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Remerciements :

Je tiens à exprimer mes remerciements à l'ensemble des personnes de près ou de


loin qui m'ont soutenu et permis de réaliser ce travail.

Je souhaiterai remercier mon encadrant M. Luc GOSSENS pour son suivi et


pour son énorme soutien, tout au long de cette formation de licence
professionnelle.

Enfin, j'adresse mes plus sincères remerciements à ma chère famille, surtout mes
parents qu'ils m'ont toujours encouragés moralement et matériellement.
Sommaire :

Introduction

1- Les causes et les conséquences de l’analphabétisme ;


 Causes de l’analphabétisme.
 Conséquences de l’analphabétisme.

2- L’analphabétisme, obstacle au développement du


pays ;
 Au niveau social.
 Au niveau économique.

3- Le taux d’analphabétisme de la population


marocaine ;
 Entre 1960-2014, entre femme-homme et entre population rurale-
population urbaine.
 Au niveau régional.

4- Comment éradiquer le phénomène ?

Conclusion
Introduction :

L'analphabétisme est l'incapacité ou la difficulté à lire, écrire et compter, le plus


souvent par manque d'apprentissage.
Il se distingue de l'illettrisme1, terme utilisé quand la personne a été scolarisée
mais que cet apprentissage n'a pas conduit à la maîtrise de la lecture et de
l'écriture ou que cette maîtrise a été perdue.

 Définition de l’UNESCO :
L'analphabétisme est l'incapacité de lire et d’écrire. Mais cette notion a évolué
au cours du temps.
En 1958, l'UNESCO donnait la définition suivante de l'alphabétisme : « une
personne est alphabète si elle peut à la fois lire et écrire, en le comprenant, un
énoncé simple et bref se rapportant à sa vie quotidienne »2. L’Unesco soutenait
ainsi l’idée d’une « éducation fondamentale », principalement centrée sur les
compétences en lecture et en écriture2. Analphabète était alors un terme
« générique », qui ne considérait pas le parcours (scolaire) de la personne.
Dans les années 1960-1970, combattre l'analphabétisme a de plus en plus été
considéré comme une condition nécessaire de la croissance économique et du
développement national. En 1965, le Congrès mondial des ministres de
l'éducation sur l'élimination de l'analphabétisme a mis en avant le lien existant
entre alphabétisme et développement, et proposé pour la première fois le
concept d'alphabétisme fonctionnel : « L'alphabétisation doit être considérée non
comme une fin en soi mais comme un moyen de préparer l’homme à un rôle
social, civique et économique qui va au-delà des limites de la forme
rudimentaire de l'alphabétisation consistant simplement à enseigner la lecture et
l’écriture. »3
En 1978, l’UNESCO adopte une définition de l'alphabétisme fonctionnel,
toujours en vigueur: « Une personne est alphabète du point de vue fonctionnel si
elle peut se livrer à toutes les activités qui requièrent l’alphabétisme aux fins
d’un fonctionnement efficace de son groupe ou de sa communauté et aussi pour
lui permettre de continuer d’utiliser la lecture, l’écriture et le calcul pour son
propre développement et celui de la communauté. »3.
 Définitions nationales :
Les conceptions de l'alphabétisation et de l'alphabétisme au niveau des nations
tendent à ressembler à celles présentées par l'UNESCO, mais il subsiste
néanmoins des variations intéressantes. Ainsi, une enquête fut réalisée par
l'UNESCO dans 105 pays entre 1993 et 2004 pour objectif de déterminer les
différentes définitions nationales. Environ 80 % des pays définissent
l'alphabétisme comme la capacité de lire et/ou d’écrire un énoncé simple dans
une langue nationale ou une langue autochtone4.
Selon les pays, l'alphabétisme peut être défini par l'aptitude à lire facilement ou
difficilement une lettre ou un journal, la capacité de lire et/ou d’écrire un énoncé
simple dans une langue nationale ou une langue autochtone, l'aptitude à lire et
écrire des phrases simples (dans certaines langues ou dans une langue
quelconque) ou encore l'alphabétisme peut dépendre du niveau d'instruction
atteint. Au Mali, quelqu'un est considéré comme analphabète s'il n'a jamais été
scolarisé, même s'il sait lire et écrire. En Chine, quelqu'un est considéré comme
alphabète s'il connaît un minimum de 2 000 caractères dans les zones urbaines,
1500 dans les zones rurales4.
L’objet de ce travail est d’établir une analyse sur l’analphabétisme au Maroc.
Dans la première section nous tenterons de comprendre les causes et les
conséquences de ce phénomène.
Dans la deuxième section nous allons essayer de voir comment l’analphabétisme
freine le développement du pays.
Ensuite, nous allons présenter quelques statistiques sur le niveau
d’analphabétisme au Maroc.
Finalement, ce que le gouvernement vise à réaliser face à ce phénomène.

