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Laboratoire de Strasbourg
Mai 2014
Références de la commande
DREAL
Devis-programme du
Références du dossier
Numéro du dossier : 2014-72-003
Objet : Rocade Sud de Strasbourg – Utilisation des MIDND – Possibilités d'utilisation des mâchefers en techniques
routières dans le cadre du futur projet « Rocade Sud de Strasbourg – 2ème phase »
1 JABIRI 05/05/14
Tél. : 03 88 77 46 33 / Fax : 03 88 77 46 20
Marc.Jabiri@cerema.fr
Sommaire
1. Introduction......................................................................................................................1
2. Conditions d'utilisation...................................................................................................1
2.1. Conditions environnementales d'utilisation des graves mâchefers...................................1
2.1.1. Domaine d'emploi................................................................................................................................. 1
2.1.2. Caractéristiques environnementales intrinsèques des graves de mâchefers................................2
2.1.3. Limitations d'usage liées à l'environnement immédiat de l'ouvrage routier...................................5
2.2. Conditions géotechniques d'utilisation des graves de mâchefers.....................................6
2.2.1. Caractéristiques géotechniques intrinsèques...................................................................................6
2.2.2. Classification géotechnique des graves de mâchefers....................................................................8
2.2.3. Conditions d'utilisation à la mise en œuvre : en remblais................................................................8
2.2.4. Conditions d'utilisation à la mise en œuvre en couche de forme....................................................9
4. Conclusion......................................................................................................................14
ANNEXES
2014-72-003 CEREMA - DTer Est - Laboratoire de Strasbourg - Groupe « GTC »
MJ/mj
1. Introduction
La Rocade Sud de Strasbourg - 2 ème phase, consiste en la création d’une voie express à
2x2 voies depuis l’échangeur de Fegersheim (intersection entre la RN83/RD1083 et la RN 353) et
l’échangeur de Geispolsheim sur l’A35. Dans le cadre de ce futur projet, le CEREMA a été chargé
par la DIRE (SIR de Mulhouse) d'étudier les possibilités d'utilisation des mâchefers en techniques
routières.
2. Conditions d'utilisation
Les usages routiers de type 1 sont les usages d'au plus trois mètres de hauteur en sous couche
de chaussée ou d'accotement d'ouvrages routiers revêtus : remblai sous ouvrage, couche de
forme, couche de fondation, couche de base et couche de liaison.
Les graves de mâchefers pouvant être utilisées dans des usages routiers de type 1 sont celles
pour lesquelles les mâchefers élaborés entrant dans leur composition satisfont aux valeurs limites
V1 des tableaux 1 et 2 (voir ci-dessous).
Ces usages peuvent être par exemple les couches de forme et d’assise de chaussée revêtue, les
remblais inférieurs à 3m sous ouvrage revêtu, les remblais revêtus inférieurs à 3m contigus
d'ouvrage d’art, les remblais de tranchée en zone revêtue, les remblais inférieurs à 3m sous
parking revêtu, les pistes cyclables ou piétonnes revêtues, les remblais et couches d'assise de
voie de transport collectif de surface revêtue.
Les usages routiers de type 2 sont les usages d'au plus six mètres de hauteur en remblai
technique connexe à l'infrastructure routière ou en accotement, dès lors qu'il s'agit d'usages au
sein d'ouvrages routiers recouverts.
Relèvent également des usages routiers de type 2, les usages de plus de trois mètres et d'au plus
six mètres de hauteur en sous-couche de chaussée ou d'accotement d'ouvrages routiers revêtus.
Un ouvrage routier est réputé revêtu si sa couche de surface est réalisée à l'aide d'asphalte,
d'enrobés bitumineux, d'enduits superficiels d'usure, de béton, de ciment ou de pavés jointoyés
par un matériau lié, et si elle présente en tout point une pente minimale de 1%.
Un ouvrage routier est réputé recouvert si les matériaux routiers qui y sont présents sont
recouverts par au moins 30 centimètres de matériaux naturels, et s'il présente en tout point de son
enveloppe extérieure une pente minimum de 5%.
