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d’histoire de t d re
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l’habitat
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intermédiaire
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Sophie Bayenay
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Master Habitat et Énergie


Paul Landauer
PhilippeBarthélémy
Avant Propos

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Mon intérêt pour l’habitat intermédiaire s’est prononcé lors de

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la visite de l’opération «la Nérac» située dans le Val d’ Yerres

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de Jacques Bardet. Avant cette visite, je ne connaissais pas

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ce type d’habitat. Sans doute que les étudiants d’un cursus
classique avaient déjà entendu à maintes reprises parler

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d’habitat intermédiaire, mais pour ma part, venant d’un
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cursus ingénieur ce fut la première fois, lors du séminaire.
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Avant d’intégrer l’école d’architecture de Marne la Vallée,


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j’ai effectué une formation d’ingénieur à HEI (Haute Etude


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d’Ingénieur) à Lille. Durant ces trois années, j’ai suivi en


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parallèle de ma formation ingénieur des cours d’architecture


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à l’institut Saint Luc à Tournai. Cette spécialisation avait pour


objectif de me sensibiliser à l’architecture. Elle m’a permis
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d’acquérir un bagage architectural, culturel et référentiel,


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mais également de m’initier en tant que futur ingénieur au


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champ du projet d’architecture et aux modes de réflexion qui


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s’y opèrent. Ceci afin de faciliter les rapports entre ingénieur et


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architecte. Cette initiation a confirmé et renforcé mon intérêt


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pour l’architecture.
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Ainsi, j’ai souhaité intégrer une école d’architecture à la fin


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de mon cursus ingénieur pour avoir la double compétence


ingénieur-architecte. Sans aucun doute, j’ai choisi le master
«Habitat et Énergie». Car en effet être architecte c’est
construire de l’habitat. Mais pas n’importe quel habitat. Ma
vision du métier d’architecte, c’est être capable de concevoir
un «chez soi». La notion de «chez soi», plus particulièrement

3
Avant Propos

l’appropriation d’un logement est, je pense, très importante


pour un architecte. L’objectif d’un architecte est d’apporter
aux usagers tout le nécessaire à la bonne appropriation du
logement.

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Il existe trois catégories d’habitats. Cependant, lorsque
l’on parle d’habitat à une personne lambda et qu’on lui demande

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de citer différents types d’habitats, elle cite spontanément

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l’habitat collectif et l’habitat individuel. Par contre, elle ne

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mentionne pas l’habitat intermédiaire. L’habitat intermédiaire

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est très peu connu par les personnes n’appartenant pas au

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monde de l’architecture ou de l’urbanisme. Le terme d’habitat

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intermédiaire n’est pas entré dans la vulgarisation. Pourtant,
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l’habitat intermédiaire existe depuis maintenant 40 ans, alors
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pourquoi est-il si mal connu par le grand public ?


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Lors de la découverte de l’opération la Nérac à Boussy-


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Saint-Antoine dans le Val d’ Yerres, j’ai découvert une troisième


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famille d’habitat, ayant un grand potentiel, réunissant


beaucoup de critères d’habitabilité recherchés par les
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habitants. Ainsi, j’ai voulu en savoir plus sur ce mode d’habitat.


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En m’intéressant à l’histoire de l’habitat intermédiaire, j’ai


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découvert que cette troisième famille est apparue pour


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concrétiser le début d’une nouvelle ère d’habiter. Cette


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nouvelle ère d’habiter revendiquait la qualité architecturale


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et non plus la production de masse. Ce mémoire m’a permis


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de découvrir une partie de l’histoire. A travers celui-ci, j’ai


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effectué un travail d’historien pour restituer l’époque dans


laquelle apparaissait l’habitat intermédiaire.

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Avant Propos

Étant dans un master «Habitat», il me paraît fondamental de


comprendre les atouts d’un habitat incarnant la «qualité architecturale».
La particularité de cette typologie est la diversité de forme qu’elle
endosse. Des formes pyramidales aux formes plus parallélépipédiques

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d’aujourd’hui, l’habitat intermédiaire est considéré comme un habitat

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hybride possédant de nombreux avantages : facilité d’appropriation
de l’espace par les usagers, densité de construction correcte, rapport

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avec l’extérieur intéressant.

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Ensuite étant dans un master «Énergie», les enjeux actuels du

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développement durables sont très présent dans la conception du

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projet. Où les questions d’environnement et de cadre de vie doivent

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rimer avec centralité et mixité. L’habitat intermédiaire m’est apparu
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comme une recherche cohérente avec les enjeux d’aujourd’hui.
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Introduction

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Après 40 ans de constructions, l’habitat intermédiaire est

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toujours perçu comme un habitat innovant, incarnant la

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qualité architecturale. Derrière l’habitat intermédiaire apparaît

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un investigateur, le Plan Construction. Depuis la création de
celui-ci en 1971, par Robert Lion, de nombreuses études sur

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le thème de l’habitat intermédiaire ont été réalisées. A travers
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ces études, je me suis rendue compte que le Plan Construction
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véhicule toujours la même image de l’habitat intermédiaire.


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Il est considéré comme la forme urbaine innovante, étant


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susceptible d’apporter une solution aux problématiques de


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chaque époque. Dans les années 1970, se fut pour pallier à


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la condamnation des grands ensembles et à la construction


médiocre des pavillonnaires. Aujourd’hui, c’est pour permettre
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la construction du développement urbain durable.


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Le Plan Construction est le fil rouge de ce mémoire. A


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travers les études menées par celui-ci, j’examine l’évolution


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de l’habitat intermédiaire. Aujourd’hui, l’État, à travers le Plan


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Construction positionne l’habitat intermédiaire comme outil


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du développement urbain durable. Il le considère comme


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l’élément de transition entre l’habitat collectif et l’habitat


individuel. Selon lui, l’habitat intermédiaire crée une mixité
des échelles de construction. Il permet de renouveler les zones
périphériques.

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Introduction

Mais, comment la même forme urbaine, autrefois utilisée pour


construire des villes nouvelles, peut être utilisée, aujourd’hui,
comme élément de restructuration d’un tissu existant?
Comment une même forme urbaine peut répondre à des

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fins différentes? Est-ce pour cela que, l’habitat intermédiaire

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a dû évoluer ou est-ce que ce sont les lieux d’implantation
qui ont changé? Mais surtout, pourquoi le Plan Construction

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s’intéresse-t-il toujours à l’habitat intermédiaire? Est-ce que

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l’État voit derrière l’habitat intermédiaire un élément pouvant

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solutionner les enjeux durables, liés aux notions de bien ou

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mieux habiter la ville?

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C’est en partant d’un travail d’historien que je retrace
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l’évolution de l’habitat intermédiaire via le Plan Construction.
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Pour perdurer dans le temps, cette typologie d’habitat


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n’intervient plus en tant que forme objet mais en tant que forme
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urbaine. Les lieux d’implantation ont changé. D’une démarche


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de construction de ville nouvelle, nous sommes aujourd’hui


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dans une démarche de construction ou de reconstruction de


villes durables, cohérentes et mixtes. Cependant, les finalités
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sociales ont très peu changé. Les français aspirent toujours à


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un logement approprié à leur mode de vie ou la sensation de


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«chez soi» est perceptible.


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1. La Nérac: 150 logements à Busssy-Saint-Antoine 1968 Jacques Bardet 2. Les Pyramides


brigode : 45 logements à Villeneuve d’Ascq dont 60lgt/ha 1975 J-P Watel 4. La Veuglotte f
Jacques 5. Les terrasses de Malissol 54 logements 154lgts/ha 1981 AUA 6. Résidence Rodin
2010 Atelier du pont 8. Terre neuve 30 logements intermédiaires villefranche 2010 Cédric
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de Champs sur Marne : 150 logements dont 50lgt/ha 1972 Andrault et Parat 3. Hameau de
fontaine au jardin Quétigny 12 logements dont 8 intermédiaires 31lgt/ha 1982 Atelier J-C
n : 25 logements dont 4 intermédiaire 43lgt/ha 1994 Haton 7. 41 logements sociaux Stains
c Petitdidier et Vincent Prioux
Sommaire

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Le Plan L’Évolution de

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Construction l’usage d’une

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porteur de forme urbain

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l’habitat

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État des lieux Du périurbain à


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l’urbain : une
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L’initiateur d’un diversification


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mouvement innovant d’implantation


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De la forme objet
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à la forme urbaine
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Changement des
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finalités sociales
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«CHEZ SOI, DANS Conclusion

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DE L’HABITAT

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INTERMÉDIAIRE?»

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Bibliographie

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Habitabilité d’un Iconographie


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logement
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Flexibilité
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des usages: de
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l’intérieur à
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l’extérieur
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de l’habitat
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Intermédiaire
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Le Plan Construction porteur

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Le Plan Construction porteur de l’habitat intermédiaire

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État des lieux

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La définition officielle de l’habitat intermédiaire, apparaît dans

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la circulaire du 9 août 1974.

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«L’Habitat intermédiaire possède à la fois un accès
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individuel, un espace extérieur privatif au moins
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égal à 1/4 de la surface du logement et une hauteur


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maximale de R+3.»1
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Elle n’a pas été modifiée depuis maintenant presque 40


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ans. Quand on parle d’habitat intermédiaire et que l’on veut


connaître ses caractéristiques, nous nous référons toujours à
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cette circulaire. Cette dernière définit l’habitat intermédiaire


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par la possession d’un accès individuel, d’un espace extérieur


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privatif égal à ¼ de la surface du logement et d’une hauteur


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maximale rez-de-chaussée plus trois étages. Il est intéressant


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de remarquer que cette définition ne parle ni de la forme, ni


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d’habitat collectif. La non spécificité de la forme de l’habitat


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intermédiaire a permis aux architectes une grande liberté


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de conception. Ensuite, le non positionnement officiel de


cette nouvelle famille d’habitat coïncide avec le contexte
social tendu des années 1970. L’image négative des grands

1 Circulaire du 9 août 1974

17
Le Plan Construction porteur de l’habitat intermédiaire

ensembles est très présente. En s’éloignant du stéréotype


de la barre et de la tour (synonyme des grands ensembles),
l’habitat intermédiaire ne se fige pas dans une forme précise,
cela lui permet une plus grande diversité et adaptabilité.

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Depuis plus de 40 ans, l’habitat intermédiaire est
interprété comme la troisième famille d’habitat situé entre

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l’habitat collectif et l’habitat individuel. La revue Architecture

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Française2 en 1975, le définissait comme réunissant les

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qualités de l’individuel et du collectif. La communication

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effectuée autour de cette typologie essaie de rendre l’habitat

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intermédiaire remarquable. On réunit au sein d’une même

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typologie toutes les attentes des usagers et des politiciens. Le
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Plan Construction à travers ses recherches véhicule le même
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sentiment depuis 40 ans: le sentiment d’innovation. Pourquoi


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l’habitat intermédiaire est-il autant soutenu par l’État ?


