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Le Cahier Technique d’Exploitant Par : Mahamane

Moustapha Abdou
Centrale d’Anou - Araren Chef de Bloc
SONICHAR
Exploitation Centrale PROTECTION RESEAU, Cahier N°1
Edition : 2019
TRANSFO ET ALTERNATEUR
EQUIPEMENTS DE PROTECTION DU RESEAU DE DISTRIBUTION
1. Introduction
Les dispositifs de protection surveillent en permanence l’état électrique des
éléments d’un réseau et provoquent leur mise hors tension (par exemple l’ouverture d’un
disjoncteur), lorsque ces éléments sont le siège d’une perturbation indésirable : court-
circuit, défaut d’isolement, surtension, … Le choix d’un dispositif de protection n’est pas
le fruit d’une réflexion isolée, mais une des étapes les plus importantes de la conception
d’un réseau électrique.
2. Système de protection
2.1. Définition
La Commission Electrotechnique Internationale (C.E.I) définie la protection
comme l’ensemble des dispositions destinées à la détection des défauts et des situations
anormales des réseaux afin de commander le déclenchement d’un ou de plusieurs
disjoncteurs et, si nécessaire d’élaborer d’autres ordres de signalisations.
2.2. Les fonctions de protection
Les fonctions de protection sont réalisées par des relais ou des appareils
multifonctions. A l’origine, les relais de protection étaient de type analogique et
effectuaient généralement une seule fonction. Actuellement, la technologie numérique
est la plus employée. Elle permet de concevoir des fonctions de plus en plus évoluées et
un même appareil réalise généralement plusieurs fonctions. C’est pourquoi, on parle
plutôt d’appareils multifonctions.
3. Les court-circuit
3.1. Origines
Les différents composants des réseaux sont conçus, construits et entretenus de
façon à réaliser le meilleur compromis entre coût et risque de défaillance. Ce risque n’est
donc pas nul et des incidents ou défauts viennent perturber le fonctionnement des
installations électriques.
Les lignes aériennes : sont soumises aux perturbations atmosphériques (foudre,
tempêtes, etc.).
Les matériels de réseaux et des postes électriques : comportent des isolants (solides,
liquides ou gaz) constitués d’assemblages plus ou moins complexes placés entre parties
sous tension et masse.
Les isolants subissent des dégradations conduisant à des défauts d’isolements.

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3.2. Caractéristiques
Les court-circuit sont caractérisés par leur forme, leur durée et l’intensité du courant.
Les ingénieurs en réseaux électriques utilisent souvent le terme « défaut ».
3.2.1. Types
Un court-circuit dans les réseaux électriques peut être :
 Monophasé : entre une phase et le terre ou une masse
 Biphasé : entre deux phase raccordées ensemble, peut être un court-circuit
biphasé mis à la terre ou biphasé isolé.
 Triphasés : entre trois phases de la ligne ou les trois phases et la terre.

3.2.2. Nature
 Court-circuit fugitifs : les court-circuit fugitifs nécessitent une coupure très brève
du réseau d’alimentation (de l’ordre de quelques dixièmes de seconde).
 Court-circuit permanents : ces court-circuit provoquent un déclenchement définitif
qui nécessite l’intervention du personnel d’exploitation pour la localisation du
défaut et remise en service de la partie saine.
 Court-circuit auto-extincteurs : c’est qui disparaissent spontanément en des temps
très court sans provoquer de discontinuités dans la fourniture d’énergie électrique.
 Court-circuit semi permanents : ces court-circuit exigent pour disparaître une ou
plusieurs coupures relativement longues du réseau d’alimentation (de l’ordre de
quelques dizaines de secondes) sans nécessité d’intervention du personnel
d’exploitation.

3.3. Conséquences sur le réseau électrique


Les court-circuit dans les réseaux électriques ont des effets néfastes :
3.3.1. Fonctionnement des réseaux électriques
Les effets néfastes des courts-circuits sont surtout à redouter sur les réseaux
électriques THT sur lesquels débitent des groupes générateurs de forte puissance.
Les courts-circuits, surtout polyphasés er proches des centrales de production, entraînent
une diminution du couple résistant (Cr) des machines et donc une rupture de l’équilibre
entre celui-ci et le couple moteur (Cm), s’ils ne sont pas éliminés rapidement, ils peuvent
conduire à la perte de stabilité de groupes générateurs et des fonctionnements hors
synchronisme préjudiciables aux matériels.

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Des temps d’élimination des courts-circuits de l’ordre de 100 à 150 ms sont généralement
considérés comme des valeurs à ne pas dépasser sur les réseaux électriques THT.
3.3.2. Tenue de matériels
Les courts-circuits provoquent des surintensités, dans le cas d’un court-
circuit triphasé le courant de court-circuit peut dépasser 20 à 30 fois le courant nominal
(In) : ces surintensités amènent deux types de contraintes :
 Contraintes thermiques : dues aux dégagement de chaleur par effet Joule (R.I2)
dans les conducteurs électriques.
 Contraintes mécaniques : dues aux efforts électrodynamiques, ceux-ci entraînent
notamment le balancement des conducteurs aériens et le déplacement des
bobinages des transformateurs, ces efforts, s’ils dépassent les limites admises lors
de la construction, sont souvent à l’origine d’avaries graves.
De plus l’arc électrique, consécutif à un court-circuit, met en jeu un important dégagement
local d’énergie pouvant provoquer d’importants dégâts au matériel et être dangereux pour
le personnel travaillant à proximité.
4. Qualités principales d’un système de protection
4.1. Rapidité
Les courts-circuits sont donc des incidents qu’il faut éliminer le plus vite possible,
c’est le rôle des protections dont la rapidité de fonctionnement et des performances
prioritaires.
Le temps d’élimination des courts-circuits comprend deux composantes principales :
 Le temps de fonctionnement des protections (quelques dizaines de millisecondes).
 Le temps d’ouverture des disjoncteurs, ces derniers sont compris entre 1 et 3
périodes.

4.2. Sélectivité
La sélectivité est une capacité d’un ensemble de protections à faire la distinction
entre les conditions pour lesquelles une protection doit fonctionner de celles où elle ne
doit pas fonctionner.
Les différents moyens qui peuvent être mis en œuvre pour assurer une bonne sélectivité
dans la protection d’un réseau électrique, les plus important sont les trois types suivants :
 Sélectivité ampèremétrique par les courants,
 Sélectivité chronométrique par le temps,

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 Sélectivité par échange d’informations, dite sélectivité logique.
4.2.1. Sélectivité ampèremétrique
Une protection ampèremétrique est disposée au départ de chaque tronçon :
son seuil est réglé à une valeur inférieure à la valeur de défaut minimal provoqué par un
court-circuit sur la section surveillée, et supérieure à la valeur maximale du courant
provoqué par un court-circuit situé en aval (au-delà de zone surveillée).

Fonctionnement d’une protection sélectivité ampèremétrique.


Ainsi réglée, chaque protection ne fonctionne que pour les court-circuit situés
immédiatement en aval de sa position, à l’intérieur de la zone surveillée, elle est
insensible aux court-circuit au-delà.

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4.2.2. Sélectivité chronométrique
Sélectivité dans laquelle les protections sollicitées sont organisées pour
fonctionner de manière décalée dans le temps. La protection la plus proche de la source
a la temporisation la plus longue.
Ainsi, sur le schéma ci-dessous, le court-circuit représenté est vu par toutes les
protections (en A, B, C, et D). La protection temporisée D ferme ses contacts plus
rapidement que celle installée en C, elle-même plus rapide que celle installée en B.
Après l’ouverture du disjoncteur D et la disparition du courant de court-circuit, les
protections A, B, C qui ne sont plus sollicitées, revient à leur position de veille.
La différence des temps de fonctionnement T entre deux protections successives est
l’intervalle de sélectivité.

Principe de la sélectivité chronométrique

4.3. Sensibilité
La protection doit fonctionner dans un domaine très étendu de courant de court-
circuit entre :
 Le courant maximal qui est fixé par le dimensionnement des installations et est
donc parfaitement connu,
 Un courant minimal dont la valeur est très difficile à apprécier et qui correspond à
un court-circuit se produisant dans les conditions souvent exceptionnelles.

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La notion de sensibilité d’une protection est fréquemment utilisée en référence au courant
de court-circuit le plus faible pour lequel la protection est capable de fonctionner.
4.4. Fiabilité
Les définitions et les termes proposés ici, sont dans la pratique, largement
utilisés au plan international.
 Une protection a un fonctionnement correct lorsqu’elle émet une réponse à un
court-circuit sur le réseau en tout point conforme à ce qui est attendu.
 A l’inverse, pour un fonctionnement incorrect, elle comporte deux aspects :
 Le défaut de fonctionnement ou non-fonctionnement lorsqu’une protection,
qui aurait dû fonctionner, n’a pas fonctionné.
 Le fonctionnement intempestif, qui est un fonctionnement non justifié, soit
en l’absence de défaut, soit en présence d’un défaut pour laquelle la
protection n’aurait pas dû fonctionner.
 La fiabilité d’une protection, qui est la probabilité de ne pas avoir de
fonctionnement incorrect (évitez les déclenchement intempestifs), est la
combinaison de :
 La sûreté : qui est la probabilité de ne pas avoir le défaut de
fonctionnement.
 La sécurité : qui est la probabilité de ne pas avoir de fonctionnement
intempestif.

On peut améliorer la fiabilité en associant plusieurs protections, mais comme on peut le


voir sur la figure ci-dessous, sûreté sont deux exigences contradictoires.

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5. Les relais de protection


5.1. Définition
Les relais de protection sont des appareils qui reçoivent un ou plusieurs
informations (signaux) à caractère analogique (courant, tension, puissance, fréquence,
température, etc.) et le transmettent à un ordre binaire (fermeture ou ouverture d’un circuit
de commande) lorsque ces informations reçues atteignent les valeurs supérieures ou
inférieures à certaines limites qui sont fixées à l’avance. Donc le rôle des relais de
protection est de détecter tout phénomène anormal pouvant se produire sur un réseau
électrique tel que le court-circuit, variation de tension, etc. un relais de protection détecte
l’existence de conditions anormales par la surveillance continue, détermine quels
disjoncteurs ouvrir et alimente les circuits de déclenchement.
5.2. Les types
Un relais de protection électrique est partagé en trois types :
 Les relais électromécaniques :
Ce relais est basé sur le principe d’un disque d’induction actionné par des
bobines alimentées par des variables électriques du réseau via des transformateurs de
courant et de tension. Un ressort de rappel réglable détermine la limite de l’action du
disque sur un déclencheur (points de réglage).
Les équipements électromécaniques sont des assemblages de fonctions :
détection de seuils et temporisation. Ils avaient l’avantage d’être robustes, de fonctionner
sans source d’énergie auxiliaire et d’être peu sensibles aux perturbations
électromagnétiques. Ces relais se démarquent par leur solidité et leur grande fiabilité,
pour cette raison, leur entretien est minime. Ils sont réputés pour leur fiabilité dans les
environnements de travail les plus délicats. Il est néanmoins souhaitable de les contrôler
régulièrement, et la périodicité d’inspection dépend des conditions d’exploitation.

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Relais électromagnétique à induction par disque simple.

Relais électromagnétique à induction par disque cylindrique


Les inconvénients de ces dispositifs, qui demeurent néanmoins largement rencontrés,
sont :
 Le risque d’être hors d’état de fonctionner entre deux périodes de maintenance,
 Le manque de précision, le dispositif étant sensible à son environnement et aux
phénomènes d’usure,

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 Il est aussi difficile d’obtenir des réglages adaptés aux faibles courant de court-
circuit,
 Son coût de fabrication est élevé,
 Des performances insuffisantes et n’autorisent l’emploi que de fonctions
élémentaires simples, en nombres limité et sans redondance.
A cause de ces inconvénients, ce type de protection tend à disparaître à l’heure actuelle.
 Les relais statiques
Le développement de l’électronique a poussé les protections vers l’utilisation
des composants électroniques discrets et les relais statiques. Ces protections, apparues
sur le marché dans les années 1970, sont basées sur le principe de la transformation de
variables électriques du réseau, fournies par des transformateurs de courant et de
tension, en signaux électriques de faible voltage qui sont comparés à des valeurs de
référence (points de réglage).
Les circuits de comparaison fournissent des signaux temporisations qui actionnent des
relais de sortie à déclencheurs. Ces dispositifs nécessitent en général une source
d’alimentation auxiliaire continue :
 Ils procurent une bonne précision et permettent la détection des faibles courant de
court-circuit.
 Chaque unité opère comme une fonction unitaire et plusieurs fonctions sont
nécessaires pour réaliser une fonction de protection complète.
Les inconvénients de ces dispositifs demeurent :
 Le risque d’être hors d’état de fonctionner entre deux périodes de tests,
 La grande puissance consommée en veille,
 La faible sécurité de fonctionnement (pas de fonction d’autocontrôle).

 Les Relais numériques :


La technologie numérique a fait son apparition au début des années 1980.
Avec le développement des microprocesseurs et des mémoires, les puces numériques
ont été intégrées aux équipements de protection.
Les protections numériques, sont basées sur le principe de la transformation de variables
électriques du réseau, fournies par des transformateurs de mesure, en signaux
numériques de faible voltage. L’utilisation de techniques numériques de traitements du
signal permet de décomposer le signal en vecteurs, ce qui autorise un traitement de
données via des algorithmes de protection en fonction de la protection désirée. En outre,

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ils sont équipés d’un écran d’affichage à cristaux liquides sur la face avant pour le
fonctionnement local.
Ces dispositifs nécessitant une source auxiliaire, offrent un excellent niveau de précision
et un haut niveau de sensibilité. Ils procurent de nouvelles possibilités, comme :
 Intégration de plusieurs fonctions pour réaliser une fonction de protection complète
dans une même unité,
 Le traitement et le stockage de données,
 L’enregistrement des perturbations du réseau (perturbographe),
 Le diagnostic des dispositifs connectés (disjoncteurs, etc).
Ces modèles intègrent des possibilités d’autotest et d’autocontrôle qui
augmentent leur continuité de fonctionnement tout en réduisant la durée et la fréquence
des opérations de maintenance. En plus des fonctions de protection, ces équipements
disposent également de fonctions complémentaires facilitant leur fonctionnement. Les
liaisons séries permettent de les paramétrer depuis un micro-ordinateur et de les
connecter à un système de contrôle commande au niveau local et central. Ils permettent
aussi de bénéficier des récentes découvertes dans le domaine de l’intelligence artificielle,
comme les réseaux neuronaux et la logique floue.
6. Disjoncteur moyenne tension
6.1. Définition et rôle
Selon la définition de la Commission électrotechnique internationale (C.E.I), un
disjoncteur à HTA est destiné à établir, supporter et interrompre des courants sous sa
tension assignée (la tension maximale du réseau électrique qu’il protège) à la fois :
 Dans des conditions normales de service, par exemple pour connecter ou
déconnecter une ligne dans un réseau électrique,
 Dans des conditions anormales spécifiées, en particulier pour éliminer un court-
circuit, et les conséquences de la foudre.
De par ses caractéristiques, un disjoncteur est l’appareil de protection essentiel des
réseaux électrique HTA, car il est seul capable d’interrompre un courant de court-circuit
et donc éviter que le matériel soit endommagé par ce court-circuit.
6.2. Principe de fonctionnement
La coupure d’un courant électrique par un disjoncteur à HTA est obtenue en
séparant des courants dans un gaz (air, SF6, etc) ou dans un milieu isolant (par exemple
à vide). Après la séparation des contacts, le courant continue de circuit à travers un arc
électrique qui s’est établi entre les contacts du disjoncteur. Pour les disjoncteurs à HTA,

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le principe de coupure retenue est la coupure du courant lorsqu’il passe par zéro (ceci se
produit toutes les dix millisecondes dans le cas d’un courant alternatif à 50 Hz). En effet,
c’est à cet instant que la puissance qui est fournie à l’arc électrique par le réseau est
minimal (cette puissance fournie est même nulle à l’instant où la valeur instantanée du
courant est nulle).

Arc électrique entre les contacts d’un disjoncteur HTA


6.3. Différentes techniques de coupure d’arc électrique
Les disjoncteurs moyenne tension peuvent être :
 Disjoncteur à huile
L’huile qui servait déjà comme isolant a été utilisée dès le début du siècle
comme milieu de coupure car cette technique permet la conception d’appareils
relativement simples et économiques. Les disjoncteurs à huile ont été utilisés
principalement pour les tensions de 5 à 30 KV.

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Chambre de coupure d’un disjoncteur à coupure dans l’huile.


 Disjoncteurs à faible volume d’huile
L’arc et la bulle sont confinés dans un pot de coupure isolant. La pression du gaz
augmente lors du passage de l’arc dans une succession de chambre puis, quand le
courant passe par zéro, se détend à travers une buse sur le zone d’arc.
 Disjoncteurs à grand volume d’huile
Dans les premiers appareils utilisant l’huile, l’arc se développait librement entre les
contacts créant des bulles de gaz non confinées. Afin d’éviter des amorçages entre
phases ou entre bornes et masse, ces bulles ne doivent en aucun cas atteindre la cuve
ou se rejoindre. Les appareils dimensionnés en conséquence, atteignent des dimensions
extrêmement grandes.
En MT d’autres techniques ont été préférées car la coupure dans l’air présente plusieurs
inconvénients :
- Encombrement de l’appareillage (dimensions plus grandes à cause de
l’allongement de l’arc),
- Pouvoir de coupure influencé par la présence des cloisons métalliques de la cellule
contenant l’appareil et par l’humidité de l’air.
- Coût et bruit.
Cette technique de coupure a été très employée dans tous les domaines, du transport et
de la distribution de l’énergie électrique. Progressivement, elle est supplantée par les

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techniques de coupure dans le vide et dans le SF6, technique qui ne présentent pas les
inconvénients.
 Disjoncteur à air comprimé
L’air comprimé est utilisé pour assurer les fonctions suivantes :
 Refroidissement et allongement de l’arc, entraînement des particules ionisées,
 Après passage à zéro du courant, refroidissement de la colonne ionisée résiduelle
et entraînement des particules ionisées restant dans l’espace entre contacts,
 Après l’extinction de l’arc, apparition d’une rigidité diélectrique élevée, d’autant
plus élevée que la pression d’air est importante.
Les inconvénients de ce type sont :
 Nécessité d’une station d’air comprimé,
 Bruit violent,
 Appareils plus cher

Chambre de coupure d’un disjoncteur à coupure dans l’air (disjoncteur de type


Solénarc, Marque : Merlin Gerin).

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 Disjoncteur à gaz SF6
La mise au point de nouvelles générations de disjoncteurs SF6
(hexafluorure de soufre) très performantes a entrainé dans les années 1970 la
suprématie des appareils SF6 dans la gamme 7,2 KV à 245 KV. Sur le plan technique,
plusieurs caractéristiques des disjoncteurs SF6 peuvent expliquer leur succès :
 La simplicité de la chambre de coupure qui ne nécessite pas de chambre auxiliaire
pour la coupure,
 L’autonomie des appareils apportée par la technique auto-pneumatique (sans
compresseur de gaz),
 La possibilité d’obtenir les performances les plus élevées, jusqu’à 63 KA,
 Le nombre de chambres de coupure est réduit (01 chambre en 245 KV, 02
chambres en 420 KV, 03 chambre pour la ligne de 550 KV et 04 en 800 KV),
 Une durée d’élimination de court-circuit court, de 2 à 2,5 cycles en réseau THT,
 La durée de vie d’au moins de 25 ans,
 Faible niveau de bruit,
 Zéro maintenance (régénération du gaz SF6 après coupure),
 Eteint l’arc dix fois mieux que l’air.
L’un des inconvénients de ce type d’appareil est son prix élevé.
 Disjoncteur à vide
En principe le vide est un milieu diélectrique idéal : il n’y a pas de matière donc pas de
conduction électrique. Cependant, le vide n’est jamais parfait et de toute façon a une
limite de tenue diélectrique. Malgré tout, le « vide » réel a des performances
spectaculaires : à la pression de 10-6 bars, la rigidité diélectrique en champ homogène
peut atteindre une tension crête de 200 KV pour une distance inter électrodes de 12 mm.

