Vous êtes sur la page 1sur 177

DEWATS

Systèmes Décentralisés de Traitement


des Eaux Usées dans les
Pays en Voie de Développement

Ludwig Sasse
1998
DEWATS
Systèmes Décentralisés de Traitement
des Eaux Usées dans les Pays en Voie
de Développement

Ludwig Sasse
1998

ORDA
Bremen Overseas Research and Development Association
Bremer Arbeitsgemeinschaft für Überseeforschung und Entwicklung
Association Brêmoise de Recherche et de Développement d'Outre Mer
Industriestrasse 20, D-28199 Bremen
L'auteur:
Ludwig Sasse, ingénieur en génie civil, responsable des projets biogaz et eaux usées au
sein de BORDA depuis 1980, et éditeur du FORUM BORDA sur le BIOGAZ, a déjà à son
actif plusieurs livres et publications diverses sur les techniques de traitement des eaux
usées et de valorisation du biogaz, ainsi que sur leur diffusion.
Ce document a été traduit de l'anglais par le GERES: Alice Veisblat avec le concours de
Dirk Esser

Le document BORDA présent a été mis au point grâce au soutien financier de:
La Commission de l'Union Européenne DGIB/D/4; section Environnement et
Forêt Tropicale, Bâtiment SC 14/6 - 10, 200 rue de la Loi B - 1049 Bruxelles,
Belgique.
Et de:
La Cité Hanséatique Libre de Brême, Section des Ports, Transports et Com-
merce Extérieur, Secrétariat d'Etat pour le Développement et le Coopération,
Martini Str. 24, D - 28195 Bremen, Allemagne.

Les idées développées dans cet ouvrage n'engagent que l'auteur et ne représentent en rien
la position officielle ni de la Commission Européenne, ni des instances gouvernementales de
Brême.
Imprimé à Brême 1998.

2
1 PREFACE 5.4 Séparation de phases
5.5 Séparation des solides
2 DEWATS: PROPRIETES, PERFORMANCES
5.6 Elimination de l'azote
ET CHAMP D'APPLICATION
5.7 Elimination du phosphore
2.1 Propriétés des DEWATS
5.8 Elimination des substances toxi-
2.2 Performances
ques
2.3 Champs d'application
5.9 Elimination des agents pathogènes
2.4 Mise en place
6 ECOLOGIE ET EFFET AUTO-EPURATEUR
3 DIFFUSION
6.1 Eaux de surface
3.1 Un besoin de diffusion active des
6.2 Nappes phréatiques
systèmes DEWATS
3.2 Conditions préalables à la diffu- 6.3 Le sol
sion
7 PARAMETRES DE CONTROLE
3.3 Les aspects sociaux
7.1 Le volume
3.4 Les aspects économiques
3.5 Les aspects techniques 7.2 Les solides

3.6 Les aspects légaux 7.3 Les graisses et les huiles

3.7 Stratégie de diffusion 7.4 Turbidité, couleur et odeur


7.5 DCO et DBO
4 ECONOMIE 7.6 Azote (N)
4.1 Economie du traitement des eaux 7.7 Phosphore (P) I
usées
7.8 Température et pH
4.2 Options de traitement
7.9 Les acides gras volatils
4.3 Paramètres du calcul économique
7.10 L'oxygène dissout
5 PROCESSUS DE TRAITEMENT DES EAUX 7.11 Les agents pathogènes
USEES
8 PARAMETRES DE DIMENSIONNEMENT
5.1 Definition
5.2 Les bases du traitement biologi- 8.1 La charge hydraulique
que 8.2 La charge organique
5.3 Aérobie - Anaérobie 8.3 Le volume des boues

3
9 TECHNOLOGIE 12.3 Récupération et stockage du biogaz
9.1 Bacs à graisse et désableurs 12.4 Système de distribution de biogaz
9.2 Fosse septique 12.5 Appareils à biogaz
9.3 Fosse Imhoff ou décanteur diges-
13 FEUILLES DE CALCUL INFORMATISEES
teur
9.4 Filtre anaérobie 13.1 Feuilles de calcul technique infor-
matisées
9.5 UASB
13.1.1 Utilité du calcul informatisé
9.6 Fosse septique compartimentée
13.1.2 Risques liés à l'utilisation de for-
9.7 Digesteur à mélange intégral
mules simplifiées
9.8 Lits bactériens
13.1.3 A propos des feuilles de calcul
9.9 Filtres plantés
13.1.4 Relation assumée DCO / DBO
9.10 Filtre à gravier horizontal
13.1.5 Quantité d'eau usée produite par
9.11 Filtre vertical à sable personne
9.12 Lagunage 13.1.6 Fosse septique
9.13 Systèmes hybrides et combinés 13.1.7 Fosse Imhoff
9.14 Technologies inadaptées 13.1.8 Filtre anaérobie
13.1.9 Fosse septique compartimentée
10 TRAITEMENT DES BOUES
13.1.10Digesteur à biogaz
10.1 Evacuation des boues
13.1.11 Filtre à gravier
10.2 Séchage des boues
13.1.12Lagune anaérobie
10.3 Compostage
13.1.13Lagune aérobie

11 VALORISATION DES EAUX USEES ET DES 13.2 Feuilles de calcul économique in-
BOUES formatisées
13.2.1 Généralités
11.1 Les risques
13.2.2 Rentabilité de la valorisation du
11.2 Alimentation des nappes phréati-
biogaz
ques
13.2.3 Calcul du coût annuel
11.3 Pisciculture
13.3 Utilisation des formules informa-
11.4 Irrigation
tisées sans ordinateur
11.5 Recyclage pour les besoins in-
dustriels et domestiques 14 APPENDICE

12 VALORISATION DU BIOGAZ
15 BIBLIOGRAPHIE
12.1 Le biogaz
12.2 Utilisation 16 MOTS-CLES

4
1 PREFACE

Ce manuel est le résultat d'un projet inti- pour diffuser cette technologie dans un
tulé: contexte décentralisé donné; il fournit de
"Systèmes de traitement des eaux plus des tableaux informatisés pour di-
usées à faible entretien - LOMWATS; mensionner avec l'aide d'un ordinateur des
Développement de technologies et installations de traitement des eaux usées.
de stratégies de dissémination." Il s'adresse enfin aux responsables de dé-
veloppement qui ont besoin de compren-
Le projet a été financé par la Commission dre suffisamment la spécificité du traite-
de l'Union Européenne, avec une aide subs- ment décentralisé des eaux usées, pour
tantielle du Bureau pour la Coopération et sélectionner ou approuver des stratégies
le Développement de la Cité Hanséatique de diffusion adéquates.
Libre de Brème pour la période d'Octobre
1994 à Avril 1998. Par conséquent, ce livre ne cherche pas à
apporter des informations supplémentaires
Ont participé à ce projet: aux spécialistes quel que soit leur domaine.
le CEEIC (Chengdu) et le HRIEE (Hangzhou) Au contraire, certains spécialistes seront sans
de la République Populaire de Chine; le doute agacés par certaines simplifications.
SIITRAT (New Delhi), le MDS (Kanjirapally) C'est peut-être un juste retour des choses,
et le CSR (Auroville) d'Inde, et le GERES quand on voit combien les gens de terrain
(Marseille) de France. L'association BORDA sont souvent agacés par certains théori-
en Allemagne était chargée de la coordina- ciens, que ce soit dans le domaine techni-
tion du projet. que, comme dans tout autre domaine.
Ce livre s'adresse à une population cible, Il y aura toujours besoin de systèmes dé-
concernée par la mise en place de techno- centralisés de traitement des eaux usées
logies décentralisées. Les membres de cette dans les pays en développement. La mise
population sont sensibilisés au problème en place de technologie à faible entretien
dans son ensemble et ont des idées sur les reste pour l'instant la seule approche réa-
solutions possibles. Néanmoins leurs con- liste. Néanmoins, l'appellation LOMWATS
naissances dans ce domaine sont soit trop utilisée pour ces systèmes (abréviation en
générales, soit trop pointues pour maîtriser anglais du nom de ces techniques) véhi-
correctement les problèmes propres à la cule une fausse image de piètre qualité, ce
décentralisation. Ce manuel a pour but de qui peut se révéler préjudiciable en ma-
fournir suffisamment d'informations de base tière de diffusion. C'est pourquoi le terme
sur les techniques en jeu pour permettre de DEWATS pour "Decentralised Wastewater
aux responsables de projets, non spécialis- Treatment Systems" (systèmes décentrali-
tes, d'adapter la technologie à une situa- sés de traitement des eaux usées) lui sera
tion donnée. Il vise aussi à permettre aux préféré par la suite, englobant uniquement
spécialistes de comprendre quelles sont les les systèmes considérés comme propices à
simplifications techniques qui s'imposent la décentralisation et à la diffusion, dans

5
1 PREFACE

les cas où on ne peut s'attendre à disposer secteurs de ce domaine. Vous trouverez en


de personnel qualifié pour le fonctionne- annexe une longue liste d'ouvrages et d'ar-
ment et l'entretien. Ceci n'empêche que les ticles envers les auteurs desquels je suis
techniques DEWATS puissent être utilisées reconnaissant. Je souhaiterais simplement
aussi pour des applications centralisées de citer ici trois livres qui m'ont aidé tout par-
grande taille. A contrario, de la technologie ticulièrement:
sophistiquée, à forte demande en entretien
Ma préférence va sans conteste à: "Biologie
et en contrôle, peut aussi être adapté pour
derAbwasserreinigung" (Biologie de l'épu-
certains cas de traitement décentralisé.
ration des eaux usées) de Klaus Mudrack et
Néanmoins, les techniques DEWATS, même Sabine Kunst, parce qu'ils y expliquent les
les plus simples, ne sont généralement pas processus biochimiques de telle façon que
maîtrisées sur les lieux de pollution décen- même un ingénieur des Travaux Publics
tralisée. Ceci met l'accent sur l'inconvénient comme moi-même peut comprendre. J'es-
majeur de la décentralisation, le fait qu'il père simplement que le livre que vous avez
faille aussi une décentralisation du savoir- entre les mains possède une telle clarté.
faire et des compétences. Ce livre espère
Un autre manuel indispensable pour un
changer un peu les choses. Mais il n'en
demeure pas moins que l'encadrement et ingénieur des Travaux Publics allemand s'In-
la gestion centralisés d'activités décentrali- titule "Taschenbuch der Stadtentwasserung"
sées sont nécessaires et coûtent très cher, (Manuel de poche de l'assainissement) de
la diffusion des systèmes DEWATS requiert la famille célèbre des Imhoff, qui est d'une
donc une promotion intense. grande utilité sur le plan général, car il con-
tient "tout" ce qui concerne les eaux usées
Remerciements et leur traitement. Ce livre a été traduit en
plusieurs langues sous des titres divers, et
Je voudrais remercier sincèrement tous ceux certaines parties en ont été reprises dans
qui m'ont aidé à écrire ce livre, soit en le
divers ouvrages de par le monde.
finançant, soit en partageant avec moi leurs
expériences enrichissantes. Je voudrais re- Le dernier livre de cette trinité est "Waste-
mercier tout particulièrement ceux qui ont water Engineering" de Metcalf et Eddy. C'est
commis des erreurs par le passé et qui non seulement un guide pratique clair et
m'ont évité de tomber moi-même dans le complet, basé à la fois sur des notions
piège. Malheureusement, il serait injuste théoriques et des expériences pratiques,
de donner ici leurs noms, mais je souhaite mais aussi un manuel pour étudiants com-
néanmoins encourager chacun à faire con- prenant des exemples de calculs de
naître ouvertement leurs échecs, parce qu'ils dimensionnement et de conception d'ins-
constituent un enseignement de choix pour tallations.
les autres.
J'aimerais aussi remercier les participants
Le livre que vous avez entre les mains n'est d'un atelier qui s'est tenu à Auroville en
qu'un passage pour accéder au vaste do- Inde en Novembre 1997, que j'ai utilisé à
maine de l'épuration des eaux usées. Heu- leur insu pour valider le concept générai
reusement, il existe aussi d'autres livres de ce livre. Je dois beaucoup aussi à ceux
qui décrivent plus en détail les différents qui ont lu et corrigé mon manuscrit. Je tiens

6
1 PREFACE

à remercier DP Singhal, Deng Liangwei,


Andréas Schmidt, Gilles B., Dirk Esser, et
Christopher Kellner pour leurs apports et
leurs remarques. Je voudrais aussi expri-
mer ma gratitude à M. Siepen qui a déterré
pour moi des montagnes de documenta-
tion , alors qu'il travaillait en tant que vo-
lontaire à BORDA. Finalement, je souhaite-
rai remercier tout particulièrement Mme
Anthya Madiath pour ses efforts pour épu-
rer le texte anglais de ses "germanismes"
les plus choquants sans trop heurter mon
amour-propre.

Ludwig Sasse
Brême, Mars 1998
2 DEWATS
PROPRIETES, PERFORMANCES ET
CHAMP D'APPLICATION

Ce chapitre donne un aperçu général des • Les systèmes DEWATS sont basés sur un
systèmes décentralisés de traitement des ensemble de principes de traitement
eaux usées (Decentralised Wastewater sélectionnés pour leur fiabilité, leur lon-
Treatment Systems ou DEWATS) et peut être gévité, leur souplesse, et leur tolérance
considéré comme un résumé de leurs prin- v i s - à - v i s des variations de charges
cipales caractéristiques. Il s'adresse tout entrantes, et par dessus tout, ne néces-
particulièrement aux agents de développe- sitant pas de système sophistiqué de
ment et aux politiciens, qui n'ont pas ten- contrôle et d'entretien.
dance à trop rentrer dans les détails tech-
• Les systèmes DEWATS fonctionnent sans
niques avant de prendre leurs décisions.
apport d'énergie mécanique, et ne peu-
vent donc pas être stoppés intention-
nellement (cf. Fig. 1).
2.1 Propriétés des DEWATS • Les systèmes DEWATS garantissent un
fonctionnement permanent, bien qu'ils
2.1.1 DEWATS
puissent parfois donner lieu à une ré-
• Les systèmes DEWATS sont plus une ap- duction temporaire de la qualité de
proche d'un problème qu'un vulgaire en- l'affluent
semble d'équipements techniques.
• Les systèmes DEWATS ne représentent
• Les systèmes DEWATS proposent des trai- pas toujours la meilleure solution. Néan-
tements pour des flux d'eaux usées d'ori- moins, ils doivent être préférés à tout
gine domestique ou industrielle, allant autre système lorsque l'on n'a pas toute
de î à 500 m par jour.
3

les garanties que le fonctionnement et


l'entretien seront assurés
par un personnel compétent
et responsable.

Fig- 1:
Un parmi les trop nombreux
aérateurs qui n'aèrent rien du
tout [photo: Sasse]

8
2 DE WATS

2.1.2 Systèmes de traitement tres à support fixe ou par fosses septi-


ques compartimentées
La technique DEWATS est basée sur 4 sys-
tèmes de traitement: • traitement secondaire et tertiaire aérobie/
anaérobie par lits à macrophytes (filtres
• décantation et traitement primaire dans
à écoulement horizontal sous la surface)
des bassins de décantation, des fosses
septiques ou fosses Imhoff
• traitement secondaire et tertiaire aérobie/
• traitement secondaire anaérobie par fil- anaérobie par lagunage.

Fosse septique
Section longitudinale

Fosse septique à déflecteurs

Section longitudinale principale

Filtre anaérobie

Filtre horizontal (lits à macrophytes)

Section longitudinale

Plantation, de préférence de phragmite .

Fig. 2; Systèmes d'épuration considérés comme acceptables pour une diffusion décentralisée
2 DEWATS

Avantages et inconvénients des systèmes DEWATS


type technique type avantages inconvénients
d'épuration d'eaux usées

fosse décantation, eaux usées, surtout simple, résistant, peu faible efficacité de
stabilisation des boues domestiques, avec encombrant, car enterré traitement, effluent odorant
septique
solides décantables

fosse décantation, eaux usées, surtout résistant, peu encombrant moins simple que pré-
stabilisation des boues domestiques, avec car enterré, effluent non cédent, nécessite une
Imhoff
solides décantables odorant évacuation régulière des
boues

filtre dégradation anaérobie eaux usées simple, résistant si bien coûteux pour le matériau
des solides en sus- domestiques et construit et après un bon filtrant, colmatage possible
anaérobie
pension et dissous industrielles pré- pré-traitement, efficace, du filtre, effluent odorant
décantées avec peu encombrant car malgré l'efficacité du traite-
faible ratio DCO/ enterré ment
DBO
fosse dégradation anaérobie eaux usées simple, fiable, efficace, besoin de plus de place
septique des solides en sus- domestiques et peu encombrant car pour construction, moins
pension et dissous industrielles pré- enterré, peu de risques de efficace pour eaux peu
compartim
décantées avec colmatage, assez bon chargées, phase de
entée faible ratio DCO/ marché par rapport au filtre démarrage plus longue
DBO, bon pour anaérobie que filtre
rejets industriels
chargés

filtre dégradation aérobie solides décantables efficace si bien construit, besoin de plus de place,
à gravier facultative - anaérobie et en suspension aménagement paysager, coûteux si matériau de
des solides en sus- déjà enlevés par pas d'eaux usées en bonne qualité non
horizontal
pension et dissous, pré-traitement, bon surface, peu coûteux si disponible sur place,
élimination des agents pour eaux usées matériau filtrant sur place, construction délicate,
pathogènes domestiques et pas d'odeur besoin de surveillance et
rejets industriels entretien pendant 1 - 2
peu chargés ans.

lagune décantation, digestion eaux usées simple à construire, souple occupe du terrain, odo-
anaérobie et stabili- industrielles vis-à-vis du degré de rant, parfois nauséabond,
anaérobie
sation des boues moyennement et traitement, peu d'entretien prolifération de mous-
fortement tiques
concentrées

lagune dégradation aérobie, eaux usées peu simple à construire, fiable occupe du terrain, pro-
élimination des agents concentrées si bien dimensionné, blèmes d'odeur et de
aérobie
pathogènes souvent pré- lutte anti-pathogènes, peut moustiques si sous-
traitées, domes- re-créer un environnement dimensionné, efficacité
tiques ou indus- presque naturel, pisci- limitée par la prolifération
trielles culture si grande et peu d'algues.
chargée

Les quatre systèmes cités plus haut seront secondaire individuel avec un traitement
combinés en fonction de la composition tertiaire collectif.
des eaux usées entrantes et de la qualité La fosse septique peut être remplacée par
requise des effluents. Il est également tout une fosse Imhoff, de construction un peu
à fait possible d'associer un traitement plus délicate, mais fournissant un effluent
2 DE WATS

plus frais, à condition que les boues soient Le re-circulation continue ou régulière peut
éliminées à intervalles réguliers définis lors faire partie des systèmes DEWATS, à condi-
de la conception. Ce digesteur est conseillé tion que les pompes ne puissent pas être
dans les cas où le traitement secondaire a coupées facilement, c'est-à-dire indépen-
lieu dans des lagunes ouvertes ou dans des damment des pompes d'acheminement des
lits à macrophytes à flux vertical, en zone eaux usées.
résidentielle.
Les lagunes anaérobies profondes et les la-
Les stations d'épuration
gunes de finition à faible profondeur sont
conventionnelles ne satis-
aussi considérées comme faisant partie des
font pas au cahier des
systèmes DEWATS.
charges DEWATS
Certaines dispositions doivent être prises
concernant les effluents industriels avant
Ces restrictions techniques des systèmes
leur traitement par des systèmes DEWATS
DEWATS pourraient en pratique mener à
standards. Ces dispositions peuvent aller,
une qualité moindre des effluents traités.
par exemple, d'un bassin de décantation à
Mais ceci n'a pas lieu d'être, lorsque l'on
ciel ouvert pour éliminer les débris de fruits
dispose de suffisamment de place pour les
d'une conserverie, à des bassins tampons
installations. Il y a plusieurs façons d'obtenir
pour mélanger les différents effluents d'une
une qualité acceptable des effluents:
laiterie, en passant par des bacs à graisse
ou des cuves de neutralisation du pH des
• prévoir une surface suffisante à l'endroit
eaux résiduaires. Les systèmes standardi-
de la source de pollution
sés DEWATS sont installés à la suite de ces
pré-traitements. • effectuer un pré-traitement à la source
et un traitement ultérieur là où il y a
Il existe d'autres systèmes bien connus et suffisamment de terrain disponible
qui ont fait leurs preuves (UASB ou réac-
teur a n a é r o b i e à flux ascendant, lits • effectuer un pré-traitement à la source
bactériens, disques biologiques, etc.) qui et un traitement ultérieur regroupé avec
ne seront pas retenus ici, malgré leurs per- d'autres sources
formances élevées et leur fiabilité, parce • accepter un effluent de moindre qualité
qu'ils nécessitent une présence constante
• restreindre les activités productrices
et attentive de personnel qualifié.
d'eaux usées sur ce site particulier
La plupart des systèmes de traitement effi-
• relier le site à une station d'épuration
caces et éprouvés que l'on rencontre dans
centrale par une système de canalisa-
les grandes stations d'épuration ne satis-
tions.
font pas les critères des DEWATS et ne peu-
vent donc pas être envisagés. Ceux-ci com- La dilution permanente des eaux usées ou
prennent les systèmes de boues activées, l'installation d'une station d'épuration mé-
de réacteurs à lit fluidisé, de floculation canisée à haut rendement ne sont que des
chimique ou par aération, et tous systèmes possibilités théoriques. L'expérience mon-
de re-circulation contrôlée des eaux usées. tre, jour après jour, que de telles installa-

11
2 DEWATS

tions souffrent de problèmes de fonction- 2.1.4 Surfaces nécessaires


nement chroniques. Bien qu'il existe des variations selon le
volume total d'eaux usées à traiter, qui
détermine la profondeur des bassins, la
2.1.3 Différents types d'eaux usées nature des effluents et leur température,
les valeurs suivantes d'occupation perma-
On installe des fosses septiques dans les nente du sol sont données à titre indicatif:
cas où les eaux usées contiennent un pour-
centage élevé de matières solides décan- - fosse septique, fosse Imhoff:
0.5 m /m flux journalier
2 3

tables, ce qui est typiquement le cas des


effluents domestiques. - filtre anaérobie, fosse compartimentée:
1 m /m flux journalier
2 3

Les filtres anaérobies sont utilisés pour des


eaux usées contenant une faible propor- - lits à macrophytes:
tion de solides en suspension (par exem- 30 m /m flux journalier
2 3

ple, après un traitement primaire en fosse


- lagune anaérobie:
septique) et un faible ratio DCO/DBO; on
4 m /m flux journalier
2 3

peut envisager la valorisation du biogaz


produit lorsque la concentration en DBO - lagune aérobie facultative:
est supérieure à 1.000 mg/l. (DCO = de- 25 m /m flux journalier
2 3

mande chimique en oxygène, DBO = de- Ces valeurs sont calculées pour des eaux
mande biochimique en oxygène; ce sont usées moyennement concentrées, la sur-
les deux paramètres les plus fréquemment face requise augmentant avec la concen-
utilisés en matière de pollution). tration. Il n'y a pas de perte de surface
Les fosses septiques compartimentées sont pour les systèmes anaérobies fermés, étant
utilisés pour toutes sortes d'eaux usées, donné qu'ils sont généralement enterrés.
mais plus particulièrement pour celles con- Elles ne comprennent pas la surface néces-
tenant un taux élevé de matières solides saire pour le séchage des boues: celle-ci
est comprise entre 0,1 et 10 m /m de flux
2 3

non décantables et un faible rapport DCO/


journalier, selon la charge et la fréquence
DBO.
d'évacuation des boues.
Les lits à macrophytes sont utilisés pour
des eaux usées ayant une faible concentra-
tion en matières solides en suspension et 2.2. Performances
une DCO inférieure à 500 mg/l.
Pour un traitement en lagunes aérobies la 2.2.1 Qualité du traitement
concentration en DB0 des eaux usées doit
5 La qualité du traitement dépend de la na-
être inférieure à 300 mg/l. ture des eaux usées et de la température,
mais peut en gros les résumer par des ré-
Les lagunes facultatives et anaérobies peu-
ductions de DBO suivantes:
vent recevoir des eaux usées concentrées,
mais dans ce cas, on ne peut pas éviter - 25 à 50 % pour les fosses septiques
des émanations d'odeurs désagréables. et les fosses Imhoff

12
2 DEWATS

- 70 à 90 % pour les filtres anaérobies se transforme en ammoniaque. L'effluent


et fosses septiques compartimentées obtenu est un bon engrais, mais qui, par
conséquent, favorise le développement d'al-
- 70 à 95 % pour les systèmes de
gues dans les eaux de réception et pré-
lagunage et les lits à macrophytes.
sente une certaine toxicité pour les pois-
Les systèmes de traitement sont choisis en sons.
fonction de ces valeurs et du niveau de
Le phosphore est un bon engrais, ce qui le
qualité requis pour l'effluent final. Par exem-
rend dangereux dans les rivières et les lacs.
ple, le traitement par fosses septiques uni-
L'élimination du phosphore est limitée dans
quement n'est pas suffisant pour permettre
les systèmes DEWATS, comme dans la plu-
d'évacuer les effluents directement dans
part des stations d'épuration. Néanmoins,
des eaux réceptrices, mais peut être suffi-
les lits à macrophytes peuvent se révéler
sant pour l'épandage là où la nappe
efficaces lorsque le matériel filtrant con-
phréatique est profonde et où il n'y a pas
tient des composés riches en fer ou en
de risque de gêne du voisinage par l'odeur.
aluminium qui fixent les phosphates. Il est
Si on prend comme limite requise pour les
à noter que le phosphore peut être accu-
effluents une valeur de 50 mg/l de DB0 , le
5
mulé par sédimentation ou fixé par la masse
traitement d'eaux usées chargées à 300 bactérienne, mais qu'il ne peut guère être
mg/l de DB0 peut très bien se faire par un éliminé ou transformé en substances inof-
5

filtre anaérobie associé à une fosse septique, sans traitement de finition. Des eaux
fensives.
usées plus concentrées nécessiteraient une
installation de lits à macrophytes ou de
lagunes pour parfaire le traitement.
2.2.2 Contrôle des agents pathogènes
Il existe d'innombrables possibilités d'utili- Pas plus que toute autre station d'épuration
sation de données locales pour trouver des moderne, les systèmes DEWATS n'ont pour
solutions moins onéreuses pour le traite- vocation spécifique d'éliminer les agents
ment de finition. Toutes les options doi- pathogènes. Le taux d'élimination de ces
vent être examinées. L'on doit toujours vé- agents augmente avec le temps de réten-
rifier si on ne peut pas utiliser des canaux tion, mais toute les stations à haut rende-
d'évacuation à ciel ouvert sur de longues ment fonctionnent fièrement avec des
distances pour assurer le traitement final. Il temps de séjour relativement réduits.
faut procéder à des expertises pour en éva-
Les directives de l'OMS et d'autres études
luer les possibilités, ces expertises com-
indépendantes considèrent que le plus
prenant obligatoirement l'analyse d'échan-
grand risque lié aux eaux usées concerne
tillons d'effluents.
la transmission de vers parasitaires. Les
L'élimination significative de l'azote exige oeufs et les helminthes sont relativement
que l'on fasse appel à des étapes aérobies bien éliminés des effluents par décanta-
et anaérobies au cours du traitement, ce tion, mais s'accumulent dans les boues. Les
qui ne se produit que dans les lagunes ou temps de rétention élevés (de 1 à 3 ans)
les lits à macrophytes. Dans des bassins dans les fosses septiques et les filtres
anaérobies fermés de type DEWATS l'azote anaérobies constituent en pratique une pro-

13
2 DEWATS

tection suffisante contre l'infection para- 2.3 Champ d'application


sitaire par les helminthes. Par contre, l'éva-
cuation fréquente des boues représente un 2.3.1 Réutilisation des eaux usées
danger un peu plus grand. Les effluents de systèmes anaérobies se
Les bactéries et les virus sont en grande caractérisent par une odeur nauséabonde,
partie détruits, néanmoins ils demeurent même lorsque les valeurs de DBO sont fai-
en quantité infectieuse dans les effluents bles. Il est préférable dans ce cas de prati-
des filtres anaérobies et des fosses sep- quer l'irrigation des jardins par des tuyaux
tiques. Pour autant, le risque statistique enterrés. Les effluents de lagunes aérobies
d'infection est assez faible. Des taux élevés ou de lits à macrophytes conviennent pour
d'élimination des agents pathogènes sont l'arrosage, même dans des jardins. Néan-
attribués aux lits à macrophytes et aux moins, plus le traitement de l'eau est
lagunes aérobies peu profondes. Ceci poussé, et moins elle contient d'éléments
s'explique par des temps de rétention plus fertilisants.
longs, l'exposition aux rayons ultraviolets
Bien que la plupart des agents pathogènes
dans les bassins de faible profondeur et
ait été éliminé dans les lagunes aérobies,
par différentes interactions d'ordre bio-
aucun effluent d'origine domestique ou
chimique dans les lits à macrophytes. Les
agricole ne peut être estampillé "exempt
taux d'élimination des pathogènes par ces
d'agents pathogènes". L'irrigation des cul-
systèmes sont plus élevés que dans les
tures doit prendre fin 2 semaines avant la
stations d'épuration municipales classiques.
récolte. Il est préférable de ne pas irriguer
On peut utiliser le chlore pour lutter contre les cultures fruitières et les produits maraî-
les agents pathogènes. Il existe des dispo- chers consommés crus, après la floraison.
sitifs simples à dosage automatique qui
peuvent être installés juste avant la dé- Les effluents traités peuvent être utilisés
charge finale. Néanmoins, l'utilisation du en pisciculture à condition de les diluer
chlore devra être limitée aux cas où le ris- dans de l'eau claire ou après un traitement
que est élevé, comme par exemple un hô- poussé dans des bassins de lagunage.
pital pendant une épidémie. L'addition per- L'intégration de la pisciculture avec l'agri-
manente de chlore est à proscrire parce culture est possible.
qu'elle ne tue pas que les agents patho-
gènes, mais aussi les autres bactéries et
protozoaires responsables de l'effet épu-
2.3.2 Réutilisation des boues
rant des eaux réceptrices.
Tout traitement d'épuration produit des
boues qui doivent être évacuées à interval-
les réguliers, qui vont de quelques jours,
voire quelques semaines (fosse Imhoff) à
plusieurs années (lagunes). Les systèmes
aérobies produisent plus de boues que les
systèmes anaérobies. L'évacuation des
boues doit se faire en tenant compte des

14
2 DEWATS

exigences de l'agriculture, parce que les y compris le coût du terrain. Il est donc
boues représentent un engrais précieux, difficile de donner une idée générale du coût
mais contaminées par des agents patho- du traitement des eaux usées. Il est aussi
gènes. Les boues doivent être manipulées difficile de comparer des coûts, dans la
en conséquence. Le compostage des boues mesure où un système peut être moins cher
détruit la plupart des helminthes, des bac- qu'un autre, mais pas du tout adapté à la
téries et des virus par une température éle- situation, certains systèmes peuvent être
vée. chers à un endroit et moins chers ailleurs
en raison, par exemple, d'une différence au
niveau du prix du terrain. Néanmoins, de
manière générale, les systèmes DEWATS
2.3.3 Valorisation du biogaz sont potentiellement les plus économique-
Les systèmes DEWATS n'intègrent générale- ment viables du marché. Et ceci pour
ment pas l'utilisation du biogaz (généré par plusieurs raisons:
les procédés anaérobies), en raison du coût • Les systèmes DEWATS peuvent être stan-
supplémentaire et de l'entretien. La collecte, dardisés pour satisfaire certains secteurs
le stockage, la distribution et l'utilisation du marché, ce qui réduit les coûts de
du biogaz entraînent des surcoûts qui doi- conception
vent être compensés par la valeur énergé-
tique de celui-ci. Néanmoins, il existe des • Les systèmes DEWATS ne font appel ni à
cas où la valorisation du biogaz peut ré- des pièces mobiles, ni à un apport d'éner-
duire les coûts de traitement. Celle-ci de- gie, ce qui évite des mécanismes coû-
vient rentable lorsque l'on traite des eaux teux et à usure rapide.
concentrées et, tout aussi important, lors- • Les systèmes DEWATS sont conçus pour
qu'il existe des débouchés réguliers et être construits par des artisans locaux,
véritablement utiles sur le site même. On ce qui permet de faire appel à des cons-
peut récupérer environ 200 litres de biogaz tructeurs pratiquant des tarifs raisonna-
en réduisant la DCO d'1 kg. Un foyer con- bles et entraîne des coûts d'investisse-
somme environ 2 à 3 m de biogaz par jour
3

ment moins élevés, et moins de frais


pour la cuisson; c'est-à-dire, pour une seule par la suite pour les réparations.
cuisine, la quantité de biogaz produite par
20 m d'eaux usées avec une DCO de pas
3 • Les systèmes DEWATS peuvent être com-
moins de 1 000 mg/l. binés avec une épuration naturelle ou
des installations existantes pour arriver
à la solution la mieux adaptée.
• Les systèmes DEWATS fonctionnent avec
2.3.4 Coûts un minimum d'entretien, ce qui fait éco-
Les coûts totaux, décrits comme les coûts nomiser non seulement les frais d'une
annuels, comprennent les coûts de con- présence quotidienne mais aussi ceux
ception et d'encadrement, les frais de fonc- inhérents aux salaires élevés des con-
tionnement et d'entretien, les coûts d'in- trôleurs et des directeurs de station.
vestissements et les coûts de construction,

