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< Vous êtes prisonniers d’un système de civilisation qui vous pousse plus ou moins à détruire le monde
pour survivre > a dit Daniel Quinn [écrivain américain, éco-philosophe et futurologue]
Compte tenu de l’accroissement des populations urbaines, en effet avec l’augmentation de la population et
les besoins de vie qui l’accompagne, l’urbanisation est devenue le seul remède afin d’organiser la ville,
celle-ci non seulement concerne l’organisation de l’habitation mais aussi tout ce qui s’agit de commodités
comme le fait d’avoir des commerces et des institutions à la disposition de tout les habitants, la
construction de nouvelles voies de communication(des routes et des autoroutes et les voies ferrées pour la
circulation du TGV) ,en peu de mots c’est le fait de reconfigurer le territoire, occuper l’espace, restructurer
profondément l’économie dans le but principal est d’améliorer le mode de vie des habitants.
D’autre part, il faut savoir qu’à nos jours la richesse des nations ne se mesure plus par leurs PIB mais plus
tôt par l’existence d’un système urbain, puissant, fort, attractive et capable de concurrencer des villes dans
le monde.
Certes, le processus d’urbanisation doit impérativement être continu et irréversible mais pas au détriment
de l’environnement qui malheureusement en souffre ces derniers temps en plus du non respect des
normes et des réglementations, ce qui fait courir notre planète des risques environnementaux et
écologiques inévitables.
La circulation automobile, les problèmes de bruit, la gestion des déchets, la fumée polluante des usines
sans oublier l’exploitation des carrières pour construire les routes et enfin la déforestation et la disparition
des paysages inondés par des barrages participent grandement aux modifications de l’environnement.
C’est pour cela, il est nécessaire de s’interroger sur les différents facteurs qui participent à cette
amplification des dégâts en ville et voir par cette recherche s’il existe un moyen de conciliation entre
l’urbanisme et l’environnement.
Le nombre de la population a connu une augmentation exponentielle ces dernières années, ce qui nous
mène à déduire que les êtres humains sont devenus une force environnementale d’importante croissance.
Cette augmentation récente de la population mondiale a amplifié les effets de nos activités agricoles et
économiques. Mais la croissance de la population humaine a caché ce qui peut être une interaction
hommes-environnement encore plus importante, tandis que la population mondiale double, la population
mondiale vivant en milieu urbain triple. D’ici à quelques années, plus de la moitié de la population mondiale
vivra en zone urbaine.
Le niveau et la croissance de l’urbanisation diffèrent considérablement selon la région .Les pays latino-
américains sont ceux où la plus forte proportion de la population vit en milieu urbain. Mais l’Asie de l’Est et
l’Asie du Sud vont probablement connaître les plus forts taux de croissance durant les 30 prochaines
années. Alors la croissance et la redistribution de la population de notre planète vont probablement en
affecter ses systèmes naturels et les interactions entre les environnements urbains et les populations.
Les populations urbaines et leur environnement s’affectent mutuellement. Les personnes en milieu
urbain changent leur environnement à travers leur consommation de nourriture, d’eau, d’énergie et
de terres. L’environnement urbain pollué affecte à son tour la santé et la qualité de vie des
populations urbaines. Les personnes qui vivent en zone urbaine ont des modèles de consommation
très différents des résidents en zone rurale. Par exemple, les populations urbaines consomment bien
plus de nourriture, d’énergie et de biens durables que les populations rurales.
D’autre part, Les populations urbaines consomment non seulement plus de nourriture, mais elles
consomment aussi plus de biens durables. Ces biens durables sont plus souvent utilisés par tout un
foyer que par un seul individu. Les foyers urbains sont plus petits que les foyers ruraux, en partie
parce que les taux de fécondité sont plus bas. Et avec le temps, ils continuent à se réduire au fur et à
mesure que les revenus et l’éducation augmentent. Ceci suggère que le taux de consommation de
biens durables en zone urbaine va probablement augmenter bien plus que le simple taux de
croissance de la population. Et la plupart des biens durables ont besoin d’énergie sous forme
d’électricité pour fonctionner. Sans oublier que la consommation d’énergie pour l’électricité, le
transport, la cuisine et le chauffage est bien plus forte en milieu urbain que dans les villages ruraux.
La consommation urbaine d’énergie aide à créer des îlots de chaleur qui peuvent modifier les
modèles météorologiques locaux et la météo en aval des îlots de chaleur. Et ces derniers deviennent
des pièges pour les polluants atmosphériques, ce qui influence négativement sur l’environnement.
N .B : Le phénomène d’îlots de chaleur résulte de l’impact des cités qui irradient de la chaleur vers
l’atmosphère à un taux de 15 % à 30 % moindre que les zones rurales.
