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ESUP-JEUNESSE

COURS DE MATERIELS DE CONSTRUCTION


1ere Année/ GCBTP

CHARGE DU COURS :
Seydou SAKANDE
Ingénieur GC / BTP
Tel : 70 57 47 94 / 78 42 44 33

Année Académique 2017-2018


Tables des matières
Chapitre1 : présentation du matériel de génie civil
1.1 Les différents types et matériels de chantiers
1.2 Rappel sommaire de la technologie des engins de terrassement
1.3 Caractéristiques de base d’un engin de génie civil
Chapitre 2 : performance, rendement et consommation des engins de génie civil
2.1 Performances
2.2 Rendements
2.3 Consommation en carburant
Chapitre 3 : choix et utilisation du matériel
3.1 Critères généraux pour le choix d’un matériel
3.2 Facteur économique
3.3 Facteur technique
3.4 Principales caractéristiques d’emploi
3.5 Utilisation du matériel
Chapitre 4 : maintenance du matériel
4.1 Définition de la maintenance
4.2 Les différents éléments de l’entretien
Chapitre 5 : fiches techniques de quelques matériels
5.1 Le Bulldozer ou Bouteur
5.2 La chargeuse
5.3 La Niveleuse ou Grader
5.4 Le Compacteur
5.5 La pelle Hydraulique
5.6 Le Scraper
5.7 Les engins de transport
5.8 Autres matériels de chantiers de construction
CHAPITRE 1 : PRESENTATION DU MATERIEL DE GENIE CIVIL
1-1 Introduction
Le matériel est devenu le moyen principal de construction et d’entretien
des ouvrages de génie civil et génie rural, mais non plus l’auxiliaire du
travail manuel. La mécanisation des travaux a commencé au début du XIXème
siècle avec l’apparition du moteur à vapeur, suivi de celle du moteur à diésel.
Cette motorisation a permis la réalisation des grands travaux et engendré
la production de matériels de plus en plus performants.
Ce fut d’abord les pelles sur chenilles, puis vers 1904 les premiers tracteurs
sur chenilles à moteur Diésel. Aujourd’hui la puissance des engins approche et
dépasse même pour quelques machines les 2 000 CV.
On distingue trois grandes familles ou groupes de matériels de génie civil
:
- Le matériel de terrassement
- Le matériel de transport
- Le matériel d’appui ou divers
1-2 Les différents types d’engins et matériels de chantiers
1-2.1 Le matériel de terrassement
a) Les engins de chargement
- Les chargeuses
- Les pelles hydrauliques
- Les pelles mécaniques à câbles (dragline)
b) Les engins de transport
- La brouette
- Les camions-bennes, citernes, à bitume, etc.
- Les dumpers
- Les moto-basculeurs
- Les tombereaux
- Les véhicules utilitaires
c) Les engins effectuant à la fois les opérations de chargement et de transport
- Les scrapers
d) Les bulldozers ou bouteurs
- Les engins de mise en place des matériaux
- Les niveleuses ou graders
- Les compacteurs
- Les finisseurs
1-2.2 les matériels d’appui divers
- Les bétonnières
- Les grues
- Les camions-toupies
- Les motopompes
- Les compresseurs d’air (marteaux piqueurs, aiguilles vibrantes, ...)
- Les groupes électrogènes, les groupes de soudure
- Les dames sauteuses ou pilonneuses
- Les remorques diverses
- Etc.
1-3 Rappel sommaire de la technologie des engins de terrassement
1.3.1 Généralités
Tout matériel de terrassement, a pour base, un châssis articulé ou rigide sur
lequel sont montés les différents organes qui leur permettent de se
déplacer ou de travailler grâce aux équipements qui sont spécifiques à
chaque type d’engins. Quelque soit le type d’engin, la constitution de la machine
est réalisée suivant des techniques de base d’une chaîne cinématique du
véhicule automobile. La seule différence relève le plus souvent du
mode de déplacement sur le sol : sur roues ou sur chenilles. Toutefois,
on retrouve la même chaîne cinématique comprenant presque les mêmes
organes :
- Moteur diésel
- Transmission : mécanique ou hydrodynamique
- Commandes finales
- Direction et freinage
- Equipements de travail commandés soit par câble ou hydrauliquement
1.3.2 Moteurs diésel
Le moteur diésel s’est imposé aux autres systèmes de transformation
d’énergie thermique en énergie mécanique pour plusieurs raisons: puissance,
coût du carburant utilisé moins élevé, rendement thermique meilleur, etc.
D’autre part, le moteur diesel à cycle 4 temps refroidi par eau s’adapte mieux
au climat des zones tropicales.
1.3.3 Transmission
La transmission de la puissance du moteur jusqu’aux roues ou aux
chenilles passe par un certain nombre d’organes qui constituent la
transmission. Actuellement, trois grands systèmes de transmission sont utilisés
:
- Transmission mécanique classique avec embrayage et boîte de vitesses
- Transmission hydrocinétique avec convertisseur de couple et boîte
Power-schift
- Transmission hydrostatique avec pompe et moteur hydraulique. Pour
une machine sur chenilles, la puissance est transmise aux deux
barbotins latéraux qui entraînent les chenilles par un couple et deux
réducteurs latéraux appelés commandes finales.
1.3.4 Direction
Le système de direction qui équipe les engins est hydraulique ou assuré par
débrayage.
1.3.5 Equipements
Chaque catégorie d’engin est livrée avec des équipements standards ou en
option. Les principaux équipements de travail sont :
- Godets
- Lames
- Rippers
- Scarificateurs
- Grues
- Bennes
- Treuils
- Fourches
- Potences
- Etc.
Tous ces équipements sont commandés soit par câbles ou hydrauliquement.
1-4 Caractéristiques de base d’un engin de génie civil
Les caractéristiques de base servant à déterminer les performances d’un
engin mobile de chantier sont :
- La puissance
- Le poids : à vide, charge utile, poids total à charge (PTC), répartition sur les
essieux ;
- Capacité (en volume) de l’engin ;
- La vitesse de déplacement :
 La vitesse maximum de déplacement d’un élément moteur monté sur
des chaînes de roulement est de l’ordre de 11 km par heure ;
 La vitesse maximum de déplacement d’un élément moteur monté
sur pneumatiques dépend de son utilisation opérationnelle
: elle est de l’ordre de 30 km/h pour un tracteur réfouleur, et de 40
km/h pour un scraper automoteur ou un tombereau de chantier.
- Les dimensions des équipements : bulldozer, godet, ripper, benne, etc.
- La relation poids / puissance : les engins de génie civil sont définis
et classés suivant ce rapport qui permet de déterminer les performances et les
possibilités d’accélération. Il existe un rapport idéal pour chaque type de
matériel. Un rapport trop faible pour un tracteur par exemple se traduira par
du gaspillage du carburant et un patinage des chaînes ; un rapport trop
élevé dans le cas d’un camion par exemple, signifie que les accélérations
seront mauvaises. Il se calcule en divisant le poids en ordre de marche par la
puissance au volant.
Exemple : CAT D3 :11 304 kg ; 105 CV ; la relation poids / puissance =
107,65/1, ce qui signifie que la machine dispose d’une puissance d’un
cheval par 107,65 Kg de poids en ordre de marche.
CHAPITRE 2 : PERFORMANCE, RENDEMENT ET CONSOMMATION DES
ENGINS DE GENIE CIVIL
2.1 Performance
Connaître les performances d’un engin suivant des conditions de
travail déterminées, permet de vérifier son aptitude à ce travail. C’est
l’ensemble des données techniques qui indiquent les possibilités d’un
véhicule ou d’un engin (accélération, relation poids / puissance, vitesse,
consommation spécifique, rayon d’action, capacité, etc.)
En fonction de sa puissance, un engin mobile de terrassement sera plus ou
moins capable de vaincre les résistances qui s’opposent à ces
performances. De plus, la puissance est en relation directe avec le
rendement : plus un engin est puissant, plus son rendement est meilleur.
La puissance d’un engin s’exprime en chevaux-vapeur ou en kilowatt :1CV =
0,746 kw.
Elle peut également s’exprimer en Horse-Power : 1 H.P. = 1 C.V.
- En effort à la barre pour les engins sur chenilles
- En effort à la jante pour les engins sur roues munies de pneumatiques.
2.2 Rendements
Connaître le rendement d’un engin à effectuer un travail déterminé,
permet le calcul de son coût d’exploitation. Il se mesure en comparant
la production horaire d’une machine et son coût horaire d’exploitation
et s’exprime suivant cette formule :
Rendement maximal de la machine
Les éléments permettant de calculer la production sont :
- Le volume
- La densité et les différents coefficients de foisonnement
- Le temps de travail : le temps chronométrique de fonctionnement effectif
correspond au temps relevé sur le compteur horomètre de l’élément moteur,
avec une erreur généralement inférieure à 10%
- Les résistances
- Définition du rendement de production
Le rendement de production d’un matériel peut se définir comme la
quantité de travaux qu’il est capable de produire pendant un certain
nombre d’heures de travail possible.
Rendement de production
Notion de terme du parcours économique
Le terme du parcours économique se définit comme la limite du parcours
cumulé, au-delà de laquelle l’exploitation du matériel ne devient plus
rentable. Ce terme, exprimé en heures, dépend du type de matériel utilisé,
ainsi que des conditions de travail de la machine selon la nature des opérations
effectuées. Ces conditions sont généralement répertoriées en 3 catégories.
Cas de tracteur à chaînes de roulement
Catégorie A :
- La plupart des travaux agricoles avec équipements tractés
- Travail intermittent à plein régime
- Pas de chocs
Catégorie B :
- Travail au bulldozer dans l’argile, le sable et les graviers
- Défonçage d’une zone d’emprunt et sous-solage au ripper en terrain
meuble
- Défrichement en savane arbustive ou arborée
- Débardage en terrain peu ou moyennement accidenté
- Chocs modérés
Catégorie C :
- Défonçage et sous-solage au ripper en terrain dur
- Débardage en terrain très accidenté
- Défrichement en forêt
- Chocs continus et sévères.
Le terme du parcours économique qui peut être retenu, pour différents types
de matériels et en fonction des catégories d’utilisation, est indiqué dans le
tableau suivant.
Notons que les termes de parcours économique indiqués dans le tableau
ci-dessus peuvent varier, en plus ou en moins, selon la qualité de l’entretien
pratiqué sur les matériels, et la manière de conduire des opérateurs.
2.3 Consommation en carburant
Le carburant utilisé pour les matériels de production est généralement du gas-
oil. La consommation en carburant d’un matériel dépend de l’utilisation de la
machine, et, plus précisément, du rapport entre la puissance de
fonctionnement et la puissance nominale du moteur.
Cette consommation peut donc être exprimée en litres de carburant par kilowatt
de puissance nominale du moteur, et varie en fonction de ses conditions
d’utilisation, selon les 3 catégories suivantes :
- Catégorie A : fréquente marche au ralenti et sans charge ;
- Catégorie B : fonctionnement alterné à plein régime et au ralenti ;
- Catégorie C : fonctionnement pratiquement constant à plein régime.
Le tableau ci-après indique, pour différents types de matériels, la
consommation en litre de gas-oil par kilowatt de puissance nominale, en
fonction des 3 catégories d’utilisation précisées :

