi ons ; celles-ci enfin s'établissent
veur et à leur ·cons idéra tion, ou grâce à l éurs rapports · ai-
solidement da�s son cœur et, s'il. en perçoi t les ravages, i1
rnables et poli s ; et ils en arrivent enfin à ce que les mem-

n ' a plus assez de force pour les combattre, parce qu'il ne


bres privés les craignent et que les supérieurs doivent
pense jamais à l ui -mêr.t e et qu'il est étranger pour lùi-même.
faire atte ntio n à eux . Après quoi: il leur coûte peu de peine
C'est pourquoi la plupart des curieux sont sots et 'évapores.
! .

74 DOCUMENTS ORIGINAUX
DE LA SECTE DES ILLUMINES 75
"

Plus ils savent de secret s , plus violemment _ils cherchent à en


pa s se s i n t e n t i on s n ui �ib le� à l'e ns em ble à un
a p p rendre JJs ha rrèlen t ceux à q n i ils attribùent d'en déte­ i l ne ré al ise
� � �
.

ni r , ils ]es to u rm en t e n t en l eur re p roc ha nt l eur m é fi a n ce , vé q u e ce l u i q u i l u i a été p r e c r i co m m e r ­


po in t aussi éle
p a rce q u ' i ls se t n i sc n t , ils deviennent fatigants par Jes preu­
.
qu i s po ur oL ten i r les fé l i c i lts _ f u t u r es . �
Le h 1 s to 1 res aux , sec­
.

ves qu'ils en don n en t , ct souvent i l s en arri ve nt à ceci, que, giq ue ' q ue l'o n rac on te de ce lte fu ne , qUI se re p resen
trB
­

nes
po pu lac e, me t­
f ati gué dç l <� u rs cx.ct�s el de l eu rs offenses, ou bif'n on trahit t e com me sacrée 1î1 fan tai sie d ' un e cré du le
tes
l e sec ret, ou b i e n on les écond u i t en s'en fa is an t des ennemi s . te n t tou t ho m m e d a l l é de sen tim en ts élevé s. et cosm opoli
Obtienncnt-!Js le premier résultat, certes tout le monde est d a n� l a n éc P ss i l é d� sc t. t i re à ce suj et , et, con vain cu
dans­

in s t ru i t du secret ; car l1 leur p e n ch a n t to u j ou rs se l i e la fo­ son for i n tér ieu r, i l cha sse les p en sées q u i coû ter aie nt trop
lie de s ' ac r J ué r i r 1m d e gré d e considération aux yeux (P. 131) ;, son cœ ur se nsi b l e C ' est pou rqu oi je lai sse ra i d e cô t é toute
.

d es autres par les i n fo rm a t io ns ct les nou v.e Jl es q u ' i l s appor­ démons trat ion, e t je 1ne con Le n t e d' i n d iqu er s i m pl e me n t ce
t en t . Aussi donnent-ils d<'s rrn s<' ignem·en t.s d é t a i l l é s su r tout p oi n t. .
ce qu'ils a p pre n n e nt. , ct si l a moi nd re ci rconsta nce vient à Qc:e si l'on me de m an d e par q n el s rnoyens l ut l r r con�
ê t re o u b l i é e , J e récit d o i t ê t re rP pr i s d ep u i s le commencement . trc ce t t e c·himère a n t i so c i a l e , j ' oserai a ffi r mer que n u l ne
A u su j e t d u b a va rd a ge ? j e n e p ui s rien dire de m i eux que peul être p lu s a c t i f cp1c s i p l usieurs m em b res de la Socié té
d e citer q uel q ues passages d u traité q u e P l u tarque y a con ­ sc d é vo u e n t à e l l e . On méprise cks récompenses par sui te
.
sacré : « Parm i les a u tre s pn ss iD n s et m al a d ie s de l-'âme, d ' i d ées fantaisistes sur de p lu s h a u tes et de plus p a rfa ites q u i
dit-i l , il en est qurlcrHe�-unes de dangcr<'uses, d 'a u l rrs h a) s
·

­ sont en fonct ion de l a per te des récompenses tempor-elles :


sabl e s , et d ' a u t res rirlicnles ; m a i s Je bavardage tombe sous· on d( s i l'e nes pr i nc s parce qne l'on est co n va i n cu que l'on
l e coup dP- to ns d.�fa n 1 s . O n sc moque des bav a rd s avec
<'f's s ' é lèvera (P. 133) tt 1 1-dcssus de c.eux q n i v.o us offensent, que
.
leurs h i stoi res r i d i c u l es qu' o n <:ol p or te , ()n ]es h a i t à causP. l 'on goùt.e ra , a u f<'rme de celte vie, des p la i s i rs célestes, et
des méchantes nou v rlJ r s q u ' i l s apportent souvent, et ils s·'ex­ que l 'on peut augmcnler le prix de ce q u e l'on accorde.
p ose nt souvent lt d e gra nd � d an ge rs p arce q u 'il s ne savent Cette p l us aveuglante des idées rend sourd e t insensible aux
pa � tair.e les secret s , e t par la pa rol e l:1 <:hose l a pl u s légère
.
p roc édés am iça n x el. do u x , car o n croit ca pa };l les de méchan­
.
qu Jl Y a 1_ t an monde, comme d i t Platon , i l s s' ex pose nt aux cet é et de to u t autre son1bre m.éfait, ceux qui ne pe nsen t
.
pe m es les plus sévè res · te bavardage d ' u n sPul homme a
. pas con1 n1 e vous. •

·
e mpêch é l a n1ort de Néron ct l a d él ivran ce d e R om e . . . » II fa u t prendre a uss i tout Je soin p ossi b le de n ' a d mettre
Je -crois avDir s u f fi sa mm e nt m i s en évidence ce qu ' i l y a dans l a Société p erson ne de trop su p er sti t i eu x , que chacun
_
d e desastre u x dans c-e caractère, et j 'en v i.ens m n i ntenant au ·
garde une absolue l ib erté de pensée, . jouisse d'avantage� .
dernier poi n t , qui est le plus dangereux ct u n des p l u s répa n ­ équ iv a le n ts ct d ' n n droit égal, et que l'on n'ait à p a rle r n i
dus ;tsur l e q ue l u n e fou l e d e ge ns a u x
: sentiments é1evés d ' une relig i on n i d ' u n� attfre, n i à les juger. On obse rve ra
o nt ecrrt _ les choses les plus fo rt e s encore que 1etirs démons-
. ,
cette dernière recomm�C! ndation a ve c d'autant plus d 'e xacti­
-trations et leu rs pl ai nt es so icn � restées généralement (P. 132)
.

tude que la p l u part des hon1m-es sont por t és à l 'e n f re in d re .


s.a ns effet, et qu e selnn tou te anparcnre. eJ Jcs doivent re
.
Montesquirn d i t : L'homme p i eu x et l ' athée p a rlen t tou-
«

rester longtemps encore : j 'en t en ds cet t e pré vent i on que 1 'on jours de rel i gi on ; J ' u n p a rl e de ce q u ' il aime, et l'al)tre de
?
a e la vénté
,
. �
d � sa re i gion a u mépris des autres, et ]1'e sp ri t ce qu ' i l craint . »
d I n t<!léran ce qut en deroule, q u i , à l a honte 9e l ' human i t é ,
Etant données . ces t ri st e s conséqucn{:es de l a s u perst ition
n e f�t � trouver d u pla i si r qu� d a ns Sll d estru cti on , et qui · se
.

que j e vleng d ' i n di q u e r et que l 'on ne p ou rra i t que trop con�


m.orll f1 e popr des prom-esses d e réco mpenses éternelles, quand
firmer par l'histoire, je crois moins désavantageux pour une
76 DOCUMENTS ORIGINAUX DE LA SECTE DES ILLUMINÉS 71

Société �·n s'y ren con t re des membres qui ne cro i en t à au . marque que domine en lui une des tendances i nd i q uées On .

c un Di e u , que si 1 'on en tolère quelques-uns d e ca ra ct è re pre ndra , a u oontraire, toutes mesures_ contre de tels c.a rac t€­
enclin à la colère , à la ve n gea n ce , .aux passions hu ma in es res, d'autant plu& q u ' i l s ne sc peuvent m asq �c r : ou bien on
(P. 134) ou qui se représentent des perfections. L ' a t hé isme les éliminera aussitôt de la �ociété, ou bien to u t au n1oins
trouve son plaisir, son u n i q u e frlicité dt-ms Ja vie en Société on les re lég ue ra pour: toujours d an s les ra ng� les plus infé-
� r t e urs
.

i l met L out e n usag(� pour y être heurrux et pour se re n d r .

utile aux autres p a r srs services, d s ' i l use de son amo u r­


propre po u r s' é l e ve r , l a raison en es t que l ' en sern b ]:e en re t i,...
re to uj ou rs q uel q ue avantage. La s u pers t i tio n , au contraire, Second point
enseigne à mépriser le monde et à l e rendre n1ép r i sa bl e aux
aut res ; tout ce que l ' on se promet de ·c harmant et q u i pe u t De quelles fa.ç:ons des discordes peuvent naître dans u.ne
. '

ê t re uLi le à chacun et ù tous, elle s'e�ei te ù Je co ns i d r re r Société, du fait des supeneurs.


comme trompeur ét dotnmageab]e, <Ct, au dommage des d e­
voirs n a t u rels, à obéir aux o rd re s qu ' el le attribue à l a Di vi I l convient d ' examiner l a façon de �e c om po rte r des su­
ni té. périe u rs à trois po ints de vue ils doivent savoir se compor­
:

ter (P. 136) .a vec leurs collègues, avec l eu rs su bo rdo n n és , et


· J e termine re p o i n t p a r u ne rCCJ I H�tc rl ' u n d(• nos plus avec ceux q ui ne sont pa& n1embres de leur Société. J 'exami­
grand:S savn nts : 1 < Tels so n t les f11 nestes prog rè s de la prc­ nerai chacun de ces p o in ts e n p ar tic uli e r , et je détermi nerai
mirre Prrenr q n r J ' i m po:->l t trc a j<'léP. 0 1 1 nourriP. dans l ' es p r i t mesure chaque cas pe ut prêter à des d ésor d re s
dans q uel l e et
h u m a i n . Pttis s<• n t ks ' r a i es l u m ièrrs fa i re rentrer dans leurs co mmen t on .peut s'en garantir.
droits des êtres qui n' ont besoin que de les sentir pour. les
repren d re S a ges de la terre, p hi lo so p h es de toutes Jes n::t­
. De la co,-tduite des supérieurs entre eux •.

t i o ns , c'est à vo us seuls ft fa i re des ] oi s , en les indiquant à


vos con ci.toy e ns . Ayez le courage d ' éc 1 a i rer vos frères, et L'influence qu i s 'exerce sur le corps tout en ti e r , à ce
gents d'une Société &on t scruté� d ' u n œil passion n é pat· les
.

soyez pers uad é s que la vérité (P. i 35) est encore p l us f a cile
p oi n t de vue, e s t trop connue pOUl' que j� m ' a t ta rde long­
à r e p re n d re que 1 erre u r . Les hommes i n l é ressés par l e s poi r
' '

temps à en fournir la dé1nonstration. To us les actes des ré­


du b o n h en J' V O l i S é co ut e ro n t a v i demrnt . nt�vélr.z lOUS l es mvs-
subordonnés (Systèm1e social) , et comme l'esprit d'imitation
,.

têres g u i t ir n ncnf l ' u n i v p rs ù la cha î ne ct dan5 les ténèbres,


et que, s 'ape rc e v a n t con1birn on sc joue de leur créd u li té . ne pou r�u it que ceux que l'on croit heureex, les supérieurs
l'espèce h u m a i ne. )) ( A b bé R é na l Histoire physique et politi­
,
sont choi�is par la plupart comme un modèle selo n leq u e l
qu,e, ton1e V I I , 1 . Ji v re I.) ils en te n de n t sc fo rme r et se comporter. Or s ' i l s ' y rencon­
tre quelque chose de messéant et d'illégitime, ils s'attirent
mép ri s, dérision et haine de l a part des m�e. mbres les plus
Voilà qui suffit, je cro:s, e n ce qui eoncerne la co nd ui t e. sages ; el aux m o i ns raisonnables, q u i concluent d e la no­
des subordonnés. J'ai indiqué id a vec circonspection tous blesse de la dig n i té à celle de l 'e�pr it, ils donnent l ' occ as i on .
ces oarac tères , non qu'ils pu i ss ent être propres a ux seuls su·· de provoquer en tre eux, p a r cop ie et imitation. de ce tte fa­
bordonnrs, mais parc e que je m.c représente q u i l ne fa11t '
çon de se conduire en sens contraire, pr éc i sém en t les mêmes
jatnais la is ser les pbccs de chefs a cces s i bl es à q u i co n qu e d i s co rd es q u i sont nées auparavant entre le.s (P. 137) supé ­

rieurs. Po ur éviter cet i n c on vén ie n t , ceux-ci devront donc


D� LA SECTÈ DÈS ÎLLUMINES 79
...

fiOCUMÉNTS ORIGINAUX

'a ppor te r une minu �ieuse attent ion à tra i ter d� cq donl les donc to uj o ur s être le j uge l ég i tirn � d� l 'autre, e� ni l a consi­
pe rfect ions rée lles n e leu r pKlf ai �s en t pas conva incantes, a vec d é ra t ion ni l'amitié n� doivent pouvoir p réser ve r de la pu�
que les
.

assez de sec1 et po u r f a u tes q ui y sont co n te nues ne n i t ion les délinquants, et d'autant m o ins encore, si, en dé­
.

soien t pa s 1 econna issable s et · po u r en 1 u asque r à l eurs col­ p it de to u s le� soins qu'on a p ri s le �élit � st d eve nu
, ��t�ue.
.
lègue s les incon vénie nts. J ' a i déjà fait rema rquer au début .Mêrne les mérHes que l'on s'est acquis pres de l a Soctel.e n<!
de ce tra i té que j 'y p ar le d ' une Sociét é où p lusie urs se par­ devraie n t pa� être 1n voq � é& comme e xc u se ; a utrement, en
.

tagent la direct ion. Si donc,_ dans ce tte Sociét é a insi insti­ effet, c�lui qui pourrait compter sur q u e lques �utres, ose-
tuée, tous les chefs n'ont pas l e s tnêines desseins en vue d u . rait hardiment se perm et tre telle ou telle li berté, et faisant
bien de i ' e n s em bl e , sï l s n ' emp loient pas toutes leurs forces (P. 139) obs tac le à l 'équité, ex i ger d'être exempt de la pun i ­
à l e . réal iser, si chacu n ne travaille que pour soi, po ur satis­ tion en r écr, mp ens e des importants services q u ' i l auraü
faire ses intérêts privés, s'il ne v ien t pas en aide a u x autres rendus au p a r-a v an t . Il est donc nécessa ir e de récom pen se r
par ses c.o nse i ls, par son crédit et par sa, p u i ssa nce physi­ i n1média tem e n t chaq ue servic.e e t de ne la isser aucune espé­
que et morale, en particulier da n s les c i rco nst a nce� diffi­ rance d 'en tirer profit e n core
. une . fois.. M a n l ius C ap i to l in us ,
c i le s , ct si, au contraire, poussé par l a haiue à l éga rd de ce­
'
iJarce qu'il avait sa u vé le capitole que l�s Gaulois assiégea ie nt,
lu i qui a beso in de lui, ou par la haine à l'égard de l'en­ fut, immédiatement ap rès le ser v ice re nd u gra t Ui é d ' u n
,

semble ou par cer�aines v ues i n di gn ee , i l at te nd les suites Présent petit à la vérité ma i s considérable vu les ci roo ns-
.

néfastes de l a faiblesse · des autres : href, ·si tqus, à l'égard


' '

tances· ; mais e n s u ite comme, soit par e nvie , soit par méchan-
de l'assemblée q u i leur a élé confiée n ' ont. pas Jes memes ceté naturelle, i l c he rc ha it à so u lever une sédition à Rome,
idées et p ensées , s'ils n ' il gis sent pas en commu n, s'ils ne se i l fut, san� considération pow· ses mérites, précipïté du haut
s econ den t pas, il n'y a né cess ai ren t en t rien d'au �re à a tt en d re de ce capitoJe qu'il avait auparavant sauvé avec tant de
que ce qu i peut enge n d rer sans cesse d e.s désordres. .Mais, gl o ire . A u sujet de la punition i n fligée par des chefs à leur
comme j� l ' a i précisément montré, autant d es rapports d'a- égal , j e remarquerai e ncore que, si le crime commi� entraî­
mitié el de bonne harmonie peuvent (P. 138) être né­ ne la d éposit ion des offices supérieurs, on doit faire attention
cess ai res entre Jes c h ef� pour le n1a intien de Jeur propre di�
que la personne déposée ne po ur ra plus ja:rn.ais o ccu p er le
gnité et de celle de Ja Société à l aqu el l e il� appartiennent,
poste. Car un homme q ui , ainsi de no u v eau , aura élé . re­
autant cela peut leur être préjudiciable, s'ils n ' y m e tt en t
placé d an s &a d ign i té. , pensera d'abor:d à �e venger de ceux
a uc une bor ne � � i , au dom n1 age de J'ensemble, i l s s a c ri f i e n t
... qui ont causé sa chute, et y sera excité par l'occasion qui se
les devoir� de leur charge à ceu.x de l'amitié, et si, par une
sera offerte à lui. Au ssi , instruit par sa première expérience,
trop grande indu ]gcnce eu égard aux i nfract i on s dont se
i l emploiera des moyen& be aùeoup pl us habiles de mettre à
renden t co up ab les contre les règ lem e n ts ceux qui, à côté
exécu t i o n les p�ojets.__ qu'il aura fo rmés, (P. 140) et les parti­
d 'eu�, occu pen t les p laces de che fs , ou bien par tendre sym­
�a ns qui l a uro n t ,aidé à reconquérir sa · place mè nero n t ·. à
pa th ie , ou encore d a n� l égoïs te intent ion de se vo i r traités
'

bonne fin l ' œu vre commencée. Regn.abit sanguine fntuUo,


'

de même en pareilles circonstances, ils laisse n t , sa ns répri ­


. quisquis ab exilio venit ad imperiul'nt (Suétone) . ;
mande et. sans p u n ition , se produ i re de te l le s i nfra c tions .
.
Comme je l'ai d éj à étàbli, c'est pour �e b i �n d'une S ocié té
Car une fois q u' o n l ' a perm is, on n ' a plus recours par l a
que la· commu na u té des peines d oit Y. être obser-yée. : :.Clest
,

suite q u � à l'art de se rend re complaisant pou r p·ouvo!r faiJl ir


pourquoi i l m� faut a u ssi indiquer· tous les moyens simulés
in:tpu ném en t , et ceci une fois obtenu, com me il en coûtera
do�t on �.e sert là contre, et montrer qù 'ils sont ."mauva:i·s ·�t
peu de commettre des cri m �s i mp u ném en t aus si 1 L'u n doi t

doi.verit être interdiis.
Le plus puissant de ces moyens est l'éloquence. Plus elle
'


80

DOCUMENTS ORIGINAUX
DE LA SECTE DES ILLUMINÉS 8.1
est importante et plus elle domine dans une Société, plus
.elle est préj udiciable à sa constitution et à son bon ordre·. en propre le nom d'orateur à celui qui nous convainc de la
l .. ' hisloire lillérairc nous apprend que c'est généralement dans vérité d'une chose, m.ais ilous l ' apprécions encore d 'aulanl
les Etats libres que celte di vinlté se montre dans son parfait plus haut dan::; sa professiot:\ quand il nOu$ p résente une thèse
éclat, qu'elle s'efforce d'exalter tout républicain de son feu 1aust�c en soi de Le lie façoçn que nous l ' admettions comm.e
céleste, et qu� c'est là qu'on lui élève les plus splendides V l'aie, -et qu ' il peut faire passer le coupable pour innocent et

.autels et qu'on l u i apporle les plus magnifiques offrandes. le crime }JOur Ja vertu ; alors on l'exalte comme un pal'fai l
Mais la science sociale, à l'opposé, nous fourn.it des exemples modèle d'éloquence et on lui accorde une louange absolue.
.que l 'éloquence a très souvent amené l'esclavage et la r.uine Par les �'aisons ainsi expo�ées, o n voi� queUes conséquencr8
des sociétés bien ordonnées. Rom.e et la Grèce ont eu les plus i l y a lieu ù 'espérer pour uue Société, de cette science d'ail­
distingués orateurs au m·on1ent oü le plus de troubles agi­ leurs élevée : elle doH êtr� complétement . bannie en re t : u l
taient leur intérieur. Si c'€st par le moyen de l ' éloquence que regarde les choses qui sont curnptécs dans le domaine de la
l 'o n doit exposer aux j ug·es les d i fférends ct y mettre fin , si justice. Dans le llanquet des Sept Sages que nous raconte
les dé fenses et les (P. 141) accusalions pell\·ent è t r'e trai tées par t>lutarque, entre nutres ( l twst.ions fut propos(e celle-ci : quelle
la parole, aussi bien, à celui qui se sera rendu ma itre de cet est Ja répuLlique Ja p l u s heureuse ? Pal' mi l es d i verses opi­
art à un degré e xcd lent i J �era loisible, pour lui-même ct n ions, celle de C h i lon fut -que la meilleure république �erait
pow· tous ceux auxquels il aura décidé" de prêter son aide, celle où_ t:on prêterait l 'oreilJc le plus possible aux lois, et l e
d'agir à son gré et de commettre impunément des fautes. moins possible aux orateurs.
Les autres membres, pour qui il ne sera pas intervenu, seront Tout cc que j 'ai dit jusqu'ici de 1 'observation générale et
en son pouvoir et au pou voir de ses créatures ; ils seront minutieuse . des lois a rapport surtout · (P. 143) à celles qui ont
calomniés par lui de la façon la plus vile e� se verront accu­ été formulées par les fondateurs dans Jeurs premiers règle­
.
sés par suite de son pouvoir de persuasion . L' éloquence est m.ents. Mais i l faut au&si envisager l 'observation des ordon­
pareillement fâcheuse, quand on en fait un moyen de parve­ nances établies par les s upérieurs e t qu'ils se sont engagés
nir aux places d'honneur. Car i l lui appartient en propre c n l re �ux à respecter d \1ne façon aussi sacrée que les lois
d'enchaîner les cœurs des hommes, et celui qui est maître de �ondamentalcs. Toute exception et toute _violation impunie
la parole, possède l ' art d'év eiller à son gré l'ainour, la cons:­ qu'ils se sont pernüses doivent nécessairement éveiller chez
dération, la colère et la crainte dans les âmes de ses audi­ leurs subordonnés l ' idée o u que la loi est inutile, ou que son
teurs : les lois les plus sages sont. sourn iscs à sa fant�isie ; il observation et sa vjolalion exercent la même influence sur le
peut avec assurance attendre de son art l'acquiescement à bi.cn de l'ensemble, et que par conséquent on n'attache pas
ses désirs et leur réalisation. Si 1 :on pouvait toujours comp­ plus d ' importance à l'une qu'à l ' a utre, ou bien qu'on a eu
ter sur l a noblesse ne cœur de celui qui possède le don de l'intention d 'ünposer aux subordonnés toujours plus de char­
parler noblement, on pourrait excuser l'éloquence à un cer­ ges pour les exposer d ' autant plus facilement à la punition.
tain point de vue. Mais con1bien peu peuvent assurer d ' eux ...
La haine qu'éveille cette dernière idée doit être aussi préj li­
mem es, avec ratso . .

di ci able que le mépris inspiré par la · pre mière. Dans une de


n à l'app ui, cc que disai t Cicéron pour la
"

défense de son Éloquence, lorsque Marcellus lui reprochait ses tragédies, Corneille fait dire par un prince à son père qui
d .'avoir, par ses accusations, (P. 142) enlèvé la vie à plus ne veut se plier à aucWl� loi : (< Le peuple qui vous voit,
d 'hommes qu'il n'en a vait sauvé par ses plaidoiries : << Qui la cour qui vous contemple, vou� désobéiraient sur votre
ne voit, pas, dit-il, que je possède plus encore de probité et propre exemple: Donnez-leur-en u n autre, et m o n trez à leurs
de loyauté qu� d'éloquence P ) Non seulement nou$ donnons
)
yeux que nos pr�miers sujets obéissent le mieux . . )) Les chefs
ne doivent donc jamais s' affranchir des devoirs qu'Us dési -
83
"
DI! LA SECTÉ DE!S ILLOMINES
82 DOCUMENTS ORIGINAUX

r�n t vo ir ap pli qu er à leu r égard par. leu r� su bo rdo



nn s , . e�
·
me, au contraire, qui est habitué à une certaine façon de se
conduire, ne la cha nge plu� si facilement, en par t ie parce
c le1,1 r d gn
ave que l ' habileté q u ' i l y a acquise est devenue p?ur lui u ne au­
e ces de vo irs pe uv en t s'a ec.o rde r 1 1 te
t t qu
.

(�� 144 ) De s rno difi cat ion s tr-op . f réq �.e n tes de rè glem .e�t s ,
tre nature et q u ' i l agira diffi cileinent contrairement a cett�
,
tro p· de loi s et qu i se suc cèd ent tro p v t t � s u r u n seul O bJ et tc n rla n ce naturelle, en partie au�si parce q u ' i l se l a iss era mal­
� ,

o u encore des con tra dic tio ns dan s ces lots , ne peu ve� t, c h �z
.

aisément �onvaincre qu'il éprouverait autant de. bonheur à se


ceu x d 'en tre les sub ord onn és qui obs erv ent tou t d un œil conduire de la nou vell€ façon qu'il devrait entrepr�ndre qu'à
sctutateùr, produire d'au tres effets que de leur per me t tre d.e cell.e dorrt il a joui (P . . 146) antérieurement.
s ais i r l a faib less e de leur s che fs, leur inco n�ta nce et leu r esp rtt Mais si j ' affirme que les supérieurs doivent changer les
d.e con trad ictio n. I l faut don c, exac tem ent et long uem.e�� ' J.ois et. prescriptions prom ulg'uées par Jes Jonda�curs ou pal'
s'e� teni r à une loi une fois fait e et n ' y app orte r de mo d ifi­ ceux qui ont oc-c upé h�ur p l ac e . dans la suite des temps, j e
cation qu'à tout e extr émit é. En Suèd e, a près Cha rles X I I et n 'envisage que le cas où la plus grande nécessité l 'exige. 1 J
Gusta ve-Ad olphe jusqu 'à l'époq ue du roi actue l, � fut une y faut apporter la plus grande c,i rconspection, afin que de
n1es ures , une d - tc chan ­
e
opp ositi on cont inue lle de lois et de
?
1
telles abrogations sou vent répét{ �s n'éloignent pas trop de
geait les ordo nna nces de la pr�céde nte, � a foule de c e fs :t l'organisation prin1i ti vc, que l'esprit des statuts fond amen,
· de magn ats qui toujo urs prena tent part a ces as �em bJees de4
taux ne soit pas trop affai bli ct que Ja coh ésio n de l 'en se J?­
l ibérantes . était trop gross ière et trop mal ,
eleve e, de so � te
ble ne soit pas trop relàchée. Aus�.i est-il de l a plus haute
q u ' i ls ne pouvai ent se comprendre les uns les a utr�s sur d a� sagesse de ram e ner souvent les membres qui composent une
.
nalogues intentions, et chacun pensü l t que sa putssance �e­
. Soci é t é sur les premiers statuts, et de ch er che r l'occasion de

rait ffaiblie, s ' i l ne la manifestait par des lois à sa fantaisie.
les en faire snuveui•· souvent. Ceci peut être le résul­
Aussi ce roya urne était-il en état de continuelle agitation et sa
tat, ou de la · force d'une henne loi, ou . de la ver tu
H berté toujours de plus en plw� prè.s de la ruine, jusqu'à ce e x t raordinaire d ' u n horn mc intègre, qui se met en re­
qu'en fi n les sages mesures du grand Gustave permirent· heu­ ii cf par ce moyen et qui, par son exemple, dépasse l 'ac­
reusement à tout.e la nation de changer la libeité effrénée qui t i on <.l'une salutaire ordonnance . .Rome, modèle de toutes les
l 'exposait aux p l us v i fs soulèvements, eri. des l ien s n éc essa i­ constitL�tions d' Etat .. apportait ses soins au premier moyen et
res q ui l a conduisissent graduellement (P. 145) aux degrés
,
la chance l u i assura Je second avan tage. L'application des
les plus achevés de félicité qu'en vient les peuples voisins
maîtres de la communauté du peuple ct celJc des j uges, com­
a ussi bien que les éloignés. . ·
m e a ussi d 'autre� lois variées, qui furent édictées co ntre la
Mais si ch a n ge r les loi� à la légère est dommageable, le f i L: rté ct 1 ïnso!cnce c!es hcn1mes, constituèrent les d isposi tio ns
trop d'op.iniâtreté que l'on md à les appliquer en des temps mises en prat i que . La mort <.le� fil� de Brutus, de l'accapa­
qui ne co n v ien ne nt pas, ne le sera pas moins. En effet, q uan d reur de blé Mcl i us, de Manlius Capitolinus ; (P. 147) le ju­

les temps changent, les caractères auêsi doivent se modifier geniCnt de ' Papirius Crcsar, l ' accusation d·es Sçipions, le cou­
a insi que tous les rapports avec l ' ensemble. Il 'se peut qu'une rage de Sere vola et l ' enthousiasme patriotique des deux De­
loi qui a été né c.css aire, . le siècle précédent, à l ' am.é lioratîon
cius et de quelques antres Romains célèbrett furent les �adeaux
de l a société, la cond1:1ise préci sé 1nen t à . sa ruine à l ' heure '
du second moyen.
actuelle. Modifier les lois selon le temps et les circonstances,
• •

Dans le plan de la Soc ié té , dont les d iscordes font l 'objet


voilà une des plus e:x;oellentes qual i té s d u n l ég islateur Et
' .

de m.cs cons idéra tions , j'ai attri bué à plusi eurs . J a pu is san ce

pour cette raiscin, on peut promettre à une r épubl i que une souv erai ne, mai s j e n'ai pas déte rmin é s'i) étai t prescrit
m·eilleure durée qu'à un Etat so um is à un gouvernemen t d es­ qu 'elle fût rem ise à d'au tres à l ' issue d'un certa in nom bre
poti q ue car elle peut m ieux s'adapter . à l a d i v ersité des ci­
,
d 'ann ées, ou si cl1e ne devr ait p rendre fin qu e par fa ' mort de
toyens qu'un prince à la diversité de& circonstanoes. Un hom-
84 DOCUMENTS ORIGINAUX DE LA SECTE DES ILLUMINÉS 85

ceux qui l'assumaient. C'est après réflexion que j e ne voulais rer aucun e utilit é de leur trava il. On provo que des consé­
.
pas a lors e n décider, parce que je croy ais que, encore qu'on quences analo gues, q uand on m et tant de confi ance dans une
p uiss e j uger que les dignités de toute l ' o rga n isa tion choisie par seule personn a l ite autor isée, qu'on l u i laisse le pouvo i r d'arrê ­
1noi , dussent êt re rernises à d ' a u t res après .
un temps détermi- ter le c-ours· des affair es · et qu'on ne p rend pas soin, par des
né, il convient_ cependant encore de soumettre à quelque exa- ordo n n a n ces · préala bles, que, s i ce supéri eur néglig e de veil··
men dans _quel le mesure cette org a nisa t i on est nécessaire à "ler a ux mesures nécessaires, un autre pu i s se et doive s'en
une Société /analogue, mais où la puissance souveraine est c h arger . I l faut aussi que les supérieu rs veillent à ne pas
autrement CÎistri b�ée et où 1 'on n 'es t pas forcé de se soumet­ pourvoir un seul d'entre eux de pl us i eurs offices, mais à dé­
tre à un seul. Plus q uelq u' u n revêt des charges im p o rtantes , terminer pour c h a cun une fonction, et. à ne lui pe-r met t re que
plus on s' h abitu e ü sa d i rection, ct plus i l a l'occasion d e se dans les cas de né ces s i t é à se mêler d u reste. On gagne
faire des obligés et de s'assurer une s ui te plus nombreuse. a c-ela, en tr e autres avantages, que l'on peut rècompenser
On s' accoutume à la commodité q u ' i l' prenne soin de notre plusieurs· m·embres qui ont rendu sr-rvice �t la Soc i été , ct don­
bien-être, de no�re repos · ct de no t re sécurité, sans q u ' il ner, à peu de pei ne, satisfaction a u désir immodéré d'hon­
(P. 148) nous Gn coûte beau�oup de peine. Nous nous habi� neurs qui domine chr.z le plu s gr(lnd no m bre On pourra .

tuons à penser selon sa volonté, ct i l l u i est facile de nous toujours au�si co m p te r snr l'app l i cat ion à obs er ver ct à rem ­
conduire à sou gré, de profiter de notre faiblesse à la p ro� plir ses devoirs de eclni q u i n'a à donner ses soins qu'à une
chaine occasion et de se décla rer maître sous un titre onc­ seule �hargc, p lus qu� s11r celui q u i , ny(lnt commi s · u ne faute.
tueux et hypocri te . La confirmation cinq fois r épétée de César peut s'excuser sur Je n o m b re de ses occupations et sur la
dans la di gn ité de· dictateur, qui lui fut prolongée en dépit c o nfu sion qui en rés • d te.
de ioutes les lois (circonstance dans laquelle les Rom.ains ne Après avoir a i nsi m.ontré q u ' i l est de l a plu s· haute nécf's­
se souvinrent plus du bon conseil et de l 'exemple que leur s i té , pour le n1ain Lien de la l iberté dans une Société, (.P. 150)
avait donnés L . Q u i n t us lorsq u 'on avait voulu prolonger son d'y remettre à plusieurs l a puissance so uveraine , et d ' appo r­
consulat et q u' i l avait dédaigné cette motion), entraîna la rui­ ter aussi la plu s · grande a t lc.n t ion que l' u n n'a ccapare · pas l a
ne de l a liberté des R om ai � s. qui, après avoir été les esclaves dignité et les ch a rge s cl' un a ut re ponr élever la pré t en ti on de
du dictateur César, devinrent les esclaves de tous les empe-

s'en déssaisir après u n petit nombre d' an né-es -et d 'être pour-.
reurs à �a suite . Cependant, même avant l e temps où un tel vu de nouveaux sujet s, je veux m a i n teflant, pour en fi n ir
changement se prod u i t dans l ' e nsemble, se manifestent l a plu­ avec cc poi n t des nlus i inportants, a j o u t er qtwlqurs considé­
part des désordres provenant d.u fait que les fonctions souve.:. rations sur cc çr u ' i l convient d ' observer quant a u choix de
raines ont été trop longtemps dépar�ies à un seul. E n pre­ ces digni taires.
mier lieu, -en effet, i l y Cl: moin� de moyens de donner satis·
Dans une Société , cc choix peut être fait par les subor­
�action à ·ceux que l'appétit de la gloire a fait entrer dans
donnés et par les supérieurs · en semble , ou bien par ces der­
l' Asseplhlée. en second lieu, i l y a plus d'occasions d ' ex�iter
niers seuls. l l faut veiller avec s o in à c.e qu ' i l ' ait ]jeù no'n
�a _jalousie des membres, et comme chacun ne peut espérer
par faveur, mais selon les· mérites, et q u ' i l n'arrive pas ce que
que ses désirs soiezv comblés, i l laisse tout aller. E n troisième
Louis X I attribue en propi·e aux mona rq u es , � s a vo ir : ·qu'ils
lieu, à ceux qui ne sont pas satisfait� de l 'administration
aiment et élèvent ceux q u i Jeur sont ob l i gés · plutôt que
Q.e la justi c e i l n e rest� aucun espoir d'être mieux traités
ceux auxquels ils doivent d e la reconnaissance pour Ir!:t

sous Ia direction d ' a utres et de calmer leur haine. (P. 1.49)


s e r v ices qu'ils leur on t rendus. Tl faut bien connaître
E .nf i n , en . q uat rièm e l ieu , H e n est peu à s'inquiéter de l'or­
et avoir mis à l'épreuve la personne qu'il s'agit de
ganisatiDn de l a Société et de l ' acquisition de� sciences qui
nommer à u n · poste supérieur .En conséquence; H · est utile
y · sont néces�aires, précisé:gwnt parce qu'ils . ne peuvent espé-
.

qu'un certain nombre d'années soit fixé, com·bien de


86 DOCUMENTS ORIGINAllX DE LA SECTE DES ILLUMINÉS 87

t em p� il faut avoir appartenu à ] a Société po11r y obten ir ne seront plus maîtres de leur raison ni d{' leur la ng ue . Com­
certams grad es . En ou1re le pa r t i il p r< n d rc (�st d ' a i l leurs ce­
·
bien rares sont les sages comme Zénon _ l C�lui-ci assistait. à
lui-ci : pa rce que quelqu'un s'est montré particul ièrement A t hènes à un banquet avec des e n voy és persans. Comnte i l s
brillant dans un <:lat el da n s une fonc l i nn , , (P. J [j l ) o n ne l u i dem�ndaient ce q u ' ils devaient raconter de mémo rab l e à
tiendra j a m a is pour cert a i n q u ' i l Jr sera de n1î·mc dans une leur roi , i l les pria de l ' i n form-er q u ' i ls avaient vu à A thèn es
autre, mais on s ' a ssurera par des preuves effecti vcs que la
un vieil hom m.e q u i avait su se t a i re au milieu des coupes
personne possède les ca p acités requises pour Ja nouvelle il"gni­
pleines. Quand une fois des écarts de ce genre sont devenus
té d(tcrminée que l ' on ven t hii confier. Même, si ce u x. aux­ prépondérants et généraux parn1i les supérieurs (P. 1.53) , i l
qneh a p p ar t i ent h n o m i n a t i o n b<l tissent snr cette assise, ce­ y a plus à craindre d'un seul d ' e ntre eux q u i s'y
lui qui est nommé de cette façon doi t , pour son h'Jn ncur, l a i sse aller que d ' u ne troupe déréglée de s ubo rdon n és. Leurs
s'il ne vent pns le faire par amour de la communauté, dés i rs sont pareils à ceux de la m u l 1 i tude générale, mais l a
s'excnser oc 1a fon ct i o n crui J ui est confiée. On aurait tou­ satisfaction en est s i g n i fica t i ve et t ou t à f a i t spéciale : c'est
jours jugé f:nlba o i a-nr oc Ja conrnnnr. impériale, s'il ne l'a­ .
le pouvoir, la c.onsidération (' t Je h a u t grade· qu i l a leur pro­
�ait jamai � portée. En ta nt. qu'homme pri vé, i l anpartenait curent en pl ei n Le vice ne devient-il pas a c t i f quand on le
a la prem1ere, cl asse des noblrs oc crt état ; m a i s · en t a n t
.

seoo n d e � M ul tOrtlln quia im.becilia s u n t, latent vitia (Sénè­


qu 'empereur, il ne méritro na� m�'\me d' è t rc rangé dans l a plus que , Epître 6 2).
basse catégorie, parer q u ' i l s'rst rendu i ndigne du nom .
Il n1e faut dire aussi quelque ehsse des rapports de po l i­
.Tc c ro is qu'il ne me reste plus rien ll n m i n er
r. x <lUsujet de tesse et d'a m i t ié que lf's chefs ont avec cf' ux qui occupent un
la co nduite des supérieurs entre eux. I I n e me reste, pour en grade Pgal en considération au leur o u un grade supérieur,
.
tcrmmer avec cc poi n t , qu'ft ajouter peu de chose sur les et prin c i palcrncnt a v re ceux q u i sont leurs aînés vu la durée
quali tés particul ières qui sont n é cess a ire s n n x chefs et qui de leur présence dans ] a Société. Toujours la Je un ess e doit

sont l i ées n leur ci ignité. Du n ombre de cr·lle::;-ci font partie marquer. du respect aux anciens, ct ceux-c i , conscients des
avant tout. J a discréti-on au sujet de l'organisati o n , des d é li b é­ droits q u i leur appa rtiennen t de l a s o rt e , y t i en ne n t st� i cte­
rations tenues ct des ordonnances à i n t e r ven i r ; beaucoup de ment. A la vérité, les anciens sont plus à craindre q u ' o n ne
d i s s i m u l a t i o n , J ' art sonv�ra i n de com·poser son a t t i t u de et ses
1 i ma gi n e trop souvent.. L'expérience q u ' i ls o n t da·ns l a So­
'

m a n i ères, a f i n de 1rn i r serrrl t oru t cc d o n t (P. 15?) i l v a u ra i t ciété sur l es novicrs et les jeunes, l a conna issance pré ci se
n a t t en d re de regrettables con-séquences s ' i l était �évélé ; des C-aractères de leurs co n f rè re s la conscienc-e de leur pro­
,

]:'abstenti o n cie ces excès voluptueux qui étourdi�sr.nt Ja rai­ pre force ai nsi que de la faiblesse des antres, l a fermeté ac­
s on et affaiblissent l e s forces de l'âme ; et. nnc façon de vie quise pnr une long11e expérience d u nialheur, une manière
�obre, �o� m e Platon veut que ses guerriers l ' appliquent, c ar d ' agir t r a nqu i l l e rt lentr, m a is n'autant plus ré flé ch ie, (P. 1 54)
la finesse propre à l 'âg-P, tout cela compense aisément le feu,
Il est r• d t c u l e , dit-i l . d 'être obligé d e s u rve iJ J e r ceux qu i ont
la charge de s urv·eil ler les autres. JI est n éc es sai re à l a vé­ la p rom p t i tude ct les for ces physiques de la j e un es se Seule­
. .


,

rité, que les c efs a ssis t � nt aux ré jou iss ances publiques et, ment i l nrrivc souvent que les · a n c ien s d'une Société usent de
manYais vou loi l' à l 'égard de leurs confrères à ca use d u peu
par la part qu Il Y pren nen t , les fassent goûter · en plein à
de considération q u 'on leur témoigne et des rappo�ls s é vè
leurs confrères. Mais ils doivent toujours être présents et se
­

te nir prêts à t ou te circonstance o\1 "l 'on pourra i t avoir besoin


res q u 'on e n i retient ave\ eux, ce qui peut troubler leur repos
et · ]es rendre malheureux.
d e leur j ugemen t. A u cas contraire, ils p erd ro n t leur consi­
d érat i o n et m a nqueront H leurs devoirs. Comme cela a cou­
Conformém·e nt à n1on plan, je traiterai m a i n ten a nt de
tume d ' a rriver généralement dans l'ivresse, ils contracteront l 'autre partie de ce poin t .
des amitiés et révé l ero nt des secret�. précisément parce q u ' i ls
DE LA SECTE DES ILLUMINeS 8')
88 DOCUMENTS ORIGINAUX
Les ordres doivent toujours .être à la mesure des forces de
Comment des discordes penven t naître ceux qui doivent s'y soumettre. Ils n e doivent pas exiger la
de la cnnduitc des supér ieurs suprême perfe-ction, et jamais l a pratique ne réalisera ce que
en-z:crs les stû;urdonnés l ' on a imaginé ct projeté par la pensée. I l ne faut donc pa�
choisir ce q u i est le mieux, n1ais ce que l'on peut obtenir
par une longue constance.
Dans la science législative, il est prescrit , comme élément •

esscn l i e l , de connaître reux U I L�quels on doit com1nander, Un grand nombre de règlen1ents est toujours fâcheux dans
et dans l a polit i<p;e spéc:ale q u i traite de la façon de se eom­ les Sociétés. Platon y voit. un signe certain: d'un Etat cor­
porter à 1 'égard de notre procha i n , le même p r éce p t e est rompu, et il pense q u e l'on peut en tirer une conclusion
posé en p ri n ci pc. Comme i l appart icnt a u x chefs de possé­ aussi exacte que c.elle q u i consiste à conclure du no·m bre des
der exacten1cnt chacune de ces deux sciences dans toute sa médecins ccl ui des malades. S i assurée que soit l'a première
force, une de leurs premières préoccupa t ions doit donr, né­ assertion de Platon, il e n serait cependant encore peu con­
ccssairemen t ê t re de pénétrer les caractères de leurs subor­ vaincu de notre temps, à moins de J'étayer d ' une autre con­
donnés, d ' y t ra va i l ler en cornmun , de se communiquer en­ clusion compléme ntaire. Après l a connaissance du caractère
tre eux leurs observa tions, de noter et de déterminer tqut ce des subordonnés , après le choix habile des lois, le& supérieurs
(P. 155) q u i prut leur ôtre utile à cet effet. Pour cela, sont ne doivent rien avoir de plus à cœur que l ' a ttention l a plus
requis des relations étendues ct attenti v cs avec. des gens de précise et la pius sacrée dans l'admi nistration d e l a j u� jce,
toute catégorie, l 'examen de conscience, l'esprit de d�ssimu­ car c'est par ce He-ci seule que les Sociétés peuvent fleurir et
lation, ]a connai ssanr,e précise .du cœur humain ct surtout des arriver à la perfection . Elle doit créer l a sécurité e t la tran­
physionomies. Encore, en cc qui concerne ce de rn ;er poi n t , quil lité que nous ne désespérons pas de trouver dans les Socié­
faut-il por er comme thèse : (lei un blanc.) tés, mais que nou� désirons cependant toujours . C'est ell�
seule aussi q u i (P. 157) apporte des secours effectifs, quand
Les chefs doivent pouvoir décider exactement quels sont des d i fférends et la discorde gagnent les chefs ; c'est près
ceux qui sont entrés dans leur Société par i n térêt personnel d'elle que la vertu opprimée trouve protection et par elle que
et quels par désir de gloire, les deux seul.s ressorts fonda­ le vice triomphant e st chassé. Par tout aterrrw i ement que se
mentaux de la vie sociale. Tant qu'ils n 'ont pas une i n for­ pei'mettent les chefs sur ce point, i l s donnent l'occasion de

mation c t une expérience sûre a u sujet de� sentiments, de crier contre €UX à l ' injustice, car on croit que par cet ater-
1 'attitude, de l'état, de J'éd ucation, des relations, des moyens moiement i l s veulent, par faveur envers la partie fautive, on
et.. des vues de celui q u i désire entrer dans leur Société, ils bien complètement faire oublier Ja faute, o u au moins affai­
doivent s ' abstenir de l'admettre aussi longtemps q u ' i ls igno­ blir le ressentiment de l'offensé. Rien n'est. pJ'us recherché
rent quelqu'un des éléments ci-dessus énumérés. Un manque par les subordonnés, et rien d e plus exigé avec raison, qu'une
d 'attention sur ce point est presque l a . seule raison de désor­ stricte justice dans la fac.on de régler leurs rapports com-
dres dans une Société par ailJeurs bien ordonnée. Toue; les muns, .et s'ils se trouvent dupés sur ce point, la haine naît en
règlements &e conformeront donc à celte . connaissance : c:1r eux contre les personneg chargées de l 'autorité et même aussi
comment pourrait-on s' engager à obéir à une loi qui serait oontre la dignité et la fonction ; ifs deviennent méfiants
.diamétralement opposée à des tendances qui, par J e climat, à J'égard des règlements établis par ces personnes, et en ·gé-
� .
la religion, la conslitut.ion politique et. J 'éducàtion, sont de­ néra) le désir de se venger prend la place de la soumission
·venue& des habitude� et de� coutumes, et que ceUes-ci ont dans leur cœur outragé. Mais · aussi bien quand cette furie
à leur tour transformées en une seconde nature P (P. 156)
90 DOCUMENTS ORIGINAUX DE LA SECTE DES ILLUMINÉS 91

l 'emporte , l'harmonie est nécessairement près d'être détruite


Peines e l réeo rn p e n sc s doivent N re distri buées i mmé diate-­
dans la Société. C'est pourquoi i l ne faut jamais permettre ment et en p l ein comme elles ont été d é tr rm i nées . Com­
,

que l'honneur offensé ai t la vengeance }Jerson nelle ,


recours à me j e l ai déjà rnontré p l u s l ongue m en t a u � ara va n t n. � n �e
' ,

et les chefs doivent mettre obstacle à cette préocc upat io n do­ doit -exempter des premières. Le seul allcge� ent qm doit
m inante par des notions générales, par ·des lois, pa r l ' obse r­ ê t re non sculcrn·e nt perm is, n1ais offert, cons1stera dans �a
v a t i on précise de c-elles-ci et par leur exemple p e rsonne l, et compassion e t les garanties que trouvent dans leurs � entl­
i n fl i ger l'opprobre ct J a honte cornmc pei n e (P. 158) , là où m·ents c e u x q u i dé-cident de l a punition ou qui �econna1s� ent
une rage aveugle croyait trouver de l a cé lébri té re co nq uéri r
,
con1 mc conve nable cdle q u i a été d é c i d ée a u SUJCt du cnme
et r�couvrer son honneur p erd u . com m i s . Les récompenses, de leur côt6, ne do i ve nt pas être
Je pour rais m ' exp l i qu er ici q u elq u e peu plus lo nguem e n t trop générales. m o i n s encore trop magnifi ques ct trop co ûte u­
ses; ca r si chacun peut y com p t e r pour le mondre se rv .1 c e r; n ­

sur la f a çon et la n1anière d ' a d m i nistrer la j u s t ice . M ai s


comme ce suje t est déjà t ra i t é d ' u n faço n gén é ral e j e m e du, elles p t=> rd r n t l e u r v a l c n.r p o ur ceux q n i n'y cherchent qu un
,
av an tage sur les autres. En co re l a p l up a r t des ho mm e s s ap­
,

con tent e d ' aj ou ter q ue l q u es p et i t es remarqués. n fa u t tou­


p l i q u e n t- i J s et s ' c fforcrn t-ils ft se rendre u t i l es. (P.1,?0) dans
j ours, au sujet de la situati on des cl1oses, e t même quand la l e spoi r d 'en tirer profi t p l u t ôt que pour le prof1t q u ris en ont

'

preuve es t cfaire, entendr e tou tes l es p art i es intéressées, sans


t i ré . Des présen ts de trop grande valeur, dans u n e Sociét
d i s t i nc t io n . Qui statuit aliquid parte. i.nauditœ alterœ, œquttm où J'on ne se p ro po se pas de v en i r en aide, p a r leur moyen, a
lieet stœtuerit, haud œqU ilS fuit (Sénèque l� Trag i q ue) . Toutes
des bf'soins physiques de celui q u' on ré com p e n se , so n t pres:
l es p la i ntes doi vent être écoutées volontier s. non pas étouffées ,
que innt!les . voire nuisibles. Car l ' en se mb l e de l a c o m m una u te
m a is e x a m i né es et promptement j ugées . I 1 faut que chaque doit n éc e ss ai rement y prendre p�ut, tout débours trop con si ­
m e mb re de l a Soc ié té puisse être a-ccusé san� crainte et sans
d ér ab l e d ev i en t u ne ch a rg e pour chacun, et toutes les foi'>
om b ra ge. A l ' i nv erse tontes d ispositi ons doivent être prises •

qu'on a été p ri Yé de p l a i s i r , on se souvte nt avec m·anva1se



)

qui peuven t contrib uer ·en quoi que ce soit à réd u i re à n éant
grâce de la raison de f'.e tte absten tion. On songe alors à
les calom n ies. Car n u l n'est assuré contre e l l es parce qu'elfes
1'éQ'o'ism� p l u t ôt q u ' a u drsir de l a g-loire comme imp ul sion
,

peuvent être produ ites én tous lieux où n u l l e preuv e précis e


à l'imit,afion e� fl. nx m é rit P s : ct c ' est toujours une assez mau­
· n 'est requi se. E J les évei1l cnt Ja haine parm i les membres ali
vaise con séque�ce , qui , à la longue , ne p o u rra p l'us ê tre sa­
lieu de les a m él io rer, car les ·calomn iés pense nt à l a façon
tisfaite. C'est · par des cou ro nnes de laurier que Rome e t la
de se ve nger e t 11aïssent la fausse m·édis ance pl u s qu'ils ne }!a
c ra ignen t . Il ne faut jamais permett re qu'on annonce p ub l i­ Grèce récompensaient les mêmes actions qni, de n o tre temps,
quement les fautes et l e s crime s, même réels, d 'a ut res recevra ient une co uron ne avec joyaux . et cepe n d a n t l e l a u r i er
ch a rm a i t a lo rs pl u s que nos joyaux. Cela dé pe n d du Prix que
memb res, et qu'on les o u tr age à ce s uj et . (P. 159) Ch a cu n
l'on fa i t de la chose qu� l'on donne en présent Pt de Ja fa­
doit être m i s à l ' a br i de ces procédés . Il faut puni r moin s
çon d on t on la don ne . Celui dont l âme est do m i née par le
'

une fausse accu satio n qu'u ne calo mnie , e ncore qu'o n doiv e
d ési r de la g l oire se félicite qu'un bâton de lierre exige de
veiH er avec soin à 1·épr ime r les prem ière s, et non pas, corn-
pl us grands mérites q u ' un bâ t on d'or, e t se montrera infi­
. me bea uco up _l 'a f fi rm en t
en une max ime po l i t i q ue , les ré�
niment pl us em pre s sé pour les .p rem i e rs ·que pour ceux en
com pen ser et Jcs m u l tipl i er lnv eni t etiam. œm. ulos injelix
m ét a l . n y a encore dans les récompenses une autre source
nequ.itia, qui d :si jlorea.t 'ViÇJ eat que ? (Ta cite , Ris t . , 6 )
. de discorde � . que le plus p e t i t nombre seul a ob se rvée et à
Une fo i s une aJfaire j ug ée, }:'exécution doit en être ohser- laquelle il fa u t lou .i ours faire a tt en tion (P. 161) a ve c le pl u s
gra!ld soi n . Les r éc ompen se s éveillent toujours la j al ous i e
. 1

vée l e plus promptement possible et avec Je plus gran d soin. ,


�.�

DE LA SECTE DES iLLUMINES


92 DOCUMENTS ORIGINAUX
conté la mauvaise organisation de Rome au temps où Porsen­
comme les peines la compassion, et combien cette jalousie
na l'assiégeait, et la libéralité du sén � t à l'é�ard d u peup le
n'est-e1Je pas à redouter, si on récompense au mépri� d 'un . .
en réduisant les droits sur le sel atnst que d autres 1mpots,
troisième, à son domn1agc ou en lésant ses droits � Pater­
ajoute la remarque q u ' il ne peut réussir à aucun Etat aussi
culus ·et César.
f�cilement qu'à l'Etat rom.ain de contenir dans ce cas, par
L'amitié, de même · qu'elle est redevable de son origi ne à de bienveillantes .actions, (P. 163) un peuple extrêmement
1 'égalité des mœurs, de même elle se nourrit et s'entretient gêné e t de s 'assurer sa fidélité. Les événements q u i se sont
par l'égalité des biens et de la fortune. Poussés par la nécessité, accomplis au temps de Machiavel peuvent l'avoir . amené à
la plupart des hommes se préoccupent du premier point. Mais ces conjectures. Mais cela nous apparaît, à nous, comme u n
n y a dans le second quelque chose de plus difficile, et les fait incontestable, vu les exemples trop connus fournis par
autres doivent voir par quels moyens appropriés aux condi­ les époques antérieure � et même par la n0tre. n ne faut j a ­
tions des caractères on peut le faciliter. C'est aux chef� qu'il mais se laisser aller à des bienfaits · en trop grand nombre
appartient de voir ce qui convient le mieux. Ils doivent veil- ni d'une trop grande valeur ; pour qu'ils soient regardés
1er à {je que l'orgueil ne s'empare jamais de ceux qui ont comme des bienfaits, n faut v avoir recours à propos, en cas
de nécessité. seulement, et les distribuer sans grand dommage
u

.l 'autorité ; i ls doivent assurer l'ordre et employer le superflu


.de l'un à combJer l ' i ndigence de l'autre ; ils doivent prendre pour autrui.
soin des nécessits physiques des savants pauvres, aussi bien
que des nécessités morales des idiots rîches. Rien n'est pins
_ dangereux que l'extrême degré de la pauvreté et de la ri­
chesse. Car, à cause .des commodllés que procure la dernière,
<?D croit pouvoir se passer du secours de la Société ; on ne
pense qu'à ses pla�sirs et on pose malheureu�emen� (P. 162)
·J a· première pierre d'une dépravation générale des mœurs. Par
l e dénûment, le chagrin et les misères, qui sont les compa­
gnons de lu pauvreté, le cœur · s'endurcit, le désespoir obs-­
curcit l'entendement et étouffe ]cs sensibles inclinations so­
ciales. On s'affranchit de tout cc dont o n rend r esponsa-ble
la Société, parce qu'on ·ne 'peut plus faire· fonds sur eHe pour
aucune assistance n i aucun secours, et on cherche· des
moyens détournés de s'acquérir ailleurs des mérites et d�
consacrer ses bons· offices et ses forces à ceux dont on obtient
une Teconpaissance effective.

C'est le même fait qui se produit quand les chefs on:t retar­
dé si longtemps leurs bonnes actions qu'il en . est résulté la
plus ·haute détresse, . et . qu'ils ont voulu .alors gagner les bons
sentiments dont i fs avaient besoin, par q uo i H est clairement
mis en évidence qu'iJs ont été forcés à leur obligeance.- Nous
attribuons 'donc leurs bonnes . actions. non à leurs cœu rs
'
,

mais à leur indigne égoïsme, et nous nous faisons un devoir


de Ies pun i r par notre raide ur . Machiave l , après avoir ra-
.

XXIII

touvellement admis et ceux qui les recevaient


DEUX TABLEAUX
comme devaient en rédiger les candid
Tableau que dut rédiger François-Antoine St . . , au s e lui-même et de ses parents, etc , lors de son admission.
Nom, âge, lien de naissance, Amis, relations ; . Ennemis Protecteurs
Ecrits secrets Fortune Livres préférés
résidence, situation livres, correspondance PoUI'QOOi � Patrons

Je m'appelle François­ N'a pour le m om e n L au­ Eu ég<l l'< l à ceux qui con­ . Elle est encQre in­ Je n'en ai présen­ D'ennemis, j e ne Je ne p ui s pas dire
Antoine St.., âgé de 22 ans, cun autre a m i que le mai­ cernent l'Ordre. du n o 1 déterminée, car du­ tement aucun. Ce m'en sais p o i n t , et non plus que j'en ai,
né à Straubig, demeurant lrc de Maissenhausen. Au n� 23 inclus, contenant rant la longue vie se rai e n t surtout d e s ceux dont j e p o ur ra is car j e n'ai encore ·
d iplô mé . les Règlements. des parents, elle peut phil osophes et sonl
.

à Munich,juriste des être l'ennemi rencontré aucune


N'a d'autres relations
diminuer ou aug­ j ' au ra i s
.

chimistes, avec. d'au­ ceux dont occasion de m'en


que eelles qu'exige la bien­ E n outre, quelques-uns menter. Avec le tres j u J·isles. quelque raison de faire, ni personne
séance à l 'éga r d des gens relatifs aux rapports avec Lemps , si r ie u ne craindt·e qu'ils n e me q u i m'ait r·ecomman­
parmi les<1uels il se t r ouve les autres, du n• 1 au vient l'augmenter po r'l en t p réj u cli t�e . dé à un autre, ni
à titre (J'é trDnger. n• 1 7 inr..lus. p3r ailleurs, elle ne 01· je n'en connais rn èm e aucune occa­
Comme ses relations et De plu s , une ébauche dépassera pas x x point, car je me LI'OU­ $ i O n de me rnonlrPr.
se s amis sont en nombre de réda<..:.li on sm· les de­ llorins, ponr ma ve en ét:.ll d ' i n a c t. i v i ­
r e�lreint, i l n'a de cotTes­
vo irr, de 1' 0 rel re. part. té, hors de la voie
pondanc.e que celle qu'il de l a sphère où j e
Enfin unr l e l lre et encore
adresse à ses parents, pouerais agi r, bref
un autre écrit sur les
chez l u i . ùans une !situation .
Fucullales Recip iendi.
où je passe complè­
11 ne possède d'autres
l ivres Un nouvel al ph abeL. tement inaperçu, où
que ceux qui sont
j e Re pui s me mesu­
absolument nécessaires à
a profession de juriste.
rer avec personne,
et. où j e n e rencontre
personne �ur mon
ch e min .

Nom et état Origiuo, ré:.idence, J<: tabJiPIIt'ment Education : !'assions pri ocipale�;; Protecteurs, amis
.
Nomure d'enfants l!'ortnne au total pnints fort!< et points Amis et parents Ennemis, eto.
des parents A.ge •
des onfaots ce qu'elle a été fa.i oies et relations

Les pa ssi on s de
Le p ère se Les deux pa­ En delwrs d'un La fille est ma­ Je ne sais à Education bour- mon père parais­ D u côlé ùe mon Je ne s:tis !Jer­ Leurs en n emis
. se n t èlre la colère pè re , un frè re , à
nomme François­ rents so n t d'or·i­ fi l s et d'une fille, riée à un . . . , cl pr·oprement par­ geo 1 se , com m e lui� qui possède
sonn e à la véri té doivent être en
el la vie m ili t ai re .
Antoine St . , la gine bourgeobe Us n'ont mainle­ est établie à Mu­ ler la calculer. on a coutume u n e br ass e rie à
qui mér itera it ce tout cas peu
Celles de ma
mère a pour pré­ ord i nai re . n:Jnt. auc�un en­ nich. En deho r s du d'en donner à des mère :un p eu d a­ '
D. . . nom , car mes pa­ n omb reux , car·
nom Anna, et Le pè re est na­ fant en vie . QuanL au fils, ·mobilier qui leur enfants de r,ette varice et l'écono­ Les enfants ùu rents n'ont Ja­ Je n'èn connais
est mie domestique. frèr� d e mon pè­ p oi nt ·4ui m ér i­
pou r nom H . . tif de D eu ge n, il n 'e st pas en­ nécessaire et e a t é g o r ie. Au ma•s eherché à
Leur point fai­
Le p èr e est ac­ près de Kehlcim, core établi. d ' un p e ti t capital, mo i'ns , j'en juge re, brasseurs à s'en procuret·. ten t p roprement
ble est d'aimer n .. , P . . , F. . . . . . ,
,L
mes parents ne ca r on ne En tout .Le m ps ce nom .
. .

tuellement capi­ o4 ses parents ainsi, leurs aises, ainsi un bènéfiâer à .


taine dans le possédaient une possèdenti rieo ; m'en a point par­ que la flatterie L. . . , etc. ils ont été · enne­ Comme mes
d e sorte q u e leur lé e nco re
et l'égoïsme. m i s des relations parents sont hors
service bavarois, bt·asserif'. et
Ils sont amis d e Plusieurs en­
a u . . . ré gi ment. La mère est fortune pourrait moins l'ai-je vu l'ancienne façon fan t s con si d ér és
.
et encore moins d'état de nui re à
originaire d e a u total se mon· par moi-même. devi v r·e de la vieil­ par m01 comme ont-ih; cherché à quelqu'un, on n'a
St t·a ub ing ; elle tel' 8 . .. florins, En ce qui con­
le d ro itu re , de l a d·es trèr�s et
se faire des a mi s . rien à redouter
d é v o tr on. En ou­ sœurs, en pat'li­
est fille de bou­ ou à un peu ceme mon père, tre, un p eu entê­ culier la Louve à Voir· d'ailleurs d'eux, et_ on les
lange r . p l us . il peut avoir reçu tés ct o b st in é s, d e I..., et ses frères la pr é cé d e nte ru­ hait presqued'au­
éducation sorte qu'ils ne se et sœua·s, ainsi p oi n ts
Ils habitent ac une brique : tant moine qu'on
laissent plus faci­ que plusieurs au­
tuellement à In­ militaire, ca r il a lement déloumer tres amis plus forts et points les mépriserai\
golstadt'. (�lé s ol dat dès quand i l s ont dé­ él oi g n és ; tous de faibles. pl utôt .

terminé quelque condition bour­


Ils so nt l'un et l'âge de 18 ans.


.
' chose, ou qu'ils geoise pour l a
l'autre dans la
ch e rche n t encore p l up art.
64•année de leur moins à se rac­
âge. 1
commoder· avec
' uel 'un.

1

96 f.>6ètJMËNTS ORtGINAUX
DE LA SECTE DES ILLUMINÉS 91

Tabl eau rédigé par Ajax , le dern ier jour de Déce.&.A.&..


t776, au sujet de Danaus. ( De la main d'Ajax.)
Cu.t:a ctèrP moral
1
'JJ
Nom de
1/J
Nom, O.ge . A-mis, Ht)lations Date
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li eu de oa.is Con formatiqn exté· T-t11li:;iuu O C'8 > � l!'aç.on de le diri- r 1 'l't:rlll<l
usstons fl Date Sor11 1ucs Ecrits secrets Ennemis ru.trons
� 0? � �
1
Livres celui qui d 'intro·
rési ­
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1-:'t'r. Comment le l xLr(:lt>fl


·

::l.·- • -

l
Capadtéto scieoti·
neure. Aspect., <0 :.:: t-i i:i. Corresponda.nce For tune do paye- en vo· et ce qu'il sail de
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eoce. si t o�· fiques reçoit duction J!agner Est-il dé· pd n· 'p•a•e••·�" Pourquoi Protee·

1
1 (.) jà connu n'antres . Ile� re,. •a .
"t.ion
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crpales yées
. .
ordres 1 1 ou ri' a· • 1 ment
1 -------
i! en a 1 tenrs

Sa taille Mpnsso Il est, pn.rticulière· Il !<'a.p· Il est tm rela· .A.j Il x:. 29 mai
Fra nço is-
prollq ue 5 pieds. Son ment très charita.bl " , p i q u e 1 tioos ave c M . 1776 Il était dôjil. Fr o r té. Sa part Le pen-
Ln 29 T.e I ll Il a l e s éc rit s no• ] C:e son l Î
1
2,
et do cmua· faiûle. IL : surto l t il G eis�r arlwini:s-
l
Xav ier
d'aut,t'S do>dt· th: Sll lit •ous est :'1 peu mai 17ï7 j n i I l , t
. . . . . . . . . . •

corp� t'tSt dovenu mai· lc.on un


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se mon tn� t�toique, lo l'i7li, un �'l'D


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gre par la déuauche, l'éiE>c­


� 1 0 j rt', la. lettre I Jta-ès de.. puis


wack, de
et qua nt 'an tempé· quand il traverse sos 's 0 Il h 16,
trateo dt�
t. en r Lotto, amst
. 1Urdrcs, et en
1.,,·aut{;): . . . doit. 'fiolins. 1er avnl tl n c a t 11 a Ol1ll'nu la (nculla- bs.

! '
1
.

Ratisbon - lem reripiencli d'a·lrord


1'
juun:; de mélancolie. qu oi qu '· · 1 7ii:L
ra.111ent, i l i ncl i n fl �:onséquence. un la uile ëtre en· 6ul'an.r�i• 1
l-'ar aillt:Hl'l\, un . vé· il t�oit qu'avec son cou­ de m o i ; puit! p11r un
oifficile à chau d e voré Ill
ma.iutenant vers h� rle ;, tl u·

·w ans, ac­
wéluncolie.�on fr on t.,· ritaulo n m i , \l
il'uue bon an >�· sin, et avec M.
po u
,;a�nor. Mais la
(lL li l l ex­ :>!1' R.V I'i l r r n " ; commandement d � l' O r­ 1
brge et. han t, est l'li si en ma· Bramato Lotto deux li · d1·e d11n::; l'écrit no\!, e c r i e
ri Îl:iCI'éLiOII p!>U COJU· IJ·a.onli 177 8.
.
1 ! tièro j u· Caste t Ml ide amit ié que n ;\ 1 r· tl

�r6n�ra sillon ut'; do mun.- : i 1 est olJsPr· le · vrPs tle


tuellement avec

l l i cl!nc:e l u i a élt'! conflr-


. '1
1
l
·

il
i nou:f a
' ritli!Jilfl.
rirles. !:)11s yeux �l'is vaf«tH ; p<!rl� · ··te.
qut 1 h a.u1 n v ion s l'uu p o u c ll• �: h i ru i �
l Ille t' .
1.
ses oluir·, cl'a,;pect un sou V<>Ot de s )i a v ec ,. l l p·�r1P
pour le� . lt' 6 jaa-
pare'Jl Ls à puu l nng1,1issa n t. P.t la plus gran<lc t:sti· : f:u:ill:lll,
wrrespood aussi 1 pou r l'autre m-:
lnV:o ti
�n!S viel' lïl7 . Il a l e pensum. anl: lnl
le taint. t.rôs pMe du me et ttO mnntn.l ja­ Jlïtn li6n :we.! moi, avec 1 acilita tout, i• :1· J' 1 tl que j f" s:H· hc, �ou;-; la
l u n i c h. . reste · de son visngl'l lon x des perlt't�tinns 'e.tlcfra.n· M . Berger èt
tl 'antaut pl us que ouloDII�r! l d l rt' .
Diplômé. n'a.nnoncent pas ont� qu'il (;(lnst.1.te chez c;:d s.. 4;t Aloya 8auer et
j'osai avee lui
rle soi ut Comme ScltaJTI.e�lmrv
s<tuté d es pln.s tloris­ les autres ; il est s otlorco Conrad Sauer , ela ses et. Agël t l t o n , il a tléj<.1 vÜ
' attache santR:i. ct n� fa.it il voluptueux, et chor­ 6n ce d'un ton myst6-
p <1 r fe:c·
la cor- est très sou vent mn· che tonjonrs à. ·s'a­ u.oment
fils d'un com­ <·hez m o i plusieurs l e t­
d'on ve merça.ut ùe Mu -
rieux, ·et il té· tÎI!IlS.
la.de. Son nez, nn mél iorer. Il n'est pas . tres q u e j'ni reçues de
pPu long ,présen te fait pour lo�< gran det� nir à l a nièh , actutJlle· DIOigno wainte· l'Ordre.
é- une élévation dans sociAtés. Il s 'emporteoo rt·es · ment au ssi au­ l l .possède :�ns�-; i 1 oul
1
, nant de beau·
son toilieu, c'est uo soudain, mnis se cal· ponda n - ta.nt quejt) sache,
coup de z.èle eL c e qui esl requi:::; pour la
re. nez aquilin. Ses m11 bien vito. Il ré·
'
ce sem·è· a vec M. Gilbert J
cheveux sont brun
clair. n n'est pas
vèlo volontiers ses
pensées a a c r è t e s
te.
11
Michl ' prêtre de
:Lhr!t_ I'Ordre au cloitre
d(l dévOUE'tnNit 0.
l' Ord re .
r�ceplion, lei Qll� lel.­
t res, ser·rnent cl a u l r �s '
i
1

fait p� >ur les j:!ran cles qu:�nd on le lone, . cap m � t rut:tions.


société!l ; mais entre pour se cléruen tir· eu· de fein· de :Steingaclen, I l cnnn;rit l'Ordre en··
·
a.111is, il east enjoué: BUite .
dr·esupé· et avec .M. le ' gé ri é ra 1 et p r(� � u m e q ut:
t o u l y est. b i e n . Le mys­

Son ntti tude est. as· rleure · ProfesseurWeis·
En ce qu i concerne ment.

!
snrée, sa dérrnu·che
rapine, �t il rf.'.garlie
la r�igioo el les ca.·
pacités seienti fi que�, apte
1
11 est
baupt. tère l'nlkdte étonnam­
est ment.
à. ses pieds. I l
doaillet pour
corps, ce qui peut
son
il pense tr·ès large· être rPçu
ment, et par là: se par l'Or·
,1 à
En f:� i t d e commande­
ment. i l a déjà reçu l'é­
nt ont re t�l qu'on l'e · d re, car
provenir de sa corn· eril co n ecrn a nt les pei­
plexion. Sous le nez, J..ige. i l chex·· n es sous les chillt·cs
autour de la bouche, che à ac·
il· a une Vtlrru� dos
'
q uérlr la.
MDVI.
deux côtés. � ience c D'ailleurs. comme i l a
des hom· déjà quelqu'un de reçu,
naes. il d o i t nécessairement
avoir p l u s de connais·
sances que l e s a u t r�s .
Il a .encore a u t t·e
un

1 ·
cornmnnrlemcnt du 24
j a n vi e r lïï7, et la liste
c l el' ta b ll'nn x .
Nom des p;uents, éta.t, Nombre et âge des enfants Etal.llissP.went
situation, origine, iles enfants : Fortune ::. · total Ed11cation .Aru ia p rotecteu r�.
· 1\gi!, résidence Garçons Fi lles oh et comment ' ,
l assio ns pri .ncip:�l u.s p 1iut:-� f.>rts et p»i nts f liùl� l'aren t11 et A Il iés
,

rcl:ltioos ltabitu(']l()"
Ennemis
,

Phiijppe Zwaak do Philippe!) Cordula !8 : » Environ • • • Ordinai re ;


Françoise 12

1�uu ; . CQrnmisaaire dea


tlurina. tro p ava.nta.geose. l-'ère : ambition, dans se11 fon c Du côté du père :
loyauté, zèle Comte tle ..... ; -

1 ions. Dur, en appnrence, dans ses rapports a veo


Comte de . ... ;
C011DPIJ1!8, .etc. ••·a subordonnés aunis an fond , prodi;!Uô d'amour
))
,

"avers eux ; parH� de t<Jus sur un ton dogumtiqnll


'
-

11onstaot. }{elation s ��� politiques et d u re 11incé-


rité avec ch acun Di�; .,t.ion et économié al lant
lusqn'à se priver· IOOηmëme à l'�gard de son pr iu·
.
Du côté tle la mère .
�>
! etc .

"" ; :r,élé pour lui, mèwe sans C0n(4iflération dell


dRIJUes de ses fonctions contre les hauts etles ÙaEI;
nnrupatis�nt, myst6rieux, .etc. ; so.rvial.lle, fier de
aon expérience, a�o lg nenx -clans tout�:s ses occu·
Jll\tiona, etc. ·

Mère :
une bonne m ère de [:nuille·; rapporte
out à son fils Xavier Zwack.
1 1
DE LA SECTE DES ILLOMINÉS 99
98 DOCUMENTS ORIGINAUX
forme de gouvernement de x 4 . 1 7 . 9 · 8. x 3 . 18 ( r ) . Tu as cela
(P. 164) dans tes x8. 1 9 . 1 ?. . 1 9 . 20. 1 9 . 8. I3 (2). T u as pris des notes
XXIV
pendant deux ans, et cependant tu me demandes encore des
Correspondance informations plus précises. 0 ami 1 combien j e (P. 166) dési­
rerais pouvoir te faire plaisir, si cela m'était permis l ,__Je
Une feui,le in-4, portant les remarq ues sui vantes,
n ' ai p�s fait présenter ton Petitum à 1 6 . 1 7 . 9 · 8. 1 3 . (3) ; juge
de l a rria.in d ' Ajax. ainsi de mon amitié. -· Tu dois penser avoir agi à l 'étourdie
e n assumant des obligations i n c onnues ; mais H t'est possi­
Ing.olsta dt, le J 9 j u illet 1 7 76, à 2 heures
ble de le re t i re r à chaque minute. Parles-tu sérieusement,
de l' après-n1idi, dans ma chambre.
Frère ? J' attends une réponse dans l a quinzaine. A mi 1 très
I l a reçu une r éc apit u l a t io n a b rég ée de façon sommaire,
, cher Frère ! i n terroge ta conscience là-dessus, ne te renonce
des observances, statuts, etc. de l ' Ordre . H a é té invité, puis­ pas, écris-moi franchement. Tu peux rester ou non : je n'en
qu'il pense se me ttr e en roule prochainen1.ent, à s 'ap p li quer à suis pas moins, pour la vie, to n très fidèle ami, Frère F.A.
écrire et à rac o n ter les di vers incidents de son voyage, au de M .
moins une fois sans faute tous l es quinze jours, sous peine Ingolstadt, le 1 •r mars.
de répriman de. I l l u i a élé recormnandé en outre d'avoir à
XXVI
s'appliquer à mettre en pratique les statuLs, de s'efforcer à
avoir toujouFs, en par t ic u l ie r à la fin de la dernière année, de Lettre
l 'a rgen t c01nptant à sa disposilion , et d'être l ibre de tout em­ datée : Pfarrkirchen, le 1 4 août 1 7 76 .
pêchement possible, pour se tenir prêt au cas où l 'Ordre le
Très cher et excellent ami 1
prierait d ':entrcprcndre u n petit vo ya ge . De plus, on lui a, in ­
sinué de t ra vai l le r avec application les li·vres 1 , etc . , le P en ­ Je vous envoie à la fois le paquet de livres et ce que j'avais
sum, ainsi qu'un volume o ù sont interealés des fe u i l l ets On . encore en mains du Pass igt, en vous priant de le transmettre
lui communiquera encore les autr�s écrits. (P. 165) Occas. e ns u i te à Biernbach ou à Kleeberg.
hujus d'argent. Son écrit e t le no 3. Jusq u à plus ample infor­
' (P. 167) En outre, veuillez ne pas oublier de me réserver
mation , il s'agit Je choses analogues à celles de l 'écrit no 1 . J'un ou l'autre des écrits relatifs à ce qui a été convenu hier .
au sujet de l a conduite à tenir, en même_ temps que la copie
xxv du plan tracé d'un co mm u n accord, à l 'occasio� du retour
d'Augustin, et en même temps de me donner des éclaircis­
Une lettre sements sur la réception de F . . z .
du contenu que voici : 1 . Comment le tableau doit-il être établi �
2 . Le récipiendaire doit-il revêtir le. . . (tablier de cuir) ?
Très cher Frère,
3 . Ont-ils aussi les si�es et l'écriture ? En tout cas, quelle
J'avais vou lu remettre ma réponse jusqu'à ma propre arri­ espèce, et par conséquent deviennent-elles sœurs P
vée à I ng o l st a dt parce que je croyais· au surplus pouvoir alors
,
4 . Que do is j e , en un mot, observer dans la circonstance,
-

parler avec to i de plusieurs choses. Je regrette que, contraire­ dans l ' un et dans l'autre cas, aussi bien du commencement à
ment à ma volonté, un si grand retard soit peu. à peu interve-­ l a fin P Je m'appliquerai à une réception de cette sorte, afin
n �, et ce n'est que maintenant que je peux répondre à ta let� que nous puissions l'utiliser au lieu d•un tailleur.
tre du 28 décembre 1 7.7 6. N . B . - Celle qui est reçue doit-elle aussi signer qu'elle en-
Je cr.o is que tu as écrit ta lettre dans un très curieux mo­ ( 1) Pour lire ces mots chiffr·és, qu'on se reporte aux chiffre� de l' Ordre
ment. Je ne t'ai pa� expliqué au début que, pendant u n ,temps indiqués au no 1 . fLes chiffres ici co rres pon den t au mot : Ordre].
déterminé, tu ne seras i n formé de rien quant à l'âge, à la (2) [ Slaluls ].
(3) [Ordre].
100 DOCUMENtS ORIG-iNAUX DE LA SECTE DES ILLUMINÉS 101

if.end su'ivre son serment afin qu'·elle ·ne puisse plus reven'ir I3. 8. 5. 1. q
1 3 ( 1 ) , fa it des p r.opos i o ns sur 2 r . 4 . 1 3' . 1 9 .
8.
.Jà- des s.u s , ou faire opposit·ion,. par raison, à la Téc ep ti o n ? Ce­ 8. 1 7 . 5 . 1 2 . 2 . 1 9 . 8. q . 1 3 (?.), qu'il m ' a communiquées.
la m éritera considération, et rien ne contribuera à l ' affaire, J ' attends votre a vi s à ce sujet. - A L u c u l l us il faut enjoin­
,

ou bien dois-je exprimer du mécontentement s i celui qu'on dre u n peu plus de disrr�tion ; car, sur 2 1 . /1 . ' 1 3 . 1 9 . 8. 1 7 .
s�.� p rop o se de recevoir n ' est p a s noble n on p l us . 5. 1 2 . 2 . 1 9 . 8. 1 7 . I 3 . sur q u i i l peut a v o i r q ue lq ue de8sein,
. (P. 168) Là-dessus, je vous embrasse du fond du cœur, avec à mo i ns qu'il ne se vante. il a beaucoup vu ct beaucoup ap­
ma c�:>nsidérati on l a p l us d isti n guée : pris dans ses re l ations mais aussi bea u co u p rapporté. -
,

Votre tout dévoué, haut et b ien né Schafftesbury, q u i s'am é l i o re chaque jour en pol it i q ue a ra­ ,

N . N. conté en · d ét a il à ?. 1 . /1 . 1 .�L T f) . 8. 1 7 . 5 . 1 � . ?. . r q . 8. 1 7 . 1 3 ,
Suit ma reco mm a n da t io n à M . le Frère e t à Ma dame sa dans u n discours a u j a.rdi n d e la cour, la fa hic de l a l im n ee
bel.J.e-sœur. et des abeiHes, qui sc t r o n v c dans l'A lexan.rlre de Jean, p . 266,
en sou l i g n a n t (P. 170) c p t ' i l ln san1il p a r L n c u l l n s . q u i l loue
XXVII
'

par d es s us tout : vraiment l'homme est doc i l r. M n i s L11cul lus


Extrait de deux lettres lu i- mê me doit avoir fa i t des p roj e t s avec l u i , puisq u ' i l s es t '

d.' Ajax à Sp artacus . toujours adressé à ce 'H . 1! . L1 . H}. R . 1 7 . !) . T "\ . � - J f) . 8. 1 7 .


{De la main cl sous la sjgnature ù'Ajax) p e n d an t que cr'J ui-ci E;(j o u r n n i t ici 1't q u ' i l :1 gagn{, une grun­

1 d e sympathie. Donc. in formrz-moi de ceh1 san:-; restriction , ct


au cas où Lucu l l u s nf� projet terait rirn nv<"'c l 1 1 i , ditc�-moi aussi
A Sp artacus .
si je dois agir a v ec eux pcr nwdtun rr<rulonir.tctnn 1)(�l rectum,
Avez-v-ous reçu ma lettre de Griesbach, du 1 6 novembre ut omn·es alii.
1 7 76 il � Je s u i s arrivé ces jours-ci. - Je ne puis contrib�er En ce qui concrrne n. R. r : . 1 0· (��) � · es t prép1r�. - Lh
à sa nourritu re, à cause de l ' absUI'dilé de me� p arents , pms­ r 2 . ?. o . 7 . d. J � . ;, . 1 . 8 (..1 ) doit a \'0 ir 1 i c n ft . r 3 . - 4 . T 3 .
qu'il n'a pas de chambre. Il doit écrire à ce sujet à 1\rladame ô . 1 1! . ?. . 1 r . H ) . J ?. . H ) . (!• ) . A c om b i e n sc monteront les
la Lou ve et q u ' i l reste comme l 'année dernière en ce qui
• •

,
frais ? Sche.rna d o it-i l en.vny c r nd rl'repliontm. Carolinia c u m ?
concerne la n o u rr i tur e et l a chambre. Je suis t ou jours vot.rc t o � t t dévoué
Eu égard au c o us i n de Danaus, cela va bien. B ea uco up de AJAX.
nouveau à vous dire encore oralement.
En cc qui rega rde H er tl , (P. 1 69), .il doit être reçu tôt ou
lard, j u sq u à Pâques. Une fois p.o"urvu , alors i l travaillera à
'
1. lt . I 3 . 10. !1 . P . 1 3 (6), le �3 se p te mb re 1 776, à minuit
ce l a des mains et des p ie ds . Où peut-on observer les gens plus ct dem i .
hab i leme n t. qu'à la chambre et à table P En ce q u i co_ncerne N . B . - Prenez sons la présente ndresse les no u velle s qu<"
la nature d'enfant de Sch . . . , je vous donnerai bientôt de p l us je v o u s ai transmiRes. Dites-moi vo t re o p i n i on sur ce qu i l y '

amples ordres. .- a d' extrêmement c on t rn i re à l a religion dans les choses join­


Je suis, avec la p l us hau te considérati on, · votre très ob l igé ,
t es in epistola cogn.ita.
AJAX.

Munich, le 10 décembre 1 776.


2 (1·) fA u(nehmm, recevoir. nrlm�>llre].
{'2) r winlerhallern, nom propre].
Spartaeo Ajax ·saf. pl . di ci t. (3) [Braron] Ert].
(4) rAufnahme. réceplinnl.
Schafftesbury q u i aujourd'hui, ap�ès avoi r �ubi l�s i n t�rro­ (!"�) [in Jngof.c;lafdll. à lngolsladl).
gatoires voul us a obtenu l a permission de 1 2 . 20. 7. 24. 20.
, (6) LMinchen, �tunichJ.
102 DOCUMENTS ORIGINAUX DE LA SECTE
. DES ILLUMI�ÉS 103

(P. 171) XXVIII N.B. - A l a 1 2 . 20. 7· r � . I � L 5 . r . ( 1 ) de 1 0 . 1 2 . 1 7 . x4.


