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Chapitre II : Silos métalliques

II.1 GÉNÉRALITÉS
Les silos sont utilisés comme d’énormes réservoirs pour l’entrepôt de matières granulaires en vrac,
comme des produits pour l’agriculture ou des matières premières, ainsi que pour des matières
destinées à l’industrie. Le calcul de telles structures requiert une connaissance précise des contraintes
dues aux solides en vrac entreposés.
On désigne par "SILO", tout accumulateur de matière, constitué d'une paroi à génératrices verticales,
terminé inférieurement par des parois inclinées ou par un fond plat horizontal.
Le stockage des solides en masse peut aller de quelques tonnes à une centaine de milliers de tonnes.
Les silos sont également appelés coffres ou soutes. Ils peuvent être construits en acier ou en béton
armé et ont la possibilité de se vidanger par écoulement gravitaire ou par un procédé mécanique.
Le plus gros silo est situé au Kansas dans la ville de Hutchinson, et mesure 785 mètres de long. Il peut
stocker 500 000 tonnes de blé. Il appartient à la société industrielle ADM.
Le plus haut silo se trouve en Suisse, dans la ville de Zurich. Il mesure 118 mètres de haut, et peut
stocker 60 000 tonnes de blé. C'est d'ailleurs le Deuxième plus haut bâtiment de la ville. Construit en
2013, ce silo n'est cependant pas apprécié de tous. Il provoque notamment la colère des riverains, qui
ont signés 3 pétitions pour obtenir sa destruction.

Figure II.1 Vue sur le plus gros silo au monde (Hutchinson, Kansas, USA)

Figure II.2 Vue sur le plus haut silo au monde (Zurich, Suisse)
Les silos en acier peuvent s’étendre de structures en tôles plates largement renforcées à des structures
performantes à coques non raidies. Ils peuvent être appuyés sur des poteaux, sur une jupe supportant
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les charges ou bien ils peuvent être suspendus à une dalle. Les silos à fond plat sont habituellement
posés directement sur une fondation.
Les silos sont installés soit isolé ou en en batterie avec un certain nombre de cellules de sections
variées, juxtaposées de grande hauteur, terminées à leur base par des trémies de vidange de forme
conique, et fermées à leur partie supérieure par une calotte ou par un plancher sur lequel sont installés
les appareils de remplissage des cellules.

Figure II.3 Vue sur un silo métallique, et termes techniques

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Figure II.4 Vue sur une batterie de silos
Les cellules de section circulaire sont quelque fois liées entre elles de façon à créer d'autres cellules
dites « intercalaires » ou « as de carreau » pour une meilleure utilisation de l’espace disponible.
Les dimensions courantes d'une cellule cylindrique, métallique sont de l'ordre de 4 à 8 mètres de
diamètre environ, et de hauteur pouvant atteindre 20 à 30 mètres.

Figure II.5 Vue en plan (coupe horizontale) sur une batterie de deux files de cellules cylindriques
accolées, formant entre elles des cellules intercalaires (zones 9, 10 et 11).
De nombreuses dispositions d'installation existent, parmi lesquelles on distingue:
• le cas de cellules reposant sur un certain nombre de poteaux, habituellement de 4 à 6. Le
périmètre de base du cylindre (liaison virole - trémie - poteau) est donc renforcé
obligatoirement par une ceinture.

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Figure II.6 Cellules reposant sur des poteaux
• le cas de cellules posées directement sur le sol par l'intermédiaire d'une infrastructure
annulaire qui assure la répartition de la charge sur le sol.

Figure II.7 Cellules reposant sur le sol


II.2 Classification des silos selon la matière ensilée
II.2.1 Les silos agricoles :
Ils sont destinés à stocker des céréales parmi ceux-là on a :
A. Les silos de fermes:
De nombreuses fermes sont maintenant équipées d'un ou plusieurs silos pour stocker les céréales en
supprimant la sacherie. Ces silos peuvent être de plusieurs types:
Silos (extérieur) : comprenant une ou plusieurs cellules de 50, à 100 tonnes, avec leur propre
toit, généralement attenant à une grange où a un magasin. Ces silos sont quelque fois en béton
armé, très souvent métalliques.

Figure II.8 Silos de fermes extérieurs

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Silos (intérieur), c'est-à-dire à l'abri dans un magasin et équipant celui-ci avec des cellules de
15 à 50 tonnes. Ces silos sont généralement composés d'éléments préfabriqués en ateliers,
faciles à assembler ou à démonter.

Figure II.9 Silos de fermes intérieurs


B. Les silos de coopératives:
Leur capacité varie d'une installation à l'autre et suivant les régions, de 1.000 à 10.000 tonnes, et
parfois davantage. Ces silos sont indifféremment en béton armé ou en tôle d'acier. Le choix du
matériau est souvent fait en considération du prix de revient ou par simple préférence des utilisateurs:
• Les cellules en béton ne nécessitent aucun entretien extérieur (mais qui doivent être équipées
d'appareils assurant la ventilation artificielle du grain),
• Les cellules en tôle d'acier qui doivent êtres repeintes régulièrement, mais qui permettent le
stockage en atmosphère confinée,
• Les cellules lamellaires (contenant des lames) qui doivent être également entretenues, mais qui
permettent une large aération naturelle et artificielle du grain,
• Les cellules en bois idéales pour le stockage des céréales mais de capacité relativement
réduite.

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Figure II.10 Silos de coopératives
C. Les silos portuaires:
Leur capacité est généralement supérieure à 5.000 tonnes et dépasse souvent 10.000, 20.000 tonnes,
pour atteindre même parfois 50.000 tonnes ou davantage. Ils sont généralement en béton armé et
rarement métalliques, en raison de l'agressivité de l'atmosphère marine qui nécessite un entretien très
soigné des tôles.
Les cellules de ces silos sont de grande capacité unitaire, de l'ordre de 400 à 1.000 tonnes afin de
stocker des quantités massives de céréales importées ou exportées. Cependant, chaque silo comporte
dans la plupart des cas des cellules de petite capacité permettant le stockage de céréales secondaires,
telles que colza, orge, etc...

Figure II.11 Silos portuaires

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II.2.2 Les silos industriels:
Ces silos sont en béton armé ou en métal. Ils doivent être particulièrement robustes. En effet, il y a lieu
de se méfier des effondrements de voûtes qui se produisent bien souvent dans la masse ensilée. De
telles voûtes se forment dans la masse de céréales ensilées, souvent dues à la fermentation des
céréales. Maintenant elles sont évitées, grâce à la détection des échauffements et par la ventilation
judicieusement assurée de la masse ensilée.
Des matériaux tels que le coke, le charbon, la chaux, ciment et phosphate n'exigent pas les mêmes
précautions, mais cependant des voûtes ce forme fréquemment dans les couches inférieures de la
masse ensilée, sous la pression transmise par les couches supérieures qui les compriment en les
agglomérant. Dans certains silos à charbon, afin de permettre le glissement de la masse ensilée, on ne
se contente pas de lisser l'enduit intérieur et l'on vitrifie les parois des cellules en scellant sur celle-ci
des plaques de verre.
II.3 Classification des silos selon la forme
La géométrie et la taille des silos dépendent des exigences fonctionnelles telles que le volume stocké,
la méthode et le taux de vidange, les propriétés du matériau, l’espace disponible et les considérations
économiques. Les silos ont la plupart du temps une section circulaire, carrée ou rectangulaire.

