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Université Abdelmalek Essaâdi Année universitaire : 2018/2019

Faculté des Sciences et Techniques - Tanger Prof. : M. ABRAHAL


Cycle Ingénieur - Filières : EEA3 & GOI3 (S5) Cours de : Comptabilité gle et analytique

Partie 1 : Comptabilité générale

La comptabilité générale est une technique permettant de codifier et de conserver une trace des
opérations réalisées par une entreprise dans le cadre de son activité. Elle permet ainsi de produire
des informations adaptées aux différents utilisateurs.
Toute entreprise cherche à avoir continuellement des données à propos de sa situation patrimoniale
et financière. De ce fait, à la fin de chaque exercice comptable, on établit un ensemble de
documents comptables, appelés "états de synthèse", qui fournissent des informations fiables et
pertinentes sur le patrimoine et les résultats de l’entreprise. Parmi ces états de synthèse, on peut
retenir principalement le Bilan et le Compte de produits et charges (C.P.C).

I/- Les fondements de la comptabilité générale :


1°)- La comptabilité générale comme système juridiquement obligatoire :
La comptabilité générale est une comptabilité de synthèse exigée par l’Etat. Juridiquement
obligatoire pour toute entreprise, la comptabilité générale est destinée aussi bien aux dirigeants
qu’aux utilisateurs externes tels que l’administration des impôts et les banques. Il s’agit donc d’une
comptabilité de situation à but juridique et financier.
2°)- Les méthodes utilisées en comptabilité générale :
Au niveau des méthodes utilisées, la comptabilité générale est basée sur la notion d’exercice
comptable annuel (année d’activité). De même, elle procède au classement des charges et des
produits par nature et retient la totalité des charges et des produits pour la détermination du résultat
de l’exercice.
3°)- Objet de la comptabilité générale :
La comptabilité générale joue trois rôles principaux :
a- La comptabilité générale est un instrument de gestion :
L’entrepreneur utilise la comptabilité générale afin de mieux comprendre le fonctionnement de son
entreprise pour pouvoir prendre des décisions appropriées. Elle est considérée donc comme une
technique à la disposition de l’entrepreneur lui permettant de bien gérer son entreprise.
b- La comptabilité générale est un outil d’information :
Dans la plupart des cas, les différents partenaires de l’entreprise (fournisseurs, banques,
compagnies d’assurance, administrations de l’Etat, etc.) se référent à la comptabilité générale de
celle-ci pour avoir les informations dont ils ont besoin (comme sa situation financière). La
comptabilité générale constitue ainsi une source d’information importante susceptible de refléter
une image synthétique de l’entreprise concernée.
c- La comptabilité générale est un moyen de preuve :
Certains partenaires de l’entreprise peuvent avoir besoin de moyens justifiant qu’elle a rempli une
fonction, une promesse ou des obligations fiscales. De ce fait, la comptabilité générale est utilisée
comme un moyen de preuve.

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II/- Le Bilan :
1°)- Définition :
Le Bilan est un état de synthèse qui permet de décrire, en termes d’emplois et de ressources, la
situation patrimoniale de l’entreprise à une date donnée. Il se traduit donc en un tableau dont la
partie ressources (partie droite) s’appelle « Passif » et celle des emplois (partie gauche) s’appelle
« Actif ».
2°)- la structure du Bilan :
Le bilan est un tableau déterminé à partir des comptes de situation, c’est-à-dire les comptes des
classes 1, 2, 3, 4 et 5 du plan comptable marocain.
a- Le Passif du Bilan :
Il reflète l’origine des ressources dont dispose l’entreprise. Le Passif du Bilan est composé de trois
masses principales :
- La classe 1 : Financement permanent :
Cette classe englobe l’ensemble des fonds propres et étrangers mis à la disposition de l’entreprise
pour une durée supérieure à 12 mois. Elle regroupe cinq rubriques différentes à savoir :
• 11 – Capitaux propres
• 13 – Capitaux propres assimilés
• 14 – Dettes de financement
• 15 – Provisions durables pour risques et charges
• 17 – Ecarts de conversion – passif (éléments durables).
- La classe 4 : Passif circulant hors trésorerie :
Elle reflète le montant des fonds d’origine externe (dettes) ou interne (provisions) mis à la
disposition de l’entreprise pour une durée inférieure à 12 mois. De même, cette classe regroupe les
dettes liées aux cycles d’exploitation quel que soit leur délai d’exigibilité (délai de
remboursement). Elle comporte trois rubriques principales :
• 44 – Dettes du Passif circulant
• 45 – Autres provisions pour risques et charges
• 47 – Ecart de conversion – passif (éléments circulants).
- La classe 55 : Trésorerie – Passif :
Cette classe englobe généralement les crédits offerts par les banques à l’entreprise pour une durée
très courte tels que : crédit d’escompte, découvert bancaire, facilité de caisse, etc. Elle se
décompose en trois rubriques :
• 552 – Crédit d’escompte
• 553 – Crédits de trésorerie
• 554 – Banques (soldes créditeurs).
b- L’Actif du Bilan :
Il traduit la manière dont l’entreprise a utilisé ses ressources du Passif. L’Actif du Bilan est divisé
en trois grandes masses :
- La classe 2 : Actif immobilisé :
Cette clase englobe tous les biens et valeurs destinés à rester durablement dans l’entreprise, c’est-à-
dire pour une durée supérieure à 12 mois, sauf les éléments liés au cycle d’exploitation (stocks,
clients, etc.). Elle regroupe cinq rubriques principales à savoir :
• 21 – Immobilisation en non – valeurs
• 22 – Immobilisations incorporelles
• 23 – Immobilisations corporelles
• 24 / 25 – Immobilisations financières
• 27 – Ecarts de conversion – actif (éléments durables).
Il faut signaler que les immobilisations en non – valeurs (rubrique 21) présentent un caractère
particulier car cette rubrique ne comporte ni bien ni valeur. En effet, les immobilisations en non –
valeurs sont des charges et frais que l’entreprise décide d’immobiliser puisqu’ils se rattachent à
plusieurs exercices comptables tels que le cas des frais de constitution de l’entreprise.
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- La classe 3 : Actif circulant hors trésorerie :
Cette classe représente l’ensemble des biens et valeurs liés à l’activité d’exploitation tels que les
stocks, les créances d’exploitation et autres. Elle se décompose en rubriques suivantes :
• 31 – Stocks
• 34 – Créances
• 35 – Titres et valeurs de placement
• 37 – Ecarts de conversion – actif (éléments circulants).
- La classe 51 : Trésorerie – Actif :
Cette classe reflète les mouvements des valeurs en espèces, chèques, virements et les opérations
avec les banques qui présentent des soldes débiteurs chez l’entreprise. Elle se compose de :
• 511 – Chèques et valeurs à encaisser
• 514 – Banques, trésorerie générale et chèques postaux
• 516 – Caisse, régies d’avances et accréditifs.

