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Le bruit des chantiers

Bernard MÉRIEL
Chef du département Sciences de l'environnement
Bernard BONHOMME
Chef de l'Unité technique acoustique opérationnelle

Laboratoire régional des Ponts et Chaussées de Blois

Introduction
L'activité liée aux chantiers est une des plus importantes
sur le plan é c o n o m i q u e . O n distingue les chantiers de
bâtiment (construction de logements, d'usines, de
bureaux, ...) et les chantiers de travaux publics, pour les-
quels les travaux de voirie et réseaux divers ( V R D )
constituent l'essentiel de l'activité en milieu urbain.
Ces chantiers créent, dans leur voisinage, des niveaux
sonores équivalents élevés, souvent supérieurs à
80 d B ( A ) . D è s lors, i l n'est pas étonnant que près de
10 % des plaintes formulées sur les nuisances urbaines
aient pour origine les chantiers. Dans les enquêtes faites
auprès d'échantillons de population, le bruit est le plus
fréquemment cité (plus de 30 %), loin devant les pertur-
bations du trafic, les poussières, les vibrations et la pro-
preté.

Depuis le début des années 1980, de nombreux travaux


sur le bruit des chantiers ont été effectués par le réseau
des Laboratoires des Ponts et Chaussées ( L P C ) et notam-
ment par le Laboratoire régional des Ponts et Chaussées
de Blois. L e présent article en fait la synthèse.
RESUME
En milieu urbain, le bruit émis par les chan-
tiers est une des nuisances les plus fré- La réglementation
q u e m m e n t citées.
La réglementation, en particulier pour les
engins et matériels de chantiers, s'est large-
ment développée depuis un peu plus de
Sur les chantiers
vingt a n s et d e s directives européennes y
ont fortement contribué à partir de 1984.
L a prise en compte du bruit global émis par les chantiers
apparaît dans le texte de la loi du 31 décembre 1992 relative
Dans cet article, les différents travaux réa-
lisés en ce domaine par le réseau d e s
à la lutte contre le bruit, dans le cadre des articles 6 et 12.
Laboratoires des Ponts et Chaussées depuis L'article 6 - Titre I fait référence aux activités bruyantes
1980 sont décrits, notamment le développe- permanentes ou temporaires ne figurant pas dans la nomen-
ment d'une méthode de calculs prévisionnels
élaborée par le Laboratoire régional d e s clature des installations classées pour la protection de l'en-
Ponts et Chaussées de Blois. vironnement. Cette liste doit être définie par un décret spé-
Les principaux moyens d'action et une pro- cifique non encore paru. L a délivrance de l'autorisation sera
jection sur les travaux à venir sont égale- subordonnée, entre autres, à la réalisation d'une étude d'im-
ment présentés.
pact. L'article 12 - Titre II, quant à lui, demande que les
M O T S C L É S : 50-15 - Bruit - Chantier - nuisances sonores provoquées par la réalisation des amé-
Zone urbaine - Réglementation - Équipement -
Prévision - Gêne - Bâtiment - Construction
nagements et infrastructures de transports terrestres soient
(exécution) - Travaux publics - Méthode - prises en compte vis-à-vis de leurs abords. L e décret du
Calcul. 9 janvier 1995 (article 8) précise que le maître d'ouvrage
devra fournir au Préfet et aux Maires des communes concer-

B U L L E T I N D E S L A B O R A T O I R E S D E S P O N T S ET C H A U S S É E S - 206 - M A R S - A V R I L 1997 - R É F . 4114 - PP. 87-98 8 7


