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Conception Et Calcul Des Structures de Bâtiment HTTPS
Conception Et Calcul Des Structures de Bâtiment HTTPS
Polycopié de cours
Dr ATEF DAOUD
2
SOMMAIRE
CHAPITRE 0 : Eléments de conception des bâtiments _______________________ 4
1- Position de l’ingénieur dans les phases de construction : ____________________ 4
1-2 La Maîtrise d'Ouvrage _______________________________________________________ 4
1-2 Le cabinet d'Architecture _____________________________________________________ 4
1-3 Les bureaux de Maîtrise d'Œuvre _______________________________________________ 5
1-4 Les bureaux d'études techniques _______________________________________________ 5
1-5 Les bureaux de contrôles _____________________________________________________ 5
1-6 Les entreprises _____________________________________________________________ 6
3-Semelle en béton armé continue sous mur (ou sous voile en béton armé) : _______ 47
3-1 Dimensionnement : _________________________________________________________ 47
3-2 Méthode des bielles : _______________________________________________________ 48
2.1.1. Topographie
Avant de se lancer tête en avant dans les études et calculs de structures, il est
souhaitable, en tout premier lieu, d'examiner globalement l'ouvrage dans son
environnement
Actuellement, vu la progression de l'immobilier et de la construction de bâtiments en
Tunisie, les bons terrains plats et portants se font de plus en plus rares. A partir de
cette situation, on se retrouve fréquemment confronté à l'élaboration de projet sur des
terrains pentus ou torturés.
L'adaptation au sol des ouvrages est donc primordiale pour la stabilité et la pérennité
des constructions (problème de stabilité de talus, de glissements, d'instabilité de
pentes, de pendages de sous-sol, de fouilles avoisinantes, etc.).
Dans un terrain chahuté, il sera peut être financièrement préférable de supprimer
quelques buttes plutôt que de réaliser des redents et différences de niveaux des
structures (figure 1).
définir les courbes de grands glissements et donc le principe approprié des fondations
et des éventuels ouvrages de soutènement.
Cas de bâtiment partiellement projeté dans un talus naturel et remblais de surface
(Figure 2, schéma en haut). Il a été prévu, avec l'accord de tous les intervenants, de
réaliser des fondations par pieux armés et ancrés dans le sol consolidé sous-jacent aux
lignes de rupture suivant l'angle de frottement interne.
Autre cas d'adaptation au sol un peu délicate : Un bâtiment d'habitation élevé en pied
de colline (figure 2, schéma en bas). Comme un sous-sol était envisagé, il a fallu
tailler la base du talus, afin de pouvoir réaliser la fouille générale et monter les
structures de ce sous-sol.
Cette opération pouvait entraîner une instabilité du terrain et engendrer des
glissements de surface et d'ensemble.
Afin d'éviter ces complications, un enrochement définitif a été effectué avant le début
des travaux.
Figure 2 :
Semelles superficielles : Si le sol est portant, pas de problème majeur. Une solution
par semelles superficielles, raidies ou non, peut être envisagée. Il faudra néanmoins
satisfaire à quelques obligations des règles de l'art :
- Ponctuellement, si des poches de terrains médiocres sont rencontrées, la substitution
par mise en place de gros béton doit être prévue (poche de tourbes par exemple ou
zone de dessouchage).
- L'assise de ces semelles devra permettre de satisfaire aux conditions de mise hors
gel, surtout dans le cas de sols argileux.
- Les tassements différentiels entre files ne doivent pas excéder le 1/500 de la distance
séparative (2 cm maxi).
- Enfin, si des décalages de niveaux sont nécessaires entre certaines files de semelles,
la disposition de ces dernières doit se faire, suivant une pente maximale de 2/3 (Figure
4)
Fondations profondes : Par contre, si les couches de terrains de surface sont
médiocres, les tassements sous semelles peuvent être prohibitifs. Dans ce cas, une
solution par pieux ancrés (avec effort de pointe), par pieux flottants (sans effort de
pointe) ou par micro-pieux sera préférée. Cette solution très sécurisante tant sur le
plan de la capacité portante que sur celui du tassement, présente cependant quelques
difficultés :
- Les fondations profondes devront être dimensionnées pour reprendre les efforts
horizontaux dus au vent, au séisme et aux poussées des terres dans le cas de bâtiments
partiellement enterrés.
- Elles devront reprendre les efforts horizontaux dus à la présence d'éventuels
bâtiments contigus sur semelles ou radier.
