Ouvrages de Soutènement

Note de Cours – ISTEUB 2019– A. Ghrairi –

Contenu
Prise de Vue ........................................................................................................................................................ 1
Exemples d’Ouvrages de Soutènement ......................................................................................................... 2
Prédimensionnement ......................................................................................................................................... 3
Système de Drainage ........................................................................................................................................ 3
Action des terres................................................................................................................................................. 4
Frottement sol-mur .......................................................................................................................................... 4
Coefficient de Poussée .................................................................................................................................. 4
Forces Agissantes sur le Mur .......................................................................................................................... 5
Vérification de la Stabilité ................................................................................................................................. 5
Stabilité au Glissement ................................................................................................................................... 5
Stabilité au Renversement ............................................................................................................................. 6
Dispositions Constructives des Murs encastré ................................................................................................. 7
Ferraillage Principal ........................................................................................................................................ 7
Ferraillage Secondaire ................................................................................................................................... 7
Application ......................................................................................................................................................... 8
Stabilité d’un Mur Poids .................................................................................................................................. 8
Stabilité d’un Mur en Béton Armé ................................................................................................................ 8

Prise de Vue Talus Terre

pleine
Le rôle des ouvrages de soutènement est de retenir
des massifs de terres. Il existe une grande variété de
construction se caractérisant par des Voile
Barbacane
fonctionnements différents et conduisant à des
PVC Conduite de
études de stabilité internes spécifiques.
Drainage

Tous ces ouvrages ont en commun la force de

Talon
poussée exercée par le massif des terres retenu. C’est
Patin
principalement la manière dont est reprise cette } Semelle
force de poussée qui différencie les différents types
Figure 1 : Mur Encastré en Béton Armé
d’ouvrages.

La reprise des efforts de poussée peut être assurée

par trois modes principaux :

▪ Poids de l’ouvrage
▪ Encastrement
▪ Ancrage

Les Actions Prisent en Considération :

▪ Actions gravitaires W : Poids de l’ouvrage et

des remblais associés

1
 ▪ Actions de poussée des terres P : dû au poids
des terres et à la poussée hydrostatique
▪ Actions des surcharges sur le remblai Q
▪ Actions de Butée des terres B : Souvent
difficile à mobiliser et qui est généralement
négligée dans le calcul
▪ Cohésion du sol de fondation C
▪ Réaction du sol de fondation R Ecailles

La méthode classique de prédimensionnement des

ouvrages de soutènement consiste à vérifier la
stabilité au-delà de l’équilibre statique externe par le
biais de coefficient de sécurité. Remblais
Armatures
L’étude de stabilité sera menée vis-à-vis des modes
Figure 2 : Mur en Terres Armé
de rupture envisagés de façon dissociés.

Exemples d’Ouvrages de Soutènement

Figure 4 : Mur Cellulaire Figure 3 : Mur en Terres Armé Figure 5 : Gabion

Figure 6 : Mur en Béton Armé

Figure 7 : Ecran en Palplanches

Figure 8 : Mode d’exécution des Parois Moulées

2
Prédimensionnement

Charge Sur Charge Sur

H/24 H/12 Remblais
Remblais

A
Remblais Remblais
( , ) ( , )

H H

H H
à
8 5
H/12
o
o H/12

H 2H H H
à à
2 3 3 2

Système de Drainage
Pour éviter l’accumulation des eaux de ruissellement à l’arrière du mur, il est important de mettre en
œuvre des barbacanes à intervalles réguliers dans le mur.

Il est également possible de renforcer ce système d’évacuation de l’eau avec un système de

drainage complémentaire.

3
Action des terres
Frottement sol-mur
L’angle de frottement δ entre le sol et le parement arrière du mur dépend des facteurs suivants :

— la rugosité du parement ;
— l’angle de frottement interne du sol ϕ ;
— le tassement relatif entre le mur et le sol ;
— l’inclinaison de la surface.

En première approximation on peut déterminer cet angle de frottement en fonction de l’état de

surface du parement, comme il est indiqué dans le tableau suivant :

Le tassement relatif entre le sol et le mur joue

ainsi un rôle important. Dans tous les cas Q : Charge Sur Remblais
courants de murs rugueux en béton ou en
maçonnerie, la valeur de (δ=2/3 ϕ) est celle à
retenir.
b Remblai
z
Coefficient de Poussée Kp ; s ; φ

La terre exerce une pression latérale °

modélisée comme si la terre était un matériau
FQ
W
à mi-chemin entre un solide (pression faible) H
et un liquide (pression forte). Fp
On note par Kp le coefficient de poussé du sol δ H/2
φ
retenu : Kp = tg2 (45 − ) avec  : l’angle de B
2
H/3
frottement du sol. O
On peut caractériser cette pression par la Sol de Fondation
formule suivante : RH C0 ; φ0 ; δ0 = 2.φ0/3
RV
Pz = K p . γsol . z ; (z : profondeur)

4
Forces Agissantes sur le Mur
▪ La Force de poussée des terres FP
1
: FP = . K . γsol . H2
2 p

▪ La Force due aux surcharges sur remblais FQ : FQ = Kp . Q. H

RV = W + ( FQ + FP ). sin (δ0 )
▪ La Réaction du sol de fondation R :{
RH = ( FQ + FP ). cos (δ0 )

▪ La Prise en compte des chocs :

La prise en compte des chocs relève en principe de justifications à

l’ELU pour des situations de projet accidentelles selon la norme NF
EN 1991-1-7 relative à la définition des actions accidentelles, à la
valeur conventionnelle de l’action.

Dans certains cas, par exemple pour des infrastructures routières très
circulées, il peut être nécessaire afin de garantir la continuité
d’exploitation de l’ouvrage de considérer les chocs comme des
actions variables.