La consommation en carburant des véhicules est généralement exprimée en


litres pour 100 kilomètres parcourus.
En fait, la consommation de carburant dépend également du degré d’usure
du moteur et du soin apporté à son réglage. Pour un matériel ayant
atteint le terme de son parcours économique, il conviendra de majorer
d’environ 18% la consommation théorique de carburant.
Dans la pratique, la consommation des engins est donnée beaucoup plus en
litres de gas-oil par heure de travail.
Le tableau ci-dessous donne la consommation de quelques engins en
litres de gas-oil par heure :
Lors de l’élaboration d’un budget, on n’oubliera pas de tenir compte des
consommations en lubrifiant : huile et graisse.
La détermination de la consommation des graisses s’avère très
délicate. Cependant, on pourra retenir :
- 0,04 kg/heure pour les tracteurs à chaînes de roulement, les chargeurs sur
pneus, les scrapers automoteurs ;
- 0,02 kg / heure pour les niveleuses
- 0,08 kg/heure pour les tracteurs débardeurs et les camions de chantier.

CHAPITRE 3 : CHOIX ET UTILISATION DU MATERIEL


3.1 Critères généraux pour le choix d’un matériel
Pour le choix d’un matériel, les premières questions qu’on se pose sont :
- Quels travaux doit assurer la machine ?
- En fonction de ces travaux, quelles caractéristiques doit avoir la
machine ?
La détermination des travaux à effectuer dépend principalement des activités
de l’utilisateur, et suivant le cas, la machine devra assurer un travail nettement
défini ou être apte à effectuer différentes tâches, pas toujours connues à
l’avance.
En général, on établit un tableau des caractéristiques d’emploi que doit
avoir le matériel, et on recherche ensuite les différents types d’engins
répondant le mieux à ces caractéristiques. C’est parmi ces matériels qu’il faut
ensuite faire le choix. Dans ce choix, deux facteurs principaux vont intervenir
:
- Le facteur économique
- Le facteur technique.
3.2 Facteur économique
Ce facteur est très déterminant dans le choix du matériel et concerne :
- Le prix d’achat (un appel à la concurrence permet parfois de faire
baisser ce prix)
- Les conditions de vente (dépendant surtout de la crédibilité de
l’entreprise ; le matériel peut être acquis par achat, location leasing)
- La reprise : pour de nombreux utilisateurs, la valeur de reprise du
matériel est une considération essentielle dans le choix de la machine.
En effet, ceci permet de réduire l’importance du capital à recouvrir par
amortissement. La très forte reprise de certaines machines de terrassement
peut permettre une réduction des charges d’amortissement, ce qui
contribue à réduire le total des frais d’exploitation et, par conséquent
améliorer la position de l’entreprise vis-à-vis de la concurrence. La reprise est
surtout liée à la fiabilité de la marque.
- Les frais d’exploitation : chaque type de matériel a un coup à
l’exploitation qui varie d’une marque à une autre.
3.3 Facteur technique
Ce facteur prend en compte :
- La fiabilité de la marque
- Les caractéristiques techniques de base de la machine :
 Puissance
 Poids (à vide, charge utile, PTC, répartition sur les essieux, …)
 Gabarit (longueur, hauteur, empattement)
 Taille des équipements (benne, godet, lame, …)
 Relation poids / puissance.
 Rapports de vitesse (nombre en MAR et en MAV)
- La performance
- Le rendement
- La qualité du service après-vente : il est inutile d’avoir une machine
satisfaisante si, à sa première indisponibilité, même mineure, elle se
trouve immobilisée faute d’un service après-vente efficace.
3.4 Principales caractéristiques d’emploi
3.4.1 Caractéristiques d’emploi de quelques machines
i. Bouteur
a. En fonction des travaux à effectuer, il est à choisir entre la chenille
et le pneumatique. La puissance nécessaire est à déterminer et elle servira
comme élément de base avec le type de boîte dans le choix.
b. Suivant la nature du sol, il est également nécessaire de choisir entre
les différentes largeurs des patins pour les engins sur chenilles.
c. Les équipements : déterminer le type de pelle (angledozer, tiltdozer, …)
et l’équipement arrière (treuil ou défonceur).
ii. Chargeur
Après avoir déterminé, en fonction des travaux à exécuter, le genre de chargeur
nécessaire, sur chenilles ou sur roues, rigides ou articulés, ainsi que les
équipements à adopter, il faut tenir compte des éléments suivants :
- Capacité et charge utile du godet ;
- Puissance du moteur (en fonction de la résistance du terrain, de
l’adhérence)
- Hauteur du déversement et portée du godet.
iii. Niveleuse
La puissance du moteur et la largeur de la lame sont les deux principales
caractéristiques d’une niveleuse. Les autres caractéristiques concernent
principalement les différentes possibilités du mouvement de la lame (report
latéral, inclinaison dans le plan vertical, angle d’attaque, angle de talutage,
levée au-dessus du sol, orientation).
iv. Camions
Suivant le volume des travaux et la nature du terrain, les premières
caractéristiques à considérer sont la capacité et la charge utile nécessaire.
Ensuite, il est utile de calculer la puissance nécessaire en fonction du
terrain ou l’engin doit circuler. Il est également important de connaître le
type d’engin qui sera employé pour le chargement, en particulier la capacité
du godet et la hauteur de déchargement qui doivent être adaptés au modèle
du camion.
3.4.2 Exemple de constitution d’un échelon de terrassement
La constitution d’un échelon de terrassement dépend essentiellement des
deux critères suivants :
- La quantité des matériaux à déplacer ;
- Le délai d’exécution des travaux
Ces deux critères permettent de définir l’engin primordial de l’échelon de
terrassement : l’engin de chargement.
