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Pour obtenir une information sur les fréquences contenues dans un signal, on utilise la représentation fréquentielle ou
spectrale, c'est-à-dire le spectre du signal.
On utilise un système d’axes (u ; f) où l’on porte la fréquence f en abscisse et en général l’amplitude Û en ordonnée.
Remarque:
- Il s’agit ici du spectre en amplitude du signal. C’est l’information la plus importante : celle qui permet de connaître
les fréquences contenues dans le signal.
- On peut aussi tracer le spectre de phase du signal. (Voir le paragraphe 5 : reconstitution d’un signal où la
connaissance de la phase est nécessaire)
- Pour obtenir un spectre d’un signal, on peut utiliser un analyseur de spectre. C’est un appareil qui va traiter le
signal de façon analogique (multiplieur, filtre..)
- On peut aussi utiliser un logiciel ou un oscilloscope numérique. Dans ce cas, le système effectue une opération sur
les échantillons du signal, appelée FFT (Fast Fourier Transformation).
- Par exemple, l’oscilloscope numérique Tektronix permet d’afficher le spectre d’un signal grâce au module FFT (Les
résultats sont donnés en dB)
Le logiciel « Cléoview » permet quant à lui d’afficher directement le spectre d’amplitude en V.
2- Représentation fréquentielle d’un signal simple
Exemple 1 : u1(t) = 5.sin (2 .500.t) ne contient qu’une seule fréquence : f = 500 Hz T=2 ms
15
10 u1 (V)
5
10
t (ms) Une raie d’amplitude
0
0 1 2 3 4 5V à f = 500Hz
-5
5
-10
f (kHz)
-15 0
0 1 2
u2 (V)
15
10 U2 (V)
5
10
t (ms) Une raie d’amplitude
0
10V à f = 0Hz
0 1 2 3 4
-5
5
-10
f (kHz)
-15 0
0 1 2
u3 (V)
15
- Extrait musical.
On constate que le signal possède : - une composante continue (valeur moyenne <u> = 3,18V)
Signal musical
A droite le chronogramme d’un court extrait de musique (guitare), à gauche le spectre correspondant.
t (ms) f (kHz)
0 1 2 0 10 20
Dans le deuxième cas, le signal n’est pas périodique. Son spectre contient une « infinité » de fréquences : spectre
continu.
Toute fonction périodique s(t), de fréquence f0 peut être décomposée en une somme de fonctions sinusoïdales de
fréquences nf0.
s(t) = S0 + Ŝ1 sin( 2f0t + 1) + Ŝ 2 sin( 4f0t + 2) + Ŝ 3 sin( 6f0t + 3) +... + Ŝ n sin( 2nf0t + n)...
Ŝ 2 = amplitude de l’harmonique 2
Ŝ 3 = amplitude de l’harmonique 3
……………………………………………
Ŝ n = amplitude de l’harmonique n
La fonction sinusoïdale de même fréquence que la fonction périodique s(t) (harmonique de rang 1) est appelée fondamental.
Les autres fonctions, de fréquences multiples, sont appelées les harmoniques de la fonction s(t) :
5- Reconstitution d’un signal à partir de ses harmoniques
On donne ci-dessous la décomposition d’un signal périodique : (f = 100Hz et E = 10V)
Reconstitution du signal :
En effectuant la somme des 11 premiers harmoniques grâce au fichier Synthèse de signaux.xls, on reconstitue partiellement
le signal s1(t) :
Il s’agit du signal triangulaire.
Remarque : Le signal triangulaire étant assez proche du signal sinusoïdal, la somme des 11 premiers harmonique suffit pour
reconstituer correctement le signal.
Ce n’est pas le cas pour le signal carré.
Reconstitution du signal carré :
Le filtre agit sur chaque harmonique du signal d’entrée. Il suffit donc de connaître les caractéristiques du filtre pour chaque
fréquence du signal d’entrée. Exercice spectre en sortie d’un filtre.
7- Taux de distorsion d’un signal
Le taux de distorsion harmonique D mesure «la « pureté spectrale » d’un signal par rapport au signal sinusoïdal :
Remarque :
Application :
Dans le domaine "audio", pour mesurer la qualité d'un amplificateur, on applique en entrée un signal sinusoïdal "pur" et on
analyse le signal de sortie.
L'appareil branché en sortie est un distorsiomètre qui mesure le taux de distorsion.
Plus le taux de distorsion est faible, plus l'amplificateur est de bonne qualité (ampli. linéaire)
Certains ampli garantissent un taux de distorsion TDH< 0,03% dans la bande de fréquence [20Hz ; 20kHz].
8- La pollution harmonique
La pollution est la dégradation d’une ressource.
Dans le cas de la pollution harmonique la ressource est l’énergie électrique fournie par le réseau.
Cette énergie est idéalement de forme sinusoïdale. (TDH = 0)
Lorsque l’allure du courant se déforme, on parle de pollution harmonique.
Un POLLUEUR est une charge non linéaire (C’est-à dire une charge qui, alimentée par une tension sinusoïdale v(t), appelle
sur le réseau un courant déformé)
I (mA)
On constate que le courant appelé
est loin d’être sinusoïdal !
f(kHz)
Effets à moyen et long terme : Echauffement des matériels électriques et par conséquent vieillissement prématuré.
Le tableau ci-dessous résume l'ensemble des matériels électriques perturbés par la pollution harmonique.
Machines tournantes Echauffements supplémentaires (effet Joule ) dans les enroulements statoriques.
Couples oscillatoires. Augmentation du bruit
Moteurs triphasés, alternateurs
Transformateurs Pertes supplémentaires dans le fer (par courants de Foucault) et dans les enroulements
(par effet Joule). Risque de saturation en présence d'harmoniques pairs.
Câbles Augmentation des pertes surtout dans le câble de neutre où s’ajoutent les
harmoniques de rang 3 et multiples de 3. Pertes diélectriques supplémentaires.