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Projet de fin d’études

Spécialité Génie Civil


Dimensionnement des évacuateurs de
crues de type « Piano Keys Weir ».
Application au barrage de Malarce

Auteur : SAMBARINO Jérôme


INSA Strasbourg, Spécialité Génie Civil, Option Aménagement du Territoire

Tuteur Entreprise : LOCHU Alexandre


Ingénieur, EDF, Centre d’ingénierie Hydraulique

Tuteur INSA Strasbourg : REGENASS Pierre


Professeur ENSAM, INSA Strasbourg

JUIN 2007
PFE – Dimensionnement des évacuateurs de crues de type « Piano Keys Weir »
Application au barrage de Malarce

REMERCIEMENTS

J’ai réalisé ce projet de fin d’études avec beaucoup de plaisir. Il m’a permis d’achever
ma formation d’ingénieur dans un environnement de haute qualité et entouré de personnes
aussi compétentes qu’intéressantes. Ainsi, j’ai pu étoffer mes connaissances techniques et
scientifiques, en particulier dans le domaine de l’hydraulique.

Durant près de cinq mois, j’ai pu apprécier la grande disponibilité et le réel


professionnalisme de toutes les personnes du Centre d’Ingénierie Hydraulique d’EDF au
Bourget du Lac, qui ont su donner à mon stage l’efficacité et l’intérêt nécessaire à ma
formation d’ingénieur en génie civil. Qu’elles en soient toutes très sincèrement remerciées.

Je suis plus particulièrement reconnaissant à Monsieur Alexandre LOCHU, qui a


généreusement accompagné et encadré cette formation en m’apportant son aide, son soutien et
en me faisant partager un peu de son expérience des projets de génie civil sur des
aménagements hydroélectriques.

Merci aussi à Monsieur Pierre REGENASS, qui depuis Strasbourg a pris le temps de
me conseiller et de m’orienter tout au long de mon projet de fin d’études.

Merci encore aux trois personnes ayant partagé mon bureau pendant cinq mois :
Messieurs Grégory GUYOT, Alain MARIET et Bernard RITTER. Ils ont facilité mon
intégration et ils ont su donner quotidiennement à mon stage, une ambiance de travail à la fois
agréable et stimulante.

Merci enfin à Monsieur Alain MERCIER, chef du Service Génie Civil du CIH du
Bourget du Lac, pour la confiance qu’il m’a témoignée en acceptant ma candidature de stage,
mais surtout pour son choix de sujet particulièrement intéressant et enrichissant auquel j’ai pu
me consacrer, ainsi que pour la qualité et la pertinence de ses conseils tout au long de ce
projet de fin d’études.

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SAMBARINO Jérôme – Génie Civil 5ème année – Juin 2007
PFE – Dimensionnement des évacuateurs de crues de type « Piano Keys Weir »
Application au barrage de Malarce

RESUME
Des études récentes ont montré que de nombreux sites possèdent un déficit d’évacuation par
rapport à la crue de projet (période de retour de 1 000 ans pour les barrages en béton). Pour
pallier cette insuffisance, un recalibrage des évacuateurs de crues existants sur ces barrages
est nécessaire.
Récemment un nouveau type d’évacuateur labyrinthe, baptisé « Déversoir en Touches de
Piano » (Piano Keys Weir), a été développé. Il s’agit d’améliorer l’ancien procédé en donnant
une pente au fond plat d’un seuil labyrinthe traditionnel. Les éléments du déversoir se
trouvent ainsi en porte-à-faux. Cette solution innovante d’évacuateur de crues labyrinthe a
l’avantage de pouvoir être mise en œuvre sur les sections de largeur limitée rencontrées en
crête des barrages poids existants.
Dans un premier temps, j’ai été affecté à un projet de déversoir en touches de piano au
barrage de Malarce. Ce barrage est situé entre Nîmes et le Puy en Velay sur la rivière
Chassezac, qui est un affluent de l’Ardèche. Mon rôle a consisté à réaliser une étude technico-
économique de cette proposition en cherchant à optimiser le calage du seuil P.K. d’une part,
et le coût lié à la baisse de la cote de la retenue normale par rapport au coût des travaux de
génie civil d’autre part.
Dans un deuxième temps, sachant que dans les années à venir beaucoup de projets similaires
verront le jour, j’ai du réaliser un logiciel permettant de faciliter le prédimensionnement d’un
tel déversoir. Ce programme est basé sur deux modèles différents, l’un favorisant un ouvrage
de grande taille mais avec peu d’éléments répétés, l’autre privilégiant de plus petites
dimensions pour un nombre d’éléments démultiplié.

Mots clés : Evacuateur de crues, Déversoir en Touches de Piano, Evacuateur labyrinthe,


Recalibrage d’évacuateur de crues, Crue de projet, Barrage.

ABSTRACT
Recent hydrological studies show that, for many dams, the design flood with a return period
of 1,000 years has been undervalued. As a consequence, a rehabilitation of the existing
spillways is needed.
In the last few years, a new concept of labyrinth spillways, called “Piano Keys Weir”, has
been developed. The former model was improved by replacing the flat bottom of a traditional
labyrinth spillway by a shape. So, the weir has overhangs. This innovative alternative of
labyrinth spillways can be used on the top of the usual concrete gravity dam sections, unlike
labyrinth weirs.
Firstly, I was involved in a Piano Keys Weir project on the Malarce dam, situated between
Nîmes and Le Puy en Velay, on the Chassezac River, which is an influent of the Ardèche
River. I had to realize a technical and economical study for this solution by optimizing the
setting of the Piano Keys Weir, and the decrease of the top water level in front of the cost of
civil engineering works.
Many similar projects will be initiated in the future by EDF. Therefore, after the Malarce
project, I made a software in order to help in the designing of a Piano Keys Weir. This
software is based on two different models. The first is facilitating a spillway with great
dimensions and few elements whereas the other one is privileging a smaller weir with many
elements.
Key words: Spillways, Piano Keys Weir, Labyrinth Weir, Dam Rehabilitation, Design Flood.

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SOMMAIRE
REMERCIEMENTS ............................................................................................................................................ 2
RESUME ............................................................................................................................................................... 3
ABSTRACT........................................................................................................................................................... 3
SOMMAIRE.......................................................................................................................................................... 4
LISTE DES FIGURES ......................................................................................................................................... 6
LISTE DES GRAPHIQUES ................................................................................................................................ 6
LISTE DES TABLEAUX ..................................................................................................................................... 7
INTRODUCTION................................................................................................................................................. 8
1. PRESENTATION DE L’ENTREPRISE................................................................................................... 9
1.1. LE GROUPE EDF ................................................................................................................................... 9
1.1.1. Missions .......................................................................................................................................... 9
1.1.2. Historique........................................................................................................................................ 9
1.1.3. Chiffres clés..................................................................................................................................... 9
1.2. LE CENTRE D’INGENIERIE HYDRAULIQUE (CIH) ................................................................................... 9
1.2.1. Missions .......................................................................................................................................... 9
1.2.2. Historique...................................................................................................................................... 10
1.2.3. Organisation ................................................................................................................................. 10
2. PRESENTATION DU PROJET .............................................................................................................. 12
2.1. DESCRIPTION DU BARRAGE DE MALARCE ........................................................................................... 12
2.2. LE PROBLEME D’EVACUATION DES CRUES .......................................................................................... 12
2.3. LES DIFFERENTES SOLUTIONS ENVISAGEES AU BARRAGE DE MALARCE ............................................. 12
3. DESCRIPTION D’UN DEVERSOIR EN « TOUCHES DE PIANO »................................................. 14
3.1. DEFINITION DU BESOIN ....................................................................................................................... 14
3.2. GEOMETRIE DES P.K. WEIRS .............................................................................................................. 15
3.3. FONCTIONNEMENT HYDRAULIQUE DES P.K. WEIRS ............................................................................ 16
3.4. LES DEUX MODELES DE P.K.WEIR PROPOSES...................................................................................... 17
3.5. RECOMMANDATIONS DE DIMENSIONNEMENT ..................................................................................... 19
3.6. LIAISON ENTRE STRUCTURE EXISTANTE ET P.K.W. ............................................................................ 20
3.7. SYNTHESE ........................................................................................................................................... 20
4. PROGRAMME DE PREDIMENSIONNEMENT DES PKW .............................................................. 22
4.1. OBJECTIF ............................................................................................................................................ 22
4.2. BASE THEORIQUE ................................................................................................................................ 22
4.2.1. Type N=5....................................................................................................................................... 22
4.2.2. Type N=7....................................................................................................................................... 27
4.3. FONCTIONNEMENT DU PROGRAMME ................................................................................................... 29
4.3.1. Prédimensionnement Hydraulique ................................................................................................ 29
4.3.2. Calcul du projet............................................................................................................................. 30
4.4. VALIDATION DU PROGRAMME ............................................................................................................ 31
4.5. EXEMPLES D’APPLICATION ................................................................................................................. 31
4.5.1. Barrage de Goulours..................................................................................................................... 31
4.5.2. Barrage de Saint-Marc.................................................................................................................. 32
4.5.3. Conclusions ................................................................................................................................... 34
4.6. L’APPROCHE DEBIT LINEIQUE ............................................................................................................. 34
5. OPTIMISATION DU SEUIL P.K. A MALARCE ................................................................................. 35
5.1. ETUDE POUR UNE BAISSE DE LA RN DE 1,5 ET 1 M .............................................................................. 35
5.2. BAISSE DE LA RN DE 0,5 M ................................................................................................................. 35
5.2.1. N=5 ............................................................................................................................................... 35
5.2.2. N=7 ............................................................................................................................................... 35

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5.2.3. Autre solution ................................................................................................................................ 36


5.3. BAISSE DE LA RN DE 0,7 M ................................................................................................................. 36
5.4. SYNTHESE ........................................................................................................................................... 36
6. STABILITE DE LA CULEE RIVE DROITE DU BARRAGE............................................................. 38
6.1. METHODE DE CALCUL......................................................................................................................... 38
6.1.1. Fonctionnement de STABET ......................................................................................................... 38
6.1.2. Critère de stabilité au glissement.................................................................................................. 38
6.1.3. Critère de stabilité au renversement ............................................................................................. 38
6.1.4. Critère de non-écrasement des parements et de la fondation ....................................................... 39
6.1.5. Critère de fissuration .................................................................................................................... 39
6.2. SOUS-PRESSIONS ................................................................................................................................. 40
6.3. FORCES EQUIVALENTES DUES AU PKW .............................................................................................. 40
6.4. STABILITE POUR UNE BAISSE DE LA RN DE 0,7 M ................................................................................ 41
6.4.1. Paramètres de calcul..................................................................................................................... 41
6.4.2. Stabilité en conditions normales ................................................................................................... 43
6.4.3. Stabilité en conditions exceptionnelles.......................................................................................... 43
6.4.4. Stabilité en conditions extrêmes .................................................................................................... 44
6.4.5. Stabilité du PKW ........................................................................................................................... 45
6.5. SYNTHESE ET SOLUTIONS.................................................................................................................... 46
6.5.1. Pour une baisse de la RN de 0,7 m................................................................................................ 46
6.5.2. Pour une baisse de la RN de 1 m................................................................................................... 48
6.5.3. Pour une baisse de la RN de 1,5 m................................................................................................ 49
7. COUTS DES SOLUTIONS ...................................................................................................................... 50
7.1. POUR UNE BAISSE DE LA RN DE 0,7 M................................................................................................. 50
7.2. POUR UNE BAISSE DE LA RN DE 1 M.................................................................................................... 50
7.3. POUR UNE BAISSE DE LA RN DE 1,5 M................................................................................................. 51
7.4. SYNTHESE ........................................................................................................................................... 51
7.5. CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS .............................................................................................. 51
CONCLUSION ................................................................................................................................................... 52
BIBLIOGRAPHIE.............................................................................................................................................. 53

