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Peuplier noir (Populus nigra) thése djamila


Il appartient à la famille des salicaceae qui compte 350 espèces. Il s’agit d’un grand arbre
caduc pouvant atteindre 35 mètres de hauteur et muni d’un tronc flexueux d’environ 2 mètres
de diamètre [(Girre, 2000) ; (Hans, 2007)]. Il porte le nom Safsaf ou Houri en arabe, Asafsaf,
Arig, Ouisid, en bèrbère et peuplier noir, peuplier franc, liardier, ou peuplier commun en
français. Il peut vivre jusqu'à 400 ans et la floraison se fait en Avril-Mai [(Popivshchy et
coll., 1997) ; (Ali-Delille, 2013)].
Le peuplier noir (figure N°1) est présent au niveau des rives, des cours d’eaux douces et
spécialement en montagne. L’aire de sa répartition s’étend à travers l’Europe jusqu'à l’Asie
centrale et aux côtes de l’Afrique du Nord. Ses limites vont de la Méditerranée au sud, jusqu'à
environ 64º de latitude au nord, et des iles Britanniques jusqu'au Kazakhstan et la Chine. Elles
incluent également le Caucase et une grande partie du Moyen-Orient (Belouad, 2001)].
Le peuplier noir se caractérise par une croissance rapide, la pollinisation se fait par le vent
(Lefèvre et coll., 1998).
En Algérie, il est retrouvé dans le nord et plus particulièrement en Kabylie, à Elkala et à
Tlemcen (Belouad, 2001).
C’est une espèce exigeante en eau (mésohygrophile à légèrement hygrophile), en lumière et
préfère les sols aérés, riches en bases et en azote avec un pH basique à neutre (Villar et
Forestier, 2009).
Le peuplier noir présente également un intérêt économique comme espèce pure. En effet, il
est largement cultivé pour un usage domestique en Europe de l'Est et, est employé pour la
protection des sols et le reboisement de zones polluées par l'industrie grâce à sa plasticité
[(Lefèvre et coll., 1998) ; (Villar et Forestier, 2009)].
Le peuplier noir est utilisé en médecine traditionnelle pour ses propriétés thérapeutiques
(Hans, 2007). En occident, il représente la principale source de résines et d’huiles essentielles
dont les abeilles tirent la propolis qui possède de nombreux vertus thérapeutiques
(antimicrobiens, antiviraux, anticancéreux) (Couplan et coll., 2009).

Le médecin grec Galien recommandait déjà l’usage des bourgeons du peuplier noir pour
soigner les inflammations cutanées. Ces derniers sont toujours utilisés pour traiter diverses
affections douloureuses (Belouad, 2001). Les bourgeons servent également à la fabrication
d’un sirop contre la toux et d’un tonique printanier. Ils sont recommandés pour le traitement
des affections des reins et de la vessie, des catarrhes des voies respiratoires, des fièvres
intermittentes, de la goutte, de la sciatique et aussi pour les rhumatismes. Les bourgeons du
peuplier noir contiennent plusieurs principes actifs tels que les dérivés flavoniques et les
glucosides (le populoside benzolosalicoside qui aboutit après oxydation à l’acide salicylique)
(Ali-Delille, 2013).
L’huile essentielle des bourgeons du peuplier noir possède des propriétés antiseptiques, anti-
inflammatoires, antimicrobiennes contre les affections urinaires et diurétiques. Elle favorise
l’élimination de l’acide urique et joue le rôle d’adjuvant dans le traitement de la goutte (Goetz
et Ghedira, 2012).
L’écorce du peuplier possède des propriétés toniques similaires à celle de la quinine (Ali-
Delille, 2013). La décoction de l’écorce agit comme diurétique, sudorifique et provoque aussi
une astringence au niveau des muqueuses (Belouad, 2001). Le charbon de bois du peuplier
est utilisé comme antiseptique intestinal (Couplan et coll., 2009).
En 2010, Havlik et ses collaborateurs, ont montré que l’extrait de chlorure de méthylène-
méthanolique du peuplier noir de la république Tchèque est un puissant traitement contre
l'arthrite ou le rhumatisme grâce à la présence de salicylates ou d'autres composés
phénoliques (Havlik et coll., 2010).
Récemment deux travaux ont été publiés sur le peuplier noir. Le premier sur la composition
en polyphénols et les propriétés antioxydantes de l’extrait des bourgeons de Populus nigra, le
second a porté sur la composition chimique, l’activité antioxydante et l’activité
antibactérienne de sept extraits obtenus d’extractions sélectives des bourgeons de cette plante
(Debbache et coll., 2014).

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