Vous êtes sur la page 1sur 130

Edité par

Olivier Piqueron
Mons 2015

-
Ye Xtis Keltika

Olivier Piqueron
P
PRRÉÉC
CIIS
SDDEE G
GAAU
ULLO
OIIS
SCCLLA
ASSS
SIIQ
QUUEE

YeXtis Keltikā

OLIVIER PIQUERON

VERSION REVUE, CORRIGÉE & AUGMENTÉE

© Cet essai est à libre disposition (pour un usage privé) et n’a aucune fin commerciale !
Toutefois, notez que de nombreuses illustrations sont protégées par les lois du copyright.
Pour tout autre usage ou toutes remarques, contacter l’auteur à : ouindos@yahoo.fr ©
Yextis Keltikā
Yextis Keltikā

PRÉCIS DE GAULOIS CLASSIQUE

VERSION REVUE, CORRIGÉE & AUGMENTÉE

Olivier PIQUERON
Calatoǔis̵ s̵āca - Les Celtologiques
(la vie à l’époque de La Tène) :
 La vie politique
 La vie religieuse
 La vie économique
 La vie privée
Yextis Keltikā
Précis de Gaulois classique

© PIQ
Yextis Keltikā

Table des matières

Avertissements 5

Introduction 7
Celtique continental 7
Celtique insulaire 9
La langue gauloise 12
Notions préliminaires 15

1. Morphologie nominale 21
Flexion et apophonie 21
Déclinaisons des substantifs 22
Déclinaisons des adjectifs 24
Les degrés de comparaison des adjectifs 25
Les nombres cardinaux & ordinaux 26
Les pronoms & adjectifs pronominaux 27

2. Morphologie verbale 29
Le système verbal 29
Éléments constitutifs des formes verbales 30
Les différentes formations verbales en gaulois 33
De la conjugaison en « i » (terminaisons primaires et secondaires) 34
Modèles de la conjugaison 35

3. Phonologie 43
Consonnes 43
Voyelles 43
Variations phonétiques 45
Accentuation des noms en gaulois 45

4. Composition & dérivation 49


L'état construit 49
Formation de noms 49
Formation des adjectifs 50

5. Syntaxe 51
Syntaxe de la phrase simple 51
Ordre des mots dans la phrase verbale 51
La phrase nominale 53
L’ordre des mots dans le syntagme nominal 53
Syntaxe de la phrase complexe 53
Eléments de syntaxe 54
Exemples de tournures & périphrases 55

6. Lexique Gaulois 57
Les « Civilités » et mots expressifs 57
Les noms 57
Les adjectifs 67
Les verbes 69
Quelques théonymes 74
Lexique Français - Gaulois 77
7. Analyse de documents épigraphiques 88
Le Gallo-étrusque 88
Le Gallo-grec 89
Le Gallo-latin 91

Annexes 103
Table de correspondance des sons dans les différentes langues i-e 103
Arbre des différentes langues celtiques 103
Mots gaulois dans le vocabulaire français et dialectal 102
Quelques textes gaulois 109
Quelques textes lépontiques 119
Textes gaulois cisalpins 117
Textes brittoniques 120
Textes noriques (celtique oriental) 120
Quelques textes celtibères 121
Documents lusitaniens 126
Bibliographie 127

Couverture − Tuile (Châteaubleau, Seine-et-Marne)


Ci-dessus, moulage d'une plaque écrite en gaulois provenant de Flavin (Mas-Marcou)

© PIQ
Yextis Keltikā

Avertissements
e « précis de gaulois classique

C » se veut contenir une


synthèse des connaissances
acquises sur la langue des Gaulois.
Le mot Gaulois y est pris au sens
large de langue parlée par les Celtes
centre-continentaux, c.-à-d. hors les
Iles britanniques, les alpes
italiennes et l’Espagne. Toutefois,
certaines parties de cet essai sont
étendues à tous les pays occupés
plus ou moins longtemps par les
Celtes.
En ce qui touche l’onomastique, qui est de beaucoup la plus riche matière dont on dispose, il
apparaît que certains noms relevés comme celtiques sont caractéristiques de l’Europe centrale ;
d’autres noms sont propres aux îles Britanniques. Peut-être les uns et les autres ont-ils aussi été
employés en Gaule, mais il est vraisemblable que des différences importantes aient, dans
l’Antiquité comme de nos jours, séparé, de ce point de vue, les divers dialectes celtiques.
Malgré l’effort pour effectuer un essai le plus scientifique possible, les références aux documents
et aux auteurs compulsés ne sont mentionnées qu’en bibliographie et presque jamais dans le
corps de l’ouvrage (dans le but d’en faciliter la lecture). En outre, cet ouvrage contient de
nombreuses reconstructions et formes hypothétiques ; car ce que l’on sait de cette langue tient
malheureusement à peu de choses : quelques mots, conservés par les Classiques; beaucoup de
noms propres, dont le sens est souvent douteux ; un lot assez restreint d’inscriptions et quelques
rares textes aussi difficiles à déchiffrer qu’à traduire. Si le vocabulaire est assez bien connu, la
structure de la langue, qui est l’essentiel, échappe pour des parties importantes aux linguistes.
Je dois également admettre que présenter la somme des connaissances et des recherches
effectuées par les linguistes et celtologues dépassent mes capacités « d’amateur en linguistique
celtique » et malheureusement, le livre doit donc contenir de nombreuses imprécisions, erreurs
et insuffisances qui n’échapperont pas aux linguistes confirmés. Aussi, ce « précis » oscille-t-il
souvent entre « simple conlang » et manuel didactique de linguistique celtique. C’est pourquoi,
cet essai est destiné avant tout aux celtisants amateurs qui comme moi, se sentent concernés par
une langue dont le domaine a été presque aussi étendu que celui du latin ou du grec et qui a dû
jouer un rôle à peine inférieur à ces langues, mais qui ayant eu le grand tort de ne pas être une
langue écrite, n’a pas laissé de traces matérielles dans un monde où le matérialisme est tout.
D’une Conlang à l’étude la culture celtique
La reconstruction d'une langue, parce qu'elle
porte à la fois sur les phonèmes, la morphologie,
le vocabulaire essentiel, peut être poussée plus
ou moins loin. Dans certains cas la confiance
d’un auteur dans la validité de sa reconstruction
peut le conduire à écrire en gaulois (ou celtique)
et s’amuser à traduire tel ou tel monument
littéraire en Gaulois. C’est le principe d’une
Conlang ou langue (re)construite que de
satisfaire à ces exercices érudits.
Mais, surtout, dans une autre perspective, une
telle langue implique avec elle l'existence d'une
société préhistorique qui la parle. La
connaissance du lexique celtique et
principalement son évolution (du Celtique commun au Gaulois, Gallois et au Breton par exemple)
nous introduit à une compréhension de la culture des locuteurs de cette langue qui va au-delà de
ce que pourraient nous apprendre des témoignages archéologiques, en ce que le vocabulaire ne se
borne pas aux réalités matérielles (à ce sujet, voir l’essai de comparaison linguistique et
mythologique de quelques théonymes gaulois, chapitre 6).
Cet ouvrage peut faire découvrir, surtout à partir des noms propres de personne, de lieu et de
cours d’eau qu’il renferme, des indications sur la vie religieuse, militaire et économique des
Celtes. Que l'on ait pu reconstruire les mots du Gaulois pour le jour (*latis), l’année (*bledanī) ou
certains animaux ne nous dit rien sur les coutumes et la civilisation des locuteurs. Ce n’est
cependant pas le cas de tout le lexique. Des pratiques agricoles nous sont suggérées par des mots
pour "champs", et un autre qui peut avoir signifié "jachère"; on a un mot pour "moudre"et
"farine", d'autres pour "sillon", "charrue", "joug", "faucille", "moissonner"...
Les noms de personnes : Chef-Suprême-des-Guerriers (Vercingétorixs), Otage-d'Esus (Aisugēslos),
Propriété de Lug (Luguselva), Belles-Oreilles (Suausiā), Officier (Luxterios), Seins-droits
(Arebronā), Tueur-d’ambitions (Adiantuanos), etc…sont une source importante pour la
compréhension de la langue gauloise et de la civilisation qu'elle reflète (culture et religion).
Ainsi, trois noms de personne gaulois font référence aux trois étages du monde : Albiorix (albio- «
blanc, céleste, spirituel »), Biturix (bitu- « vivant, perpétuel », le monde des hommes), Dubnorix
(dubno- « profond, sombre », le monde des enfers). On retrouve un parallèle dans la mythologie
germanique.
Mais c’est dans les termes de parenté et les relations sociales que peuvent être tirés les
renseignements les plus intéressants (tels les mots ambaxtos, wassos et magus qui ouvrent des
perspectives d’études sur les formes de dépendances dans la société celtique). Le langage reflétant
les concepts essentiels autour desquels tournent les relations socio-économiques et l'idéologie
sous-jacente à la structure interne de la société, il est possible de décrire le système des relations
personnelles en jeu dans la structure familiale, clanique et tribale des Celtes, de définir le système
de parenté, de spécifier les obligations contractuelles impliquées dans l'échange des services et
des biens, de poser les droits et devoirs des gouvernants, de retracer les manières d'honorer les
dieux (cf. ambostā, ambītus ?)…
Comme on le voit, tenter de reconstruire le gaulois ancien dépasse la simple « masturbation
intellectuelle », en permettant de mieux appréhender la civilisation celtique et sa mythologie
tout en aidant à l’étude de l’épigraphie.

Olivier PIQUERON

© PIQ
Yextis Keltikā

Introduction
es langues celtiques forment une famille de langues indo-européennes séparée en un groupe

L continental (aujourd'hui éteint) et un groupe insulaire, à son tour réparti en deux branches : le
brittonique (P-celtique), qui comprend le breton, le cornique et le gallois; puis le gaélique (Q-
celtique), composé de l'irlandais, du gaélique écossais (ou erse) et du mannois. Jusqu'au moins le Ve
siècle, les langues celtiques continentales, dont le gaulois, étaient parlées en Europe occidentale
(Gaule, Hispanie, nord de l'Italie), mais leur importance déclina sous l'influence du latin, et l'on ne sait
que peu de choses à leur sujet. Seuls les groupes brittonique et gaélique ont survécu, et uniquement
dans les îles Britanniques, en Bretagne, ainsi que dans quelques communautés nord- ou sud-
américaines (cf. l’arbre des différentes langues celtiquesdans les annexes).

Lépontique
Gaulois ? ?
Celtibère ?
Gaélique Ir
?
Gaélique E
Manois
Brittonique
?
Gallois
Cornique
Breton

Tableau montrant les différents dialectes celtiques et leur chronologie (adapté de Stifter 2008).

Le Celtique continental
e celtique continental est une branche des langues celtiques qui n'appartient ni au brittonique ni au
Lgaélique. Il est probable que les
celtes aient parlé diverses langues ou
dialectes à travers l'Europe à l'époque
pré-romaine, seules quatre de ces
langues sont attestées :
 Lépontique (du VIIe siècle av. J.-C.
au IIIe siècle av. J.-C.)
Le Lépontique est une langue celtique
morte, la langue des Lepontii, qui
était parlée dans une partie de la
Gaule Cisalpine du VIIe siècle av. J.-C.
au IIIe siècle av. J.-C.. Parfois appelé
Celtique Cisalpin, il est considéré
comme étant un dialecte du gaulois
et donc comme une langue celtique
continentale (Eska ALE 2008).
Le regroupement de toutes ces
inscriptions en une seule langue celte
est controversé, et certaines (y
compris et surtout les plus
anciennes) sont supposées appartenir
à une langue paraceltique liée au
ligure (cf. Whatmough et Pisani). GCC 2007
Selon cette théorie, qui prévalait
jusque vers 1970, le lépontique est le nom correct pour la langue non celtique, tandis que la langue
celtique devrait être appelée gaulois cisalpin. Depuis Lejeune (1971), un consensus a établi que le
lépontique devrait être classé comme une langue celtique, peut-être aussi divergente que le celtibère,
et dans tous les cas distinct du gaulois cisalpin. Ce n'est que dans les années récentes qu'est apparue
une tendance à identifier le lépontique au gaulois cisalpin.
Bien que la langue soit nommée d’après le peuple Lepontii, qui occupait une partie de la Rhaetia (dans
la Suisse moderne et l’Italie), dans les Alpes, en bordure de la Gaule Cisalpine, le terme est
actuellement utilisé par de nombreux celtisants pour désigner tous les dialectes celtes de l'ancienne
Italie. Cet usage est controversé par ceux qui continuent à considerer (avec raison) les Lepontii
comme l’une des nombreuses peuplades indigènes pré-romaines des Alpes (comme les Ligures ?),
celtes mais distinctes des gaulois qui envahirent les plaines du nord de l’Italie durant l'ère historique.

Inscriptions lépontiques
LATUMARUI : SAPSUTAI : PE : UINOM : NAŠOM

 Celtibère ( IIIe siècle av. J.-C au IIe siècle.)


Le celtibère (ou Hispano-celtique) est une langue
celtique morte parlée par les celtibères dans le centre
de l'Espagne avant et durant l'Empire romain (type Q-
Celtique). Il nous reste assez peu de traces du
celtibère, qui est attesté dans quelques toponymes
pré-romains dans la péninsule ibérique et qui ont
survécu suffisamment longtemps pour que leurs traces
soient conservées dans des documents écrits, dans des
formules qui étaient utilisées dans certains noms de
personne (ce qui donne des indices concernant sa
grammaire), ainsi que quelques inscriptions sur des plaques de bronze ou de fil, rédigées en écriture
celtibère qui combine des caractéristiques phéniciennes et grecques.
 Galate (du IIIe siècle av. J.-C. au IVe siècle)
Le galate est une langue celtique continentale morte qui était parlée autrefois en Galatie en Asie
Mineure (Turquie actuelle) du IIIe siècle av. J.-C. au IVe siècle.
De cette langue, seules quelques gloses nous sont connues ainsi que quelques brefs commentaires
chez les écrivains classiques et des noms sur des inscriptions. Cela représente un total d'environ 120
mots, principalement des noms de personne se terminant par –riks (cf le Gaulois –rīxs/-reix, le vieil
irlandais rí, le latin rex) « roi », et quelques-uns se terminant par -marus, datif -mari « grand » (cf. le
gaulois -māros, le viel irlandais mor, le gallois mawr et le breton meur). On dispose également de
quelques noms de peuplades tels que Ambitouti (vieil irlandais imm- « autour » et tuath « tribu »)
ainsi qu'un terme lexical drunemeton « sanctuaire sure, ferme » (cf. le vieil irlandais neimed « endroit
sacré »). Le galate est une langue celtique continentale contemporaine du (voire probablement un
dialecte du) gaulois.
 Gaulois
Il s'étend de -300 jusqu'à +450, on
aurait continué le gaulois dans les
coins reculés de la Gaule jusqu'au
VIe siècle. Il fut parlé dans la Gaule
Cisalpine (Italie du Nord) et dans la
Gaule Transalpine (France, Belgique,
Suisse et une partie des Pays Bas et
de l'Allemagne).
 Le Celtique de l'Est n'a laissé quasi
aucune trace physique.

© PIQ
Yextis Keltikā

Le terme celtique continental est utilisé par opposition au celtique insulaire. Bien que la plupart des
chercheurs pensent que le celtique insulaire soit une branche différente des langues celtiques,
rassemblant des langues ayant subi des innovations linguistiques communes, il n'y a aucune preuve
que les langues celtiques continentales puissent être regroupées de la même manière. Au contraire, le
terme celtique continental est paraphylétique et n'indique qu'un caractère de non appartenance au
groupe des langues celtiques insulaires (quoique le gaulois ait été très proche du brittonique). Comme
il nous reste très peu de traces du celtique continental, la linguistique comparée est malaisée à
réaliser.

Le Celtique insulaire ou atlantique


Celtique insulaire
_____________________________________
Gaélique Picte ? Brittonique
___________________________________________________
Irlandais / gaélique / mannois gallois / cornique / breton armoricain
 Les langues gaéliques
 L'irlandais est la langue-mère. Il est attesté dès le Ve siècle par des inscriptions oghamiques, des
inscriptions en caractères latins, des gloses et quelques textes religieux. Dans l'évolution de la langue,
on distingue :
- le vieil-irlandais, qui va du Ve au Xe siècle, jusqu'à la destruction des monastères par les Vikings.
- le moyen-irlandais (Xe-XVIIe siècles), qui véhicule une très riche littérature, préservée dans plus d'un
millier de manuscrits comme le Lebor Lagin ou « Livre de Leinster » et le Lebor na hUidre ou « Livre de la
Vache Brune », qui remontent au XIIe siècle.
- l'irlandais moderne (Gaeilge), qui comprend trois dialectes :
- le dialecte méridional (Waterford, Cork, Kerry) ;
- le dialecte oriental (îles d'Aran, Connemara, Mayo) ;
- le dialecte septentrional (Donegal).
L'alphabet oghamique dont il a été question est fait de traits horizontaux, obliques ou transversaux
tracés de part et d'autre d'une arête ; il comprenait vingt lettres ou nombres, et la « pierre de
l'alphabet » de Kilmalkedar (péninsule de Dingle), sur laquelle sont gravés les caractères latins
correspondants, en fournit la clef. Le Livre de Ballymote (1390) le fait aussi.
Le problème linguistique s'est trouvé au cœur du conflit qui a opposé l'Irlande à l'Angleterre pendant
plusieurs siècles, et qui s'est traduit par une rupture au XXe siècle. L'histoire de l'irlandais est ainsi
liée à celle de l'Irlande ; elle est jalonnée de contradictions, de mesures
vexatoires et de tragédies. Jusqu'au XVIe siècle, il était parlé aux quatre
coins de l'île. Pendant tout le Moyen Âge, il avait véhiculé l'une des
plus riches littératures d'Europe. Son déclin s'est précipité au
XIXe siècle, en partie à cause de la Grande Famine. Le
renouveau culturel du XXe siècle, la création d'un État
libre et l'enseignement lui ont donné une nouvelle
vigueur ; selon les derniers recensements linguistiques,
quelque 32,5 pour cent de la population soit 1 million de
locuteurs possèdent une certaine connaissance de la
langue, qui bénéficie d'un statut privilégié, celui de
« première langue officielle ». Les Gaeltachtaí, la « Gaélie »
désignent les régions où la langue et la culture gaéliques sont
officiellement protégées (v. carte). Un organisme officiel,
Údarás na Gaeltachta, est chargé de promouvoir le
développement économique de ces régions, tandis
qu'une agence gouvernementale, Bord na Gaeilge – le
Bureau chargé de la langue gaélique – a pour mission
d'encourager l'usage du gaélique dans tout le pays. De Gaeltachtaí
nombreuses écoles primaires et secondaires, les Gaelscoil
ou « écoles gaéliques », offrent aujourd'hui un enseignement de plusieurs matières en irlandais ; Radio
na Gaeltachta émet uniquement en irlandais plus de quatre-vingt heures par semaine, et, depuis le
mois d'octobre 1996, la chaîne de télévision Telefís na Gaeilge diffuse plusieurs heures par jour en
irlandais. Malgré un soutien favorable d’une majorité des Irlandais, le gaélique ne devrait pas survivre
plus d’une génération en dehors de la sphère intellectuelle.
 Le gaélique d'Écosse (ou erse, Gàidhlig), qui fut introduit dans le pays à partir du IVe siècle par les Scotti,
des immigrants venus d'Irlande, parvint à supplanter le picte et le brittonique qui y étaient parlés et à
devenir langue dominante, avant d'entamer son déclin vers la fin du Moyen Âge. Séparé de l'irlandais
à la fin du Xe siècle, il a suivi sa propre évolution linguistique jusqu'à notre époque. La Réforme lui a
porté un coup fatal, puis son déclin fut précipité par l'Acte d'Union de 1707, par les persécutions dont
furent victimes les Highlanders et par la politique d'éviction menée par les autorités, entraînant le
dépeuplement des Hautes-Terres à partir de la fin du XVIIIe siècle. Aujourd'hui, le gaélique n'est plus
parlé que par 1,4 pour cent de la population, soit 69 980 locuteurs au recensement de 1991. Plusieurs
variétés dialectales existent. Il est surtout parlé dans les Hautes-Terres et les îles de l'Ouest, où il
bénéficie d'un régime favorable dans les écoles, à la radio et à la télévision. La situation actuelle du
gaélique est assez ambiguë : bien que le nombre de ses locuteurs diminue, le gaélique, qu'il ne faut pas
confondre avec le scots, langue germanique, demeure langue de culture, tout en étant de plus en plus
associé à l'identité écossaise, ce qui n'était pas le cas il y a vingt ans. Malgré une vie culturelle
dynamique, son avenir paraît sombre, sauf dans les îles où s'est instaurée une politique novatrice en
sa faveur.
 Le mannois ou Manx. Le gaélique fut également introduit dans l'île de Man, qui était jusque-là de
langue brittonique, dès le IIIe siècle par des immigrants irlandais, colons, « maraudeurs » ou moines ;
le mannois en est issu, mais il a aussi été influencé par le scandinave, – les Vikings ayant longtemps
dominé l'île politiquement – et par l'anglais. Son déclin s'est précipité au XIXe siècle, avec l'arrivée de
nombreux immigrants anglophones, l'anglicisation des classes moyennes et l'ouverture de l'île au
tourisme. Une politique favorable au développement du mannois se dessine dans l'île depuis 1986. Le
recensement de 1991 faisait état de 643 mannoisants. On notera que les lois votées actuellement par la
Cour de Tynwald, le Parlement de l'île, sont officiellement proclamées en anglais et en mannois.
 Les langues brittoniques
 Le gallois – cymraeg en gallois ou « cymrique », Welsh en anglais. On distinguera le brittonique commun
(VIe-VIIIe siècles) du vieux-gallois (VIIIe-XIe siècles). Du brittonique, il ne subsiste que de rares
inscriptions, certaines en caractères oghamiques, qui témoignent de l'implantation de colonies
irlandaises sur le territoire de l'actuel Pays de Galles, et quelques mots transmis dans des ouvrages
latins comme le De Excidio Britanniae de Gildas, la Vita Samsonis (vers 620) ou l'Historia ecclesiastica Gentis
Anglorum de Bède (731). Le vieux-gallois est attesté par des gloses écrites en marge de manuscrits latins,
par quelques noms propres, et même par de courts extraits en vers ou en prose, qui figurent dans des
ouvrages comme l'Oxoniensis Prior (IXe siècle), l'Historia Brittonum du pseudo-Nennius, ou la Vie d'Alfred
le Grand d'Asser (vers 890). Le moyen-gallois va du XIIe au XVe siècle : c'est une période riche, qui a
produit des œuvres de qualité comme, par exemple, les quatre branches du Mabinogi. L'orthographe se
modifie à partir du XVe siècle, mais l'œuvre poétique de Dafydd ap Gwilym (c. 1320-1380) annonce
déjà le gallois moderne ; la prose, quant à elle, ne se renouvellera qu'après la Réforme. Le gallois
moderne va du XVIe siècle à notre époque. Une date commode – 1588, qui est celle de la publication de
la Bible en gallois – en marque le début : le gallois a désormais une langue écrite unifiée. Au nombre
des causes qui expliquent le déclin du gallois, on soulignera la perte de l'indépendance effective
en 1536 et 1542 (Acte d'Union), le système éducatif, la dépopulation rurale, et surtout les effets de la
révolution industrielle au XIXe siècle, avec l'afflux massif d'anglophones qui vinrent s'établir dans le
pays. À ces causes s'en ajoutent d'autres, d'ordre psycho-sociologique : la domination culturelle de
l'anglais dans les villes et l'administration, et les préjugés contre le gallois, l'anglais étant considéré
comme bien supérieur. Le déclin s'est accentué au XXe siècle mais la naissance d'un puissant
mouvement populaire en faveur du gallois a permis de l'enrayer depuis les années 1970 et de
nombreuses associations militent désormais en sa faveur. C'est ainsi qu'une loi fut votée en 1967, le
Welsh Language Act, qui reconnaît au gallois « validité égale [avec] l'anglais dans les tribunaux et dans
l'administration de tout le Pays de Galles » ; après une longue campagne de barbouillage des panneaux

© PIQ
Yextis Keltikā

de signalisation, l'Association de la langue galloise, ou


Cymdeithas yr Iaith Gymraeg, a obtenu satisfaction en
1974 : la signalisation routière est désormais bilingue.
Depuis 1981, le pays de Galles a une chaîne de
télévision qui émet aujourd'hui plus de trente heures
par semaine en gallois. Le recensement de 1991 fait
état de 508 098 galloisants, soit près de 20 pour cent
de la population. L'enseignement de la langue est,
depuis 1988, obligatoire dans toutes les écoles du
pays, sauf dérogation. La littérature contemporaine
en langue galloise est extrêmement riche et plusieurs
auteurs sont bien connus hors de leurs frontières
géographiques : Emyr Humphreys, T. Gwynn Jones, T.
H. Parry-Williams, Kate Roberts, R. S. Thomas, Harry
Webb…
La langue galloise actuelle comprend deux grands
groupes de dialectes :
- celui du Nord (Gwynedd et Clwyd) ;
- celui du Sud (Dyfed et Glamorgan notamment).
Des langues celtiques parlées dans les îles
Britanniques, c'est celle qui a le mieux résisté à
l'anglais et dont les chances de survie sont les plus
fortes.
 Le breton armoricain est
parlé dans la partie occi-
dentale de la Bretagne, où
la langue a été revigorée
par des immigrants venus
de la Bretagne insulaire à
partir de la fin du
IIIe siècle. Il est attesté
depuis le IXe siècle (gloses
du vieux-breton). Il
n’existe pas de littérature
ancienne comme au Pays
de Galles. Les documents
(en moyen-breton) ne
remontent pas au-delà du
XVe s.
Le breton moderne commence vers 1650. Recul du breton
La langue bretonne est actuellement unie (breton standard unifié) mais pas uniforme. Parlée à l’ouest
d’une ligne Vanne-Saint-Brieuc, le domaine bretonnant est divisé en 2 zones dialectales : le KLT
(Kernew-Leon-Tregor) à l’ouest et au nord, le Vannetais au sud. La graphie Breizh (= Bretagne)
exprime cette différence : Breiz (KLT) et Breih (vannetais).
Les enquêtes les plus fiables font état d'environ 200 000 locuteurs actuellement. Le breton est la seule
langue celtique à ne disposer d’aucun statut officiel. Il est classé comme « langue sérieusement en
danger » selon l'Unesco. Malgré l’enseignement du breton dans des écoles privées Diwan, en 2007, la
part des jeunes de 15-19 capables de s'exprimer en breton n’est que de 4 % !
 Le cornique, parlé en Cornouailles britannique, qui s'était éteint vers la fin du XVIIIe siècle, connaît
aujourd'hui un « renouveau » (revival) intéressant. Le vieux-cornique, contemporain du vieux-gallois et
du vieux-breton, et proche de ce dernier, est attesté par des gloses et quelques documents dont le plus
important est le Vocabularium Cornicum, un glossaire latin-cornique de la fin du XIe siècle. Le moyen-
cornique (XIIe-XVIe siècles), influencé par l'orthographe du moyen-anglais, a véhiculé une littérature
essentiellement religieuse : Ordinalia, Beunans Meriasek.
Le cornique tardif (XVIIe-XVIIIe siècles) voit
s'amorcer le déclin de la langue. Le cornique
moderne, langue du « renouveau », parlée par
quelques centaines de locuteurs, est parfois
contesté par les linguistes. Les causes du déclin
rapide du cornique sont d'ordre politique avec la
perte de l'indépendance du comté dès 936, et
religieux, avec l'introduction de la Réforme
protestante dans le pays. Au XVIe siècle, le
mouvement de déclin s'accentua lorsque le
centre de l'industrie de l'étain se déplaça vers
l'est ; il se précipita avec le développement des
ports de Cornouailles et du commerce, et la
révolution industrielle qui attira des milliers
d'immigrants anglophones dans le pays.
Aujourd'hui, des organisations linguistiques comme Kesva an Tavas Kernewek, le Conseil de la langue
cornique, (1967) et Cowethas an Yeth Kernewek, la Société de la langue cornique, (1979) encouragent
l'usage quotidien de la langue et assurent des cours. Selon les estimations les plus fiables, quelque
deux mille locuteurs seraient à même de s'exprimer en cornique aujourd'hui.
 Le Picte
Le picte était la langue parlée par les Pictes, peuple d'Écosse, jusqu’au IXe siècle. Les preuves de
l'existence de cette langue se limitent à des noms de lieux et de personnes trouvés sur des
monuments et dans des textes d'époque. A son apogée, il semblerait qu'elle ait été parlée des Shetland
au Fife. Les noms de lieux et les noms de personnes plaident en faveur de l'hypothèse selon laquelle
les pictes parlaient un celtique insulaire lié aux langues brittoniques.

La langue gauloise
n ne connaît encore que peu de choses de la langue
O gauloise, dont les attestations sont très parcellaires, et
généralement recueillies sur des objets votifs, à l'exception de
quatre pièces majeures : les plombs du Larzac, de Chamalières, de
Lezoux et la tuile de Châteaubleau. On a aussi retrouvé un grand
calendrier à Coligny, dans l'Ain. Les Gaulois, de tradition orale,
n'utilisaient pas un alphabet propre, mais ont emprunté celui des
Grecs, des Étrusques ou des Romains. La rareté des attestations
écrites serait due à une particularité religieuse (druidisme).
Les Gaulois parlaient probablement plusieurs dialectes d'une
langue celtique (comme c’était le cas pour le grec à l’époque
ancien); cependant, aucunes preuves solides à l’heure actuelle ne
viennent étayer cette hypothèse. Ces dialectes ont certainement
cotoyé un substrat hétérogène préceltique (langues non
indoeuropéennes parlées avant l’extension des peuples celtes) ou
para-celtique (langues indoeuropéennes non celtiques mais « proche » de celui-ci, comme le Lusitanien
ou le « Ligure ») pour lesquels, à l'exception du basque — dont l'extension était à l'époque plus
importante qu'aujourd'hui — il ne reste de traces que dans la toponymie ou l'hydronymie (pour le
« ligure », par exemple, les noms en -asc/osc : Manosque, etc.). Il paraît impossible de connaître
l'influence de ces substrats sur la dialectalisation et l'évolution du gaulois.
Le gaulois fait partie du groupe celtique continental (appartenant à la famille indo-européenne) :
toutes ces langues sont aujourd'hui éteintes, même si quelques mots subsistent dans certaines langues
d'Europe et surtout dans la toponymie (noms de villes en -euil, -jouls, etc.). Aucune des langues
celtiques actuelles (du groupe dit insulaire) ne provient de celle parlée par les Gaulois (même s'il
semble que le gaulois était plus proche du celtique insulaire primitif que les autres langues celtiques
continentales).

© PIQ
Yextis Keltikā

Extinction du gaulois *
Le gaulois se serait éteint vers le 4ième siècle selon la plupart des linguistes, victime du latin.
Cependant, cette théorie se base sur des thèses de la fin du 19ième (en pleine époque de nationalisme
exacerbé par la rivalité Franco-Allemande). Elle semble peu fondée car si l’élite de la société avait
intérêt à parler latin, les campagnes, elles ont dû continuer de parler un gaulois (probablement
« créolisé » et fortement mâtiné de latin) qui est demeuré la langue du peuple et des artisans. Tandis
que l'élite urbaine pratiquait le latin, langue de culture, de l'administration, de l'armée, c’est-à-dire,
de la promotion sociale et civique. C’est sous l'impulsion du christianisme et sous la forme abâtardie
du latin vulgaire que le latin a conquis la Gaule, sonnant le glas du gaulois (probablement totalement
éteint à l’époque de Charlemagne).
A ce sujet, on a tenté d'expliquer certaines particularités du dialecte vannetais du breton par
l'influence d'un substrat gaulois. De nombreux linguistes (dont Kenneth Jackson) rejettent cette
hypothèse et expliquent, a contrario certaines de ces particularités dialectales par l'existence d'un substrat
gallo-romain plus important dans la région de Vannes. Toutefois, la persistence de ce dialecte breton
dans cette zone alors que le recul fût plus marqué dans la zone supposée plus « pure » du reste de la
Bretagne donnent de la consistance à la théorie du chanoine François Falc'hun sur la survivance du
gaulois en Bretagne, au moins en Pays vannetais. De même que l’abondance des toponymes celtiques
en Vendée - où l'on n'a jamais parlé breton. La question reste cependant « politiquement » incorrecte.
L’attestation directe la plus tardive à ce jour de la survie du gaulois est un texte du 4ième siècle apr. J.C.
trouvé récemment dans un puits (tuile de Chateaubleau); des chroniqueurs d’époque assurent qu’il
était encore parlé dans les hautes vallées des Alpes au 6ième siècle ; les érudits locaux de la vallée de la
Brige dans l’arrière-pays niçois prétendent que leur patois local descendrait du gaulois et non du
latin ! En dehors de tout délire celtophile, la comparaison mondiale avec d’autres langues comme le
nahuatl ou même le punique devrait nous inciter, en l’absence de preuves, à modérer nos certitudes.
Le substrat gaulois dans le français *
L'influence sur la syntaxe et le vocabulaire du latin vulgaire fut certaine : en gaulois le verbe est
souvent en deuxième position dans la phrase, et l'ordre sujet + verbe est fréquent. La numération
vigésimale (par vingt) proviendrait du gaulois, ainsi que le suffixe de lieu -ac (dans la partie sud de la
France) ou -ay, -ai ou -y (dans la partie
nord et en Belgique, d'où les villes Cognac,
Douai, Tournai ou Neuilly). Ne subsistent
en français moderne qu'environ cent-
cinquante mots courants. La voyelle /y/ (le
<u> français, <y> du grec classique ou <ü>
allemand) est présente dans les langues
brittoniques…
Cependant, ceci représente somme toute
bien peu de choses. La faiblesse de ce
substrat dans le français officiel (il y en a
plus dans les dialectes romans) s’explique
par son origine.
Le français dérive d’une langue
administrative, le « proto-français » utilisé
lors du Serment de Strasbourg (842) dans Le serment de Strasbourg - 842 [partie en langue vulgaire romane]
le but d’asseoir la partition de l’Empire carolingien sur une séparation linguistique entre les sujets
germaniques et romans. Cette langue n’était pas la transcription du dialecte de l’ïle-de-France mais une
langue recomposée, très inspirée du latin mérovingien (latin simplifié utilisé par les lettrés et
compréhensible alors pour le peuple) que les clercs érudits du 9ième siècle considéraient comme le modèle de
langue vulgaire écrite : leur volonté étant de proposer une langue supra-dialectale accessible à tous. Cette
langue littéraire fortement marquée de traits provenant d’île-de-France et sans cesse enriche par les
latinistes commença au 16ième siècle à dominer les dialectes parce qu’elle était devenue la langue officielle du
Roi. De ce fait, le substrat gaulois dans le lexique provient de l’infiltration de termes dialectaux dans le
français officiel (et « littéraire »).
* NDLA : N’étant pas linguiste moi-même, j'apporte ces informations en toute modestie et sous toute réserve
Mots gaulois :
Mille cinq cents noms gaulois se rapportant à l'activité Plat de Lezoux
économique peuvent se retrouver en France, 900 concernent
des noms de lieux, 200 existent dans le français courant,
400 dans les dialectes. Ils prouvent l'importance et la
variété des activités de production, comme ils
démontrent celles des moyens de communication,
voies d'eau et aménagements routiers.
Il est fort probable que des centaines, voire des
milliers de mots soient d'origine gauloise, mais qui
ressemblant trop au latin ne sont pas repris dans la
liste des mots qui suit, faute de preuves. Les mots ci-
dessous sont attestés comme gaulois, car il n'y a pas
d'équivalents latins, ou la forme gauloise est
amplement attestée :
alise / alisier, alose, alouette, ambassade / ambassadeur,
ardoise, arpent, bac / baquet / bassin, balai, bec, béret ,
blaireau, bonde, borne / borner / bornage, bouc, bouche, boue,
bouleau, braguette, braies, branche, chamois, chemin, chêne, cheval,
gaillard, glaner, jaillir, jarret, javelot, lance, mouton, palefroi / palefrenier, soc, talus, vassal /
vassalité / valet, vouge…
Action du substrat gaulois dans l’évolution du latin de Gaule :
Parmi les phénomènes phonétiques et habitudes linguistiques attribuables au gaulois on peut citer :
- la palatisation de [ū] latin en [ü] français, action parfois contestée (/ü/ existe dans d’autres langues) ;
- le passage de [ē] à [oi]/[oé] comme en gallois et en breton ;
- le changement de [ct] latin en [xt] puis [it] comme en brittonique (cf. lactem > lait)
- la lénition des dentales intervocaliques
- le phénomène des liaisons qui rappelle la mutation consonnantique des langues insulaires (les
liaisons existent de plus en breton et irlandais);
- la numérotation par vingt (quatre-vingt, AFr. treis vinz, six vinz );
- le gallicisme (c’est… qui) cf. Air. is mé « c’est moi », is é a rinne é « c’est lui qui l’a fait » ;
- le pluriel des noms en « s » (comparer lat. Npl rosae, Apl rosas ≠ gaul. N & Apl towtās et AFr. cas directs
roses mais lat Npl equi, Apl equōs - gaul. epoī, epoūs, AFr. cheval et chevals) ;
- la suffixation de particules démonstratives, cf. Air. an fer-sin = cet homme-là …
Certains linguistes sont réticents au principe de substrat et voient une convergence linguistique.
Quant aux habitudes linguistiques, elles ont plus que probablement influencé le vocabulaire et la
morphologie du français.
Ainsi, le mot aveugle vient du bas-latin *ab-oculus, « sans œil » qui n’existe pas en latin classique (=
cæcus). Or le gaulois avait un mot ex-ops, « sans œil » signifiant aveugle. Le mot bas-latin est donc un
calque du gaulois.
De même le mot fleur a en français en plus du sens premier un emploi spécialisé dans l’expression fleur
de farine. Or le gaulois à un mot blāto-* provenant de la réalisation phonétique de 2 termes différents :
*bhlōto- « fleur » et *mlāto- « moulu »  « farine ». C’est l’homonymie du gaulois qui explique la
double signification du français. Il est probable qu’il y ait de nombreux exemples que nous ne pouvons
pas prouver actuellement (cf l’emploi de la préposition « ad » pour marquer la possession »).
Mais ce n’est pas tant dans le vocabulaire que dans la syntaxe qu’il faudrait rechercher des traces du
gaulois. En effet tout français qui parlerait (mal) une langue étrangère emploierait sans difficultés le
vocabulaire mais aurait tendance à utiliser des tournures françaises impropres à cette langue
étrangère (ex. l’utilisation d’un gallicisme en anglais). Il en allait de même pour un gaulois parlant
latin. Plus que le vocabulaire, c’est la syntaxe qui offre les caractéristiques d’une langue.
Malheureusement, notre connaissance du gaulois est par trop lacunaire que pour nous permettre la
comparaison avec le français (tout en retenant l’hypothèse !).

© PIQ
Yextis Keltikā

Notions préliminaires
a langue gauloise, yextis keltikā, sa grammaire, sa conjugaison et son vocabulaire est reconstituée à
Lpartir de formes attestées et par recoupement avec l’irlandais ancien et le brittonique. Les formes
retransrites sont supposées correspondre à une époque précédant la Guerre des Gaules. Les
reconstitutions ont donc essentiellement un caractère pédagogique dont le but est de permettre
d’appréhender l’ensemble des éléments constituant une langue et d’aider à la traduction des textes
épigraphiques gaulois (par exemple v. la classification des verbes en conjugaison). Yextis Keltikā espère
être : « tout ce que vous désirez savoir sur le gaulois ».
Cependant, il importe avant de parcourir la suite de connaître un minimum de notions en phonétique
et les caractéristiques du celtique commun.
 Proto-celtique ou celtique commun (selon J. Eska)
Le Proto-celtique est la langue théorique (et donc reconstruite) commune aux peuples celtes sensée
parlée avant le 9e siècle av. JC. Ce celtique commun se base principalement sur les langues celtiques
insulaires et les langues hispano-celtiques anciennes. Cette langue théorique resemble en général à
beaucoup de langues indo-européennes reconstruites.
1. Les caractéristiques phonologiques incluent :
• La conservation des diphthongues de l’Indo-Européens (sauf peut-être pour le *ew) ;
• Le prolongement du *p proto-IE comme proto-Celt. *f et les modifications induites pt > ft > xt et ps
> fs > xs.;
• L’absence de l’utilisation de l’aspiration pour distinguer les phonèmes (bh, dh, gh = b, d, g)
• Le non-abrègement des voyelles longues devant des nasales finales.
2. Les caractéristiques morphologiques incluent :
• La conservation des desinences verbales primaires proto-Indo-Européennes (*bereti « je porte »,
indicatif présent ≠ *beret injonctif ou imparfait);
• Le maintien du génitif proto-IE thématique. sg. *-osyo (peut-être comme *-oiso) et donc son
remplacement par le génitif en -ī dans les langues italo-celtiques a du se faire séparément et par
contact (ce qui s’oppose à la thèse de l’italo-celtique commun);
• La conservation de l'accusatif proto-IE. pl. *-ns.
3. Les caractéristiques syntaxiques incluent :
• Configuration clausale SOV du type lâche (permettant le mouvement vers la gauche du verbe qui
aboutira à la structure VSO des langues insulaires en passant par un stade SVO que l’on retrouve en
français et peut-être en gaulois).
• Variabilité de configuration de l’articulation principal et complément ; ainsi les compléments au
génitif précèdent leurs noms principaux, mais les adjectifs attributs les suivent ; les prépositions et
les postpositions se produisent parallèlement ; les clauses relatives suivent leurs clauses racine.
 Notions de phonétique
La phonétique étudie les sons articulés (phonèmes) et leurs modifications.
Ces modifications proviennent de l'impossibilité, ou plus souvent l'incommodité, de nos organes
vocaux à restituer certains assemblages de sons. Elles sont régies par des lois qui varient d'une langue
à l'autre, bien qu'il y ait toujours des règles communes.
La phonétique considère :
- les voyelles, les consonnes, et leurs associations,
- la quantité des voyelles et des syllabes (longue ou brève),
- l'accent porté sur telle ou telle syllabe.
1. Les voyelles
 Ouvertes ou fermées
Les voyelles /a, o, è/ sont dites ouvertes, et les voyelles /é, i, u/ sont dites fermées.
Une syllabe ouverte se termine par une voyelle. La fermeture ou l’ouverture d’une voyelle indique un
changement de prononciation (fermeture de /e/ en /i/).
ouvertes ǎ/ ā ǒ/ ō ě/ ē ǐ/ ī ŭ/ ū fermées
 Longues ou brèves
Les voyelles sont toujours caractérisées par leur longueur. Pour ce qui est des voyelles a, i, e, o, u, elles
peuvent être longues (notées <ā, ē, ī, ō, ū>) ou brèves (parfois notée par < ̌>).
 Semi-voyelles et sonantes
Il existe également des semi-voyelles yod et waw, notées y et w et des sonantes voyelles notées <n̊, m̊,
l̊, r̊> qui représentent le fait que des consonnes /n, m, l ,r/ prennent une résonnance vocalique
(variable selon les dialectes indo-européens).
2. Les consonnes
On distingue parmi les consonnes celles qui sont sourdes, sonores, ou sonores aspirées. Et parmi celles-ci,
les labiales, les dentales et les palatales. Elles sont également occlusives, sonantes, spirantes ou
sifflantes. Comme la phonologie dépasse amplement le cadre de cet essai, reportez-vous si besoin est à
des ouvrages spécialisés de linguistique.
On peut résumer leur nature de la sorte pour l’IE (théorie classique et selon Gamkrelidze -Ivanov 1) :
IE SONORES (Glottalisées1) SOURDES ASPIRÉES
PALATALES ou VELAIRES g (k’) 1
k gh (kh)1
DENTALES d (d’) t dh (th)
LABIALES b? (-) p bh (ph)
LABIO-VELAIRES w w
g (k ’) k w
gwh (kwh)
Notez également les résonantes liquides /l, r/, les nasales /n, m/ (qui sont sonores), la sifflante sourde
/s/, ainsi que l’affriquée sifflante /ts/.
3. La théorie des laryngales
La théorie des laryngales est une hypothèse échafaudée par le linguiste suisse Ferdinand de Saussure,
puis reprise et améliorée par le Danois H. Möller pour expliquer certains traits du vocalisme en indo-
européen et proto-indo-européen.
Selon cette hypothèse, les voyelles /e/, /a/ et /o/ seraient issues d'une combinaison de la voyelle
élémentaire /e/ avec trois phonèmes aspirés idoines (les laryngales) H1, H2, H3, qui auraient modifié le
timbre du /e/ initial, pour donner les trois voyelles e, a et o selon le schéma suivant :
initiale e = H1e a = H2e o = H3e
préconsonnantique ē = eH1 ā = eH2 ō = eH3
Si la théorie des laryngales a été portée par des linguistes de renom, dont Émile Benveniste, elle a
également été critiquée, notamment par Oswald Szemerényi (Einführung in die vergleichende
Sprachwissenschaft), pour qui la seule laryngale vraiment attestée est le simple /ǝ/, le proto-indo-
européen possédant le même système vocalique à six grades (/a,e,i,o,u/ brefs et longs + schwa /ǝ/)
que l'indo-européen « classique ».
4. Quelques règles et lois phonétiques
La plupart des règles font intervenir le statut accentuel de la syllabe : pour les voyelles inaccentuées,
les phénomènes les plus fréquents sont la fermeture et l’abrègement, tandis que les voyelles
accentuées sont marquées par leur allongement, une tendance à la diphtonguaison, l’ouverture des
brèves et la fermeture des longues. En ce qui concerne les consonnes, on distingue celles en position
forte (début de mot, prétoniques et postconsonnantiques) marquées par une résistance aux
changements et celles en position faible marquées par le voisement ou la disparition (lénition des
intervocaliques) et marquées par le dévoisement ou la disparition (finales).
 Abrègement
Abrègement d'une diphtongue en une voyelle longue (ex. ai > ē, ow > ū / ō)
Abrègement d'une voyelle longue devant une autre voyelle longue.
 Accentuation
L'accent phonétique se manifeste par une modification de la hauteur d'une ou plusieurs syllabes d'un
mot (accent de hauteur) ou par une augmentation de l'intensité de la voix accompagnant une ou
plusieurs syllabes (accent tonique).
© PIQ
Yextis Keltikā

 Affixation
En morphologie, domaine de la linguistique, un affixe est un morphème (unité de sens) en théorie lié
qui s'adjoint au radical ou lexème d'un mot. Des affixes peuvent se lexicaliser et donc devenir des
morphèmes libres : c'est par exemple le cas pour le préfixe ex- dans une expression comme mon ex, à
savoir mon ex-mari / -petit ami, etc.
Selon leur place par rapport au radical, les affixes se subdivisent en plusieurs types :
- préfixes (latin præ-fixus, « fixé devant »), placés avant le radical : français pré-paration ;
- suffixes (latin sub-fixus > suffixus, « fixé derrière »), placés après : latin figur-are,
- infixes (latin in-fixus, « fixé dans ») s'insèrent à l'intérieur du radical ;
Exemple : grec λαμvάνω « je prends » (racine λαv- avec un suffixe -άνω inchoatif — indique que l'action
commence — et un infixe nasal inchoatif -μ-) ; à l'aoriste, sorte de passé simple : ἔ-λαv-ον « j'ai pris »
(les affixes inchoatifs disparaissent et un augment est préfixé à la racine).
 Allongement
Allongement compensatoire après chute d'une consonne (règle très courante). Ex : *abon-s, abens >
*abū, abās > aub, abae en Air. Gaulois Nsg « atīr » (= atir-s) mais Vsg. « ater ».
 Amuïssement
Les cas d'amuïssement sont très fréquents ; ils consistent en la disparition progressive d'un phonème
(qui devient muet), qu'elle soit conditionnée ou non. Ex : patēr > fatēr > atīr
Cas particulier : chute du /s/ entre deux voyelles (gaulois *swesor > *swehor > swior) excepté
- lorsque le s présent dans le mot résulte de la simplification de deux s ;
- lorsqu'il y a eu simplification d'un groupe de consonnes, comme ns > ss > allongement
compensatoire + s :
 Anlaut - inlaut - auslaut
Anlaut se dit d’un son en position initiale d’un mot ou syllabe, l’auslaut le son en position finale, l’inlaut
est un son en position centrale.
 Apocope & aphérèse
Une apocope est l'amuïssement d'un ou plusieurs phonèmes en fin d'un mot: photo pour
photographie, cinéma pour cinématographe. Elle s'oppose à l'aphérèse (Colas pour Nicolas).
 Apophonie
Modification phonétique consistant en un changement de qualité (ou « timbre ») d'une voyelle dans
un mot au cours de son histoire (souvent à cause de l’accent tonique). On ne la confondra pas avec
l'alternance vocalique (ablaut), gradation de timbres caratérisée par un changement de qualité
vocalique (degré e, o) mais aussi un changement de quantité (degré plein ou long) voire une
disparition de la voyelle concernée (degré zéro), le tout prenant place dans un schéma lié à des
procédés morphologiques. Certains linguistes utilisent cependant couremment "apophonie" pour
désigner l'alternance morphologique de la racine IE.
 Assimilation & dissimilation
Ce phénomène rend semblables deux consonnes qui se ressemblent. Ex.: *balne/o > balle/o; pinpe >
pempe. La dissimilation est un changement phonétique qui fait que deux phonèmes identiques ou
voisins tendent à devenir différents. Exemple : luernos pour loernos « renard », fermeture de [o].
 Caland
Une forme ou un système « Caland » représente un ensemble de suffixes distribués de telle manière
que la présence de l’un (dans une fonction sémantique) implique l’existence d’autres suffixes de cet
ensemble (dans d’autres fonctions sémantiques). Ainsi, le suffixe –eto- semble se rencontrer dans des
dérivés de noms neutres sigmatiques (o/es-) ; Par exemple magos / magetos, nemos / nemetos et
peut-être wenos / wenetos ?
 Clitique
Un clitique est, en linguistique un élément à mi-chemin entre un mot indépendant et un morphème
lié. De nombreux clitiques peuvent être vus comme dérivés d'un processus historique de
grammaticalisation : élément lexical > clitique > affixe.
Selon ce modèle, un élément lexical autonome situé dans un contexte particulier va perdre progres-
sivement certaines propriétés de mot indépendant pour acquérir celles d'un affixe morphologique.
L'élément décrit comme « clitique » est donc en quelque sorte une étape intermédiaire de ce
processus évolutif. Cette définition relativement large peut donc s'appliquer à une classe d'éléments
très hétérogènes.
Une caractéristique néanmoins partagée par tous les clitiques est leur dépendance prosodique. Un
clitique est en effet toujours prosodiquement lié à un mot adjacent, dénommé hôte, de telle sorte qu'il
ne forme avec celui-ci qu'une seule unité phonétique complexe. On parle plus précisément :
 de proclitique lorsque le clitique s'appuie sur le mot qui le suit (proclise). Ex. : «je» dans je sais
 d'enclitique lorsqu'il s'appuie sur le mot qui le précède (enclise). Ex. : « je » dans saurai-je ?
 Degré zéro morphologique (MZG morphological zero grade).
Théorie de Kurylowicz qui appliquée aux langues celtiques, explique les formes brèves des verbes à
racine CRH (ex. mrǎto- au lieu de mrāto-) par le fait qu’en celtique l’alternance vocalique ReHA et RHA
ayant phonétiquement disparu (>Rā), elle a pu être refaite analogiquement par raison morphologique.
 Dévoissement ou assourdissement
Mutation d´une consonne sonore en consonne sourde (occlusives : [b] en [p], [d] en [t], [g] en [k],
 Épenthèse (epénþesiê, intercalation)
Il arrive qu'une consonne ou voyelle s'intercale dans un mot. Ex : maglos > magalos.
 Hapax
Un hapax désigne généralement un mot qui n'a qu'une seule occurrence dans la littérature.
 Hydronyme
Toponyme désignant un lieu caractérisé par la présence permanente ou temporaire d´eau ou lié à la
neige tel que glacier, névé, moraine etc. Exemple : Le Nant d´Aisy.
 Hypocoristique
Adjectif, et nom masculin : qui sert à exprimer une attitude affectueuse. Par exemple les diminutifs
Jeannot et Pierrot sont des hypocoristiques dérivés de Jean et Pierre.
 Langue flexionnelle
Langue dans laquelle les lemmes (« mots ») changent de forme selon leur rapport grammatical aux
autres lemmes. On dit d'eux qu'ils subissent le jeu de la flexion et que l'ensemble des formes
différentes d'un même mot fléchi forment son paradigme. Chaque forme d'un même paradigme peut
transmettre un ou plusieurs types de traits grammaticaux (genre, nombre, fonction syntaxique, classe
lexicale, temps, mode, etc.) pouvant s'opposer (singulier contre pluriel, masculin contre neutre,
première personne du singulier contre première personne du pluriel, etc.). Les formes d'un même
paradigme, cependant, ne changent pas de sens global : seuls les traits grammaticaux s'opposent. La
flexion nominale est souvent nommée déclinaison tandis que celle du verbe est la conjugaison.
 Lénition
La lénition est une mutation consonantique qui consiste en un affaiblissement des consonnes
intervocaliques. Exemple l'évolution des occlusives sourdes brittoniques en occlusives sonores en
gallois ainsi que les occlusives sonores en fricatives sonores.
 Lexique
En linguistique, le lexique d'une langue constitue l'ensemble de ses lemmes (lexies) ou, d'une manière
plus courante mais moins précise, « l'ensemble de ses mots ». Toujours dans les usages courants, on
utilise, plus facilement le terme vocabulaire.
 Loi de Wackernagel
La loi dite de Wackernagel, stipule globalement que certains mots (faiblement accentués) sont placés
en deuxième place du syntagme ou de la phrase si la première place est occupée par un mot
important et accentué.
 Métonymie
Remplacement d´un terme par un autre qui est lié au premier par un rapport logique.
 Mutation consonantique
C’est une modification phonétique qui voit la consonne d'un mot changer selon son environnement
morphologique ou syntaxique. L'exemple typique est la mutation consonantique de l'initiale dans
toutes les langues celtiques modernes.