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Constitution d’une ampoule de coupure dans le vide.


Tous les constructeurs ont été confrontés aux mêmes exigences :
 Réduire le phénomène d’arrachement de courant pour limiter les surtensions,
 Eviter l’érosion précoce des contacts pour obtenir une endurance élevée,
 Retarder l’apparition du régime d’arc concentré pour augmenter le pouvoir de
coupure,
 Limiter la production de vapeurs métalliques pour éviter les re-claquages,
 Conserver le vide, indispensable pour garder les performances de coupure,
pendant la durée de vie de l’appareil.
C’est en HTA que cette technique est la plus employée : des disjoncteurs d’usage général
sont maintenant disponibles pour les différentes applications avec tous les pouvoirs de
coupure habituels (jusqu’à 63 KA). Ils sont utilisés pour la protection et la commande.

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7. Fusible moyenne tension
7.1. Généralités
Les fusibles moyennes tensions offrent une protection des dispositifs de
distribution moyenne tension (de 3 à 36 KV) contre des effets dynamiques et thermiques
causés par les court-circuit plus élevés que le courant minimal de coupure du fusible.
Etant donné leur faible coût d’acquisition et ne nécessitant aucune maintenance, les
fusibles moyennes tensions sont une excellente solution pour la protection de différents
types de dispositifs de distribution :
 Des réceptrices moyennes tensions (transformateurs, moteurs, condensateurs…
 Des réseaux de distribution électrique publique et industrielle,
Ils offrent une protection sûre contre des défauts importants qui peuvent survenir d’une
part sur les circuit moyenne tension, d’autre part sur les circuit basse tension. Cette
protection peut être accrue en combinant les fusibles avec des systèmes de protection
basse tension ou un relais de surintensité.
Les caractéristiques les plus importantes qui définissent notre gamme de fusibles sont
les suivantes :
 Haut pouvoir de coupure,
 Basses valeurs d’I2t,
 Interruption sûre des courants critiques,
 Baisse puissance dissipée,
 Utilisables pour l’intérieur et l’extérieur,
 Avec percuteur thermique,
 Basses valeurs d’intensité minimale de coupure.

Coupe schématique d’un fusible HTA

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LES DIFFERENTES TYPES DES PROTECTIONS ELECTRIQUES
1. Introduction
L’étude des protections d’un réseau se décompose en deux étapes distinctes :
 La définition du système de protection, appelée plan de protection,
 La détermination des réglages de chaque unité de protection, appelée
coordination des protections ou sélectivité. Un système de protection, c’est le choix
des éléments de protection et de la structure globale de l’ensemble, de façon
cohérente et adaptée au réseau. Le système de protection se compose d’une
chaîne constituée des éléments suivants :
 Les capteurs de mesure (courant et tension) fournissant les informations de
mesure nécessaires à la détection des défauts,
 Les relais de protection, chargés de la surveillance permanente de l’état
électrique du réseau, jusqu’à l’élaboration des ordres d’élimination des
parties défectueuses, et leur commande par le circuit de déclenchement,
 Les organes de coupure dans leur fonction d’élimination de défaut :
disjoncteurs, interrupteurs fusible.

2. Zone de protection
En plus des performances que doivent avoir les relais, il faut savoir les placer
correctement pour les rendre plus efficaces. Pour atteindre cet objectif, on découpe le
réseau industriel en zone délimitées par les positions des organes de coupure. La figure
ci-dessous montre une disposition caractéristique des zones de protection,
correspondant respectivement à des sections de ligne, des jeux de barres, des
transformateurs des machines. Ces zones se recouvrent pour ne laisser aucun point de
l’installation sans protection.

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I. PROTECTION DE TRANSFORMATEURS HTB/HTA
L’une des principales raisons du succès des circuits à courant alternatif vient de la
facilité de transformation de la tension et de l’intensité qu’ils offrent. Un courant de forte
puissance peut être envoyé à une tension très élevée avec une intensité
comparativement basse par les centrales électriques. La tension est abaissée et
l’intensité augmentée à destination, où l’électricité est utilisée.
Les transformateurs peuvent être différents entre eux, mais leurs paramètres de
fonctionnement sont toujours les mêmes, depuis les plus petits transformateurs haute
fréquence audio jusqu’aux plus gros transformateurs de puissance. Ces paramètres
peuvent être classés en huit groupes (indiqués sur tout transformateur de taille
importante) : puissance nominale – en VA -, type de refroidissement, caractéristiques
nominales, fréquence, tension, phase, branchement et changement de prise.
a) Généralités
 Puissance nominale en VA
Chaque transformateur se caractérise par l’intensité maximale du courant qu’il
peut fournir à sa tension de sortie standard. Ce nombre nominale de VA (KVA ou MVA
pour les gros transformateurs de puissance) dépend de la température ambiante ou du
refroidissement fourni. Si le nombre de VA nominal est dépassé, une surchauffe de
l’induit et des enroulements risque de se produire et de provoquer des dommages.
 Refroidissement
La plaque signalétique des transformateurs indique habituellement les besoins en
refroidissement en fonction du nombre nominal de VA, avec la température ambiante
d’utilisation. Les transformateurs remplis d’huile indiquent le type de refroidissement
permettant de fournir la pleine puissance nominale. Un transformateur de 1000 KVA
rempli d’huile et doté de radiateurs permettant de refroidir l’huile à l’air donne
normalement les indications suivantes :
Puissance nominale : 1000 KVA – 55°C – ONAN, ce qui indique la capacité de fournir
1000 KVA à une température augmentée de 55°C avec une circulation d’huile normale
(sans ventilateur ni pompe).
Les diverses abréviations rattachées au refroidissement des transformateurs sont les
suivantes :
 ONAN, de l’anglais Oil Naturel circulation with Air Naturally circulated for cooling ;
signifie : refroidissement par circulation naturelle d’huile (thermosiphon)
avec circulation naturelle d’air.

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 ONAF, de l’anglais Oil Naturel Air Forced cooling indique que le transformateur
est construit pour pouvoir être refroidi par circulation naturelle d’huile et
circulation forcée d’air. La circulation forcée de l’air permet d’augmenter un peu
la puissance nominale.

 OFAF, de l’anglais Oil forced and Air Forced cooling signifie : refroidissement
par circulation force (pompée) d’huile et par refroidisseur à air force
(ventilateur).

 OFW, de l’anglais Oil Forced and Water cooling concerne les transformateurs
principaux des grosses centrales électriques et signifie : refroidissement par
circulation forcée d’huile elle-même refroidie par l’eau.

Avec les gros transformateurs de puissance, les valeurs nominales sont


habituellement multiples et dépendent du type de refroidissement utilisé. Les besoins en
refroidissement des transformateurs dotés de pompes de circulation d’huile et de
refroidisseurs à air sont habituellement indiqués de façon suivante :
450/600/750 MVA 65°C
ONAN/ONAF/OFAF
Ces indications signifient qu’à une température ambiante de 65°C, la puissance nominale
est de :
 450 MVA avec circulation normale de l’huile et sans utiliser de ventilateur ni de
pompe.
 600 MVA avec circulation normale de l’huile et ventilateurs en marche.
 750 MVA avec les ventilateurs et les pompes en marche.
 Fréquence
Tous les transformateurs sont construits pour produire le meilleur couplage
inductif, la chaleur la plus basse et la perte de puissance la plus faible à une certaine
fréquence. Une tension induite est créée par un champ magnétique alternatif. Si la
fréquence est plus élevée que la fréquence nominale, une perte excessive se produit à
l’induit à cause du mauvais rendement du couplage inductif. Si la fréquence est plus
basse que la fréquence nominale, une perte excessive se produit à l’enroulement à cause
de la diminution du couplage inductif.

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TRANSFO ET ALTERNATEUR
Fondamentalement, les transformateurs sont des inducteurs :
 Si la fréquence augmente, l’impédance augmente et l’intensité diminue (moins de
flux).
 Si la fréquence diminue, l’impédance diminue et l’intensité augmente dans
l’enroulement.
 Tension
L’isolation des enroulements constitue l’élément clé de la tension nominale des
transformateurs. Avec la tension nominale de fonctionnement, la surtension transitoire
(crête) que le transformateur peut supporter est habituellement indiquée. Cette surtension
est indiquée comme une tension de tenue au choc.
 Phase
Circuits monophasé sur induit commun
Les gros transformateurs triphasés sont souvent construits à partir de trois
transformateurs monophasés raccordés par l’entrée ou la sortie de leurs enroulements.
Tel est le cas de la plupart des transformateurs de puissance chargés de transformer le
courant de forte intensité produit par les alternateurs et passant par des barres omnibus
isolées phase par phase avant de l’envoyer sur les lignes à haute tension. La construction
d’un transformateur monophasé individuel est dans ce cas hors de question.
Circuits monophasés sur induit commun
La plupart des transformateurs sont de ce type pour des raisons d’encombrement et de
coûts.
 Enroulements
Enroulements indépendants (standard)

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Autotransformateur

Les autotransformateurs ont le même rapport de nombres de spires, de tension et


d’intensité que les transformateurs constitués de deux enroulements indépendants. La
sortie est cependant créée par une prise établie sur l’enroulement individuel. Cette
configuration conduit naturellement à raccorder les changeurs de prise pour obtenir des
tensions de sortie différentes.
 Connexions
Les types de connexion courants pour les transformateurs sont les suivants :
monophasé, triphasé en étoile, triphasé en triangle, et en zig-zag (ce dernier type est
utilisé spécifiquement par les réactances de mise à la terre.
La figure 3 ci-dessous montre un exemple de connexions pour un transformateur
triphasé. Les entrées individuelles triphasées se transforment en deux sorties
indépendantes (une en étoiles, l’autres en triangle).

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Les enroulements primaires et secondaires de la plupart des transformateurs


triphasés sont connectés en étoile ou en triangle.
Le point central (voir la figure 3) d’un enroulement en étoile est relié à la terre, ce qui
assure l’équilibre des tensions appliquées entre les bornes et la terre. Contrairement à
l’enroulement en étoile, l’enroulement en triangle n’est pas doté d’un point commun. Il
n’est donc pas relié à la terre au transformateur.
 Prises
Des prises établies sur les enroulements des transformateurs permettent de changer
le rapport du nombre de spires entre l’entrée et la sortie et donc de choisir la tension de
sortie.
 Les chargeurs de prise hors tension sont utilisés par les transformateurs qui ne
nécessitent que très rarement un changement de leur tension de sortie, comme
avec les transformateurs de sortie des alternateurs principaux, par exemple.
 Les chargeurs de prise sous tension sont utilisés pour répondre fréquemment aux
besoins créés par les fluctuations de la demande du client ou du circuit de charge
pendant la journée.

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b) Changeurs de prise
Si un transformateur doit fournir une tension constante à un circuit de charge malgré
des fluctuations du courant de charge ou de la tension d’alimentation, le rapport des
spires de ce transformateur doit être modifié. C’est la fonction des chargeurs de prise,
dont nous allons voir les deux types de plus près :
 Changeur de prise hors tension.
 Changeur de prise sous tension.
Examinons d’abord le fonctionnement d’un changeur de prise standard au moyen d’un
exemple simple.
Exemple 1
l’enroulement primaire d’un transformateur 13.800 V / 4.160 V est doté de cinq prises
raccordées comme suit : à -5%, à -2 ½%, à la valeur nominale, à +2 ½% et à +5% du
nombre de spires nominal. Si en charge la tension induite au secondaire diminue à 4.050
V, quelle prise doit être utilisée pour maintenir une tension de 4.160 V au circuit de charge
(en partant du principe que la tension d’alimentation demeure constante) ? La réponse
est la suivante :
Réponse :
Pour garder la tension induite au secondaire à 4.160 V (ou le plus près possible de cette
valeur), la tension d’alimentation du primaire ou la prise de l’enroulement haute tension
doit être changée.
Examinons le rapport suivant :
𝑉1 𝑁1
= 𝑜𝑢 𝑉1 . 𝑁2 = 𝑉2 . 𝑁1 et nous voyons que pour conserver l’égalité dans cette formule
𝑉2 𝑁2
tout en ayant une tension fixe au primaire et un nombre de spires fixe au secondaire, il
est nécessaire d’adapter 𝑉2 𝑜𝑢 𝑁1. Comme l’objectif consiste à augmenter 𝑉2 jusqu’à la
valeur nominale, 𝑁1 doit être diminué. L’augmentation de 𝑉2 de 4.050 à 4.160 V nécessite
l’augmentation suivante du nombre de volts au secondaire :

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 Changeurs de prise hors tension


La plupart des transformateurs associés à la distribution moyenne tension des
centrales nucléaires sont dotés de changeurs de prise hors circuit. Avec ce type de
changeur de prise, le transformateur doit être placé hors circuit pour le changement de
prise puisse avoir lieu. Les contacts du changeur de prise ne sont destinés à couper
aucun courant, même sans charge. Si un changement de prise est tenté sous tension,
un arc électrique puissant se forme et peut détruire le changeur de prise et le
transformateur.
 Changeurs de prise sous tension
Les changeurs de prise sous tension permettent comme leur nom l’indique de changer
de prise et de réguler la tension pendant que le transformateur est sous tension. Le
changement de prise est habituellement effectué sur l’enroulement haute tension pour
les deux raisons suivantes :
 Comme le courant est plus faible, les contacts, les fils etc. du changeur de prise
peuvent être plus petits.
 Comme l’enroulement haute tension est situé à l’extérieur de l’enroulement basse
tension, il est plus facile d’y connecter le changeur de prise. La figure ci-dessous
montre les connexions d’un changeur de prise qui fonctionne sur l’enroulement
haute tension du transformateur.

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Le changeur de prise se caractérise par quatre éléments essentiels :


Les commutateurs de sélection
Ces commutateurs permettent de sélectionner la position physique des prises sur
l’enroulement du transformateur. A cause de leur construction ils ne doivent pas ni ne
peuvent être utilisés pour couper ou faire passer un courant de charge.
Réacteurs
Le courant de charge ne doit en aucun cas être interrompu pendant un
changement de prise. Il existe donc pendant chaque changement de prise un intervalle
où deux tensions s’exercent entre deux prises. Des réacteurs (inducteurs) sont placés
dans le circuit pour augmenter l’impédance du circuit du sélecteur et limiter l’intensité du
courant circulant à cause de cette différence de tension. Si la charge est normale, un
courant de charge égale circule dans l’enroulement de chaque réacteur et les flux
magnétiques s’équilibrent pour ne produire aucun flux d’induit. Sans flux, il n’ y a aucune
inductance et donc aucune chute de tension causée par de l’inductance. Une très petite
chute de tension se produit cependant à cause de la résistance. Pendant le changement

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de prise, les commutateurs de sélection permettent de sélectionner différentes prises et
un courant de circulation passe par le circuit du réacteur. Ce courant de circulation crée
un flux magnétique et la réactance inductive qui en résulte limite de débit de ce courant
de circulation.
Interrupteur sous vide
Ce dispositif est chargé de couper et de faire passer le courant pendant le
déroulement du changement de prise.
Interrupteur de dérivation
Cet interrupteur est mis en fonction pendant le déroulement du changement de
prise, mais n’est à aucun moment utilisé pour faire passer ou couper un courant de
charge. Il est toujours hors circuit au moment où il change de position.

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Le mécanisme de changement de prise sous tension est commandé par un


moteur. Il peut être utilisé à la main si le moteur tombe en panne. Des liaisons
mécaniques à utilisation asservie règlent le déroulement des opérations pour assurer un
bon ordre de mise en œuvre des contacts. Si ce mécanisme tombe en panne, le
transformateur et le changeur de prise peuvent être sérieusement endommagés.

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1. Transformateur de puissance
Un transformateur de puissance est un composant électrique haute tension
essentiel dans l’exploitation des réseaux électriques. Sa définition selon la commission
électrotechnique internationale est la suivante : « Appareil statique à deux enroulements
ou plus qui, par induction électromagnétique, transforme un système de tension et
courant alternatif en un autre système de tension et courant de valeurs généralement
différents, à la même fréquence, dans le but de transmettre de la puissance électrique ».
1.1. Composants associés au transformateur de puissance
En plus de son noyau magnétique, de ses enroulements et de son isolation, un
transformateur dispose de nombreux composants secondaires. Certaines sont
indispensables comme un dispositif permettant la dilatation de l’huile (le conservateur est
présenté ici), d’autres ne le sont pas comme le chargeur de prises. Ceux présentés ici
correspondent à un transformateur de puissance « classique ».

Sur le schéma ci-contre sont


représentés :
1. Cuve
2. Couvercle
3. Conservateur
4. Indicateur de niveau d’huile
5. Relais Buchholz
6. Tuyau d’huile
7. Chargeur de prises
8. Moteur électrique du chargeur
de prises
9. Transmission mécanique du
chargeur de prises
10. Traversée du primaire, avec
connexion à son extrémité
11. Dôme avec transfo de courant à
l’intérieur
12. Traversée du secondaire
13. Connexion du secondaire avec
l’extérieur
14. dôme avec transfo de courant à l’intérieur
15. enroulements
16. noyau magnétique
17. élément mécanique maintenant le noyau magnétique et les
enroulements ensemble exerçant une force de compression
18. (non représenté)
19. connexion du chargeur de prises aux enroulements
20. robinet d’huile
21. robinet d’air
On peut y ajouter l’huile, l’isolation papier et le système de refroidissement
qui ne sont pas représentés. Des parafoudres sont présents 29 au niveau des
connexions avec les lignes.
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2. Transformateur de tension (TT)
Les transformateurs de tension sont utilisés sur les lignes haute tension pour
alimenter des appareils de mesure (voltmètre, wattmètre, etc.) ou de protection (relais).
Ils servent à isoler ces appareils de la haute tension et à les alimenter à des tensions
appropriées. Le rapport de transformation est choisi de façon que la tension secondaire
soit d’une centaine de volts, ce qui permet l’utilisation d’instruments de fabrication
courante pour la mesure de tension élevées.
Le primaire des transformateurs de tension est branché en parallèle avec le circuit
dont on veut connaître la tension. Leur construction diffère très peu de celle des
transformateurs conventionnels.
Les transformateurs de tension installés sur les lignes HT sont toujours raccordés
entre une ligne et le neutre. Cela élimine la nécessité d’utiliser deux grosses bornes de
porcelaine, une des deux extrémités de l’enroulement étant reliée à la terre. Par exemple,
la figure suivante montre un transformateur utilisé sur une ligne HT, il comprend une
grosse borne (traversée) en porcelaine afin d’isoler la ligne haute tension du boitier qui
est mis à la terre. Ce dernier renferme le transformateur proprement dit.

Afin d’éviter le risque de choc électrique en


touchant l’instrument de mesure ou un de
ses fils de raccordement, un des fils de
l’enroulement secondaire doit
systématiquement être relié à la masse. En
effet, même si le secondaire parait isolé du
primaire, la capacitance distribuée entre les
enroulements effectue une connexion
invisible qui peut mettre le secondaire à un
potentiel très élevé par rapport au sol si ce
dernier n’est pas raccordé à la masse.