- Si la qualité du sol risque d'être affectée par l'action sismique, les pieux ou micro-
pieux seront vérifiés au flambement.
Prévoir des fondations profondes pour des constructions d'une certaine importance
avec un poids élevé est, à priori, la solution idéale. Par contre, le problème est plus
délicat dans le cas de bâtiments légers, type maison individuelle ou bâtiment en
simple RDC, pour lesquels cette solution risque d'être trop coûteuse. Il pourra être
alors préférer, dans cette configuration, si le sol le permet, un principe d'assise par
remplacement du terrain médiocre par un matelas de répartition (grave ciment ou
grave parfaitement compactée) ou par réalisation de puits.
Radiers : Dans le cas intermédiaire, la réalisation d'un radier général, nervuré ou non,
permet de fonder le bâtiment sur des couches de substitution ou des hérissons de
répartition parfaitement compactés.
Renforcement des sols : Il arrive sur certaines opérations de trouver des sols d'assises
non consolidés (portance très faible et granulométrie très lâche), de caractéristiques
mécaniques hétérogènes et localement très médiocres. Il faut alors passer soit avec
une solution de pieux soit avec une solution de traitement spécifique de renforcement
des sols, afin de leur conférer des qualités de portance acceptables. Pour obtenir une
amélioration des sols, plusieurs solutions techniques peuvent être envisagées :
- La substitution : Evacuation de tous les matériaux présentant des caractéristiques
mécaniques insuffisantes et remplacement par un matériau de bonne qualité
soigneusement compacté.
- Les colonnes ballastées : Forages à la tarière et remplis de grave.
- La vibroflottation ou vibrocompaction : Traitement par vibrations profondes qui
permet un aménagement granulométrique et donc une consolidation du sol.
- L'injection solide : Colonnes à Module Contrôlé - CMC - par exemple (Forage et
injection à faible pression d'un mortier de ciment + matelas de répartition en grave
réalisé en 2 couches
- Le préchargement : Chargement du terrain par mise en place temporaire de terre
rapportée, préalablement à la réalisation du dallage, afin d'accélérer le tassement
potentiel du terrain d'assise en place.
2.1.3. Hydrogéologie
L'étude de sol doit également prévenir et mettre en évidence la présence de nappes, de
sources ou de circulations d'eaux souterraines. La présence d'eau peut entraîner le
choix de solutions techniques lourdes et coûteuses. Il est donc essentiel de les
appréhender dés le début de l'élaboration du projet.
A chaque fois qu'il y a présence d'eau, il y a lieu de se préoccuper des trois points
capitaux suivants :
- La résistance locale d'ouvrages aux actions de l'eau combinées avec les autres
actions (sous pression sur dallage, poussées hydrostatiques et poussées des terres sur
des murs enterrés, etc.).
- La stabilité d'ensemble ou locale du bâtiment au soulèvement.
- L'aptitude à la fissuration des parois compte tenu des critères d'étanchéité demandés.
Matelas drainant sous dallage : Cette solution peut être envisagée lorsque le niveau
de la nappe phréatique reste sous celui du dallage, tout en fleuretant avec, ainsi que
dans les cas de présence non pas d'une nappe omniprésente mais de circulations
ponctuelles d'eau.
Ce matelas est constitué d'une couche plus ou moins importante de grave drainante
(40 à 60 cm de 20/60 par exemple) avec mise en place de drains en épis permettant de
récolter et d'évacuer les eaux circulant sous le bâtiment. En règle générale, cette
solution est couplée avec la réalisation d'un drainage périphérique.
Figure 6 : Différents types de cuvelage (1) Cuvelage extérieur (2) Cuvelage intérieur (3)
Cuvelage à structure relativement étanche
Par contre, s'il est fondé sur semelles superficielles, notre paroi devra reprendre les
descentes de charges mitoyennes, en plus des efforts des terres, et dans ce cas, un
déplacement en tête pourrait entraîner un tassement non négligeable du terrain d'assise
de cet existant, et donc un sinistre assuré. La mise en œuvre de tirants ou de butons est
donc très souvent nécessaires.
Cas d’une résidence à Biarritz en France (deux niveaux de sous-sols implantés le long
d'un bâtiment existant en R+5), pour lequel une paroi de soutènement, en pieux
sécants, butonnée en tête, a été réalisée. Cet ensemble de pieux formant une paroi
fermée, il a été possible d'épauler les butons sur les parois latérales.