nées, préalablement au démarrage d'un chantier, ment de l'arrêté du 7 novembre 1977, c'est-à-dire
tous les éléments d'informations utiles : nature les conditions de champ libre sur plan réfléchissant
du chantier, durée, nuisances sonores attendues avec absence de réflecteur à proximité.
et mesures prises pour les atténuer. L e Préfet
A u cours des années 1970, comme le montrent cer-
peut, si les nuisances attendues paraissent fortes,
tains travaux ( G i l l , Henderieckx et Mertens, ...),
prescrire par arrêté m o t i v é des mesures particu-
des réglementations similaires se sont développées
lières sur le fonctionnement du chantier.
dans différents pays européens (Grande-Bretagne,
En conclusion, si la législation introduit la prise Allemagne, Belgique, Norvège, Danemark, ...).
en compte, en amont, des problèmes de nui- C'est ainsi que, dans le cadre du rapprochement des
sances sonores des chantiers, i l n'existe pas législations des États-Membres, le Conseil des
aujourd'hui une réglementation fixant des C o m m u n a u t é s européennes a adopté, le 17 sep-
valeurs limites admissibles pour le bruit global tembre 1984, six directives relatives aux matériels
é m i s par les chantiers. Il n'en est pas de m ê m e et engins de chantiers :
pour certains engins et matériels de chantier, 3> une directive-cadre fixant les dispositions
comme nous le verrons ci-après. communes ;
3 * cinq directives particulières se rapportant à la
limitation de l ' é m i s s i o n sonore pour les groupes
Sur les engins et matériels de chantier
moto-compresseurs, les marteaux-piqueurs et
E n France, le décret n° 69-380 du 18 avril 1969 brise-béton, les grues à tour, les groupes électro-
a servi de base à la réglementation relative à la gènes de soudage et les groupes électrogènes de
limitation de l ' é m i s s i o n sonore des matériels et puissance, c'est-à-dire à l'exception des grues à
engins de chantier. C e texte est abrogé par l'arti- tour, les engins ou matériels déjà cités dans la
cle 13 du décret n° 95-79 du 23 janvier 1995 réglementation française.
fixant les prescriptions prévues à l'article 2 de la
loi du 31 d é c e m b r e 1992 p r é c é d e m m e n t citée, et Ces directives e u r o p é e n n e s ont été transcrites en
relatives aux objets bruyants et dispositifs d'inso- droit français par des arrêtés datés du 2 janvier
norisation. Par contre, les arrêtés pris en applica- 1986.
tion du décret d'avril 1969 demeurent applicables L e texte concernant l'application de la directive-
j u s q u ' à l ' e n t r é e en vigueur des nouveaux arrêtés cadre décrit, notamment, les procédures mises en
prévus dans le texte du 23 janvier 1995. Par ail- œ u v r e pour l'homologation, la vérification, l'exa-
leurs, ce dernier texte précise les procédures d'ho- men et l'autocertification C E E .
mologation, d'attestation et de déclaration dépen-
dant de l'importance du risque de nuisances Les autres arrêtés se substituent aux textes exis-
engendrées par les objets bruyants en question. tants correspondants.
Pour l'ensemble de ces nouveaux arrêtés, les
A partir de ce texte de base du 18 avril 1969,
valeurs limites sont données en niveaux de puis-
plusieurs arrêtés spécifiques ont été pris. Les
sance acoustique. Pour les matériels déjà régle-
premiers, datés du 11 avril 1972, s'appliquent
m e n t é s , la comparaison des valeurs avant et
aux engins et matériels à moteurs à explosion ou
après ces directives, montre un renforcement de
à combustion interne et aux groupes moto-
l'ordre de 1 à 5 d B ( A ) . Pour les grues à tours,
compresseurs. Ils ont été suivis par d'autres
l ' é m i s s i o n sonore du m é c a n i s m e de levage est
textes pour les marteaux-piqueurs et brise-béton
séparée de celle du générateur d ' é n e r g i e . Dans
(4 novembre 1975), les groupes électrogènes de
ce dernier cas, i l est fait référence aux valeurs
soudage (26 novembre 1975) et de puissance
limites pour les groupes électrogènes de puis-
(10 d é c e m b r e 1975).
sance. L'étiquetage des niveaux de puissance
Pour ces différents engins, à l'exception des acoustique est obligatoire et, pour chaque exem-
brise-béton et marteaux-piqueurs où le niveau de plaire livré, l'attestation de conformité au
puissance acoustique est retenu, les valeurs m o d è l e h o m o l o g u é doit pouvoir être présentée.
d ' é m i s s i o n limites admissibles sont e x p r i m é e s
E n France, les essais d'homologation sont
en niveau de pression acoustique à une distance
assurés par deux laboratoires : le Laboratoire
d o n n é e , généralement à 7 mètres. S i les moto-
compresseurs et les groupes électrogènes de sou- national d'essais ( L N E ) et la Station nationale
dage ou de puissance ne répondent pas aux exi- d'essais des matériels de génie c i v i l (SNEMAG).
gences réglementaires, ils ne peuvent être uti- L a directive e u r o p é e n n e du 22 d é c e m b r e 1986,
lisés à moins de 100 mètres des immeubles. transcrit en France par l'arrêté du 18 septembre
1987, concerne les pelles hydrauliques, les pelles à
A ces arrêtés, est annexée la m é t h o d e de mesure qui
câbles, les bouteurs, les chargeuses et les chargeuses-
est conforme au code général des mesurages du bruit
pelleteuses.
aérien é m i s par les matériels et engins de chantier
décrit dans l'arrêté du 3 juillet 1979. L e site de Les valeurs limites admissibles exprimées en
mesure doit respecter les conditions d'environne- niveaux de puissance acoustique sont détermi-