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2.1. Les différentes technologies industrielles
Trois technologies existent pour le transformateur de tension :
2.1.1. Transformateur de tension inductif :
Il s’agit en fait d’un transformateur assez classique, mais prévu pour ne délivrer qu’une
très faible puissance au secondaire.
C’est un véritable transformateur, dont le primaire reçoit la tension du réseau, et le
secondaire restitue une tension image égale à 100 V entre phases lorsque la tension
primaire est égale à la tension nominale. C’est le même enroulement qui fournit la
tension aux protections et aux équipements.
Les difficultés rencontrées pour la réalisation de cet appareil sont :
- Fourniture d’une tension secondaire avec la précision requise lorsque la tension
primaire est faible. En effet, dans ce cas, les phénomènes d’hystérésis sont
particulièrement sensibles. Pour les appareils de précision on est conduit à
utiliser des circuits magnétiques avec entrefer.
- Charges « piégées » lors de cycles de déclenchement et réenclenchement. En
effet, après ouverture des disjoncteurs d’une phase saine, la phase reste
chargée. Un régime oscillatoire amorti apparaît, créé par la capacité de la ligne
et l’inductance de l’appareil. Elle peut être à très basse fréquence, ce qui
provoque la saturation de son circuit magnétique. Au réenclenchement il fournit
alors une tension très faible, ce qui peut entraîner un fonctionnement incorrect
des protections. Là aussi, pour se prémunir de ce phénomène, il faut fonctionner
avec une induction nominale faible, en utilisant un entrefer. Mais ceci conduit à
une puissance de précision faible.

2.1.2. Transformateur de tension capacitif


Transformateur de tension condensateur (TTC), ou transformateur de tension avec
capacité conjuguée (CCVT en anglais) est un transformateur de puissance utilisé dans
les systèmes de démissionner extra signaux haute tension et de fournir un signal basse
tension, pour la mesure, ou d’opérer un relais de protection. Dans sa forme la plus
basique, l’appareil se compose de trois parties : deux condensateurs à travers lesquels
le signal de ligne de transmission est divisé, un élément inductif pour régler l’appareil
sur la fréquence de ligne, et un transformateur d’isolement de l’activité en aval de la
tension pour l’instrumentation ou la protection de relais.
L’appareil dispose d’au moins quatre terminaux : un terminal pour la connexion au
signal haute tension, une borne de terre, et deux bornes du secondaire qui se

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connectent à l’instrumentation ou au relais de protection. Les TTC sont généralement à
simple phase de dispositifs utilisés pour mesurer les tensions de plus d’une centaine de
kilovolts où l’utilisation de transformateurs de tension ne serait pas rentable. Dans la
pratique, le condensateur C1 est souvent construit comme une pile de petits
condensateurs connectés en série. Cela fournit une chute de tension importante sur C1
et une baisse relativement faible tension aux bornes de C2.
L e TTC est également utile dans les systèmes de communication. Les TTC en
combinaison avec des pièges d’ondes sont utilisées pour le filtrage des signaux haute
fréquence de communication de la fréquence d’alimentation.
3. Transformateur de courant (TI)
Selon la définition de la commission électrotechnique internationale (C.E.I),
« un transformateur de courant est un transformateur de mesure dans lequel le courant
secondaire est, dans les conditions normales d’emploi, pratiquement proportionnel au
courant primaire et déphasé par rapport à celui-ci d’un angle approximativement nul pour
un sens approprié des connexions ».
La notion de transformateur de courant est un abus de langage, mais elle a été
popularisée dans l’industrie. L’expression « transformateur d’intensité » est sans doute
plus exacte. On utilise fréquemment les abréviations TC ou TI.
Les transformateurs de courant ont deux fonctions essentielles :
 Adapter la valeur du courant HTA du primaire aux caractéristiques des appareils
de mesure ou de protection en fournissant un courant secondaire d’intensité
proportionnelle réduite,
 Isoler les circuits de puissance du circuit de mesure et/ou de protection.
La fonction d’un transformateur de courant phase est de fournir à son secondaire (Is) un
courant proportionnel au courant primaire (Ip) mesuré. L’utilisation concerne autant la
mesure (comptage) que la protection.

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Une ligne à 200 KV peut n’être parcourue que par une
intensité de 40 A parfaitement mesurable par un
ampèremètre de 0-50A ; mais personne ne pourrait
approcher l’instrument sans subir une électrisation
fatale. Il est essentiel que l’instrument sois isolé de la
haute tension au moyen d’un transformateur.
Comme dans le cas d’un transformateur de tension, on
doit toujours raccorder un des fils secondaires à la
masse.
On ne doit jamais ouvrir le secondaire d’un TI
lorsque le primaire est alimenté. S’il est nécessaire
de retirer un instrument raccordé au secondaire, il faut
auparavant mettre le secondaire en court-circuit et
ensuite retirer l’instrument, ou encore, ce qui est
souvent plus facile à réaliser, court-circuiter le primaire.
Si on ouvre le circuit secondaire d’un TI, le courant dans
le primaire continue à circuler, inchangé, car celui-ci ne
dépend que de la charge du réseau.

3.1. Types industriels :


3.1.1. Modèles classiques à noyau de fer :
Pour les courants alternatifs de basse fréquence, on utilise en général un
transformateur avec peu de spires au primaire, et beaucoup au secondaire. Dans
certains, il y aura même une seule spire au primaire. Dans ce cas le transformateur de
courant prendra la forme d’un fore, traversé par le circuit électrique. Il n’y aura donc pas
de bobinage primaire à proprement parler : la spire est constituée par le passage du
circuit électrique à l’intérieur du circuit magnétique torique.
3.1.2. Modèles à tore de Rogowski :
Les tores de Rogowski sont assimilables à des transformateurs de courants
spécifiques, bien qu’ils délivrent usuellement en sortie une tension proportionnelle à la
dérivée du courant et non un courant proportionnel au courant d’entrée. Ils sont largement
utilisés dans le domaine de la HTA.

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3.1.3. Modèles dits « non conventionnels » :
On désigne sous ce nom des modèles fonctionnant sur le principe de l’effet Hall
(courant électrique traversant un matériau baignant dans un champ magnétique
engendre une tension perpendiculaire à ceux-ci) ou de l’effet Faraday (l’effet Faraday est
un effet magnéto-optique découvert par Michael Faraday en 1845). Il apparaît dans la
plupart des matériaux diélectrique transparents lorsqu’ils sont soumis à des champ
magnétiques. Ce fut la première mise en évidence du lien entre magnétisme et lumière :
le fait que la lumière contienne un champ magnétique fait maintenant partie de la théorie
du rayonnement électromagnétique). Leur utilisation est peu courante, et en général
réservé à des applications spécifiques comme la mesure de courants continus.
3.1.4. TC Tore :
Un enroulement de Rogowski, de son co-inventeur éponyme Walter Rogowski, est
un dispositif électrotechnique permettant de mesurer le courant alternatif ou les
impulsions de courant à grande vitesse. Il se compose d’un enroulement hélicoïdal de fil
dont le fil d’une extrémité revient par le centre de l’enroulement à l’autre extrémité, de
sorte que les deux bornes soient à la même extrémité de l’enroulement. La bobine est
positionnée autour du conducteur dont on veut connaître le courant. La tension induite
dans l’enroulement est proportionnelle au taux de changement (dérivée) du courant dans
le conducteur, l’enroulement de Rogowski est habituellement relié à un circuit
d’intégration électrique (ou électronique) à forte impédance d’entrée afin de fournir un
signal de sortie qui est proportionnel au courant.
L’avantage d’un enroulement de Rogowski par rapport à d’autres types de
transformateur de courants est qu’il peut être ouvert et qu’il est très flexible, lui permettant
d’être enroulé autour d’un conducteur de phase sans contrainte. Puisqu’un enroulement
de Rogowski à un noyau d’air plutôt qu’un noyau de fer, il n’est pas perturbé par des
courants de Foucault dans le noyau et peut donc répondre aux courants à changement
rapide. Comme il n’a aucun noyau de fer à saturer, il est fortement linéaire même lorsque
soumis à de grands courants, du type de ceux utilisés dans la transmission d’énergie
électrique, la soudure, ou les applications à hautes puissances pulsées. Un enroulement
de Rogowski correctement formé, avec des spires équidistantes, est en grande parti
immuniser contre les interférences électromagnétiques.

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Transformateur de courant type tore.


3.1.5. Modélisation
Un transformateur de courant est constitué d’un circuit primaire et d’un circuit
secondaire couplés par un circuit magnétique et d’un enrobage isolant, en époxy silice
dans le cas des transformateurs Merlin Gerin et Siemens par exemple. L’appareil est de
type :
 Bobiné : lorsque le primaire et le secondaire comportent un bobinage enroulé sur
le circuit magnétique,
 Traversant : primaire constitué par un conducteur non isolé de l’installation,
 Tore : primaire constitué par un câble isolé.
 Importance du choix des TC : la précision de fonctionnement des appareils de
mesure ou de protection dépend directement de la précision du TC.
 Principe de fonctionnement : un TC débite souvent sur une charge plutôt résistive
(Rc + sa filerie), et peut être représenté par le schéma équivalent ci-dessous.

Schéma équivalent du circuit secondaire d’un TC

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4. Protections des transformateurs
Les protection électriques, associées au transformateur principal et traitées dans
ce chapitre sont :
 La protection homopolaire, contre les défauts externes (et éventuellement
internes),
 Les protections masse-cuve et buchholz, contre les défauts internes.
Le transformateur principal ne fait l’objet d’aucune protection spécifique vis-à-vis des
phénomènes de surcharge. Cette protection est assurée par la protection de surcharge
alternateur, celle-ci étant réglée en fonction de l’élément le plus faiblement dimensionné
de l’ensemble alternateurs-gaines coaxiales-transformateur principal.
Concernant les surintensités polyphasées susceptibles d’être supportées par ce
transformateur, si leur origine est externe, leur détection est assurée normalement par
les protection réseau ; si a contrario leur origine est interne, leur détection incombe à
l’une quelconque des protections traitées dans ce chapitre. Ces principes sont considérés
suffisants et aucune protection de surintensité de phase n’est installée.
Les protections électriques, associées au transformateur de soutirage, sont
destinées à détecter les défauts susceptibles d’apparaître sur ce matériel et sa liaison
d’alimentation, ainsi que sur les réseaux de distribution interne à la tension des
auxiliaires. Ces protections doivent élaborer les actions nécessaires à l’élimination
sélective des défauts.
Le principe de protection est imposé en fonction du schéma du raccordement de ce
transformateur et de son couplage interne étoile-triangle.
4.1. Protections contre les défauts internes
La protection des transformateurs contre les défauts internes (claquages internes
HT/Masse ou entre enroulement) est exigée pour les transformateurs immergés dans un
diélectrique liquide dont la puissance est supérieure à 630 KVA. Elle doit être assurée
par un détecteur d’émission de bulles gazeuses à 1,2 ou 3 contacts suivants les cas :
630 KVA ˂ P ≤ 5 MVA A un contact ou type 1 à deux contacts
5 MVA ˂ P ≤ 20 MVA Type 2 à deux contacts
P ˃ 20 MVA Type 3 à deux contacts
Pour les dispositifs à deux contacts, le 1er est utilisé en signalisation (alerte du personnel),
le 2ème pour la mise hors tension.

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4.1.1. DGPT1 ou DGPT2
Le DGPT (1 ou 2) est un appareil commercialisé par la société « AUTOMATION
2000 ». Il est généralement monté d’origine par le constructeur du transformateur. Les
DGPT sont montés, soit sur des transformateurs à remplissage intégral (ERI) ou à
remplissage (ERT) avec ou non une réserve tampon de diélectrique, soit sur des
transformateurs de type respirant avec un conservateur. Quelque soit le type de montage
utilisé le fonctionnement est rigoureusement identique :
a. Schéma de principe

b. fonctionnement
 Dégagement gazeux : en cas d’avarie interne du transformateur, un flotteur va se
déplacer à l’intérieur du corps tubulaire de l’appareil en faisant basculer un contact.
Ce contact peut être exploité en alarme ou en déclenchement.
 Augmentation de pression : lors d’une avarie interne grave, il se produit un violent
dégagement gazeux qui provoque à l’intérieur du transformateur un gonflement du
diélectrique et un mouvement ascendant de celui-ci. Cette surpression est
détectée et va provoquer le basculement d’un contact. Ce contact sera exploité
uniquement en déclenchement.
 Augmentation de température : un échauffement anormal du liquide peut être
détecté par le DGPT (1 à 1 thermostat, 2 à 2 thermostats). Deux seuils différents

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sont obtenus grâce aux deux thermostats indépendants. Dans le cas du DGPT1,
le contact peut être utilisé soit en alarme, soit en coupure. Dans le cas du DGPT2,
le contact du thermostat 1 est à utiliser en alarme, le contact du thermostat 2 est
à utiliser en déclenchement. Un thermomètre solidaire de l’appareil peut être utilisé
aux cours de rondes pour contrôler la tendance de la température du diélectrique.

4.1.2. Relais Buchholz


Les relais buchholz sont montés essentiellement sur les gros transformateurs
tandis que les DGPT (1 ou 2) sont montés essentiellement sur les transformateurs de
distribution à couvercles scellés. Les caractéristiques ainsi que les règles de construction
font l’objet de la norme NFC 52-108.
La protection par relais buchholz est destinée à éliminer les défauts internes au
transformateur (court-circuit à la masse, entre phase, entre spires, défaut de circuit
magnétique…) et repose sur le fait que tout défaut de ce genre, quelle qu’en soit la nature,
s’accompagne d’arc plus ou moins importants provoquant une décomposition du liquide
diélectrique (huile généralement) et des dégagements de gaz et/ou des mouvements
brusques de ce liquide.
Cette protection constitue la sécurité de base d’un transformateur dans l’huile muni d’un
conservateur, le traitement de certains défauts buchholz aboutit, comme pour la
protection de masse cuve, à l’isolement électrique de l’appareil défaillant.
a. Schéma de principe

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Le principe de fonctionnement de cette protection repose sur des phénomènes


mécaniques. Logé dans la tuyauterie entre le conservateur et la cuve, le dispositif intègre
deux systèmes de surveillance différents :
 Un flotteur détecte l’accumulation des gaz dans le relais, celle-ci révèle en principe
un phénomène de dégradation lent, signe d’un défaut latent ou évolutif. Cette
information, habituellement désignée 1er stade, est traitée en alarme.

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 Une palette mobile détecte un mouvement brusque du fluide qui est en principe la
conséquence d’un violent dégagement gazeux, signe d’un défaut électrique
majeur. Cette information, désignée 2ème stade, est traitée en déclenchement.
Remarquons que les deux stades de ce relais, répondant à des objectifs
complémentaires sur les manifestations d’un défaut interne à l’appareil, ne sont pas
forcément sélectifs.
b. Fonctionnement
Le corps du relais (voir figure ci-dessus) renferme deux flotteurs b1 et b2 qui peuvent
pivoter respectivement autour des axes O1 et O2 et commander ainsi les contacts à
mercure c1 et c2. Ces deux contacts ferment (ou ouvrent sur demande) chacun un circuit.
Le circuit du contact c1 actionne un signal d’alarme. Le circuit du contact c2 actionne le
dispositif de déclenchement.
Le relais Buchholz protège toujours le transformateur en cas de fuite du diélectrique à
condition toutefois qu’elle se manifeste au-dessous du relais.
c. Cas d’avaries peu graves
Lors d’une avarie de faible importance, le dégagement de bulles de gaz provenant du
transformateur est recueilli par le « Buchholz ». Le niveau d’huile s’abaisse dans le corps
du relais d’où une rotation du flotteur b1 autour de son axe O1 et, pour un volume de gaz
déterminé, la fermeture du contact c1.
Le fonctionnement du signal d’alarme « d » se produit ainsi dans un temps diminuant
avec l’importance et la vitesse du dégagement gazeux et par conséquent, avec la gravité
du défaut. Le flotteur b2 baignant toujours dans l’huile n’est pas sollicité par ce
phénomène.
d. Cas d’une avarie grave
Un dégagement gazeux violent, résultant de défauts graves à l’intérieur du
transformateur provoque un mouvement d’huile du transformateur vers le conservateur
qui fait basculer le flotteur b2, produisant ainsi la fermeture du contact c2 dont l’action sur
le circuit de la bobine de déclenchement ordonne l’ouverture des disjoncteurs. Cette
action des deux contacts, fonction du dégagement gazeux accompagnant un défaut,
permet donc la détection rapide de toute avarie susceptible de se produire dans un
transformateur ou un autre appareil électrique immergé.

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En vue de signaler de manière certaine la présence d’un défaut grave, on peut
avantageusement relier le contact de déclenchement aux deux circuits d’alarme et de
déclenchement.
e. Cas d’un niveau d’huile insuffisant
Si le niveau d’huile diminue progressivement, le flotteur b1 fonctionne le premier en
donnant une alarme, puis le flotteur b2 bascule à son tour, provoquant le déclenchement
des disjoncteurs.
f. Mesures à prendre en cas de fonctionnement de relais « Buchholz »
- Le signal d’alarme a fonctionné seul, dans ce cas, il convient d’éliminer le
transformateur en passant sa charge sur une autre unité.
Le diélectrique étant de l’huile (les produits chlorés tels que les Askarels ne doivent
plus exister aujourd’hui), il est nécessaire de déterminer la nature des gaz enfermés
dans le petit récipient au-dessus du relais :
 Si les gaz dans le relais sont inflammables, on peut remettre en service l’unité
après les avoir expulsé à l’aide du robinet purgeur.
 Si les gaz sont inflammables. Cela peut provenir d’un défaut interne grave. Le
transformateur ne doit pas alors être remis en service. Les gaz recueillis
doivent alors être analysés. L’analyse des gaz dissous dans l’huile ou
recueillies au « Buchholz » permet de préciser le diagnostic à porter sur le
transformateur.
 Analyse visuelle des gaz :
 Incolore : c’est de l’air. On purge le relais et on remet le transformateur
sous tension,
 Blanc : c’est qu’il y a échauffement de l’isolant,
 Jaune : c’est qu’il s’est produit un arc contournant une cale en bois,
 Noir : c’est qu’il y a désagrégation de l’huile.
- Le signal déclenchement a fonctionné : dans ce cas le transformateur doit rester
isolé car un défaut grave s’est produit à l’intérieur et les dispositions doivent être
prises pour le localiser.
g. Réglage
Il n’y a pas de réglage spécifique, hormis les réglages mécaniques de sensibilité.
Les informations buchholz sont traitées sans temporisation.