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LISTE DES FIGURES


Figure 1.1 - Les différentes antennes du CIH .......................................................................... 10
Figure 1.2 - Organigramme du CIH au 1er janvier 2007 .......................................................... 11
Figure 3.1 - Evacuateur Labyrinthe traditionnel ...................................................................... 14
Figure 3.2 - Déversoir en touches de piano (P.K.Weir)........................................................... 15
Figure 3.3 - Vue 3D et sur une maille (1 outlet + 2 demi Inlet)............................................... 16
Figure 3.4 - vue en plan du déversoir en touches de Piano ...................................................... 16
Figure 3.5 - Ecoulement en deux nappes déversantes sur un cycle de PKW........................... 16
Figure 3.6 - Fonctionnement du PKW avec encombrement de l’entrée par des corps flottants
.......................................................................................................................................... 17
Figure 3.7 - P.K.Weir de Type A ............................................................................................. 18
Figure 3.8 - P.K.Weir de Type B ............................................................................................. 18
Figure 3.9 - Abaques ................................................................................................................ 19
Figure 4.1 - partie « prédimensionnement hydraulique » du programme ................................ 29
Figure 4.2 - partie « calcul du projet » du programme............................................................. 30
Figure 4.3 – PKW de Goulours vu depuis l’aval ..................................................................... 31
Figure 4.4 – PKW de Goulours vu depuis l’amont .................................................................. 32
Figure 4.5 – Modèle réduit du barrage de Saint-Marc ............................................................. 33
Figure 4.6 – PKW de Saint-Marc............................................................................................. 33
Figure 6.1 – Diagramme type de sous-pressions...................................................................... 40
Figure 6.2 - Structure du barrage pour une baisse de la RN de 0,7 m .................................... 42
Figure 6.3 - Schéma de principe du confortement par tirants précontraints ............................ 46

LISTE DES GRAPHIQUES


Graphique 4.1 - Evolution du débit spécifique en fonction de H/P pour N=5......................... 22
Graphique 4.2 - Evolution du coefficient de débit spécifique en fonction de H/P pour N=5 .. 23
Graphique 4.3 – Courbes numérisées et interpolées pour différentes géométries ................... 24
Graphique 4.4 - Comparaison du Cw de Ho Ta Khanh et de Lempérière pour N=5............... 25
Graphique 4.5 - Evolution du débit spécifique pour H/P>0,35................................................ 26
Graphique 4.6 - Combinaison des deux courbes pour N=5 ..................................................... 26
Graphique 4.7 - Abaques pour N=5 ......................................................................................... 27
Graphique 4.8 - Combinaison des deux courbes pour N=7 ..................................................... 28
Graphique 4.9 - Abaques pour N=7 ......................................................................................... 28
Graphique 6.1 - Stabilité en conditions normales, RN-0,7 m .................................................. 43
Graphique 6.2 - Stabilité en conditions exceptionnelles, RN-0,7 m ........................................ 44
Graphique 6.3 - Stabilité en conditions extrêmes, RN-0,7 m .................................................. 45
Graphique 6.4 - Stabilité du plot EF en conditions exceptionnelles avec précontrainte, RN-0,7
m....................................................................................................................................... 47
Graphique 6.5 - Stabilité du plot FG en conditions exceptionnelles avec précontrainte, RN-0,7
m....................................................................................................................................... 47

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LISTE DES TABLEAUX


Tableau 3.1 - Caractéristiques d’un PKW de type A ............................................................... 18
Tableau 3.2 - Caractéristiques d’un PKW de type B ............................................................... 19
Tableau 5.1 – Hauteur de PKW pour RN-1 et RN-1,5 m ........................................................ 35
Tableau 5.2 – Hauteur de PKW pour RN-0,7 m ..................................................................... 36
Tableau 5.3 - Synthèse de l’étude hydraulique du PKW ......................................................... 37
Tableau 6.1 - Torseurs équivalents pour une baisse de la RN de 0,7 m .................................. 41
Tableau 6.2 - Récapitulatif précontrainte, RN-0,7 m............................................................... 48
Tableau 6.3 - Récapitulatif précontrainte, RN-1 m .................................................................. 48
Tableau 6.4 - Récapitulatif précontrainte, RN-1,5 m............................................................... 49
Tableau 7.1 - Prix pour RN-0,7 m............................................................................................ 50
Tableau 7.2 - Prix pour RN-1 m............................................................................................... 50
Tableau 7.3 - Prix pour RN-1,5 m............................................................................................ 51

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INTRODUCTION

En France, la moyenne d’âge du parc hydraulique en exploitation est de 50 ans. Ainsi, plus de
la moitié des barrages français ont été conçus avant 1960. Mais les connaissances en
hydrologie à cette époque et les outils à disposition ne permettaient pas de déterminer avec
autant de précision qu’aujourd’hui les débits de crue de projet. En effet, les échantillons
statistiques étaient limités, les méthodes d’analyse hydrologique et de dimensionnement
hydraulique actuelles n’étaient pas développées et l’acceptation du risque d’inondation par la
population n’était pas le même.
Depuis, les connaissances et les exigences ont évolué. Ainsi, en employant les méthodes
actuelles d’évaluation des débits de crues, il s’avère que de nombreux sites possèdent un
déficit d’évacuation. C’est pourquoi, dans les années à venir, beaucoup de projets de
recalibrage d’évacuateurs de crues vont être lancés afin de résoudre ce problème.
Le barrage de Malarce, mis en eau en 1968, fait parti des ouvrages dont le débit de crue
millénale a été revu à la hausse. Ce barrage poids est actuellement capable de faire transiter un
débit instantané de 3950 m3/s (mesure effectuée sur modèle réduit). Or suivant la méthode
d’évaluation des débits de crues instantanés mise au point par EDF (méthode du GRADEX),
le débit instantané de la crue millénale est de 4600 m3/s. Il y a donc un déficit d’évacuation de
650 m3/s.
Pour pallier ce problème, différentes solutions ont été envisagées depuis plus de 10 ans. Mais
aucune n’a été appliquée jusqu’à maintenant pour des raisons essentiellement économiques.
Cependant, une solution innovante d’évacuateur de crue a été développée récemment par une
ONG (Hydrocoop). Ce nouveau type d’évacuateur se nomme Piano Keys Weir (Déversoir en
« touches de Piano »). Cette solution paraît être techniquement et économiquement très
intéressante. Une étude préliminaire a montré qu’à Malarce, un tel projet était réalisable en
combinaison avec une baisse de la cote de la retenue normale.
Jusqu’à aujourd’hui, un seul de projet de ce type a été mené à terme (barrage de Goulours en
France). Il n’y a donc pas d’outils permettant un prédimensionnement simple et rapide. Par
ailleurs, très peu de données sont disponibles dans le but d’optimiser le rendement d’un tel
ouvrage. Le premier objectif de mon projet est donc de réaliser une étude technico-
économique de cette solution en optimisant le calage de ce seuil, et le coût de la baisse de la
cote de la retenue normale par rapport au coût de génie civil. Tout ceci pour permettre le
passage des 650 m3/s manquant. Cette étude comprendra également une vérification de la
stabilité de l’ouvrage avec le nouvel évacuateur de crues. Une fois ceci terminé, les résultats
seront transmis au laboratoire d’hydraulique d’EDF (LNHE) pour la réalisation d’une étude
sur modèle réduit devant permettre de valider la conception.
Compte tenu du nombre de projets où un évacuateur en touches de piano pourrait être
employé, la deuxième partie de mon stage sera consacrée à la conception d’un programme
permettant le prédimensionnement de ce type d’ouvrage. Ceci permettra de combler le
manque d’outils permettant de réduire le temps d’étude dans le domaine des évacuateurs en
touches de piano. Pour développer un tel outil, une analyse détaillée du comportement
hydraulique des seuils P.K. sera menée.

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1. Présentation de l’entreprise
1.1. Le groupe EDF
1.1.1. Missions
Depuis 1946, EDF est une entreprise publique nationale, qui produit, transporte et distribue de
l’électricité. Elle a pour mission de fournir, à chaque instant, en tout point du territoire et en
toute sécurité, un kilowatt-heure compétitif. Pour cela, elle conçoit, réalise et exploite les
ouvrages nécessaires aux besoins de ses 40.2 millions de clients dans le monde.

1.1.2. Historique
• Loi de nationalisation de 1946
EDF est un établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC)
• Loi du 10 février 2000 : ouverture du marché
Février 2000 : 30 % à la concurrence
Juillet 2004 : 70 % du marché ouvert
Juillet 2007 : 100 % du marché ouvert
• Décret paru au Journal Officiel le 19 novembre 2004
EDF est une Société Anonyme

1.1.3. Chiffres clés


EDF est le deuxième producteur d’électricité au monde avec 48 milliards de kWh produits.
Dans le secteur de l’électricité, le groupe dispose du plus important parc de production en
Europe. EDF possède 161 560 salariés.
En 2006, le chiffre d’affaires consolidé du Groupe EDF s’élève à 58,9 milliards d’euros. Il
était de 51.05 milliards d’euros en 2005 et de 46.9 milliards d’euros en 2004.
EDF est aujourd’hui un véritable groupe international avec 47 filiales dans le monde
représentant 19% du chiffre d’affaires du groupe et pas moins de 16 millions de clients.
La production d’électricité d’EDF représente :
 610 TWh
 125 447 MW de puissance installée

1.2. Le centre d’ingénierie hydraulique (CIH)


1.2.1. Missions
Le CIH fait parti de la Division Production Ingénierie Hydraulique (DPIH), au sein de la
Direction Production Ingénierie (DPI).
La DPIH est constituée de 5 Unités de Production hydraulique et de 2 unités d’ingénierie,
compétentes en :
 ingénierie de conception et de construction,
 ingénierie de la mesure,
 ingénierie d'appui à l'exploitation,
 conduite de projets dans les domaines hydraulique et des énergies renouvelables
Le CIH offre une grande souplesse d’intervention à tous les stades du projet quelle qu’en soit
la taille.
Il peut être :
 Partenaire du maître d’ouvrage,

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 Ingénieur conseil,
 Maître d’œuvre pour un ouvrage ponctuel ou l’ensemble d’un programme,
 Prestataire pour la maintenance ou l’aide d’exploitation.
Le CIH travaille seul ou en association avec des partenaires français ou étrangers.

1.2.2. Historique
• 1989 : Création du Centre National d’Equipement Hydraulique (CNEH) : activités de
« premier équipement ».

• 1992 : Redéploiement de l’activité vers l’Ingénierie du Parc hydraulique en


Exploitation (IPE). Développement à l’international.

• 2000 : Création du Centre d’Ingénierie Hydraulique (CIH) : il regroupe le CNEH et


les USI (Unités de Services et d’Ingénierie hydrauliques).
Le CIH devient une ingénierie hydraulique intégrée : il allie la haute expertise associée
à la création d’ouvrages neufs, à la connaissance pointue de la conduite et de la
maintenance des ouvrages.

• 2006 : Création opérationnelle de la DPIH

1.2.3. Organisation
Le CIH est organisé en réseaux avec ses six sites permanents. Il exerce son activité sur
l’ensemble du territoire.

Mulhouse

Le Bourget
(Siège)
Brive du Lac
Lyon
Grenoble

Marseille
Toulouse

Figure 1.1 - Les différentes antennes du CIH


Le CIH rassemble 600 employés (ingénieurs, techniciens, chefs de projet…)

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Figure 1.2 - Organigramme du CIH au 1er janvier 2007

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2. Présentation du projet
2.1. Description du barrage de Malarce

Le barrage de Malarce est un barrage poids rectiligne situé à mi-distance entre Nîmes et le
Puy en Velay. Il est implanté sur la rivière Chassezac qui est un affluent rive droite de
l’Ardèche. Le maître d’ouvrage est l’unité de Production Centre d’EDF, et la retenue créée
par le barrage est destinée à produire de l’énergie électrique ainsi qu’à soutenir l’étiage de
l’Ardèche. Le volume utile de cette retenue est de 2, 445 hm3. La première mise en eau de ce
barrage date de 1968. Il possède une longueur de crête de 110,50 m pour une hauteur
maximale sur fondation de 31,50 m. C’est donc un barrage où la circulaire n°70-15 doit
s’appliquer. Cette circulaire définit les barrages intéressant la sécurité publique comme ceux
dont « la rupture éventuelle aurait des répercussions graves pour les personnes ». Ce barrage
comporte trois passes équipées de vannes segment à clapet de grandes dimensions pour
l’évacuation des crues. Les culées sont de type gravitaire, elles sont dissymétriques. La culée
rive gauche est constituée d’un seul plot de 10 m de longueur en crête. La culée rive droite
est, elle, constituée de trois plots pour une longueur de 44,50 m. Par ailleurs la partie centrale
du barrage comprenant les trois passes vannées, est constituée de 4 plots. (Plan de situation,
photos et plans d’ensemble de l’ouvrage fournis en Annexe 1)

2.2. Le problème d’évacuation des crues

Le débit moyen du Chassezac à Malarce est de 17,9 m3/s. Cette rivière subit des épisodes
cévenols réguliers qui provoquent une montée des eaux rapide et importante. La réévaluation
du débit de crue millénale sur de nombreux sites, grâce à des méthodes développées par EDF,
a mis en évidence l’insuffisance de capacité des évacuateurs de crues de nombreux
barrages.Le barrage de Malarce fait partie des ouvrages concernés par ce problème.
En effet, des essais sur modèle réduit ont montré que la capacité d’évacuation actuelle du
barrage est de 3 950 m3/s alors que la réévaluation du débit de crue millénale indique que ce
débit instantané est de 4 600 m3/s. Ainsi, le déficit observé est de 650 m3/s. C’est pourquoi,
depuis plus d’une dizaine d’années, des solutions visant à renforcer les installations
d’évacuation de crue sont étudiées. Ces solutions sont tournées vers quelques idées
principales : modifier l’évacuateur existant, en construire un nouveau, augmenter le niveau
des plus hautes eaux ou éventuellement combiner plusieurs solutions.