C’est en fonction des caractéristiques et rendements de cette machine
que l’on choisira le matériel qui constituera la brigade de terrassement.
Exemple : soit un déblai de tranchée d’ancrage de 8 000 m3 in-situ à exécuter
en 6 jours. L’entreprise qui doit réaliser le terrassement dispose d’une pelle
hydraulique équipée d’un godet standard d’une capacité de 1 300 litres en
retro.
- Rendement journalier de la pelle : 1350 m3 in-situ, soit 1600 m3 foisonnés.
- Temps de travail admis : 10 h / jour à raison de 50 mn de travail effectif à
l’heure (83% du rendement horaire demandé).
- La pelle devra avoir un rendement de 195m3 / heure foisonnés, soit un
cycle de rotation de 24 secondes, et 2,5 cycles à la minute, ce qui 14
correspond à 60% des possibilités de la machine dans les conditions
normales d’utilisation.
Si l’on admet que la zone de dépôt des déblais de la tranchée d’ancrage se
situe en moyenne à 200 m, il faudra adjoindre à la pelle hydraulique 4
camions 6X4 de 12 m3.
- Durée du cycle : 15 mn, soit 4 rotations / heure / camion, et 192m3
transportés par heure.
Sur une distance de transport aussi courte, il serait dangereux de mettre plus
de 4 camions de capacité de benne inférieure à 12 m3. Il y aurait d’une part
risque d’accidents et d’autre part attente au chargement et à la zone de
dépôt des déblais.
A : ECHELON CHARGEUR A PNEUS OU A CHAINES
A1 : échelon chargeur à pneus 105 HP
- 1 bouteur 120 HP, lame S, ripper 3 dents ;
- 1 grader 125 HP, lame normale
- 1 compacteur pieds de mouton vibrant 115 HP ;
- 3 camions benne entrepreneur 8m3, 160 à 180 CV
- 2 camions benne entrepreneur 8 m3, 160 à 180 CV, équipés de citerne à eau
de 12 000 litres.
Rendement de l’échelon : 820 m 3 en place par jour de 8 heures.
A2 : échelon chargeur à pneus 125 HP
- 1 bouteur 165 HP, lame S, ripper 3 dents ;
- 1 grader 135 HP, lame normale
- 1 compacteur pieds de mouton vibrant 115 à 135 HP ;
- 4 camions benne 8m3, 160 à 180CV
- 2 camions benne 8 m3, 160 à 180 CV, équipés de citerne à eau de 12 000
litres.
Rendement de l’échelon : 1 050 m3 en place par jour de 8 heures.
A3 : échelon chargeur à chaînes 110 HP
- 1 bouteur 120 HP, lame S, ripper 3 dents ;
- 1 grader 125 HP, lame normale
- 1 compacteur pieds de mouton vibrant 115 HP ; 15
- 3 camions benne 8 m3, 160 à 180 CV
- 2 camions benne 8 m3, 160 à 180 CV, équipés de citerne à eau de 12 000
litres.
Rendement de l’échelon : 750 m3 en place par jour de 8 heures.
B : ECHELON PELLES HYDRAULIQUES
B1 : pelles hydrauliques de 70 HP, équipées rétro
- 1 grader 125 HP
- 1 compacteur pieds de mouton vibrant 115 HP
- 3 camions benne 8 m3, 160 à 180 CV
- 2 camions benne 8 m3, 160 à 180 CV, équipés citerne à eau de 12 000 litres
Rendement de l’échelon : 880 m 3 en place par jour de 8 heures.
B2 : pelles hydrauliques de 125 HP, équipées rétro
- 1 grader 135 HP, lame normale
- 1 compacteur pieds de mouton vibrant 210 HP, ou 1 compacteur pieds de
mouton vibrant 135 HP
- 4 camions benne 12 m3, 190 à 240 CV, ou 2 tombereaux articulés 14 m3 de
260 CV
- 3 camions benne 8 m3, 160 à 180 CV, équipés citerne à eau de 12 000 litres
Rendement de l’échelon : 1 560 m 3 en place par jour de 8 heures.
B3 : chargeuse pelleteuse
Utilisée pour de petits terrassements, en particulier les canaux
d’irrigation, les AEP, …
- 2 camions benne 4 m3, de 110 CV
- 1 compacteur vibrant 7 CV bicycle
- 1 citerne à eau 6000 litres
Rendement :
 Chargeuse : 250 m3 en place par jour de 8 heures
 Pelleteuse : 230 m3 de déblai en place par jour de 8 heures 16
C : ECHELON SCRAPER
C1 : scraper à train moteur 330 HP
- 2 scrapers 330 HP de 12 m3,
- 1 bouteur 335 HP équipé push-cup et ripper 3 dents
- 1 compacteur pieds de mouton 210 HP
- 4 camions benne, 160 à 190 CV, équipés citerne à eau de 12 000 litres
- 1 grader 135 HP lame normale
Rendement de l’échelon : 1 600 m3 en place par jour de 8 heures – distance de
rotation de 500 mètres.
C2 : scraper élévateur de 250 HP
- 2 scrapers 250 HP de 10 m3,
- 1 bouteur 165 HP équipé de ripper 3 dents
- 1 compacteur pieds de mouton 210 HP
- 3 camions benne, 160 à 190 CV, équipés citerne à eau de 12 000 litres
Rendement de l’échelon : 1 600 m 3 en place par jour de 8 heures – distance
de rotation de 500 mètres.
3.5 Utilisation du matériel
3.5.1 Transfert du matériel
Le transfert du matériel grève énormément le coût des ouvrages à
réaliser. Aussi, ne doit-il pas être négligé dans l’estimation des
coûts d’exécution. Les principaux moyens de transport utilisés sont :
- Le porte-char lourd 35 tonnes et plus de charge utile : pour le transport du
matériel lourd (bouteur, compacteur pieds de mouton, pelle hydraulique,
gros chargeur, niveleuse) ;
- Le porte-char léger tracté par camion benne 180 CV, 15 à 25 tonnes : pour
le transport de petit bouteur, petit chargeur, tractopelle, petite pelle
hydraulique, etc.
- Le camion benne 35 tonnes 6x4, pour le transport suivant : gabarits de
chargeur à chenilles, compacteurs pieds de mouton vibrant, petits matériels
de chantier (bétonnière, dumper, compresseur, etc.). 17
Ce principe de transport nécessite toutefois la construction d’un quai de
chargement au dépôt du matériel et d’une rampe en terre sur le chantier.
3.5.2 Coût d’exploitation du matériel
L’utilisateur du matériel doit pouvoir estimer avec un degré de précision
acceptable ce qu’une machine lui coûtera pour un travail donné, dans une région
donnée. Les charges qui rentrent dans l’estimation des frais
d’exploitation sont :
a) Les frais fixes :
a. Amortissement
b. Intérêt, assurance, impôts
b) Les frais variables
a. Combustibles
b. Lubrifiants (huiles et graisse), filtres
c. Pneus
d. Réparation
e. Dépenses spéciales
c) Salaire du conducteur
NB : Il existe des formulaires-types utilisés pour le calcul des frais
d’exploitation