15
2 DEWATS

Aucun système de traitement des eaux n'est Selon les conditions locales, les besoins et
rentable en soi. Néanmoins, les effets se- les préférences, plusieurs tailles de stations
condaires du traitement des eaux peuvent peuvent être choisies pour devenir des stan-
avoir de nombreux avantages. Sur la ques- dards normalisés. L'adaptation au site peut
tion de savoir si les systèmes décentralisés ensuite être faite par des responsables de
DEWATS sont concurrentiels en coût et en sites ou par des techniciens de moindre
confort avec les systèmes centralisés de qualification.
collecte des eaux par les égouts, il faut
Chaque cas individuel doit faire l'objet de
raisonner au cas par cas. La faisabilité de
calculs et d'une mise au point individuels;
la valorisation des effluents traités, des
les détails structurels des installations stan-
boues ou du biogaz dépend aussi de cha-
dard peuvent y être intégrés. Une méthode
que cas particulier. Les cultures intégrées
simplifiée, quasi-standardisée, a été mise
sur effluents peuvent aussi être envisagées,
au point pour le dimensionnement (cf. chap.
mais doivent être vues comme une activité
13.1)
entièrement indépendante.
Les stations d'épuration collective qui font
appel à un réseau de canalisations d'égout
doivent être conçues au coup par coup par
2.4 Mise en place
un ingénieur expérimenté capable de pla-
2.4.1 Ingénierie des systèmes DEWATS cer les installations et les canalisations en
fonction du terrain et des contraintes loca-
L'ingénierie des systèmes DEWATS est rela- les.
tivement simple, à con-
dition que l'ingénieur
chargé de la mise en
oeuvre connaisse un
tant soit peu son mé-
tier et reconnaisse ses
limites. On ne peut pas
prévoir exactement les
performances de systè-
mes d'épuration, les cal-
culs de dimensionne-
ment ne doivent donc
pas obéir à des règles
trop strictes. Lorsqu'il
s'agit de systèmes de
petite ou moyenne
taille, un léger surdi-
mensionnement des
installations permet
d'avoir une meilleure
Fig. 3: Filtre anaérobie de type DEWATS en construction. Conception et
marge de sécurité.
encadrement assurés par CEEIC [photo: Sasse]

16
2 DEWATS

2.4.2 Données sur les eaux usées région de production, ce qui rend possible
une certaine standardisation.
Les données indispensables pour calculer
et choisir le système DEWATS adapté à une
situation donnée sont:
• débit journalier d'eaux usées, 2.4.3 Construction

• heures de plus grand débit, ou toute Les systèmes DEWATS sont des structures
autre information concernant les varia- relativement simples qui peuvent être cons-
tions de flux, truites par n'importe quel artisan ou entre-
preneur assez qualifié, capable de lire des
• valeur moyenne de DCO et variations, plans. En l'absence d'une telle personne,
• valeur moyenne de DBO ou rapport moyen la présence quasi-quotidienne sur le
DCO/DBO chantier d'un technicien qualifié s'avère
nécessaire. De plus, une main-d'oeuvre re-
• concentration en matières en suspen- lativement qualifiée est nécessaire pour
sion, % de matières décantables, construire des bassins étanches et leurs
• pH, interconnections. Le contrôle de la qualité
de la construction est primordial si l'on a
• température ambiante et température des l'intention de stocker du biogaz dans l'en-
eaux usées à la source. ceinte du réacteur.
En ce qui concerne les effluents domesti- Les détails techniques des installations sont
ques, ces informations sont connues dès propres à chaque situation et dépendent
lors que l'on connaît le nombre de person- des matériaux disponibles localement et
nes concernées et la consommation d'eau de leur prix. Les matériaux importants sont
par personne et par jour. La consommation les suivants:
totale d'eau peut être facile à mesurer à la
source, mais il ne faut prendre en compte • le béton pour les fondations et l'infras-
que la quantité qui entre dans le système tructure
d'épuration. • des briques ou des parpaings pour les
murs
En ce qui concerne les eaux usées indus-
trielles, il existe de nombreux autres • des canalisations de 3, 4 et 6 pouces de
paramètres qui peuvent se révéler inté- diamètre (75, 100 et 150 mm)
ressants, tels que les rapports DCO/N ou
• du matériau filtrant pour les filtres
DCO/P, le pourcentage de graisses, la pré- anaérobies, tels que des scories, des
sence de produits toxiques ou la salinité. écailles de roche, ou des matériaux plas-
Une analyse complète est conseillée avant tiques spécialement conçus
la mise en place d'une première installa-
tion de ce type. Une connaissance succincte • du matériau filtrant pour les filtres à gra-
du processus de production aide à déter- viers (taille de grains uniforme)
miner qu'elles sont les informations crucia- • du film plastique (géomembranes) pour
les à obtenir. Les processus industriels tapisser le fond des filtres ou des bas-
varient en général peu au sein d'une même sins.

17
2 DEWATS

L'évacuation régulière des boues des diges- d'évacuation supplémentaire au niveau de


teurs requiert des vannes de diamètre 4 et l'entrée. En pratique donc, on enlève le
6 pouces (100 et 150 mm). matériau filtrant, on le rince et on le remet
après l'avoir lavé. Ceci peut s'avérer néces-
saire tous les 5 à 10 ans.

2.4.4 Entretien Les systèmes de lits à macrophytes per-


dent lentement de leur efficacité après 5 à
Plus un modèle standard a été adapté ou
15 ans, selon la taille du matériau filtrant et
modifié pour correspondre à des conditions
la charge organique. Le matériau filtrant a
locales, plus il est probable que l'installa-
alors besoin d'être remplacé. On peut néan-
tion nécessitera des modifications opéra- moins réutiliser le même matériau après
tionnelles pendant la phase de démarrage. l'avoir lavé. Pendant cette opération, l'ins-
Ainsi, le maître d'ouvrage ou l'ingénieur tallation est arrêtée, sauf si elle comprend
chargé des études se doit de suivre l'ins- plusieurs lits filtrants. Les macrophytes
tallation, jusqu'à obtention des résultats de doivent être remplacés lors du nettoyage
traitement attendus. Cette période de mise du matériau filtrant; autrement il n'y a pas
en route peut parfois durer jusqu'à deux lieu de récolter les macrophytes.
ans, même en l'absence d'erreurs de con-
ception. Les systèmes de lagunes sont ceux qui de-
mandent le moins d'entretien et l'évacua-
Il n'existe pas de traitement permanent des tion des boues peut ne pas être nécessaire
eaux usées sans entretien. Mais dans les pendant 10 à 20 ans. A part cela, un con-
systèmes DEWATS l'entretien est réduit à trôle occasionnel des structures d'entrée et
un travail routinier ponctuel. Néanmoins, de sortie est suffisant. Il peut s'avérer né-
l'évacuation des boues des digesteurs doit cessaire de contrôler le flux entrant lorsque
se faire à intervalles donnés (1 à 3 ans se dégagent des odeurs dues à une sur-
environ) parce que le volume de stockage charge en période chaude. Généralement,
des boues est calculé pour ces durées. Le des systèmes d'alimentation bien conçus
traitement n'est pas interrompu pendant et un surdimensionnement des lagunes dès
l'évacuation des boues. Normalement, on le départ permettent d'éviter ces nuisances.
soutire les boues d'un digesteur à l'aide
d'une pompe amovible qui les envoie dans
des cuves transportables. Il peut être rai-
sonnable dans le cas des fosses Imhoff, 2.4.5 Formation à l'entretien
qui ont des temps de séjour courts, de
prévoir d'évacuer les boues directement Les systèmes DEWATS sont conçus pour un
dans des lits de séchage adjacents. entretien très faible. Une présence quoti-
dienne n'est donc pas nécessaire, sauf pour
Les filtres anaérobies ont tendance à se certaines stations traitant des eaux rési-
colmater lorsque la charge est trop forte, et duaires industrielles. Néanmoins, il faut que
d'autant plus que la proportion de matiè- quelqu'un sur le site comprenne le prin-
res en suspension est élevée. Il est possi- cipe de fonctionnement du système. Il est
ble de détacher le film biologique en inver- conseillé de l'expliquer à la personne la
sant le courant. Mais ceci nécessite un tuyau plus haut placée, puisque c'est celle-ci qui

18
2 DEWATS

donnera les ordres aux autres en cas de


besoin. Si le niveau d'éducation du per-
sonnel sur le site est très faible, le cons-
tructeur de la station doit assurer un entre-
tien annuel et le dépannage éventuel par
du personnel compétent.
Une formation poussée des personnels su-
balternes n'est pas nécessaire et n'est sou-
vent pas efficace en raison de la mobilité
des employés. La meilleure solution dans
ce cas est peut-être de faire appel à des
professionnels. Par contre, le cas est diffé-
rent dans des hôpitaux ou des lotissements
qui disposent ordinairement de personnel
d'entretien.
La standardisation de l'entretien et de la
maintenance doit être un objectif lorsque
les systèmes DEWATS sont diffusés en grand
nombre. Ceci est rendu possible par la
standardisation locale des installations, qui
fonctionnent toutes sur le même schéma.
3 DIFFUSION

3.1 Un besoin de diffusion active des à court terme de la superstructure qui oriente
systèmes DEWATS le choix de la stratégie de diffusion.
L'étude et la mise en service de systèmes
DEWATS n'est pas très rentable pour des
ingénieurs et des entrepreneurs de travaux 3.2 Conditions préalables à la diffusion
publics. La diffusion de systèmes décentra-
Il existe des conditions préalables à la dif-
lisés de traitement des eaux usées doit donc
fusion de n'importe quel technologie dé-
bénéficier d'un appui politique et adminis-
centralisée ou outil technique. Ces condi-
tratif.
tions doivent absolument être remplies
Les unités de traitement sont relativement avant de songer à toute stratégie de diffu-
petites mais compliquées, et sont généra- sion:
lement disséminées dans la nature. Les
• il faut qu'il existe un outil qui soit tech-
compétences nécessaires à leur mise en
place sont remarquables. La gestion et la niquement sûr et prêt à être diffusé.
standardisation de la mise au point doit • il faut que cet outil puisse fonctionner
donc se faire de façon centralisée de ma- et être entretenu sur place.
nière à réduire le coût supporté par chaque
• il faut que la technologie développée
installation, et à pérenniser les compéten-
soit utile sur le plan économique ou
ces. D'un autre côté, toute centralisation
environnemental.
nécessite une infrastructure centralisée, avec
une tendance inhérente à former une oné- • il faut que la technologie soit adaptée et
reuse pyramide de responsabilités. Il sem- utile dans le contexte local donné.
ble que pour mettre en place un grand
La diffusion d'une quelconque technologie
nombre d'installations décentralisées, il y
n'a de sens que si ces conditions préala-
ait besoin d'une structure centralisée puis-
bles sont remplies.
sante et omniprésente. C'est le cas typique
du serpent qui se mord la queue. Néan- Il ne peut pas y avoir de traitement amé-
moins, cette superstructure devient relati- lioré des eaux usées sans compétences
vement moins onéreuse au fur et à mesure techniques.
que le nombre d'installations mises en place Les systèmes DEWATS relèvent d'une tech-
augmente. Ainsi, il y a lieu de mettre au nologie décentralisée qui nécessite toujours
point une stratégie de diffusion qui soit à une adaptation aux conditions locales. Même
la fois raisonnable, techniquement et les modèles entièrement standardisés sont
financièrement, et réalisable, représentant construits sur place, ils ont besoin, par exem-
un juste équilibre entre les bénéfices visés ple, d'être connectés à la source polluante
sur le plan de l'environnement et un coût et doivent être installés de telle façon que
social acceptable. Il faut aussi veiller à ce les effluents de sortie puissent s'écouler li-
que ce ne soit pas la viabilité économique brement dans le milieu récepteur. Ainsi une

20
3 DIFFUSION

technologie décentralisée implique que le nir. L'attitude la plus répandue est: "Quel-
savoir-faire et les compétences soient dé- qu'un devrait faire quelque chose!".
centralisés. L'encadrement et la surveillance
Il faut que les gens se rendent compte que
centralisée d'activités décentralisées coûte
"Quelqu'un" c'est eux-mêmes, parce que
très cher et doit donc être réduite au maxi-
personne d'autre ne se soucie de leurs pro-
mum. Ceci est possible lorsqu'un minimum
blèmes. La question est alors de savoir quel
de compétences et de connaissances de base
concept d'épuration ils préféreraient. Il y a
sont présentes sur le site. peu de chance que leur choix se porte sur
L'adaptation aux conditions locales des sys- un système individuel de type DEWATS qu'ils
tèmes DEWATS dépend: doivent entretenir eux-mêmes. Même si le
système DEWATS se révélait être la seule
• des impératifs et des solutions techni-
solution, la volonté de participer au pro-
ques,
gramme resterait très limitée. Les concepts
• de l'environnement physique ou géogra- qui font appel à la participation du public
phique, en général ne fonctionnent pas très bien et
doivent donc être évité le plus possible.
• de l'environnement social et socio-éco-
nomique. Depuis la nuit des temps, tout ce qui a trait
D'autre part, toute stratégie de diffusion aux eaux usées et aux déchets arrive en
comporte plusieurs aspects: dernier sur la liste des priorités. Et ce sont
toujours les personnes de statut social le
• l'aspect social plus bas qui ont été chargées de l'élimina-
• l'aspect économique tion des déchets. Contrairement aux char-
pentiers, aux maçons ou autres professions,
• l'aspect technique ces "charognards" comme on les appelaient
• l'aspect légal. n'ont jamais cherché à mettre en valeur
leurs savoir-faire décrié. Par voie de consé-
La stratégie de diffusion finalement choisie
quence, les connaissances en traitement
devra tenir compte de tous ces aspects.
des eaux usées sont restées à la traîne,
comparées avec d'autres branches du gé-
nie civil. Le plus surprenant, c'est que ce
3.3 L'aspect social manque d'intérêt se retrouve même parmi
les rois et les nobles, dont les châteaux à
3.3.1 La place de l'élimination des l'architecture par ailleurs impressionnante
déchets dans la société ne disposaient que de toilettes rudimentai-
La pollution et les dégâts causés par les res situés à l'extérieur. Cet ingénieur génial
eaux usées a sensibilisé le public au pro- qu'était Léonard de Vinci a mis au point
blème du traitement des eaux usées. Néan- des armes, des ponts, des aéroplanes; mais
moins, la véritable préoccupation du pu- en matière de traitement des déchets, tout
blic se limite aux effets néfastes de la ce qu'il a prévu dans sa cité modèle élabo-
pollution. En d'autres termes, le public ne rée en 1484 fut de prévoir un canal d'éva-
voit pas l'intérêt d'avoir des stations cuation des déchets dans la partie infé-
d'épuration, et encore moins à les entrete- rieure de la ville.

21
3 DIFFUSION

Quels qu'en soient les désavantages pour Il existe d'innombrables façons pour les
les progrès en matière de technologies de gens d'être organisés ou de s'organiser. Cela
traitement des déchets, le tabou séculaire peut se faire dans le cadre de l'administra-
concernant les matières fécales a peut-être tion de la communauté, d'un projet de dé-
été la mesure sanitaire la plus efficace qui veloppement, ou d'une ONG apportant un
soit, et reste, d'un point de vue hygiénique, soutien à une activité d'auto-promotion des
une bonne chose. Pourtant l'accroissement utilisateurs. Dans tous les cas de figure, les
phénoménal de la population de par le habitudes locales d'organisation ou de coo-
monde exige que l'on attache une impor- pération et l'image bien particulière des
tance accrue aux déchets et à leur élimina- "eaux usées" auront leur influence sur le
tion, ce qui a pour conséquence, au moins, schéma d'organisation.
que nos ayons aujourd'hui une race d'in-
La méthodologie d'organisation des person-
génieurs en assainissement qui n'aient pas
nes est un sujet qui a été abondamment
honte de leur profession.
étudié. Les résultats et les conseils tirés de
tous ces livres et études ne peuvent pas
Les ingénieurs en assainisse- être présentés ici en détail. Néanmoins, le
ment sont bien les seuls à choix de la méthode la plus prometteuse
aimer s'occuper d'eaux usées et la mieux adaptée au traitement et à l'éli-
mination des eaux usées doit être fait de
façon judicieuse. La plupart des expérien-
ces en matière d'implication d'une com-
munauté dans des questions d'assainisse-
3.3.2 Organisation des personnes
ment concernent l'alimentation en eau et
Les personnes doivent s'organiser si l'on des programmes de diffusion de W.C. indi-
veut que le traitement des eaux usées se viduels bon marché dans les foyers, qui
fasse de manière coopérative. L'organisa- ont permis une amélioration immédiate du
tion des personnes peut se faire dans plu- confort. Mais il faut à tout prix se rendre
sieurs but, parmi lesquels: compte et ne pas oublier que tel n'est pas
le cas lorsqu'il s'agit d'évacuer des eaux
• la collecte de fonds pour un investisse-
usées, et encore moins quand il s'agit de
ment,
les traiter. Les gens ne veulent tout simple-
• la mise en commun d'un terrain, ment pas en entendre parler. Ils pensent
dans l'ensemble qu'une quelconque auto-
• la permission de faire passer des canali-
rité anonyme devrait s'en occuper. La vo-
sations sur un terrain privé,
lonté de s'impliquer dans le traitement des
• le fonctionnement et l'entretien en com- eaux usées est très faible, et ne pourra
mun, s'accroître qu'en cas de crise majeure ou
• le financement collectif des opérations de bénéfices financiers substantiels (par
de fonctionnement et de maintenance, exemple, lorsqu'il s'agit de réutiliser l'eau
usée pour l'irrigation).
• l'utilisation des effluents traités pour l'ir-
rigation, des boues pour la fertilisation,
ou du biogaz comme source d'énergie.

22
3 DIFFUSION

3.3.3 Acteurs de diffusion suite, rien n'est prévu pour les faire appli-
quer, les pollueurs ignorent même souvent
Les acteurs naturels dans la diffusion des
tout de leur existence. Les services des in-
systèmes de traitement des eaux usées,
génieurs d'entreprises privées s'avèrent de
mis à part le pollueur en tant que client,
toutes façons trop onéreux pour un petit
sont l'administration à un bout de la chaîne
pollueur. Tout ceci entraîne soit l'inaction,
et les entreprises d'assainissement et de
soit un abus de pouvoir de certains offi-
génie civil du secteur privé à l'autre bout.
ciers administratifs. Le résultat de cet échec
Dans un scénario idéal, le gouvernement
des pouvoirs publics ou du secteur privé
prend les arrêtés et en surveille l'applica-
entraîne la prise en main de ces activités
tion. Les pollueurs, selon un accord social
par des groupes informels ou déclarés, dont
ou menacé de représailles, contactent des
ce n'est normalement pas la tâche.
entreprises privées et des constructeurs pour
mettre en place un système adéquat de La sensibilisation du public vis-à-vis des
traitement et d'élimination des déchets. Le problèmes de pollution par les eaux usées
financement est assuré à partir de capitaux s'est considérablement accrue ces derniè-
privés, de crédits bancaires, et éventuelle- res années. Les instances politiques et ad-
ment de subventions de l'état. Ce scénario ministratives font un accueil favorable à
est typique de la plupart des pays indus- toute initiative visant à résoudre le pro-
trialisés. blème de façon décentralisée. Même l'ar-
gent ne représente pas le plus gros obsta-
Dans les pays en voie de développement,
cle, du moins pas en ce qui concerne les
le scénario peut paraître le même, au moins
projets pilotes ou de démonstration. Pour-
dans ses intentions. Mais la comparaison
tant il subsiste une certaine impuissance
s'arrête souvent à l'existence d'arrêtés. En- lorsque l'on en vient à mettre en oeuvre
des installations individuelles, et encore
plus quand il s'agit d'une diffusion volon-
Tableau 1:
taire et organisée de systèmes DEWATS.
Normes de rejet pour les eaux usées en Inde
Des experts en marketing, des
Normes indiennes de décharge
Décharge dans consultants en développement
eaux réseau terrain zone ou des ONG à vocation sociale
paramètre unité intérieures public irrigation côtière
surface marit. sont les premiers à se porter
SS mg/l 100 600 200 100 volontaires comme acteurs de
pH 5.5 to 9 5.5 to 9 5.5 to 9 5.5 to 9 diffusion des DEWATS, mais
température °C < +5°C <+5°C
DBO 5 mg/l 30 350 100 100 trouver des entreprises ou des
DCO mg/l 250 250 constructeurs prêts à mettre en
graisses mg/l 10 20 10 20 oeuvre une diffusion à grande
res. total chlore mg/l 1 21
NH -N3 mg/l 50 50 50 échelle des systèmes DEWATS
N jel - N H
k 3 mg/l 100 100 revient à chercher une aiguille
ammoniaq. libre N H3 mg/l 5 5 dans une meule de foin. La tac-
nitrates N mg/l 10 20 tique logique pour sortir de ce
phosphates dissous P mg/l 5
sulphures S mg/l 2 5 dilemme est de trouver de nou-
CPCB veaux partenaires sur chaque

23
3 DIFFUSION

site pour une diffusion décentralisée. Etant A ceci s'ajoute qu'il faut se faire une idée
donné que ces acteurs détiennent le rôle assez précise des futures structures de ges-
clé de la mise en oeuvre, les concepts de tion. Les frais généraux correspondant aux
diffusion doivent être adaptés pour satis- salaires du personnel d'encadrement, ou
faire chacun de ces partenaires locaux. aux frais logistiques pour le fonctionne-
ment et la maintenance sont très difficiles
à évaluer, surtout dans le cas de systèmes
Les concepts de diffusion
non coopératifs. Par exemple, le coût du
doivent satisfaire les parte-
transport des boues peut être multiplié par
naires locaux
un facteur X si l'agriculteur voisin qui s'était
engagé à utiliser les boues change d'avis.
Le nouvel emplacement de décharge ou de
séchage peut être trop éloigné pour que
les boues soient transportées par charret-
3.4 Les aspects économiques tes, nécessitant l'utilisation de camions, ce
qui n'avait pas été prévu au départ dans le
3.4.1 La décentralisation projet.
La question de savoir quel est le meilleur
La solution du système entièrement cen-
schéma de traitement des eaux usées, en-
tralisé correspond au prix de construction
tre le modèle centralisé et décentralisé, est
le plus bas par unité de volume d'eau trai-
purement théorique, voire idéologique. En
tée. Mais le raccordement des sources indi-
pratique, il existera toujours un mélange
viduelles à l'unité de traitement peut mul-
entre des solutions centralisées et décen-
tiplier le coût du traitement par 5. Les coûts
tralisées.
de gestion sont relativement bas, parce qu'il
Une analyse coût-bénéfices peut s'avérer suffit d'un seul responsable qualifié pour
utile pour la mise au point d'une politique gérer un grand volume d'eaux usées, et par
générale et pour choisir le système de trai- conséquent, un grand nombre d'utilisateurs.
tement le plus économique dans des cas Par contre les coûts d'entretien sont assez
individuels. Le problème de l'analyse coût- élevés parce qu'un équipement mécanique
bénéfices réside dans les paramètres ren- sophistiqué demande un entretien perma-
trant dans le calcul, et qui sont souvent nent.
difficile à cerner préalablement. Une éché-
ance de 20 ou 30 ans devrait servir de Un système semi-centralisé relie plusieurs
base de calcul, étant à peu près la durée petites unités de traitement à un réseau de
de vie d'une station de traitement des eaux canalisations plus réduit. Les coûts de cons-
usées. Alors que les coûts de construction truction sont alors relativement bas, mais il
sont relativement faciles à calculer, le cal- se peut qu'il y ait besoin d'employer du
cul des coûts de fonctionnement demande personnel qualifié sur chacune des instal-
une analyse approfondie, concernant non lations, ce qui augmente d'autant les coûts
seulement les caractéristiques techniques d'entretien.
du système, mais aussi l'environnement so- Un système entièrement décentralisé né-
cial du moment. cessite un environnement naturel capable

24
3 DIFFUSION

d'absorber sur place les effluents traités d'une négociation. Les aspects économi-
provenant de chaque installation. Les coûts ques, sociaux et environnementaux doivent
structurels sont peut-être les plus bas dans être soupesés en vue d'arriver au meilleur
ce cas, particulièrement si l'on accepte que compromis possible, compte tenu du de-
le traitement soit de qualité légèrement gré de traitement requis.
moindre. L'élimination des boues, en toute
La qualité autorisée des effluents finaux
sécurité, doit pouvoir se faire sur le site
dépend aussi de l'emplacement de la pol-
même, sans quoi il faut penser à intégrer
lution. Le transport des eaux usées vers
les coûts du transport, du ramassage et de
des sites distants a toujours été préféré au
l'élimination des boues. Il n'y a pas de frais
traitement sur place depuis l'apparition des
de personnel ou d'entretien lorsque l'utili-
premières communautés sédentaires. En-
sateur est aussi chargé du fonctionnement
core aujourd'hui, le transport des eaux usées
de l'installation. Néanmoins, si le fonction-
vers des sites éloignés est fréquent. Ceci
nement de l'installation est un tant soit
peut paraître acceptable aujourd'hui, mais
peu sophistiquée, il peut y avoir besoin de
les dégâts causés à l'environnement peu-
faire appel à du personnel qualifié et une
vent s'avérer irréversibles et les conséquen-
organisation de service peut voir le jour,
ces de la pollution se retourneront tôt ou
qui doit, sur certains points, se concevoir
tard contre les pollueurs. C'est pourquoi,
de façon centralisée (par exemple, pour la
avec les systèmes DEWATS, on prend la
collecte et l'élimination des boues). Un con-
décision de traiter les eaux usées sur place,
trôle régulier de la qualité des effluents
au lieu de les évacuer.
s'avère particulièrement coûteux dans les
systèmes décentralisés. Dans la plupart des pays, les normes de
pollution autorisent des charges polluantes
plus élevées au sortir de station d'épuration
3.4.2 Qualité du traitement de moindre importance, et une épuration
L'impact d'une forte pollution sur l'environ- moins poussée lorsque la décharge des
nement justifie que l'on mette en place effluents s'effectue dans des eaux ou sur
des critères stricts de décharge. Pourtant, une étendue de terre non valorisés.
des critères trop stricts peuvent paradoxa- Les normes d'épuration adoptés par les pays
lement freiner toute action entreprise pour en voie de développement sont souvent
améliorer la situation. calqués sur ceux des pays industrialisés,
Le degré requis d'épuration est tout d'abord basés sur des eaux usées urbaines haute-
fonction de la surface sur laquelle un cer- ment diluées. Les systèmes DEWATS dans
tain degré de pollution est admis. Si cette les pays en voie de développement sont
surface est infinie, il n'y a pas lieu de trai- conçus pour des WC publics, des hôpitaux,
ter. De même, si la pollution est infiniment des écoles ou de petites communautés dans
réduite, le problème ne se pose pas vu que lesquels les quantités d'eau utilisées pour
la surface polluée est réduite à zéro. Tou- l'hygiène et les besoins domestiques sont
tes les situations entre ces deux extrêmes moins importantes. La concentration im-
exigent que l'on détermine des priorités, ce portante des eaux usées provenant de toi-
qui revient à dire que le choix final résulte lettes à économie d'eau entraîne automati-

25
3 DIFFUSION

quement une forte concentration de la DBO 3.4.3 Coût du traitement


dans les effluents, même avec un système
30 à 50 % de la charge polluante peut être
d'épuration entraînant une réduction tout
retirée par l'emploi d'un technologie sim-
à fait correcte de la DBO. Dans un tel cas,
ple, comme la fosse septique. 30 à 40 %
il n'est pas raisonnable non plus de diluer
de charge supplémentaire peut être retirée
l'effluent "artificiellement", lorsque l'on sait
avec des techniques qui restent simples,
que les économie d'eau représentent un
bien qu'améliorées, comme les filtres
des piliers d'un développement durable. Il
anaérobie ou les fosses septiques compar-
serait plus raisonnable d'instaurer des nor-
timentées. Un traitement plus poussé de-
mes basées sur la charge polluante ( au
mande que l'on fasse appel à des lits à
lieu de la concentration), au moins en ce
macrophytes ou des lagunes (les systèmes
qui concerne les petites unités.
conventionnels faisant appel à une oxy-
Ce dernier point est spécialement impor- génation artificielle ne font pas partie de la
tant parce que l'un des avantages majeurs famille DEWATS). Plus le taux relatif de ré-
de la décentralisation et du traitement sur duction de la pollution est élevé, et plus le
site est que le transport des eaux usées coût du traitement par kg de DBO éliminée
dans des canalisations d'égout sur de cour- est élevé. Les techniques de traitements
tes distances ne requiert pas des eaux usées tertiaires, pour l'élimination notamment de
très diluées. Malgré une forte concentra- l'azote, du phosphore ou de toute autre
tion, la charge de pollution reste, en valeur substance toxique, ont généralement un
absolue, la même. Les politiques d'écono- coût particulièrement élevé.
mie d'eau se satisferaient bien de concen-
trations plus élevées en sortie de station,
en l'absence d'autres facteurs limitants sur Le traitement par les systè-
le plan environnemental (par exemple, mes DEWATS peut être aussi
quand il y a suffisamment de terrain dispo- efficace que par n'importe
nible ou quand la rivière dans laquelle les quelle technique d'épuration
effluents finaux se déversent a un débit traditionnelle
suffisamment élevé toute l'année).
De plus, il est ridicule d'installer des systè- Le systèmes DEWATS sont techniquement
mes DEWATS à haute qualité de traitement, capables de rejeter un effluent correspon-
si les effluents sont rejetés dans des cana- dant aux normes les plus sévères. Cepen-
lisations d'égouts qui collectent des eaux dant, dans la mesure où la diffusion spon-
usées provenant d'autres sources non con- tanée des s y s t è m e s DEWATS d ép e n d
trôlées. Dans ce cas, il vaut mieux installer fortement des coûts d'investissement et de
de simples fosses septiques individuelles, fonctionnement, le choix d'un niveau de
moins o n é r e u s e s mais aussi moins traitement approprié n'est pas seulement
performantes, dans la mesure où de toute déterminant dans la stratégie de diffusion,
façon, il faudra régler le problème du trai- mais il peut s'avérer vital pour l'avenir des
tement du flux principal. systèmes DEWATS en général.