De même, le cas sur un chantier de bâtiment d'habitation, une paroi identique a été
mise en place pour maintenir une vieille bâtisse existante à conserver le long d'un
nouveau bâtiment sur sous-sol. Par contre, la paroi de maintien n'étant que frontale,
les butons ont été remplacés par des tirants (pas de possibilité de bloquer les butons).
Retrait et dilatation : Ces deux éléments peuvent être pris en compte, dès
l'établissement du projet, pour le dimensionnement et le fractionnement de certains
éléments de structure.
Effectivement, en fonction de l'implantation géographique de l'ouvrage, sa longueur
ne devra pas dépasser une certaine dimension, afin d'éviter tout problème de dilatation
horizontale.
Pour les ouvrages dont la structure extérieure est réalisée en béton, le BAEL, a défini
ces longueurs maximales :
- 25 m dans les régions sèches et à forte opposition de température (c’est la valeur
généralement adoptée en Tunisie avec une tolérance de 20% soit les dimensions
maximales d’un joint ne dépassent pas les 30m)
- 50 m dans les régions humides et tempérées.
Il en est de même pour des éléments minces saillants en façades ou en extérieur, tels
que les bandeaux, balcons, loggias, coursives ou corniches.
La longueur de ces éléments, entre joints de fractionnement, doit être inférieure à
12.00 m, la longueur idéale de bloc sans renforcement d'armatures étant de 6.00 m (art
2.1.7 DTU20.1).
Enfin, lorsque certains ouvrages sont très longs, une solution, afin d'éviter les
fissurations dues au retrait à court terme, est de ménager des zones de bétonnage de
seconde phase.
Cas de la réalisation d'un quai au port du Havre en France : Les zones d'épaisseur plus
faibles aménagées pour recevoir les échelles ont été coulées en seconde phase, afin de
permettre au béton des portions de quai intermédiaires, d'une vingtaine de mètres, de
faire son retrait.
2.2.2. La sécurité incendie
Les principes de la sécurité incendie sont fondés sur :
- L'isolement des organes d’évacuation d'un bâtiment (couloirs et escaliers) par
rapport aux locaux recevant du public, et/ou des locaux entre eux.
- L'expulsion des fumées et gaz toxiques.
- La mise en sécurité des personnes
- L’intervention des services de sécurité et d’incendie
- L'évacuation des personnes.
A partir de ces divers points, il faudra donc tenir compte :
- Des valeurs de résistance au feu des structures et matériaux (SF, PF, CF).
- Des valeurs de réaction au feu des matériaux (M0 à M4 et les nouveaux classements
européens).
- Des isolements par rapport aux tiers ou aux locaux à risque particulier.
- Des éléments particuliers de désenfumage (parkings, locaux et circulations).
- Des principes d'évacuation des personnes (accès, cul de sac, largeur de passage,
distance à parcourir pour sortir).
Ces exigences techniques de sécurité sont définies dans les réglementations adéquates
:
- Arrêté du 25 juin 1980 : Pour les ERP (Etablissement Recevant du Public).
- Arrêté du 31 janvier 1986 : Pour les bâtiments d'habitation.
- Arrêté du 18 octobre 1977 : Pour les IGH (Immeubles de Grande Hauteur).
- Code du travail et divers arrêtés : Pour les bâtiments recevant des travailleurs.
- Divers arrêtés pour les établissements classés : Parkings, stockages hydrocarbures,
entrepôts et silos, etc.
- L'arrêté du 21 novembre 2002 pour la réaction au feu des produits de construction et
d'aménagement.
- L'arrêté du 2 mars 2004 pour la résistance au feu des produits de construction.
De plus, les Eurocodes et les règles FB (béton), FA (acier), BF (bois) et FPM
(poteaux mixtes) définissant les principes de calculs des structures au feu et donnent
des règles simplifiées pour assurer la résistance de certains éléments de construction
en fonction de la durée de mise au feu :
- Epaisseurs minimales de dalles, planchers, poutres, voiles et poteaux.
- Nombre de lits d'armatures dans les poutres.
- Enrobage minimal des aciers participant à la résistance de l'élément.