© PIQ
Yextis Keltikā

 Paradigme
Le paradigme est l'ensemble des formes différentes que peut prendre un mot, notamment dans les
langues flexionnelles. Ainsi, le paradigme du verbe être au présent de l'indicatif est : suis, es, est,
sommes, êtes, sont.
 Parataxe & hypotaxe
La parataxe (du grec parátaxis : coordination), est un mode de construction par juxtaposition des
phrases. Aucun mot de liaison n'explicite les rapports syntaxiques de subordination ou de
coordination qu'elles entretiennent. La parataxe est l’opposé de l’hypotaxe où des prépositions et des
conjonctions assurent l’enchaînement logique des phrases.
 Palatalisation
La palatalisation est une modification phonétique dans laquelle un son est produit par une partie plus
à l'avant du palais que celle utilisée pour le son d'origine.
Par exemple, le latin castellum a donné chastel en ancien français, et caballus s'est transformé en
cheval . Le passage de /k/ latin à /ch/ français est une palatalisation.
 Réfection analogique
Modification d´un mot sous l´influence d´un terme voisin.
Exemple : le latin vulgaire *cassanum, « chêne », devenu *caxinum sous l´influence de fraxinum,
« frêne ».
 Restriction de Vendryes
Elle stipule que quand un objet pronominal clitique est présent, il doit être adjacent au verbe.
 Sonorisation (cf. voisement)
 Syntagme
Un syntagme est un ensemble de mots formant une seule unité catégorielle et fonctionnelle,
constituant une unité sémantique, mais dont chaque constituant, parce que dissociable
(contrairement au mot composé), conserve sa signification et sa syntaxe propres. Un syntagme
constitue donc une association occasionnelle, libre, alors que le mot composé est une association
permanente.
 Théonyme
Nom de dieu, de déesse ou autre divinité.
Exemple : Toutatis.
 Tmèse (du grec τμῆσις « coupure »)
Affixe séparé de son radical et qui devient autonome (cf. particules séparables de l’Allemand).
 Toponyme
Nom propre attribué à une entité géographique.
 Vocalisation
Passage d´une consonne à une voyelle.
Exemple : Baume est dérivé de Balme par vocalisation.
 Voisement
Il consiste en la sonorisation d’une consonne c.-à-d. passer d’une consonne sourde (p,t,k) à une sonore
ou voisée (b,d,g). Cf. assourdissement et sonorisation.
 Signes phonétiques
L’orthographe utilisée correspond pour une grande part à une transcription phonétique inspirée de
graphies utilisée pour l’Indo-européen et du grec ancien : utilisation de <u> pour /ou/, de <k> pour
/c/, de <x> (pour noter le khi grec, consonne spirante à prononcer comme le /ch/ allemand dans
« nach »), de <Ð> (à linitial), <ð> (rarement) et <s̵s̵> notant le « Tau-gallicum » c.-à-d. l’affriquée /ts/.
Les voyelles /ā, ē, ī, ō, ū/ sont longues.
Les diphtongues sont notées par /aw/, /ow/, /ew/ et /ay/, /oy/ (sauf en terminaison notée <oī>).
Une consonne ponctuée par un point < >̇ indique une assimilation de sonorité ou sandhi (ex. aṗpisyū
pour ad-pisyū).
 Abréviations
* formes reconstruites
< est issu de
> évolue vers
 donc, d’où
Duno- thème sans désinence ou racine
-dunon second élément de composé
ro- préfixe
-ti- suffixe
-s désinence
ACymr. Vieux Gallois
AFr. Vieux français
AInd. Ir. Indo-iranien ancien
AIr. Irlandais ancien
Bret. Breton
Brit. Brittonique, (Grande) Bretagne
Celt. Celtique
Celtib. Celtibère
Cymr. Gallois
Gaul. Gaulois
Germ. Germain, germanique
Gr. Grec
IE Indo-européen
Irl. Irlande, Irlandais
Lat. Latin
MCymr. Moyen gallois
P. Proto- (devant langue)
Skt. Sanskrit
A, acc. accusatif
Adj adjectif
AV adjectif verbal
Coll. collectif
CVRH consonne, voyelle, résonante, laryngale…
CeyH …dont /e/ et /y/ indiquent des exemples
D, dat. datif
f, fem. féminin
G, gén. génitif
I/A instrumental / ablatif
m, masc. masculin
n neutre
N nom ou nominatif
NP nom propre ou anthroponyme
NR hydronyme (rivières)
NV nom verbal
p personne
pl pluriel
pp participe passé (ou passif)
préf. préfixe
suff. suffixe
SVO structure « sujet-verbe-objet »
SOV structure « sujet-objet-verbe » Exemples de Cursives latines utilisées dans les
VSO structure « verbe-sujet-objet »
inscriptions gauloises
sg singulier
th thème
V verbe / vocatif (v. contexte)

© PIQ
Yextis Keltikā

1. Morphologie nominale
a morphologie étudie les diverses formes (ἡ μορφή, la forme en grec) que peuvent prendre les
Lmots, essentiellement les déclinaisons et les conjugaisons.
Un mot est constitué de divers éléments significatifs appelés morphèmes.
Les mots sont divisés en 8 catégories
grammaticales : les noms, adjectifs
(attribution d’une qualité), pronoms
(remplacemlent d’un nom), verbes
(assertion), adverbes (expression du
temps, lieu et manière), prépositions
(relation entre les mots d’une même
sentence), conjonctions (connection de
mots) et interjections.
La proximité naturelle des 3 premiers
(flexion) nous les fera étudier dans ce
chapitre.
Les verbes seront étudiés dans un chapitre
particulier du fait de leur complexité.
Les autres catégories (non fléchies) seront
abordées dans le chapitre sur la syntaxe

NB. La faiblesse des pièces écrites explique qu'il soit très difficile de reconstituer la morphologie de la
langue gauloise. Aussi est-il nécessaire de reconstruire les morphèmes manquants du gaulois à partir
des langues celtiques apparentées, conformément aux lois phonétiques. Cependant, un hiatus
chronologique important peut survenir entre une forme attestée dans une langue celtique récente et
celle supposée dans le gaulois ancien. Dans ce cas, il n’est pas toujours possible d’opérer une
reconstruction complète.
Le gaulois ayant probablement varié au cours des siècles, le système morphologique ici restitué
correspond à l’état supposé du 1ier siècle av. JC.

1.1 FLEXION & APOPHONIE

La morphologie nominale gauloise se caractérise par sa complexité, selon une structure héritée de
l’indo-européen.
 Elle est basée sur la flexion. Toute forme fléchie s’analyse en un thème et une désinence. Celle-ci
représente les relations grammaticales et les catégories morphologiques c.-à-d. pour les formes
nominales le cas et le nombre et pour les adjectifs le genrẹ̣̣̣
̣̣̣̣
 Une autre caractéristique héritée des langues indo-européennes est l’alternance vocalique : un
thème se caractérise par un affixe et un radical ; celui-ci est formé d’une racine consonantique (dans
les formes IE, les voyelles n’appartiennent pas à la racine). Ainsi, à une même racine correspondent
donc plusieurs formes avec des voyelles différentes, phénomène appelé apophonie (ou ablaut). Ces
formes en IE sont appelées degrés : degré *e (plein), degré *o (fléchi), degrés longs (les mêmes avec
voyelle longue) et degré zéro (absence de voyelle). Exemple r̊t « courir » peut présenter un degré
plein normal /e/ (ex. retū « je cours »), un degré fléchi à vocalisme /o/ (ex. rotā « roue ») et un degré
réduit ou zéro vocalisé en /i/ ou /a/ en gaulois (ex. ritus « fait de courir, course »).
L’alternance peut donner une signification complémentaire à la désinence (ex. le degré fléchi donne
souvent des racines à valeur perfective ou causative).
 L’affixation (suffixation, infixation et préfixation) est un procédé très développé dans les langues
celtiques dans la formation des noms et surtout dans la flexion verbale (v. point 2).
Les formes nominales se subdivisent en substantifs (noms, pronoms) et adjectifs.
1.2 DECLINAISONS DES SUBSTANTIFS
écliner un nom, c’est énumérer les différentes formes quʹil peut prendre selon ses genres,
Dnombres et cas.
Le celtique distingue probablement 6 cas : le nominatif, le vocatif, l’accusatif, le génitif, le datif,
l’instrumental sociatif ; Le locatif apparaît distinct pour les thèmes thématiques (après préposition
« in »). Il ne semble plus y avoir d’ablatif distinct (le celtique devait utiliser l’instrumental).
— Nominatif : sert à marquer le sujet, l’épithète d’un nominatif, l’apposition (ex. Rome, capitale du
monde, la ville de Rome est illustre) et l’attribut du sujet.
— Accusatif : complément d’objet direct (+ épithète et apposition), complément circonstanciel de lieu
(directif), cc. de temps (durée)
— Génitif : complément du nom, il exprime l’origine (génitif d’appartenance), le partitif (un de nous)
voire l’instrument (« un verre de vin »).
— Datif : ancien datif-locatif, il exprime des valeurs prospectives (à faire, bénéficiaire, destination) et
inessives (à + lieu) ; complément d’objet indirect, d’attribution (à), d’intérêt (pour) ; complément de
certains adjectifs (semblable à, utile à) ; ablatif pluriel.
— Instrumental : valeur possessive et perlative (par où l’on vient); complément circonstanciel
d’instrument c.-à-d. de moyen (ex. frapper avec l’épée), cause (mourir de faim), accompagnement
(=avec, instr. de contact seul ou + kanti quand accompagnement), manière, matière ; complément
d’objet des verbes déponents ; complément d’agent des verbes passifs (cf. français « par ») ; cc. de
temps (aujourd’hui = par ce jour, moments de la journée, saison), instrumental de contact (+
prépositions avec, pour, devant) ;
— Ablatif : indique la provenance. Il a dû fusionner avec l’instrumental (chute du « d » final au singulier).
— Le locatif (= où l’on est) n’existe que pour les thématiques au singulier ; pour le pluriel, il
correspond à l’instrumental pluriel (parmi = pl. de dans). Pour les autres thèmes,
l’ablatif/instrumental remplace le locatif (cependant –ai > e pour les thèmes à laryngales ?).
 Thèmes thématiques en -e/o- (latin dominus et templum)
Wǐros « homme » (masculin + qq fem1) Né meton « sanctuaire » (neutre)
Singulier IE Pluriel IE Singulier IE Pluriel IE
N. Wir-os os Wir-oī > ī oes N. Nemet-on om Nemet-ā o Hₐ
V.  Wir-e e A Wir-ūs / V.  Nemet-on e  Nemet-ā /
A Wir-on om Wir-ūs ōns A Nemet-on om Nemet-ā oHA
G Wir-ī os Wir-on oom G Nemet-ī os Nemet-on oom
D Wir-ūi >ū oey Wir-obo obos D Nemet-ūi >ū oey Nemet-obo obos
I/A Wir-ū oHₑ Wir-ūs >obi²? ōys I/A Nemet-ū oHₑ Nemet-ūs > obi? ōys
L Wir-ē e/oi v. I/A oy(su) L Nemet-ē e/oi V I/A oy(su)
1 Ce sont généralement des noms masculins dont le terme se termine par la voyelle alternante e/o dite « thématique »
Seuls les noms d’arbres et parfois de lieu sont féminins.
2 L’instrumental pluriel a évolué (comme en gaélique) vers « obi », refait d’après les athématiques. Le duel, s’il existe

doit correspondre à l’instrumental (=avec).


 Athématiques en laryngale eHa > ā ; iHa > ī ou yā ; uHa > ū ou wā 2(latin rosa)
/Ā / Tó wtā « peuple » (féminin + qq masc1.) /Ī / Ríganī /yā « Reine » (souvent féminin)
Singulier IE Pluriel IE Singulier IE Pluriel IE
N. Towt-ā e Hₐ Towt-ās e Hₐes N. Rígan-ī /yā i(e) Hₐ Rígan-iyas/yās i Hₐes
V. Ā Towt-a Hₐ A Towt-ās / V. Ā Rígan-i/ya Rígan-iyas /
A Towt-an > im e Hₐm Towt-ās e Hₐ s A Rígan-īm i Hₐm Rígan-iyas/yās i Hₐ ns
G Towt- ās > yās e Hₐes Towt-ānon e Hₐom G Rígan-yās i Hₐes Rígan-yānon i Hₐom
D Towt-aī > ē > ī e Hₐey Towt-ābo e Hₐbos D Rígan-ī i Hₐey Rígan-yābo i Hₐbos
I/A Towt-ā>yā >ī ? e Hₐ Towt-ābi e Hₐbis I/A Rígan-yā > ī ? i Hₐ Rígan-yābi i Hₐbis
1 Les thèmes en laryngale sont généralement féminins mais parfois également masculins : noms propres, nom
d’homme (fonction) ou de rivière. De plus, les noms d’action en « -tā » (formés à partir de verbes) son de genre
féminin même s’ils s’appliquent à un homme.
2 Les thèmes en « wā » sont extrêmement rares et se confondent avec les athématiques en « u/w ».

© PIQ
Yextis Keltikā

 Athématiques en semi-voyelle -i/y, -u/w (latin mare et manuus)

Wá tis « Devin » (divers animés) Mó ri « mer » (neutre)


Singulier IE Pluriel IE Singulier IE Pluriel IE
N. Wāt i-s i-s Wát ey-es > īs eyes N. Mor ǐ > e i Mor iy-ǎ i- Hₐ
V. Â Wāt i* ey Wát ī-s* / V. Â Mor ǐ* i Mor iy-ǎ /
A Wāt i-n im Wát ī-s ins A Mor ǐ i Mor iy-ǎ i- Hₐ
G Wāt ōs/ yās1 oy-s Wát iy-on yom G Mor y-os* > ōs1 oy-s Mor iy-on yom
D Wāt ē ey-ey Wát i-bo>ebo ibhos D Mor ē ey-ey Mor i-bo ibhos
I/A Wāt ī i-Hₑ Wát i-bi >ebi ibhis I/A Mor ī i-Hₑ Mor i-bi ibhis
1 Génitif en oys > ōs mais possibilité d’exceptions sur flexion ouverte (yos) et fém. en -yās.

Má gus « serviteur, garçon » (animés) Mé du « hydromel » (neutre)1


Singulier IE Pluriel IE Singulier IE Pluriel IE
N. Mag u-s u-s Mag ow-es ewes N. Med u u Med u-ǎ ? u Hₐ
V. Â Mag u* ew Mag ū-s* / V. Â Med u* ew Med u-ǎ ? /
A Mag u-n um Mag ū-s uns A Med u u Med u-ǎ ? ou Hₐ
G Mag ows*>ōs ow-s Mag (o)w-om wom G Med ow-s* > ōs ow-s Med (o)w-om wom
D Mag ow-i >ow owey Mag ow-ĭbo? ubo D Med ow-i > ow owey Med ow-ǐbo oubo
I/A Mag ū uHₑ Mag ow-ĭbi? ubi I/A Med-u ouHₑ Med ow-ǐbi oubi
1 Les neutres en u/w sont rares et tendent à être remplacés par la flexion thématique (cf lindon).
Cette déclinaison n’est que partiellement connue et est donc reconstruite d’après l’IE et l’AIr.
Les thèmes en semi-voyelles alternent i/y et u/w, ils suivent la flexion fermée indo-européenne. Ils
subissent l’alternance du degré de la syllabe prédésinentiel
 Athématiques en sonantes (-r et -n)
Les athématiques en sonante R et N suivent le plus souvent la flexion ouverte indo-européenne.
L’accent y est souvent mobile (en IE), de même que le degré de la syllabe pré-désinentielle varie. Les
thèmes en R sont seulement masculins et féminins.
Mātír « mère » (animés) Mó ltu « mouton » (animés)
Singulier IE Pluriel IE Singulier IE Pluriel IE
N. Mātir ér Māter-es es N. Moltu ó(n) Molton -es es
V. Â Māter ? - id / V. Moltu ? - id /
A Mater-ǝm/n 1 m̊ Mātr-as n̊ s A Molton-ǝn ? m̊ Molton -ās ? n̊ s
G Mātr-os os Mātr-on om G Molton -os ? os Molton -on om
D Mātr-ē* / i ey Mātr ǐ-bo bho D Molton -ē*/ i ey Molton -(ǐ)bo? bho
I/A Mātr-ī * eHE Matr ǐ-bi bhi I/A Molton -ī * eHE Molton -(ǐ)bi? bhi
1 Le vocalisme [e] de <-ǝm> est le résultat de la fermeture de /a/ devant une nasale finale ; /m/ est archaïque.

 Athématiques en occlusive et en -s
Ils présentent la flexion ouverte mais le thème est immobile.
On y trouve des thèmes en /t/, /k/, /nt/ (rares et peut-être thématisés) dont la déclinaison (bien
attestée sauf l’accusatif qui reste polémique) est assez uniforme, exepté au nominatif.
Druiss < drouids « druide » (animés) Míss < mēns « mois » (divers)
Singulier IE Pluriel IE Singulier IE Pluriel IE
N. Druis̵̵̵̵ s̵̵ 1 s Druid-es es N. Mīs̵̵ s̵̵ 1 s Mīss -es es
V. Â Druiss ? - id / V. Mīss ? - id /
A Druid-ǝn ? m̊ Druid-ās n̊ s A Miss –ǝn ? m̊ Mīss -ās/ēs? n̊ s
G Druid-os os Druid-on om G Mīss-os os Mīss -on om
D Druid-ē*/ i ey Druid-(ǐ)bo bho D Mīss -ē*/ i ey Mīss -bo? bho
I/A Druid-ī* eHe Druid-(ǐ)bi bhi I/A Mīss -ī* eHₑ Mīss -bi? bhi
1 L’affriquée finale se réduit le plus souvent à /s/ avec allongement de la voyelle; l’occlusive apparaît aux autres cas.
 Athématiques en -man- et en -es- (-us-)
Le suffixe « mn̊ » sur racine protérokinétique fournit des noms d’action, des infinitifs verbaux ou des
noms instrumentaux, tous neutres. Les suffixes « us » et « -es- » ont valeur de « médio-patient »
(verbe médio-passif). La déclinaison de ces thèmes est très peu connue et largement reconstruite.
Anwan < anman « nom » (neutre) Nemos « ciel » (neutre)
Singulier IE Pluriel IE Singulier IE Pluriel IE
N. Anwan mn̊ Anwan-a (e)Hₐ N. Nem os os Nem is-a (e) Hₐ
V. Â Anwan mn̊ / / V. Â Nem os - / /
A Anwan mn̊ Anwan-a (e)Hₐ A Nem os os Nem is-a (e) Hₐ
G Anwan-os1 ? s Anwan-on om G Nem is-os os Nem is-on om
D Anwan-ē*/i ey Anwan-bo bho D Nem is-ē*/i ey Nem is-(ǐ)bo? bho
I/A Anwan-ī * eHₑ Anwan-bi bhi I/A Nem is-ī* eHₑ Nem is-(ǐ)bi ? bhi
1 Génitif attendu (cf. Air.) *anwan-s > **anwās mais réfection probable.

1.3 DECLINAISONS DES ADJECTIFS


es adjectifs s’accordent en genre et en nombre avec le nom auquel ils se rapportent. Ils se
L déclinent comme les noms mais selon 3 thèmes (en « o », « i » et plus rarement « u »). Il existe
quelques rares adjectifs à thème consonantique (archaïsme).
La place de l’adjectif est libre mais tend à suivre le nom auquel il se rapporte.
Ils peuvent être suffixés ou infixés, spécialement les adjectifs su-, du(s)- (uniquement en préfixe),
dago- (=positif, bon), māro- (=grandeur) et dubno- (=intensité). Ce qui provoque un changement de
sens (souvent intensif) ou permet de créer un adjectif sur base d’un nom.
Exemples : *Supritus « beau » ≠ *dupritus « laid » (pritus = apparence »), nertomāros « fort » de nertos
« force », britumāros « intelligent » de britus « pensée »…
Adjectifs thematiques
"grand" masc. sg. neutre sg. fem. sg. masc. pl. neutre pl. fem. pl.
nom. māros māron mārā māroī mārǎ mārās
vocat. māre māron māra mārūs mārǎ mārās
accus. māron māron māran > in mārūs mārǎ mārās
genit. mārī mārī māryās māron māron mārānon
dat. mārū(i) mārū(i) māraī > ī mārobo mārobo mārābo
instr./ abl. mārū mārū mārī (-yā) mārobi mārobi mārābi
locat. mārē mārē mārī mārobi mārobi mārābi
Adjectifs en –i
"nombreux”" masc. sg. neutre sg. fem. sg. masc. pl. neutre pl. fem. pl.
nom. mantis manti = masc. mantīs mantya = masc.
vocat. manti manti = masc. mantīs mantya = masc.
accus. mantin manti = masc. mantīs mantya = masc.
genit. mant(y)ōs mant(y)ōs mantyās ? mantyon mantyon = masc.
dat. mantē mantē = masc. mantibo mantibo = masc.
instr./ abl. mantī mantī = masc. mantibi mantibi = masc.

Adjectifs en –u (très peu attestés, reconstruction très hypothétique)


“noir” masc. sg. neuter sg. fem. sg.= ū? masc. pl. neuter pl. fem. pl.
nom. dubus dubu dubwī dubēs? dubya? dubyās?
vocat. dubu dubu dubu dubēs? dubya? dubyās?
accus. dubun dubu dubwin dubūs dubya? dubyās?
genit. dubōs dubōs dubwās? dubwon dubwon =
dat. dubow dubow dubwī dubwibo dubwibo dubwābo?
instr. Abl. dubū dubū dubwī dubwibi dubwibi dubwābi?

© PIQ
Yextis Keltikā

1.4 LES DEGRES DE COMPARAISON DES ADJECTIFS


 Comparatif d’égalité : aussi…que = Adjectif + is-etos, ā, on (adjectifs réguliers)
Il peut être formé également par un nom préfixé par kon- (intensif)  Komantī « aussi grand » [=avec
la grandeur de].
Ce comparatif, outre son sens de comparatif d’égalité, peut exprimer l’intensité, l’exclamatif et se
traduire par « quel » + l’adjectif .
Trexsetos (essi) wiros ! = quel homme fort!, Wimpetos (essi) ! = Que c’est beau !
 Comparatif de supériorité : élargissement en /k/ de IE -yūs, usos > uxsos, ā, on ? (sur base de cintux-
des comptes de potiers et du comparatif breton en /oc’h/, gallois en /ach/) ou mieux, comparatif en
ūs, isos si ēurises de l’inscriprion du pilier des Nautes est formé sur un comparatif et signifie
« séniores, aînés », c.-à-d. de *aiuryūs, ises < ayu (« âge »)-ro (suffixe locatif)-yūs (comparatif).
De même, meion (Chamalières) pourrait venir d’un plus ancien Gpl *māison > *maiyon > *mēyon.
"vieux" m-fem. sg. P-celt. mc-fem. pl. P-celt.
Nom. senyūs, is / yuxsos, ā, on *-yōs, yǒs senises / yuxsoī, ās, a *-yoses
Accus. senisǝn, is / yuxson, an *-yos·m senisās / yuxsūs, ās *-yos·ns
Genitif senisos / yuxsī, ās *-yesos senison / yuxson, ānon *-yesom
D senisi / yuxsūi, aī *-yes-i senis?bo / yuxobo, abo
I/A senisi / yuxsu, ī senis?bi / yuxsobi, abi
 Superlatif: radical de l’adjectif + (is-amos, ā, on)
Le superlatif peut être absolu et se traduire par « très + l’adjectif » ou relatif, et se traduire par « le
plus + l’adjectif ».
 Sindā kassikā essi windisamā = « cette jument est la plus blanche »
Certains adjectifs usuels ont conservé des formes anciennes (formes supplétives)
Adjectif Comparatif égalité C. supériorité superlatif
adgossus, u nessetos, ā, on nessos, ā, on nessamos, ā, on
"près, proche " "aussi près" "plus proche" "le plus proche"
bekkos, ā, on bekkisetos, ā, on lag(y)us, u lagisamos, ā, on
"petit" "aussi petit" "plus petit" "le plus petit"
kintus, u kintuxsos, ā, on kintus(a)mos, ā, on
"premier" "premier, plus avant" "prime"
dagos, ā, on kondagos, ā , on wellos, ā, on dekos, ā, on
"bon" "aussi bon" "meilleur" "le meilleur"
drukos, ā, on kondrukos, ā, on waxtos, ā, on messamos, ā, on
"mauvais" "aussi mauvais" "pire" "le pire"
elus, u komantis, i lēūs, is
?
"beaucoup" "autant"(cf. māro-) "plus"
isselos, ā, on issetos, ā, on issus, u issamos, ā, on
wosselos, ā, on "aussi bas" "plus bas" "le plus bas"
"bas"
yowinkos, ā, on yowinketos, ā, on yowūs, wis yowisamos, ā, on
"jeune" "aussi jeune" "plus jeune" "le plus jeune"
letanos, ā, on kobletos, ā, on letūs, is letisamos -ā -on
"large" "aussi large" "plus large" "le plus large"
māros, ā, on komantis, i māyūs, yos ( > mēūs?) māsamos, ā, on
"grand" "aussi grand" "plus grand" "grandissime"
sīros, ā, on kositos, ā, on sēūs, is sīsamos, ā, on
"long" "aussi long" "plus long" "le plus long"
trēnos, ā, on trexsetos, ā, on trexsyos, iā trexsamos, ā, on
"fort" "aussi fort" "plus fort" "le plus fort"
uxselos, ā, on uxsisetos, ā, on uxsyūs, is uxsisamos, ā, on
"haut" (ou ouxsetos) "plus haut" (ou uxsamos)
"aussi haut" "le plus haut"
Syntaxe des comparatifs :
Le comparatif d’égalité est suivi de l’accusatif (IE acc. de contact ou extensif) tandis que que le
comparatif de supériorité est suivi de l’instrumental / ablatif (d’avec, d’entre):
 Wiros essi trexsetos tarwon ≈ « l’homme est fort comme un taureau »
 Wiros essi mayūs bnaī ≈ « l’homme est plus grand que [d’avec, par rapport à] la femme ».
Par ailleurs, comme en français, des adverbes peuvent exprimer l’infériorité ou l’égalité.

1.5 (AD)RĪMĀS : LES NOMBRES CARDINAUX & ORDINAUX


 Les adjectifs numéraux: Les adjectifs numéraux cardinaux sont indéclinables, sauf les quatre
premiers qui se déclinent en fonction du nom auxquels ils se rapportent.
Oynos, ā, on : 1
Dowo, dwī : 2 (ancien duel : G = ō <ow, I/A D = pl)
Trī(s), tiśres, tri- : 3 (déclinaison th. en i plur.)
Petwar(es), petesres, petru- : 4 (déclinaison th. en I plur.)
Pinpe / pempe : 5 Oynodekan : 11
Swexs : 6 Dwodekan : 12
Sextan : 7 Petrudekan: 14 adjectifs
Oxtu : 8 Penpedekan… indéclinables
Nawan : 9 Oxtudekan: 18
Dekan : 10 Nawdekan: 19
 Les numéraux au-delà de la dizaine sont considérés comme des noms (vingtaine, trentaine…)
Wikantī*: 20 (Nom en ī , duel), le nom qui le suit est au Gpl; En cas d’addition d’unités et de dizaines, ce
sont ces dernières qui sont mises au génitif.
Trikontā: 30 (+Gpl); Petrukontā: 40 (+Gpl)…
Kanton: 100 (+Gpl)
Exemples: 21 chevaux = oinos epos wikantōGdu
35 chevaux = penpe epoī trikontās
40 chevaux = petrukontā eponGpl
③ Les ordinaux
Swexsos, a, on
Kintus, ī,, u / kintuxos, a, on : premier
Allos, a, on: second Sextametos, a, on
Oxtumetos, a, on
Tritos, a, on
Na(w)ametos, a, on
Petwaryos, a, on
Pempetos / Pimpetos, a, on: Dekametos, a, on

Trēanis: tiers Petranis : quart


Wo + nombre Acc = X fois ( exception: oinowextā* = une fois)

④ Les substantifs numéraux

Il existait en irlandais ancien des nombres spécifiques pour compter les personnes, les choses ou les
périodes de temps.
De tels substantifs existaient peut-être en gaulois.
 Groupe d’éléments indéterminés:
Nombre + -dyon (N neutre) [Rq. –am+dyon > antyon?]
 tridyon, petrudyon*, pimpedyon*, swexdyon*, sextantyon*, oxtantyon, nawantyon*, dekantyon.
Seul oxtantyon est attesté (dans le calendrier de Coligny); il s’agit d’une réfection sur le précédent.
Tridyon se traduirait par “triade”, “groupe de trois”.
 Substantifs temporels:
L’Irlandais ancien possédait une forme suffixée en –akyā, -yakā pour créer des noms abstraits
désignant une période de temps (jour, année).
On a probablement l’équivalent avec dekamnoxtiakon (période de 10 nuits ou neuvaine si comptage “à
la grecque”).

© PIQ
Yextis Keltikā

1.6 LES PRONOMS ET ADJECTIFS PRONOMINAUX

1.6.1 Les pronoms & anaphoriques


 Pronoms personnels
je tú Il (m.-n.) elle nous. vous. Ils (m.- n.) elles
N/V mī 1 (=I/A) tī (I/a)/tū 1 ēs/is - i/ itu4 Sī/ iā² snī 1 swī 1 īs/ē ? - ī ? eyas/iās
Acc m(e) /mí t(e) in/ton - i/itu4 im? nos / sne wos / swe sōs – *sa2? sies² 4
G (ī)mon(i) tow(i) esyo esyās sonson³? soswon³? es(y)on eyānon
D moī > mī toī > tī (t)u4 ? ey(a)ī snei > snī swei > swī ēbo / obo ? eyābo
I/A. mē > mī ² tē/ō > tī/tū1 (t)u4 ? eyā snē > snī² swē > swī ēbi / obi ? eyābi
1) Les langues celtiques semblent avoir perdu leurs pronoms personnels au nominatif (redontants
avec la terminaison du verbe). Cependant, un pronom semble suffixé en Gaulois (dans un but
emphatique), probablement à l’instrumental ou accusatif : mī (<mé ), tī / tū (<té / tō), snī/e (*n̊ smě >
snnē), swī/e (*usmě > wswē > swē ou directement de *uswě selon Cogwill ou Dunkel) [*métathèse +
assimilation]  Comparer Fr. « moi, je fais… » et apposition au datif (anc. Instrumental) de l’Air..
2) Pour les 3e personnes du singulier et du pluriel et pour le féminin, la situation est différente, le
pronom ayant une utilité quant au genre. Dans ce cas, le gaulois utilise l’anaphorique ey- pour les cas
directs et l’anaphorique e/o pour les cas indirects. Le démonstratif so/to - sī - so/to(d) > tu a été
également utilisé pour suppléer (non distinction des pronoms 3e pers. du pl. entre le nominatif et
l’accusatif nécessitant un renouvellement des formes (cf. īs/sōs < *sons, eyās/sies < *sin̊s).
3) Notre : MCymr. an = n̊smon әnsnon a(s)non (mais MBret hon = so+nōs ?), AIr. na(tha)r / arN =
n̊sron > é/aqron; Votre: AIr. sethar / forN =swesron? > (s)waqron (cpdt Mcymr awch et Bret hoz =
sowōs); Gaulois so+nson/wson ? = « le nôtre, vôtre ». Leur : MCymr eu - AIr aN = es(y)om.
4) Les pronoms sont suffixés aux verbes simples et infixés aux verbes composés. Il existe des formes
atones ou toniques. Pour les 3e pers. sg. m. et n., to- supplée peut-être i- pour raisons phonétiques
(après préverbe) et quand un pronom sujet est aussi affixé (exemple, acc. -ton ). Cf OIr. Id <*i(d)to(d) ?
Les formes atones des pronoms étant utilisées principalement par suffixation au verbe, une
distinction a pu se faire entre formes atones suffixées et formes toniques élargie en « s » et
emphatiques (particule de phrase interprétée comme le démonstratif -s(o) infixé au pronom mais
suffixé par -t(o) pour le neutre ?). Par la suite, l’utilisation de formes enclitiques ou suffixées, atones
ou élargies a pu remplacer les désinences pour distinguer les cas des pronoms personnels.
 Anaphoriques e/o suppléé par ey/i (déictique) : pronom et clitique
N: ēs eyā i(d) īs (<*eyes) (e)yās eyǎ/ī ?
Acc: im eyam? i(d) īs (<*ins) (e)yās eyǎ/ī ?
G: esyo esyās esyo esyom eyanom esyom
D: ūi >ū ? eyāi /iyāi? ūi>ū ? ēbo ? eyābo ēbo ?
I/A: ū ? eyā ? ū ēbi ? eyābi ēbi ?

1.6.2 Les démonstratifs & indéfinis


 Sindos/a, san « ce(t), cette-là » [sm+dhe+e/o-] (cf latin idem, quidam)
N sindos sindā sin ? sindoī sindās sәnǎ?
Acc sindon sindān sin ? sindōs sindās sәnǎ?
G sindī sindās sindi sindōn sindanom sindon
D sindūi sind(a)ī sindūi sindobo sindābo sindobo
I/A sindū sindya sindū sindobi? sindābi sindobi?
Loc sindē / sindē / / /
Démonstratif anaphorique (référant à ce qui précède, déterminant). Sa déclinaison ressemble à celle
des adjectifs (sauf au neutre). Il servira d’article (et adv. « là » = sindū, cf Air. and < sn̊dū*).
L’amuïssement du s initial peut être postulé pour l’adjectif en Gaulois tardif (cf. indās mnās).
Parfois, usage pronominal (celui-là) ou, dans le cas de « sǝn » ou « senī », relatif résomptif (=ce qui, cf
AIr an-í, « that which »= *san-ei, int-í «(s)he who »; cf. Lat. id quod, goth. sa-ei /that-ei).
 So- : ce(t), cette ; enclitic à valeur démonstrative représentant le lieu et le temps. Issu des cas
directs. Les autres démonstratifs sont issus des cas obliques refaits sur so- (ex. IE datif *te/osmoy).
 Sondos/a, sosin « ce-ci, cette-ci» [so+sm+ dhe+e/o-]
N sondos sondā sosin sondoī sondās sosәna ?
Acc sondon sondān sosin sondoūs sondās sosәna ?
G sondī sondās sondī sondon sondanom sondon
D sondūi sond(a)i sondūi sondobo sondābo sondobo
I/A sondū sondya sondū sondobi? sondābi sondobi?
Loc sondē / sondē / / /
Démonstratif (adjectif) de la plus grande proximité ou se référant à ce qui suit, il se décline comme
« sindos » précédé de la particule enclitique ‑so- ; (cf. Cymr. hwn, hon, hyn “celui-ci”, et AIr. sund “ici”
< *sondū “par ici”). Issu des cas oblique de so (datif-locatif ?). Pour la formation, comparer également
grec hoũtoç (celui-ci) = so+Hau+te/o par rapport à a̓utoç (il + démonstratif 2e p) = Hau+te/o.
Rq. : l’amuïssement du /s/ initial peut être postulé pour l’adjectif en Gaulois tardif (cf. onda) ; sondios
(Chartres) est peut-être une forme pronominale (*sondiyos // int-í AIr.)
 Nepos/a, Nepi « un certain, quelqu’un, (d’)aucun »
N nepos nepos / ā nepi nepoī nepās nepǎ ?
Acc nepon nepos / ān nepi nepūs nepās nepǎ ?
G nepī nepī / (y)ās nepī nepon nepanom nepon
D nepūi nepūi /(a)i nepūi nepobo nepābo nepobo
I/A nepū nepū / ya nepū nepobi? nepābi nepobi?
Loc nepē nepē /- nepē - - -
• Nepos, i(d) : pronon indéfinis à th en « o » au masculin et féminin singulier, neutre en « id ». Sens
« quelqu’un, quelque chose », avec négation « personne ».
• Pāpos: tout le monde, chacun (pronon, th en o m/f) pas de neutre ? Uniquement Sg
• Nepos, ā, i(d): quel que, aucun(e)  « any » c.-à-d. « (une) personne » (adj.= gr. ὅστ ις)
• Pāpos, ā, i(d) : tout, chaque  « each » (adj.= lat. quisque, gr. ἕκαστος)
 Interrogatifs et relatifs
 Pē = qui, lequel (m.)cf. lat. quei (<*que-í), pitō* ? = quoi (n) < *pi(d)+to(d), peyā* /pē-sī* ? (f.) N, A ;
Pī* (génitif) ; pē (datif/locatif ?), NPl pē(s) ? Pe (forme de composition)  P(e)-are = pourquoi
 Panā*= d’où
 Poni* = quand
 Pū* = comment, où (+ *pote “vers où”, *podi “où” ?)
 Peti = combien
 -Yo (<*yod) : suffixe relatif attaché au verbe, à la négation ou au préverbe quand l’antécédent est un
sujet ou objet de la relative.
 Divers (pronoms & adjectifs)
 Sosyo, Sosyā ? Formation « génitive » de so-, utilisée comme démonstratif de première personne ?
Valeur relative (= « lequel », ACymr hai) ? Possessif de 3e pers. (le sien) ? Cf allemand dessen
 (I)xsi ?: le/a même, lui/elle-même, en personne, juste (nominalisé = le même, la même chose,
<*epse). Semble s’infixer entre la racine d’un nom et sa terminaison. Cf notæ augentes de AIr. ?
 Allos, allā, alli: autre (après nom), deuxième (précède le nom) - alyos, ā, i : autre ;
 Ollos, ā,on : ample, complet (très en composition) ;
 Ponk (m), pog (n) = quiconque, quoi que, tout ce que, pronom indéfini, comparable à AIr. cecha
utilisé uniquement à l’acc. et avec le subjonctif (< *kwomkwe, *kwodkwe ; cf. bret. bennag, lat. quisque)
 Ki- = -ci, valeur locative (<*kei proclitique ou préfixe).
1.6.3 Les possessifs
Les possessifs, qui n’ont dû exister qu’aux premières et deuxièmes personnes du sg. et du pl., à la
différence du français, sont généralement concurrencés par un pronom personnel ou démonstratif au
génitif (seule tournure utilisée à la troisième personne).
Leur existence n’est pas assurée en gaulois.

© PIQ
Yextis Keltikā

2. Morphologie verbale
n autre domaine où la morphologie flexionnelle a son mot à dire est celui de la morphologie verbale
U ou conjugaison. Celle-ci résulte de la création de formes dérivées d’un verbe par inflexion
(paradigme). Ces différentes formes d’un même verbe proviennent d’un lèxème (≈ radical) dont la forme
utilisée par convention pour représenter ce verbe (par ex. au dictionnaire) s’appelle le lemme.
Le système verbal du gaulois est assez riche et complexe présentant une morphologie ancienne.
Aussi avant de commencer, nous comparerons les systèmes verbaux indo-européens et gaulois.

2.1. LE SYSTEME VERBAL


Le système verbal indo-européen commun est supposé ressembler à ceux du grec ancien et du sanskrit
védique, deux de ses langues filles les plus proches. Il distinguait :
 La personne marquée par des désinences (3 personnes au singulier, duel et au pluriel)
La voix : elle oppose un actif (non marqué) à un moyen marqué par la désinence « o »
 L’actif se retrouve dans les anciens dénominatifs causatifs/donatifs (verbes donner, lever…) ou
essifs (être debout, être tel…) ; L’aspect du verbe détermine s’il est essif ou pas ; un verbe essif peut
devenir causatif en infixant un « n » à la racine ou en suffixant éye/ī.
 Le moyen s’obtient par la désinence ajoutée à l’actif. Il a une valeur allant du réceptif, réfléchi au
passif (recevoir, se lever, être levé par). Le sujet est concerné ou subit l’action.
 Le mode : il permet d'envisager la réalité de diverses façons. On distingue l’action se déroulant
réellement (indicatif), l’action devant se dérouler (impératif), l’action probable dont on attend ou veut
la réalisation (subjonctif) et l’action souhaitée ou non-réelle, le choix (optatif) ; l’indo-européen
possédait peut-être également l'injonctif.
 Le temps : il ne concerne que l’indicatif et comprend le présent (actualisé) et le prétérit (marqué
par l’augment préfixe « e » dans les langues orientales).
 L’aspect : L’aspect est inhérent à la racine ou marqué par des suffixes. On distigue :
 L’imperfectif (représenté par les formes de présent et imparfait) ; il ne dénote aucune implication
qu’une action est accomplie, le procès ne doit pas être achevé pour être effectif (action
prolongeable, ex. chanter, porter) ; le procès verbal est montré :
• en cours de déroulement (« être en train de chanter, manger... ») ;
• inachevé et dans l'effort nécessaire à son achèvement (« chercher à comprendre,
convaincre... ») ;
• répété dans le temps (itératif), habituel, continu dans le temps ;
L’aspect continu est souvent associé à d’autre : itératif, distributif, intensif voire emphatique.
 Le perfectif (représenté par les formes de l'aoriste) : au départ, l'aoriste ne dénotait aucune valeur
temporelle mais un aspect dit « zéro » (ou « perfectif »), c'est-à-dire que le procès verbal
(l'« action ») est représenté sans référence à sa durée (il marque l’achèvement d’une action qui ne
peut être prolongée à moins d’être répétée) et dépend du sens du verbe. L'aoriste, cependant,
ayant besoin que la fin du procès soit atteinte pour que celui-ci ait vraiment lieu (ex. verbes
acheter, sortir…), en est venu à prendre une valeur temporelle accomplie et passée; il peut aussi
servir aux vérités générales (aoriste gnomique) ou aux actions ponctuelles (inchoatif);
 Le statif (représenté par les formes de parfait et la dérivation) : le procès est effacé à l'avantage de
son résultat. Un verbe à l'aspect parfait indique un état stable du sujet résultant d'une action
passée (résultat présent d'une action accomplie dans le passé). Il s’oppose aux verbes dynamiques
et n’expriment ni durée ni accomplissement d’action (verbes modaux et exprimant des états) et
souvent intransitifs. Le verbe es-, « être », pour cette raison, n'a pas d'aspect statique. La valeur du
statif est généralement possessive (ex. craindre = avoir peur).
X X
Imperfectif Perfectif Parfait/Statif
L’aspect du verbe conditionne la formation des temps. Un changement d’aspect peut donner un temps
présent, passé voire futur. Ainsi le verbe non marqué (actif indicatif) n’indique que l’aspect. Pour
avoir le présent, le verbe non marqué peut suffire (verbes primaires) ou il doit être actualisé (verbes
secondaires).
Le système verbal IE se résumait à l’origine aux oppositions suivantes (cf. Watkins, OCV 1969) :
Injonctif (valeur de présent)

Imperfectif/itératif Perfectif (aoriste)

Statif (parfait)
Le système verbal celtique a hérité d’une grand part du système indo-européen.
Cependant, il a réalisé le syncrétisme des catégories aoriste et parfait en un prétérit narratif (prétérit
= temps passé unique). L’opposition aspectuelle Imperfectif - perfectif (dynamique) ≠ parfait (statique)
est devenue imperfectif ≠ perfectif (aoriste) - parfait. L’évolution d’un parfait statif vers un parfait
résultatif explique la fusion du parfait et du perfectif (prétérit = état acquis par l’objet). Ceci a entrainé
la création d’un nouveau parfait sur base de relations existant entre des unités linguistiques dans la
langue parlée (cf. AIr. parfait en « ro- ») et la transformation du futur. Il est à noter que cette
évolution bien qu’appartenant au celtique commun paraît cependant plus récente que celle subie par
les langues italiques (uniquement quand l’aoriste a valeur de subjonctif ?).
 Cette évolution s’explique par le fait que les aspects perfectif (aoriste) et statif (parfait) peuvent
s’utiliser pour exprimer le passé. Exemples :
- « je me dirigeais vers le feu quand il passa(1) au rouge »
- « je m’arrête car le feu est passé(2) au rouge ».
L’utilisation de l’aoriste indique dans le premier cas une action ponctuelle et achevée dans le passé
par rapport à une action qui dure (narration). Dans le second cas, le parfait est utilisé pour indiquer
une action passée mais qui se prolonge dans le présent (le feu est toujours rouge).
 Ces 2 exemples montrent comment on est passé d’une opposition aspectuelle à temporelle.
En effet, dans le premier exemple, l’action se déroule entièrement dans le passé et l’opposition n’est
qu’aspectuelle (imperfectif ≠ perfectif). Dans le second, l’opposition est temporelle entre une action
présente (« je m’arrête ») et une action antérieure passée (« est passé au rouge »).
 Temporel : présent ≠ passé (parfait) / Intemporel : imperfectif ≠ perfectif (aoriste).
Le parfait évolue vers le prétérit (utilisation temporelle) tandis que l’aoriste n’exprime plus que
l’aspect (utilisation intemporelle) en s’opposant au duratif/itératif avec lequel il fait couple.
 L’aoriste du fait de son caractère intemporel finit par exprimer le mode c.-à-d. la potentialité.
De plus, le celtique montre la tendance pour l’imperfectif/itératif à se déplacer dans la sphère
temporelle du présent.
 Un ancien verbe dérivé en /s/ fournit l’aoriste sigmatique qui a pris en celtique une valeur modale
(subjonctive) pour les verbes primaires imperfectifs. Tandis qu’il est devenu le prétérit causatif des
verbes secondaires, des verbes statifs (parfait = présent) ou de ceux qui ne possédaient pas de parfait.
Il souligne l’action accomplie à l’origine de cet état (le subjonctif est l’accomplissement anticipé d’un
présent imperfectif, le prétérit l’action accomplie d’un statif). L’aoriste sigmatique est un
élargisement issu des verbes statifs intransitifs (ex. : être debout, avoir peur…) utilisé pour les rendre
transitifs et perfectifs. Il est devenu la formation type de l’aoriste et a remplacé les autres.
 La structure verbale celtique s’est réduite ainsi à l’opposition présent ≠ passé où le présent a une
forme obligatoirement imperfective, itérative ou causative, le passé pouvant être lui rendu par le
parfait (pour les verbes imperfectifs), par l’aoriste-causatif sigmatique (verbes athématiques c-à-d.
factitif, duratif ou d’état). Le parfait étant lui-même rendu par la désinence et par des modifications
morphologiques (redoublement, vocalisme « o »).

2.2 ÉLEMENTS CONSTITUTIFS DES FORMES VERBALES


Les formes verbales sont constituées d'un radical, et d'éléments variables (des préfixes, infixes et
suffixes temporels ou modaux, et des désinences).
Schéma général d'une forme verbale simple en gaulois:
1. 2. 3.
Radical Voyelle e/o (verbes thématiques) Morphèmes flexionnels
Ø (verbes athématiques) Mode /temps Nombre / personnes

© PIQ
Yextis Keltikā

2.2.1 Le radical et la racine


La racine est un élément abstrait, commun à divers mots dʹune même famille, et qui,
hypothétiquement reconstitué, remonte à l’indo-européen. Le radical est la forme concrète que prend
la racine dans un mot ; cʹest le terme que nous utiliserons pour désigner l’élément exprimant le sens
fondamental du mot. Le radical peut rester identique (*mola-: de molatus « louer ») ou présenter des
alternances (ri/re/ro: de ritus « courir »). Les racines peuvent être dites seṭ (avec laringale) ou aniṭ
(sans laringale).
2.2.2 Le thème
Le thème est la partie du mot qui reste stable dans toute la flexion.
Il est constitué du radical, éventuellement allongé d'un ou de plusieurs suffixes.
Il sera ainsi question du thème du présent (pour les divers modes du présent et l'imparfait), du thème
de l'aoriste, du thème du parfait et du thème du futur.
Les éléments qui marquent les temps, les modes, les voix et les personnes, et qui seront décrits au fil
de la présentation de la conjugaison, sont :
- la désinence : indiquant la personne, le nombre, la voix
- la voyelle thématique : suffixe -e/o, parfois non distinct de la désinence ;
- le redoublement en e et i : à tous les modes du parfait, et au futur ;
- divers suffixes et infixes aspectuels et temporels (-r du moyen, -n- du présent, aoriste en-s)
2.2.3 Désinences
Les désinences n'apparaissent pas toujours clairement séparées du reste de la forme verbale.
Dans certains cas, elles se combinent avec une « voyelle de liaison » appelée voyelle thématique.
La voyelle thématique (alternance o/e) apparaît dans de très nombreuses formes de la conjugaison. Elle
s'intercale, à certains temps et à certains modes, entre le thème et la désinence.
On trouve ainsi :
-o- à la 1ère p. du singulier et aux 1ère et 3e du pluriel (toujours -o- devant -m et -n)
-e- aux 2e et 3e du singulier et à la 2e du pluriel (toujours -e- devant -s et -t).
 Terminaisons supposées de l’IE (une reconstitution parmi d’autres, Beekes)

Athématiques
primaires &
secondaires

Thématiques
primaires &
secondaires

Moyen Parfait

2.2.4 Redoublement
Le redoublement est un préfixe constitué de la consonne initiale du verbe, suivie de -e ou de -i. Le
redoublement en -i- forme quelques rares thèmes de présent : si-sta-mi, je me trouve, et des thèmes de
désidératif : sagyū, je cherche  si-sax-syū, je chercherai. Le redoublement en -e- forme les thèmes du
parfait : klad-yū, je creuse  thème du parfait : ke-klad-a, j’ai creusé.
Le redoublement appartient à une classe de phénomènes assez large, qui expriment l’intensivité (cf D.
Cohen, études du Chamito-sémitique comparé) par la répétition, et que Troubetskoy inclut dans ses
procédés d’appel : répétition de la racine entière (intensifs chinois, adjectifs fidjiens), répétition
partielle (redoublement IE), répétition d’une consonne ou d’une voyelle (cf les intensifs sémitiques et
berbères, et l’intensif français ép-pouvantable). Le redoublement IE marque un changement d’aspect.
Remarques :
- Les verbes dont l’initiale du thème comporte une occlusive suivie de -r ou -l redoublent l’occlusive
uniquement ;
- Quelques verbes dont le radical commence par une voyelle brève ont un redoublement de la voyelle:
la syllabe initiale se redouble en allongeant la voyelle (au parfait) ou en précédent la voyelle de -e
(parfait) ou -i (futur). Il s’agit d’anciens thèmes dont le radical commençait par -p-.
Exemples : *Ebrasyu (pour pe-prasyu) « j’offrirai », *iorxsyū (pi-porg-syū) « je tuerai ».
- Dans les verbes composés, le redoublement s'intercale entre la préposition et le verbe, avec
éventuellement des transformations phonétiques : ati-ge-gna, je reconnus / reconnais
2.2.5 Synthèse
Il devait probablement exister 2 grandes catégories de verbes en gaulois:
- les verbes primaires (verbes forts & à nasales infixes) sont caractérisés par l’aoriste = subjonctif et le
prétérit = parfait.
- les autres verbes causatifs / factitifs (verbes faibles + causatifs en éye), les anciens statifs et quelques
perfectifs sont caractérisés par le subjonctif = « optatif » et le prétérit = aoriste sigmatique.
Cette subdivision peut être déduite du système verbal de l’irlandais ancien. En effet, celui-ci
comprend des verbes forts faisant leur subjonctif sur l’aoriste et leur prétérit sur le parfait.
A côté de ces verbes, il existe une série de verbes faisant leur subjonctif en /ā/ et ou leur prétérit sur
l’aoriste sigmatique. Une partie de ces formes peuvent s’expliquer par des raisons phonétiques
(l’aoriste en s devant sonnante dans les racines seṭ donne ase/o > ā en AIr.).
Cependant des subjonctifs comme AIr. do-rata, gabaid, agaid ne peuvent s’expliquer de cette façon, de
même que leur prétérit sigmatique.
De plus, des verbes dits « faibles » font également leur subjonctif en /ā/ et leur prétérit par l’aoriste
sigmatique.
Pour comprendre les faits AIr., une comparaison avec d’autres langues IE s’impose donc :
- Les verbes dénominatifs comme les factitifs -itératifs n’ont jamais de thème aoriste en védique.
- Similarités entre causatifs-itératifs et les formations dénominatives en IE. Ces verbes sont
imperfectifs même s’ils ont une signification qui inclut l’accomplissement.
Exemple : le verbe « acheter » est perfectif (on ne peut pas dire «j’ai acheté pendant 3 heures»  pas
de durée). Mais sur base de « achat » (NV)  le verbe dénominatif « faire des achats » est imperfectif
car on peut dire « j’ai fait des achats pendant 3 heures » (= une succession d’actes d’achat)  un
dénominatif est à la fois factitif (faire un acte), itératif et imperfectif (comparer opposition entre
verbe simple perfectif et le dénominatif imperfectif dans les langues slaves).
- Les factitifs-itératifs sont une seule classe de verbes dont le sens est d’engager « de manière itérative
une activité agentive » (dans la plupart des cas, des verbes transitifs).
Avec un suffixe causatif, si le verbe est un verbe intransitif de changement d’état (ex. mourir) ou statif
(ex. rester)  il devient factitif (tuer et coucher) ; s’il avait déjà une activité agentive  il devient itératif.
- Les verbes en ā et ī sont semi-thématiques c.-à-d. que mis à part 1ère pers sg en (y)ō (thématique e/o),
le reste a une terminaison athématique (directement ajoutée à ā ou ī). Comparer baltique en ā, slave
en ī, germanique et grec en ā…
De tout cela, on peut conclure que les verbes irréguliers en AIr. sont soit 1 d’anciens verbes perfectifs ne
possédant pas de parfait (atelique) -mais aussi 2 quelques statifs dont le parfait à valeur de présent- qui
font leur présent grâce à un suffixe ou infixe causatif / itératif, soit 3 des verbes dénominatifs. Une
comparaison des faits grecs montre que de nombreux verbes irréguliers en AIr. le sont aussi en grec
(notamment aoriste second et présent en -ske/o, -(a)n-…).
Les dénominatifs, statifs et verbes perfectifs reçoivent différents suffixes au présent :
- suffixes ye/o, éye/o (probablement nom d’agent suffixé en ye/o) ou ne/o ;
- suffixe eHa (d’action ou dénominatifs factitifs, cf. Hittite aH, probablement nom à l’instrumental à
valeur d’action ou d’agent) + ye/o. En grec, āye/o > āe/o avec contraction des voyelles  forme
athématique s’est étendue à toute la conjugaison.
Leur subjonctif est peut-être tiré de l’optatif en /ā/ : optatif = potentialité (état réitéré).
Rq. Si action intermitente dans la durée  action itérative sur cette durée mais aussi potentielle à
n’importe quel moment de cette période. La fusion entre potentialité et itération est plus forte dans le
passé (cas du verbe être avec sa forme esā-). Cependant, V formation verbale infra

© PIQ
Yextis Keltikā

2.3. LES DIFFERENTES FORMATIONS VERBALES EN GAULOIS SONT :

 L’indicatif présent est le temps le plus fréquent et la base de la conjugaison du présent (indicatif &
impératif) et de l'imparfait (représenté seulement à l'indicatif) pour les verbes, cités dans le lexique à
la 1ère p. sg. de l'indicatif présent. Les verbes « thématiques » intercalent la voyelle thématique e/o
entre le thème et la désinence primaire (apocopée le plus souvent). Les verbes « athématiques », sans
voyelle thématique ont la désinence primaire.
D’autres formations existent (pour verbes à aspect autre qu’imperfectif à l’origine):
 Verbes dérivés à nasale infixe, thèmes à nasale suffixée, causatifs en -éye/o
 Verbes faibles dénominatifs athématiques, thématiques (ou semi-thématiques)
 L'imparfait, formé sur le thème du présent, n'existe qu'à l'indicatif. Temps secondaire, il est caractérisé
par des désinences spéciales constituées de suffixes probablement pronominaux ou anaphoriques (-de, -
se? Cf infra) ; Mais désinences moyennes selon plusieurs linguistes (cf. Vénétique doto ?).
 Médiopassif (des verbes media tantum) > imperfectif > terminaisons secondaires.
Ex. : je meurs (moyen / imperfectif)  action présente ≠ Je suis mort (statif) état acquis par le sujet.
Quand le parfait des verbes d’action sert à exprimer le prétérit (état acquis par l’objet), l’opposition se fait
entre accompli (= parfait) ≠ imperfectif (= moyen). Au niveau du présent, les terminaisons primaires
n’expriment que l’imperfectif (pour les verbes d’action hors du sujet)  l’aoriste sigmatique prend une
valeur modale subjonctive (aoriste d’anticipation). Par la suite (probablement pas en Celtique Commun),
les terminaisons moyennes servent à exprimer l’inaccompli en dehors de l’indicatif présent (en
remplacement des terminaisons secondaires IE) : onna (<*mam/on+ma), tas, to, mes̵s̵i (<*mesdhV), tē, nto.
 Cependant, la nécessité d’affixer les pronoms après une particule vide « no » pourait militer en faveur
de la première hypothèse (imposibilité de suffixer le pronom) ; l’absence de « r » des verbes déponents
pouvant également s’expliquer de cette façon (v. GO 2003 pour AIr.). Ainsi, l’imparfait en gaulois,
comme en français et en latin, décrit un fait en voie de se réaliser dans le passé, un fait qui dure, ou un
fait qui se répète (par rapport à un acte ponctuel). Une particule « -d(e) » corrélative a pu être suffixée
au verbe à l’imparfait dans des diptyques (proposition à l’imparfait, proposition au parfait/aoriste) de
type « Je marchais dans la rue quand il vint vers moi »  terminaisons : 1p : om-de > omne / mes-de >
mes̵s̵i, 2p ess ? / tes. (cf conjugaison en « i»). Toutefois, la première hypothèse me semble plus probable.
 L'aoriste (ἀόριστος = indéterminé), comme le présent, est un temps très fréquent, qui s'emploie aux
modes indicatif, subjonctif et impératif. Il est avant tout un aspect ponctuel, par opposition au présent
duratif. Ce n’est qu’à l'indicatif que l’aoriste a un sens passé et correspond plus ou moins au passé
simple du français. Au subjonctif, l'aoriste est un temps secondaire, caractérisé par un suffixe [-s] à
valeur causative et par les désinences secondaires. On distingue donc différents thèmes d'aoristes :
 Prétérit (verbes faibles et statifs) = racine degré plein + s + terminaisons primaires. /S/ < /ss/ par
réfection à partir de 3sg st > /ss/ (en vieil irlandais). Exemples readdas, legasit ?
 Subjonctifs = racine + s+ terminaisons  thématiques en occlusives = /s/, racines seṭ = /as/.
Cf les aoristes sigmatiques grecs (suffixe σα pour l’indicatif et su/j le subjonctif) sur le modèle |élysa.
Exemple beiyassu < *beyasū?
Un aoriste thématique (sur le modèle des aoristes thématiques ou « aoristes seconds » grecs) explique
peut-être les formes en /ā/ (contractées ?) de certains verbes en Air (sur racine seṭ CeRH). Cf le verbe
grec au subjonctif aoriste balu/e qui s’explique par le radical bal + thème aoriste o + thème subjonctif
o/e qui a donné des formes contractées en u/j .
 Le futur est formé soit du radical (avec redoublement en /i/), suivi du suffixe /sy/, de la voyelle
thématique -e/o, des désinences primaires, soit du radical seul avec suffixe -sye/o (= désidératif). Il est
possible que le futur vieil irl. en /f/ soit issu de la fusion du désidératif (AIr. : -osyet* > uīt > fid) et d’une
forme en -bye/o (présent d’habitude -biyet*>bid ?), les verbes faibles ne pouvant redoubler. Noter la
fréquente palatalisation des verbes dénominatifs en ā au futur en AIr. (absente dans les autres temps).
Pour le futur, comparer le futur grec dorique qui est formé du radical (√ ), du suffixe temporel se, de
la voyelle thématique u/ε et des désinences primaires (ex. speysiú), le futur sanscrit en sye/o sur
racine allongée et le désidératif : racine redoublée + se/o et terminaisons thématiques.
 Futur : racine degré e + (ə)s + ye + terminaisons.
 Désidératif : racine redoublée [Ci+racine 0] + (ə)s+ ye + terminaisons ? cf. sisaxsyū (exception ?).
 Le parfait est un temps primaire du passé (prétérit). Le thème du parfait, toujours « athématique »,
est plus rarement employé que les thèmes du présent et de l'aoriste. Certains verbes ne se
rencontrent pas au parfait (verbes secondaires faibles et quelques causatifs).
Le parfait se caractérise par :
 le redoublement en -e- ou la racine en degré -ā- (pour verbes primaires à racine CeC) ;
 les désinences -a, -as / -ta, -e, -amas, -ate, -ér ?
 L’optatif en -ā :  forme le subjonctif de certains verbes primaires (perfectifs, statif, √seṭ ?),  valeur
prétérit (= non-réalité) sur verbe être et  forme le subjonctif des verbes dénominatifs et
désadjectivaux (duratifs, itératifs) ? La deuxième valeur doit être la plus ancienne.
En effet l’aspect statif peut avoir 3 sphères temporelles : le présent = parfait (résultat présent d’une
action passée), le passé = plus-que–parfait (résultat passé d’une action antérieure, la situation
présente ayant changé ; ex. « j’étais malade »  je ne le suis plus), le futur ≈ optatif (réitération de
l’état passé). Cette forme serait un prétérit en ā, contre partie d’un subjonctif (aoriste) en –e/o.
L’existence de l’opatif en -ā reste toutefois hypothétique en gaulois et en italique (cf synthèse infra).
 Les participes, adjectifs et noms verbaux : on distingue plusieurs formations :
a) l’adjectif verbal en -tyos, ā, on (sert de participe passé), dérivé possessif sur racine primaire au
degré zéro ; l’adjectif verbal en -tos, ā, on (sert de prétérit passif). Il n’y a pas de preuve que les 2
formes soient distionguées en Gaulois.
b) l’adjectif verbal d’obligation (participe passif futur) en -teyos, ā, on (ex. karateyos = aimable)
c) l’adjectif en –mnos, ā, on provenant d’une forme IE *mno indiquant qu’un nom peut être l’objet
d’une action (participe passif évoluant vers un participe présent à aspect imperfectif; il peut parfois
être rendu en français par l’adjectif en -able/-ible ou le nom d’agent en -ant.
d) le nom verbal : il sert d’infinitif ou de gérondif dans les langues celtiques. Il se décline comme un
nom ordinaire. Il existe différentes formations basées sur la racine verbale suffixée (le suffixe étant
rarement prédictible à partir de la racine) : √-on (fréquent avec v. composés à finale en g), √-yon
(fréquent avec v. composés à finale en laryngale), √-yā, √-(s)man, √-tis, √-tus (fréquent avec v.
secondaires en ā ou ī), √-tā, √-ton, √-tlon (valeur instrumentale), √-mus, √-mā (fréquent avec v.
secondaires en ī) … Certains verbes sont défectifs et utilisent une autre racine pour former le nom verbal.
Synthèse : reconstruction de l’évolution des formations verbales celtiques (d’après Air.)
IE  Celt. Présent Subjonctif Aoriste Parfait
 √ CVC th CVC-e/o CVC-e-e/o CVC-(s)é/o CoC (V=e), Ce-CC (V≠e)
 √CVRC th C(e)RC-e/o CeRC-e-e/o CR(e)C-e/o Ce-CRC
 Id = s-aoriste ø parfait = prétérit
 √ CVRH ath C(e)RH, CRn(e)H CeRH-e/o CR(e)H-é/o CeCR(H) ?
 √ CVR ath C(e)R CeR-e/o CR-é/o CeCR(H) ?
 CRnH s-aoriste +e/o ø parfait = prétérit
 √ CVRH th CRH-ye/o? CeRH-e-e/o CeRH CeCR(H) ?
 √ CVR th CVR-e/o CVR-e-e/o CVR CeCR(H) ?
 CVR-e/o CeRH (=aoriste) s-aoriste CVRHs
Formations générales tirées des principales racines verbales IE, les cas particuliers n’étant pas pris en compte.
Les langues celtiques ont vu évoluer ces formations suites à des modifications phonétiques et morphologiques.
 L’absence de distinction claire entre présent et subjonctif (racines consonantiques), conjuguée à l’utilisation
du parfait comme prétérit a déplacé l’aoriste (devenu sigmatique en celtique commun) dans la sphère du
subjonctif pour les racines aniṭ.
 Les verbes thématiques de structure CVR aniṭ et seṭ combinent leurs formations (RHe/o = Re/o) au présent et
subjonctif ; à l’aoriste la terminaison athématique est probablement à l’origine du a-subjontif.
 Les verbes à racines seṭ athématiques opèrent une distinction claire entre nă-présent et e-subjonctif.
Cependant, l’aoriste n’est plus suffisamment marqué par rapport au subjonctif (opposition primaire vs
secondaire)  création d’un aoriste sigmatique issu des thématiques (CVRH-s > CVR-Hs > CVR-as) à valeur
prétérit en cas d’absence de parfait. Les verbes athématiques à présent-√ se confondent aux verbes faibles. Les
verbes faibles, n’ayant pas de parfait suivent le modèle des verbes seṭ. Cette évolution ne date probablement pas
du Celtique Commun.
 Les verbes primaires en –ye/o, souvent formés sur racine au degré ø, se répartissent selon les 2 formes de
conjugaisons en fonction de leur consonne finale, avec quelques irrégularités.