26
3 DIFFUSION

La mise au point des normes de traitement d'emprunts de manière à permettre au


adaptées à une situation donnée est du pollueur de faire face à l'investissement
ressort d'experts de l'environnement et d'in- important que représente de telles installa-
génieurs en assainissement expérimentés. tions.
Il faut que l'administration concernée com-
Une stratégie de diffusion durable doit per-
prenne bien les enjeux, apporte son sou-
mettre de laisser le temps aux entreprises
tien, et adopte une attitude suffisamment
de budgétiser ces coûts (par exemple, at-
souple pour accepter et rendre légales des
tendre la prochaine réunion du conseil d'ad-
entorses aux normes générales, dans la
ministration de l'entreprise). Ceci peut avoir
mesure où ces entorses sont acceptables
comme conséquence que l'ingénieur des
d'un point de vue écologique.
travaux neufs contacte un entrepreneur pour
visiter le site et demander un devis réaliste
des travaux, alors que les fonds pour la
3.4.4 Coûts d'investissement construction ne seront débloqués qu'un an
plus tard. Ceci peut non seulement faire
Puisque le traitement des eaux usées n'est augmenter les prix en raison de l'inflation,
généralement pas rentable, il y a peu d'inté- mais cela peut aussi vouloir dire que l'en-
rêt purement économique a investir dans ce trepreneur ne peut pas se consacrer uni-
domaine. Mis à part quelques individus qui quement à des chantiers de DEWATS, mais
agissent par souci pour l'environnement, il
doit aussi prendre d'autres contrats. Dans
est rare de trouver quelqu'un qui soit prêt à
ces conditions, il peut être difficile de re-
investir de son plein gré dans l'épuration
cruter des entrepreneurs qui soient entière-
des eaux usées. Des capitaux d'investisse-
ment disponibles pour un programme de
ment ne seront mobilisés dans ce but qu'à
diffusion de systèmes DEWATS.
partir du moment où les pollueurs auront
obligation légale de payer pour les dégâts
qu'ils engendrent. On peut dire qu'à partir
de ce moment, le traitement des eaux usées 3.5 Les aspects techniques
deviendra rentable comparé aux amendes à
payer. 3.5.1 La décentralisation
D'un point de vue économique, la décentra-
Dans le cas de nouveaux bâtiments ou d'en-
lisation fait appel à une technologie sim-
treprises nouvellement crées, le coût du
plifiée. La raison principale en est que cela
traitement des eaux usées est souvent in-
revient trop cher de maintenir en perma-
clus dans le budget de construction. En ce
nence un niveau élevé de compétences en
qui concerne les organisations ou unités
technologies sophistiquées à une échelle
de productions existantes, mis à part le
décentralisée.
problème de l'espace disponible pour la
construction, il est possible qu'elles n'aient Les solutions décentralisées peuvent être
pas les moyens d'allouer des fonds suffi- mise en oeuvre en utilisant des modèles
sants à l'installation immédiate d'une unité standardisés à partir de techniques de cons-
de traitement. Les programmes de diffu- truction locales, ou bien avec des équipe-
sion doivent donc inclure des possibilités ments sous forme de "boîte noire", dispo-

27
3 DIFFUSION

nibles sur le "marché". Dans les deux cas, qui concerne la diffusion d'autres techno-
un certain niveau de compétences est né- logies.
cessaire pour choisir le modèle approprié
Les systèmes DEWATS sont bien plus com-
ou la "boîte noire" qui convient. Des com-
plexes que les digesteurs à biogaz ruraux,
pétences sont aussi nécessaires pour con-
en raison de la diversité des propriétés
seiller l'utilisateur sur le fonctionnement et
physiques et biochimiques des eaux usées,
l'entretien. Ces conseils doivent être adres-
particulièrement celles issues de sources
sés à la bonne personne, ce qui peut être
industrielles. Ainsi les compétences requi-
difficile lorsque certaines opérations ne
ses pour mettre au point, construire et faire
s'avèrent nécessaires qu'après une ou deux
fonctionner ces unités sont plus importan-
années de fonctionnement, comme c'est le
tes que dans le cas des digesteurs à biogaz.
cas pour l'évacuation des boues. Ceci peut
Un des points cruciaux est de savoir dans
vouloir dire que l'entreprise qui a construit
une situation donnée, si un modèle stan-
les installations sera désignée pour l'entre-
dard fera l'affaire, ou quelles seront les
tien et le fonctionnement à la place du
modifications à apporter.
client. Les compétences disponibles sur
place concernant le fonctionnement et l'en- Il est du devoir du technicien
tretien détermineront le choix du type de de fournir un modèle appro-
gestion des installations. prié à une situation donnée,
On a appris beaucoup à partir des pro- et qui sera réalisé dans des
grammes de diffusion en milieu rural des conditions optimales
digesteurs à biogaz, depuis plus de 30 ans,
notamment en Inde et en Chine. Chaque La diffusion des systèmes DEWATS exige
projet ou programme doit d'abord déve- d'avoir accès aux compétences qui s'y rat-
lopper son propre modèle local. Ceci s'est tachent. Il est primordial dans un programme
toujours avéré nécessaire, malgré l'existence de diffusion de stations d'épuration décen-
de modèles standards développés dans tralisées de déterminer quelles compéten-
d'autres pays ou au cours d'autres projets. ces doivent être maintenues à quel niveau
Il est intéressant de noter que jusqu'à ce pour développer quelle technologie. Les
jour, ni la Chine ni l'Inde n'ont été capables connaissances et les compétences man-
d'assurer la diffusion de petits digesteurs à quantes ne doivent pas être mises sur le
biogaz de façon techniquement autonome, compte du
compte du »social«.
"social". La
La première
première responsa-
responsa-
sans l'appui d'une infrastructure qui cha- bilité d'un technicien dans sa fonction est
peaute les activités . Dans la plupart des de fournir des biens ou des structures qui
cas, il est même difficile de maintenir les soient sûrs et adaptés. La panne d'un sys-
utilisateurs à un niveau de compétences tème n'est pas nécessairement de la faute
suffisant pour assurer le bon fonctionne- du client, parce qu'il est du devoir du tech-
ment des digesteurs. Aucun des program- nicien de lui fournir un matériel ou un
mes de développement n'a réussi à survi- modèle adapté à la situation.
vre de façon complètement autonome, sans Il faut qu'il y ait distribution des tâches
un service après-vente subventionné. Il est entre les différents experts.
experts. L'équipe
L'équipe »so-
"so-
fort probable que ceci soit aussi vrai en ce ciale", non
ciale«, non technique,
technique, doit
doit fournir au tech-

28
3 DIFFUSION

nicien des données sur les aspects "so- Le niveau de qualification des artisans est
ciaux" et le technicien doit fournir aux ex- souvent faible quand il s'agit de petites
perts sociaux des données sur les contrain- stations d'épuration. Les maçons ne sa-
tes techniques. Ce qu'il faut, c'est coopérer vent parfois ni lire ni écrire, et dans ce cas
et ne pas mélanger les deux disciplines. les plans ne sont d'aucune utilité sur le
C'est une règle quasi-générale que les tech- site. Ceci exige soit la présence régulière
niciens n'informent pas suffisamment les sur le terrain de personnel d'encadrement
experts sociaux sur les contraintes techni- qualifié pour lire les plans, soit de mettre
ques. Il peut y avoir deux raisons à cela: au point des schémas structurels très sim-
les techniciens eux-mêmes ne sont pas plifiés.
suffisamment au courant des techniques
En plus d'arriver à dresser des plans, ils
et/ou les experts sociaux ne sont pas capa-
doivent aussi maîtriser les détails de struc-
bles de comprendre les implications des
ture, parce que ceux-ci peuvent s'avérer
contraintes techniques. Ce problème du
cruciaux pour le bon fonctionnement des
manque de connaissances techniques est
installations. On ne peut pas trop insister
bien réel pour la plupart des constructeurs
sur l'importance capitale d'exécuter correc-
potentiels de systèmes DEWATS, ainsi que
tement les détails structurels. Il ne faut pas
pour les promoteurs.
se lancer dans des modifications des dé-
tails structurels standard, même si ces mo-
difications paraissent intéressantes sur les
3.5.2 La construction plans économique et d'efficacité, à moins
Une condition préalable à la décentralisation d'une compréhension approfondie des
est la disponibilité locale des matériaux. mesures envisagées. Par exemple, un re-
En ce qui concerne les structures principa- bord en dents de scie ne sert à rien si le
les, la présence de matériaux de construc- niveau de l'eau est aligné avec le haut des
tion appropriés joue un rôle décisif dans la dents plutôt qu'avec la base.
réalisation de la construction. Le type de
matériau filtrant disponible sur place in-
flue, par exemple, sur le choix du type de 3.5.3 Le substrat
traitement. Des compétences sont néces-
saires pour modifier les modèles standards, Les propriétés qualitatives et quantitatives
ou si nécessaire, pour en développer de des eaux usées déterminent le type de trai-
nouveaux qui puissent être construits avec tement le mieux adapté d'un point de vue
des matériaux disponibles sur place. Il est scientifique. Le choix final du type de trai-
important aussi de décider si les techni- tement dépend des conditions géographi-
ques traditionnelles de construction sont ques, structurelles et socio-économiques.
adaptées aux systèmes de traitement des Des compétences sont nécessaires pour
eaux usées, particulièrement si on a l'in- analyser et évaluer le produit brut, pour
tention de valoriser le biogaz produit. L'ex- déterminer le type de traitement adapté, et
pert doit aussi décider si le système de de confronter ce choix à la réalité sur place.
traitement est adapté à l'environnement géo- S'il n'existe pas de telles compétences sur
graphique. place, la standardisation ne sera possible

29
3 DIFFUSION

que pour des eaux usées de composition cadre réglementaire peuvent au pire rele-
similaire et dans la même région. Ainsi, ver du domaine de la moralité pour les
l'expert local devrait au moins arriver à dis- leaders politiques; ces mêmes inefficaci-
tinguer entre les eaux usées "standard" et tés, ainsi que leur évolution dans le temps,
les autres. Pour ce faire, il y a besoin dans deviennent des paramètres à prendre en
l'équipe chargée de la diffusion de quel- compte dans les prévisions quand il s'agit
qu'un qui soit capable d'interpréter des ré- de mettre en place un programme de diffu-
sultats d'analyses, ou tout du moins qui sion de systèmes DEWATS.
comprenne le rôle des données d'analyse
dans le choix d'un modèle approprié. De Toute politique est basée sur une informa-
plus, il faut quelqu'un qui puisse recueillir tion concernant des faits pertinents. Certai-
des échantillons représentatifs d'eaux usées nes données scientifiques ou techniques
et qui puisse interpréter les résultats de sont importantes à connaître de manière à
ces analyses pour le technicien. mettre en place une politique adaptée et
pour faire adopter des lois et décrets ap-
Les unités d'épuration décentralisées doi- propriés. L'information essentielle que cha-
vent avoir un faible besoin d'entretien. Ainsi, que décideur devrait connaître c'est certai-
les produits chimiques, tels que les flocu- nement que chaque étape d'un traitement
lants doivent être "interdits" si on peut retire une certaine fraction mais jamais la
obtenir les mêmes résultats avec des me- totalité de la charge polluante entrante. Il
sures structurelles. Néanmoins, il se peut est aussi important de savoir que les systè-
que l'utilisation de ces produits soit inévi- mes DEWATS fonctionnent sur le principe
table dans les cas où il y a un déficit d'un fonctionnement durable du traitement
nutritionnel qui freine la croissance de la des eaux usées, et que seuls les systèmes
population bactérienne (un déséquilibre simples et robustes peuvent garantir ce
phosphore/azote, par exemple). Des com- service. Mais en pratique, il n'existe pas de
pétences en biochimie sont alors nécessai-
système d'épuration durable sans entretien.
res pour décider des mesures à prendre.
Dans les systèmes DEWATS, ces opérations
nécessaires sont réduites au minimum.

3.6 L'aspect légal

3.6.1 L'environnement politique 3.6.2 Priorités politiques

Le climat politique joue un rôle aussi im- C'est un fait établi que les préférences po-
portant que le cadre administratif dans la litiques et administratives vont à de grandes
diffusion des systèmes DEWATS. Il est im- installations centralisées de transport et de
portant de savoir que s en sont les mo- traitement des eaux usées. Ceci peut se
teurs et quel est le rôle des différents ac- comprendre dans la mesure où la plupart
teurs. Il est important de connaître les lois des eaux usées proviennent d'aggloméra-
et les règles mais aussi de savoir avec quel tions urbaines. Les eaux usées domestiques
zèle elles sont appliquées et où, en prati- provenant des villes de grande et moyenne
que, se limitent les pouvoirs de contrôle importance représentent à elles-seules la
de l'administration. Des inefficacités du plus importante source de pollution de l'eau,

30
3 DIFFUSION

juste devant les eaux usées d'origine in- On pourrait arriver à un bien meilleur ré-
dustrielle concentrées dans la périphérie des sultat avec des normes réalistes et acces-
villes. En Inde, par exemple, on a estimé sibles, la probabilité serait alors plus
que seulement 5 0 % des eaux usées qui se grande que les pollueurs individuels les
déversent finalement dans le Gange sont appliquent.
collectées et traitées dans des stations "Une précipitation indue pour adopter des normes
d'épuration urbaines. Les 5 0 % restant se trop strictes pour le moment peut entraîner le re-
déversent sans traitement dans la nature. cours à une technologie inadaptée dans le but d'at-
Jusqu'où ce potentiel sera transformé en teindre des objectifs hors d'atteinte et de prix, et, en
une demande pour des systèmes DEWATS ce faisant, mener à une situation impossible. Il y a
dépend de la politique adoptée et du sérieux un grand danger à instaurer des normes, puis à les
avec lequel elle sera appliquée. ignorer. Il est souvent préférable de définir des
normes appropriées et abordables, et d'envisager
La plupart des gouvernements se voient de les modifier par étapes, lorsque la réalisation en
obligés d'établir un compromis entre les devient abordable. De plus, un tel système permet
intérêts économiques et environnementaux à chaque pays de développer ses propres normes
de leur pays. L'historique du traitement des et laisse suffisamment de temps pour la mise en
eaux usées en Europe et en Amérique du place d'un cadre légal adapté et pour le développe-
Nord reflète bien la lutte entre l'économie ment des structures institutionnelles nécessaires
pour le faire respecter"
et l'écologie. Hier comme aujourd'hui, l'état
(Johnson et Horan: "Développement institutionnel,
de l'art des technologies des eaux usées et
Critères et Qualité de l'Eau", WST, Vol. 33, N° 3,
son cadre réglementaire sont le résultat de 1996).
cette dialectique.
Il est important aussi qu'une loi soit appli-
La même chose semble se produire dans quée dans le sens où elle a été pensée.
les pays en voie de développement, avec Ceci n'est possible que si la technologie
la différence notable que les techniques est entièrement comprise. Il est intéressant
de traitement sont importées des pays in- de noter qu'une étude au cas par cas des
dustrialisés. Les critères environnementaux, pollueurs avait été proposée en Angleterre
c'est-à-dire les normes de rejet pour les à la fin du siècle dernier, mais qu'elle avait
eaux usées, sont ainsi déterminés en fonc-
été abandonnée en raison des complica-
tion des technologies avancées existantes,
tions administratives et de peur que n'en
et non en fonction de l'état de l'économie
résulte un relâchement dans les normes de
des pays concernés. Ceci mène à une si-
qualité des eaux déchargées. Pourtant, alors
tuation curieuse, dans laquelle on impose
que l'on commence aujourd'hui à prendre
des critères stricts de rejet de polluants,
au sérieux l'idée d'un traitement décentra-
mais parce que l'application de ces critè-
lisé des eaux usées, de telles mesures pour-
res reviendrait trop cher, le pollueur indi-
raient enfin s'appliquer. Dans le cas d'un
viduel soit ne met en place aucun système
traitement en lagunes, Duncan Mara donne
de traitement, soit se débrouille avec un
un exemple:
système bidon, simplement pour faire plai-
sir au responsable du contrôle de l'envi- "Si l'on pouvait tenir compte de la DBO filtrée, alors
ronnement. Dans les deux cas, rien n'est un temps de séjour d'une journée dans une lagune
fait pour la protection de l'environnement. anaérobie suivi de 4 jours dans une lagune

31
3 DIFFUSION

facultative suffirait pour faire baisser la DBO de 300 3.6.3 Aspects légaux concernant les
à 30 mg/l filtré, mais seulement à 60 mg/l non filtré; secteurs d'application des DEWATS
la réduction de la DBO jusqu'à 30 mg/l non filtré
nécessiterait des séjours de 3 jours chacun dans 3.6.3.1 Zones habitées
deux lagunes de maturation - ce qui augmente le
temps de rétention de 120 % ! C'est ainsi que la Le soutien administratif à la diffusion des
question filtré/pas filtré à des conséquences éco- systèmes DEWATS doit faire des distinc-
nomiques majeures. Ceux qui s'inquiéteraient des tions entre les zones à faible revenu, les
conséquences du déversement des algues des zones d'habitations de la classe moyenne
lagunes dans les eaux réceptrices devraient se et les "enclaves" à revenu élevé. Une ap-
rappeler qu'elles produiront de l'oxygène pendant
proche pragmatique consiste à prendre un
la journée, mais que, plus important, elles seront
arrêté "temporaire" (ou un schéma direc-
rapidement consommées par la faune du milieu,...
C'est ainsi que les lagunes de maturation ne sont teur à court terme) pour une périmètre
pas toujours nécessaires." donné, qui reflète à la fois la situation éco-
(D. Mara, "Réponse appropriée" dans WQI Mai/ nomique et écologique. On ne doit pas pren-
Juin 1997). dre comme référence un niveau ultime de
traitement mais plutôt le potentiel écono-
Un autre obstacle à l'obtention d'un degré
mique et logistique qui permettrait de réel-
satisfaisant de traitement sont les grands
lement mettre en oeuvre des mesures, et
chantiers qui n'ont aucune chance d'être
de faire appliquer ces arrêtés "temporai-
mis en place dans un temps raisonnable,
res^ Etant donné le rôle essentiel joué par
compte tenu des ressources locales. Alors
les conditions inhérentes à un site donné,
que des solutions intermédiaires plus mo-
la mise en place de mesures en valeurs
destes auraient plus de chances d'aboutir.
absolues ne correspond pas à grand-chose,
De plus, dans toutes les villes et capitales
alors que des lignes directives seraient plus
en pleine expansion, les limites des agglo-
appropriées. De telles directives devraient
mérations sont rapidement dépassées par
prendre en compte:
la construction de nouvelles banlieues qui
ne sont souvent même pas prévues dans J des éléments qui peuvent être pris en
le projet initial. D'un autre côté, si le projet considération dans l'immédiat, comme
s'élargit encore, sa mise en oeuvre dépas- les systèmes de traitement des eaux qui
sera rapidement les possibilités économi- peuvent être mis en oeuvre par les
ques et logistiques de la municipalité. Une pollueurs individuels ou des groupes de
solution générale, comprenant des systè- pollueurs au moment de la construction
mes décentralisés appropriés peut amélio- de leur habitat.
rer considérablement la situation, bien que
cette mesure doive être considérée comme • des éléments qui resteront valables
"temporaire" ("temporaire", comme les bi- même quand un schéma directeur glo-
donvilles, par exemple, qui ont souvent bal sera mis en oeuvre.
tendance à se pérenniser). • des éléments temporaires qui peuvent
avoir une durée de vie ou une efficacité
moins importante que les structures
"pérennes".

32
3 DIFFUSION

L'idée principale derrière ces arrêtés tem- tion pour atteindre le plus haut degré de
poraires est plus d'imposer certaines me- protection de l'environnement. Le poten-
sures en conformité avec l'esprit des tiel du système DEWATS le plus approprié
DEWATS, que de fixer des normes de qua- devrait servir de base à l'élaboration de
lité d'eaux de rejet qui soient difficiles à normes de rejet et au choix des systèmes
contrôler et difficiles à atteindre. Des systè- de traitement. La durée et la pérennité doi-
mes durables de traitement anaérobie brut, vent prévaloir sur les performances théori-
comme les filtres anaérobies ou fosses sep- ques les plus élevées.
tiques compartimentées, seraient efficaces Dans la cas de nouvelles installations, seu-
dans de tels cas. Des conduits d'égout de les les solutions de traitement répondant
plus petit diamètre pourraient être utilisés aux critères des systèmes DEWATS ont une
plus tard si ces systèmes de pré-traitement chance de fournir un service permanent et
étaient maintenus en fonctionnement per- viable. Les installations faisant appel à des
manent. Un service centralisé d'entretien techniques artificielles d'oxygénation ne
ou la gestion d'un service décentralisé d'en- devraient pas être autorisées, puisqu'il est
tretien serait nécessaire pour garantir le possible de les éteindre, sans préjudice di-
fonctionnement du système. rect sur le pollueur lui-même. Il est du de-
voir des autorités de contrôle de la pollu-
Dans les enclaves à haut revenu, il serait
tion de proposer les systèmes DEWATS si
envisageable d'installer un système de trai-
l'organisme pollueur ou son architecte ne
tement secondaire individuel sous forme
sont pas familiers avec ses systèmes. Il ne
de filtres à graviers recouverts de végéta-
devrait pas être difficile de faire appliquer
tion , si les eaux de réception ne sont pas
les arrêtés nécessaires pour cela, dans la
trop éloignées. Dans les autres cas il vaut
mesure où les systèmes DEWATS sont de
mieux que le traitement secondaire ait lieu
toute manière probablement les moins chers.
dans des unités semi-centralisées, comme
des lagunes, ce qui revient le plus souvent
moins cher à la construction et en fonc- Une station d'épuration coo-
tionnement. Les canalisations deviennent pérative peut être la meilleure
nécessaires dans ce cas-là. solution, mais ceux à qui l'on
impose de coopérer n'en sont
peut-être pas convaincus
3.6.3.2 Hôpitaux, écoles, lotissements,
çamps militaires, hôtels, ...
Un bâtiment tertiaire est parfois le seul 3.6.3.3 Complexes industriels
pollueur d'une certaine importance dans
Les complexes industriels sont un conglo-
un environnement rural par ailleurs propre
mérat d'entreprises qui produisent des eaux
et sain. Dans ce cas, le traitement décen-
usées de volume et de charge variables.
tralisé permanent sera la seule solution.
Une station d'épuration centralisée est sou-
Une analyse réaliste des méthodes de trai- vent la meilleure solution, mais il est par-
tement possibles devrait servir de guide fois difficile de convaincre tous les entre-
aux mesures de contrôle de l'administra- preneurs de participer financièrement à un

33
3 DIFFUSION

système d'épuration coopératif, lorsque des lagunes ou des lits à macrophytes pour
seuls quelques-uns d'entre eux produisent lesquels la régénération en l'oxygène se
la majorité des déchets. fait par ta surface. Il serait envisageable de
leur fournir le terrain individuellement ou
En revanche, si l'on opte pour la solution
au complexe dans son ensemble à un prix
d'un traitement individuel, l'application des
intéressant. Les nouveaux complexes in-
normes de rejet générales peut s'avérer
dustriels sont rarement connectés au ré-
inéquitable pour certaines entreprises, et
seau d'égouts dès leur construction. Il faut
peut même en décourager de s'installer sur
donc dans ce cas que du terrain soit mis
le site. Quand on est en présence d'une
de côté pour les traitements secondaires
majorité d'entreprises produisant une fai-
ou tertiaires, dès la phase de planification
ble quantité de rejets, et de quelques-unes
du projet. Les complexes existants pour-
seulement dont les rejets mériteraient un
raient utiliser les canalisations d'égouts à
contrôle plus strict, il est peu probable
ciel ouvert comme fossés d'oxygénation
qu'une application stricte des normes de
naturelle pour le traitement secondaire, si
rejet à ces seules entreprises conduirait à
le responsable chargé du contrôle de la
une qualité de l'eau acceptable en aval du
pollution accepte d'appliquer les normes
complexe industriel. En effet, les nombreux
de rejet à la sortie du complexe lui-même,
petits pollueurs peuvent avoir un impact
plutôt qu'à la sortie des parcelles occupées
plus néfaste pour l'environnement que les
par chaque entreprise.
deux ou trois gros. Une application plus
souple de la loi se justifierait peut-être, et
augmenterait certainement les chances de
protéger efficacement l'environnement, dans 3.7 Stratégie de diffusion
la mesure où des normes moins sévères
Il serait présomptueux, ou tout du moins
auraient plus de chances d'être respectées.
prématuré de prétendre connaître la straté-
Mais c'est à l'administration d'en décider.
gie de diffusion adaptée aux systèmes
Si les normes de rejet sont appliquées de
DEWATS sans avoir à l'esprit une situation
manière rigoureuse, les entreprises les plus
particulière. Les stratégies de diffusion des
grandes et les plus prospères risquent d'op-
technologies décentralisées doivent s'ap-
ter pour des solutions conventionnelles
puyer explicitement sur des faits et des
(non-DEWATS), ce qui ne veut pas dire qu'el-
acteurs locaux, tout en tenant compte de
les ne fonctionneront pas, à condition que
certains facteurs extérieurs, tels que:
le contrôle et la maintenance soient bien
assurés. Mais les entreprises plus petites • les impératifs techniques (tout d'abord),
et plus fragiles économiquement risquent
• le cadre légal,
de peiner, et seront donc tentées de tricher
sur la qualité de leurs effluents à chaque • les conditions pour la mise en place de
fois que c'est possible. l'infrastructure nécessaire, y compris une
probable structure d'encadrement.
Les PMI qui produisent une certaine quan-
tité d'eaux usées ont besoin de terrain pour
les systèmes de traitement final, comme

34
3 DIFFUSION

3.7.1 Les composantes de la diffusion comme un outil systématique de mise en


oeuvre. Par contre, il est important pour les
3.7-1-1 L' information pollueurs d'avoir accès à des prêts bancai-
Le terme de "sensibilisation" ne couvre pas res à des conditions préférentielles pour
suffisamment le sujet. Il se peut qu'il y ait les PMI.
besoin de sensibilisation au niveau de l'ad-
ministration, mais dans la plupart des pays,
il existe des règles et des lois qui indiquent 3.7.1.4 Mise en oeuvre
que la sensibilité existe dans de nombreux
Les systèmes DEWATS ne sont pas très at-
pays Une fois sensibles au problème, les
trayants pour les ingénieurs en raison du
consommateurs ont besoin d'information
faible volume de construction servant de
sur les solutions potentielles. Connaître les
base au calcul des honoraires d'ingénierie.
techniques revient à en connaître les limi-
Un s y s t è m e de subvention aux tarifs
tes et les conditions de mise en valeur du
d'ingénierie pourrait être envisagé pour ar-
potentiel. En plus des consommateurs di-
river à persuader des bureaux d'études et
rects, les administrateurs et les réalisateurs
d'ingénierie de proposer des systèmes
potentiels, tels que les ingénieurs et les
DEWATS plutôt que d'autres systèmes "con-
constructeurs, ainsi que le grand public,
v e n t i o n n e l d'épuration fabriqués à par-
doivent être informés.
tir d'éléments tout faits. Ces mesures
d'incitation représentent un investissement
social mesurable en regard des gains fu-
3.7-1-2 Réglementation turs provenant d'un environnement propre.
La réglementation en matière de normes Dans le même esprit, il serait tout à fait
de rejets joue un rôle important dans la concevable de rémunérer les ingénieurs qui
mesure où elle crée un besoin de traite- forment des entrepreneurs dans les techni-
ment et oriente le choix des technologies ques de construction des systèmes DEWATS.
appropriées à ce traitement. Elle se doit Une condition préliminaire à cela, c'est que
d'être suffisamment flexible pour laisser la les ingénieurs eux-mêmes aient des con-
place à des alternatives appropriées, sans naissances et des compétences suffisantes
pour autant porter atteinte aux besoins en dans ces systèmes.
matière d'environnement.

3.7.1.5 Fonctionnement
3.7-1.3 Financement Aucune station d'épuration ne peut fonc-
Le traitement des eaux usées a un facteur tionner en permanence sans un minimum
coût et représente un investissement im- d'entretien et de surveillance. Il paraît im-
portant pour la plupart des pollueurs. Les possible d'être assuré que le pollueur saura
incitations financières peuvent servir à ac- assurer la maintenance, lorsqu'arrivera le
célérer la mise en place d'une nouvelle moment de le faire pour la première fois.
technologie au moment de son introduc- Un entretien garanti par un professionnel,
tion, mais ne doivent pas être perçues en p a r a l l è l e avec une formation de

35
3 DIFFUSION

l'utilisateur, au moins pendant quelques tèmes DEWATS. Le premier rôle d'un gou-
années, doit faire partie du contrat entre vernement est l'élaboration et l'application
fournisseur et client. d'un cadre légal adapté. Ceci peut aller jus-
qu'à des réductions d'impôts, des subven-
tions directes ou indirectes, sous forme de
3.7.1.6 Contrôle garantie pour les prêts bancaires, par exem-
ple. De nos jours, les subventions directes
Plus que la réglementation elle-même, ce ne sont pas en vogue en raison du danger
qui importe c'est le contrôle de son appli- intrinsèque de gêner la concurrence. C'est
cation. Lorsqu'il n'est pas possible pour des pourquoi l'accent est mis sur un appui fi-
raisons financières d'inclure dans une stra- nancier indirect pour la sensibilisation, la
tégie de diffusion un mécanisme appro- recherche, la formation, ou la mise en place
fondi de contrôle, alors celui-ci doit s'ap- d'infrastructures au sein d'organisations non
puyer sur la mise en place d'options gouvernementales, d'entreprises privées ou
technologiques fiables, parmi lesquelles on d'associations professionnelles pour élar-
retrouve les systèmes DEWATS. gir le champ de la diffusion. Les idées de
projets sont à rechercher auprès de ces
Ne pas confondre PEU d'en- acteurs.
tretien et PAS d'entretien

3.7.2.2 Organisations non gouvernementales


3.7.1.7 Valorisation des ressources
Le rôle des ONG peut être multiple. Une
Le traitement des eaux usées ne fait pas partie importante de leurs activités con-
forcément appel aux mêmes compétences siste à défendre les groupes sociaux les
que la valorisation des effluents et des plus faibles victimes d'abus de la part de
boues, que ce soit en agriculture ou en personnes physiques ou morales, publiques
pisciculture. L'utilisation du biogaz fait par- ou privées. Bon nombre d'ONG aujourd'hui
tie encore d'un autre cercle de compéten- luttent pour une justice en matière d'envi-
ces. Si la valorisation des sous-produits ronnement. Il n'est pas rare de voir des
fait partie intégrante d'une stratégie de dif- ONG lutter contre la violation des normes
fusion, il faut faire appel à ou intéresser les en matière de pollution et forcer l'adminis-
associations ou experts individuels concer- tration à prendre toute mesure légale qui
nés par cette valorisation. s'impose à ['encontre des pollueurs. !l est
arrivé qu'elles obtiennent d'un gouverne-
ment qu'il modifie des lois et arrêtés jugés
3.7.2 Les moteurs de la diffusion archaïques.
Le rôle des ONG peut aussi recouvrir la
3.7.2.1 Le gouvernement
mise en oeuvre et la formation technique
Les gouvernements sont les premiers con- tant qu'une activité normale de marché,
cernés par la protection de l'environnement impliquant des ingénieurs et des entrepre-
et par conséquent, par la diffusion des sys- neurs ne s'est pas mise en place. Il faut

36
3 DIFFUSION

bien se rendre compte ici que le traitement Des programmes de diffusion en milieu ru-
des eaux n'est pas une question de propa- ral de digesteurs à biogaz, ainsi que d'autres
gande, mais une question de sciences na- programmes de développement, ont mon-
turelles appliquées. Une ONG ne peut pas tré que ces pilotes perfectionnés ne don-
s'improviser comme agence de mise en nent pas une image de ce qu'il est possible
oeuvre sans avoir recours de façon durable de réaliser. L'organisation structurelle bien
à des personnes ayant un bagage scientifi- trop onéreuse que demandent de tels pro-
que et technique adéquat. grammes transforme les résultats en con-
tre-performances. La pression ressentie pour
soumettre une solution parfaite n'a, dans
L'épuration n'est pas une bien des cas, pas aidé à trouver une solu-
affaire de propagande, tion viable, une fois que le projet était ter-
mais de sciences naturelles miné.
appliquées
Le traitement décentralisé des eaux usées
est un sujet particulièrement complexe,
Traditionnellement, les ONG commencent grandement influencé par les conditions
à partir d'un cas exemplaire, et s'orientent politiques et socio-économiques du mo-
vers une approche beaucoup plus générale ment. Un projet de développement n'est
à force d'accumuler l'expérience et les com- rien qu'un apport minime, qui se justifie
pétences. Les ONG ont un potentiel inhé- dans la mesure où il apporte un mieux
rent pour assurer une diffusion efficace des dans un secteur l i m i t é , en aidant à
systèmes DEWATS lorsqu'elles bénéficient "désembrouiller" quelques fils dans une
du soutien, entre autres financier, de per- situation générale qui reste pour le moins
sonnes et d'organismes influents. compliquée et confuse.
Les projets de développement qui s'ap-
puient sur des agences gouvernementales
3.7-2.3 Projets de développement ou des ONG locales et bénéficient d'une
aide financière extérieure peuvent pallier à
es projets de développement permettent
certaines d é f i c i e n c e s f i n a n c i è r e s ou
oit de créer un modèle à échelle réelle, et
structurelles. C'est le type et les caractéris-
dfe le gérer au mieux à des fins de démons-
tiques de l'organisme local partenaire qui
tration, soit d'encourager et de mettre en
détermine par-dessus tout le type et les
place des mesures qui ont une influence à
caractéristiques de tout projet de dévelop-
l'extérieur et au-delà du projet.
pement.
Pour arriver à démontrer une idée générale,
il peut's'avérer efficace de créer un modèle
de la réalité qui soit gérable et contrôlable,
dans lequel tout fonctionne à merveille, 3.7.3 Approche d'une diffusion
mais il serait faux de s'imaginer que ce
modèle représente une situation réelle, dans 3.7.3.1 Mise en oeuvre individuelle
la mesure où les dépenses qui s'y ratta- La diffusion des systèmes DEWATS passe
chent n'ont rien à voir avec la réalité. d'abord par la construction d'autant de sys-