2- Actions et sollicitations:
Les actions et forces pouvant être appliquées à un bâtiment sont :
1- les charges permanentes
2- les surcharges d'exploitation courantes ou exceptionnelles
3- les charges accidentelles (séisme, incendie)
4- les charges climatiques (vent, neige)
5- les déformations imposées dues aux mouvements du sol
6- les charges dues au procédé d’exécution (résultant des données du projet)
7- les effets des variations de température : retraits et autres variations
dimensionnelles
Dans la quasi-totalité des cas, l’ensemble des actions auxquelles sont soumis les
bâtiments se résument : aux charges permanentes, aux charges d’exploitation et aux
actions climatiques (généralement le vent en Tunisie).
L’action G des charges permanentes doit être prise en compte avec le même
coefficient (1,35 à l’ELU et 1 à l’ELS) dans les différentes travées continues d’une
structure. Les cloisons sont considérées dans les charges permanentes.
Les charges d'exploitation sont celles qui résultent de l'usage des locaux par
opposition au poids des ouvrages qui constituent ces locaux, ou à celui des
équipements fixes. Elles correspondent aux mobiliers, aux matériels, aux matières en
dépôt et aux personnes, estimés pour un mode normal d'occupation. Ces charges sont
variables et ont une intensité qui change fréquemment et de façon importante dans le
temps. Les charges d'entretien correspondent aux matériels et matériaux qui peuvent
être placés sur les ouvrages lors des travaux de réfection et de transformation. Ces
charges d'exploitation, notées Qb, sont définies dans la norme NF P 06.001 (Tableau
2).
L’action Qb des charges d’exploitation peut ou non être prise en compte dans les
différentes travées par travée entière.
La norme NFP 06-001 traite des charges d'exploitation des bâtiments, de leur mode
d'évaluation et des valeurs de ces charges à introduire dans les calculs.
La valeur de base est susceptible d'un coefficient de dégression verticale dans le cas
des bâtiments à usage d'habitation ou d'hébergement pour lesquels est appliquée la loi
de dégression de base.
• Cette dégression n'est pas cumulable avec les réductions pour grandes surfaces.
• Lorsque des locaux commerciaux ou industriels occupent certains niveaux, ces
derniers ne sont pas comptés dans le nombre d'étages intervenant dans la loi de
dégression, et les charges sur les planchers correspondants sont pris en compte sans
abattement.
• Pour les bâtiments de bureaux, on applique la loi de dégression de base à la fraction
de la charge d'exploitation égale à cette dernière diminuée de 1 kN/m2.
• Dans les autres cas, les dégressions verticales sont fixées par les documents
particuliers du marché (D.P.M.)
Lorsque la charge d'exploitation de référence est la même pour tous les étages, cette
loi revient à prendre :
- sous le toit ou la terrasse : Qo
- sous le premier étage à partir du haut : Qo + Q1
- sous le deuxième étage à partir du haut : Qo+ 1,9 Q + 0,1 Qr
- sous le troisième étage à partir du haut : Qo + 2,7 Q + 0,3 Qr
- sous le quatrième étage à partir du haut : Qo + 3,4 Q + 0,6 Qr
- sous le cinquième étage à partir du haut : Qo + 4,0 Q + 1,0 Qr
- sous le sixième étage à partir du haut Qo + 4,5 Q + 1,5 Qr
- sous le septième étage à partir du haut et sous tous les suivants : Qo + 5 Q + 2 Qr
Charges concentrées
On considère pour tous les locaux une charge concentrée sur un appui de Φ 25 mm,
égale à 2 kN.
• Pour les garages et parcs de stationnement de voitures légères, on considère une
charge poinçonnante égale à 8 kN sur un carré de 10 cm de côté.
• Les valeurs et les surfaces d'application des charges concentrées correspondant à des
matériels lourds ou à des engins de manutention sont données dans les documents
particuliers du marché (D.P.M.).
Cloisons de distribution
• Elles sont assimilables à une charge répartie de 1 kN/m2 pour les cloisons légères de
poids inférieur à 2,50 kN/m et pour certains types de bâtiments (habitation, bureaux).
La valeur de la charge est ramenée à 0,50 kN/m2 pour les bâtiments d'habitation à
refends transversaux porteurs rapprochés.
• Dans les autres cas, les cloisons sont à compter telles que prévues sur les plans ou
telles que définies dans les documents particuliers du marché.
