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COURS DE MATERIAUX ET MATERIELS DE TERRASSEMENT

MASTER II GENIE CIVIL, ROUTES ET RESEAUX ROUTIERS

Expert du cours : OUEDRAOGO Gervais Anastase Tindobila

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I°) GENERALITES
I-1. Objectifs du cours
Le cours se fixe pour objectifs de permettre aux apprenants de :

 Se familiariser avec la gamme de matériels de terrassement :


 Connaître le domaine d’application de chaque type d’engins ;
 Pouvoir opérer des choix judicieux pour l’exécution des travaux de terrassement ;
 Opérer des choix judicieux d’investissement en équipements et matériels de terrassement.
 S’approprier des opérations d’entretien et de maintenance préventives du matériel mis à
disposition ;
 Connaître les types de matériaux constitutifs du sol, et leurs domaines d’application.

I-2. Le terrassement
1. Définition :

Le terrassement est l’ensemble des opérations et travaux effectués pour la mise en œuvre du
matériau terre. En Génie Civil, les travaux de terrassement constituent l’ensemble des travaux
de déblai et de remblai.

2. Les matériels de terrassement.

C’est l’ensemble des matériels servant à effectuer les travaux de terrassement. Ils vont du petit
matériel à main ou gros engins de TP ou de Mines.
Exemple : la brouette, le moto-basculeur, le camion benne, camion articlé, camion minier
(Projection vidéo matériels de mines CAT)

Remarque : pour ce cours nous prendrons les exemples sur les engins de la marque
CATERPILLAR, les principes étant les mêmes pour les autres marques.

Documents à consulter : Matériels et Méthodes édition 42 (MM 42) ; catalogue de spécification


(spécalog)

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I-3. Les caractéristiques essentielles d’un engin de terrassement

1. La technologie d’un engin de terrassement

Un engin de terrassement est avant tout un véhicule doté des quatre (4) composants essentiels
que sont : le moteur, la transmission, l’hydraulique et l’électricité.

 Le Moteur :

Les engins sont généralement équipés de moteurs thermiques diesel à quatre temps (Admission,
Compression, détente, échappement). Ces moteurs souvent refroidis par un liquide de
refroidissement ou par air. Le moteur diesel se caractérise par :
- Sa robustesse
- Son bon rendement énergétique
- Sa fiabilité
- Sa résistance à l’incendie et à l’explosion.
Quelques engins sont parfois dotés de moteurs électriques (cas de pelles hydrauliques minières ou
de carrières).
Le moteur a pour but de transformer l’énergie thermique ou électrique en énergie mécanique qui
sera exploitée par d’autres composants et équipements.
La puissance mécanique d’un moteur = Couple moteur X Vitesse de rotation

1 Turbocompresseur
2 Refroidisseur d’admission
3 Circuit d’injection directe haute pression
4 Chemises de cylindre refroidies par eau sur toute leur
longueur
5 Pistons refroidis par jets et conduits d’huile
6 Refroidisseur d’huile

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 La transmission :

C’est l’ensemble des équipements qui transmettent l‘énergie mécanique sous forme mouvement
aux différents composants pour permettre le déplacement de l’engin (boite de vitesse, l’arbre de
transmission, commandes finales ou les roues).

 L’hydraulique

C’est un ensemble de circuits fermés actionnés par des pompes permettent d’effectuer des
mouvements spécifiques (levage, freinage, déplacement, orientation). Le système hydraulique
comprend toujours : un fluide (huile, eau ou air), des conduites ou raccords ou flexibles, une pompe,
un réservoir de fluide, un ou plusieurs récepteurs.
La puissance hydraulique d’une pompe = Pression X Débit

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 L’électricité

C’est l’ensemble des circuits électriques équipant l’engin. Cela va de l’éclairage, aux instruments de
mesure et de contrôle de l’engin : phares, clignotants, feux de stop, démarreur, électrovannes etc.
La puissance électrique = Tension électrique X Intensité du courant électrique

Les engins récents sont équipés de modules électroniques de gestion qui leur assurent une plus
grande fiabilité, plus d’économie en consommation de carburant, une maîtrise des pannes.

