La lettre

d’information
Conception hygiénique et ingénierie des équipements
F RA NCE pour l’industrie agroalimentaire en Europe

Un centre certificateur EHEDG ouvre en France ÉDITO

E
n février, Actalia (anciennement Adria Normandie), installé à Vil- Dès sa création en 2006,
lers-Bocage à 25 km de Caen dans le Calvados, a obtenu une accré- EHEDG France avait comme
ditation du COFRAC lui permettant de délivrer le label « Certified objectif qu’un organisme
EHEDG ». Cette habilitation récompense deux années de préparatifs. certificateur existe sur le
Pour devenir organisme certificateur, la structure normande a recruté
un docteur spécialiste de l’hygiène des procédés formé au protocole de
territoire national. C’est en
certification au sein d’EHEDG international, et s’est dotée d’un banc effet une demande des
d’essais lui permettant d’éprouver la nettoyabilité des équipements industriels et des équipe-
fermés selon le protocole décrit dans le document EHEDG N° 2. mentiers français et, comme
la traduction en français des
à ce jour, l’Allemagne est le pays où est délivré le plus grand nombre de
certificats EHEDG, mais il existe également des centres certificateurs en guides EHEDG, c’est un point que nous avions
Espagne, en Grande Bretagne, au Danemark, au Pays Pas et aux Etats- inscrit dans nos priorités. Cela aura pris en défi-
Unis. Le pari est que l’ouverture d’un organisme en France dynamise les nitive six années avant de se concrétiser mais
démarches de certification parmi les équipementiers français. Actalia c’est désormais chose faite. Nous avons souhaité
commence déjà à enregistrer des demandes et pourrait délivrer son marquer cet évènement en tenant notre assem-
premier certificat en juillet. blée générale chez Actalia à Villers Bocage fin
mars et c’est pourquoi aussi, nous avons choisi
de dédier un numéro spécial de notre lettre d’in-
formation à la certification des équipements.
Vous y trouverez des explications sur le proces-
R éaction s sus pratique mais aussi sur les enjeux du
certificat EHEDG des équipements tant pour
Bernard Picoche, Nicolas Rossi, leurs constructeurs que pour leurs utilisateurs
directeur sécurité certificateur industriels.
des aliments chez Actalia
et innovation en Alors, bonne lecture et longue vie aux équipe-
procédés d’Actalia ments « Certified EHEDG ».
« L’une de nos tâches sera d’accom- « Le nombre de constructeurs fran- Erwan Billet,
pagner les équipementiers peu fami- çais à demander la certification Président de l’EHEDG France
liers de la certification. En qualité de EHEDG d’équipements est jusqu’à
centre technique, nous sommes présent resté limité. Pour pleinement
habitués à faciliter le transfert tech- jouer notre rôle facilitateur, nous
nologique vers les PME ». proposons aux équipementiers qui se
lancent de venir assister en voisins p. 2 et 3 Certification, mode d’emploi
aux tests sur banc d’essais. » • La certification EHEDG
en 10 questions-réponses

p. 4 à 6 Témoignages d’équipementiers
• MOUVEX
Repères • DÉFINOX
• COPERION
• L’EHEDG a été créé en 1989 • GOAVEC
• Le label « Certified EHEDG » existe depuis 2000
Témoignages d’industriels
• Il existe au total 7 centres certificateurs en Europe et aux États-Unis p. 7 et 8
• LACTALIS
• En 2012, 34 équipements ont été certifiés EHEDG • MOULIN DE LA MARCHE

La lettre de l’EHEDG France Juin 2013 N°7

 L a certification E H E D G en

L
a certification EHEDG garantit que l’équipement a été évalué par un tiers et qu’il répond aux critères de
conception hygiénique. A travers ce label, le constructeur apporte une caution à l’utilisateur. Il s’agit,
chacun le sait, d’une démarche volontaire. Un équipement peut être parfaitement hygiénique sans
être certifié mais son constructeur n’a alors pas d’éléments pour le prouver. Un industriel peut choisir
d’inscrire au cahier des charges ses propres exigences d’hygiène, mais il doit pour cela être capable de définir
ses attentes et juger la proposition du fournisseur. La certification EHEDG est une manière de sous-traiter
l’évaluation de l’équipement.

