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Chapitre 1:

LA SCIENCE ÉCONOMIQUE

INTRODUCTION
Le but de ce chapitre est de comprendre la nature et l'objectif des sciences économiques. Nous
étudierons la méthodologie. Il faut faire une distinction entre les sciences économiques
positives (ou descriptives) et les sciences économiques normatives (ou politiques). Il existe
plusieurs types d'approches économiques. Quelques écueils de l'analyse économique seront
évoqués.

NATURE DES SCIENCES ÉCONOMIQUES


Les sciences économiques sont des sciences sociales qui se penchent sur le comportement
humain dans les domaines de la consommation, de la production de biens et la prestation de
services. Elles font le constat que les ressources productives sont limitées et que les désirs
matériels humains ne peuvent être tous satisfaits. Elles visent à découvrir l'utilisation la plus
efficace des ressources productives dans le but d'atteindre la satisfaction maximum des désirs
matériels des hommes. Généralement, les sciences économiques examinent les problèmes du
point de vue de la société.

MÉTHODOLOGIE
Les sciences économiques emploient des modèles. Les modèles sont des schémas simplifiés
de la réalité qui reposent sur des généralisations et des simplifications. On propose d'abord
une hypothèse. On confronte ensuite cette hypothèse à des données empiriques. Si elle se
vérifie, on l'érige alors en théorie, en loi ou en principe. Certains modèles sont également
employés pour faire des prévisions.

Les sciences économiques ont pour objet le bien-être matériel des


personnes. Elles cherchent à expliquer pourquoi et comment il est atteint.

MODÈLES
Un modèle est un schéma simplifié du monde réel qui répond à diverses conventions,
généralisations, simplifications et postulats. Les modèles sont employés dans les sciences
économiques descriptives pour formuler des principes et dans les sciences économiques
normatives pour proposer des politiques.

Généralement, les modèles schématisant un pays entier postulent que tous


les employés sont semblables, que tous les biens produits le sont également,
comme si on ne produisait qu'un seul bien. De même, les goûts sont
supposés être tous identiques.

CETERIS PARIBUS
C'est l'axiome de base selon lequel rien ne change en dehors de ce que l'on étudie.

La loi de la demande établit une relation entre la quantité qu'un individu est
disposé à acheter et son prix. Il faut généralement considérer que les revenus
restent stables et que les goûts ne changent pas. Sans ce préalable, la
quantité en question serait déterminée par l'évolution des revenus et des
goûts et pas seulement par la fluctuation des prix.

SCIENCES ÉCONOMIQUES DESCRIPTIVES


Le but des sciences économiques descriptives ou positives est d'étudier ce qui est. On emploie
des modèles pour ériger les théories, lois et principes qui peuvent décrire les relations entre
les divers agents économiques. Souvent ces relations sont énoncées en termes mathématiques
et en utilisant des graphiques. Deux événements qui changent dans la même direction sont liés
directement (et liés inversement, s'ils changent dans des directions opposées).

L'économiste, par exemple, tente de déterminer les facteurs qui expliquent


pourquoi les entreprises souhaitent recruter de nouveaux employés. Cela
peut correspondre, par exemple, à la nécessité de vendre plus de produits.

SCIENCES ÉCONOMIQUES NORMATIVES


Le but des sciences économiques normatives ou politiques est d'étudier ce qui devrait être.
Les modèles servent à faire des prévisions. Ces dernières sont alors comparées aux objectifs
généralement admis dans notre société (tel que le plein emploi, la liberté économique, la
préservation des biens propres) sur la base de normes, de valeurs ou d'aspirations communes
(comme le désir d'un niveau de vie plus élevé). De cette comparaison, on peut tirer des
conclusions permettant de définir des politiques ou de recommander un ensemble d'actions.

Si l'économiste a établi que la hausse de la production conduit les


entreprises à recruter de nouveaux employés, il peut, en cas de chômage,
recommander aux dirigeants politiques des actions qui stimuleront les
ventes.

OBJECTIFS ÉCONOMIQUES
Voici une liste des principaux objectifs économiques :
1) croissance économique,
2) stabilité du niveau des prix,
3) efficacité économique,
4) plein emploi,
5) balance commerciale équilibrée,
6) sécurité,
7) distribution équitable des produits, et
8) liberté économique.
Ces objectifs économiques ne sont pas acceptés de façon universelle, et leur degré
d'importance peut changer considérablement d'une nation à une autre. En outre, les objectifs
économiques ne sont pas toujours complémentaires. Ils peuvent également être en conflit les
uns avec les autres, ou même s'exclure les uns les autres.

ERREUR DE COMPOSITION
Un des écueils de la pensée économique permet d'affirmer que ce qui est vrai pour un n'est
pas nécessairement vrai pour tous

Un individu isolé peut trouver la solitude dans une forêt. Tandis que
beaucoup d'individus qui recherchent la solitude dans la même forêt ne
pourront jamais la trouver.

ERREUR POST HOC


L'erreur de post hoc est un exemple d'écueil fréquemment rencontré lorsqu'on essaye de
résoudre des problèmes économiques. C'est le fait de croire qu'un évènement qui en précède
d'autres en est nécessairement la cause, alors que ce n'est pas toujours le cas.

MACRO-ECONOMIE
La macro-économie est l'étude des relations économiques et des politiques qui s'appliquent à
un pays entier.

Le chômage peut affecter chacun dans un pays dans une certaine mesure.
Une autre préoccupation typique de la macro-économie est ce que
l'ensemble des individus d'une nation veut acheter. Par exemple, ceci
détermine ce que les entreprises devraient produire, et par conséquent,
combien de personnes elles devraient employer.

MICRO-ECONOMIE
La micro-économie est l'étude des comportements dans les rapports économiques et des
politiques économiques telles qu'elles s'appliquent aux différents acteurs (ménages et
entreprises) dans une économie de marché.

La micro-économie s'intéresse à ce qu'un individu désire acheter ou à ce


qu'une entreprise envisage de vendre. Une telle approche met en lumière la
façon dont se forment les prix par exemple.

GRAPHIQUES
Les graphiques sont beaucoup utilisés dans les sciences économiques. Ils fournissent une
représentation visuelle du rapport entre deux variables. La variable indépendante est
généralement sur l'axe horizontal du graphique, alors que la variable dépendante est plus
souvent sur l'axe vertical.

RAPPORT DIRECT
On observe un rapport direct (ou positif) quand deux variables changent simultanément dans
la même direction. Quand deux variables sont directement liées, en lisant de gauche à droite la
courbe est ascendante.

RAPPORT INVERSE
On observe un rapport inverse (ou négatif) quand deux variables changent simultanément
dans des directions opposées. En lisant de gauche à droite, la courbe représentant le rapport
inverse est descendant.
PROBLEMATIQUE ECONOMIQUE

INTRODUCTION
Le sujet de ce chapitre est celui de la problématique économique. Elle met en évidence
l'utilisation efficace des ressources qui sont rares afin de satisfaire les besoins de la société qui
sont illimités. On suppose que les besoins sont notoirement illimités. Les ressources, elles, ne
le sont pas et sont répertoriées. La problématique économique est étudiée avec l'aide de la
courbe des perspectives de production. Cette approche montre qu'il faut faire des choix et que
la croissance économique dépend d'une utilisation efficace et d'une extension des ressources.

BESOINS ILLIMITES
Beaucoup de biens, auparavant considérés comme des produits de luxe, deviennent
rapidement des produits courants. On constate ainsi que les besoins humains s'avèrent
toujours croissants.

Les gens ne semblent jamais être satisfaits de ce qu'ils ont : il leur faut
toujours plus. On pourrait interpréter cette attitude comme de l'avarice mais
en fait, cela démontre simplement le désir de l'homme de chercher toujours
une amélioration de sa condition.

PRODUITS DE PREMIERE NECESSITE


Les produits dont les gens ne peuvent pas se passer sont des produits dits de première
nécessité. Cela correspond à la nourriture de base, au logement, voire à des équipements
comme les services urbains, par exemple.

A chacun correspond une panoplie différente de produits indispensables.


L'eau, la nourriture et un toit viennent immédiatement à l'esprit. Pour une
personne malade, un médicament peut également être de première nécessité.

RESSOURCES RARES
Les ressources sont d'origine humaine ou non. Les ressources humaines sont principalement
constituées par le travail. Les ressources d'origine non humaine sont la terre et le capital.

Toutes les ressources sont limitées. L'encombrement des centres-villes


illustre le manque et la rareté des espaces vacants par exemple. Le capital
(ou moyens de production) est également difficile à obtenir parce que sa
production exige du temps et une production antérieure. Le travail non plus
n'est pas extensible à l'infini simplement parce que le temps qui lui est
consacré ne l'est pas.

TRAVAIL
Le concept de travail comprend toutes ses formes. La plupart des tâches exigent des
qualifications. On peut renforcer les compétences avec l'éducation, la formation
professionnelle, la mobilité ou l'amélioration de la santé. C'est de l'accumulation de capital
humain. La contrepartie ou le prix du travail est le salaire.

Toutes les formes de création humaine exigent attention et effort. On peut


espérer que le travail rime avec plaisir pourtant c'est un concept à part
entière. Il désigne autant celui qui tient le marteau piqueur ou le balai sur la
chaussée que l'horloger ou le chanteur de charme.

TERRE
La terre est un don gratuit de la nature. Le concept de terre comprend le terrain lui-même mais
aussi tout ce qu'on peut en extraire (minerais, bois, produits agricoles). Même si ce qui est sur
terre est accessible à l'homme, la terre est une ressource définitivement limitée. La
contrepartie ou prix pour l'utilisation de la terre est le loyer.

Il est parfois difficile de faire la distinction entre la terre elle-même et les


ajouts ou améliorations qu'on lui a fait. Ces ajouts ou améliorations ne font
pas partie de la terre, mais du capital. On peut même accroître la valeur de
ces ajouts et améliorations parce qu'ils sont le fruit du travail. Sur une
parcelle de terrain, on peut améliorer la qualité ou la densité des logements
par exemple. Par contre, le terrain, lui, demeure, sans qu'on puisse en
modifier la nature.

CAPITAL
Le capital désigne toutes les formes des moyens de production: usines, machines et
équipement. Le capital peut être augmenté seulement en consacrant des ressources aux dépens
des biens de consommation. En outre, sa production prend souvent du temps et engendre des
dépenses importantes. La contrepartie ou prix pour l'utilisation du capital est l'intérêt.

Les machines d'une usine vont permettre la production de marchandises, les


économistes les appellent le capital. Pour produire, il a fallu, en plus de
l'usine et de ses machines, des matières premières, beaucoup de travail et
des actifs. Mais l'usine et les machines ne sont pas consommées. Elles ont
été accumulées pour permettre la production d'autres marchandises. Tandis
que dans le langage commun, on confond le capital et l'accumulation des
actifs monétaires, pour les économistes, c'est le capital physique qui compte.

TALENT D'ENTREPRENEUR
Le concept de talent d'entrepreneur désigne les capacités de propriétaire ainsi que ceux de
gérant d'affaires pour assembler toutes les ressources nécessaires pour la fabrication de
marchandises et la prestation de services. La contrepartie du talent d'entrepreneur est le
bénéfice.

Les Etats-Unis ont la chance d'avoir une grande population d'entrepreneurs.


Approximativement un demi-million d'entreprises sont créées chaque année.
Malheureusement, la grande majorité échoue la première année. En effet, un
jeune entrepreneur prend un grand risque. Mais celui qui réussit peut un jour
posséder une société importante.
COURBE DES PERSPECTIVES DE PRODUCTION
La courbe des perspectives de production représente toutes les combinaisons de deux
marchandises qu'un pays peut produire. La courbe est concave (vue de l'origine) en raison de
la loi des coûts croissants. La courbe constitue une ligne de démarcation : au dessus de la
courbe la production n'est pas réalisable, tandis qu'en dessous elle est inefficace.

Graphique G-MAC2.1

Une statistique utile calculée par le département du commerce américain est


le taux d'utilisation de la capacité des usines. Cette statistique donne la
proportion de capacité productive qui est utilisée, et, par conséquent, la
proportion laissée inutilisée. Ces chiffres ne peuvent être obtenus qu'après
une estimation du potentiel de production de la nation. C'est une des visées
théoriques de la courbe des perspectives de production.

LOI DES COUTS CROISSANTS


Si un pays essaye d'augmenter la production d'un produit, il devra renoncer à une quantité
toujours croissante d'un autre produit parce que les ressources ne sont pas également
productives dans différentes productions. En raison de ce coût croissant, la courbe est concave
(vue de l'origine). Ceci impose un choix difficile à chaque société pour choisir la combinaison
de marchandises qui correspond le mieux aux goûts des consommateurs.

Les ressources ne sont pas également productives dans différents types de


productions. Elles tendent à être spécialisées. Cela est vrai en particulier
pour les employés qui sont normalement plus productifs lorsqu'ils utilisent
leurs meilleures qualifications. Si une nation essayait d'augmenter la
production d'un produit en assignant des employés à des travaux pour
lesquels ils sont peu qualifiés, le rendement total diminuerait. Cette règle est
établie par la loi des coûts d'opportunité croissants.
EFFICACITE
Tous les points placés au dessous de la courbe des perspectives de production correspondent à
des situations de sous-emploi des ressources. Un des buts de la science économique devrait
être d'éviter de telles situations de manière à permettre une production et une consommation
potentielles maximum.

Un taux d'utilisation de la capacité des usines très bas met en lumière une
situation où la nation n'est pas efficace en utilisant sa capacité productive.
En fait, ceci se produit pendant des périodes de ralentissement économique :
par exemple, pendant la grande dépression des années 30. Le gouvernement
doit alors prendre des mesures nécessaires.

CROISSANCE ECONOMIQUE
Les points placés au dessus de la courbe des perspectives de production correspondent à des
situations où la production n'est pas possible sans expansion des ressources disponibles. Ceci
exige que quelques ressources soient dirigées vers la production de biens d'équipement
(sacrifiant de ce fait quelques biens de consommation). En outre, le progrès technologique est
souvent indispensable à une amélioration de l'utilisation des ressources existantes.

Graphique G-MAC2.2

Une étude entreprise par Edward Denison a démontré que l'évolution de


l'économie américaine est attribuable à une croissance des facteurs de
production (travail et capital en particulier), cependant la plus grande
proportion de l'évolution a été produite par une augmentation de la
productivité.

L'OFFRE ET LA DEMANDE
INTRODUCTION
Le but de cette leçon est de parvenir à comprendre comment fonctionnent les marchés,
comment sont fixés les prix et comment se produisent les transactions. Nous définirons et
expliquerons les deux forces du marché : l'offre et la demande. Nous étudierons également le
point d'équilibre. Enfin, nous proposerons des conclusions et des exemples d'application.

MARCHÉ
Les marchés existent afin de faciliter des échanges de produits, de services ou de ressources.
Les acheteurs et les vendeurs y sont présents ensembles, et expriment leurs désirs d'acheter ou
de vendre en annonçant leur prix d'offre et de demande pour différentes quantités. Même si
une transaction n'a pas lieu, l'information se traduit par une estimation du prix du produit.

Un exemple de marché est celui de la bourse des valeurs de New York. Son
but est de faciliter l'achat et la vente de valeurs. Les transactions ne sont pas
exécutées par les acheteurs et vendeurs eux-mêmes, mais par des courtiers et
des revendeurs en leur nom. Les prix des transactions quotidiennes sont
publiés dans beaucoup de journaux dans tout le pays parce que les marchés
remplissent également la fonction importante d'estimation des marchandises,
ou dans ce cas-ci, des valeurs.

DEMANDE
La demande est l'expression de la volonté et de la capacité de l'acheteur potentiel pour
l'acquisition de certaines quantités d'un article aux differents prix possibles que l'acheteur peut
raisonnablement payer. On peut concevoir la demande comme une gamme de prix et de
quantités correspondantes dans l'esprit de l'acheteur.

Les courtiers de la bourse des valeurs de New York gardent des livres dans
lesquels ils inscrivent les commandes de divers clients : combien d'actions et
à quel prix. Ces listes reflettent ce que les courtiers (au nom de ses
investisseurs) sont prêts à acheter et ce qu'ils sont en mesure d'acheter.

LOI DE LA DEMANDE
La loi de la demande postule que, dans l'esprit de chaque acheteur, le rapport est inverse entre
le prix et la quantité des produits. Elle est représentée graphiquement par une courbe
ascendante. Elle s'explique par les concepts d'utilité marginale décroissante, d'effet de revenu,
d'effet de substitution et grâce à l'analyse des courbes d'indifférence.

Un détaillant serait certainement très intéressé de savoir ce que ses clients


sont disposés à payer pour ce qu'ils veulent acheter. Une telle connaissance
lui permettrait d'estimer le prix de ses produits le plus efficacement possible.
C'est pourquoi on conduit des études de marché, pour déterminer quels types
de clients sont prêts à acheter et à quels prix.

MECANISMES DE LA LOI DE LA DEMANDE


La loi de la demande se traduit par
- l'obstacle à la consommation que le prix représente,
- l'utilité marginale décroissante,
- l'effet de revenu et l'effet de substitution lorsque les prix changent.
Elle peut également être illustrée par le taux marginal de substitution décroissant des courbes
d'indifférence.

Périodiquement, tous les grands magasins ont des jours de soldes où les prix
sont réduits sensiblement. Le but de cette réduction de prix est de se
débarrasser de marchandises anciennes et de stimuler les achats des clients
(qui peuvent acheter beaucoup d'autres articles en même temps). Ainsi, les
magasins tirent profit de la loi de la demande pour liquider des
marchandises que les clients ne sont disposés à acheter qu'après réduction de
leurs prix.

EFFET DE REVENU
La loi de la demande peut se traduire par le mécanisme suivant : le changement inattendu des
prix affecte le pouvoir d'achat des consommateurs. Si le prix est inférieur au prix attendu, un
excédant de revenu est libéré, ce qui permet au consommateur d'acheter plus. En revanche,
une augmentation inattendue des prix réduit le pouvoir d'achat des consommateurs et les fait
acheter moins.

Quand la ménagère va au supermarché pour acheter de l'épicerie, et


découvre une réduction du prix d'un des produits qu'elle avait l'intention
d'acheter (en raison d'une promotion spéciale par exemple), cela lui donne la
sensation d'être plus riche. Effectivement, elle peut acheter plus avec l'argent
qu'elle avait au départ. C'est l'effet de revenu.

EFFET DE SUBSTITUTION
La loi de la demande peut aussi se traduire par l'effet de substitution. Quand le prix d'un bien
est inférieur au prix attendu, le consommateur y voit une occasion à ne pas manquer comparé
aux marchandises qui restent au prix fort. Le consommateur modifie temporairement son
comportement en substituant des articles qui lui semblent de bonnes affaires aux articles à
prix fort.

Supposons qu'un client hésite entre des côtes de porc et du bifteck avant
d'entrer dans un supermarché. Si les côtes de porc sont en promotion alors
que le bifteck ne l'est pas, le client sera plus suceptible d'acheter les côtes
que le bifteck. C'est une illustration de l'effet de substitution.

GRAPHIQUE DE LA DEMANDE
La loi de la demande est représentée graphiquement par une courbe descendante, résultat du
fait que quand le prix diminue, la quantité augmente, et vice versa.

Graphique G-MIC1.1
DEMANDE DU MARCHÉ
La demande du marché est la somme de la totalité des demandes individuelles.

CAUSES DÉTERMINANTES DE LA DEMANDE


Le prix est la cause principale qui détermine la quantité demandée. Les causes déterminantes
de la demande non-liées au prix sont :
- le nombre d'acheteurs,
- les goûts,
- les revenus,
- le prix d'autres marchandises (complémentaires ou de substitution), et
- les espoirs concernant les prix futurs.

La publicité montre bien que les clients peuvent être incités à acheter les
produits pour de nombreuses et diverses raisons. Le mode d'incitation par
excellence reste néanmoins le prix.

BIEN INFÉRIEUR
Une augmentation du revenu provoque généralement la hausse de la consommation de la
plupart des marchandises. Il s'agit alors des marchandises dites normales ou supérieures. Pour
certaines marchandises le modèle est renversé : une augmentation du revenu provoque une
diminution de leur consommation. Il s'agit des marchandises dites inférieures ou
marchandises de Giffen (nom de l'économiste qui a démontré l'existence de tels produits). Le
plus souvent, ces marchandises inférieures sont liées, dans l'esprit des individus, aux périodes
difficiles (les périodes de guerre par exemple).

PRIX DES MARCHANDISES RELATIVES


Le prix des marchandises relatives affecte la demande d'un article de deux manières opposées
suivant que les marchandises sont vues par l'acheteur comme complémentaires ou de
remplacement.
MARCHANDISES COMPLÉMENTAIRES
Les marchandises sont complémentaires quand leur consommation est liée l'une à l'autre. Par
exemple, automobiles et pneus : on ne vend des pneus que si l'on vend des voitures, et vice
versa. L'augmentation du prix des automobiles provoquera la baisse des achats de véhicules,
et par conséquent de pneus aussi. Le rapport entre le prix des automobiles et la quantité des
pneus vendue est inverse.

Pneus et voitures, balles et pistolets, lampe et abat-jour, sucre et café, clous


et marteau, écrous et boulons, sont tous des articles qui vont ensembles. Ce
sont les marchandises complémentaires.