2.3. Les différentes solutions envisagées au barrage de Malarce

Compte tenu de la topographie des lieux et des dimensions du barrage, les solutions
envisagées ont porté sur une remontée du niveau des plus hautes eaux ou sur la construction
d’un nouvel évacuateur en rive droite. La culée rive gauche étant trop peu large, aucune
solution n’a été envisagée de ce côté. Par contre, des solutions mixtes, couplant la remontée
de la cote des PHE et la construction d’un nouvel évacuateur en rive droite, ont été étudiées.
Les différentes idées et études sont inventoriées ci-après.
 Juste en amont du barrage, la rivière Chassezac fait un coude à 150° sur la droite. Il a
donc été envisagé de court-circuiter ce coude en creusant une galerie. Cette galerie
aurait fonctionné à écoulement libre et aurait été contrôlée par une vanne segment ;
 Galerie en charge équipée d’une vanne wagon ;

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 Galerie en charge et construction d’un nouvel évacuateur en rive droite obturé par un
boudin gonflable ;
 Création d’un nouvel évacuateur en rive droite, obturé par un boudin gonflable avec
une augmentation des PHE de 0,60 m ;
 Augmentation des PHE de 1,20 m avec répartition du débit sur les 3 passes existantes ;
 Installation d’un clapet sur la culée rive droite.

Finalement, aucune de ces différentes techniques n’a été retenue, en grande partie à cause du
coût souvent élevé mais aussi parfois à cause de la difficulté technique de réalisation.
Cependant, un projet de réalisation d’un seuil en « touches de piano » ou « Piano Keys Weir »
en anglais, a vu le jour après mise en œuvre sur un autre barrage du parc (Goulours). Ce type
novateur d’évacuateur de crues permet d’évacuer un débit considérable pour un coût
nettement moins élevé que pour une solution traditionnelle. Suite à une étude préliminaire, un
avant projet détaillé de cette solution va donc être réalisé. Cet APD comprendra :
 Une étude technico-économique permettant de trouver le niveau de calage optimal du
seuil en conservant le niveau des PHE actuel
 Une étude de stabilité
 Des essais hydrauliques sur modèle réduit

Cet évacuateur de crues sera construit sur la culée rive droite du barrage en complément d’une
baisse du niveau de la retenue normale qui sera étudiée par la suite.

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3. Description d’un déversoir en « touches de piano »


3.1. Définition du besoin

Comme nous l’avons vu précédemment, suite à des réévaluations du débit de crue millénale
sur de nombreux sites, beaucoup de barrages ont vu leur capacité d’évacuation de crues
devenir insuffisante. Ainsi, afin d’assurer une sécurité satisfaisante, les évacuateurs de crues
existants devront être renforcés. Ceci passe, soit par l’élargissement des évacuateurs existants,
soit par la construction de nouveaux évacuateurs. La conséquence de ceci est une dépense
conséquente.
Une solution fiable est robuste consiste à construire des seuils à écoulement libre. La forme
optimale pour ce type de seuils est le profil Creager. Ces solutions ont l’avantage de ne pas
nécessiter une grande maintenance, d’évacuer les embâcles efficacement et de fonctionner
automatiquement (sans intervention extérieure). Cependant, il existe une solution plus
performante : l’évacuateur labyrinthe (murs verticaux sur fond plat). Ils permettent de doubler
le débit spécifique par mètre linéaire par rapport à un seuil libre Creager traditionnel. Le
déversoir en labyrinthe est caractérisé par une grande capacité d’évacuation de débit sous une
charge relativement faible contrairement aux déversoirs rectilignes. Néanmoins, ce type
d’ouvrage nécessite une grande surface horizontale au sol, sa conception pour des barrages
poids reste donc un inconvénient.

courant
A

alvéole courant
d’entrée
(amont)

alvéole
de sortie
(aval)
A

Vue en plan Coupe AA

Figure 3.1 - Evacuateur Labyrinthe traditionnel

Une amélioration de ce système a alors été développée par l’ONG Hydrocoop France en
collaboration avec le Laboratoire Aménagements Hydrauliques et Environnement de
l’Université de BISKRA (ALGERIE). Le changement principal par rapport à un seuil
labyrinthe repose sur la mise en place de pentes au lieu d’un fond plat. Ce nouveau type de
déversoir baptisé Piano Keys Weir (Déversoir en touches de piano) a l’avantage d’être
appliqué sur des sections réduites de barrages poids existants ou nouveaux et dans une
moindre mesure aux barrages en remblais. Le Piano Keys Weir (PKW) permet l’évacuation
des débits spécifiques importants, avec une débitance jusqu’à 4 fois supérieure à celle d'un
déversoir Creager.
Le PKW est également intéressant pour la plupart des nouveaux barrages et permettra
d'améliorer, la capacité d'évacuation des crues et la capacité de stockage de la retenue des

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barrages existants. De plus, l’encombrement en crête sera réduit, la hauteur des murs
diminuera et le rendement hydraulique sera amélioré. De plus, ce type d’ouvrage présente les
mêmes avantages en terme de maintenance et de fonctionnement que les évacuateurs à seuil
libre.
Cependant, quelques défauts du concept ont été relevés. Il faudra veiller à ce que ce type
d’évacuateurs puisse faire transiter les plus gros embâcles (arbres…). Il est possible
également que la structure avec des voiles minces soit moins pérenne qu’un déversoir
rectiligne.

Figure 3.2 - Déversoir en touches de piano (P.K.Weir)

3.2. Géométrie des P.K. Weirs

Le principe de base de la géométrie des PKW est la suivante :


 Des alvéoles rectangulaires en forme de touches de piano (d’où le nom de PKW)
 Un radier incliné des alvéoles amont et aval, ce qui favorise l’utilisation des porte-à-
faux.
 Une longueur réduite de la base grâce à l’utilisation des porte-à-faux.

Une configuration rectangulaire des alvéoles semble la plus avantageuse du point de vue de la
facilité de la construction. Cependant, la géométrie dépend de nombreux autres paramètres :
 La hauteur P du déversoir
 La largeur des alvéoles amont (O=Outlet) et aval (I=Inlet)
 La longueur des porte-à-faux c et d
 La largeur W d’une maille de déversoir ( W = I + O )
 Le nombre N (rapport entre la longueur développée de déversement et la largeur du
déversoir W)
 La longueur B des murs verticaux

Ainsi, le rendement du PKW dépendra de plusieurs paramètres adimensionnels dont


principalement : H/P (H étant la hauteur de la lame d’eau déversante), B/I, I/O, N et de la
pente des alvéoles. Le rendement du P.K.Weir dépendra également d’autres paramètres tels
que la longueur des porte-à-faux, la forme d’entrée sous les porte-à-faux, la section de la
crête ou la présence de corps flottants, mais aussi de la topographie des lieux (pour la qualité
de l’alimentation des alvéoles).

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LB
P: hauteur du P.K.Weir
B: longueur d’une paroi latérale
I: largeur de l’alvéole amont (Inlet)
P O: largeur de l’alvéole aval (Outlet)
c: longueur du porte-à-faux amont
d: longueur du porte-à-faux aval
W: largeur du déversoir
I/2
O
I/2
Figure 3.3 - Vue 3D et sur une maille (1 outlet + 2 demi Inlet)

Amont
Alvéole aval

I Alvéole Amont
I/2 O

W
Aval

Figure 3.4 - vue en plan du déversoir en touches de Piano

3.3. Fonctionnement hydraulique des P.K. Weirs


D’après les essais effectués sur modèles réduits, l’écoulement sur les PKW a pu être
caractérisé. Le déversement s’effectue directement par les extrémités des alvéoles amont et
aval mais aussi par aspiration de l’eau par le fond, le long des murs bajoyers à la manière d’un
évacuateur latéral. Il ressort que l’évolution du débit spécifique est égale à : α H P , pour
H/P suffisamment grand.

Figure 3.5 - Ecoulement en deux nappes déversantes sur un cycle de PKW

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A l’aval, on observe un écoulement à 2 composantes :


 Une lame provenant de l’Outlet
 Une cloche surplombant l’Inlet
On a ainsi mis en évidence que la géométrie des PKW permet une aération convenable des
nappes d’eau. En effet, la présence des porte-à-faux favorise cette bonne aération. L’air arrive
sous les cloches en passant sous les lames des Outlets.
Par ailleurs, il a fallu vérifier que la présence de corps flottants ou embâcles n’allait pas
entraver l’écoulement normal de l’eau. Les essais sur modèles réduits ont montré que pour
des faibles charges, les corps flottants ne sont pas arrêtés sous les porte-à-faux du PKW mais
que par contre, un blocage partiel des alvéoles est observé. Il faut alors noter que ce blocage
n’a qu’un impact mineur sur la valeur de la débitance du déversoir (réduction d’environ 10 %
du débit) du fait de la longueur de déversement encore disponible. Cependant, ces résultats
semblent être un peu optimistes. En effet, l’évacuation des embâcles de grande envergure
dépendra principalement de la taille des alvéoles du PKW. Ainsi, avec des éléments de petite
taille, le problème risque d’être important. C’est pourquoi, pour mieux connaître le
comportement des PKW face à l’évacuation des corps flottants, il serait nécessaire de
conduire une campagne d’essais spécifiques sur modèle réduit.

Figure 3.6 - Fonctionnement du PKW avec encombrement de l’entrée par des corps flottants

3.4. Les deux modèles de P.K.Weir proposés

Les différents essais sur modèles réduits et leur analyse ont amené F. Lempérière
(Hydrocoop) et A. Ouamane (Université de Biskra) à sélectionner deux modèles de PKW.
Le premier type de PKW (A) se caractérise par des débits spécifiques allant jusqu’à 20
m3/s/m, et des porte-à-faux amont et aval identiques.

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Les dimensions sont données pour :


 P=6m
 B = 12 m
 I = O = 2,4 m
 c=d=3m
 N=6
 Fruit = 1,5H/1V

Figure 3.7 - P.K.Weir de Type A

Des abaques ont été établis à la suite des essais réalisés : (cf. résultats dans tableau 3.1)
1. Hauteur de la lame d’eau déversante
0.50 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4 4.5 5
(m)
2. Débit spécifique du P.K. weir (m3/s/m) 3.5 8.2 12.5 15.6 19.2 22.4 25.5 28.7 32 35.5
3. Débit spécifique d’un seuil Creager
0.8 2.2 3.9 6 8.8 11.4 14.5 17 21 24.5
(m3/s/m)
4. Gain débit spécifique 2-3 (m3/s/m) 2.7 6 8.6 9.6 10.4 11 11 11.7 11 11
5. Ratio Débit spécifique 2/3 4.4 3.7 3.2 2.6 2.2 2 1.8 1.6 1.5 1.4
6. Hauteur de lame déversante pour un
1.4 2.4 3.2 3.7 4.2 4.07 5.1 5.6 6 6.3
seuil Creager pour qs= (2.)
7. Gain hauteur d’eau 6-1 (m) 0.9 1.4 1.7 1.7 1.7 1.7 1.6 1.6 1.5 1.3
Tableau 3.1 - Caractéristiques d’un PKW de type A
Le second type de PKW (B) est défini par des porte-à-faux uniquement à l’amont, et des
rendements supérieurs d’environ 10 % au type A. Les efforts structurels sur le barrage sont
moins importants pour les grands débits spécifiques. Le rendement supérieur peut s’expliquer
par une pente de l’Inlet plus accentuée que pour le modèle A. En effet la hauteur de pelle
semble jouer un rôle important dans la débitance des PKW. Ainsi, pour le modèle B, grâce à
une pente plus importante, la hauteur de pelle est supérieure.