2-2 Sollicitations :
1- Règles générales :
Figure 14: Cas de poutre reposant sur Figure 15: Cas de poutre reposant sur
éléments en béton appareil d’appui
𝑏𝑒𝑓𝑓 ,𝑖 + 𝑏𝑤
𝑏𝑒𝑓𝑓 = 𝑀𝑖𝑛
𝑏
0,2𝑏𝑖 + 0,1𝑙0
Avec 𝑏𝑒𝑓𝑓 ,𝑖 = 𝑀𝑖𝑛 0,2𝑙0
𝑏𝑖
La figure 18 indique les différents cas de charge à considérer dans le cas d’une poutre
console.
1
Ne doit pas être prise en compte que dans le cas d’une travée prolongée par une console.
2-1 Définition:
Une dalle est un élément horizontal, généralement de forme rectangulaire, dont une
des dimensions (l’épaisseur h) est petite par rapport aux deux autres (les portées lx et
ly) (Figure 19). On désigne par lx la plus petite des portées. On s’intéresse au rapport
𝑙
des portées 𝛼 = 𝑥 ≤ 1. Dans le cas courant où il n’y a pas d’appareil d’appuis, les
𝑙𝑦
portées sont définies entre nus intérieurs des poutres ou des voiles porteurs.
Domaine d’application :
𝑙𝑥
On désigne par dalles sur appuis continus, les dalles dont le rapport des portées est
𝑙𝑦
supérieur à 0,4. Lorsque le rapport des portées est inférieur à 0,4, la dalle est calculée
comme une poutre-dalle de largeur unitaire, soit isostatique soit continue (dans ce cas,
on appliquera la méthode forfaitaire ou la méthode de Caquot pour déterminer les
moments de continuité (voir paragraphe 3).
𝐸 3
Avec 𝐷 = 12(1−𝜐 2 ) est la rigidité de la plaque
Les moments sont alors donnés par :
La résolution de ces équations nécessite une intégration numérique et c’est pour cette
raison que le BAEL propose des méthodes approchées sous formes d’abaques.
Comme𝜇𝑦 ≤ 1, ce qui signifie que le moment le plus important est dans le sens de la
petite port2e et par cons2quent, la direction parallèle aux petits cotés sera la plus
armée. Ce résultat qui peut paraître surprenant (on a tendance à vouloir mettre plus
d’acier si la portée est plus grande) vient du fait que la part des charges transmise dans
la direction de la petite portée est plus importante que celle transmise dans la direction
de la grande portée.
𝑀𝑤𝑥 + 𝑀𝑒𝑥
𝑀𝑡𝑥 + ≥ 1,25𝑀0𝑥 𝑒𝑡 𝑀𝑡𝑥 ≤ 𝑀0𝑥
2
Ce qui conduit à adopter les valeurs suivantes pour le moment en travée Mtx, en
fonction des valeurs des moments sur appuis (tableau 6) :
𝑙𝑥 1 𝑝𝑙 𝑥
𝑉𝑥 = 𝑝 𝛼 et 𝑉𝑦 = ≤ 𝑉𝑥
2 1+ 3
2
Aucune armature transversale n’est requise si:
- la dalle est coulée sans reprise de bétonnage,
- la contrainte de cisaillement conventionnelle par mètre de dalle :
𝑉𝑢 𝑓𝑐𝑗
𝜏𝑢 = ≤ 0.7
𝑑 𝛾𝑏
Dans le cas contraire, on augmentera l’épaisseur de la dalle. Si cette solution n’est pas
envisageable, on placera des aciers transversaux comme dans une poutre. Dans tous
les cas, la contrainte de cisaillement conventionnelle est limitée à :
- Min (0.2fcj/𝛾𝑏 ; 5MPa) k pour la FPP,
- Min (0.15 fcj/𝛾𝑏 ; 4MPa) k pour la FP ou la FTP, où k = Min (10h/3; 1) (h en m).
2-3-4 Ouvertures et trémies :
On dispose de part et d’autre des ouvertures, dans les deux directions, une section
d’acier équivalente à celle coupée. La transmission des efforts des barres coupées à
celles de renfort se faisant par des bielles à 45°, la longueur des barres de renfort est a
+ b + 2ls, où a et b sont les dimensions de la trémie. (Voir figure 22)
A titre d’exemple, les lignes de rupture d’un panneau de dalle encastré sur son
contour se composent de tronçons (Figure 23):
- Formant un angle de 45° avec les rives de panneau
- Ou parallèles à son grand côté
Dans le cas n°12, l’évaluation des charges transmises aux poutres ne pose pas de
difficulté. Elles sont proportionnelles à la surface de plancher que supporte chaque
poutre.