MARCHANDISES DE REMPLACEMENT
Les marchandises de remplacement sont des marchandises qui peuvent, dans l'esprit du
consommateur, être remplacées l'une par l'autre . Par exemple, le thé et le café sont des
marchandises interchangeables pour beaucoup de consommateurs (mais pas pour tous). Si le
prix du thé monte, les achats du thé diminueront et les achats du café augmenteront. Ainsi, le
rapport entre le prix du thé et de la quantité de café est direct.

Huile et margarine, thé et café, taxi et autobus, pain et biscottes, hotel et


camping, ordinateur et lecteur de DVD, sont tous des articles qui, pour la
plupart des personnes, peuvent être remplacés l'un par l'autre. Ce sont des
marchandises de remplacement.

LA QUANTITÉ DEMANDÉE
Un changement de n'importe laquelle de ces causes déterminantes non-liées au prix entraîne
un changement de la demande totale des consommateurs. On peut rendre ce phénomène
graphiquement par un décalage de la courbe de la demande vers la droite (ou vers la gauche).
Ces mouvements dans la demande doivent être distingués des changements le long de la
courbe de la demande qui sont, eux, causés par des fluctuations de prix : un changement du
prix produit seulement une modification de la quantité demandée, mais la gamme de prix et
quantités de la demande reste globalement la même.

La disponibilité de nouveaux produits peut changer les goûts des


consommateurs. Il n'y a pas si longtemps, les calculs complexes étaient faits
avec des règles à calculer. Avec l'arrivée des calculatrices, les clients se sont
totalement désinterressés des règles à calculer.

L'OFFRE
L'offre est la volonté et la capacité des vendeurs ou des fournisseurs pour la vente des
différentes quantités possibles d'un produit à des prix raisonnables.

L'offre est ce que nous avons à offrir. Les travailleurs ont leur temps et leurs
qualifications à offrir à leurs employeurs. Le nombre d'heures de travail est
parfois variable. Mais généralement, on attend un prix plus élevé quand des
heures de travail en plus sont demandées, autrement dit, une indemnité pour
heures supplémentaires
LOI DE L'OFFRE
La loi de l'offre postule que, dans l'esprit de chaque vendeur ou de chaque producteur, le
rapport est direct entre le prix et la quantité. Les augmentations du prix entraînent des
augmentations de la quantité offerte.

MECANISME DE LA LOI DE L'OFFRE


La loi de l'offre se traduit par
- la motivation de tout vendeur ou producteur à vendre plus, et
- l'augmentation des coûts de production (en raison de la loi du rendement décroissant).

GRAPHIQUE DE L'OFFRE
La loi de l'offre peut s'illustrer graphiquement par une courbe ascendante. Quand le prix
augmente, la quantité augmente; ainsi, le rapport direct est vérifié.

Graphique G-MIC1.2

CAUSES DÉTERMINANTES DE L'OFFRE


Le prix est la cause principale qui détermine l'offre. Le causes déterminantes non-liées au prix
sont :
- le nombre de vendeurs ou de producteurs,
- les coûts de production (impôts y compris),
- la technologie (puisqu'elle affecte les coûts),
- le prix d'autres marchandises (comme sources des bénéfices potentiels),
- les anticipations (mais l'effet est ambigu).

Revenons à l'employé qui fournit ses heures de travail, sa bonne volonté à


accepter le changement de ses heures de travail peut éventuellement
dépendre du temps consacré à d'autres besoins (comme les loisirs, la famille,
ses passions et hobbies). Cependant, la cause principale qui détermine son
acceptation reste le prix - ou salaire - qu'il escompte.
LA QUANTITÉ A OFFRIR
N'importe laquelle des causes déterminantes de l'offre, non-liée au prix, a des conséquences
sur la physionomie globale de l'offre et décale la courbe qui la symbolise. Ce décalage de la
courbe de l'offre doit être distingué du mouvement le long de la courbe elle-même (la
modification du prix changeant seulement la quantité fournie et pas l'offre elle même).

ÉQUILIBRE
L'équilibre de prix et de quantité est à l'intersection des courbes de demande et d'offre. A tout
prix au-dessus de cet équilibre, la quantité offerte excède la quantité demandée, ce qui a pour
conséquence un excédent (et aucune transaction entre l'acheteur et le vendeur). A tout prix au-
dessous, la quantité demandée excède la quantité offerte, qui a pour conséquence une pénurie.
C'est seulement à l'intersection de la demande et de l'offre que les quantités demandées et
offertes sont égales. L'équilibre des prix et des quantités est alors stable.

Graphique G-MIC1.3

PENURIE
Une pénurie signifie que la quantité demandée est supérieure à la quantité offerte. Il y a
pénurie quand le prix est au-dessous de l'équilibre. Si le marché est libre, la pénurie disparaît
au fur et à mesure que le prix augmente. Par contre, la pénurie perdure si marché n'est pas
libre, par exemple si le gouvernement a institué un plafond de prix. Si le plafond de prix est
au-dessus de l'équilibre, il n'a aucun effet sur marché.

Graphique G-MIC1.4
Certains types de bâtiments (comme ceux construits avant 1948 en France)
sont soumis à un plafonnement des loyers. Cela pourrait permettre d'assurer
une offre de logements aux familles les plus démunies. Mais, en fait,
beaucoup de propriétaires préfèrent ne pas louer à de bas prix et laisser les
logements vides. Ceci s'explique parce que ce n'est pas rentable à leurs yeux
et qu'ils ne veulent pas louer à des populations qu'ils considèrent comme
suceptibles de ne pas payer régulièrement leur loyer. Ceci crée une situation
de pénurie.

EXCÉDENT
Un excédent signifie que la quantité offerte est supérieure à la quantité demandée. Il y a
excédent seulement s'il on est au-dessus de l'équilibre. Si le marché est libre, l'excédent tend à
disparaître grâce à une baisse progressive des prix. Par contre, l'excédent perdure si le marché
n'est pas libre; c'est-à-dire, si un prix minimum a été institué par le gouvernement. Si le prix
minimum est au-dessous de l'équilibre, il n'est pas pertinent et n'a aucun effet sur le marché.

Graphique G-MIC1.5
Les prix de beaucoup de produits agricoles, tels que le lait par exemple, sont
soutenus par le gouvernement. Ces prix plus hauts que le prix d'équilibre
encouragent les agriculteurs à produire trop : d'où des situations d'excédents.
Par exemple, dans les années 80, le gouvernement américain a dû faire du
fromage avec l'excédent de lait, et le distribuer gratuitement à des personnes
démunies.

COURBES D'INDIFFÉRENCE
Les courbes d'indifférence montrent les combinaisons de deux marchandises qu'un individu
serait disposé à acheter indifférement en étant satisfait quelque soit l'alternative choisie. Les
courbes d'indifférence présupposent que plus est préféré à moins. Vue de l'origine, elles sont
convexes. Les courbes d'indifférence présentent la gamme de tous les niveaux de satisfaction.

Graphique G-MIC1.6
On pourrait représenter ainsi la liste de courses de n'importe quel
consommateur. Au-delà d'un certain minimum nécessaire de base, les achats
sont question de choix entre divers articles qui peuvent fournir une
satisfaction équivalente. Les courbes d'indifférence illustrent ce modèle de
satisfaction équivalente de consommation d'une combinaison de
marchandises choisies.

TAUX MARGINAL DE SUBSTITUTION


La quantité d'un bien à laquelle un individu doit renoncer pour permettre d'augmenter la
quantité d'un autre bien tout en le laissant indifférent s'appelle le taux marginal de
substitution. Ce taux marginal de substitution est représenté graphiquement par une tangente à
la courbe d'indifférence. Le taux marginal de substitution est décroissant. On peut le vérifier
parce que les courbes d'indifférence, vues de l'origine, sont convexes.

LIGNE BUDGÉTAIRE
La ligne budgétaire est le lieu des combinaisons de deux marchandises qu'un individu peut se
permettre d'acheter avec son revenu. La pente de la ligne est le rapport des prix des deux
marchandises: Pa/Pb ou prix relatif de chacun des biens.

Graphique G-MIC1.7

Une mère de famille allant au supermarché avec une somme d'argent


précise, sait exactement le maximum qu'elle peut dépenser, mais les
proportions des différents articles peuvent changer.

POINT DE TANGENCE
Le point d'équilibre qui donnera le maximum de satisfaction au consommateur dans la mesure
de ses capacités, est au point de tangence de la ligne budgétaire avec la courbe d'indifférence
la plus haute.
Graphique G-MIC1.8

DÉDUCTION DE LA DEMANDE
On peut extraire et analyser la demande d'un bien à partir des courbes d'indifférence. Si on
modifie le prix du bien en question, on observe alors qu'il en résulte un décalage de la ligne
budgétaire, entraînant le point d'équilibre dans ce mouvement, et indiquant une modification
de la quantité achetée de ce bien.

CAPITALISME MIXTE

CAPITALISME MIXTE
Le but de ce chapitre est d'expliquer pourquoi le capitalisme doit être qualifié par le terme
"mixte" plutôt que celui de "pur" en raison de l'importance dans tous les pays de l'Etat. Le rôle
de l'Etat touche à la légalité du cadre social, à la redistribution des revenus, à la redistribution
des ressources, et à la stabilisation de l'économie.

CADRE JURIDIQUE
L'Etat doit exister pour garantir qu'aucun individu ou qu'aucune entreprise ne tire profit
d'autrui. Ainsi, la propriété doit être protégée, les contrats exécutés, et de manière générale
tous les marchés doivent être performants. A cette fin, l'Etat fournit un système juridique.

La responsabilité du contrôle de l'alimentation et des médicaments par


l'administration (c.-à-d. vérifier que les éléments d'un produit sont
correctement indiqués sur l'étiquette) est un exemple de la façon dont
l'Etat fournit un environnement légal. La vérification des poids et mesures
est un autre exemple.

LÉGISLATION ANTI-MONOPOLE
L'Etat doit s'efforcer de maintenir la concurrence sur tous les marchés autant que possible. Il
le fait en anticipant le danger des monopoles, ou en les entravant en cas de besoin.
En 1945, Aluminum Company of America (ALCOA) a été jugée comme
étant un monopole. En effet, depuis 1893, ALCOA était pratiquement la
seule compagnie produisant de l'aluminium aux Etats-Unis. Elle pouvait, par
conséquent, imposer les prix qu'elle voulait.

REDISTRIBUTION DES REVENUS


L'Etat se doit d'alléger les difficultés de ceux qui ont des revenus insuffisants parce que le
marché de l'économie libérale tend à récompenser seulement ceux qui ont des qualifications
commercialisables.

Les allocations de chômage, les timbres de nourriture et autres régimes


d'assistance sociale, sont des exemples de la façon dont l'Etat aide ceux dont
les revenus sont insuffisants.

COÛTS ET BIENFAITS EXTERNES


Ce sont les coûts de production non défrayés par les producteurs mais transmis à la société (la
pollution par exemple). On les appelle coûts externes, ou extériorités négatives. L'Etat doit
réassigner l'activité loin des zones où il y a d'importants coûts externes, et vers les zones où il
y a d'importants bienfaits externes (la santé et l'éducation par exemple).

Une compagnie qui pollue l'eau impose des coûts à la société sous la forme
de problèmes de santé et d'assainissement. Ce sont des coûts externes. Il y a
un bienfait externe dès lors qu'une compagnie fait fonctionner sa propre
clinique. En plus d'avoir des employés en bonne santé il y a un bienfait pour
la société entière puisque ces employés ont moins besoin du service public
de santé financé par l'Etat.

BIENS PUBLICS
Les biens publics ou collectifs sont des biens qui sont consommés collectivement par tous,
que l'on ne peut pas diviser pour une consommation individuelle, et dont personne ne peut
être exclu. Un phare par exemple est un bien dont bénéficient tous les bateaux. Les biens
publics ont des bienfaits externes importants mais doivent être payés par tous.

La jouissance des biens publics est accessible à tous. Les rues, parcs et ponts
par exemple sont à la disposition de chacun. Le cas de la défense nationale
ou de la force de police nationale est moins évident pourtant elles procurent
toutes les deux la sécurité pour tous. Dans une certaine mesure, la
redistribution des revenus, comme le régime d'assistance sociale, est
également un bien public puisqu'il soulage les individus de la responsabilité
et du devoir de s'occuper des personnes en détresse.

STABILISATION
L'Etat doit éviter les périodes d'inefficacité économique qui se produisent quand il y a un
chômage excessif ou de l'inflation.

La Loi américaine pour l'Emploi de 1946 est une loi qui donne tout
particulièrement à l'Etat la charge de prendre les mesures de prévention
nécessaires en cas de périodes de chômage excessif.

CAPITALISME
Cette partie se rapporte aux fondations et aux caractéristiques principales du capitalisme pur
dont nous allons décrire l'idéologie. Pour la production en série et la division du travail,
l'utilisation du capital s'avèrent essentielle. L'économie de marché se fonde sur le système de
prix qui exprime la souveraineté du consommateur, et qui dicte aux entreprises ce qu'elles
devraient produire comme si elles étaient guidées par une main invisible.

Les Etats-Unis et tous les autres pays occidentaux se fondent sur un système
où le capital, c.-à-d. les moyens de production, est librement possédé par les
particuliers. C'est une des différence essentielle avec la propriété collective
des pays socialistes.

CAPITALISME
Le capitalisme est basé sur les principes de propriété privée, de liberté de choix, de motivation
par intérêt individuel, de concurrence, et d'économie de marché libérale, avec une interférence
limitée de l'Etat.

CONCURRENCE
Parmi les dogmes du capitalisme, la concurrence dans une économie de marché signifie qu'il
existe un grand nombre d'acheteurs et de vendeurs dans chaque marché de sorte qu'aucun n'ait
le pouvoir d'affecter les prix d'une manière significative. Ceci exige également que les entrées
et sorties du marché soient libres.

Les petites firmes de ventes au détail, comme les restaurants ou les magasins
d'alimentation, sont en concurrence les uns avec les autres. L'avantage
majeur d'avoir un grand nombre d'entreprises offrant des produits
semblables, est que les prix sont librement fixés par l'offre et la demande,
plutôt que par un vendeur puissant.

ÉCONOMIE DE MARCHÉ
Le capitalisme pur exige des marchés compétitifs qui fonctionnent librement. Ces marchés
permettent à la production excedentaire d'être écoulée. Ils permettent, en outre, un mécanisme
d'estimation des prix qui reflète la valeur des produits échangés.

Dans une économie de marché le prix de tout produit, tel qu'un


magnétoscope par exemple, est fixé par l'offre et la demande. Si le
magnétoscope fait l'objet d'une demande forte, le prix sera élevé et on en
produira un grand nombre. Dans une économie planifiée, la quantité à
produire est déterminée par les bureaucrates.

DIVISION DE TRAVAIL
Une plus grande efficacité productive est engendrée par la spécialisation des ressources dans
leur utilisation la plus productive possible. La division du travail permet une utilisation plus
intensive des qualifications et un plus grand rendement de l'utilisation du capital. La
production en série permet de produire un plus gros volume et une production au-delà des
nécessités immédiates des producteurs. L'excédent de production ainsi génèré doit être vendu.
Un tel commerce exige une économie de marché et l'utilisation de l'argent.

Les chaînes de montage, comme celles employées pour produire la voiture


de modèle Ford T dans les années 1920, illustrent comment on peut
augmenter la production à un coût réduit en divisant le travail en tâches
simples qui exigent un minimum de qualifications chacune.

COURANTS CIRCULAIRES
Le modèle des courants circulaires représente comment les marchandises et les services des
entreprises sont achetés par des ménages sur les marchés des biens et services, et comment les
ressources des ménages sont acquises par des entreprises sur les marchés des ressources. Les
flux d'argent, c'est à dire le paiement des achats et les revenus des ventes se déplacent dans le
sens opposé de celui des marchandises et des ressources.

On peut observer un courant circulaire d'argent au niveau d'une famille. Les


salaires perçus sont utilisés pour acheter des marchandises variées dans les
magasins. Ces achats génèrent ensuite des revenus pour ceux qui produisent
les marchandises.

LA SOUVERAINETÉ DU CONSOMMATEUR
Les consommateurs expriment leurs préférences en optant via leur pouvoir d'achat pour les
produits qu'ils affectionnent le plus. Les producteurs produisent ce qu'ils considèrent comme
le plus profitable soit justement ces produits choisis par les consommateurs.

Les entreprises seront désireuses de fournir ce que les consommateurs


veulent le plus. On retrouve cette règle dans toutes les gammes des produits,
des jouets aux ordinateurs. On peut particulièrement le constater dans
l'industrie de la mode où l'on privilégie la production des vêtements "dernier
cri".

SYSTÈME DES PRIX


Il faut une économie de marché qui fonctionne librement pour qu'un système de prix puisse
refletter avec justesse les préférences des consommateurs et la valeur qu'ils assignent aux
divers produits. Le système des prix permet la consommation maximum au moindre prix.
Cependant il n'empêche pas les défauts du marché.

MAIN INVISIBLE
Adam Smith décrit le capitalisme pur comme une société dans laquelle les individus prennent
des décisions isolées, basées sur des motifs égoïstes (chacun agit pour son propre bénéfice)
pour acheter, vendre et produire des produits divers. Or, ces décisions s'avèrent correspondre
ensembles à ce que souhaite la société. Tout se passe comme si ces décisions isolées avaient
été guidées par une sorte de main invisible.

Dans les années 80, les magnétoscopes étaient très cher : plus de mille
dollars aux USA. Dix ans plus tard, les dispositifs et la variété des
magnétoscopes ont considérablement augmenté. En même temps, les prix
ont diminué de moitié. Cette situation semble avoir été créée pour en faire
bénéficier les consommateurs, mais elle est en réalité créée par les
producteurs en concurrence pour gagner le plus grand marché possible et
faire de plus gros bénéfices.

SECTEUR PRIVÉ
Dans cette partie sur le secteur privé nous étudierons les ménages et les milieux commerciaux.
Nous analyserons la manière dont les ménages obtiennent leurs revenus et comment ils les
dépensent. Nous comparerons les diverses formes d'organisation des entreprises.

Toutes les entreprises et les ménages font partie de ce secteur de l'économie.

DISTRIBUTION FONCTIONNELLE DES REVENUS


La distribution fonctionnelle des revenus propose une typologie des revenus en fonction de
leurs sources et de leurs bénéficiaires. Les études empiriques montrent que la somme des
salaires des ménages et des revenus des propriétaires (c'est à dire les revenus issus de
ressources humaines) représente 80% du total des revenus. Bénéfices, loyers et intérêt
composent les 20%.

La distribution fonctionnelle des revenus est quasiment identique pour la


plupart des pays du monde : plus de 3/4 des revenus sont issus du travail.

DISTRIBUTION PERSONNELLE DES REVENUS


La distribution personnelle des revenus montre quelle part des ménages reçoit quelle
proportion de la totalité des revenus. Les observations empiriques constatent que 20% de la
population reçoit plus de 40% des revenus, alors que 20% de cette même population reçoit
moins de 5%. Ces chiffres traduisent une grande inégalité dans les revenus des ménages.

L'inégalité mise en évidence par la distribution personnelle des revenus est


en partie attribuable à la grande proportion de revenus non liés à l'emploi et
gagnés par la portion la plus riche de la population.

UTILISATION DES REVENUS


Les revenus des ménages sont utilisés pour la consommation, l'épargne et les impôts. On peut
répartir la consommation en trois groupes : celle des marchandises durables (durant plus d'un
an), et celle des marchandises non-durables (durant moins d'un an) et celle des services.

L'utilisation des revenus des ménages indique ce que les gens font avec leurs
revenus. Le taux d'épargne, ou la part des revenus consacrée à une
consommation future, par exemple, indiquent une aptitude de la population
plutôt à l'épargne ou plutôt à la consommation. Comparé à d'autres pays, les
Etats-Unis sont une des sociétés les plus orientées vers la consommation.

ORGANISMES COMMERCIAUX
Il y a trois formes d'organismes commerciaux : les sociétés en propriété individuelle, les
organismes de partenariat et les sociétés anonymes. L'organisme en propriété individuelle est
de loin la forme la plus commune, mais ce sont les sociétés anonymes qui contrôlent la
plupart des actifs et des ventes.

La forme légale d'une société indique souvent la forme réelle de l'organisme


commercial, mais pas toujours. Par exemple, plusieures petites entreprises
peuvent être organisées sous forme de société à responsabilité limitée, mais
être en fait contrôlées par un seul individu.

PROPRIETE INDIVIDUELLE
La propriété individuelle est, de loin, la forme la plus commune des entreprises aux Etats-
Unis. Le manque de fonds et le fait que la responsabilité du propriétaire soit illimitée sont les
principales limites à son développement.

La plupart des petites fermes et des vendeurs au détail sont sous forme de
propriété individuelle.

PARTENARIAT
Les partenariats commerciaux sont les formes les plus répandues dans les corporations de
professionnels à hautes qualifications (tels que les avocats et les médecins).

On trouve beaucoup de partenariats dans des professions fortement


spécialisées comme celles des avocats, des architectes, des agents
comptables, des courtiers en valeurs mobilières et des médecins.

SOCIÉTÉS ANONYMES
Les sociétés anonymes (comme les sociétés à responsabilité limitée - SARL - en France) ont
l'avantage principal de restreindre la responsabilité financière des propriétaires (c.-à-d. des
actionnaires). Celle-ci est en effet limité aux fonds apportés et ne s'étend pas aux biens
personnels de l'actionnaire. Cette garantie facilite la formation du capital. Aux Etats-Unis, les
sociétés anonymes contrôlent 75% des actifs et des ventes (bien qu'elles représentent moins
de 20% des entreprises).