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h. Actions
Cette protection provoque instantanément l’isolement électrique du transformateur
1er stade : alarme
2ème stade :
 Déclenchement excitation
 Ouverture disjoncteur de ligne 132 KV
 Ouverture disjoncteur de couplage
 Ouverture disjoncteur de soutirage
 Déclenchement turbine
 Coupure des feux

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4.1.3. MASSE-CUVE
a. Objectif
Tout défaut à la masse par amorçage interne ou par contournement d’une borne
de traversée donne lieu, aussi côté primaire que secondaire du transformateur principal,
à la circulation d’un courant vers la terre par l’intermédiaire de la cuve. Le rebouclage du
courant de défaut s’effectuant, soit par le point neutre côté évacuation d’énergie, soit par
la résistance de mise à la terre de la protection statorique de l’alternateur et/ou de la
résistance homopolaire du transformateur de soutirage. L’élimination de ce défaut est
assurée par une protection spécifique ; celle-ci consiste en la détection du courant de
défaut d’un relais ampèremétrique placé sur la connexion de liaison cuve-terre et dont
l’action est l’isolement électrique immédiat de l’appareil défaillant.
La mise en œuvre de cette protection très simple suppose quelques précautions, citons
brièvement :
 Un isolement correct de la cuve du transformateur par rapport à la terre afin de
réduire au maximum les courants dérivés hors connexion de terre de la protection,
 Des réglages adaptés pour désensibiliser cette dernière vis-à-vis des courants
capacitifs qui prennent naissance entre bobinage et cuve lors des sollicitations
électriques extérieures.

b. Principe
Cette protection comprend un relais ampèremétrique ayant une bonne insensibilité
aux harmoniques et aux composantes apériodiques. Il est raccordé à un TC torique de
protection, celui-ci est placé sur la connexion de terre en partie basse de la cuve. Cette
liaison est aussi courte que possible afin de réduire l’amplitude des parasites à haute
fréquence.
c. Réglage
Le réglage du seuil de cette protection doit permettre d’éviter les fonctionnements
intempestifs liés aux courants capacitifs entre bobinage et cuve, ceux-ci étant
particulièrement élevés lors de manœuvres ou de défaut électriques extérieurs au
transformateur, mais il doit être assez sélectif pour permettre la détection des défauts se
produisant à l’intérieur de l’appareil.
Pour limiter les dommages au transformateur, l’action de la protection est instantanée.
Contractuellement cet objectif est atteint lorsque le relais de mesure a un temps de
fonctionnement inférieur à 100 ms. Avec relais électroniques qui réagissent en des temps
inférieurs à 50 ms, se pose le problème de l’immunité aux parasites lié à la qualité du

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réseau de terre et celui de la représentativité de la mesure. Ainsi les relais de protections
de masse sont volontairement temporisés à 100 ms ; leur temps de fonctionnement est
accru tout en demeurant inférieur à 150 ms, valeur compatible avec le degré de protection
souhaité et comparable au temps de fonctionnement des relais magnéto-électriques
instantanés (de l’ordre de 200 ms) utilisés dans le passé.
 Temporisation : instantanée pour les anciens relais magnéto électriques,
 Entre 100 et 150 ms pour les relais électroniques.

d. Actions
La protection de masse-cuve provoque instantanément l’isolement électrique du
transformateur défaillant avec :
 Déclenchement excitation
 Ouverture disjoncteur de ligne 132 KV
 Ouverture disjoncteur de couplage
 Ouverture disjoncteur de soutirage
 Déclenchement turbine
 Coupure des feux

e. Action à réaliser lors d’un défaut de masse cuve


Il n’est possible de procéder à la remise sous tension du transformateur qu’après
avoir vérifié l’isolement par rapport à la masse des différents enroulements et vérifier leurs
résistances
f. Remarques
L’enroulement soumis à la tension de l’alternateur est couvert par la protection de
masse stator alternateur, la résistance de point neutre de celui-ci limitant l’éventuel
courant de défaut à une valeur nettement inférieure au seuil de la masse-cuve. De plus
cet enroulement peut être aussi couvert par la protection de masse-circuit à la tension
alternateur lorsque le groupe n’est pas couplé (interrupteur-enclencheur ouvert).
L’enroulement soumis à la tension du réseau est couvert principalement par la masse-
cuve. Mais selon la localisation du défaut, les protections de distance réseau équipant la
ligne d’évacuation d’énergie sont aussi susceptible de le détecter et de l’éliminer par la
mise hors tension de la zone surveillée.
Tout défaut entre la partie active et la cuve du transformateur est ainsi détecté par un
relais de courant alimenté par ce TC. Ce relais envoie un ordre de déclenchement
instantané aux disjoncteurs primaires et secondaires du transformateur.

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Une protection de cuve sera prévue contre les défauts à la terre qui se produisent à
l’intérieur du transformateur. La cuve du transformateur doit être isolée de la terre.
La protection de cuve est constituée par un relais à maximum de courant, alimenté par
un TC du genre tore dont le primaire est une jonction visible et continue entre la cuve du
transformateur et le réseau de terre.

Remarque : les transformateurs dotés d’une protection différentielle ne sont pas


équipés en protection masse cuve.

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4.1.4. La protection thermique :
Elle est utilisée pour protéger les machines (moteur, alternateur et le
transformateur de puissance) contre les surcharges. Pour détecter l’existence d’une
surcharge, elle fait une estimation de l’échauffement des bobines primaire et secondaire
à protéger à partir de la mesure du courant.
La protection détermine l’échauffement E des transformateurs à partir d’un
modèle thermique défini par l’équation différentielle suivante :

4.1.5. Protection de maximum de courant homopolaire

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4.2. Protection des Départs HTA
4.2.1. Protection à maximum de courant phase :
Le transformateur HTB/HTA sera en général protégé par deux protections à
maximum de courant, protection côté haute tension (HTB) et protection côté moyenne
tension (HTA).
 Protection à maximum de courant côté HTB :
C’est une protection contre les surcharges du transformateur et constitue, dans
les limites de son réglage, une réserve aux protections maximum de courant côté HTA,
un seuil d’intervention à temps constant, et devra être réglée comme suit :
I réglage = 2 In1 temps = 2,5 sec
Où, n1I : est le courant nominal du transformateur côté HT.
 Protection à maximum de courant côté HTA :
C’est une protection contre les surcharges du transformateur et constitue, dans
les limites de son réglage, une réserve aux protection de ligne HTA.
Elle sera à un seuil d’intervention à temps constant, et devra être réglée comme suit :
I réglage = 1,3 – 1,4.In2 Temps = 2 sec
Où, In2 est le courant nominal du transformateur côté HTA.
Le choix du temps d’intervention est déterminé aussi bien par l’impératif d’assurer la
sélectivité avec la protection de la ligne HTA que par la nécessité de permettre la
surcharge du transformateur durant de courts laps de temps, suffisants à
l’accomplissement des transferts de charge.

4.2.2. Protection de maximum de courant homopolaire


Cette protection protège le départ contre les défauts à la terre. Le courant
résiduel qui caractérise le courant de défaut à la terre est égal à la somme vectorielle des
3 courants de phase. Le courant résiduel est égal à 3 fois le courant homopolaire Io.
Irsd = 3.Io = I1 + I2 + I3
Il y a deux méthodes pour caractériser le courant résiduel :
 Par la mesure directe sur le TC tore,
 Par le calcul à partir de trois TC phase

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Le réglage est choisi de façon à rester insensible au courant capacitif circulant
dans le neutre lors des défauts proches sur les autres départs du poste. Il doit pouvoir
détecter le courant de court-circuit minimal. Sa temporisation est commune au seuil
violent du courant de phase. Elle est généralement très basse.
Ico ˂ I réglage ˂ I cc mim Temps(MT) ≤ 1 sec
Avec : I co c’est le courant capacitif du départ.
La composante homopolaire de la tension et du courant d’un système triphasé (a, b et c)
se calcule grâce à la matrice de Fortescue :

4.2.3. Protection de terre résistant


Cette protection est destinée à protéger les lignes moyenne contre les courts circuits à la
terre avec résistance très résistant d’ordre 11 k_ en 10 KV et 35 k_ en 30 KV, c’est une
protection centralisée et non sélective.

4.2.3. Protection de terre résistant


Cette protection est destinée à protéger les lignes moyenne contre les courts-
circuits à la terre avec résistance très résistant d’ordre 11k_ en 10 KV et 35k_ en 30 KV,
c’est une protection centralisée et non sélective.
Iréglage = 5A Temps = 5 sec

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4.2.4. Automate de réenclencheur :
La plupart des défauts dans les réseaux de distribution HTA aérien sont du type
défaut fugitif, afin de limiter la durée de la coupure d’électricité des clients au minimum,
les différents automates de reprise de service (réenclencher) sont installés sur les
départs. Sur les départs aériens du réseau de distribution HTA issue d’un poste source,
on peut trouver un disjoncteur commandé par un dispositif de ré enclenchement triphasé
avec les cycles rapide et lent. L’instruction d’action de réenclencher est automatiquement
effectuée selon les étapes consécutives ci-dessous :
 Cycle rapide : c’est le cycle de déclenchement ré enclenchement triphasé rapide.
Après 150 ms du moment de l’apparition du défaut, le disjoncteur est ouvert pour
coupure de l’alimentation du réseau en défaut. La durée de mise hors tension est
d’environ 300 ms pour permettre les dés ionisation de l’arc électrique. Si le défaut
est éliminé après un cycle rapide, il est de type défauts fugitifs.
 Cycles lents : si le défaut réapparaît après la fermeture du disjoncteur à la fin du
cycle rapide, on effectue automatiquement un cycle de déclenchement-
réenclenchement triphasé lent. Un deuxième déclenchement a lieu 500 ms après
la réapparition du défaut. La durée de coupure est de 15 à 30 secondes. Ce cycle
fait usage d’interrupteurs aériens à ouverture dans le creux de tension (IACT). Si
le défaut est éliminé après les cycles lents, il est de type défaut semi permanents.
 Déclenchement définitif : si le défaut persiste encore après des cycles de ré
enclenchement (cycle rapide, 1 ou 2 cycles lents), c’est un défaut permanent. Le
disjoncteur est déclenché après 500 ms jusqu’à la fin de l’intervention nécessaire.

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Diagramme des cycles de ré enclenchement


Avec,
A : apparition d’un courant de défaut sur le départ,
D : déclenchement définitif,
F : fermeture du disjoncteur,
O : ouverture du disjoncteur,
RL : ré enclenchement lent (lent 1 et lent 2),
RR : ré enclenchement lent,
VR : Verrouillage ré enclenchement rapide pendant 10 à 15 sec,
V. L1 : Verrouillage ré enclenchement lent 1 pendant 3 sec
V. L2 : verrouillage ré enclenchement lent 2 pendant 3 sec

4.2.5. Protection de neutre HTA


La protection côté haute tension sera à deux seuils d’intervention à temps
constant.
Le premier seuil devra être réglé à :
I réglage = 2 – 3.In1 temps = 0,8 sec

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Si on a un seul disjoncteur en aval du disjoncteur au départ HTA
Où t= 0,5 sec, si on n’a aucun disjoncteur en aval,
In1 : est le courant nominal du transformateur côté HT.
Il est réglé de façon à intervenir pour des courts-circuits intéressant le transformateur,
tout en gardant la sélectivité avec les lignes HTA.
Il constitue aussi la réserve de la protection de la ligne dans les limites permises par son
réglage.
Le second seuil devra être réglé à :

Le deuxième seuil, côté HT, a pour but d’éliminer rapidement les courts-circuits
sur le primaire du transformateur et son courant d’intervention est tel qu’il n’est pas
sensible aux courts-circuits dans la tranche HTA.
Ce relais est prévu pour assurer la protection de la liaison reliant les bornes
transformatrices et les barres HTA contre les défauts à la terre. Il réalise aussi le secours
du seuil homopolaire des protections des départs HTA. Le réglage de cette protection est
choisi inférieur au courant de réglage homopolaire du départ HTA le plus bas réglé.
Avec :

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L’action de cette protection est instantanée. Son seuil de fonctionnement est choisi égal
à 5% du courant de défaut monophasé au primaire du transformateur (côté HT).

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4.2.6. HOMOPOLAIRE
a. Objectif
Lors d’un défaut, monophasé ou polyphasé non équilibré sur le réseau de
transport, il circule dans le neutre un courant homopolaire, celui-ci étant une des
composantes symétriques d’un système déséquilibré. L’intensité du courant de neutre
au-delà d’un seuil défini permet de diagnostiquer la présence d’un défaut sur l’évacuation
d’énergie et de procéder à son élimination sélective. C’est le but de la protection
homopolaire.
Ajoutons que cette protection peut être sollicitée pour un défaut localisé entre le
transformateur principal et le disjoncteur de ligne, ou en cas de défaillance du disjoncteur
de ligne. Elle joue alors le rôle d’une protection interne.
La protection homopolaire du transformateur d’évacuation d’énergie agit en secours des
protections de distance de la liaison centrale poste. En terme d’impact sur le
fonctionnement du groupe, du fait du couplage « étoile-triangle » des transformateurs, le
déséquilibre côté alimentation des auxiliaires induit par le défaut côté réseau, est
fortement atténué et la tenue du groupe sur le réseau s’en trouve peu affectée.
b. Principe
La protection comprend un relais à maximum de courant à actions temporisées
alimenté par un T.C. de protection localisé au pied de la réactance de neutre.
Comme la protection à minimum de tension directe, la protection homopolaire comporte
deux niveaux d’action, le premier conduisant à l’îlotage (si défaut externe) et le second
au déclenchement total (si défaut interne ou externe non éliminé en 1 er stade) ;
éventuellement ce deuxième stade peut être attaqué directement lorsque le groupe n’est
pas couplé au réseau.
c. Réglage
La détermination du seuil de la protection est à définir en fonction des diverses
impédances caractéristiques : de l’alternateur, du transformateur principal, des
transformateurs de soutirage et auxiliaire raccordés à la sortie alternateur, de la
résistance du défaut considéré et de l’impédance de la liaison centrale-réseau.
Afin d’assurer la coordination indispensable entre l’ensemble des protections des
groupes et celles du réseau de transport, les réglages tant en seuil qu’en
temporisation, ainsi que les tolérances fonctionnelles sont définis par les UE.
Les deux niveaux d’action de la protection (îlotage et déclenchement) sont temporisés :

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1er stade : la temporisation doit être telle qu’elle assure la sélectivité de la protection
homopolaire avec les protections réseau conduisant au plus grand délai d’élimination du
défaut, celui-ci répondant à la fois du mode d’exploitation de la ligne et du fonctionnement
des protections qui l’équipent.
Pour un délai théorique de 2,8 s, la temporisation d’îlotage est fixée à 3 s. elle peut
être portée à 5 s selon la liaison centrale/poste et le type de réseau sur lequel est
raccordée la tranche.
2ème stade : la temporisation est fixée pour assurer la sélectivité avec les actions du 1 er
stade de manière similaire à la protection « minimum de tension directe ». L’intervalle de
temps adopté est égal de 1 s ± 10%, valeur suffisante pour détecter le retour à la normale
après l’élimination d’un défaut par la manœuvrer d’îlotage.
Suivant les schémas d’automatismes possibles, la temporisation sera égale à :
1s si elle court après l’ordre d’îlotage,
Ou à :
3s + 1s = 4s si elle démarre en même temps que celle de l’îlotage.
d. Actions
La protection de courant homopolaire du transformateur principal provoque :
1er stade :
 Ilotage
 Ouverture du disjoncteur de ligne 132 KV
2ème stade :
 Déclenchement excitation
 Ouverture disjoncteur de ligne 132 KV
 Ouverture disjoncteur de couplage
 Ouverture disjoncteur de soutirage
 Déclenchement turbine
 Coupure des feux

e. Remarques
La protection homopolaire détecte directement le courant de déséquilibre résultant
d’un défaut monophasé ou biphasé, ce courant est très important par rapport au courant
permanent lié au déséquilibre du réseau (généralement moins de 70 A), l’hystérésis du

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relais de mesure n’est pas un critère fondamental pour le bon fonctionnement de cette
protection. Le pourcentage de retour du relais ne fait pas l’objet d’exigence particulière, il
suffit de s’en tenir à une valeur couramment observée (meilleur que 90%).
Quant au temps de retour du relais, sa valeur maximale ne doit pas compromettre la
sélectivité 1er stade – 2ème stade. Un temps de retour inférieur à 150 ms est convenable.
Avec les schémas d’automatisme où la temporisation du 2 ème stade court dès l’ordre
d’ouverture du disjoncteur de ligne (intervalle de 1 s), la possibilité de procéder à des
cycles de réenclenchements automatique monophasés sur la ligne d’évacuation
d’énergie suppose que la logique de la mise en action de la protection prenne en compte
l’information « ouverture triphasé disjoncteur de ligne » ; en effet s’il s’agissait d’une
information « ouverture monophasée » avec un temps de cycle monophasé fixé par
ailleurs à 1,5 s et un intervalle sélectif de 1 s entre les deux stades côté groupe, le
déclenchement intempestif de la tranche apparaîtrait pour tout défaut fugitif.

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4.3. MASSE CIRCUIT A LA TENSION ALTERNATEUR TRANSFO DE
SOUTIRAGE
a. Objectif
Les transformateurs de soutirage raccordés à la tension alternateur n’ont pas de
protection masse-cuve. En effet, compte tenu du régime de neutre de l’alternateur, la
protection contre un défaut à la masse sur les enroulements primaires de ce
transformateur sera assurée, groupe découplé, par la protection masse-circuit à tension
alternateur et groupe couplé, en plus de celle-ci, par la protection masse stator
alternateur.
Dans le cas d’un schéma de soutirage à la tension alternateur, il est habituel que le circuit
de l’alternateur soit neutre impédant, ce choix ayant permis la réalisation d’une protection
masse stator alternateur simple et efficace.
Mais lorsque le groupe n’est pas couplé (interrupteur-enclencheur ouvert), la nécessité
que le circuit de liaison, entre les transformateurs TP et TS ne soit à potentiel flottant,
conduit à fixer le neutre du TS à la terre au moyen d’une résistance. On limite ainsi en
cas de défaut monophasé la contrainte sur l’isolation à la masse des phases saines de
ce circuit. A contrario, dans l’hypothèse où cette impédance ne serait pas installée, ce
défaut conduirait par déplacement du point neutre à une contrainte pouvant être
multipliée par √3.
Les enroulements primaires étant disposés en étoile, cette propriété permet de concevoir
aisément une protection contre les défauts de terre selon des principes identiques à la
protection de masse stator.
Lorsque le groupe est couplé, cette protection est maintenue en service, créant ainsi une
véritable redondance avec la protection précédente. Une telle conception aura pour
conséquence, lors d’un défaut stator machine ou enroulement primaire du
transformateur, que le courant de défaut sera égal à la somme des courants traversant
les résistances des ponts neutres.
b. Principe
Cette protection est composée d’un relais ampèremétrique, désensibilisé à
l’harmonique 3 et connecté à un TC placé au pied de la résistance de limitation du
courant. La valeur de cette résistance est souvent égale à celle retenue pour la
conception de la protection masse stator.
c. Le seuil de la protection est réglé pour être compatible avec le courant de
déséquilibre permanent circulant dans le neutre du transformateur. Il dépend donc
du circuit des utilisateurs, une analyse des valeurs de réglage du parc le situe à :

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I seuil = 5% 𝑈𝑛/√3.1/RpnTS
RpnTS : résistance de point neutre du TS

d. Actions
Compte tenu du fait que la réduction de la durée du défaut permet d’éviter toute
brûlure du circuit magnétique, cette protection est instantanée. Le temps de
fonctionnement est contractuellement t˂100 ms, elle assure l’isolement électrique du
transformateur et provoque :
 Déclenchement général
 Alarme

4.4. PROTECTION DIFFERENTIELLE


Le primaire du transformateur est couplé en triangle
a. Objectif
Le principe de la protection différentielle est de comparer sur chaque phase, entre
bornes homologues des enroulements primaires et secondaires, au moyen de
transformateurs d’intensité montés en opposition et d’un relais différentiel, les courants à
l’entrée et à la sortie du transformateur. Ceux-ci sont identiques au coefficient K près, (K
= inverse du rapport de transformation), tant qu’il n’y a pas de défaut. Par contre, en cas
d’apparition d’un défaut, une partie du courant est dérivée à travers celui-ci, la mesure
différentielle entrée / sortie n’est plus nulle. Quand elle atteint un certain pourcentage, le
relais de protection est sollicité. La protection différentielle protège le transformateur
contre les défauts :
 Entre spires,
 Entre enroulements.

b. Principe
La protection est composée par phase, de deux T.C et d’un Ti d’adaptation, ainsi
que d’un relais de protection, (3 phases surveillées).
Les T.C sont exclusivement réservés à cette protection, c’est-à-dire qu’ils n’alimentent
que celle-ci. En effet toute charge supplémentaire installée au secondaire se traduirait
par un déséquilibre des intensités mesurées. Par ailleurs, un soin tout particulier est
apporté au câblage, celui-ci doit être symétrique, avec des conducteurs de même section
et de même longueur.