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nées en essais statiques selon la m é t h o d e de d'arrêter toute activité en ce domaine. D'ailleurs,
mesures définie dans l'annexe 1 de l'arrêté du l'article 1 de ce texte n ' indique, pour les engins de
18 septembre 1987. Ces essais doivent être chantiers, que des prescriptions d'utilisation.
effectués j u s q u ' à fin 1996. Au-delà de cette date,
L a quantification du bruit émis par les chantiers
i l faudra réaliser des essais dynamiques
se fait donc en niveaux L A e q pour les périodes
conformes à la directive C E E du 2 août 1989 et
de référence de jour (7 h - 20 h) et de nuit
l'arrêté français du 9 mars 1990. Ces essais
(20 h - 7 h).
dynamiques sont sensés représenter des condi-
tions réelles de travail in situ pour chaque Pour un chantier, on se trouve généralement
famille d'engins. Trois types de surface de sol confronté à plusieurs sources sonores fonction-
sont autorisées : plan réfléchissant dur, combi- nant simultanément. Certaines sont mobiles
naison d'un plan réfléchissant et de sable, sur- avec un trajet souvent variable (chargeurs, pel-
face de sable ou terrain sablonneux. L a surface les, camions, ...), d'autres fixes (centrales à
de mesure doit correspondre à une h é m i s p h è r e béton, d'enrobage, groupes électrogènes, moto-
dont le rayon est défini selon la longueur de base compresseurs, ...). Cependant, ces chantiers de
de l'engin testé, c'est-à-dire entre 4 et 16 m différentes natures peuvent se décomposer, dans
selon cette dernière valeur. E n conformité avec la majorité des cas, en des cycles de fonctionne-
l'annexe 1 de l'arrêté du 3 juillet 1979, ment pouvant comprendre une ou plusieurs
six points de mesure du niveau sonore sont phases distinctes, comme le montre l'exemple de
répartis sur la surface hémisphérique.
la figure 1.
Une nouvelle directive européenne du 29 juillet A l'intérieur d'un cycle, i l existe dans ce cas plu-
1995 (arrêté non encore paru) propose un abais- sieurs phases de travail :
sement des valeurs limites admissibles de 3 à
- creusement de la tranchée à l'aide d'une pelle
4 dB(A).
avec remplissage des matériaux dans un camion ;
D'autre part, l'obligation de respecter des règles - départ de la pelle pour aller chercher une buse ;
« d'emploi normal » est présente dans le décret - creusement du fond de la tranchée à l'aide
du 18 avril 1995, relatif à la lutte contre les d'un marteau-piqueur ;
bruits de voisinage. - retour de la pelle avec une buse et mise en
place de cette dernière.
Enfin pour certains engins (moto-compresseurs,
marteaux-piqueurs, ...), les m é t h o d e s d'essais L e cycle reprend ensuite par le creusement de la
sont précisées dans des normes AFNOR spécifi- tranchée à un endroit plus éloigné. L e remplis-
ques. Il en est de m ê m e pour la détermination sage de la tranchée, le nivelage et le compactage
des niveaux de puissance acoustique LWA. se font en continu, à un autre moment, lorsqu'il
y a suffisamment de buses posées. Il faudra alors
quantifier le bruit de cet autre type de cycle de
La quantification du bruit travail.

émis par les chantiers Il est donc nécessaire, pour une bonne quantifica-
tion du bruit en niveau équivalent, que la durée de
Actuellement, i l n'existe pas de valeurs limites mesure ne soit pas inférieure à la durée d'un cycle,
acceptables réglementaires pour le bruit global voire de plusieurs cycles de travail. E n fait, les
é m i s par les chantiers. différentes études réalisées montrent que, dans la
L e décret du 18 avril 1995 relatif aux bruits de plupart des cas, la durée de mesure ne saurait être
voisinage fixe des règles d ' é m e r g e n c e . Celles-ci ne inférieure à 30 minutes - 1 heure pour obtenir un
peuvent être appliquées aux chantiers sans risque L A e q représentatif de la période considérée.

Fig. 1 - Chantier d'assainissement en milieu urbain.

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Pour la période de jour, les niveaux L A e q à 20 m Pour les sources fixes, on choisit les points de
relevés pour les différents types de chantiers mesures dans quatre directions orthogonales à
étaient supérieurs à 70 d B ( A ) pour atteindre une distance d'au moins une fois la plus grande
dans les chantiers les plus bruyants (terrassement dimension de l'engin ou matériel de chantier.
V R U , battage de palplanches) des valeurs de
Pour les sources faiblement mobiles (chargeuses,
90 d B ( A ) , voire plus. O n peut cependant obser-
...), on retient quatre directions au minimum et la
ver que, pour les chantiers de V R D en milieu
distance du point de mesure par rapport au centre
urbain, chantier à l'avancement, l'exposition des
de l'aire du travail doit être d'au moins une fois la
riverains est variable pendant la durée du chan-
plus grande dimension de l'aire de travail.
tier. Par exemple, pour des travaux d'assainisse-
ment dans une rue de typologie en « U », l ' é m e r - Pour les sources mobiles se déplaçant à des
gence par rapport au bruit résiduel [LAeq > vitesses supérieures à 10 km/h sur de grandes
65 dB(A)] n'a été sensible en un point récepteur distances (camions, tombereaux, ...), i l faut
d o n n é que pendant trois j o u r n é e s sur les deux quatre points de mesure équidistants de l'axe de
mois de durée du chantier. transport (d = 1 0 m par exemple) et répartis de
chaque côté de celui-ci.