2. Les caractéristiques d’un engin :

Un engin de terrassement se caractérise par :


- Son domaine d’application (voir le type de travaux auxquels l’engin est prédisposé à
effectuer, le milieu d’évolution de l’engin (rocheux, abrasif, marécageux etc.))
- Son modèle (suivant le domaine d’application et le volume de travail à effectuer)
- Sa puissance (suivant l’importance du travail à effectuer)
- Sa productivité (suivant la capacité maximale de production, le taux d’efficacité, temps de
cycle)
- Dimensions et poids en ordre de marche (suivant le modèle de l’engin, utile pour son
transport)

N.B. : projeter la spécification technique de quelques engins : D 7 R ; 988 H ; 345 D ; 777

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I-4. Les définitions des termes techniques
 Le cycle d’un engin : c’est l’ensemble des opérations ou manœuvres successives effectuées
par l’engin pour exécuter une tâche qui se répète dans le temps (exemple d’une
chargeuse qui charge un camion : de la position de départ, manœuvrer pour charger le
godet, aller jusqu’au camion, décharger dans le camion et retourner à sa position initiale)

 Le temps de cycle d’un engin : c’est le temps mis par l’engin pour effectuer un cycle de
travail ; il s’exprime en minutes (mn) ou en secondes (s)

 Le nombre de cycle horaire : c’est le nombre de cycle effectué par l’engin pendant une
heure de temps ; on : 1h = 60 mn ou 3600 s
Application : déterminer le nombre de cycles horaire d’un engin ayant un temps de cycle de
2 mn.
2 mn : 1 cycle

1h=60mn Nc cycles ; d’où Nc = 1 cycle x 1h (60 mn) = 30 cycles / h


2 mn

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 La capacité de production d’un engin : c’est le volume de matériaux produit par cet engin
pendant un cycle ; elle s’exprime en mètres cubes (m3) ou en Litres (L).

 La production horaire : c’est la capacité de production de l’engin pendant une heure ;


Application : considérons l’exemple précédent dont l’engin aurait une capacité de 5 m3

2mn : 5 m3

1h=60 mn P/h = 5 m3 x 1h (60mn) = 150 m3/h


2 mn
D’où : P/h = capacité x Nc = capacité x (1h / tc) où tc = temps de cycle

 La production journalière : c’est la capacité de production de l’engin en continu durant le


temps de fonctionnement quotidien ;
Application : Considérons que l’engin travaille 8h par jour ;

1h : P/h = 150 m3

8h : P/j = 150 m3 x 8h/j = 1200 m3/j ;

D’où : Production journalière = Production horaire x temps de travail journalier

Ou encore P/j = P/h x tj = capacité x Nc x tj = capacité x (1h / tc) x tj avec tj = temps de


travail journalier

 La capacité maximale de production : c’est la capacité de production de l’engin à 100% de


ses performances indiquées. C’est une donnée du constructeur en m3

 Le taux d’efficacité : c’est le rapport entre la capacité réelle de production sur la capacité
maximale de production.
Application : si l’on considère que le taux d’efficacité de notre engin est de 80%, calculez
alors sa production horaire maximale.

Taux ef = Production horaire réelle / Production horaire maximale (Tef = ( P /h) / (P/hmax)
D’où Production horaire maximale = Production haire réelle / taux ef.

P /h max = 150 m3/h / 0,8 = 187,50 m3/h

N.B : le taux d’efficacité s’apparente au rendement. Il est jours inférieur ou égal à 1 ou 100%

 Le taux de remplissage d’un godet : c’est le rapport entre le volume réel de matériau chargé
dans le godet et le volume maximal du godet.
Application : Notre engin de capacité 5 m3 a un taux de remplissage de 80%. Déterminer la
capacité maximale de l’engin.

Capacité max = capacité réelle / taux de remplissage ;

D’où capacité max = 5 m3 / 0,8 = 6,25 m3

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 L’heure machine : c’est le temps de travail de la machine à 100% de ses performances durant
une heure de temps temporel. Cela s’effectue en théorie sinon dans la pratique :
Heure machine = heure temporelle x taux d’efficacité
Application : Notre engin travaille 8h/j avec un taux d’efficacité de 80%. Déterminez l’heure
machine lue au compteur horaire de l’engin.

Heure machine = heure temporelle X taux d’efficacité = 8h/j X 0,8 = 6,4 H/j

N.B. : Généralement pour différencier l’heure temporelle de l’heure machine on utilise « h »


pour l’heure temporelle et « H » pour l’heure machine.