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Même si on ressent un véritable engouement de


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l’État pour l’habitat intermédiaire, les maîtres d’ouvrages


n’ont pas le même attrait. Très peu de constructions d’habitat
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intermédiaire ont été réalisées depuis les années 1970. Les


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maîtres d’ouvrages publics construisent principalement en


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zone périphérique des villes ou dans des grandes opérations


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d’habitat collectif. En ce qui concerne les maîtres d’ouvrages


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privés, le coût de la construction étant encore élevé, il utilise


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ce type d’habitat pour des opérations de standings.


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Prenons quelques opérations d’habitat intermédiaire


qui serviront d’éléments d’étude pour la suite du mémoire.

2 «Habitat intermédiaire. Individualisation du collectif ou collectivisation de l’indi-


viduel», L’architecture Française, N°391, juin 1975, p42-59

18
Le Plan Construction porteur de l’habitat intermédiaire

Pour comparer au mieux l’évolution de l’habitat intermédiaire


depuis sa création jusqu’aujourd’hui, j’ai choisi un ou deux
exemples par décennie. Ce panel d’études permet de se
représenter la diversité de formes et d’implantations que cette

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typologie a endossé depuis 40 ans.

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Ma première référence est l’opération emblématique de
Jacques Bardet, «la Nérac». Je pense qu’il est incontournable

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d’évoquer cette opération lorsque l’on souhaite faire un bilan

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de l’habitat intermédiaire. Cette opération réalisée à Boussy-

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Saint-Antoine en 1968, comporte 150 logements implantés

'a s à
dans un cadre verdoyant situé à 30 kilomètres de Paris. Cette

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opération est qualifiée d’avant-gardiste. Jacques Bardet réunit

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à travers celle-ci les fondements conceptuels de cette nouvelle
dr rrit
famille d’habitat. Onze ans avant l’apparition de la circulaire
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définissant l’habitat intermédiaire, Jacques Bardet proposait


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déjà un habitat différent du collectif ou de l’individuel.


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Ensuite, on ne peut pas faire l’impasse sur la forme pyramidale


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que l’habitat intermédiaire a endossé. Les M.G.J (Maisons


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Gradins Jardins) sont représentatives de la démarche


architecturale des années 1970. De nombreuses études sur
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l’emboîtement de trames cubiques ont été menées à cette


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époque. Un des exemples significatif de ce mouvement est les


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Pyramides d’Andrault et Parat. J’ai choisi celle de Champs


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sur Marne mais je me référerai également à celle de Villepinte


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pour les données iconographiques. L’opération de Champs sur


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Marne fut construite en 1972. Elle comporte 162 logements


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intermédiaires répartis en six pyramides. Cependant, les


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formes pyramidales n’ont pas perduré dans le temps.


L’opération des Hameau de brigode à Villeneuve d’Ascq de
1975, conçu par Jean-Pierre Watel est plus représentive des
constructions des décennies qui suivirent. L’emboîtement
d’un simplex et d’un duplex est chose courante dans l’habitat

19
Le Plan Construction porteur de l’habitat intermédiaire

intermédiaire aujourd’hui. Cette opération de 15 logements


intermédiaires de Watel peut être considéré comme avant-
gardiste, autant pour sa forme que pour son insertion dans un
tissu différent. L’habitat intermédiaire servait déjà en 1975 à

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mixer les échelles.

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Ensuite, j’ai choisi deux opérations des années 1980, l’une
de l’AUA (l’Atelier d’urbaniste et d’architecture) avec pour

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architectes Jean Tribel et Georges Loiseau en 1981, intitulé

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«Les terrasses de Malissol», l’autre de l’Atelier Jean-Charles

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Jacques, «La Veuglotte» à Quetigny construite en 1982. Ces

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deux opérations de formes différentes jouent toutes deux sur

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la dissimulation de la densité.

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Ma référence pour la décennie 90, la Résidence Rodin, est
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un exemple de mixité de programmation réalisée en 1994 par
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l’architecte Haton à Besançon.


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Finalement, pour la dernière décennie, j’ai choisi deux


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opérations réalisées en 2010, l’une à Villefranche, Terre Neuve,


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de 30 logements intermédiaires réalisés par les architectes


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Cédric Petitdidier et Vincent Prioux et l’autre à Stains de 41


logements intermédiaires réalisés par l’Atelier du pont.
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Le Plan Construction porteur de l’habitat intermédiaire

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L’initiateur d’un mouvement innovant

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Petit historique du Plan construction avant de s’intéresser

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à ses motivations. Le Plan Construction fut créé en 1971 par
l’État. Le premier ministre de l’époque, Jacques Chaban-

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Delmas, le définissait comme un programme interministériel
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de stimulation de la recherche et de l’expérimentation dans
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l’habitat. Les recherches liées à l’habitat avant la mise en place


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du Plan Construction étaient quasi inexistantes. L’objectif


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premier du programme fut d’améliorer l’effort de recherche


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dans un secteur composé d’une multitude d’acteurs aux


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intentions différentes  : architectes, maîtres d’œuvre, maîtres


d’ouvrages… Ainsi, le plan Construction est un outil pour la
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recherche créé et voulu par l’État.


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Le Plan Construction est également l’initiateur des


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concours PAN, aujourd’hui étendus à l’Europe sous le nom


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EUROPAN, des concours « REX : réalisations expérimentales »


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et des concours des Modèles Innovations. Ces concours sur


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le thème de l’innovation ont permis et permettent encore


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aux jeunes architectes de s’exprimer sur des problématiques


concrètes, mais surtout d’accéder à la commande publique. La
volonté du ministère de l’équipement en 1972 était de trouver
des solutions alternatives à la forme urbaine du grand ensemble
mais surtout de proposer des solutions de qualité. C’est tout

21
Le Plan Construction porteur de l’habitat intermédiaire

naturellement que les premières expérimentations issues des


concours PAN oscillaient entre « tentatives de requalification
par la technique modulaire et proposition «  intermédiaire  »
entre le collectif et l’individuel  ». Les problématiques plus

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récentes comme « Le futur de l’habitat », « Villa urbaine durable,

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ou «  Habitat pluriel  : densité maîtrisée  » traitant de prés ou
de loin la notion d’habitat intermédiaire, témoigne toujours

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de l’intérêt porté par le Plan Construction pour celui-ci. Plus

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concrètement, les ouvrages « L’innovation architecturale dans

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la production du logement social  » de Christian Moley en

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1979 3, « Le renouveau de l’habitat intermédiaire » de Frédéric

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Mialet en 2006 4, le Rapport « Habitat intermédiaire en Centre

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Est » en 2008 5 et récemment le rapport « Entre Individuel et
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collectif : l’habitat intermédiaire » 6 en 2010 sont tant d’études
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qui confirment explicitement l’intérêt du Plan construction


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envers cette famille d’habitat.


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Mon ressenti en consultant ces études, est une


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impression de nouveauté. Le Plan Construction définit à


chaque fois l’habitat intermédiaire comme une typologie
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nouvelle, plus précisément une typologie existante pouvant


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être revisitée différemment. Le titre de l’ouvrage de Frédéric


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Mialet l’atteste  : «  Le renouveau de l’habitat intermédiaire  »


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3 Christian Moley, L’innovation architecturale dans la production de logement


d'

social, Plan construction, 1979,p190


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4 Frédéric Mialet, Le renouveau de l’habitat intermédiaire, PUCA, 2006,p391


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5Étude du PUCA réalisé par l’équipe Urbitat sarl architecture, L’habitat intermé-
diaire en Centre-Est, mars 2008

6 Barbara Allen, Michel Bonetti (CSTB) & Jean Werlen (Urbitat), Etude du PUCA,
Entre individuel et collectif: l’habitat intermédiaire, juillet 2010

22
Le Plan Construction porteur de l’habitat intermédiaire

En quoi l’habitat intermédiaire apparaît comme une nouvelle


typologie d’habitat ? Qu’est-ce qui a changé depuis les années
1970 ?

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Frédéric Mialet définit l’habitat intermédiaire comme

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de « l’individuel superposé décliné à grande échelle : nombre
de logement plus important, mais maintien du principe

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d’un accès direct à l’ensemble des logements et pour chaque

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appartement un espace extérieur privatif».7 Cette définition

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reprend deux des critères de la définition de la circulaire, la

'a s à
dimension verticale n’est pas abordée. La dénomination

t d re
d’individuel superposé va dans ce sens. Cette typologie

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pourtant bien assimilée à de l’habitat intermédiaire n’est plus
dr rrit
décrite comme de l’habitat collectif ou semi collectif mais
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individuel. La nouveauté réside dans la nomination. Le fond


is es

est identique mais l’intitulé est différent. Ce subterfuge donne


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le sentiment de nouveauté.
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Dans les années 1970, les opérations d’habitat


intermédiaire étaient présentées comme de l’individualisation
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de l’habitat collectif, aujourd’hui on pourrait peut-être le


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définir comme de la collectivisation de l’habitat individuel.


ct

Le contexte politique de la ville n’est plus le même


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que celui des années 1970. Les impératifs de la ville ne sont


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plus uniquement de construire du logement de qualité. Les


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décisionnaires veulent également densifier le tissu urbain


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en proposant une diversité des types de logement pour


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une ville conviviale. L’État a bien conscience que les français


aspirent toujours à de l’individuel. Cependant, l’État aspire à
d’autres problématiques comme celles du développement

7 Frédéric Mialet, Le renouveau de l’habitat intermédiaire, PUCA, 2006, p 9

23
Le Plan Construction porteur de l’habitat intermédiaire

durable ou de l’insertion des quartiers périphériques. Ainsi, la


politique de la ville s’oriente vers une variation des échelles de
construction pour permettre une plus grande centralité dans
les zones périphériques ou dans les quartiers pavillonnaires.

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L’État est confronté à l’enjeu majeur du renouvellement
urbain. Pour solutionner ce problème, il se tourne sur ses

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acquis en faisant une synthèse des différentes familles

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d’habitats. En se retournant vers le passé, il redécouvre

eu Ma
l’habitat intermédiaire tant sollicité dans les années 1970. Le

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rapport «  Habitat intermédiaire en Centre Est  » stipule que

t d re
«  l’habitat intermédiaire figure parmi les outils qui peuvent

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ouvrir des pistes nouvelles dans le respect de la trace urbaine,
dr rrit
de l’adéquation des produits logements aux aspirations
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des habitants, dans la mise en œuvre d’une économie


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locale raisonnable et articulée aux mutations»8. L’habitat


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intermédiaire est décrit comme la solution pouvant répondre


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à des attentes différentes venant d’acteurs différents.