L a mesure doit être réalisée à 1,2 m au-dessus


L'aspect de la gêne liée aux chantiers du sol et à plus de 3 mètres de toute surface
réfléchissante. Elle est effectuée sur une durée
L ' e n q u ê t e m e n é e par 1TNRETS en parallèle aux
minimale d'un cycle de fonctionnement (§ La
mesures réalisées au début des années 1980 sur
quantification du bruit émis par les chantiers).
différents types de chantier et portant sur le
bruit, les vibrations, les poussières, les nuisances On obtient ainsi pour chaque direction le niveau
fonctionnelles..., confirme le bruit comme nui- LAeq! par cycle de travail représentatif.
sance la plus citée.
Dans le cas d'un sol réfléchissant, le niveau de
Par contre, cette enquête n'a pas permis de pro- puissance LWA est d o n n é par :
poser un seuil de bruit à retenir pour la gêne. Il
semble que le niveau d'acceptation des nui- LWA; = LAeqj + 20 lg d + 8
sances varie en fonction de la connaissance de avec :
l'objectif des travaux (information préalable des
riverains), de l'appréciation de son utilité, de sa — d distance « source-point de mesure » en mètres.
durée, des horaires de travail et des efforts Si le sol est parfaitement absorbant, cette rela-
d ' a m é n a g e m e n t réalisés par le maître d ' œ u v r e tion devient :
aux abords du chantier.
LwAj = LAeq; + 20 lg d + 11
O n calcule ensuite la valeur moyenne de L W A
La prévision du bruit de chantier par :
E n 1984, le Service Environnement industriel LWAj
(SEI) du ministère de l'Environnement nous a
d e m a n d é de tester un projet de m é t h o d e prévi- L W A
n 1 0 y en = [ Ï 10 ^
U
i= 1
sionnelle de la C E E existant à cette époque, afin
de permettre à la France de donner son avis.
avec :
L a m é t h o d e mise au point par le Laboratoire
régional des Ponts et Chaussées de Blois s'est - n nombre de points de mesures.
inspirée de ce projet, en apportant des modifica- Les travaux des Laboratoires régionaux d ' A i x -
tions sensibles sur les méthodologies d'acquisi- en-Provence, d'Autun, de Blois, de Clermont-
tion des d o n n é e s in situ et de calculs. Ferrand et de Strasbourg ont permis d'obtenir en
1988 une base de données de 460 engins. L e
tableau I r é s u m e les valeurs relevées par famille
Méthode de détermination in situ
d'engins ou matériels.
du niveau de puissance acoustique
L a détermination des niveaux de puissance
acoustique in situ a fait l'objet d'un vaste plan La méthode prévisionnelle proposée
d ' e x p é r i e n c e en vue d'optimiser le nombre de par le Laboratoire régional de Blois
points de mesures nécessaires pour une précision
donnée. Présentation de la méthode
L a m é t h o d e proposée sépare le cas des sources L e principe de la m é t h o d e est présenté sur la
fixes des sources mobiles. figure 2.

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TABLEAU I
Valeurs relevées par famille d ' e n g i n s o u de matériels

Nombre LWA mini LWA maxi LWA moyen


N° Nom de l'engin
d'engins dB(A) dB(A) dB(A)

1 Arroseur 1 120 120 120


2 Autograde 1 110 110 110
3 Balayeuse 1 105 105 105
4 Bétonnière portée 3 91 98 96
5 Bouteur 20 102 118 111

6 Camion 9 95 109 106

7 Camion à peinture 1 107 107 107

8 Centrale à blanc 2 106 113 109

9 Chargeuse sur chenilles 2 104 106 105

10 Chargeuse sur pneumatiques 20 100 117 110

11 Chargeuse-pelleteuse 12 99 109 105

12 Chariot élévateur 2 98 102 100

13 Citerne avec motopompe 1 103 103 103

14 Compacteur à pied dameur 2 115 116 115

15 Compacteur monocylindre 16 100 112 104

16 Compacteur sur pneumatiques 10 99 114 103

17 Compacteur statique 1 101 101 101

18 Compacteur vibrant 18 100 115 106

19 Compresseur (moto) 5 90 117 106

20 Concasseur 1 117 117 117

21 Débrouissailleuse 2 101 106 103

22 Décapeuse automotrice 6 108 118 111

23 Drague suceuse 1 119 119 119

24 Excavateur 1 110 110 110

25 Finisseur 8 107 113 109

26 Foreuse 16 101 126 114

27 Gravillonneur 3 98 102 99

28 Groupe de soudage 1 110 110 110

29 Groupe électrogène 10 89 116 109

30 Grue 8 94 114 107

31 Machine à caniveaux 1 111 111 111

32 Marteau-piqueur 6 112 121 116

33 Mouton - Marteau - Vibrateur 20 104 132 118

34 Niveleuse automotrice 18 94 113 105

35 Pelle sur chenilles < 100 kW 14 103 111 107

36 Pelle sur chenilles > 100 kW 18 102 116 109

37 Pelle sur pneumatiques 14 102 112 106

38 Pelle avec brise-roche 8 114 123 118

39 Perforatrice 1 121 121 121

40 Pilonneuse 1 107 107 107

41 Répandeuse 3 95 100 98

42 Scie à essence 3 112 117 114

43 Scie sur tracteur 1 114 114 114

44 Tombereau automoteur 17 100 113 108

45 Vibreur 1 108 108 108

BULLETIN DES LABORATOIRES DES PONTS ET CHAUSSÉES - 208 - MARS-AVRIL 1997 - RÉF. 4 1 1 4 - PP. 87-98 91
Fig. 2 • • Correction de distance •
Principe général
de la méthode du
Laboratoire régional Correction de temps
des Ponts et Chaussées de fonctionnement
de Blois, |LwAsourceî •
Correction d'écran

• Correction de réflexions •

• I 1
ce •

• •en * i
LA e q total a u
SïKfifflHîi point d e réception
• | itrpc V" e *

• | Xlp i 9\ •

Pour chacune des sources sonores présentes ou pré-


vues sur le chantier, et pour chaque « phase-type »
d'exécution de ce dernier, on calcule, à partir des
niveaux L W A contenus dans la base de données, les Distance source - écran (m)
niveaux LAeq au point récepteur choisi en apportant
les corrections éventuelles suivantes :

La correction de distance : C d

E l l e est d o n n é e par C = 20 lg d + 8, si le sol est


d

réfléchissant et par C = 2 0 lg d + 11, si le sol


d

est parfaitement absorbant, d étant la distance


entre la source et le point récepteur en mètres,
telle que définie ci-après.

