Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
BCR 7 PDF
BCR 7 PDF
7 Généralités
Malgré l’essor de la construction de revêtements en BCR depuis plus de cinq ans au Québec, il
n’existe pas encore de normes sur des méthodes de contrôle et d’essais relatives au BCR à l’état
frais et durci publiées par des organismes de normalisation canadiens ou québécois tels que
l’Association canadienne de normalisation ou le Bureau de normalisation du Québec. Les
méthodes d’essais et de contrôle sont généralement basées sur des normes ASTM qui ne sont pas
parfaitement adaptées à la pratique courante au Québec. De plus, ces normes ne couvrent pas toutes
les méthodes de contrôle et d’essais sur le BCR à l’état frais et durci réalisé en laboratoire et en
chantier.
Comme pour tout ouvrage en béton, le contrôle de la qualité du BCR débute avec la conformité des
matériaux avant la construction et se poursuit pendant la surveillance de l’exécution des travaux en
chantier.
Le contrôle des matériaux est important, spécialement lors de la production du BCR par une centrale
mobile. La provenance et le type des différents constituants (liant, granulats fins, granulats
grossiers, adjuvants) doivent être vérifiés. Il faut également éviter toute ségrégation et contamination
lors du transport, du déchargement, de l’entreposage et de la manutention de ces matériaux.
La formulation et la mise au point du mélange de BCR, comme présenté au chapitre 4, sont réalisées
afin de rencontrer les exigences du devis. Une ou plusieurs gâchées d’essais sont effectuées pour
mesurer les propriétés du mélange à l’état frais (maniabilité et masse volumique humide de
référence) et à l’état durci (résistance à la flexion et à la compression).
Comme mentionné précédemment, le type et la teneur en liant doivent être déterminés de manière à
obtenir les résistances mécaniques voulues à un coût minimal tout en assurant les performances à
long terme requises pour une application donnée (durabilité, usure de surface, intégrité structurale,
etc). La teneur en liant doit aussi être la plus faible possible afin de réduire la fissuration du
matériau. Le rapport eau/liant doit être ajusté de façon à produire un mélange permettant une mise en
œuvre adéquate (mise en place et compactage) afin d’atteindre le degré de compactage optimal.
La maniabilité du mélange de BCR doit être déterminée en considérant les délais de production, de
transport et de mise en œuvre. Idéalement, au moment de la mise œuvre du BCR, la maniabilité du
BCR doit être comprise entre 40 et 90 secondes (temps VEBE). Finalement, le rapport entre les
granulats fins et gros doit être choisi afin d’atteindre la densité requise et d’assurer une surface
fermée.
Le choix de la centrale est dicté par des considérations techniques et économiques et par le temps de
transport du BCR. Comme discuté au chapitre 6, la capacité de l’unité de production doit être
suffisante pour alimenter en continu les finisseurs afin d’éviter les arrêts et départs et,
conséquemment, les joints froids. Ainsi, dans le cas d’une centrale, il faut calculer que le volume de
BCR produit par le malaxeur est d’environ 50 % de sa capacité maximale de production de béton
plastique, en raison de la sollicitation mécanique élevée et des risques de ségrégation.
La sélection d’un type de malaxeur est fonction de sa capacité à produire le taux désiré en assurant
une production homogène et uniforme. Généralement, pour des projets de moins de 500 m3, une
centrale fixe est choisie, tandis que pour des projets de plus de 500 m3, une centrale mobile est
sélectionnée. Une centrale fixe peut produire entre 35 à 60 m3/h de BCR, alors qu’une centrale
mobile peut produire, en moyenne, entre 40 à 100 m3/h de BCR.