 Le foisonnement du matériau : c’est le procédé qui consiste à modifier la structure du


matériau dans son milieu naturel en augmentant son volume par excavation.

 Le taux de foisonnement : c’est le rapport de la variation du volume due au foisonnement


sur le volume du matériau en place avant foisonnement. Il s’exprime généralement en
pourcentage (%)

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Application : Considérons un matériau en place de volume : 5 m3 . Après excavation le volume
du matériau est de 6 m3.
Déterminer le taux de foisonnement de ce matériau :
La variation du volume due au foisonnement = Volume foisonné – volume en place
= 6 m 3 - 5 m 3 = 1 m3
D’où le taux de foisonnement = Variation du volume due au foisonnement / volume en place
= 1 m3 / 5 m3 = 0,20 = 20 %

 Le coefficient de foisonnement : c’est le rapport du volume du matériau foisonné sur le


volume du matériau en place avant foisonnement. Il est aussi égale à : 1 + taux de
foisonnement.

Application : on considérons les données citées plus précédemment :

Le coefficient de foisonnement = Volume foisonné / volume en place du matériau


= 6 m3 / 5 m3
= 1,20

Remarque : le coefficient de foisonnement = 1, 20 = 1 + 0,2 = 1 + taux de foisonnement

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 Le compactage : il consiste à une diminution du volume du matériau (ou à réduire les vides)
par application d’une charge mécanique.

 Le taux de compactage : c’est le rapport de la variation du matériau due au compactage sur


le volume du matériau en place avant foisonnement. La variation du volume étant négative,
on considère alors sa valeur absolue. Il s’exprime aussi en pourcentage (%).

Application : On considère un matériau en place d’un volume de 10 m3 ; son volume après


compactage est de 8 m3. Déterminez son taux de compactage :

La variation du volume due au compactage en valeur absolue = 10m3 – 8 m3 = 2 m3

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Le taux de compactage = variation du volume due au compactage / volume en place
= 2 m3 / 10 m3
= 0,2 = 20 %

 Le coefficient de comptage : c’est le rapport entre le volume du matériau compacté sur le


volume du matériau en place avant compactage. Il est aussi égale à : 1 – taux de compactage.

Application : considérons les données de l’exemple plus haut :

Le coefficient de compactage = volume compacté / volume en place du matériau


= 8 m3 / 10 m3
= 0,80

Remarquons que : le coefficient de compactage = 0,8 = 1 – 0,20 = 1 – taux de compactage

 La bande de compactage : c’est la surface compactée engendrée par le passage du


compacteur. Elle correspond à la largeur efficace de compactage du compacteur multipliée
par longueur compactée en une passe.

 La passe en compactage : elle correspond au parcours Aller / Retour du compacteur sur la


bande de compactage. Une passe correspond aussi à un cycle du compacteur.

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 Le nombre de bandes de compactage : le nombre entier supérieur du rapport de la largeur
totale de compactage de la chaussée sur la largeur efficace de compactage du compacteur.

 La distance parcourue par un compacteur lors d’une exécution de travaux

Distance parcourue par un compacteur = 2x (longueur route compactée x Nombre de


passes X Nombre de bandes de compactage).

Application : On donne L= 3Km ; l = 10 m ; lc = 2,10 m ; nombre de passe = 4

On aura :
Nombre de bande de compactage = Nb = Entier nat Sup (l/lc) = Entier nat sup (10 /2,10)
= Entier nat sup (4,76) = 5
Nb = 5

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D’où la distance parcourue par le compacteur = 2x (Longueur route X Nombre de bande de
compactage X nombre de passe)
= 2 x (3 km X 5 X4) = 120 km

 La rotation : c’est le cycle effectué par les matériels de transport (camion benne, camion
toupie, scraper, camion-citerne etc.). La rotation est aussi appelée le voyage.

 La flotte de camions bennes : c’est l’ensemble des camions bennes de même capacité
effectuant en même temps le transport du matériau au cours de l’exécution des travaux de
chantier.

