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1. Introduction
Lors de l’exploitation d’une carrière des Pyrénées-atlantiques, un bloc s’est propagé
en dehors de son périmètre, a causé des dégâts matériels et a mis en péril la vie des
habitants, ce qui a entraîné une interruption partielle de l’exploitation (Guittard et
Virely, 2010). La figure 1 présente les dégâts causés aux habitations.
Figure 1 . Photographies de deux des trois blocs ayant atteint le pied de versant
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2. Présentation du site
2.1. Données topographiques
La carrière est ouverte dans les premiers contreforts de la zone nord pyrénéenne, ici
constituée de calcaires du Crétacé. Les terrains y sont plissés selon des axes de
directions dominantes Est-Ouest. Nous nous trouvons ici dans le flanc nord de l’aire
anticlinale des Genies. Le Castet Mauhèit culmine à 781 mètres d’altitude ; il est
individualisé par deux accidents tectoniques qui se traduisent par deux talwegs
profonds. Cette configuration, entre deux failles, a fortement tectonisée le massif qui
présente une pseudo-schistosité par endroit. De plus, des fentes de cisaillement sont
visibles à l’affleurement. La figure 2 monte le flanc ouest du Castet, sur lequel les
blocs se sont propagés, qui présente une végétation arbustive abondante.
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Les calcaires sub-récifaux, que l’on y rencontre au sommet Le Castet (point 781 m ;
Figure 2), forment la base de l’ensemble Aptien-Albien des chaînons Nord-
pyrénéens. Ce sont des calcaires massifs gris bleutés cristallins, en gros bancs, à
Rudistes (bivalves marins) et à polypiers (coraux).
La figure 3 montre la trajectoire suivie par la masse rocheuse mise en branle lors de
l’exploitation et le dispositif de protection existant. Après dislocation dans le versant,
trois blocs distincts sont allés jusqu’en pied de versant, deux d’entre eux ont percuté
des bâtiments. On peut constater que la piste, à l’origine en concassé, a été
compactée au cours du temps par la circulation des engins venant purger le piège.
Cette observation se traduit dans les modèles par une prise en compte du fond de
fosse comme du « rocher sain », donc avec des coefficients de restitution importants.
Il s’agit d’une composante importante pour la compréhension de l’incident.
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A l’issue de l’étude, la fosse a été redimensionnée pour toute l’exploitation (figure 5).
La zone d’étude a été découpée en 6 secteurs distincts dont les géométries sont
homogènes : les pentes, les hauteurs et les orientations de talus et la largeur de la
plate-forme existante. Rappelons que le piège à cailloux existant n’est qu’une simple
plate-forme de largeur variable comprise entre 12 et 20 mètres selon les secteurs,
bordée côté aval par un merlon de sécurité. Les différentes simulations montrent
qu’une fosse de 3 mètres de profondeur sur une largeur maximale de 14 mètres est
efficace jusqu’à des coefficients de forme de 1,4.
4.1. Objectif
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Pir3D avec les mêmes paramètres de départ que Propag (blocs de 10m3, lancé à
1m/s à l’horizontale sur du rocher sain).
Les paramètres d’entrée du modèle sont les mêmes. En ce qui concerne les
coefficients de restitution, nous avons utilisé les valeurs par défaut proposées dans
les deux applications, celles-ci apparaissent dans le Tableau 1.
Tableau 1 . Coefficients de restitution par défaut pour de la roche saine dans les
deux logiciels
La trajectoire la plus défavorable, telle qu’elle ressort des lancés effectués par
Pir3D a été comparée à celle obtenue avec Propag sur un profil en long établi « à
dire d’expert » (dans le logiciel Propag le profil en long 2D du terrain, en abscisses
curvilignes, est une donnée d’entrée ; l’opérateur choisi celui qui lui semble le plus
pénalisant).
Les profils de trajectoires sélectionnés par les deux méthodes sont semblables pour
les secteurs 1 et 2 (hauteurs maximales de rebonds voisines à 20 cm près), alors
que ce n'est pas le cas pour les autres secteurs. Pour les profils 3 et 4 nous avons
donc importé les trajectoires les plus défavorables de Pir3D dans Propag et
effectué les mêmes lancés. Le tableau 2 montre les différences de hauteurs de
rebonds observées.