Les graves de mâchefers pouvant être utilisées dans des usages routiers de type 2 sont celles
pour lesquelles les mâchefers élaborés entrant dans leur composition satisfont aux valeurs limites
V2 des tableaux 1 et 2 (voir ci-dessous).
Ces usages peuvent être par exemple les merlons phoniques, les merlons paysagers, les remblais
de tranchée, les remblais sous plate-forme dès lors qu'il s'agit d'usages d'au plus six mètres de
hauteur au sein d'ouvrages routiers recouverts.
Un lot périodique est défini comme étant l’ensemble des MIDND produits dans une même période
P par une même installation de traitement thermique de déchet et réceptionné dans une même
installation de maturation et d'élaboration des MIDND relevant des rubriques 2716, 2771 ou 2791
de la nomenclature des installations classées.
Les lots périodiques de MIDND qui peuvent être valorisés au sein d'ouvrages routiers sont ceux
servant à l'élaboration de graves de mâchefers dont les caractéristiques mécaniques sont
conformes aux normes de spécifications d'usage en vigueur concernant les usages routiers visés
et dont les caractéristiques environnementales respectent les critères de recyclage définis à
l’annexe I de l'arrêté ministériel du 18 novembre 2011.
Tableau 1 : Comportement à la lixiviation (NF EN 12457-2) du lot à caractériser. Valeurs limites à respecter
pour les quantités relarguées à un ratio liquide/solide (L/S)=10 l/kg (valeurs issues de l'arrêté ministériel du
18 novembre 2011).
* Concernant les chlorures, les sulfates et la fraction soluble, il convient, pour être jugé conforme, de
respecter soit les valeurs associées aux chlorures et aux sulfates, soit de respecter les valeurs associées
à la fraction soluble.
Tableau 2 : Teneur intrinsèque en éléments polluants (valeurs limites à respecter) sur la base d’une analyse
en contenu total du lot à caractériser (valeurs issues de l’arrêté ministériel du 18 novembre 2011).
* Calcul de l'I-TEQ avec concentration égale à zéro pour tout congénère de concentration inférieure à la
limite de quantification (LQ)
Les conditions d’utilisation des graves de mâchefers doivent respecter des prescriptions
particulières d’emploi liées à l’environnement immédiat de l’usage routier. Conformément à
l’annexe I de l’arrêté ministériel du 18 novembre 2011, l’utilisation de matériaux routiers doit se
faire :
- en dehors des zones inondables et à une distance minimale de 50 cm des plus hautes
eaux cinquantennales, ou à défaut des plus hautes eaux connues ;
- à une distance minimale de 30 m de tous cours d’eau, y compris les étangs et les lacs.
Cette distance est portée à 60 mètres si l’altitude du lit du cours d’eau est inférieure de
plus de 20 mètres à celle de la base de l’ouvrage ;
- en dehors des périmètres de protection rapprochés des captages d’alimentation en eau
potable ;
- en dehors des zones répertoriées comme présentant une sensibilité particulière vis-à-vis
des milieux aquatiques. Sont notamment concernées :
les zones couvertes par une servitude d’utilité publique instituée, en
application de l’article L.211-12 du code de l’environnement, au titre de la
protection de la ressource en eau ;
les zones désignées comme zone de protection des habitats des espèces, de
la faune et de la flore sauvages en application de l’article L.414-1 du code de
l’environnement ;
les parcs nationaux ;
- en dehors des zones de karsts affleurants.
Comme pour les sols, les caractéristiques géotechniques des graves de mâchefers peuvent être
décrites par des paramètres de nature, de comportement mécanique et d’état.
- La masse volumique ;
- La granularité ;
- La teneur en fines (passant à 0,08 mm) : cette donnée permet d’établir une distinction
entre les matériaux pauvres (< 12 %) ou riches (> 12 %) en fines ;
- Le passant à 2mm : ce paramètre permet d’établir une distinction entre les matériaux à
tendance graveleuse (passant à 2 mm < 70 %) et sableuse (passant à 2 mm > 70 %) ;
- L’équivalent de sable .