© PIQ
Yextis Keltikā

2.4. DE LA CONJUGAISON EN « I » (TERMINAISONS PRIMAIRES ET SECONDAIRES)


Le gaulois ne devait plus distinguer les terminaisons primaires et secondaires pour les verbes
thématiques, ce qui a entraîné un renouvellement des formes de l’imparfait (l’opposition désinances
primaires = présent  désineances secondaires imparfait n’existant plus).
Les formes en « i » du Vieil Irlandais (flexion absolue) ont une autre origine : un suffixe «*de »
(particule introductive suffixée dans l’énoncé anaphorique), ou « *es » (selon W. Cowgill).
En gaulois, on trouverait parallèlement une particule focalisante «id(e)» (=là) à valeur anaphorique
(comme le pronom) et déictive. Celle-ci serait à l’origine la particule déictique « i » infixée à « de » (cf
particule grecque de et le grec homérique ide « et », utilisé cependant en chypriote pour introduire
une principale qui suit une subordonnée) ; « ide » s’est peut-être confondue avec le pronom personnel
neutre « *id », après apocope de la voyelle finale. V. chapitre sur la syntaxe.
« Ide » sert de particule introductive et de particule relative dans les « fausses » subordonnées
relatives en Brittonique.
Exemple : MCymr : yd  yd af i, « j’y vais »
ys < essid, utilisé en tête de phrase  yssym < essidmī (= j’ai…There is to me).
Lépontique : Belgūi pruiam Dēwū karite išos (id-sos) kalite palam
« D a placé la pr. pour B, lequel y a élevé la p. »
Ces particules peuvent équivaloir aux anciens adverbes de lieu du français « en » (= Lat. inde) et « y »
(=ībi <* idhi) qui ont acquis une valeur pronominale.
« I », d’origine déictique, se retrouve dans les pronoms ēs (< eys), eya, i et yos. La racine nue
n’apparaît qu’en composé (AInd-Ir. i-dam, lat. i-dem). Cf. latin « jam » (maintenant, bientôt, déjà),
gothique « ja(i) » (en effet, oui). Cf. également l’ezafé des langues iraniennes (particulièrment l’acc.
ossétique en <i>). La racine avec ablaut doit être munie de la flextion (cf. īs lat. et AIr., le relatif et
démonstratif yo Ind-Ir.). Le terme indépendant nu s’est dissocié du pronom personnel et s’est
grammaticalisé; il est préfixé aux noms, pronoms et adjectifs (cf. AIr. isiu, isin mais suffixé dans an-í)
et suffixé au verbe. Il est probablement à l’origine du génitif en /ī/ des thèmes en O.

Exemples :
- *De+emmi, de+esi…  -daᴸ, -daᴸ (fomes conjointes de la copule, à l’origine des autres formations)
- *Bereti+d(e)  berid (maintien de la finale, pas d’apocope)
- *Bereti+de+e  berthi (maintien de la finale, élision de « de » intervocalique avec pronom objet)
- *To+d(e)+béret  do.beir (pas de lénition après préverbe)
- *Ni+d(e)+tóberet  ni.tabair (pas de lénition après négation et particules verbales)
- *To+d(e)+me+beret  do-m.ḃeir (pronom objet non lénit après préverbe)
- *Kon+de+e+ǝnket  cond.icc (pronom personnel classe B)
- *Wer+de+me+kanet  fordomL.chain (idem)
- *Ni+de+exs+beret  ní·eper (élision de « de » intervocalique)
- *Ro+de+em+karast  raN.car (élision de « de » intervocalique)
- *Ro+de+e+karast  raL.char (élision de « de » intervocalique, lénition après pron. objet neutre)
- *Exs+de+yo+e+beret  ass-id·beir
NDLA : L’idée d’une particule à l’origine de la flexion absolue de l’AIr. est de Pedersen et développée par Cowgill ;
cependant la nature de la particule reste discutée (es pour la plupart provenant de eti ou de la copule est).
2.5. MODELES DE LA CONJUGAISON
Le mode indicatif, le plus employé, est représenté à tous les temps. Les premières personnes des
indicatifs présents, futur, aoriste et parfait servent de base à toute la conjugaison, et constituent les
temps primitifs. Les verbes, cités dans les lexiques et dictionnaires à la 1e p. sg. de l'indicatif présent,
aoriste et parfait (parfois 3e), permettent d'identifier le thème du verbe, base de la conjugaison à tous
les modes.
La conjugaison étant formée par suffixation, on distingue 2 types de verbes, suivant que la suffixation
se fasse sur la racine verbale (verbes primaires) ou sur un dérivé de celle-ci (verbes secondaires) ; Ces
derniers se partageant entre dérivés issus de verbes primaires (déverbatifs) mais également dérivés
issus de noms ou adjectifs (dénominatifs).
2.5.1 Les verbes primaires
Ce sont des verbes dits « forts », formés directement sur la racine. Suivant l’affixation, on peut les
classer en athématiques, thématiques (en e/o ou en ye/o). La plupart sont imperfectifs et présentent 3
thèmes :
 Imperfectif : utilisé pour le présent, l’imparfait à l’actif et au passif.
 Aoriste (perfectif) : utilisé pour le subjonctif.
 Parfait : utilisé pour le prétérit.
A ces thèmes, s’ajoute des dérivés verbaux : suffixés en sye/o donnant le futur ou désidératif, suffixés en
sī (athématique) pour l’optatif, suffixés en īr (primaire) ou or (secondaire) au passif (<3e pl. parfait ě r ?).
Quelques verbes irréguliers ne possèdent pas tous les aspects et sont donc soit défectifs, soit suffixés
(suffixe itératif) donnant des verbes secondaires, soit subissent le redoublement (quelques rares
verbes en voie d’assimilation). Pour leur conjugaison, voir « verbes irréguliers ».
1) Thématiques sur racine consonnantique
La conjugaison s'utilise pour trois groupes de verbes : les thématiques en e/o de racine C(R)eC (A1a),
les verbes de racines CVC (V≠ e) ou CVRC (A1b) et les thématiques en ye/o de type latin capio, formés
principalement sur racine degré ø (a1c)
 Imperfectif Présent : racine + (y)e/o + désinences primaires (apocopées ?)
Les racines de type CVRC (ou R vaut y ou n) font leur présent au degré zéro
 Imparfait : racine + e/o + désinences secondaires spéciales (du fait de l’apocope) ou moyennes
 Impératifs : impératif sur imperfectif présent(1) et sur injonctif aoriste (2) (surtout 2 sg.)
 Subjonctif aoriste : racine + s (aoriste sigmatique) + e/o & désinences (semi-thématiques)
Les racines CVRC (ou R vaut y ou n) font leur aoriste au degré long (=ey, en > ē)
 Futur (désidératif): racine (simple ou redoublée) + (ǝ)sye/o + désinences secondaires
 Conditionnel : optatif correspondant au désidératif présent (=futur) ou s-aoriste, √+sī
 Prétérit : racine degré ā (verbes CVC) ou degré zéro redoublée (CVRC) + désinences du parfait
 Nom verbal : sert d’infinitif, diverses formations (irrég.)
 Participes : prétérit passif (to) / p. passé (tyo), adj. verbal de nécessité (gérondif)

KINGE/O « marcher » (A1b)


• Présent: king-ū, king-es/ē, king-et(i), king-omos, king-ete(s), king-ont(i);
King-etiyo ?, king-omosiyo?, king-ontiyo;
king-īr (<*er )?, king-ontir?
• Impératif: king-e1 ! / kēxs2, king-etu/ kēxstu, king-omo(s), king-ete, king-ontu/ kēxsontu
• Imparfait: king-onna, king- etās?, king-etu, king-omes̵s̵i, king-etes, king-ontu ?
• Subjonctif aor. : kēxsū, kēxses, kēxs(e)t, kēxsomo, kēxsete, kēxsont ?; kēxse/ontor?
• Futur/désid.: kēxsyū, kēxsyes, kēxsyet, kēxsyomo(s), kēxsyete, kēxsyont?; kēxsye/ontor?
• Conditionnel kēxsīn, kēxsīṡ, kēxsīt, kēxsīmo(s), kēxsīte, kēxsīnt?; kēxsī(n)tor?
• Prétérit: kekanga, kekangas, kekange, kekangame, kekangate, kekang(ant)er ?
• Nom verbal: Kē/amman, « marche »
• Participes: kēxs(y)os, ā, on – kēxsēyos, ā, on

© PIQ
Yextis Keltikā

SAGYE/O « tendre vers, chercher » (A1c)


• Présent: sag-iu, sag-is(i), sag-it(i), sag-yomos, sag-ite(s), sag-yont(i)
sag-ityo ?, sag-yomosiyo?, sag-yontiyo
sag-itir?, sag-yontir?
• Impératif: sag-i / saxs !, sag-itu/ saxstu, sag-yomo(s), sag-ite, sag-yontu
• Imparfait: sag-yonna, sag-itās?, sag-itu, sag-yomessi, sag-ites, sag-yontu?
• Subjonctif aor.: sāxsu, sāxseṡ, sāxs(e)t, sāxsomo, sāxsete, sāxsont?; sāxse/ontor?
• Futur/désid.: sisaxsyu, sisaxsyeṡ, sisaxsyet, sisaxsyomo(s), sisaxsyete, sisaxsyont
• Conditionnel: sisaxsīn, sisaxsīṡ, sisaxsīt, sisaxsīmo(s), sisaxsīte, sisaxsīnt?; sisaxsī(n)tor?;
• Prétérit: sesaga, sesagas, sesage, sesagame, sesagate, sesag(ant)er ?
• Nom verbal: Sagitis (f) “recherche”
• Participes: saxt(y)os, ā, on − saxtēyos, ā, on
Remarque: proche de cette catégorie est celle des verbes IE athématiques. Dans les langues insulaires,
ces verbes ont été « thématisés » (exepté le verbe être et quelques verbes en « a» assimilés aux verbes
dénominatifs). Il n’est pas sûr que le Gaulois ait suivi le même chemin. Un cas de verbe athématique
peut être attesté (diligentir). Ces verbes seront toutefois classés dans la catégorie verbes irréguliers.

2) Thématiques sur racines à résonante


Ces verbes primaires se distinguent des précédents par leurs racines en CVRH ou CVR affixées en e/o
(A2a) ou ye/o (A2b).
Il y a confusion pour ces verbes entre racines seṭ et aniṭ (RHe/o > Re/o).
Leur conjugaison est identique aux précédents sauf au subjonctif (ā) et au futur (asye/o)

*WERE/O « procurer, trouver » (A2a)


• Présent: wer-ū, wer-es/ē, wer-et(i), wer-omos, wer-ete(s), wer-ont(i)
wer-etiyo ?, wer-omosiyo?, wer-ontiyo
wer-īr?, wer-ontir?
• Impératif: wer-e1 !, wer-etu/ kēxstu, wer-omo(s), wer-ete, wer-ontu/ kēxsontu
• Imparfait: wer-onna, wer- etās?, wer-etu, wer-omes̵si̵ , wer-etes, wer-ontu ?
• Subjonctif aor. : wer-ān, wer-ās, wer-āt, wer-āmo, wer-āte, wer-ānt ?; wer-ā(n)tor
• Futur/désid.: wer-asyū, wer-asyes, wer-asyet, wer-asyomo(s), wer-asyete, wer-asyont?
• Conditionnel wer-asīn, wer-asīṡ, wer-asīt, wer-asīmo(s), wer-asīte, wer-asīnt? wer-asī(n)tor
• Prétérit: wowra, wowras, wowre, wowrame, wowrate, wowr(ant)er ?
• Nom verbal: woron « octroi »
• Participes: wrīt(y)os, ā, on – wrītēyos, ā, on

3) Verbes (a)thématiques à nasale sur racines à résonante


Athématiques transitifs, vaguement causatifs référant au commencement (inchoatifs) ou à la fin d’une
action ou pour les actions ponctuelles (non répétées) = perfectif.
En Vieil Irlandais, cette conjugaison se caractérise par un présent en « n » (BIV et quelques BV de la
classification Thurneysen), un subjonctif en « ā » < (ǝ)se/o et un prétérit = parfait (anc. aoriste ?).
On distingue 2 sous-groupes :
(a) Verbes seṭ ou aniṭ à suffixe athématique en N(e)Hₑ, Hₐ, Hₒ > Nǎ
Formés sur le degré réduit de l’ablaut aux présent, imparfait, parfait.
Il y a confusion pour ces verbes entre racines seṭ et aniṭ.
(b) Verbes CVRC type thématique en Ne/o. Cette dernière catégorie a probablement une origine
phonétique (cf E. Hamp et Milizia). Ils se comportent comme les verbes thématiques A1 sauf au
présent («n» suffixe).
BEYA « frapper, fendre » (A3a)
• Présent : binǎ-mi, binǎ-s(i), binǎ-t(i), binǎ-mes(i), binǎ-te(s), binǎ-nt(i)
binǎ-tyo?, binǎ-mesyo?, binǎ-ntyo (rel.)
binar ?, binantir (pass.)
• Impératif: binǎ!, binǎ-tu, binǎ-mas, binǎ-te, binǎ-ntu
• Imparfait: binǎnna, binǎtās ?, binǎtu, binǎmas̵s̵i, binătes, binǎntu
• Subjonctif aor.: beyas-ū, beyas-es, beyas-(e)t, beyas-omos, beyas-ete, beyas-int/ont?
• Futur: beyas-yū, beyas-yes, beyas-yet, beyas-yomos, beyas-yete, beyas-yont?
• Conditionnel: beyas-īn, beyas-īs, beyas-īt, beyas-īmos, beyas-īte, beyas-īnt?; beyas-ī(n)tor
• Prétérit : beba, bebas?, bebe, bebame, bebate, bebyar ?
• Nom verbal: Bēmman / -biyon (pour les verbes fort composés  degré e + yon)
• Participe : ? - bītos, ā, on
Remarques :
- Les verbes A3a ont peut-être un subjonctif thématique en e/o sur racine degré plein.
- Ne/o suffixé à une racine CVRC où R=n (cf. tonkne/o)
- Nǎ infixé à une racine RH où R=l donne ll (ex-to.bl̊nǎ > ex-to.balla > a-t.baill) assimilé à B1 ?

2.5.2 Les verbes dérivés secondaires


Catégorie très productive, ces verbes se forment à l’aide d’un suffixe à partir de noms, d’adjectifs
(dénominatifs) ou d’un verbe (déverbatifs). Ils servent à produire de nouveaux verbes ou à introduire
dans la langue des verbes étrangers.
1) Athématiques en « ā » (aH)
Verbes transitifs – Fusion des dénominatifs en āye/o, des factitifs (suffixe eH), athématiques duratifs,
formés sur le thème (thématique en /ā/). Parfois formé sur le nom verbal (itératif). Ils tendent à
remplacer des verbes primaires par élimination d’une forme phonétiquement faible ou à flexion
difficile (cf. fr. solutionner remplace résoudre). Généralisation de la forme athématique (refaite sur
athématiques en /ă/ ou /nă/).
 Imperfectif Présent : issu d’ancien athématiques en /ǎ/ ou du dénominatif en eHye/o > āye/o >
āe/o (ex : markāye/o « faire du cheval » > markāmi, markāti,… )
 Optatif / subjonctif : racine à laryngale + désinences itératives secondaire?.
 Présent / futur d’habitude (duratif): racine + thème + être (bouti) au présent d’hab.
 Futur / désid. : racine thématique + s + ye/o+ terminaisons (AIr. : osyet* > uīt > fid = fut. ?)
 Imparfait : thème du présent + désinences moyennes ou secondaires spéciales. Seul prétérit ?
 Prétérit : aoriste/causatif sigmatique: racine + S + désinences primaires (degré zéro).
Racine a (<ǝ?) + s + désinences primaires. Son existance n’est pas certaine en celtique ancien.
Rq .: 3e sg ST > ss, forme qui s’est étendue aux autres personnes en vieil-irlandais  maintien du s.
MOLĀ - « louer, glorifier » (B1)
• Impf. Présent : Molā-mi, molā-ṡ(i), molā-t(i), molā-mes(i), molā-te(s), molā-nt(i)
Molā-tiyo, molā-masyo, molā-ntiyo (rel.)
Molātir ?, molāntir (pass.)
• Impératif: Molā !, molā-tu, molā-mes, molā-te, molā-ntu
• Imparfait: Molā-nna, molā-tās*, molā-tu, molā-mas̵si̵ , molā-te(s), molā-ntu
• Subjonctif: Molā-n, molā-s, molā-t, molā-mos, molā-te, molā-nt
• Futur/ prés. hab: Molo-byū, Molo-byes, molo-byet, molo-byomos, molo-byete, molo-byont ?
• Futur/désid.: Molo-syū. molo-syes, molo-syet, molo-syomos, molo-syete, molo-syont
• Prétérit ? : Mola-sū/an, mola-s(es), mola-ss, mola-s(o)mos, mola-s(e)te, mola-so/ant?
• Nom verbal: Molatus « louange »
• Participes : Molatos, ā, on (loué,e) - Molatéyos, ā, on (louable)

© PIQ
Yextis Keltikā

2) Athématiques et/ou thématiques en ē > ī (eHE)


Quelques verbes statifs en ē > ī athématiques et verbes intransitifs, anti-causatifs (V. réfléchis) suffixés
en -sagī (B2a) et des déadjectivaux ou dénominatifs essifs en eye/o type seneye/o (B2b).
 Présent : racine + désinences primaires (athématiques ī et thématiques iye/o > ī ?)
 Subjonctif : racine + laryngale (eHA) +désinences secondaires
 Imparfait : thème du présent + désinences moyennes ou secondaires spéciales?
 Prétérit : aoriste/causatif sigmatique : racine (e ou ī) + S + désinences primaires (degré zéro) ?
 Présent / futur d’habitude (duratif): racine + thème + être (bouti) au présent d’hab.
 Futur : racine thématique + s + ye/o+ terminaisons (AIr. : osyet* > ǔīt > fid = fut. ?)
ROWDĪ - « être rouge, rougir » (B2b)
• Présent : Rudi-yū/ī-mi?, rudi-yes(i), rud-yet(i), rudi-yomos(i), rudi-yete(s), rudi-yont(i)
rudi-yetyo, rudi-yomosyo, rudi-yontyo (rel.)
Rudi-yetīr ?, rudiyontīr (pass.)
• Impératif: Rudī!, rudī-tu, rudī-mes, rudī-te, rudīn-tu
• Imparfait: Rudi-yonna, rudī-tās, rudī-tu, rudī-mas̵s̵i, rudī-tes, rudī-ntu ?
• Subjonctif: Rudiy-ān?
• Fut./prés. hab: Rudiyo-byū?
• Futur/désid: ?
• Prétérit ? : Rowdi-sū, rowdi-s(es), rowdi-ss, rowdi-s(o)mos, rowdi-s(e)te, rowdi-so/ant?
• Nom verbal: Rowdyamā « rougissement »
• Participes: Rowdītos, ā, on (rougi,e) - rowdītéyos, ā, on (à rougir)

3) Thématiques en ye/o
Dénominatifs ou déadjectivaux en ye sur thèmes en –i- et –u- ou Ø principalement progressifs et
facitifs- itératifs sur nom verbal (=activité agentive réitérée  verbes transitifs).
 Présent : thème (nu ?) + ye/o + désinences primaires
 Subjonctif : ?
 Imparfait : thème du présent + désinences moyennes ou secondaires spéciales ?
 Prétérit : ?
 Présent / futur d’habitude (duratif): racine + thème + être (bouti) au présent d’hab.
 Futur : racine + s + ye/o+ terminaisons (cf. peditsiont)
SAGITI-YE/O « rechercher » ou BATTU*-YE/O « battre » (B3a)
• Présent: Sagiti-yū, sagiti-yes, sagiti-yet, sagiti-(yo)mo(s), sagiti-yete(s), sagiti-yont
sagiti-yetiyo ?, sagiti-(yo)mosyo?, sagiti-yontiyo
• Impératif: Sagit-ī !, sagiti-yetu, sagiti-(yo)mos, sagiti-yete, sagiti-yontu
• Imparfait: Sagiti-yonna, sagiti-tās, sagiti-tu, sagiti-mas̵s̵i, sagiti-tes, sagiti-yontu ?
• Subjonctif aor.: ?
• Fut./prés. hab: ?
• Future: Sagiti-syū , sagiti-syes, sagiti-syet, sagiti-syomo(s) sagiti-syete, sagiti-syont?
• Prétérit: ?
• Nom verbal: ?
• Participe: ?
Remarques*: Le yod peut disparaître au contact du /w/ (cf. *betwyā « bouleau » > betuā ou betiyā).
KOR-YE/O « placer, lancer» (B3b)
• Présent: Kor-yū, kor-is, kor-it, kor-yomos, kor-ite(s), kor-yont
kor-ityo ?, kor-yomosyo?, kor-yontyo
• Nom verbal: Koros “place”
2.5.3 Les verbes dérivés causatifs et qualitatifs
1) Verbes suffixé en éy/ ī (e/o)
Fréquentatifs ou causatifs formés sur racine au degré o ( /ā/ quand racine à laryngale). Dénominatifs ?
Semblables à B2b. En Vieil Irlandais, cette conjugaison se caractérise par un présent en -ye/o (BII de la
classification Thurneysen) ou « ī » (AII), un subjonctif en /ā/ et un prétérit en /s/ (causatif).
LOGÉ-YE/O « poser, coucher, mettre» (C1)
• Présent: Log-īyū, log-īs(i), log-īt(i), log-īyomos, log-īte(s), log-īyont(i)
log-īyo ?, log-īyomosyo?, log-īyontyo?
• Impératif: log-ī !, log-ītu, log-nomos, log-īte, log-īyontu
• Imparfait: Logī-yonna, logī-tās, logī-tu, logī-mas̵s̵i, logī-tes, logī-yontu ?
• Subjonctif aor.: -ān, -ās, -āt, -āmas, -āte, -ānt
• Future: lox-syū , lox-syes, lox-syet, lox-syomos, lox-syete, lox-syont ?
• Prétérit: aoriste sigmatique (logisu*) ? (pas de parfait pour causatifs)
• Nom verbal: Logetus
• Participe: logetos/a/on

2) Thématiques itératifs & causatifs à nasale infixe ou suffixe- type « CuC » (formation tardive)
Verbes issus de causatifs ou donatifs avec infixation de la nasale au présent sur racine en u non-
éthymologique (ancien causatifs sur racine à degré fléchi de verbes non-imperfectifs ? avec fermeture
sporadique de o en u devant ŋg). Se comportent comme les verbes forts sauf au présent («n» infixe).
Itératifs (dans ex. charger= poser de manière répétée).
En Vieil Irlandais, cette conjugaison se caractérise par un présent en « n » (BIII de la classification
Thurneysen), un subjonctif en « s » et un prétérit = parfait à redoublement.
LO(n)G-E/O « charger » (C2)
• Présent: Lung-ū, lung-es(i), lung-et(i), lung-omos, lung-ete(s), lung-ont(i)
• Impératif: lung-e !, lung-etu, lung-omo(s), lung-eté, lung-ontu
• Imparfait: lungonna ?
• Subjonctif aor.: lōxs-ou, lōxs -es, lōxs-(e)t, lōxs-omo(s), lōxs-eté, lōxs-int
• Future: liluxs-you, liluxs -yes, libuxs-yet, liluxs-yomo(s), liluxs-yeté, liluxs-yont
• Prétérit: ? (peut-être aoriste de log-)
• Nom verbal: Lognis ?, Luxtus ?– logon (comp.)
• Participe: luxtos/a/on - luxtēyos/a/on

2.5.4 Les verbes irréguliers


Les verbes irrégulier sont pour la plupart des verbes défectifs c.-à-d. qu’ils ne possèdent pas un système
verbal complet comme les autres verbes ; en l’occurrence, ils ne possèdent pas un parfait = prétérit.
 Ce sont doit des verbes statifs conjugués au perfecto-présent ; dans ce cas l’aoriste exprime le
prétérit et non le subjectif, représenté par un optatif en ā.
 On trouve également des verbes perfectifs ou, plus rarement, imperfectifs ne possédant pas de
parfait ; ils se conjuguent alors comme les précédents.
 Quelques anciens verbes athématiques, devenus thématiques dans les langues celtiques insulaires
ont pu se maintenir en Gaulois (cf. diligentir), la thématisation se réalisant sans doute
progressivement (semi-thématique). Ces verbes (essentiellement √ CVRC ou CVH) devraient se
conjuguer comme les verbes de classe A3, sauf au présent (pas de nasale) ou B1 (si défectif au parfait).
 Une dernière catégorie de verbes peut être appelée réellement défective, en ce sens que différentes
racines verbales sont utilisées pour constituer une conjugaison (comparer conjugaison du verbe aller
en Français basée sur différentes racines : va-, all-, ir-).
Il faut ajouter à cette longue liste le verbe être qui est en quelque sorte également défectif (bâti sur les
racines es- & bu-), tout en présentant des formes complexes en AIr. dans son usage de copule.

© PIQ
Yextis Keltikā

1) Verbes (semi-)athématiques − √ CVRC − (D1)


 Les verbes athématiques sont en voie de disparition et deviennent thématiques (cf. AIr. fichid)
D(I)LIG « avoir droit, mériter (actif) / devoir, falloir (pass.) »
• Présent: dilig-ū/mi ?, dilix-si ?, dilix-ti ?, diligemes?, dilix-tē, dilig-enti
dilix-tir ?, diligentir
• Impératif: dilig !, dilix-tu, dilig-me(s), dilig-te, dilig-entu
• Imparfait : dilig-onna, dilix-tās, dilix-tu, dilig-mes̵s̵i, dilig-tes, dilig-entus ?
• Subjonctif : aoriste (dilixsu, dilixses…) ou thématique (diligu, diliges…) ?
• Futur : dilix-syū, -syes, -syet, -syemos, -syete, -syont ?
• Conditionnel: dilix -sīn, -sīs, -sīt, -sīmos, -sīte, -sīnt ?
• Prétérit: = participe passif ?
• Nom verbal: Dilixtus (droit, prérogative), diligeton (devoir)
• Participes: dilixtos, ā, on

2) Verbes statifs de perception, verbes défectifs perfectifs et imperfectifs. (D2)


 Les verbes de perception sont des verbes exprimant à l’origine un état et non une action, voir (et
non regarder), entendre (et non écouter), savoir (et non connaître, découvrir).
Ces verbes, comme les verbes de modalité germaniques, sont caractérisés par un présent = parfait.
Toutefois, il semblerait qu’un imperfectif présent ait été tiré de ces verbes, sur une base racine degré
zéro + suffixe athématique ei/i (cf. verbes faibles C3 germaniques) [HE+ term. > Hy + term > H.i ?] ou
degré e avec métathèse. Leur prétérit est basé sur l’aoriste sigmatique en AIr..
En Irlandais ancien, un infixe –n- s’est ajouté sur le modèle des causatifs à nasale infixe (v. supra) ou
ils ont été thématisés (ī/iyo) ; ces verbes sont souvent déponents.
Ex : GneHOye/o  gnīyū (connaître), widiye/o  widīt (savoir, découvrir, apprendre) ?, klu(s)ēye/o 
klu(s)īyū (entendre)
« Connaître, savoir »
• Impf. Présent : Gnī-yū, gnī-(s)i, gnī-t(i), gnī-yomos(i), gnī-tē, gnī-yont(i)
Gnī-tyo?, gnī-yomosyo?, gnī-yontyo (rel.)
Gnītir ?, gnīyontir (pass.)
• Impératif: Gnī !, gnī-tu, gnī-yomos, gnī-te, gnī-yontu
• Imparfait: Gnīyonna, gnītās, gnītu, gabyomes̵si̵ , gnītē, gnīyontu ?
• Subjonctif : ?
• Futur: ?-syū, -syes, -syet, -syemos, -syete, -syont ?
• Prétérit (prés): Wid-ra, wid-?, wid-rī, wid-ames?, wid-ate?, wid-antri ? (origine des deponents ?)
• Nom verbal: Wis̵su̵ s « savoir »
• Participe : gnātos, ā, on
 D’autres verbes d’emploi courant comme IE *bere/o « porter », *ghabē « tenir » sont défectifs au
prétérit
GABI « tenir, prendre» (D2)
• Impf. Présent : Gabi-yū, gabi-(s)i, gabi-t(i), gabi-yomos(i), gabi-tē, gabi-yont(i)
Gabi-tyo?, gabi-yomosyo?, gabi-yontyo (rel.)
Gabitir ?, gabiyontir (pass.)
• Impératif: gabi !, gabi-tu, gabi-yomos, gabi-te, gabi-yontu
• Imparfait: gabiyonna, gabitās, gabītu, gabyomes̵s̵i, gabitē, gabiyontu ?
• Subjonctif : gab-ān, gab-ās, gab-āt, gab-āmos, gab-āte, gab-ānt? Ou gaxs- (cf. gaxstu)?
• Futur: ?-syū, -syes, -syet, -syemos, -syete, -syont ?
• Conditionnel: ?-sīn, -sīs, -sīt, -sīmos, -sīte, -sīnt?
• Prétérit : Gabě -sū, gabe-ses?, gabe-s(i)t, gabe-somos?, gabe-sete?, gabe-sont? (°)
• Nom verbal: Gabagla « prise, tenue »
• Participe : ?
(°) Gab- a développé une voyelle d’appui pour éviter des formes irrégulières en *gaxs- ? Ou -ē-s-
prétérit-aoriste ?

3) BOUTĪ, YĀS : être


• Présent : immi, esi, es̵si̵ , emmesi, es̵s̵es, sinti
• Imparfait : esān(mi) ?, esās, esāt / esātu (impers), esāmas, esāte, esānt ?
• Prés. d’habitude: biyū, biyes, biyet, biyomo(s), biyete, biyont
• Impératif : biyé !, biyétu ! biyomo(s) ! biyete !, biyontu !
• Subjonctif : bwū, bwes, bwet, bwomo(s), bwete, bwont
• Future désidér. : bisyou, bisyes, bisyet, bisyomos, bisyete, bisyont
• Prétérit : būwa(n), būwas, buwe, būwamas, būwate, būwar ?
• Nom verbal : Butī
• Participe : butos, ā, on
4) Verbe « avoir »
Les langues celtiques ont pour caractéristique commune de ne pas posséder un verbe « avoir »,
comme le latin ou les langues germaniques ; elles utilisent en remplacement des tournures combinant
le verbe être et un pronom personnel.
 avoir (possession) = pronom datif + être 3sg
• Présent : mī-essi, tī-essi, ?, snī-essi, swī-essi, ?
• Autres temps : cf être
 avoir (appartenance) = pronom I/A+ être 3sg
 avoir (sensation, défaut, désaventage) = pronom locatif + être 3sg
5) Verbes déponents ou media tantum
Les langues celtiques possédaient des verbes qui ne se conjuguaient qu'à la voix moyenne.
Ces verbes étaient munis de terminaisons spécifiques qui s’ajoutaient à la conjugaison régulière.
Quelques traces peuvent être observées en gaulois :
Markosyor (1e sg futur), uelor (1e sg present?), exūgrī (3e sg parfait, cf Air. fidir < *widrī ?)

NDLA :
Les reconstructions verbales ci-dessus sont hautement hypothétiques, du fait du petit nombre de
formes verbales attestées en Gaulois (formes en gras).
Elles sont essentiellement basées sur la morphologie verbale de l’Irlandais ancien et, dans une
moindre mesure, sur des formes brittoniques.
Toutefois, outre l’hiatus chronologique, il faut tenir compte du fait que le gaulois, bien
qu’apparenté aux langues insulaires (gaélique et brittonique), pouvait différer de celles-ci et parfois se
rapprocher de langues IE voisines continentales comme les dialectes italiques, par exemple.
De plus, il est à noter que les quelques formes verbales gauloises passées en latin puis en français
sont essentiellement des verbes faibles. Ceci est courant en cas d’emprunt, les formes empruntées se
conformant à la conjugaison la plus prolifique & régulière. Mais on pourait également supposer que le
mixage des populations celtiques issu de la période des Invasions des 4 et 3e s. av. JC, ajouté au
développement des relations commerciales entre les cités, a pu nécessiter une uniformisation des
dialectes celtiques (à la fin de l’Indépendance), ce qui concernant la conjugaison, pourait avoir eu
comme conséquence le remplacement de formes irrégulières (verbes forts) par des formes simplifiées
(verbes faibles tirés des noms verbaux, par exemple).

© PIQ
Yextis Keltikā

3. Phonologie
Le système phonologique celtique présente les caractéristiques suivantes :

3.1 CONSONNES
Les changements phonologiques entre l’IE et le Celtique peuvent être résumés dans le tableau infra.

PIE Proto-Celtique Exemple


*p *φ> ø *phatēr > *φatīr > atīr 'père'
*pt, ps *xt, xs *seφtam > *sextam 'sept' *laφs- > *laxs- 'briller'
*t *t *treyes > *trīs 'trois'
*k, ḱ *k *kan- > *kan- 'chant' *ḱm̊tom > * kanton 'cent'
*kʷ *kʷ /*p *kʷetwr >̊ *kʷetwar (gael.) *petwar (brit.) 'quatre'
*b/ bh *b *dʰub-no- > *dubno- 'profond' *bʰer- > *ber- 'porter'
*d/dh *d *derk- > *derk- 'regarder' *dʰerg- > *derg- 'sombre' > ‘rouge’
*g, ǵ *g *gli- > *gli- 'coller' *ǵenu- > *genu- 'bouche'
*g, ǵh *gʰabʰ- > *gab- 'prendre' *ǵʰelH-ro- > *galaro- 'maladie'
*gʷ *b *gʷen- > *ben- 'femme'
*gʷʰ *gʷ/ *w *gʷʰn̊- > *gʷan- (gael.) * wan- (gallo-brit.) 'tuer, blesser'
*s *s *sentu- > *sentu- 'chemin'
*st,ts *melit-s > *melið “miel’ *ster- > Ðir- “étoile”
*Ð ss
*tt,dt *medtu- > *messu- ‘jugement” *adrett- > *adress- “attaquer'
*m *m *mehatēr > *mātīr 'mèrer'
*n *n *newyo- > *nowyo- 'nouveau'
*l *l *leuk- > *louk- 'brillant'
*r *r *rēǵ-s > *rīxs 'roi'
*y *y *yuwn̊ko- > *yuwənko- 'jeune'
*w *w *wlati- > *wlati- 'puissance'

 Les consonnes sonores aspirées et les sonores sont réunies en une seule série ;
 Les labio-vélaires subissent un traitement particulier : gw> b (celtique) ; kw > p et gwh > w (gaul. & brit.) ;
Assimilation *p...kw > *kw...*kw
 Chutte du /p/ par un stade intermédiaire [f] sauf devant « t » ou « s » où il se transforme en
spirante [x].
 L’affriquée /ts/ notée <Ð, ð, s̵s̵ > résulte d’une séquence dentale-sifflante, sifflante-dentale ou de 2
dentales (-d-t- ou –t-t-).

3.2 VOYELLES
Le système Proto-Celtique des voyelles est fortement comparable à celui reconstruit pour le Proto-
Indo-Européen par Antoine Meillet. Les différences incluent l'incidence du celtique /ī/ pour Proto-
Indo-Européen /ē/ (ex. gaulois rīxs et irlandais rí, "roi" ; comparé au latin rex), /ā/ au lieu de /ō/ et
monophtonguisation de /ey/ en /ē/. Le système vocalique peut donc se résumer ainsi :
Monophtongues Diphtongues
1
Fermées : i ī ī 1 2 u ū ey ew (> ow) < IE ē
3
e ē o ō oy ow ² < IE ey
3
Ouvertes : a ā ay (>ē) aw < IE ow
PIE Proto-Celtic Example
*a, hAe *a *hAebon- > *abon- 'rivière'
*ā, ehA, ohA, *ā *bʰrehAtēr > *brātīr 'frère'
*e, hEe *e *seno- > *seno- 'vieux'
*"ə" (toute laryngale H entre cons.) *a *phAtēr > *φatīr 'père'
*ē, ehE *ī *rēg- > *rīg- 'roi'
*o, Ho, hOe *o *roto- > *roto- 'roue'
en syllabe finale, *ū *telәmōn- > *talamū 'terre'
*ō, ehO
ailleur, *ā *ĝnehOto- > *gnāto- 'connu'
*i *i *gʷitu- > *bitu- 'monde'
*ī, iH *ī *slīwo > *līwo 'couleur'
*kaito- > *kēto- 'bois'
*ai, hAei, ehAi *ai > ē
*sehAitlo- > *saitlo- > sētlo-'age'
*(hE)ei, ēi, ehEi *ē *deiwo- > *dēwo- 'dieu'
*oi, ōi, hOei, ehOi *oi > ū (tardif) *oino- > *oino-'un'

devant wa, o *yuwn̊to- > *yowanto- 'jeunesse'


*u
ailleur, *u *dhughHtēr- > *duxtīr 'fille'
*ū, uH *ū *ruHnehA > *rūnā 'secret'
*au, hAeu, ehAu *au *tauso- > *tauso- 'silence'

*(hE)eu, ēu, ehEu; *teutehA > *toutā 'peuple'


*ou
*ou, ōu, hOeu, ehAu *gʷōu- > *bou- 'vache'

*li devant occlusives *pl̥thAnos > *φlitanos 'large'


*l̥
ailleurs, *al *bhl̊no- > *ballo- 'membre'
*ri devant occlusives *r̊ti- > *ritu- “gué »
*r̊
ailleur, *ar *kr̊ros > *karros 'char'
*m̊ *am *dekm̊eto- > *dekameto 'dixième'
*n̊ *an (mais ə >in/en ?) *dekn̊tn̊ > *dekanten 'convenable, honorable'
*la *wl̥Hti- > *wlati- 'noblesse'
*l̥H
devant sonante, *lā *l̥Hnom > *lānon 'place'
*ra *mr̊Htom > *mratom 'trahison'
*r̊H
devant sonante, *rā *ǵr̊Hnom > **grānom 'grain'
*m̊ H *am/mā) (aucun?)
*n̊H *an or *nā mais *gn̊hOto- > *gnāto- 'connu'

 Traitement des sonores et laryngales : CeHC > Cī/āC, CHC > CaC, CRH > CRaH > CRā (sauf pour
raisons morphologiques pour certaines formes verbales), CRC > CaRC mais CRC > CRiC (R =liquides),
CRHy > CR̥y, CRH + V > CR̥V (CaRV). Rq. CR̥ (R=nasales) > CaR ou CəR (rendu e ou i, notament devant ŋ)
 VHCstop > VCstop, dans les syllables en position pretonique (loi de Dybo), où V = a, i, u.
③ Changements vocaliques : ey > ē, ē > ī et ō > ā (mais ū en final).
④ Chute des laryngales après ey et devant consonnes (VyHC > VyC).

© PIQ
Yextis Keltikā

3.3 VARIATIONS PHONETIQUES


Bien que l’on ne dispose que d’un corpus de textes fragmentaire et que les systèmes d’écriture utilisés
pour retranscrire le Gaulois ne conviennent pas toujours d’un point de vue phonologique, on peut
toutefois supposer une certaine varation allophonique au sein de la langue gauloise, comme elle
diffère elle-même des autres langues celtiques continentales.
De plus, l’épigraphie gauloise couvrant une période d’environ 6 siècles (de -300 à + 300), on peut
déceler des évolutions phonétiques à l’intérieur même de la langue.
 Parmi les caractéristiques propres au Gaulois classique (1er s av JC, 1er s ap JC) on peut énumérer :
La disparition de /y/ intervocalique (sauf entre voyelle antérieure et postérieure), la fermeture de /e/
(issu de /ən/) en /i/ devant nasal + vélaire (réalisées en [ŋ]) et parfois, la fermeture de /ən/ (/en/) en
finale, la fermeture de /e/ et /o/ en /i/ et /u/ en hiatus, devant [ŋ] et devant /i/ en finale suivante
(sous l’accent, phénomène plus tardif ?), la fermeture de /ō/ en /ū/ en final, le passage de oRā en aRā,
de /mn/ en [wn] (comme en brittonique) et localement de /nm/ en [nw].
 En Gaulois tardif, phénomènes de lénition avec la disparition des /g/, /w/ et /s/ intervocaliques et
amuïssement des désinences finales atones (-n, -s), avec peut-être un phénomène proche de celui des
liaisons du français (cf. inscription de Chartres). On note également les développements de /ye/ en
/ya/ (yentus // yantus) et de /wo/ en /wa/ (partagés avec le brittonique).
On constate de plus une tendance à l’ouverture de /ǐ/ atone en /ě/ en final et à la simplification des
diphtongues en gaulois tardifs (°) : /ew/ > /ow/ > /ō/° et /aī/ > /ē/ > /ī/° (désininces), /oy/ > /ō/°
mais /ī/ en finale. À l’inverse tardivement, les voyelles longues tendent peut-être à devenir
diphtongues /ū/ > /ow/ (Chateaubleau?), /ē/ > /ie/, /ā/ entre labiales passe à /ō/ et s’arrondi (=/Ɔ/)
dans d’autres contextes, /o/ atone > /e/ ou /a/ (=/ə/ ?).

3.4 ACCENTUATION DES NOMS EN GAULOIS


On a vu qu’un thème nominal se définit par une racine et son degré vocalique. A cela, il faut ajouter
l’accent. En effet, un mot phonétique est caractérisé par la mise en valeur d’une de ses parties
(souvent une syllabe), en élevant l’intensité ou la hauteur.
Chaque mot indo-européen comporte un accent et un seul. Il peut porter sur n’importe quelle syllabe
du mot. Sa place est réglée dans la flexion et la dérivation. Sa fonction principale est culminative (c.-à-
d. qu’il marque le sommet phonétique et l’unité d’un mot) et accessoirement distinctive. (cf grec tómo$
« coupure » et tomó$ « coupant »).
L’accent n’a jamais été noté en gaulois. Aussi sa reconstruction s’avère difficile car on ne dispose pas
de beaucoup d’indices. Cependant, on a depuis longtemps relevé les 2 traîtements que présentent les
noms de cités gallo-romaines (cf. Falc’hun).
En gaulois tardifs, 2 sortes d'accent semblent avoir existés : un sur l'antepénultième et un sur
pénultième. Le premier est censé se produire dans la langue de la « bougeoisie » des villes, le dernier
dans la langue populaire (exemple : Bitúrīges > Bourges mais Bituriǵ es > Berry).
Pour illustrer ce point, un autre exemple : Kondati « confluent » qui s’analyse en kon + dhH1ti, ie. ‘dǎti’
avec un a bref
 accent sur l’antepenultième: kóndati > Condes (toponyme) ;
 accent sur la penultième : kondáti > Kondá te (avec allongement tardif du a) > Condé.
En fait, les formes avec accent antépénultième ne sont pas celles qui posent problème car elles ont
existé en latin (dues à la romanisation rapide des villes). En latin classique, l’accent dépend d’abord du
nombre de syllabes et tend à « remonter » à partir de la fin du mot jusqu’à l’antépénultième si la
pénultième est brève. Rien n’indique que cet accent ait été musical.
On peut déduire que les autres formes sont issues de l’accent gaulois qui s’est maintenu dans les zones
rurales (l’allongement de la voyelle en syllabe pénultième peut être dû à l’influence du latin où cette
accentuation n’est possible que si celle-ci est longue). Les langues brittoniques avaient d’ailleurs un
accent sur la syllabe pénultième. On peut donc poser qu’en gaulois, l’ancien accent mobile de l’indo-
européen est un accent tonique (mais aussi «de groupe de sens » comme en français?) qui s’est fixé :
- sur le mot s’il est monosyllabique (sauf si c’est une préposition ou une conjonction) ;
- sur la pénultième syllabe si le mot est polysyllabique ; la dernière représentant la désinence.
Un phénomène comparable se rencontre en moyen persan, et arménien : en vieux persan et sogdien (avant
la loi harmonique), on a l’accentuation sur la syllabe forte la plus proche de la terminaison alors qu’en
moyen persan l’accentuation s’est fixée sur la pénultième.
Cette théorie de l’accent sur pénultième du gaulois est fortement contestée car elle a été utilisée pour
démontrer l’origine gauloise du Vannetais (et corollairement le maintien tardif du gaulois, cf.
Falc’hun) ; mais aussi pour montrer l’influence d’un substrat gaulois sur le français (ce qui est contraire au
dogme établi de la disparition rapide du gaulois face au Latin).
Cependant, des chercheurs qui ont étudié le celtique continental, sans considération avec la langue
bretonne, supposent que l'accent en Celtique commun était de type musical (notamment du fait des
phénomènes de mutation des langues celtiques modernes). Dottin (LG) se réfère à un accent tonique
« un accent de hauteur » et établit qu’à l’époque gauloise, il doit avoir été un accent d’intensité, et que
la position de l'accent montrait une certaine liberté. Lewis/Pedersen (CCCG) soutient que l'accent en
gaulois était sur l'antepenultième ou la penultième syllabe et que cela « peut représenter une trace de
l'accent libre de l’IE ».
D’autres commes Schrijver (SBCHP), soutiennent que l’accent celtique (également dans les langues
insulaires, comme c’est encore le cas pour l’irlandais ancien) portrait sur l’initial et était d’intensité.
Mais pour les langues anciennes dont l’accentuation n’est pas connue, pour lesquelles un accent
d’intensité sur la première syllabe a été reconstitué (langues sabelliques, latin ancien), on s’est basé
sur des phénomènes de syncope affectant les voyelles brèves finales (perte des voyelles en
terminaison devant -s en Ombrien et Osque), des changements de qualités des voyelles non initiales
(affaiblissement vocalique en latin touchant les syllabes ouvertes)…
Or, ces precessus phonologiques ne sont pas attestés en gaulois. La quasi absence « d'usure phonétique »
laisse plutôt supposer un accent de hauteur, du moins avant sa phase tardive.
 Histoire de la prononciation du français
A ce point, il semble donc nécessaire d’effectuer une synthèse sur l’origine du système prosodique du
français (selon la théorie couramment admise).
Le français passe pour une langue hybride née au 9ième siècle (avec le Serment de Strasbourg) et issue de la
« langue d’oil » (dialecte de l’Ile de France), appartenant à la famille des langues romanes, c.-à-d. qu’il
descend du Latin vulgaire qui a remplacé le gaulois après la conquète de la Gaule par Jules César.
L’admiration de la culture latine, le désir d’élévation social puis l’emploi du latin d’église avec la
christianisation seraient responsables de la disparition rapide du gaulois, langue populaire et « barbare » par
excellence. D’un accent gaulois sur l’initale, on serait passé à un accent sur l’antépénultième ou la
pénultième (syllabe lourde) du Latin classique puis à un accent sur la pénultième en latin tardif selon le
principe de « grammaticalisation » (c.-à-d. qu’un phénomène fréquent devient un phénomène normal donc,
une règle). La « germanisation » du pays au 5ième siècle aurait entrainé une intensification de l’accent
(action de l’accentuation du germain) entrainant la disparition de la syllabe post-tonique (désinence).
L’accent français est donc devenu final, la perte de la voyelle finale étant la cause de l’affaiblissement de
l’accent de mot et du début de la dominance des faits d’intonation du français moderne. La perte de l’identité
acoustique d’un mot à l’intérieur d’un syntagme aurait ainsi entraîné les phénomènes de liaison et
d’enchainement entre les mots internes au syntagme.
A cette brillante démonstration, il semble nécessaire d’apporter quelques commentaires :
 Le principe que les changements phonétiques ont en général une cause sociale (bilinguisme, coexistence
de plusieurs systèmes intonatifs et choix d’un style articulatoire perçu comme plus prestigieux) semble léger
pour expliquer l’accentuation pénultième à l’époque gallo-romaine car :
- rien n’indique que l’accent gaulois portait sur l’initial (l’accent brittonique portait sur la pénultième) et
donc que l’accentuation du gaulois et du Latin différaient fortement ;
- la « cause sociale » n’a dû affecter que la bourgeoisie des villes et non la campagne (surtout au Bas-
empire avec ses « jacqueries » bagaudes).
 La nature expiratoire de l’accent germanique sur l’initiale s’accorde mal avec une intensification de
l’accent pénultième du latin vulgaire ; d’autant qu’à cette période, la vie intellectuelle était réduite à un petit
nombre de lettrés très en retrait de la société.
 Il est extrêmement improbable que le gallo-roman ait emprunté son accent d’intensité lourd au
francique et ce pour diverses raisons :
• parce que les emprunts d’accentuation sont rares ou inexistants ;

© PIQ
Yextis Keltikā

• parce que le francique du Ve siècle avait probablement encore l’accent initial du germanique
commun qui, s’il y avait eu transfert, aurait également été transféré ;
• et finalement, parce que, en vue de l’absence de réduction de voyelles, le francique à cette époque-
là n’avait pas un accent d’intensité lourd (ainsi, l’examen des caractéristiques de l’ancien haut
allemand et de l’ancien néerlandais montre que ces langues n’avaient ni de processus de réduction
de voyelles, ni de processus d’effacement de voyelles).
④ Les phénomènes indiqués supra n’ont pas affecté de la même manière les autres langues romanes et
l’origine « parisienne » du français est actuellement contestée (cf. introduction).
L’action d’un substrat gaulois semble plus judicieuse sur l’accentuation du français car les troubles
politico-économiques du Bas-empire et des Invasions germaniques ont dû favoriser une vulgarisation
de la langue (influence de l’accent gaulois populaire sur le Latin).
La perte de syllabe post-tonique est commune au français et aux langues brittoniques (accentuées sur la
pénultième sans influence germanique). Les phénomènes de liaison du français et des mutations des langues
celtiques pourraient avoir une origine commune : une tendance à « la fusion » des unités syntaxiques
(exemples : phénomène des prépositions « conjuguées », des pronoms suffixés et infixés…). Seuls les
moments de réalisation étant différents : les mutations résultent d’une liaison de la désinence d’un mot (au
moment de la perte des quantités phonologiques des voyelles) avec le mot suivant, tandis que les liaisons du
français n’apparurent qu’après la chute des voyelles finales (car le gaulois avait préalablement perdu à
époque tardive les consonnes finales des désinences devenues atones).
Le français est à l’origine une langue savante puis administrative qui a remplacé les dialectes romans
parallèllement à la constitution de la nation française et ayant subit lui-même l’influence des dialectes après
s’être imposé à toute la nation (expliquant la prosodie moderne du français).
 Vers la reconstitution d’un accent gaulois
Si l’on veut se laisser aller à hasarder quelque hypothèse sur l’accentuation du gaulois, on se doit de
déterminer les contraintes de formation syllabique de la langue à analyser.
Le système accentuel met en valeur une partie limitée du mot ou syllabe (celle qui porte l'accent est dite
tonique par opposition aux autres dites atones). L’accentuation peut se manifester par une
augmentation de l’intensité vocale d’une syllabe d’un mot (cf. les langues germaniques), ou en la
mettant en évidence par un changement de hauteur de cette prononciation (comme en grec ancien).
L'accent tonique d'intensité permet d'expliquer un grand nombre de modifications phonétiques subies
par les mots au cours de leur histoire. C'est en effet l'un des procédés qui, acoustiquement, joue le plus
sur l'identité sonore des phonèmes : en plaçant plus d'intensité sur certaines syllabes d'un mot, on peut
facilement déformer cette syllabe et, inversement, le fait que certaines syllabes ou mots sont atones le
rend moins distinctes (apophonie accentuelle), d'autant plus quand elles sont éloignées de l'accent.
L'accent de hauteur, quant à lui, ne semble jouer presque aucun rôle dans l'évolution des mots : en
effet, des modifications mélodiques sont loin, acoustiquement et physiquement, de se montrer aussi
déformantes que des changements d'intensité.
Dans la tradition occidentale, une syllabe (entité phonétique régie par le principe de
sonorité) comprend essentiellement deux constituants :
 une attaque
 une rime, qui dans certaines syllabes se divise en :
– un noyau
– une coda.
 Attaque : l'attaque consonantique peut être obligatoire dans la plupart des langues, mais certaines
autorisent également les attaques vides de syllabes ; cependant, même vide, l'attaque de syllabe tend
à être comblée par un son consonantique lié au contexte (ce fait est notamment à l'origine du
phénomène de liaison en français) ou par un coup de glotte.
 Le noyau syllabique (aussi nommé noyau de syllabe, sommet de syllabe, cœur de syllabe) est
constitué du segment possédant le plus haut degré de sonorité de la syllabe. En français standard, il
s'agit systématiquement d'un élément vocalique (le plus souvent une voyelle brève, une voyelle
longue ou une diphtongue). Il est obligatoire dans quasi toutes les langues.
 Coda : constituée de consonnes, elle est optionnelle dans beaucoup de langue voire parfois
prohibée. Sa sonorité, à l'inverse de l'attaque de syllabe, est descendante.
On dit d'une syllabe possédant une coda qu'elle est fermée (VC, CVC, CVCC, CVV...), sans coda qu'elle est
ouverte (V, CV, CCV).
Ex. : Kondate  syllabes kon.da.te : attaque K, noyau O, coda N (syllabe fermée) + att. D, noyau A,
coda ∅ (syllabe ouverte brève).
C'est l'intensité sonore des sons de la langue qui détermine leur place dans la syllabe.
Le principe de sonorité est universel : il s'applique à toutes les syllabes de toutes les langues du monde. Il
constitue le schéma canonique de la syllabe. « Au sein de la syllabe, la sonorité est croissante jusqu'à un pic
de sonorité, généralement représenté par une voyelle, avant de décroître jusqu'à la fin de la syllabe ».
Quelles sont les contraintes de formation syllabique de la langue gauloise, quelle en est la structure
quantitative des syllabes. Constate-t-on une évolution ?
 Pour les plus anciennes attestations, on constate : pas / peu de différences en structure entre syllabes
accentuées et inaccentuées (pas de réduction de voyelles, ni d’effacement de voyelles), peu de différences
entre voyelles accentuées et inaccentuées, phonotactique régulière et stable, pas d’allophones déterminées
par leur position (pas de voisement intervocalique, pas de dévoisement final, pas d’aspiration initiale).
 On peut se demander si, comme en français, la syllabation d'un mot seul se révèle pertinente ?
L'accent en français n'est pas un accent lexical (touchant au mot) mais un accent de groupe. Par ce
fait, de nombreux mots forment des syllabes avec les mots voisins, principalement via le
phénomène de liaison.
Le gaulois pourrait être à l’instar du français une langue syllabique (selon la typologie d’Auer et
d’Uhmann), c.-à-d. une langue comptant les syllabes (sa constituante principale). De plus, dans les
langues syllabiques, chaque syllabe est constituée d'une ou plusieurs mores, qui en déterminent le
poids, ce dernier déterminant à son tour l'accent tonique du mot, ou son rythme.
On les oppose aux langues comptant les accents, ou langues de mots, (‘word language’,
‘Wortsprache’). Dans ces langues c’est le mot phonologique qui est la constituante principale. Ces
deux types de langue sont, bien sûr, des prototypes extrêmes.
Le plomb de Chartres (v. p101) montre une perte partielle des terminaisons, laissant entrevoir une règle
expliquant le maintien ou non des –s (la chute des n-finaux ayant eu lieu enterieurement) :
 quand le mot suivant débute par une voyelle, semivoyelle (/ǔ/) ou s, le s-final se maintient (attaque
vide comblée par la finale de la syllabe du mot précédent);
 quand le mot suivant débute par une consonne, le s-final disparait.
Il est tentant de rapprocher cette règle d’un phénomène de liaison.
Dans le texte, la découpe d'un segment oral en syllabe se déroule comme suit :
Étape 1 : identification des noyaux syllabiques, par repérage des pics de sonorité
Étape 2 : maximisation des attaques : une consonne se situant à la frontière de deux syllabes (s-final)
n'appartient à la syllabe précédente que dans le cas ou sa sonorité est supérieure à celle de la syllabe
qui suit (dans le cas contraire, elle en violerait la courbe de sonorité). Dans tous les autres cas, c'est
l'attaque de la syllabe suivante qui l'emporte sur la coda de la syllabe précédente.
Étape 3 : ajout des codas : les consonnes restantes sont enfin ajoutées à la coda de la syllabe
précédente, en respectant une sonorité décroissante, et dans le respect des contraintes phonétiques
de la syllabe en question (sonorité décroissante du s-final jusqu’à son amuïssement).
 La structure syllabique, c'est-à-dire le nombre maximal de phonèmes à l'attaque et à la coda est
très limitée en Gaulois tardif, puisque toutes les syllabes (finales) semblent être ouvertes.
Ainsi dans la Tuile de Chateaubleau, la perte des finales entraîne que tous les mots du texte se
terminent par une voyelle (sauf ater ?), phénomène que l’on peut comparer au Vieux slave où tous les
mots se terminent par des syllabes ouvertes. L’onde de sonorité des syllabes était par conséquent
presque partout montante avec un climax à la fin de la syllabe. Un signe de l’accent pénultième
(musical ou de hauteur) du Gaulois ?
Cependant, l’amuïssement tardif des s et g intervocaliques, les réductions et changements d’ouverture
de voyelles (tuile de Chateaubleau) militent en faveur d’un accent devenu d’intensité (influence du
latin vulgaire ?).