Les dimensions sont données pour P=8 m :


 P=8m
 B = 24 m
 I = O = 4,8 m
 c = 12 m
 d=0m
 N=6
 Fruit = 1,5H/1V et 1H/1V
Figure 3.8 - P.K.Weir de Type B
Des abaques ont également été établis pour ce modèle : (cf. résultats dans tableau 3.2)

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1. Hauteur de la lame d’eau déversante


1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
(m)
2. Débit spécifique du P.K. weir (m3/s/m) 11.5 27.4 39.9 50 59.4 68.5 77.6 88.5 98 108
3. Débit spécifique d’un seuil Creager
2.2 6 11.4 17 24.5 32 41 50 59 69
(m3/s/m)
4. Gain débit spécifique 2-3 (m3/s/m) 9.3 21.4 28.5 33 34.9 36.5 36.6 38.5 39 39
5. Ratio Débit spécifique 2/3 5.2 4.4 3.6 2.9 2.5 2.1 1.9 1.8 l.7 1.6
6. Hauteur de lame déversante pour un
3.1 5.4 7 8 9 9.9 10.8 1l.7 12.6 13.4
seuil Creager pour qs= (2.)
7. Gain hauteur d’eau 6-1 (m) 2.1 3.4 4 4 4 3.9 3.8 3.7 3.6 3.4
Tableau 3.2 - Caractéristiques d’un PKW de type B

Figure 3.9 - Abaques

On constate que le rendement est meilleur pour H/P faible. Cependant nous ne savons pas où
est l’optimum car quand le rendement croît, le volume de béton croît également.
L’optimisation de ce rendement fera l’objet d’une étude par la suite de ce rapport.

3.5. Recommandations de dimensionnement

Les différentes études conduites sur des modèles réduits ainsi que les enseignements tirés du
projet déjà réalisé, ont permis d’obtenir des données visant à l’optimisation du
dimensionnement des PKW. Ainsi, il semble que :
 Le rapport entre la largeur des alvéoles amont et aval (I/O) trouve son optimum entre
1,2 et 1,5. En effet, pour une valeur égale à 1 les Outlets ne sont pas saturés.
 Les fruits des porte-à-faux doivent être de l’ordre de 2H/1V à 1,5H/1V.
 Le rapport N entre la longueur développée et la largeur du déversoir doit être compris
entre 4 et 7.

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 La forme de la crête du déversoir est importante pour améliorer la débitance. Les


formes en quart de cercle ou en demi-cercle sont préférables aux formes plates en
terme de rendement.
 L’épaisseur des murs en béton armé séparant les différentes alvéoles doit être
comprise entre 20 et 25 cm.
 Le meilleur rendement hydraulique a été observé pour un rapport H/P faible.
 La forme d’entrée sous les porte-à-faux peut être optimisée. Une forme arrondie ou en
«V» est alors préférable à une forme plate.
 Il est possible de dissiper l’énergie de restitution et d’améliorer l’aération en disposant
des marches d’escalier sur les pentes des alvéoles de restitution.
 Un P.K.Weir peut être réalisé en béton armé ou en acier sachant que la deuxième
solution aura souvent un coût plus élevé (compte tenu du prix actuel de l’acier) et une
durabilité moindre.

Les abaques donnés par Lempérière correspondent à deux tailles de PKW déterminées (6 et 8
m). Afin de transposer ces abaques à d’autres dimensions, on utilise la similitude de Froude,
qui permet de faire des changements d’échelle en hydraulique dans les études de débitance.
Sans entrer dans les détails, le principe consiste à considérer que l’écoulement est régi par le
v
nombre adimensionnel de Froude, Fr = , qui correspond au rapport de la vitesse de
gH
l’écoulement sur celle des ondes dans le fluide.
Q Q qs
Sur une section mouillée L.H : v= = ⇒ Fr =
S L.H g .H 1,5
On en déduit que pour un rapport d’échelle l, le débit spécifique qs est multiplié par l1,5.
Ainsi pour un couple (H ;P) donné, on peut connaître le débit spécifique correspondant.
1, 5
 P'   P' 
qs, P  .H  = qs, P (H ) ×  
'
avec : P’ la hauteur que l’on souhaite étudier
P  P
P la hauteur du seuil du modèle A ou B
H La hauteur de la lame déversante

Il faut également noter que toutes les autres dimensions du PKW (L, I, O, c et d) seront
P'
multipliées par .
P
L’avantage de ces abaques est qu’ils sont valables pour une large gamme de H/P. Cependant,
ils ont été effectués sur des modèles non optimisés (I=O ; N=6…). L’objectif du paragraphe 4
sera d’obtenir deux modèles de références optimisés en se basant sur les publications de
Michel Ho Ta Khanh.

3.6. Liaison entre structure existante et P.K.W.

Dans les cas de la réalisation d’un PKW sur un barrage existant, la liaison entre la structure
ancienne et la nouvelle sera réalisée dans la plupart des cas par le biais d’ancrages scellés
dans le béton. Le béton sera repiqué pour assurer une bonne reprise du bétonnage.
3.7. Synthèse

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Le déversoir en touches de piano (PKW) représente une solution efficace pour


l’accroissement de la capacité de stockage et/ou la capacité d’évacuation des crues de la
plupart des barrages existants avec des modifications sur les installations de génie civil
mineures. Il peut être une solution économique pour les évacuateurs de crues des nouveaux
barrages. Ce nouveau type de déversoir se caractérise par :
 Sa configuration géométrique simple qui peut permettre l’utilisation des éléments
préfabriqués pour des PKW de petites tailles,
 La sûreté de fonctionnement similaire aux déversoirs à écoulement libre (à la
nuance près des embâcles),
 L’augmentation du stockage de beaucoup de réservoirs existants pour un coût
intéressant (permet donc une remontée de la cote RN d’exploitation significative).
Le seul PKW réalisé en France (Goulours) et un autre testé sur modèle réduit (Saint-Marc)
ont montré que ce type de déversoir représente une solution efficace pour augmenter la
capacité de stockage de la retenue et accroître la capacité d’évacuation des crues.

Compte tenu du nombre important de paramètres et d’hypothèses à faire varier pour trouver la
solution optimale qui donnera le meilleur rendement hydraulique d’un seuil en touches de
piano, son prédimensionnement et surtout la recherche de son optimum économique, est un
exercice à mener avec beaucoup d’attention. Il sera toujours nécessaire de valider l’étude d’un
PKW par la réalisation d’un modèle réduit.

Il apparaît que les proportions du modèle A de Lempérière ne sont pas optimales. L’optimum
peut être obtenu à P donné, en augmentant N par l’intermédiaire d’une diminution de la taille
de l’Inlet combinée à une augmentation du rapport I/O.
Le fait d’augmenter le rapport N aura donc pour conséquence de réduire la taille des bacs et
de poser des problèmes d’évacuation des corps flottants. C’est pourquoi on pourra également
étudier une valeur de N égale à 5. Cela fait l’objet du chapitre suivant.

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4. Programme de prédimensionnement des PKW


4.1. Objectif
Compte tenu de la multiplication des projets où un recalibrage de l’évacuateur de crues est
nécessaire et où l’emploi du PKW serait économiquement intéressant, il m’a été demandé de
concevoir un programme permettant le prédimensionnement d’un PKW. Ce programme a été
réalisé sous Excel avec le langage informatique Visual Basic. Il est divisé en deux parties :
La première, appelée « prédimensionnement hydraulique », permet d’obtenir, pour un débit
spécifique donné, des géométries de deux types de PKW.
La deuxième, permet à l’utilisateur, une fois qu’il a paramétré à sa guise la géométrie qui lui
convenait le mieux, d’obtenir le volume précis de béton nécessaire à la construction et de
connaître le torseur équivalent résultant des efforts appliqués sur le PKW pour ensuite
procéder à la vérification de la stabilité du seuil et du barrage sur STABET.

4.2. Base théorique


Le prédimensionnement hydraulique sera basé sur deux modèles proposés dans un article
récent intitulé « Results of some piano keys weir, hydraulic model tests in Vietnam ». Cet
article a été rédigé notamment par Michel Ho Ta Khanh (anciennement employé au centre
d’ingénierie hydraulique) suite à des essais sur modèle réduit au Vietnam. Des équations,
tirées de ces essais, nous permettent de nous rattacher à des données concrètes et vérifiées.
Les deux modèles proposés, à symétrie amont/aval, semblent assez bien optimisés pour
chaque valeur de N retenue. Cependant, on notera que la largeur I et le rapport I/O sont un
compromis sur une gamme de fonctionnement large.

4.2.1. Type N=5


Ce premier type de P.K.Weir est à privilégier quand les alvéoles engendrées par le modèle
N=7 sont trop étroites de manière et pour des débits spécifiques faibles. Il est caractérisé par
un ratio N=5, un rapport largeur Inlet/largeur Outlet égale à 1,5 et un rapport B/P (assimilé à
la pente) égal à 2,73. Ce modèle implique un nombre d’alvéoles limité. L’évolution du débit
spécifique qs en fonction de la hauteur de la lame d’eau h pour une hauteur de PKW fixée, est
donné par l’équation suivante:
Pour P = 5,5 m ; qs = 6,4.H 1, 28
Evolution du débit spécifique en fonction de H/P

18
16
14
qs (m/s/ml)

12
10
N=5
8
6
4
2
0
0 0,1 0,2 0,3 0,4
H/P

Graphique 4.1 - Evolution du débit spécifique en fonction de H/P pour N=5

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Cette équation a été obtenue pour un prototype d’une hauteur de 5,5 m avec une largeur
d’Inlet de 4,5 m et une largeur d’Outlet de 3 m.
En appliquant la similitude de Froude (Cf. paragraphe 3.5), on en déduit l’équation pour tout
PKW de hauteur P (toutes proportions gardées).
Ainsi, l’évolution du débit spécifique qs en fonction de la hauteur de la lame d’eau H pour
une hauteur de PKW P fixée, est donné par l’équation suivante:
1, 5 1, 28
 P   5,5.H 
qs =   6,4. 
 5,5   P 
Ce qui donne sous la forme habituelle de débitance d’un seuil libre :
−0.22
H 
qs = CW . 2.g .H 1,5 avec CW = 0,993. 
P
Cette équation est vérifiée pour des valeurs de H/P inférieures à 0,35. Au delà de cette valeur,
les essais sur modèle réduit n’ont pas pu être conduits, puisque la limite de capacité de la
pompe sensée fournir le débit souhaité, a été atteinte. L’article indique que l’équation peut
être extrapolée jusqu’à H/P=1, mais sans justification. Dans un souci d’exactitude des
résultats, j’ai essayé de vérifier cette hypothèse, car même si le rendement hydraulique chute,
il semble que l’optimum économique se dégage vers des valeurs de H/P élevées pour la plage
de H typique d’EDF (1 à 2 m) (Cf. paragraphe 4.3).

Nous avons alors tracé l’évolution de Cw en fonction de H/P :

Ho Ta Khanh N=5
3

2.5

2
Cw

1.5

0.5

0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2
Ho Ta Kahn
h/H
Graphique 4.2 - Evolution du coefficient de débit spécifique en fonction de H/P pour N=5

Sur le graphique 4.2, les points obtenus jusqu’à H/P=0,35 ont été vérifié expérimentalement.
A titre de comparaison, l’ensemble des courbes disponibles de la littérature PKW ont été
numérisées et interpolées avec une loi du même type sur une plus grande plage de H/P (0 à 1).

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3,5 y = 0,7352x -0,6749


R2 = 0,9987
3

2,5
Cw

1,5 y = 0,6494x -0,5264


1 R2 = 0,9965
y = 0,5859x -0,5175
0,5
R2 = 0,9952
0
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 1,2
h/P
Nlempérière=6 Nlempérière=8.75 Nlempérière=4

Graphique 4.3 – Courbes numérisées et interpolées pour différentes géométries

On constate que pour la plupart, la loi colle très bien et constitue une approximation
convenable pour les autres (Cf. coefficients de corrélation R2).
Ainsi, on en déduit que la loi est probablement extrapolable. Cependant, si une interpolation
moyenne réalisée sur toute la plage H/P peut être acceptable, une interpolation « parfaite » sur
une fenêtre réduite, peut amener à des sur ou sous estimations importantes.
L’objectif est d’essayer d’approcher la partie haute de la courbe (H/P > 0,35) par une
« similitude » à partir de PKW aux proportions différentes.