2 . 4 . I 3 . - 2 4 . 1 2 . 5 . 2 . 8 . 1 7 ( � ) , i l .fa u t laisser de côté tout
Dix lettres
cc q u o d o n ne u n e perspecti ve proc h a ine s u r l ' a v en i r . Tels
de S par ta c u s :\ Aj :-rx
doivent être persuaclt!s , qui l e dèores [sic] , q u i vient, soit le
{ De la main ct sous la signat Ul'e de Spart acu!')
dernier (3). I l ne faut pas le to u rn1e n ter avec de s p e t i t s s oi n s
ou pa re i l l es autres choses. llref respicc fincm., propter quem
1
elegitur. I l faut faire s a voi r à q u o i cela sert : reliqua non.
Très h o n oré a m i 1

Contre le I T . 1 2 . I j . 1 !, . I 3 . - 8 . 1 7 . 1 9 . ( 1 ) -, je n ' a i
rien à vo u s en voyE'r. C'est un bon enfant (2) . On d o i t aussi Très honoré a m i 1
avoir des gens de c e l t e sorte : augent rw.m.eru.m el œrarium.
Donc ce n ' a fait que le début. Agathon est pa rt i p ou r ?. 1 . 1 2 . Vous avez re ç u j e pense, ma dernière lettre. I ci j e n e puis
, ,

2 . 7· 8. 1 7 . T8. 8 . ft . r 3 . (3). J I n ' es t pas e n co re aussi bien­ (P. 173) écrire a ve c a utant de l i berté que chez moi , car i l
veillant que j e J e d�sire et q u e j 'en ai beso i n . Je crois q u ' u n e y a trop de ge n s à l a m a i s on . C'est l a raison pour l a que l l e
fierté secrète le rend aussi insociable. Monendus est ad socia­ mes leU.r·es son t p l u s rares. Du l>cuu pol ù Lnbac, j e r é gl e ra i
litatem. Il fa ut que personne an m on de ne so i t contre l u i . cc q u e j e d o i s , q u a n d n o u s nous rotrouYerons ensemble ; e n
1 . 8 . 1 7 . 2 6 (IJ) v i e nd ra l'an proch ain , ct à m es fra i s . I l ne a tL c n d a n t , j e vous remercie dr. la pei n e que vous avez p r i s e .
me fut p a s ag ré a b l e que l ' affaire fût a rran g ée avec ceux du Je pense et j e t r a va i l le chaque j o u r ù notre grand monument.
C o l l ège . Je les y a ur a i s contraints. J'aurai aussi u n cert a i n Trava i llez aussi de votre côté et amenez-m-oi des pierres. Ne
B a ron Schroeckenstein a vec le 5. r 4 . 8. 1 3 . 1 2 . 4. ro. 5. 8. vous épargnez pas d e peine. Che rc h ez la compagnie de jeunes
1 7 (5). Ces gens d o i ve n t mordre à l'hameçon qu'on leur jet­ gens : observez-les, ct si l'un d'eux vous convient, me t tez­
tera. Avez-vous pa rl é (P. 172) avec le 5. 8. ·1 7. g . 8. 2 . (6) . p· vous à l ' œ n v re . J 'en ai u n d e nouveau, qui est un homme
Je n'ai pas vu le 1 9 . 5. ·1 2 . 2 . 2 . 5. 8. L, . 1 (7). Je croi s que d i s t i n g u é ct i n teJJ igent . Cc que vous ne pouvez faire par vous­
j e ferai encore une � 7 · 8. 10. J 4 . 20. 1 9 . 8. 'r3 (8), s i l a ch a n ­ même, fa ites-le par d ' a u t res . Il f a u t o rd on n e r à Agathon , Da­ ..

cc me favorise ; et c ' est un p ar fa i t gaillard. Le l i b r a i re d'Er­ nnus et Schafftesbury, per modum imperii. <l u ' i l s se mêlent
l a nge n m'a e n voyé un livre à vou s destiné : les Entretiens de à d es jeunes gens, Cfll'ils ldchenl r d'lépier les caractères (â) '
Machiavel. Je c ro i s que cela va b ien chez m o i . On po u r ra i t q u i ls gagnent des adhérents, q u ' i ls f ass e n t des o u v e rt ures
'

prendr·e le De sensu rcrum de Campanella. Cura., u,t valeas, ct qu'alors i l s attendent des ordres. I l faut q u ' i l en a i l l e com­
Je suis votre tout dévoué me cela m ai nte n a nt Agathon e n ver ra une liste des Jeunes
:

gens de sa résid e n ce , d ' a près l e form ulaire q u i l u i a été com ­


m u n i q u é . Il le f aut . S ' i l n'y a aucun obstacle à votre voyage
8. la . 10. 5. 1 8 . 1 9 . 1 2 . 8. rg. rg (g), le 1 2 sep te m b re 1 776. en vue de ces travaux-l à , j e ne v o i s pas po u rq uoi vous n'iriez
pas. Le Christ a bien e n voyé ses a pô t re s à t ra v er s Je mo n de · .

(1) !Baron Ert]. po ur q uo i donc laisserais-je mon P i e r re à l a maison P Ite et


(2) [En français dans le texte].
(3) [Walfersein]. prœdicate: Q u ' i l y a i t g . 4 . 1 3 . rg: ·8. r 5 ou non, (P. 174) cela
(4) [Merz].
(5) [Hoenaicher].
(6) (Herdel]. (1.) f A ufnahm[el. réception].
(7) [Thalleim ]. (21 [Carolin[e] Zahler].
(8) [Ruou/tn (sic;. recrue]. (3) l En francais clans le t.exlel.
(9) [Eichstaett). (4) [En français dans le texte].
(5) [Dinle, cmharras, difficulté].

DE LA SECTE DES ILLUMINÉS 105


104 DOCUMENTS ORIGINAUX
pout voir des gens dont on tire h on n e ur , ct avee lesquels on
irn q t tancl mi'·n1c. On n e f a i t qne c onmw nc e r avec R. 1 7 . fl · (T). s' < S t im e heureux d a v o i r des relations. Nobiles, patentes di­
' '

Fac u t 1.}Cllias onuslus spnliis, non iudecoro p u l vere sordidus. vites, do r. t os quœrilr. Je d ésespère presq11e d' Agathon, �� je
Je s u i s d'a i l l c l lrs votre ne :sais si nous l ' obtiendrons. Il a une bonne tête, mais un. ..

SPAHTACUS. cœur corrompu ct méchant, et cela p r é-ci s ém .ent pour not.I:e


plus grn n d dommage. Je ero i s que c'est un h om me ql]i se.
Le 1 9 sqptcrnbrc 1 7 7 6. la i ss e d i fficilem·c n t assujet t i r : sa fantastique superbe i ntérieure
- A .M u n i c h , i l y a un c c r ln i n a vocal B . . . , j t:ge a dj o i nt ne l e so uf fre pas . .Je n ' entends pas (P. 176) q u o n Je Toq�
'

des rou t e s . Je n a i jan1n is vu d e rna vie h o nnn e plus actif,


'
b e auc ou p ici, c t par so n caract ère grog n o n et m isanthrope,

el i l est par' dcss tc." le 1 11 n rc h l- très ha b i l e . Voyez ù faire sa i l s'est fait b cau co n p d ' <'nncm i s . A u t a n t q u ' i l me paraît ' il
c n n n a i s s n n c c . ct a d res:� ez-] n i m t c o n1 p l i m c n t de rn a port. Sfl- nP s'appliquera p a s f.t n o t re cause avec. un zèle particulier. ·

.Te ne pu i s envo�rr l 'Tnstrucf.ion pro Ca.rolin i.'), p arce que


..

pienti pouca. 1 1 p r t � l parler comme s a i t le fuirc un avocat.


Nctlus ('/: factus. Oc<· up C'z- vous d c n c de B . . et. as s u r � z- le que j e n ' a i pas mes <�rri l s so us l a rn n i n . Dnns l' F:p,istola, vo u s pou­

je l n i écrirai b i c P l l'lt . Ces d.{' t l \ - li'l font. 1 1 11<' p :-: i rt� de l urons du vrz ajoufrr cc qne V O l i S Yonlcz pro qna.lifate rec ip ie n d i ; elle.

d i n b l e ; H l i t i s i l ::; srm t n n JlPU p l u " d u rs ù d i riger, pr<�risémcnt peut. anssi ê tre l u i ssée d<' rc''Hf�. S i Yous faitPs a u t a nt de rec rues

p nrce que ce sont d< · s l u rons d u d i a b le C ep e n d a n t si la chose·


.
:l Muni<'h que moi ici. nous pnrcourons des -r.> a:s d e g-éants.
{ t a i t p os s i b le , cc ne s er a i t pas une m a uv a i s e prise. Chercher à l i c l cnm p r� g n i r nYC'C rl C' s gens poli� voilà. inertes
'

a n i mœ ! c-c q u ' i l f :m t e t cr p o u r quoi i l ne faut épargner n u l le


3 peine. I l fant pa rfo i s avoir é t é vnlct,. pour d e vP n i � un jo�Jr
maître . .T ' a i enrôlé u n ga i l l a rd rr u i m J est plus c h er ( ue dix
S pa rta c u s Aj a c i S. autres. Je vous ai aussi déjii destiné une autre tête incOir 1ara­
blc, q u e vous accepterez p ou r m o i . s o u s réserve des a nées .
Si �I. !, . 1 .1. 1 9 . 8. 1 7 . !l. 1 � . 1. do-it de v e­
I g . 8. 1 7 . I 3 . (2) d'apprentissage : c'est de ge ns hnbi le.:s, travailleurs, riL \es,
n i r l ' u n de n o u s , i l doit t'!t rc e nco re assez façonné. Même son p ol i s et nuissants que nons a vo n s beso i n . Du 1 8 . 1 0 . 5 . 2 8 .
a l l u re ne nle plaît pas d u t o u l ; (P. /75) s es manières son t 4 . r o . 5 . ( r ) , j e me s u i s ga r d é .
rudes et g ros s i è re s , c l je ne s a i s rien de sa façon de penser.
Aussi vou l a is-j e l u i rrcon1 mander extrêmem:ent de changer sa 1. P or t a , Physioqn.omia' cœlestis.
nat ure br ut e . 1 1 lui faut d e ve n i r un autre ho-m me, pour être 2 . C a m p ane l l a De Monnrchia. De Sensu reru m .
.

à peine utilisable p ro ca rol in o . 3 . Pa dinum· , De Rrp1Lbl ira:.


Avçe Lucullus. je veux prendre c ela a.d nota.m. Tl vient
au ss i chez mo i , à mes fra is. C'est 3 f l or in s la semaine, e t si Vous pouvez vous engager pour Je Fl u.dd . C 'est u n liber
vous n e conn a i s se z aucune chambre jusqu'ici, je m'en oocu- rarns. et p a s cher. Je veux (P. 177) ra ss em b le r une collecti o n

perat pour vous.


pro Politicis, e t vous TH�o f:h.rmicis ('f Ph:ysicis : si senlcmP.nt
.

Faites-vous cavaliers à la suite, vous bonnes gens 1 Je crois l e \.ut.t m a n n . TM-v t>lntinn rtr.. n' éta i t pas si cher ! Est liber

pouvoir e n l i. v re r deux, et. le c h a n oi ne en plus, si mon p roj e t


·
valde ra.rus . Le S ch l�i rh rne plaJt. d'avoir po u ss é ces livres
avec l e chapitre réussit ; nous avons fait de grands pas. rares. Enr..ore une chose : ra!'semblez lrs l i v re s de lect ure qui
Cherchez des jeunes gens déjà h�bileJS ·, e t p as de ces gaill'ards peuvent 'rous être d o n né s o u rrue vous pouvez avoir d'une
p oi nt façonnés. Nos gens doivent être empressés, en trep re ­ autre façon : par ex � m p J e les poètf's, l es romans, .le:s comé­
.

nants, intrjgants e t habiles �; en p a rt i c u li e r empre-ssés. Si, ·


d i es c t au t res ouvrag-es qu'on l i t volontiers aujour:d'hu i . J'ap­
lors des admissions, les yeux d oive nt s'ouvri r, q·ue ce soit porterai aussi une grosse contribution a vec les miens. J'ai spé-

(1} [:-schki<'[h}e, nom propl'rl-


: 1 ) fF.rl].
('2l [Wintcrilallern).

106 DOCUMENTS ORIG·JNAUX 1 0.7


..

DE LA SECTE DES ILLUMINES

culé que vou� deviendrez pour nous une source financière. Je <'ncore nous être atnené, j 'en serais très charmé. Travaillez
veux d ' ailleurs aussi faire quelque collection l à -dessu s : Pro donc à cela ces ternps-ci, et je m'en rapporterai à votre . juge­
nostra Republica. nih il est irw.lile. Vous verrez comment je n i e n t s ' i l dcit être engagé sans p.lus ample _ information ou
rn ' en sers, et ce que vous rassemblez, laissez-le i n loco. · n t m , prout vidcbitur. J'ai entre p ris aussi le baptême du cOtt·
A u.de aliquid. Fa i l es-n1oi dm1c à Munich une acquisition s i n de Danaus : il s'appel1e Claude fem·pereur. J'entends
qui en va il l e Ja pei ne. Si vous n ' êtes 'pas d u tout connu dans beaucoup louer un certain r 8 . · 1 4 . 10. 5. 8. 1 7 (r) ; ce doit
les rnaison:s d isti n gu ér s , Danaus ne connaît-il de son côté � t re une excellente tt}te. S i l est également souple, docilis e t
. '
.
aucune âme P Alors, sachcz- 1e, employez-vous à vous donner jfexilis, on pourrait charger par exemple Danaus de le :s'o llic'i­
la peine pour u n vrai cavalier : ensuite il nous livrera les ler. Actuellement on ne peut utiliser que les q ua l i t a t es gene­
autres. rales, c ' est-:\- d i re q u ' on soit : 1 ° habile ; 2 ° . industrieux ;
:,o souple ; [J0 soc i u..b i lis. Si, en outre, les gens sont riches,
Flcctere si nequcas supcros, ..1 clieronto� moveto. de s ou ch e noble et pu i ss a n t s , tant mieux. Ecrivez-moi, s'il ·

y a quelque chose à f a ire en ce cas. Parmi ceux d'ici, j'ai


Il y a certes b ea uco u p de jeun es gens po l is à .Munich. Si j 'y en CC moment jelé Il1CS VUCS SUr }e 3. 1 7 . 8. 1 3 . 8. 1 7 . - •

habitais, je voudrais r n pen de temps en avoir Loute une 1 1 . J ?. . 1 7 . I 4 . r 3 . - 8 . 10. 3 . R. r 7 (2) , qui serait une exce11 .
li tan ie. (P. 1 7R) . Parce q 1 1r k:::. gens n r sont pas en core actu, lente acqu i s i t i o n . De fai t, Lucu1lus l 'a déjà aussi -en commis­
ils pourront c e p e n da nt le devenir. C'est pourquoi deux an­ sion. De pl'lrs, il mr. plairait qu'�t votre arrivée vous recom­
nées sont instituées. Et l e s Carolini d oi ve n t aussi les subir. menciez, au lieu du . Lirhtrnslern, avec I I . 1 7 . 1 2 . 20. 13. (3)
Car, s' ils se com .p o rt c n t bien d u r a n t ce temps, i ls seront qui est un h01n rnc habile ct que · vous pourriez engager en
avancés dans le dro i t chem i n . D ' ai lleurs) l a i s sez-moi agir et eetle occasion. Il n1 'eRt agréabl{' pour la raison qu'il reste ici
n1 'occuper des affaires, et t-eri ,-cz-moi quand vous voudrez à d�meure. J 'avàis aussi des vues :sur le H . 8. 4 . 8. 1 7 . 5. 1 2 .
venir p rès de moi . r . 8. 1 7 . (!�) ; mais j e verlX d. � ahord m '·e ntrelenir de J 'affaire
Je Y O t t s ai éc r i t , il y a quelque tcmp;.;, sous l e converL don­ avec vous. Je ne _ peux laisser pa sser '(P. 180) le médecin
n é . Si yous n'avez pas reçu ma lettre, à laqueJle i l y en �-. ft . r . · 1 . R. 1 7 . (5), car l'hom·me me plaît - parfaitement.
avait nne df' j o i nt e p:-H!I' n a n a u s , J a faute en est à l ' écriture 5. I lt. R. T � . R. ft . ro. 5. 8. 1 7 . (6) attend seulement que quel­
· iH:isibJe de 1 ' a d rcs�f'. l n formez-vous donc chez Hertel, ou qu'un lui fa-sse une proposition . car je l'ai déjà complète­
même à la post e . C ' est la raison pour laquelle je ne veux pas ment disposé. S'if! y a quelane c. h ose à fa i re avec 1 2 . 1 7 . I 3 .
me servir de ce couvert. I . 6 . � . 9 · (7), .ic vous en laisse le soin.
Les l i vres qu'ill -c o nvi en t de recommander à Danaus de lire
sont les suivantiS :

4 Bell eg-arde, · Réflexions sur le ridicu.le.


Id. Rl.flexions sur les coutumes ·de no t re s iè c le .
Id. Réflexions su.r ce qui peut plaire OUI déplaire
Spartacus Ajaci S . d . da:ns le commerce du monde. '

Id . . L ' A rt de connaître les hommes.


Quoique je .désire très impatiemmlf!nt votre présence ici,
( 1 } rsocherl.
pour ·que nous puissions délibérer ensemble sur certains su­ (2) fKrener, )laron Ecker}.
jets intéressants, j � n e m'oppose cependant pas à ce que vous (:1) [11raun).
passiez encore· quelque temps là -dessus : dummodo in vinea (i) [Beierhamer].
Dom.ini la.bores. J'ai ce rta i n em e n t fait peur nl!OL ces vacan- (5} [Limmer].
(ô) (Hœneicer].
ces, pl u·s que vous ensemble. Si le Hertel (P. 179) pouvait (7) [ArmildJ.

1
108 DOCUMENTS ORIGINAUX )')� LA SÉCTÉ DÉS ILLUMINÉS lo9

La Chambre, L ' A rt d� con naître les homm�s. ·elle vous remettrait .Ja clef de la maison. Cependant Je ne
Gracian, L'Homme de cour. veU:X point la contraindre à cela, si vous connaissez · ailleurs
Abbadie, L ' A rt de conna:ître soi-même. un quartier convenahJe. Ce serait bien encore, p ou r ceUe -rai­
L� Noble, Ecole du Monde. son que j 'aurais souvent un prétexte d ' a ller à volrè chtimbt·e
C. Corneliu� Ta ci t us .
pour nous ent re t e n ir ensen1ble, puisque l'occasion m ··en man­
Amelot, Traité sur l'emperenr Tibère. que souvent à la ·maison, et cela pourrait se f ai re sans qu'on
Machiavel, En tretiens sur Tite-Live. Je sût. Le nexus serait secret. A Danaus, je veux donner un
Système social. nom meilleur. Il doit d é sorma is · s'appeler P " hilippe S'trozzi,
nom que le sort a désigné. Avec Lucullus, cela va très mal :
De plus, les gens do iv:c n t s' habituer à t e n i r un registre, dans je crois que lui ct Agathon auront l'honneur d'être exclus.
lequel i l s destinent (P. 18.1) trois ou <] U a tre fe uil l e t s à c h aq ue Car, a u lieu q u ' i l devrait changer ses 1nanières hru�ques, i.l
per:sonne avec JaquelJe ils sont e n relations. Sur ces feuil­ devient chaq ue jour p l us rude : uon est horno sociabilis. Quoi­
le ts , sou;s le nom de la per�onne , on c o ns ig ne tout ce qu'on que je désespère d 'eux deux, nous vou lo ns pourtant les m.ain­
sait de ses actes, même du plus i n f i rne a prè s avoir décrit
,
Lenir encore deux ans ; alors nous verrons. Eu 'égard à �troi­
le corps, les cheveux, Je teint, la déma rche , la voix� etc . , et zi, (P. 183) il me serait ag ré able que q ue lq ùes l ivres lui fus­
tout ce que l'on remarque chaque jour, de façon à ne pas noter sent révélé s , ut legere possit, et alios erndire. A Cla�dius, ·on
le caractère, mais seulement lf'� action:s d'où J'on déduit le pourrait soum·cttre les questions sui vantes :
caractère. Ainsi , on n'écrira pas : Titus est soupçonneux , mais 1 . Est-il, ou non, plus utile d'entrer dans un OrdJ:e privé ?
on indiquera up acte d'où l on conclut a1.1 caractère soup­
'
2 . Quel:s avantages trouvez-vous à ces Ordres secrets, e u
çonneux : par e xem pl e , q u ' i l i nspecte les sacs et les lettres tgard au gouvernement bourgeois P
pour voir s ' i ls ne contiennent rien de lui, q u ' il écoute aux 3. De q u e l l e façon conviendrait-il de d i s poser un ho1.ame,
portes, etc. Je vous dir.a i verbaletncnt à quoi cela peut et doit -pour que, p a r exemple, i l entrât dans notre Qrdre. Ou bien,
ser.v ir.. Si vou s aviez pu venir me voir, cela m'aurait été comment un candidat, d 'après seB vues actuelles, devrait-H se
très agréable ; cela ne se peut pas, nous n ' en sommes pas comporter avec un homme, s'il voulait te po usser à cht�er
moins bons amis. Je suis votre dans notre Ordre P
Le 2 o . d écem bre 1 7 76.
.
SPARTAc·us·
SPARTACUS 6 Janvier 1 7 7 7 .

6
5
J'écrirai à M on s ieu r votre papa. A mon avis, vous devriez
Spartacus Ajaci .
récrire à Agathon. Un pareil dé s i r trahit trop d'iQpiscl'étion
Comm�. Mon�ieur Papa ne m'a pas éc ri t de lui faire savoir et de curiosité, comme a u ss i la fierté ·q u'il croit seul . lui
. qu'on
c.omQjen je dem��de pour les frais, je me borne à . vous communiquera mal à propos des nouvel.les plus .précis�,
.
(P. 182) écrire où. vous. pourrez en p a rl er. verbalement, parce (P. 184) ce q u i serait contre les statuts et les habitudes de l 'Or­
que je ne sais pa� . au surplus s'.il' . vous pl air.� qpe je lui écrive dre. Il satl déjà par une expérience antérieure qüe cela ne
que vous ne désirez que 1es frais du déjeuner. Donc· pour Je peut se faire . .Mais il croit peu�-être qu'il s'.engage de la sorte
déjeuner et la nuit, 3 florins ; pour le déjeuner seul, 2 flo� et de façon irraisonnable à des obligations inconnues, voire
rins. En ce qui concerne le logis chez . . , on n'y pèut comp­
. même contraires à ses devoirs ; i l en pourra i t juger ainsi par
ter que pour le mois de mars ; à proxim ité, j e ne vois rien la conauite de celui qui i'a reçu et par les statuts jusqu'ici
d'autre que ch�z ma ml�r�, ct c�la me ferait extraordinaire­ com.m uniqués, comme aussi pa� les ordres donnés jusqu'ici.
ment p l a i s i r �i wJu� vtJrJiicz lui donner la préférence ; alors Mais, que� malgré cela, il ·soit encore inquiet, H lui reste ce-
110 ÙOGUM�NTS ORIGINÀUX
f)E LA SECTÈ DÈS iLLUMINÉS 111
.

pend�nt la liber\� de se retirer à chaque mi nute, .s'il le veut. 0 Ajax ! Si l'affaire doit aller a vec tant de lenteur et d�
Ecrivez-lui aussi que VO':JS avez corn piètement changé d'idée retards, alors je l ' abandonne avant que j 'e n aie à porter la
honte et à en subir le désappointement avec les autres, et je
au sujet de s a personne, et que vous ne vo u l ie z pas) pour le
mie U:x de l ' affaire, exposer aux supé ri eu r s son petitum : car revi ens (P. 186) à ma tranquillité antérieure. Et pensez que je
ce petitum, p our rn:t homrr1� qui ne nous a encore donné au­ ne puis rien mener à bonne fin à cause du manque de co l ­
cun témoignage de son dévouement et qui a n é gli gé si long� laborateurs. J 'attends vos explications et les p l us larges . Je
te.mps d ' echan.ger de . la . correspondance, aurai L paru trop ar­ suis, en attendant, votre
SPARTACUS
rogant, etc. Conservez aussi ce rescript in copia pour les ca s
' .
a venir. Le 3o oc tob re 1 7 7 7 .
Nota. - J'irai à Munich avant le c ar na v al t't serai reçu dans
Je suis d éjà de retour à 1non ancienne résidence.
,

. N.B.
le cé l èbre 7 · 1 7 . 8'. 2 3 . I . 1 2 . ?. 0 . 1 7 . 8 . '1 7 . - I Q . 1 7. 9·
-

8 . I 3 . ( 1 ) . Ne timeas. Notre a ffa i re est en bonne voie ; nous


8
apprenons à con naJtre un nouv<·an nea..· us et nou.s deviendrons
ainsi reliq u is jor'tiorcs .

Spartacus Ajaci S. d.
Comment cela v a-t-i l avec Hertel ?
Hier, en manière de p laisa n te rie, j'ai reçu le paquet con-
(P. 185) Î .Lenant le traité de Philippe Strozzi. Si je l ' avais reçu que�q �es
heures plus tôt, j 'aurais pu Illl '1épargner rna lettre d h1er.
Spa rtacus Ajaci M.a i s superflua non noc c n t . Et le rôle d'un homme vigilant,
c'est, en tout temps, d'exciter, d'enfl�mmer son humanité, et
Je ne sa i s pas pourquoi je n e n ten d s plu .s parler d u tout de
'

de la mettre en convenable mouvement. Le m<m vement est la


notre affaire. Peut-être le repenlir vient-il, ou bien avez-vous �anté de tous Jes corps, aussi bien phy:siques que politiques.
cessé de p ren dre· p l ai.s i r à cela P Ayez donc l a bonté �e mc Rien n'est plus dangereux que la stagnation, voire même de
].' écrire, afin que j ai e .encore le temp s d' abandonner notre
'
la part d ' u n se ul car le mouvement et l a force animatrice ne
en trep rise . 11 me se m ble d u moins que vous y apportez moins
,

sont plus communiqués à ceux qui sont p l us é lo ig nés : �e tra �­


d e �érieux qu'il n'est nécessaire à de grandes affaires de ce
té de Philippe Strozzi est excellent. (P. 187) . Se ser� tt- t l ass1�
.

genre. Si vou:s y prenez encore plaisir, j e vous prie de rne le dans ma tête q u ' i l lui aurait été impossible de penetrer ausst
' . .
bien mon sy:stèm·e . De pare i l s collabor ateurs me so n t une JOL�,
faire savoir ; en tout ·c a s , puiss iez-vous ne pas y être opposé
a u point de vouloir tout dissimuler, afin que je puiss·e pren­ et celui-ci est en état de devenir u n grand homme tres
dre de� dispo s itions en s e ns contrair.e. Il sera a u ssi a u p l us influent. Je vous laisse, à vous et à St r o zzi le p lei n choix
,

haut point nécessaire que vous lisie� à Cp sujet, et que vous des sujets , sans que vous ayez à vous e n q u ér i r près de mo i .
y ajou_tiez e nco're d' autres q ual i tés qui y son t requises. Ce
Que seulemen t me soi-e n t indiqués les jours de votre réc�ption .
n'est p�s un art, de . prendre une grande résolution ; mais bra­ Mon opinion serait au;ssi qu'à l'avenir on ne rem î t plus aux
ver l e temps, persévérer dans 'ce que l'on a conçu. g ra nd , le • candidats, m a i s qu'on leur lût se u lemen t le premier morceau
poursuivre s olid em en t cl fe r � ement J voilà où se montre un des statu ts, ainsi que le seco n d traitant de la manière de se
grand esprit et ,par quo! maints gtands projets ont été ac­ conduire envers les supérieurs. Les autres passages peuvent
complis. leur être confiés, sans c h i ffre s , pour· q u i ls l es cop i ent s'ils
Que fait Livius ? J e n ' ai · pu avo�r aucun renscignçment à
' ,

le désirent.
son !Sujet. Que font Coriolan,. Schafftesbury, C lau d ius P 1 . 4 .

Je ne sais pas quel est le jour de la ré ception de Cori o lan .


ro. 5 ·. . 2. (2) n' a-t -i l pas encore écrit P Lui aussi doit t rava i l le r à un p e ns u m . Je v ous envoie plu­
.
si eurs avec cette lettre. Communi consilio avec Strozzi', vous
(1) [Freymt:aut·er Ot·Jen, l'Ordre :des F.·.·M. · ].
. pouvez les répartir ·entre les futurs récipiendaires, selon l a ca -
11� DOCUMENTS ORIGINAUX
Df: LA SECTE DÉS ILLOMI�ÉS 113
pacité de chaque candidat, rnais en tout cas de façon que le
récipiendaire, sc familiarise a vcc des idées indispensables, qui 9
lui font défaut la plupart du h�n1ps : pé:!r exctnp1c, à celui qui Ajaci
Spartacus S. d.
voudrait être tout de suile en haut, on donne le pensum. qui
traite de l a nécessité des grades ; à cet autre, qui n'a aucune En ce qui regarde l'histoire des nécromants, j e n ' en crois
·
rien, jusqu'à -ce que j '�n voie, et des histoires de ce genre
idée de cc que sont ces Sociétés, on dernande de parler de;
ne conviennent nul l ement à mon système.
avantages des Soci·élés secrètes, etc. J e m ' en remets con1.plète­
J e désire cordiaten1ent ·que vous en aye:l bientôt fini avec
ment à vous à ce sujet . T ir e z .seulen1ent parti des circons-
A '

tances, (P. 188) que vous pouvez ·co nnattre mteux que m01.
'
-votre Prob-Relation., .car l ' affaire deviendrait plus sérieuse.
Nunc omn ia; lanuu.ent. Je vous prie auss! encore une fois de
C'est au système de ]a corrnnunauté que je travaille constam­
n1 ' .e nvover tous les mois ·une relation formelle sur le zèle de
ment. J ' y pense en toute occasion. J' a ppo r te de:s changements v

et je les raffine. Cel a . me réussit n1crveilleusernent, et vous chacun de ceux qui sont sournis à votre ressort, sur son zèle,
serez étonnés, quand vous verrez quelle dispcsition j a i prise
'
sa conduite, etc. Cette relation ne doit pas consister dans les
pour le dernier grade. J e vais en besogne lentement, mais mots : I l est zélé ; n1ais i l rne faut savoir par quels actes il
sûrement. Vous, braves gens, vous n'avez à prendre d ' autres n1émifeste son zèle ou sa tiédeur.
'soins que de me recruter des adeptes, de les étudier avec Je m'en remets à vous a u sujet de savoir s'il ne faudrait
pas com rrwncer avec J I . 8. 1 7 . 6. 8 . 1 7 . ( 1 ) . Il est certainen1ent
·application, les en�eigner et les amuser. Du reste, je m'en
charge. habile, eL ses bavardages avaient leur rai.son, P.arce qu'il est
d'lckstœtt, et qu'il pouvait � uire à ses parents, dont il n'est
En ce qui concerne la situation financière, i l faut aussi
p l u s séparé présentement. Je pense que Strozzi pourrait l'en­
commencer à s'en occt�per. Mon a v·i s sera i t que ch<!-cun eût ·
treprendre, et on peut. (P. 190) essayer de voir comment i l
une tirelire, dans laquelle il mettrait chaque jour quelque
se comporte. Sa nature instable se fixera d'autant plus, q u ' i l
chose, pour que le solde ne l u i fùt pas trop dur un jour.
s'est engaO'é avec quelqu'un qui serait bientôt à entreprendre
avec lui. J .a llends bientôt. une réponse sur cc point. De mê-·
Comment instituer cela et commcr:tt commencer, vous l ' ap­
prendrez, si je viens à savoir qu'on a pris des mesures de ce
me sur un certain r8. 1 4 . 10. 5 . 8. 1 7 . (2) , dont j'ai déjà parlé
genre. . une f c i s et que Strozzi vante aussi beaucoup. Si J'un et l ' aut�c
Timon doit être plus appliqué. Pour Coriolan, le plus léger n1anifestaient là co n t re quelque haine particulière, elle devrait
pensum à lui dc1naudcr serait, j e crois, de . parler des avanta­
1

cesser, pourv11 q u ' i l soit habile autrement.


ges des Sociétés secrètes. Cependant je vou:s laisse encore ce 1
Ma volonté est a uss i qu'on réclame, le p l us tôt possible, tous
soin, j e vous dis S·e ulcn1·ent mon opinion. I l me serait agréa- · les écrits à Livius et à Tin1on, et cela en une seule fois, car
.
ble et nécessaire d'avoir Herlel . Faites en sorte qu'il en aille ils ne peuvent p a s les copier pr iv at i rn.. Je n'entends pas qu'on
ainsi. Strozzi doit aussi se façonner un substitut, sur ' lequel proeède à cela � omme s'ils étaient excl � s, mais en partie pour
i l puisse se reposer · quant au choix des sujets et à leur ins­ {prouver leur zele, .en partie _ pour empecher que ces e. e n_ t s ne
truction. tombent en des mains profanes, car ils résident l'un et l'au­
tre en des lieux dangereux.
Du.ratc, et v osrn et rebus se rv a.t e secundis. E n outre, je vous verrais avec plaisir entretenir une corres­
pondance amicale avec Lucullus. Tout -cela a sa raison.
3 x octobre r 777 · Répondez-moi .aussi vite que vous pourrez et · remettez cette
(P. 189) N. B . - Les Problema.ta doiv�nt être montrés à lettre à Strozzi. J c suis votre très dévoué.
Strozzi, en une copie. La lettre ci-jointe est aussi pour Strozzi ; SPARTACUS
je ne sais pas so·n adresse. Le r6 décembre.
SPARTACUS ( 1 } [ Ret·get').
(2) [Socher].
DE LA SECTE DÉS iLLUMINÉS i1S
O<X;UM�NTS ORidiNAuX
Je ne crois pas non plus que Coriolan ait été reçu . Je tiens
(P. 1 9 1 ) 10
cela de simples paroles, comme tout. J'ai enfin appris encore
Spartacus Ajaci. à distinguer les actes des paroles, et tant qu.e vous ne vous
J'ai reçu 1� manuscrit. C� n'est pas même un� dépen�e di­ appliq uerez pas à chercher à acquérir de solides connaissarf.
-gne du messager. J'aurais préféré vou� voir employer à un ces et une façon de penser sérieusement établ_ie et utile à la
travail plus réel le temps donné à la copi�. Car j e dois vous génÉra l i té, vous n 'aurez simplement pour but que de (P. 19�,)
avouer, et j e suis autorisé par la puissance d� notre n.exus modeler l'e nsemble des choses d ' après vos idées et votre uli-
à vous dir� que je n� �uis pas du tout content de vous. Vous l i té.
m e laissez écrire et pourvoir autant que j� v�ux, sans que je Tout cela n'est rien, et je vous remercie d ' être un col1abo·
reçoive une seule réponse, et il paraît que vous faites ce que raleur. Je suis d'ailleurs votre tout dévoué
vous vo�lez. Depuis votre absence, j e n'ai encore rien reçu Dr. SPARTACUR.
que de faibles espérances ; mais vous n ' avez répondu à
aucun point de mes lettres, vous ne m ' a vez même pas écrit XXIX
quel jour Coriolan a exposé �on Revers. Au.cune nouvelle au
Lettre à Xavier Zwack
.sujet des gens et corrunent ils se comportent : in su�m.a, l ' an­
(De Ja m�in de \Veishaupl)
née qui a précédé votre présence ici et ces vacances, absolu­
ment rien. C ' est bien que ce soit encore l e temps de laisser Très honoré Monsieur et Ami 1
l ' affaire ainsi, avant qu'H en puiss.� enn résulter pour moi
Mes obliaations
0 de Rectorat me pcrm·e tlent de nouveau
de · Ja honte et même du danger. Si vous me répondez que
maintcnant de penser à' mes chers amis. Par votre estin1able
vous ·étiez retenu par l a Prob-Relation, je pourrai vous dire à lettre, j 'ai v u que· nous avons à peu prè� le même sort :
nion tour que vous avez cependant encore le temps de copier .
tantôt haut, tan tôt bas, beaucoup de faux arrus et peu de
des livres 1 Et j 'ai cette année à représenter ma fonction qui , rais, cc qui constitue mal heureusement l'expérie ce de !out
·me coûté au,ssi la peine, �t j'ai, en outre, (P. 1.92) le �
homn1e honorable. Mais, e n qualité de votr� ancien maitre,
Rectoré!t très accablant pour moi, sans compter mes affaires j 'oserai encore vous dire quelque chose ; entend�z do� c mon
domestiques : -et cependant je peux encore me livrer à une explication paternelle. En ee qui me concerne, Je puls vous
assez con�idérabJe correspondance. Il y a temps pour tout, à donne/· l' assurance que j ' a i une haute opinion (P. 1 94) de vos
qui sait prendre :son ten1ps. Je pense aussi à moi e n grande m·ériles, de votre intelligence et de votre raison, et ,que j'at­
·partie ,' et j e iie devrais pas le dire, si j e ne croyais pas 'Y tends .de vous encore quelque chose d'élevé. Mais tous les
être autorisé, et si j e ne pensais que j e vous l'ai dit la derniè­ ho,mmes n e n j ugent pas de même :. votre ley au té et vot�e
'

re· fois. J e peux donc me représenter comment i l en ira dans intelligence vous font des ennernis. Ne ser� it-il pas sage · a�sst,
·la suite·, quand le début est déjà si beau. En de telles affaires, ,
où les fonctions n'appellent pas, de ne p01nt s y montrer tout
il' fau t dü·e : multu.rn s u dav it et aisit, abstinu.ït venere et vino. le temps , et au:ssi de se taire là où l'on n ' a pas- à faire de
·E t ·pensez à moi ; vous n ' irez pas loin de toute façon, si vous · d iscours ? - Fai.tes comme moi : éloignez-vous des grandes
continuez ainsi. Sociétés, attachez-vous surtout à vos amis Îes plus s �rs, à c�ux
Je vous pfie aussi de · m'envoyer à l'avenir toutes les let­ dont vous pouvez avoir la certitude que leurs_ dev01rs ne leur
tres contenant de simples excuses et attestations : in summa, déplaisent pas. Ne songez pas à être oisif et à exercer une
d'es mots et non des œuvres. Et je puis vous le dir� franche­ influence dans le monde ; attendez, l'heure viendra où vous.
ment, je suis absolument décidé à laisser aller l'affa.ire. Qu'est­ ferez bea�cbup. E1·a.t autem Sejanus otioso similli� us, nihil
ce que cela signifie : J'en ai un dans les lacets, quand o n ne agenda multa agens. Cherchez, par une façon de vivre qu , on
dit pas qui � N' est.-ce pas oomme 'si l'.on disait : Je n'ai ue . remarque pas, à échapper à la jalousie, et lorsqu '�1 . vous
personne, je ne fais rien, et il me plairait cependant qu� l'on faudl'a apparaître dans le grand mon de, ad-optez alo� s une
crû( que je fais quelque· chose P _
mine sereine et enjouée, écartez de vous tout cc _qm vou$
DE LA SECTE DES ILLUMINES 117
,.

116 DOCUMENTS ORICTNAUX

Te nez se cr ètes mes lettres ; autrement les gens pou rra ien t
offense, et revenez alors à votre sile n ce phi losop h i que , pour
.

p en ser q ue j e su is fo u..
rire des sots et des fous q ui s' in1aginent q u'on ne pourrait
.

Prœ;;. , le 2 2 décembre 1 7 7 7 ·
con1ptet que sur la miséricorde de Dieu pour rem p l i r de l'es-
·

pace d�ns le monde. xxx


Perfer el obdura, dolor hic tibi proderit olim. (P. 197)
Lettre de Spartacus
In téressez-vous à l a p h ilo sop h i e et à la c on n ai ssan ce des
hoilllnes et * la vertu pra t i q ue et non pa s s pécu l a ti v e ;
,
à PHILIPPE STROZZI ( Xa v ie r Zwack, su r n o mm é d'abord Da­
(P. 195) elles nous a pp o rte n t p l us d ' une consolation que nous na us · pu i s Philippe Strozzi et ensuite Caton), à MAnius, à
,

attendrions en va i n de l'extérieur. Agissez dans la p etite sphè­ ScrPION, à TrBÈRE., e t aux Aréopagites d'Athènes.
re q ui vous environne et que vous êtes en état de rassembler,
et VOTJs aurez assez fait, si ceux-ci e n font autant. 1

Tu n e cede rnfllis, sed contra a a d en tio r. ito,


quant lua le jorluna. sinet. Spart acu s à Philippe S trozzi .

Ménagez aussi votre santé, car ce son t . ceux qui peuvent


Par la pièce c i-j o i nte , que je vous prie de me reto urn er, j ' es­
être utiles a u m on de par leurs i m portan ts services, q ui .sont
père vou s con v a i n cr e que l'aff aire m e st bien co n nu e et qt e fy
'

ob-ligés envers le monde. Vos lectures me p l aisent bien ; lisez


ai pl e in p ou v o i r . Dan s tou te cett e affa ire, Aja x en a usé si arb i­
cependant a f i n que vo tre cœur devienne chaud par là même.
trai ren1en t, que j e ne s uis pas d u tout éton né que vou s ne sa­
Deus, ecce 1 D e us , cui talia janti ch iez pas OÙ VOUS en ê te s . l l n o us fau dra u n bon
n1omcnt '{)OU r
ante fores subilo, non vultus, non c.o lor u.nus, met tre la chose en ord re. Je vou s comm u n i q uerai à c
et effet la
Non corntœ mansere comœ, sed pectus anhelUJn cop i e des Sta tuts que j 'a i à ma ' dis pos itio n, _car je pense t ou­
et rabie fera corda: tument, majorque videri, j our s que mê me i c i des int erp ola tion s se s o nt introd uit es. Les
nec nwrtale sonans ajjla ta; est Nzpnine, quando, lett res que vous ave z { c r i t es à l 'Ord re nul n e les a vu es (P. 1 98)
,

jam, propiare Deo etc. et i l est n aturel qu 'i l y a i t lui- mê me rép on du . Ca r i l est tot �le ­
m ent fau x qu e je veu ille p eu à peu vous con vai ner e
com p lète­
Voilà l'état d ' âme dans lequel on est généralement p1 acé en
vue des grandes entreprises : où les vérités ne (P. 196) vous me nt. Nous attendrons don c ce au 'il fera par la su i t e . A cet
l n i ren-
apparaissent p l u& en tableaux a bs tra i t s mai s dans la p lei n e eff et i l ne fan t pas nég lif!er vos rel atio ns ave c l u i , n1 ais
,
' .

d'u ne faç on plu s s o u t r nu e a u 'aup ara -


magnificence de leurs r a pp orts alors se_ m.anif.estent toutes dre au c o ntra i re vis ite
van t. Dem and ez- lui n1ême q u ' u n j ou r à l av e n ir l'Or dre pui s�e
,

'

bonnes c onséqu en ces infinies et les plu� éloignées .


vous commu n i q u er en c.la ir sa rép ons e et ses D rdres , nou r que
Ecce autern printi sub lumine solis, e t ortu.s vo us ne p erd i e z pas , de c.et te faç on , trop de tem ps . Alors vous
sub pedibus mug·ire solum., et juga c.œpta moveri ver r ez commP- u n jeu pla is::m t , . com me il sc déb a ttra et. s ' opp o ­
silvarum, : visœque ca.n.es u.lulare per um.bras sera à cet le d ema� de, rar alo rs son écr itu re, au ' i l che rch era
adventante Dea : Prucul, o procul este proja.ni ! à con t refair e Je t rah i r a i t . Ma is n e vou s. c o mm el te z
. p a s ave z l n i -
'
conclamal va tes, totoque absistite luco. en des aff air es im.portantes, et comme i l -vou s a d up é d up ez-l e ,

Tuqu.e invade v ia. ni , vaginaque eripe j�rrum : de même . .


En fait de gens et d'a rge nt, cet ho mm e nou s a occ aslü nn e
,

nurw a.nilnis opus, ,�Enea,, nunc pectore jirmo.


-Tantum ejfata, furens antro se imisit aperto un dom.mage qui . dan s ces p ay s-c i , se rép ercuté sur deux ou
Ille _ducem, haud tim.idis vadentem passibus œquat. . Die u soi t l ou é on Je sau ra bie ntô t. S oy o ns pru den ts ;
tro is ans ,

A. W. car i r po u rra it nous nu ire en core plu s.


118 DOCUMENTS ORIGINAUX
DE LA . SECTE OES ILLUMINES 1 19

E n ce qui con ce rne 1 1 . 8 . 1 7 . 6 . 8 : 1 7 ( 1 ) je suis d'accord. Fai­


Chaque classe contient un peu de chacune de ces catégories .
tes une tentative : a vcc l a u t re , rien à fai re . V nus devriez seulc­
'

Les mystères en p a rt i cul i er ou les prétendues vérités secrètes,


nlcnt pouvo i r le d i spo se r a u t rem e n t.
,

forment l a partie principale et me donnent beaucoup de


En fait de Ji v res, appl iquez-\ ous it l ire T a c i te avec les notes
pei ne ; m·ais ce sont. a u s s i les fondements de tout l 'édifice.
d ' A m el ot , l a Ph ilosophic j)ratiqu e de B ase do w (P. 1 rJ9) , qui
Travaillez pendant · ce tem·ps à i n s t a l l er un Personale à Mu­
est u n li vre class i q ue chez n r � u s , c t aussi les M,�fa.nges philoso­
nich. Vous avez tant de l unliè re s en cette affaire, q u e j e vous l a
phiques d e .Mcincr, en L mi s parties. D a n s C'<:s d e rn i e rs S·C trou­
laisse tout entière ; c e pe n d a n t i l fmü que j e sache ce qui s'est
,

ve un t ra i té sur l es n1 y s t è re s d ' E i eu s i � . q11i volls apporlera u ne


g ra n rl e l u m i è re . J I c o n v i : • n t aussi p o u r enrôler ct. rc cn l l. r . r , car
passé, afin que je puisse n1e diriger en con: équen e par l a � �
suite. La plus petite particularité, en effet, qut re5te tnc?nnue
.

d a p rè s ce traité on peut. trotivcr. l ' o ccasion de d isï:>nscr plus


'

à u n supérieur, pe ut être très importante dans ses consequen­


amplem-ent d e ge n s que l ' on a i mera i t à a v o i r.
ces .
Q u a n d 'rous c h o i s i:o;scz d e n n u v e a H '\: c a n d i d a t s , fa i t r,s-moi
.Mes premiers compagnons furent Ajax, vous, Merz, Bauhoff,
toujours savoir s ' i l � sont bons pour donn{'l' des ord re s cxécn-
Sutor. I..es d e u x d er'n ie r s à cause de leur (P. 201) extraordi­
.

1cr des e n t rr p ris cs on rl<�s n(�goci ations ve rb a l e s ou s ' i l s sont


,

naire négligence, ne po uv a i en t absolument pas être utilisés ;


aptPs ;; enseigner les a u t re s . On a au�sio u t re , de
brso i n , f' n
a ussi j e les ai é l i m i nés. M a i s Merz dem : t 1rc t.ouj � urs fer�c e�
gen s pour surveiller ct. prol ég<·r. D ' n n l n�� snnl u t i le s comrne :
me rend de très bons services : il est d c ll l l f' n rs d u ne habilete
aux iliaires, par cxcn1plr. pour fni rf' dr: briiPs rop ie s . po11r Ira­
duire d{�S J i vres, pom· l a rorT<'Spondnncc étrangère. Des :l rtistcs
peu commune. Aj a x m'a d i t q u e vous. n e v?u� c o ��
o rti z pas ?
bien avec lui . . Je ne sais si c'<'st Yr< n, mais Je des i re ra i S que
éga l e mr nt ne sont p:1s i n u tiles, tels q n c des p t i n t rrs , des im­
ce ne l eû t pas été. Par l ' exclusion d ' Ajax. j ' a i perdu Mic�l,
'

p ri m e u rs des l i brai res, des gérants de p o s te, etc. En gé né ra 1 ,


.
'

Hoheneicher e l Wi l l . Ac tue l l em en t , a vec moi, v ou s Claud tus


chaque c a n d i d a t d o i t m 't· l. rr annone{�, et son c arac t è re d écr i t
,

P.t Merz ' i l v " a . encore cinq h a bi ta n ts d'Eischstadt que


a u · com pl et a vec. f .o u l e s S<'s ra i so n s r.f. srs f <' nd n n c cs physiques
,

vcus ne ronnaissez p a s , q n i so n t pQur l a plupart' pourvus


et morales. Et alors vous en t e nd re z t o uj o urs l e plus gran d
d'un en1 p l o i , et s o n t des gens très alertes ct mù.rs. Si Aja:
nombre. .
m 'avait s u i v i , a u lieu dr s u i v re ses goûts, l e nom bre en serart
Faites en sorte aussi d ' en avoir terminé avec la second e par-
p l u s gra n d . Avant tou t , i] e:-;f à rem a rq ue r que :ie, dr')is rester
tie de votre Problème, ct alors (P. 200) vous pourrez bientôt
inconnu, car i l y a chP.z m o i u n e part1culante . de carac­
aller de l'avant.
En attendant, je s ui s votre tère, sur laquelle je rn o u vr i ra i ave-c vo ns orale1nent en son
'

temps. Ce tte situation dans l a q u el l e j e me trouve �st cert�s


.
SPARTACUS .
avantageuse pour notre Ordre, mais n u plus haut · o t n t ge­ �
nante pour moi , ët n1ême en parlie d!.l.ng-ereuse. St vous y
Le 3 r j a n vie r 778.

r
von l ez penser, i l vous sera facile de l a d evi er , .
· . .
Parmi les projets d ' enrichissem.ent , celm d 1 m pn m er ��s
2
bagatelles, des pasquinades et autres choses semblables me pJa�t
·particulièrement. Sans dou te .i ' a i c.es ch_ose s en h orreur, ma1s
Spartacus Philippo St rozz i S . d � .

encore nous font-r.l1es n n fo nd s . E t c est le nrem 1er.


.
Vous trouverez la plupart. de vos propositions, avec beau­
Que pensez-vous de Baier hamm er .;> n p.artir� . d'i�'i ·f' S j m rs-·� �
c i , et mc laisser a u n très bon souve m r. Afm qu tl att 1 o cca s1 o n
coup d 'autres encore, dans mon esquisse des dasses supérieu·­
de vou s parler , j e l u i remett rai une lettre (P. 202) pour von s .
res. Je les partag-e dans les catégories suivantes : 1° cérémon ies;
I l me serait agréa ble aue nons p u b s ions 1 ' avoir . . ea.r il est
2° statuts ; 3· allégorie ,; 4° cé qu'on appelle les mystères r-éelR .
P."Xtrao rdinai remen t (lctif. Je s1is que vous avez d es observa:
tions contre ce p roj et m.ais peut-être avez-vous aband onne
,

( 1) tBerg�r].
les raiso ns de votre a versiot)..
.
.

120 DOCUMENTS ORIGINAUX DE LA SECTE DES ILLUMINÉS 121

Si seulement ci n q ou s i x homm-cs habi les et de c o n f i a nce de cô t é la soUe lei L rc q i ! C A j a x fit éc ri re j us q u 'i c i lors de l a ré­
pouvaient sc réunir un jour ù M un i ch ! A Ei c h st 1 rl l , ,l 'espère cepl ion : elle n ' est bonne à r i en . De me s let tres, fai tes des ex­
bientôt ") ré u ss i r . Ma i s Je p!Hs gr:111d m y sti•rc d{)i l N re observé,
'
t l'a i b . J>•1 1 l ag-ez (1 > . "20'1) ,· o:-; n n nolal ion:-) en ce q u i concerne
enr la chose rsl. nouvelle : 1noi ns on e n sa i t , mei l leur est-ce. les a f f a i res de· l O rd re en c e r t aines das�PS ct c a tégo r ies et
' ,

ActueJJemenl i l n'y a q u e \ OllS ct l\ifcrz ;\ le savoi r, ct j e n'au� nolcz a u :;s i les rt.· g lcs que vous t ro u v ez dans mes lèllres.
rai pas de s i tôt le p l a i s i r de n1'cn ouvrir ù q ue lqu e autre. A SPARTACUS.
n o us t rois, je pense, c es t assez pour n ni m e r la n 1 a c : ü ne ct la
' 2G février I 778.
n1e t t rc en mou vcmcnl. Parnli les h a b i t nnts d ' E i schstnd t , pas
.

un seul ne J e sa i t , m n i s i l s vi ven t et m e n rc n t , J ' a ffaire serait­ XXXI


e l le aussi v i c i J � e q u e Mat.husalen1.
En fa i t de li v re s , j ' a i ces t e mps - ci réuni Jcs pl 1 1 s rarrs cl les Sur une feuille in octavo
m e i lleurs en cc q u i nous r.onccrnc. Vous �crez ( to n né de ce q u e
j<� .suis m a i ntenant en état de livrer. l\·1 �is ac1 tic l leme n t , i l n'y a de l a m a i n de Zwnck.
rien à fa i re q u ' à en a ugl' n enl e r le n o m b n . Sl'rl 11ide. cui fidas.
'

P ou r moi , presque tnus n1es m c i l lenrs hcmmrs m on t t rom­ '


Le 1 0 m a rs 1 778..
pé. Que j ' a i e u n jour à rna d i ::'po�it i0n IP pr rso n n c l avec ses
_
ta blea u x et jr su i s aussitôt rn ét:lt d 'ét:lbHr de s p l a n s p l us vas�
,
n . P. r 7 . 6 . R . r 7 . ( r ) aïcr p t é . On l u i a répélé q u ' i l sera di�­
tes. Car la plupart des c>tablisscments actuels seront chrm_Q"és pen sé . Il fant l n i jurer q u i l n'y a ri e n de commun avec 1'0rore
'

selon les c i rconstances. P en d a n t Cf' 1cmp!), rc� tcz avr r vos gr.ns des jésnitrs. Tl d o i t rrn1 c t t re les tableaux r ct 2 et Je P• 1jet
s u r le même p i ed q u ' auparava n t , c t faites en so rt e seulement d ' i n s i n u a H on . Aucun st a t u t n n enco re élé com m u ni (} u é . . :crt
'

u t n u m.erus cresc-a t. Je se rn i bi�ntôt (P. ?03) en Hat de vous à l a population ; d o i t I r . r :1 . � 1 . (?.) i nsin uer, e t aussi 1 8 . 1 /j .
communiquer m<'s p roj et s nlt<�rieur�. (.1) q ue je con n a i s mienx mai ntenant.
r o . 5 . 8. 1 7 . On peut
Pour J'enseigncm r n t des gens, j ' a i fait copier votre tra i t é �neore tenir un on denx cnnsilia : sans doute pas à faire de
par chacun des $Upérieurs. c t 00 J ' a dm i re d ' u ne façon géné­ s i tô t , m a i s p os s i bl e . Il n'y a rien là où est la Loge p r i nci pa le ;
ra le. L ' h istoire de 1 Or d re doi t êt re écrite, et e n on�re l a statis­
'
chacune d o i t croire qu'elle a un su pér i e u r , et aussi se donner
ti q u e de J ' Ordre, a i n s i qu' u n e i n s t r uc t i on co m pl è te pour cha­ des préposrs. En cc qui n r e rnP. 1 ' e n sei g nem en i le bi llet a us si
co ,

que grade et p01 : r les snpt�rir.nrs, m a i s de fnçon que cela ne en c as de m o rt . Les projets de Cori ol a n . En éga rd à l ex tensi on '

n o u s coûte pas t ro p èle p e i n e . J ' e n ai déji't p ri s soin o�ns mon narmi les commerça n t s . i l m an qu e r R . 1 2 . 20. 8. 1 7 . (/t) ; je
p l a n . Veill ez-y de vo t r e côté. mais sans t r op vous avnn ·:--e r à le c on n a is d 'ai lleurs trop peu. Coriolan pourrait (P. 205) se
l éga rd des gens et en d i s a n t d'avance : A u t a n t que cela, mais
'
ch. q rger de le u r enseignrment. Je c o n na i s même B . ;_ non pas
ceh est nécessaire. A m o n avis, vous ne devriez en cn � age r que Ecker et K renn e r : je ne sais . si c e n est p os si b le avec eux
.
'

t rois ou quatre. mais de bon n e s ct acti ves gen�. Tous l es autres


com m e avec la préparation de Zorol1slre.
doivent être a ccep t é s indirectemen t . En outre. restez ignoré de
c h a c u n ct si vous fa i t es recevoir vos gens, assu rez-vous d e ux ,
, '
Le 12.

car ils o n t honte d'y aller. C'est pourquoi j e me su i s appliqué, j- eunesse est con1p e nsée par la raison . I l doit m.' envoyer
.
Sa
contre l 'hab i t ude, à reserver la réce p t i o n a u x premiers et aux tous les aétails d u p l a n . Travailler à l ' histoire de l'Ordre : be­
m-oins exercés, ce à quoi d ' a i l leurs je ne risque rien . parce soin de sessions. Considérer ces consiliarii com me des collabo·· ,

que l a réception ne d o i t a voir l ieu que sous la d i re c t i o n des ra te 1,1 rs , et p ro céde r d'abord gradalim, avec les a u t res. · corio-
, .

su peneur!!.
Je me ch a rge ra i du com.plément de� s ta t u t ! . Ne donnez rien (1) rRf'rg�>rl .

par éc rit à perso n n e à m o i n s que vous ne soyez eûr d e cette {'2.) (Bazl.
,

{�) r�oc.het·J.
personne d u fait qu'�lle a déjà procéd é à une r{cept1on. Laissez (4) [Sauer ] .
122 DOCUMENTS ORlGINAUX DE LA SECTE DES ILLUMINÉS

lan, Berger, B az W. H. sont regardés ; voir ;si l a dernière n'est


,
Le 1 8 .
pa � dan� l'Ordre des M . ; Berger est assuré par B . et S . Se
preoccuper �e H . Partage des collectes. Faire en sorte que nulle J 'éc r ira i pl u s e n d d, u i l sm' cc q ui est p répo nd é r ant . Je suis
de ses pens.ees ne soit perdue pour nous. Recommander parti­ cmn p r i s . au sujet de la l ente ur el de l ' e n se ig i1 en1 e nt successif.
culièrement Coriolan. Si la p r é p o n dér a n c e a p p a r t i e n t à c e u x qui sont restés deux ans.
S'il fa ut en parler ou s'en taire, à l a .se s s i on P Je veux mai nte­
�ur une feuille in-quarto nir cel a , comn1c n�pnnsc ù sa lettre du 1 7 , au sujet de l ' im­
primeur. Avoir soin des li vres-journaux. Compliment.
de la main d� Zwack.
Le 20.
I 3 mars 1 7 78.
Au s uj e t de P y thagore. J(� vrux t r a va i l l e r sans savoir. Corn..;
Au l i � u d'Ajax, c'est un autre qu'il faut remplacer. Puisse
. men t est-il à u t i l i ser � CJaudius a insinué le R . . . ; il faut l ' épar­
le Prœstdntm ne pa� paraître le proposer, afin de n ' éveiller
gner a vec un d 1 1 r f)l'n sum ; i l c:;;( riche. Quel l i vre d cns e i gn c­ '

? uc,une jalousie. E n tout temps, (P. 206) c'est au Proponens !lw n t a-l-il prnpost> p ou r l 1 1 i v .Te l e n t rep r e n d s . Résolution au
a s ,en �ccu pe r. Des sessions doivent être tenues pour chaque
'

S 1 1 j r.t d� Rn. Coriolan n fou r n i l a p rP m i f n cscplissP. du pen­


cat �gq n e .. Le C on sei. l secret ne pe ut consister qu'en Marius et
> ,

s u m i l a l ra va i l l l� d ' :-t , ! l a n f q u ' i l ] n i est vr n u rptelqne chose


)

ITIOI ; avec le temps, i l,peut être heurté à la grande session.


de n o nvea 1 1 . Bi('n. O n pr.t: rrn i t rngagC'r F:ker. Bader, je crois,
Partager J 'Ordre en trois classes : I 0 Jnsinuati ; 2° Membres
o ffr e nn a u tre ne.rus.
e ffec ti fs ; 3o Cohorte suprême de Spartacu s . La deuxième classe
N . . n. - Po 1 1r cmnprcndrc ex t ra i ts de:s lettres de Caton,
ces
doit se croire la dernière, et croire ses grades les plu:s élevés.
.

cru'on les confronte a v ec lr� ) c l t.rcs ftUÏ su iv e n t ct avec ]es ré­


Les gr�des, ?lass ifications, cérén1onies, symboles, a11égories,
. p on ses de Sp a r t a cus durant l e n1 o i s de mars.
etc. dOivent 1nspuer de l a crainte aux insinua.t i. Ceux 'de }1a
Coh,o�te doivent y par� �tre, et sans occuper toujours les places
supeneures, exercer l 1nfluence principale. C'est dans cette (P. 208) XXXII
deuxième cl'asse aussi que doivent d' abord se former vos con­
seillers-collaborateurs, et quand un de vos membres s'en va Suite des lettres de Spartacus
c'est là qu'il faut le remplacer. Cette deuxième classe de votr�
institution travaiHera spécialem é nt avec les miens. Il faut vell- 3
1er aux mystère�, etc . , pour la Cohorte, Zoroa:stre est insinué.
L' imprimeur craint Risieo, et estime à 1 20 florins. II faut at­ Spartacus Catoni S. d.
tendre.
Comme no�s avon s cu des vac.ances tout ce temps-ci, mes
1 7 mars 1 778.
'

lett.res pouvaient êtr e un peu plus fréq uen tes ; mais ce temps
touche à sa fin , aussi mes lettres commenceront-eUes à devenir
La lettre d'Ajax suit. Pour Tibère, j ' ai pris soin de ]a sienne.
un peu plus rares. Les livres concerneront I I . 8. 4. 8. 1 7 . 5 .
Je � ui ai. écrit mes progrès. Ou'e.st-ce que Ajax doit savoir de
.

1 � . I . .8. 1 7 . ( I ) . Faites bien les choses avec lui. Si nous pou­


cela P Zoroastre occupe ses heures avec application. Scipiôn
vons nous l'approprier, ce sera une excel lente prise. Lisez cefft:�
accompa�ne Sa. et So. Claudius vient demain. Avec J am i S . '

lettre J?OUr Ajax, et envoyez-la-lai sous p l i fermé. Il en suit


. �

Des candidats : les pensai et profecta seulement doivent nous


une pareillement pour Tibère. Cela me fera plaisir . si vous
être envoyés, ·(P. 207) et le reste des premiers Insinuants être
voulez entrer en correspondance avec lui : juncta consilia peu-
conservé in loco. Claudius livrera peut-être RudoCer. En .
dehors de West . . . , je n'en ai plus. Lis Lodin.
( 1 ) fBeierhamer].
124 DOCUMENTS ORIGINAUX DE LA SÈcn: DES ILLUMIN�S 125

des historiens philosophes. La morale, avant tout, doit être


.

vent faire beaucoup. Ceux d'Eichstadt ne sont pas encore assez


éclairés ; c'est par œtle voie d ' abord qu i l s doivent recevoir
'
l'objet prin cipa l . Robinet, Mirabaud, le Système social, la
leur complet enseignement. Un homme appliqué, doué de bon­ Politique nat ure l le , la Ph ilosoph ie de l� nature et autres sont
nes aptitudes, désireux de s' i nstr u i re, qui ne sait pas enoore désignés plu� amplement, et i J faut en ce moment les dissimu­
beaucoup, � ai s qu i v eu t c on n aî tre da van tage, si nous obte­
.
ler avec soin. De même a u ssi .sp éci a l eme n t De l'homme de
Helvétius. Si quelqu'un l ' a déjà, qu'on 1� félicite et qu'on ne
nons cela d a bord , c es t pour nous de la plus grande utilité.
,

Ceux qui croient déjà savoir quelque chose sont trop fiers et le g rond e pas . .:'{e p a rlez non plu� d� rien de ces matières aux
n ' ac ce pten t pas volontiers l'enseignen1ent . En ce qui regarde
' i n i t iés, car on n e sail pas comment elles seraient acceptées,
l a chimie, (P. 209) je n ' a i encore personne ; mais Ajax possède parc.e que les gens ne sont pas en core convenablement préparés,
là-dessus d ' exc.ellents ) i vres. L'idée que Coriolan doit f a i re des et c.ette préparation doit d'abord se faire dans les classes infé­
rie u re s, var l es q u e l l e s ils doivent passer. De ·même encore, i l ne
cours est très utile, à lui el à nous ; faites en sorte seulement
q u ' i l a i t un auditoire. C'est une bon ne occasion d'attirer à soi me plaît pas q u 'on pa rl e · d ' éducation et d e p o l i ti q ue à ces
des jeunes gens. JI ne serait pas mal non plus, si vous vouliez gens-là. Car, s ' i ls apprennent la politique avant L1 morale, ils
vous-même .devenir un auditeur. Pour ce qui es� des livres de deviennent des coquins. Au total, seulement l a mor!i l e (P . 2 1 1 )
,

finances, . je ne sais absolum�nt rien, de m.ême que j e n'ai J ' hi sto i re , ] a connaissance de l'homme et des vues sur l a nature
qu'une co n na i ssanc e très restreinte de l a science. Genovesi, humaine. Changer dans ce sen15 le passage qui y est consacré
Smith (Des Richesses national.es) , Steward, Sonnenfe1s so nt à dans les Statuts, et, au lieu de po li ti q ue , m.ettez morale. La
peu près les seuls que je connaisse. En gé néra l il fa ud ra dé­
,
connaissance des d i ffére n ts Ordres deviendra aussi· un objet
term iner auss'i d'une façon plus précise, si vous devez traiter principal. En cette matière, j 'a i de bons livres, et assez de lu­
des finances, de la pol ice , du commerce, de l ' économie muni­ n1ières aussi. Seulement, rien avant le te1nps : Le temps et
cipale ou nationale. Q ua nd je le s a u rai j'extrairai des catalo­ moi, nous v a lons deux Œutres. La leclure des écrivains classi- •

qucs anciens, du Tass�, dp ·M ar ini , du Dante, de l'Arioste, de


,

gues ce q u ' i l y aura de mieux, autant que j e s a che . Je ne con­


nais Schleich que par Ajax, et .ie ne suis encore jàmais entré Pétrarque, de Pope, de Corneille et d ' a utres convient aussi
en correspondance avec l u i . Je J'ai mis en avant près de vous, avant cette classe, afin de recuei llir de belles sentences qui ser­
parce que je sa v a i s que vous aviez fait sa connaissance pendnnt viront à rendre agréables et à illustrer des écrits. En particulier,
votre s{jour ici. Le fameux imprimeur ne connaît donc aucune il faut mettre entre les mains de15 gens des écrits réchauffants
adresse étrangère en vue d'un p la c ement ? Si tous rompent qui, par li:\ force de l'expression, agissent fortement sur leut·
les chiens, je suis prêt �ussi à le faire de mon côté. Si l ' a ffaire volonté.
doit bien marcher avec Beierhamer, averti�sez-le qu'il ne doit Parn1i ceux-ci , je compte. la Philosophie pratique de Base­
faire usage de la notice des livres q u i lui a été communiquée dow, les écrits de Abt ct de Meiner, Sénèque, Epiclètc, les Pe n­
en faveur de personne d ' autre, mais qu'il doit plutôt (P. 210)
sées de Marc-Aurèle, l es Essœis de Montaigne, les biographies et
regarder comme un secret. tout enseignement qui · lui a été les œuvres mprales de Plutarque. Tacite avec. les notes d ' Ame­
communiqué. Quand ces connaissances-là se ·généralisent, elles lot rentre encore dans noti:e Index librorunt prohibitorum. Il
perdent leur valeur ; et quel pl ais. i r serait-ce pour un homme , se trouve à Eich�tadt un de rpes· gens, qui est assez indolent,
et dort très volontiers, mais q u i passe généralement ses . soirées
qui aurait été engagé par nous, de n e rien _ entendre qu'il ne
sût déjà d ' a vance P dans une société qui n'est pas du tout. instructive. Je veux le
rév·e iller de la façon s u i va n te. Vous lui écrirez la lettre qui suit,
Avez-vous déjà le Sysfèm.e so c iaJ ? Mai s je vous recomman-·
sa-ns lieu, n i date, n i signature, n i adresse :
.

de au plus haut point l a Méthode d� Basedow, comme aussi


sa Philosophie pra.t ique. Pour les livres traitant de l'Etai et de (P. 212) lta jac, mi Luci_li ! vindica te tib..i, et tempu�, qucd
l::t religion, nous � e va ns être circonspec.ts avec les débutants ;
a.dhuc a1.1t aufereba.tur, aut surripiebatur, aut excidebat, col� '

dans mon Plan, je les a i réservés pour les hauts grades.


lige et serva. Persuade tibi, sic esse, ut scribo : quœdam tem-
A présent., on ne publie 3'autres livres que des moralist.P.s et
pora eripiuntur nobis, quœdam s�bdu.cuntur, quœdam �fluunt.
:126 ô6èUMÉNT� ORIG INAUX DE LA SECTE DES ILLUMINJ1S

n ' avez pas besoin non plus de m.e l'envoyer. Avec la prochaine
�urpissi�a tamen est jactura., qu.œ per negligen tiam. venit, et
lettre, vous verrez encore une a utre histoire. Cela vous don­
�t voluen,s attendere, magna vitœ pars elabitur male agen tibus nera toujours quelque -cho�e à faire. Répondez-moi bientôt.
ma:ûm.a nihil agentibus, lota. aliu.d agentibus: Que1n mihi
dabis, qui aliquod pretium ternpori ponat, qui die1n œsti·met ?
Votre SPARTACus.
� Fac ergo, m i Lucili ! on ,nes ho ras complectere, sic jiet, ut
_
mtftus ex cra.süno pendeas, dwn hodiern.o rna.n u m inJeceris,
D u m . dijjertur vit-a, transc urit. Ontnia, Lucili ! aliena s u n t , Le 5 mars 1 778.
lèmpus tantum nostrUTn est.
(P. 214) N . B. De tous ·ceux qui sont instruits dè l'affaire,
1.
-

SÉNÈQUE,. Epist.
. Tibère e:st le moins renseigné. La raison en est que je ne suis
pas précisément sûr de lui. Il n ' a pas encûre d'enfants, encore
Nunquam mores, quos ejfers, referes. lni r�ica est m u l torunt moins de neveux. Il sait seulement q u ' i l s'agit d ' une affaire à
conversatio. Nenw non a l.iq u od
. nobis ·v ili.wn. au;t commendat moi, et d'aiHeurs i l ne connaît personne que vou� et moi. I l ne
a ut imprim.it, au( nescientîbus allin it. U t i q u.e quiO nwjar est faut pas que Ajax s'ouvre encore à lui, car il n'y est pas enc.ore
populus, cui com,miscernur, hoc periculi plus est. préparé. L'année dernière, Ajax, suivant son habitude, lui a
SÉNÈQUE, Ep. 7· joué divers mauvais tours. C'est pourquoi i l lui en veut. Au
reste,. i l n'y a rien à dire, si vous lui écrivez à cœur ouvert et
Nulla· res magis œnimis honesla indtt.il, d u b iosque et in pra­ si vous l'exhortez à développer l'Ordre. Alors i l me rendra de
u
v�;m inc.l inabiles revocal ad reclUtn, q ..mn bonurun-1. virorum
bons services, par exempJe s'il faut écrire de telles lettres. Oh 1
co_nvers_atio. Paulatirn eniln descendit in pectoru, (P. 213) et
ce qu'il me faut rn ' abstenir de faire quelque chose l
vim prœceptorum abtinet, jreqcœnter au,diri, aspici frequenter.
Ocoursus n�e hercule ipse sapientium ju-v t a; , et est aliquid,
quod ex magna vira vel ta.cente proficias. Non deprehende_s, 4
que mad:�odurn au.t q u ando tibi prosit, profuisse tam.en. depre­
hendes. . .
Spartacus Catoni S . d .
SliNÈQ U E , Ep. g4 .
.
Le système que je me suis fait jusqu'ici de l 'Ordre, peut
Nunc vale et ostende te Stlperiori tua.
aussi bien supporter que je Je change demain ou à quelque
Sur ce mot concluez la lettre. Dans des ûceasions a nalogues, autre époque . Comme j'ai toujours plu� d'attrait et d 'occasion
de réfléchir à l'affaire, comme mon expérience et mon juge­
·

agissez ainsi avec vos gens . E t d 'a i l leurs, à cela, vous pouvez
employer Tibère. Je crois que cette façon de dire à quelqu'un ment croissent chaque jour, n 'est-il pas j udicieux de retarder
ses fautes, est la meilleure, car elle n ' a rien de trop amer. J'établissement d u système aussi longtemps (P. 215) q u ' i l est
. . possible P C'est pourquoi je cherche toujours à gagner du
Expédiez cette lettre tout de suite, sous l 'adresse sui vante :
temps avec la preni.ière organJsation et à l ' utiliser. A cet- - effet,
je donne de longs te�mes, qui tous deviendrC?nt plus courts,
à Monsieur,
quand le systèm.e sera enfin établi et que le nom·hre [des mem­
.Monsieur G . . , Licencié en Droit, bres] aura augmenté. De telles aswciations secrètes · on attend
beaucoup, et comment serais-je en é't at, en trente ans- de ma
. - '

et S . . .
à Eichstad �. vie, de faire assez pour chacun P
Cependant, je veux vous écrire en détail mes idées actuel-
· J� ne . sais pas bien ce que S . . . signifie en français. Vous
. .
J28 DOCUMENTS ORIGINAUX ()� LA SECTE DES ILLUMINÉS 129

les. Mon but est de jaire valoir la. raison. Comme buts seco n d a i- de ses lum ières. PareilJcment j e mc p ro po �e de faire _e n ce qui
res, j 'a i en vue : notre sauvegarde, l a puissance, de sûr es ga­
c onc e rn e l'éducation ct autres problème�.
ranties contre les 1n.alheurs, des n1 oy en s pl us faciles d ' arriver
Pour donner u n ex e m pl e de in y stère�, la
doc tri ne de l ' unité
à la c onn ai s s a n ce et à la s c i. enc e .
de Dieu f ai s:i lt partie des m·ystères d ' Eleusis. Mais ne vous
· En particulier, j e m'efforce de cultiver ecs sciences qui exer­ '
preo ccup ez p a s de c-ela : vous verrez sc d é ve l op per peu à peu
cen t une influence sur notre bonheur générc.il o u su r le bo nh e u r une prop re m o ra l e , une éduc ation , une statis tique et une reli-
de l ' O r dr e ou encore sur nos affai res pri v é e s, et à écar ter du •

gwn.
chemin tout ce q u i s ' y oppose . Vous pou vez alors penser c e que
Con1bien doit-il y a vo i r de c.lasses r Je n e le sais pas moi­
nous aurons à faire, de l a sorte, a vcc le péd an ti sme , a vee les
n1ê m c . Dieu et le �emps l'enseigneront.
écoles p ubl iq u e s avec .l ' éducation, l ' intolérance, la théologie ct A h ! quell e joie tn ' a proc u ré e votre lettre I R ecevez-e n votre
,

la co n sti t ut i on politique.
part, si vous vou l ez . J e n ' ex c l u s aucune bonne tête encore '

A ce t te f i n , je ne p u is pas n1e servir des grns tel s qu'ils so n t , moins llll b o n ca:u r.
in a i s je dois d 'ab o r � les fonncr. Et c ha cp : e clas se antérieure Fai l rs-moi une esquisse des a l'Listes et d es autres personnes
doit êlre l'école d ' e xan 1c n pour· celle q u i v ie n t enst�ile. (P. 216) n o n c u l t i vées qui n ol i s son l éga l c n 1 e n t n éce s sa ires ; cl i l es-m oi
Cela ne peut pas a l l er autrement que lentcrnent . Des actions comment il fn u t lntJr corn m u n i q t i('f les st a t u ts et t tab l i ssc z le
,

seules peuvent valoir ici quelque chose, ct non pas la recom­ contenu de C<'llX-c i . J e ne suis pas ap l c à le fa i re . Me voici tout
m a nd a ti o n .
à coup crnpt-rhé d e p o u rs t 1 i vre c e l t e lettre. Adieu

D a ns l a cl a sse s uiva n te , je s o nge rai s aussi à i ns t i t u er u n e


sorte d'académie s ava n te . . On v t ra va i l l e ra i t à l 'étude des ca-
v

I... c 1 0 m urs 1 778. SPARTACUs.
ra c tères h i s toriqu e.s e t v i v a n ts , à l 'é t ud e des anciens, on y

développerait l 'esprit d'observation, on s'y occuperait d'ou­


vrages et de questions mises au concours. En particulier, je [P. 218] 5
ferais là que c hacun fùt l' esp i o n de l 'autre et de tous. Ensuite
ceux qui en seraient j ug é s c a pa b l e s seraient c h oisi s pour les Sp a r tac u s Catoni S . d .
Mystères, qui dans cett e cJa�se sont lrs fondements mor a ux ct
les principes d ' une vic hun1.aine heureuse. On y t r a v ai l l erai t Avec Baz, relenez- v o 1 1 s . Avec 8 . 1 8 . 1 9 . 8 . r � . 1 7 . !1 • 8 . 9 .
:: n .

_aussi à d ép i s ter et à d é ra c i ner les pr{·j ugés. Pour ce l a chacun , 8. T 7 . ( 1 ) , con li 11u cz : i l me p l a î t . Esq u i ssez le rnodtw1. nolandi
doit indiquer, par exemple chaque m o i s ceux q u ' i l a décou­, cl Les ma t ièr es sur lesqudles i l faut pre n d re des no tes , et en- •

verts en l u i , q u el est le p ri n ci p n l , dans q u e l l e mesure i l lee; a


· voyez-les-mo i , a in s i qn'ù Ti bèl'c ; pare i l lcrne nt a u sujet. du for-
combattus, etc. Ceci correspondrait chez nous précisément à ce mulaire en tableaux, afi n q u e j e p ui ss·e en introduire l ' u sag e
qu'était la confession chez le� j és u i t es C'est ainsi qu'on peut
. ù Eichstadt.
se rendre compte quelles · sont celles qui conviennént parmi Je n'ai pas co mp r i s votre projet à p ropos de l'état qu e l'on
certaines do ctri n es d'Etat particulières, et aussi . quel les idées peut fa i r e de ces gens tout à f a i t au début., et j e m'en t i en s à
religieuses sont" à a c ce p t er. ma l c t l rc d'hier Lente jestinandum : si ces gens en viennent
. · .
à tout. sa.voir, a o rs a l l
l ez- y... Dès qu'on a b u , on tourne le dos
Et à l a fin s u i t -la totale i n t el l ige n ce de la po l i t i q u e et des
maximes de l'O.rdre. C' es t dans ce Conseil .s uprême que so n t à la fontaine. No u s-nt ê me , nous nous élevons de dasse en
classe, pourquo·i pa s eux P La lumière du vieux se pe rd par là
es qui�s és les projets : corr1ment i l faut peu à p e u attaquer les
a us s i . Et l eurs vues. nous voulons les tirer d'eux, sans q u ' i l s le
e nné mi s de la raison et de l ' h um a n i té ; comment i l faut intro­
sn c he nt . Donc, laissez-moi fa i re et di st ribu er les pensa!. J'at-
duire l 'affaire parmi les membres de l'Ordre, à qui la confier ;
."(P_. 217) com me nt chacun peut y êt re em pl oy é dans l a mesure
( 1 } [Weslemie<.lerJ.
DË LA SECTE DES ILLUMINÉS tH
130 DOCUMENTS ORrGINAUX
Le deuxième Collège consiste dans ceux qui ont été nommés
tends Lous les jours une réponse de Marius. Aujourd 'hui, j'ai
ci-dessus. I l co n 1 p ren d en <Jutre : 1 1 . 8 . r 7 ._ 6. 8. r 7 . ( 1 ) ,
un cours, et je ne peux pas -cont.in ucr d écri re . Je suis v ot re
sous le nom de tl . Co r neli us Scipio, et un certain excellent
'

SPARTACUS. homme, âgé déjà de. 47 ans, Troponegro, sous le. nom de Co­
riolan : il est très fort en matière de finances et de commerce
et i l a habité long�emps Hambourg ; i l est professeur de scien�
(P. 219) N. B. - L 'organisation de la deuxième classe sera ces financières à Munich. Enfin, a ve c l u i , e ntreront encore 1 1 .
bientôt achevée. Nous arra ngeons le Syslèmc général. Les or­ 1 2 . g . 8 . 1 7 . (2), professeur à Munich, et 2 1 . 8. 1 8 . r g . 8. 1 3 .
g�nisations locales et p rinc ipale s , ce sont nos assesseurs futurs 1 7 . 4 . 8 . g . 8 . 1 7 . (3), également professeur à Mwüch. Dans
qui les arrangeront. cette assemblée, on travaille de bas en haut, et le Locale ainsi
· Envoyez-moi .aussi, je vo us prie, l '1n s tnic ti o n à l' usage de
que la constitution particulière et les ci rco n stan ces sont régu­
ceux q u i re çoi ve n t. larisées à Munich. U n cousin de Caton, Claudius Imop . ,
(P. 2'21) ct 1 8 . I /. . 20. 8 . 1 7 . (4) le jeu ne , qui s o cc u p e de
'

6 commerce, font. leur no v i c i a t . 1 J . 8 . 4. 8. 1 7. 5 . 'i 2 . 1 . 8 .


1 7 . (f>) s'appelle Zoroas tre ; il' a é l é adrt1js ces jours-ci, et ill
Spartacus Tibcro Gœs. S. d .
aura à faire, comme il a été décidé par nous, son passus à
C'�st a v e c u n èxtraordinaire p l ü c · que j ' a i à vou� i n former La nds h u t . 1 . /1 . 10. fl . R . :>. . (6) sous Je nom dQ Timon, ct 5 . r 4 .
des heureux p r og rès de mon Ordre, car j e sais que. vous Y 5 . 8 . 1 3 . 1 2 . 4 . 1 0 . 5 . 8. 1 7 . (7) com,menceront à F re ysi n gen .

avez cer tainem e n t part, ct vous m' avez p ro1ni s auss.i de m'ap­ A Eichstadt, vous connaîtrez les moindres choses. 2 . 1 2 . r3.
porter votre aiùc en ce l le circonstance. Sachez do nc qu�, dans 6 . (8) d iri ge .assez [bien] sous le nom de Tamerlan et c'est à
'
1e p lu s bref délai, j� suis déjà en état dïns�aller à Munich de ux son zèle que je dois Od i n , Tasso, Osiris, Lucullus, Sesostris et
Conventus et Loges. Au prmnicr, uppart.icnnent Ca to n , 5. 8. Moïse. Ne sont-ce pas Jà de bons progr ès t> Nous avons aussi à
1 7. r g . 8. · 1 2 . ( 1 ) sous le nom d e Caius Marius, 1 . 1 2 . 18. r 8 . Mun i c h notre propre imprimeur. C'est de là que vous recevrez
8. 13. 5. 1 2 . 20. r 8 . 8. . r 3 (?.) sous le nom d ' Ajax, ainsi que bientôt, impri inéc à nos frais, J a Rela.tio de strategmatis et so­
ceux q ui sont instruits par n1oi. C ' est de ce c o ns ei l:_ que vous phismalis Polchis S. 1. de Alphonse de Vargas. S i vous voulez
faites également partie et oLI vous prendriez p lace , s i vous envoyer à Caton une contribution pécuniaire, comme vous me
veniez à Munich. J'ai d û garder Ajax, quoi q u ' i l eût pu e n ce l'avez déjà proposé, vous nous ferez plaisir. Caton vous e n dé­
moment rn 'être d'une plus grande utilité, car i l était le pre­ livrera un reçu. Oh ! .s i par vos dispositions et par votre zèle en
mier de tous à con naître mon projet ;. c'est lui aussi q u i m ' a Souabe il y avait aussi quelque chose à fa ire ce l a no�1 s se1:àit
,

procuré Caton. (P. 220) Mais je ne l 'accepterais plus, s ' i l d'un gra n d secours. Je vous en prie donc mettez-vous à '

n'était déjà là : en tout cas, je lui ai coupé les ailes, s i bien 1 'œuvre. Dans c i n q ans, vous, serez étonné de cc que nous au-
qu'il ne peut me susciter là n1o i ndre intrigue. Je ne l u i laisse rons fait. Caton est incorrigible. Le plus d i f fici le est mainte­
en mains pas même u n helier de l'argent de la caisse (c'est Ma­ nant accompli , et vou_s nous verrez faire des pas de géants. Oh!
rius qui dét i e n t cet argent) , e t les écrits q u i me p a rv ie n nen t agissez donc ! (P. 222). Vous ile rencontrerez a ucu n e occasion
de lui doivent toujours être contresignés par Caton ct Marius.
C'est. Caton q u i mène le tim.o n à . Munich ; aussi est-ce toujours (tl [13erger].
l u i à l ave n ir q u i sera en correspondance avec vous. Dans ce
' (2) [Dader).
Convent, le Système de l'Ordre est régularisé dans son ensem­ (3} r WestenriederJ.
(4) [ Sauer].
ble, et les affaires et le s conclusa m'ent sont c nvoyé.s pour rati­ (5) (Beierhamerj.
fi ca ti o n . (6) [Michel].
(7) [Hohenricber].
(1) {Hertel). t8) [Lang].
'

(2) (Massenbausen].
132 DOCUMENTS ORIGINAUX DE LA. SECTE DES ILLUMINÉS 13 3

meilleure d'obtenir de là p u is s a nce . VoùS a vez toutes les qua­ Son · e s tomac n' e s t pus r · n cP re com p l Nenu•tü d isposé à di gé re r

lités ct toutes Jcs hunières pour cela. E� s i de telles gens · ne cette forte nourr i t u re . Pour le resle, avez a lJ.�otmnent con­
. .
voulaieul pas bâtir u n Eiyséc, a lors quïls en a ur a i e nt l'occa­ fiance e n l u i . �1énag<·z-lc au:-;si, n n débt l t , dans les travaux,
sion, -ce serait chez eux uue double fuule. Et s'il y en avait tant ur� u t dans IC's d i ffici l<·s, j l l:-' q ldt re (jll Ï I a i t aC<{ l l ÏS pl u s de
� � ,

de ce genre à rencontrer ù. Eichstadt, est-ce que · E ichsLadt ne f ac t iJte par l . exercice cl cpt1 1 cr Hnmel t<'e :'1 l l'OI L \.<' 1' d u p l a i. -:: i r
deviendrait pns volre pa tr ie ? Au sujet de J os. Huter, j ' a i à l ' a ffaire. � ' i l est bien c�ng·:tp;c� . J I O l l :-1 a vnns < 1 < · bon:-; 8crvircs
appris qu' i l était mort, l e 7 rnars de cf�ttc année, de la phtisi e ; à attendre de� l n i . ( P . 'J.:Y 1t ) Pour Cit Jel iPs affnirf'� Ajax. est-iJ
à Ncuburg, ch ez les Frère� de la Miséricorde. J e ne p u i.s faire i c i donc si longtt>mps a b � e n t ?
q ue très peu chose. Sa mère n1e fa it p i t ié . Hépondez-mDi aussi-· Hecom n1n n dc'Z· < J l J s:<i :'1 n1::; gens l ' 1 /Jr,�u�r rles t•ics des an­
tot que possible. ciens pl1 i losnph cs , p<�l' \L <k F!� rw! n n . J I f.H l d rn i t l u vo i r aussi '

c�n a 1 lern n n d . J' a i fn i t all!-'si J ' ; , cq u i � i t i l l n dc�� El'ri/s el, iJ.osnphi­


q u es dc· M e i r w r : i l:-� cn;'t l <' n t '1 f i . , . k r . , d .i<' l<.:s e n \ Prrai
Je suis votre
SPARTACUS.
,

d ' i c i , l � r n d i , pnr le co t l n i e r . C ' e::;t 1 1 n J i n<� sdon n1on g01'l t .