En revanche, certaines autres activités humaines : transport, industrie, agriculture, chauffage ont un
impact sur la qualité de l’air et les émissions de gaz à effet de serre. Le développement de ces
activités sur un territoire entraîne une augmentation de la consommation de l’air sain et des rejets
polluants dans l’air et dans la nature. Par ailleurs, les modifications climatiques ont un impact sur la
qualité de vie et la sécurité des populations.
Mais ce qui est le plus important à savoir c’est que la plupart des effets des zones urbaines sur
l’environnement ne sont pas forcément linéaires. En effet ce qui détermine en grande partie la taille
des impacts environnementaux est la manière dont les populations urbaines se conduisent leur
consommation et leurs modes de vie et non pas seulement leur taille.
Les lois juridiques qui cadrent la relation entre l’urbanisme et l’environnement :
Depuis le début du protectorat jusqu’en 1992, le Maroc a connu différents textes de lois de
l’urbanisme. Et parmi ces textes qui ont une relation directe avec l’urbanisme on distingue :
Dahir du 27 janvier 1931 autorisant l’établissement des plans d’aménagement pour les
centres et les banlieues des villes
Dahir du 20 Safar 1352 (14 juin 1933) relatif aux lotissements
Dahir du 7 Kaada 1371 (30 Juillet 1952) relatif à l'urbanisme
Dahir du 20 Moharrem 1373 (30 Septembre 1953) relatif aux lotissements et
morcellements
Loi 25-90 relative aux lotissements et aux groupements d’habitation et morcellements
Loi 12-90 relative à l’urbanisme du 17 juin 1992 .
Et afin de réguler l’incidence des activités humaines sur la nature, le gouvernement a mis en place
des études qui permettent d’anticiper l’impact environnemental d’un projet avant même qu’il ne soit
finalisé. Ceci permet, par exemple, d’inclure la biodiversité et l’équilibre des écosystèmes dans la
conception de chaque projet.
L’analyse a porté sur l’appréciation de l’atteinte des objectifs de la procédure de dérogation qui sont,
principalement, de nature économique, socio-spatiale et environnementale. Le but étant de mettre
en évidence les différents impacts de la dérogation sur le territoire national en soulignant les
éléments jugés tant positifs que négatifs de cette pratique administrative sur le devenir des contenus
et contenants de l’espace.
Malgré tous ces impacts positifs, la dérogation a aussi entraîné plusieurs dysfonctionnements.
L’impact sur l’environnement, et le manque de visibilité, de maîtrise, d’extension urbains qui peuvent
découler d’une gestion urbaine dérogatoire au cas par cas, peuvent avoir un impact négatif global sur
l’espace, notamment urbain.
Les déchets :
L’augmentation des activités humaines produit une augmentation des déchets de différents
types : ménagers, industriels, agricoles… recyclables ou non. Mais Le projet urbain propose
la possibilité d’améliorer la collecte des déchets ainsi que leur traitement, on se basant sur
ces étapes :
N.B : Un chantier vert est le prolongement naturel des efforts de qualité environnementale et de
respect des principes du développement durable mis en place lors de la réalisation de travaux.
URBANISME DURABLE :
Définition :
La notion de développement durable s’affirme de plus en plus dans le contexte national. La prise de
conscience est bien réelle et la mise en œuvre est amorcée autant dans le débat public que dans les
politiques institutionnelles.
L’ajout de l’adjectif « durable » dans la définition classique de l’urbanisme, insiste sur l’ambition
de promouvoir les villes et l’architecture par l’adoption de nouvelles modalités d’aménagement
capables de mettre en valeur les espaces urbains mais aussi la reproduction des ressources sur le
long terme et l’orientation de la planification générale des projets urbains aux différentes échelles
d’urbanisme.
L’objectif premier est de garantir une meilleure qualité urbaine. Dans le même temps, l’urbanisme
durable illustre la contribution de l’urbanisme par la prise en compte des principes du
développement durable dans ses différents aspects relatifs au développement économique et social,
à l’équilibre environnemental ainsi qu’au volet culturel.
Le Développement Durable est un enjeu primordial pour les populations actuelles et futures.
Le développement durable conjugue trois principes fondamentaux :
En outre, il repose sur une dynamique de partenariat et de concertation entre public, privé et société
civile, dénommée «Gouvernance».
Il peut adopter deux formes : «la planification» qui met en place le cadre, notamment juridique, pour
agir sur le territoire, «l’urbanisme opérationnel» qui organise le foncier et les équipements publics.