Figure II.12 Silo carré avec trémie en pyramide

Figure II.13 Coffre ouvert

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Figure II.14 Silo cylindrique à écoulement en entonnoir superficiel avec trémie conique

Figure II.15 Silo cylindrique à écoulement en masse


Les structures cylindriques sont plus efficaces que les autres pour des raisons d’économie de matière.
Mais pour une même hauteur donnée un silo carré permet le stockage de 27 % de plus qu’un silo
cylindrique dont le diamètre est égal à un des côtés du silo carré.
Les réservoirs à fond plat nécessitent une hauteur plus faible que les autres pour un même volume de
matériau stocké.
La taille des silos est déterminée par les taux de remplissage et de vidange et par la quantité maximale
de matériau à stocker. Un fort taux de vidange induit la présence d’une trémie profonde dont les parois
sont inclinées. Des silos à fond plat sont utilisés lorsque le taux de vidange est faible ou lorsque le
temps de stockage est long, que la vidange est peu fréquente et que le volume stocké est grand.
Les trémies sont généralement en forme de cône, de pyramide ou de coin. Les trémies pyramidales ont
l’avantage d’être simples à réaliser, mais elles créent des problèmes d’écoulement. En effet, il se
forme des bouchons de matériau stocké à la pointe de pyramide.
Les tuyères de vidanges peuvent être soit centrées soit excentrées par rapport au centre du silo, mais
on évitera ces dernières car la distribution de pression est délicate à estimer et il peut y avoir des
problèmes de ségrégations du matériau stocké. L’angle d’inclinaison de la paroi de la trémie est conçu
pour assurer une vidange continue et avec le bon comportement d’écoulement.
Cependant la vidange excentrée est plus rapide que la vidange centrée et pour certaines positions du
matériel de manutention, la vidange excentrée s'avère plus convenable.

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Figure II.16 Vidange centrée

Figure II.17 Vidange excentrée


Les silos verticaux:
Ces Silos sont constitués par plusieurs cellules de stockage à développement vertical, en tôle ou en
béton armé. Cette catégorie comprend les silos composés de:
• Cellules rondes en tôle galvanisée, plane ou ondulée;
• Cellules polygonales en panneaux métalliques peints ou galvanisés;
• Cellules rondes en béton armé.
Ils possèdent des capacités de 10 à 2.000 tonnes par cellule. Il existe par ailleurs des silos plus petits
au niveau de la ferme. Les silos à grande capacité, qui comportent de nombreuses cellules, peuvent
contenir plus de 100.000 tonnes de céréales.
Les silos horizontaux:
Il s’agit généralement de vastes magasins construits en béton armé, en brique ou en tôle métallique.
Ces silos appelés magasins-vrac occupent une surface plus importante que les silos verticaux. Ils
doivent être équipés de murs suffisamment résistants pour soutenir la pression causée par le poids des
grains. Ils sont aussi en tôle ou en béton, et sont formés de cellules juxtaposées, carrées ou
rectangulaires, à développement horizontal.

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Figure II.18 Silos horizontaux
II.4 Silos métalliques
Dans la partie qui suit, nous présenterons quelques types de silos métalliques en fonction de la
configuration de leurs cellules :
II.4.1 Cellules métalliques à base régulière polygonale
Types « octogonal », « hexagonal », « carré » Ces cellules sont toutes construites sur le même principe
consistant à. juxtaposer et à assembler entre eux des panneaux en tôle plissée, préfabriqués en usine.
La cellule de base octogonale sera examinée ci-après plus particulièrement.
Description générale des cellules octogonales. — La cellule de base octogonale est constituée par huit
panneaux, Chaque panneau est préfabriqué en usine à l'aide de tôles d'acier plissées suivant un profil
calculé spécialement pour leur donner le maximum de résistance à la pression exercée sur chaque face
par les céréales. Sur les deux bords verticaux des panneaux plissés un fer plat est soudé, de la largeur
du pli de la tôle. La tôle de la paroi doit être calculée pour résister à l'effort de flexion générale entre
les poteaux et à l'effort de flexion locale déviée.
L'épaisseur de la tôle peut varier de 20 dixièmes à 40 dixièmes de millimètre au plus. Deux panneaux
successifs sont réunis par soudure de fers plats verticaux qui constitue un poteau creux triangulaire.

Figure II.19 Silos à base octogonale

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Figure II.20 Vue en perspective d’un panneau préfabriqué
Les divers éléments de 1a cellule préfabriqués en usine, sont transportés sur le chantier où ils sont
assemblés entre eux par soudure à l'arc avec apport de métal, de façon qu'il n'y ait pas le moindre
interstice entre les deux éléments et que la cellule soit absolument étanche.
Afin de déceler les fuites, les cellules sont soumises avant réception à une vérification d'étanchéité par
essai à l'air comprimé.
Elles peuvent être montées par batterie de plusieurs cellules donnant ainsi les avantages suivants :
• Elles rendent possible tout agrandissement par l'adjonction de cellules supplémentaires, venant
s'accoler aux cellules déjà montées dont elles utilisent une ou plusieurs parois existantes. Par
exemple; une cellule Octogonale isolée nécessite le montage de 8 panneaux; si l'on accole à
cette première cellule une deuxième cellule, il suffira d'ajouter 7 panneaux. Si l'on monte 4
cellules, il faudra non pas 32 panneaux, mais seulement 28 puisque 4 panneaux seront
commun et ainsi de suite,
• Le groupement de 4 cellules octogonales a pour résultat de créer au centre une petite cellule
carrée (dont là capacité est d'environ lé 1/8éme des cellules octogonales) et qui ne coûte que le
prix du toit qui la recouvre et du fond sur lequel elle repose. Chaque groupe de deux cellules
octogonales au-delà de quatre, fournit ainsi, presque gratuitement, une petite cellule carrée
supplémentaire.
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Les cellules peuvent être utilisées, suivant le cas, en batterie à fond plat, ou sur galeries, ou enfin
sur trémies magasin. La superstructure métallique reste la même, seules les fondations en béton
armé varient.