Le r 3 mars 1 7 7 8.
rl i 1 mc !'('l'll Î I agr<'• a J > I e C J I I !' I Hl l l-; fi:-: � Ï t ) l l � ( j i W I I [ III' dHlSC de
N . 13. . - Q u a n d vous en aurez fni t des e x. L rn i t s , j e vous pne

parc·i 1 .
.T 'ai ronfj,� ln r:1 Ï :'.<:P. : • :\ J i i r Ï I I S , (':1r' i 1 r:'t hon l�ronnmr, Pt i l
'
de me re to u r n er celte JeLtrc.
Si vous VOil iez 1n'cuyoycr le Thétltrc de Crébillon, je vous flllfil D I ISSÏ ;'1 lf•n i r ]C's CGl l l j i lcS. _\ o[C'Z :-;c' I I l<'llH'Ill {'('CÎ Ù son SU­
en saurai grt-, et je vous ferai parvenir autre chose à l a place, jet : au ùéb u t , d 1 a rgC'z-l(' cl 'ntts�i pr11 de l rn v a i l q u ' i l soit
a i n s i que l ' Hornme de cour. pos,'; iolr. j 1 tsqu 't't CP q 1 1 ' i l y t rouyc cl 1 1 p la i =-- i r. Ses l i v res nous
Si vous co 1 1 n a i s sc z . clans votre v i l l e natale ou dans ]a con� rcndron t de bon� services.
trée, un hom me i n Lell igcnt, a u q u e l vous puissie z avoir s(ue- _
J[ng·olstad t l . le 1 7 m;1rs r ; , s . SP<\ l\TACUS.
ment confia nce, ct c h ez q u i voüs t rou v i e z (P. 223) de l'incli ­
nation pour nos affair es, vous pouvez - l u i expos er qu'un e So­
ciété de cette sorlr s'est con� L.itn<�e en B a v i è re et duns l a rég i o n ;
mais ne mc no mnH' Z pas, c t dema ndez- lui s ' i l ne· vel.1t pas en
devep ir n1em bre. S ' i l ét. a i l protc stnn t , j 'en serais d ' a utan t p]:us
fl a t t é . Mais si on p e n t fnirc qn e l qn e eh ose- sans rien dévo iler, ce
m e sera agr éab le. Spartacus C a l o n i S. d .

Q11e vo us d c v i <:'z t<·rm i ncr vn l rc n'c'l'ltf<'mcnt a vec Pyt hago­


7 re, je s u i s au�si de rel a v is, d'a t t l a n t p l u s que cela vous d�n­
ne t rop rlc pei ne (P. ?:?J) et q u e voHs devez ménager votre
Spartacus Ca ton i · S. d. temps p-Our des l ra v a u \ p l l ! s {·levé...:. Tl fn u d rait seulement q u ' i l
st· p n� s c n l ;î t <'r1Cili'C t t n C' t >risr C .\ t raord i n n i n · , q u i ne po n r ra i t
être faite aussi co n vc nnblcment pcll' un autre.
Hier soi r , enco re, par le cour rier , j ' a i reçu une lettre de Ma­ A f i n q ue vous nr. soyez pns non plus surchargé pnr la ·s im-.
rius . Je l u i ai r épon d u aujo urd ' h ui ct l ' a i com plè.t em� nt. plc cm·resro ncla ncc, ne nl'.(crivez CJ I I , U J1l' fois l a sem a i n e . m.ais
adre ssé ù vou s. Il t>st d i s c re t à u n hnu t deg ré, et d a ns lâ. plu­ a lors u n e l e l l re capitale. Pnnr cela, prt'parcz votre feu i l le df�S
par t de s es affa ires se m o n t re 'fut iori sle ( 1 ) . Mai s en ce qui·
l e premier ·j our-, et écriv<'z d es s u s ch(lque fois q u ' u n. dou t e _
con c.cr ne ]es q u es t i ons reli gie use s, i l doi l être n1é nag é encore·.

ou qu'un tvénemcnt s ' o ff re à vous : de l a .s orte, une grande


lettre s'écr i t sans peine. I l n1e serait to u t ù fait a g réa b l e d e
( 1 ) [ C'esl�à-tlire : l1·ès prudent.].
134 DOCUMENTS ORIGINAUX DE -LA SECTE DES ILLUMINÉS 135
recevoir cc�te lcHre tous lrs sam.edis mati n . Car l e samedi et A � ropos des Mystères, je vous dirai que j e réserve pour
le dimanche, j ' ai deux jours de vacances, et je ;uis ainsi dans
ce SUJet toute mon imagination, m a philosophie et mon élo�
les m-eilleures conditions pour travailler. Surviendrait-H un
que ncc ; et j e : eux aussi a rranger les choses d e façon qu' i t
evenement mopme et pressant, i l va de soi q u ' i l y faudrait .
Y a 1 t un connaisseur exercé q u i m 'en montre la nouveauté
, , .. •
• 1

consacrer une lettre spéciale. App l iquez cette manière de faire


et � ue chacun p u i sse en gnùter les solennités et s'en réjouir.
avec vos a u t res correspondants, afin q u ' i l vous reste du temps
Mats cela mc coûtera en co re beaucoup de lectures et de ré­
�o11r lire, . méditer, prend re des notes, dresser des gens et en­ flexions. Et si un j o ur q u cl q u ' un est p ar ve n u à les b i en com­
fm remplir vos fon<'tions.
prendre, il s'en réjouira da vantage.
Au sujet du Système ct de J'ordre selon lequel les futures
A u sujet du doute que veus m'avez m a n ifesté dans votre
cl a s scs doi vent être organisées, vous ne m ' a vez pas encore
. dernière lettre, j e vous réponds ceci :
suffJ:anu� 1cnt co r�1 p ri s Les S t a l uts que j e -yons a i envoyés en
. .

Les Statuts q u i o n t l' l é e n v o y és récem men t , et q u i sont à


dern1er lten, Interessent l e grade suivant ; i l s ne sont pas
corn pléler, concernent l a seconde classe qunnd deux ans de
(P. 226) non plus complets, et je ne vous a i adressé cette par­
r�roba�ion ont été accomplis . Lors des sessions, i l n'y a pas
tie qu'en vue d'une revision : vous me les retournerez donc
lteu d en faire me nt i o n ; actue1Jcmcnt d ' a i l leurs et j usqu'à
aussitôt pour qu'ils soient complétés.
nouvel ordre, aucune session n'est à tenir.
Entre temps, notez bien ceci : ne tenez encore aucune réu­
Pour l ' i m pression d ' A lphonse de Yargns. j'Dt tendrai très
n ion avec Coriolan. Cla11dius; Sci pion et Py tha.go re, mais trai­
volontiers. Au sujet du l i v re-journa l , (P. 228) prenez les dis­
tez Ie� sur le mêm.e pied que vous avez traité Claudius . j us­
;. positions nécessa ires pour qu'un l i braire du voisinage, d ' Augs­
qu i C L
bourg, de Nu t'Pmbcrg 011 de n�tisbonnc, en prenne un certai n
Si les Statuts de la seconde classe �ont prêt.s, je vous les
nombre d 'exempla ires . .T<� ferai en�uite en sorte qu'un nombre
en.YCITa i , ct a lnrs v eni llcz examiner d ' abord qui nous devons
considérable en · soit commandé d ' ic i ct d'Eichstadt. Mais ie
ini tier en prrmier lieu po ttr la seco n d e classe ; ensuite qui de .
ne mP. srns pus ln force d 'en opérer mc i -mi'\m,c d i rectement le
la seconde classe panni vos gens, e n vue d ' une accession u lté­
placement.
rin•rc. Quand ensuite, il� illlrnnt avan c é l ' u n a près l ' autre,
Ecrivez-moi .aussi cpw l q u cfois ce cy u ' i l advient de Marius
ct qne vous rn a u rez plusieurs dans le même grade supérieur,
et comment les choses l u i plaisent . Fai tes-l u i lire aussi les sta­
alors tenez des rél1 n ions. D 'a b ord l a générale, qui doit être
l ut s suivants, etc. Je suis votre
la mP.m,(� pa r to u t et n('· doit avoir l ieu qu'une ou deux fois
c h u q n e nwis. Ensuite Jes particulières, dans lesquel les on rè­
Le 19 mars 1 7 7 8 . SPARTACUS.
gle l e Locale. Pour les deux espèces, vous recevrez I 'ordre,
l 'organisation ct les m a tières q u i les concernen t . Mais vous
pouvez conft!rer de ces suj-ets tous le.s jours avec Marius, quand Tâchez de bien ennammer Marius, en lui expliquant
P. S . -

et comme vous voulez, et m 'envoyer vos réflexions. les avantages : quant aux i nconvénients qui pourraient se p�o­
A propos de Tibère. ce n 'est certainement pas par dédain duire, cherchez <'t les lui · masquer. En particulier, déli vrez-Je
-
de la crainte que J. a <'hose pourrai t Mre sue, car c'est Îà sa
q u ' i l ne v<Dus a pas écrit : i l a beaucoup de considération
préoccupation principale.
pour vous, comme votts pouvez le voir par la lettre ci-jointe.
Seulement i ii est peu commode : je lui enverrai u n discret
1nonitoriu.m. Fwgite (P. 227) discordialm,, am ici ! et fai tes-vous
des concess ions .. réciproques, aujourd'hui à l'un, demain à
Sparfacu s · Catoni S . d . . .
J'autre. De petites fâcheries et de petites contrariétés sont le
sel deg a m i t iés. 11 me semble que vous avez fait des avances
Je vous envoie ici l ' Instruction pour ceux qui procèdent aux
pour les let tres de Tibère ; s'il en est ainsi ·, je me ferai de .
receptiOns ; retournez-rn ' en btentôt (P. 229) une copie, afi n
, .

nouveau adresser les lettres.


que je pu isse l 'envoyer à Eichstadt. Qnnnt à l 'original , mcltez-
138 DOCUMENTS ORIGINAUX DE LA SECTE DES ILLUMINES ,

139

u ne Société où les gens so n t choisis, cl. où l ' u n s'harmonise 1 7. 20. g . 1 /a . 1 7 . 6 . 8. 1 7 . ( r ) doit pre ndre le nom de Livius.
le p l 1 1s exactement pos s ib l e avec l'autre, i l e n découle Je plus Ayez soin de son Pensum et de sa di r�c t ion car vous le 'con�
,

gran d plaisir. P ropose z l u i a ussi les quest i o n s suivantes: Est-ce


-
naissez très bien.
qu'un homme e s t t.('nu de sc re n d re u t i le autant qu'il l e peut Hoh ene icher po u r rai t b ien procé der à des réceptions. Mais
par ses t al rn t s ? F.t s ' i l rép o nd pa r l ' a ffi nn a l i vc , (P. 233) de­ q u 'il soit capable de façonner des gen s , de montrer et de gar­
m�ndcz-l ui e n oulrr s ' i l est possible qu'un homme pui.sse ren­ der de la supériorité, ct pnr co nséq ue nce (P. 235) d ' ens ei gn er
dre autant de services s ' i l est seul 1111e s' i l est u ni à d a 1 1 tres ? '
les gens c'est une autre q u est ion . Je rép on ds : No n .
,

Bea uco u p n e Je p e u ve nt pas, pnrce qu i l s n'en ont pas l ' occa­


. '
A pro pos d e r 5 . 1 2 . 2A (�>.) , j'hésite beaucoup. Tout a utre me
sion , et a ux o rga n i s a t io ns récentf•s et pu b l i q ues i l manque l'at­ serait certes plus a gréable . Il b a bi l l e trop, fait p reu ve d ' e sprit
t ra i t d. J a force de rf'1 e r t i r les ge ns. DP m a n d ez-Jui de plus Ri de contradiction et a une mauvaise rcnom·mée. Ce dernier
fJ U el qu ' u n de ·c u 1 ti vé n ' est pas trn u d e c om m u n i q ue r et de poi n t est d ' im po rta n ce e t veu t q u 'on y regarde avant tout :
rép a nd re ses l u mi r rcs <'1. s'il n ' est pns punissable d ' y ma n­
,
car, selon cc que sont les membres. on prés um e aussi et l'on
quer ? Q1I'adviendrait-il Ùf' s :scicnc0.s ct cl(� l a société h u m aine, pe nse que }''Ordre 1 'est.. Pnto omiltendum. Certes, i l serai t
si tous pensaient comme ] n i ? La m i�rt nlhropic pro vi e nt de la actif, mais de quel se cours nous serait- i l , si son activité i rréflé­
h a i n e n n i versr.lle rt pnrt icnli(·rC'nl('nt dP la pensée q u ' o n ne c h i e porte dom mage ? A mo n avis,. c'est un étom � d i .
re n con t re pi1S n ' aussi honnf 'S ge n s qne soi-n1t•mr. J\l ais <'ncore
• Marius, je pense, doit re n d re serv i ce . C 'est pé nib l e q u on '

i c i se ra i t o n tenu clc faire fJ UC tous ne restent p a s si mé c h ant s


- :
pui ss e avoir des gens pour tou te chose plus facilement que
et que q u e l q ues- u n s au m o i n s dcvif'nnen1 semblables à nO\)S. pour le bien.
S ' agit - i l (le méla ncol i e , r l lc• clcvrait (� I re g nér i c pa r l e s rel at i ons .
- . Je vous .envoie a ussi une l i ste de rares et b ons livres. Si vo us
ne plus, res relnt ions a n x qucJlrR o n J ' in vit e, so n t rares, plei- en trouvez dans les ventes ou dans les magasins, v oye z à en
nes d'ordre c t de �ol c n n i t t- r f , s e l on les s t a t u t s l a connais­
, .

fa i re l ' a cq u i s i tio n . J'ai rléjà ceux q u i sont ma rqués d u signe + ;


sance ne� au h 'C S membres par un déhn t a n t s' op?-re sur une
'
les autres me font encore défaut.
durée de cieux a n s . On n ' n c ce p t r. pas CJniconque. On do i t subir Ajoutez . encore auprès de Pythagore que des Soci étés telles
de longs examens sur � n d i scTt�t i o n , son bon cn ra ctè rc son in­ ,
que celle-ci ont po ur but d ' exciter l ' i nté rêt d'un homm·e, de
t el l igen ce , sa raison ct Ja bonté rlc son cœur. et qui n'y satis­ tc ile faeon qu 'i l réfléchisse et écrive sur un ou pl u si eu rs sujets,
fa it p a s , on ne p o urs u i t pa::; plus loin avec l u i . Que vous, si a uxq uels il n 'aurait pas d u t o n t pcn:sé a u t remmi t . On s'y
jeu n e encore, pni ssiC'z (l(� i:l i n s t r ui re rt C' n g a ge r des gens, Py­ e ffo rc e aussi de remettre en vi�ucur des arts et des sc ience s
t h a go re r n Yrrra (P. '!8'1) bi<·nf•\t ct a i �t'·rn·rnt ]a canse, ct la p erd u s mais de Ta p l u s haute u t i l it é et p ou r cela, des 'é tabli s­
, ,

t ronvf'ra fondér. D'apr(·s nos s l n t nts. on peut, même ciès les RCm·ents (P. 236) et beaucoup de mains sont néces sa i re s Pour .

p rc n1 i c rs jours, procéder :1 des ré- r f'pt i on s sons ln direction de la doctrine et les matières. il a u ra i t falTu mê me dé.ià s e n o�cn­
'

ses ·s u péri e u rs . On cxigr ch e z nons l a r l n s gra n d e pureté de per rl epu i s des temps anciens. Si l 'on e st seul, l a science 1a plus
mœurs r f. u n e vir. irréprochable. Au!'.si b ea u co u p sont-ils ac­ élevée et 41e cœu r le me il l e u r ne t ep rés en te n t qne d� l or ·en'

ceptés : m n i s ln p l u s g ra n d r parf Ît' ne pa r v i e n t pas n l ' i n t el l i ­


'

sc or i es . Mais grâc� aux Sociétés. J'exercice 'd evient substance


�ence des M:vstères. Et comme rwrsnnne n'eRl forcé clr rece voir de choix pour cou ri r à t r a vers le monde.
des ]urni. f.res a v a n t le t em p 5i .. de mPmc on ne force ct on n e
.

Par l'a se con de p ièce j o i n t e , vous verrez ce qnc j ' a i éerit à


prie perso n ne d' entrer. An c o nt ra i re , chacun demenre libre � j ax. Conteriez-vous tion c encore et retenez-vous de communi­
jusqu'à un certain rlcgrr de se retirer, s'il l ui convient.. �
q er des vue s plus précises. jusqu'à ce qu 'on
soit sûr de , lui
Informez Pvthaanr�?.. . oc cel a . soit ora lemcnt, soit, ce qui par de l ' l'lrg-enl et des gen s. Vous po uv ez cepcnoant l u i écrire
'

srrait mieux. par ér.rit, pour q u ' i l y rHléchissc f't. fJU'i11 vous q ue l q ue chose, pôur qu ' H ne re m a rqu e pas trop que l'on se
donne une réponse�· Je c ro i s qu'il' céd e ra ct qu'il vi e n d ra à •

n ou s, en voyant qu'il ne s'agit pag d ' un jep, ce ·rl on t vous pou­


(1) fRnrlorger1•
vez encore l ' assurer. · [2) fPaz].

1 40 DOCUMENTS ORIGINAUX DÊ LA SECfE DES ILLUMIN�S 141

méfi e· de l u i . C a c h e te z l a lettre d ' u n sceau q u ' i l ne co n na i sse se servi r de ses ge ns . Ce q u i n1e plaît s u rtout c'est u n œil fier
,

pas. et p l ei n de vie, u n fro n t large e t dégagé. Les y e ux sont tout ;


regardez-y bi en : ce sont J es fenêtres de l'âme e t d u cœur. La
Je suis vo t re
dé 1n a r c he eL la v o i x ne sont pas non p 1 us ci é ca r ter . Mais pour
SPARTAcus.
marquer la d i fférence s u r pr en a n t e q u i l y a entre les d e ux , il
'

Le �� mars 1 778. fuut découvrir des no m s signi1ïca l ifs. En géné ra l o n d oi t i ndi­


<-1 uer 1 'r>.spèce par la pe rson n e qui la possède. Ai n si [o n d i ra ] :
la voix, l a dt:·n1arche de Ca�o n , de Scipion, de M a r i us Mais .

P . � . - .le· S I I Î =' p;,� r·n l-l<ll rl e Y011s d o nne r une d i rec tion .
HC' cela ne peut être d'uti l i t é qu'à c e u x qui connaissent Caton.,
p l u s prl-ciEïc ù 1 ' 0gnrcl de' ceux q 1 1� j e ne c o n n a i s pas du to u t , Marius et Sci pi o n .

rnmme par C .\ c m p lc· Py l lt<tgnrc . 1'1. je" vous p r i e , �l cet effe t, de Tinwn est ici ; il habile e l est instruit chez Scheüinger.
1 n ' i n d i q t1er en d é t a i l ù prnpo� d e l n l l l c a n rl i dnt de cette sorte :
, 1 1 f a ut aussi expéd ier, aussitôt q u e possi b l e , à O d i n ( S t . . . , à .

Je n o m , ! ' ;Ige. l'(�l :t l , ]a con d u i te C\ t(·ricure, el en général l es .Eichstadt, sous Je nom ùc G . . . ) u ne l ell re , dans laq11elle on Jui
inclinnl ion ::: d o m i n a n t es . a u moi n-; inridemmcnt. Cominen-

don nera 1nission de s'i n troù u i re à la su ile d u secrétaire d u con­
CCZ (P. ?:Ji) :tYC'G P�· t hagorc el i n d i q u ez-n1oi son caractère p a r :-:;cillcr de l a Cour. On l' assurera e n 1ntane temps que, s ' i l
des. a c t es sig�rifica t i fs.
·-
réussH d a n s ccli.(' aff'airc, o n l u i e n sa u ra gré comme d ' u n
g ra n d mérite. Pour cc q u i regarde ] " i nstruction plus déla i J lée�
on l ' adt•esscra à ses �upérienrs en cette v i l l e.

Spnrtarus C. J\ f a r i o cl �1 . Cat o n i S . ù.
(P. 239). N� n . - Cornn1e j 'ai b esoi n de la. cop i e de I'Jns­
Efoqnfn t Platon. Sfi(Jf Mnrus. 1't'1'illc'll;r saint Pirrrc, 't'OUS trucliu pro. recipientiuus, (envoyez-lu-uwi) aussitôt q u i l se
'

vn11le: mnu·ntr c·r · �JI"l'c e n l ia à ln J>(/LJ' u n ivfrsdlP. Si une pourra. S i vous �vez enc ore quelque chose à y ajouter, faites­
rê vel'ic aussi s u b lime pru l jamais sc rtrafisa, c'est en ramen a n t . le s a n s p l us a mp le i n fonn a tio n .
.
lous les hom.nu·s ou cu lte dc.: la n a t u re . Voilà le dl'rnier but de Je \'OU.s reto u rnc a u s s i , ci-j oi n t les propositions de C o r io l a n
, ,

mon ouvrage. et j e 1n'en ren1cls t� vous au sujet de la possibilité de leur m i se


en pra t iq u e , de n1tm1c (jlle j ' a i toute confiance en vous e t en
E n cc qui co nc e rn e le choix des gens, je vous prie ::�ussi de Li vi us po u r les p r ép a ra t i f s .
t e n i t: cnmple rle Ja b e a u t é cœll'ris parilws. Car les Gre c s ont
,

En -ce qui co n ce r ne C l a u d i us, i nformez-vous près de l a


beaucoup prisé� l<•s L< ·a u x garçons èt l<'S beaux hommes ; chambre des financc:3 : elle p eu t disposer d ' u n grand nombre
a i n s i faisait même Je sag-e Socra te. Ils d i sa ien t que d a n s �n d e bo u r� es en fa ve u r des é t u d i ants d ' ici. Quant à l U n i ve rs i té
' ,

bcnu c o r ps h a b i t e gén é ra l e m e n t u n e belle âm e ; et qu el q u ' un e l le n'a autant dire rien, el ce qui pouvait être distribué l'est
U c ne .s a i s pas q n i ) , a d i t a u ss i : déjà d ep ui s longtemps. P e u t-ê t re y a ura i t i l q u el q u e chose
-

ù fa i re avec le Collège Alberti n u s · ; mais ici l ' Un iversité n ' a


Gratior est pulchro "L'C11'Îe1lS c corpore ·virtus.
a liso l u ment . rien à dire.
De te l l e s gens ont aussi généra l e n H · n t d es mœurs p l u s douces A ve.z7 vo u s déjà lu, da n s le t r a ité de Me'iner, cc qui a rap po rt
f't u n cœ u r plu . ., t e n dr e , l'f. s i ls sont l>iPII
' exercés en d ' a u t res aux m:ysf.è res, d ' Eleu·sis · ? C'est ex èe l l er.l t et jette b ea uco u p de
chosc.s, i ls so n t d ' u n excellent emploi pour les négociati o ns, lumière. 1\"t- ré pa n de z pas trop l e· l i v re·. en par t i cu l ie r ce _ t raité.
.
C3r leul' p re m ie r (P. 238) a sp e c t est engngeant. Mais l 'es pri t ,l'ai a visé, da ns mon Plan, un e n dro i t o ù i l pou r ra d ' a bord

n ' a pas la profondeur des physionom.ies sornbres. Mais. ils so n t Co t re 1n is en évidence. M a is vous drvPz tous d eu x m. u t ue l lem en t .

aussi .m oi ns �d isposés que les sombres p h y si o n omi e s , à su sc i ter Je l i re avec ..application, ca r i l apporte b ea ucou p de l umiè re .
des complots et des trou b l es. C'èst pourquoi i l fa u t sa voi r J'ai maintenant de nouveau fort à faire. Portez-vous bien
- .
142 DOCUMENTS ORIGINAUX DE LA SECTE DÈS ILLUMINÉS . 143

l'un et l ' autre. Tibère n'a-t-il donc (P. 240) encore rien écrit p nécessaire qu'ils reçoivent un enseignernent systématique or­
I l me doit réponse à deux lettres. dinaire, qui serait trop espacé par lettres. Je ferai donc leur
Je · suis votre instruction à tous deux pendant leur séjour ici.
2° Parce qu'ils doivent n1e recruter le B . E . et d'autres vé­
. .

SPARTAcus.
ritables étudiants.
Que dit donc Marius P Approuve-t-il toujours l' affaire P 3 ° Parce que H . . . me connaît trop bien, ain�i que mes dis:­
cours et m a façon de penser, et qu'à la fin il pourrait lui venir
l .'idée qu'il est mo n œuvre.
N.B . - Tou� les points auxquels je néglige de répondre (P. 24.2 ) 4o Parce qu'il est le seul de m�s pensionnaires des
dans mes lettres doivent être considérés comme si j'y avais années précédentes qui n ' ait e u aucune connaissance de l'af-
répondu par 1 'afiirn1aLi ve ; car ce qui est contraire à tnon faire.
·

Plan, je le noLe d'une façon précise et j e l'indique. 5° Pa rc e q u ' i l s'est offert de s.'agréger à notre bibliothèque
A Livius, conviendraient au n1ieux toutes les œuvres de générale ù Munich , et qu'il nous donnera en particulier d'im -­
Bellegarde. On peut les avoir à Nuremberg, à l a librairie portantes contributions provenant du chapitre de l a cathédrale
Felsecker, en r6 parties à 2 2 florins. On peut aussi facile­ à Freysing.
ment Jes trouver séparément. Il en va de même, en outre, de Si, d'une façon gén ér ale, j ' a i dispensé à tous deux un ensei­
l a Philosophie pratique de Dascdow, cmnm.q de sa Méthode, et gnement précis p enda nt ces trois mois, ils nous rendront de
grand.s services. '
-

in specie de son grand ouvrage élémentaire à 1 4 florins. Avec


cela, plus d ' un adulte peut aller à l'école. Timon demande aussi sa lettre remi�e à Ajax ; on peut_ la lui
Je suis d ' accord avec le projet de Marius. Montaigne et Plu­ retourner, parce qu'elle ne peut plus être remise autrement
tarque seraient faciles aussi. par d 'a utres, et cette lettre, affirme-t-il, cs� la raison pour la­
quelle i l ne s'est engagé j usqu'ici en aucune autre correspon-
dance. l\.tais il y suppléera désormai� par son zèle.
Tout sera introduit dans le PJan général, autant qu'il m e
/

(P. 241). 1�
souvient .
Spartacus M . Ca toni et G. Mario S . d. .L'idée relative au vieux Ma . . . est excellen�e et vient pour
nous très à propos. M.arius s'acquiert de la sorte de grands mé­
Si 1 1 . 1 2 . 9· 8. 1 7 . 1 8 . (r) est en relations familières avec rites.
x 8 . 1 2 . 20. 4 . r !, . 2 . 4 . (2), c'est déjà pénible; mais il est encore En cc qui concerne Eke . . . , je pense q u ' i l faut le laisser :sui­
plus dur qu 'il ne fasse ·pas réponse à ma lettre : et, à la vérité, vre le cours ordinaire : qnia est (P. 24.1) rûleriws nexus : i l faut
on ne peut pas al ler plus loin. Qu'il en soit donc oornme cela aussi s'assurer sous . ma i n de ses pensa:, tant de sa réception
voudra, en définitive nous ne perdons rien. que de la composition de d ivers autres, car il en est friand.
Avec Timon et 5 . I 4 . 5 . s . - 1 3 . 8. li . 10. 5 . 8 . . 1 7 . (3), il en ira Donnez à r g . r 7 . 8. 2 2 . 2. ( 1 ) le n'om de Pythagore �aissé va­
maintenant autrement. Je leur ai fait moi-même à tous deux c�mt pèi.r vVestenrieder. Tibi relinquo le pensum. Je ne sais
une réelle ouverture, et de façon, certes, qu'ils sachent que je absolument rien de lui.
suis le promoteur. J'ai agi ainsi pour les raisons suivantes : Comment cela va-t-il avec r8. r 6 . r o. 5. 8. 1 7 . (2) et r8. 1 2 .
1 ° Parce qu'ils doivent devenir protagonistes dans une vi11c 20. 8. 1 7. (3) �
proprement nouvelle, Freysingen, et qu'il est par conséquent

(1) [ Ba.ders]. (1) fTrexl].


(2) (Sauioli ] . (2) f Socher}.
(3) [Hoheneicherj. (·3) (Sauer].
144 DOCUMENTS OR IGI NAUX · DE LA SECTE DES ILLUMINÉS 1 45

ur s e n m� ins pro ­
Le s Sta tut s pe uv en t êtl 'c remis au x ce nse gens, c'est la raison pour laquell e l ' a ff a i re ne s ' est pas encore
rti cu tiè ren 1cn t au cen seu r pu bli c, ca r c e s t u n nw gis ­ déve loppt'e en Bavière.
pr es, pa
'

]
trœ tus perpetu ,us ; a u cen seu r pr ivé au ssi , 1 na i s i l cs
rendra a �
Val ele, su.m ves ter
te rm e de sa ch ar ge . SPARTAcus.
gé nt� rau x, 'a i po ur pr i n c i p e : n w j ns
E u égard a u x St al uls j
13
us e l de
de ge ns on t en tre les n u li ns de � é cr it s pr ov en an t de no
tre cm np os itio n, n 1ie ux est -ce et plu s s ù r . A u s ' i dis po ser on s­ Spartacus C aton i S. d.
no
lis e a u pr !�a lab le . Si q u e lqu u n a un do ute ou
no us qu 'on les '

Pa r suiLe de l'adhé sion d e M. le Secrét aire privé 6. 8 . LJ


�. 8.
n o u t re, to u­
I

dé sir e les re lir e , i l le fa i l ch ez S<'S s t t p ér i c u rs ; e R


l t 7. (1 ) ,
notre a ffa i re a tant gagné , qu'ell e en prend ra désor-
les as se mb lée s. L'a l­ .
·

jo ur s qu e l q u e s ch ap i tre s e n so n t l u s d a n s
lll U I S un to u t a u tre aspect. . En par tic u lier dispar aît J'apparence
p o u r q u ' d le
lo cu tio n < l u i d o i l êtr e }Jl' OJJ On cé e es t au da cie us e, ct
ait pa s), je la:
p a r rop � �ra n ie �e l a
c no u v e a u t é . A cet e f fe t , j 'a d resse des féli­
ne m e nu �lt e pa s e n av an t (ce q u i ne n l,c pl air .
c J t a.l l o n s a vo u � . et ù l ".:l�l t V re t o u t entièr e, q n ' e l le puisse
,a 1 1 10 i ,
e. �n vo yC' z-J no i !=;r u l c tn e nt cc (P
. '24 4) f] U e vou:l
fe ra i n1 oi -m èm rn_�:u n�ena nL se devel opper a u po i nt que des homm -cs d e consi ­
vn lre cr) lé. C he rs am is ! Si sc ll!P m eH t j ' a v a i s
a l l i (�z fa it au ss i de d e ra t J on cr � n L r i L u c n t ù ?< Hmer à notre a ffaire u.n eerta in poids
s p l ns co nt m cd f� el p< �s si ex posé à .
pl us de Le m ps , d un lo gi et p a t. la, t 1e n n e n l en !Js1ère les plus jeune s. Fa i t es donc en
1 Je r p n s k !-'n ir ni l ' a pr ès ­
) ' a fil uc nr c de s ge n:; n a
' i j a n w i :-> cl<'
pu
e
is pa .s J n i'· nw fa i re el i re
IllOn n o m , r u s corn p li m e n l s le::; pJ us confr aternel::; eL m e re­
.
� _

m i d i , ct pa l'- d( 'ss us le m ·ar c.h é, je l l C l l l <'f'cl �·· n wn l s a l\J le � Pr r(· l a i re p r i v é . I l drtcr mifle ra l u i -mê rne
. .
'
que J e n y su ts p a s . �IHI liO�n , sa fo nctiu n et son t ra va i l .selon son agrém ent, et i l

h m n in c n 1. pu !c hn un n im is . J � J c l e l e1.'a savo1. 1· p a r votre inten nédia ire, afin que les dispo si­
m is er ia , es se
Ta nt a es t
s j at t e n d s
���11 � �
I� u · � c?l ètre pr i s es CP; '21,6) ct · n1iscs en appli catio n e n ­
co u p de l i v re s, m ai
.Je po ur ra is vo us vo ye r b a
t 1 7.
'

en e u
su k . B . 3. 8. (?.) est cgaleinci1t conve nable m a i n tenan t.
n e so nt
1

s re s dé pa re ill és

ur e. ·c le l i v
un e occasi on m ei He
.M êm 1 1 a t te n d tous les jours a n·c gTand c i m p a t i en ce ce1u t· qut· d 01·t
qu e no us - le s tr ou vo ns , i l es t
pa s à m ép ri ::;e r. C ar , de
c
m èm 1 . .1 1 1 1. l w1' . .1(� l ; H l n ·ss(.' J'ai ;'• TibèJ' <' . atH J ilel il. t 1 e, r. 1 t part'Jeu1 ·h:H
. •

n1 êm e les pa rt ie s . ;... , ' -


d
Üc•a tLcnl l p
'

u s tr ou vi on s e
tr ès poss i u lc au ss i qu e n o IJH'II I . . Voil ù donc 1.1 1 a i ntrn ant Jeux gens de no.-
ma nq ua nte s. Lif":-i:-i( '. 1 1:-: a p p a r t ien n e n t t.ous deux. à votrP c e r l e � l· 1 a cl- , .. ose c
� �
. ,_
. . . .

, pa r l ' i n l c rm ! di ai re de
t' Li­ ,(:o t,l l l l l � � c ( l l l l L , nJus n ' a v<' a u c u n e raiso n d ' è t r c déco urag é. Le
D 'a ut re pa ri , vo ye z ;\ oh le it ir
le s ex pé ri en ce s ZPI( dt::. d. 11(1· <'.-\ :;era aUSSI df' nouV C'':lU a - t' t·"'t. · L' 01.azson
.
Je
de liH 't� :;; s u r ( ''·v c
v 1 us de bo n n e él ec lr k i �é et
Lo ns .

,
él ec t ri qu es . C ar , à m ou a v i s , l e fe u du te m pl e do it êt re f ait pens e, est lonc mai n l Pn a nt s u p e r fl ue . Car vous devre z t n'ir
: �
to us le s co in s ct da us to ut es les pl ac es volr� pren 11èr sessio n co m me !=;Î yous n'en aviez tenu depu is
:�
él ec tr iq ue m en t da ns
tt e m a t l er e l o n gtem ps dc.J t'l . La faç()n de se com por te r de deux hom me.3
. '

Il y a , su r ce
où so nt to uj ou rs in st al lé s i n i tié s.
,
le s
tr ou ve le s m ci J le ur es ct le s pl us entre e nx se rè·gle , j e pc n::;P , sur leurs rappo rls antér ieurs · on
d 'e xc el le nt s l iv re s, où l ' o n .
pe ul p en dr e so in de ce qu i in té ­ poun atL seule 1nent d i re : Mons ieur le Frère d e 1 '0 rd r· e . n'· at'1-
r a res expérien ce s.· Eu cl id e r
. , . ,
te ct ur e et de Jcm s , s t o n n a va tt. pas 1 habi Lude antér ieure ment de se t -

te rn pl e, a i n s i qu e d e l'a rc hi
re ss e l a m éc an iq ue du
la pe i ntu re G râ ce à l u i , la pr en üè re d é p e n s e es t fa it e; à l a v� - ' t���r , on doit con U n uer à se d i re Vous . � Dem ain, pa rti ro t �
i so n qu 1 no us sm t pr
o- d I C I les docu ment s con ce r n a nt Eichs trodt a i nsi que l a rge nt
.
• •

a

vu un e m t

ni r, il en fa ud ra fa ir e en e d

' .

m em br e ne no us cè de d e u x ·o u tr oi s c h a n1- Euleusis, l e 10 Chardad 1 r 1,8. Jezdedgerd (3) .


pr e, à m oi ns q u u n '

ha bi ta tio n. Et al or s il se ra it n é c es­
bres de sa (P . 245) propre SPARTACUS.
r u n i s s e n t à de u.x ou tr oi s
sa ir e qu e le s m em br es de l O rd r e se é •

( 1 ) fGeiser.]
'

a i so n au cu n ha bi La
nt
da ns u 11e n1a i son , el q ue d< ms ce tte m
(2) [Beker.J
fa m ill e ne se tr ou vâ t au m om en t (3). Ingolsl aùt, le 1 0 juin
p rofa n e ou u n m em br e de l a ti73. Voit· la dénom ination dP.s mois au docu­
co n 1m e vo us p o u ve z l a n n o ncer aux ment 2.
· d u se rv ic e d u fe u .
C ar , ..
'
DE LA SECTE DES fLLUMINÉS 147
146 DOCUMENTS ORIGINAUX
6 0 N:e n1 e cn rez- vo us pas un mot au s uje t de s p rép a ration s
1 , •

1 .

q � t sont fa rte s , comment l'affaü'e est introduite, laquelle sera


(J>. 247)
f<.t J i c d 'abord et par q ui l 'on con1m�encera p
Spartacus Catoni e t Mario S. d . J e � e v ra i s savoi r tout cela. Peut- être a i -j e des souve nirs
contr aires, des doute s. PeuL- être (P. 249) agissez-vous contre
Bravo 1 Co ri o l a n a excellemment me né son affa i re . Son
n1on plan. J e dois tout envoy er et tout écrire à vos gens et
d i a log ue part dïci à toute vitesse. Nolre caisse en retirera-t­
cependan t j 'a i encore à faire, je doi.s en o ut re mettre en o;dre
e l le a uss i q ue lq ue a va n tage ? A un e deuxième édition, j e me
et d i riger 1 'affa ire : et j e u a p p re n ds rien 1 Je ne d o i s et ne
ré se r v e d'y faire des additions, ce que d ' a utres a ussi pourront
'

p u i s n1e regard er comrn e rien de plus q u ' u n manœ uvre. Com­


faire.
l�lcnt : p a r la volon t? d � ciel, est-il possible qu e j e préside à
Les trois ducats que vous rece vez sont à me ltre e n compte :
·

1 a ffan·� ? De .toute 1 a �fa 1re, non seu lem e n t j e n 'a i pas u n pa�
u n de moi, le deuxième d A l c i biade, Je t ro isièm ê de Tamerlan. .
'
J..ll e r chez m01, ex cep t é vos l e t tres, mais encor e j e n 'e n t en d s
B. E . ct encore u n a u tre d ' i c i sc joindront bientôt à n ous .
. .
absolu ment pas parler . Ma peine ct mo n travai l n e valen t-ils
B. M e ggen h o ff so11s le nom dr. �ylla, <�t P fest .sous celui de pas la pe i n e que j 'en goùtc les fruits ? J e do n nera i donc mon
Cicéron sont déjà rég u la r is és . explication fi n a l e , et j e n ten ds q u' el l e soit exécutée aussi reli­
'

Mais po u rq uo i ne reç o is-j e donc aucune i n formation sur g � euse �ent et scrupule userrtent que quoi que ce so i t a u mo nde
to'ute chose v La machine est-elle s i l encieuse, o u va-t-elle ?
.

S 1 , à 1 a veni r , j � n e reçois pas sur tout ce qui ce pa:sse des


n ou vel les plus reguhôres , pl us c l a i res p l u s circonstanciées et
.

Votre SPARTAcus. ,

p l 1.1s stli'C � , cl�s q u 'on y a u ra Inan q ué , ne fiH-ce qu un e seule


'

E l eu si s , l e
J 3 C h a rd a d I I A8. J ez d e dge r d . . fo1s, .� us sJ t?� j e v � us e n ve � ra : à A t h èn e s l'ensemble des ge n s
.
Prenez soin q u o n in1prime le traité d A lp honse de Varga,
' '
que .J uurar r nstrwts el dtngés j usqu ' ici. j e me ret i rera i com­
ct ce s�rait encore mieux en allemand. plètement d e 1 œ uv re et ne p re n d ra i pl u s Ja plume. Et de la
'

so rte , si j e n'en sais pas plus que maintenant a u mo i ns n a u


. . ' -

rar-Je a u :une pejne d'autre p ar t cl po u rra i -j e t rava i l le r po ur


'

. ,
(P. 248) mnr. Et Je rn en t i e n s là.
E l e u si, Je I [) Chard a d I I 48. J ez dcd gc rd .
Sp ada cus Catoni S. d .
SPARTACUS.
no uv ea u, s s pa s co nt en t de vo us , ca r vous ne
De je ne u i
t en ez p as votre p arol e .
m omen t où j e
1 o .Je n e reçois pa s les let tre s ·ex ac tem en t au (P. 250)
le d és ire ra is .

2 ° Si fe n reçois , ell es ne co nti en ne nt rie n. S parta cu s Catoni S. d .


s à A thè­
3° Je ·ne sai s pa s j us q u' i c i co mb ien il y a de vôtre
de pu is si Il ier soir, Lavater est venu rne re n dre visite tout à fait à ·
ne s, ca r vo us ne m' an noncez rie n de vos Ca.ractères
:

l i rn pro vi ste . Cc nJatin, à 4 he u res i l est pa rt i pour Ratis­


longtemps promis.
,

� ?� J?.e, �t i l ira p �hablement a uss i à M uni c h . Sa p remjère


'

pe de
4 " On ne m ' a même pa s a n n on cé qu e Cori o lan s occu '

an ge r qu e j e l'a i VISite a et e, pour mot , et je l a i ensuite conduit chez les autres


fai re im pr im er un e pièce ; c'e�t pa r un étr
' '
·

ct l u i a i montré les Metn.orabilia.


a p pn s .

a pa s écr it no n p l de qu ell e. faç on mer­ Faites que 6 . 8 . !� . 18. 8 . 1 7 . ( 1 ) ve rse aus�i u n e pet i te cotisa­
5° Vo us ne rn
ve z '
us
. (1) . tion à l a caisse.
ve ille us e vous avez obte n u 6. 8. 4 . 1 8 . 8. ·1 7
(l) [Gelser.)
(1} [Ge1ser.]
148 DOCUMENTS ORIGINAUX DE LA SECTE DES ILLUMINÉS 149

Le jeune Lory et Essner ne sera ient-ils pas aussi à embau­


17
cher P
Comme je l ' a i appris, Ajax a n�gligé celui qui dans vos Très honoré 1\lonsieur le Secrétaire
. .

écrits est désigné sous le non1 de Schafftesbury ; celui-ci se


Parm i les l i vres envoyés par m o i j e v ou s demande : La
p l a i n t amèrement ct désirerait trouver de nouveau l'occasion
,

de pouvoir s'affilier. I n formez-vous de l u i .


Chambre, Car:actères des passions, Al phonsf'. de Vargas, De
.l ' a i u n projet pour n1c t t re not re ca isse sur un meilleur p i e d .
Strata.gematis, a i n s i que la p i èce De imrnensa C11riae rom.anae.
po t c n t ia. m.oderanda. Voulez-vous aussi avoir l a bonté de m'en­
Il cons i ste ra i t à n1c t t rc
dans toutes l-es l o teri es de Gènes le mê­
voyer mes lettres et mes a u tres m a nuscrits ; cela m e fern
nle numéro, et ce la au n1 è m e tnonwtlt. L'ava ntage consiste en
ceci : de 1nême que, si j e mets d a n:; une se u le loterie, 5 n u ­
grand plaisir ; et de même les vôtres sont tous également à

méros scule1nent sont tirés , p a rei l l e m en t s i j e mets dans 1 0



vo re disposition. Si vou.s voulez d ' a i Ile urs m ' honorer par lfl
sm te de votre correspondancr, ceJa mc sera agréable. Seulr.�
loterirs. 5o n u rné ros sont t i rés. (P. ?51 ) Mais i l y a p l u s de
ment, je vous prie de me fai re grâce des choses précédentE>s
P? ss i b i l i tés que n1on nmnéro sorle entre 5o qu'entre 5 , et.
. , et d u Nexn sociali, car alors je ne vous répondrais rertainc­
ams1 1 on pc11t gagner p l us so u v e n t en même temps a ve c le
ml·me n u m é ro . Héfl{: c h i ssrz-y et prenez vos dis positions, si
m,ent �as .à Cf' sujet.
,
Vous vo us trompez, si vous croyez que je
me _ reJOUIS de cette construction au point que je ne pourra i�
<·ela vou paraît. pplicable.
n
abandonner l ' i dée de so n (P. 253) développement ultérieur.'
Les pièces ct. l<'s pol�sics sont de Solon. Ci-joint, e n voici
J ' a i fait ce que je pouvais ct ce qui é ta it nécessaire. Dans u n e
encore une. I l demande dr ne pns faire imprimer le poème
correspon dance uTtérieure, vous ne trou verez pas que je vous
d u Serin , n i celui de l ' ln"t bécile.
fasse des suggestions. nes réprin1andes, etc. Chaque maître
Pour le rcst.el tra v a i l lez seulement avec appl ication : Mul­
d'œuvre a le rl roi t d' abandonner Ron œuvre, si f'es compa­
tum su rl.u:vit el alsil, ohslin u.il ·oenc1·c et 'I JÎYU.J. E t don ne:z-m:Oi
gnons ·ne trava i l l en t pas se l o n ses icl(çr.s. Je suis d'ailleurs, av�c
rr l a t i on de tout. Cnr � ' i l 111 a n q u r quelque chose au premier
.

les :sentiments de la plus parfaite considération votre très


établis. en1ent, le vice péni>tre toute l'œuvre. Et comment
'
,

devoué
ser i ez- vo us r n é l n l dr d i r ig<'.r vo� gens, s i le pJ11s exact com.pte
ne votJ.S est. pns rcndn � De p r t i l.cs c hose s ne sont pa s toujours Dr. A. WErSHAUPT.
de. pet i t es rhosrs. d de p l nsienrs fils ténus on f a i t des câbles. Ingolstadt. l e 1 8 j u i n 1 7 78.
Et vos l r t t res sont. ma seule. d i rcetivP, parce que je n ' a i abso­
-

lument aucun éc.ril r n trc lt>s m a i ns .Te me nwn tre jaloux t>I•
.

cette m a t ière, parce qne j e cra i n s q u i l n e m. e n arrive comme


' '

a vec �ja x . Celui-ci n e m ' a e n voyé aucun r a p po rt o u biP.n , Spartacus Catoni S. d .


m ' a adressé de fau x rapports. A u surplus encore, je doi8 tout
Quand j ' étais rn core vot r-e maîtrr et qne vous étiez un de.
savoir, à ca use de l 'éga l i t é qui doit pr éva l oi r en généra l . D'ail­
mes disciples les meilleurs et les plus zél é s un bon conseil
leurs, j e ne p u i s l ' i n trod u i re de l a même façon dans
.

d'autres
était volontiers accepté d{' vot.re part . ct je pouvais vous d i re
endroits. (P. 252) Et un ita.s etia1n in minirnis doit être appli-
, JJlns d ' une vérité sans que vous vous emportassiez contre moi .
quee.
Vous avez beaucoup te n u à m oi et. moi à vous. Cette considé­
,

Marius recevra ces jours-ci des l i vres de Montag. Je les a\


ration réciproque continua j 1 1 sq:u 'n CP, que je m 'ouvr isse · à
demandés pour m o i .
vous, et ·Cela a l l a toujour.s bien j us q u ' à u n r.ertain · temps.
Elcusis, l e 1 7 Chardad I I 48. J ezd ed ge rd . Alors je remarquai qutl! de côté et d'autre. i l n'en allait plu�
comme i l en était allé on comme iT en devait aller. Je sais
SPARTACUS. m a i ntenant (P. 254) toutes les raisons pour lesquelles vous
êtes a i n s i contre moi. Bref, vous avez de l ' aversion pour moi.
i50 151
,

DOCUMENTS ORIGINAUX DE LA SECTE DES ILLUMINES

- 0 excellent. Caton ! ne me fuyez pas !- En agissant a i nsi, en veux Jlas, car une prem it•rc faulc en entraîne nécessaire­
' ou s me connaîtriez trop peu . .Tc ne suis pas un ami seule­
·
ment une seconde, si on veut L -1 masquer ou la corriger. J 'ai
ment pour les bons jours sonri ants. Là où l ' on a snrtout be­ déjà fait cette expérience avec Ajax. LorSCfu'il était si e ni vré
soin d' ami t i é ct. oi'I on ln t rouve rarement , lü j e me montre oc son amour, au po in 1. de ne pins me connaître, ni notre
surtout a m i . Je ne vous abnndonnc certes pas, et en tout je œuvre, ni le monde, (P. '256) i l m'écrivait cependant, oui i l
suis le vieux, et je vrux a u ss i YOUS montrer que j e ]e suis . m'écrivait encore que les a ffaires aJlaient bien et qu' i l faisait.
Je passe volontiers sur le� faiblesses humaines, quand elles ne de grands progrès ; mais je ne pouvais l n i arracher dans quel
témoignent. d'aucune méchanceté du cœur, et vous n'en avez ét.at e11cs se trouvaien t . Faut-il n1e reprocher d'être méfiant P
de telles. Po u rq u oi vouliez-vous aussi rn 'allribuer plus d ' i n i · Si je l'avais été p lus · tùt, l'affaire ne pencherait pe u t -être pas
m i t i é , ù moi qui ne ·vous ai rien fait de m a l , ct vo11s n'avez vers le décl i n , et. si Ajax et Caton l ' avaient voul u , elle serait
épro11vé, je pcn::-P. a u c u n do m m age de J rJie s relations, t a n t déjà une œuvre i m portante. - Et qu el l e est. donc · votre opi­
orales .qu 'écrite� � J e vou lai:' vous écrin� encore davantage ; ni on � Je vous le demande, parce que je vous apprécie, parce
mais je ne sa is si vo1.1s t�tes di sposé i't recevoir cela de ma part. que je sais que vous avpz des vues sur Ja chose, e ncore que par
0 très ·cher Caton ! si un jour les heures calmes reviennent. m.oments vous ne fassiez rien. Pensez-vous donc qu'on puisse
alors vou.s vous souvienchez certainen1cnt de moi et constate­

encore venir au secours, que l a blessure ne soit pas trop p ro-


rez que je vous ai voulu du hien . fonde P Et pensez-vous aussi que, par Ja suite, cette blessure
T[ngolstadt], le 2 7 j u i n 1 778. ne puisse être renouvdée !) A mon a v i s , une petite faute dans
les fondem-ents d ' u n système ne devient visible, active et dan -
<

gereuse q u ' à une époque u ltérieure. Ajax a gâté toute mon


rg
affaire. Ne prenez rien de cela par le mauvais côté. Il est natu­
Spartacus Ca toni S . d . re], s ' i l devait devenir im pnssible de poursuivre une œuvre
commencée, que J'on réfléchisse à l a façon de la terminer sans.
J'aim.e votre retour. Au demeura n t , j'aurais perdu un brave préjudice pour l ' ensemble ni pour chacun . C'est de vous qu'il
1
homme . .Te désire seulement (P. 255) que le re to ur soit com­ dépend m a i n tenant si el Je doit durer.
plet, aussi i n t i me et au�si complet que lorsque, i l y a peu de Je suis votre
temps encore, n n t t s (!1 ions un i s JHH' de� i n l érêl.s cOJ1l muns el SPARTACUS.
par un trava i l commu n . Faites en !'Orle, a n moins, que la fa­ Eleusis, le 3o Chardad r T "8. Jezdedgerd .
m i l le et la généra t ion de femmes f{ U Ï . deux fois déjà, ont été
fatales à moi el ii n1on svstème issu d'1 1 n bon cœur, ne soient
(P. 257) 20
••

pas mortelles par la suite. Aclur l leme n t . je mc demande s i vou�


.

contribuerez encore à l œ u vre ct, dans ce ca s quel travail vous


' ,
.Spart. acus Cat.oni S. d.
voudrez entreprendre. Car Je tout dépend de vous, j a i . de '

bonne foi, placé e n vous toute ma confiance el mon espoir, et Après de longues a t tenles impatientes, j'ai enfin reçu votre
c'est d'après ces sentiments que j ' a i procédé à mes organisa­ missive à Erzeroum. Je désire. nue l'on: travaille à Athènes avec
tions en d'autres endroits . .Lorsque je me suis aperçu de votre autant de zèle e t de succè�s qu'ici. CeR jours-ci, Hn chanoine
rupture , ,je n ' a i certes pas perdn courage ; mais par sûreté, j'ai de cette v i Ue , B. v . r . , D été engagé par Tarnerlan. Et de mon
fait faire halte en t ous endroits, e n p a rt ic ul i er en ce q u i con ­ côté, if y a peu de temps. j ' a i aussi rencontré quelqu'un qui
cernait les réce p tion s à i nterveni r. Ainsi j ' a i veillé aux d eu x l 'emoorte sur Tamerlan par le zèle et l'activité. Ou t re la · tnt�
cas. Je vous prie de m '"écrirc par l a suite à cœur ou vert com­ duction du Cardina lismo, i l a . entrepris de Iui-mê1n.e celle de
ment sont les choses. Car j ' a i quelque raison de supposer que l a Morale u.n iverselle. Ic i les. gens sont vraim.e n t sérieux. Ils
,

les a ffai re s à Athènes n e sont pas aussi nombreuses n i aussi se· représentent tout à fàit l ' a ffaire et sont animés aussi de l 'es­
avancées que vous me l'écrivez. Et de cela encore, je ne vous prï't qui y ·convient. Leur exactitude à observer leur.s n ou veau x
OOCUMENTS ORIGINAUX DE LA SECTE DES ILLUMINÉS 1 53
1 52
.
.i e � ·a � fa i t j)C JI IJ' Con fu<:i 1 1 s . l\c! n(ogl i gel pas no n plus de
devoirs est C'Xln";me. el i Js se l i t Ï �s C' n l pour a i n s i d i re d i riger .
m Pcnre exacten1c n t .
co m m e drs m ac h i nf.'s .
.Te nr s u i s pas conlt'nl < l t' � l i b(· ra t J \ : A l c i b iadt> e l Solon n e 1 1 :'t (:-.\ .
'
m ' o n t pas r ncnrP ._;cril 1 1 11e :-;y ll é t lw ; a uss i serais-je d a v i s de
n e pas c·orrcspondrc' an·c e 1 n i l \ i t l l l q u ' i l s a i eJJt écrit ou i't . moi
'

ou a vous.
21
T i bère cond 1 1 i l l rè·s bi c· n s c 1 n aff:tirc avec Pt�riclès. A g r i p p a
C'st ù rayf'r com p l N r n H'lll de noire l i � t e : car le b r u i t court (et Spartacus A l hc n i e n s i b u s S . cL

toutes les pr<'�sompt io11s sent C'C H l l re l u i ) q u ' i l (P. �58) a vo J é


à l ' u n de n os meii iPurs cnJ iaboralrurs, Svlta, u ne na ontre d'or Con 1m e, d ' u n e p a r t , les m e m b n•s, i't A t hi.•� tcs, son t. enc ore

et u n e d a rge n t n i n:'i q u 'tlll<' bague. A l c i biade n1 'a en onlre t ro � non vc ux: ct tro J j c t r n cs dan s l 'O rdre , et aus si e n
' .
! _ tro p
a s s H n� q u e s n 1 1 v r n l déjù i l n é l c; cl1argé d'accu::;a t ions de c ette pet
. i t Hom_b t c pou r q u on p 1 1 1 sse leur c o n f i e r les hau ts em plois,
sorte. Or, C J I It ' ce soil \Ta i · ou fa ux. c ' est nw ln!c fnnwl'. et q u e . d au 'I re p a r t , ceu x f H i a u ra i c n t l a facu lté de trav aille r
J
so n t l ro p cJist.ra i l s par des t ra v a u x a d m i n istra t i fs pou r être
Faites donc e n sort(' q ue T i bère reço i ve une copie de t o u t es
,

c h arges des t ra v a u x Je:-i p l us h a ute me nt néc essa ires selo n l a me ­


les p i èces conce rna n t l e secon d grade ; i l Ine l e dema nde
s u re q u i d e v r a i t i n t erv e n i r, j 'a i déc idé , en v u e d e J ' a l léae-
const a m m r u t . J I m 'a a l J� s i proposé u n rongl'(�sswn collsc io­ �
rne nt, les règ l es s u i va n t es :
nun au moi� de se pt em b re , q uan d i l v i e n d ra pour deux ou
t ro i s j ou r s i't At h(.·ne s. Co rre sp o n de z avec l n i à c e sujet . J e l u i
(P. 260) 1 Les quatre pla ce s d ' A t.h è n es Spa rte, Th è�"e s et
.
. ,

E rze ro um n ' o n t q u ' à s'oc cup er de 1Pur Jocn J ; elle s srrn t ndé­
a i é c r i t que j e n•u :x fa i re lous les pn;pa ra t i f:;; , m a i s que j e ne
p c n d � n t e& � uw � de l ' a 1 1 l r� et. :-il' t ie n n e n t (�lts�m ble s11f,
••
,
pOUI'IïlJS ) liS�I:sler. um -
• •

.
.

' (

111,11 11 L Cap tle d ' Elcu sis ; • � l l<·s :w 1 1 L I o u l es f l l lS:;i d i ree l t'llH 'JI L
D'autre part . j1• S l i Î :s pane n t ! ù jeter 1 1 1 1 prof, md regard
co mm and ées par Spa rtac us.
dans le sec re t des Ï · J j . � - !1 . 1 . 8. :�.o. ' ï · 8. 1 7 . ( 1 ) . Je con-·
Corn me j us q u ' ici n 'y a p ·
as ii A t h è ues d endroit assuré
n a i s c om p U· t enH n l leur but. et Je comnumiquerai ù tous en
'
2
· i l
son t e m p s , dans un grade p 1 us éle vé . pour des archives et q u ' i l serai t. r i d ic u l e q ue to11s 1es éc ri t s

Ce1a ire� b i e n a v ec Co n f 1 1 c i n s . .lr v i e n s dr IP p1acer dans une


: .
d u sse 1 t s y t rouver : m a i s comnw � pa r ta c ns et Je� ; t u t rrs chefs
ne dOivent pas avoir c n l rc l es m a i 11 s 1 1 nc� seul<.� fru i l lf' or d nc u ­
s i t l l a t i o n q u i pen! 1\ l re a \<tnlag('U:-;e ;\ no11s Pl i't l u i . Pre n ez soin
ments, r cs At h é n i en s nP. reçoi n:.nt. donc d ' a l l t rr s t:c r i l s quP
que t o u t C(' q u i p r ov i e n t d ' A t hènes J u i soit e n H 1y é fNl repe­
qm. les concenwnt �eu Je m e n t. A u x a u l res p1ace1', des
fnul u m . J e �nng•' aussi <'! fo i rt ' .de n n u n·a u . J ' a n procha i n . l e s
ceux
.
.

arc h tves sont. d � m � r ne prépa rée:;. M a i s les archiY{'� pri n c i p ;:j ­


_
t'
d é pe ns e s pour to1 1 t c<' q 1 1 i co nce r n e notre él ffa irc. Cepend a n t .

les sont a E l e u s u � . C es t p m a r·q uoi d o i vf'nt v .�trc en nlYés tous
écrivez à C o n f uc i u � de mettn� b i < > n l ùl debout so n Pensum, e t · '

les prod u i t :;; ressort issant ù Erzero u m .


d 'a J Ie r . au d é bu t du mois de no ve m b re , i't E p hèsc rn passant.
p a r A 1 hènes ( nol. el q u r , pour l u i , (P. 25�) Eleusis s ' a ppelle
3 . I l en i r a de même e n ce q u i concerne la ca i sse . Ch;:)rtme
des qu a t re p l a ce s instituera sa p ropre caisse et s u ffira à ses
Eph èse) pour y ètre promu d ' a v a n ce
, oU deuxième g ra d e .
propres frais, sa ns pl us . Eu éaard à u ne caisse générale. on
Q u ' e n est-il d es exp(�rit'IH'es re l a t i ves a u x roule u rs � N ' avez­
verra encore comment s'y 11rendre. Au!'si faut-if m a nder l ' état
vous encort> fa i t : n 1 cu n essai � S i tùt q u e Sci pion aura fai t m a
d e la caisse d ' A thènes à E leu s i s . <'f a t t e n d re po11r If� restP.
;

co nn a i s sa nce : j e ntre ra i moi-mème en correspondance rt ,-ec


4 . Les correspondances re l a t i ve s a n -x ffa i res d� l'OrdrP. n e
'

;:�
]ui pour exc i te r son zèle. P re n e z soin aussi de con férer bientôt
_ vont pas, pour ch a qu e p l a c e . a u d e1 it (P. 26 -1) des mern bres
avec ·Marius, e t faites tout le nécessaire p ou r Coriol a n , comme
�u �ordonnés à . cette place, rn ::. i s anssi à EJeusis. Les Athéniens
�c�1vent chaque sema i ne à Eleusis et rendent compte. . de tout
.
( t ) [Freimeurer <= Freimaurer), francs-maçons.] evenem·ent ; mais pour que personne n e soit troublé dans ses
154 DOCUMENTS ORIGINAUX DE LA SECTE DES ILLUMINÉS 155

fonctions a dm i 1 t i s � ra t i ves, c'est clwque sPmaine un a u l rc ex l'état où i l C$1, i l l t t i a p p a r t i e n L de l ' a g ra nd i r par son a cti v i té
consciis < j i i Ï e n vo i e le ra p po rt ; a u::: s i o n l - i ls à se pa rt a ger l a et son zèle. Alors. i J f a ud r a it t rouver, dans la misérable Erze­
be sog ne en vue du roulement. '
rou m , h u i t à d i x pe l SO I I IH'S ca pabks ; p< Ht rq r r i n en po u r ra i t ­
o

G . On cn verru il Eleusis l es proc(·s verb a u x des as�elll blées, i � êt re .. le rn è m e dans l a cuiJsid�;rable A l ht\Ill'S i1
p et i tes et grallC-Ic�. :--i p arlacus les fera co pi c•r il Erzen 1 u 1 1 1 par
Erzero u m , le s ep l e m b re 1 d8. Jczdcdgcrd.
T a me r la n , pour les c x p � d i c r ensuite à S p ar t e et �� Thèbes.
2

6. Caton, M a r i u s el S c i p ion o n t 0:1 -resp e c te r les s t a t ut s com­


, SPARTAC l!S.
me tons les a u t res l l l u minéi;. l is rloivcnt, à des époqncs dé­
te rm i née s . en VO)'CJ' ù S p a l l. a c u s snus p l i fcrn1<.\ Jeu n; grava­ D an s CJ ue l l e mr:sun� l a franehi�c p o s ta l e de Caton peut-elle
' ,

t: tre encore u t i J i sée ;)


mina, ct i n d i q ue•· les manq uern en ts qu il s ont constatés chez
'

leurs collaborateurs.
7· S pa r ta c us sc chargera, en compagnie de C o n fu ciu s qui 22
est maintenant p rom u Repetitor e ffec t i f d u recruteme n t gé­
,

néral ù E l eu s i. s , l ' a n p ro c h ai n ; ensuite i l renverra les init iés Sp ar t ac us Gat o n i , C . Ma r i o et P. Corn. Sc i p i on i .


aux supérieurs de l e u rs provinces. Pourtant cette nouveauté
demeure sec rè te à Confucius. Con fu ci u s n1 'a rcr n i s cxactemen t la le ttr e de Caton. Mais
co m me je ne s ai s pas e n co re combien i l l u i a été co n fi é de ce
8. Les A t h én i e n s doivent ne se faire grâ ce de rien entre eux,
grad e , j e n ' a i encore rien f a i t ù son égard à ce sujet. Je v o us
s 'a d m o nes t e r fraternellement. n e se passer a u c u n e faute à e u x
prie donc de n1 ' i nfonner le plus ra p idement poss ib l e et de
et à l e u rs subordonnés, (P. 26?) se bien p é n ét re r de l ' a f fa i re ,
,

don n e r ordre à Ço nf u c .i u s qu'à l ' a ve n i r (P. 264) i l s 'e n rap­


user de toute circonspection et gravité possibles, et p rend re
surtout e n considération le recrutement de j e un es gens de
port � co � p lè t c me n t ù 1noi des cl toses de l'Ordre, po u r l esq u el ­
ks .}e lu1 donnerai la d i rec t i on ù s u i v re co n fo r m é m e nt a u x
1 6 à 20 a n s : car ce sont ceux-l�t q u i sont rée 1 1 e m e n t les me i l ­
s t a t uts .
leurs, com,me je le co n s � a t .e avec étonnement à Erzerou m.
S i ]l'affaire va plus le n te nte n l, elle est d'autan t p l u s s1îre. Je v ous e n p r i e n1ainleuant une foi s de pl u s , mettez-vous
sérieusement à J'œuvre et a v e c une extrême ci rconspec t i o n . A
9 · En ·C e q u i concerne Ajax, la lettre sui t, ci-jointe. L'affaire
do it être examinée dans votre consessu. et. :s ou m i se à l av is de '
Co ri o la n on pe u t conférer toul grade des l l l m n i n és ; ma is
,

av ec les a u tres, attendez en eore nn pe u , car p c 1 1 t-ê t re i n st i ­


'

Coriolan ; a lors il s e ra enl reten u une correspondance à ce su-


t u e ra i j e encl1re u n grade i n t erméd i a i re , a f i n que nous b (Ta-
jet a v ec A j a x . Cel a ne saurait n ui re non p lu s . que le r és u l ta t
-

.
m·e fût noti fié . Le m,ieux serait de remettre l ' a ffaire jnsqu'au gnwns d u te rn p:; pour rccnJtcr dt·� gens, lcg cxf.nn i n cr t•t l es
choisir. ;l n lc omnia di:)ciplitwm tutnt)l,enûo. Nt• r i e n gra l i fi l'r,
retour d ' Ajax et q u ' alors drs propositions fussent faites de
t ou t punir : cela do n n e u n e plus ha ute opinion de l ' a ffaire
vive vo i x . Le rec r u tem e nt a u x Pa y s-B as a été re po u s sé pour
que si l 'on est t rop hon el trop c on 1 p l a i s a n t . E n vo y e z-m o i
,

de bonnes rai sons .


ponctueJiement tous les pro t oc ol es d lotis le� l'flnclusn, po n r
10. Parmi le Co1nrnando d ' A t hènes, i l y a Aj ax , Ca.t o n . Ma­
que j e puisse les annoter. Ne g ross i sse z ni ne rapet issez l'af­
rius, Sc i pi o n , Claude. Confucius, .Livius, Euclide, Pythagore.
faire, pour que je p u i sse m ' y ra p n o rt e r sùremenl, ct n e retar­
Parmi Je Commando d Ele u si s : Sp a rt ac us, D�mocrite. Con-

'

fucius sitôt q u ' i l entrera oans sa pl ac e et L. Co rn e l i n s Sylla.


�lez pa s d'un moment le tem ps de la corres po nda nce , car u n
JOur plus tôt ou p l u s l ar d en t r a îne s o u vent d e gra n d s change-
,

S p a r t e : Tibère et Périclès.
,_

A ments e t du désordrP..
A Thèbes : S olo n , A l c i h i a de . C ic éron . Confucius vous a-t-il a u s si rcm.is son Pensum ? Sudate et
(P. 263) A Erzeroum : Tamerlan, Tasse, Od i n , Osiris, Lu­ la borale ; autrement, n ou s n ' irons pas p l u s loi n . Faites en
cuUus,. T i m o )'eon . Ben, Minos. Pot bientôt d e u x a u tre s encore. sorte aussi q u 'on en fi n is15 e <lvec les a r c h i ves. Comm � :Marius
n . Celui qu i trouve jusqu'ici son empire trop petit dans n' est pas marié, on pourra i t , je pe ns e , mettre le coffre chez

156 DOCUMENTS ORIGINAUX DE LA SECTE DES ILLUMINES 15 7

l u i , et Marius ainsi que Caton et S c i p io n lluraicnl c h a c u n une des ex tra i t s . Sitôt que je les aurai t.e r n1 i n és , j e vous les enver­
contre-clef ; d e l a sorte no u:s se r ion s d ' a ut a n t ·p l u s as s u rés rai et me p é né tre r a i , en retour, de vos Monita. Je vous p ri e
q u ' i l ne se ra i t pas fait Inauvais usage des docun1ents ; (P. 2G5_; doue d e rn 'en voyer aussitôt que pDssi ble les pet ites et les gran­
car la r n Mi a nee HC nu i t pas. Aussitôt que cela sera fai t , je ne des réunions, car a u t rem e n t je serai retenu d a ns mon trava i l .
tarderai pas à et i rer les papiers d ' ErzerouiTI·. .Te les a i fait
r J e p re n ds con1 plètem en t Confucius sur mol.
g a r d e r là tout J e t en1 p s j usqu ' à cc que je sache comment i l
,
E l c u s i s , Je 7 A be n mr h 1 t /1 8 .
en va à A t hènes. s i vous prenez J ' a ffa ire a u sérieux, ct si je SPARTACUS.
p u i s de Ja sorte laisser encore a l ler tous l es j ou rs ces ge ns-l à �

sé pa r émen t . (P. 2G7)


Qu'en es t-i 1 a v cc? 11 po u r ra i t a nssi être bientôt
CJa udc
Spartacus Ca toni, Marip ct S c i p io n i S. d .
promu. Cc serait mon a v i s qu'à l a ve n i r Coriolan eù.t. toujours
'

l 'office des p o stu l a n�t s . L . d . 1 7 . . /1 . ( r ) d o i t recevoi r le nom V o i c i prov i so i re me n t l ' l nstruct.ion po ur les Aréopagi�es, dont
de tudovictzs ha.'/lUI'IIS ct J 8. d . . J O . r> . 8 . 1 7 . ( � ) c e l u i d ' Hermes doi vent pre n d re connaissance aussi Tibère, A lc i b i ad e et Solon.
Trismegistus . .T 'attends une r é po n s e à bref dé. J·a i . Ajax est trop l o i n , ct cela r e tar der a i t trop, s i on vo u J:a i t la lui
envoyer auss i . F a i tes do n c a u ta n t q ue p oss i b l e d i li genc e pour
Votre SPARTAcus.
que 1 a ffa i re soit b ie n lot en état. Qu e chacun ajoute son opi­
'

Eleusis, le 2 A b e n meh 1 rM�. n i'o n : ce qui sera coneh.i. per -cota. rnajora., d e v ra être lex per­
Pour les non conscios, Elcusis s ' a p pe lle Ephèse. 18. · 1 2 . 20. petua valitura. Dans peu de jDurs, suivra également une ins­
� . 1 7 . (3) ne serait pas non p l u s à négliger. Je pe n se qu'on doit
t ru ct i on s péc i a l e pour Caton, f\h rius et Scipion, et en même
lemps une troisième pour Coriolan. Hépondez tout de suite �t
aussi laisser ù Cor io la n l e direclorium d a n s ces réunions, jus­
envoyez le tout. De n1on côté, je v ou s répondrai dorénavant
qu a u mome n t vo ulu u l si forte �Jiru.rn gravem , quem,, etc.
' ,

toujours l e même jour, ct l a ffa i re ainsi ne tardera pas trop.


'

Comme je l ' a p p ren d s , Herm�s Tri sm eg i stu s est çl i recte ur


(P 266)
Jo.
d'école à La n dsperg . A cc que je sais d ' apr ès Confucius, il doit
S p arta cu s Ca toni, Mario et Sc i pi o ni S. d . a v o i r une hau t.e o p i n i o n de lui-même et ne pas ê tre facile à

conduire. J J p ou rr a i t nous rendre de g r a n d s services. Tl me


Alcibiade m ' a fait une c op ie des Sta. t n l.a l l l u m.înatorum. se r ai t a gr éa b l e que Scipion voulût bien m ' i n former comment
l\l a is je n ' e n ai po i n t de s p et ites ni des g r a n d es réunions. Pour­
i l s'est comporté lors de sa réception et .s ' i l croit q u ' il le sui­
tant j en ai nécessa irement besoin pour composer un grade
vra. Autrement, j e serais d'avis de le con f i e r à Tibère ; car il
'

i nt e rm édi ai re . Je t rav a i l l e aussi effec tivement à une I nstru c­


ne le connaît pas ; ou bien j c vo ud r a i s (P. 268) le d i rige r moi­
t ion sp éci a l e pro consciis, pro A theniensibus, et dans l e sp èce '
même par l' intermédiaire de Confucius. J 'attend·s vos avis à
pro Coriolano .' .T'y fa c i l i t e r a i sensiblement 1� besogne aux
ce s uj e t . On pourrait aussi le charger de nous recrute r des
Consciis, et C or iol a n doit désormais les aider à t rava i l ler ; il
j eunes gens a u gymnase de .L andsperg. H faut venir•à bout de
prend ra aussi Je Directoriu.m s u r tous les Athéniens qui ne
cet homme par les réceptio n s . Il a aussi des ?Onnaissances très
sont pas conscii: m·a is qu il obtienne des Conscii toute puis­
d i sti n g uée s qu'il pourrait nous l i v re r . Curate, u t jaciat. En­
'

sance et tout ·commandement et qu'il les mène. J ' agis ainsi voyez-l u i à cet effet l ' I ns t ruct i on pro Recipientibus tou t entière,
pour empêcher la c on fu - s i on et pou r déterminer nar le men· n telle que je l a i rédigée, et pas simplement l ' ex tra it .
'

les limites de chaque p ou voi r ; Cela Tue coûte. beaucoup d e


Confucius me vante aussi beaucoup le jeune g . 8. 2 . 2 . 4 .
p ein e car je dois d'abord examiner tous. les Statuts et en faire
I 3 . 6. ( 1 ) , que doit i n str uire 3. 1 ?. . I5. 7· ta . I3. 6 . 8. 1 7 . (2)
,

( 1 ) [ l.o ri. 1
(2) [ Soc her. )

(1) f Delling.)
(3) [Sauer.l (:l) [Kapfibger.]
.

158 DOCUMENTS ORIGl�AUX DE LA SECTE DES JLLUMINÉS 159

lequel instructeur, d ' a près ses -discours, est dans les meilleures l" apprends, que votre logis actuel est très i ncommode pour de
relations d ' amitié avec Pythagot:e. Je vous recommande aussi
'
! l ' i l es ailaircs. 1 1 y a aus�i le cha1igement de locali té pour Jes
de voir que quelqu'un soit engagé par 1 8 . J :L :w. 8. 1 7 . 1 3 . ( 1 ) ; l iT h i v es . L' allaire u1ên1e exige quelqu·es mesu;res, ainsi que le

Scipion pourrait ici s'assurer de grands mérites. Con fuc i u s et da nger q ue nous courons au cas. où nous serions trahis. Vous
moi, nous nous condu i rons certainement bien. Je suis très t'• t icz ·pour rnoi trop léger en beaucoup de choses, vous ne sai­
satisfait de lu i . Je le t iens aussi serré que possible el lui donne :->i-:'sicz pa s le fond de J'affaire, vous ntéprislez beaucoup de
beaucoup de travail. I l est aussi obéissant que meilleur novice l"11oses comme des riens, et vous traitiez généralement Je
de n ' i mporte quel cloître. Je J e mène d ' une façon insensible. reste selon vos !Jropres sentiments. H en résulta de l a discor­
Faites en sorte que je reçoive bientôt les petites et les grandes d a n ce dans Ja d iscipline eL les statut�, de la confusion, et po u r
réunions ; autrem·en t, je ne pourrai pas en finir avec Jes deux 1 1 1 o i un terrible travai 1 . Pourtant, q ue rnes prescriptions a p­
autres Instructions. SaLuto t o s osculo sancto.
• prou vées: par v o t J S dussent être bon nes, vou s le pouviez voir
par cc fait que l a Jocalifé où l'on travai Lie en les suivant de la
Eleu sis, le 8 A be urne h I J 48.
raçon J a plus précise, Erzeroum, peul être régie par un enfant,
SPARTACUS.
que tou s les gens y sont obéissants ct sûrs, ct qu' une branche
(P. 269) s'en est détachée vers Ham berg. · En outre, vous me me nac ie z
constan1ment d'aba udonner l ' a ffaire, et selon toute apparence
Spartacus Catoni S . d. vous n ' auriez renvoyé aucun écrit. N'était-il pas tacitement
Quidsi prisca redit Venus, dedu.c losque j u.go cogit a.henco ?
c.onvenu : Laissez-moi faire ce que je veux, vous devez t o u s
vi vre à ma discrétion, car j ' a i en ma i n s les m.oyens de vous
Votre dernière l e ttre est depuis long�emps la pre111ièrc qui i n t i mid e r ? Comment pouvais-je donc continuer à envoyer d es
soit de nouveau écrite dans la langue et selon l ' expression de documents à E rze ro um et renforce r nos l i e ns ? Très cher
notre première manifestation, et quelques lettres encore d u Caton ! Il est v r a i que je (P. 271) cm n mande mais parce que
,

même genre seront en éta\, de rétablir l a vieille confiance. rcla doit être, parce que .J'édifice ne saurait être mis en ét3t
Vous vous .souviendrez que, a�x n1.ois de février, n1ars, av ri l , a ussi l ongtem p s que ma soif de comma n d emen t exige seule­
et encore en mai de cette année, j ' ai mis toute confiance en ment C e que comporte notre édifice et son but ; aussi pe rson n e
vous et vous a i considéré comine ma pierre angulaire. Après
·

ne peut-il s'en plaindre, car si ce n 'était moi qui le fisse, un


l 'affaire d ' Aj ax , je vous ai tiré, de préférence à tous les autres, autre devrait le faire. Mon commandement donc, aussi long-
de l'obscurité et des énign1es, et j 'ai fait de vous un Conscius.

temps q u ' i l n'est pas nuisible, maintien� l a m ac hine en mar-


Mais d ep u is cette époque, je ne pùis céler que, par vos tracas­ che, et en tant que c'est là son seul but, personne ne peut le
series éternelles, par l'arrê� de l'affaire qu'el les ont entraîné, blâmer. Mais si je voulais mésuser de l'édifice et ne m'occu ­

par vos très courtes et rares lettres, hargneuses et écrites par per que de moi , pour devenir riche, considéré et puissant, -
une m a i n étrangère, par le renvoi des miennes, etc . , une cer­ alors ce serait m a l . Mais comment pouvez-vous penser cela de
taine méjiance soit né e . Et, dans beaucoup d'oc ca sion s, je me moi p. Je vis sa tisfa it de ma fonction, je ne désire rien de plus,
suis repenti de ma franchise sans l i mites à votr e égard. Si je j 'ai le nécessaire qui me suffit_ et je n e souhaite de r ien deve�
me su is retenu durant ce tem·ps, si j'ai laissé deviner mes nir de plus dans . la vie bourgeoise que je ne suis. D ' a�tre
pe n sées par u n autre que vous, si dans les lettres à vous adres­ part, les conditions où je me trouve et. qui vous sont connues
sées j'ai p esé tous les mot'S, ce fut votre faute, ·et il a été néces­ exigent que, tant que je vi vra i , j e reste ignoré de la plupart
saire (P. 270) d'user, de côté et d'a utre, de précautions qui ne des membres. Je s u i s donc dans l'obligation de t ou t faire par
retombassent pas sur votre personne et votre i n t égri té , mai�
.
l'intermédiaire de cinq ou six p er son ne s . Ce sont donc cel1'es­
sur le changement de votre état, sans corn.pter, comme je là qui comma n d e nt et moi · qui travaille, et je ne désire · que
d'être assuré qu'on tra va i l 1era comme H est p res crit A cel.a
.

(1} [Sauern.]
- ...

