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HST ND 2239 - 201 - 05

MOTEURS DIESEL 3
3
Moteur diesel
Engin
3 Espace confiné

ET POLLUTION EN 3 Gaz échappement


3 Pollution

ESPACE CONFINÉ h Bruno COURTOIS, Alain LE BRECH,


INRS Département Expertise et conseil technique
h François DIEBOLD,
INRS Département Ingénierie des procédés
h Dominique LAFON,
La pollution par les gaz d'échappement des moteurs thermiques équipant les engins de manutention, INRS, Département Études et assistance médicales
les machines d'excavation, d'extraction de matériaux... peut être importante en fonction du site, de la
densité du trafic et de la fréquence de fonctionnement.
Cet article fait le point sur les connaissances actuelles dans ce domaine et propose les moyens
appropriés pour limiter les effets toxiques des différents polluants. Il est plus particulièrement centré
sur les véhicules non routiers équipés de moteurs diesel, il comporte également des informations sur
les moteurs à allumage commandé qui équipent certains véhicules routiers ; certaines parties peuvent
également être utiles pour la prévention de l’exposition aux gaz d’échappement de poids lourds et
véhicules légers.

es engins de manutention fouilles en grande masse, tranchées DIESEL ENGINES AND POLLUTION

L mobiles ou de transport, les


machines d'excavation, d'ex-
traction de matériaux, de mari-
nage, de forage, les engins de forte
puissance de traction, de transforma-
importantes, puits, galeries, cabines de
péages, parcs de stationnement et
souterrains…).

La pollution par le monoxyde de


IN A CONFINED SPACE

Exhaust fume pollution from internal


combustion engines on handling, excavation,
material extraction, etc. machines may be
heavy depending on the site, traffic density
tion d'énergie... équipés de moteurs carbone (CO), les oxydes d'azote (NOx), and operating frequency.
thermiques sont couramment utilisés les particules et certains composés This paper reviews current knowledge in this
dans l'industrie (Figures 1, 2) et dans les organiques affecte les personnes expo- field and proposes suitable means for
travaux publics, du fait de leur autono- sées au trafic d'engins à moteur sur les curtailing the toxic effects of different
mie et de leur grande capacité de tra- lieux de travail : aussi bien les conduc- pollutants. In particular, it focuses on diesel
engine-powered off-road vehicles, but also
vail. L'un des inconvénients des teurs situés à proximité de l'échappement provides information on controlled ignition
moteurs thermiques, qu'ils soient que les travailleurs appelés à séjourner engines on certain road vehicles. Some
diesel ou à allumage commandé, est ou circuler dans l'atmosphère polluée. sections may also be helpful in prevention of
la pollution de l'atmosphère par les La présente publication fait le exposure to both heavy lorry and light vehicle
exhaust fumes.
gaz d'échappement. Bien qu'ils ne point des connaissances actuelles dans
contribuent souvent que pour une ce domaine, rappelle les principaux
part limitée à la pollution globale, leurs polluants émis, évoque les moyens
effets peuvent devenir importants en appropriés pour limiter les effets 3 Diesel engine
fonction du site et de la fréquence de toxiques par la réduction des polluants 3 Machine
fonctionnement ou de la densité de au niveau des moteurs, par les traite- 3 Confined space
trafic notamment en milieu semi- ments des gaz à l'échappement et la 3 Exhaust fume
fermé (ateliers, magasins, entrepôts, ventilation. 3 Pollution

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FIGURE 1 FIGURE 2

Chariot automoteur fonctionnant au gaz Chariot automoteur équipé d’un moteur diesel
Gas-powered industrial truck Diesel-powered industrial truck

Copyright Yves COUSSON / INRS. Copyright Yves COUSSON / INRS.

TABLEAU I

Ordre de grandeur des principaux polluants produits par les moteurs thermiques [1]
Order of magnitude of main pollutants emitted by internal combustion engines [1]

Monoxyde de carbone Oxydes d'azote Dioxyde Hydrocarbures Aldéhydes


Particules
(CO) (NOx) de soufre (CxHy) (R-CHO)
(mg/m3)
(ppm1) (en NO) (ppm) (SO2) (ppm) (ppm) (ppm)

Diesel 300 à 10 000 300 à 2 000 50 à 200 200 à 1 100 10 à 300 20 à 200
Essence 10 000 à 70 000 300 à 2 000 Traces 500 à 10 000 100 à 300 Faible
Gaz 2 000 à 10 000 400 à 1 500 Traces 700 à 5 000 100 Faible

1 ppm : partie par million soit 1 cm3 du gaz en question dans 1 m3 d’air.

Ce texte s'adresse plus spécialement comprimé dans le cylindre qui provoque sées d’une fraction solide comprenant
aux cadres et techniciens des services de l'autoinflammation du mélange lors de du carbone et des cendres, de composés
prévention ainsi qu'aux responsables de l'injection du carburant. organiques et de particules de sulfate.
travaux au cours desquels il est fait Les composés organiques sont en grande
usage d'engins équipés de moteurs L'essence est quasiment inutilisée partie adsorbés sur les particules de
thermiques. comme carburant pour des véhicules carbone. Ils proviennent soit des carbu-
non routiers. En milieux confinés rants soit des lubrifiants, leur compo-
(creusement de tunnel par exemple), sition est complexe et varie en fonction
l'essence et les gaz de pétrole ne peu- du carburant, du moteur et des condi-
vent être utilisés à cause de leur trop tions de fonctionnement. Ils contien-
CARACTÉRISTIQUES grande inflammabilité qui entraîne des nent en particulier des composés aroma-
DES GAZ ÉMIS PAR LES risques d'incendie voire d'explosion. Le tiques polycycliques et des dioxines. Les
gaz est surtout utilisé sur des chariots particules se composent de particules
MOTEURS DIESEL ET À automoteurs mais également sur des élémentaires dont les tailles vont de 3 à
ALLUMAGE COMMANDÉ bus ou des véhicules utilisés en agglo- 500 nm ; celles-ci s’agglomèrent pour
mération. Une grande majorité des former des chaînes dont la taille peut
véhicules non routiers utilisent le atteindre environ 30 µm. Les particules
moteur diesel. les plus fines ne représentent que 1 % en
Deux grands types de moteurs masse mais plus de 90 % en nombre.
peuvent être utilisés sur des véhicules ou Les moteurs thermiques, diesel, à 50 à 80 % en masse des particules ont
engins, ce sont les moteurs à allumage essence ou à gaz émettent des polluants des diamètres compris entre 20 et
commandé et les moteurs diesel. Les à l'échappement ; les principaux sont 500 nm [2, 3, 4].
premiers utilisent une étincelle élec- donnés avec un ordre de grandeur de
trique pour enflammer le mélange leur concentration dans le Tableau I. De nombreux paramètres peuvent
air-carburant dans les cylindres ; les carbu- influer sur la composition des gaz
rants utilisés sont soit de l'essence, soit Les particules émises par les d’échappement (Figure 3) :
du gaz stocké sous forme liquéfiée moteurs diesel sont en quantités 10 à 1 le type de moteur (mode d'injection),
(GPL) ou comprimé. Pour les moteurs 20 fois supérieures à celles émises par 1 le réglage et l’entretien du moteur,
diesel, c'est la température de l'air les moteurs à essence. Elles sont compo- 1 le régime du moteur (ralenti,

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FIGURE 3 FIGURE 4

Engin De chantier Engin de chantier


Earth moving machine Earth moving machine

Copyright Yves COUSSON / INRS. Copyright Yves COUSSON / INRS.

accélération ou décélération, régime ploi, à cause de l'état d'usure, du réglage ou type de moteur. Les effets sur la santé
transitoire, marche stabilisée ou régime du mauvais entretien des moteurs utilisés. des émissions des moteurs à essence,
de croisière, pleine charge), Ainsi, un moteur diesel usé ou mal réglé, qui représentent moins de 0,5 % des
1 la chaîne cinématique de l'engin, peut produire de fortes émanations de CO véhicules non routiers, ne seront pas
1 la présence ou non d’un dispositif et d'aldéhydes par exemple, comparables à développés ici. Il ne faudra cependant
de dépollution (cf. Chapitre « Dépollution celles produites par un moteur à essence. pas oublier que, dans ce type d’émission,
des gaz d’échappement »). On retiendra l'importance du bon réglage à la différence des moteurs diesel, il y a
du moteur dans les considérations de pol- présence plus importante d’oxyde de car-
Le seul régime moteur influe de lution atmosphérique (Figure 4) bone. Des informations sur les intoxica-
façon importante sur la composition des tions oxycarbonées peuvent être retrouvées
gaz. Un moteur qui n'a pas atteint sa tem- La comparaison de la pollution dans le document de l’INRS TF 140 [6].
pérature de fonctionnement émet plus de émise par différents moteurs n’est
polluants qu'un moteur l'ayant atteinte. réellement valable que pour des
moteurs de puissances similaires testés Il faudra également se rappeler qu’il y a
Bien qu'il s'agisse d'ordres de grandeur, selon un cycle de fonctionnement présence de benzène, produit cancérogène,
les chiffres présentés dans le Tableau I per- proche des conditions réelles d’utili- dans l’essence même, et qu’une exposition
mettent les remarques suivantes : sation (cf. Encadré 1). à ce produit peut avoir lieu lors du
1 les moteurs diesel produisent nette- remplissage des réservoirs ou lors de
ment moins de monoxyde de carbone La réglementation européenne limite l’évaporation en provenance des réservoirs
(CO), moins d'hydrocarbures imbrûlés les émissions pour les véhicules mis sur en cas d’absence d’isolement [7].
et souvent moins d’oxydes d’azote que le marché. Celle-ci est différente pour les
les moteurs à essence et à gaz ; leurs voitures et véhicules utilitaires légers, les
émissions de dioxyde de soufre sont poids lourds et véhicules de transport en Les effets sur la santé des émissions
généralement plus importantes à cause commun et enfin les véhicules non rou- des moteurs diesel ont fait l’objet de très
de la teneur en soufre plus importante tiers. La réglementation concernant les nombreuses études depuis une trentaine
des gasoils par rapport aux carburants véhicules non routiers est en retard sur d’années [8, 9, 10, 11]. Les connaissances
des moteurs à allumage commandé ; celle des véhicules routiers. L'Encadré 1 sont issues d’études épidémiologiques,
1 les moteurs fonctionnant au gaz de résume les principales limitations de pol- d’expositions humaines contrôlées mais
pétrole liquéfié, lorsqu'ils sont correcte- lution concernant les véhicules non rou- aussi d’études expérimentales chez
ment réglés, sont moins producteurs tiers ainsi que les poids lourds et véhicu- l’animal ou sur cellules. Jusqu’à la fin
de monoxyde de carbone et d'hydro- les de transport en commun. des années 90, ces travaux ont essen-
carbures que les moteurs diesel à charge tiellement porté sur le risque de cancé-
égale et beaucoup moins que les rogénicité depuis, d’autres types de risques,
moteurs à essence ; tels que les effets immunologiques ou
1 les moteurs diesel sont plus produc- EFFETS SUR LA SANTÉ sur la reproduction, donnent lieu à de
teurs de particules que les moteurs à nouveaux travaux.
essence et surtout que les moteurs au GPL
DES ÉMISSIONS L’origine de la grande quantité de
qui n'en produisent pratiquement pas. travaux sur ce thème s’explique essen-
tiellement par l’importance, en termes
Les considérations ci-dessus, au La majorité des engins non routiers de santé publique, de la pollution
même titre que les chiffres du Tableau I, possédant des moteurs diesel, ce para- atmosphérique créée par les émissions
peuvent être démentis dans la réalité d'em- graphe ne traite que de la toxicité de ce des véhicules.