CHAPITRE 4 : MAINTENANCE DU MATERIEL


4.1 Définition de la maintenance
La maintenance est l’ensemble des actions et objets nécessaires pour maintenir
le matériel en condition, en vue de la production.
Les éléments de la maintenance sont :
- L’entretien
- La réparation
4.2 Les différents éléments de l’entretien
L’entretien est un ensemble de petites opérations qu’il faut connaître, ordonner
et exécuter en temps opportun en vue de maintenir le matériel en état
permanent d’utilisation. Les opérations d’entretien sont reparties en trois
groupes :
- L’entretien courant
- L’entretien périodique
- L’entretien préventif
a) L’entretien courant
Ce sont les opérations faites par le chauffeur ou conducteur avec le lot de bord
de son véhicule ou engin. Ces opérations aussi simples qu’elles soient,
sont des plus importantes. Elles consistent à la vérification ou nettoyage
journalier et obligatoire des différents organes tels que : niveau d’eau,
propreté du radiateur, niveau d’huile du moteur, préfiltres, indicateurs
de colmatage des filtres, instruments du tableau de bord, purge des
réservoirs d’air comprimé, vérification de l’état et pression du pneumatique,
état de fonctionnement des feux de signalisation et phares, état d’usure des
lames, dents de scarificateur des engins. Ces opérations étant un préalable
avant la mise en route et le départ en chantier, elles doivent être exécutées
avec sérieux. Le conducteur doit en outre détecter les anomalies de
fonctionnement de la machine. Il devra, suivant la gravité de l’anomalie
constatée, choisir entre deux attitudes :
- Continuer le travail si l’anomalie est mineure. Il devra toutefois apporter une
attention particulière au point considéré afin de vérifier si l’anomalie
constatée ne s’aggrave pas.
- L’anomalie est grave ou qu’elle risque de s’aggraver. Le conducteur
devrait arrêter immédiatement sa machine et rendre compte à son
supérieur hiérarchique qui est seul habilité à décider de la conduite à tenir. La
réparation pourrait être effectuée sur place ou le retour de l’engin à
l’atelier par ses propres moyens ou par transport sur un porte-engin.
LA POUSSIERE EST L’ENNEMI N°1 DU MOTEUR
b) L’entretien périodique
Il consiste à exécuter une série d’opérations périodiques préconisées par
le constructeur.
Exemple : les périodicités pour les vidanges du moteur sont à tous les
3500 ou 5000 km. Ces périodicités peuvent être dressées pour constituer un
plan d’entretien par type de véhicule.
c) L’entretien préventif
C’est l’ensemble des grosses opérations d’entretien à effectuer au
niveau des ateliers et les réglages préconisés par les constructeurs à
des heures de fonctionnement bien déterminées. Ces opérations doivent
obligatoirement être effectuées quand bien même l’engin paraît normal :
c’est l’entretien préventif.
Une cause des fréquences d’immobilisation prolongée du matériel sur les
chantiers, c’est l’absence de l’entretien préventif.
Conclusion :
Le but de l’entretien s’il est respecté et suivi, vise à :
i. Eviter les pannes prolongées
ii. Prévenir les réparations couteuses
iii. Maintenir le matériel en état permanent d’utilisation
iv. Prolonger la durée de vie du matériel
v. Minimiser le prix de revient horaire.
Un entretien respecté et suivi engendre des économies à l’entreprise !

CHAPITRE 5 : FICHES TECHNIQUES DE QUELQUES MATERIELS


5.1 Le Bulldozer ou Bouteur
5.1.1 Description et fonctionnement
Le Bulldozer est un engin d’excavation et de refoulement qui se compose
d’un tracteur sur chenilles ou sur pneus, muni à l’avant d’une lame horizontale
perpendiculaire à l’axe longitudinal du tracteur (sens de la marche). La
lame est fixée au châssis par deux forts longerons autorisant un mouvement de
montée et de descente commandé par vérins hydrauliques.
- L’angle d’attaque de la lame est réglé par un vérin d’inclinaison ;
- Le levage de la lame est assuré par deux vérins fixés au châssis à
l’avant du tracteur ;
La lame peut avoir différentes formes selon les travaux : droite, concave,
en U, …
Le Bulldozer est un engin très puisant. C’est aussi un engin de transport
médiocre du fait des pertes latérales de matériaux.
Selon les déplacements de la lame, on a un bulldozer, un angledozer,
un tiltdozer ou un tipdozer :
- Bulldozer : la lame est perpendiculaire à l’axe longitudinal de l’engin ;
- Angledozer : la lame est inclinée dans le plan horizontal par rapport à
l’axe longitudinal du tracteur (la lame est orientée obliquement à l’axe de
la marche) ; la terre est alors repoussée sur un seul côté.
- Tiltdozer : la lame est inclinée dans le plan vertical par rapport à l’axe
longitudinal de l’engin ; pratique pour le travail à flanc de coteau, sur les fossés
en V.
- Tipdozer : la lame peut pivoter autour de son axe horizontal pour faire varier
l’angle de coupe.
On peut avoir les fonctions de bulldozer, angledozer, tiltdozer et tipdozer
sur un même engin à l’aide d’un équipement hydraulique.
5.1.2 Utilisation
Le bulldozer permet les travaux de:
- Transport jusqu’à 50 m 21
- Défrichage, déboisement, dessouchage
- Refoulement de terre, de roches désagrégées
- Exécution d’un profil
- Construction de remblai sur plaine et creusement de fossé
- Excavation en ligne droite, d’étalement en couches et de
compactage superficiel, de remblayage ;
- Mise au tas
- Remorquage de force
a) Les services d’entretien routier utilisent les bouteurs
essentiellement au débroussaillement et au décapage des emprunts ainsi
qu’au foisonnement des matériaux ;
b) Le modèle angledozer est recommandé pour le foisonnement des emprunts ;
c) Le tiltdozer facilite la découverte des emprunts.
5.1.3 Performances
Les performances du bulldozer dépendent de celles du tracteur :
- Volume refoulé par passe : 1 à 3 mètres cubes
- Largeur de la lame : 2,30 à 4,50 m
N.B. il existe d’autres types de bulldozers (spécialisés) :
 Le clearing dozer : destiné au débroussaillement et au
déboisement ; sa lame est spécialement lourde, munie de dents
amovibles.
 Le threecutter : prévu pour le débroussaillement léger ; il enlève les
broussailles et les rejette sur les côtés.
 Le stumper : genre de pic court et trapu monté comme un bulldozer
à l’avant et très près du tracteur ; il sert essentiellement au déracinement
des arbres et des souches.
 Le bull claim shovel : utilisé pour la manipulation et l’enterrement des
ordures ménagères et des déchets. C’est un bulldozer normal, sur
la lame duquel vient se rabattre un tablier dont la 22commande est
effectuée par vérins hydrauliques. Les matériaux refoulés par la lame
sont accumulés en quantité suffisante et sont maintenus dans cette
position par le tablier abaissé. On relève ensuite l’ensemble lame-
tablier avec son contenu. Le tracteur se rend au point de déversement et
libère sa charge à la fosse.
 Le pushdozer : bulldozer ou angledozer dont la lame a été remplacée
par un tampon galbé. C’est un tracteur destiné à pousser d’autres
engins, des scrapers notamment.
Un bulldozer à chenilles peut évoluer efficacement sur une distance n’excédant
pas 100 m. Monté sur pneus, cet engin est efficace sur 150 à 200 m.
Equipement annexe : ripper porté arrière, commandé
hydrauliquement, 1 à 3 dents, embouts interchangeables. Le ripper est utilisé
pour le défonçage et le décapage des cuirasses.
5.1.4 Caractéristiques des bouteurs
a) Bouteur 120 HP : lame universelle ; équipé de vérin d’inclinaison,
de lame et ripper 3 dents ; capacité de la lame = 3 m3 ; rendement horaire
au gerbage sur distance de refoulement de 60 m = 100 m3 .
b) Bouteur 155 HP : lame universelle ; équipé de vérin
d’inclinaison, de lame et ripper 3 dents ; capacité de la lame = 3 m3;
rendement horaire au gerbage sur distance de refoulement de 60 m = 170 m3.
c) Bouteur 165 HP : lame universelle ; équipé de vérin
d’inclinaison, de lame et ripper 3 dents ; capacité de la lame = 4 m3;
rendement horaire au gerbage sur distance de refoulement de 60 m = 250 m3.
d) Bouteur 335 : lame universelle ; équipé de vérin d’inclinaison,
de lame et ripper 1 ou 3 dents ; capacité de la lame = 13,8 m 3 ; rendement
horaire au gerbage sur distance de refoulement de 60 m = 500 m3.
5.1.5 Quelques modèles de bulldozers
- Modèle D4 : puissance de 48 CV environ
- Modèle D6 : puissance de 75 CV environ
- Modèle D7 : puissance de 90 CV environ
- Modèle D8 : puissance de 140 CV environ