n Quels sont les équipements certifiables?
Les pompes, les vannes et les capteurs arrivent en tête des
matériels les plus représentés sur la liste des équipements
certifiés EHEDG, mais d’autres familles de matériels sont
également éligibles à la certification. Parmi d’autres exemples,
une bande transporteuse, un pupitre de commande et une
armoire électrique ont récemment obtenu le label EHEDG.
Seule condition pour être certifiable : l’équipement doit former
un ensemble autonome. Il n’est par exemple pas possible de
certifier un entraînement de moteur dont on ne peut pas dire
sur quel moteur il sera monté. Pour avoir une idée des
matériels certifiables, le mieux est de consulter la liste des
équipements déjà certifiés (www.ehedg.org/index.php?nr=82
&lang=en).
n Comment se déroule la certification ?
Pour solliciter le label EHEDG, l’équipementier doit choisir un
centre certificateur parmi les 7. Ce centre réalise d’abord une
revue hygiénique de l’équipement, c’est-à-dire qu’il évalue le
matériel d’après les plans et de visu. Si le centre formule un
avis défavorable à l’issue de cette première étape, il explique
au constructeur les faiblesses du matériel et lui suggère de
corriger la conception puis de se prêter de nouveau à une
revue hygiénique. Si le centre formule un avis favorable à
l’issue de l’examen des plans, et si un doute persiste (le plus
souvent), il peut réaliser un test sur banc d’essai. Il faut trois
tests positifs sur 5 au maximum pour que l’équipement soit
considéré hygiénique, et que le centre délivre un certificat. A
ce stade, un deuxième centre certificateur valide l’opinion du
premier centre et, dans le même temps, l’équipementier signe
un contrat avec EHEDG. La démarche de certification peut être
bouclée en un mois si l’équipement est abouti. Le certificat
reste valable pendant toute la durée de commercialisation du
matériel, pourvu que le constructeur n’apporte aucune modifi-
cation au corps du matériel.
n Quels sont les différents types de certificats ?
Il n’existe pas un mais cinq types de certificats EHEDG dont les
plus demandés sont :
• Le type EL Class I qui concerne les équipements
nettoyables en place c’est-à-dire sans démontage,
• Et le type EL Class II, pour les équipements nettoyables
après démontage.
Mais la liste englobe également :
• Le type EL Aseptic Class I qui concerne les équipements
aseptiques nettoyables en place,
• Le type EL Aseptic Class II, pour les équipements qui
sont nettoyables après démontage et peuvent être
libérés des microorganismes persistants après
remontage,
• Enfin, le type ED qui concerne les équipements destinés
aux procédés secs et nettoyables à sec.
n La certification passe-t-elle toujours par un test ?
Le label EHEDG est accordé après passage de l’équipement
sur banc d’essai, c’est du moins la règle générale à laquelle il
existe des exceptions. Les modalités effectives dépendent de
la nature du matériel et du type de certificat. En particulier, le
schéma d’obtention de certains types de certificat (à savoir les
types EL Class II, EL Aseptic Class II et ED) n’inclut pas de test
sur banc d’essai. D’autre part, même pour les autres types de
certificat (à savoir les types EL Class I et EL Aseptic Class I),
l’organisme évaluateur peut considérer que le caractère
hygiénique de l’équipement paraît évident et qu’il n’est pas
nécessaire de réaliser un test pour le prouver (peu fréquent
néanmoins).
Les modalités du processus de certification sont détaillées
dans deux documents EHEDG (Cf. Pour en savoir plus).

Le test pratique en images

Le test pratique se déroule en quatre étapes : il consiste à
appliquer sur les parois internes de l’équipement des
souillures laitières contaminées en spores thermorésistantes,
intégrer l’équipement à un pilote d’essais, dérouler une
procédure de nettoyage modéré, et enfin observer la
contamination résiduelle grâce à l’utilisation d’une gélose.
L’équipement est considéré hygiénique s’il ne reste pas de
contamination résiduelle. Il faut trois tests positifs pour que
le certificat soit délivré.