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ENCADRÉ 1 TABLEAU A

Puissance Date CO Hydrocarbure NOx Particules


(kW) d'application (g/kWh) (g/kWh) (g/kWh) (g/kWh)
RÉGLEMENTATION CONCERNANT
LA POLLUTION ÉMISE PAR LES MOTEURS Étape I
130 - 560 01.1999 5,0 1,3 9,2 0,54
En Europe 75 - 130 01.1999 5,0 1,3 9,2 0,70
À partir de 1970, une réglementa-
37 - 75 04.1999 6,5 1,3 9,2 0,85
tion européenne s'est mise en place afin
de limiter la pollution émise par les Étape II
moteurs. L'objectif de cette réglementa- 130 - 560 01.2002 3,5 1,0 6,0 0,2
tion est plus la protection de l'environ- 75 - 130 01.2003 5,0 1,0 6,0 0,3
nement et des populations que celle des 37 - 75 01.2004 5,0 1,3 7,0 0,4
personnes au travail. Malgré tout, la
18 - 37 01.2001 5,5 1,5 8,0 0,8
diminution de la quantité des polluants
émis par les moteurs est favorable à la TABLEAU B
préservation de la santé et de la sécurité
des professionnels susceptibles de les Puissance Date CO
NOx +
Hydrocarbure NOx Particules
inhaler. (kW) d'application (g/kWh)
Hydrocarbure
(g/kWh) (g/kWh) (g/kWh)
(g/kWh)

Nous nous intéresserons ici à ce qui Étape III A


concerne les véhicules non routiers et 130 - 560 31.12.2005 3,5 4,0 0,2
les poids lourds.
75 - 130 31.12.2006 5,0 4,0 0,3
37 - 75 31.12.2007 5,0 4,7 0,4
1 Véhicules non routiers
19 - 37 31.12.2006 5,5 7,5 0,6
La réglementation, concernant les Étape III B
véhicules non routiers, date du 27 février 130 - 560 31.12.2010 3,5 0,19 2,0 0,02
1998 (Directive 97/68/CE). Elle comp-
75 - 130 31.12.2011 5,0 0,19 3,3 0,02
rend deux étapes, la première a pris effet
56 - 75 31.12.2011 5,0 0,19 3,3 0,02
depuis 1999, la seconde est entrée en
vigueur entre 2001 et 2004. Elle couvre 37 - 56 31.12.2012 5,0 4,7 0,025
les matériels suivants : puits de forage Étape IV
industriels, compresseurs, engins de 130 - 560 31.12.2013 3,5 0,19 0,4 0,025
chantier, machines de construction des
56 - 130 31.09.2014 5,0 0,19 0,4 0,025
routes, chariots élévateurs, chasse-neige,
grues mobiles, équipements d’assistance TABLEAU C
aéroportuaire au sol. Elle ne s’applique
pas aux bateaux, aux locomotives ferro- Date et méthode de CO Hydrocarbure NOx Particules Opacités des
viaires, aux aéronefs et aux groupes catégorie test (g/kWh) (g/kWh) (g/kWh) (g/kWh) fumées (m-1)
électrogènes. Enfin les tracteurs agri- Euro I 1992, < 85 kW ECE R-49 4,5 1,1 8,0 0,612
coles sont soumis aux mêmes valeurs
Euro I 1992, < 85 kW ECE R-49 4,5 1,1 8,0 0,36
limites mais les dates d’application sont
Euro II 10.1996 ECE R-49 4,0 1,1 7,0 0,25
différentes (cf. Directive 2000/25/CE).
La directive 2002/88/CE modifie la Euro II 10.1998 ECE R-49 4,0 1,1 7,0 0,15
directive 97/68/CE en étendant son Euro III 10.1999 EEVs* ESC et ELR 1,5 0,25 2,0 0,02 0,15
champ d'application aux moteurs de Euro III 10.2000 ESC et ELR 2,1 0,66 5,0 0,1 0,8
moins de 19 kW à allumage commandé. Euro IV 10.2005 ESC et ELR 1,5 0,46 3,5 0,02 0,5
Le Tableau A donne les limitations d'é-
Euro V 10.2008 ESC et ELR 1,5 0,46 2,0 0,02 0,5
mission des étapes I et II.
* EEVs : Véhicules à très basse émission destinés à réduire la pollution dans les villes
La directive 2004/26/CE modifiant TABLEAU D
la directive 97/68/CE introduit des nor-
mes d'émission plus sévères qui sont ali- Date et méthode de CO NMHCa CH4 b NOx Particulesc
gnées sur celles des Etats-Unis. Par catégorie test (g/kWh) (g/kWh) (g/kWh) (g/kWh) (g/kWh)
ailleurs, les essais devront être réalisés Euro III 10.1999 EEVs ETC 3,0 0,40 0,65 2,0 0,02
selon une nouvelle procédure prenant
10.2000 ETC 5,45 0,78 1,6 5,0 0,16
mieux en compte les conditions réelles
Euro IV 10.2005 ETC 4,0 0,55 1,1 2,0 0,03
d'utilisation de ce type de moteurs. Le
Tableau B donne les limitations d'émis- Euro V 10.2008 ETC 4,0 0,55 1,1 2,0 0,03
sion prévue par cette directive. a Hydrocarbures autres que le méthane
b Uniquement pour les moteurs à gaz
c Non applicable aux moteurs à gaz

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Les limites fixées par l'étape III A 1 Poids lourds et véhicules test ETC sont différentes de celles suivant le
peuvent être respectées en utilisant des de transport en commun test ESC et sont données dans le tableau sui-
carburants avec des teneurs en soufre vant, elles s'appliquent aux moteurs diesel
comprises entre 1000 et 2000 ppm Concernant les moteurs de poids lourds mais aussi aux moteurs à gaz (Tableau D).
alors que l'étape III B nécessite l'utilisa- et d'engins de transport en commun, la
tion de carburant avec une basse teneur réglementation européenne a prévu plu- 1 Aux États-Unis
en soufre (inférieure à 50 ppm). sieurs étapes pour la limitation de la pollu-
Actuellement, la teneur maximale en tion émise. La première connue sous le nom La législation américaine a adopté
soufre des carburants utilisés dans les d'Euro I est applicable depuis 1992, elle a été des normes de limitation des émissions
véhicules non routiers est fixée par la suivie d'Euro II en 1996. En 1999, la directi- polluantes pour les moteurs diesel non
directive 2003/17/CE modifiant la direc- ve 1999/96/CE modifiant la directive routiers dès 1994.
tive 98/70/CE avec deux échéances : 88/77/CE fixe les réglementations Euro III, Les normes américaines couvrent les
2 000 ppm au 1er janvier 2000, IV et V, ces deux dernières devant entrer en moteurs équipant tous les types de maté-
1 000 ppm au 1er janvier 2008 application respectivement en 2005 et 2008. riel non routier à l’exception des locomo-
Les Etats membres peuvent toute- tives, du matériel minier et des moteurs
fois fixer des valeurs plus faibles. Le Tableau C résume les limitations de plus de 37 kW équipant les bateaux.
d'émission pour les moteurs Diesel et La mise en œuvre de la réglementa-
Les carburants destinés à être utili- leurs dates d'entrée en vigueur. tion s’échelonne sur plusieurs années et
sés dans les véhicules routiers doivent A partir de Euro III, les méthodes se structure en quatre phases. La phase 1
respecter des teneurs en soufre nette- d'essais des moteurs ont été changées, le (Tier 1) s’est déroulée sur la période
ment inférieures (directive 98/70/CE test en cycle stationnaire ECE R49 a été 1996-2000. La phase 2 (Tier 2) plus res-
modifiée par la directive 2003/17/CE) : remplacé par deux nouveaux tests, un trictive s’étend sur la période 2001-2006.
350 ppm pour le diesel et 150 ppm cycle stationnaire (ESC) et un cycle trans- La phase 3 encore plus contraignan-
pour l'essence depuis le 01/01/2000, itoire (ETC). L'opacité des fumées est te (Tier 3) est programmée sur la période
50 ppm pour le diesel et l'essence mesurée par un essai spécifique (ELR). 2006-2008 (uniquement pour les
ainsi qu’introduction et disponibilité moteurs de puissance comprise entre 37
d'essence et de diesel avec moins de 10 Pour Euro III, les fabricants peuvent et 560 kW). Une dernière phase (Tier 4)
ppm de soufre au 01/01/2005, choisir l'un des deux types d'essais ESC ou est prévue entre 2008 et 2013. Pour plus
10 ppm pour le diesel et l'essence au ETC. Alors que pour Euro IV et Euro V, les d’information sur la législation améri-
01/01/2009. moteurs doivent subir les deux types d'es- caine, il est possible de consulter la réfé-
sais. Les limitations de pollution suivant le rence suivante [5].