1- Les causes et les conséquences de l’analphabétisme :

 Causes de l’analphabétisme :
Il existe quatre types de facteurs qui provoquent l’analphabétisme :

 Facteurs socio-économiques :
Origine sociale ou ethnique, pauvreté, chômage, assistance sociale, sous-
développement, malnutrition ou exclusion sociale ;

 Facteurs familiaux :
Dévalorisation de l’éducation ou de la lecture, analphabétisme des parents,
manque d’encadrement, éclatement de la famille, violence familiale ;

 Facteurs individuels :
Handicape, trouble d’apprentissage, manque de motivation, maladie,
maternité, travail ;

 Facteurs scolaires :
Pratiques pédagogiques, programmes, évaluation, cheminement scolaire, style et
rythme d’apprentissage, climat scolaire, organisation de l’école.

 Conséquences de l’analphabétisme :

Une première conséquence, consiste en la difficulté pour la personne


analphabète de s’intégrer à la collectivité. Souvent, ces personnes ont honte de
leur handicape et essaient de le cacher le mieux possible.
Une seconde conséquence, intimement liée à la première, a trait à l’exclusion et
à la marginalisation. Les personnes analphabètes éprouvent un sentiment
d’infériorité devant leur difficulté à s’exprimer et craignent de ne pas utiliser les
mots justes. Des études démontrent que ces personnes avouent se sentir
quotidiennement exclues de la vie publique et politique, et sont ainsi privées
d’une légitime participation à la vie sociale et démocratique.
En dernier lieu, l’analphabétisme constitue un frein majeur à ces personnes
pour trouver du travail. En effet, de plus en plus d’entreprises recherchent de la
main d’œuvre qualifiée afin de mieux s’ajuster à un marché de jour en jour plus
hostile.
2- L’analphabétisme, obstacle au développement du
pays :

Il est reconnu de façon universelle que le niveau d’alphabétisation et de


l’éducation de la société a des incidences importantes sur le développement
économique des pays et sur les conditions sociales des populations.
Ainsi, l’investissement en capital humain est une nécessité incontournable pour
permettre à la majorité de la population de participer à l’effort de
développement, de tirer la croissance économique, d’améliorer la productivité et
de créer la richesse.
L’apprentissage de la lecture et de l’écriture n’est pas seulement une opération
didactique, mais un processus cognitif indispensable à l’intégration des
individus dans leur environnement socio-économique, avec comme retombées
positives :

 Au niveau social :
La maitrise de la poussée démographique, la mortalité maternelle et infantile ; la
santé et l’instruction des enfants restent largement conditionnées par le niveau
d’éducation et d’alphabétisation de la société en général, et des femmes et
jeunes filles en particulier.