La correction d'écran : C e

E n cas de p r é s e n c e éventuelle d'obstacle ou


d ' é c r a n entre la source sonore et le point récep-
teur, i l est proposé des abaques permettant d'ob-
tenir un facteur correctif en tenant compte de la
hauteur de l'écran et des distances « sources-
écran » et « écran-point récepteur » (un exemple 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
est présenté sur la figure 3). Distance récepteur - écran (m)

Ces abaques ont été définis pour un spectre de Fig. 3 - Atténuation due à la présence d'un écran.
bruit moyen obtenu à partir d'une cinquantaine
d'engins à moteur thermique et pour un sol rela-
tivement absorbant.

92 BULLETIN DES LABORATOIRES DES PONTS ET CHAUSSÉES - 2 0 8 - MARS-AVRIL 1 9 9 7 - RÉF. 4 1 1 4 - PP. 87-98
La correction de temps de fonctionnement : Source mobile opérant sur une aire de travail
de grandes dimensions
Elle est d o n n é e par :
Généralement, la source effectue des « allers-
F, retours » :
C , = 10 l£
f
100
L A e q = L W A - 33 + 10 lg Q - 10 lg V
avec - 10 1 g d + C - C + C t f e r

- F pourcentage de la durée de fonctionnement


t
avec :
réel de l'engin par rapport à la période de référence
considérée (jour 7 h - 20 h ; nuit 20 h - 7 h). - Q nombre de passages de la source mobile
devant le point récepteur, par heure,
La correction due à la présence de réflecteur : C r

- V vitesse moyenne de la source mobile


E n cas de présence de structure réfléchissante à en km/h,
moins de 3 mètres du point récepteur, on
- d distance minimale en mètres entre le point
apporte une correction C égale à + 3 d B ( A ) .
r
récepteur et le chemin de circulation de la
L a méthode propose de d é c o m p o s e r les sources source.
sonores en quatre catégories : L a formule a été validée pour d < 100 m.
- les sources fixes,
- les sources mobiles opérant sur une aire de
travail restreinte, Source faiblement mobile
- les sources mobiles opérant sur une aire de Il s'agit d'engins se déplaçant à une vitesse infé-
travail de grandes dimensions,
rieure à 10 km/h et circulant sur une aire de tra-
- les sources faiblement mobiles.
vail de grandes dimensions (généralement supé-
Pour chacune de ces catégories de sources, i l rieure à 30 m).
est proposé une formule de calculs, tenant
compte des termes correctifs précités, qui L A e q = L W A - C + C - C + C + 10 lg
d l f e r

détermine le niveau L A e q au point récepteur 100


pour chaque engin ou matériel. Il reste
avec :
ensuite à sommer les niveaux obtenus au
point récepteur pour chaque source présente - F facteur d ' é q u i v a l e n c e dépendant du rapport
c

ou prévue sur le chantier, pour obtenir le


niveau global L A e q pour la période de réfé- -7 où L est la distance parcourue et d la distance
F
d
rence considérée. entre la source et le récepteur.
Ces formules sont les suivantes :

Exemple de calculs
Source fixe
L'exemple présente l'application de la
LAeq = LWA - C + C - C + C d t f e r
m é t h o d e pour un chantier de terrassement
constitué :
Cette formule est valable pour un terrain plan et
s»- d'une pelle sur chenilles creusant une tran-
si la distance d « entre la source et le récepteur »
est supérieure à au moins une fois et demie la chée qui est ensuite partiellement remplie de
plus grande dimension de la source et inférieure sable par une chargeuse-pelleteuse ;
à 100 mètres. *> d'une pelle hydraulique sur pneumatiques
chargeant un camion ;
Source mobile opérant >- d'un bouteur décapant de la terre végétale.
sur une aire de travail restreinte
Les positions des engins sur le chantier et du
LAeq = LWA - C + C - C + C d t f e r point récepteur testé sont fournies par le schéma
de la figure 4.
avec :

- d distance entre le point récepteur et le centre Les hypothèses de calcul sont résumées dans le
de l'aire de travail. tableau II.

Il faut que d > 1,5 / avec / : plus grande dimen- Les niveaux de nuisance acoustique L W A
sion de l'aire de travail (généralement inférieure retenus sont les valeurs moyennes pour une
à 30 mètres). Dans ce cas la source est assimilée famille d'engins déterminée et présentée dans
à une source sonore fixe. le tableau I.