c- Le Tracé du Bilan :
Bilan de l’entreprise au …
Actif Montant Passif Montant
2. Actif immobilisé 1. Financement permanent
21- Immobilisation en non – valeurs 11 - Capitaux propres
22 - Immobilisations incorporelles 13 - Capitaux propres assimilés
23-– Immobilisations corporelles 14 - Dettes de financement
24 / 25 – Immobilisations financières 15-– Provisions durables pour risques
27 – Ecarts de conversion – actif et charges
(éléments durables). 17 - Ecarts de conversion – passif
3. Actif circulant hors trésorerie (éléments durables).
31- Stocks 4. Passif circulant hors trésorerie
34 - Créances 44- Dettes du Passif circulant
35 - Titres et valeurs de placement 45 - Autres provisions pour risques et
37-– Ecarts de conversion – actif charges
(éléments circulants). 47 - Ecart de conversion – passif
51. Trésorerie – Actif (éléments circulants).
511 - Chèques et valeurs à encaisser 55. Trésorerie – Passif
514 - Banques, trésorerie générale et 552 - Crédit d’escompte
chèques postaux 553 - Crédits de trésorerie
516 - Caisse, régies d’avances et 554 - Banques (soldes créditeurs)
accréditifs.

Total – Actif Total - Passif

Exemple d’application :
Au 31/12/2016, la situation patrimoniale de l’entreprise TALBI se présente comme suite (en DH) :
- Capital social : 250 000
- Subventions d’investissement : 60 000
- Dettes de financement : 95 000
- Fonds commercial : 60 000
- Constructions : 200 000
- Matériel de transport : 120 000
- Prêt immobilisé : 30 000
- Stock de marchandises : 70 000
- Créances : 35 000
- Dettes envers les fournisseurs de marchandises : 150 000
- Autres provisions pour risques et charges (moins d’un an) : 25 000

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- Avoir en banque : 50 000
- Avoir en caisse : 15 000
Travail à faire : Etablir le Bilan de l’entreprise TALBI au 31/12/2016.

Corrigé :
Bilan de l’entreprise TALBI au 31/12/2016 :
Actif Montant Passif Montant
2. Actif immobilisé : 410 000 1. Financement permanent : 405 000
22- Immobilis. Incorporelles : 11- Capitaux propres
223. Fonds commercial 60000 111. Capital social ou personnel 250000
23- Immobilis. Corporelles : 13- Capitaux propres assimilés
232. Constructions 200000 131. Subventions d’investissement 60000
234. Matériel de transport 120000 14- Dettes de financement 95000
24- Immobilis. Financières :
4. Passif circulant hors trésor. : 175 000
241. Prêt immobilisé 30000
44- Dettes du Passif circulant 150000
3. Actif circulant hors trésor. : 105 000 45- Autres prov. pour risques & ch. 25000
31- Stocks.
311. Marchandises 70000
34- Créances de l’actif circulant
342. Clients & comptes Ratt. 35000
5. Trésorerie Actif : 65 000
514. Banques 50000
516. Caisse 15000
Total – Actif 580 000 Total - Passif 580 000

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I/- Notion de compte de produits et charges (C.P.C) :
1°)- Définition et interprétation du C.P.C :
Le compte de produits et charges est un état de synthèse qui décrit, en termes de produits et de
charges, les composantes du résultat final de l’exercice comptable.
Ainsi, le C.P.C. est déterminé à partir des comptes de gestion (comptes de classes 6, 7 et 8 du
plan comptable marocain) tenus au cours de l’exercice comptable en prenant en considération, à la
fin, des écritures d’inventaires telles que les amortissements, les provisions et les régularisations.
2°)- Présentation :
Le compte de résultat regroupe tous les comptes des classes 6 et 7 du plan comptable. Les
comptes de la classe 6 (comptes de charges) ont normalement un solde débiteur et figurent au
débit; les comptes de la classe 7 (comptes de produits) ont normalement un solde créditeur et
figurent au crédit.
Les produits et les charges sont comptabilisés par nature et sont couramment présentés sous trois
rubriques au compte de résultat : les produits et les charges d'exploitation, les produits et les
charges financiers et les produits et les charges non courants.
Le compte de l'exercice est présenté en équilibre par le jeu du résultat de l'exercice. Comme
pour le bilan, les entreprises doivent respecter une présentation normalisée pour leur compte de
résultat. Le C.P.C. permet de décomposer le résultat net de l’exercice en 3 niveaux à savoir : le
résultat d’exploitation, le résultat financier et le résultat non courant.
Le compte de résultat est présenté, comparé sur deux exercices : l'année qui vient de se clôturer
et l'année précédente.
II/- Structure du Compte de produits et charges :
Comme pour le cas du Bilan, le C.P.C. est subdivisé en postes. De même, il comporte un niveau
d’exploitation, un niveau financier et un niveau non courant.
1°)- Les postes du C.P.C. :
Le compte des produits et charges est établi à partir des comptes de gestion regroupés dans les
classes 6, 7 et 8.
- La classe 6 : Comptes de charges :
Cette classe comporte quatre rubriques principales :
• 61 – charges d’exploitation
• 63 – charges financières
• 65 – Charges non courantes
• 67 – Impôts sur les résultats
Les trois premières rubriques correspondent aux 3 niveaux de C.P.C. Quant à la 4ème rubrique, elle
est relative aux impôts que l’entreprise doit payer sur les résultats.
- La classe 7 : Comptes de produits :
Cette classe se compose de trois rubriques principales à savoir :
• 71 – Produits d’exploitation
• 73 – Produits financiers
• 75 Produits non courants
- La classe 8 : Comptes de résultats :
A l’issue de cette classe, on peut distinguer 6 niveaux de résultat :
• 81 – Résultat d’exploitation
• 83 – Résultat financier
• 84 – Résultat courant
• 85 – Résultat non courant
• 86 – Résultat avant impôt
• 88 – Résultat net de l’exercice (résultat après impôt).
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2°)- Les niveaux du résultat net de l’exercice :
Le résultat net de l’exercice est déterminé en cascade, avec succession de 3 niveaux de résultats :
- Le résultat d’exploitation : Il est défini par la différence entre les produits d’exploitation et les
charges d’exploitation.
- Le résultat financier : C’est la différence entre les produits financiers et les charges financières.
En faisant la somme du résultat d’exploitation et du résultat financier, on obtient le résultat
courant, c’est-à-dire le résultat qui découle de l’activité normale de l’entreprise.
- Le résultat non courant : Il est déterminé par la différence entre les produits non courants et les
charges non courantes.
La structure générale du C.P.C. est présentée comme suit :
Exercice comptable du … au … :
Niveaux Produits, charges, résultats Montant Montant
du résultat Exercice N Exercice N-1
Niveau I- Produits d’exploitation
d’exploitation II- Charges d’exploitation
III- Résultat d’exploitation (I – II)
Niveau IV- Produits financiers
financier V- Charges financières
VI- Résultat financier (IV – V)
VII- Résultat courant (III + VI)
Niveau VIII- Produits non courants
non courant IX- Charges non courantes
X- Résultat non courant (VIII – IX)
XI- Résultat avant impôts (VII + X)
XII- Impôt sur le résultat
XIII- Résultat net de l’exercice (XI – XII)
Il faut noter que le résultat net dégagé au niveau du C.P.C. est reporté au Passif du Bilan, plus
précisément dans le poste « 119 – Résultat net de l’exercice », et ce, que ce soit un bénéfice ou une
perte.
Exemple d’application :
Pour l’exercice 2017, on extrait des écritures comptables de l’entreprise SAFADI les valeurs
suivantes (en dirhams) : Produits d’exploitation : 100000 ; Charges d’exploitation : 60000 ;
Produits financiers : 30000 ; Charges financières : 40000 ; Produits non courants 4000 ; Charges
non courantes : 5000.
Travail à faire : Etablir le C.P.C. de l’entreprise SAFADI au 31/12/2017 ; l’I.S. est de 8700 DH.
Corrigé : Exercice comptable du 01/01/2017 au 31/12/2017 :
Niveaux du résultat Produits, charges, résultats Montant Ex. 2017
Niveau I- Produits d’exploitation 100000
d’exploitation II- Charges d’exploitation 60000
III- Résultat d’exploitation (I – II) 40000
Niveau IV- Produits financiers 30000
Financier V- Charges financières 40000
VI- Résultat financier (IV – V) - 10000
VII- Résultat courant (III + VI) 30000
Niveau VIII- Produits non courants 4000
non courant IX- Charges non courantes 5000
X- Résultat non courant (VIII – IX) - 1000
XI- Résultat avant impôts (VII + X) 29000
XII- Impôt sur le résultat 8700
XIII- Résultat net de l’exercice (XI – XII) 20300