Toutes les grandes entreprises aux Etats-Unis sont des sociétés anonymes.
Certaines, comme la AT&T, ont des millions de propriétaires, c.-à-d.
d'actionnaires, directement, ou indirectement par l'intermédiaire de fonds de
retraite. De telles sociétés anonymes ont un accès plus facile aux nouveaux
financements que des entreprises plus petites et moins connues.

SECTEUR PUBLIC
Le but de l'analyse du secteur public est de se pencher sur les dépenses et recettes de l'Etat, et
de proposer des principes pour l'analyse des impôts.

Le secteur public, c'est d'abord le secteur de l'Etat. Mais, en l'étudiant de


plus près, on s'aperçoit que l'Etat est composé d'une multitude
d'administrations très diverses : de l'Etat Fédéral (ou central) responsable de
la défense nationale à la mairie d'un petit village rural.

DÉPENSES PUBLIQUES
Les dépenses de l'Etat Fédéral sont principalement consacrées au maintien des revenus (pour
la sécurité sociale et le bien-être de tous), on parle également de transferts de revenus. La
deuxième catégorie de dépenses est la défense nationale. Aux Etats-Unis, la plus grande partie
des dépenses des gouvernements des états et des gouvernements municipaux est consacrée à
l'éducation et à la santé publique.

La dépense publique correspond à toutes les formes de depenses de l'Etat et


de ses services déconcentrés ou décentrallisés. Certaines dépenses sont
consacrées au fonctionnement des services (achat de fournitures de bureau
ou entretien des routes). D'autres correspondent à des investissemnts dans de
nouveaux équipements. Une grande partie des dépenses publiques est
destinée aux retraites ou à l'aide sociale.

RECETTES DE L'ETAT
Les recettes de l'Etat fédéral américain proviennent principalement de l'impôt sur le revenu.
En Europe, c'est la Taxe sur la Valeur Ajoutée qui constitue une grande part des recettes de
l'Etat. Aux Etats Unis, celles des provinces (départements ou états) et des gouvernements
municipaux proviennent des impôts fonciers et des taxes sur la vente.

Le service de recettes (IRS aux Etats Unis) est l'organe du gouvernement


chargé de la perception des impôts. Les gouvernements provinciaux et
locaux ont des bureaux du trésor à cette fin.

L'APPROCHE FRANCAISE DE L'IMPÔT


La Révolution Française a engendré une conception particulière de l'impôt en France. En
effet, le consentement à l'impôt, c'est à dire le fait d'accepter de payer des impôts et des taxes
à l'Etat a été érigé en droit individuel inaliénable par la Déclaration des Droits de l'Homme et
du Citoyen du 26 août 1789.

L'article 13 de cette déclaration pose le principe de la nécessité de l'impôt


pour que l'Etat joue son rôle. On trouve d'ailleurs dans cet article une
conception minimum de la place de l'Etat dans l'économie restreinte à la
garantie de la sécurité de tous et au fonctionnement de l'administration.
L'article 14 donne aux citoyens le pouvoir de décider librement soit
directement soit par des représentants élus quel impôt est nécessaire et
quelles seront ses modalités. .

CONSENTEMENT A L'IMPOT
Tout citoyen peut suivre l'emploi de cet impôt qu'il a consenti librement, autrement dit il a un
droit de regard sur les dépenses de l'Etat.

Le principe du consentement à l'impôt est à la base de tout le système


comptable public français. C'est au nom de ce principe que les budgets
(dépenses / recettes) de l'Etat, de la Sécurité Sociale ou des collectivités
territoriales (Mairies, Départements, Régions) sont votés par les assemblées
délibérantes élues au suffrage universel (députés et sénateurs, conseillers
municipaux, départementaux et régionaux). Le vote du budget est un
moment clé dans l'actualité politique parce qu'il met en avant les choix de
chaque gouvernement sur la façon dont l'Etat doit, selon lui, intervenir dans
l'économie. .

Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen du 26 août 1789 "Article


13 : Pour l'entretien de la force publique, et pour les dépenses
d'administration, une contribution commune est indispensable ; elle doit être
également répartie entre les citoyens, en raison de leurs facultés. Article 14 :
Les citoyens ont le droit de constater, par eux-mêmes ou par leurs
représentants, la nécessité de la contribution publique, de la consentir
librement, d'en suivre l'emploi, et d'en déterminer la quotité, l'assiètte, le
recouvrement et la durée." .

ÉVASION FISCALE
L'impôt sur le revenu, qui est la plus grande proportion de recettes fiscales, doit être
volontaire et être perçu comme équitable. Dans le cas contraire, l'évasion fiscale pourrait
limiter les recettes fiscales. Il faut distinguer la réduction des impôts par des moyens légaux,
et l'évasion fiscale qui est illégale.

Le code fiscal prévoit diverses méthodes pour retarder ou éviter certains


impôts d'une façon parfaitement légale. L'utilisation des comptes bancaires
individuels pour la retraite, imposables seulement au retrait des fonds en est
un exemple.

BIENFAIT REÇU
Une conception de l'impôt consiste à penser que les impôts payés doivent correspondre au
bienfait que retire le contribuable des biens publics fournis par l'Etat. Un exemple de ce
principe est évident dans la taxe sur l'essence utilisée pour financer les routes ou dans les
impôts fonciers utilisés pour financer les écoles. Mais le principe est inapplicable pour les
impôts touchant à la redistribution des revenus.

Beaucoup de dépenses au niveau municipal sont corellées à la perception


d'impôts illustrant ainsi le principe de bienfait reçu. Par exemple, une
commune peut avoir des taxes foncières plus élevées parce que ses citoyens
veulent des routes bien maintenues, ou un système scolaire bien équipé.
Cependant la comptabilité publique française impose le principe
d'universalité c'est à dire qu'aucune recette ne soit votée en vue de financer
une dépense en particulier.

CAPACITÉ A PAYER
Le principe fiscal de capacité à payer repose sur le fait que le sacrifice du dernier dollar est
petit pour les individus dont les revenus sont élevés, mais grand pour les individus dont les
revenus sont faibles. Ce principe incite ainsi à appliquer une progressivité au taux de l'impôt ,
et ce, pour tous les impôts.
Le principe de la capacité à payer est évident pour les impôts sur le revenu :
leur taux est plus élevé sur les revenus plus grands. Aux Etats-Unis, le
principe était bien plus visible avant la réforme fiscale de 1986 : le taux
maximum d'impôts sur le revenu le plus élevé était techniquement bien
supérieur (50%) à ce qu'il est aujourd'hui (33%).

IMPÔT PROGRESSIF
La progressivité signifie qu'un taux fiscal plus élevé est appliqué aux revenus les plus hauts.
Un taux d'impôt proportionnel est le même pour tous les niveaux de revenus, un impôt
régressif est à un taux d'imposition fiscal plus élevé sur des revenus inférieurs. Les études
empiriques montrent que les impôts sur le revenu sont plutôt proportionnels.

L'impôt sur le revenu personnel aux Etats-Unis était beaucoup plus


progressif que ce que ce qu'il est aujourd'hui. Le taux sur la tranche la plus
élevé de revenu était de 70% avant 1986, alors que le taux sur la tranche de
revenu le plus bas était 14%. Cependant, diverses réductions et exemptions
accessibles aux individus avec les revenus les plus élevés réduisaient leur
taux d'imposition fiscal effectif.

CONTRAINTE FISCALE
La contrainte fiscale pointe du doigt qui supporte en réalité le poids d'un impôt. Comme
certains impôts peuvent être décalés d'une personne à l'autre, des lois qui semblent créer des
impôts progressifs, peuvent en fait créer des impôts régressifs. C'est ce qui se passe pour de
nombreuses taxes foncières, qui sont techniquement payés par le propriétaire, mais mise à la
charge du locataire par l'intermédiaire du loyer.

On débat parfois sur la contrainte que représente l'impôt sur les bénéfices
des entreprises mais en réalité cela touche les consommateurs autant que les
sociétés anonymes parce que ces dernières bien que contribuables ont la
possibilité d'augmenter le prix de leurs produits.

COMPTABILITÉ NATIONALE

INTRODUCTION
Le but de ce chapitre est d'étudier comment le produit intérieur brut mesure l'activité
économique d'une nation. Nous définirons et expliquerons le concept. Nous analyserons ses
composants dans la partie des dépenses, aussi bien que dans celle des revenus. Nous ferons
ensuite la balance des deux parties. Nous évoquerons des ajustements à mettre en oeuvre pour
moduler l'inflation. Enfin, nous comparerons le PIB à d'autres outils de mesure du bien être
économique.

COMPTABILITÉ NATIONALE
La comptabilité nationale sert à déterminer le niveau d'activité économique d'un pays. On
utilise deux méthodes (l'une prend en compte les dépenses, l'autre les revenus), la balance qui
en résulte est la suivante : le total des dépenses montre ce qui a été acheté pendant l'année, et
le total des revenus montre ce qui a été gagné pendant l'année.
Au même titre que les entreprises quant à la bonne marche de leurs affaires,
un pays doit pouvoir faire le point. La comptabilité du revenu national
fournit les statistiques pour savoir si l'économie rencontre ou non des
difficultés.

PRODUIT NATIONAL BRUT


Le produit national brut est le montant total de toutes les marchandises et services produits par
les citoyens d'un pays en un an. Le PNB est un concept qui prend en compte les flux. Il peut
être calculé à l'aide de l'une ou l'autre des deux méthodes : via les dépenses ou via les recettes.
Le PNB ne tient pas compte des marchandises intermédiaires, des articles d'occasion, et des
transactions financières. C'est un montant en monnaie nationale qui peut être ajusté pour
modifier le pouvoir d'achat de la monnaie.

Le but du produit national brut est de mesurer l'activité d'un pays en


additionnant les différents types de production : production de voitures,
d'ordinateurs, etc... Mais, additionner des voitures avec des ordinateurs ne
serait pas cohérent. Par conséquent, ce sont les prix de ces marchandises qui
sont totalisés.

PRODUIT INTERIEUR BRUT


Le produit intérieur brut est la somme de toutes les marchandises finales et services produits
par les résidents d'un pays en un an. La totalisation de la production des résidents (plutôt que
des ressortissants comme dans le PNB) donne généralement une image plus juste du niveau
de l'activité d'un pays.

Les pays qui hébergent beaucoup d'entreprises étrangères sur leur territoire,
ont un produit intérieur brut supérieur au produit national brut. Au contraire,
les pays, comme les Etats-Unis ou le Japon, dont beaucoup d'entreprises
sont implantées dans des pays étrangers, ont un produit intérieur brut
inférieur au produit national brut.

MARCHANDISES INTERMÉDIAIRES
Les marchandises intermédiaires sont des marchandises produites et qui sont ensuite intégrées
à d'autres marchandises qui, elles, sont vendues aux particuliers. Par exemple, les pneus sont
des marchandises intermédiaires dès lors qu'ils font une partie d'une voiture. Par contre, s'ils
sont vendus en pièces détachées, ils deviennent des marchandises finales. Les marchandises
intermédiaires incorporées aux marchandises finales donnent à ces dernières plus de valeur.

Quasiment tous les métaux ainsi que le pétrole brut font partie des
marchandises intermédiaires : ils ne sont pas comptabilisés en tant que tels,
mais en tant que composants de marchandises finales dans lesquelles ils sont
incorporés. L'achat de pneus neufs pour remplacer des usagés correspond à
de la consommation finale. En revanche, les pneus montés sur des voitures
neuves sont des marchandises intermédiaires.

VALEUR AJOUTÉE
On peut aussi calculer le PNB en additionnant toutes les valeurs ajoutées des biens
intermédiaires (le résultat est exactement le même qu'avec d'autres méthodes). Les pays dont
les systèmes fiscaux sont basés sur des taxes sur la valeur ajoutée préfèrent cette méthode.

Le travail d'assemblage dans une usine des nombreux composants d'une


voiture (pare-brise, pneus, moteur, etc...) est ce qui génère de la valeur
ajoutée aux composants isolés. On peut également calculer la valeur ajoutée
en faisant la différence entre le prix de vente et le coût de toutes les matières
et biens qui composent le produit final offert à la consommation.

APPROCHE PAR LES DÉPENSES


Le PNB peut être calculé en additionnant toutes les dépenses : dépense de consommation des
ménages (c), investissement privé brut (Ig), achats du gouvernement (g), et exportations net
d'importations (Xn):

GNP = C + Ig + G + Xn

L'approche par les dépenses totalise ce qui est acheté. D'un certain point de
vue, elle équivaut à l'approche par les revenus parce que les achats ne sont
possibles que s'il y a des revenus.

DÉPENSES DE CONSOMMATION DES MENAGES


Ce sont les dépenses de consommation personnelle que les ménages consacrent à leur bien-
être (hormis les dépenses dans l'immobilier). Cette consommation se compose de biens
durables (voitures, appareils ménagers...), de biens non-durables (vêtement, nourriture...) et de
prestation de services (coiffeur, visites médicales, billets d'avion). Par convention, les biens
non-durables comprennent tous les articles que l'on utilise dans l'année, y compris les
vêtements. La dépense des biens non-durables est le composant le plus instable de la dépense
de consommation des ménages.

Les gens achètent toutes sortes de marchandises et services. Parmi les


services, on trouve par exemple le transport, la communication, les
opérations bancaires ou les assurances. Les marchandises durables
correspondent aux meubles, aux appareils ménagers et autres équipements,
aux voitures etc.. Les marchandises non-durables sont tous les articles
normalement consommés dans l'année : nourriture, carburant... et par
convention également les vêtements.

INVESTISSEMENT PRIVÉ BRUT


L'investissement privé brut est constitué de 1) la construction nouvelle, 2) du capital apporté
(machines, camions et équipement), et 3) des changements de stocks. Il ne comprend pas
l'investissement fait par l'Etat et l'investissement à l'extérieur du pays. La construction
nouvelle comprend toutes les formes de bâtiment, que ce soit à but locatif ou pour une
occupation privée. Les changements de stocks correspondent aux marchandises produites
dans l'année mais vendues dans les années qui suivent.

Quand une compagnie monte une usine avec machines et équipements : c'est
un investissement, c.-à-d. un gonflement du capital. Par convention, une
maison privée est considérée comme un investissement. Cela s'explique
parce qu'une maison privée peut être louée plus tard, et il n'est pas possible
de savoir pour quel but, locatif ou pour une occupation par le propriétaire,
cette maison a été achetée au départ.

AMORTISSEMENT DU CAPITAL
L'amortissement du capital est la partie du nouveau capital produit pendant l'année et
nécessaire pour remplacer le capital utilisé pendant cette même année. L'amortissement du
capital (CCA) est égal à la différence entre l'investissement brut (Ig) et l'investissement net
( In):

CCA = Ig - In

Toutes les machines et les équipements utilisés pour produire d'autres


marchandises sont sujet à une certaine usure. On doit consacrer une partie de
la production annuelle pour pallier cette usure. Sans cela, la capacité
productive d'un pays serait épuisée. Ce remplacement du capital est
l'amortissement du capital.

INVESTISSEMENT NET
L'investissement privé net est égal à l'investissement privé brut moins l'amortissement du
capital. C'est le composant le plus sensible du PNB. Quand il est négatif, cela implique que le
capital social s'épuise, et que la production est en passe de diminuer. La croissance
économique est engendrée par un investissement privé net positif.

La capacité productive d'une nation augmentera seulement si


l'investissement net est positif. Ceci peut facilement être vérifié au niveau
d'une usine: le nombre de nouvelles machines installées dans n'importe
quelle année doit être plus grand que le nombre de vieilles machines usagées
qui ont été démontées pendant cette année.

ACHATS DU GOUVERNEMENT
Les achats du gouvernement comprennent toutes les marchandises et services achetés par
toutes les formes de gouvernement: des agrafes à papier aux ponts et hôpitaux. Ceci ne
comprend pas le paiement du gouvernement pour tout travail, ou tout paiement de transfert.

Comme entité unique, le gouvernement est le plus grand acheteur dans une
nation. Il achète toutes sortes de produits: tel que des autoroutes, ponts,
hôpitaux, bâtiment municipaux, écoles, et des tas d'articles tel que stylos et
papier. Il dépense également de grands sommes sur les services, tel que ceux
fournis par les pompiers et les policiers.

EXPORTATIONS NETTES
Les exportations nettes sont la différence entre les exportations totales et les importations
totales. Cela est égal au commerce extérieur, qui est aussi la balance extérieure des paiements
de marchandises. Quand les importations excèdent les exportations (et la balance des
paiements est négative), le montant indiqué en tant qu'exportations nettes est aussi négatif.
Les exportations, telles que des ordinateurs, avions et diverses récoltes, sont
tous les articles qui sont vendus à des étrangers. Les importations, au
contraire, sont les articles produits par les étrangers pour lesquels nous
dépensons certains de nos revenus.

APPROCHE DES REVENUS


L'approche des revenus additionne tous les revenus dérivés des activités productives.

Si nous comparons une nation à une entreprise, l'approche des revenus est la
répartition des fonds générés des ventes d'une année (net des coûts de
marchandises intermédiaires), aux charges diverses et bénéfice.

PRODUIT NATIONAL NET


Le produit national net (NNP) est égal au produit national brut moins l'amortissement du
capital:

NNP = GNP - CCA.

La production qui a été consacré à maintenir nos moyens de production, qui


est l'amortissement du capital, doit être déduite pour voir quelle
consommation nouvelle a été possible pendant l'année.

REVENU NATIONAL
Le revenu national (NI) est égal au produit national net moins les impôts indirects sur les
entreprises (IND):

NI = NNP- IND

Le revenu national est aussi égal à la somme des salaires, loyer, intérêt, bénéfice et revenus
des propriétaires.

Le revenu national est le montant de toutes les formes de revenus bruts,


semblables au salaire brut apparaissant dans un chèque de paye d'un
employé, c'est à dire avant les divers impôts et d'autres déductions.

IMPÔTS INDIRECTS SUR LES ENTREPRISES


Les impôts indirects sur les entreprises sont toutes les diverses taxes à la vente et à la valeur
ajoutée.

Les taxes de vente sont la plus grande partie d'impôts indirects sur les
entreprises aux Etats Unis. Ces taxes de vente sont payées sous forme
d'addition au prix d'achat. Ces taxes sont transmises au gouvernement par
les entreprises qui les reçoivent des consommateurs. Ainsi, ces argents ne
font pas partie de ce qui est distribué par les entreprises sous forme de
salaires.
REVENU PERSONNEL
Le revenu personnel (PI) est égal au revenu national (NI) net des paiements de transferts. Les
paiements de transferts qui sont ajoutés au revenu national, sont les paiements de sécurité
sociale, de retraite et de chômage. Les paiements de transferts qui sont déduits du revenu
national sont les cotisations à la sécurité sociale, les bénéfices des entreprises non distribués,
et les impôts sur le revenu des entreprises.

PAIEMENTS DE TRANSFERTS
Les paiements de transferts sont des additions et des soustractions du revenu national pour
obtenir le revenu personnel. Les additions comprennent les paiements de sécurité sociale, de
retraite, de garantie, et les allocations de chômage. Les soustractions comprennent cotisation
de sécurité sociale, impôts sur le revenu des entreprises et bénéfices des entreprises non
distribués.

Les paiements de transfert sont des paiements qui ne sont pas connectés à
une activité productive. L'exemple typique d'un paiement de transfert est la
sécurité sociale: les cotisations à la sécurité sociale sont rassemblées de tous
ceux qui travaillent, et sont envoyés à ceux qui sont partis en retraite, sont
malades ou ont une famille nombreuse.

REVENU NET
Le revenu net (DI) est égal au revenu personnel moins impôts sur le revenu. Le revenu net est
distribué entre dépense personnelle de consommation et épargne.

Le revenu net peut être vu dans le chèque de paye qu'un employé reçoit de
l'employeur. Du salaire brut divers montants ont été déduits: impôts et
divers paiements de transfert. Au niveau national, c'est à peu près identique.

PNB REEL
Le PNB réel est le PNB ajusté pour l'inflation (ou au changement du pouvoir d'achat de
l'argent). Le PNB non ajusté est connu comme PNB nominal ou courant. L'ajustement
consiste en divisant le PNB courant par un indice des prix (également désigné comme facteur
de déflation).

Le PNB ajusté pour l'inflation serait réel de la même manière qu'un chèque
de paye ne peut acheter que des marchandises et services divers, et est le
pouvoir d'achat réel de ce salaire.

INDICE DES PRIX


Un indice des prix est construit en prenant la moyenne des prix d'un panier de marchandises
en une année donnée, et en la divisant par moyenne des prix du même panier en une année de
base. Un indice des prix bien connu est l'index de prix à la consommation, ou CPI.

L'index des prix à la consommation est simplement une moyenne des prix
rapportés par divers consommateurs dans différents marchés lors d'une
interview téléphonique conduit périodiquement. Une telle moyenne de prix
reflète convenablement la présence de toute inflation.
CYCLE ÉCONOMIQUE

INTRODUCTION
Le but de ce chapitre est d'étudier la nature, les causes et les caractéristiques de deux
questions économiques majeures : le chômage et l'inflation.