 Volume de matériau transporté par rotation d’une flotte


Application : on suppose une entreprise disposant pour l’exécution des travaux de chantier une flotte
de 5 camions benne dont la capacité benne est de 10 m3. La flotte effectue 8 rotations par jour
pendant 7 jours.
Déterminer la quantité totale de matériau déplacé durant le chantier.
- On détermine le volume déplacé par rotation par la flotte
Vf = Volume benne X nombre de camion de la flotte = 10 m3 X 5 = 50 m3
- On détermine ensuite le volume de matériau déplacé par jour :
Vj = volume flotte X nombre de rotation flotté par jour = 50 m3 X 8 = 400 m3
- On en déduit enfin la quantité totale de matériau déplacé durant le chantier :
Vt = volume dde matériau déplacé par jour X le nombre de jour de travaux = 400 m3 X 7 =
2800 m3

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D’où la formule :
Volume total de matériau déplacé par une flotte sur chantier = Volume benne X nombre de
camion de la flotte X nombre de rotation flotte par jour X nombre de jour de travaux.

II° LES PRINCIPAUX MATERIELS ET ENGINS DE TERRASSEMENT


Nous allons les classer suivant les domaines d’application pour plus de compréhension. Il faut en
outre savoir que certains peuvent se retrouver dans plusieurs domaines d’application, mais nous
nous baserons sur les domaines d’application dans lesquels la machine a été destinée.

II-1. Engin de gerbage, démolition, fouille et de mise en tas ou d’étalement du


matériau
Pour le petit matériel on peut citer : la pioche, la barre-à-mine, la pelle à main.

Pour les engins, c’est la gamme des tracteurs qui peuvent être à chaînes ou sur pneus. Les tracteurs
à chaînes offrent plus d’efficacité car ils possèdent une excellente adhérence au sol et une grande
force de pénétration au sol.
Les tracteurs à chaines sont utilisés généralement :
 Pour débroussailler le chantier et dessoucher les arbres;
 Pour démolir certaines constructions ;
 Pour ouvrir les voies ;
 Pour décaper et pousser la terre ;
 Pour mettre en tas la terre foisonnée ;
 Pour pousser certains autres engins tels que les scrapers.

Dans la gamme CATERPILLAR, on va du D3 au D11.

N.B. : les tracteurs sur pneus servent généralement soit à l’étalement, soit à la mise en tas du
matériau sur un sol stable.
Illustration : spécifications techniques de quelques modèles (spécalog) et le manuel et Matériels et
Méthodes édition 42 (MM42)

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II-2. Les engins de chargement
On distingue :

1. Les chargeuses à godet ou à fourche

 sur pneus

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 sur chaînes

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2. Les pelles hydrauliques ou excavateurs (creusement, chargement, démolition, pose de
conduite)

 Sur pneus

 Sur chenilles

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3. Les chargeuses- pelleteuses (creusement et chargement)

4. Les pelles buttes et pelles à câbles sur chenilles uniquement : de grosse capacité pour
application mines et carrières

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II-3. Les matériels et engins de transport
1. La brouette

2. Les moto-basculeurs

3. Les camions bennes

4. Les camions ou tombereaux articulés

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5. Les camions ou tombereaux de chantiers

6. Camion citerne (eau ou carburant)

7. Camion de transport des engins (porte-engins ou porte-chars)

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8. Camion épandeur de bitume

9. Camion gravillonneur

10. Camion plateau / camion ridelle

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II-4. Les engins de mise en place du matériau
1. Les niveleuses (travaux d’étalement, de mise en forme, de nivellement, de malaxage et de
talutage)

2. Les compacteurs : on distingue suivant le type de travail :

 Les compacteurs à pieds dameurs (ou pieds de mouton)

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 Les compacteurs à double billes vibrantes (modèles CB)

 Les compacteurs monocylindre vibrant : lisse (modèles CS) ou à pieds dameurs (modèles CP)

 Type lisse (modèles CS)

 Type à pieds dameurs (modèles CP)

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 Les compacteurs sur pneus (modèles PF ou PS)

 Les compacteurs pour décharges d’ordures

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3. Les finisseurs : pour application enrobé

Pour le petit matériel on cite : la dameuse sauteuse, le compacteur à main (mono-bille ou à double
billes vibrantes)

II-5. Les engins de décapage, de chargement, de transport et d’étalement du


matériau
Ce sont les scrapers automoteurs à simple ou double propulsions (Voir spécifications techniques et
modèles).
C’est un engin particulièrement intéressant car il a une très bonne productivité, et est beaucoup
utilisé pour les travaux de construction de routes, de barrages ou d’aménagement hydro-agricole.