2
Certification, mode d’emploi…
1 0 q ue s t i o n s - r é p o n s e s
n Quelle est la place des guides EHEDG
dans le processus de certification ?
Le doc. 8 sur les critères généraux de conception hygiénique
est le document sur lequel le centre certificateur se base pour
évaluer l’équipement. Celui-ci est le plus connu et le plus
consulté des guides EHEDG. Mais l’évaluateur se réfère aussi
au document spécifique à la famille à laquelle est rattaché
l’équipement, et aux documents généraux qui concernent
cette famille. Toute la difficulté, pour un équipementier qui
vise la certification, est de n’oublier aucun des guides ayant un
lien avec le matériel. Dès la phase de conception du matériel,
l’équipementier peut demander au centre certificateur une
aide pour recenser les différents documents pertinents.
n Quelle est la différence
entre les approches EHEDG et 3A ?
La différence est d’abord géographique puisque le label
EHEDG est né en Europe, et le 3A aux Etats-Unis. Ensuite, les
préconisations EHEDG ont valeur de recommandations là où
les standards 3A, définis pour les équipements laitiers en
premier lieu, correspondent à une exigence réglementaire
dans la plupart des Etats américains. Les recommandations
d’EHEDG et 3A sont parfois différentes, même si elles sont
rarement contraires. Par exemple, EHEDG tolère une rugosité
supérieure à 0,8 dans le corps d’une pompe là où 3A impose
une rugosité de 0,8 pour les pompes et les autres équipements.
En termes de processus de certification, le label 3A est accordé
si toutes les exigences de la norme sont réunies alors que la
certification EHEDG est en règle générale délivrée après un
test sur banc d’essais. Malgré ces différences, EHEDG et 3A
visent le même objectif : promouvoir la conception hygiénique
des équipements. D’ailleurs un comité s’est formé pour créer
des passerelles entre les deux structures.
n Combien coûte la certification EHEDG ?
La certification d’un équipement coûte au constructeur
quelques milliers d’euros, partagés entre les frais d’évaluation
par le centre certificateur (quelques milliers d’euros) et les
frais de contractualisation avec EHEDG (500 euros à la
souscription). Le montant facturé par le centre certificateur
est fonction de la difficulté du test pratique. Si les modalités
sont simples, la facture est moins élevée. Si le test est atypique
et nécessite d’acheter du nouveau matériel pour adapter la
boucle d’essais, la facture est majorée ; c’est par exemple le
cas pour les pompes à très grand débit. Il y a libre concurrence
de tarifs entre les 7 centres habilités à délivrer la certification
EHEDG en Europe et aux Etats-Unis.
n Quelles sont les garanties
sur la compétence du centre certificateur ?
Avant de devenir centre certificateur, l’organisme est examiné
en tant que structure, et le futur responsable de l’évaluation
des équipements est audité sur sa connaissance des critères
d’hygiénicité des matériels : il doit avoir suivi la formation «
EHEDG Advanced Course on Hygienic Design », et avoir validé
ses compétences sur le terrain dans un centre déjà habilité.
Ce n’est pas tout. Chaque année, les certificateurs internatio-
naux s’auditent entre eux et, tous les ans, les structures sont
auditées par le Cofrac ou l’équivalent dans le pays concerné.
Caution supplémentaire : chaque fois qu’un certificat est
délivré, un deuxième centre certificateur examine l’équipement
pour valider l’avis du premier centre certificateur.
n Où peut-on consulter
la liste des équipements certifiés ?
La liste des équipements certifiés est consultable sur la page
www.ehedg.org/index.php?nr=82&lang=en.
Récemment, EHEDG a ouvert un espace où les équipementiers
qui commercialisent des matériels certifiés et sont membres
de l’association ont la possibilité de communiquer un descriptif
des équipements, et plus simplement la référence du matériel.
Il ne s’agit pas d’informations commerciales mais d’informa-
tions techniques, présentées selon une trame imposée par
l’association. EHEDG a d’autre part actualisé la base de
données des équipements certifiés. Désormais, il est possible
d’interroger la plateforme en demandant un classement par
catégorie d’équipement, par constructeur, par type de
certificat ou par année de fabrication.
n Le certificat est-il valable
pour le modèle ou la gamme ?
Le certificat est par défaut délivré au modèle mais, lorsque la
gamme se compose de modèles de tailles différentes
construits selon une conception similaire, le certificat peut
être attribué à la série. Il n’y a toutefois pas de règle générale :
c’est une décision prise au cas par cas, par l’organisme
certificateur.
Pour en savoir plus :
Deux documents disponibles
sur le site www.ehedg.fr :
•T
 esting Scheme for Process
Equipment & Components of
Type EL
•E
 HEDG Certification Scheme
3
 Mouvex
Fabricant de pompes,
au sein du groupe PSG (Pump Solutions Group)
• Site : Auxerre
• Effectif : 15O salariés
• CA : 32 millions d’euros