Dans un premier temps, on réalise une similitude en O/B en émettant l’hypothèse que l’on est
contrôlé par les Outlets à partir de H/P grand :
Lempérière a obtenu les courbes du graphique 4.3 pour un ratio I/0=1. En émettant
l’hypothèse exposée ci-avant, on a pu définir que la valeur N=5 pour Ho Ta Khanh
correspondait à la valeur N=6 pour Lempérière :
O 12 B
Pour Ho Ta Khanh : = ; N =5 ; = 2,73
L 60 P
2.O + 2.L O 1 12 B
Pour Lempérière : N= ⇒ = = ⇒N =6 ; =2
2.O L N − 1 60 P
Donc, pour pouvoir comparer les deux courbes, il faut multiplier le coefficient de débit de
Nhotakhanh 5
Lempérière par : =
Nlempérière 6

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2,5

2
Cw

1,5

0,5

0
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 1,2
H/P
lempérière modifié Ho Ta Khanh

Graphique 4.4 - Comparaison du Cw de Ho Ta Khanh et de Lempérière pour N=5

On constate que cette approche est erronée puisqu’il n’y a aucune raison que la courbe
« reconstituée » n’ait pas la même allure que les courbes vues ci-avant. Ces résultats sont
explicables par la différence des pentes des deux approches (2,73 pour Ho Ta Khanh et 2 pour
Lempérière). Cependant le problème est identique pour le modèle N=7 avec des pentes
semblables (Cf. Annexe 6).

Dans un deuxième temps, pour H/P suffisamment grand, Lempérière indique que l’évolution
de la courbe est sensiblement linéaire, et même affine pour être plus précis. Ainsi, à P donné
et pour H/P suffisamment grand, on peut exprimer le débit spécifique de la manière suivante :
qs = a. P .H + b.(P )
1, 5

Donc :
−0 , 5 −1, 5
H H 
Cw = a.  + b. 
P P
Pour H/P=0,35 (limite d’essai), on relie la courbe mesuré à une courbe type, de telle manière
que la réunion des deux soit de classe C1 (continue et dérivée continue). Cela permet d’ajuster
les valeurs de a et b.
−0 , 22 −0 , 5 −1, 5
 H H  H 
0,993.  = a.  + b. 
 P P P
 −1, 22 −1, 5 −2,5
 H H  H
 − 0, 218.  = − 0,5 .a .  − 1,5 .b. 
 P P P

H a = 0,947
pour = 0,35 ⇒ 
P b = −0,073
On s’aperçoit que les coefficients de débits obtenus sont légèrement inférieurs à
l’extrapolation. On retiendra donc, à titre conservatif, la courbe correspondant à une évolution
affine pour H/P > 0,35.

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2,5

2
Cw

1,5

0,5

0
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 1,2
H/P

Cw HoTa Khanh Cw(0,35)

Graphique 4.5 - Evolution du débit spécifique pour H/P>0,35

Ainsi, pour les valeurs de H/P > 0,35 nous prendrons le coefficient de débit donné par Ho Ta
Khanh, et pour les autres valeurs nous prendrons le coefficient débit le plus pessimiste. En
combinant les deux courbes, nous en obtenons une troisième dont nous pouvons exprimer
l’équation simplement grâce à une courbe de tendance pour des valeurs de H/P allant jusqu’à
0,8. Cette borne supérieure est retenue pour l’interpolation car elle permet d’obtenir une très
bonne corrélation (R2=0,99) et correspond vraisemblablement au maximum pour un PKW
d’EDF ( H = 1 à 2 m ⇒ Pmin = 1,6 m ).

combinaison N=5
3,5
3
2,5
2 y = 0,9494x-0,2399
Cw

R2 = 0,9912
1,5
1
0,5
0
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1
H/P
combinaison Puissance (combinaison)

Graphique 4.6 - Combinaison des deux courbes pour N=5

Le coefficient de corrélation étant excellent (R2=0,99), pour les PKW de type N=5, les
équations retenues pour le programme sont les suivantes :
−0.2399
H 
Cw = 0,9494. 
P
Ou
−0.2399
H 
qs = 0,9494.  . 2 g .H 1,5
P

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Pour différentes valeurs de débit spécifique, nous avons alors obtenu des abaques donnant
l’évolution de P en fonction de H.
qs=5
N=5
qs=10
10
qs=15
9
qs=20
8
7
6
P

5
4
3
2
1
0
0 0,5 1 H 1,5 2 2,5 3

Graphique 4.7 - Abaques pour N=5

L’analyse des abaques montre une très grande sensibilité de P à la hauteur de lame. Il faut
donc procéder par itération. Cependant, cette sensibilité devient plus faible pour des valeurs
de H plus élevées, ce qui correspond plus à l’optimum.

4.2.2. Type N=7


Cet autre type de P.K.Weir est systématiquement plus économique que le modèle N=5. Mais
pour des raisons de taille minimale des alvéoles, il n’est pas forcément adapté aux faibles
débits spécifiques. Il sera donc privilégié pour des débits spécifiques plus importants. Il est
caractérisé par un ratio N=7, un rapport largeur Inlet/largeur Outlet égale à 1,5 et un rapport
B/P (assimilé à la pente) égal à 2,82. Ce modèle implique un nombre d’alvéoles plus
important pour une hauteur de PKW moindre. L’évolution du débit spécifique qs en fonction
de la hauteur de la lame d’eau H pour une hauteur de PKW de 5,5 m, est donnée par
l’équation suivante:
qs = 8,7.H 1,15
Cette équation a été obtenue pour un prototype d’une hauteur de 5,5 m avec une largeur
d’inlet de 3 m et une largeur d’outlet de 2 m.
De même que précédemment, il est possible de transposer cette équation à d’autres tailles de
PKW semblables, en appliquant la similitude de Froude.
Ainsi, l’évolution du débit spécifique qs en fonction de la hauteur de la lame d’eau H pour
une hauteur de PKW P fixée, est donné par l’équation suivante :
1, 5 1,15
 P   5,5.H 
qs =   8,7. 
 5,5   P 
Ce qui donne sous la forme habituelle de débitance d’un seuil libre :
−0.35
H 
qs = CW . 2.g .H 1,5 avec CW = 1,082. 
P
Le même travail que pour le PKW de type N=5 a été effectué, les détails des calculs sont
consultables en Annexe 6. En considérant une évolution affine du débit spécifique en fonction
de H/P au-delà de 0,3 ; on obtient la combinaison suivante de deux courbes :

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7
6
5
4
Cw

3 y = 1,0304x-0,3725
R2 = 0,9972
2
1
0
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 1,2
H/P
combinaison Puissance (combinaison)

Graphique 4.8 - Combinaison des deux courbes pour N=7

Le coefficient de corrélation étant excellent (R2=0,997), pour les PKW de type N=7, les
équations retenues pour le programme sont les suivantes :
−0 , 3725
H
Cw = 1,0304. 
P
Ou
−0 , 3725
H
qs = 1,0304.  . 2 g .H 1,5
 
P
Pour différentes valeurs de débit spécifique, nous avons alors obtenu des abaques donnant
l’évolution de P en fonction de H.
qs=5
N=7
qs=10
10
qs=15
9
qs=20
8
7
6
P

5
4
3
2
1
0
0 0,5 1 1,5 H 2 2,5 3
Graphique 4.9 - Abaques pour N=7

L’analyse des abaques montre une très grande sensibilité de P à la hauteur de lame. Il faut
donc procéder par itération. Cependant, cette sensibilité devient plus faible pour des valeurs
de H plus élevées, ce qui correspond plus à l’optimum.

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4.3. Fonctionnement du programme


4.3.1. Prédimensionnement Hydraulique
Pour lancer le programme, il est nécessaire de fournir quelques données d’entrée telles que le
débit total à faire transiter par l’évacuateur, la largeur du déversoir envisagé (on obtient ainsi
le débit spécifique), la hauteur de lame d’eau déversante et la largeur des voiles en crête.
Ensuite le programme inverse les deux équations des modèles N=5 et N=7 afin d’obtenir la
valeur de la hauteur P du PKW.
Puis pour chacun des deux modèles, les caractéristiques géométriques du PKW sont fournies
(longueur des voiles, hauteur, largeur des alvéoles, porte-à-faux, etc.).Un ajustement en
fonction de l’épaisseur des voiles est effectué. Enfin, pour avoir une idée plus précise de
l’allure du PKW engendré, une vue en plan et une coupe sont générées automatiquement sous
forme de graphique à l’échelle que l’on peut choisir d’afficher ou pas.

Figure 4.1 - partie « prédimensionnement hydraulique » du programme

Il faut noter que le programme a été conçu de telle manière que les extrémités du déversoir se
terminent toujours par une demi-largeur d’Inlet. Ceci a pour conséquence de modifier
légèrement les caractéristiques géométriques du PKW. En effet, il a été décidé de garder le
ratio N et le rapport I/O constants lors de l’application de cette modification. Ainsi, la pente
c’est la pente des alvéoles qui est légèrement modifiée. Le rendement hydraulique ne devrait
pas être affecté grandement par ces changements.

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4.3.2. Calcul du projet


Une fois le prédimensionnement hydraulique terminé, l’utilisateur peut se servir des deux
modèles comme guide pour son projet, mais il peut également faire le choix de s’écarter des
solutions proposées. La suite du programme lui permet d’obtenir le volume de béton
nécessaire à la mise en œuvre de son PKW et le torseur des efforts s’appliquant sur celui ci.
Ainsi, de la même manière que l’étude de stabilité réalisée précédemment, l’utilisateur pourra
vérifier facilement si son projet est stable ou non avec le logiciel STABET.

Figure 4.2 - partie « calcul du projet » du programme

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4.4. Validation du programme


La partie dimensionnement hydraulique a été vérifiée est validée grâce à des essais sur deux
cas déjà étudiés par EDF (Goulours et Saint-Marc). Nous verrons d’ailleurs dans le prochain
paragraphe l’application du logiciel à ces deux exemples.
A l’inverse, la partie volume de béton et torseur n’a pas encore était entérinée. C’est pourquoi
mon stage a été prolongé pour une durée de 1 mois, afin de peaufiner le programme sur ces
tests.

4.5. Exemples d’application


Le logiciel a été testé sur deux projets de PKW dont l’étude en avant projet détaillé a déjà été
réalisée par EDF. Ces deux études ont été menées sur les barrages de GOULOURS et de
SAINT-MARC.
4.5.1. Barrage de Goulours
Sur le barrage de Goulours, les études ont été menées pour faire transiter un débit de 70 m3/s
avec une lame d’eau de 1 m et sur une largeur de déversoir de 12 m. Ceci a permis d’aboutir à
un PKW possédant les caractéristiques suivantes :
 Hauteur P=3,2 m
 Longueur des voiles B=9,3 m
 Largeur Inlet I=3 m
 Largeur Outlet O =2

Figure 4.3 – PKW de Goulours vu depuis l’aval

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Figure 4.4 – PKW de Goulours vu depuis l’amont

Avec le programme nous trouvons les résultats suivants avec le modèle N=5:
 Hauteur P=3,9 m
 Longueur des voiles B=10,7 m
 Largeur Inlet I=3,2 m
 Largeur Outlet O=2,2 m

4.5.2. Barrage de Saint-Marc


Sur le barrage de Saint-Marc, les études ont été menées pour faire transiter un débit de 130
m3/s avec une lame d’eau de 1,35 m et sur une largeur de déversoir de 14,5 m. Ceci a permis
d’aboutir à un PKW possédant les caractéristiques suivantes :
 Hauteur P=4,9 m
 Longueur des voiles B=12,1 m
 Largeur Inlet I=3,5 m
 Largeur Outlet O=2,3 m

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Figure 4.5 – Modèle réduit du barrage de Saint-Marc

Figure 4.6 – PKW de Saint-Marc

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Avec le programme nous trouvons les résultats suivants avec le modèle N=5:
 Hauteur P=4,8 m
 Longueur des voiles B=13,2 m
 Largeur Inlet I=3,9 m
 Largeur Outlet O=2,6 m

4.5.3. Conclusions
On s’aperçoit qu’avec le logiciel, on retrouve une grande similitude dans les résultats obtenus
lors de ces APD avec le PKW de type N=5. Finalement, la réalisation du programme a permis
de prendre conscience que l’optimum économique ne résidait pas forcément dans le fait de
réaliser des alvéoles de grandes dimensions engendrées par le PKW de type N=5, mais qu’il
était possible de réaliser des PKW de plus petite taille avec un nombre d’alvéoles multiplié,
pour un moindre coût (N=7). L’optimum sera à choisir en fonction des contraintes du site sur
lequel est envisagée la construction du PKW et en fonction de la taille minimale que l’on
souhaite donner au PKW.

4.6. L’approche débit linéique


Il est possible d’étudier le rendement d’un PKW en analysant l’évolution du débit linéique le
long des parois du PKW. En effet, la débitance ne sera pas le même en se plaçant le long d’un
mur bajoyer au milieu d’une alvéole qu’en bout d’alvéole. La hauteur de pelle par exemple,
aura une influence considérable sur la valeur de cette débitance. Ainsi, plus la hauteur de pelle
est faible, moins l’ouvrage va débiter.
Cette approche permettrait d’appréhender en détail le fonctionnement hydraulique des PKW.
Ce qui le limite est le fait que l’on n’ait pas Cw = N × C seuil mince .
La méthode débit linéique ne permet pas de faire varier indépendamment les ratios
géométriques du PKW. C’est pourquoi nous retiendrons la méthode globale.