37
3 DIFFUSION

tèmes que possible. Tout ingénieur privé dans ce cas-là un niveau de compétences
qui sait dresser les plans et initier la mise plus élevé. Ceci peut être assuré par une
en place d'un système DEWATS pour ses formation, ou en faisant superviser les tra-
clients est un acteur parfait pour la diffu- vaux de construction de ces structures "in-
sion, à conditions que ses installations habituelles" par du personnel compétent.
soient bien dessinées, bien construites, bien Mais l'une ou l'autre de ces solutions fait
gérées et bien entretenues. Mais son effi- appel à une infrastructure pour l'exécution
cacité dans ce domaine dépend de sa ca- et le financement de ces services.
pacité à trouver de nouveaux clients, grâce
La diffusion des fosse septiques comparti-
à la publicité faite par la qualité de son
mentées et du lagunage peut se faire avec
travail.
un niveau de compétences moindre.
La mise en oeuvre individuelle constitue la
procédure normale de diffusion pour les
bâtiments et les structures bâties, y com- 3.7-3-2 Diffusion sectorielle
pris des systèmes de traitement classiques
comme les fosses septiques. On trouve fa- La mise en oeuvre individuelle pourrait
cilement des plans de fosses septiques de constituer la meilleure forme de diffusion,
différentes tailles et leur élaboration ne re- s'il existait des plans standardisés, au moins
quiert pas plus en matière de savoir-faire pour les cas de figure les plus courants.
que n'importe quelle autre structure bâtie. Toute stratégie de diffusion s'appuyant sur
Ce qui signifie que toute entreprise du bâ- des acteurs de niveau professionnel relati-
timent est à même de gérer l'installation vement bas a intérêt à s'orienter vers une
d'une fosse septique, comme celle de toute approche sectorielle. On peut concevoir par
autre bâtiment. Dans le cas des filtres exemple, un système de traitement type
anaérobies et des lits à macrophytes, on pour des lotissements dans une ville don-
ne peut pas arriver à une standardisation née, des hôpitaux ruraux en région vallon-
complète sans porter atteinte à l'économie née, ou pour des hôtels ou des centres de
et aux principes de base de ces systèmes. vacances au bord d'un lac. On peut aussi^
La mise en oeuvre individuelle demande envisager de standardiser les stations d"
traitement des installations de productior
de feuilles de latex dans les fermes culti-
Tableau 2: vant l'hévéa, comme pour celles de mou-
Composition moyennes des eaux usées domesti- lins à riz ou de conserveries. /
ques selon l'origine géographique
Avant de propager des plans
Quelques ex. d'eaux usées domestiques standard sur des secteurs en-
DCO DBO DCO/ MeS Flux tiers, il convient de construire
exemples 5
DBO
et de faire fonctionner au moins
5

g/hab.*j g/hab.*j g/hab*i l/hab*j


Inde urbain 76 40 1,90 230 180 quelques installations de ma-
USA urbain 180 80 2,25 90 265 nière à accumuler à la fois du
Chine W.C. pub. 760 330 2,30 60 230
Allemag. urbain 100 60 1,67 75 200 savoir-faire et des données
France rural 78 33 2,36 28 150 fiables pour le dimensionne-
France urbain 90 55 1,64 60 250 ment. La question se pose
BORDA

38
3 DIFFUSION

encore une fois de savoir qui va financer et promotion comprise. Ces chaussures peu-
mener à bien ces essais. Une stratégie de vent facilement être transportées en n'im-
diffusion sectorielle demande une porte quel endroit de la planète, et quand
infrastructure de planification et de contrôle. elles sont vendues, l'affaire est terminée.
Il est néanmoins probable que l'approche
sectorielle pure ne soit pas efficace, en rai- Une station d'épuration des
son de la demande en compétences dans eaux, ce n'est pas comme
le domaine des systèmes DEWATS, lesquel- une paire de chaussures
les sont encore rares. Les clients potentiels
confrontés à des problèmes autres que stan-
Pour d'autres produits, ce n'est pas si simple.
dard, sont susceptibles de s'adresser à tout
Lorsque "Toyota", par exemple, a conquis
installateur de ces systèmes standardisés,
le marché européen, ou lorsque "Volks-
sans chercher s'il a des compétences dans
wagen" s'est implanté aux Etats-Unis, la
le secteur spécifique concerné. L'ingénieur
première chose qu'ils ont fait a été de dé-
ou le constructeur perdra peut-être beau-
velopper un réseau de garages agréés. Parce
coup de temps à visiter de telles installa-
qu'ils savaient que personne n'achèterait
tions et à essayer de trouver des solutions
une voiture sans être assuré d'avoir accès
adéquates, soit dans le but d'asseoir une
à des services après-vente professionnels.
bonne image de son entreprise, soit sim-
La vente n'a véritablement commencé que
plement parce qu'il aura besoin de clients.
lorsque le réseau a été opérationnel. Les
clients savaient conduire ces voitures et
faire le plein, et on leur a dit quand ils
7.3.3 Commercialisation devaient la faire réviser dans un garage
Toute technologie doit faire ses preuves agréé du réseau. Les clients savaient aussi
"sur le marché". Si les clients ne veulent qu'un véhicule mal entretenu n'est ni fiable,
pas des systèmes DEWATS, le concept de ni revendable. Et comme dans le cas des
traitement décentralisé des eaux usées pas- chaussures de sport, le prix des voitures
sera à côté du but. Il faut "vendre" les ne dépend pas uniquement du coût de
systèmes DEWATS. Cependant les arguments fabrication, ni des bénéfices escomptés,
de merchandising doivent être ciblés sur la mais de l'image qu'elles donnent de leur
spécificité de la technologie et non copiés propriétaire.
sur une campagne de promotion d'une
Les systèmes DEWATS ne sont ni des chaus-
marque de produit prêt-à-consommer.
sures, ni des voitures. Ce sont des systè-
Par exemple, pour faire la promotion de mes coûteux, encombrants, parfois malo-
chaussures de sport de marques "Adidas" dorants, qui demandent une présence
ou "Nike" il faut un produit et beaucoup continue, et qui ne peuvent pas être pro-
de bfttage autour du nom pour le faire duits en série en usine. Les plans doivent
connaître du public ciblé. La marque véhi- être adaptés au terrain, et la réalisation
cule une image qui permet de vendre le doit avoir lieu sur le site par des ouvriers le
produit à un prix bien au-dessus du prix plus souvent peu qualifiés. Le client n'est
de fabrication et même du prix de revient, pas fier de sa station, comme il peut l'être

39
3 DIFFUSION

Tableau 3:
Données moyennes sur les eaux usées d'origine industrielle

Composition moyenne des eaux usées industrielles


Matières DCO/
Production DCO DB0 DB0 Autres indices
5
décant. 5

mg/l mg/l mg/l


Cuir 860 290 1.168 3,0 pH 8,8
Colle (de peau) 6.000 3.100 25 1,9
Colle (de cuir) 1.600 340 75 4,7
Far. Poiss 6.100 1.560 20 3,9 pH 8,2
Papier 820 410 2,0 Cl 6400 mg/l
Pharmaceut. 1.920 1.000 1,9 pH 6,5 - 9
Amidon - maïs 17.600 11.540 25 1,5 N 800 mg/l
-idem- (eau recycl.) 2.920 1.700 1,7 N 25 mg/l
Pectine 13.800 5.800 2,4 pH 2; N 700 mg/l
Huile végétale 600 350 1 1,7 pH 5-9
Chips 1.730 1.270 820 1,4
Jus: conserv. 550 800 20 0,7 pH 4,6 - 11,4
Poisson 1.970 1.390 60 1,4 Cl 3020 mg/l
Bière 1.420 880 1,6
Levur 15.000 10.250 5 1,5 pH 4,8 - 6,5
ATV

de sa voiture ou même de ses chaussures la campagne s'il n'existe pas de produit


(il n'y a que des spécialistes de l'assainis- prêt à être commercialisé, et que le prix de
sement pour être fiers d'une station ce futur produit n'est pas encore déterminé.
d'épuration).Tout ce que le client veut d'une Les experts en merchandising savent que
station d'épuration, c'est un service, mais toute stratégie de commercialisation com-
il ne veut pas se préoccuper de son fonc- mence à partir du potentiel technique et
tionnement interne. C'est pourquoi il faut économique de l'entreprise qui commercia-
s'y prendre autrement pour "vendre" des lise, et a atteint son objectif lorsque le client
systèmes DEWATS. a mis l'argent sur la table pour acheter le
Il n'y a pas de puissante compagnie finan- produit. Toute stratégie de marketing qui se
cière derrière les systèmes DEWATS pour respecte est basée sur la connaissance, dans
préparer le terrain avant leur venue sur le le contexte local, du pouvoir d'achat et de
marché. La stratégie de commercialisation la capacité de l'offre. Le meilleur commercial
des ces systèmes dépend tout d'abord de du monde ne peut pas vendre un produit
la disponibilité immédiate du produit. Il faut qui n'est pas disponible à un client qui n'a
des ingénieurs et des entreprises sur le pas l'argent pour l'acheter.
terrain pour vendre des DEWATS. Et le "ter- L'on ne doit pas oublier qu'un produit est
rain", ça peut être un endroit perdu à difficile à vendre si on ne peut pas en
plusieurs heures de route de leur bureau. montrer des exemples convaincants au
Néanmoins, la publicité, c'est-à-dire la client avant de conclure l'affaire. C'est
sensibilisation du public à l'existence du pourquoi des stations d'épuration de dé-
produit peut se faire bien avant que le pro- monstration en fonctionnement sont une
duit ne soit disponible. La question qui se condition vitale pour le succès de leur
pose est de savoir quel doit être le sujet de commercialisation.

40
4 ECONOMIE

4 ECONOMIE

4.1 Economie du traitement des eaux usées qu'il existe des lois et des arrêtés exigeant
une certaine qualité de l'eau usée rejetée
Les eaux usées, comme leur nom l'indique,
dans l'environnement. Ceci revient à dire
Sont usées après avoir servi à un usage
que tout pollueur doit soit traiter l'eau reje-
bien particulier. Le traitement des eaux
tée, soit ne pas la rejeter dans l'environne-
usées pour leur rendre leur qualité origi-
ment, quel qu'en soit le coût. A partir de là,
nelle est un processus en lui-même, et qui
on peut commencer à prendre en compte
a un prix. Si le traitement des eaux usées
des considérations économiques.
était rentable en soi, on aurait inventé le
mouvement perpétuel. Au lieu de cela, il
faut bien se rendre à l'évidence: le traite- En termes économiques,
ment des eaux usées a, de fait, un facteur la question "Combien ça
coût. coûte?" ne vient qu'en
Le coût du traitement dépend du degré et seconde position après
du type de pollution de l'eau, ainsi que du "Pourquoi ça coûte?"
degré de purification souhaité. Ce coût peut
être réduit si l'on évite de polluer sans Tout d'abord, les économies en termes de
raison, en choisissant un degré de traite- traitement des eaux usées passent par une
ment adapté, et dans certains cas, en réduction la plus importante possible des
réutilisant l'eau et les boues et/ou en valo- dépenses inévitables. Prendre des mesures
risant le biogaz. La récupération d'autres économiques signifie reconnaître l'environ-
matières premières pour leur réintroduction nement économique prépondérant et y
dans le processus industriel n'a lieu que adapter les systèmes de traitement - ou, si
très rarement avec les systèmes DEWATS. possible créer un environnement économi-
Le besoin objectif (et l'exigence légale) de que compatible avec, et favorable au sys-
traitement des eaux usées aujourd'hui est tème choisi.
le résultat de la pollution passée. Jusqu'à Le coût de l'épuration pour un type d'eau
quel point on peut justifier le traitement
usée donné dépend de plusieurs facteurs:
des eaux usées sur le plan économique
dépend des paramètres pris en compte dans • les normes légales en matière de rejet,
le calcul économique. Un des paramètres • le système de traitement choisi,
difficiles à estimer est celui de la protec-
tion de l'environnement. Comment cette • le degré de valorisation des effluents,
protection doit être prise en compte sur le des boues et de l'énergie (biogaz)
plan économique reste à déterminer, mais Le choix du système de traitement et l'op-
la question de savoir si les eaux usées portunité de valoriser les sous-produits
doivent être traitées a été tranchée une dépendent pour beaucoup des prix des ma-
fois pour toutes. La conséquence en est tériaux de construction et de la main-

41
4 ECONOMIE

d'oeuvre pour l'entretien. La question des • il existe des coûts incontournables de


normes raisonnables de rejet a été traitée canalisations dans le cas de systèmes
dans le chapitre "Diffusion" et ne sera pas centralisés, qui peuvent inverser l'éco-
rediscutée ici. nomie d'échelle; le réseau de canalisa-
tions peut coûter jusqu'à 5 fois plus
que la centrale de traitement elle-même.

4.2 Options de traitement • le coût du traitement augmente plus vite


que le degré d'épuration.
Sur un plan politique ou d'aménagement
du territoire la première question que l'on • les coûts de gestion sont en principe,
mais pas toujours, directement liés à la
se pose concerne le degré d'épuration de
taille et au nombre des installations.
l'eau et de centralisation du rejet, et le
choix ou non d'épuration à la source et de Il existe plusieurs alternatives dans l'orga-
rejet individuel dans la nature. Cette déci- nisation du traitement et du rejet des eaux
sion dépend de nombreux paramètres usées:
environnementaux, sociaux, techniques et
• un rejet contrôlé sans traitement (perco-
économiques, en sachant que la décision
lation par le sol, dilution dans des eaux
finale risque de dépendre du lieu de rejet de surface).
final. En ce qui concerne les eaux usées
domestiques, une densité de population • un traitement dans une unité centralisée
de plus de 200 à 600 personnes par hec- raccordée à un réseau de canalisations
tare a été fixée par Alaerts et al., comme ou à des canalisations séparées.
étant la limite pour un traitement centra- • un traitement dans plusieurs unités de
lisé. En fait, cette règle très générale ne taille moyenne raccordées à un réseau
doit être appliquée qu'avec précaution, et de canalisations ou des canalisations
ne concerne pas les zones ayant aussi des séparées.
rejets d'origine industrielle.
Il faut tenir compte des arguments suivants
quand on veut comparer des systèmes cen-
tralisés et décentralisés de traitement des
eaux usées:
• il existe une économie d'échelle bien
définie pour les stations d'épuration tant
que le niveau de technologie reste le
même.
• les systèmes DEWATS sont en principe,
mais pas toujours, moins chers, puis- Fig. 4:
qu'ils utilisent une technologie moins Coût de l'épuration par m de flux journalier. Les
3

développée que les stations tradition- plus grandes installations font appel à une techno-
nelles. logie plus sophistiquée ce qui peut entraîner une
augmentation des coûts d'épuration

42
4 ECONOMIE

J un traitement primaire et secondaire dans nomiques entre les différents systèmes d'épu-
des unités décentralisées raccordées par ration. Dans de nombreux cas, les coûts sont à
canalisations à une unité centrale pour peu près identiques. Ceci augmente d'autant l'im-
le traitement final. portance des facteurs autres qu'économiques.
Certains de ces facteurs sont limitants dans la
• un traitement entièrement décentralisé mesure où ils limitent la "liberté" du choix de telle
avec rejet final directement dans la na- ou telle système. Si on n'a pas à sa disposition
ture ou relié à un réseau d'égout com- une grande surface de terrain, on ne peut pas
munal. choisir les bassins d'oxydation, même si cette
solution se révèle être la plus économique. Si l'ap-
Le présent ouvrage traite de l'option des
provisionnement en électricité est incertain, il ne
systèmes DEWATS et tente d'en décrire les faut pas envisager de méthodes de traitement par
particularités. Il n'est pas envisageable de boues activées (...). On peut toujours rétorquer
traiter ici de l'ensemble de la probléma- que les facteurs cités ci-dessus sont des facteurs
tique de l'adéquation des systèmes d'as- purement économiques, par exemple un approvi-
sainissement et des diverses formes de sionnement régulier en électricité n'est que(!) une
communauté. Il existe déjà suffisamment question économique. Néanmoins, le coût néces-
d'excellents travaux réalisés et publiés par saire pour rendre ces facteurs non limitants est
des spécialistes dans différents pays. En tellement élevé que cela ne vaut même pas la
voici un exemple parmi de nombreux peine d'en parler ici. "
autres: (Académie des Sciences Techniques du Dane-mark:
"Le traitement des eaux usées industrielles dans
Alaerts, G.J., Veenstra, S., Bentvelsen, M., les pays en voie de développement", 1984).
van Duijl, LA. et ai: "Feasibility ofanaerobic La citation ci-dessus soutient l'hypothèse
Sewage Treatment in Sanitation Stratégies qu'il n'y a pas de possibilité de comparai-
in Developing Countries" (Faisabilité du trai-
son de plusieurs options de façon géné-
tement anaérobie des eaux usées dans les
rale, et que dans la plupart des cas, il
stratégies d'assainissement des pays en voie
n'existe pas de véritable alternative pour le
de développement) Rapport IHE Série 20,
consommateur. Souvent la seule véritable
Institut International d'Ingénierie Hydrauli-
solution pour avoir un traitement en con-
que et Environnementale, Delft 1990.
tinu est un système DEWATS. Et la plupart
Une fois que l'on a arrêté le choix de la du temps les systèmes non-DEWATS ne sou-
décentralisation, c'est au pollueur indivi- tiennent pas la comparaison avec les sys-
duel de choisir le système de traitement le tèmes DEWATS parce qu'il est tout de suite
mieux adapté à son cas. Néanmoins, il est évident que maintenir un système conven-
rare que l'on soit confronté à de réelles tionnel en fonctionnement permanent de-
alternatives économiques. L'Académie des mande un encadrement et des dépenses
Sciences Techniques du Danemark écrit dans qui ne peuvent être fournis. Pour ne citer
son rapport d'évaluation 1984: qu'un exemple, il peut s'avérer coûteux de
" . . . Il a été démontré que l'on pourrait s'attendre à persuader un ingénieur de rester dans un
de grandes différences économiques, dans cer- endroit retiré pour faire fonctionner une sta-
taines conditions, mais la conclusion générale (...) tion d'épuration conventionnelle, de taille
est qu'il n'existe pas de grandes différences éco- modeste.

43
4 ECONOMIE

L'expérience de terrain montre qu'il existe influencée par le cadre socio-politique du


des facteurs autres qu'économiques qui moment (par exemple, selon que les taxes
influent sur la décision d'implanter une sta- et amendes sont proportionnelles ou pas à
tion d'épuration. Dans la plupart des cas, la charge de pollution).
c'est en réponse à la pression des lois sur
l'environnement concernant les normes de
rejet des polluants, que les pollueurs déci- Penser d'abord aux
dent de construire une station d'épuration. lagunes, puis aux fosses,
Mais il peut aussi y avoir d'autres raisons, et en dernier aux filtres
un entrepreneur par exemple, peut avoir
besoin d'une station d'épuration pour mon-
trer une usine "propre" à ses partenaires La destination finale des effluents peut aussi
étrangers, un lotissement peut vouloir utili- peser sur la décision concernant le type de
ser ses eaux usées en irrigation, ou un traitement, par exemple la nécessité d'éli-
médecin responsable d'un CHU peut vou- miner l'azote ou le phosphore peut être
loir en traiter les eaux usées par crainte de plus grande si les eaux de réception se
perdre sa réputation si ce problème n'était trouvent être un lac présentant un intérêt
pas traité convenablement dans son éta- écologique particulier. D'autres options de
blissement. Dans chacun de ces cas, ce ne traitement mettant l'accent sur d'autres fac-
sont pas des considérations purement éco- teurs peuvent se justifier dans ce cas-là.
nomiques qui jouent un rôle décisif (bien
Le chapitre suivant s'attache à décrire les
que certains économistes soutiennent que
paramètres qui interviennent dans le calcul
l'on peut "tout" ramener à des questions
économique, et qui peuvent s'avérer utile
économiques).
pour décider du meilleur système de traite-
Une fois la décision prise, qu'une station ment standardisé pour un groupe particu-
d'épuration s'imposait, il reste au pollueur lier de pollueurs dans une situation locale
à comparer différents systèmes de taille donnée. En ce qui concerne les installa-
équivalente dans des conditions sembla- tions relativement petites, il est assez peu
bles. Parmi ses critères de décision on trouve vraisemblable que le fournisseur propose
la quantité de place dont il dispose pour à un client potentiel une étude économi-
accueillir la station, le niveau d'entretien que comparée de diverses options techni-
qu'il est prêt à fournir, ou la question de ques. Les frais d'étude seraient trop élevés
savoir si il souhaite réorganiser sa con- s'il fallait à chaque fois analyser dans le
sommation d'eau afin de réduire la charge détail plusieurs options techniques dans le
de pollution ou le volume de rejets. Cha- seul but de les comparer sur le plan écono-
que alternative sera plus ou moins réaliste mique. Au lieu de cela, le fournisseur po-
pour un pollueur individuel selon son en- tentiel discutera de plusieurs alternatives
vironnement, la géographie du lieu, ainsi avec le client potentiel (sans aller jusqu'à
que les normes et la réglementation con- en faire une étude économique détaillée)
cernant le type de pollution donné et la et le client choisira la solution qui lui parait
quantité d'eau usée à rejeter. La décision la mieux adaptée au site et qui lui convient
prise par le pollueur sera aussi fortement le mieux.

44
4 ECONOMIE

4.3 Paramètres du calcul économique Une feuille de calcul informatisée sur le sujet
est présentée au chapitre 13.2
4.3 1 Méthodes de comparaison
L'épuration des eaux usées n'est pas une
opération rentable. Il en résulte que des 4.3.2 Coûts fixes
méthodes comme la comparaison coûts-
bénéfices ou le calcul du point d'équilibre, 4.3-2.1 Coût du terrain
dans lesquelles la notion de bénéfices est L'hypothèse de départ ici est que la valeur
importante ne sont pas adaptées dans le d'un terrain reste la même au cours du
cas présent. Par contre, la méthode des temps et que par conséquent, un terrain a
coûts annuels comprenant l'amortissement une durée de vie illimitée. Mais son prix
du capital de départ et les coûts de fonc- peut varier. En effet, le prix d'un terrain
tionnement représente l'indicateur le plus peut augmenter énormément si le site autour
fiable de l'économie des systèmes de trai- se développe, ou bien peut chuter en rai-
tement des eaux usées.Avec cette méthode, son de troubles politiques. En réalité, la
le pollueur peut facilement inclure d'autres disponibilité d'un terrain est plus impor-
dépenses comme les frais de mise en dé- tante que son prix, parce que l'on achète
charge, ou des recettes générées par la rarement du terrain dans le seul but d'y
valorisation de sous-produits, et ceci sur implanter une station d'épuration. Le prix
une base annuelle, de manière à obtenir d'un terrain est souvent fonction de la den-
une image synthétique de l'économie de sité de population. Il est évident que le
l'installation. prix du terrain sera plus élevé dans une
zone à forte densité de population et inver-
La méthode des coûts annuels peut aussi
sement. Le choix du système de traitement
être utilisée pour estimer les coûts et les
dépend beaucoup de ces facteurs.
bénéfices sociaux. L'impact économique du
traitement des rejets sur l'environnement Le coût du terrain peut être intégré ou pas
et sur la santé publique sont intimement dans l'étude comparative des différents
liés au contexte dans lequel la station opère. systèmes de traitement. Malgré de grandes
Par exemple, si des eaux usées correcte- disparités, le coût du terrain représente à
ment traitées sont déversées dans une ri- peu près 80 % de l'ensemble des coûts de
vière fortement polluée par ailleurs, on ne construction. Il en découle qu'en théorie,
peut pas s'attendre à ce que le traitement tout du moins, le choix de filtres à graviers
ait un impact sur le développement du chep- ou de lagunes sera plus sensibles au coût
tel halieutique. Cet impact existerait si tous du terrain que le choix de digesteurs
les rejets ainsi déversées dans cette rivière anaérobies compacts. De toutes façons, il
étaient traités au point que l'effet d'auto- est plus que probable que le choix se por-
régulation de l'eau permette le développe- tera tout naturellement sur des systèmes
ment dudit cheptel. L'effet économique compacts, plutôt que sur des lagunes et
positif de l'impact sur cet environnement des filtres, là où le prix du terrain est très
dépend directement du nombre de stations élevé. Alaerts et al. partent du principe que
implantées le long de la rivière, et non pas les lagunes représentent la solution la moins
de l'efficacité d'une station en particulier. onéreuse lorsque le prix du terrain ne dé-

45
4 ECONOMIE

passe pas 15 $ US/m dans le cas d'un trai-


2
veiller le chantier et prélever des échan-
tement secondaire et 3 à 8 $ US/m lors- 2
tillons, ainsi que les frais de laboratoire
qu'ils constituent la totalité du traitement. pour faire analyser les eaux usées à traiter.
Néanmoins, il convient d'ajuster ces valeurs
au contexte local.

4.3.3 Frais d'entretien


4-3.2.2 Coûts de construction Les frais d'entretien comprennent les frais
La durée de vie des équipements a une de personnel pour faire fonctionner, entre-
influence sur les coûts annuels de cons- tenir, surveiller et gérer l'installation. Ils sont
truction. Les bâtiments et autres construc- calculés en fonction du temps passé sur le
tions ont une durée de vie estimée de 20 site par du personnel qualifié (y compris le
ans; les matériaux filtrants, certaines tuyau- personnel formé sur place). Le temps de
teries, les bouches d'égout, etc., de 10 ans; fonctionnement est normalement estimé par
d'autres équipements comme les vannes, semaine. En réalité, ce temps passé en ins-
les tuyaux de gaz, etc., peuvent durer 6 pection ou en entretien n'augmente pas le
ans. En pratique, on classe n'importe quel temps passé sur le site pour du personnel
élément structurel dans une de ces trois employé à temps plein sur ce site. C'est
catégories. différent dans le cas où il s'agit de person-
nel d'entretien embauché pour un service
On peut considérer que les coûts d'études
particulier. Il a été calculé que ce que l'on
seront à prévoir à nouveau au bout de 20
nomme les installations partagées, c'est-à-
ans lorsque la durée de vie de la structure
dire où 5 à 10 foyers sont connectés à la
principale arrivera à son terme. Ces coûts
même installation DEWATS, ne reviennent
sont plus ou moins prévisibles pour un cas
en moyenne que 10 % moins cher que des
donné. Pour un calcul dans le cadre d'une
installations individuelles. Par contre, le
stratégie de diffusion, on peut partir de
fonctionnement risque de s'avérer moins
l'hypothèse que les études seront faites
fiable s'il n'y a pas de personnel sur place
par un bureau d'études local expérimenté,
pour assurer l'entretien de l'installation.
pour lequel la mise au point et la construc-
tion de systèmes DEWATS font partie de la Les coûts de surveillance risquent d'être
routine. Néanmoins pour l'instant, il faut plus élevés dans le cas de systèmes ouverts
savoir que le coût des études peut en réa- comme les lagunes ou les lits à macro-
lité être exorbitant, et le restera tant que ne phytes en raison des dégâts ou les pertur-
se seront pas développé des compétences bations dans le fonctionnement que peu-
locales en matière de bureau d'études. Des vent causer des animaux, un orage ou des
coûts d'études peuvent être estimés à par- feuilles mortes. Le coût de l'évacuation ré-
tir d'une estimation du nombre de jours de gulière des boues sera plus élevé dans le
travail de personnel qualifié et non quali- cas de digesteurs avec une forte charge de
fié, somme qu'il faut doubler pour tenir pollution, que pour des bassins qui ne re-
compte des frais d'installation et de fonc- çoivent que de l'eau pré-traitée. Le coût du
tionnement. Il faut tenir compte aussi des nettoyage du matériau filtrant ne fait pas
frais de transport du personnel pour sur- partie des coûts d'entretien mais est pris

46
en compte par une réduction de la durée dissout augmente avec la diminution de la
de vie de la structure en question. charge polluante de l'eau. Le biogaz con-
tient 60 à 70 % de méthane, et 1 m de 3

Normalement, on ne devrait pas avoir à


méthane équivaut environ à 0,85 l de ké-
prendre en compte les coûts énergétiques,
rosène. La question est souvent de savoir
ni le coût des produits chimiques à ajouter
non pas si l'installation de traitement des
de façon continue puisque ces coûts ne
eaux usées devient rentable grâce à la
relèvent pas des pratiques de DEWATS.
valorisation du biogaz, mais si les investis-
sements supplémentaires nécessaires à la
valorisation de celui-ci sont économique-
4.3.4 Revenus du traitement des eaux ment viables. Si on souhaite valoriser le
usées biogaz, il faut le stocker, ce qui requiert un
volume supplémentaire et une structure
Il faut faire très attention de choisir les
étanche au gaz. Il faut ensuite l'acheminer
bons paramètres pour le calcul des reve-
vers le lieu d'utilisation, ce qui demande
nus des sous-produits ou activités liées au
des tuyaux et des vannes. L'entretien du
traitement des eaux usées. On peut consi-
système et l'utilisation du gaz demandent
dérer que le biogaz a une valeur économi-
un effort supplémentaire au niveau de la
que dans la mesure où il se substitue à
gestion de l'ensemble. Pour calculer les
une autre source d'énergie, mais en réalité
coûts supplémentaire d'investissement liés
il peut ne représenter qu'une source sup-
à la valorisation du biogaz, on compte qu'il
plémentaire d'énergie dont la valeur éco-
faut ajouter 5 % au coût des structures a
nomique est proche de zéro, parce qu'on
longue durée de vie (20 ans), 30 % du
n'en a pas vraiment besoin. Dans un autre
coût des structures internes (durée de vie:
cas de figure, on peut disposer d'eaux usées
10 ans) et 100% du coût des équipements
traitées ou de boues pouvant servir d'en-
(durée de vie: 6 ans). Il faut aussi tenir
grais pour l'agriculture, mais l'infrastructure
compte des coûts indirects liés à un tel
supplémentaire nécessaire à son utilisation
investissement supplémentaire. On peut de
doit d'abord être mise en place, sans comp-
plus considérer que les charges en person-
ter les frais de fonctionnement et d'entre-
nel pour le fonctionnement peut augmen-
tien. L'évaluation économique ne sert donc
ter de 5 0 % si l'on valorise le biogaz.
à rien si elle ne reflète pas tous ces coûts,
ainsi que les implications de la situation Dans le cas d'une utilisation des eaux usées
future qui est proposée. à des fins agricoles ou piscicoles, les impli-
On doit se préoccuper de la production de cations sur le plan économiques sont en-
biogaz, seulement s'il existe de véritables core plus complexes, et, par conséquent,
débouchés pour son utilisation. La produc- plus difficiles à estimer de prime abord. La
tion de biogaz valorisable peut aller jus- taille et la structure de l'exploitation, ainsi
qu'à 200 litres par kg de réduction de DBO. que la probabilité de commercialisation des
La production réelle de méthane est de produits sont des paramètres essentiels dans
350 1/kg de DBO, ie (soit 500 l de biogaz)
ce type d'estimation.
ota

mais une partie de ce méthane se retrouve


dissoute dans l'eau. La proportion de biogaz

47
4 ECONOMIE

4.3.5 Investissements à acheter des matières premières pour la


production, des actions sur le marché bour-
Il existe des coûts d'investissement directs
sier, ou simplement placés sur un compte
si l'on doit emprunter de l'argent à la ban-
rémunérateur à la banque. Il devient plus
que et payer des intérêts. On parle de coûts
difficile d'évaluer correctement l'investis-
d'investissement indirects si on se sert d'ar-
sement si l'on doit tenir compte du risque.
gent propre qui aurait pu rapporter des in-
Dans le cas d'une station d'épuration, le
térêts par ailleurs, par exemple en servant
risque lié à l'investissement est limité au
risque technique de fonctionnement, parce
que l'on n'en attend pas d'autre profit. Par
contre, si l'on s'attend à des bénéfices is-
sus d'une activité agricole lié à l'utilisation
des rejets de la station d'épuration, la part
de risque peut être beaucoup plus grande.
Tout investissement est une forme de spé-
culation, mais il n'en demeure pas moins
qu'il subsiste des coûts d'investissement.
Pour des calculs de stratégie, on peut esti-
Sasse'Otterpohl
mer les coûts d'investissement annuels aux
alentours de 8 à 15 % de l'investissement;
Fig- 5:
Relation coût-bénéfice pour la valorisation du biogaz.
ceci s'entend hors inflation, étant donné
Cette opération n'est pas rentable pour des eaux que celle-ci affecte de la même façon le
usées faiblement chargées. créditeur et le débiteur.