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Le rapport du PUCA9 «Entre individuel et collectif  : l’habitat
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intermédiaire»10 réalisé en 2010 positionne l’habitat


D ure

intermédiaire comme le nouvel outil répondant au enjeu


ct

actuel.
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8 Etude du PUCA réalisé par l’équipe Urbitat sarl architecture, L’habitat intermé-
Ec

diaire en Centre-Est, mars 2008, p4

9 Le Plan Construction est l’ancêtre du PUCA


PUCA: Plan Urbanisme Construction Architecture

10 Barbara Allen, Michel Bonetti (CSTB) & Jean Werlen (Urbitat), Etude du PUCA,
Entre individuel et collectif: l’habitat intermédiaire, juillet 2010

24
Le Plan Construction porteur de l’habitat intermédiaire

Il considère que l’habitat intermédiaire est :


- Le futur outil de développement et de densification
pour les collectivités locales
- Un outil d’aménagement

e
- Un outil de diversification

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Cependant, ce rapport se positionne différemment

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sur l’aspect novateur de l’habitat intermédiaire. Il nuance ces

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propos par rapport aux autres rapports. Il met en avant ce type

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d’habitat non pas parce que c’est quelque chose de nouveau

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mais parce que cet outil pourrait participer à un renouveau de

t d re
l’habitat et de l’urbanisme global. Ainsi, si le Plan Construction

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porte toujours l’habitat intermédiaire ce n’est plus pour des
dr rrit
raisons de diversification des typologies ou des raisons de
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demandes qualitatives mais pour des fins plus générales  :


is es

d’unification et d’agencement de l’urbanisation du territoire.


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On peut se demander, comment cette même typologie peut


t s ille

répondre à ces enjeux différents ? Comment évolue-t-elle ?


en la v
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25
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Photo de «la Nérac»


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Plan Masse de «la Nérac»


ct
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«La Nérac» Jacques Bardet, Boussy-Saint-Antoine,1968


au te
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9

10
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11
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Photo sur l’espace semi-piblic formé par les pyramides


en la v

Photo de google earth des Pyramides


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Plan du RdC d’une pyramide


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Pyramide
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12 13

Les Pyramides de Champs sur Marne, Andrault et Parat, Champs-sur-Marne, 1972


Croquis d’un plot de logement intermédiaire avec l’entrée des garages au premier plan

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14
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Plan masse de l’opération : 15 logements intermédiaires


t s ille
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15

Hameau de brigode, J-P Watel, Villeneuve d’Ascq, 1975


Photo d’extérieur montrant l’emboîtement des maisons

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16
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en la v

Photos google earth montrant l’emprise du projet 17


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18

La Veuglotte, Atelier J-C Jacques, Quétigny, 1982


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19
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Photo d’extérieur
en la v
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Photos google earth montrant l’environnement proche de l’opération


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20

Les terrasses de Malissol, AUA, Vienne, 1981


e
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oi oi 21
dr rrit
Photos sur les logements intermédiaires
au te
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22 23
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Plan masse de l’opération : 4 logements intermédiaires pour 25 logements


ol
Ec

Coupe montrant
l’insertion des
logements intermé-
diaires dans le site

24

Résidence Rodin, François Haton Architecte, Besançon, 1994-1996


e
llé
Photo prise du cheminement

Va
piéton bordant le parc de la
Courneuve.

-
-la
24

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en la v

25
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D ure

Plans masses de l’opération. Projet situé entre un espace vert et une opération de grand ensemble
ct
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Ec

26

Terre neuve 30 logements intermédiaires, Cédric Petitdidier et Vincent Prioux, Villefranche, 2010
Photo prise du boulevard. Mixité des échelles: entre petit collectif et individuel

e
llé
-Va
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r rn
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'a s à
27

t d re
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oi oi
dr rrit
Coupe et Plan masse : Création d’une venelle piétonne reliant un parc public avec le boulevard
au te
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28

Logements sociaux, Atelier du pont, Stains, 2010


Ec
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en la v

forme urbaine
t s ille
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e
L’Évolution de l’usage d’une

-la
- Va
llé
e

37
L’évolution de l’usage d’une forme urbaine

e
llé
- Va
-la
Du périurbain à l’urbain : une diversification

e
r rn
d’implantation

eu Ma
'a s à
La problématique majeure de l’État et du Plan Construction,
dans le début des années 1970, était de trouver des solutions

t d re
ut
oi oi
alternatives à la forme urbaine des grands ensembles. Un des
dr rrit
premiers projets d’expérimentation qui prend en compte une
au te

entrée individuelle pour chaque logement, une hauteur de


is es

bâti réduite (R+3) et une extension généreuse du logement


m d

vers l’extérieur, est le projet de Jacques Bardet dans sa


ou &
t s ille

proposition au concours du district de Paris sur le thème de


en la v

« Habitat individuel » en 1963.


um e
oc d

« Un nouveaux type d’habitat de transition dans


D ure

les zones suburbaines..., combinant technique de la


ct

préfabrication, les économies propres au logement


te

collectif et l’indépendance attachée aux maisons


i
ch

individuelles». Jacques Bardet11


ar
d'
e

Ce projet est considéré comme le précurseur de l’habitat


ol
Ec

intermédiaire. Il englobe les trois fondements qui quelques


années plus tard caractériseront officiellement la notion

11 «Habitat intermédiaire. Individualisation du collectif ou collectivation de l’individuel»,


L’architecture Française, N°391, juin 1975, p43

39
L’évolution de l’usage d’une forme urbaine

d’habitat intermédiaire. Cependant, il faudra attendre cinq


ans pour le voir sortir de terre lorsque la SCIC lui confia 150
logements dans le Val d’Yerres. « La Nérac », nom du projet de
Jacques Bardet, fut construite à Boussy-Saint-Antoine sur un

e
territoire non urbanisé situé à 30 kilomètres de Paris. On peut

llé
Va
considérer que ce projet a été construit en zone périurbaine.
Jacques Bardet énonçait que l’habitat intermédiaire était

-
-la
un «  nouveau type d’habitat de transition dans les zones

e
r rn
suburbaines, en combinant les avantages techniques de la

eu Ma
préfabrication, les économies propres au logement collectif

'a s à
et l’indépendance attachée aux maisons individuelles».12 Le

t d re
territoire d’implantation de l’habitat intermédiaire dans les

ut
oi oi
années 1970 est explicité de nombreuses fois par les architectes
dr rrit
construisant ce type d’habitat à l’époque. Tout comme Jacques
au te

Bardet, Georges Loiseau prônait que : « L’habitat intermédiaire


is es

(était) destiné aux zones intermédiaires entre les villes et les


m d
ou &

campagnes.»13 Dans son projet à Saulx les Chartreux en 1975,


t s ille

il décrit que ce genre d’opération a pour caractéristique  :


en la v

« une intégration facile dans les zones intermédiaires entre le


rural et l’urbain, par exemple en bordure des centres villes »14.
um e
oc d

Le projet de la Nérac vient s’insérer dans un tissu verdoyant


D ure

à proximité du centre ville de Boussy-Saint-Antoine. La


ct

première réalisation de cette typologie reflète bien l’image


te

et l’utilisation véhiculée dans les années 1970 avec l’habitat


i
ch

intermédiaire. En analysant, le territoire dans lequel viennent


ar
d'

s’implanter les Pyramides de Champs sur Marne, on arrive à la


e

même conclusion. L’habitat intermédiaire était donc destiné à


ol
Ec

12 «Habitat intermédiaire. Individualisation du collectif ou collectivation de l’individuel»,


L’architecture Française, N°391, juin 1975, p43

13 ibid.

14 Ibid.

40
L’évolution de l’usage d’une forme urbaine

une zone d’implantation bien précise : entre ville et campagne.


Cette zone d’implantation coïncide avec les démarches de
l’époque de créer des villes nouvelles.

e
Le Plan Construction envisage le territoire

llé
Va
d‘implantation de l’habitat intermédiaire de la même
manière. Dans son ouvrage «  L’innovation architecturale

-
-la
dans la production de logement social  », Christian Moley15

e
r rn
précise que cette nouvelle typologie est destinée aux zones

eu Ma
périphériques et aux villes nouvelles. Si l’on effectue un tour

'a s à
d’horizon des opérations réalisées au cours de la décennie

t d re
70. De nombreuses opérations sont apparues dans les villes

ut
oi oi
nouvelles. Nous pouvons citer les Pyramides de Champs sur
dr rrit
Marne de Andrault et Parat, les opérations de Jean-Pierre Watel
au te

dans les villes nouvelles de la banlieue Lilloise ou « La Nérac »


is es

de Jacques Bardet dans le Val d’ Yerres. Toutes ces réalisations


m d
ou &

sont des opérations à grande échelle. En effet, elles viennent


t s ille

s’implanter sur des terrains vierges en créant leurs propres


en la v

formes urbaines.
um e
oc d

Passons trois décennies et regardons comment le Plan


D ure

Construction positionne aujourd’hui, à travers ces études,


ct

l’habitat intermédiaire dans le territoire. Frédéric Mialet dans


te

«Le renouveau de l’habitat intermédiaire»16 caractérise l’habitat


i
ch

intermédiaire comme un outil du périurbain. A la différence


ar
d'

des années 1970, apparaît la notion de densité, il énonce que


e

ce type d’habitat est utile pour moduler la densité dans les


ol
Ec

quartiers mêlant l’individuel au collectif. Il écrit quelques lignes

15 Christian Moley, L’innovation architecturale dans la production de logement social,Plan


construction, 1979

16 Frédéric Mialet, Le renouveau de l’habitat intermédiaire, PUCA, 2006

41
L’évolution de l’usage d’une forme urbaine

plus haut : « Une typologie plus urbaine que l’individuel. » Une


dimension urbanisante apparaît. L’habitat intermédiaire est
utilisé pour créer quelque chose d’urbanistique.
Jean Werlen qui est un des investigateurs de l’étude intitulé

e
«Entre Individuel et collectif: l’habitat intermédiaire» stipule,

llé
Va
dans un article figurant dans l’Habitat social en 200917, «...les
exigences du renouvellement urbain : la nécessité impérative