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II-6. Engins de réfection de voies
1. Les raboteuses ou fraiseuses de chaussées (type PM)

2. Les recycleuses de chaussées et stabilisatrices de sols (type RM)

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II-7. Les matériels de source d’énergie
Ce sont essentiellement :

1. Les groupes électrogènes (mobiles ou fixes, standards ou insonorisés, démarrage manuel ou


automatique)

2. Les compresseurs d’air (mobiles ou fixes, sur camion)

II-8. Les matériels de levage :


1. La grue simple montée sur camion

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2. La grue automotrice

3. Le chariot élévateur

4. Les chargeuses à bras télescopique

5. La grue de chantier (utilisée surtout en BTP)

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II-9. Les matériels connexes ou complémentaires :
1. Matériels de malaxage :

 Bétonnière

 Camion toupie

 Centrale à béton

 Centrale à enrobée

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2. Matériels de démolition : marteau-piqueur, cisaille, pince, broyeur, cribleur, découpeuse

3. Matériels de nettoyage ou de balayage : rouleaux de balayage, les souffleurs à air comprimé

4. Matériels d’entretien

 Véhicule d’entretien

 Camion atelier

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5. Matériels de concassage
 Concasseur à cribles

6. Autres matériels :

 Vibreur à béton (mécanique ou pneumatique), règle à béton

 Groupe motopompe (mécanique ou pneumatique)

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 Pompe à béton

 Mât d’éclairage ou groupe d’éclairage de chantier

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 Matériels nouvelles technologies

 Matériels de guidage

 Matériel de pesage

 Matériel de géolocalisation

N.B. : il faut souligner que les engins de terrassement peuvent être équipés de multitude
d’équipements en option et qui sont indiquées dans les spécifications techniques des engins ou dans
le manuel Matériels et Méthodes.
De même il existe des modèles réduits de ces types d’engins appelés modèles compacts pour faciliter
les manœuvres dans des espaces réduits ou délicats.

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III°) LE CHOIX DES INVESTISSEMENTS
III-1. Investir utile
L’investissement en matériels de terrassement pour une entreprise de Travaux Publics (TP) ou de BTP
est essentiel. Il doit se faire judicieusement pour ne pas être un facteur limitant dans l’exécution des
travaux ni une charge importante pouvant entamer le fond de roulement de l’entreprise.

Aussi le choix des investissements en matériels de terrassement dépend de plusieurs facteurs dont
les plus essentiels sont :

 La vocation de l’entreprise (vision nationale, sous régionale ou continentale)


 La catégorie ou la taille de l’entreprise (Agrément technique)
 Les ressources humaines de l’entreprise (agents techniques, personnel d’encadrement, etc.)
 La surface financière de l’entreprise (capacité financière ou les garanties possibles)
 L’environnement des affaires (fréquence et opportunité d’affaires ou de marchés)

N.B. : la législation burkinabé exige un minimum d’investissement en matériels, en ressources


humaines qualifiées, pour déterminer la catégorie de l’entreprise ainsi que la délivrance de
l’agrément technique.

Remarque : l’investissement peut se faire par fonds propres (mais rares), prêts bancaires, crédits bail
ou leasing.

III-2. La constitution d’une brigade de matériels de terrassement.


Pour un chantier donné, il faut d’abord effectuer si possible la reconnaissance des lieux (visite de
terrain), définir les tâches à exécuter, puis quantifier le volume de travail et déterminer la
chronologie et le chronogramme d’exécution avant de choisir les matériels ou équipements
nécessaires.
Pour cela le chef de chantier peut s’appuyer sur le cahier des charges techniques de la demande
de prix ou de l’Appel d’Offres.
D’ailleurs dans les Appels d’Offres, afin de pouvoir comparer les offres de prix, le cahier de
charges techniques impose les types d’engins à utiliser dans l’exécution des travaux, les temps
d’utilisation et le volume des travaux de déblai et de remblai et des ouvrages d’art.

La brigade est l’ensemble des équipements ou matériels nécessaires et mobilisables pour


l’exécution d’un chantier déterminé.

Exemple :
Déterminer la brigade nécessaire pour des travaux de re-profilage léger avec chargement de
terre d’une piste rurale de moindre importance sans base vie.