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5. Optimisation du seuil P.K. à Malarce


Afin de trouver le meilleur compromis entre le rendement du PKW à disposer sur la culée rive
droite du barrage, le coût des travaux associés et le coût de la perte d’actif liée à la baisse de la
cote RN, diverses solutions ont été envisagées avec différentes hypothèses. Pour rappel, ce
nouvel évacuateur de crues doit permettre le passage d’un débit instantané de 650 m3/s sur
une longueur maximale de 44,50 m de la culée rive droite du barrage. La baisse de la cote de
la RN sera comprise entre 0,5 et 1,5 m.
Dans tout ce paragraphe, le dimensionnement hydraulique sera réalisé avec la théorie ayant
servi de base pour la réalisation du programme précédent. Dans un premier temps l’étude
portera sur le modèle A proposé dans cet article. Les raisons de ce choix sont les suivantes :
porte à faux plus petits donc moins de problème d’alimentation des alvéoles (car problème
potentiel du fait de l’emplacement à l’intrados de la rivière) et modèle symétrique qui permet
une mise en œuvre plus aisée dans ce lieu difficile d’accès.

5.1. Etude pour une baisse de la RN de 1,5 et 1 m

Une baisse de la RN de 1,5 m entraînerait une hauteur de nappe d’eau déversante « H » de 2,5
m. En effet le niveau des PHE est situé 1 m au-dessus du niveau de la RN.
La longueur totale de la culée rive droite du Barrage de Malarce est d’environ 44,50 m.
Cependant, la totalité de cette longueur ne sera pas exploitable. En effet une zone de 14,50 m
située à l’extrême droite du barrage comprend un puits d’accès à la galerie de drainage qu’il
faudrait condamner et déplacer. Par ailleurs, la hauteur disponible pour la réalisation d’un
PKW ne serait pas suffisante sur cette zone. La largeur du seuil étudié s’étendra donc du joint
E jusqu’au contact avec le puits d’accès à la galerie. Ceci représente une longueur de 32,5 m.
RN - 1,5m RN - 1m
N=5 N=7 N=5 N=7
Hauteur PKW
6,7 3,9 11,9 5,2
(m)
Tableau 5.1 – Hauteur de PKW pour RN-1 et RN-1,5 m

5.2. Baisse de la RN de 0,5 m

Une baisse de la RN de 0,5 m entraînerait une hauteur de nappe d’eau déversante « H » de 1,5
m.

5.2.1. N=5
Pour une hauteur de nappe d’eau déversante de 1,5 m le modèle utilisé amène à n’avoir qu’un
seul bac d’une taille gigantesque. Ceci n’étant pas réalisable, on en déduit que pour une baisse
de 0,5 m avec N=5, il n’est pas possible de prévoir un PKW.

5.2.2. N=7
Pour le modèle N=7, on trouve une hauteur de PKW de 16 m et une longueur de voile de 46
m. Ces dimensions ne sont pas concevables ni réalisables. Par ailleurs, La hauteur disponible
maximale au niveau du puits d’accès à la galerie se limite à 7,5 m. On ne pourra donc pas
aller au-delà de cette valeur.

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5.2.3. Autre solution

Face à ce problème de hauteur maximale, une autre solution est envisagée. Il s’agit de
décomposer la longueur de la culée rive droite en trois zones où la hauteur du P.K.W. serait
variable. A ce moment là, il est envisagé de prendre une largeur de seuil de 35 m en déplaçant
le puits d’accès à la galerie.
Ainsi, d’après les mesures effectuées sur plans, les hauteurs maximales disponibles pour
chaque zone sont les suivantes :
 Zone 1 (du joint G jusqu’au puits = 5m de large) : hauteur disponible = 4 m
 Zone 2 (du joint G au joint F = 15 m de large) : hauteur disponible = 8 m
 Zone 3 (du joint F au joint E = 15 m de large) : hauteur disponible = 17,50 m
Cette solution a été étudiée avec une valeur de N=7 (valeur optimale) :
En calculant directement le débit spécifique, on trouve :
 qs1 = 10,98 m 3 / s / ml  Q1 = 10,98 × 5 = 54,9 m 3 / s
 qs 2 = 16,5 m 3 / s / ml  Q2 = 16,5 × 15 = 247,5 m 3 / s
 qs 3 = 21,5 m 3 / s / ml  Q3 = 21,5 × 15 = 322,5 m 3 / s
Au total : Qtot = 624,9 m 3 / s
Nous obtenons un débit d’environ 625 m3/s, cette solution ne convient donc pas tout à fait. De
plus les hauteurs de murs impliquées pour la zone 3 sont beaucoup trop importantes. Il
faudrait détruire une trop grande partie du barrage. Il n’est pas possible de réaliser un PKW
pour une baisse de la RN de 0,5 m, nous allons donc étudier une valeur intermédiaire de cette
baisse : -0,7 m.

5.3. Baisse de la RN de 0,7 m


Les résultats trouvés sont les suivants :
N=5 N=7
P (m) > 7,5 7,5
Tableau 5.2 – Hauteur de PKW pour RN-0,7 m

La solution consistant à baisser la RN de 0,7 m n’est donc envisageable que pour le modèle
N=7. En effet, pour le modèle N=5 la hauteur maximale disponible est dépassée, et le PKW
engendré posséderait de toute manière des dimensions trop importantes.
Le modèle B a par ailleurs été étudié, mais les gains en débit ne compensaient pas
l’augmentation des volumes de destruction dus à l’utilisation de ce modèle. L’étude n’a donc
pas été poussée plus loin.

5.4. Synthèse
Les résultats précédents montrent qu’une baisse de la RN de 0,5 m n’est pas envisageable
quel que soit le modèle étudié. En effet, il n’est pas possible de dimensionner le PKW avec
une hauteur inférieure à 7.5 m. De même, pour une baisse de 0,7 m le projet n’est pas
réalisable avec le modèle N=5. A l’inverse, pour une baisse de la RN de 1,5 m, il est possible
pour les deux modèles de dimensionner un PKW.
Le meilleur rendement hydraulique pour un moindre coût est obtenu pour N=7. Avec cette
configuration, il est possible de réaliser un PKW pour des baisses de la cote RN respectives
de : 0,7 m ; 1 m ; 1,5 m.

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Enfin, un PKW à géométrie variable ou basé sur la géométrie du modèle B est réalisable mais
ne trouve pas d’intérêt du point de vue économique (trop de volume de destruction du
barrage).
N=7
RN - 0,7m RN - 1m RN - 1,5m
P (m) 7,5 5,2 3,9
Réalisable? oui oui oui
Tableau 5.3 - Synthèse de l’étude hydraulique du PKW

Différents PKW envisageables ont été représentés sur AUTO CAD (Annexe 4)

Maintenant que l’étude hydraulique concernant le PKW est terminée, il va falloir étudier la
stabilité du barrage avec la présence de ce nouvel ouvrage.

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6. Stabilité de la culée rive droite du barrage


6.1. Méthode de calcul
6.1.1. Fonctionnement de STABET

La vérification de la stabilité du barrage sera effectuée à l’aide du logiciel STABET


développé par EDF. Ce programme de vérification de stabilité des barrages poids uniquement,
est basé sur une méthode simplifiée qui consiste en une analyse bidimensionnelle amont-aval
effectuée sur les sections horizontales les plus critiques d’un profil de barrage de largeur
unitaire.
Pour chaque section considérée, quatre critères de dimensionnement doivent être satisfaits:
 Stabilité au glissement
 Stabilité au renversement
 Non-écrasement des parements et de la fondation
 Fissuration

Et pour les trois combinaisons d’actions suivantes :


 Conditions normales : RN + poids propre + sous-pressions + envasement
 Conditions exceptionnelles : PHE + poids propre + sous-pressions + envasement
 Conditions extrêmes : RN + poids propre + sous-pressions + envasement + séisme

6.1.2. Critère de stabilité au glissement

Le mode de rupture supposé est un glissement le long de la section considérée. Le barrage


doit être en équilibre sous l’action des forces stabilisantes et déstabilisantes.
Le coefficient de sécurité au glissement est défini par :
N × tan φ + c × L
Fg =
T
avec : N, l’effort normal diminué des sous-pressions
φ , l’angle de frottement
c, la cohésion le long de la section
L, la largeur de la section non fissurée
T, l’effort tangentiel

Selon les recommandations utilisées par EDF, ce critère est satisfait si :


 Fg > 1,33 en conditions normales
 Fg > 1,10 en conditions exceptionnelles
 Fg > 1,05 en conditions extrêmes

6.1.3. Critère de stabilité au renversement

Le mode de rupture supposé est un renversement du barrage avec un point de pivot situé à
l’extrémité aval de la section. Le barrage doit être en équilibre sous l’action des moments
résistants et de renversement.
Le coefficient de sécurité au renversement est défini par :

Fr =
∑ Moments stabilisants
∑ Moments renversants

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Selon les recommandations utilisées par EDF, ce critère est satisfait si :


 Fr > 1,4 en conditions normales
 Fr > 1,3 en conditions exceptionnelles
 Fr > 1,2 en conditions extrêmes

6.1.4. Critère de non-écrasement des parements et de la fondation

Ce critère fait intervenir l’évaluation des contraintes maximales engendrées par les différentes
actions appliquées au barrage. Ces contraintes sont calculées suivant la théorie des poutres. Le
barrage est assimilé à une poutre encastrée en pied soumise à un chargement de type flexion
composée suivant le plan moyen du profil. On calcule les contraintes verticales effectives
données par la relation :
N M ×v
σ' = ± −u
L×b I

Avec : σ , la contrainte au point considéré


N, l’effort normal diminué des sous-pressions
L, la largeur de la section
M, le moment résultant calculé par rapport au centre de la section
v, la distance du point considéré à la fibre moyenne
I, Le moment d’inertie de la section non fissurée
b, la longueur du profil égale à 1

Selon les recommandations utilisées par EDF, la contrainte maximale effective de


compression sur les parements doit vérifier :
 σ max < 0,33 Rc en conditions normales
 σ max < 0,50 Rc en conditions exceptionnelles
 σ max < Rc en conditions extrêmes
Avec Rc résistance à la compression du matériau constituant le barrage.

Selon les recommandations utilisées par EDF, la contrainte maximale de compression admise
dans le rocher est considérée 25% inférieure à celle du matériau constituant le barrage. Elle
doit vérifier :
 σ max < 0,26 Rcr en conditions normales
 σ max < 0,40 Rcr en conditions exceptionnelles
 σ max < 0,80 Rcr en conditions extrêmes
Avec Rcr résistance moyenne à la compression du rocher.

6.1.5. Critère de fissuration

Les sollicitations subies par le barrage peuvent engendrer des tractions pouvant provoquer une
fissuration du matériau. Les contraintes de traction sont établies de la même manière que les
contraintes de compression.
Selon les recommandations utilisées par EDF :
 En conditions normales, la fissuration est interdite et :
σ t < 0,01 × Rc ; et à Malarce σ t rocher = 0 (car micaschistes)

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 En conditions exceptionnelles, la fissuration est autorisée jusqu’aux drains et :


σ t < 0,01 × Rc ; σ tr = 0
 En conditions extrêmes, la fissuration est autorisée et :
σ t < 0,03 × Rc ; σ tr = 0
6.2. Sous-pressions
Pour toutes les sections interceptant le voile de drainage de fondation ou d’élévation, le profil
de sous-pression retenu est le suivant :

Figure 6.1 – Diagramme type de sous-pressions

Remarque : le coefficient α d’abattement de la sous-pression au droit du voile de drainage est


pris égal à 0,5 de manière conservative, bien que les résultats d’auscultation indiquent des
charges hydrostatiques résiduelles correspondant à un coefficient de l’ordre de 0,25.
Pour les autres sections, un diagramme trapézoïdal est retenu, pour lequel la charge varie
linéairement de Hamont à Haval depuis l’extrémité de la fissure.