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La comptabilité générale est une discipline qui s’occupe de la collecte, du traitement et de l’analyse
des données chiffrées au sein de l’entreprise. Elle permet de décrire toute l’activité de l’entreprise
au cours d’une période annuelle appelée « exercice comptable ».

I/- Les notions de ressources et d’emplois :


Pour toute entreprise, l’enregistrement comptable des opérations s’effectue en termes de ressources
et d’emplois.
1°)- Les ressources :
La ressource est le moyen qui a permis à l’entreprise de réaliser une opération déterminée.
2°)- Les emplois :
Lors d’une opération effectuée par l’entreprise, l’emploi désigne l’utilisation qui a été faite par un
moyen déterminé.
Ainsi, la comptabilisation d’une opération nécessite de préciser la ressource et de montrer comment
cette ressource a-t-elle été utilisée.
Exemple 1 :
L’entreprise « X » a acheté des matières premières en espèces pour un montant de 25000 dirhams.
Opération Emplois Ressources
Achat des matières premières Matières premières 25000 Caisse 25000
Exemple 2 :
L’entreprise « Y » a acheté des marchandises pour un montant de 60000 dirhams, payées par
chèque bancaire.
Opération Emplois Ressources
Achat de marchandises Marchandises 60000 Banque 60000
Exemple 3 :
Vente de marchandises contre chèque postal, d’une valeur de 40000 dirhams.
Opération Emplois Ressources
Vente de marchandises Chèques postaux 40000 Marchandises 40000

II/- Les comptes schématiques :


Pour toute opération effectuée par l’entreprise, la comptabilité générale prévoit un tableau en forme
" T " appelé « compte schématique ». Ce dernier enregistre les différents mouvements et reflète
leurs résultats.
1°)- Le débit du compte :
La partie gauche du compte, appelée « débit », est destinée à l’enregistrement de toutes les valeurs
des emplois. Ainsi, débiter un compte signifie inscrire un montant à son débit.
2°)- Le crédit du compte :
La partie droite du compte, appelée « crédit », est réservée à l’enregistrement des valeurs des
ressources. Créditer un compte signifie l’inscription d’une valeur à son crédit.
3°)- Le solde du compte :
- Lorsque le total du débit est supérieur au total du crédit, on dit que le solde du compte est
débiteur.
- Quand le total du débit est inférieur au total du crédit, on dit que le solde du compte est créditeur.
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- Si le total du débit est égal au total du crédit, on dit que le compte a un solde débiteur. On dit
aussi que le compte est soldé.
Exemple :
Parmi les opérations effectuées par l’entreprise OMEGA au cours du mois de novembre 2017, on
retient ce qui suit :
- Le 01/11/2017 : avoir en banque 180 000 dirhams
- Le 03/11/2017 : achat de matériel de transport pour une valeur de 120 000 dirhams réglé par
chèque bancaire.
- Le 05/11/2017 : vente de marchandises, en espèces, pour un montant de 100 000 dirhams
- Le 07/11/2017 : vente de marchandises, par chèque bancaire, pour un montant de 40 000 dirhams.
- Le 10/11/2017 : achat de matières premières, à crédit, pour une valeur de 30 000 dirhams.
- Le 15/11/2017 : achat de matériel de bureau, payé par chèque bancaire pour une valeur de 7000
dirhams
- Le 21/11/2017 : achat de marchandises pour une valeur de 20 000 dirhams, réglé en espèces.
Travail à faire :
Enregistrons les opérations ci-dessus dans des comptes schématiques et déterminons le solde de
chaque compte.
-----------------
Débit Banque Crédit Débit Matériel de transport Crédit
(01/11) 180 000 120 000 (03/11) (03/11) 120 000
(07/11) 40 000 7 000 (15/11)
S.D. = 93 000 S.D. = 120 000

Débit Ventes de Marchandises Crédit Débit Caisse Crédit

100 000 (05/11) (05/11) 100 000 20 000 (21/11)


40 000 (07/11)
S.C. = 140 000 S.D. = 80 000

Débit Achats de matières premières Crédit Débit Fournisseurs et comptes ratt. Crédit

(10/11) 30 000 30 000 (10/11)

S.D. = 30 000 S.C. = 30 000

Débit Matériel de bureau Crédit Débit Achats de Marchandises Crédit

(15/11) 7 000 (21/11) 20 000


S.D. = 7 000 S.D. = 20 000

4°)- Le principe de la partie double :


L’enregistrement de toute opération effectuée par l’entreprise donne lieu à une double écriture. La
première écriture affecte les débits des comptes (la valeur des emplois). Quant à la deuxième
écriture, elle est imputée aux crédits des comptes (les ressources). Cette double écriture doit
s’effectuer de sorte que le total des débits soit égal au total des crédits ; c’est ce qu’on appelle
« principe de la partie double.