CYCLE ÉCONOMIQUE
Les cycles économiques correspondent à la succession de périodes de récession et de
prospérité, qui se produisent de façon récurrente, qui affectent tout un pays, et qui s'alimentent
d'elles-mêmes. Il faut les distinguer des variations saisonnières (baisse des ventes de
manteaux en été par exemple) et des tendances à long terme (particulièrement celles liées à la
population, comme le "baby-boom" par exemple). Les phases d'un cycle économique sont les
suivantes : apogée, contraction, récession, creux, rétablissement, et expansion.

On peut plus facilement mettre en évidence l'existence d'un cycle quand les
licenciements sont nombreux et que les possiblités de réembauche sont
limitées. Pendant des périodes de pic d'activité économique, on observe
rarement ce type de situation, mais c'est une situation fréquente en période
de récession.

RÉCESSION
Une récession correspond à une diminution diffuse de l'activité économique. Ces baisses
d'activité provoquent généralement la perte d'emploi de nombreux employés. Les récessions
les plus graves sont appelées "dépressions". Les causes des récessions peuvent être liées à des
excédents de stock, des diminutions de consommation (qui peut s'expliquer par la peur de
l'avenir par exemple), un manque d'innovation, une formation de nouveau capital insuffisante,
ou à des blocages imprévisibles et aléatoires.

Une des plus grave recession mesurée par les statistiques est celle des
années 30 : environ une personne sur 4 (soit près de 25%) s'est retrouvée
sans emploi. La période n'a pas été seulement synonyme de manque de
revenus pour certains, elle a aussi brisé des vies et des familles entières.

BIENS A ACHAT DIFFERÉ


Les cycles économiques sont affectés de façon significative par les variations des ventes
d'articles dont l'achat peut être reporté quelques années plus tard grâce à un entretien et des
réparations supplémentaires. De tels articles à achat différé sont essentiellement les
marchandises durables et le nouveau capital.

Le plus souvent, l'achat d'une voiture est retardé en période d'insécurité de


l'emploi. Cela s'explique par la crainte des difficultés à payer les échéances
mensuelles (du prêt ou du leasing) et la peur de se voir reprendre le véhicule
par la banque.

CHÔMAGE
Le chômage correspond à une recherche de travail par la main-d'Suvre et à une impossibilité
d'en trouver. L'incidence du chômage peut se traduire par l'insuffisance du rendement
potentiel d'un pays affectant tout aussi bien la production, que les revenus et la consommation
des marchandises courantes. Une conséquence moins tangible, mais plus significative, est la
perte de valeurs sociales et culturelles de la population privée de la capacité de jouer un rôle
actif dans la société.

Certains de ceux qui sont sans emploi ont été licenciés alors que d'autres
sont de nouveaux venus dans la population active comme les jeunes
diplômés qui cherchent leur premier emploi ou les femmes (ou hommes) au
foyer qui décident de revenir sur le marché du travail.

CHÔMAGE DE FRICTION
Le chômage de friction est le fait des employés qui changent de travail pour des emplois plus
productifs et mieux rémunérés. Une telle mobilité de la main-d'Suvre est souhaitable parce
qu'elle assure une utilisation plus efficace de la main d'oeuvre et l'augmentation des revenus.

Aux Etats-Unis en particulier, il n'est pas rare qu'un employé cherche un


emploi dans une autre entreprise, si ses conditions de travail ou de salaire ne
le satisfont pas. Dans une certaine mesure, ces changements d'emploi sont
souhaitables parce qu'ils permettent aux employés d'optimiser l'utilisation de
leurs compétences.

CHÔMAGE STRUCTUREL
Le chômage structurel est dû à des changements dans divers secteurs de l'économie. Le
changement continuel des conditions économiques dans les différents secteurs industriels est
dû aux évolutions des goûts, aux progrès des technologies, et est partie intégrante de toute
société en mouvement. On peut réduire le chômage grâce au reclassement des employés.
Cette forme de chômage est souhaitable parce qu'elle traduit une recherche d'améliorations
des produits de la société.

Dans les années 80, la diminution du prix du pétrole aux Etats-Unis a rendu
sa production peu intéressante en terme de profits (en particulier au Texas).
De nombreuses exploitations ont été abandonnées et leurs employés ont été
licenciés. On peut considèrer que ces derniers ont été victimes du chômage
structurel du pays.

CHÔMAGE CYCLIQUE
Le chômage cyclique, ou chômage à proprement parlé, s'explique seulement par l'insuffisance
du niveau de l'activité économique. Cette forme de chômage est la moins souhaitable parce
qu'on peut l'éviter.

L'intégralité du chômage pendant la grande dépression des années 30


correspondait à un chômage cyclique. Chacun se cramponnait à son emploi.
Le chômage de friction était rare. Le chômage structurel avait moins de
conséquences que celui que provoquaient les consommateurs effrayés à
l'idée de dépenser leur argent, et les entreprises contraintes de réduire leur
production.
TAUX DE CHÔMAGE
Le taux de chômage aux Etats-Unis est calculé à partir d'une enquête par téléphone dans les
foyers parmi lesquels on détermine la proportion de main-d'Suvre qui cherche activement du
travail et n'arrive pas à en trouver. Dans d'autres pays, les statistiques sont basées sur le
nombre d'inscrits au bureau de chômage; par conséquent, toute comparaison internationale ne
serait pas fidèle à la réalité. Les taux de chômage peuvent être faussés par le sous-emploi
(travail à mi-temps), la présence de travailleurs découragés et l'économie souterraine.

Il semblerait que le calcul du taux de chômage sur la base de ceux qui font
une demande d'allocations de chômage soit juste. En fait, la méthode de
questionnaire employée aux Etats-Unis semble être meilleure parce que
certains individus peuvent se déclarer au chômage tout en travaillant sans
être inscrit sur les registres d'un employeur.

TRAVAILLEURS DÉCOURAGÉS
La présence des travailleurs découragés dissimule la véritable ampleur du chômage derrière le
taux officiel. C'est un problème particulièrement sérieux pendant les récessions parce qu'un
plus grand nombre de travailleurs découragés quitte la main d'Suvre.

En raison du manque de qualifications ou d'infirmité, quelques individus


ont, malheureusement, très peu de chance de pouvoir trouver un emploi à
plein temps quoiqu'ils fassent. Il arrive que certains cessent leur recherche
d'emploi. Ce sont ces individus qui sont répertoriés comme travailleurs
découragés.

TAUX NATUREL DU CHOMÂGE


Le taux naturel du chômage correspond à la combinaison du chômage structurel et du
chômage de friction, ce sont les formes de chômage qui ne peuvent être évitées même à un
niveau très élevé d'activité économique. Ce taux naturel de chômage a historiquement été
autour de 4% aux Etats-Unis, mais il s'est élevé légèrement dans les années 1980-1990 en
raison des changements de composition de la main-d'Suvre qui comprend désormais plus de
femmes et de jeunes (qui ont généralement besoin de plus de temps pour décrocher un
emploi).

Les changements de goûts ou des méthodes de production sont les causes


principales qui expliquent les changements structurels de notre économie.
Ces changements se produisent continuellement. Une part du chômage
structurel reste inévitable. Le chômage de friction est souhaitable. Si, à ces
deux formes de chômage, on ajoute le chômage causé par ceux qui
cherchent un emploi pour la première fois, il est clair qu'il y aura toujours un
certain nombre d'individus en recherche d'emploi.

COÛTS DU CHÔMAGE
Il y a des coûts économiques et des coûts non-économiques résultant du chômage. Les coûts
économiques principaux sont les revenus non-perçus et le rendement perdu. Ces coûts
peuvent être mesurés par l'insuffisance du PNB. La loi d'Okun est utilisée pour déterminer
l'insuffisance du PNB en utilisant la formule suivante : chaque fois que le taux de chômage
réel est supérieur de 1% au taux naturel du chômage, le PNB est insuffisant de 2,5%. Une
autre caractéristique du coût économique du chômage est sa répartition inégale sur la
population. Pendant les récessions, les ouvriers peu qualifiés et les minorités sont plus touchés
par le chômage que le reste de la population.

COÛTS NON-ECONOMIQUES DU CHÔMAGE


Les coûts non-économiques tendent à être élevés pendant les montées du chômage cyclique.
Le chômage peut mener à une désintégration des familles, à une perte de qualifications
professionnelles, à une perte de confiance en soi, à un malaise social, à une augmentation de
maladies mentales, à une hausse du nombre des crimes, et à un déclin général du moral.
L'histoire est pleine d'exemples où le chômage grave a provoqué de violent changements
sociaux et politiques.

INFLATION
L'inflation est un processus diffus de hausse des prix. Le taux de l'inflation est égal au taux de
changement de l'indice des prix (comme l'indice des prix à la consommation ou CPI).
Historiquement, l'inflation a été jugée sérieuse dès lors qu'elle s'est approchée ou a excédé
10% par an.

Aller en course et trouver des prix plus élevés, c'est de l'inflation. Certains
pays ont couramment des taux d'inflation très élevés, excédant même 100%,
ce qui signifie que les prix doublent chaque année.

DÉFLATION
La déflation est un processus diffus de diminution des prix. Historiquement, la déflation est
moins courante que l'inflation, mais elle est plus à craindre parce que la perte de revenus d'un
grand nombre d'entreprises peut avoir comme conséquence un grand nombre de faillites et
une diminution de l'activité économique (comme cela s'est produit, par exemple, pendant la
grande dépression des années 30).

Les périodes de déflation ont été plutôt rares dans la plupart des pays du
monde. Pendant la grande dépression des années 30, les prix ont baissé. Les
conséquences furent tout à fait dévastatrices : beaucoup de compagnies
furent fermées par manque de revenus.

INFLATION PROVOQUEE PAR LA DEMANDE


Une des explications possible de l'inflation est qu'elle résulte d'une demande excessive de la
part des consommateurs alors que les entreprises ne peuvent pas augmenter le rendement au-
delà de leur capacité productive. On dit qu'il s'agit d'inflation provoquée par la demande.

A la fin des années 60, les Etats-Unis ont vécu une période d'activité
économique élevée provoquée par une croissance économique générale et
par la guerre du Vietnam. Les producteurs ne pouvaient pas augmenter leur
production, alors que les consommateurs voulaient acheter d'avantage grâce
à leurs revenus élevés. Le résultat a été une période d'inflation provoquée
par la demande.

INFLATION LIÈE À LA HAUSSE DES COÛTS


Une explication courante de la hausse des prix est l'augmentation des coûts. Par exemple, les
revendications syndicales pour la hausse des salaires sont à ranger dans les facteurs de montée
et de pression des salaires. D'autres fois, c'est la hausse des prix des matières premières qui est
source d'inflation. Ce fut le cas, par exemple, lors de la crise pétrolière des années 70.

La crise pétrolière de 1979-1980 a fait sérieusement monter les prix du


pétrole au début des années 80. Les coûts accrus de l'énergie se sont reportés
sur les consommateurs sous forme de prix plus élevés. Cette période
inflationniste a été, en grande partie, une inflation dûe à la montée et à la
pression des coûts.

MESURE DE L'INFLATION
L'inflation est en général mesurée à l'aide de l'indice des prix à la consommation (CPI aux
Etats-Unis). Cet indice mesure le niveau général des prix d'un panier de 300 produits et
services. Il est calculé comme suit : quotient du niveau des prix pendant une année donnée
divisé par le niveau des prix du même panier de marchandises et services pendant l'année de
référence. L'indice de l'année de référence est égal à 100. Le taux d'inflation est calculé pour
n'importe quelle année donnée par la même formule :

(indice de l'année courante - indice de l'année précédente) / indice de l'année précédente

RÈGLE DE 70
La règle de 70 est utilisée pour déterminer le nombre d'années nécessaires pour que les prix
doublent par rapport à ceux du taux d'inflation courant. Le nombre d'années pour que les prix
doublent est déterminé en divisant 70 par le taux d'inflation annuel courant. (La règle de 70
peut également être utilisée pour déterminer au bout de combien d'années le PNB doublera).

EFFET DE REDISTRIBUTION DE L'INFLATION


L'effet de l'inflation (si on ne la prévoit pas) est de redistribuer la richesse et les revenus des
épargnants et des titulaires de revenus fixes, vers les débiteurs et les titulaires de revenus
variables. Cela se produit parce que le pouvoir d'achat d'une somme fixe d'argent diminue, et
parce que les emprunteurs remboursent leurs créances aux créanciers avec de la monnaie
meilleur marché.

Un emprunteur qui paye un taux d'intérêt plus bas que le taux d'inflation
rembourse en fait à son créancier moins que ce qu'il avait emprunté (en
terme de pouvoir d'achat de la somme remboursée). Si le taux d'intérêt n'est
pas indexé sur le taux d'inflation, l'emprunteur est gagnant alors que le
créancier est perdant.

REVENU RÉEL
Le revenu réel est égal au revenu nominal ajusté au taux d'inflation. Par exemple, le taux
d'intérêt réel est égal au taux d'intérêt nominal moins le taux d'inflation.

Ce qu'un revenu peut acheter comme quantité de marchandises et de


services, également connu sous le nom de pouvoir d'achat, est le revenu réel.
Si les prix augmentent sans que ses revenus suivent à la hausse, un individu
ne pourra pas acheter autant de produits qu'avant.
INFLATION ANTICIPÉE
Si on anticipe totalement l'inflation, on peut anihiler son effet de redistribution. Pour ce faire,
il suffit d'ajouter l'équivalent de la perte de pouvoir d'achat aux revenus fixes et d'indexer les
taux d'intérêts à l'inflation (en augmentant l'intérêt nominal du taux d'inflation). Le revers de
l'utilisation de ces divers ajustements d'une inflation anticipée est qu'il perpétue l'inflation.

Au cours des années 80, les taux d'intérêt variables des hypothèques sont
devenus populaires. Les emprunteurs-les acheteurs de maisons-et les
créanciers-les banques-ont pu en bénéficer. Quand l'intérêt est lié (ou
indexé) à l'inflation, les acheteurs de maison voient leurs paiements allégés
quand l'inflation ralentit. Les banques sont également protégées contre la
perte du pouvoir d'achat des remboursements quand le taux d'inflation
augmente.

EFFET DE RENDEMENT DE L'INFLATION


Selon sa sévérité, l'inflation peut avoir soit un effet stimulateur doux (qui est aussi appelé
épargne obligatoire), soit un effet de grave ralentissement (dans le cas d'hyper-inflation). En
général des changements continuels de prix rendent les consommateurs peu confiants dans la
valeur réelle des produits, et cette incertitude fait baisser le volume d'achats.

Historiquement, les périodes d'inflation ont été associées à des crêtes


d'activité économique. Le prix élevé des marchandises et l'incertitude au
sujet de ce qu'est la valeur réelle des marchandises, ont été identifiés comme
causes du ralentissement des achats dans les années 1970-80 aux Etats Unis.
Cependant, certains pays parviennent à s'adapter à des taux d'inflation très
élevés.

EPARGNE OBLIGATOIRE
Dans le cas d'une inflation douce (4-6% par an), l'augmentation de l'excédent des revenus sur
les coûts de production pour la plupart des entreprises permet de mettre cet excédent de côté
et d'entreprendre de nouveaux investissements, ce qui est expansionniste. C'est ce qu'on
appelle l'épargne obligatoire.

HYPER-INFLATION
L'hyper-inflation est la forme la plus grave et la plus destructive de l'inflation. Quand l'argent
diminue en valeur si rapidement qu'il cesse d'être un agent monétaire, l'économie retourne à
un système de troc et l'activité économique peut cesser complétement. Un tel danger peut être
présent même avec une inflation modérée parce que l'anticipation de l'inflation à venir peut
aboutir à une spirale de poussée des coûts et de la demande des consommateurs qui peuvent
mener à l'hyper-inflation. Cependant, quelques pays s'accommodent d'une inflation très
élevée.

L'exemple classique de l'hyper-inflation est celui de l'Allemagne pendant les


années 20. L'argent avait tellement perdu de sa valeur que le poids du papier
d'argent nécessaire pour acheter un certain nombre de produits excédait le
poids des produits eux-mêmes. Rien d'étonnant alors à ce que les gens aient
préféré éviter d'utiliser l'argent dans leurs transactions quand c'était possible.
POLÉMIQUE ENTRE KEYNES ET LES CLASSIQUES

INTRODUCTION
Le but de ce chapitre est d'analyser deux approches différentes des cycles économiques et des
problèmes majeurs que sont le chômage et l'inflation. Nous présenterons d'abord la théorie
classique. Nous évoquerons ensuite l'approche de Keynes en tant que critique de la théorie
classique.

THÉORIE CLASSIQUE
La théorie classique est essentiellement l'idée du "laisser-faire", conviction qu'on retrouve
dans le capitalisme pur. Dans cette vision, les cycles économiques sont des processus
économiques naturels qui ne requièrent aucune action de la part de l'État.

Dans l'explication de la main invisible par Adam Smith, le processus qui


amène les entreprises à produire ce que les consommateurs veulent ne
nécessite pas la présence de l'État : l'économie résoud elle même ses propres
problèmes.

LA LOI DE SAY
La loi de Say affirme que l'offre crée sa propre demande. Ceci signifie que les revenus qui
proviennent de la production de certaines marchandises permettent aux consommateurs
d'acheter les marchandises produites par d'autres. Puisque tout le monde a besoin d'acheter
des marchandises, chacun cherche à produire des marchandises pour en retirer des revenus et
peut ainsi acheter les marchandises produites. Grâce à ce mécanisme, marchandises et revenus
créent nécessairement un équilibre perpétuel.

Les travailleurs qui perçoivent des revenus les gagnent pour acheter les
diverses marchandises qu'ils désirent. En produisant des marchandises, ces
travailleurs créent des revenus avec lesquels ces marchandises peuvent être
achetées.

MARCHÉ MONÉTAIRE CLASSIQUE


S'il s'avère que certains revenus ne soient pas immédiatement utilisés pour la consommation,
les excédents qui en résultent sont placés sur le marché monétaire sous forme d'épargne. Dès
qu'elle est empruntée, cette épargne est réinjectée dans l'économie sous forme
d'investissement (gonflement du capital). L'intérêt payé par les emprunteurs aux épargnants
permet de garantir qu'aucune épargne ne soit retirée du marché monétaire. Le marché
monétaire s'équilibre par une modulation du taux d'intérêt.

L'intérêt versé aux épargnants quand ils prêtent leur épargne est un
encouragement au prêt. Quand le taux d'intérêt est élevé, les gens veulent
épargner et prêter plus. De l'autre côté du marché, les emprunteurs ne sont
pas encouragés à trop emprunter à cause du taux d'intérêt élevé. Grâce à ce
mécanisme, le marché tend au rééquilibrage sous l'influence du taux
d'intérêt.
FLEXIBILITÉ DES PRIX ET DES SALAIRES
La théorie classique avance que le rééquilibrage des marchés se produit grâce à la souplesse
des modulations des prix et des salaires. Par exemple, en cas d'excès de main-d'Suvre (ou de
produits), le salaire (ou le prix) s'ajuste de manière à absorber l'excès.

Si les prix et les salaires sont fluctuants, les marchés se rééquilibrent


automatiquement. Si, par exemple, beaucoup de gens sont sans emploi, les
entreprises peuvent employer des travailleurs à des salaires inférieurs. Le
fait qu'elles emploient alors plus de travailleurs réduit précisément le
chômage.

CHÔMAGE INVOLONTAIRE
Dans la théorie classique, le chômage involontaire n'existe pas. En effet, une modulation du
salaire horaire assure le ré-emploi des chômeurs. En outre, le besoin des travailleurs d'acheter
des marchandises les encourage à accepter des emplois même à salaire horaire inférieur.

Si les salaires sont souples comme les économistes classiques le profèrent,


une diminution des salaires permet aux entreprises d'employer plus de
travailleurs. Les seuls à rester chômeurs sont ceux qui ne sont pas disposés à
travailler pour des salaires réduits.

POLÉMIQUE ENTRE KEYNES ET LES CLASSIQUES


La théorie de l'emploi de Keynes est construite sur la base d'une critique de la théorie
classique. Dans cette critique, Keynes argue que les épargnants et les investisseurs ont des
stratégies incompatibles qui ne peuvent pas assurer un équilibre sur le marché monétaire, que
les prix et les salaires tendent à être rigides d'où l'impossibilité d'un équilibre sur les marchés
des produits et du travail, et que des périodes de chômage grave se sont produites (ce que la
théorie classique dénigre).

La théorie de Keynes a été développée à la suite de la grande dépression. On


pouvait difficilement affirmer que seul le chômage volontaire ne peut exister
alors que des millions de travailleurs étaient sans emploi.

PROCESSUS KEYNESIEN D'EPARGNE-INVESTISSEMENT


Keynes a prouvé que les épargnants et les investisseurs sont les groupes séparés, qui
n'agissent pas nécessairement les uns sur les autres : des intermédiaires financiers (i.e. les
banques en particulier) s'interposent entre eux. Quand il y a récession, l'investissement peut ne
pas être égal à l'épargne parce que, même avec un taux d'intérêt très bas, 1) les emprunteurs
n'anticipent pas de bonnes ventes, 2) les banques ont peur de prêter aux vues de faillites
potentielles, et 3) les épargnants veulent attendre de plus grands profits. Cela crée un piège de
liquidité dans lequel une certaine partie de l'épargne est inutilisée.