 Au niveau économique :
Voici quelques-unes des conséquences de l'analphabétisme sur le travail et le
développement des entreprises et de l'économie en général :
- frein au développement des entreprises et de l'économie; 
- frein à l'utilisation de nouvelles technologies et à la modernisation; 
- diminution de la productivité et des gains; 
- diminution de la qualité des produits; 
- augmentation du nombre d'accidents de travail et des coûts; 
- augmentation des coûts de formation des ouvrières; 
- augmentation du nombre d'erreurs de production et de fabrication; 
- augmentation des pertes et des bris d'équipement; 
- augmentation des coûts reliés à la santé et à la sécurité au travail.
3- Le taux d’analphabétisme de la population
marocaine :

 Entre 1960-2014, entre femme-homme et entre population


rurale-population urbaine :
L’analphabétisme au Maroc a connu une baisse significative. Le taux
d’analphabétisme est passé de 87% en 1960 à 32% en 2014, soit une baisse de
55% sur un demi-siècle (54 ans), précise le Haut-Commissariat au Plan (HCP)
dans sa note d’information publiée à l’occasion de la journée mondiale de
l’alphabétisation. Selon le HCP, ce phénomène demeure une caractéristique de
la population féminine et rurale. En effet, le taux d’analphabétisme des femmes
s’élève à 41,9% contre 22,1% pour la population masculine. Dans sa note, le
HCP signale que 47,7% de la population rurale est analphabète en 2014 au lieu
de 22,2% pour la population urbaine. La baisse de l’analphabétisme au Maroc a
été plus accentuée chez les jeunes de moins de 25 ans.

Le taux d’analphabétisme des populations des 10-14 ans et des 15-24 ans se
situe respectivement à 3,7 et 10,8% au lieu de 36 et 42% en 1994, soit une
baisse de plus de 30 points sur 20 ans. Le HCP note qu’en dépit d’une baisse du
fléau, il reste relativement élevé chez les personnes âgées de 50 ans et plus,
notamment chez les femmes. Il était estimé à 87% en 1994 et se situe encore à
61% en 2014. A ce sujet, il faut préciser que le taux relatif au sexe féminin est
de 76,4% contre 45,6% en 2014 pour le taux relatif au sexe masculin. Malgré
ces avancées dans la lutte contre ce phénomène, des disparités de taille
persistent au niveau régional et entre les milieux urbain et rural. 

 Au niveau régional :
Les régions de Béni Mellal-Khénifra (38,7%) et de Marrakech-Safi (38%)
enregistrent les taux d’analphabétisme les plus élevés. Viennent ensuite la
région de Fès-Meknès avec 35,2% et les deux régions Drâa-Tafilalet et Souss-
Massa avec 34%.
Avec un taux d’analphabétisme de 20,3% la région de Laâyoune-Sakia El
Hamra vient en tête des régions les plus alphabétisées, suivie par la région de
Dakhla-Oued Eddahab avec 23,9% d’analphabètes. Pour le reste des régions, le
taux d’analphabétisme de la population de 10 ans et plus se situe à 32,1% dans
la région de l’Oriental puis 26,4% dans la région de Casablanca-Settat. Dans la
région de Guelmim-Oued Noun, il s’élève à 31,7%, la région de Tanger-
Tétouan-Al Hoceïma (30,8%) et la région de Rabat-Salé-Kénitra (28,4%).
L’écart des chiffres le plus important entre le milieu urbain et le milieu rural au
niveau des régions a été enregistré à Casablanca-Settat avec 30 points tandis que
la région de Laâyoune-Sakia El Hamra connaît le plus petit écart avec 7 points
de différence, suivie par la région de Dakhla-Oued Eddahab avec 9 points,
signale le HCP. Par ailleurs, l’écart le plus important entre la population
féminine et la population masculine au niveau régional a été enregistré dans la
région du Souss-Massa avec 24 points en faveur du sexe masculin. En revanche,
l’écart le plus faible a été enregistré dans la région de Dakhla-Oued Eddahab,
soit
9 points. La région de Laâyoune-Sakia El Hamra arrive en deuxième position
avec 14 points d’écart en faveur du sexe masculin.