Figure II.21 Mode de groupement des cellules

a) Silo à fond plat :


C'est le mode d'installation le plus simple, donc le moins coûteux; il suppose en principe une
manutention pneumatique par suceuse par exemple, mais peut prévoir une manutention par vis
mobiles.

Figure II.22 Silo polygonal à fond plat

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b) Silo sur galerie :
Lorsque le silo peut être équipé d'un élévateur suffisamment haut pour que le remplissage des
cellules puisse se faire par gravité à partir de cet élévateur, il est souvent avantageux de faire la
vidange des cellules à l'aide d'un transporteur horizontal et souterrain venant aboutir au pied de
l'élévateur existant. Dans ce cas, il est prévu dans l'un des axes de la batterie de cellules, une galerie
dans les fondations, galerie suffisamment profonde pour que le grain puisse s'écouler totalement
par gravité

Figure II.23 Cellules octogonales sur galerie souterraine


c) Silo sur trémies magasin :
La formule la plus complète consiste à surélever les cellules sur des trémies en béton armé, au lieu de
les laisser reposer sur le sol, de façon à obtenir une vidange des cellules se faisant entièrement par
gravité.
L'utilisation d'une trémie augmente la capacité de la cellule de 135 quintaux, environ pour des cellules
de 2 m de côté.

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Figure II.24 Cellules sur trémies magasin. Dispositif pour quatre cellules, avec utilisation de la cellule
carrée centrale comme tour d'élévateur.

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Figure II.25 Cellules sur trémies magasin. Dispositif pour sept cellules, avec tour de manutention
comportant trois planchers
Les cellules hexagonales et carrées ne diffèrent des cellules octogonales que par leur forme en plan.
Elles sont construites suivant les mêmes principes et peuvent être fondées sut les mêmes systèmes de
fondations.

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Exemple -1-

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Exemple -2-
Figure II.26 Vues d’ensemble de silos à cellules carrées

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II.4.2 Cellules métalliques à base cylindrique
a) Cellules cylindriques avec intercalaire à parois plissées :
Ces cellules constituent entre elles un ensemble composé de :
• cellules cylindriques
• cellules intercalaires
Ces dernières étant comprises entre les premières.

Figure II.27 Cellules cylindriques à parois plissées


Les cellules cylindriques : Les cellules cylindriques sont de type absolument courant, de 4 à 6 m de
diamètre environ, et de hauteur pouvant aller jusqu'à une vingtaine de mètres.
Elles sont constituées par des tôles d'acier cintrées en atelier et montées sur place par soudure (ou
boulonnage dans le cas de cellules abritées). La mise en plan à l'air libre de cellules boulonnées n'est
pas recommandée, à moins d'interposer entre les éléments boulonnés un joint étanche. La paroi de ces
cellules doit être calculée pour résister aux efforts de traction horizontale dus à la poussée du grain et
de compression verticale due au frottement du grain.
Les cellules intercalaires : Les cellules intercalaires peuvent être seulement définies par la dimension
de leurs panneaux en tôle pliée obturant l'espace compris entre les cellules cylindriques. Ces panneaux
sont également préfabriqués en atelier. Ils sont en tôle d'acier plissée suivant un profil calculé
spécialement pour leur donner le maximum de résistance à la pression exercée par les céréales
ensilées.
Les panneaux des cellules intercalaires sont fixés sur les parois de cellules cylindriques par soudure
(ou boulonnage dans le cas de cellules abritées). Ils doivent être calculés suivant le même principe que
les panneaux plissés des cellules à base polygonale.
Des tirants appropriés équilibrent les efforts de poussée créés par la cellule intercalaire sur les cellules
cylindriques qui l'environnent. Ces tirants sont généralement disposés en tête et à la base des cellules.

(a)

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(b)
Figure II.28 Cellules intercalaires disposées entre : (a) 04 cellules, (b) 03 cellules
Le groupement en batterie de ce type de cellules permet la création de nouvelles cellules intercalaires,
le groupement de trois ou quatre cellules a pour résultat de créer entre elles une nouvelle cellule
intercalaire, dont il est intéressant de signaler qu'elle ne nécessite que les panneaux en tôle plissée avec
tirants appropriés, le toit et le fond en tôle légère.
Ainsi, dans le cas de cellule intercalaire comprise entre trois cellules cylindriques, il suffit d'une seule
cellule cylindrique: supplémentaire pour permettre la création d'une autre cellule intercalaire.
Dans le cas de cellule intercalaire comprise entre quatre cellules cylindriques, il suffit de deux cellules
cylindriques supplémentaires pour permettre la création d'une autre cellule intercalaire.

Figure II.29 Combinaisons possible pour le groupement des cellules cylindriques : Le premier chiffre
dans la colonne indique le nombre de cellules cylindriques et le deuxième chiffre le nombre de cellules
intercalaires
b) Les cellules cylindriques en tôle d'acier ondulée.
La tôle ondulée est fabriquée en plaques façonnées en grande série permettant la réalisation de parois
cylindriques par assemblage par boulonnage. Cette industrialisation permet une économie très
importante et donc une implantation très rapide des silos en tôle ondulée parmi les agriculteurs et
stockeurs de tous pays.
Les parois de ces silos sont constituées essentiellement par la tôle ondulée cintrée, que l'on utilise très
généralement en disposant ses ondulations horizontalement.
La tôle ondulée est raidie par des montants verticaux qui sont répartis sur toute la périphérie, au
rythme d'environ 1 par mètre. Ces montants sont placés en général à l'extérieur du silo.
Les plaques de tôle ondulée sont attachées les unes aux autres par des boulons, qui prennent également
les montants. La solidarisation est donc très bonne entre tous les éléments.

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Tous ces éléments, tôle ondulée, montants, platines et boulons sont en acier galvanisé pour protéger le
métal de la rouille dans le temps.
La tôle ondulée est utilisée pour la réalisation de ces parois, de préférence à la tôle lisse, cela est dû
tout simplement au fait que la tôle ondulée, grâce à son profil, possède une raideur d'ensemble qui lui
évite de se déformer lors des manutentions et des opérations de montage. Ensuite la tôle raidie par ses
ondulations n'a pas tendance au cloquage comme la tôle lisse ordinaire, en particulier lorsque la cellule
vide est sollicitée par le vent.

Figure II.30 Silos cylindriques en tôle d’acier ondulée


c) Les cellules « lamellaires» :
Ces cellules comportent des parois entièrement ajourées constituées par des viroles tronconiques
superposées prenant appui sur des poteaux tubulaires verticaux.
Les viroles tronconiques sont constituées par des tôles rectangulaires, non façonnées, mais percées de
trous suivant un angle α par rapport au petit côté. Ces trous sont destinés au passage des boulons de
fixation des tôles les unes à la suite des autres, et l'angle α est à calculer pour obtenir le diamètre
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convenable des viroles. Les tôles sont fines : épaisseur de 6/10 à 12/10, et leur mise en forme par le
seul boulonnage se fait automatiquement sans usinage.