5.2 La chargeuse
5.2.1 Description et fonctionnement
C’est un engin qui est sur pneus ou sur chenilles. Les chargeuses à
chenilles sont utilisées sur des terrains ou les conditions du sol sont
très mauvaises. Les chargeuses sur pneus sont employées de plus en plus à
cause de leur grande mobilité (rapidité de manœuvre, plus grande facilité
de déplacement).
La chargeuse se compose d’un tracteur équipé d’un godet ou benne
relevable au moyen de deux bras latéraux articulés. Le godet est
basculant. La commande du levage et du basculement du godet est
hydraulique.
La chargeuse est l’engin de chargement le plus couramment utilisé.
Exemples de types de chargeuses :
- chargeuse sur pneus :
 chargeur 105 HP : godet de 1,5 m3 , hauteur de déversement
supérieur à 2,4m ;
 chargeur 125 HP : godet de 2,0 m3 , hauteur de déversement
supérieur à 2,6m ;
- chargeuse à chaînes:
o chargeur 110 HP : godet de 1,5 m 3 , hauteur de déversement supérieur
à 2,8m ; Les chargeuses font la même fonction que les pelles mécaniques.
5.2.2 Utilisation
La chargeuse est utilisée pour :
- Le chargement de tous matériaux
- L’excavation en plat de matériaux meubles ou désagrégés
- L’excavation en butte de matériaux tendres
- L’épandage et le nivellement de matériaux routiers 26
5.2.3 Performances
- Puissance : de 60 à 800 CV
- Hauteur d’élévation du godet : jusqu’à 5m
- Capacité du godet : 3 à 7 m3; varie suivant la densité du matériau à charger.
La capacité du godet doit être adaptée à celle du camion. Si elle est trop faible,
les temps morts diminuent le rendement. Si elle est trop importante, la
suspension du camion souffre exagérément au chargement.
Une règle couramment admise veut que le chargement s’effectue avec le
contenu de 3 à 5 godets.
Chaque engin peut être équipé de godets adaptés à des matériaux
de différentes natures. Les godets doivent être pourvus de dents que l’on
remplace lorsqu’elles sont usées.
Remarque :
Les chargeuses-pelleteuses :
Certains constructeurs fabriquent des chargeuses munies à l’arrière de petites
pelles rétro. Ce sont des Backhoe-loaders. Engins de chargement polyvalents,
ils sont particulièrement bien adaptés aux travaux
d’assainissement, d’aménagements hydro-agricoles et d’entretien
d’ouvrages hydrauliques.
Chargeuses-pelleteuse de 75 HP :
• godet chargeur de 750 litres ;
• godet pelle rétro de 250 litres. 27
5.3 La niveleuse ou grader
5.3.1 Description et fonctionnement
La niveleuse est un engin utilisé pour les terrassements légers. Elle est
soit tractée, et on l’appelle GRADER, soit automotrice, et on l’appelle
MOTORGRADER. Cette dernière est beaucoup plus utilisée. La niveleuse
comporte un châssis sur 4 à 6 roues à pneus au centre duquel est fixée une
lame mobile. Cette lame peut prendre les positions les plus diverses :
- par pivotement dans le plan horizontal, en formant un angle de 0 à
180°c, de chaque côté de l’axe longitudinal du châssis ;
- par pivotement dans le plan vertical, ou elle peut être fixée à n’importe
quelle inclinaison, jusqu’à la perpendiculaire au sol (90°), sur le côté de
l’engin.
- Elle peut être descendue ou relevée ;
- Elle peut être déplacée latéralement ;
- Elle peut être inclinée pour faire varier l’angle d’attaque.
Pour les petits engins, la lame est généralement commandée à la main,
par l’intermédiaire de volants.
Pour les modèles plus lourds, les opérations sont commandées par des
manettes (vérins).
La niveleuse peut avoir des équipements auxiliaires :
- on peut mettre en arrière un système à dents (Rippers) ou un rouleau
compacteur pour damer le terrain.
- On peut également placer en avant une lame frontale ou un
scarificateur.
5.3.2 Utilisation
La niveleuse est un engin souple et polyvalent. Toutefois, elle ne peut
faire des travaux aussi rudes que le bulldozer. Appelé aussi profileur,
c’est l’engin de base pour les travaux d’entretien des routes. La niveleuse
convient très bien aux travaux de précision. Elle permet d’exécuter : - le
nivellement ou profilage (environ 4,5 km/heure) : aplanissement, épandage
des matériaux, réglage final ;
- le creusement de fossé en V (environ 2,5 km/heure)
- l’entretien des routes et des pistes (reprofilage, rechargement, …)
- le déplacement de la terre (environ 3,2 km/h) : étalage, planage, …
- le débroussaillage
- le talutage
- le creusement de canal à fond plat, à profil triangulaire : construction de
petits canaux d’irrigation secondaires en plaine
- le nettoyage des accotements
- scarification de matériaux
- le curage des fossés de routes
- malaxage et mise en place des matériaux
- le remblayage.
5.3.3 Performances
- puissance : 50 à plus de 200 CV
- capacité du réservoir : 200 à 370 litres
- vitesse de déplacement : 0 à 35 km / heure
- longueur de la lame : 3 à 4,20 mètre ; la plus courante est de l’ordre de 3,60
à 3,80 m ; la durée de la lame est de 200 à 400 heures
- poids total : 6 à 13 tonnes.
5.4 Le compacteur
5.4.1 Description et fonctionnement
Le compacteur est un engin lourd qui tasse la terre sous lui grâce à
un ou plusieurs rouleaux en fonte ou plusieurs lignes de pneumatiques.
Ce tassement donne au sol une plus grande compacité. Le compactage
permet de réduire au minimum tout mouvement ultérieur de la surface
(tassement ou gonflement), et d’obtenir une résistance plus élevée pour les
fondations.
Le compactage peut se faire par vibration ou par roulage.
Les engins de compactage sont classés en trois catégories en fonction du mode
de transmission de l’énergie de compactage :
- les engins statiques
- les engins vibrants
- les engins à choc.
5.4.1.1 Les engins statiques
Ce sont des engins qui agissent par leur propre poids pour
compacter. Ils sont soit tractés, soit automoteurs.
a) les rouleaux à cylindres lisses
Ils sont toujours très employés. Les bandages en acier sont disposés
en tricycle, avec recouvrement d’une voie sur l’autre d’environ 10 cm.
Ces rouleaux qui sont tractés ont de la peine à monter sur un remblai de quelque
hauteur. Leur effet de tassement s’exerce de haut en bas. Les cylindres
rigides présentent le désavantage de provoquer un bourrelet mouvant
devant eux, lorsque le soubassement n’est pas rigide. Ils ont tendance à
accentuer les ondulations de la surface remblayée.
b) Les rouleaux à pieds de mouton
Ces appareils dameurs sont constitués par un ou plusieurs cylindres
compresseurs montés à l’intérieur d’un cadre commun ou de plusieurs cadres
attelés les uns aux autres. L’attelage est remorqué par un tracteur à chenilles.
Les rouleaux sont vides, mais peuvent être remplis d’eau ou de sable
pour augmenter le poids. La périphérie des cylindres est munie de pilons ou
fouloirs de 18 à 23 cm de longueur, disposés en quinconce. L’appellation « pieds
de mouton » provient de la similitude de l’effet des pilons avec celui du
piétinement du sol par de nombreux moutons.
Les pieds de moutons s’exercent de bas en haut, donc par compression
ascendante. Les pilons du cylindre dameur commencent par comprimer la
couche qui se trouve à 20 ou 25 cm au-dessus de la surface du sol. La
compression s’opère jusqu’à ce que cette couche ait atteint une dureté
suffisante pour résister à la compression des pilons. La compression des
couches supérieures s’appuie alors sur une couche solide.
S’ils assurent un très bon compactage en profondeur, les pieds de moutons
sont inutilisables pour le compactage superficiel. On peut cependant
utiliser un système de pieds de moutons amovibles.
c) Les rouleaux à pneus
Le compactage est assuré par des rangées de pneus. Ils sont soit tractés,
soit automoteurs. La pression exercée par un compacteur à pneus sur le sol
dépend de la pression de gonflage des pneus et du poids de l’ensemble.
Tous les tracteurs à pneus sont stables, soit avec des dalles, soit avec des
coffres à lest. Contrairement aux pieds de mouton, les derniers centimètres de
la couche supérieure sont bien compactés avec les rouleaux à, pneus.
Les roues avant sont décalées par rapport aux roues arrière afin que leurs
traces réciproques soient intercalées. La vitesse d’opération est de 16 à
24 km/h. Les roues à pneus sont efficaces sur terrain sableux et argileux.
5.4.1.2 Les engins vibrants
Pour améliorer le compactage des remblais, on a imaginé de faire
vibrer les rouleaux (ce qui augmente la densité apparente du sol). A côté du
moteur de l’engin, il y a un petit moteur à balourd qui provoque la vibration.
La fréquence de vibration est assez grande (22 à 60 hz). Ils sont souvent
automoteurs à tandem.
Ils conviennent pour les matériaux sableux et argileux. Avec les engins
de vibration, on ne doit pas insister sur l’opération, sinon on détruit le