BULLETIN DES LABORATOIRES DES PONTS ET CHAUSSÉES - 20s - MARS-AVRIL 1997 - RÉF. 4 1 1 4 - PP. 87-98 93
Fig. 4 -
Position dos engins
et du point de réception. —• ' Rocade A
/\
/ \ Bull
73 m
Tracto-pelle
N> / \
f ° / \
3 / \
Tranchée
^^^^^ ^^^^m

Pelle\ /80 m \
Sable \
\ v 47 m
50 r n \

Pelle \
. 57 m \ ;/ 75 m \
Point de réception

Camion Zones d'action des engins

TABLEAU II
Hypothèses de calcul

Distance en m Écran Réflecteur


LWA Ft Q V
Engins correction correction
dB(A) (%) (n/h) (km/h)
d I C. dB(A) C dB(A)

Pelle sur pneumatiques 106 57 - 10 - 0 0 0

Camion de transport 106 57 - 1 - 0 0 0

Pelle sur chenilles < 100 kW 107 50 - 20 - 0 0 0

Chargeuse-pelleteuse 105 55 25 20 - 0 0 0

Bouteur 111 70 80 70 32 5 0 0

Pelle hydraulique sur pneumatiques source est alors considérée comme fixe avec un
L e rapport de la distance « centre de l'aire de LWA de 106 d B ( A ) .
m o y e n

travail - récepteur » avec la plus grande dimen- L A e q = 106 - 35 - 8 - 20


sion de l'aire de travail est égal à 5,7 donc supé-
rieur à 1,5. L a source peut être assimilée à une L A e q = 43 d B ( A )
source fixe, d ' o ù :
Pelle hydraulique sur chenilles < 100 kW
C + C • C „ + CL
L A e q = LWA d t f

L e d é p l a c e m e n t de la pelle étant très faible pen-


Il n'existe pas, dans ce cas, d ' é c r a n s ni de réflec-
dant la période de référence, on la considère
teurs : C et C = 0.
e r
comme source fixe. L e L W A ,moyen est de
Le L w A trouvé dans le tableau récapitulatif
m o y e n 107 d B ( A ) .
est égal à 106 d B ( A ) .
L A e q = 107 - 34 - 8 - 7
L A e q = 106 - 35 - 8 - 10
L A e q = 58 d B ( A )
L A e q = 53 d B ( A )
Chargeuse-Pelleteuse
Camion de transport
L a chargeuse-pelleteuse se déplace sur une aire
L a distance minimale entre le récepteur et le de travail dont la plus grande dimension est
camion est de 57 mètres. 25 m. L a distance entre le point récepteur et le
Les m a n œ u v r e s d'approche et de départ (source centre de l'aire de travail est de 55 m. L e rap-
mobile) représentent 1 % du temps de fonction- d
nement. Elles peuvent donc être négligées. L a port — est égal à 2,2 donc supérieur à 1,5 avec

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BULLETIN DES LABORATOIRES DES PONTS ET CHAUSSÉES - 208 - MARS-AVRIL 1 9 9 7 - RÉF. 4 1 1 4 - p p . 8 7 - 9 8


/ < 30 m. L a source peut donc être assimilée à demment était fortement inspiré, et une m é t h o d e
une source fixe avec un L w A de 105 d B ( A ) .m o y e n belge mise au point par le C S T C - C E D I A .

L A e q = 105 - 35 - 8 - 7
La méthode TRRL
L A e q = 55 d B ( A )
E l l e vise essentiellement les travaux de construc-
tion de route. L ' é q u a t i o n de base est formulée
Bouteur
par l'addition simultanée du niveau d'exposition
L e bouteur effectue des « allers-retours » sur une au bruit élémentaire LAX, à une distance de réfé-
aire de travail assimilable à un chemin de circula- rence R en mètres, pour « n » événements de
tion. L a formule des sources mobiles s'applique : l'opération. L e L A e q est défini pour la période
de temps T en secondes et en point récepteur
L A e q = LWA - 33 + 10 lg Q - 10 lg V
situé à une distance d en mètres du centre de
- 10 lg d + 10 lg ~ - C + C l'opération :
e r

avec : LAeq = LAX-10 l g T + 1 0 l g n + 1 0 te^j

C e et C = 0 et L W A
r m o y e n = 111 d B ( A )
avec o angle sous-tendu par l'opération au
LAeq = 111-33+15-7-18-2 récepteur et (j) angle sous-tendu par l'opération
au point de référence.
L A e q = 66 d B ( A )
avec :
L e niveau global L A e q au point récepteur est
d o n n é par : L A X = L A e q (R) + 10 lg T

LAeq; - LAX est le niveau constant qui, pendant une


i =n période d'une seconde, fournirait la m ê m e
1 0 1 0
LAeq = 10 lg ^ énergie sonore que celle reçue pour un événe-
i =i ment élémentaire (cycle de travail).