48
5 PROCESSUS DE TRAITEMENT

5 PROCESSUS DE TRAITEMENT
DES EAUX USEES

5.1 Définition voie biologique (processus biochimiques).


Cette régulation est due au métabolisme
Traiter l'eau usée, c'est séparer les parties
des bactéries, dans lequel des molécules
solides et stabiliser les polluants. Stabili-
complexes et hautement énergétiques sont
ser, c'est dégrader la matière organique jus-
transformées en molécules plus simples et
qu'à ce qu'il ne s'y produise plus de réac-
moins énergétiques. Le métabolisme ne fait
tion chimique ou biologique. Traiter, cela
rien d'autre que de transformer des aliments
peut aussi vouloir dire retirer les substan-
en fèces pour en retirer l'énergie nécessaire
ces toxiques ou autrement dangereuses (par
à la vie. Le métabolisme des bactéries a
exemple les métaux lourds ou le phosphore)
lieu lorsqu'il existe un gain net en énergie.
qui pourraient être préjudiciables au dé-
Ce qui est important pour ces dernières,
roulement des cycles biologiques, même
c'est de pouvoir stocker de l'énergie et la
dans une eau stabilisée. La dernière étape
libérer à petites doses lorsque c'est néces-
du traitement est la finition qui vise à reti-
saire (l'ATP ou adénosine triphosphate re-
rer les matéries en suspension stabilisées
présente le moyen universel de stocker et
ou inactivées de manière à rendre l'eau plus
de transporter l'énergie). Il existe aussi
limpide (par exemple, en réduire la turbi-
quelques réactions chimiques qui se pro-
dité).
duisent sans l'intervention de bactéries.
Les systèmes d'épuration sont d'autant plus
De manière générale, le traitement des eaux
stables que chaque étape du traitement ne
usées consiste à dégrader les composés
retire que la partie "facile à éliminer" de la
organiques, et revient à transformer le car-
charge polluante, et envoie ce qui reste à
bone (C) en dioxyde de carbone (COJ, l'azote
l'étape suivante.
(N) en nitrate (N0 ), le phosphore (P) en
3

phosphate (POJ et le soufre (S) en sulfate


(SOJ. L'hydrogène (H) est transformé en
5.2 Les bases du traitement biologique eau (H 0). Au cours des processus anaé-
2

Au cours du traitement, la stabilisation con- robies, une partie du soufre est transformé
siste à dégrader les substances organiques en sulfure d'hydrogène (H S) qui se reconnaît
2

par des processus chimiques régulés par à son odeur typique d'oeuf pourri. La plupart

Fig. 6: Plusieurs étapes sont nécessaires pour obtenir une épuration complète

49
5 PROCESSUS DE TRAITEMENT

de l'oxygène (0) sert à oxyder le carbone Principe du processus anaérobie


("combustion humide").
Le processus d'oxydation se fait dans des
conditions aérobies, c'est-à-dire en présence
d'oxygène libre dissout dans l'eau, ou
anaérobies en l'absence de sources d'oxy-
gène externe aux molécules à dégrader. Les
conditions sont dites anoxiques lorsque
l'oxygène est prélevé sur d'autres substan-
ces organiques. Il existe des processus
facultatifs qui requièrent des conditions à
la fois anaérobies, aérobies, et anoxiques,
soit simultanément à des endroits diffé-
rents du même système, soit au même
endroit, mais à des moments différents du
traite-ment. Pour la respiration anoxique et
Karstens / Berthe-Corti
la fermentation anaérobie, tout l'oxygène
provient de substances présentes dans le Fig. y.
substrat, puisqu'il n'existe pas d'oxygène Principe du processus de digestion anaérobie

libre. Le traitement anaérobie n'est jamais


aussi complet que le traitement aérobie,
parce que le substrat ne contient jamais
Principe simplifié du processus de
assez d'oxygène pour une oxydation com- Décomposition aérobie
plète.
Les différentes réactions chimiques dans des
conditions aérobies, anoxiques, et ana-
érobies sont illustrées ici par l'exemple de
la décomposition du glucose:
Décomposition par voie aérobie
C H 0 + 60
6 12 6 2 -" C0 + 6H 0
2 2

Décomposition par voie anoxique


C H 0 + 4 N 0 ~* 6C0 + 6H 0 + 2N
6 12 6 3 2 2 2

Décomposition par voie anaérobie


CH 0
6 12 6 -" 3CH + 3C0
4 2 Le processus de décomposition aérobie pouvant se produire
de diverses façons, ce schéma est simplifié à outrance. Il
Les bactéries ont besoin de nutriments pour permet de montrer néanmoins que les hydrates de carbone
et les protéines subissent une décomposition en plusieurs
se développer. Toute cellule vivante est cons- étapes successives. Il montre aussi toute l'importance des
enzymes pour casser les protéines.
tituée à partir des atomes C,H,0,N,P et S.
Ainsi, toute dégradation biologique requiert Fig. 8:
non seulement des atomes de C,H et 0, Principe du processus de décomposition aérobie

50
5 PROCESSUS DE TRAITEMENT

mais aussi de N,P et S. D'autres éléments Le processus aérobie est beaucoup plus
sont nécessaires, à l'état de traces, pour rapide que la digestion anaérobie et pré-
former certaines enzymes spécifiques. Les domine donc toujours en présence d'oxy-
enzymes sont des molécules spécialisées gène libre.
qui servent en quelque sorte de "clé" pour
La vitesse de décomposition est élevée en
"ouvrir" les molécules complexes et amor-
raison d'un cycle de reproduction plus court
cer leur dégradation.
des bactéries aérobies, comparées aux bac-
Les hydrocarbures et les graisses (lipides) téries anaérobies. Ces dernières ne valori-
sont composés de C,0 et H et ne fermen- sent pas toute l'énergie disponible. Au lieu
tent pas à l'état pur (les "lipides" sont des de cela, cette énergie non utilisée est libé-
esters d'alcool et d'acides gras - un "ester" rée sous forme de biogaz. Les bactéries
étant une molécule qui se compose à partir aérobies utilisent une plus grande propor-
de deux autres en libérant une molécule tion de la charge polluante pour produire
d'eau). Les protéines sont composées de leur propre biomasse bactérienne que leurs
plusieurs acides aminés, chaque acide homologues anaérobies. C'est pour cela que
aminé étant composé de deux racines les procédés aérobies produisent environ
COOH- et NH - auxquelles s'ajoutent des
3 deux fois plus de boues biologiques que
radicaux contenant P, S, Mg ou d'autres les procédés anaérobies. Pour la même rai-
éléments à l'état de trace. Ainsi les protéi- son, les boues anaérobies sont moins vis-
nes contiennent tous les éléments essen- queuses et donc plus faciles à égoutter et
tiels et peuvent fermenter toutes seules. à sécher.
Une proportion favorable de C, N, P, et S
(autour de 50 : 4 : 1 : 1) est une condition Le traitement aérobie est extrêmement effi-
préalable à un traitement optimal. cace quand il y a suffisamment d'oxygène
disponible. Dans les systèmes de traite-
ment compacts, un apport extérieur d'oxy-
gène est nécessaire par injection ou en agi-
5.3 Aérobie - Anaérobie
tant la surface, ce qui demande un apport
La décomposition aérobie a lieu lorsqu'il d'énergie extérieure.
existe de l'oxygène libre dissout dans l'eau.
Les procédés de traitement anaérobies sont
Le compostage est aussi un processus
plus lents. Ils nécessitent une température
aérobie.
de digestion plus élevée, en quelque sort
La digestion anoxique a lieu en l'absence pour compenser la part d'énergie inutilisée.
d'oxygène libre dissout, mais les bactéries Ce processus est facilité si la température
se procurent l'oxygène nécessaire à la ambiante est élevée. C'est ce qui explique
"combustion" de l'énergie en l'arrachant en partie le rôle important joué par ces types
à d'autres substances, présentes dans les de traitement pour les systèmes DEWATS dans
eaux usées, en commençant par les oxydes des pays tropicaux ou subtropicaux. Une tem-
d'azote. pérature ambiante de 15 à 4o°C est suffisante.
La digestion anaérobie consiste à casser des La digestion anaérobie (fermentation) libère
molécules composées d'oxygène et de car- du biogaz (CH + COJ qui est riche en énergie
4

bone pour donner des hydrates de carbone. et peut être valorisé comme carburant.

51
5 PROCESSUS DE TRAITEMENT

5.4 Séparation de phases bactériennes en phases en fournissant à


chacune un environnement favorable. Il faut
Le terme "séparation de phases" est uti-
connaître les caractéristiques des eaux usées
lisé pour deux choses différentes: soit pour
et le résultat souhaité avant de pouvoir
la séparation de la matière en gaz, liquides
dimensionner les compartiments destinés
et solides dans les réacteurs anaérobies,
soit pour désigner la séparation physique aux différentes phases.
des différentes étapes du processus de trai- Dans le cas de systèmes DEWATS la solu-
tement, soit dans des endroits différents, tion la plus facile est souvent de proposer
soit dans le temps. Ce deuxième type de des temps de rétention élevés pour per-
séparation de phases devient nécessaire mettre aux bactéries "lentes" de trouver
quand on ne peut pas fournir au même leur nourriture une fois que les bactéries
moment une alimentation adéquate à dif- "rapides" auront terminé la leur. Ce sys-
férentes sortes de bactéries qui ne se dé- tème est plus facile à gérer, et dans le cas
veloppent pas toutes au même rythme. La de petites installations, cela revient aussi
durée et l'alimentation doivent être adap- moins cher que de compartimenter les dif-
tées à chaque différent groupe spécialisé férentes phases. D'un autre côté, l'effica-
de bactéries. Certaines bactéries se multi- cité d'une réacteur compartimentée peut
plient lentement, d'autres ont des taux de justifier le coût plus élevé. De toute manière,
croissance beaucoup plus rapides. Dans c'est toujours mieux que d'alimenter la
certaines substances on retrouve toute les station en flux séquentiels, un procédé qui
enzymes nécessaires à la dégradation, pour demande une certaine maîtrise et de
d'autres il manque certaines enzymes, et nombreux contrôles. La séparation des
les bactéries ont besoin d'un certain temps phases devient inévitable si le processus
pour les produire en quantité suffisante. fait appel à la fois à des conditions aérobies
Comme on l'a dit plus haut, les enzymes et anaérobies.
jouent le rôle de "clé pour ouvrir la serrure
du garde-manger des bactéries".
La nature suit ses propres
Les substrats pour lesquels les enzymes lois. Nos voeux ne
sont immédiatement disponibles sont "fa- font pas partie des lois de
ciles à dégrader". En revanche, les substrats la nature.
pour lesquels les enzymes doivent d'abord
être produites par des bactéries sont "diffi-
Par exemple, le pré-compostage des déchets
ciles à dégrader". Lorsque l'on trouve dans
végétaux avant digestion anaérobie est un
un milieu à la fois des substances facile-
cas simple de séparation de phases, dans
ment et difficilement dégradables, la popu-
laquelle la lignine est décomposée de façon
lation bactérienne responsable de la dégra-
aérobie, pour que les bactéries anaérobies
dation facile a tendance à prendre le dessus
puissent ensuite s'attaquer aux tissus
sur les autres.
internes du végétal. La lignine ne peut en
Pour protéger les bactéries les plus "fai- effet pas être digérée de manière anaérobie
bles" (ou lentes) il peut être souhaitable en raison de sa structure molé-culaire
de séparer artificiellement les populations "fermée".

52
5 PROCESSUS DE TRAITEMENT

Pour é l i m i n e r l'azote, des temps de grille qui se bouche représente un risque


rétention élevés ne peuvent suffire à ré- d'obstruction de l'entrée de la station, alors
soudre le problème parce que la phase de que les systèmes DEWATS devraient être
nitrification nécessite un environnement conçus de manière à ce que la totalité des
aérobie, alors que la dénitrification exige eaux usées passent dans la station sans
des conditions anoxiques. Anoxique signi- blocage et sans débordement. Si ce n'est
fie que l'on est en présence de l'oxygène pas le cas, ce qui peut se passer, et ce qui
des nitrates (N0 ), mais pas d'oxygène li-
3 se passe fréquemment, c'est que l'opérateur
bre. Anaérobie signifie qu'il n'y a ni oxy- "aménage" une déviation, qui entraîne une
gène libre ni sous forme de nitrate. Néan- pollution de la zone environnante, comme
moins, une phase aérobie ne peut entraîner si la station n'existait pas. Pour ces raisons,
la nitrification que si les temps de rétention il semble plus sage de supprimer les grilles
sont suffisants pour les bactéries chargées à l'entrée, et de prévoir un surdimensionne-
de la nitrification qui sont "lentes" par ment du premier bassin de décantation pour
rapport aux bactéries "rapides" chargées accueillir des particules solides de plus
de l'oxydation de carbone. grande taille.

5.5 Séparation des solides 5.5.2 Décantation

Le traitement des eaux usées est basé, avant La séparation des solides se fait en pre-
et après stabilisation, sur la séparation des mier lieu sous l'effet de la gravité et
solides. Même les particules dissoutes sont dans ce cas en particulier par décanta-
décomposées en eau, gaz et solides, et ces tion. Les particules lourdes et volumi-
derniers doivent être éliminés. Le choix de neuses se déposent rapidement au fond
la méthode d'élimination des solides dé- en quelques minutes ou quelques heu-
pend de la taille et du poids spécifique des res, alors que des particules plus légè-
morceaux et particules. res et plus petites peuvent prendre des
jours voire des semaines avant d'arriver
à se déposer au fond. Les petites parti-
cules ont tendance à s'agglutiner, pour
5.5.1 Dégrillage former des flocons plus gros qui coulent
assez rapidement. Un tel phénomène de
Le dégrillage des particules solides les plus
floculation n'a lieu que si on lui en laisse
grosses est considéré comme la première
le temps et s'il y a très peu de turbulen-
étape absolument indispensable dans tout
ces. Par conséquent, l'agitation nuit à
système d'épuration. Pourtant, dans les
une décantation rapide. De plus, un
systèmes DEWATS, il n'est pas toujours
substrat visqueux décante lentement.
conseillé de dégriller, parce que les grilles
doivent être nettoyées régulièrement, tous La décantation du sable et autres particu-
les jours ou toutes les semaines, auquel les grossières se produit plus facilement
cas il faut prévoir à proximité un endroit dans des bassins à grande surface. Ils n'ont
sûr pour jeter les produit du dégrillage. Une pas besoin d'être très profonds, puisqu'au

53
5 PROCESSUS DE TRAITEMENT

Tableau 4: tèrne UASB joue


Vitesse de décantation des particules grossières. Les particules de boues en d'une manière in-
suspension n'ont pas tes mêmes propriétés de sédimentation que tes particules
tentionnelle sur un
grossières.
équilibre entre la
Vitesse de décantation de particules g r o s s i è r e s (m/h)
décantation (flux
taille des grains en mm 1 0,5 0,2 0,1 0,05 0,01 0,005 descendant) et la
quartz sable 502 258 82 24 6,1 0,3 0,06 remontée des par-
charbon 152 76 26 7,6 1,5 0,08 0,015 ticules de boues
MES eau usée domestique 120 60 15 3 0,75 0,03 0,008
K.+K. Imhoff, pg. 126 (flux ascendant).

delà de 50 cm, la profondeur influe peu sur Après décomposition et évacuation des gaz,
le processus de décantation des particules les boues stabilisées (minéralisées) se dé-
isolées. posent définitivement au fond. Là elles s'ac-
cumulent et occupent inutilement du vo-
C'est différent en ce qui concerne les parti-
cules plus fines, pour lesquelles la vitesse lume, a moins d'être évacuées à intervalles
de décantation augmente avec la profon- réguliers. Mais comme certains éléments
deur du bassin, parce que les particules pathogènes, comme les helminthes, se dé-
qui se déposent rencontrent des particules posent aussi, la décantation joue un rôle
en suspension pour former des amas de important dans l'hygiène pour les eaux
plus en plus gros au fur et à mesure qu'ils usées domestiques ou provenant de l'éle-
s'enfoncent. Un flux lent et non agité, donc vage.
une eau calme favorise la coagulation
"naturelle" pour le décantation.
Les particules décantées s'accumulent au 5.5.3 Flottaison
fond. Dans le cas des eaux usées, les sédi-
La flottaison est la méthode la plus cou-
ments contiennent tous de la matière orga-
ramment employée pour éliminer les grais-
nique qui commence à se décomposer. Ceci
ses et les huiles. Dans des systèmes de
a lieu dans tout bassin de décantation des
traitement conventionnels sophistiqués, on
boues, et à un moindre degré dans tout
l'utilise aussi pour éliminer des particules
bac de désablage. La décomposition de la
fines avec l'aide de minuscules bulles d'air
matière organique produit des gaz, surtout
injectées par le fond.
du dioxyde de carbone, mais aussi du
méthane et d'autres gaz. Ceux-ci se retrou- La plupart des matières grasses sont visi-
vent emprisonnés dans des particules de bles par de simples tests d'observation, de
boues qui remontent à la surface quand le la même manière que les solides décan-
nombre de molécules de gaz augmente. Ce tables. Si des lipides mis en évidence par
processus non seulement crée des turbu- des analyses de laboratoire ne sont pas
lences, mais aussi met à mal la décantation. éliminées par flottaison, alors il s'agit de
La fosse Imhoff évite grâce à ses déflecteurs colloïdes qui ne pourront être éliminés
que de telles particules gorgées de gaz "re- qu'après l'un traitement préalable (par acidi-
viennent pour remuer l'effluent. Le sys- fication, par exemple).

54
5 PROCESSUS DE TRAITEMENT

Des phénomènes indésirables de flottaison 5.5.4 Filtration


ont lieu dans les fosses septiques ou dans
La filtration devient nécessaire quand il faut
d'autres systèmes anaérobies où peut se
retirer des particules en suspension que
former une couche de dépôts appelés
l'on ne peut pas forcer à se déposer ou à
"flottants". Ces flottants, s'ils s'accumulent,
flotter en surface dans un laps de temps
peuvent être enlevés à la main, ou peu-
raisonnable, ou qui ne peuvent pas être
vent même être laissés intentionnellement
filtrés par "auto-flocculation".
pour "sceller" la surface des lagunes
anaérobies, empêchant ainsi les mauvai- La plupart des filtres jouent un double rôle:
ses odeurs de se répandre dans le voisi- ils fournissent une support pour les bactéries
nage. épuratrices et un obstacle physique pour
les particules fines. Les filtres physiques
retiennent les solides qui s'ac-
cumulent, à moins qu'on ne les
retire de temps en temps. Les
filtres grossiers, pour lesquels
la filtration est assurée par le
film bactériologique qui s'y dé-
veloppe, peuvent être nettoyés
par lessivage; les bactéries et
les solides accrochés sont donc
éliminés en même temps; c'est
typiquement ce qui se passe
dans les lits bactériens. Les
filtres à flux ascendant peuvent
être nettoyés par reflux. On
nettoie les filtres à sable ou à
gravier fin en remplaçant le ma-
tériau filtrant au bout de quel-
ques années. Ces matériaux
peuvent être réutilisé après net-
Fig. p: toyage.
Cloison retenant les flottants. L'alimentation se fait
par la droite, l'eau s'écoule sous la paroi dans le Il est sans doute inutile de préciser que
compartiment situé à gauche.[photo: Sasse] l'efficacité de la filtration augmente avec
une diminution de la taille des grains, mais
malheureusement une filtration efficace si-
La flottaison, comme la sédimentation, peut gnifie que l'on retient un grand nombre de
être encouragée par l'utilisation de sup- solides, ce qui augmente la vitesse de
ports à lattes ou de plusieurs épaisseurs colmatage. La perméabilité et la durée de
de tuyaux inclinés, sur lesquels la sépara- vie d'un filtre sont toujours inversement pro-
tion liquide/solide est facilitée du fait d'une portionnelles à l'efficacité du traitement. Un
plus grande surface de contact. matériau filtrant composé d'éléments ronds

55
5 PROCESSUS DE TRAITEMENT

et de taille homogène est plus efficace et ces boues elles-mêmes se tassent et de-
pour une durée plus longue que les filtres viennent compactes, les boues anciennes
à grains hétérogènes. occupant donc moins de place que les
boues récentes. Les intervalles d'évacuation
Les filtres aérobies produisent plus de boues
des boues sont donc un critère important
que les filtres anaérobies et se colmatent
dans la conception des installations (voir
donc plus vite. Néanmoins, ces filtres ont
aussi Fîg. 67). On peut éliminer les boues
un certain pouvoir autonettoyant à condi-
de façon continue dans les stations
tion d'être laissés au repos pendant un
d'épuration modernes, ou au bout de
certain temps. En effet, les boues aérobies
plusieurs années dans le cas de lagunes
étant composées de bactéries vivantes,
anaérobies.
celles-ci se livrent à des pratiques de
"cannibalisme" (autolyse) lorsque l'alimen-
tation en éléments nutritifs s'arrête.
5.6 Elimination de l'azote
L'azote doit être retiré
Principe de l'utilisation de déflecteurs lamellaires des eaux usées parce
fixes pour améliorer la décantation que c'est un aliment
favorisant la prolifé-
ration d'algues dans
les eaux réceptrices.
Il est aussi toxique
pour les poissons sous
la forme de gaz am-
moniaque, ainsi que
sous la forme de ni-
trites. Le processus
d'élimination de l'azote
passe par deux étapes
différentes, d'abord
une nitrification suivie
d'une dénitrification. Il
en résulte de l'azote pur, un gaz peu solu-
Fig. 10: ble dans l'eau, et qui s'évapore donc facile-
Decanteur lamellaire. Les lamelles peuvent être ment dans l'atmosphère.
fabriqués à partir de feuilles en matière plastique,
de dalles de béton ou de tuyaux en PVC. La nitrification est une oxydation. Les ni-
trates représentent la forme la plus stable
de l'azote et leur présence indique qu'il y a
5.5.5 Accumulation des boues eu oxydation complète. La dénitrification
La décantation et la filtration conduisent est une réduction, ou en d'autres termes la
à l'accumulation de boues au fond des séparation de l'oxygène de l'azote oxydé.
bassins (cf. chap. 8.3). Au cours du temps, L'azote étant l'élément le plus répandu dans

56
5 PROCESSUS DE TRAITEMENT

l'air, il va de soi qu'il est complètement 5.7 Elimination du phosphore


inoffensif pour l'environnement. L'azote qui
En pratique, le phosphore ne peut pas être
s'évapore lors de la dénitrification peut
transformé par des bactéries en une forme
entraîner la formation d'écume ou de flot-
qui lui ôterait irréversiblement ses qualités
tants, comme cela se produit avec les gaz
fertilisantes. Les composés phosphatés
issus de la digestion des boues anaérobies.
restent des fournisseurs potentiels de phos-
Au cours de la nitrification, l'ammoniaque phate. Ceci signifie qu'il n'existe pas de
(NH3) est oxydé par un groupe de bactéries processus biologique, que ce soit aérobie
spécifiques (appelées nitrobacter) en nitrate ou anaérobie, pour éliminer le phosphore
(NO3). En raison de la croissance lente de des eaux usées. L'élimination du phosphore
ces bactéries, une âge de boues plus se fait de façon "naturelle" par décantation
importante c'est-à-dire que les temps de ou floculation de la biomasse bactérienne
séjour plus longs sont requis pour l'oxy- (dans la cas de boues activées) ou des
dation de l'azote (nitrification) que pour
solides qui fixent le phosphore. Le chlorure
l'oxydation du carbone (cf. chap. 7.6).
de fer, le sulfate d'aluminium ou la chaux
Des temps de séjour plus courts peuvent peuvent servir à fixer les phosphates, amé-
suffire pour la dénitrification dans des con- liorant ainsi le degré d'élimination du phos-
ditions d'anoxie (pas d'oxygène libre) parce phore des effluents; on peut notamment
qu'il existe non pas quelques-uns mais plu- sélectionner un type de matrix approprié
sieurs groupes de bactéries capables de pour des filtres aérobies. Néan-moins, l'éli-
dénitrifier, c'est-à-dire d'utiliser l'oxygène mination du phosphore par des lits à macro-
des nitrates. La matière organique restante phytes (rhizosphéres)ne s'est pas avérée
ou un apport nouveau est nécessaire à la aussi complète et durable que ce qui était
dénitrification. prévu et affirmé par les pionniers de ce sys-
Une dénitrification incomplète peut entraî- tème.
ner la formation de nitrite (N0 ), qui est
2

toxique dangereux. Ceci peut se produire


soit parce que les bactéries n'ont pas le
temps de consommer tout l'oxygène, soit 5.8 Elimination des substances toxiques
parce qu'il n'y a pas assez de matière La plupart des métaux lourds sont toxiques
organique pour absorber l'oxygène du N0 . 3 ou cancérigènes et ne devraient donc pas
Certains systèmes de traitement non- rester dans les eaux usées, en raison des
DEWATS recyclent les boues pour éviter dégâts qu'ils peuvent occasionner sur la
toute déficience nutritionnelle. Une certaine faune et la flore aquatique du milieu récep-
quantité de nitrates dans les effluents peut teur, et du risque pour l'homme de conta-
aussi être une source d'oxygène pour les miner la chaîne alimentaire si les eaux usées
eaux réceptrices. ou les boues devaient être utilisés en agri-
Dans les systèmes DEWATS, on ne prend culture. Puisque les métaux lourds se dépo-
normalement pas en compte l'élimination sent facilement, leur évacuation n'est pas bien
des nitrates, dans le sens où on ne prévoit difficile; néanmoins, les boues doivent être
pas de mesures techniques spécifiques à mises en décharge avec toutes les précautions
cet effet. nécessaires sur des sites surveillés.

57
5 PROCESSUS DE TRAITEMENT

D'autres substances toxiques peuvent être 5.9 Elimination des pathogènes


solubles et donc difficiles à éliminer. Il existe
Les eaux usées doivent être considérées
de nombreuses techniques différentes pour
comme sanitairement impropres, même après
éliminer ou transformer les toxines en ma-
traitement. La filtration souterraine et des
tières non toxiques, elles ne peuvent être
grands systèmes de lagunages sont rela-
toutes décrites ici, et nous renvoyons le
tivement efficaces en ce qui concerne
lecteur à la littérature spécialisée sur ce
l'élimination des pathogènes, mais pas
sujet.
nécessairement au point que les rejets
Unités de Substances Toxiques selon puisse être considérés comme propre à la
Loi Federale Allemande 11/4942, 1989 baignade, et encore moins à la boisson. La
Groupe subst. Toxiques
1 USTest valorisation en irrigation est néanmoins
équiv. à
Matière oxydable 50 kg DCO possible sous certaines conditions.
Phosphore 3kgP
Azote Les agents pathogènes se répartissent en
25 kg N
Halogènes fixés organ. 2 kg AFO oeufs d'helminthes, kystes de protozoaires,
Mercure 20gHg bactéries et virus. Les oeufs d'helminthes
Cadmium 100 g Cd
Chrome et tes protozoaires s'accumulent dans les
500 g Cr
Nickel 500 g Ni boues et la plupart sont retenus à l'inté-
Pn 500 g Pb rieur du système de traitement, où ils sur-
Cuivre 1000 g Cu
Facteur de dilution de toxicité
vivent pendant plusieurs semaines. La plu-
3000 m 3

Imhott pg 298 part des bactéries (et des virus) prisonniers


Tableau 5: des boues meurent après un laps de temps
Classification des substances toxiques selon la loi assez court, les bactéries qui ne sont pas
allemande. Le mercure est la substance la plus enfouies dans les boues mais restent en
dangereuse de la liste. suspension dans la phase liquide ne sont
que peu affectées. Ceci est particulièrement
vrai pour les réacteurs à haut rendement,
Une concentration trop élevée en sel inhibe comme les filtres ou les bassins de boues
tout traitement biologique. Une concentra- activées; ceci signifie que dans ce cas des
tion moindre de sel est relativement moins bactéries et des virus sortent bien vivants
dangereuse, mais pas nécessairement inof- de la station. On a néanmoins pu démon-
fensive, dans la mesure où le sel est très trer que le risque d'infection virale par les
difficile à éliminer. Par exemple, lorsqu'on eaux usées s'avère être faible.
utilise de l'eau salée pour des besoins do-
mestiques ou industriels, l'eau reste salée L'exposition aux rayons UV a un effet dé-
même après le traitement et donc ne peut sinfectant certain. Le taux le plus élevé d'éli-
pas être utilisée en irrigation. On ne doit mination des agents pathogènes revient aux
pas la laisser contaminer la nappe phréa- lagunes peu profondes avec des temps de
tique, ni les cours d'eau réceptrices si le séjour élevés, par exemple 3 lagunes con-
débit n'est pas très élevé. De coûteux échan- sécutives avec des temps de séjour de 8 à
geas d'ions doivent parfois être utilisés 10 jours chacune. Les lits à macrophytes
pour "casser" les molécules minéralisées avec une population bactérienne diversi-
(donc stabilisées) de sels. fiée dans les zones radiculaires sont aussi

58
5 PROCESSUS DE TRAITEMENT

Tableau 6: La chaux chlorée qui contient environ


Comparaison de l'emploi du chlore dans différents 2 5 % de Cl est la source de chlore la
cas à différents endroits
plus couramment utilisée. L'hyperchlo-
Utilisation du chlore
rite en granulés qui contient 60 à 7 0 %
type d'infection, type dose de contact total rest. de Cl est disponible sur le marché sous
pays
d'eaux usées chlore chlore différentes dénominations commercia-
g/m h
3 mg/l les. Comme l'adjonction de chlore ne
parasites intestinaux Chine > 1,0 5
parasites pulmonaires Chine > 1,5 7 doit pas se faire en continu, un com-
eau usée brute Allemag. 1 0 - 3 0 0,25 traces partiment de stockage, suivi par un
après épuration Indie 3 bassin de contact avec 0,5 à îh du
après épuration Allemag. 2 0,25 traces
Contrôl. odeur Allemag. 4 0,25 traces temps total de rétention (Fig. u)suffira.
Garg, Imhofl, HRIEE

très efficaces. Néanmoins, c'est au niveau


de la manipulation des rejets après traite-
ment que des normes d'hygiène doivent
être imposées (cf. chap. 11).
Dans certaines circonstances bien particu-
lières, comme par exemple un épidémie
dans un hôpital, ou pour une station
d'épuration des eaux usées d'un abattoir
située à courte distance d'un endroit où
les gens prennent de l'eau pour leur usage
Fig. 11:
domestique, il peut être préférable d'ajou-
Adjonction de chlore en traitement de finition pour
ter du chlore dans les eaux usées de ma- des petites unités. Le seau est rempli de chaux
nière à détruire les agents pathogènes. chlorée en poudre qui se dissout dans l'eau. Ce
Pourtant une adjonction continue de chlore type d'installation n'est acceptable que dans le cas
n'est pas recommandée, en raison de son de la désinfection d'urgence des effluents d'un
hôpital rural, parce qu'on ne peut pas faire de do-
effet néfaste sur l'environnement: l'eau
sage contrôlé.
devient impropre à la vie aquatique et le
chlore lui-même a une DCO élevée.

59
6 ECOLOGIE
ET EFFET AUTO-EPURATEUR

La compréhension de la capacité d'auto- diminuent avec l'accroissement de la tem-


épuration de l'environnement naturel aide pérature. La pluie et le vent, au contraire,
à bien concevoir les systèmes DEWATS. Ceci augmentent la capacité d'apport d'oxygène.
implique d'un côté que seules des eaux Par conséquent, on dimensionne les char-
usées inoffensives sont déversées, et que ges polluantes ou les volumes d'eaux usées
d'autre part que la nature peut être utilisée en fonction de la saison qui présente les
pour compléter le traitement. conditions les moins favorables (c'est-à-
dire l'hiver ou l'été dans les zones tempé-
rées et la saison sèche en climat tropical).
Capacité des eaux de surface à se ré-oxvqéner
après pollution
Il est difficile de relancer un processus
d'auto-épuration une fois qu'il s'est arrêté,
c'est-à-dire une fois que le milieu est
devenue anaérobie.

Apport d'0,par surface de contact

Fig.12:
Récupération en oxygène après pollution des
surfaces. La turbulence augmente l'assimilation
d'oxygène et réduit le temps de récupération.