compactage.
Il y a aussi les petits engins vibrants manuels.
5.4.1.3 Les engins à choc
Le damage du remblais peut se faire à la grenouille. La grenouille
est une sorte de tronc de cône à l’intérieur duquel se meut un piston
actionné par l’explosion commandée d’un mélange carburé (essence). La
machine saute à la manière d’une grenouille quand l’opérateur appuie sur la
manette. L’engin est dirigé à l’aide d’un cadre levier articulé.
- la machine standard pèse environ 500 kg
- sa hauteur est d’environ 1 m
- son diamètre à la base est d’environ 0,65 m
- elle saute à 30 cm de haut et avance de 13 cm par bond
- elle peut faire 50 sauts à la minute et damer plus de 200 m 2 à l’heure
- on peut compacter des épaisseurs de 30 à 75 cm de sol.
5.4.2 Utilisation
L’utilisation du compacteur dépendra des résultats donnés par l’essai
Proctor du terrain. Le compactage sera fait par couche, et chaque couche
sera avant compactage soit humidifiée, soit exposée à l’air suivant la teneur en
eau. Les terres seront régalées au bulldozer ou à la niveleuse, sur une
épaisseur variant suivant le type de compacteur dont on dispose.
- pieds de mouton : e = 25 cm en 15 passes
- rouleaux à pneus 15 T : e = 10 cm en 6 passes
- rouleaux à pneus 50 T : e = 30 cm en 6 passes
- rouleaux à pneus 50 T : e = 50 cm en 10 passes
On a souvent intérêt à augmenter plutôt le nombre de passes que le calibre de
l’engin.
Le type de compacteur sera choisi également en fonction de la
granulométrie du sol :
- cylindres vibrants : sols granulaires ou rocheux
- pieds de mouton : sols plastiques un peu pauvres en eau, argile,
revêtements de chaussée - pneus : argile, revêtement de chaussée
- cylindres lisses : tous terrains, surtout graviers et concassés, sauf sols
sableux ou terreux.
5.4.3 Performances
Les rouleaux vibrants ont une largeur de travail variant
généralement de 1m à 3m, et le poids de 3 à 20 tonnes.
Les compacteurs à pneus ont une largeur de travail variant de
1,70m à 3m, et le poids opérationnel de 15 à 35 tonnes.
5.5 La pelle hydraulique
5.5.1 Description et fonctionnement
La pelle est un engin de terrassement qui travaille en station. Elle est aussi
appelée pelle mécanique, ou excavateur pour chargement stationnaire. Elle est
soit :
 portée (sur camion, wagon, …)
 automotrice sur chenilles, pneus ou rail
 à poste fixe sur socle.
On peut adapter plusieurs équipements sur une pelle : crochet,
marteau-piqueur, grue, … C’est pourquoi on dit qu’elle est l’engin universel de
terrassement.
La pelle se compose d’un châssis (qui peut être automoteur sur chenilles
ou sur pneus). Sur ce châssis est monté un bras articulé, actionné
par des vérins, à l’extrémité duquel peuvent être fixés différents types
d’équipements pour le terrassement.
La pelle ne sert pas à transporter le matériau excavé. On utilise, autant
que possible, du matériel sur pneus, car plus rapide et plus maniable.
Les pelles sont montées en « tout hydraulique », c’est-à-dire que les
mouvements de la pelle (articulation de bras, rotation, déplacement de
l’ensemble) sont commandés soit par des vérins, soit par des moteurs
hydrauliques. C’est pourquoi on les appelle aussi pelles hydrauliques.
5.5.2 Utilisation
La pelle est prévue pour plusieurs types de travaux :
 en butte
 en rétro
 en dragline
 en benne preneuse
 avec équipements divers 36
5.5.2.1 la pelle en butte
La pelle est dite en butte lorsque son godet est disposé l’ouverture vers le
haut. Dans ce cas, la pelle travaille en dessus (chargement du bas vers
le haut). La pelle en butte permet :
- L’excavation des parois verticales
- La mise au tas et le chargement sur un moyen de transport
- Le nivellement et le décapage
- L’excavation de fondations
- L’excavation de tranchées peu profondes
- Le travail en déblai
5.5.2.2 La pelle en rétro (ou rétrocaveuse, ou pelle en fouille)
La pelle est dite en rétro lorsque son godet est disposé l’ouverture vers le bas.
La pelle est retournée vers la cabine, et le chargement se fait en poussant la
pelle vers le bas (vers la cabine). C’est un équipement réservé aux pelles
de faible et moyenne capacité. L’équipement rétro permet ;
- L’excavation de matériau au-dessous de l’aire d’assise de la pelle, le travail
pouvant s’effectuer sous l’eau.
- Le creusement de tranchée étroite
- Le creusement de canal (assainissement, irrigation)
- Le curage de fossé
- L’excavation de fondations
- Le travail de démolition
- Le chargement sur moyen de transport
Il est possible de monter différents types de godets rétro :
 godet classique pour tranchée
 godet large pour curage
 godet trapézoïdal pour creusement de canaux 37
La pelle hydraulique rétro est donc très utilisée pour les travaux d’A.E.P.,
d’assainissement, de barrages ou d’aménagements hydroagricoles.
5.5.2.3 La pelle en dragline (ou pelle excavatrice à benne traînante)
Elle est utilisée dans les zones inaccessibles. On lance le godet à l’aide
d’un câble (à près de 80m). L’équipement dragline permet :
- l’extraction de matériau au-dessous de l’aire d’assise de la pelle, qu’il soit
à sec ou sous l’eau.
- Le profilage et le nettoyage de fossés et de tranchées larges
- L’édification de talus ou de digues
- La formation de stock au sol
- Le chargement sur matériel de transport
La pelle en dragline convient spécialement à l’extraction dans les carrières à
ballastes, gravier, sable. Mais elle ne peut extraire que les matériaux meubles,
terres, sables ou roches désagrégées.
5.5.2.4 La pelle en benne preneuse
La benne preneuse est constituée de deux coquilles, en général
cylindriques, qui peuvent tourner autour de l’axe transversal. Des tirants,
actionnés par un vérin, commandent l’ouverture et la fermeture de la
benne. L’équipement en benne preneuse permet :
- La manutention de matériaux : chargements, déchargements, stockage, …
- Le creusement de puits, de fondations de pieux, de piles de ponts, …
- Le creusement de tranchées, de fossés larges ou étroits.
- Les fouilles te extraction à sec ou sous l’eau.
5.5.2.5 Autres équipements des pelles en dragline et en benne preneuse :
- équipement en grue
- équipement drop-ball ou masse tombante 38
- équipement sonnette
5.5.3 Performances
- poids : 10 à 15 T
- longueur de flèche maxima : 8m
- capacité © et largeur (l) maximum godet :
- godet rétro classique : C= 300 à 600 lL= 1m
- godet curage : C= 300 à 800 lL= 1,70m
La capacité du godet est comprise entre 150 et 1500 litres.
- puissance : 60 à 140 HP
 pelle de 70 H.P. : godet de 700 l
 pelle de 125 H.P. : godet de 1 200 l
On prévoira des engins de transport du déblai créé, d’une capacité
allant de 3 à 6 fois celle de la pelle. 39
5.6 Le scraper
5.6.1 Description et fonctionnement
Le scraper est un engin remorqué (par un tracteur) et se compose
d’une benne sur pneus munie à sa partie inférieure d’une lame racleuse
dans le sens de la marche.
C’est la profondeur à laquelle on descend la lame qui détermine l’épaisseur
de la coupe. L’épaisseur de la couche enlevée peut être maintenue
constante.
La lame peut donc se lever et se baisser.
Le scraper est muni d’un tablier oscillant pour l’obturation de la
benne, et d’un éjecteur mobile ou oscillant pour le vidage de la benne.
Certains scrapers sont munis d’élévateur, ce qui facilite le remplissage de la
benne. C’est l’avancement de la machine qui fait monter la terre dans
la benne.
Le déversement est opéré sans qu’on arrête le tracteur, ce qui représente
un gain de temps appréciable.
Le scraper peut être automoteur ; il prend alors le nom de
motorscraper.
Les commandes sont généralement par câbles pour les scrapers tractés.
Elles sont par câbles, par vérins hydrauliques ou par moteur
électrique pour les motorscrapers.
5.6.2 Utilisation
Le scraper est un engin qui sert à l’extraction de la terre, à son
chargement et à son déversement. Avec cet engin, on peut faire le travail du
bulldozer, du chargeur, du camion de transporteur. Les limites d’emploi
des scrapers sont les suivantes :
- scraper à chenilles : 30 à 300 m
- scraper à pneus : 300 à 2000 m 40
5.6.3 Performances
- puissance : peut dépasser 300 CV
 scraper de 330 HP : capacité de benne= 15m 3
 scraper élévateur de 250HP : capacité de benne = 12m 3
- volume des bacs : 5 à 40m 3 (5 à 20m 3 pour scraper tracté ; 5 à 40m 3
pour motorscraper)
- vitesse maximale : environ 60km/h
- largeur de coupe : environ 3m
Les scrapers peuvent transporter jusqu’à 2000m 3 de terre par jour.
- pour un tracteur à chenilles : 0,5m 3 /cheval/h pour une distance de 300m
;
- pour un tracteur à pneus : 0,3m 3 /cheval/h pour une distance de 900m ;