-160 DOCUMENTS ORIGINAUX Olt LA SECTE DES ILLUMINES .


f6l

tendent toutes les cautèles. Chacun est libre de toutes ses ac-
.
.
vel'S Erzeroum ; là sont reellement mes plus cher� enfants. Sa­
ti ons , indépendant de moi et des autres, sauf seulen1cnt en ce luta te osculo sa:ncto. S.alutat te Ecclesia, quae est in Eleusi.
.

qui est un m.oyen en vue du but que se propose l'Ordre. N'est­


"

Je vous le dis encore une fois : votre lettre m'est arrivée fort
ce pas naturel ? Cela ne découle-t-il pas de la nature d'une
a propo.s.
'

Société ? S i je ne l'exigeais pas, un autre ne devrait-il pas


Le 1 3 Abenrneh I I 48. SPARTAcus.
l'exiger ? Ne dois-je pas avoir le droit (P. 272) d'exiger de rnon
prochain ce que chacun de vous peut exigeT d'un _millier et La forme du Diario n1e plaî� également. Je pense qu'on doit
plus, le cas échéant v Vous a-t-il plu que vos subordonnés exi­ faire circuler le mê1ne exemplaire entre les mains de tous,
geassent de vous pareille liberté, et les leurs, _ à leur tour, pro notitia. A la fin, i l reviendra à Athènes.
d'eux-mêmes ? Pouvait-il donc arriver quelque chose ? Très 26
(P. 274)
cher Caton ! Remarquez que le but final de J'Ordre, c'est d'être
libre, indépendant de l ' extérieur. E u égard à l' Ordre, lui seul Spartacus M. Catoni, C. Mario, et P. Corn.
Scipioni S. d.
est le n1aître, nous sonunes Lo u.s les ser-vi leu.rs de notre b u t ; fe
su,is le premier serviteur, car je t ravaiJle pour vous tous. Je A Scipio.J}, j 'exprime, au nom de tous, un grand merci pour
propose des projets, vous les confi rm-ez et vo11s les exécutez. son intervention qui nous a amené u n hmnm,e de cette valeur,
Vous avez ici de fausses notions de l a liberté_ Pour être indé­ ù cc qu'on dit. Seulement i l faut prendre en considération de le
pendant d'un côté, j e suis un valet de l ' autre. Pensez-y, Ca­ consErver et qu'il : ait une. haute idée de l ' a ffaire. Réclamez
ton ! et vous trouverez que j' ai raison. Vous n'aurez jamais donc à cet effet le Pensurn qui lui a été donné par Solon et
constaté de moi que j ' aie convaincu quelqu'un de quoi que ce envoyez-le à Hermès, et veillez à ce qu'il le fasse aussitôt après
soit. Je n ' a i jamais agi ainsi_ en vers vous, lorsque vou.s étiez la réception ; de Ja sorte, nous serons plus sûr� de lui. A . L. . . ,
encore étudiant ici, et durant ce temps, je ne l ' a i pas fai t . i 1 a à se garder de x l, . 1 1 . 8. 1 7 . I 3 . g. t 4 . 1 7 . 7 · 7 · 8. 1 7 . ( I )
Mais en ce qui concerne les a ffaires de la Communauté, j e dois et à n'engager personne qui soit en relations avec lui. Causa
certes le faire, et l à encore j 'ai · n1oi ns cherché à convaincre clara est. Il doit renvoyer toutes les lettres, qui doivent être
que je ne l'aurais pu et d i't . En particulier, j 'aurais pu vous dépos(es aux arc hi ves, avec leurs réponses. Je veux procéder
avertir que vous vous préoccupez -trop peu de la connaissance de même avec les lettres de Caton, s'il est d 'accord de joindre
de vous-même, et que vous vous glorifiez trop de )a faveur rna réponse à chacune des siennes ; elles sont certainement ins­
des grands hon1mes, quocl tibi irwidiam creat, et que ce dont lructivcs, elles conlicnncnt de part et d'autre de bonnes règles ,
peu de gens ont connaissance a beaucoup plus de valeur et ct donnent un aperçu suffisant du Système. Je ne désire en
est hien plus durable . .Cet aveu que je vous fais ne doit pas avoir aucune entre les ·mains, si elles sont destinées ad usus
vous offenser, mais vous convaincre que je (P. 273) suis sur tonos. Sitôt qu'il lui con viendra, j e l u i enverrai toutes les
Je chemin de m.a. confiance primitive. Ecrivez-moi d'ailleurs !tttres à Marius dans leur ordre chronologique, - et celui-ci re­
- .

par quoi vous voulez voir votre pu.issance agrandie : si le but cevra de Caton (P. 275)' les lettres correspondantes.
d e l 'Ordre le permet, je le ferai cordialement. Si la charge est trop lourde pour Coriolan, q u ' i l patiente
seulement un an o u deux, jusqu'à ce qu'il! puisse être rem­
Je désirer.ais que Hermès fût adressé à Confucius, car i l a placé par un autre ; alors nous lui viendrons en aide-. n peut
besoin d'un hom·me qui le dompte, et j� veux m:ême être l'ins­ aussi se cherch_er tout de suite un a.m.a:nu,ensem parmi ses
tigateur des lettres. En · revanche, j 'enverrai aux archives, à gens. Sa.luto vos osculo sancto. Si vous continuez comme vous •

Athènes, toutes les lettres, aussi bien celles de Confucius que avez fait depuis quelque te1nps, alors sous pe_u votre pays est
celles d'Hermès, afin que vous puissiez lire complètement l à à nous.
comment je fais façonner les gens. A Athènes, je dois le dire, Eleusis, le r /1 Abenm-eh I tiJ8.
ce1a ne me réussit pas beaucoup. Aussi ma confiance dans les Votre SPARTAcus.
' (1) (Oberndofffer.]
Athéniens a-t-elle diminué, et mon inclination s'est tournée
1>� LA S�CTli: DÊS ILLUMINÉS 163
1G2 b6GUMENT� .ORIGINAUX.

· . ont-ils cu de pareilles exigences à l'égard de leur fondateur P


- - En core un mot. Quand vous concluez une affaire, ne
Mon courage au travail est réellement passé de nouveau. Je
laissez jamais les intérALs privü avoir le dessus. Respicite fi ­
Yois que je mc donne en vain de la pe.ine ; e� l 'ambition illi­
n e r n , et silot q u ' i l se présente un moyen infaillible, employez­
nütéc d ' u n seul détruit toute mon œuvre. Je prévois que, sur
le aussi bien, même �i souvent i l ne flatte pas notre amour­
ce chapitre, vous ne changerez pas : vous deviendrez même
propre.
plus m�c:haut avec le temps, et si Je cède et que je vous aban­
,, .,
L< J
donne tout, alors l'affaire prend fin au danger de mes meil­
leurs collaborateurs. La soif de commandement avec laquelJe
Spartacus Catoni S. d. vou:; délogez même Je p1 ouwteur, sc rnanifesteru encore plus
A présent, vou� occupez dans rOrdre U l l poste où je suis Je fort en vers les autres. Pourquoi dois-je vous écrire tout d 'Erze­
seul a fCJ i r e obslatle à vol re ambilion. Vous vous êtes élevé ·au­ roum, ainsi que d' autres localités îJ I l suffit que je vous assure
dessus de tous les autres, et vous a vez un vaste champ de puis­ que cela va bien, r n ieux q u ' à Athènes ; que, là, chacun est
sance cl d'influence, û le Systèm.c ::;e développe. Dites-moi coptent de son é t u t e� ne pt.·m se à rien d' aulre qu'à exécuter le
donc pourquoi je vous suis si insuppor�able avec m a direction bic �1 dont je l'ai chargé. Cette considérat ion est la seule qui 1nc
supérieure P (P. 27G) l\e croyez-vous pas que cela m'enlève rell·enne encore et qui rn ' assure contre vous. Car cent fois
d�jà vous avez éveillé en tnoi le désir d ' abandonner l'œuvre,
. tput courage au tra yail de voir que, dès les prenüers jours de
fOrdre, on m·e jalouse la suprê1n.e direc t ion P J e ne n1e la suis Inais Erzeroum m'a toujours retenu. En ai-je cette fois j us­
q u ' a u cou, je ne suis lié par aucune chaîne, el j e peux (P. 278)
. pas donnée moi-mên1e, c'est la suite naturelle de la façon de
voi� de...- plusieurs dans celle œuvre. Croyez-vous donc que n1'cn aller quand je veux, si je vois qu'on .agit envers moi
votre en vie soit J e vrai moyen d'obtenir pour voùs un pouvoir avec ingratitude. Notez bien cela, Caton r Si un jour je vous
durable P Qu'adviendrait-il si vous rne poussiez au dégoût ? si .adresse retJX d ' E rzeroum, ce sera la pr.euve c.erta'ine que je
je me .retirais de 1'œuvl'e � si je vous adre�sais tous [les men1- veux. m e retirer de J'affaire. Et ne serez-vous pas moins en état
bres] ? ct si je vivais pour moi se u l ? Croyez-vous que, dun� de gouvernér à Athènes, si je ne suis plus votre fidèle gazetier .
ce cas, 1 'œuvre puisse continuer ? .Les autres exécuteraient-ils d'Erzeroum il I l serait temps maintenant que chacun ne pen­
\ Os ordres ? La jalousie el l 'envie ne naîtraient-eUes pas entre. sât à rien de plus qu'à administrer avec soin sa localité et sa
rous P Très cher Caton ! J e prévois de tristes conséquences <'harge. Ce n'est pas encore le moment de régler l a direction
pour l'a ve ni r. J.e préférerais que nous niissions fin à l'œuvre, elle-même ; nous avons d'abord besoin de subordonnés. Vous
puisque cela peut encore se faire dans de bonnes conditions. pouvez me dire c� que vou� voulez, Caton, vos i ntentions ne
Votre désir favori n 'a-t-il �as été de commander à beaucoup �ont p�s pures ; cela indique votre amour du pouvoir. Par cet
plutôt qu'à personne � Or i l se réalise, si je cède. Ce que vous établi ssement je ne cherche rien de plus qu'à former des hom­
_ê tes dans l'Ordre, vous l'êtes par moi, par mes dispositions. mes de bien ct qu'à trou ver la sécurité contre le m.alheur. Ce
N: est-ce pas de - l'ingratitude que vous me jalousiez m).e fonc- . n'est cerles pas ce que vous cherchr.z ; autrement vous sauriez
tiorr accablante, que je partage tant avec vous P Que je vous pour le mieux de l a Communauté, calmer une passion dange�
demande avis, c'est naturel, puisqu'il me faut savoir si cela reusc. Mais je veux faire tout cc qui est possible. Sur tnoi
va bien,. Mais que. vous l'exigiez pareillement de moi, c'est aussi dœ papiers doivent être envoyé.s. Qui les ouvre ? Si c'est
monstrueux ; j'ai formé le plan de l ' édifice, .je vous ai choisi, vous, alors la j alousie naît parmi les autres, car ils ont le
mais vous � e m'avez pas choisi ; j ' ai tout lieu de croire que même droit que vous. 0 Caton 1 Dernandez-moi donc aussi de
(P. 277) je fei·ai pour le rnièux, mais non pas vous ; ·aussi, pré- vous tout faire parvenir, de vous adresser, rous mes gens et ne
. plus c�llaborer davantage. Vous serez étonné de 1$1 façon avec
ctsement parce que vous trahissez un si vif désir de comma n-
,

der, je dois prendre garde que vous n� pensiez plutôt à vous laquelle · je m'y pn��terai. Dieu me garde d'engager enco-re ne
qu ' à · la .C ommunauté .. Je vous le demande donè : les premiers fût-ce q u ' une personne, (P. 279) et de dem1nder encore de
-

compagnons d ' un Ignace, d'un Dominique, d'un · François,


'
l ' a1·gent l! am� Jon'un. Car, à aucune minute, je ne suis -sûr si
164: DOCU.MENl'S ORI(iiNAUX DE LA SEC1E DES ILLUMINÉS 165

cela durera encore la minute d'après. Et cela par la faute d'un avec moi et qui ont confiance en moi . Rien ne m'encouragera
seul 1 Et cunctà terrarurn subacta . pra:eter atrocen� anirnum davantage dans mes travaux que de voir que j e ne travaille
Catonis. Maintenant tout s' arrête de nouveau .
. .
pas en vain. Et cette joie certes est innocente, e t vous est utile
a vous-meme.
' A •

Je suis votre SPARTAcus. (P. 281) Au début du mois procha i n , j e commencerai mon
Le 1 9 Abenmeh I I L!8. Dia.rium. po u r Erzeroum et pour to us ceux q u i mc sont immé­
diatement subordonnés, et je vous l'enverrai à la fin de dé­
...

- Très cher Caton 1 C'e s t maintenant le moment de déci- cembre.


der ce que vous voulez faire. Nous sommes constamment arrê­ .L und i , s u i vra u n e p a r t i e rlc vos l cl l rrs , celles qui JWuvent
tés et rien n ' a va nce. Ou bien vous devez tout de suite aban­ être com m tr. n i qnécs, et je fcrni parven i r aussi Ir Pensurn du
donner )1'affaire, o u bien vou� devez enfin travailler sérieuse� · Tasse pro censura.
men t , sans interruptions anssi fréquentes. E� fait, où i l m'est Fai t.es e n sorte que je reçoive bientôt une c opi e des Statuts
' .

possible de le céder, je le cède volontiers ; n'lia is vous ne pou­ réformés. Je trava i J Jc sérieusement au d eu x i ème grade, et
vez pas désirer cela. Jam sta.ns delibera. cela me coûlc bea u cou p de peine. Je d és i re ra i s aussi lire vos
réflexions sur les Sla bene ; peut-Nre pnis-jc les utiliser aussi
pour ce grade, et elles me do n n e ron t l ' occasion d'y réfléchir
davantage.
Assurez-vous de vos gens, autant qu'il est possible ; ne leur
Spartacus Catoni suo S . d . laissez entre les mains aucun de vos manuscrits, et faites au
c on tra i r e crn'i'� r eço i ve nt bea n r o u p cie VOliS. A v a n t lo n t , faites

Ce serait donc maintenant la paix ! Fasse le cïel qu'elle en sorte que Hermès reço i ve bientôt ce q u ' i l doit. avoir. Don-

dure 1 V o u s verrez que nous irons plus loin en u n quart d ' a n­ nez-l ui aussi l'ordre d 'observer de la faç,on la plus précise l e s
née, que nous n 'avons fait j usqu'ici en d�ux e t demie. Car, à 4 . 8 . 1 8 . ?. O . !t . 1 9 . 8. 1 :1 . ( 1 ) dans sa locaJité, et de m'envoyer
cause des d iscordes constantes (P. 280) et de la division qui ses no t es Dresser a nssi , dans cette locaJité, u n homme que
.

menaçai t à toute heure, je fus troublé et retenu dans mon zèle 1 'on pourrait y employer, si Hermès avait 1'i ntention de s'en
le meilleur. Personne n'osant plus s'engager, personne ne vou­ ·
aller.
lait plus verser une contribution à la · caisse. Maintenant, je Sallrto te et ornnes, qui tecum. snnt, oscnlo san c to . · Confu­
pe Jlse, on se mettra sérieusement en train partout. Vous verrez, cius n'a encore p.u faire aucun b u t i n : (P. 282) mais il est très
en ce qui me concerne, que je ne me préoccupe pas beaucoup actif et il' a assez à faire, d'ailleurs avec grand succès. Je suis
des honneurs qui sont att.aehés à cette affaire. Je jure par Dieu votre
que je ne cherc.he rien de plus que mon but, à savoir : pour SPARTACUS.
moi, un appui et u n recours dans le malheur ; pour la société, Eleusis, ·Je 2 6 Abenmeh.
la formation d ' hommes de bien, la diffusion des sciences et
J'affaibl issement des mauvais sentiments. Si je parviens à cela, .....-- Je vais voir si je ne mettrai pas l'affaire en train . à
Vienne . ·
il m 'est tout à fait égal d'être le _p1'emier ou le dernier dans le
Sy:s tème. Vous ne rem.arquerez pas que j e d i rige, sauf en ce
fait_quc je vous envoie mes projets.· Si on les suit, je pense 29
que la machine doit se maintenir en marche. Si on ne les suit Spartacus Ca toni S. d .
pas, aucune autre punition n'interviendra si non que nous

, Je ne sais, à y réfléch ir, quand j'ai fi n i avec l ' u n et quand


n'obtiendrons peut-être pas ce que nou� pherchons. Soy ons
·a. m is, Ca ton ! Vous verrez que j e . sais apprécier les gens et les· autres commencent. De Solon, d' Alcibiade et de Tibère , j e
distinguer ceux qui pensent convenablem�nt et loyalement (1) [Jésniten.]


i- o6 DOCUMENTS ORIGINAUX DE LA SECTE DES ILLUMINÉS 167

n'apprends rien et je ne vois rien. Si seulCinent je savais s'ils vel ordre. Dans notre correspondance, il est naturel dé biffer
sont encore d 'humeur à poursuivre l'Œuvre. Ainsi nous ne toutes Jes épigramm-es contre AJax et les autres, avant 1'-extra­
parviendrons pas à nous mettre debout en notre vie, et à la t.lition. Je vous prie de m'envoyer aussitôt q u e pcssihle une
fin l a prostitution sera l a récompense de notre travail1• copie de la Réjorn�e. En grande h 4 te, je suis votre
S 'il' m 'arrivait d'engager B . Daader, écrivez-moi auparavant SPARTACus.
quels droits vous entendriez lui concéder parmi les Aréopagi­ Eleusis, le 3 1 Abenmeh 1 1 !�8 .
tes ; .car autrement cela ne sera pas praticable.
Je suis empêché d'achever le grade intermédiaire, tant par
kt d i fficulté même d u travail que par d ' autres travaux, par la 3x
contrariété constante et le pen de progrès de l 'œuvre. Je le Spartacus Catoni.
confesse, j ' y perd� (P: 283) réclJem.enL tout eoHrrl{Ie. J 'ai com­
Autant Je projet est excellent, autant _ i l est diffici�e. J'en
mencé avec tout, mais je ne suis pas aussi riche· d ' i dées qu'il
veux tout méditer, j usqu'au plus petit détail, et en écrue m?n
en faut pour l'heureux progrès de l ' a ffaire .
a vis détaillé. A cet effet, i l me faut garder le projet entre les
Comment eela va-t-il avec Hern1ès P Je vous deman de à ce
mains au moins trois jours, car c'est une affaire qui est plei�e
sujet des i n forma tions plus fréquentes et compl ètes. J'ap­
de dano-cr et qui par conséquent exige toute c irconspection.
prends par Confuc ius q u ' i l a , à Landsb erg, le vivre e_t Je cou­
vert chez 1 /t . 1 · 1 . · 8. 1 7 . I 3 . 9 1 /t . 1 7 . 7 · 8 . 1 7. ( I ) . Cela . de­

Je dési erais pouvoir causer avec vous. JI devient . tout â fait
nécessaire que je (P. ?85) vons pose au préalable eertaines ques·�
..

mande de l a circonspection:. J'ai aussi à vous deman der une


tions, pour savoir en quoi l'Union et l a Réforme � 'écarte �_t
copie des Statuts réfonn és, car· je suis perdu à Erzerou m, et
J:'une de l 'antre. Mais à ce]a je ne :suis pas encore pret, car Je
l 'a ffaire sera de nouveau ét.onna1n ment arrêtée sans nér.essit é.
dois d t abord réfléchir- . plus minutieusement à votre projet.
. Je pense que ces Statuts pourr&ient être déjà copiés. Confu­ . Oue vous sflchiez le but de la 1\Jaço n.ner ie, j'en doute . D a ns
ci us :se donne toute peine, mais i l n ' a pas p u encore donner �
on plan, j 'ai introd uit une vue sur cet édific e, m-ais e� vue
:

une fois son avis sur un s u iet cap:=� ble : un pareil défaut se
seule ment des grade s ava�c és. Il sera néces saire, av�n t. q�e 1�
rencontre chez les gens capables. Je vous salue tous et j 'at.
chose circu le, que nou� échan gions tous de� des ecn s, .� .ui �
tends une prompte réponse.
seront ensu ite com.muniq ués égale ment aux autre s, pour .qu 1 !5 �
Votre SPARTACUs.
. soient comp lètem ent instru its de l'affai re. Si eela va bten· et
-· -El'eusis , Je 3o Abenmeh I I 4 8 . i-1
qu'au cu dang er ne soit à prévoir, Je proje t est si bon qu'!l
_
voir de rnci l!enr . Sed ho·c ante a cons zder em_us.
ne saur ait. v en a
Il .sera it �ieu x encore que vous voul ussie z bien m e · donner
3o
une plu� . amp le inforn1ation au suje t de 1 'or?'aliis atioil de
,
Spartacus Catoni. l ' Unio n. J ' y ajou terai . les d i ffére nces qu eHe presente avec la
Réforn-t-e. .
-, Les. progrès à Athènes ..me. redonnent du courage a� . travail · SPARTA C'us :
. è a
J v is donc me remettre avec ' p laisir à mon œuvre. Le 'dl.ff.é­
Le 2 . Adarmeh I I 4 8 .
rend (P. 284) entre la R éform,e et l'Union, est bon_et nécessaire - · - . - .
tena nt Cato n_, et �on Xavier. Donc
'

à entretenir. Que vous vou)iez entrer à l ' Union, c'·est non seu­ s
V�u vous app elez mai n
lement bon, mais encore extrêmemen't nécessaire, pour que aucune gratn lation .
nous sachions ce qui se· passe chez· les· deux, quoiqu� j e · sois
étonn�rnment tenté d'en sortir le p]'us proch�inement possible. 32
·d
Les_ documen'ts 'Erzeroum restent à Athènes jusqu'à no.u- Spartacus · Ga toni S. d .

( l ) f0bernflorfer.1 Tant de choses se sont jusqu'ici arrangées et son� pary�_ll: ?es


DE LA SECTE DES ILLUMINÉS 1 69
1 68 DOCUMENTS ORIGINAUX
nes, ad pracr:in. Répondez-moi sr vous croyez pouvoir recevoir
à l'eur but, que j ' espère .aussi en v en i r �; bout (P. 286) avec So­ Tmnerlan à A t hènes, de la façon ordinaire, ce qui vous serait
lon et Alcibiade. Mais avec Baader, je pense que ce l a n' ira pas nécessaire à cet effet. D'une façon générale, dites-moi votre
aussi vile, c a r i l est trop pa re sse u x à rÉpondre, et ce n'est avjs sur tou t es ces o p i n ions que je vous soun1ets.
que par ce moyen gu 'on p e ut y arriver. Il m'a écrit et envoyé Ludov[icus] Bav[arius] doi t donner, à ti tre de Pensum., une
son discours. Je lui a i immédiatement répondu et fait parvenir b i og ra p h i e fondamentale e t co m p l èt e de ce cél èbre empereur.
beau co u p de discours s i g n if i c a t i f s . Mais voilà déjà de nouveau J'ai rendu Périclès, avant son départ, méfiant à l'égard de
plus de huit jour::. qu'il ne rn' a. donné de réponse, et Dieu sait· l ' Union comme de l a Réfonn,e . Il sait aussi que son frère s'y
combien de temps encore eela d u rera. Celui-là non plus ne es t affilié. Tibère et Alcibiade l'ont (P. 288) toujours entre­
d o it nous reteni.r. tenu d a n s cette a ve rsi o n ; mais pour co m pléte r �'affaire, j e
1

Avec m a correspondance italienne aussi, cela va si le nte ­ Yeux écrire a11jourd'hni même à T ib è re d ' adresser Périclès à
ment que voilà plus d'un mojs que je n'ai rP.()U un mot. Je P- c i p i o n . Celui-et pourra a l ors lni faire connaître l'es nouveaux
pense que cela peut a 11er sans tous ceux-ci. Que nous ob t e­ statuts. Mon Diaritun sui vra ces jours�ci, sitôt que la feuille
nions encore ces deux-l ù , cela sera d ' au ta n t nüe'Ux. Le p l u s sera. pleine : j e n ' a i plus q u' un e page à faire.
dur est maintenant passé. L'extension que vous-même et Py­ Snlu.to 1'0S oscnlo sanctu.
thagore, vous nous avez procurée, me réjouit extraordinaire­ Le 6 A d a rme h 1 1 1!8.
ment. Mais .ie n ) a i encore reçu aucune nouvelle par l ' inter­ SPARTACUS.
médiaire de S cipi on . S . 1 2 . 20. 8 . 1 7 . (1) _d oit s'appeler Atti l a .
- Prenez soin que la caisse soit bientôt en lat. Je ud i pro­
Les deux autrP.s. dont Je� noms mc sollt i nconnus, reçoivent
les noms de Saladin et de Thalès de M i l et . chain, je vous en verrai probablement de nouvl;au un appoinf
A p ropos de votre projet, vous reeevrez mon avis et · mes aux archives .
doutes. A cette heure, je suis d ' accord avec vous que tous les
Aréopagites d'entre vous doivent recevoir les grades; par exem­ XXXIII
pl� les trois pr�miers de la M a çonne ri e . Pareillement aussi
Coriofàn et TamBrlari. Ce dernier, je me propose de l'envoyer Lettre de Caton à Spartacus
à Athènes jusqu'au début de février, et j e serais ·d 'avis que,
jusque-là, (P. 287) vo us form iez une .Loge o rdi n ai re , et que Cato Sparlaco S . p . d.
·Tamerlan conférât les grades de la Maçonnerie - selon toute
forme ; en m.ême temns, i l . s erait i n.vesti de la fonCtion de su- J"ai, en ce q u i c on cer ne les a ffaires "de l ' O rdre, accompli
périeur ordinaire d' En�ero.um.: Ce T am erla n devra ensuite jusqu 'ici les réalisations sui vantes :
conférer de . même ces grades successivement à tous ceux oui · Aujour-d'hu i , aprè-s çJe longs prép ar a t i fs ·qui ont dùré quel­
_
sc présenteront à l ' ave n i r à Erzeroum, suivant les prescrip­ ques semaines, j 'ai engagé te jeune S . , qui nous amènera
. .

tiOIL'5 q u i Iui seron t remises, en .ajoutant d'ailleurs qu'il ne aussi son frère et qui p e u t meUre l ' a ffa i re en traiT\ à Augs ...
:s'agit là que "d ' mie chose . accessoire; comme .nous le montre­ bo ur·g . (P. 289) Ils sont r i ches tous deux. J'ai pris le -premier
rons ultérieurement. Il est bon que vous puissiez former une comme Sta-bene, a fi n qu'il mette à notre disposition de te mp s
Loge ordinaire à Erzeroum et à l a demande à ·quelle Loge on en temps son logis qui est très avantageux ; en outre i l est
appartient, on répondra i t : à Erzeroum. J'enverrai également excellent parce qu'il a pp o rt e une contribution en: � rgent .
à Erzeroum, successn terrJ,.Pn1'is. Svllfl, Démocrite et Confu­ Quant ·au . seco n d , je veux le dresser sur l'ensemble pendant
cius, pour qu'ils y re ço i ve n t le deuxième grade et qn'i l's assis­ qu el que temos, lorsqu ' i l vien:d�� ici, car, comme i l est tra­
tent aux récepti o ns ultérieures, .i usqu'à ce que l ' a ffaire soit v�illeur, il est adjoint à �rm nèr�e � la don�ne haute.
mieux en train .Te verrai- Alcibiade, pour q u ' i l vienne _à Athè-
.
Livius aussi ne doit être con sid éré à l '.a v�nir auP. <'OmmP­
nn Sla-bene. 11 m'a avo qé spo nt an ém en t qu'H voulait contri-
{1) {Sauer.)
t 70 DOCUMENTS ORIGINAUX DE LA SECTE DES ILLUMINÉS 171

huer en argent, comme on le désirait, aussi bie.n qu'en livres écr ire ; n1ais c ha cu n peut bien, u ne fois q u ' i l a reçu ses gra­
et en expériences, mais qu'il n ' avait n i inst r uct ion ni temps des d ' ic i , (P. 291) le s conférer m·.alement aux au tres dans sa
pour les trava u x prescrits. J'ai suspendu provisoirement l a localité. Je suis votre
Rt!solution pour l u i , tout en lui donnant à entendre qu'il peut
CATON.
sans doute rester dans J'Ordre, m ai s qu'il doit entrer 'dans la
classe qui rend service à l' Ordre par ses contributions p éc u ­
niaires. Ad interim, il a payé son ducat, ainsi que Schmœ-ger. Atl1ènes, le 6 Adarmeh 1 I 48.
Mes st a t u t s ponr les Sta-bene sont prêts ; i l s sont à la copie.
Le 7 :
Ce· n'est pas là ma seule p r i s e . J ' a i réussi également selon
mes vues en ce qui con ce rne Saviol i . Comme il est Maçon , je Je vien s de recevoir votr e paqu et avec dûment ce q u ' i l con­
. Jni ·ai' tout expliqué clairement ce qu'il en �st de l'Ordre. j. 'ai t i ent. Je veux l e parcouri r aujo urd ' h u i , ct de m a i n j e le tran s­
m e t tr a i à Sc i p i o n . Si l ui , é't son tour , Je co m mu n i q ue
examiné l' affa ire raisonnablement. je lui .ai montré les choses a u s s i tôt
i nsi �n i fi a ntes, et j'ai mis }·'occasion à p ro fi t pour lui d resse r à M a r iu s nous t ien d ro ns sessi on j usqu 'à j e u d i e t no us j o i n­
,

Je plan gé né ral de n ot re Ordre; Pt quand j ' a i vu que cel a lui dron s nes a v i s . J ' i nc l u s �gal eme nt i c i les statu ts pou r les S tl­ i
plaisait. je lui a i d i t qu'nn tel Ordre existait réel lement. où il bene . Q ue J;tOUS tra va i l lons d n ns le grad e des Mine rvals àvee
nouvait tout de s u i t e s'e ngager à entrer. M a inten a nt (P. 290! .les céré mon ies de la M a ço n n er i e , je l ' a i bien com pris; seule ­
.
i l s'a�it de savoir comm('nt on d o i t le t r·ai ter. Comme il .a d es men t · j e vou lais auss i p e r m et tr e a u x Sta- bene d'al ler dan s
vneg profor:tdes.- nous pem:ong ir.i CJn ' o n rtoit tout fui révéler, d 'autres Loges. Q uan d une fois la M a çonn er ie sera mi e u x
sauf ] a t rop grnnde nonvf'A uté et l e promoteur de l 'œ�1vre. i ntro duite à E rze ro um , j e veux fa ire en so rte qu e n · ce quï la
'

Saladin est. un certain � - 3 . 8 . '>. . ( r ) , é t 1 1n i an t en phi loso­ con cern e là une Co n s t it ution suiv e ne Rerlin ; alors n ot re �.oge
p h i e , et Tha l ès s'appeJJe 3 . r ?. . T !1 . 7 · !, . r 3 . 6 . 8 . i 7 . (?.) . Il d 'ici, nous po urron s la sépa rer et l a donn er co mm e Log-e­
sont dan s Ja même clasge. Confucius les connaît tous deux
. .
mèr e. Con1mu niquez-moi ·ce p endant. u ne copi e 1Jidiïnée du
Scipion m ' a promis de tout J i vrer d ema i n . Privilège déjà sol licité si sou vent.
A votre lettre du 6, nous répondrons en d éta i l à notre pro­
chaine session, ainsi qu'à votre proposition · relative au Dia--
rzum.

XXXIV
Pour la récep'tiori de Tam·e d a n , je pense que tout doit être
r n ord re et rommc ,l ' a i r��poir (Tlle J e ('::tchet des insignes de
.
Suite des lettres de Spartacus
J'Ordre se ra · prêi la semaine prochailie, on pourra 'donc: le lui
atta cher tout de sui te . Seulement il serait à désirer que le
(P. 292)
·grade iriterm.é diaire fût en éta t aussi à ce moment-là, ainsi
'

33
. , .

que vos reunwns.


· E'n: ce qui concerne votre opinion ·sur m'On plan, suivent ici Spartacus Athenien�ibus.
Jes détails. · Si vous voul iez v i oi n d re 1a d i ffé ren ce de l a Rl-
.

Pou r pouvoir poursuivre mo n plan à Ath ène s, j ' a i encore


:.

forme,·· œla· ine ser.ait très ag-réablé ; màis ces mémoires doi-
'

VPnt êfre s a cr as ·et te nu s d;1ns · le · ·pl u s grand secret . ·Ratio besoin par mi les Aréopagit.es - de deux eon diti ons soc iale s : un
clara. noble et u n mé dec \n. Le_ zèle d e Caton nou s vie nt ma inte nan t
Aucun grad� ne peut non plu ·s être conféré à _q û i ne �e · en aid e p.o ur l'un et l '·a utre et acc om plit de cette façon ce qui
,

t r'oû ve ·p as i c i in loco. · narre qu' il - est" i m possible - de · tout m.a nqu ait à notre· Sys tèm e. Le comte .de S . . , qui do i t s'ap pe­
.

ler · Bru tns . est ' un e des pl us im po rta ntes prises €JU ' i 1 v ava it
à
(fî TEkeLl faire à Ath ène s. La faç on de procéder ave c lui doi t être, ?\
s vec · J u i
t-2� [Kaptlnger mo n avi s, la su ivan le : C::tton con tin uer a ses· relati on a
t 72 DOCUMENTS ORIGINAUX DE LA SECTE ogs ILLUMINÉS t 73

et c h erch era à s 'assurer de son silenc e. S ' il obtie nt cela il lui mais vou� en avez re�iré 6 florins pour le copiste, 3 f1orins
donn<lrn lectur e de la Réforme. Ensu ite il lui d e m a n de' ra · s'il 1 0 k reutze r pour le port, et 1 florin 54 kreut'l.er pour un nou­

trouve l 'a ffaire utile et bonn e. En cas d 'a f firmative de la veau poste de livres. Comme la caisse était principalement
part de Brutu s, Caton lui d em and e ra alors s'il pense collab o­ destinée :\ .for n1er un fonds pour nos dépens·�s nécessaires, j e
rer, en aj o u t a nt <] Ile, v u l ' i m portan t service q u ' i l pou.çra it ren­ n'aurais pas crtJ que vou s eussiez ainsi corn ·, 'encé arbitraire�
dre à la Sociét é par la seule présence de sa personne on n'en rùen t pa r de telles prétcn�ions non encore liquidées. Si cela
. ' vient aux orei1les des autres Aré.Of•agite.;; ( a ve c lesquels j ' a i
.

usera it pas .avec lui d' une façon aussi strict e, mais qu'on l ui
c.om muni q nc r ai t Je projet ron1plct dans le p J ns bref d él a i pos­ beaucoup de peine à remettre les éhvL:J.::s en o rd re ) alors tout ,

sible. S e u le ment qu 'on l'invite (P. 298) à l i vrer aupa ra va nt sera de nouveau atrêté, et je n1.e repré�ente une nouvelle sépa­
le Dr. Baader ou quelque aut.re. Qu'on sache bien qu'il est ration. Personne, par la suite, ne voudra, plus verse�' quelque
surchargé de t ra vau x nombreux ; aussi le dispensera-t-on de chose, Je vous en supplie donc, Caton! ne fournissez plus de
fous e xe rcice s et. travaux p re s c ri t s dans les Statuts q u ' il ne nouvelle occasion et conduisez-vous raisonnablement : ajour­
voudra pas entreprendre de sa propre initi ative ; car on doit nez toutes VOS p rét ent i ons jusqu'à ce qu,e la C a is se SOit mieux
,

le de stiner principalement à diriger. remplie. Laissez-vou� é mo uvo i r pa.r: le� raisons suiv a ntes :
A Baader aussi, on dispensera une liberté semblable, mais (P. 2rJ5) r. S'il vous est pernüs de rentrer dans vos frais de
à pe rs onn e d'autre à Athè nes un tel pri vil ège ne sera par la correspondance, i l en va de même pour Scipion, pour Marius,
su i t e accordé. S'iJ ( 1 ) a livré le Dr. Baader, q u o n l u i lise Je
'
pour Tibère, pour Alcibiade, pour Solon et pour m oi : La cor­
second grade de s Minerva.ls avec tout ce qui s'y rapporte. S'H resp on�ance de l 'Ordre me coûte a n n ue llement plus de 3o flo­
s'y montre appliqué et qu'il fasse preuve de joie, qu' on lui ri�. Si donc chacun veut être re mbo u rsé , a n'y aura plus
lise aussi les Statuts des Illuminés, j usqu�à ce qu'enfin, sûr de de revenu.
son zèle et après J'avoir lié par pl usieurs récP.ptions, on puisse 2 . C e la trahit de nouveau votre intention de vous servir de
l eu r revé l er , à l u i et à Baader, tou te l ' a ffaire Je désirerais J Ord re s imp leme nt en vue de votre intérêt privé. Je suis prêt
'

qu'il voulût être présent à l ' ordi nation de Coriolan, mais plus à me dépouiller de tous me� biens .au n1ieu.x de la Société, et
encore à la réception de Tamerl a n . Chofsissez ici ce qu'il y a vo u s , sur un prem.Jer acquit de 1 7 florins, vous. p re n ez plus
de me i ll e u r et de p lu s sûr, car je le conn ai s trop peu. Quant de · x 1 ·florins. Cela est-il socialiste ? ( 1 ) Qu'y a-t-il à esp é rer rle
l:i. ? A moi le cœur est prêt à me saigner, en voyant tant
. aux prodnits com.tnuniqut>s . .ie dois d ' abord l es examiner avec
attention ; àlors je répondrai. d'égoïsme pour une partie et pÎ peu d'amour pour l'ensemble.

3. Les sommes dont vous avez distrait vos frais sont un
Eleu sis, le TI Ad a rm.e h•
n ft8. apport de gens qui, tous les jours, vi statulonLm, p eu v e nt se
re t irer. Si alors ils réclament leur argent, est-ce à no u s autre�
- En cc qui concerne la copie du Privilège, j 'en ai déjà qui reston s de payer de notre bourse ; Alors notre mise de
p ar lé p l usi e u rs fois au notaire, (P. 2911) et aujourd'hui encore fonds est simplement destinée à rétri b uer votre copiste et
je va is 1 'en faire souvenir. Pourquoi en a vez vo u s hesoi n P-
votre correspon d ance .
SPARTACUS 4 . Pour vous soulager d a np vos d épe nses futu res, j e fera(
tout le poss ible . J'éc rira i à un autre e t je remettrai les gros
paquets au courrier, et voùs aurez à f ai re de même. .

• (P. 296) 5. L 'extra ordi na i re me nt cher, et avec cela p itoya•


Spar ta c us Catoni S. d. ble, copiste doit être remercié. Chacun écrira soi-même ses
D'après 1 e rapport du q u es teu r Marius, j' ai vu que, lors de a ffa ire s jusqu'à · ce que nous trouvions un copi�te de belle
,

l a réunio n , vous a vez ver s é à la caîsse · 1 7 flor ins 1 2 kreutzer ; éc rit ure . C'est, en outre, contraire à tout ordre qu'un extra-
.

(1) (Le comte S. . . .J ( 1} [Socialisch dans le texte, c'est-à-dire conforme aux intérêts de la Société.l

174 DOCUMÈNTS ORIGlNAU.X


bE ··LA SltCTË DES ILLUMINÉS t75.

-- Ecrit à Scipion à ce suj�t, qu'il eût à parlex: a� préalable


n�us- ait connaissance· d�s s.ecrets les plu� profonds de l'Ordre.
avec Celse, puis lui remettre ma lettre où je recon1mande à
Uu hien chargez Euclide de cette fonction. Je suis certain,
Louis· d'user de bienveillanc� à 1 'égard d� Celse.
Cat-on, qu� vous ne compteriez pas à ' votre cop is t� ·1 2 kreutzer
par feuille� comrne vou� le faite pour nous. Pourquoi voulez­
Pour le rnois de Dimeh
vous donc &i peu épargn�r pour la Soèiété ?
maintenant payerons-nou& les insignes, les
.

·6. Av�c quoi


Le 7. Retour de Nicomédie, et �ntr�tien av�c Scipion et
Celse, dans. lequ�l celui-ci rn� dit qu� Lpui� d� ]3av ière aurait
armes, etc. � A l a façon dont j e voi::; qu'on manie notre
argent, on ne peut me blân1er, si je ne fais parv�·nir à Athènes
ajoute des nole� très choquantes à ses Statut� d� l'Ordre.
aucune· contribution d'Erzeroum . Cette économie n� me plaît
_

Le !J. Ses;;ion, où l ' on décida d� susp�ndre Louis, sans le


pa�, et je sùi� inçuiet aussi que, par l'administration _d e notre
lui dire, tnai� 4e prét�xter une inquisition.
caisse, nous tombions dan� l ' opl?robre et le ridicule.
- Une Jett.r� de Spartacus relative à .l'introduction des gra:­
7· Vous avez même fait }(� prélèvement �a ns nous interroger. J.es rnaçonniques.
J e ne ferai pas mention de cet incident dans mon D iarium,
Le 1 0 . R�pondu à Spartacus et promis de tout mettr� en
aussi bien est-ce fini. Mai� j 'aile vertige de tout cela, et je ordre j us q u' a u r er Pharav ar din
pe ux vous dire à cœur ouvert que j� m'engage à payer ad
.

- Attila récl a m a sa copie de la Réforme ; mais je la lui


cassa:rn ·5o florins, si vou� voulez m.e séparer complètement re fus a i, sous prétext� qu� j 'en avais besoin.
de l a ffai re. (P. 297) J� vou& informe de cela d u meilleur
'

- Entretien avec Coriolan, qui me d i t en secret ·q u'-il devi­


Cœur, mais d ' un ·Cœur malade au fond. Et, par la volonté de
nera (P. 299) si �1on voyage· a lieu dans l'intérêt de l 'Ordre.
'Dieu, mettez fin â cette éternelle plainte. Parmi nos 4o per­
- Session . Il est inséré dans. le protocole :
sonnes, vous me donnez plus de peine que toutes les autres et
1 o lJ ne circulaire à tous les men1bres de }l'Ordre, au �ujet de
que l� Système tout entiér. Je vous en prie, changez, ou bien
ceux qui veulent se procurer des l i vres, des pré!!.um,érations,
nous abançlonnerons l ' a ffaire : il est �ncore temps, car il y a
c l c . , de les faire cmnmauder par l'Ordre ;
l à des perspectives vraiment tristes.
2° Le Penswn d�ttila ;
. 3° Spartacus doit préparer la pqbJication de la. Réfor� e.
Eleu.�is, 1� 15 Adarmeh i 1 4 8 . SPARTACUS. .
Le 1 1 . Envoyé c �l.a. à Spartacu1' ; à lui transm1s auss � cop1e
des signe.s euclidiens pour les �a ut� grade� m(açonn1ques],
a vec l'explication.
xxxv
Le 1 2 . L a décision d u 9 �t révélée à Louis. Il: savait sans
_

grandes considérations qu'une confusion devait régner dans


Diarium de Caton la Co mm unauté ; · car Celse lui aurait Ju des Statuts d i ffére nt s
'

de ceux qu'il a. On lui notifie aussi qu'il ne �ache rien -de la


Pour le rnois d'A benmeh 1 148 .
..
Réform�e. Cela a fortifié ses soupççon$ qu 'i l y � des contrad l � ­
.

tions dans les Statuts ; ét comme, de plus, Celse ne les . �valt


Le 27. Entretien avec l ' abbé M.arotti, au sujet des M[açons].
pas et que, pour cette r;aison, lui, Louis, les tenait pou r· faux,
n m 'a expliqué tout le _secret, qui se fonde sur l 'ancienne
religjon et sur l'histoi�e de l ' Eglise. I l m'a communiqué aussi i l a donc hardiment exprimé ·son opinion P8f écrit, et s'est
estimé heureux -d 'avoir rompu la glace. Je lui ai expliqué · la
tous Jes h�uts grades�. jusqu'à ceux des Ecossais.
féinte de Celse comme une épreuve, (P. 300) m a i�;- il parut
· Le 30·. J'ai renseigné
. là-des�us Spartacus.
- Une ·lettre de Louis de B�vièrc, dans laquelle i l se de­
y ajouter peu de confiance.
mande en q uel l f� mesure (P. 298) il doit .av-oir confiance en Le 12. Donné le Pensum � Attila.
Ce lse, qui lui a recomm::.ndé d'engager Mic,lel, de l'Ordre des - C�lse a · reçu une lettre de Spa rt acu� . �' es�nUel en ·est :
Qu'on ne devait plus . changer la_ Réform'e ;
o
Prémontrés. r
17G DOCUMÈNTS ORHilNAUX
DE LA SECTE DES ILL�INÉS 1 77
2° Que nous devrions tenir une propre toge m[açonnique) ;
3° Que nous devrions la considerer c o n1 n1c uue p épi n i ère ; ·9° Spartacus recom mnnde de recruter des ecclésiastiques,
tao A que lq ues-un s de ces Mluçonsj, ue jamai:l révèler que d es professeurs, et de réilé c h i r aux Vicastéries.
nou� avons quelque chos� d� plus qu� la Mlaçonnede] ; Le 13. S essi on à Athènes.
5° Nous couvrir de c e lte Loge en toute occasion ; 1 4 . Caton a reçu de Spartacus une l ett re dans laqucHe
L

,

6° Qu'à D:OS st a tu t� n1laçonnique�] nous devons en core aj ou ­ celui-Cl_ adopte les idÉes principales de Caton relatives à la
�er les ordonnances d�s Sol.i, et Ja révers_ion en ce qui concerne M[açonnericJ ; i l en explique encore p l us clairement les céré­
la coH at ion des bénéfice;; ecclésiasUqu.es, etc., de même que la Inonies, mais il re j e tt e complètement en doute l ' origine qu'a
-
-


soumission totale a ux supéri�urs ; proposée Caton.
7" Tout ce qui n'est pa� bon pour l�� travaux, r�st� dans la - Pron1otion d e Livius au gra de de Minerval.
Loge m(açonnique], et y av-ance, �ans savoir quoi qu� ce soit Le 23. Session dans ma demeure et dans celle de Celse au
du Système plus éLcD;d u;- sujet de la ré gu la ri sation des grade;; de l O rdre ct des rap orts
' �
80 On racontera à nos M laçons] l 'h i s toir� suivante : Les
. a vec Louis de Ba v-i ère.
Mlaçons] sont à considérer cornme l Ordr� fra n ciscain; dans cet
' - Coriolan m c rend visite ; il a pporte à ces points, plus
Ordre, se trouvènt des Franc�cains, des M inorites, de� Capu­ que Jcs ·i.I Ul rcs candidats, J ' a l lc n Lion la plus p ré cise .

cins, mais au fond ce sont tous des Franciscai ns. Il e n est de Le 28. E cri t à Spartacus el ù A g ri p pa : au p re1n i e r , àu sujet
mê.m e ici : quoique au fond i l n ' y ait q u ' u n Ordre m[açonni­ de la provoca tion de I J . J j . 1 2 . ?. o . I 3 . ( I ) à l égard de J 1 . 1 2 .
'

que] a u monde, il y a cependant trois · grande� branches entre 1 7. 1 9 . 1 ,'J . �>. . T 4 . 1 . 8 . 5 . 8 . 1 7 . (2) ; ct au second a� sujet
lesquelles ce corps· se partage : l'une est celle des U nion.is tes, des Soli.
(P. 301) la �ccon de celle de� Réfo rmés, e t la troisième, à la­ (P. 303) Le 2.9 . V i si t e d ' Attila, qui s'imagine que notre
que ll� nous appartenons, celle d� la Stricte Obs erva.nce. Hono­ Ordre est Ja Réjorm.e.
rez-vou� ct aimez-vou� tous en général, e t q q ' il n ' y ait de - Initiation d'Attila.
différence que dan� la constitution intérieure de vos Loges et - Lettre d ' Ajax, q u i est déjà à L a nds h u t, ct sera ici ces
de la confédération des Loges entre elles. Que chacun tienne proc h a i ns jours.
cela caché aux autres, mais que l'V n.ion soit ouverte à tous. Si Le 30. Remise de n1es candidats aux Soli.
un Unioniste visite uùe Loge de la Stricte Ob serva nc e, qu'on
y travaille alors à la mode d es Unionistes, mais que la propre XXXVI
constitution de la Striçte Observance ne soit r� v élée à aucun
.

Unioniste o u à aucun Réformé étranger. A p a rt ce cas, tout Suite des lettres de Spartacus
Observant peut fréquenter . toute Loge d 'Unionistes. La d i ffé­

rence entre Unionistes, Réforme et Observance consiste e n c� 35
que, .dans l 'Observance, la subordination, l 'assistance sociale,
la précaution pour ne pas être circo nven u par des é�rangers, Spartacus M . G . Porcio S . d .
sont beaucoup plus sévères. - Alor� on révèle peu à peu, ora­ Notez bie.t;t ce qui suit dans ma lettre, et faites en sorte,
lement, les statuts des Soli e t leurs avantages. Mais, afin que
.
Je vous pne, que ce sOit exec uté.
.
. ,

l�s Ob�ervants j>uissent se rec'onnaître, qu'un m.ot soit donné 1 . Je me •·éjouis singulièrement de l ' ünportante découverte
entre eux, et à tel qui n'est pas en état d� le donner, i l ne sera qu e vous avez faite à 1\icomédie, ·en l ' abbé Marotli. Tirez pro­
parlé que de !•organisation générale des M(açons]. · Envers un fit, autant qu'il est possible, de cette circonstance.
Réformé, on ne s'explique jamais. (P. 302) .Quant à ceux qui ?. Cherchez à savoir par lui la véritable histoire, l'orig i ne

v:ous excluent de leurs Loges, qu'ils. soient pareillement exclus;.


' ( 1 ) [B•·aun. J
q u on le� traite cependant de fraternelle façof;l ;
('l) [ Bartolomehe�.)

DE LA SECTE DES ILLUMINÉS 1 79


DOCUMENTS ORLdiNAUX

et l�s promoteurs de l a M[açonnerie], car c'est avec elle seule
que je ne p u i� encore tomber complèt�men,t d'accord, quoique
Spartacus M . P. C. S. d .
J e.ù veuille deviner quelque chose.
(P 0'011) 3 . Cherchez à savoir par le même encore �n quer Le coup que v�:ms a vez j o ué aux hon1mes conscients est !fier�
-
lieu, soit à Milan, soit dans l a contrée environnaJ}te, se trouve veilleux certes, et pe ut (J>. 30G) avoir u n e bonne conséquence.
la Loge la plus proche. I n terrogez-le � n vue d ' ob�enir l ' adresse
î\e serait-iL donc pas possible d'en jouer u n pareil à nos plus
de quelqu ' u n d'eux en cette région. J ' en ai besoin à propos
méchants cnnen1is, les ft . 8. 1 8 . 20. û. 19. t L ·I 3 . (1) ? Chers
d'Hanniba l , aù cas où il persisterait à sc laisser engager par l a _
amis, é}Jargnez pourtant l ' U n i versité d'ici : elle est à eux au
. :M(açonnerie] en Jtalie. plus haut point. Ja1uais encore ·les JÉsuites ne furent aussi
A. Inforn1Cz-vous prè� de lui de ce q u ' i l pense de l a Réfor­ puissants que m a irrten a n t : tout est ici en tre _ leurs. m.ains. Les
nu et quelle opinion i l en a .
poursuites et les intrigues contre ceux qui ne pensent pas
5 . I l serait bon que vous. pussiez obtenir de lui une direc­ comme eux, deviennent chaque jour pl�ts vives. Gabier, Leve­
tion pour q u ' i l vous fût p�rmis d ' instituer un,e nouvelle Loge
Jing et Spengel d ' Heidelberg sont les gens les : plus dangereux
à Athènes. _

qu'on puisse imaginer. Grâce à ce dernier, avec le secours de


· 6. Je désirerais que quelque chose enfin fût fait en c� do­
l.ippert, uqc nouvelle voie est �uverte aux Jésuites d'exercer
.

maine, pour que Tamerlan puisse bientôt paraître à Athènes.


leur méchanceté à l ' extrêm-e. Autant que je l ' a i entendu mur­
· ï · Si l'inslî tutien d ' une propre Loge n e peut être chose faite
murer de loin, ils projettent de me renvoyer d 'i C i vers Heidel­
a u 1er Pharavard i n , il m e sera i t �agréable que vous voulussiez
berg, e:t de mettre à .,l retra_ite le vieux profe �seur Stebler ; car
bien, vous seul, l u i octroyer Jes trois pr..emiers grades ct que alors l'Uni versité tout - entière serait ainsi entre leurs m a i n s ,
vous l ' i n troduisissiez alors dans une d'Unionistes, tant
J_.oge il l ' exception de Wimmer ct de .Low ; encore espèrent-ils que
afin q u ' i l en voie les cérémonies qu'afin q u ' i l se fasse une
cc dernier, qui est constn mment malade, mourra bientôt. Qua­
haute opinion de notre affaire. Agissez de même avec Coriolan
tre professeurs Scholli ner, Steigenbcrger, Wurzer et Schlegel
aUSSI.

ont dé renvoyés dans leurs cloîtres de la plus honteuse façpn .


· (P. 305) 8. Tout ce.ci devrait être communiqué par écrit à Schmid est 1nort. U ne reste donc plus que quatre d'entre . nous
Tan1erlan , pour q u ' i l en instituât une pareille à Erz�rOUf!l , où a s'opposer au Jésuitisme qui fait puissamment irruption de
'
j e vous donnerais alors l ' i nstruction et l ' a d ministration pour tous éôtés. N ' y a-t-il donc aucun min istre disposé à. s'écarter
· ce qui est de l a localité.
. . . de. .ces gens, .et que l'on pourrait peu à peu amener à faire
9· 1\'larius, Scipion et Célse devra�ent recevou aU.$SI une Ins­ cesser les horribles poursuites (P. 307) sans prévention. A nous
truction analogue, afin d� ne_ pas s'�xposer à un� bévue, au s ' a.pplique réellement ce que Tacite dit de son temps :

cas où Tamerlan entrerait en rapport avec eux. Dedim,ns projecto grande patientœ argumenlu1n, e t sieut
1 0 . Ensuite, i l en devrait être de même avec Euclide, Livius, vetus aelas vidit, quid ultim.wn in. libcrtate esset, ita nos qu.id
Pt'rici ès e� d ' autres encor e, afin q u ' u n jour une �oge o-rd inaire in servitute : ademtô per inquisitiones l oque nd i, audiendique
fût constituée. com.mercio. Memoriam, quoqu.e ipsan;t · c um _voce perdidisse­
D ' a uta.nt p1 us. vite tout cela pourra être fait, d'autal'_l t p l u�
rn u s , si tant i11 nostra. potes ta te esset oblivisci,_ quam lacere,
ce me s�ra agréable, car vous serez étonné des progrès q u t Le ministre de . . .· . . doH s ' informer auprès 4e Monsieur le
pourront alors se réaliser à Erzeroum. Supérieur et gouverneur St. . . quel homme turbulent est ce
.
Répondez-moi bientôt si, et quand, tout cela peut se fane. ·
'

Gabler. Pra.epa�ra.te vias. .


. . .
.

Je ne puis rien encdre écrire de certain a u sujet de m on


.

Eleusis, lè 6 Dimeh n 48. ·SPARTACUS.


- -

(1) [Jesuitend
180 OOCUMENTS ORIGINAUX DE LA SECTE DES ILLUMINÉS t8f

voyage. Peut-être les Jésui tes m ' y obligeront-ils encore. Et Serez-vous cependant libr� à l 'arrivée de Tamerlan et pour­
a lors je parais publiee. rez-vous assister à sa ré ce p t ion � faites en sorte que tout sc
Ma femme vous remercie d u calendrier que vous l u i avez passe a vec ordre ct r�1agnificence. La Loge devrait aussi avoir
envoyé, e t vous transmet ses meilleurs compliments ainsi qu'à un nom ; je pense à celui des Pléiades.
votre femn1e. Dites à Tamerlan q u ' i l pounait ér.rire n O d i n d'aUer le
Je reste votre chercher J e d i manche q u ' i l ira à Ephèse.

SPARTACUS . I l f a n t que Marius m ' en v o ie , par l ' i ntermédi a i re de T a m er­


traité de Rouss e a u sur 1 ' i négaJi té des hommes, car

Jnn, le
EJeusis, le 3o Dimeh 1 'r 1, 8 .
j 'en ai beso i n .
(P. 308) E n voyez-moi aussi les protocoles de l a réunion , afin que
37 j e :.�ache c� que j ' a i à f a i re avec Tamerlan.
Spartacus Catoni S. d . JI y a qnclque L e m p s , on a dit ici q u ' A lci biade é t n i t mort:
l J y a certaines action� q u i , aux yeux des gens sots, crédules,
m a i n te n a n t , on le répète; m·ais on m ' assure (P. 810) q u ' i l est

méchants et i ntéressés, sont de grands crimes, mais de gran­


morl('llcmt!lll a t t e i nt d ' h cinr..rragie. de [l{�vre cl de ph t isi<·' .

d es vertus aux yeux des gens raisonnables et nobles: Mais Elr.11sis, le d e r n i e r i o u r dr l ' a n I I ft8.
-

comme les méchants sont incomparablement. p l u s nombreux et SPATITACUS.


q u ' i ls o n t la · puissance e n t re les rnains, i l s jouissent donc d ' une
com piète irnpunité, ct l' honune d ' honneur n'a que t rop sou­
38
vent pour récompense la honte, le rnépris, les poursuites,
'
voire Ja mort. Tels doivent être aussi les sentiments q u 'éprouve S p a r t a cu s· Areopagitis Atheniensihus S . d.
à la p re n l i è re i m pression u n .hon11ne qui a Jes m e i l leures i n­
Comme j 'u i qua torze jours de l i berté pendant ces vacances,
tentions et qui voudra i t les n1ettre e n pratique. Pourtant elles
je ve ux mettre en ordre l es Statuts des I J i u m i nés, leurs
contiennent aussi tan t d'agrément , s i on se replie s�r soi-mê­ '
assemblées et Jes propositions qui s y ra p po r t e n t . A cet e ffe t ,
me ! Ego mea me virlute involvo. Un homme d ' honneur ne
en v�yez-moi par le premier courrif'r lesdï'ts Statuts a vec ceux
doit . donc allcndre aucünc a'ulrc récmnpense dans un monde.
q u i est régi par la simple <rp parence et par l a première i mpres­
des ,H inervals, et. écrivez-moi en outre d a n s quelle mesure Ta­
merlan et Brutus sont i n formés an sujet des I l l uminés.
s i o n , c t où les meil leures actions sont m.éconnues.
J'ai envové le d iscours de Ravtnonrl Lul l e et ce lui de Sei-
1 :n' al mal fi rande é The a lro a se s tessa
v •

pion ?t Confncius pour q n ' i l les copie, puis p r1 u r q u ' i l les


e pla.cida e sicura donne à rt>1ire r1 A g r i p p a . Ils méritent u n e a p p roba t i on gé n é­
del volgo spettata l'aura non cura (1). ra1e, et je ne puis décrire con1bien ils ont excité le zè l e de nos
Si donc, très choc Caton, aucu_n désir qe louange et d e ré­ gens. Lulle a tout à fai t h la n g u e n1yst ique, ù fa i re envie à
corrlpense ne vous a entraîné à vous mettre en évidence sans un h i éropha nte.
nécessité, vous appartenez à (P. 309) èette classe, et votre dé-­ A l'assemblée d u Adarpahascht , pourra ient Nre convo­
Ter

cision v«;>us confère un véritable honneur, ct vous ser.a u t i l e qués Alcibiade et Solon. s i toutefois la santé d u premier le
aussi avec le temps. Etre p u n i de tels actes, c'est au fond une permet. (P. 3 1 1) D ' ici là, Périclrs pourra i t peut-Hre aussi NTfl
, . .. , .

recompense, une reconnaissance gratu1te e t un temmgnage reçn et rece voir l m plus com.plet enseignement de l a part
de notre voleur tn.orale. L isez le livre de Sén èqu e : D e Cons­ d ' A lcib.iade et de Solon tout à l a fois. S i Alcibiade éta i t plus
tantia· sapienlis, e t pensez que vous êtes Caton don� Lucain actif, i l pourra i t a u moins venir à b ou t de quelque c h ose re­
dit : l a t i vement aux Fr. M. de Thèbes. Il pourrait, par exemple,.
Victrix causa Diis placuit, sed vic ta. Catoni. jusque-là, d isposer R . S t.ron1mer à se faire M . ; ensuite i l pour-
·
rait venir avec l u i à Ath èn es
( 1) (Une âme élevée est à elle-mên:.e son théâtre, tranquille · et sûr ; .

elle n 'a cure de la faveur qu'on attend du vulgaire.]


182 DOCUMENTS ORIGINALT X DE LA SECTE DES ILLUMINÉS 1 83

Bref, j e suis si con t e n t , que j e ne puis Je décrire. raître de nouveaux, que les anciens dispa ra i s sen t peu à peu et
E le u s i s le 7 Pharavard i n .
.
qu'en général l a Société a i t l'air d'être nombreuse. Que vos
SPART:\Cüs. gens n ' ép a rg nen t pas 1eur peine. Si nous pouvions encore
;" nir trois· ou . quatre L u l l e , ce serait certes u n e excellente
- J e joins Je Tahlean de la Réforme. a qu ' avec l es
Il n ' y ; , l'fain' . Par ici, on fera tout gon possi ble.
p o rt e s q u e' je ne puis m e rendre exactement compte lesquelles N'y n-t-il donc à Athènes aucuns etrangers que l ' o n pour­
sont ouv('rtes et l es q ncl l es sont fermées. rait, -après les a.voir e ngagés à en trer dans la Société, i n tro ­

d u i re t ou t de suite dans l'assen1blée des Minervals, ct à qui


l ' on donnerait toute l ' i nstruction nécessaire à leur grade,
3g a f i n qu'ils p u i s se nt à leur tour propagrr Je S y s tèm e dans leurs
rég i o n s , par exemJple, Augsbourg, R�üi.sbonnc, S a l zb o urg,
Sp a rt a cu s A t.heniensibus S. d . Landshut, clc. 1 1 serait bon , . à cet effet, que vous cherchiez à
fil i re des connaissances et que vous v o u l iez fn�(pH'nter les
Comme depuis quelque fcm.r)s votre correspondance avec l i �tt:'< de réunions publiques. Com1ne déjà vous HVez beaucoup
moi a �nbi assez d ' i nterruptions, e t que souvent les réponses fa it, vous pouvez aussi bien faire cela e n rore. A Erzeroum et
sont resl<�cs l o ng te m ps en suspens, parce que celui auquel les da n s toute Ja Franconie, j ' accomplirais d'extraorcH nnires pro­
lettres srmt arl_l'essées n ' a pas toujours l'occasion (P. 312) de grès, si je faisais co n n a î t re toute la cond ition de l ' a ffaire à
rencontrer l_rs a u t res Ar{ o p ag i 1 es, je veux donc, pour accé­ dPux ca v a l i er s j udicieux , bien connns de moi rt très a pp ré­
lérer dava ntage notre a ffaire,. vous soumettre h p r� po s i t i o n ciés de la noblesse de fendroit : G . . e t N . Mais auparavant,
. . .

s ui v an te : .i� ve u x encore rn ' i n former de votre opil)ion (P. 314) pour


J . T o us les l u n d i s et Jes vendredis, j' e n ve rr ai une l et t re à � a v o i r si vous n ' avez rien à objerter. Nous g· a gnon s tant à
Athènes. rPia l
� Ces jours-l à , l es A réo p a g itcs se réuniront à l ' heure de
. ' . Nous a vons des nnbJP.s, d. des n o b le s i n dicicux.
J 'ani v( e de la poste. ? . . Ils procèdent à un recrutement dans leur monde, d a n s
.-

3 . La lettre sera toujours adressée à celui chez qui aura li eu toute la Franconie.
la réunion. � . Si un nouveau grade est conféré à Athènes, ces deux no­
IJ . l\fais pour q ue tous les frais ne soient pas à la charge h l<�s doivent y a11er: alors, dans une cl as s e supérieure, appa­
d'un se u l le port des lettres sera payé alternativement : par
,_ raissent de . nouve1 les pflrsonnes.
ex e m pl e , cette fois par Celse, . une autre fois par Scipion, l n 1, . El les nous s·ervent à reten ir Brutus et d'aut.res no b l es .
troislème p a r C at on, puis par Marius, et la c i n q uiè me fois p a r r) . Ta mer l a n qui pense qu ' i l n·'y a personne d'antre à Erz<'­
,

la Caisse. .
ronm que ceux qu'il a rer.ueilJis, se ra i t ét(mné, si u n jour i l
5 Les paquets seront 1onjours remis a u courr i er . Si les
. . r�nconlrait dans les hautes classes de nouveanx nobles à l ui
lettres à mon a d re sse pe:Hvcnt être remises aux Paquets-Lotto, inronnus aup�ravant et f rf>� estimés de lui .
j 'en am·ai quelque facilité. Délibérez là-dessus. Tl f a u dr a encore de l'art dans tout cela.
6 . D an s les circonstances extraordinaires qui ne souffrent nonr que je vous amènr à mon avis. Tamerl a n a un e x t rê m e
aucun délai, on ne sera lié à aucun j ou r . En général, if se rai t besoin des Statuts ·des Miner,nals et moi aussi : mais i a i en­ '

bon que les Aréopagitcs s'asserrihlassent tous les jours à rore p l u s besoin -de votre rapport et d e J'organisation des Jlln-
.
l'heure du cou rri er . De la 'sorte, notre a ffaire serait singuHère­ m m es .
,

ment aceélérée : et };) e st l ' âme d'une telfe entreprise. Elr.us.is , le r o P h a ra vard i n r 1 !,g.
(P. 313) La prem i ère chose- qui doit mainle�J.ant �e realiser, •

c'est le recrutement. Chargez vos gens de fou rnir des ca n di -

dats, afin que de t emp s e� temps nous pui�sions en faire pa-


184 DOCUMENTS ORIGfNAUX DE LA SECTF. DES ILLUMINÉS
'
t85

(P. 31[>) Je ne connais pas assez :n . 1 2 . ü . 8. I 3 . 8. 3 . 8. 1 7 . ( 1 ) ; je


ne sais pas non p l u s de fa<;on certuine s'il est M . . . ; j 'en doute.
40
.Mais des gen s de quarante an s ne veulent pas recevoir de
le<;ons de la part de plus jmu1e:-� . . . Prenez-en de p r é fé re nce d e
Sparlitcus C. M a r i o c t M. Porcia Catoni S . d .
p l u s jeunes : vous en d e v i endrez sûrem.ent les seigneurs et
1naltres.
Faites q u e Zoroustrc s'occupe comme i l c on v ie n t et CfU'il Je peux volontiers sou ffri r les entreprises de Savioli ; elles
S (] Ï l e n t r (•f e n 1 1 cLms �on û ! e . E n ce q u i ern e 1 1 . !1 . 8. 9 ·
c o nc sont bonnes p o u r nous, elles nous c o u v r e n t et nous pouvons
�. (r), j'ni com p r i .� : il s ' n p p r l l rra provisoir� ·mrnt E n c l i d e . en ret i rer plus d ' u n a v a n t age. (P. 3 1 7) Tl serait bon que quel­
Srrl tanit'. ' f i l r i 1 1 � :-; ; t l l ra p o 1 1 rq t t t 1 Î . Il a u n fn\r(' n u i fa i t par� qu'·dn ècs n t lres a i Ut. é g a l e m e n t lù. En ce <pti concerne le
f i l' d ' u n < lll l n· n t•.r u . Pn1 1 r I r d.-:-; �i n , i l noa::; rrndrn d e bons Ph n nv'\ n t r . i l 1 'e m r o rt <·ra d i ffi c i 1 t� nw n l s u r llo us : je suis L't
�rn· i r r � . in S/)fti� :'. Ï I p<H I \ êl Î I :;; 'occ· r 1 prr n 1 1 :;; s i de la décoration pour cel t . LP. zèle de S c i p i o n mc p l aît. 1 1 cmn i e n t aussi qu ' i l
: l<�gitinlCrnent a t t a c h é par réce p t i o n .
d ï n l <� l ' i (' l l r . f:f•pc·n da n l , i l n'y a t n n l i < ' l l d ' u t i l i ser s· � n art. C]UC Hous so i t
La suite des Statuts pour le d e u x i ème grade se ra e n vo y ee
,

s i , u n _j c H t f , n o 1 1 s 011 l t m dt' n n :-; gens po��(·dr sa ma ison ;t l n i .


'
••

C a r c(•JI�-ri dC'vl'n •\ln�. r.r/t'n C'l cnmpll·tem�n t , arrangée pour au p l us tôt . Poli ssez c epe n d a n t , dans l ' intervalle, ce qui do it
CPl a . Cl!r.r� i l m i s , q u i r�1cs 1 i hn•s. rt q u i de rien pensez faire être rctourn<�, et trunsmettez-m'cn aussi une copie.
Cf l l e l q u p rhns(', fa i l <·s rn s o r l r dP vous marier. Conseillez cela I l ne m 'e s t plus possible d'écTire aujourd ' h u i , à cause de
a ns;O;i ù t o t 1 s rrnx dC' Yo� gpns q u e vous avrz sons la m a i n . l a fête de la Congrégation. Soyez actifs et appliqués.
Xc· srr n i t - i l donc pëts possibl(• C J I H' C l a u d � . o n 1 8 . r 6 . J O . 5 . Je suis vo t re
� . 1 7 ( � ) . ou quel q u ' a u t re convenablement préparé s'en a l l â t SPATITACUS.
�t url i c r � 0 i t ici . � o i t il q t lC' I q n ' a u t rc u n i versi t é , pnr exemple à I[ngolsladtJ, le 25 mars 1 77D·
Salzbourg, il l n n � h r ïr c k ù Fribonrg (lrs s o t s conviennent l e
,

lni<'IIX ù c � l n ) , potJr fnirr d<·� pros1� lyt�s � Mai� on clevr n i t pou­ ln


voir comptrr s u r l n i . el (P. 8 /()) i l serait proprement d ressé à Sp:Jrl nc:us C. M a r i o e t Catoni S. d .
cetl<' œnvrr. S i m a s i t n il l ion rl nws occupa t i o n s n e me rete­
A l ' avenir, toutes vos lettres auxquelles je dois répondre
n a i e n t aut<=� n t , .i r pourrfl is v r a i m e n t faire beaucoup.
sur la façon dont sont tenus les Protocoles, écrivez-les sur une
Jp rnn n a i � hi('n � . ' l " . 1 - . ') . e n : !tif' 1'(/lJt?l' est. h u n e tn
seule page avec des numéros pour les questiOiis douteuses �t
Rom.nnf' cnt��f'ln. S i P y t h n gore JW vent pas se donner aux essais
les interrogations: alors sm· l a page correspondante en face,
q 1 1 i rloiH•nt i'- t rr fa i t s c>ncor� u n r. fois p a r v ou s , eh hien ! au
j 'écrirai la réponse rel a t iv e à cha.que numéro. Quant aux au­
nom ' de Dieu, l n i �sèz-le pnrf i r ; now; sommes birn en état de
tres relations qui n'exigent aucune réponse, comme les carac­
fa i re C)llcJque rhosp sans lui. cas.
Dans de tels vient-on 11
tères, e t c . , on les écrira sur des feuilles spéciales.
céder a 1 1 x Q'f'ns. knrs C':xigrncN; s' accroissent sans cesse, et à h
(P. 318) Faites en sorte aussi que nos gens sc fassent ins­
fin i l s clcvif'nnPn1 nos ma1tr"�·
truire clans les langués. EcriYez-moi qui , parmi vos subordon­
Je s11 Î s n1 n i n t e n n n t snt i�fa i t de 11 . J?. ?. /j . (!, ) . Hic stndium.
nés, sait le français, l'anglais, l'italien, l ' espagnol, le grec.
h i r� /(fl!nl'. A \Tai d i n'. i l a }w:-; oin cJ ' t• l re trnité crmnw il l u i
Personne ne doit savoir l'espagnol P Faites en sorte que l'un
convient.
s'y adonne, car j ' a i de bons livres en cette langue et ils valent
QnPls sont n o n e �rn-x drs l i v n�s que possède Marius, qui
la peine d'être traduits.
pourraient rendre J ' a utre su perflu P
Ayez soin aussi que Ajax vous envoie .Michl, ou bien écri­
(·t� 1.n iecil.) yez-lui vcus-n1ên1e que vous avez reç.u ordre, v u l ' éloigne­
('2.) r�ocher.) ment d'Ajax, de poursuivre désormais l 'af'faire avec lui. Ajnx
(:t) fl\ar·l .l
l4) [Baz.] (l) [Wageneker.J
-

DE LA SECTE DES ILLUMINES 187


,

186 DOCUMENTS ORIGINAUX

était extraordinairement négligent avec cet homme q�i nous leurs soy ez appliqués a u travail, car vraiment vous a ve z d éj f1
est �rès utile. Les Statuts qu'il a en main auront donc les mê­ beau cou p fait, et ::;i vous c o n t i nuez· ain::;i, i l se produira sous
mes l�cunes que les vôtres. Je ne puis me dévoiler à l u i , et ce­ peu quelque chose, et. quelque chose de grand.
pendant, d':lrant snn séjour i c i , il pourrait nous assurer une
paire de gens très capables. Je suis votre
Ayez soin qu'il copie l a lettr·e ci-incluse et q u ' i l l'envoie à
SPARTACUS.
Le 27 mars 1 779.
Eichst:Pdt. , mais sin(• dif f i. consule, com n t e je lE' lui ni pre�­
crit ; pour le reste, je pr:endrai 1noi-même des mesures. II
prendra le nom de Mo'isc : · c 'est une bonne recrue, à cause de
sa large parenté qui possède beaucoup de biens à Eichstœdt.
Comment cela va-t-il avec ] a l ib rairie de Strobel P - N ' y a-t-iJ Spartacus C. Mario et M . Catoni S. d .
rien à faire �
(P. 319) Je vous prie aussi de me dire votre avis s u r ce qu'il Si cela. vou� plaît el ne vous fait pas tro p· de pein e, donn ez
faut trHnsmettre ù Coriolan. Avec lui, je pense que nous irons donc �t l 'Ord re, au l ien du non1 d' I l l umin és celui d ' Or d re 0 1 1
·

bicntot de J'avan t . de �oci été rles A b e i l les. App lique z cet l c a l légo rir ù l ' r�ns<' mbh •
Excitez aussi vos gens, en particulier ceux qui ne sont pas des Statu ts, Pi'l' exem ple dites crue re gl'ad c m-; l u n e école pré­
en üat de procéder ù u ne n1ise de f o nds , à faire de petits mé­ parat oire, q u ' i l ccnsi ste à recue illir le miel, pour avoir en des
moires périodiques, en vers o u en prose, satiriques et en rap­ temp s futur s ses avis, ses alime nts, son ensei gnem ent requi s
port n vec les événCincnts. On pourrait ensuite aviser à Jes et sa sc ien c e. Par cons éque nt, en font parti e (P. 32 1 ) les règles
in1primer, s'ils en v a l e nt la peine, pour attil'er l 'attention d u de l a rnodération et de J'éco nom ie dome stiqu e. Notre direct ion
public ct gagner p ar ]à quelque argent. Car i l ne faut prendre est . indu lgen te ct douce comm e chez les abeil les. chez les­
soin que ·a c la c aisse : c'est la première chose. Aussitôt que je quel les la reine a Ja haut e main . En font parti e auss i les <�rti­
saurai qu'un versement a déjà été . fait et à combien il se cles des Statu ts relat ifs à l a cond uite, à la patie nce et à J ' i n­
mon le, a lors n1es caro lins sui vront aussi. dulgence des supé rieur s. Mais les abei lles ont auss i Jeur aign il-
Au reste, mettez à proJi t toutes les occasions, réfléchissez à 1on, etc . , ct p�r cons écpw nt quel q ue chos e d'a utre doit aussi
t o ut ct faites-en l'a pp/ ication . Ces j o t m;-c i , pnr exemple j'ai
, Hre compris dans ce grade.
porté mon attention sur la Liturgie de J'Egl ise romaine, et En �énéral. étudi e z les qualités des abeilles. p�r exemole
,

j 'en ai t i ré )ps r�gles �ur la nécessité des rér�;nwnies. Celui l '.annlication, la prévoyanc-e, la modération. etc. CP sont Cf'!=;
qui les a i n ventées n 'était pas certes un mauvais connaisseur qualit és que doiven t aussi posséd er nos gens, et r'e�t entre
des âmes. Consid érez dans l a religion catholique la magnifi­ c1les que sc oart ager on. t les Pu.ssu,s conc erne n tes S/.'1(u tm·nrn. .

cence des églises, la m u s i q u e , le s vête:ments spéciaux, les rites De là aussi dérive ra Ja termi nolog ie : pa.r exemp le, )P.s abei l les
nombreux ct raffinés jus1ue d · ws Je dftaiÏ , par exemple ceux ont essaimé signif ie q u ' une récep tion a eu lieu ou cy u ' une nou­
de l'ordination, du service divin public, des offices ; vous ver­ velle :-éunio n a été orga nisée par nous en cet endro it . Les Pfn­
rez que tout cela, qui fait tant sensation et impression, d es de B uffon et de Bonn et sur b n�tu re- vous rend ront ici de
(P. 320) a u fond n ' est absolumrnt rien. En particulier, je bons servic es. Sa,p ienti pa.ur.a. E nvoy€z moi votre n1émo iré
·
-

vous prie, à u n offi c e de porter votre atten t i on sur tout à ln


, pour revision . Je suis à. la hâte votrB
fois, depuis le Credo j us q u ' à Ja conséc rat i on : vous verrez que SPART,H:us.
)es gens ne sont pas fous. Je reproche seu lement à ces cérémo. .

nies de n'avoir pins aucune nouveauté et de se répéter tous Note de Caton à Marius :
les jours. Faites composer, à se sujet, u n Pensum, sur la Né­
cessité de la Puissance des Cérém,nnies el de la: Liturgie. D'ail- Réfléchissez aux points signalés ci-rlessus. A moi. la chose
. 188 DOCUMENTS ORIGINAUX Dt LA SECTE DES ILLUMINÉS 1 �9

ne peut me plaire nullement, et con1me je suis empêché au­ tations de Jérémie. Elle convient bien au temps. Mais, certes,

jourd'hui par Je tirage, j ' irai dernain chez vous vers les 2 heu­ je n e puis l a promettre, car vou� ne sauriez croire que j 'a i d u

r · (P. 3�2) Le �om est trop petit ct ne fournit pas àssez travail par dessus l a tête.
��
� A l'avenir, j e vou� enverrai de temps en temps ma corres­
d etoffe pour ctre clevé.
pondance -a vec Tamerlan. Elle peut servir soit à l ' h istoire dü
1 Ordre, �oit aussi à des citations de maxim-es utiles. (P. 8'24)
43 Placez-la comme partie constituante des arc�ives, en ordre
chronologique.
Spartacus C. Mario et M. Catoni S . d .
En ce qui regarde les Statut s d'Ajax , cela va bien : ils cons­
tituent mon premie r mémoire. Ma.is vous avez mainte nant
J'ai con�inué de réfléchir à m a proposition d'hier relative
Jéjà en mains l e vérHa ble exen1p laire. Les dernie rs morceaux
à la Répu.blique des A beilles, et j ' a i tçouv� que, pour beau­
peuve nt certes être comm uniqu és, non pas cepen dant comll;le
coup de r.aisons, il vaut mieux s'en tenir à l ' ancien nom. Le
des statut s, mais avec préca ution à l ' égard de ceux qui furent
nouveau, entre autres choses, nous arrête dans Ja suite de nos
mes audite urs, parce que moi-m ên1e et ma plum e y appar ais-·
travaux et n 1 ' e n trave dans mon système futur. J e n e puis non
sent trop visibJ emen t. Donnez-moi bient ôt des nouve lles sur les
plus, dans cette allégorie, trouver de nom pour les directeurs
récep tions qui ont été faites jusq u'ici et sur l a façon dont se

t e


gén ral elle est, à mes yeux, troR.__ etite et pas asse
. J
� comportent les gens. Zoroastre n ' a-t-il pas déjà écrit ? je suis
elevee. Faites donc copter le reste, tel qu i l: est. Cela restera
votre
ainsi. C'est tout en fait de nouvelle. Je suis néanmoins votre
SPARTACUS.
Le 4 avril 1 779.
SPARTACUS.
45
Le 1er avril 1 779.

P. P.

44
Je vous envoi e maint enant un très bon livre, en attend ant

Spartacus C . Mario et M . Catoni S. d . que je pui�se chercher les autres . Je n'ai pa13 d u tout ll Ca rdi­
nalissim,o. Ce Systè rne Social ici joint, envoyez-le à Tibère,
aussitô t que pos�ib le. La L ame n t at io n qu� Timon est en train
La pièce. transmise trouve un extraordinaire succès. Attenko­
ver, des ?.5 exemplaires à lui envoyés, (P. 323) n'en a plus de fait�e, suivr a d 'ici peu, œs jours-c i . Je :vous ferai parve nir

aussi une autre pièce, car durant ces vacances, j'ai le temps. A
un seul. Faites �n sorte qu'il en reçoive de nouveaux et que
la hâte.
Ja continua·tion. suive bientôt aussi. Le profit doit être trè"
SPARTACUS.
gros pour 1 ' éditeur. Que vous don ne-t-il pour votre pein:e p
On devrai t écrire un plus grand nombre de pièces pareilles.
les imprimer à nos frais e t profiter de l 'occasion pour consti­ (P. 325) 46
tuer uri fonds de caisse. Songez à quelque sujet et partaQ'ez­
vous les themata : par exemple, une parodie des Lamentations Spartacus C. Mario et M . Catoni S. d.
rte .Jérémie, une complainte en prose poétique sur l 'état de ln
:Bavière. dans le goût de Ja Britania de Thomson ou des Nuits �e n'oi pas encore commandé Basedow. J 'apprécie haute­
ment aussi la Philosophie morale de Fergusson.
ile Young- : par exemple. une Bavaria, où J'on entendrait par­
Pour Pythagore, laissez-lui le choix entre les trois suj'eLJ
ler la Bavière. Ou bien encore des prophéties e n style oriental,
suivants:
df'� écrits satiriques ne tom.bant pas trop dans Ja. ·oasquinade.
Pour ma part, je veux me mettre à ]a parodie des [amen-
1. Sur J' indolence d � Epicure .
190 OOCUMENTS ORIGINAUX D� LA SECTit DES ILLUMINÉS l .! lt
.
2 . S'il est mieux d'être ma lheure ux , ou de ne pas être du eté en état av�c n ous de donne r
d ' im p or tan ce n ' a ur a i c n t p a s
_ ù l ' a Jfa i re une meilleu re tou r n u re et q u ' i l voie ce qu'ils ont
Lout. (N . B . Le \out d ' a p rès des princi.pes philosophiques.)
quelle mesure est v ra i e Ja maxime de Socrate : la
3 .· Dans fait, ce qu'il� font rée l l e ment . Leur systèm e même est défec­
p lus haute sagesse humaine consist� à savoir que l'on ne sa.i -/ tue tLx .a u p lu s haut point; i l s reçoiv ent lés gens sur une simpl e
.
_
rzen. reco m ma n d a ti o n , sans les observer, les prép arer, les instr uire.
Chez nous , cela se passe c x t ra o r d i n a iretn ent ]J t i !S lenle m e n t ,
Dites à Scipion que, cmnme l'Ordre l u i a donné sa p a rü l e
ma is d'auta nt plus sûrem ent : chez nous, aucun e recom man­
d'�c?é.p ter s a démission si tel é �a i L ag rü n� n t, on ne peu t
datio n ne prév aut , on c x. a n1i n e soi-m. i\rne el d u rï.ml ce L.erup :s
son

lut fa 1re aucune opposition, s 'i·l veut entrer dans u n a utre


l'obse rvatio n est � i étroite que . rien ne peut faci lem en t échap ­
Or d re : il est li � re de le faire ep · t o u t ternps sans objectio n .
per à not re atten tion. Chez nous , i l y a u ne écolr, ù 'ense igue­
_

Ccpe�dant· on strpule d�ux conditions : d'abord q u ' i l gardera


n1ent ; les p rem i ers gra de s son t d es prép arat i o n s ct des exerci­
un sJ l �n ce sacré sur ce q u' i l aura vu chez nous, ce à quoi i l
. ces répét és, jusqu 'à q u e Je candi dat fl tTive pen :'1 peu, sans Ir,
c�
dott s engager solennellement ; eJt seco n d lieu, qu'il se met
re ma rq uer , là où on l 'atten d . Sci pi o n sera émerv eillé de la
a i n s i d a ns l in ca p.a c i té d 'obtenir des l u m i ères ct des connais�
façon amic ale do n t sont trait és par nous-mên1es ceux qui com­
'

sances · s ur nos affaires. (P. 32G) Ce c i a u nom de l' O rd re et


au.thorilate publica1. Mais en tant que bon a m i d i tes-lili aussi
rnett ent des faute s, com bien l ' u n sc l i e étroi teme nt ù J'autr e,
dans quell e l a rge mesure (P. 3'28) on se vient en n i de et l 'on
'

· à l'oreille :
..
fait cc que J 'on est capa ble de faire dans u n endr oit . Ce q u ' i l
En prenlier lieu, q ue , pour q ue lq u u n q u i est c 'est
y a de désagréable dans l 'obéi ssanc e est temp éré chez nous par .
' in loco
'
•� ne a ffaire très chère; qu'on lui prorn.cttra beaucoup et qu'on
le fait qu'il ·permi.s a u cand·i dal de p ro céd e r aussi tôt à. des
est
tiendra peu ; que, dèR q u ' i l n nra. donné l'espérance d'une ac­
réce ption s et que, de cette faço n, iJ obtie nt, d ès les p rern iers

cep ation
;
l e pressera a u plus haut point ; que, a u début,
.
on n1om en t s mêm es, un pouv oir s u r ses recep tos. Que Sci pion
ce a qu01 on d01t passer la plup::trt de son temps, consiste en
dise donc dans q ue ls autr es endr oits i l trou ve cela : chac un
� �ur�s véti.I_Ies , a ux que l l �s s'ennuie un homme actif et qui
d
pouv ant, par de' fréqu entes réce ption s, se c rée r son em pi r� ,
reflccllJ � : qu d peut reccv01r par nous tout ce q u i est i m p r i mé etc. Je crois que cela exer cera sur lui u ne bonn e i n fl uen ce .
.
.
,
et ecnt la-dessus et sur d ' a ut re s choses encore. Ajoutez à cela
Envoyez à Tibère l ' lnstructio pro recipienliiJus ; vous rece­
ce �u e vous auriez pu savoir par quelqu'un de nos gens, e t
vrez de J u i des duplicata et de l ' a rge n t I l a déjà a u ss i � décou -_
au�st qu e notre 9rdre est re n se i gn é sur tou t es les Société� exis­
.

vert un candidat, et, notez-le, u n protestant .



tant en Baviè e et sur leurs m,embres. Aussi, s'il croyait que
les autres do1vent
Je grossirai m o i -m ême . votr e bi bl iot hèq ue de bea u coup de
rendre toujours notoires ceux q u ' �Iles sc
doubJes précieux et rares. J 'attends seulement une bonne
proposent de recevo ir, di tes-l u i bien que j ' a i quelque raison
occasion de pouvoir vous !es envoyer. Que l ' o n prenne aussi
de penser que nos gens mêmes ont des mem b res dans toutes
· · tous les bons l i vres e n trip le au quadruple, a�1 centuple. On ·
ces Sociétés, et c'est pourquoi chez nous aussi o n pratique
,

_ peu\ le� ven d re, et de la sorte grossir la caisse, ou bien fonc:fer


ce tte ctrcons .p cction, -ce secret et . ce long examen, pour ne pas
des b i b l i ot hèque s en d'a utres endroits. Prenez donc, en fait
1 , app re n d re des autres ct deve ni r co nnu s
de bons ce q u i vous vient et a u tan t q u' i l vous en vient ;
.

livres,
--
.