Premier à demander l’évaluation

Fabrice Bariau, Paul Cardon,
d’équipements sur le banc d’Actalia directeur recherche
et développement
responsable produits

M
ouvex, premier constructeur à demander l’évaluation de ses équipements sur le banc d’essais
d’Actalia, quête la certification EHEDG pour une nouvelle pompe à piston excentré, adaptée au
transfert des produits délicats. Celle-ci correspond à une évolution de la série C du constructeur,
déjà certifiée. Comparé à la gamme existante, le nouveau modèle présente deux changements : il
ne comporte plus de joints en L mais des joints toriques sans angle droit encore plus hygiéniques ; et ses
éléments internes ont été redessinés pour mieux faciliter la circulation des solutions pendant les phases de
nettoyage en place. A l’heure où nous écrivons, la mise à l’épreuve est programmée dans les prochains jours.
Un ingénieur Mouvex doit se rendre sur le site d’Actalia pour assister aux essais. Ce n’est qu’une question
de semaines avant l’officialisation des résultats. Le modèle en cours de certification offre une capacité de
pompage de 4 ou 8 m3/h selon la cylindrée. Mouvex veut progressivement remplacer la totalité de la série C.

n Quelle est la place de l’hygiène certification, nous montrons que nous continuons à amé-
dans vos pratiques de conception ? liorer nos produits.
Faciliter le nettoyage en place est une préoccupation pour
n Quelle importance accordez-vous
toutes les pompes destinées à l’industrie agroalimentaire.
à la démarche de certification ?
Dans notre processus de conception, nous intégrons les
recommandations EHEDG mais Faire certifier les matériels destinés à l’IAA est chez
aussi les standards 3A en nous nous devenu systématique depuis que le
conformant également, label EHEDG existe. Nous considérons
s’agissant du choix des cette démarche, non pas comme une
matériaux, au règlement contrainte, mais une aide pour vali-
CE n°1935/2004 et à la der le caractère hygiénique des
réglementation améri- équipements, sur banc
caine FDA. La modéli- d’essais en conditions
sation tient une place réelles d’utilisation.
centrale dans notre Le label EHEDG est
processus de dévelop- une garantie pour nos
pement : nous l’utili- clients et un argument
sons pour vérifier que la commercial pour nous.
conception interne per- De plus en plus, il nous
met un écoulement cor- est demandé au-delà du
rect des solutions pendant seul périmètre européen : au
les phases de nettoyage en Japon, notamment. Nous
place. Nous avons lancé une concrétisons également nos
première série pour l’industrie efforts de conception hygié-
agroalimentaire en 1969 (série S), puis une deuxième en nique par le label « 3A » sur les pompes destinées au
1997 (série C). Avec notre nouveau modèle en cours de marché américain.

4
Témoignages d’équipementiers...
Definox
Fabricant de vannes

• Site : Getigné près de Nantes

• Effectif : 116 salariés
• CA : 22 millions d’euros

Sébastien Fontenit,
responsable recherche
et développement

« Nous avons participé

à la rédaction
du Doc. 14 »