- Le résultat à l’essai Los Angeles (LA), qui est un indicateur de la résistance du matériau à
la fragmentation par chocs ;
- Le résultat à l’essai Micro-Deval (MDE) qui est un indicateur de résistance à l’attrition d’un
matériau.
Le tableau 3 indique les ordres de grandeur des paramètres couramment utilisés pour caractériser
les graves de mâchefers.
NB : Certains essais géotechniques (valeur de bleu de méthylène, équivalent sable) ne sont pas
adaptés à la caractérisation des graves de mâchefers.
Les graves de mâchefers sont généralement considérées comme peu gélives. Il est toutefois
recommandé d’étudier la gélivité de la grave de mâchefers concernée avant toute étude de
dimensionnement.
La norme NF P 11-300 « Classification des matériaux utilisables dans la construction des remblais
et des couches de forme » s’applique aux graves de mâchefers. Elles sont classées dans la famille
F6 « Mâchefers d’incinération des ordures ménagères » qui est une subdivision de la classe F
« Sols organiques et sous-produits industriels ».
Les critères du GTR autorisent une réutilisation possible des graves de mâchefers classées F61
en remblai, à l’exception de celles à l’état hydrique th (très humide). Trois états hydriques sont
envisageables pour la mise en œuvre des mâchefers.
Le maintien de la teneur en eau à l’état moyennement humide (m) par un contrôle de l’état
hydrique permettra d’optimiser la densification des graves de mâchefers.
Sur une grave de mâchefers d’état hydrique humide (h), il est possible de faire baisser la teneur en
eau en l’aérant lorsque les conditions météorologiques sont favorables.
Afin de maintenir un état hydrique suffisant, un faible arrosage est préconisé particulièrement
lorsque les conditions météorologiques sont évaporantes.
Selon le GTR, la mise en œuvre en remblai doit permettre l’obtention d’une densification de qualité
q4 ; ce qui se traduit par un compactage nécessaire pour obtenir :
– des densités moyennes sur toute l’épaisseur de la couche supérieure ou égale à 95%
ρdOPN ( ρdOPN : masse volumique apparente sèche à l’Optimum Proctor Naturel) ;
– et des densités en fond de couche supérieure ou égale 92% ρdOPN.
Les importantes dispersions des caractéristiques et des références Proctor sur un stock de
graves de mâchefers imposent la réalisation de planches d’essai à chaque début de
chantier afin de définir une procédure de compactage adaptée aux graves de mâchefers
mises en place.
L'utilisation des mâchefers en couche de forme est possible sans traitement sous réserves de
vérifier :
- l'insensibilité au gel : les graves de mâchefers sont considérées comme peu gélives.
Cependant seule une étude particulière pourra l’attester ;
- la friabilité du matériau : possibilité d'évolution granulométrique sous compactage intense
(attention à l'interface) ;
- la nécessité d'une protection si la couche d'assise n'est pas réalisée à la suite (enduit
gravillonné).
Selon le GTR, la mise en œuvre en couche de forme doit permettre l’obtention d’une densification
de qualité q3 ; ce qui se traduit par un compactage nécessaire pour obtenir des densités
moyennes sur toute l’épaisseur de la couche supérieure ou égale à 98.5% ρdOPN et des densités en
fond de couche supérieure ou égale 96% ρdOPN.
Les importantes dispersions des caractéristiques et des références Proctor sur un stock de graves
de mâchefers imposent la réalisation de planches d’essai en chaque début de chantier afin de
mettre en place une procédure de compactage propre à chaque type de graves de mâchefers
utilisé.
Il est possible de mettre en œuvre des graves de mâchefers traitées au liant hydraulique en
couche de forme. Les graves de mâchefers doivent être qualifiées de valorisables avant traitement
aux liants hydrauliques. Cette utilisation est conditionnée à une étude spécifique précisant
notamment la nature du liant et le dosage appliqué.