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c. Réglage
Il doit tenir compte, pour éviter les déclenchements intempestifs, de la précision et
de la réponse en transitoire des réducteurs, ainsi que des couplages capacitifs entre les
enroulements.
d. Actions
Cette protection provoque instantanément :
 Déclenchement général
 Alarme

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5. Mise en parallèle de transformateurs
L’utilisation de deux ou plusieurs transformateurs en parallèle résulte :
 D’une augmentation des charges dont la puissance dépasse la puissance que
peut délivrer un transformateur existant,
 D’un manque de place (hauteur) pour pouvoir utiliser un gros transformateur,
 D’un besoin de sécurité (la probabilité d’indisponibilité simultanée des 2
transformateurs est faible),
 De la standardisation d’une taille de transformateur pour l’ensemble de
l’installation.
La puissance totale (KVA) disponible lorsque deux transformateurs ou plus, de
même puissance, sont raccordés en parallèle est égale à la somme des puissances des
appareils individuels, à la condition préalable que les rapports de transformation et
impédances de court-circuit (en %) soient identiques pour chacun.
Des transformateurs de puissance différente se répartiront la charge pratiquement
(mais pas exactement) au prorata de leurs puissances respectives à la condition
préalable que les rapports de transformation soient identiques pour chacun et que les
impédances de court-circuit (en %) à leur puissance assignée soient identiques (ou très
voisines).
Dans ces cas, pour deux transformateurs, un total de plus de 90% de la valeur des deux
puissances assignées est disponible.
Il est recommandé d’éviter le couplage permanent de transformateurs dont le rapport des
puissances en KVA est supérieur à 2.
5.1. Conditions de mise en parallèle
Tous les transformateurs mis en parallèle doivent être alimentés par le même
réseau. Les inévitables circulations de courants entre les secondaires des
transformateurs mis en parallèle seront de gradeur négligeable sous réserve :
 D’avoir entre les bornes BT des différents appareils et le disjoncteur de couplage,
des connexions de même longueur et de mêmes caractéristiques,
 Que le constructeur soit prévenu à la commande, de façon à prendre les
dispositions pour que :
 Le couplage (triangle étoile, étoile zig-zag) des différents transformateurs
ait le même indice horaire entre circuits primaires et secondaires,
 Les tensions de court-circuit des différents appareils soient égales à 10%
près.

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 La différence entre les tensions obtenues au secondaire sur les divers
appareils entre phases correspondantes ou entre ces phases et le neutre
ne soit pas supérieure à 0,4 %,
 Toutes précisions devront être données au constructeur lors de la
commande concernant les conditions d’utilisation afin d’optimiser le
rendement de l’unité de transformation et d’éviter échauffement anormaux,
pertes cuivre inutiles, etc.

SYNTHESE DES PROTECTIONS TRANSFORMATEUR PRINCIPAL

1er Stade 2ème Stade


Protection
seuil temporisation action seuil temporisation action

Déclenchement
Homopolaire Déclenchement
6A 1s 2s général
132 KV

Masse cuve Instantané Déclenchement


2,5 A général
Ilotage
Déclenchement
Température Ouv. Disj ligne 95°C
82°C général
alarme

Buchholz alarme Déclenchement


général
Terre Déclenchement
résistante 1A 132 KV

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ALTERNATEUR
Un alternateur est composé des ensembles suivants :
- Le stator : il est composé de la carcasse, du circuit magnétique et des bobinages
- Le rotor : il est composé d’un circuit magnétique, de masses polaires et du
bobinage polaire.
A. Le stator
Le stator comprend un circuit magnétique constitué par un empilage de tôles en
forme de couronne, isolées les unes des autres pour limiter les courants de Foucault.
L’ensemble des couronnes avec leur isolation est fortement serré, il constitue le circuit
magnétique du stator. Dans sa partie intérieure, le circuit magnétique comporte des
encoches uniformément réparties dans lesquelles vient se loger l’enroulement triphasé
du stator. Le circuit magnétique du stator est en fer afin d’augmenter le champ
magnétique engendré par le rotor, il supporte le bobinage du stator. Le bobinage d’un
stator triphasé comprend trois bobines décalées l’une par rapport à l’autre de 120°.
Les deux extrémités de l’enroulement aboutissent chacune à une borne à la
plaque de bornes de la machine. Elles constituent l’entrée et la sortie de l’enroulement.
Elles ne sont pas connectées ensemble : l’enroulement est ouvert. C’est l’utilisateur de
réaliser le couplage. Parce que l’induit est fixe, on peut isoler fortement ses conducteurs ;
aussi, construit-on des alternateurs qui produisent des f.é.m. atteignant jusqu’à 15.000
volts.

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B. Le rotor
Le rotor qui tourne à l’intérieur du stator immobile. Le rotor porte, dans les
encoches disposées à sa périphérie, un enroulement parcouru par un courant continu.
Le courant continu provient du système d’excitation.
Le rotor excité, en tournant, produit un champ tournant avec lui. Ce champ tournant
engendre des forces électromotrices dans chacune des phases de l’enroulement du
stator.
Les pôles sont alternativement nord et sud ; leur nombre total 2 p est toujours paire.
Certains rotors n’ont que 4 pôles, il en est qui en possèdent plusieurs dizaines.
Si les différentes phases du stator sont fermées sur un circuit extérieur, elles sont
parcourues par des courants alternatifs.
L’ensemble de ces courants produit un champ tournant dans le même sens et à la
même vitesse que le rotor.
Le champ du rotor est proportionnel au courant d’excitation ; le champ du stator est
proportionnel au courant I dans les phases de l’enroulement du stator.

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C. Alternateur triphasé
1. Constitution

2. Couplage des alternateurs


L’alternateur peut être couplé en triangle ou en étoile ; la plupart des constructeurs
utilisent le raccordement étoile car il offre les avantages suivants :

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1) Une tension plus basse dans le bobinage de chacune des phases d’où isolation
moindre ;
2) Coût de construction plus économique ;
3) Possibilité de protection du bobinage par retour du neutre de l’alternateur (masse
stator)

Il est possible de relier un conducteur de chaque phase pour constituer le conducteur


neutre. L’ampèremètre permet de vérifier que lorsque le circuit est équilibré l’intensité
dans ce conducteur neutre est nulle.

Bien que le conducteur neutre soit supprimé, les lampes restent alimentées
normalement car leur point commun constitue un neutre artificiel.
Or, les alternateurs de centrale débitent toujours en circuit équilibré, le conducteur
neutre n’est donc pas nécessaire.
Conclusion : En production d’énergie électrique le neutre des alternateurs sert
pour la mise à la terre.

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3. Tension simple et tension composée
Le couplage des bobines de l’induit que nous avons réalisé est appelé : couplage
étoile.
Tous les alternateurs sont couplés en étoile.
QUE DESIGNE-T-ON PAR : TENSION SIMPLE ET TENSION COMPOSEE ?
- Les tensions simples sont les tensions de chaque phase.
- Les tensions composées sont les tensions mesurées entre conducteurs de
phase.

Un alternateur possède :
- 3 tensions simples V1 – V2 – V3
- 3 tensions composées U1-2 – U2-3 – U3-1
Les tensions composées sont √3 fois plus fortes que les tensions simples : U/V = √3

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4. Impédances internes

D. Excitation des alternateurs


La valeur de la tension induite dans un enroulement d’alternateur dépend de trois
facteurs :
- La vitesse de rotation de l’alternateur,
- L’intensité du champ magnétique,
- La longueur du conducteur placé dans le champ magnétique.
Etant donné que la vitesse de rotation de l’alternateur doit demeurer constante et
que la longueur du conducteur est fixe, le facteur déterminant est l’intensité du champ
magnétique. L’intensité du champ magnétique ou densité des lignes de force dépend
du courant d’excitation, qui lui-même dépend de la tension d’excitation (loi d’Ohm).
C’est donc dire qu’en faisant varier le courant d’excitation (ou la tension), on peut faire

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varier la tension aux bornes de l’alternateur. Le système d’excitation de l’alternateur est
la source du courant continu créant le champ dans l’alternateur.
Il y a deux types d’excitation :
- L’excitation dynamique ;
- L’excitation statique
1) L’excitation dynamique
Dans la plupart des systèmes à excitation dynamique la source de courant
continu est une génératrice à courant continu fixée en bout d’arbre de l’alternateur.
L’usure des balais constitue un inconvénient de ce système.
Les anciens alternateurs à bagues ont une extrémité du bobinage réunie à une bague A
et l’autre à une bague B. les bagues sont calées sur l’arbre du rotor avec interposition
d’un isolant. Des balais frottent sur les bagues et permettent l’amenée du courant dans
le bobinage. Les connexions des balais de la bague A seront réunies par exemple au
pôle positif de la source de courant continu, les connexions des balais de la bague B
étant réunies au pôle négatif.

Rotor d’alternateur : remarquer la forme des pôles, des deux bagues amenant le courant continu
d’excitation et le ventilateur de refroidissement calé sur l’arbre.

Génératrice à courant continu


Tout comme l’alternateur elle possède un rotor (induit) et un stator (inducteur) ; le
collecteur sert à recueillir les tensions générées par les bobines de l’induit. Deux
bagues (positive et négative) frottant sur le collecteur permet d’alimenter le rotor de
l’alternateur.

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2) L’excitation statique (utilisée à la SONICHAR)


Les alternateurs sans bagues ni balais ont leurs extrémités de bobinages reliées aux
pôles positive et négative du pont de diodes tournantes.
L’excitatrice est un alternateur triphasé à induction fixe (stator) et à induit tournant
(rotor). La tension triphasée induite dans le rotor est redressée par des diodes,
permettant de fournir le courant d’excitation Ir au rotor de l’alternateur principal. La
partie tournante est en rouge.

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E. Fonctionnement d’un alternateur
1. L’alternateur alimente seul un réseau
Réglage en charge d’un alternateur

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En général un alternateur produira en même temps de la puissance active et de la
puissance réactive.
La puissance active et la puissance réactive de l’alternateur devront être respectivement
égales aux puissances active et réactive du réseau alimenté.
Si la puissance active fournie par l’alternateur est trop faible sa vitesse baisse, la
fréquence diminue. Pour maintenir la fréquence on devra augmenter le débit (d’eau ou
de combustible) dans la turbine ou du moteur qui entraîne l’alternateur.
Inversement, si la puissance active fournie par l’alternateur est trop élevée, sa vitesse
croit, la fréquence augmente, on devra diminuer le débit (d’eau ou de combustible) dans
la turbine ou du moteur.
Si la puissance réactive fournie par l’alternateur est trop faible la tension de l’alternateur
baisse. Il faudra augmenter l’excitation de l’alternateur pour ramener la tension à sa
valeur normale.
Inversement, si la puissance réactive fournie par l’alternateur est trop élevée, la tension
augmente. Il faudra diminuer le courant d’excitation de l’alternateur pour maintenir la
tension.
1) Réglage de la tension
a) Tension aux bornes de l’alternateur
Le champ tournant dû au rotor produit dans les enroulements triphasés du stator
des f.é.m triphasées. Si les enroulements du stator ne sont parcourus par aucun courant
la tension entre les bornes de l’alternateur sera égale à la force électromotrice Ev, dite
force électromotrice à vide, développée dans ses enroulements.
b) Influence du facteur de puissance sur la tension aux bornes de l’
Si l’alternateur débite sur un réseau inductif, c’est-à-dire sur un réseau qui
demande une puissance réactive, le courant est déphasé en arrière sur la tension. Si le
déphasage augmente, la puissance réactive augmente, le facteur de puissance diminue,
le champ du stator affaiblit le champ du rotor, la tension aux bornes de l’alternateur
baisse, la chute de tension due à la réaction d’induit a augmenté.
Si l’alternateur débite sur un réseau trop capacitif, le courant est déphasé en avant
sur la tension, le réseau produit une puissance réactive. Lorsque le déphasage en avant
augmente, le champ du stator augmente le champ du rotor, la tension aux bornes de

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l’alternateur augmente et peut même prendre une valeur supérieure à la force
électromotrice à vide.
c) Influence du courant débité par le stator sur la tension aux bornes de
l’alternateur
A l’exception du cas où l’alternateur débite sur un réseau capacitif, pour une même
valeur du facteur de puissance, la réaction d’induit augmentera quand l’intensité I du
courant dans le stator augmentera et la tension aux bornes de l’alternateur diminuera.
d) Réglage de la tension aux bornes de l’alternateur
En exploitation, la tension d’un alternateur alimentant un réseau séparé doit être
maintenue constante quels que soient le facteur de puissance et l’intensité du courant
débité par le stator.
Pour arriver à ce résultat, on augmente la force électromotrice Ev en agissant sur le
courant dans le rotor de l’alternateur appelé « courant d’excitation de l’alternateur ». Si
on augmente ce courant, le champ produit par le rotor augmentera ; il en résultera une
augmentation de Ev et de la tension aux bornes U. on obtiendrait le résultat inverse en
diminuant le courant d’excitation.
Dans les centrales, ce réglage est obtenu automatiquement à l’aide de régulateurs de
tension.
Les différents exemples que nous avons donnés montrent, par exemple, que si pour le
courant normal In on veut maintenir la tension normale Un, il faut augmenter d’autant plus
le courant d’excitation que le facteur de puissance (cosⱷ) est plus faible.
Si le facteur de puissance devient trop faible, on ne pourra plus maintenir la tension Un
pour le courant In sans dépasser l’intensité maximale admissible dans les enroulements
du rotor. Si on franchit cette limite, il peut en résulter des échauffements exagérés
préjudiciables à la borne tenue des isolants du rotor.
La plaque de l’alternateur donne le cosⱷ minimal qui peut être maintenu pour la tension
normale Un et le courant normal In.

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2) Réglage de la fréquence
a) Facteurs dont dépend la fréquence
La fréquence est liée à la vitesse du turbo-alternateur par la relation :

La fréquence étant proportionnelle à la vitesse, un réglage de fréquence conduit toujours


à un réglage de vitesse. Ce réglage de vitesse est obtenu par action sur la turbine
d’entraînement de l’alternateur par l’intermédiaire d’un régulateur.
b) Rôle et action d’un régulateur
Le régulateur doit maintenir le turbo-alternateur à vitesse constante. Il devra donc,
quand la puissance du réseau augmentera, augmenter le débit d’eau, pour maintenir la
vitesse constante. Inversement, il devra diminuer le débit d’eau quand la puissance du
réseau diminuera.
Le régulateur peut être hydraulique, mécanique ou électronique.
2. L’alternateur alimente un réseau en parallèle avec d’autres alternateurs
a) Conditions de couplage d’un alternateur sur le réseau
Pour coupler un alternateur sur le réseau de distribution électrique, quatre conditions
doivent être remplies.
1) Ordre de phases
L’ordre (de rotation) des trois phases de l’alternateur doit être le même que celui des
trois phases du réseau électrique.
2) Amplitude de la tension
L’amplitude de la tension sinusoïdale produite par l’alternateur doit être égale à celle
de la tension sinusoïdale du réseau électrique.

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Si toutes les conditions sont respectées mais que ces deux tensions ne sont pas égales,
une différence de potentiel existe et si alors le disjoncteur de sortie (c.a.) de l’alternateur
est fermé, le nombre de MVA produits peut être particulièrement important.
N’oublions pas : avant qu’un alternateur ne soit couplé avec le réseau électrique, aucun
courant n’y circule et aucune réaction d’induit n’y a lieu, et donc la tension interne de
l’alternateur est la même que la tension exercée aux bornes de cet alternateur. Lorsque
la tension de l’alternateur est supérieure à celle du réseau électrique, la tension interne
de l’alternateur est supérieure à celle de ce réseau. Si l’alternateur est alors connecté au
réseau électrique, il est surexcité et produit des MVA. Lorsque la tension de l’alternateur
est inférieure à celle du réseau électrique, la tension interne de l’alternateur est inférieure
à celle de ce réseau. Si l’alternateur est alors connecté au réseau électrique, il est sous-
excité et absorbe des MVA.
3) Fréquence
La fréquence de la tension sinusoïdale produite par l’alternateur doit être égale à celle
de la tension sinusoïdale produite par le réseau électrique.

La figure ci-dessus indique que l’alternateur est lent au regard de la fréquence du réseau
électrique. Le synchroscope tourne rapidement dans le sens antihoraire. Si le disjoncteur
de l’alternateur est fermé par inadvertance, cet alternateur, qui est trop lent au regard de
la fréquence du réseau, se comporte comme un moteur et le réseau tente de l’accélérer
jusqu’à sa mise en phase. Le rotor et le stator produisent un glissement de pôle, ce qui
risque d’endommager (et même détruire) l’alternateur. Le problème est le même si
l’alternateur est trop rapide. Le réseau tente de le ralentir, ce qui provoque un glissement
de pôle.

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Alternateur tournant à la bonne vitesse mais déphasé au regard de la fréquence du
réseau électrique

La figure indique que l’alternateur tourne à la bonne vitesse au regard de la fréquence du


réseau électrique. Les crêtes et les passages à zéro des courbes de tension sinusoïdales
de l’alternateur et du réseau se produisent à la même vitesse. Un angle de phase existe
cependant entre ces courbes.
Cela peut être représenté par un synchroscope ne tournant pas (l’alternateur et le réseau
sont à la même fréquence) et dont l’aiguille reste fixe à environ 9 heures (l’alternateur est
en retard sur le réseau).
Si le disjoncteur de l’alternateur est fermé à ce moment, le réseau tente de « tirer »
l’alternateur pour le mettre en phase. Mais là aussi, cela a pour effet de précipiter une
grande quantité de courant vers l’alternateur, ce qui crée une contrainte si forte sur son
rotor et son stator que cet alternateur finit par être endommagé. Si l’alternateur est en
avance sur le réseau avec la force destructrice. L’alternateur doit donc être amené à
tourner de façon que la forme d’onde de la tension du réseau électrique corresponde
exactement à celle que cet alternateur produit.
4) Angle de phase
L’angle de phase entre la tension produite par l’alternateur et la tension produite par
le réseau électrique doit être égal à 0. L’angle de phase (de 0 à 360°) peut être facilement
vu en observant les crêtes et les passages à zéro simultanés des deux formes d’ondes

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sinusoïdales. Si le disjoncteur de l’alternateur est fermé lorsque ces crêtes et ces
passages à zéro correspondent exactement, la connexion se fait sans à-coup ni
problème. Dans ces conditions figure ci*dessous, l’aiguille du synchroscope indique 12
heures. Le pire cas se produit lorsque l’alternateur est parfaitement déphasé, c’est-à-dire
avec un angle de phase de 180° et l’aiguille du synchroscope indiquant 6 heures.