© PIQ
Yextis Keltikā

4. Composition & dérivation


4.1. L'ETAT CONSTRUIT
'état construit - ou composition-, s'oppose à la formation de nom - ou dérivation-. C'est une forme qui
L n'a pas vraiment d'équivalent en français. Il s'agit de relier deux mots par un tiret ou une assimilation
; le premier venant qualifier et préciser le deuxième. Par exemple « Doubnorīxs » (Roi des Enfers) est formé
de « Rīxs » (roi) et doubno- (enfer) . L’état construit peut se servir de plusieurs mots, exemple « epo-rēdo-
rixs » (roi de ceux qui voyagent à cheval).
L'état construit peut exprimer différentes nuances :
- l'appartenance : « Lugudunon » (fort de Lug) et « Aballoyalon » (la clairière des pommiers) ;
- la qualification : « Argyotalus» (front claire), « argantodubron » (rivière argentée), etc. ;
- la composition : « Moritēxs » (lit. qui va sur la mer, c.-à-d. marin).
Du point de vue de la syntaxe, on distingue :
- les dérivés copulatifs comme « dewoxdonyoī » (dieux et humains) sont formés d’un premier terme
substantif ou adjectif apposé à un nom.
- les dérivés déterminatifs comportent un déterminant en forme de composition (tirée du génitf) suivi d’un
déterminé décliné. Exemple « kingetorīxs » (roi des guerriers) de kingets (N), kingetos (G).

4.2. FORMATION DE NOMS


La formation de noms -ou dérivation- est basée sur l'agglutination. A chaque racine, on peut rajouter
des affixes (préfixes, infixes et suffixes) qui vont changer le sens du nom :
 -atis, -(a)mnos, yos : noms d’agent construits sur nom verbal, sur p. passé, adjectif ou nom (adtrebatis
« habitant », mokkatis « porcher », bouyatis « bouvier ») ou sur la racine au présent d’un verbe (barnawnos
« juge », adgaryos « accusateur »).
 -onts /ant(o)s : ancien participe présent et/ou médio-passif IE, ce suffixe sert à former des noms d’état
ou des agents subissant l’action, sur base de verbes. Exemples : karās (=ants) « ami, parent, =celui qu’on
aime » ≠ karawnos « amant », namantos « ennemi », anantos « poête, =l’inspiré », adgaryōs (=onts), ontos
« accusé » ≠ adgaryos, ī « accusateur ».
 -tis, -tus : ces suffixes fournissent des noms d’action (acte / activité)  des noms verbaux.
 -los : ce suffixe fournit également des noms d’agent mais plus spécifiquement de métier,ex. popilos,
metelos…. Il peut être combiné avec les 2 précédents (équivalents à IE –tér/tor) . Cf. mes̵s̵ulos / mes̵si̵ los.
 -tlo- : suffixe formant des substantifs (souvent neutre) d’instrument. Cf. kant(ǎ)lon, sētlon, gēstlos…
 -iknos (aussi -g(e)nos) / genā, gnať̄ ā, suffixe : il marque la filiation: X fils de Y, exemple : Andekamoulos
towtissíknos. Le génitif est aussi utilisé pour marquer la filiation (Martyalis Dannotalī). Donc deux
emplois, bien que le sens soit à peu près le même. En effet, « génitif » et « géniteur » ont le même
radical, donc un sens lié. Rq. √-ignos > íg.gnos > íknos (assourdissement de gnos, v. accent supra).
 -axtā, -iyā (fem.), tā (masc.), yon (n.), ads, suffixes : ils expriment le sens abstrait et/ou collectif, la
totalité, le suffixe français -age a un sens proche de cette notion. Ils sont constuits sur des noms, Bibraxte
(« les castors » ?), dewaxtā* (« divinité »), rigyon (« royauté » < rixs), sur des adjectifs karantiyā (« amitié » <
karant-), sunartiyā (« force » < sunart-), baissā (« folie » < bait(o)+tā), andernas̵s̵ (« les ci-dessous »);
-sagyos : nom d’agent, exprime la propension à ; par exemple kourmisagyos « ivrogne » ;
 ro-, infixe : préfixe et préverbe à fonction intensive, il désigne la grandeur avec les noms ou
signifie « très » ou « trop » avec les adjectifs. On le retrouve dans romāros (« trop grand ») ;
 ex- et dī-, expriment la privation, le contraire ; exemple exobnos (« sans peur, intrépide »)
De plus, le gaulois emploie volontiers des hypocoristiques pour les noms propres:
 noms abrégés : manière fréquente de former des hypocoristiques à partir de noms propres
composés consistant à les amputer mécaniquement d’une partie (apocope sans tenir compte des
limites entre les composants du nom); exemples : Adnema (<*adnāmantos), Giama (<*Giamogenā ?).
 diminutif en -o(n) /-awo- : formés sur un élément simple du nom composé ; exemple Segū
(<Segomāros) ; Pictones / Pictawoī…
 dérivés en -illo-, -ant- : formé sur radical ; exemple Segillos (< sego-), Suadullā, brigantes ;
 dérivés en consonnes géminées : Eppyā (< epos), mapos (makwos < hyp.*maggwos < magus).
4.3. FORMATION DES ADJECTIFS
Les adjectifs peuvent être formés par suffixation ou composition.
On distigue les suffixes suivant:
- Participes passés en to- : karatos, ā, on (chéri)
- Adjectifs en -tēyo- : adjectif verbal d’obligation (ex. karatēyos « aimable »)
- Adjectifs en –d(y)o- : indique un statut, une espèce, une origine ou l’appartenance, parfois le
temps ; ex. owidyos « ovin », brog(i)dos « du pays, régional », andedyos « infernal ».
- Adjectifs en -īno- : indique la matière ou des possessifs (pourvu de)
- Dénominatifs en -iko-, -(y)āko- : indiquant une possession, une localité, la provenance (de…) ; ex. :
bennākos « cornu », anwalonākos « du dieu Anwalū », aremorikos « littoral », namausikos « nimois »,
parisiākos « parisien », durnākos « remarquable par ses poings » (cf. NP breton Skouarnek « grandes
oreilles, oreillard »).
- Adjectifs composés ; adj + adj (ex. dubiglassos), nom + adj (ex. nertomāros), préfixe + adj. Dans ce
dernier cas, les adjectifs formés sont des thèmes en « i » ou « ou » (ex. sunartis).
La composition peut concerner 2 adjectifs (composé dvandva), par exemple dubiglas̵so̵ s « bleu foncé »
ou un adjectif et un nom. Dans ce dernier cas, l’adjectif suit le nom (composé bahuvrihi), indiquant la
possession d’une qualité ; exemples nertomāros, Pennowindos, Amarkolitanos…
Dans les anthroponymes, on peut trouver l’adjectif qualificatif en premier, le composé étant perçu
comme un tout.
Quand l’adjectif est composé d’une particule infixée (su-, du-…) ou d’une préposition et d’un nom,
l’adjectif ainsi formé est de la flexion à semi-voyelle (i ou u).

Plomb de Chartres

© PIQ
Yextis Keltikā

5. Syntaxe
a syntaxe étudie les rapports entre les mots qui peuvent constituer des syntagmes (groupes de mots
Lcentrés autour d'une base), et les rapports entre ces éléments qui constituent une phrase.
Faute d’un nombre de phrases suffisantes, il est difficile de reconstruire la syntaxe du gaulois.
Cependant, il est possible à l’heure actuelle d’analyser les relations syntaxiques d’une phrase simple et
d’isoler quelques éléments syntaxiques (ex. ligateurs).

5.1. SYNTAXE DE LA PHRASE SIMPLE


Une phrase simple se compose d’un syntagme nominal et ou d’un syntagme verbal.
Le prédicat nominal ou verbal s’accorde en nombre avec le sujet, le prédicat adjectif s’accorde également en
genre (quand le sujet est constitué de substantifs de genre différent, l’accord se fait au neutre pluriel). Les
diverses catégories grammaticales, appelées aussi parties du discours, ou classes morpho-syntaxiques, ont
été énumérées dans la section consacrée à la morphologie.
On distingue 2 types de phrase simple : la phrase verbale et la phrase nominale (sans verbe).

5.2. ORDRE DES MOTS DANS LA PHRASE VERBALE.


La syntaxe de la phrase en Gaulois (hypothétique) peut être reconstituée à partir de celle des autres langues
celtiques.
4 caractéristiques propres aux langues celtiques doivent être analysées :
- La situation du verbe en tête de phrase (ordre VSO) rencontrée en Irlandais et Gallois ;
- La double conjugaison des verbes (absolue et conjointe) en Vieil Irlandais et Moyen Gallois qui oppose le
verbe simple (flexion longue en « i ») et le verbe composé ou le simple précédé de particules conjointes
(flexion brève). Il est à noter qu’en Gallois la flexion longue s’utilise dans une phrase déclarative en
opposition à une proposition négative.
- L’utilisation en Brittonique de particules verbales comme le « a » (en relation directe) et « e(z) » (en relation
indirecte) introduisant un verbe placé en seconde position en Breton.
- Le gallicisme c.-à-d. la mise en emphase de l’élément principal de la phrase en tête de celle-ci (il existe ou a
existé dans toutes les langues celtiques et en français).
En règle générale, l’ordre des mots est assez libre dans les langues IE anciennes, l’ordre des éléments de
l’énoncé étant souvent chronologique. La structure classique en IE est de type SOV. De plus, les langues IE
présentent 2 types d’ordre de mots, un type neutre, par défaut pour les phrases déclaratives et un type
marqué pour les énoncés topicalisés. Il a dû en être de même en gaulois archaïque.
Cependant, il est possible que l’ordre des mots topicalisé devienne le type par défaut.
En linguistique, on appelle thématisation (dans la tradition terminologique francophone) ou mieux
topicalisation (dans la tradition terminologique anglophone) un procédé langagier consistant à mettre
en position de thème (en anglais topic) un élément ou un groupe d'éléments qui composent la phrase.
Selon la définition structuraliste, le thème est à opposer au rhème dans le sens où le rhème représente
un propos « nouveau » alors que le thème représente le cadre général du discours.
Dans la majorité des langues indo-européennes d'Europe, la thématisation prend le plus souvent la
forme d'une prolepse (mise en avant d'un élément) et s'accompagne d'une dislocation syntaxique, ce
qui la fait ressortir parfois dans la langue parlée.
Exemples : « Moi, j'habite à la campagne » [thématisation du sujet], « le nez de Cléopâtre : s'il eût été plus
court, toute la face de la terre aurait changé » [thématisation du sujet] (Blaise Pascal), « Henriette, je la
connais bien » [thématisation de l'objet], « la mer, j'y vais chaque année » [thématisation du complément
circonstanciel de lieu], « l'État, c'est moi » [thématisation du sujet], etc.
Ainsi en Gaulois, subissant un « mouvement vers la gauche », c.-à-d. un déplacement vers la tête de phrase, le
verbe personnel en proposition indépendante ou principale (inaccentué) s’est retrouvé en seconde position
(V2) après un premier élément accentué (sauf dans les relatives où le verbe est en tête de proposition) ; le
gaulois étant une langue emphatique, l’élément principal de la phrase ou ayant une valeur d’information
supérieure (souvent le sujet mais aussi l’objet, le destinataire ou un circonstant) s’est trouvé focalisé en tête
de phrase en emphase. Ex : Nessamon delgū linda. Dans la plupart des phrases, le sujet étant l’élément
principal, l’ordre le plus fréquent d’une phrase devait être SVO.
La perte des terminaisons en gaulois tardif (/s/ et /n/ amuis au nominatif et à l’accusatif des noms) a
entraîné la rigidité de la syntaxe (SV tend à être obligatoire). Aussi pour mettre le sujet (voire l’objet)
en emphase, il a fallu avoir recours à une tournure particulière, un gallicisme (c’est…qui). On parle
alors de phrase clivée. Cette structure (tardive et purement orale, non attestée) devait être: *esti S V+yo
(NB : cela sous-entend que le gaulois s’est maintenu suffisamment pour que la tournure se développe
en langue populaire et passe au français oral). Il s’agit en fait d’un phénomène de thématisation.
En même temps, il peut arriver que le verbe soit en tête de phrase, quand le sujet est contenu dans la
terminaison du verbe. Aussi, quand le verbe personnel devait être focalisé en tête de phrase pour
permettre l’emphase du sujet, il était obligatoire de l’accompagner par un pronom personnel
enclitique redondant qui, selon les règles propres aux langues celtiques, était suffixé au verbe (mais
infixé entre le préverbe et le verbe composé, conformément à la Loi de Wackernagel). Exemple :
Nessamon delgū linda ≠ *delgu-mí linda nessamon.
On peut illustrer plusieurs cas de thématisation en réponse à une question posée ; ainsi pour la phrase
Eporēdos delget gaison* « le cavalier tient une lance », à la question posée :
- qui tient la lance ?  Le cavalier ! / C’est le cavalier qui tient la lance (phrase clivée) (1)
- que tient le cavalier ?  La lance ! / C’est la lance que tient le cavalier (idem) (2)
- Le cavalier tient (-il) la lance ? Oui / Il la tient, le cavalier, la lance (affirmation) (3)
Dans la phrase déclarative (phrase où le sujet exprime un fait sans exercer une influence sur la
volonté de l’interlocuteur, elle s’utilise pour une affirmation, en opposition avec une négation, pour
actualiser ou en réponse à une question introduite par une particule interrogative), c’est le verbe qui
est mis en emphase en tête de phrase. Lors d’une affirmation, une particule «-de » (se ?) a dû être
suffixée au verbe primaire (suivant les même règle que le pronom personnel - loi de Wackernagel).
Lorsque le verbe est précédé de la négation, d’une particule interrogative ou conditionnelle, celle-ci
remplace l’enclitique et est placée en emphase (il est toutefois possible que l’enclitique y soit attaché)
- les clitiques suivant une hiérarchie (le plus important est à gauche) : ex. yo relatif (marqueur de
phrase) précède un pronom personnel clitique (marquant la personne).
 SOV ordre non marqué  emphase SVO, OSV nécessite clitique redondant (sujet et objet), VSO (id)
Exemples :
− Martialis Dannotalī ieur=u Ucuete sosin celicnon  « M D, il a voué à U ce bâtiment »
S V3e sg - pro I/A O indir. O dir. [thématisation du sujet] (1)
− ratin brivatiom Frontu Tarbeisonios ieiur=u  « le mur des B, F. T. l’a offert »
O dir. S V3e sg - pro I/A [thématisation de l’objet] (2)
− buet=id ( bueti=d ) ollon…
V3e sg- clit. attribut (ici acc. = O dir.) (3)
Rq. : « id » est à comparer au grec homérique idé « et » (mais introduisant une principale suivie d’une
subordonnée en Chypriote), au suffixe « -i » en Air., pronom neutre anticipant un nom pouvant être de
genre différent (comparer cresaigth-i in lágin móir sin «il la brandit, la grande lance» avec dernier exemple).
La structure avec verbe en tête de phrase, devenue la structure de base en AIr. (= formes longues du
verbe) pouvant s’expliquer par la suffixation d’une particule affirmative « de » (éventuellement «se»).
La structure du breton (S +a V ou O +a V mais autres éléments que S et O +e V) peut s’expliquer par le
fait que la particule « a » représente une particule relative (se+yo ?, cf ACym. hay) et donc un gallicisme
avec élision du verbe être, tandis que « e(z) » représente l’ancienne particule déclarative infixée.
Cette structure celtique est directement issue de la structure IE où un élément est présenté dans une
phrase puis est repris et commenté dans la phrase suivante qui est introduite par une particule de
phrase ou anaphorique (ex. « alors lui…). Cette dernière peut être traitée comme dans le diptyque
normal c.-à-d. comme une subordonnée (v. phrase complexe). Dans ce cas, les langues de types SOV
comme l’indo-européen montrent une structure VO pour la subordonnée qui est introduite par une
particule. Pour l’origine de « id » voir conjugaison. Pour « d(e) » suffixé sur terminaison primaire v. p53.
Exemples: Prinatin epon? Est-ce qu’il achète un cheval? ≠ Prinatíd epon ! = si, il achète un cheval
(reconst.) Nīss ! Non. ≠ Essíd ! = Oui-da
Anegetíd rātis, ne-aneget ratus = une forteresse protège, la fortune non.
Marātíd molatus, ne-marāt(i) wolawtus = c’est la louange qui grandit, non les richesses.

© PIQ
Yextis Keltikā

5.3. LA PHRASE NOMINALE


La phrase nominale comme le nom l’indique ne comporte pas de verbes (conjugués), elle ne diffère
pas de la phrase verbale si ce n’est qu’elle ne comporte pas de nom-objet.
Toutefois, en poésie, pour la narration (suite d’action), le celtique utilise le nom-verbal décliné à la
place du verbe conjugué. Dans ce cas le complément du nom-verbal (= sujet du verbe) précède celui-ci.
Exemples (* = reconstitués d’après des exemples AIr.):
− In sinde se-bnanom brixton (NV) anwana san anderna… (Larzac)
« Quand ces femmes ensorcelle(ro)nt [l’ensorcellement de ces femmes] les noms ci-dessous…» .
− Rextus Keltabi Rīgos labratūi (NV) in kintusame *
« C’est une loi chez les Celtes pour le Roi de parler en premier »
− Extos ni adlos Keltabi Rīgos labratūi (NV) are druidi *
« Mais il n’est pas convenable chez les Celtes que le Roi parle avant le Druide »
Rq : dans ces exemples, l’ordre des mots - déterminé (ex. brixton), déterminant (ex. se-bnanom) - n’est
pas respecté (cf . 5.4. infra) sous l’influence de la structure de la phrase verbale SVO

5.4. L’ORDRE DES MOTS DANS LE SYNTAGME NOMINAL


En règle générale le déterminant tend à suivre le déterminé en langue celtique. Un substantif peut
être déterminé par un adjectif (accordé en cas, genre et nombre), un substantif apposé (même cas), un
substantif complément au génitif (appartenance), datif (destination) ou à l’instrumental (possession
et accompagnement). Parfois l’adjectif n’est pas accordé au nom (en composition et dans des
tournures particulières), dans ce cas, il précède toujours le nom. Le démonstratif quant à lui précède
le nom.
Exemples :
 Adiegā Matīr Aiíās [N Nom + N Gén] − « Ad. mère de A. »
 ratin brivatiom… [N Acc. + N Gén] − « le rempart des Brivates »
 Mapon arueriatin… [N + Adj] − « le Fils Prodigue »
 sosin nemeton... [Dem + N] − « ce sanctuaire »
 anwanǎ san-andernǎ… [N + Dem + Adj] − « les noms ci-dessous »

5.5. SYNTAXE DE LA PHRASE COMPLEXE


Une phrase complexe comporte :
- soit deux ou plusieurs propositions indépendantes, coordonnées ou juxtaposées
- soit une ou plusieurs propositions principales et une ou plusieurs subordonnées.
En IE, la phrase complexe type est le diptyque subordonnée - principale où l’on a la subordonnée
antéposée et introduite par un relatif suivie par la principale corrélée par un anaphorique résomptif.
Par la suite, le diptyque s’est inversé et on aboutit à la structure que l’on retrouve en celtique :
principale - subordonnée.
Dans le cas de plusieurs propositions indépendantes coordonnées par des particules de phrases, on se
trouve devant la structure IE type.
 Subordination :
En gaulois, on ne dispose que de peu d’indices :
- propositions relatives : introduites par un terme relatif, elles fonctionnent principalement comme
compléments de nom et attributs, mais peuvent aussi remplir d'autres fonctions. Le relatif celtique
est bâti sur la suffixation de particules -yo, au verbe ou au moyen du démonstratif san /sin ?.
- propositions subordonnées : introduites par une conjonction de subordination issue du relatif. Cf.
sinī (<*sm-ī) ? dans yegu[m]i sinī siaxsiou… (Tuile de Châteaubleau, plus de détails v. p 96).
 Coordination
La coordination est normalement effecutée en utilisant l’enclitique –k et la forme (accentuée ?) etik.
Elles sont utilisées pour coordonner des mots, des propositions, seules ou en combinaison avec
d’autres conjonctions. De plus une particule conjonctive –d(e) comparable au grec dé semble comme
celle-ci utilisée pour lier 2 propositions en relation contraire ( à l’origine des formes absolues et
conjointes du moyen gallois ? Ex: Pereid y rycheu. Ny phara a’e goreu). Cf exemples p.52.

5.6. ELEMENTS DE SYNTAXE


Quelques éléments de syntaxe sont connus comme la coordination, la négation, les anaphoriques et
démonstratifs.
5.6.1 Les adverbes, conjonctions et prépositions
 Conjonctions de coordination (cc) & de subordination (cs)
▪ Ak- ?: (cc) : et (de *ad-ghe?), + emploi instrumental-sociatif avec ; proclitique ?
▪ -K : et, enclitique de coordination entre 2 syntagmes de même nature (verbes, noms) ;
▪ -N(e) : suffixe interrogatif
▪ Aw : (cs) « quand » (inaccentué)
▪ Duki : « comme, outre que »
▪ Eri : (cs) parce que
▪ Etik: (cc) et, ainsi que, introduit un syntagme ou un élément supplémentaire de liste ;
▪ Extos: (cc) « mais »
▪ Koetik: « et aussi, et encore », v. etik
▪ Mā, ma*: « si » (+ indicatif si action présente ou passée, subj prés. si action future ou générale, subj
passé si action très hypothétique ou irréelle)
▪ Nī, ne : « ne » ; ne est proclitique
▪ Nek* : particule « pas, et ne pas » –conj. (avec nég.)= empêchement, ignorance + sub.
▪ Newe* : « ou (non) »
▪ -We : « ou », suffixe de coordination
▪ Panā* = « d’où ? »
▪ Poni* = « quand ? » (// toni)
▪ Pō > pū*: « comment, où ? » (// so)
▪ Ponne : est-ce ce que… ? (kwod + ne), particule interrogative.
▪ Poti > peti : « combien ? »
▪ Sok : « et ce, et c’(est) », particule de phrase coordonante (dans soccanti mais peut-être sod + kanti).
▪ Uto (Hₐu+to ?) : comme, vu que, ainsi (aussi kouto), cf |aytoç (il + démonstratif 2e p grec).
Conjonction de comparaison (avec eti).
 Adverbes
▪ Alla : au-delà, outre
▪ Ate / Atawu*: encore, de nouveau
▪ Duki : également, de plus, en outre, à cet effet (Cf. hierzu =*du+kei/ki « à ceci » au loc sg  ici)
▪ Duti : pour cela, en même temps, en ce cas, en outre (cf. dazu = *du+toi/ti « à cela »)
▪ Eti / it: de même, encore, autant (cf latin etiam) ; préposition (cf latin idem ou item)
▪ -id : y (adv. de lieu et pronom pers. cf. latin ibi)
▪ Issok* : ainsi, donc, de cette façon (cf. latin sic)
▪ Moxs(u)*: bientōt, tōt
▪ Nek*: et ne pas – adv. (début de phrase à l’impératif) = que ne pas, pq ne pas –
▪ Nu : maintenant
▪ Ōxs, Ūxs(i) : en haut ; aussi préf.
▪ Sindyu: aujourd’hui
▪ Sindēsi*, xdési: hier
▪ Sin(di)noxti*: cette nuit
▪ So / Sondū*: ici, -ci
▪ Sindū*: là
▪ Toni : alors ; ensuite, puis ; de plus, en outre (cf : then, dan, dann en langues germ., tum en latin) ;

© PIQ
Yextis Keltikā

Formation des adverbes à partir de l’adjectif :


- Adjectif à l’instrumental sg. ;
- Inte + adj. Instr Masc. ou N : adverbe de manière en « -ment » ; ex. inte marū = grandement
 Prépositions & préfixes
▪ Ad : (+ acc.) vers, à ; prép. (at en anglais)
▪ Ambi : (+ acc.) autour, des deux côtés ; au sujet de ; préfixe réfléchi
▪ Ande : préf. = plus, très ; prép. ander- : (+ acc.) sous, dessous
▪ Are : (+ I/A.) prép.= devant ; (+acc.) à cause de; préf = pré-
▪ Aw : (+I/A) prép. = hors de, loin de ; préf. = provenance, éloignement ; (germ. von, from, out)
▪ Dī :  + (A/I) préposition = de, venant de (éloignement, séparation, cf angl. from) ;  de (partitif) ;
 sans, préfixe négatif ou intensif = préf.
▪ Enter, entar : (+ acc.) prép = entre, parmi
▪ Entra ?: (+acc.) : prép.= à l’intérieur, en
▪ Eri :  (+I/A) Par, au nom de, pour, dans le but de (lat. per, Cymr. er, angl .about, all um );
(+acc.) autour (grec peri, all. um) ; préf.
▪ Ēron*: (+I/A) derrière, après (temps)
▪ Exs : (+ I/A) prép = hors de, au sortir de (cf. out of, aus germ.); préf. = sans
▪ Extra*: (+ acc.) prép = à l’extérieur de, sans (cf AIr. Echtar, MCymr eithyr
▪ In, eni- : ( + I/A. –Loc) en, à, dans ;(+acc.) dans, vers ; préf. et prép.
▪ Iss(u)*: (+I/A) au pied de, au-dessous de, plus bas que ; préf. et prép. Soit formé  sur ed+ su- (IE
ped-) « au pied » ou  sur epi (pi*)+sto (en arrière  au fond) par l’intermédiaire d’une forme
iptero* (AIr. ichtar « postérieur »  « à l’ouest »  « au fond, au plus bas »). Comparer wo+sto.
▪ Kanti : (+ acc. -I/A ?) avec, au côté de ; prép.  Kantimi (avec moi) mais sokkanti (avec cela)
▪ Kon-/Ko(m)-: avec, ensemble; préfixe
▪ Olo-: (+ I/A) prép = au-delà de, outre
▪ Oxti : (+I/A ou acc.?) prép = au-dessus de, plus haut que, par-dessus  Sīoxti (au-dessus d’elle) et
peut-être suoxti* < sū-ōxti (= cymr chwaeth, « au-dessus de cela, encore, plus »).
▪ Pos*: (+acc.) jusqu’à (AIr. Co MCymr. Py)  Au … po
▪ Rāk(o)*: devant, avant
▪ Sepos*: (+acc) plutōt que, au-delà, outre > excepté, sans
▪ Tio : à, forme // de « to » c.-à-d. correspondant au préfixe AIr. tu* « à, vers » (le narrateur) ou
composé de de+op(i), de+ud (« de » déictique) cf ACymr. di ?
▪ Trē-, tri : (+ acc.) par, à travers (durch, through germ.) ; préf. et prép.
▪ Wer(o)- : (+ I/A.) sur; (+acc.) vers le dessus ; préf. et prép.
▪ Wo/a: (+ acc.) vers le bas ; (+ dat.) sous ; préf. et prép.
▪ Writtu / wrissu*: contre, face à (celt. insulaire)

5.7. EXEMPLES DE TOURNURES & PERIPHRASES


Exprimer l’emphase (* = reconstitution)
Kantalu molatōs immi* = NV dat, + S gén. + V sub.
C’est une louange que je chante (= je suis à chanter une louange)
Orgenu namanton beret kladyon*
C’est pour massacrer les ennemis qu’il porte une épée
Utilisation du NV à la place du verbe
Wissus essi-mī / Mī-essi(d) wissus*
Je sais = la connaissance est à moi.
Kingetes biyont orgenui namanton* = S V être NV (dat.) O (gén.)
Les guerriers sont entrain de massacrer les ennemis = présent progressif.
Peut-être égalementinscriptions contenant le verbe a(u)woti/e = S + NV dat
A titre de comparaison : tableau synthétique de la déclinaison nominale en Celtibère

© PIQ
Yextis Keltikā

6. Woxtlon - Lexique
armi les mots gaulois attestés ou les mots celtiques reconstitués (*) on examinera les mots
Psuivant classés par thème, toujours en restant conscient qu'une forme et son sens peuvent
légèrement varier dans le temps et dans l'espace et que ces formes restent plus ou moins
approximatives. Chaque mot attesté ou supposé repose sur une reconstitution par rapport à l'état
actuel des langues celtiques modernes ainsi que sur les informations fournies par les autres langues
indo-européennes qui sont d'un très grand secours. De nombreuses racines sont fatalement
communes entre le celtique, le germanique, le latin et toutes les autres langues dites indo-
européennes. Une difficulté relative est de savoir à quel genre appartenait un mot car en gaulois
existaient trois genres, masculin, féminin et neutre alors que dans les langues celtiques modernes
seuls le masculin et le féminin subsistent (le signe « - » note un genre inconnu).
Notes sur l’orthographe et la prononciation :
Le « Tau Gallica » (affriquée /TS/) est noté Ð, ð en début de mot et ss partout ailleurs.
Le signe « ̄ » indique une voyelle longue.
Le W se prononce comme en anglais et le Y indique un « yod » (comme dans yes, yacht).
G est toujours dur (comme dans gare) et U se pronnonce comme en latin (=ou).
Tous les noms sont donnés au nominatif (sg) suivi du génitif (sg) et les adjectifs sont notés aux 3
genres.
6.1. Les « Civilités » et mots expressifs (pour les amateurs de conlang, trop spéculatif)
▪ Essid*: oui, =c’est, cela est
▪ Tod*> tō/ū: oui, si, en effet
▪ Netod*> netō/ū : non, nenni, en effet non
▪ Inte kowiron*: OK, d’accord.
▪ Slānos ! : [sois] sain, salut (lat. Salve), Slane â Magale ! Salut ō Prince
▪ Slānosies : puisses-tu être bien portant
▪ Slāntiyā* : santé
▪ Suawelos : bon vent
▪ Sulubī * ! Bravo, joie, bienvenue ! (<lubī-: aimer ; cf. irl. suilbh)
▪ Trugyā : merci, grâce
▪ O ! Interj. = Oh
▪ Obo ! interj défiance, surprise (wallon bah, abah !)
▪ Uk !: Hélas !
▪ Up(p)u !: aïe, ouille !
▪ Ut! Ut ! Interj. de désapprobation
▪ Wai !> Wē !: malheur ! (cf Vae latin)
6.2. ANWANA / Les noms

 TĪRESA ETIK ABONAS (75)


 Abonā, ās = abenā =aba (germ.) : rivière  Bawā, as : boue, fange
 Abus, ōs ?: idem (< abon-s, aben-s)  Berus, ōs: source
 Akito-,ī: plaine, champ (rare, SO)  Bornā, as : fontaine
 Adboros, ī / aḃberos: aber, affluent  Borwā, ās: source boueuse
 Alos, isos: falaise, rocher  Braknā, ās : lieu pourri, tourbeux, inculte
 Alton,ī*: rivage, pente d’une colline  Brakus, ōs : terrain marécageux, tourbeux
 Andownā, ās: source  Brigā,ās : colline, hauteur
 Balma, as: grotte  Dubron, ī: eau
 Bãnnā, ās / bennā: pointe, corne, sommet  Dumyon, ī : talus, tertre, tumulus
 Barros, ī : sommet, cime  Eniboros /inberos : embouchure
 Barenā, ās*: rocher, récif  Ētu-, ōs : prairie
 Barenāko-*: terrain rocheux  Genawā, as : embouchure
 Glandā > glannā, as: rive  Mori, ōs : mer
 Glendos, esos: vallée  Nantu-, ōs : ruisseau, val
 Grawā, ās : sable, gravier  Nemos, esos : ciel
 Graūs, wos : gravier, galet  Okelo-, ī (Celtib.,N brit.) : pointe, promontoire
 Inberos, ī : embouchure  Pantyos, ī: vallée plate, terp, plateau
 Inissī, yās: īle  Rénos, ī : flot, fleuve
 Kladyā, yās : tranchée  Rokkā, ās (gaul.): roche (non celt.)
 Klāros, ī : plaine, clairière  Rossos, ī : plateau, colline boisée (pro+sto-)
 Klownyā, as : prairie, pâturage  Sleibos, ī (irl)*: montagne, cōte
 Klukā, as: roc, pierre  (S)nawdā, ās : prairie inondée, noue
 Komberos, ī: confluent, barrage  Śrutwā, ās : torrent, cours d’eau
 Kondáti, ōs: confluent  Talamū, onos : terre, sol (rare)
 Kumbā, as : combe, fond de vallée  Talūtyon, ī : pente, talus
 Krowko-,ī / ā ; ās : tertre, tas  Tīros, esos*: terre, territoire
 Landā, ās : terrain libre, friche, lande  Tnowon, a*: vallée, val plat
 Lati, ōs : boue, limon, marais  Tullon, a : creux, cuvette, trou d’eau
 Lausā, ās : pierre plate, lauze  Tumbos, ī*: mont, tumulus
 Ligyā, as : limon, lie, fond (< *leg-)  Tunnā, ās : vague
 Likkā, as : pierre plate, dalle, pierre tombale  Turno-, ī : butte, hauteur, falaise
 Lindon, ī : liquide > étang, boisson (pl ?)  Traxtu-, ōs*: cōte, rive
 Loku, ōs : lac  Uxsownā, as : fontaine, cascade
 Lutā, ās: marais  Wagnā, ās : fond humide, pente, tourbière
 Luton, ī: boue, saleté  Weltā, ās* : pâture, herbe
 Maginon, ī*: pierre, place (pl.)  Wer(y)ā, ās (germ.) : eau, rivière, passage
 Magos, esos : plaine, champ  Woberos, ī: ruisseau encaissé ou souterrain
 Monyo-, ī*: montagne, éminence  Yagis, ōs : glace (f)

 WIDOWES, BLÁTOWES ETIK AGRANOBI (80)


 Abalon, ī : pomme  Dexsi(ta)mon ,ī*: aristoloche clématite
 Aballos, ī (fem.): pommier  Dólā, as : feuille(s)
 Adarka, as : écume de roseau (plante méd.)  Doliskos, ī*: algue
 Agranon, a: fruit  Ðukkā, ās: tronc, souche
 Agranyū, onos : prunelle (sud de la Gaule)  Dragenā, a-s: prunellier, épine noire
 Agranyos, ī /agranyā : prunellier  Eburos, ī : if
 Albolon, ī : menthe pouliot  Erinon, ī: germandrée petit-chêne
 Alisyā, yās : alisier  Gilaros, ī: serpolet
 Alos, ī : grande consoude  Glasson, ī: pastel
 Axtīnos, ī : ajonc, genévrier  Īwos, ī: if
 Baditis, ōs : nénuphar  Kāssanos, ī : chêne
 Bāgos : hêtre  Kērā*< kairā, ās : baie
 Banatlo-, ī > balatno : genêt  Kēros, ī*= kérotannos, ī*: sorbier
 Beliocantos, i: myriophylle  Kēton, < Kaiton: forêt, bois
 Belenūs, ontos?: jusquiame, apollinaire  Kētiyā, yās : forêt, région boisée
 Berurā, ās: cresson  Knoū, owos / onos: noisette
 Betwiyā,ās /betuyā : bouleau  Kowā, ās: noisette
 Betidolā, ās : grande bardane  Knowillā, as : noyau
 Bilyos, ī /bilyā: grand arbre, tronc d’arbre,  Kollos, ī : noisetier
arbre sacré (< belos, belisos?)  Kremus, ōs : ail
 Blātu-, ōs: fleur  Laginon, ī : varaire, ellébore blanc
 Bullukā, ās: prunelle (N de la Seine)  Lemos, ī : orme
 Brīginos, ī : armoise  Limeon, ī : herbe vénéneuse avec laquelle on
 Dagla, as: pin frottait les flèches (ellébore ?)
 Derwos, ī > derwā: chêne  Melatyā, yas : mélèze

© PIQ
Yextis Keltikā

 Meliswexsmoryon, ī : trèfle  Sentulitano-, ī*: plantain


 Mentā, ās : menthe  Tannos, ī: chêne vert, yeuse
 Messus,ōs*: gland, fruit (arbres)  Tarwotangwātyon, ī*: plantain (langue de
 Odokos,ī : hièble (var. sureau) taureau)
 Onnā, as : frêne  Togyā, ās : ajonc épineux, tuie (lande d’ajonc)
 Owalidyā, ās : camomille  Wegron, ī*: herbe
 Pempedulā, ās : quintefeuille, potentille  Welā, ās: herbe aux chantres, velar
 Prennon, ī : arbre, bois  Weltā, ās*: herbe, pâture
 Rowdaron, ī / rowdarā : reine des prés  Wernā, ās: aulne
 Salixs, kos > Salikā, ās: saule (gris)  Wettonikā, ās: bétoine (< Vettones)
 Sāmolon, ī : plante à usage vétérinaire  Widus, ōs: arbre
poussant en milieu humide (mouron d’eau ?)  Widwā, ās: bois, forêt
 Santoni(k)on, ī : absinthe  Wīmmonā, ās : goémon, algue
 Sapanā, ās: mouron rouge (riche en saponine)  Wisumaros, ī : trèfle
 Sapo-, ī > Sapawidus, ōs: sapin  Wītu-, ōs: osier, branche de saule
 Skobilū, onos*: morelle  Wokēton, ī: sous-bois
 Skobyes ?- : sureau noire  Wridyo-, ī*: racine, radis
 SELWANOĪ MILAK (ANIMAUX)
Et(a)nos, ī : oiseau (20)
 Alaw(i)dā, ās : alouette  Garanus, ōs : grue
 Āwyon, ī*: oeuf  Gēdā, ās*: oie
 Bardalā, ās : alouette huppée  Gulbyon, ī : bec
 Bodwos, ī: corneille  I(y)aros, ī /Iara, as : poulet, poule
 Branos, ī : corbeau  Mesalkos, ī : merle
 Elayos, yī : cygne  Pinkyo-, ī : pinçon
 Etar, etnos*: oiseau  S/frawo-, ī : freux, corneille (ou *sfrag-)
 Kālyakos, ī : coq  Skublo-, ī : milan
 Kawannos, ī: chouette, chat-huant  Wannállos, ī : hirondelle ?, vanneau
 Kō(w)rkyo-, ī*: héron  Wolkos, ī : faucon
Poissons (11)
 Alausā, as : alose  Kottos gobyū: chabot
 Ankorakū, onos: sorte de saumon (Rhin)  Lawkkā, ās: loche
 Esoxs, kos : saumon (-okos ou -ōkos > -ākos ?  Lottā, ās: lotte
cf. latin ǔelox, ōcem)  Tinkā, ās: tanche
 Esoxs lewkyos : brochet  Troxtā, ās: truite
 Gobyū, onos*: goujon  Windessā, ās: ablette, vendoise
Petrūss, odos*: quadrupèdes (57)
Artos, ī: ours Kewā, ās: sorte de vache
Matus, ōs: id Lāigos, ī*: veau (brit., Ir.)
Selwanos, ī: bétail, troupeau Oxsus ,ōs: boeuf, cerf (bête à corne sauvage)
Epos, ī: cheval Tarwos, ī: taureau
Kaballos,ī : cheval de trait, rosse Tarwinā, ās: génisse
Kassikā, ās: jument Urus, ōs: auroch
Mandus, ōs: poney, trotteur Sukkos, ī: porc
Markos, ī: cheval Banwos, ī: porcelet
Worēdos, ī: coursier Mokkos, ī: porc, sanglier
Bows, wos: vache, bovin Orkos, ī: goret, petit cochon
Anderā, ās : génisse Torkos, ī: sanglier, verrat
Bowi(ss)a, ās: vache Trogyā, yās: truie
Bowos,ī : boeuf Wessis, ōs*: truie d’un an
Damos, ī: boeuf, daim (bête à cornes Owis, ōs: mouton, ovin
domestique) Damatos, ī: mouton
Kairāxs, kos: brebis Kanawon, ī: petit loup, jeune animal
Moltū, onos: bélier Kū, unos: chien, loup
Ownos, ī*: agneau Kolignon, ī: chiot
Gabros, ī: chèvre, chevreuil Lowernos, ī: renard
Bukkū, onos: bouc Selgokū, ounos*: chien de chasse
Gabrā, ās: chèvre Wertragos, ī: chien courrant, lévrier
Iorkos, ī/ā,, ās: chevreuil Kattos, ī: chat
Karwos, ī: cerf Bebros, ī: castor
Alanī, yās*: faon Brokkos, ī: blaireau
Elantī, yās: biche Tasgos, ī: id.
Alki, ōs: élan Martalos, ī?: martre, belette
Kambōxsu, ōs*: chamois Losso-, ī: queue
Mīlon, ī: (petit) animal Wīweros, ī: écureuil
Bledyos, ī: loup Wrankā, ās : patte, griffe
Swél- etik allī : insectes & autres (11)
Angus?: serpent, dragon Morwis, eos*: fourmi (f)
Bikos, ī: abeille Natrixs, ikos*: serpent
Dolbā, ās : ver du bois, chenille Primis, eos*: ver (f)
Karantyonos, ī: charançon Woxsī : guêpes (pl collectif)
Koulis, eos*: mouche, moustique (f) Wrigants, os : vermine, ver à viande (f)
Kroxantos, ī: crapaud

 DONYOĪ (gens)
Wenis : clan, famille (36)
 Altrawū, onos*: père nourricier, oncle  Mapos, ī : fils, garçon
maternel  éducateur  Mātīr, tros : mère
 Anderā, as : femme, jeune fille (< ? >génisse)  Matripī, iās*: tante maternelle
 Ariawos, ī/ā, as*: arrière-petit(e)-fils (fille)  Mātronā, ās : matrone, maītresse de maison
 Ariyos, ī : (<are = qui précède, cf. ≠ Cymr.  Morugenā, ās : jeune fille
wyr = *efiro « descendant »), senior, ainé  Neūss, otos*: neveu
 Atír, ros : père  Nextī, yās*: nièce
 Atta / attyos : père nourricier, papa  Orbyos, ī : héritier
 Awontīr, tros : oncle  Rogen(es)ya, ās : aïeux, lignée
 Awos, ī / awā, ās : petit(e) fils/fille,  Senatīr, ros* : grand-père
descendant(e)  Senamātīr, ros* : grand-mère
 Brātīr, tros : frère 1, parent ²  Sent(ik)ī, yās : épouse, compagne
 Kēlyos, yī : compagnon, époux  Serkā, ās: concubine
 Komaltiyos, ī*: frère de lait  Swekrus, ōs*: belle-mère
 Komprínnos, ī : conjoint, consort  Swésur, oros: soeur
 Duxtīr, ros : fille  Tatta (inv) / tattos, ī*: papa
 Ēuryūs, isos : adulte, ainé (<*ayu-ro-is-)  Wenyā, ās : parentèle, famille
 Gnatos,ī /ā, ās: fils, fille  Wenis, ōs: parent
 Mammā /ī (inv.)*: maman, nourrice  Widwā, ās* : veuve
 Mapass, tos : enfant

Donyos, yī: homme, être humain (53)


 Adtrebatis, ōs : habitant  Bāgaw(i)dā, ās (coll.): brigands
 Allobrogis, ōs: étranger (au pays)  Bena, ās / bano- (comp°) : femme
 Allotowtos, ī: idem (au peuple)  Brigant(o)s, os (ī): noble, dignitaire
 Ambaxtos, ī: « émancipé »,  doerceile, amus  Brogi,ōs: marche, domaine, pays
(AIr) dépendant,  serf (gaul. tardif)  Kommedūs, dutos ?: maître, dominus
 Anwan, anos : nom  Kommedowyā, ās : maîtresse, domina
 Arkantodanos, ī: intendant des finances  Dan(n)os,ī : intendant, briugu (*dapno-)
 Atextos, ī : propriétaire  Dīas̵s̵us, ōs : chef élu, représentant ?

© PIQ .
Yextis Keltikā

 (X)donyos, ī : être humain (hors clan)  Soliduryos, ī: amus (Air), dévoué, garde
 Ēuryūs, isos : sénior, ainé (<*ayu-r-is-) compagnon, féal (*soli- = garde ?)
 Gotīnā, ās : prostituée, gouine  Tigernos, ī : seigneur, prince
 (Kon)gēstlos,ī : otage  Towtā, as : peuple
 Extā / egthā, ās : nation, cité (<*yek/*eg-)  Towtyos, ī : citoyen
 Kamulos,ī /a, ās: esclave, tribut, cumal  Tlātis : pauvre, faible (qui est soutenu)
 Karant(o)s, ī /tos: ami, parent  Trugant(o)s, os (ī) : malheureux, pauvre
 Kaxtos,ī: captif,, prisonnier, esclave  Uxsellos, ī : supérieur, patron (noble)
 Kombrogis, ōs: id., compère  Walos, ī : chef, dirigeant, souverain
 Kontowtos, ī: compatriote  Worinā, ās : foule, parti, client, débiteur,
 Luxtus,ōs : clientèle, office ( < charge) sujet, hommes du commun
 Magalos, ī : grand, puissant, prince  Wassellos, ī : vassal, recommandé (adj.)
 Magetos, ī : idem  Wassos, ī : jeune homme, garçon, valet.
 Magus, ōs: domestique, dépendant (du père)  Wellawnos, ī : dirigeant, noble, seigneur
 Messilos : chef, héraut ?  Werkob(/m)retos, ī : premier magistrat
 Nāmant(o)s, ī /tos : ennemi  Weswā, ās : dignité, excellence
 Ninnos,ī /a, ās : servant(e)  Wiros, ī: homme, mari, adulte d’un clan
 Rēmos, ī : «premier,», prince, roi (belg.)  Wlati/us, y/ōs: prince, noblesse
 Riganī, yās : reine  Wrigant(o)s, os (ī): vermine, brigand
 Rīxs, rīgos : roi > chef  Yowántūs, tos: jeunesse

 WERKOĪ (activités)
Kingetes etik katowes : guerriers & batailles (40)
Adressus, ōs : attaquant Koryonos, ī : chef d’armée
Āgo-,ī : combat, lutte Diwixs, kos : justicier, gendarme
Āgi-,yōs : ardeur guerrière Drungos, ī : bataillon, bande
Agron, ī: carnage, massacre Eporēdos, ī : cavalier, chevalier
Argos, ī: champion, guerrier Eporēdyā, ās : cavalerie
Bāgā, ās : combat Exkingos, ī : attaquant
Bogyos, ī : pourfendeur, briseur Gaisatis, yōs : mercenaire ?
Bōwdi, ōs : victoire, profit Garman, anos : clameur, slogan
Budīnā, ās : troupe, armée, levée Lātis, yōs : héros
Brissā, ās : combat, guerre Nāmantos, ī : ennemi
Kamulos, ī : champion, cimbid (Air.) ? Orgeno-, ī : meurtre
Katerwā, ās : armée, groupe de combat Orgēs, etos : tueur
Katus, ōs : bataille Parisyos, ī : porte-enseigne ?
Kawaros, ī : géant, champion Rakatus, ōs* : duel, opposition
Kingēs, etos : guerrier, fantassin Selgā, ās : chasse
Klutā, ās : gloire, renommée (coll.) Slowgos, ī : troupe, suite (armée)
Kluton, ī : renom (nn), célèbre (adj.) Tankos, ī : paix
Kobos, ī : victoire, avantage (mot rare) Trimarkisyā, ās : groupe de 3 cavaliers
Komargos,ī : camarade, compagnon d’arme Wextis, yōs : raid
Koryos, ī : troupe, assemblée en arme Wowixtos, ī : vaincu
Gaisī skētīk : armes (17):
 Blīmā, ās*: catapulte, lanceur (NV)  Ordos, ī : massue, gourdin
 Kalgo-, ī : épée, estoc (bret.)  Paros, esos ?: lance-enseigne
 Karnuxs, kos : corne, trompette  Skēton, ī*: bouclier
 Kateyā, ās : arme de jet, boomerang ?  Sparon, ī*: dard (javelot en bois)
 Kladiyos, ī : épée  Taballo-, ī* : fronde
 Gaisos, ī : javelot  Traglā, ās : javeline munie d’une courroie
 Isarniyā, ās*: armure, harnoi  Towgā / towgi-, ōs : arc, hache ?
 Lankiyā, ās : pique  Waibrus > wēbrus, ōs : sabre (AIr. faibur,
 Matarā, ās / Materis, yōs (belg.): javelot à latin vibro)
fer large
Druides, dēwitatis etik wissus : druides divinités et science (76)
 Albiyā, ās : élément, principe premier  Kaylo-, ī : présage
 Areweron, ī : satisfaction d’un vœu  Kēliknon, ī : cēnācŭlum, hotel à étage ?
 Amaros, ī*: plainte, lamentation  Klasson, ī : tombe, fossé
 Ambilū, onos*: nombril, ombilic  Kredron, ī / kredris*: relique, objet sacré
 Ambīton, ī : faveur (ambi-ito-)  Lēgis, ōs*: médecin
 Ambītus, ōs* : circumambulatio, propiation  Lextā, ās*: lieu d’excarnation
 Ambostā, ās : jointée des 2 mains  Litawī, ās : la Terre
 Anatyā, ās : esprit, raison  Lītu-, ōs : fête, célébration
 Anawnos, ī (mn) : âme, souffle, trépassé  Massitlātidā, ās : rituel de désanchantement ?
 Anawo-, ī : inspiration poétique, richesse  Molatus, ōs : louange
 Anddubnos, ī : Autre-monde (enfer)  Natā, ās : poème, chant bardique
 Ankus, ōs / Ankawos, ī : mort, la Mort  Marunatā*: chant funèbre
 Aṗpertā, ās*: sacrifice ; offrande  Medyolanon, ī : centre sacré, methas
 Barditos, ī : chant de guerre, éloge  Nemos, isos : ciel
 Bardos, ī : barde, censeur  Nemeton, ī : sanctuaire, temple
 Barnawnos, ī (mn): juge (AIr. brithem)  Noybyā, ās : sainteté
 Bitus, ōs (m): monde des vivants  Noybos, ī : saint (adj.)
 Bostogaryon, ī*: lamentation (claquement  Oytos, ī : serment
de mains)  Pritā, ās : poésie
 Brātus, ōs :  jugement, proclamation  Prityos, ī : poète
(<*ber-) ;  louange, prière (<*gwrH-)  Raton, ī / ou-, ōs : vertu, grâce, fortune
 Brixtā, ās : magie  Sakros, ī : maudit, sacré (adj.)
 Brixtlos, ī : magicien, satiriste  Sepānos, ī : disciple
 Brixton, ī : ensorcellement, charme  Sēbros, ī*: fantôme, spectre
 Brixtu, ōs : parole chantée du Welete  Skālon, ī*: démon
incantation, octosyllabe,  Sownos, ī : songe, rêve
 Dānon, ī : poème, don, cadeau  Suwiss, dos : sage
 Dānus, ōs*: don, cadeau, art  Soyton, ī*: magie
 Dēw(iss)ā, ās : déesse  Tonketā, ās : destin(ée) [subi(e)]
 Dēwitatis, ōs*: divinités (coll)  Tonknaman, manos : sort, destin (action)
 Dēwos, ī : dieu  Wātis, ōs : devin
 Dōgnis, ōs : poème d’échange  Wātu-, ōs : prophétie, satire
 Dubnos, ī : monde (d’en-bas)  Wedyā, ās*: prière
 Dugilos, ī : dédiquant, donateur  Welēss, etos : voyant, prophète, chapelain
 Duskantlos, ī*: satire  Werkantalos, ī*: enseignement, leçon
 Druiss, dos : druide  Widlwā, ās : voyante, magicienne
 Ē̄weron, ī : offrande en retour d’un vœu  Wissus, ōs : science
 Gutuatīr, tros : invocateur  Wlidā, ās : festin, banquet
 Kantalon, ī : incantation divinatoire, chant  (Wo)derkos, ī : tombe, caveau
 Karyā, ās* : faute, blâme, péché
Rextous : droit (41)
Adgaryos, ī : accusateur, avocat Barnawnos, ī : juge (agent)
Adgaryon, ī : action légale, plainte Barnaman, os*: jugement (acte)
Adgaryōs, ontos : accusé Brātus, ōs : condamnation, jugement (résul.)
Adsaxs, gos : compurgation, intercession ; Brīgā, ās : rang
réhabilitation obtenue en faisant jurer des Brigantī, yās : éminence, privilège
témoins à décharge Britus, ōs (f) : jugement, réflexion
Ankridyā, ās*: injustice Datlā, ās*: assemblée (coll. neutre)
Anoytos, ī*: parjure (Dī)assus, ōs : représentant légal,
Arextu, ōs*: sénat lieutenant (= tanaiste ?)
Ategabaglā, ās*: saisie Dībergā, ās*: vol, brigandage
Atenowon, ī* : gage, dépot Dīwixtā, ās*: vengeance
Ab(/w)rextus, ōs : hors-la-loi Dīryon, ī* : pénalité, amende.