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Tableau 2 . Hauteur maximale des rebonds à l’intérieur de la fosse sur les 4 premiers
secteurs homogènes
Par ailleurs, la comparaison des résultats fournis par les deux logiciels indique des
distances d'arrêt similaires. Propag, donne des valeurs d'énergie plus élevées que
Pir3D. Ces résultats s’expliquent par la petite valeur du coefficient de restitution
normal utilisé par Propag (Rn = 0,20 - roche saine) par rapport à un grand
coefficient tangentiel alors que la valeur du coefficient de restitution normal de
Pir3D est plus élevé (Rn = 0,55 pour la roche saine). Avec Propag, les rebonds
sont donc plus plats, plus longs et avec plus d'énergie.
5. Conclusion
Un travail de comparaison de ces deux approches a pu être mené car le site d’étude
s’y prête particulièrement : une géométrie et une géologie simple et bien connue.
Sans aucune modification du paramétrage par défaut de Pir3D, la trajectoire de
l'éboulement qui a eu lieu en fin 2010 est similaire à celle de la simulation, à savoir :
le nombre de rebonds sur la terrasse et l’impact sur la maison. Il s'agit d'un résultat
satisfaisant mais qui demandera à être comparé avec d’autres évènements déjà
survenus.
Les distances d'arrêt fournies par Propag et par l'approche probabiliste de Pir3D
sont semblables, les deux semblent être efficaces pour la cartographie des risques.
En ce qui concerne le réalisme de Pir3D, deux types de variables probabilistes sont
disponibles pour représenter les paramètres physiques des sols, la distribution
normale semble être la plus favorable, en particulier en termes de propagation, que
la distribution uniforme (toute valeur possède la même probabilité de tirage).
Néanmoins, ce choix de réparation ne vaut pas s’il n'y a pas d'événements antérieurs
pour le justifier. Précisons qu’en ce qui concerne les paramètres initiaux des blocs
(position, masse, conditions de départ) seule la distribution uniforme est disponible.
Les tableaux 3 et 4 ci-après présentent les avantages et inconvénients des deux
méthodes utilisées dans ce travail.
2D 3D
Facile d’utilisation (peu de paramètres Bonne visualisation des propagations, met
variables) en évidence des trajectoires complexes
Sélection à dire d’expert de la trajectoire Requiert un modèle numérique de terrain
en abscisse curviligne et un ajustement des paramètres précis
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Déterministe Probabiliste
Facile d’utilisation Les incertitudes sont intégrées
Toujours le même résultat Le résultat peut être très défavorable
Cette étude souligne que Propag produit des rebonds plats et longs. Il est donc
approprié pour la cartographie des risques, basée sur les distances maximales
d’atteintes. Parallèlement, il demeure l’outil dimensionnant pour la réalisation de
parades (fosse, merlon, écran,…). Il propose une trajectoire « enveloppe » du bloc
qui définit les limites d’atteinte ainsi que les paramètres cinématiques : vitesse en
tout point, hauteur de vol, extension maximale, angle et vitesse (i et r) pour chaque
impact. Une solution pour améliorer son utilisation pourrait consister à appliquer un
coefficient de sécurité pour la conception des ouvrages de protection.
L’application Pir3D est utile pour définir des couloirs de propagation de blocs et des
probabilités d’atteinte même si une réflexion sur les multiples paramètres d’entrée
reste à mener. Enfin, en trois dimensions, l’ouvrage de protection demeure encore
difficilement modélisable et les hauteurs de rebonds sont parfois approximatives.
Remerciements
Les auteurs remercient Lauriane FARGIER pour le travail de Master effectué au sein
du Laboratoire Régional des Ponts et Chaussées de Toulouse.
Références bibliographiques
Guittard J., Virely D. (2 décembre 2010). Rapport géotechnique « Carrière d’ASSON Mise en sécurité
contre les chutes de blocs », N° 20-64-109-2010/20-122-2-335
Fargier F. (septembre 2011). Master Thesis « Rockfall Trajectory-Simulation Software: From Theory
to Application » - University of Natural Ressources and Life Sciences, Vienna, N°0941259
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