Alternateur en phase avec le réseau électrique


b) Couplage
Maintenant que nous avons vu le principe du couplage examinons rapidement la
façon de procéder physiquement à ce couplage. En théorie, au moins deux mesures –
ou deux indications simples – doivent être utilisées pour coupler un alternateur et un
réseau électrique. Si les deux tensions remplissent les conditions suivantes :
amplitudes égales, fréquences identiques et angle nul entre elles, leur addition sur la
boucle de tension donne zéro à chaque instant des sinusoïdes de ces tensions. En
conséquence, deux voltmètres raccordés aux bornes de chaque disjoncteur de
couplage indiquent zéro.
En pratique, nous avons besoin de renseignements que les voltmètres ne
peuvent pas nous donner pour nous permettre de synchroniser un alternateur et un
réseau de distribution électrique en vue de les coupler. Pendant le déroulement
physique de la synchronisation, nous devons savoir si c’est l’alternateur ou si c’est le
réseau qui est en avance, et de quelle valeur est cette avance.
L’instrument qui peut nous informer à ce sujet est le synchroscope. La figure ci-
dessous montre le raccordement d’un synchroscope entre l’alternateur à synchroniser
et le réseau de distribution électrique.

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Synchroscope permettant de vérifier l’angle et la fréquence


Nous avons besoin de deux voltmètres pour nous assurer que les tensions de
l’alternateur et du réseau électrique sont bien les mêmes (mais notons toutefois que le
raccordement de ces voltmètres n’est pas le même que celui vu auparavant, qui était
effectué aux bornes des disjoncteurs de couplage).
L’aiguille du synchroscope indique la différence d’angle entre la tension de
l’alternateur et celle du réseau électrique. Lorsque cet angle est égal à zéro, l’aiguille du
synchroscope est verticale, c’est-à-dire à 12 heures.
La vitesse de rotation de l’aiguille indique la différence de fréquence entre les deux
tensions. Cette aiguille tourne dans le sens « slow » (sens antihoraire) si la fréquence de
l’alternateur est inférieure à celle du réseau. Elle tourne dans le sens « fast » (sens
horaire) si la fréquence de l’alternateur est supérieure à celle du réseau. Notons que
l’aiguille du synchroscope ne tourne que si la différence de fréquence est très petite
(jusqu’à 2 Hz). Le synchroscope n’est pas destiné à indiquer les différences plus hautes.
Les deux derniers paragraphes nous ont montré que :
 Si l’aiguille est verticale, ou à 12 heures,
 Et si l’aiguille est immobile (si elle ne tourne pas),
Les deux tensions sont en phase et les fréquences de l’alternateur et du réseau
électrique sont identiques.

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En pratique, les disjoncteurs de couplage sont fermés lorsque l’alternateur est à
peine plus rapide que nécessaire et lorsque l’aiguille du synchroscope est à peu près
à moins 5 minutes (par rapport à 12 heures). Cela donne un léger temps d’avance
pour fermer les disjoncteurs de couplage et assurer que l’alternateur ne se mettra pas
à fonctionner comme un moteur une fois couplé au réseau électrique.
Il est important de vérifier le fonctionnement du synchroscope avant toute
opération de synchronisation et de couplage. Si l’alternateur tourne à une vitesse
inférieure à la vitesse de synchronisation, l’aiguille du synchroscope doit tourner dans
le sens « slow ». Dans le même ordre d’idée, si l’alternateur tourne à une vitesse
supérieure à la vitesse de synchronisation, l’aiguille du synchroscope doit tourner
dans le sens « fast ».
c) Conséquences d’un mauvais couplage
 Le non-respect de l’égalité des fréquences
Le non-respect des fréquences peut provoquer des retours de puissances ou
des couplages en opposition de phases qui peuvent détériorer l’alternateur et les
artifices d’excitation et créer des incidents sur les autres groupes.
Il est conseillé, au moment du couplage, de garder la fréquence de l’alternateur
légèrement supérieure à celle du réseau pour éviter le retour de puissance.
 Le non-respect de l’égalité des tensions
Cela implique que la différence des tensions n’est pas nulle entre l’alternateur et
le réseau. Ce qui va provoquer des courants de circulation dans les enroulements de
l’alternateur. Ces courants sont d’autant plus élevés que la différence est plus grande.
Ce phénomène est susceptible d’endommager l’alternateur et les artifices d’excitation
tels que : les diodes, le régulateur de tension etc.
 Le non-respect de la concordance des phases
Le non-respect de cette condition conduit à un couplage en opposition de
phases avec des courants de circulations très forts qui peuvent endommager le
disjoncteur, l’alternateur et les artifices d’excitation. Le couplage en opposition de phase
peur provoquer des incidents sur les autres groupes.
De façon générale disons qu’un mauvais couplage peut détériorer un groupe, créant
ainsi son immobilisation temporaire ou définitive, causant ainsi des pertes financières.

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d) Fonctionnement en parallèle
Lorsque deux alternateurs sont en parallèles :
 Leurs vitesses sont les mêmes ou multiples du nombre de leurs paires de
pôles ;
 La tension à leurs bornes est égale ;
 La puissance active absorbée par le réseau est égale à la somme des
puissances actives fournies par les machines
 La puissance réactive absorbée par le réseau est égale à la somme des
puissances réactives fournies par l’ensemble des machines synchrones.
Nous retiendrons de tout ceci que lorsqu’une machine est couplé à un réseau très
important on peut faire varier la puissance réactive en agissant sur l’excitation.
Par contre l’excitation n’a aucune influence sur la charge active qui ne peut être
modifiée que par la régulation du moteur d’entraînement (turbine) sollicitée par le
régulateur ou le variateur de vitesse.
Comme on peut régler l’intensité et le déphasage d’un alternateur en agissant sur
l’excitation, l’un des alternateurs peut fonctionner avec un cosⱷ avant et l’autre avec un
cosⱷ arrière.

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3. Limites de fonctionnement d’un alternateur
La puissance d’un alternateur est limitée par la puissance du moteur
d’entraînement. Le courant dans le rotor (courant d’excitation) ne doit jamais dépasser la
valeur nominale indiquée par le constructeur, sinon risque de destruction des
enroulements du rotor par échauffement.
Le courant dans le stator (courant de charge) ne doit jamais dépasser la valeur nominale
indiquée par le constructeur, sinon risque de destruction des enroulements du stator par
échauffement.
En conclusion lors du fonctionnement de l’alternateur il faudrait veiller à ne pas dépasser
les valeurs limites des courants du stator et du rotor.
Produire trop de puissance réactive revient à surexciter l’alternateur : risque de détériorer
le bobinage du rotor.
Produire trop de puissance active revient à augmenter le courant dans le bobinage du
stator : risque de détériorer le bobinage.
En conclusion, la puissance d’un alternateur est limitée par :
- La puissance du moteur d’entraînement,
- Le courant maximal pouvant circuler dans le rotor sans risque d’échauffement
exagéré,
- Le courant maximal pouvant circuler dans le rotor sans risque d’échauffement
exagéré,
- L’angle électrique Ꝋ entre U et E ; au-delà de ỻ/2, l’alternateur devient instable et
décroche.
4. Arrêt des alternateurs
Pour mettre hors-circuit un groupe turbine-alternateur faisant partie d’un réseau
doté de deux alternateurs ou plus, le couple d’entraînement produit par la force motrice
(vapeur) doit être réduit jusqu’à ce que la puissance de sortie de l’alternateur soit nulle.
Cela pour deux raisons :
Le rotor se mettrait à tourner trop vite à la mise hors-circuit.
La brusque suppression de la production électrique d’un alternateur forcerait les autres
alternateurs encore en fonction à effectuer une brusque compensation. Cela produirait
une importante secousse sur le réseau électrique, car les régulateurs de vitesse
tenteraient de réagir pour remédier à la perte d’énergie.

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A ce point, le disjoncteur de l’alternateur peut être ouvert pour déconnecter cet alternateur
du réseau. La tension de sortie peut être diminuée jusqu’à zéro en supprimant l’excitation
du champ du rotor et la force motrice (vapeur) peut être mise à zéro. Lorsque la turbine
est arrêtée, le groupe turbine-alternateur doit être raccordé à l’entraînement mécanique
pour tourner à faible vitesse et empêcher le fléchissement ou la destruction de l’arbre à
cause de la chaleur encore présente dans les aubes de la turbine, dans l’arbre lui-même
et dans le noyau et les conducteurs du rotor et du stator.
F. Protections électriques associées à l’alternateurs
Un alternateur couplé ou non sur un réseau subit en exploitation normale diverses
contraintes :
- Tension électrique sur l’isolation
- Contraintes mécaniques
- Contraintes d’échauffement
Un alternateur est non seulement dimensionné pour ses valeurs nominales mais est en
fait dimensionné pour des valeurs limites de ces contraintes.
En exploitation, on demande non seulement de garder intacte ces valeurs nominales au
bout de plusieurs années de fonctionnement, mais également d’approcher, et voire de
dépasser ces valeurs limites sans danger pour la machine.
Ce sera le rôle des protections dites préventives.
Au contraire, lors de défauts propres à la machine, on a tout intérêt à isoler le plus
rapidement possible pour éviter que le défaut s’étende et entraîne des frais plus notable.
C’est le rôle des protections de défauts internes.
Les protections associées à l’alternateur sont regroupées suivant les deux familles à
savoir :
Protections contre les défauts internes :
 Retour de puissance,
 Masse stator,
 Masse rotor,
 Différentielle,
 Surcharge rotorique,
Ces protections détectent les défauts sur l’alternateur et les liaisons alternateur-
transformateur, évitent dans certaines configurations des contraintes sur la turbine (retour

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de puissance). Elles élaborent les actions nécessaires à l’élimination des défauts de
façon sélective.
Protections contre les défauts externes :
 Surcharge statorique,
 Déséquilibre de courant,
 Minimum de fréquence,
 Maximum de tension,
 Minimum de tension
 Rupture de synchronisme.
Nota :
 Les limites de fonctionnement de l’alternateur correspondent à ses limites
physiques (diagramme P-Q),
 Les dispositifs de limitation du régulateur de tension permettent le fonctionnement
de l’alternateur à l’intérieur de ces limites.

1. PROTECTIONS INTERNES
1.1. RETOUR DE PUISSANCE
1.1.1. Objectif
Lors d’un déclenchement automatique de la turbine, sans défaut électrique interne, il faut
minimiser les survitesses de la ligne d’arbre de façon à réduire la probabilité d’accident.
Il est classique de ne pas séparer l’alternateur du réseau que lorsque la puissance
émanant de la turbine n’a plus la possibilité d’entraîner la ligne d’arbre, soit sur le
transitoire, soit de manière résiduelle (fuite vapeur aux organes d’admission).
Pour ce faire, il suffit de surveiller l’évolution de la puissance active aux bornes de
l’alternateur et de détecter son inversion et sa stabilisation. Il y a retour de puissance
lorsque l’alternateur fonctionne en moteur synchrone et entraîne, en régime établi, la ligne
d’arbre à vide. Il convient de remarquer que, dans ce régime, l’alternateur continue à
fournir ou à absorber de l’énergie réactive suivant la demande du régulateur de tension
(marche en compensateur synchrone).
Par ailleurs il convient de se prémunir contre les conséquences des retours éventuels de
puissance active oscillatoire. Ils sont susceptibles d’apparaître sur de fortes perturbations
réseau (origine externe), ou lors d’un défaut de la régulation de vitesse à basse charge
ou d’un dysfonctionnement du système excitation régulation de tension.

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1.1.2. Principe
Il est nécessaire, compte tenu de la très faible puissance active absorbée en retour de
puissance, de prévoir une chaîne de mesure sensible et suffisamment précise. Pour ce
faire, la protection à retour de puissance est constituée d’un relais de protection dont les
signaux d’entrées sont issus de T.C pouvant être de classe 0,2 et de T.P pouvant être de
classe 0,5 compte tenu des faibles puissances en jeu.
1.1.3. Réglage du seuil
En régime de retour de puissance, la puissance active absorbée par l’alternateur
correspond au couple moteur qu’il développe pour vaincre le couple résistant de la ligne
d’arbre. Ce dernier dépend des forces de frottement aux paliers, de l’apport de vapeur au
niveau des boîtes étanches, des efforts liés au barbotage des ailettes dans la vapeur à
la pression du condenseur, de la ventilation de la machine (fonction du vide au
condenseur).
Il est recommandé que l’action de ce relais s’effectue à un seuil de puissance ne
dépassant pas 0,7 fois la valeur de la puissance d’entraînement à vide du groupe. Vis-à-
vis des relais ne détectant que Icosⱷ, et afin de s’affranchir des variations de la tension
stator, il convient d’adopter comme valeur de réglage quelle que soit la valeur de la
puissance réactive,
Seuil : 0,7 Pev ± 20%
A une puissance réactive nulle
Aux bornes de l’alternateur

Avec Pev = Puissance active d’entraînement à vide du groupe.


Si la Pev n’est pas connue, Pn étant la puissance active nominale de l’alternateur, on
retiendra pour valeur du seuil de retour de puissance – 0,5 % Pn.
1.1.4. Réglage des temporisations
Le risque d’un fonctionnement prolongé en retour de puissance consiste en un dommage
d’ordre thermique et vibratoire des ailettes de la turbine par barbotage dans la vapeur,
risque accru par un mauvais vide au condenseur ou dans les corps de la turbine (purges
non ouvertes). Cette situation ne peut être admise que pendant un temps limité ; les
ordres élaborés par la protection seront donc faiblement temporisés.

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1.2. MASSE ROTOR
1.2.1. Objectif
Le but de cette protection est de détecter les défauts à la masse du rotor d’un alternateur.
Le circuit d’excitation d’un alternateur étant isolé de la masse, un défaut de ce type ne
constitue pas un court-circuit. Il n’y a pas circulation de courant et le fonctionnement n’est
pas perturbé.
Toutefois en modifiant la répartition des potentiels par rapport au fer du rotor, il risque
d’affranchir un second défaut latent, soit sur le bobinage même du rotor, soit sur le circuit
extérieur provoquant ainsi un court-circuit alimenté par le système d’excitation. Celui-ci
peut être dommageable pour le rotor (court-circuit entre spires) et entraîner des vibrations
importantes de la machine par balourd thermique.
Un défaut à la masse du circuit rotorique peut se présenter sous plusieurs formes à
savoir :
 Perte d’isolement du bobinage rotorique par présence d’humidité dans les isolants,
 Perte d’isolement par pollution conductrice à la suite d’un défaut électrique sur
l’enroulement statorique ou diffusion de particules d’huile provenant des paliers
et/ou des anneaux d’étanchéité,
 Perte d’isolement par défaut unique ou défauts multiples à la masse,
 Perte d’isolement du dispositif d’excitation (excitatrice à diodes tournantes ou
excitatrice statique particulièrement sensible à l’humidité et/ou à la pollution
industrielle).

1.2.2. Principe
Il existe divers systèmes de contrôle d’isolement rotorique. Pour les groupes de la
Centrale thermique d’Anou-Araren, il est retenu le principe d’un relais de mesure de
résistance d’isolement du circuit rotorique par injection.
Pour ce faire, on injecte entre la masse et le circuit rotorique fonctionnant en courant
continu, un courant alternatif par l’intermédiaire d’un dispositif de découpage galvanique
(injection symétrique sur les deux polarités du rotor au travers de capacités, ou injection
en un seul point à l’aide d’un transformateur d’isolement). Le relais détecte la composante
active pour s’affranchir des effets de la capacité rotor/masse.

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1.2.3. Réglage du couple seuil-temporisation
Les temporisations associées aux seuils de détection sont choisies pour couvrir les
perturbations susceptibles de solliciter intempestivement le système de protection,
notamment lors de variations rapides du courant rotorique.
Une masse rotor peut être de trois types :
 Masse franche correspondant à une valeur de résistance de quelques ohms
traduisant souvent un percement d’isolant,
 Masse diffuse ou non franche correspondant à une valeur de résistance
d’isolement inférieure à une centaine de kΩ traduisant souvent une pollution,
 Masse fugitive correspondant à une valeur de résistance d’isolement variant
autour du seuil de détection.
Dans ce contexte, on considère le rotor défectueux si la résistance d’isolement du circuit
d’excitation par rapport à la masse devient inférieure à 5 KΩ.
1.3. MASSE STATOR
1.3.1. Objectif
La protection de masse stator, associée au dispositif de mise à la terre du point neutre
alternateur, a pour but de détecter un défaut à la masse du bobinage statorique. Le défaut
résulte le plus souvent d’une détérioration de l’isolement des conducteurs ; un courant de
terre monophasé prend alors naissance et se referme par le point neutre de l’alternateur.
En limitant le courant de défaut ainsi que sa durée, cette protection va limiter les
dommages subis par le bobinage et le circuit magnétique de la machine.
1.3.2. Principe
La protection de masse stator est conçue autour d’un relais ampèremétrique,
désensibilisé à l’harmonique 3, et d’un réducteur de mesure placé au pied de la résistance
de mise à la terre de point neutre de l’alternateur.
Cette protection couvre également un éventuel défaut à la masse sur les gaines coaxiales
de liaison entre l’alternateur, le transformateur principal, le transformateur de soutirage,
ainsi que sur les enroulements primaires de ceux-ci.
Il est admis que les alternateurs actuels peuvent supporter sous la tension nominale, un
courant maximal de défaut de l’ordre de 20 A sans aggravation significative des dégâts.
Dimensionnement de la résistance de point neutre : il répond à deux exigences :
 Limiter le courant de défaut établi,

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 Limiter les surtensions transitoires engendrées par les courants capacitifs qui se
rebouclent entre phase et masse lors de l’apparition du défaut.
Cette seconde exigence répond au souci d’éviter une élévation dangereuse de potentiel
des phases saines pendant le défaut pouvant entraîner un second défaut et la circulation
entre phase d’un courant de forte intensité occasionnant des dégâts considérables (court-
circuit biphasé).
Vis-à-vis de de la limitation des surtensions, la règle habituelle consiste à retenir une
résistance homopolaire R telle que la puissance active dissipée (𝑈 2 /3𝑅) soit supérieure
à la puissance capacitive (Cw𝑈 2 ) du circuit comprenant l’alternateur et les circuits
raccordés (jeux de barres coaxiales et circuit(s) primaire(s) du/des transformateurs). Par
ce biais, les surtensions transitoires sont limitées entre 2 et 3 Vn (tension simple) et bien
amorties.
Courant maximum de défaut :
Le défaut monophasé à tension haute du régime de marche exceptionnel de l’alternateur
(1,1 Un) est limité à :
1,1𝑈𝑛 1
Imd = . (𝑅é𝑞+𝑟)
√3
Avec Réq = Rpn alt résistance de point neutre alternateur
Ou Réq = Rpn alt // Rpn TS
(groupe couplé au transformateur de soutirage, neutre impédant à la terre)
r = résistance de la portion d’enroulement entre neutre et défaut en série avec la
résistance de la boucle de masse (r˂˂Rpn Alt)

1.3.3. Réglage du seuil


Sachant que la résistance est dimensionnée en fonction d’un défaut se situant vers la
sortie de l’enroulement soumis à la pleine tension, lorsque le défaut est localisé au
voisinage immédiat du point neutre, où la tension est faible, sa détection est
problématique.
La présence d’un défaut à la masse est heureusement très peu probable à proximité du
point neutre car l’isolation des barres statoriques est réalisée pour tenir la pleine tension.
La protection ampèremétrique, placé dans le neutre de l’alternateur avec sa résistance
de limitation, est calculée pour surveiller 95% de l’enroulement, celui-ci étant soumis à la
tension nominale. 𝑈𝑛 1
𝐼. 𝑠𝑒𝑢𝑖𝑙 = 5% .
√3 𝑅𝑝𝑛 𝑎𝑙𝑡
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1.3.4. Réglage de la temporisation
Pour éviter toute brûlure des tôles du circuit magnétique, il est impératif de réduire la
durée du défaut : ceci impose une protection instantanée.
Le temps de réponse du relais de mesure doit être ≤ à 100 ms. Cette rapidité d’action
impose une grande vigilance dans l’appréciation de tous les phénomènes électriques
susceptibles de perturber le fonctionnement de cette protection.
a) Avec un schéma de soutirage à la tension alternateur, lors de la manœuvre de
l’interrupteur enclencheur, une discordance transitoire des pôles pourra faire
circuler fugitivement un courant dans le neutre de l’alternateur ainsi que dans celui
du transformateur de soutirage.
b) En cas de défaut sur le réseau d’évacuation d’énergie, un courant homopolaire
peut circuler dans le neutre de l’alternateur et du transformateur de soutirage
connecté à la tension alternateur. Son origine est liée au fonctionnement
déséquilibré imposé par le réseau ; la valeur de la composante homopolaire côté
alternateur est aussi fonction du régime de neutre imposé au transformateur
principale.
c) Des courants peuvent circuler dans le point neutre de l’alternateur au travers des
couplages capacitifs existant entre la masse et les enroulements secondaire et
primaire du transformateur principal.
Si, par rapport aux réglages de base, une désensibilisation de la protection doit être
envisagée, un compromis doit être trouvé entre les critères suivants :
 Choix de la résistance de point neutre :
Une réduction de sa valeur ohmique est favorable à l’amortissement des
transitoires mais en contrepartie le courant de défaut « établi » augmente.
 Modification du réglage du seuil :
Une augmentation de la valeur du seuil conduit à une réduction du pourcentage
d’enroulement stator surveillé.