© PIQ .
Yextis Keltikā

Gāwā, ās : faux, mensonge Luxtus, ōs : charge, office (via fardeau)
Gistlā : garantie, sureté Makkos, ī* : garant
Gēstlos, ī : otage Messus, ōs : jugement, mesure
Incoros, ī : pécule commun des époux Oytos, ī : serment
Kāgnis, yōs (f)*: loi, tribu (Irl cáin) Prītā, ās : prix, achat
Kantigaryos, ī : co-accusateur Rātā, ās : garantie, gage (bien mis en cause)
Kantipisōs, ontos : témoin Rātos, ī : celui dont le bien est mis en cause
Kob(/m)reton, ī* : assemblée (cf. vergobret) Rextus, ōs : droit, loi, statut
Kob(/m)rextus, ī : loi Srabo- /Ðrabo-: insulte (> frabo-/strabo-)
Kongēstlon, ī : gage, garant Textosagitus, os : s’approprier, prendre
Lugyon, ī : serment possession d’une terre légalement
Kerdā etik dānus : métier et art (46)
Werkos, ī : activité Skotā, ās : bésaigüe
Argantodanos, ī : magistrat monétaire Taratron, ī : tarrière
Danos, ī : maītre, intendant, curator Tarínkā, ās : clou, cheville de fer
Dānus, ōs*: don, art Widubyon, ī : serpe
Luxteryos, ī : officier ? (<luxtus, office) Awtagis, ōs : bordereau
Poppilos, ī : cuisinier Luxtus, ōs : chargement, fardeau
Prītā, ās : prix, achat Tussilos, ī : enfourneur
Smertulos, ī : régisseur, majordome ? Tussos, ī : fournée
Kerdā, ās : artisanat, métier Writues, sos : tourneur (< wr̻t-wes)
Kerdū, nos : artisan Wegyon, ī*: fait de tisser, tissage
Kariyos, ī : cordonnier (S)nāton, ī : fil
Moritēxs, ēgos : marin (S)nātēyā̄ / snatantā, ās*: aiguille
Gobess, annos, edbo: forgeron Wegēdos, ī*: tisserand
Enemno-, ī : enclume Wegēyā*: toille, tissus
Inkoxtiliā, ās : objet de cuivre étamé Wegyadyā, ās*: fuseau, quenouille, tela
Ordos, ī : marteau Wlānon : laine  wlānā (collectif)
Paryos, ī : chaudron Akawnon, ī : pierre
Passernixs, kos : pierre à aiguiser Arganton, ī : or, argent (infl. latine)
Sowxtu, ōs : creuset Īsarnon, ī : fer
Sairos, ī*: charpentier Ðagnon, ī : étain
Klāron, ī : planche Omiyo-, ī*: airain, cuivre
Gulbyā, ās : burin, ciseau, gouge Minā, ās : mine
Rukani, ōs : rouanne (outil de sabotier) Mēnis, ōs*: minerais, métal  mine
Agriculture & élevage (43)
Akawnomargā, ās : terre sablonneuse Dalglā, ās : faux
Ambostā, ās : mesure de blé (jointée des 2 Drasikā, ās : résidu du malt, drèche
paumes), coupée G(a)laxsinā, ās : mesure de volume
Andekíngā, ās : terre privée d’un seigneur (contenu de 2 mains jointes fermées).
avancée à un client, fief Glisomargā, ās : terre glaise
Aratron, ī*: araire Gortos, ī : champ enclos, jardin
Aratryos, ī : laboureur Grānon, ī : grain
Arepénnis, ōs : arpent (12 à 14 a) Kagyon, ī : enclos, haie de fascines
Artīkā, ās : champ labouré non cultivé Kenkto-, ī : (manche de) charrue
(ueruactum) Koroyalon, ī : corral, enclos
Blātis, ōs : farine, céréale, blé Landā, ās : lande, terre inappropriée
Bodīkā, ās : friche, terre en pâtis Lubā, ās / yās*: légume, plante
Bost(y)ā, ās : mesure de blé (poignée) Margā, ās : marne
Bowyatis, ōs*: vacher, bouvier (cf. Boiates) Metelos, ī : moissonneur
Bowtegos, ī : étable Mokkyatis, ōs*: porcher
Braknā, ās : lieu inculte et humide Olkā, ās : terre arable très fertile, restibulus
Brenno-, ī : son Owigaryos, ī : berger
Brogi(ya)lon, ī : pré enclos, saltus Oxsogaryos, ī : conducteur de boeuf
Rikā, ās : sillon Sītlā, ās : tamis, crible
Rūskā, ās : ruche (< écorce) Sukkon, ī : soc de charrue (< groin)
Samareton, ī : jachère d’été, terre au repos Werk(ar)yā, ās : domaine, terre cultivée
Sanyā, ās*: pi, pot au lait entourée d’une haie ou fossé, ager
Sasyos, ī?: orge, seigle ? Wikos, ī / ā, ās : vesce
Selwanos, ī : troupeau, bétail Yugon, ī : joug
Serrā, ās : serpe, faucille

 BROGI, TREBA & TEXTON


Adtrebā : propriété, domicile (40)
 Andekingā, ās : lotissement (fief « avancé » à  Klitā, ās : soutien, poteau
un serf)  Kontexton, ī : possession commune
 Antos, ī : limite, borne  Doratyā, ās : porte à claire-voie
 Aṫtegyā, ās : hutte, maison  D(w)oron, ī : porte, portail
 Aṫtextos ī : protégé, client  Duron, ī: place close, cour > village (comp°)
 Aṫtrebā, ās : propriété, domicile  Dūnon, ī : forteresse, enceinte
 Bedo-, ī: canal, fossé  Granyā, ās : grenier
 Bundā, ās : fond, sol  Iko(wo)randā : poste frontière
 Bon(n)ā, ās : établissement (> bonnier),  Ixtā / egthā, ās : nation, cité
fundus, tyddyn (cymr) - comparer à bundā.  Landā, ās : friche, lande
 Bottinā, ās: borne, [arbre] ombilic (<*bozdo-).  Lis̵s̵os, ī : cour, manoir, tribunal
 Butā, ās : cabane, bergerie  Magos, esos : plaine, champ, lieu de réunion
 Brigā, ās : citadelle (< colline)  Pettyā, ās : bout de terre, part
 Brogǐ, ōs : pays, marche  Rāti(s), ōs : mur, levée de terre, rempart > fort
 Brogi(ya)lon, ī ; pâture boisée, bocage, pré  Selwā, ās : possession mobilière, troupeau
enclos proche du domaine, saltus  Sutegos, ī: soue
 Kagyon, ī : haie, plessis, champ enclos  Tégos, isos / Tégyā, yās : maison
 Kantedon, ī : mesure de 100 à 150 pieds carré  Texton, ī : disposition, possession
(min 9,61 m² soit 10 p x 10 p)  Trebā, ās : exploitation, ferme, hameau
 Kladyā, ās : fossé, tranchée  Westidānon, ī*: vestizon (mesure fiscale)
 Klas̵s̵on, ī : tombe, fossé  Widus, ōs : bois, sylva
 Klétā, ās : claie, treillis  Yalon, ī : pré d’estive, saltus > lieu-dit
Mantala etik karrī : routes & chars (18)
Andāgni, ōs : andain, grand pas Lorgos, ī : piste, trace
Bennā, ās : benne, charette Mantalon, ī : voie, route
Bríwā, ās : pont Moritixtā, ās : navigation, traversée
Kammínon : chemin, sentier Nāūs, nawsos (f) / nāwā, ās: bateau
Karbanton, ī : char Petrumantalon, ī : carrefour
Karros, ī : char Ritu, ōs : gué
Edon, ī : pied, intervalle (de 30 à 32,5 cm) Sentus, ōs : rue, route
Korukos, ī : coracle Stludiā, ās : luge
Le(g)ukā : lieue (2,45 km) Yātus, ōs*: passage, gué (irl. + NL Iātinon)
Selwa : possessions, mobilier (22)
 Altinā, ās *: rasoir  Kumbos, ī : auge
 Andosedon, ī : mobilier, meuble  Lawatron, ī : bassin, bain
 Ātis, eos (f)*: four  Legyos, ī : couche, lit
 Bakkos, ī : bac, grand vase  Pannā, ās : pot, casserolle
 Baskis : ballot, fagot, charge  Paryon, ī : chaudron
 Baskaw(i)dā, ās : tonneau ?, cuvette (eau)  Sedlon, ī : siège
 Blowkyon, ī : coffre  Selwā, ās : possession, propriété mobilière
 Bulgā, ās : sac de cuir  Sītlā, ās*: filtre, égoutoire, assiette
 Brāwū, onos : meule à main  Skēnā, ās*: couteau, tranchoir
 Brokkā, ās : broc, pot à bec  Swoxtu, ōs : creuset, olla
 Kilurno-, ī : seau, baquet  Tripettyā, ās : tabouret (à 3 pieds)

© PIQ .
Yextis Keltikā

 PRITUS
Balloī ‘donikoī : corps humain (72)
 Agedo-, ī : aspect, visage  Durnos, ī : poing
 Amarko-, ī : vision, regard, vue  Durnatos, ī*: coup de poing
 Anātlā, ās : souffle  Enipon, ī* : face, visage
 Arawsyā, ās : tempe  Gabalos, ī : vulve (fourche)
 Āru, onos*: rein  Garrā, ās : jambe, jarret
 Assnos, ī*: os, côte  Genu, ōs : bouche
 Aw(so)s, (se)sos : oreille  Genowes : mâchoires
 Ballos, ī : membre  Glūnos, esos*: genou
 Barros, ī : tête, sommet  Gobbo-, ī : bec, bouche
 Bissus, ōs : doigt  Goutus, ōs : voix
 Bislis, ēs* : bile, fiel  Grennos / grannā, ās : barbe, moustache
 Bokkā, ās : baiser, bouche (irl. pōc, poice)  Inpennyon, ī*: cerveau
 Bostā, ās : paume  Lāmā, ās : main
 Botinā, ās : nombril (> bedaine)  Monis, ēs : cou (f)
 Bundā, ās : plante des pieds  Motus, ōs : sexe masculin, zizi
 Bussu, ōs : pénis (< moyeu)  Olīnā, ās : coude
 Brāgās, antos : gorge, cou, gosier  Ops, os : oeil
 Brunnyā, ās : poitrine, mamelle  Pennos, ī : tête
 Brunnyos, ī : sein, mamelon  Pritus, ōs : forme, apparence
 Brū, bronnōs : ventre, sein, entrailles  Rixtus, ōs*: forme, apparence, espèce
 Kabu, ōs : gueule, bouche (fam.)  Stātlā, ā*: talon
 Kebenā, ās : dos  Selgā, ās*: bile, mauvaise humeur
 Kīkā, ās : chair, téton (fig.)  Skētā, ās* : épaule
 Kīko-, ī : muscle, viande  Smeru-, ōs*: moelle, graisse
 Klussā, ās : oreille  Ðlissi-, ōs*: cōté, flanc
 Klusso-, ī : trou de l’oreille  Ðlondo-, ī*: sexe, genre
 Knāmis, ōs (nm)/ knāmā, ās (NV) : os  Ðrōgnā, ās : nez, narine (> trogne, frogne)
 Kondos, ī : bosse, tête, raison, sens (fig.)  Talus, ōs : front, face
 Koxsā, ās : jambe  Tangwās, ados > tangwā, ās*: langue
 Koxso-, ī : pied  Tutos, ī : sexe féminin
 Kridyon, ī : coeur  Tukkā, ās : fesse, derrière
 Kroūs, sos : sang (coulant)  Tragēss, etos : pied
 Dakron, ī*: larme  Trugnā, ās : nez, groin
 Dant, os*(n): dent  Wepo-, ī : face, voix
 Delwā, ā*: image, forme  Welis̵s̵, ōs*: (f) sang
 Derkos, ī : œil, regard, apparence  Woltos, ī : cheveu
Sergyās: Défauts, maladies (10)
Baītos, ī: fou, ignorant  débauché Kaikos, ī : borgne (N+ adj.)
Bodaros, ā, on : sourd (adj.) Pass, tos*: toux
Dallos, ā, on : aveugle (adj.) Sergiyos, ī : malade
Derwetā, ās : impedigo Sīraxtā, ās : nostalgie, langueur
Exops, pos : aveugle Truxsos, ī : lépreux

 BIWOTOŪS
Brattās : vêtements (20)
Birron, ī (sagon) : manteau court à capuche Karakallā, ās : tunique de dessus tombant
Bissawā, ās*: anneau  bijou jusqu’au bas des reins.
Brākā, as : braie Kukullos, ī : capuchon, cagoule
Brattos, ī : drap, vêtement Kulkitā, ās : matelas, oreiller
Delgos, esos: fibule, épingle Krissus, ōs*: ceinture
Gunnā, ās : pelisse, cape doublée de fourrure Krokinā, as : vêtement de peau
Linnā, ās : saie de laine épaisse, couverture Walis, ōs (f)*: brassard
Sagon, ī : manteau de laine, cape Wiry(ol)ā, ās : bracelet, brassart porté par les
Sokā, ās*: corde, chaîne hommes adultes
Torko-, ī : torque Wlanillā, ās : drap de laine

Biwiton lindak: nourriture & boissons (28)


Bannyos, ī*: goutte (boisson) Kurmi, ōs : bière d’orge
baraginā, ās* : miche de pain (orge) Kremus, ōs : ail (des ours)
Baregon, ī *: pain Lindon, ī : boisson
Biwiton (<*biweton), ī : nourriture, vivre Maxstrā, ās : pâte à pain, pétrin
Blixtus, ōs*: lait Medu, ōs : hydromel
Brakis, ōs : malt Mēsgos, ī : petit lait
Depro-, ī: nourriture Omasson, ī : triperie
Emban,enos* /amban, anos?: beurre Salanos, ī / salinos, ī : sel
Imbraxton, ī : boisson, bouillie, gelée ? Swālos, ī*: sel
Itu, ōs : céréales, nourriture Tuketā, ās : jambon
Kanninā, ās*: ail, poireau Wridyo-, ī*: racine, radis
Kerwisyā, ās : cervoise (bière au miel) Yestā, ās : mousse, écume (ferment)
Knoū, onos : noisette Yusko-, ī*: bouillon, soupe au lard
Knusto-, i : noisettes, cueillette Yuttā, ās : bouillie

 ALLOĪ
Amman : temps (23)
 Ayeton, i*: âge, vie  Latyon, i : jour, journée
 Ammansterā >ammesserā, as: temps  Noxs, tos : nuit
 Amman ,-manos*: temps [<at-s-men]  Remessos, i*: durée, période de temps
 Atenouxs, ?: marque le milieu du mois  Saitlo-,ī : siècle (30 ans), génération
 Bāregos, i*: matin (demain) utiliser avec  Samos, ī : été
préposition (in)  Sīnā, ās : temps (atmosphérique)
 Blēd(a)nī = blēdā, ās: année  Sōl, soūlos > sōlis ?: soleil ; [shawōl] > saūl
 Diyus, diyon, diwos, diyowes (pl) : jour (nm)  Taranā, ās : tonerre
 Ðīrā, ās : astre(s) (<collectif)  Trātu, ōs*: heure, trajet
 (G)des : hier  Wexseros, ī*: après-midi, soir (in + loc.)
 Giamos, i : hiver  Wolkos, ī*: pluie, drache, douche
 Kassarā, ā*: averse, éclaire, orage  Wrastā, ās : pluie, averse
Delwās etik pettyās : formes et choses [concret] (15)
 Atenouxtyon, ī : point d’inflexion d’une  Lāron, ī : sol, surface
courbe, notion de calendrier  Oros, ī : bord, limite
 Bundos, ī : fond, base  Pettyā, ās : pièce, chose, morceau (>terre)
 Delwā, ās : forme, image  Pritus, ōs : forme, apparence
 Imbeton, ī : grande quantité  Randā, ās : point, bout (<*rondā)
 Kantos, ī: chant, (bord d’un) cercle  Slattā, ās : latte, perche, tige
 Kernā, ās*: angle, coin  Toybos, ī*: côté
 Kroundi, os*: rond, cercle  Trogos, ī*: tour, cycle  ; résultat, rejeton 
Bēssowes etik galās : manières & capacités [abstrait] (41)
Ambibaro-, ī : rage Būryon, ī : rage, fureur
Ariobnos, ī : terreur Braton, ī*: sédition, traitrise
Awillos, ī : désir, chose désirable Brīgā, ās: prestige, pouvoir, aurorité
Baītos, ī: fou, ignorant, débauché Britā, ā :  jugement,  fardeau
Bar(y)o-, ī : colère, passion Britus, ōs (f) : pensée, réflexion
Bēs̵su
̵ s, ōs :  coutume, conduite, usage ;  Bruxtus, ōs : bruit
manières, mœurs (pl) Drikā, ās*: aspect, apparence
Burryā, ās : orgueil, infatuation Galā, ās : pouvoir, capacité

© PIQ .
Yextis Keltikā

Kluton, ī : gloire, rumeur Roukkyā, ās : honte, rougeur


Komburryā, ās : présomption Serkā, ās : amour, passion
Komman, os*: mémoire Sīraxtā, ās*: nostalgie
Kondaryā, ās : rage, folie, rut Srabo- : insulte
Loūtu-, ōs : ardeur, passion Swantā, ās : désir, envie
Magetos, ī : puissant, puissance Trexsyā, ās : force, puissance
Mantī, yās : quantité, grandeur  bcp Trinkon, ī : trépas
Menman, os : pensée Waryā, ās*: devoir (filial)
Nertos, ī : force Wēliyā, ās : honnêteté
Obnos, ī : crainte, peur Weswā, ās : excellence
Ouxsanatā, ās*: soupir Widā, ās : aspect, forme (comp. wda ?)
Owtus, ōs : effroi Wīroyāniyā, ās : vérité, justesse
Pantā, ā : passion Yentus, ōs : désir, ambition
Pēllā, ās : sagesse, prudence, raison
6.3. Les adjectifs
Līwoï : couleurs (18)
Argiyos, ā, on : blanc, brillant Glassos, ā, on : bleu, vert (pastel)
Badyos, ā, on : jaune, blond Gormos, ā, on : foncé, brun
Blāros, ā, on : gris, qui a une tache blanche Kokkos, ā, on : écarlate
Brikkos, ā, on : tavelé, tacheté Létos, ā, on : gris
Dergos, ā, on* : rouge, sanglant (irl., lusit.) Lewkos, ā, on : brillant
Dubus, wī, u: noir Melinos, ā, on : jaune
Dunnos, ā, on : brun, sombre Rowdos, ā, on : rouge, roux
Gilwos, ā, on : brun clair, isabelle Windos, ā, on : blanc
Glanos, ā, on : clair, pur, limpide Wlanos, ā, on : rouge sang, saignant
Alloï: autres (160)
Āgomāros, ā, on : vaillant Burros, ā, on : gonflé, enflé,  fier
Aidwos, ā, on : ardent Bowdikos, ā, on : victorieux, fortuné
Ākus, wī, u : rapide Bowdilānos, ā, on*: généreux, salutaire
Alattus, wī, u : sauvage Bowdimāros, ā, on : qui rapporte du butin,
Anatimāros, ā, on : magnanime avantageux, profitable
Andamos, ā, on : infime, dernier Bowdris, i*: sale, trouble
Andedyos, ā, on : inférieur, bas Bragnis, i: pourri, “embreiné”
Andernados, ā, on : ci-dessous Brassos, ā, on*: épais, gros, fort, brav(ach)e.
Anderos, ā, on : inférieur, infernal Bressos, ā, on : brisé
Angus, wī, u*: étroit Brīgomāros, ā, on*: précieux, prestigieux
Anmatus, wi, u : néfaste, défavorable Britumāros, ā, on : intelligent
Aramos, ā, on : doux, calme Brogidos, ā, on : domanial, de la marche ?
Arik(an)os, ā, on : prime, excellent Brugnos, ā, on : lourd, triste
Ardwos, ā, on: haut Brugnateyos, ā, on*: lamentable
Atriyos, ā, on*: paternel Brus̵s̵os, ā, on : fragile, cassant
Awillos, ā, on*: désirable Brūssus, ā, on*: blessé, foulé
Axros, ā, on : haut, noble Dagos, ā, on : bon
Bāditos, ā, on : plongé, submergé Dallos, ā, on : aveugle
Baitos, ā, on : fou, insensé Dāwiyos, ā, on : enflammé, brûlant
Balkos, ā, on : fort Dekās, antos : honorable, décent
Banidos, ā, on*: féminin, femelle Dēwokaros, ā, on*: pieux
Bekkos,ā, on : petit Dexsiwos, ā, on : à droite, au sud
Bezgos, ā, on?: petit Dīākus, wī, u : lent, paresseux
Birros,ā,on : court Dītrebos, ā, on*: désert
Biwos, ā, on : vivant Dubnos, ā, on: profond
Blātis, i : mou, doux, tendre Duratis, i : infortuné, disgrâcieux
Bodaros, ā, on: sourd Drawsos, ā, on*: rigide, patient
Drukos, ā, on : mauvais Ollos, ā, on: complet, entier, grand
Drutos, ā, on : solide, vaillant ; luxurieux Omos, ā, on : cru, rude  cruel
Exobnos, ā, on : sans peur Omodyos, ā, on*: cruel
Extamos, ā, on : extrême Ossimyos, ā, on : ultime, extrême
Gandos, ā, on : rare Ūros, ā, on : frais, pure
Gargos, ā, on : féroce, sauvage Uxsedyos, ā, on : supérieur
Garwos, ā, on : âpre, rude Uxsellos, ā, on : élevé, haut
Ikos, ā, on : national Reyos, ā, on : libre
Kaletos, ā, on : dur Roburros, ā, on : infatué
Kalmiyos, ā, on*: fort, habile, adroit Run(i)dyos, ā, on*: mystique, mystérieux
Karos, ā, on: chéri Sagros, ā, on : ferme, tenace / importun
Karateyos, ā, on : aimable Salākos, ā, on*: sale
Kāssis, i : saint, vénérable, brillant Samalis, i ; semblable, similaire
Kawaros, ā, on : géant Sanis, i*: (adj) différent, distinct, autre
Kénos, ā, on : long Senos, ā, on: vieux, ancien
Komoxtyākos, ā, on*: omnipotent Skītos, ā, on* : fatigué (Wallon skété “brisé”)
Koros, ā, on : fermé Sīros, ā, on : long, durable (sissamos)
Korros, ā, on : nain Sispos/sixsos,ā, on*: sec
Kottos, ā, on : vieux Slānos, ā, on : sain, bien portant
Kowīros, ā, on : loyal, sincère, juste Sunartis, i : fort, puissant
Kownos, ā, on : beau, cher, agréable Suratis, i : fortuné, chanceux, qui à la grâce
Koylos, ā, on : mince, étroit Swādus, wī, u : doux, sucré, suave
Koymos, ā, on*: débonnaire, gentil, tendre Swerwos, ā, on*: amer
Koyos, ā, on : chétif Tanawos, ā, on : mince, ténu
Kremos, ā, on*: fort, qui a du corps Tartos, ā, on : sec
Krosos, ā, on : creux Taw(s)os, ā, on : silencieux
Krowdyos, ā, on : cruel, sanglant, dur Tegus, wī, u*: épais, dense
Krundis, i : rond, non droit, tourné (cf. Temos,ā, on: sombre
wallo-picard « crond, e ») Tēmmos, ā, on : chaud
Lagus, wī, u : petit, > médiocre Tionos, ā, on : cher, proche ?
Lānos, ā, on : plein, complet Tlātis, i : apauvri, faible, indigent
Lawenos, ā, on : heureux Trexsos, ā, on : fort
Liscos, ā, on : lent, paresseux Trummos, ā, on* : lourd
Litanos, ā, on: large Truxsos, ā, on : galeux, lépreux
Lutetos, ā, on : marécageux Trowgos, ā, on : pauvre, misérable, triste
Lutumāros, ā, on : ardent, vigoureux Towtos, ā, on : gauche, nord
Lowos, ā, on : petit, faible Tullos, ā, on : troué, perforé, percé
Mailos, ā, on*: chauve Wannos, ā, on : faible
Mallos, ā, on : lent, paresseux Wēlyos, ā, on : honnête, modeste
Mantis, i : maint, nombreux Weronados, ā, on : ci-dessus
Mānus, wi, u : bon Werus, wī, ou : large, vaste
Māros, ā, on :grand  Māyōs plus, plus Wertamos, ā, on : suprême
grand ; māyamos : le plus grand Wesus, wī, u : digne, bon
Marwos, ā, on : mort, >gelé Wimpos, ā, on : beau
Matus, wī, u /is, i : bon, faste, favorable Wir(i)dos, ā, on : viril, mâle (cf. AIr. “ball
Medyos, ā, on : moyen, central ferda” gl. membrum uirile)
Medwos, ā, on : ivre, saoul Wīros, ā, on : vrai
Melissos, ā, on: doux, agréable (= miel) Wīroyānos, ā, on : vrai, juste
Meldos, ā, on : plaisant, tendre Wlipos, ā, on*: humide
Menwos, ā, on : menu, petit Yakkos, ā, on: sain, en bonne santé
Mēnos, ā, on: doux, plaisant, docile Yānobalkos, ā, on*: fière
Meskos, ā, on*: confus, mélangé Yānodagos, ā, on*: excellent, juste, très bon
Nessos, ā, on : plus proche (comp.) Yānos, ā, on : juste, exact
Nowiyos, ā, on : nouveau Yessinos, ā, on : beau, brillant
Noxtos, ā, on*: nu Yowankos, ā, on: jeune

© PIQ .
Yextis Keltikā

6.4. Les verbes – Brētrās


Temps primitifs =  présent,  subjonctif,  futur,  parfait,  présent passif,  participe passé
Classsification : adaptée des classes de verbes v. irlandais de Thurneysen. Verbes classés par racines.
A) VERBES FORTS (dérivés primaires)
 Thèmes consonnantiques;  A1 sur √CeC (a), CaC et CRC (b), en « ye/o » (c)
 Thèmes à résonantes aniṭ et seṭ CR(H)  A2
 Athématiques à nasale infixe « neHa » ou « neHe » sur racines terminées en CVR(H)  A3a
Thématiques à nasale suffixée sur racine CVRC  A3b

B) VERBES FAIBLES (dérivés secondaires)


 Athématiques en « (e)Ha » a/ā: verbes dénominatifs ou déadjectivaux transitif intensif (formés sur
racine degré ø),
 Thématiques en «eHe » ē > ī : verbes d’état (être tel) ou possessif ; déadjectivaux ēye/o
 Thématiques en i ou u : dénominatifs

C) VERBES DURATIFS & CAUSATIFS


 Thèmes en « éye/ ī: causatifs (sur racine degré o), formés à partir d’anciens verbes statifs ?
 Thèmes thématiques à « n » infixe (après semi-voyelles) sur racine CuC

D) VERBES IRRÉGULIERS
Anciens verbes statifs ou perfectifs ; verbes défectifs (qui n’ont pas toutes les formes)

 Age/o: [D] mener, aller (présent indique v A1 intransitif et défectif) − Agnis (NV)
 aget ? - agāt - elāt - axtos [moyen] – agīr - axtos,a,on (pp)
 Anā- : [B1] rester, attendre, souffler (ancien athématique) − Anatus (NV) : pose
 Anāmi - anān - anasyu - anasu – anātir - anatos,ā,on
 Anege/o: [A1] protéger − Anextlon (NV): protection
 Anegū, anexsū, anexsyū -?- anegīr-anextos, ā, on
 Əŋkye/o*: [A1c] atteindre, accéder
 әŋkyū - ?
 Dī.ǝŋkye/o*: [A1c/B2?] échapper
 Ro.ǝŋkye/o: [A1c] atteindre (un but), obtenir, accéder à
 roaŋkyū - rīŋkī (imper)- roaxsū - roaxsyū - ?- roaŋkitir - rīxtos, ā, on
 Trē.ǝnkye/o : [A1c] trépasser − Trīnkon (NV) : trépas
 trīŋkyū - trīxsū - trīxsyū - ? - trīŋkitir - trīxtos, ā, on
 Tyo.ǝŋkye/o: [A1c]: venir − Tī(n)ktu (NV) : venue
 tiaŋkyū - rīŋkī (imper)- tiaxsū - tiaxsyū - ?- tiaŋkitir - tīxtos, ā, on
 Ar(n)a : [A2>A3a ?] offrir, donner − Ratos / ratus (NV) : grâce, offre, fortune
 arnami - erasū - erasyū - ebre?- arnatir- ratos,ā,on
 Assedā-: [B1] s’asseoir −
 assedāmi - assedān - assedosyu - assedasu - assedātir - assedatos,ā,on
 Bādī- : [B2/C1] plonger, tremper − Bāditus (NV): bain
 bādīmi – badyān - ?- badisu - badītir – baditos, ā, on
 Bar(n)e/o: [A3a] juger, proclamer [bherHa / gwerHa] − bratus: jugement, proclamation (NV)
 Barnū - berān - berasyū - ? - bratos, ā, on
 Bāgā- : [B1] combattre − Bāgā (NV) : combat
 Bāgāmi – bāgān – bāgasyu – bāgasu – bāgātir – bāgatos,ā,on
 Battu(y)e/o: [B3b] faire mourir, tuer [dénominatif de battu]
 Bere/o- : [A2a/D] porter (imperfectif & défectif) − Britis (NV): fardeau (f)
 Berū -berān – ?- ?- berīr - britos, ā, on
 Ati.bere/o- : [A2a/D] sacrifier, porter en retour, offrir – Atebertā (NV) : sacrifice
 ateberū…
 Kom.bere/o*: [A2a/D] emporter, prendre  v. bere/o
 Tyo.bere/o : [A2a/D] apporter, donner - Tyobertā (NV): “don”
 Bertyā- : [B1] bercer, de bertā ‚‘‘fardeau“
 bertyāmi - bertyān - ?- bertyasyu- ?
 Bey(n)a- : [A3a] fendre, frapper - bēmman (NV): coup
 binami - beyasū - beyasyū - ?- binar - bītos, ā, on
 Kom.bey(n)a: [A3a] couper, détruire - Kombiyon (NV)  v. bey(n)a
 Di.bey(n)a*: [A3a] détacher, rompre  v. bey(n)a
 Bo(n)ge/o: [C2] casser, battre, couper - bognis (NV): fait de battre
 bungū - bōxset – boxsyet – beboge ? - - boxtos, ā, on
 Ad.kombo(n)ge/o-: [C2] tuer, frapper à mort - adkombogyon (NV)  v. bo(n)g
 Kom.bo(n)ge/o: [C2] briser, mettre en déroute - Kombogyon (NV)  v. bo(n)g
 Di. bo(n)ge/o*: [C2] attaquer  v. bo(n)g
 Bu- / es-: être – Butā (NV)
 immi /biyū - bwet(i) – bissyet - esāt (impf)/? (pft) -
 Di.werbu-: [D] vaincre, surpasser  v. bu
 Brakyā- : [B1] pourrir (malter), tremper
 brakyāmi - brakyān – brakyosyu - brakasū - brakyātir - brakyatos,ā, on
 Bragye/o: [A1c] pêter, beugler – Bramman [< bragsman] (NV): pet, mugissement
 Bragyū - braxsū - braxsyū
 Brammā- : [B1] mugir, beugler, brâmer
 brammāmi - brammān – ? - brammasū - brammātir - brammatos,ā, on
 Brissā-: [B1] briser [déadectival de brissos]– brissetus (NV): bris
 brissāmi - brissan – bris̵so ̵ syū - brissasū - brissātir - brissatos,ā,on
 Brusye/o: [A1c/B3] écraser, foisser, bruisier – Brus̵so ̵ s (NV): ce qui est cassant, fragile
 Brusyū
 Burrā-: [B1] bourrer, gonfler (déadj. de burros ‚‘‘gonflé, fier, infatué‘‘)
 burrāmi - burran – bris̵so ̵ syū - burrasū - burrātir - burratos,ā,on
 Damye/o [A2b/D]: permettre, souffrir
 damyū - demān? - damasyū? - ? -?
 Dawī-: [B2] enflammer
 dawīmi - dawyan – dawissyū - dawisu - dawītir - dawitos,ā,on
 Dē/ī- /da-: [D] mettre, poser, placer (supplétif de Ker/Kor à l’aoriste)
 dede (prét.)
 Delge/o- : [A1b] tenir – Delgon (NV) : tenue
 delgu - delxsū ?
 Deprosagī: [B2] se nourrir, se goinfrer
 deprosagīyū -
 Derke/o- : [A1b] regarder
 derkū - derxsū - derxsyū - dedorkai ?– derkīr
 D(i)lig- : [D athématique] ① avoir droit, mériter, ② devoir - Dilixtus (NV): prérogative
 diligti
 diligtir
 Gabye/o : [D] prendre, tenir - Gabaglā (NV)
 gabyū, gabān, ? , gabasū
 Wo.gabye/o*: [D2] trouver + werә (pft et pp)
 wogabyū -
 Ganyo/e*: naītre / être né (déponent) - Génoū (NV) : naissance
 Ganiyōr – ?- gnatos (pp),
 Garye/o : [A2b?] appeler - Garman (NV) : cri
 Ad.garye/o: [A2b] accuser, convoquer - adgarion (NV) : convocation
 Adgaryu - adgarat,
 Gley(n)a-:[A3a] coller - Glenamonā (NV)
 glinami - gleyan -
 Gnīye/o*: [D ath?] faire [[gnHEₑi > gniH+ye/o] (wrege/o supplétif?) – (Tyo)gnīmus (NV): action, fait

© PIQ .
Yextis Keltikā

 Gnīu - gnean - -
 Wo.gniye/o: servir, être utile - wognamus (nv): service
 wogniu -wogneat -? - wogegne? - wognitos,ā,on
 Gniye/o: [D] connaītre [gnHOi > gniH+ye/o] - Gnīyon (NV): connaissance
 gniyū - ?- ?-?-?- gnātos,ā,on
 Ati.gniye/o : [D] reconnaître (v. gniye/o)
 Gnoūxse/o-*: [A1a] chercher à connaītre, draguer – Gnoūxsyon (NV): rencontre, rapport sexuel
 Ibe/o: boire [A1a]
 Kambī/yo-: [B2] changer
 Kambiyū
 Kane/o- : [A2] chanter - Kantalon: chant, incantation (NV)
 kanu - ?- ?- kantos,ā,on
 Ari.wo.kane/o*: [A2] prophétiser - Arikantlon (NV): prophétie
 Wer.kane/o*: [A2] enseigner, professer –werkantlon (nv) : enseignement
 Wo.kane/o*: [A2] jouer de la musique, accompagner de la voix
 Karā- : [B1] aimer, chérir (ancien v. athématique)- Serkā : amour (NV)
 karāmi - karāt - ? - karāsu - ?- karatos, ā, on
 Kardatosagī-*: [B2b] : mendier
 Kardatosagiyū… voir à sagi
 Kenge/o: [A1b] marcher - Kamman (NV): pas
 kingu - kē(en)xset - kēxsyu?- kekonge -
 Klade/o: [A1b] creuser - Kladya (NV)
 kladu - klassu - kiklassyu ?- keklada - klassyos,ā,on,
 Klewīye/o- : [A2/D?] entendre - klutā (NV)
 kluīyu -
 Korye/o : [A2b/D] placer, mettre, fermer (formé sur le NV koros de la racine ker- ‘’tomber’’) - Koros (NV)
 koryu - koran - ?- v. dede -
 Di.korye/o: ouvrir - Dikoryon (NV)?
 Dikoryu – dikoran -
 Kuske/o : [A1a] coucher
 kreddī- : [B2] croire – Kreddēma (NV)
 kreddīmi
 Kri(n)ī / kri(n)e/o?: [C2/3] craindre, trembler - kritu (NV): tremblement
 krinīmi / krinu,
 Kurmisagī- : [B2b] s’ennivrer
 Labarā-: [B1] parler, dire - Labaryon (NV)
 labarāmi,
 Legā-: [B1] (dé)poser, coucher, allonger, établir
 legāmi - legan - ?- legas(i)t
 Linge/o: [A1b] bondir, sauter - Lamman (NV) : saut
 lingu - līxset - -lelonge
 Lowdye/o : [D] mouvoir
 lowdit - ?- ?- ludet [aor.]
 Lubīye/o : [B2] plaire, être agréable
 lubīyū - lubiyat - ? - lubisu - lubitos,ā,on
 Lu(n)g: charger (itératif de logeye/o) – luxtus : charge (NV)
 Lungu - luxset - luxsyet - lelâge, luxtos,ā,on
 Wo.lu(n)ge/o : [C1] 1. supporter, soutenir, fournir 2. endurer, subir
 wolungu -
 Marā-* : [B1] magnifier
 marāmi - marān -marosyu - marasu - morātir
 Dī.menw(y)e/o : [B3a] diminuer
 Molā- : [B1] louer - molatus (nv) : louange
 molāmi -
 Moritēge/o- : [A1a] naviguer
 moritēgu… voir à tēge/o
 Orge/o- : [A1a] tuer
 orgu - orxsu – orxsyū - ?
 Passā-: [B1] souffrir, endurer - Passātus et Passā (NV) : souffrance et passion
 Pise/o- : [A1a] voir
 Ad.pise/o- : [A1a] voir, appercevoir
 Aṗpisu – aṗpissū- aṗpissyu - ? – aṗpisir
 Prey(n)a- : [A3a] acheter
 Prinami - prēasu - prēasyu - pepra?- pritos
 Wo.prey(n)a-*: [C2] gagner, acheter – wopriton (NV) : prix
 Rēde/o: [A1] conduire (un char) - rēdon (NV):“conduite“
 Rege/o: [D] mener; aller, se diriger -
 regu
 Wo.rege/o*: [A1a] placer, mettre (v. rege/o)
 Rete/o: [A1a] courir - ritus (NV) : course
 retu - ressu - ressyu - rāta ? – retīr - ressos, ā, on (pp)
 Ad.rete/o : [A1a] attaquer, courir à - adritus (NV): attaque
 adreteti - adresset - adressyet – adrāte - - adressos,ā,on (pp)
 Wo.rete/o : [A1a] aider, secourir, prendre la place de
 woretu - woressu – woressyu…
 Ro.da : [B1/D] donner (supplétif de tyo.bere/o)
 Rodǎmi - rodām - - roaddasu – rodǎtir - rodatos,ā,on
 Rey(n)a- : [A3a] vendre
 rinami - rēasu - rēasyu - rera?- ritos, ā, on (pp)
 Rudī- *: [B2] rougir, devenir rouge
 Row(n)de/o*: [C2] peindre en rouge
 rundū - rōssū - - rōda
 Sagitiye/o- :[B3a] rechercher, essayer [dénominatif factitif de sagitis, cymr haeddu] -
 sagityū - ? - sagissyū
 Sagiye/o-: [A1c] chercher, tendre vers, être fait pour - sagitis (NV) : recherche
 sagyū / sagīti - sāxsū? - sisaxsyū - sesaga*
 Skrēss- : cracher - skrissu (nv)= crachat
 skréssu
 Sede/o* : [A1a] asseoir, arrêter, stopper
 sedū - sessū - sessyū
 Sepe/o*: [A1a] dire - spon* (NV): dit, parole
 Sopéye/o : [C1] suivre
 sopiyū, sopī !
 (S)nāe/o : [A1a] nager - snāmus (nv)= notation, nage
 snāū
 (S)nēe/o : [A1a] filler – snémus (nv) : fuseau, fillage
 néū - nésu – nésyū
 Sonéye/o : [C1] atteindre, amener (causatif de senH2- ?, Air. san-na-)
 soniyū (3sg sonīti) - senān
 Ate.spā- : [B1] répondre [dénominatif de atispon] - atispatus (NV) : réponse
 ate.spāmi - ate.spān - ate.sposyu ? - ate.spāsu
 Śreng(n)e/o: [A3b] ronfler
 śrengnu,
 Soleye/o: [C1] : saisir, prendre
 solitos, ā, on
 Tankā-: fixer, figer, clore
 Taw(s)ye/o : [A1c] se taire - Taw(s)eli (NV)
 tawsite !
 Tēge/o-: [D] aller, [Verbe défectif, n'existe que dans les composés ? ] - tixtā (NV) : trajet
 Tepe/o : [A1a] courir, s’encourir, fuir

© PIQ .
Yextis Keltikā

 tepu - texsu - texsyu - topa ?- textos,ā,on


 Wo.tepe/o: [A1a] secourir
 Textosagī-: [B2b] prendre possession, s’approprier, saisir
 textosagīyu?…
 To(n)ge/o: [C2] jurer
 tongu - tōxsū - tōxsyū
 Tonk(n)e/o : [A3b] (pré)destiner, jeter un sort - Tonknaman (NV) : destin, sort
 tonknu - ?- tonksyu- ? - ? - tonketos, ā, on
 Trebā- : [B1] habiter
 Ad.trebā- : [B1] habiter, cultiver, exploiter – Adtrebatus: exploitation (NV)
 Adtrebāmi - adtrebān - adtrebosyu ?- adtrebasu - adtrebātir, adtrebatos,ā,on
 Trogā-*: [B1] porter, engendrer, produire
 trogāmi
 Wane/o*: [A1/2] tuer, percer – Wani (NV) : blessure, meurtre
 wanū - ? -? - wewana
 Ambi.wane/o*: [A1/2] combattre, s’entretuer  v. wane/o
 Ate.wane/o-: frapper [à coups redoublés] v. wane/o
 Wediye/o-: [A1c] prier, solliciter, invoquer - Wedyā (NV): prière, requête
 Wediyu – wes̵sū ̵ - wes̵sy̵ ū - - wes̵so
̵ s, ā, on
 Wele/o : [D] voir (uniquement imperatif : wele ! + objet acc. = voilà)
 Were/o*: [A2a] (se) procurer, trouver (pft supplétif de wo.gabye/o) – Woron (NV) ?
 werū - werān – werasyū? - wowra - wrītos,ā,on
 Are.were/o : [A2a] satisfaire, exaucer, prodiguer – Arewéron (NV) : satisfaction, plaisir
 ariwerū - ariwerān - ?- ariwowra
 ī.were/o : [A2a] promettre, faire une offrande, rendre grâce − īweron (NV)?
 īwerū – īwerān - ?- īowra /īewra
 Tyo.were/o : [A2a] produire, fournir – Tyowéron (NV) : fourniture
 Wo.were/o*: [A2a] causer – Wowéron (NV) : cause
 Weyke/o: [A1] combattre (orig. athématique)
 wikū, wēxseti,
 Ambi.weyke/o*: [A1] libérer v. weyke/o
 Dī.weyke/o: [A1] venger, punir
 Wo.weyke/o*: [A1] offencer, insulter (l’honneur de)
 Wi(n)ke/o: [C1] vaincre
 winkū
 Di.wi(n)ke/o-: [C1] détruire
 Wīroyānosagi*: [B2b] (se) justifier - Wīryānosagitus (NV)
 Wīryānosagiyū…
 Wose/o*: [A1] passer la nuit
 woseti
 Wrege/o*: [A1a] faire, œuvrer (forme prétérit de gniye/o)
 wregū - wrexsū - wrexsyū
 Yeke/o- : [A1a] dire, parler, déclarer
 yekū - yexsū - yexsyū - īke ? – yekīr

Sources: DLG 2003, DELF 1964, EDPC 2009, GOI 2003, IEW 1959-69, LG 1994, LXG 2004, OCV 1969
6.5. Quelques Théonymes (essai de comparaison linguistique et mythologique)
 Lugus : les étymologies du premier dieu des Celtes sont nombreuses et peu convaincantes. Le
théonyme attesté d’un bout à l’autre des territoires celtes doit être très ancien (Celtique commun).
L’étymologie la plus fréquente est le « lumineux », basée sur une racine *leuk- et donc douteuse (gall.
golau < *wolugus doit être rapproché de golwith et AIr. fulacht, v. infra). L’association mythologique au
corbeau est sans doute liée à lóch, llug « noir » (<*lowkos), mais il s’agit plus d’un jeu de mots que
d’une véritable explication étymologique. Une autre plus acceptable compare l’AIr. luige et gall. llw
(<*lugyon) « serment » et ferait de Lug un dieu des serments ; ce qui est possible du fait du
rapprochement de sa fête avec celle de St-Pierre-aux-liens (1er août). Une meilleure explication serait
de comparer AIr. loingid « consumer » (<*lunget), gall. llosgi « brûler » (<*logsket) et golau « lumière »,
d’une racine IE *legH « fondre » (mais également dérivés Ir. leacht, gall. llaith « lieu de mort »). On
aurait l’évocation du rôle principal de Lug, tueur de Balor (comme Indra ou Apollon tueur de Python,
meurtre commémoré aux jeux pythiques), utilisant une arme incandescante (balle de fronde ou
lance). Le thème d’une lutte entre un personnage lugien et des forces maléfiques se retrouve dans la
littérature galloise avec le duel entre Culhwch et le géant Ysbaddaden, ainsi qu’avec l’intervention de
Llefelys pour sauver la Grande-Bretagne menacée par trois fléaux. Un lien avec la putréfaction (+
fonte des chaires) se retrouve dans le mythe de Llew (cf. Sergent, Lug et Apollon) et son surnom de
« seigneur des charniers » en Irlande. Cela ouvre également des perspectives quant au rite
d’excarnation associé au rituel funéraire (llaith < « lieu d’excarnation » ?) et donc au rôle du corbeau.
 Aisus : autre théonyme très discuté, il apparaît sous la forme ‘Esus’ chez Lucain et sur le pilier des
nautes (/ē/ < /ai/). Une comparaison avec les langues italiques (Osco-ombrien, Vénète aisus/os
« dieu ») semblerait judicieuse. Toutefois, un tel terme ‘ais’ existe aussi en Etrusque et on ne sait trop
dans quel sens a pu se faire l’emprunt. Une racine IE *ais- « honorer, vénérer » est évoquée (surtout
italique, germanique aizō ? <*aids). Un autre terme est toutefois possible : IE *aiwos, ayweses « force
vitale » ; il a donné des dérivés aussi variés que « jeunesse » (*әyu-wen), « âge, éternité » (adv. aiwi-)…
Le Celtique possède des thèmes *aissus (<*aywestus) et aito-(<*ayweto-)AIr. aes, oes, Gall. oet, oes « âge,
peuple ». A noter que si Ēsus est toujours écrit avec un seul <s>, celui-ci n’est jamais lénit (</ss/ ? mais
les règles de la phonétique s’appliquent-elles à un théonyme ?). Les racines IE *ais- et *aiu sont
probablement issues d’une racine Hₐy « bruler, feu », honorer les dieux se faisant souvent en brûlant
des offrandes et la force vitale étant perçue comme un feu. Les différents théonymes et noms propres
contenant le nom d’Ēsus, Ēsuatīr, Ēsumopats, Ēsutextos… pourrait signifier « père éternel », « fils
éternel », « possession éternelle »… plutôt que « Esus-père », « fils d’Esus »…Dans tous les cas, Ais(s)us,
s’il signifie « l’éternel » pourrait alors être comparé à la figure énigmatique irlandaise de Fintan
ou à Merlin (Ambrosius « immortel » Merlinus) c.-à-d. l’Ancien, l’Homme primordial, le
dieu de la Force Vitale (cf. Skt Ayuḥ <*ayus). Cf. homonymie du saumon (esoxs).
L’iconographie d’Esus se résume au Pilier des Nautes : on y voit un personnage
d'apparence humaine en train d’ébrancher un arbre (ce qui en a fait pour certain un
dieu des bûcherons !). Cependant un relief anépigraphe de Trèves (ci-contre),
montre la même scène en association à un taureau en compagnie de trois grues (c.-
à-d. au ‘taruos trigaranus’ du pilier des Nautes). En ce qui concerne l’arbre, il faut
noter que Fintan a aussi planté la première baie d'if rouge dont sont issus les
arbres primordiaux des cinq provinces d’Irlande: la Suidiugad Tellaig Temrach
couvre de l’autorité de Trefuilngide Treochair (=Lug) la division de l’île en cinq
provinces, chacune autour de son arbre sacré : l’Arbre de Tortu (un frêne), le Fût
de Ross (un if), le Rameau de Dâithi (un frêne), le Chêne de Moone et le Frêne
d’Usnagh, et l’existence de pareils axes sacrés (crann beathagh ou « l’arbre de vie
») au centre de chaque microcosme territorial de l’lrlande ancienne est assuré
par les frequentes allusions à leur abattage au cours des incessantes guerres
claniques qui la déchirent. Les Scolies de Berne précisent qu'on apaisait Esus en
suspendant un homme à un arbre « jusqu'à ce que, par suite de l'effusion de
son sang, il ait laissé aller ses membres ». Pour ce dernier point, voir Lugus.
Pour l’Arbre de Vie et axe du monde, voir Belisamāros et Bus̵s̵umāros infra. Pour
l’ébranchage se référer à la fête de lucaria et la légende de Tailtiu ; pour Esus à
la hache, comparer Merlin l’ensauvagé.

© PIQ .
Yextis Keltikā

 Belenos : Bélénos, dont le nom pourrait signifier «le frappeur, le perceur», n’est qu un synonyme de
celui de Lugus. C’est un dieu celtique particulièrement honoré dans les Alpes Juliennes et l’Istrie. Ces
régions rassemblent sous son nom un vaste dossier épigraphique centré sur la cité d’Aquilée qui
fournit à elle seule une soixantaine d’inscriptions l’assimilant à Apollon. Bélénos est pourtant bien
panceltique puisqu’il apparaît sur des inscriptions gauloises et latines de Provence, mais aussi à
Clermont-Ferrand et en Autriche. Le théonyme est également sité par Ausone comme surnom
d’Apollon et associé à Phoebus. Les différentes dédicasses l’associent à la médecine et l’enseignement.
L’étymologie la plus souvent sitée est « le lumineux » sur une pseudo-racine **bel « brillant » ; une
racine IE *gwelә « percer, lancer » me semble plus opportune pour caractériser un dieu lugien (ou
« indraïque »), tueur de démons (Belenos est souvent christianisé en St-Michel). Une homophonie (en
Celtique commun) avec une racine évoquant le « gonflement » (*bhel ?) et/ou l’éclair (v. infra) a pu
modifier le sens. Comparer alors le terme Vieux français belet « éclair » et bélija « jeter des éclair ». La
lance de Lug valant le foudre de l’Indra védique.
Beltaine, fête du début mai en Irlande doit tirer son nom de la même racine et se comparer aux
Thargélies en l’honneur d’Apollon.
 Grannos : Surnom le plus répandu d’Apollon. Son culte est surtout important dans l'est et le nord-
est de la Gaule (véhiculé par les légions à partir de son sanctuaire de Grand). Souvent déclaré dieu
solaire par comparaison avec l’AIr. grian « soleil », cette étymologie est cependant impossible
(<*gWrensnā). On étymologise aussi par un terme signifiant « barbe, moustache », c.-à-d. granno-,
grenno- (<grn̊do-, à l’origine du Provençal gren). Le hic est que, outre que l’on s’attendrait à un dérivé de
type « barbu, moustachu », l’iconographie ne le représente jamais pourvu d’un tel ornement (les rares
représentations de Grannus le montrent comme un Apollon classique, parfois porteur de la cithare).
Les fonctions associées à sa personnalié sont la médecine et la mantique par incubation. Un deuxième
surnom d'Apollon Grannus dans une inscription gallo-romaine de Branges (Saône-et-Loire) est le
théonyme Amarcolitanus ; il est composé de amarco-, retrouvé dans l'irlandais amarc, « vue, vision »
(lui-même sans étymologie connue), et de l'adjectif litano-, « large ». Il se traduit donc par : « au large
regard, au regard profond ». Cette épithète peut être rapprochée de l'expression irlandaise rosc
imlebur inachind (« à l'œil long dans la tête », c'est-à-dire « au regard profond, ou perçant », v. infra),
employée par le Glossaire de Cormac pour définir le génie de la poésie qui est un beau et radieux
jeune homme. Grannos, enfin, est aussi un dieu solaire. Une inscription le qualifie de «Phoebus» et des
rites folkloriques mettent en avant sa nature héliaque, bisexuelle et fructificatrice. On peut alors
risquer une étymologie par *ghredh « marcher à grand pas » (ghr̊ndnos > grannos) et comparer
Grannos au Višnu védique, à Trefuilngid (< tri-fo.ling ?) Treochair et à Setanta (Surnom de Cúchulainn) .
 Solitumāros : épithète de Mercure à Chateaubleau ; elle semble signifier «à la grande
vue », « qui voit tout », car elle est illustrée par les yeux hypertrophiés du dieu figuré
sur les documents archéologiques concernés. Lugus doté de capacités visionnaires est
également, à l’occasion, un dieu médecin qui présente une affinité particulière avec la
guérison des maladies oculaires (cf. la tradition irlandaise des « fontaines des yeux »,
Tobar na súil, guerissant des affections oculaires). Cette épithète doit être rapprochée de
la précédente : Apollon Grannos et Amarcolitanos (ce dernier équivalent de l’irlandais rosc
imbelur inachind, c.-à-d. « à l’œil long dans la tête »).
Si l’on s’accorde assez sur le sens, l’étymologie du théonyme est assez complexe.
On peut rapprocher l’AIr. súil « œil » (<*sūli) qu’on retrouve en la déesse Sūlis de
Bath, terme qui serait lui-même tiré de la racine IE *seHwol/n, swel désignant le
soleil (métaphore celtique du soleil = « œil de dieu ») ; cependant, cette dérivation est
phonétiquement difficilement défendable. On préfèrera une racine *swel contenue
dans AIr *sel, chwyl et whel dans les langues brittoniques (« tour, course »), malheureusement non
attestée en dehors du Celtique (IE *swel- signifie « brûler » et est probablement lié au mot soleil). Il
faut supposer qu’il y a eu en Celtique une interpénétration des racines *sewә « faire mouvoir,
tourner » (qu’on retrouve dans AIr. soid et peut-être le gall. huan « soleil »), à l’origine du théonyme
védique Savitár (surnom du soleil), et *wel- « voir » mais aussi « se tourner, tourner en rond ». Les 3
degrés de cette racine donneraient *swel-, *swol- (>*sol-) et *sul. Ce glissement de sens a pu se faire
lors du remplacement du terme originel désignant le soleil. A noter que le mot soli- est bien attesté en
Gaulois : soli(tu)maros, soliboduus, solirix, solitos, solidures, coriosolites… Il est probablement issu d’un
dérivé causatif « se tourner, (re)garder » ; ainsi les solidures doivent être des gardes ou « ceux qui
tournent, gravitent autour du chef », les Coriosolites (peuple armoricain) doivent être « ceux de
l’avant-garde, les éclaireurs » (koryos = « troupe, armée »), s’opposant aux Corisopites (autre peuple
armoricain ?, si pas une coquille) « l’arrière-garde » (*sopi- causatif issu de l’IE *sekw « suivre »).
 Belisamāros : ce théonyme attesté à Chalon-sur-Saône pourrait paraître anecdotique si l’on ne
pouvait l’approcher de Beli Mawr, dieu majeur de la mythologie celtique galloise, ancêtre et époux de
la déesse-mère Dôn (la Terre, comparable à Déméter). Son équivalent irlandais est Bile, le père de Mile,
ancêtre des Irlandais. On connaît également un Bile Mac Eilpin irlandais et un Beli ab Elffin gallois (c.-
à-d. fils d’*Albinos, nom désignant le monde céleste). Bile est le vieux terme irlandais pour désigner un
arbre sacré ou arbre isolé. On aurait ici le mythe de l’arbre-pilier soutenant le monde (v. à ce sujet
Ēsus supra). On rapproche le gaulois tardif bilio- « tronc d’arbre » qui est resté dans la langue française
avec la bille de bois et est bien attesté dans la toponymie gauloise. Le terme peut provenir d'un IE
*bheyә (couper), le tronc d'arbre étant perçu par les Gaulois, comme un arbre coupé (ébranché) ;
cependant la dérivation en -lo pose problème. Une racine IE *bholh3yo- « feuille » ne convient ni quant au
sens (≠ tronc), ni quant à la dérivation (degré fléchi). Le Gallois et l’Irlandais ancien présupposent un
*belos,esos dont un équivalent féminin se trouve peut-être dans le belsa (=campo) de Virgile-le-
grammerien et qui est à l’origine de la Beauce (*Belesa > belsa). Le sens doit être « plaine, clairière ». Le
gall. blawr « gris », l’AIr. blár « clairière » mais qui dans les NP désigne les animaux pourvus d’une tâche
blanche (comme le v. français bler ou le provençal blar ‘glaucus’) fournissent peut-être une solution. Des
racines dérivées de IE *bhel, *bhl-es « briller, éclaircir, pâlir », *bhәl-k « bille, solive, bâton », *bhal « blanc,
chauve » et *bhlō-ro « pâle » donnent à penser que le neutre sigmatique *belos a pu désigner un arbre
éclairci (ébranché) ou isolé au milieu d’une clairière et le dérivé féminin belesa (< n. pl.) une clairière
(pour formes caland, cf. magos, magesyā, magyo-, mageto- de *megә « grand »). Cf également latin lucus.
 Bus̵s̵umāros : épithète de Jupiter en Bohême, a longtemps été étymplogisé par comparaison à AIr.
bus, pus « lèvre ». « Grosse lèvre » étant un qualificatif étrange pour un dieu ; on a rapproché du terme
buđđuton d’une inscription sur peson de fuseau, lui-même rapproché du gall. both « moyeu » et AIr. bot
« pénis » (<*bozdo). Des mots dialectaux français viennent renforcer cette étymologie tel bouton pour
« peson de fuseau » (cf LLG) ou bout. Bus̵su̵ s lui-même peut être continué par l’occitant bust « tronc,
arbre » (et franç. buste ?). Ce terme pourrait également expliquer l’origine du français borne que l’on
dérive habituellement de gaulois *budinā « troupe », via bas latin bodina et francique butina « arbre
frontière ». Or non seulement cela pose difficulté quant au sens mais également quant à la
phonétyque. Butina s’expliquerait mieux par un dérivé de *bozdo (avec /zd/ > /t/ ou /th/ en français) ;
bus̵su̵ - étant à la fois « phalus » et « arbre de vie », ce qui sied bien au Jupiter-Père-de-Tous.
 Nantosweltā : parèdre de Jupiter, le culte de cette déesse est attesté par des statues et par des
inscriptions. Son nom a fait l’objet de nombreuses étymologies, basées sur la signification de son
premier terme nanto, « vallée » (< nantu-), à savoir « vallée sinueuse », « val ensoleillé »…
Une autre racine permettrait toutefois d’éviter ces étranges théonymes, celle
issue de AIr. néit (<*nanti-) « combat, bataille ». Combinée à un terme swel
« tourner » déjà rencontré supra, on obtiendrait l’étymologie « celle qui fait
tourner le combat » ou « qui fait se retourner dans les combats », soit la
traduction du grec τρόπαιος « qui fait tourner, qui met en fuite » ou τροπη
signifiant « tour, changement de direction, fuite, déroute » (à l’origine du mot
trophée). Non seulement un tel nom conviendrait parfaitement à la parèdre du
Jupiter gaulois (cf. Dagda & Morrigan / Badb en Irlande), mais des faits
mythologiques et archéologiques viennent étayer l’étymologie. Ainsi, C.
Sterckx a identifié l’objet tenu par la déesse comme un esplumoir, c.-à-d. une
cage où un oiseau (faucon) est enfermé au moment de la mue. Cet objet est
associé à Merlin et à ses transformations, ses passages d’une vie à l’autre. Le
site de Ribemont, considéré par Brunaux comme un trophée, nous montre
peut-être un tel objet dans les bâtiments surélevés ayant servi au stockage des
cadavres des ennemis, soumis à la décomposition et à l’action des charognards.
On comprend alors pourquoi une déesse de la guerre (« déesse des charniers »)
possèderait un tel instrument.