Dites-lui en outre que, (P. 327) il ne trou


à pa.rt des mots, -

m!ais que les doubles soient inscr its dans u n catalogue spédal}
plus que · lorsq u ' i l a ses e ntrées chez quelque
de
afîn que nous puissions e n �isposer p a r la . s ui te.
vera . rien .

gent tl homme 'et q u i l y déj eu ne mais ·que cela l ui reviendra


, et de­
Fai tes en sorte que cel a se passe b i,ei� ave c Tin wn
' ,

cher. P asser � alors sous silence qu'il devra payer deux fois SOli
u ' i l po� a t no us fou n r ic i ; en su i te
qu'il sera traité comme un s u bordonn é et j a mai s avec Jna nd e�- 1ui (P. 329 ) ce q rr i r i
repas,
.
l�s ha'h itu�ls ��ficiis humanitatis. Il se tromp_e , s ' i l croit pou­
éc r i vez-le moi .
- .

.
vou par Ja sutte se .com·porter avec ces gens-là sur u n pied . Je co n sei l l e par tic uli èrement de meJ,tr e -da ns la b i blio thè qu e
his tor ien s, et les plu s cél èbr es de. çha qu e pay s : Ma ria nn a
amical et fraternel. Qu'H réfléchisse . s i ces gens distingués et des •

i92 DOCUMENTS ORIGINAUX
.

DE LA SECTE . DES ILLUMINÉS

pour l'Espagne, de Thou pour la France, Hun1e et Roberstson L'allégorie dont sont revêtus le� mystère� et les hauts gra­
' our. l ' Analeterre el l'Ecosse ' de ce dernier aussi J ' Histoire
r o ·

des, consiste dans le culte du f�u et toute la -philosophie de


d'Amérique, l'H istoire d� Charles-Quint et 1' H istoire générale Zoroastre ou d�� ancien� Par�is, qui s_ub�istent aujourd'hui
du monde ; pour l ' Allemagne, Le Bret el Schmid, le premier encore dans J ' Inde. C'est pourquoi l'Ordre, (P. 331) dans les
originaire de Wurzbourg ; pour l'Italie, l ' Histoire de Venise hauts grades, s'appelle encure : Culte elu. Ji'eu, Ordre du Feu ,
de Le Bret, celle de Naples, de Gianoni, celle de Florence, de Ordre d�s Parsis ; c'est quelque chose de n1ag_nifique au delà
Machiavel, l 'lstoria d ' l lalia de Guichardin, etc . ; _ également
. .

de toute attenle. Vous verrez cela. Trouvçz-moi seulement un


des relations de voyages, en particulier 1 ' H_is lq i re générale des nmn pour la classe à laquelle je voulais donner le nom de
voyage�, puis l ' h istoire des papes de Reginald Bower, et sur­ République des A beilles. En allendant je l'appelle l es lllumi­
tout une histoire impartiale de l ' E glise. Car, dans cette bran� n h . Dans le Culte du Feu, il n ' y a aucun Sla-l>ene, 1nais n'en
che, nou� devo"us faire quelqlte chose, le mon:1ent venu ; d 'ail­ font parUe que ceux qui out avoué beaucoup de préjugés et
leurs pour un homme d'Etat et pour un philosophe, il n'est se so n t ainsi suffisanunent p l u'i t it'-s. M a is cela m c coûte de Jire,
Jlas d ' histoire plus importante et plus agréable. Celle qui me d ' étudier, de ré flé ch i r, d ' écrire, de biffer, de récrire. Je dois
I, lairait le mieux serait la traduction al lemande de Fleury. toujours me p énét re r des Anciens ; par bonheur, j' ai pour cela
Pour l ' acquisition de ces livres, Li vi us pourrait nous rendre un bon li vre.
de gi·ands services. I l ne faut n'on plu� rnanquer de rien en ce Ecrivez-moi tou·l de suite vos l'éflexions à ce sujet .et celles
-
qui concerne les Ordre.s monastiques, leurs statuts, 1 ' histoire de Marius, car je pourrai peut-être en tirer profi t. En atten­
des divers O rd res , les légendes, etc., ct en particulier tout ce dant, j e suis votre
qui a été écrit contre eux, toutes les .œuvres de Sarpi, le Ma ga ­ SPARTACUS.
sin d� Le Bret, l'Histoire pragrna:tique des Ordres nwnastiquc�. Le 6 avril 1 77 9 ·
Cela deviendra un jour quelque. chose de superbe. Recuei llir
aussi (P. 330) des inédits, · copier des minutes d 'archives, voilà
N . B . - Le but final de l' Ordre, c'est donc que l a Lumière
une : des premières tâches, mais la plus difficile; également eu
brille, et nou� sommes ceux qui combattent contr� les ténè.­
{gard aux: manuscrits. Marius en a encore quelques-uns prove­
bres ; c'est œla le Culte du Feu.
nant de la bibliothèque de 5. 1 A . 7 · (I) ; i l doit nous les com­
muniquer et ne. pas s'en faire un cas1on. conscientiœ, car il
' N. B . - Ne vous ser a i t i l pas possible de trouver un noble
n'y a de faute que ce qui apporte dommage, �t quand l utilité
-

intelligent, connu de vous et. pas entiché d� préjugés, (P. 332)


est plus grande que le dommage, c 'est à mettre au compte de
avec lequel. vous puissiez risquer de lui faire connaître toute
la vertu. Or ces documents seront certainement de plus d'uti­
notre affaire ' de sorte <Iu ' i l travaillât avec vous deux, sciens de
toto negotio, qu'il vous · prêtât son a.utorit� �t qu'il recrutât
lité chez nous qu� s'ils restent enfermés des c&ntaine� d'années 1

où ils sont.
d'autres nobles ? Ecrivez-moi si vous connaissez quelqu'un d�
Tibère s'est emparé des l i v res indiqués dans le catalogue ci­ teL Ensuite, par exemple 1� comte . . . .
joint, qui se trouvent tous dans la bibliothèque dés Carmélites
de Ravensbourg. Que font-ils de ces livres, les gaillards P Par ­

47
m i les livres d'Ajax, il doit aussi y en avoir un, les Stalu.ta Frar­
ternitatis Rosœ C1' ucis ; faites-le reprendre. I l a aussi toutes Sparta e u� C. Mario �t M. Catoni S . ·d.
les œuvres de Porta .
Le catalogue de livres que j e vous ai transmis, envoyez-le Comme j e fus, ces temps-ci, la plupart du tem ·p� malade et
aussi à Tibère ; car i l est peut-être en état d'en attraper plus de faible santé, mes lettres ont dù, par suite, être un peu ph.:s
d'un , dans ses expéditions dans les bibliothèques iiOuabes. rares. Pourtant, d'un autre côté, ce fut pour moi une époque
extraordinairement agréable, paroe que j'ai reçu des livres très
.

(l) (Hof = la Cour.] rares. Toutefois, en ce qui concerne l� fameux livre Il Cardi-

0
1 !H DOCU�NTS ORtGINAUX �

OE LA SECTE DES ILLUMINES i9 5


na�lisrno, je n e s ui s p as enco
re p a � v en u ' en d epi t d au�si, e. t vous verr�.z que j'ai ra i �on , ne pre-
.

e to u te
r;t J e vous en prie
·

!Jeu� , ' a 1c 1 e pro c ure r. Q ua nt ·

,.
'
a u M un dw n su bterra,n eu m nez d'autre soin que de r ecr uter dep gen�, de les instruire,
.
!\ U chcr , J C p u t s le fo u rn ' de
'

ir .
Q ua n t à la p ièce de 8. 3 . 8. 1 7 . 1 d i rect en1 en t ou i n d i recterncnt., des pri nc.ipes, comn1e .l'exigent
9 . (I ), et c. , i l n 'est pa s les Statùts, de d em a n d e r à ceux qtu Les rc\·oi v ent des relations
s .urpren an t q u el l� n e se
ve n d e pas beaucoup-. En gé n é ra exactes et p réc i&es, qu� vous me tra nsmettrez chaqu� mois en
l il
a UI! gou .. t
m ar qu é p� ur le � ad in a ge , des mot
, s bruya n ts et très original ou par �xtraits, ou encore � un tableau génér al
peu df fo�d . . On voit q u 1 l est peu ,

fa m il ie r av ec de so l i des ll). 335) de p rète r l 'or-ei'Jle à rnc� avis et à Ines avértissements,


(P. 333) �c1e � ces. D e ce g oû t, il lu
i faudra se défai�e ch ez n ous. clc. Q ue cela soit nécessaire et e xe rce une bonne influence, je
'

E n ce qlll .conce rn e l a
S oc ié té l i t térai re à co nst
recom m an de : .
·
ituer J· e
·
· ' Je voi s -par ceu x d ' Eichstredt. Vous. . verrez, dl après le� rela­
1 · .Le s i � e n c e . A
tions de Tainetl an , combien tout se vasse en ordre combieu ,

u cu n d es m em b re s n e d oi
t r évé ler q u 'i l y i ls so n t t ous tra nqui l les, ct moi-m.ême également. .Je croi'5
. a une Société · ni q u 1· en f a1· t pa rt ie ·
. · , m at· s garder su r tout le < 1 ue c'est simpleme n t parce · q u ' i l n e �e préoccupe de rien de
p lu s g ra n d si le n ce . C 'e st là
.
'

l 'agréable, et n o u s pouvons mi eux


con1 p ter n os geu s . plus que de cc d o n t i l doit : 3 occuver cl qu il ne fuit rien de '

2 · L a c co rd et la �
'
onnc h u me u r av ec le D ir
plus que ce q u i l doit faire. l e i je connais n1a L oca l i té , je re
' ,
·

­
, ectori u m . trouve n1cs traces, où j 'a i conuncncé, oü je dois c esse r .. Mais à _
3: Qu on Y tr � vai l le à notre
b u t. lei , poi n t de b ad in ag
es , M u n ich cum. bona venia-, i l n ' e n va pas de n1ême Nec nimittm

.

m I s des t.ra<;luctw s des l i


� vres }Jroposés p ar nous , des bio
, .

plu es , de la co n n a1 ss an ce de gra­ propera. : �ed enint tua 1n.essis in herba. est.


s h o m m es , d e s solutior'ts d ..

b l èn1 es n1 or au x ' co mn1e · 1 e pro


Qu-od cilo fit, cilo perit. Donc ne songez � r ie n de .· plus ;
_

. 1 est· an n o n ce d an s n o s der
·
·

tu ts , l a httet.at ure ay an t niers S ta-


_

p.ersuad ez-vous ; -�ettez-vous à l a place d�- celui qui ne s ai t


,

rapport à ces m a t1e · ' res, e Lc.


Q uant au x a� tr.es 111 a t iè res : éd u ca ti
.
, i

o n , politique, q u es tio ns rien de pl_u s que ée que v ou s avez écrit dans l es Statut� , et tra­
� E �at �t d e rehg� on , el le s seraient à réserver vailJcz d a près ceux-ci. Pracsens gravidwn est juturo. Si_ les
pour une au tr è '

In st it u tt on . En to u t ' resp ic, e fi fondations sont bien assises, nous pourrons bâtir des�us. Du
nem . C e tt c- Ac ad e' 1 m· e d. 0 1· t et
�. ? nst t t uee de faço � à a l lé_ger nos tra vaux . (P
. , '
" re
présen t nous d evo ns sou ve n t d éga ge r l'avenir. Notre person­
Ciens systèmes p h il oso p
. 334) Les an- ,

h iq ues p Q u t· raien t a u.ssi y ro


t uver Hel, la c ap ac i té , la constance, l a simpl lcité de nos gens doit
pl ac e. . nous montrer ce qu'il adviendra. Mais beaucoup sero nt mé··
Que le recrutem e nt se fa ss . c on t ent s et se retireront. Basta ! Qu'on les laisse pa rt i r. Un
. , e si b ie n, J e m 'e n re'J'o u
ts
' . seu1e-
men t Je se u l · qui sout i en t ).'épreuve m'est plus cher que dix qui ·sont
·
· des1rera t s aussi. et
·... re rens eig né su r le jo u r d e r
.

écepf
� e ces gen s , s r le ur s car
,�
hen s tout d E IC h st re d t. Là,
..
ac tè res , et c. Voùs voyez com
des gens q u e je n e co n n ai
me j '��� partis parc� qu'il� voulaient tout de suite, au-premier jour, se
mettre au premier rang. Et c'est aussi la tâche des supériéut·s,
� ��, �
men;t v e , m e so n cependant connu s pas
� s d 'a u ss i precise façon en ce temps, d'amuser leurs subordonnés conformément à leur
q u e SI J etais ch a q u e JO u
r en relations avec eu x . E n
généraT
c.;lasse (P. 336) , de les- divertir, de leur fair-e end u rer· le tem.ps .
vous avez Je ort de n e
, �
p as ta_n t vous réo.ccuper p � (Lisez là-dessus l ' abbé du bénéfice, to ut à f a it au� début, sur la

que de 1 venu . E_t par là , vous ap d u présen
portez d u désordre dans to foroe d'e.sp.i'it..) Cet�e force: d'esprit doit devenir propre aux
nlon s ys tep:1e . Il fa-qt a_v
ut
oi r .poui' p ri n ci p e: L e.n te festina.ndUT ge ns et pr éparer leur âm� à pren dre de graves déte rm in a tions ;
Ne p as penser à . ?e qu i �iendra n
ct po ur exécuter les gr(\nds projets, i ls doivent être instruits
pas co� pl ètem n t e� sûre �
après, tan t qu e ractue! n'es
ment ét ab li. Façonnez les ge
Î ;'t surmonter le temps, la pei ne, le tra'iail e� bif�n èles choses
ns , de
.

sorte qu on puisse co�pter clésagré.ables. Invoquez des exem pl es de l 'Ordre des Jésuites,
su r eu x et le ur rerru�t tre com.
!
tement ce t� �J as se , et q
� e nous, a lo rs , no us pu i �sion·s· o u ·
plè
� �
­

com bie n chacun devait attendre. pour être ·enfin renseigné.


occuper d u n grade su péne Dites que tous · les m:embres devraient être peu à peu amenés à
iir .:
.

un� seule façon de penser; que · c e �t l'œuvre d u temps, etc·. Oh!


-
• .
'

(1) [Eckert.] celui qui, par dé�ir d� cuei ll ir et de goûter. les fru i ts , corn-

1 96 DOCUmNTS ORIGINAUX
..

DE LA SECTE DES ILLUMINES 19i

menee par cueillir les fleurs et ne sait pas attendre l ' époque
de l a maturité, voit s' é va nou i r l a j ou i ssan ce de to us l es fr u i ts 48
qu ' i l attendait tant. Saisir le présent ; le futu.r trouvera tou­
jours le complet emploi dn corps et de l'esprit ( Pope , Essai Spartacus C. Afario et M. Catoni S. d.
sur l ' Hom me) . .

Je n'aurais pas non pl us conseillé âe faire écrire une lettre Dans le Système de l'Ord re, tel que v o u s Je préparez actue l­
à Scipion ; on s'écarte ainsi de la règle, et ee n'est nécessaire leme nt, je ne me trou ve plus guèr e n é cessa i re qu e pou r don n�r
que dans des cas urgents. Ces gens df:lmandent consta mment des cons eils, et il s'ag it de savo ir d'ab ord si cela est ap pro u v e ,
des l ett res de ce genre, ainsi que d'autres faveurs pour l ' ave­ ou n o n , par le Conseil perm a.nent si souh a i té . Je puis Je prou ­
nir, et ils nous créent u n travail i n ut ile d on t n ou s po u rri on s ver pa r plus d ' une circ on� tanc e qui a p pe l le là-dessus ma pen ­
no us d is pe n se r . (P. 337) Plus on s e n tient aux lois, aux règles,
'
sée . Par exe mpl e, je rem arqu e nett eme nt, en tre tou l , que vous
plus l ' affaire acquiert de la considération par �a sévédté même, insi stez sur l ' ar istoc rat ie , et je suis d ' avis , tnnt que l ' a ffaire
et cela aupr.ès de ceux mêmes qui �n font l ' ex pé rie nce La .
ne sera po s en tra in, que vos 'V Ola ne d o i v e n t ôi i'C que cons u l­
complaisance entraîne le m·épris, la fermeté raisonn ée et l'oh1i­ liva ma is non decisi1,a, l1 in s i une mo nar chi e. S i u n j o u r to u t

gation im posée · à tou s d'observer Jes lo i s entraînent la consi­ '


tème est mie ux rég lé, o n pou rra sé r ie us e m e n t pe nse r a
'

Je Sys
dénition pour celles-ci et pour ce u x qui l es édictent. Je vous la réforme de la dire ctio n, qui doit inte rve nir par ] a su i te .
engage donc tous deux à veiller à ce qui suH : Ma is, a fi n que vous ne pui ssie z pas con cev oir que j e vou dra is
seu lem ent son ger à ma pro pre gra nde ur et com ma nde r aux
r . L 'accroi ss emen t . autres· en despote, j e vou s fais do nc l'offertu m que désorma is

2. Le fa ço n n age , la direction et l ' enseignement de ceux qui le pla n gén éra l soit s�m mis à votre Cun seif à M u � i c h ; je n ' y
ajou�era i , pou r ma part , que mon votu .m cansult wur n, e t ce
ont été recrutés.
(plc pa r la s u i t e (P .18rJ) déc idera la ma- inra praese ntiu m, j e Je
.

3 . N'être pas trop indulgent et comp l ai sa n t, mais sévère et tien drai pou r just e. Que l'aff aire so i t d ' u n e gran de duré e, je
sé rie u x ; s ' i l est qu est ion de l'Ordre, ardent, chaud et échauf­ n 'en sa i s rie n , du mo ins je ne 1� c ro i s pas . Aja x a don né l e
fant s en s i ble me n t le discours, av e c d es_ exe mp l e s. premier choc à m a con cep tion , et ma inte nan t cela eo nl Î l m e .
· ia te­
4 . Etre pruden t eu éga rd à ce qui pourrait arriver, exact, .Je s u i s prê t . aus s i à plàc f'r tous ceu x d'E ich stœ dt im m éd
me nt sou s votre Dir ecto rio . Car de l à façon don t cela va ma
in­
ponctuel.
ten a�t , .on propose selo n un sy stè r e et l'on e xéc ute · selo
n n un
5 . Hécuei1Iir d es relations fidèles et circonstanciées, m e les aut re. L'observation , que les gen s se faç onn ent et se compor­
en voy e· r sous p l i fermé. ten t mie ux, qua nd ils cro ien t se tro uve r sons · un e directio
n

( t ra ngè re je l fait e dep uis lon gte m.ps déj à , et je l 'ex pér i·
ai
6. Dans le cas seulem.ent où les gens actuellement présents , '

sont préparés à ce qu'ils doivent ê tre , penser à ce que, à }'ave­ me nte réellemen t . 0 Aja x !

nir, je leur mettrai entre i es ma i n s quoad minim.a, afin q u ' i ls


puissent, si mp lem e nt 1 'exécuter. Je suis d 'ailleurs votre

SPARTACUS.
(P. 338) J� suis, a u reste, vot re

SPARTACUS.
En ce- qui conce rn e le plan des r é u n i on s , j'attends Je mé­
Le 1 7 avriJ 1 779.
moire de · votre part. J'y ajouterai volon fie rs mes r éflex i o ns .
...

198 DOCUMENTS ORIGINAUX DE LA SRCTE OES ILLUMINES

fa it. qu'ils m'ont très fréquemn1ent rendu visite et que Caton,


Jongten1ps encore a près ses études achevées, m ' a honoré de sa
n�ronnaissance.
Spartacus .fraLriùus Grœcis De même, Tibère et Alcibiade furent mes plus intimes amis
i n Syn;: ll1o A l heniensi ccngregatis sulutem. d ' U n i versité, et n1ême mes commensaux. Quel's sujets de
plainte ont-ils contre moi ? Ai-je jamais trop parlé, ou trop
durement P ai-je a ffecté envers eux a u{orit.é el domination �
Lorsque je commençai de penser à l 'œuvre p01�r laquelle
1.-s ai-je traités comme i l ne convient pas ? Leur atnitié cons­
vous êtes actue1 Icincnl rasse1nblés, n1on i n tention était de ré u
t a n t e à mon égard me laisse espérer que je ne . suis pas un
­

n i r des hommes de bien, (P. 340) de les lier en vue du bieri . .


c l<�spote à leurs yeux. Bien plus, c'est ma trop grande bonté,
plus étroiten1ent et de la façon la plus préc�se, de venir en
111a sincérité et ma confiance envers mes amis, qui consti­
aide a u x b::iHs q u i sont maihenrenx, contJ:.e la perséct. Lic_n �t
t u ent mon plus grand crime. Cependant Caton se dresse con-
l'envie, de nous procurer à tous un appui sOr contre les coups
1 n• moi, le seul parmi les affiliés de J'Ordre, comme je Je
du sort possibles, de rendre plus gén(rales, plus intéressantes,
prouverai par des . attestations, ct qui m'accuse d'esprit de do­
1

certaines doctrines nécessaires au bien de l a société, de' les


l l l i nation et de despotisme. Lui en aurai-je donc fourni des
mettre en pratique, et enfin de procurer à tous et à cJ:lacun
m a n i festations, p a r écrit ou oral ement ·? Or, (P. 342) j e n'ai
des moyens infai l l ib l e s de faire plus de bien en réunissant
<�u de conversations avec J u i que cct. te année, et Solon et Alci­
leurs forces que n'en aurait pu faire chaéun en particu­
biade y étaient présents; ils peuvent parlrr et témoigner de ce
lier. Ceci exigeait une union étroite, le respE>ct et le maintien
q uc fut ma .conduite. Est-ce par écrit, que j ' a i fait preuve de
' des S t a t u t s , dt� la n u t i c n.ce, de Tncti vi l 6 . de ] ; entra i n , ct aussi
tkspotisnle � toutes Ines lettres sont l à , qu'on les lise avec soi n ,
de J ' obéissance ct de l'an1our envers celui qui avait ces bonnes
flOur voir si l'on y trou vera quelque signe de despC! tisme. Ce
i nten tions èt qui s'était imposé toute peine � cause d'elles. A
que vous y trouverez, c'.est que j e ne joue pas av�c l ' a ffaire,
cet e ffet, j 'avais choisi mes vieux amis de confiance les mieux
que je ]a considère sérieusemen t, que je veux savmr comment
'
connus, e n l'habileté desquels j ' avais raison de .placer tou�e
��ne est traitée, que je rccomman.de l'ordl'e,· la discipl i ne, la
confiance.
soumission et l'activité, que j ' indique les voies q u i conduisent
Mais voici que tout mon travail et toute ma peine en ques­ ;'• la réalisation d e mon plan. N'était�il p a s nécessaire, dans une
tion réussit m_a l , au point que de mes amis je me fais des enne­ :tffaire qui commença it, que j e pressasse . de prières, d ' e� horta­
mis, crue .nous tombons en définitive dans l e désaccord et t ions et d'e conseils, les premières personnes et les plus 1mpor ·

dans la haine, et qu'on m ' accuse tnême d'une des choses les l.antes pour moi, desquelles tout depend et. qui exercent de
plus haïssables, de despotisme. I l me faut donc examiner l ' a f.: J ' i n flto�cnre sur tout le svstèmc ? Ne mc fallait-il p a s incliquer
faire ·en détail, pour me n1et .tre à l'abri d ' u n tel re·prochc : les fautes, où je voulais que quelque chose fût changé P et
puisque donc nous voilà rassemblés, nous en trai terons à prendre les dispositions. comment. 1 ' u n devait traiter les autres
l 'amiable et en nous souvenant de notre ancienne ·amitié. d en agir avec eux � Avant tout, je désire que ma dernière
(P. 34 1 ) Je vous demande donc, mes très chers amis, qui de lettre aux Athéniens soit apportée et lue. Caton rn'érrivnit
vous j ' a i traité despotiquement, avant. que cette œuvre fût <in ' i l était .�ccablé de trop de travaux admin istratifs, que
entreprise P Mal'ius, depl.l.is son enfance, a grandi près de moi. Sripion demandait à ne p l u s écrire, que Marius ne se montrait
Qu'H se lève et dise s i , dans l a vingtaine d'années de notre pas assez actif. N'étr�it-il pns nécessaire alors ne p� e � dre. dP�
commerce · l e plus familier, je Jui ai fait une proposition de mesures. et qu'y .a vait-il d 'autre à faire qu� de d l m m ner le
mauvais aloi ou inconvenante. Caton et Scipion mc connais­ l ravaiJ et de le réduire rle m o i t i é � A cet effet., j ' n i pris snr
sent depuis Je temps de leurs études : ont-ils eu, duran:t ce moi (P. 3!t3) toute la correspondrmce avec les q n a tre prinrinn­
temps u n professeur q u i en ait usé avec eux d'une façon plus les localités, ·j 'ai donné m;dre de centraliser les documents
obligeante et plus amicale P A u moins j'en conclus ainsi, du dans ch�que · endroit, et pour chaque· e·ndroH j ' a i établi une
t
,#
DE LA SECTE DES ILLUMINES 201

20� DOCUMENTS ORIGINAUX.


dans la d i s p os it ion de co n serv e r Ines à n c i e n n es bo n n e s co n ­
caisse particulit•rc. Q u el s avant ngcs ni-je do n c retirés de là, lia i ssa nees que d ' exercer un c 1np i re s u r d' au tre s, je renon ce ù
si n o n une vi us g ra n d e p ei n e ? Les con.scii so n t sOllfll is à des
foute · a u to r ité ct à tous droits, e t je fais mes remerciements
r ègl es générales, et n o n à des rapports et de s ci r con st ances
JH l l l r tou te l'indu lgence qu'on a eue po u r moi ju sq u i c i et la
pa rt ic u l i è res ù cha q ue localité. A u début, ju sq u 'au moment où
'

p• · i ne qu 'on a prise. Jc p e n s e q u e (P. 345) personrw n'en u


J 'on peul s'en remettre à d ' a u t re s , il est nécessaire que les �··prouvé de dommage, ct j e crois avoir fourni à p l u s d ' un des
ge ns s oi en t g u i dés , et qu'on ne fasse pas de grands projets,
l t m1ières su r les compagnies sec rè t es , ce qu ' i l n'aurnit pas
jusqu ' i c i i;mpossiblcs ct p a r là n1ê me précipités. Qu'a urait-on 1 rou vé sitôt . J e s u i s assez récOin pen sé par mes bonnes i nt.rn­
donc fnit à Athènes de Lou s les écrits et rapports P Ne son t - ils
l inns, et je n e d ési re aucune autre r( t r i b ut i on . .Tc Ine m e ttrai
pas mieux dans les archives locales pour l'instruction des su� n·s jours-ci à l ' œ u v re à Erzeroum , et je d i ss � u dr a i tout. A par­
p�ricun j) Ne f u u t - i .l pas <jue les :-; u l ; é r i c n r s les voient P E t bea n­
I i r d � ma i nt en a n t je ren t re d H n s le s il e n ce ct le r epo s, ct je
coup de dépenses ne sont-elles pa s a.i nsi épargné es , en ce qui
,

t. ra va i ll et:ai tout seul pour l ' u n i vers, puisque je ne p u i s le


con ce rn e le port ct les envois inut iles de p aqu et s ? Je ne voy ai s
l a i re avec d'autres. Dans c c don1a i n e i l n ' y a p as de j n l o u s i c .
pas à quoi po uva ien t servir ces archi vt�s centrales à Athènes,
' ,

t• l n u l l e brigue en v ue de l ' iu t. ori té sou vcraine. J e su is ll m o i ­


s i non à pa sse r son ten1 p s , à sat i s fa i re ses curiosités o u b i e n ,
IIH'\me mon m a î t re rt mo n subordonné. Il est vrni que j ' aura i s

.

c e qui se rait e n co re pl u s grave, à tourmenter Je autres mem­


p 1 1 fa i r e d av a n ta g e avec les autres et p ar �eur intermédinire,
bres avec les écrits d eu x qu'on au ra it entre les mains : et c'est
m ai s c e n 'est pas ma fa ut e s i cela n'a pas eu li ' U . J?•ms cr�te
'

cela qui ser a i t réellement du d esp o ti sm e Il serait p l us violent


�ociét.é, où l'orgueil et la soi f de d o m i n e r sc son t m t rodmts
.

encore de vouloir me .. molcster et m'i n ti m i d er de cette fa çon ,


d•"s le début, ol1 J'on pe n s e un i u ue m e n t ù 1 Tomprr s n n e n n n i ,
en qualité de promoteur d e toute l ' a ffaire. · Ce que l ' on a de pnr su i te d u rn a n q u e d'autres obj ets c o� ce rn a n t. cet t � �rand:
moi en tre les mains, q u ' on le montre à tout l ' u nivers. On n ' y
,

a ffa i re où tout avis. tout co n se i l est q u n hfic de despottsm� , ou


verra r i en d'autre que de b on nes intentions, mais qui ont été
,

1:011. ne s'attadw pr�s a t t x � t a t u t g nù l'on SP hâle rt dan� et tc


mal a pp l iqu ées et que la discorde et l orgue i l ont rendues vai­ hi\t.e on con - s t ru i t des châteaux de ca rtes, 01'1 l J on écr i t à "es
'

nes. J ' a i co'mmis u ne fau te , (P. 344) et une grosse faute, en


snpérieurs par l'intermédiaire d 'une m < u n e t ra n ge re votre a r
. , ' .

me montrant trop bon et t rop·· fon fiant . Mais que j 'aie désiré
la m ai n d'aucun Frère de J'Ordre : i l n'y a r ien à espl�rcr. A la
que la direction gé n ér al e me fût rem.ise, les raisons, d'une
li 11 , avec la meilleure volo n t é , je c o u rr a is le danger de tmt t­
importance fon d a ment a le · certes, en étaient les sui v a ntes �
her dans les mains. d11 gouverneme n t .
1. Je dois être sùr de mes gens. Ce n'est pas une s i m ple
relation, de s i x ièm e n1ain, que je do i s apprendre si mon plan, (P. 346)
qui a été approu vé par to u s les consciis, est suivi. Et cela ne 5o
peut mieux se réaliser que si les quatre localités sont immé­
d i atem en t sous ma m a i n .
Spartacus C. Mario et M. C a t on i S . d.
2 . C 'es t moi le prom ote ur, et je s uis digne aussi , en consé­
quence, de cette tâche, parce qu'on ne peut pas supposer, vu Mon zèle pour not.re cause n'est pas moindre qu' i l était au
r,amour qu,e j e p ort e à mon œuvre, que je de vi enne parjure. (
Parav ant·' mais de n o m bre üx trava. ux d 'u ne part, et, de l'autre,
Do nc si l e Système doit devenir d'application courante et le fait crue je m e re n n s co m 11 te o u e J ' a ffaire ne � a r� he p::ts ,

q u el qu e fo i s comm e je l 'es pé ra i s et o�m � e 1� b u� 1 ex i�e ,me


,

s' ad apter de fa çon précise, je dois pou voi r conduire tout le •

rende nt parfo is méco ntent . Si par fo !_!i Je su1s v1f et st J ex­


.

monde et. l ' avo i r �n m a i n . C'est une g ros se faute. si dat?-s une
Société le supé;ieur doit vivre à l a merci de l ' inférieur, com­ prin1e franc heme nt mon .opini on, v o n � n e devez . pas .le pre n ­
.

.
m,e on ]''exige de moi . clrc en mau v a i se part. M01 . de mo n côte, Je souha t te ra iS en re­
t.o ur de pouv oir j ou er près de v ou s le rôle d:'u n Tibè re, d un '

Maza rin et d ' a u t res parei ls hom mes d'Eta t, Car c h a que mé-
Mais afin que vous vous rendiez con:tpte que je sui s plutôt
202 DOCUMENTS ORIGINAUX DE LA SECTE DES lLLUMINÉS 203

prise d ' u n autre est u n e école ct u n enseignement pour c è l u i cela. Je ne traiterai personne de fa ço n dc�potiqne ; je ne
q u i n e la fait pas. Or, qnc peut-on gagner en fait d e sagesse, cherche et ne désire que ce q u i conduit a u but. U ne f.ois l'af­
si on d o i t e nt r e te n i r des relations ·avec des gens parmi les­ faire en tra i n , J 'espère vous don ne r des témoignages évidents
quels chaque mot et c h a q ue regard sont i nterprétés avec u n e combien peu je cherche en cette affaire mo n propre in tér êt
a u t re signification ? et la pu i ss an ce . Et pour la peine que j ' y prends, j 'espère cette

Je vous Je dis à tous dès l'abord, afin de ne pas cous con tra­ ron ven able récompcns.e d 'êt.re instruit de tout ce q u i se passe,

rier, je punirai chez ceux q u i tne connaissent. toutes fautes d ' a u t a n t p l u s q u ' i l ne faut so n ger à nulle Aristocratie, ce q u i

qui v i e n d ron t i1 ma con naissance, je ne par do n n era i à per­ porlernil d a u t a n t p l u s de don1n1agc q ue les Optim,ates so n t
'

détruits et q u � l 'Aristocratie doit être obtenue par la corres­


"

sonn e , ct je les persuaderai de tout avec un plus grand zèle


pondance .

que pour n ' i mporte qHel aul !·e. Mon but l ' ex ige. Si je n ' avais
r i e n à d i re avec les premiers, avec qui d o nc pour rai-je parler D'au tre part, j 'aurais volontiers arrangé ]es points s u i va nts :

p a r Ja suite P Car tous les a u t res ne sont p:-ts snns m a d i rection. 1·. To us les Conscii, jusql.i'au 16 ju i n , versent à leur
(P . .1!J7) La Société,. s i eJle d o i t sc co m:p o rt e r comme il faut, raisse un dueal. Nous, il Ingolstadt, n o us commencerons é.l u
n e doit avoi r q u ' un e l ang ue, cyu ' u n e op in ion, q u ' u ne pensée, premier jour.
etc. Et comment cela p ou rr� it i l se ré:diser, s ' i l ne !ll'était
- (P. 349) ?. . M u n i c h s'appellera désormais A th è n es, et. Ingol­
possible d 'exprimer mon a v i s à rnes gens · � Je pose do nc stadt Eleusis. Pour les autres localités, vous en entendrez par­
comm.e con d i t i o n s : ler plus tard.
r. Que ce que je vous éerirai soit m i s à ex éc ution , n i plus 3. Zoroastre changera__ son nom en cel u i de Gong-fu- th� on
ni moins J car je b â t i s là-dessus pour l'avenir ; ou bien q u ' on r.on fucius. Cela a �a raison.
m ' i nforme a u moi ns aYant q u ' o n se dispense récllem,ent de 4 . Pourr ais-je savoir quels sont ceux, parm i les Athén ieng,
l ' ex é cu ter. q u i o n t une conn aissance des langu es, ct quell es l � ngue s ils
·

�. Je demande aussi à recevoir tous ]es samedis u n rapport (·onn a iss�nt P Q u e l s sont ceux · aussi q u i seraie nt disposés à
Îomplet, accompagné des documents affé re n t s , de tout ce q u i fa ire des t ra du c t ions ?
s'est passé, non . moins aue Cf's <l u tres rapports, tels que les Quant anx Statuts des assmnbJées, i l s so n t prN.s à P<'ll de
Pretocoles, ceux-ci signnture de lous les Conscii pré­
avec l a r h os e près ; s ' i l s ne sont pas encore complets, c'est votre si­
sents. Jusqu ' i c i , b i e n que je l'aie déj ;'t ·demandé, cela ne s'est lrncc q u i en es t la c a u se : car je proyais vous a v o i r a l a r m é s p a r
pas rncore fa i t . Ergn erra.tum. fuit. m a d e rn i ère. lettre . au point que vous ne songiez plus à fn i rc
� - .Te d c m a nd e à conn a ît re d ' après la d esc r i p ti o n de leurs
1
partie de l ' a ffaire, et alors j'avais fermement décidé d 'aban­
c a ra c t è res tous les n1em.bres enrôlés ou it e n rô le r encore, et donner Ja ch ose et de ne p a s penser à une trois ième restaura­
qu'avant. la réception une complète description de chacun me -
t,ion. Mâis maintenant vous continuerez bientôt. S i je vois qne
. •

sott env<?yee.
,

mon trava i l reç,oit une bonne application, je l e poussera i à


4 . Je demundé q u ' à présen t i l n e soit plus tra vai l lé· q u e l ' extrême. Davantage encore s i je l u i vois produire des fruits .
d a n s cette classe q u i a ob servé ctnn ornni cura les Statuts q u i Je mc eonten terai des petits, cà1� les . gros ne mûriront pas du­
y ont .r apport, s a n s avoir sollicité d'en ètre dispenst.' c. Car rant m a vie. ils sont seulement destinés à ceux. q u i viendront
(P. 3!J8)., si ce u x d ' Eiehst� dt, de Ravensb ourg, de Freysin gen après. Très ch�rs corn.ilitons! laisse7.-m ·o i vous exhorter au zèle
voulaien t ch anger chacun n son &rré, qund commu niter pla­
,
et a u dévouement , à l 'u n i t é et au travail : sans. cela, on n e
-

cuit", où ser a i t , à l a fin l ' u n i t é P Cc que j 'exige de vous. vous vien t à bout d ' auc u ne gran de œuv re. Pour ma part , rien n 'en-
l'ex igerez des vôtres . à votre tour. S ' i l n'y u pas d ' ordre en
. travera pfus mon zèlP.·, si.non des membres ind olents . ·
haut, i l en va aussi de mêmr. sorte e n bas. · · (P. 350) . En outte , je dois aussi voir votre sceaw en cc q m

5 . Enfin j e désire q u ' oh ne songe �ncore à nuJle hiérarchie C'oncerne /la nouveJle rt"s s�n1bléc à in::;ti1 ucr. Voici n1on opi­
et à n u l l e forme d'admi n i stration . J usq';l'ici je me ré�erve .. nion: un ciel étoilé, où vole une chouette, avec l'inscription :
20 l DOCUMENTS ORIGINAUX
- -

DÈ LA SECTE DES ILLUMINES


�05

(}u on iur n es t, q uod ne sc im us . J I scn.tit bon ce pe nd an t de


ne
me ttr e pa rto ut qu e les in itia les de ch aq ue mo t. Fa ite s gr
aver
ce la a u x fra is de la cai sse ct po rte z-J e en co mp Sp. C . S. d .
te. To ut ePia a
s a r a 1� o n .

A Ja ca mp ag ne a uss i bie n qu e da ns les vil les , en trr Si vous continuez d u rnêJn� chemin que vous avez com­
de s
pe rso nn es d ou é es de cnr actères différents et mencé ces temps-ci, vou� serez bientôt (P. 352) le p l u s régu­
soum i s à diverses
pa ssi on s, i l s se tie nt de s dis cou rs var iés , qu i lier de tous les Aréopag i t c s . Mais vous n e devez pas le regret­
n 'aboutisser:t it
d ' a ut-re vra i ré 'td tat q u ' o'1 l e xp ress ion de leu rs ter, e t vous constaterez que je suis toujours là où i l y a ordre
p a ss i on s Je dé­
et discipline et que je n1'écarle aussitot d'où ils font défaut
'

s i re ra i s q u ' un fid èle cop i s t e prî t no te de Jeu rs


.

m o ts et de leu rs
exp res sio ns et mc les e nvo yâ t_ : p a r ex em p le u n en tre tie n en C'est e n cela que con s i s te n1on apparente i nconstance :
,
­
I re un fra nc isr ain f�t u ne sœ ur in rlrnüère. Ma is Pensiero ( 1 ) .
i l ne fau dra it Const.anza é sp·csso il 'varia.r
rie n ajo ute r, Je réd act eur dev ant se bo rne r à ent end re et
à Soyez sûr que de grosses choses se passent actuellement ;
tra nsc rir e. Co nfu ciu s, j e cro i s con vie nd rai t à cet te t âch e
,
mais d'autant moins le sa v e nt , plus e l l e s sont certaines. La
Con f i ez- J a Ju i , ain si q u 'ù d 'a u t res . Des si tna t ion s intéressante
.

s Counnunauté ne perd t·ieiJ,. si n'en sont instruits que ce�JX


ct. drs scènes de l a vic hum ain e et bou rgeo i s e con vie ndr aien t
'

qui en sont les l:Cssorl.s. Les s u i tes en seront not o i res pour t� us.
spt'cialcn t e u t , relu n o u s sern il u t ile en son t cn 1 ps _
.

Comme Celse met sa fenune au courant de tout, 1 l me faut


user de réserve sur beaucoup de po i nt s , et cette réserve seule
E le us i s, le 25 mai I 7 7 0 · -
fait de n1oi le Général, parce _ que les gens ne sont pas égal : ­
SPARTACUS. ment i nformés ct qu'ils doivent venir m ' interroger . Que Je
d i vise tout, comme auparavant, ce �ont les vieilles matines.
(P. 351) A ussi ne. récJamerai-je aucune rém.unératïon pour mes frais
de correspondance, parc� que d'ai lle ur$ ·je ne puis pas les
réserver .; mais je le_s ai achetés, ils m'appartiennent, et je
C . Mario rt 1\f . C a t c m i S p a rta cu s S. d.
puis comn1uniquer les nouvelles à ma volonté. Que Je Général
(si toutefois je le dois être) doive. être inform,é de tout, c'est
Voici les Statuts pour les assemblées. Envoyez-nwi, de votre
naturei, parce que de toutes façons il ne peut pas veiller à
Cf)té, vos a v is �1. vos n:ncxions . . l e ve rra i nlnrs com.ment. ils
tout. Mai� que, d'autre part, les Provinciaux et le reste des
peuvent être utilisés. Si v:ms � n'avez pas d'objections U1 con­
A réopagites soient informés de tout, je ne vo is pa ? à. quo� cela
tre, copiez les Statuts. Je ne sais s i je consent irai qu'une tierce
sert sinon à satisfaire la curiosité, (P. 353) et a devotler. etour­
,

personne les copie, car i l faut que ce soit. un gai1lard bouché,


die �ent d'avance d 'importants plans d'opérations. Je suis
qui ne puisse, en cop i a n t , deviner le b u t d'après le conte nu
même d'avis que n u l Provincial ue doit être informé ex ne c es ­
.

E u égard au· discours à tenir, je d o i s y réfléchir exactement :


sitate de }'état d'une Province. Car l'un fait des remontrances
ce n'est pas chose facile, car i l ne faut dire n i trop ni trop
à J ' autre sur ses affaires, il y a des jalousies et mille suites fâ
peu . D ' ici que vous en ayez fini avec les choses présentes, jP. �
cheuses. Qu e chacun se préoccupe de ce qui. l� co nc erne ; mot
vous enverrai les cortlenla oralionis. En a t l c P d a n t t ra v a i 1 1ez
j e prendrai soin de l'ensemble. Et de- la sorte, personne ? 'est
,

avec application ; je n ' y manque pas non plus. Je suis d'ail­ ,


en état de j uger d�s dispositions que je prends, parce qu �� ne
leurs votre
sait pas pour quelles raisons j 'ai ordonné telle chose. s l u n
SPARTACUS.
Provincial n'obéit pas dans sa Province, je ne gronderai. pas
Eleusis, le 2 7 mai 1 779. davantage là-dessus ; il fe ra ce qu'il voudra . Mais alors, c'est
aussi sa. faute si sa Province est moins bien: commandée
'

(1) Là constance, souvent, consiste à changer sa pen·sée.


206 OOCUMÉ:NTS ORJGIN:\UX Dit LA SECTË DÉS ILLUMINÉS 207

qu' une autre. Ai-je besoin de den1.ander conseil à quel q u ' u n ,


j 'interrogcr�i qui je juge capuble de rn'en donner. Voilà dans XXXV I I I
quelles conditions je resle n1aintenant Général..
J 'a� envoyé votre affaire le même jour à Philon. Suite .des lettres de ·spartacus
N. B.- Les exc:lusi n'ont pas le droit de parler de nouveau..
53
Ephèse, le 28 février I l 5o. .
SPARTACUS.
S p . A[theniensibus] A[reopagilis] S . d .

XXXVII
Philon m'a écrit de la façon la plJI� obligeante : i l promet
(P . 354)
de tout faire. E n dehors du candidat présenté par l u i dans son
Lettre de Mahomet à Caton premier b i i J�t. (P. 356) il en a propo�é cinq autres, dont le
M . C. s. p . d . Grand Maître de la Stri�te Observance à Edesse. Ce premi€r
b i i Jet doit être à Athènes. Mais je ne l ' ai pas encore reçu,
Hier, j 'ai remis à A . . . l a Supplique pour Je chapi tre secret .
pas plus que je n ' a i encore de nouvelles si le grade de� Illumi­
de J a Loge· Saint-Thé·odore, e.t j 'espère qu'il vou& l'aura trans- nés, que j ' a i envoyé à Marius, lui est parvenu : et. voilà �epen­
mise. dant déjà plus de huit jours, et il avait été décidé à l ' Aréopage

Très prochainement aussi · nous aurons une Loge ici, et que celui qui n'accuse pas a u ss i tM réceptiofl d'un écrit impor­
j ' espère que cela ira bien. tant, serait passible d ' une peine 1
Mardi prochain dans huit jours, j ' irai à Ulm. · s' il sc trouve J ' � i entrepris Je bibliothécaire ; je tne suis déjà den1.andé
dans cette ville ou dans l a région des rne1nbres d� l 'Ordre ou deux foi� si je oois lui conférer les gràdes ; mais toujours pas
des M . . . x ( 1 ) connus de vous, j e vous prie de n1'en informer. de réponse. Je ne n1 ' intéresse donc plus du tout au dernier,
Spartacus vous aura instruit de no:s sentiments, et je me et en, ce qui regarde le second ( 1 ) , je tne rappelle que les 'con­
lla\te pour Je Inoins qu'ir vous persuadera que nous ne cher­ cordats ne sont pas tenus. E t eu �gard au .premier billet de .
chons rien, ab�olument rien, que. la prospérité et le dévelop­ Philon, j e prie qu'on réfléchisse que, si je dois correspondre
pement de notre Système. Je n� vous dem�nde donc, lorsque nvec Philon, et que vous ne �oyez pas appliqués à conférer
vous ê�es ensemble, que de ehercher à établir les l!Oints fonda­ ..
avec moi, iJ peut facil�Inent arriver que l ' u n écrive noir et
mentaux, et de nous en donner- communication. (P. 355) Les l'a utre blanc. D'une façon.générale, depuis ces trois semaines
choses principales que je désirerais voir établies, sont les .sui­ qùe je suis ici, . je suis sans nouvelles. J'ai exactement e�voyé
.
vantes :
-

tout ce qui m'est parvenu jusqu'à l a lettre de Philon. J'ai


,

.
!
a) L� but de l_'Ordre. retenu oe11e-ci, parce qu'on recomm:e·nce à agir de la première
b) - Le système de direction; . faron. Vous ne pouvez dire qu' une faute est intervenue de mon
c) Comment nous voulons traiter les _M . . . x . côté. A cette heure encore, j e suis prêt à tout faire et tenir,
. .
Car si notre Loge n'en. �st pas une comme l'autre, et si elles (P. 357) si je vois q u ' i l en. est de même de votre côté. Exami­
uez maintenant si j� n 'ai pas quelqu�. raison de me plain d.re r
sont en rapport �ussi étro.it que notre Ordre,- notre Maçonnerie
.
-

est d ' aussi. peu de valeur que tout_e autre:


Ephèse, le ·1 1 Abenmeh 1 150.
J 'embrasse tous Jes Aréopagites d u baiser $acré, ·et je· suis •

votre
MAHOMET Mppr.
.

Erzeroum, · le 3o .s·charimeh "I I 5o.

(1) [Maçons.] (l) [Marius.)


208 DOCUMtNTS ORIGINAUX
DE LA SECTE DËS ILLUMINÊS 209

soin ; et je vous r l' po nd s q ue 6. d . 6 . 8. 2 . ( 1 )) et A ris t ippe


J ' a pp u ic rc- nt puissamment.
J c peux également en voyer Je pa(1 net par Je co u rr i e r trin1es­
Lettre de Philon à Caton triel de H u noy rc, qui prend mes Jcttres pour là-bas.
. Connne la p os t e va p a r tir , je v o us écris promptement et
Philo Caloni S . p . d.
rnal ; ayez J'e_x. trt!me bonté de rn'excuser.
. Je resle, avec une t en d res se fra tern el l e , votre très. fidèle
Je m'estime certes très heureux d ' avoir noué d'étroites reJa-
Lions avec des h o nu nes s i d igues ct si éc l a i ré � , et ce se r a pour PniLON.
m o l , d6;orn1 a i s , la plus douce prLoecupalion de Ine rend l'e
pius digne de cet honneur. A u moins, vous p l a i ra - t-i l de cons­ XL
tater que j e ne m a n q ue l l i de bonne volonté, ni de zèle, ni
d ' ac t i v i té , e t que, vour t.out tenter en faveur de. la bo n ne Suite des lettres de Spartacus
cause, je ne rec u l e dcvaut aucun d a n ger n i a·ù c une difliculté.
Main tenant jo r ép o n d rai à vo t re ordre 1 J e dois avouer que,
si j ' é ta i � à votre p l ac e , je ne n1e ferais de souci pour aucune
Loge au nw n de , pour ne 1·icn payer à' personne, (J.>. 358) po u r Sp. A [ lhcllieDs ibt�s] A l rcop,�gilis] S. cl.
n'interroger personne, pour ne dépendre de personne ; n1ais
je mettrais à pro f i t la t: ri se actuelle pour t ra v a i l l er en toute Voici la réponse de Philon à la q u e st i on relative à l a Maçon­
l i be r té ct constituer une autre Loge. Qui pou rr a it vous en nerie, avec cc q u ' i l n1'a é c r i t sur cel.lc n f f a i r c : v o us 1nè Je ren­

empêcher, puisque d'ai lleurs r.e r so.nne ne sa i l rien de plus, et verrez, je vous p r ie J c suis to u t ù fait (P. 3GO) d ' acc o rd avec
.

qui en a le d ro i t r .La G -rande Loge Nationale anglaise ne re­ l u i , ct r na i nt �n an t j ' a U c n ds d� Ce lse , de Cato n , de Scipion et
co n na î t pas le p ri v i l ège de Royal York, Inais q ui veut L'écar­ t.k �briu , chHcun le u r a r is parlicu]ier sur le s q uest io ns sui­
ter � Ma i s encore cela ne me rega rd e en rien. Do nc à l ' a ffa i re 1 v ;till c s :

Si vou s voulez tenir de Lon d r.es une Constitution provirtcia!e, Cnmmrnl opl<rcr cel le sépnra 1 i o n vio]< 'H1.c a u Rrin du chi-tpi­
c el a ne vous se ra p a s d i ff id l e , et CGla ne vous coûtera pas t • ·c sccrel à A t hô ne s , ét de façon (JllC t out le ch apitre sec re t
'
beaucoup. B f au t payer quelque chose pour le d i p lôme et p ré­ :-'C soHm e l l e \ ; no t re Ordre, s ' e n n'mette de toal ë't ] n i , ct n t'Il
senter . un hornmc au nom duquel ce di p lôn1 c est inscrit (en­ at l en d e que les g ra d es élevés !1
core cette dernière condition n'est-elle pas n é ces sa i re) . En f a i t Qu ' a d v i e n d ra it-i i , si un ordre de c e l l e sorte émanant de
de débo:urs annuels, il n ' en est p a s payé J � mo i nd re par au­ n o t re Ord.rc'était lu au se i n du c h :> p i t re secret P Que devrait-il
cu n e des Loges constituées d ' A n g le terre , s·a.uf à peu près tous contenir � Q ue l s m o t i fs eng ag ea n ts d ev r a i en t y être p rése n­
les . trois ou quatre ans , un p�tit don volontaire d'environ t roi s tés i>
caro l i n s , à tit re d ' aumône (encore agit-on ici de so n plein gré, Qu'y a u ra i t- i l à faire, s i les membres du chapi tre n e v ou­
ct c�la ne se fait-il pas toujours). laien t pas co m p re n d re cet te s é pa r a t io n et cette s ou m i ss i o n P
Voulez-vous maintenant rédiger un mé moi re à la Grande ln : w m. .m a , con1m ent faut- il u t i l i s: ' r cette sép a ra t i on à BerJi n,
Loge N a ti on a l e·� en fra nça i s ou m i e ux en a ngl a is P Vous vous de façon qu� non seulen1ent la Loge Saint-Théodore, m a is
y p la i n d rez principalement de l ' o d ieux p ressu ra ge d ' argen t dè3 encore le ch ap i tre secret lui-rnê1ne se soum·ette à l'Ordre P
Constiiu lions d u Hoyol York, . ct vous so l l ic i te rez un d i plôme J 'attends à ce sujet, aussitôt ·q u' i l v o u s se ra pos s i bl e , vos
pro vi n c i al pour un d i str i ct concédé à un certain X . . . (P. 359) sentiments et vos propositions, ct il m e serait très agr�ab]e si.
.

Au b esoi n , vous. r éd i gerez ce mémoir� comm.� une. si m pl e vous vouliez. non1 m .e r Celse di recteur de tout n ot re Système
lettre au G ran d Secrétaire, et vous n1e l'enverrez. J'en pren d rai
(1) [Gogel.]
. . .)
210 DOCUMÈNTS ORIGINAUX DE LA SÈCTÈ DES ILLUM INF.;;
. 2{ 1

I naço un i q ue, et de plus, comme cela �e p rat iq ue dans l es au� 56 .


tres provinces, t'Oll1icr à Ca l.o n (P. :J(iJJ J'adn1.inistration des S p a r t acu s Catoni S. d.
a ffai res de l ' Ordre dans la province. en vue de l'établissement
Au j o ur d h u i , j ' a i les Aréopagites, ù l ' adresse de
dD l ' u 1 1 i lé ct de t'ordre. A Mal'ius et à S<.:ipion, j ' assignerai un
' écrit à lous
1 :c·L.-<•. (P . .'-J(j3) .J ' a i
écrit cc q u i l en es t ' ra i menl, e l que j ' a i
dé pa rt eme nt spécia l , qu'ils a d n 1 i n istreront de mê rn e i ndépen­
'

l ' c·spoir < J Ue p e rso n n e n e se t r o u v e r a lésé. Soutenez-moi , c t


damment des autres.
j ' c 'sJ lère l{Ue cela ira bien . J e n e veux p a s répéter le� termes
d(' ma lettre, p u i sq: u e vous la !irez; M u in t e n a n t cela devient
P h i lon n1'écrit entre aut re s choses : « Je v i en s de trou"Vcr
n·· cl lement sérieux, récHernent in1portant. Précaution et cir­
ù C a s� e ) l e m e i l l e ur homme d o n l j e ne saur(:lis assez nous fé­
c · c JilSpcct.ion sont a u plus haut degré nécessaires. Philon fait
ci liter : c es t Mauv i l l o n , maître d ' une Log� c on stitu ée par le
p l 1 1 s < ! HC de c mn p le r sur t o us, o t i l est 1'honnne q u i , à l u i seùJ,
'

Ho ya l Yor k . A vec l u i , b i e n s û r , nous aurons toute la .Loge en ­


, , IC·� nera ce la à b o n ne fin. Si cela doit aller n l i e u x ch ez vou s ,
t i·e nos mains. JI pos sèd e aussi tous leurs p iè tres grades. »
\ C H L:-; li n�z 1(·� to t 1 t comaH' w 1 cm n pl i u w n l . J\'1 ais pour lt• pn��seut,
j ·y me ts encore de l a réserve. l\Iême .\l a h mn et e·t A . . . ne sa vent
SPARTACUS.
r i c · t t d(' cela, J>as n1ê n 1 e a u l a n !. q n <! celle lcl l re vous e n apprend
, , , a i u k n a n t . Le premier m ' a fcrtcmen l dégoùlé. Aussi n ' a i-je

XLI a l l C u n c raison d e l u i être p l u s f a v o r a bl e q u à un autre. Surtout


'

� ·llst·r vez; le p l u � g ra o d secret �ur J'origine cl la nouveauté de


Tableau des Francs-Maçons 1 O rd re . Fai leS-\'Ous donc p e t i t s aux yeux des autres, afin q ue
1 ( >nhc pa ra i s se g ra n d e t i m po r l u l l l : aussi b i e n , êtes-vou s
[ roir pages 212-21 5] ' 1 J I n.: l l i U l l r c . Cela concerne l\hhomct et A . . . n1icux. que les

A n · op a g i t cs à Athènes. Vous n ' avez plus beso i n de fei n dre


'

(P. 36'2) d t · p a r l e r h a t t t . On conjecture (p.wi<IW� c h os e de pl us gra nd ,


XLII ' l " i l l t d on v o i t de grnnde::� a c t ions a u lieu d e· gra-ndc.s paro le s .
'

·\ I I H·· l i orr"z-vous donc encore, lrès c hè res ge ns! Fai les e ffo rt ne ,

Suite des lettres de Spartacus ,.r �t!S croy ez pas capables d e tou t , et croyez q uc vo us avez en­

c · nfe ù u p prendre. P h i l o n est. rér. l k m e l l t l'bomme (P. 364) chez


--
�) �) q t • i o n ·peut aller ù l 'éco l e . Cherchez, par l ' i n lermédiaire d e
V l a r i l ls . ;i c o n v a in c re CeJsP. de n1cllre fin ù c:cs ·Con c i l i abules
Spartacus A[r'eopagitis] A[then icnsibus] S. d . q t t i ont l i e u dans sa m a i so n , pa·r quoi i l s i m u le une i n l e rd i c-
1 ion de l'Ordre ; ou bien f a iles lire à haute vo ix dans les asscm­
Comme j} faut que j e m' oc cu p e d' achever l' Instruction pour
t
l d c� t·� que lür'drc a co n fi � �� Cel se d ' i m portants travaux po u r
les Provinciaux du Système de Direction, je vous prie d e me l c ·sq u el s iJ a besoin a c t u e ll e m-e n t d e soi1 temps, ct que p a r
l 'envoyrr par le p l u s proC "h a in courrier, ainsi que les pro to­ c·• mséque.nt les membre·�; l u i apporteraient des empêchements
t
coles y ayant rapport. Je l a polirai aussitôt, la met ra i a � net 11<11' leurs fréquente� v i s i tes . _S i_ nous mettons cela e n é ta t , i l y
et en ferai u ne copie pour m<On usage. M a ri us aura aussi Ja • • u ra be n uc ou p de fait. Ce Celse e s t. à la v éri té la cause de lou s
bonté de m'en voyer en même tem ps l e catalogue de l a foire le-s désordres. Ma longue i nstruction, pour les Provinciaux, dont
de Le i p z ig : N. B . le dentier de la foire de l a S a i nt-Michel. jt· vous envoie ici u ne feuille pou r co p i e , fait de vous u n P�·o­
N'oubliez pas n o n p l u s les lettres de Ph i l o n et mon Syst�me. v i n cia l , ct vous mettra en é t a t de présider à l ' ordina�rc v otre
province. 11 n'y a plus. rien. à changer, c ar Philon et Mahomet
Ephè se , le 6 dé cem bre 1 '?8r ont déjà celte instruction. Sit<}t que v�us m 'a u rez retourné
(·l'ttc feu i l l e , la seconde suivra, puis la t ro isiè n1e . G a rd ez- l es
SPARTACUS. •

avec som.
'2 1 3
DE LA SECTE OES 1LLUM1NÉS
212 DOCUMENTS ORIGINAUX

XLI
XLI

Tableau des Francs - Maçons


Tableau des Francs-Maçons
(De la muin de Zwack)
(De 1:1 main de Zwack}
: ' ::
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- - - t; 1 ilisa.t ion possible

1
Ré�i<lt'n<m 1-"ort.lllo l'roto<:teurs
NOMS Situation et Titres Grade .
1 .Fonction 1

1
Docteur en .J!hilosophie
et en Médecine
�!unic h
.1
Conseiller impérial
Fréd.-M. Baader Dhectem· de la. Classe de S. P. d. H. C. G rand-:\1 allrc
Philosophie à l'Âca.démie
électorale. ete. \
l\tuoirh
.

.
Fr. E<llcr d e B. �l . E . C . K . Pr. 1•• surveillant -
'

�-l uuid\ .
Bat•on Fr de S . M . El. '2o surveillant
l l'e ut . 1·•�r un o k r·tl •t <lo
, '' ss llt't· t
·
rN�umm;1 nda tio n
.
tout !!ppui ;1 t>C\s eouftèr
oR
�htnidl
!)l'ès ll\ Cnn r de Hontfl.
t
Diom è d e M . Ec. neprésentant

Atys 1\1. Ec. Maitre d. Cérém. -


" 1
Marius �L Ec. Tt·ésoriel' -

.
\
1 .

i

'· Chfevalier]
Cadmus Ex-maitre
d'Or[ieut)

-
,

.
Dru tus Ch. d'Or. l<>• O t·ate u r . .
.
1

1 Raym. Lulle Maitre 2• O•·al.em·


.

. .Mœnius Ma itre Secrétaire .

. .
·
Télémaque ��- E l . Decor. D il·ecteur -
.
-·· -

.
.
.

Enée Maitre . Visiteur des


malades
-
-

Aveo recommandation
p<1t·ticulière près le c<>mte
.
Preysi n[!, Vice..Pri'\sident.
Mé·nélns Maitre Frèr·e effrayant .
l'u.r t · i�tit:rmédiaire de sa
- ruèr.e,près la. prince•.. élee·
tr11.:e veuve, � WaUkirch.

...
Musée Mail re Correspondant
DE LA SECTE DES ILLUMINES 215
;

214 DOCUMENTS ORIGINAUX


Li \' 1'
'
( otn pngnon Portier·

11
-

J.�l' 0
W. . . COmj)�gnon
· -

Con� ervn te ut'


.

Rnt·on de Il . Co ru p:1gnon
du lrP )':Or .
-
--
-

Euclide C(lllJ pngnon 1 or


Décor.
- -
. -

BAron C . dt• '·� .


.

Comp;�gnon
1
-

.
-

1
-
-

Cot· i o 1:.111 1
1 · -
-
Ct, m po 411 1 ,,, Econome
Avtu rccurumaurl;Ltiol
part.iculière p1 èti du r�ce·
-

T h és�c C o ru pognon veur tu11oicipal .Rt>iodl.


.
· -

Tlut·rr· Cmn p<�gn on


. 11
.
1 •

B:t r·on F. d e G . Compagnon


1
i
1
1

. 1
1

Darius Compagnon 1
..

r
flnron B. d e B.
'

Maitre
' J
--

M o ron Comp:.g-non
1
.

.
-
-
-- .

Philoctète Comp<:�gnon ·- -
' '

--

Anll!'thène - .
-

'

Tite .
.

Vcspélsien 1\lail.re
.
. - -
-

Ulysse .

.
1 Ch. d'Or .
.
-
-
-

de H. . . Maitre

K...
1 -- ·-
. - -
-
--
- -

-
-
DE LA SECTE DES lLLlJMlNÉS 2 1 'i
216 DOCUMENTS OIUGI�AUX

Q t t n n d Dioml_�dc sera ù p o u r ra aussi i 1 1f<.)rn1cr


c·:-.1. 1 ' h on1mc, m i c u � e n con· que Cebe. Eu cel Le m u l i è r , j e ne c
Edt•ssr, on
'1 hrSl5ë. t l n u i c p l e . Ccpe11d�ml i J L J t td ra 1 1 e p<tS t rop i m portuner 1 1 1 1 i ::; 1·ucon•, c u g(�w�ra l , rien éct·i re J e certain, jusq u ' t� cc qu_c
lt ·s circoH:; t a i iCes <Ilii pn:·dn m i n c n l u ct u e l l c m c n t sc �O t cn t dc­
J ' i l i l t > l l d P la co n w� rs n l i u n de DionH�·cle, cl Ctl o u l rc ] u i ven i r
<'Il < t i d e :1 \ ('C d e l ' < � rgent p rq•:c l l a l l l d e l a Loge. D ai l l e u rs son­
, c · loppéc::; pitt::; en
d é t a i l : pet t l -i'· tr c ll llC réforme. (H:ut-c"-tre
1 ! 1 1 I >I'O}Jl'e S\·sll' l lll' n � <u.'<lll ! l Ï t l l t e , p c u l- l\ l re l'Ordre fondu dans
'

gc·z pl ll:-; ù I ' (' S p r i l d e 1 ' a lLt i r•· q u' ;'t l a ]l'l i re , cl ngissez a vec ,,

lt•:-; g-t:11� Sl l i. r a n r th's prort�:d.�s Jl��T i lO l ogiquf' S . A cet égard,


1,, \l;wonnerie, p o l l r de:; del l.\. corps

n'en ,
fonner q u uu scu 1 .
( :·est. k temps <tt t i nn1 1:-; i n ::; l r u i ra d e cc q u i sera Je mteux pour

,. • 1 1 1 ::; : t u f re�, yous ��les encor<: (J>. :u;:-;) trop spé c u l n l if::;, et vous
11ous. � i \'OUS ol>l(�JJcz de Lon di·<':-> une Const i tu t i o n , fa i tes en
: � \ t'ï, I ' Ordr(· pl .t : :-; ; ! : " '" 1 : 1 .� [ ( ' q t w c L t l l s le <"• I' t l r. Y o l rc fe 1 1 ('�1
:--< t r l l · t t W� !t·:; n t t ' l l t ! J l t':-' d 1 1 C l u p i l t'l' t'l'nÏt'l t l. t � 1 1 Ï i s C l t d t J Î V e ! l l
·:w u l c• n ; , • J I ! c · i'ft'l' \T:'l'l ' n l . J : J ;l i•: i l J l l' l i ( • n f pi! � . E n cnrt' t i i i P fni s . 1

c�l t ' t� I'('CC l l llit i:-:s:.r n l �� ;'t 1 ' ( ) rcht• cl q u ' o n lt'. ! l l ' f< ti 1 l )l't�:::; a g<�l' c l i l l l :-i
s u i vez m a m i :;;si n� . J f' cn m pl n :-> t l r rous p l u s q u e � u r t o u s lrs
1;, .\l cu;on nc�rie encore d e p l u s pn�cis a \· is C't i. n s t r u c l i o n s de la
A t l t (· n i c · n � p o l l r l a pl t t s gr: � ndt' �� q u i t � <'l la p l u s � :r rnnde con­
1 · : , l ' l d 1: l ' 0 r J r· c · . ! 1 :.; t l , · i ' l' r • 1 t'-1 n • ct H : d i ! i l s d l' fa t,' n n :'t 1 o 1 t j n 1 n · ·;
:' i d é ri : l i n n C i l (g-ilfd a u x ob�en•ll i o 1 1 s ;\ ven i r .
i t t l.l' n d re de l ' Ordre Loufe sol ur ion pmtr n ' i m porte quelle
Ephèsc, le 2.'1 R en m C h ' 1 r :>o . ;d'l'a i n� . .! <' vnn l n. i s a 1 1 :-: � i l'a i l P :-; : t v n i r ;n t \ t l l t ' t t t.br··s du C h a p i l rP .
; " ' n o rn cie J 'O r d re , q11c ccl u i -c.i a décidé de s ' i n t é r es s e r rom­

pli·lt'nwnt ;\ C i l \ t'f de· J<• t J I' o b k n i r l l H.., I l H ' l t ll<' Cot�'l i l t t l i n l l de


.\. 13 .

Y t • i l lt'Z :'! l o ! J ! q t ! i ron n·r nr lr. :->C'r rd de l 'On 1rc .


! .ond res pro interim , s ' i l s voulaient p rP nd re l a dclernu. n a t .t on
-
cr

I l l Il'I l \ q Il(' IlS


.

V0 lW
croyez. ( J>. 3f)7) el pro m d. t rc solennellement. de rec o n n a ît re 1'0 drc
u
l'ommc leur g i d e dans les pr<!.sPn t cs ci rco ns ta ces ct o n s n
SPAnTAcus.
l 1 1 t l lt•:-; les a 1 1 t re:-:. ClH·rThf'z c't n w l l n : d ' a v a n t · c· B n ! l t l:"' c l r volre
c ·c't té. Si no u s obtenons cela, i l y a tanL dE' choses p ré p a r ées
Po st-s criplu m. -
A ffra nch isse z Jes Jet tres q u e vo u s m ' a d res­
i l l ' l l lcl lemcn t., fl tte nous sommes e n état de ven i r à bout. <le tout
:'f' Z . H i c • n f l l l l ' la cor re:-:; ! H , I l d : ! l l l'l' p o
u r Fra nd cTt lll <� ('OIÎ lt� pl u s
l ' l i cas de nécess i t é . Pou r le re s t e , je s ui s ()r� votre a v is.
de :) ù G fl o r i n s p a r mo is . Per son ne ne n1e s u pp l ée à ce s u e
j t ,
Je n ' a i pas e ncore reçu l e rappcrl d u Prov i ne i a l . La l e tt re à
d je n e le dés ire pas . Ma is com me tou s, en ce q u i con cer ne
H n r t m; est-e lle arri v(•. e ? Qao efjeclu ?
la cor res pon dan ce, o n t rec our s •\ l a cai sse de l 'Or dre
. , i l ne
f. t H I p o t r l ' l :-: n l p<1s :-:<� g-I ' <'H 'r : 1 1 1 d(�l ti d t r PéC C:'� :IÏ I'C. Cel n n'g ard e
Ephèse, Je r o Asphandar 1 J 5o . Sr \TITI\CUs.
Ccl::; e ; d i l es-le- l u i .

58

S par t a cu s Catoni S . d .
S p a r t a c u s Ca toni S . d .

Ct•lte lettre encore restera e n t re nous d t · t t x sculf�nu � n t . a f i n


C ' c�t hien l�t le n1alheur. q u e Celsr, qni pourrait pourt a n t
q t tt' je n ' a ie pns ù o u v r i r c.lc nou � e a u t m JH' d·s crsonrH·l ? �
t ra Yn i l l e r, (!Jl e:;;l em pê c h é d · �me pa r t , (P. 3ôô) d e l ' a n l re ne .
L'état de votre pro v i nce est pt�oyB ble. �t 1 1 1 1serable meme

Yeut pas, et d ' autre p a r t a u ssi est trop entêté pour se soumet­
q u ' o n ne peut p lu s y ve n i r en a i d e . P la ise au c!el que vo u le �
tre aux j ugem e n �s d e s a ut res , si bien qu'on ne peut absolu­
l'nm preniez 1 ma i s vous ne c omp re n d re z pcut-etre pas q u on
m e n t pns com p ter sur l u i pour r i e n .
J 'aurais été aussi, a u débu t, pour la Cons tituti on 'de Lond res,
I l ( ' f H ' H t p l us y fltJporlcr de scco11r� . �i > J t i l� Hl p p r nd t o u t � � :
, . ,�la , i l sè ra p p el l e ra le moment o u , apres 1 a v 0 1 r d ec o u vert ,
e t je J e suis encor e, s i l ' o n pouv ait s'en rappo rter aux :tncm­
i l '. :JG8) it c roy a it ne trouver dans l Ord re que bea u t é , ordre et '

bres � u chap itre d'Ath ènes. Nous en feron s ce pen d a n t l ' essai,
1 • � plus excellent édifice . ·
n
e t nous i rons cherc her u e Cons tituti on ù Lond rE-'S. .
Ce n ' es t pas seulement volrc Province, m o i s · tou tes celles qut
Pour )'e proje t d'un nouv eau Systè me maço nniqu e, Philo n
'
218 DOCUMENTS ORIGINAUX
219
..

DE LA SECTE DES ILLUMINES


se t ro u ve n t
sous la d i rec tion des A réopë�gi t es a t h é n i e n s , qui
. , 11 ne peut vous laisser p ren d re u u l lc part à la d i rect ion d u
sn n t nüsérables et négl igées. Q 1 1 i en est d o 1 1 c resoonsa ble il Pas
, , . ... t t • , pHisquc vou� g0rl'z dt· :-; i t n :r t t v a is � fa(�m vol. rc p a r t
n10i, car ce que j e dis n e s ' ac com pl i t pas. La f a u t e en i n com be
1 1 1 ,� n H .· ; ·t'L ccpc11 d a u t i l y a t' Î l H l < ' I l :-;i\. !\rcopagtles po u r cela.
dune o u a u x A ré op a gi l e s ou à l eu rs subordonnés. S ' i l s a gi L de
'

lu f a u t e des Aréupagile::;, eomn1enl dcnc � reméd!er � C h ac u n


lt \ < lll::3 regre t t e , C a l • H l ! m l J I O t l v a i t a t lendrc quelque chose
veut ê t l'e l e premier, chacun fai t ce qu i l veut, chacun cherche
'
. '

à a pp l i que r ses idées. Q u el ques u n s -voi e n t l ' a ff a i re rr1 a i s non d,· , 0 u s . \fai� d p a r m i ces gl'lls vous rend
\ O i r e s i l l 1 H i i m t a v ec
:
-

1, . . 1 1 1· 1 1 0 1 1 :;; (J>. ;�701 i n u t i ! isHble. Mo n a v i serail d f 1 c c e l u i -c i


son i m portance, sont t ro p entêtés, ne s ui ve nt et n ' e n t en d e n t � :�
.
a uc u n bon conse i l , sont lrnp n�gligenls, bavHrds el d es pr i t
l .;r i ��r z Celse. ·Ma r i u :' , Sci p i n n pt A p x fatrc r e q u ds ve u l en t
:
..., 1 1 1 1 1 1 k z lu n o n r h a lr�nrc, ne t ra v a i l l ez plu:-:�. S ' i l s ces�cnt aus� L
'

l ége r bref o n t tous les défa u t s q u ' o n peut a voi r . Si donc- l a


,

, a l , solument de t r a v n i llr.r. a l o r s c't•st l a s rp ar a t i on à bref déla i .


faute incombe aux Aréopagites, i l n'y a u n c 1 m moyen d'y
re m é d i e r q H e de Je� m c t l re hors d e t. o u t e a c l i v i lt�. Mais com­
( : (·la ne peut m a n q u e r . Les gens q u i son t bons à quelqu chos c �

... ,"1•11 i ro n t d \·tL\-rnt\ I I I<'S. f n l i g ut�s de 1·e dé :;;n rdre. Les At-eOp<tgL­
.
n1ent est-cc poss ib l e � Vous a u rez remarqué qu'ils cherchent à
t1·s '' r'rro n t le..:; !' l l i k::; de !f>ttr rflnd l t i f(', ct de ce� r u i n es l'Ordre
n o u s entraver par t o u s les moyens. Il ne m·c reste donc pl u s
s o r t i ra avec u n plus grand éclat ct p l u s d'ordre. Ce n e sera
tju'un seu l D lO�' cn : c'est d e V O l i S refuser tous lPs grades n l l ë­
1 1;1� m i e ux a va n t q u e ce n a i t été franchement m a u v a t s. Vous
.

r i e u rs Et e n co re cela est-il inefficace. Car a lors, pour vous


'

: \. r m p le
. .

sauver d� l a prostitution , vous e n révélerez même J ' origine.


1 11 , 1 1 v(�z vons donner a v i s l ' u n ;, l ' a u l rC' . par
. :1 L u l l e ,
qur. 1 'Ordre s ' engagera dan s cette vote. P c ut-et
A i nsi to u t est v a i n . Dites donc comment vous voulez nous � ·e au�s 1 le a u ­

venir e n a i de, nous venir en a i d e d ' une f a ç o n d u ra b l e v Je
l r1�s Aréopagites seront-ils d é goût é s et s'en I ro n t I l s - � eux-
sais q u i gâte surtout l ' a ff a i re m a i s je ne ve u x pas l e no mm e r .
,
1 1 1 î· rn e s Mais alors s u i v e z-m oi . .Te ne v o u s abandonnerat cer­
.

la inement pas, ni aucun autre bon ,travailleur f i d è le �our


Bref, (P. 369) mes c hère s gens, ou bien i l faut renoncer à
.

l ' i n s t a n t , il ne reste pas n ' autre moyen. Si vou s en co n �a 1 s se z


l 'Ordre tout e n t i er , ou tout au m o i n s il n e faut pas qu 'o n a i t
1 1 n me il l eu r , communiquez-le-moi. Je ve ux tout m€ttre a �o� ­
recours à vous. A vrai d i r e , vous, vous êtes l e seul qui c on ­
l r i b u tio n , pour que l'affaire sc dévelop pe. Mai s encore cela ai­
vienne en co re , de q u i on peu� attendre q uelqu e chose. M a i s .

drra-t-il pe u . Nul ne nous port e dommage a u ta n t que Celse, et


comment p e n n e t l n·�-V(iiiS que nou s p u i ssions a v o i r reco 1 1 rs
"

tt vous ? Bref, j e n e s a i s comment en ve n i r à bout. C'est n n 11 n l n ' est moins à con va i n cre que Celse ; f't peut-et re peu no u s
. ,
irrémédiable d o m m. a gc que t a n t d e gens convenables el u t i l i ­
sm·aient a u s s i u t i l es que Celse. Mais, je vous en pr1e, n e m ap­ .

sables soient perdu� pour n r , u � , a l o rs que, s ' i l s a v a i e n t t· t l' portez pas une n o uv e l le contrariété a vec cet a�eu. Mar1us est .

bien con d u i ts , ils po u v a i e n t nous être d e toute utilité. Mes Pntêté et n'a pas en vue de grand pl a n ; Sctpwn est n on ch a �

ex ho rta t i on s et mes rép r i m a n de s ne p rod ui ron t rien d e pl u s lant, et d'Ajax je ne vcnx décidément pas pa rl e r . (P 371) .

none, l a i ssez désormais C el s e et M a ri us faire à l e� r guise c�


.

que de p l u s grands dé s c rd rc s , e l h l a f i n . par l a fo l i e de ces


Aréopagit.es, n o us nous tro u ve ro n s déshonorés et peu t ê t re -
q n ' i ls v eu l en t · ne vous intéressez a u cun crn e n t d eu x , et, si
, ,

même en d an ger d e mort. Ecri vez-moi v ot re avis, mais réflé­ vous vculez, n e les fréc p tc n t c z pin�. sous le pretexte q ue vous
chi ssez bien ù l ' a ffaü'c. voyez que rien n e va convena blement . Comptez sur rna pa­
.
Aussi longtemps que Jcs cho ses n ' i ront pas autrement à role : je ne vons a b à n d n n n e r a i p a s . llrutns , A tt t � a , L t � l t ns , Pe­

A t hè nes , et qu� nous serons ainsi tous exposés au p l u s haut ricl�s et encore quelqu es a u t res sont bo":ls ; ausst �ou l � ns-! 10ns
.
les sauver d e l a ruine gé n érale . Confuci us n e conVlent pas
p o i n t a u d a n ger i l rst de p ré ca ut ion n é cessai re que je m et t e
hrancon p : i l rst t rop présom.p t ucnx et r ' est u n i n1pitoya ble
,

beaucoup de réserve ;, cqn m n n iqucr l e s nouvelles d es a u 1 res .


P r o v i n c(�8. où �cs chosc:l �c passe n t d i v i neme n t . P u i s que vou::;
bavard .Sc i p i o n serait pour m·ot comme po�r vous fe plus
. , •

. "réable des Aréopagites. s ' i r était seulement plus achf. Pe� t-


.

ne voulez qu'en fairr à Yotre tête à A th è n e s , nous devons, .l ,..,


.
1!11 n om de Dit�u. a b u ndonncr cette Prov i nce à son d a n g e r : î·t re ·cela viendra-t-il. Fa i tes en sorte d ' avOir en t re 1 es �:at n s
.

"
won dernier grad e ; je craindrais q u ' o n n'en abusat :_ 1l n e
.

vous pouvez d onc y p re nd re le p a rt i que vous voudrez. Mais


.
220 DOCUMENTS ORIGINAUX DE LA SECTE DES ILLUMINÉS

faut pas laisser de couteau ' en t r e les mains des enfa n ts. Ecn­ p;u·t.ie s u p é r i e u re
et que, de Lotts, l 'on 11<:' t i re que la q u ill l cs­
vc.z-moi b ien tô t de nouveau. st·nce, pour ainsi pa de.r.
J e s u i s votre
Su.i vez-Inoi e n co re au m.oi n � deux a n s , jusqu'à ce que les
r� • n d c 1n e n t s soient assis ; car c'est l à l a force de tout, et nul n e!
SP.\ HT.\C us.
le· co m p re nd u ussi bien ·que m o i , ne c rO ) ez pas q u i l y ai t i c i
' '

q He lt1 ue petiîe�se. Un� fois que j� vous aurai solidement assis


h •:-; fondations d e l ' éd ific e , alors vo u s ferez ce que vous vou­
5g
d rez : même le voudriez-vous, que vous nG serez plu� en étnt
S p j a r l a c u:-] C [ n t O J l i J �- d . dt� j eter ù bas l ' édifice.
'

Toute l ' a ffaire el l'-org<Htisation s ' o p(:rent eu g- ra n d e p a r t i e K n orr v ien d ra ces j o urs-c i à Athènes. I l faut, l acq u ér i r, �:�uoi
'

selon v o s vœu x , co n un e \'OUS Je ve rrc:t bienlùt. Ccpc n d n n t je q r t ' i l en coûte . . C'cst une éminente ct enthousias.te t êt e d ' A réo­ ,

v ou s adresse -e ncor e re<J HPtc sur les p o i n t s s u i vants : pagitc. Mais faites attention q u ' i l ne $Oit en même te.mps expo­
(P. 37'2) ' . (}r�t· jl' n'rci \'!? le rwrsonn:·l dt> vol n ' Province. :-.t'· ù des j uge rn en ts contraires p a r la conduite et les di scou rs
2. Et avant tout que les t ab l eau x y so i en t introduits. Car cl a u t res personne�. I l est fait, non seulement pour simple­
'

vous vous rendrez <'Om plc par vous-mt· m e q u' i ls sont le fon­ n i e n t recruter des gens, mais su r t ou t pour le� diriger tout à
:

dement d e tout. ( D i tcs-nwi] ce que v o u s voulez, ou cc q u' u n fait s elo n mon p l a n . Si u n jour i l est p rom1. u (ce qu'on pourra
autre chef p e n se des d i spositions fonda mentales, si vo n s n e IJicn tt) t faire pour lui), alors vous po u r rez vous se rv i r de lui
c on n ai � sez n i ] a q n a n t i l é ni J a q ua l i t é de vos g en s .
'

I f ' . 371t) con1n1e d ' u n chef, de. fH é fé re n ce à .tout autre, et vous


'

3. Que v ous ne don n i ez p l u s de n om s de votre autori t é pri­ ��n rapporter à lui e n toute sécurité. Je tiens plus à cet h om me
vée, comnw Ct•lst' ' ' f:1 i l j u � q l i ' i , · i , � a n s a vo i r é g a rd a : 1. x liche:.--: c
l 'd' vin g t autres. 0(·� p l u� c'est en c_o re u n très h ab i l e m.echa�
,

I [ I W j e l 1 1 i a v a i s nH l r i t l u n i q ul>es ; i l l!e � · en c:;l lHIS cJH'O!'C <�k­ nicus, un obser vateu r , cl i l a lé!. première qualité d ' un inven�
ten u . leur. Oref, i l m-'en est enc o re venu sous la main un petit nom­
4 . Que , de plu s, vo u s n ' a van ciez r i e n aux gen:s, et que vo u s bre, dont j 'espère a u ta n t que ·de lui, s ' i l est conduit comme il
n 'att ribu iez auc un gr ade intc rm édi air·e n i a ucu n e d é no n1 n convient. Vous n ' a vez pa s besoin d 'at�endre Armenius, car
i n­
t_ i o n sans q ne j ' t•n com w i s�e. To1 l l es les d i ff i c u l t é s ��·osl trop de temps de perdu, qu i l em pl oiera convenabl�ment
q ue nuu :s '

avons act uel lem ent en cc qui reg ard e la Ma çon ner ie pro vie n­ ;, nous recruter des j eu nes gens, dont il a une multitud� au­
nen t de ee que vou s ave :r, fait à mo n i n s u u n n ou v eau grade l n u r de l ui . Cela, i l ne pourra plu� le faire l'an prochaif! , parce
pou r les J\Iag i s l n t 1 -; , ct que vons a vc·z, s a n s auc une nécr.s i t.C� . q u i l ne sera p l u s ici ; m a i s i l est bien en état de faç.onner
· '

don né à ce gra de le nom d'Il lnm inat ns m.inor. Vou s n'im agi­ 'tnelqu'un qui remplisse �a place l 'an prochain. Si un jour i l
nez pas -com bi en vou s ave z a in s i dér ang é l 'ens emb le de mon s ·<;lablit à Athènes, i 1 est en éta t d'apporter dans toute votre
pl·a n . 1 ' 1 o v i ncc à ·l a fo is chaleur, espr i t, v i e dévo uement et activité.
,

5 . Q ue vous ne p roc éd i ez .à l a p ro m oti on de personne à ce I l ne faut pa� négliger de p ar e i l l es gens. Vous .avez, i l est vrai,
n o uv ea u grade, s i n o n de crux q u.i en sont tout à fa i t dignes, I H �a u c oup de bo n n es têtes, mais e nco re bien peu d'enthou­
que vous en confériez nvec n1oi a u p réa l able et que vous m e sia.�les, et e nc o re moins d ' cn'Lhousiastes q u i travaiJlent confor­
sr:urüett iez lf�s pronÙJ'l.1 endr}s. Je désire votre ::mtorité en tant lll<�ment au but, et aussi · longtemt)s que vou� n'en _aurez de
que Provin c i n l , non - po u r la faço n ,
l i m i t e r t o uj ou rs de cette l1·b, i l y a peu tt espérer de grand dans votre P rovi nce I l ne
faut p a s que vous Je tourm en t iez avec les pensum.s ; car
.