1.3.5. Actions de la protection


Elle doit conduire à la mise hors tension et à l’arrêt de l’alternateur d’où les actions
suivantes :
 Déclenchement de l’excitation
 Déclenchement turbine
 Coupure des feux
 Alarme

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1.4. DIFFERENTIELLE
1.4.1. Objectif
La protection différentielle de l’alternateur est destinée à éliminer les défauts d’isolation
entre phases de l’enroulement statorique avant qu’ils n’entraînent des dégâts importants
au circuit magnétique. En effet, contrairement à un défaut à la masse stator où le courant
peut être limité à quelques dizaines d’ampères, les dégâts occasionnés étant alors sans
grande gravité, un court-circuit entre phases, suivant l’endroit du défaut, conduit à la
circulation d’un courant pouvant atteindre plusieurs fois le courant nominal de
l’alternateur ; les risques de dégradations sont considérables. Les court-circuit entre
barres statoriques, de phases différentes dans une même encoche, sont ceux qui
occasionnent les plus gros dégâts.
1.4.2. Principe
Le principe de la protection différentielle est de comparer sur chaque phase, au moyen
de transformateurs d’intensité montés en opposition et d’un relais différentiel, les courants
à l’entrée et à la sortie de l’enroulement, ceux-ci sont identiques tant qu’il n’y a pas de
défaut entre phases. Par contre, en cas d’apparition d’un défaut, une partie du courant
est dérivée à travers celui-ci. La mesure différentielle entrée/sortie n’est plus nulle, quand
elle atteint un certain pourcentage du courant moyen traversant la phase, le relais de
protection est sollicité.
Les alternateurs constitués d’un enroulement par phase, disposent d’une mesure sur
chaque phase (soit 2 T.C par phase) et d’un relais de protection triple (3 phases
surveillées).
Les T.C alimentant cette protection sont de classe de précision, leur utilisation est
exclusivement réservée à cette protection, c’est-à-dire qu’ils n’alimentent que celle-ci, en
effet toute charge supplémentaire installée au secondaire se traduirait par un déséquilibre
des intensités mesurées. Par ailleurs, un soin tout particulier est apporté au câblage :
symétrique côté neutre et côté phase, conducteurs de même section et de même
longueur, résistance par phase du câblage secondaire inférieure à 1Ω.
Le principe de la protection différentielle suppose que les T.C doivent se comporter de
façon rigoureusement symétrique, en régime transitoire et subtransitoire, ainsi que sous
l’effet des composantes apériodiques du courant.
Relais à pourcentage de retenue
Son but est de limiter les inconvénients résultant des différences de caractéristiques des
T.C, surtout lorsque le courant primaire est élevé et en particulier en régime de saturation
sous l’influence de composantes apériodiques dues aux défauts extérieurs à l’alternateur.

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Le seuil de fonctionnement en courant différentiel (Ie-Is) varie avec le courant moyen
traversant la phase surveillée, (Ie+Is)/2.
1.4.3. Réglage du seuil
La courbe de fonctionnement d’un relais différentiel à pourcentage a l’allure suivante :

Pour éviter les fonctionnements intempestifs lors des à-coups sur le réseau (manœuvres,
délestage, défaut important ou éloigné, etc…), lorsque le courant moyen dans la phase
est inférieur ou proche du nominal, il faut s’écarter de la caractéristique de pourcentage
du relais ; un seuil de sensibilité réglable est incorporé au relais, le courant différentiel
exigé pour le déclenchement est constant.
On estime le courant de défaut, entre barres de phases différentes, égal au courant
nominal de la phase. Pour un court-circuit brusque, il peut atteindre plusieurs fois In
compte tenu de la composante apériodique. On retient donc un seuil de sensibilité égal
à 5% de In procurant d’une part, une marge de sécurité suffisante pour la détection du
défaut et autorisant, d’autre part, une certaine latitude quant aux caractéristiques des T.C
et aux dissymétries dans leur installation.

Seuil de sensibilité : g = 5% In
Pourentage (pente): v = 20%

Remarque :
Un défaut entre conducteurs de l’enroulement statorique peut être accompagné ou
précédé par un défaut à la masse, que ce soit dans les encoches ou dans les têtes de

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bobines ; dans ce dernier cas l’arc électrique soufflé par la ventilation va très vite se
reboucler avec la masse. Les protections masse stator et différentielle sont
complémentaires et la notion de suppléance va s’appliquer : en cas de défaillance de la
masse stator, la différentielle interviendra tardivement en raison de son seuil de sensibilité
élevé et réciproquement, en cas de défaillance de la protection différentielle, la masse
stator interviendra mais après une dégradation importante du circuit magnétique. Dans
les deux cas les dégâts seront graves et entraîneront vraisemblablement des réparations
importantes sur le stator.
1.4.4. Réglage de la temporisation
Il convient d’éliminer le plus rapidement possible le défaut avant qu’il n’évolue en défaut
grave à la masse.
Ceci impose une protection instantanée.
Le temps de réponse du relais de mesure doit être inférieur à 100 ms (valeur
contractuelle).
1.4.5. Actions de la protection
Elles sont similaires aux actions de la protection masse stator à savoir :
 Déclenchement excitation
 Ouverture disjoncteur de couplage
 Déclenchement turbine
 Coupure des feux
 Alarme

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2. PROTECTIONS EXTERNES
2.1. SURCHARGE STATORIQUE (MAXIMUM DE COURANT)
2.1.1. Objectif
Contractuellement, les alternateurs sont conçus pour fournir leur puissance apparente
nominale Sn, c’est-à-dire Pn et Qn, à la fréquence nominale Fn, pour toute tension
statorique incluse dans le domaine normal de fonctionnement 0,95 – 1,05 Un (Un =
tension nominale statorique).
Si Isn est le courant statorique nominal de la machine (régime nominal de référence Sn,
Fn, Un,) ; àSn et sous 0,95 Un, le courant stator supporté sinon en permanence du moins
sans limitation de durée par celle-ci, est égal à 1,05 Isn.
Il y a surcharge du stator lorsque le point de fonctionnement de la machine est tel que la
limite 1,05 Isn est franchie ; il peut en être ainsi lors de grandes perturbations réseau
entraînant la surexcitation de la machine durant quelques secondes, ou bien en cas de
passage volontaire dans un régime de fonctionnement exceptionnel appelé « surcharge
de réactif » à puissance active constante et à tension faible (0,95 Un). Il est à noter que
cette dernière situation fait l’objet d’une comptabilisation, les surcharges d’un alternateur
se traduisent essentiellement par des échauffements pouvant donner lieu à des
vieillissement thermiques d’isolants, mais aussi et surtout à des contraintes d’origine
thermique sur les constituants de la machine.
Les considérations précédentes montrent que la notion de surcharge électrique est toute
relative. Les véritables protections de surcharge d’un alternateur sont fondées sur la
mesure des températures des circuits électriques ou des pièces métalliques : soit
directement au moyen de sondes disposées sur le circuit magnétique, soit indirectement
en surveillant la température de l’eau de réfrigération des barres statoriques ou de
l’hydrogène.
La protection de surcharge électrique doit donc être considérée comme une indication,
d’autant qu’en raison des différentes protections installées sur le réseau et sur le groupe
elle n’a aucun rôle à jouer dans l’élimination des défauts. Son rôle est purement informatif,
la mise en œuvre des actions correctives est confiée à l’opérateur.
2.1.2. Principe
La protection de surcharge est constituée par un relais à maximum d’intensité alimenté
par des T.C situé sur les bornes de l’alternateur, côté neutre. Le défaut de surcharge
étant considéré a priori comme équilibré, le relais de protection peut être triphasé ou
simplement monophasé.

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2.1.3. Réglage du seuil
L’intensité statorique pouvant atteindre 1,05 Isn en fonctionnement normal, il convient
que le seuil de désarmement du relais soit calé à cette valeur.
En admettant que le relais de mesure ait un pourcentage de retour ≤ 5% soit une valeur
de retour ≥ 95%, on obtient :
Is = 1,05 Isn x (1/0,95) = 1,10 Isn
Compte tenu de la précision du relais, il est adopté le réglage suivant,

Seuil : 1,2 In

Remarque :
Lorsque l’alternateur, le transformateur de groupe, et le circuit d’évacuation d’énergie ne
sont pas dimensionnés de manière cohérente, le courant Isn à prendre en compte est
celui de l’élément le plus faible de l’ensemble.
2.1.4. Réglage de la temporisation
Compte tenu des constantes de temps thermiques des alternateurs, de la classe
d’isolement des enroulements, et de la surveillance thermique dont ils font l’objet, la
temporisation associée à ce relais peut être importante.
Elle doit être cohérente avec la durée de la surexcitation automatique des machines, fixée
par ailleurs à 4 s. d’où :
Temporisation : 10 s
2.1.5. Actions de la protection
 Déclenchement excitation
 Ouverture disjoncteur de ligne 132 KV
 Ouverture disjoncteur de soutirage
 Déclenchement turbine
 Coupure des feux
 Alarme

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2.2. SURCHARGE ROTORIQUE (MAXIMUM DE COURANT)
2.2.1. Objectif
Les spécifications Techniques « alternateurs de puissance » stipule que les machines
doivent supporter, sinon en permanence du moins sans limitation de durée, un courant
rotor de 1,05 Ifn (Ifn courant rotor au régime nominal de référence) dans la plage de
tension statorique 0,95 – 1,05 Un.
Au-delà de ce régime se pose le problème de l’aptitude qu’à la machine à supporter une
surcharge rotorique. Les raisons sont les mêmes que celles évoquées pour la protection
se surcharge statorique.
Le fonctionnement à l’intérieur du régime exceptionnel de marche de l’alternateur
(0,9 – 1,1 Un à Pn) est autorisé et piloté par l’équipement de régulation de tension associé
au matériel d’excitation. Cette protection est chargée de garantir l’intégrité de l’ensemble
de l’équipement d’excitation, tant vis-à-vis des sollicitations externes que vis-à-vis des
défauts internes.
L’ensemble des dispositifs régulation – limitation et leurs réglages sont mentionnés dans
les documents de conception et doctrine de réglage des systèmes excitation et régulation
de tension.
Pour les excitateurs à diodes tournantes, if est le courant de l’excitateur, c’est-à-dire
l’image du courant rotorique en régime non saturé.
2.2.2. Principe
Le traitement de l’aspect protection est étroitement lié à la conception du système
excitation – régulation tension et à la mise en œuvre de la mesure du courant rotor (Ifn)
ou de son image (ifn) suivant le palier technologique concerné. Cette protection fait appel
à des relais à maximum d’intensité à temps indépendants ; leur réglage est fixé pour ne
fonctionner que lorsque le courant surveillé est supérieur à la valeur du seuil de limitation
au bout d’une temporisation permettant à la fonction dv/dt de libérer le plafond de
surexcitation. Leur action entraîne le déclenchement du groupe.
2.2.3. Réglage du seuil
L’intensité rotorique pouvant atteindre, selon le régime de fonctionnement, 1,025 Ifn, il
convient que le seuil de désarmement du relais soit calé au-dessus de cette valeur.
La nécessaire cohérence entre le réglage de cette protection et celui du seuil de limitation
permanente implique de résoudre les problèmes inhérents à :

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a) La disparité des chaînes d’acquisition des grandeurs électriques (ex : la protection
peut être élaborée à partir de la mesure du courant rotor (If) alors que la limitation
est l’image du courant d’excitation de l’excitatrice (if), les réducteurs de mesure
peuvent être de classe de précision différente et/ou de type différent).
b) La variation naturelle permanente du courant If
c) L’interface entre les différents intervenants, ces problèmes étant spécifiques à
l’organisation de chaque site (ex : réglage de la protection par les électriciens
courant fort et celui de la limitation par les automaticiens).
La solution adoptée repose sur deux principes :
 Effectuer la mesure du courant sur la même grandeur électrique (If ou if suivant le
cas) pour la limitation et la protection (et non en amont et en aval du pont
thyristors).
 Définir des tolérances fonctionnelles process qui permettent de procéder
indépendamment aux réglages de la limitation et de la protection, tout en
garantissant l’absence de chevauchement.
La valeur retenue pour le réglage de la protection est :

Seuil : 1,25 Ifn (ou 1,25 ifn)


Avec un pourcentage de rertour du relais ≤ 5% soit une
valeur de retour ≥ 95% de la valeur de réglage

2.2.4. Réglage de la temporisation


Sa valeur est fixée en fonction de deux critères :
 Elle doit permettre de laisser passer le plafond de surexcitation libéré par l’action
de la fonction dv/dt ; la durée de celle-ci étant de 4 secondes et tenir compte du
temps de retour après surexcitation d’environ 0,5 s.
 Elle doit laisser le temps à la fonction limitation du courant rotor de ramener celui-
ci à sa valeur de consigne sur un-à-coup du réseau.

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2.3. DESEQUILIBRE DE COURANT
2.3.1. Objectif
Un déséquilibre de courant observé aux bornes d’un alternateur peut avoir deux origines.
Il peut être :
a) Soit permanent,
Un système de transport d’énergie électrique à tensions équilibrées engendre des
courants déséquilibrés en raison de la dissymétrie des paramètres des circuits.
Les différence d’inductance et de capacitance d’une phase à l’autre des lignes de
transport, les charges mal réparties contribuent au déséquilibre du système. Le
déséquilibre permanent est de l’ordre de quelques % suivant les réseaux.
b) Soit transitoire,
De durée plus ou moins longue, en présence de défauts électriques
dissymétriques (c.c monophasé ou biphasé, discordance d’un pôle de disjoncteur
ou de sectionneur) et de leurs cycles d’élimination (déclenchement –
réenclenchement monophasé…). Il est à noter que le couplage étoile-triangle du
transformateur principal d’un groupe ainsi que la mise à la terre du point neutre de
celui-ci, réduisent la valeur du déséquilibre réseau vu par la machine.
Un régime déséquilibré crée par la composante inverse des courants statoriques, un flux
tournant en sens inverse du champ direct et induit dans les diverses parties du rotor des
courants de circulation dont la pulsation est double de celle de la fondamentale. Les
courants ainsi crées provoquent des échauffements dans les amortisseurs, les becs de
frettes, les cales d’encoches, le fer.
La constante de temps thermique du rotor permet de quantifier l’aptitude de la machine
à fonctionner en régime déséquilibré.
Le temps pendant lequel une machine synchrone peut supporter des courants inverses
sans dommage, est fonction de la valeur moyenne du carré de ceux-ci. Elle ne doit pas
dépasser une valeur déterminée, caractéristique de la machine considérée. Il est habituel
de représenter ce phénomène, tout au moins pour les déséquilibres importants, par une
loi de la forme :

Où K est la constante de temps thermique de l’alternateur relative aux courants inverses


exprimée en secondes.

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Ii et In représentent respectivement les valeurs efficaces des composantes inverse et
nominale directe du courant stator, i est le « taux de déséquilibre ».
La constante K dépend donc des caractéristiques technologiques des alternateurs.
Pour les déséquilibres faibles, la relation précédente n’est plus valable car les
alternateurs sont conçus pour supporter, sans limitation de durée, un déséquilibre du
réseau.
Compte tenu des risques qui sont encourus par les machines, au cours d’un
fonctionnement en régime déséquilibré important, la présence d’une protection adéquate
est nécessaire. Le déséquilibre observé aux bornes de l’alternateur résulte
essentiellement d’anomalies affectant le réseau, cette protection est bien une protection
d’interface, elle doit avoir un comportement conforme aux règles fixées pour ce type de
protection :
a) Sans action jusqu’à ce que les possibilités d’élimination sélective du défaut par les
protections « réseau » soient épuisées (maintien de la tranche sur le réseau),
b) Ilotage de la tranche ensuite.
Quant à la possibilité d’un déclenchement total ultérieur, le risque d’un fort déséquilibre
pour cause interne semble improbable, un alternateur en situation d’îlotage peut
supporter sans risque les déséquilibrés les plus importants.
2.3.2. Principe
Les alternateurs sont conçus pour fonctionner avec un taux de déséquilibre permanent,
cette protection doit être inopérante pour des déséquilibres ≤ à ce taux.
De plus, cette protection doit autoriser les séquences d’élimination des défauts réseaux
(cycle déclenchement – réenclenchement monophasé) qui sont générateurs de forts
déséquilibres transitoires. En conséquence l’inhibition de la protection pendant une durée
minimale de 3 s est nécessaire.
Quels peuvent être les cas de rupture brutale de phase à pleine charge ?
a) Non refermeture d’un pôle de disjoncteur de ligne après un cycle monophasé,
b) Non fermeture d’un pôle de sectionneur d’aiguillage sur changement de barres au
poste,
c) Rupture d’un conducteur ou d’une connexion en ligne,
d) Ouverture en charge d’un pôle de disjoncteur de couplage ou d’interrupteur-
enclencheur (suivant schéma de soutirage).