Dans l’urbanisme, il y a toujours une étape préalable de bilan de l’état actuel et d’hypothèses
d’évolution. Cette étape est dorénavant l’occasion de mesurer les effets du développement urbain
sur l’environnement et d’envisager toutes les solutions, soit pour atténuer ces effets, soit pour les
valoriser.
Définition :
Ville durable est une expression qui désigne une ville ou une unité urbaine respectant les principes
du développement durable et de l'urbanisme écologique, qui cherche à prendre en compte
simultanément les enjeux sociaux, économiques, environnementaux et culturels de l'urbanisme pour
et avec les habitants.
• Pourcentage de population résidant à moins de 500 mètres des transports publics en service au
minimum toutes les 20 minutes pendant les périodes de pointe.
• Pourcentage de la population ayant aisément accès aux transports publics, par groupe d'âge, sexe
et personnes ayant des besoins spécifiques.
• Pollution sonore.
Zurich (suisse) :
Riche en espaces verts, dotée d’une énergie relativement faible en carbone, ainsi que d’un
système de gestion des déchets efficients, la capitale suisse est en tête du classement. Mais ce
qui la différencie des autres, c’est surtout sa politique énergétique. Zurich pourrait bien être la
première ville 2000 watts, c’est à dire la première ville dans laquelle les habitants n’auraient
besoin que de 2000 watts de puissance continue pour vivre. Comment ? Grâce à une politique de
sobriété et d’efficacité énergétique volontariste. Actuellement, la ville est à une puissance
moyenne de 4200 watts par habitant, soit près de 30% de moins que la moyenne européenne
(plus de 6000).
Stockholm (Suède) :
Première ville à remporter le titre de Capitale Verte européenne, Stockholm met tout en œuvre
pour être plus écolo. Capitale des cyclistes, Stockholm limite les émissions de CO2 en imposant
un péage aux automobilistes. Les espaces verts et l’urbanisme ne sont pas en reste : toute la ville
est conçue de manière à respecter les principes du développement durable, grâce à des comités
Agenda 21* et des comités d’experts qui appliquent des méthodes scientifiques au
développement de la ville. Ainsi, avant tout programme d’urbanisme, Stockholm réalise des
écobilans et des analyses de cycle de vie afin de privilégier les solutions les plus écolo.
L'Agenda 21 : est un plan d'action pour le XXIe siècle adopté par 182 chefs d'État lors du sommet de
la Terre à Rio de Janeiro en juin 1992. Il concerne les collectivités territoriales : régions,
départements, communes, ainsi que les établissements publics comme les communautés de
communes et les communautés d'agglomération.
S’inscrivant dans les 17 objectifs tracés par le programme universel du développement durable
intégré pour l’après2015, le Ministère de l’Urbanisme et de l’Aménagement du Territoire œuvre à
soutenir ces objectifs notamment celui d’édifier des villes et des établissements humains, ouverts à
tous, sûrs, résilients et durables et ce, à travers le lancement d’un programme national de
l’urbanisme durable qui se base sur quatre piliers opérationnels et stratégiques qui sont ceux de la
planification stratégique durable, de la résilience des territoires, de la durabilité des territoires et de
la transformation numérique des territoires :
• favorisent une nouvelle approche de la densité et des formes urbaines comme moyens de
revitaliser les villes, de lutter contre l’étalement urbain, et d’atteindre de meilleures performances
énergétiques et environnementales, en optant pour la mixité des fonctions, l’économie en espace et
en énergie et en optimisant l’utilisation des réseaux et des modes doux .
Pilier 3 : Durabilité des Territoires : En matière de durabilité des territoires, de nouvelles approches
innovantes sont en cours de développement au niveau des villes marocaines notamment, celles des
éco-quartiers et des éco-cités, la promotion de l’agriculture urbaine, l’amélioration de la
performance énergétique des villes, le développement du potentiel de densification des villes, le
recyclage du foncier, le renouvellement urbain, la réhabilitation des carrières dans les villes,
l’aménagement des berges des oueds et des rivières…, et ce, dans la perspective et l’ambition de la
co-construction de la ville durable.
Les nouveaux termes de références pour les documents d’urbanisme intégrant les principes de
l’urbanisme durable :
Les nouveaux documents d’urbanisme ont pour objectifs de mettre en exergue les principes de
l’urbanisme durable consistant à prendre en compte les aspects relatifs au développement
économique et social ainsi qu’à l’équilibre environnemental du territoire concerné :
•Assurer à la population un cadre de vie sûr, adapté et à même de satisfaire les besoins et les
attentes des citoyens dans leur diversité.
•Créer les conditions d’une économie dynamique, équilibrée, ouverte à tous et équitable.
•Considérer les terrains comme une ressource précieuse à utiliser de la façon la plus efficace et
appropriée en évitant ainsi le mitage et la dispersion des zones périphériques.