(P. 373) mais pour l ' op pos e r en partie a ù x vél léités arbitraires
de C el se; ct en partie po u r poser l e principe et vo us montrer la d 'abord i l s 'e ffa rou c he trop d ' éc rire· q u� lque chose, et en o ut re
-
rnanipulation s u i vant J n q u e l 1 e vou s devez agir à l' avenir. D'au­ ('da n 'e st même pas nécessaire, parce que je sais d ' ail l eu rs
t a n t plus hauts d e v i e n nent les g rad es , d ' a u tant plus choisis 1·e q u ' i l pense. Mais certes, il agira d ' au�an t p lu s et se donn era
doivent être les gens, afin quG l a cor r upt i on n attei g ne pas la '
la pe i ne de façonner l es gens. (P. 375) Il e�t né ce!J,séur, et
DOCUMENTS ORIGINAU){ t>� LA SECTE DES ILLUMINÊS

Jes ta ble au x, tels qu'il les fournit, seront cerl.ainernent les I . Ps lettres de Philon contiennent �ncore, en génêral, quelque
. · · host• de sen t i ; n1ais son grade n 'es.t pas m.o n idéal, ou du
meilleurs. Ayez soin d ' ailJeurs qu� tout aille se1on son o rdre
ct que les troubles soient évi tés auta n t qu'il sera possible. Vule. 1 1 11 Jins ne le réalise pa$. C'est c� qui m'a for cé à mt} m ett re
•noi-rnême au travail. Je pense, quand vous le lirez, que
Ephèse, le 2 av r i l 1 78 1 . ' n us remarquerez la différenc� (P. 377) eu égard à qui � pris
SPARTACUS. , · < · l a a u s é ri e ux , ct cmnbien on a tort de rnc dérouter dans n1on
�.' :-;lt·me. �i .scu le me nt les gens sc conllaient à moi et voulaient
6o , ., ,m plèlcmen t s ' e n rapporter à moi J Ils voient bien, par tous
' ' "'s travaux, que j e ne les conduis pas dans un mauvais che­
Sp[artacus] C (ato n i] S . d .
r t � i u, que j 'ai grandi dans mon dessein, que j'ai la force et la
Je transcrirai tout pour PhiJon, selon votre désir. A J ' heure ,o : n nl é de to u l lll<!ner ù la l i n . Je considère cc grade co1nme un
ac t �e1 le , c�est encore UIIC Constilution de Londres qui est le l•ou morceau de travail, comme un grade fond a mental , et
n �er J l � u r . Ce que nous ferons à l ' a venir, j e ne l'ai pas en core p•1urtant il n 'é t u i t pa$ dans notre plan . 'l'out plan est m a inte. �

.
decide. Presque tous les A réopagites désirent que l'Ordre com­ • • ; t n t vain, tGul projet de Systèn1c de i ' Ordi·c est un Lravuil
prenne bea ucoup de n1embres . Je. fus m oi -rnê me un jour de "tlllile : vous 1<� constaterez aussi bien vous-même. On d evrai t
�et ·�vi s , mais depuis quelqu� temps, j\3 pense a ut re m ent. Que i 1 1 sl i tuer l�s grades selon ce qu'exigent les circonstances. Le
ierms-Je _ de tant de gens, s' ils ne sont pas bons eL utilisables ? kmps et le résultat devraient montrer ce qu'ii faut ch an ger .

.1 <· m'instruis moi-mème chaque jour, e t je voil3 que ce que


Et rendre d ' un coup utilisables lant de membres c'est une
a ffaire difficile, coûteuse, impossible, d' autant p l us que j e j ' a i fait. i l y a un an, je Je ferai cette année incomparable­
. :ornp �e t rès peu cl' Aréopagites qui soient appliqués, auxquels
rncnt mieux. Pourquoi voulons-nous. nous hâter à esquisser
Je pu1sse rn ,en rapporter, et qui sachent l ' art de diriger les h\s uns après Jes autres des gra des, qui peut-être seront inuti­

hommes non se ule m en t en théorie pure, mais peuvent aussi l<·s, quand le temps sera venu de les i n t rod ui re ? Je veux bâtir
les conduire ct soient mf-me aptes .à ce q u ' i ls doivent faire des 1 1 1 o n Système sur la nature des homn1es. Laissez-m.oi donc

autres . (P . 376) Vo u s reco n n a îtrez vous-même que cela man­ d' abord observer ce qu 'on fait de bien, cc que l'on ne fait pas,
o1 1 J 'on a besoin d 'aider et où l'on fait par soi-même ce que
'
que �xtrêmement ici . A ussi la situation présente requiert-elle
de ffl l re , de fonner des gens qui soient en état de d i rig(�r. aux l'on veut avoir. Dans l 'intervalle, exécutez ce que j e vous
relatiOns . desquels je puisse me confter, qui n� m' amènent i n dique. Renseignez-moi fidèlement sur le résultat, car e' est
a.ncu.l)s misérables, qui assument toute peine et toute applica­ d 'après cela que je travaille à bât. ir les grades ultérieurs, et
tion, sans quoi à la fin toute peine est perdùe. Les A réopagi­ 1 / >. 378) ne vous . inquiétez pas d u reste, ni de l'ensemble ni
tes mêmes me coûtent la peine la plus extrême, et pourtant d,·s Provinces étrangères : car je v�ux prendre soin de tout. Et
( ' 'est déj à si bien p ré p aré que, viendrais-je à m ou rir aujour­
co �nbien inféco nd est sot1vent mon t r a v a i l ct combien peu jè
. . d ' hui, vous trouveriez plus de soixante feuilles que j 'ai com­
pUis avon· confLance e n l'exécution, là même où ils sont d ' a c ­

cord avec moi! Pour le proj et, à pe!ne puis-je en employer posées .d epu is seulement trois mois. Et je travaille a i ns i cha­
que j ou r, et c� l a sans encouragement, sans approba t io n , sans
aucu n. _L� gr ad e que Philon a proposé comme épreuve et
. suecès, ayant souvent pour réc01npcusc b e au co up d ' inj ures et
nppltquc a la Maçonnerie, Mahomet l'a également proposé.
u n d ésa veu perpétuel. Jugez d� ce qu� je ferais, si j ' ava i s J'en...
Mais, ft vrai dire, aucun ne me plaît. Tout cela est si sec si
.
n�a1gre, exerce si peu d ' i n fluence sur le cœ u r et les passions,
'
nmragement de ceux pour qui . . j_e travaille et moi n s de per­
st!culion à l'extérieur, si j 'avais autou r de moi une société
sur Ja transformation des caractères , que l'on s 'aperçoit de
h uma i ne qui �e composât d' hommes . Tout ce qui, du reste,
toutes f �ç �n s que cela n 'était pas pris au sérieux même par
ceux qui 1 ont proposé. Oh 1 combien il est d i fférent d'écrire fait le courage, la force et l a p u i s san ce de l'âme humaine me
m n nq ue actuellement et peur l 'aven ir : cependant je continue
selon la tête ct selon le cœur 1 Aucun encouragem.ent aucune
à t ravai l 1 er en silence et j rac�omp Jis ma tâche quo ti di en ne De
exci ta tion de J ' âme ! Tout est sec, ou bi�n h um id e, ;an s feu.
' .
OOCUME�TS ORI GINAUX
bË LA SÈ CTE DES ILLUMJN� S 225
p l us s ' aj ou ten t souvent encore, par suit e du manque de so­
,

c i é té
, l ' en n u i, l ' hypocondrie, les i n c i den ts malheureux, très
t H' � es t ,
pa � e n core pa r v·e n u . C'e st a i nsi q u ' i l en va , si l'o
n
I I I C L i re de to us co tés .
souve n t a u s s i les 1naladies. A cc point de v t .w , i l 'on so n gea it
. .le n ' a i �on p l us , con1rne il pnr a!L , a uc u n esp oir d e recevo
p l us souvent à se mett re dans ma s i t u a t i o n , on me p a rdon ne­ ir
' t o u der nie t· gra de P M u riu s
rait certes s ouve n t m u i n tc. e xp r es s io n désagréable d a ns rnes � c r o i t peu �-èl rc qu e par là i l me
'.'c nd r.a o u n1e lier a P Comn1e c'e �L a bs urd e 1 I 0
lettres. Ma i � voiJù q ue survient Celse q u i tout en se p la i s an t
,
.
Je sui s e n éta t
'1e rel a 1re . ct1 grade : donc i l n e pro voq ue ain
à dir e aux gen s toutes les sott�ises e t toutes les g ross i èr etés ne , si rien de -plu s
� d�
' 1 1c �n
_ po�er
un �n G d o u b le p� iuc ; n 1 � i s i l a f a i t au ssi q ue
veut pas en recevoir rnême la n1 o i n d t c et q u i tonne contre moi
-'.' c_i �v �eus �
.
.
:
l u s a v· sc_ c t q u e J_ (! n verra l dés orm ais · quelq u e
c t rn'ou tragc . T 1 ne n1 'csl mènw plus d u Lout p os s i b le de lui -
1 ltos e a A t h e n e s . 2 I l I n a u q u e enc ore b e a uco up de 0
é c r i re , car j e ne snis p l u s com m e n t. i l faut l u i éc r i re sans o
· U. l d es

(P. 379) k fro isser . I l est p l u s c h at o u i l leux ct p l us sus<�epLible


��� _enne
l d I;u •:es , qu c _j' u i en 1na ln o u qu e j a i
· · ·

encore ù csq uis -


.
• .
'

� . 1 . \,lu �d v ien dra it-1 _ .


q u ' u n em.pere n r . J l ou blie l n 1 1 t. au�si faci l:� n w n l < j ui l ] p, l i t , r t
.•
1, s1, pm· J·eva nc he, j e n e vo u l a i s pus les
1 ' 1 ' vo� cr a Ath e _ nes ;1 Po
fu i t ensu ite ce q u' i l veut. Pou n 1 u o. i donc a l o r s g asp i Il cr m.on urq uo i uc cou uu enc e-t -i1 d on s pas a vec
temps ct m es p a roles ? Ea ég-a r d il l n l i i C la pc·i l i t' q un m. 'a cn1't l éc �
, . 1 • g · u d c seu l il Q u i est plu s cn
lra vé, des A thé nie ns o u de
nwn Sy.sLème d ' i c !� a l i s 1 n c , i l ne 1 n ' a j a m.a i s . rn d é p i t de lonlcs
1 1 101_ !} A quoi cel a sert-il don c de mc d éto urn er d e c et te façon
mes p r i è res écrit un n w t , pou r mc d i re s ' i l Je trouve v rai ou
,
'i i l l l ti :
a u s e ? (�. 381) Jug ez vou §)-m êm c : l�s Aréopagites
on t­
fa u x . Q nel a d o nc été �on a v i s P Ecl'Î vez -le moi, car p a r lui- �
i l s _ r 1 so n P Dites-moi s'il e�l u n seu l a va n ta ge q
ue v o us ayez
mernc J e n e p u t s n en s a v o t r
A • • • •
:
rc· '.� ,�·e, en r Le n a n t a insi inj Is�e mc nt 1no n tra vai l et ma pro
: _
.

. .
l ' ' t c l. e 1 Ce rlcs cc n .est pus l a u n bon sang q u i bout
.
Vous trouverez iei le g r u de ; mais p ou r vous seulement.
.1 e ne dem and e ccr tain cn1 cnt pas trop en réc lam ant
. un caro­
Lise z-le et é.cri v ez-n1 oi v o tre a y i s , -ct renv oyez -le m o i auss itôt,
.
l 1 1 1 po u r les d épenses de co rres pond anc e car s o u ven t iJ,
m ' en
ca r je v e ux ens uite� le fair e par ven ir tt P h i lon e l it Mah orn et. Je
c r o is l ' a voir es q u is sé d ' ap rès toutes les rè g les de
la plu s fine
co1l l c p l us d ' u u llorin pou r rec evo ir e t r n voy c r une seu le let­ �
' " �, pan ·e q�e j e n 'a i auc une voi lure postal e à ma dispos it i o n
con nais sanc e des ho mm es ct de J a po l i t i q u e , et l 'avo ir cxce J­
M a i s com men t croy ez-v ous ·
? ,
1 " 1 q u d hab 1 tude les l e t tres doi,ven t pass er pa r troi s o u quatre
lcn1 mcn t pré pare� pou r l ' u vr n i r .
, . , , , ,Ttc rs, qut_ sont ob li gés de s'att end re l ' u n l ' autr e. C omb i e n
q u 'on doive le nor now r � 1: fog isl1' als, lns lif.u ts, M i n erv als di­ de· l<'ll lfJS est ains i perd u ? U ne seul e lettr e affra.nch ie p o u r
recteurs, Peti ts Illum inés ? Si l'on v P-u t , d ' aprè s le plan de
\laye 1,1 ce nw coùtc 2!,, 3o o u 36 J�reu tzer à l a rec e vo ir, ct au -
P hi lon , en fair e u n grad e maço n n i q u e , ce ser a faci le,. car le 1iciJ L a l a renv oyer Je ne dem ande rien pou r l e pass é
; non
co mme n ceme n t d u grad e de P h i lon p ou rra it rester, ct à son
. .

a1loc uüo n on subst i t u era i t la mie nne .


J d i J S po u r l ' a veni r e n cc qui conc erne l es s imples l t tres . M ai s e
le·-.; l � i H p .t c l s 1�1� revi enne nt t m p cher . A l o rs q ue chaq u e Pro­
l ' I nstruction p<;>u r les Pro vin­
c i -j oi n t ,
\ J J J C i id �c la 1 L p a y ( ' r p a r l a caiss <� de .� a P t o v i n n >, i l r.'-'t
Vous avez auss i,
i I J W \ < ' usub le de voulo ir i ln po sc r ù u n soi-d isant Général ù e
cia ux. .1 ' a u r a i s é ga le1 n e n t joi n L l'In dex geographi e u s , s l
'

.., ,,ffire ù Lont de s�1 proprr bours e. Qui di::ble vc u dra alors
n ' ava i t pas trop gro ss i le paq uet. (P. 380) Je ne vo i s pas
c J , · v eu_ir G én ér a J.' si non seule ment aucun avantage, pas mèm e
pour quo i vous e n avez u11 besoin si pres sant . Il ne fa u t p l u s
, , . r t toUH)r c1 n1a1s des dépen ses pécun iaires, un tra v ai l sans fln
d ési gn er par l e urs n01ns le cercle hau t-rh éna n et le. cerc le bas­
saxo n. C'es t la faute de Mar ius, qui a ét é trop long à m en­ '
c· l - 1 1 1 1 e fou le d e contr ariélé s et d'offenses doive nt être le reven u
c J,. l h a rge ? Comme c 1 w q ue P ro v i n cp veut s a v o i r ce q u i se
voy er cet Ind ex, alor s que Ph i lo n me dem and ait les noms des
sa '

Jocal ités. Com me j e n e sa va i s plu s l es n om s s t i pu l és je d u s , , e


J'ilsS<' d a n s l ' a u tr , et q u e tous l es ra pport s m e son t e nvo yés ,
ln'uftW rn. centru m, (P. :-t8:!) j e :m is drmc lP- cenlru nt de toutes
au Iièu d e ceux -ci, l u i en envoyer de no uveàux et je n e s ai s ,

J ,.� d é pe n ses postale s. Je dois donc payer plus ch er q u e j e ne


pas d a va nt a ge com men t P h i l o n les a rép arti s . C'es t la raison
1•· c a l c u l e to ut d ' abord. E n o u t re , vous a vez s o u ve n t la bontt5
pb ur l aq uel le je ne vous ai pas encore renvoyé l'In dex , parce
que j 'atte nds touj ou r� de Philon l arran gement des nom s, qui
'
b� LA SECTÈ OES ILLUMINÊ S 22 �
DO CU �S ORI GINAU X
'
de m 'envoyer des lettres que je dois remettre, à votre place, (P. 384) Comme Mahomet nt'a toujours fait mystère de sa
J l rl)�;· i nce, qui est l a plus misér able de: toute s, je suis hors d'état
à Philon, ou à Hannibal , ou �1 d'autres. Par exem.ple, Maho­
. d·� vous donn er des adres ses. A Uhn, autan t que j e sache , il
nlet agil. ainsi. C'esl trop ;\ la vérité. C'est trop blesser la dt;li­
· · · y a perso nne. W . . (Pirho) n'est plus à Stutt gart, mais à
catesse d'un hom,mc.
.

\ , e n n e . Le seul qui me �oit connu là est le conseiller de gou­


Portez-vous bien �t renvoyez-n1oi bientôt mon grade.
, , . , . , t emen t, de A . . . r (Tess in), par qui vous pouvez être ren­
Votre
�('ign é sur les a.utre s. I l rn� sera agréa ble que vous vouli ez
SPARTACUS.
1 • 1 1 ' 1 1 vous infonner com1 nen� vont les choses et si les gens
Ephèse, le 2 6 mai II 51.
� � • 1 1 L conte nts. Je crois toujo urs que vous devie ndrez très né­
6r gl igent , car Mahom,et n'est ce,rtes pas l 'homn1e à donn er du
Sp[artacus] C[atonl] S. d. f1'tJ et du zèle.

Je vous rem.ercie profondément pour la part frate rnell e ct 1 •y tltagore va t rès prochainen1cnt partir pour Sandersdorf.
a ffectueuse que vous prenez à mon sort . Dan s les temps et les ( ) l l a n d je serai devenu de nouveau plus tranquille, je pren-
cirçonstances présentes, trouv er un anü auqu el on p cut sc cou­
,

drai mon Officiwn deoanale, et par là je donnerai une te1Je


nt Inag _ , ue sur la
ntftq
fier est cert aine men t com n1e un pans eme t·onsistance aux affaires scientifiques comme. aux aulres, que
plus déses ptrée des plaie s. Dans cette mien ne situa tion, . qu,i 1 ' 4' \ le ri P- m' devra venir à nous à l'école. D'une façon générale
offre certes les meil le ures. cond ition s pour mett r e ses am1s a a l ' a venir, j ' apporterai toul. Inon soin au lustre de notre Pro­
l ' épre uve, j 'ai t�·ou vé en vous et en Mari us de.ux ? n1is · é �rou,­ ' i i i <'C. ct je ne m'inquiétera! plu� d u tout de l'extérieur ; car
p dest 'spc - rc, O � l
vés. Je n e sais <fue d i a l ble m ' a joué ce cou \' < t lls ne pouvez imaginer ce. que me produit le mécontente­
(P. 383) rien ne m'es t auss i doul oure ux que de perd re cons t­ ant·ut : j ' y perds honneur et réputation. Ce que je bâtis au­
dérab leme:p.t de n1a p u issance d ' actio n sur nos gens, alors ��e jntu·ù' hui �vcc beaucoup de peine, l a précipitation de Philon
je dois me nwntrcr à eux en un endr oit à déco uver t, dernere a \' ( 'C la domination de Mahomet me le renverse d ' un coup ;

lequ el ils se cach eron t sitôt que j e prêc hera i mor�l � �t ?u e 1 1 . 385) et alors ils s'en prennent à moi : ils excitent tout le
'

j � les encouragerai à la vert u ct à l a droi ture . A . l a vent e, c est 1 1 1ondc contre moi ct dimi nuent autant q u ' i l est possible la
. _
plus faiblesse que cnn1 e, et une faibl esse que J e recouvre. de ''"" fiance des gens à mon égard, pour pouvoir alors aller de
nou vea u de rn.a d i ss i rn ula ti o n : rn a is je don ner u .
ts volon t ters l ' a vant. J e verrai cc qu'il en sera du congrès que Philon et
u i sît.
tout ce que j ' a i , si je pou vais �aire .� ue. cela ne st� pt�o d l\Ld l C mlet ont convoqué. Epiclè te ct Ca1npanella y sont abso1u­
, ce� tem ps-c i , deJ, a SI sou ven t et SI forte­
pas . Cette idée rn a
'
uwnt opposés et il est il espérer qu 'au�une âme n ' y pa rai.�se.
men t pein é et tort uré , "que. j ' a i plus d ' une fois che rch é les
por tes pou r sor tir de ce mo ud � , � t . je � 'ai �Ju �ire r� t:n u q�e
Philon a aussi enrôlé M. F . . . , et n'en a rien dit de long­
. eta bl •ss ats m o m :s e 1 e lf•mps. N'est-ce pas terrible ? J ' attends tous les jours J'·explica­
par la pen sée qu 'en ag issa nt am st Je r � cm
. . t ion de ces deux . . . , par l' intermédiaire d e B . . Par bonheur,
n ho nn eur ble ssé . Ma int ena nt la s•lu atw n e!$l cel le- ct : tu
mo
.

IL . . est si bien manœuvré par moi, qu'il e�t dévoué de toute


as péc hé, donc fais pén itence et sou ffre, et sou viens-t-en à
�� > n âme à l'Ordre, ainsi que M . de G . , qui est une honorable
l' avenir.
ucquisition. Avec les deux autres, qui sont chefs. d'une grande
Il . In 'e st très désagréable d ' apprendre qu e vou s ne venez
pas à San de1�sdorf. J'a vais formé le pro jet de vous Y pa r � er et
1u•de , on aura bien besoin d ' habileté. Ta.1nen non despero.

ne
de nou s ent ret eni r sur bea uco up de cho ses . Cn mm.e · l e .1eu
Ley den rev ien t pou r u n temps dan s .s � f a �i ll e , � la fin . de �ep�
Adieu. Je suis votre tout dévoué
. .

t
tembre, j'a ura i l 'oc cas ion et le pla isir d y ven u· au ssi . At ? s SPARTACUS.
des I I_t­
on au rai t pu par ler de plu s d ' un e chose et se donner
ent qu e Je
for ma tio ns . Ma is ma inten an t je vois n1alheureusem
Eph [èse], le 10.
ne do is pa s me flatter de cet espoir.
'
229
,

228 DOCUMENTS ORIGINAUX


DE Lt\ SECTE DES lLLUM INl<:S

(P. 386) XLIII d(�voiJez rie n avant le Le m p s à l'archi . . . , si l a ffa i re Joil. porter
'

des fruits.
Lettre de C . Marius à Caton
S [ a medi ] , 3 Ab en[me h ] I I 53. XLIV
C . M[arius] C[atoni] S . p . d . Deux lettres de Diomède (Constance) à Caton
(De ::;a J l lil i n cl :-:; O i l ::\ S i l sign<l l t l r< ' ) .
Concordia. res parvœ cresc u n l ,
n,:scordia: res magnee . dilu.IJ u n tur. 1

. Catoni �. p. d . nit\nwde=-' A reop . . . a .


mo ment sors d� la prière, j e nl n pe rço t s
'

Au même où j e
q u ' u n courrier sp éc i a l part pour At h è nes · dans un quart
. 1 l'({ llf1/ll 1//.f..' IH.e l l lO
d ' hetu·e. Je VOLIS écrirai. donc q u el q u e s l.ignes . . Hdws in (f n / u is s<'l l'fll'f nH'lllt•nt .
.Je réponds tout de sui t e à A . . . , q uoi q u e j e n ' a i <� p t t réu n ir
vai
à la hâte q ue I 5 prén u.rnéran ls. I l doi t__êt re passé par A thè nes Mc do nc e n fi n rlc no uY cat • ;\ A l l u�· nc s. OLI j ' a rri
vo ilà
.. va nt- hie r a u soi r ave c }[a r i u s , cl j e m e t s il r ro fi l le pre mi
er
ces jours-ci, pour reve n i r chez l u i Comme Celse lu i m.ê m e se
. -

Ir me ille 11r ! .Tc


sera légitimé avec la let t re de N . . , il a donc fait faire de N . . .
m om en t de l o i s i r pou r yo us .:· cri re, mon frè re
bo nté de m c
.

1 0 de S a n d e rsd or f. A n n i b a l a cu la
u n Minerval. ::-ui s par ti le
tra i Ma ­
Ci-joint deux pièces très remarquables. Vous ouvrirez dessus fa ire con d u i re � n v o i t u re ù Ing nls lad t , o ü j e rcn ron
ua i av ec
?
de gra n s yeux. D ' a près les dernières réponses de Philon, je riu s, q u i y éta it. a r r i v é l l O j o u r Htt pa rav an t ; j e <"O n l i n
t t , olt j t · pa . :-;a i h
:-;tt r �o n (�< I ' I Ï J>i.l: !!l' ju :-;q n'ù Pf a frt· nh ofl ·
supposa t s une équipée secrète, mais pas u n e si méchante. Mi­ l t t i el
...

m a i n a u soi r, ver :; 6 he ure s eL dc1 nie , no us


nos ou le Provincii1l (P. 387) V ale rius est cependant un a depte nu it : ct I. e Len de
• •

éJlTlYlOnS lCl.
• •

zélé c t un cha m p i o n de la hnn nc cau�e. Le Lemps est t rop


:::; p a rta cu. s, q u i , ù
cou rt pour vous en dire d a v a n tage à ce s uj e l . Ce que Spar­ J 'a i de no uv ea u reHco nlr é ù E p hôsc no tre
s pe ti te::; fai b les ses ins ign ifi an tes , est L ' ho mm e le
tacus a ré pondu à Minos sur ce point, il a p rom is de me Je pa rt de trè
. t P . 38 !J] lt· p l 1 1� j t � d i t · i e t L � . le p l u s t · � l ra :ll· di l l i l Î I"<'
com m un i que r ùès sou retour. vlu s pa rfa i t
' t i n:-; a \ ec l 1 1 i t t t w co ttp l<' d ' h<' L l i'C �. J ' au­
Spartacus est parti aujourd' h u i pour Ephès� ; m a i s il a lai ssé d t t m on de d je m e l l l n:
sa g ross e L�lle-sœur. Av ec J a, no u vel l e aunéc, il espère devan­ l'id s t i l t i l , m.a i s l<·s C' Î rc < J n �l.;.t l"l < ' t ' S ,
vo l< , n l i e r� e 1 1 e c n· p ; t :;s(� 1me

n co mp a­
cer un des rois ou <.les p ri n c es , el s'en r éj o u i t . .Le p ap e cepen� le tem ps q u i de ve na it tou jo ur s p l us ma uv ais , e t mo
al, n e me
dant aura aussi respect �t l e légitimera a va n t le temps. gn on Ma riu s qu i de vu it su rve i l ler so n je un e ch ev
Je s u i s i c i depuis j e u d i , et nous nou� efforçons de tuer le 1� perm irent pas.
me s aff uir es, j e
t.e_m p s d � to.u te s les façons poss ibl es ; mais je ne p uis y p arve ­ Co mm e j ' a i rep ris m a i n ten an t le cœ ur de
n n u e r a i pa s de vo us éc rir e so uv en t et en dé tai l. Br utu s
J I H a us s L b t e n que vous l ' année précédente; encore <pte j ' aie ne r a q
es l l i(�, i.l Or l's le cl E t t c l i d l · , \
; li l l(' C() fH­
o cc u pé le mèm� .li t . Après-demain, j e pren d ra i de nouveau u · e�t p a s i c i : i l a V C G

m �a . La iel l re l p t c vo us
c u r·e llll 'e d e :X�
congé pour rentrer à Athènes lundi et pou .v o i r me faire inves­ IIl iss io n , ;\ t i lle h d(' di :-;lé
L u i , je p r en ù r 1 1 i so in de la l u i
tir ; car mon a ffaire s'est passée selon mon d é si r , et quand av ez en vo yé e à Ma riu :; po ur
re ve nd re di pr o c h a i n J e n ' a i pas pu e ncore nl 'cn ­
vous ap prendrez ce q u ' i l en a été, v o us adm irerez avec moi l ra ns in cLt .

av ec Ph ilo n By b l i u s de so n a ff a i r e , parce qu e vcn­


Jes ressort s secrets du Factum, et plus encore dans ce q u e j 'ai Lrc ten ir
na ire m en t de
_.ac �ompli à Thèbes, av�c �l cib i a de , durant mon voyage . : ce u r de o n f é re n c e et q u ' i l a ex tra or di
- dr eù i es t j o c
. tro u v� la lettre ci- jo int e de Br u­
q ut est st. tm porta nt, que Je ne p ui s absolument pas vous le t r a v a i l . A mo n re to ur icï , j ' a i
çu mo n av an t-d ern i�r e let tre , av ec l'é cr
it
révéler par écrit. Lus . Av ez -vo tn; bie n re
el �t ce su je l. J e su is cu ric llX- de vo ir
Portez-vous bien et venez b i en tô t . Osculor te osculo de Br ut us i) .le s u i � i n q ui
rm nu l i o n de

n ll� L l l s s ' y pr en dr a po ur la p
sancto. co ml ll e l l t Ph ilo > u

br av e Br ut us . Sit ôt qu e j'e n a u r a i parlé av ec lu i, j e vous


(P. 388) P. S. - Donne chance pour vos entreprises! Mnis ne no�re
230 DOCUMENTS ORIGINAUX DE LA SECTE IlES ILLUMIN� 231

tiendrai au courant de tout. L'affaire de Spartacus a été réglée que dans l ' a ffaire, c'est que_ le Q.L. n'éta i t pas signé; p;tr consr­
pour le mieux Ja semaine dernière. L'an'hi-fripon de . . (P. 3rJO)
. quent celui yui l'a écrit a pensé q u ' i l pouvait vous tomber sous
aurait volontiers comnattu par derrière toute l ' a ffaire. lcti yeux. (P. 3�J2) B r ù lez. lout de suilc cdle l e l l rc , afin que
En ce qui concerne Castelli, tout est maintenant de nouveau 1 1 1 1 l l e trace ne reste de ce1lc ca lf nnnie. D ' a i l lcttrl:ï soyt'l. en paix ;\
tranquille. Dès que je m ' entretiendraj avec Philon, je cher­ cc sujet, et disposez de m o i . Mon sang, ruon ho n n e u r , ma vi<!
cher.ai à amener la conversation sur ce sujet et je tâcherai son t au service de celui q u i fut sl actif, s i entreprcnunt à mon
alors de lire dans son âm.e . Ce que j ' en tirera i , vous l'appren­ éga rd, e n vue de 1non a v e n i r .
drez de vive voix. Le papier rn 'impose le silence.
Le gouverneur de . . . est maintenant admis aussi, 'et i l est
invité à n10n assembMe. 2
J'ai reçu une leU.re de ]'inspBcteur, où il m'annonce, entre
C a t o n i E'. p. d. D iume de s .
autres choses, que des d i sposi L i o n s sont prises pour fonder
J'Ordre à Deux-Ponts et l'établir sur une base solide. Si cela Dura te el -rosm c l rebus serl'a le SCC'tll lllis.
'
se produi t, tenons nos gens tous ensemble a u t a n t q u ' i l sera Voici , très cher arr t i , ce que vous avez sollicité dans votre
possible, cherchons à les persuader de l'excellence de la cause, dcrJ.t ière lcl l n: el cc que j ' u i cu i c · i e n l re les l l l u i n ::; . J 'écris : 1 1 : �
et écartons d'eux jusqu'au plus petit soupçon que J 'on pour­ jourd h u i à Brutus de vous envoyer Je reste.
'

rait mésuser d'eux. : alors nous ne nous tromperons jamais, et


Marius. qui est ici, vous t ra n sm e l trc,t assez de· q t r n i l i re. Oh !
si l'un ou l 'autre parvient à s'élever, nous trouverons toujours
Je fripon ! �c pourrai t-on pus, ou pour tnicux d i r e . ne s<�ra i l - ! l
le moyen de nous insinuer. Mais, comme il a été dit, i l est de .
pas permis d'envoyer dans l'autre mond·e un tel d1able ! Lunch,
la plus haute nécessité que nous ayons des gens à Deux-Ponts.
je serai de nouveau ù l\J unich, cl par conséq ue1 1 t à mon affaire.
Dans un Q[ uibus] L[ibet] sans signature, mais que je crois Portez-vous bien, et ne rn' en veuillez pas de ne pas vous écrire
provenir de Nauplis (Slraubing), (P. 391) parce q u ' i l se trou­ Jonguement n i rien d ' important.
vait parmi les autres Q. L. de . cette Eglise, Vos Excellences Votre
sont chargées d' un� faÇon tout à fait exécrable, non seule­
ment· chargées, mais calornniées. En tre autres choses, i l est Sa . . , 1 c :� B e n . .
. . 1 r :> � . D lü:\HWE:s mpp.
dit que le Müller de Zwiesel a abusé de vous .pour 260 florins.
Que la colère n1'ait mis hors de n1oi en lisant cela, vous pol:I­ (P. 393) XLV
vez aisément l 'imaginer. Je saisis la feuiHe infâme et l a jetai
au feu, avec le désir intim,e de pouvoir brûJ'er e n même temps Une lettre d'Hannibal
le noir calomniateur . Cher frère r c'est épouvantabl'e que llotzen, 1 78/i, le 23 juin.
l 'homme le plus droit coure aussi le danger d'être décrié! Nul
ne sait cela que 'vous ct moi : et même je ne vous l ' aurais Très cher Frère,
pas d i t, si j e n'avais pensé que peuL-être vous pou rrez trouver vous fais pavoir que mon voyage s'est ncc01npli j usqu'ici
Je
le moyen que l'a ffaire, au cas où elle viendrajt à ôtre propa­ d'une facon toul à fuit h�ureuse, et que j 'a i f a i t pour l'Ordre
gée, ne causât aucun dommage à votre honneur et à votre les acqu isitions les plus excellente� et les plus importantes,
bonne réputation. II vou& faut prendre garde à cela effroyable­ et que j 'en ferai en.core par )� suite. Pr�side nt, vice-p �·ésident,
ment, cher, très cher ami, car i l est étonnant comme vous avez _
arand maHre des postes, ainsi que les premiers conse1Jiers d u
b '

beaucoup d'ennemis et d'envieux. C'est cependant une i.rouver nernent, j e les ai tous s i bien enf1 an1mcs pour no tre
,

chance que j 'aie pris J 'habitude d'ouvrir seul les Q. L . , avant � ystème et n1is si bien en nlouvem,e nt, q u ' i ls l ' o n t saisi d� -5
de le� communiquer à Alfred; autrement, cet ho�me aurait deux n 1 a i n s en pJein enthousiasme et qu'ils veulen � y appl � ­
pu pen�er Dieu sait quoi ! Ce qui me. semble digne de remar- qu�r toute� leurs !otees. La suit.e, V9U& pourrez la vo1r dans la
.

.
232 DOCUMENTS ORIGINAUX' DE LA SECTE DES ILLUMINÉS 233

rda ti on que j ' en voie à Spartacus el aux A réopn g i le s d ' Athè­ part de q u i P C'est n i n:;; i q u 'agissenl envers Inoi mes Frères
nes. Jes p l u s proches. Aucun d 'e u � tous ne co n na ît Hann iba l . Mais
Avec M . Stoppor n o , nous avons réglé nos comptes, et com ­ a fi n q u ' i l s me connaissent p l u s exactement et q u' i ls a pp r en ­
l � H! i J . •n �� vet � t p�us d � sonl � tti:.: s1� cha rger d ' a ffil i res d'e, p<'�di­ nellt �l j 1 1 gl'r selon l a j i JSl irc, je me cl0c iderais bien à nl'éla­
rue

t w n , J at chotsi. pour l avenu', a, Au gsb o u rg , pour mon (P. 394) lJ l i r la plus grande purlie du tcn1ps à M u n ich quoique ce ne ,

correspondant et mon expéditeur : fùt pas l l i O i l i d ée . Si je ne s a v a i s p a s de façon très certa i ne


q u e vous n ' a n rcz q ue de !>onnes intentions à mon égard, je
Mun sieu,. (; (�u rw�s Cospa,. H . . . n e pnltLTtl� v o 1 1 s p<trdnnner le <)11. ilws- l i. lJcl r l e S y l l a n i votre
Négocia.nt à dernière l e l trc l a i ssée ;\ lV[ u n i c h avanl vlotrc d�part pour
. 1 u.:f.') lïnrr7'U. � I H l l gH r l.. Mnis, {'ro�:ez-le
1 1 11 Ha n n i b a l p e u t i�trr bon
hien ,
• (P. 3fJ6) p o l tr les gen s en dépit de leurs m r m v a i � procédés, et
C ' est. u n Frère de l 'Ordre, cL i l s ' a ppe l l e Tyho Bruke. Cette i 1 restera toujours votre Frère très fidèle et ob l i g é.
ad re::: � (�, vous J a cunm J w 1 i q uPn·z a t s:..; :-; i :'! M a r i u :-; , t.:l vn 1 t s t ' Il
T. B. d . B.
prendrez note vmt:-;-nH� I I lC\ n u cas o!'r J'on i l i J J' a i l ,·, m ' e n voyer
de gros p a quet s o u de::; caisses, etc. M a r i u s tn:'a demandé si je P. 8. D i l e � �t D i o m f-dt, q n<' j ' a i p n ; t n l l A rrh i1 nè•d e au
1 me
-

ne pottrrai� pas l 1 1 i f l l'C<'Hn ' l' u n <' \. C I I l p l u i r<• de l ' l l i :-< l n i i·c d 1 gTë td<� dr :\ 'l i n<·n ·a l . p<) t l l' p0 1 1 Vn i l' ser v i r de l u i com me S<'­
L i c h t e i n d e Lor i . Ou n e n t ro u v e plus u n exemplaire dans
'
<T<; 1 a i r<' ;'t A c l a rn n l < l l':o; des i n i l i a l ion s. C'c :'L u
' .
hm n nH' nw r­
a uc u 1 1 J l l él/2'ilsi n . J l l a i s s<• •denh' l l l. lill U l i i'C'll l l d '(� .\ pt-;d i l i o n de la v e i l l c nx el q u i sera i n d éf i n i m ent de bea uco up < l
uti l i t é à l 'Or­
Chambre des finances. Ainsi donc, ';ous pouvez avoir ce l i v e r dre . Je v01 1� env oie les c.hns<'s q n ' i l n rem i�c::;; , et
qu e vou s
trô� facilemrnt. t'l. fa i re t:n t rè;-; gra nd plai�i r ;, Ct' Fr�·rc e n 1 t' d
p ou vez Lra nsm elt re il D i omè e ;\ q u i j 'éc rir ai
,
ans si ,,an s l e
l u i en \'oy a n t a 1 1 s s i tM, ct e n J ' i nformant q 1 1 e j e vous n i fa it l l us href déla i .
'

part de son dé s i r .

XLVI
N'oubliez pa� non plus que la compap-nie d'arbal étriers de
� a n d <·r�dorf a i nw ra i t it ;n o i r J('S n'. g k l i J < ' J l b dt� h.1 <'OP t p a g n il�
- Une lettre de Titus lEmilius à Hannibal
d ' a rbalétriers d e Munich et à être i n corporée à l a Société ;nu ­
Scnnos, le 2 Mc rdedm e h 1 I 5ft .
n i c h o i � c . Voyrz si H n f na g·<'] a fai l ce q 1 1c .j e l 1 1 i ai <·ncnrc dit
avant mon départ. J e voudrais aussi que vous fissiez faire pour Hannibali. Tit. !Enl i l ius S . p . cl .
le cocher ou post i l lon un écu à mes arm.es, sinon tout e n
Très honoré !
nrgen l , e l u m.oi n:::< hien argc· n l é .
(P. 395) Je n'ai pas pu payer Mr. L . . . , q u i m ' a envoyé u n Je m,e ferais d 'amers reproches de mésuse•· p�r un silence
comptP d·r. 1 R8 flori ns T '7 k r . i u s t c !1· _i m t r d ' ;p•:nlt m·nn dép�n t : opin iâtre de la confiance que Monse i gne u r l � Doyen ct vm�s
,

pas davantage non p l us l e j ui f , m a i s j'ai à l u i payer nvez p l ac <;c en n1 o i . (P . .i97) si u ne serie de Cl t·ronstanccs de­
8oo florins au lieu de 700 '.au cour s de cinq mois ; favornblcs nr pmtv:iient e xpr irner ;'t ma place Cl l l C cr n . cs pas �
i l rn;' a donné pour ce] a u n e bague q u i peut valoir e nv i ron 1na fn ntc si jP n ' a i p t t j ns� n'ici l i r; ndn' c:c m r l :- en
.
. du ?ctatl
� �� fOl�r�I,r

� , .
p rogrès des p l e t n s p o u v o 1 rs q u1 m o t ct r s,
6 ducats. J ' a i donc à perdre près de 100 florins, parr.e que � ��
vous ne vo u lez plus me faire J ' a m i ti é d'emprunter les r . ooo a u très honoré Frère Sylla la réponse a un ecnt a mot expcdw.

s
fl o r i ns dési r{·�. a ver lesoiH�ls .i a n r 01 i })Il n w l l rc en ordre tou­
'
Je vous en communique les raisons, telles q u el l es se sont
'

tes mes affaires et partir parfaitement content. Cher Frère l produites.


Aussi tôt après YOtt'C dép:Ht de SanlOS, ,·ot.re P.fOJet fnt tout
.

vons ne · me con n a i ssr.z pas d11 t oul , d \'C l i J ::;; C·l<�� pPrlt-P.tn' la
canse C J l l C ci ' n 1 1 f res Frèn•s a n s:-; i me mé1'0 i l l H t i ::; ..; r n l <'1
. sn font de s. u i l e dt\.·o uvert . .1 r n e s;� i:; p::H· q u l•l h a s a r d , cl d i v. n l g u l- Les .

ile n1oi les irlées 1es plus a v i J i ss:1 n t Ps, c om m e si .i é t a i s un nrn­ '
Hos e-Croi x aver�ircnt chacun, répandirent partout la 'langue

diguc étourdi et même un . . . O h ! combien à tort l Et d e la des Berlinois, fâche.use pour tout homme droit, attribuèrent
235
DE LA SECTE DES ILLUMINES
..

234 DOCUMENTS ORIGINAUX

aux I I J n� i n é s , <ll : pn\ s de l a foule, Ja t'l�dacl Î 1 111 de 1 ' 1/tJ1't�s d Comme fe n (�t a i s à regretter v i v em e n t q u e ce projeL si u t i le

du �ausltn, et s effor cèrent même de dépeindre à A n ton i n ù l ' hun1 a n i t é eût été étou ffé dès sa n a i ss a n ce , l a nouvelle me

�.! ..� 1e 1 :x le S y s f (\ l l l <� avec Il�:; c u u l c 1 1 1'� le::; plus lloires, p o u r < } I I C ,
)
,
par v i n t de l ' ordo n n a nc e obtenue par serprise c l q u i drsho­
nn're toute C ' i v i l i sa t i o n , p a r l aq ue l le tou le:;; associations secrètes
o 1 �ce a so n pouvo1r ct a son a u t orité, i J pùt l'étouffer dè::; sa
1 1 H t�san cl' . �J a i s Cl' l r(·s d i g n r.� Frère. conva i n c u de l a b o n t t; de
sont i n terdites en Bavière, et que co n fi rm e n t tous les jour­
Ja c a u s e , nt, de l e 1 1 r ignora u c t • , o 1 1 , ù l l l < > J l u r i�, c ' é t a i t l i Jtc
naux. C et te tempê l"e imprévue Inc fit c ra i ndre avec raison que
preu ve d e d e dai n . m es JeUres à envoyer là devaient certainement avoir été l u es
C ependan t , je red o ub la i s n1e� efforts pour i n fonner
a u x bureaux de poste, et comm e on a p r i s
en particulier l ' A u ­
soit
verbalement soit par t'<'ri l , lt•s F . F . c n m ù i 1 • 1 1 i l faut
<� ) j H>r­ i triche e t les sentiments autrichiens pour p r étex te de la tem­
pête dÉ-chaînée, tout ce qui p rov ie n t de ces pays est te n u pou r
ler de J en �e u r ct de circonspection d an s l e cho.ix d es n1embres
'
ex t r a ordina i rem e n t dangereux. · C'est l ' unique raison q u i m a
�� ue .l 'ou sc propo�t· d ' a d l l l e l l n• d a n� I ' 01 d rt - ; I P . .'JY8) c a r
J ava1s quelque r ai son de croire que Albert Il a va i t d û s e faire re te n u de répo n d rr. •\ l ' honorable F. S y l l a , réponse q u i l a lJ e n d
'

exposer l e �kvcr � par q t � d q n es-u 1 1 s < J H Î 1 1 · (� ( a i C' n l pas ii J I Î I I lés pe u t-êt re avec impatience.

?e �obl �s I n �entHJns ou peut-être ne devaient pas être to u t


Eh bien, Seigneur Hannibal, j u gez combien i l est périlleux
bten disposés à l' éga rd des
fait F. F. déjà exis ta n t s : em­
dép en d re du
u
d a n s la situation présen te, (P. !100) de faire gou­
pressem en t qui, aussi bi e n peut , être attribué à l excè s de '
vr.tncment le sort de l 'Ordre, dans u n pays oü to u t�es les réu­
son bon cœur. c a r c'('st 1 1 1 1 <·n t h ol!:-;ia�!(.' dt• J a b o n n e �:·ruse.
n ions secrètes, et p a r co n s éq u e n t aussi celles de ce Système,
A_ ce�a e n core s ' aj out er le bruit que ]e Système, après
:Vi n t étant donné q u ' i l est en éfroite rel a t ion avéc la Maçon nerie,
a VOlr Sl hie � germé à Rom.e, s 'y éta i t déjà é tei n t , parce q u 'on
. so n t exposées aux p o u rsu i tes C'est là une d i f ficu l t é q u i est en­
l ,a va i t representé en h a ut lieu comme dangereux pour l ' Etat.
.

cm·e augme n t é e d u fait de penser a u danger a u q u e l s'expo­


Etant donné ce br u i t , la sagesse me com ma n d a d e reste r tra n­
sent à l a fois les chefs et l es m�embres subordonnés : les pre­
q u i l le j u s��· a u I?O i ne n t où j 'a u ra i s des nouvelles plus pré­
,
mi e r s à cause de l ' i nterdic.t ion, les seconds paree que notre
.

Ci ses �t d Jnterd1 rc a to us les F rè r es de proposer perso nne,


,

. m onarq u e ne voit pas d.' u n bon· œil des relations avec l ' étran­
p o u r d a u t u n ! 1110 1 1 1 � sc f a i n • <'Xpn;:;er u n H<'Yrr�. Par bo r d 1 e 1 1 r
Q'P.l'. J e compte 0 o n e i1 jnste
titre s u r vos l t nn.ières. t r ès honora­
?r S�mns, j ns q u ' it m a i n l e n n n l , n ' u , · u i r n t (':\ posé Je H e r c r ..; ei. b l e H a n n i b a l r P ou r ) e bien de la c a use commune, vous serez
re m is les tableaux confonnes a ux r èg l em en ts , que les FF. Ma­
sans d ou t e volontiers d'accord avec moi que le ne:rus doit ê t re

çons pou �· Jes ue l s v � us a v iez de J ï u c l i nation , q u e l ' on tenait s u pp r i mé avec l a Bav i �re et le Tyrol i n corp oré à la nation
p �> u r h a b �l cs a reu1pl1r les fonction� de Mê!gistrats, ct q u e De­ .
, _ : l i J t ric h icn ne . I l Ille faut vPus d i re po u r 1nc conva mcre de
d Hahcarnasse ausst. hw11 q ue
(llle.
nts Demetrius avaient déclarés
la ruine de ce Sy stè me q u i vient d 'ê tre consommée à Rome,
convenables. Du côté des pro fa n es au contraire qui sont
,
' '
j ' a i reçu des lettres de là , et j e dois f?n der une col on i e à Sa­
�gai em e n t c a n d i d a t s de la 1\Iaçouncric, d e u x seuletnent ont mos. J'espère que la t ri s te nécessité justifiera d el l e-même '
été élus. � · a u c u n d ' e 1 1. \ , j e n ' a i exigé H i un Q[nibus] UibelJ,
. l 'ordre qui m'a été i n t i m é mais nous ·astrein dra toujours à
,
en co re moms la taxe h a u.t luc11e ou la contribution Inensuclle.
vous honorer en toute occasion comrne celui qui a posé la
Aucun n : a rien d � plus en �re les n1ai1,1s que flnstruction pour p re mi ère pierre de ce noble édifice.
les Admts, le c h 1 ffre de 1 Ordr e , le calendrier et le� poiut�
dont (P. 399) i l peut ètre fait n1ention d a ns les Q . L. Car Je suis, dan� le plus intime accord.
j u sq u' i c i , j a i suffi par m es propres moyens à t ou s les f rai�
'
Votre
de pos t e , j 'ai enlevé aux 1nen1bres toute raison de se plaindre
d 'es croq ue ri e et écarté l occa sion de ba va rder su1· le S y s tèm e
'
Tit. /El\Hixt:s.
de l'Ordre, qu'ils ne connaissent pas. D� la· pa�'t de s ·FF.
d A cc a ro n , trois Q. L. seulem·ent �ont en t. ré� que j ' ai mis so us
' ,

cl ef so u � ma, garde. •
'

236 OOCUMENTS ORIGINAUX bE LA SECTE DES IL LU M IN ÉS

es co ul eu rs le pl us no bl e Sy s tè me ilO Ur le
Avec que l l es noir
(P. 401) X LV l i t dé pe in t pa r b ea u c o u p de ··M aç on s,
bi en de J ' h u m an ité es
e i nc n t pa r le s Ho �e -C ro i x , je le ::;a i s b i e u . O h!. ­
J l lil lS pa rl i c u l itT
Réponse à la lettre précédente <p Je no us so m m. es he ur eu x, no us qu i vo yo ns l e m an qu e de

c a l n m n i t>s r é p a u d u cs (P . ·!J U3) pa r la m é­


(Copie) j'( ) n rlc nl e J l t de <' t-'�
no ra nc e, el q u t co nn ai ss on s les i n t e n t io ns
d 1 a n cclé ou p a r J ' ig
es à l h u m a n i t é de ce t O r d re di gn e de res­
si pu re s el s i dé \'o ué
?. ces
'

Chur, l e SclHu·t· 1 , � , �1 .
'
p t de to ns ra co n­
p< 'c l a u p l u s l w u l p o i ! r t a n t , dé i
.
,...

n t Po u eu

uv er ne rn �n t ba va rO is a pcut­
l i tl'S , la d e r n i è re or do n n an ce d u go
H a n n i b a l T i l o . E m i l i o S . p. d . n u i s i bl e à la bo nn e ca us e. A la fin de
.�t n: é t é p l u s u t i l e q u e
co m nw nc ·eJ UC l l l d u n1 oi s pr oc ha in , j ' a u r a i le
J { é p o 1 1 dre a � x lel i n · � . l ' I l l a n l (jlH' \ O t l :-' pot t n�z l'l'('l'\' U i r < J l l l'!­ re nw is , ou u u
.1Jr as sc r v en pc rs on ne :\ Sa m os .
< J 1 1 l' ci!�J:;e de �� l i a , J i l l' . par;Jit ;ws;:;i 1 1 1 1 d t • ' , , ; , . dt'·sitgn� 1 , 1 J 1 e . e n Ln n h e u r de vo ns l'I l1 de n ou e a u

d e h or.:; �l'. I 0 1 1 lcs l'<'l<t i H I I Ls , <'1 l•·� itrgt l l l l l' J i l s ( 't ' l l l t ' J i t ! :-; dit l h En n t l c n d a n l , etc.

Y U ( re pn'('H' I l l'<' �cl l rt· .d." :� � 1 < rde d 1 1 1 <.'11 ne I l l.<' ::; c ï n b i L· n r J .l i l s ù
- ,

J�wn h U i n b l c a \ • s , s u J f l su n l s f l l i U r vouJS d i s penser d e I ' ohscrva­ XLVIII


l !O u des règles g< né ra l e
; :; d<' bi<'n�éa J t cc < J U Î c.\ i gen l. q u ' on ré­
} J O n de éJUX l cl t.rcs d e l o u t l w J J l l lle J 10 n n r a b l e . e l j e d o i s avouer
�1 � e _c e tte , n cgl� �c nc � Ill' n�pon c l p;1s " u 1 I'L'S n o b l e caractère q n e
Fin des lettres de Spartacus
� ,
J.c -v o 1s co � n a t s . S t donc ' <_> I l s. 1 1 a v e z pas e nc o re j t1sq 1 1 ' i c i
! :
( ) l i !' J l l d < I'.� Jl ' ' I1SC Ù � y J i a , j ' I ' S j H\ I l' < j i l l' \ 0 1 / S p n ' r H f r<'Z I I I Î C I I \
_
il CŒ I I I' 1 é t l l 1 1 1 1'l' t ' l q r : t • \ l l l l s !•· l i n'l'<'Z a l / s:-; i l t) t d P J 'v m ba r r a .:.
Sp(artacus] t
C[ a on ij S[ a l u tem ]
q ui rés u l t e nôccs Rai n�rncnl. pour l u i d(! Y O i rc long Rilcnre. Q11t;
. . .
s r drsor m a • s vons 1 1 c votdrz p l t t s c n l rf•t<' n i r d e co r rcs p o n d :-� ncc
E:rces� ;i t , PI'Upit, evasit.
avee hu_ , a1ors i l <'St (J>. !J(J:Y) j u � l c c p 1c vous J n i fassiez con­
naîtrE. à Jui-nîême les raisons de voire conduite, afin q u ' i i Les vraies circonstances, con1n1 a n d ée s par les actes, vous
·pui�s<' C'J) l t• n i r co m p l < ' p a r 1;1 s u i te <.'1 q u e L n l l l <' C ( H l1 I > l ica t i o n i nstru i ront , sitôt qu� je v o u ::; aura i en voyé mon im.presswn,.. .

soit évitée. Je crois m'être conduit conunc un hon 1 m e ,


Que vos l ett r es ne soi e n t pas o u ve r tes , je p u i s vous en d o n ­ ln qucm i.na�te. ruil S(�mpel' jortuna,

JH�r J.a cnrt i t u e . \' n u s ;·ou:� l rn n q H' z fort t'Il pensa n t q n e . Pfll'l'<'
j us q u' il m.a fi' n ,
q u e Je vous a 1 d o n n e.
1
ordre de vous a d re sser à Svlla ' découle et c ' es t de ce ll e fa\�O n q u e y o u :s m c ve rr ez
M J'1 ) Q u 'o n p re n ne p ar t à
le fa i t � ue Ja Dirrctinn p ro v i e nt de l a Bavière. e p u i s vous J ce la d ù t-i J 1ne co ùl er l a td
p
c. (J
en
>.
ds av ec ai se d ' u ne pfl rt , av ec
a �; 11rcr q u e <: e l l e • D i l'c'<'l i o n <'si. em·orc t n\s éloignée d e l a 11a­ m on sor t à M un ic h , je l ' a pr
s so uh ai �e r d u bo nh eu r �
m al ai se de. l'a ut re . Po u r q u o i ne pa
v ! t.· n � . ct fJIIC I n u i t·� l<'s Pro v i n cr5 d ' A l lc•n 1ag•H� ro n 1 .1 1W aus�i
, �l rn be l cl c on s o rt s n e m e n •g l'e ­ �
bJCn les Frères de Rome dc�penoent tous de la dite Direction · Le s H . x , av ec W es te m ·ic �d cr
vo us , ch er a m i ,
.

t t
.

? s c' es
ct c'est pourquoi l'on a c r u q u ' i l serait. p 1 u s co m mod e d ' a d rcs � te nt- i l s pa s vr ai m,en l p o u r a n t
en t
'M ai
ur l a pa rt f fe ct u en se q ue
q n e je re m erc i e pa rl ic ul i<' ·r cm po
�er les Frère:; d<' Samos c l d r vrrt re él e l n e ] l e Pro vi n c e il u n
� ch os es


H eu � al le r P? u �
corr�s?ondant �Jus ra � proché. Mais i �. sc peu t aussi que les v ou s prenez à mon sort . P i ss c n t le s ..

, a p re s m etre sa cr d le
Super! eurs supremes n t e n t c h a n gé de déci s i on et q u ' i l s a i e n t
m p et e 13e ca lm er
vo us ce p en da n t, et la te
qualité de bouc ém i ssa i re 1
,

trouve bon de vous adresser désor mais, ainsi que t ou s les Frè­ en . re r. Je
' a rge n t � V o u 5 po u v ez vo u s l e ft g u
.

r��. de votre a f' l u e l l e Pro v i nce, ù 1 1 1 1 COJT('�pn JHl a n t ;\ Home . .Je S i j ' ai besoin d
n dr e m es m eu b 1e s au
�. i . Je d o is ve ..

m o
n i:ll n eune �nfot:mation .à ce sujet ; m ai s je n e participe nulle­ ! n i sse de s d ett es de rr iè re
a ch t e r t l ' a u t l'c s \
; n1 a n o u ve ll e
en
de ss o us d e Je u r va lc m · c•L
e
ment a la Dtrcctwn de l A l l enutgne.
bE LA SECTE DES ILLUMINÉS
238 DOèUMÈNTS ùRHhNÀUX

XLIX
résidence pour un prix plus élevé. On rn 'a offert assez d'argent )
� la part de bourgeois. Mai$ en quoi cela me vient-il
A

meme ue 28 points contre la procédure du Gouvernement


en aide ? Je n� prévois pas comment e l quand je pourrai en ce qui concerne le procès des Illuminés
payer. Si vous voulez envoyer quelque chose de la caisse de la
Loge, à ma, femme qui restera à Ingolstadt avec mes enfants (rlc la m a i n de Zwack.)

j usqu'à l a fin d'avril, j� vou$ en serai reconnaissant. Menippus


rn'a avancé 25o florins pour mon voyage . J e. dois dire d ' une L
façon générale que, Setnmer excepté, nos gens à Ephèse, et en
particulier Arminius, se sont conduits comme de vrais héros. Sur un feu illet in-R0, Cf.S nwts, de la. ma.in de Z·wach- :
Ce sont des gens vraiment à toute épreuve, que j e vous re�
commande spécialem.e nt. Mais Alexandre se laisse monter le Pour ]a restauration, il est néoe ssaire. que, de la ruine,
soient encore restés q m� lq nes hommes habiles, qui remettront
-coup par ce méchant drôle de (P. 40[5) Lev e l i n g, au poi n t de
se réjouir de mon cas. Alfred pourrait lui jeter cela à la figure. lu Socil; té !,_P. 407) dans sa disposilion première, lui serviront
1k fondateur ..- . (�Cill'l<'ron l l<.�s désagréments et , avec les uou­
Dans 8a lettre, Celse 1n'n fait le reprn<'he d ' ê.trc la faute de
.

yeaux élus, rccrèeron t la prospérité antérieure.


tout. Celse peut-il donc ·écrire cda ?
Au Rujet de ma nouvelle résidence, je ne puis encore mainte­
nant vous écrire rien de. précis. Actuellement, j 'habite Nurem­
berg, où j e resterai encore environ quinze jours. Je loge au
Coq rouge. Mais je suis a u ss i t a ntôt :'1 Erlan gen , tantôt it
Altdorf, et je vis maintenant tranquille et en sécurité. Je fais
aussi diverses bonnes. connaissances. Si la température devient
plus douce et qu� je reçoive une réponse à ma lettre, j ' irai
plus loin. Je verrai ce que les hommes feront pour moi, après
avoir tant fait pour eux. Mais non! je n ' a i pas agi en vue
d'une récompense 1
Ami 1 il viendra certainement un temps où l'on souhaitera
notre . retour et où ta justice repara lira. Faites donc en sorte
seulement que, dans l'intervalle. no� ennemis ne soient pas
davantage excités. Mais nous, nous nous voyons de nouveau
dans de difficiles co�ditions, car fai l ' i n tention, mêm.e dans
les circonstances les plus favorables, de ne jamais revenir.
Saluez pour moi Marius, Diomède et (P. 406) tous nos amis,
e t croyez-moi toujours votre tout dévoué

..

Nuremberg, le ?.G février 17SG. SP.


l'• ilre r"] S U P P LÉ M E N T

comprenant d autres
. '

O R I G INAUX
-

EC R ITS
co nc e rn a n t

l a Secte des Illuminés


en génér�l,

ct e n p:1rticulicr son fondateur

Adam W E I S H A U PT
ancien professe ur ù Ingolstadt,
.

qui o n t été découverts


lors de la vi si tc effectuée
a u châte:w d u l·bron Bassus,

A S A N D E RS D O R F

un nid bien connu des I l l u m i nés,


'- • , , • A • • /

et apres :1votr ete a uss t tot t mpnmes


sur l ' o rdre suprême

de Son Altesse Electorale

o n t été pbcés dans les archives secrètes


A • ,

pour etrc commu.ntques


'

à quiconque désire l es examiner

En deux parties

Munich, 1787
On sc ics procure chez Joseph Lcntner
1
l p. 1]
P REMIÈRE PARTIE

COR RESPONDA N CE
I
Suite des Lettres originales
de Spartacus ( \Veishaupl)

1
[ Verso du titre] Sp[artacus] C[atoni] S. d.
J 'a i maintenant lu tous les C01nmunicata, et je vous les
Quand on considère tout ce que les pl us méchants des hom­ retournerai jeudi prochain . par le <;ourrier. J'ai vu que vous
·mes, s'ils étaient seulement malins, d'accord sur un certain vous donnez beaucoup de peine pour mettre peu a peu tout
'

ton, et formé$ d'après une seule espèce de principes, sauraient en ordre. Mais ce sera toujours un dur travail, car la déprav3-
faire de leur prochain, en mettant à profit ses côtés faibles et tion est très grande, et l'indifférence à l'égard de l'Ordre a fait
ses · passions dominantes en vue de leur avantage, et s'ils sa­ des progrès considérables. (P. 2) Je voudrais, en vue d'une
vaient le remplir d'un faux enthousiasme pour des choses in­ action prochaine à ce sujet, appliquer les règles suivantes :
dignes, contraires à l'honnêteté, à la raison et à son propre 1 . Je voudrais voir autour de moi des hommes fermes, ac­
intérêt : - 'on doit s'attrister à j uste titre. tifs, appliqués. Je crois qu'il ne faudrait pas négliger Z . . .
PHILON Quant au reste de mon projet, vous le lirez dans ma lettre ù
dans sa Circulaire aux Loges Celse.
2. A la tête des assemblées, je voudrais mettre des gens de
(Deuxième partie, p. 137)
prestige et d'autorité, qui sachent donner le ton dans la ma­
nière de penser, qui soient honorés comme des oracles par les
jeunes gens, et qui par ailleurs soient sérieux et de mœurs
severes .
� '

3. Le recrutement serait accompli par des gens ayant les


qualités requises, et qui sachent en même temps s'occup-er
Sur le paquet qui contenait ces écrits, il y avait, de la main de l'éducation des gens. Pline et Pythagore sont en cela d'une
du baron Bass us : parfaite habileté.
Les présents écrits, ainsi que tous les autres qui sont conte­ 4. :Les gens trop tièdes ou trop négligents, ceux de mau·
nus dans ces trois tiroirs, m'ont été envoyés tels quels par vaises mœurs et de mauvaise réputation, ou les têtes trop
M . Je professeur ·W eishaupt, avec prière de les garder jusqu';?i contaminées, j e chercherais à les écarter, mais non par- une
ce qu'il pût les faire reprendre. C'est ce que j'ai voulu déclarer exclusion directe: je voudrais, en effet, ou bien les amener
ici, au cas où je viendrais à mourir. à demander eux-mêmes leur congé en les surchargeant de
travail et d' injonctions ; ou bien les réunir tous en une assem­
blée faite spécialement pour eux sous la direction de leurs
négligents supérieurs, et alors (P. 3) ils cesseraient certaine­
ment d'eux-mêmes. Quant à ceux qui seraient un peu moins
incapables, je les laisserais totalement de côté ct je ne le-ur
ferais plus écrire.
5. Une recommandation principale, c'est que celui qui

vient d'être accepté ne puisse, dès son entrée, jouir de tous
244
;

ECRITS ORIGINA U X .

CONCERNANT LA SECTE DES ILLUMINÉS 245


pri vil èges, rel atio ns et co nn ais san ces réservés aux vét éra ns.
6. J e vo ud rai s co nfi er les jeu ne s gens à de s ho mm es conve­ Cato n, j e vous écris de cœur e t c' � st à u �, ami � u e j ' éc ris, ; c e
cnce, expen , ence repet , , ,..
ee,
bit l ' expén
·

nab les et cul tiv és, qu i les ins tru ira ien t. que )e ur
· 1 · e'cric 1 ·en -1i 1

.l ll�u�m; �2ng��ts.,
· '
· . . . ,
"' •

' dan s vous d evez


et l ' a i recon nu pour vra i . Et
,

7. Ces ho mm es, a ux qu �ls i ls ser aie nt ain si rem ,


is en vu e
de l'e ns eig ne me nt, ne àe vra ien t j�1 ma is se lai sse r a l ler à avoir la conviction que ce que j m de sir e J usqu 1c1 p� ur notre
des . , .
fam i l i a ri tés av ec leu rs sub or do nn és, ma is se ten ir su but, ce n'est pas par obstination, �1a 1s a t1tre de v �a1 � oy e � .
r la ré­ · . .
ser ve . ..SeratS-Je meme a' Athe' nes et at·r·us-)e l e D1rectonwn 1mme-
· " • c

diat, vous verriez comme j e travaille. Vous � ernez c� n: ment


8. M ais l 'es sen tie l co ns ist e à sav oir qu ell es gens


vo us accep-
terez da ns la clà sse de s I l l u m i nés : ca r av ec u n ch au moyen des m•œ urs et de i ' exemple., �:u 1 . mter � edtatre , d�
.

oix jud i-
.

cie ux , to ut pe ut très bie n al ler . M :J is je cro is q u ' i l deux o u trois person nes sur lesque lles J ex e rc. er a i 1s · toute m 1.
vo us fau t , ,
.
f orce, m a !)Cine et mon éloque nce, j'en v i e nd r a i s a mnger C(� n-

inf us er u n san g no uv ea u à de s co rp s m a lin gr es . Si da


ns cette
cla sse a pp ar �is sc nt des pe rso nn es j usqu ' ici inc on nu venabl ement toutes les a utres, précisé ment par l ' 'm terme'd'L.a •re
es , co ns i­ ,
dérées et re sp ec tab les , i l s'e ns uiv r3 po ur vo us les de celles-là. �fais qu 'ai-je besoin de m'éte � dre a ce sujet ?
plu s ag ré a­ .
bl es co ns éq ue nc es . Mon grade d'Ill. min. contient tout cela. C e l u 1 qL�t l e comprend
9. l\1 ais su rt ou t la bo nt é de l 'aff air e ex ig e q bien, le fait sien ct le met en pratique, ne saurait anquer de
u 'o n paye so i­ x:n
m êm e d' ex em pl e. I l b u t êt re so i-m êm e, ou transformer les hommes. Nous devons avant tout h 11 re les gens,
a u m oi ns pa ra î­ .
et cela coüte de la pcme.
'

tre ce à qu oi on ve ut am en er les au tre s. R ie n n' es


t pl us nu isi ­ .
bl e à u n e bo nn e en tr ep ris e (P . 4) qu e le dé sa cc Les noms pour votre Province suivront sous peu, ct )e
or d des ac te s .
· ct des pa ro les . J I vo us fa ut do nc vo us ho no re r, vo m'en suis remis à P h i lon de corriger l:1 géograph �e.
us re sp ec te r
les un s Ics a u t res ct p3 rlc r de vo us ré cip ro qu Pourqvoi Alexandre ne saurait-il p�1s m c <.:o nn�J tre e.oL•s l e
em en t en bo ns ,
te rm es . Et vo us de ve z ac cu c i l i i r les ge ns av ec nom de Spartacus ? Est-ce q u e ce nom ne repond pas tout
bo nt é e t am ab i­
lit é et le ur m on tr er q u e vo us avez en vu e a ussi bien q u ' u n autre à l ' i ntention q�e j'ai de cac,her rn?�
ce qu i pe ut êt re ,
le m ei lle ur po ur eu x. A cc ep te z- les peu· à peu r propre] nom ? Je ne metS nuJ orgued a des no n; s mag lh·
co m m e ils so nt , , �
avec le ur s ha bi tu de s, et ex cit ez le ur in té rê qu es. (P . 6) I l faut avoir une âme d'enfant pour . , preferer
·
s ap-
t à l'a ffa ire , grâce
à l 'a m ab ili té des pe rs on ne s �1v ec le sq ue peler César p l u tôt q u e Sp�1rtacus. S ' i l y ava1t necesstte, a' ce.1 a , ·
lle s vo us êt es en re la ­
tio ns . In te rrogez Py th ag or e su r la fa ço n do je m ' � ppcllerais Sanchoniaton : mais alors comment b1r�
avec l u i : il ne m e q u i tte ja m ai s ce rte s
nt je m e co m po rt e
sa ns ép ro uv er po ur
avec les autres qui me connaissent sous l e nom de par � acus � �
m oi de la co ns id ér at io n ct un zè le ar de Portez-vous bien et aimez-moi. Je suis votre tout devoue
nt . C e n' es t pas qu e
m a vi e tr an qu i I l e et re ti rée, m es in te nt io SPARTACUS.
ns dé si ntéressées o u
de s ex ho rt at io ns a n i m ée s l'y po us se nt Ephèse, le 27 janvier 1781.
le m oi ns d u m on de :
m ai s i l se re nd co m pt e qu e ce q u e
je di s, j e l e se ns , et qu e i c
n e l 'a i pa s se ul em en t ap pr is pa r cœ 2
ur , m ai s qu e j e J 'a i ép ro u­
vé . A h ! l 'exe m pl e ! l 'e xe m pl e fa i t , Sp. A. A. S. d.
p lu s qu e to us le s m ot s et
qu e to ut es le s in jo nc tio ns . A va nt de do Je vous félicite de votre nouvelle fonction, et je souhaite
nn er de s or dr es à u n
a ut re , i l m e fa ut l 'a m en er à at te n que tous les conseils privés d' Aréopagi tes reçoivent 20;0�0
dr e m es or dr es . L e ré gi m e
m or al es t d 'u ne es pè ce to ut e pa rt .
ic ul ière, i l a ses pr in ci pes florins de traitement. Mais j e vous souhatte plu s encore d o? ­
to ut à fa it s péc i a ux sa ns le sq ue ls :
to us no s projets ne so nt q ue tcnir des fonctions où vous n' ayez pas · beaucoup de trava 1 l .
ch im èr es ct n e pe uv en t êt re ri en Vous trouverez ici les quilms lic!Jt arriérés. I l s n �onr pas
d e p l us q u' un be au rêve.
A p p liq uéz- vo us à l ir e et in te rr o ge �
z- vo us vo us -m êm e ; m et te z­ rrra l h e ureusemcnt ce qu'ils devraient être, sed Sptrttus non
vo us au ss i d an s la si tu at io n de s au spirabat, et j'ai vraiment trop à fair . E� �e ne puis pas dav;ln ·
tres ct re nd ez -v o us co m p te
d e l ' i m pr es si o n q ue v o u s fa it es su � .
r eu x. C 'e st d e ce tt e m an iè re tage m'v obliger pour u n e a u t re fois. J a 1 encore besom d u n
q ue j' ai pé né tr é d an s la m o ra le a us . .
si l o i n p eu t- êt re q u e n ' im ­ peu de ·temps p,o ur la communication à l 'assemblée, 9�1 do1t
p o rt e q u i a p u y êt re am en é. C être h o n n e et im pressionnante, et pour laquelle d � t l leurs
ro ye z- m o i, (P . 5) très ch er

246 ÉCRITS ORIGINAUX CONCERNANT LA SECTE DES ILLUMINÉS 247

(P. 7) j'ai été peu aidé. Je doute de pouvoir y rn.ettrt(, la der­ Les M [ açons] ne sont pas des grades honorifiques. On doit
nière m3in avant J e début d e l ' année. Donc ne comptez P'as les rendre aussi utiles et aüssi instructifs que les circonstances
fermement dessus. l e permettent. Je m'en occuperai dès que j'aurai reçu les
Que vous n'ayez pas compris grand'chose aux rapports de Cahiers pour remanier tout l e système. I l n e faut pas que
Phi lon, j e le crois volontiers, car cela m'arrive souvent aussi. même une seule ligne équivoque, à la Jésuite, s'y trouve capa­
C'est pourquoi je n'ai encore aucun tableau du personne) de ble d e trahir les intentions concernant la religion ou l'Etat ;
cette localité, pas p l us que d'Athènes. (P. 9) tout doit être préparé d'accord et rien ne s'y trouver
J'ai reçu ordre, de l a p:.1rt du conseil ecclésiastique, de pré­ sans raison. En attendant, tout reste comme il est. On dit aux
senter un inspecteur pour les écoles allemandes d'ici. I l devra

gens : Le vrai système maçonnique n'ap paraîtra que qu.and
nécessairement aussi recevoir un traitement. Je proposerai la chenille sera chassée des h o m mes jusqu'ici impu.rs. Il faut
Pyt hagore, à qui l e poste convient bien. Appuyez cette pro­ donc trouver le 1\1inerval et d'autres grades afin d' écarter les
position près d e Alfred et d e E . , afin qu'on puisse- prendre
..
indignes par le travail. Que cela arrive dans trois ou quatre
un traitement sur les Beneficia simplicia d'ici. ans, ce sera a �ez tôt. Je fais donc imprimer chaqu � �rade et
Pour que Hermès ne rencontre aucune opposition de · la le fais distribuer dans les Loges. Mon plan est celm-ct :
part de l'U niversité, il n e faut pas qu'il demande un trop 1. Noviciat. Il subsiste presque tout entier.
ha ut Congrua m , car nous ne sommes pas en état de l e four­ 2. Les jeunes et les 1\1/in.ervals sont réunis en un seul grade.
nir. J'3i en vue 600 florins et les frais d'étole. I l ne faut pas 3. Petit Illuminé et Compagnon. Pareillement.
que ses prétentions soient trop élevées au début, jusqu'à ce 4. Maître et Grand Illuminé. Similiter.
qu'il a i t le pied d::1ns la place : alors il sera en passe de deve­
S. lllurniné dirigens et Maître d'œuvre architecte. Similiter,
n i r professeur. La Chevalerie écossaire ne me plaît pas.
A vrai dire, Epictète a aussi ses défauts. D'ailleurs j e ne Tandem Mysteria, qui certes en méritent la peine.
connais encore, dans l 'Ordre tout entier, personne qui serait
La Machine doit être simple au point qu'un enfant puisse la
tout à fait ce que j e souhaite. Le manque de prévoyance, l e
diriger et la mettre en mouvement. Hoc nondum est, mais
désir de dominer et (P. 8) l a courte vue sont les défauts les
e l l e l e serait si l'on ne m'avait point empêché. Les grqdes doi­
plus fréquents chez l a plupart d e nos membres. Cependant
vent non seulement n e rien contenir (P. 10) de dangereux,
j'espère que les fonctions mêmes et les expériences qu'elles
d'équivoque pour nous, mais encore ils doivent être établis d e
entraîneront formeront d'abord les gens. Presque tous ne sont
façon que les princes nous sollici tent de nous établir dans
guère qu� des débutants, et très peu possèdent à peine Ja
leurs pays pour les organiser.
moitié des vraies notions nécessaires. Si j'avais rencontré des
gens déjà formés, j'aurais certes plus d e facilités. Mais la Au cas où j'établirais l'affaire sur ce pied, il ne s'ensuit pas
tâche entre toutes la plus d i ffi ci le, c'est q u ' i l me faut d'abord q u e les A. A. n'auraient pas l e droit de venir nous chercher
félçonner des Aréopagites conformément à mon but ; or ils ne chicane. Mais je travaille pour moi seul, afin de laisser au
s'y prêtent guère, parce qu'ils pensent avoir aussi raison que moins l'idéal dont ceux qui yiendront ensuite pourront juger
moi et en savoir tout autant. Hinc illœ irœ. Pourtant cela par comparaison. Ou bien encore jc;r peux laisser tout là. Fa­
change assez depuis quelque temps. Ils apprendront de plus t• ores non debent obtrudi.
en plus à se rendre compte de quell e peine et de quel l e adres­ En ce qui concerne Edesse, j'ai l 'espoir que Agathocle et
se on a besoin pour réunir des hommes d' une façon durable. consorts se mettront d'eux-mêmes à la raison, quand ils ver­
Les moyens qui promettent l'action la plus pro�pte sont pré­ ront qu'ils ont frappé en vain à toutes les portes. I l est impos-
cisément les plus insuffisants. Oh ! c'est un grand art, l e plus -siblè de leur céder : car ils ne cherchent qu'à découvrir nos
grand de tous : représentez-vous comme i l doit être difficile, secrets, n e désirent que des grades éclatants, n'obéissent l e
puisque tant on cherché � le posséder et que si peu y sont moins du monde, rient et se moquent des cérémonies ; bref,
parven us. parce qh'ils sont riches, ce sont des gens qui ont à un haut
degré tous les défauts des riches: l ' ignorance, l a fierté l'es-
, .
CONCERNA NT LA SECTE DES ILLUMINÉS 249
248 ECRITS ORIGINAUX
,

t de
prit d' indépendance, J ' h orreur du travail. N ' y laissez aller que gn e de co nd uit e, j e ne sui s cep end ant pas enc ore e n éta
Philon ; Diomède n e peut se conduire en prostitué, car i l n e les for mu ler tou tes sel on leu r ord re. D'a prè s ces ma xim es vo us
les a accuei l l is et n e leur a promis davantage qu'à la condition po uve z aus si mi eu x jug er d e me s projets et_ de ma façon d' op é­
qu'ils se conduisent conformément aux statuts : atqui hoc non rer.
faciunt. (P. 1 1 ) Nous pouvons nous passer complètement d'cùx On me rac ont e qu e tou te la vil le d'A thè nes sai t que la Loge
car nous avons 3 Edesse des gens incomparablement plus a ach eté la ma:ison en qu est ion . Ma lur n est. Vo us ête s là trè s
dignes. exposés à êtr e observés. Vo us jou ez presque à jeu ouv ert . C'e st
Ne �erait-il pas bon d ' i ntimer à Socrate l'ordre de recruter u n nou vel exe mp le (P. 13) d u ma nqu e de circ ons pec tion , du
B. \V . . . ? Je pense que ce ne serait pas u n mauvais homme. bavardage et de la vai ne fan far onn ade de vos sub ord onn és.
N e vous laissez entraîner par aucune preuve que ce sont les D'u ne faç on gén éra le, j e n'a ura is pas con sei llé d'a che ter une
vrais Francs-Maçons. On le prouve d'autant mieux qu'on ne ma iso n, si vou s m'a viez con sult é re adh uc in tegra. Dan s mo n
l e prouve pas du tout. Qui n e veut pas le croire, q u ' i l s'adresse opi nio n, il n'y a pas de dan ger à ce déc ou· vert , ma is bea u­
a i l leurs. Celui qui prouve l e mieux, c'est celui qui sait l e se­ cou p de .force est per due là.
cret, et d e celui-là j e puis présumer le plus facilement qu'il Qu e fait don c Alf red ? Co mm ent s'an non ce-t-il ? Je n'en ­
connaît ce dont les dispositions font supposer quelque chose ten ds poi nt par ler de l u i . Qu e bit An nib al ? S'il dép loie au­
de grand et de sérieux. tan t d'a ctiv ité en Ital ie q u ' i l app ort e d'a ppl icat ion à écr ire, i l
Ajoutez cette règle à la précédence relative à la transforma· n'ir a pas loin . Tib ère n e fait abs olu me nt rien : aus si suis -je
tion future, dans l'instruction aux Aréopagites qui vous a été d'a vis qu' on n e doi t lui com mu niq uer auc une nou vell e. On
envoyée dernièrement. ne doi t en auc un cas pou voi r obt eni r par ind ole nce et nf Jli­
Quant à sc réserver la l iberté de parole, veuillez remarquer gen ce ce qui doi t être une réco mpe nse de l'ap plic atio n et d u
encore ·une fois que les Supérieurs ont u n e grande liberté .1 dévou eme nt ; autr eme nt on exc ite les .aut res à agir de mêm e,
cet égard, que tantôt ils parlent d'une façon, tantôt d'une et en fin d e com pte tous dev ienn ent pare sseu x. Si chac un
autre, et que l e plus souvent ils questionnent d'un air assuré vou lait être auss i app liqu é que Tib ère, qu'a urio ns-n ous don c
afin de scruter les réponses et la façon de penser d e leurs à nou s .écr ire les uns aux autr es ? O u bien est-c e q u ' i l nou s
collègues. Par ce subterfuge, ils peuvent bien commettre beau­ faut trava il ler pou r q u ' i l ait que1 que chos e à lire ? De telle s
coup d e fautes qui se commettent. I l faut toujours dire : gens sont des frelo ns, qui dévo rent l e mie l des autr es abei lles
la fin montrera (P. 12) quel est l e vrai discours. Qu'on parle trav aille uses . Vale te, et diligite vos invi cem , sicut Chri stus
tantôt d'une façon, tantôt d ' u n e autre, afin de n e pas se trahir dilexit Eccl esiam . Je n'ai reçu aucu n rapport de la Prov ince
et d e ne pas laisser pénétrer par les inférieurs sa vraie façon d 'Erz erou m, auss i n e puis- je vous en envo yer.
de penser. Etiam hoc inseratur instructioni. I I est m i eux en­ Ephèse, le 15 Asp·h andar 1151.
core et moins perce ptible de donner ordre aux Ill. Maj. d'ap­ SPARTACUS.
porter d e la variété dans leurs discours à leurs subordonnés.
Ex rationibus supra adductis.
Je vous en .prie, ces maximes qui reviennent si souvent
3
dans mes lettres, ne les laissez pas perdre ; mettez-en toujours
dans l'I nstruction aux Aréopagites, car elles n e m e viennent
Excellent Marius,
pas toujours à l'esprit. Avec le temps il e n peut sortir un
magnifique grade politique. Phi lon f � it ainsi depuis Iong­ Je vous remercie infiniment pour les l ivres que vous m'avez
�emps � éjà. �ommuniquez-vous aussi les uns aux autres ces procurés à s i bon marché, et dont je vous enverrai sous peu
t �struct10ns, P? ur en former avec l e temps une unique, ct le montant.
l i sez-les attentivement pour qu'elles vous deviennent fami­ Laissez Diomède croire ce qu'il yeu t : cette modifiëation e&i
lières. Quoique je les sache toutes et qu' elles m e servent de li- actuellement nécessaire pour compléter enfin l'affaire. .Il est
251
250 ÉCRITS ORIGINAUX CONCERNANT LA SECTE DES IL LU M IN ÉS

impossib le égaleme nt que cela puisse l u i inspirer Ia méchant e m 'a id er , et m êm e i l m e l' a � ro m is i l Y


de C el se , i l p o u rr ai t .
idée que nous, jusqu'ic i ses supérieu rs, nous ayons assez de l ui -e n , si vo u s cr o ye z qu d Y ai t �à
a déjà tr o is an s . P ar lez-
force pour devenir ses subordo nnés. Aussi bien ne peut-il rien n e p u is p as n o n p lu s en cn rr ct en tr
q u el q u e chose à fa ir e. Je it ié (P . 1 7 ) en es t
faire sans nous, car nous écririons à E pictète seulement. pa rce q u e d 'a il le u rs to � te so n am
C at o n,
. s · em ba rr as , vo us m e
Voici mainte nant, sous l a plus absolue confidence, une ez à m e tu er d e ce t
av e rt te . 1 v o u s m 'a id o .
tr d ' ag
. s·
tr . t vo us
affaire qui m e tient à cœur, qui m'enlèv e tout repos, qÙi me , le re po s et le po uv
ren d rez la V'1c , l' h o nn eu r . n co u p d ,
es �s pe re , � �

rend incapab le de quoi que ce soit et qui me porte au déses­ vo us le d rs , u


ne pouvez pa s, je ri sq ue ra i, je ur . Je n e s 1s ue l
poir. Je suis en danger de perdre mon honneu r et la réputa­ s pe rd re m o n ho n ne � ?
ca r je ne ve ux n i ne p ui . �o u)
.
o ur s u se d n e
tion grâce à laquel le je pouvai s tant sur nos gens. Pensez : i da ns ce ca s a t _ �
d ia bl e m 'a égaré, m o i q u se cr et JU sq u tc
.
t.
ma 18. 10. S. 21. 12. 6. 8. 17. 4. 13. est 18. 10. 5. 21. 12. 13. 6. to ut ce la es t- d
ex tr êm e pr ud en ce . E nc or e n . o ur ta nt ce
8. 17. ( l ) . Aussi me suis-j e adressé à E u ri ph on, à Athène s, pa rt vo us et E u ri ph o �
.
P er so nn e ne sa it ri en , à
11�
.
VO IC I 3 u � ua ­
(P. 15) afin de faire sollicit er près de Rome la licence de ma­ el qu e ch os e, ca r no
se ra it temps d' es sa ye r qu ca s e st m e m c
riage et les décisio ns du promo teur. Vous voyez combi en i l est ou tr e, ce qu i es t le pi s; cc
tr iè m· e m oi s ct en .
en t ne l cc ss at
.
rc ,
impor tant que vous réussi ssiez et qu'on ne perde point de oi un ex tr êm e eff or t de v1
cn m m e 1 . C 'e st po ur qu

b ten
' , a vec
·

temp s : chaq ue minu te est chère . Mais , si la dispe nse n'est pas se ré so lu tio n. Po rt ez -� ou s
ai ns i qu e la pl us au da ci eu pe ut m e
.
ttr er
accordée, que ferai- je donc ? comm ent répar erai-j e cela près e m oi , et so ng ez m oy en qu 1
pl us de pl ai si r qu au

d'une perso nne à qui je suis · obligé en tout ? Nous avons déjà de là . Je su is vo tr e
essayé de diver ses façons de 3. 4. 13. 9. - 12. 1 1 . 24. 20. 19. SPARTACUS.
17. 8. 4. ] 1 . 8. 13. (*). E lle-mê me était décidé e à tout : Mais
(P. 16) Euri phon est trop timid e ; cepe ndan t je ne vois pour 4
ainsi dire pas d'aut re expéd ient . Si j 'étais sûr de la discré tion Sp . M . S . d.
c u m ·va ie m us , œ gr ot is co ns ili a dmP " �
F ac ile
( 1 ) D 'apt·ès le chi ffr·e indiqué dans l e premie r volume des .Ecrits origina ux

s Pr éf ec tu es , Je su t

de l'Ordre des lllllminés, cela signi fi e : Ma belle- sœur· est encein t.e.
tio n de �


E n ce qu i co nc er ne la ré pa rti �
Ce qui signifie en langag e clai •· : de provoq uer· 1'3vort ement.
tr e . av is . D an s d' au tr es p ro vm ce s au ss �
co m pl èt em en t de vo

."
Que le monde voie mainte nant l'homm e de bauLe mor·a l i l.é qui s 'appell e
au c1 . el et a
s ch an ge m en ts se so nt pr od ui ts (P . 18 ) . G r ac �
Sparta cus (Weish aupt) : un brillan t fondat eur d'Ordr e, qui a décor·é sa jolie de po ­
e in te rv en tio n, le v . a en fin fa 1t un e p ro
œuvre d'un inceste et d'une tentativ e d'avort ement l La J'C<' elte en a été vo tr e bi en ve il la nt e
.
JO ur s.
découver·te parmi plusieu rs mJt.r·es par celui q u i fut son rlisciple Ajax ; mais
si m 'a -t- il sa uv é l'h on ne ur pe nd an t q ua to rz
sit io n. A in e? en ­
alor·s, ou le maltr·e ne devait pas encore la eonu:lit re, ou du moins, comme
ne sa it pa s qu e l 'af fa ire es t si pr es sa nt :. C
il a p pet·t de sa pl'Opt•e lettre, e l l e V ra im en t i l vJ
.
sth le
ne dut pas ètre a�:�sez forte pour pr·ovo­
so us pe u le w u to ir e co m m en ce ra à c�c .ve nl r .
quer l'avot'le ment. Ce fut peul-èt re la premièr·e occasio n où Weisha upt fut da nt pr on
tr e de
� cn t A nn ib al m c fa isa it l'a m iti é de lU J � er m ct
convai ncu p�u· la nécess ité que, pour poun•uivrc soo œuvre inf;.i me et a t tein­
Si s ul em nt
.
ter s
dre son but, i l lui faNait avoir recou t·s à d'iguob les moyens de cette sorte e t
ue te m ps à Sa nd er sd or f, je pa �c ra �s vo lo
se fixer qu elq de ­
à de pàt'eils procéd és d e bandit . Aussi n'a-t-il pas manqu é rie commu niquer
es , s'i l vo ul ai t se ul em en t lu t pr et cr � ne
à ses plus intimes affidés, (P. 16} tels q u e par exemple Ajax, Marius, Caton, to ut es ses dé pe ns . au x
Celse, Eul'iphoo et autres d ù mème acabit, l'injonc tion proven ant d e l 'Or d re m eu re po ur qu 'e lle fû t en un bo n en dr o1 t et so us tra ite
d ge ns ; au tre m en t � es r um eu rs � e fe ro nt en t � nd r� .
d e dé�ouv rir de pnreils recette s et. secrets abomin ables. - E t comme ce
ye ux es . ,
ait e t cel attenta t s'accor dent bien avec l e passage où dans l'introd uction .à
be so in d un e m tro du ct 10 n pr es de l ad m i­
son Apologie, p. 6, Weish aupt d i t , entre autres sermen ts et protestations :
Po ur ce la j'a ur ais e ­
' it. A nn ib al vi en t-i l bi en tô � ? � e ?o uv �
" J e peux e t je dois avouer devant Dieu, ct j e l e fnis ici de la façon la n istrateur de l'e nd ro ,
de dé cis io n ? Si se ul em nt J et a! � s•� _m ot s
p l u s solenn elle, que, e nce q u i concerne quelqu es-uns de ces écrits, en vo us pa s pr en dr e _: .
je so is t? m bé , � e ro le q u
_ 1 at a JO Ue �
particu liel' d e tous c�s louches secrets pour empois onner, etc., j e n'en a i
pl us vi eu x ! Si ba s q\ te 1

entend u pal'ler de ma vie n i n'en ai v u , el q u e moins enco•·e j e n'ai eu
je n e le la tss e pa s vo tr, et c es t pr ec ise m en t ce qu 1
ex ig e qu e . . e
connais sance d'un seul cas ou quelqu 'un do ceux avec q ui j'étais en rela­
ort d' au ta nt pl us in su pp or t� bl e. Je pe ux dt re �u
tions aurait conse illé, comm uniqué rend m on s
ou mis en
pratiq ue quelqu 'un de ces
en t1 trè s so uv en t1 l'e nv ie m e pr en d de re ga rd er ve rs un e
secrets . Tel est le témoignage que j e dois à . la vérité ! " so uv
253
..