-
-la
de renouveler le parc de logements en le diversifiant et le

e
r rn
besoin de couturer les grands ensembles avec les quartiers

eu Ma
environnants. Tout cela met en avant cette forme d’habitat. On

'a s à
peut retirer beaucoup d’enseignement des expérimentations

t d re
passées: l’habitat intermédiaire est un outil à recommander

ut
oi oi
pour le renouvellement urbain».
dr rrit
Le tournant de l’usage de l’habitat intermédiaire est clairement
au te

explicité: il est l’outil préconisé pour réurbaniser le territoire


is es

existant.
m d
ou &
t s ille

De plus, il n’est plus restreint à la zone entre villes et


en la v

campagnes. Il est maintenant utilisé au sein même d’un tissu


urbain, ici le tissu des grands ensembles. Il permet alors de
um e
oc d

rééquilibrer le patrimoine existant, ainsi que le territoire dans


D ure

les zones de faubourgs ou de banlieue. Les zones suburbaines


ct

sont souvent marquées par un disfonctionnement d’échelle


te

de bâti entre élément de grande hauteur (Tour) et le


i
ch

pavillonnaire bas. Un tournant dans l’emploi de l’habitat


ar
d'

intermédiaire s’est opéré au cours des années 2000. Il est


e

perçu maintenant comme un élément de transition pouvant


ol
Ec

recréer des interactions urbaines au sein d’un quartier. Jean


Werlen caractérise, un peu plus loin dans l’article, l’habitat

17 «L’habitat intermédiaire plébiscité», Jean Werlen - Habitat et Société, revue de l’Union


Sociale pour l’Habitat, n°53. mars 2009, p 53

42
L’évolution de l’usage d’une forme urbaine

intermédiaire comme «  une architecture urbanisante  »18. Le


rapport « Entre individuel et collectif : Habitat intermédiaire »
précise que «  Les tissus concernés par le développement
de ces typologies sont peut-être plus précisément les tissus

e
des villes moyennes qu’il importe de conforter, les secteurs

llé
Va
dépréciés des grandes agglomérations (présence de grandes
cités), certains faubourgs qui mutent difficilement. »19

-
-la
L’habitat intermédiaire a changé de territoire des villes

e
r rn
nouvelles des années 1970, il est aujourd’hui préconisé pour

eu Ma
des espaces en mutation ou des espaces intermédiaire. L’état

'a s à
le perçoit comme l’outil du renouvellement urbain.

t d re
ut
oi oi
Le Plan Construction a changé son interprétation vis à
dr rrit
vis de l’implantation de ce type d’habitat.
au te

Est ce que les opérations réalisées depuis ces 10 dernières


is es

années coïncident avec les propos tenus par le Plan


m d
ou &

construction.
t s ille

L’opération à Stains par l’Atelier du Pont en est un parfait


en la v

exemple. Cette opération de 41 logements vient s’insérer dans


un tissu existant. Ce projet est identifié comme un projet de
um e
oc d

renouvellement urbain. En effet, les environnements proches


D ure

de cette parcelle sont des immeubles des années 1960 et un


ct

talus ferroviaire. A proximité immédiate du site se trouve le


te

parc de la Courneuve. Le projet intervient comme élément de


i
ch

transition dans ce tissu diffus en offrant un cadre verdoyant au


ar
d'

logement. Ce projet est un exemple courant de l’utilisation de


e

l’habitat intermédiaire aujourd’hui.


ol
Ec

18 ibid., p 53

19 ibid., p 53

43
L’évolution de l’usage d’une forme urbaine

Dans la même optique, l’habitat intermédiaire est


utilisé comme outil de rééquilibrage des zones de faubourg
ou de banlieue, pour tisser des liens avec l’existant. L’exemple
appuyant mon propos est celui conçu par deux jeunes

e
architectes Cédric Petitdidier et Vincent Prioux. Ils ont réalisés

llé
Va
30 logements à Villefranche sur un site pouvant être qualifié
de dent creuse. Ce projet relie le boulevard au centre ville

-
-la
via un jardin public situé au fond de la parcelle. Cette venelle

e
r rn
piétonne permet de créer un espace de qualité très recherché

eu Ma
par les usagers.

'a s à
t d re
L’habitat intermédiaire n’est pas seulement développé

ut
oi oi
dans les quartiers neuf comme peut le pratiquer l’urbaniste
dr rrit
Jean Pierre Pranlas Descours, qui déclarait dans le numéro
au te

hors série logement AMC  : «  En ce qui nous concerne, nous


is es

développons surtout l’habitat intermédiaire dans les quartiers


m d
ou &

neufs en périphérie».20 Il est également utilisé dans le tissu


t s ille

existant pour combler les dents creuses.


en la v
um e
oc d
D ure
ct
i te
ch
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d'
e
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Ec

20 Hors Série AMC «Logement» 2011, p 56

44
L’évolution de l’usage d’une forme urbaine

e
llé
Va
De la forme objet à la forme urbaine

-
e -la
Dans son rapport de mars 2008, le PUCA énonçait que  :

r rn
«l’Habitat intermédiaire pouvait être utilisé indépendamment

eu Ma
de sa forme, de sa position urbaine, de la structure du bâti»21.

'a s à
Est-ce que les opérations réalisées depuis le début des années

t d re
1970 confirment ces dires ? Est ce que l’habitat intermédiaire

ut
oi oi
dr rrit
est considéré comme une forme « objet » ?
au te

Intéressons nous tout d’abord, à la forme de l’habitation


is es

intermédiaire. L’image que l’on a de l’habitat intermédiaire


m d

des années 1970 est un habitat de forme pyramidale


ou &

communément appelé M.G.J : maison gradin jardin. Ce type


t s ille

d’habitat basé sur un procédé de construction à trame cubique


en la v

s’emboîte, se superpose.
um e
oc d

Les pyramides d’Andrault et Parat à Champs sur Marne,


D ure

Villepinte, Epernay… ou la Nérac de Jacques Bardet au Val d’


ct
te

Yerres sont des projets utilisant ce procédé de construction : la


i
ch

superposition d’une trame cubique. Ces projets peuvent être


ar

considérés comme des «objet urbain» tournés sur eux même.


d'

Ces formes urbaines internes n’ont pas un effet rayonnant au


e
ol

sein de leur quartier d’implantation. Le projet de la Nérac est


Ec

un ensemble de plot mis les un à coté des autres relié par un


cheminement piéton. Les plots s’articulent autour de placette

21 op. cit., p26

45
L’évolution de l’usage d’une forme urbaine

de circulation. En effet, les cheminements piéton et routier étant


distincts, deux distributions se mettent en place. Les poches
de stationnement forment des petites placettes structurant
l’implantation des plots sur le parcellaire. Ces parkings avec le

e
cheminement piéton menant du logement à la voiture sont les

llé
Va
seuls lieux communs à l’ensemble de l’opération où peuvent
se croiser les résidents. La notion «d’architecture urbaine»22,

-
-la
comme le soulignait Christian Moley dans son étude bilan sur

e
r rn
l’habitat intermédiaire en 1978, n’a pas été prise en compte

eu Ma
dans cette opération. Les lieux d’échange sont réduits à leur

'a s à
minimum et non intégrés au bâti. Il y a une mise à distance.

t d re

ut
oi oi
Dans l’opération des pyramides à Champ sur Marne,
dr rrit
les architectes ont utilisé la forme pyramidale comme forme
au te

objet. Cependant, la juxtaposition des pyramides crée des


is es

lieux intermédiaires. Ces espaces intermédiaires ne sont pas


m d
ou &

réduits à des espaces de circulation. Ils ont été conçus comme


t s ille

des espaces d’échange entre les résidents. Des bancs sont


en la v

installés, la topographie du lieu sous-entend des activités pour


les enfants. On se projette très facilement dans ces espaces
um e
oc d

intermédiaires. Elles servent à articuler les pyramides entre elles


D ure

et à créer un lieu commun et convivial pour l’opération toute


ct

entière. Par contre, l’interaction avec la ville n’est pas perçue.


te

Ces places sont accessibles uniquement par les habitants du


i
ch

groupement de pyramides, ce sont des espaces semi-publics.


ar
d'

Elles n’ont aucun lien avec la démarche d’urbanisation global


e

du quartier. Cette utilisation de l’habitat intermédiaire,


ol
Ec

comportant environ 160 logements pour chacune de ces


opérations c’est-à-dire 40 logements/hectares, n’intéragit pas
avec son environnement extérieur. On peut rapprocher cette

22 op. cit., p 41

46
L’évolution de l’usage d’une forme urbaine

implantation dans le territoire à celle des grands ensembles.


Une des raisons de la création d’une nouvelle volumétrie dans
l’habitat, c’est-à-dire les M.G.J, est la volonté de concevoir
un habitat totalement différent des tours et des barres de la

e
période des grands ensembles. Cependant, en créant ce type

llé
Va
d’habitat assimilable à une forme «objet», les architectes de
l’époque ont recréé une autre forme d’habitat ne prenant

-
-la
pas en compte les formes urbaines. Cette démarche a abouti

e
r rn
à l’architecture proliférante, avec par exemple les pyramides

eu Ma
d’Evry.

'a s à
t d re

ut
oi oi
dr rrit
au te
is es


m d
ou &


t s ille
en la v

Pyramides Evry
um e

issu Andrault - Parat architectes, Marc Gaillard, Paris : Dunod, 1981, p49
oc d
D ure

En opposition à ces opérations, on peut mettre en


ct
te

avant l’opération de Jean Watel dans le Hameau du tennis en


i
ch

banlieue lilloise, construite à la même époque que les deux


ar

précédentes.
d'

Cette opération a une toute autre démarche très proche de


e
ol

celle plébiscitée aujourd’hui. La forme urbaine choisit et


Ec

l’échelle d’utilisation de l’habitat intermédiaire est totalement


différente des opérations précédentes. Il s’agit ici de 15
logements intermédiaires construits dans un tissu différent : le
pavillonnaire. Cette opération se caractérise par l’implantation,
sur une même parcelle, de trois types différenciés de maisons :

47
L’évolution de l’usage d’une forme urbaine

la maison individuelle de plain-pied, la maison individuelle à


étage et la maisons intermédiaire.
L’utilisation de ces trois types de «maison» est décrite dans
l’article de l’Architecture Française23 comme la juste manière

e
de diversifier le paysage urbain. Cette diversification est

llé
Va
assurée par la superposition progressive des volumes.
L’habitat intermédiaire intervient ponctuellement dans

-
-la
cette opération, on ne fabrique pas une opération complète

e
r rn
d’habitat intermédiaire. Cette idée «d’intervention ponctuelle »

eu Ma
est présentée dans les derniers rapports du PUCA comme

'a s à
la bonne utilisation de l’habitat intermédiaire. Le rapport

t d re
«Habitat intermédiaire en Centre Est» mené par le PUCA en

ut
oi oi
mars 200824, le stipule clairement  : «L’habitat intermédiaire
dr rrit
est essentiellement un outil de diversification urbaine: dans
au te

ce contexte, l’utiliser comme objet unique d’une opération de


is es

grande taille apparaît, désormais, comme un contresens. (...) En


m d
ou &

zone urbaine, l’habitat intermédiaire permet d’accompagner


t s ille

astucieusement le logement collectif et en zone rurale de


en la v

préparer l’évolution en partant d’opérations groupées».