Les banques ont tendance à être très prudentes dans leurs prêts aux
entreprises quand les conditions économiques ne semblent pas prometteuses.
Mais, leur l'hésitation pour faire des prêts elle-même aggrave le
ralentissement économique.
RIGIDITÉ KEYNESIENNE DES PRIX ET DES SALAIRES
Keynes avance que les prix et les salaires ne sont pas fluctuants comme la théorie classique
l'affirme. Les salaires tendent à être rigides à la baisse parce que les travailleurs n'acceptent
pas des salaires qui ne leur permettent pas de vivre convenablement; cette situation est
renforcée par les actions des syndicats. Si les salaires sont trop bas, il y a chômage. Quant aux
prix, les entreprises qui produisent des marchandises à prix élevé préfèrent diminuer la
production et congédier des travailleurs que de réduire les prix. Leur position de monopole
leur permet souvent d'agir de cette façon

Depuis les années 80, on recense plusieurs cas où les employés ont accepté
des réductions de salaire (aux Etats-Unis ainsi que dans d'autres pays) par
exemple, dans les lignes aériennes et l'industrie sidérurgique. Hormis ces
exceptions, les diminutions de salaire sont extrêmement rares. Le modèle
général est celui d'une revalorisation continue, au moins pour amortir les
hausses du coût de la vie.

DEMANDE GLOBALE
Une demande globale représente graphiquement le montant total que les ménages sont
disposés et en mesure d'acheter à différents niveaux de prix.

Une demande globale peut être considérée comme la combinaison de tous


les produits que toutes les personnes d'un pays peuvent vouloir acheter.

EFFET DES SOLDES REELS


Une courbe de demande globale est descendante en raison de l'effet des soldes réels. Lorsque
les prix sont élevés, le pouvoir d'achat des actifs monétaires diminue (les soldes des comptes
bancaires ont un pouvoir d'achat moindre), les individus tendent à se sentir plus pauvres, et,
ils achètent moins. Lorsque les prix sont bas, le pouvoir d'achat des actifs monétaires
augmente, les individus tendent à se sentir plus riches, et, ils achètent plus.

Il y a un rapport mathématique inverse entre le taux d'intérêt et les actifs


financiers. Les marchés des valeurs, tels que la bourse des valeurs de New
York, sont très sensibles à l'inflation qui est la source principale de
croissance du taux d'intérêt. Cette sensibilité a été constatée dans le krach de
la bourse de New York le 19 octobre 1987, ainsi que dans les réactions de la
bourse américaine aux abaissements du taux d'intérêt par la banque fédérale
de réserves en 2000 et 2001.

OFFRE GLOBALE
La courbe de l'offre globale est faite de trois segments : la partie classique est verticale,
l'extrémité de Keynes est horizontale, et, la partie intermédiaire est ascendante.

Graphique G-MAC7.1
L'offre globale peut être considérée comme la combinaison de toutes les
marchandises que les entreprises produisent : c'est le PNB si on ignore
l'État.

PARTIE CLASSIQUE DE L'OFFRE GLOBALE


La partie classique de l'offre globale est verticale parce que la théorie classique affirme que
les prix varient de sorte que la production soit toujours au plein emploi. Dans cette partie,
accroître la demande globale accélère l'inflation, tandis que la contracter réduit l'inflation.

Il y a beaucoup de secteurs de l'économie où tous les réglages se font par des


changements de prix. On peut le constater dans toutes les marchandises liées
la mode : si une robe génère une forte demande, elle aura un prix élevé;
mais si la robe n'est plus à la mode, le prix sera très bas, et, par la suite, elle
ne sera plus produite du tout

PARTIE KEYNESIENNE DE L'OFFRE GLOBALE


La partie Keynesienne de l'offre globale peut se traduire par la proposition suivante : quand
les prix sont très bas, les entreprises préfèrent diminuer la production plutôt que de baisser
davantage leurs prix et subir des pertes. Dans cette partie, tout changement de la demande
globale produit un changement de la production. C'est pourquoi, dans le cas d'une récession la
bonne politique gouvernementale consiste à augmenter la demande globale.

De nombreux secteurs de l'économie subissent très peu de variations de prix


mais des changements importants du volume de la production et du nombre
d'employés. Par exemple, les rabais qu'offrent les fabricants de voiture ne
s'élèvent guerre à plus de 10% de la valeur d'une voiture. Comparé aux
variations de prix de l'ordre de 50% voire plus pour les vêtements par
exemple, les rabais sur les voitures sont très faibles. Cela s'explique par
l'importance des coûts fixes des usines de voiture. Les fermetures d'usines
de voitures ne sont pas rares en période de récession. Par exemple les
fermetures d'usines Ford aux Etats-Unis en 2002.

PARTIE INTERMÉDIAIRE DE L'OFFRE GLOBALE


Cette partie intermédiaire de l'offre globale représente le cas d'une inflation préliminaire (ou
inflation sectorielle) : quand la demande et la production augmentent, quelques secteurs de
l'économie peuvent souffrir de goulots d'étranglement et exiger que les prix augmentent parce
que le rendement ne le peut pas.

Quelques secteurs de l'économie s'exposent parfois des changements de prix


et de quantité en même temps. Ceci semble être vrai pour tous les secteurs
de biens de consommation tels que les radios et télévisions ou les
équipements de sport, par exemple.

POLITIQUES DE DEMANDE GLOBALE


Quand l'intersection de la demande globale et de l'offre globale se produit dans la partie
horizontale Keynesienne, il y a récession et chômage excessif : la politique gouvernementale
recommandée consiste à stimuler la demande globale. Quand l'intersection est dans la partie
verticale classique, il y a inflation : la politique gouvernementale recommandée consiste à
contracter la demande globale.

Graphique G-MAC7.2

Tout au long des années 60 et 70, l'administration américaine a mis l'accent


sur la stimulation de la demande globale pour contrôler le chômage. Le
contrôle de l'inflation a été permis par des changements fiscaux, ou par des
contrôles des prix et des salaires.

POLITIQUES DES RESOURCES


La validité des politiques gouvernementales des ressources peuvent être démontrées en
étudiant les périodes de stagflation (prix élevés et niveau de production bas) qui a produit un
mouvement de l'offre globale vers le haut. La politique recommandée alors n'est pas
d'accroître une demande globale qui s'ajouterait à l'inflation, mais d'orienter l'offre globale
vers le bas par une réduction des coûts de production.

Dans les années 1980, l'administration américaine a essayé de contrôler


l'économie en prêtant plus d'attention à la partie "offre" de l'économie. Plus
particulièrement, les coûts de production ont été affectés par de nombreuses
réglementations, restrictions et subventions décrétées par différents
organismes gouvernementaux dont l'administration américaine s'est efforcée
de réduire l'action.

THÉORIE DE L'EMPLOI DE KEYNES

INTRODUCTION
Le but de ce chapitre est d'analyser comment la dépense globale et la production globale d'un
pays peuvent être représentées, d'exposer pourquoi il existe un équilibre en dessous du niveau
de plein emploi, d'identifier le processus du multiplicateur, et de poser les règles des
politiques gouvernementales de régulation économique.

THÉORIE DE L'EMPLOI DE KEYNES


Le but de la théorie de l'emploi de Keynes est de proposer une solution aux périodes de
chômage excessif (c.-à-d. lors de récession). Cette solution est liée l'idée que l'emploi dépend
de ce que les entreprises doivent produire tandis que le niveau de production dépend de ce que
les ménages et les entreprises projettent d'acheter. C'est ce que Keynes appelle la dépense
globale.

Pendant la dépression des années 30, les gens avaient peur de dépenser. Les
entreprises étaient peu disposées à employer des travailleurs parce qu'elles
ne pouvaient

pas prévoir un retour des ventes. C'était particulièrement

le cas dans les secteurs principaux de l'économie américaine comme les


achats de voitures par exemple.

DÉPENSE GLOBALE
La dépense globale (selon Keynes) est la clé de l'activité économique. Autrement dit, ce que
les ménages, les entreprises et l'Etat souhaitent acheter est ce qui détermine ce que les
entreprises vont produire par la suite. Dans une première phase de l'analyse, Keynes utilise un
modèle simplifi qui exclut l'État, ce qui suppose qu'il n'y a aucun secteur étranger, et que le
niveau du revenu réel (ignorant les prix) est la principale cause déterminante de la dépense
globale.

Quand une famille souhaite acheter une voiture ou de nouveaux appareils


ménagers, les décisions sont prises après réflexion en prenant en
considération la situation de la famille à long terme. De tels achats forment
les principaux composants de la dépense globale.
COMPOSANTS GLOBAUX DE LA DÉPENSE
La dépense globale (AE) est la somme de ce que les ménages projettent d'acheter (ou
consommation C), et de ce que les entreprises projettent de consommer sous forme de capital
(ou investissement I):
AE = C + I
Plus tard, le modèle inclura également les achats de l'État (G).

Il faut inclure tous les achats quand on mesure la dépense globale : qu'ils
viennent de l'étranger ou de consommateurs nationaux qu'ils soient publics
ou privés. Ce que les consommateurs étrangers acheteront aux constructeurs
d'ordinateurs américains l'année prochaine, par exemple, peut être un
élément important. Cependant, les achats étrangers sont affectés par des
éléments autres que les conditions économiques purement intérieures. C'est
la raison de leur exclusion initiale.

CONSOMMATION
La consommation est ce que les individus (ou les ménages) veulent (ou projètent) acheter.
Leur capacit à consommer dépend entièrement de leur revenu. La partie du revenu non
consommée est mise de côté pour une consommation future : c'est l'épargne.

Ce n'est pas la consommation physique qui nous intéresse, comme


l'utilisation d'une voiture par exemple, mais le moment de l'achat dans le
temps. Si les membres d'une famille doivent conduire pour se rendre au
travail, ils ont besoin d'une voiture, qu'elle soit nouvelle ou très vieille.
L'achat de la voiture peut être remis à plus tard. Ce qui incite une famille
acheter une voiture à un moment précis est d'un grand intérêt pour les
économistes : c'est ce qui va constituer la consommation de l'année en cours.

CAUSES DÉTERMINANTES DE LA CONSOMMATION


La principale cause qui détermine la consommation est la volonté ou la propension à utiliser
le revenu réel pour acheter des marchandises et des services. Ainsi la consommation et le
revenu sont directement liés. On peut recenser d'autres causes déterminantes de la
consommation comme le niveau des prix, la richesse, l'inventaire des biens durables, le niveau
d'endettement et les espérances au sujet des conditions à venir.

La façon dont un ménage perçoit son revenu est ce qui lui donne confiance
ou non dans le règlement de ses dettes en temps et en heure, et ce qui lui
permet de choisir d'utiliser son épargne ou non pour acheter une voiture par
exemple. S'il n'a pas beaucoup confiance en ses revenus actuels et à venir, il
se peut qu'il reporte l'achat d'une nouvelle voiture et continue à utiliser
l'ancienne.

STABILITÉ DE LA CONSOMMATION
La consommation tend à demeurer parfaitement stable. La consommation globale augmente
continuellement avec le temps, mais, la proportion du revenu consacrée à la consommation
reste à peu près identique.
Les statistiques indiquent que la consommation, c.-à-d. les achats des
ménages, forment le composant le plus stable de la dépense globale.

PROPENSION MOYENNE À CONSOMMER


La volonté d'utiliser une proportion de revenus (Y) pour la consommation (C) est appelée
propension moyenne consommer (APC):

APC = C / Y

A mesure que les revenus augmentent, la propension moyenne

à consommer diminue. En effet, on peut observer ce phénomène

chez les individus aisés qui consacrent une plus petite part de leur revenu à la consommation
que ne le font les plus pauvres (ces dernièrs peuvent, en fait, être obligés de recevoir de
l'argent d'autrui).

Si les revenus d'une famille sont de 50.000 euros et qu'elle dépense 45.000
euros par an, sa propension moyenne à consommer est APC =
45.000/50.000 = 9 ou 90%.

PROPENSION MARGINALE À CONSOMMER


La propension marginale à consommer (MPC) est la proportion de consommation
supplémentaire (dC) qui s'ajoutera lors d'une augmentation de revenus (dY):

MPC = dC / dY
La propension marginale à consommer est la pente de la ligne de consommation. La
propension marginale à consommer est constante ce qui confirme la stabilité de la
consommation dans notre société.

Si les revenus d'une famille augmentent de 1.000 Euros, et que la famille


décide d'acheter une télévision supplémentaire au prix de 600 Euros avec ses
nouveaux revenus, sa propension marginale à consommer est MPC =
600/1000 = 0,6 ou 60%.

ÉPARGNE
L'épargne est ce qui reste des revenus après la consommation. L'épargne est principalement
déterminée par le niveau du revenu réel. Plus le niveau des revenus d'un individu est élevé,
plus ce dernier est enclin à épargner.

L'épargne est ce qui permet la consommation future. Aujourd'hui, une


grande part de l'épargne est institutionnelle. Par exemple, les cotisations de
sécurité sociale et les plans retraite sont des formes d'épargne.
PROPENSION MOYENNE À EPARGNER
La volonté des individus d'épargner (S) une proportion de leurs revenus (Y) s'appelle la
propension moyenne épargner:

APS = S / Y.

Si une famille gagne 50.000 Euros et épargne 5.000 Euros tous les ans, sa
propension moyenne à épargner est APS = 5.000/50.000 = 0,1 ou 10%.

TENDANCE MARGINALE À EPARGNER


La propension marginale à épargner (MPS) est la proportion d'épargne supplémentaire (dS)
d'un revenu qui a augmenté.

(dY):

MPS = dS / dY

La propension marginale à épargner est la pente de la ligne de l'épargne. Puisque des revenus
peuvent seulement être consommés ou épargnés, la somme des propensions marginales à
consommer et à épargner est égal à un:

MPC + MPS = 1.

Si une famille bénéficie d'une hausse de revenus de 1.000 Euros, et décide


d'épargner 400 Euros sur cette augmentation, sa propension marginale à
épargner est

MPS = 400/1.000 = 0,4 ou 40%.

CAUSES DÉTERMINANTES DE L'INVESTISSEMENT


L'investissement est déterminé par le taux de rendement des divers projets possibles et par le
coût de l'emprunt (ou taux d'intérêt). La variation du taux de rendement nous indique le
niveau de la demande en investissement (aussi appelé efficacité marginale de
l'investissement). Il évolue à l'inverse du taux d'intérêt. Le coût de l'emprunt (ou le taux
d'intérêt) est détermin par le marché monétaire. Il résulte essentiellement de la politique
monétaire.

La plupart des compagnies déterminent leurs plans courants


d'investissement à l'aide de la planification long terme et de budgets
d'investissement. Les prévisions de ventes futures sont les facteurs
déterminants principaux dans ces calculs.

INSTABILITÉ DE L'INVESTISSEMENT
En plus du taux de rendement, la demande en investissement est déterminée par la naissance
de nouvelles technologies, l'entretien de l'équipement et l'inventaire du capital existant, mais
aussi par l'anticipation des futures ventes. Certains de ces éléments sont extrêmement
instables, tels que les inventions et innovations nouvelles ou le changement
des espérances de ventes futures. Ainsi, il n'est pas entièrement

utile de modeler l'investissement par d'autres éléments que la demande en investissement et le


taux d'intérêt.

Historiquement, l'investissement est le composant de la dépense globale et


du produit national brut le plus erratique. Dans les périodes de
ralentissement économique, il est souvent négatif. Il remonte souvent dès
que les espérances de ventes futures semblent plus prometteuses.

PRODUCTION GLOBALE
La production globale réelle (ou produit national net PNN) est la ligne de 45 degrés dans le
modèle de Keynes parce que les revenus totaux sont égaux à la production puisque les impôts
et les paiements de transferts sont omis, et la production totale peut être indiquée
verticalement par la ligne de 45 degrés.

Graphique G-MAC8.1

La production globale est très étroitement liée au revenu national; en fait, s'il
n'y avait pas d'Etat, ils seraient presque identiques.

ÉQUILIBRE DE KEYNES
L'équilibre se produit au point E là où la dépense globale (AE = C + I) est égale la production
globale réelle (PNN):

AE = PNN.

Si les firmes produisent d'avantage elles seront obligées de réduire la production en raison des
stocks excessifs. Si elles produisent moins, elles devront augmenter la production parce que
leurs stocks seront épuisés. L'équilibre peut très bien se trouver en dessous du niveau de plein
emploi de la production.

Représentez graphiquement G-MAC8.2

Les entreprises ajustent leur production aux ventes en constatant l'état de


leurs stocks. En cas de stocks insuffisants, la production sera augmentée. En
cas de stocks excédentaires, la production sera réduite.

FUITE
L'épargne peut être vue comme une fuite de fonds hors du modèle des courants circulaires
(Les impôts sont aussi une forme de fuite, ainsi que les importations).

Si l'économie est représentée comme un courant circulaire de fonds,


semblable à un moteur avec les fonds comme carburant, une perte de fonds
dans l'économie ralentirait l'économie juste comme une perte de carburant
ralentirait le moteur.

INJECTION
L'investissement peut être considéré comme une forme d'injection de fonds dans le modèle
des courants circulaires. (Les exportations sont alors une injection aussi).

Dans la comparaison du modèle des courants circulaires

de fonds et du moteur, une nouvelle entrée de fonds accélère

l'économie juste comme une injection supplémentaire de carburant dans le


moteur.
ÉQUILIBRE DE FUITE-INJECTION
L'équilibre dans le graphique de fuite-injection est le point E au moment où l'épargne est
égale à l'investissement:

I = S.

En cas de production excessive des entreprises une épargne fortuite apparaît sous forme
d'accumulation de stocks. En cas de production moindre, une désépargne se produit sous
forme d'épuisement de stocks.

Graphique G-MAC8.3

Beaucoup d'automobiles modernes sont équipées d'un dispositif de


recyclage des vapeurs d'essence : ce qui est perdu à l'évaporation de
l'essence dans le réservoir et le carburateur est renvoyé dans le moteur avec
ce dispositif de sorte que le moteur ne perd pas de puissance. On peut
comparer ce dispositif au modèle des courants circulaires de fonds.

EFFET MULTIPLICATEUR
L'effet multiplicateur vient du fait qu'un changement dans la dépense globale prévue par les
ménages ou les entreprises exige de changer la production en mettant de nouveaux employés
au travail. En conséquence, les nouveaux revenus vont causer un deuxième circuit
d'augmentation de la demande globale. Les circuits successifs s'ajouteront de sorte qu'un petit
changement de la demande globale (dAE) cause un changement multiple (M) dans la
production nette réelle (dNNP)

M = dNNP / dAE.

Pensez au nombre de mains qui ont touché l'argent qui est dans votre poche!
Le paiement pour un achat supplémentaire l'emmènera ailleurs encore, et
créera des revenus pour plusieurs personnes successives. C'est l'effet
multiplicateur.

VALEUR DU MULTIPLICATEUR
La valeur du multiplicateur est égale à l'inverse de la propension marginale à épargner ou

M = 1/MPS = 1/(1-MPC)

Si la propension marginale à épargner est égale à 0,4, le multiplicateur est

M = 1/MPS = 1/0,4 = 2,5.

MULTIPLICATEUR COMPLEXE
Des estimations empiriques indiquent que la valeur du multiplicateur complexe (qui
comprend l'effet des impôts et du commerce extérieur) est environ égale à 2.

Toutes les formes d'utilisation de fonds autre que la dépense réduisent le


multiplicateur. Les impôts et l'importation sont deux de ces détournements.

PARADOXE DE L'ÉPARGNE
Si une société tente d'épargner plus, sa dépense globale diminuera, entraînant l'équilibre et la
production réelle à diminuer également.

Lorsque la production et les revenus sont réduits, la société n'est pas en mesure d'épargner
plus, tout juste une quantité équivalente (voire moindre).

La grande dépression est un exemple éclatant et regrettable du paradoxe de


l'épargne. Les gens ont essay de mettre plus d'argent de côté parce qu'ils
avaient peur. Mais, leur hésitation même à dépenser a causé une diminution
de tous les revenus.

ECART RECESSIONISTE
Le volume de dépense globale qui fait défaut pour produire une dépense globale
correspondante au niveau de plein emploi s'appelle écart récessioniste. C'est aussi la quantité
pour laquelle la dépense globale devrait être augmentée pour atteindre le plein emploi.

L'administration américaine calcule le PNB potentiel ou revenu de plein-


emploi, chiffres qu'on retrouve dans le rapport économique du président
américain.

ÉCART INFLATIONNISTE
Le volume de dépense globale réelle qui excède la dépense globale correspondant au niveau
de plein emploi s'appelle écart inflationniste parce qu'une telle demande excessive peut
seulement causer l'inflation puisque les entreprises produisent déjà à pleine capacité.
POLITIQUE FISCALE

INTRODUCTION
Le but de ce chapitre est d'identifier les politiques gouvernementales nécessaires en cas de
récession ou d'inflation excessive. Nous étudierons aussi les limites de l'efficacité de ces
politiques. Nous présenterons ensuite les politiques fiscales automatiques.

POLITIQUE FISCALE
La politique fiscale se traduit par le maniement des impôts et des dépenses de l'État en vue de
contrôler l'activité économique d'un pays. Une telle intention est explicite dans la législation
américaine dans la loi sur l'emploi de 1946 et se retrouve aussi dans la loi de Humphrey-
Hawkins de 1978.