© PIQ .
Yextis Keltikā

6.6 Lexique Français – Gaulois


A • Araire : Aratron, ī*
• Abeille : Bikos, ī • Arbre : Widus, ōs
• Aber, affluent : Adboros, ī / abberos • Arbre, bois : Prennon, ī
• Ablette, vendoise : Windessā, ās • Arbre-tétard, arbre sacré : Bilyos, ī /bilyā
• Abri : Woligā, ās* • Arc, hache ? : towgā / towgi-, ōs
• Absinthe : Santoni(k)on, ī • Ardent : Aidwos, ā, on
• Acheter : Prinǎ- • Ardent, vigoureux : Lutumāros, ā, on
• Accusateur, avocat : Adgaryos, ī • Ardeur guerrière : Āgi-,yōs
• Accusé : Adgaryonts, tos • Ardeur, passion : Loūtu-, ōs
• Action légale, plainte : Adgaryon, ī • Argent : Arganton, ī (aussi or)
• Activité : Werkos, ī • Aristoloche, clématite : Dexsi(ta)mon ,ī*
• Adulte, ainé : Ēuryūs, isos (<ayu-ro-is-) • Arme de jet, boomerang ? : kateyā, ās
• Âge, vie : Aisson, i* > ēsson • Armée, groupe de combat : Katerwā, ās
• Agneau : Ownos, ī* • Armée, troupe : Budīnā, ās
• Aïeuls, parents : Rogen(is)ya, ās • Armes (coll.) : Gaisati, yōs
• Aiguille : (S)nātēyā̄ / snatantā, ās* • Armoise : Brīginos, ī
• Ail (des ours) : Kremus, ōs • Armure, harnoi : Isarniyā, ās*
• Ail, poireau : Kanninā, ās* • Arpent (12 à 14 a) : Aripennis, ōs
• Aimable : Karateyos, ā, on • Arrière-petit(e)-fils (fille) : Ariawos, ī/ā, as*
• Aimer, désirer, aprécier : lubī- • Art, don : Dānus, ōs
• Ainé, ancien : Ariyos, ī ; ēuryūs, isos • Artisan : Kerdū, nos
• Airain, cuivre : Omiyo-, ī* • Artisanat, métier : Kerdā, ās
• Ajonc épineux, tuie (lande d’ajonc) : Togyā, ās • Aspect, apparence : Drikā, ās*
• Ajonc, genévrier : Axtīnos, ī • Aspect, visage : Agedo-, ī
• Aller, se diriger : age/o (défectif) • Assemblée: datlā, ās* (coll. Neutre), cobreton
• Algue : Doliskos, ī* • Asseoir (s’) : as̵s̵edā-
• Alisier : Alisyā, yās • Attaquant : Adressus, ōs
• Alose : Alausā, as • Attaquant : Exkingos, ī
• Alouette : Alawdā, ās • Atteindre : Ro.әnkī
• Alouette huppée : Bardalā, ās • Attendre, respirer, faire une pause : anā-
• Ambition : Yentus, ōs • Aube, orient (rare) : Wāri, ōs*
• Âme, anima : Anatyon, ī • Au-delà (Ciel) : Albyos, ī
• Âme, esprit, trépassé : Anamū, onos (m) • Auge : Kumbos, ī
• Amer : Swerwos, ā, on* • Aulne : Wernā, ās
• Ami, parent : Karantos, ī /ās, atos • Auroch : Urus, ōs
• Amour, passion : Serkā, ās • Autre-monde (enfer) : Anddubnos, ī
• Andain, grand pas : Andāgni, ōs • Avantageux, qui rapporte du butin, profitable :
Bowdimāros, ā, on
• Angle, coin : Kernā, ās*
• Averse, éclaire, orage : Kassarā, ā*
• Animal (petit) : Mīlon, ī
• Aveugle : Dallos,ā, on (adj) − Exops, os
• Anneau Ž bijou : Bissawā, ās*
• Année : Blēd(a)nī = blēdā, ās B
• Bac, grand vase : bakkos baie : kērā*< kairā, ās
• Apauvri, faible, indigent : Tlātis, i
• Baiser, bécot, bouche (irl. Pōc, poice) : bōkkā, ās
• Appropriation, saisie immobilière : Textosagitus, os
• Barbe, moustache : Grennos / grannā, ās
• Après-midi, soir (in + loc.) : wexseros, ī*
• Barde, censeur : Bardos, ī • Boue, fange : Bawā,as
• Bassin, bain : Lawatron, ī • Boue, limon, marais : Lati, ōs
• Bataille : Katus, ōs • Boue, saleté : Lùton, ī
• Bataillon, bande : Drungos, ī • Bouillie : Yuttā, ās
• Bateau : Nāūs, nawsos (f) / nāwā, ās • Bouillon, soupe au lard : Yusko-, ī*
• Battre, faire tuer : Battuye/o • Bouleau : Betwiā,ās /betouyā
• Beau : Wimpos, ā, on • Bovin : Bowidos, ā, on
• Beau, brillant : Yessinos, ā, on • Bracelet, brassart porté par les hommes adultes :
Wiry(ol)ā, ās
• Beau, cher, agréable : Kownos, ā, on
• Braie : Brākā, as
• Bec : Gulbyon, ī
• Brassard : Walis, ōs (f)*
• Bec, bouche : Gobbo-, ī
• Brebis (irl.?) : kairaxs, kos
• Bélier : Moltū, onos
• Breuil, pâture boisée : Brogi(ya)los, ī;
• Belle-mère : Swekrus, ōs*
• Brillant, lumineux : Lewkos, ā, on
• Berger : Owigaryos, ī
• Brisé : Bressos, ā, on
• Bercer : Bertyā-
• Briser : Bris̵s̵ā-
• Bésaigüe : Skotā, ās
• Broc, pot à bec : Brokkā, ās
• Bétail, troupeau : Selwanos, ī
• Brochet : Esōxs lewkyos
• Bétoine (< Vettones) : Wettonikā, ās
• Bruit : Bruxtus, ōs
• Beurre : Emban,enos* /amban, anos?
• Brun clair, isabelle : Gilwos, ā, on
• Biche : Elantī,, yās
• Brun, sombre : Dunnos, ā, on
• Bien, bon : Matus, ōs
• Burin, ciseau, gouge : Gulbyā, ās
• Bière : Kurmi, ōs
• Butte, hauteur, falaise : Turno-, ī
• Bile, fiel : Bislis, ēs*
• Bile, mauvaise humeur : Selgā, ās* C
• Blaireau : Brokkos, ī • Cabane, bergerie : Butā, ās
• Blanc : Windos, ā, on • Camomille : Owalidyā, ās
• Blanc, brillant : Argyos, ā, on • Canal, fossé : Bedo-, ī
• Blessé, foulé : Brūssus, ā, on* • Captif, prisonnier, esclave : Kaxtos,ī
• Bleu, vert (pastel) : Glassos, ā, on • Capuchon, cagoule : Kukullos, ī
• Boeuf : Bowos,ī • Carnage, massacre : Agron, ī
• Boeuf, cerf (bête à corne sauvage) : Oxsus ,ōs • Carrefour : Petrumantalon, ī
• Boeuf, daim (bête à cornes domestique) : Damos, ī • Castor : Bebros, ī
• Bois, forêt : Widwā, ās • Catapulte, lanceur (NV) : Blīmā, ās*
• Boisson : Lindon, ī • Cavalerie : Eporēdya, ās
• Bouillie, boisson ? : imbrexton, ī • Cavalier, chevalier : Eporēdos, ī
• Bon : Dagos, ā, on • Ceinture : (Wo)krissus, ōs*
• Bon : Mānus, wi, u • Centre sacré : Medyolanon, ī
• Bord, limite : Oros, ī • Céréales, nourriture : Itu, ōs
• Bordereau : Awtagis, ōs • Cerf : Karwos, ī
• Borgne (N+ adj.) : Kaikos, ī • Cerveau : Impennyon, ī*
• Borne, ombilic (< *bozdo-) : Botinā, ās • Cervoise : Kerwēsyā, ās
• Bosse, tête, raison, sens (fig.) : kondos, ī • Chabot : Kottos gobyū
• Bouc : Bukku, onos • Chair, téton (fig.) : kīkā, ās
• Bouche : Genu, ōs • Changer : Kambyā-
• Bouclier : Skēton, ī* • Chamois : Kambōxsu, ōs*

© PIQ .
Yextis Keltikā

• Champ labouré non cultivé : Artīkā, ās • Citoyen : Towtyos,ī


• Champion, cimbid (Air.) ? : Kamulos, ī • Claie, treillis : Klétā, ās
• Champion, guerrier : Argos, ī - Lātis, ēs • Clair, pur, limpide : Glanos, ā, on
• Chant de guerre, éloge : Barditos, ī • Clairière, place libre > lieu-dit : Yalon, ī
• Chant funèbre : Marunatā* • Clameur, cri : Garman, anos
• Chant, (bord d’un) cercle : Kantos, ī • clématite : Dexsi(ta)mon ,ī*
• Chanter : Kane/o • Client « émancipé », doerceile, amus (air)
• Charançon : Karantyonos, ī dépendant, serf (gaul. tardif) : Ambaxtos, ī
• Charge, office : Luxtus,ōs • Clientèle, population : Luxtus,ōs - Warinā, ā
• Charger : Lu(n)ge/o • Clou, cheville de fer : Tarinkā, ās
• Chargement : Luxtus, ōs • Cochon : Sukkos, ī ; orkos, ī
• Charpentier : Sairos, ī* • Coeur : Kridyon, ī
• Charrue (manche de) : Kenkto-, ī • Coffre : Blowkyon, ī
• Chasse : Selgā, ās • Colère, passion : Bar(y)o-, ī
• Chat : Kattos, ī • Colline, hauteur : Brigā,ās
• Chaud : Tēmmos, ā, on • Combat : Bāgā, ās
• Chaudron : Paryon, ī • Combat, guerre : Brissā, ās
• Chauve : Mailos, ā, on* • Combat, lutte : Āgo-,ī
• Chef d’armée : Koryonos, ī • Combe, fond de vallée : Kumbā, as
• Chef, dirigeant, souverain : Walos, ī - wellawnos, ī • Compagnon, époux : Kēlyos, yī
• Chef, dux : rīxs • Compagnon, féal (*soli- = garde ?) : Soliduryos, ī
• Chemin, sentier : Kamminon • Compatriote : Kontowtos, ī
• Chemise : Krissus, ōs* • Compatriote du pays, compère : kombrogis, ōs
• Chêne : Derwos, ī > derwā - Kāssanos, ī • Complet, entier, grand : Ollos, ā, on
• Chêne vert, yeuse : Tannos, ī • Compurgation (réhabilitation obtenue en faisant
jurer des témoins à décharge) : Adsaxs, gos
• Chercher, tendre vers : Sagye/o-
• Concubine : Serkā, ās
• Chéri : Karos, ā, on
• Condamnation, apport : Brātus, ōs
• Chérir, aimer : Karā-
• Conducteur de boeuf : Oxsogaryos, ī
• Chétif : Koyos, ā, on
• Conduire, aller à cheval, en char : Rēde/o-
• Cheval : Epos, ī ; Markos, ī – Kabalos, ī
• Confluent : Kondáti, ōs
• Cheveu : Woltos, ī
• Confluent, barrage : Komberos, ī
• Chèvre : Gabrā, ās
• Confus, mélangé : Meskos, ā, on*
• Chèvre, chevreuil : Gabros, ī
• Conjoint, consort : Komprinnos, ī
• Chevreuil : Iorkos, ī/ā,, ās
• Connaître : Gnīye/o
• Chien courrant, lévrier : Wertragos, ī
• Coq : Kālyakos, ī
• Chien de chasse : Selgokū, ounos*
• Coracle : Korukos, ī
• Chien, loup : Kū, unos
• Corbeau : Branos, ī
• Chiot : Kolignon, ī
• Corde, chaîne : Sokā, ās
• Chouette, chat-huant : Kawannos, ī
• Cordonnier : Kariyos, ī
• Cicumambulatio : Dexsiswelon, ī*
• Corne à boire : Bannyo-, ī
• Ci-dessous : Andernados, ā, on
• Corne, trompette : Karnuxs, kos
• Ci-dessus : Weronados, ā, on
• Corneille : Bodwos, ī
• Ciel : Nemos, esos
• Côté : Toybos, ī*
• Cimetierre, nécropole : Beduratis (m)*
• Cōté, flanc : Ðlissi-, ōs*
• Citadelle (< colline) : Brigā, ās
• Cōte, rive : Traxtu-, ōs*
• Cou (f) : Monis, eos • Disposition, possession : Texton, ī
• Coude : Olīnā, ās • Divinités (coll) : Dēwitatis, ōs*
• Coup de poing : Durnatos, ī* • Doigt : Bissus, ōs
• Cour, manoir, tribunal : Lis̵s̵os, ī • Domaine, terre cultivée en jachère entourée d’une
haie ou fossé : Werk(ar)yā, ās
• Courir : Rete/o
• Domanial, de la marche ? : brogidos, ā, on
• Coursier : Worēdos, ī
• Domestique, garçon en pagerie (fosterage),
• Court : Birros,ā,on dépendant (du père) : Magus, ōs
• Couteau, tranchoir : Skēnā, ās* • Don, cadeau, art : Dānus, ōs*
• Coutume, conduite, usage : Bēs̵su
̵ s, ōs • Donner : Ro.dā-, tyo.bere/o
• Crainte : Obnos, ī • Dos : Kebenā, ās
• Crapaud : Kroxantos, ī • Doux, agréable (= miel) : Melissos, ā, on
• Cresson : Berurā, ās • Doux, calme : Aramos, ā, on
• Creuser : Klade/o • Doux, plaisant, docile : Mēnos, ā, on
• Creux : Krosos, ā, on • Doux, sucré, suave : Swādus, wī, u
• Creux, cuvette, trou d’eau : Tullon, a • Drap de laine : Wlanillā, ās
• Croire : Creddī- • Drap, vêtement : Brattos, ī
• Cru, rude : Omos, ā, on • Droit, loi, statut : Rextus, ōs
• Cruel : Omodyos, ā, on* • À droite, au sud : dexsiwos, ā, on
• Cruel, sanglant, dur : Krowdyos, ā, on • Druide : Druiss, dos
• Cueillette : Knusto-, i • Druide, arbitre : Messilos
• Cuisinier : Poppilos, ī • Duel, opposition : Rakatus, ōs*
• Cuivre : Omiyo-, ī* • Dur : Kaletos, ā, on
• Cygne : Elayos, yī • Durée, période de temps : Remessos, i*
D E
• Dalle, pierre tombale : Likkā, as • Eau : Dubron, ī
• Dard (javelot en bois) : Sparon, ī • Écarlate : Kokkos, ā, on
• Dédicant : Dugilos, ī • Écume de roseau (plante méd.) : adarka, as
• Déesse : Dēw(iss)ā, ās • Écureuil : Wīweros, ī
• Démon : Skālon, ī • Élan : Alki, ōs
• Dent : Dant, os*(n) • Élevé, haut : Uxsellos, ā, on
• Désert : Dītrebos, ā, on* • Éloge, poème bardique : Natu(s), ōs*
• Désir, ambition : Yentus, ōs • Élu, représentant, roi ? : dīas̵s̵us, ōs
• Désir, chose désirable : Awillos, ī • Embouchure : Eniboros /Inberos, ī
• Désir, envie : Swantā, ās • Embouchure : Genawā, as
• Désirable : Awillos, ā, on* • Éminence, privilège : Brigantī, yās
• Destin(ée) [subi] : Tonketā, ās • Enclos, haie de fascines : Kagyon, ī
• Devin : Wātis, ōs • Enclume : Enemno-, ī
• Devoir (filial) : Wariyā, ās* • Enfant : Mapaʦ, tos
• Devoir, avoir droit : dilig- (athématique) • Enflammé, brûlant : Dāwyos, ā, on
• Dieu : Dēwos, ī • Enfourneur : Tussilos, ī
• Différent, distinct, autre : Sanis, i* • Ennemi : Nāmantos, ī /ās, atos*
• Dignitaire, noble : Brigantis, ōs • Enseignement, leçon : Werkantalos, ī*
• Dire, déclarer, parler : Yeke/o- • Ensorcellement, charme : Brixton, ī
• Dirigeant, noble, seigneur : Wellawnos, ī • Entendre: Klu(s)īye/o
• Disciple : Sepānos, ī • Épais, dense : Tegus, wī, u*

© PIQ .
Yextis Keltikā

• Épaule : Skētā, ās* • Fille : Duxtīr, ros


• Épée : Kladiyos, ī • Fils, fille : Gnătos,ī /ā, ās
• Épée, estoc (bret.) : Kalgo-, ī • Fils, garçon : Mapos, ī
• Épouse, compagne : Sent(ik)ī, yās • Filtre, égoutoire, assiette : Sītlā, ās*
• Esclave : Kaxtos,ī / Kamulā, ās • Fleur : Blātu-, ōs
• Étable : Bowtegos,ī • Flot, fleuve : Rénos, ī
• Établissement, fundus (bonnier) - toponyme • Flute : Swīpanon, ī*
(comparer à bundā). : bon(n)ā, ās
• Foncé, brun : Gormos, ā, on
• Étain : Ðagnon, ī
• Fond humide, pente, tourbière : Wagnā, ās
• Été : Samos, ī
• Fond, base : Bundos, ī
• Étoiles (collectif) : Ðīrā, ās
• Fond, sol : Bundā, ās
• Étranger (au pays) : Allobrogis, ōs
• Fontaine : Bornā, as
• Étranger (au peuple) : Allotowtos, ī
• Fontaine, cascade : Uxsownnā, as
• Être : Bu- / es-
• Force, puissance : Trexsyā, ās
• Être humain (hors clan) : (X)donyos, ī
• Force, puissance, adresse : Nerton, ī
• Étroit : Angus, wī, u*
• Forêt, bois : Kēton, < Kaiton
• Excellence, dignité : Weswā, ās
• Forêt, région boisée : Kétyā, yās
• Excellent, juste, très bon : Yānodagos, ā, on*
• Forgeron : Gobess, annos, edbo
• Exploitation, ferme, hameau : Trebā, ās
• Forme, apparence : Pritus, ōs
• Extrême : Extamos, ā, on
• Forme, apparence, espèce : Rixtus, ōs*
F • Forme, image : Delwā, ās
• Face, visage : Enipon, ī* • Fort : Balkos, ā, on
• Face, voix : Wepo-, ī • Fort : Trexsos, ā, on
• Faible : Wannos, ā, on • Fort, brav(ach)e, épais, gros. : brassos, ā, on*
• Fait de tisser, tissage : Wegyon, ī* • Fort, habile, adroit : Kalmiyos, ā, on*
• Falaise, rocher : Alos, esos • Fort, puissant : Sunartis, i
• Famille, ménage : Tegoslowgos, ī* • Fort, qui a du corps : Kremos, ā, on*
• Fantôme, spectre : Sēbros, ī • Forteresse, enceinte : Dūnon, ī
• Faon : Alanī, yās* • Fortune : Raton, ī / ou-, ōs
• Fatigué (Wallon skété “brisé”) : Skītos, ā, on* • Fortuné, chanceux, qui à la grâce : Suratis, i
• Faucon : Wolkos, ī • Fossé, tranchée : Kladyā, ās
• Faute, blâme, péché : Karyā, ās* • Fou, ignorant • débauché : Baītos, ī
• Faux, mensonge : Gāwā, ās • Fou, insensé : Baitos, ā, on
• Féminin, femelle : Banidos, ā, on* • Foule, parti, client, débiteur, sujet, hommes du
• Femme : Bena, ās / bano- (comp°) commun : Worinā, ās
• Fer : Ī sarnon, ī • Four : Ātis, ēs (f)*
• Fermé : Koros, ā, on • Fourmi (f) : Morwis, ēs*
• Ferme, tenace : Sagros, ā, on • Fournée : Tus̵s̵os, ī
• Féroce, sauvage : Gargos, ā, on • Fournir : tyo.werә
• Fesse, derrière : Tukkā, ās • Fragile, cassant : Brus̵s̵os, ā, on
• Festin, banquet : Wlidā, ās • Frais, pure : Ūros, ā, on
• Fête, célébration : Lītu-, ōs • Frêne : Onnā, as
• Feuille(s) : Dólā, as • Frère : Brātīr, tros
• Fibule, épingle : Delgos, esos • Frère de lait : Komaltiyos, ī*
• Fière : Yānobalkos, ā, on* • Friche : Bodīkā, ās
• Fil : (S)nāton, ī • Friche, lande, sylva : Landā, ās
• Fronde : Taballo-, ī* • Gué : Ritu, ōs
• Front, face : Talus, ōs • Guêpes (pl collectif) : Woxsī
• Fruit : Agranon, a • Guerrier, fantassin : Kingēs, etos
• Fuseau, quenouille, tela : Wegyadyā, ās* • Gueule, bouche (fam.) : kabu, ōs
G H
• Gage, dépot : Atenowon, ī* • Habitant : Attrebatis, ōs
• Gage, garant : Kongēstlon, ī • Habiter, exploiter : Ad.trebā-
• Galeux, lépreux : Truxsos, ā, on • Haie, champ enclos : Gortos, ī - Kagyon, ī
• Garant : Makkos, ī* • Hall à étage : Kēliknon, ī
• Garantie, gage (bien) : Rātā, ās • Hangard : Woligā, ās*
• Garantie, sureté : Gistlā • Haut : Ardwos, ā, on
• Gauche, nord : Towtos, ā, on • Haut, noble : Axros, ā, on
• Géant, champion : Kawaros, ī • Herbe : Wegron, ī*
• Généreux, salutaire : Bowdilānos, ā, on* • Herbe aux chantres, velar : Welā, ās
• Genêt : Banatlo-, ī > balatno • Herbe vénéneuse avec laquelle on frottait les
• Genévrier : Axtīnos, ī flèches (ellébore ?) : limeon, ī

• Génisse : Anderā, ās • Herbe, pâture : Weltā, ās*

• Génisse : Tarwinā, ās • Héritier : Orbyos, ī

• Genou : Glūnos, esos* • Héron : Kō(w)rkyo-, ī*

• Germandrée petit-chêne : Erinon, ī • Héros : Lātis, ēs

• Glace (f) : Yagis, ōs • Hétaire (*soli- = garde ?) : Soliduryos, ī

• Gland, fruit (arbres) : Messus,ōs* • Hêtre : Bāgos

• Gloire, renommée (coll.) : klutā, ās • Heure, trajet : Trātu, ōs*

• Gloire, rumeur : Kluton, ī • Heureux : Lawenos, ā, on

• Goémon, algue : Wīmmonā, ās • Hièble (var. Sureau) : odokos,ī

• Gonflé, enflé, • fier : Burros, ā, on • Hier : (G)des

• Goret, petit cochon : Orkos, ī • Hirondelle ?, vanneau : wannallos, ī

• Gorge, cou, gosier : Brāgās, antos • Hiver : Giamos, i

• Goujon : Gobyū, onos* • Homme, mari, adulte d’un clan : Wiros, ī

• Goutte (boisson) : Bannyā, ās* • Honnête, modeste : Wēlyos, ā, on

• Grain : Grānon, ī • Honnêteté : Wēliyā, ās


• Grand : Māros, ā, on ; plus: māyōs ; plus grand: • Honorable, décent : Dekās, antos
māyamos • Honte : Meblā, ās*
• Grande bardane : Betidolā, ās • Honte, rougeur : Roukkyā, ās
• Grande consoude : Alos, ī • Hors-la-loi : Aw(/b)rextus, ōs
• Grande quantité : Imbeton, ī • Humide : Wlipos, ā, on*
• Grand-mère : Senamātīr, ros* • Hutte : Attegyā, ās
• Grand-père : Senatīr, ros* • Hydromel : Medu, ōs
• Gravier, galet : Graūs, wos
I
• Grenier : Granyā, ās • If : Eburos, ī − Īwos, ī
• Gris : Létos, ā, on • Īle : Inissī, yās
• Gris, qui a une tache blanche : Blāros, ā, on • Image, forme : Delwā, ā*
• Grotte : Balma, as • Impedigo : Derwetā, ās
• Groupe de 3 cavaliers : Trimarkisyā, ās • Incantation divinatoire, chant : Kantalon, ī
• Grue : Garanus, ōs • Infatué : Roburros, ā, on
• Gué (irl. + yātinon des meldi) : yātus, ōs* • Inférieur, bas : Andedyos, ā, on

© PIQ .
Yextis Keltikā

• Inférieur, infernal : Anderos, ā, on • Lamentation (claquement de mains) : Bostogaryon, ī*


• Infime, dernier : Andamos, ā, on • Lande : Landā, ās
• Infortuné, disgrâcieux : Duratis, i • Lande, terre inappropriée : Landā, ās
• Injustice : Ankridyā, ās* • Langage, race : Yextis, eos*
• Inspiration poétique, richesse : Anawo-, ī • Langue : Tangwās, ados > tangwā, ās*
• Intelligent : Britumāros, ā, on • Large : Litanos, ā, on
• Intendant des finances : Arkantodānos, ī • Larme : Dakron, ī*
• Invocateur : Gutuatīr, tros • Latte, perche, tige : Slattā,ās
• Ivre, saoul : Medwos, ā, on • Légume, plante : Lubā, ās / is*
J • Lent, paresseux : Dīākus, wī, u
• Jachère, terre au repos : Samareton, ī • Lent, paresseux : Liscos, ā, on
• Jambe : Koxsā, ās • Lent, paresseux : Mallos, ā, on
• Jambe, jarret : Garrā, ās • Lépreux : Truxsos, ī
• Jambon : Tuketā, ās • Libre : Reyos, ā, on
• Jardin, champ enclose : Gortos, ī • Lieu inculte, pourri : Braknā, ās
• Jaune : Melinos, ā, on • Lieu pourri, tourbeux, inculte : Braknā, ās
• Jaune, blond : Badyos, ā, on • Lieue (2,45 km) : Le(gu)kā
• Javeline munie d’une courroie : Traglā, ās • Lignée, parents : Rogen(es)ya, ās
• Javelot : Gaisos, ī • Limite, borne : Antos, ī
• Javelot à fer large : Matarā, ās / Materis, yōs (belg.) • Limon,, lie, fond : Legā, as
• Jeune : Yowankos, ā, on • Liquide > étang, boisson (pl ?) : lindon, ī
• Jeune fille : Morugenā, ās • Lit : (Wo)legyon, ī*
• Jeunesse : Yowantūs, tos • Loche : Lawkkā, ās
• Jointée des 2 mains : Ambostā, ās • Loi : Kom(/b)rextus, ī
• Joug : Yugon, ī • Loi, tribu (Irl cáin) : Kāgnis, yōs (f)*
• Jour (nm) : Diyus, diwos, diyowes (pl) • Long : Kénos, ā, on
• Jour, journée : Latyon, i • Long, durable (sissamos) : Sīros, ā, on
• Juge (air. Brithem) : Barnawnos, ī • Lotissement (« avancé » à un serf) : Andekingā, ās
• Jugement : Barnaman, os* • Lotte : Lottā, ās
• Jugement, fardeau : Britā, ā • Louange : Molatus, ōs
• Jugement, mesure : Mes̵s̵us, ōs • Louer, magnifier : Molā-
• Jugement, proclamation (<*ber-) ; louange, prière • Loup : Bledyos, ī
(<*gwrh-) : Brātus, ōs • Lourd : Trummos, ā, on*
• Jugement, réflexion : Britus, ōs (f) • Lourd, triste : Brugnos, ā, on
• Jument : Kassikā, ās • Loyal, sincère, juste : Kowīros, ā, on
• Jurer : To(n)ge/o
M
• Jusquiame, apollinaire : Belenūs, ontos?
• Mâchoires : Genowes
• Juste, exact : Yānos, ā, on
• Magicien, satiriste : Brixtlos, ī
• Justesse : Wīroyāniyā, ās
• Magie : Brixtā, ās
L • Magie : Soyton, ī*
• Laboureur : Aratryos, ī • Magistrat monétaire : Argantodanos, ī
• Lac : Loku, ōs • Magnanime : Anatimāros, ā, on
• Laine " wlānā (collectif) : Wlānon • Main : Lāmā, ās
• Lait : Blixtus, ōs* • Maint, nombreux : Mantis, i
• Lamentable : Brugnateyos, ā, on* • Maison : Tégos, esos / Tégyā, yās
• Maison de bière : Kurmitegos, ī* • Minerais, métal " mine : Mēnis, ōs*
• Maītre, intendant : Danos, ī • Mobilier, meuble : Andosedon, ī
• Malade : Sergyos, ī • Moelle, graisse : Smeru-, ōs*
• Malheureux, pauvre : Trugantos,ī/ēs,etos • Moissonneur : Metelos, ī
• Malt : Brakis, ōs • Monde (d’en-bas) : Dubnos, ī
• Maman, nourrice : Mammā /ī (inv.)* • Monde du milieu : Bitus, ōs (m)
• Manières, mœurs (pl) : Bēs̵s̵us, ōs • Mont, tumulus : Tumbos, ī*
• Manteau à capuche tombant jusqu’au bas des reins. : • Montagne, cōte : Sleibos, ī (irl)*
karakallā, ās
• Montagne, éminence : Moniyo-, ī*
• Manteau court à capuche : Birron, ī
• Morelle : Skobilū, onos*
• Manteau de laine : Sagon, ī
• Mort, >gelé : Marwos, ā, on
• Marais : Lùtā, ās
• Mort, la Mort : Ankus, ōs / Ankawos, ī
• Marche, domaine, pays : Brogi,ōs
• Mou, doux, tendre : Blātis, i
• Marcher : Kenge/o
• Mouche, moustique (f) : Koulis, eos*
• Marin : Moritēxs, ēgos
• Mouron rouge (riche en saponine) : Sapanā, ās
• Marne : Margā, ās
• Mousse, écume : Yestā, a̵s̄
• Marque le milieu du mois : Atenouxs, ?
• Mouton : Damatos, ī
• Marteau : Ordos, ī
• Mouton, ovin : Owis, ōs
• Martre, belette : Martalos, ī?
• Moyen, central : Medyos, ā, on
• Massue, gourdin : Ordos, ī
• Mur, levée de terre, rempart > fort : Rāti(s), ōs
• Matelas, oreiller : Kulkitā, ās
• Muscle, viande : Kīko-, ī
• Matin (demain) utiliser avec préposition (in) :
Bāregos, i* • Myriophylle : Beliocantos, i
• Matrone, maītresse de maison : Matronā, ās • Mystique, mystérieux : Run(i)dyos, ā, on*
• Maudit, sacré (adj.) : sakros, ī N
• Mauvais : Drukos, ā, on • Nain : Korros, ā, on
• Médecin : Lēgis, ōs* • Navigation, traversée : Moritixtā, ās
• Mélèze : Melatyā, yas • Néfaste, défavorable : Anmatus, wi, u
• Membre : Ballos, ī • Nénuphar : Baditis, ōs
• Mémoire : Komman, os* • Neveu : Neūss, otos*
• Menthe : Mentā, ās • Nez, groin : Trugnā, ās
• Menthe pouliot : Albolon, ī • Nez, narine (>trogne, frogne) : Ðrōgnā, ās
• Menu, petit : Menwos, ā, on • Nièce : Nextī, yās*
• Mer : Mori, ōs • Noble, dignitaire : Brigantis,ōs (brit.)
• Mercenaire (< arme) : Gaisatis, yōs • Noble, magistrat, intendant : Dan(n)os,ī
• Mère : Mātīr, tros • Noir : Dubus, wī, ou
• Merle : Mesalkos, ī • Noisetier : Kollos, ī
• Mesure de 100 à 150 pieds de coté (10,55 m²) : • Noisette : Knoū, onos
Kantedon, ī
• Noisette : Knoū, owos / onos
• Mesure de blé (poignée) : Bostiā, ās
• Noisette : Kowā, ās
• Meule à main : Brāwū, onos
• Noisettes, cueillette : Knusto-, i
• Meurtre : Orgeno-, ī
• Nom : Anwan, anos
• Miche de pain (orge) : baraginā, ās*
• Nombreux : Mantis, i
• Milan : Skublo-, ī
• Nombril (> bedaine) : Botinā, ās
• Mince, étroit : Koylos, ā, on
• Nombril (ombilics) : Amb(i)lū, onos
• Mince, ténu : Tanawos, ā, on
• Nord : Towtos, ā, on
• Mine : Minā, ās

© PIQ .
Yextis Keltikā

• Nostalgie, langueur : Sīraxtā, ās • Pécule commun des époux : Incoros, ī


• Nourriture : Depro-, ī • Pelisse, cape ouverte doublée de fourrure (gonne) :
Gunnā, ās
• Nouveau : Nowiyos, ā, on
• Pénalité, amende. : dīryon, ī*
• Noyau : Knowillā, as
• Pénis (< moyeu) : Bussu, ōs
• Nu : Noxtos, ā, on*
• Pensée : Menman ,os
• Nuit : Noxs, tos
• Pensée, réflexion : Britus, ōs (f)
O • Pente, talus : Talūtyon, ī
• Objet de cuivre étamé : Inkoxtiliā, ās • Père : Atír, ros
• Objet rond, harpe : Krottos, ī • Père nourricier, oncle maternel, éducateur : Altrawū,
• Octosyllabe, parole chantée du Welete : Brixtu, ōs onos*
• Oeil : Ops, os • Père nourricier, papa : Atta / attyos
• Œil, regard, apparence : Derkos, ī • Perforé, percé : Tullos, ā, on
• Oeuf : Āwyon, ī* ; Ogos, esos* • Petit : Bekkos,ā, on
• Officier : Luxteryos, ī • Petit : Bezgos, ā, on?
• Offrande en retour d’un vœu : Ēw
̄ eron, ī • Petit lait : Mēsgos, ī
• Offrir en retour d’un vœu : Ē.wera- • Petit loup, jeune animal : Kanawon, ī
• Oie : Gēdā, ās* • Petit(e) fils/fille, descendant(e) : Awos,ī / awa, as
• Oiseau : Etar, etnos* • Petit, > médiocre : Lagus, wī, u
• Omnipotent : Komoxtyākos, ā, on* • Petit, faible : Lowos, ā, on
• Oncle : Awontīr, tros • Peuple : Towtā, as
• Or : Arganton, ī • Peur : Obnos, ī
• Oreille : Klussā, ās • Pi, pot au lait : Sanyā, ās*
• Oreille : Aw(so)s, (se)sos • Pièce, chose, morceau : Pettyā, ās
• Orge, seigle ? : sasyos, ī? • Pied : Koxso-, ī
• Orgueil, infatuation : Burryā, ās • Pied : Tragēss, etos
• Orme : Lemos, ī • Pied, intervalle (32,5 cm) : Edon, ī
• Os : Knāmis, ōs (nm)/ knāmā, ās (NV) ; côte : Assnos, ī* • Pierre : Akawnon, ī
• Osier : Wītu-, ōs • Pierre à aiguiser : Passernixs, kos
• Otage : (Kon)gēstlos,ī • Pierre plate, dalle, pierre tombale : Likkā, as
• Ours : Artos, ī • Pierre plate, lauze : Lausā, ās
• Pierre, place (pl.) : maginon, ī*
P
• Pain : Baregon, ī * • Pieux : Dēwokaros, ā, on*
• Paix : Tankos, ī • Pin : Dagla, as
• Papa : Tatta (inv) / tattos, ī* • Pinçon : Pinkyo-, ī
• Parentèle, famille : Wenis, ōs • Pique : Lankyā, ās
• Parjure : Anoytos, ī* • Piste, trace : Lorgos, ī
• Passion : Pantā, ā • Place close> village (comp°) : Duron, ī
• Pastel : Glasson, ī • Plaine, place : Lānon, ī
• Pâte à pain, pétrin : Maxstrā, ās • Plaine, champ (rare, SO) : Akito-,ī
• Paternel : Atriyos, ā, on* • Plaine, champ, lieu de réunion : Magos, esos
• Patte, griffe : Wrankā, ās • Plaine, clairière : Klāros, ī
• Pâture, herbe : Weltā, ās* • Plainte, lamentation : Amaros, ī*
• Paume : Bostā, ās • Plaisant, tendre : Meldos, ā, on
• Pauvre, misérable, triste : Trowgos, ā, on • Planche : Klāron, ī
• Pays, marche : Brogǐ, ōs • Plantain (langue de taureau) : Tarwotangwātyon, ī*
• Plantain : Sentulitano-, ī* • Prière bardique : Bardowedyon, ī *
• Plante à usage vétérinaire poussant en milieu • Prime, excellent : Arik(an)os, ā, on
humide (mouron d’eau ?) : sāmolon, ī
• Prince, grand : Magalos, ī
• Plante des pieds : Bundā, ās
• Prince, noble : Wlatos, ī
• Plein, complet : Lānos, ā, on
• Prince, roi (belg.), «premier,» : rēmos, ī
• Plongé, submergé : Bāditos, ā, on
• Prix, achat : Prītā, ās
• Pluie, drache, douche : Wolkos,ī*
• Protéger : anege/o
• Plus proche (comp.) : nessos, ā, on
• Profitable : Bowdimāros, ā, on
• Poème d’échange : Dōgnā, ās
• Profond : Dubnos, ā, on
• Poème, chant bardique : Natā, ās
• Prophétie, satire : Wātu-, ōs
• Poème, don, cadeau : Dānon, ī
• Propriétaire qui dispose d’une terre : Attextos ī
• Poésie : Pritā, ās
• Propriété, domicile : Attrebā, ās
• Poète : Prityos, ī
• Prostituée, gouine : Gotīnā, ās
• Poing : Durnos, ī
• Protection, couverture : Togyā, as*
• Pointe, corne, sommet : Bãnnā, ās / bennā
• Prunelle (N de la Seine) : Bullukā, ās
• Pointe, promontoire : Okelo-, ī (Celtib.,N brit.)
• Prunelle (sud de la Gaule) : Agranyū, onos
• Poitrine, mamelle : Brunnyā, ās
• Prunellier : Agranyos, ī /agranyā
• Pomme : Abalon, ī
• Prunellier, épine noire : Dragenā, a-s
• Pommier : Aballos, ī (fem.)
• Poney, trotteur : Mandus, ōs Q
• Quantité, grandeur " bcp : Mantī, yās
• Pont : Bríwā, ās
• Queue : Losso-, ī
• Porc : Sukkos, ī
• Quintefeuille, potentille : Pempedulā, ās
• Porc, sanglier : Mokkos, ī ; torkos, ī
• Porcelet : Banwos, ī R
• Racine, radis : Wridyo-, ī*
• Porcher : Mokkyatis, ōs*
• Rage : Ambibaro-, ī
• Porte à claire-voie : Doratyā, ās
• Rage, folie, rut : Kondaryā, ās
• Porte, portail : D(w)oron, ī
• Rage, fureur : Būryon, ī
• Porter : bere/o
• Raid : Wextis, yōs
• Possession commune : Kontexton, ī
• Rang : Brīgā, ās
• Possession mobilière, troupeau : Selwā, ās
• Rapide : Ākus, wī, u
• Pot à cuire : Pannā, suoxtu, ōs ? (creuset)
• Poulet, poule : I(y)aros, ī /Iara, as • Rare : Gandos, ā, on

• Pourfendeur, briseur : Bogyos, ī • Rasoir : Altinā, ās *

• Pourri, “emberné” : Bragnis, i • Rechercher, essayer : Sagitī-

• Pouvoir, capacité : Galā, ās • Récit, histoire : Skētlon, ī

• Prairie : Ētu-, ōs • Regard: Amarko-, ī

• Prairie inondée, noue : (S)nawdā, ās • régisseur, majordome : Smertulos, ī

• Prairie, pâturage : Klownyā, as • Rein : Āru, onos*

• Pré enclos, saltus : Brogi(ya)lon, ī • Reine : Riganī, yās

• Précieux, prestigieux : Brīgomāros, ā, on* • Reine des prés : Rowdaron, ī / rowdarā

• Premier magistrat : Wergobrētos, ī • Relique, objet sacré : Kredron, ī / kredris*

• Prendre possession : Textosagī- • Renard : Lowernos, ī

• Présage : Kaylo-, ī • Renom (nn) : kluton, ī

• Présomption : Komburryā, ās • Répondre : Ate.spā-

• Prestige, pouvoir, aurorité : Brīgā, ās • Représentant légal : (Dī)assus, ōs

• Prière : Wedyā, ās* • Résidu du malt, drèche : Drasikā, ās

© PIQ .
Yextis Keltikā

• Résultat, rejeton : Trogos, ī* • Saule (gris) : Salixs, kos > Salikā, ās
• Rigide, patient : Drawsos, ā, on • Saule, branche de, osier : Wītu-, ōs
• Rituel de désanchantement, d’affaiblissement ? : • Saumon (variété du Rhin) : Ankorakū, onos
massitlātidā, ās
• Saumon : Esōxs, kos
• Rivage, pente d’une colline : Alton,ī*
• Sauvage : Alattus, wi, u
• Rive : Glandā > glannā, as
• Savoir : gniye/o
• Rivière: Abonā, ās = abenā =aba (germ.) ; Abus, ōs ? (<
abon-s, aben-s) • Science : Wissus, ōs
• Roc, pierre : Klukā, as • Seau, baquet : Kilurno-, ī
• Roche (non celt.) : rokkā, ās (gaul.) • Sec : Sispos/sixsos,ā, on*
• Rocher, récif : Barenā, ās* • Sec : Tartos, ā, on
• Roi : Rīxs, rīgos • Secourir : wo.rete/o ; wo.tepe/o
• Rond, non droit, tourné (cf. Wallo-picard « crond,e ») : • Sédition, traitrise : Braton, ī*
krundis, i
• Seigneur, prince : Tigernos, ī
• Rouanne (outil de sabotier) : Rukani, ōs
• Sein, mamelon : Brunnyos, ī
• Rouge sang, saignant : Wlanos, ā, on
• Sel : Salanos, ī / salinos, ī
• Rouge, roux : Rowdos, ā, on
• Sel : Swālos, ī*
• Rouge, sanglant (irl., lusit.) : dergos, ā, on*
• Semblable, similaire : Samalis, i
• Ruche (< écorce) : Rūskā, ās
• Sénat : Arextu, ōs*
• Rue, route : Sentus, ōs
• Sénior, ainé (<ayu-ro-is-) : Ēuryūs, isos
• Ruisseau encaissé ou souter-rain, source : Woberos, ī • Senior, seigneur, sénateur : aryos, ī (<are = qui
S précède? Ou perh « offrir »)
• Sable, gravier : Grawā, ās • Serment : Lugyon, ī - Oytos, ī
• Sabre (v irl faibur, latin vibro) : Waibrus > wēbrus, ōs • Serpe, vouge : Widubyon, ī
• Sac de cuir : Bulgā, ās • Serpe, faucille : Serrā, ās
• Sacrifice ; offrande : Aṗpertā, ās* • Serpent : Natrixs, ikos*
• Sage : Suwis̵s̵, dos • Serpolet : Gilaros, ī
• Sagesse, prudence, raison : Pēllā, ās - kondos • Servant(e) : Ninnos,ī /a, ās
• Saie de laine épaisse : Linnā, ās • Sexe féminin : Tutos, ī
• Sain, bien portant : Slānos, ā, on • Sexe masculin, zizi : Motus, ōs – Būs̵̵s̵us
• Sain, en bonne santé : Yakkos, ā, on • Sexe, genre : Ðlondo-, ī*
• Saint (adj.) : noybos, ī • Siècle (30 ans), génération : Saitlo-,ī
• Saint, vénérable, brillant : Kāssis, i • Siège : Sedlon,ī
• Sainteté : Noybyā, ās • Silencieux : Taw(s)os, ā, on
• Saisie : Ategabaglā, ās* • Sillon : Rikā, ās
• Sale : Salākos, ā, on* • Simple, facile, plat : Rēdis, i*
• Sale, puant : Mussos, ā, on* • Soc de charrue (< groin) : Sukkon, ī
• Sale, trouble : Bowdris, i* • Soeur : Swésur, oros
• Saltus, pré enclos proche du domaine : Brogi(ya)los, ī; • Soir : Wǐxserros, ī
• Sanctuaire, temple : Nemeton, ī • Sol, surface : Lāron, ī
• Sang (coulant) : Kroūs, sos • Soleil ; [shawōl] > saūl : Sōl, soūlos > sōlis ?
• Sang : Welis̵, ōs* (f) • Solide, vaillant ; luxurieux : Drutos, ā, on
• Sanglier, verrat : Torkos, ī • Sombre : Temos,ā, on
• Sans peur : Exobnos, ā, on • Sommet, cime : Barros, ī
• Sapin : Sapo-, ī > Sapawidous, ōs • Son : Brenno-, ī
• Satire : Duskantlos, ī* • Songe, rêve : Sownos, ī
• Satisfaction d’un vœu : Areweron, ī • Sorbier : Kēros, ī*= kérotannos, ī*
• Sort, destin (action) : Tonknaman, manos • Tertre, tas : Krowko-,ī / ā ; ās
• Souche : Ðukkā, ās • Tête : Pennos, ī
• Soue : Sutegos, ī • Tête, sommet : Barros, ī
• Souffle : Anātlā, ās • Tisserand : Wegēdos, ī*
• Soupir : Ouxsanatā, ās* • Toille, tissus : Wegēyā*
• Source, fontaine : Andownā, ās • Tombe, caveau : (Wo)derkos, ī
• Source : Berus, ōs • Tombe, fossé : Klasson, ī
• Source boueuse : Borwā, ās • Tonerre : Taranā, ās
• Sourd (adj.) : bodaros, ā, on • Torque : Torko-, ī
• Sous-bois : Wokēton, ī • Torrent, cours d’eau : Śrutwā, ās
• Soutien, poteau : Klitā, ās • Tour, cycle : Trogos, ī*
• Supérieur : Uxsedyos, ā, on • Tourneur (< wr̻t-wes) : Writues, sos
• Suprême : Wertamos, ā, on • Toux : Pass, tos*
• Sureau noire : Skobyes ?- • Tranchée : Kladyā, yās
• Surnom : Komanwan, anos* • Trancher, tuer : tre.әnkā-
• Suzerain, patron (noble) : Uxsellos, ī • Trèfle : Meliswexsmoryon, ī

T • Trèfle : Wisumaros, ī
• Tabouret : Tripettyā, ās • Trépas : Trinkon, ī
• Talon : Sātlā, ā* • Trépasser : tre.әnkī-
• Talus, tertre, tumulus : Dumyon, ī • Tribut (Irl. Cumal) : Kamulos,ī /a, ās
• Tamis, crible : Sītlā, ās • Triperie : Omasson, ī
• Tanche : Tinkā, ās • Tronc : Belyon, ī - Būs̵su
̵ s (sexe)
• Tante maternelle : Matripī, iās* • Trou de l’oreille : Klusso-, ī
• Tarrière : Taratron, ī • Troué, percé : Tullos, ā, on
• Taureau : Tarwos, ī • Troupe : Slowgos, ī
• Tavelé, tacheté : Brikkos, ā, on • Troupe, assemblée en arme : Koryos, ī
• Témoins : Kantipisonts, tos • Troupeau, bétail : Selwanos, ī
• Tempe : Arawsyā, ās • Truie : Trogyā, yās
• Temps : Amman ,-manos*− ammesserā, as • Truie d’un an : Wessis, ōs*
• Temps (atmosphérique) : Sīnā, ās • Truite : Troxtā, ās
• Tenir, posséder : Gabī- • Tuer : orge/o
• Tenir : Delge/o • Tueur : Orgēss, etos
• Terrain libre, friche, lande : Landā, ās U
• Terrain marécageux, tourbeux : Brakus, ōs • Ultime, extrême : Ossimyos, ā, on
• Terrain rocheux : Barenāko-* V
• Terre (la) : Litawī, ās • Vache (sorte de) : Kewā, ās
• Terre arable très fertile, restibulus : Olkā, ās • Vache : Bowi(ss)a, ās
• Terre élevée, colline boisée : Rossos, ī • Vache, bovin : Bows, wos
• Terre glaise : Glisomargā, ās • Vacher, bouvier : Bowyatis, ōs*
• Terre privée d’un seigneur avancée à un client, fief : • Vague : Tunnā, ās
Andekingā, ās
• Vaillant : Agomāros, ā, on
• Terre sablonneuse : Akawnomargā, ās
• Vaincu : Wowixtos, ī
• Terre, champ à céréales : Itulandā, ās*
• Val, ruisseau : Nantu-, ōs
• Terre, sol (rare) : Talamū, onos
• Vallée : Glendos, esos
• Terre, territoire : Tīros, esos*
• Vallée, val plat : Tnowon, a*, panto
• Terreur : Ariobnos, ī

© PIQ .
Yextis Keltikā

• Varaire, ellébore blanc : Laginon, ī • Victoire, profit : Bōwdi, ōs


• Vasque, cuvette (eau) : Baskawdā, ās • Victorieux, fortuné : Bowdikos, ā, on
• Vassal, jeune homme. : wassos, ī • Vierge (< génisse) : Anderā, as ?
• Vassal, recommandé (adj.) : wassellos, ī • Vieux : Kottos, ā, on
• Vaste, large : Werus, wī, ou • Vieux, ancien : Senos, ā, on
• Veau (brit., ir.) : lāigos, ī* • Viril, male : Wir(i)dos, ā, on
• Vengeance : Dīwixtā, ās* • Vision, vue : Amarko-, ī
• Vengeur, gendarme : Diwixs, kos • Vivant : Biwos, ā, on
• Ventre, sein, entrailles : Brū, bronnōs • Voir : Pise/o
• Ver (f) : Primis, eos* • Voix : goutus, ōs
• Ver du bois, chenille : Dolbā, ās • Vol, brigandage : Dībergā, ās*
• Vérité : Wīroyāniyā, ās • Voyant, prophète, chapelain : Welēss, etos
• Vertu, grâce : Raton, ī / ou-, ōs • Voyante, magicienne : Widlwā, ās
• Vesce : Wikos, ī / ā, ās • Vrai : Wīros, ā, on
• Vêtement de peau : Krokinā, as • Vrai, juste : Wīroyānos, ā, on
• Veuve : Widwā, ās* • Vulve (fourche) : Gabalos, ī
• Victoire, avantage (mot rare) : Kobos, ī

Sources : DLG 2003, LG 1994, EDPC 2009, IEW 1959-69, LXG 2004, DELF 1964

Plombs du Larzac
Carte montrant les emplacements des inscriptions en Gaulois et les différentes zones épigraphiques

© PIQ .
Yextis Keltikā

7. Analyse de documents épigraphiques


e point a pour but, bien modestement, d’examiner quelques documents mis au jour par la
Crecherche archéologique et d’en tenter l’interprétation, ainsi que l’analyse morpho-syntaxique.
De même, l’analyse portera parfois sur quelques inscriptions très brèves (un ou deux mots) qui seront
replacés dans un contexte historique et archéologique.
Pour interpréter une inscription, il sera tenu compte de différents éléments :
 La nature du support :
Elle permet de reconnaître la fonction et/ou le contenu général de l’inscription.
 Inscriptions sur pierre, monuments : contenu votif, dédicatoire ou funéraire ;
 Inscription sur plomb : textes magiques, defixio
 Graffites sur céramiques : documents privés (noms du fabriquant ou du propriétaire, étiquettes…)
 Graffites sur peson de fuseau : documents amoureux.
 Le contexte archéologique
Il renseigne sur l’époque et donc sur la nature de la langue (gaulois ancien ou tardif) et sur la nature
du document (partie d’un monument...).
 Les outils lingustiques
On utilse pour ce faire des dictionnaires de langue (cf. Delamarre DLG), des recueils d’inscription et la
comparaison avec les langues celtiques médiévales (surtout l’Irlandais ancien) voires d’autres
dialectes IE.
Les documents en langue gauloise peuvent être écrits dans trois alphabets: l’alphabet nord-étrusque
(alphabet lépontique ou alphabet de Lugano), l’alphabet grec et l’alphabet latin. On les classe en trois
groupes épigraphiques: le gallo-étrusque (localisé au nord-est de la plaine du Pô), le gallo-grec (dans
les régions de Marseille et du delta rhodanien) et le gallo-latin.
Ces 3 types seront passés en revue en les illustrant de nombreuses analyses.
Il faut cependant garder à l’esprit que la plupart des documents ont été rédigés par des personnes qui
n’étaient pas ce que l’on peut appeler des « lettrés », spécialement dans la période tardive ou
l’écriture s’est banalisée. Leurs connaissances étaient très rudimentaires et l’orthographe inexistante
(pas d’Académie Gauloise pour défendre la pureté de la langue !). A titre de comparaison, je citerai
l’exemple d’une inscription que j’avais réalisée enfant sur un jouet (une barrière en bois) :
ONEPEPAPASE pour « on ne peut pas passer ». Cet exemple correspond à la façon dont pouvaient être
écrits les documents d’époque : sans ponctuation ni espace, dans une orthographe phonétique
approximative (avec des mêmes sons rendus parfois de manières différentes dans un même texte).
Pour visualiser les documents épigraphiques dans leur entièreté, consulter les annexes.