Les données proviennent souvent larmoiements, picotements des yeux professionnels (routiers, taxis), les
d’études comparatives entre les motori- accompagnés d’œil rouge, ainsi qu’une dockers. Globalement, les résultats sont
sations essences et diesel. irritation de la gorge accompagnée ou concordants et montrent une augmenta-
Le milieu professionnel intervient non de toux. Céphalées et nausées sont tion des cancers pulmonaires, dans une
souvent comme source de données également possibles. Ces signes sont moindre mesure, de ceux de la vessie,
d’observations notamment au travers réversibles en quelques heures ou jours. dans ces populations (conducteurs de
des populations professionnellement Ils peuvent être dus aux nombreux bus, cheminots, chauffeurs de poids
exposées à partir desquelles sont issues irritants contenus dans les gaz issus lourds, dockers…). Le risque relatif2 est
la plupart des données épidémiolo- des moteurs diesel (aldéhydes, oxydes faible, dans tous les cas inférieur à 2,
giques. d’azote notamment) mais aussi aux souvent à 1,5. Le lien causal avec le diesel
De nombreuses synthèses effec- particules. n’est cependant pas certain. Dans la
tuées sur ce sujet par les organismes majorité des études il existe des biais :
nationaux ou internationaux ont été non prise en compte des facteurs
publiées dans les années 90. Dans le EFFETS CHRONIQUES d’exposition confondants tels que
cadre de cet article, nous nous contente- l’amiante, mais surtout co-exposition
rons de résumer l’état des connaissances Effets cancérogènes fréquente avec les émissions des
issues de ces travaux ainsi que des moteurs à essence. Le rôle du tabac a
dernières avancées scientifiques sur ce L’effet cancérogène potentiel des cependant pu être écarté dans quelques
sujet. émissions diesel est de loin l’effet sur la études.
santé le plus étudié. Deux méta-analyses3 récentes sur
Plus de soixante études épidémio- des publications de 1975 à 1995 peuvent
EFFETS AIGUS logiques ont été consacrées à l’impact être citées. Lipsett [12] met en évidence
des émissions des moteurs sur la cancé- un risque relatif pour le cancer du pou-
L’exposition à des concentrations rogenèse, principalement dans des mon égal à 1,33 (Intervalle de confiance4
importantes d’émissions diesel peut populations exposées professionnelle- (IC) à 95 %, 1,21-1,46). Ce risque est plus
entraîner des signes d’irritation des ment aux émissions diesel comme les élevé pour les conducteurs de camions
conjonctives ou des voies aériennes travailleurs des chemins de fer ou des (1,47, IC 95 % 1,33-1,63) et les cheminots
supérieures. On pourra observer des compagnies de bus, les conducteurs (1,45, IC 95 % 1,08-1,93). Bhatia [13]

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identifie pour sa part un risque relatif de pathogènes intracellulaires ou l’hyper- sanguin a été dosé. Parallèlement les
1,33 (IC 95 % 1,24-1,44). sensibilité retardée - et augmente celle données de pollution ont été notées le
de type Th2 – impliquée dans les phéno- jour du prélèvement ainsi que les 3 jours
Les études expérimentales ont été mènes allergiques. précédents.
extrêmement nombreuses avant 1995. L’augmentation de ces dernières est 1 Une corrélation significative a été
Elles ont été réalisées par inhalation retrouvée dans plusieurs études [18, 19]. trouvée entre l’augmentation du fibrino-
chez plusieurs espèces animales. Les De même, il a été montré que l’exposi- gène et :
émissions contenaient de 0,35 à tion simultanée à des particules diesel et 1 les concentrations journalières de
8 mg/m3 de particules. Certaines études à un allergène augmente la réponse de CO, de NO durant l’ensemble des
ont comparé l’effet des émissions totales type Th2 par rapport à l’exposition à saisons,
à celui des émissions filtrées, c’est-à-dire l’allergène seul ou aux particules seules. 1 les fumées noires [27] et les parti-
sans particules mais avec la même phase Diaz-Sanchez [20] semble également cules d’un diamètre inférieur à 10 µm
gazeuse. Celles effectuées chez les montrer que l’exposition de sujets ato- (PM 10) uniquement lors de la saison
hamsters et les singes ont toutes été piques6 à un nouvel antigène n’entraîne chaude.
négatives. Des résultats contradictoires la production d’anticorps anti-IgE que si Ces résultats vont dans le sens d’un
ont été obtenus chez la souris. Les étu- les sujets ont été précédemment exposés lien entre pathologies cardiovasculaires
des chez le rat ont montré une augmen- à des particules diesel. et pollution atmosphérique d’origine
tation des tumeurs pulmonaires lors- Parallèlement, un certain nombre automobile toutes motorisations confon-
qu’ils étaient exposés durant toute leur d’études expérimentales a été effectué dues. De même, les infections respira-
vie à des concentrations de particules sur cultures de cellules humaines (nasa- toires, favorisées par l’exposition aux
supérieures à 2 mg/m3. Toutes celles les, bronchiques, épithéliales) [21, 22, 23, particules, au dioxyde d’azote (NO2), à
exposant les animaux à des concentra- 24, 25]. Les résultats sont concordants l’ozone (O3) et au dioxyde de soufre
tions plus faibles ont été négatives. De avec les effets observés sur l’homme. (SO2), peuvent également augmenter le
même, chaque fois que les particules Enfin, plusieurs études ont été taux de fibrinogène plasmatique et exa-
étaient filtrées, les résultats ont été conduites sur des souris asthmatiques, cerber une pathologie cardiovasculaire
négatifs. Il est actuellement admis que que ce soit par inhalation, par voie intra- pré-existante.
les particules sont responsables de nasale ou par voie intratrachéale. Là Ces résultats ne permettent cepen-
cette cancérogénicité expérimentale des aussi, l’exposition aux particules entraî- dant pas de conclure avec certitude sur
émissions diesel. Le mécanisme en ne une augmentation de la réponse un lien particules-pathologies cardiovas-
cause est discuté [11]. pulmonaire. culaires.

Effets allergiques et immunologiques Les particules diesel semblent donc Effets sur la reproduction
jouer un rôle dans les mécanismes aller- et le développement
Depuis une vingtaine d’années, la giques en potentialisant la réponse aux
question du rôle des particules diesel allergènes. Ceci pourrait être expliqué Certaines études récentes sur l’ani-
dans l’augmentation constante des cas par le développement d’une réponse de mal [28, 29] semblent montrer des
de rhinites et d’asthmes dans les pays type inflammatoire, ainsi que par une atteintes possibles au niveau de la sper-
industrialisés s’est posée. introduction au niveau pulmonaire matogenèse. Ces données sont cependant
Les études épidémiologiques se sont d’allergènes qui seraient déposés sur les trop partielles et ne peuvent pas être extra-
axées sur les enfants vivant près de particules diesel. Toutes ces données polées actuellement pour l’homme.
grandes artères de circulation. Ces sont concordantes que ce soit chez
derniers semblent présenter une aug- l’homme, l’animal ou les modèles
mentation de symptômes respiratoires cellulaires.
(toux, rhume, asthme…), d’autant plus
marquée que le passage des poids lourds Effets cardiovasculaires 2 C’est la mesure d’association entre une maladie et
est intensif [14, 15]. Ces augmentations
un facteur de risque. C’est le rapport entre le risque
surviendraient surtout parmi les enfants Bien que les études épidémiolo-
dans la population exposée par rapport au risque dans
sensibilisés aux allergènes communs giques montrent une augmentation des
la population non exposée.
[16]. décès par arrêt cardiovasculaire lors des 3 Procédé d’analyse statistique réunissant plusieurs
Plusieurs études d’exposition pics de pollution de particules fines, les
études afin d’en augmenter la sensibilité.
contrôlée ont été menées chez des volon- études spécifiquement consacrées aux 4 Intervalle de confiance = étant donné un paramètre
taires. Diaz-Sanchez [17], le premier, effets des particules diesel sur la fonc-
inconnu dans une population, on peut calculer, à
exposa des volontaires humains à des tion cardiovasculaire ont fait l’objet de
partir d’un échantillon, un intervalle de confiance
particules diesel par l’intermédiaire de peu de publications. Le rôle de l’inflam- pour ce paramètre. Intervalle de confiance à 95 % :
sprays nasaux. Il montra une augmenta- mation créée par les particules a pour- intervalle qui a une probabilité de 0,95 de contenir la
tion des immunoglobulines IgE, tant été évoqué. vraie valeur inconnue. Il est d’autant plus grand que
témoins d’une réaction allergique, dans Une équipe anglaise a voulu le véri- la taille de l’échantillon est faible.
le liquide de lavage nasal. fier en réalisant une enquête sur 5 Glycoprotéines médiatrices des interactions à courte
Depuis, plusieurs études ont été 7 205 sujets, employés municipaux de la distance entre les cellules.
menées. Une des plus récentes montre ville de Londres [26]. Pour chacun, le 6 Atopie : prédisposition familiale à certaines
que l’exposition nasale à un allergène et fibrinogène (globuline plasmatique affections, telles que le rhume des foins, l’asthme,
à des particules diesel diminue la intervenant dans la coagulation et dont l’eczéma infantile. Ces affections sont déclenchées par
production de cytokines5 de type Th1 l’augmentation pourrait entraîner une des allergènes habituellement non pathogènes en
– impliquée dans la résistance aux plus grande sensibilité à la thrombose) rapport avec une production exagérée d’IgE.

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VALEURS LIMITES FIGURE 5

ET ÉVALUATION DE Consolidation des parois d’un tunnel par un robot à béton projeté
Tunnel wall consolidation using shotcrete robot
L’EXPOSITION AUX
GAZ D’ÉCHAPPEMENT

L’évaluation du risque causé par


l’exposition aux substances chimiques
utilise comme repère des valeurs limites
d’exposition professionnelle [30].

L’évaluation du risque lors de


l’exposition au gaz d’échappement peut
se faire en ne considérant qu’un petit
nombre de polluants qui sont, les oxydes
d’azote et les particules pour les moteurs
diesel, et le monoxyde de carbone et les
oxydes d’azote pour les moteurs à allu-
mage commandé. Ces valeurs limites
ainsi que celles de quelques aldéhydes
sont données dans le tableau suivant.