L’habitat intermédiaire est aujourd’hui devenu un outil précis
um e
oc d

utilisé principalement à petite échelle. Il permet dans les zones


D ure

urbaines ou rurales de densifier la ville sans créer une rupture


ct

avec le tissu existant.


i te
ch

Regardons des opérations récentes. Par exemple,


ar
d'

l’opération la résidence Rodin à Besançon de Haton. Il s’agit


e

d’une petite intervention 4 logements d’habitat intermédiaire


ol
Ec

pour une opération de 25 logements. L’objectif de ce projet

23 op. cit., p 18

24 op. cit., p 24

48
L’évolution de l’usage d’une forme urbaine

est de mixer les échelles de constructions au sein même d’une


opération.

L’habitat intermédiaire est définit comme un véritable

e
outil urbain polyvalent. Ceci est du à la non stigmatisation de

llé
Va
l’habitat intermédiaire dans une forme spécifique. Même si les
M.G.J sont synonymes d’habitat intermédiaire. Inversement,

-
-la
l’habitat intermédiaire n’est pas réduit au M.G.J. En plus,

e
r rn
de sa multitude de forme, l’habitat intermédiaire peut être

eu Ma
de tailles et de hauteurs différentes en fonction de son site

'a s à
d’implantation. Cette spécificité de ce type d’habitat permet

t d re
de le considérer comme un habitat urbanisant même quand

ut
oi oi
il est utilisé à petite échelle. L’étude «Entre individuel et
dr rrit
collectif  : l’habitat intermédiaire»25 stipule qu’on utilise pas
au te

l’habitat intermédiaire pour « produire ni des maisons, ni des


is es

immeubles, mais des ensembles urbains  ». Il est utilisé pour


m d
ou &

faire un tout avec son environnement et pour l’enrichir. En


t s ille

utilisant l’habitat intermédiaire, on ne fabrique pas seulement


en la v

de l’habitat mais de la ville. Jean Werlen dans l’article «Etude


L’habitat intermédiaire plébiscité» issu du périodique Habitat
um e
oc d

et société n°53 le définit comme «une fabrication de l’espace


D ure

urbain plus riche».26


ct
te

Le tournant de l’habitat intermédiaire, depuis sa


i
ch

création en 1970, réside principalement dans ce qu’il crée avec


ar
d'

la ville. Son utilisation ponctuelle permet de créer une relation


e

entre le bâtiment et le contexte urbain dans lequel il s’inscrit.


ol
Ec

L’habitat intermédiaire dans les années 1970 était

25 op. cit., p 26

26 Ibid

49
L’évolution de l’usage d’une forme urbaine

principalement utilisé comme forme objet, employé dans la


construction de ville nouvelle. Aujourd’hui, la différence réside
dans le fait que l’on considère l’habitat intermédiaire comme
une architecture urbanisante. Comment peut-elle passer

e
d’une architecture objet à une architecture urbanisante ?

llé
Va
Jean Werlen en 2009 dans Habitat et Société n°53

-
-la
caractérisait l’habitat intermédiaire comme «une

e
r rn
architecture urbanisante».27

eu Ma
'a s à
En regardant le nombre de logements pour une

t d re
opération et l’interaction avec son environnement pour

ut
oi oi
un projet des années 1970 et réciproquement un projet
dr rrit
d’aujourd’hui, on constate qu’aujourd’hui le nombre de
au te

logements pour une opération d’habitat intermédiaire


is es

est plus réduit. Cela signifie que l’on n’utilise plus l’habitat
m d
ou &

intermédiaire de la même manière. La grande différence


t s ille

s’effectue dans la mixité de programmation. Les opérations


en la v

d’habitat intermédiaire dans les années 1970 étaient


principalement des programmations uniques. Prenons par
um e
oc d

exemple, les opérations des pyramides, les pyramides de


D ure

Champs sur Marne comprennent en tout 162 logements,


ct

dans le même ordre de grandeur l’opération la Nérac 150


te

maisons semi-individuelles. A la différence, les projets des


i
ch

deux dernières décennies traitent, plus systématiquement,


ar
d'

la mixité de programmation au sein d’une même opération.


e

Comme énoncé précédemment, La Résidence Rodin utilise


ol
Ec

deux types de programmation sur ce site: de l’individuel et


de l’intermédiaire. L’intermédiaire intervient en tant qu’outil

27 op. cit., p 42

50
L’évolution de l’usage d’une forme urbaine

urbain. Il permet de marquer l’articulation entre les maisons


en bandes parallèle à la rue et les bâtiments qui viennent
s’intégrer dans la pente. Cette démarche est similaire à celle
utilisée dans l’opération du «Hammeau de Tennis» de Watel

e
où il se servait de cette nouvelle forme d’habiter pour créer

llé
Va
une mixité de typologie. Jean Pierre Watel peut être considéré
comme un précurseur.

-
e -la
r rn
De plus dans les enjeux actuels de densification du

eu Ma
territoire, l’habitat intermédiaire permet de densifier la ville en

'a s à
comblant les espaces vides, apportant la continuité du tissu

t d re
existant.

ut
oi oi
Jean-Pierre Pranlas Descours dans le numéro hors série
dr rrit
logement AMC28  répond lors d’une interview à la question:
au te

«Quel est l’intérêt de l’habitat intermédiaire?  C’est une


is es

démarche liée à une certaine typologie qui interroge plusieurs


m d
ou &

manières de fabriquer la ville». Selon cet architecte urbaniste,


t s ille

l’habitat intermédiaire crée différentes situations urbaines,


en la v

permettant aux usagers de développer une vie résidentielle.


um e
oc d
D ure
ct
i te
ch
ar
d'
e
ol
Ec

28 op. cit., p 44

51
L’évolution de l’usage d’une forme urbaine

e
llé
Va-
-la
Fins sociales

e
r rn
eu Ma
La politique de la ville a changé depuis les années 1970  :

'a s à
densification du tissu urbain, insertion des quartiers

t d re
ut
périphériques, diversité des types de logement pour une
oi oi
dr rrit
ville plus conviviale et mixité sociale. Mais est-ce que les
au te

aspirations des français ont changé  ? Un sondage récent,


is es

effectué par l’observatoire de la ville en 200729, a révélé que


m d

87% des français désiraient vivre dans une maison individuelle.


ou &

Pourquoi une telle volonté ? Les français souhaitent avoir une


t s ille

surface disponible évoluant en fonction des besoins. De plus,


en la v

il imagine que les relations publiques/privées sont plus faciles


um e

à gérer dans une maison individuelle.


oc d
D ure
ct

Au début des années 1970, l’État encourageait les


te

innovations architecturales pour permettre au français de


i
ch

mieux s’approprier les logements. Ainsi, comme déjà énoncé


ar

précédemment une nouvelle typologie apparaît, se définissant


d'

entre l’individuel et le collectif  : l’habitat intermédiaire.


e
ol

L’objectif était de créer un habitat de qualité en opposition à


Ec

la construction de masse de la période des grands ensembles.

29 www.observatoire-de-la-ville.com/scripts/downloadFile.aspx?...

53
L’évolution de l’usage d’une forme urbaine

Aujourd’hui le traumatisme des grands ensembles


c’est-à-dire de l’habitat collectif est toujours très présent.
A celui-ci est venu s’ajouter des questions d’insécurité. De
nombreuses connotations négatives vont de paire avec

e
la dimension collective de l’habitat. Cependant, l’habitat

llé
Va
individuel dans le parc de logement social ne représente que
15,6%30. Ainsi, on constate que depuis la dénonciation du mal

-
-la
logement des grands ensembles, très peu de propositions

e
r rn
nouvelles ont été proposées aux locataires sociaux. L’image

eu Ma
de la maison individuelle comme signe de réussite sociale est

'a s à
toujours très présente.

t d re
ut
oi oi
«La mixité des formes va souvent de pair avec la mixité
dr rrit
sociale». 31Jean Louis Violeau
au te
is es

Ensuite, quand nous regardons les retours d’expérience


m d
ou &

de l’habitat intermédiaire par les usagers, nous sommes


t s ille

très agréablement surpris. L’habitat intermédiaire est perçu


en la v

positivement par les habitants. Il est même perçu comme


une revalorisation du statut social. En effet, les habitants
um e
oc d

vivant dans un logement social collectif se sentent revalorisés


D ure

en intégrant un logement dans une opération plus petite,


ct

plus appropriable comme de l’habitat intermédiaire. Ils


te

effectuent « une trajectoire résidentielle valorisante ». Ceci est


i
ch

principalement dû à la richesse des espaces : individuel, semi


ar
d'

individuel, collectif. En effet, comme le stipule Jean-Pierre


e
ol
Ec

30 Barbara Allen, Michel Bonetti (CSTB) & Jean Werlen (Urbitat), Etude du PUCA,
Entre individuel et collectif: l’habitat intermédiaire, juillet 2010, p 15

31 Propos recueillis par Olivier Namias de Jean Louis Violeau, D’Architectures,


n°187, décembre 2009 p 45

54
L’évolution de l’usage d’une forme urbaine

Pranlas Descours dans le numéro hors série logement AMC32 :


«la grande quantité de seuils, entre public et privé, permet
à cette histoire de se déployer». La clef de l’appropriation
du lieu, de l’espace réside dans la diversité des espaces.

e
Le traitement du seuil, le cheminement de l’espace public

llé
Va
à l’espace privé est soigneusement traité et identifié. Les
éléments comme l’escalier extérieur, les jardinets, les haies

-
-la
sont des dispositifs «socio-spatiaux» permettant d’aménager

e
r rn
et de qualifier les espaces urbains. L’habitat intermédiaire

eu Ma
permet d’éviter la cons­truction et l’usage de certains espaces

'a s à
communs peu appréciés comme les halls, les ascenseurs ou

t d re
les cages d’escaliers.

ut
oi oi
dr rrit
Mais est-ce que l’habitat intermédiaire est en mesure de
au te

réinitialiser les rapports sociaux? La forme que prend l’habitat


is es

intermédiaire permet de créer des ensembles d’habitation


m d
ou &

mixte. Comme le stipule Jean-Pierre Pranlas Descours33,


t s ille

l’habitat intermédiaire permet de réintéroger l’espace public.