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Les événements a) et d) sont couverts par la détection de discordance de pôles des
appareils de coupure concernés.
L’événement b) couvert lui aussi par la détection de discordance du sectionneur
s’accompagne d’un amorçage à l’ouverture de l’autre sectionneur d’aiguillage, ce qui
activera les protections de réseau.
Quand à l’événement c), il est en pratique toujours accompagné d’un défaut électrique
faisant fonctionner les protections de réseau.
De plus il est à noter que les trois premiers événements, s’ils conduisent à des défauts
électriques non éliminés par les protections de réseau, sont aussi couverts par la
protection de courant homopolaire du transformateur principal.
2.3.3. Réglages et actions
 Ilôtage
 Déclenchement total
 Alarme

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2.4. MINIMUM DE FREQUENCE
2.4.1. Objectif
D’une manière générale, le fonctionnement d’un groupe turboalternateur à
fréquence basse peut se produire si, vu du système, le programme de production n’est
pas adapté à la consommation. Un déficit important de production peut être la
conséquence d’incidents.
Pour pallier à cette situation et rétablir l’équilibre, un plan de délestage élimine
successivement des zones de consommation.
Pendant cette situation critique, les centrales se doivent d’apporter au réseau leur soutien
maximal, sauf si une baisse de fréquence trop importante empêche le fonctionnement
correct de l’installation, ou compromet la tenue du matériel. Dans ces conditions, il faut
îloter pour reprendre de la charge dès que la situation du réseau le permettra.
Le but de la protection à minimum de fréquence est donc d’éviter le
déclenchement du groupe, plus au moins aléatoire, induit par une baisse de fréquence
au niveau des différents auxiliaires. En effet, dans cette situation, tous les matériels
entraînés par des moteurs asynchrones voient leurs caractéristiques se dégrader,
l’exemple typique étant celui des motopompe (baisse de débit et/ou de pression).
2.4.2. Principe
La protection est conçue autour d’un relais de fréquence alimenté par un TP
de mesure, placé soit en tête de réseau de distribution alimentant les auxiliaires, soit sur
les liaisons à la tension alternateur.
Pour garantir la sélectivité avec les relais fréquencemétriques du plan de délestage, les
performances de ce relais sont telles que sa précision est de ± 0,2 Hz et son écart de
retour limité à 0,2 Hz.
2.4.3. Réglage des seuils
Le choix du seuil résulte d’une part, des études de fonctionnement du groupe,
de la tenue des matériels auxiliaires, et d’autre part des besoins du réseau (délestage
fréquencemétrique : 4 échelons de 49 à 47,5 Hz) :
Le seuil de réglage tient compte de la spécificité des machines et des auxiliaires, (tenue
vibratoire sur les ailettes BP, graissage de la ligne d’arbre par la pompe attelée),
En dessous de 47,5 Hz il ne reste que la consommation prioritaire ultime (plan croix
rouge) et à cette charge on imagine mal une baisse de fréquence plus profonde.

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En conséquence, un réglage standard applicable à l’ensemble des machines, quelles
que soient leurs spécifiés, peut être retenu.
1er stade : 47,3 Hz
2ème stade : 47 Hz
Pour les installations ne disposant pas d’un relais à deux stades, le réglage à 47 Hz est
retenu.
2.4.4. Réglage des temporisations
S’agissant d’une protection pour laquelle aucun régime transitoire en fréquence
plus basse que le seuil ne peut être supporté par l’installation, son action devrait être
instantanée pour 47 Hz.
Néanmoins, les relais de fréquence de technologie électronique, ne nécessitent que
quelques périodes de l’onde de tension pour élaborer leur mesure ; une très faible
temporisation peut s’imposer pour éviter ainsi les déclenchements intempestifs
(précaution vis-à-vis de brèves composantes apériodiques du signal). Un délai
d’élaboration du signal typiquement compris entre 100 et 200 ms ce qui couvre plusieurs
périodes d’ondes, répond aux objectifs de cette protection. D’où un temps de
fonctionnement imparti du relais de mesure de : 150 ms ± 50 ms.
2.4.5. Actions de la protection
 Alarme
 Ilotage
 Ouverture disjoncteur de ligne 132 KV.

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2.5. MAXIMUM DE FREQUENCE
Les groupes thermiques disposent par conception d’une protection
« matériel » de survitesse en déclenchement total ; les spécifications techniques des
matériels prennent en compte les contraintes induites par une marche à fréquence
élevée. De ce fait, la nécessité d’une protection à maximum de fréquence,
complémentaire de la précédente, ne peut résulter que d’un besoin réseau pour éviter le
risque d’un déclenchement du groupe par survitesse, au profit d’un îlotage et permettre
ainsi un recouplage plus rapide. A noter que ce besoin découle de l’analyse du
comportement du système électrique en situation perturbée (influence de la topologie du
réseau, du poids relatif du thermique et de l’hydraulique, de l’existence de protection
d’exploitation à fréquence élevée, de l’imposition d’une fréquence haute admissible par
la clientèle…).

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2.6. RUPTURE DE SYNCHRONISME
2.6.1. Objectif
La perte de synchronisme d’un alternateur couplé au réseau sur lequel il débite
peut avoir comme origines :
a) Une cause interne au groupe : rupture de synchronisme liée à une perte
d’excitation.
Lors d’une perte d’excitation, le flux inducteur décroit et devient insuffisant pour
assurer la transmission/conversion de la puissance mécanique du rotor, en
puissance électrique au stator. Le groupe va donc accélérer et on observera des
rotations successives d’angle interne s’enchaînant de plus en plus rapidement. La
régulation de vitesse réduira suffisamment la puissance mécanique, par action sur
les organes d’admission de la turbine, pour stabiliser le groupe à une faible valeur
de glissement quand la puissance mécanique sera devenue nulle (marche
asynchrone à vide).
La cadence des rotations d’angle interne ainsi effectuées, dépend principalement
du point de fonctionnement initial du groupe et des performances de la régulation
de vitesse : elle peut atteindre au rythme de 1 à 4 tours par seconde pour les
groupes thermiques.
b) Une cause externe au groupe : rupture de synchronisme liée à un incident
réseau
Un défaut réseau proche mal éliminé et/ou des pertes de lignes ou de groupes
peuvent conduire à la perte de synchronisme d’une zone du réseau. L’ensemble
des groupes de la zone est affecté, mais également les groupes situés à la
périphérie de cette zone. Les battements de tension qui en résultent
s’accompagnent d’inversions de puissance active aux bornes des groupes de part
et d’autre de la frontière de cette zone.
La rupture de synchronisme s’accompagne d’une rotation de l’angle interne du groupe,
uniquement si le centre électrique¹ est à l’intérieur de celui-ci. Dans ce cas il s’agit
clairement d’une rupture de synchronisme du groupe concerné par rapport au reste du
réseau (la zone hors synchronisme est limitée au groupe ou aux groupes d’un même
site). La présence de tours d’angle interne est donc une condition suffisante, mais non
nécessaire, pour identifier la perte de synchronisme d’un groupe.
Les situations d’incident réseau pouvant conduire à une rotation d’angle interne, sont
celles d’un défaut proche, mal éliminé, en présence d’un réseau puissant (perte de
stabilité transitoire).

¹ le centre électrique est le point où le module de la tension s’annule du fait du battement entre zones
ayant perdu le synchronisme, il y a changement de fréquence de part et d’autre de cette frontière

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2.6.2. Réglage des seuils
 Voie « angle interne » : réglage à 4 tours
 Le seuil de dépassement de l’angle interne doit, d’une part être largement
supérieur à 90° pour ne pas risquer de démarrer la protection lors d’un
fonctionnement de la machine en limitation d’angle interne avec éventuelle dérive
ou décalage du zéro d’angle et, d’autre part, refléter l’instabilité du groupe. On
retient la valeur de 150° ± 10°.
 Voie « inversion de puissance »

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2.7. PROTECTION A MAXIMUM DE TENSION
2.7.1. Objectif
La tension aux bornes de l’alternateur pourra évoluer selon les 3 limites ci-après :
Régime Tension basse Tension haute
Normal 0,95≤U/Un et U/Un≤1,05
Exceptionnel 0,9≤U/Un˂0,95 et 1,05˂U/Un≤1,1
Incidentel 0,7≤U/Un˂0,9 et 1,1˂U/Un≤1,2
Lorsque le groupe participe au Réglage Secondaire de Tension (RST), le régulateur
maintient l’alternateur à l’intérieur du domaine normal de fonctionnement. Au-delà, les
butées de consigne de tension du régulateur maintiennent l’alternateur dans le domaine
exceptionnel.
La protection de maximum tension stator protège la machine vis-à-vis de contraintes
excessives pouvant conduire à des risques de dysfonctionnement ou d’avaries.
Des surélévations de tension exceptionnelles à fréquence industrielle peuvent apparaître
aux bornes de l’alternateur, soit lors d’une configuration réseau à tension anormalement
élevée (cas des lignes à vide de grande longueur), soit lors de certains
dysfonctionnements ou défaillances du système excitation-régulation de tension.
Les alternateurs, comme les matériels participant à l’évacuation d’énergie, sont conçus
contractuellement pour supporter des surtensions notables de brève durée (1,4 Un – 4s
– à Pn une vingtaine de fois), toutefois les surtensions élevées, au-delà des limites du
domaine exceptionnel, si elles se prolongent, peuvent entraîner par saturation du fer de
l’alternateur ou du transformateur principal, une augmentation des pertes fer, qui
provoquent alors des échauffements anormaux dans les tôles.
2.7.2. Principe
Les surélévations de tension envisagées étant équilibrées, la protection
consiste en un relais à maximum de tension unipolaire branché entre deux phases des
liaisons à la tension alternateur par l’intermédiaire de TP de mesure.
L’origine du phénomène est le plus souvent une défaillance de la régulation de tension.
Il serait alors plus dangereux de séparer la machine du réseau en superposant, à une
tension déjà anormalement élevée, les surélévations supplémentaires dues au délestage
de la machine, ou des surtensions transitoires dues à l’ouverture du disjoncteur de ligne.

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C’est pourquoi cette protection conduit directement au déclenchement du groupe, sans
tentative de d’îlotage.
2.7.3. Réglage des seuils
Le réglage du seuil de déclenchement doit être inférieur au niveau de tension
accidentelle que l’alternateur est susceptible de supporter de part sa conception et
supérieur aux tensions maximales du domaine exceptionnel de fonctionnement (1,1 Un)
ou atteintes lors de l’îlotage du groupe. Ce seuil est fixé à 1,3 Un.
Le seuil d’alarme est fixé à 1,2 Un, limite du domaine exceptionnel de fonctionnement de
la machine.
A noter que pour respecter la hiérarchie des réglages précités, les relais à maximum de
tension doivent avoir une tension de retour égale au minimum à 95%. En définitive :
1er stade : seuil 1,2 Un ; tolérance fonctionnelle precess égale à – 0,05Un/+0,07Un
2ème stade : seuil 1,3 Un ; tolérance fonctionnelle process égale à ±0,08 Un
2.7.4. Réglage des temporisations
La temporisation du 1er stade doit couvrir toutes les plages de perturbations résultant soit
du fonctionnement des protections réseau, soit du passage en repli du groupe (tension
haute due à l’îlotage). D’où :
1er stade : 1,2 Un ; temporisation 10 s ± 2 s
2ème stade : 1,3 Un ; temporisation 0,5 s ± 0,1 s
2.7.5. Actions de la protection
La protection à maximum de tension provoque simultanément :
En 1er stade :
 Alarme
 Ilotage
 Ouverture du disjoncteur de ligne 132 KV
En 2ème stade :
 Alarme
 Ouverture du disjoncteur de ligne 132 KV
 Déclenchement excitation
 Ouverture du disjoncteur de couplage

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 Ouverture du disjoncteur de soutirage
 Déclenchement turbine
 Coupure des feux

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2.8. PROTECTION A MINIMUM DE TENSION
2.8.1. Objectif
La marche occasionnelle d’un groupe de production à tension plus basse que
celle du domaine exceptionnel peut résulter, soit d’un effondrement du réseau, soit être
la conséquence de la présence de défauts polyphasés sur les liaisons électriques jusqu’à
leur élimination par les protections normalement prévues à cet effet. Si dans le premier
cas la baisse de tension peut être progressive, dans le deuxième cas au contraire elle
est brutale, profonde et de courte durée, comme on peut l’observer lors d’un court-circuit
triphasé normalement éliminé. Ces situations perturbées contraignent diversement le
matériel ou se répercutent sur le fonctionnement des auxiliaires électriques du groupe.
Naturellement une limitation s’impose avant d’atteindre tout dysfonctionnement ; pour ce
faire le principe de la protection à minimum de tension directe est retenu.
L’objectif de cette protection est double :
a) En tant que protection d’interface ; elle assure l’îlotage du groupe dès l’atteinte
d’une tension minimale en dessous de laquelle le fonctionnement des auxiliaires
est altéré (limite de décrochage des moteurs), action toutefois retardée du temps
pendant lequel les perturbations peuvent être supportées par le groupe sans
incidence sur sa tenue vis-à-vis du réseau,
b) En tant que protection spécifique du matériel : elle assure la sécurité d’exploitation
des auxiliaires du groupe en cas de chute de tension prolongée, mais agit aussi
en tant que protection ultime contre un défaut polyphasé interne, mal éliminé par
les protections spécifiques des matériels, ou des liaisons électriques. Bien que
cette dernière situation accidentelle soit hypothétique, il n’est pas possible d’en
exclure l’éventualité.

2.8.2. Principe
La protection est bâtie autour d’un relais à minimum de tension directe, à action
temporisées, alimenté par des TP de mesure.
Les TP sont installés en principe en tête du réseau de distribution alimentant les
auxiliaires. Cette localisation permet de s’affranchir des problèmes posés par les chutes
de tension induites dans la liaison d’alimentation et le choix des prises du transformateur
principal et/ou de soutirage.
Le relais à minimum de tension incorpore ou est précédé d’un filtre permettant d’éliminer
la composante inverse (suivant technologie). Remarquons que si on applique à un moteur
triphasé un système de tensions déséquilibrées, seul le système à composantes directes

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produit un couple utile, le champs engendré par le couple à composantes inverses produit
au contraire un couple de freinage.
Quant à la chaîne d’action, elle comprend deux niveaux :
1er stade : agit comme protection ultime vis-à-vis d’un défaut externe : c’est l’îlotage,
2ème stade : agit comme protection ultime vis-à-vis d’un défaut interne non éliminé en 1er
stade : c’est le déclenchement total.
2.8.3. Réglages
Les moteurs d’auxiliaires 6,6 KV sont spécifiés et conçus pour ne pas
décrocher lorsque la tension à leurs bornes, en régime équilibré est ≥ à 70% de la tension
nominale. Dans l’hypothèse d’un positionnement des réducteurs de mesure en aval du
transformateur de soutirage, le seuil de tension directe sera donc égal à 0,7 Un.
Le premier stade de la protection est l’îlotage et naturellement cet ordre est temporisé :
La temporisation doit couvrir le temps maximum nécessaire à l’élimination sélective du
défaut par les protection réseau (relais électronique rapide) et à celui du rétablissement
de la tension à une valeur supérieure au seuil de décrochage des auxiliaires « tardera »
en raison de l’appel de courant dû à la reprise de charge des moteurs au travers des
réactances des transformateurs, mais aussi suivant les conditions de stabilité du groupe
vis-à-vis du réseau.
De plus comme les oscillations de tension, au voisinage du seuil de décrochage des
moteurs, sont dangereuse pour ceux-ci, il convient pour la protection de couvrir cette
éventualité. L’adjonction d’une faible temporisation au retour de tension, de façon à éviter
l’interruption de la temporisation d’îlotage, intégrera toutes les remontées fugitives de la
tension telles qu’elles apparaissent dans les études de pertes de synchronisme ou de
décrochage de fortes charges asynchrones.
La détection du retour de la tension réseau imposerait une hystérésis du
relais de mesure la plus faible possible ; toutefois il est préférable de fixer une hystérésis
« réaliste industriellement ». Ce paramètre n’étant pratiquement jamais réglable par
l’utilisateur il faut l’intégrer dans le choix du couple seuil-temporisation.
Le pourcentage de retour du relais est ≤ 5%.
Sur la base des considérations précédentes, en notant que la durée de baisse de tension
dépend beaucoup plus des conditions de stabilité de la tranche que de la durée du défaut
éliminé, la temporisation d’îlotage préconisée est égale à 2,5 s, avec une temporisation
au retour fixée à 0,3 s ; cette valeur permet aussi de s’affranchir d’éventuelles

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perturbations résultant de l’élimination automatique d’un défaut monophasé réseau
(durée du cycle monophasé 1,5 s).
Le deuxième stade de la protection à minimum de tension est le déclenchement ; il ne
doit intervenir que si après l’îlotage, la remontée de tension n’a pas eu lieu. D’où un
intervalle sélectif à fixer entre le 1er et 2ème stade.
Cet intervalle doit couvrir la période nécessaire à une remonté de tension « normale »
dans des conditions d’îlotage difficile.
La valeur de la temporisation, relative au 2ème stade de la protection, ne se conçoit qu’au
travers du schéma d’automatisme retenu :
 Si la temporisation est lancée à partir de l’ordre d’îlotage, elle sera fixée à 1,5 s
 Si la temporisation est lancée à partir de l’instant où le seuil 1er stade est franchi
(idem temporisation d’îlotage), elle sera fixée à 2,5 s + 1,5 s = 4s ; pour éviter
l’interruption de cette temporisation en cas de remontée fugitive de la tension, une
temporisation au retour de tension sera installée et fixée à la même valeur que
celle adoptée dans la chaîne « îlotage » soit 0,3 s.
En résumé :
Avec Vnd = tension nominale directe
1er stade : seuil de tension minimale : 0,7 Vnd,
Temporisation de retour : 0,3 s ± 30%
Temporisation d’îlotage : 2,5 s ± 10%
2ème stade : seuil de tension minimale : 0,7 Vnd
Temporisation de retour : 0,3 s ± 30%
Temporisation déclenchement 4s à partir de l’attente de 0,7
Vnd ± 10%
Ou,
Temporisation déclenchement 1,5 s à partir de l’ordre
d’îlotage ± 20%

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2.8.4. Actions de la protection
1er stade :
 Ilotage
 Ouverture de disjoncteur de ligne 132 KV
 Alarme
2ème stade :
 Déclenchement excitation
 Ouverture de disjoncteur de ligne 132 KV
 Ouverture de disjoncteur de couplage
 Ouverture de disjoncteur de soutirage
 Déclenchement turbine
 Coupure des feux
 Alarme

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Le Cahier Technique d’Exploitant Par : Mahamane
Moustapha Abdou
Centrale d’Anou - Araren Chef de Bloc
SONICHAR
Exploitation Centrale PROTECTION RESEAU, Cahier N°1
Edition : 2019
TRANSFO ET ALTERNATEUR
3. DIAGRAMME UNIPOLAIRE INDICATIF DES PROTECTIONS ELECTRIQUES

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Le Cahier Technique d’Exploitant Par : Mahamane
Moustapha Abdou
Centrale d’Anou - Araren Chef de Bloc
SONICHAR
Exploitation Centrale PROTECTION RESEAU, Cahier N°1
Edition : 2019
TRANSFO ET ALTERNATEUR
4. SYNTHESE DES PROTECTIONS ALTERNATEUR

1er stade 2ème stade


Protection
seuil Temporis. Action seuil Temporis. Action
Masse Déclenchement
stator Ir = 1A instantané total

Masse
1800Ω instantané Alarme
rotor
Limitation
courant rotor
I≥ 7,9 A
Déséquilibre Ir=0,75A Déclenchement
22 s
de courant 20% k=0,1 132 KV
5% In Déclenchement
Différentielle instantanée
105A général
Retour de
Déclenchement
puissance 5% instantané 132 KV

Maxi
Intensité 1,2 In Déclenchement
groupe 5s
2467A général

Surcharge Déclenchement
1,2 In 4s
Thermique général

Déclenchement Déclenchement
Mini tension 0,7Un 3s 0,7Un 4s général
132 KV

Déclenchement Déclenchement
Maxi tension 1,2Un 3s 1.3Un 4s général
132 KV
Mini
Déclenchement
fréquence 47 Hz 5s 132 KV
Maxi
Intensité Déclenchement 19,9 Déclenchement
Excitation I ≥ 9,75 A 3s général
instantané général
A

Réactance
Perte mini 4% Déclenchement
d’excitation Réactance
3s général
maxi 50%

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