1. Définir les tâches


 Mise en place du chantier
 Débroussaillage le long de la piste et le site de l’emprunt de matériau
 Apport du matériau
 Mise en œuvre du matériau sur site
 Entretien du matériel

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2. Le choix du matériel

 Mise en place du chantier et débroussaillage : tracteur sur chaines ou niveleuse si terrain ne


possède pas d’arbustes et des souches profondes (ex D5C ou 120G)
 Apport du matériau :
 Mis en tas du matériau sur site emprunt : gerber et stocker : un tracteur sur chaîne (D5C)
 Chargement du matériau : chargeuse sur pneus (928 G)
 Transport du matériau : camions bennes (capacité 8 m3)

N.B. : si matériau pas très dur à décaper et si le volume de travail pas très important, une
chargeuse sur chaînes pourrait remplacer le tracteur sur chaînes et la chargeuse sur pneus. (Ex :
Chargeuse sur chaînes type 953C)

 Mise en œuvre du matériau


 Etaler, remuer, malaxer, niveler et profiler : une niveleuse (120 G)
 Humidifier le matériau : camion citerne à eau avec système d’arrosage (capacité 10 m3)
 Compacter le matériau : un compacteur type à double billes vibrantes (CB334E) ou
monocylindre lisse (CS 423 E)

 Entretien du matériel :
 Entretien courant : véhicule d’entretien équipé

D’où la constitution de la brigade suivante : un tracteur à chaines (D5C), une niveleuse (120G), une
chargeuse (938G), des camions bennes de 8 m3, un compacteur à rouleau lisse CS 423 E, un camion-
citerne d’arrosage, un véhicule d’entretien courant

III-3. La location
C’est une opération qui consiste à mettre à la disposition d’une entreprise du matériel de chantier
qu’elle n’en possède pas mais dont elle en a besoin pour l’exécution de ses travaux, contre un loyer
facturé soit en heure machine (heure effective de travail) ou heure temporelle ou en forfait
journalier avec limitation d’heure d’utilisation.

Elle est une alternative pour soulager les entreprises qui veulent éviter les investissements lourds de
départ ou les coûts d’exploitation, les charges financières.

La location exige du locataire :


 La rigueur dans la programmation de ses tâches
 Un chronogramme bien établi
 Un choix judicieux du matériel

Toutefois la location a des aléas qui sont :


 La disponibilité du matériel en temps et en lieu
 La gamme limitée du matériel
 Le coût de la location
 Les modalités de la location

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IV°) ENTRETIEN D’UN PARC DE MATERIELS DE TERRASSEMENT
Toute entreprise qui possède un parc d’engins de terrassement est obligée d’avoir une équipe
d’entretien. Suivant les investissements mis dans l’acquisition des équipements d’entretien, l’équipe
pourra effectuer des tâches d’entretiens préventifs (entretiens courants et périodiques).

On distingue d’ailleurs trois (3) types d’entretien à savoir :


 l’entretien préventif ou entretien courant (inspection visuelle, entretien périodique)
 l’entretien curatif ou la réparation
 la remise en état global du matériel.

Le matériel étant souvent sur chantier, l’équipe d’entretien devra posséder un véhicule d’entretien
équipé suivant l’importance du parc.

Les équipements de base pour les travaux d’entretien courants sont :

 Outillage : caisse à outils, établi, étau, sangles,


 Sources d’énergie : groupe électrogène, compresseur d’air avec équipement de soufflage et
de gonflage des pneus et leur contrôle en pression
 Pompe de transfert d’huile ou de remplissage de réservoir (pompe Japy manuel ou pompe
pneumatique avec débitmètre.
 Equipements de protection des mécaniciens (chaussures de sécurité, casque, lunette de
protection, gans, vêtements en coton, etc..)
 Equipements spécifiques : poste à souder, clés à chocs, matériels de levage, potence, pompe
à graisse, matériels de contrôle électrique etc..
 Les pièces de rechange courantes : filtres (à huile, à carburant, à air), courroies, ampoules,
fusibles
 Un extincteur de type ABC en bon état
 Une boîte à pharmacie

N.B. : toujours avoir en possession du liquide de refroidissement, de l’électrolyte de batterie, les


huiles pour moteur, transmission et hydraulique, de la graisse.

Une équipe mobile d’entretien doit être composée d’un chauffeur, d’un ou de deux mécaniciens et
d’un commis pointeur pour la gestion du stock.