III/- Le livre journal :


1°)- Définition et interprétation :
Le journal est un registre sur lequel sont enregistrés, de façon chronologique, toutes les
informations concernant les opérations effectuées par l’entreprise.
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En effet, les écritures sont passées sous la forme d'un livre journal qui enregistre les opérations
soit jour par jour dans leur détail, soit sous forme de récapitulatifs périodiques par type d'opération
(achat, vente, mouvement de trésorerie, etc.) pour lesquels la loi comptable exige qu'ils soient au
moins mensuels et que l'on conserve tous les documents permettant de vérifier ces opérations jour
par jour.
Périodiquement, les écritures du livre journal sont retranscrites dans un grand livre reprenant,
dans un ordre qui peut être celui du plan des comptes de l'entreprise, tous les comptes schématiques
du plan comptable général et permettant d'effectuer leur suivi. Ce grand livre n’a pas forcément la
forme matérielle d’un livre, mais peut prendre celle d’un ensemble de feuillets mobiles, de fiches
ou de fichiers informatiques.
2°)- Présentation du journal :
Une écriture au journal comprend :
- la date de l'opération ;
- les numéros et les intitulés des comptes débités et crédités ;
- les sommes ventilées en deux colonnes, une colonne correspond aux débits des comptes, l'autre
colonne correspond aux crédits des comptes ;
- le libellé: les opérations à enregistrer sont en général matérialisées pour le comptable, par des
documents. Chaque écriture est appuyée d'une pièce justificative datée et susceptible d'être
présentée à toute demande.
3°)- L’utilisation du livre journal :
La loi a rendue obligatoire le livre journal à une fin bien précise : ce document, quand il est tenu
selon les prescriptions légales, est un instrument de preuve en justice. Le juge peut en exiger
communication. L’entreprise qui présente un journal conforme aux exigences du code de
commerce peut l'utiliser contre tout litige. L'enregistrement dans le livre journal permet de
reconstituer l'ordre chronologique des opérations.
L'inscription des faits comptables dans un ordre chronologique ne permet pas au comptable
d'intercaler une opération supplémentaire entre deux écritures pour éviter toute fraude de ce genre.
Le journal est donc un registre comptable où l’entreprise (ou le commerçant) enregistre, par ordre
chronologique, les opérations qu'il effectue dans le cadre de l'exploitation de son activité
commerciale. La tenue du journal est obligatoire pour la tenue d'une comptabilité régulière.

Application :
Le 1er Janvier 2017, l’entreprise OMARI nouvellement créée dispose du patrimoine suivant :
- Terrains bâtis : 120 000 DH
- Bâtiments : 200 000 DH
- Matériel de transport : 180 000 DH
- Mobilier de bureau : 50 000 DH
- Banques : 300 000 DH
- Capital social : 850 000 DH
Au cours du mois de Janvier 2017, cette entreprise a effectué les opérations suivantes :
- Le 02/01/2017 : Dépôt en caisse d’un montant de 100 000 DH retiré de la banque.
- Le 05/01/2017 : Achat de marchandises pour 35 000 DH réglé en espèces.
- Le 07/01/2017 : Paiement par chèque bancaire du loyer d’un magasin : 2 500 DH
- Le 08/01/2017 : Vente de marchandises pour 30 000 DH réglé en espèces.
- Le 15/01/2017 : Règlement des quittances d’eau (500 DH) et d’électricité (1500 DH) payées en
espèces.
- Le 21/01/2017 : Recouvrement par chèque postal d’une créance de 150 000 DH.
- Le 28/01/2017 : Versement des salaires en espèces : 40 000 DH.
Travail à faire :
Enregistrer les opérations ci-dessus au journal de l’entreprise OMARI.

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Corrigé :
Journal de l’entreprise OMARI :
01/01
2313 Terrains bâtis 120000
2321 Bâtiments 200000
2340 Matériel de transport 180000
2351 Mobilier de bureau 500000
5141 Banques 300000
Capital social 1300000
02/01
5161 Caisse 100000
5141 Banques 100000
05/01
6111 Achat de marchandises 45000
5161 Caisse 45000
07/01
6131 Location et charges locatives 2500
5141 Banques 2500
08/01
5161 Caisse 30000
7111 Vente de marchandises 30000
15/01
6125 Achats non stockés de
matières et de fournitures 2000
5161 Caisse 2000
21/01
5146 Chèques postaux 150000
3421 Clients 150000
28/01
6171 Rémunération du personnel 40000
5161 Caisse 40000
Total 1669500 1669500

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Partie 2 : Comptabilité Analytique

La comptabilité analytique est un mode de traitement des données ayant pour objectifs, selon les
entreprises, de connaître les coûts, analyser l'activité et les conditions internes de l'exploitation,
expliquer les résultats pour faire le choix, produire l'information nécessaire à la prise de décision et
avoir une évaluation plus fidèle de certains éléments au niveau de la firme.

I/- Utilité et méthodes de la comptabilité analytique d’exploitation :


1°)- Définition :
En tant qu’outil de gestion, la comptabilité analytique fournit des informations de nature à
éclairer la prise de décision au sein de l’entreprise. Elle a pour objectif de connaître les coûts et les
résultats des différentes fonctions de l’entreprise, de permettre l’évaluation de certains éléments du
Bilan de l’entreprise et d’analyser les résultats après calcul des coûts des biens et services et leur
comparaison aux prix de vente.
2°)- La comptabilité analytique comme système juridiquement facultatif :
La comptabilité analytique d’exploitation n’est pas exigée par l’Etat. Elle est donc juridiquement
facultative. C’est une comptabilité interne destinée à améliorer l’information des dirigeants sur le
fonctionnement de l’entreprise et sur ses performances. La comptabilité analytique d’exploitation
est donc une comptabilité de rendement économique.
3°)- Les méthodes utilisées en comptabilité analytique :
La comptabilité analytique d’exploitation fournit des informations à intervalles de temps très
rapprochés et procède au classement des charges et produits par fonction. De même, elle retient
uniquement les charges et produits courants pour le calcul des coûts et des résultats.