5.7 Les engins de transport


Au titre des engins de transport, on étudiera tour à tour :
- la brouette
- le dumper
- le camion benne
5.7.1 La brouette
a) description et fonctionnement
C’est un engin de transport en bois ou métallique, avec pneumatiques.
La brouette est intéressante si les distances de transport ne sont pas trop
grandes et si la main-d’œuvre n’est pas coûteuse.
b) performances
- Limite d’utilisation : 30m
- Capacité d’une brouette : 50 à 85 litres
- Vitesse : 2 à 3km / h
- Rendement horaire : 0,06 à 0,12 T / km
5.7.2 Le dumper
a) description et fonctionnement
Le dumper est un camion à benne basculante et à faible rayon de braquage. Le
poste de conduite est pivotable.
b) Utilisation
Les dumpers sont précieux dans les tranchées étroites et les souterrains. C’est
un excellent grimpeur de côtes.
c) Performances
- Capacité : 1 à 20m3
- Vitesse : 0 à 25km / h
- Rayon d’action : quelques km
- Rendement horaire : 100 T/km pour 5m 35.7.3 Le camion benne
a) description et fonctionnement
Le camion benne est à 4 ou 6 roues motrices. Le vidage de la
benne se fait en général par basculement arrière ou latéral, à l’aide de
vérins hydrauliques. La benne est métallique. Le déversement s’effectue
le plus souvent par l’arrière, avec l’inconvénient de donner des tas de matériau
difficiles à régaler. Cependant, un chauffeur adroit peut avancer lentement
pendant que le vidage se fait pour faciliter le réglage des matériaux.
On peut trouver en variante le camion à benne amovible dit « multibenne
» : la benne est constituée par une caisse qui peut être enlevée et remontée sur
le châssis à l’aide de deux bras pivotant hydrauliquement.
Le même camion apporte une benne vide qui est laissée pour chargement, et
remporte une benne pleine. Ce procédé présente l’avantage de ne pas
immobiliser le véhicule pendant le chargement. La multibenne est
beaucoup utilisée pour le ramassage des ordures.
b) utilisation
Les camions bennes sont utilisés pour le transport des déblais, de sable,
de pierres cassées. Le camion benne a l’avantage de la capacité et de la vitesse.
Il s’accommode de rampes atteignant 10 à 12%.
c) performances
- capacité de la benne : 0,8 à 25m 3 (généralement de 5 à 7m3)
- puissance : 25 à 400 cv (généralement de 150 à 230 cv)
- vitesse maximale : 70 km/h
- en charge :
i. 1/3 de la charge sur essieu AV
ii. 2/3 de la charge sur essieu AR
NB : Des petits tombereaux peuvent être utilisés pour les travaux d’ouvrages
d’art. Il s’agit de bennes susceptibles de basculer autour d’un axe excentré, de
telle sorte que le déchargement s’effectue sans l’aide de vérins. Ils ne
sont pas adaptés aux déplacements à grande distance.
5.8 Autres matériels de chantiers de construction
Dans ce chapitre, il sera essentiellement question de la grue et de la bétonnière.
5.5.1 La grue
On distingue deux types de grue :
- la grue sur porteur, dérivée de la pelle
- la grue à tour, en général fixe
5.8.1.1 description et fonctionnement
a) la grue sur porteur
Elle se compose d’un châssis porteur, d’une plateforme tournante
reliée au châssis par une couronne d’orientation, et d’un équipement en
grue.
- le châssis porteur est en profilé soudé. Il est automoteur, monté sur
chenilles ou sur pneus.
- La couronne d’orientation, roue dentée sur laquelle tourne la plateforme,
encaisse les efforts dus à la charge, même en cours de rotation.
- La plateforme tournante reçoit l’ensemble des organes moteurs et des
commandes ;
- L’équipement en grue peut être fixe ou mobile.
b) la grue à tour
Une grue à tour se compose d’un socle lesté qui supporte une tour métallique
en treillis à tubes ou à cornières. A la partie supérieure de la tour,
une flèche métallique solidaire de la tour forme un chemin de roulement
horizontal sur lequel peut se déplacer un chariot. Le levage de la charge se fait
à partir de ce chariot mobile. Un contrepoids équilibre le poids de la
flèche et de la charge. Le socle lesté de dalles de béton peut être soit fixe, soit
roulant sur galets ou sur portiques.
- la tour comprend deux parties :
. La base solidaire du socle, que l’on monte par coulissement central ou
télescopage. Les rallonges de fût sont composées de 45 quatre panneaux
démontables. Un vérin assure la montée de l’ensemble.
. Une partie tournante solidaire de la flèche et dans laquelle sont installés
les organes de commande et d’entraînement : cabine, treuil.
Une couronne à galets assure le lien entre les deux parties de la tour.
Elle est entraînée par un moteur électrique à démarrage et arrêt très
progressif.
- la flèche est constituée d’éléments standards que l’on assemble par boulons
et broches ;
- le chariot est tracté par un câble s’enroulant sur le tambour d’un treuil placé
en pied de flèche.
Remarque :
a) Tous les entraînements se font avec des moteurs électriques. Il faut
donc prévoir en même temps que la grue une source d’énergie électrique
à proximité (groupe, réseau).
b) La grue est un engin assez délicat à cause de son moment de renversement.
Il y a alors des prescriptions strictes à respecter :
- vitesse de levée
- vitesse de translation
- variation de la portée
- vitesse de rotation
5.8.1.2 Utilisation
a) la grue sur porteur
C’est un engin de levage intéressant, compte tenu de sa mobilité, de son faible
encombrement et de sa souplesse d’utilisation. Par contre son emploi reste
délicat de par son assiette au sol assez limitée, ce qui restreint la vitesse de
manœuvre et la charge admissible.
b) Les grues à tour
Elles sont indispensables pour tous les chantiers de construction en
élévation : bâtiments de plus d’un étage, châteaux d’eau, ponts, … Elles
servent au hissage des bennes à béton, des éléments préfabriqués, des
fermes métalliques, à la manutention des matériaux en vrac, …
Connaissant la hauteur maximale de l’édifice prévu, on déduit la hauteur