Dans le cas n°2, on définit les charges uniformément réparties équivalentes sur les
travées des poutres :
Pv : produisant le même effort tranchant aux appuis de la poutre de référence que la
charge apportée par la dalle
PM : produisant le même moment fléchissant à mi-travée de la poutre de référence que
la charge apportée par la dalle.
La figure 25 résume la notion de schémas équivalents de calcul.
Pour un panneau de dalle rectangulaire, les expressions de Pv et PM sont récapitulées
dans le tableau 10
Tableau 10 : Charges équivalentes
2
Ce cas correspond à une dalle pleine portant dans un seul sens (sens l x) et à une dalle nervurée (sens
des nervures)
c) les portées successives sont dans un rapport compris entre 0,8 et 1,25 (25%)
d) la fissuration ne compromet pas la tenue du béton armé et de ses revêtements (FPP)
𝑀𝑤 +𝑀𝑒 1,05𝑀0
1. 𝑀𝑡 + ≥
2 (1 + 0,3𝛼)𝑀0
(1+0,3𝛼)
2. 𝑀𝑡 ≥ 𝑀0 dans une travée intermédiaire
2
(1,2+0,3𝛼)
𝑀𝑡 ≥ 𝑀0 dans une travée de rive
2
3. la valeur absolue de chaque moment sur appui intermédiaire doit être au moins
égale à :
0,6M0 pour une poutre à deux travées,
0,5M0 pour les appuis voisins des appuis de rive d’une poutre à plus de deux travées,
0,4M0 pour les autres appuis intermédiaires d’une poutre `a plus de trois travées avec
M0 la valeur maximale du moment fléchissant dans la travée de référence (travée
isostatique indépendante de même portée et supportant le même chargement que la
𝑞
travée considérée) et 𝛼 = 𝑔+𝑞 le rapport des charges d’exploitation à la somme des
charges non pondérée. La schéma résume ces conditions.
Remarque : Lorsque, sur l’appui de rive, la poutre est solidaire d’un poteau ou d’une
poutre, il convient de disposer sur cet appui des aciers supérieurs pour équilibrer Ma =
0,15M0.
Mode opératoire Dans la pratique, on prend la valeur minimale des moments sur
appui Mw et Me (en valeur absolue), puis on calcule Mt par la formule des moments.
3-2-2-2Armatures longitudinales :
Lorsque les trois conditions suivantes sont réunies : q ≤ g, les charges sont réparties et
les moments sur appui sont pris à leur valeur absolue minimale (valeurs adoptées sur
la Figure), il est alors possible de déterminer de façon forfaitaire la longueur des
chapeaux et l’arrêt des barres, comme indiqué sur la Figure 26.
3-2-2-1 Hypothèses
Pour le calcul des moments sur appui Ma, on fait les hypothèses suivantes :
- seules les charges sur les travées voisines de l’appui sont prises en compte
- on adopte des longueurs de portées fictives l0, telles que :
- l0 = l pour les deux travées de rive,
- l0 = 0,8l pour les travées intermédiaires.
𝑙𝑤′ 𝑙𝑒′
𝑝𝑤 𝑙𝑤′2 𝐼𝑤 𝑝𝑒 𝑙𝑒′2 𝐼𝑒
𝑀𝑎 = − . − .
8,5 𝑙𝑤′ 𝑙𝑒′ 8,5 𝑙𝑤′ + 𝑙𝑒′
+
𝐼𝑤 𝐼𝑒 𝐼𝑤 𝐼𝑒
𝑃𝑒 𝑙𝑒′3 + 𝑝𝑤 𝑙𝑤′3
𝑀𝑎 = −
8,5(𝑙𝑤′ + 𝑙𝑒′ )
Pour le cas d’une charge concentrée Pe (figure 29), les moments sur appui
intermédiaire sont donnés par :
𝑙 ′2
1 𝑎𝑒 𝑎𝑒 𝑎𝑒 𝑃𝑒 . 𝐼𝑒
𝑀𝑎 = . ′ . 1− ′ . 2− ′ . ′ 𝑒′
2,125 𝑙𝑒 𝑙𝑒 𝑙𝑒 𝑙𝑤 𝑙𝑒
𝐼𝑤 + 𝐼𝑒
1 𝑎 𝑎𝑒 𝑎𝑒
On pose : 𝑘𝑒 = 2,125 . 𝑙 ′𝑒 . 1 − . 2−
𝑒 𝑙 𝑒′ 𝑙 𝑒′
Figure 28: Notation pour le calcul des Figure 29: Notation pour le calcul des
moments sur appui : cas de charge répartie moments sur appui : cas de charge
concentrée
1 𝑙2′ 𝐼3
𝑀2 = − . ′ .𝑀
2,125 𝑙2 𝐼3 + 𝑙3′ 𝐼2 1
Remarque :
Le moment M1 étant généralement négatif, le moment M2 est de signe positif.