Les centrales fixes doivent être conformes aux exigences de la norme CAN/CSA A23.1 et
préférablement détenir un certificat de conformité délivré par le Bureau de normalisation du
Québec (BNQ) selon les exigences des normes NQ 2621-900 et NQ 2621-905. Dans le cas d’une
centrale mobile, la conformité de l’étalonnage doit impérativement être évaluée avant le début des
travaux et à la suite de chaque déplacement. Cette vérification consiste à comparer les différents
systèmes de mesure aux exigences du devis. Pour chacun des constituants du mélange de béton,
c’est-à-dire, du ciment, de l’eau, des granulats et de l’adjuvant, une vérification de l’exactitude des
systèmes de dosage et des quantités requises pour un taux de production donné est réalisée à l’aide
d’un système de mesure étalonné et indépendant de la centrale. Selon le cas, des vérifications
additionnelles de l’étalonnage des systèmes de mesure peuvent être effectuées lors de la
construction.
Les équipements de mise en œuvre comme les équipements de transport, de mise en place et de
compactage doivent satisfaire aux exigences du devis. Comme mentionné précédemment, les
camions à benne basculante doivent être munis de toiles de protection.
Les finisseurs doivent avoir une capacité suffisante pour mettre en place du BCR et être munis de
barres de compactage en mesure de consolider le BCR à au moins 80 % de la masse volumique
humide de référence. Les finisseurs doivent être équipés d’un système de guidage permettant
d’assurer l’uniformité du nivellement des couches.
Les rouleaux compacteurs tandems à cylindres métalliques lisses doivent avoir une masse totale
supérieure à 9,5 tonnes. Les cylindres doivent avoir un diamètre d’environ 1,3 à 1,4 m, et une
largeur minimale de 1,7 m. Il faut que les rouleaux soient équipés d’un système leur permettant
d’opérer en mode statique et dynamique. Ils doivent également être en mesure de déployer une force
dynamique d’au moins 450 N/cm de largeur de tonneau à des fréquences variables et à une
amplitude minimale de 0,75 mm. Les bandes de nettoyage des cylindres métalliques doivent être
bien ajustées afin d’enlever les particules qui pourraient coller aux parois du tonneau.
Les équipements utilisés pour réaliser la finition de la surface (fermer les vides et les fissures)
peuvent être les suivants : un rouleau à pneus de caoutchouc, un rouleau compacteur tandem à
cylindres métalliques lisses, un rouleau hybride. La consolidation du BCR aux émergences (têtes de
puisards, de regards et têtes de vannes) doit être effectuée à l’aide d’équipements de compactage
portatifs.
Une épreuve de convenance peut aussi inclure la réalisation d’un joint froid transversal et
longitudinal. Durant la réalisation de l’épreuve de convenance, la maniabilité de même que la masse
volumique du mélange doivent être mesurées. Des éprouvettes de BCR sont également
confectionnées afin d’évaluer les propriétés mécaniques du mélange produit.
Il est généralement recommandé de spécifier dans un devis qu’une épreuve de convenance doit être
réalisée. Par contre, le choix d’exiger une épreuve de convenance doit être pondéré par le niveau
d’expérience de l’équipe de mise en œuvre, les équipements utilisés, l’ampleur des travaux, la
configuration spécifique du plan de pose, les frais de mobilisation-démobilisation, etc.
La vérification de la fondation granulaire doit être effectuée avant le début de la mise en place du
BCR. Ce contrôle consiste à s’assurer que les pentes et l’élévation du coussin granulaire respectent
les exigences du devis. Une vérification du degré de compactage de la fondation granulaire est
également requise (la fondation granulaire doit être compactée afin d’obtenir 95 % et plus de la
masse volumique optimale de l’essai Proctor modifié (OPM) déterminée conformément à la
norme CAN/BNQ 2501-255). Il faut également que le profil de la fondation granulaire soit le plus
uniforme possible pour assurer l’uniformité de la surface du revêtement en BCR. Une variation du
profil de la fondation granulaire de plus de 10 mm sous une règle de 3 m par rapport au profil
requis devrait être corrigée. Toute accumulation d’eau à la surface de la fondation granulaire doit
être corrigée.