convenable de la tour de grue. On prévoit une hauteur de flèche et
un positionnement du socle de la grue qui permettent de couvrir toute
la surface du chantier. Si la grue est posée sur rails, le champ d’action
est considérablement augmenté.
Le problème posé par la grue est celui de sa stabilité. On utilise des contrepoids
sur la flèche et sur le socle. L’action du vent est très importante, et les
constructeurs dénient en général toute responsabilité dans les cas de
fonctionnement sous un vent fort (vitesse supérieure à 70 km/h).
Les caractéristiques de travail d’une grue sont :
- la charge de levage
- la portée
- la vitesse de levage.
On désigne normalement une grue par sa charge de levage à portée
maximum (par exemple : 5T à 12m). Le produit charge x portée s’appelle
couple de renversement. Il s’exprime en tonnes-mètres et doit rester
approximativement constant.
5.8.1.3 Performances
a) la grue sur porteur
- portée : 10 à 35m
- hauteur de flèche : peut atteindre 64m
- charge : dépend de la portée ; portée x charge = constante
- vitesse de levage : jusqu’à 60m / mn
- vitesse de rotation : jusqu’à 4trs / mn
b) la grue à tour
- hauteur sous crochet : 11m à 70m
- couple de renversement : de 350 kg à 11m, jusqu’à 2,5T à 45m.
- vitesse maximale de levage : de 30m / mn à 108m / mn. 47
5.8.2 La bétonnière
5.8.2.1 Description et fonctionnement
C’est un appareil qui sert à faire du béton, en évitant la confection à même le
sol. Le malaxage est assuré par une cuve tournante dans laquelle des palettes
reprennent le mélange au cours de la rotation. On distingue 2 types de
bétonnière :
a) Les bétonnières à tambour basculant (petites unités). Le tambour n’est
ouvert que d’un côté e tourne toujours dans le même sens. On charge les
agrégats et le ciment en penchant le tambour d’un côté (commande à main). On
redresse pour laisser s’opérer le malaxage, puis on bascule de l’autre côté pour
vidanger le béton.
b) Les bétonnières à tambour horizontal (grandes unités). Le tambour est
ouvert des 2 côtés, reste dans un axe horizontal, mais peut tourner dans les
deux sens. On charge le ciment et les agrégats par l’un des orifices.
Des palettes malaxent le mélange dans un sens déterminé. Si on inverse la
rotation, des palettes amènent progressivement le béton jusqu’à la gueule
de vidange du béton.
Le fonctionnement des bétonnières est assuré par un moteur à essence
ou électrique.
Le chargement d’une bétonnière peut se faire à la pelle, le nombre
de pelletées de chaque constituant du mélange étant proportionnel au
dosage imposé.
Pour éviter les pertes, les bétonnières sont en général munies d’un
chargeur à benne dont le volume correspond à une gâchée et qui se
vidange dans la cuve, de façon à ne laisser aucun dépôt dans la benne.
Les bétonnières sont en principe sur pneus, ce qui permet un déplacement
aisé et rapide sur chantier et sur route.
5.8.2.2 Utilisation
La notion importante dans une bétonnière est la quantité de béton compacté
qu’elle peut fournir dans un temps donné. Le temps de malaxage est constant
(1 à 2mn). L’emplacement de la bétonnière doit être étudié :
proche des réserves agrégats, près du chantier.
5.8.2.3 Performances
a) bétonnière à tambour basculant
a. capacité : 120 à 580 L de mélange
b. production horaire : 20 à 30 gâchées à l’heure.
b) Bétonnière à tambour horizontal
a. capacité : 500 à 1500 L de mélange
b. production horaire : 30 à 35 gâchées à l’heure
Remarque :
- le béton malaxé est contracté d’environ 25%
- le béton mis en place est tassé d’environ 7% à cause de la
vibration.
5.8.2.4 Matériels annexes des bétonnières
Il s’agit entre autres de : la centrale à béton, la bétonnière portée, la benne à
béton, la pompe à béton, le vibreur à béton.
a) la centrale à béton : c’est une installation fixe composée d’une grosse
bétonnière, d’un silo à ciment, des compartiments destinés à recevoir les
granulats. Les opérations de dosage sont réalisées
automatiquement dans une trémie. Une dragline ou un scraper automatique
assure le chargement des agrégats.
La centrale à béton n’est intéressante que pour les très gros chantiers.
Capacité de production : 8 à 25 m3/ h.
b) bétonnière portée ou camion toupie : quand la distance entre la centrale
à béton et le chantier est importante, on transporte le béton peu humidifié dans
une bétonnière sur un camion. Cette bétonnière tourne pendant tout le trajet,
ce qui évite la prise du béton.
Capacité de ces engins : 6 à 10 m3
c) benne à béton : cette benne sert à hisser le béton à la hauteur de la
construction. Elles sont soit basculantes, soit à fond ouvrant. La benne doit être
assez grande pour recevoir une gâchée complète. La bétonnière se déverse
directement dans la benne qui est accrochée à une grue.
d) Pompe à béton : une pompe à béton est un appareil qui, soit à l’aide d’un
piston, soit en comprimant une membrane en caoutchouc, propulse le béton
liquide dans une conduite.
C’est un moyen intéressant de transport du béton, si l’on a besoin de
béton sous pression.
e) Vibreur à béton : une fois le béton mis en place dans les coffrages, il doit
être tassé pour bien remplir les vides. On peut pilonner à la main ou procéder
par vibration. Il y a 3 types de vibration :
a. Vibration des coffrages : on pose des vibrateurs pneumatiques sur les
coffrages qui transmettent la vibration au béton.
b. Vibration de surface : ce sont des plateaux vibrants que l’on déplace
sur la surface du béton.
c. Pervibration : c’est le type de vibration le plus employé, car la
vibration du béton est la plus complète. Le pervibrateur se compose d’un
tube à l’intérieur duquel un arbre excentré tourne à grande vitesse. Ces
appareils fonctionnent à l’air comprimé ou à l’électricité.

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