IV-1. L’entretien préventif ou courant


Ce sont les tâches qui consistent d’abord à l’inspection visuelle des fuites, le contrôle des niveaux de
liquide de refroidissement et de l’huile au niveau du moteur, de l’hydraulique et de la transmission,
la vérification des paramètres de fonctionnement de la machine, ainsi que le graissage des points
d’articulation, et le nettoyage des filtres ou leur remplacement entre autres.

Puis les tâches d’entretien périodique, qui généralement sont données par le constructeur de l’engin.
Pour CATERPILLAR, il existe le manuel d’entretien qui est remis au client à la livraison de la machine
achetée.
On distingue la mise en route, l’entretien des 10H, 125 H, 250 H, 500H, 1000H, 2000H, 2500H,
5000H. La durée d’amortissement d’un engin de terrassement étant généralement de 10 000 à
12 000 Heures machine c’est-à-dire lues au compteur horaire de la machine.

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Exemple : voir les tâches d’entretien périodique du D7R et CS538D

1. Entretien périodique du D7R

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2. Entretien périodique du CS 583D

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IV-2. L’entretien curatif ou la réparation
Ce sont les travaux de réparation de la machine qui est en panne. Ceci passent le diagnostic, la
dépose ou le démontage, le reconditionnement, son test d’efficacité au banc d’essai ou de réglage, la
pose ou le remontage et les essais de l’organe défectueux.
Ceci demande que l’entreprise possède un atelier de réparation outillé, de techniciens qualifiés.
Les engins modernes possèdent maintenant de l’électronique embarquée que seul le
concessionnaire peut en disposer du matériel de diagnostic et reconditionnement approprié. Il est
donc préférable de se référer au concessionnaire pour le reconditionnement des organes
spécifiques.

IV-3. La remise en état


Un engin amorti possède toujours une valeur résiduelle à la revente. Chez CATERPILLAR, il existe un
procédé spécial et unique qui consiste à retourner les organes essentiels de l’engin amorti qui seront
évalués et compensés e échange des mêmes organes reconditionnés par les soins du fabricant avec
les mêmes garanties constructeur que le neuf. C’est le service REMAN (remanufacturing) CAT. Ainsi
avec ce système, on peut procéder à la remise en état complet d’une machine amorti qui repart pour
le même temps d’amortissement avec une garantie constructeur du neuf.
Le coût d’une rénovation complète d’un engin est de l’ordre de 60 à 80 % du prix du neuf avec une
valeur à la revente de 90 % de la valeur du neuf.

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V°) LES COUTS D’EXPLOITATION ET DE PRODUCTION
Le coût d’exploitation d’un engin donné dépend de :

 La valeur de l’investissement (coût d’acquisition)


 De la valeur résiduelle à la revente après amortissement (25 à 35 % du neuf)
 Du temps d’amortissement (10 000 à 12 000 heures de travail effectif au compteur horaire)
 Du coefficient d’efficacité qui dépend des conditions d’utilisation (légère, moyenne, haute)
 Du coût des consommables (carburant, pièces de rechange, pièces d’usure courante)
 Du taux de l’assurance locale
 Du taux des impôts imposables
 Du salaire mensuel du conducteur

Les formules sont éditées par CATERPILLAR dans le manuel Matériels et Méthodes au chapitre 20
« coûts d’exploitation)

Exemple de calcul

Pour l’explication et l’application, nous allons suivre l’exemple du mentionné dans le manuel et qui
illustre les deux (2) cas de figures possibles (engin sans pneus cas d’un tracteur sur chaînes et un
engin sur pneus cas d’une chargeuse)

Se référer aux pages 20-39 à 20-44 du manuel Matériels et Méthodes CATERPILLAR Edition 42 (Voir
PDF annexe 01)

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VI) LE MATERIAU EN TERASSEMENT
Le matériau terre est le principal utilisé en terrassement. Ce matériau constitutif du sol, peut avoir
plusieurs constitutions (composants) que sont :

 L’argile : matériau perméable, gonflable et permet de drainer horizontalement l’eau

 Le sable : matériau très perméable, permet le drainage vertical de l’eau

 Le limon : matériau léger, poudreux, perméable à l’air et à l’eau

 La latérite : matériau résultant de l’altération de roches mères, beaucoup utilisé pour la


construction des routes

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 Le gravier : matériau alluvionnaire

 Les roches (calcaire, gypse, granite, etc…)

Exemples de roches :

- Magmatiques ou ignées : le granite, le basalte, la pierre, le dolérite, la ponce

Granite Basalte

- Métamorphiques : le gneiss, le marbre, l’ardoise

Gneiss Marbre

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- Sédimentaires : l’argile et le calcaire

Calcaire Argile

Le mélange en diverses proportions de l’argile, du sable, et du limon, donnera plusieurs types de sols
comme le sol argilo-limoneux, argilo-sableux, sablo-limoneux.