II/- Charges et coûts :


1°)- Définition :
La charge est une obligation onéreuse engagée par l’entreprise. C’est une dépense immédiate ou
à venir liée à l’exploitation, enregistrée en comptabilité et qui a pour effet de minorer le résultat de
l’entreprise pour une période donnée appelée exercice.
Le coût est une somme de charges relatives à un élément défini au sein du réseau comptable. Un
coût peut être total (coût d’une section par exemple) ou unitaire (coût de l’unité d’œuvre de la
section).
2°)- Charges fixes et charges variables :
Les charges fixes sont des charges engagées dont le montant est stable quel que soit le niveau de
production.
Quant aux charges variables, ce sont des charges qui varient en fonction de la quantité produite.
3°)- Le champ d’application des coûts :
Les charges peuvent être regroupées de plusieurs manières :
a- Les coûts par fonction :
Il s’agit de regrouper les charges concernant chaque fonction de façon isolée telle que la fonction
de production, la fonction de distribution, etc.

11
b- Les coûts par moyen d’exploitation :
Il s’agit de calculer le coût d’utilisation ou de mise en œuvre d’un moyen d’exploitation tel que le
magasin, l’atelier, etc.
c- Les coûts par produit ou par stade d’élaboration du produit :
Il s’agit de calculer le coût du produit intermédiaire, du produit fini ou de l’en-cours. Le produit
intermédiaire est un bien fabriqué en vue de l’utiliser pour la fabrication d’un produit fini.
Le produit fini est celui prêt à être utilisé pour la consommation finale. L’encours est un produit en
cours de fabrication et non encore achevé.

III/- Traitement des charges incorporées aux coûts :


Les charges prises en considération pour calculer les coûts sont appelées charges incorporables ou
charges incorporées. Elles sont de deux types : les charges directes et les charges indirectes.
1°)- Charges directes :
Ce sont les charges qu'il est possible d'affecter immédiatement sans calcul intermédiaire aux coûts
d'un produit déterminé (exemple : matière première consommée pour la fabrication).
2°)- Charges indirectes :
Ce sont les éléments qui concernent plusieurs coûts de revient et doivent de ce fait faire l’objet
d’une analyse avant imputation. Il s’agit par exemple des travaux d’entretien, du loyer, du salaire
du directeur, etc. Les charges indirectes nécessitent un calcul intermédiaire pour être imputées au
coût d'un produit déterminé.
La répartition entre charges directes et indirectes résulte avant tout d'une décision comptable. Dans
la plupart des cas, le classement est évident mais les responsables peuvent conditionner ce
classement en fonction du montant de la charge ou de la commodité du suivi administratif
(exemple des petites fournitures qui peuvent être des charges directes ou indirectes selon leur
montant).

Charges
directes Coûts
Charges partiels et
incorporables coûts de
revient
Charges
indirectes Analyse

IV/- Traitement des charges indirectes :


1°)- Répartition selon des critères de proportionnalité :
Les charges indirectes sont imputées aux coûts des produits en retenant un critère de
proportionnalité (proportionnalité par rapport aux quantités produites, au chiffre d'affaires, aux
quantités vendues, etc.). Selon les critères retenus, la répartition des charges indirectes entraînera
des résultats différents.
2°)- Traitement des charges indirectes par la méthode des centres d'analyse :
a- Définition du centre d'analyse :
Le centre d'analyse est une division comptable permettant de regrouper les éléments de charges
indirectes avant de les imputer aux coûts des produits. Les centres d'analyse correspondent soit à
une division fictive de l'entreprise, division qui équivaut alors souvent à une fonction
(administration, distribution) soit à une division réelle de l'entreprise ou centre de travail, division

12
qui équivaut alors souvent à un service (atelier, magasin). Il n'existe pas de norme quant au nombre
de centres nécessaires. Les divisions sont variables selon la complexité de l'activité de l'entreprise.
b- Caractère du centre d'analyse :
Le centre d'analyse doit être choisi de telle manière que les charges indirectes qu'il regroupe
présentent un caractère d'homogénéité afin que son activité soit mesurée chaque fois que possible
par une unité physique. Ce n'est pas toujours possible, d'où la distinction faite entre centre
opérationnel et centre de structure.
b1- Centres opérationnels :
Leur activité peut être mesurée par une unité physique dite unité d'œuvre (poids de matière
travaillée, nombre d'heures réalisées). Cette unité doit caractériser l'activité du centre d'analyse et
en conséquence varier en proportion des charges du centre.
b2- Centre de structure :
Leur activité ne peut pas être mesurée par une unité physique (administration générale). En
l'absence d'unité d'œuvre, on calcule un taux de frais en fonction d'une assiette conventionnelle
exprimée en dirhams pour la répartition des charges et de ces centres (coût de production, chiffre
d'affaires).
c- Etapes de la répartition des charges indirectes :
c1- Répartition primaire :
Elle consiste à ventiler les charges indirectes entre tous les centres d'analyse concernés. Elle se
fait : soit par affectation grâce à des moyens de mesure (feuille de pointage, compteur d'électricité),
soit par répartition si l'on utilise des clés de répartition entre les centres (nettoyage des bureaux sur
la base des m²).
On distingue deux catégories de centre :
→ centres principaux : centres dont les charges sont imputées aux coûts des produits ou des
commandes (ateliers de montage).
→ centres auxiliaires : centres qui travaillent pour d'autres centres d’appui ou principaux
(entretien, gestion du personnel, etc.).
c2- Répartition secondaire :
Elle consiste à imputer les centres auxiliaires ou principaux en fonction des prestations fournies.
Cette imputation s'effectue soit au moyen d'une clé de répartition soit sur la base d'unités d'œuvre
consommées par le centre qui reçoit les prestations. Deux situations peuvent être distinguées :
répartition secondaire hiérarchisée ou transfert en escalier. Les prestations sont transférées des
centres auxiliaires vers les autres centres (auxiliaires ou principaux).
d- La cession de prestations entre centres auxiliaires :
d1- Les prestations sans réciprocité (transfert en escalier) :
Dans ce cas, la répartition secondaire se présente sous forme de transfert en «escalier» ou en
«cascade», sans réciprocité, c’est à dire d’un centre vers un autre sans qu’il y ait de contrepartie.

Exemple :

Dans une entreprise, considérons la répartition primaire suivante :

Centres auxiliaires Centres principaux


Gestion du Prestations
Atelier Distribution
personnel connexes
Total après
25000 40000 100000 25000
répartition primaire

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Clés de répartition des centres auxiliaires :
Gestion du Prestations
Atelier Distribution
personnel connexes
Gestion du personnel 20% 50% 30%
Prestations connexes 60% 40%

Travail à faire :
On vous demande de répartir les charges indirectes en les transférant des centres auxiliaires vers les
centres principaux.
Solution :
Le calcul de la répartition secondaire se présente dans le tableau ci-dessous :
Centres auxiliaires Centres principaux
Gestion du Prestations
Atelier Distribution
personnel connexes
Total après répartition primaire 25000 40000 100000 25000
Gestion du personnel - 25000 5000 12500 7500
Prestations connexes - 45000 27000 18000
Total après répartition secondaire 0 0 139500 50500

d2- Les prestations avec réciprocité (transferts croisés) :


Dans ce cas, plusieurs centres auxiliaires peuvent échanger entre eux des prestations.