Figure II.31 De gauche à droite : Coupe verticale sur un silo lamellaire (1. Virole tronconique, 2.
Poteaux), Vue en plan d’une cellule lamellaire, Vue en plan d’une tôle composant les viroles.
Les poteaux sont constitués par des tubes d'acier, tronçonnés sur la hauteur du silo pour faciliter le
transport des pièces et aussi le montage des viroles. Ils sont munis de semelles qui répartissent sur le
sol la charge transmise par les viroles lorsque le silo est plein.
Les trémies : généralement, les cellules lamellaires sont à fond plat reposant directement sur le sol.
Mais parfois, les utilisateurs préfèrent obtenir une vidange automatique de leur cellule qui doit être
alors montée sur trémie.

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II.5 Actions sur les silos selon l’Eurocode 1
II.5.1 Champ d’application
L’application des règles de calcul pour les silos et réservoirs est sujette à des limites géométriques.
Dans l’Eurocode 1, les dimensions géométriques sont limitées à hb / dc < 10 avec hb < 100 m et dc < 60
m. De plus, les limites d’application dépendent de la forme de section du silo et des solides entreposés.
II.5.2 Définitions géométriques
Pour la suite de l’exposé, les définitions géométriques ainsi que les contraintes appliquées seront
présentées dans la figure qui suit :

Figure II.32 Formes de silos avec dimensions et notes de pression

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Repère 1 Niveau supérieur équivalent
Repère 2 Dimension intérieure
Repère 3 Transition
Repère 4 Profil de la surface lorsque le plein est fait
Repère 5 Axe du silo
a longueur du côté d’un silo rectangulaire ou hexagonal
b largeur d'un silo rectangulaire
dc dimension caractéristique de l'intérieur du silo en coupe horizontale
ef excentrement maximal du sommet de la pile pendant le remplissage
eo excentrement du milieu de l'orifice de vidange
et excentrement du milieu du talus de remplissage lorsque le silo est plein
hb hauteur totale du silo mesurée entre le point bas de la trémie et la surface équivalente (surface
équivalente : le plan horizontal qui délimite le même volume de matières ensilées que la surface de
remplissage réelle)
hc hauteur de la zone à parois verticales mesurée entre la transition et la surface équivalente
hh hauteur de la trémie entre le point bas et la transition
ho distance entre la surface équivalente et le pied de la pile supérieure (c'est-à-dire le point le plus bas
de la paroi qui n'est pas en contact avec le matériau ensilé
htp hauteur totale du talus de remplissage du matériau (distance verticale entre le point le plus bas de
la paroi qui n'est pas en contact avec le matériau ensilé et le grain de matériau le plus élevé
ph contrainte de compression horizontale due au matériau ensilé
pn contrainte normale à la paroi de la trémie due au matériau ensilé
pt contrainte de frottement sur la trémie
pv contrainte verticale dans la matière ensilée
pw contrainte de frottement sur la paroi verticale (force de frottement par unité de surface)
z profondeur sous la surface équivalente lorsque le silo est plein
α angle moyen de l'inclinaison de la paroi de la trémie par rapport à l’horizontale
β angle de l'inclinaison de la paroi de la trémie par rapport à la verticale, où pente maximale de la
paroi d'une trémie pyramidale carrée ou rectangulaire
ϕr angle de talus naturel pour une matière particulaire (pile conique)
II.5.3 Propriétés des solides en vrac ensilés
L’annexe E de l’EC1 précise les paramètres pour la plupart des solides entreposés dans les silos,
montrant ainsi l’étendue des propriétés de solides en vrac.

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Tableau II.1 Valeurs des propriétés des matériaux particulaires

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Les propriétés de frottement des solides en vrac tiennent compte de la rugosité des parois sur
lesquelles les solides glissent. L’EC1 décrit les différentes catégories de surfaces de paroi.

Tableau II.2 Catégories de surfaces de paroi


Pour la détermination des contraintes maximales s’appliquant sur les différentes parois du silo, il y a
lieu de prendre les valeurs maximales et minimales, selon les cas, des paramètres : µ, K et φi. Les
combinaisons sont données dans le tableau suivant :

Tableau II.3 Valeur des propriétés à utiliser pour les évaluations des divers chargements de paroi

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II.5.4 Classe d’évaluation d’action
Les silos sont répartis dans trois différentes classes d’évaluation selon leur capacité d’entreposage et
leur excentrement en considérant le Tableau suivant.

Tableau II.4 Classification des situations de calcul


Plusieurs évaluations de charge sont adoptées selon la classe d’évaluation d’action.
II.5.5 Charges sur les parois verticales des silos (Actions symétriques)
Les charges sur les parois verticales des silos sont sujettes à différents calculs considérant
l’élancement du silo étudié. Une distinction existe entre :
• silos élancés (hc / dc ≥ 2.0)
• silos à l’élancement moyen (1.0 < hc / dc < 2.0)
• silos épais (0.4 < hc / dc ≤ 1.0), et
• silos massifs (hc / dc ≤ 0.4 et le bas du silo est plat)

Figure II.33 Distribution de la pression dans le silo selon l’élancement de silo


Le règlement fait une différence entre silo à paroi mince et à paroi épaisse :
a) Silo à paroi épaisse (silos en béton) : silo pour lequel le rapport dc/t entre la dimension
caractéristique et l'épaisseur de la paroi est inférieur à 200
b) Silo à paroi mince (silos métalliques) : silo pour lequel le rapport dc/t entre le diamètre et
l'épaisseur de la paroi est supérieur à 200 (dc/t > 200).

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II.5.5.1 SILOS ÉLANCÉ (hc / dc ≥ 2.0) :
A- Actions symétriques sur les parois verticales au remplissage :

Figure II.34 Contraintes symétriques au remplissage dans la zone de paroi verticale


phf : contrainte de compression horizontale en fin de remplissage
pwf : contrainte de frottement de paroi en fin de remplissage
pvf : contrainte verticale dans la matière ensilée en fin de remplissage

zo : Profondeur caractéristique de Janssen


z : est la profondeur sous le niveau de la surface équivalente du matériau
A : est l'aire de la coupe horizontale du silo
U : est le périmètre intérieur de la coupe horizontale du silo
pho : contrainte de compression horizontale asymptotique à grande profondeur due au matériau ensilé
YJ : fonction de Janssen de variation de la contrainte avec la profondeur
Il convient de déterminer la valeur caractéristique de la force verticale (de compression) résultante
dans la paroi nzSk, par unité de longueur du périmètre, en fin de remplissage, à la profondeur z, par :