Substance VME7 VLE8

Monoxyde
50 ppm --
de carbone
(55 mg/m3)
(CO)
Monoxyde
25 ppm9 --
d’azote
(30 mg/m3)
(NO)
Copyright Bernard FLORET / INRS.
Dioxyde 3 ppm
--
d’azote (6 mg/m3)
Particules diesel -- --
Formaldéhyde 0,5 ppm 1 ppm
d’une stratégie de prélèvement qui reste l’utilisation des détecteurs électroniques
0,1 ppm une affaire de spécialiste. Cette stratégie et des tubes colorimétriques peut être
Acroléine --
(0,25 mg/m3)
doit en effet intégrer des paramètres qui obtenue dans la brochure de l’INRS sur
résultent en particulier : le sujet [31].
Il n’existe pas de valeur limite en 1 des variations de la pollution à
France pour les particules diesel, il est l’émission au cours du temps ; L’évaluation de la concentration
cependant possible d’utiliser les valeurs 1 de la configuration du site où dans l’air des particules de carbone est
allemandes (cf. Encadré 2). évoluent les travailleurs ; plus complexe et nécessite des prélève-
1 de l’existence de sources multiples ments et une analyse en laboratoire
Les valeurs limites servent de base de pollution (moteurs et autres sources) ; (cf. Encadré 2).
au préventeur pour évaluer le risque par 1 des conditions de température,
comparaison à des mesures de concen- d’humidité, des courants d’air ;
trations des polluants dans l’atmosphère. 1 des postes de travail ;
La complexité des situations d’atmosphè- 1 des techniques de mesures disponibles.
res polluées va nécessiter l’établissement
CAS SPÉCIFIQUES
Différentes méthodes, plus ou DE LA POLLUTION
moins complexes et précises, permettent
7 VME : Valeur Limite de Moyenne d'Exposition d’évaluer la concentration ambiante ou PAR LES MOTEURS DIESEL
atmosphérique destinée à protéger les salariés des effets
l’exposition des personnes aux polluants EN ESPACE CONFINÉ
à terme, elle est mesurée ou estimée sur la durée d'un gazeux des gaz d’échappement. Les
poste de travail de 8 heures. dispositifs les plus couramment utilisés
8 Valeur Limite d'Exposition atmosphérique destinée pour le monoxyde de carbone et les
à protéger les salariés des effets immédiats ou à court oxydes d’azote sont des détecteurs L'emploi des moteurs diesel en espa-
terme, elle est mesurée ou estimée sur une durée électroniques. Il existe également des ce confiné (galeries souterraines, tunnels,
maximale de 15 minutes. tubes colorimétriques, simples et peu parkings…) est limité en comparaison de
9 Au niveau européen, le SCOEL (Scientific coûteux, qui permettent une évaluation leur utilisation en plein air (Figure 5).
Committee for Occupationnal Exposure Limits) a grossière de la concentration ambiante Cependant, dans ce cas, il pose des pro-
proposé d'abaisser de façon considérable la valeur pour le monoxyde de carbone et les blèmes particuliers résultant de la faible
limite du monoxyde d’azote à 0,2 ppm. oxydes d’azote. Plus d’information sur ventilation naturelle et du fait que la nature

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ENCADRÉ 2 portion de particules submicroniques), ou 0,15 mg/m3 en carbone « total » si


elles sont susceptibles de se déposer CO/CE > 50%
dans les alvéoles pulmonaires. Le dispo- Ces valeurs TRK s’appliquent à la
ÉVALUATION DE L’EXPOSITION sitif de prélèvement doit donc permettre fraction alvéolaire de l’aérosol prélevé de
AUX PARTICULES DIESEL de collecter la fraction alvéolaire de l’aé- sorte que la méthode METROPOL n° 38
rosol diesel. Un sélecteur du type cyclone permet effectivement de mesurer des
Choix d’un traceur couplé à la cassette contenant le filtre de concentrations de carbone « élémentaire »
prélèvement est utilisé. Celui-ci devant comparables à ces TRK.
L’évaluation de l’exposition aux par- être exempt de carbone, nous avons donc
ticules diesel n’est pas sans difficulté choisi un filtre en fibres de quartz. Normalisation d’une méthode
pour l’hygiéniste du travail, de par la La méthode d’analyse du carbone de mesurage des particules diesel
complexité des fumées d’émission des repose sur la transformation de celui-ci
moteurs diesel d’un point de vue chi- en CO2 puis dosage de ce gaz. Afin de rendre équivalente l’évaluation
mique. Sans entrer dans une énuméra- L’appareil d’analyse utilisé est un coulo- des expositions aux particules diesel effec-
tion exhaustive des composés chimiques mètre comprenant deux parties distinc- tuée dans divers pays au niveau de
présents dans ces fumées, on admettra tes : d’une part, un four permettant la l’Europe, la nécessité de disposer de
que la phase particulaire des fumées est combustion à température variable et méthodes de prélèvements et d’analyse
constituée d’agrégats de particules carbonées sous flux gazeux de l’échantillon (filtre donnant des résultats précis et reproducti-
(carbone « élémentaire ») sur lesquelles sont chargé de particules diesel) et, d’autre bles est très vite apparue. C’est dans ce
adsorbées des molécules organiques (carbo- part, d’une cellule d’absorption du CO2 sens que plusieurs laboratoires se sont
ne « organique ») telles que des hydrocar- formé et son analyse par coulométrie. regroupés dans un groupe de travail intitu-
bures, des hydrocarbures aromatiques Pour différencier le carbone « orga- lé « Coordination Européenne sur
polycycliques (HPA) et leurs dérivés nique » du carbone « élémentaire », l’Exposition aux Suies Diesel » (ECDSE)
nitrés, oxygénés. Issus du soufre contenu l’analyse est effectuée en deux étapes afin de comparer les performances des
dans le fioul, sont également présents des successives correspondant chacune à méthodes de chaque laboratoire. Pour ce
sulfates inorganiques, mais en quantité une combinaison différente du couple faire, cinq circuits inter-laboratoires avec
décroissante avec la désulfuration de « température/flux gazeux ». La première différents types d’échantillons ont été orga-
plus en plus importante des carburants étape consiste en une désorption ther- nisés [39, 40, 41]. Les résultats obtenus ont
diesel. S’agissant d’évaluer de façon mique du carbone « organique » (CO) montré que les méthodes d’analyse utili-
régulière l’exposition aux particules diesel, alors que la seconde est celle qui permet sées pour la détermination des particules
il n’est pas envisageable de mesurer tous les de mesurer le carbone « élémentaire » diesel sur les lieux de travail respectaient
composés présents et le choix d’un traceur (CE). La somme de CO et de CE est les exigences de la norme européenne EN
s’impose. Sur la base des travaux de dif- appelée carbone « total » (CT). 482. Parallèlement à ces essais, le groupe
férentes équipes, un consensus s’est ECDSE a rédigé une norme européenne
développé conduisant au choix du « carbone Valeurs limites d’exposition intitulée : “Air des lieux de travail - Dosage
élémentaire » (CE) qui représente une professionnelle (VLEP) des matières particulaires émises par les
fraction massique importante, bien que moteurs diesel - Exigences générales”[42].
fluctuante, de la phase particulaire En 2003, seuls trois pays européens Cette norme devrait permettre une meilleu-
émise. L’utilisation de la fraction orga- disposent d’une VLEP : Allemagne [36], re prise en compte de l’évaluation de l’exposi-
nique extractible par solvants s’avérait Autriche et Suisse [37]. Aux États-Unis, tion aux particules diesel en mettant à la dispo-
en effet beaucoup plus difficile de par la il existait jusqu’en 2002 une valeur sition des laboratoires qui le souhaitent une
multiplicité des molécules présentes. limite de l’ACGIH (TLV- TWA) fixée à méthode fiable de mesurage de ces
Par ailleurs, le carbone « élémentaire » 0,02 mg/m3 en carbone « élémentaire » particules.
peut être analysé sans trop de difficulté [38], mais qui a été retirée du tableau
et plusieurs pays dans le monde ont des valeurs en proposition (Notice of Résultats de mesurages effectués
développé une méthode d’analyse [32, Intended Changes) pour l’année 2003. en milieu professionnel
33, 34]. Cependant, il est important de En l’absence de valeur française,
signaler que le traceur carbone « élé- l’INRS a choisi de se référer au système Dans le Tableau E, nous avons ras-
mentaire » n’est pas un composé chi- des valeurs allemandes qui est le plus semblé les résultats de mesures de
mique identifié mais plutôt une espèce complet actuellement en ce qui concer- concentrations en particules diesel réali-
définie par sa méthode d’analyse. ne les particules émises par les moteurs sées dans différentes situations de travail
diesel. Ce sont des valeurs TRK , c’est-à-dire par les laboratoires des Caisses
Prélèvement et analyse des valeurs limites techniques définissant Régionales d’Assurance Maladie et de
des particules diesel des concentrations minimales pouvant être l’INRS. A l’exception des parkings sou-
atteintes avec les technologies actuelles. Ces terrains en phase d’exploitation commer-
Nous rappellerons ici les principes TRK servent de valeurs « guide » pour éva- ciale et des entrepôts, les autres sites où
de la méthode utilisée en France par luer l’exposition et prévoir les moyens de des mesurages ont été réalisés présen-
l’INRS et les Services Prévention des protection au poste de travail : tent tous la caractéristique commune de
CRAM ; pour plus de précision, le lecteur • Mines souterraines (autres que les mettre en œuvre des engins de travaux
pourra se rapporter à la méthode n° 38 mines de charbon) et travaux souterrains : publics : chargeur, tombereau, pelle. Le
du recueil METROPOL [35]. 0,3 mg/m3 en carbone « élémentaire » tableau ci-dessous montre des dépasse-
Les particules émises par les • Autres travaux : ments de la valeur limite allemande dans
moteurs diesel étant très fines (forte pro- 0,1 mg/m3 en carbone « élémentaire » le cas des travaux souterrains.