En 1981, les réformes fiscales votées par le congrès américain ont été
appelées lois fiscales de "rétablissement économique". Voilà une parfaite
illustration du fait que les impôts constituent pour l'État un outil de contrôle
de l'économie. La politique fiscale c'est donc : les dépenses de l'État et les
réformes fiscales.

HAUSSE DES DÉPENSES DE L'ÉTAT


La dépense de l'État est un composant additionnel de la dépense globale. L'effet multiplicateur
peut se définir comme une augmentation de la dépense de l'État pour

une hausse du niveau de la dépense globale durant une récession.

C'était le cas du "New Deal" sous Roosevelt. Dans l'analyse "fuite-injection", la dépense de
l'État est une injection et contribue à déplacer

l'économie vers un niveau d'équilibre plus élevé.

La Tennessee Valley Authority créée aux Etats Unis dans les années 30,
était une combinaison de nombreux projets principaux avec des milliers de
nouveaux emplois. Cette nouvelle source de revenus, ainsi qu'une nouvelle
augmentation de la dépense globale, ont constitué une impulsion
significative pour sortir l'économie de la grande dépression.

HAUSSE D'IMPÔTS
Une hausse d'impôts réduit les revenus et par là même la dépense globale. Si la hausse
d'impôts résulte de l'ajout d'un impôt d'un montant forfaitaire,

le changement de la dépense globale peut être représenté

graphiquement comme une descente de la demande globale selon un mode parallèle. Une
hausse d'impôts peut être justifiée dans le cas d'une demande excessive qui entraîne l'inflation.
Dans l'analyse "fuite-injection", la hausse de l'impôt est une fuite, et s'ajoute à l'épargne.
Vers la fin des années 60, une surtaxe d'impôts a été décrétée aux Etats
Unis. Son but était de diminuer ce qui alimentait la dépense globale, c.-à-d.
de créer un effet multiplicateur négatif, parce que l'économie subissait une
inflation croissante.

MULTIPLICATEUR DE BUDGET ÉQUILIBRÉ


Si la hausse de la dépense de l'État est parfaitement égale à l'augmentation des impôts, le
budget est équilibré.

Un budget équilibré avec des hausses simultanées des dépenses de l'État et des impôts n'est
pas neutre, mais expansionniste. La raison pour laquelle une hausse de production se produit,
est que les impôts réduisent la consommation aussi bien que l'épargne. Par conséquent, la
réduction de la production due aux impôts est moins grande que la croissance de la production
due à la dépense gouvernementale supplémentaire. La valeur du multiplicateur de budget à
l'équilibre est égal à un

Pendant la majeure partie de la première moitié du siècle précédent, les


diverses administrations américaines ont cru qu'il fallait équilibrer le budget.
Les augmentations de la dépense devaient toujours s'accompagner d'une
hausse des recettes fiscales. Jusqu'en 1930, l'économie américaine s'est
développée sainement. Mais dans les années 30, la politique budgétaire
d'équilibre a abouti à une réduction forcée des dépenses de l'État, ce qui a
contribué à freiner l'économie (et non à la stimuler) déjà en récession.

POLITIQUE FISCALE DE KEYNES


Keynes recommande d'utiliser une politique fiscale expansionniste en cas de récession soit :
réduire les impôts et augmenter les dépenses de l'État. En cas d'inflation, il recommande de
faire l'inverse.

Tous les gouvernements occidentaux ont adopté des mesures qui ont
explicitement utilisé les impôts et les dépenses à des fins de politiques
gouvernementales pour contrôler l'activité économique. Aux États Unis, on
peut en trouver l'illustration dans la Loi sur l'Emploi de 1946.

EFFICACITÉ DE LA POLITIQUE FISCALE


La politique fiscale expansionniste peut être moins efficace que prévue s'il y a un effet de
"crowding-out" lorsque l'État préfère financer ses dépenses par des emprunts plutôt que par
des impôts ou par une expansion monétaire. Le combat contre l'inflation (avec dépenses
réduites et imposition accrue) peut également être inefficace si le surplus budgétaire est alloué
au remboursement des créances de l'État.

La surtaxe d'impôts décrétée vers la fin des années 60 pour combattre


l'inflation américaine n'a pas été efficace pour stopper l'inflation parce que
les recettes étaient dépensées immédiatement dans l'effort de guerre du
Vietnam.

EFFET DE CROWDING-OUT
Un effet de "crowding-out" se produit quand l'État emprunte : l'investissement privé est réduit
parce que les fonds sont prêtés à l'État plutôt qu'à des emprunteurs privés plus risqués. Ainsi,
la dépense d'État se substitue à l'investissement privé potentiellement plus souhaitable.

Les taux d'intérêt aux Etats-Unis ont été plus élevés que ceux d'autres
nations occidentales principales au cours des les années 1970-1980. Une des
raisons de ces taux d'intérêt élevés est la grande dette publique qu'il fallait
régulièrement rembourser.

Le Trésor a dû offrir un taux de rendement assez haut pour vendre ses titres.
Cette hausse des taux d'intérêt a été beaucoup critiquée pour la lenteur de la
croissance de cette période.

RETARDS DE LA POLITIQUE FISCALE


L'efficacité de la politique fiscale peut également être restreinte par la présence de divers
retards dans l'impact de la politique fiscale. Le retard d'identification est lié à l'identification
du vrai problème. Le retard administratif résulte du temps qu'il faut pour mettre en vigueur les
lois et décrets nécessaires. Le retard opérationnel résulte du temps qu'il faut pour que l'effet
des changements fiscaux se fasse sentir.

Kennedy est devenu président en 1960, lors d'un ralentissent modéré de


l'économie. Il a immédiatement proposé d'accorder une réduction d'impôts
(comme le préconisait Keynes). Cependant, la réduction d'impôts n'est pas
entrée en vigueur avant 1964 et les effets de la réduction d'impôts n'ont pas
été ressentis avant plusieures années. Entre temps, l'économie a commencé à
subir l'inflation,
et, une politique opposée s'est avérée nécessaire.

POLITIQUE FISCALE AUTOMATIQUE


La politique fiscale automatique correspond à divers régimes continus de dépenses de l'État et
d'imposition. Ceux-ci sont principalement destinés au maintien du niveau de vie. En règle
générale, ils sont rarement modifiés. Ils comprennent la sécurité sociale et l'indemnisation
chômage.

Le paiement des allocations de chômage est un exemple typique

de politique fiscale automatique. Les paiements augmentent inévitablement

avec le nombre de personnes sans emploi, ce qui se produit naturellement


pendant un ralentissement économique. Les paiements diminuent
inévitablement quand les sans emplois retrouvent du travail lors d'un
rétablissement économique.

STABILISATEUR AUTOMATIQUE
La politique fiscale automatique agit comme un stabilisateur automatique de l'économie. En
effet, quand l'économie est en récession, les dépenses tendent à augmenter, au moment où les
recettes tirées des impôts et des autres cotisations diminuent à cause de revenus réduits. Par
contre, quand l'économie est prospère, les recettes augmentent tandis que les dépenses
diminuent. Les excédents dans la prospérité et le déficit dans la récession, à chaque situation
correspond à un type de politique à mener pour contribuer à assainir (mais pas à corriger
complètement) la situation économique existante.

Quand le chômage est à son apogée, le niveau des allocations chômage


versées est au plus haut. Ainsi, les indemnités remplacent les revenus
décroissants des sans emplois. Mais les indemnités remplacent seulement
une petite partie des revenus manquants. Il ne s'agit que de mesures
correctives partielles.

BUDGET DE PLEIN-EMPLOI
Puisque le stabilisateur automatique de la politique fiscale automatique crée des déficits et des
excédents qui sont insuffisants, il est nécessaire de déterminer ce que doit être la dimension
des mesures supplémentaires. On peut le faire à l'aide du budget de plein emploi qui calcule
ce qu'aurait été le surplus ou le déficit budgétaire si l'économie avait été au plein emploi.

Pendant les années 1970-1980, le budget américain était en déficit. Pendant


cette période, en raison des taux de chômage élevés dans les années 70 et au
début des années 80, le budget de plein-emploi était en excédent (parce que
si les chômeurs avaient travaillé ces années, les impôts qu'ils auraient payés
auraient ét plus importants que la dépense). Ainsi, des déficits budgétaires
réels encore plus grands auraient pu se justifier.

FREIN FISCAL
Le stabilisateur automatique de la politique fiscale automatique

crée des excédents en période de prospérité.

De tels excédents agissent cependant comme un empêchement ou un frein à la croissance


économique (dans le cas où une croissance est souhaitable).
Exemple parmi les programmes très recommandés du "New Deal", la
sécurité sociale américaine fut mise en place.

Cependant, le nombre de retraités recevant des paiements étaient faible alors


que les cotisations étaient prélevées sur tous les salaires. Par conséquent,

la sécurité sociale a empêché un rétablissement

plus rapide de l'économie pendant la grande dépression.

DÉFICIT BUDGÉTAIRE
Les déficits budgétaires se produisent quand la dépense excède les recettes de l'État. Le
budget fédéral des Etats-Unis a été en déficit chaque année pendant 20 ans excepté la période
de 1970 à 1990. Ces déficits sont essentiellement le produit d'une politique fiscale
expansionniste Keynesienne. Cependant, dans les années 80 les déficits ont continu à croître
en raison des réductions d'impôt inspirées par une politique des ressources. La réduction des
déficits budgétaires est alors devenue une priorit de la politique américaine (avec la loi de
Gramm-Rudman-Hollings par exemple).
 

PHILOSOPHIES BUDGETAIRES
Une des philosophies budgétaires consiste à équilibrer le budget annuellement; elle n'est pas
populaire parce qu'elle

est pro-cyclique (c.-à-d. qu'elle povoque des cycles économiques

plus prononcés). La philosophie fonctionnelle du budget (soit permettre un déficit chaque fois
qu'il est nécessaire) prend sa source dans la théorie de l'emploi de Keynes. La philosophie
d'un équilibre cyclique du budget est une alternative souvent proposée.
Les effets les plus dévastateurs d'une philosophie de

budget équilibré ont été expérimentés

par l'administration Hoover qui s'est efforcée d'équilibrer le budget au début


des années 30 aux Etats-Unis (une politique identique a été conduite en
Grande-Bretagne). La réduction des dépenses publiques a contribué de
manière significative à la sévérité de la grande dépression.

DETTE PUBLIQUE
Les déficits budgétaires américains continus des années 1970-1980 ont produit une dette
publique très

grande (plus de $2.000 milliards au début 1990). Les économistes

ont débattu de l'effet de la créance sur la conjoncture économique courante (par effet de
"crowding-out")

ou à venir (nécessité de rembourser la créance).

Selon certains économistes, la débâcle des marchés financiers américains le


19 octobre, 1987, s'explique en partie par l'importance de la dette publique.
En effet, la nécessité d'offrir des taux d'intérêt plus élevés pour refinancer la
créance publique a permis à l'inflation de reprendre. Les taux d'intérêt plus
élevés ont diminué la valeur des actifs financiers et incité les investisseurs à
vendre, ce qui a poussé les prix des valeurs encore plus bas.

POLITIQUE FISCALE ET POLITIQUE


La politique fiscale est décidée par des élus. Bien que la stabilité économique soit un but
important du gouvernement, ce n'est pas son seul objectif. La défense nationale, la fourniture
de marchandises et de services publics, et la redistribution des revenus font partie d'un
ensemble de dossiers politiques majeurs. En outre, les élus sont souvent plus préoccupés par
leur réélection que par la stabilisation de l'économie.

POLITIQUE FISCALE ET POLITIQUE


La politique fiscale expansionniste, réduction des impôts ou gonflement des dépenses d'État,
est souvent mise en oeuvre avant des élections afin de produire des indicateurs économiques
favorables. Cependant, la politique fiscale

expansionniste tend aussi générer

de l'inflation et à augmenter les déficits budgétaires.

EFFET D'EXPORTATIONS NETTES


L'effet d'exportations nettes réduit l'efficacit de la politique fiscale. Quand une politique
fiscale expansionniste est mise en oeuvre, généralement le net des exportations décroît, ce qui
diminue le rendement global. Cette diminution du rendement global bloque partiellement
l'efficacit d'une politique fiscale expansionniste. Quand une politique fiscale contractioniste
est mise en oeuvre, cela augmente les exportations, ce qui gonfle le rendement global, qui, à
son tour, réduit en partie l'efficacité de la politique fiscale.

INDEX DE PRINCIPAUX INDICATEURS


Un indice des principaux indicateurs est utilisé pour éliminer ou raccourcir les retards
d'identification. Ces indicateurs (tels que le taux de chômage, le taux d'utilisation des usines,
le changement des inventaires) fournissent aux économistes un indicateur de la direction de
l'économie. Aucun des indicateurs ne peut à lui seul permettre de prévoir le cours futur de
l'économie. Les onze principaux indicateurs sont souvent rassemblés dans une moyenne, ou
bien classés, pour fournir une prévision globale de l'économie. Un indice qui diminue ou
monte pendant trois mois consécutifs indique que l'économie se déplace dans un sens
particulier.

LA MONNAIE
  

INTRODUCTION
Le but de ce chapitre est d'expliquer ce qu'est la monnaie. Nous analyserons l'offre et la
demande de la monnaie. Nous verrons l'importance de la politique monétaire. La structure et
le fonctionnement du système fédéral de réserves seront étudiés dans le chapitre suivant.

MONNAIE
La monnaie, c'est n'importe quel actif accepté sans condition par tous pour toute sorte de
transaction. A différents moments de l'histoire, divers objets ont été utilisés pour faire office
de monnaie : des pierres, du sel, du bétail ou des coquillages. Les métaux, l'or en particulier,
ont été beaucoup utilisés. La forme moderne de la monnaie papier remonte au moyen-âge
quand les négociants de Venise ont été les premiers à s'en servir.

Encore aujourd'hui, le sel est utilis comme monnaie dans certaines régions
du monde. Bien sûr, le sel n'est la devise officielle d'aucune nation, mais
c'est le peuple qui l'accepte dans n'importe quelle transaction qui fait qu'il
devient monnaie. Ces personnes acceptent le sel en échange d'autres
produits parce qu'ils savent que ce sel leur servira pour l'échanger contre
d'autres biens. Le sel est pratique parce qu'il est facilement divisible et parce
qu'il ne se détériore pas.
FONCTIONS DE LA MONNAIE
La monnaie est un instrument d'échanges. Elle est utilisée comme mesure de valeur dans
laquelle sont exprimés tous les prix. C'est également une valeur stockée pour la
consommation future. Diverses caractéristiques de la monnaie sont souhaitables, comme la
divisibilité et la longévité.

Si on n'utilisait aucune monnaie, on reviendrait au troc, c.-à-d., à l'échange


de biens contre d'autres biens. Un fermier qui aurait une vache
supplémentaire pourrait l'échanger contre un cheval, ou deux moutons, ou
une tonne de pommes, ou une tonne d'Sufs, par exemple. Il faut que les
besoins de chacun soient compatibles : celui qui donne les Sufs doit vouloir
une vache. Cependant le fermier peut ne vouloir qu'un kilo de pommes
plutôt qu'une tonne. On voit bien que sans quelques actifs choisis comme
monnaie, les transactions sont difficiles.

DEMANDE DE MONNAIE
La demande de monnaie s'explique par la nécessité de faire des transactions. En outre, il y a
une demande de monnaie en tant qu'actifs : cela peut être pour des raisons de précaution ou de
spéculation. La demande de monnaie pour les transactions n'est pas sensible au taux d'intérêt.
Au contraire, la demande de monnaie en tant qu'actif est inversement proportionnelle au taux
d'intérêt parce que l'argent n'apporte aucun bénéfice (et perd du pouvoir d'achat avec
l'inflation). Ainsi plus les taux d'intérêts sont élevés plus la demande de monnaie est faible.

Graphique G-MAC10.1

En général on détient de l'argent pour pouvoir acheter. Mais on peut aussi


garder une partie de son argent sans but précis, juste au cas o on en aurait
besoin, pour un accident imprévu ou l'opportunité d'une affaire inattendue.
Dans ces deux cas il faut pouvoir faire un paiement immédiat. Quand on
sort, il n'est pas prudent de ne pas avoir d'argent sur soi.
MASSE MONÉTAIRE
Différentes définitions de la masse monétaire existent parce que diverses formes de monnaie
peuvent être employées pour faire des paiements. Les autorités monétaires des Etats-Unis en
identifient 4 types : M1,

M2, M3 et L (pour liquidités). L'offre de monnaie est représentée

par une ligne verticale par ce qu'elle est déterminée hors du marché de l'argent par la politique
monétaire (qui sera étudiée dans les deux chapitres suivants).

Graphique G-MAC10.2

Tout actif qui permet d'effectuer un paiement peut être qualifié de monnaie,
et fait ainsi partie de la masse monétaire. Une analyse soigneuse indique que
de nombreux et divers actifs peuvent être qualifiés de monnaie. Ils diffèrent
seulement par le temps nécessaire pour effectuer le paiement désiré, c'est ce
qu'on appelle leur liquidité.

"ARGENT LIQUIDE" ET MONNAIE


Les pièces de monnaie et les billets de banque, l'"argent liquide" (terme familier) ou monnaie
fiduciaire, sont la partie la plus connue de la monnaie. Comparé à d'autres modes de paiement
comme les chèques, la monnaie fiduciaire ne présente seulement qu'une très petite partie

de la masse monétaire. La monnaie fidiciaire est un élément

du passif de la banque centrale du pays, ou aux Etats-Unis des banques fédérales de réserves.

On se sert des pieces et des billets pour les petits paiements, par exemple,
pour les achats d'épicerie, d'essence ou de journaux. En effet, ce ne serait
pas pratique de faire un chèque pour si peu. On préfère les chèques pour
payer de grosses sommes. Utiliser des billets de banque pour acheter des
meubles, des appareils ménagers ou une automobile ne serait pas pratique et
prendrait du temps.

M1
M1 comprend la monnaie fiduciaire (billets et pièces de monnaie), et les dépôts dans les
comptes chèque bancaires (y compris les cartes de débit qui permettent d'effectuer des
paiements en utilisant le solde du compte chèque bancaire sans avoir à faire de chèque). M1
correspond à la définition la plus restrictive de la masse monétaire.

Seules les formes les plus liquides de monnaie sont inclues dans M1. Un
paiement avec des pièces de monnaie et des billets de banque est
naturellement immédiatement effectif. Un paiement par chèque est
normalement effectif le jour de

reception du chèque mais en réalit le bénéficiaire

n'a pas accès à la quantité d'argent reçu jusqu'à ce que le chèque soit honoré
par la banque émettrice, ce qui peut prendre un jour ou plus.

MONNAIE FIDUCIAIRE
Les billets de banque et les pièces de monnaie sont de l'argent fiduciaire parce que leur la
valeur intrinsèque (la valeur du contenu de papier et de métal) n'est qu'une petite fraction de la
valeur qu'ils représentent. Ils sont appelés également argents de commodité parce qu'ils sont
nécessaires pour les petits achats.

La teneur en métal et en papier des pièces et des billets ne pourrait pas


s'approcher de la valeur qu'ils représentent. Sinon la pièce de monnaie ou le
billet de banque seraient des formes d'argent qui disparaîtraient. C'est
exactement ce qui s'est produit lors de la hausse du prix du métal argent
dans les années 60 aux Etats Unis. Les pièces d'un quart de dollar américain
ont disparues de la circulation parce que les gens les gardaient pour les
collectionner ou même les convertir en bijoux. Le gouvernement des Etats-
Unis a dû frapper de nouvelles pièces qui ne contenait plus qu'une trace
d'argent. Le même phénomène s'est produit en France avec les pièces de
cinq francs en argent.

DÉPÔTS DES COMPTES CHEQUE BANCAIRES


Les comptes chèque bancaires ou dépôts vue représentent la partie de l'argent dans les
banques de commerce, permettant au propriétaire un retrait immédiat au moment voulu (en
faisant un chèque ou en utilisant une carte de débit). Diverses formes de dispositions
équivalentes sont maintenant possibles dans les caisses d'épargne, les associations
coopératives d'épargne et de crédit, et même chez les courtiers en valeurs mobilières. Aux
États Unis, ces agences portent différents noms tels que "NOW", "SDA" et "ATS".

La majeure partie des transactions dans les économies modernes se fait par
le biais des chèques. Dans les entreprises en particulier, l'utilisation des
pièces de monnaie et des billets de banque est souvent appelée menue
monnaie, et est réservée pour des diverses charges mineures (comme acheter
des fleurs pour l'anniversaire d'un employé).

M2
M2 comprend M1 et diverses formes de petits dépôts à terme. Ces dépôts à terme
comprennent les comptes d'épargne et les placements bancaires. Le retrait ou la vente
prématurée de ces derniers conduisent

souvent à des pénalité ou la perte des intérêts

acquis.

Aujourd'hui, l'argent sur un compte chèque ne génère que très peu ou pas
d'intérêts. C'est pourquoi il est préférable de ne pas y laisser de fonds au delà
des besoins quotidiens. Les placements pratiques sont les comptes épargne
ou les placements bancaires. Ceux-ci peuvent être retirés par une simple
notification à la banque, c'est souvent une affaire de quelques heures.

M3
M3 comprend M2 plus les dépôts à terme d'un montant élevé (supérieur à 100.000 $). L est
une définition encore plus large de masse monétaire, elle comprend aussi les valeurs émises
par le gouvernement.