soit : - L A e q (R) est le niveau mesuré en d B ( A ) à une


distance R, généralement à 10 m ou 20 m pour
L A e q 7 h - 20 h = un cycle de travail.
5 3 4 3 5 8 5 5 M
10 lg [ 1 0 + 10 ' + 10 ' + 10 - + 1 0 ]
- T est la durée du cycle de travail ou de l ' o p é -
L A e q global jour = 67 d B ( A ) ration en secondes.
Cet exemple de calcul a été effectué pour un des Les valeurs de LAX données varient entre 88 et
chantiers testés dans le cadre de nos travaux sur 102 d B ( A ) pour les travaux d'excavation,
le bruit global des chantiers. L ' é c a r t entre « me- 82-93 d B ( A ) pour les transports de matériaux
sures et calculs » a été de l'ordre de 2 d B ( A ) , la sur site et 84-100 d B ( A ) pour les engins de rem-
valeur mesurée étant plus faible. blaiement.
Quand i l y a plusieurs opérations différentes, on
Autres méthodes de calcul prévisionnel calcule le niveau L A e q pour chaque opération
séparément et on somme quadratiquement pour
D'autres m é t h o d e s de calcul prévisionnel exis-
obtenir le niveau global. Différentes corrections
tent en France et à l'étranger.
sont ensuite faites pour la distance, l'effet de sol,
la présence d'obstacle, ...
La méthode du CSTB
L'incertitude annoncée sur le résultat est de
Elle existe en France pour les chantiers de
construction de bâtiment. A chaque engin des ± 2 d B ( A ) si les données disponibles sont suffi-
unités de valeurs sont attribuées, représentant la santes.
puissance acoustique pondérée A . O n somme
ensuite ces unités de valeurs des engins présents La méthode du CSTC - CEDIA
sur le chantier en tenant compte de leur temps de E l l e part de la puissance acoustique in situ
fonctionnement. L e niveau sonore en un point des engins obtenue à partir d'une m é t h o d e in
récepteur d o n n é est obtenu à l'aide de tableaux situ simplifiée basée sur la mesure du niveau
correspondant à des aires de chantier détermi-
de pression acoustique en d B ( A ) en deux
nées et de termes correctifs pour la présence
points. E n pratique, ces deux points sont
d'obstacles, les réflexions éventuelles, l a surface
situés à une distance comprise entre 4 et
de façade directement exposée.
20 m de l'engin. L a banque de données des
À l'étranger, on peut citer la m é t h o d e anglaise niveaux de puissance acoustique comporte une
du T R R L dont le projet de la C E E cité précé- centaine d'engins.

BULLETIN DES LABORATOIRES DES PONTS ET CHAUSSÉES - 2 0 8 - MARS-AVRIL 1997 - RÉF. 4 1 1 4 - PP. 87-98 95
L a m é t h o d e prend ensuite en compte les diffé- >- Pendant le chantier :
rents p a r a m è t r e s suivants : nombre et nature des - vérifier le bon état du matériel ainsi que son
engins présents avec leur localisation et leur fonctionnement normal, utiliser des matériels
niveau de puissance acoustique, la présence h o m o l o g u é s ; si nécessaire agir sur les sources
éventuelle d'obstacles, de surfaces verticales e l l e s - m ê m e s (capotage, silencieux...) ;
réfléchissantes, de la nature du sol et de la durée - agir sur la propagation par la mise en place
de fonctionnement par rapport à la période de d ' é c r a n s provisoires mobiles. A titre d'exemple,
référence de jour. la figure 5 montre la mise en place d'un écran
L e degré de précision avancé, par comparaison provisoire pour la protection d'une crèche
« mesures-calculs » sur cas réels, se situe autour vis-à-vis d'un chantier de forage ;
de 3 d B ( A ) ; le calcul surestimant généralement - coordonner les différentes opérations afin de
les valeurs. réduire la durée des phases les plus bruyantes
lorsqu'elles se situent dans les zones les plus
sensibles ;
- ne pas oublier les problèmes liés au transport
Quelques moyens d'actions des matériaux. L a position des centrales de fabri-
Les principaux moyens d'action qui peuvent être cation n'est pas neutre dans ce cas. Sur le site, un
proposés portent : autre mode de transport (par exemple, par tapis)
peut être privilégié.
>> sur l'information préalable de la population
sur la nature et l'utilité des travaux, le planning, À titre d'exemple, pour un chantier de construc-
les nuisances éventuelles attendues et les moyens tion de logements à Villeurbanne, les actions ont
mis en œ u v r e pour y remédier ; porté dans trois directions (Le Moniteur du
17 février 1995) : la réduction du bruit é m i s par
>• sur la définition au préalable des clauses spé-
les matériels, le choix des modes opératoires les
cifiques sur le bruit à respecter au niveau de
moins bruyants, l'analyse du couple « durée du
l'autorisation (chantiers publics) ou du permis de bruit et puissance acoustique générale ». Pour un
construire (chantiers privés). Ces clauses pour- objectif visé de 75 d B ( A ) en limite de propriété,
ront porter sur les horaires de travail, l'utilisation i l a été relevé à l'intérieur de la zone de travail,
de matériel h o m o l o g u é , les conditions de fonc- des valeurs inférieures à 65 d B ( A ) .
tionnement du chantier, la prise en compte de la
propreté (boues...) et de la sécurité vis-à-vis de la
population ;
Conclusion et perspectives
s* sur l'organisation du chantier : coordination
des travaux et planification permettant le respect Les différents travaux réalisés par le réseau des
d'horaires prescrits pour les phases les plus L P C ont permis d ' a m é l i o r e r nos connaissances
bruyantes, implantation des matériels et engins dans le domaine du bruit é m i s par les chantiers.
L ' é t u d e faite en collaboration avec I'INRETS a
fixes les plus bruyants dans les zones les moins
m o n t r é q u ' i l était difficile d'associer directement
sensibles, en profitant des obstacles existants ou
la gêne avec le niveau de ce bruit. Il reste donc
naturels ou les prévoir (stockage des matériaux).
dans ce domaine encore à faire, m ê m e si l'évolu-
tion de la réglementation a permis de diminuer
l'impact sonore des chantiers.