6.1 Eaux de surface Flg. 13:


L'enrichissement en oxygène des surfaces diminue
Le capacité d'auto-épuration biologique des
quand la température augmente
eaux de surface dépend du climat et des
conditions météorologiques, ainsi que de Les variations saisonnières extrêmes sont
la charge polluante relative de l'eau. Le pro- préjudiciables à l'entretien d'un effet auto-
cessus d'auto-épuration nécessite comme épurateur tout au long de l'année. Pour-
préalable la présence d'une quantité tant, la nature fait parfois bien les choses,
suffisante d'oxygène. Plus la température comme c'est le cas quand les rivières et les
est élevée, et plus les bactéries responsa- lacs se dessèchent complètement au cours
bles de l ' é p u r a t i o n se reproduisent d'une longue saison sèche et que la ma-
rapidement. Mais en contre-partie, l'apport tière organique se transforme en compost
en oxygène par la surface et sa solubilité et se minéralisé complètement avant l'arri-

60
6 ECOLOGIE

vée des piuies suivantes. La matière rosée met en évidence un sérieux manque
minéralisée garde ses facultés fertilisantes, d'oxygène libre; une couleur noire indique
même une fois séchée. On a donc tout souvent que l'on est en présence des
intérêt à prélever les boues séchées du matières en suspension complètement ana-
fond des lacs, des canaux et des rivières érobies.
pour les épandre sur les champs avant
L'azote sous forme de nitrates (NO3) est
qu'elles ne soient emportées vers les
l'élément nutritif polluant le plus fréquent.
réceptrices lors des premières grosses
Sous forme d'ammoniaque (NH3), une subs-
pluies, entraînant une perte de leur valeur
tance toxique qui doit être tenue éloigné
nutritive. Il faut néanmoins se méfier de la
des eaux vivantes, il est aussi un gros con-
présence de matières toxiques dans ces
sommateur d'oxygène. Par contre, les
boues.
nitrates peuvent fonctionner comme don-
La plus importante source d'oxygène pour neur d'oxygène dans certains cas.
les eaux naturelles d'un écosystème est
Le deuxième élément nutritif le plus pol-
l'oxygène de l'air qui se retrouve dissout
luant est le phosphore, essentiellement
dans l'eau par contact à la surface. Les
présent sous la forme de phosphates d'hy-
matières grasses flottantes ou les films gras
drogène (H P0^. Ces phosphates dans les
en surface diminuent les échanges d'oxy-
2

eaux de surface sont dangereux parce que


gène entre l'air et l'eau et de surcroît, con-
le phosphore est souvent le facteur limi-
somment de l'oxygène pour se décompo-
tant dans la valorisation d'autres éléments
ser.
nutritifs. Donc même présent à petites do-
Les nutriments issus des eaux usées favo- ses, il peut rapidement entraîner une sur-
risent le développement d'algues. Dans un charge d'éléments nutritifs dans l'eau.
écosystème sain, les algues produisent de L'azote est normalement disponible en quan-
l'oxygène pendant la journée et en con- tité plus que suffisante, mais nécessite la
somment une partie pendant la nuit. Si la présence de 10 % de phosphore pour être
quantité d'algues est trop importante, la assimilé par les plantes. Ceci revient à dire
lumière ne pénètre plus dans les eaux que le phosphore active 10 fois sa quantité
sombres, les algues consomment donc de d'azote et peut, en raison de cela, être
l'oxygène aussi pendant la journée, et la considéré comme l'élément le plus polluant
quantité d'oxygène libre nécessaire à la pour les eaux de réceptrices. Pour cette
vie aquatique diminue. même raison, les eaux usées riches en
phosphates constituent un bon engrais
Le degré de pollution, et plus particulière-
quand elles sont utilisées comme eau d'ir-
ment la quantité d'oxygène dissout (OD),
rigation en agriculture.
peut se voir par la variété des espèces ani-
males et végétales présentes dans l'eau. Le phosphore s'accumule dans les écosys-
La couleur de l'eau des rivières et des lacs tèmes clos, comme les lacs, et n'est pas
est aussi un bon indicateur. Des eaux ver- éliminé comme l'azote, par exemple, parce
tes ouverts marrons montrent la présence que le phosphore assimilé par les plantes
d'une trop grande quantité d'algues et donc reste potentiellement actif dans les résidus
d'éléments nutritifs, une couleur rouge- de ces plantes une fois mortes. Par exemple,

61
6 ECC

phosphate fixé par [es sels ferriques peut approvisionnées si on veut pouvoir s'en
être libéré par les boues si le milieu devient servir de façon régulière. Les eaux usées
anaérobie, et devient à nouveau disponi- ne devraient pas être simplement déversées
ble pour d'autres plantes. C'est pourquoi il dans les r i v i è r e s pour être ensuite
faut éviter à tout prix un apport continu de emportées vers la mer, mais devraient plu-
phosphates dans un lac. La situation est tôt être épurées de manière à servir à ali-
moins critique quand il s'agit d'eaux cou- menter les nappes phréatiques.
rantes, mais il faut tout de même penser
La pollution par les matières organiques a
que la celles-ci aboutissent quelque part et lieu lorsque les eaux usées entrent directe-
qu'à cet endroit il y aura forcément une ment en contact avec des eaux souterrai-
accumulation de phosphore. nes. Une épaisseur de sol de 3 mètres sans
Le chlore peut être utilisé pour désinfecter fissures au-dessus d'une nappe phréatique
les effluents d'hôpitaux ou d'abattoirs. Mais est suffisante pour éviter toute contami-
le chlore désinfecte aussi les eaux réceptri- nation organique. Ce qui est plus risqué,
ces, et réduit d'autant le pouvoir auto- c'est la pollution par des matières minéra-
épurateur de celles-ci. les, parce que des sels comme les nitrates
et les phosphates sont solubles dans l'eau
Il va de soi qu'aucune substance toxique
et ne peuvent donc pas être éliminés par
ne devrait être déversée dans des eaux
filtration physique à travers une couche de
vivantes. La plupart des substances toxi-
sol ou de sable. Certains agents pathogènes
ques deviennent inoffensives à court terme
peuvent aussi arriver jusqu'à la nappe
après une dilution suffisante. Néanmoins,
phréatique malgré l'effet filtrant du sol. Ceci
elles sont souvent assimilées par les plan-
peut s'avérer dangereux dans le cas de vi-
tes et les animaux et donc s'accumulent au
rus, pour lesquels le potentiel infectieux
cours du temps dans la chaîne alimentaire
est indépendant du nombre.
aquatique. Les poissons péchés dans de
telles eaux sont impropres à la consomma- Les nitrates sont très solubles dans l'eau et
tion humaine. Les métaux lourds s'accu- sont donc facilement lessivés du sol vers
mulent aussi dans les boues qui se dépo- les nappes phréatiques, surtout dans un
sent au fond des eaux de réceptrices, et sol sableux en période de moindre végéta-
constituent une bombe à retardement pour tion (l'hiver pour les climats froids). Les
le futur. eaux souterraines contiennent donc tou-
jours un certain taux de nitrates (au-dessus
de 10 mg/l pour la plupart).
Les nitrates (N0 ) en eux-mêmes sont rela-
6.2 Nappes phréatiques
3

tivement inoffensifs, dans les pays de


L'eau des nappes phréatiques provient de l'Union Européenne les eaux de boisson
l'eau de pluie. C'est la source d'eau la plus peuvent légalement en contenir jusqu'à
importante que ce soit pour les besoins 25 mg/l. Le danger latent réside dans le fait
domestiques, pour l'industrie ou pour l'agri- qu'ils risquent dans certaines conditions
culture. Les nappes phréatiques ne sont biologiques ou chimiques, de se transfor-
pas inépuisables, mais ont besoin d'être mer en nitrites (N0 ). Ce processus peut
2

62
6 ECOLOGIE

même avoir lieu à l'intérieur du corps Les sels minéraux en quantité raisonnable
humain, où les nitrites se fixent sur ne constituent généralement pas un pro-
l'hémoglobine. Ceci en réduit la capacité blème pour le traitement des eaux usées,
de "transporter" l'oxygène et peut entraî- mais l'utilisation prolongée d'eaux usées
ner une asphyxie. Les bébés sont particu- salines en irrigation peut augmenter de fa-
lièrement e x p o s é s en raison de leur çon irréversible la salinité du sol en sur-
tendance à produire des nitrites; ainsi l'eau face. Les sols argileux ou riches en limons,
pour la fabrication des aliments pour bébés plus imperméables, sont les plus affectés
doit toujours contenir moins de 10 mg/l de du fait que le sel s'y dépose en surface
N0 .
3 quand l'eau s'évapore.
D'un autre côté, un sol sableux peut s'enri-
chir par l'irrigation avec des eaux usées,
6.3 Le sol même avec des eaux très c h a r g é e s ,
à condition que l'oxygène ne soit pas
La contamination d'un sol peut être dange- empêché d'atteindre les couches plus pro-
reuse en raison de l'effet de lessivage qui fondes du sol. Des eaux usées correctement
peut entraîner la pollution vers les eaux de traitées contenant de l'azote, du phosphore
surface et les nappes souterraines. Mais le et autres éléments sous forme minérale
sol lui-même peut être affecté et devenir peuvent améliorer la qualité d'un sol et être
impropre à la culture. On peut par exemple inoffensives sur le plan écologique à
avoir une diminution du pH dû à une dé- condition que l'apport en éléments fertili-
composition anaérobie incomplète de ma- sants soit calculé en fonction des besoins
tières organiques. Ceci se produit surtout des plantes. L'épandage d'eaux usées
dans des sols argileux ou limoneux lorsque traitées tout au long de l'année, malgré les
l'apport d'oxygène est insuffisant, comme variations des bassins peut avoir des effets
c'est le cas quand les cavités naturelles du néfastes, par lessivage des éléments
sol sont bouchées par les solides en sus- nutritifs vers les eaux réceptrices, pendant
pension dans les eaux usées. le période repos végétatif.

63
7 PARAMETRES DE CONTROLE

La quantité et la qualité de la charge parce que les volumes doivent être mesu-
polluante, la faisabilité du traitement, l'im- rés "en vraie grandeur". Il n'est pas possible
pact sur l'environnement ou le potentiel de ici de prendre un échantillon et d'extrapoler.
production de biogaz d'un certain type Pour les systèmes DEWATS, il est souvent
d'eaux usées sont déterminés par des ana- plus facile et plus pratique de se procurer
lyses de laboratoire - bien qu'avec de l'ex- ou de mesurer la consommation d'eau pro-
périence, certaines propriétés puissent être pre plutôt que la production d'eau usée. Le
mises en évidence par simple observation. débit d'eau usée n'est pas rigoureusement
On trouve la description détaillée des tech- identique au volume d'eau consommé,
niques d'analyse dans des manuels desti- parce que la totalité de cette eau ne finit
nés aux laboratoires ou dans des livres de pas dans les égouts (il y a l'arrosage, par
vulgarisation sur le traitement des eaux exemple) et d'un autre côté, l'eau usée peut
usées, comme le "Wastewater Engineering" être un mélange d'eau résiduaire et d'eau
de Metcalf et Eddy. pluivialee. D'ailleurs, chaque fois que c'est
possible, on doit éviter d'envoyer l'eau de
Les données issues des analyses ne sont
pluie dans les stations d'épuration, tout
jamais fixes, la qualité des effluents chan-
spécialement quand elles transportent des
geant avec la période de la journée et la
quantités non négligeables de vase ou de
saison. Il est plus important de compren-
déchets. Le réseau de collecte d'eau plui-
dre la signification des différents paramètres
vialee ne doit en tous cas, jamais être relié
et leur fourchette "normale" plutôt que d'en
à une station d'épuration. Par contre, les
connaître la valeur absolue; une précision
lagunes et les filtres sont exposés à la pluie.
de plus ou moins 10% est généralement
Le volume d'eau supplémentaire ne repré-
plus que suffisante.
sente pas vraiment un problème en lui-
même, puisque la charge hydraulique ne
risque pas d'être même doublée et cela
7.1 Le volume pourrait même avoir un certain effet net-
Le volume ou débit d'eau usée donne une toyant. Mais le colmatage (par envasement)
indication sur la taille probable des instal- pourrait se produire si les eaux pluiviales
lations et par conséquent, permet de décider atteignaient les couches filtrantes après
de la faisabilité ou la pertinence d'une tech- avoir érodé la zone autour.
nique de traitement. C'est donc le premier
Pour les réacteurs à haut rendement, comme
élément qu'un ingénieur en assainissement
les filtres anaérobies, les réacteurs compar-
a besoin de connaître (cf. chap. 8.1).
timentés, et les UASB, le débit horaire peut
Contrairement à ce que l'on pourrait croire, être un paramètre vital dans la conception.
il est assez difficile et compliqué de déter- On peut se baser sur les heures de la
miner un débit, en raison de ses variations journée à fort débit si l'on n'a pas de
au cours de la journée et de l'année, et données précises sur le débit en général.

64
7 PARAMETRES DE CONTROLE

Pour permettre d'évaluer l'importance des matèries sèches moins les cendres donnent
variations, il faut se baser sur les temps de les MV. On mesure les solides en mg/l ou
séjour hydraulique. en pourcentage du volume total.
Le débit peut se mesurer en volume col- Le paramètre "matières en suspension"
lecté par unité de temps. Ceci peut se tra- (MES) décrit la q u a n t i t é de matière
duire par l'élévation de niveau dans un organique ou inorganique non dissoute
chenal obstrué pendant un laps de temps dans l'eau. Les matières en suspension
donné, ou le nombre de seaux remplis pen- comprennent à la fois les matières dé-
dant un temps donné. Un bon indicateur cantables et non décantables en suspen-
est aussi le temps qu'il faut pour remplir le sion dans l'eau. Les matières décantables
premier bassin de traitement lors de la mise se déposent au fond en quelques heures à
en service d'une installation. peine. Ils sont mesurés par une procédure
standard avec un cône de décantation, pour
Dans les grandes stations, le débit est gé-
un temps de décantation pré-défini de 30
néralement mesuré par des jauges (ex. canal
minutes, 1 heure, 2 heures ou une journée.
Venturi) dans lesquelles l'élévation du ni-
La mesure du volume de matières décan-
veau dans le canal jaugeur indique le dé-
tables est la méthode la plus simple pour
bit.
analyser les eaux usées parce que les
matières sont visibles directement dans
n'importe quel récipient transparent. Pour
7.2 Les solides une première estimation sur place, on peut
La matière sèche (MS) englobe tout ce qui prendre n'importe quel récipient transparent
n'est pas de l'eau. La matière volatile (MV) (par exemple une bouteille d'eau minérale
constitue la fraction organique des solides - qu'il faudra prendre soin de détruire après
totaux. On détermine la matière sèche en pour des raisons d'hygiène).
déssicant un échantillon, et le pourcentage Les matières en suspension non décantables
de cendres, en le brûlant. On détermine la sont des particules trop petites pour se
matière volatile par déduction, les cendres déposer au fond dans un temps (techni-
représentant la fraction inorganique. Les quement) raisonnable. On les détecte en
filtrant un échantillon. Les matières en sus-
Composition en solides totaux des eaux pension sont un paramètre important parce
usées modernes qu'ils sont responsables de la turbidité de
écart min max
Source g/hab*j g/hab*j l'eau et peuvent colmater les tuyaux, les
Fèces (solides. 23%) 32 68 filtres, les vannes et les pompes.
Déchets d'aliments 32 82
Lessives 59 100 Les colloïdes sont des solides en suspen-
W.C. (avec papier) 14 27 sion de très petite taille (< 0.1 r|m) qui tra-
Urine (solides. 3.7%) 41 68 versent le papier filtre normal mais ne sont
Metcalf&Eddy, S. 164
pas complètement dissous dans l'eau (on
Tableau 7:
Les eaux usées domestiques proviennent de sour- dit qu'une substance est dissoute quand
ces variées. Leur composition dépend beaucoup on en retrouve des molécules isolées ré-
du niveau de vie et de la culture. parties uniformément dans l'eau). Un

65
7 PARAMETRES DE CONTROLE

pourcentage élevé de colloïdes gras peut sion. Metcalf et Eddy (p. 25/) donnent la
être une véritable source de problème dans formule suivante reliant turbidité et matières
les filtres à sable fin. en suspension:
Dans les eaux usées domestiques, la DBO MES [mg/l] = 2,35 x turbidité (NTU), ou
provient approximativement pour 1/3 (33%) turbidité (NTU) = MES [mg/l] / 2,35
de solides décantables, et pour moitié (50%)
de solides dissous, alors qu'1/6 (17%) est NTU étant le degré standard de turbidité
attribué aux solides non décantables (cf. que l'on détermine soit avec l'aide d'un
Tab. 12). turbidimètre ou par des méthodes standar-
disées dans lesquelles on mesure la pro-
fondeur à laquelle on distingue une croix
noire sur un fond blanc.
7.3 Les graisses et les huiles
La turbidité peut être à l'origine d'un
Les graisses sont des matières organiques ralentissement de la production d'oxygène
biodégradables. Néanmoins, étant donné par les algues pendant la journée, en rai-
qu'elles flottent sur l'eau et sont collantes son du manque de lumière.
par nature, ce sont par leurs propriétés phy-
siques qu'elles posent un problème dans La couleur peut indiquer l'origine des eaux
les processus de traitement et dans la na- usées, mais elle peut aussi indiquer l'état
ture. Ils vaut mieux les séparer avant le de décomposition. Les eaux usées domes-
traitement biologique. tiques fraîches sont grises, la transforma-
tion aérobie les rend plutôt jaunes, alors
La quantité de graisses restantes dans les qu'une digestion anaérobie les fait virer au
eaux usées domestiques une fois traitées noir. De l'eau trouble, mais noire peut dé-
est généralement faible; un taux situé en- canter aisément car les matières en sus-
tre 15 et 60 mg/l est considéré comme ac- pension sont digérées et se déposent au
ceptable pour le rejet dans des eaux de fond si on leur laisse le temps de floculer.
surface, d'effluents d'abattoirs ou d'usine Une couleur marron indique une fermenta-
de transformation de la viande. Les grais- tion aérobie incomplète ou facultative.
ses et les huiles minérales, comme l'essence
et le diesel doivent être tenues éloignées Des eaux usées sans odeur soit contien-
des stations de traitement, bien qu'elles nent suffisamment d'oxygène libre pour
puissent être traitées de façon biologique, empêcher la digestion anaérobie, soit indi-
mais pas par des systèmes DEWATS. quent que toute la matière organique s'est
depuis longtemps décomposée. Une mau-
vaise odeur ("d'oeufs pourris") provient du
H S (sulfure d'hydrogène) produit pendant
2

7.4 Turbidité, couleur et odeur la digestion anaérobie, spécialement si le


La plupart des eaux usées sont troubles en pH est faible. Par conséquent, la présence
raison de la présence des matières en sus- d'une mauvaise odeur indique qu'il n'y a
pension qui renvoient la lumière. Ainsi une pas d'oxygène libre et que la digestion
eau très trouble indique la présence d'un anaérobie est en cours. Et inversement,
pourcentage élevé de matières en suspen- quand il y a digestion anaérobie consé-

66
7 PARAMETRES DE CONTROLE

quente, il y aura toujours une mauvaise La DCO et la DBO sont le résultat de mé-
odeur. thodes standardisées d'analyse en labora-
toire. Ils ne reflètent pas complètement la
Il existe d'autres odeurs caractéristiques des
réalité biochimique, mais sont des indica-
eaux usées fraîches selon leurs origines.
teurs fiables en pratique. La DBO représente
Seule l'expérience permet de les reconnaî-
la portion facilement digestible, c'est-à-dire
tre: les effluents de laiterie sentent l'effluent
de façon anaérobie. Le ratio DCO/DBO ,
de laiterie, les effluents de distillerie ont tota e

présente en gros le rapport de la quantité


une odeur caractéristique d'effluent de dis-
totale de matière oxydable sur la matière
tillerie, etc., etc. " Sentir les performances "
organique dégradée en premier par les bac-
d'un système d'épuration est très impor-
téries les plus courantes. Par exemple, si
tant. Un ingénieur en assainissement doit
un substrat est toxique pour les bactéries,
être à l'affût des odeurs et se doit de les
la DBO est nulle, mais la DCO peut être
"collectionner" pour pouvoir les identifier
élevée, comme c'est la cas avec de l'eau
et les corréler avec les étapes d'épuration
chlorée. En règle générale, si la DCO est
pour s'en resservir par la suite.
beaucoup plus élevée que la DBO (> 3 fois)
il faut voir s'il n'y a pas de substances
toxiques ou non biodégradables dans les
7.5 DCO et DBO eaux usées. En pratique, le moyen le plus
La DCO (Demande Chimique en Oxygène)
est le paramètre le plus répandu pour me-
surer la pollution organique. Elle donne la
quantité d'oxygène nécessaire pour oxyder
toute la matière organique et inorganique
contenue dans l'eau. La DBO (Demande Bio-
chimique en Oxygène) représente toujours
une fraction de la DCO et décrit ce qui peut
être oxydé par l'intermédiaire de bactéries.
Elle représente en quelque sorte la fraction
organique de la DCO. Dans des conditions
standards en laboratoire à 2o°C. il faut
environ 20 jours pour activer la totalité de
la DBO carbonée (= DBO ultime ou DBO
totale). Pour gagner du temps, on arrête
l'analyse de DBO au bout de 5 jours. Le DCO et DBO ne sont en aucun cas comparables
s

résultat porte le nom de DB0 , que l'on 5 entre elles


simplifie en DBO le plus souvent. C'est une Fig. 14:
fraction (entre 50 et 70 %) de la DBO abso- Définition de la demande en oxygène. La DB0 5

lue. Cette fraction est différente selon les fait partie de la DBO totale, celle-ci pouvant être
eaux usées. Le ratio DBO i / DB0 est
tota e 5
comprise comme une fraction de la DCO, cette der-
nière représentant une partie de la demande réelle
plus élevé pour des eaux usées difficile-
absolue en oxygène. La DBO totale peut être égale
ment dégradables, et aussi par conséquent à la DCO; la DCO peut être égale à la demande
pour des eaux usées partiellement traitées. réelle en oxygène.

67
7 PARAMETRES DE CONTROLE

rapide de reconnaître des substances toxi- Une eau usée facilement dégradable a un
ques est de regarder dans la liste des ap- ratio DCO/DBO5 autour de 2. Ce ratio aug-
provisionnements de l'organisme qui pro- mente après un traitement biologique, et
duit les eaux usées. La connaissance du surtout un traitement anaérobie, parce que
type de détergent utilisé par un hôpital peut la DBO est dégradable par voie biologique.
être plus révélatrice qu'un échantillon d'eau Les concentrations de DCO et DBO se me-
usée prélevé au hasard. surent en mg/l ou g/m , les valeurs abso-
3

lues étant mesurées en g ou kg. Une eau


Mais il faut savoir que la DCO mise en
usée faiblement polluée, par exemple issue
évidence lors d'un test de laboratoire donne
de source domestique, peut avoir une DCO
la quantité d'oxygène de la substance-test,
inférieure à 500 mg/l, une eau usée con-
qui est le plus souvent du bichromate de
centrée d'origine industrielle peut contenir
potassium (K Cr 0 ). Le substrat que l'on
jusqu'à 80.000 mg/l de DBO.
2 2 7

analyse est chauffé pour initialiser la réac-


tion chimique (combustion). On utilise par-
fois du permanganate de potassium (KMnOj
Concen. toxiques pour le
pour effectuer des analyses rapides sur processus anaérobie
place. La DCO est approximativement deux
Cr Métaux concentration
fois plus élevée que la DCO ; néanmoins
Mn
tox. mg/l
il n'existe pas de relation fixe entre les deux Cr 28-200
Ni 50-200
qui serait valable pour n'importe quelles
Cu 5-100
eaux usées. Zn 3-100
Cd 70
Pb 8-30
Na 5000-14000
K 2500-5000
DBO en fonction du temps et de la constante Ca 2500-7000
k à 20° C Mg 1000-1500
Mudrak / Kunsl S. 158

Tableau 8:
Concentration de substances toxiques nécessaires
pour inhiber la digestion anaérobie

Trop de DCO ou de DBO rejetée dans les


eaux de surface signifie que l'oxygène con-
tenu dans cette eau sera utilisé pour dé-
grader la pollution, et ne pourra donc pas
Fig. 15: être utilisé par la faune et la flore aquati-
le taux de réduction de la DBO s'exprime par une
que. Des normes acceptables pour le rejet
série de constantes (k) qui dépendent des proprié-
tés des eaux usées, de la température et des ca- des effluents dans les eaux de réception
ractéristiques de la station de traitement en ques- peuvent aller de 30 à 70 mg/l de DBO et de
tion. Les courbes donnent le taux de réduction de 100 à 200 mg/l de DCO.
la DBO à 20°C. La valeur de la DBO au bout de 5
jours est connue sous le nom de DB0 5

68
7 PARAMETRES DE CONTROLE

On utilise parfois la notion de Carbone Or- L'azote pur n'est presque pas soluble dans
ganique Total (COT). Elle donne un indica- l'eau, et s'évapore donc rapidement. Cette
tion de la quantité de DCO liée au carbone faculté est utilisée pour éliminer l'azote
uniquement. Cet indicateur n'a aucune uti- des eaux usées au cours du processus de
lité dans les systèmes DEWATS à partir du dénitrification. L'azote pur (NJ se forme lors-
moment où l'on connaît soit la DCO, soit la que l'oxygène se sépare de N0 pour oxy-
3

DBO. der la matière organique. La nitrification


(dans des conditions aérobies) suivie de la
dénitrification (dans des conditions d'anoxie)
est le processus le plus courant pour élimi-
7.6 L'azote (N) ner l'azote dans les eaux usées (cf. chap.
Les différentes formes d'azote présentes 5-6).
dans les eaux usées sont un bon indicateur Pour assurer une croissance optimale des
de ce qui se passe et ce qui s'est déjà passé bactéries le ratio DBO / N doit se situer
au cours du traitement. L'azote est un des dans une fourchette de 15 à 30 pour des
composants principaux des protéines eaux usées non traitées.
(albumen). Un pourcentage élevé d'azote
sous forme d'albumen indique une eau usée En règle générale, on ne contrôle pas l'azote
fraîche. Au cours de la décomposition, où dans les effluents des petites stations. Les
de grosses molécules de protéines sont normes de rejet pour les effluents de gran-
cassées pour en faire de plus petites, on des stations tolèrent une concentration de
trouve de l'azote sous forme d'ammonia- NK-N de l'ordre de 10 à 20 mg/l.
que libre (NH ). Mais l'ammoniaque se
3

dissout dans l'eau et se transforme en


ammonium (NH ) si le pH est faible. Il reste
+
4
7.7 Le phosphore (P)
ou se transforme en NH en présence d'un
3

pH >7. On a toujours un équilibre de masse Le phosphore (P) est un paramètre impor-


entre NH et NH . NH s'évapore dans l'at-
3 4
+
3
tant dans le cas d'eaux usées dont on ne
mosphère, ce qui représente une perte connaît pas la composition, et particulière-
d'azote, qui peut être non-souhaité si les ment la relation entre phosphore et DBO,
eaux sont utilisées en irrigation. L'ammonium azote ou soufre. Un rapport BDO/P approxi-
s'oxyde en nitrite (NOJ et finalement en ni- mativement égal à 100, ou N/P approxima-
trate (N(jy). tivement égal à 5 est nécessaire pour que
les bactéries se développent. S'il y a un
Les symboles chimiques montrent claire-
déficit en phosphore, il y aura moins d'ac-
ment que l'ammoniaque (ou l'ammonium)
tivité bactérienne et donc une réduction
consomme de l'oxygène pour former le
moins poussée de la DCO (DBO).
composé le plus stable, qui est un nitrate.
L'azote de l'albumen (l'azote organique) et A l'autre extrême, une quantité trop impor-
de l'ammoniaque forment ensemble l'azote tante de phosphore dans les effluents en-
de Kjeldahl (N ). L'azote total (N J est
Kjel To
traîne une pollution de l'eau par dévelop-
composé de N | (azote non oxydé) et de
Kje
pement d'algues. Mais l'élimination du
nitrate-N (azote oxydé). phosphore ne joue pas un rôle majeur dans

69
7 PARAMETRES DE CONTROLE

les systèmes DEWATS, c'est donc le para- Le pH indique si un liquide est acide ou
mètre les moins important pour l'ingénieur. alcalin. La définition scientifique du pH est
Les normes de rejet de phosphore pour les assez compliquée et ne présente aucun
plus grandes stations sont comprises entre intérêt dans la pratique d'ingénierie (il indi-
î et 5 mg/l. que la concentration en ions -H). L'eau pure
a un pH de 7, ce qui représente la neutra-
lité. Un effluent avec un pH neutre est si-
gne que les performances du traitement
7.8 Température et pH sont optimales. Les eaux usées ayant un
La température est un facteur important pH inférieur à 4 ou 5 (acide) ou supérieur
parce que le rythme de développement des à 9 (basique) seront difficiles à traiter; il
bactéries augmente avec la température, peut être nécessaire de mélanger le contenu
en deçà d'une certaine limite. Les proces- de plusieurs cuves à pH différents pour ré-
sus aérobies sont moins sensibles aux bas- tablir un équilibre au niveau du pH. Dans
ses températures que les processus anaé- le cas d'un pH élevé, il y a prédominance
robies, en raison de la faible quantité d'ammoniaque, alors que l'ammonium prend
d'énergie libérée par la décomposition le dessus si le pH est faible.
anaérobie "incomplète". Ceci est mis en
évidence par le fait que le sous-produit de
cette réaction, le biogaz, est encore oxyda-
ble et possède un potentiel énergétique. 7.9 Les acides gras volatils
Une température comprise entre 25 et 35 °C. Les acides gras volatils (AGV) permettent
est idéale pour une digestion anaérobie, de vérifier l'état d'avancement du proces-
elle est correcte entre 18 et 25 ° C . Donc, sus de digestion anaérobie. Un taux élevé
une température de 18 °C. est de manière d'AGV va toujours de pair avec un pH faible.
générale acceptable. Dans les régions Les acides gras sont produits au cours de
tropicales et subtropicales la température la première phase de la digestion. La pré-
ambiante est pratiquement idéale pour un sence d'acides gras en trop grand nombre
traitement anaérobie, et ne pose donc pas indique que la deuxième phase de la
de problème pour les systèmes DEWATS. digestion qui coupe les acides gras, n'arrive
pas à suivre la cadence de la production
Les températures élevées sont aussi favo-
des acides. La raison peut en être un temps
rables au développement des bactéries
de séjour trop court ou une charge polluante
aérobies, mais sont pénalisantes au niveau
trop élevée pour le système de traitement.
du transfert d'oxygène (Fig. 13). Plus la
Un taux d'AGV à l'intérieur du digesteur de
température est fraîche, plus l'oxygène peut
l'ordre de grandeur de la D B O e , indi-
être dissout dans l'eau, donc plus il y aura
entrant

que un processus anaérobie stable.


d'oxygène absorbé à partir de l'air. C'est ce
qui explique qu'il arrive que les lagunes
peuvent passer en conditions anaérobies
quand il fait trop chaud.

70
7 PARAMETRES DE CONTROLE

7.10 L'oxygène dissout eaux de surface, un facteur important pour


la vie aquatique. En pisciculture, un mini-
L'oxygène dissout (OD) indique quelle quan-
mum de 3 mg/l d'OD est requis, et encore
tité d'oxygène libre est disponible dans
ceci n'est valable que pour les "poissons
l'eau. Ce paramètre est parfois utilisé dans
de vase", pour la plupart des autres
les systèmes de traitement sophistiqués
espèces, il est nécessaire d'avoir un mini-
parce qu'il indique le potentiel du traitement
mum de 4 à 5 mg/l d'OD pour assurer leur
aérobie. L'oxygène dissout est plus couram-
survie.
ment utilisé pour juger de la qualité des

Tableau 9:
Maladies véhiculées par l'eau et leurs symptômes.

Maladies et symptômes des agents pathogènes des eaux usées


Organisme Maladie / Symptômes
Virus (fréquence d'infection faible)
polio virus poliomyélite
Coxsackie virus meningite, pneumonie, hépatite, fièvre, rhumes, etc.
echo virus meningite, paralysie, encéphalite, fièvre, rhumes , diarrhea, etc.
hepatitis A virus hépatite infectieuse
rota virus gastroentérite aigùe avec forte diarrhée
norwalk agents gastroenterite épidémique avec diarrhée
reo virus infection respiratoire, qastroentérite
Bactéries(fréquence d'infection faible)
salmonella spp. salmonellose , fièvre typhoïde
shigella spp. dysentrie
yersinia spp gastroenterite aigùe, diarrhée, douleurs abd.
vibro cholerae choiera
Campylobacter jejuni gastroentérite
escherichia coli gastroentérite
Helminthes (fréquence d'infection élevée)
ascari lumbrocoides dérangement intest., douleurs abd., vomissements, nervosité
ascaris suum toux, douleurs thora., fièvre
tñchuris trichiura douleurs abd., diarrhée, anémie, perte de poids
toxocara canis fièvre, gêne abd., courbatures, symptômes neurologiques
taenia saginata nervosité, insomnie, anorexie, douleurs abd., dérangement intest.
taenia solium nervosité, insomnie, anorexie, douleurs abd., dérangement intest.
necator americanus ankylostome
hymenolepsis nana taeniasis
Protozoaires (fréquence d'infection moyenne)
Cryptosporidium gastroentérite
entmoeba histolytica entérite aiguë
giardia lamblia giardiasis, diarrhée, crampes abd., perte de poids
balantidium coli diarrhée, dysentrie
toxoplasma gondii toxoplasmose
Sources variées, d'après EPA, Winblad

71
7 PARAMETRES DE CONTROLE

7.11 Les agents pathogènes Indépendamment du nombre d'oeufs, de


bactéries ou de virus, les eaux usées re-
L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS)
présentent un danger pour l'homme. Un
fait une distinction entre le risque élevé de
comptage exact présente un intérêt limité
transmission des parasites intestinaux
dans le cas des systèmes DEWATS. Un
(oeufs d'helminthes), et le risque relative-
comptage des bactéries et des helminthes
ment plus faible de transmission de
peut devenir intéressant lorsque les eaux
maladies causées par des bactéries patho-
usées sont déversées dans des eaux de
gènes. Le nombre d'oeufs d'helminthes et
surface utilisées pour la baignade, la les-
de coliformes fécaux sont des indicateurs
sive ou la vaisselle, ou bien en irrigation.
de ce risque. Les normes de l'OMS pour
l'irrigation incontrôlée sont de moins de Un soin tout particulier doit être apporté
10.000 E-coli par litre, mais de moins d'un aux effluents d'origine domestique ou pro-
oeuf d'helminthes par litre. La bactérie E- venant d'usines de transformation de la
coli n'est pas pathogène, mais sert d'indi- viande ou d'abattoirs, qui peuvent être à
cateur de bactéries fécales, potentiellement l'origine de la transmission de maladies
pathogènes. véhiculées par le sang, comme l'hépatite.
La manipulation et le rejets de tels effluents
peuvent nécessiter de prendre des précau-
tions particulières.