La mise en œuvre de ces différents types de sols requiert des dispositions particulières ou
spécifiques.

En génie civil, le sable, le gravier (naturel ou concassé) ont leur importance soit pour la confection du
béton ou pour la stabilisation du sol. Leur efficacité est déterminée par leur granulométrie.
(Voir PDF eac 150 et 174).

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Rappel sur les unités de mesures et leurs équivalences entre unités anglaises
ou américaines et unités du Système International.
Pour les cours qui vont suivre, il est essentiel de faire un petit rappel sur les unités de longueur, de
surface, de volume, de température, de puissance, de vitesse et de pression.

1. Longueur : unité SI = mètre


 1 inch = 1 in = 1 pouce = 25,40 mm ou 2,54 cm
 1 foot = 1 ft = 1 pied = 30,48 cm
 1 yard = 1 yd = 0,914 m
 1 mile = 1, 61 km = 1 610 m
 1 mile marin = 1, 853 km = 1853 m
 1 mètre = 1 m2 = 39,97 in = 3,28 ft = 1,09 yd

2. Surface : unité SI = m2
 1 square inch = 1 sq.in = 6,452 cm2
 1 square foot = sq.ft = 0,0929 m2
 1 square yard = sq.yd = 0,8361 m2
 1 mètre carré = 1 m2 = 1550 sq.in = 10,76 sq.ft = 1,196 sq.yd

3. Poids : unité SI = Kg
 1Kg = 2,205 Lb (pound)
 1 lb= 1 pound = 0,4536 Kg
 1 oz = 1 ounce = 28,35 g

4. Volume ou capacité : unité SI = m3

 1 cu.in = 1 cubic inch = 16,387 cm3


 1 cu.ft = 1 cubic foot = 0,0283 m3
 1 cu.yd = 1 cubic yard = 0,7646 m3
 1 L = 1 litre = 0,001 m3

5. Puissance : unité SI = Watt

 Horse Power = 1 HP = 1, 014 CV= 0,736 KW (736 W)


 1 KW = 1,358 HP = 1, 378 CV

6. Vitesse : unité SI = m/s

 1 MPH = 1 mile / heure = 1,61 Km/h


 1 nœud = 1 mile marin / h = 1,853 Km / h
 1 m / s = 3,6 Km/h
 1 km / h = 0,28 m/s

7. Température : unité SI = Centigrade ou Celsius (°C)

Les degrés Fahrenheit (F) et Celsius (C) sont liés par la relation :

°C = (5/9) x (°F-32) ou

°F = (9/5) x °C + 32

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8. Pression : unité SI = bar

 1 bar = 1 kg / cm2
 1 bar = 9,8 N / cm2

Documentations :
 Catalogue complet des spécifications techniques de la gamme de matériels CATERPILLAR
(remis sous forme PDF à tous les étudiants)
 Le manuel Matériels et Méthodes de toutes la gamme CATERPILLAR des modèles récents aux
anciens modèles, les équipements optionnels, les outils d’attaque du sol, les courbes de
production et de productivité etc. (remis sous forme PDF à tous les étudiants).
 Composition du sol, les différents types de matériaux utilisés en Génie Civil et leur densité
(remis sous forme de PDF)

Cours assuré par :

Gervais Anastase Tindobila OUEDRAOGO


Ingénieur du Génie Rural
Coordinateur Marketing
01 BP 1476 Burkina Equipements
Ouagadougou.

Contacts :

Service : (+226) 25 49 18 00 Poste 3013 ou (+226) 70 21 72 52 ; LD : (+226) 25 49 18 13


email : gervais.ouedraogo@burkinaequipements.com

Personnel : (+226) 70 25 72 95 ou (+226) 77 29 95 04 ; email : tindobila@hotmail.com

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