252 ÉCRITS ORIGINAUX CONCERNANT LA SECTE DES ILLUMINES

porte ouverte. Cependant je veux, aussi longtemps que je eux deu x, per son ne n'y par aîtr a, et le projet s'év ano uit de
pourrai, rassembler ma part d e philosophi e ; seul ement je vous so1-meme.
. /'.

prie de poursuivre sérieusement l ' af-faire et d e me donner Les livr es que A . a ach etés , je dés ire les env oye r à Erze-
. .

quelq uefois courage par vos exhortations. C'est cela seul rum sous l'adresse du D . G . . de S . . .
. . .

qui m'a fait défaut, et le diable m'a conduit par derrière. Por­ Je me recommande encore instamment à vous, moi et
tez-vous bien, très cher (P. 1 9) Marius. Je suis votre tout mon affain\ et je vous demande la plus complèt: di� c: étion
dévoué au sujet de la (P. 21) situation de ma belle . . . Je suts d atlleurs
Eph., l e 2 septembre 1783. votre très dévoué
SP.
Eph ., le 4 septembre 1783. SP.

5
6
Sp. G . S. d.
Sp. M. S. d.
Je vous remen.:!e pour votre nouv elle in terve ntion bien­
Qui fil, ut ·v oluptatcnt dolor comes sequatur ?
veilla nte, et je vous prie de pour su!vr e très vigou reuse ment
'

cette affaire. C'est peut-être la seule fois que j'ennuie mes Toutes les fatalités tombent sur moi en même temps. Main- .
amis d' une demande, et je ne l ' a urais pas fa it encore, si pour tenant voilà ma mère morte. Funérailles, mariage, baptême,
ainsi 'dire mon sort tout entier, mon honneur, mon bonheur tout l ' un après l'aut re en un court délai. Que� merveil leux
et mon malheur ne dépendaient de l ' heureux succès d e ma micmac ! Je n'ai pas besoin de vous prier d'avancer à ma sœur,
prière le pl u s prochainement po�.sible. Par ses retards, V . . .
sur mon corn pte, 50 A orins pour les frais des funérailles. Je suis
m ' a certainement porté grand préjudice. Annibal ne vient-il le seül de vous tous qui a i payé de sa propre poche, pendant
pas bientôt ? Sinon, ne voudriez-vous pas avoir la hanté de longtemps, toutes les dépenses de l'Ordre, et qui ai nui de la
donner ordre à Sandersdorff, que je pourrais loger à mes sorte à mes intérêts domestiques au point de ne pas avoir
frais ma belle-sœur jusqu'à ce que .je sache ce qu'il en sera même, en ce moment, assez d'argent disponible pour faire en­
de l'affaire . Annibal, qui est pour moi u n e très ancienne terrer ma mère. J'ai si peu mis à profit l 'Ordre ! Je ne demande
connaissance, n'aura là rien contre, d'autant moins que je ne pas que la caisse me fasse cadeau (P. 22) de cet argent, mais je·
désire que l e simple logement. crois avoir quelque titre à ce que l'on me le prête jusqu'à Pâ­
(P. 20) E p· ictète m'écrit que Diomède ne l u i a pas encore ques. Rien n'est perdu pour moi, car grâce à Dieu, j'ai encore
écri t : la lettre de D i o mède doit donc s'être · perdue. Je suis l 'espérance de quelques recettès, seulement elles ne sont pas
sû_r que Epictète se fait un plaisir de vous expédier vos lettres, échues en cc moment où j'en ai le plus besoin.
dès qu'il sait de qui elles sont. Ce qui l ' a étonné, c'est seule­ A� sujet de la triste situation de l'Ordre, j'écris encore
ment de ne pas savoir qui se serva i t de lui comme agent d'af­ aujourd'hui à Diomède même ; mais comme j'ai encore �1
faires ; et on n e saurait J e blâmer à ce sujet, quand on songe m'occuper d'affaires domestiques, la lettre ne pourra pas être
combien on peut être facilement abusé en de telles . circonstan­ mise à la poste aujourd'hui. Ce so nt · là les tristes conséquen­
ces. Cromwell est en train de copier une importante produc­ ces de se croire trop sûr et trop fort, d'agir trop en public et
tion maçonnique que .i'ai reçue de B . . . Je vous donnerai cette trop visiblement, d'irriter ainsi les autres contre soi, de mettre
copie pour vos archives, dès qu'elle sera faite. de côté l a prudence, de se livrer trop tôt à des cabales, de lais­
Mahomet m e mécontente beaucoup par l e fait qu'il écrit ser paraître des intentions de domination égoïste, de .nei pas
partout pour m'enlever to'ut crédit. Lui et Philon, qui sont tenir compte' des avis donnés de sang froid et de négliger de
d'accord, veulent absolument réunir un congrès où i l s pensent s'adapter à son propre rôle et de s'y perfectionne� . 0 gens !
.

tout embrouil ler. Mais comme personne n'a d e loisirs comme instruisez-vous ! vous vous êtes chargés ·trop légèrement d'un
pareir système ; vous voulez la fin et vous négligez les rnoyeqs ..
254
_;

ECRITS ORI GINA UX CONC�RNANT LA SECTE DES ILLUMINÉS 25S


'

Le reste de ce que je pense. je l'éc rira i dem ain à Dio mèd e. de tem ps, car c'est là-de ssus que repo se tout enti ère mon ac­
Por tez -vo us bie n et aye z plu s de pla isir que mo i. Je suis vot re tion ultér ieure . Diom ède doit être prom u Ill. major auss itôt
Eph ., Je 12 déc emb re 1783 que poss ible, pare illem ent en u n simp le tête à tête. La raiso n
SP.
pour l�1qu clle P h i lon fait de si grands prog rès, c'est qu'il fait
<P. 23� Je dés irer ais avo ir une con ver sati on ave c vou s, pou r mon ter rapid em�n t en grad e des hom mes apte s et façon nés, et
, ouv nr les rais ons de la décadence de
dec not re Ord re. On fait qu'il instit ue sans perd re de temp s une class e supé rieur e qui
volo ntie- rs mau vais usage des écri ts, et si l'on ne descend pas aussi tôt dirig e les autre s. Je proc éder ai dans votre prov ince
. . exact emen t de la mêm e faç.on que Phi lon l ' a fait (P. 25) dans
JUSq u 'aux ra1s ons pers onn elle s, on ne peu t déb rou iller l'aff aire .
Si vou s êtes per spic ace , vou s me com pre ndr ez san s plu s. les sienn es , et vous verrez que bient ôt les chose s auron t .

changé.
Sitôt que j'aura i reçu de nouve au les rappo rts provi nciaux ,
7
je vous les comm unique rai avec grand plaisir . J e ne tiens se­
_
Sp. C . et Are opa gitis Ath et1. S. d. cret aucun des travaux qui contrib uent au but poursu ivi ; et si
parfois j'ai réellem ent un secret, soyez assurés que j'ai cedes de
Je suis en ce mo men t si sati sfai t d'A thènes , que ]e ne sau rais
sérieuses raisons d'agir ainsi.
l'êt re dav anta ge. Dio mèd e est un hom me qu' on ne sau rait
payer son prix . De tels hom me s son t à mo n goû t. Si les cho ses Qu'on ne laisse pas Alfred et Caton l e Censeur fréquent er
les classes inférieures.
von t ain si, non seu lem ent , jusq u'à No ël, un Cha p·itr e secret
Vous serez étonnés, quand un jour je vous communiq uer.1i
ord ina ire sera inst itué près de la Préfecture, ma is enc ore jus­
l!n certain grade ; mais je ne le conférerai pas avant que le�
que -là on aur a trava i l l é dan s la clas se des Prê tres . Do nc, je
. . chose-s soient mieux en ordre à Athènes ct qu'u n Chupitre se­
vou s en pne , sutv ez- mo i, et ne perdez poi nt de tem ps à exécu­
cret ordinaire ait été institué.
ter ce que j e dis ; si je n ' a l lègu e pas tou jou rs me s rais ons afin
j , ,
'
o epa r�ner beau cou p de pap era sse s, j'ai cep end ant tou jou rs
m �� :a1so ns fon dam nta les . J? e mê me que la Gr èce éta it jus ­ N . B. Diomède doit, après l'obtention du grade d'Ill. major,

qu 1c1 la plu s ma uva 1se Pro vm ce, . de mê me elle doi t dev eni r

remettre son curriculum vitae sous p l i fermé, que vous pourrez


la pre miè re sou s peu . Voyez ain si ce qu' un seu l hom me act if ouvrir aussitôt. Je pense que, par la m.an uduction çle Diomède,
infa tiga ble, com me Dio mèd e, peu t fair e ! ' ' les écailles doivent aussi tomber des yeux d'Ulysse.
(P. 24) Vo us recevrez que lqu e cho se à cop ier, apr ès quo i Si seulement j 'avais une fois une liste co�plète de votre
vous p1e l e retournerez a.ussit ôt. Dio mè de dev ra le cop ier Iui­ Personnel. Je ne connais pas les gens. Démoph)�e, Marcellus,
me ... e, et ne l e lais ser Lycurgue, (P. 26) Trebonius : tous, je ne sais qui ils sont.
� vo ir à per son ne, à mo ins qu 'il n'e n
reç o1V e l'or dre . Le pre mie t: à qui on l e do nne ra à lire et à qui Maintenant, encore une proposition : nous devrions jeter
I ' on dem a? der a son avi s, c'e st Ca ton l� Ce nse ur. J' esp êre qu 'il une bombe parmi les Réformistes et R . . . , à Athènes : par exe.m­
pre nd ra am si no tio n de l 'aff air e. S'i l y pre nd go ût on l'é lè­ ple, si Scipion prononçait un jour chez V . . . un discours sur l.l
vera tou t de sui te e.t san s auq me cér ém oni e au gra de 'de Min e r constitution des Sociétés secrètes. Peu à peu l ' excellence de t:1
­
val , p ui t ne foi s ins tru it da ns ce gra �e, on l 'élè ver a de mê me nôtre se répandrait. Mais Scipion devrait simuler la plus
� �
en tet e a tet e à cel ui d 'I ll . minor. et en fin da ns cha cun des tro étroite confidence et demander à V . . . l a discrétion, sous pré­
is
)ou s qu J sU Jv on t, au x gr de s d'apprenti, de co mpagno texte qu'autrement il pourrait lui en advenir beaucoup de
• • •

; _ � � n et de
1 :lm. tre . Al ors Je vo us fer ai par ve nir de no uv eau ce · qu 'il faudra désagréments, et il ferait lire aussi l e métnoire autour de lui,
tir er de lui , et mê me s'i l n'e st pa s à At hè ne s, je vous co en sa présence. Je pense que cela produirait une merveilleuse
nse ille
�n co re ? e pro céd er de cet te faç on . A Alf red au ssi , je infl uence, qui serait prise en grande considération par les Ré­
cro is,
d fau t e par gn er l'in tro du cti on et on pro céd era avec formistes et R . . . Vous verrez comme peu à peu ils to-urneront
lui pa r
l ' int erm éd iai re de Di om èd e, c� mm e avec Ca.ton le Ce nse autour de vous. On peut aussi envisager l ' i nfluence que provo­
� r.
Je vo us pri e .de la plu s pre ssa nte faç on , d e ne po int pe rdr querait cet acte. Je ne dési-r6 pas qu'on admette V . . . Je souhai-
e
256 ÉCRITS ORIGINAUX CONCERNANT LA SECTE DES ILLUMINES
..

257

terais seulement qu'on s'occupât de choses tout à fait impor­ cc qu'il tient pour un i ngénieux frère philosophique. Vraisem­
tantes ; je souhaiterais que èette association devint respectable blablement il fonde un Ordre pour extorquer de l'argent aux
aux yeux des Réformistes. Qu'en pensez-vous ? gens, ct les deux autres deviendront une paire de faiseurs de
I l m'est impossible d'écrire aujourd'hui au · vénérable Fr. dettes pareils à lui. Je n'ai pu m'empêcher de rire en voyant
Diomède ; mais cela sera pour demain. En attendant, dites-lui son nom.
que je serais content qu'on m' envoyàt les Proto colla ad rati_­ Diomède est aussi à Athènes. Cet homme s'est acquis de
ficandum.; (P. 27) ainsi je pourrais examiner .les propositions
grands mérites près de l'Ordre ; car il (P. 29) a recruté Philon,
des autres. ct ensuite, par son intermédiaire, tous les hommes distingués
N . B. Minos, cet homme estimé, travaille à son curriculum qui sont sous sa direction. I l mérite donc de recevoir avant
vitae : i l n'en est qu'à sa dix-septième année et il a déjà écrit tous les autres le grade d'Ill. majo-r. Je désirerais QU qu'il se
93 feui Iles, et il est âgé de 45 ans : cela dépasse toute confes­ rendît tout de suite près d'Annibal, ou qu'il demeurât quel­
sion générale. Voyez par là à quoi on peut amener des hom­ que temps à Samos pour y mettre les choses en train. Je vou­
mes, quand on leur inspire confiance et qu'on appelle leur drais lui conférer le grade d'Ill. major sans formalités, ma ii
attention sur la bonté d'une cause. brevi rnanu.
Si Marius voulait m'envoyer son Xénophon tout entier, cela Eu égard à la Maçonnerie, il est tout à fait nécessaire que la
me ferait certes grand plaisir. J'étudie en effet le grec à la Loge tout entière soit sous sa direction, d' aÜtant plus que 1�
hâte, car je vois que je n e puis autrement tenir tête à nos gens futur grade d'Ill. Jnajor doit constituer le Chapitre secret. Aussi
dans l'Ordre : il est donc nécessaire de l'étudier à la hâte, pour conseillerais-je de conférer ce grade d'Ill. major aux capitu lai­
conserver la supériorité. Jusqu'à présent, personne encore ne res Diomède Brutus, Menelas, Iv1usée et Atys avant tous les
l'a empor�é sur moi, et j'espère que ceb n'arrivera pas. Car ' .

autres. S'ils voient dans ce grade une toute nouvelle M[açon-


plus le supérieur est élevé, plus les gens attendent de lui, et nerie], alors il y aura beaucoup de choses de changées. C'est
s'il n'est pas en état de répondre à cette attente, il est impossi­ ensuite avec U lysse tout seul que vous aurez à faire. C'est �i
ble qu'il assujeti\se les gens. Aussi, je vous en prie, chers amis, essentiel qu'il vous faut auparavant vous partager en deux Lo­
ne soyez pas oisifs et étudiez ce que vous pouvez, car nous ges ; alors vous devrez avoir les mains ' libres, selon le plan une
nous sommes imposé une grande charge. Au moins, si vous ne fois étab li, pour promouvoir aux trois grades M [açonniques],
voulez agir ainsi, n ' empêchez rien : ne vous donnez pas pollr qu.i vous voudrez de. nos gens et comme vous le voudrez . Ces
les· premiers et restez au deuxième o u . au troisième rang, grades d'ai lieurs ne ·d oivent pas · être remplis �vec de simples
(P. 28) ou bien tenez-vous près des bagages. Mais qui veut numéros et des bouche-trous, mais avec des gens vraiment con­
parvenir au premier rang doit être un rude lutteur et éprouvé' venables qui travaillent avec ordre et se préparent au grade,
de tous côtés. - Nicolai aussi fait maintenant partie de l'Or­ d'Ill. m.ajor. Ce doit être une Maçonnerie qui se distingue de
dre, et quidem contentissim,us. toutes celles jusqu'ici existantes par la pureté et la (P. 30) di­
Je vous en prie, adressez donc bientôt Alfred à Diomède; gnité de ses membres ainsi que par sa hiérarchie et son organi­
·cel�e aussi brûle d'envie de s'y joindre à l'occasion. S'il est sation. J e ne conseillerais donc pas d'y admettre tout élève�
bien dirigé et bien entretenu, j'espère que vous aurez en lui u n s'il n'en est pas capabfe au demeurant. Ici encore, il vous faut
des premiers entho usiastes; Valete. .être graduellement aussi exclusifs dans le choix et la formation
SPARTACUS des membres que vous l'avez été avec . les autres, · car la Maçon­
ne-rie forme désormais avec J 'Ordre un seul et même éorps .
.

Le 25 janvier 1 782.
Quaod les grades inférieurs n'ont pas bonne réputation à cause
'

8 des mauvaises gens qui les occupent, on n'attend rien ·-non plus
Sp. C . S. d. des grades supérieurs. Je crois donc que deux Loges seraient le
mieux. Celui qui veut devenir .Nlaître e lect . , Rose-Croix et
Il me faut pourtant envoyer cela · à Mahomet, pour qu'il voie
...
CONCERNANt LA SECTE DES ILLUMINÉS 259
258 ECRITS ORIGINAUX

ainsi de suite, ct ne convient à rien de mieux, on l'envoie dans 0

1 'a utre Loge inférieure. ___ ,__


0
_
0

0 0 0 0
La question des fr;:lÎS de réception n e saurait rien siO'nifie r :
de préférence, moins et bon, c t cela s'arrange ensuite d e soi­
----

0 0 0 0 0 0 (1 0

- ---- -·-· ----· ·-0 ·-0 -· ---


même avec le temps . I-1 crmès et Pythagore n e peuvent pas
''-' ""

0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0

�ncore_ devenir Ill. maj. ; ils ne sont pas même encore Maçons ;
, lmm·é diatement au-dessous de moi, j 'en a i deux auxquels
I ls dOivent d'abord recevoir les trois grades, voire à de sensi­
j'insuffle tout mon esprit ; ces deux à leur tour en ont chacun
bles interva ·l les> et pour cela travailler avec application, obser­
ver · les autres ct se bçonncr. Uly�se, au cas où i l n e voudrait d'eux deux autres, et ainsi de suil' e. De la sorte, je puis, de l. a
façon la plus simple, enflammer un m illier · d'hommes et les
pas rester fà, pourrait, avec ses vieux généraux instituer une
pro'p re Loge, ct Y conférer les vingt-deux grad es inférieurs. mettre en mouvement. C'est de la même façon aussi qu'il faut
partager les Ordres et opérer dans le domaine politique.
Examinez bien tout cela, c'est essentiel, et de la sorte, ce que
l!Ous . aurez une fois institué demeurera tout le temps. Sur J e I l convient pour cela de lire à Pythagore quelque chos'e d'u
Rh in, on procède de la bçon que je leur ai écrit. grade d'Ill. min. Mais je n e l'ai pas ; je n'ai entre les mains au­
cun grade, pas même mes propres rédactions .
(P. 3 7 ) . Je vais confectionner les bulletiRs de reproche; mais
J'ai aussi dans Jes provinces de PhiJon une sorte de serment,
. q' assurance ou de protestation, qui commence par ces mots : _
Il me faut d'abord attendre que me vienne l 'esprit de compo­
ser, pour avoir un feu suffisant et le communiquer. J'espère Sur l'honl)eur d e l'Ordre, par 1 'Ordre . On n� J'emploie, pour
vous me.t tre tol).s en bon chemin. n e pas la profaner, que dans les occasions graves . (P. 33) Celui
qui est convaincu d'avoir prêté faussement te serment, sera
Mettez en relations Pizarro ct Cortez pour la correspon­ sans réplique, quelle que soit sa condition, déclaré infâme par
dance ; car il m'est impossible de suffire à tout. Pourtant je l'Ordre tout entier. Aussi je laisse préalablement aux gens le
veux do �ner toute indication à Cortez. Agissez pareillement temps de réfléchir mürement au redoutable serment par lequel
avec Uinch von H uttcn, en l 'adressant à Cortez. Vous verrez ils s'engagent à tenir leur parole. Je leur en fais voir clairement
que tous· les RéJo_rmistes e �semble l'emportent de beaucoup et vivement les conséquences.
sur les autres, car Ils sont mteux habitués à la subordination. Dans un corps de cette sorte, où l'on ne possède aucun
.
moyen de coercition sur les autres, la loyauté et la bonne foi
La feuil ! � heb domadaire d' Aristophon est une œuvre pitoya­ doivent être inviolablement garanties et le bon exemple mis en
ble. I l _ferai t mt_ eu� d � garder cela pour lui. Dans le suppfé­ avant. A quoi me sert de donner à un autre les plus beJies pres-­
ent ct-contre, d_ y a 1 annonce d'une autre feuille due exclu­
� criptions, si je n e les respecte pas moi-même ? Ainsi se perd
sJv �ment aussi à des membres de l'Ordre, mais in� omparable­ toute considération à l'égard des organisations les plus saintes .
ment medleure._ �énon l'Eléate en est le chef à Olympie : c'est Tout dépend . donc de cela seul. Je m'étudie jour et nuit à
un homme magnifique'. tirer parti de la moindre chose pour donner à ce corps la force
l �i , j � vcu � intr c:_duire pàrmi les gens une discipline exem· qu'il doit avoir. Je reconn�1is volontiers qu'il y a dans l'Ordre
plaire : Ils dOivent etre partout les meilleurs . A cette fin met­ des savants incomparablement mei1leurs et plus grands que
tez �one �a �elations Anacréon et Ménippe. Mais ne m' � dres­ moi. Mais j'ose affirmer q u e pas un d'eux tous, pas même Phi­
sez a�OI·meme, cette fois encore, personne immédiatement, lon, n e comprend aussi bien l 'art de mettre à profit les plus
�au; �o.rtez, jusqu'à ce que j'écrive, afin que je puisse réfléchir petites occasions et de déçouvrir les vices et imperfections
a 1 affatre et (P. 32) mettre convenablement les gens .. à leur d'une telle machine artificielle. Aussi croit-on souvent que
r;,ng; ca� tout dépend de là. J'opérerai donc avec vous comme beaucoup de mes idées et demandes sont de l'amour-p,r opre et
.
l tndtque la figure suivante : de l'outrecuidance de ma part. Mais il n'en est certainement
rien, (P. 34) et ce sont là totu; moyens bien réfléchis et appro-
SECTE DES ILLUM INES 261

260 ÉCRITS ORIGINAUX CONCE!{NANT LA

priés : aussi dans les endroits où l'on me suit, j'accomplirai des 9


m i r ac l e s ; où l ' o n ne m e s u i t pas, je ne suis bon à r i en . J'ai (P. 36)
si bien réfléchi et travaillé jusqu'ici que, si l'Ordre tout entier Sp. C. S. d.
venait aujourd'hui à s'effondrer, je le remettrais debout, en
l'espace d'un an, beaucoup plus magnifique qu'auparavant. J'ai con v e n abl ement reçu les paquets, e t avec une grande
Aussi n ' y aurait-il a u c u n m a l , a u cas où il serait dénoncé et joie. Ma i n t en a n t cela prend enfm to u rn u re , et si �� zèle dure,
opp r i m é . Pour de te lle s ressources, j e suis inépuisàble. J'en je vous assure que vo t re Province �cra l a prem1ere, comme
t i re même proht, car j e sais m ieux alors ce que j ' a i à faire et à i l n'est pas douteux q u ' e l l e était j u sq u 'ic i b dern i è re et faisait
éviter. L'expérience m ' a rendu pr u cl é n t . Il ne se produit ri_en, en outre le scandale des autres.
à quoi je ne réfléchisse et dont je n'aperçoive les conséquen­ . Co rte z ct M é n i pp e on t été p rom u s I ll . 111i n. à E rze ro um
· .
ces,, et en même temps sans q u e j e n v is a ge les mesures à pren­
'
iv1a i nte na nl un e ar.�: em hlé e d o i t êtr e ins titu ée
ici : Co rt ez , su­
dre en cas de mauvaise issue. Je suis si s û r d'un heureux suc­ u ce eu Mé ni pp e, qu est eu r, et Co nfu ciu s,
pé i r e r ; Py tha go re, n s r ;
cès, que je viens i n f a i l l i b l e m e n t à bout de mes projets, en dépit e. Co rte z fer a un sup erb e Su pé rie ur : i l est do ué d ' un e
tïecrét air
de tout obstacle, pour':'u que je conserve vie et liberté et que act i v i t é i n b t iga ble , de ha ut go 1Ît et d es plu s fin es c? nn ais san ­
_ j'aie aussi un petit nombr e d'homm es dont je puisse escomp . s M m e rva l s et
ces . J ' a i be soi n a uss i d u Tab.le a u , de s S t a t uts de
ter qu'ils n1e suivron t sans défailla nce. Tout empêch ement ne de tou s les Re qu isit a.. M a i s je n e l a lai sse rai pa s en co re ou vri r
peut que me rendre d'auta nt plus actif d'un autre côté : car je cet te an né e, p;.� rce q u ' i l est dé jà tro p tar d. Pe ut-
êtr e, au suj et
sajs l'art de t i rer profit des circon stance s les plus contra ires ' de l a Lo�e. pe ut- on encore dis po ser de qu elq ue ch ose � i 1 en_ est
et de me remettre debout avec plus de vigueur quand on me . enc ore tem ps, jus qu '?! cc qu e l es aff air es de la
Loge soi ent
.

croit à terre . �fais je ne veux plus l�tter , n i exiger de perso nne mie ux ran<fées. Je n 'a i p�ts du tou t l ' i nte nti on d'e mp loy er Ar ­
qu'il fasse ce que je juge bon. Que chacu n fasse (P. 35) ee m e n i u s, ca""'r c'e st u n pé dan t ins up p ort a b l e, ent êté ,
am bit ieu x,
qu'i.l croit l e meil leu r : le résul tat mon trera de quel côté était van iteu x et dés ireu x de fair e par ler de lui .
l'erre ur : je trouv erai toujo urs quel que autre endr oit par où Qu e Ma riu s m'e nvo ie seu lem ent la no te des cré anc es: je les
j.e puisse j ustifi er mes pres cript ions. Cepe ndan t, si un autre fer ai ren tre r et (P. 3ï) j e t ra n sm et t rai le tou t. J'a
i reçu les
a trop gâté l'affa ire, ce n'est pas à moi qu'e n incom be la faute ,
sceaux ; ma is Ma ho me t n ' e s t p l u s à Er zer o u m , ct j e do is a tt en.-
et je sacrifie mêm e des prov inces entières auss i volo ntier s que dre que A . . . v i e n n e .
je me souc ie peu que des personnes quitt ent isolé ment l'Ord re. Ma inte nan t je dés irer ais que Alf red ne f û t pas non plu s né-
Est-c e qu'o n n ' a pas parlé de tout cela jusq u'ici presq ue trop ? glig é, q u .' i l f û t m i s e n rela tion s ave c Co rtez , ct que cel u i
ci , à
-

. Peut-être que oui, peut- être que non. Il se peut que je me t ' i n s u des ëlU t rcs , ent ret înt· son zèl e, lui con fér ât les grades
trompe, comme il se peut qne· j'ëlie raison. sep ara tim c t le tîn t a u cou ran t de t o u t . Ce t Alf red est cap abl e
Portez-vous bien,. Cato n ! Cont inue z à être aussi zélé et scru­ d'e n th ous i as m c , et s i vou s me sui vez , nou s réa lise ron s de gran­
pule ux que vous l'ave z été, et ce ne pourra faire autre men t d es cho ses pa r son i n t erm édi aire . Je d és i re r a i s e n out re que ,
que de . bien aHer . Je n e désir e rie·n auta nt que de voir votr e tou jou rs à l ' ins u des aut res , que lqu es hom me s déj à faç on �
és
situa.t ion s'am éliorer et vos tr�va ux s'all�ger. Que ce fût par fus sen t eng agé s et am ené s rap ide me nt, sa n s c e r em o
, ,

m es, :m
.

moi ou par l'Or dre . lui-m ême , vou s devr iez être . com plète­ poi nt de p o u v o ir, à bref d é l a i , for m e r une plu s gra nde assem­
men t' .m is au cou rant . Vou s pouvez faire beau cou p à l ' aven ir, hté c d ' I l l . , où alü rs ser aie nt agr éés Eu clid e, Lu lle et
Bru tus .
.61 v ous vou s fort ifiez, dans l'O rd re , d'ho mm es solid es et im­ Co mm ent vou s éto nne r de cela ? Je voi s · J à une néc ess ité
fon ­
port ants , et si vou s vous liez étro item ent les uns aux autr es. d a m e n t a l e : i l n o u s fau t a v o i r des hom me s qui don nen t le
ton ,
Va1e et me ama . Mes com plim ents à Cels e, à Mar ius et au
. . . q ui soi ent des mo dèl es : on en a ma nqu é jusq u'ic i. Qu els se­
nouveau mane encore tout. chaud, Scipion. raie nt les mie ux .dé� ign és à cet effet ? Si cela vou s con vie nt,
,

'

SPARTACUS. j'en cha rge rai Dio mè de ; m a i s i l me fau t au pré ala ble avo ir
vot re asse ntim ent . Pou r ces hom mes nou vea ux à met tre e
n
E phèse, le 16 février 1782.
.
262 ÉCRITS ORfGINAUX CONCERNANT LA SECTE DES ILLUMINES
,

263

évidence, ce q u i doit avant tout dicter leur choix, c'est qu'ils Au nom du ciel, quel les espèces · d' Aréopagites . (*) ! Et nous
doivent scn· i r de modèles. A côté de Diomède, il nous en fau­ autres ' nous nous tuon s à écrir e, à lire et à trava iller ; nous sa-
drait seulement trois de cette sorte, qui ne fussent pas trop ,
crifio ns volo ntier s en faveu r de l '0 rd re, notre sante , notre re-
,

distraits par d'nutres travaux, pour pouvoir mieux être utili­ puta tion, nos bien s . Et pend ant ce t�mp s, ces gens -là s' aban ­
sés à cet effet. (P. 38) Alqrs on ferai t immédiatement de Dio­ donn ent au pbis ir, fréqu enten t les filles , (P. 40) cause nt du
mède le Supériettr de cette grande assemblée d'Ill. Diomède scand ale tout en préte ndan t être Aréo pagit es et infor més de
est un homme infatigable ; nous ne pouvons avoi r. de meilleur '
tou t ! Je regarde Tibère com me déso rmai s exclu .
instrument pour opérer, et quod i11star o m n i u m est, i l n'a rien .
Com me le papie r du Fr. Diom ède ne conti ent aucu ne In­
3 faire qu'à s'occuper de cette affa i re. Alfred la saisira mieux n'ai rien non plus de _
partic u­
form ation spéci ale pour moi, je
aussi, s'il .est transporté dans une sphère plus large: de telles lier à lui rappe ler, sinon q ue j'espère tout de vous deux ct que
gens, il ne faut pas les conduire avec des lisières ! Et mainte­ je me recom mand e absol umen t à vous. Je suis
nant réfléch isscz à vos occu pntions d ' Aréopagi tc. Combiea
avons-nous à Athènes, à l'insu des a·u t rcs, d'hommes estima­ Votre très fidèle
bles et polis, des modèles ? Je songe constamment à L . . . Celse SPARTACUS.
devrait aussi mettre Diomède en relations avec lui. I l nous
faut songer :1 introduire hien tôt le grade de Chevalier écossais ; Que fai t donc Annibal ? � t comment cela va-t-il à Sa­
c'est d'aitleurs une honte que des étrangers viennent à Athè­
_

mos ? Comme je n'ai absolument aucune nouvelle, et encore


nes ; mais des gens actifs, polis, manquent encore constam­ moins de Mahomet je ne sais pas du tout où i l se trouve dans
ment. Et je veux vous ] 'écrire encore une fois, voire des m il­ ' .
' agtt es .' A reo-
le vaste mond e ·' et tout aussi peu de A... O A reop '
liers de foi s : ne tolérez pas parmi vous de méchants hommes. pagites ! si c'eli t été possihle, je n'en aurais point fait, ou du
Ne souffrez aucun exemple méchant et fâcheux ; ne faites pas moins j'en aurais fait de plus actifs et de plus dociles !
fuir en d'autres lieux mes meilleurs hommes. Qui aurait cru
qu'un professeur d'Ephèse devait devenir le maître des pro­
fesseurs de Gœttingen ct des plus grands hommes d' Allem�­ 10
gne ! Et voyez par là ce que l'on peut faire, quand on prend Sp. C. S. d.
les choses par l e bon côté et que l'on ne veut pas occuper par­
tout la première place et briller. Pour prendre Diomède sur le fait, envoyez-moi les travaux
qu'il vous a remi·s, (P. 41) dont i l a fait mention dans la Q. 1
(P. 39) Que devient donc Ulrich von H utten ? Vraisembla­
transmise . Je veux connaître son système, la suite de ses pe�­
blement, on le néglige aussi. Adressez-le à Cortez, puisqu'il sées. D'autre part, envoyez-moi donc mon propre manuscnt
est plus près de nous. Qui s'occupe de Hermès, un de vos sur les Ill. miuor, afin que j'aie quelque chose en mains, et
hommes les plus capables ? D e telles gens, qui apportent beau­ après que vous en aurez pris une copie authentique . Je ne _vois
pas pour quelle raison on veut rcte111r mon manuscnt ; mon
• •

coup d'honneur, doivent être, avant tous autres, maintenus en


ardeur et en activité. De Thèbes, j'apprends de fatales nouvel­ travail ma main : tout parle en ma faveur, indiquant que c'est
'
bien de moi. Le grade que j'ai demandé dans les deux der­
les : on a accepté dans la Loge le scandale de toute la ville, <.' e
lâche faiseur de dettes Properce, qui maintenant divulgue par­ niers. feuillets J est le grade de la vie patriarccle, enfermé sous
tout J e personnel entier d'Athènes, de Th-èbes et d'Erzeroum. cent clefs par Celse et Marius. J'ai si souvent écrit à ce sujet
D . . . aussi doit être u n méchant homme. Socrate, qui serait un sans pouvoir jamais l'obtenir, que je �uppose que c ' est pour
homme capital, est continuellement ivre ; Auguste a fa plus
mauvaise réputation, et Alcibiade reste assis toute la journée (•) Tel m a i t t·e, tels disc:iples ! Uans la tt·oisième l e t. lJ·e rcpt•oduit.c p l u s haut
o i n ::; i que dans eellc-ei, on trouve cettes les trait::; les plus ùislinctifs pou•·
devant l ' hôtelière à soupirer et à languir. A Corinthe, Tibère a
cat·aL:lé•'i5eJ· l e fondateur de l'Ordre, �pa•·Lacus, ainsi que ses adhérents les
vou! u violer la sœur de Democède, lorsque son mari survint. plu:; :t.élés, uppelés vulgairement les A•·éopagites.
ES lL L U M lN if S 265
CONCERNAt\T LA SECTE D
/64 ÉCRITS ORIGINAUX
a n ts ju sq u 'i c i , u n e tr oupe
s e t d e v o s sc a n d a le s c o n st
venir à bout de m o i . Je � e désire p;s l e grade tout entier, mais d é so rd re b a n d o n n e r l è p ro je t
e s s� sé p a râ t e t d i
C t a
de s m e i l le u rs h o m m
seulement -les deux dermers feuillets du d "t scours pre " .
' l tmmatre . ra it d é p a ss e r to u s le s E ro s­
. . m é li o re r le m o n d e ? O h ! c e se
.
et n �n e ? ongrn<l . , mals en u n e simple copie. Cette demand d 'a t d e to u s le s p ay s !
! � n ts d e to u s le s te m p s e
tr a te s, to u s le s m é c h a
est S I IegJ / t J_ m e, qu i est révol t a n t que vous n'y satisfassiez pas .
� ro p o se p a s d e f u i r ? Qui donc
n e se p
Q u i d o n c à A th è n e s ra q le s p a ss io n s ?
Je \·eux
_ . encore f�Hre remarquer ici , qu'à côté de s causes b 'ten e rs o n n e ll e e t se s m i sé
pré fè re sa p
b a ti o n d e s p lu s no­
ie
p ro
is
connues ï p
ta
'a
n
en a encore deux spéciales qui ont entraîné la à gagner l
fa
r n ' é p ro u v e p <1S d e jo ie
, Qui e c e n x u n e fa m i l l e
dec,I/ ' d ence 1 d Athenes . s et d e c o n st it u e r av
. h le s d ' e n tre lc :s h o m m e su p p l i e ! q u 'a u
. ti e r ? C e l u i - 1 � , je l 'e n
.J

Que pmais vous n 'élyez voulu 'lD1e/ l J orer 1 ' d · fia1re : vot" l a' l_e à tr a v e rs le m o n d e e n c t q u ' i l n e n ous
, c. 1 c, Q U .I empeche qu o n puisse j a m a i s s d ' b n o s in fa ti g a b le s tr a v au x
gros o b st�I e arra�- , i l n 'e n tr a v e p a s
c

m o in s e d e ré p a n ­
· · ! C ' e•; ;t p lu s q u
,.. ,

so n exe m p le
ser d e ce Q U I est mauva t s . l arce q u une sottise est fa . 't te, I" I f,a u t p o rt e p a s d o m m a g e p ar
c

s so ie n t re n d u e s au
) ,

a te rr e ! M a is q u e g râ ce
donc q u ' c l l e reste C...ette honte inopportune (P · 42) ne rn I n - d re la p e st e su r l
. · · , · ., o p in io n , y a to u t e �p o ir
se lo n v o tr e
.

cc,,mbe 11:1 , ,s, car m o J Je n a t pas h o n t e d e <- ·1l 'I re q u e J aurars . pu e m a in te n a n t,


il
c ie l, p u is q u
. p ar ai ss e z é c la ir é s, d e v e n ir des
vous
ame/ 1 ·IOrer
·
, l 'af c J re. Modifier u n e chose 'lat1s ' J e sens d u mteux . d 'a m é li o ra ti o n . E n fi n , e u t a l l er d e l a
n n e p
:
q u e ri e
13
m p te
I ll u m in és e t v o u s re n d re co
·

1 1 � 'Y a l a ' nul don ma c ; mais que d'aut res gens remarquen ;
: � m e s m a i n s e t m e s fo rces à
,
la faute qu on pers tste a défendre c'est Ià qu'e s t 1 e dommage. . rt e . J e m e ts v o lo n ti e rs
so (P 4 4)
)l e . F ai te s q u e
p o ss'
.
' x ·fa ir e to u t m o n
C � qut mc d onne 1 .teu de fane . cette remarque c'est h 1ettr e CL- . . v o tr e d is p o si ti o n e t j e v eu t m e q u i donne
' i ns u n m o d è le ; u n h m .
d 'e n tr e v o u s se lè v e au m o
·

.
JOinte du nobl - e F . . . , que Je ''ous p n e d e me retourner aussit3t
, ·

. . ·. . le s. J e m e ré jo u is q u e v o tr e
e au x i:.l ib
· .

q u e possible. Lisez ce q u ' i l écrit au SUJ et du arade


, ,
d'Ill' l e to n et q u i se rv e. de g u id
. n ce se n s.
/::)
0 u d u pre' t en d u I V h a u t �:-:. ()'rade · C' es t l'a precisement ce1u1 que p o rt e q u e lq u e es p o ir e
.. . m z n o r

le tt re rn a p
.
.
'

M a h omet et A . . n e voulurent pas recevoir, et a u sujet duq e 1 v o u s co u re z tr o p • près


..

e
E!

s, c 'e st q u
� , La se co n d e d e vos fa u te et q u e 70US
M ah et m � d i t les grossièretés les plus choisies. Ce gr d e : ez tr o p su r ce p 0 1n t
·

rt
. � 1 ' argent, q u e v o u s v o u s co n ce
. .

f ait 1 . � mi. ratiOn de tous les h mmes d ' i m portance. q u ' i l Y a b u t . C 'e st l a p o l i ti q u ·e d e s h · ·t e ­
n iq u e
_o
ans 1 Ordre. QUJ. donc peut bten avoir raison ? Oh 1 e n po l 'I- e n fa it e s p re sq u e v o tr e u e le u rs h ô �s ,
� , e n fl e n t si b i e n la n o te d
�·
t1q u e t e n n ora 1 e, ous etes encore Joi n en arrière, messieurs 1 li e rs q u i , l a p re m iè re fo is s. A u ss i b i , nJ
o d é re z- v o u
• •

, n t p lu s ! M
� � q u e ce u x -c i n e re v ie n n e
A

'
re fl ec ss z a ce qu un homme tel q u e Marc-Aurèle éprouv � p at ro n ? S o n b u t, ce n 'e st p as
un
.
� �
a u mtseraole spectacle de ce qui s e passe a
' A t henes,
' . ce lu i q u i co m p te , es t- ce n q u o i p ar l à
d eva nt ('C e s, m ai s l ' ar g e n t ! E t e
l ' am é li o ra ti o n - d e s. h o m m
re b ut d ' h ommes sans moralité, de coureurs d e filles , d e men- au tr es S o ci ét és ? A i n s i v o u s re p o u s­
· ,
teu rs, d e faiseurs de dettes, de fanfarons et de fous presomp- ·v al ez -v o u s m ie u x q u e le s s d e v o u s,
cœ u r n o b le q u i so nt p rè
. sez to u s le s h o m m es d e e fa ss e d e
tueux que vous avez parmi vous t S 'J' l \, oyatt tout, q u e croyez-- m e d e cœ u r n o b le s
t hom
. v o u s em p êc h ez q u e to u iè re . sa n s e n
vous que pensera t t cet homme ? La considération qu'ï I te' m - u s v o tr e b an n

s e ra n g e so
v o u s u n e b o n n e id é e et

gne restera it-elle aussi forte ? N'aurait-il pas hont e d e f atre ?L ce s h o m m es d e n e so n t p as �


s
. av o ir h o n te . A u su rp lu
en
_
d
part Ie d' une association o ù les chefs éveillent de st gran d es n e. I l s p re n n en t d es
· ·
h le s d e d is ci p li
re cevo i r : i l s so n t in ca p <l t l e s d et te s
esperances et executent si misérablement l e m e i l l eur plan ? E t t p as , co m m e l e p ru u v en
,

engagem en ts et ne p ay en
. ,

cela par amour-propre, par fantaisie, etc ., etc · 1. Exam1nez . s1 l'a v a n ta g e q u e v o u s es co m p te z ? O h !


, . . · q u ' i l s fo n t. A lo rs , o ù es t
;

JC n at pas ratson ! S J , (P. 43) pour .s n'agne�J.· un h omme d ' une


u re so ur ce d e v o s fi n an ce s, q u o i­
le
n ' ag is se z p as Q Ï ns i ! L a m è Îl sa cr ée ,
· ·

te Il e d Jgmte
' . que son nom seul nous amène ce qu'il y a· de so ci at io n d o it êt re

o tr e as
q u e J a p lu s le n te , c' es t q u e v
,

.
mieux. armt les A l lemands, on n e devrait pas décla rer exc1 ue · es t a i n s i , al o rs ce q u ' i l y a d e p lu s
� ., sa ns p ro fa na ti o n. S ' i l en
1

la prov . 1 nc
. e de GJrece tout ent tere� coupables e t innocents. . ? · Et p ré ci p it e ve rs v o u s, et ce n 'e st
, . , . p ar fa it p ar m i le s ho m m es se
S l. J o .
agJssaJt . a i n s i , q u i a u r a i t J a responsabi l i té de cett
. e . pe n t- l l e fa ut , m ai s avec sa
,

s ' i
? pas avec d es fl o ri ns q u ' i l p ay e
. 45 )
. n e dOIS
(P
b l e demarche ? · E � t-ce u e Je . pas aiuputer le pied gan- nd d o nc qu e le s ge ns q u i n e va-lent ri en
� v ie . E n o ut re , q u i p ré te
grene a fi n de mamtentr l e corps en vie ? 0 u b'ten voud nez- t ce p en d an t ap te s
' ,
. p ré p ar a to ir e, so n
. p o u r l' O rd re d an s l a cl as se
votI s e At re a, ce potnt . .mjustes d'ex iger que , a" ca use de vos' ·
266 ÉC RI TS O HJ GI NAUX
CO:-..ICERNANT LA SECTE O�:S lLLTJMlNÉS 267
� ln M aç c n n e ri c ? E st -c e q u e l 'O rd re
, se lo n so n ac tu e ll e cons­ .
ti tu ti o n , n 'e st p ns la I\-faço n n e ri e m
ê m e ? D 'u n e fa ço n géné­ D'·I( i llcurs ' portez-vous bien e t (P . 47) f��· t es que la raiso n guid e
ra le , ce tt e cl éls se p ré p ar at o ir e d o it . ,
d is p ar aî tr e ; e ll e n 'e x is te toutes vos :lctwns. e suis vo r
1 t
.
e très
·

devoue
n u ll e p;Jrt a il le u rs , e t avec to u te le
u r p ré p ara ti o n le s g en s so n t SPARTACUS.
p lu s m a u v a is i'1 A th è n e s q u e p Jr to
u t a il le u rs o ù i ls so n t f01·­
m é s. A q u o i se rt -e ll e al o rs ? S an s co
m p te r q u 'e ll e es t in st it uée Ephèsc, le 9 Chardad 1 152.
p re sq u e de h1 m ê m e b ço n q u e la
cl as se d es M i1 1 ervals. C 'e st
c e ll e -c i q u i e st lél ch 1s sc prép a ra to ir . , . d'hui Cortez à Erzeroum pour qu'il
e ; l e N o v ic ia t <l u ss i e st u n e J'ar envoye auJOUr
c l: Js se p ré p ara to ir e : p o u rq u o i d o _

. . ·
n c tr o is cl as se s p ré p a ra to i­ reço1ve l c gra. d c, d'Ill 1Hmor. Après-demam, t 1 en sera d e même
res ? ·

J e vous e n v e rr ai la proch a in e fo is pour Ménippe.


A 1a g is tr u tu re . A u p a r: 1v ;m
le s p ro to co le s re la ti fs à la
t, il f:fut a v is e r à d é c o u v ri r le s p o
défec tu e u x e t tr o u v e r le moyen d in ts 11
pas un Ordre, m a is u n e sa ll e d 'a u 'y re m é d ie r. C e n e se ra it
d ie n c e d e g re ffi e r, o ù Ie gref­ Sp. C. S. d .
fi e r �1 u r: 1it e n co re to u jo u rs la .
préférence, parce q u 'i l p e u t
c. rl �c u t c r . l e i , cc se
ra it la m e r!élce, o u b ie n ri e n n e se ra I l s ' e'lève de �orosses plai ntes con t re Arminius ·, Retenez-les .
pl i , ou h ie n la fa ih lc ss e des S l' p it accom­ donc, pour me � ·ldresser ou vous constituer tout a fait comme
é r' e u rs c o n tr e to u t re b e ll e �.c
c

révéle r :t it e n to u te v ig u e u r . Supérieur. C'est un insupport�bl e fou, plein d 'amour-propre,


.
va nt teux et frivole ! Flecti nesczus. I I ne veut pas payer 1.l'amen-
T o u t c e q u e v o u s m 'e n vo y e z , . . , , . f r , pour avOir neg , Ige, oon

g n i fi n n t, je vous le re n
q u e c e so it im po r ta n t o u in si � de de 24 kreutzer quJ lut a ete tn 1 gee
v e rr a i p a r le procha in c o u r r ie r , · . .
a i p :1 s b e so in c h e z m o i, c t je . J e n 'e n () L . Il ne veut pas a I l er aux reum ons , les gens qut ne l ' o bi"1-
n e c h e rc h e (P . 46) à fo rc e r per� "" . . ... , bi e.
s o n n e a u p o in t d ' ê tr e d a n s l 'o gent paR . dans ses a ff <.llrcsf ït n veut p::ts . leur etre agrea
b li g a ti o n d e v iv re à m a faço n . (Notez . bten �ue e gen o p: rtie de l'Ordre.) I l croit, par
E n c e q u i c o n c e r n e la le tt r e d
t \
l e der mer gra e o� ten u r . 4� que 1 'Ordre est déjà à sa fin, t't
1

e M . A u r è le , je v o u s p r ie u n e
fo is d e p lu s d e m e Ia r e to u r n e r '
sa c h e r.i e n . L u i- m ê m e l 'a d e m b ie n tô t, c t q u e p e r so n n e n 'e n ·t 1 n'attend rien d e plus. Avec lut, . 'I 1 faut donc se tenir sur ses
a n d é d 3 n s sa le tt r e C 'e s t é to . . , h a nt, ma If a ·1-
n a n t q u 'i l m 'a it p ro p o sé ! . n­ gardes et user d e ctrconspectwn, car ,, c'est. u n mec
sant homme. S ' i l n e se présente pas l u,l-meme "' de nouveau :1
J e v o u s e n v o ie :w ss i u n m é m o
v e u t sc d is p e n se r :1 l 'a v e n i r d
ir e d e P y th a g o re , p a rc e q u 'i l l'Ordre, eh bien ! laissez-le aller : vous n aurez � as erdu beau- p
e d é p e n se s in c o n si d érées. C e coup Rayez donc avec lui tous ceux qut,. parmt les ge.ns d'ici ,
m é m o ir e tr a it e d 'u n e c o n fe ss io n
g é n é ra le . Voyez c e q u e fo n t , . e
·

le s g e n s q u :m d le u r a tt e n ti o n e st font partie de la reunron d B ru tus , ct adressez-mot pY th a-


a p p e lé e su r u n e c h o se . P h il o n . . .
ore Ménippe et Confuc i u s : avec eux t �OI s, . J e veux d'tnger
m 'é c ri t q u e . M in o s a e n v o y é son
maj. I I n 'e st p a s e n c o re c o
c u rriculum, 'V itce e n ta n t q u 'I
m p l e t : il c o m p re n d q u a tr e -v in g
ll . �o us les au tres, car i l s doivent certes se d ts!I nguer bar�� �� �
' . . �
se iz e fe u il le ts c t n 'e n e st q u 'à t­ les autres Encore je n'attends pas beaucoup d� on c
la J7 e �l n n é e . V o y e z c o m m e le s mais Cort �z devient bon. Remettez-vous-en à m �t pour � ' � rga ;
,

g e n s o n t c o n fi a n c e , q u a n d o n
r.e c o n d u it d ig n e m e n t avec e u x nisation : je veux tout arranger détnS la mesure u posstb e e
e t q u 'o n le s p re n d p:1r l e b o n cô
té. P ro c h a in e m e n t je v o u s e n selon les circonstances.
v e rr a i a u ss i d e u x le tt re s, p a r ­ ... .
j' a i g u é ri l' un d e so n sans-gêne,
le sq u e l les v o u s verrez c o m m e n
t I I me serait agréable aussi que l'on � ut l � moms ? ossible à
e t l 'a u tr e d e sa façon d e c o m Athènes que ces ,gens-là sont sous ma dtrectw � , car J Y comp tc .
m a n d e r r,èchc c t b rè v e a in s i q
V o u s d o n n e re z c e s le tt re s a u F r.
u e d e se s fa ç o n s in so c ia b le s.
D io m è d e , p o u r q u 'i l e n use
­
b�aucoup d'ennemis, qui m'en feraien � un cnme e�*)e(;epJ�)
,
d e m ê m e façon a v e c se s g e n s q u senteraient comme un suborneur d e )eu � e� gens . .
i so n t en tr a it e m e n t en c E n genera , , 1 , de' shabi tuez vos gens de parler tnconstderemen t et
h ô p it a l. et � , ·,

Je v o u d ra is b ie n a u s$ Ï exa m in .
e r le n o u v e a u grade b er li n o is . b tt,' qu'il c�l réellerncnl.. 1'\f�

\\'ei�haupt ne veut j ll n HilS è l r e tenu po Ut'


],,;

rn ':t·ile·l il pa.; d'Nt•e 3 p p ell! avec raison u n -;u orneu r ?


, qui n <ll.liri: d:Jns
268 tCRJTS ORIGINAUX ILLUMINES 269

CQ ;-.jCF. R;\!A NT Lt\ SE(:TE DES

de faire la conna issance des m emb res : les plus grandes forces pl u au p� tra va n t : m ai s qu e po uv ais -je di � e en un
m 'a va it pa s .
sont a i n si presq ue perdu es. Ne donne z pas non plus facile ment te m ps où t o u t ét ait co nt re m oi ? A qu oi m on o p po stt lo � au ­
à quelq u'un la perm ission d e fréqu enter dans une autre Pro­ _1rc rne nt qu e ce n est p s 1 œ u­
r:Jit -e lle se rv i ? O n vo it t r o p cl3 . � qu e
vince : ces jeune s .!.{ens sont en effet trop étour dis et causent vr e d' un se ul (P . .SJ ) es pr it, qu e plu sie ur s y on t tra va ill e et
a vec t o u t le mond e. C'est une misèr e que les gens n'aie nt se s id ée s. C' es t là , je cr oi s, qu e se tro uv e le
ch ac un a ap po rté
presque aucun e idée de l a force et de l'orga nisatio n de telles gr an d vic e de l e sy stè m e. M ac hia ve l � i t :
pl us to ut . . resque
Sociét ét:, ct q u ' o n éve i l le génér aleme nt l'<ltten tion sur elles (( l i fau t prendre po ur ma xim e gé né ral e, qu e 3aJ?
a1s p
quand on n'en d i t que c c qu'il est néces saire. O n montr e l'âge, glé d ' ab or d qu e p a r la co nd Utt e d un se � l
un ét at n'e st b i e n ré
1 e <:réd i t et 1 'é tc nd u c de 1 '0 rd re q ua nd on n e n pa r 1 e pa s d t 1 e, qu i n e pla n ct qu i éta bli sse les or dres nécessai­
'
ho mm d o n le
. a nss z de pr u­
t ou t ; 31ors en effet les gens n'en pense nt plus de mai J et ne qu 1
res pour ce la. l i fau t do nc q u ' u n ho mm e, �
peuve nt �1ccus er p�rl'o nnc d : lV oi r menti quand i l s voien t que
dence pour fo nd er un éta t, ass ez d e ve rtu po ur le fat rc pa r un
au tre pr inc ipe qu e pa r ce lui de ! 'i � t é rêt! un i � u;� � nt pa r
'

cc n'est JXls tout à fait ::tinsi. Ce qui est conte nu dans le grade ,

d es 111. mi11o r . en const itue le tout. Si vous n'en êtes pas tou­ l'a mo ur d u bie n p u b l i e e t san s �l\' O t r eg ard a ses .--: e n t 1ers : u n
_
,

ché ct si cela n e vous satisfa it pas, c'est que vous ne �alez rien. tel ho mm e do it tâc he r d'a vo ir l'a uto rit é l u i se ul ; et jam ats
J e vous en prie donc J recom mand ez à vos gens plus de dignit é un esp rit rai so nn ab le ne r e p ren d r a u n lég isla teu r d'u ne ac tio n
et une extrê me circo nspec tion. U ne i mprévoyance dans cet ex tra or din air e qu 'il au ra fai te po ur fon de r et pour régler un
ordre pourr ait un jour nous coûte r l'honn eur, le pain et la vie,
éta t. I l est vr ai qu e, si l 'ac tio n l ' acc use , il fau t qu e l'e ffe t . le
en dépit des meille ures inten tions. Je ne mets plus facile ment jus tifi e ; i l ne fa ut pa s rep re nd r e un lég is lat eu r qu i us e de vw :
. . es, ma ts . _
m a confia nce d a n s les homm es ; j'ai fait �1vec eux des expér ien­ len cë po ur acc om mo de r les aft a1r seu lem en t . ce lu_ • qu t
ces de toute sorte : les meille urs ne valen t pas beauc oup quand ,
.
·1 s c o u 1·s po l1t ., ltv . I,
en use po ur les gâ ter . » ( MA CH IAV EL D
leur intérêt (P. SO) est en jeu . A quoi s'atte ndre alors de la chap. 9) (1). , .
part de la mass e non décrassée ? Ma is je n'a i p u ob ten ir cel a : on m ' a att rib ué co mm e de str de
Je ne sais que penser du fait que Philo n ne m'éc rit pas une do mi na tio n ce qu i n'é tai t au fon d qu 'ar t po liti qu e e.t nécessité.
ligne de r é po n s e à plus de dix lettre s et ne m'en voie pas non (P .52) N e tro uv ez pas ma uv ais qu e je n 'a i e. pa s achevé l � s
plus de rapp ort prov incia l. C'est ce mois-ci pour tant que, à écn re, et qu an d
.

aut res Q. L. J'a i vra im en t tro p à fai re et JC

en vertu de ln dern ière conventio n, je devr ais faire ma relat ion


ne possède pas mo n ac st u m j)oetic'U'm, je ne pu is t ra �a i l le: ,

aux Aréopagi tes. Mai s je ne puis envoyer une seul e lign e, car en aurais-je la force. ll fau t qu e je soi s ple 11u s De o, e t Je do � s
je n'ai rien reçu de null e part . Vot re lettr e au suje t des M ...., att end re qu 'il en soi t ain si, je ne pu is m' y me ttre de for ce ; ma 1s
.
je l 'ai envoyée auss itôt à Phi lon, mai s je n'en ai encore reçu de
, j'en vie ns généra lcm ent à cet éta t qua nd je vo i� de bon nes a�­
repo n se .

tio ns ou qu e j'e n ent en ds par ler . Co mm e de pu 1s lon gte mp s Je


En ce qui conc erne les M l açon s], je rema rque encore ce Qui .
n'e nte nd s pas d u t o u t par ler des aut res loc alit és et tou t au plu s
. .
suit. Les trois prem iers grades en sont désor mais insérés dans d'A thè nes , je n e sui s nu llem ent éto nne qu e ]e sot s s•. � eu e.n
,
..

n o t re Systè me en tant que g�·ades de J 'Ordr e. Donc celui qui,


. éta t de pro du ire qu elq ue cho se de bo n. So uv en t au ssi J e su �s
chez nous , après Ill. min or devie nt M r açon ], avan ce ; et pour ­
dé co ura gé pa r la pe nsé e qu e pe ut- êtr e av ec ma bo nn e v.o lon te,
tant ces grades ne son t presque pas en con ne� ion avec les. me s idé es et me s tra va ux , je m e pré pa re po ur réc om pe nse un
grades de l 'Ordre qui précèdent ct ceux qui suiv ent ; ils ne leu r et,
gib et qu e l ' i� pré vo yan ce d'u n seu i ho mm e i m pru de � t pe � t
ressem hle nt no n p l u s e n rie n. Davantage encore : alo rs qu e cha ­ dét rui re le ma gni fiqu e ·édi fice . Les perséc uti on s do nt Je su1 s
qu e no uv eau .g rnde de vra it co nte nir plu s qu e le précédent en l'ob jet, mes mal heu rs, mes con trar iété s dom estiq ues me créent
fai t ils con tie nn ent mo ins . Ce la ne me pla ît pas ; et déjà cel� ne souvent aussi de durs moments.
A pro pos de Yorick, je me résigne bien volo ntier s: aban -
l-;l'Sf ilet� <'1 :-:uiJ, .mé tltH' faltlll ' :h� jeun PS gens lie ITni vers i t � . �r:lc c:l �onh
Y­ donn ons donc l'affa ire, bien que dans lé fond je trou ve qu'o n
mnt:;qU �l'
por·, ri s t e d :\ la morn l i t r:. feinte S<WS lti • J i t e l l c i l �:lVait dr"·guisct· ct
� r. s mau,·n i�es intentio n,; ct ses i n fatnit�s . texte.]
( 1 ) (Ce p;)ssagc de \l ac.h iavc l est en français dan s le
SECTE DES ILLUMINES 27 1
;

CONCER�ANT LA
;

270 ECRITS ORIGINAUX

n'ait pas réfuté tous mes ':lrguments. Mais, le fait qu'il ne vous du Seigneur, mc mettre à l'abri des bulletins de reproche, bien
plaise pas est pour moi une raison suffisante . L'Université que j'aie du trava il p l e i n les mains et que j'aie peu de courage
vous a beaucoup d'obligation d'avoir déjoué le coup contre �� cela.
L . . . Demandez donc aussi à S . . . , à l'occasion, si les attaques Que Ulysse so i t enrôlé, cela fa i t une petite difficulté de plus
perpétuelles dirigées contre moi au sujet du droit canon avec 'toute la Loge. (P. 55) Je s a i s déjà en partie les désordres
(P. 53) doivent avoir une fin ? Quel homme peut-il s'appliquer survenus à Athènes a i nsi que les plaintes générales. I l n'est
sérieusement et fortement à une discipline que demain il peut pas impoEsicle qu.e tout devienne de nouveau en ordre ; mais
aussi facilement perdre ou conserver ? Vous pouvez bien enfin ce sera toujours dur. Si vous voulez mc suivre, tout devra bien­
admettre cela, p�ur que je puisse vivre eu repos, tranquiile et tôt sc remettre en t ra i n , aussi bien que partout ailleurs. Mais·
sans être remarqué. D'ail leurs je n'ai tiré de là nul a van tage. i l faut auparavant q ue je sois en état de voir e n détail toute
J e suis aise d'être débarrassé d'une si dangereuse fonction dans votre province. Alors je vous enverrai une instruction spéciale

un pays où 1 'on trouve si peu d ·' assistance. d'après laquelle vous devrez travailler. C'est dur, très dur, de
E n ce qui concerne ce que j'�1i écrit plus haut relativement faire revenir lès gens, quand ils ont une fois perdu l'estime
pour une chose, une personne et une institution. lnterea non
à l'inscription des M l açonsj dans notre Système, je ne l'en­
desperandum. Portez-vous bien. Je suis votre
tends pas comme si je désapprouvais cette association ; j 'y suis
plutôt très disposé ; ce que je dis a seulement rapport à la fa­ SPARTACUS.
çon dont ces choses doivent être i ntroduites et au fait que vous Ephèse, le 8 Asphandar 1782.
ne vous attachez pas à moi assez étroitement. Les dispositions
de l'Ordre cessent d'un seul coup, et maintenant i l en résulte
trois grades inactifs. Je ne puis appeler encouragement Je fait 12
de revenir en arrière et d'être obligé de passer de l'activité � Sp. C. S. d.
l 'inactivité. Qu'ont donc ces gens contre une occupation qui
s'adapte à ce qui a précédé et prépare ce qui doit venir ? Le Vo us trouverez ici les der nie rs comuumicata, que j e vous
Vénérable lui-même est électif, ce qui va contre tout l e reste ret our ne. Da ns ma lett re à Dio mè de, j'a i oub lié de fair e me n­
de la constitution et peut provoquer les plus grands troubles tion que je (P. 56) n e sais per son ne act uel lem ent pou r le poste
si la Loge regorge de gens lacceptésj sans choix et seulemen � de sec réta ire du com te de Th ierh eim isch en, à part Th alè s oe
�o�r . ob,tenir de l'argen t. (P. 54) E t maitenant ce n'est pas de M ilet : i l est d'a ille urs prêt à accepter cett e plac e.
SI tot qu un changement puisse survenir. Par mi les étu dian ts d'ic i pro ven ant d'A thè nes, lies sui­
van ts] mé rite nt d'ê tre rem arq ués :
.

Pourquoi donc n'avez-vous encore jusqu'ici laissé O . . . s'en­


.
ro"' 1 er ?. ce n ' est cepen dant pas un mauvais homme. Pizzaro
P Le fils du négo cian t S . . . , qui a été pro mu licen cié cett e
ne m'a pas encore écri t : i l doi t d e nouveau s'en repentir.
Faite s atten tion à Herm ès. W . . veut abso lume nt avoi r le. sem aine et a très bien con duit son affa ire ; en outr e i l est très
rich e ;
.

béné ficier B . . en la paro isse d'ici : c'est une d� ses créa tures :
2° U n cert ain M . . . ; son père , auta nt que' je sache, possède
.

ut solus sit altis:i im.us . L'U nive rsité le prése ntera certa inem ent
un mo ulin à pap ier sur l'A u ou la Le hel ;
. .

Ayez donc soin qu'o n ne fasse là-dessus aucu ne réflex ion. W . . :


3 o Le frère d� Sei-pion ;
a pour lui, en faveur de B-. . , le prétexte spéc ieux de J ' écono­
4 ° Un certain S . . . , orig inai re de la For êt No ire, qui a déd ié
.

� ie �t de l 'épargne, parce que celui -ci offre de se charger du à l'Ac adé mie une diss erta tion bie n réussie : De Comitatibus
VICan at cont re une très petit e rétri butio n à obte nir de l'U niver ­
lJavariœ, et qui est u� hom me très app liqu é et . hab ile.
si té. E n cette affair e I-fcrm ès ne doit donc pas avoir autan t cle
préte ntion s que S . . . , qui dema nde, n ce que j'app rends 1.200 Sur le caractère et les autres qualités de ces gens, je ne � u i s
florins : c'est impossible. ' fournir de témoignage assez caractérisé. Je vous prie donc
Je . vi�ns d e recevoir, votre nouvel écrit . Je ·veux, au nom d'entreprendre des observations à ce sujet.
r

272 ÉCRITS ORIGiNAUX ,

273
CONCERNANT LA SECTE OES lL LU M l� ES

13
so le nn ité ; vo us ê t es né po ur ce la : nemo ti b i in ha c re palmam
Sp. Celso S. d. disputet.
· té et d' au tre ,
Les pe tit es fa ut es qu i se s on t i nt ro du ite s de cô
ai s vo lo nt ie rs , m ai s no us de vo ns ce pe nd an t le s
Pourquoi je donne des noms si horribles ? Voici l a réponse : je le s reco nn et à l a
un pr oc ès av ec M ah om
l . �arce que, si nous voulions simplement désigner nos gens lai ss er . D 'a ill eu rs no us av on s
,

C el a ne pe ut av oi. r be au co up d' im po r­
d a pres des hommes dignes, la moitié de nos gens ne recevraient po nc tu al ité exagérée. lai s­
a1 1n ot a.r c : pe ut -ê tre , av ec l e te m ps ,
. pas de noms. (P. Sï) I l s sont moins différents des bonnes gens ta nc e. l nterea pl ac ea t
ls ct
pl èt em en t to m be r la cl as se de s M in er va
que des méchànt.es. se ro ns -n ou s co m t le�
nn er on s-n ou s un e au tr e fo rm e. E n ou tre , pe u on
2. Par 1 'exemple des hommes bons et dignes le candidat lu i do �e
nt au sy stè m e ch ro no lo gi qu e1
apprend ce qu'il doit être ; par l 'exemple des ma �vais ce qu'il St at ut s en tr e le s m ai ns . Q ua
)
� e doit pas. être, c� qu'il doit éviter. Les deux exem � les sont
l 'ab an do nn ât co m pl èt em en t et qu 'o n (P . 59
dé sir er ais qu 'o n n
sio n en ol ym pi ad es , qu i es t un e di vi sio
egalement mstrud 1 ts : on doit pouvoir étudier le vice d'après lu i su bs tit uâ t la di vi
pl us an cie nn e : ia }'ie nt su o te rn po re . O n pe ut
la vertu, et la ver t u elle-même d'après le vic e . sû re et la o1 nn
'il es t sim pl em en t ut ili sé po ur m as qu er la vr aie
3. Le candidat peut apprendre par là ce que l'homme serait di re po ur ta nt qu r
afi n qu e les ge ns n ' ai ! l en t pa s re ch er ch .e
devenu dans de meilleures circonstances, si l'heureux sort di vi sio n du te m ps ,
oir e de ce tte ép oq ue l'o rig ine ct la na iss an ce de l'O r­
l'avét Î t placé à la place voulue, ct combien son éducation sa re­ da ns l'h ist
ts su rv en us ce s an né es -là . O n
ligion, la forme du gouvernement, le temps, les circon � tances dr e en fo nc tio n de s év én em en
it pu to ut au ssi bie n ch oi sir n i m p or t e qu ell e au tre faç on
Y auraient contribué. Par exemple, écoutez ce que Raynal dit au ra
.
'

te r : m ais on a ch oi si ce lle -ci pr éc isé me nt pa rc e qu 'el le


de Cortez : de co mp
on nu �. De plu s, vo us vo us en ser ve z' po ur ca ch er
est la plu s inc
Cet Espagnol fut despote et crueL Ses succès sont flétris
<<
da ns la co rre sp on da nc e la da te des �n né cs et de s· mo is.
� de ux ièm e gr ad e et faç on ne z
?ar l 'injustice. de ses . projets. C'est un assassin couvert d e sang Tene z-v o s trè s str ict em en t au .
:
tnnocent. Ma1s ses vtces sont de son temps et de sa nation et les ge ns d'a pr ès lu i. Je le tie ns po ur le gr ad e fo nd am en tal
s�s vertus sont à. lui. Placez cet homme chez les peuples 'an ­ pa rce qu 'il encourage au bu t qu 'qn sc pr op os e et qu e, s'i l est
ciens, donnez-lut une autre patrie, une autre éducation un bie n co nd uit et qu 'on op èr e d'a p� ès l ui, i l fo rm e de s en tho u­
autre esprit, d'autres mœurs, une autre Religion : Met t ez: le à sia ste s. J'a i en yo yé à Ca to n un sch em a d'a pr ès leq ue l on pe ut,
la têt � de la flotte qui s'avança contre Xerxes, ou supposez-le mé tho diq ue me nt et saQ s gr an de pe ine , dit iger da ns le pl us
parm·t les généraux Bataves qui s'aiT ranchirent de la tyrannil! be l or dr e et en vu e du me il leu r ré su lta ·t un e gr an de qu an tit é
de ses (:., 58) compatriotes, et Co r tez sera un grand homme, de ge ns. J'e spè re qu 'i l vo us l ' a mo ntr é ; sin on , de ma nd ez -le -
ses qualttes seront héroïques, sa mémoire sera sans reproche. lui. I l a cette disposi tio n :
César, n é dans le quinzième siècle et général au Mexiquè eût
été plus méchant que Corf'ez, etc. (1). )) (P. llO)
0
'
--- ---

Je crois que <;es raisons doivent être suffisantes. J'ai certaine- oa


·-

ao
-------
ment plus d'un motif à tout ce que j'entreprends. -----� -- ---
-

oc
Do ob ( ' ()
Je vous remercie de la peine que vous avez eue avec Cortez. --../ ----- . ----- ---+ -- --- -

J� s uis d'opinion qu'il réussira. Je l'ai longuement sondé et de 0 0 0 (} (J () 0

b1en_ d �s façons au sujet des Jésuites. Bref, j e m e ch�rge de . l e plu s éc lai ré , se co m­


tout. C est une bonne chose que vous J'ayez accepté. D'ailleurs L' esp rit du pr em ier , l e plu s zé lé et ,
mu niq ue inc es sam me nt et j() ur ne lle me nt à . a a ; l e [ pr em ier ]
aucun autre n e peut donner à l'affaire autant de force et de et c se co mm u­
a se co mm un iqu e à b' b, et l'a utr e a à c c ; b b c
(1) [Celle citation d e Raynal est en fran<;:us dans le tèxte.l ntq ue nt de l a mê me façon au x 8 t)lacés au -de sso us , ceux-ci au x
16 qu i vie nn en t ap rès , les 1 6 au x 32 su iva nts , et ain si de su ite .
274 ; . CONCERNANT LA SECTE DES ILLUMINES
..

275
ECRITS ORIGJ�AUX

J'a i écr it à Ca �on d'u ne façon plu s dét aillée. Bre f: cha cun n facilement de ma corn pagnie, et qu'il s'estime heureux quand
deux adj uda nts d'a i le, par I';n ter mé dia ire des que ls il agi t su� ii est reçu. Si je n'agissais ainsi, il serait certainement déjà dé­
tou s les aut res . C'e st du cen tre que sort tou te la force et c'e st goûté de moi et aurait trouvé mon point faible. Ce sont là
là qu' elle se réu nit de nou vea u. Ch acu n s'at tac he dan s une cer - · autant de petits avantages domestiques et d'artifices pour �e
tain e subord ina tio n deu x hom me s, qu 'il étu die com plè tem ent , rendre respectable. Bref, il faut s� faire désirer. J'ai bien réflé­
observ·e, façonne, exc ite et qu' il dresse pou r ain si dir e comme chi sur tout cela et je le sais par expérience. Je trouve donc
des re.crues, afin qu' ils pui sse nt que lqu e jou r tire r et faire mon calcul à ce sujet tout à fai t bon : on ne se trahit pas non
l'ex erc ice avec tou t Je rég ime nt. On peu t procéder de cet te fa­ plus autant. Oh ! c'est absolument bon et magnifique ! Si quid
çon dan s tou s les grades. rectius istis noveris, candidus impe1·tire.
Si Dio mè de veut me fai� e une vis ite, j 'en serai hon oré . Ma Je crois toujol.._ .., comprendre l'opération ct la rnanipulation
tab le est à son service a .u ssi lon gte mp s qu 'il lui pla ira de se mieux que qui que ce soit dans 1 'Ordre. V ous, messieurs, vous
fu er à E phè s e ; ma is, qu ant au log em ent , je n'a i ni Ii t ni cha
m­ ne voyez que Je gro� et · ',nrisez trop les petites . nuances. Or
? re ; Ma riu s avi ser a. Ma is si, de plu s, Ce l&.· veut ap par aît re tout dépend de cela ! J 'étudie chaque regnrd, chaque pas pour
%n p e rs ona , (P. 61) 2lo rs le jub ilé n'a ura
pas de fin . Ma is vo us voir si j'y gagne ou si j'y perds, et je dresse mes gens à marcher
devez vo us décider bie ntô t, car Ma ho me t s'e n va prochaine­ sur mon geste et à l ire mes ordïes sur mon visage sans que je
me nt en Pan non ie, et A ... par t pour Rom e : qu 'ils vie nne nt parle. Nul n'a mieux pratiqué cette façon que l'Ordre des
ce � !em ent à une épo que où je pui sse les att end re et jou ir com­ Jésuites. Je crois (P. 63) aussi que c'est par négligence d'une
ple tem ent de leu r présence ! E n ce qu i concerne Hu tte n il sage manipulation même dans les plus petits détails, que· les
vou s fau t d'a bo rd envoyer un avi s à Erzeroum ut omnia' in M[açons] et toutes les autres Sociétés secrètes, jusqu'ici se sont
pro mp tu sin t. Je pen se cep end ant qu e c'e st u � faux pri nci ruinées. Il vous faut apporter parmi nos gens un ron et des
­
pe de mc_ttre en rel atio ns, dès l e débü, des �om me nça nts avec mœurs propres qui vous différencient de tous ies autres. F�­
les pr_:m•e rs et les plu s dis tingués. De cette façon on brû le çonnez en particulier Diomède d'après ce principe. S'il vient
tro p to.t sa poudre. On dev rait plu tôt lais ser penser à ces gens près de moi, je lui donnerai aussi une indication. Cela rend
qu 'il s_'agi t là d 'un e prérogat�ve des classes pl':l s élevées, afin qu e respectable. On peut aussi bien commander sans parole et sans
, ,
le des �r d e_ntr er en des rel atto 9s de con fian ce avec de tell es per­ écrit. Les gens doivent être dressé � de telle sorte que l'Ordre
.étaient
s? nne s exctt.e et po uss e les can did ats à acq uér ir plu s de qu ali­ leur soit aussi agréable que s'ils les seuls ·e t les pre­
tes. A me sur e qu e les grades s'é lèvent , les faveurs aus si do i­ miers. L'amour seul doit tout faire agir en vue du but ; c'est
ven t mo n�e r. Si l'o n a dé�à tou t �an s le grade inf éri eur , on ne à cela que sert mon lllum.inatus rnitw1·. Toutes ces espérances
cherche ne n de plu s et 1 on dev ien t paresseux et ind iffé ren t que J'on fonde shr l 'âge de l'Ordre, sur son extension, sur le
parce qu e l'o n ne vo it rre n de plu s en réserve. On devrai t do n� prestige des membres, sur la puissance, la richesse, etc., il ne
con sta mm ent , aut ant qu e 1 'on peu t, se ten ir sur la réserv e: faut pas trop les encour-ager en eux ; dirigez-les de telle sorte
alo r � c�s gëqs_ ent end ent rac on ter ,qu 'il en va de tel le façon avec que tout cela leur soit indifférent : c'est la chose. même qu'ils
c�l u 1-;1 et ceu x·l à, ct alo rs ils en ima gin ent plu s encore .:que !;. doivent retenir, et non - l'apparence extérieure. S'ils trouvent
.
r: ali te. Br ef, dè 1� plu s pe tite cho se i l fau t fai re un e pré�oga­ unjour
. leurs espérances dépassées, ce n'en est que mieux : on
ttv e et la nm dre des ira ble , parce qu 'ell e coû te de la pei ne.
.

a. tenu plus qu'on n'a promis .


. (P. 62) Gelse lui-�ême serait beaucoup plus apprécié encore, SI vous trouvez bonnes ces maximes, servez-vous- de cette
S I chacun ne trouvait pa� près �e lui un accès aussi facile. I I ne
lettre �t. lisez-la aux autres ; car je ne sais si vous serez aussi
faut pas q�e . chacun se tienne s·u'r l e pied de la liberté, quoique bien de mon avis à une autre époque, ou si j'aurai le temps de
t � us le des�re� t : l< �en�ez-vous-en . capables, faites ce que vous· écrîre de nouveau. Ces dél icaresses de goût de ma pan
d autres ont fa1t, !aut-Jl due, et alors vous aurez votre part. •• (P. 64) ont été la· cause de beaucoup de nos_ querelles antérieu­
Pythag?re v1ent _ vmgt fots_ a: mon logis et je ne lui donne accès res. Cela fait aussi que nous . n'avons pas les mêmes points de
près de moi qu'une fois . Cela fait qu'il ne se fatigue pas aussi vue � pourtant ceux-ci devraient être uniformes ch.ez les Arêo-
.

276 ÉŒITS ORIGINAl�X CONCERNANT LA SECTE OES lLLUMINES


...