72
8 PARAMETRES DE DIMENSIONNEMENT

8.1 La charge hydraulique nées en cm ou en m de hauteur d'eau au-


dessus d'une surface horizontale. C'est ainsi
La charge hydraulique est le paramètre le
que 150 litres d'eau déversées par m de 2

plus fréquemment utilisé pour calculer le


terrain représentent 0,15 m /m , ou encore
3 2

volume d'un réacteur. Elle indique le vo-


0,15 m ou 15 cm de charge hydraulique.
lume d'eau usée acceptée par volume de
réacteur, ou par surface de filtre, pendant La charge hydraulique conditionne aussi
un temps donné. La dimension la plus cou- la vitesse du flux à l'intérieur du réacteur.
rante pour un réacteur est le m /m -j, ce qui
3 3
Ceci est particulièrement intéressant dans
signifie que l'on charge dans le réacteur le cas de réacteurs à flux ascendant, comme
1 m d'eau usée par m de cuve et par jour.
3 3
l'UASB ou la fosse septique compartimen-
L'inverse de cette valeur donne le temps de tée dans lesquels la vitesse du flux ascen-
séjour. Par exemple, 1 m d'eau usée dans
3
dant doit être inférieure à la vitesse de
3 m de volume de cuve donne une charge
3
décantation des particules solides. Dans ce
hydraulique de 0,33 m /m -j, ce qui équivaut
3 3
cas, il faut diviser le débit journalier par le
à un temps de séjour de 3 jours (volume nombre d'heures où il y a réellement un
de 3 m / 1 m d'eau par jour).
3 3
débit (débit de pointe). Le débit d'eau usée
par heure est divisé par la surface du com-
Le temps de séjour donne une relation de
partiment en question, pour calculer la vi-
volume à volume, il ne distingue pas entre
tesse dans un réacteur à flux ascendant
le liquide et les boues, par exemple. Le
(V=Q/S; vitesse du flux égal débit divisé
temps de séjour d'une fosse septique ne
par la surface). Ceci veut dire que la vitesse
donne aucune indication sur la fraction
ascendante augmente quand on divise le
d'eau usée qui reste plus longtemps dans
volume d'un réacteur en plusieurs cellules,
la cuve, ni sur le temps de digestion des
étant donné que le débit reste le même
boues déposées au fond. Dans des encein-
alors même que la surface individuelle de
tes remplies de matériau filtrant, le temps
chaque cellule est réduite à une fraction de
de séjour réel dépend de la taille des vides
la surface totale. Le besoin de maintenir
entre les éléments filtrants. On peut prendre
une vitesse relativement faible entraîne des
l'exemple d'un gravier composé à 6 0 % de
volumes de cuves relativement important,
cailloux et à 4 0 % de vides. Un temps de
particulièrement dans les fosses septiques
séjour de 24 heures par unité de volume
compartimentées.
brut de réacteur est réduit à 40 %, ce qui
donne un temps de séjour net de seulement
9,6 heures.
8.2 La charge organique
En ce qui concerne les tertres filtrants et
les lagunes, on peut mesurer la charge Pour des eaux usées très chargées, la charge
hydraulique en m /ha-j, en m /m -j ou en
3 3 2
organique devient le paramètre déterminant,
l/m -j. Ces valeurs peuvent aussi être don-
2
avant la charge hydraulique. L'unité de cal-

73
8 PARAMETRES DE DIMENSIONNEMENT

cul est le gramme ou le kg de DB0 (ou de 5 Si la charge est trop faible, il n'y a pas
DCO) par m de volume de réacteur et par
3
assez de bactéries, parce qu'elles se "man-
jour pour les fosses et les lagunes gent entre elles" par manque de nutriments
anaérobies profondes. Pour les lagunes (autolyse). Ainsi les eaux usées entrantes
aérobies peu profondes, la charge organi- ne rencontrent pas suffisamment de bacté-
que est ramenée à l'unité de surface, donc ries pour être dégradées. Par contre, une
en g/m ou en kg/ha de DB0 (ou de DCO).
2
5 trop faible charge ne pose pas de problème
La charge organique autorisée dépend du pour la stabilité du processus, c'est sim-
type de réacteur, de sa température et du plement que le traitement peut s'avérer inef-
type d'eau usée. Elle doit tenir compte du ficace.
temps nécessaire aux bactéries pour leur
métabolisme propre (souvent exprimé par
la constante k). Un substrat facilement
8.3 Le volume des boues
digestible peut être introduit à plus forte
charge, parce que toutes les bactéries Le volume des boues est un paramètre im-
concernées s'y développent vite et consom- portant à prendre en compte pour le dimen-
ment la matière organique rapidement. Pour sionnement des cuves et des digesteurs,
les substrats moins digestibles, certaines parce que les boues en s'accumulant occu-
bactéries ont besoin de plus de temps. pent un certain volume qu'il faut ajouter

Tableau 10:
Charge organique et efficacité de réduction de la charge pour divers types de traitement.

Charges organiques, efficacité du traitement et température optimum

lagune à lagune réacteur


valeur types lagune lagune de jacinthes filtre anaérobie
aérobie finition d'eau anaérobie anaérobie comparti-
menté
DBO kg/m *j
5
3
0,11 0,01 0,07 0,3 - 1,2 4,00 6,00
réduction de DBO 5 85% 70% 85% 70% 85% 85%
température optimale 20° C 20° C 20°C 30° C 30° C 30°C
sources div.

Si la charge est trop élevée, il peut arriver au volume du réactuer nécessaire. Le vo-
que les sous-produits d'une des étapes de lume des boues biologiques est directement
la fermentation ne puissent plus être dé- proportionnel à la réduction de DBO, mais
gradés par le groupe suivant de bactéries, varie cependant avec le procédé de traite-
ce qui peut entraîner un "empoisonnement" ment retenu. La décomposition aérobie pro-
et l'arrêt du processus. Par exemple, dans duit un volume de boues plus important
une digestion anaérobie, les acides gras que la fermentation anaérobie. En plus des
produits au cours de la première étape boues biologiques, on trouve les boues pri-
doivent être dégradés par les bactéries du maires composées d'une certaine propor-
groupe suivant; sinon le substrat rancit et tion de boues déjà minéralisées.
la méthanisation finale ne peut pas avoir
lieu.

74
8 PARAMETRES DE DIMENSIONNEMENT

La littérature standard sur les eaux usées tiennent 11 % de matière sèche. Ce volume
donne les volumes de boues issus de dif- peut être encore réduit si l'on augmente
férents systèmes de traitement; certains l'intervalle d'évacuation des boues.
d'entre eux ne peuvent pas être comparés
à des DEWATS. Dans les stations d'épuration
classiques, les boues sont éliminées de Tableau 12:
Propriétés des boues primaires
façon continue, souvent par soutirage, ce
qui donne des boues très liquides, avec un Propriétés des boues issues de la décantation
taux de matières sèches entre 1 et 5 %.
Dans les systèmes DEWATS, les boues res-
tent à l'intérieur des cuves pendant plus
d'un an, s'y décomposent dans des condi-
tions anaérobies et sont compactées au
Metcalf & Eddy, pg. 773
cours du temps sous l'effet de leur propre
poids.
Pour obtenir une valeur approximative en
Il existe dans la littérature des écarts im-
fonction de la charge en DBO d'une eau
portants dans les volumes de boues qui
usée, on peut considérer que ces 30 litres
s'accumuleraient dans les cuves de traite-
de boues par an proviennent de la réduc-
ment primaire; Garg donne un volume de
tion d'environ 15 à 20 g par jour de DBO
30 litres par habitant et par année pour les
dans la fosse septique. Ceci veut dire que
fosses septiques en Inde, alors que Metcalf
0,005 litres de boues par gramme de
et Eddy donnent 140 litres par habitant et
DB0 retenue s'accumule au cours des
5
par an pour un décanteur-digesteur (fosse
premières étapes des processus DEWATS.
Imhoff) aux USA, qui sont comparables aux
Ce chiffre recouvre un certain pourcentage
chiffres de la Chine, qui donne 0,4 l par
de particules minérales décantables, que
habitant et par jour. Les volumes de boues
l'on ne retrouve donc pas dans les étapes
dans des décanteurs de stations d'épuration
suivantes de traitement. De plus, la totalité
classiques donnent des valeurs entre 360
de la matière organique décomposée ne
et 500 litres par personne et par an. Imhoff
s'accumulera pas forcément comme boue
donne une valeur de 1,8 litre par habitant
décantable au cours du traitement secon-
et par jour de boues fraîchement décantées,
daire. On donne une valeur de 0,0075 litres
qui se réduit après digestion anaérobie à
pour les lagunes aérobies, en raison du
0,3 litres par jour, soit 110 litres par an. Ce
surplus de boues produit par les algues.
volume peut encore être réduit, en dés-
hydratant, à 0,1 litre par habitant et par Les chiffres donnés ci-dessus sont vala-
jour. Inamori trouve l'équivalent de 3,35 kg bles pour des eaux usées domestiques
de MS de boues par personne et par an, "modernes" comme décrites dans le
accumulées dans une fosse septique préfa- tableau 11.
briquée au Japon. Ceci correspond assez
bien aux 30 litres donnés par Garg, si l'on
part de l'hypothèse que les boues anaé-
robies compactées au fond de la cuve con-

75
8 PARAMETRES DE DIMENSIONNEMENT

Tableau u:
Répartition moyenne des solides dans les eaux usées
domestiques en Allemagne.

Matières solides dans les eaux usées domestiques

Imhoffpg 103, 104

L'accumulation de boues provenant d'autres


types d'eaux usées avec des propriétés de
décantation différents et un rapport différent
entre matière organique et matière minérale
peut être calculée de la même manière que
précédemment, en tenant compte de leurs
particularités.

76
9 TECHNOLOGIE

9.1 Bacs à graisse et désableurs face, et les matières lourdes se déposent


au fond. La différence est qu'il ne faut pas
Dans les systèmes DEWATS qui compren-
laisser le temps aux matières biodégrada-
nent une fosse septique, il n'y a normale-
bles de se déposer. Le TRH doit être très
ment pas lieu d'utiliser des bacs à graisse
court, de l'ordre de 3 minutes pour les
ou des désableurs pour les eaux usées
désableurs, ce qui veut dire que les struc-
domestiques. Il vaut mieux d'ailleurs éviter
tures en maçonnerie ne sont pas adaptées
d'en installer chaque fois que c'est possi-
à des débits très faibles.
ble, parce qu'ils doivent être vidés au moins
une fois par semaine. Néanmoins, pour les Un élément en forme d'entonnoir est le
eaux usées de cuisines centrales ou de mieux adapté, car il permet d'avoir une
certains sites industriels, il peut être préfé- vitesse faible en haut, là où la surface est
rable d'éliminer le sable et les graisses avant la plus grande, pour faciliter la flottaison
la fosse septique. des graisses, et une vitesse rapide en bas
de l'entonnoir, ce qui permet uniquement
Le fonctionnement des bacs à graisse et au sable grossier et aux particules les plus
désableurs est le même que celui d'une lourdes de se déposer. La surface de l'eau
fosse septique, c'est-à-dire que les matiè- est protégé des turbulences du flux entrant
res légères se retrouvent à flotter en sur- par un déflecteur; la sortie se fait par le fond.

Fig. 16:
Schéma général d'un bac à graisse combiné avec un désableur. Les graisses et le sable qui s'accumu-
lent doivent être retirés au mieux tous les jours, et au pire une fois par semaine. Si l'on n'est pas sûr
que cela sera fait, il vaut mieux surdimensionner la fosse septique de manière à recevoir aussi les
graisses et le sable.

77
9 TECH

9.2 Fosse septique


La fosse septique est la forme de station
d'épuration décentralisée à petite échelle la
plus répandue dans le monde. C'est un sys-
tème compact, robuste et extrêmement effi-
cace au regard de son coût de construction.
C'est en gros un bassin de décantation dans
lequel les boues décantées sont stabilisées
par digestion anaérobie. Les matières Fig. 17:
dissoutes ou en suspension quittent la fosse Principe de fonctionnement d'une fosse septique.
plus ou moins sans transformation. La plupart des boues et des flottants sont retenus
dans le premier compartiment; le second comparti-
Il y a deux principes d'épuration en concur- ment contient très peu de boues, ce qui permet à
rence dans la fosse septique, nommément l'eau de s'écouler de manière homogène, sans être
perturbée par les bulles de gaz qui remontent.
un traitement mécanique par décantation et
un traitement biologique par contact entre
des eaux usées fraîchement entrées et des Avec les eaux usées domestiques, il y a
boues actives. Une décantation optimale se normalement formation d'une écume épaisse
produit lorsque l'on a un flux régulier et sans à l'entrée de la fosse appelée "flottants",
à-coups, alors que l'épuration biologique op- formée de matières plus légères que l'eau
timale se produit lors d'un contact rapide et (comme les graisses, la sciure, les cheveux
intime entre le flux entrant et les boues ac- ou des plastiques) et pour une bonne part
tives, contact facilité par des turbulences. de particules de boues qui remontent à la
La façon dont se fait l'alimentation en eaux surface portées par les gaz dégagés par la
usées de la cuve détermine le traitement pré- fermentation. Les boues fraîches soulèvent
dominant. les flottants plus anciens au-dessus de la
surface de l'eau, ou ils deviennent encore
Quand on a un flux régulier et sans à-coups,
plus légers en se desséchant. C'est ainsi
le surnageant (l'eau qui reste une fois que
que les flottants s'accumulent et forment
les particules solides décantables se sont
une couche qui doit être enlevée régulière-
déposées) qui sort de la fosse septique est
ment, au moins tous les 3 ans. Les flot-
plutôt frais et sans odeur, ce qui veut dire
tants ne gênent pas le processus d'épuration
que la décomposition n'a pas encore com-
en lui-même, mais prennent de la place
mencé. Avec un flux turbulent, la décompo-
dans la cuve.
sition des particules solides en suspension
et dissous débute plus rapidement. Mais Une fosse septique est composée au mini-
comme elles n'ont pas la possibilité de se mum de 2, mais parfois de 3 comparti-
déposer au fond, en raison des turbulences, ments. Les parois de ces compartiments
beaucoup de particules solides en suspen- doivent être maintenues en permanence
sion se retrouvent rejetées avec l'effluent. environ 15 cm au-dessus du niveau du li-
Des particules solides incomplètement quide. Ces parois peuvent être utilisées
fermentées quittent la cuve, ce qui a pour comme murs porteurs pour la dalle
conséquence de provoquer de mauvaises recouvrante, à condition de prévoir une
odeurs. ouverture pour laisser s'échapper les gaz.

78
9 TECHNOLOGIE

Le premier compartiment occupe environ s'accumulent plus ou moins en fonction de


la moitié du volume total parce c'est ici l'intervalle entre les opérations de vidange,
que s'accumule la majeure partie des boues et de la proportion de particules solides
et des flottants. Le (s) compartiment(s) décantables de l'effluent. (cf. Fig. 67). Dans
suivant(s) est(sont) prévu(s) pour éliminer la plupart des pays, il existe des normes
les turbulences. Ils sont de taille identique nationales fixant le volume de fosse à pré-
et occupent au total l'autre moitié du vo- voir par utilisateur.
lume. Normalement, tous les compartiments
Le taux d'élimination des MES chute de fa-
ont la même profondeur. Celle-ci peut va-
çon dramatique lorsque les boues accumu-
rier de 1,50 m à 2,50 m entre le niveau de
lées occupent plus des 2/3 de la cuve. Cette
sortie et le fond; parfois le premier compar-
situation doit être évitée, particulièrement
timent est plus profond.
lorsque l'effluent est traité ultérieurement
On calcule la taille du premier comparti- par des filtres à sable ou à gravier.
ment de manière à être 2 à 3 fois supé- "La vidange à intervalles irréguliers des fosses sep-
rieure au volume de boues attendu, qui tiques entraîne un colmatage irréversible des lits

Coupe longitudinale Coupe transversale

2.96

Vue en plan

Fig. 18:
La fosse septique. Les dimensions
ont été calculées pour un flux jour-
nalier de 13 m d'eaux usées do-
3

mestiques.

79
9 TECHNOLOGIE

d'infiltration; plutôt que de renouveler les lits, la Une fosse septique est une usine à biogaz
plupart des utilisateurs les shuntent et dirigent le dans laquelle le biogaz n'est pas valorisé.
flux sortant de la fosse vers les égouts de surface. " Mais ce gaz s'accumule à l'intérieur de la
(Alaerts G.J., Veenstra S., Bentvelsen M., van Duiil cuve au-dessus du liquide et doit pouvoir
L.A. et al.: "Faisabilité des traitements anaérobies
dans les stratégies d'assainissement des pays en être évacué à l'air libre. Il faut absolument
voie de développement"). éviter d'approcher une flamme lorsqu'on
ouvre une fosse septique pour la vidanger.

Dans le cas des eau usées d'origine do-


mestique, le volume de boues accumulées Rien ne se perd; même les
doit être calculé sur la base de 0,1 l/hab-j. eaux usées traitées doivent
pour déterminer la quantité annuelle. Si les aboutir quelque part
intervalles entre deux opérations de vidange
dépassent les deux ans, on peut se baser
La sortie possède un raccord en T dont le
sur une valeur de 0,08 l/hab-j. en raison du
bras inférieur plonge jusqu'à 30 cm en des-
compactage des boues (cf. Fig. 67).
sous du niveau du liquide. Avec ce sys-
L'entrée dans la cuve se fait à un niveau tème, les gaz nocifs enfermés dans la cuve
calculé comme étant au-dessous du niveau entrent dans la conduite d'évacuation, qui
inférieur présumé des flottants. Elle peut doit être correctement ventilée. Si cette
avoir lieu au-dessus du niveau du liquide ventilation ne peut pas être assurée, il faut
si le tuyau d'alimentation sert aussi à éva- installer un coude en sortie, de manière à
cuer les gaz. Les tuyaux de ventilation pour éviter que les gaz n'empruntent la canali-
les gaz de digestion doivent aboutir à l'ex- sation de sortie.
térieur de tout bâtiment, et au moins 2 m La dalle de couverture de la fosse doit com-
au-dessus du sol. porter plusieurs regards; un au-dessus de
La liaison entre les différents compartiments l'entrée et de la sortie, et un au niveau de
se fait par de simples ouvertures dans les chacune des cloisons de séparation, de pré-
parois, situées au dessus du niveau maxi- férence au niveau de l'entrée de chaque
mum des boues et en dessous du niveau compartiment. Ces regards doivent être pla-
minimum des flottants. Ceci revient à dire cés de façon à permettre de prélever des
en ce qui concerne les eaux usées domes- échantillons dans chaque compartiment.
tiques que le haut de l'ouverture doit se Les fosses septiques sont conçues à l'ori-
situer 30 cm en dessous du niveau de sor- gine pour les effluents domestiques. Elles
tie, et que le bas arrive au moins à la moi- conviennent aussi pour des eaux usées de
tié de la hauteur du liquide mesurée de- composition similaire, c'est-à-dire compre-
puis le fond. Ces ouvertures doivent être nant une part importante de solides
réparties régulièrement sur toute la largeur décantables.
de la cuve afin de réduire les turbulences. La qualité de l'épuration d'une fosse septi-
Une fente sur toute la largeur de la cuve que tourne autour de 25 à 50 % de réduc-
est ce qu'il y a de mieux pour réduire la tion de DCO, ce qui représente un traite-
vitesse, et donc les turbulences. ment primaire grossier avant un traitement

80
9 TECHNOLOGIE

secondaire ou tertiaire. Le traitement final Dimensionnement


peut être assuré par des lagunes ou des
Il faut prévoir environ 80 à 100 litres par
tertres filtrants; dans ce dernier cas, il faut
utilisateur domestique. Pour le calcul exact,
s'assurer que la fosse septique est vidan-
ou pour des eaux usées d'origine autre que
gée régulièrement. Une fosse septique peut
domestique, on utilisera la formule donnée
aussi être intégrée dans un filtre anaérobie
dans la feuille de calcul informatisée (cf.
ou précéder une fosse septique comparti-
Tableau 23).
mentée. Les fosse septiques sont aussi des
unités efficaces de pré-traitement autonome
sur place, avant un réseau d'égout com-
munal, car on peut réduire le diamètre 9.3 Fosse Imhoff ou décanteur-digesteur
des canalisations lorsque la plupart des
solides décantables ont été éliminés à la Les fosses Imhoff ou décanteur-digesteur
source. sont utilisées typiquement dans le traite-
ment des eaux usées domestiques ou
La pression de l'eau aug- mélangées dont le débit est supérieur à
mente avec la profondeur du 3 m /j et pour lequel les dernières étapes
3

compartiment se déroulent à l'air libre, ce qui revient à


dire que l'on souhaite avoir des effluents
du traitement primaire qui ne sentent pas
Phase de démarrage et entretien mauvais, comme ce peut être le cas pour
Une fosse septique peut être mise en ser- les effluents de fosses septiques. Le fosse
vice dès son installation, sans procédure Imhoff sépare en fait l'effluent frais des
particulière. Néanmoins, la digestion des boues.
boues ne commencera qu'au bout de quel- Il est composé d'un compartiment de
ques jours. Une vidange doit être envisa- décantation au-dessus de la cuve de di-
gée de façon régulière au bout d'une à gestion. Des murs déflecteurs en forme
trois années. Lorsque l'on retire les boues, d'entonnoirs évitent aux particules de boue
il faut penser à laisser à l'intérieur une par- malodorantes qui ont tendance à remonter,
tie des boues les plus fraîches de manière de se mélanger avec le flux entrant et de
à assurer la continuité du traitement. Ceci
créer des turbulences. L'effluent reste frais
signifie que lors d'une vidange par
et inodore parce que les solides dissous et
pompage, il faut que l'extrémité du tuyau
en suspension n'ont pas l'occasion d'en-
de pompage soit placée bien au fond de la
trer en contact avec des boues actives, et
cuve. Il n'est pas nécessaire d'enlever toute
de rancir et sentir mauvais. Des temps de
la partie liquide. Ces boues doivent être
rétention au-delà de deux heures en pé-
traitée immédiatement par séchage ou
riode de pointe dans la partie de décantation
compostage pour éviter toute contamination
mettrait ce processus en péril.
par des agents pathogènes. Les alentours
d'une fosse septique devraient être déga- Lorsque les boues fermentent au fond, les
gés de toute végétation, de manière à évi- particules de boue s'attachent aux bulles
ter que les racines ne colonisent les canali- de gaz nauséabonds et commencent à re-
sations ou les chambres d'inspection. monter à la surface, comme dans une fosse

81
9 TECHNOLOGIE

septique. Ces particules de boues ascen- Ces boues doivent être traitée immédiate-
sionnelles s'amassent sous les parois coni- ment par séchage ou compostage pour
ques et forment une couche de flottants. éviter toute contamination par des agents
Cette couche s'épaissit en permanence vers pathogènes.
le bas, jusqu'à boucher les fentes au tra-
Les tuyaux d'entrée et de sortie sont con-
vers desquelles les particules en décantation
çus de la même façon que sur une fosse
sont censées tomber dans le compartiment
septique. Il faut prévoir de ventiler les
inférieur. L'effet du traitement est alors ré-
tuyaux, parce qu'un décanteur-digesteur
duit à celui d'une fosse septique sous-
produit aussi du biogaz. Il est générale-
dimensionnée. C'est pourquoi les boues et
ment intéressant de prévoir des chicanes
les flottants doivent être retirés régulière-
supplémentaires au niveau de l'entrée de
ment, à des intervalles correspondant à ceux
l'enceinte pour réduire encore la vitesse du
prévus lors du dimensionnement.
flux, et au niveau de la sortie pour retenir
On ne doit retirer qu'une partie des boues les matières en suspension. La partie supé-
de manière à en garder toujours une cer- rieure des déflecteurs en entonnoir est ver-
taine quantité. Elles doivent être retirées ticale sur une hauteur de 30 cm au dessus
du fond de manière à être sûr de n'éliminer et 30 cm en dessous de la surface de l'eau.
que la partie complètement digérée du La forme extérieure d'une fosse Imhoff peut
substrat. Si les boues sont soutirées par être cylindrique, mais l'entonnoir doit tou-
pression hydrostatique (gravité) les tuyaux jours être rectangulaire, pour laisser de la
doivent avoir un diamètre de 150 mm.; il place autour pour retirer les flottants. La
faut tenir compte de pertes de charge hy- structure en entonnoir peut être préfabri-
draulique de 30 à 40 cm. Si on utilise du quée à partir d'éléments en béton armé.
tube de 100 mm seulement, les pertes de
charge peuvent être supérieures à 50 cm.

Fosse Imhoff
Section transversale Section longitudinale

Fig. 19:
Principe de fonctionnement d'une fosse Imhoff. L'eau usée s'écoule rapidement mais sans être perturbée
par les bulles de gaz qui remontent; elle ne se mélange pas à l'eau fermentée ni aux boues.

82
9 TECHNOLOGIE

Coupe transversale Coupe longitudinale

Vue en plan

Fig. 20:
Fosse Imhoff. Les dimensions ont été cal-
culées pour un flux journalier de 25 m 3

d'eaux usées

Phase de démarrage et entretien pression hydrostatique, directement par le


Comme pour une fosse septique, il n'existe fond. Il faut enlever les flottants avant les
pas de phase spéciale de démarrage. Il faut boues, sans cela il faut aller les chercher
prévoir d'évacuer les boues à intervalles plus bas. Ils doivent être retirés avant qu'ils
réguliers, tout en laissant une partie des n'arrivent à boucher les fentes entre les com-
boues fraîches dans la cuve. La phase li- partiments supérieur et inférieur. Lorsque
quide peut rester dans la cuve pendant ceci se produit, on voit apparaître à la
l'évacuation des boues, qui se fait soit par surface de l'eau, des bulles de gaz alignées
pompage, soit par une canalisation sous au-dessus des fentes.

83
9 TECHNOLOGIE

Dimensionnement dissoute est elle aussi digérée en un temps


assez court. La plupart des bactéries sont
Le compartiment supérieur, entre les murs
immobiles et ont tendance à se fixer sur
de l'entonnoir, doivent être prévus pour un
les particules solides, ou sur tout autre
temps de séjour de 2 heures en période de
support comme les parois du digesteur, par
pointe; la charge hydraulique doit être
exemple. L'emploi de matériel filtrant, tel
inférieure à 1,5 m /fi par m de surface. Le
3 2

que du gravier, des cailloux, des scories,


compartiment des boues, en dessous des
des pièces en plastique aux formes spécia-
fentes doit être calculé pour retenir 2,5 li-
lement étudiées augmente la surface d'an-
tres de boues par kg de DBO éliminée par
crage des bactéries. C'est ainsi que les eaux
jour de stockage, si les intervalles entre
usées fraîches sont amenées à entrer rapi-
deux vidanges sont courts. Pour des inter-
dement en contact avec des bactéries acti-
valles longs, se référer aux données des
ves. Plus la surface de prolifération des
feuilles de calcul informatisées (cf. tableau
bactéries est grande, plus la digestion sera
24). L'efficacité du traitement tourne autour
rapide. Un bon matériau filtrant fournit 90
de 25 à 50 % de réduction de DCO. En ce
à 300 m de surface par m de volume de
2 3

qui concerne les eaux usées domestiques,


réacteur occupé. Un objet rugueux offre une
le compartiment supérieur doit avoir un
plus grande surface, surtout au début. Par
volume approximativement égal à 50 litres
par utilisateur, et le compartiment inférieur,
en-dessous du niveau des fentes, un vo-
lume d'environ 120 litres par utilisateur.
Cette règle s'applique grosso modo pour
une fréquence annuelle de vidange des
boues. Pour un calcul plus précis ou pour
des eaux usées d'origine non domestique,
utiliser la formule donnée par la feuille de
calcul informatisée.

9.4 Filtre anaérobie


La décantation est le principe de base d'une
fosse septique ou d'une fosse Imhoff, com-
binée avec la digestion des boues. Le filtre
anaérobie, aussi connus sous le nom de
filtre à support fixe ou réacteur à film Fig. 21:
fixé, fonctionne différemment dans la me- Billes flottantes en plastique comme matériau fil-
sure où il traite aussi les solides dissous et trant. Lorsque le film bactérien devient trop lourd,
non décantables en les mettant en contact les billes se retournent et versent leur chargement.
avec un surplus de masse bactérienne ac- Ce matériau filtrant a été utilisé avec succès pour
des eaux usées provenant de la fabrication du "tofu"
tive. Grâce à ce surplus de bactéries "affa- par HRIEE dans la province de Zheijiang en Chine,
mées" la matière organique dispersée ou [photo: Sasse]

84
9 TECHNOLOGIE

la suite le film bactérien qui se développe tériau filtrant, la vitesse du flux devient telle
sur l'objet va rapidement boucher les an- que les bactéries sont lessivées. Le reste
fractuosités. C'est ainsi que la surface to- du filtre se colmate et le temps de séjour
tale du filtre semble être un paramètre dans les vides laissés libres diminue. Les
moins important que la capacité physique filtres à sable ou à gravier, par contre, peu-
de ses composantes à retenir des particu- vent se colmater complètement en raison
les solides. de la petite taille des vides entre les grains.
Lorsque le film bactérien devient trop im- La qualité d'épuration d'un filtre anaérobie
portant, il faut l'éliminer. Ceci peut être réa- bien entretenu tourne autour de 70 à 90%
lisé par lessivage ou en enlevant la masse de réduction de la DBO. Ce traitement est
filtrante du digesteur pour la nettoyer particulièrement adapté aux eaux usées do-
ailleurs. Il n'en demeure pas moins que les mestiques et à toutes eaux usées indus-
filtres anaérobies sont très fiables et très trielles ayant un faible taux de matières en
robustes. suspension. Un pré-traitement dans un
décanteur ou une fosse septique peut être
On a constaté, en moyenne, que 25 à 30 %
nécessaire pour éliminer les particules soli-
de la masse filtrante totale pouvait être
des les plus grosses avant qu'elles n'arri-
rendue inactive par colmatage. Un filtre à vent au filtre.
scories ou à cailloux ne pourra pas se bou-
cher complètement, mais le colmatage de Les filtres anaérobies peuvent fonctionner
certaines parties du filtre se manifestera en flux descendant ou ascendant; le sys-
par une efficacité réduite du traitement. En tème ascendant est le plus fréquent, parce
effet, lorsque les eaux usées empruntent qu'on réduit ainsi le risque de lessiver les
un chemin préférentiel à travers une partie bactéries actives. Par contre, le nettoyage
seulement des vides existants dans le ma- du filtre est plus aisé en flux descendant.
Une combinaison de compartiments à flux
ascendant et
descendant est
Filtre anaérobie
aussi envisa-
geable. Un des
critères impor-
tant au niveau
de la concep-
tion est la dis-
tribution uni-
forme des eaux
u s é e s sur la
surface filtran-
Fig. 2 2 : te. Ceci est favorisé par la présence à la
Principe de fonctionnement d'un filtre anaérobie à
fois, d'une surface suffisante d'eau libre
flux ascendant. Les matières en suspension sont
retenus en grande partie dans la fosse septique. On avant le filtre et d'une autre avant la cana-
peut aussi concevoir des filtres anaérobies à flux lisation de sortie. Les gaines de descente
descendant. sur toute la largeur du filtre sont préféra-

85
9 TECHNOLOGIE

Coupe longitudinale

A—J

Coupe A - A Coupe B - B Détail du ferraillage


60

Détail de la c o u p e l o n g i t u d i n a l e Détail de la c o u p e t r a n s v e r s a l e

Fig. 23:
Filtre anaérobie. Les dimensions ont été calculées pour un flux journalier de 25 m 3
d'eaux usées.

86
9 TECHNOLOGIE

Coupe longitudinale Coupe A - A


bles aux tuyaux de des-
gaine descendante tuyau descendante
cente. La longueur de l'en-
ceinte filtrante ne doit pas
excéder la profondeur du
liquide.
Pour des structures sim-
ples de petite taille, la
masse filtrante est
constituée de scories (5 à
15 cm de diamètre) ou de
cailloux (5 à 10 cm) répartis
en couches sur des blocs
de béton perforés. Le filtre
commence par une couche
de cailloux plus gros à la
base. Les blocs de béton tuyau de tuyau
J soutirage descendant
reposent sur des poutres des boues normal
parallèles au sens du flux,
environ 50 à 60 cm au-dessus du niveau Fig. 24:
Gaines et tuyaux de descente. Les deux systèmes
du sol. Des tuyaux d'au moins 15 cm de
peuvent être employés alternativement dans les
diamètre ou des gaines de descente, filtres anaérobies et dans les fosses septiques com-
occupant toute la largeur, permettent de partimentées.
soutirer les boues déposées au fond à l'aide
de pompes installées en surface. Lorsque actives, le matériau filtrant doit être as-
les lits de séchage des boues se situent pergé de boues actives (en provenance
juste à côté du filtre, les boues peuvent d'une fosse septique, par exemple) pour
aussi être retirées par des tuyaux à pres- lancer le processus. Dans la mesure du
sion hydraulique. Il faut compter avec des possible, démarrer avec un quart de la
pertes de charge de 30 à 50 cm. charge quotidienne à peine, puis augmen-
ter le débit progressivement sur une pé-
riode de 3 mois. Il se peut que ceci ne soit
Le niveau de l'eau est le pas réalisable dans la pratique, on ne doit
même dans toutes les encein-
pas s'attendre alors à ce que la capacité
tes interconnectées. Par
optimale d'épuration soit atteinte avant 6
contre, il existe des pertes de
à 9 mois.
charge dans les filtres !
Comme pour une fosse septique, il faut pro-
céder régulièrement à l'évacuation des
boues. Si possible, laver le filtre en inver-
sant le courant avant de procéder au
Phase de démarrage et entretien
soutirage des boues. Le filtre doit être net-
Puisque le principe de l'épuration repose toyé chaque fois que l'efficacité du sys-
sur le présence d'un excédent de bactéries tème diminue.