7.1. LE GALLO-ETRUSQUE
La particularité la plus originale du corpus gallo-étrusque est le bilinguisme (gaulois-latin). Les pierres
inscrites de Todi et de Verceil n’ayant pas de contexte archéologique, leur bilinguisme suppose un
certain progrès des conquêtes romaines, donc une datation dans la seconde moitié du 3e s. av. J.-C. au
plus tôt.
 Bilingue Todi
Inscription trouvée en 1839 dans les environs de Todi, en Ombrie. Conservée au Musée Grégorien
Etrusque, au Vatican. C’est un bloc de travertin épais de 20 cm, large de 60 cm et haut de 60 cm env.
Non seulement l’inscription est bilingue, mais elle a été répétée sur les deux faces A et B, avec de
petites modifications.
 Traduction:
- lat., A = B : «La tombe d’Ategnatos fils de Drutos, c’est son frère le plus jeune, Coisis fils de Drutos,
qui l’a établie et élevée»
- A. gaul. : « Coisis fils de Drutos a érigé le tombeau d’Ategnatos fils de Drutos»
- B. gaul. : « Coisis fils de Drutos a établi la tombe d’Ategnatos fils de Drutos ».
 Apports :
Parmi les plus anciens textes gaulois, le principal élément d’analyse est le verbe karni(n)tu.
 Très difficile à analyser, ce verbe a été compris comme un imparfait utilisé à usage de prétérit
(Eska). Cependant, on pourrait avoir dans ce cas le passé (aoriste) d’un ancien verbe dénominatif (v. à
ce sujet le point concernant la conjugaison). Il est possible que pour certains de ces verbes, l’aspect
fournisse le temps ; ex. Je me lève (imperf. présent, réfléchi, duratif), je suis levé (parfait, intransitif,
statif), j’ai levé (aoriste, transitif, accomplissement).
 Karnit-u serait un aoriste 3p. sg. élargi avec un suffixe –u (tiré d’un imperfectif), opposé à une forme
d’aoriste sigmatique (formation causative et transitive tirée d’une racine stative).
 Suffixation : « -u » pourrait être un pronon 3s. et « -us » un pronom 3p. à l’instrumental / ablatif
redondant des cas directs (sujet ou objet). Pour plus de détails, voir IEURU infra.
 Bilingue de Verceil
Bloc trouvé à Verceil (Vercelli), dans une carrière de gravier, au bord de la Sesia, en 1960. On suppose
que ce bloc se dressait jadis au bord de la rivière. Conservé au Musée de Verceil, ce bloc est de
dimensions imposantes (haut. 1,5 m, larg. 70 cm env., épais. 25 cm). Comme le dit l’inscription, cette
borne, accompagnée de trois autres, perdues, devait délimiter un espace sacré.
 Traduction:
- latin : « fin du terrain qu’Acisius Argantoco-materecus a donné pour être en commun aux dieux et
aux hommes — dans les limites où quatre pierres ont été érigées
- gaulois : « Akisios Argantocomaterekos [a donné] l’antos (borne) commune aux dieux et aux hommes».
 Apports :
Terme dewoxdonyon, composé dvandva signifiant « aux dieux et aux hommes »

7.2. LE GALLO-GREC
L’épigraphie gallo-grecque (IIe-Ier s. av. J.-C.) comporte environ 70 inscriptions sur pierre et plus de
240 tessons.
 Inscriptions funéraires
Des stèles de plus d’un mètre de haut, de section carrée ou circulaire, sont caractéristiques de l’épigra-
phie gallo-grecque. Quatre ont été trouvées en juin 1909 au Mas de Pernix, à Cavaillon (Vaucluse) :
- Kabiros uindiakos  «Kabiros fils de Vindios »
- Missukos siluknos  «Missukos fils de Sil(us)
- Balaudui Makkariui  «à Balaudos Makkarios » (c.-à-d fils de Makkaros)
- Ates atemaguti - onnakui  «Ates (?)- à Atemaguts fils Onnos» (ates est de nature incertaine:
nom de celui à élevé la stèle, ou nom de la chose offerte?).
 Apports :
Dérivés patronymiques (nom du père) en -ako-, -(i)kno-, yo-. Le suffixe -(i)knos est le plus fréquent en
gaulois pour marquer la filiation (< v. genH1- « croître, naître » par assourdissement de -gnos ou
kenH- « sortir de »).
 Dédicaces
- Vaison: dédicace d’un enclos sacré (gaul. nemeton) :
« Segomaros fils de Villu, citoyen de Nîmes, a offert à Belesama cet enclos sacré ».
Belle inscription trouvée à Vaison (Vaucluse). Le bloc mesure 25 cm sur 31crn (surface inscrite): il a
certainement été découpé dans une pierre plus grande.
- Dédicace au dieu du Tonnerre (Orgon, Bouches-du-Rhône):
« Vebrumaros (l’)a offert à Taranus, par reconnaissance avec la dîme(?) ou un don qui convient »
Stèle retrouvée dans les décombres d’une vieille chapelle.
- Dédicaces trouvées à Glanum (Saint-Rémy, Bouches-du-Rhône):
«Aux Mères de Glanum, par reconnaissance, avec la dîme ou une offrande convenable».
Celle-ci est inscrite sur un autel votif, trouvé près du fanum d’Hercule. C’est une dédicace aux Mères
Glaniques », divinités associées au sanctuaire de source de Glanum. *Glanis, en gaulois, devait être au
départ le nom du dieu de la source, comme Nemausos à Nîmes.

© PIQ .
Yextis Keltikā

 Apports :
La mention « bratudekantem / bratudekanten »
Ce mot est le plus étudié du vocabulaire gaulois et celui qui a fait couler le plus d’encre, tant pour sa
signification que pour ses particularités morpho- et phonologiques.
Le mot a anciennement (Szemerényi) été décomposé en bratoy dekantem « par reconnaissance, avec la
dîme ». Cependant, P.Y. Lambert ayant fait remarquer que le mot devait être composé (nom + adjectif)
du fait de l’abrègement de la formule bratoydekant, bratoyde. On peut donc décomposer le mot en :
- brātu (AIr. bráth) : « jugement » (= fait de porter) par influence d’une base gwrāto- « proclamation,
louange > don, faveur, obligation, remerciement » ayant donné *brāto- en celtique, le sens de « vœu,
remerciement » et parallèlement de « jugement ».
- dekantem (acc. sg. d’un nominatif dekants ?) : comparable au latin decens,tis « décent », decūs, oris
« honneur, distinction , qui sied  gloire, ornement », decentia « convenance », grec dektóç
« acceptable» dokéu « penser, se figurer …, AIr. dech « meilleur » (<*dekos, esos), ogham Lugudeccas ;
on aurait le sens « convenable, honorable, digne ». Dekants* doit être une forme suffixée en -(e/o)nt-
à valeur de participe passif ou d’aoriste actif (cf. Air. namae « ennemi » < *namants < (a)n+ amә), elle-
même, initialement un dénominatif possessif. Cette même racine est à l’origine du mot celtique
commun désignant la droite, *dexsiwo- et a probablement fournit le verbe dugiiontiio dans
l’inscription d’Alise (= « qui honorent »), causatif en -éye/o- ou dénominatif en –ye/o- d’un terme
dogi-/dugi, ainsi que le thème de NP docni- (comparable à l’Air. dúan). A ce niveau, il y eu
probablement croisement avec la racine *dheugh « produire », dúan signifiant « poème d’échange ».
NB. Pour une évolution parallèle, comparer la racine *bheg- « écraser », donnant Air. NV buige
(*bogyon) et verbe bu(n)g « briser, battre », NV buain (*bognis), sous influence de la racine *bheug ;
également * leg- et *leug- à l’origine de lu(n)g . Avec fermeture de /o/ en /u/ devant ng et gy ?
 Brātudekants = « (don) qui honore un voeu, offrande ex voto ».
 dede bratoydekantem = « a rendu grâce (aux dieux) par un don».
En fait, c’est la finale /em/ qui pose problème car si on se réfère aux théories des linguistes elle ne
pourrait pas exister. En effet, il a été décrété que l’accusatif d’un thème consonantique était /an/, du
fait du traitement m̊ > am, n̊> an en brittonique. Cependant, force est de constater que:
1. aucun accusatif en /an/ des thèmes consonantiques n’a été découvert, alors qu’un autre accusatif
en /em/ est prouvé avec materem (l’influence du latin est contredite par la forme identique à l’IE
*materm̊, le latin ayant matrem).
2. aucun autre cas ne peut être expliqué par cette finale, la comparaison avec l’instrumental balto-
slave (P.Y. Lambert) est impossible, au vu des formes en /en/ et des autres langues celtiques.
3. l’AIr. montre que le traitement de la nasale a dû être /ən/ en proto-celtique qui a évolué ensuite,
mais pas toujours en /an/ (devant voyelles et /y/ ou /w/). Le vieil Irlandais possède ainsi de
nombreuses formes en /en/ (vocalisation ?) qui ont pu évoluer en /in/ (surtout dans les proclitiques
et devant gutturales) ; exemple AIr. imb (<*embi) en face de gaulois ambi, deich (<*dekent) en face du
brittonique et gaulois dekan. L’accusatif AIr. des thèmes consonantiques était en /en/.
4. le gaulois possède aussi des formes en /en/ parallèles à celles en /an/ (bennā et bannā, grennā et
grannā, gobedbi et gobanno-) et montre également une évolution en /in/ devant gutturales: gaul.
yowinkos ≠ Air. oac (yowǝŋkos) et bret. yaouank mais yowantous≠ AIr. oítiu !, immi (< emmi < esmi) ≠
AIr. am (esmi > emmi), sindos (< smdhe/o), sosin (<sosm̊)...
Le mieux est donc de considerer que le traitement de la nasale en gaulois pouvait donner autre chose
que /an/ et que donc /em/, /en/ représente la terminaison de l’acc. sg. des thèmes consonnantiques.
Ces différents traitments peuvent être dialectaux et/ou liés à l’accentuation et aux consonnes
voisines. Ainsi la paire bennā / bannā peut s’expliquer par 2 évolutions divergentes (suivant que la
chutte du /d/ entre les nasales a eu lieu avant ou après le changement de /ǝn/ en /an/) : bn̊dnā >
bәnd-na > band-nā > ban-nā mais bn̊ d nā > bǝn-nā > ben-nā et maintien du /e/ (comparer en
français le traitement de /en/ : pente mais penne). Cf. également /ǝnt/ > /ant/ (yowantous) mais
/enk/ > /iŋk/ (yowinkos, tinko- pour tǝŋko, rinki pour ro.ǝŋki ?). Peut-être également kāmmino-
« chemin » de kn̊gsm̊no- > kanxsmeno- (sans devoir postuler l’influence du suffixe latin īno- sur un
gaulois *kāmmano-, noter dans ce cas le double traitement, dû à l’accentuation ?). Tentative de
notation de /ən/ ? Cf. avestique asənga ‘pierre’ ou yud devant nasale en sogdien (ex. β(y)nd < vant).
7.3. LE GALLO-LATIN
L’épigraphie gallo-latine comporte un alphabet latin en lettres capitales sur la pierre et sur le bronze,
et un alphabet latin en cursive (une écriture simplifiée, avec des lettres liées, en «ligature») pour les
inscriptions sur plomb et sur céramique.

 Les dédicaces « IEVRV »: a offert


« leuru » est l’un des premiers verbes gaulois connus. Très tôt, on a hésité entre les deux sens de
«faire » et « offrir », qui sont si fréquents dans les inscriptions antiques. Il est aujourd’hui démontré
que ieuru devait être un verbe de dédicace: associé à des datifs de divinités comme Belisama, Alisanos,
Ucuetis, Rosmerta, et parfois suivi de la formule votive latine V.S.L.M.
- Alise-Sainte-Reine (Côte-d’Or):
MARTIALIS. DANNOTALI
IEVRV. VCVETE . SOS IN
CELICNON  ETIC
GOBEDBI. DUGIIONTIIO
 VCVETIN
IN ...ALISIIA 
Pierre de 49 cm de haut, 74 cm de large, épaisse de 13 cm. Trouvée en 1839 sur le Mont-Auxois, elle fit
grand bruit car on identifia immédiatement le nom antique d’Alise, à la fin de cette phrase gauloise.
Les fouilles ayant repris au même endroit (cimetière St-Père) à partir de 1908, on put dégager le
monument à étage du dieu Ucuetis, à la fois local cultuel et local corporatif des forgerons.
L’inscription est au musée d’Alise.
 Traduction :
« Martialis fils de Dannotalos a offert à Ucuetis ce bâtiment (celicnon), et cela avec les forgerons qui
honorent Ucuetis à Alise ».
 Apports :
a) Le verbe Ieuru dont la solution étymologique actuellement retenue a été trouvée par Lambert.
 Ieuru (+ gallo-grec eiuroy) = ẹ̄̄ōru* < pepore*, parfait à redoublement sur la racine perHO- « offrir »,
cf. AIr. ernaid « il offre »  ro-ír « il a offert ».
Cependant, le parfait à redoublement s’effectue pour ce type de verbe en AIr. sur une racine au degré
zéro et non pas au degré fléchi (peprHe* > ebre* en Celtique commun).
De plus, l’AIr. ro-írus « j’ai offert » (cf. « ranírusa im chét mbó » in Togail bruidne Da Derga, eDIL )
suppose un prétérit construit sur le causatif sigmatique (offrir doit être un verbe perfectif) : avec ro-
írus <*ro-ér(H?)su, ro-ír <*ro-ér(H?)st (comparer la formation identique AIr. do-uccus « j’apportai »,
do-uic « il apporta »). A noter que le prétérit causatif donne normalement une forme en /t/ en AIr
pour les verbes terminant en sonnante /r/ (sur une ancienne forme à redoublement), mais il semble
que pour les verbes préfixés, comme ro.ír, le prétérit en /t/ n’est jamais d’application en AIr., sans
doute du fait de l’accentuation qui fait disparaître la terminaison à la 3e sg. Faut-il voir comme pour
karnitu une forme perfective (l’AIr. ayant systématisé des formes imperfectives) ?
Une autre solution serait de voir dans ieuru / eoru un parfait issu d’un verbe *(e)pi.werH « rendre
grâce, offrir » ?  parfait *epi.wewre  *ēwowre / *īewre avec traitement du /y+w/ identique à deiwo >
dēwo /dī(w)o (ce que permet la graphie grecque ω). Pour racine werH, cf. Air fuair, fo.fera, duferthar…
On pourrait avoir une paire étymologique (vocabulaire de l’offrande) sur base de la racine werH :
- un composé ar(e)wer(ә)- (cf arueriiatin, Chamalière, infra) signifiant « satisfaire, exaucer ».
- un composé īwer(ә)- signifiant probablement « offrir des grâces, une offrande en retour », avec
l’opposition are « avant » / ī, ēro « contre, après » sur la racine werH « trouver, verser, apporter ».
 suffixe «-u(s) » : ce suffixe semble se trouver dans d’autres formes verbales passées (karnitu, dedu)
mais peut-être aussi dans des formes subjonctives, futures ou impératives (iexstumi, slanossietum). Ce
suffixe doit avoir une valeur pronominale et peut être alors comparé au pronom redondant «-mi »
suffixé à la première personne, c.-à-d. pronoms à l’instrumental / ablatif redondant des cas directs
(sujet ou objet).
Cf l’emploi redondant de la préposition conjuguée « avec » ou « de » dans les langues brittoniques.

© PIQ .
Yextis Keltikā

b) La particule suffixée –yo, marquant le relatif comme en Irlandais Ancien. Dugīyontio est
probablement un causatif (ou dénominatif) d’une racine dek/g rencontrée dans le mot decanten
« honnorable », avec fermeture sporadique de o en u devant ng et gy. Pour la phonétique, comparer la
fermeture e > i dans ligyā « lie » et devant ŋ (yowinko-). Pour la formation, cf supra.
c) L’existance du cas de l’instrumental (ici au pluriel) « –BI » distinct du datif en « –BO ».
 Les comptes de potiers de la Graufesenque
Près de deux cents exemplaires de bordereaux d‘enfournement ont été trouvés, parmi des milliers de
tessons de sigillées, dans un faubourg de Millau. Leur existence est liée à la pratique de cuisson
collective adoptée par les potiers de ce grand centre « industriel dès le début du 1er siècle apr. J.-C. Le
coût du bois de chauffe, et peut-être le prix de location du four ou d’autres contraintes économiques,
forçaient les potiers à s’associer pour l’emploi de chaque four. Au moment de l’enfournement, ils
écrivaient sur un fond d’assiette en terre glaise la liste des pots apportés par chacun d’eux. Ce
bordereau cuisait avec la marchandise. Les graffites de La Graufesenque présentent un mélange de
gaulois et de latin. Les phrases y sont très rares, ainsi que les noms communs gaulois: on en relève une
demi-douzaine, propres à la comptabilité (uxsedia = summa « somme, total »), ou à la technique des
potiers (tuðos «fournée »; luxtodos? «chargé » , luxtus « chargement », cassidanno- nom de fonction).
Apports :
 L’apport le plus significatif, pour les linguistes, consiste dans la série de nombres ordinaux, puisque
les fournées sont numérotées:
cintux~ «premier », alos, allos « second », tr[itios], « troisième », petuar[ios] « quatrième », pinpetos « cin-
quième », suexos « sixième », sextametos « septième », oxtumeto[s] «huitième », namet[os] «neuvième »,
decametos «dixième ».
 Les textes magiques :
Les tablettes de plomb ont souvent servi, dans tout l’Empire romain, de support aux defixiones. La
procédure magique inclut la mise par écrit du nom de l’ennemi visé, l’invocation de puissances
surnaturelles censées mettre en œuvre la malédiction, ainsi que diverses stipulations portant sur les
motifs de la condamnation ou les divers tourments qui serviront de punition.
a) La tablette de Chamalière
Tablette de plomb rectangulaire, large d’environ 6 cm et haute de 4 cm, découverte en 1971 au lieu-dit
« Source des Roches », site thermal gallo-romain avec culte de fontaine (1er s. apr. J.-C.).
Le texte occupe 12 lignes ; il est complet et l’écriture cursive est régulière et lisible.
 Traduction :
 « J’invoque Mapon[os] qui donne satisfaction par la bonne force des dieux d’en-bas ; que tu les… et
que tu les tortures (toi), par la magie des infernaux : [eux, c.-à-d.] Caius Lucius Florus Nigrinus
accusateur, Aemilius Paterinus, Claudius Legitimus, Caelius Pelignus, Claudius Pelignus, Marcius
Victorinus, Asiaticus fils d’Aððedillos, et tous ceux qui jureraient ce faux serment. Quant à celui qui l’a
juré, que ce soit pour lui la déformation de ces os droits. Aveugle, je vois (?). Avec cela il sera à nous
devant vous ( ?). Que tu … à ma droite (3X). » [P.-Y. Lambert]
 « J’invoque le Fils divin et infernal qui exauce les vœux, par la force, qu’il les ? et que nous ayons la
magie des infernaux… » [Traduction personnelle]
 Apports :
Le principal apport de la tablette concerne la syntaxe de la phrase en gaulois ainsi que la conjugaison.
 Uediiu-mī, pissiu-mī, buet-id…
On serait dans le cas de verbes conjugués augmentés d’un pronom affixé redondant
 exops, pissiu-mi « aveugle, je verrai » peut être comparée pour la syntaxe au Vieux Norrois Hariuha
haitē-ka farawisa « H., je suis appelé le voyageur avisé » c.-à-d. S, V1ère sg- pron clitique I/A.
La comparaison avec les phrases « ieuru » vues plus haut (cf. «–u » = pron. 3e sg I/A) donnerait les
structures suivantes:
S, Vc O − O, SVc − Vc, (S) O où < , > indique l’élément en emphase (S ou O) et < c > est un clitique
Il semblerait ainsi que le Gaulois n’aie pas possédé de pronoms personnels au nominatif (pro drop ?).
 Toncnaman toncsiíontio
L’analyse de P.-Y. Lambert peut être précisée en: racine tenk- : tenir, être ferme, figer, fixer
 tn̊ko- « paix », ACymr. tanc, « paix »
 tn̊kto- « gelé, pacifié », AIr. téchta
 tonk- : racine degré fléchi (≃parfait) = « ce qui est fixé », c.-à-d. « destin » (action accomplie, effet
encore présent). On peut y voir aussi un causatif de tenk-  tonkéye/o.
Sur cette racine est créé un verbe causatif thématique à nasale suffixée tonkne/o-, dont tonksyont est
le désidératif et signifiant fixer un destin, jeter un sort.
A titre de comparaison, l’Air. montre une certaine instabilité des formes causatives, qui peuvent ne se
présenter qu’au présent, aux formes imperfectives et futures (do.moinethar) ou à tout le paradigme.
Dans ce dernier cas, les verbes forment un présent à nasale infixe ou suffixe (quand infixation
impossible sur verbes racines CR ou CC) ; cf. fo.loing <*logeye/o <*leg, bongid <*bogeye/o <*beg
(nasale infixe) et tonkne/o <*tonkeye/o < *tenk (nasale thématique suffixée). Cf dekantem supra.
Tonknaman serait le nom verbal (nom d’action) d’origine instrumentale et signifiant destin, sort
(comparable pour le sens à AIr. geiss), parallèle à tonketon (forme passive donc subie) signifiant
destinée. On aurait là une figure éthymologique comparable au gallois tynghaf tynghet it « I put a
destiny on you ». Cette dernière racine ne peut être confondue avec la racine tog- « jurer » car une
formation en -sye/o est imposible sur un présent à nasale infixe.
On aurait ici une ancienne classe de verbes gaulois causatifs (v. infra barnaunom).
De plus, comme en AIr., on aurait en gaulois l’affixation de particules relatives au verbe (ici -yo).
 Arueriiatis « qui donne satisfaction » : forme tirée du verbe are.werә « satisfaire, exaucer »,
comparable à l’ethnique Aruernos « bienheureux, satisfait » ou « celui du pays de Cocagne » et à
l’Irlandais Ancien airer <*areweron. Ce verbe peut faire paire avec son opposé īwerә (dont le prétérit
est īewru) dans une formule équivalente au « do ut des » latin (cf. ieuru supra).
b) Le plomb du Larzac :
Découvert lors d’une fouille de sauvetage pratiquée sur la nécropole gallo-romaine de L’Hospitalet-
du-Larzac (lieu-dit La Vayssière). Il s’agit de deux fragments d’une plaquette de plomb, qui avait été
pliée et coupée en deux. Les deux fragments ont été trouvés l’un sur l’autre, sur l’orifice d’une urne
funéraire. La sépulture en question comprenait aussi une quarantaine de vases et une bague avec un
chaton en pâte de verre (fin du 1er s. apr. J.-C.). Ce plomb est aujourd’hui conservé au Musée de Millau.
Les deux fragments de plomb sont inscrits sur les 2 faces (1a, 1b, 2a et 2b) dont le dernier est d’une
main différente (les 3 premiers présentent une hypercorrection des finales om < on et ct < xt sous
influence du latin). Ce texte est le plus long texte gaulois connu à cette heure : avec une soixantaine
lignes, et environ cent soixante-dix mots ou fragments de mots, il présente un grand nombre faits
nouveaux, en phonétique, morphologie, syntaxe ... que le linguiste rencontrait pour la première fois.
 Traduction (L. Fleuriot, P.-Y. Lambert, M. Lejeune):
face 1a, lignes l-7
« Envoie le charme de ces femmes contre leurs noms (qui sont) ci-dessous; cela (est) un charme de
sorcière ensorcelant des sorcières. O Adsagsona, regarde deux fois Severa Tertionicna, leur sorcière de
fil et leur sorcière d’écriture, qu’elle relâche celui qu’elles auront rappé de defixio; avec un mauvais
sort contre leurs noms, effectue l’ensorcellement du groupe ci-dessous :
[+ une douzaine de noms féminins ]
1b6-7 :
« que ces femmes ci-dessus nommées, enchantées, soient pour lui réduites à l’impuissance»
2a3-10 :
« tout homme en fonction de juge, qu’elles auraient frappé de defixio, qu’elle (Severa Tertionicna)
annule la defixio de cet homme; qu’il ne puisse y avoir de sorcière par l’écriture, de sorcière par le fil,
de sorcière donneuse, parmi ces femmes, qui sollicitent Severa, la sorcière par l’écriture, la sorcière
par le fil, l’étrangère»
2b1-3
«Aia, Cicena (vocatifs? nominatifs ?), qu’elle n’échappe pas au mal de l’ensorcelée »

© PIQ .
Yextis Keltikā

 Apports :
Apports de mots nouveaux, d'une indo-européanité exemplaire, soit conservés plus tard en celtique
insulaire, comme matīr « mère », soit disparus en celtique insulaire, comme duxtir « fille »;
Mais surtout c'est sur la morphologie et sur la phonétique du gaulois que le plomb du Larzac apporte
des révélations ;
 Déclinaison des thèmes en ā, avec emprunt aux thèmes en yā ou ī comme en Irlandais ancien.
 Eléments de conjugaison : impératif 3e sg et pl en tu, déponent ou passif avec nitixsintor…
 Existance de divers démonstratifs et déictiques : so et sa variante se (ce), eia (déictique féminin,
servant de pronom personnel de 3e personne ou de démonstratif), le pronom de 3e personne fem. Pl.
sies (<*sin̊s ?), les démonstratifs (s)indā et (s)ondā. Pronoms personnels de 3e personne suffixés –tu, -tus,
ton après des formes verbales à l’impératif (bietu, biontu). Ton doit être comparé à –tu(s) et rappelle les
pronoms infixes de classe B irlandais (daN-, dL-, daG = *ton, *tod > to/tu, *tons > tus ?). Ces formes
tirées de IE * to seraient utilisées en enclise, alors que les pronoms issus de IE *so ont donné les
formes toniques.
Rq. : Les formes indā, ondā avec amuïssement du s-initial peuvent représenter des formes clitiques
atones, parallèles aux formes accentuées sindā, sondā cf. in sinde dans l’inscription. D’autres pronoms
ou démonstratifs semblent exister en couple accentué/atone : eia et sies // ias (dans sagitiontias)…
 Exemple de syntaxe de la phrase verbale − éléments clitiques :
Lungetu=ton=id ponc ni-tixsintor sies
On a l’exemple ici d’une phrase avec verbe en tête de phrase auquel sont suffixés une série de clitiques
en seconde position (pronom 3p acc. sg. –ton, particule id).
 Existence de phrases non-verbales ? Utilisation d’un nom verbal à la place du verbe conjugué :
In sinde se-bnanom brixton (NV) anwana san anderna…= « Quand ces femmes ensorcelle(ro)nt
[l’ensorcellement de ces femmes] les noms ci-dessous…». ‘In sinde’ a ici valeur de conj. temporale ?
Le sujet au genitif est dans ce cas placé avant le nom verbal contrairement à la syntaxe normale des
noms (déterminant suit le déterminé) mais conforme avec la syntaxe SVO de la phrase en Gaulois.
 Eléments coordinateurs tel le suffixe –ue « ou », etic et coetic « et encore, et aussi ».

 Tuiles de Châteaubleau
Le vicus gallo-romain de Châteaubleau (France, Seine-et-Marne), qui s’est développé surtout au 2e
siècle de notre ère, était une étape importante sur la voie romaine très fréquentée reliant Sens à
Meaux. Châteaubleau correspond peut-être au toponyme *Riobe sur la Table de Peutinger. Les
principaux édifices reconnus à ce jour sont: un théâtre, au lieu-dit Bois de la Vigne; un monument
religieux à absides, qui est un sanctuaire de source, au lieu-dit La Tannerie. Un deuxième ensemble
cultuel a été trouvé à La Justice, en 1990- 1991, lors de fouilles de sauvetages menées à l’occasion de
constructions nouvelles. Des zones d’habitation des 2e et 3e siècles ont été fouillées en 1997 dans
l’endroit appelé Les Grands Jardins. Un dépôt de fouilles à Châteaubleau conserve les objets recueillis.
Tuile 1
C’est une tuile plate à rebord de 36 x 29 cm, épaisseur 1,2 à 2
cm. Les quatre lignes ont été tracées avant cuisson, dans une
cursive soignée. Le corps des lettres a une hauteur de 8 mm;
interlignes de 20 mm. L’inscription occupe la moitié supé-
rieure de la tuile; un fragment perdu a droite des 3 premieres
lignes a pu porter quelques lettres. Les lignes conservées ont une longueur allant de 30 cm à 23 cm.
L’écriture paraît moins soignée et plus petite à partir de la 2e ligne. La lecture est rendue tres difficile
par I’erosion de la surface, seuls les traits profonds sont encore visibles dans la première ligne. La
première moitié de la 2” ligne a complètement disparu. Jean-Paul Burin supposait que cette tuile avait
été usée tout simplement par l’érosion climatique, la partie droite étant mieux conservée parce
qu’elle était recouverte par la tuile suivante. Ce serait donc un message écrit à la tuilerie, mais qui n’a
pas affecté le destin normal de ce type de produit.
L’appartenance de cette tuile au sanctuaire de La Tannerie permet une datation: première moitié du
II” siecle de notre ère.
Traduction : Ce texte a été étudié dans un séminaire de Michel Lejeune à l’École pratique des Hautes
Etudes en 1972-1973. Robert Marichal avait alors élaboré une lecture en liaison avec d’autres
celtisants, E. Bachellery et L. Fleuriot.
La première ligne est certainement en latin (même si le premier mot est incertain):
« (ceci est) la propriété du Venerianum à Briureco- ». Ces marques de propriété étaient fréquentes
dans le monde greco-latin. On s’étonne seulement que cette marque ne se soit rencontrée qu’à un
seul exemplaire. Alternative possible: le premier mot serait bixsi, pour uixit, ce qui indiquerait
une épitaphe funéraire. Mais la finale de uenerianum (cette fois, nom d’homme) est alors erronée.
Les trois lignes suivantes, en gaulois, pourraient être un message personnel ou éventuellement une
prière personnelle.
Mongnatixsou/im ?u /em: « mon fils », si l’on admet la coupe gnat’ ixsou..., avec un élément ixso-
comparable à latin *pse, signifiant « propre, à soi »
Deux adjectifs composés avec le préfixe su-, « bon », su-auelos = « qui a un bon vent », su-agido-, «
honorable, bonne conduite » (agedo-, agido-: AIr. agaid), et le thème slano-, « sain et sauf » (apparenté
à Air.. slan de même sens), indiqueraient le caractère bienveillant du texte gaulois.
Slanossiietu-m(i), « qu’il me guérisse », verbe dérivé avec un suffixe désidératif -sye/o-? comme dans
bissiiet plus bas: admettre alors une graphie ou une prononciation exagérée de la sifflante
intervocalique, pour l’empêcher de disparaître. On aurait un simple dérivé dénominatif de slano-, «
sain », avec suffixe désidératif, slanosiiet-, « qu’il (elle) guérisse... »
 Apports :
- (i)xso expliquerait par exemple les particules personnelles de l’irlandais ancien ou notae augentes
(apparentement probable à lat. *.pse dans ipse, metipse...). Ici, (i)xso suffixé à un nom en liaison avec
mon (1ère p. sg.) ?

Tuile 2
La 2ème tuile de Châteaubleau fut découverte en 1997 dans le comblement d’un puits d’une
agglomération secondaire. Elle pourrait dater de la 1ère moitié du 4ème siècle ap. JC.
On a pensé à un écriteau judiciaire comme pour l’inscription de Villafranca de los Barros mais selon
P.-Y. Lambert, il serait contraire à l’Histoire de prêter un statut officiel à la langue gauloise sous
l’Empire romain. Il préfère donc s’en tenir à la sphère du privé. Certains y voient une defixio.
Types d’inscriptions sur tuiles :
– inscriptions pour rire entre ouvriers de la tuilerie :
- inscriptions de leurs noms
- caricatures
– enseignement de l’écriture (plusieurs abécédaires)
– documents comptables de la tuilerie :
- commandes
- comptes de livraison
– sentence d’un tribunal (texte affiché sur le pilori à côté du condamné) à Villafranca de los Barro
 Traductions :
 P.-Y. Lambert interprète ce texte comme une composition littéraire produite à l’occasion d’un mariage.
« Je célèbre une femme qui est fiancée avec dot de bétail ou qui est menée (au mariage) à Coro Bouido
(2) dont je ne connais pas les noms et une femme qui est en âge (mot à mot : dont les pudenda sont
sombres) ou qui est consentante (mot à mot : en cette volonté), ou et je suis une femme plus noble, vous
devez dire, (3) vous la famille, ou qu’elle dise (3) son nom de famille, je demande qu’elle soit une
épouse (quprinno = comprinna) (4) pour moi ou je prie le fils de Kypris, qu’il [la] frappe (4) pour moi je
dis, par désir je me fiançais, nous te prions, ô Papissonos ; (5) il la désirera bien, (elle) étant appelée
par ses noms ; je l’appelle, (6) je chercherai beíiassu (le seuil facile ? ou que tu prospères) ; il est brisé
par moi ou vers le seuil je vois un motu, mon père, (7) dans cet endroit fermé ; maintenant, attends ; je
l’appelle ; beíiassu sete (= seuil, sois viable ou puisses-tu prospérer longtemps ou jusqu’à ce que tu
meures ?). (8) Je vous entends. Épouse Sedagisamo(s), un compagnon honnête et juste. beíiassu sete.
Elle ira. Appelle-moi “époux”. Entre moi et elle, Papissonos, beíiassu sete, entre moi, entre elle beíiassu
sete, ils iront (ou ô reine), appelle-moi “épouse” ».

© PIQ .
Yextis Keltikā

 Essai personnel (d’autres traductions existent : cf Schrijver ou B. Mees)


La traduction de la première ligne devrait donner l’indication du sens du texte:
NEMNALIĬUMI BENI UEIONNA INCOROBOUIDO NEI ANMANBE GNIIOU
 La traduction de Lambert pour le verbe est erronnée (comparaison avec l’AIr. nual impossible
<*now-slo) ; il faut probablement scinder en NE MNA LIǏUMI (**nemna cas fléchi d’un celtique *neman
« poison » est incorrect et n’a pas d’étymologie IE), avec un verbe liyū-mi qu’il serait tentant de
comparer à l’AIr. liu « j’accuse ». La difficulté vient de mna qui doit être à l’instrumental ou au datif.
Cependant, le verbe irlandais s’utilise en construction indirecte : ni liim for suide « je ne l’accuse pas »,
do líadh oruinn olc Umhuill, líter fair ben Chrínraidh…
Il est remarquable que dans ce dernier cas, le verbe peut signifier « être accusé de viol ». Dans certains
contextes (Coír Anman, Scéla mucce Meic Dáthó), le verbe prend le sens d’accuser de crime sexuel ou
d’infidélité… Cf. également la présence du verbe d’origine latine petā « demander en justice ».
Beni est bien pour benim, acc. tardif des thèmes en ā « femme »;
Cette analyse peut être complétée par l’interprétation des lignes 5 à 7 :
...IEGUMI SINI SIAXSIOU BEIIASSU NE BITI MOTU PIIUMMI ATER IXSI IN DORE CORE
NU ANA. IEGUMI SINI BEIIASSU SETE...
 « Je déclare : que ce que j’essaierai de « prendre» (=que je brise1, fende), n’a pas été fendu1 par un
pénis², je le vois ô mon propre père par cette porte close. Maintenant attends. Je déclare : que je brise
ce qui a été lié³ (hymen)?… »
(1) √ beyHA « briser, fendre » − cf. AIr benaid, -bia, bithe
(2) Moto-, motu- fréquemment attesté en Gaule et comparable à AIr. moth « membre virile ».
(3) √*seHAi « lier » ou sē te + AIr. saeth « trouble, détresse », MCymr. hoed « douleur, regret »
Dans ce cas, plutôt qu’une composition littéraire (P.-Y. Lambert) ou une defixio (analyse de B. Mees),
un écriteau judiciaire (résultat d’une justice privée ?) corresponderait mieux au support choisi et
corroberait le sens dégagé de ces quelques lignes. Il pourrait s’agir de la reconnaissance publique de la
virginité d’une épouse ou de l’absence d’infidélité de celle-ci, voire d’un homme se défendant de viol…
D’autres éléments viennent renforcer cette hypothèse : QUPRINNO pour *komprinnos « consors » c.-à-
d. époux, SEDAGISAMO CELE UIROǏONO signifiant « ce compagnon meilleur et juste ».
Un verbe récurrent basé sur une racine *wei- (UEIONNA, UEIOMMI, UEIIǑ BIIĚ ), probablement dénominatif,
est primordial à la compréhension du texte. Malheureusement, la forme tardive du gaulois employé
ouvre la voie à plusieurs hypothèses difficilement vérifiables :
- √*wedh- « conduire, ammener » *wedye/o avec lénition du /dy/ > /y/ (doutes injustifiés de
Delamarre dans DLG car les exemples cités Adiantu-, diastu-, où la lénition est absente, sont tous des
exemples où dy est en jointure d’affixe : ad-iantu, di-astu) ; cette lénition se rencontre également dans
la paire bodiocasse, baiocasse et dans une forme identique de Lezoux (ueǐobiu) elle aussi tardive.
- √*wes- « passer la nuit, coucher »  *wese/o avec amuïssement du /s/ et développement d’un yod
au contact de 2 voyelles : *weso- > *weo- > *weyo-. Cet amuïssement peut être postulé pour PIIU ̌ MI dans
le même texte (*pisumi > *piyumi). Cette solution me semble préférable pour le sens mais pose des
difficultés pour l’accusatif probable de ‘incorobo uido’ (verbe de mouvement attendu).
- √*weiә- « lier » : proposition de Lambert moins probable car cette racine est peu sûre et attestée
dans les langues celtiques sous une forme à nasale infixe (*wi-na-).
- √*gwhedh- « invoquer, prier », avec même traitement que pour wedh-. Mais verbe fort.
 Apports :
 Apports phonétiques :
Ce texte ne partage pas, avec le gaulois du sud, certaines innovations communes avec le brittonique,
comme l'évolution -nm- > -nw-, mais d'autres traits le rattachent au brittonique, comme la perte des
/n/ et /s/ finaux et l’amuïssement du /s/ intervocalique (pour ce dernier le texte nous montre une
différence entre une évolution phonétique – s amuï- et morphologique – s maintenu et noté <s̵s̵>).
La perte des finales entraîne que tous les mots du texte se terminent par une voyelle (sauf ater ?),
phénomène que l’on peut comparer au Vieux slave où tous les mots se terminent par des syllabes
ouvertes. L’onde de sonorité des syllabes était par conséquent presque partout montante avec un
climax à la fin de la syllabe. Un signe de l’accent pénultième (musical ou de hauteur) du Gaulois ?
La perte des finales a du commencer par le d (cf. instrumental = ablatif), la simplification du groupe ns
> s, la chute des nasales puis du s (finales brèves). Le r semble s’être maintenu. Il est à noter que
parallèlement, le /ǐ/ final s’ouvre en /e/. Le maintien de la terminaison primaire des verbes (cf.
petame, iexsete) est probablement également lié.
Parmi d’autres innovations (peut-être tardives et locales), le gaulois de Châteaubleau présenterait une
remarquable diphtongaison des voyelles longues - seulement en finale absolue pour -ū- long (ainsi
gniíou mais voir infra), et peut-être -ī- long. On note aussi une évolution de la terminaison nominale
‘–yo’ vers ‘–e‘ (via ‘–ye’ ?, cf. cele). Tous ces changements postulent une modification de l’accentuation.
 Apports gramaticaux :
− Eléments de conjugaison : présent des verbes faibles en ā (petame), un subjonctif de verbe faible ?
(ueiommi < ue?an+mi suffixé, avec fermeture de /a/ en /o/ devant mm) ; thématiques en ye/o (gniyou,
cluyou) ; quelques formes d’imparfait (?) avec ueionna (<*we?onma ?), petamas̵s̵i (<*petāmesde)
Le verbe yeke/o est l’élément le plus intéressant du texte car on le retrouve conjugué à différents
temps et personnes. Le verbe peux signifier « dire, déclarer, parler », avec dans ce cas lénition de /k/
en /g/ (comme dans tingi ?). Une telle lénition intervocalique se rencontre peut-être également pour
/d/ (cf. ueionna), /t/ (senti > sendi). Un verbe ēge/o > yege/o « se plaindre, pleurer » a moins de sens.
 Iegū-mi = 1p sg ind. Prés. (avec pronom sujet redondant) ;
 Iexstu = 3p sg imperatif aoriste. Cette forme est l’aoriste sigmatique attendu selon la théorie de
Watkins (aoriste athématique, cf. IEOCV) avec la terminaison –tu d’impératif (<*tod). Un prétérit est
moins probable dans le contexte. De plus, le Vieil Irlandais garde des traces d’impératif sigmatique.
 Iexsete-si = probablement 3p sg subjonctif (aoriste sigmatique) avec pronom personnel de 3p fem.
Suffixé (*yexseti-sī, avec fermeture du /i/ atone, cf. phonologie). Une 2ème pers. du pluriel est possible
(*swī > sī) mais moins probable (pronom swe = swi attesté dans le texte). Il est à remarquer qu’au
subjonctif la terminaison est thématique ! Egalement rexsete-si dans le texte.
 IegiIinna : cette forme est selon Lambert un nom verbal ou gérondif mais sa morphologie m’est
inexpliquable (comparer latin en -end- ?). Il faut noter que cette forme n’est pas très lisible et que les
trois ‘i’ successifs peuvent supposer éventuellement un ‘s’ amuï. Sinon 1p sg imparfait (yeg[?]nna).
Une autre forme verbale est également attestée à différents temps avec ueionna (imparfait), ueiommi
(subj.) et ueiobiie (impératif) et pourrait présenter un cas de conjugaison de verbe faible (?).
Une forme de futur (désidératif ?) en sye/o est également attestée mais cette fois sur une racine
redoublée (sisaxsiou). Cas particulier lié à cette racine ou autre mode (désidératif ≠ futur) ?
La 1p sg de l’indicatif est attestée sous 2 formes : en ‘umi’ (ex. iegumi) et ‘ou’ (ex. gniiou). L’existence
de ces 2 formes (et la finale athématique de petame) montrent que –mi est bien un pronom suffixé et
non pas une double terminaison (thématique et athématique) comme parfois proposé. Cependant la
graphie <ou> est intriguante (phonétique selon Schrijver, c.-à-d. diphtongaison mais v. infra).
Un prétérite passif se retrouve peut-être dans la proposition NE BITI MOTU avec *biti forme
participale du verbe *beyH « fendre » et *motu le complément d’agent à l’instrumental.
− Eléments de syntaxe : on rencontre peut-être des indices de subordination autres que le suffixe
relatif en –yo ;
Dans la phrase IEGU[M]I SINI SIAXSIOU, ‘sini’ pourrait être comparé à AIr. an-í, gothique that-ei soit un
démonstratif neutre ’sin’ suivi du déictique ‘ī’ pouvant servir de relatif indirect (comme en gothique);
Cela correspondrait aux constructions relatives nasales du Vieil Irlandais après des verbes tels dire,
parler, penser (français « je dis que, je pense que »…). Voir également l’élément ‘in sinde’ dans
l’inscription du Larzac (supra) qui pourrait être une proposition relative temporale.
La terminaison 1p sg ’ou’ n’est peut-être pas une variante de ‘ū’ comme le pense Schrijver mais
représenterait la terminaison relative suffixée en –yo, soit *gnīyōyo, *sisaxsyōyo, … avec ‘ō’ (non final)
n’évoluant pas vers ‘ū’ mais -ōyo* > -ō’o > -ōu (fermeture de /o/ en /u/ en hiatus).
 En effet, le relatif –yo devait probablement se suffixer à toutes les personnes en proto-celtique mais
suite à des modifications phonétiques (pertes des finales), ne s’est maintenu qu’à certaines
personnes en AIr. (3e sg et p., 1e p);
 Une forme avec relatif est attendue après ‘sin-ī’ (cf. AIr. après déictique í) : *Yegū-mī sin-ī, sisaxsyōyo
beyasū sete… « je déclare que ce que j’essaierai : que je brise (=briser)… ». À noter que gniiou suit
également une forme suffixée en ‘i’ : *ne-ī anmanbe gniyōyo « dont je ne connais pas les noms » et que

© PIQ .
Yextis Keltikā

là aussi un relatif est attendu. Quant à la dernière forme sue cluiou, une forme relative est possible bien
que non obligatoire  *swe cluyōyo « vous que j’écoute » (forme clivée).
 Eléments lexicaux
Ils dépendent du sens que l’on veut bien donner à la tuile !
Cependant, des termes liés au mariage, la famille ou au sexe peuvent-être décelés : regenia pour
*rogen(es)yā « lignée, ancêtres », ater(i) « père », sendi pour *sentī « épouse », beni (<benim pour benā
« femme » et mna), cele pour *kēlyos « compagnon », quprinno pour *komprinnos « consors », motu
« membre viril », suante « désir », uelle « pudeur »…
C’est l’accumulation de ces éléments qui poussent à écarter l’hypothèse d’une défixio classique (sauf
s’il s’agit d’un charme, une defixio amatoria pour obtenir l’amour d’une personne).
Quelques verbes intéressants se rencontrent dans ce texte : patā « demander en justice », yeke/o
« déclarer, annoncer », cluye/o « écouter », gnīy/eo « connaître », pise/o « voir » …

 Tablettes de Chartres
Il s’agit de deux tablettes en plomb couvertes d'inscriptions magiques en langue gauloise découvertes dans la
Ville de Chartres. Les textes gravés dans le plomb ont fait l’objet d’une première lecture par P.-Y. Lambert.
 Traduction :
Texte non encore publié (au moment de la rédaction de cet essai), il apparaît néanmoins qu’il s’agisse
d’une defixio judiciaire (P.-Y. Lambert).
Un grand nombre de personnes sont nommées dans ce texte, à qui il est reproché d'être accusateurs
ou complices (témoins, co-accusateurs).
Selon Lambert, pour les contrer, le texte fait appel à un magicien redouté, avec un ou plusieurs assistants.
 Essai personnel
« (liste de noms + patronymes au G) Vatumaros fils de Senouiros (NP mais également théonyme,
surnom d’Apollon) , Cantognatos de la gens Virato(s), Conbarilos fils d’Abrextobogios, Raros fils
d’Esuatextos, Toutisa fille d’Alignatos, d’un côté témoins (témoignant), celui-ci accusateur, en même
temps (comme) ici invocateur (ou qui en appelle à) d’Olusamos Lognardicnos, Tascouipus (avec les
Tascouipī ?), accusés, et de l’autre, ici accusateur (plaignant) Minios de la gens Maria, Tasgunī
Abrextubogiu (avec A ?), Paulo Tasgunias (fils de Tasgunī), Cornutos de la gens Cornilia fils de Lamos
Eponicnos (L fils de E) d’un côté comme témoins (témoignant), et de l’autre Cornuti Toutisa
Vi(m)pili (1 ou 2 personnes ?) ; Felix fils de uocontestos ?, en outre ici co-accusateur avec ceux-là »
 Il ne semble y avoir ici aucune malédiction déclarée, seules des listes de noms seraient vouées aux
gémonies ; faut-il plutôt voir un serment ou une alliance entre personnes (lors d’un procès ?) garanti
par un rituel avec l’Autre-monde (ancêtres) ? Les individus ne sont pas toujours aisés à isoler, car si la
plupart se déclinent en nom + patronyme, d’autres ajoutent un gentilice et on rencontre peut-être un
matronyme (Tasgunias). Plusieurs personnes ont, semble-t-il, des liens familiaux entr’elles.
 Apports :
 Phénomène des liaisons (perte des –s et –n finaux).
Les textes gaulois tardifs montrent une disparition des –s et –n finaux dans les terminaisons dont
les voyelles sont brèves (ex. ǒn, ǎs > o, a mais ōn, ās > on, as).
Cependant, ce texte montre une perte partielle des terminaisons, laissant entrevoir une règle
expliquant le maintien ou non des –s (la chute des n-finaux ayant eu lieu enterieurement) :
 quand le mot suivant débute par une voyelle, semivoyelle (/ǔ/) ou s, le s-final se maintient (attaque
vide comblée par la finale de la syllabe du mot précédent);
 quand le mot suivant débute par une consonne, le s-final disparait.
Par la suite, dans des textes plus tardifs comme la Tuile de Châteaubleau, les finales sont totalement
perdues, dans tous les contextes.
Il est tentant de rapprocher la chute du s-initial dans les démonstratifs sindo, sondo à ce phénomène
de liaison, si-ceux-ci s’avéraient être des enclitiques. En effet, plus la cohésion grammaticale de deux
mots est forte, plus la liaison a des chances d'intervenir entre eux. En Français, la plupart des liaisons
absolument spontanées et inévitables prennent place entre un mot principal et un clitique, mot outil
dépourvu d'accent tonique propre mais constituant un seul groupe accentuel avec le mot principal.
 Eléments syntaxiques
Quelques conjonctions, adverbes et autres connecteurs se retrouvent dans ce texte pour coordonner
des groupes de personnes :
- uto, cuto =*ko-uto (~ latin ut, utpǒdě, grec |aytoç ; IE Hₐu+to): ‘’comme, en tant que, vu que’’ (+ acc. à
valeur équative, cf. son emploi avec AIr. amal) ; peut-être déjà rencontré dans ‘colliauto’ d’une
inscription de La Graufesenque (<*kon.līa uto). Semblable au connecteur celtibère uta ?
- eti (cf etic déjà rencontré) : ‘’encore’’ (conjonction) ; uto… eti propositions comparatives « de même …
de même … » ou consécutives « d’un côté…de l’autre… » (cf. latin ut…ita, ut…etiam?)
- duti = *du + toi (adverbe comparable à allemand dazu) "à cela, pour cela, en même temps" // duci
=*du + kei (cf. hierzu) "à ceci, en outre, à cet effet" ?
Quelques démonstratifs et déictiques :
- sondios, sondiobi : on a affaire à un démonstratif *sond- déjà rencontré sous une forme adjectivale sans
‘s’ (forme inaccentuée ?). Il semblerait que l’on ait affaire ici à des pronoms, d’après le contexte mais
aussi parce que la forme *sondiyos (et non *sondos) peut peut-être se comparer aux formes AIr. int í-sin,
a n-í-siu c.-à-d. *sind- + éy (déictique accentué) + déterminant. Dans le cas présent *sond-iye/o.
Comparer adj. ce, cette et pron. celui, celle (ce+lui/elle) en français.
- so + adgarie, a[n]dogarie, cantigarie (noms verbaux au locatif, à valeur de participe présent) : « celui-ci en
accusateur… » = « ici accusant »…
 Vocabulaire juridique
Un certain nombre de termes se rapportent au vocabulaire juridique, différents mais parallèles à ceux
de l’Irlandais ancien.
- adgarion NV " appelant, plaidant " lié à adgariont- "accusateur", suffixe -nt- ancien participe présent
d’adgarie/o « accuser » à valeur d’agent (cf. karants « ami », namants « ennemi »). Rq. AIr. accrae
(<*adgarion) « action légale, plainte ».
-*andogarios ‘défendant, interpelant’’ ? si le mot adogarie de l’inscription est une coquille (adgarie
possible également mais on voit mal pourquoi l’auteur aurait ajouté un <o> par erreur), sinon
construction inconnue (ad+o?+garyos) ; possibilité de lire a[n]dogariti (donc verbe 3e p. sg.). Serait-on
en présence de calques du latin advocare, invocare… Comparer aussi Air. tingair / do-ingair, « garder ».
- kantigarios "co-accusant", "accusation additionnelle", "supportant"? (kanti « ensemble »), NV. Le
terme désigne peut-être des témoins de l’accusation qui apportent leur soutien, qui plaident en faveur
de celle-ci. Comparer pour le sens AIr. imtach « compurgation ».
- kantipisont- "témoin (visuel)" ? (participe, agentif d’un dérivé de pise/o « voir » + kanti « avec »)
- abrextos "hors-la-loi"? Dans NP Abrextobogios "tueur de hors-la-loi" (écrit aberxtobogios et
abrestubogios).

 Divers textes
Un élément difficile à analyser se retrouve dans divers textes : le préverbe – adjectif ‘tio-‘ ; comme
préverbe, on a tioinǔoru, tiopriton, tiocobrextio et tioberte, comme adjectif, on a tiotamica et tionoǔimpi.
‘Tio’ ne peut avoir une origine nominale (d’un **tepo ou **tipo avec chute du p en celtique) comme le
montre les compositions verbales. Il faut donc privilégier l’origine prépositionnelle / préverbe.
Dans ce cas, il faut probablement comparer démonstratif et connecteur IE *to, tā, tyo supplétif de *so,
peut-être à l’origine du préverbe AIr. to- et de formes pronominales classe 2.
Cependant, on ne peut écarter un composé (sens + δε-υ̃ρο) de+ópi > dioφe > tio avec transfert de sonorité.
Les formes adjectivales sont analytiques et issues d’autres prépositions de position :
 Tiono- // verono-, anderno- (valeur locative, cf. latin super-nus, infer-nus, prō-nus… ) ; comparer
également AIr. inne (*ennyā) « moyen, qualité, essence », abstrait d’un *en-no- non attesté.
 Tiotamo- // vertamo-, andamo- <*andetamo- (superlatifs).
 Tio pourrait être une forme comparable à un adjectif *aryo (dont est tiré l’abstrait *ariyā > AIr. ari).
 Du point de vue du sens, il doit former un couple avec son opposé ost- (cf. Ostimyoī « Ossismī ») de
type « citérieur » ≠ « postérieur », « proche » ≠ « éloigné, dernier ». Tiono- = « proche »  « cher ».

© PIQ .
Yextis Keltikā

ANNEXES
1. TABLE DE CORRESPONDANCE DES SONS DANS LES DIFFÉRENTES LANGUES I-E :

OCS : vieux slave, OIr : vieil irlandais

2. ARBRE DES DIFFÉRENTES LANGUES CELTIQUES

"

?
3. MOTS GAULOIS DANS LE VOCABULAIRE FRANÇAIS & DES DIALECTES ROMANS
(environ 240 entrées)
- agreno (provençal) : « prunelle », *agran(y)o-, or. gaul
- alain (Wallo-Picard) : veau de 18 mois à 2 ans <*al- «nourrir via celt. *alamnos ou *alamo-
« troupeau », comparer MBreton halaff ?
- alise : gaul. *alikā > germ. aliza (latin alisia ?), douteux
- alose : poisson, mot gaul. (B) bas lat. alausa
- alouette : lat. alauda > a. fr. aloe ; or . gaul. selon les Romains (nom de l’alouette huppée ou cochevis)
- alpe : origine celtique ; alpes (1213), alpe (1826) < alpa (lat.)< *albā.
- ambassade : gaul. *ambaxtos > lat. ambactus /ambactia > occ. ambaissada > it ambasciata
- amponna : framboise, fruit rouge (baie)
- ancenge : mesure agraire d’origine gaul. (*andekingā ?) = avance, prêt, fief > fief de terre ?
- andain : de a. fr. andain « grand pas, enjambée » < *andagnis, or. gaul. (ande + agnis « fait d’aller)
- ardoise :  radical gaulois *ard- "haut" mot du Nord, or. incertaine  même ét. gaul. qu'Ardennes,
(ardu ) ;  *aritisiā (// latin paries, parietis), plus probable.
- andû (WP) : échoppe, vieux meuble <*andosedo- « mobilier » ou rapport avec (l)andier ?
- angon (WP) : tricheur < a.fr. « crochet pour pêcher les crustacés » de *anko-, or. gaul.
- arpent : lat. arepennis > lat.vulg. *arependis or. gaul.
- artiga (occit.) : également wallon ârtû « guéret » (terre labourée non cultivée) < gaul. *artikā ?
- auvent : v. prov. amban, languedocien ambans < andebanno- (v. banno)
- aven : or. gaul. > occ. (Rouergue) ; existe aussi a. fr. avenc
- bac : *bakkos n’est pas attesté (mais bacchinon < *bakkinon « coupe, écuelle en bois »)
- bâche : lat. imp. bascauda > a. fr. baschoe, or. celt. selon Martial
- bachelier : lat. baccalarius > lat. vulg. *baccalaris , or. obscure, gaul. non exclue
- balai gaul. *banalto > *balatno “genêt”, or. gaul. prob., év. bret.
- bal(l)e: (céréal.) gaul. *balu (contesté), pourrait dériver de baller = danser ?
- banne (ou benne) : corbeille et « véhicule »at. imp. benna , or. gaul.
- banno (provençal) : « corne » < *bannā, or. gaul.
- banse (WP) : manne, corbeille < *bennyā ? La forme mante existe aussi.
- barde : lat. bardus (mot gaul. ).
- barre : gaul. *barro “sommet, cîme” > lat. vulg. *barra ?
- barrette (WP): bonnet (cf. berret), lat. biretum, or. gaul.
- battre: lat. battuere > lat. imp. battere p.ê. orig. Celtique (*batwye/o, dénominatif de batu-)
- bau (WP) : arbre abattu et ébranché, de *belya, or. celt. (v. bille), influence de baum ?
- bauchelle (WP) : jeune fille, a.fr. bace, bacelle (v. bachelier), or. celt. ? (kymr. bach « petit »)
- bauge : gaul. *balcos > a. fr. bauche ? Spéculatif…
- bayard (WP): brancard pour transporter les morts (liégeois baie) < lat. bajulus < *bā- « mourir » ?, or.
gaul. probable.
- béau, beyau (WP): imbécile, ahuri p.ê. même origine que fr. béat (lat. beatus) mais croisement de sens
avec celt. *baitos (fou).
- bec : lat. beccus, or. gaul.
- beca, bieca (occit.), beko (Creuse) : « abeille », comp. Air. bech, origine gaul. < bikkos
- bedot (WP) : mouton, berrichon bide (vieux mouton), or. obsc., p.ê. gaul.
- belette : fr. prov. belete or. gaul. (*belā ?)
- ber(s): “berceau”, lat. pop. *bertium (v. suivant)
- bercer lat. vulg *bertiare, tiré du nom du fardeau, or. celt. ou gallo-rom.
- berge: lat. vulg. *barica > a. fr. berche or. incertaine (cf Kymr bargod “bord”), cf. suivant ?
- bernache : a. fr barnaque < gaulois *barenikā « bernicle (sorte de coquillage) » et « oie sauvage » de
*barenos « rocher »
- berle: plante aquatique, lat. tardif berula, comparable au nom celtique du cresson *berurā.
- berret: diminutif de birrus (gaul. latinisé), manteau court à capuche
- bief: gaul *bedu / lat. vulg. *bedum > bied, empr. au gaul.
- bièvre (castor) lat. vulg. Bebrum ? or. gaul.
- bille (de bois) : lat. vulg. ou gaul. *bilia > lat. méd. billa, or. gaul. (sg. belos, pl. belesa ?)