L’échantillonnage des matériaux en réserve permet de s’assurer de leur conformité aux exigences
du devis technique. Généralement, des analyses granulométriques sont effectuées tous les 500 m3
pour des projets importants.
Il est très important d’effectuer le suivi de la production du BCR, surtout pour une centrale mobile.
Des lectures régulières du débit de chacun des constituants doivent être réalisées afin de vérifier la
conformité aux tolérances de production. Les lectures doivent être prises toutes les minutes lors des
dix premières minutes suivant le début de la production ou de reprise de la production et environ
Premièrement, le suivi de la mise en œuvre du BCR consiste à s’assurer que les délais de mise en
place et de compaction sont respectés afin d’éviter les problèmes de consolidation et les joints froids
non prévus. Ce contrôle de la qualité doit être effectué sur toute la durée des travaux. Pour chaque
chargement de BCR mis en place, les délais suivants doivent être respectés :
♦ le temps de transport du BCR, depuis sa fabrication jusqu’à sa mise en place, est limité à 45
minutes depuis le contact initial eau-ciment. Le temps de transport devra être réduit si la
température ambiante est supérieure ou égale à 27 ºC;
♦ le délai maximal de recouvrement entre deux bandes adjacentes de BCR ou entre deux
couches est de 90 minutes depuis le contact initial eau-ciment selon la température
ambiante. Le délai de recouvrement devra être réduit si la température ambiante est
supérieure ou égale à 27 ºC;
♦ le délai maximal pour compacter le BCR frais mis en place est de 60 minutes depuis le
contact initial eau-ciment. Les opérations de compactage doivent débuter au plus
10 minutes après l’épandage du BCR.
L’utilisation d’un adjuvant retardateur de prise peut permettre d’allonger ces différents délais. Des
essais devraient être réalisés au préalable pour en mesurer l’influence sur les propriétés du BCR à
l’état frais et à l’état durci.
♦ toutes les surfaces exposées du BCR doivent être maintenues constamment humides à l’aide
de l’application d’eau en bruine ou d’un agent retardateur d’évaporation, et ce, jusqu’à
l’application du produit de cure. Ce dernier doit être appliqué dès la fin des opérations de
compactage aux dosages requis (voir section 6.7.2 Méthodes de mûrissement);
♦ l’épaisseur de BCR mis en place et compacté doit aussi être contrôlée au fur et à mesure de
l’avancement des travaux. De même, le profil de la surface compactée doit être mesuré à
l’aide d’une règle de 3 m. À cet effet, des exigences sont données au paragraphe 7.3
Conformité du BCR;
♦ les pentes du revêtement spécifiées au devis doivent être vérifiées. Généralement, pour
assurer l’écoulement des eaux, la pente d’un revêtement en BCR est de l’ordre de 2 %;
♦ la qualité de la surface du BCR après les opérations de compactage et de mûrissement doit
être conforme aux exigences du devis.
Le dernier aspect du suivi de la mise en œuvre du BCR est le contrôle de la masse volumique
humide du BCR après compactage. Cette vérification est réalisée au moyen du nucléodensimètre
avec tige simple de 300 mm en procédure de transmission directe selon la méthode ASTM C 1040.
Le degré de compactage du BCR est égal au rapport entre la masse volumique humide en place
donnée par le nucléodensimètre et la masse volumique humide de référence du matériau
échantillonné multiplié par 100. À cet effet, des exigences sont données au paragraphe 7.3
Conformité du BCR. Il est préférable d’employer les valeurs de masse volumique humide pour
calculer ce rapport afin de minimiser les sources d’erreurs à la place des valeurs exprimées en terme
de la masse volumique sèche (évaluation de la teneur en eau totale du mélange incluant l’eau
absorbée par les granulats). Les mesures de masse volumique humide en place du BCR à l’aide du
nucléodensimètre sont effectuées en introduisant l’extrémité de la tige au-delà de la mi-épaisseur de
la couche sans toutefois atteindre la fondation granulaire ou la couche de BCR sous-jacente selon le
cas. Les mesures devraient être réalisées en quinconce à tous les 10 m pour chaque largeur de bande
du finisseur et aussi près que possible des opérations de compactage.