n Quelle est la place de l’hygiène remettre des rapports d’es-

dans vos pratiques de conception ? sais. Le label « Certified
EHEDG » a évidemment
L’hygiène, c’est un fondamental dans
retenu notre attention dès
notre démarche de conception. La preuve
sa mise en place. Nous
en est que nous sommes membre actif
nous sommes très tôt rap-
d’EHEDG depuis dix ans. Notre directeur
prochés du centre certifica-
technique, Bruno Maraud, a participé à
teur TNO au Pays-Bas.
l’élaboration du Doc. 14 sur les exigences
Aujourd’hui, nous proposons
concernant les vannes pour la fabrication
quatre modèles certifiés : une
de produits alimentaires. Certains de nos
vanne d’échantillonnage (PEX),
modèles ont la particularité d’utiliser un
une vanne à clapet (DCX3) et
joint flottant comme élément d’étan-
une vanne étanche à double
chéité. Nous avons su démontrer que ce
clapet (VDCI) déclinée dans
joint flottant garantit une parfaite nettoya-
deux versions, l’une à joint
bilité. Le Doc. 14 fait d’ailleurs réfé-
flottant et l’autre à joint clas-
rence à notre technologie. Nous
sique. Nous proposons égale-
sommes également très impliqués
ment des vannes certifiées 3A.
dans les travaux de 3A car notre
Etant présent à l’international, nous
parti pris est d’intégrer conjointe-
intégrons les exigences EHEDG pour le
ment les recommandations EHEDG
marché européen et les exi-
et les standards 3A.
gences 3A pour le marché
américain. La certification
n Quelle importance
est devenue un prérequis
accordez-vous à la démarche
pour les vannes desti-
de certification ?
nées à l’IAA. Nous en
Avant même que le label « Certified EHEDG » tenons compte, et ce dès
n’existe, nous avions demandé à un laboratoire le début des études de
tiers, l’Asept, d’évaluer nos modèles et de nous conception.

5
 Témoignages d’équipementiers...
Coperion
Fabricant d’extrudeurs, de systèmes de transport
pneumatique et de leurs composants clés
• Site : Stuttgart (Allemagne), avec une filiale
commerciale en France (à Ecully, Rhône)
• Effectif : 2200 salariés
• CA : 500 millions d’euros
« Plus il y aura de matériels certifiés, plus le label sera demandé »
n Quelle est la place de l’hygiène
dans vos pratiques de conception ?
La contrainte d’hygiène est le point de
départ dans la conception de la totalité de
nos composants destinés à l’alimentaire.
Coperion possède une filiale commerciale
en France mais la maison mère se situe en
Allemagne. Comme tous les constructeurs
allemands, nous cherchons à être exem-
plaires en matière de conception hygié-
nique et ceci se traduit par des efforts sur la
globalité de notre gamme, en ayant en tête
Goavec
Chaudronnier & Ensemblier
• Site : Alençon, à 50 km du Mans
• Effectif : 200 salariés
• CA : 23 millions d’euros
« Nous privilégions les composants certifiés »
n Quelle est la place de l’hygiène
dans vos pratiques de conception ?
L’agroalimentaire et la pharmaceutique
sont nos deux secteurs clients, ce qui signi-
fie que l’hygiène est pour nous une préoc-
cupation incontournable. Il va sans dire que
nous respectons les standards établis dans
chaque secteur, en l’occurrence les recom-
mandations EHEDG pour l’industrie agroa-
limentaire. Nous réalisons, dans cet esprit,
une veille méthodique des documents
EHEDG liés à notre activité, et nous pre-
6
que l’objectif de la conception hygiénique
est d’éviter les contaminations micro-
biennes et, de manière concomitante,
réduire le temps consacré au nettoyage.
n Quelle importance accordez-vous
à la démarche de certification ?
Le label EHEDG est devenu un repère par-
tagé dans la relation client / fournisseur : il
est pour les industriels IAA un moyen
d’identifier les équipements hygiéniques, et
pour nous un moyen de valoriser nos efforts
nons en considération ces recommanda-
tions dans nos choix de conception.
n Quelle importance accordez-vous à
la démarche de certification ?
Parce que nous sommes chaudronnier
mais également ensemblier, nous sommes
amenés à fabriquer des chaudronneries
que nous associons à des équipements de
process (vannes, pompes, instrumenta-
tions, échangeurs thermiques…) pour réa-
liser des installations complètes selon les
Didier Chanvallon,
directeur commercial
composants
de conception. Depuis 2006, nous commer-
cialisons deux gammes certifiées EHEDG :
l’une regroupe des aiguillages, l’autre des
écluses rotatives. Les deux ont été certi-
fiées par un organisme certificateur alle-
mand. Même si nos infrastructures de
conception et de production se trouvent en
Allemagne, nous considérons que l’ouver-
ture d’un centre certificateur en France est
une bonne nouvelle car plus il y aura d’équi-
pements certifiés, plus le label EHEDG sera
demandé, et plus nos équipements certi-
fiés seront reconnus et valorisés.
Pascal Drouet,
responsable
des ventes
exigences de nos clients. Ces installations
clé en main ne sont pas éligibles au label
EHEDG. En revanche, dans notre travail
d’intégrateur, nous privilégions les compo-
sants certifiés, lorsqu’ils existent, car nous
considérons le label EHEDG comme une
caution importante en termes de qualité.
L’ouverture d’un centre certificateur en
France est une excellente nouvelle et ne
peut avoir que des retombées positives,
directes ou indirectes pour les équipemen-
tiers et pour les ensembliers.
Témoignages d’industriels...
lactalis