© PIQ .
Yextis Keltikā

- bite, bitte (WP) : pénis, homme, or. obsc. ; p.ê. en liaison avec verbe *beiH- « fendre »  aussi bègne,
bin « garçon », opposé à chègne « personne d’âge mûr », or. celt. (très) incertaine
- blaireau : de blair désignant une couleur de cheval (tache blanche sur le front) < blaro-
- blé : frq. *blad, p.ê. croisé avec gaul. *blatu- (ou or. gaul. du mot frq. < racine *mlat-« moudre »)?
- blese (occit.) : loup < gaul. *bledyos
- boisseau : gaul. *bosta > lat. gaul. *bostia > a. fr. boisse, or. gaul.
- boiton : du gaul. *bowteg- "étable", mot régional négligé par bcp de dictionn. (v. boutique)
- bonnier (WP) : mesure agraire d’environ 1ha40. Orig. Gauloise (<*bonnaria <bonnā « fundus »?)
- bonde : gaul. *bunda  bondelle du gaulois *bunda "fond". Même racine que préc. ?
- borne (a. fr. bosne): *budǐnā > lat. méd. bodina, et franc botina “arbre frontière” or. obsc., p.ê gaul.
(problême de sens, *budīnā = “armée”) p.ê. germ. (butina mais emprunté au gaulois?)  lien avec
*bozdo ? (v. bout, boudine et boust).
- bosiga (occ.) : terre en jachère, or. ligure (c.-à-d. celtique mérid. ?).
- bouc: gaul. *bucco > lat. méd. buccus or. gaul
- boudine, boudenne (WP) : nombril, ventre, même origine que fr. bedaine, boudin, d’un celt. *buzdo- ?
(cpdt. /zd/ > celt. /dd/ > fr. /tt/), or. Incertaine (cf. cependant nombril // borne dans omfalós).
- boue: gaul *bawa
- bouge: (besace) lat. bulga empr. arch. au gaul. selon Festus
- bouleau: lat. betulla > lat. vulg. *betullus > a. fr. boul (1215) or. gaul.
- bourbe: ind.-eur. *bher, gaul. *borvo  bourbier
- bourrer : comparer gaul. burros (adj.) « gonflé, enflé »  désadjectival
- boust (occit.): tronc d’arbre < gaul. *būstis, *buzdis ?
- bout : lien avec gaul. *bozdos « pénis » ? V. aussi boudine, borne et précéd.
- brader (WP): gâter, gâcher, gaspiller. Origine Flandre & Hainaut, connexion avec néerl. braden
« rôtir » ? ou mieux, celt. merә « trahir »  brato- « trahison » ; cf. brader le métier. Spéculatif.
- braguette : lat. braca > occ.braya ou braga > fr. brague = braca « braies » empr. au gaul.
- brahain, braine (WP) : terre stérile et marécageuse, < anc. Fr. baraign < Lat. brannā « mare stérile » <
gaul. *braknā
- braire (WP): pleurer, a. fr. « crier, pleurer » < lat. *bragire à comparer à une racine celtique *brag-
« craquer, exploser, faire du bruit en soufflant », or. celt. probable
- brammer : dénominatif d’un *bragsman « mugissement, pêt », or. gaul. probable
- bran, bren (v. fr.): Wallo-picard brein < d’un supposé lat. vulg. *brennus « son » ?, or. obsc. p.ê. gaul.
(*brakni- « pourri »). V. aussi brasser.
- braine (WP) : lieu pourri, tourbeux (nombreux toponymes), or gaul. (cf. précédent)
- brais : origine gaul. (*braki), lié aux préc. ? V. également brasser.
- branche : gaulois *wrankā « griffe »
- brasser lat. vulg. *braciare > lat. méd. bratsare, or. gaul. selon Pline (brace « brais »)
- breuil (champ, fundus) bas lat. brogilus, dér. de brogi,, or. gaul. (cf. breialo < *brogiyalo- ?)
- bribe: or. Pic. « morceau, pièce, miche de pain », < celt. *bribā obsc.?
- brin *brinos, p.ê. gaul., or. gaul. contestée
- brio : gaul. *brīgo > it. brio
- briser (bruisier): bas lat. brisare > lat. vulg. *brisiare or. gaul. (de *briss- « briser » et *brews- « écraser,
froisser »)
- bribouzer, brouzer (WP) : tâcher, salir < *brikkos « tacheté, tavelé » ?  brouzelé « tacheté »
- bròja (gascon), borona (Castill.) : pain noir < gaul. *barogenā
- bruit : orig. gaul. ? (*bruxtus)
- bruyère : gaul. *wroykā > lat. méd. brucus > lat. vulg. *brucaria
- bulok (WP) : prune, or. celt. (fr. de l’Ouest beloce, bret. bolos « prunelle noire » < *bullukā)
- ca-(WP) : préfixe et préverbe que l’on retrouve avec valeur augmentative dans camousser (moisir),
cafouiller, capougner (palper, tâter du poing)…, or celt co(m), germ. ga ? – très spéculatif
- cabane : bas lat. capanna < gaul. *kappos « tente, abris »
- caboulot : apparenté à gaul. *buta, cabane,empr. au dial. fr.-comt.
- cache (WP) : ruelle, bas-quartier, anc. enclos au bétail (rare), bas-lat. cacia, de *cagyo- « enclos » ?,
mais confusion avec verbe chasser (=cacher au sens de chercher en WP)
- caillou : origine normande, gaul.*kallio- « sabot »> lat. vulg. *caliaǔum
- cervoise lat. imp. cervesia or. gaul.
- chai : origine gaul., v. quai
- cham (wallon) : jante de roue, or celt. (*kambo-)
- chambijo (limousin) : timon d’araire, < gaul. *kambikā
- chamois : bas-lat. camox or. alpestre, prélat, p.ê. préindoeur (ou celt. *kamukson).
- changer : bas lat. combiāre, empr. au gaul. (lat. class. cambīre)
- char : lat. carrus empr. au gaul. p.ê.au 4e s.av.JC
- charançon : *karantionos or. obsc. p.ê. lat. p.ê. gaul (dérivés de karwos « cerf » ou karos « aimé, cher » !?).
- charpente : lat. carpentum, sorte de char (celt. *karbanton), a. fr. charpent
- charrue : lat. carruca dér. de carrus (cf. char)
- chemin lat. vulg. *camminus , or. gaul. (< issu locatif *kn̊gsméni, de *kéngsm̊n f. protérokinétique)
- chègne, chin (WP) : gens d’âge mûr (fam.), opposé à bin, de *seno- « vieux » ?, gaul. ou lat.
- chêne : lat. vulg. *cassǝnus > lat. méd. casnus , or. gaul. (*kad-ti- ?)
- chétif : lat. captivus croisé avec gaul. *kaxtos (ou subissant phonét. gauloise)
- cheval : lat. vulg. caballus p.ê. non indoeur., gaul. ou balkan.
- chouan : var. dialectale de chouette, < gaul. *kawannos
- claie : gaul. *kletā > lat. méd. clida
- cloche : bas lat. clocca , or. inc., p.ê. celtique (irland.)
- cochon : or. gaul. ? < coccā « hanche, jambon », pars pro totto ?
- combe : gaul. *kumbā ,mot dial.
- cormie : lat. vulg. *corma > fr. corme , or. gaul.
- couette (a. fr. coulte, couelte, coite) : *kulkitā « matelas, oreiller » (invention gauloise)
- coule : gaulois via lat. cuculla
- craindre : IE. *ter/ *tre (> lat. tremere > lat. gaul. *cremere  infl. poss. d'un mot gaul. *crin- )
- crave : oiseau corvidés, oublié par les dict. étym., or. gauloise ?
- crème : bas-lat. crama or. gaul. (P) croisé avec lat. éccl. chrisma (or. grecque).
- créner : « découper, décharner » bas lat. crena (L) p.-ê. par le gaulois latinisé *crinare < *crinos
« effondré, dépéri, décharné »
- creux : lat. vulg. *crosus orig. gaul.
- crincher (Pic.) : « vanner, secouer » < « passer au crible », bas-lat. crienta « balle de céréale » ;
comparer gall. (go-)grynu « cribler »  or. celtique possible (base IE *krei-), cf. craindre
- dartre : indoeur. *d(e)rw- > bas lat. derbita or. celt.
- djote (WP) : sorte de bouillie de légume et de fromage blanc < gaul. *yotus « bouillie »
- douve : (ver) bas lat. dolva), probab. or. gaul (*dolbā « chenille, ver du bois » )
- drap : bas lat. drappus or. gaul. (< métathèse *brattos ?)
- drèche : *drasca > lat. méd. drasca/drachia/drascum or. obsc. probab. celt.
- droue : « ivraie », < gaul.*drawakā ?
- dru (WP): « fort, dense » < gaul.*druto-
- druerie (a. fr.) : « humeur lascive », sens secondaire issu du précédent, or. gaul.
- dûhon (wall.) : « lutin » < *dusion-, apparenté à dusios « démon, incube » (âme, souffle).
- dune : > a. néerl. dûna p.ê. apparenté. gaul. dunum
- écobuer : saintongeais gobe > fr. egobuer, se rattache prob. au gaul. *gobbo
- écoufle : oiseau, sorte de milan, gaul. *skublo-
- encombrer : gaul. *kombero > lat. méd. combrus > fr. combre
- érable : lat. acer + gaul. *abolos > bas lat. acerabulus (gaul *acar aussi envisageable)
- étain : lat. stagnum R(PH) empr. d'or. incert., év. gaul. selon Pline.
- étalon : or. francique supposée *stallo-, lui-même dérivé de *stall « demeure »  « étable, écurie ».
Cependant, ce sens secondaire doit être dû au croisement avec lat. stabulā. Une or. gaul. est possible
(<*statlo- « talon ») si l’on compare au mot germ. pour étalon *hanhistaz > Hengist, tiré de *hanha-
«talon». Cf. bret. kaseg « jument » de celt. kassikā de même origine (kn̊gs+[suff.]+ikā ? « celle de l’étalon »)
- étron : aussi WP stron, Br. stronko < gaul. *stronkos
- fourdraine (picard) : « prunelle », *dragino- « épine », or. gaul.
- frigon (WP): bas lat. frisco < a. fr. fregon « petit houx, myrte » p.ê. or. gaul. *srigo-
- froigne : même mot que trogne, de *sroknā > θroknā > frugna et trugna

© PIQ .
Yextis Keltikā

- gaillard : celtique*gal- > lat vulg.*galia « force »


- galet : p.ê. gaul. *gallos > a.fr. gal.
- garenne: également dial. varenne, gaul. *waranda / warennā ? « territoire enclos, réserve »
- garrot (encolure) : gaul. *garrā > occ. garrot cf. jarret
- gaspiller : *waspa ? > occ. gaspilha / gaspailler dans l'Ouest, donné comme gaul. par dic.
- glaise : gaul. *glisa.
- glaner : gaul. *glenn- > bas lat. glenare
- glas (a. fr.) : également occitan clas, « foosé », or gaul. (<*klad-)
- gobelet : gaul. *gobbo- > gallo-rom. *gob- étym. contestée.
- gober : gaul. *gobbo- > gallo-rom. *gob-
- godau (WP) : « femme folle », v. gouine
- gort : a. fr. “haie frontière”, Pr. gorsa « haie » < gaul. *gorto « jardin clos»
- gosier : gaul. *gos- > bas lat. geusiae > a. fr. josier
- gouine : aussi godine « femme oisive »< gaul. *gotīnā « prostituée » ?
- goyerne /coyeune (WP) : « de travers », même or. que bret. gaô « de travers », très spéculatif !
- grève : lat. vulg. *grava et ss doute celt.
- guenille: indoeur. *wed- > gaul. *wadana ? (cité dans dict. étymologique fr.) > a. fr. guenipe ; mais
plutôt *wagnā « pente, marécage »
- habiller : lat. vulg. ou gaul. *biliā > lat. méd. billa. Dérivé de bille (cf.)
- if : gaul. *ivos mot gaul. attesté.
- jable : norrois gafe, jabot préroman *gaba > mot auvergnat ou limousin p.ê. or. gaul ou pré-IE. cf., joue
- jachère : gaul. *ganskaria > bas lat. gascaria « araire, branche-araire »
- jaillir : gaulois *gali- > lat. vulg. *galire > a. fr. jalir
- jante : gaul. *cambo > lat. vulg. *cambita
- jarret : gaul. *garra
- javelle : lat. vulg. *gabellā > javella or. obsc. p.ê. gaul. (cf. NV du verbe gabi-)
- javelot : anglosax. *zafeloc < gaul. *gabalaccos (même origine que ci-dessus ?)
- joue : préroman *gaba > *gauta cf. gaver, jabot
- kéwette, quewette (WP) : « tournant d’une rivière, cuvette » < gaul. *kowos ?
- lande : indoeur. *londh- ou*lendh- > gaul. *landa
- landier : gaul. *andero « jeune veau, génisse » + agglutination de l'article, origine andero « inférieur »
- latte : or. gaul. possible *lattā < celt. *slazdā « bâton, canne de berger» ; racine *slad-
- lause (ou lauze) : mot méridionnal ?
- liais (pierre) : prob. dér. de lie (cf)
- lie : indoeur. *legh- > gaul. *legyā
- lieue : lat. leuca / leuga or. gaul. d'apr. les Anciens (*lewokā ?)
- limande : lat. lima + suffixe -ande obsc., p.ê. or. gaul. (*lei- « glisser ») mais Lat. līmus
- limon (brancard) : rac. celtique *leim- or. douteuse
- loche (poisson) : or. gaul. *leukā ?
- lo(t)te: gaul. *lotta > lat. méd. lota p.ê. or. gaul. (par défaut si pas lat. ni germ. ?)
- luge: gaul. *stludia « traction, fait de glisser » > bas lat sclodia / sludia, mot franco-prov.
- magouille : gaul. *marga ? spéculatif
- maint, maintes : gaul. *manti ou lat. magnus-tantus ou germ. *manigiþô (or. discutée)
- mait’e (WP) : « pétrin », or. gauloise *maxstron, cf mastra
- marne : lat. imp. marga > lat. vulg. *margila, WP marle, mot gaulois
- marv (Suisse rom.): « rigide », aussi occ. marfi, or gaul.
- mastra (occit.) : pâte, pétrin < *makstrā, or. gaul. ?
- mégot : dérivé de mec ou gaul. *mesigu (cf. mègue) ; argot. or. obsc., gaul. peu probable
- mègue (petit-lait) gaul. *mesigu > mesgue
- mine : (métal) gaul. ou celtib. *meina > lat. vulg. *mina
- molène : gaul. melinos, molinos « jaune »
- mouton : gaul. > lat. vulg. *multo
- muchî (WP) : cacher, (déguiser à Liège) < gaul. *mukkye/o, *mukkitos “dissimulé”
- nant (sav.): « ruisseau » < *nantu-, or. gauloise
- noue: gaul. *(s)naudā > lat. méd. nauda
- orteil : lat. articulus avec infl. du gaul. *ordigā
- ouche : jardin, champ labourable, < lat. tardif olcā.
- pairol (prov.) : chaudron, or. gauloise
- parc : prélat. ou bas lat. *parra > lat. méd. parricus, obscure (prélat. = ?)
- patte : précelt. *pauta ou onomatopée patt- ?
- pena (gasc.): « falaise, escarpement » < gaul. *pennā (de *pennos « sommet, tête »)
- petit : or. gaul. *pito- « point, bout »  *pitinos « zizi » (bas lat. pitinnus)
- pièce : gaul. *pettiā, petsī “chose, morceau” > lat. méd. petia or. prob. gaul. (< *pet « quoi »)
- pinson : *pinkyo- or. Gaul. (Kymr. pink, Br. pint), onomatopée ? (kwink-)
- quai : gaul. *caio, mot normanno-picard dérivé du gaul.
- raie (sillon) : gaul. *ricā > lat. méd. *riga, or. gaul. postulée ;
- renfrogner gaul. *frognā > a. fr. refrogner < frogne // à trogne.
- roye (pic., tournaisien) : « charrette » (13es.), < gaul. rēdā.
- ruche : gaul *rusca > lat. méd. rǔsca, orig. gaul. postulée ;
- saie : sagum > lat. vulg. *sagia, mot lat. d'or. gaul., selon Polybe
- sapin : lat. sap(p)inus comp. de *sappus + pinus,*sappus p.ê. gaul. (cf. Savoie < sapaudia < sappauidia*)
- seuwe (a. fr.) : « corde, chaine », or. gaul. *sokā
- skété (WP) : brisé, fatigué (pour ce sens, comparer Bret. skuizh)  orig. gaul. ?
- soc : gaul. *soccos ou *succos (groin du porc)
- souche : gaul. *tsukka
- soue : gaul. *su-teg > bas lat. sutis
- suie : gaul. *sudia
- tachelle (WP) : clou  glose galate taskon “clou”, prov. tascoun “cheville”, or. gaul.
- tacon (WP) : « pièce de lard », comparer lat d’or. gauloise taxea « graisse de blaireau, lard » (Isidore),
- taisson (Occit) : < *tazgos « blaireau », origine gaul.
- talus: gaul. *talo > lat. imp. talutium
- tamis gaul. *tamesion > lat. vulg. tamisium, mot obsc. pré lat., p.ê. gaul. (*teh2- ‘fondre’ ?)
- tan : gaul. *tann or. gaul. prob.
- tanche : bas lat. tinca mot gaul., pas d'étym. certaine
- tanière : lat. vulg. *taxonaria > a. fr. tainiere, v. taisson
- tancar (occ.): cf. pétanque or . gauloise (*tank- : « paix », d’une racine IE signifiant « figer »)
- tarière : bas lat. taratrum or. gaul.
- tonne : lat. méd. tunna / tonna or. celt. supposée  tonneau dérivé de tonne
- trencher : souvent donné comme issu d’un hyp. lat. *trīnicāre « couper en trois !!! », prob. gaulois,
issu de gladiateurs appelé trincī, combattant à la gauloise, jusquà décapitation ; comp. cymr. tranc
« mort », trengi « expirer », < *tre-ǝnk « trépasser », par contamination d’une autre racine *neku- 
celt *ǝnku- « mort » (bret. Ankou)
- trogne : gaul. *qrugna or. gaul., v. froigne
- trou: lat. vulg. *traucum > lat. méd. traugum or. p.ê. gaul.
- truand: gaul. *trugant « qui est à la merci de, pauvre »; or. gaul. contestée (à tord)
- truie : origine gauloise (*trogia)
- truite : bas latin trucia obscure mais gaul. *esoxs qrutia ? (saumon de rivière), cf. srutis > qrudis > frudis
(nom de rivière)/ trutia avec la même double évolution que trogne / frogne ?
- vandoise : gaul. *vindos > gallo-rom. *vindisia
- vanne : lat. médiéval venna. p.-ê. d'or. celtique.
- vassal : lat. vassus > vassalus or. gaul. (vosselos ?)  valet : lat. vulg. *vasselitus, dim.
- vautre : chien de chasse, gaulois wertragos
- vergne : < a. fr. verne or. gaul.
- virole : lat. viriola, dim. de viria « bracelet » p.ê. d'orig. celtique (v. vīr- « tourner » bas lat. vīrāre)
- vouge bas lat. *vidubium or. gaul.
NB :
Une grande partie de ces mots est dialectale ou obsolète aujourd’hui car ils reflètent des techniques
(agricoles) et un mode de vie (rural) qui n’existent plus actuellement. On peut donc gager que les mots
d’origine gauloise seront de moins en moins nombreux dans notre vocabulaire.

© PIQ .
Yextis Keltikā

4. QUELQUES TEXTES GAULOIS (attention aux illustrations soumises à copyright ©)


 Orgon, Bouches-du-Rhône : « Webroumāros dedē Taranoou bratoudekantem »

 Gargas, Vaucluse : « Exkengaī Blandowikounyaī »

 Vaison
SEGOMAROS OUILLONEOS
TOOUTIOUS NAMAUSATIS
EIWRU BHLHSAMI SOSIN NEMHTON 
 Alleins, Bouches-du-Rhône:

κογγεννολιτανος
καρθιλιτα νιος
 Beaucaire, Gard):
a: ιεμουριοιτελλ
b: [..]ειατεγλοουσσι
c: ουι τοουτουνια
d: ια[..]ιανττεουτο
 Coudoux, Bouches-du-Rhône:
[α]τεσθας
[σ]μερτου
[ρ]ειγιος
 L’Isle-sur-la-Sorgue, Vaucluse):
αδγεννοριγ[ι]
ουερετο μαρε[ο]υι
 Nîmes, Gard:
κασσι – ταλος
ουερσι – κνος δ
εδε βρ – ατου δ
εκαντ – εν αλα
?εινο – υι
 Temples de Diane, Nimes : « (K)artaros Illanouyakos dedē Matrebo Namausikabo
bratoude[kantem] »

[.]αρταρ/ος ι/λλανουιακος δεδε


ματρεβο ναμαυσικαβο βρατουδε[
" (?)artaros fils d'Illanus (l')a offert aux Mères Nîmoises, (?) par reconnaissance, avec la
dîme/pour réalisation du voeux" (trad. P.-Y. Lambert).
 Nimes
[N]ertom[aroç] boiou[kn]oç n[….]maroç andous[iatiç] [….] Madera
[– –] eiôrai […]iknai […]e [..]o [….] ikassi[
 Saint-Chamas, Bouches-du-Rhône):
]πορειξ ιουγιλλιακος δεδε βελεινο ↑ βρατου

 Saint-Rémy-en-Provence – Glanum, Bouche-du-Rhône:


ματρε
βο γλα
νεικα
βο βρα
του δε
καντεμ
 Glanum

 Saint-Rémy-de-Provence, Bouches-du-Rhône :
βιμμος
λιτουμ
αρεος
 Ventabren, Bouches-du-Rhône):
εκκαιος | ουιμ[πι]
εσκινγο | λλα · α
μαριος | διατουσ
| σια
 Villelaure, Vaucluse):
ουατιοουνουι σο νεμε
τος κομμου εσκεγγιλου
 Vitrolles, Bouches-du-Rhône)
]τιουαλος αδρε[
]ς πραιτωρ σομα[
]αρρος αττουνιο[
] ακτος σομα[
 Les Pennes-Mirabeau, Bouches-du-Rhône): « je suis la propriété d’Excengolatos »
εσκεγγολατι ανια<τει>ος ιμμι

© PIQ .
Yextis Keltikā

 Alise-Sainte-Reine, Côte-d’Or:
σαμ[ο]ταλο[ς] αυουωτ [
σεσ[..]λαμα[.] :γαρμα[
βιρακοτωυτι[.]αννο[
κοβριτουλω[…]β:ατ[
δω[

 Alise-Sainte-Reine, Côte-d’Or

 Auxey, Côte-d’Or

 Autun (Augustodunum)

 Bern, Thormebodenwald (Suisse)

ΔΟΒΝΟΡΗΔΟ
ΓΟΒΑΝΟ
ΒΡΕΝΟΔΩΡ
ΝΑΝΤΑRΩR

 Couchey, Côte-d’Or

 Lezoux, Puy-de-Dôme

 Nevers:
ANDE
CAMV
LOS · TOVTI
SSICNOS
IEVRV ·
 Sazeirat, Creuse:
SACER PEROCO
IEVRV DVORI
CO · V · S · L · M
 Saint-Germain (Sources-Seine)

Dagolitous aouot

 Autun (Saône et Loire)

NATA VIMPI
CVRMI DA (L114)
(L111) MATTA DAGOMOTA
TAVRINA BALINE ENATA
VIMPI (L115)
(L112) VEADIA
GENETTA TVA TENET
VIS CARA (L116)
(L113) MARCOSIOR
MATTA DAGOMOTA MATERNIA
BALINE ENATA (L117)

 Baudecet (Gembloux, Belgique)

 La Graufesenque (Millau, Aveyron)


cintuxmos] ‘1er
alos, allos ‘2nd
tritios] ‘3e
petuarios] ‘4e
pinpetos ‘5e
suexos ‘6e
sextametos ‘7e
oxtumetos] ‘8e
nametos] ‘9e
decometos, decametos ‘10e

© PIQ .
Yextis Keltikā

 Séraucourt, Bourges
BVSCILLA SOSIO LEGASIT IN ALIxIE MAGALV

 Naintré « le Vieux-Poitiers », menhir


RATIN BRIVATIOM
FRONTV TARBEISO[…]NOS
IEVRV

 Néris-Les-Bains

 Notre-Dame de Paris (4 autels de pierre)

 Sens, (Yonne), peson de fuseau


GENETA IMI
DAGA VIMPI

 Divers
Nata uimpi curmi da
Nata uimpi pota uinum
MONI GNATHA GABI
BVDDVTON IMON
SioXti albanos panna eXtra tudd ccc
Uercobretos readdas 
Adiantunne ni exuertinin appisetu
Labrios neai uXoune

lubi caunonnas sincera 


Lubi rutenica onobia tiedi ulano celicnu
Aricani lubitias ris tecu andoedo tidres trianis 
Ieuri rigani rosmertiac

Subroni sumeli uoretouirius


Billicotas rebellias tioinuoru siluanos 
Ne$amon delgu linda
Dobnoredo gobano brenodor nantaror
Rextugenos sullias auuot
Ibetis uciu andecari biiete 
Calia ueiobiu sauni tioberte mouno

 Chamalières, tablette de plomb - [1er s ap. JC]


andedIon uediIumī diIiuion risun
artiu mapon aruerriIatin
lopites snI eddic sos brixtIa anderon
c. lucion floron nigrinon adgarion
aemilI
on paterin. claudIon legitumon caelion
pelign. claudIo. pelign. marcion victorin
asiatI
con addedillI etic secoui toncnaman
toncsiIontIo meIon tonc (ponc) sesit
buetid ollon reguccambion exops
pissIiumIitsoccanti rissuis onson
bissiet luge dessummiIis luge
dessumIis luge dessumIIis luxe
 Hospitalet-du-Larzac, (Aveyron), tablette - [fin 1er s ap. JC]
1A:
INSINDE · SE · BNANOM BRICTO[M I]
N EÍANOM · ANUANA SANANDER[…]
NA · BRICTOM · UIDLUIAS UIDLU[…]
TIGONTIAS · SO · ADSAGS·ONA · SEUE[RIM]
TERTIONICNIM · LIDSSATIM LICIATIM
EIANOM · UODUIUODERCE · LUNGET
UTONID PONC · NITIXSINTOR SI[ES]
DUSCELINATIA IN[EI ]ANON ANUAN[A]
ESI · ANDERNADOS BRICTOM · BANO[NA]
FLATUCIAS · PAULLA DONA POTITI[US]
IAIA · DUXTIR · ADIEGIAS POTI[TA M]
ATIR PAULLIAS · SEUERA DU[XTIR]
UALENTOS DONA PAULLIUS
ADIEGA · MATIR · AIÍAS
POTITA DONA PRIMUS I[…]
ABESIAS

© PIQ .
Yextis Keltikā

1b:
ETIC EPOTINIOSCO·ET[IC]
RUFICNA CASTA DONA B[…]
NONUS CO ETIC DILIGENTI R[…]
ULATIO·NICN OM AUCITIONIM[…]
ATEREM POTITI ULATUCIA MAT[…]
BANONIAS NE · INCITAS · BIONTUTU IN
DAS MNAS UERONADAS BRICTAS LISSINAU[E]
SEUERIM LICINAUE · TERTIONI[CNIM]
EÍABI TIOPRITOM BIIETUTU SEMIT[…]
RATET SEUERA TERTIONICNA […]DU[…]
NE INCITAS BIONTUTUS…
ANATIA NEPI ANDA…
[…]AD INCORSONDA B…
[…]·PI·LU DORE CON.S…
INCARATA

 Lezoux (Puy-de-Dôme), Pendentif en plomb [début du 2e s. ap. JC]


A. 1ére lecture (H. Vertet) Seconde lecture (L. Fleuriot)
lutura eiu p lutua ieui…
secoles pon.. secoles pom…n..
exiansagabxsp.. treans agabxso..
triaram.. triaram..
tri..tic..nus tri catic.nus
o[-]o secoles ol..x secoles
B.
buen da lx bueti daelus
mendicas … mendicos
sonitix opus.. nitix orus
loatin god…po ioatinca lao
dumuiodu… bumeioda..
rincituso… rincituso
unasioda… gnasioda

 Lezoux, (Puy-de-Dôme), plat [?]

1. ne regu.na[…]
2. gandobe inte nouiio[…]
3. eXtincon papi coriiosed eXa o […]
4. mesamobi molatus cerdognu
sueti>con[…]
5. pape boudi magarni papon mam[…]
6. nane deuorbuetid loncate[…]
7. nu gnate ne dama gussou n[…]
8. uero ne curri ne papi cots[…]
9. pape ambito papi boudi ne tetu[…]
10. batoron ueia suebreto su[…]
11. citbio ledgo mo berci[…]
 Chartres (Eure-et-Loir) – Defixio, [IIe s. ap. JC ?]

A:
Vatumaros . Senouiri ·
Cantognatos Virato ·
Conbarilos Aberxtobogii
Raros . Esuatexti . Toutisa
Alignati. Cut. O. cantipisontas
sondios .adgario .
duti . so .a[n]dogarie olusami
logua(locna)rdicni . tascouipus
adgariontas eti · so · adgarie...
Minio · Mario

B:
Tasguni . Abrystubogiu. ·
Paulo Tasgunias. ·
Cornuto , Cornilio. ·
Lami . Eponicnos. ·
uto (yto) . cantipisontas ·
yti . Cornuti. ·
Toutisa . Vi [m] pili ·
Fylice . uo . contesti[
duti . so . cantigarie ·
sondiobi .
·
 Rézé (Loire Atlantique) - [IIe s. ap. JC ?]


Triju – paetrute – pixte – suexxe 

serinoti setigi prino


sequndo ascani usare
dinariIu  boletu Xv 

© PIQ .
Yextis Keltikā

 Plumergat (Morbihan), stèle [IIIème ou IVème siècle ?]


Lambert P.-Y. (1994)
VABROS IIOOVT ATREBO AGANNTOBO
DURNEO GIAPO
Davies W. Et al. (1999)
V[..]PQS RI[.]OUT ATEREBO ATE[MI]NTOBO
DURNBOGIAPO

 Rom (Deux-sèvres) - Transcription Marichal [3e, 4e s ap. JC]

 Châteaubleau, (Seine-et-Marne) - [300-350 ap. JC]


TUILE 1
nemnalijumi byni uyjonna incorobouido
nyj anmanbe gnijou apyni tymeuelle jeXsetesi
suyrygyniatu o quprinnopetame biçijeteta.
miji jegumi suante uyjommi pytamassi papissone
su(i)reXetesi jegijinna .anmanbe jeguisini
siaXsiou. bejiaçunebiti mot upijummiatyri
xsi i ndory cory. nuana jegumisini beiaçusete
suy cluio u sydagisamo cyly uirojonouy
jjobije bejiaçusete ryga (rygu) jeXstumisyndi
my sytingi papissony bejiassu sytymytingisy
tingi bejiassusyty rygarisy jeXstumisyndi

TUILE 6
ba] bixs (bid?). uenyrianum ad briureco.[--]
r[...............]cem (cum ?) . suaueloslan[----]
slanoçijetum . suagido (sualido).contil.o i[--]
iy sittom . mongnatixsouim
 Glossaire d’Enlicher [6e s ap. JC ?]

© PIQ .
Yextis Keltikā

5. QUELQUES TEXTES LÉPONTIQUES

 Davesco

slaniai : uerKalai : Pala


Tisiui : PiuoTialui : Pala

 Ornavasso

laTumarui ... saPsuTai .. Pe .... uinom ... našom

 Graffite sur vaisselle (Solduno)

S O I G O P I R E (Eribogios)

 Prestino
uvamoKozis : Plialeθu : uvlTiauiopos : ariuonePos : siTeš : TeTu

 Vergiate

PelKui : Pruiam : Teu : KariTe : išos : (Ka)liTe : Palam

6. TEXTES GAULOIS CISALPINS


 Bilingue de Todi
 Vercelli

FINIS
CAMPO QVEM
DEDIT.ACISIVS
ARGANTOCOMATER
ECVS.COMVNEM
DEIS.ET.HOMINIB
US.ITAVTILAPIDES
IIII STATVTISVNT

AKISIOS ARKATOKO
MATEREKOS TO[-]O
KOT[-A]TOM TEVOX
TONION EV

 Briona

7. TEXTES BRITTONIQUES
 Le pendentif de Bath (Lecture P.-Y. Lambert)

ADIXOVI|DEVINA|DEVEDA|ANDAGIN|
VINDIORIX|CVAM VN|AI

8. TEXTES CELTIQUE ORIENTAL


 Ptuj (Slovénie)

ARTEBUƟSBROXƟUI

 Graffenstein
moge·es+[---]
pet(?) lau· ex[---]
ne·sames[---]
ollo·so·vilo·[---]
ona o(?) + ++
ollo·so·+
+ lugni·si

© PIQ .
Yextis Keltikā

9. QUELQUES TEXTES CELTIBÈRES


 Luzaga, bronze

 Botorrita 1, bronze, face A & B


tir!icantam bercunetacam tocoitoścue śarnicio cue śua combalces nelitom
necue [u]ertaunei litom necue taunei litom necue maśnai tisaunei litom śos aucu
areś?taio tamai uta oścues śtena uersoniti śilabur śleitom conścilitom cabiseti
cantom śanciliśtara otanaum tocoitei eni: uta oścues bouśtomue coruinomue
macaśia?mue ailamue ambitiśeti camanom uśabitus osaś śueś śailo cuśta bisetus iom
aśecati a?mbitincounei śtena eś uertai entara tiriś matuś tinbitus neito tiricantam
eni on?śatus iomui liśtaś titaś sisonti śomui iom arsnaś bionti iom cuśtaicoś
arsnaś cuati iaś osiaś uertatośue temeiue robiśeti śaum tecametinaś tatus śomei
enitousei iśte ancioś iśte eśancioś use areitena śarniciei acainacuboś
nebintor tocoitei ioś ur antiomue auseti aratimue tecametam tatus iom tocoitoścue
śarniciocue aiuisaś combalcoreś aleiteś iśte icueś rusimus abulu ubocum

luboś couneśicum melnunoś bintiś letontu litocum


abuloś bintiś melmu barausanco leśunoś bintiś
letontu ubocum turo bintiś lubinas aiu bercanticum
abuloś bintiś tirtu aiancum abuloś bintiś abulu lousocum
useiśunoś bintiś acainas letontu uicanocum śuośtuno/ś
bintiś tirtanoś śtatulicum leśunoś bintiś nouantutas
letontu aiancum melmunoś bintiś uśeisu aiancum tauro [bin]/tiś
abulu aiancum tauro bintiś letontu leticum abuloś bintiś
[ ]ucontas letontu eśocum abuloś bintiś
 Botoriita 3
I 1 skirtunos : tirtanikum : l(---) I 32 saluta : uizuskikum
I 2 kontuzos : turos I 33 burzu : uiskikum : le(tontuno?)s
I 3 retukenos : statulu I 34 ana : uerzaizokum : atu(---)
I 4 mezukenos : koitina I 35 sanion : baatokum
I 5 tueizu : uiroku I 36 niskekue : babokum
I 6 munika : koitu : koitina I 37 biurtilaur : alaskum
I 7 sekilos : toutinikum me+(---) I 38 bini
I 8 ultia : uiriaskum : mel(---) I 39 rusku : uiriaskum : kentisku<e>
I 9 sura : matulokum I 40 or++bilos : likinoskue
I 10 elkua : raiokum I 41 abo++kum
I 11 buria : batokum I 42 abu++akuiakue : araiokum
I 12 belsa : alasku[m] : mem(unos) I 43 alu : aiukue : araiokum
I 13 elkua : ensikum : seko(---) I 44 kalos : telkaskum
I 14 sekontios : loukanikum : aiu(---) I 45 elazuna : loukanikum
I 15 sura : uiriaskum : mel(---) I 46 mezukenos : loukanikum
I 16 stena : muturiskum : tirtu+(os) I 47 burzu : tirtobolokum
I 17 sleitiu : karunikum : le(tontunos?) I 48 sleitiu : makeskokum
I 18 retukenos : ensikum I 49 iunsti+[.] : uiriaskum
I 19 letontu : atokum I 50 tioken+s : uiriaskum
I 20 bilinos : austikum I 51 uiroku : turumokum
I 21 belsu : uiriaskum I 52 mizuku : retukenos : tirtanos
I 22 sekonzos : uiriaskum : me(---) I 53 munikakue : uiriaskum
I 23 burzu : teiuantikum I 54 burzu : atokum
I 24 bulibos : turumokum : ul(ta)tu(nos?) I 55 aualos : kortikos
I 25 letontu : mailikum I 56 amu : kankaikiskum
I 26 burzu : auikum I 57 kaiaitos : litukue : abokum
I 27 melmanios : uiriaskum I 58 aba : muturiskum
I 28 karbelos : turumokum : ulta(tunos) I 59 barnai : turumokum : tir(tuno?)s
I 29 likinos : uerzaizokum : mem(unos) I 60 mezukenos : abokum : turo
I 30 koitu : mailikum
I 31 akuios : tetokum

II 1 sekanos kolukokum : lukinos II 25 turenta : kentiskue : ataiokum


II 2 tirtanos II 26 koitina : uerzaizokum : kalmiku/m
II 3 kentiskue : loukaniko uiriaskuùm II 27 elkuanos : kunikum
II 4 mezukenos : turanikum II 28 launikue : uiriaskum
II 5 elu : uiriaskum : launiku[.?] II 29 koitu : uerzaizokum : aias
II 6 likinos : uiskikum II 30 snaziuentos : ataiokum
II 7 letontu : auaskum II 31 tais : uiriaskum
II 8 kasilos : atokum II 32 basaku : uiriaskum
II 9 usizu : abokum : titos II 33 kalaitos
II 10 burzu : kulukamikum II 34 koitinakue : uiriraskum
II 11 akuia : sekiloskue : tirilokum II 35 likinos : ataiokum
II 12 mezukenos : akikum : memun(os) II 36 sa[-c.3 or 4-]i kaburikum : memun(os)
II 13 akuia : alaskum : memunos II 37 kares : +ruaku : korkos
II 14 terkinos : austikum : eskutino II 38 to[..]r+tetokum : kekas : ko(---)
II 15 koitina : abokum : useizunos II 39 aureiaku
II 16 tirtouios : turumokum II 40 tuate+eskue : uiriaskum
II 17 elaukos : bentikum : rotenanko II 41 burzu : babouikum
II 18 elkuanos : muturiskum II 42 koitu : kuinikum : tirtunos
II 19 terkinos : telazokum II 43 [-c. 5-] : loukanikum : tirtunos
II 20 akuia : statu : turaku : II 44 toloku : kalisokum : atinos
tueizunos/tetoku[m?] II 45 tarkunbiur
II 21 mezukenos : elazunos II 46 bibalos : atokum : tirtano
II 22 tirtukue : ailokiskum II 47 sikeia : beteriskum
II 23 sekilos : mailikum II 48 sekontios : turumokum : ultatun(os)
II 24 letontu : ustitokum II 49 tekos : konikum

© PIQ .
Yextis Keltikā

II 50 bartiltun : ekarbilos II 56 munika : tolisokum : tirtun(os)


II 51 munika elkuakue : koitinas II 57 elazuna : ensikum : turo
II 52 terkinos : toutinikum : leton(tunos) II 58 sekonzos : bentikum
II 53 katunos : burikounikum II 59 tokiosar : ensikum
II 54 elazuna : ukulikum II 60 akuia : abokum : letontunos
II 55 keka : kabelaikiskum
III 1 testios : turumokum III 32 turtunazkue : kazarokum
III 2 elku : suolakue III 33 sleitiu : totinikum
III 3 tirtanikum : uiriaskum : mel(---) III 34 munika ensikum : skirtunos
III 4 kinbiria : kentiskue : turikum III 35 sekontios : uiriaskum
III 5 toloku : koitinakue : austunikum III 36 sura : suaikinokum
III 6 stenu : bentilikum III 37 koitina : suoli+kum
III 7 burzu : bentilikum : ultatunos III 38 bilir+turtuntakue : telkaskum
III 8 koloutios : biniskum III 39 elu karbilikum
III 9 antiokos : uiriaskum : melm(---) III 40 terkinos : atokum : launikue
III 10 elazunos : kaburikum III 41 mizuku : telkaskum
III 11 arkanta : mezukenoskue : abokum III 42 melmantama : bentilikum
III 12 arkanta : loukanikum III 43 markos : kalisokum
III 13 stena : ensikum : skirtunos III 44 arkanta : toutinikum
III 14 burzu : betaskum III 45 tolokunos : ke(---) : kalisokum
III 15 koitu : samikum : melmanzo III 46 sura : ensikum : melman bi(---)?
III 16 sekontios : ubokum III 47 usama : abaloskue : karunikum
III 17 barnai : ensikum : skirtunos III 48 elazuna : balaisokum
III 18 tetu : loukanikum III 49 likinos : turumokum : ti(---)
III 19 stena : uiriaskum III 50 tueizunos : binis+kum
III 20 toloku : uiriaskum III 51 bilonikos : ensikum
III 21 arkanta : teiuantikum : tirtunos III 52 ebursunos : mailikinokum
III 22 mizuku : tirtobolokum III 53 arkanta ailokiskum
III 23 retukeno : elkueikikum III 54 suros : alikum
III 24 kentisum : tuateroskue III 55 ultinos : amakue uiriaskum
III 25 abaliu berikakue : suaikinokum III 56 babos : kentiskue : uiriaskum
III 26 uiroku : konikum : statulos III 57 turaios : litanokum : kurmilokum
III 27 aunia : beskokum III 58 launikue : uiriaskum
III 28 bilonikos : elokum : elkinos III 59 kari : uiriaskum
III 29 mezukenos : tirtobolokum III 60 kuintitaku : mailikinokum
III 30 akuios : alikum
III 31 tiriu : uiriaskum

IV 1 kainu : tirtobolokum IV 21 elazunos : albinokum


IV 2 stenion+ : turikainos IV 22 bubilibor : uiriaskum
IV 3 bolora : kentiskue : melmanzos IV 23 usizu : uiriaskum
IV 4 tiokenesos : uiriaskum IV 24 retukenos : telkaskum
IV 5 kalaitos : mturiskum IV 25 +ri a : belsu
IV 6 burzu : karunikum IV 26 toloku : kurmi+iokum
IV 7 burzu : abilikum : elazuno IV 27 anieskor : talukokum
IV 8 litu : makeskokum IV 28 s+[-c.3 or 4-] alikum
IV 9 mezukenos : kalisokum IV 29 elkueis : akikum
IV 10 koitina : tirikantanko IV 30 raieni : uizuskikum
IV 11 esueiku : ateskum IV 31 urkala : austunikum
IV 12 kalaitos : kustikum IV32 tama : ataiokum
IV 13 antiokos : kustikum IV 33 retukenos : kustikum
IV 14 kabutu : abokum IV 34 bilosban : betikum
IV 15 anu : uiriaskum IV 35 koitina : kankaikiskum
IV 16 kalaitos : muturiskum IV 36 likinos : kuezontikum
IV 17 akuia : albinokum IV 37 munika : uerzaizokum
IV 18 balakos : sekonzos IV 38 terkinos : turanikum
IV 19 kara : kalatokum IV 39 teuzesi : kustikum
IV 20 arkanta : mailikum IV 40 kaukirino
 Botorita 4
Face A
1. [ca. 5?]tam : tirikantam : entorkue : toutam[0 ou 2?]
2. [ca. 4?]: sua kombal<ke>z : bouitos : ozeum :[te][1?]
3. [ca. 3?]i : turuntas : tirikantos : kustai : bizetu<z>[?]
4. [ca. 3?]a : karalom : aranti : otenei : ambi[o/ti]n[?]
5. [ca. 2?]kom : atibion : taskue†[2-3]a†[s/n][mind. 4?]
6. [0-1?]kue : usimounei : [mind. 11?]
7. [0?]karalom : ios : lu[1?]e[1]s[mind. 10?]
8. [ca. 3?]oi[1?]u[1-2]ti : esta[ca. 1][ta?][mind. 10?]
9. [ca. 4?]uta : †[ca. 4]kue[mind. 11?]
10. [ca. 5?]ti[1-2]n[1]e[mind. 13?]
11. [mind. 23?]

Face B
1. [ca. 6?]e[1]i[mind. 13?]
2. [ca. 5?]atuz : uta : e[mind. 11?]
3. [ca. 4?]isum : [2-3]ti : [ba/ke/ku?][mind. 10?]
4. [0?]††[ca. 2]olo†[1]† : iom : u[mind. 9?]
5. [0-1?]ta[ca. 3]toke : [bu?][l?]ta : †ue : tizatuz[mind. 8?]
6. [ca. 3?]l[ca. 3]lez[a]l†toioan[mind. 8?]
7. [ca. 3?]toruonti : stoteroi : tas[u?]†[mind. 4?]
8. [ca. 3?]ko[ca. 2]†[z]esusimo††o†[mind. 4?]

 Bronze “Res”
Face A
1. kuekuetikui : nekue : es /
ozeres
2. nekue : esianto
3. uameiste : ainolikum
4. retukeno : ueiziai
5. mitai : autom
6. ailai
Face B
1. ☼res
2. tunares : nezokim
3. auzare s : korta : ?
4. akaizokum : metuutos
5. terturez
6. mozim : tizauiom
7. auzares

 Torijo del Campo


1. kelaunikui [- - -]
2. terkininei|es
3. kenim|tures|lau
4. ni|olzui|obakai
5. eskenim|tures [- - -]
6. useinuzos|kotizo
7. nei|lutorikum|ei
8. subos|atizai|ekue|kar
9. tinokum|ekue|lakibum
10. ekue|tirtokum|silabur

© PIQ .
Yextis Keltikā

11. sazom|ibos|esatui

 Peñalba de Villastar (inscription principale)


ENIOROSEI
UTA · TIGINO · TIATVMEI
ERECAIAS · TOLVGVEI
ARAINOM · COMEIMV
ENIOROSEI · EQVEISVIQVE
OGRIS · OIOCAS · TOGIAS · SISTAT
LVGVEI · TIASO
TOGIAS

 Osma (Porc en bronze)

Alphabet celtibère et ses variantes


10. DOCUMENTS LUSITANIENS
Le lusitanien est la langue parlée par un ensemble de peuples aux origines incertaines, réunis de
façon circonstancielle et repris sous un nom générique qui désignait effectivement un peuple ou
groupe de tribus restreint, les lusitani, installé entre le Tage et le Douro dans le secteur de la Beira.
Les caractéristiques de cette langue indo-européenne font que l’on peut douter de sa celticité.
Les inscriptions montrent que l’on a affaire à une langue traduisible et interprétable car elle conserve
un grand degré de similitude avec le celte commun. Cependant, la conservation du p initial dans
quelques inscriptions lusitaniènes fait que beaucoup d'auteurs ne considèrent pas le lusitanien
comme une langue celte mais comme une langue que l’on pourrait qualifier de para-celtique (cf.
GCC) ; le celtique commun perdant le p indoeuropéen initial (par exemple : « porcom » en lusitanien
correspondrait à « orcos » dans d'autres langues celtes comme le celtibère, le gaélique ou le Gaulois).
Pour ces auteurs, le lusitanien serait une langue apparentée au celte commun (indo-européenne du
sud-ouest comme les langues celtiques et italiques), c'est-à-dire, une variante distincte du celte mais
avec beaucoup de rapports avec elle.
 Cabeço das Frágas
OILAM TREBOPALA
INDI PORCOM LAEBO
COMMAIAM ICCONA LOIM
INNA OILAM VSSEAM
TREBARVNE INDI TAVROM
IFADEM[...]
REVE TRE[...]

 Arroyo de la Luz (I & II)


AMBATVS SCRIPSI CARLAE PRAISOM
SECIAS ERBA MVITIE
AS ARIMO PRAESONDO SINGEIETO
INI AVA INDI VEA VN INDI VEDAGA
ROM TEVCAECOM INDI NVRIM INDI
VDEVEC RVRSENCO AMPILVA
INDI LOEMINA INDI ENV
PETANIM INDI ARIMOM SINTAMO
M INDI TEVCOM SINTAMO

 Arroyo de la Luz (III)


ISAICCID. RVETI. PVPPID. CARLAE. EN
ETOM. INDI. NA(.) (....) CE. IOM. M

 Ribeira da Venda
[- - - - - - - -] XX • OILAM • ERBAM
HARASE • OILA • X • BROENEIAE • H
OILA • X • REVE AHARACVI • T • AV [...]
IEATE • X • BANDI HARACVI AV [....]
MVNITIE CARIA CANTIBIDONE •
APINVS • VENDICVS • ERIACAINV[S]
OVOVIANI [?]
ICCINVI • PANDITI • ATTEDIA • M • TR
PVMPI • CANTI • AILATIO

© PIQ .
Yextis Keltikā

BIBLIOGRAPHIE
Voici une liste non exhaustive de quelques documents consultés pour réaliser cet essai ;
Livres & dictionnaires:
 Dictionnaire de la Langue Gauloise - X. Delamarre, Paris 2003 (DLG)
 La Langue Gauloise - P.-Y. Lambert, Paris 1994 (LG)
 La Langue Gauloise - G. Dottin, Paris 1918 (LG 1918)
 Les Noms de Lieux Celtiques - F. Falc’hun, Genève - Paris 1982 (NLC)
 Gaulois & Celtique Continental – Et. réunies par P.-Y. Lambert et G-J Pinault, Genève 2007 (GCC)
 Lexique Gaulois (I, II & III) - J. Degavre, Bruxelles-Libramont 2004. (LexG)
 Celtiberian Inscriptions, Archaeolingua - Meid, Wolfgang, Budapest 1994. (CIA)
 A Concise Compartive Celtic Grammar – H. Lewis & H. Pedersen, Göttingen 1974 (CCCG)
 Etymological Dictionary of Proto-Celtic – R. Matasovic, Leiden Boston 2009 (EDPC)
 Italo-celtic origins and prehistoric development of the Irish language – F. Kortlandt, NY 2007 (ICO)
 A Grammar of Old Irish - R. Thurneysen (tr. Binchy & Bergin), Dublin 2003 (GOI)
 The Reflexes of the Proto-Indo-European Laryngeals in Celtic – N. Zair, Leiden –Boston 2012 (PIELC)
 Studies in British Celtic Historical Phonology – P. Schrijver, Amsterdam – Atlanta 1995 (SBCHP)
 An Introduction to Early Welsh – J. Strachan, Manchester 1909 (IEWS)
 Le Vieux-Gallois – A. Falileyev, Potsdam 2008 (VG)
 Etymological Glossary of Old Welsh – A. Falileyev, Tübingen 2000 (EGOW)
 IE Origins of the Celtic Verb, I The sigmatic aorist - C. Watkins, Dublin 1969 (IEOCV)
 Old Irish Verbs and Vocabulary - A. Green, Somerville 1995 (OIVV)
 Dictionnaire Etymologique de la Langue Française - Bloch & Wartburg, Paris 1964 (DELF)
 Comparative IE Linguistics, an introduction – R.S.P Beekes, Amsterdam/Philadelphia, 1995 (CIEL)
 L’Indo-Européen - J. Haudry, Paris 1994 (IE)
 Indogermanisches Etymologisches Woerterbuch - J. Pokorny, Berne - Munich 1959-69 (IEW)
 Ancient Languages of Europe – E td by R. D. Woodard - Cambridge University Press 2008 (ALE)

Documents et essais: (bibliographies parfois incomplètes, doc. téléchargés PDF)


 A note on the classification of some OIr. Verbs - E. Campanile, Celtica 21
 An Indo-European athematic imperfect in Welsh - G.R. Isaac, Prifysgol Cymru
 An outline of Celtiberian grammar - D.S. Wodko, Freiburg 2003
 Celtiberian - Carlos Jordán Cólera, JICS vol 6
 Cover Names and Nomenclature in Late Roman Gaul - A. Coskun , contrib. J. Zeigler
 Nasal bases and nasal presents in celtic - Varia - E. P. Hamp, Celtica 22
 Old Celtic Languages - Dr. David Stifter, Sommersemester 2008
 Old Irish na nní: a case of quid pro quo? - K. McCone, Celtica 24
 On syntax and semantics in Alise-Sainte-Reine (Côte-D'Or) - J.F. Eska, Celtica 24
 On the prehistory of aspect and tense in Old Irish - K. H. Schmidt, Celtica 21
 On the Prehistory of Celtic Passive and Deponent Inflection – W. Cowgill, Eriu 34
 Parlez-vous gaulois? - dossier dirigé par P.-Y. Lambert, L’Archéologue n°59 (Avril-Mai 2002)
 Prosody and the old celtic verbal complex – John T. Koch, Eriu 38
 Proto-Indo-European Nasal Infixation Rule – P. Milizia, 15e UCLA IE Conference (abstract)
 Proto-Indo-European Syntax - Winfred P. Lehmann
 The diachrony of Brythonic Celtic syntax - David Willis, University of Cambridge 2003
 The distribution of the Old Irish personal object affixes and forward reconstruction - J.F. Eska, 14e UCLA IE
Conference (abstract)
 The Gaulish inscription of Séraucourt à Bourges - G.R. Isaac, Prifysgol Cymru
 The Indo-European Subjunctive and questions of relative chronology - E Dahl, Un. of Oslo
 The language(s) of the Callaeci - E R. Luján Martínez, journal of Interdisciplinary Celtic Studies 6
 The Lepontic Vergiate epitaph - Varia - E. P. Hamp, Celtica 22
 The new look of proto-Celtic - J.F. Eska, 15e UCLA IE Conference (abstract)
 Towards a reconstruction of Proto-Italic – H. RIX, 14e UCLA IE Conference (abstract)
Sites internet & forums
 Continental celtic
http://groups.yahoo.com/group/continentalceltic/
 Celticaconlang
http://tech.groups.yahoo.com/group/celticaconlang/
 eDIL : online Dictionary of the Irish Language
http://edil.qub.ac.uk/dictionary/search.php
 MacBain's Dictionary :
http://www.ceantar.org/Dicts/MB2/mb00.html
 Corpus of Gaulish inscriptions
http://web.archive.org/web/20031003161643/http://christophergwinn.com/celticstudies/insframe.htm
 Proto-Celtic English dictionary
http://www.wales.ac.uk/documents/external/cawcs/PCl-MoE.pdf
 The Celtic Literature Collective
http://www.maryjones.us/ctexts/index_celtic.html
 Atlas linguistique de la Basse-Bretagne
http://sbahuaud.free.fr/ALBB/
 L’Arbre Celtique (dans l’encyclopédie  Langue gauloise)
http://www.arbre-celtique.com
 Pokorny PIE Data
http://www.utexas.edu/cola/centers/lrc/ielex/PokornyMaster-R.html#L0116
 UCLA Program in Indo-European Studies ( archives)
http://www.humnet.ucla.edu/pies/Contact.html
 A Greek Etymological Dictionary (in progress) - RSP. Beekes
http://www.ieed.nl/cgi-bin/response.cgi?root=leiden&morpho=0&basename=\data\ie\greek&first=1

Calendrier de Coligny

© PIQ .

Vous aimerez peut-être aussi