•Concilier entre les deux modes, celui du renouvellement urbain et de l’extension urbaine tout en
préservant l’équilibre entre le centre et la périphérie.
•Présenter suffisamment de densité, d’intensité, d’activité et d’utilisation pour que les services tels
que les transports publics soient viables et efficaces et pour que les temps de déplacements soient
optimisés.
•Maîtriser les besoins en déplacements et mobilités urbaines tout en intégrant les principes
d’accessibilité multimodale et leurs impacts sociaux.
•Comporter des infrastructures planifiées et de qualité permettant de créer de bonnes conditions
d’intégration sociale, culturelle et économique.
Depuis la fin des années 2000, des projets affichés comme « éco-quartiers » ou « quartiers durables
» ou « villes vertes » ont été lancés au Maroc. A l’échelle du pourtour méditerranéen, le pays est, en
nombre, le champion des projets urbains labellisés « durables ». Deux projets de ville nouvelle
pilotés par Al OMRANE (Sahel LAHYIATA et CHARAFATE) visent, dès 2010, ce qualificatif, auxquels on
peut ajouter les projets du développeur Alliances (BAB DRAA, CASA-SINDIBAD) ou encore ceux de
CDG Développement (caisse de développement et de gestion). Enfin, plusieurs villes (ou projets dans
ces villes) ont été déclarées « ville verte ». Ainsi, après la ville d'IFRANE, d'autres villes comme
RABAT, BENSLIMANE et BENGUERIR s’inscrivent dans cette dynamique.
Ces nouvelles qualifications montrent que l’éco-urbanisme prend de l’importance dans l’action
urbaine et signent, c’est notre hypothèse, une évolution des modes de faire du projet urbain dans le
royaume vers des opérations plus écologiques, mais aussi plus inclusives et pilotées par une
gouvernance élargie aux autorités locales et à la société civile. En partant d’une étude de cas, le
projet « ville verte » situé à BENGUERIR, il sera possible de montrer les écarts et décalages entre les
affichages maximalistes d’un écologisme vertueux et la réalité du terrain, marquée par la fragile
diffusion (néanmoins réelle) du développement durable dans les politiques publiques. Nous
tenterons de nuancer l’hypothèse posée en préalable et ce, à la lumière d’autres éco-(grands) projets
en cours d’étude.
La Ville Verte de BENGUÉRIR, conçue comme un laboratoire national où l’OCP (anciennement Office
Chérifien des Phosphates) veut expérimenter tous les ressorts de l’urbanisme de demain avec un
nouveau modèle de planification urbain qui replace la nature et le savoir au cœur de la cité, de
nouvelles conceptions architecturales fondées sur des matériaux bioclimatiques et de modes de
gouvernance des services urbains fondés sur des énergies renouvelables.
Contexte et justification :
Prévue sur une superficie de 1000 ha pour une population de 100.000 habitants, la ville Verte de
BENGUÉRIR est située à proximité du site de l’OCP et mitoyenne de la ville de BENGUÉRIR. Elle
dispose d’une localisation idéale puisqu’elle est à 30 minutes de Marrakech et à 90 minutes de
Casablanca. Le projet est idéalement situé par rapport aux grands axes de circulation du pays. Il est
situé sur l’axe autoroutier Casablanca Marrakech avec des connexions routières ouvrant sur la ville
de SAFI et de BENI MELLAL.
De même, la ville est à proximité de la double voie ferroviaire sur l’axe Casablanca -Marrakech et est
de surcroît à moins d’une heure de route des deux plus grands aéroports internationaux du
Royaume, celui de NOUACEUR et celui de MARRAKECH.
Ce chantier sera réalisé en trois phases sur une période d’une dizaine d’années et sera à l’avant-
garde en matière environnementale dans la maîtrise des émissions de CO2 pour les transports (pistes
cyclables, bus électriques…). Le cahier des charges de la Ville Verte intègre également les normes
d’une gestion responsable de l’eau (double circuit : eau potable-eaux grises, stockage des eaux de
pluie, recyclage des eaux usées). La future cité prévoit également l’usage des techniques de
valorisation des déchets par les filières appropriées et le recours aux énergies renouvelables et
propres (éolienne, solaire, biomasse).
Le plan de réalisation de la ville s’inscrit dans le cadre d’un cahier des charges rigoureux et conforme
à la plus haute certification internationale en la matière. En effet, la ville verte Mohammed VI vise la
certification Leed for Neighborhood Development (LEED ND). Selon le Directeur Général de la société
d’aménagement et de développement vert (SADV), «C’est le premier projet de cette ampleur à viser
cette certification en Afrique».