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TABLEAU E

C.E. mg/m3
Lieu et type d’activité Poste de travail nombre mini maxi
de mesures
Tunnel routier A : percement Foration : ambiance 3 0,159 0,173
Marinage : ambiance 5 0,113 0,405
Tunnel routier B : percement Marinage : cabine tombereau 10 0,023 0,414
Marinage : zone chargement 3 0,367 0,492
Tunnel TGV : percement Marinage : cabine tombereau 11 0,279 0,463
" cabine chargeur 3 0,340 0,371
" cabine pelle 2 0,105 0,291
" ambiance 4 0,324 0,465
Carrière souterraine : Boulonnage : ambiance 3 0,192 0,393
confortement Travail au sol : ambiance 8 0,179 0,334
Mine de sel : exploitation Conducteur Chargeur : intérieur cabine 5 0,114 0,533
Conducteur autre engin : en cabine 3 0,098 0,158
Divers : ambiance de la mine 6 0,032 0,238
Métro METEOR : Conducteur d'engin : en cabine 5 0,191 0,325
percement de galeries
Métro EOLE : Conducteur d'engin : en cabine 19 0,068 0,507
percement de galeries Ambiance en galerie 3 0,098 0,613
Chantiers en souterrains :
Tranchée couverte Conducteur d'engin : en cabine 4 0,263 0,893
Bassin de rétention Ambiance chantier 4 0,047 0,089
Parking souterrain Conducteur d'engin : en cabine 13 0,050 0,433
Ambiance chantier 12 0,033 0,427
Parking souterrain : Ambiance du parking 15 0,005 0,039
exploitation
Manutention de produits divers Cariste (chariot diesel) 21 0,009 0,056
en entrepôts de stockage ambiance des locaux 1 14 0,011 0,019
ambiance des locaux 2 8 0,089 0,191

du risque due aux gaz d'échappement est MESURES DE PRÉVENTION Une analyse détaillée des procédés
quelquefois mal comprise ou sous-esti- de travail et des modes opératoires
mée. À titre indicatif, la combustion d'un permettra de définir les risques prévisi-
kilogramme de gazole (donc un peu plus Les mesures de prévention de la bles et de choisir les mesures préventives
d'un litre) requiert 15 kg d'air environ et pollution des gaz émis par les moteurs techniques et organisationnelles. Cette
produit 14 m3 de produits gazeux dont diesel sont fondées sur les principes de analyse est à faire dès la phase d’élabora-
une partie est dangereuse pour la santé. prévention énoncés dans le code du tion du projet à la fois pour les risques
Lorsque le renouvellement de l'air travail (L230-2) : prévisibles en phase exploitation et pour
est insuffisant, le moteur est privé d'une 1 supprimer les risques, ceux en phase construction.
partie de l'oxygène nécessaire à une 1 évaluer les risques qui ne peuvent
combustion correcte du carburant. La être évités, La première mesure de prévention
dangerosité des gaz s'accroît alors sensi- 1 combattre les risques à la source, est la limitation du nombre des moteurs
blement, notamment à cause de l’aug- 1 tenir compte de l’état de l’évolution diesel en utilisant des moteurs élec-
mentation de la teneur en CO. de la technique, triques chaque fois que cela est possible.
De plus, le moteur peut aspirer une 1 remplacer ce qui est dangereux par Cette mesure revêt toute son importance
partie de ses propres gaz d'échappe- ce qui n’est pas dangereux ou par ce qui en espace confiné (cf. Chapitre ci-dessus).
ment ou de ceux d'un moteur situé à est moins dangereux, Pour les travaux en souterrain, il est
proximité, ce qui peut résulter du fonc- 1 planifier la prévention en y intégrant possible, par exemple :
tionnement du moteur : la technique, l’organisation du travail, 1 d’équiper de moteurs électriques du
1 dans un espace limite non ventilé les conditions de travail, les relations matériel fixe ou semi-mobile tels que
ou en cul-de-sac, sociales et l’influence des facteurs compresseur, pompe à béton, chargeuse,
1 avec l'échappement dirigé en sens ambiants, engin de forage,
opposé au sens d'écoulement de l'air de 1 prendre des mesures de protection 1 d’utiliser de préférence, pour l’extrac-
la ventilation (naturelle ou provoquée), collective en leur donnant la priorité sur tion et le marinage, des matériels équi-
1 à proximité de l'échappement d’un les mesures de protection individuelle. pés de moteurs électriques tels que
ou plusieurs moteurs voisins. machine d’attaque ponctuelle, transpor-
teur à bande, portique,

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1 de placer en surface le matériel Compte tenu de l’influence contra- pré-filtre et filtre. Il convient par consé-
équipé de moteur diesel. dictoire des réglages du moteur sur les quent d’effectuer le remplacement ou
divers polluants, seule une régulation l’entretien de ces éléments de façon
Pour des travaux en atelier, il est électronique des paramètres d’action rigoureuse.
possible par exemple : permet d’obtenir le meilleur compromis
1 d’organiser le travail de façon à ne sur les émissions des polluants. Par ailleurs, la teneur en soufre du
pas avoir à utiliser des moteurs ther- Ainsi, un calculateur associé à des carburant est un paramètre très impor-
miques à l’intérieur, capteurs indiquant la position de l’accé- tant, responsable de la présence de
1 d’utiliser de préférence des chariots lérateur, la température d’air, de carbu- dioxyde de soufre et d’une augmentation
automoteurs électriques ou à gaz si des rant et du liquide de refroidissement, la de la teneur en particules dans les gaz
puissances importantes sont requises. pression de charge, etc. agit directement d’échappement. Le soufre réduit égale-
Les autres mesures de prévention sur la quantité injectée, le début d’injec- ment l’efficacité, voire empêche le fonc-
consistent à réduire les émissions, à la tion, le recyclage des gaz, la pression de tionnement, de nombreux dispositifs
source ou par épuration des gaz charge, le rapport de boîte de vitesse. La antipollution (cf. Chapitre suivant).
d’échappement et à ventiler l’espace de régulation électronique de l’injection et L’utilisation de carburants ayant une
travail. de l’EGR permet de réduire simultané- teneur en soufre aussi basse que possible
ment les émissions de particules et de est donc un moyen de réduire les émis-
NOx par rapport à la régulation méca- sions polluantes des moteurs diesel
RÉDUCTION DES POLLUANTS nique, tout en diminuant la consomma- (particules et SO2).
À LA SOURCE tion spécifique.
Les carburants destinés aux véhi-
Les paramètres de construction D’un point de vue pratique, les cules non routiers peuvent contenir
du moteur limites imposées par l’étape II (voir des teneurs en soufre beaucoup plus
Encadré 1) peuvent être obtenues par importantes que ceux destinés aux
Comme il a été indiqué dans le une régulation électronique du moteur, véhicules routiers (voir encadré sur la
premier chapitre, les polluants émis par associée soit à une pompe à injection réglementation des émissions des
les moteurs diesel sont principalement : simple soit à une pompe à injection moteurs). Un des moyens simples de
1 les oxydes d’azote (NO et NO2), haute pression (type « common rail »). réduction de la pollution de ce type de
1 le monoxyde de carbone (CO), Le recours à une vanne EGR n’est géné- véhicule consiste donc à utiliser du
1 les hydrocarbures imbrûlés (HC), ralement pas nécessaire à ce stade. carburant destiné aux véhicules rou-
1 les particules (PT). En revanche, les valeurs imposées tiers plutôt que celui destiné aux véhi-
par l’étape III A imposeront, outre le cules non routiers (en général, du fioul
Les dispositions réglementaires contrôle électronique de la gestion du domestique en France en raison du
actuelles, et notamment la mise en moteur, des technologies toujours plus prix).
œuvre des étapes I et II (voir Encadré 1), sophistiquées telles que : turbocompres-
ont permis de réduire les émissions seur à géométrie variable, rampe com- Il existe également des carburants
polluantes et les réduiront encore. On mune à haute pression, multisoupapes, alternatifs, utilisables pour les moteurs
estime que les émissions d’oxydes vanne EGR… L’étape III B, qui introduit diesel, qui permettent de réduire l’émis-
d’azote et de particules (PT) d’un moteur une diminution importante des quanti- sion de certains polluants. C’est par
de phase II sont respectivement 40 % et tés de particules émises, nécessitera exemple le cas des émulsions d’eau
60 % moins élevées que celles d’un l’utilisation de filtres à particules. dans le gasoil qui permettent une réduc-
moteur produit avant la mise en œuvre Enfin, le respect de l’étape IV impo- tion des émissions d’oxydes d’azotes et
de ces dispositions réglementaires. sera un saut technologique important en de particules, avec cependant une aug-
matière de conception de moteurs diesel mentation des composés organiques
En matière d’émissions de polluants, avec l’intégration de dispositifs de traite- imbrûlés [43]. Ce type de carburant est
c’est le rapport air/carburant (λ) ou son ment des gaz d’échappement (post- actuellement utilisé pour certaines
inverse la richesse (r) du mélange carbu- traitement) permettant de réduire les flottes de bus.
ré qui agit directement sur les émissions quantités d’oxydes d’azote émises.
de CO, NOx, HC imbrûlés et particules. L’entretien des moteurs diesel
Les motoristes doivent donc agir sur Les caractéristiques du carburant
de nombreux paramètres et réglages, Le bon entretien du moteur est un
dont les effets sont souvent contraires, Les caractéristiques des carburants paramètre primordial qui influence
pour limiter les émissions polluantes de ont une influence importante sur la directement ses émissions polluantes.
leurs moteurs. nature et la quantité des polluants émis En effet, les émissions de gaz et de
Les paramètres ayant une influence par les moteurs diesel. particules peuvent varier du simple au
déterminante concernent : double entre un moteur bien entretenu
1 la définition des lois d’injection, En premier lieu, rappelons qu’une et un moteur identique dont l’entretien
1 l’optimisation des systèmes mauvaise qualité du carburant peut est négligé. C’est pourquoi aux États-
d’injection, influencer de façon importante les émis- Unis, l’agence de protection de l’envi-
1 la géométrie des chambres de com- sions polluantes et la dégradation du ronnement préconise d’effectuer des
bustion, moteur : déréglage de la pompe à injec- contrôles toutes les 8 000 heures.
1 le recyclage des gaz d’échappement tion, de la vanne EGR… Sans rentrer dans le détail de la
(EGR). La qualité du carburant est obtenue maintenance d’un moteur, propre à
par les différents étages de filtration : chaque moteur et à chaque constructeur,