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B- Actions symétriques sur les parois verticales à la vidange :
Des augmentations symétriques de la charge à la vidange doivent être utilisées pour représenter les
augmentations momentanées de contrainte qui peuvent se produire sur les parois du silo pendant
l'opération de vidange.
Quelle que soit la classe d’évaluation d'actions du silo, il convient de déterminer les contraintes
symétriques à la vidange phe et pwe par :

phe : contrainte de compression horizontale lors de la vidange


pwe : contrainte de frottement de paroi pendant la vidange
Ch : est le coefficient de contrainte horizontale à la vidange ;
Cw : est le coefficient de contrainte de frottement sur la paroi à la vidange.
• Pour les silos — quelle que soit leur classe — qui sont déchargés par le haut (pas d'écoulement
au travers du matériau ensilé), on peut prendre :
Ch = Cw = 1,0
• Pour les silos minces de classe 2 et 3 d'évaluation d'actions, il convient de prendre :
Ch = 1,15
Cw = 1,10
• Pour les silos minces de classe 1 d'évaluation d'actions, où l'on a utilisé pour les calculs les
valeurs moyennes des propriétés K et µ du matériau, il convient de prendre :

où :
ef : est l’excentrement maximal de la pile pendant le remplissage ;
eo : est l'excentrement du centre de l'orifice de vidange ;
Cop : est le facteur d'action localisée de référence pour le solide (voir le tableau II.1).
Pour la valeur caractéristique de la force verticale nzSk (compression) dans la paroi par unité de
longueur du périmètre qui résulte de la vidange, à la profondeur z, il convient de prendre :

II.5.5.2 SILOS D'ÉLANCEMENT MOYEN (1.0 < hc / dc < 2.0) :


A- Actions symétriques sur les parois verticales au remplissage :
Il convient de déterminer la contrainte horizontale phf et la contrainte de frottement de paroi pwf en
fin de remplissage de la façon suivante :

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Avec :
ho : est la valeur de z au point le plus élevé du contact matériau-paroi
• Pour un silo circulaire rempli de façon symétrique, de rayon r, il convient de prendre

• Pour un silo rectangulaire rempli de façon symétrique, de dimension caractéristique dc

Figure II.35 Contraintes au remplissage dans un silo d'élancement faible ou intermédiaire


Pour valeur caractéristique de la force verticale (compression) résultante dans la paroi nzSk par unité de
longueur du périmètre, à une profondeur z, il convient de prendre :

zV sera donnée dans la suite


Il convient de déterminer la valeur de la contrainte verticale pvf en fin de remplissage par :

Avec :

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B- Actions symétriques sur les parois verticales à la vidange :
Pour les silos d’élancement intermédiaire (1,0 < hc/dc < 2,0), il convient de prendre pour les
contraintes symétriques de vidange phe et pwe :

• Pour les silos — quelle que soit leur classe — qui sont déchargés par le haut (pas d'écoulement
au travers du matériau ensilé), on peut prendre :
Ch = Cw = 1,0
• Pour les silos d'élancement intermédiaire et les classes 2 et 3 d'évaluation d'actions, il convient
de prendre les facteurs à la vidange suivants :

CS est le facteur d'ajustement à l'élancement.


• Pour les silos d'élancement intermédiaire et de classe 1 d'évaluation d'actions, lorsqu'on a
utilisé dans les calculs les valeurs moyennes K et µ des propriétés du matériau, il convient de
prendre pour facteurs de vidange :

Il convient de déterminer la valeur caractéristique de la force verticale (de compression) résultante


dans la paroi à la vidange, par unité de longueur du périmètre, à une hauteur z quelconque, par
l’expression suivante :

II.5.6 Exemple d’application


Cet exemple présente un silo cylindrique isolé pour ciment de diamètre dc = 5 m et de hauteur
équivalente 8 m. Le silo est réalisé en acier résistant à l’abrasion avec une épaisseur de paroi de 5 mm.

Figure II.36 Disposition et dimensions du silo en acier

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1. Les propriétés du ciment en vrac :

Poids volumique (supérieur) γu = 16 kN/m³

Poids volumique (inférieur) γl = 13 kN/m³

Angle de repos Φr = 36°

Valeur moyenne de l’angle de frottement interne non consolidé Φim = 30°

Coefficient de modification pour l'angle de frottement interne aΦ = 1,22

Valeur moyenne du coefficient de poussée latérale Κm = 0,54

Coefficient de modification pour le coefficient de contrainte latérale aΚ = 1,20

Valeur moyenne du coefficient de frottement sur la paroi (type de paroi D3). µm = 0,51

Coefficient de modification pour le coefficient de frottement de la paroi aµ = 1,07

Facteur de référence pour charge localisée Cop = 0,5

2. Valeurs caractéristiques des propriétés de solides en vrac


Valeur caractéristique supérieure et inférieure du coefficient de poussée latérale :

Valeur caractéristique supérieure et inférieure du coefficient de frottement de la paroi :

Valeur caractéristique supérieure et inférieure de l'angle de frottement interne:

Ainsi pour l’évaluation des contraintes maximales sur paroi verticale, on utilisera les propriétés
suivantes :

Remarque :
• L'angle de frottement de paroi (Φw) doit toujours être inférieur ou égal à l'angle de frottement
interne du solide entreposé :
Φw ≤ Φi.
• Le coefficient de frottement de la paroi ne doit pas être pris supérieur à tanΦi, donc :
31
µ = tanΦw ≤ tanΦi.
Les actions sont déterminées selon l’EC1, à savoir : les charges de remplissage et de vidange sur les
parois verticales, les pressions verticales sur le fond plat des silos.
3. Classification de silo :
La classification du silo se base sur l'élancement et la classe d'action.
a. Élancement :

Le silo est classé comme ayant un élancement moyen.


b. Classe d'évaluation d'actions :
Capacité = V × γu = 157.04 × 16.00 = 2 512.64 kN ≈ 2 512.64 ÷ 10 = 251.26 t
Nous avons une classe d'évaluation d'actions 2 (Tableau II.4)
c. Forme de construction
dc ÷ t = 5.00 ÷ 0.005 = 1000 > 200
Le silo est classé comme silo à parois minces.
4. Charges de remplissage symétriques sur parois verticales :
Contrainte de compression horizontale max en fin de remplissage :

et

On a :

ho est la distance entre la surface équivalente du solide et le point de contact solide-paroi le plus
élevée, elle est calculée pour un silo circulaire comme suit:

32
Ou bien :

Pour le paramètre n :

Contrainte de compression horizontale asymptotique à grande profondeur :

La contrainte a une valeur nulle à la côte z = h0, on la calcul ensuite tout les 1m :

Contrainte de frottement max de paroi en fin de remplissage :

33
et

Attention : Il faut recalculer tout les paramètres avec les valeurs caractéristiques pour le cas de charge
considéré