en la v

La gradation des espaces du public ou privé permet de


développer l’habitabilité recherché dans un logement.
um e
oc d
D ure

Ainsi, les finalités recherchées par les usagers ne sont


ct

pas très différentes des années 1970. Jacques Bardet34 qualifiait


te

son opération «La Nérac» comme : «une individualisation du


i
ch

logement collectif». Le rapport du PUCA «Entre individuel


ar
d'
e
ol
Ec

32 op. cit., p 44

33 op. cit., p 44

34 op. cit., p 44

55
L’évolution de l’usage d’une forme urbaine

et collectif  : l’habitat intermédiaire»35, présente l’habitat


intermédiaire comme un habitat individualisable. En effet,
si l’on regarde l’évolution de la société. On constate qu’il y a
de plus en plus de familles monoparentales, de personnes

e
seules, de personnes âgées ou de jeunes couples ne voulant

llé
Va
pas investir, tout de suite, dans une maison individuelle.
Ainsi, ces catégories de personnes cherchent un logement

-
-la
convivial, en rapport avec la nature et proche des commodités

e
r rn
d’usages (commerce de proximité, transports publics). L’enjeu

eu Ma
majeur pour ces personnes est la capacité qu’offre l’habitat

'a s à
intermédiaire à pouvoir individualiser les espaces de vie.

t d re
ut
oi oi
La convivialité est un argument phare des opérations
dr rrit
de petite taille comme celle de l’habitat intermédiaire. Ce
au te

potentiel est très utile et recherché aujourd’hui pour répondre


is es

au problématique de renouvellement urbain et d’insécurité.


m d
ou &

Le projet à Nantes, avec le nouveau quartier Bottière Chénaie


t s ille

en est un exemple. L’urbaniste du projet énonce : « Le quartier


en la v

s’est socialisé très rapidement. Les gens parlent et sortent


de l’anonymat, grâce à ces espaces de proximité. L’habitat
um e
oc d

intermédiaire est en mesure de réinitialiser les rapports


D ure

sociaux pour en fabriquer d’autres»36.


ct

Combiner qualité de vie et densité furent les objets d’études


te

dans les années 1970 par Jean Claude Chamboredon


i
ch

et Marlène Lemerre. Ils intitulaient cette démarche «de


ar
d'

conciliation entre proximité spatiale et distance sociale». Un


e

des objectifs de l’État est de créer de la mixité sociale au sein


ol
Ec

35 op. cit., p 24

36 op. cit., p 44

56
L’évolution de l’usage d’une forme urbaine

d’un quartier, mais aussi au sein d’une même opération. Grâce


à la multiplicité des formes que l’habitat intermédiaire peut
endosser, la mixité sociale peut s’opérer. Comme l’énonçait
Jean Louis Violeau, sociologue, dans un article paru dans

e
D’Architectures en 2009, «la mixité des formes va souvent de

llé
Va
paire avec la mixité sociale».37

-
-la
Finalement, le bailleur social trouverait grand intérêt

e
r rn
à se tourner vers cette famille d’habitat. La non satisfaction

eu Ma
du locataire dans l’habitat collectif le pousse à changer

'a s à
fréquemment de logement, ce qui le contraint à un turn over

t d re
important. En diversifiant son parc de logements, qui est très

ut
oi oi
uniforme, si l’on considère que 85% des logements sont du
dr rrit
collectif, il fidélisera plus facilement ses locataires. De plus, ce
au te

type d’habitat peut facilement développer la mixité sociale


is es

à l’inverse du logement collectif. Ceci est un des enjeux de


m d
ou &

demain.
t s ille
en la v
um e
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D ure
ct
i te
ch
ar
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Ec

37 op. cit., p 54

57
30

e
llé
- Va
-la
Axionométrie d’un plot

e
r rn
eu Ma
29

'a s à
Photo d’un plot de l’opération «la Nérac»

t d re
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oi oi
dr rrit
au te
is es
m d
ou &

Plan des étages


t s ille
en la v
um e
oc d
D ure
ct
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Plan R+2 Plan R+3


ch
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e
ol
Ec

Plan RdC Plan R+1


31

«La Nérac» Jacques Bardet, Boussy-Saint-Antoine,1968


e
llé
Va-
-la
Plan du R+3

e
r rn
Photo de la terrasse d’un logement 32

eu Ma
'a s à
t d re
ut
oi oi
dr rrit
au te
is es

Plan du R+2
m d
ou &
t s ille
en la v

Plan d’un appartement type: configuration en L


33
um e
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ct
te

Plan du R+1
i
ch
ar
d'
e
ol
Ec

Plan du RdC
34

Les Pyramides de Champs sur Marne, Andrault et Parat, Champs-sur-Marne, 1972


35 36
Photo du plot dans l’impasse Coupe montrant la superposition d’un simplex avec un duplex

e
llé
- Va
e -la
r rn
eu Ma
'a s à
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en la v
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ch
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Ec

37

Hameau de brigode, J-P Watel, Villeneuve d’Ascq, 1975


Plan des étages

e
llé
- Va
e -la
r rn
eu Ma
'a s à
t d re
ut
39
oi oi
dr rrit
au te
is es
m d
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en la v

Photos de la terrasse et de la
cage d’escalier
um e
oc d
D ure
ct
i te
ch
ar
d'

40
e
ol
Ec

38 41

Les terrasses de Malissol, AUA, Vienne, 1981


Plan R+2

e
llé
- Va
e -la
r rn
eu Ma
Photo de la terrasse

'a s à
Plan R+1

t d re
ut
oi oi
dr rrit
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en la v
um e
oc d
D ure

Photo de l’entrée
Plan RdC
ct
i te
ch
ar
d'
e
ol
Ec

42 Photo d’extérieur : 43
emboitement des maisons

La Veuglotte, Atelier J-C Jacques, Quétigny, 1982


Superposition du même appartement

e
llé
- Va
e -la
r rn
eu Ma
'a s à
t d re
ut
Photo de l’allée piétonne

oi oi
dr rrit
au te
is es
m d

44
ou &
t s ille
en la v
um e
oc d
D ure

Photo d’extérieur du plot intermédiaire


ct
i te
ch
ar
d'
e
ol
Ec

Photo des terrasses du plot intermédiaire


45

Résidence Rodin, François Haton Architecte, Besançon, 1994-1996


Ec
ol
e

47
46
d'
ar
ch
i
te

Plan du RdC
ct
D ure
oc d
um e
en la v
t s ille
ou &

Logements sociaux, Atelier du pont, Stains, 2010


m d
is es
au te
dr rrit
oi oi

Photos d’intérieur
t d re
'a s à
ut
eu Ma
r rn
e -la
- Va
llé
e
48

e
llé
- Va
e -la
r rn
eu Ma
'a s à
Distribution verticale de la Vue sur les jardins RdC

t d re
Photos du filtre d’entrée de la
typologie sud

ut
typologie nord

oi oi
dr rrit
au te

Plan des étages


is es
m d
ou &
t s ille
en la v
um e
oc d
D ure
ct
i te
ch
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Ec

49
Terre neuve 30 logements intermédiaires, Cédric Petitdidier et Vincent Prioux, Villefranche, 2010
Ec
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e
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ar
ch
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ct
D ure
oc d
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en la v
t s ille
ou &
m d INTERMÉDIAIRE?»
is es
au te
dr rrit
oi oi
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'a s à
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eu Ma
r rn
e
«CHEZ SOI, DANS DE L’HABITAT

-la
- Va
llé
e

69
«Chez soi, dans de l’habitat intermédiaire?»

e
llé
Va
-
-la
Habitabilité

e
r rn
eu Ma
La notion d’habitabilité devient très importante dans notre

'a s à
société d’aujourd’hui. La société s’individualise de plus en
plus. Avec l’exode rural, nous avons perdu les rapports de

t d re
ut
oi oi
voisinage que l’on avait dans les campagnes. Ni les grands
dr rrit
ensembles, ni les marées pavillonnaires n’ont réussi à recréer
au te

cette convivialité. L’habitabilité est quelque chose de difficile


is es

à mettre en place. Même si le logement est très fonctionnel,


m d
ou &

lumineux avec un large espace extérieur, si l’aspect extérieur


t s ille

et les espaces communs ne sont pas accueillants, ce lieu de


en la v

vie ne sera pas considéré comme agréable. C’est souvent le


cas pour les logements des grands ensembles. L’incapacité
um e
oc d

pour la plupart des usagers à se situer dans ces logements de


D ure

masse, rend ceux-ci non appropriables. De plus, la monotonie


ct

des plans des logements, dus à une construction en chemin


te

de grue, ne facilite pas l’appropriation d’un logement.


i
ch
ar
d'

Le sentiment de bien habiter s’effectue déjà par le


e

ressenti de la forme urbaine. L’idylle de la maison individuelle


ol
Ec

est si présente que 87% des français aspirent à vivre dans cette
typologie d’habitat. Ainsi, beaucoup de réalisations d’habitat
intermédiaire, dans les années 1970 essaient par leur forme de
dissimuler leurs proportions pour ne par être catalogué, par
l’usager à de l’habitat collectif. Par exemple, le jeu d’imbrication

71
«Chez soi, dans de l’habitat intermédiaire?»

des volumes de l’opération de Jean-pierre Watel à Villeneuve


d’Ascq permet à l’habitant d’appréhender les appartements
comme «une grosse maison». Ce subterfuge est également
présent dans l’opération La Veuglotte de 1982 de l’Atelier

e
J-C Jacques. L’imbrication des volumes, ayant une toiture à

llé
Va
deux pans donne l’impression d’une succession de maisons
individuelles car l’image traditionnelle de la maison est

-
-la
assimilée à la maison à deux pans. La perception de la densité

e
r rn
n’est pas perceptible, alors que paradoxalement, elle est plus

eu Ma
élevée qu’une opération d’habitat collectif classique (grand

'a s à
ensemble). Cette forme d’habitat est un outil d’aménagement

t d re
efficace sans pour autant, perdre la notion de bien habiter.

ut
oi oi
dr rrit
«Dans l’habitat intermédiaire superposé, on peut sortir
au te

de chez soi par un escalier agréable ou en franchissant


is es

un jardinet et en ouvrant un petit portail, cheminer


m d
ou &

dans une allée bordée de végétation, traverser une


t s ille

placette, longer la haie du jardin d’un voisin en


en la v

échangeant quelques mots avec lui, franchir le portail


de la résidence, avant de se retrouver dans la rue».38
um e
oc d
D ure

Certaine opération, comme celle de «la Nérac» est même


ct

qualifiée par Jacques Bardet comme «un ensemble de


te

maisons individuelles»39. La perception, l’image que l’on se fait


i
ch

de l’habitat est dans le cas de l’habitat intermédiaire, souvent


ar
d'

non fondée. La densité réelle est souvent différente de la


e

densité perçue pour cette typologie.


ol
Ec

38 Barbara Allen, Michel Bonetti (CSTB) & Jean Werlen (Urbitat), Etude du PUCA,
Entre individuel et collectif: l’habitat intermédiaire, juillet 2010, p 53

39 op. cit., p 40

72
«Chez soi, dans de l’habitat intermédiaire?»