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il est possible d’indiquer les lignes direc- carburant doivent être régulièrement Pour les moteurs diesel, les deux
trices d’un programme de maintenance nettoyés ou changés. L’entretien des grands types de systèmes de dépollution
bien conçu. Les priorités concernent : filtres permet d’éviter un déréglage de sont :
1 l’admission : le nettoyage pério- l’injection par introduction de fines 1 des filtres à particules,
dique des filtres évitera la réduction particules étrangères et d’améliorer la durée 1 des filtres catalytiques dits “deux
anormale du débit d’arrivée d’air et la de service du mécanisme d’injection ; voies” qui permettent de diminuer la
formation d’un excès de CO. Notam- 1 le système de lubrification : une concentration des polluants oxydables.
ment, lorsque le moteur fonctionne en attention particulière devra être apportée
atmosphère empoussiérée, les canalisa- à la qualité des huiles utilisées, à leur Pour les moteurs à allumage
tions entre l’épurateur d’air et le stockage ainsi qu’à la vérification régu- commandé on trouve comme système
moteur doivent être étanches. Une lière du niveau d’huile dans le moteur de dépollution :
attention particulière devra être apportée qui doit en toutes circonstances rester 1 des filtres catalytiques dits “deux
au turbocompresseur et à l’échangeur entre les niveaux maxi et mini indiqués voies” qui, comme pour les moteurs
d’air si le moteur en est équipé ; par la jauge. diesel, permettent de diminuer la
1 l’échappement : mesurer la contre- concentration des polluants oxydables,
pression échappement. Si celle-ci est 1 des filtres catalytiques dits “trois
trop importante, cela peut être le signe DÉPOLLUTION voies” qui permettent de diminuer
d’un dispositif de traitement des gaz DES GAZ D’ÉCHAPPEMENT simultanément les concentrations en
d’échappement inadapté, source de polluants oxydables et en oxydes d’azote.
surconsommation et d’un niveau de Lorsque les caractéristiques des
pollution important. Il peut également moteurs thermiques ne permettent pas Il n’existe actuellement pas de
être utile de faire un contrôle des émis- d’atteindre des niveaux de pollution système de traitement des gaz d’échap-
sions polluantes avant et après le dispo- aussi bas qu’il est nécessaire pour une pement commercialisé permettant de
sitif de dépollution lorsque le moteur en application donnée, il est possible de réduire la quantité d’oxydes d’azote
est équipé10 ; leur adjoindre un dispositif de traite- dans les gaz d’échappement des
1 le système d’injection de gasoil : le ment des gaz d’échappement. moteurs diesel de véhicules. Des études
réglage de l’injection a une importance en cours dans le domaine devraient
primordiale dans l’émission des sub- De tels dispositifs peuvent être déboucher dans les années à venir [44].
stances polluantes. Il convient de vérifier utilisés sur des engins diesel employés
en particulier les pressions au niveau de pour des travaux souterrains ainsi que Pour les moteurs diesel, il existe
la pompe à injection et des injecteurs, ainsi sur des véhicules ou engins utilisés en également des laveurs de gaz d’échappe-
que le réglage et l’avance de l’injection ; plein air ou dans des bâtiments afin de ment qui permettent surtout de dimi-
1 le système de refroidissement : réduire l’exposition des conducteurs et nuer leur température, l’effet sur les
outre la vérification du niveau du liquide des personnes qui travaillent à proximité. polluants gazeux étant limité.
de refroidissement, il s’agit principale- C’est, par exemple, le cas des chariots
ment de s’assurer de la propreté du automoteurs diesel ou à gaz amenés à Les performances d’un système de
radiateur, ainsi que du bon état de la pénétrer à l’intérieur de bâtiments. dépollution des gaz d’échappement sont
courroie et du thermostat du d’autant meilleures qu’il est adapté au
ventilateur ; L’élimination de tous les polluants moteur auquel il est associé. Les systè-
1 la qualité du carburant et son émis par les moteurs thermiques est mes les plus performants sont ceux qui
stockage : un stockage négligé est difficile du fait de leurs propriétés ont été développés spécifiquement pour
souvent à l’origine d’une mauvaise chimiques différentes. On trouve ainsi un moteur donné.
qualité du carburant utilisé - vieillisse- des composés (monoxyde de carbone,
ment du carburant, présence d’eau et de composés organiques, particules de Épurateurs pour moteurs diesel
résidus divers qui génèrent des problè- carbone) qui peuvent être transformés
mes de colmatage des filtres et de déré- par oxydation en dioxyde de carbone ou 1 Épurateurs catalytiques “deux voies”
glage de l’injection. C’est pourquoi, le en vapeur d’eau alors que les oxydes (Figure 6)
plein de carburant doit de préférence d’azote doivent être réduits en oxygène
s’effectuer en fin de poste de travail, et azote. Le domaine de la dépollution Ils sont composés d’un support en
moteur arrêté, pour éviter la condensa- des gaz d’échappement est actuellement céramique sur lequel est déposé un
tion due à l’humidité de l’atmosphère. en pleine évolution. catalyseur métallique. Celui-ci permet
La pénétration de gouttelettes d’eau une diminution de la température néces-
peut empêcher le bon fonctionnement Le choix d’un système de dépollu- saire pour l’oxydation du monoxyde
de la pompe d’injection et produire une tion doit prendre en compte plusieurs de carbone et des composés organiques.
oxydation en cas d’immobilisation pro- paramètres : Le rendement des épurateurs cataly-
longée du moteur. En outre, les filtres à 1 la nature des polluants dont on tiques pour les différents polluants
souhaite diminuer la concentration, dépend beaucoup de la température des
10
La mesure de la teneur en polluants dans les gaz 1 le niveau de réduction à atteindre, gaz d’échappement ; pour fonctionner
d’échappement est possible à l’aide d’analyseur de gaz 1 le type de moteur utilisé (diesel ou à correctement, ils ont besoin d’une
d’échappement. Les ateliers spécialisés dans l’entretien allumage commandé), température d’au moins 300°C. Au
et la réparation des véhicules non routiers sont équipés 1 l’utilisation qui est faite de l’engin démarrage du moteur froid ou lorsque
de tels appareils et peuvent donc effectuer des contrôles ou du véhicule. le régime de fonctionnement est faible,
de pollution. leur efficacité est très mauvaise.

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La réduction de la teneur en CO FIGURE 6


obtenue au moyen de tels épurateurs
peut atteindre 99 %, celle de la teneur Schéma d’un épurateur catalytique
Diagram of a catalytic converter
en hydrocarbures et celle de la teneur en
aldéhydes 90 %. Ils peuvent également
entraîner l’oxydation du monoxyde d’azote
et dioxyde de soufre ce qui a pour effet catalyseur
d’augmenter la dangerosité des gaz
d’échappement [45]. Le monoxyde d’azote AI2 O3
est oxydé en dioxyde d’azote qui est
support
généralement considéré comme plus support
dangereux [46] même si le monoxyde du catalyseur
d’azote entraîne des effets généraux sur
l’organisme actuellement en cours
d’étude. Le dioxyde de soufre est, lui,
oxydé en trioxyde de soufre qui se trans-
CO, HC, O2, … CO2, H2O
forme en acide sulfurique et sulfates par
réaction avec la vapeur d’eau.

Généralement, les épurateurs cata-


lytiques permettent également de
réduire la masse des particules émises ;
cette réduction ne provient pas d’une
action sur les particules de carbone 9 Les filtres « consommables » • un catalyseur ajouté au carburant et
mais seulement de l’oxydation des Ils sont constitués de fibres. Les par- qui permet également de diminuer la
composés organiques adsorbés sur ces ticules sont retenues dans le volume du température de combustion des parti-
dernières [47]. Cependant, dans certai- filtre. Ils permettent de retenir de 80 à cules ;
nes conditions (charge élevée du 90 % des particules. Pour éviter leur • un filtre catalytique couplé au filtre à
moteur et présence de soufre dans le dégradation, la température des gaz particules.
carburant), les épurateurs catalytiques d’échappement ne doit pas dépasser une Lorsqu’un moteur n’est utilisé qu’à
peuvent entraîner une augmentation de température dépendant de la nature des faible ou moyenne charge, un système
la masse des particules émises, résul- fibres. Ils sont progressivement colmatés de régénération catalytique peut nécessi-
tant de la formation de particules de par les particules retenues et doivent être ter un système de réchauffage des gaz
sulfates par oxydation du dioxyde de remplacés après un certain temps de d’échappement pour fonctionner correc-
soufre [45,48]. fonctionnement du moteur. tement.
9 Les filtres « régénérables »
Les catalyseurs des épurateurs Le média filtrant est constitué soit Il existe également des systèmes de
peuvent être empoisonnés par des addi- d’une céramique (généralement cordié- régénération du filtre hors du véhicule.
tifs ou des impuretés provenant des rite ou carbure de silicium) poreuse soit Le filtre est démonté et chauffé dans un
lubrifiants ou des carburants (phosphore, de fibres céramiques11 ou métalliques four à une température adéquate sous
zinc, métaux lourds, soufre). Le fonc- [49 50]. Ces matériaux résistent à des une atmosphère contrôlée. De tels systè-
tionnement des catalyseurs peut être températures suffisamment élevées mes sont notamment utilisés pour des
empêché par des températures trop pour pouvoir être régénérés par combus- engins miniers ou de travaux souter-
élevées (> 650°C) [47, 48]. tion des particules de carbone. rains.