34
Valeur caractéristique de la force verticale (compression) résultante dans la paroi :

Contrainte verticale dans la matière ensilée en fin de remplissage :

Avec :

On a les valeurs caractéristiques suivantes :

35
5. Charges symétriques sur parois verticales à la vidange :
Contrainte de compression horizontale max à la vidange :

Pour les silos d'élancement intermédiaire et de classe 2, on a :


hc 8
Cs = − 1 = − 1 = 0,6
dc 5
C h = 1 + 0,15.C s = 1,09

Phe (0.61) = 1.09 × 0.00 = 0 kN/m²


Phe (1.61) = 1.09 × 13.26 = 14.45 kN/m²
Phe (2.61) = 1.09 × 20.93 = 22.81 kN/m²
Phe (3.61) = 1.09 × 25.83 = 28.15 kN/m²
Phe (4.61) = 1.09 × 29.19 = 31.82 kN/m²
Phe (5.61) = 1.09 × 31.62 = 34.47 kN/m²
Phe (6.61) = 1.09 × 33.43 = 36.44 kN/m²
Phe (7.61) = 1.09 × 34.83 = 37.96 kN/m²
Phe (8.00) = 1.09 × 35.29 = 38.47 kN/m²

36
Contrainte de frottement max à la vidange :

Pour les silos d'élancement intermédiaire et de classe 2, on a :


Cw = 1 + 0,1.C s = 1,06

Pwe (0.61) = 1.06 × 0.00 = 0 kN/m²


Pwe (1.61) = 1.06 × 6.07 = 14.45 kN/m²
Pwe (2.61) = 1.06 × 9.58 = 22.81 kN/m²
Pwe (3.61) = 1.06 × 11.82 = 28.15 kN/m²
Pwe (4.61) = 1.06 × 13.36 = 31.82 kN/m²
Pwe (5.61) = 1.06 × 14.47 = 34.47 kN/m²
Pwe (6.61) = 1.06 × 15.30 = 36.44 kN/m²
Pwe (7.61) = 1.06 × 15.94 = 37.96 kN/m²
Pwe (8.00) = 1.06 × 16.15 = 38.47 kN/m²
La valeur caractéristique de la force verticale (de compression) résultante dans la paroi à la vidange :

nzSk (0.61) = 1.06 × 0.00 = 0 kN/m²


nzSk (1.61) = 1.06 × 3.34 = 3.54 kN/m²
nzSk (2.61) = 1.06 × 11.32 = 12.00 kN/m²
nzSk (3.61) = 1.06 × 22.11 =23.44 kN/m²
nzSk (4.61) = 1.06 × 34.76 = 36.85 kN/m²
nzSk (5.61) = 1.06 × 48.72 = 51.64 kN/m²
nzSk (6.61) = 1.06 × 63.64 = 67.46 kN/m²
nzSk (7.61) = 1.06 × 79.29 = 84.05 kN/m²
nzSk (8.00) = 1.06 × 85.56 = 90.69 kN/m²
II.5.7 Charges sur les parois verticales des silos (Actions localisées)
II.5.7.1 SILOS ÉLANCÉ (hc / dc ≥ 2.0) :
A- Actions localisées sur les parois verticales au remplissage :
L'action localisée au remplissage est à utiliser pour représenter les asymétries accidentelles de
chargement associées aux excentrements et aux imperfections du processus de remplissage. Elle
consiste en une distribution de contrainte normale à la paroi verticale du silo.
La contrainte localisée au remplissage Ppf est donnée par :

Avec :

37
Si Cpf ≤ 0, prendre Cpf = 0
ef : est l'excentrement maximal du sommet du talus pendant le remplissage (voir la figure II.32);
Phf : est la valeur locale de la contrainte de remplissage au niveau où l'on applique l'action localisée
Cop : est le coefficient d’action localisée de référence pour le matériau (voir le tableau II.1).
Pour les silos de classe 1 d’évaluation d'actions et les silos de stockage de poudres qui
bénéficient d'une aération pendant l'opération de remplissage, l'action localisée au
remplissage peut être négligée.
• Mode d’application de la charge localisée :
La charge Ppf est à appliquer sur une zone de hauteur « s » égale à :

La distribution de la contrainte localisée au remplissage dépend de la forme du silo. On distingue :


a) silos circulaires à parois épaisses ;
b) silos circulaires à parois minces ;
c) silos non circulaires.
Action localisée au remplissage pour les silos circulaires à parois épaisses :
Il y a lieu d'appliquer vers l'extérieur la valeur de référence de la contrainte localisée au remplissage
Ppf sur deux surfaces carrées opposées, de côté s donné par l'expression précédente (la longueur s étant
prise horizontalement le long de la surface courbe de la paroi) (voir la figure II.37).
En complément de la contrainte localisée Ppf, qui est orientée vers l'extérieur, il convient de soumettre
le reste de la circonférence du silo, sur la même hauteur de paroi (voir la figure II.37), à une contrainte
localisée orientée vers l'intérieur Ppfi :

Figure II.37 Silos circulaires (autres que les silos à paroi mince) – Vue en élévation et en plan de
l’action localisée au remplissage – 2 : niveau quelconque.
a) Il convient de considérer l'action localisée au remplissage comme pouvant agir à n'importe
quelle hauteur sur la paroi du silo.

38
b) Pour les silos circulaires à parois épaisses de classe 2 d’évaluation d'actions, on peut utiliser
une approche simplifiée. La disposition de charge la plus défavorable peut être prise en
exerçant l'action locale à mi-hauteur du silo.
Action localisée de remplissage pour les silos circulaires à parois minces :
Pour les silos circulaires à parois minces (dc/t > 200) et les classes 2 et 3 d'évaluation d'actions, il
convient de considérer que la contrainte localisée de remplissage agit sur une hauteur s donnée par
l'expression précédente, avec une valeur qui va d’un maximum de contrainte tournée vers l'extérieur
Ppf sur un côté jusqu'à une contrainte Ppf orientée vers l'intérieur sur le côté opposé (voir la figure
II.38). Il convient de prendre pour la variation le long de la circonférence :

θ : est la coordonnée angulaire

Figure II.38 Silos circulaires (Silos à paroi mince) – Vue en élévation et en plan de l’action localisée
au remplissage – 1 : Pour les silos soudés de classe 2 : la plus petite valeur de z0 et hc/2
Pour les autres silos à paroi mince de classe 2 et 3 : à un niveau quelconque.
B- Actions localisées sur les parois verticales à la vidange :
L'action localisée à la vidange doit être utilisée pour représenter les asymétries accidentelles de charge
pendant la vidange, ainsi que les excentrements des orifices de remplissage et de vidange.
Pour les silos de classe 1, cette action localisée peut être négligée.
La contrainte localisée de référence à la vidange Ppe est prise dirigée vers l'extérieur, elle est donnée
par :