Exemple :
Dans une entreprise, le centre « transport » a eu sur une période une activité de 100000 km dont
10000 ont été réalisés pour le centre « entretien ».
Le centre « entretien » a pour sa part travaillé 2000 heures dont 600 pour le centre « transport ».
Le total des charges après répartition primaire est de :
. 260000 DH pour le centre « transport »
. 168000 DH pour le centre « entretien »
. 300000 DH pour le centre « production »
. 180000 DH pour le centre « distribution.
En ce qui est des clés de répartition des centres auxiliaires entre les centres principaux, elles sont
comme suite :
. Transport : 30% pour le centre « production » et 70% pour le centre « distribution » ;
. Entretien : 80% pour le centre « production » et 20% pour le centre « distribution »
Travail à faire :
On vous demande de répartir les charges indirectes en les transférant des centres auxiliaires vers les
centres principaux.
Solution :
Pour résoudre ce problème, on utilise la méthode algébrique.
Désignons par E le total définitif du centre « entretien » et par T le total définitif du centre
« transport ».
On a donc un système de deux équations à deux inconnues :
E = 168000 + 0,10T
T = 260000 + 0,3E

14
• E = 168000 + 0,10 (260000 + 0,3E) = 168000 + 26000 + 0,03E = 194000 + 0,03E
==˃ 0,97E = 194000 ==˃ E = 194000 / 0,97 ==˃ E = 200000
• T = 260000 + 0,3 (168000 + 0,10T) = 260000 + 50400 + 0,03T = 310400 + 0,03T
==˃ 0,97T = 310400 ==˃ T = 310400 / 0,97 ==˃ T = 320000
Soit un coût de : 200000 / 2000 = 100 DH par heure d’entretien
Et de : 320000 / 100000 = 3,20 DH par kilomètre de transport.

D’où le tableau suivant, qui comporte en même temps les charges des centres principaux :

Centres auxiliaires Centres principaux


Transport Entretien Production Distribution
Total après répartition primaire 260000 168000 300000 180000
Transport - 320000 32000 96000 224000
Entretien 60000 - 200000 160000 40000
Total après répartition secondaire 0 0 556000 444000

Alors la comptabilité générale ne peut pas renseigner sur la façon dont les résultats ont été réalisés,
la comptabilité analytique, au contraire, peut s’adapter facilement aux besoins d’informations
variés et évolutifs des gestionnaires. Elle est donc un outil indispensable au contrôle de gestion

15
La comptabilité analytique s’est imposée comme discipline du fait que les problèmes des coûts
sont devenus prépondérants dans la prise de décision des entreprises. La production de masse qui
suppose un bénéfice unitaire réduit pour conquérir les marchés, la concentration industrielle qui
exige un contrôle rigoureux des charges de structure et des rendements pour bénéficier des
économies d’échelle, sont à l’origine d’une analyse de plus en plus serrée des charges de
l’entreprise.
Ainsi, la constatation des coûts de revient s’est ajoutée à l’étude de leurs variations, l’éclatement
du coût pour la recherche d’une meilleure adaptation d’une production diversifiée aux conditions
du marché, à la prévision de l’exploitation et au contrôle de gestion.
L’objectif de la comptabilité analytique dans le cadre de la méthode des coûts complets est
d’obtenir le coût des produits élaborés contenant toutes les charges : le coût de revient. La méthode
des coûts complets préconise un calcul de coût par stade de fabrication qui doit respecter la réalité
du processus de production de chaque entreprise. Dans une vision très globale, on peut distinguer
deux types d’entreprise :
● Les entreprises commerciales dont le cycle d’exploitation peut être résumé ainsi :
Approvisionnement Distribution

● Les entreprises industrielles dont le cycle d’exploitation peut se résumer comme suit :
Approvisionnement Transformation Distribution

En conséquence, les charges doivent être rassemblées suivant leur appartenance à une étape définie
ci-dessus. La constitution des coûts par étape fait apparaître : un coût d’achat, un coût de
production et un coût de distribution. L’obtention du coût de revient des produits se fait par
intégration successive des différents coûts. Pour tenir compte de cet aspect chronologique dans le
calcul du coût de revient, on parle de hiérarchie des coûts.

II/- Les types de coûts par stade de production :


Un coût signifie l’ensemble des charges supportées par l’entreprise suite à une ou plusieurs
opérations effectuées par celle-ci. Les coûts expriment donc la valeur d'un produit à un stade
donné. Trois niveaux de coût peuvent être distingués à savoir : le coût d’achat, le coût de
production et le coût de revient.
1°)- Le coût d’achat :
C’est l’ensemble des charges supportées au stade de l'approvisionnement. Il englobe le prix d’achat
et les différentes charges d’approvisionnement.
Coût d’achat = prix d’achat + charges d’approvisionnement
Tableau du coût d’achat de "X" :
Eléments Quantité Prix Unitaire Montant
Prix d’achat
Charges d’approvisionnement
Coût d’achat de "X"

2°)- Le coût de production :


C’est l’ensemble des charges supportées au stade de la production. Il inclut le coût d’achat et les
charges de production.
Coût de production = coût d’achat des matières utilisées + charges de production
16
3°)- Le coût de revient :
C’est l’ensemble des charges supportées au stade de la distribution. Il comporte le coût de
production et les charges de distribution.
Coût de revient = coût de production + charges de distribution

N.B :
Au niveau d’une entreprise commerciale, on ne peut pas parler de charges de production
puisqu’elle achète et revend les produits en l’état sans aucune transformation. De ce fait, le coût de
revient comporte uniquement le coût d’achat et les charges de distribution. Dans ce cas, on aura :
Coût de revient = Coût d’achat + Charges de distribution

Exemple :
Une entreprise procède à l’achat de 400 unités d’un produit "P" aux conditions suivantes :
Prix d’achat unitaire : 100 DH l’unité ; Charges d’approvisionnement : 10 DH l’unité ; Charges de
distribution : 15 DH l’unité.
1°- Coût d’achat = prix d’achat + charges d’approvisionnement
= (400 x 100) + (400 x 10) = 40000 + 4000 = 44 000 DH
2°- Tableau du coût d’achat de "P" :
Eléments Quantité Prix Unitaire Montant
Prix d’achat 400 100 40 000
Charges d’approvisionnement 400 10 4000
Coût d’achat de "P" 400 110 44 000