6.3. Forces équivalentes dues au PKW


Comme nous l’avons vu au paragraphe précédent, STABET est une application qui est
uniquement capable de vérifier la stabilité des barrages poids. Il n’est donc pas possible de
modéliser le PKW sur ce programme. Il faudra alors modéliser les efforts s’exerçant sur le
PKW (poussée hydrostatique) et exercé par celui-ci sur le barrage (poids propre) par des
forces ponctuelles appliquées au corps du barrage. Un torseur résultant de forces équivalentes
(Néq ; Téq) avec les bras de levier seront donnés. Dans ce but, une feuille de calcul
automatisée a été réalisée sur Excel. Dans cette feuille de calcul il suffit de rentrer quelques
données concernant la géométrie du PKW considéré ainsi que la valeur de la cote des PHE et
la cote de la RN, pour obtenir ce torseur instantanément. Un exemple est donné en Annexe 3.
Au vu des résultats du paragraphe 4, la stabilité sera étudiée pour trois baisses de la cote RN
différentes :
 RN-0,7 m
 RN-1 m
 RN-1,5 m

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6.4. Stabilité pour une baisse de la RN de 0,7 m


6.4.1. Paramètres de calcul

Pour une baisse de la RN de 0,7 m un PKW a été modélisé en détail en Annexe 4.1.
Sa géométrie est définie comme suit :
 Hauteur : 7,44 m
 Longueur des porte-à-faux : 8,03 m
 Longueur d’emprise sur le barrage : 6,85 m
 Pente des alvéoles : 2H/1V
 Largeur des alvéoles amont (Inlet) : 4,5 m
 Largeur des alvéoles aval (Outlet) : 3 m
 Volume de béton : 830 m3
Ceci nous a permis de trouver les forces équivalentes normales et tangentielles s’appliquant
sur le barrage (Cf. tableau 6.1)

Néq Téq
Valeur (kN) Abscisse (m) Cote NGF Valeur (kN) Abscisse (m) Cote NGF
Conditions Normales/Extrêmes 813.63 4.62 211.86 269.84 0 214.34
Conditions Exceptionnelles 898.39 5.58 211.86 393.18 0 214.73
Retenue vide 601.28 3.43 211.86 0 0 0
Tableau 6.1 - Torseurs équivalents pour une baisse de la RN de 0,7 m

Dans le tableau 6.1 précédent, les abscisses sont données par rapport au parement amont du
barrage.
La structure du barrage a donc pu être modélisée sur STABET (Cf. figure 6.1) pour cette
configuration de PKW et pour les caractéristiques de la retenue, du barrage et de sa fondation
suivantes :

Pour la retenue :
 Cote des PHE (conditions exceptionnelles) : 221 NGF
 Cote de la RN (conditions normales et extrêmes) : 219,3 NGF
 Cote aval en conditions exceptionnelles : 202,6 NGF
 Cote aval en conditions normales et extrêmes : 197,5 NGF
 Cote envasement : 196 NGF
 Coefficient de poussée de la vase : 0,5
 Masse volumique de la vase : ρ =1800 kg/m3

Pour le barrage :
 Cohésion, c = 0,1 MPa
 Angle de frottement interne, φ = 45°
 Résistance à la compression du béton, Rc = 20 MPa
 Résistance à la traction du béton en conditions normales et exceptionnelles, Rt = 0,2
MPa
 Résistance à la traction du béton en conditions extrêmes, Rt = 0,4 MPa
 Masse volumique du béton, ρ = 2400 kg/m3

Pour la fondation :
 Cohésion, c = 0,1 MPa en conditions normales et exceptionnelles
 Cohésion, c = 0,2 MPa en conditions extrêmes

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 Frottement interne, φ = 37°


 Résistance à la compression du rocher, Rcr = 10 MPa
 Résistance à la traction du rocher, Rtr = 0 MPa

Il convient également de noter qu’il est prévu de compléter le drainage de fondation par un
drainage d’élévation percé depuis la galerie existante jusqu’à la cote 217 NGF. Ce drainage à
réaliser sera pris en compte dans les calculs de stabilité.

Figure 6.2 - Structure du barrage pour une baisse de la RN de 0,7 m

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6.4.2. Stabilité en conditions normales

En conditions normales, nous obtenons les résultats suivants : (Cf. graphique 6.1)
 Suivant les sections Fg varie de 4 à 1,7 > 1,33
 Suivant les sections Fr varie de 1,6 à 1,9 > 1,4
 La contrainte maximale de compression sur les parements est de 0,07 MPa
 Il n’y a pas de traction sur le parement amont entre les cotes 192 NGF et 208 NGF
 Il y a une légère traction (de 19 à 69 kPa) sur le parement amont entre les cotes 208
NGF et 211 NGF. Cette traction est acceptable dans le corps du barrage mais pas au
niveau de l’interface béton/rocher. Il y aura donc une fissuration en pied amont du
barrage pour les parties dont le niveau de fondation est situé entre les cotes 208 et 211
NGF (du joint G jusqu’au puits d’accès à la galerie).
Tous les critères ne sont donc pas satisfaits, la stabilité n’est alors pas assurée en conditions
normales.
synthèse des résultats en conditions normales
Fg

210
208 Fr
cote des sections

206
204
202
LF
200
198
196
194 contrainte
192 amont*100kP
-2 -1 0 1 2 3 4 5 a

Graphique 6.1 - Stabilité en conditions normales, RN-0,7 m

6.4.3. Stabilité en conditions exceptionnelles

 Il y a une fissuration au-delà du voile de drainage sur des sections comprises entre
210 NGF et 211,86 NGF. Il y a également une fissuration de plus de trois mètres en
pied amont du barrage au contact entre le rocher et le béton.
 Fg varie entre 1,45 et 2,7
 Fr varie entre 1 et 1,5. Ce critère n’est donc pas vérifié pour les sections en pied du
barrage (192 NGF) et pour les sections hautes (210 à 211,86 NGF).
La stabilité n’est donc pas assurée en conditions exceptionnelles. (Cf. graphique 6.2)

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synthèse des résultats en conditions exceptionnelles

210
208 Fg
cote des sections

206
204 Fr
202
200 LF
198
196 contrainte
194 amont
192
-3 -2 -1 0 1 2 3 4

Graphique 6.2 - Stabilité en conditions exceptionnelles, RN-0,7 m

6.4.4. Stabilité en conditions extrêmes

En conditions extrêmes, l’étude du séisme est réalisée avec la méthode pseudo statique.
Pour le séisme de projet un coefficient sismique Cs est donné par EDF-TEGG : Cs = 0,05
Avec la méthode pseudo statique le barrage est considéré comme un corps rigide soumis à :
 Une force d’inertie appliquée au centre de gravité du profil considéré :
 D’intensité horizontale 2/3.Cs.g = 0,033.g (dirigée de l’amont vers
l’aval)
 D’intensité verticale 0,2.Cs.g = 0,01.g (dirigée du bas vers le haut)
 Un effort hydrodynamique exercé par la retenue amont sur le parement amont. Les
surpressions hydrodynamiques sont évaluées par la méthode de Westergaard :
P(z ) = × C s × g × ρ w h × z
7
8
avec : ρ w , masse volumique de l’eau
h, hauteur d’eau dans la retenue
z, profondeur du point considéré sous la retenue.

Les résultats indiquent qu’en conditions extrêmes : (Cf. graphique 6.3)


 Fg varie de 1,9 à 4.
 Fr varie de 1,3 à 1,7
 La compression maximale est de 0,045 MPa
 Il n’y a pas de traction sur le parement amont entre les cotes 192 NGF et 206 NGF.
 Il y a une légère traction (de 6 à 79 kPa) sur le parement amont entre les cotes 206
NGF et 211 NGF. Cette traction est acceptable dans le corps du barrage mais pas au
niveau de l’interface béton/rocher. Il y aura donc une fissuration en pied amont du
barrage pour les parties dont le niveau de fondation est situé entre les cotes 206 et 211
NGF (du joint G jusqu’au puits d’accès à la galerie).

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synthèse des résultats en conditions extrêmes

210
208 Fg
cote des sections

206
204 Fr
202
200 LF
198
contrainte
196
amont
194
192
-3 -2 -1 0 1 2 3 4

Graphique 6.3 - Stabilité en conditions extrêmes, RN-0,7 m

De la même manière, la stabilité pour des baisses respectives de la RN de 1 et de 1,5 m a été


vérifiée. Les détails des calculs sont consultables en Annexe 5.

Pour une baisse de la RN de 1 m un PKW a été modélisé en Annexe 4.2.


Sa géométrie est définie comme suit :
 Hauteur : 5,4 m
 Longueur des porte-à-faux : 5,24 m
 Longueur d’emprise sur le barrage : 5,55 m
 Pente des alvéoles : 2H/1V
 Largeur des alvéoles amont (Inlet) : 3 m
 Largeur des alvéoles aval (Outlet) : 2 m
 Volume de béton : 520 m3

Pour une baisse de la RN de 1,5 m un PKW a été modélisé en Annexe 4.3.


Sa géométrie est définie comme suit :
 Hauteur : 4,17 m
 Longueur des porte-à-faux : 3,55 m
 Longueur d’emprise sur le barrage : 5,01 m
 Pente des alvéoles : 2H/1V
 Largeur des alvéoles amont (Inlet) : 2,25 m
 Largeur des alvéoles aval (Outlet) : 1,45 m
 Volume de béton : 380 m3

De même que pour une baisse de la RN de 0,7 m, il en ressort que la stabilité n’est pas assurée
dans toutes les conditions.

6.4.5. Stabilité du PKW


La stabilité du PKW en lui-même est obtenue en observant la stabilité d’une couche de très
faible épaisseur (1 cm) au sommet du corps du barrage ou bien en ajoutant une tranche de
poids nul en crête pour avoir accès aux résultats sur la crête réelle.

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6.5. Synthèse et solutions

Quelle que soit la baisse de la RN, la stabilité n’est pas assurée en conditions exceptionnelles.
Ce cas de chargement est le plus défavorable. Pour une baisse de 0,7 m et 1 m, la stabilité
n’est pas vérifiée non plus en conditions normales et extrêmes. Par contre, pour une baisse de
la RN de 1,5 m, la stabilité est assurée en conditions normales et extrêmes.
Une solution pour régler ce problème de stabilité est d’installer des tirants actifs permettant de
rajouter du poids à l’ouvrage et donc de maintenir l’interface entre le rocher et le béton en
compression. Les tirants seront disposés à l’aval du voile de drainage afin de les protéger au
mieux de la corrosion.

Figure 6.3 - Schéma de principe du confortement par tirants précontraints

6.5.1. Pour une baisse de la RN de 0,7 m

6.5.1.1 Plot EF
Sur le plot EF, dont le niveau de fondation varie de 192 à 199,6 NGF, l’effort de précontrainte
sera de 400 kN/m. Ce plot a une longueur de 15 m. Sous conditions exceptionnelles, il
présentera les critères de stabilité suivants :

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Plot EF

210
208 Fg
206
cote des sections

204 Fr
202
200 LF
198
196 contrainte
194 amont
192
-3 -2 -1 0 1 2 3 4

Graphique 6.4 - Stabilité du plot EF en conditions exceptionnelles avec précontrainte, RN-0,7 m

Avec cette précontrainte, on constate que le parement amont ne subit pas de traction jusqu’à
la cote 204 NGF. A partir de cette cote le parement subit une traction maximale de 160 kPa,
ce qui est acceptable dans le corps du barrage. Sur le plot EF dont la fondation varie de 192 à
199,6 NGF, il n’y aura donc pas de problème de fissuration.
Ainsi, le plot EF respecte tous les critères de dimensionnement sous conditions
exceptionnelles. Il faut signaler que les contraintes calculées dans le champ de diffusion ne
sont pas valables et nécessitent un calcul aux éléments finis.

6.5.1.2 Du joint F à la galerie


Du joint F jusqu’au puits d’accès à la galerie, le niveau de fondation varie de 199,6 à 212
NGF, l’effort de précontrainte sera de 1000 kN/m. Il y a une distance de 17,5 m entre le joint
F et le puits d’accès à la galerie. Sous conditions exceptionnelles nous aurons les critères de
stabilité suivants :
Du joint F à la galerie

210

208
Fg
cote des sections

Fr
206
LF
204
contrainte
202
amont
200
-3 -2 -1 0 1 2 3 4

Graphique 6.5 - Stabilité du plot FG en conditions exceptionnelles avec précontrainte, RN-0,7 m

Avec cette précontrainte, on constate que le parement amont ne subit pas de traction jusqu’à
la cote 208 NGF. Au-delà de cette cote il subit une traction maximale de 80 kPa susceptible
de poser problème à l’interface entre le béton et le rocher. Une solution à ce problème pourrait
consister à disposer les tirants à l’amont de la galerie. Ce point particulier ainsi que l’effet de
la diffusion de la précontrainte devront être étudiés plus précisément en Avant Projet Détaillé.