Comme cité précédemment, les français aspirent à


vivre dans une maison individuelle. Cependant, la maison
individuelle n’est pas forcement la meilleure manière d’habiter
surtout en ville. Elle permet peut-être de créer un chez soi,

e
mais isole totalement l’habitant d’une vie sociale et l’éloigne

llé
Va
des activités de la ville. L’habitat intermédiaire a une démarche
différente. Outre, la densité plus élevée que ce type d’habitat

-
-la
propose et les illusions qu’il peut dégager, son véritable plus est

e
r rn
la diversité des espaces qu’il crée. Comme vu précédemment,

eu Ma
la notion de seuil est primordiale dans l’appropriation d’un

'a s à
logement. Un seuil pour tous est la distinction majeure avec

t d re
l’habitat collectif. La forme pyramidale joue avec cela. Les plans

ut
oi oi
de l’opération des Pyramides de Champs sur Marne, nous révèle
dr rrit
qu’il y a deux dispositifs de distribution verticale, l’une se situe
au te

à l’intérieur de la pyramide et est en relation avec le parking


is es

et l’autre se situe à l’extérieur de la pyramide et communique


m d
ou &

avec les extensions extérieures. Cela permet à chaque habitant


t s ille

de s’approprier leur propre distribution. Même si, les escaliers


en la v

extérieurs desservent deux appartements, il y a un véritable


cheminement de l’espace public (la rue), à l’espace privé (le
um e
oc d

logement). En faisant un tour d’horizon des constructions


D ure

d’habitat intermédiaire depuis leur apparition, je constate que


ct

le critère de l’entrée individuelle n’est pas toujours respecté.


te

En règle générale, une distribution mène à deux seuils donc


i
ch

à deux logements. Cependant, les séquences de l’entrée sont


ar
d'

travaillées. Regardons les deux dernières opérations figurant


e

dans mon corpus : 30 logements construits à Villefranche par


ol
Ec

Cédric Petitdidier et Vincent Prioux et 41 logements sociaux


construits à Stains par l’Atelier du pont. Ces deux opérations
de taille similaire mettent en place des éléments d’habitabilité.

73
«Chez soi, dans de l’habitat intermédiaire?»

La plupart du temps l’espace de transition entre public/


privé est en relation avec l’espace extérieur du logement. Dans
l’opération réalisée par Cédric Petitdidier et Vincent Prioux,
il faut, tout d’abord, entrer dans l’espace extérieur avant

e
d’accéder à l’appartement (pour les appartements en bandes

llé
Va
situés au nord de la parcelle). Dans ce projet, les espaces

-
extérieurs peuvent être assimilés à des loggias-coursives. Ces

-la
dernières ont pour fonction d’être des espaces multi-usages: à

e
r rn
la fois hall d’entrée, jardin d’hiver, extension des chambres et

eu Ma
du séjour, et filtre visuel. Ces espaces sont à la fois des espaces

'a s à
intermédiaires et des espaces de vies.

t d re
ut
oi oi
dr rrit
au te
is es
m d
ou &
t s ille
en la v
um e
oc d
D ure
ct
te
i
ch
ar
d'
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Ec

74
«Chez soi, dans de l’habitat intermédiaire?»

e
llé
-Va
-la
Flexibilité des usages: de l’intérieur à

e
r rn
l’extérieur

eu Ma
'a s à
Le thème de la flexibilité n’est pas une préoccupation nouvelle.
Des les années 1930, ce thème fut abordé dans les maisons

t d re
ut
oi oi
« gadgets ». Il réapparaît à la fin des années 1960. Georges
dr rrit
Maurios dans une interview publiée par le Plan Construction
au te

en 1982 énonce : «Mon idée était de mettre au point une


is es

technologie permettant une mobilité totale».40 Le thème


m d

de recherche du Plan Construction en 1972 était «Mobilité,


ou &
t s ille

flexibilité, obsolescence». A travers celui-ci, le groupe de travail


en la v

en charge de l’étude devait à la fois dresser un bilan et proposer


des solutions. L’objectif était de trouver des solutions pour que
um e
oc d

l’habitant se sente mieux dans son logement en développant


D ure

des concepts d’évolutivité, d’élasticité, de flexibilité. La


ct

mobilité totale, comme le dit Georges Maurios, étant une des


te

pistes d’étude la plus extrême. Pour cela, le système constructif


i
ch

évolue: plateau libre avec poteau et multiplication des gaines


ar
d'

pour diversifier l’agencement intérieur. Le projet de Georges


e

Maurios, au Val d’Yerres en est un parfait exemple.


ol
Ec

40 J. Abram, D. Gross, Bilan des réalisations expérimentales en matière de techno-


logie nouvelle, Paris : Plan Construction, 1983

75
«Chez soi, dans de l’habitat intermédiaire?»

Procédé flexible
116 logements au Val-d'Yerres -
Georges Maurios

e
llé
- Va
Issu d’un rapport du Plan Construction

-la
www.rue-albert.net/boulo/IMG/pdf/frise.pdf

e
r rn
eu Ma
En parallèle, une approche plus nuancée se développe,
intitulée : la flexibilité partielle. La flexibilité partielle travaille

'a s à
sur les interactions entre les différents espaces. Un des

t d re
ut
éléments les plus représentatif ressortant de cette recherche
oi oi
dr rrit
est le plan en L. L’opération des Pyramides de Champs sur
au te

Marne fonctionne sur ce principe. Cependant, Andrault et


is es

Parat ne proposent pas plusieurs possibilités d’appropriation


m d

du logement. Les zones nuits et jours sont clairement


ou &
t s ille

identifiées et s’articulent autour des espaces humides (cuisine,


salle d’eau).
en la v
um e

Les propositions de flexibilité par les cloisons mobiles


oc d
D ure

font également l’objet de propositions dans les années 1970.


ct

Si je regarde les possibilités de flexibilité totale, partielle ou par


te

le cloisonnement mobile dans les opérations de mon corpus


i
ch

d’étude, je me rends compte que la flexibilité est très peu mise


ar

en avant.
d'
e
ol

La flexibilité des espaces réside plutôt dans l’espace


Ec

en plus qui est donné à l’appartement. Cet espace en plus


est l’espace extérieur privatif pour chaque logement. Cette
dimension a perduré à travers les décennies. Il n’est peut-
être pas toujours égal à un quart de la surface du logement,
comme le préconisait la circulaire de 1974. Mais il est de taille

76
«Chez soi, dans de l’habitat intermédiaire?»

suffisante pour avoir un véritable usage. Ce rapport avec


l’extérieur est très apprécié par les habitants. Cependant, pour
que cet espace soit agréable, il faut éviter les vis à vis induits
par la superposition des logements. En opposition avec les

e
logements des grands ensembles, l’habitat intermédiaire ne

llé
Va
doit pas recréer le sentiment de promiscuité tant décrié dans
le logement collectif.

-
e -la
r rn
L’opération des Pyramides respecte la définition

eu Ma
officielle de l’habitat intermédiaire (¼ du logement est de

'a s à
l’espace extérieur). Pour cela les appartements viennent

t d re
s’implanter dans une trame cubique de 5.8 m de coté.

ut
oi oi
L’appartement est composé de 3 cubes pleins pour un cube
dr rrit
vide. Il prend une configuration en L. Si l’on superpose les
au te

plans, on remarque que les terrasses ne se surplombent pas.


is es

Au contraire, elles se situent sur la diagonale du carré inférieur.


m d
ou &

Ce dispositif permet d’éviter toute vue sur la terrasse inférieure.


t s ille

La terrasse d’une superficie de 32 m2 est le véritable « plus » de


en la v

cette nouvelle machine à habiter. A la différence des balcons


ou loggias, présents dans certaines opérations de grands
um e
oc d

ensembles, cette terrasse ici appelée patio est à ciel ouvert.


D ure

De plus, l’agencement en L permet à la terrasse de


ct

communiquer avec deux des espaces de vie du logement:


te

le séjour et deux chambres. Ainsi, en fonction des usages


i
ch

de chacun, il peut être utilisé comme le prolongement de


ar
d'

l’un ou l’autre. Les plans des étages, nous ont permis de


e

voir que l’emboîtement des logements fut l’objet d’une


ol
Ec

réflexion rigoureuse et astucieuse pour éviter tout vis-à-vis. Ce


traitement permet une appropriation totale.

77
«Chez soi, dans de l’habitat intermédiaire?»

Personnellement et d’après les études déjà effectuées,


je pense que ce dispositif répond encore aux modes de vie
actuels. Cet espace est considéré comme l’endroit polyvalent
de l’appartement. Il peut aussi bien permettre aux enfants

e
de jouer à l’air libre, que de prendre un repas en famille au le

llé
Va
soleil, à l’abri de regards indiscrets. C’est-à-dire, tout ce que l’on
peut effectuer à la campagne à l’abri des regards des voisins.

-
-la
Cet espace simplifie la relation dedans dehors. On accède à

e
r rn
l’extérieur sans sortir de chez soi.

eu Ma

'a s à
En lien avec la notion de flexibilité, un second critère

t d re
est souvent mis en avant dans les pavillons : le double accès au

ut
oi oi
logement : l’un depuis la rue principale, l’autre depuis le jardin.
dr rrit
Ici, le même principe a été utilisé, un accès s’effectue depuis
au te

l’intérieur de la pyramide ou depuis son extérieur en accédant


is es

à la terrasse privative. Le cheminement depuis l’extérieur a


m d
ou &

été soigneusement étudié pour éviter d’avoir des vues sur les
t s ille

autres terrasses, en cheminant jusqu’à son logement.


en la v

L’espace extérieur est souvent mis en scène comme la


um e
oc d

continuité du séjour et de temps en temps d’une chambre.