3°- Coût de revient du produit vendu = Coût d’achat + charges de distribution


= 44 000 + (400 x 15) = 44 000 + 6000 = 50000 DH

III/- Les principaux niveaux de marge bénéficiaire :


Pour déterminer la rentabilité de l’entreprise, il est indispensable de calculer les marges et
déterminer les taux y inhérents.
1°)- La marge commerciale :
La marge commerciale est la différence obtenue entre le prix de vente et le coût d’achat des
marchandises vendues.
Marge commerciale = Prix de vente – Coût d’achat des marchandises vendues

Exemple :
Une entreprise a vendu des marchandises à 40 000 DH ; le coût d’achat de ces dernières est de 30
000 DH. La marge commerciale sera : 40 000 – 30 000 = 10 000 DH

2°)- La marge brute :


La marge brute est la différence entre le prix de vente est le prix d’achat.
Marge brute = Prix de vente – prix d'achat des marchandises vendues

3°)- La marge nette :


La marge nette est la différence entre le prix de vente est le coût de revient.
Marge nette = Prix de vente – coût de revient des marchandises

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Remarque :
Les marges sont exprimée généralement en hors taxe (HT). Elles sont donc la résultante de deux
montants hors taxe.

4°)- Le taux de marge :


Le taux de marge représente la marge commerciale exprimée en pourcentage du coût d’achat.
Taux de = Marge commerciale x = (Prix de vente - Coût d'achat)
100 x 100
marge Coût d’achat Coût d’achat

= [ (Prix de vente / Coût d’achat) – 1 ] x 100

Exemple 1 :
Le prix de vente d’un produit est de 20000 DH ; son coût d’achat est de 15000 DH.
Taux de marge = (Marge commerciale/Coût d’achat) x 100 = (5000 / 15000) x1 00 = 33%

Exemple 2 :
Le prix de vente d’un produit est de 7000 DH ; son coût d’achat est de 5500 DH.
Taux de marge = Marge commerciale / Coût d’achat = (7000 – 5500) / 5500 = 0,27 soit 27 %.

18
Les marchandises ou matières achetées au cours d’une période ne sont pas forcément toutes
immédiatement vendues ou utilisées. Par ailleurs, lorsque la vente est précédée d’une
transformation, les produits obtenus ne vont pas forcément tous à la vente, du moins pendant la
période où ils ont été transformés. Que l’activité soit industrielle ou commerciale, l’opération de
stockage est souvent nécessaire, même dans les entreprises qui travaillent sur commande ou en
juste à temps. Dans ces conditions, il importe de suivre, en quantités et en valeur, les entrées et les
sorties des différents éléments qui constituent les stocks de l’entreprise, tout au long de son
processus d’exploitation, d’évaluer les existants en en fin de période.

I/- L’inventaire permanent : signification et principe :


1°)- Notion d’inventaire permanent :
Selon le plan comptable général, l’inventaire comptable permanent est une organisation des
comptes de stocks qui, par l’enregistrement des mouvements, permet de connaître de façon
constante, en cours d’exercice, les existants chiffrés en quantités et en valeurs.
Cette notion s’oppose à celle d’inventaire intermittent qui nécessite un examen périodique des
stocks pour en connaître le niveau et la valeur. C’est le cas de l’inventaire physique effectué en fin
d’exercice pour les besoins de la comptabilité générale.
Les stocks peuvent être classés en deux catégories :
- Les produits achetés : dans cette catégories entrent les marchandises, les matières premières, les
matières et fournitures consommables et les emballages commerciaux.
- Les produits fabriqués : dans cette catégorie on trouve les produits finis, les produits
intermédiaires et les produits résiduels.

2°)- Principe général de l’inventaire permanent :


Les principes de l’inventaire permanent sont valables pour tous les éléments stockés dans
l’entreprise : matières premières, produits intermédiaires, produits finis, etc.
La comptabilité analytique se doit de calculer les coûts selon une périodicité rapprochée
(souvent le mois), elle ne peut pas se contenter de connaître les stocks et donc les consommations
une fois dans l’année comme le fait la comptabilité générale à l’aide de l’inventaire « intermittent
». Elle met donc en place une organisation comptable qui enregistre les mouvements de stocks
(entrée, sortie) en quantité et en valeur et permet ainsi de déterminer à tout moment le stock final
théorique. Le suivi des mouvements de stocks est réalisé sur des comptes de stocks (compte
d’inventaire permanent) qui sont structurés en coût d’entrée et coût de sortie.
Le coût d’entrée varie en fonction des éléments stockés :
- pour les matières et fournitures, il s’agit du coût d’achat ;
- pour les produits intermédiaires et les produits finis, il s’agit du coût de production.
Le coût de sortie dépend de la méthode d’évaluation utilisée par l’entreprise.
Un compte de stock doit obligatoirement être équilibré, ce qui permet d’écrire :
Stock initial (SI) + Entrées de la période ( E ) = Stock final (SF) + Sorties de la période ( S)
Ce qui donne :
Sorties de la période = Entrées de la période + Variation de stock
Ou encore :
Stock final (SF) = Stock initial (SI) + Entrées de la période ( E ) - Sorties de la période ( S)

Exemple :

19
Pour une période déterminée, le stock initial (S.I.) d’un produit "A" en valeur est de 30000 DH. Au
cours de la même période, l’entreprise concernée procède à l’achat d’une quantité du même produit
valant 45000 DH et à la vente de d’une quantité coûtant 55000 DH de ce produit "A".
Stock final SF = Stock initial + Entrées - Sortie = 30000 + 45000 - 55000 = 20000 DH.

II/- Suivi en valeur dans les comptes de stocks :


Contrairement au suivi en quantité qui impose l’établissement d’un document (bon d’entrée, bon de
sortie), le suivi en valeur présent quelques spécificités et différentes méthodes d’évaluation.
1°)- La méthode du Coût moyen unitaire pondéré :
Chaque fois que l’entreprise effectue un nouvel achat et lorsque les produits achetés sont
identiques à ceux restant en stock depuis l’achat précédent, le coût unitaire change, ce qui nous
donne un coût unitaire moyen appelé : Coût moyen unitaire pondéré (C.M.U.P).

Stock début en valeur + Valeur de la nouvelle entrée


C.M.U.P =
Stock début en quantité + Nouvelle entrée en quantité

Exemple :
La situation du stock de l’entreprise ESSAFI, pour le mois de Mai 2016, est la suivante :
Le 01/05/16 : Stock initial comprenant 1200 unités à 30 DH l’unité ; le 06/05/16 : Achat de 700
unités à 32 DH l’unité ; le 20/05/16 : Achat de 900 unités à 35 DH l’unité.