1er groupe laitier mondial

• Site : 192 usines avec un siège à Laval
• Effectif : 55 000 salariés
• CA : 15,7 milliards d’euros

Salwa El Janati,
auditeur conseil sécurité
des aliments

« Nous nous appuyons sur les guides EHEDG,

pour renforcer nos connaissances »

n Q
 uelle est la place de l’hygiène dans vos exigences
concernant les équipements ?
La conception hygiénique est un fondamental que nous inté-
grons de manière systématique à nos cahiers des charges
concernant à la fois les bâtiments et les équipements. C’est un
point que nous discutons avec les fournisseurs au même titre
que les autres performances industrielles, et un point que nous
validons aux étapes successives d’avancement du projet en
nous appuyant sur les guides EHEDG pour formuler nos exi-
gences dans ce domaine. Pour que tous nos responsables projet
soient au fait de la conception hygiénique, nous avons monté
une formation interne car nous considérons que les connais-
sances doivent être partagées par l’ensemble des acteurs,
depuis les responsables engineering jusqu’aux responsables
usines. En intégrant la conception hygiénique dès l’amont des
projets, nous évitons les problèmes à l’usage.

n Privilégiez-vous les équipements certifiés EHEDG ?

Le label EHEDG est un élément fort de confiance puisqu’il
garantit que l’équipement a été testé selon un mode opératoire
standardisé et qu’il répond aux critères de conception hygié-
nique. C’est pourquoi, en effet, nous donnons la préférence aux
équipements certifiés lorsque les autres attendus sont remplis.
Nos responsables projets, qui sont, nous l’avons dit, formés à la
conception hygiénique, interrogent de manière systématique les
fournisseurs sur ce point. Sur les sites industriels Lactalis, il y a
de ce fait une large part d’équipements certifiés EHEDG, et nous
nous félicitons de l’ouverture d’un organisme certificateur en
France. Au titre de membre du bureau exécutif EHEDG France,
je fais le pari que l’onde de certification va grandir chez les équi-
pementiers français grâce à l’élément de proximité.

7
 Témoignages d’industriels...
Moulin de la marche
Intégré au Groupement Intermarché :
fabricant de poissons fumés et produits élaborés
• Site : Chateaulin, entre Quimper et Brest
• Effectif : 250 permanents, et jusqu’à 330 personnes
pendant les fêtes de fin d’année
• CA : 41 millions d’euros

Jean-Michel Dupuis,
adjoint responsable qualité

« Nous accordons forcément une grande importance à l’hygiène »

n Quelle est la riels de la ligne, en particulier pour les parties en contact
place de l’hygiène avec le produit nu. Nous privilégions les équipements
dans vos exigences sans zone de rétention et, quand il y en a, nous nous
concernant les assurons que le matériel peut être démonté.
équipements ?
n Privilégiez-vous les équipements certifiés
Quand vous trans-
EHEDG ?
formez des produits
sensibles, vous Nous n’avons pas encore été en situation d’acheter un
accordez forcément type d’équipement pour lequel nous aurions pu retenir un
une grande importance à l’hygiène, et c’est notre cas. matériel certifié. En revanche, nous sommes membre
Nous produisons du saumon fumé à partir de poisson que d’EHEDG France et nous faisons une veille systématique
nous filetons, nous salons, nous fumons et nous tran- des recommandations EHEDG. Nous nous appuyons sur
chons. La matière première est transformée sans traite- cette veille pour préciser aux fournisseurs nos attentes
ment thermique, c’est pour cela que nos produits sont en matière de conception hygiénique quand nous lançons
fragiles. Au long de la chaîne, il y a essentiellement des l’achat d’un nouvel équipement. Quand un matériel n’est
opérations manuelles mais le tranchage est une opéra- pas hygiénique, nous devons le modifier en interne. Nous
tion que nous avons mécanisée. Nous sommes attentifs avons par conséquent intérêt à choisir des équipements
aux règles de conception hygiénique pour tous les maté- correctement pensés dès la conception.

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