Pour effectivement diminuer la Lorsque la température des gaz L’efficacité de filtration des particules
dangerosité des gaz d’échappement, un d’échappement atteint des valeurs varie en fonction de la nature du filtre, elle
épurateur catalytique doit être optimisé élevées (> 600°C) pendant des temps peut dépasser 90 % en masse. Ces filtres
afin de réduire la formation de dioxyde suffisamment longs, la combustion des ont également une bonne efficacité pour
d’azote et de trioxyde de soufre en fonc- particules se fait spontanément sans les particules les plus fines [51].
tion des caractéristiques du moteur et de dispositif additionnel. Dans une majorité
son type d’utilisation. L’utilisation de de cas, de telles températures ne sont
carburants mais aussi de lubrifiants avec pas atteintes pendant des temps suffi-
une teneur en soufre aussi basse que sants. Il est alors nécessaire d’utiliser un
possible est particulièrement importante des moyens suivants :
pour l’efficacité de ces épurateurs. • un système de réchauffage des gaz
d’échappement (brûleur à gasoil ou 11 Ces fibres sont différentes des fibres céramiques
1 Les filtres à particules (Figure 7) résistances électriques) permettant
réfractaires (FCR), en particulier leur diamètre est de
d’atteindre des températures suffisan-
l’ordre 10 µm contre un diamètre moyen de 1 à 3 µm
Ils sont destinés à retenir les parti- tes pendant des séquences de régéné- pour les FCR. Les fibres céramiques des filtres à
cules émises par les moteurs diesel. Il ration du filtre ; particules ont des diamètres trop importants pour
existe plusieurs types de filtres disponi- • un catalyseur déposé dans le permet- pouvoir atteindre les alvéoles pulmonaires et peuvent
bles sur le marché. tant de diminuer la température de par conséquent être considérées comme moins
combustion des particules de carbone ; dangereuses que les FCR.

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Filtres en céramique avec catalyseur FIGURE 7


déposé
Ils sont fabriqués avec une céramique Schéma d’un filtre à particules à cartouches concentriques
Diagram of a concentric cartridge particle filter
poreuse au cœur de laquelle un catalyseur
est déposé permettant la combustion des
particules de carbones pour des tempéra-
fibre
tures des gaz d’échappement d’au moins
350°C environ dépendant de la techno-
logie utilisée.

Ces filtres assurent également une


diminution de la teneur des polluants
oxydables (monoxyde de carbone, hydro-
carbures, aldéhydes) pouvant aller jusqu’à
entrée du gaz
90 %. L’oxydation de ces polluants
gazeux nécessite une température suffi-
samment élevée, ainsi à bas régime ou
peu après la mise marche du moteur
froid, l’efficacité est faible voire nulle. particules. Ces émissions ainsi que leurs Sous l’effet de celles-ci, les particules
risques pour la santé ont été plus s’agglomèrent, se chargent négative-
Pour fonctionner, ce type de filtre particulièrement étudiés dans le cas ment et sont attirées par l’électrode posi-
nécessite des carburants avec de faibles d’additifs à base de cérium [53]. Compte tive sur laquelle elles viennent se coller.
teneurs en soufre, en général moins de tenu de ce qui est connu de ses effets sur Certains types d’électrofiltres utilisent
500 ppm, le fonctionnement optimal du la santé et du faible niveau d’exposition également des dispositifs additionnels
filtre s’obtenant lorsque la teneur en causée par son utilisation comme additif pour retenir les particules agglomérées
soufre n’excède pas 50 ppm. Ce type de dans le carburant d’automobile, les (cyclone ou filtre). Ces filtres ont une
filtre nécessite un nettoyage périodique risques pour la santé peuvent être consi- efficacité pouvant dépasser les 90 %. La
suivant les préconisations du fabricant. dérés comme négligeables. L’étude saturation du filtre n’entraîne pas de
conclut cependant que l’évaluation ne perte de charge. Ces filtres doivent être
Filtres en céramique avec catalyseur peut être considérée comme totalement nettoyés régulièrement pour conserver
ajouté au carburant fiable à cause des connaissances actuel- leur efficacité [54, 55].
Le catalyseur est ajouté au carburant lement limitées sur les propriétés toxico-
sous forme liquide soit directement sur logiques du cérium. 1 Les laveurs de gaz
le véhicule par l’intermédiaire d’une
pompe doseuse lors de chaque remplis- Ces filtres tolèrent des carburants Les bacs de barbotage ont été les
sage du réservoir soit directement dans avec des teneurs en soufre plus impor- premiers dispositifs utilisés pour lutter
la cuve servant à faire les pleins. Les cata- tantes que les filtres avec des catalyseurs contre la pollution des moteurs diesel,
lyseurs utilisés sont à base de cérium, déposés. Ils nécessitent également un notamment dans les mines de charbon.
fer, strontium ou platine. Ils permettent nettoyage périodique suivant les préco- Le barbotage des gaz d’échappement
l’abaissement vers 300 à 400°C, dépen- nisations du fabricant. présente l’avantage d’éliminer les étin-
dant de la nature du catalyseur et de la celles, les particules et de refroidir les
température nécessaire pour brûler les Le couplage d’un filtre et d’un gaz.
particules de carbone. épurateur catalytique
Un tel système se compose d’un En ce qui concerne l’élimination des
De nombreuses études montrent épurateur catalytique suivi d’un filtre à polluants gazeux, les bacs de barbotage
des réductions variables (généralement particules. L’épurateur permet l’oxyda- sont pratiquement inefficaces. Seuls les
de l’ordre de 20 à 80 %) de la teneur en tion du CO, des composés organiques aldéhydes et les dérivés sulfureux sont
polluants oxydables (monoxyde de ainsi que d’une partie du monoxyde partiellement éliminés. La solubilité des
carbone, hydrocarbures, aldéhydes). Les d’azote. Le dioxyde d’azote formé va aldéhydes diminue quand la tempéra-
émissions d’oxyde d’azote sont peu permettre l’oxydation des particules de ture s’élève, on peut alors atteindre une
affectées. Une étude de l’ADEME carbone retenues dans le filtre à parti- saturation de la solution et l’évaporation
portant sur des poids lourds équipés de cules. Un tel dispositif permet d’obtenir progressive de l’eau peut conduire à un
ce type de filtre montre une diminution une bonne efficacité vis-à-vis des parti- relargage de ceux-ci.
d’environ 90 % des émissions de parti- cules et du monoxyde de carbone mais
cules par kilomètre parcouru, une dimi- entraîne une augmentation des émis- Le monoxyde de carbone et le mono-
nution des hydrocarbures imbrûlés mais sions de dioxyde d’azote [47]. xyde d’azote ne sont pas éliminés. Le
une augmentation des émissions d’aldé- dioxyde d’azote est transformé en mono-
hydes et de la consommation de carbu- 9 Les électrofiltres xyde de d’azote et en acide nitrique.
rant d’environ 4 % [52]. On trouve également sur le marché
des filtres à particules fonctionnant sur En conclusion, les bacs de barbotage
L’utilisation d’un catalyseur ajouté le principe de l’électrofiltre. Les gaz et n’ont, d’une part, qu’une efficacité très
au carburant entraîne l’émission d’une les particules circulent entre deux limitée face aux polluants émis par les
petite partie de ce catalyseur dans les gaz électrodes entre lesquelles est mainte- moteurs diesel. D’autre part, ils occu-
d’échappement sous forme de fines nue une différence de potentiel élevée. pent des volumes importants et il est

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FIGURE 8

Schéma d’un épurateurs catalytiques « trois voies » pour moteur à allumage commandé
Diagram of a "3-way" catalytic converter for controlled ignition engines

contrôle sonde corps du


électronique Lambda catalyseur catalyseur

CO CO2

HC H2O

NO2 N2

contrôle moteur
du mélange
Air/Gaz

nécessaire d’en renouveler fréquem- TABLEAU II


ment l’eau (environ 2 fois par poste).
Niveaux de pollution émis par un chariot selon le type de moteur et d’épurateur
utilisés
Épurateurs catalytiques pour Levels of pollution emitted by an industrial truck according to engine and converter type used
moteurs à allumage commandé

On trouve des épurateurs cataly- HC CO NOx Particules


Équipement
(g/kwh) (g/kwh) (g/kwh) (g/kwh)
tiques « deux voies » similaires à ceux
utilisés sur les moteurs diesel et des Sans 1,58 2,05 20,71 -
épurateurs catalytiques « trois voies » Moteur à gaz de 41 kw
(ancienne génération) Épurateur 2 voies 0,32 0,04 20,85 -
(Figure 8). Épurateur 3 voies 0,03 0,14 1,26 -

Ces derniers, en plus de l’oxydation Moteur à gaz de 41 kw Épurateur 2 voies 0,31 0,01 10,65 -
(nouvelle génération)
du CO et des composés organiques, Épurateur 3 voies 0,06 0,43 0,31 -
permettent la réaction entre les oxydes Sans 0,38 1,01 7,41 0,62
d’azote et le monoxyde de carbone pour Moteur diesel de 43 kw
(ancienne génération) Filtre à particules 0,38 1,01 7,41 0,03
former de l'azote et du dioxyde de
carbone. Pour que l’épurateur soit Épurateur 2 voies 0,19 0,20 4,45 0,62

efficace à la fois sur les composés oxy- Moteur diesel de 43 kw


dables et les oxydes d’azote, la composi- (nouvelle génération) Sans 0,14 0,61 5,18 0,14
tion du mélange air / carburant doit
être maintenue dans une fourchette (Données Fenwick-Linde).
étroite conduisant à une proportion
optimisée entre les hydrocarbures, le Exemple de résultats obtenus avec est le chariot avec le moteur à gaz et un
monoxyde de carbone et les oxydes d’a- des systèmes de dépollution des gaz épurateur catalytique à trois voies.
zote, permettant au catalyseur de faire d’échappement
réagir les molécules entre elles. Le Ventilation
contrôle du mélange air / carburant se Le Tableau II donne les niveaux de
fait au niveau de l’injection électro- pollution obtenus sur un chariot éléva- 1 Cas général
nique à l’entrée du moteur grâce à une teur équipé soit d’un moteur à gaz soit
sonde (appelée sonde lambda) analy- d’un moteur diesel, avec et sans équi- L'assainissement de l'atmosphère
sant la composition des gaz en sortie du pements de réduction de la pollution. de travail peut consister à appliquer l'un
moteur. On constate que le chariot équipé d’un des deux grands principes de ventilation
moteur à gaz sans dispositif de dépol- suivants :
À noter que, du fait de leur principe lution est plus polluant, sauf pour les • ventilation locale par aspiration au plus
de fonctionnement, l’efficacité des épu- particules, que celui équipé de moteur près de la source d'émission avant que
rateurs 3 voies sur le monoxyde de car- diesel. La configuration qui permet les gaz d'échappement ne soient
bone est généralement moins bonne que d’obtenir la pollution la plus basse dispersés dans l'atmosphère et inhalés
celle des épurateurs 3 voies. pour pratiquement tous les polluants par les travailleurs,