1°- Coût moyen unitaire pondéré après entrée du 06/05/16 :


Stock début en valeur + Valeur de la nouvelle entrée
• CMUP =
Stock début en quantité + Nouvelle entrée en quantité

(1200 x 30) + (700 x 32) 58400


= = = 30,74 DH
1200 + 700 1900

2°- coût moyen unitaire pondéré après entrée du 20/05/16 :

Stock début en valeur + Valeur de la nouvelle entrée


• CMUP =
Stock début en quantité + Nouvelle entrée en quantité

(1900 x 30,74) + (900 x 35) 89906


= = = 32,11 DH
1900 + 900 2800

2°)- Les méthodes de l’épuisement des stocks :


Ces méthodes consistent à retenir comme coût de sortie les coûts exacts d’entrée (et non plus la
moyenne), mais pris dans certains ordres. Cet ordre est un ordre comptable et ne correspond pas
forcément aux mouvements réels en magasin.
a- Méthode de "premier entré, premier sorti" (FIFO : first in, first out) :
Selon cette méthode, appelée également "Méthode de l’épuisement des lots", le premier article qui
doit faire l’objet d’une sortie c’est le premier article entré en stock. Par conséquent, toute sortie est
valorisée au coût d’entrée le plus ancien. Dès lors, le stock final est évalué aux coûts d’entrée les
plus récents.

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b- Méthode de "dernier entré, premier sorti" (LIFO : last in, first out) :
Cette méthode suppose que les stocks les plus récents sont les premiers sortis. Les sorties sont
faites en tenant compte des coûts d’achat des dernières entrées. Dès lors, le stock final est évalué
aux coûts d’entrée les plus anciens.
Application :

L’entreprise HANAFI utilise la matière "A" pour fabriquer un produit déterminé. Le stock de cette
matière, au début du mois de Juin 2016, était de 1000 kg à 29 DH le kg.
L’entreprise a procédé à des achats en matière "A" qui sont comme suit :
- Le 06/06/16 : 500 kg de "A" à 30 DH le kg (Bon d’entrée n° 1)
- Le 16/06/16 : 800 kg de "A" à 32 DH le kg. (Bon d’entrée n° 2)
Pour la fabrication des produits, les quantités suivantes de la matière "A" ont été consommées :
- Le 13/06/16 : 300 kg (Bon de sortie n° 1)
- Le 13/06/16 : 500 kg (Bon de sortie n° 2)
- Le 23/06/16 : 700 kg (Bon de sortie n° 3)
Travail à faire :
Etablir la fiche de stock en utilisant les méthodes suivantes : CMUP après chaque entrée, FIFO et
LIFO.
Corrigé :

1°- Méthode du coût moyen unitaire pondéré (CMUP) après chaque entrés :
Dates Libellé Entrées Sorties Stocks en kg
Q PU M Q PU M Q PU M
01/06 S.I 1000 29,00 29000
06/06 BE n° 1 500 30 15000 1500 29,33 44000
13/06 BS n° 1 300 29,33 8799 1200 29,33 35201
13/06 BS n° 2 500 29,33 14665 700 29,33 20536
16/06 BE n° 2 800 32 25600 1500 30,76 46136
23/06 BS n° 3 700 30,76 21532 800 30,76 24604
1300 - 40600 1500 - 44996

Calcul des CMUP successifs :


29000 + 15000
- CMUP après entrée du 06/06/2016 : = 29,33
1000 + 500

20536 + 25600
- CMUP après entrée du 16/06/2016 : = 30,76
700 + 800

Vérification :
* Stock final (SF) en valeur = SI + Entrées – Sorties = 29000 + 40600 – 44996 = 24604 DH
* Stock final (SF) en quantité = SI + Entrées – Sorties = 1000 + 1300 – 1500 = 800 kg

2°- Méthode de "premier entré, premier sorti" (FIFO : first in, first out) :

Dates Libellé Entrées Sorties Stocks en kg


21
Q PU M Q PU M Q PU M
01/06 S.I 1000 29 29000
06/06 BE n° 1 500 30 15000 500 30 15000

13/06 BS n° 1 300 29 8700 700 29 20300


500 30 15000

13/06 SB n° 2 500 29 14500 200 29 5800


500 30 15000

16/06 BE n° 2 800 32 25600 200 29 5800


500 30 15000
800 32 25600
23/06 BS n° 3 200 29 5800 - - -
500 30 15000 - - -
800 32 25600
1300 - 40600 1500 - 44000

3°- Méthode de "dernier entré, premier sorti" (LIFO : last in, first out) :

Dates Libellé Entrées Sorties Stocks en kg


Q PU M Q PU M Q PU M
01/06 S.I 1000 29 29000
06/06 BE n° 1 500 30 15000 500 30 15000

13/06 BS n° 1 300 30 9000 1000 29 29000


200 30 6000

13/06 SB n° 2 200 30 6000 700 29 20300


300 29 8700 - - -

16/06 BE n° 2 800 32 25600 700 29 20300


800 32 25600
23/06 BS n° 3 700 32 22400 700 29 20300
100 32 3200
1300 - 40600 1500 - 46100

3°)- Avantages et inconvénients des méthodes d’évaluation des stocks :


a- CMUP avec cumul du SI calculé en fin de période :
- Avantages : les sorties de stock et les existants qui leur succèdent sont valorisés au même coût
moyen unitaire. Du point de vue économique, cette méthode, du fait qu’elle conduit à prendre en
considération le stock initial en plus des entrées par le calcul du CMUP, permet un amortissement
des fluctuations des prix, on parle alors d’un lissage des coûts de revient.
- Inconvénients : le principal reproche fait à cette méthode provient du fait qu’il faut attendre la fin
de la période de référence pour valoriser les sorties de stock, ce qui est en contradiction avec le
principe de l’inventaire permanent.

b- CMUP après chaque entrée :


- Avantages : il permet la valorisation des sorties en temps réel.

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- Inconvénients : cette méthode ne peut être adoptée que si on utilise l’outil informatique, parce
que les calculs sont nombreux.
c- Méthodes d’épuisement des lots :
- FIFO : en période des hausses des prix, la méthode conduit à une évaluation plus faible des
sorties, donc : à une minoration du coût de revient, à une majoration de la valeur du stock final,
conduisant l’une et l’autre à une majoration du résultat. En période de baisse de prix, l’inverse se
produit.
- LIFO : en période de hausse des prix, la méthode conduit à une évaluation plus élevée des sorties
donc :
- à une majoration du coût de revient ;
- à une minoration du stock final ;
- conduisant l’une et l’autre à une minoration du résultat.
En période de baisse des prix, l’inverse se produit.

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