Avec :
Si : hc/dc ≥ 1,2

Si : hc/dc ≤ 1,2

39
où :
E = 2 e/dc
e = max (ef, eo)
ef : est l'excentrement maximal du talus pendant le remplissage ;
eo : est l’excentrement du centre de l'orifice de vidange ;
Phe : est la valeur locale de la contrainte à la vidange à la profondeur à laquelle l'action localisée est
appliquée.
Action localisée à la vidange pour les silos circulaires à parois épaisses :
Il y a lieu d'appliquer vers l'extérieur la valeur de référence de la contrainte localisée à la vidange Ppe
sur deux surfaces carrées opposées, de côté s (voir la figure II.39) donné par l'expression précédente,
la longueur s étant prise horizontalement le long de la surface courbe de la paroi.
En complément de la contrainte localisée vers l’extérieur Ppe, il y a lieu d'appliquer sur le reste de la
circonférence du silo et sur la même hauteur de paroi (voir figure II.39) une contrainte localisée de
vidange vers l'intérieur Ppei donnée par :

Figure II.39 Silos circulaires (autres que les silos à paroi mince) – Vue en élévation et en plan de
l’action localisée à la vidange – 2 : niveau quelconque.
Il convient de considérer l'action localisée à la vidange comme pouvant agir à n'importe quelle hauteur
sur la paroi du silo. Cependant, pour les silos à parois épaisses de classe 2 d’évaluation d'actions, on
peut utiliser une approche simplifiée, en exerçant l'action locale à mi-hauteur du silo.

40
Action localisée à la vidange pour les silos circulaires à parois minces :
Pour les silos circulaires à parois minces et les classes 2 et 3 d'évaluation d'actions, il convient de
considérer que la contrainte localisée de vidange agit sur une hauteur s donnée par l'expression
précédente, avec une valeur qui va d’un maximum de contrainte tournée vers l'extérieur Ppe sur un côté
jusqu'à une contrainte Ppe tournée vers l'intérieur sur le côté opposé (voir la figure II.40). Il convient de
prendre pour la variation le long de la circonférence :

Figure II.40 Silos circulaires (Silos à paroi mince) – Vue en élévation et en plan de l’action localisée
à la vidange – 1 : Pour les silos soudés de classe 2 : la plus petite valeur de z0 et hc/2
Pour les autres silos à paroi mince de classe 2 et 3 : à un niveau quelconque.
II.5.7.2 SILOS D'ÉLANCEMENT MOYEN (1.0 < hc / dc < 2.0) :
A- Actions localisées sur les parois verticales au remplissage :
Il n'est pas nécessaire de prendre en compte l'action localisée (Cpf = 0) pour les cas suivants :
a) Silos peu élancés (hc/dc ≤ 1,0), quelle que soit leur classe d'évaluation d'actions.
b) Silos d’élancement intermédiaire (1,0 < hc/dc < 2,0), de classe 1 d'évaluation d'actions.
Ainsi pour les silos d’élancement intermédiaire (1,0 < hc/dc < 2,0), de classes 2 et 3 d'évaluation
d'actions, il y a lieu d'utiliser la contrainte localisée de remplissage Ppf qui a été définie pour le cas des
silos élancés :

Bien sûre le mode de répartition de cette action dépendra de la nature de la paroi (épaisse ou mince).
B- Actions localisées sur les parois verticales à la vidange :
Il n'est pas nécessaire de prendre en compte l'action localisée (Cpf = 0) pour les cas suivants :
a) Silos de faible élancement (hc/dc ≤ 1,0) et quelle que soit la classe d'évaluation d'actions,
lorsque l’excentrement à la vidange eo < eo,cr = 0.1×dc.
b) Silos d’élancement faible ou intermédiaire (hc/dc < 2,0) de classe 1 d'évaluation d'actions.

41
Ainsi, il convient d'utiliser la contrainte localisée à la vidange Ppe qui a été définie pour le cas des silos
élancés, et le mode de répartition de cette action dépendra de la nature de la paroi (épaisse ou mince) :

II.5.8 Exemple d’application


Prenant l’exemple du paragraphe II.5.6 et déterminant les charges localisées s’appliquant sur la paroi
verticale en considérant que l’excentrement au remplissage et à la vidange est nul.
On rappelle que le silo est d’élancement moyen et qu’il est à paroi mince.
Contrainte localisée au remplissage (Silo à paroi mince et de classe 2) :

Et :

Si Cpf ≤ 0, prendre Cpf = 0


ef : est l'excentrement maximal du sommet du talus pendant le
remplissage.
Phf : est la valeur locale de la contrainte de remplissage au niveau où l'on applique l'action localisée.
Cop : est le coefficient d’action localisée de référence pour le matériau.
On a :

42
Contrainte localisée à la vidange (Silo à paroi mince et de classe 2) :

Et :

hc/dc = 1.6 > 1.2

E = 2 e/dc
e = max (ef, eo) = 0 ⇒ E = 0

[ ](
Cpe = 0.42 × 0.5 × 1 + 2 × 0.002 × 1 − e(−1.5[(hc / dc )−1]) = 0.12 )
Ppe (0.61) = 0.12 × 0.00 = 0 kN/m²
Ppe (1.61) = 0.12 × 14.45 = 1.73 kN/m²
Ppe (2.61) = 0.12 × 22.81 = 2.74 kN/m²
Ppe (3.61) = 0.12 × 28.15 = 3.38 kN/m²
Ppe (4.61) = 0.12 × 31.82 = 3.82 kN/m²
Ppe (5.61) = 0.12 × 34.47 = 4.14 kN/m²
Ppe (6.61) = 0.12 × 36.44 = 4.37 kN/m²
Ppe (7.61) = 0.12 × 37.96 = 4.56 kN/m²
Ppe (8.00) = 0.12 × 38.47 = 4.62 kN/m²
Mode et zone d’application des charges localisée :

La charge a une variation en fonction de l’angle θ pour chaque hauteur considérée.