D ure

L’agencement peut s’effectuer de deux manières différentes.


ct

Soit comme dans le projet de Jean Pierre Watel ou de Haton, cet


te

espace est situé en extrémité du logement et ne communique


i
ch

pas avec le dispositif d’entrée. Soit comme dans le projet de


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d'

Cédric Petitdidier et Vincent Prioux, ou de Andrault et Parat,


e

le dispositif d’entrée s’effectue depuis cet espace extérieur


ol
Ec

privatif.
L’opération de l’Atelier du Pont à Stains utilise les deux
interactions. Les typologies en duplex sont distribuées une
fois par l’espace extérieur, une fois par l’espace intérieur.

78
«Chez soi, dans de l’habitat intermédiaire?»

Sur le thème de l’appropriation, l’espace extérieur


est un élément en relation directe avec la perception de
son logement depuis l’extérieur. Il permet l’appropriation
d’une façade, donc l’identification de son logement dans un

e
ensemble construit.

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Conclusion
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81
Conclusion

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Les critères définissant l’appellation «habitat intermédiaire»

e
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n’ont pas été modifiés depuis son apparition, dans la circulaire

eu Ma
du 9 août 1974. Cependant, le Plan Construction, après 40

'a s à
ans de réalisations, porte encore cette typologie comme un
habitat innovant. Mon interrogation a été de comprendre,

t d re
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comment une même typologie peut, 40 ans après sa création,
dr rrit
être encore définit comme novatrice et répondre à des enjeux
au te

politiques différents?
is es
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L’utilisation de cette typologie a beaucoup évolué


ou &
t s ille

depuis les années 1970. De forme objet, elle est aujourd’hui


en la v

utilisée en tant que forme urbaine. En effet, dans les années


1970, le Plan Construction et les architectes constructeurs
um e
oc d

le définissaient comme un habitat de transition entre les


D ure

villes et les campagnes. A cette époque, cette habitat du


ct

périurbain forma les villes nouvelles. Aujourd’hui, dans un


te

contexte politique tout autre, il est définit par les mêmes


i
ch

corps d’états comme un outil de restructuration et de mixité


ar
d'

sociale et d’échelle. L’habitat intermédiaire est capable


e

d’endosser des fins différentes, grâce à la diversité de formes


ol
Ec

qu’il est capable de prendre. Ensuite, n’étant plus dans une


politique d’étalement urbain, mais dans une démarche de
centralité, les tailles des opérations se sont réduites. Ainsi,
l’habitat intermédiaire intervient aujourd’hui comme élément
restructurant le tissu existant. Il permet de rééquilibrer le

83
Conclusion

tissu en mixant les échelles de construction. De plus, l’habitat


intermédiaire n’est plus appréhendé comme un habitat à
grande échelle, mais comme un outil permettant de mixer les
typologies au sein même d’une opération.

e
Cependant, les concepts et les attentes des usagers restent

llé
Va
les mêmes. Les habitants aspirent toujours à vivre dans du
logement individuel. Cette fois si, on n’individualise plus le

-
-la
collectif, mais on collective l’individuel.

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L’habitat intermédiaire est apparu dans les années

'a s à
1970 comme un habitat de qualité. Un habitat réunissant les

t d re
critères d’habitabilité qui sont: l’appropriation du logement, le

ut
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sentiment de chez soi et le rapport avec la nature. Aujourd’hui
dr rrit
encore, ces critères sont mis en avant et ont un retour
au te

d’expérience positif.
is es
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ou &

En général, les critères de la définition initiale de l’habitat


t s ille

intermédiaire ne sont pas fidèlement respectés. Or le concept


en la v

est toujours présent. La richesse des seuils et la gradation des


espaces du public au privé permettent la création d’une plus
um e
oc d

grande habitabilité. De plus, le rapport avec l’extérieur est


D ure

toujours au centre dans les logements intermédiaires, ce qui


ct

permet aux usagers d’avoir un rapport direct entre le dedans/


te

dehors. Cette espace extérieur est toujours considéré comme


i
ch

la pièce en plus du logement.


ar
d'
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Ec

Aujourd’hui, mon interrogation sur cette typologie


d’habitat se situe sur les réglementations handicapés. En effet,
la richesse qu’apporte l’habitat intermédiaire par sa multitude
de seuils, principalement, par la mise en place d’escaliers de
distribution, pose problème pour l’accès handicapé. Ainsi,

84
Conclusion

est-ce que les qualités architecturales que cette famille


d’habitat crée, sera suffisante pour perdurer dans un monde
de réglementations?

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t s ille Bibliographie
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e -la
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87
Bibliographie

Ouvrage

Andrault Michel, Parat Pierre. Andrault - Parat architectes,


Marc Gaillard, Paris : Dunod, 1981, p196

e
llé
Va
Farraut François, Paoli Jean-François, Ricordeau

-
-la
Christian. L’habitat intermédiaire. IDRASS, Paris, 1978, 142 p.

e
r rn
eu Ma
Mialet Frédéric. Le renouveau de l’habitat intermédiaire.

'a s à
CERTU/PUCA, 2006, 391 p.

t d re
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Moley Christian. L’innovation architecturale dans la
dr rrit
production de logement social. Plan construction, 1979,190 p.
au te
is es

Etude menée par le PUCA: disponible sur www.hi.urbitat.com


m d
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t s ille

Urbitat sarl architecture. L’habitat intermédiaire en Centre-Est:


en la v

Fiche de cas. mars 2008, 118 p.


um e
oc d

Urbitat sarl architecture, L’habitat intermédiaire en Centre-Est,


D ure

mars 2008, 70 p.
ct
te

Allen Barbara, Bonetti Michel (CSTB), Werlen Jean


i
ch

(Urbitat). Entre individuel et collectif: l’habitat intermédiaire,


ar
d'

juillet 2010, 92 p.
e
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Ec

Périodique

Bardet Jacques, «Logements collectifs individualisés «la


Nérac»», L’architecture Française, n°327-328, 1969, p. 43-45

88
Bibliographie

«Habitat intermédiaire. Individualisation du collectif ou


collectivation de l’individuel», L’architecture Française, n°391,
juin 1975, p. 42-59

e
«Logement en bande», Le moniteur AMC, n°69, mars 1996

llé
Va
«L’habitat intermédiaire plébiscité - ‘Envie d’y vivre’. Jean

-
-la
Werlen, ‘architecturbaniste’ - étude.», Habitat et Société, n°53.

e
r rn
mars 2009, p. 51-56

eu Ma
'a s à
«Logements PSLA à Villefranche-sur-Saône», D’Architectures,

t d re
n°185, octobre 2009, p. 64-69

ut
oi oi
dr rrit
«Individuels... mais urbain», D’Architectures, n°187, déc 2009,
au te

p. 39-45
is es
m d
ou &

Hors Série AMC «Logement», 2011, p. 24-56


t s ille
en la v

Ressource internet
um e
oc d
D ure

www.rue-albert.net/boulo/IMG/pdf/frise.pdf
ct
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Iconographie
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91
Iconographie

1 http://archiguide.free.fr/PH/FRA/IDF/BoussyLogNeracBa.jpg

2http://archiguide.free.fr/PH/FRA/IDF/psLogPyramidesAnPa.jpg

e
3 google earth

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4 Urbitat sarl architecture. L’habitat intermédiaire en Centre-Est: Fiche

-
-la
de cas. mars 2008, p. 94

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5 google earth

'a s à
t d re
6 Urbitat sarl architecture. L’habitat intermédiaire en Centre-Est: Fiche

ut
de cas. mars 2008, p.24 oi oi
dr rrit
au te

7 Hors Série AMC «Logement», 2011, p. 39


is es
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ou &

8 «Logements PSLA à Villefranche-sur-Saône», D’Architectures, n°185,


t s ille

octobre 2009, p. 64
en la v

9 Bardet Jacques, «Logements collectifs individualisés «la Nérac»»,


um e
oc d

L’architecture Française, n°327-328, 1969, p. 43


D ure
ct

10 ««Habitat intermédiaire. Individualisation du collectif ou


te

collectivation de l’individuel», L’architecture Française, n°391, juin 1975,


i
ch

p. 44
ar
d'
e

11 et 12 Andrault Michel, Parat Pierre. Andrault - Parat architectes,


ol
Ec

Marc Gaillard, Paris : Dunod, 1981, p.190-196

13 Google earth

92
Iconographie

14 et 15 ««Habitat intermédiaire. Individualisation du collectif


ou collectivation de l’individuel», L’architecture Française,
n°391, juin 1975, p. 46-47

e
16 Urbitat sarl architecture. L’habitat intermédiaire en Centre-

llé
Va
Est: Fiche de cas. mars 2008, 118 p.

-
-la
17, 18 Google Earth

e
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19 Urbitat sarl architecture. L’habitat intermédiaire en Centre-

'a s à
Est: Fiche de cas. mars 2008, p. 1

t d re
ut
20 google earth oi oi
dr rrit
au te

21, 22, 23 Urbitat sarl architecture. L’habitat intermédiaire en


is es

Centre-Est: Fiche de cas. mars 2008, p. 23-24


m d
ou &
t s ille

24, 25, 26 Hors Série AMC «Logement», 2011, p. 38-40


en la v

27 etw 28 «Logements PSLA à Villefranche-sur-Saône»,


um e
oc d

D’Architectures, n°185, octobre 2009, p. 64


D ure
ct

29 et 30 Photo et Axionométrie de Sophie Bayenay


ite
ch

31 «Habitat intermédiaire. Individualisation du collectif ou


ar
d'

collectivation de l’individuel», L’architecture Française, n°391,


e

juin 1975, p. 45
ol
Ec

32, 33, 34 Andrault Michel, Parat Pierre. Andrault - Parat


architectes, Marc Gaillard, Paris : Dunod, 1981, p.190-196

35 google earth

93
Iconographie

36 et 37 «Habitat intermédiaire. Individualisation du collectif


ou collectivation de l’individuel», L’architecture Française,
n°391, juin 1975, p. 47-48

e
llé
Va
38, 39, 40, 41 Urbitat sarl architecture. L’habitat intermédiaire
en Centre-Est: Fiche de cas. mars 2008, p. 64-68

-
e -la
r rn
42 et 43 Urbitat sarl architecture. L’habitat intermédiaire en

eu Ma
Centre-Est: Fiche de cas. mars 2008, p. 93-95

'a s à
t d re
44 et 45 Urbitat sarl architecture. L’habitat intermédiaire en

ut
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Centre-Est: Fiche de cas. mars 2008, p. 23-25
dr rrit
au te

46 et 47 Hors Série AMC «Logement», 2011, p. 38-40


is es
m d
ou &

48 et 49 «Logements PSLA à Villefranche-sur-Saône»,


t s ille

D’Architectures, n°185, octobre 2009, p. 64


en la v
um e
oc d
D ure
ct
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