Pour la mise au point d'une m é t h o d e de calcul


prévisionnel par le Laboratoire régional des
Ponts et Chaussées de Blois, la comparaison
« calculs-mesures » réalisée sur plusieurs types
de chantiers ( V R D assainissement, voirie, terras-
sement, ouvrages d'art, ...) a m o n t r é des écarts
globalement inférieurs à 3 d B ( A ) , le calcul
surestimant généralement les valeurs.

C e résultat est semblable à celui observé par


d'autres m é t h o d e s étrangères. Il faut cependant
préciser que, pour ces tests, nous nous trouvions
dans les meilleures conditions possibles :
connaissance des matériels utilisés, des trajec-
toires des engins, des temps de fonctionnement,
de l'environnement du site, ... Il est évident que,
pour les calculs faits bien en amont du chantier,
Fig. 5 - Ecran temporaire (ACIAL). ce qui est l'objectif, i l sera difficile d'avoir des

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BULLETIN DES LABORATOIRES DES PONTS ET CHAUSSÉES - 2OB - MARS-AVRIL 1 9 9 7 - RÉF. 4 1 1 4 - PP. 87-98
renseignements précis, ce qui augmentera l ' i n - Par ailleurs, nous cherchons à mieux appré-
certitude sur le résultat obtenu. hender les facteurs influant sur la puissance
acoustique des engins in situ. Par exemple, pour
L'autre difficulté sur la pérennité de l a m é t h o d e
les pelles hydrauliques, les critères retenus sont
réside dans la mise à jour du catalogue des
les suivants :
niveaux de puissance acoustique des engins et
matériels de chantier afin d'être le plus exhaustif — conditions de travail : creusement d'une tran-
et représentatif possible. chée, creusement d'une tranchée + chargement
d'un camion, nivelage (le godet reste en sur-
Pour répondre à cette question, le réseau des L P C face) ;
a décidé de poursuivre ses travaux en recherchant — nature des matériaux traités : terre végétale,
pour les principales familles d'engins, les rela-
tout venant, matériaux durs ;
tions pouvant exister entre les niveaux de puis-
— conditions de site : sol absorbant, sol semi-
sance acoustique d'homologation, obligatoire
réfléchissant, sol réfléchissant.
pour l a plupart d'entre eux, et ceux relevés in situ
dans des conditions déterminées de type de tra- Cette approche est primordiale, car c'est la
vail, de matériaux et de conditions de site. connaissance la plus précise possible de cette
valeur de base LWA qui donne la validité du
La mise à jour régulière du catalogue pourra ainsi
calcul.
s'effectuer au fur et à mesure de l'homologation
de nouveaux engins et matériels. Pour 1996, ce E n conclusion, nos travaux pour les années à
travail est réalisé pour les pelles hydrauliques et venir porteront dans ces deux directions, en les
les groupes moto-compresseurs. Il sera ensuite étendant à l'ensemble des matériels et engins de
poursuivi sur d'autres types d'engins. chantier.

Remerciements

Nous tenons à remercier plus particulièrement Guy Mottard du Service


Environnement industriel et Daniel Fritsch de la Mission bruit du ministère de
l'Environnement pour leur aide précieuse dans la rédaction de cet article.

RÉFÉRENCES B l

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ABSTRACT

W o r k s i t e n o i s e i s o n e of t h e m o s t frequent c a u s e s f o r c o m p l a i n t i n u r b a n a r e a s
M . M É R I E L - B. B O N H O M M E

O v e r slightly m o r e t h a n t h e l a s t t w e n t y y e a r s , r e g u l a t i o n s h a v e b e e n c o n s i d e r a b l y s t r e n g t h e n e d , in p a r t i -
c u l a r f o r p l a n t a n d w o r k s i t e e q u i p m e n t . In 1 9 8 4 , E u r o p e a n D i r e c t i v e s a l s o s t a r t e d t o p l a y a m a j o r r o l e .

T h i s p a p e r d e s c r i b e s t h e c o n t r i b u t i o n w h i c h t h e n e t w o r k of L a b o r a t o i r e s d e s P o n t s et C h a u s s é e s h a v e
m a d e to t h i s p r o c e s s s i n c e 1 9 8 0 , in p a r t i c u l a r t h e d e v e l o p m e n t o f a f o r e c a s t i n g m o d e l a t t h e B l o i s
Regional Laboratory.

T h e p a p e r a l s o d e s c r i b e s t h e p r i n c i p l e m e a s u r e s w h i c h a r e in p l a c e a n d p r e s e n t s a p r o j e c t i o n f o r w o r k s in
the future.

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