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• ventilation générale qui consiste à FIGURE 9


diluer les polluants par apport d'air
neuf et par balayage du local. Chantier de construction d’un passage en souterrain d’une autoroute
Motorway underpass construction site

Lorsque la pollution provient de


véhicules en mouvement, le captage des
gaz d’échappement à la source n’est
généralement pas possible et c’est la
ventilation générale qui doit être utilisée.
Celle-ci admet une pollution résiduelle
et a pour but d'abaisser la concentration
des substances toxiques en dessous des
seuils considérés comme dangereux
pour l'homme (valeurs limites d'exposi-
tion) et de maintenir la concentration en
oxygène à un niveau convenable. Par
contre, lorsque des moteurs sont utilisés
à poste fixe (moteurs industriels ou véhi-
cules immobiles pour cause d’entretien
ou de contrôle, par exemple), on préfére-
ra la ventilation par aspiration localisée,
le captage directement au niveau du
tuyau de l’échappement étant générale-
ment possible. Il peut cependant exister
Copyright Yves COUSSON / INRS.
des cas où, pour des raisons de contrôle
technique ou de réglage de moteurs, le
dispositif de captage ne peut être direc- Q : débit de ventilation générale. polluants que les gaz d’échappement :
tement connecté sur le tuyau de l’échap- D : débit d’émission de polluants dans le 1 poussières provoquées par la perfo-
pement. Une étude de l’INRS (non cas de véhicules circulant dans un local. ration et le marinage,
publiée) a montré que, dans le cas du 1 dégagements de gaz contenus dans
contrôle technique des véhicules légers, Il peut être déterminé à partir des caracté- certaines roches : hydrogène sulfuré,
un tel dispositif de captage doit être ristiques des moteurs données par le radon…
placé à moins de 30 cm de la sortie des fabricant (attention à ce que les émissions 1 gaz et poussières émis lors de creu-
gaz d’échappement et avoir un débit réelles ne soient pas plus fortes que celles sement à l’explosif.
d’aspiration d’au moins 1 000 m3/h. données par le constructeur à cause du
vieillissement du moteur ou d’un entre- Les principes de base à mettre en
La ventilation générale des locaux tien insuffisant). Des mesures de concen- œuvre lors de travaux souterrains sont
où fonctionnent des moteurs diesel est tration en polluants dans les gaz d’échap- les suivants :
souvent délicate à réaliser et admet le pement peuvent également être utilisées. • le premier principe consiste à chercher
mélange des polluants avec l'atmo- à supprimer ou à limiter au mieux, sur
sphère. L'installation doit répondre aux C : concentration en polluant tolérée les différents sites, l’émission de sub-
principes énoncés ci-dessous [56] : dans l’ambiance du local. stances polluantes en prévoyant des
• s'assurer que la ventilation locale est C0 : concentration en polluants dans techniques appropriées d’excavation,
techniquement impossible, l’air neuf (souvent nulle). de marinage, de soutènement... ;
• compenser les sorties d'air par des K : facteur de sécurité. Il prend en compte • le deuxième principe est de favoriser le
entrées d'air pour assurer l'efficacité de l’uniformité de la répartition du débit captage de tous les produits dégagés au
la ventilation tout en évitant les effets d’air, la position des personnes par rapport plus près de la source, afin qu’ils ne se
de dépression, les courants d'air, les aux zones d’émission, la non-uniformité répandent pas dans l’atmosphère du
mouvements tourbillonnaires dépla- du débit des polluants. L’évaluation du chantier ;
çant les zones polluées vers les zones facteur K est difficile ; sa valeur peut • enfin, en dernier lieu, il convient de
propres, l'inconfort du personnel... varier de 3 à 10 en fonction des facteurs diluer les polluants résiduels non captés
• positionner correctement les ouver- ci-dessus. ou neutralisés à la source, afin de
tures d'entrées et de sorties d'air pour maintenir leur concentration au-
éviter que les travailleurs soient placés En dehors de cas très simples, la dessous des seuils admissibles.
entre les sources de pollution et l'ex- ventilation est une affaire de spécialistes.
traction, pour tendre vers un écoule- Elle ne peut être improvisée et doit être Pour ces types de travaux, il existe à
ment général des zones propres vers étudiée chaque fois que la configuration la fois des dispositions réglementaires
les zones polluées... des lieux change. qui fixent des minima en matière de
ventilation, mais également des recom-
En théorie, le débit d’air à mettre en Particularités des travaux mandations émises par l’Assurance
œuvre dans une installation de ventila- en souterrain (Figure 9) maladie et des organisations profession-
tion générale peut être estimé par la nelles.
relation : Lors de travaux souterrains, la venti-
Q = K D / (C – C0) lation sert également à évacuer d’autres

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1 Textes réglementaires 1 Recommandations substances polluantes, en vue de préser-


ver la santé des personnes sur les lieux
Citons en premier lieu les disposi- 9 Recommandation de la CNAMTS de travail.
tions du décret du 8 janvier 1965 (texte (R 352) :
spécifique aux opérations de BTP) dont La Caisse nationale de l’assurance 9 Recommandation de la CRAMIF
le titre 5 traite des travaux souterrains. maladie des travailleurs salariés La Caisse régionale d’assurance
Les articles 83 à 89 traitent spécifi- (CNAMTS) a publié la recommandation maladie d’Ile de France (CRAMIF) a
quement de la ventilation et introduisent R 352 relative aux travaux de creusement publié une recommandation (recom-
les valeurs suivantes : en souterrain de galeries, de puits ou de mandation CRAMIF n° 17) relative aux
• ventilation au front de taille : grandes excavations [57]. Cette recom- travaux souterrains autres que les gale-
25 litres/seconde/homme mandation définit les règles minimales ries linéaires [59]. En effet, les travaux
(soit 90 m3/heure/homme), à respecter dans un projet de ventilation tels que chantiers de parking en sous-sol
• en cas d’utilisation d’explosifs destiné à traiter les polluants émis par sous immeuble existant ou chantiers de
prévoir une ventilation d’au moins les activités d’un chantier souterrain. multigaleries à formes complexes pré-
200 litres/seconde/m2 de section. Nous nous bornerons ici à rappeler sentent des configurations différentes
les valeurs de base recommandées pour des cas traités par la recommandation
Par ailleurs, les articles suivants du le dimensionnement du circuit de venti- R 352 de la CNAMTS.
code du travail sont applicables : lation : Il convient par conséquent de se
• pour la dilution des gaz émis par les reporter à cette recommandation lors de
Art. R. 232-5-12 : Dans les puits, moteurs thermiques : 50 l/s/CV au l’étude puis de la réalisation de chantiers
conduites de gaz, carneaux, conduits de minimum (litre/seconde/cheval-vapeur), de ce type.
fumée, cuves, réservoirs, citernes, fosses, • pour l’évacuation et le captage des
galeries et dans les lieux où il n'est pas poussières, des gaz de tirs et des gaz
possible d'assurer de manière permanente contenus dans les terrains : 300l/s/m2
le respect des dispositions de la présente (litres/seconde/m2 de section d’ouvrage Remerciements :
sous-section, les travaux ne doivent être excavée) au minimum. Cette valeur est Nous remercions la société John Deere
entrepris qu'après vérification de l'absence donc supérieure à celle prévue dans le pour ses conseils et pour les illustrations
de risque pour l'hygiène et la sécurité des décret du 8 janvier 1965 (qui est de fournies ainsi que la société Fenwick-
travailleurs et, le cas échéant, après assai- 200l/s/m2 au minimum). Elle s’appuie Linde pour les données qu’elles nous a
nissement de l'atmosphère et vidange du sur l’expérience acquise et est nécessaire procurées.
contenu. pour permettre un fonctionnement
Pendant l'exécution des travaux la efficace de l’installation et parer aux
ventilation doit être réalisée, selon le cas, aléas de chantier.
suivant les prescriptions définies à l'article Les deux débits ne sont pas cumula-
R. 232-5-3 ou à l'article R. 232-5-6, de tifs. C’est le débit le plus important qui Reçu le : 10/05/2005
manière à maintenir la salubrité de est retenu. Accepté le : 10/10/2005
l'atmosphère et à en assurer un balayage
permanent, sans préjudice des dispositions Par ailleurs, deux autres principes
du décret no 65-48 du 8 janvier 1965. importants sont à prendre en compte :
• respecter, entre le front et la canalisa-
Art. R. 232-5-6 : Pour chaque local à tion aspirante, la distance de 5.logS
pollution spécifique, la ventilation doit être (distance en mètre, S = section excavée
réalisée et son débit déterminé en fonction en m2), distance déterminée de façon
de la nature et de la quantité des polluants empirique et confirmée par l’expérience,
ainsi que, le cas échéant, de la quantité de • au droit des emplacements de travail
chaleur à évacuer, sans que le débit mini- situés en zones empoussiérées, faire
mal d'air neuf puisse être inférieur aux en sorte que la vitesse du courant d’air
valeurs fixées à l'article R. 232-5-3. de la ventilation soit au moins égale à
Lorsque l'air provient de locaux à 0,30 m/s.
pollution non spécifique, il doit être tenu
compte du nombre total d'occupants des 9 Recommandation de l’AFTES :
locaux desservis pour déterminer le débit L’association française de travaux en
minimal d'entrée d'air neuf. souterrain (AFTES) a publié en 2003
une recommandation relative à la venti-
En ce qui concerne les industries lation des ouvrages souterrains en cours
extractives, l’utilisation des moteurs de construction [58]. Celle-ci complète la
thermiques dans tous les travaux souter- recommandation de la CNAMTS et a
rains des mines et carrières doit répondre pour objectif de servir de guide de
aux dispositions du décret 87-501 du conception de système de ventilation
1er juillet 1987 qui constitue le titre d'un chantier souterrain, à savoir, l’en-
« Moteurs thermiques » du règlement semble de dispositions et d’appareillages
général des industries extractives institué permettant de respecter le niveau de
par le décret n°80-331 du 7 mai 1980. salubrité de l’atmosphère par la limita-
tion des concentrations des différentes

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