Seules les utilisations des mâchefers en remblais seront envisagées conformément aux
prescriptions de l'arrêté ministériel du 18 novembre 2011. L'utilisation en couche de forme ne sera
pas envisagée compte tenu de la classe de plate-forme (PF3) envisagée pour le projet ; l'utilisation
des mâchefers en couche de forme ne permet pas d'obtenir une PF3.
Cinq zones en remblai ont été identifiées comme susceptibles d’être réalisées avec des
mâchefers :
- Zone 1 du profil N°138 au profil 151.
- Zone 2 du profil N°179 au profil 199.
- Zone 3 du profil N°210 au profil 216.
- Zone 4 du profil N°219 au profil 232.
- Zone 5 du profil N°245 au profil 261.
- La cote des plus hautes eaux connues (PHE) la plus proche de la zone de tracé est
144,00 (cf annexe 1).
On prendra comme limite inférieure de mise en œuvre des mâchefers pour le projet, la
cote 145,00 (PHE +1m) lorsque le TN est situé en-dessous de cette cote.
Lorsque le TN est situé au-dessus de la cote 145,00, on prendra comme limite inférieure
de mise œuvre des mâchefers celle du TN augmentée de 1m (TN+1m). Cette disposition
vise à éviter tout contact des mâchefers avec les eaux de ruissellement et à limiter le
contact avec les eaux dû aux remontées capillaires.
Deux cas sont envisagés concernant la mise en œuvre des mâchefers, où l’épaisseur des
mâchefers est fonction de leur qualité (V1 ou V2). Lorsque les mâchefers sont de qualité V1, on
pourra mettre en œuvre les mâchefers sur une épaisseur n’excédant pas 3 m (cas N°1). S’ils sont
de qualité V2, on pourra les mettre en œuvre sur une épaisseur maximum de 6 m (cas N°2).
Par ailleurs, on notera que dans les deux cas envisagés, la PST sera constituée de mâchefers et
que la couche de forme (70 cm) pourra être soit en matériaux granulaires (D31) ou en matériaux
fins (A1, A2, B5, B6) traités aux liants hydrauliques. Cependant, on privilégiera la solution en
matériaux fins traités, car celle-ci permettra d’obtenir une plate-forme de classe PF3 peu
perméable. Cette couche de forme traitée aura pour effet de limiter fortement le passage des eaux
d’infiltration au travers des mâchefers et d’éviter ainsi leur lessivage.
Cette solution a l’avantage de permettre la mise en œuvre les deux qualités de mâchefers
de façon indifférente mais sur une épaisseur maximum de 3 m. Aucun tri n’est nécessaire,
ni au niveau de l’approvisionnement ni au niveau du chantier.
Cette solution a l’avantage de permettre la mise en œuvre d’une quantité plus importante
de mâchefers mais uniquement de qualité V2.
Des solutions intermédiaires, conciliant les exigences des deux cas envisagés
ci-dessus, pourront être envisagées. Ainsi, au sein du chantier certaines zones
pourront répondre aux exigences du cas N°1 et d’autres pourront répondre à celles
du cas N°2.
En Alsace, il existe quatre centres de production, deux dans le Bas-Rhin et deux dans le Haut-
Rhin. La production de mâchefers valorisables en technique routière est de l'ordre de
87 000 tonnes /an soit environ 58 000 m3 (avec densité 1,5 T/m3).
La plupart des unités de production ont des contrats avec des entreprises de TP aux-quelles elles
cèdent la totalité de leur production.
4. Conclusion
Les quantités en mâchefers nécessaires dans les deux cas étudiés sont supérieures aux quantités
annuelles produites par les quatre installations IME alsaciennes. Par conséquent,
l'approvisionnement en mâchefers pour la réalisation des travaux de remblaiement risque d’être un
facteur limitant.
Plans AutoCAD
Connaissance et prévention des risques - Développement des infrastructures - Énergie et climat - Gestion du patrimoine d’infrastructures
Impacts sur la santé - Mobilités et transports - Territoires durables et ressources naturelles - Ville et bâtiments durables