Vis-à-vis de cette action, l’ouvrage peut alors être justifié à l’ELU pour
les situations durables et transitoires et à l’ELS pour les combinaisons
caractéristiques. La justification d’un ouvrage vis-à-vis d’un choc se
fait à partir d’efforts pseudo-statiques équivalents. Il peut dans
certains cas être loisible d’utiliser d’autres méthodes de calcul
dynamiques ou énergétiques.

Vérification de la Stabilité
Stabilité au Glissement
Le coefficient de sécurité vis-à-vis d’un glissement sur la base du mur est défini comme le rapport de
la force résistante de cisaillement à la composante tangentielle de la réaction exercée sur la base. Si
R est cette force de réaction, RH et RV ses composantes suivant la base du mur et la normale, tg(δ) le
coefficient de frottement entre le sol de fondation et la base du mur, le coefficient de sécurité vis-à-
vis d’un glissement a pour expression :

𝑅𝑉 2. 𝜑0
. 𝑡𝑔(𝛿0 ) ≥ 1,5 ; 𝛿0 =
𝑅𝐻 3
En règle générale, on ne tient pas compte, dans la détermination de la force R, de la butée des terres
qui s’exerce sur la partie frontale du mur.

Parfois, la stabilité au glissement du mur nécessite de disposer sous la semelle une bêche. Celle-ci peut
être mise soit, à l’avant (Déconseillé) ou à l’arrière de la semelle (Disposition Classique), ou parfois
encore en prolongement du voile (Conseillé surtout en terrain rocheux). La bêche est toujours coulée
en pleine fouille sans coffrage.

5
Stabilité au Renversement
La sécurité au renversement d’un mur traduit son équilibre statique par rapport au moment des forces
exercées. Le coefficient de sécurité est calculé en considérant l’équilibre limite, généralement lorsque
le mur se renverse autour de son arête extérieure.
Au-dessus de la base, le mur est sollicité par deux types de forces :
— des forces qui tendent à renverser le mur autour de son arête extérieure ; principalement la force
de poussée : Actions Motrices {FP. cos(δ) ; FQ. cos(δ)}

— des forces qui tendent à stabiliser le mur autour de cette arête ; principalement le poids du mur :
Action Résistantes {W ; FP. sin(δ) ; FQ. sin(δ)}

Si MMoteur et MRésistant sont les moments de ces forces autour de l’arête extérieure, on définit le coefficient
de sécurité au renversement par le rapport de ces deux moments :

𝑀𝑅é𝑠𝑖𝑠𝑡𝑎𝑛𝑡
≥ 1,5
𝑀𝑀𝑜𝑡𝑒𝑢𝑟

Remarque

Lorsque la hauteur du mur devient importante ou

que les coefficients de poussée sont élevés, le
moment d’encastrement du voile sur la semelle
devient grand. L’une des solutions possibles consiste
à disposer des contreforts ayant pour but de raidir
le voile.

Les contreforts encastrés sur la semelle, sont

disposés soit à l’arrière soit à l’avant du voile.

6
Dispositions Constructives des Murs encastré

Ferraillage Principal
Le ferraillage principal d’un mur de
soutènement résulte du calcul des sections
critiques suivant les règles de la NF EN 1992-1-1.
La figure 5.37 donne un schéma type du
ferraillage principal résultant du calcul.

En plus des conditions relatives au

pourcentage minimal (Ai  As,min), les règles
d’espacements minimaux entre les barres
parallèles, doivent être également respectées

Le tableau ci-contre montre l’espacement

admissible de ferraillage en treillis orthogonal :

Ferraillage Secondaire
Il est nécessaire de compléter le ferraillage principal (issu du calcul) par un ferraillage secondaire pour
tenir compte des dispositions constructives et des multiples effets secondaires existant dans ce type
d’ouvrage.

Les principales actions secondaires sont :

o Le gradient thermique : le parement extérieur d’un mur de soutènement est soumis à

l’ensoleillement, alors que la face côté terre ne l’est jamais ;
o La différence d’intensité de la poussée des terres dans le sens longitudinal du mur par
suite de la diffusion des charges concentrées ou de l’hétérogénéité du remblai ;
o Les tassements différentiels ;

Pour le ferraillage complémentaire, il n’y a pas de condition

de diamètre minimal des barres.

7
Application
Stabilité d’un Mur Poids
Q : Charge Sur Remblais
On se propose d’optimiser le
dimensionnement d’un mur poids dont la
section transversale est présentée dans la
figure ci-contre. Remblai
Kp ; s ; φ1
On prendra :
H = 2,00m ° ° FQ
s =20KN/m3 H
Fp
W
1 =30° et 2 =35°
δ + °
La surcharge d’exploitation Q sur le
remblai est de 250 kg/m².
H/2
B
H/3
Le mur étant en Béton et on prendra en
O
considération du frottement remblais mur.
Sol de Fondation
1. Trouver une Condition sur ° pour RH C2 ; φ2
que l’ouvrage soit stable au
RV
renversement et au glissement.

Stabilité d’un Mur en Béton Armé

On se propose de dimensionner le mur de E/2
25KN/m²
soutènement en Béton Armé. On prendra : H =
6,00m et E = 0,40m ; Pas de frottement remblais A
mur.
Remblais
 =20KN/m3
1. Calculer le coefficient de poussé.
 =30°
H
2. Trouver une Condition sur B pour que
l’ouvrage soit stable au renversement.
2.E
E
3. Vérifier la stabilité de l’ouvrage vis-à-vis
du glissement pour B = Bmin ? (On E
o
prendra 0= =30°)
B