𝑥 𝑥
𝑀𝑡 𝑥 = 𝜇 𝑥 + 𝑀𝑤 1 − + 𝑀𝑒 ( )
𝑙 𝑙
𝑙 𝑀𝑤 − 𝑀𝑒
𝑥𝑀𝑡𝑚𝑎𝑥 = −
2 𝑝𝑙
Dans la pratique, pour le calcul de xMtmax on ne s’intéressera qu’au cas de charge qui
conduit à la plus grande valeur du moment en travée. Pour les travées paires c’est le
cas de charge 2, tandis que pour les travées impaires, c’est le cas de charge 3 qui
conduit à la valeur maximale du moment en travée. (Figure 31)
𝑀𝑎,𝑖 − 𝑀𝑎,𝑖−1
𝑉𝑤𝑖 = 𝑉0𝑤 −
𝑙𝑖−1
𝑀𝑎,𝑖+1 − 𝑀𝑎,𝑖
𝑉𝑒𝑖 = 𝑉0𝑒 −
𝑙𝑖
V0w et V0e sont les efforts tranchants à gauche et à droite de l’appui i des travées
isostatiques de référence i-1 et i, respectivement,
Ma,i-1 , Mai , Ma,i+1 sont les moments sur les appuis i-1, i et i + 1, respectivement,
li-1 et li sont les portées des travées i-1 et i, à droite des appuis i-1 et i, respectivement
Le cas de charge correspondant aux efforts tranchants maximums sur l’appui i se
produit lorsque les deux travées adjacentes sont chargées et les autres déchargées
(voir Figure 32)
Figure 32: Cas de charge conduisant à l’effort tranchant maximal sur l’appui i
En pratique, le moment résistant d’un ensemble de barres est défini comme indiqué
sur la Figure.
Règle de décalage :
On tient compte de l’existence de bielles de béton inclinées à 45° en décalant dans le
sens défavorable la courbe enveloppe du moment fléchissant de 0,8h. Ceci revient
dans la plupart des cas à rallonger forfaitairement les aciers de 0,8h à chaque
extrémité.
Ordre d’arrêt des armatures
On procède à l’arrêt des armatures de façon symétrique et en commençant par les
barres les plus proches de l’axe neutre.
Epure d’arrêt de barres
En tenant compte des longueurs d’ancrage et de la règle du décalage, l’épure d’arrêt
de barres se construit en utilisant la courbe enveloppe des moments fléchissants. La
section d’acier des moments maximums est calculée, puis un choix sur le nombre de
barres est effectué. Si le ferraillage est composé de plusieurs lits, le moment résistant
repris par chacun des lits est tracé sur le diagramme des moments fléchissants.
L’intersection de ces droites de moment résistant avec la courbe enveloppe détermine
les arrêts de barres (il faut ensuite rajouter 0,8h).
La Figure 35 présente de façon théorique le tracé de l’épure d’arrêt de barres, en
prenant en compte la règle du décalage de la courbe enveloppe du moment
fléchissant.
En fonction du type de porteur on adoptera soit une semelle filante sous un voile soit
une semelle isolée sous un poteau, comme indiqué sur la Figure 37.
3-Semelle en béton armé continue sous mur (ou sous voile en béton armé) :
3-1 Dimensionnement :
La largeur de la fondation b’ est obtenue par la condition de portance du sol :
𝑁𝑠𝑒𝑟
≤ 𝜎𝑞
𝑏′
Nser étant la charge à l’Etat Limite de Service (ELS) transmise par la superstructure
(𝑏 ′ − 𝑏)
≤ 𝑑 ≤ (𝑏 ′ − 𝑏)
4
La semelle peut être non armée transversalement (figure 39 (a)) : On admet ce type de
fondation (on parle de semelle en gros béton) lorsque la hauteur de la fondation h est
au moins égale au double du débord (b’- b)/2 et que le mur transmet une charge
uniforme et centrée. Si le sol est très homogène, le ferraillage de chaînage n’est pas
nécessaire.