277

pagites plus encore que chez les autres. Chacun croit posséder nes. C'est à peu près notre meilleur homme, sauf qu'il est sou­
le vrai plan, e� c'est précisément pourquoi tous ne peuvent vent un peu trop ardent, d'ailleurs incorrigible: i l a mis pres­
l'avoir. Il faudrait donc s e mettre d'accord sur un seul : u t sit que tout le Palatinat sous le con�mando de l'Ordre. Dans cha­
u1ws spir·i tus. Je ne prétends certes pas que le mien soit le que petite ville de la région, i l y en a un ou deux. Mais en
meille ur ; toutefois j'y a i beaucoup réfléchi. Je procède dans Thessalonie, il ne fa i t que commencer à travaiJler.
mes opérations d'une façon très rigoureuse et systématique ; Je veux réfléchir plus profondément à la propositi�n de Py ..
dans les affaires de l'Ordre, j e ne suis pas facilement m a pas­ thagore. Dans le recrutement des gens aussi bien que dans
sion (ce que probablement vous ne croirez pas), et j'ai en tout d'autres opérations, je suis en général très empêché, parce que
constamment l e p·lan devant les yeux . Si donc on vient à y ap­ je n'ai pas un seul grade dans res mains. Je "n'ai pas même le
porter des correcti ons ou qu'on ne me suive pas, alors la fi­ formulaire d'un Revers. Fa i tes donc en sorte que je reçoive
.
nesse du plan va se perdant, et il me but �lrriver par des dé� quelque chose, pour que je puisse aviser : si seulement j'avais
tours l à o LI j e serais venu au début par le droit chemin. au moins mes manuscrits. Valete, diligite vos -invicem.) sicut
Je viens de recevoir b lettre de Caton, et je veux lui répon­ Christus dilexit Ecclesia m.
dre tout de suite.
C'est déjà u n grand pas de fai t q ue le Chapitre secret veuille 14
se tourner vers nous. Vous avez bien agi ! Maintenànt i l faut
sagement en tirer profit. N otanda : Sp. G. S. d.
1 . Pour que nous gagnions d u temps, n e vous hâtez pas Retenez-vous encore un peu de temps de distribuer le grade
trop d'expédier l'écrit. de Chevalier : faites-le copier de nouveau. Mais, d'autre part,
(P. 65) 2. Cet écrit, envoyez-le-moi, avec vos réflexions et ce publiez :
que vous voulez qu'on y réponde.
3. La première réponse ne doit pas tout approuver d'un (P . 67) 1. le Revers,
coup ; il but échanger un plus grand nombre de lettres, afin 2. l 'agape,
que Philon puisse agir dans l'intervalle . 3. le discours en baragouin à moitié théosophique, rédi�é
4. Entre temps, Brutus, Diomède et un ou deux a u tres Ca­ par P h i lon, et l'explication des hiéroglyphes.
pitulai res, peut-être aussi rv1usée, seront reçus Ill. major. Au lieu de ce discours, vous en recevrez ces jours-ci un autre
Voyez donc dans ce grade réellèmcnt un nouveau grade ma­ nouvellement rédigé par moi : i l est i mportant et répond au
çonnique, qu i doit vous donner l'idée que nous sommes en but poursuivi. J'ai cru nécessaire de fair� cette modification,
possession d ' une prapre Nl açonnerie, et alors vous a ppu ie re z parce que ce grade est visiblement le plus misérable de tous,
l' affaire avec plus de force.
ne cadre pas même avec les autres, diminue la considération
Ne vous hâtez donc en rien, et, sous main, disposez tout des gens (qui devrait augmenter avec chaque grade) et, comme
le montre la feuille complémentaire, rend craintif M. Aurèle
comme il e s t nécessaire que ce _ soi t fait quand on en vient au
point décisif. Je ne puis com prendre pourquoi depuis un mois à côté d'un plus grand nombre d'autres encore. F . . et d'autres .

déjà Philon ne m'a pas écrit une seule ligne. Serait-il par ha­ appellent cela « jouer la Religion (1) », et ils ont raison.
sard malade ? Sur quatre lettres, je n'ai pas encore une ré­ Fac ut hœc omnia quam citissime fiant. Je travaille de mon
ponse. Aujourd'hui part une nouvelle lettre dans 'laquelle, se­ côté à la hâte, et vous trouverez que, certainement, je n'ai pas
lon votre volonté, je l'engage à ériger des Loges. A Maho�et modifié la chose en pire. Vale.
aussi j'ai écrit aujourd'hui pour qu'il s'occupe des copies. J'ai SPARTACUS.
en fait à écrire tant et à tant de gens, que bientôt je ne serai Je vous prie de me renvoyer la feuille complémentaire, ainsi
plus en état d'y suffire. Si cela continue et devient plus rude
·Que la dernière lettre d'Epictète.
cnçore (P. 66), j' �lllrai besoin de secrétaires près de moi.
N'oubliez pas de faire tout le possible pour Epictète à Athè- ( 1 } [Cette expression est f'n français dans le lexie�.
278 I�CRITS ORrGINAUX CONCERNANT LA SECTE DES ILLUMINÉS 279

(P. 68) Philon se plaît à dire qu'il m ' a procuré 500 hommes. Mai s :
15
. ,

} 0 i l n'y en a pas autant· ; 2° ses prov � nces � ont dans u n tel d ­
,
sordre que je ne sais comment m e ttrer d affatre. Apres qu .1
Sp. C . S. d . s'est b ;ouillé avec tout le monde et qu'il a perdu crédit et con­
fiance c'est moi qui maintenant dois remettre l'affaire en train.
Maintenant, j'en ai enfin terminé avec l 'allocution d u grade Philo � est bon pour le r.ecrutement ; mais i l n'a pas l a pa-
de P rê t re . J e crois l'�ï.voir rem aniée de tel1e sorte qu'elle est
tienc e de rete nir les gens (P. 70) et ne les soum et pas a u n exa-
'

p l u s cc·rrcctc, p l u s complète et incomparablement plus forte men précis : aussi dois-je bien abandonner I: moitié de t o� s
.
que nn pr�· mièré réd;lction. Nos gens :tcceptent des modifica­ c.es gens, et pa: surcroît d e � a � h; ur, les su�e neurs sont <:_hot
t i o n s d a n s l e E� c r t s d u mieux . d' a u ta n t plus volontiers qu'ils· le . ;
sis avec une tres grande parttallte et sans q u on Y att apphque
désiraien t . E t de mon côté je n'ai jamais honte d'améliorer t�ute connaissance des hommes : rien que cela me fait de b
mes tr:1vr1 u x , ct d'autant plus un Ordre qui s'est proprement
. peine et me donne à réfléchir. I l en est à pe� p: ès partout
engagé � r a ffi ne r d e j o u r e n jour son système. Je suis mainte· comme à Edesse, où d'après l'ordre même de Phtlon quatre
n;J n t l.!!lcl ; i 1 ù c ro ire q u e c é t ; t i t réel leme nt, com me je m e l'ex­
'
hommes seulement ont pu se tirer d'affaire, alors que pour-
p l ique' , h1 · d c· c t r i n e secrète du C h r i st d'in trod uire de cette
tant la plupart avaient été engagés par Philon .
fnço n l a l i hert é pa rmi les J u ifs ; je crois mêm e que la Fran c­ . .
Ci-joint d e nouveau deux cahiers d e mon manuscnt. MartuR
Maç onne rie est un chris tiani sme cach é. ; au moin s mon expl i­
a déjà reçu le troisième et le quatrième. Faites en sorte, ?e
catio n des h :éro glyp hes conv ient -elle parf aitem ent à cela, et de
vous prie, qu'on ne perde pas de temps à les recopier. J'a� bien
la faço n dont j'exp lique le chris tiani sme, aucu n hom me ne
reçu tes deux cahiers copiés· ; j'attends la suite avec i m patience.
doit avo i r hon te d' ê tr e chré tien , car j e garde le nom et lui
Une fois que l'un de vos gens aura reçu ce grade, vous verrez
subs titue la raiso n. Mai s réel leme nt, c e n'es t pas une peti te
quelle vie pénétrera alors toutes les parties et la machine to�t
affa ire que de ram asse r si con ven able men t en un seul grade
entière ; ·a lors quelques-uns pourront se convamcre par expe-
0 ,

une nou vell e relig ion, une con stitu tion d'E tat et des explica­
rience qu'on reçoit ici réelt'ement un grand enseignement.
tion s d'h iéroglyphes si obs curs ( 1 ) . (P. 69) On pou rrai t croi re
Je vous joins aussi une lettre d'Epictète pour que vous
Que ce fût là l e plu s hau t grad e ; et pou rtan t j'en ai encore,
voyiez, puisque Philon se réfère à l u i , combien peu de g�ns
déjà prê ts, troi s pl us hau ts, inco mp ara blem ent plu s i m portants
. i l connaît auxquels i l puisse se référer ; pour que vous voyte�
pou r les hau ts My stèr es. Ma is ie les garde par devers mo i· et
que, si ce que dit Philon , était vrai, Epictète prêche tout ce que
je ne les com mu niq ue uni que men t qu' aux bene meritis, que
lui Philon a apporté dans le grade de Prêtre.
ceux-ci soi ent Ar éop agi tes ou no n. Car c'e st vraiment afflige
au_ plu s hau t po int qu e }e do ive sol lici ter qu 'on ve uil le bie
ant (
P. · 71) Adressez-moi Numenius dans l� correspondance : je
n veux tenter de le guérir de la théosophi e �t de l'amener à nos
accepter mes tra vau x, en co re qu 'on n'e n ait po int de
me il­ �ues. Je parie que je me saisirai de l u i ; au · moins nul ne m'a-t­
leu rs à leu r opposer, alo rs qu 'on de vr ait se réjouir
·qu e je les il encore échappé sur qui je me suis appuyé. X . . . est-il Excel-
do nn e. Je su is cu rie ux de sav oir ce qu e Di om èd e dir
a du grade lence ?
de Pr êtr e ; \'Ous me l'é cri rez : ce la m e redonnera en
mê me Les questions auxquelfes répond l'Ill. !.faior lors d e son ad-
te mp s de s forces et de l'ent ra in po ur u n long temps.
mission sont jointes à ses actes, en tant que data pour po·uvoir
Si dé jà j e n'a va is pas lou é si so uv en t de s gens do nt j e do
is en tirer encore par la suite des conclusions sur son caractère.
me pla ind re pa r la su ite , je lou er ais vo lon tie rs Campanell
a. · Dans combien de temps puis-je compter sur Usong ? Je vous
Au ssi bie n, au tan t qu e j e l e co nn ais , c'e st un ho mm e magn
'""

ifi­ renvoie la feuille non encore recopiée.


qu e. Très pr oc ha ine me nt je vo us en ve rra i so n rap po rt d'i
ns ­ Je suis d u reste,
pection.
Votre
'
SPARTACUS.
(1)
ree lle �xp lica tion d e .; b i é ro� lyp hc::; est don née plu s
loin, dan s la se­
conde parti e).
,

280 ECRITS ORIGI NAL: X


.

CONCERNANT LA SECTE DES ILLUMINÉS 281

16
est de ven u plu s sag e. C'e st u n ho mm. e ple in de sci enc e $Ol ide ,
Sp. C. S. d . de finesse ct d ' exp éri enc e du mo nd e. C'e st lui qu e je dés ire rai s
po ur provin cia l, ct a u cas où i l n'a ura it pas enc ore à adm inis ­
Si vous étiez ici près de moi, je vous conférerais sans délai tre r tou t le Pa lati nat , je le vou dra is pré sid ant à la pre miè re
mon grade, car vous le méritez, et je dis cela ici comme un ins pec tio n. Si vou s me pla cez l à des hom me s qu i ne me con ­
témoignage ù toujcurs conserver, de tous les Aréopagites au­ vie nne nt pas , alo rs je me ret ire de la pre miè re ins pec tion tou t
cun ne s'c�. t corrigé en dehors de vous. C'est une remarque ent ière , ct vou s ver rez alo rs à y arranger les cho ses .
qu'ont déjà bite d'autres encore qui vous ont connu antérieu­ Qu e ma lett re à F . . vou s ait plu , c'es t tan t mie ux : elle con ­
.

rement (P. ï2) c t qui trouvent que vous vous êtes incompar:t­ ten ait évid emm ent des pen sées qui se cac haie nt dan s d u pai n
blemen t amélioré. Con tinuez donc : vous êtes sur le chemin blan c et des sou pes au l a i t . Vou s :wez bien fai t d'o uvr ir la. lett re
de devenir un grand homme. - Mais je n'octroie pas facile­ ;) Chr ysip pe. (P. 74) Vou s ave z tou te lati tud e, mêm e à l'av e­
ment ce gn1dc, car il est trop i m portant : c'est la clef d e l'his­ nir, d'en user de la sort e avec tout es tes lettr es inclu ses dan s �a
toire ancienne :tussi hien que de la nouvelle, com m e de la re- . votre.
...

ligion ct de toute constitution d'Etat au monde. Je ferai donc I l me revi ent de tout es part s que le G . . proposé par Chr y-
.

en sorte, pour soumettre les provinces séditieuses à leurs Ins­ sippe est un gaillard habile, mais u n infâme mauvais sujet.
pections, que ce grade ne soit, dans toute l 'Allemagne, conféré Cela se confirmera · aussi à Athènes. Dans ma dernière · lettre,
q u ' �. trois cxem pl::! ires, c'est-à-dire un seul dans chaque Inspec­ j'ai donné ordre à Chrysippe de se mettre sur pieds. Vale. La
tion. . feuille complémentaire vous montrera ce qu'il en es� les
Mahomet ct A . b:J issen t l e ton en ce moment, parce qu'ils
. .
M [açons] en Autriche.
sont dans l'embarras et qu'Hs n'ont ni grades n i paroles ; mais Ephèse, le 22 Benmeh.
sitôt qu'·ïls les auront, ils redeviendront les Anciens. Je ne SPARTACUS.
m ' i ntéresse plus du tout à leur Province ; en outre, i l s ne signi­
fient à peu près rien, je puis donc facilement me passer · d'eux, Si Allucius vient à Athè'nes, prenez soin q u ' i l ne sache rien
ct ils feroht ce qu'ils voudront. Le tour qu'ils m'ont joué avec de mes affaires de cœur. Que fait ma digne femme ? Est-elle
Philon était vraiment trop vil, trop indigne d'un homme dis­ déjà à Rome ? Envoyez-moi les lettres à ce sujet toujours sous
tingué. J'ai renvoyé au premier son rapport provincial, sans votre couvert.
l' av.o ir ouvert. Mais, en ce qui concerne l'établissement d'un
inspecteur et de nouveaux provinciaux, a u nom du ciel, je 17
vous en prie, ne vçms hâ tez . pas : rien n'exige plus de prudence Sp. Cat. S. d.
que cela. Philon a déjà commis en l'espèce une faute éton­
nante, et si je ne gagne pas F . . . , toute la. Basse-Saxe (P. 73) est Voici enfin quelque chose à copier d u grade de Prêtre. Dio­
perdue pour nous. Qu'avez-vous besoin d ' u n i nspecteur et de mède peut le transcrire, mais bientôt, car dans h uit jours il
provinciaux en Grèce, tant que je m e chargerai de cette tAche '? faut que ce mè soit revenu, et alors je vous enverrai ' la suite.
Laissez les deux autres Provinces faire ce qu'eH es veulent. Il serait bon que Celse, Ma riPs et vous lussiez auparavant la
Pour instituer des provinciaux et des inspecteurs, i l nous faut feuille complémentaire. Je ne sais d'ailleurs si Diomède a ra­
avoir plusieurs sujets munis de hauts grade.s, et ce n'est pas conté cela à Celse (P. 75) ou s'il l'a interrogé là-dessus. - Donc
encore le cas dans les trois provinces, en Pannonie moins en­ certainement' dans h uit jours : je compte sur votre ponctualité.
co � e q � 'ailleurs. Si je voulais exprimer quelque désir, je sou­ En même temps vous m'enverrez aussi la copie pour que j'y
haiterais que la Pannonie nommât Epictète comme provincial : applique le sceau.
alors peut-être aurais-je encore pitié de l'Illyrie. E pictète est . Vous trouverez ci-joint le Soli de �ulle : vous y recevez
un homme magnifique, qui convient lui-même que c'est par beaucoup d'éloges ; quant à nous autres, il nous a fait courir
l'Ordre qu'il a appris d'abord à calmer son ardeur et q�' ; l parmi les épis.
283
,

282 ÉCRITS ORIGINAUX CONCERNANT LA SECTE DES ILLU MIN ES

La bibliographie ci-jointe appartient à Thèbes ; elle est d'un hir e copier pou r vou s le reto urn er dan s l 'espace d'u ne qui nza i­
Conf,·ater de Placide. ne au pl us.
C'est par ail leurs une misère que Celse ait entre les mains Enc ore que lque cho se ! Cela vou s sera it-il agréable que ic
la feu i l l è complémentaire relative au grade, car aucun diable dev inss e un jour votr e bea u-fr èrc ? Si cela vou s plaî t et si cela
ne l a lui fera abandonner, et l'affaire subira d u retard. peu t se fair e sans atte inte à mon hon ora bilit é, j'es pèr e, auta nt
Faites cependant copier le plus ,vite possible ce qui a rapport q u ' i l y a d'ap pare nce d ' espo ir, que cela sc fern . Mai s gardez le
à l'Ill. major. I l y va de notre honneur et de notre réputation. si lenc e enco re là-de ssus , ct permettez que j'en tre en correspon­
dance a v e c la d:1m c à qui je me reco mma nde chau deme nt d
Vale.
qui vous en raco nter a oral eme nt dava ntag e su•· ma situa tion
entiè re. Mais je �ous l e reco mma nde encore une foi s : (P. 78>
18
l 'affa·ire doit être engagée avec fines se et préc autio n, et je ne
Sp. Cat. S . d. voud rais pour rien au mon de m e cond uire en fripo n à l'égard
d'une perso nne qui ne l e méri te certe s pas, et ne le mérit e pas
Enfin la consécration Je 1' église d'ici est chose faite. J'y ai l e moin s du mond e à propos de moi. Porte z-vou s bien et écri-
pris part aussi et y ai 1 u un discours, que Alfred emportera. . vez-moi sur ce projet. Je suis votre
Alfred et les autres, aussi bien que Hutten, Anaxagore et Phé­ SP.
don étaient (P. 76) trè� contents. Mais toute ]a ville parle d'Al­
fred et des robes noires qui se sont réunis dans ma maison.
Figurez-vous que cela soit arrivé dans la maison de Ménippe, 19
ou que Alfred soit a l l é trouver Confucius dans sa chambre !
- Sp. C. S. d.
Est-ce que quelque chose d u grade de Prêtre est déjà copié ?
Si seulement Cerse m e -retournait mon mémoire !
Architas doit, s'il le juge nécessaire, partir · avec A ... pour Encore cette fois à propos des affaires de l 'Ordre. ·
Erzeroum, auprès de A . . . ; cela sera le mieux, parce que je La prése nte crise que traver se l 'Ordre doit mont rer dans
ne reçois aucu ne réponse de sa part. . quelle mesur e A . . . et Maho met peuve nt encor e lui être utiles.
Vous ne sauriez croire combie n notre grade de Prêtre éveille Dans les trois cerc1e s auxqu els ils présid ent, rien ne s'ensu it
chez les gens J' atten't ion et la consid ératio n. Le plus admirable, et l 'affair e ne se dévelo ppe pas du t<?ut. A . . . est trop néglig ent,
c'est que de grands th�olo giens protes tants et réformés, qui et Maho met n'est pas homm e à en enflam mer d'autr es. Au lieu •

font partie de l 'Ordre, croie nt que 1 ' enseignement religie ux de m'être utiles, ils m'entravent en tout, et exigent encore par
qu'on Y distri bue conti ent le vérita ble espri t et le vrai sens de surcroît qu'on s'accommode en tout à leurs courtes vues. 1 l
la religi on chrét ienne . 0 homm es ! à quoi peut- on v us ame­ n'y a donc rien de perdu s'ils se fâchent contre moi et s'ils
.
_9
ner ! aura is-je jama is imag iné que je deva is deve nir Te fon&l­ m'annoncent la fin de leur direction, que j'accepterai tout de
teur d'un e foi nou vell e (1) ? suite 11tiliter. Les choses r- rendront bien vite une autre tour­
(P. 77) Ayez la bon. té de m' envoyer aussi le grade de Cheva­ nure, quand i l s n e seront plus (P. 79) à la tête. - Pour Epie­
lier. Je veux y apposer le sceau et l'estampiller, et ensuite le tète, c'est Philon lui-même q u i a dema�dé qu'il devînt Aréo­
pagite, et de Cromwell j'ai essentiellement besoin.
( 1 ) Quelle joie manifeste ici Weisb aupt d'avoir réussi , par ses fourberies
fi � ement calr,ul ées. à circon venir tant de cathol iques, de protes tanls et de Tranq u;_!lisez-vous à propos du grade de Régenr, que j':ti
reformés. I l �e vantP. à plus d'une r.. prise de chf'rcher à détruir e la religion déjà esquissé une fois. Philon l 'a entre · les mains, et c'est
cbrélienne en générR I. e l 8e Oatle de deveni r le fondatéur d'une foi nouvelle .
-
d'a près cette ébauche qu'il a fait son grade de Régent. Maho­
A ll�ndile a {a/sis Prophelis. qui ueniun/ ad vos in ueslimentis ouium, infrin- met aussi J 'a entre les mains depuis _six mois, mais il n'en fait
se �:us au/em sun/ Jupi rapaces. A {ruclibus eorum cognoscelis eos. Sunt impii,
rien sortir, le châtre constamment et le modifie comme si plus
s��lerali, conlaminali, homicidae. {ornicarii, masculorum concubilores. plagia­
ru, mendaces e'l perjuri, et si quid aliud sanae doctrinae aduersa/uf.
de vingt personnes le possédaient déjà. - Je suis maintenant
.
28S
,.

284 ÉCRITS ORIGINAUX CONCERNANT LA SECTE DES ILLUMINES

en querelle :1vcc t_o ut le monde, mais cela non plus ne fait pas 20
de ma l : cela a p porte de b vic � la machi11e, ct si je veux diri­ Sp. C. S. d.
r�cr convenablement m0n affaire, i 1 m'est impossible d' applau­
dir à des fautes et de dissimuler. Pourtant, cela va encore Que dois-je faire avec F . . . ? Contraria contrariis sunt � LL­
bien, si o n m c sui t ; nwis où on ne le fait pas, nulle part rien randa. Encore que vous regardiez sa cure comme desesp�, ree,
..

ne va bien. Il se peut que j'aie parfois des caprices ; cependant moi je me fais fort de parier avec vous que, dans s1x _ se ames,

ln plupart du temps, je n'ai pas tort, ct à un homme comme il sera un de nos p-lus fervents partisans. Je veux avec lm � our­
moi, q u i a tout seu l r.ur les bras tous les ennuis d'une maison, nir �nfrn la preuve que personne ne peut aiséme? t � e rés1ster,
d'une fonction et de l 'Ordre, on doit 8USSÏ se montrer indul­ quand je l'entreprends sérieusement .. J e veux l m fa1re toucher
gent, s'il l u i arrive parfois d'aller plus loin q u ' i l ne devrait le sol et ébranler tout son systeme.
'

dans ses caprices, comme i l m'est arrivé dernièrement avec . . . .


J'ai le soupçon que Ph tl on trava 1 lle derner.e nous et ms� l-
, .

vous. Cc h1cheux caractère est presque une . seconde nature tue quelque chose d'autre, car tous ceux à q u i fai d�jà �cnt,
chez moi , parce que j ' y trouve matière d'une façon constante. se plaignent de n e pas du tout entendre parler de llll·. S�yez
Compatissez donc ct pensez que quandoque bonus dormitat donc sur vos gardes avec lui : i l se découvrira bientôt. Ma1s _d
Homerus. Donc redevenons de bons amis. (P. 80) Mais que lui faudra se lever plus tôt, s'il veut être mon maître.
j'aie toujours le droit de me fâcher, si les affaires ne vont pas Je l(OUS joins une lettre d'Epi� tète, en vous priant de me la
comme il convient. lnimicus causae, mnicus personae-. renvoyer bientôt. Portez-vous b1en. Je su1s _ votre
Par la lettre de Philon, j'ai vu combien vous, Messieurs,
vous m'aviez recommandé près de l u i . Quelle utilité pouvie:t­ SPARTACUS.
vous en espérer ··�) Je pensais que l'intérêt de l 'Ordre exige qu<:
les chefs s'unissent à · moi et ne s'en séparent pas. En effe t : 21

1 o C'est moi qui ai travaillé le plus à l 'affaire ; (P. 82)


Sp. C. S. d.
2 ° Le plan tout entier est de moi ; je dois donc savoir le
mieux dans quelle mesure je peux ou non l'exécuter ;
3 ° J'ai encore entre les mains les plus grosses affaires ;

\ J' n vie ns ma int en an t à la sec on de pa rti e de vo tre let tre .
en vo ye r de s no uv ell es de l'O rd re , p rce q �'il
Je ne pu is vo us :
4o Enfin, tandis que vous tous, vous recevez de moi des mé­ pa s en co re pa rv en u. M . Au rè le es t ex tre me me nt
n e m' en es t
n âm e Y est
moires, je reste pour l'Ordre, sans exagération , un homme sa tis fai t du gr ad e d e Pr êtr e : i l éc rit qu e to ut e so
essentiellement indispensable, par mon zèle, ·ma vigilance et ac hé è pa rc e qu e les pl us sac ré s de ses de vo irs se tro uv en t là
att
mon activité, comme aussi p·a r la profondeur de mes vues et ' dé sir e seu lem en t qu e ce rta ine s ex pr ess ion s so ien t
ré un is ; il
par mon point de vue, ct enfin par ma ponctualité, mon désin­ adoucies.
téressement et mon aptitude à agir sur les gens. Je ne crains · Je ne pu is en co re rie n éc rir e au su jet de la dir ec tio n de
pas d'affirmer qu'il y a peu d'hommes plu.s habiles que · moi à Ro m e parce qu e je n' ai rie n ap pr is de A . . .
le cr tse
.

rib
cette affaire. Et s'il m 'est arrivé parfois de parler de moi en En �e mo me nt se dé ro ule da ns l'O rd re la pl us ter
qÙ i pu iss e êtr e. Ei le a été provog ué e pa r M ah om �t : P. _
termes élogieux, c'est parce que vous tous avez une petite a , e;1
gr ad e de Pr ... e, en vu e de fatre pre­
etr
opinion de moi ct que vous parlez en cc seris. D'ai lleurs nous effet, ex cit é A . . . co ntr e le
r.ommes et nous restons de bons amis, et si vous vous en rap­ op ini on . A . . . m ' a éc rit un e let tre fur ieu se , m ' acc u­
va loi r so n
fr� re
portez à moi en tout, vous CQnstaterez que, si moi aussi je fais san t de l'a vo ir tro mp é et lui -m êm e' d'a vo ir tro mp é so n
des fautes, j'ai J'habileté de · les utiliser à · notre avantagé. (q ui, so it dit en tre no us, .en pa ssa nt, est plu s � uis ip} e qu 'ut ile ;}
(P. 81) Je ne sais rien de pius pour le moment. Valeas cum me s éta ien t rép réh en sib les , etc ., et de va 1en t etr e ch an ge s.
les ter
aie nt
ux ore ct filiola tua. Peur av oir la pa ix, je l u i pr om is do nc qu e les termes ser
286 ÉCRITS ORIGINAUX ..

287
CONCERNANT LA SECTE DES ILLUMINES

�dou cis, mais que J e reste se:ai t main tenu . J'écr ivis à Philo n
truire ensuite. Ecri �ez-moi donc tout de suite � Varsovie que
à cet · effet . Vous trou verez ici une parti e de sa rêpo nse, que _
vous à Athènes et un plus grand nombre encore de Loges alle­
fai reçu e aujo urd ' h u i . (P. 83) Vou s voye? com bien j'ai à souf ­
mahdes, vous êtes prêts ensemble p t avec tous les v9tres à en­
frir ; mais je ne suis plus en état de le supporte r. A propos de
trer dans la Confédération aux conditions suivantes :
chaq ue peti t grade, i I· se prod uit des agit atio ns de cette sort e
ct c'est touj out:s M·a h o met qui les provoque. Dep uis plus de . 1 o E n gén éral , on n' acceptera que les tr � i s prem.i ers grades,
six moi s déjà, il a ce grad e entr e les main s, il y appo rte sans et non a u delà .
cess e des correctio ns, e t il m'es t impo ssibl e de le recevoir :i'-! (P. 85) 2° Mais il restera d'ailleurs permis à chaque ogc �
lui. Je ne céde rai en rien ni à Phil on, ni à Mah ome t : j ' a i écri t d'accepter autant d'autres grades qu'elle voudra et ceux q u elle
exp ress éme nt à ce der nier . C'es t un fait, com me l'écr it Phil on, voudra.
qu'i l a si abo m-in able men t ab}mé le grade d'après sa fant ai­ 3o Chaque Loge restera indépendante des autres ; tout a u
sie, qu'i l l ' a transfor m é en l'œu vre l a plus misé rabl e. Je m e suis moins ta Loge allemande sera indépendante de celles de P<;>lo-
touj ours tu à pro pos de cett e agit ati<;> n qui dure déjà dep uis 'gne.
long tem ps, parce que je gard e pou r moi tous les incid ents dés­ 4o Les Loges ne seront en rapport que par u � e correspon-
agréables, afin de ne pas enle ver le· courage à ceux q�i trav ail­ dance mutuelle et des visites.
lent . Mai s cett e fois , je suis dan s la nécessité de l e faire savo ir Si cela vient à se réaliser, nous aurons ce dont nous avon�
auss i à d'au tres . · besoin. Pour le reste, laissez-moi m'en charger.
A u sujet de l'affaire que vous savez, mes beaux-parents -veu­ Philon a déjà reçu avis de prép·arer les Loges du Rh i n et de
lent encore faire u n e tentative. Je ne puis m'y opposer, mats la Basse-Saxe. Ne perdez aucune journée, car le temps presse
l'affaire traîne ainsi sans nécessité et n'aboutit à la fi n à aucun ainsi que le danger ; en effet la Saint-Jean approche, époque
résultat. · avant laquelle la Confédéra tion doit être constituée. La Loge
Je suis votre très dévoué . de Vienne pourrait aussi Se jo.indre. I l vous faut libeller �our
Varsovie le manifeste, qui aussitôt circulera parmi les Loges
.

SPARTACUS.
allemandes. La Confédération doit certainement devenir con­
- Gardez, autant qu'il est possible, l'affaire pour vo us : en sidérable. Voyez comme je cherche à utiliser les c i rconstances
particulier n'en dites· rien encore à Celse : (P. 84) il est trop et à en tirer des avantages. Aussitôt que vous a'frez reçu la ré�
peu capable de cacher son mécontentement, et les subordonnés . ponse envoyez- la-moi : ne perdez point de temps. Donnez
pourraient alors retnarquer l e désordre qui existe dans la cor­ à B ru �us ou à Diomède les Contenta et veillez à l'expédition.
pqr.ation. C'est notre plus grand (P. 86) intérêt dans la Franc-Maçonne:­
22 rie que d'y introduire de l' éclectisp1e ; car alors nous aurons
ce que nous voul�ns. Ne me · mandez rien du tout de l'Ordre
Sp. C. S. d . . à Varsovie: tout ira bien, si l'affaire principale est instituée.
Envoyez aussi à Philon la copie des documents polonais. Déià
La feu ille com plém ent aire vou s mo ntrera que , si j e n e suis
une quantité de Loges , se seraient jointes à nous, s i. elles
pas sati sfai t de Phi lon , je ne le suis pas san s raison : je rap pell e n'avaient craint d 'être . regardées comme un rebut par les au­
ceci · à caus e de la préd ictio n faite à Phil on à mon suje t.
tres. Hoc cessat tali 1Jtodo: Dans ces conditions, la Loge an­
L'in form atio n rela tive à nos Loges m'a forcé à prendre les
glaise passe aussi à Ed �sse, comme il a déjà été expliqué : il
mes ure s suiv ante s. Si j 'ai à dem and er que lque fois de ra ponc­
n'y a · donc qu'à former un corps de Loges. Vous n ' �vez pllll s
tual ité, c'es t mai nte nan t. J>ai l ' inte ntio n d'ac cep ter la Confé­ besoin de m'envoyer ·le Concept à Varsovie : ainsi l'affaire
dér atio n pol ona ise, non pas pou rtan t dan s les affa ires de l'O r­ pourra être le_ plus possible accélérée. Tâche� aussi d e m'en-
dre , ma is seu lem ènt dan s la Ma çon ner ie, afin d ' i nsti tue r un .
voyer une prompte reponse.
,

s�stème de Loges confédérées, d'.e n me ttre à par t les me ille urs . ,


.

Vous trouverez encore·· ci-jointe une lettre de Cromwell re­


s_uje ts., d'e n ·ve nir d'a bor d à la stri cte Ob ser van ce ' et de les dé-
. lative à Philon : c'est une nouvelle- preuve que je ne me brouille
. .

.
288

289
,

ECRITS ORlGlNAUX CONCER�A:'lT LA SECTE DES ILLUMINêS

de pn:>po � délibéré avec les gens, et que, si votre prédiction Ce que Diomède a copié, demeure : je change seulement l'al­
s , accomplit, ce ne s8::-a t·as sans rai�0n et simplement à cause Je locution du grade de Prêtre. Vous verrez qu� ce grade Sera
ma mauvaise hume ur. Vale_te. Répondez-moi bien vite. Je suis beaucoup mieux qu'auparavant. J'enlève tout ce qui ne con­
,
fidelemen t votre vient pas, je marque et j'explique tout de meilleure façon. Phi­
SPARTACUS. lon a, en éffet, abominablement gâté ce grade, ct depuis, mes
E phèse, l e 11 janvier 1783. vues se sont développées _ Même }.," . . s'est plaint � ce sujet,
.

(P. 87)
ainsi qu'Epictète et tous ceux que Philon invoque en �a faveur.
23 (P. 89) La modification pour la Haute ct la Basse Saxe est
aussi nécessaire que pour ce pays-ci. Ce que vous ferez à Erze­
Très cher Caton ! roum ne m'importe pas. I l ne faut jamais avoir honte d'amé­
'
liorer une .chose, encore moins si par là on prend soin de tou te
1
Vous devez ma inte nan t avo ir reçu toutes me s lettres A vra i
.

dir è, elles con tie nne nt peu de cho ses con sol ant es et le � ie1 sai [ sécurité pour nous et si des malentendus sont évités. Quoique
qu elle pei ne j 'éprouve qua nd il me fau t écri re des k ttres cela aille mal aujourd'hui, on se tirera tout à fait d u mauvais
désagreab. les à des am is. Po urt ant je n'a pas. La fautè alors retombera sur moi, c'est moi que l'on accu-
i pas d'a utr e mo yen de
st:ra de la lacune. Mais cela ne m'importe nullement ; dans ce
.

me débarrasser de l'an go isse qu i m' oppresse l'âm e.


Je ne peux encore rie n vo us écr ire d'a gré ab le. Je do is vo us cas encore, je chercherai à tirer chacun d'embarras et je pren­
pri er de ne pa s fai re au mo ins qu e pa r vo tre fau te la confusion drai toute faute à mon compte. Cependant il vous faut d'abord
où se trouve l'O rd re de vie nn e plu s grande à Atnènes. Je serai apprendre à me connaître et savoir ce que vous me devez.D'ail-
.

·be au co up plu s tra nq uil le et je me me ttr ai à l'œ uv re avec beau­ leurs je ne demande cela qu'au cas où je devr.a is un jour payer
co u p plu s de courage, si je peux co mp ter . su r vo tre po nc tua lité de ma tête l ' im prévoyance de nos gens (*). Pourtant permet­
et s1,_ da ns votre Aréopage, vo us revenez d'u ne idée ma len co n­ tez-moi au m o ins de n'avoir pas à rougir devant les gens raison­
treuse, à sav oir la rage d'é tendre l 'Ordre. Je vo us en pr ie nables, de pouvoir avouer sans honte mon crime, de ne pas
abandonnez tou s les projets qu i tendent à ce bu t. Ce t Ordre' m'entendre reprocher d'avoir manqué de prudence ni de m'ex-
,

do nt le fondement do it êtr� co nst itu é pa r des gens convenahle� poser à des injures sans raison ni néc€ssité, et de pouvoir, par
et �on gu em en t éprouvés, où uné étourdei-ie, souvent la plu s ma mort, sceller en tout honneur ma doctrine devant les hom­
petite, pe ut nous co ûte r la tête, i l est im po ssi ble qu 'il puisse mes (P.· 90) raisonnables. Mais je ne le pourrais à propos de
se développer au ssi vit e qu e d'autres Sociétés. Ri en n'est plu s l'allocution de Philon, bien que moi aussi je fusse trop en évi­
dftngereu� qu e de no uv ell es colonies, si ell es ne so nt ad mi nis ­ dence dans le premier mémoire. Permettez-moi donc de le
t:é� �ar un ho � me sû r, extrêmement pr ud en t et né , po ur modifier, et alors je répondrai de tout sur ma tête. On pourra 1

at ?st dtr e, da ns 1 Ordre. Su r ce (P . 88) ch ap itr e, je m ' e�·p liq ue ­ dire, si cela va mal, que je paye mes fautes et non celles des
rat plu s lon gu em en t un e au tre foi s. autres. Vous .ne m'envierez pas, je l'espère, cette perspective
�ar le proch ?in courrier, vo us recevrez un e dissertation de et cette satisfaction.
M m os , d ' un e : mg tai ne de ' feu ille s, qu l vo us pourrez conserver .
J'ai écrit à Erzeroum au sujet des cahiers ct de la croix de
da ns vos archrves de l 'Ord.r e. Li sez -la att en tiv em en t et sou­ chevalier, et je n'ai rien reçu. J'ai fait l'avance de votre préré­
me tte� -la à vo t : e . jugem �nt de jur ist e ·: vo us y verrez qu e Ph i­ munération sur m a propre bourse. Je vous prie d'établir tou­
lon rn a no mm e co mm e ms pc cte ur de la Basse-Saxe un Ar ch i:. tes les seMaines le compte de mes déhours : je ne puis rien
r_ose·cr0_1x� un fou my sti qu e, qu i de plu s est en corresp<>naancé obtenir. Dites-moi, ai-je tort de m'irriter ? Est-ce là le grand
�vec W .:. _e t n'a ; uc un dé vo ue me nt. Le rapport comprend six
lig ne� = II�ez-le d abord avec be au co up d'a tte nt ic'"." , et en su ite
.
ap prectez-le. • Tt·ès souvent déjà \Vei shaupl a été amené en conscience à aYouet· :tue,
-, ·� e � ouvcau feu , .ne s'é tei nd ra pas ch �z Ph ilo n, car je ne lui
à cause de· ses projets impies et au c.J a c ieu et de ses entrepl'ises coritr.e la
x

religion et l'Etat, il devrait. tomber entre les mains du gouvernement et


ecnrat pas' tan t qu t l ne rentrera pas en lui -m êm e. payer de sa tête.
ÉCRITS ORIGINAUX 291
..

CO�CERNANT LA SECTE OES ILLUMINES


.
soin des Aréopagites '? Si l'Ordre s'engageait dans des affaires attacbez trop à la forme extérieure, mais presque pas u n , n e
de commerce et de change et que les Aréopagites fussent aussi pénètre dans l'intérieur, jusqu'à ce qu'il -y a de plus fin. J e8-
peu F.oigneux, qu'en pourrait-il
. advenir ? Quand on n'est paH père cependant que cela pourra encore marcher, si l'affaire ne
exact à payer dans les petites choses et qu'on préfère ses aises, sc gâte pas trop tôt complètement.
qu'en aJviendrait-i l dans les grand�s ? Que puis-je exécuter
de grand avec de parei Iles gens ? C ' est effroyable ! 'Et alors, �; i Vo us trouverez ici de nou vea u une lett re inso len te de Phi ­
je discute tout cela, je suis i nrraitabic, · insupportable ? Ce que lon : lise z-la , et voyez com me i l par le hau t et veu t braver tou t
je dois supporter,_ personne ne le sait que moi : alors laissez­ - l e mo nde . Pou rtan t César ni Ale xan dre ne ron t pu. La lett re
moi garder le silence ! C'est vrai que je n e puis supporter au­ que vou s 1 ui avez écr ite a gâté bea uco up d � choses et l'.a c :m­
firm é dan s l'ill usio n que tou t dép end de lu1. Je vou dra is bien
qu' il m'e n don nât la preuve ; . je voud.rais. q � ' !! dét? châ t t � u �
cune f�utc ct qu'il mc faut la critiquer tout d e suite: mais est­
ce que le bien de l 'affaire ne l'exige pas ? Mon indulgence n'en­ ,
traînerait-elle pas en l'espèce (P. �1) u n dommage évident ? Et le mo nde de mo i pou r les attt rer a lUt : atns t J aur ais la paiX .
ne suis-je pas bon avec tous du fond de mon âme aussitôt que Bref, je n e lui écr is plu s, c'es t l'e mie ùx. Op ti� tt �n _injuri�rum
les choses sont rcmi�cs en ordre ? Je ne hais personne en par­ re111 edim n ' si non intell-iga 11tur . Il ne me sert a nen , car I l est
ticulier, mais la chose seulement, et si celle-ci est mauvaise, intr aita ble , �t je ne peux lui adresser de bon nes par oles , car
dois-je donc la louer et J ' aimer ? Si vous croyez sincèrement il dev ient alor s enc ore plu s inco nsid éré et inso lent . E1·go ta­
qu'il y ait là quelque utilité, alors je l e ferai. I l y a déjà long­ ceb o, d'a uta nt plu s qu' il m'a prié de ne plu s lui écr ire.
temps que tout serait à bas, n'eût été mon extrême vigilance. (P. 93) Réc emm ent, j'ai de nou vea u env oyé à Mar ius que l-
que s feui lles à cop ier, avec l'espérance que vou s recompense-
,

Nous avons encore peu de personnes sl'rres, encore moins qui


soient actives et ponctuelles, et très peu de celles que l'on ap­ rez la confiance que je mets en vous par une confiance et une
pelle persuadées. Et la fouJe de toutes ces personnes peut seule fidélité réciproques. Vous verrez que les modifications sont im­
éterniser une affaire. D'ailleurs tout est encore i ncertain : que portantes et intéressantes. Mon premier mémoire sera à votre
cinq ou six hommes actifs fléchissent ou deviennent dégoûtés,
.
.
entière disposition, dès que j'en autai fait l 'usage nécessaire.
· tout est perdu. Et comme ces gens sont facilement découragé�\

Une pr�uve des confusions qûi se produisent quand, dans
par les coups de tête insensés de Philon; qu'ils savent être un

un corps dispersé, les affaires ne sont pas dirigées par un seul :


Supériel'.r. Chez h::s Supérieurs, les plus petites défec.tuosités

j'ai fait compter à Bury sa rémunération. à Edesse par Crom­
deviennent d'horribles fautes, parce que les gens ont une haute well, et s'il vient ici, je la l ui paye ici. Or j'apprends que l'en-
opinion des Supérieurs d'un Institut de cette sorte. E t alors, voyé de W . G . à Ratisbonne, G . recevra son argent de
. . . . . .

quand ils constatent d e la folie, de l'extravagance, une extrêrnc Munich. Que dois-je donc fa'ire si D... a déjà ordonné le chan-
imprude-nce, et qu'ils voient que l'Ordre laisse cela impun i : ge ? Je ne sais plus ce que je dois faire, jusqu'à ·ce que D . . .
imaginez-vous �� qu'il en doit arriver ? Tout respect n'en doit­ vienne. C'est effroyable: Je vous cite cet exemple pour vous
i l pas s'effondrer ? et quand une fois il a disparu, qui peut le montrer combien l'ordre, le soin et l 'unité sont nécessaires.
restaurer ? Voilà pourquoi je tempête : c'est parce que j e pré.­ !

Si Persée est bon à quelque chose, adressez-le au · professeur


vois les conséquences, que vous, messieurs, vous \ZOulez sim­ W . à Stuttgart et à E-p ictète à Heidelberg ; ce dernier, à son
plement attendre. Vous· n'avez pas encore suffisamment -réflé­ . .

tour lui donnera des · adresses pour Strasbourg. Mais s'il . n' est
chi à ce que signifie (P. 92) un édifice qui . se fonde
.
. - seulement pas bon à grand chose, (P. 94) lais·s ez-le partir sans adresses.
&ur les mœurs et le crédit : ici, rien ne peut être négligé, ici Portez.. vous bien. Je suis votre
rien n'est petit, car autrement tout est impossible ! Oh ! si vous
aviez voulu vous convaincre · de ce .q ue je ressens si vivement ­ SPARTACUS.
e't vous . laisser introçiuire par l ' expérience !· J'Dais i l est trop
tard et i l n'y a p·tus de salut. Je constate que presque pas un·
seul Aréopagite ne comprend encore m·o n plan ; vous v·ous Ephès-e, le 28 janvier 1783:
'
1

,.

ECRITS ORJGINAt.,X
293
,.

CONCERNANT LA SECTE DES ILLUMINES


24
l'Ord re, ce n'est pas moi qu'il sert, mais l ' h uman ité ; que j e ne
Sp. C. tiens rien de l u i ; que je ne suis deven u plus sage en rien g·râcc
à l u i , et qu'il n'a épro uvé aucun domm age du fait de ses rela­
Je reti ens l' uni que cop :e, j'usq u'à ce que vou s m'e n env oyi ez tions et de sa corre spond ance avec moi. Il ne faut pas qu'on
Pne mei l leur e. La div isio n en A, B, et C est de Ma h.om et, et il entreti enne sa f<}tuité , qui est trop nuisib le à l u i comm e à nous.
ne res te ma inte nan t du gra de p l us r i e n que la con séc rati on Précisé ment parce q u ' i l veut être prié, i l n e faut pas l e prier ;
d ' un Do yen , que vou s rec evr ez aus si par la sui te, ave c l e cah ier moi, tout au moins, parce qu'il a mal agi avec moi, quoique
ori gin al d e Phi lon . J e dés ire q u e ton tes les cér ém oni es, qui pas aussi mal pourta nt que A . . . et M ahom et . S'il lui paraît que
rée llem errt t;On t bêt es et i nsi gn i fw nt es, soi ent lais sées d e côt é, ce soit une bonne chose, i l reviend ra de lui-mê me, ct je le re­
et que cc grad e , en deh ors des q u e s t io n s à rés oud re pré ala ble ­ cevrai à bras ouvert s. M a i s s ' i l p réfère son amour -propr e ct !':t
me: nt, n e con tien ne r i e n de p l u s q u e l ' a l loc uti on et l ' e n fatuit é, c'est q u ' i l ne mérit e pas que nous nous occup ions de l u i
se ign e·

me nt sci ent ifiq ue. L ' h a b i t a u ssi est bêt e : com bie n d'a
rge nt se davant age, parce q u ' i l serait alors plus mauva is qu'aupara­
tro uve p erd u là ! Je s u i s d'a vis que les Prêtres ne do ive nt rie n vant , si on le recher chait et si on venait à l e prier. Toujo urs
po rte r, sau f u n e pet i t e cro ix rou ge sur l e côt é gau che de l'h: �­ est.;if que je lui donnera\ le témoignage q u ' i l s'est acquis de
bit , ou t o u t a u p l us un sca pu lair e ou u n po urp oin t bla nc grands mérites auprès des Loges en enrôlant des gens d'impor­
de s c en d a n t sou s l'h ab it, jus qu 'à l a ha nch e, et sur leq ue l tance. Mais, à part cela_. i l m'a été de peu d ' u t i lité : i l m'a sou­
,
est
pla cée la cro ix rou ge . Le Do ye n se dis tin gu e (P. 95) pa r un vent gâté plus d 'une chose, i l m'a surtout gâté très fort l ' unité
e
c ro i x p l u s gro sse , o u bie n est seu l à en po rte r un e. de mon plan par l 'intrusion de grades insignifiants. Je l u i n i
C'e st Ph i­
lon q u i i n trodu i t t o u t e s ces fol ies : ell es tra his sen t so n pe certainement cédé longtemps, mais maintenant i l vn trop loin.
. tit
espnt.
Je n 'a i pa s fa i t le gr:1de de .Ré gc nt, qu oiq ue pre squ e tôu t so it (P. 97) De la façon dont vous écrivez, je puis permettre
de m o i . I I est inc om pa rab lem en t mo ins im po rta nt qu e l'expansion à l'étranger.
le gra de
de Pr êtr e, c t l'o n vo it ici co mb ien peu Ph ilo n trava ille da ns Vous devez avoir reçu les rapports. Quant aux correspon­
Je
Sy stè me . Ta nd is qu e les grades do ive nt de ve nir plu s i m po dances, je les retiens, parce qu'elles contiennent souvent des

tan ts � me su r q u ' i l s s'é lèv en t, av ec l 4 i ils de vie nn en t choses qui pourraient provoquer de l 'amertume et de la haine .
; plu s
ma uv ats . Ap res l e grade d'I liu m. major vie nt le mi D'ail leurs vos arch ives secrètes au siège d e la Loge ile me pn­
sér ab le
�r:1 de de Ch �va lie r écossa is, qu i est en tiè re m� nt de sa. co mposi­ raissent pas être un endroit convenable pour les conserver,
t i � n , et ap res ce lui d e Pr êtr e un au ssi mi sér
ab le gr ad e de car si une inquisition devait un jour avoir lieu, c'est là qu'on
�egent. Ce pe nd an t, co mm e c'e st un grade dirigeant, qu i con­ frapperait en tout premier lieu.
tie nt to ute l 'b tsf ru cti on t>rO'i)Ùiciale, je n'y Je désirerais recevoir l'état d u personnel d e la Province, et
ch an ge rie n, à pa rt
qu el � ues ��w-�·!!�tes bê tes : t co mm un es . M ais pa r de ssu même je devrais l'avoir déjà depuis longtemps. Dans les a u ­
s ce gr a­
de , J en a1 de ]a .co mp os e qu atr e [lu tre s en co re , à l ' ég tres Provinces, tout est encore trop sens d�ssus dessous, pouï
ard · du
pl �� ma t!v is de sq ue ls ce l u i de Pr êtr e se ra qu'on puisse indiquer d ' une façon précise ce qui restera et cc
� _
un je u d'e nf an t.
D � 1ll eu rs JC ne les co mm um qu e à personne, j us qu 'à ce qu e je qui ne restera pas.
vo : e co mm en t F a ff ai re se pr
és en te et q u i en es t di gn e : po ur Faites-moi lire aussi quelque chose d'Hannibal. Que fai t
qu 'on n e m' y fas se rie n cor rig er.
Usong ? Déjà je me le suis souvent demandé en vain.
Je vo us e ? ve rra i à c? pi er 1� gr ad e de Ré ge nt , sit ôt
� qu e vo us En ce qui concerne le manifeste à · l 'Association des Loges,
en au rez hn t av ec ce lut de Pr etr e.
Si P h i lon s'a dr es se de no uv ea u à mo i co mm e au pa ra je vous prie de vous hâter, afin qu'on ne perde pas une heure
va nt et sans nécessité. Epargnez et util isez le temps, chères gens ! i l
re co nn aît so n to rt, (P . 96) je re de vie nd ra i avec lu i
le Vi eu x
m �i s .ie ne �ou rr ai après l ui d' au cu ne fa ço n. Je est précieux et ne se retrouve pas.
. do is J'ui pr ou ve ;
qu d ne rn es t pas es se nt_reJ ; qu e, pa r le fa it q J'espère rétablir Epiménide. Ses lettres me prouvent que je
u ' i l ap pa rt ie nt ;,
l'ai pris par son faible et bÙ i l doit tomber. En fait, i l me re-
294 :ÉCRITS ORiGINAUX
295
,

CONCERNA�T LA SECTE DES ILLUMINES


.

connaît déjà de la supériorité, et c'est déjà beaucoup de gagné.


I l est impossible que, de cette façon, il puisse m'échapper.
pondais à cœur ouvert et si je ne rn ' épanchais complètement
(P. 9S) J e suis aussi d'avis, afin de s'établir bien solidement,
près · de vous.
que vous devriez proposer au Prince électeur le protectorat de Ce n'est certes pas Mahomet ni A . . . qui sont la cause de
1 'Association des Loges éclectiques, au moyen d'une dép ut� ti on ma séparation d'avec Spartacus : ce sont les procédés jésuiti­
dont pourra i e n t bire partie Ulysse, Apollon, ainsi que d'au­ ques 'de cet homme, qui si souvent nous a brouillés les uns avec
tres nqtables ct Celse également ('r.). Au cas où il accepterait, les autres, afin de dominer despotiquement sur des hommes
cc ser:11 t :

qui, · s'ils ne possèdent peut-être autant d'imagination que l u i ,


et pas autant d e fi·n esse �t de ruse, ne lui cèdent nullement
1 o U n coup pour les Réformistes ; au moins en bonne volonté, en saine raison ct en probité, et
2 ° Vous seriez prémunis contre toutes poursui tes ; qui lui ont rendu (P. 100) de si essentiels services que, sans eux
3 ° P e rs o n ne ne craindrait plus de marcher avec vous et de et sans quelques jeunes gens entraînés ensemble sans choix
v o u s f réqucn ter ouvertement.
(qu'on songe à Tibère, à Ajax, etc.), l'Ordre qu'il a institué
Facile hoc et valete. Je suis votre serait une lamentable chose. J'ai prévu longtemps d'avance
qu'il voulait se jouer de moi ; mais je me .suis fermement pro­
SPARTACUS. posé aussi de lui montrer que, malgré toute ma complaisance
-
et ma soumtsswn exageree, ]e me rettrera1s sans retour st on
, , .
Le 7 février 1783.
. . . . .

ne me traitait pas de convenable façon, afin qu'il se rendît


- Je vous prie de me retourner la feuille complémentaire de compte ainsi qu'on ne se joue pas de tous les hommes. Voici
Minos. B . . pourrait sonder le Prince éJe.cteur et Celse· sonder
.
donc ce que j'ai décidé : avec Spartacus, je ne puis pas revenir
B . . . Celui-ci, d'ailleurs, comme je l'entends dire, vient à nous. aux anciens rapports selon lesquels j'étais avec lui, mais aussi
longtemps que je vivrai, je ferai dans la mesure de mes forces
(P. 99) tout ce que je pourrai pour le bien de l'Ordre et pour ce dont
II vous me chargerez, vous, mes très chers amis. J'en viens main-
tenant a mon recit.
, , .

Lettres
de la main et sous la signature
Lorsque Spartacus commença de correspondre avec moi au
sujet de l'Ordre, il me le dépeignit comme un système com­
de Philon
plètement élaboré, profondément mûri et largement dévelop­
1 pé, et il m'excita à recruter en tous endroits des hommes adul­
tes, distingués, déjà cultivés et instruits. 1 l allait de soi que
C�toni amantissimo S. p. cl . Ph.i lo. non seuleme.nt ces hommes ne devaient pas être menés avec
trop "de précipitation, mais encore que je ne pourrais long­
Etant donné la situation dans laquelle je me trouve eu égard temps assume!' seul la direction, sans préjudice pour ma santé
à Spartacus, et certes sans que j'y sois pour rien, ce fut po ur

et ma bourse. (P. 101). L'affaire s'étendit si vite, que j'en vins


moi une cordiale consolation, mon fidèle et cher Frère, d e enfin à traiter 500 hommes. Alors, pour pouvoir nommer des
recevoir de vous une lettre si amicale; si bienveiiJante et· si demi-supérieurs, je demandai l es instructions nécessaires, avec
encourageante. Je serais l'homme 1� plus ingrat, si je n ' y ré- un mot concernant les hauts grades. Spartacus me fit d'un seul
-
coup Aréopagite et me déclara que tous les autres grades
• Où Weisbaupt ne serait-il pas allé dans sa pr�om)Jiton ! }) aurait t' U n'étaient pas . prêts. Je n� en fus pas découragé, mais je deman­
jnr:;qu'à l'audace de demander la protection de·]a Souveraineté locale, et. s'il
. a vait reussi à l'obtenir sous le préteJÇ.te d'une bonne cause, il aurait pu tn
dai instamment que l'on travaillât à un certain nombre de
abuser seion ses mauvaises intenlions el poursuivre en sécurilé sc8 inlri- grades qui étaient - nécessaires à la direction, je promis· en at­
.
gues sournotses.
'

tendant ·d e retenir tous mes gens pendant deux ans. Là-dessus


Spartacus m' �cri vit que j'e pouvais agir à mon gré et aQmettr�
CO�CERNANT LA SECTE UES lLLOMINÉS
296 ÉCRITS ORIGINAUX
, éta ien t
qu 'en ce tte vil le les gens av aie nt tro p pe u de be so ins
autant d' Aréopagites qu'il me plairait. Mais je n'admis per­ p pa res seu x, tro p ad on né s au x pla isi rs, tro p ric he s, tro p
tro
ain s : ce la ne ser vit à rie n. I l me rap pe la si so uv en t
sonne comme Aréopagite ; grâce à des plaisanteries et à des rép ub lic
sér ies
détours inouïs, je retins les hommes les plus 'âgés et les plus l ' aff air e qu 'à la fin je ten tai tou t. Je co mm en çai av ec des
' s co n-
sages, je m i s tout en feu, j·e s�1pai la Stricte Observance, et j e de dix à do uz e personnes do nt au cu ne n'offre de pa rfa ite
se tro uv ate nt

travaillai pour l'Ordre seize heures par jour, a u détriment de dit ion s. D ' a i lle urs le fai t qu e ces pe rso nn es ne
grand
mes affaires domestiques comme d'autres affaires, les unes po int pa rm i les 500 fid èle s sub or do nn és, ain si qu 'un
co m­
i m portantes, les autres lucratives ; pour écarter tout no mb re d'a utres petites ci rconstances for tui tes fir en t qu 'il
on si­
soupçon d'in térêt, soupçon si habituel dans ces contrées, j e me nç a de me ten ir po ur un ho mm e mé dio cre ct très inc
n'acceptai d'argent de personne et j e dépensai annuellement co rre spo nd it à mo n ins u ave c me s sub ord on né s. J'a i lu
dé ré. I I
des let tre s de lui , où i l pa rle de mo i co mm e d ' u n no vic e,
à
250 florins de port ; je me laissai employer à tout ; j'écrivis
contre les Jésuites et les Rose-Croix, qui ne m 'ont jamais of­ des gens que j'av ais acc ept és. En tre aut res cho ses , i l m i t alo rs
fensé, mais qui maintenant m e poursuivent ; e't dans l'inter­ sa con fian ce en Mi no s, qu i est un hom me ho nnê te (et c'e st
valle je m'occupai des classes inférieures. C'est alors qu'on pou rqu oi je l ' em plo yai s) et uti le, ma is par ail leu rs très éto urd i
m'envoya vers vous , . mes meilleurs amis, (P. 102) où j ' a i goûté et inc ons idé ré, qui :1gi t d' une façon par ticu lière et- ne se ma in­
tant d'amit_ié et de bonté. Là-bas, les grades jusqu'à celui Je tien dra que peu de tem ps. Qu and je m ' a perçus de cel a, je ne
Chevalier écossais furent institués. Puis je revins et j ' i ntrodui­ m ' i nqu iéta i plu s de rien et je ne lui fis auc un reproche, mai s
sis le tout dans mes Provinces ; j 'instituai des réunions et des j 'élab ora i les grades de Prê tre (P. 104) et de 1 :in ce selo n les
prmctpes smvants.
• •

Loges, quoique je sois toujours d'avis que, si l'on veut essen­


tiellement répandre l 'Ordre dans un pays, on fait mieux de è om me c'e st au pet it grade de Prê tre que doi t 1 ncoï'lber l a
travailler de haut en bas avec quelques hom mes éprouvés, que Dir ect ion in Scien tificis, je le fon dai don c sur l ' I n stru cti') n de
de bas en haut avec une quantité de gens non façonnés, qui Spa rtac us aux Pro vin ciau x in Scien tificis ; et com me d .1ut re
veulent tous recevoir satisfaction : mais j 'obéissais. Cependant par t c'es t a u gra de de Régent que doi t reven ir la Direl �ion
la machine devenait trop iourde pour mes épaules. Aussi je pol itiq ue, 'je le fon dai sur la pre miè re mo itié de l 'In stru c on
demandai l'établ issement de hauts grades de direction, savoir : aux Pro vin ciau x. (Je suis en trai n de fair e cop ier tou t . ela
a) un petit grade de Prêtre, pour la direction scientifique, et pou r vou s, com me vou s me l ' avez com m� ndé .) Alo rs on en
b) un petit grade de Régent pour la direction politique. ven ait aux prin cipes qu' il fal l a i t ense igne r dan s ces grades, afin
Alors j e pensai que nous pouvions toujours garder pour nous de progresser dan s le Sys tèm e, et il me vin t à l'es pri t cec i :
ce qu'on appelle les Grands Mystères et nous cacher derrière, I l fau t con sidé rer les bes oin s de cha que épo que . Or, à l'he ure
tandis que nous abandonnerions tout l ' édifice à "d'autres mains. act uel le, la fou rbe rie des prêtres a soulevé pre squ e tou s les
Nous nous rendons com pte � omment elles dirigent l'affaire, ho mm es contre la religion chr éti enn e, ma is en mê me tem ps
nous restons à l'arrière et nous élaborons, s'il est nécessaire, elle excite le pir e fan atis me , com me il est très hab itu el che z
les Grands Mystères. Mais si les Petits Mystère§ sont prêts, je les hom me s, qui veu len t tou jou rs s'ac cro che r à que lqu e cho se.
veux donner un Provincial à . chaque Province et soumettre Do nc pou r exercer une acti on sur les deu x clas ses 'd'h om mes ,
trois Provinciaux à u n Inspecteur ; ceux-ci à leur tour , selon et pou r les réu nir, il faut déc ouv rir une exp lica tion de la reH­
leur Instruction, peuvent instituer des Supérieurs locaux ct gion chré tienn e qui ramè ne à la raiso n l e fana tique et qui
mettre tout en ordre. J'implorais seulement qu'on s'occupât pous se l e 1 ibre pens eur à n e· pas rejeter le bon avec Je mau vais,
(P. 103) d ' une Direction Nationale capable, et pour cela A . . . mais à en faire l e secret de la Fran c-Ma çon·nerie et à l'em ­
avait à Rome une magnifique occasi on : mais il n'a rien fait. ployer à nos fins. D'au tre part nous avon s affai re aux princ es.
'
Tand is que leur dcspotis,m.e gran dit chaq ue jour, en mêm e
.

C'est moi qui toujours tout seul devais tout faire, retenir mes
gens par des mensonges, etc. temps un esprit de l ib.erté universelle se développe pa_rtout.
Ici encore, (P. 105) ces deux extrêmes doiveQt être réunis.
Cependant Spartacus commença de me presser d ' instituer
à Edesse une force appropriée de l'Ordre. Je lui représentai

299
,

298 ÉCRITS ORIGINAUX CONCERNANT L:A SECTE DES ILLUMINES

on n�s Q� l

Alors nous disons : Jésus n'a insf i t ué aucune religi.on nouvell è ; ap pe la ie nt , à l ' ex ce pt io n de de ux pe rs
co m m e ils le s .
il n ' a voulu que rétablir dans leurs anciens droits là religïon èr es ob je ct io ns co nt re de s te rm e sp ec ia ux
fa isa ie nt de lég �
naturelle et la raison. Aussi se proposait·il de réunir les hom­ t m od ifi er da ns ch aq ue Pr ov m ce , se lo n
qu 'o n pe ut fa cil em en
mes en un faisceau général, et par le développement d ' une ta nc es lo ca le s. (P . 10 7) C' es t al or s qu e M ah om : t
te s cir co ns
sage morale, par la culture de l'esprit et par la lutte contre n pa s qu el qu es re m ar qu es su r ce s gr ad �s . m a1 s
.
. m 'en vo ya , no , ,. On
tous les préjugés, de les rendre capables de se gouverner eux- e et m ut tle
qu el qu e ch os e de co m pl èt em en t tra ns fo rm .
mêmes. Tel était le sens secret de sa doctrine : introduire parmi ex pr im ait le dé sir qu e je ré cla m as se m es ca � ter s, et c� m m e
.
les hommes, sans révolution, la liberté universelle et l'égalité. Sp ar ta cu s pe rs ist a da ns l e pr oJ et d e re v0 1r lu t­
je m ' y re fu sa i,
Tous les passages de la Bible s'a ppliquent · à cela et peuvent co pi es , en di sa nt au x ge ns qu e · de fau sse s pr o·
m êm e to ut es les
ainsi s'i nterpréter, et de la sorte toute contestation cesse entre io ns y av aie nt ét é in tro du ite s, po ur ain si m e do nn er co m­
po sit
les sectes, dès que chacun trouve un sens raisonnable à la eu r. 'Bi en qu e m ain te na nt j e ne ch rc he ce rt � s pa s
m e un me nt �
doctrine de Jésus (peu i m porte que ce soit vrai ou faux). Mais qu e j'a ie rés ign é to ute s les Pr oy tnc es, qu e Je me
à co mm an de r
comme cette religion s�mple s'est altérée par ]a suite, c'est par nn e mê me � ou s les or dr es d e M ino s et qu e je lui e n':oie ch � ·
tie
la disC'ipUnam arcani et enfin par la Franc-Maçonnerie, que ces qu e mo is· mo n 0 [ uo d] L [ib et] , il m e fut ce pe n � an t 1m � os si·
"

doctrines ont pris racine parmi nous, et tous les hiéroglyphes ble de recev oir un pa re il aff ro nt, et co mm e Sp art ac us Y a)o
.
u � e
ur qu ot :·e
franc·maçonniques s'expliquent de cette façon. Spartacus a encore de la gr os siè re té, je ne vo is pa s d u to ut po
rassemblé là·dessus beaucoup de bons data, auxquels j'ai ais m e lai sse r tra ite r co mm e un étu dia nt r un profe�­
devr ��
encore ajouté, et c'est ainsi que j 'ai institué les deux grades en ng ols tad t. Je lui ai do nc re fus é to ute ob tss �n c� . M ats
se ur d'I �
ne, et
y introduisant simplement des cérémonies em pruntées aux pre· avec vo us je rn� tie ns à vo tre dis po sit ion a u mo md re stg
� � la Ha ute ­

miers grades généra ux. Maintenant, comme les gens voient que j e m e ch a ge rai vo lon tie rs en co re de l a · dir ec ion de
nous sommes les seuls véritables chrétiens, nous n'avons plus et de la He sse , jus qu 'à ce qu e to ut Y so tt en or dr �, po ur
Saxe
crant
besoin de dire un mot contre les prêtres et les princes .(P. 106) m e ret ire r en su ite co mp lèt em en t, ma is en vo us consa
me s forces jou r et nu it. M o�n co rd ial me rci po ur le� :ém oig
na ­

Cependant je m e suis encore appliqué à" recevoir dans ces


grades les papes et les rois, après examen préalable. (Dans tou ch an ts de vo tre am itié , de vo tre co nfi an ce. Stt ot qu e les
ges
les hauts Mystères, on devrait donc : a) révéler cette piam iés , je · vo us les · présenterai : alo rs vo us
grades ser on t rec op
fraudem ; b) chercher l'origine de tous les mensonges :r:eligieux serez jug e. J'y observe 1 ' ordre suiv an t :
dans tous les écrits et en montrer les .rapports ; c) raconter
(P. 108) -
l'histoire d e l'Ordre.)
ClaHse préparatoire.
Quand [ les grades] d e Prêtre et d e Prince furent prêts, j'en Classe 1 Noviciat.
envoyai le concept à Spartacus, en le priant d e l e communi­ Ecole M in e r v'A J is .
1

quer à tous les Aréopagites autour de l u i . (Je n'avais p,resque de IJluminatus mino1'.
Formation
Consécration d'un Magistrat.
rien fait Q\le de recuei l l i r leurs diverses contributions, dont l a
plupart, voire presque toutes étaient de Spartacus.) Mais pen­ 1
A pp re nti .

dant longtemps je ne reçus aucune réponse ; mes papiers ne 1. A. Livre rituel Comp agnon.
m e revenaient pas, e-t ·c ependant i l était nécessaire que mes Symbolique
Maitre.

gens fussent promus, afin de diminuer rna tâche plus qu'her­ .


B. Livre des Cons!jtutions.

Classe I l
culéenne. Enfrn Spartàcus m'écrivit que Mahomet avait. sans •
-

doute plus d ' une chose à rappeler, mais q u ' i l voulait cepen- Ft·anc­
. Maçonnerie A. llluminatus major o u
dant pr:endre soin que les grades fussent -acceptés. D'ai_lleurs Novice écossais.
2.
comme j'étais pressé, je pouvais conférer les grades à ma .

Ecos� aise B. llluminatus d i ig en s our


façon. C'est ce qu� je fis, et j'attestai - par ma signature · l 'authen·
Chevalier écossai�.
ticité des Cahiers. M�s geris étaient ravis d e ces chefs-d'Œuvre, \
300 ÉCRITS ORIGINAUX CONCERNANT LA SECTE DES ILLUMINÉS 301

1. A. P•·èlrc. notre grade de ?rêtre a fait de lui, sans q u ' i l s'en rende
Petits compte, un demi-naturaliste. Seulemen t il faut observer : 1 o
B. Prince.
ClaS$e I l l q u ' i l croyait toujours qu'il y a des membres secrets à Rome ;
2° que Spartacus ne lui a pas envo yé presque en même temps
Mystères
2.
A, Mage.
( (pas encore un autre ordre, car je l u i ai déjà fa i t la même prop<>sition.
Grands
B. Roi.
\ fait�) Tenez-vous sur vos gardes, je vous prie, avec les Francs­
Maçons de Rome. Il se cache là bien des. R . . .
Maintenant [ je viens ) a u contenu de votre chère lettre. En ce qui concerne la Pologne, c'est une affaire magnifique.
Chrysippe m ' a également décrit le mauvais état ·d es choses à J'ai envoyé à Spartacus le projet d'une Circulaire aux Loges,
Rome. Cependant, j'ai cherché à lui faire croire que beaucoup mais vraisemblablement il ne vous l'a pas ·c ommuniqué. Aussi
de gens import3nts nous appartenaient encore en secret 3 le fais-je en ce moment rapidement copier par une paire de
Rome . .l\1ais si Spartaet:s continue (P. ·J09) à exciter contre mains sur des feuilles séparées. Vous me direz votre opinion

moi mes gens qui ont tous une confiance aveugle en moi, la et vous me le renverrez, je vous prie.
plupart se tourneront bientôt contre moi et se montreront mé­ (P. 111) Si Spartacus ne m'avait pas traité de si indigne fa­
fiants à l'égard de l'Ordre. çon, je connaîtr�is des gens distingués à Rome. J'y ai plus d'in­
Numenius n'est pas encore très utilisable. Je ne l'accepte fluence qu'il ne croit. J'ai fait aussi dans la Franc-Maçonnerie,
que pQur le réduire a u silence :tu Convent. Cependant, s'il des découvertes qui ne sont pas insignifiantes. Vous trouverez
était bien dirigé, on en pourrait f::fire quelque chose. L'admi­ là-dessus de petites a l l usions dans le projet de Circulaire ci­
rable Chrysippe pourrait nous être très utile ; mais pour le joint. Je n'entends pas du tout parler de l ' honorable Hanni­
moment je veux me réserver, afin d'agir a u dehors, pour que bal.
Spartacus m ' écrive en clair qu'il m e tient pour u n homme Voilà une longue lettre ! J'en ai les yeux et les doigts fati­
inconsidéré et étourdi. C'est une chance pour lui que je sois un gués. Portez-vous bien tous un m illier de fois, tendrement
gaillard d'honneur, autrement je pourrais, avec l e secours de aimés de votre
la Stricte Observance, ramener son Ordre au néant où i l était PHILON.
auparavant Mais il doit voir une fois de plus que je reste ferme
. Le 20 Dimeh.
dans mes principes dans le bien et dans le mal. Je youdrais 2
qu'il vous fît lire aussi les lettres que je lui ai écrites le 1er, le Mon très cher Frère.
12 et aujourd'hui.
Les nouvelles qui m'ont été retournées m'ont cordialement Je viens à pe.ine de vous envoyer une lettre, que déjà j'en
réjoui. Parmi mes colonies, Clandiopolis (Neuwied) est h recommence une autre. Cela me tient réellement au cami.
plus magnifique. Là ils agissent et dirigent, avancent et font Je n'aimerais pas que Spartacus, par la façon déraisonnable,
m i racle. ·

ignoble et emportée dont i l me traite, me forçât à faire une dé­


Quand vous aurez 1 u les Cahiers, vous trouverez, je crois, marche qui risquerait d'être désagréable à des hommes aussi
très sage que Spartacus fasse connaître les In specfeurs (P. 110) aimables que vous êtes. Pourtant je n e me sens plus guère la
.
et les Provinciaux, afin que si quelqu'un trouve quelque empê­ ,

force de me laisser fquler aux pieds et outrager sans murmu­


chement à des places déterminées, vous puissiez congédier rer. Je vous en conjure donc, si mon amitié vous est chère,
d'après des renseignement certains et prendre des disposi­ (P. 112) mettez les choses d'aplomb. Mais si vous n'êtes pas
tions. Les circonstances locales sont différentes. Ce qui se en position . de le faire, laissez-moi poursuivre ma route . .Te
laisse i m pri mer chez nous pourrait peut-être à peine être dit n n'ai, à la vérité, d'autre intérêt que ma cordiale sympathie et
l'oreille à Erzeroum. mon amitié reconnaissante pour vdus, . car il m e coûterait Jieu
Vous pouvez certainement avoir confiance en Chrysi ppe, de fonder une ligue très solide contre Spartacus et de jeter à
quoiqu'il soit un peu religieux, mais pas superstitieu x . Déjà bas tout ce qu'il a fait ou peut faire. Je sens bien que quelque
CONCERNANT LA SECTE IlES ILI. l J M l NÉS 303
302 ÉCRITS ORIGINAUX

10. Que je m'al lie de nouveau avec des princes et des Francs­
chose en mo i s'é lèv e là-contr e ; c'e st pourquoi je veux d�abord Maçons ;
em plo ye r tou s les. mo yen s bie nv eil lan ts. J'a i lais sé lib re CO U:rs
a-n ce. En eff et, réfl éch isse z à c'e qu i 1 1 . Q � e je �rouv� ensuite un plan plus soliqe, moins égoïste,
à un e dé rai son na ble ve nge
plus clalr, qu1 repose tout entier sur la loyauté et la liberté ·
suit . que j'y .f::J�se entrer les meilleures têtes avec lesquelles je sui �
Su r 1 'or dre de Spartacus, j'a i éc rit contre de s ex-Jésuites et en relatiOn ; que dans toutes les régions j'institue des gens qui
de s Ro se- Cr oix ; j'a i po urs uiv i de s ge ns qu i n� m' av aie nt po rté
icte Ob ser van ce se fassent en secret accepter par les Illuminés, pour que je sois
nu l do mm age ; j'a i mi s le dé sor dre dan s .la Str
renseigné sur ce qui arriverait par la suite ·
et j'a i am en é les me ille urs à no us ; j� leu r ai do nn é une ha ute
,
.

12. Que même en Grèce je donne des renseign ements à cer­


idé e de la dig nit é de l 'Ordre; de sa puissance, de son âge, de taines gens, et qu'ains i je fasse connaître le fondate ur et tout
l'ex cel len ce de ses che fs, de la par fait e ho no rab ilit é de ses
le reste;
hau ts membres, de l'im portance de s connaissa nces qu 'on y pos­ . 13. Que je jette l'alarme à Rome par l ' intermédiair d :i � '
·
séd ait et de la dro itu re des int ent ion s ; ces gens, qu i ma. int e- ·P rinces, de N ume:nius et des Rose-Croix ! ..
nan t fon t preuve de tan t d'a cti vit é en no tre faveur, ma i.s qu i •

· J � frém is à cette pensée. La vengeance ne m e po ussera ja­


restent très attachés à la rel igio sité , cra ign aie nt q� ' on n'e ût . lOin,
mais auss1 _ mais autant qu'il est nécessaire pour assurer
l'i nte ntio n de répandre l e déism e: j'ai donc cherché à les con- ,
, .
ma propre reputatiOn, SI on ne me donne pas la satisfaction
.

vai ncr e que les Gr and s Ch efs n'a vai ent rien de mQ ins que (P. 115) à laquelle j'ai droit. Précisément, je suis déjà prêt à
cet te inte ntio n. Cependant je fais peu à peu ce qu� je veux. travaill er selon l':1ncien ne voie et même à o�rer Jes plus gran­
Supposons do nc : des choses po�r nous, si on me témoigne èe nouveau une con·
(P . 113 ) 1 . Que je veu ille fair e ent end re aux Jés uite s et aux ?anc� absolume� t illimitée. J e con�ais très bien tous �nos gen s ;
.

Rose-Croix qui les poursu it ; )e sais pourqu OI chacun en particu lier adhère à l'Ordr e : ie
. quel ressort .d fau mettre en action pour amener ces gens
2 Qu e je révèle, ne ser ait- ce qu' à que lques personnes, la
..
sats �
petite, l'in sig nifi ant e ori gin e de l'O rdre ; �u plus haut enth oustas me et les faire agir en même temps.
3. Qu e je leur prouve;- par mes con cep tion s, que j'ai mo i­ Spartacus ne le sai. t pas, sans quoi il n'aura it pas ré_cem- ment
mê me éta bli une par tie des grades ; . à Gottingen, amen é nos meill eurs sujets à réfté�hir en leur
4. Que je leu r raconte comment, après avo ir fait ce que j'ai - ���omm anda nt les �crits de Bo':ll ange r. Dura nt mo� séjou r, ·
je do is m e lais ser ma ltra ite r ; J � de nouv ea � rem is tout d'ap lomb . D'un e façon gé�é rale je
fai t pour la cau . se, �.
.
5. Que je ltur . fasse conn aître le caractère jésu itiqu e de
� ai encore fait aucu ne dém arch e con tre Spa rtac us : mai s je
l'hom me qui ·peut-être nous mène tous par l e nez, se sert de �e . promets solenn�,llem e �t d' �n fair e, si d'ic i le 26 avr il je
nou s pour ses vue s amb itieuses, ef nous sacrifie toutes les fois
'

� at pas obt enu entlere satt sfac tlon , et alo rs je ne réponds de


que son obs tina tion le juge à propos ; ce qu'i l y a peut-être à
.
nen . .
craindre d'u n tel homme, er d'un e telle mac hine derrière la- f:orsque j'en trai dans l'Ordre, on é�a it aveuglément préve·n �-
que lle se peuvent encore. ou pou rrai ent encote se cacher des contr e tout ce qui regardait la Stric te Observance. J'a.ffirma 1.

Jésuites ; qu·,e li e com ptai t les hom mes les· plus dist ingu és : Spartacus
·

.
me crut et la sm te a confi �mé mon· opin ion. Nos mei lleures
6. Qu e je don ne l'ass uran ce à ceux qui che rche nt des sècrets
gens à !'Jeuwi.ed, à Go�t i �gen, à M �yence, à Hanovre, .. à
qu �ils n'o nt rie n à en a�endre. ; Br�nswick et dans le Pala tinat , sont d ancie ns membres de la
7. Qu� je révèle en secret le� pri nci pes de Mo nsi eur le Gé­ Strtcte Observance.
·

nér al à qui: la reli gio n est chè re ; . Ma in�ena nt Spartacus se lais se aveuglément men er par Mi-
(P. 1 14) 8. Qu e je découv�e com bien cette œu vre est .nou­ nos, qm; en rai�o n de sa haine privé e. c.o ntre une cou p J e d. e
vell e èt sur que lles faib les bases elle. repose en part ie ; .
ge�s · <p 116> , f�ut de tell es démarches inconsidérées .q.ue no s
· Y. Que j'appelle l-' attention des Loges sur une Association
. . • ,

met11 eures gens en sont surprÎi .


derrière laquelle se cachaient- les Illuminés ;
304 ÉCRITS ORIGINAUX

Je le dis encore une fo is: qu'on me laisse les mains l ibres


et J e rn engage sur ma tete :
• , . A

1 o A mettre l 'Ordre au courant de faits très importants ;


2o A lui donner l'empire sur la Stricte Observance, ou plu­
tôt à détruire complètement celle-c i ;
3° A lui assurer une grosse influence sur l e système d e Zin­
nendorf.
4° A lui procurer la puissance temporelle et la richesse ;
Et tout cela sans troubler le moins du monde notre organi.­
sation, !
Spartacus me fait écrire par mon ancien subordonnê qu�îl
connaît cette amorce ! Quelle ignoble grossièreté ! Est-ce que
j'ai besoin d'amorces ? Et en vue d e quoi ? Si je ne voulais
pas agir loyalement, alors qu'on ne me contraint seulement
pas à agir autrement, je prendrais . notre organisation, j e la
présenterais tout entière aux mei lleurs, je leur raconterais
l ' h i stoire de notre Ordre, je les congédierais, je trouverais en­
core d e plus sûrs moyens d e préserver 1 ' affaire contre l' avi­
lissement, je donnerais un autre nom à la chose, et même �e
ferais de notre Ordre mon école de noviciat. Et j e l'avoue,
(P.' 117) j'agirai de la sorte, si la chose n'est pàs promptement
rem·ise en ordre. U n Ordre qui mésuse des hommes de cette
façon et les tyrannise. comme Spartacus en a l ' i ntention, cour·
berait les · pauvres hommes sous un joug plus rude que n e l e
font l'es Jésuites. C'est un devoir de le, diriger, et je sùis si
fermement décidé à agir, que j e ne veux pas laisser l'ombre
d'un soupçon sur les 500 pauvres gens que j'ai acquis à rOrdre.
Je me suis laissé e�ployer à une machine de tyra�nie, -mais
to'us savent que j'ai été trompé également et que j'ai été trom­
pé du meilleur cœur.
Gette lettre, que je veux encore mettre dans le paquet, afin
que vous la receviez encore plus tôt, ayez la bonté, mon très
cher Frè·re, de la communiquer à Spartacus. Si je ne reçois
aucurù�· réponse satisfaisante avant le· 26 avril, alors j e com­
mencerai mes cam pagnes : tout est prêt pour cela.- Je n'ai'
qu'une s·eo+e ligne sans politesse, et c'est tout. Si _ tout va bien,
alors vous et S partacus, vous aurez, à la fin d'avril, des nou­
velles d e moi qui vous feront certainement plaisir, et vous
co'nv�üncront 'de la prudence et de la loyauté de votre éternel­
lement . fidèle
PHILON.

LES FINANCIERS QUI MÈNENT LE MONDE


(Quinze fois réimprimé entre 1955 et 1979.)
Comment les puissances d'argem se sont emparées des rouages des États
et mettent les Nations en coupe réglée depuis plus d'un siècle et demi.

LA HAUTE BANQUE ET LES TRUSTS



L'an et la manière de rançonner le pays et de domestiquer l'adminiStra­
tion, en ruinant les classes moyennes, la paysannerie, avec la complicité des
politiciens, des technocrates et des mass media.

L'EUROPE DES BANQUIERS


L'action des milieux économiques s'exerce au detriment des peuples d'Eu­
rope.

LE SECRET DES DIEUX


Résolument non-conformiste. Henry Coston explique ce qui nous semble
inexplicable. Décrivant un phénomène imernational, il en montre les conséquences
non seulement chez nous, mais en Eu.rope, dans le Proche-Orient comme en
Afrique, dans les pays industrialisés de l'Amérique du Nord comme dans les
pays sous-développés de l'Amérique latine.

LES 200 I�AMILLES AU POUVOIR


A la 1 a H:ur de 1 'dedton presiJemielle. le Grand Carital - prt:\l·nt Jall\
le trms c.unps - a tm·csu k goli\crncment. Kedoutal'llt> r('fuleau �;ompro�cur tl
\a lannncr .:c' mtllion' Je petit:. industnels et de cadre,, lk boullqlller' et
d';llll\arts, de ltboun:ur� et d'cleveu.rs, de meml'lrc!> Je, prok,,tUil\ l iberait:' ct,
aus,i, Ôl' pctns ct lllO}ens loncuonnatre:., rraht!> par kur presse ct !cuts tepre­
!'.cntants Jll•httquc!> ou '}nJicaux.

LA FRANCE A L'ENCAN

ONZE ANS DE MALHEURS

U N ÉTAT DANS L'ÉTAT :


LA FRANC-MAÇONNERIE.
(La République d u Grand Orienl)

LA HAUTE FINANCE ET LES RÉVOLUTIONS


( Russie, Italie, Allemagne, France)

LES TECHNOCRATES ET LA SYNARCHIE

DICTIONNAIRE DES PSEUDONYMES


(Politique, Presse, Littérature, Spectacle)

DICTION NAIRE
DE LA POLITIQUE FRA N('A ISE
\.ou'> 1 rou\�rel dam ter ou \fage non �cukmcnt la btl'graphtc J�, homme�
poltt lllll\'\ 4111 ulmpll'lll, dt: la Druitc la plu' t:ngagt:c .t 1.1 liaudt� p t' l.t h
cxtr\'llll', m.u� :ut��� de� rc:n�cignemcnb meJit'. de' prC•I'IOns tn•unn uc�. une
J )I; UlllCIII <UI\lfl prl'�o;l � t.: ur (\lUI çe lJUI touche à la Pllllltquc : rarkrnentatres.
10 1111\lrC\, \t'Ul'li!IIL'\ J' l_•tat, 3Jlt1Ttatt'Uf\ Je gr<>UJX'\ el Je JHlfll<lll\, Cl\. , lll.il�
que \UI k p..tt tl�. ks 4UOtidtctb, les TC\ ucs, ctl'. Troi' tome� pat LI\.

ATI"ENTION :
Aucun de ces volumes (vendus séparément) ne répète ce qu'il
y a dans les autres. Chaque tome est tout. à t'ait différent : il complète les deux
autres tomes ; les notices et articles qu'il contient sont classés dans l'ordre
alphabétique, de A à Z.

DICTIONNAIRE
DES DYNASTIES BOURGEOISES
Ce dictionnaire répond à un besoin. Ceux qui savent l'i mportance que jouent,
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