Taux d’analphabétisme par sexe et par âge,


RGPH 1994
100 97

90 87
79
80 75
70 67
62
60
54 54
50 47 46
42 40
40 36
29
30 25
20

10

0
10-14 15-24 25-34 35-49 50 et +

Masculin Féminin Total

Taux d’analphabétisme par sexe et par âge,


RGPH 2014
100

90

80 76.4

70
61
60
53.3
50 45.6
38.7 40
40

30 28.2
26.2

20 17.5
14.6
10.8
10 7.0
3.1 4.3 3.7
0
10-14 1 Masculin Féminin
2 Total 3 50 et +
4- Comment éradiquer le phénomène ?
C'est l'une des questions posées au ministre délégué auprès du ministre de
l'Education nationale et de la formation, Khalid Berjaoui, (en 2016) lors de la
séance des questions orales à la chambre des représentants.
Et selon le ministre haraki, les programmes gouvernementaux de lutte contre
l'analphabétisme visent à alphabétiser 1,2 millions de Marocains par an. Selon
lui, le programme piloté par l’Agence nationale de lutte contre l’analphabétisme
(ANLCA) donne la priorité aux jeunes qui ont entre 15 et 34 ans. Le programme
d'alphabétisation donne également la priorité aux zones rurales et semi-urbaines,
pour ainsi former la population active illettrée et non formée, a ajouté Khalid
Berjaoui.

Ainsi, L’alphabétisation dans les mosquées : 300.000 bénéficiaires


chaque année

Le ministère des habous et des affaires islamiques vise chaque année 300.000
bénéficiaires du programme de lutte contre l’analphabétisme dans les mosquées.
Ainsi, sur la période 2015-2020, 1,5 million de personnes devraient bénéficier
de ce programme, qui vise à réduire le nombre encore assez élevé
d’analphabètes au Maroc. Pour l’exercice 2016-2017, le total des bénéficiaires
s’est élevé à 300.000. Notons que le total des bénéficiaires dans le milieu rural a
atteint les 44,67%. L’encadrement est assuré par 7.652 encadrants y compris des
formateurs, des conseillers pédagogiques, des coordinateurs régionaux et
provinciaux dans 6.862 mosquées. Signalons que le total des bénéficiaires du
programme a atteint 2.101.214 bénéficiaires durant la période comprise entre
2000 et 2015, contre 2.697.839 bénéficiaires entre 2000 et 2017.
Conclusion :

Malheureusement, malgré les progrès constatés au cours des dernières années en


matière de lutte contre l'analphabétisme, la réalité de l’enseignement est toute
autre, notamment en raison de la réduction des budgets de l’éducation. Au
Maroc, en dépit des discours de l'Etat sur l'éducation, l’enseignement est à la
dérive, la scolarité obligatoire n’existe que dans les textes.
C’est ce que l’on appelle « l’illettrisme fonctionnel », à savoir le fait d’avoir
oublié ou de n’avoir jamais acquis correctement le niveau de lecture et d’écriture
nécessaire dans la vie quotidienne.
De plus, l’accès de tous les enfants en âge de fréquenter le primaire à un
enseignement gratuit et de qualité acceptable et l’élimination des disparités entre
les sexes ne sont pas encore des réalités sur le terrain.
Certains prédisent que l'analphabétisme dans la population masculine des
pays d'Afrique du Nord ne disparaîtra pas avant la fin de 2025 et dans le cas des
femmes pas avant 2040.
 

Bibliographie :
1- Besse J.-M. (2003). Qui est illettré ? Paris, Retz. 223 p.
2- UNESCO EPT 2006 : L'alphabétisation, un enjeu vital, page 161 (chapitre 6
[archive])
3- UNESCO EPT 2006 : L'alphabétisation, un enjeu vital, page 162 (chapitre 6
[archive])
4- UNESCO EPT 2006 : L'alphabétisation, un enjeu vital, page 167 (chapitre 6
[archive])
NOTE D’INFORMATION DU HAUT-COMMISSARIAT AU PLAN A
L’OCCASION DE LA JOURNEE INTERNATIONALE DE
L’ALPHABETISATION DU 8 SEPTEMBRE 2017

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