II.5.9 Actions sur les trémies et les fonds des silos
On utilisera les valeurs caractéristiques des actions au remplissage et à la vidange sur les fonds de silo
et ce pour les types suivants :
a) fonds plats : un fond plat doit faire un angle « a » avec l'horizontale inférieur à 5°
b) trémies profondes : une trémie profonde est une trémie qui satisfait au critère suivant

K : est la valeur caractéristique inférieure du coefficient de contrainte latérale sur les parois
verticales (Kl).
β : la moitié de l’angle d’ouverture de la pointe de la trémie (en degrés).
µh : la valeur caractéristique du coefficient de frottement de paroi dans la trémie.
c) trémies peu profondes : une trémie peu profonde est une trémie qui ne répond à aucune des
deux conditions mentionnées ci-dessus.
43
Figure II.41 Distribution des contraintes au remplissage des trémies profondes et peu profondes :
1 : Trémie profonde, 2 : Trémie peu profonde
L’expression générale de la contrainte verticale moyenne dans le matériau à la hauteur « x » au-dessus
de la base de la trémie (voir la figure II.41) est donnée par :

Avec:

S : coefficient de la forme de la trémie, il est égale à :


• S = 2 pour les trémies coniques ou en pyramide à base carrée
• S = 1 pour les trémies en biseau (trémie en biseau : trémie dans laquelle les côtés inclinés
convergent le long d’une ligne droite et se prolongent ensuite verticalement de façon à
produire un écoulement plan du matériau ensilé)
• S = (1+ b/a) pour les trémies de section rectangulaire
γ : valeur caractéristique supérieure du poids spécifique du matériau ;
hh : la hauteur verticale entre la pointe de la trémie et la transition ;
x : la cote verticale au-dessus de la pointe de la trémie ;
µheff : le coefficient de frottement de paroi caractéristique, effectif ou mobilisé, pour la trémie (son
expression sera donné dans ce qui suit, selon le type de trémie) ;
F : la valeur caractéristique du coefficient de contrainte de trémie (son expression sera donné dans ce
qui suit, selon le type de trémie) ;
β : la moitié de l’angle des parois de la trémie à son extrémité (= 90° – α), ou la pente la plus forte
dans une trémie pyramidale à section carrée ou rectangulaire ;

44
Pvft : La contrainte verticale moyenne au niveau de la transition entre la partie à parois verticales et la
trémie (la transition) ou le fond du silo, elle est donnée par :

Avec :
Pvf (z=hc) : contrainte verticale au remplissage selon l'élancement du silo, avec pour coordonnée z
égale à la hauteur hc de la paroi verticale (c'est-à-dire la cote de la transition et en utilisant les valeurs
des propriétés du matériau qui donnent l’action maximale sur la trémie).
Cb : coefficient d’amplification de charge sur le fond, pour tenir compte de la possibilité d’avoir des
actions plus fortes transférées depuis la zone des parois verticales vers la trémie ou le fond du silo. Il
est donné comme suit :
Cb = 1,0 Pour les silos de classe 2 et 3
Cb = 1,3 Pour les silos de classe 1
Lorsqu’un silo élancé à parois verticales est utilisé pour emmagasiner des matériaux à forte cohésion
ou que le matériau ensilé est considéré comme sujet à engrainement mécanique (par exemple du
clinker de ciment).
Cb = 1,2 pour les classes 2 et 3 d'évaluation d'actions
Cb = 1,6 pour la classe 1
a : la longueur du côté de la section rectangulaire ;
b : la largeur du côté de la section rectangulaire.
A. Fonds plats :
Contraintes verticales sur les fonds plats dans les silos élancés :
La contrainte verticale agissant sur un fond plat (pente α ≤ 5°) est donnée par :

Contraintes verticales sur les fonds plats dans les silos d’élancement faible ou intermédiaire
La contrainte verticale Pvsq agissant sur le fond plat d’un silo d'élancement faible ou intermédiaire,
peut être prise égale à :

Pvb = Pvft

Pvho = Pv(z=h0) = γ × h0

Pvb : composante uniforme de la contrainte verticale ;


Pvho : contrainte verticale de Janssen à la base du talus,

45
htp : la hauteur totale de la pile, définie comme la distance verticale entre le point le plus bas de la
paroi qui n’est pas en contact avec le solide ensilé et le point le plus haut du matériau ensilé (voir la
figure II.42) ;

Figure II.42 Contraintes sur le fond d'un silo d'élancement faible ou intermédiaire (1 : Surface
équivalente, 2 : Le point le plus bas de la paroi sans contact avec le matériau)
La contrainte verticale Pvsq donnée par l'expression peut être supposée agir aussi bien après le
remplissage que pendant la vidange. Elle représente la contrainte verticale à proximité du centre du
fond du silo.
B. Trémies profondes :
Actions au remplissage :
Pour la contrainte verticale moyenne au remplissage dans le solide ensilé, à un niveau quelconque
dans une trémie profonde, il convient d’utiliser l’expression suivante :

Avec :

Par conséquent :

b : coefficient empirique égal à 0,2


Pour la contrainte normale pnf et la contrainte de frottement ptf en un point quelconque d'une
trémie allongée en fin de remplissage, il convient de prendre :

46
Actions à la vidange:
Pour la contrainte verticale moyenne à la vidange dans le matériau ensilé à un niveau quelconque
d'une trémie profonde, il convient d’utiliser l’expression suivante :

Avec :

Pour la contrainte normale pne et la contrainte de frottement pte en un point quelconque de la paroi
d'une trémie allongée, pendant la vidange, il convient de prendre :

C. Trémies peu profondes :


Actions au remplissage :
Pour la contrainte verticale moyenne au remplissage dans le solide ensilé, à un niveau quelconque
dans une trémie peu profonde, il convient d’utiliser l’expression suivante :

Avec :

47
Par conséquent :

Pour la contrainte normale pnf et la contrainte de frottement ptf en un point quelconque d'une
trémie peu profonde en fin de remplissage, il convient de prendre :

Actions à la vidange :
Dans les trémies peu profondes, on peut prendre pour la contrainte normale et la contrainte de
frottement à la vidange les mêmes valeurs qu’au remplissage.
II.5.10 Exemple d’application :
On propose d’étudier les contraintes appliquées sur la trémie représentée sur la figure suivante :

Le matériau ensilé est le ciment.


On a :

Donc :

48
Les actions sur les parois de la trémie de silo doivent être déterminées en considération du type de
trémie qu’on a, pour cela on vérifie :

Donc la trémie est peu profonde.


Actions au remplissage :
Contrainte verticale moyenne au remplissage:

Avec :

Calcul de la contrainte verticale sur matériau ensilé Pvf au niveau de la côte z = hc :

49
Pour z = 8.00m, on obtient :

Pour le coefficient d’amplification de charge Cb :


On a un silo de classe « 2 » donc Cb = 1,0

Calcul du coefficient de frottement effectif :

Calcul du paramètre n :

S = 2 pour les trémies coniques


b = 0.2

Calcul du paramètre F :

Contrainte verticale à différents niveaux :

x = 0.00 → pv (0.00) = 0.00 kN/m²


x = 1.00 → pv (1.00) = 56.16 kN/m²
x = 2.00 → pv (2.00) = 67.56 kN/m²
50
x = 3.00 → pv (3.00) = 69.27 kN/m²
Calcul de la contrainte normale pnf :

Calcul de contrainte de frottement ptf :

51

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