Lorsque la semelle est armée transversalement, la section d’acier transversale est
calculée par la méthode des bielles.
𝑥 𝑁𝑢 𝑥(𝑏 ′ − 𝑏)
𝑑𝐹 𝑥 = 𝑑𝑥 = 𝑁𝑢 𝑑𝑥
0 𝑏 ′ 𝑑𝑏 ′2
D’où la valeur de l’effort de traction dans les armatures à l’abscisse x :
𝑏′
2 𝑥
𝑏 ′ − 𝑏 𝑏 ′2
𝐹 𝑥 = 𝑑𝐹 𝑥 = − 𝑑𝐹 𝑥 = ( − 𝑥 2 )𝑁𝑢
2𝑑𝑏 ′2 4
𝑥 ′
−𝑏2
L’effort dans les aciers varie de façon parabolique et sa valeur est maximale au milieu
de la fondation (x=0). L’effort de traction dans les aciers à l’ELU est limité à Asfsu,
par conséquent, la section maximale (en x=0) d’acier à mettre en place est donnée
par :
𝑁𝑢 (𝑏 ′ − 𝑏)
𝐴𝑠 =
8𝑑𝑓𝑠𝑢
Les armatures secondaires, parallèles au mur, doivent être réparties sur toute la
largeur b’.
ŕ Si le sol est homogène, la section totale à disposer sur la largeur b’, exprimée en
cm2 est : Max [800/fe, A/5]
(A en cm2/m, b’ en m, fe en MPa) ; cette section ne peut être inférieure à 800/ fe cm2
et il faut au moins trois armatures filantes en partie basse.
ŕ Si le sol est hétérogène ou s’il y a des ouvertures à la base du mur, la partie de
semelle au-dessus de la zone de mauvais terrain ou au-dessous de l’ouverture est à
calculer comme une poutre.
4-1-1 Dimensionnement :
Les dimensions de la semelle sont obtenues par la condition de portance du sol :
𝑁𝑠𝑒𝑟
≤ 𝜎𝑞
(𝑎′ 𝑏 ′ )
La hauteur utile moyenne est obtenue par la condition de rigidité (figure 42) :
𝑏′ − 𝑏
≤ 𝑑𝑚𝑜𝑦 ≤ 𝑎′ − 𝑎
4
𝑎′ 𝑏′
=
𝑎 𝑏
En appliquant successivement dans chaque sens la méthode des bielles on obtient :
- Section totale As1 des armatures du premier lit parallèle au plus grand côté
(sens b’) réalisé avec des barres de diamètre 𝜙1
(𝑏 ′ − 𝑏)𝑁𝑢
𝐴𝑠1 =
8𝑑1 𝑓𝑠𝑢
- Section totale As2 des armatures du premier lit parallèle au plus petit côté (sens
a’) réalisé avec des barres de diamètre 𝜙2
(𝑎′ − 𝑎)𝑁𝑢
𝐴𝑠2 =
8𝑑2 𝑓𝑠𝑢
L’arrêt de barres s’effectue dans chaque sens d’une manière identique à celui de la
semelle filante.
La figure 43 donne un ferraillage type d’une semelle isolée sous poteau.
4-2 Semelle sous poteau sollicité par un effort normal et un moment de flexion
4-2-1 Dimensionnement :
On désigne par e0 l’excentricité par rapport au centre de gravité du béton seul prise en
compte dans le calcul des armatures de la section de base du poteau.
On suppose que b’ est la dimension de la semelle dans le plan de flexion du poteau.
Les dimensions de la semelle sont obtenues à partir de la condition de portance du
sol en adoptant le diagramme de réaction du sol de la figure 44.
𝑁𝑠𝑒𝑟
≤ 𝜎𝑞
𝑎′ (𝑏 ′
− 2𝑒0 )
𝑑0 ≤ ≤ 2𝑑0
Armatures supérieures
Si la charge est très excentrée, il faut prévoir des armatures pour équilibrer la traction
à la partie supérieure de la semelle sous l’effet de son poids propre et des terres qui la
surmontent. (figure 46)
𝑏′ + 𝑏 + 𝑑
𝑉𝑢2 = 𝑁𝑢 𝑠𝑖 2𝑒0 ≥
2
Remarque :
Les sections d’armature calculées correspondent à une fissuration peu préjudiciable. Il
convient de majorer ces sections de 10% et de 50% respectivement dans le cas de
fissuration préjudiciable et très préjudiciable.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES