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notions de base
de la
génétique
médicale
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PRÉFACE
Les progresses de la génétique humaine, couronnés par nombreux prix Nobel, ont révolutionnés
la médecine et ont attestés le rôle des facteurs héréditaires dans le déterminisme des maladies
humaines, ce qu’explique le rythme alerte du développement de la génétique médicale.
L’introduction de la génomique et les impératives de l’époque postgénomique ont generés des
changements majeurs en médicine en termes de : transcriptomique, protéomique, métabolomique,
nutrigénomique et pharmacogénomique.
Le développement de la génétique humaine n’a pas resté limité au niveau théorique, étant de
plus en plus appliqué en tous les domaines de la médecine.
Dans les conditions que toutes les maladies humaines ont une composante héréditaire, moins
ou plus importante, les découvertes de la génétique moderne pourront changer le diagnostic, la
prophylaxie et, en perspective, la thérapie des certaines maladies graves.
Ainsi, la médecine de l’avenir sera, indubitable, la médecine moléculaire, chaque maladie
sera abordée individuellement et chaque patient sera traité, en rapport avec son hérédité.
En ce contexte, l’école médicale est obligée d’offrir continuellement, en manière claire,
concise et actualisée, un quantum des notions et informations, raccordé aux problèmes quotidiens de
la pratique clinique.
Ce livre, „ Notions de base de la génétique médicale ” est un instrument utile pour les
étudiantes et les médecines, assurant la compréhension des mecanismes des maladies humaines en
correlations avec les possibilités du diagnostic clinique et paraclinique, les méthodes de prévention
ou du traitement des affections génétiques.
Ce livre essaye de présenter d’une manière logique, claire, synthétique et accessible la
complexité de la génétique médicale et l’auteur espère avoir la joie que cette approche sera utilisée
des plusieurs lecteurs.
Je consacre cette oeuvre pour ceux qui ont contribués a ma formation professionnelle et m’ont
encouragé pendant la découverte des secrets de ce fascinant domaine, qui est la génétique médicale.
I. LA CONSULTATION GÉNÉTIQUE
Le terme de maladie est défini comme un changement dans la structure et /ou la fonction
normale du corps, provoquée par des causes exogènes ou endogènes. Par rapport avec les facteurs
génétiques, les maladies humaines peuvent être classés en trois catégories: des maladies génétiques
(causées principalement par des mutations) des maladies multifactorielles (produites par l’interaction
de facteurs génétiques et ceux de l’environnement) et les maladies écologiques (produites par des
facteurs environnementaux). Cependant, même dans les maladies écologiques est une componente
génétique, parce que la réponse différentielle de l’organisme à l’action de facteurs exogènes (micro-
organismes, nourriture, médicaments, toxiques) ou la réparation les dégâts causés par des facteurs
environnementaux sont soumises à des mécanismes génétiquement déterminés.
Les maladies génétiques sont causées par des mutations (génomiques, chromosomiques ou
géniques) et à peu près le terme de maladies génétiques comprend à la fois les affections
chromosomiques ou monogéniques (produits presque exclusivement par des facteurs génétiques) et les
maladies multifactorielles (dans lequel il y a un déterminisme génétique manifeste par la
prédisposition à la maladie).
La consultation génétique est un acte médicale complexe et spécialisée, effectué par un
spécialiste en génétique médicale, qui vise à établir le diagnostic de la maladie, le degré
d’implication de facteurs génétiques dans la pathogénie de la maladie et, nécessairement, doit être
rempli par donner le conseil génétique au patient et à sa famille.
I.1. LA CLASSIFICATION DES MALADIES GENETIQUES
Selon le type de modifications génétiques, leur emplacement et action - peut être distinguer cinq
catégories de maladies génétiques: chromosomiques, monogéniques, mitochondriales,
multifactorielles et maladies causées par des mutations dans le génome des cellules somatiques.
I.1.1. LES MALADIES CHROMOSOMIQUES
Les maladies chromosomiques sont causées par des mutations chromosomiques ou
génomiques, qui déterminent des anomalies chromosomiques de nombre ou de structure. En fait
dans les maladies chromosomiques, les changements dans la structure de l’ADN peuvent être vu en
microscopie optique (par des techniques classiques ou techniques de cytogénétique moléculaire).
Les études cytogénétiques classiques ont estimé que la fréquence des anomalies
chromosomiques dans les nouveau-nés vivants est d’environ 6 ‰, mais ce valeur a été ajusté à 10 ‰
par les études cytogénétiques moléculaires.
La fréquence des anomalies chromosomiques est beaucoup plus élevé dans les premiers stades
de l’ontogenèse, dans des conditions où 50% des avortements spontanés dans le Ier trimestre ont une
cause chromosomique et 5% des décès néonatals sont produits par une anomalie chromosomique
déséquilibrée.
Les anomalies chromosomiques déséquilibrées (numériques ou structurelles) sont responsables
d’environ 600 syndromes plurimalformatives. Totes les anomalies chromosomiques déséquilibrée ont
des caractéristiques communes: causent une croissance et un développement anormale pré- et
postnatal, induisent un retard mental et des troubles de reproduction et produisent un syndrome
plurimalformative caractéristique pour chaque anomalie chromosomique.
Les anomalies chromosomiques structurelles équilibrées ne changent pas le phénotype du
patient, mais peuvent causer des troubles de la reproduction, qui se manifeste par la stérilité ou
l’infertilité.
6 Notions de base de la génétique médicale
I.1.2. LES MALADIES MONOGÉNIQUES.
Les maladies monogéniques sont causées par la mutation d’un allèle ou une paire de gènes
nucléaire. Les maladies monogéniques sont considérées des maladies mendeléene parce que la
transmission héréditaire de la mutation respect les lois établies par Mendel.
En fonction de la force relative des allèle mutant et normal, respectivement la localisation
chromosomique du gène mutant, les maladies monogéniques sont divisés en: maladies dominantes
autosomiques, dominantes liées au chromosome X, récessives autosomiques et récessives liées au
chromosome X.
La fréquence globale des maladies monogéniques aux nouveau-nés est estimé à environ 3%,
mais cette valeur est probablement sous-estimée, et l’introduction des techniques de génétique
moléculaire permettra des réajustements adéquats.
La plupart de ces maladies sont rares ou très rares. En revanche, le nombre des maladies
monogéniques est grand, d’environ 9000.
Les maladies monogéniques pour lesquelles sont connues le gène mutant, le type de mutation, la
protéine anormale codée par le gène mutant et le mécanisme par lequel il produit des effets pathogènes
primaires, secondaires et tertiaires sont considérés des maladies moléculaires. Ces maladies
représentent environ 40% des maladies monogéniques.
I.1.3. LES MALADIES MITOCHONDRIALES
Les maladies mitochondriales sont des maladies monogéniques causées par des mutations dans
l’ADN mitochondrial. Depuis les mitochondries représentent l’usine énergétique de la cellule, les
maladies mitochondriales ont une sévérité augmenté et sont caractérisés par des distorsions du
processus énergétiques dans les muscles et les nerfs en particulier. Les maladies mitochondriales sont
transmises matrilinéaires, compte tenu du fait que le zygote hérite presque la totalité du cytoplasme et,
implicitement, les mitochondries de la mère par les oeufs. Ainsi, une femme malade aura tous les
enfants touchés, tandis qu’un malade aura tous les enfants en bonne santé. Les maladies
mitochondriales sont rares et leur nombre ne dépasse pas 60.
I.1.4. LES MALADIES MULTIFACTORIELLES
Les maladies multifactorielles sont des maladies causées par des facteurs génétiques interagissent
avec l’environnement. La composante génétique est polygénique, représentée par l’action réduite,
mais qui résume plusieurs paires de gènes qui occupent des locus différents. Les facteurs génétiques
fournissent une prédisposition génétique, ce qui signifie une vulnérabilité particulière à l’action des
nuisances environnementales. La transformation de la prédisposition génétique à la maladie est soumis
à l’action combinée des facteurs génétiques et facteurs environnementaux. L’étude des maladies
multifactorielles révélé la distribution familiale de la maladie, mais sans la possibilité d’identifier un
type particulier de transmission héréditaire.
Les maladies multifactorielles sont des maladies courantes, touchant environ 10% de la
population. Ils peuvent être regroupés en deux grandes catégories. Les anomalies congénitales isolées
et le retard mental isolé peuvent être identifiés chez les enfants et ont une incidence globale de 20-
30‰. Les maladies communes de l’adulte sont des maladies qui affectent chacun plus de 1/1000
individus et leur fréquence globale est de 50 à 70‰.
I.1.5. LES MALADIES PAR MUTATIONS DU GENOME SOMATIQUE
Les mutations du génome somatique sont la conséquence d’un processus de mutation qui a lieu
en continu tout au long de la vie et affecte différents gènes impliqués dans la croissance cellulaire et le
La consultation génétique 7
développement. Ainsi, ces mutations ont une nature clonale, sont limités à certains tissus et ne sont pas
transmise à la descendance. Dans certains cas, une mutation particulière est héritée d’un parent,
conduisant à une prédisposition génétique à cette maladie, mais la maladie est conditionnée par
l’accumulation des autres mutations dans differents gènes. Des exemples de telles maladies sont la
plupart des cancers et certaines maladies auto-immunes et les maladies caractérisées par une
dégénérescence et un vieillissement prématuré. Dans l’ensemble, la maladie touche environ un quart
de la population adulte, mais cette valeur pourrait accroire en conditions que l’espérance de vie
augmente continuellement.
I.2. LES CARACTERISTIQUES GENERALES DES MALADIES
GENETIQUES
Dans les maladies humaines, il y a toujours une composante génétique, parfois crucial, parfois
à peine détectable. L’identification de la présence d’une composante héréditaire est essentiel dans le
conseil génétique, mais souvent difficile. La présence de ce composant peut être suggérée par
l’existence de certaines des caractéristiques suivantes: la distribution familiale, la transmission
généalogique, la manifestation congénitale, la concordance de caractère aux jumeaux monozygotes,
l’association avec un marqueur génétique, la présence de protéines anormales, la présence
d’anomalies chromosomiques ou la fréquence différente dans des populations différentes. Toutefois,
aucun de ces critères, pris isolément, n’est pas absolu et n’identifie pas la nature d’un caractère
héréditaire. Cela est possible seulement quand plusieurs caractéristiques sont présentes
simultanément.
I.2.1. LA DISTRIBUTION FAMILIALE
La distribution familiale d’un caractère héréditaire est représenté par la plus grande fréquence
des anomalies dans les membres de la famille par rapport à la population générale.
Ce critère n’est pas absolu, ni suffisante pour établir le caractère héréditaire de la maladie, parce
que parfois, une maladie héréditaire peut se produire de façon sporadique, à la suite de mutations de
novo. En outre, il y a des maladies non-héréditaires que ont une concentration augmenté dans la famille,
telles que le goitre endémique, la tuberculose, l’empoisonnement, etc.
Pour apprécier la répartition familiale d’un caractère est utilisé le test de concentration
familiale, qui est le rapport entre l’incidence de la maladie chez les parents des probandes et
l’incidence de la maladie dans la population générale. Une valeur plus élevée de 2 indique une forte
composante génétique.
I.2.2. LA TRANSMISSION GENEALOGIQUE
La transmission généalogique est caractérisée par l’héritage des parents d’un caractère et sa
transmission à la progéniture.
Ce n’est pas un critère absolu, car ils sont des caractères héréditaires qui ne sont pas transmis à
la descendance - par exemple les dysgénésies gonadiques 45,X (syndrome de Turner) et 47,XXY
(syndrome de Klinefelter) bien que sont des troubles génétiques, ils ne peuvent pas être transmis à la
descendance en raison de la stérilité primaire. Une situation similaire est observée dans des maladies
génétiques qui causent la mort de personnes avant l’âge de la reproduction (par exemple la
myopathie de Duchenne). Cependant, certains caractères non-héréditaires peuvent être transmis
transplacentaire de la mère à l’enfant mimant une transmission généalogique (par exemple, une femme
avec la syphilis va donner naissance à un bébé atteint de syphilis congénitale, parce que le parasite
Treponema pallidum traverse le placenta).
8 Notions de base de la génétique médicale
I.2.3. LA MANIFESTATION CONGÉNITALE
La manifestation congénitale caractérisée par la présence d’une maladie à la naissance n’est pas
valable pour toutes les maladies héréditaires, telles que certaines maladies héréditaires ne se
manifestent pas à la naissance (par exemple l’hypodontie ou les anomalies de la reproduction).
D’autre part, pas tous les caractères congénitales sont héréditaire, car il y a des nombreuses
malformations congénitales dues à l’action des facteurs environnementaux sur le foetus - par
exemple la phocomélie 1 induites par le traitement symptomatique des nausées de la grossesse avec
thalidomide.
I.2.4. L’IDENTITÉ DU CARACTÈRE AUX JUMEAUX MONOZYGOTES
Les jumeaux monozygotes sont génétiquement identiques, car ils viennent de la même cellule,
tandis que les faux jumeaux diffèrent génétiquement, étant des frères ordinaires qui ont été
développés simultanément. Ainsi, dans les maladies exclusives génétiques la concordance du
caractère est 100% aux jumeaux monozygotes. Si le caractère est multifactoriel, la corrélation
diminue aux jumeaux monozygotes, mais sa valeur est supérieure à celle observée chez les faux
jumeaux. En comparant concordances aux jumeaux monozygotes et jumeaux fraternels on peut
identifier la valeur de la composante génétique.
I.2.5. L’ASSOCIATION AVEC UN MARQUEUR GENETIQUE
Dans certains cas, les études statistiques ont identifiée une association entre une maladie
génétique et un caractère phénotypique normal considéré comme marqueur génétique. L’association
peut être expliquée par plusieurs mécanismes: les gènes codant pour les deux caractères sont liés,
occupant des locus voisins, l’un des gènes favorise l’apparition des troubles indépendants (par
exemple l’haute fréquence de l’ulcère duodénal chez les personnes avec groupe sanguin 0) ou
certains gènes peuvent avoir des effets multiples (pléiotropiques).
I.2.6. LES CAS ISOLÉS
Dans des nombreuses maladies génétiques, dans des familles différentes il y a un seul cas, dont
la présence peut être expliquée par la présence de mutations de novo.
I.2.7. LA FREQUENCE DIFFERENTE DANS DIFFERENTES
POPULATIONS
La fréquence des différents gènes dans différentes populations est le résultat de la sélection
naturelle, dont l’effet a été la concentration de certains gènes dans une région géographique
particulière. Par exemple, certaines mutations génétiques, telles que celles entraînent le déficience de
glucose-6-phosphate déshydrogénase ou une hémoglobinopathie sont plus fréquents dans les zones
où le paludisme est une maladie endémique, parce que les hétérozygotes pour ces conditions sont à
l’abri de l’action du parasite (Plasmodium falciparum) qui cause la malaria. Étant donné que le
paludisme a été longtemps une maladie incurable, les hétérozygotes pour les maladies mentionnées
ci-dessus ont une espérance de vie supérieure à celle des sujets normaux et leur mariage avec des
individus aussi hétérozygote a également perpétué et augmenté la fréquence de mutation dans la
population.
Une situation similaire existe en ce qui concerne les isolats géographiques, ethniques ou
religieuses, où par les mariages consanguins a été formé un pool de gènes mutants.
1
Focomelie - anomalie congénitale caractérisée par la fixation directement des armes à la ceinture scapulaire et des plantes à la ceinture
pelvienne, les autres segments du membre étant absents
La consultation génétique 9
I.3. L’EFFET DES MALADIES GÉNÉTIQUES SUR LA SANTÉ
Les effets des maladies génétiques (chromosomiques, monogéniques, multifactorielles, par
mutations du génome somatique) sur la santé d’une population sont importantes et variés.
Les maladies génétiques sont nombreux, étant connues plus de 14.000 maladies génétiques ou
conditionnés génétiquement. La plupart de ces maladies sont rares ou très rares, mais un certain
nombre de maladies génétiques ont une fréquence élevée de 1:500 - 1:10.000 naissances.
Un autre aspect est la grande diversité des maladies génétiques et l’atteint concomitente des
plusieurs tissus ou organes. Dans ces circonstances, il n’est pas surprenant que la pathologie
génétique est présente dans presque toutes les spécialités médicales.
Les maladies génétiques, pris ensemble, ont une fréquence accrue. Ainsi, on estime qu’environ
5-8% des nourrissons présentent une maladie génétique et que au moins 30-40% des individus
manifestent pendant la vie une maladie génétique ou génétiquement conditionnés. Si l’on ajoute les
troubles de la reproduction (stérilité et des fausses couches) peut être estimé qu’environ la moitié des
des produits de conception sont atteintes par une maladie totalement ou partiellement déterminée
génétique.
Les maladies génétiques sont une cause majeure de morbidité et de mortalité, en particulier
dans les pays civilisés. Ainsi, les maladies génétiques sont responsables d’environ 50% des décès
infantiles et près de la moitié des admissions à l’hôpital pédiatrique.
Les maladies génétiques sont chroniques et ont habituellement une évolution invalidante,
entraînant un handicap physique, psychique ou mixte. Grâce à ces caractéristiques, les troubles
génétiques entraînent l’augmentation des charges de la famille et / ou de la société aux soins pour les
patients handicapés.
Dans la plupart des cas, les maladies génétiques ne sont pas soumis à un traitement spécifique
basée sur le mécanisme pathogène, mais plutôt, dans une large mesure, leur présence peut être évité.
À cette fin, il est nécessaire de mettre en œuvre des programmes nationaux de dépistage et de
diagnostic prénatal, de dépistage néonatal ou de la famille concernée, afin d’assurer la détection
précoce des principales maladies génétiques.
Compte tenu des données ci-dessus, les maladies génétiques sont un véritable problème de
santé publique, car elles ont une fréquence élevée, sont graves et débilitantes, ont une transmission
héréditaires et peuvent être évitées.
I.4. LES OBJECTIFS DE LA CONSULTATION GENETIQUE
La consultation génétique est effectué par le médecin généticien. Son rôle est d’intégrer le
diagnostic initial des autres de spécialistes avec les éléments d’examen clinique, en conjonction avec
les données théoriques liés à de nombreux syndromes du cet domaine et les critères de distinction
entre les entités similaires. La consultation génétique a trois objectifs: le diagnostic de la maladie,
l’estimation des facteurs génétiques impliqués dans la pathogenèse de la maladie et de fournir un
conseil génétique.
Il est impératif que le diagnostic soit exact et complet, en identifiant tous les signes et les
symptômes, et de vérifier tous les systèmes. Pour atteindre ces objectifs sont nécessaires des
collaborations interdisciplinaires avec des autres cliniciens et spécialistes dans l’exploration, mais
le généticien formule finalement le diagnostic.
La détermination de la nature ou de la composante génétique de la maladie, est une activité
spécifique, qui permet la différenciation des maladies en: génétiques ou non-génétiques. Ceci est
réalisé par l’anamnese familiale et les explorations génétiques (analyse cytogénétique et moléculaire).
10 Notions de base de la génétique médicale
Le conseil génétique est un instrument médical précis par lequel le patient ou ses parents au
risque recevoir des informations concernant la nature et les conséquences de la maladie, le risque de
récidive et la manière dont les risques peuvent être réduits ou évités.
I.4.1. LES CONDITIONS D’OCTROI ET LES INDICATIONS DE LA
CONSULTATION GENETIQUE
La consultation génétique est généralement accordée dans deux situations: avant le mariage et
postnuptiale. Le conseil génétique prénuptial est exigé lors de future couple est consanguin, l’un des
deux est affecté, dans la famille de future couple il y a des cas de maladie génétique ou
génétiquement conditionnés. Les circonstances de l’octroi de la consultation génétique postnuptiale
sont remplies quand un couple a un enfant atteint d’une maladie génétique, le couple est stérile,
l’histoire reproductive du couple est marquée par des échecs (fausses couches ou des mort-nés) ou le
couple est impatient concernant l’évolution d’une grossesse.
Les principales indications de la consultation génétique sont:
- Des antécédents familiaux positifs. L’existence des personnes touchées dans la famille est
associée à un risque accru de récidive de la maladie. Dans le cas des mariages consanguins le
risque du couple d’avoir un descendant touchés par une maladie récessive est augmenté.
- L’âge maternel avancé (>35 ans) augmente le risque du couple d’avoir un enfant présentant une
trisomie, en particulier la trisomie 21 (syndrome de Down).
- Des troubles de la sexualisation ou de la reproduction (stérilité, fausses couches, morts-nés) -
Plusieurs fois, ces manifestations pathologiques sont générés par des anomalies chromosomiques
déséquilibrées chez un des maries.
- - Anomalies congénitales multiples - sont souvent causées par des anomalies géniques ou
chromosomiques, et le risque de récidive est important.
- - Le retard mental avec ou sans trouble des conduites. La plupart des cas d’arriération mentale
modérée ou grave sont causés par des facteurs génétiques (monogéniques ou chromosomiques),
ce qui implique un risque accru chez les descendants.
- - Les maladies monogéniques - les personnes touchées par une telle maladie ont un risque
important d’avoir une progéniture malade, selon le type de risque de maladie (récessif ou
dominant) et le sexe de la personne malade.
- La maladie multifactorielle - le risque est accru s’il y a des parents de premier degré touchés;
- Diagnostic prénatal – la détection par ultrasons des signes d’alarme ou le triple test est anormal
sont des indications majeure pour la consultation génétique.
I.4.2. LES ETAPES DE LA CONSULTATION GENETIQUE
La consultation génétique se déroule en plusieurs étapes, leur séquence est la suivante:
1. L’enregistrement des données personnelles et des raisons de consultation - à ce stade sont
analysés les documents médicaux;
2. Les antécédents familiaux, materno-fœtales, néonatales et postnatales;
3. L’examen physique – la correlation entre l’histoire personnelle et les résultats d’examen
physique permet l’établissement d’hypothèses de diagnostic;
4. Les examens de laboratoire, y compris génétiques;
5. Analyse et synthèse des données cliniques et de laboratoire ce qui fournissent le diagnostic
positif et différentiel;
6. L’évaluation du pronostic, des possibilités de récupération et du risque génétiques;
7. La communication verbale et écrite des résultats - doit être individualisée en vérifiant si les gens
ont compris l’interprétation des données de la génétique médicale et le montant du risque de
La consultation génétique 11
récidive; les résultats de la communication du conseil génétique est à la fois envoyé par écrit au
médecin qui a demandé le consultation génétique et au patient et à sa famille.
8. Le suivi de la progression de la maladie chez les patients diagnostiqués.
I.4.2.1. LES ANTECEDENTS FAMILIAUX
L’histoire de la famille est présentée différemment si le patient est un enfant ou un adulte. Pour
les petits enfants l’anamnese familiale se concentre sur les antécédents médicaux de la mère et du
fœtus, les soins néonatals et postnatals, tandis que chez adultes sont concernés le développement
pubertaire, l’histoire de reproduction et l’histoire de la maladie elle-même.
Faire une histoire de cas appropriée implique: une bonne expérience clinique, la connaissance
du développement fœtal et postnatal normal, les compétences de communication, tout en offrant une
efficacité suffisante pour recueillir toutes les données essentielles de l’histoire de la maladie.
Les antécédents familiaux sont fondées sur des données fournies par le patient ou les autres
membres de sa famille, en se concentrant sur la famille jusqu’au troisième degré. Les documents
médicaux attestant les renseignements fournis par le patient et l’examen direct des membres de la
famille sont utils. L’important est aussi l’examen de photos de famille qui peuvent indiquer
l’existence de traits familiales ou la présence des autres personnes touchées.
Dans l’histoire de la famille devraient être enregistrées à la suite: l’âge à la conception,
l’origine ethnique et religieuse, décès dans la famille (données sur l’âge, résultats de la autopsie) des
troubles de la reproduction, la présence d’autres personnes dans la famille touchés par la même
maladie ou des différentes maladies (les maladies sont des entités différentes, mais peuvent être des
manifestations variable des mêmes gènes mutants) et les caractères morphologiques de la famille.
Sur la base l’histoire de la famille est construit l’arbre généalogique. C’est une présentation
schématique des personnes d’une même famille et les relations de parenté entre eux, en utilisant une
série de symboles conventionnels, disponible à travers le monde et ont été normalisés à des
conférences internationales en génétique. Les symboles utilisés pour le dessin de l’arbre
généalogique sont présentés dans la figure I.1.
En comparaison avec les résultats, l’anamnese familiale peut être:
- Positive - quand il y a d’autres cas de maladie dans la famille;
- Négative, mais significative (par exemple consanguinité parentale);
- Faux négatifs - des données insuffisantes, des mutations de novo, expressivité variable;
- Réel négatif.
Les antécédents médicaux materno-foetales fournissent des renseignements sur les stades de
développement du produit de la conception prénatale et postnatale.
L’anamnèse conceptionnelle se réfère à: l’histoire de la reproduction (les méthodes du contrôle
des naissances, des traitements de l’infertilité, le développement des autres grossesses), l’âge des
parents au moment de la conception (est connu que l’âge maternel avancé (plus de 35 ans)
détermine un risque pour anomalies chromosomiques numériques et l’âge paternel avancé (plus de
50-55 ans) augmente le rique pour les mutations du gène) les maladies chroniques (comme le
diabète sucré ou l’épilepsie 2 peuvent avoir des effets néfastes sur le développement fœtal), Les
mauvaises habitudes de la mère (alcool, drogues, tabagisme) et les groupes sanguins ABO et Rh (les
incompatibilités foeto-maternelles).
Les principaux éléments anamnestique sur l’évolution de la grossesse sont: date de la dernière
menstruation, l’exposition à des agents tératogènes au premier trimestre de la grossesse (l’alcool et
l’hyperthermie prolongée peuvent causer des malformations congénitales), les premiers mouvements
2
L’hyperglycémie est tératogène et nécessite une surveillance du diabète tandis que les anticonvulsivants peuvent être tératogènes
et il est recommandé d’éviter leurs utilisation ou l’utilisation des préparations moins nocives;
12 Notions de base de la génétique médicale
du fœtus (normalement se produire à 4-5 mois, diminution des mouvements se produisent dans les
maladies du cerveau, neuromusculaires ou lorsque l’espace intra-utérine est limité), la quantité de
liquide amniotique (l’oligohydramnios - l’insuffisance de liquide amniotique - est associée à des
malformations rénales et le polyhydramnios - excès de liquide amniotique - peut être causer par une
atrésie de l’œsophage), l’échographie fœtale (détermine la taille et la morphologie du foetus, l’aspect
du placenta et du cordon ombilical, la quantité de liquide amniotique), l’application des méthodes de
diagnostic prénatal et leurs résultats 3.
Couple stérile
S
3
L’exposition quotidienne à l’alcool produit le syndrome d’alcoolisme foetal, caractérisé par un retard mental, hyperactivité, retard
de la languauge, microcéphalie, microphtalmie;
4
Fratrie – tous les enfants d’un couple parental
La consultation génétique 13
morphométriques (taille, poids, le périmètre de la tête et de la poitrine) sont indispensables pour
suivre la dynamique du développement.
Anamnèse néonatale fournit des données sur les paramètres d’enfant dans le premier mois de
vie, une période d’une importance particulière pour le développement ultérieur. Les paramètres
suivis sont: le score d’APGAR (score d’évaluation clinique du nouveau-né, qui consiste à estimer: la
fréquence cardiaque, les mouvements respiratoires, la couleur de la peau, le tonus musculaire et la
réactivité aux stimuli – les valeurs réduites suggèrent une détresse fœtale), la perméabilité de
l’œsophage et de l’anus (identifiés en mettant en évidence le méconium), le type de l’ictère néonatal
(l’apparition, l’intensité, la durée et le traitement), l’existence des convulsions peut indiquer une
hypoglycémie ou une hypocalcémie, les vomissements et régurgitations peuvent attirer l’attention
sur une fente velo-palatine ou une sténose pylorique hypertrophique.
L’anamnèse postnatale fournit des données sur le développement individuel, en particulier en
ce concerne les premières années de la vie. Les principales données anamnestiques à analyser sont:
le développement psychomoteur (soulignent les acquisitions majeures - un enfant normal tient sa tête à
3 mois, à 6 mois s’assoit seul, il marche et il parle à environ 1 année; la régression des cettes aptitudes
indique une maladie métabolique ou néurodégénérative), la croissance de la taille, du poids et du
périmètre crânien (est évaluée par rapport aux courbes de la croissance de la population), l’éruption
des dents (généralement les incisives centrales inférieures éclatent à 6 mois, les incisives supérieures
laterales à 8 mois et les incisives supérieures centrales à 9 mois, etc), le développement pubertaire
(doit être analysé différemment selon le sexe du patient; chez filles doit noter l’âge de la ménarche,
l’apparition de développement de la glande mammaire, la régularité menstruelle, le calendrier de la
pilosité sexuelle ; chez les garçons ont relevé la présence de la pilosité sexuelle, le changement de
voix et le moment des premières pollutions nocturnes etc.).
I.4.2.2. L’EXAMEN CLINIQUE
L’examen clinique nécessite que le patient est détendue et coopérative, et que l’éclairage et la
température sont optimales. Il impose: l’appréciation générale (taille, périmètre crânien, la taille des
segments, le développement moteur et mental des acquisitions, les changements de la puberté),
l’évaluation méthodique et approfondie de tous les appareils et systèmes et un examen détaillé des
signes mineurs évocateur pour certaines maladies ou syndromes;
La réévaluation du patient est exigé en vertu d’un premier examen incomplet ou de
l’incertitude du diagnostic initial.
L’objectivité des données se fait par mesure générale du patient et par la photographie. Enfin,
les données sont enregistrées avec précision, en utilisant la terminologie appropriée et une
description complète.
Sur la base d’examen clinique est établi une suposition de diagnostic, qui doit être validé par
les résultats des analyses de laboratoire.
I.4.2.3. EXAMENS PARACLINIQUES
Pour une exploration complète du patient sont nécessaires à la suite:
- Consultation d’autres spécialistes (cardiologues, neurologistes, endocrinologues,
ophtalmologues, psychologues, etc) qui peuvent apprécier les anomalies dans leur domaine.
- Imagerie: X-ray pour les modifications de l’os, l’aspect échographique des viscères, CT, IRM ou
un scanner pour évaluer les malformations du cerveau, etc;
- Examens biochimiques/ hormonales dans les troubles métaboliques ou endocriniens;
- Les tests sérologiques sont utiles dans le diagnostic des embryopathies;
14 Notions de base de la génétique médicale
- Les tests génétiques cytogénétique (l’analyse chromosomique pré- ou postnatale par marquage
ou FISH) et moléculaires (l’identification de la mutation ou de la protéine anormale) confirment
l’étiologie génétique de la maladie.
I.4.2.4. L’ANALYSE ET LA SYNTHESE DES DONNEES
Le diagnostic des maladies génétiques et des syndromes plurimalformatives est souvent
difficile, les principaux problèmes de diagnostic étant causés par l’âge des patients et l’existence des
maladies avec une expressivité variable. L’établissement d’un diagnostic correct et complète des
maladies génétiques est essentiel, car il reste tout au long de la vie. Après le diagnostic est necessaire
un programme de suivi obligatoire pour la détection précoce de complications chez le patient et
l’adaptation du traitement. Dans la plupart des cas, le diagnostic n’est pas une urgence, mais les
parents sont anxieux et est donc utile d’établir un diagnostic préliminaire, indiquant les anomalies
identifiées.
Pour l’élaboration d’un diagnostic positif de maladies génétiques sont effectuées les opérations
suivantes: on se souvient et se sortes les données provenant de sources diverses, afin de déterminer
les éléments présents et absents (certains et probables) sont identifiés les systèmes concernés, sont
établis des clés, des algorithmes et des scores de diagnostic, et enfin se faire un documentaire
complet sur la base des données contenues dans les divers traités de la génétique médicale, des
programmes de diagnostic stockées dans les programmes informatiques de diagnostic (POSSUM,
Oxford Medical Databases) ou ceux fournis par les différents sites Internet.
Lorsque le diagnostic spécifique est impossible, l’évolution du patient est suivi pour mettre en
évidence de nouveaux éléments de diagnostic pour la maladie. Une attention particulière devrait être
accordée à des erreurs de diagnostic causés par une mauvaise technique ou une connaissance
incomplète des données du domaine.
Les maladies chromosomiques 15
5
Cette association est expliqué par l’augmentation de la fréquence de la nondisjuncţion méiotique des ovogonies chez les femmes
plus âgées
18 Notions de base de la génétique médicale
Au niveau des membres se trouvent la brachydactilie, la clinodactilie du doigt V, dermatoglyphes
anormaux (pli simien, plus des boucles cubitales, triradius axial en position distale) l’espace
interdigital I large aux pieds. Les malformations cardiaques sont avec de shunt de droit à gauche
(défauts septaux auriculo-ventriculaire) qui produisent de cyanose. Aucun de ces signes n’est pas
pathognomonique, mais en combinaison avec d’autres signes soutiennent le diagnostic. Chez
nourrissons le diagnostic clinique du syndrome de Down est certifié par la présence d’au moins six
des signes du tableau II.3.
Tableau II.3. Les signes cardinaux du syndrome de Down diagnostiqué au cours de la période
néonatale et infantile
Signes Fréquence (%)
Réflexe Moro réduite 85
Hypotonie musculaire 80
Aplatie du profil facial 90
Fentes palpébrales oblique en haut en dehors 80
Les oreilles sont petites, rondes, implantées en bas 60
L’excès de peau sur le cou 80
Pli simien 45
Hyperlaxité ligamentaire 80
Les modifications morphologiques du bassin aux radiographies 70
L’hypoplasie de la phalange moyenne de l’oreille 60
Chez adultes les signes cliniques sont: un retard mental sévère, l’hypostature, l’obésité, des fentes
palpébrales mongoloïdes, des spots Brushfield (taches brunes situées sur l’iris) et les lèvres épaisses,
la langue à plis, brachycephalism, microtie, cou court (figure II.2.).
6
voir le chapitre Conseil génétique
Les maladies chromosomiques 21
l’apparence de «piolet» (figure II.6.). Il ya fréquemment des malformations cardiaques, cérébrales
ou des hernies. Dans les rares cas qui survivent à la période néonatale est observée un retard mental
sévère et des graves déficiences neurosensoriels (surdité, cécité).
a b
Figure II.8. Phénotype de trisomie 13
a – dysmorphie faciale; b - hexadactilie
Le caryotype peut révéler: une trisomie 13 homogène, libre - 47,XX,+13 ou 47,XY,+13 (75%) ou
une trisomie 13 par translocation robertsonienne déséquilibrée – 46,XX(XY),-14,rob(13,14) ou
46,XX(XY),-13,rob(13,13). (figura II.9.)
Traitement. Il n’y a pas de traitement spécifique.
Pronostic. L’espérance de vie varie de quelques jours à plusieurs mois. Les patients dépassent
rarement un an, mais l’évolution est marqué par un retard mental profond.
Prévention. Pour les couples qui ont un enfant avec le syndrome de Patau par trisomie 13 complète,
le risque de récidive est inférieur à 1%. Toutefois, si l’enfant a une translocation Robertsonienne
héritée entre le chromosome 13 et un chromosome non-homologue, le risque de couple est d’environ
10%. Si la translocation héritée est entre deux chromosomes 13, le risque est de 100%.
L’accomplissement du diagnostic prénatal pour les grossesses ultérieures est indiqué, quel que soit le
risque de couple.
Les maladies chromosomiques 23
G1 F1
LE PHENOTYPE DU
G2 F2 SYNDROME
G3 F3
CA SPW SA mat
N
CA SPW SA pat
CE SPW SA
mat
Délétion
pat
Le syndrome de
Prader-Willi
CE SPW SA mat
DUP 15
CE SPW SA mat
CE SPW SA mat
Mutation CE
CE SPW SA patm
CE SPW SA
pat
Deletion
mat
Le syndrome
d’Angelman
CE SPW SA pat
DUP 15
CE SPW SA pat
CE SPW SA pat
Mutation CE
CA SPW SA matp
8
L’intelligence est normale, avec une diminution de la perception spatiale et de la capacité d’abstraction
Les maladies chromosomiques 35
a origine maternelle, étant une corrélation statistique entre le risque de syndrome de Klinefelter chez
les enfants et l’âge maternel avancé à la conception.
Mécanisme pathogène. Les particularités cliniques du syndrome de Klinefelter sont causés par la
présence supplémentaire d’au moins un chromosome X. Ainsi, la présence d’un excès de gènes sur
le chromosome X provoque des anomalies dans la formation du testicule (dysgénésie testiculaire)
avec une absence de sécrétion d’androgènes et l’absence de production de spermatozoïdes
(azoospermie) avec stérilité masculine primaire et permanente.
Diagnostic. Parce que la maladie ne présente aucun signe clinique particulière pendant l’enfance, il
est généralement diagnostiqué tardivement postpubertaire en raison du retard de développement
sexuel masculin. Les principaux signes cliniques sont : la grande taille, l’association entre un pénis
normal et microorhidie (dissociation péno-orchitique), l’inadaptation sociale et la stérilité masculine.
La plupart des patients atteints de trisomie XXY a une sexualisation masculine déficitaire, en raison
de la dysgénesie gonadique. Ainsi, les caractères sexuels secondaires sont peu développés: pilosité
faciale, axillaire et du tronc absent ou mal représenté, pilosité pubienne réduite avec aspect gynoïd,
conformation du corps de type féminin (hanches plus larges que les épaules), voix haute, adiposité
avec disposition gynoïde. Également la dysgénésie testiculaire induit une azoospermie et une stérilité
primaire et permanente. Une autre caractéristique phénotypique est la présence de la gynécomastie
(le développement des glandes mammaires chez un homme) (figure II.23.).
n nn nn
Dans le tableau III.4. sont présentées les possibilités d’hériter les gènes A et n dans une
maladie autosomique dominante, dépendant de génotypes parentaux.
Tableau III.4. Les maladies autosomiques dominantes: couples parentaux et de leurs
descendants
Croisements de parents Génotypes Gamètes Génotypes d’enfants Phénotypes d’enfants (%)
parentales
Les deux parents sont en bonne santé nn + nn nxn nn Sains (100%)
Un parent qui est touché (hétérozygote) An + nn (A + n) An (1/2) Malades (50%)
et un parent en bonne santé xn nn (1/2) Sains (50%)
Un parent qui est touché (homozygote) AA + nn A x n An (tous) Malades (100%)
et un parent en bonne santé
Les deux parents sont malades An + An (A + n) AA (1/4) Malades (75%)
(hétérozygotes) x An (1/2)
(A + n) nn (1/4) Sains (25%)
Les deux parents sont malades AA + An A x AA (1/2) Malades (100%)
(homozygote + hétérozygote) (A + n) An (1/2)
Les deux parents sont malades AA + AA A x A AA Malades (100%)
(homozygotes) (tous)
Figure III.2. L’arbre généalogique évocateurs d’une maladie dominante liée au chromosome X
Outre les caractéristiques générales d’une maladie dominante, les maladies liée au chromosome
X sont personnalisées par :
- Les femmes et les hommes peuvent être touchés, mais les femmes malades sont prédominantes
(environ 2 : 1 par rapport aux hommes malades).
- Les femmes et les hommes peuvent transmettre la maladie à leur progéniture, mais le risque de
récidive dépend de leur sexe.
- Deux parents malades ont des enfants sains seulement garçons.
- Les patients de sexe masculin ne peuvent pas transmettre la maladie à leurs garçons, il est
prouve que le gène mutant est situé sur le chromosome X, hérité de leur mère.
- Les hommes malades ne peuvent pas avoir des filles en bonne santé - dans ce type de
transmission, toutes les filles héritent le chromosome X paternel anormal et elles seront malades.
- Le risque de récurrence de la maladie dans la descendance d’un patient avec une maladie
dominante liée au chromosome X est de 50 %. Un homme malade ont toutes les filles malades et tous
les fils en bonne santé, alors que le risque de récurrence de la maladie dans la descendance des
femmes avec une maladie dominante gonosomale est de 50 % (tableau III.5.).
Tableau III.5. le tableau Punett pour le calcul de risques de récurrence pour une maladie
dominante liée au chromosome X (père affecté et mère en bonne santé)
Mère
Xn Xn
XA XAXn XAXn
Père
Y XnY XnY
Dans le tableau III.6. sont présentées les possibilités d’hériter les gènes A et n dans une
maladie dominante liée au chromosome X, dépendant de génotypes parentaux.
III.3. LA TRANSMISSION RÉCESSIVE
Une maladie génétique est considérée récessive dans le cas où se produit uniquement chez les
individus homozygotes (qui a la même mutation au locus homologues) ou chez les hétérozygotes
composites (qui ont différents gènes anormaux dans les locus homologues). Les mutations peuvent
conduire à un phénotype récessif anormal à travers différents mécanismes :
- La production d’une protéine anormale instable qui ne peut pas remplir sa fonction cellulaire ;
- L’absence d’une enzyme et la déviation de la voie métabolique normale vers la production des
métabolites toxiques.
46 Notions de base de la génétique médicale
Tabelul III.6. Les maladies dominantes liée au chromosome X: couples parentaux et de leurs
descendants
Croisements de parents Génotypes Gamètes Génotypes Phénotypes d’enfants (%)
parentales d’enfants
Les deux parents sont en bonne X X + XnY
n n
(Xn) x n n
X X (1/2) tous en bonne santé (les
santé (Xn + Y) XnY (1/2) deux sexes)
Mère malade (hétérozygote) et XAXn + XnY (XA + Xn) XAXn (1/4) malades (1 / 2) (les deux
père sain x XAY (1/4) sexes)
(Xn + Y) XnXn (1/4) santé (1 / 2)
XnY (1/4) (les deux sexes)
Mère malade (homozygote) et père XAXA + XnY (XA) x XAXn (1/2) tous malades (les deux
sain (Xn + Y) XAY (1/2) sexes)
Mère saine et père malade XnXn + XAY (Xn) x XAXn (1/2) - filles malades (1/2)
(XA + Y) XnY (1/2) - garçons sains (1/2)
Mère malade (hétérozygote) et XAXn + XAY (XA + Xn) XAXA (1/4) - filles malades (1/2)
père malade x XAXn (1/4)
(XA + Y) XAY (1/4) - garçons malades (1/4)
XnY (1/4) - garçons sains (1/4)
Mère malade (homozygote) et père XAXA + XAY (XA) x XAXA (1/2) tous malades (les deux
malade (XA + Y) XAY (1/2) sexes)
Les maladies récessives sont des maladies rares (le plus souvent affectent 1 : 2.500 individus)
et les mariages entre patients sont exceptionnels, survenus plus fréquemment dans les communautés
des personnes ayant un handicape commun (par exemple la surdité). Le plus souvent, il y a un
nombre réduit de personnes malades dans une famille (parfois il y a seulement un cas) et les
personnes malades ont des parents sains (porteurs hétérozygotes de la mutation). Il convient de noter
que toutes les personnes en bonne santé ont des mutations non-manifestées récessives, ceux qui
peuvent être transmises dans sa descendance (tableau III.7.).
Tableau III.7. Corrélations génotype-phénotype pour maladies récessives
TRANSMISSION AUTOSOMIQUE TRANSMISSION
RÉCESSIVE GONOSOMIQUE RÉCESSIVE
GÉNOTYPES aa NN XaXa XNXN
Na XaY XNXa
XNY
PHÉNOTYPES Malades Sains Malades Sains
Les maladies récessives peuvent être causées par des mutations de gènes de locus
autosomiques (maladies autosomiques récessives) ou des mutations dans certains locus sur le
chromosome X (maladies récessives liées au chromosome X).
Les maladies récessives ont les caractéristiques suivantes :
- Nombre réduit des malades dans la famille - la maladie ne se manifeste que chez les individus
homozygotes (aa ou XaXa) ou hémizygotes (XaY) et leur nombre est inférieur à celui d’individus
sains homozygote ou hétérozygote ; généralement les patients sont tous dans la même génération -
transmission horizontale.
- La transmission de la maladie est discontinue, avec des sauts sur une ou plusieurs générations - une
personne affectée (aa, XaXa, XaY) ne peut avoir que d’enfants en bonne santé (Na ou XNXa) s’il se
marie avec un individu en bonne santé qui n’a pas le gène mutant (NN, XNXN, XNY). Si les enfants
hétérozygotes se marient avec des gens sans mutation, la maladie est absente depuis plusieurs
Les maladies monogéniques 47
générations, bien que le gène anormal sera transmis. L’émergence d’autres personnes malades dans
la famille est soumise au mariage aléatoire de deux hétérozygotes.
- Le nombre de patients atteints de maladies récessives est plus élevé dans les familles où les
mariages sont consanguins – la consanguinité augmente le risque d’association dans un couple
de deux hétérozygotes pour la même mutation, dont ils ont héritée d’un ancêtre commun et qu’ils
peuvent transmettre simultanément dans certains de leurs descendants (qui sont homozygotes) 10.
- Deux parents sains peuvent avoir des enfants malades – les parents sains hétérozygotes (Na,
XNXa) peuvent envoyer certains gènes anormaux à leurs descendants (quand les enfants sont
homozygotes aa 11 ou hémizygotes XaY ils montreront un phénotype anormal).
- Deux parents malades ne peuvent pas avoir des enfants sains – les parents homozygotes pour le
gène mutant (aa) ne peuvent pas avoir des enfants sains, car aucun d’entre eux n’ont pas de gènes
normaux.
III.3.1. LA TRANSMISSION AUTOSOMIQUE RÉCESSIVE
Les maladies autosomiques récessives sont causées par des mutations dans des gènes situés sur
des autosomes (en touchant les femmes et les hommes dans des proportions égales), mais ne sont
manifeste qu’aux homozygotes ou hétérozygotes composites, les gènes mutants étant récessifs en
rapport avec les allèles normaux dominants (figure III.3.).
Figure III.3. L’arbre généalogique pour une maladie avec transmission autosomique récéssive
Les maladies autosomiques récessives sont nombreuses et ont souvent des conséquences graves sur
la qualité de vie et le pronostic vital du patient (la fibrose kystique, les mucopolysaccharidosis,
l’albinisme).
De plus du caractère général de la maladie récessive les maladies autosomiques sont personnalisées
par :
- Dans les maladies autosomiques récessives très rare, la fréquence de la consanguinité est plus
élevée dans les familles des patients.
- Les hommes et les femmes sont également touchés.
- Deux parents sains (hétérozygotes) peuvent avoir des enfants malades : garçons et filles.
- - Les hommes en bonne santé (Na) peuvent avoir des filles malades, la preuve que le locus
génétique impliqué n’est pas sur le chromosome X.
- Les femmes malades (homozygotes) peuvent avoir des garçons en bonne santé – la naissance
d’un garçon en bonne santé lorsque la mère est affectée, est une preuve que le gène mutant est
situé sur un autre chromosome que le chromosome X.
10
Pour éviter les effets négatifs de la consanguinité, en Roumanie est interdit le mariage entre personnes apparantées.
a a
11
Rarement X X
48 Notions de base de la génétique médicale
- Lorsque les parents sont en bonne santé, mais hétérozygotes, le risque de récurrence de la
maladie dans la descendance du couple (sans distinction de sexe) est de 25 % (tableau III.8.).
Tabelul III.8. Le tableau Punett pour le calcul de risques de récurrence dans une maladie à
transmission autosomique récessive (parents hétérozygotes)
Mère
N a
N NN Na
Père
a Na aa
Quand deux parents, un malade (aa) et l’autre est en bonne santé (Na), ont un enfant malade, la
transmission de la maladie imite la transmission dominante et s’appelle pseudodominance. Dans
cette situation, le risque de récidive de la maladie pour les autres descendants du couple est de 50 %.
Les possibilités de transmission de gènes parentaux pour les maladies autosomiques
récessives sont présentées dans le tableau III.9.
Tabelul III.9. Les maladies autosomiques récessives: couples parentaux et de leurs descendants
Croisements de parents Génotypes Gamètes Génotypes Phénotypes
parentales d’enfants d’enfants (%)
Parents malades aa + aa axa aa (1/1) malades (1/1)
Un parent qui est touché et un parent sain aa + NN axN Na (1/1) sains (1/1)
(homozygote) hétérozygotes
Un parent qui est touché et un parent sain aa + Na a x aa (1/2) malades (1/2)
(hétérozygote) (a + N) Na (1/2) sains (1/2)
Parents sains (hétérozygotes) Na + Na (a + N) aa (1/4) malades (1/4)
x (a + N) Na (1/2) sains (3/4)
NN (1/4)
Parents sains (homozygote + hétérozygote) NN + Na Nx Na (1/2) sains (1/1)
(a + N) NN (1/2) hétérozygotes
(1/2)
Parents sains (homozygotes) NN + NN N x N NN (1/1) sains (1/1)
Figure III.4. L’arbre généalogique dans une maladie récessive liée au chromosome X
Les maladies récessives liées au chromosome X se particularisent par :
- Les patients sont généralement les descendants des personnes en bonne santé ;
- La maladie se manifeste presque exclusivement chez les garçons;
- La transmission est généralement effectuée par les femmes en bonne santé, mais porteurs de la
mutation - transmission généalogique oblique ;
- - Deux parents sains peuvent avoir des enfants malades, que des garçons ;
- Les hommes en bonne santé (XNY) ont été toutes les filles en bonne santé, car elles hériteront le
chromosome X paternel, porteurs de l’allèle dominant normal ;
- Les femmes malades (homozygotes XaXa) ne peuvent pas avoir les garçons en bonne santé, parce
qu’ils n’héritent que du chromosome X de leur mère ;
- Le risque de récurrence de la maladie dans la fratrie d’un garçon malade avec une maladie
récessive liée au chromosome X est de 25 % (lorsque les parents sont en bonne santé). (Tableau
III.10.).
Les possibilités de transmission de gènes parentaux pour les maladies maladies récessives liées au
chromosome X sont présentées dans le tableau III.11.
Tableau III.10. Le tableau Punett pour le calcul de risques de récurrence dans une maladie à
transmission récessive liée au chromosome X (mère hétérozygote)
Mère
N
X Xa
XN XNXN XNXa
Père
Y XNY XaY
12
Syndrome de Marfan – maladie autosomique dominant, déterminée par mutations dans le gène de fibriline (composante
elastique du tissu conjonctif) et caractérisée cliniquement par symptômes ostéo-musculaire, cardio-vasculaire et oculaires
13
Maladie d’Huntington – maladie autosomique dominant, déterminée par mutations dans le gène d’huntingtine (protéine
composante du système nerveux central) et caractérisée cliniquement par une dégénération progressive des fonctions cognitives,
avec l’apparition de la démence et décès après 15-20 années de l’évolution
52 Notions de base de la génétique médicale
identifiés plus de 700 mutations du gène du canal transmembranaire de l’ion de chlorure (CFTR).
L’hétérogénéité de locus a été identifié, par exemple, dans la rétinopathie pigmentaire, qui peut être
transmise autosomique dominant, autosomique récessive, ou lié au chromosome X.
Dans les maladies à l’hétérogénéité génétique, le diagnostic clinique de l’affection n’est pas
suffisante pour évaluer le risque de récidive, il soit nécessaire d’établir le type de transmission dans
l’arbre généalogique.
III.4.6. LA CONSANGUINITÉ
Les mariages consanguins (entre personnes liées, avec un pool de gènes hérités de l’ancêtre
commun) augmentent la probabilité que la descendance héritera deux allèles récessifs mutants. Étant
donné que chaque individu a au moins 3-4 gènes récessifs, la première grossesse d’un embryon de
couple consanguin est susceptible d’avoir une maladie grave récessive, même si elle ne se manifeste
pas dans la famille.
La probabilité d’un enfant d’un couple consanguin d’être homozygote (affecté) pour un gène
d’un locus spécifique, hérité de l’ ancêtre commun de ses parents représente le coefficient de
consanguinité (F). Le coefficient de consanguinité est différent du coefficient de parenté (R), qui
se rapporte aux membres du couple consanguin, indiquant la proportion moyenne des gènes qu’ils
ont en commun, en raison du fait qu’ils ont un ancêtre commun. En général, la probabilité d’un
enfant, né de parents consanguins, d’avoir une maladie autosomique récessive est (F / 2) x n, où n
est le nombre des allèles récessifs de chaque ancêtre commun.
III.5. LES MALADIES MOLÉCULAIRES
Les maladies monogéniques représentent un élément important de la pathologie génétique, car
d’une part ont un impact majeur sur la morbidité et la mortalité humaines et d’autre part leurs nombre est
très grand et intéressent tous les systèmes du corps. Les maladies monogéniques considérées
individuellement sont rares, mais prises ensemble ont une incidence chez les nourrissons d’environ 3%.
Le mécanisme pathogénique est connu complètement pour certaines maladies monogéniques
: en partirant de la mutation responsable de la maladie et terminant avec les changements induits par
la mutation de certains organes ou corps entier. Ces maladies monogéniques sont appelées maladies
moléculaires. À ce moment, sont connues plus de 2.000 maladies moléculaires, mais leur nombre
s’agrandit de plus en plus par l’intégration des méthodes moléculaires dans l’étude des maladies
monogéniques.
L’étude des maladies moléculaires a révélé l’existence de plusieurs types d’effets de la
mutation du gène sur le phénotype : la perte de fonction ; le gain de fonction ; l’acquisition de
nouvelles fonctions ; l’expression ectopique ou hétérochronique des gènes.
Les mutations qui entraînent une perte de fonction sont responsables des maladies
monogéniques les plus nombreux. Ils sont représentés par des délétions ou insertions entraînant la
modification du cadre de lecture (mutations ”frameshift”) des substitutions nucléotidiques qui
produisent des mutations non-sens (la synthèse d’une protéine tronquée) ou des mutations faux-sens
(mutations “missens” - provoquent le remplacement d’un acide aminé par un autre dans la séquence
des acides aminés des protéines).
Le plus souvent les mutations avec une perte de fonction produisent des maladies récessives
et chez les personnes hétérozygotes (Na ou XNXa) le gène fonctionne à 50 % de la capacité, mais
fournit suffisamment de protéines (enzymes) pour une vie normale. Rarement, ces mutations ont une
transmission dominante, caractérisée par haploinsuffisance (formation d’une quantité insuffisante de
la protéine, quand le gène fonctionne à 50 % de la normale). Une autre exception à la transmission
récessive a été trouvé dans le cas des gènes codant pour des peptides de complexes multimèriques.
Les maladies monogéniques 53
Ainsi, il est perturbé la formation d’autres protéines, survenant le phénomène de dominance
négative 14.
Les mutations avec un gain de fonction sont beaucoup moins fréquents et ont généralement
une transmission de type dominant. Elles peuvent générer des niveaux plus élevés de la synthèse
protéique 15 ou augmentent l’intensité de la fonction des protéines normales 16.
Les mutations entraînant un changement dans la fonction des protéines codées sont rares et
ont généralement une transmission récessive. Un exemple est la mutation du gène de la β-globine
entraînant la drépanocytose, caractérisée par la présence de l’hémoglobine S qui précipite à de
faibles concentrations d’oxygène conduisant à des changements pathologiques 17.
Les mutations caractérisées par l’expression ectopique ou inapproprié temporale sont très rares et
sont généralement le résultat de changements dans la région régulatrice d’un gène. Des mutations avec
expression ectopique se produisent dans la plupart des cancers dus par des mutations activatrices du
proto-oncogène. Une expression inadéquate temporelle a été identifiée dans certains hémoglobinopathies
caractérisée par la persistance de l’hémoglobine foetale causée par le maintien actif du gène de γ globine
La classification moléculaire des maladies moléculaires est difficile étant donné que, d’une
part, il y a plusieurs types de mutation au niveau du même gène et d’autre part le produit fonctionnel
du gène peut intervenir dans plusieurs voies métaboliques. S’il n’existe pas un consensus général sur
la classification des maladies métaboliques, le meilleur moyen de partager ces problèmes est liée à la
protéine codée par l’action des gènes.
Les mutations des gènes ubiquitaires rarement causent une maladie moléculaire, car l’absence
du produit fonctionnel est incompatible avec la survie. En revanche, les mutations du gène tissu-
spécifique causent un phénotype particulier, généré par un déficit importante de fonctionnement.
Dépendant du type de déficit fonctionnel, les maladies moléculaires peuvent être divisées en
défauts : enzymatiques, des protéines de transport et de stockage, des protéines de structure, des
protéines impliqués dans l’homéostasie de l’organisme, l’expression des gènes, le développement, le
métabolisme ou la communication intercellulaire (tableau XI.13.).
III.5.1. LES DEFICIENCES ENZYMATIQUES
Les déficits enzymatiques ou des erreurs innées du métabolisme constituent un groupe
important de maladies qui intéressent la quasi-totalité des métabolismes, parce que toutes les
réactions biochimiques sont catalysées par des enzymes. Les déficits enzymatiques affectent au
moins 350 enzymes, mais leur nombre pourrait atteindre 3.000 lorsque le mécanisme pathogénique
sera connu dans toutes les maladies métaboliques monogéniques. Dans la plupart des cas, les déficits
enzymatiques ont une transmission récessive (autosomique ou liée au chromosome X). Cet aspect
peut être expliqué par le fait que la plupart des enzymes normales ont une activité catalytique plus
élevés que les besoins physiologiques de l’organisme.
Les effets de blocage métabolique peuvent être différents (figure III.5.):
- L’accumulation du substrat – l’absence de l’enzyme ne permet pas le métabolisme du produit
primaire et ainsi lui s’accumule ; quand le substrat est une petite molécule, se produit la diffusion
et il passe dans la circulation sanguine et produire des effets négatifs dans la plupart des tissus
(par exemple, l’accumulation de galactose dans le déficit galactose-1-phosphate-uridyl-
14
La dominance négative a été enregistrée dans l’ostéogenèse imparfaite, dans laquelle les mutations des gènes COL1A1 et
COL1A2 affectent l’assemblage des fibres de collagène.
15
Par exemple, dans la maladie de Charcot-Marie-Tooth type I est présente un excès de fonction génique, secondaire à la
duplication du gène PMP22;
16
Par exemple, dans l’achondroplasie la mutation GGG→AGG dans le codon 380 du gène du récepteur FGFR3 génère une
expression génique perpétuelle;
17
Voir le chapitre Le gène unité de la structure et de la fonction
54 Notions de base de la génétique médicale
transférase) ; au lieu de cela, dans des situations où le substrat est une macromolécule, il
s’accumule et cause des dommages aux tissus où il se forme (c.-à l’accumulation de
glycosaminoglycanes dans les mucopolysacharidosis) ;
Tableau III.13. Protéines impliquées dans les maladies moléculaires
La classe de protéines Protéine/ maladie Type de
transmission
Enzyme
- Acides aminés Phénylalanine hydroxylase (phénylcétonurie) RA
- Glucides Galactose-1-phosphate-uridyl-transférase (galactosémie) RA
- Lipides Acyl-CoA déshydrogénase des acides gras à chaîne moyenne (MCAD – RA
Medium Chain Acyl-CoA dehidrogenase Deficiency)
- Lipides complexes Sphingomyélinase (maladie de Niemann-Pick) RA
- Purines Hypoxanthine guanine phosphoribosyl-transférase (maladie de Lesch- RX
Nyhan)
- Porphyrines Protoporphyrinogène oxydase (porphyrie variegata) DA
Transport et stockage
- Organisme L’hémoglobine (hémoglobinopathies) RA
- Intracellulaire Protéine de transport du cuivre (le syndrome de Menkes) RX
- Transmembranaire Canal transmembranaire pour Cl¯ (la fibrose kystique) RA
Structure
- Structures Collagène type I et II (l’ostéogenèse imparfaite) DA, RA
extracellulaires
- Membrana celulară Spectrine érythrocytaire (sphérocytose héréditaire) DA
- Organite celulare PEX1 (le syndrome de Zellweger) RA
Le contrôl de l’homéostasie
- Imunitaire éléments du système du complément (infections) DA, RA
- Hémostase facteur de coagulation IX (hémophilie B) RX
- Inhibiteur des protéases α1-antitrypsine (carence en α1-antitrypsine) RA
Le contrôl de l’expression génique
- Facteurs de PAX 3 (le syndrome de Waardenburg type I) DA
transcription
- Molécules de Sonic hedghehog (holoprosencéphalie) DA
signalisation
Le contrôl du développement
- Suppresseur de tumeur Rb (rétinoblastome) RA
- Oncogènes
Récepteur Ret (néoplasie endocrinienne multiple 2) DA
Métabolisme et communication intercellulaire
- Connecteurs de cellules Conexine 26 (surdité non syndromique) RA
- Récepteurs
Récepteur des lipoprotéines de faible densité (hypercholestérolémie DA
familiale)
Opsines (daltonisme) RX
- Hormones récepteur des androgènes (testicule féminisant) RX
- Transducteurs L’hormone de croissance GH (nanisme hypophysaire) RA
La protéine GNAS (osteodistrophy héréditaires Albright) RX
- L’absence de produit final du métabolisme – l’effet négatif du bloc est due à l’absence de la
substance métabolisée par l’enzyme déficitaire ; par exemple, le déficit de tyrosinase détermine
l’absence de la transformation de tyrosine en mélanine avec l’émergence de l’albinisme oculo-
cutané;
- Le métabolisme secondaire du produit primaire de la réaction - dans certains blocs
enzymatiques, en absence d’enzyme, sont activées les voies métaboliques secondaires, ce qui
Les maladies monogéniques 55
provoque parfois la formation de substances toxiques ; par exemple, dans l’absence de phényl-
alanine-hydroxylase, la phénylalanine ne peut pas être convertis en tyrosine et s’active une voie
métabolique secondaire avec la formation de l’acide phényllactique et de l’acide
phénylpyruvique, qui ont des effets toxiques, responsables des manifestations cliniques de la
phénylcétonurie ;
- L’activation d’un mécanisme de feed-back négatif - dans certains déficits enzymatiques
impliquées dans la synthèse des hormones, l’absence du produit fonctionnel conduit à
l’activation d’un mécanisme de feed-back négatif, responsable des effets négatifs de
l’augmentation du bloc métabolique ; par exemple dans le déficit de 21-hydroxylase l’absence,
de la formation de cortisone stimule la sécrétion d’ACTH-RH (dans l’hypothalamus) et de
l’ACTH (dans l’hypophyse) qui provoque une activation excessive des corticosurrénales avec
l’hypertrophie glandulaires et la transformation excessive du cholestérol en androgènes.
NORMAL
ENZYME
SUBSTRAT PRODUIT FINI
1 2
ABSENCE D’ENZYME
3 4
Tyrosine phénylacétil-CoA
3 Ac. phénylacétique
Acide p-hydroxy-
phénylpyruvique
Phényl acétyl-
Glutamine
acide homogentisique 4
5 Hormones
thyroïdiennes
acide acétyl maleique
DOPA
acide acétyl fumarique
6
Mélanine
2
UDP-glucose + Galactose-1-phosphate Glucose-1- phosphate
2
3 Glicolipides
Glicoproteines
Figure III.7. Le métabolisme du galactose
1 - galactokinase, 2 - galactose-1-phosphate uridil transférase, 3 - uridine diphosphate galactose-4-epimerase, 4 -
aldolase, 5 – oxydase
Diagnostic. Les manifestations cliniques de la galactosémie deviennent évident pendant la petite
enfance, à la suite de la consommation de lait. Les premiers symptômes sont de vomissements et de
difficultés d’alimentation. Il s’installe ensuite le déficit de croissance, le déficit de développement neuro-
psychologiques, le retard mental, la cataracte et des signes de cirrhose (hépatomégalie, ictère prolongé)
18
. Le diagnostic de certitude est fourni par des tests biochimiques indiquant l’élévation des niveaux
urinaire et sérique de la galactose, mais surtout par l’identification d’une faible activité de GALT.
Traitement. La principale mesure thérapeutique est l’élimination du galactose et du lactose dans
l’alimentation, d’abord grâce à l’utilisation de poudre de lait maternisé spécial et ensuite éviter les
produits laitiers.
Prévention. La principale mesure de prévention de la galactosémie est le dépistage néonatal. Il est
basé sur la détermination de l’activité de GALT dans une goutte de sang séché recueillis par
ponction capillaire. Chez les enfants qui ont le déficit enzymatique devraient appliquer d’urgence
des mesures thérapeutiques.
Pronostic. Chez les patients non traités l’évolution de la maladie est vers insuffisance hépatique
sévère, retard mental et cataracte. En appliquant un traitement précoce les individus malades peuvent
avoir une vie presque normale, bien qu’à la longue s’installe un déficit intellectuel mineur. En outre,
chez les femmes avec galactosémie ont été révélé une stérilité ou hypofertilité, par l’insuffisance
ovarienne en raison d’effets toxiques du galactose.
III.5.1.3. LE SYNDROME ADRENO-GÉNITALE
Contexte. Le syndrome adreno-génital est une maladie autosomique récessive déterminée par la
mutation du gène de 21-hydroxylase. L’incidence est de 1/8.000 - 1/20.000 naissances.
Génétique. La maladie est causée par des mutations dans le gène CYP21A2, qui code pour la 21-
hydroxylase. Les études génétiques ont révélé des mutations ponctuelles dans les exons ou introns,
des délétions complètes ou partielles, ou le remplacement du gène avec le pseudo-gène
CYP21A1P. 19
18
La galactose est la principale monosaccharide du lait
19
Les délétions et les remplacements avec le pseudo-gène CYP21A1P sont le résultat de recombinaisons méiotiques dans la région
du gène CYP21A2
Les maladies monogéniques 59
Mécanisme pathogène. L’absence d’enzyme perturbe le métabolisme du cholestérol et détermine
une carence en glucocorticoïdes (cortisone) une carence en minéralocorticoïdes (aldostérone) une
hypersécrétion d’androgènes (testostérone) et une hypersécrétion d’ACTH par rétro-contrôle négatif,
ce qui induit une hyperplasie des surrénales (Figure III.8.).
Hyperplasie surrenalienne
Hypophyse
Mecanisme de feed-back negativ
SURRENALES
Déficit de 21-hydroxylase
Mauvaise réponse aux Perte renale de NaCl et eau. Virilisation prénatale des organismes
infections et stress Hypotension artérielle masculines et féminines
Figure III.8. Le mécanisme pathogène dans le syndrome adréno-génital par déficit en 21-
hydroxylase
Diagnostic. Dans les formes létales, les manifestations cliniques comprennent des vomissements,
choc et la mort pendant la période néonatale. Dans les formes graves, complètes, il y a une perte de
sel, des signes du déficit de cortisone, une virilisation des organes génitaux externes chez les filles
(intersexualité), une puberté précoce et petite taille chez les garçons touchés. Le diagnostic clinique
est confirmé par le laboratoire : haut niveau de kétosteéroides urinaires, du pregnantriol urinaire, de
17α-hydroxyprogestérone dans le sérum et de l’ACTH sérique.
Traitement. Fludrocortisone et hydrocortisone en doses ajustées pour l’âge, par kilogramme de
poids corporel, selon les conditions de vie.
Pronostic. L’espérance de vie et fertilité normales dans les conditions d’un traitement correct,
appliqué immédiatement après la naissance.
III.5.1.4. LA MALADIE DE NIEMANN-PICK
Contexte. La maladie de Niemann-Pick est un groupe de maladies caractérisées par le stockage des
complexes lipidiques lysosomales. Ils ont identifié quatre types de maladies. Les formes A et B sont
causées par le déficit de sphyngomyélinase, alors que les formes de type C ou D ne sont pas des
enzymopathies, étant générées par des mutations dans les protéines impliquées dans le transport du
cholestérol entre les organites cellulaires. Tous ces troubles ont une transmission autosomique
récessive et l’incidence globale est d’environ 1 ⁄ 250.000 nouveau-nés.
Génétique. La sphyngomyélinase est une enzyme codée par un gène situé 11p15.1-p15.4. Il y a plus
de 100 mutations impliquées dans la maladie de Niemann-Pick type A ou B, dont la plupart sont des
60 Notions de base de la génétique médicale
substitutions nucléotidiques, avec effet inhibiteur. Dans la forme A (plus grave, fatale dans la petite
enfance) l’activité enzymatique résiduelle est inférieure à 1 % et les mutations les plus courantes
sont : R496L, L302P et P330S. Dans les formes B l’activité résiduelle de sphyngomyélinase est
d’environ 10 % et la principala mutation est : R608del.
Mécanisme pathogène. L’absence de l’enzyme entraîne une accumulation de sphyngomyéline et
d’autres lipides dans le système des macrophages. L’accumulation progressive de la
sphyngomyéline dans le système nerveux central produit des changements neurodégénératifs
caractéristiques à la maladie de Niemann-Pick type A. Le stockage de sphyngomyéline dans les
macrophages d’autres tissus causes des effets systémiques caractéristiques aux formes A et B :
l’hépatosplénomégalie, la destruction progressive des poumons, la pancytopénie et la petite taille.
Diagnostic. Dans la maladie de Niemann-Pick type A (néuropathique), l’apparition est précoce vers
l’âge de trois mois par une hépatomégalie, des vomissements, des difficultés d’alimentation, des
infections respiratoires. L’hépatomégalie est progressive et s’associe plus tard d’une splénomégalie.
Les changements neurologiques spécifiques se produit après l’âge d’un 1 an et se caractérisent par le
blocage du développement neuropsychologique. En outre, il produit une dégradation lente des
acquisitions motrices et du langage. La mort survient vers l’âge de trois ans par les changements
systemiques.
Dans la maladie de Niemann-Pick type B, l’apparition est tardive vers la fin de l’enfance. La
maladie est caractérisée par une hépatosplénomégalie massive associée à une détérioration de la
fonction respiratoire, petite taille et anomalies neurologiques (troubles d’équilibre et
extrapiramidaux, retard mental et troubles psychotiques).
Le diagnostic du laboratoire certifie le déficit de l’activité de la sphyngomyélinase dans les
lymphocytes du sang périphérique ou des fibroblastes de la peau. L’activité enzymatique dans le
type A est moins de 1 %, tandis que dans le type B est d’environ 10 % de la normale. D’autres
aspects de la maladie de Niemann-Pick type B sont : la diminution des complexes HDL-cholestérol,
les niveaux élevés de triglycérides et de complexes LDL-cholestérol, la thrombocytopénie.
Traitement. Il n’y a pas de traitement spécifique. Dans la forme B sont appliqués des traitements
symptomatiques de la thrombopénie, de la destruction pulmonaire et de l’hyperlipidémie.
Pronostic. Dans la maladie de Niemann-Pick type A le pronostic est négatif, la mort survenant vers
l’âge de trois ans. Dans la forme B le pronostic est moins altéré, les patients avec de formes
cliniques moins sévères atteignent l’âge adulte et la procréation est possible.
Prévention. Les méthodes de prévention sont basés sur le dépistage des hétérozygotes dans les
populations qui ont une incidence plus élevée de la maladie et le dépistage prénatal de cas de
maladie chez les enfants des couples hétérozygotes. Les populations cibles pour le dépistage sont les
Juifs ashkénazes, où la fréquence des hétérozygotes pour le type A est 1/80-1/100.
III.5.1.5. LE DÉFICIT D’ORNITHINE-TRANSCARBAMYLASE
Contexte. Le déficit d’ornithine-transcarbamylase est la principale enzymopathie du métabolisme
des acides aminés. La transmission de la maladie est récessive liée au chromosome X et l’incidence
est d’environ 1 / 20.000 naissances.
Génétique. L’ornithine-transcarbamylase est une enzyme codée par un gène situé Xp21.1.
L’enzyme est présente dans les mitochondries du foie et couple l’ornithine avec carbamyl-
phosphate, générant citrulline dans le cycle de l’urée (figure III.9.). Le déficit de l’ornithine-
transcarbamylase est produit par plus de 150 mutations (délétions, mutations missens, mutations
introniques ou insertions).
Mécanisme pathogène. Le déficit de l’ornithine-transcarbamylase limite l’excrétion d’ammoniac du
corps. L’accumulation d’ammoniac est toxique pour le système nerveux central. En outre, l’absence
Les maladies monogéniques 61
de l’enzyme entraîne une accumulation de carbamyl-phosphate, conjuguée à l’absence ou de petites
quantités de la citrulline.
Ornitine 1
Urée
Citrulline
MITOCHONDRIES
4
2 Acide
aspartique
CYTOPLASME
Acide fumarique
20
Le dosage de l’ornithine-transcarbamylase est impossible dans fibroblastes ou dans sang
62 Notions de base de la génétique médicale
Pronostic. Le pronostic est grave dans les formes non traitées, la mort survenant dans la période
néonatale. Chez les patients qui sont traités, l’évolution est marquée par un retard mental et une
atrophie cérébrale, en fonction de la longueur de la période et le niveau de l’hyperammoniémie.
Chez les patients dont la maladie a été contrôlée au cours de la période néonatale et il n’y avait pas
d’épisodes d’hyperammoniémie, le pronostic est favorable et le retard mental est absent.
Prévention. La prophylaxie est basée sur la détection des hétérozygotes par le dosage d’amoniémie
chez les enfants de sexe féminin des mères hétérozygotes. Une autre méthode est la détection
prénatale des cas de maladies dans les embryons masculins des femmes hétérozygotes.
III.5.2. DES MALADIES PAR DEFICIENCES DE PROTEINES
IMPLIQUEES DANS LE TRANSPORT ET LE STOCKAGE
III.5.2.1. HÉMOGLOBINOPATHIES
Contexte. Les hémoglobinopathies sont un groupe de maladies caractérisées par une insuffisance du
transport de l’oxygène. L’incidence globale des hémoglobinopathies est très élevée, 1 / 20 personnes
sont porteuses de mutations dans les gènes codants pour les chaînes de globine de la structure
d’hémoglobine. La présence des hémoglobinopathies est certifié par la détection à la migration
électrophorétique d’une hémoglobine anormale.
Génétique. Ont été identifiés plus de 700 mutations différentes et au moins 500 d’entre eux
provoquent des hémoglobinopathies. Les mutations peuvent affecter le gène de la β-globine (situé
11p) ou le gène de l’α-globine (situé 16p) et peuvent avoir une transmission récessive ou dominante.
En ce qui concerne l’effet sur la molécule d’hémoglobine, les mutations peuvent causer des
changements qualitatifs ou quantitatifs. Si les mutations provoquent des changements qualitatifs,
l’hémoglobine se compose de deux chaînes α et deux chaînes β, mais une de ces chaînes ont une
fonction anormale. Les mutations peuvent être des mutations ponctuelles (substitutions), des délétions,
des insertions, des mutations affectant le cadre de lecture („frame-shift“) des mutations dans le codon
terminal (tableau III.14.).
Tableau III.14. Types de mutations dans les hémoglobinopathies
Type de Hb mutante Effet primaire Effet cellulaire
mutation
Ponctuel S β6, glu→val La précipitation de l’Hb → érythrocytes
falciformes
C β6, glu→lys La cristallisation de l’Hb → anémie
hémolytique modérée
E β26, glu→lys Réduction de la synthèse de la chaîne β →
anémie hémolytique légère
Délétion Freiburg β, 23→0
terminale Lyon β, 17→0
Insertion Tak Allongement de la chaîne β L’augmentation de l’affinité de l’Hb pour
O2 → polycytemia vera
Affectant le Constant Substitution dans le codon stop Formation d’une chaîne α instable →
cadre de lecture Spring de la chaîne α → allongement anémie hémolytique modérée
Crossing-over Lepore Gène hybride (δβ) contenant La synthèse réduite de la chaîne hybride δ β
inégal l’extrémité 5’ du gène δ et
l’extrémité 3’ du gène β
Gun Hill Délétion ou dupliction des L’instabilité de la tétramère Hb → anémie
codons 91-95 hémolytique
Les maladies monogéniques 63
Si les changements sont quantitatifs, les mutations affectent la production de chaînes α (α-
thalassémie) ou chaînes β (β-thalassémie) avec la formation de petites quantités ou l’absence de
production de l’HbA.
Les mutations, affectant les acides aminés situés sur les sites de fixation de l’hème ou
d’interconnexion des chaînes, génèrent des hémoglobines instables qui précipitent dans les hématies
et provoquent une anémie hémolytique. Exemples de ces types d’hémoglobines anormales sont Hb
S, Hb C, E Hb, Hb Gun Hill, etc.
Les mutations qui modifient les acides aminés situés dans les sites impliqués dans la liaison de
l’oxygène peut provoquer trois types d’effets :
- la méthémoglobinémie (hémoglobine est stable sous forme réduite) Hb Boston et Hb Hyde Park ;
- hémoglobines à faible affinité pour l’oxygène - Hb Kansas ;
- hémoglobine à forte affinité pour l’oxygène - Hb Chesapeake et Heathrow.
α-Thalassémie
Mécanisme pathogène. La mutation caractéristique d’α-thalassémie est le crossing-over inégal dans
la famille des gènes α. Un tel crossing-over peut entraîner la perte ou de duplication du gène α1 ou α2
(figure III.10.).
I α2 α1 II NORMAL
III α2 α1 IV
I α2 α1 II
CROSSING-OVER INÉGAL
DUPLICATION I α2 α2 α1 IV
DÉLÉTION III α1 II
Figure III.10. Le crossing-over inégal des gènes d’α-globines
Les effets de la mutation dans α-thalassémie dépend du nombre de chaînes manquantes. Dans des
conditions normales, chaque molécule d’hémoglobine contient deux chaînes α1et deux chaînes α2
(αα / αα). L’absence d’une seule chaîne α (αα/α-) n’a aucun effet phénotypique, l’individu est un
porteur asymptomatique de la mutation. L’absence de deux chaînes entraîne une forme légère
d’anémie. L’absence de trois chaînes α (α-/--) provoque une forme grave d’anémie en favorisant
l’assemblage des chaînes β dans la tétramère β4, reflétée par la détection de HbH. L’absence
complète de chaînes α (--/--) est incompatible avec la survie, provoquant une anémie extrême en
raison de l’absence de l’hémoglobine, conduisant à l’hydropsis foetale et la mort intra-utérine.
Diagnostic. Les symptômes cliniques et les changements de laboratoire en α-thalassémie diffèrent
en ce qui concerne le type de mutation présente. Chez les personnes (α-/α-) ou (αα/--) il y a
seulement une légère anémie et l’hémoglobine est de 10-12 g/100 ml de sang. Les individus avec des
mutations de type (α-/--) présentant des signes graves de l’anémie associée à l’infection, hémolyse,
64 Notions de base de la génétique médicale
ou splénomégalie et des tests de laboratoire indiquant la présence d’un taux d’hémoglobine de 7-10
g/100 ml de sang, respectivement la présence de HbH. La corrélation entre les mutations d’α-
thalassémie et les changements dans les caractéristiques cliniques et de laboratoire sont présentés
dans le tableau III.15.
Tableau III.15. La corrélation entre le type et les caractéristiques de la mutation d’α-
thalassémie
Type d’α-globine Type d’hémoglobine Aspect clinique
αα/αα HbA (α2β2) Normal
αα/α- HbA (α2β2) Normal (porteur sain)
α-/α- ou αα/-- HbA (α2β2) Anémie modérée
α-/-- HbA (α2β2) et Hb H (β4) Anémie hémolytique
--/-- Hb Barts (γ4) et Hb Portland (ζ2γ2) Hydrops fetalis
Traitement. Le traitement est effectué seulement dans les formes sévères et lutte contre les
infections par antiobioticothérapie et contre l’anémie par transfusion sanguine.
Pronostic. Le pronostic est bon dans toutes les formes de la maladie, à l’exception des embryons au
quels manquent les chaînes α, ce qui produit invariablement la mort fœtale par hydropsis.
Prévention. Dans les zones d’endémie palustre, particulièrement en Asie du Sud, la fréquence des
hétérozygotes d’α-thalassémie est accrue, dans certains cas 20 %. En Asie du Sud le type de
mutation prédominante est (αα/--) et ainsi il y a important le dépistage prénatal et l’identification des
embryons hétérozygotes avec mutation (--/--) qui peuvent surgir dans la descendance de deux
parents (αα/-- ). Les mesures prophylactiques sont basées sur l’identification des types
d’hémoglobine ou l’utilisation de méthodes moléculaires (PCR).
β- Thalassémie
Mécanisme pathogène. Les mutations du gène de la β-globine (substitutions, délétions, insertions)
affectent toutes les régions du gène et provoquent deux effets : la diminution de la synthèse des
chaînes β (type β +) ou l’abolition de cette synthèse (type ß 0). Dans le contexte de la réduction de la
synthèse des chaînes β, il existe un déséquilibre dans l’assemblage des chaînes α et β des chaînes
dans la molécule d’hémoglobine, avec la prépondérance des chaînes β. Ces Hb sont instables et
précipitent dans les érythroblastes, avec la formation d’inclusions intracellulaires. Ces changements
donnent lieu à l’anémie due à deux effets : diminution de l’érythropoïèse splénique et de la
destruction prématurée des globules rouges avec des inclusions.
Diagnostic. Il existe deux formes de β-thalassémie: mineure et majeure. La β-thalassémie mineure
est cliniquement asymptomatique, étant caractérisée par une hémoblobinemie de 9-11 g/100 ml de
sang et des niveaux légèrement élevés des Hb A2 (4-6 %) et Hb F (1-3 %). La β-thalassémie
majeure, appelée anémie de Cooley, est une maladie grave avec un début dans l’enfance. La maladie
se manifeste cliniquement par anémie marquée, hépato-splénomégalie, infections sévères,
déformations osseuses et fractures pathologiques secondaires à l’hyperplasie de la moelle osseuse.
En absence de transfusions sanguines le décès survient tôt dans la vie. Chez les patients qui ont pris
des transfusions sanguines, après 15-20 ans de traitement apparaissent des signes d’insuffisance
cardiaque, hépatique et rénale, secondaire à l’intoxication chronique avec fer, parce que l’excès du
fer, résulté par d’hémolyse, ne peut pas être éliminé. En termes hématologiques, la maladie est
caractérisée par une anémie hypochromique microcytaire, d’hémoglobine de 3-8 g par 100 ml de
sang, l’absence de l’Hb A et la présence exclusive d’Hb A2 et Hb F.
Traitement. Le traitement est administré aux personnes atteintes de la β-thalassémie majeure. Le
traitement consiste en transfusions sanguines régulières depuis l’enfance. Les effets toxiques de fer
peuvent être contrés par l’administration continue de la desferrioxamine (un chélateur du fer) par
Les maladies monogéniques 65
une pompe sous-cutanée, ce qui favorise l’excrétion rénale de l’excès de fer.
Pronostic. Dans les formes de β-thalassémie mineure, le pronostic ets favorable, les patients ayant
une espérance de vie normale. Chez les patients avec des formes de β-thalassémie majeure, le
pronostic est défavorable. Chez les enfants qui ne reçoivent pas de transfusions de sang, la mort
survient dans la petite enfance. Chez les patients recevant des transfusions sanguines combinée à
l’administration de chélateurs du fer, la mort survient à 15-20 ans après le début du traitement en
raison des complications causées par l’excès de fer. Les personnes traitées par des transfusions
sanguines et desferrioxamine, le pronostic est bon, les patients atteignent l’âge de reproduction et ont
une vie relativement normale.
Prévention. Dans les zones d’endémie palustre, particulièrement dans la région méditerranéenne, la
fréquence des hétérozygotes pour les mutations qui provoquent la β-thalassémie est élevée, parce
qu’ils possèdent une immunité naturelle contre le paludisme. Le dépistage des hétérozygotes est
important, car le risque d’un couple hétérozygote d’avoir un enfant malade est de 25 %. Quand les
deux membres du couple sont hétérozygotes, le diagnostic prénatal permet de détecter les embryons
avec β-thalassémie majeure. Ainsi, la famille peut choisir de mettre fin à la grossesse ou de garder la
grossesse et après la naissance l’enfant doit recevoir précocement un traitement afin d’éviter les
complications de la maladie.
III.5.2.2. LA FIBROSE KYSTIQUE
Contexte. La fibrose kystique est une maladie autosomique récessive causée par une mutation du
gène CFTR (cystic fibrosis transmembrane conductance regulator), qui code pour un canal
transmembranaire de chlore. Chez les Caucasiens, la maladie affecte environ 1/2000-2500 nouveau-
nés vivants et fréquence des hétérozygotes Na est estimée à 1 / 25.
Génétique. Le gène CFTR est situé 7q31 et contient 27 exons. Le gène code pour une protéine
transmembranaire à fonction de canal de chlore. Cette protéine contient 1480 des acides aminés et
dispose de cinq domaines : deux domaines liant l’ATP (fournit l’énergie nécessaire pour le transport
transmembranaire) deux transmembranaires (à fonction du canal de chlore) et un domaine régulateur
(initie la phosphorylation d’ATP et l’ouverture du canal de chlore).
Plus de 1000 mutations ont été identifiées au niveau du gène CFTR. Elles sont : des délétions, des
mutations faux-sens, des mutations non-sens, des mutations avec décalage de cadre de lecture, des
mutations affectant les sites d’épissage. La plupart des mutations sont très rares, seuls sept d’entre
eux ayant une fréquence > 0,5 %. La mutation la plus fréquente - la mutation ΔF508 - est présente
chez environ 70 % des patients, est située dans l’exon 10 et produit l’absence de la phénylalanine à
la position 508 de la protéine.
Mécanisme pathogène. L’effet des mutations sur la fonction des protéines peuvent être regroupées
en cinq catégories: une synthèse réduite de la protéine, une maturation défectueuse de la protéine,
une activation anormale de la protéine, un transport anormale de chlore et un mauvais contrôle de la
fonction des protéines. La présence de la protéine anormale est associée à un déficit d’excrétion de
chlore cellulaire (avec l’accumulation intracellulaire de chlorure de sodium) et l’épaississement de la
sécrétion de mucus des cellules (figure III.11.). L’épaississement du mucus a des conséquences
négatives surtout dans le système respiratoire (favorisant les infections chroniques des bronches) et
le tube digestif (insuffisance pancréatique exocrine digestive).
Les corrélations entre le type de mutation et la position de la protéine ont révélé plusieurs aspects.
Lorsque l’activité de la protéine mutante est inférieure à 3 % de la normale, c’est une forme sévère de la
maladie. Lorsque la fonction de la protéine est conservée dans une proportion de 3-8 %, se produisent
des formes de la maladie confinée au pancréas. Quand la fonction de la protéine est préservée dans
l’intervalle 8-12 % les malades ont des formes bénignes, manifestées par l’infertilité masculine.
66 Notions de base de la génétique médicale
Diagnostic. Le début peut être néonatal ou pendant l’enfance. Les formes légères de la maladie se
manifeste à l’âge adulte à l’infertilité due à l’absence congénitale bilatérale des canaux déférents.
Les symptômes cliniques classiques sont dominés par des changements dans les voies respiratoires
et digestives. La maladie pulmonaire se manifeste par des infections récurrentes avec une évolution
chronique, favorisées par la stase des sécrétions bronchiques. Le principal changement digestif est la
malnutrition, qui provoque une déficience secondaire de l’absorption des aliments et un retard de
croissance. D’autres manifestations digestives sont les troubles intestinaux, parfois manifeste par
iléus méconial néonatal et les crises biliaires. Le diagnostic est confirmé apr les examens de
laboratoire : le test de la sueur (une concentration augmentée de sodium et de chlorure dans les
sécrétions - plus de 60mEq / L) et l’analyse moléculaire qui atteste le type de la mutation.
NORMAL FIBROSE KYSTIQUE
intracellulaire NaCl normal intracellulare NaCl ↑
2 2
3 3 3
Na+ Na+ 3
1 1
1 1
Cl- Cl-
1 - domaine transmembranaire; 2 - domaine régulateur, 3 - domaine de la fixation de l’ATP
Figure III.11. La protéine CFTR normale et pathologique
Traitement. Le traitement est basé sur la lutte contre les infections pulmonaires par une thérapie
agressive aux antibiotiques appropriés, l’amélioration de la fluidité des sécrétions bronchiques et
l’administration des enzymes digestives pour stimuler la digestion.
Pronostic. Le pronostic s’est beaucoup amélioré dans les dernières décennies, de sorte que l’espérance
de vie a augmenté d’environ cinq ans dans les années 50 du siècle dernier, à 25-50 ans, selon le pays.
Prévention. La prophylaxie de la fibrose kystique peut être atteint par le dépistage néonatal et le
diagnostic prénatal. Le dépistage néonatal est effectué à tous les nouveau-nés par des tests
moléculaires pour les plus communes 10 à 30 des mutations. Un problème du dépistage néonatal
sont les résultats faux négatifs, tandis que l’hétérogénéité allélique est important et environ 5 % des
patients sont hétérozygotes composites, ayant un allèle mutant rare. Le diagnostic prénatal de la
maladie est moléculaire, tandis que les parents sont hétérozygotes et les allèles mutants sont connus.
III.5.3. MALADIES PAR DEFAUTS DES PROTEINES
STRUCTURELLES
Les protéines de structure sont les éléments fondamentaux de toutes les cellules. Elles sont
codées par des gènes différents et les mutations de ces gènes produisent des maladies moléculaires.
Des exemples de maladies causées par des défauts dans les protéines de structure sont : le syndrome
de Marfan (défaut de fibrilline, un composant du tissu conjonctif), la dystrophie musculaire de
Duchenne et de Becker 21 (dystrophine défectueux, une composante de la fibre musculaire),
l’ostéogenèse imparfaite (fibres défectueux de collagène) la sphérocytose héréditaire (défaut
21
Dystrophynopathies – ensemble de maladies monogéniques déterminées par différents mutations au niveau du gène de la
dystrophyne (localisé sur le chromosome X) et caractérisées cliniquement par un destruction progressive des cellules musculaires
et leur remplacement avec de tissue conjonctif, avec faiblesse musculaire et paralisies dans différents régions anatomiques
Les maladies monogéniques 67
d’ankyrine, composante de la membrane érythrocytaire).
L’ostéogenèse imparfaite
Contexte. L’ostéogenèse imparfaite est un groupe de maladies caractérisées par une hétérogénéité
génétique allélique et de locus. Elle a une transmission autosomique dominante et est causée par des
mutations dans les gènes codant pour des composants différents de collagène. Toutes les formes
cliniques se manifestent par une fragilité osseuse et sur les bases cliniques et radiographiques ont été
identifiées quatre types d’ostéogenèse imparfaite.
Génétique. Les études biochimiques et de génétique moléculaire ont montrées que les mutations se
produisent dans le gène COL1A1, localisé sur le chromosome 7 et le gène COL1A2, localisé sur le
chromosome 17. La plupart des mutations sont de novo. Le deux gènes codent les chaînes de pro-
collagène type I. L’union de deux chaînes proα1 avec une chaîne proα2 assure la formation d’une
triple hélice et suppose l’existence de 338 répétitions de trois acides aminés de type GXY, où G est
toujours la glycine, X est généralement la proline et Y est généralement l’hydroxyproline.
Les mutations identifiées dans l’ostéogenèse imparfaite peuvent être regroupées en deux catégories.
Certaines mutations causent l’haploinsuffisance, parce que baissent la synthèse d’une des chaînes de
pro-collagène. Ainsi, se produit l’assemblage d’une petite quantité du collagène normal, mais cela
est associée avec une dégradation en excès de pro-collagène.
D’autres mutations causent des changements structurels dans les chaînes, conduisant à des défauts
secondaires dans l’assemblage des molécules de collagène. Les plus graves sont les substitutions qui
remplacent la glycine avec un acide aminé plus volumineux, ce qui causent des déficits
d’assemblage de pro-collagène. Le pro-collagène mal assemblé est détruit prématurément.
Mécanisme pathogène. Les quatre formes cliniques d’ostéogenèse imparfaite ont des mécanismes
pathogéniques différentes. Dans le type I de la maladie, la présence de la mutation COL1A1 est
corrélée avec une quantité de chaînes proα1 diminué de moitié, de sorte que le montant de pro-
collagène sera réduite de moitié. Cette carence en collagène induit une fragilité osseuse et une
diminution de la minéralisation osseuse.
Dans les types II-IV de la maladie, il y a des anomalies structurelles d’une des chaînes de pro-
collagène, qui induisent un assemblage déficitaire de la molécule, affectant les trois quarts des
protéines totales. Ainsi, il y a une instabilité moléculaire favorisant la dégradation du collagène et les
effets phénotypiques sont plus sévères que dans le type I de la maladie (figure III.12.).
Diagnostic. Sur la base de données cliniques et radiologiques ont été identifiés quatre types
d’ostéogenèse imparfaite, qui sont présentés dans le tableau III.16.
Tableau III.16. Particularités cliniques d’ostéogenèse imparfaite
Forme clinique Type de mutation Particularités cliniques
Type I – moyenne Synthése ↓ de proα1 Fragilité osseuse → fractures fréquentes, Sans
déformations du squelette, Sclérotiques bleues,
Surdité parfois
Type II – létale Fractures et déformations prénatales, sclérotique intense
bleu, décès néonatale
Type III – progressivement Erreur d’assemblage Fractures à la naissance ou après la naissance;
déformante des chaînes de pro- Déformation osseuse progressive; Petite taille;
collagène Sclérotiques bleues; Dentogenesis imparfaite; Surdité
Type IV - déformante Fractures; Déformation osseuse moyenne; Petite taille;
Sclérotiques normales; Dentogenesis imparfaite; Surdité
Traitement. Dans les fractures est appliqué un traitement symptomatique, par l’immobilisation en gypse
ou par des dispositifs prothétiques pour fixer l’os et la prévention de l’apparition de nouvelles fractures.
Une thérapie nouvellement introduites repose sur l’administration de composés biophosphonates, les
68 Notions de base de la génétique médicale
médicaments qui réduisent la résorption osseuse et augmentent la densité minérale osseuse, par la
promotion de la fixation osseuse du calcium.
Pronostic. Le pronostic dépend de la forme de la maladie. Dans le type I, les patients avec ostéogenèse
imparfaite ont une espérance de vie normale, mais le risque accru de fracture se maintiennent pendant la
vie. Le type II de la maladie est mortelle dans la période néonatale. Les formes III et IV d’ostéogenèse
imparfaite sont associées à des déficits de croissance, fractures multiples et des déformations
fréquemment, qui immobilisent souvent le patient dans le lit ou une chaise mobile.
proα1
substitution de
glycine
proα2
DÉGRADATION PREMATURE
22
Hétérochromie d’iris – iris de couleurs différents
23
Synophris – union des deux sourcils à la racine du nez
24
La prédisposition génétique au rétinoblastome est héritée d’une manière dominante avec pénétrance incomplète, mais au niveau
moléculaire le gène mutant RB acte recessive et l’apparition de la tumeur est conditionnée par la présence de deux allèles
anormaux.
Les maladies monogéniques 71
causée par la perte d’hétérozygotie par: mutation somatique ponctuelle dans le deuxième allèle, la
délétion du gène normal, la non-disjonction chromatidiennes, l’apparition du monosomie 13 dans
certaines cellules, la recombinaison mitotique entre chromatides sœurs (figure III.13.). Le mécanisme
impliqué dans rétinoblastome héréditaire s’appelle le mécanisme de « double;coup » (two hits).
allèle normale gametes allèle mutante
zygote
hétérozygote
domaine de
liaison des VLDL
membrane cellulaire glucides 3
COOH
LDL
2
5
4
LDL VLDL
LDL
← ± 1 SD (68 %)→
← ± 2 SD (95 %) →
← ± 3 SD (99,7 %) →
Néurotoxicité
Maladie d’Alzheimer
Figure IV.4. Le modèle de la pathogènie de la maladie d’Alzheimer
La maladie ne reçoit pas un traitement spécifique. Ils ont été mis en place plusieurs schéma
thérapeutiques, basés sur l’utilisation des inhibiteurs de la cholinestérase (la tacrine 27, le donépézil 28,
la rivastigmine 29, la galantamine 30), mais ils ne procurent qu’un soulagement temporaire dans 30-
40% des cas avec des formes moyennes ou légères.
Ainsi, les seules mesures efficaces sont représentées par la prévention axée sur évitant du
stress oxydatif et d’inflammation, de moduler l’activité de l’hormone ou l’administration des
trophiques du système nerveux central.
IV.4.2.2. LA MALADIE CORONARIENNE
La maladie coronarienne, caractérisée par l’apparition des lésions ischémiques dans les
artères coronaires, est une cause majeure de morbidité et de mortalité dans les pays développés.
Ainsi, la prévalence de la maladie à l’âge de 55 ans est 1 / 60 hommes et 1 / 90 femmes. En outre, la
maladie coronarienne cause ¼ - ½ de décès à l’âge adulte.
L’épidémiologie de la maladie est complexe et implique des facteurs génétiques
(monogéniques et polygéniques) et l’environnement. La contribution du déterminisme génétique
dans la maladie coronarienne est d’au moins 60 %. Ces caractéristiques ont été confirmées par des
27
Tétrahydroaminacrine agit en augmentant l'action de l'acétylcholine
28
Le chlorhydrate de donépézil a une action parasympathomimétique indirecte
29
L’hydrogénotartrate de rivastigmine a une action parasympathomimétique indirecte par son effet inhibiteur réversible de
acétylcholinestérase
30
Galantamine est une parasympathomimétique indirecte avec effet anticholinestérasique
84 Notions de base de la génétique médicale
études de la famille (un risque élevé chez les parents du premier degré d’une personne malade, un
risque accru en ce qui concerne l’exposition aux facteurs environnementaux, etc.) et les études de
jumeaux (une concordance augmentée chez les jumeaux monozygotes que celles fraternels).
La transmission de la susceptibilité accrue à la maladie coronarienne est le résultat de la
transmission intergénérationnelle de nombreux gènes de susceptibilité, des modèles de vie et des
facteurs de risques environnementaux. Les principaux facteurs de risque environnementaux sont :
l’excès des graisses dans l’alimentation, le tabagisme, la consommation chronique d’alcool, le stress
et la sédentarité. En outre, le mécanisme pathogénique de la maladie coronarienne est étroitement lié
avec d’autres maladies courantes chez les adultes, comme le diabète sucré, l’hypertension ou
l’hyperlipidémie.
Un grand nombre de gènes ont été associés à un risque accru pour la maladie coronarienne.
Ce nombre de gènes peut être expliqué par le fait que la transformation des graisses dans le corps ou
le réglage de la pression artérielle (deux des principaux facteurs de risque) sont faites en plusieurs
étapes, contrôlées par l’intervention de plusieurs enzymes codées par des gènes différents. Par
exemple, les principales étapes du métabolisme des lipides sont l’absorption intestinale de
triglycérides et cholestérol, la biosynthèse, le transport et le métabolisme des lipoprotéines. Ces
phases sont largement contrôlés par l’apolipoprotéine, leur récepteurs et la lipase.
Les formes monogéniques de maladies coronariennes, comme l’hypercholestérolémie familiale,
sont responsables de moins 10 % des cas. Ainsi, la plupart des cas des maladies coronariennes ont un
déterminisme polygénique, chaque gène ayant un faible effet qui s’ajoute à l’effet d’autres gènes. Plus
de 20 gènes de risque sont impliqués dans le métabolisme des lipides, le contrôle de la pression
artérielle, la coagulation et la fibrinolyse. Ainsi, en tenant compte du grand nombre de gènes, des
interactions intergéniques et des interactions des gènes avec les facteurs environnementaux
modificateurs, la maladie coronarienne peut être considérée une maladie multifactorielle. Les principaux
gènes, impliqués dans la pathogènie de la maladie coronarienne, sont présentés dans le tableau IV.4.
Tableau IV.4 Les principaux gènes impliqués dans la maladie coronarienne
GÈNE LOCUS FONCTION
recepteur pour LDL 19p32 L’élimination du cholestérol de la circulation
apolipoprotéine AI 11q23 Composant d’HDL 31
apolipoprotéine AII 1p Composant d’HDL
apolipoprotéine AIV 11q Composant d’HDL et des chylomicrons
apolipoprotéine B 2p24 Ligand pour le récepteur de LDL 32.
apolipoprotéine CI 19q Activateur de lécithine-cholestérol-acyltransphérase
apolipoprotéine CII 19q L’inactivation de lipoprotéine-lipase
apolipoprotéine CIII 11q L’hypertriglycéridémie
apolipoprotéine D 2p Composant d’HDL
apolipoprotéine E 19q13.2 Ligand pour le récepteur de LDL
lipoprotéine A 6q27 Le transport du cholestérol.
lipoprotéine-lipase 8p L'hydrolyse des lipoprotéines
triglycéride lipase hépatique 15q L'hydrolyse des lipoprotéines
lécithine-cholestérol-acyltransphérase 16q L’estérification du cholestérol
protéines de transfert des esters de 16q21 Le transfert des esters de cholestérol et de
cholestérol phospholipides des lipoprotéines
l’enzyme de conversion d’angiotensine 17q23 La conversion de l’angiotensine I en angiotensine II.
31
HDL – High Density Lypoprotein – lipoprotéines de haute densité
32
LDL – Low Density Lypoprotein – lipoprotéines de basse densité
Les maladies multifactorielles 85
Un polymorphisme génique impliqué dans la pathogénie de la maladie coronarienne a été
identifié dans l’intron 16 du gène de l’enzyme de conversion de l’angiotensine. Les individus
homozygotes pour la délétion (DD), produisent plus d’angiotensine II (ce qui est un puissant
vasoconstricteur, ce qui favorise l’infarctus du myocarde) par rapport aux homozygotes pour
l’insertion (II) ou hétérozygotes (ID).
Le mécanisme pathogénique de la maladie coronarienne est commun avec celui de
l’athérosclérose. Ainsi, les dépôts de lipides dans l’intima des vaisseaux sanguins provoquent la
formation des plaques d’athérome contenant du muscle lisse, graisse et tissu fibreux. Par la suite, se
produit la vascularisation de ces plaques, suivie d’un saignement, l’ulcération et la calcification. Ces
processus induisent la réduction du diamètre des vaisseaux et la thrombose qui sont le substrat
d’obstruction complète de l’artère coronaire et la survenue d’infarctus de la myocarde.
Le risque de maladie coronarienne chez les parents du premier degré d’une personne malade est
différent selon le sexe. Ainsi, le frère d’un malade a un risque de cinq fois plus élevé de développer la
maladie, tandis que la sœur d’une telle personne a un risque accru de 2,5 fois. D’autre part, si la
personne affectée est de sexe féminine, les parents du premier degré ont un risque de maladie
coronarienne de sept fois plus élevé que dans la population générale.
La prévention de la maladie coronarienne se réfère à deux aspects : l’identification des
personnes avec susceptibilité augmentée et l’évitement des facteurs de risque. Ainsi, en déterminant
les taux sériques de cholestérol et d’autres lipides, ou par l’identification des polymorphismes
génétiques (par exemple, l’enzyme de conversion) nous pouvons détecter les personnes à haut risque
de développer une maladie coronarienne. Chez ces individus sont nécessaires des mesures visant à
exclure les facteurs de risque environnementaux (éviter de fumer, l’alimentation riche en graisses
saturées et le mode de vie sédentaire) ou la correction de processus physiologiques (par exemple, la
diminution du cholestérol par l’administration de statines ou le contrôle de la pression artérielle par
l’administration d’antihypertenseurs).
IV.4.2.3. LE DIABÈTE SUCRÉ
Le diabète sucré est une maladie avec hétérogénéité du locus et cliniques, caractérisée par une
glycémie élevée. Elle touche environ 6% de la population adulte. Les études cliniques et génétiques
ont révélé trois types de diabète, qui diffèrent par les caractéristiques cliniques et le type de
transmission. Ils sont : le diabète sucré insulinodépendant type I (IDDM 33) ; le diabète sucré
noninsulinodependent type II (NIDDM 34) et le diabète sucré de l’adulte jeune avec début à maturité
(MODY 35).
De plus de ces formes de diabète, il existe un certain nombre de maladies génétiques
associées au diabète (tels que l’hémochromatose ou les dystrophies myotoniques) et le diabète
gestationnel caractérisé par des niveaux élevés de sucre dans le sang pendant la grossesse et le retour
à la normale après la naissance.
IV.4.2.3.1. Le diabète sucré insulinodépendant type I
Le diabète sucré type I (IDDM) est une maladie multifactorielle qui affecte environ 1 / 200
des personnes. La maladie débute dans l’enfance ou l’adolescence et son contrôle nécessite
l’administration chronique d’insuline. Ce type de diabète se caractérise par la destruction des
cellules β du pancréas et est rarement associée à l’obésité.
L’étiologie est multifactorielle et les facteurs génétiques représentent plus de 50 %
(concordance aux jumeaux monozygotes de 35-40 % par rapport à 5-10 % aux faux jumeaux).
33
IDDM – Insulino Dependent Diabetus Mellitus
34
NIDDM – Non Insulino-Dependent Diabetes Mellitus
35
MODY – MaturityOnset Diabetes of the Young
86 Notions de base de la génétique médicale
Des études génétiques ont établi l’existence de deux majeurs locus de susceptibilité: IDDM1
et IDDM2. De plus de ces locus, au moins 20 gènes semblent être impliqués dans l’étiologie du
diabète insulinodépendant, mais leur rôle est beaucoup plus faible.
Le locus IDDM1 est situé 6q21 à proximité du locus des gènes du système HLA. Environ 95
% des patients atteints de diabète de type I présentent des haplotypes HLA-DR3 et HLA-DR4.
Le second locus majeur de susceptibilité est situé sur le chromosome 11p15, où sont situés le
gène de l’insuline et le centre régional du contrôle de l’action de gène. Au niveau de la région
régulatrice du gène sont une série de séquences répétitives d’ADN de 14 pb (séquences
microsatellites). La présence d’un petit nombre de séquences répétitives conduit à l’expression
réduite du gène de l’insuline dans le thymus foetal et les cellules pancréatiques β, diminuant ainsi la
tolérance de l’organisme à l’insuline.
La pathogénie semble être auto-immunes et le facteur de déclencher le plus probable est une
infection virale. La nature auto-immune est pris en charge par l’association entre DID et certains
haplotypes HLA et la présence fréquente d’autres maladies auto-immunes (par exemple les
thyroïdites auto-immunes, l’anémie pernicieuse ou la maladie d’Addison) associées au diabète sucré
de type I. Dans cette forme de maladie le niveau d’insuline est diminué, tandis que la réponse des
organes à l’action de l’hormone est normale (figure IV.5.).
Glicémie
P P
B 2 1
P
A
citoplasme
Avant l’induction
embryonaire Après l’induction embryonaire
36
Homéose – transformation homéotique, substitution d'une partie du corps par une autre normalement située ailleurs
37
Gènes paralogues – gènes dérivés d'un ancêtre commun, qui ont une structure et une fonction similaires
38
Voir le chapitre Maladies monogéniques
92 Notions de base de la génétique médicale
39
survenue de colobome . D’autre part, la mutation inactivatrice du gène PAX6 provoque des
anomalies ou l’absence de formation de l’iris.
V.1.3. VOIES DU DEVELOPPEMENT GENETIQUE
Le développement génétique de tissus et d’organes est soumis à une intervention de plusieurs
gènes (et donc des protéines codées par eux) dans divers processus de la morphogenèse.
Un exemple est la voie des facteurs de croissance des fibroblastes. Les facteurs de croissance de
fibroblastes et les récepteurs de ces facteurs interviennent, par plusieurs systèmes de signalisation
intracellulaire, dans la division, la différenciation et la migration cellulaire. En principe, l’activation de
cette voie implique la formation initiale d’un complexe contenant un facteur de croissance des
fibroblastes, le récepteur de ce facteur et un protéoglicane contenant sulfate d’héparane. La formation
de ce complexe initie la dimérisation et la phosphorylation des résidus intracellulaires de type tyrosine-
kinase contenus dans chaque récepteur d’un facteur de croissance des fibroblastes. Ainsi, la tyrosine
kinase est activée, qui initie une cascade de signaux vers les gènes nucléaires, en modifiant
l’expression de ces gènes.
Chez l’espèce humaine ont été identifiés 23 facteurs de croissance des fibroblastes (FGF -
Fibroblast Growth Factor) et quatre récepteurs de ces facteurs (FGFR - Fibroblast Growth Factor
Receptor). L’implication en pathologie humaine des mutations de facteurs de croissance des fibroblastes
est limitée. La seule mutation de ce type implique le gène du facteur de croissance des fibroblastes 23
(FGF23) dans le rachitisme vitamine D-résistant (l’un des rares maladies dominante liée au chromosome
X). Les quatre récepteurs du facteur de croissance des fibroblastes ont une homologie importante
structurelle et fonctionnelle, les différences entre eux sont liés à l’affinité de fixation du ligand et
l’emplacement tissulaire de chacun. Chaque récepteur a une région localisée en dehors de la
membrane où est fixé le ligand, un domaine qui traverse la membrane et un domaine intracellulaire
bipartite à fonction de tyrosine kinase. Les mutations des gènes des récepteurs de facteurs de
croissance des fibroblastes ont été associées à diverses maladies humaines (tableau V.2.). Ils montrent
une pléiotropie relationnelle et aussi une hétérogénéité clinique et de locus.
Tableau V.2. Des exemples de mutations du gène du récepteur du facteur de croissance des
fibroblastes
Gène Locus Maladie Symptômes
FGFR1 8p11 Syndrome de Pfeiffer Craniosynostose associée avec la police et l’haluce aplatie
FGFR2 10q26 Syndrome d’Apert Craniosynostose associée avec la syndactilie
Syndrome de Beare- Craniosynostose associée avec cutis gyrata
Stevenson
Syndrome de Crouzon Craniosynostose associée avec œil exorbité
Syndrome de Pfeiffer Craniosynostose associée avec la police et l’haluce aplatie
FGFR3 4p16.3 Syndrome de Crouzon Craniosynostose associée avec œil exorbité
Syndrome de Muenke Craniosynostose coronale
Achondroplasie Nanisme rhizomélique et macrocéphalie
Hypochondroplasie Nanisme rhizomélique
Dysplasie thanatophore Nanisme rhizomélique, macrocéphalie, déformation
thoracique, forme létale
FGFR4 5q35.1 Cancers Seins, hypophyse, pancréas, cerveau, poumon
Toutes les mutations identifiées dans les gènes des récepteurs de facteurs de croissance de
fibroblastes sont des mutations activatrices qui augmentent la signalisation intracellulaire, ce qui
conduit à une expression génique exagérée. Par exemple, la mutation du gène FGFR4 induit une
39
Colobome - défaut de fermeture de la fente optique, qui produit des anomalies d’iris, de la rétine ou combinés
Des implications génétiques dans le développement 93
augmentation de 20 % de l’expression génique en achondroplasie, tandis que les mutations de
dysplasie thanatophore sont associées à une augmentation de 100 % de l’activité génique 40.
V.1.4. MODÈLES DU DEVELOPPEMENT GENETIQUE
Les études de développement tentent de déchiffrer les mécanismes génétiques par lesquels les
protéines interagissent, par différentes voies de signalisation, dans la formation d’un système
d’organes ou d’organes. Des recherches récentes ont apporté des éclaircissements, mais l’élucidation
de ces processus est loin d’être achevée. Ensuite, sont montrés le développement normal du système
reproducteur chez les deux sexes et quelques-unes des erreurs qui peuvent survenir pendant ce
processus.
La sexualisation assure la formation des caractères morphologiques, fonctionnelles et psycho-
comportementaux nécessaires pour la formation et la fécondation des gamètes, le développement des
gonades, des organes génitaux internes et externes. De plus, la sexualisation permet l’acquisition des
caractéristiques psycho-comportementaux liés au sexe auquel appartient l’individu. Tous ces
changements sont survenus à des âges différents et ils ont un seul objectif : d’assurer une reproduction
optimale, ce qui permet la transmission aux descendants des caractéristiques personnelles et des espèces.
La sexualisation normale est différente dans les deux sexes et en matière d’enseignement peut
être divisé en deux phases : le déterminisme sexuel et la différenciation sexuelle.
Le déterminisme sexuelle se produit pendant l’embryogenèse en deux étapes: la formation du
sexe génétique (lorsque la fécondation par l’union du gonosome X des oeufs avec le gonosome X ou
Y de la sperme) et la formation du sexe des gonades (la transformation de la progonade bivalente
dans ovaire ou testicule).
La différenciation sexuelle commence durant la vie embryonnaire et se termine après la puberté,
lorsque l’individu devient capable de se reproduire. La différenciation sexuelle comprend les étapes
suivantes : la formation de l’appareil génital interne et externe (les deux se produisent avant la
naissance) la sexualisation du système nerveux central (début prénatal et fin postpubertaire) et la
sexualisation secondaire (la formation des caractères sexuels secondaires, sous l’action des hormones
sexuelles produites par les gonades après la puberté).
V.1.4.1. LA SEXUALISATION MASCULINE
Le processus normal de sexualisation masculine se déroule en plusieurs étapes reliées entre elles
et réglementée par de nombreux facteurs génétiques et hormonaux.
V.1.4.1.1. Le déterminisme sexuel masculin
La première étape de la sexualisation masculine se produit lorsque la fécondation, avec la
formation du sexe génétique XY. Les premiers événements de la sexualisation ont lieu pendant les
premières semaines de l’embryogenèse et sont communs aux deux sexes. La gonade primordiale (la
progonade) est entièrement formé à la fin de la semaine 6 de la grossesse, étant composé de deux
éléments : les cordons sexuels primitifs (ayant origine en mésonéphros) et les cellules germinales
primordiales (ayant origine en ectoderme).
Après cette phase bisexuelle ou indifférente, sous l’action des gènes de sexualisation des
gonosomes (X et Y) et autosomes, se produit une série de transformations complexes conduisant à la
formation du testicule. Dans les embryons XY, la sexualisation masculine est un processus actif qui
implique de nombreuses molécules (facteurs de transcription, hormones, récepteurs) qui changent le
programme inné de la sexualisation en sens masculin 41.
40
Dans les deux cas, l’activation de la voie de signalisation cellulaire est faite en absence du ligand
41
Chez les mammifères, le modèle inné de sexualisation est féminine et implique un certain nombre de processus passifs
94 Notions de base de la génétique médicale
Dans les embryons masculins, le facteur de transcription codée par le gène SRY transforme la
progonade dans testicules pendant les semaines 7-8 de gestation (tableau V.3.). Le gène SRY agit sur
la région médullaire des cordons sexuels primitifs, provoquant la formation de cellules de Sertoli, qui
commencent à produire l’hormone anti-müllérienne (AMH - Anti-Müller Hormone). Par la suite, les
cellules de Sertoli forment les cordons testiculaires, qui seront transformés en tubes séminifères
pendant la puberté.
Tableau V.3. Des processus spécifiques au déterminisme et la différenciation sexuelles
normales masculine et féminine
Structure embryonnaire Sexe masculine Sexe féminine
Progonades Testicules Ovaires
Canales Wolff Épididyme Régression
(mésonéphrotiques) Canal déférent,
Prostate,
Vésicules séminales
Canales Müller Régression Trompes de Fallope,
(paramésonéphrotiques) Utérus
Vagin – le tiers supérieur
Tubercule génital Pénis Clitoris
Glandes du pénis,
Tissus érectiles (corps caverneux et
corps spongieux)
Sinus urogénital Urètre pénien Petites lèvres
Bourreletes génitaux Scrotum Grandes lèvres
Pendant la huitième semaine de gestation, les cellules mésenchymateuses des cordons sexuels
primitifs se différencient en cellules de Leydig et partent la synthèse de testostérone.
Au cours de la vie fœtale, sous l’action des androgènes, les testicules migrent de la région
périnéphrotique et arrivent à la naissance dans le scrotum.
V.1.4.1.2. La différenciation sexuelle masculine
Les androgènes et l’hormone anti- müllérienne, produites par les testicules embryonnaires,
conduisent à des changements des canaux Wolff et Müller et de sinus urogénital, avec la formation de
l’appareil génital et des organes génitaux.
La formation de l’appareil génital masculin est un processus actif fonctionnant sous l’action
hormonale. Au cours des semaines 8-13, la testostérone transforme le canal de Wolff dans
épididyme, canal déférent et vésicules séminales de la prostate. D’autre part, dans les semaines 8-10,
sous l’action de l’hormone anti- müllérienne, sécrétée par les cellules de Sertoli, se produit la
régression des canaux Müller (tableau V.3.).
La formation des organes génitaux externes est faite pendant les mois 4-5 de la grossesse à partir
du sinus urogénital, une structure ambivalente, composé d’une protubérance médiane - le tubercule
génital, deux plis médial - plis génito-urinaire et deux plis latérales – les bourreletes génitaux. Sous
l’influence de la dihydrotestostérone, produite par les testicules, le tubercule génital du fœtus s’allonge
pour former le pénis, les plis urogénitaux fusionnent pour former l’urètre pénien et les bourreletes
génitaux croissent et fusionnent pour former le scrotum (tableau V.3.).
À la naissance, l’apparence des organes génitaux externes permet l’identification du sexe
masculin et l’enfant est déclaré et sera augmenté en fonction de caractéristique masculine de modèle
de la société. Grâce aux influences extérieures, à l’âge de 2-3 ans, l’enfant prend conscience qu’il
Des implications génétiques dans le développement 95
appartient au genre masculin, ce qui va induire une série de changements psychologiques et
comportementales. La sexualisation psycho-comportementale prendra fin postpubertairement à la
suite de changements sous l’influence de la testostérone produite par les testicules.
Cependant, à la puberté, la testostérone produit la sexualisation secondaire : l’apparition de la
pilosité sexuelle (visage, tronc, aisselles, pubis), l’approfondissement de la voix, le saut de la
croissance, le développement musculaire, l’augmentation de la taille du pénis, la pigmentation du
scrotum, etc.
V.1.4.1.3. Le contrôle de la sexualisation masculine
Le contrôle de la sexualisation masculine est extrêmement complexe et implique une multitude
de facteurs. Le premier élément de la cascade d’événements qui assurent la sexualisation masculine
est l’intervention du facteur de transcription codés par le gène SRY (Sex determinig Region on the
chromosome Y) situé sur le bras court du chromosome Y (Yp11.3) dans la région de TDF (testis
determining factor). Ainsi, dans la présence d’un chromosome Y normal, quel que soit le nombre de
chromosomes X, se produit la transformation masculine de la progonade. Le gène SRY est un gène
master, qui régule la transcription d’autres gènes. La principale action du gène SRY est la répression du
gène DAX-1 (impliqué dans la formation des ovaires), permettant l’activation du gène SOX9.
Le gène SOX-9, situé sur le chromosome 17, code pour une protéine liée à SRY, possédant un
domaine HMG de liaison d’ADN. Cette protéine guide l’organisation des cordons testiculaires, en
actionnant à la voie de signalisation WNT. En outre, les gènes SOX-9, SF1 et WT1 activent le gène
AMH codant pour l’hormone anti-müllerienne. Les mutations de ces gènes sont impliquées dans la
production de dysplasie campomélique, une maladie caractérisée par des anomalies du squelette et
l’inversion sexuelle.
La différenciation sexuelle masculine est assurée par un complexe des gènes, des facteurs de
transcription, des hormones et leurs récepteurs (tableau V.4.).
Tableau V.4. Les facteurs génétiques impliqués dans le développement des testicules
Gène Localisation Fonction
LHX1 11p12-p13 La différenciation et le développement du crâne, des tissus nerveux et
lymphatiques et des structures urogénitales
LHX9 1q31-q32 Activation de la protéine SF-1 dans la progonade
EMX2 10q26.1 Le début du développement du néocortex et des gonades
PAX2 10q24.3 Réglage de l’expression du gène WT1
CBX2 17q25 Réglage de l’expression des gènes homéotiques
ATRX Xq13 La réparation de l’ADN et l’initiation de la transcription
Igfr1 19p13.2 La prolifération des cellules
15q25-q26
1q21-q23
WT1 11p13 Réglage transcriptionel et posttranscriptionel
SF-1 9q33 La stabilisation du mésoderme intermédiaire et la régulation de la fonction des
gènes STAR, stéroïde-hydroxylase, aromatase, DAX-1, AMH
DAX 1 Xp21.3 Antagoniser les effets du gène SRY
Certains gènes : SF-1, WT1, LIM1, LHX9 et EMX2, codifient des facteurs généraux de
transcription, qui interviennent aussi dans d’autres processus embryonnaires. Les mutations de ces
gènes provoquent des anomalies congénitales et gonadales. Par exemple, la mutation du gène SF1
produit une aplasie des surrénales, tandis que les mutations des gènes WT1 et LIM1 causent
l’aplasie rénale.
96 Notions de base de la génétique médicale
Les cellules mésenchymateuses, entourant les cordons testiculaires, sont différenciés en cellules
de Leydig par un processus contrôlé par plusieurs gènes, y compris les gènes AMH et SF1. D’autres
gènes, impliqués dans le développement testiculaire, sont DMRT1, FGF9 ou CBX2, partie en
témoigne le fait que des mutations dans ces gènes entraînent une inversion sexuelle. Sous l’action de
l’hCG et la LH fœtale, les cellules de Leydig produisent la testostérone, qui transforme les canaux de
Wolff en voies génitales masculines. L’action de la testostérone est soumise à sa liaison au récepteur
nucléaire approprié, ce qui conduit à l’activation de facteurs de transcription qui sont attachés au
promoteur encore inconnue des gènes cibles. L’hormone anti-Müller, une glycoprotéine de type TGF-
β, sécrétée par les cellules de Sertoli, s’attache sur un récepteur spécifique - AMHR (Anti-Müllerian
Hormone Receptor) et cause la régression des canaux de Müller par apoptose. Les mutations des
gènes AMH et AMHR causent la persistance des dérivés du canal de Müller (trompes de Fallope,
utérus, partie supérieure du vagin) chez les hommes.
La formation des organes génitaux externes à partir de sinus urogénital est induite par la
dihydrotestostérone produite par la conversion de la testostérone par la 5α-réductase 2 fœtale. La
dihydrotestosterone agit sur les gènes cibles par un récepteur des androgènes, codée par un gène situé
Xq11. Des mutations dans le gène du récepteur aux androgènes est responsable du syndrome
d’insensibilité aux androgènes, ce qui peut être complète (syndrome de Morris42) ou partielle.
La migration des testicules vers le scrotum est contrôlée par l’hormone insuline-like 3 (INSL3)
produite par les cellules de Leydig. Des mutations dans le gène, codant pour l’INSL3, causent la
cryptorchidie bilatérale. D’autres gènes, impliqués dans la descente testiculaire, sont HOX10 et HOX11.
V.1.4.2. LA SEXUALISATION FÉMININE
La sexualisation féminine prénatale est un processus inné, qui se déroule passivement, sans
intervention hormonale.
V.1.4.2.1. Le déterminisme sexuel féminin
Le déterminisme sexuel commence dès la fécondation, quand l’association du chromosome X
maternel et paternel génère le sexe génétique XX caractéristique aux corps féminins. Après la
dixième semaine de grossesse, en absence de testostérone, le développement des ovaires
commence par la dégénération des cordons sexuels primaires et par la transformation du
mésothélium de la crête germinal en cordons sexuels secondaires corticales.
À la semaine 16, les cellules germinales primordiales, différenciés en ovogonies 43, entrent dans
les cordons et deviennent des follicules primordiaux 44. Les cellules épithéliales qui entourent les
cellules germinales se différencier en cellules de la granulosa, tandis que les cellules
mésenchymateuses externes se transforment dans les cellules de la thèque. Le développement de
l’ovaire se termine dans le cinquième mois et pendant la période fœtale les ovaires ne fonctionnent
pas, parce que chez les femmes la différenciation sexuelle n’implique pas d’actions hormonales.
La formation des ovaires est dépendante de la présence de cellules germinales. En leur absence,
la progonade se transforme en tissu fibreux 45.
V.1.4.2.2. La différenciation sexuelle féminine
La formation des voies génitales féminines se produit dans les semaines 9-13, spontanément, en
absence des hormones. Ainsi, les conduits de Wolff régressent et les conduits de Müller sont
différenciées en tubes, utérus et le tiers supérieur du vagin. En absence des androgènes chez le fœtus
42
Voir le chapitre Maladies monogéniques
43
La division des ovogonies est bloquée en dichtioten jusqu’à après la puberté
44
La formation des follicules primordiaux se terminent six mois après la naissance
45
Un tel changement se produit dans le syndrome de Turner, déterminé par la monosomie X
Des implications génétiques dans le développement 97
féminin normal, le tubercule génital augmente un peu, formant le clitoris, le sinus uro-génital reste
ouvert et forme le septum vesicovaginal au niveau duquel l’urètre s’ouvre antérieur et le vagin
postérieur. Les plis uro-génitales ne fusionnent pas et forment de petites lèvres, tandis qu’en partant du
bourellets labioscrotaux sont formées les grandes lèvres (tableau V.3.).
À la naissance, en partant de l’apparence des organes génitaux externes, l’enfant est déclaré fille
et sera augmenté en suivant le modèle féminin de la société à partir de laquelle sa famille appartient.
Grâce aux influences extérieures, à l’âge de 2-3 ans, l’enfant prend conscience qu’appartient
au sexe féminin, ce qui va induire une série de changements psychologiques et comportementales.
La sexualisation psycho-comportementale sera complétée postpubertaire à la suite de
changements du SNC sous l’influence des œstrogènes et de progestérone produites par les ovaires.
Cependant, à la puberté, sous l’action des hormones sexuelles féminines se produit la
sexualisation secondaire : le développement de la glande mammaire, l’émergence de la pilosité
sexuelle (d’aisselles, du pubis), les variations cycliques de la muqueuse utérine (les menstruations) la
croissance en taille, la pigmentation des lèvres, etc.
V.1.4.2.3. Le contrôle du déterminisme et de la différenciation féminine
Le réglage génique de la formation des ovaires est moins connu que celui des testicules. Seul
quelques gènes - WNT4, DAX1 - ont un rôle dans ce processus.
Le gène DAX1 inhibe l’action du gène SOX9, dont la fonction principale est de transformer la
progonade en testicules. Le développement normal de l’ovaire nécessite une action biallèlique du
gène DAX1. L’absence d’un allèle du gène DAX1, p.ex. en monosomie X, provoque une dysgénésie
ovarienne, le tissu ovarien étant remplacé par des tissus fibreux.
Le gène WNT4 a une activité inhibitrice sur les voies de signalisation cellulaire qui permettent la
différenciation des cellules primordiales en cellules de Leydig.
Chez l’espèce humaine la différenciation sexuelle est spontanée féminine, seulement en fonction
de l’absence d’hormones sexuelles produites par les testicules.
V.2. LES ANOMALIES CONGÉNITALES
Selon la définition de l’Organisation mondiale de la Santé, l’anomalie congénitale représente
une anomalie morphologique, structurale (macroscopique ou microscopique) d’un organe ou
d’une région anatomique, présente à la naissance, même si elle n’est pas manifeste à ce
moment ontogénétique.
Les anomalies congénitales sont un problème majeur de santé publique, étant donné qu’ont une
fréquence élevée (3-5 % des nouveau-nés), constituent de sérieux handicaps et existent des
possibilités de prévention.
V.2.1. LA CLASSIFICATION DES ANOMALIES CONGÉNITALES
La classification des anomalies congénitales est difficile, étant plusieurs systèmes de
classification qui concernent les critères suivants : la gravité, l’incidence, la pathogénie et les
manifestations cliniques.
En ce qui concerne la gravité, il existe quatre catégories d’anomalies congénitales : fatales,
majeures, moyennes et mineures. Les anomalies fatales (par exemple une agénésie rénale bilatérale)
celles majeures (par exemple la phocomélie) et celles moyennes (tels la syndactilie) forment
l’ensemble des anomalies congénitales majeures, parce qu’elles nécessitent des soins de santé. Bien
que les anomalies congénitales mineures (par exemple, l’hypopigmentation de la peau, l’occiput plat,
etc.) causent des problèmes d’ordre purement esthétique, ils peuvent avoir une grande importance dans
certaines situations cliniques. Ainsi, la présence de plus de trois anomalies congénitales mineures est
associée (dans plus de 90 % des cas) avec l’existence d’une anomalie congénitale majeure, qui peut
98 Notions de base de la génétique médicale
avoir des conséquences néfastes pour la progression de la maladie. Dans ces circonstances,
l’identification de plusieurs anomalies mineures peut être une première pas vers le dépistage des
anomalies congénitales majeures.
Selon l’incidence les anomalies congénitales peuvent être regroupées en anomalies
congénitales : très fréquentes (> 1 ‰) fréquentes (0,1 à 0,99 ‰) rares (0,01 à 0,099 ‰) et très
rares (< 0,01 ‰).
La classification pathogène des anomalies congénitales les divisent en : des malformations,
des disruptions, des déformations et des dysplasies.
En ce qui concerne les manifestations cliniques, les anomalies congénitales peuvent être isolées
et multiples. Les anomalies isolées peuvent être regroupées en : uniques et complexes (des séquences
et des anomalies du champ embryonnaire). Les anomalies multiples peuvent être classées en :
syndromes, des associations non- fortuites et des associations fortuites.
En termes pratiques, les classifications - pathogène et clinique - sont plus importants pour
déterminer le pronostic, la conduite pratique et le risque de récurrence de la maladie.
V.2.1.1. LA CLASSIFICATION PATHOGÈNE DES ANOMALIES CONGÉNITALES
En ce qui concerne le mécanisme, les anomalies congénitales peuvent être regroupées en : des
malformations, des disruptions, des déformations et des dysplasies. Les malformations et les
dysplasies sont considérées des embryopathies, parce que sont produites en début de la grossesse et
se caractérise par un défaut primaire de la morphogenèse. Les disruptions et les déformations sont des
foetopathies, comme il arrive dans la seconde moitié de la grossesse et se caractérise par un défaut
secondaire de la morphogenèse qui touche une structure embryonnaire normale formée.
V.2.1.1.1. Les malformations congénitales
Les malformations congénitales sont produites par un processus primaire, intrinsèque et
précoce du développement anormal. Les malformations peuvent affecter un organe, une partie
d’organe ou une région anatomique avec la même origine embryologique. En gros, pour les
malformations le potentiel de développement de l’organe touché a été mauvais depuis le début.
L’apparition d’une malformation peut être la conséquence de la différenciation incomplète (par
exemple la syndactilie) ou de la différenciation anormale (par exemple la polydactylie).
Cliniquement, les malformations sont classées tel que isolées (simples ou complexes) et
multiples. En fonction de la gravité les malformations peuvent être majeures ou mineures.
Les malformations sont produites au début de l’embryogenèse - 15-60 jours de la grossesse -
étant définitives et difficiles à traiter ou récupérés.
En pratique clinique, il est important de distinguer entre une malformation et une déformation
ou une disruption. Les malformations sont des anomalies congénitales graves, potentiellement
invalidantes, souvent ne reçoivent pas de traitement et dans la plupart des cas ont des causes
génétiques (chromosomiques ou multifactorielles) associée à un risque accru de récidive. Les
déformations ont un bon pronostic, peuvent être corrigées par la chirurgie (parfois même
spontanément) et ont des causes exogènes, associées à un risque négligeable de récidive. Les
disruptions ont (comme les malformations) un mauvais pronostic et, souvent, ne peuvent être
corrigées, mais sont plutôt le résultat de l’action de facteurs tératogènes, entraînant un risque
négligeable de récidive. Ainsi, la confusion entre une malformation et une déformation/ disruption
peut conduire à des erreurs dans le diagnostic, le pronostic et le conseil génétique.
V.2.1.1.2. Les dysplasies congénitales
La dysplasie se composent d’une organisation anormale des cellules dans les tissus. Ainsi,
dans la dysplasie, l’hystogenèse est déficitaire et l’anomalie congénitale est présente dans tous les
Des implications génétiques dans le développement 99
organes dans lesquels le tissu est présent. Par exemple, dans le syndrome de Marfan, il y a des
changements dans toutes les structures contenant la fibrilline (le système ostéo-articulaire, le système
cardio-vasculaire, le système oculaire), tandis que dans l’ostéogenèse imparfaite46 sont des changements
dans tous les organes contenant du collagène de type α. Dans certains cas, la dysplasie peut mener à des
changements secondaires de l’organe touché, en raison de la perturbation de l’organisation et du
fonctionnement normal des cellules.
La plupart des dysplasies sont causées par des mutations géniques et ont un risque élevé de
récidive. Les dysplasies congénitales ne reçoivent pas de traitement spécifique en raison que le tissu
affecté est anormal.
V.2.1.1.3. Les disruptions congénitalee
La disruption est une anomalie congénitale déterminée par un processus de destruction
secondaire, extrinsèque et tardive d’une région anatomique initialement formé normalement.
Parfois, la disruption est la conséquence d’une interférence avec un processus du développement
normal. En règle générale, la disruption se produit au cours de la période foetale et n’a pas une cause
génétique. Les principaux facteurs étiologiques incriminés sont : les facteurs physiques (la
compression mécanique par brides amniotiques) les agents chimiques tératogènes (la thalidomide)
les facteurs métaboliques (des maladies de la mère que le diabète ou la phénylcétonurie) les facteurs
infectieux (la rubéole) les facteurs locaux (la rupture prématurée des membranes, l‘ischémie,
l’hypertension artérielle). La disruption n’est pas génétique et a donc un risque négligeable de
récidive, si l’agent causal sera supprimé. Au lieu de cela, elles ont un potentiel invalidant et ne sont pas
corrigées spontanément, nécessitant des interventions chirurgicales complexes.
V.2.1.1.4. Les déformations congénitales
Les déformations sont des anomalies congénitales caractérisées par des changements dans la
forme, la taille ou la position des parties du corps causés par des forces mécaniques, après que la
région a été formée normalement. Les déformations se produisent à la fin de la seconde moitié de la
grossesse, étant des foetopathies. Les causes des déformations sont surtout des agents exogènes qui
déterminent l’absence ou la diminution des mouvements fœtaux, la compression du fœtus et ainsi
suit la déformation des structures anatomiques normalement développées.
Un exemple de déformation est le pied bot, qui est la conséquence d’une compression intra-
utérine (induite par une malformation utérine maternelle), d’une macrosomie fœtale,
d’olygohydramnios, d’une insuffisance utéro-placentaire.
Rarement, les déformations sont générées par des facteurs intrinsèques. Par exemple, les
déformations peuvent se produire par une diminution des mouvements du fœtus, déterminée par une
hypotonie musculaire secondaire aux troubles du système nerveux.
La gravité de la déformation est faible et dans la plupart des cas elles peuvent être corrigées par
des traitements orthopédiques ou chirurgicales.
Depuis les déformations sont déterminées par des facteurs extrinsèques, le risque de récidive
est très faible.
V.2.1.2. LA CLASSIFICATION CLINIQUE DES ANOMALIES CONGÉNITALES
En termes cliniques, les anomalies congénitales peuvent être isolées ou multiples.
V.2.1.2.1. Les anomalies congénitales isolées
Les anomalies congénitales isolées sont des défauts morphologiques causées par une seule
erreur de la morphogenèse, qui peuvent causer après des anomalies secondaires dans le même
46
Voir le chapitre Les maladies monogéniques
100 Notions de base de la génétique médicale
organe ou d’une région anatomique. Dans la plupart des cas les anomalies congénitales isolées ont
un déterminisme multifactoriel. Les anomalies congénitales isolées les plus souvent sont présentées
dans le tableau V.5.
Les anomalies congénitales isolées peuvent être regroupées en deux types morphologiques : des
défauts du champ du développement et des séquences.
Tableau V.5. L’incidence des anomalies congénitales isolées
Anomalie Incidence
Cryptorchidie 1/30 (seulement les garçons)
Anomalie congénitale de la coeur 1/150
Pied bot 1/300 (♂>♀)
Stenose du pylore 1/300 (♂>♀)
Défaut de fermeture du tube néural 1/500 (♀>♂)
Hernie ombilicale 1/500
Hypospadias 1/1000(doar ♂)
Luxation congénitale de l’hanche 1/1500 (♀>♂)
Polydactilie 1/1500 (♂>♀)
Fente palatine 1/2000 (♀>♂)
Le champ du développement embryonnaire est une région dont le développement est
conditionné par l’intervention d’un seul processus d’induction embryonnaire. Ainsi, la région se
développe et fonctionne unitaire, conduisant à la formation des structures anatomiques complexes ou
multiples. Le développement de l’embryon humain est basé sur une masse de cellules pluripotentes,
qui représentent le champ principal de développement et qui évoluent ensuite vers la différenciation,
résultant des champs de croissance secondaire, qui contiennent des cellules capables de s’organiser
dans un organe particulier. Ainsi, les défauts du champ du développement peuvent être : primaires
(des anomalies de la blastogenèse) ou secondaires (des anomalies de l’organogenèse).
Selon le nombre d’organes touchés, le défaut du champ du développement peut être monotopique
ou polytopique. Les anomalies monotopiques du champ intéressent un seul organe et les anomalies
congénitales peuvent être uniques (une seule anomalie) ou complexes (des anomalies multiples d’un
même organe). Les anomalies polytopiques du champ comprennent de multiples anomalies découlant
d’un même champ du développement. Par exemple, l’holoprosencéphalie est un défaut polytopique
généré par le désordre de la migration des cellules du mésoderme du prechorde. De ces cellules
proviennent le cerveau antérieur et les structures médiales de la face. Les irrégularités du développement
embryonnaire de ce champ provoque un spectre clinique allant de formes subtiles (par exemple, une
seule incisive centrale supérieure) jusqu’aux formes très sévères (holoprosencéphalie alobaire avec
cyclopie47, proboscis48, l’absence des lobes olfactifs et des nerfs optiques, fente labiale et palatine).
Les séquences des anomalies congénitales impliquent plusieurs organes anatomiques de la
même région et sont caractérisées par l’existence d’une anomalie primaire, qui provoque ensuite des
anomalies secondaires. Un exemple est la séquence de Pierre Robin. L’anomalie primaire est la
micrognathie. La présence d’une petite mâchoire inférieure s’associe à microstomie. Dans ces
conditions, quand la langue est normale, elle est poussée à la hausse et empêche l’union des
bourgeons maxillaires, en conduisant à une fente palatine.
V.2.1.2.2. Les anomalies congénitales multiples
Les anomalies congénitales multiples sont des troubles du développement caractérisés par
plusieurs erreurs de la morphogenèse, qui affecte différents organes ou systèmes d’organes. La
47
Cyclopie – anomalie congénitale caracterisée par la présence d’un seul yeux
48
Proboscis – anomalie congénitale caracterisée par la présence d’un nez avec une seule narine
Des implications génétiques dans le développement 101
catégorie des anomalies congénitales multiples comprenait trois types de conditions : les syndromes
plurimalformatifs, les associations de malformations congénitales et les associations aléatoires
des anomalies congénitales multiples.
Les anomalies congénitales multiples constituent un syndrome plurimalformatif, tandis que les
anomalies sont spécifiquement associées, ce qui permet la création d’une base commune de données
cliniques et ont une étiologie commune ou le même mécanisme de production. En ce qui concerne
l’étiologie, les syndromes plurimalformatifs peuvent être divisés en syndromes chromosomiques
(Down, Klinefelter, Patau, etc) syndromes monogéniques (Marfan Moon-Bardet-Biedl, etc)
syndromes tératogènes (syndrome d’alcoolisme fœtal, rubéole, etc.) et syndromes cliniquement
reconnues, mais qui ont une cause inconnue.
Dans de nombreuses situations, certaines anomalies congénitales multiples sont fréquemment
associées, mais elles ne peuvent pas être combinées dans un syndrome plurimalformatif.
L’association représente la présence non-aléatoire de deux ou plusieurs anomalies congénitales
isolées ou multiples, qui ne peuvent être classées dans un défaut polytopique, une séquence ou un
syndrome. Un exemple est l’association VACTERL 49 qu’inclut la présence concomitante des
anomalies vertébrales, des anomalies anales, des anomalies cardio-vasculaires, une fistule trachéo-
oesophagienne, des anomalies rénales et des anomalies des membres.
La connaissance de l’existence des associations des anomalies congénitales est important en
termes pratiques, parce que, après l’identification d’une anomalie caractéristique d’une association,
doit être recherchées d’autres anomalies spécifiques à l’association. Ceci peut être détectées et
corrigées des anomalies viscérales non-apparentées, mais qui ont une évolution potentiellement
graves.
Beaucoup d’anomalies congénitales multiples ne peuvent pas être classées en syndromes ou
associations, étant sans doute le résultat de la combinaison aléatoire des anomalies à haute fréquence
individuelle.
V.2.2. L’ÉTIOLOGIE DES ANOMALIES CONGÉNITALES
Les anomalies congénitales sont déterminées par des causes génétiques (~ 50 % des cas)
environnementales (< 10 % des cas) et inconnues (~ 40 % des cas) (tableau V.6.). La reconnaissance
de la cause des anomalies congénitales est important pour calculer le risque de récidive (et ainsi de
fournir un conseil génétique correct) et pour adopter de mesures adéquates de prévention primaire ou
secondaire des anomalies congénitales. Parfois, l’identification des causes est difficile en raison de
l’hétérogénéité étiologique
Tableau V.6. Les causes des anomalies congénitales
Cause Incidence %
Génétique 15-25
- chromosomique 10-15
- monogénique 2-10
Multifactorielle 20-25
Écologique 8-12
- maladies maternelles 6-8
- causes utérines/placentaires 2-3
- tératogènes 0.5-1
Grossesse gémellaire 0.5-1
Inconnues 40-60
49
VACTERL – acronyme en anglais de « Vertebral Anal Cardiovascular Tracheo-Esophageal fistula, Renal and Limb
anomalies »
102 Notions de base de la génétique médicale
V.2.2.1. LES CAUSES GÉNÉTIQUES DES ANOMALIES CONGÉNITALES
Les facteurs génétiques qui peuvent causer des malformations congénitales sont représentées par
des mutations génomiques, chromosomique ou géniques.
Les mutations génomiques et chromosomiques se produisent lors de la méiose ou mitose. Les
erreurs survenant au cours des divisions cellulaires donnent lieu à des anomalies chromosomiques
déséquilibrées numériques ou structurelles. Ces anomalies déterminent des déséquilibres géniques qui
entraînent une morphogenèse anormale et l’apparition des anomalies congénitales. Les anomalies
chromosomiques génèrent environ 10-15 % des anomalies congénitales. La plupart des anomalies
chromosomiques déséquilibrées sont non viables et entraînent la perte du produit de conception. En
outre, environ 50 % de l’avortement du premier trimestre a une cause chromosomique (trisomie ou
monosomie complète ou partielle, polyploïdie, etc). Les anomalies chromosomiques déséquilibrées
viables déterminent une combinaison spécifique de multiples anomalies congénitales qui peuvent être
classées dans un syndrome : Down (trisomie 21) Patau (trisomie 13) Turner (monosomie X) Edwards
(trisomie 18) cri du chat (monosomie partielle 5p) etc50.
Certaines anomalies congénitales sont causées par la mutation d’un seul gène ou paire de gènes.
Le mode de transmission de la mutation peut être dominant ou récessif, autosomique ou liée au
chromosome X 51. Les mutations monogéniques sont responsables d’environ 7,5 % des anomalies
congénitales. Dans certains cas, les mutations monogéniques causent des anomalies congénitales
isolées, touchant un seul organe (par exemple, sont des formes de microcéphalie avec transmission
autosomique récessive) ou un seul champ du développement (par exemple certains formes de
focomélie 52 ont une transmission autosomique dominante). Dans d’autres cas, la mutation du gène se
produit dans des gènes qui contrôlent l’embryogenèse de plusieurs organes et tissus. La conséquence
de ces mutations est la génération de multiples anomalies congénitales. Un exemple est le syndrome
oro-facio-digital (qui associe des anomalies de la bouche, du visage et des doigts) le syndrome de
Waardenburg type 153, le syndrome d’Holt-Oram (associe l’hypoplasie du pouce, l’aplasie radiale et
une maladie cardiaque congénitale).
Environ un quart des anomalies congénitales ont un déterminisme multifactoriel. Dans la
plupart des cas, ces anomalies sont isolées (par exemple, les malformations cardiaques congénitales,
les anomalies de fermeture du tube neural, la fente labio-palatine). Dans de tels cas, les facteurs
génétiques, représentés par des mutations de plusieurs gènes (hérédité polygénique avec seuil)
donnent lieu à une vulnérabilité particulière à l’action de facteurs tératogènes de l’environnement.
V.2.2.2. LES CAUSES ÉCOLOGIQUES DES ANOMALIES CONGÉNITALES
Les facteurs nocifs environnementaux peuvent causer des anomalies dans la morphogenèse à
travers différents mécanismes. Ces facteurs sont appelés tératogènes et possèdent la capacité de
traverser le placenta et d’affecter l’embryon ou le fœtus, en déterminant directement ou
indirectement une anomalie congénitale. Ainsi, un agent tératogène est un facteur qui entrave
l’organogenèse et cause des malformations congénitales chez les fœtus exposés. Les anomalies
congénitales causées par des agents tératogènes représentent 5-8 % des anomalies congénitales.
Les études de tératogenèse expérimentale ont permis l’élucidation de nombreux aspects du
mécanisme d’action des substances tératogènes. Cependant, la plupart des agents tératogènes ne sont
que partiellement et insuffisamment connues et ainsi la prévention efficace est impossible. Les agents
50
Voir le chapitre Les maladies chromosomiques
51
Voir le chapitre Les maladies monogéniques
52
Focomélie – anomalie congénitale caractérisée par l’absence des segments intermédiaires des membres et avec l’insertion des
mains et/ou pieds au niveau de la racine du membre
53
Voir le chapitre Les maladies monogéniques
Des implications génétiques dans le développement 103
tératogènes peuvent causer des anomalies congénitales par plusieurs processus pathologiques : la
perturbation de la croissance des tissus (hyperplasie, hypoplasie, asynchronisme de croissance) et
de la différenciation cellulaire, l’induction de l’apoptose.
Les effets d’agent tératogène sur le fœtus dépendent de plusieurs facteurs : le type d’agent, la
dose, la période d’exposition dans lequel il opère, la susceptibilité de l’hôte et l’interaction avec
d’autres facteurs environnementaux.
Le facteur crucial pour l’effet tératogène est la période quand l’agent agit. Ainsi, il est
considéré que toutes les interventions dans les premiers stades de l’embryogenèse (jusqu’au 15e jour
de grossesse) peuvent être entièrement corrigées et l’enfant ne sera pas affecté, ou provoquent une
fausse couche (soi-disant loi de « tout ou rien »). La période critique, en termes de morphogenèse
anormale, est entre le 15e et le 60e jour de la grossesse, car pendant cette période se produit la
formation de la majorité des organes. Les anomalies survenant dans cette période sont considérées
des embryopathies. Après le deuxième mois de la grossesse se produisent des anomalies de la
morphogenèse secondaire considérées foetopathies.
Un autre aspect important de la tératogenèse est que différents agents tératogènes produisent le
même type des anomalies s’ils agissent dans la même période de développement embryonnaire. Cette
association malformative est concordante avec le calendrier du développement embryonnaire,
caractérisé par la formation concomitante de plusieurs structures embryonnaires (figure V.3.).
S 3 4 5 6 7 8 12 16 20-36
Organe genitale
Coeur
Brates
Pieds
Yeux
Dents
Palais
Oreilles
Figure V.3. Les effets d’agents tératogènes par rapport avec l’oraire embryonnaire
effet majeur; effet mineur
Par exemple, un agent tératogène agissant dans la cinquième semaine de la grossesse entraîne de
graves anomalies dans le système nerveux central, cœur, membres, yeux et oreilles. Le même
tératogène agissant dans la huitième semaine de l’embryogenèse affecte majeurement : les yeux, les
oreilles, la bouche et les organes génitaux. Les facteurs tératogènes peuvent être : infectieux,
physiques, chimiques (médicaments et toxiques) et métaboliques maternes.
V.2.2.2.1. Les facteurs tératogènes infectieux
Les agents infectieux, qui peuvent nuire le fœtus, sont connus depuis de nombreuses années, y
compris les virus, les bactéries et les parasites. Ils sont responsables d’environ 2% des anomalies
104 Notions de base de la génétique médicale
congénitales. Les agents tératogènes infectieux peuvent causer : la mort du fœtus, la restriction de
croissance intra-utérine, les anomalies congénitales et le retard mental. Les virus tératogènes
(tableau V.7.) sont : le virus de la rubéole, le cytomégalovirus, le virus Herpès simplex, le virus
Varicela zoster, le VIH, le virus de l’hépatite B et le virus de l’hépatite C.
Tableau V.7. Les effets des agents tératogènes virals
Virus Periode Clinique
critique
Rubéole 2-11 s. Fausse couche (10%)
Naissance prématurée (5%),
Des anomalies oculaires (cataracte, la rétinite pigmentaire,
microphtalmie, glaucome),
Des anomalies cardio-vasculaires (la persistance du canal artériel, la
sténose de l’artère pulmonaire, le défaut septal ventriculaire ou
auriculaire, la tétralogie de Fallot),
Des anomalies dentaires
Surdité
Retard mental
Cytomégalovirus embryogénèse Microcéphalie
L’encéphalite avec des calcifications périventriculaires
Retard mental
Des troubles fonctionnels neurologiques (spasticité, hypotonie,
convulsions)
Surdité néurosenzorielle
Des anomalies oculaires (choriorétinite, microphtalmie, cataracte),
Des anomalies digestives (atrésie des voies biliaires, atrésie de
l’oesophage, mégacôlon)
Anémie hémolytique
Thrombocytopénie
Herpes simplex Toute la Microcéphalie
grossesse Microphtalmie
L’infection localisée (bouche, nez, périorbitaire, génitale)
L’infection systémique touchant le foie, les surrénales et le risque de
décès néonatal
Varicela zoster S 13-20 Microcéphalie
Retard de croissance intra-utérine
Des anomalies du système nerveux (atrophie cérébrale et cérébelleuse,
convulsions, retard mental)
Des anomalies oculaires
L’hypoplasie des membres
Des anomalies de peau
Les agents bactériens qui peuvent affecter le foetus sont très nombreux, mais le Treponema
pallidum et la Mycoplasma tuberculosis ont certainement un potentiel tératogène. Cependant, toutes
les infections bactériennes peuvent causer des anomalies congénitales, soit par l’hyperthermie soit
par l’infection du liquide amniotique.
L’infection maternelle par le Treponema pallidum détermine un risque accru tératogène (en
particulier les formes secondaires et tertiaires de la maladie). Le passage transplacentaire de l’agent
infectieux, entre le 4e et 9e mois de la grossesse, peut provoquer un avortement spontané,
l’accouchement prématuré, la mort de la progéniture ou un ensemble de malformations congénitales
spécifiques. Un aspect important de l’infection prénatale à Treponema pallidum est que seulement 10 %
Des implications génétiques dans le développement 105
des cas néonatales sont manifestes. Les manifestations néonatales de la maladie comprennent : la
prématurité, l’hépatosplénomégalie, des anomalies du squelette, la pneumonie et pemphigus syphilitique
(lésion cutanée de type bulleuse).
Pendant les deux premières années de la vie on peut apparaître le syphilis congénital précoce,
caractérisé par : manifestations neurologiques (méningite, paralysie des nerfs crâniens, lésions
vasculaires intracérébrales) des yeux (atrophie optique, le glaucome), du rein (néphrose syphilitique)
hématologiques (anémie, thrombocytopénie) de la peau (cloques, une éruption bulleuse, pétéchies)
ostéite, l’hépatite (hépatosplénomégalie, ictère), et la malabsorption. Les manifestations tardives du
syphilis congénital se produire après l’âge de 2 ans et sont : la triade d’Hutchinson - anomalies
dentaires, surdité et kératite interstitielle. Autres particularités sont les anomalies oculaires (douleur,
photophobie, baisse de l’acuité visuelle), l’hypoplasie maxillaire, des malformations nasales, des
manifestations neurologiques (retard mental, hydrocéphalie, paralysie du nerf crâniens).
Les maladies parasitaires peuvent également être la cause des anomalies congénitales, les plus
souvent citées étant l’infections par Toxoplasma gondii et Plasmodium falciparum.
La toxoplasmose est la parasitose tératogène la plus fréquente. L’infection aiguë de la mère
pendant la grossesse détermine, en absence du traitement, un risque d’environ 25 % des anomalies
congénitales et des fausses couches. L’infection aiguë à Toxoplasma gondii pose aussi des autres
problèmes parce que le traitement antiparasitaire à la pyriméthamine est aussi potentiellement
tératogènes54. La présence d’une infection chronique est également associée à un risque tératogène, mais
le risque est beaucoup plus faible. La toxoplasmose congénitale est caractérisée par : des anomalies du
système nerveux central (retard mental, microcéphalie, hydrocéphalie, calcifications intracrâniennes,
épilepsie) de surdité, des lésions oculaires (microphtalmie, glaucome, cataracte), l’hépatite
(hépatomégalie, ictère), l’anémie, la thrombocytopénie, la pneumonie, diarrhée, éruption cutanée.
V.2.2.2.2. Les facteurs physiques tératogènes
Les tératogènes physiques sont les rayonnements, l’hyperthermie et les facteurs mécaniques.
Les rayonnements ionisants (X, α, β et γ) ont clairement tératogènes, mais cela dépend de la
dose et de la période de la morphogenèse. L’exposition au rayonnement pendant la grossesse peut se
produire accidentellement (explosion nucléaire) peut être professionnelle ou peut se produire après
une intervention médicale (en général une radiographie). L’exposition à de faibles doses (< 5 rads)
n’est pas tératogène. Une dose de rayonnement de 10-100 rads, reçue dans les semaines 8-15 de la
grossesse peut entraîner un retard mental. L’exposition à des doses plus élevées (> 100 rads) est
associée à des anomalies congénitales: microcéphalie, atrophie optique, microphtalmie, la cataracte.
Les expositions dans les 4 premières semaines de la grossesse provoquent des fausses couches.
L’hyperthermie maternelle, en particulier dans les maladies avec fièvre prolongée (> 38,90 C),
entre 4 et 16 semaines de gestation, peut avoir des effets tératogènes et peut également induire une
fausse couche. Les anomalies congénitales associés à l’hyperthermie prolongée sont :
l’anencéphalie, l’holoprosencéphalie, la microcéphalie, la fente labiale ou palatine.
Une variété de facteurs mécaniques peuvent entraver le développement du fœtus in utero.
Parmi ceux-ci sont : les malformations utérines, les fibromes utérins, l’olygohydroamnios, les brides
amniotiques. Ces facteurs produisent des déformations, telles que le pied but, la plagiocéphalie.
L’apparition de ces anomalies dépend du degré de compression intra-utérine et une certaine
prédisposition du fœtus (par exemple une maladie neurologique). Les brides amniotiques
déterminent des disruptions précoces : exencéphalie, anophtalmie, amputation, syndactilie. La
compression mécanique peut déterminer une séquence de Potter, qui provoque secondairement un
54
Probablement la meilleure option est l’avortement
106 Notions de base de la génétique médicale
olygohydramnios,. Rarement, la biopsie des villosités choriales peut causer des malformations
congénitales des doigts, linguales ou mandibulaires.
V.2.2.2.3. Les facteurs chimiques tératogènes
Les agents chimiques tératogènes comprennent trois catégories de substances : les polluants de
l’environnement, les drogues et les médicaments prescrits. Actuellement, l’impact de tous ces
facteurs s’agrandit en raison de la pollution croissante, de l’utilisation accrue de drogues et de la
consommation augmentée des médicaments.
Les agents chimiques polluants
L’augmentation de la pollution de l’environnement entraîne une perturbation majeure de la
croissance foetale et du développement. Les principales tératogènes de l’environnement sont les
pesticides qui contiennent des composés organiques avec mercure. Les sources majeures de
contamination sont les poissons empoisonnés avec composés du mercure (pollution industrielle) et
des semences de céréales traitées avec mercure de méthyle (fongicide). Les anomalies congénitales
déterminées impliquent : le système nerveux central (microcéphalie, encéphalopathie chronique),
des anomalies dentaires, une fente palatine, spina bifida, des anomalies des membres, l’hypospadias
et malformations de l’oreille externe. Des autres agents concernés sont : les polychlorobiphényles ou
les diphényles polybromés (cause un retard de croissance intra-utérine, la pigmentation brune de la
peau, des anomalies des dents, exophtalmie) ; les solvants organiques - le perchloroéthylène, le
trichloréthylène, éther de glycol (produisent une séquence de régression caudale et des anomalies du
système nerveux) – les herbicides, les pesticides, les métaux lourds, etc. Les femmes enceintes à haut
risque d’avoir des bébés avec des malformations congénitales sont celles qui travaillent dans
l’industrie électronique, des meubles, des peintures, des détergents à lessive, des cosmétiques et dans
des laboratoires chimiques.
Les agents chimiques médicamenteux
L’effet tératogène des médicaments dépend de la période embryonnaire dans lequel agir. Les
substances chimiques avec action thérapeutique, mais aussi tératogène, peuvent être d’origine
naturelle (principalement utilisé pour la préparation de tisanes) ou synthétique (médicaments).
Les plantes, utilisés pour préparer les différents types de tisanes, n’ont certainement pas un
effet tératogène, mais leur utilisation pendant la grossesse devrait être limitée à maximum. Exemples
de plantes qui peuvent modifier l’embryogénese sont : Achillea millefolium (achillée millefeuille),
Acorus calamus L. (acore vrai), Artemisia sp. (armoise), Berberis vulgaris (épine vinette), Capsicum
sp. (piment), Chelidonium majus (Herbe à verrues), Dryopteris filix-mas (fougère) Foeniculum
vulgare (fenouil commune), Glycyrrhiza glabra (réglisse), Juniperus communis (genièvre),
Lavandula officinalis (lavande), Linum usitatissimum (lin cultivé), Mentha pulegium (menthe
pouliot), Passiflora incarnata (passiflore), Phytolacca americana (raisin d’Amérique), Rhamnus sp.
(nerpruns), Rheum sp. (rhubarbe), Salvia officinalis (sauge officinale), Tanacetum vulgare (tanaisie
commune), Thymus vulgaris (thym commun), Viscum album (gui européen) etc.
Selon la FDA (Food and Drug Administration) en termes d’effets tératogènes, les médicaments
peuvent être regroupés en cinq catégories : A (sans effet tératogène) B (probablement tératogènes) C
(probablement tératogènes, certifié par l’étude animale) D (tératogène possible) et X (définitivement
tératogène). La plupart des médicaments utilisés sont toutefois inclus dans la catégorie D ou X. Les
médicaments avec des effets clairement tératogènes sont : l’acide valproïque, l’alcool éthylique,
l’aminoptérine, les androgènes, la carbamazépine, le diéthylstilbestrol, le fluconazole, l’hydantoïne, les
inhibiteurs de l’ECA, le lithium, le méthotrexate, la pénicillamine, la phénytoïne, les rétinoïdes, la
Des implications génétiques dans le développement 107
streptomycine, la tétracycline, la thalidomide, la warfarine. Les effets tératogènes de certains médicaments
utilisés en pratique clinique sont présentés dans le tableau V.9.
Tableau V.9. Les effets tératogènes de certains médicaments
Medicament/catégorie Utilisation Effets malformatifs
téeratogène
Acide valproïque (D) Anticonvulsivant Dysmorphie cranienne et faciale, retard du developpement
Acide rétinoïque et ses dérivés Antiacneïque, Dysmorphie cranienne, faciale, microtie, paralysie du nerf
(X) traitement de facial, malformations du cerveau, des anomalies du
psoriasis thymus
Alcool éthylique (X) Drogue Retard de la croissance et du developpement prenatale,
microcéphalie, fentes palpébrales courtes, dysmorphie
cranienne et faciale
Amfetamine (X) Stimulant du SNC Anomalies cardiaques, exencéphalie, atrésie biliaire
Carbamazéine (D) Anticonvulsivant Dysmorphie faciale, ongles dysplasiques, anomalies
cardiaques, fente labiale, retard du developpement
intrautérine, microcéphalie
Clomiphène Stimulant de Phenotype Down-like, anomalies du tub néural
l’ovulation
Diazépam (X) Anxyolitique, Fente labio-maxilo-palatine
hypnotique
Diéthylamine d’acide Drogue Anomalies renales, des membres, de la colonne vertébrale
lysergique (LSD) (X) et du système nerveux
Diphénylhydantoïne (X) Anticonvulsivant Fente labio-maxilo-palatine, microcéphalie, dysmorphie
cranienne et faciale, hypoplasie des ongles
Inhibiteurs de l’enzyme de Antihypertensiv Hypoplasie du crâne, dysgénésie des tubes rénales
conversion (X)
Litium (X) Antidépresseur Anomalies cardiaques, hypotonie, des difficultés à téter
Marijuane Drogue Anomalies des membres
Métimazol (D) Agent psihotrop Aplasia cutis, atrésie des choanes, l’absence des
mamelones
Méthotrexate, aminoptérine (X) Antagonistes de Dysmorphie cranienne et faciale, anomalies du tub néural,
l’acide folique micrognatie, fente palatine, exophtalmie, crêtes
(cytostatiques) sourcillaire aplaties, malformations des oreilles, petite
taille
Salycilates (D) Anti-inflammatoires Anomalies cardiaques, des membres, fente labio-maxilo-
palatine
Sels organique du mercure (X) Fongicide Microcéphalie, retard mental, anomalies néurologiques
(ataxie, paralysies des nerfs craniens)
Sulphonylurée Antidiabétique Anomalies cardiaques, des membres, hernie
diaphragmatique
Thalidomide (X) Traitement de la lèpre Anomalies des membres (phocomélie, amélie, aplasie
osseuse, polydactilie pré axiale)
Triméthadione, paraméthadione Anticonvulsivants Retard de la croissance et du developpement prenatale et
postnatale, dysmorphie cranienne et faciale caracteristique
avec des sourcils en « V », synophris, fente palatine,
racine nasale large, des oreilles tournées vers anterior
Warfarine (X) Antithrombotique, Anomalies du système nerveux, atrophie optique,
anticoagulant, hypoplasie du nez, petit nez avec racine aplatie, des
anomalies squelettiques
108 Notions de base de la génétique médicale
L’hydantoïne a certainement un potentiel tératogène, mais l’effet est conditionné par les
particularités fœtales, aspect certifié par l’émergence de malformations congénitales seulement dans
5-10 % des fœtus exposés. Le tableau clinique du syndrome fœtal d’hydantoïne est caractérisé par
un retard de croissance pré- et postnatale (45 %), des anomalies digitales (35 %), microcéphalie (30
%) un retard mental (25 %) petit nez avec racine large (20 %) epicanthus (15 %), le strabisme (15
%) des anomalies cardiaques congénitales (10 %) des fentes labiales et palatines (10 %).
La thalidomide 55 est un médicament tératogène, avec des effets clairs, même après une seule
dose. La période de sensibilité maximale du fœtus à la drogue se situe entre 20 et 35 jours après la
conception et les anomalies les plus courantes sont : la phocomélie, autre malformations des
membres, anomalies de l’oreille externe, l’atrésie œsophagienne ou duodénale, la tétralogie de Fallot.
La thalidomide est totalement contre-indiqué pendant la grossesse, mais l’apport accidentel peut se
produire parce que le médicament est utilisé pour traiter les lépreux ou comme thérapie de deuxième
intention dans le lupus érythémateux et le myélome multiple.
L’acide rétinoïque modifie la morphogenèse du crâne, de la face, du cerveau, du cœur, des
membres et du squelette axial. L’exposition à la vitamine A, l’isotrétinoïne (acide 13-cis rétinoïque,
un métabolite de la vitamine A utilisé pour traiter l’acné sévère) ou etretinat (utilisé pour traiter le
psoriasis) pendant les premières semaines de la grossesse a certainement des effets tératogènes. Le
tableau clinique d’embryopathie causée par l’acide rétinoïque comprend malformations du cerveau
(70 % des cas), hydrocéphalie, microcéphalie, malformations cérébelleuses, anomalies des nerfs
crâniens, retard mental, dysmorphie cranio-faciale avec un diamètre bifrontal étroites, anotie ou
microtie, paralysie du nerf facial, fente palatine, micrognathie, anomalies des grosses artères et du
cœur (la tétralogie de Fallot, communication auriculaire ou ventriculaire) et anomalies du thymus
(tissu thymique ectopique).
Pendant la grossesse, les femmes enceintes peuvent consommer un certain nombre de drogues
(alcool, tabac, café, cocaïne, etc.) et un certain nombre de médicaments non prescrits sous forme de
prescription (médicaments antipyrétiques, antalgiques, anti-inflammatoires, anti-acides, etc.). Tous ces
composés chimiques peuvent interférer avec l’embryogenèse, provoquant des anomalies congénitales
chez le fœtus. Les effets tératogènes des principales substances de ce type sont détaillés ci-dessous.
L’alcool éthylique est certainement tératogène et l’effet sur l’embryon est liée à la dose. La
fréquence du syndrome d’alcoolisme foetal est estimée à 2 ‰ des nouveau-nés. L’embryopathie
alcoolique est liée à un polymorphisme génétique de deux enzymes: l’alcool déshydrogénase
(transforme l’éthanol en acétaldéhyde) et l’acétaldéhyde déshydrogénase (transforme l’acétaldéhyde
en acétate). L’exposition prénatale à l’éthanol favorise une apoptose excessive. Le syndrome
d’alcoolisme foetal se produit chez les nourrissons de mères souffrant d’alcoolisme chronique et se
manifeste cliniquement par : retard de croissance pré -et postnatale, dysfonctionnement du système
nerveux central (retard mental moyen, hyperactivité, déficit de l’attention), dysmorphie cranio-
faciale (microcéphalie, epicanthus, fentes palpébrales courtes, ptose de la paupière, strabisme, nez
court avec des narines anteversées, l’hypoplasie de la partie moyenne du visage, micrognathie,
mince vermillion de la lèvre supérieure, l’éruption retardée des dents) et la présence dans 15 % des
cas des anomalies congénitales majeures comme la fente palatine ou des anomalies cardiaques
congénitales (communication auriculaire ou ventriculaire).
Le tabagisme chronique n’a pas de effets tératogènes clairs, mais les facteurs nocifs de la
fumée de cigarette sont associés à un taux accru des avortements et un retard de croissance.
La consommation chronique d’autres drogues (cocaïne, marijuana, héroïne, opiacés, etc.) nuire
au fœtus, mais habituellement ils sont difficiles à quantifier, étant donné que les femmes qui
55
La thalidomide a fait l’objet d’une épidémie des anomalies congénitales (~ 10.000 nouveau-nés avec phocomélie) aux États-Unis
d’Amérique, de 1956 à 1961, lorsque le médicament a été utilisé pour combattre les effets de dysgravidie précoce
Des implications génétiques dans le développement 109
consomment ces médicaments, sont des fumeurs et consomment en même temps l’éthanol. Les
modifications de la morphogenèse induites par ces facteurs combinés sont : le retard de
développement intra-utérin, les anomalies du système nerveux central, des voies urinaires et
cardiaques, la dysmorphie faciale (rétrécissement bitemporal, les arcades surcillaires aplaties, fentes
palpébrales courtes, nez court avec des narines anteversées).
V.2.2.2.4. Les facteurs maternels tératogènes
Certaines maladies de la mère, telles que le diabète de la mère ou la phénylcétonurie, ont des effets
négatifs sur le développement fœtal, soit intrinsèquement, soit en raison du traitement que les femmes
enceintes devraient prendre.
Le diabète sucré maternelle insulino-dépendant est associé à un risque accru de décès prénatal
et des anomalies congénitales. Les anomalies congénitales les plus fréquemment rencontrés dans la
foetopathie diabétique sont : la dysplasie caudale, la cardiopathie congénitale (transposition des gros
vaisseaux), les malformations rénales, les fentes de la lèvre et du palais, les anomalies du tube neural,
l’holoprosencéphalie.
La phénylcétonurie maternelle, en particulier dans les cas où les femmes enceintes touchées
ne tiennent pas un régime strict et, ainsi, exposent le foetus à des niveaux élevés de phénylalanine,
d’acide phényle-pyruvique et d’autres métabolites toxiques. Les effets sont graves : le retard mental,
la microcéphalie et des anomalies congénitales du coeur, de la colonne vertébrale ou des yeux 56.
V.2.3. LA PREVENTION DES ANOMALIES CONGENITALES
La prévention des anomalies congénitales devrait être une priorité pendant la grossesse des
toutes les femmes enceintes, peu importe l’âge. Des mesures prophylactiques peuvent être primaires
ou secondaires.
La prévention primaire des anomalies congénitales est possible dans les cas ou la cause
génétique ou environnementale est connu et est destiné à éviter le facteur causal dans les futures
grossesses des femmes. La lutte contre les facteurs tératogènes nécessite plusieurs mesures telles que
l’éducation des couples de parents pour le choix d’une période conceptionnelle optimale par la
planification famille de façon à éviter la conception après l’âge de 35 ans pour les femmes (risque
élevé d’aneuploïdie, en particulier la trisomie 21) et 45 ans pour les hommes (risque accru de
mutation germinale autosomique dominante) ou la correction des maladies chroniques de la femme
(le diabète sucré insulino-dépendant, la phénylcétonurie, l’épilepsie).
Par exemple, dans le diabète sucré insulino-dépendant la dose d’insuline doit être complétée ou
le schéma du traitement doit être modifié afin de minimiser les effets négatifs des périodes alternées
de l’hyper- et l’hypoglycémie. Également, dans la PCU, les femmes touchées doivent revenir à une
restriction alimentaire complète en phénylalanine, à la fois pendant la grossesse et trois mois
préconceptionnel.
Des autres directions de la prévention primaire sont la supplémentation alimentaire en acide folique
(400-800 μg / jour) dans les deux premiers mois de la grossesse et un mois préconceptionnel (pour réduire
le risque d’anomalies du tube neural), la vaccination contre la rubéole des jeunes filles, afin d’éviter les
agents infectieux tératogènes, renonçant à un certain nombre d’habitudes néfastes (tabagisme,
consommation d’alcool). Pendant la grossesse, d’une haute importance est d’éviter au maximum
l’administration de médicaments, en particulier ceux avec des effets tératogènes clairs.
La prévention secondaire consiste à éviter la naissance d’un enfant anormal. Ceci est possible grâce
aux dépistages et diagnostic prénatal. Également une mesure de prévention secondaire peut être considérée
la détection précoce des anomalies congénitales, telles qu’elles peuvent être limitées ou corrigées.
56
Voir le chapitre Les maladies monogéniques
110 Notions de base de la génétique médicale
V.3. LES ANOMALIES DE LA SEXUALISATION
Chaque stade du développement sexuel normal peut être perturbé, conduisant à des
changements du processus normal de la sexualisation. Les facteurs étiologiques sont multiples et
incluent des facteurs génétiques (anomalies chromosomiques, maladies monogéniques, maladies
multifactorielles) et des facteurs environnementaux (médicaments virilisants administrés pendant la
grossesse). Les anomalies de sexualisation peuvent être divisés en trois catégories : les anomalies
des gonosomes, des anomalies du déterminisme sexuel et des anomalies de la différenciation
sexuelle.
V.3.1. LES ANOMALIES GONOSOMIQUES
Le déterminisme et la différenciation sexuelle normale sont subordonnés à l’existence de deux
gonosomes normaux : XX aux femmes et XY aux hommes. Toutes les modifications numériques ou
structurelles des gonosomes déterminent des anomalies dans la formation des gonades, appelées
dysgénésies gonadiques. Ces maladies sont caractérisées par l’absence ou le faible développement
des gonades, entraînant la stérilité (stérilité) et une pauvre sexualisation secondaire.
Les dysgénésies gonadiques peuvent être divisées en trois catégories : avec phénotype féminin,
avec phénotype masculin ou mixtes (tableau V.10).
Tableau V.10. Les anomalies des gonosomes en dysgénésies
Phénotype Anomalie
dysgénésies gonadiques féminines 45,X
45,X /46,XX
45,X/46,XX/47,XXX
46,X, delXp
46,X, delXq
46,X, i(Xp)
46,X, i(Xq)
46,X, r(X)
47,XXX
46,XX/47,XXX
48,XXXX
46,XX/48,XXXX
46,XX/47,XXX/48,XXXX
46,XY
dysgénésies gonadiques masculines 47,XXY
46,XY/47,XXY
46,XY/47,XXY/48,XXXY
48,XXXY
49,XXXXY
49,XXXYY
46,XY/47,XYY
46,X,i(Yq)
46,X,del(Yq)
46,XX
dysgénésies gonadiques mixtes 46,XX/46,XY
45,X/46,XY
45,X/46,X,i(Yq)
Les dysgénésies gonadiques avec phénotype féminin sont représentées par le syndrome de
Turner, la trisomie X, les polysomies X et la dysgénésie gonadique avec caryotype 46, XY. Ces
Des implications génétiques dans le développement 111
dysgénésies sont caractérisées par la présence des ovaires non-fonctionnelles, résultant un
morphotype féminine mais avec des troubles de la sexualisation secondaire et, habituellement, avec
une stérilité primaire et permanente.
Les dysgénésies gonadiques avec phénotype masculin comprennent le syndrome de Klinefelter,
les polysomies XY, les anomalies structurelles du chromosome Y et la dysgénésie gonadique avec
caryotype 46, XX. Ces dysgénésies sont caractérisées par la présence de testicules non-fonctionnelles,
résultant un morphotype masculin, mais avec des troubles de la sexualisation secondaire et,
habituellement, avec stérilité primaire et azoospermie.
Les dysgénésies gonadiques avec phénotype mixte sont caractérisées par un phénotype
intermédiaire entre les femmes normales et homme normal. Ainsi, les personnes ayant un tel
phénotype présentent un état intersexuel. Les entités cliniques qui peuvent être répertoriés dans cette
catégorie sont : le vrai hermaphroditisme et les dysgénésies gonadiques mixtes.
Voici quelques-unes des dysgénésies gonadiques les plus courantes, à l’exception des
syndromes de Turner et de Klinefelter qui ont été présentés en détail dans le chapitre des maladies
chromosomiques.
V.3.1.1. LE SYNDROME DES HOMMES 46,XX
La maladie affecte 1 / 10000 - 1 / 20000 hommes. C’est une anomalie du déterminisme sexuel,
déterminée dans 80 % des cas par une translocation du gène SRY de chromosome Y sur le chromosome X
durant la méiose paternelle. La translocation est facilitée par la localisation à proximité du gène SRY de la
région pseudoautosomale du chromosome Y (Yp11.3). Le phénotype est similaire à celle du syndrome de
Klinefelter, mais la taille est généralement inférieure à la taille moyenne des hommes. Les testicules sont
normaux pendant l’enfance, mais postpubertaire apparaît une atrophie, probablement par l’effet négatif du
second chromosome X. Cela entraîne une azoospermie et une stérilité primaire. Le caryotype est 46,XX,
mais les explorations d’imagerie pelvienne indiquent l’absence des ovaires et des organes génitaux
internes féminins. Postpubertaire, l’analyse hormonale indique l’hypotestostéronemie en combinaison avec
des niveaux élevés de gonadotrophines hypophysaires (FSH et LH). Le diagnostic correct est établi par
FISH en utilisant des sondes spécifiques à la région Yp11.3 ou par l’analyse du gène SRY.
V.3.1.2. LA DYSGÉNÉSIE GONADIQUE MIXTE 45,X/46,XY
Les dysgénésies gonadiques avec phénotype mixte sont définies en termes d’hystopathologie par
la présence d’un testicule dysgénétique dans un hémicorps et par la présence d’une bande fibreuse dans
l’autre hémicorps. Du point de vue cytogénétique, les dysgénésies gonadiques mixtes sont caractérisées
par une mosaïque chromosomique 45,X/46,XY, étant possible la présence dans la deuxième lignées de
cellules d’un chromosome Y normal ou avec une anomalie structurelle.
Cliniquement, les dysgénésies gonadiques mixtes sont caractérisées par un spectre allant de
phénotype de syndrome de Turner jusqu’au morphotype masculin, en fonction de la proportion des
cellules de la mosaïque et l’existence potentielle d’une mosaïque somatique. Dans la plupart des cas,
il y a un état intersexuel, proche du morphotype féminin, caractérisé par une hypertrophie
clitoridienne et une fusion partielle des lèvres. Les organes génitaux internes sont féminins (trompes
de Fallope, utérus, vagin).
L’existence des gonades dysgénétiques, surtout quand sont situées intra-abdominal, est associée
à un risque accru de gonadoblastome, afin que la conduite pratique impose la gonadectomie bilatérale.
V.3.1.3. LE VRAI HERMAPHRODITISME
Le vrai hermaphroditisme être caractérisé par la présence des deux types de gonades. Du point de
vue anatomique, il existe de nombreuses variantes : formes latérales – 40 % des cas (le testicule d’un
côté et l’ovaire de l’autre côté), formes unilatérales – 40 % des cas (ovotestis d’un côté et le testicule ou
112 Notions de base de la génétique médicale
l’ovaire controlatéral) et formes bilatérales – 20 % des cas (ovotestis bilatérales). Les organes génitaux
externes sont ambigus: péno-clitoris avec hypospadias et la fusion partielle des lèvres.
Du point de vue cytogénétique, la plupart des cas ont une formule chromosomique féminine -
46,XX. Dans 10 % des cas le caryotype est masculin - 46,XY. Dans environ un quart des cas sont
identifiés des chimères de type 46,XX/46,XY ou des mosaïques gonosomales complexes avec au moins
une lignée de cellules avec le chromosome Y.
L’étiologie est inconnue, mais on suppose que dans les formes 46,XX surviennent des mutations
activatrices de certains gènes impliqués dans la masculinisation, tandis que dans les formes 46,XY sont
des mutations inactivatrices dans le même gène.
V.3.2. LES ANOMALIES DU DÉTERMINISME SEXUEL
Les anomalies du déterminisme sexuel sont caractérisées par l’existence de gonades
dysgénétiques chez un individu avec caryotype normal. Ainsi, il y a une discordance entre le sexe
génétique d’une part et le sexe gonadique et génitaux d’autre part.
V.3.2.1. LA DYSGÉNÉSIE GONADIQUE PURE AVEC CARYOTYPE 46,XX
La forme typique de dysgénésie gonadique pure avec caryotype 46,XX associée : taille
normale, l’infantilisme sexuel, des organes génitaux externes et internes féminins, l’aménorrhée
primaire, l’augmentation de la sécrétion des hormones gonadotropes (FSH et LH) et la présence des
bandes fibreuses gonadiques bilatéral au lieu des ovaires, chez une patiente avec caryotype féminin
normal 46,XX.
La plupart des cas sont sporadiques, mais il y a des cas avec agrégation familiale à transmission
autosomique récessive. Les formes familiales présentent des manifestations cliniques et
histologiques variables, étant un dysfonctionnement ovarien, avec telarche réduite/ absente et
l’aménorrhée secondaire. Ces données suggèrent un gène autosomique mutant qui empêche la
différenciation normale des gonades chez les femmes. En revanche, les formes sporadiques sont
caractérisées par une stérilité primaire.
Le traitement consiste en substitution hormonale avec des préparations estroprogestatives,
cycliquement administrées pour induire le développement des caractères sexuels secondaires et d’utérus.
V.3.2.2. LA DYSGÉNÉSIE GONADIQUE PURE AVEC CARYOTYPE 46,XY
La dysgénésie gonadique pure avec caryotype 46,XY est généralement diagnostiqué
postpubertaire. Les éléments cliniques du diagnostic sont : un morphotype féminin, mais à taille
haute, de longues extrémités, de larges épaules et l’absence de seins, qui donnent un air eunucoidal.
La croissance des poils pubiens est réduite et la pilosité axillaire manque. Les organes génitaux sont
féminins, mais hypoplasiques : de petites lèvres sous-développées, avec l’absence ou la réduction de
la pigmentation, le vagin est de longueur normale, mais étroite et l’utérus est hypoplasique.
Rarement, le diagnostic peut être établi prepubertaire dans des circonstances où il y a une
ambiguïté des organes génitaux externes (hypertrophie clitoridienne et la fusion partielle de grandes
lèvres), la conséquence probable de la sécrétion d’androgènes par les gonades fœtales dysgénétiques.
Les examens paracliniques révèlent des valeurs très faibles de l’œstrogène et très élevés pour
les gonadotrophines. Le frottis vaginal ne montre aucun effet de l’œstrogène et l’absence des
variations cycliques.
Les explorations cytogénétiques : test de Barr est négatif et le caryotype montre une formule
chromosomique 46,XY.
La laparotomie exploratrice et l’examen histo-pathologique révèlent des deux bandelettes fibreuses,
indifférenciées, d’où manquent les cellules germinales féminines, mais présentent des restes
mesonephriques ou cellules de Leydig.
Des implications génétiques dans le développement 113
L’évolution des patients atteints de cette dysgénésie est souvent marquée par l’apparition de
tumeurs des gonades, étant indiquée la gonadectomie prophylactique et la substitution hormonale
après la puberté.
V.3.2.3. LE SYNDROME DES TESTICULES ABSENTES
Les patients atteints de ce syndrome ont un caryotype 46,XY et des symptômes induits par une
régression complète de tissu testiculaire embryonnaire, de sorte que les gonades masculines sont
absentes.
Le phénotype est caractérisé par un spectre de manifestations allant entre deux extrêmes. À une
extrémité du spectre sont les individus avec un morphotype féminin, l’absence des gonades et
organes génitaux externes, généralement féminins. Les éléments anatomiques provenant de canaux
de Müller (les trompes de Fallope, l’utérus, la troisième partie supérieure du vagin) sont
rudimentaires, tandis que les éléments anatomiques provenant des canaux de Wolff (canal déférent,
l’épididyme, la prostate, les vésicules séminales) sont absents. À l’autre extrémité du spectre se
trouvent les patients avec morphotype masculin, avec anorchie bilatérale, micropénis, l’absence des
structures mulleriennes et la présence des structures wolffiennes.
La cause est inconnue, les facteurs possibles étant les mutations du gène SRY ou les
tératogènes (infections, traumatismes, troubles vasculaires).
V.3.3. LES ANOMALIES DE LA DIFFÉRENCIATION SEXUELLE
Les anomalies de la différenciation sexuelle déterminent un groupe de maladies caractérisées par
une concordance anatomo-pathologique entre le sexe génétique et gonadique d’une part et une
dysconcordance entre ces derniers et le sexe génital d’autre part. Ces maladies sont des états
intersexuels, représentés par les pseudohermaphroditismes. En ce qui concerne le sexe génétique, les
pseudohermaphroditismes sont divisés en : masculin et féminin.
Les pseudohermaphroditismes féminins, représentent 85 % des anomalies de la différenciation
sexuelle et se caractérisent par sexe génétique féminin (46,XX) la présence des ovaires et la
masculinisation des organes génitaux externes. En opposition, les pseudohermaphroditismes
masculins sont caractérisés par un sexe génétique masculin (46,XY) la présence des testicules et un
faible degré de masculinisation des organes génitaux externes.
V.3.3.1. LES PSEUDOHERMAPHRODITISMES FEMININS
Les pseudohermaphroditismes féminins se produisent dans les organismes avec le sexe
génétique féminin, qui ont des gonades féminines bilatérales normales (ovaires), mais dont les voies
génitales et les organes génitaux externes sont virilisés par un excès d’androgènes présents pendant
la vie fœtale.
Les sources des androgènes peuvent être exogènes ou endogènes. Un excès d’androgènes
exogènes est de moins en moins criminalisé, car la plupart des produits de la progestérone avec des
effets secondaires androgènes (tels que 17-alpha-19-nortestostérone) sont interdites pendant la
grossesse. Les causes endogènes d’excès d’androgènes sont représentées par différentes mutations
dans les gènes impliqués dans la synthèse de sexostéroides et des tumeurs virilisantes maternels.
V.3.3.1.1. Les anomalies dans la synthèse des hormones sexuelles
La synthèse des hormones sexuelles est basé sur le cholestérol et se produit en plusieurs étapes
contrôlées par des enzymes (figure V.4.).
La plupart de ces enzymes appartiennent à la famille du cytochrome P450 (cyt P450). L’activité de
toutes ces enzymes peut être affectée, entraînant une diminution ou la disparition de la production de
stéroïdes en aval et l’accumulation des précurseurs en amont dans la chaîne de la formation. Les défauts
114 Notions de base de la génétique médicale
enzymatiques situés dans les premières étapes de la biosynthèse des stéroïdes modifient la production
des stéroïdes gonadiques et surrénaliennes, mais les carences des enzymes situées après CYP17 affectent
uniquement la synthèse en gonades.
Les glandes surrénales sécrètent trois types de stéroïdes : les glucocorticoïdes, les
mineralocorticoïdes et les sexosteroïdes. Dans des conditions normales, les surrénales sécrètent de 100 à
1000 fois plus de cortisol et d’aldostérone que les montants des sexosteroïdes. La plupart des enzymes
impliquées dans la synthèse des stéroïdes gonadiques (P450SCC, 3α-HSD, 17β-HSR) sont nécessaires
pour la synthèse de corticostéroïdes et les anomalies de ces gènes peuvent provoquer une carence en
cortisol. Le déficit de cortisol, par une rétroaction positive, augmente la sécrétion d’ACTH dans
hypophyse, ce qui entraîne l’hyperplasie surrénale avec l’accumulation de précurseurs. Ils sont convertis
en androgènes dans les glandes surrénales et produisent des signes d’hyperandrogénie et troubles de la
reproduction. L’hyperplasie congénitale des surrénales est la cause la plus fréquente de
pseudohermaphroditisme féminin. La forme la plus commune est causée par le déficit de 21-
hydroxylase, mais peuvent être impliqués aussi les déficits de 11-β-hydroxylase.
colesterol
HO
1
O O
Δ5 Δ4
5
pregnenolon progesteron
HO O
2 2
5
17 α hidroxipregnenolon\ 17 α hidroxiprogesteron
3 3
O
O O
5 7
estron\
HO
HO O
dehidroepiandrostendion\ androstendion\
4 OH
4 4 OH
OH
5 7
HO
HO O
estriol
6
testostérone OH
O
H
dyhydrotestostérone
Figure V.4. Le schema de synthèse des hormones sexuelles
1 le complexe de clivage de la chaîne laterale de cholestérol; 2 17α hydroxylase; 3 C17-C20-ligase; 4 17β-
hydroxysteroid déhydrogenase; 5 3β- hydroxysteroid déhydrogenase; 6 5α réductase; 7 complexe
enzymatique d’aromatisation
Les mutations des gènes de la steroidogénése ont une transmission autosomique récessive et
mènent un large spectre clinique des dysfonctions gonadiques. Chez les femmes, la gamme des
anomalies varie du pseudohermaphroditisme féminin (virilisation néonatale associée à l’ambiguïté
Des implications génétiques dans le développement 115
sexuelle et l’hypogonadisme primaire à la puberté) jusqu’à formes minores avec anovulation et des
troubles mineurs de la fonction surrénalienne pendant l’enfance.
3 β - hydroxysteroid - déhydrogénase (3 β - HSD) convertit Δ5 à Δ4 stéroïdes et sa présence
est nécessaire pour la synthèse des stéroïdes gonadiques et surrénaliennes. L’enzyme est codée par
deux gènes situés dans région 1p11-13. Chez certaines filles, les mutations de ces gènes causent une
virilisation néonatale, par l’excès d’dyhydroépiandrosténdione qui est convertiée en testostérone par la
3β-HSD hépatique. À l’âge adulte les gonadotrofines sont augmentées. Chez les patients sans
virilisation néonatale, à la puberté se produit une hyperandrogénie, qui cause l’anovulation.
17α-hydroxylase (CYP17) est l’enzyme clé du métabolisme du cholestérol surrénalien, parce
que convertit la progestérone en 17-hydroxyprogestérone et la prégnénolone en 17-
hydroxyprégnénolone. Elle est codée par un gène situé 10q24-25. La carence en 17 α-hydroxylase peut
exister isolément ou en combinaison avec une carence en C17-20 lygase. Le déficit en 17α-
hydroxylase a une transmission autosomique récessive et il est responsable de l’hyperplasie des
surrénales. Les filles ont un développement normal in utero, mais la puberté est absente ou
interrompue par une production insuffisante d’hormones sexuelles (hypogonadisme
hypergonadotrope). Le phénotype est caractérisé par une déficience des caractères sexuels secondaires
(absence de développement de la glande mammaire, une aménorrhée primaire, une insuffisance
ovarienne) et un taux élevé des gonadotrophines. Le vagin, l’utérus et les ovaires sont présents, mais
hypoplasiques.
17 β - hydroxysteroid réductase (17 - HSR) est codifié par trois gènes situés sur le
chromosome 17. L’enzyme convertit la Δ4-androstènedione en testostérone et l’estrone en estradiol.
La carence en 17β-HSR est rare et chez les femmes les changements deviennent évidents à l’âge
adulte, quand se manifeste par des ovaires polykystiques et d’hyperandrogénie.
Dans les surrénales la 21-hydroxylase (C21) convertit la progestérone en 11-
désoxycorticostérone et la 17-OH-progestérone en 11 désoxycortisol, tandis que la 11-hydroxylase
(C11) détermine la conversion de 11-désoxycorticostérone en corticostérone et la conversion de 11
désoxycortisol en cortisol.
Le déficit de 21-hydroxylase est la forme la plus commune d’hyperplasie congénitale des
surrénales (90-95 % des cas). La forme classique complète est présente à la naissance et se caractérise
chez les filles par un pseudohermaphroditisme féminin avec une virilisation importante causée par
l’exposition aux androgènes in utero. De plus, les patients ont une hyponatrémie néonatale sévère par
le blocage de la synthèse de l’aldostérone (le syndrome de perte de sel) 57.
La carence de la 11-hydroxylase est la deuxième cause de l’hyperplasie des surrénales. Le gène
CYP11β est situé 8q22. Il produit un pseudohermphfroditisme féminin avec un degré variable de
virilisation des organes génitaux externes chez fœtus de sexe féminin. Souvent, le diagnostic ne peut
pas être établi à la naissance, surtout depuis la perte de sel est absente. Au lieu de cela, le diagnostic est
corrélé avec l’hypertension artérielle. Les niveaux des 11 désoxycortisol, désoxycorticostérone et
ACTH sont élevés, mais les niveaux des cortisol et aldostérone sont baissés.
Une autre enzyme dont le déficit est impliqué dans le pseudohermphfroditisme féminin est
l’aromatase placentaire (CYP19). Cela provoque la virilisation des embryons de sexe féminin en
raison de la mauvaise conversion des androgènes en œstrogènes. Normalement, l’aromatase
convertit les androgènes (testostérone et androstènedione) en estradiol et puis en estrone. Aux
nouveau-nés du sexe féminin, les mutations du gène CYP19 causent un pseudohermaphroditisme
féminin, caractérisé par l’ambiguïté sexuelle avec clitoromegalie, mais sans hyperplasie des
surrénales. À la puberté, la sécrétion de FSH et de LH augmente et se développe des kystes
d’ovaires, mais la faible sécrétion d’œstrogènes détermine l’absence de la télarche et de la ménarche.
57
Voir le chapitre Maladies monogéniques
116 Notions de base de la génétique médicale
En présence de cette mutation, les mères des enfants (porteuses hétérozygotes - Na) pourrait
présenter pendant la grossesse, une augmentation des taux d’androgènes, qui se manifeste par
l’hirsutisme.
V.3.3.1.2. Les pseudohermaphroditismes féminins par excès maternel des androgènes
Le pseudohermaphroditisme féminin peut également se produire à la suite de tumeurs ovariens
virilisants ou moins à la suite de tumeurs virilisants des glandes surrénales.
V.3.3.1.3. Le syndrome de Mayer-Rokitansky-Kuster-Hauser
Une forme particulière de pseudohermaphroditisme féminin se produit quand il y a des
anomalies de développement des canaux de Müller. La maladie, appelée syndrome de Mayer-
Rokitansky-Kuster-Hauser, est la deuxième cause d’aménorrhée après le syndrome de Turner. La
plupart des patientes sont identifiées en raison de l’absence des menstruations à l’âge de la puberté.
La hauteur et les caractères sexuels secondaires sont normales. L’utérus peut varier de près de la
normale jusqu’à la forme rudimentaire, avec ou sans lumen. L’absence de l’utérus peut être associée
à des anomalies rénales (agénésie, ectopie, les reins en fer à cheval) et du squelette (vertèbres
surnuméraires, asymétriques ou fusionnées).
V.3.3.2. LES PSEUDOHERMAPHRODITISMES MASCULINS
Les pseudohermaphroditismes masculins sont caractérisés par des déficits de la virilisation chez les
hommes avec caryotype - 46, XY. Contrairement aux pseudohermaphroditismes féminins, ceux
masculins peuvent avoir plusieurs causes, aspect concordant avec le mécanisme actif de la
différenciation sexuelle masculine, ce qui implique l’intervention de divers facteurs, codifiés par des
gènes différents. Ainsi, les pseudohermaphroditismes masculins peuvent se produire par de déficits des
hormones (ou des récepteurs de ces hormones) que contrôlent l’androgénése, de défauts de la synthèse
des androgènes, de défauts de l’action des androgènes, de défauts de l’action (ou réception) d’hormone
antimüllérienne ou en raison d’erreurs dans la morphogenèse des organes génitaux externes.
V.3.3.2.1. De déficits des hormones qui contrôlent l’androgénése
L’action des hormones sexuelles (masculines et féminines) est contrôlée par les gonadotrophines -
FSH et LH – produites par l’hypophyse. Dans le testicule, ces hormones agissent par l’intermédiaire des
récepteurs spécifiques, qui sont membres de la famille du récepteurs couplés aux protéines G (GPCR -
G-protein coupled receptor). Ces récepteurs sont codifiés par des gènes situés sur le 2p21. Les
mutations inactivatrices du gène du récepteur de la LH détermine un hypogonadisme hypergonadotrop.
La transmission de la maladie est autosomique récessive et les hommes touchés ont un faible
testostéronémie et de manifestations cliniques allant du pseudohermaphroditisme jusqu’à phénotype
masculin avec un retard de la puberté. La LH est augmentée, tandis que la FSH est normale ou
légèrement augmentée. La biopsie testiculaire a révélé une hypoplasie ou agénésie des cellules de
Leydig, concordante avec la gravité du défaut du récepteur de la LH. La fonction des cellules de Sertoli
est normale, mais les hommes ont une spermatogenèse anormale. Les mutations inactivatrices du gène
du récepteur de la FSH ont des effets moins marqués, le seul effet chez l’homme est une hypoplasie des
testicules, mais pas de perturbations majeurs de la fertilité.
V.3.3.2.2. De déficits de la synthèse des androgènes
Les anomalies de la synthèse des hormones androgènes sont responsables d’environ un cinquième
des cas de pseudohermaphroditisme masculin. La synthèse des androgènes (figure V.4.) part du
cholestérol et implique plusieurs enzymes. Les mutations des gènes de ces enzymes déterminent une
diminution de la production d’androgène, résultant une masculinisation incomplète des organes génitaux
externes et / ou des voies génitales internes, mais sans de dérivés mülleriens. La masculinisation de
Des implications génétiques dans le développement 117
l’appareil génito-urinaire est variable, allant de l’aspect masculin avec un hypospadias moyen jusqu’au
morphotype féminin, selon la gravité des défauts enzymatiques et l’existence de voies alternatives.
Les mutations du gène de 3β-hydroxystéroid-déhydrogénase (3β-HSD) détermine un
pseudohermaphroditisms masculin qui varie de la virilisation incomplète avec hypospadias et
micropénis jusqu’au phénotype féminin.
Le déficit de 17α - hydroxylase a une transmission autosomique récessive et produit une hyperplasie
surrénalienne. Chez garçons, la différenciation sexuelle est incomplète avec : micropénis, hypospadias ou
morphotype feminin complet, par l’exposition insuffisante à la testostérone in utero. À la puberté, la
virilisation est réduite ou absente.
Le déficit de 17 β - hydroxystéroid réductase (17 - HSR) se manifeste chez les garçons par la
manque de la virilisation, rarement étant présentés l’ambiguïté sexuelle ou le micropénis. À la
puberté suit une virilisation, qui est associée à la gynécomastie.
5 α – réductase, codifiée par deux gènes situés 5p15 et 2p23, est active en nombreux organes
(gonades, cerveau, peau etc.) et convertit la testostérone en dyhydrotestostérone. La
dyhydrotestostérone assure la virilisation prénatale des organes génitaux externes chez foetus XY et
la maturation sexuel à la puberté. Le déficit de 5 α - réductase entraîne des anomalies phénotypiques
présentées à la naissance : les organes génitaux internes sont masculines 58, tandis que les organes
génitaux externes sont incomplètement virilisés. L’aspect typique inclut l’hypospadias
périneoscrotal, la gouttière urétrale ventrale, l’ouverture en sac du vagin dans l’urètre ou sinus
urogénital. Pendant la vie peut suivre un degré de virilisation et les patients peuvent changer
l’identité du genre vers le sexe masculin. Les formes moins sévères peuvent associer l’hypospadias
et micropénis. La spermatogénése est réduite. La fertilité dépend principalement des anomalies
anatomiques des organes génitaux externes.
V.3.3.2.3. De déficits dans l’action des androgènes
Les anomalies dans l’action des androgènes sont caractérisées par une synthèse normale de la
testostérone, avec la régression normales de canaux de Müller, les anomalies de la différenciation
sexuelle étant déterminées par de troubles dans l’action des androgènes au niveau des tissus cible.
Les androgènes agissent par l’intermédiaire d’un récepteur spécifique, qui fait partie de la famille
des récepteurs nucléaires. Ce récepteur est codifié par un gène localisé sur le chromosome X. Les
mutations de ce gène modifient l’action des androgènes dans les organes cibles, perturbant la
virilisation. Dans le gène du récepteur de la testostérone ont été identifiés plusieurs types de
mutations qui ont différents effets phénotypiques, allant d’une absence totale de la virilisation (le
syndrome de Morris 59) jusqu’au déficit insignifiant, de sorte que les hommes sont fertiles et ont une
virilisation presque normale.
Le syndrome de féminisation testiculaire complète (le syndrome de Morris) est la forme la plus
commune de pseudohermaphroditisme masculin (1 / 20.000 nouveau-nés). La plupart des cas ont une
apparence féminine normale avec des caractères sexuels secondaires, à l’exception de la réduction ou
l’absence de la pilosité axillaire et du pubis. Le vagin est rudimentaire, tandis que l’utérus et les
trompes de Fallope sont absents 60. Les testicules sont localisés dans l’abdomen ou dans l’aine et sont
toujours dysgénétiques, nécessitant une excision chirurgicale en raison du risque de tumeurs malignes.
Les déficits partiels du récepteur aux androgènes causent une féminisation testiculaire
incomplète (organes génitaux ambigus avec l’hypertrophie clitoridienne et la fusion partielle des
lèvres ; à la puberté se produit une virilisation accentuée) et le syndrome de Reifenstein (phénotype et
58
La formation de l’appareil génital interne dépend de l’intervention de la testostérone
59
Voir le chapitre Maladies monogéniques
60
La sécrétion de l’hormone antimüllerienne est normale
118 Notions de base de la génétique médicale
développement psychologique de type masculin, mais associés à l’hypospadias périnéoscrotal,
cryptorchidie, gynécomastie et azoospermie).
V.3.3.2.4. De déficits dans l’action de l’hormone antimüllérienne
L’absence de l’hormone antimüllérienne ou le déficit en ses récepteurs provoquent la persistance
de dérivés mülleriens (les trompes utérines, l’utérus, la troisième partie supérieure du vagin) chez
hommes. En absence des hormones sexuelles féminines, le développement des trompes de Fallope et de
l’utérus est réduit. Ils sont souvent situés dans le canal inguinal, ce qui permet la détection de la maladie
au cours des opérations aléatoires visant la correction des hernies inguinales.
V.3.3.2.5. Les erreurs de la morphogenèse des organes génitaux externes
Les défauts du développement des organes génitaux externes peuvent être des formes de
pseudohermaphroditisme masculin : l’hypospadias et la cryptorchidie.
L’hypospadias est une anomalie congénitale commune, étant présent à de 0,5 à 0,8 % des
garçons. L’erreur de localisation est caractérisé par la morphogenèse anormale de l’orifice externe
de l’urètre sur la face inférieure du pénis, dans une position intermédiaire entre le normal et le
périnée. En ce qui concerne l’emplacement de l’orifice de l’urètre, l’hypospadias peut être :
glandulaire, pénien ou périnéo-scrotal. Souvent l’hypospadias est accompagné par la flexion ventrale
du pénis. L’étiologie de la maladie n’est pas totalement élucidée, alors que seulement 25 % des cas
ont une cause évidente : génétique (maladies monogéniques, maladies chromosomiques) ou
écologique.
La cryptorchidie, caractérisée par l’absence unilatérale ou bilatérale des testicules dans le
scrotum à la naissance, touche 3 % des nouveau-nés à terme et 30 % des nouveau-nés prématurés.
Dans la plupart des cas, la descente des testicules est complétée dans la première année de vie, de
sorte que l’incidence est moins élevée à l’âge d’un an. Les causes de cette maladie sont encore
inconnues, bien qu’il y ait un certain nombre de facteurs possibles. Depuis l’anomalie est maintenue
après l’âge d’un an, il y a nécessaire une correction, soit par traitement hormonal, soit par
l’intervention chirurgicale. Cette approche est nécessaire que la présence à la longue du testicule
dans le canal inguinal ou l’abdomen est associée à une spermatogenèse altérée et au risque de
transformation maligne.
V.3.4. LA CONDUITE PRATIQUE EN ANOMALIES DE LA
SEXUALISATION
La présence d’un état intersexuel exige premièrement un diagnostic rapide et précis. Ainsi, le
néonatologiste doit faire un examen clinique approfondi pour évaluer les sites d’ouverture de l’urètre
et du vagin, la taille de pénis / clitoris, l’emplacement des gonades masculines, la présence d’autres
anomalies congénitales. Dans une telle situation, il est nécessaire de retarder la délivrance du certificat
de naissance pour déterminer le sexe génétique et d’établir une correspondance entre celui et le sexe
civil.
L’analyse chromosomique classique est essentielle pour déterminer le sexe génétique, étant
nécessaire l’examen d’un grand nombre de métaphases pour éliminer la probabilité d’une mosaïque
gonosomique. Si on trouve des chromosomes marqueurs, la méthode de FISH doit être effectuée avec
de sondes spécifiques pour gonosomes pour identifier les anomalies structurelles des chromosomes
sexuels. Suivant sera appliquée l’imagerie pelvienne - échographie, scanner - de mettre en évidence le
type de gonades et du tractus génital interne. Ils sont également utiles les analyses des hormones
sexuelles et surrénaliennes pour identifier les défauts biochimiques de la stéroïdogenèse.
Les résultats de l’analyse de l’imagerie, génétiques et biochimiques, corrélés avec l’aspect
anatomique des organes génitaux et la capacité technique de correction chirurgicale, sera déclaré le
Des implications génétiques dans le développement 119
sexe civil, ce qui permettra l’intégration sexuel de l’enfant. La dernière option dépend de la possibilité
d’une correction chirurgicale des structures génitales, surtout quand ils sont près des ceux féminins.
Pour vérifier la fonction sexuelle est nécessaire d’évaluer la réponse des tissus du pénis à
l’administration de testostérone exogène. Si elle est négative, la correction chirurgicale est préféré par
la ligne féminine, suivie par l’élimination des gonades masculines et substitution hormonale
postpubertaire.
L’information précise des parents et leur pleine coopération restent cruciale pour un résultat
positif.
Dans certains cas, l’exploration de diagnostic doit être poursuivie et pendant l’enfance et
l’adolescence, afin d’être pleinement élucidé l’étiologie, parce qu’en rapport de cela les schémas
thérapeutiques seront adoptés.
La thérapie des états intersexuels impose des mesures chirurgicales, hormonales et
psychologiques. La correction chirurgicale est obligatoire avant l’âge de trois ans, lorsque l’enfant
prend conscience de l’identité sexuelle et exige la reconstruction génitale avec ou sans gonadectomie.
Le traitement hormonal est fait postpubertaire, en utilisant d’hormones approprié au sexe civil. Le
soutien psychologique est nécessaire tout au long de la vie, surtout pendant la période critique de
l’adolescence.
La génétique du cancer 121
61
Apoptose – la mort cellulaire autoprogrammée
122 Notions de base de la génétique médicale
intracellulaires impliqués dans la transmission d’informations vers le noyau (ABL RAS, RAF) et
facteurs de transcription nucléaire (MYC, MYB, FOS) (figure VI.1).
Noyau
Cytoplasme
activation
activare
Protéine-
kinase
Transcription
RAS-GDP RAS-GTP
inactivation
neurofibrommine
Tyrosine-kinase
Figure VI.3. Translocation t(9;22) chez un pacient avec leucémie myéloïde chronique
VI.1.2. LES GÈNES SUPPRESSEURS DE TUMEURS
Les gènes suppresseurs de tumeurs sont des gènes qui actent comme régulateurs négatifs de la
prolifération cellulaire. Ainsi, la protection contre le développement de tumeurs est conditionné par le
maintien d’un équilibre fonctionnel entre les gènes suppresseurs de tumeurs qui inhibent la croissance
cellulaire et les proto-oncogènes qui stimulent la prolifération cellulaire. Les mutations récessives de
gènes suppresseurs de tumeurs ont été associés à plusieurs cancers (tableau VI.2.).
Tableau VI.2. Les caracteristiques générales des oncogènes et des gènes suppresseurs de tumeurs
Caracteristique Oncogène Gène suppresseurs de tumeurs
Effet de la mutation Gain de fonction Perte de fonction
Mod d’action au niveau cellulaire Dominant Récessiv
Fonction normale Stimulation de la croissance et du Blocage du cycle cellulaire en
développement cellulaire interphase ou en division; stimulation
de l’apoptose
Le mécanisme pathogène dans les tumeurs causées par des mutations dans des gènes suppresseurs
de tumeurs nécessitent deux événements mutationnels. Ainsi, dans les cas de cancers héréditaires, la
première mutation est héritée d’un parent. Dans ces conditions, l’embryon sera hétérozygote pour la
mutation du gène suppresseur de tumeur. Le deuxième événement a caractère clonal, se produit pendant
la vie et il est présente uniquement dans les cellules tumorales. Il peut être généré par plusieurs
mécanismes : l’émergence d’une seconde mutation, la délétion du gène normal (par le biais d’un
échange inégal entre les chromatides sœurs au cours de la prophase de la mitose) la suppression de
segment chromosomique contenant le gène normal, la nondisjonction chromatidienne, le retard
anaphasiquse dans la mitose avec la perte du chromosome contenant le gène normal ou la recombinaison
mitotique avec le remplacement du gène normal avec un pseudogène inactive. Tous ces changements
La génétique du cancer 125
conduisent à une perte d’hétérozygotie avec l’émergence de l’homozygotie (dans le cas de l’apparition
d’un deuxième allèle mutant) ou de l’hémyzygotie (dans l’autres situations). Ce mécanisme pathogéne,
décrite à l’origine par Knudsen pour expliquer la pathogénie des rétinoblastomes familiales, s’appelle
l’hypothèse du deuxième coups.
Les gènes suppresseurs de tumeur codifient des protéines ayant des fonctions et des localisations
différentes : des récepteurs membraneux, des protéines cytoplasmiques ou des protéines nucléaires. Les
gènes suppresseurs de tumeur sont considérés comme gène « gatekeeper » (gardien), tandis que les
protéines encodées sont directement impliquées dans le contrôle de la croissance des cellules (par
l’inhibition de la mitose ou la stimulation de l’apoptose). Les mutations germinales de ces gènes sont
impliquées dans la survenue de formes familiales de cancer comme le syndrome de Li-Fraumeni62.
L’implication de ces gènes dans le contrôle du cycle cellulaire est attestée par le fait que ce type de
mutation a été détectée dans certaines tumeurs sporadiques. Des exemples de gènes « gatekeeper » sont
RB1, TP53, NF1 et APC.
VI.1.3. LES GÈNES IMPLIQUÉS DANS LA RÉPARATION DES LÉSIONS
DE L’ADN
Le maintien de l’intégrité du génome est une condition sine qua non pour la préservation et la
transmission de l’information génétique d’une génération cellulaire à l’autre ou des parents aux enfants.
À cette fin, l’organisme a développé un système de protection globale qui implique d’hélicases,
d’endonucléases, d’exonucléases, de polymérases et de ligases. Elles reconnaissent et corrigent les
erreurs qui se produisent dans les molécules d’ADN pendant la réplication sous l’action de facteurs
extérieurs tels que les rayonnements ionisants ou les agents alkylants. Ces enzymes sont codifiées par
des gènes « caretaker ». Les mutations avec la perte de fonction de ces gènes, induisent une
augmentation de la fréquence des mutations à l’échelle du génome - y compris les gènes suppresseurs de
tumeur et les proto-oncogènes - et provoquent une instabilité chromosomique. Les mutations de ces
gènes entraînent un certain nombre de cancers familiaux, caractérisés par des distorsions des processus
suivants : l’excision de nucléotides, la réparation de ruptures des chaînes bicaténaires et la correction
de nucléotides mal appariés.
L’excision de nucléotides erronés est un processus complexe impliquant le déroulement de la
chromatine, suit par l’excision de nucléotides erronés et l’introduction du nucléotide correct. Ce
processus a été identifié dans la xeroderma pigementosum une forme désordre du cancer avec
transmission autosomique récessive, caractérisée par l’apparition de tumeurs de la peau après
l’exposition au rayonnement ultraviolet.
La réparation des lésions de chaînes bicaténaires est un processus complexe, incomplètement
comprise, qu’implique d’une part l’arrêt du cycle cellulaire et d’autre part l’intervention d’un système
multiprotéique qui corrige la lésion. Dans des conditions normales, lorsque la lésion est corrigée, le cycle
cellulaire est repris et quand la correction est impossible, il déclenche l’apoptose. Les mutations des
gènes qui codifient ces protéines (par exemple, ATM, BRCA1, BRCA2) sont associés à un certain
nombre de cancers présentant une prédisposition génétique, qui est favorisée par l’accumulation de
ruptures au niveau de molécules bicaténaires d’ADN. Un exemple d’une telle maladie est l’ataxie-
télangiectasie. La maladie a une transmission autosomique récessive et est causée par une mutation du
gène ATM, étant caractérisée au niveau moléculaire par l’impossibilité de blocage du cycle cellulaire en
présence de lésions de l’ADN après l’exposition aux radiations. La maladie se manifeste cliniquement
par une ataxie cérébelleuse (marche désordonnée par la perte du contrôle d’équilibre déterminée de
62
Le syndrome de Li-Fraumeni est une maladie caractérisée par une prédisposition génétique à développer précoce (avant de 30
ans) de différents types de cancer : sein, cerveau, glandes surrénales, lymphomes, sarcomes. La maladie est causée par des
mutations dans le gène TP53 et est favorisée par l’action des rayonnements ionisants.
126 Notions de base de la génétique médicale
lésions des centres cérébelleux) des télangiectasies (de dilatations au niveau de vaisseaux terminales :
artérioles, venules ou capillaires) et un risque accru de lymphomes.
Au cours de la réplication de l’ADN peuvent se produire des erreurs dans l’appariement de
nucléotides entre la chaîne matrice et le brin nouvellement synthétisé. L’organisme a un mécanisme de
correction basé sur l’intervention de plusieurs enzymes qui reconnaissent et éliminent les nucléotides
mal positionnées et puis introduisent les nucléotides correctes. Les mutations des gènes de ces enzymes
génèrent une augmentation d’environ 1000 fois du taux de mutations. Ces mutations affectent
principalement l’ADN microsatellite et provoquent l’augmentation du nombre de microsatellites. Un tel
changement a été détecté dans plusieurs types de cancers est dénommé l’instabilité microsatellitaire et
est caractéristique au cancer du côlon héréditaire non-polyposique.
VI.2. LES CANCERES HÉRÉDITAIRES
En ce qui concerne la composante génétique, les cancers peuvent être regroupées en trois
catégories : les cancers héréditaires, les cancers familiaux et les cancers avec une prédisposition
génétique.
Les cancers héréditaires ont une transmission autosomique dominante (rarement récessive)
représentent moins de 5 % de toutes les tumeurs malignes, ont une faible incidence (jusqu’à 1/1.000
personnes) mais ont un risque d’au moins 50 % pour les porteurs de la mutation.
Un cancer peut être considéré familiale quand dans la famille sont plusieurs personnes
touchées, en présentant différentes tumeurs, habituellement associés spécifiquement et le modèle de
transmission génétique est dominant avec une pénétration incomplète. Ces cancers représentent
environ 10 % du total et ont un impact et un risque modérés.
Les cancers avec une prédisposition génétique représentent les autres tumeurs malignes, mais
dans tous les cas la maladie implique au moins un événement génétique. Dans cette situation, il y a peu
de cas de maladie dans la famille (généralement différents types de cancer) le modèle de transmission
génétique est polygénique (multifactoriel) l’incidence est élevée, mais le risque est faible.
Les cancers héréditaires représentent environ 5 % de toutes les tumeurs malignes, mais leur
dépistage est important, car ils ont une apparition précoce, une agressivité accrue et présentent un
risque augmenté de transmission de la prédisposition génétique aux descendants. Ces maladies se
produisent à la suite des mutations germinales qui affectent le proto-oncogènes, les gènes
suppresseurs de tumeurs ou les gènes impliqués dans la réparation de l’ADN. Les cancers
héréditaires les plus communs sont présentés dans le tableau VI.3.
Les cancers héréditaires ont certaines caractéristiques générales, qui imposent le contrôle
d’autres personnes de la famille qui auraient pu (ou développées dans l’avenir) un néoplasme. Les
particularités générales de cancers héréditaires sont présentés dans le tableau VI.4.
VI.2.1. LE CANCER MAMAIRE HÉRÉDITAIRE
Les cancers du sein peuvent être regroupées en deux catégories : les formes sporadiques et le
cancer héréditaire. Le dernier représente environ 3 – 5 % du total, étant la conséquence des
mutations de deux gènes impliqués dans la réparation de lésions de chaînes bicatenaires de l’ADN :
BRCA1 et BRCA2. Le cancer du sein héréditaire a toutes les caractéristiques générales d’un cancer
héréditaire : l’apparition précoce, formes bilatérales et multifocales, touche plusieurs organes, des
antécédents familiaux positifs. Les deux formes de la maladie héréditaire ont une transmission
autosomique dominante, la condition étant habituellement présentée aux individus hétérozygotes.
Les mutations du gène BRCA1 ont été détectées chez environ 50 % des cas de cancer du sein
héréditaire. La présence de la mutation chez une femme hétérozygote est associée à un risque de 50
% de développer une tumeur du sein avant l’âge de 50 ans et un risque de 85 % de développer un
La génétique du cancer 127
cancer jusqu’à 70 ans. En outre, ces mutations entraînent un risque accru d’environ 40 - 60 %, de
développer une tumeur ovarienne. Chez les hommes hétérozygotes pour la mutation BRCA1 a été
identifié un risque de cancer de la prostate de 6 – 10 % jusqu’à l’âge de 75 ans.
Tablea VI.3. Cancers héréditaires
Maladie Gène mutant Locus Types de tumeurs
Proto-oncogènes
Néoplasie endocrinienne RET 10q11 Carcinome thyroïdien médullaire,
multiple phéochromocytome, adénome des
parathyroïdes
Gènes suppresseurs de tumeurs
Cancer de côlon polyposique APC 5q21 Cancer côlorectal, duodénal, gastrique
Syndrome de Li-Fraumeni TP53 17p13 Tumeurs cérébrales, du sein, sarcomes,
leucémies
Rétinoblastome RB1 13q1 Rétinoblastome, ostéosarcome
Syndrome de von Hippel- VHL 3p25 Hémangioblastomes de SNC,
Lindau phéochromocytome
Neurofibromatose type 1 NF1 17q11 Neurofibromes, tumeurs de SNC
Neurofibromatose tip 2 NF2 22q12 Tumeurs de SNC, schwanomes
vestibulaires
Gènes impliqués dans la réparation des lésions d’ADN
Cancer du sein familial type 1 BRCA1 17q21 Cancer du sein, ovaire
Cancer du sein familial type 2 BRCA2 13q12 Cancer du sein, ovaire
Cancer du côlon non- MLH1 3q21 Cancer côlorectal, endometrique,
polyposique héréditaire MSH2 2p16 gastrique, biliaire
Tableau VI.4. Les caractéristiques générales des cancers héréditaires
Début précoce
Caractère bilatérale
Tumeurs multifocales
Présence > deux tumeurs rares au même malade
Au moins deux personnes de la famille ont le même rare tumeur
Plusieurs personnes de la famille ont le même type fréquent de tumeur (par exemple cancer de côlon) ou
présentent des tumeurs connexes (par exemple, cancer du sein et d’ovaire)
Les mutations du gène BRCA2 ont été détectées chez environ 30 % des cas de cancer du sein
héréditaire. Contrairement à la mutation du gène BRCA1, les mutations du gène BRCA2 sont
associées chez les hommes avec un risque de 5 % de développer un cancer du sein.
Chez les personnes présentant un risque élevé d’avoir un cancer du sein héréditaire, on doit
appliquer une série de mesures préventives visant la détection précoce des tumeurs. Ces mesures
consistent à déterminer la présence ou l’absence de mutations des gènes BRCA1 ou BRCA2.
S’il y a une mutation, après l’âge de 25 ans est exigé un examen clinique des glandes
mammaires au moins une fois par an et un contrôle par mammographie tous les cinq ans (jusqu’à 35
ans) et ensuite aux intervalles d’un an. Il devrait également être examiné avec soin les gonades, étant
nécessaire le contrôle annuel d’ovaires par échographie transvaginale. Chez les hommes porteurs de la
mutation BRCA2 est requise l’inspection périodique des seins, tandis que chez les hommes porteurs de
la mutation BRCA1 ou BRCA2 est important d’évaluer périodiquement la prostate.
Chez les patients avec mutations du gène BRCA1 ou BRCA2 qui présentent une tumeur du
sein ou d’ovaire doit être appliqué un traitement agressif fondé sur la chimiothérapie, la
radiothérapie et l’exérèse chirurgicale des glandes mammaires et des ovaires. Par la suite, la greffe
128 Notions de base de la génétique médicale
mammaire est fait pour limiter les effets psychologiques négatifs de l’absence de glandes
mammaires.
VI.2.2. LES CANCERS HÉRÉDITAIRES DU CÔLON
À l’extrémité terminale du tube digestif peut être détecté deux types de cancers héréditaires : la
polypose adénomateuse et le cancer du côlon héréditaire non-polyposique.
VI.2.2.1. LA POLYPOSE ADENOMATEUSE FAMILIALE
La polypose adénomateuse côlorectale est une maladie avec une incidence d’environ 1/10.000
individus. Ceux qui sont touchés développent pendant la vie de nombreux polypes situés dans le côlon
ou le rectum. Dans la plupart des cas, au moins un de ces polypes a une dégénérescence maligne. La
détection de la polypose colique nécessite l’exérèse chirurgicale prophylactique de la totalité du côlon.
Chez certains patients, les polypes adénomateux colique sont accompagnés d’ostéomes mandibulaires,
de nombreux kystes sébacés et des tumeurs desmoide, association caractéristique pour le syndrome de
Gardner.
La polypose adénomateuse familiale et le syndrome de Gardner sont causés par des mutations
inactivatrices dans le gène APC, situé 5q21. Ces mutations ont été identifiées dans plus de 80 % de
polyposes familiales. L’émergence d’une mutation germinale de novo dans la méiose parentale (un
tiers des cas) ou l’héritage d’un gène mutant de l’un de parents est le premier élément du mécanisme
pathogène du développement de polypes. L’émergence d’une seconde mutation sur l’allèle normal
ou la perte du gène normal, représentent les événements qui transforment les formations bénignes
(polypes) dans une tumeur maligne.
Le gène APC est un gène suppresseur de tumeur et la protéine codifiée par ce gène réglemente
l’action de la β-caténine, interférant ainsi : l’adhésion cellulaire, la signalisation intracellulaire, la
formation de la cytosquelette microtubulaire et la régulation du cycle cellulaire. Quand la protéine
APC est déficiente (des changements quantitatifs ou qualitatifs) la β-caténine active plusieurs
facteurs de transcription, ce qui entraîne la stimulation de l’expression des certains proto-oncogènes,
tels que le gène CYMC.
Les études moléculaires ont montré que les mutations localisées à l’extrémité 5’ du gène APC
sont moins graves, sont associés à l’apparition d’un plus petit nombre de polypes et par une
transformation maligne tardive. D’autre part, les mutations localisées à l’extrémité 3’ du gène sont
plus sévères et sont associées à l’apparition du phénotype de syndrome de Gardner. Toutefois,
indépendamment de l’emplacement, les mutations du gène APC induisent la formation de polypes
dans le côlon et ils ont un risque de dégénérescence maligne.
Dans le cas de l’identification d’une personne touchée par la polypose adénomateuse familiale,
le risque de transmission de la mutation à sa descendance est de 50 %. Dans ces conditions, nécessite
un diagnostic moléculaire pour la détection de mutations chez les enfants. Ce test est utile de se faire
vers l’âge de 10 ans et si la mutation est détectée, l’excision prophylactique du côlon est préférable
de faire avant l’âge de 20 ans.
Dans les situations où il est impossible d’explorer les mécanismes moléculaires, le dépistage
clinique doit être effectué par sigmoïdoscopie. Il devrait commencer à 10 ans et puis l’examen doit être
répété à chaque année jusqu’à l’âge de 24 ans, à deux ans dans l’intervalle de 24 - 35 ans et à trois ans
après cet âge. Dans des conditions que sont détectés de polypes est nécessaire la colectomie totale.
VI.2.2.2. LE CANCER DU CÔLON HÉRÉDITAIRE NON-POLYPOSIQUE
Le cancer du côlon héréditaire non-polyposique, appelé syndrome de Lynch, est l’un des
cancers héréditaires les plus communs. Son incidence varie entre 1 / 1.000 – 1 / 3.000 personnes et
La génétique du cancer 129
représente environ 5 – 6 % de tous les cancers du côlon. Cette forme de cancer du côlon est causée
par une mutation à un gène impliqué dans la correction d’accouplement incorrect de nucléotides lors
de la réplication. La mutation est soit héritée d’un parent soit apparaît de novo dans la gamétogenèse
d’un des géniteurs. Les principaux gènes, identifiés dans le cancer du côlon héréditaire non-
polyposique, sont MLH1 et MSH2, dépistés dans environ 85 % de ces tumeurs. D’autres gènes,
associés à cette forme de cancer, sont : MSH3, MSH6 ou PMS2. La mutation d’un de ces gènes
produit l’instabilité microsatellitaire due à l’augmentation du nombre de répétitions
microsatellitaires.
Cliniquement, le cancer du côlon non-polyposique est une maladie héréditaire caractérisée par
l’apparition précoce (l’âge moyen de dépistage est 42 ans), la localisation prédominante au niveau
du côlon ascendent et l’existence de multiples tumeurs primaires diffusées à la longue du côlon.
La confirmation du diagnostic de cancer du côlon héréditaire non-polyposique est pris en
charge par l’histoire familiale positive et par le dépistage d’une instabilité microsatellitaire au niveau
moléculaire.
Les gens qui héritent une mutation d’un des gènes mentionnés ci-dessus ont un risque de
développer un cancer du côlon jusqu’à l’âge de 70. Le risque est de 90 % pour les hommes et de 60
% chez les femmes. En outre, ces personnes ont un risque accru de faire une autre forme de cancer
digestif (estomac, intestin grêle, des voies biliaires) ou un cancer des voies urinaires. Aussi, les
femmes ont un risque d’environ 40 – 60 % de développer une néoplasie endométriale.
Le suivi de la progression de la maladie chez les personnes à haut risque (parents proches
d’une personne atteinte du cancer de côlon héréditaire non-polyposique) nécessite plusieurs
catégories de mesures. La principale mesure de prévention est la côlonoscopie, qui devrait être fait à
1 - 3 ans à partir de l’âge de 20 - 25 ans. La prévention des tumeurs endométriales est basée sur
l’échographie transvaginale et l’examen histopathologique des cellules de l’endomètre obtenues par
aspiration. La détection d’une tumeur du côlon indique une colectomie totale, tandis que le dépistage
d’une tumeur de l’endomètre impose une hystéro-salpingo-ovariectomie bilatérale.
VI.2.3. LES NEUROFIBROMATOSES
Les neurofibromatoses sont un groupe de maladies génétiques caractérisées par une prédisposition
pour le développement de tumeurs bénignes et malignes dans les composants centraux ou périphériques
du système nerveux. Il existe deux types de maladies, à la fois distinctes génétiquement et cliniquement :
la neurofibromatose de type 1 et la neurofibromatose de type 2.
VI.2.3.1. LA NEUROFIBROMATOSE DE TYPE 1
La neurofibromatose de type 1, aussi appelée maladie de von Recklinghausen, est transmis
autosomique dominant et touche environ 1 / 3000 personnes.
La maladie est causée par des mutations dans un gène suppresseur de tumeur – le gène de
neurofibromine – situé 17q11.2. Ce gène codifie une protéine ayant des propriétés GTP-asique,
qu’est impliquée dans la voie RAS de la régulation de la transmission intracellulaire de
l’information. Ainsi, en présence d’une neurofibromine normale est stimulée la transformation de
complexe RAS-GTP dans le complexe RAS-GDP et l’expression des gènes est réduite dans le noyau
(figure VI.2.). La plupart des mutations du gène sont de petites délétions qui déterminent la synthèse
d’une neurofibromine plus courte. Moins de 5 % des cas sont causés par l’absence complète du
gène, mais ils sont les pires, avec un haut potentiel de malignité. L’absence ou la présence d’une
neurofibromine anormale a d’effets négatifs cellulaires et, ainsi le gène est surexprimé, avec
l’apparition de tumeurs.
130 Notions de base de la génétique médicale
Cliniquement, la maladie est caractérisée par la présence sur la peau de nombreuses taches
« café au lait » rond-ovale, un grand nombre de taches de rousseur dans les régions axillaires et
inguinales et des tumeurs multiples - neurofibromes - situé sur les nerfs périphériques et qui sont
saillies à la surface de la peau. Dans environ 50 % des cas il existe un risque de l’invasion locale
d’un des neurofibromes, qui devient un neurofibrome plexiforme. Les patients atteints de
neurofibromatose peuvent avoir des tumeurs bénignes au niveau de nerfs crâniens ou un gliome du
nerf optique. Dans environ 5 % des cas, il existe un risque de tumeurs malignes du système nerveux
(neurofibrosarcomes, neuroblastomes) ou d’un autre type de cancer (phéochromocytome, tumeurs
duodénales carcinoïdes, rhabdomyosarcome, néphroblastome, la leucémie myélomonocytaire,
myélodysplasie). D’autres manifestations cliniques sont des troubles d’apprentissage ou une
scoliose.
L’existence de mutations dans le gène de neurofibromine exige une série de mesures visant à
contrôler la progression de la maladie. Ainsi, il y a nécessaire un examen neurologique périodique
ou chaque fois qu’apparaît des signes et symptômes qu’indiquent une altération du système nerveux
central (maux de tête, troubles visuels, diminution de l’acuité auditive). Il est également utile de
mesurer la pression artérielle au moins deux fois par an afin de détecter le plus tôt un
phéochromocytome.
VI.2.3.2. LA NEUROFIBROMATOSE DE TYPE 2
La neurofibromatose de type 2 est une maladie génétique autosomique dominante, beaucoup
moins courante que neurofibromatose de type 1, affectant 1 / 35.000 - 40.000 individus.
La maladie est causée par des mutations d’un gène suppresseur de tumeur – le gène NF2 - localisé
22q12.2 et qui codifie une protéine de la cytosquelette, appelée merlin. La merlin est impliquée dans la
stabilisation des interactions intercellulaires et acte comme suppresseur de tumeur par le contrôle de
l’adhérence de cellules. Dans 50 % des cas, les mutations sont héritées d’un parent et le reste sont
produites par des mutations de novo dans la gamétogenèse d’un parent. Dans la plupart des cas, les
mutations du gène NF2 sont de petites délétions qui déterminent la synthèse d’une neurofibromine
plus courte.
Le diagnostic clinique de la maladie est prise en charge par la découverte d’une tumeur sur la
huitième paire de nerfs crâniens, la branche vestibulaire. Dans la plupart des cas, les tumeurs sont
bilatérales, de type schwannom et surviennent avant 30 ans. Ils peuvent également être détectés des
tumeurs du système nerveux central, telles que les gliomes ou méningiomes. Ces tumeurs sont bénignes,
mais ils ont une mauvaise tendance, parce que l’emplacement est difficile à traiter en neurochirurgie.
Contrairement à la neurofibromatose de type 1, dans la neurofibromatose de type 2 le nombre de
neurofibromes et de taches « café au lait » est plus faible.
Les porteurs de mutations du gène NF2 ont un risque accru pour tumeur très volumineuse,
de sorte que 95 % des patients ont au moins une telle tumeur avant l’âge de 50 ans, ce qui reflète
un taux de pénétration très élevé, mais incomplète.
Le conseil génétique 131
Examen du patient
ANAMNÈSE ASSISTENCE
• Gestationnelle • Éducationnelle
• Familiale • Familiale
• Réligieuse
• Groupes de patients
EXAMEN MEDICAL
• Examen primaire CONSEIL MEDICAL
• Examen de spécialité • Le choix du traitement
• Examen radiologique
• Examens de laboratoire
DIAGNOSTIC
ÉVALUATION
• Prognostic
• Complications possibles
fil i
CONSEIL GÉNÉTIQUE
Autre grossesse
• Exclusion d’autres
grossesses;
• Adoption;
Diagnostic prénatal Diagnostic prénatal
• La fecondation in vitro
possible impossible
avec un diagnostic
preimplantatoire;
• Insemination artificiel;
• L’interroption de la
L’interroption de la grossesse Naissance
grossesse
Selon les donnés du tableau VII.6. est évident que le risque de syndrome de Down, par la
trisomie 21 homogène libre, pour les enfants d’une femme saine est de 0,1 % à 30 ans, de 0,3 % à 35
ans et de 1 % à 40 ans, qui reflète l’augmentation géométrique du risque après l’âge de 35 ans.
Fondamentalement, il peut être envisagé que chez les femmes de moins de 30 ans, le risque de
récurrence du syndrome de Down est insignifiante.
Dans les cas où il y a un enfant avec le syndrome de Down par trisomie 21 homogène libre, le
risque de récurrence aux grossesses suivantes est d’environ 1 %, ce qui justifie l’analyse
chromosomique prénatale.
En cas de syndrome de Down par la trisomie 21 en mosaïque, le risque de récidive de la
maladie est insignifiante, parce que l’anomalie n’est pas liée à une erreur méiotique, étant produite
par un accident dans les premiers stades du développement embryonnaire mitotique.
La présence d’un enfant atteint du syndrome de Down par translocation Robertsonianne
déséquilibrée impose l’analyse chromosomique des deux parents. Si la translocation est de novo, les
deux parents ayant un caryotype normal, le risque de récidive de la maladie est inférieure à 1 %.
Si un parent a une translocation Robertsonienne équilibrée le risque de récidive dépend de deux
facteurs : le sexe du porteur de la translocation et le type de translocation. Si la translocation est
présente chez les hommes, le risque de récidive est inférieur à 1 %, car la présence d’anomalie
induit un trouble de la formation de la vésicule sexuelle, ce qui provoque le blocage de la méiose
masculine avec stérilité. Si la translocation est présente chez les femmes, le risque de récidive
Le conseil génétique 137
dépend du type d’anomalie. Dans les translocations robertsoniennes entre chromosomes
acrocentriques non-homologues, le risque de naissance d’un enfant avec le syndrome de Down est
de 10 % et la probabilité de détection de la trisomie 21 par amniocentèse est de 15 %. En revanche,
la présence d’une translocation robertsonienne entre les chromosomes 21 est associée à un risque
de récidive de 100 %.
Pour les autres aneuploïdies viables (les trisomies 13, 18, X, XXY, XYY et la monosomie
X) le risque de récidive est inférieur à 1 %, bien qu’il ait été possible d’établir une correspondance
entre l’incidence accrue de l’anomalie chez les enfants et l’âge maternel avancé. Dans ces cas,
l’analyse chromosomique prénatal est indiquée plus pour des raisons psychologiques.
En présence d’une histoire de grossesse avec foetus polyploïde (môle hydatiforme partielle
ou totale) le risque de récidive de la môle est de 1 - 1,5 % et augmente à 20 % si la femme a eu plus
de deux môles hydatiformes.
VII.3.1.2.. LE CONSEIL GÉNÉTIQUE DANS LES ANOMALIES CHROMOSOMIQUES
STRUCTURELLES ÉQUILIBRÉS
VII.3.1.2.1. Les translocations réciproques équilibrées
Dans les translocations réciproques équilibrées le risque d’un porteur d’avoir un descendant
avec une anomalie chromosomique structurelle déséquilibrée est d’environ 5 – 10 %, selon le sexe
du porteur et le type de défaut. Le risque dépasse rarement 20 % ou est égal à zéro (tous les enfants
sont sains ou porteurs de la translocation). Pour les hommes porteurs des translocations équilibrées
entre autosomes, souvent la gamétogenèse est anormale, qui peut aller jusqu’au blocage. Ceci est le
résultat des anomalies d’appariement entre le chromosomes avec translocation et la vésicule
sexuelle. En revanche, la méiose féminine est rarement bloquée, mais elle peut être affectée par
l’infertilité avec de nombreux avortements spontanés ou la naissance d’enfants malformés.
Le type de chromosome impliqué dans la translocation est important pour la viabilité du
produit de la conception. Ainsi, une trisomie 18p ou 4q est viable, alors que dans d’autres cas, la
progéniture est avortée, parce que ces segments contiennent des gènes impliqués dans
l’embryogenèse. La plupart des aneuploïdies viables contiennent une monosomie partielle de < 2 %
du matériel génétique d’un set haploïde de chromosomes ou une trisomie partielle de < 4 % du
matériel génétique d’un set haploïde.
Les produits de conception avec des anomalies chromosomiques fortement déséquilibrées
sont avortés. Le risque d’un porteur de translocation de finaliser la grossesse par une fausse couche
est d’environ 20 – 30 %.
Une situation particulière se produit en cas de translocations impliquant le chromosome X,
quand la fécondité est souvent affectée. Ainsi, la moitié des femmes et tous les hommes porteurs
d’une telle translocation sont stériles. Les femmes qui sont fertiles ont un risque élevé d’avoir des
enfants anormaux avec une formule chromosomique déséquilibrée. Le phénotype des enfants
touchés varie entre les formes moyennes de syndrome de Klinefelter ou trisomie X et les formes
sévères avec disomie partielle X ou aneuploïdie autosomale par l’absence de l’inactivation du
chromosome X anormal. Le risque d’une femme fertile, porteuse d’une translocation X-autosome,
d’avoir un enfant anormal est de 20 – 40 %.
Dans les translocations réciproques équilibrées Y-autosome, les hommes sont soit stériles,
soit ont un retard mental et le risque de récidive est faible.
VII.3.1.2.2. Les translocations Robertsoniennes
Dans le cas de translocations robertsoniennes équilibrées, le risque d’enfants anormaux
dépend : du type d’anomalie, les chromosomes impliqués et le sexe du porteur.
138 Notions de base de la génétique médicale
Chez l’homme, les chromosomes dérivés peuvent influencer la formation de vésicule
sexuelle, ce qui conduit à un blocage de la spermatogenèse, avec l’émergence de la stérilité
masculine. Ainsi, les hommes ont un risque inférieure à 0,5 %.
Chez les femmes le risque d’avoir un enfant anormal est d’environ 1 - 1,5 % pour la trisomie
13, de 10 à 15 % pour la trisomie 21 (lors d’une translocation 21/D ou 21/22) et de 100 % pour la
trisomie 21 quand il y a une translocation 21/21. Si les translocations impliquent les chromosomes
14 et 15 les enfants peuvent avoir une disomie uniparentale, mais le risque est inférieur à 0,5 %.
VII.3.1.2.3. Les inversion péricentriques
Le risque de récurrence chez les descendants de porteurs d’une inversion péricentrique
dépend de plusieurs facteurs : le type d’inversion, les chromosomes impliquées et la longueur
des fragments intéressés.
Le risque général d’un patient avec une inversion péricentrique d’avoir un descendant avec
une anomalie chromosomique déséquilibrée due à une recombinaison intrachromosomique est de
5 – 10 %. Le risque pour un descendant anormal est directement proportionnel à la longueur des
fragments inversés.
Certaines inversions - ceux de la région d’hétérochromatine du chromosome 1, 9, 16 ou Y - ne
présentent aucun risque pour l’enfant.
Si l’inversion a été découverte fortuitement et ne sont pas des enfants anormaux dans la
famille, on doit prendre en compte la longueur du fragment inversé et le chromosome
impliqué. Si la longueur du fragment est réduite, le risque de recombinaison est faible. Les
porteurs d’inversions du chromosomes 13, 18 ou 21, peuvent avoir des enfants avec des
anomalies déséquilibrées, parce que les monosomies et les trisomies partielles de ces
chromosomes sont viables.
Les hommes porteurs d’inversions du chromosome X transmettent l’inversion à toutes leurs
filles, mais les garçons seront normaux héritant le chromosome X de la mère. Les femmes
porteuses d’une inversion péricentrique du chromosome X ont un risque accru – 10 – 20 % - de
développer une aménorrhée secondaire ou d’avoir des enfants anormaux avec le phénotype du
syndrome de Turner, en raison de la recombinaison dans la boucle d’inversion.
VII.3.1.2.4. Les inversions paracentriques
Les porteurs des inversions paracentriques ont un phénotype normal et généralement ils
n’ont pas d’enfants avec des anomalies chromosomiques structurelles déséquilibrées. Ils ne
peuvent pas avoir un descendant avec des anomalies chromosomiques déséquilibrées, parce que
par le crossing-over dans la boucle d’inversion résulte soit de chromosomes acentriques, soit de
chromosomes dicentriques. Le gamète avec chromosome acentrique est non-viable parce que le
chromosome ne pouvez pas joindre des fibres du fuseau de division. En opposition, la
ségrégation des chromosomes dicentriques est gravement perturbé, parce que les deux
centromères sont attirés par différents pôles du fuseau de division et restent entre les deux
noyaux au moment de la réapparition de la membrane nucléaire en télophase.
VII.3.1.2.5. Les insertions
Le risque d’un porteur d’insertion d’avoir un enfant anormal dépend de la taille et le contenu
génique du fragment inséré.
Quand le fragment inséré est grand, il y a un risque accru de recombinaison dans le segment
inséré, les chromosomes impliqués dans cette anomalie adoptant une configuration de quadrivalent.
Toutefois, les produits de conception avec des anomalies chromosomiques déséquilibrées sont
généralement non-viables et le risque d’avoir un enfant anormal sera de 0 – 5 %. Dans cette situation,
la femme peut présenter un nombre relativement élevé d’avortements spontanés. Si l’insertion est
Le conseil génétique 139
petite, les embryons avec trisomie partielle sont viables, tandis que ceux avec monosomie partielle
sont non-viables, étant avortés. Dans un tel cas, le risque théorique d’un porteur d’insertion d’avoir un
enfant malade est d’environ 33 %, alors que le risque pratique est de 10 – 20 %.
Les insertions sont les réarrangements chromosomiques avec le risque le plus élevé d’enfants
anormaux. Ainsi, le risque global dans les insertions est de 15 % mais ce chiffre peut être un sous-
estimation.
L’examen chromosomique est obligatoire à effectuer chez les tous enfants sains d’un porteur
d’insertion, car environ la moitié de ceux ont la même anomalie.
VII.3.2. LE RISQUE GÉNÉTIQUE DANS LES MALADIES
MONOGÉNIQUES
Dans les maladies monogéniques, le calcul du risque de récurrence est en principe un
problème facile, étant donné que les génotypes de personnes consultées sont connus. Toutefois, si les
génotypes ne sont pas connus doit être appliquées les lois de la probabilité et le théorème de Bayes
(rapprochement bayésienne).
VII.3.2.1. LE CALCUL DES PROBABILITÉS DANS LES MALADIES
MONOGÉNIQUES
La loi de la somme
Cette loi s’applique lorsque deux événements sont mutuellement exclusifs. La loi soutient que
la probabilité de l’un des deux événements est égal à la somme des deux probabilités (la relation
VII.1.).
p = p1 + p2 la relation VII.1.
Par exemple, pour un couple de deux hétérozygotes pour une mutation autosomique
récessive, la probabilité du couple d’avoir un bébé en bonne santé (NN ou Na) est de 3 / 4, étant
égale à la somme de la probabilité d’avoir un enfant homozygote sain (1 / 4) respectivement
hétérozygote (1 / 2).
N a
N NN Na PNN = 1/4;
a Na aa
PES = PNN + PNa = 1/4 + 1/2 = P1/4 +1/22/4 = 3/4
La loi de la multiplication
La loi de la multiplication s’applique dans les cas où deux ou plusieurs événements se
produisent indépendamment les uns des autres. La loi soutient que la probabilité de produire
simultanés de deux (ou plusieurs) événements indépendants est égale avec le produit de la
probabilité des événements (la relation VII.2.) :
p = p1 × p 2 la relation VII.2.
Par exemple, dans une maladie autosomique récessive, la probabilité d’un couple, en bonne
santé, non-parenté, qui proviennent de familles où il n’y a pas de cas de maladie, d’avoir un enfant
malade – PE – est égal au produit des trois probabilités :
La probabilité de la mère d’être hétérozygote – Na ;
La probabilité du pére d’être hétérozygote – Na ;
La probabilité du couple hétérozygote d’avoir un enfant malade (la relation VII.3.).
PE = PM × PP × PC = 2pq × 2pq × 1/4 = p2q2 ≅ q2 relaţia VII.3.
où: PE – la probabilité d’enfant d’être malade, PM - la probabilitatea probabilité de la mère d’être
hétérozygote, PP – la probabilité du pére d’être hétérozygote, PC – la probabilité du couple
140 Notions de base de la génétique médicale
hétérozygote d’avoir un enfant malade, 2pq – la fréquence des hétérozygote dans la population, q2 -
la fréquence de la maladie dans la population.
Le théorème de Bayes
Le théorème de Bayes permet le calcul de la probabilité d’un événement en tenant compte
d’une série d’informations qui peuvent changer les probabilités de divers événements. Dans le
théorème sont pris en compte quatre catégories de probabilités :
la probabilité a priori est la probabilité initiale (" antérieure ") d’un événement ;
la probabilité conditionnelle est la probabilité modifiée (" postérieure ") de l’événement pris en
compte ;
la probabilité conjointe est le produit de la multiplication de la probabilité a priori et de la
probabilité conditionnelle de chaque événement considéré ;
la probabilité relative est le rapport de la probabilité conjointe d’un événement et la somme de
toutes les probabilités conjointes de toutes les possibilités.
Par exemple, si l’on note avec P(a) la probabilité a priori de la survenance d’un événement,
avec P(na) la probabilité a priori que l’événement ne se produit pas, avec P(c) la probabilité
conditionnelle qu’un autre événement d’être associé à l’événement pris en discussion et avec P(nc)
la probabilité conditionnelle que le deuxième événement n’est pas associé à l’événement pris en
discussion, alors la probabilité relative de survenance de l’événement discuté en association au
deuxième événement est donnée par la relation VII.4. :
Pa × Pc
Pr = la relation VII.4.
[Pa × Pc ] + [Pna × Pnc ]
En conclusion, le théorème de Bayes est une méthode de calcul des probabilités en tenant
compte de la probabilité de tous les événements possibles. Cela exige de tenir compte des
observations suivantes :
doit être pris en compte toutes les possibilités pertinentes ;
la probabilité a priori de chaque possibilité est calculée sur la base des informations
« antérieures » ;
la probabilité conditionnelle est basée sur une série d’informations qui font la possibilité initiale
plus ou moins susceptible ;
pour chaque option, la probabilité conditionnelle est calculée par rapport aux probabilités
conditionnelles d’autres événements, de sorte qu’il est possible de calculer une probabilité
relative pour chaque événement pris en compte ;
tous les renseignements pertinents devraient être utilisés qu’une seule fois.
VII.3.2.2. LE CONSEIL GÉNÉTIQUE DANS LES MALADIES DOMINANTES
VII.3.2.2.1. Les maladies dominantes sans manifestations variables
Le calcul du risque de récidive d’une maladie dominante est facile de calculer dans les
conditions que la maladie a une pénétrance complète et l’expressivité variable est absente. Dans ces
conditions, les risques sont :
deux parents malades hétérozygotes (An) ont un risque de 3 / 4 d’avoir un enfant malade
A n PM = 3/4;
A AA An PS = 1/4
n An nn
pour un couple, dont un des parents est malade hétérozygote (An) et l’autre est sain, le risque
d’avoir un enfant malade est de 1 / 2
Le conseil génétique 141
A n PM = 1/2;
n An nn PS = 1/2
n An nn
deux parents sains (nn) ont un risque 0 d’avoir un descendant touchés 63
n n PM = 0;
n nn nn PS = 1
n nn nn
VII.3.2.2.2. Les maladies dominantes avec pénétrance incomplète
Dans nombreuses maladies dominantes a été observé le phénomène de pénétrance
incomplète, caractérisé par l’absence de manifestations cliniques chez certains hétérozygotes. La
pénétrance, notée P, est le ratio entre les personnes touchées par une maladie et les individus
porteurs de gènes anormaux dominante (AA + An) multiplié par 100 (la relation VII.8.).
P = (M / AA + An) × 100 la relation VII.8.
Pour les maladies avec pénétrance incomplète, dans le calcul du risque de récidive de la
maladie doit tenir compte de la valeur de P. Par exemple, dans l’otosclérose, le P a une valeur de 50
%, tandis que la valeur du P dans rétinoblastome est de 80 - 90 %. Par exemple, pour le
rétinoblastome, pour un hétérozygote An sans manifestations cliniques, qui est marié à une femme
en bonne santé, le risque d’avoir un enfant affecté sera donné par le produit 1 / 2 x P = 1 / 2 x 0,8 =
0,4 (40 %).
VII.3.2.2.3. Les maladies dominantes avec expressivité variable
Une grande partie des maladies à transmission autosomique dominante sont caractérisées par
une expressivité variable, les malades différents provenant de familles différentes ayant différents
degrés de dommages. Dans ces circonstances, les gens avec des formes moyennes de la maladie
peuvent avoir des enfants avec des formes graves. Quand l’incidence d’une maladie grave dans la
population est connue, le calcul de ce risque peut être facilement fait, en utilisant la formule
suivante (la relation VII.9.) :
P = 1 / 2 × incidence la relation VII.9.
VII.3.2.2.4. Les maladies dominantes avec anticipation
Dans certaines maladies à transmission autosomique dominante a été mis en évidence le
phénomène d’anticipation, caractérisé par un début précoce et l’existence de formes graves de
maladie chez enfants d’une personne touchée. La plupart de ces maladies sont causées par des
mutations dynamiques, caractérisées par une amplification de répétitions trinucléotidiques au cours
de la méiose des personnes concernées, afin que leurs descendants héritent une augmentation du
nombre de répétitions.
Dans telles maladies, le calcul du risque est fait empiriquement. Par exemple, dans la maladie
de Huntington, causée par l’amplification d’une séquence CAG, ont été établis, sur la base des
données épidémiologiques, les corrélations suivantes : 40 trinucléotides - début après l’âge de 56
ans ; 45 trinucléotides - début à l’âge de 37 ans ; 50 trinucléotides - début à l’âge de 26 ans.
VII.3.2.3. LE CONSEIL GÉNÉTIQUE DANS LES MALADIES À TRANSMISSION
AUTOSOMIQUE RÉCESSIVE
En général, le calcul du risque de récurrence et de fournir un conseil génétique dans une
maladie autosomique récessive sont relativement faciles. Il y a certaines situations particulières
que nous discutons à la suite. Pour un couple parental en bonne santé qui ont un enfant malade,
63
Le risque réel est égal au taux de mutation du gène dans la population générale, mais en général ce risque est négligeable.
142 Notions de base de la génétique médicale
le calcul du risque est particulièrement facile. L’enfant atteint du couple est homozygote aa et les
deux parents sont hétérozygotes Na. Ainsi, leur risque d’avoir un autre enfant malade aa est 1 / 4
et d’avoir un enfant sain hétérozygote Na est de 2 / 3 (tableau VII.9.).
Tableau VII.9. Les modalités d’association des gamètes de deux hétérozygotes
N a
N NN Na
a Na aa
Une situation courante dans le conseil génétique survient quand le médecin doit calculer le
risque pour une maladie autosomique récessive dans le cas d’un mariage entre un homme qui
provient d’une famille affectée et la femme vient de la population générale (ou vice versa). Dans
cette situation, nous devrons considérer la loi de Hardy - Weinberg.
Dans le cas de deux individus en bonne santé, l’apparition d’un enfant avec une maladie
autosomique récessive est possible seulement si les deux personnes sont hétérozygotes. Ainsi,
pour les deux membres doivent être calculés la probabilité d’être hétérozygote. Pour la personne
qui vient de la population générale, la probabilité d’être hétérozygote est 2pq ≈ 2q, où p est la
fréquence du gène normal dans la population générale et q est la fréquence du gène anormal
(récessif) dans la population générale. Si la personne vient d’une famille dans laquelle il y a des
cas de maladie, la probabilité d’être hétérozygote dépend du degré de parenté aux personnes
touchées (tableau VII.10.).
Tableau VII.10. La probabilité d’être hétérozygote Na pour les parents d’un individu malade aa
Relation de parenté Na
Parents, enfants 1
Frère - soeur 2/3
Grands-parents, oncles, tantes, petits- 1/2
enfants
du frère ou de soeur 1/3
Cousins germains 1/4
Les enfants des cousins germains 1/8
Ainsi, la probabilité d’être hétérozygote est la suivante : 1 pour les parents et les enfants
d’une personne affectée, 2 / 3 aux frères et sœurs d’une personne malade, 1 / 2 aux grands-parents,
oncles, tantes et petits-enfants d’un individu malade, 1 / 3 aux neveux d’un frère ou une sœur, 1 / 4
aux cousins germains d’un individu malade et 1 / 8 aux enfants des cousins germains d’un individu
malade.
Une situation particulière se produit quand une personne avec une maladie autosomique
récessive, mariée avec un individu sain, non-parenté, est à la recherche du risque de son descendants
d’être affectés. Dans ce cas, le risque d’enfant sera égal à un quart de la fréquence des hétérozygotes
Na dans la population générale. Par exemple, pour une personne malade de phénylcétonurie le risque
de ces enfants d’être atteint est de 1 / 200 (la relation VII.10.).
q2 = 1 / 10.000 → q = √1 / 10.000 = 1 / 100
2pq ≅ 2q = 2 × 1 / 100 = 2 / 100 = 1 / 50
PE = PM × PP × PC = 1 / 50 × 1 × 1 / 4 = 1/ 200 la relation VII.10.
Dans les maladies autosomiques récessives, une situation qui accroît le risque de récidive de
la maladie est la consanguinité. Chez les couples consanguins, les membres du couple ont certains
allèles identiques hérités de l’ancêtre commun, dont certains sont mutant récessif. Par exemple, pour
Le conseil génétique 143
un mariage entre deux cousins, ayant un grand-mère touchée par une maladie autosomique récessive,
le risque de récidive de la maladie chez la progéniture est de 1 / 16 (figure VII.4.).
aa
1 2
I
Na Na
1 2 3
II
1 ½ Na 2 3 ½ Na
III
1/16 aa
1
IV
Figure VII.4. Le risque d’un couple de deux cousins d’avoir un enfant malade pendant la
grand-mère commune a été touchée
Par exemple, pour les anomalies du tube neural (anencéphalie, spina bifida,
myéloméningocèle) le risque d’un couple parental - quand dans la famille n’existent pas de malades
- est égal à l’incidence de ces anomalies dans la population caucasienne d’environ 0,3 %. Depuis le
couple a déjà un enfant avec un tel trouble, le risque pour les grossesses suivantes augmente à 4 %.
En outre, alors que le sexe de l’enfant affecté est féminin et la grossesse suivante est aussi avec un
foetus féminin le risque de récidive atteint 6 %. Pour une telle famille, le risque pour anomalies du
tube neural est encore élevé jusqu’aux parents de II degré (tableau VII.11.). Cependant, même dans
ces circonstances, le risque de récidive de la maladie peut être réduit par une supplémentation
alimentaire en acide folique aux femmes enceintes (et dans les deux mois qui précèdent la
conception), qui stimule la fermeture du tube neural.
VII.4. CATÉGORIES DE RISQUE GÉNÉTIQUE
Basé sur les données présentées dans les paragraphes précédents les risques de récurrence des
maladies génétiques peuvent être classés en cinq catégories :
Le conseil génétique 145
Risque total – 100 % - apparaît dans les situations suivantes :
• Un couple composé de deux parents atteints d’une maladie autosomique récessive a tous les
enfants homozygotes malades
+ ,
aa aa aa aa
• L’un des deux parents est homozygote pour une mutation autosomique dominant avec
pénétrance complète - tous les enfants seront malades hétérozygotes
+ ,
AA nn An An
• L’un des deux membres du couple, habituellement la femme, est porteur d’une
translocation Robertsonienne équilibrée entre deux chromosomes homologues (13 ou 21) -
tous les enfants présents le syndrome de Patau ou le syndrome de Down
Risque très élevé – 50 – 75 %;
• Les deux parents sont hétérozygotes pour une mutation autosomique dominante avec
penentrance complète – risque de 75 % - d’enfants malades homozygote ou hétérozygote
+ , + ,
An An AA, An nn
25% 50% 25%
• Les deux parents sont hétérozygotes pour une mutation autosomique dominante avec
penentrance complète – risque de 50 – 75 % - dépendant du degré de pénétration de la
mutation, la maladie est présente chez les enfants homozygotes et aux certains hétérozygotes
+ , + ,
An An AA, An An, nn
25%, 25%
• Les deux conjoints sont touchés, la femme étant hétérozygote pour une mutation dominante
liée au chromosome X - risque de 75 % - toutes les filles et la moitié des garçons sont
malades
+ + + +
XAY XA X n XAY, XAXA, XAXn X nY
25% 25% 25% 25%
• L’un des conjoints malade et l’autre hétérozygote pour une mutation autosomique récessive
- risque de 50 % - la moitié des enfants seront aa homozygotes malades
+ , +, ,
aa Na aa Na
50% 50%
• Le mari malade et sa femme hétérozygote pour une mutation récessive liée au chromosome
X - risque de 50 % - la moitié des filles et la moitié des garçons seront touchés
+ , + , ,
XaY XN X a XaY XaXa XNY XNXa
25% 25% 25% 25%
• L’un des deux parents est hétérozygote pour une mutation autosomique dominante avec
pénétrance complète - risque de 50 % - la moitié des enfants seront malades, porteurs de la
mutation
+ , + ,
An nn An nn
50% 50%
146 Notions de base de la génétique médicale
• Le père malade et la mère saine pour une maladie dominante liée au chromosome X - risque
de 50 % - toutes les filles seront touchés
+ +
A n n A n
X Y XX X X XnY
50% 50%
Risque élevé – 25 – 50 %;
• L’un des deux membres du couple est touchée d’une maladie à transmission autosomique
dominante avec pénétrance incomplète - risque de 25 – 50 %
+ , + ,
An nn An An + nn
50% 50%
• La mère porteuse d’une translocation équilibrée réciproque entre le chromosome X et un
autosome - risque 20 – 40 % - les enfants présentent le syndrome de Klinefelter ou le
syndrome du triplo X ;
• Les deux parents sont en bonne santé, mais hétérozygotes pour une mutation récessive
autosomique - risque de 25 % - les enfants malades étant à la fois les filles et les garçons
+ , + ,
Na Na aa NN, Na
25% 25% 50%
• Les deux parents sont en bonne santé, mais la mère est hétérozygote pour une mutation
récessive liée au chromosome X - risque de 25 % - toutes les filles soient en bonne santé,
tandis que la moitie de garçons seront touchés
+ + +
XNY XN X a XaY X NY XNXN, XNXa
25% 25% 25% 25%
Risque modéré – 10 – 25 %;
• Les deux parents affectés par une maladie multifactorielle - risque de 15 -25 %, selon le type
de la maladie et la présence d’autres cas de maladie dans la famille ;
• Un des conjoints est porteur d’une insertion équilibrée - risque moyen de 10 – 20 % ;
• L'un des époux est atteint d’une maladie multifactorielle et dans la famille existe
toujours au moins deux cas de la maladie - risque moyen de 10 – 20 % ;
Risque petit – 3 – 10 %
• Un des conjoints a une translocation réciproque équilibrée - risque moyen de 5 – 10 % ;
• Un des conjoints est porteur d’une inversion péricentrique - risque moyen de 5 – 10 % ;
• Un des conjoints a une translocation Robertsonienne équilibrée impliquant le chromosome
21 - les enfants de ce couple ont un risque de 10% d’avoir le syndrome de Down ;
• Les membres du couple consultant sont sains et le nombre de cas de maladie est moins de
deux - risque de 3 – 10 % - selon le type et le degré de parenté par rapport les malades.
Toutefois, quel que soit le type de maladie prise en discussion, toutes les grossesses comporte
un risque d’environ 3 % à être complété par la naissance d’un enfant atteint d’une maladie génétique
ou conditionnée génétique, plus ou moins grave.
La prevention des maladies génétiques 147
64
Voir le chapitre Le conseil génétique
65
Voir le chapitre Les maladies monogéniques
La prevention des maladies génétiques 149
prénatal doit être possible). Le test doit être acceptable pour les membres de la population,
facilement et efficacement réalisé. Les caractéristiques générales d’un test de dépistage sont
présentés dans le tableau VIII.1.
Tableau VIII.1. Les critères pour un programme de dépistage néonatal
Maladie incidence augmentée dans la population cible
conséquences importantes pour la santé
possibilités de traitement ou de prévention
Test non invasif et facile à réaliser
précise
peu coûteux
Programme une grande disponibilité et équitable
participation volontaire
acceptable pour la population cible
des informations complètes et conseil génétique
Le test de dépistage doit fournir un résultat aussi précis que possible, pour faire la
différenciation des individus qui ont une maladie de ceux sains. Cette particularité est quantifiée par
deux composantes : la sensibilité et la spécificité (tableau VIII.2). La sensibilité est la capacité à
identifier les personnes avec une maladie génétique, exprimée par la proportion de patients avec un
test positif (des résultats vrais positifs). La spécificité est la capacité à identifier les personnes qui
n’ont pas la maladie génétique, exprimée par la proportion d’individus sains, avec un test négatif
(des résultats réel négatifs).
Tableau VIII.2 Les caractéristiques d’un test de dépistage
Phénotype Les caractéristiques du test
Dépistage Anormal Normal Sensibilité – a/(a+c)
Positif Réel positif – a Faux positifs – b Spécificité – d/(b+d)
Négatif Faux négatifs - c Réel negativ - d Valeur prédictive positive – a/(a+b)
La sensibilité et la spécificité sont évaluées en comparant les résultats du dépistage à ceux d’un
test de diagnostic définitif. Les tests de dépistage n’ont jamais une sensibilité ou une spécificité de
100 % parce que les valeurs pour la population touchée se chevauchent avec ceux de la population
normale. Il est donc nécessaire d’établir une valeur limite de la séparation des deux populations, en
tenant compte des implications de la non-détection (augmentation des résultats faux négatifs) et ceux
de la faible spécificité (augmentation des résultats faux positifs).
Tous les tests de dépistage sont caractérisés par une valeur prédictive, qu’indique la précision
de la méthode et est mesurée par la proportion de personnes avec des résultats positifs qui ont
effectivement la maladie.
Le test de dépistage apport des bénéfices seulement s’il y a une stratégie efficace de
communication des résultats et la maladie a des possibilités de diagnostic et de traitement.
VIII.2.1. LE DÉPISTAGE PRÉNATAL
La naissance d’un enfant est un événement important dans la vie de chaque famille et
représente l’aboutissement d’une longue période d’incertitude générée par la crainte que le futur
enfant sera anormal. Pour réduire l’anxiété des parents et de prévenir la naissance d’un enfant
anormal est nécessaire de mettre en œuvre des méthodes du dépistage et du diagnostic prénatal.
Les principales procédures de dépistage prénatal sont le dépistage biochimique et échographique
qui permet l’identification des grossesses à risque génétique ou malformatif.
150 Notions de base de la génétique médicale
VIII.2.1.1. LE DÉPISTAGE BIOCHIMIQUE
Le dépistage biochimique est basée sur la détermination des marqueurs sériques maternels qui
sont associés à un risque anormal de malformations congénitales ou de maladies chromosomiques.
Ainsi, la détermination de α-foetoprotéine dans le sérum maternel est utilisée pour le dépistage
prénatal des anomalies congénitales, tandis que l’application du test triple (la détermination de la α-
foetoprotéine, de la gonadotrophine chorionique humaine et de l’estriol) permet de détecter les
maladies chromosomiques.
Tous les défauts du fœtus qui permet le passage du α-foetoprotéine66 dans le liquide
amniotique (tableau VIII.3.) augmentent les niveaux du α-foetoprotéine dans le liquide amniotique
et le sérum maternel.
Tableau VIII.3. Les anomalies congénitales qui déterminent l’augmentation des niveaux du α-
foetoprotéine dans le liquide amniotique et le sérum de la mère
Les défauts ouverts du tube neural – la spina bifida
L’omphalocèle et le gastroschisis
La mort spontanée in utero
L’atrésie œsophagienne ou de l’intestin
Le syndrome néphrotique congénitale
L’hypoplasie cutanée focale ou autres défauts du peau
Le syndrome de Meckel
Les valeurs augmentées du α-foetoprotéine dans le sérum maternel pendant la semaine 16 de la
grossesse (et l’expression de ces valeurs en multiples de la médiane pour l’âge gestationnel, avec des
ajustements pour l’origine ethnique, l’obésité, le diabète, le type de grossesse - simple ou multiple)
sont corrélées avec la présence d’un défaut de fermeture du tube neural. La procédure assure la
détection de seulement 80-95 % des cas, parce que leurs courbes de distribution se chevauchent
partiellement dans les grossesses pathologiques et normales (figure VIII.1.). La confirmation du
diagnostic impose l’échographie fœtale et la détermination du α-foetoprotéine et de
l’acétylcholinestérase dans le fluide amniotique.
66
La α-foetoprotéine est l’équivalent fœtal de l’albumine des adultes, étant la principale protéine du sang
La prevention des maladies génétiques 151
augmentée en liaison avec l’examen ultrasonographique quand celui montre un espace sans écho
dans la région du cou (clarté nucale > 3 mm). Ceci peut être détectés jusqu’à 75 % des cas de
syndrome de Down. Le principal avantage de la méthode est l’application précoce et si le diagnostic
confirme les soupçons de trisomie 21 la grossesse peut être interrompue dans le temps optimal.
Tableau VIII.4. Les résultats du test triple dans certaines maladies chromosomiques foetales
Maladie α-foetoprotéine Estradiol hCG
Syndrome de Down (trisomie 21) ↓ ↓ ↑
Syndrome de Edwars (trisomie 18) ↓ ↓ ↓
Syndrome de Turner (monosomie X) ↓ ↓ ↑
Le dépistage effectué au deuxième trimestre de la grossesse (semaines 16-18) est basé sur la
détermination de α-foetoprotéine sérique maternelle en conjonction avec une série de dosage
hormonal - le test triple. Ce test présume la détermination dans le sérum maternel du α-
foetoprotéine, de l’estriol non conjuguée et de la gonadotrophine chorionique humaine (hCG).
Lorsque les deux premiers étaient réduits et l’hCG est augmentée, le triple test est considéré positif
pour la trisomie 21. La sensibilité de la méthode est de 60 %. Grâce à la détermination d’inhibine A
(le test quadruple) la sensibilité du dépistage augmente à 75 %. Si l’échographie montre un
raccourcissement du fémur ou des anomalies d’os nasal, la probabilité de la grossesse d’être avec
fœtus avec trisomie 21 augmente à 90 %.
L’application du dépistage biochimique prénatal soulève des questions éthiques, étant
nécessaire d’expliquer au couple parental les avantages et les possibilités d’erreur : résultats faux
positifs (5 %) ou faux négatifs (10 – 20 %). Quel que soit le type de dépistage biochimique, le
résultat doit être confirmée ou infirmée par une procédure de diagnostic prénatal.
VIII.2.1.2. LE DÉPISTAGE ÉCHOGRAPHIQUE
L’échographie fœtale est une méthode de dépistage de valeur parce qu’elle n’affecte pas ni le
fœtus, ni la mère. Elle est basée sur le placement sur l’abdomen de la mère d’un transducteur qui
émet des ultrasons. Ces ondes sont réfléchies par les tissus du fœtus et sont visualisés en temps réel
sur un moniteur. L’échographie est un examen de routine pour toutes les femmes enceintes et permet
l’évaluation des aspects généraux (nombre d’embryons, la croissance de la taille et l’aspect du
placenta ou du cordon ombilical, etc.).
L’examen de routine ne peut pas détecter certaines anomalies fœtales, de sorte que pour les
grossesses à risque est essentielle une échographie plus complexe qui permet de visualiser la
morphologie fœtale. Une telle méthode permet l’identification des anomalies du tube neural
(anencéphalie ou spina bifida) dont la présence est suggérée par un niveau élevé de l’α-foetoprotéine
dans le sérum maternel. En outre, une échocardiographie fœtale en système Doppler est effectuée
pour le diagnostic des malformations cardiaques. L’échographie foetale permet aussi la détection
des anomalies du squelette ou la détermination du sexe du fœtus (important pour les grossesses à
risque pour les maladies liées au chromosome X) (tableau VIII.5.).
Certaines anomalies congénitales, détectées par l’échographie, sont caractéristiques pour les
maladies chromosomiques et exigeant l’amniocentèse et le caryotype fœtal (tableau VIII.6.).
VIII.2.2. LE DÉPISTAGE NÉONATAL
Le dépistage néonatal vise à détecter les bébés atteints de certaines maladies génétiques, qui
n’ont pas de manifestations cliniques à la naissance et dont l’évolution peut être arrêtée ou contrôlée
par des mesures médicales. Il y a beaucoup de maladies qui sont appropriées pour le dépistage
néonatal, mais les caractéristiques épidémiologiques des populations de différentes régions du globe
152 Notions de base de la génétique médicale
déterminent les différentes cibles pour les programmes de dépistage dans différents pays. Par exemple
en Europe, est appliqué le dépistage néonatal des maladies, fréquentes dans la population caucasienne :
phénylcétonurie, hypothyroïdie congénitale, galactosémie et mucoviscidose (tableau VIII.7.).
Tableau VIII.5. Les anomalies qui peuvent être diagnostiées par échographie pendant la
grossesse
Des complexes des symptomes Abdomen / Pelvis
Hydrops foetal Atrésie gastro-intestinale
Olygohydramnios Gastroschisis
Polyhydramnios Omphalocél
Retard du développement intrautérin Agénésie renale
Systeme nerveux central Les reines polykystique
Anencéphalie Hydronephrose
Encéphalocél Anomalies craniofaciales
Holoprosencéphalie Fentes labio-palatines
Hydrocéphalie Anomalies squelettiques
Thorax Des amputations des membres
Anomalies congénitales cardiaques Ostéochondrodysplasies
Hernie diaphragmatique Osteogénése imperfaite
Tableau VIII.6. Des aspects échographiques concordants avec une anomalie chromosomique
Anomalie échographique Anomalie chromosomique possible
Œdème de la nuque (pli nucal >3 mm) Trisomie 21, monosomie X
Anomalies cardiovasculaires Trisomies 13, 18, 21
Mains pliés Trisomie 18
Hygroma kystique ou hydrops foetal Trisomies 13, 18, 21 et monosomie X
Atrésie duodénale Trisomie 21
Omphalocél Trisomies 13 şi 18
Talon proéminent (“en piolet”) Trisomie 18
Tableau VIII.7. Les caractéristiques des certaines programmes de dépistage néonatal
Maladie Transmission Incidence Test Coût per Traitement
pacient
phénylcétonurie RA 1/10.000 Guthrie 1,25$ Régime alimentaire faible en
phénylalanine
hypothyroïdie Sporadique 1/4.000 Dosage de T4 1,50$ Substitution hormonale
congénitale ou TSH
galactosémie RA 1/50.000 Test de 1,00$ Régime alimentaire faible en
transferase galactose
mucoviscidose RA 1/2.500 RIA 67 pour ? De physiothérapie et de la
trypsine prophylaxie antibiotique
VIII.2.2.1. LE DÉPISTAGE NÉONATAL DE LA PHÉNYLCÉTONURIE
La phénylcétonurie, une maladie causée par la carence en phénylalanine-hydroxylase, a une
transmission autosomique récessive et affectent 1/5.000 - 1/16.000 nouveau-nés 68. La maladie se
manifeste par une encéphalopathie progressive, évidente après la première année de vie comme un
67
RIA – Radio Immuno Assay
68
Voir le chapitre Les maladies monogéniques
La prevention des maladies génétiques 153
retard mental sévère dans 95 % des enfants touchés et non traitée dès la naissance. Dans la forme
classique de la maladie, l’activité résiduelle de la phénylalanine-hydroxylase est inférieure à 1 % et
les niveaux de phénylalanine sérique sont supérieurs à 20 mg / dl (1,2 mmol / l).
Le dépistage néonatal de la phénylcétonurie peut être fait par le test de Guthrie (effectué 3-4
jours après la naissance, quand les enfants ont reçus des aliments contenant la protéine normale) ou
par la spectrophotométrie. Le test de Guthrie est basé sur l’inhibition de la croissance des colonies de
Bacilus subtilis par la phénylalanine du sang et a une sensibilité de 90 % et une spécificité de près de
100 %. La méthode spectrophotométrique a une spécificité et une sensibilité proche de 100 %, étant
ainsi adaptée à l’automatisation et donc cette méthode tend à remplacer le test de Guthrie.
VIII.2.2.2. LE DÉPISTAGE NÉONATAL DE L’HYPOTHYROÏDIE
Le déficit en hormones thyroïdiennes a des conséquences graves pour le développement
intellectuel. Le dépistage néonatal est approprié parce que la maladie est fréquente (1/4.000
nouveau-nés) et la hormonothérapie thyroïdienne substitutive (par thyroxine) est efficace dans la
prévention des troubles du développement intellectuel. Les causes les plus fréquentes de
l’hypothyroïdie congénitale sont : l’absence de la glande thyroïde et les déficits fonctionnels, qui
n’impliquent pas les facteurs génétiques. Rarement, l’insuffisance thyroïdienne est causée par des
erreurs du métabolisme des hormones thyroïdiennes, qui sont transmis autosomique récessive. Le
dépistage est basé sur la détermination des T4 et TSH dans le sang.
VIII.2.2.3. LE DÉPISTAGE NÉONATAL DE LA GALACTOSÉMIE
La galactosémie est une maladie rare (1:50.000 nouveau-nés), mais avec des conséquences
désastreuses pour l’individu. Le diagnostic précoce de la galactosémie et la mise en œuvre d’une
bonne alimentation peuvent prévenir la mort ou les complications à long terme (retard mental, la
cirrhose du foie ou de la cataracte) qui justifie l’application d’un programme de dépistage néonatal.
La méthode de dépistage est basée sur la détermination de l’activité de la galactose uridil-1-
phosphate transférase dans une goutte de sang séché, recueillis par ponction capillaire 69.
VIII.2.2.4. LE DÉPISTAGE NÉONATAL DE LA MUCOVISCIDOSE
La mucoviscidose (fibrose kystique) est une des maladies les plus courantes dans la population
européenne (1:2.500 nouveau-nés) et a des conséquences graves pour l’individu, en raison de
dommages pulmonaires chroniques, le diabète pancréatique et la stérilité masculine. Bien qu’il n’y
ait pas de traitement approprié, la raison du dépistage néonatal est que la kinésithérapie et
l’utilisation des antibiotiques peuvent améliorer le pronostic à long terme. La méthode utilisée pour
le dépistage néonatal est basée sur la détection immunologique des taux sanguins élevés de la
trypsine, conséquence du blocage des canaux pancréatiques in utero 70.
Bien que jusqu’à présent ont été identifiés plus de 700 mutations différentes du gène CFTR qui
cause la mucoviscidose, fréquence élevée de la mutation ΔF508, survenant dans 70 % des patients, a
permis l’introduction des tests moléculaires dans le dépistage néonatal et même pour le dépistage
des hétérozygotes dans la population, étant des certaines régions où la fréquence des hétérozygotes
est de 1 / 22 personnes.
VIII.2.3. LE DÉPISTAGE DES HÉTÉROZYGOTES
Le terme de porteur fait référence à une personne qui possède à l’état hétérozygote un gène
mutant impliqué dans la production d’une maladie héréditaire, mais qui est en bonne santé au moment
69
Voir le chapitre Les maladies monogéniques
70
Voir le chapitre Les maladies monogéniques
154 Notions de base de la génétique médicale
de l’étude. Ce terme est valable pour les maladies autosomiques récessives (femmes ou hommes), pour
les maladies récessives liées au chromosome X (les filles sont porteuses de la mutation) ou pour les
maladies autosomiques dominantes (avec pénétrance incomplète ou manifestations cliniques tardives).
Dans de telles situations, il est important d’identifier les individus en bonne santé à haut risque de
transmettre une maladie génétique à leur descendance. La reconnaissance d’un certain mode de
transmission de maladies génétiques, basée à l’examen clinique, permet parfois d’évaluer la présence
du gène mutant. Dans d’autres cas, il y a nécessaire d’utiliser des tests de laboratoire: biochimique,
d’anatomie pathologique ou moléculaire (détection directe ou indirecte de la mutation) pour faire une
prévision précise du génotype et du risque génétique de l’individu.
VIII.2.3.1. LA DÉTECTION DES HÉTÉROZYGOTES POUR LES MUTATIONS
RÉCESSIVES
Dans les maladies autosomiques récessives le nombre de porteurs sains de mutations est très
important. Chaque individu de la population générale est porteur d’au moins une mutation récessive
qui détermine une maladie grave et des plusieurs mutations récessives associées à des anomalies
létales. L’identification des porteurs sains des mutations pour maladies autosomiques récessives, en
particulier dans les familles des patients, peut être utile dans le cas des maladies relativement
commune, dans laquelle la fréquence des hétérozygotes dans la population est augmentée (tableau
VIII.8.) ainsi que le risque génétique est accru, même si la consanguinité est réduite. Par exemple,
pour la phénylcétonurie, une maladie avec une incidence de 1 : 10.000, le risque du frère d’une
personne affectée d’avoir un enfant atteint est d’environ 1 : 300 (si le partenaire n’est pas
consanguin). Si le frère est porteur de la mutation le risque augmente à 1 : 200 et par l’exclusion de
cette possibilité le risque devient presque nul.
Tableau VIII.8. Le dépistage des hétérozygotes dans différentes maladies autosomiques
récessives
Maladie Le test de dépistage pour les porteurs
Le déficit en alpha1-antitrypsine Détermination d’alpha 1-antitrypsine par électrophorése, de tests
d’ADN.
Le syndrome adrénogénital De tests d’ADN
La mucoviscidose De tests d’ADN
La galactosémie Détermination de galactose-1-phosphate uridyl transférase dans les
érythrocytes; de tests d’ADN.
Le mucopolysaccharidosis type I Détermination de α-L-iduronidase dans les léucocytes; de tests
(Hurler) d’ADN.
La phénylcétonurie Le test de charge à phénylalanine, le rapport phénylalanine / tyrosine
dans le sérum; de tests d’ADN.
Le déficit de pseudocholine-esterase L’activité de pseudocholine-esterase en sérum
La maladie de Tay-Sachs Le dosage d’hexosaminidase A dans les leucocytes; de tests d’ADN.
Des thalassémies et autres La morphologie des érythrocytes, l’électrophorèse de l’hémoglobine;
hémoglobinopathies de tests d’ADN.
D’autre part, le dépistage pour l’identification des hétérozygotes de mutations récessives rares,
bien que parfois possible, être évité, car il n’y a pas des avantages évidents (le risque génétique est
réduite si sont évités les mariages consanguins) et, en plus, il a un effet psychologique négatif.
Les maladies récessives liées au chromosome X sont les maladies en qui les programmes de
dépistage d’hétérozygotes apportent le plus d’avantages, car les femmes hétérozygotes sont en bonne
santé, sont capables de se reproduire et ont un risque de 50 % d’avoir des garçons malades, quel que
La prevention des maladies génétiques 155
soit le mari. Une telle détection est utile dans les maladies fréquentes et qui ont des conséquences
graves, telles que les dystrophies musculaires ou les hémophilies.
La détection des hétérozygotes pour mutations récessives peut être faite par la mise en
évidence de manifestations cliniques mineures, la détection des changements histopathologiques
ou physiopathologiques, en soulignant les défauts biochimiques ou par l’identification de
mutations par analyse de l’ADN.
Dans certaines maladies récessives (maladies de la peau, de la rétine, etc) les hétérozygotes
peuvent avoir des manifestations cliniques mineures, en particulier dans les maladies liées au
chromosome X par l’inactivation aléatoire du chromosome X (tableau VIII.9.). Par exemple, les
femmes hétérozygotes pour l’albinisme oculaire récessive liée au chromosome X peuvent présenter
une pigmentation de la rétine en mosaïque. Toutefois, dans la plupart des maladies récessives les
hétérozygotes n’ont aucune manifestation clinique et leur phénotype se chevauche avec les variants
rencontrés en population générale.
Tableau VIII.9. Des changements cliniques et biochimiques mineurs chez les femmes
hétérozygotes pour mutations récessives liées au chromosome X
Anomalies cliniques
L’albinisme oculaire La pigmentation en mosaïque de la rétine
Le syndrome d’Alport La pigmentation en mosaïque de la rétine électrorétinogramme
anormale;
Le syndrome de Lowe Hématurie microscopique
La rétinopathie pigmentaire Des changements de la peau
La maladie de Fabry Des opacités de la cornée
Anomalies biochimiques
L’hémophilie A Activité réduite du facteur de coagulation VIII
L’hémophilie B Activité réduite du facteur de coagulation IX
La dystrophie de Duchenne L’augmentation de l’activité de créatine-kinase du sérum
Le déficit de G6PDH La réduction de l’activité de G6PDH érythrocytaire
Le syndrome de Lowe L’aminoacidurie
Le mucopolysaccharidosis type II Dosage enzymatique dans les follicules pileux et le sérum
(Hunter)
La maladie de Fabry La réduction de l’activité de α-galactosidase dans les follicules
pileux
Chez les porteurs de la mutation de la myopathie de Duchenne, l’examen microscopique des
tissus musculaires, prises par une biopsie, peut révéler la présence de modifications musculaires.
D’autre part, l’examen des frottis de sang peut identifier les porteurs des mutations pour les
hémoglobinopathies (drépanocytose, thalassémie, etc).
Dans certains cas, le changement biochimique est représenté par le produit primaire du gène. Par
exemple, les hétérozygotes pour le gène mutant de la maladie de Tay-Sachs ont un niveau intermédiaire
de l’activité enzymatique entre les niveaux observés chez les personnes saines et les malades.
Dans d’autres maladies monogéniques, l’anomalie biochimiques utilisée pour la détection des
hétérozygotes est le produit secondaire ou tertiaire de l’action du gène. Par exemple, dans la
myopathie de Duchenne il y a une augmentation de la perméabilité de la membrane musculaire, avec
la libération des enzymes musculaires dans le sang. Ainsi, l’augmentation des taux sériques de créatine
kinase (CK) confirme le diagnostic chez ces patients. Les femmes hétérozygotes ont une activité plus
élevée de CK sérique par rapport au reste de la population féminine. Toutefois, il y a un
chevauchement partiel des niveaux de CK sérique observés aux femmes hétérozygotes et aux femmes
saines, ainsi que l’analyse peut pas toujours établir l’état de porteur. De plus, l’inactivation aléatoire du
156 Notions de base de la génétique médicale
chromosome X chez les femmes hétérozygotes peuvent compliquer l’interprétation des données
biochimiques.
L’identification de la mutation peut être obtenue par des méthodes directes ou indirectes. Le
séquençage de l’ADN permet d’identifier des mutations du gène dans de nombreuses maladies
génétiques. La méthode n’est pas toujours possible en raison du phénomène de l’hétérogénéité
génétique. Par exemple, dans la mucoviscidose la mutation la plus fréquente est ΔF508 (70 %), mais
le statut de porteur est parfois difficile à déterminer, car il y a plus de 700 mutations. La principale
méthode de détection indirecte des mutations du gène est l’étude de liaison génique entre le locus
morbide et un marqueur d’ADN polymorphe.
VIII.2.3.2. LE DIAGNOSTIC PRÉSYMPTOMATIQUE DES MALADIES
DOMINANTES
Dans presque toutes les maladies dominants, les hétérozygotes sont affectés et, par conséquent, le
terme de porteur est réservé aux personnes présentant des signes mineurs de maladie ou pour les
hétérozygotes dans une maladie avec des manifestations cliniques tardives (tableau VIII.10.).
Tableau VIII.10. Exemples des maladies autosomiques dominantes avec apparition tardive et /
ou des formes subtiles
Maladie Le test de diagnostic présymptomatique
La neurofibromatose de type I Taches „ café au lait ”; nodules de Lisch, les tests d’ADN.
La maladie de Von Hippel-Lindau Des lésions rétiniennes
La dystrophie myotonique La faiblesse musculaire; opacités cristaliniennes,
électromyographie, tests d’ADN.
La dystrophie facio-scapulo-humérale Une faiblesse musculaire légère; des tests ADN.
La maladie rénale polykystique autosomique L’échographie rénale, les tests ADN.
dominante des adultes (ADPKD)
La polypose adénomateuse familiale
La sphérocytose héréditaire La coloscopie, les tests ADN.
La morphologie érythrocytaire, la fragilité osmotique de
L’hypercholestérolémie familiale la membrane d’érythrocytaire, l’électrophorèse.
Porphyries Le dosage de LDL et de cholestérol, les tests ADN.
Déterminations spécifiques enzymatiques
Une partie de maladies à transmission autosomique dominante qui ont des formes subtiles ou le
début à un âge avancé peut être diagnostiquée avant de l’apparition des symptômes par l’examen
clinique, les tests de laboratoire, les tests biochimiques ou la détection de mutations dans l’ADN. Le
diagnostic présymptomatique peut être utile pour la mise en œuvre de mesures de traitement précoce et il
est essentiel pour les personnes souffrant de prendre des décisions éclairées en matière de reproduction.
L’examen clinique peut être utile pour le diagnostic présymptomatique de certaines maladies
dominantes. Par exemple, dans la neurofibromatose de type 1 (NF1), les personnes qui ont héritée le
gène mutant ont un ensemble des signes caractéristiques : des neurofibromes cutanés, des taches „
café au lait ” sur la peau, des nodules de Lisch dans l’iris. Par conséquent, l’examen clinique des
parents en bonne santé des individus atteints de NF1 peut mettre en évidence de tels signes, ce qui
confirmerait l’existence de la maladie.
D’autre part, dans la dystrophie myotonique de Steinert, maladie musculaire dominante dans
laquelle les patients ont une incapacité de détente musculaire, l’électromyogramme permet la
détection de porteurs du gène mutant, en mettant en évidence certains téléchargements spontanés
produites à l’insertion de l’électrode dans le muscle, les téléchargements qui sont absents chez les
personnes normales. En outre, les patients ont un risque accru de cataracte précoce, qui peut être
La prevention des maladies génétiques 157
détectée par l’examen à la lampe à fente, qui montre des opacifications de réfraction. La présence
d’un tel type de cataracte chez les personnes asymptomatiques, mais qui ont le risque pour la
dystrophie myotonique confirme la présence du gène mutant.
La mise en évidence de changements qualitatifs ou quantitatifs du produit primaire du gène
mutant ou l’identification des effets secondaires métaboliques sont les méthodes les plus efficaces et
les moins coûteuses utilisées pour diagnostiquer de nombreuses maladies dominantes. Un exemple
est la détermination du taux de cholestérol chez les personnes à risque d’hypercholestérolémie
familiale ou la détermination des porphyrines urinaires et des divers enzymes spécifiques dans les
porphyries dominantes.
Dans certaines maladies dominantes, le gène morbide est transmis enchaîné avec des gènes des
marqueurs biochimiques ou des marqueurs d’ADN polymorphes. Ces tests ont applicabilité dans les
maladies autosomiques dominantes dans lesquelles le gène a été localisé, mais n’a pas encore été
cloné. Dans d’autres cas, comme la maladie de Huntington, le clonage des gènes morbides conduit à
l’abandon des études de liaison génique.
VIII.3. LE DIAGNOSTIC PRÉNATAL
L’identification, par le dépistage prénatal ou l’analyse des antécédents familiaux, d’une
grossesse à risque génétique ou malformatif accru nécessite l’utilisation des méthodes de diagnostic
prénatal corrélées avec l’anomalie soupçonnée (tableau VIII.11.).
Tableau VIII.11. Les techniques utilisées pour le diagnostic prénatal
Technique L’âge de Indications
grossesse (exemples)
Diagnostic 2 Trisomies chromosomiques (13, 18, 21)
préimplantatoire Des maladies monogéniques diagnostiquées par PCR : syndrome de
Marfan, mucoviscidose, syndrome de X-fragil
La biopsie des villosités 8-10 Des maladies chromosomiques
choriales
Amniocentèse 12-18 Des maladies chromosomiques (la culture des amniocytes et examen
chromosomique classique ou par la technique FISH sans culture)
Des maladies monogéniques (dystrophie musculaire de Duchenne,
l’osteogenèse imperfaite, drépanocytose) – la technique PCR;
Des déficits enzymatiques (maladie de Hurler) – le dosage
d’enzyme/ produit de métabolisme
Cordocentèse 20-40 Des maladies chromosomiques
Des maladies monogéniques
Les défauts structurels (malformations) ou les maladies monogéniques caractérisées par des
anomalies structurelles peuvent être diagnostiquées par des méthodes non invasives telles que l’examen
à ultrasons du niveau II (sur l’organe cible). En revanche, les maladies qui nécessitent le caryotype
(anomalies chromosomiques) l’analyse biochimique (erreurs du métabolisme) ou moléculaire de tissus,
exigent des échantillons fœtales, obtenues par biopsie chorionique, amniocentèse ou cordocentèse.
Telles méthodes ont un certain risque pour fausse couche spontanément. Le diagnostic prénatal est une
option pour les futurs parents, qui sont les seuls en mesure d’ignorer le risque (en gardant la grossesse)
ou de terminer la grossesse après avoir appris les résultats.
VIII.3.1. LA BIOPSIE DES VILLOSITÉS CHORIALES
La biopsie chorionique (le placenta primitif), structure dérivée du blastocyste, comme l’embryon,
est une méthode qui permet le diagnostic prénatal dans le premier trimestre de la grossesse,
158 Notions de base de la génétique médicale
généralement à 8-10 semaines de gestation. Elle est réalisée sous le contrôle échographique, par voie
transabdominale ou transcervicale (figure VIII.2.). Les preuves obtenues contiennent à la fois des
cellules foetales (dérivées de trophoblaste) et à la fois des cellules de la decidua de mère, qui doit être
retirées avant l’analyse.
Les vecteurs chimiques sont des vecteurs inertes qui réagissent électrostatiquement avec
l’ADN d’intérêt, en formant un complexe ADN-vecteur, qui est introduit dans la cellule par
endocytose non-spécifique, après la fixation sur un ligand naturel. Dans le noyau, le transgène ne
s’intègre pas en génome, ayant une expression transitoire. Ainsi, sont nécessaires des administrations
répétées, qui n’affectent pas les cellules parce que les substances chimiques utilisées ont une toxicité
réduite. Les substances chimiques essayées ont été : particules chimiques chargés positivement
(lyposomes) transporteurs peptiques, polymères organiques (polyéthylen-imine) ou polymères
biodégradables (poly-L-lysine). Toutefois, l’utilisation de ces vecteurs est marquée par des
problèmes liés à la stabilité, la pharmacocynetique, biodistribution et l’efficacité réduite.
Les vecteurs plus utilisés sont les lyposomes qui sont formés par vésicules lipidiques
synthétiques qui contiennent d’ADN qui sera transféré dans les cellules cible. Ces vésicules
présentent à l’extérieur des différents ligands (anticorps, facteurs de croissance, hormones) et entrent
dans la cellule par endocytose. Pour la prévention de la destruction prématurée de l’ADN, celui est
associé aux protéines nucléaires de la chromatine. Les avantages de l’utilisation des lyposomes sont :
la dimension non-limitée du gène transporté, l’absence de la toxicité et de l’immunogénité, la
possibilité d’obtenir de grandes concentrations des particules transférés et la possibilité d’un transfer
ex vivo ou in vivo. Les inconvénients sont : l’efficacité réduite du transfer in vivo, l’integration
chromosomique réduite et l’instabilité des complexes au pH physiologique.
En pratique, les lyposomes ont été utilisés pour le transfert par les aérosols de l’ADNc du
gène CFTR 71, en mucoviscidose ou pour l’intégration directe de l’ADN dans différentes tumeurs
malignes (par exemple le gène HuIFNβ en mélanome). Il y a possible aussi d’utiliser des lyposomes
sensibles aux ultrasons (bubble liposomes). Ainsi, après la fixation des lyposomes dans les cellules
cible, ceux-ci peuvent être détruites par les ultrasons.
71
CFTR – le gène impliqué dans la mucoviscidose.
La thérapie des maladies génétiques 165
Des autres vecteurs chimiques sont les récepteurs de l’endocytose qui permettent le transfert
des complexes de type acide nucléique-protéines. Ainsi, il y a possible le transfert spécifique d’ADN
plasmidique, qui contient l’ADNc du gène d’intérêt et ses séquences régulatrices du gène. Le
principal inconvénient est lié à l’instabilité sérique des complexes ADN-protéine, qui sont dégradés
en lysosomes.
Un autre vecteur chimique, récemment introduite en pratique, est représenté par les peptides
pénétrantes cellulaires– CPP (cell-penetrating peptide). Ces protéines peuvent pénétrer la
membrane cellulaire en absence d’une stimulation physique ou en absence d’un récepteur
membraneux. Les protéines CPP peuvent traverser la membrane des cellules impénétrables pour
autres vecteurs, ont une toxicité réduite, peuvent fixer plusieurs catégories de molécules (protéines
ou acides nucléiques), ne s’intègrent pas dans le génome de la cellule, n’ont pas de l’immunogénité
et ne modifient pas les fonctions membraneuses. Un tel vecteur a été utilisé pour l’introduction dans
le cytoplasme des différentes cellules (inclusive en cerveau) de la bêta-galactosidase, une
macromolécule qui ne peut pas traverser la membrane cellulaire en conditions physiologiques.
Les vecteurs physiques sont représentés par différentes méthodes mécaniques qui permettent
l’introduction dans la cellule cible de l’ADN d’intérêt par la pénétration de la membrane cellulaire.
Ainsi, il y a possible d’introduire dans cellule d’ADN „nué” qui ne présentent pas de toxicité ou
d’immunogenité. Les méthodes physiques utilisées sont :
• Les microinjections d’ADN plasmidique avec de pipettes très fines ;
• L’électroporation – l’application d’un curent électrique de grande tension, qui produit la
perméabilisation de la membrane cellulaire permettant le transfert d’ADN dans les cellules
de la peau ou musculaires ;
• Le bombardement cellulaire avec des particules d’or couverts d’ADN („gene gun”) – les
particules d’or pénètrent la membrane cellulaire, ayant des applications au niveau de la peau
et du foi.
• Les ultrasons – utilisés pour les cellules vasculaires et musculaires ;
La méthode permet l’administration de gènes, avec des bons résultats au niveau des muscles
squelettiques, coeur, thyroïde, poumon, peau. La méthode peut être utilisée pour la production de
vaccins et dans la thérapie du cancer. Les inconvénients majeurs sont : l’efficacité réduite du
transfert génique, la stabilité diminuée de l’ADN et l’impossibilité d’appliquer la méthode sur les
cellules prolifératives.
IX.2.3. LA VOIE D’ADMINISTRATION
L’introduction d’un transgène dans l’organisme cible peut être faite en deux modes : par
l’administration en deux temps ou par administration dans un seul temps.
L’administration en deux temps exige l’introduction du transgène dans cellules cible ex vivo,
suite par l’introduction des cellules modifiées dans l’organisme du malade. Les transgènes peuvent
être introduites en cellules somatiques cultivées : de la moelle osseuse hématogène, fibroblastes,
kératinocytes, hépatocytes, myocytes ou cellules souches multipotentes. L’expression génique est
stable, mais réduite. Après ça, les cellules qui contiennent le transgène sont réintroduites (par voie
systémique ou vasculaire) dans l’organisme hôte, en résultant une greffe autologue qui élimine les
problèmes immunitaires. L’administration vasculaire présente l’avantage que les cellules peuvent
attirer toutes les régions d’organisme. Les cellules meilleures adaptées pour la voie systémique sont
166 Notions de base de la génétique médicale
les cellules de la moelle hématogène qui peuvent coloniser la moelle osseuse (après la suppression
médullaire préalable) ou des autres tissus où les cellules sanguines s’intègrent.
L’introduction directe, dans l’organisme cible (in vivo), du transgène attaché sur un vecteur
viral ou inerte est faite par injection dans l’organ cible (muscle, tumeur) ou par voie systémique
(intraveineuse ou intraartérielle). Dans certaines maladies, il y a des conditions particulières
d’administration du transgène. Par exemple, l’administration par aérosols du gène CFTR en
mucoviscidose ou l’injection dans le corps vitreux des gènes déficitaires en rétinites pigmentaires.
IX.2.4. LA THÉRAPIE GÉNIQUE CHEZ HOMME
L’utilisation de la thérapie génique chez homme doit respecter les conditions suivantes :
1. le gène anormal (mutant) doit être récessif, ainsi que la manifestation phénotypique du transgène
(normal) est possible dans l’état hétérozygote ;
2. pour les transgènes avec action spécifique tissulaire, le transfert du transgène doit être fait
exclusivement au niveau de ce tissu, ou l’expression génique est maximale à ce niveau ;
3. les vecteurs ne doivent pas avoir des effets secondaires ou cancérigènes, ou pour les vecteurs
virales leur réplication dans les cellules humaines doit être impossible ;
4. le transgène doit être stable dans les cellules cible et son expression génique doit être prolongée ;
5. l’efficacité thérapeutique doit être prouvée en préalable par les expérimentes animaux, en
conditions similaires au ceux existants chez homme ;
6. la thérapie génique est permise seulement au niveau des cellules somatiques, en générant une
greffe moleculaire, similaire à la greffe de tissu ou d’organe ;
7. le transgène ne doit pas avoir des effets au niveau des cellules germinales et ne doit pas initier un
processus néoplasique ;
8. la thérapie génique est réservée aux maladies très graves (d’habitude létales) et qui n’ont pas
d’autres types de traitements ;
9. la thérapie génique doit être contrôlée rigoureusement d’un point de vue médical, technique et
bioéthique, ainsi que les bénéfices dépassent les risques.
L’application de la thérapie génique est appropriée dans les maladies génétiques qui ne
produisent pas de lésions irréversibles, qui affectent un territoire limité aux cellules faibles d’être
abordées et pour qui il y a un modèle animal compatible. De plus, la protéine synthétisée par le
transgène doit avoir une fonction connue, doit être active aux faibles doses, doit être diffusible (à ce
moment la thérapie avec des protéines enzymatiques est plus facile que cela avec des protéines de
structure) ou doit conférer d’avantages vitales pour les cellules où elle est introduite (par exemple,
les protéines impliquées en déficits immunes).
Malgré les progresses, quelques inconvénients restent insurmontables :
la protéine produite par transgène peut être nocive quand est exprimée ectopique ou exagérée ;
les vecteurs viraux peuvent causer des infections graves, parfois létales ;
l’insertion aléatoire du vecteur peut initier l’oncogenèse ;
l’insertion du vecteur dans les cellules germinales est impossible d’empêcher à ce moment ;
la réplication des vecteurs viraux est impossible d’éliminer complètement.
Les tests cliniques pour la thérapie génique sont difficiles d’appliquer chez hommes. À ce
moment plus de 80 % de ces tests sont dans la première étape - de validation - tests appliqués sur des
personnes sains) et moins de 1 % ont attirés la troisième phase (de validation statistique sur de
La thérapie des maladies génétiques 167
grandes cohortes de malades). Les tests cliniques de thérapie génique ont visés trois catégories de
pathologie : les cancers (ont été visées deux directions du développement : l’élimination des cellules
néoplasiques et l’empêchement de l’angiogénése et de la métaste), les maladies infectieuses virales
(la principale cible a été le SIDA) et les affections monogéniques héréditaires (ont été des espoirs
dans 20 maladies, mais les résultats certes ont été obtenues seulement dans quatre affections)
La thérapie génique systémique, qui a fournit des résultats, a été faite pour le traitement du
déficit immunitaire combiné généralisé avec transmission récessive liée au chromosome X (avec le
transgène IL2RG qui codifie la sous-unité γ des récepteurs pour l’interleukine) la déficit
d’adénosine-désaminase (le transgène codifie une enzyme impliquée dans le métabolisme des
purines ; l’absence d’enzyme détermine immunedéfficience combiné sévère) la granulomatose
septique chronique avec transmission récessive liée au chromosome X (l’introduction du gène
normal CYBB assure une activité normale phagocytaire et bactéricide des granulocytes)
l’épidermolyse bulleuse non-létale (l’introduction dans de kératinocytes du gène LAMB3, qui
codifie la laminine 5 a assurée une régénération stable de la peau)
La thérapie génique locale a été utilisée pour le traitement des quelques formes de
rétinipathies (par injection dans le corps vitreux) et pour l’empêchement de la réformation d’une
sténose après angioplastie coronarienne (par l’injection intracouronarien du gène VEGF qui codifie
un facteur angiogénique).
IX.3. LA THÉRAPIE MOLÉCULAIRE CIBLÉE
Le déchiffrement du génome humain et l’acquis de nouvelles connaissances concernant les
interactions des gènes avec les facteurs modulateurs cellulaires ou extracellulaires ont permis
l’établissement de nouveaux cibles thérapeutiques au niveau : génomique, épigénomique,
transcriptomique, protéomique et cellulaire.
IX.3.1. LA THÉRAPIE GÉNOMIQUE
Le changement thérapeutique du génome est possible sur deux voies : la correction d’une
mutation ponctiforme d’un gène ou la modulation de l’action génique par l’intervention sur de gènes
paralogues ou de gènes secondaires qui contrôlent le même mécanisme pathogène.
La correction d’une mutation ponctiforme est facile du point de vue conceptuel. Les essays
pratiques ont utilisé des chimeres ADN-ARN, de molécules monocaténaires d’ADN ou de petits
molécules bicaténaires d’ADN. Ces types de molécules sont introduites dans la cellule cible et
forment des hybrides avec l’ADN native. À la suite, par l’intervention des mécanismes de réparation
enzymatique des lésions d’ADN, la séquence anormale d’ADN est remplacée par la séquence
correcte. Une telle conduite a été faite pour la correction des mutations ponctiformes des gènes : de
la bêta-globine (drépanocytose ou β-thalassémie) bêta-galactosidose (maladie de Krabbe) UDP-
glucuronyl-transférase (maladie de Crigler-Najjar) du facteur VIII de coagulation (l’hémophilie A)
ou de la dystrophine (dystrophinopathies). La méthode a deux grands inconvénients : le rendement
est moins de 1 % et l’impossibilité d’obtenir un résultat clinique pertinent.
La modulation de l’action du gène mutant est possible par : la réactivation d’un gène
paralogue ou par l’augmentation (suppression) de l’action d’un gène qui intervient dans la même
chaîne pathogénique.
La réactivation d’un gène paralogue72, est possible quand le gène mutant a de gènes
suppléantes (actifs normalement pendant la période embryonnaire ou foetale). Par exemple, dans la
drépanocytose ou β-thalassémie l’administration d’hydroxyurée ou butyrate assure la réactivation du
72
Les gènes paralogues sont de gènes qui ont une séquence similaire à celle du gène mutant et qui font partie de la même famille
génique.
168 Notions de base de la génétique médicale
gène de γ-globine, qui compense l’activité déficitaire du gène de β-globine. Une possible thérapie
pour les dystrophinopathies est la réactivation du gène d’utrophine, qui est actif dans la période
foetale et qui a une similitude structurelle de 83 % par rapport avec le gène de la dystrophine.
L’intervention sur un gène secondaire peut être utilisée dans le traitement du cancer. Ainsi, il
y a possible d’augmenter l’expression d’un gène protectrice ou d’inactiver un gène avec action
négative. Par exemple, ont été faites des tests de stimuler les gènes d’apoptose au niveau de tumeurs
ou d’inactiver les gènes antiapoptotiques.
IX.3.2. LA THÉRAPIE ÉPIGÉNOMIQUE
La thérapie épigénomique vise de changements au niveau de la chromatine, par la conversion
d’euchromatine en hétérochromatine (inactivation génétique) ou vice-verse (l’activation génétique).
L’inactivation est obtenue par l’utilisation d’inhibiteurs des histone-déacétylases – les dérivés de
butyrate, le valproate ou la trichostatine A. En opposition, les bloquants d’ADN-méthylase (5-
asacytidine) assurent l’activation d’ADN. L’avantage majeur de cette méthode est l’utilisation de
petites molécules diffusibles, qui ont un effet transitoire. À d’autre part cette thérapie a
l’inconvénient de l’absence de la sélectivité, ainsi que la seule possibilité d’application reste le
traitement local de différents tumeurs.
IX.3.3. LA THÉRAPIE TRANSCRIPTIONNELLE
La thérapie transcriptionnelle vise le changement de l’activité de l’ARNm produit par un
certain gène. Il y a possible de changer 3 aspects : la quantité d’ARNm (et la synthèse de la protéine)
le blocage d’utilisation d’ARNm ou le contenu informationnel (par reprogrammation
traductionnelle). Les deux premières actions – la stratégie antisens – peuvent être faites par
différents types d’olygonucléotides antisens ou de molécules d’ARN double caténaires, tandis que
les changements informationnels peuvent être déterminés par agents traductionnels.
La stratégie antisens offert une alternative à la chimiothérapie pour les acides nucléiques et
est soutenu par le blocage d’expression des gènes mutants au niveau de la transcription ou de la
traduction en utilisant de molécules antisens anti-ADN ou anti-ARN (olygonucléotides antisens -
OAS). Le principe de la méthode est simple et est basé sur la fixation d’un court segment d’acide
nucléique qui s’associe de manière complémentaire (A=T/C≡T) à une séquence d’ADN (ARNm) du
gène (transcript) mutant, empêchant la synthèse protéique. L’introduction d’OAS dans la cellule est
faite par l’intermédiaire d’un vecteur viral ou inerte.
Les OAS doivent présenter certaines conditions : résistance à l’action des nucléases,
l’efficacité cellulaire, l’affinité pour l’acide nucléique cible, toxicité réduite, spécificité de fixation.
Les OAS contiennent des courtes séquences de 20 nucléotides modifiés chimiquement, pour résister
à l’action des désoxyribonucléases ou ribonucléases. Ils sont :
Des OAS inactivants ou destructives – ils sont transférés en cytoplasme par des lyposomes et
peuvent migrer en noyau par diffusion passive ; ils se fixent complémentairement sur ARNm, en
formant d’hétéroduplex ; en cytoplasme ce hétéroduplex sont vulnérables à l’action de la
ribonucléase H, qui détruit spécifiquement l’ARNm ; après ça, l’OAS est libéré en cytoplasme étant
possible son utilisation pour l’inactivation d’une nouvelle molécule d’ARNm ; l’OAS pourrait des
possibles solutions thérapeutiques dans le traitement des maladies acquises (cancer, viroses,
maladies inflammatoires) en favorisant l’apoptose, la diminution de la chemorésistence, la réduction
d’inflammation etc.
Les complexes peptide-nucléiques (Peptide Nucleic Acids – PNAS) – sont des molécules
artificielles produites par la fixation de nucléotides à une peptide ; ils permettent une hybridation
stable avec ADN ou ARN ;
La thérapie des maladies génétiques 169
Les ribosimes – sont des molécules d’ARN qui agissent comme enzymes et produisent le
clivage catalytique de l’ARN ; chaque ribosime contient une séquence de reconnaissance (qui se
fixe à la molécule cible d’ARN) et un composant catalytique qui coupe la molécule d’ARN fixée ;
ce type d’enzymes sont utilisées pour le traitement de maladies dominantes ;
L’ARN interfèrent (ARNi) est représenté par de petites molécules d’ARN bicaténaire de 21-
22 nucléotides, qu’inhibent spécifiquement l’expression génique, en agissant au niveau
posttranscriptionnel par l’interférence ; l’ARNi peut être utilisé pour le traitement des maladies
monogéniques dominantes (par exemple la maladie de Huntington ou l’ataxie spinocérébeleuse) des
cancers (par l’élimination d’allèle mutant qui a un effet dominant négatif) des maladies qui ont un
mécanisme pathogénique en cascade (empêche la formation de protéines qui sont de substrats pour
des autres protéines codifiées par de gènes mutants) et pour la thérapie des maladies virales (par
l’inactivation spécifique des génomes exogènes) ; un inconvénient de cette thérapie est l’absence de
la spécificité d’action d’ARNi ;
Les anticorps intracellulaires artificiels assurent l’inhibition des polypeptides spécifiques.
Les changements posttraductionnels peuvent être assurés par certains produits
pharmaceutiques (par exemple la néomycine ou la gentamicine) qui peuvent perturber la traduction,
ainsi qu’un codon stop est considéré comme codon sens. Une telle thérapie peut être utilisée dans le
traitement des maladies produites par de mutations non-sens, qui déterminent la formation de courtes
protéines instables. Le modèle expérimental a été appliqué aux souris pour la mutation du gène de la
dystrophine ou du gène CFTR.
IX.3.4. LA THÉRAPIE PROTÉOMIQUE
La thérapie protéomique est la thérapie génique plus appliquée à ce moment. L’explication de
cette particularité est simple : la majorité des gènes agissent au niveau du phénotype par de protéines
et l’insertion d’une protéine dans un organe cible est plus facile que l’insertion des séquences
nucléotidiques (ADN ou ARN). La thérapie protéomique a eu de succès dans les maladies en qui la
protéine anormale est déjà connue.
Dans les maladies monogéniques produites par de mutations avec la perte de fonction (la
majorité de maladies récessives) chez les homozygotes aa (ou les hémizygotes XaY) la quantité de
protéine (enzyme) est diminuée au moins de 10 % de normal. Dans telles maladies, la thérapie
substitutive assure l’apport exogène de la protéine (la protéine médicament) produite in vitro par la
technologie d’ADN recombinant. Ces protéines recombinantes ont été obtenues par l’expression
d’un gène humain dans microorganismes (E. coli) ou animaux transgéniques (transgenic livestock)
qui ont un système traductionnel similaire à celui humain. Dans le tableau IX.2. sont présentés
quelques protéines obtenues par ce clonage d’expression.
Les protéines recombinantes sont utilisées dans les maladies monogéniques avec un déficit
d’une protéine circulante/diffusible ou dans les maladies lysosomiques en qui l’administration
périodique intraveineuse a assurée la guérison ou le blocage de l’évolution. En opposition, dans les
déficits des protéines de structure cette thérapie n’a pas des résultats notables, parce qu’à ce moment
est impossible l’administration et la distribution ubiquitaire du peptide.
Les avantages d’utilisation des protéines recombinantes sont : l’absence des effets
secondaires comme les réactions immunologiques ou l’infestation avec des agents pathogènes (par
exemple l’HIV dans le sang des patientes avec SIDA ou les prions en cas d’administration de GH
extrait d’hypophyse des morts avec maladie de Creutzfeld-Jacob), la quantité augmentée de protéine,
la simplicité du processus technologique, les coûtes réduites.
Les inconvénients sont représentés par la production de protéines recombinantes anormales
(produit instable ou sans fonction biologique chez homme) la nécessité d’un processus de
170 Notions de base de la génétique médicale
purification ou la possible réaction immune après l’administration du produit quand le patient n’a
jamais produit la protéine.
Tableau IX.2. Des protéines recombinantes
Produit Maladie
Facteur VIII antihemolytique Hémophilie A
Facteur IX antihemolytique Hémophilie B
Érythropoiètine Anémie
Insuline Diabet succré
GH Déficit de l’hormone de croissance
L’activateur tissulair du plasminogèn (t-PA) Des anomalies thrombotiques
Alfa-interphèron Léucémie avec de cellules pilleux
Beta-interphèron Sclérose multiple
Gama-interphèron Infections
Interleukyne 2 Cancer renal
G-CSF (granulocyte colony stimulating factor) Néutropènie postchimiothéerapie
Désoxyribonucléase Mucoviscidose
β-glucosidase Maladie de Gaucher
α-glucosidase Maladie de Pompe
α-galactosidase Maladie de Fabry
α-L-iduronidase Maladie de Hurler
Aryl-sulfatase B Maladie de Maroteaux-Lamy
À l’autre part, dans les maladies par gain de fonction, la thérapie génique vise le blocage
d’activité de la protéine anormale ou sa destruction. L’inactivation fonctionnelle est possible quand
la protéine est une enzyme. Par exemple, en SIDA nous pouvons utiliser un inhibiteur protéasique
qui bloque l’activité protéasique du HIV. Un autre exemple sont les inhibiteurs des kinases, comme
l’imatinib utilisé dans la thérapie de la leucémie myéloïde chronique. La destruction des protéines
anormales est utile pour certaines oncoprotéines ou des protéines avec d’effets toxiques (l’amiloïde
dans la maladie d’Alzheimer, l’huntingtine dans la maladie d’Huntington ou la synucléine dans la
maladie de Parkinson.
Une autre direction de recherche a permis l’identification et la synthèse d’anticorps ou de
vaccines obtenues par ingénierie génétique.
Les anticorps monoclonaux (monoclonal antibodies – mAb) sont d’anticorps produits par un
seul clone de lymphocytes B. Ils sont mono-spécifiques et reconnaissent un seul site antigènique et
la protéine associée à celui. Ils sont utilisés dans le diagnostic et la thérapie génique. Ils représentent
un quart des médicaments obtenus par biotechnologie et assurent l’inhibition de la réactivité alo- et
auto-immune dans la thérapie antitumorale et antivirale. Les anticorps recombinants de type chimère
sont composés d’une partie humaine et une autre provenant de souris. Ils ont d’applications dans la
pathologie microbienne et dans le dépistage du marqueurs des cellules humaines. Les anticorps
„humaines” sont obtenus par le transfert dans les cellules embryonnaires stem de souris (des souris
transgèniques) de différents YACs (Yeast Artificial Chromosomes) qui contiennent de segments des
chaînes „H” et „L” des immunoglobulines.
Par la technologie d’ADN recombinant ont été obtenus aussi de produits modifiés
génétiquement comme les : vaccines qui contiennent d’acides nucléiques, d’antigènes, de virus ou de
micro-organsimes.
Les études de protéomique ont fournit des cibles secondaires. Ainsi, dans certaines situations,
la thérapie a des meilleurs effets quand nous intervenons en amont ou en aval du lieu où la protéine
anormale agit. Par exemple, d’une telle manière peut être influencée l’apoptose (stimulée ou inhibée)
la signalisation intra- ou extracellulaire, la néoangiogénèse (l’utilisation de substances anti-VEGF
La thérapie des maladies génétiques 171
dans cancers) l’équilibre rédox (par exemple, dans l’ataxie de Friedrich, l’administration de
substances antioxydantes a d’effets bénéfiques). Toutefois, à ce moment une telle thérapie a
seulement d’applications expérimentales.
IX.3.5. LA THÉRAPIE CELLULAIRE
La thérapie cellulaire génétique utilise des cellules souche primordiales en qui est inséré un
gène déficitaire. Par multiplication ex vivo et différenciation sont obtenues des cellules „corrigées”
qui peuvent être réintroduites dans le corps du patient, où répeupleront l’organe cible. Ainsi, il y a
obtenu une greffe autologue systémique, qui ne présente pas le risque du rejet immunitaire.
Théoriquement, il y a possible l’utilisation de trois catégories de cellules : cellules
totipotentes, cellules multipotentes et cellules souche avec un potentiel elargi.
Les cellules embryonnaires stem sont des cellules totipotentes qui se peuvent différencier en
cellules ectodermiques, mésodermiques ou endodermiques. Ces cellules peuvent être cultivées
indéfinitivement (cellules immortelles) parce qu’elles contiennent une télomèrase active. Les
cellules proviennent de blastocytes embryonnaires, ainsi que leur utilisation a l’espèce humaine est
interdite en raison de problèmes bioéthiques.
Les cellules multipotentes postnatales peuvent être obtenues du sang de la cordonne
ombilicale ou de différents tissus adultes (par exemple la moelle osseuse hématogène). Ces cellules
peuvent être cultivées ex vivo et après sont différenciées en direction voulue. Dans ces cellules il y a
possible le remplacement d’un gène mutant avec le gène normal, suivi par la réintroduction des
cellules modifiées dans le corps du patient. La procédure ne détermine pas des réactions
immunologiques (c’est une autogreffe) et ne pose pas de dilemes bioéthiques (les cellules utilisées
proviennent du même organisme). Toutefois, en exceptant les cellules de la moelle hématogène,
l’application de la technique pour des autres cellules est impossible en raison de difficultés de
réinsertion des cellules modifiées.
Un exemple de maladie génétique en qui la thérapie cellulaire pourrait apporter de bénéfices
est la dystrophie musculaire de Duchenne. Les tests de thérapie génique en cette maladies n’ont pas
de réussites en raison de : un taux réduit de transfert du gène, l’expression limitée du gène dans la
cellule musculaire, l’immunogènité des vecteurs utilisés ou de la dystrophine (chez patients où la
protéine est absente) et le risque de mutagènese. La thérapie idéale pour cette maladie est celle
cellulaire, qui exige l’introduction dans l’organisme de cellules normales, capables de fusionner avec
les myocytes anormales, suivie par l’amélioration de la fonction musculaire. Les cellules stem
représentent le meilleur instrument en raison de l’expansion rapide, la possibilité de fusion avec des
cellules dystrophiques, la possibilité de migration vasculaire et la fixation dans le tissu cible.
IX.4. LES MALADIES HÉRÉDITAIRES CANDIDAT POUR LA
THÉRAPIE GÉNIQUE
L’application d’une thérapie génique dans une maladie héréditaire nécessite plusieurs
conditions :
1. la séquence codante du gène est isolée et s’exprime après la transfection;
2. le contrôle de l’expression génique n’est pas très fort;
3. le gène peut être transféré dans un grand nombre de cellules affectées;
4. la maladie est monogénique (en particulier récessive) tandis que les malades ne produisent pas la
protéine codifiée par le gène mutant et l’obtention d’un niveau d’expression génique (ainsi
réduite) a des effets bénéfiques.
5. la symptomatologie produite par l’insuffisance génique est compensée par l’apport du gène
(protéine).
172 Notions de base de la génétique médicale
6. les cellules cible sont accessibles, peuvent être cultivées (sang, peau) et peuvent être
réintroduites dans l’organisme, en permettant un transfert génique ex vivo.
7. l’ADN codant est petit, ainsi qu’il peut être inséré dans un vecteur.
À ce moment, les maladies héréditaires qui ont thérapie génique sont :
la défficience en adénosine-désaminase ( (ADA);
l’hémophilie A;
l’hémophilie B;
la mucoviscidose;
la dystrophie musculaire Duchenne/Becker;
la défficience en α1-antitripsine;
la phenylcétonurie;
la maladie de Gaucher;
les muccopolysacharidoses;
les thalassemies α et β;
la drépanocytose:
le nanisme hypophisaire;
l’hypercolestérolemie familiale;
la maladie de Tay-Sachs.
SOMMAIRE
PRÉFACE .................................................................................................................................3
I. LA CONSULTATION GÉNÉTIQUE ................................................................................5
I.1. LA CLASSIFICATION DES MALADIES GENETIQUES 5
I.1.1. Les maladies chromosomiques.........................................................................................................5
I.1.2. Les maladies monogéniques.............................................................................................................6
I.1.3. Les maladies mitochondriales..........................................................................................................6
I.1.4. Les maladies multifactorielles .........................................................................................................6
I.1.5. Les maladies par mutations du génome somatique .......................................................................6
I.2. LES CARACTERISTIQUES GENERALES DES MALADIES GENETIQUES 7
I.2.1. La distribution familiale...................................................................................................................7
I.2.2. La transmission généalogique..........................................................................................................7
I.2.3. La manifestation congénitale ...........................................................................................................8
I.2.4. L’identité du caractère aux jumeaux monozygotes .......................................................................8
I.2.5. L’association avec un marqueur génétique .............................................................................................8
I.2.6. Les cas isolés......................................................................................................................................8
I.2.7. La fréquence différente dans différentes populations.....................................................................8
I.3. L’EFFET DES MALADIES GÉNÉTIQUES SUR LA SANTÉ 9
I.4. LES OBJECTIFS DE LA CONSULTATION GÉNÉTIQUE 9
I.4.1. Les conditions d’octroi et les indications de la consultation génétique......................................10
I.4.2. Les etapes de la consultation genetique .......................................................................................10
I.4.2.1. Les antécédents familiaux.......................................................................................................................11
I.4.2.2. L’examen clinique...................................................................................................................................13
I.4.2.3. Examens paracliniques...........................................................................................................................13
I.4.2.4. L’analyse et la synthese des donnees......................................................................................................14
II. LES MALADIES CHROMOSOMIQUES .....................................................................15
II.1. MALADIES PAR ANEUPLOÏDIES AUTOSOMIQUES COMPLETES 17
II.1.1. Le syndrome de Down ..................................................................................................................17
II.1.2. Le syndrome d’Edwards...............................................................................................................20
II.1.3. Le syndrome de patau...................................................................................................................22
II.2. MALADIES PAR ANEUPLOÏDIES AUTOSOMIQUES PARTIELLES 23
II.2.1. Le syndrome de Wolf-Hirschhorn...............................................................................................23
II.2.2. Le syndrome de cri du chat...........................................................................................................24
II.2.3. Les syndromes produits par microdélétions ou microduplications chromosomique.................................26
II.2.3.1. Le syndrome de Prader-Willi .................................................................................................................26
II.2.3.2. Le syndrome d’Angelman ......................................................................................................................30
II.3. MALADIES PAR ANEUPLOÏDIES GONOSOMALES 31
II.3.1. Le syndrome de Turner ................................................................................................................31
II.3.2. Le syndrome de Klinefelter ..........................................................................................................34
II.4. TROUBLES DE LA REPRODUCTION DE CAUSE CHROMOSOMIQUE 37
II.4.1. La stérilité de cause chromosomique...........................................................................................37
II.4.2. L’infertilité de cause chromosomiques........................................................................................39
II.5. LES INDICATIONS PRATIQUES POUR L’ÉTUDE DES CHROMOSOMES HUMAINS 40
III. LES MALADIES MONOGENIQUES ..........................................................................41
III.1. DES CONCEPTS GÉNÉRAUX 41
III.2. LA TRANSMISSION DOMINANTE 41
III.2.1. La transmission autosomique dominante..................................................................................43
180 Notions de base de la génétique médicale
III.2.2. La transmission dominante liée au chromosome X ................................................................. 44
III.3. LA TRANSMISSION RÉCESSIVE 45
III.3.1. La transmission autosomique récessive .................................................................................... 47
III.3.2. La transmission récessive liée au chromosome X .................................................................... 48
III.4. DES MANIFESTATIONS VARIABLES DES MUTATIONS GÉNIQUES 49
III.4.1. La pénétrance incomplète......................................................................................................... 50
III.4.2. L’expressivité variable................................................................................................................ 50
III.4.3. La spécificité d’organe................................................................................................................ 51
III.4.4. La pléiotropie .............................................................................................................................. 51
III.4.5. L’hétérogénéité genetique .......................................................................................................... 51
III.4.6. La consanguinité ......................................................................................................................... 52
III.5. LES MALADIES MOLÉCULAIRES 52
III.5.1. Les déficiences enzymatiques..................................................................................................... 53
III.5.1.1. La phénylcétonurie............................................................................................................................... 55
III.5.1.2. La galactosémie.................................................................................................................................... 57
III.5.1.3. Le syndrome adreno-génitale............................................................................................................... 58
III.5.1.4. La maladie de Niemann-Pick .............................................................................................................. 59
III.5.1.5. Le déficit d’ornithine-transcarbamylase ............................................................................................. 60
III.5.2. Les maladies par déficiences de protéines impliquées dans le transport et le stockage ....... 62
III.5.2.1. Hémoglobinopathies ............................................................................................................................ 62
III.5.2.2. La fibrose kystique ............................................................................................................................... 65
III.5.3. Les maladies par defauts des proteines structurelles .............................................................. 66
III.5.4. Les maladies par le déficits des protéines impliquées dans l’homéostasie ............................ 68
IIi.5.5. Les maladies par defaut de proteines impliquées dans l’expression géniques ...................... 69
IIi.5.6. Les maladies par defaut des de proteines du développement ................................................. 70
III.5.7. Les maladies par defaut des protéines impliquéés dans metabolisme et communication
intercellulaires.......................................................................................................................................... 71
III.5.7.1. Le syndrome de Morris ........................................................................................................................ 72
III.5.7.2. L’achondroplasie.................................................................................................................................. 72
III.5.7.3. L’hypercholestérolémie familiale ........................................................................................................ 73
IV. LES MALADIES MULTIFACTORIELLES ...............................................................75
IV.1. TYPES DE L’HÉRÉDITÉ MULTIFACTORIELLE 75
IV.1.1. Modèle de distribution continue ................................................................................................. 75
IV.1.2. Modèle de distribution discontinue ........................................................................................... 76
IV.1.3. L’hérédité oligogénique ............................................................................................................. 77
IV.2. LE RISQUE DE RÉCIDIVE DANS LES MALADIES MULTIFACTORIELLES 78
IV.3. METHODES D’EVALUATION DU DÉTERMINISME GÉNÉTIQUE D’UN
CARACTERE MULTIFACTORIEL 79
IV.3.1. Les études de jumeaux................................................................................................................ 79
IV.3.2. Les études d’adoption................................................................................................................. 80
IV.4. EXEMPLES DES MALADIES MULTIFACTORIELLES 80
IV.4.1. Les anomalies congénitales isolées............................................................................................. 80
IV.4.1.1. Les anomalies du tube neural .............................................................................................................. 80
IV.4.1.2. Les fentes buco-maxilo-palatines......................................................................................................... 81
IV.4.2. Les maladies courantes de l’adulte............................................................................................ 82
IV.4.2.1. La maladie d’Alzheimer ....................................................................................................................... 82
IV.4.2.2. La maladie coronarienne ..................................................................................................................... 83
IV.4.2.3. Le diabète sucré .................................................................................................................................... 85
IV.4.2.4. L’hypertension artérielle ...................................................................................................................... 88
V. DES IMPLICATIONS GENETIQUES DANS LE DEVELOPPEMENT.......................89
V.1. LE DÉVELOPPEMENT NORMAL 89
Sommaire 181
V.1.1. Des processus impliqués en développement...............................................................................89
V.1.1.1. L’induction embryonnaire......................................................................................................................89
V.1.1.2. L’adhésion intercellulaire......................................................................................................................90
V.1.1.3. L’apoptose ..............................................................................................................................................90
V.1.2. Des familles de gènes impliqués dans le développement...........................................................90
V.1.2.1. La famille des gènes HOX ......................................................................................................................91
V.1.2.2. La famille de gène PAX ..........................................................................................................................91
V.1.3. Voies du développement génétique .............................................................................................92
V.1.4. Modèles du développement génétique ........................................................................................93
V.1.4.1. La sexualisation masculine ...................................................................................................................93
V.1.4.2. La sexualisation féminine......................................................................................................................96
V.2. LES ANOMALIES CONGÉNITALES 97
V.2.1. La classification des anomalies congénitales..............................................................................97
V.2.1.1. La classification pathogène des anomalies congénitales.......................................................................98
V.2.1.2. La classification clinique des anomalies congénitales ........................................................................99
V.2.2. L’étiologie des anomalies congénitales ......................................................................................101
V.2.2.1. Les causes génétiques des anomalies congénitales..............................................................................102
V.2.2.2. Les causes écologiques des anomalies congénitales..........................................................................102
V.2.3. La prévention des anomalies congénitales ................................................................................109
V.3. LES ANOMALIES DE LA SEXUALISATION 110
V.3.1. Les anomalies gonosomiques......................................................................................................110
V.3.1.1. Le syndrome des hommes 46,XX.........................................................................................................111
V.3.1.2. La dysgénésie gonadique mixte 45,X/46,XY.......................................................................................111
V.3.1.3. Le vrai hermaphroditisme ...................................................................................................................111
V.3.2. Les anomalies du déterminisme sexuel......................................................................................112
V.3.2.1. La dysgénésie gonadique pure avec caryotype 46,XX ...........................................................................112
V.3.2.2. La dysgénésie gonadique pure avec caryotype 46,XY............................................................................112
V.3.2.3. Le syndrome des testicules absentes.......................................................................................................113
V.3.3. Les anomalies de la différenciation sexuelle .............................................................................113
V.3.3.1. Les pseudohermaphroditismes féminins ...............................................................................................113
V.3.3.2. Les pseudohermaphroditismes masculins..............................................................................................116
V.3.4. La conduite pratique en anomalies de la sexualisation............................................................118
VI. LA GÉNÉTIQUE DU CANCER..................................................................................121
VI.1. LES GÈNES IMPLIQUÉS EN CANCER 121
VI.1.1. Les oncogènes .............................................................................................................................121
VI.1.2. Les gènes suppresseurs de tumeurs..........................................................................................124
VI.1.3. Les gènes impliqués dans la réparation des lésions de l’ADN .................................................125
VI.2. LES CANCERES HÉRÉDITAIRES 126
VI.2.1. Le cancer mamaire héréditaire..................................................................................................126
VI.2.2. Les cancers héréditaires du côlon..............................................................................................128
VI.2.2.1. La polypose adénomateuse familiale .................................................................................................128
VI.2.2.2. Le cancer du côlon héréditaire non-polyposique ..............................................................................128
VI.2.3. Les neurofibromatoses ...............................................................................................................129
VI.2.3.1. La neurofibromatose de type 1...........................................................................................................129
VI.2.3.2. La neurofibromatose de type 2............................................................................................................130
VII. LE CONSEIL GÉNÉTIQUE ......................................................................................131
VII.1. DES CONDITIONS D’OCTROI DU CONSEIL GÉNÉTIQUE 131
VII.2. LES ÉTAPES DU CONSEIL GÉNÉTIQUE 131
VII.3. LE RISQUE DE RÉCURENCE DANS MALADIES GÉNÉTIQUES 135
VII.3.1.1. Le conseil génétique pour les familles où sont des personnes avec des maladies chromosomiques .....135
VII.3.1.2.. Le conseil génétique dans les anomalies chromosomiques structurelles équilibrés ......................137
VII.3.1.2.1. Les translocations réciproques équilibrées ....................................................................................................137
VII.3.1.2.2. Les translocations Robertsoniennes ..............................................................................................................137
182 Notions de base de la génétique médicale
VII.3.1.2.3. Les inversion péricentriques..........................................................................................................................138
VII.3.1.2.4. Les inversions paracentriques........................................................................................................................138
VII.3.1.2.5. Les insertions.................................................................................................................................................138
VII.3.2.1. Le calcul des probabilités dans les maladies monogéniques ........................................................... 139
VII.3.2.2. Le conseil génétique dans les maladies dominantes ........................................................................ 140
VII.3.2.2.1. Les maladies dominantes sans manifestations variables ...............................................................................140
VII.3.2.2.2. Les maladies dominantes avec pénétrance incomplète..................................................................................141
VII.3.2.2.3. Les maladies dominantes avec expressivité variable.....................................................................................141
VII.3.2.2.4. Les maladies dominantes avec anticipation...................................................................................................141
VII.3.2.3. Le conseil génétique dans les maladies à transmission autosomique récessive ............................. 141
VII.3.2.4. Le conseil génétique dans les maladies récessives liées au chromosome X.................................... 143
VII.4. CATÉGORIES DE RISQUE GÉNÉTIQUE 144
VIII. LA PRÉVENTION DES MALADIES GÉNÉTIQUES ......................................... 147
VIII.1. DIRECTIONS DE PRÉVENTION 147
VIII.1.1. La prévention primaire ......................................................................................................... 147
VIII.1.2. La prévention secondaire ...................................................................................................... 147
VIII.2. LE DÉPISTAGE DE LA POPULATION POUR LES MALADIES GÉNÉTIQUES 148
VIII.2.1. Le dépistage prénatal............................................................................................................. 149
VIII.2.1.1. Le dépistage biochimique ............................................................................................................... 150
VIII.2.1.2. Le dépistage échographique........................................................................................................... 151
VIII.2.2. Le dépistage néonatal............................................................................................................. 151
VIII.2.2.1. Le dépistage néonatal de la phénylcétonurie................................................................................. 152
VIII.2.2.2. Le dépistage néonatal de l’hypothyroïdie ....................................................................................... 153
VIII.2.2.3. Le dépistage néonatal de la galactosémie ....................................................................................... 153
VIII.2.2.4. Le dépistage néonatal de la mucoviscidose.................................................................................... 153
VIII.2.3. Le dépistage des hétérozygotes ............................................................................................. 153
VIII.2.3.1. La détection des hétérozygotes pour les mutations récessives........................................................ 154
VIII.2.3.2. Le diagnostic présymptomatique des maladies dominantes........................................................... 156
VIII.3. LE DIAGNOSTIC PRÉNATAL 157
VIII.3.1. La biopsie des villosités choriales ......................................................................................... 157
VIII.3.2. L’amniocentèse...................................................................................................................... 158
VIII.3.3. La cordocentèse ..................................................................................................................... 159
VIII.3.4. Autres méthodes du diagnostic prénatal.............................................................................. 159
VIII.3.4.1. La détection de cellules fœtales dans la circulation maternelle.................................................... 159
VIII.3.4.2. Le diagnostic génétique preimplantatoire ...................................................................................... 160
VIII.3.5. Les indications du diagnostic prénatal................................................................................. 160
IX. LA THÉRAPIE DES MALADIES GÉNÉTIQUE .................................................... 161
IX.1. LES PRINCIPLES DE LA THÉRAPIE GÉNÉTIQUE 161
IX.2. LA THÉRAPIE GÉNIQUE 161
IX.2.1. Les transgènes............................................................................................................................ 162
IX.2.2. Les vecteurs................................................................................................................................ 163
IX.2.2.1. Les vecteurs viraux ............................................................................................................................ 163
IX.2.2.2. Les vecteurs non-viraux .................................................................................................................... 163
IX.2.3. La voie d’administration .......................................................................................................... 165
IX.2.4. La thérapie génique chez homme ............................................................................................ 166
IX.3. LA THÉRAPIE MOLÉCULAIRE CIBLÉE 167
IX.3.1. La thérapie génomique ............................................................................................................. 167
IX.3.2. La thérapie épigénomique ........................................................................................................ 168
IX.3.3. La thérapie transcriptionnelle ................................................................................................. 168
IX.3.4. La thérapie protéomique .......................................................................................................... 169
IX.3.5. La thérapie cellulaire ................................................................................................................ 171
IX.4. LES MALADIES HÉRÉDITAIRES CANDIDAT POUR LA THÉRAPIE GÉNIQUE 171
Sommaire 183
X. TENDANCES EN GENETIQUE MODERNE ............................................................173
XI. BIBLIOGRAPHIE SELECTIVE.................................................................................177
SOMMAIRE .........................................................................................................................179