L’échantillonnage et la mesure des propriétés du BCR à l’état frais permettent de vérifier la qualité
et l’homogénéité de la production du BCR. L’échantillonnage du BCR frais peut être réalisé à la
centrale et/ou à la sortie du finisseur (extrémités de la table de mise en place). La maniabilité et la
masse volumique humide de référence du BCR frais (procédures présentées à l’annexe B et
l’annexe C respectivement) sont mesurées de façon systématique sur les premiers chargements afin
de s’assurer de la conformité du mélange en comparaison avec les résultats de laboratoire. Par la
suite, la maniabilité du BCR frais est habituellement mesurée, au minimum, après 60 minutes de
production en contenu. Par ailleurs, des mesures additionnelles de maniabilité doivent être
effectuées à chaque reprise de production. Les mesures de masse volumique humide sur BCR frais,
réalisées selon le mode opératoire décrit à l’annexe C, sont quant à elles réalisées à chaque reprise
de production et à une fréquence minimale de 225 m3 de BCR produit.
Généralement, le BCR est jugé conforme selon les points de vérification présentés dans les
paragraphes suivants.
Le degré de compactage du BCR est jugé conforme si toutes les mesures sont égales à 100 % de la
masse volumique humide de référence du BCR frais déterminée selon le mode opératoire décrit à
l’annexe C. Le degré de compactage est acceptable si la moyenne de toutes les mesures est
supérieure à 99 % et si aucune mesure n’est inférieure à 98 %. Une section de BCR frais dont le
degré de compactage est inférieur à 97 % sera compactée à nouveau pour atteindre une valeur
supérieure ou égale à 99 %. Si les résultats de degré de compactage du BCR n’indiquent aucune
augmentation de la masse volumique humide en place, une nouvelle mesure de la masse volumique
humide de référence du BCR frais doit être réalisée selon le mode opératoire décrit à l’annexe C. Si
les mesures de degré de compactage en place comparées avec cette nouvelle valeur de masse
volumique humide de référence du BCR n’indiquent aucune évolution du degré de compactage,
cette section donnée de BCR devra être remplacée par un BCR frais et compactée de nouveau.
Selon la valeur du module de rupture du BCR (à une échéance donnée) spécifiée par le concepteur,
la moyenne de trois résultats consécutifs du module de rupture doit être supérieure ou égale à cette
valeur spécifiée et aucun résultat individuel ne doit être inférieur de 90 % par rapport à cette valeur
[7.1].
L’épaisseur du revêtement en BCR peut être vérifiée par le prélèvement de carottes de béton.
Généralement, l’épaisseur du revêtement est jugée conforme si l’épaisseur moyenne de toutes les
carottes est supérieure ou égale à l’épaisseur spécifiée et qu’aucune carotte prise séparément n’a une
épaisseur inférieure de 95 % à l’épaisseur spécifiée. Une autre méthode de vérification suggère
que l’épaisseur du revêtement peut aussi être jugée conforme si l’épaisseur moyenne d’un groupe
de 5 carottes prélevées sur toute l’épaisseur de la couche de BCR d’un lot donné est égale ou
supérieure à l’épaisseur exigible calculée selon la relation (1). La superficie d’un lot de BCR est de
4000 m2 ou moins si la superficie du revêtement est inférieure à cette valeur [7.1].
RÉFÉRENCE
[7.1] Devis technique normalisé pour le béton compacté au rouleau 3VM-30, Ville de Montréal,
Service des travaux publics et de l’environnement, Division de la voirie, Section du
laboratoire, février 2001, 25 p.