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6.5.1.3 Récapitulatif
Le tableau suivant récapitule les tensions nécessaires pour le confortement de la culée RD.
Tension de
Tension de
service Nombre de
Plot service par
linéique tirants
tirant (kN)
(kN/m)
EF 400 1000 6
Joint F à galerie 1000 1000 17
Tableau 6.2 - Récapitulatif précontrainte, RN-0,7 m

Remarque : avec une poutre de 3,5 m × 3,5 m positionnée à l’amont du PK Weir, la traction
que l’on observait sur le parement amont est complètement annulée tout le long de la culée.
Cette solution n’est pas économiquement intéressante et pose des sujétions supplémentaires
(baisse du plan d’eau, déroctage). Il faut noter également que le plot de rive nécessite un
confortement par tirants de toute manière.

6.5.2. Pour une baisse de la RN de 1 m

6.5.2.1 Plot EF
Sur le plot EF, dont le niveau de fondation varie de 192 à 199,6 NGF, l’effort de précontrainte
sera de 320 kN/m. Ce plot a une longueur de 15 m. Avec cette précontrainte, on constate que
le parement amont ne subit pas de traction jusqu’à la cote 208 NGF. A partir de cette cote le
parement subit une traction maximale de 122 kPa, ce qui est acceptable dans le corps du
barrage. Sur le plot EF dont la fondation varie de 192 à 199,6 NGF, il n’y aura donc pas de
problème de fissuration.
Ainsi, le plot EF respecte tous les critères de dimensionnement sous conditions
exceptionnelles.

6.5.2.2 Du joint F à la galerie


Du joint F jusqu’au puits d’accès à la galerie, le niveau de fondation varie de 199,6 à 212
NGF, l’effort de précontrainte sera de 675 kN/m. Il y a une distance de 17,5 m entre le joint F
et le puits d’accès à la galerie. Avec cette précontrainte, on constate que le parement amont ne
subit pas de traction jusqu’à la cote 210 NGF. Au-delà de cette cote il subit une traction
maximale de 98 kPa susceptible de poser problème à l’interface entre le béton et le rocher. Ce
point particulier devra être étudié plus précisément en APD car ces tractions sont en lien
direct avec la diffusion de la précontrainte devront.

6.5.2.3 Récapitulatif
Le tableau suivant récapitule les tensions nécessaires pour le confortement de la culée RD.
Tension de
Tension de
service Nombre de
Plot service par
linéique tirants
tirant (kN)
(kN/m)
EF 320 800 6
Joint F à galerie 675 1000 12
Tableau 6.3 - Récapitulatif précontrainte, RN-1 m
Remarque : avec une poutre de 3 m × 3 m positionnée à l’amont du PK Weir, la traction que
l’on observait sur le parement amont est complètement annulée tout le long de la culée. Mais
pour les raisons invoquées dans le paragraphe précédent, cette possibilité n’est pas
recommandée.

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6.5.3. Pour une baisse de la RN de 1,5 m

6.5.3.1 Du joint E jusqu’à la galerie


Du joint E jusqu’au puits d’accès à la galerie, le niveau de fondation varie de 192 à 212 NGF,
l’effort de précontrainte sera de 370 kN/m. Il y a une distance de 32,5 m entre le joint E et le
puits d’accès.
Avec cette précontrainte, on constate que le parement amont ne subit pas de traction jusqu’à
la cote 210 NGF. A partir de cette cote le parement subit une traction maximale de 54 kPa, ce
qui est acceptable dans le corps du barrage. Sur les plots EF et FG dont les niveaux de
fondation varient de 192 à 210 NGF, il n’y aura donc pas de problème de fissuration.
Ainsi, les plots EF et FG respectent tous les critères de dimensionnement sous conditions
exceptionnelles.
Au-delà de la cote 210 NGF la traction observée est susceptible de poser problème à
l’interface entre le béton et le rocher. Ce point particulier ainsi que l’effet de la diffusion de la
précontrainte devront être étudiés plus précisément en APD.

6.5.3.2 Récapitulatif
Le tableau suivant récapitule les tensions nécessaires pour le confortement de la culée RD.
Tension de
Tension de
service Nombre de
Plot service par
linéique tirants
tirant (kN)
(kN/m)
Joint E à la galerie 370 1000 12
Tableau 6.4 - Récapitulatif précontrainte, RN-1,5 m

Remarque : avec une poutre de 2,9 m × 2,9 m positionnée à l’amont du PK Weir, la traction
que l’on observait sur le parement amont est complètement annulée tout le long de la culée.

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7. Coûts des solutions


Afin de décider quelle solution doit être testée sur modèle réduit, il faut établir les coûts
correspondant aux 3 niveaux de codage. Le coût global sera établi à partir du :
 Coût de la démolition et de mise en œuvre du béton
 Coût du déroctage éventuel calculé à partir de la base du PKW sur 30 m
 Coût de la perte d’actif liée à la baisse de la RN
 Coût de la précontrainte à prévoir
Ainsi, nous aurons une idée de l’écart de prix entre les différentes solutions, et non pas du
prix total de l’opération. En effet, les dépenses communes aux trois projets n’ont pas été
comptabilisées. Il est par ailleurs nécessaire de noter que les prix unitaires utilisés ont été
fournis par EDF à partir d’une base de données de prix. De plus, une étude complémentaire et
indépendante a été menée pour déterminer le coût de la perte d’actif en fonction de la baisse
de la RN. Pour des raisons de confidentialité, les prix ne sont pas détaillés.
7.1. Pour une baisse de la RN de 0,7 m
Unité Quantité Prix Unitaire Montant
(Euro) (Euro)
RN - 0,7m
démolition barrage existant m3 1 200 X X
Béton + coffrage + acier à mettre en œuvre m3 850 X X
Tirants actifs + forage u 23 X X
déroctage m3 900 X X

SOUS TOTAL X
+ aléas 20% X
total GC X

Baisse de la RN horizon 2045 u 1 X X

total 2 400 000 €


Tableau 7.1 - Prix pour RN-0,7 m

7.2. Pour une baisse de la RN de 1 m


Unité Quantité Prix Unitaire Montant
(Euro) (Euro)
RN - 1m
démolition barrage existant m3 850 X X
Béton + coffrage + acier à mettre en œuvre m3 550 X X
Tirants actifs + forage u 18 X X
déroctage m3 600 X X

SOUS TOTAL X
+ aléas 20% X
total GC X

Baisse de la RN horizon 2045 u 1 X X

total 1 920 000 €


Tableau 7.2 - Prix pour RN-1 m

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7.3. Pour une baisse de la RN de 1,5 m


Unité Quantité Prix Unitaire Montant
(Euro) (Euro)
RN - 1,5m
démolition barrage existant m3 750 X X
Béton + coffrage + acier à mettre en œuvre m3 400 X X
Tirants actifs + forage u 12 X X
déroctage m3 400 X X

SOUS TOTAL X
+ aléas 20% X
total GC X

Baisse de la RN horizon 2045 u 1 X X

total 1 830 000 €


Tableau 7.3 - Prix pour RN-1,5 m

7.4. Synthèse
La solution la moins coûteuse est obtenue pour une baisse de la RN de 1,5 m. Cependant, le
coût associé à une baisse de la RN de 1 m n’est supérieur que de 90 k€. Autant dire qu’à ce
stade de l’étude les deux solutions sont sensiblement équivalentes en terme de prix. La
solution visant à baisser la RN de 0,7 m est, elle, significativement plus chère. En effet,
l’écart de prix s’élève à environ 500 k€ par rapport aux deux autres solutions.

7.5. Conclusions et recommandations


Au vu de tous les résultats précédents, il n’est pas conseillé d’adopter la solution consistant à
baisser la RN de 0,7 m. Premièrement parce que son prix de mise en œuvre est plus important,
mais aussi du fait des difficultés techniques de construction du PKW engendré. En effet, la
longueur très importante des porte-à-faux (8 m) pourra par exemple poser quelques
problèmes. Deuxièmement, de part sa taille, l’ouvrage nécessitera un volume de déroctage
très important, sans compter les volumes de béton existant à démolir. Des problèmes
d’alimentation des bacs en bout de rive sont aussi à prévoir.
Les solutions consistant à baisser la RN respectivement de 1 m et 1,5 m ne possèdent pas une
frontière très marquée. Tout d’abord, la différence de prix entre les deux scénarios est presque
négligeable. Il est néanmoins recommandé d’adopter la solution consistant à baisser la RN de
1,5 m puisqu’elle permet d’avoir un ouvrage avec une taille plus « raisonnable » donc plus
facile à mettre en œuvre et avec de meilleures certitudes quant à son rendement hydraulique (a
priori moins de problème d’alimentation des bacs). La première solution (RN-1 m) a pour
avantage de limiter la baisse de la RN et ainsi de réduire les pertes en cas d’une montée des
prix de l’énergie, mais les dimensions du PKW engendré restent assez importantes.

Par ailleurs, il est important de noter que quel que soit le cas de figure adopté, il sera
nécessaire de modifier le puits d’accès à la galerie. En effet, pour chaque cas envisagé, le
PKW projeté obligera la destruction d’une partie de la galerie sur une longueur d’environ 7 m
en partant du contact du puits d’accès. Il faudra alors envisager, soit la condamnation de
l’accès et son déplacement vers la rive gauche, soit son remaniement en creusant la galerie
plus profondément dans la fondation sur cette zone de 7 m.

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CONCLUSION
Ce projet de fin d’études de cinq mois au sein du Centre d’Ingénierie Hydraulique du Bourget
du Lac m’a beaucoup apporté, tant sur le plan de la technique, du scientifique et de
l’expérience que sur le plan des relations humaines.

En effet, le fait de passer une si longue période au contact de personnes qualifiées dans leur
domaine, m’a permis d’acquérir des connaissances et une expérience qui me seront
indispensables dans l’exercice de mon futur métier.
J’ai pu participer et m’investir dans le développement d’un projet dont les domaines d’étude
étaient multiples. En effet, il a fallut se pencher sur des problèmes d’optimisation hydraulique
d’un type d’ouvrage sur lequel les données disponibles étaient très faibles. A la suite de cette
optimisation hydraulique, j’ai mené une étude de stabilité sur la culée rive droite du barrage
de Malarce. Ainsi, j’ai pu m’apercevoir que le dimensionnement d’un PKW n’était pas un
exercice aisé. En effet, le nombre de paramètres qui influencent le rendement d’un tel ouvrage
sont multiples, ils rendent donc toute analyse longue et périlleuse. Sur le barrage de Malarce,
il s’est avéré que l’optimum technico-économique est trouvé pour une baisse de la cote de la
retenue normale de 1,5 m et un PKW d’une hauteur d’environ 4m.

D’un point de vue plus général, ce stage m’a permis de me rendre compte, que pour mener à
bien un projet, il est nécessaire d’étudier toutes les facettes d’un problème. Il faut bien
entendu se concentrer sur la technique, mais aussi sur les aspects économiques des solutions
envisagées. De plus, cette expérience de plusieurs mois m’a donné l’occasion de voir que les
capacités d’adaptation, de réactivité, et d’ouverture d’esprit sont quelques-unes unes des
qualités nécessaires pour conduire efficacement un projet.

Ainsi, j’ai du utiliser plusieurs outils (logiciels informatiques, guides de références...) mais
aussi en créer moi-même (feuilles de calcul avec programmation) afin de mener à terme ce
projet.

Il a été nécessaire d’adopter une démarche critique quant aux études existantes sur les PKW,
afin de bien cerner tous les problèmes relatifs au dimensionnement et à l’optimisation d’un tel
ouvrage. Ceci m’aura permis d’aboutir à un modèle de prédimensionnement utile et efficace.

Sur le plan personnel, j’attendais de ce stage un éclairage pour m’aider à confirmer le choix
de mon futur emploi. Dans ce sens, le stage a tout à fait répondu à mes attentes. Il m’a permis
de me faire une opinion plus précise et plus déterminée sur l’orientation qui avait ma
préférence, à savoir les métiers de l’hydraulique. Ainsi, la diversité des actions envisageables
et l’intérêt pour la conduite de projet confirment mon souhait de poursuivre ma carrière dans
le domaine des ouvrages hydrauliques (barrages, digues...).

Enfin, ce stage m’a donné l’occasion d’acquérir un peu d’expérience et beaucoup de


confiance quant à mes capacités à intégrer un projet et à participer à son développement. Ceci
a eu pour effet d’affirmer mes responsabilités dans mes prises de décisions et de m’offrir une
ouverture sur l’avenir fort motivante.

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SAMBARINO Jérôme – Génie Civil 5ème année – Juin 2007
PFE – Dimensionnement des évacuateurs de crues de type « Piano Keys Weir »
Application au barrage de Malarce

BIBLIOGRAPHIE

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SAMBARINO Jérôme – Génie Civil 5ème année – Juin 2007

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