En plus des comptes épargne et des placements bancaires, une grande


variété de produits est disponible. Ils offrent habituellement un rendement
plus élevé mais peuvent prendre plus de temps pour être cassés ou retirés.

QUASI-MONNAIE

Toutes les formes de monnaie autre que celles comprises dans M1 sont appelées "quasi-
monnaies" parce que, bien qu'immédiatement disponibles, elles doivent être converties en
dépôts de compte chèque bancaire avant d'être utilisées. Jusqu'à maintenant

les cartes de crédit n'ont pas été considérées

comme de la monnaie parce que l'utilisation d'une carte de crédit est une forme d'emprunt de
la part de l'émetteur. Les réserves des banques ne font pas partie de la masse monétaire parce
que cela serait un double compte.

Avec les taux d'intérêt élevés dans les années 1970 et 1980 aux Etats Unis,
plusieurs nouveaux produits financiers sont apparus. Les mutuelles
bancaires ont offert des comptes de marché monétaire avec un rendement
beaucoup plus élevé que les placements bancaires ordinaires. Les
diminutions récentes des taux d'intérêt ont réduit une partie de ce marché
monétaire. Néanmoins, ils sont toujours une bonne alternative au maintien
d'argent sur les comptes chèque bancaires qui n'offre aucun intérêt.
SUPPORT DE LA MONNAIE
La monnaie n'est plus convertible en or (parce que l'offre de l'or est trop instable). Déclarer
qu'une monnaie est légale ne garantit en rien que la monnaie soit acceptée. L'acceptation de la
monnaie dépend de la confiance mutuelle de ses utilisateurs, de son acceptation par d'autres et
de la confiance dans le maintien de cette monnaie. Le maintien de la valeur de la monnaie
dépend entièrement de sa rareté par rapport aux autres et du contrôle de la masse monétaire
(qui est le but de la politique monétaire).

La valeur d'un euro ne dépend pas de quelques grammes de métal précieux,


mais de la quantité de marchandises et services qu'un euro peut acheter :
c'est le pouvoir d'achat de la monnaie. Vers la fin du 18ème siècle, par
exemple l'assignat français a dû être abandonné parce qu'il ne s'était pas
propagé comme forme de monnaie, et ce, malgré toutes les déclarations du
gouvernement français d'alors.

BANQUE CENTRALE ET
LE SYSTÈME FÉDÉRAL DE RÉSERVES

POLITIQUE MONÉTAIRE
Le but de la politique monétaire est de contrôler la masse monétaire pour s'assurer qu'un
montant suffisant de monnaie est disponible pour la croissance économique, mais aussi, et
d'une manière primordiale, pour prévenir une offre excessive de monnaie qui entraînerait une
baisse de sa valeur. La prise en charge de la politique monétaire revient aux banques centrales
de chaque pays. Aux Etats-Unis, elle est entre les mains du système fédéral de réserves qui est
la banque centrale.

Le maintien de la valeur ou du prix de la monnaie passe en principe par la


demande et l'offre de cette monnaie. Mais c'est au niveau de l'offre finale
que le contrôle de la valeur d'une monnaie est vraiment viable. On pourrait
croire que le contrôle de l'impression des billets de banque effectuée
exclusivement par la banque de Réserve Fédérale suffit. Mais en fait, les
billets de banque ne représentent une très petite partie de la masse
monétaire. Ainsi, le contrôle des autres formes de monnaie, comme les
comptes chèque bancaires, est bien plus important.

FONCTIONNEMENT DU SYSTÈME FÉDÉRAL DE RESERVES


La vocation principale du système fédéral de réserves est la politique monétaire en vue de
contrôler la masse monétaire. Le Conseil des Gouverneurs est responsable de la conduite de
cette politique. Il est assisté par le Comit du Marché Libre et le Comité Fédéral Consultatif.
Le Système Fédéral de Réserves a aussi pour missions : l'encaissement des chèques,
l'impression de la nouvelle monnaie, le contrôle des marchés des changes, la surveillance des
banques. Il est également l'agent fiscal du gouvernement.

Chaque état des Etats-Unis a ses propres lois et autorités pour diriger les
banques. Le rôle de la Réserve Fédérale opère au niveau national, et ses
activités affectent le pays entier. Un exemple de son rôle au niveau national
est l'intervention chaque fois qu'il est nécessaire pour maintenir le prix de la
monnaie nationale par rapport aux devises étrangères, soit son rôle dans la
fixation des taux de change avec les devises étrangères.

SYSTÈME FÉDÉRAL DE RESERVES


Le système fédéral de réserves a été créé par la Loi sur la Réserve Fédérale de 1913, lorsque
la décentralisation excessive du secteur bancaire bloquait le développement économique. Le
système fédéral de réserves est composé de douze régions. chaque région a une banque de
Réserve Fédérale, qui dirige directement les banques commerciales et surveille indirectement
les réserves des caisses d'épargne et d'autres intermédiaires financiers. Le système fédéral de
réserves est connu sous le surnom de Fed (ou parfois sous l'abréviation FRS).

Comme son nom l'indique, la Fed est censée fournir des réserves. Avant la
Loi sur la Réserve Fédérale de 1913, des faillites de banques se produisaient
périodiquement, causées par le manque de réserves de ces banques. Cela
entraînait des paniques et des "assauts sur banques", et minait la confiance
dans les banques et dans la monnaie en général.

BANQUES DE RÉSERVES FÉDÉRALES


Les banques de réserves fédérales sont des institutions quasi-publiques, c'est-à-dire qu'elles
appartiennent aux banques commerciales affiliées, mais fonctionnent comme des institutions
publiques. Elles garantissent les réserves aux banques affiliées et agissent comme des
créanciers de dernier recours. Elles ont aussi diverses missions dans le système fédéral de
réserves.

La subdivision de la Fed en 12 régions est nécessaire pour répondre aux


contingences économiques différentes pour chaque région. En 1989 par
exemple, les besoins des entreprises dans la région relativement prospère de
la Nouvelle Angleterre étaient complètement différents de ceux des sociétés
des entreprises agricoles du Midwest.

OPÉRATIONS BANCAIRES
Le secteur bancaire aux Etats-Unis est dirigé par la Fed. Sa structure résulte essentiellement
de la Loi sur la Réserve Fédérale de 1913. Il y a 15.000 banques de commerce

aux Etats Unis, un tiers d'entre elles sont des banques fédérales

qui sont membres part entière de la Fed. Les banques régionales,

ainsi que plus de 30.000 sociétés d'investissement et de crédit immobilier et les associations
coopératives d'épargne et de crédit, doivent également se conformer aux règles de réserves
depuis la promulgation de la Loi de Déréglementation des Institutions de Dépôt et de Contrôle
Monétaire de 1980.

Les opérations bancaires d'aujourd'hui changent. Des firmes en valeurs


mobilières et les compagnies d'assurance cherchent à offrir des services
semblables à ceux des banques commerciales. Les banques commerciales
veulent pénétrer le domaine des souscriptions en valeurs et des polices
d'assurance. Cependant, recevoir de petits dépôts qui peuvent être combinés
pour faire des prêts aux entreprises qui en ont besoin, demeure la première
fonction des banques.

POLITIQUE MONÉTAIRE

CRÉATION MONÉTAIRE - POLITIQUE MONÉTAIRE


Le but de ce chapitre est de décrire comment les banques créent la monnaie et comment cette
création monétaire est contrôlée par la banque centrale, la Fed aux Etats-Unis. Nous
étudierons les divers outils de politique monétaire. Nous verrons aussi les opérations de
marché libre les plus courantes.

BANQUES
Les banques sont là pour recevoir les dépôts des particuliers et des entreprises, et pour prêter
ces fonds. Les banques extraient leurs bénéfices de l'intérêt qu'elles prélèvent sur les emprunts
(ainsi que les frais pour d'autres services). Les dépôts et retraits d'argent et les paiements par
chèque ne modifient pas la masse monétaire, par contre les emprunts la font varier. Une partie
des dépôts sont conservés en réserves.

Les banques sont des entreprises privées, au même titre que les
constructeurs de voiture ou les boutiques de détail. Elles offrent un service :
prêter en utilisant les dépôts qu'elles reçoivent. Pour ce service elles
prennent un intérêt plus élevé que l'intérêt qu'elles ont à payer sur les dépôts
à vue et placements qu'elles reçoivent des particuliers. La différence entre
taux d'intérêt reçu et payé leur permet de faire des bénéfices et les
maintiennent sur le marché.

ENCAISSEMENT DE CHEQUE
Quand un chèque est tiré pour effectuer un paiement, la masse monétaire ne change pas, mais
sa composition, c'est à dire, la ventilation des différentes formes d'argent est modifiée. Un
paiement par chèque entraîne un transfert de réserves d'une banque à une autre quand le
chèque est accepté par la Fed.

Si je retire 100 Euros sur mon compte chèque, je mets 100 Euros de plus
sous forme de billets en circulation. Mais, il y a 100 Euros de moins sur les
comptes chèque bancaires. Ainsi la masse monétaire totale ne change pas.
Cela vaut également pour un dépôt sur un compte chèque bancaire et pour
un paiement par chèque à un autre individu.

CRÉATION MONÉTAIRE
De la monnaie est créée quand une banque fait un prêt. La banque accepte un billet à ordre de
l'emprunteur (qui n'est pas de la monnaie) et donne à l'emprunteur la capacité d'effectuer des
paiements avec son compte chèque à hauteur du montant de l'emprunt. Quand un prêt est
rembours l'argent est annulé. En général, le volume des nouveaux prêts est supérieur au
remboursements des prêts en cours, c'est comme cela que la masse monétaire est accrue.
Cependant, une banque ne peut prêter qu'à hauteur de son excédant de réserves disponibles.
Si je prends un prêt de 10.000 Euros, et que je donne ces 10.000 Euros (en
plus du versement initial) au vendeur d'une nouvelle voiture que je viens
juste d'acheter, la transaction crée 10.000 Euros suplémentaires qui sont
désormais entrés en circulation. La banque a accepté ma promesse de
rembourser en échange du prêt. Ma promesse de rembourser n'est pas de
l'argent, mais les 10.000 Euros, eux, en sont.

ANNULATION DE MONNAIE
Quand un prêt est remboursé la masse monétaire est diminuée parce que l'emprunteur doit se
servir de ses dépôts à vue pour faire le remboursement. Cela retire un peu d'argent comptant
ou dépôts à vue de la circulation.

Une idée fausse a pour origine l'expression commune "faire de l'argent" pour
dire faire des bénéfices. Quand les banques font des bénéfices en prenant
des intérêts sur leurs emprunts, cela n'a rien à voir avec une création
monétaire. Bien au contraire : si on analyse soigneusement le phénomène,
on s'aperçoit que l'intérêt prélevé par la banque doit être payé avec de la
monnaie en circulation. Ainsi, le paiement de l'intérêt sur un emprunt annule
de la monnaie plutôt qu'il n'en crée.

RÉSERVES OBLIGATOIRES
Les fonds d'une banque dans ses coffres-forts ou sur son compte à la Fed sont ses réserves.
Une proportion de ces dépôts doit être conservée sous forme de réserves. Seul ce qui excède
ces réserves peut être prêté. La partie des réserves qui doit être conservée par la banque est
appelée réserves obligatoires (Les réserves ne font jamais partie de la masse monétaire.)

Le but initial des réserves obligatoires, à leur création, était de s'assurer que
les banques aient en main les fonds suffisants pour que les déposants
puissent retirer au minimum une partie de leur dépôt. Ce n'est plus tout à fait
vrai parce que les réserves obligatoires ne doivent plus être gardées dans les
coffres-forts de la banque. Ainsi, la vocation la plus courante des réserves
obligatoires est maintenant de servir la politique monétaire.

RATIO DE RESERVES OBLIGATOIRES


La proportion entre les réserves obligatoires et les dépôts à vue est le ratio de réserves
obligatoires. Il y a de très grands écarts entre les ratios selon le degré de permanence des
dépôts vue. Les ratios varient de moins de 2% jusqu'à plus de 15%. Ils sont modifiés de temps
en temps en fonction des impératifs économiques.

Le ratio de réserves obligatoires sur différents types de dépôts à vue dépend


de la façon dont les fonds seront probablement retirés. Par exemple, le ratio
de réserves obligatoires sur des dépôts à vue des comptes chèque est de
12%. Mais le ratio de réserves obligatoires sur des placements bancaires
d'une durée supérieure à deux ans est seulement d'environ 3%.

MULTIPLICATEUR MONÉTAIRE
Quand le montant d'un emprunt sert à effectuer un paiement, les réserves excessives de la
première banque sont transférées dans une seconde banque. Une partie de ces fonds doit
demeurer comme réserves obligatoires, mais l'excédent qui reste peut être prêté. Les prêts
successifs de ces excédents de réserves se cumulent et forment une création monétaire totale
qui équivant à plusieurs fois l'emprunt initial. Ce multiplicateur monétaire est égal à l'inverse
du ratio de réserves obligatoires.

Un dollar ou un euro de réserves excessives peut être prêté plusieurs fois par
des banques successives : c'est le multiplicateur monétaire. S'il n'y avait pas
de réserves obligatoires, les prêts successifs pourraient se multiplier l'infini.
La création monétaire serait très importante. C'est le cas des prêts en
Eurodollars. En effet, aucune réserve obligatoire n'est officiellement requise
sur les comptes en Eurodollars. Cependant, la prudence dans les opérations
bancaires en Eurodollars a maintenu leur multiplicateur monétaire au plus
bas.

BONS DU TRESOR
Les banques ont une forte préférence pour les bons du trésor pour la sécurité (et pour la
liquidité) qu'ils offrent comparé aux prêts privés. Des réserves excessives sont souvent
gardées sous forme de bons du trésor. Quand une banque achète des bons du trésor à un
particulier, la transaction équivaut à un prêt et augmente la masse monétaire. La Fed garde un
inventaire des bons du trésor, et elle est responsable de leur émission et de leur rachat.

Les bons du trésor des Etats-Unis (ou T.B.'s pour court) sont considérés
comme des placements très sûr. Beaucoup de particuliers ou d'autres entités
aux États Unis et à l'étranger en ont. Ils sont aussi très liquides : faciles à
convertir en argent comptant. Certains de ces T.B.'s sont rachetés ou
renouvelés automatiquement (au choix du propriétaire) tous les 90 jours. Les
banques affectionnent ce type de prêts au gouvernement sûrs et liquides.

OUTILS DE POLITIQUE MONÉTAIRE


Les outils de la politique monétaire sont ceux dont dispose la Fed pour contrôler les excédents
de réserves des banques. Ce sont les opérations sur le marché libre, la modification des ratios
de réserves obligatoires et les changements du taux d'escompte. La modulation des ratios des
réserves obligatoires affecte directement les réserves mais est trop autoritaire et rarement
utilisée. Le changement du taux d'escompte rend les emprunts par les banques auprès de la
Fed plus ou moins difficiles, mais en temps normal le volume d'emprunt des banques est très
faible.

Il est naturel de croire que le contrôle de l'impression physique des billets de


banque est au cSur de la politique monétaire, mais ce n'est pas vraiment
juste. Puisque le multiplicateur monétaire prouve que des banques ont la
capacité de créer la majeure partie de l'argent, le contrôle des réserves que
les banques peuvent prêter est le véritable centre de la politique monétaire.

OPÉRATIONS DE MARCHÉ LIBRE


Les opérations de marché libre sont les achats et les ventes de bons du trésor par la Fed. Ces
opérations constituent le moyen le plus courant et le plus efficace de la politique monétaire
parce qu'il est souple, subtile et effectif.
La Loi sur les Banques de 1935 a mis en place le Comité des Opérations de
Marché Libre aux Etats-Unis. Il se compose des 7 gouverneurs du conseil
supérieur de la Fed, ainsi que de plusieurs présidents de banques fédérales
régionales de réserves. Il décide de la politique monétaire de la Fed. Cela
souligne l'importance des opérations de marché libre en tant qu'outil de
politique monétaire.

TAUX D'ESCOMPTE
Le taux d'escompte est l'intérêt qu'impute la Fed sur les emprunts des banques affiliées. Le
montant de ces emprunts est très faible. Quand un changement du taux d'escompte se produit,
il reflette bien souvent des changements conjoncturels plutôt qu'une action délibérée de
politique monétaire. Cependant, un tel changement est significatif de la direction de la
politique monétaire, et a un fort impact psychologique.

Aux Etats-Unis en automne de 1988, le taux d'escompte a été augmenté de


6% à 6,5%. Cette décision a suivi une période où les taux d'intérêt étaient en
hausse avec une hausse modérée de l'inflation. Il n'est donc pas certain que
le changement du taux d'escompte soit une action de politique monétaire
mais simplement un réglage qui reflette les taux du marché en vigueur.

En 2001, la Fed a baissé le taux d'escompte sept fois de suite pour forcer les
taux d'intérêt à baisser et encourager de nouveaux emprunts.

POLITIQUE DE L'ARGENT RARE


Une politique d'argent rare consiste à réduire les excédents de réserves des banques et, ainsi,
leurs possibilités de création monétaire. On peut le faire en vendant des bons du trésor aux
banques sur le marché libre. Les banques préfèrent alors investir une partie de leurs excédents
de réserves dans des bons du trésor pour leur sécurité. La politique de l'argent rare peut
également consister en l'augmentation des ratios de réserves obligatoires ou en l'augmentation
du taux d'escompte.

En 1979, Paul Volker fut nommé Président de la Fed. La croissance


monétaire était alors très rapide. En 1981, une panoplie d'outils de politique
d'argent rare a été utilisée pour contrôler la croissance de l'expansion du
crédit.

POLITIQUE DE L'ARGENT FACILE


Une politique d'argent facile a pour but d'augmenter les excédents de réserves des banques et
de rendre ainsi la création monétaire par des banques plus probable. On peut faire cela en
achetant des bons du trésor des banques (puisque les banques en ont toujours une bonne
proportion). On peut aussi conduire une politique d'argent facile en baissant les ratios de
réserves obligatoires ou le taux d'escompte.

En 1982, Paul Volker s'est plus orienté vers une politique d'argent facile afin
de permettre une croissance de l'argent légèrement plus rapide (pour éviter
un calage de l'investissement et de la croissance économique).
En 2001, la politique monétaire d'Alan Greenspan est un exemple flagrant
de
politique de l'argent facile pour stimuler l'économie américaine.

OUTILS MINEURS DE POLITIQUE MONÉTAIRE


En plus des opérations de marché libre, de la modification des ratios de réserves obligatoires
et du taux d'escompte, la Fed peut moduler la masse monétaire en changeant les couvertures
obligatoires (la proportion des montants des transactions minimum sur les comptes chez des
courtiers en valeurs mobilières), les conditions du crédit à la consommation telles que le
payement initial ou la durée des emprunts pour l'achat de voitures. Une autre méthode, moins
courante, consiste à persuader les banques d'adopter une conduite souhaitable; on parle alors
de "persuasion morale".

Dans beaucoup de pays, la politique monétaire passe par le contact direct


entre la banque centrale et la communauté bancaire (c.-à-d. par persuasion
morale, comme on l'appelle aux Etats-Unis). C'est le cas par exemple du
Canada où il n'y a que sept institutions bancaires. Un tel procédé n'est pas
possible aux Etats-Unis en raison du grand nombre de banques privées.

POLÉMIQUE SUR LA POLITIQUE MONÉTAIRE

INTRODUCTION
Le but de ce chapitre est de se pencher sur deux approches différentes de la façon dont la politique monétaire
affecte l'activité économique. Keynes explique que le lien avec l'activité économique se fait par
l'intermédiairedes taux d'intérêt et de l'investissement. Les monétaristespensent, eux, que la masse monétaire
affecte le niveau des achats directement. Les deux vues opposées conduisent à des politiques économiques
différentes.

VISION DE LA POLITIQUE MONÉTAIRE PAR KEYNES


Pour Keynes, une politique d'argent facile entraîne l'augmentation de la masse monétaire, ce qui oblige le taux
d'intérêt(ou le coût de l'emprunt) à diminuer. Un taux d'intérêtinférieur rend possible plus d'investissement. La
hausse de l'investissement contribue à une hausse de la dépense globale, ce qui a un effet multiplicateur. La
politique de l'argent rare fonctionne dans le sens inverse.

En 1981, la Fed a utilisé une politique d'argent rare pour ralentir l'inflation. En
conséquence, les taux d'intérêt ont atteint des niveaux élevés sans précédent. Une récession
modérée a suivi en 1981-82, apparemment en raison de la baisse de l'investissement dûe au
coût élevé et à la difficulté d'emprunter.

IMPERFECTIONS DE LA POLITIQUE MONÉTAIRE


Dans la vision de Keynes, la politique monétaire peut êtretrès inefficace. Cela peut en partie s'expliquer par
l'asymétriede la politique, les changements dans la vélocité (ce qui peut frustrer les politiques), l'hésitation des
investisseurs (particulièrement s'ils ne sont pas sensibles au taux d'intérêt). En outre, les taux d'intérêt génèrent
un phénomène de rétroaction parce qu'ils constituent aussi un coût et affectent l'inflation, ce qui diminue la
richesse et, par conséquent la consommation.

Dans la plupart des pays, on accepte communément l'idée que la politique monétaire doit
contrôler l'inflation, mais ne suffit pas pour stimuler l'économie. La politique fiscale est
considérée comme l'outil approprié pour le contrôle de l'activité économique.
ASYMÉTRIE DE LA POLITIQUE MONÉTAIRE
L'imperfection principale de la politique monétaire réside dans son asymétrie. En effet, une politique de l'argent
rare est très efficace pour prévenir les nouveaux prêts parce que les réserves sont réduites et qu'il n'y a pas
d'argent à emprunter. Mais la politique d'argent facile est susceptible d'être inefficace parce que l'excédent de
réserves n'est pas prêt par certaines banques qui craignent la faillite des emprunteurs pendant les périodes de
récession. C'est pourquoi, en cas de récession, Keynes recommande de ne pas utiliser la politique monétaire mais
plutôt la politique fiscale.

Pendant la grande dépression des années 30, le taux d'intérêt est tombé en dessous de 1%.
Avec un taux d'intérêt si bas, on pourrait penser que beaucoup d'entreprises ont contracté
des prêts. Mais ceci ne s'est pas produit : le volume de prêts a même diminué
considérablement. Cela s'explique parce que les entreprises avaient des difficultés à rester
viables, et parce que les banques craignaient de prêter l'argent.

DILEMME DE LA POLITIQUE MONÉTAIRE


La politique monétaire peut être utilisée pour contrôler soit la masse monétaire soit le taux d'intérêt, mais pas les
deux en même temps. C'est pourquoi on parle de dilemme. Dans le passé, le dilemme s'est avéré particulièrement
important parce que la Fed a souvent été chargée de faciliter les prêts du gouvernement en maintenant des taux
d'intérêt bas. Cette politique allait en fait à l'encontre du contrôle de l'inflation, qui est pourtant la mission
principale de la Fed.

Le choix entre contrôle des taux d'intérêt et contrôle de la masse monétaire a été
particulièrement difficile aux Etats-Unis juste après la deuxième guerre mondiale. Avec la
guerre, l'État a subi une importante dette publique et a instamment demandé à la Fed de
maintenir des taux d'intérêt à un bas niveau. Mais, la politique de taux d'intérêt bas allait à
l'encontre du besoin de resserrer la masse monétaire pour combattre l'inflation.

VISION DE LA POLITIQUE MONÉTAIRE PAR LES MONÉTARISTES


Selon les monétaristes, une politique d'argent facile augmente les soldes liquides des individus, les encourageant
à dépenser plus. En effet, les individus maintiennent un rapport stable entre les dépenses qu'ils considèrent
souhaitables et leurs soldes liquides. Une politique de l'argent rare réduit les soldes liquides et tronque les
dépenses directement. Dans la vision des monétaristes, passer par le biais de l'investissement est inutile. 

Si la masse monétaire augmente, cela signifie qu'il y a plus d'argent sur les comptes chèque
bancaires, ce qui constituent la plus grande partie de la masse monétaire. Si les gens ont
plus d'argent sur leurs comptes chèque, ils se sentent plus riches et sont donc plus disposés
dépenser.

ÉQUATION DE QUANTITÉ DE MONNAIE


Les monétaristes se basent sur la vérification empirique de l'équation de la quantité de monnaie :

MV = PQ

qui déclare que la masse monétaire M multipliée par la vélocité V est égale à la production réelle Q multipliés
par le niveau des prix P. Ils voient un rapport de cause à effet entre le volume des transactions et la la masse
monétaire.

On peut se rappeler du modele des courants circulaires des fonds pour mieux comprendre
l'équation de la quantité d'argent. Le montant de tout ce qui a été vendu pendant 12 mois est
le produit de la multiplication des prix par les quantités : PQ. Ce qui a été vendu est aussi
égal à ce qui a été acheté. Et cela est égal au montant moyen d'argent en main M multiplié
par le nombre de fois V que la quantité d'argent a été réutilisée, soit MV. Les deux sont
réellement identiques.
VELOCITE
La vélocité est la fréquence de rotation de la monnaie. La vélocité est considérée comme stable par les
monétaristes parce que c'est le reflet du désir de sécurité de notre société qui se traduit par le maintien d'une
proportion constante entre nos soldes liquides et nos dépenses.

Chaque personne a une certaine proportion de richesse ou de revenus qu'il estime bon de
conserver sous forme d'argent liquide en cas de besoins imprévus. La proportion est
différente pour chaque personne et dépend de l'attitude de chacun à l'égard des incertitudes
économiques. Cette attitude ne change pas beaucoup avec le temps, et, par conséquent, la
proportion entre les soldes liquides et la dépense reste la même.

CRITIQUE DES MONÉTARISTES


Les monétaristes critiquent les recommandations de la politique de Keynes, en indiquant qu'une telle politique
monétaire est mal orientée car elle vise à conserver des taux d'intérêt bas (pour faciliter l'emprunt du
gouvernement) ce qui est déstabilisant et inflationniste. Ils évoquent également l'effet de "crowding-out" de la
politique fiscale. Le bienfait de la politique fiscale est d'augmenter la masse monétaire, avancent-ils; mais le
gaspillage causé par l'inefficacité bureaucratique est amoindri si le gonflementde la masse monétaire résulte de la
politique monétaire.

Les mesures prises par la Fed pendant la grande dépression tendent à confirmer l'approche
monétariste selon laquelle la politique monétaire était mal orientée. En effet, le taux
d'escompte a été augmenté en 1931. De plus, le ratio de réserves obligatoires a aussi été
augmenté en 1936 et 1937. Finalement, les opérations de marché libre se sont traduites par
des ventes plutôt que par des achats de bons du trésorpar la Fed. Toutes ces actions ont
contribu à la sévéritéde la dépression.

RECOMMANDATION DES MONÉTARISTES


Les monétaristes recommandent d'éviter des actions discrétionnaires de politique monétaire (qui sont
déstabilisantes), et d'utiliser, au lieu de cela, le taux stable de croissance de la masse monétaire pour permettre
une croissance stable de l'économie. L'utilisation de la politique fiscale doit être également limitée.

Le politique monétaire américaine des années 80 fut inspirée par les approches monétaristes
et semble avoir satisfait certaines de ses promesses.Quand Paul Volker prit la tête de la Fed
en 1979, il annonça qu'il se concentrerait sur la croissance de la masse monétaire et pas sur
les taux d'intérêt. Les taux d'intérêt ont atteint des niveaux très élevés en 1980 et 1981.
Néanmoins, l'inflation a été maîtrisée en moins de 3 ans.

INSTABILITÉ DE LA VELOCITE
Les économistes Keynesiens répondent aux monétaristes que la vélocité est instable. Cela remet en cause la
validité de l'utilisation d'un taux stable de croissance de la masse monétaire en vue d'une stabilité économique.
La controverse s'accentue quand on utilise une définition étroite de masse monétaire comme M1. En outre, les
keynesiens précisent que l'équation de la quantit d'argent est une tautologie qui ne peut certainement pas
confirmer le sens d'un mécanisme de cause à effet.

Depuis 1900, la vélocité pour M1 (c.-à-d. GNP/M1) est passée de 2 à 7. Depuis cette même
date, la vélocité pour M2 (c.-à-d. GNP/M2) est toujours restée juste en dessous de 2. Ainsi,
les statistiques vérifient les deux approches : stabilité et instabilité de la vélocité.

SOUS-EMPLOI ou INFLATION
INTRODUCTION
Le but de ce chapitre est de se pencher sur les changements récents de la conjoncture économique et politique
qui ont conduit les gouvernements à mener des politiques nouvelles en vue de traiter les problèmes traditionnels
de sous-emploi et d'inflation.

COURBE DE PHILLIPS
La courbe de Phillips prouve qu'historiquement on peut trouver un compromis entre un taux d'inflation élevé et
un taux élev de chômage. Cette conciliation des deux taux élevés a été utilisée à des fins politiques dans les
années 60 pour chercher une combinaison acceptable.

Graphique G-MAC14.1

Sous l'administration Johnson aux Etats Unis, les économistes ont cru que l'économie
pourrait "s'harmoniser". Entre 1964 et 1968, le gouvernement a lancé des politiques pour
réduire le taux de chômage de 5% à 3,8% avec une inflation supplémentaire de 3%
seulement.

MOUVEMENT DE LA COURBE DE PHILLIPS


Les chiffres des années 70 ne correspondent pas aux combinaisons statistiques présentées dans le graphique ci-
dessus de la courbe de Phillips. Ces observations suggèrent que, dans ce cas là, la courbe de Phillips s'est décalée
vers le haut.

Graph G-MAC14.2
STAGFLATION
Les années 70 ont subi des taux excessifs de chômage et d'inflation simultanéement. Cette combinaison est
appelée "stagflation". Diverses explications ont été avancées pour ce nouveau phénomène : un cours élevé des
matières premières, la crise pétrolière, l'anticipation d'une inflation à venir, un changement dans la composition
de la main-d'Suvre et la confiance dans l'idée qu'une politique Keynesienne d'expansion de la demande
apporterait des solutions.

Un taux de chômage historiquement très élev de 8,3% et une inflation de 9% en 1975 aux
Etats-Unis constituentl'exemple type d'une économie victime des deux
phénomènesindésirables en même temps.

L'ATTENTE D'INFLATION
La période de stagflation s'est avérée plus longue et l'inflation plus ancrée que prévu en raison de l'attente d'une
inflation à venir. On s'attendait à ceque l'inflation progresse encore, on a donc pris des mesures en vue d'en
surmonterles effets via des clauses d'ajustement à l'évolution du coût de la vie dans les contrats de travail et par
l'indexation des taux d'intérêt.

Avant les années 70, l'indexation des taux d'intérêt ou des salaires n'existait pas aux Etats-
Unis. Les taux d'emprunt variables pour le logement sont courants depuis lors (même en
2002 alors que l'inflation est pratiquement nulle), et sont utilisés dans la moitié des
hypothèques.Pour les taux d'emprunt variables pour le logement, le taux d'intérêtest
recalculé périodiquement pour ne dépasser que de quelques pour-cents une certaine
moyenne choisie (par exemple, celle du rendement des bons du trésor pendant l'année).
Ainsi, on incorpore l'inflation au taux d'intérêt.

HYPOTHÈSE D'ACCÉLÉRATION
La stagflation peut s'expliquer par le fait que les politiques fiscales expansionnistes ne sont en mesure de réduire
le chômage que pour quelque temps en période d'inflation. Les travailleurs réembauchés découvrent vite que la
hausse de l'inflation réduit le pouvoir d'achat de leurs nouveaux revenus,et retournent au chômage. Les politiques
expansionnistes successives entraînent un accroissement de l'inflation parce que l'augmentation des taux d'intérêt
est transmise aux coûts de production et fait monter les prix.
Pendant les années 70, l'économie américaine est semble t'il revenue après chaque période
de récession à un taux "normal" de chômage toujours plus élevé (un taux "normal"
minimum de chômage est dû aux changements structurels de l'économie,aux nouveaux
arrivants sur le marché du travail et à la mobilité professionnelle). Ce taux normal de
chômage plus en hausse s'explique par des changements démographiques, tel que la
participation croissante de femmes dans la main-d'Suvre.

ATTENTE RATIONNELLE
La théorie d'attente rationnelle affirme que les individus et les entreprises n'entreprennent pas d'efforts pour faire
face aux difficultés, et préfèrent attendre que

le gouvernement stimule l'économie avec une politique appropriée.

Les administrations américaines successives des années 70 ont mis en oeuvre des politiques
fiscales expansionnistes les unes après les autres. Les gens se sont habitués à voir que de
telles mesures soient régulièrement prises.

COÛT DE LA MAIN-D'SUVRE ET PRODUCTIVITÉ


Une autre raison de la stagflation est liée au déclin du gain de productivité dans les années 70. En effet, si les
salaires horaires (dW) augmentent au même rythme que la productivité (dProd), alors la hausse du coût de la
main-d'Suvre (dLC) est nulle:

dLC = dW - dProd = 0

Mais, un déclin des gains de productivité (ce qui s'est produit dans les années 70) provoque une hausse du coût
de la main-d'Suvre et une forte inflation des coûts de production. Une augmentation des gains de productivité
(qui s'est produite dans les années 90) permet au contraire la hausse des revenus sans inflation.

Depuis 1900, le taux de hausse de la productivité a été d'environ 2,7% par an aux Etats-
Unis. Il a compensé le coût des hausses des salaires, et n'a entraîné quasiment aucune
montée brusque des coûts de production. Dans les années 70, le taux de progression de la
productivité a été plus que divisé par deux. Par conséquent, les entreprises ont dû reporter le
surcoût des hausses de salaires sur les prix à la consommation.

POLITIQUES DE MARCHÉ
Les méthodes traditionnelles de traitement de l'inflation se sont pour la plupart concentrées sur l'amélioration du
fonctionnement des marchés. Un goulot d'étranglement du marché du travail peut par exemple être évité

grâce une meilleure information, permettant ainsi la réinsertion,

facilitant la mobilité et luttant contre la discrimination. Une autre stratégie consiste à limiter le pouvoir des
monopoles.

Depuis les années 60, plusieurs programmes américains destinés à améliorer l'efficacité du
marché du travail et à permettre aux travailleurs d'utiliser au mieux leurs qualifications, ont
vu le jour. Par exemple, la Loi globale de l'emploi et de la formation (CETA) a été
promulguée en1973. Une loi de partenariat de formation du travail a aussi été mise en
oeuvre en 1983. Certains des programmes ont promu l'apprentissage : par exemple, les
corps de travail et le programme d'incitation au travail.

POLITIQUES DES REVENUS


Ces politiques anti-inflationnistes traditionnelles consistent à préserver le pouvoir d'achat des revenus en limitant
les hausses des prix et salaires. Elles prennent la forme de directives sur les prix (utilisées pendant
l'administration de Johnson aux Etats Unis) ou de contrôles des prix et salaires (utilisés pendant la deuxième
guerre mondiale et l'administration de Nixon). Les contrôles ne sont pas très efficaces parce que les gens
s'attendent à la suppression des contrôles et parce que ces dermiers vont à l'encontre de la liberté.

Les contrôles des prix sont plus courants dans d'autres pays que les Etats-Unis. Mettons de
côté les contrôles en période de guerre (deuxième guerre mondiale et guerre coréenne), les
seuls contrôles de prix qui ont été imposés en période de paix aux Etats-Unis, furent ceux
promulgués sous l'administration de Nixon entre 1971 et 1974. Le contrôle le plus dur a
consisté en un gel des prix et des salaires dans lequel aucun prix ou salaire ne pouvait
dépasser son niveau de l'année d'avant. Le gel des salaires a été très impopulaire.

SCIENCES ÉCONOMIQUES DES RESOURCES


Au début des années 80 aux Etats-Unis, une nouvelle stratégie pour traiter la stagflation fut envisagée. Elle
propose de lutter contre l'inflation par une réduction des coûts de production, notamment les coûts imposés aux
entreprises par l'État sous forme d'impôts et de réglementations. L'administration Reagan a cherché à réduire les
impôts et les réglementations dans ce but. Les politiques semblent avoir réussi bien qu'elles aient entraîné un
gonflement des déficits budgétaires.

Le conseil d'aéronautique civile américain était responsable de l'attribution des itinéraires et


des prix des lignes aériennes. En 1984, il fut abrogé comme la loi de déréglementation des
lignes aériennes de 1977 le prévoyait. Cette suppression a fait monter la concurrence des
lignes aériennes entre elles et chuter les prix (parfois de plus de moitié). Cependant, dans
les années 1990, un phénomène de concentration des compagnies aériennes leur a permis
d'augmenter les prix de nouveau.

COURBE DE LAFFER
La courbe de Laffer démontre que les recettes de l'État augmentent si le taux d'impôt est soit augmenté si on part
de zéro et qu'on va jusqu'à un certain taux soit réduit si on part d'un taux d'impôt à 100% et qu'on va jusqu'à un
certain taux. Ainsi, la réduction d'un taux d'imposition qui est déjà très élev permet l'accroissement des recettes
de l'État et pas leur diminution. Dans cette perspective, les partisans des sciences économiques des ressources
ont défendu la réduction des impôts américains. Les déficits budgétaires croissants ne semblent pas avoir
entièrement vérifié la théorie de la courbe de Laffer.

Graphique G-MAC14.3
La loi américaine de rétablissement économique de 1981 a réduit le taux d'imposition
marginal d'impôt sur le revenu personnel de 23%. Le fait que les revenus des impôts sur le
revenu personnel aient à peine diminu semble confirmer la théorie de Laffer. Cependant, les
tranches d'imposition n'ont pas été ajustées à l'inflation jusqu'en 1985, et cela peut expliquer
pourquoi les revenus n'ont pas diminué.

LA CROISSANCE ECONOMIQUE

Le but de ce chapitre est d'identifier les sources de la croissance économique,


notamment en se penchant sur l'expérience des Etats-Unis.

DEFINITION DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE


La croissance économique peut être mesurée par le taux de croissance
du produit national brut (PNB). On peut aussi, pour une mesure plus pointue, prendre le taux de croissance du
produit national brut par personne pour évaluer la hausse du niveau vie par individu.

Le taux de croissance réelle annuelle du PNB a été approximativement de 3,5% aux Etats-
Unis pendant la deuxème moiti du siècle dernier. Le taux annuel de croissance du PNB par
personne a été d'environ 2,0% pour la même période.

DECLIN DU TAUX DE CROISSANCE DE LA PRODUCTIVITE


Le taux de croissance de la productivité des Etats-Unis dans les années 1990 est passé d'une moyenne de 3% par
an à moins de 1% par an au début des années 90. Cette diminution semble être attribuable à une baisse du taux
d'épargne, assortie d'un progrès technologique moindre, d'un vieillissement du capital et une diminution de la
qualité du travail (liée à une détérioration des normes éducatives).

L'évolution de la productivité dans les années 1990 au Japon était aux environs de 8%, et
elle a permis un taux de croissance du PNB de 6% par an. Cependant, dans la seconde
partie des années 1990, l'économie du Japon est entrée dans une période de récession, tandis
que celle des Etats-Unis a débuté une période de prospérité.

SOURCES DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE


Une étude d'Edward Dennison a démontré que la croissance économique peut s'expliquer par l'amélioration soit
des facteurs de production (ou ressources) soit de la productivité.

Aux Etats-Unis, Dennison montre que près de 68% de la croissance économique s'explique par l'amélioration de
la productivité.

Cette hausse de la productivité s'explique elle-même par de meilleures qualifications professionnelles, un


accroissement de l'échelle de production et un progrès des technologies.

Le taux de croissance annuelle du PNB des Etats-Unis de 3,5% se décompose comme suit :
2,8% imputables à une amélioration de la productivité, 0,7% imputable à la croissance de la
main d'oeuvre. L'amélioration de la productivité est donc un facteur de la croissance plus
important que l'évolution des facteurs de production eux-mêmes.

TAUX D'EPARGNE
La croissance économique et la formation du capital exigent un taux élevé de l'épargne (L'épargne correspond au
renoncement à la consommation pour permettre la production de moyens de production, ce qui donne un
rendement général accru.). Le taux de l'épargne aux Etats-Unis est tombé dans les années 1990 en dessous de
6%, alors qu'il dépassait 17% au Japon.
Plusieurs études récentes ont critiqué l'importance donnée aux bénéfices à court terme par
les compagnies américaines, et la préférence des ménages pour la consommation. Ces deux
tendances ont contribu au ralentissement de l'investissement et de l'économie aux Etats-
Unis dans les années 1980-90.

LOI DES RENDEMENTS DECROISSANTS


La loi des rendements décroissants a posé la question de la faisabilité de la croissance économique. Les
ressources sont limitées et fixes, les améliorations du rendement ne sont pas possibles au-delà d'une certaine
limite, en outre, l'espace sur terre est limité et reste inchangé quoiqu'il arrive, par conséquent, on ne peut pas
imaginer des améliorations illimitées et une croissance continue et infinie.

L'effet de la loi des rendements décroissants est particulièrement conséquent si le taux


d'évolution de la population dépasse le taux de croissance de la productivité. Beaucoup de
pays en voie de développement ont une croissance de la population extrêmement élevée,
certains au-dessus de 20% par an.

MALTHUS
Malthus a montré que la population se développe à un rythme de croissance géométrique (1,2,4,8,16,...), tandis
que la croissance des ressources (la terre en particulier) est limitée au mieux à un taux arithmétique (1,2,3,4,..). Il
en déduit qu'à coup sûr famine et guerre sont à venir. Cependant, les prévisions de Malthus ne se sont pas
complètement vérifiées, en partie en raison des améliorations technologiques.

Beaucoup de pays industrialisés sont passés par une transition démographique (ou les
familles tendent à être réduites quand les revenus sont plus hauts). Le taux annuel de
croissance de leur population a chuté en dessous de 2% par an, et, dans certains cas, est
passé à des valeurs négatives. Dans ces conditions, alors que de plus en plus de pays
passent par leur transition démographique, les prévisions morbides de Malthus sont de
moins en moins valables.

CRITIQUE DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE


La croissance économique a été mise en question par divers auteurs qui mettent l'accent sur la détérioration de
notre environnement et de nos valeurs culturelles.

Les préoccupations récentes propos de l'écologie globale ont mis en avant la détérioration
de la qualité de la vie touchée par les atteintes à la qualité de l'air et de l'eau. Les partisans
de la croissance économique tout prix pointent cependant du doigt les réglementations sur
l'environnement et leur reprochent d'être coûteuses pour les entreprises et de compromettre
la croissance économique nationale.

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