87
y i u,i il

Dimensionnement ailleurs, elle doit être adaptée à la charge


organique, cette dernière étant à l'origine
La charge organique se situe autour de 4 à
de la formation de nouvelles boues. Ceci
5 kg DCO/m -j. Le temps de rétention hy-
3

signifie que le débit doit être contrôlé et


draulique ramené à l'unité de volume des
ajusté en fonction des fluctuations de la
cuves devrait se situer entre 1,5 et 2 jours.
charge organique. Dans les petites unités,
Pour les calculs exacts, se reporter à la
en général, les variations de flux sont plus
formule donnée dans la feuille de calcul
importantes et il est difficile de réguler le
(cf. Tableau 75). Pour des eaux usées do-
débit. De plus, on ne peut pas stabiliser le
mestiques, on peut compter environ 0,5
processus en augmentant le temps de
m de volume brut de digesteur (masse
3

rétention hydraulique sans diminuer la


filtrante plus les vides) par utilisateur. Cette
vitesse ascendante du flux. Ceci est dom-
valeur peut aller jusqu'à 1 m par utilisateur
3

mage, parce que cela rend ce système, par


pour les très petites structures.
ailleurs facile à mettre en oeuvre, in-
compatible avec le cahier des charges
DEWATS, particulièrement en ce qui con-
9.5 UASB cerne les eaux usées domestiques faible-
ment chargées.
Le système UASB ne fait pas partie des
systèmes DEWATS. Néanmoins, la compré-
hension de son système de fonctionnement
peut aider à mieux comprendre celui de la
fosse septique compartimentée. UASB
Réacteur à anaérobie à flux ascendant
Le digesteur UASB (dont les initiales signi-
fient "Upflow Anaerobic Sludge Blanket"
ou réacteur anaérobie à flux ascendant à lit
de boue) maintient une couche de boues
actives en suspension dans la partie basse
du digesteur. Cette couche sert directement
de matériau filtrant. Il existe un équilibre
entre la vitesse ascendante du flux et la
vitesse de décantation des boues, ce qui
entraîne localement la formation d'une cou-
che de boues stable, bien qu'en suspen-
sion. A p r è s plusieurs semaines de
maturation, il se forme des granules de
boues, ce qui augmente la stabilité physi- Flg. 25:
que et le pouvoir filtrant de cette couche Principe de fonctionnement d'un réacteur UASB. Le
de boues. flux ascendant d'eau usée ainsi que les particules
de boues portées par les bulles de gaz entrent en
Pour maintenir cette couche dans la bonne contact avec les déflecteurs, entraînant la sépara-
position, la vitesse du flux ascendant doit tion des gaz, des solides et des liquides.
être régulé par la charge hydraulique. Par

88
9 TECHNOLOGIE

Ce système UASB entièrement maîtrisé est 9.6 La fosse septique compartimentée


utilisé dans le cas d'eaux usées d'origine
La fosse septique compartimentée (baffled
industrielle relativement chargées, avec
septic tank, baffled reactor) peut être vue
récupération du biogaz. Des déflecteurs in-
comme la version DEWATS du système UASB.
clinés (comme ceux que l'on trouve dans
En fait, c'est le résultat d'un combinaison
les fosses Imhoff) aident à séparer les bul-
de plusieurs principes de procédés anaéro-
les de gaz des solides, ce qui a aussi pour
bies, notamment celui de la fosse septique,
conséquence de séparer ces solides du li-
du réacteur à lit fluidisé et du digesteur
quide qui remonte. C'est pourquoi on ap-
UASB.
pelle ces déflecteurs des "séparateurs trois
phases". Le facteur limitant dans la conception du
filtre compartimenté est la vitesse du flux
Les digesteurs UASB ont besoin de plu-
remontant, qui ne doit pas excéder 2 m/h.
sieurs mois de maturation parce qu'il leur
La vitesse du flux remontant augmente
faut du temps pour développer suffisam-
proportionnellement à la hauteur totale de
ment de boues granulées pour un traite-
l'ouvrage, à temps de rétention hydrauli-
ment efficace. Les boues granulées se pré-
que constant. On ne peut donc pas jouer
sentent comme de gros "moutons" de
sur la hauteur du réacteur pour un TRH
poussière. Les bactéries visqueuses forment
donné. Cette limite imposée par la vitesse
des chaînes qui coagulent pour former des
du flux remontant donne des bassins très
flocons ou des granules. Une charge orga-
grands, mais de faible profondeur. C'est
nique élevée et une charge hydraulique
pourquoi ce système n'est pas rentable pour
faible au démarrage stimulent la formation
les grosses installations. C'est aussi ce qui
de ces granules. Il faut une bien plus grande
explique qu'il ne soit pas très bien connu
vitesse de flux pour faire remonter ces
et que peu de recherches aient été effec-
granules vers la surface, par rapport à des
tuées sur ce système.
particules de boues isolées, ce qui expli-
que la plus grande stabilité d'un lit de boues C'est pourtant un système idéal pour les
granulées. conditions DEWATS, parce qu'il est simple
à mettre en oeuvre et simple à faire fonc-
tionner. Des charges de choc, hydrauliques
ou organiques, ont peu d'effet négatif sur
Phase de démarrage, entretien et
l'efficacité du traitement.
dimensionnement
La différence avec le système UASB, c'est
Le système UASB ne fait pas partie des
que le manteau de bactéries n'a pas be-
systèmes DEWATS. De manière à ne pas
soin d'être en suspension, mais peut repo-
créer l'illusion que ce système peut être
ser sur le fond. Des séparateurs trois pha-
construit et utilisé dans des conditions pro-
ses ne sont pas non plus nécessaires, parce
pres aux systèmes DEWATS, nous ne don-
qu'une partie des boues actives peut sortir
nerons pas ici de détail du calcul de
d'un compartiment, puisqu'elle sera piégée
dimensionnement, ni du mode de fonction-
dans l'autre. Le système des compartiments
nement.
en série permet la digestion de substances
difficilement dégradables en fin de parcours,

89
9 TECHNOLOGIE

après que les substances facilement dégra- La version DEWATS de ce digesteur ne com-
dables l'aient été dans le début du par- prend pas de grille à l'entrée, mais débute
cours. Il en découle que le recyclage des toujours par une enceinte de décantation
effluents aurait un effet légèrement négatif pour les solides volumineux et les
sur la qualité du traitement. Ce type de impuretés, suivie de plusieurs comparti-
digesteur comprend au moins 4 comparti- ments à flux ascendant montés en série. Le
ments en série. Le dernier compartiment flux de liquide entre les compartiments est
peut contenir un filtre dans sa partie supé- dirigé par des murs déflecteurs qui forment
rieure pour retenir d'éventuelles particules une gaine descendante, ou des tuyaux des-
solides. Un bassin de décantation pour trai- cendants placés sur les parois des compar-
tement secondaire peut aussi être placé à timents. Les murs déflecteurs sont plus ef-
la sortie (cf. Fig. 51). ficaces dans la distribution du flux et doivent
de ce fait être préférés, bien que les tuyaux
Une distribution homogène du flux d'en-
soient moins chers et puissent rendre le
trée et un large contact entre nouveau et
digesteur dans sa totalité plus compact.
ancien substrat sont des conditions impor-
tantes pour l'efficacité du processus. Les Comme indiqué précédemment, l'entrée des
eaux usées fraîches sont mélangées dès eaux usées dans le digesteur doit se faire
leur entrée avec les boues actives présen- de manière la mieux répartie possible sur
tes dans le digesteur de manière à les pré- l'ensemble de la surface au sol. Ceci est
parer rapidement à la digestion; c'est l'in- obtenu par des compartiments relativement
verse de ce qui est recherché dans une courts (longueur < 50 à 60% de la hauteur).
fosse Imhoff. Le flux d'eaux usées remonte Dans le cas de tuyaux descendants, leur
du fond vers la surface, les particules de espacement ne doit pas être supérieur à
boues décantent donc à contre-courant du 75 cm. Pour les grandes installations, lors-
flux de liquide. Ceci favorise un contact que des compartiments plus longs sont né-
intime entre les boues en place et le li- cessaires, les sorties des tuyaux descendants
quide nouvellement introduit. (et des gaines descendantes) doivent être
orientées vers le centre de la surface au sol.

evacuation Fosse septique compartimentée


de gaz Section longitudinale principale

réacteur compartimenté
décanteur
Fig. 26:
Principe de fonctionnement d'une fosse septique compartimentée. Les eaux usées entrantes sont obli-
gées de passer à travers les boues actives dans chaque compartiment. Le décanteur en tête empêche
les particules solides les plus grosses d'entrer dans les compartiments successifs.

90
9 TECHNOLOGIE

Coupe longitudinale

I ventilation

Coupe A - A Coupe B - B

Vue d e s s u s Vue à l'intérieur

Fig. 27:
Fosse septlque compartimentée. Les dimensions ont été calculées pour un flux journalier de 25 m3

d'eaux usées.

Les tuyaux de sortie et de connexion entre rieur de l'enceinte, mais ce n'est pas très
les compartiments doivent démarrer un peu fréquent.
en dessous de la surface de manière à Ce réacteur est adapté à tous types d'eaux
retenir d'éventuels flottants. Les fosses sep- usées, y compris domestiques. Son effica-
tiques compartimentées peuvent être équi- cité augmente avec la charge organique. Il
pés de séparateurs trois phases en forme existe relativement peu de données de ter-
de déflecteurs inclinés, dans le tiers supé- rain sur ce type de digesteur, parce qu'il n'a

91
9 TECHNOLOGIE

été utilisé jusqu'à présent que dans de Dimensionnement


petites unités. Ce système représente la
La vitesse ascendante ne doit pas dépas-
version efficace de la fosse septique, étant
ser 2,0 m/h.: ceci est le paramètre vital
simple à faire fonctionner et facile et pas
dans le dimensionnement, particulièrement
cher à construire. Les performances d'épu-
pour des charges hydrauliques élevées. La
ration tournent autour 65 à 90 % de réduc-
charge organique doit se situer en dessous
tion de DCO (70 à 95 % pour la DBO). Mais
de 3,0 kg DCO/m -j. Le réacteur peut fonc-
3

il faut tout de même compter avec une


tionner avec des charges plus élevées, si la
période de maturation de 3 mois. Les boues
température est aussi plus élevée et si le
doivent être évacuées régulièrement,
substrat est facilement dégradable. Le TRH
comme pour une fosse septique. Il faut
de la partie liquide (au dessus des boues)
toujours en laisser une partie pour assurer
ne doit pas être inférieur à 8 heures. Il faut
l'efficacité du traitement. Il est à remarquer
prévoir un volume de stockage des boues
que la quantité de boues est plus impor-
de 4 l/g DBO dans le décanteur et 1,4 l/g
entrée
tante dans la partie antérieure du digesteur
DBO dans les compartiments à flux
éliminée
que dans la partie postérieure.
ascendant. Pour un calcul détaillé, utiliser
la formule donnée par la feuille de calcul
(cf. lab. 26).
Phase de démarrage et entretien
Le performance du traitement dépend de Digesteur à mélange intégral
la disponibilité de la masse bactérienne ac-
tive. L'inoculation avec des boues d'une
fosse septique permet d'atteindre plus ra-
pidement de bonnes performances de trai-
tement. En principe, il est conseillé de
commencer avec un quart de la charge jour-
nalière, avec des eaux si possible plus char-
gées, et de monter progressivement en
puissance sur trois mois. Cela laisse le temps
aux bactéries de se multiplier avant le
lessivage des particules solides. Si on com- Fig. 28:
mence directement à pleine charge, il y Prìncipe de fonctionnement d'un digesteur à mé-
lange intégral. Il y a très peu de sédimentation en
aura un sérieux retard de maturation.
raison de la viscosité du substrat. La totalité du
Bien qu'il soit nécessaire d'éliminer les substrat a le même temps de séjour à l'intérieur du
réacteur. La position de l'entrée et de la sortie ont
boues régulièrement, il est impératif, si l'on
moins d'importance quand on a un liquide homo-
veut maintenir un traitement régulier et sta- gène avec un taux de MS élevé. On peut prévoir de
ble, qu'une partie des boues actives soit petits déflecteurs pour éviter des écoulements pré-
laissée dans chacun des compartiments. férentiels.

92
9 TECHNOLOGIE

9.7 Digesteur à mélange intégral Les substrats visqueux " épais " contenant
Le digesteur anaérobie à mélange intégral plus de 6 % de matière sèche totale n'ont
correspond au digesteur à biogaz tel qu'il pas besoin d'être remués. L'installation peut
en existe dans les foyers ruraux des pays fonctionner pendant de nombreuses années
en voie de développement. Il convient très sans évacuation des boues, parce que seuls
bien pour un substrat plutôt "épais" et subsistent au fond des graviers, et très peu
homogène, comme les boues issues d'un de boues. En effet, la totalité du substrat
traitement aérobie ou les excréments liqui- entrant quitte le digesteur après digestion.
des d'animaux. Pour des raisons économi- Il peut parfois y avoir des flottants avec
ques, il ne convient pas pour des déchets certains substrats; si des tuyaux d'entrée
liquides à faible charge polluante, parce et de sortie sont utilisés, ils doivent donc
que la totalité du volume à traiter doit être être placés à mi-hauteur. Dans les digesteurs
maintenu et agité en permanence à l'inté- à dôme fixe, il est conseillé d'aménager la
rieur du digesteur pendant la totalité du sortie sous forme d'une gaine verticale dont
temps de rétention (15 - 30 jours). Ceci l'ouverture commence immédiatement au-
entraîne de gros volumes de digesteur et dessous du niveau zéro. Ceci permet à une
donc des coûts de construction élevés. partie des flottants d'être évacuée.

Fig. 29:
Digesteur traditionnel à biogaz ou digesteur à mélange intégral. A: Digesteur à dôme fixe en forme de
sphère avec stockage du gaz et chambre d'expansion intégrés. B: Digesteur à dôme Fixe en forme de
demie sphère. C: Digesteur à cloche flottante avec joint d'eau. Les trois digesteurs ont été conçus pour
recevoir 600 litres de substrat à 4% de MS organique par jour, à 2s°C. avec un TRH de 25 jours. La
production de gaz attendue est de 8,42 m par jour. La comparaison des surfaces occupées par les trois
3

installations et de la pression de gaz dans chacun des cas montre que le digesteur à cloche flottante est
à conseiller lorsque l'on a une production de gaz importante.

93
9 TECHNOLOGIE

Parce que ce type de digesteur n'est utilisé seillé pour des substrats chargés en agents
que pour les substrats concentrés, la pro- hautement pathogènes. Le volume de
duction de biogaz est importante et il peut stockage du biogaz dépend de la consom-
donc être conseillé de le valoriser. Dans ce mation journalière de gaz, au regard de la
cas, les réservoirs de collecte et de stockage production. Pour une utilisation domestique,
du gaz doivent être étanches. La sortie di- la capacité de stockage doit être supérieure
recte de gaz doit se trouver à 30 cm au- à 65 % de la production journalière. La pro-
dessus du niveau du substrat. Les petites duction de gaz est directement liée à la frac-
unités peuvent fonctionner sur le principe tion organique du substrat. En pratique, on
du dôme fixe (pression hydraulique) fabri- la calcule comme une fraction de la quan-
qué en maçonnerie. Les plus grandes instal- tité de substrat fournie quotidiennement.
lations stockent le biogaz soit dans des barils, C'est l'expérience sur le terrain qui va don-
soit dans des poches en plastique (cf. aussi ner la valeur de cette fraction, on sait par
chap. 12). exemple qu'i kg de bouse de bovin dilué
dans 1 litre d'eau va produire 40 litres de
Le choix du système de stockage du gaz biogaz. Pour un calcul plus précis, voir les
dépend aussi du schéma d'utilisation de formules données par la feuille de calcul (cf.
celui-ci. Normalement, la production de gaz Tab. 27).
devrait aller de pair, en temps et en volume,
avec la consommation de ce gaz. Pour plus
de détails, voir le chapitre "Utilisation du
9.8 Lits bactériens
biogaz" et la littérature abondante à ce su-
jet. Les lits bactériens ne font pas partie des
systèmes DEWATS. Néanmoins, l'exposé de
son principe peut permettre de mieux com-
Phase de démarrage et entretien prendre le principe de traitement des eaux
usées par voie aérobie.
Le démarrage à l'aide de boues actives de
fosse septique accélère la digestion et évite Le lit bactérien fonctionne sur le même prin-
que le contenu du digesteur ne "tourne" cipe qu'un filtre anaérobie, dans la mesure
(s'acidifie). Si ceci devait se produire, il faut où il cherche à offrir aux bactéries une grande
réduire la vitesse de chargement jusqu'à ce surface pour se développer. La différence
que le pH redevienne neutre. Il peut s'avérer principale réside dans le fait que le lit
nécessaire de retirer le sable et les gravillons bactérien fonctionne dans des conditions
au bout de quelques années. aérobies, ceci voulant dire que les bactéries
immobiles sur le matériau filtrant doivent
avoir autant accès à l'air qu'à l'eau usée.
C'est ainsi que les eaux usées sont introdui-
Dimensionnement
tes dans le filtre par intermittence, laissant
Le paramètre principal est ici le temps de ainsi le temps à l'air d'entrer dans le réacteur
rétention hydraulique, qui ne doit pas des- pendant les arrêts. De plus, les eaux usées
cendre en dessous de 15 jours en climat doivent être uniformément réparties sur toute
chaud et 25 jours en climat tempéré. Un la surface du filtre, de manière à valoriser
TRH de plus de 60 jours est fortement con- au mieux tout le volume de celui-ci.

94
9 TECHNOLOGIE

Ainsi un lit bactérien est composé de: Si l'on prend un lit bactérien de 2 m de
• un appareil d'alimentation par "bâchées" hauteur et des eaux usées à 500 mg/l de
DBO, la charge organique revient à 0,8 x 24
• un arroseur rotatif (sprinklerj heures x 0,5 kg/m DBO / 2 m de hauteur =
3

• le corps du filtre, ventilé à la fois par le 4,8 kg DBO/m -j. Avec une telle charge hy-
3

haut et par le bas. draulique, l'élimination de la DBO se limite


à 6 0 % . Ce simple calcul montre qu'il faut
Des cailloux de 3 à 8 cm de diamètre sont
recycler les eaux usées au moins 5 fois
utilisés comme matériau filtrant. L'extérieur
pour obtenir la qualité de traitement re-
du filtre est fermé de manière à éviter la
quise et l'effet autonettoyant. Le lit bactérien
prolifération des mouches. Le filtre est cons-
peut être utilisé à des charges hydrauli-
truit au dessus du niveau du sol pour per-
ques moins élevées, mais il faut alors le
mettre une meilleure ventilation. Le fond
laver régulièrement.
est en forme de plan incliné, de manière à
laisser s'écouler les boues et l'eau. Le film Un lit bactérien autonettoyant (donc à fort
bactérien doit être enlevé régulièrement par débit) est un système fiable, même en pré-
lavage pour empêcher le colmatage et éli- sence de variations de flux. Mais parce qu'il
miner les particules de boues digérées. Une nécessite l'utilisation d'un arroseur rotatif
charge hydraulique élevée (>o,8 m /m xh) a 3 3
et d'une pompe, ce système ne peut pas
un effet autonettoyant. Avec une charge être classé dans la catégorie DEWATS.
organique d'i kg de DBO/m -j , on peut 3

réduire la DBO de 8 0 % , mais avec une


charge supérieure, le système est moins
Phase de démarrage, entretien et
efficace.
dimensionnement
De manière à ne pas créer l'illusion que ce
système peut être construit et utilisé dans
des conditions propres aux systèmes
principe de fonctionnement des lits bactériens DEWATS, nous ne donnerons pas ici de
L'alimentation en eaux usées se fait de façon intermittente avec des temps de repos de
quelques minutes à quelques heures I détail du calcul de dimensionnement, ni
Répartition
homogène des eaux
L'oxygène est aspiré par L'oxygène est disponible peur
différence de pression 'a réaction de décomposition
du mode de fonctionnement.
usées par asperseur pendant l'aspersion. pendant le temps de repos
rotatif.
L'oxygène est aussi aspiré par un effet de cheminée due à
la diférence de température.
0 0 0
2 2 2

I I I 9.9 Filtres plantés

Il existe trois systèmes rentrant dans cette


catégorie:
• le traitement par écoulement sur la sur-
face,
• le filtre à flux vertical
Flg. 30:
• le filtre à flux horizontal.
Principe de fonctionnement d'un lit bactérien

95
9 TECHNOLOGIC

Dans les s y s t è m e s de traitement par tefois d'avoir été bien conçu et bien cons-
écoulement sur la surface, les eaux usées truit. En effet, la conception et la construc-
sont épandues sur un terrain soigneuse- tion d'une telle installation font appel à une
ment délimité, grâce à un système d'arro- connaissance en profondeur des procédés
seurs. Ce dispositif exige une présence de traitement, ainsi qu'une bonne connais-
permanente sur le site et beaucoup d'en- sance du matériau filtrant utilisé.
tretien. Il ne fait donc pas partie des systè-
Les lits à macrophytes, et tout particulière-
mes DEWATS.
ment les filtres à sable et à gravier, ne
Dans un filtre à flux vertical, les eaux usées relèvent en rien d'une technologie simpliste,
sont réparties, grâce à un dispositif de do- bien qu'ils aient l'air de faire partie de la
sage, sur 2 ou 3 lits filtrants qui fonction- nature. Avant de prendre la décision de
nent de façon alternées. Les intervalles entre construire un lit à macrophytes, il vaut tou-
les chargements doivent être scrupuleuse- jours mieux se demander si on ne pourrait
ment respectés, ce qui rend les filtres à pas construire plutôt une lagune. Les lits à
flux vertical peu adaptés au principe macrophytes présentent néanmoins l'avan-
DEWATS. tage de garder les eaux usées sous terre.
Le filtre à flux horizontal fonctionne selon Les filtres horizontaux et verticaux fonc-
un principe simple et ne demande prati- tionnent sur des principes radicalement dif-
quement pas d'entretien, à condition tou- férents. Le filtre horizontal {Fig. 31) est sub-

Principe de fonctionnement du filtre horizontal


L'alimentation continue en oxygène ne concerne que les couches superficielles
Rôle majeur des plantes : constituer un environnement favorable au développement de
souches bactériennes variées.

Tranchée de distribution transversale Tranchée de collecte


Conditions d'anaérobie et d'anoxie dans les couches profondes
Circulation d'eau dans un filtre horizontal

Fig. 31:

Principe de fonctionnement du Filtre horizontal

96
9 TECHNOLOGIE

Principe de fonctionnement du filtre vertical traitées (pré-décantées) avec une DBO qui
Répartition Loxyg ne est aspir Loxyg ne est disponible
ne dépasse pas soomg/l. Les eaux usées
homogène des par diff rence de
eaux usées par pression
pour assurer les r actions
de d composition pendant doivent subir un pré-traitement, particuliè-
submersion le temps de repos
R le majeur des plantes: maintien de la porosit de la surface
rement en ce qui concerne les matières en
du filtre suspension, parce que le problème majeur
des lits â macrophytes est le colmatage.
Quand on analyse des eaux usées, le taux
de sédimentation au bout de 60 minutes
dans un cône de décantation ne doit pas
excéder 1 ml/l, et pas plus de 100 mg de
MES/l dans le cas d'eaux usées d'origine
industrielle non décantables. Si la DCO des
matières décantables est inférieure à 40%
du total des matières en suspension, la plu-
Fig. 32:
Principe de fonctionnement du filtre vertical part des solides peuvent être des graisses
sous forme colloïdale, ce qui peut réduire
mergé de façon permanente et fonctionne considérablement la conductivité hydrauli-
que du filtre (ceci peut être le cas avec des
en partie de manière aérobie (présence
eaux usées de laiterie).
d'oxygène libre), en partie de manière
anoxique (pas d'oxygène libre, mais pré- Le processus d'épuration dans les filtres
sence de radicaux -N0 .), et en partie de 3
à flux horizontal est complexe. On entend
manière anaérobie (pas d'oxygène libre et aujourd'hui de nombreux arguments con-
pas de nitrates). Le filtre vertical (Fig. 32) cernant le procédé physique de filtration,
est chargé par " b â c h é e s " successives l'apport d'oxygène ou l'influence des plan-
(comme pour un lit bactérien) et fonctionne tations sur le traitement biologique. Même
principalement de manière aérobie. Bien si l'on avait une connaissance approfondie
que le filtre vertical nécessite environ la de tous ces paramètres, il n'en demeurerait
moitié de la surface de celle requise pour pas moins que leur interaction serait diffi-
un filtre horizontal, et qu'il fournit un trai- cile à prévoir.
tement de meilleur qualité, seuls les filtres
horizontaux sont compatibles avec le ca- Il existe des méthodes sophistiquées pour
hier des charges DEWATS, parce qu'ils ne calculer les dimensions adéquates et les
contiennent pas de parties mobiles et fonc- performances de traitement des différents
tionnent sans surveillance permanente. matériaux filtrants, particulièrement en ce
qui concerne leurs propriétés hydrauliques.
Mais ces calculs n'ont d'intérêt que si les
paramètres sont connus avec exactitude.
9.10 Filtre à gravier horizontal Ceci n'est presque jamais le cas et des
Les filtres à gravier plantés de macrophytes, estimations intelligentes sont bien souvent
aussi appelées lits à macrophytes, filtres amplement suffisantes, spécialement dans
plantés de roseaux, ou filtres à traitement le cas d'installations modestes, comme c'est
par rhizosphère, sont adaptés au traitement souvent le cas pour les systèmes DEWATS.
des eaux industrielles ou domestiques pré- Il n'est pas conseillé d'aller au-delà de ces

97
9 TECHNOLOGIE

valeurs empiriques sans procéder à des La conductivité peut être réduite de moitié
tests préalables. Les quelques règles sui- si l'on utilise des graviers concassés plutôt
vantes sont à appliquer lors de la concep- que roulés, du fait des turbulences dans le
tion d'une installation: flux à l'intérieur des vides. Avec des gra-
viers à grains hétérogènes, il peut être con-
• des lits de filtration grands et peu pro-
seillé d'utiliser un tamis grossier pour ef-
fonds
fectuer un t r i , et placer les plus gros
• une large zone d'alimentation éléments à l'avant et les plus petits dans la
• une distribution fiable du flux d'eaux partie postérieure du filtre. Pour des élé-
usées sur toute la largeur de la zone ments plats ou de forme hétérogène, comme
d'alimentation par exemple des roches concassées, il est
conseillé de choisir une plus grande taille
• du gravier rond grossier, de calibre ho- de grains. Il faut prendre soin de bien ef-
mogène, comme matériau filtrant. fectuer la transition entre les couches de
tailles différentes, l'expérience ayant mon-
Une structure à gros grains avec une grande tré que le colmatage se produisait de façon
proportion de vides permet d'éviter les pro- préférentielle à ces endroits-là.
blèmes de colmatage, mais en même temps
Ces transitions doivent avoir lieu sur une
réduit les performances de traitement. Le
pente faible (< 45 ) de manière à s'effec-
0

colmatage se produit du fait des matières


tuer sur une grande surface. Un zone inter-
en suspension et des boues biologiques
médiaire d'éléments de taille intermédiaire
nouvellement formées ou minéralisées, ré-
est à envisager, particulièrement lorsque le
sultant de la décomposition de la matière
diamètre des grains est très différent. Un
organique. Ainsi la partie frontale du filtre
mélange d'éléments fins et grossiers n'amé-
doit avoir des vides à la fois assez petits
liore en rien la conductivité hydraulique.
pour retenir suffisamment de MES et assez
Néanmoins, il est plus important d'avoir
gros pour répartir les MES filtrés sur une
un gravier propre qu'un gravier parfaite-
grande surface. Des graviers ronds de taille
ment homogène.
uniforme de 6 à 12 mm ou de 8 à 16 mm
conviennent très bien.

Fig. 33:
Influence de la taille et la forme des grains sur les capacités de filtration

98
Fig. 34:
Filtre à gravier horizontal (à écoulement sous la surface). A: Bassin de filtration à structure en béton, avec
du gravier plus fin dans la partie postérieure. B: Lit Filtrant allongé, avec tranchée de distribution
supplémentaire au milieu, remplie de pierres et permettant une baisse du niveau de la surface. C: Détail
d'un tuyau de collecte et d'un bras articulé du côté de la sortie. D: Détails des structures d'entrée et de
sortie pour une meilleure distribution du flux dans le cas de lits filtrants plus larges. E: Détails d'un bassin
filtrant avec film plastique ou argile compacté pour l'étanchéité. Les berges en pente coûtent moins cher
à construire, mais les plantes ne se développent pas près des bords.

Avec des longueurs de lits de plus de 10 m, La relation entre charge organique et four-
on peut prévoir un chenal intermédiaire pour niture d'oxygène diminue avec la longueur
redistribuer le flux. Ce chenal de distribu- du filtre, parce que l'oxygène est disponi-
tion peut servir de point de départ d'une ble de façon homogène sur toute la sur-
terrasse dans le sol si la pente est trop face et que la charge organique, elle, dimi-
importante (cf. Fig. 34). nue au cours du traitement. Il y a donc une

99
9 TECHNOLOGIE

forte probabilité de rencontrer des condi- Le temps réel de rétention en fonction du


tions anaérobies dans la partie antérieure volume des vides joue un rôle décisif dans
du filtre et des conditions aérobies jusqu'à le processus d'épuration. Le gravier con-
une plus grande profondeur dans la partie tient 30 à 45 % de vide, selon la taille et la
postérieure. Cependant seuls les 5 à 15 cm forme des grains (le calcul du TRH dans la
supérieurs peuvent être considérés comme feuille de calcul informatisée donnée au
bénéficiant de conditions véritablement chapitre 13.1.11 prend comme hypothèse
aérobies. un pourcentage de vides de 35%, et pour-
rait être réduit d'autant si le pourcentage
Un filtre à gravier colmaté peut redevenir
de vides était plus élevé). On peut calculer
opérationnel au bout de quelques mois de
aisément le volume de vide en mesurant la
repos, parce que les bactéries, si elles ne
quantité d'eau que l'on peut verser dans
sont pas nourries vont s'alimenter directe-
un seau rempli de gravier (cf. Fig. 35).
ment à partir de la masse bactérienne. C'est
le phénomène d'autolyse.
Puisqu'il s'avère que la taille des vides est
Le colmatage d'un filtre a pour conséquen-
plus importante pour une bonne conducti-
ces un flux de surface des eaux usées. Ceci
bilité que le volume total de vides, il est
n'est généralement pas souhaité, bien que
préférable d'utiliser du gravier préalable-
l'efficacité du traitement s'en trouve à peine
ment mouillé pour mesurer le volume de
réduite si la durée du flux en surface n'est
vides, les interstices capillaires étant alors
guère plus courte que ce qu'elle aurait été
"bouchés" d'avance.
à l'intérieur du filtre (ceci peut être le cas
lorsque l'on a une couverture végétale très Dans les faits, les écoulements préféren-
dense). Avec des filtres bien protégés et tiels et la réduction de volume des vides
situés loin de zones résidentielles, il est en raison d'un colmatage partiel entraîne
possible de laisser une partie des eaux des temps de séjour 25 % plus courts, et
usées ruisseler en surface. Un tel traitement donc par conséquent à une performance
"de surface" donne de très bons résultats moindre (A.N. Shilton et J.N. Prasad dans
si l'eau est répartie de façon homogène et W5T, Vol. 34, N° 3-4 p.421). Pour cette rai-
s'il n'y a pas de risque qu'elle aille stagner son, le filtre ne doit pas avoir une épais-
dans des rigoles. seur beaucoup plus grande que la limite de

Tableau 13:
Propriétés théoriques du gravier et du sable utilisés comme matériau filtrant, des valeurs inférieures à
celles pour l'eau claire doivent être prises en compte dans le dimensionnement des lits filtrants.

Propriétés des graviers et s a b l e s pour t e r r a i n s f i l t r a n t s


Diamètre du
Matériau Volume de vides Conductivité de l'eau claire
filtrant grain
mm grossier total m/s m/j
gravier 4 - 40 30% 35% - 40% 4.14E-03 350
sable 0,1 - 4 15% 42% 4.14E-04 35
D'après Bahlo, Wach p 57

100
9 TECHNOLOGIE

croissance des racines (30 - 60 cm), parce soulevant le bras jusqu'à ce que l'on voit
que l'eau aura tendance à couler plus l'eau apparaître à la surface prés de l'entrée.
rapidement sous le tapis dense formé par Alors que la surface du filtre est maintenue
les racines. Mais le traitement est de toutes horizontale pour éviter toute érosion, le fond
façons généralement plus efficace dans les a une pente descendante d'environ 1% de
15 cm supérieurs, en raison de la diffusion l'entrée vers la sortie. On peut augmenter
d'oxygène en provenance de la surface. C'est la pente, si le site le permet. Les filtres très
ainsi que les filtres peu profonds sont plus longs doivent reposer sur une surface en
efficaces que des lits plus profonds de terrasse au lieu d'une pente, pour éviter
même volume. tout risque d'érosion (cf. Fig. 34 B).
La percolation d'eau
usée dans le sol n'est
en principe pas souhai-
table. C'est pourquoi le
fond du filtre doit être
rendu é t a n c h e . Une
couche d'argile bien
t a s s é e peut faire
l'affaire, mais on utilise
le plus souvent des
bâches en plastique ré-
Fig- 35: sistant (géomembranes). Un bassin en béton
Détermination de la quantité de vide dans un maté- avec des parois verticales en maçonnerie
riau filtrant. Par exemple, un seau vide contient permet aux plantes de se développer sur le
8 litres d'eau. Le même seau rempli de gravier peut pourtour extérieur, ce qui n'est pas le cas
contenir 3,2 litres d'eau: le volume de vide est 3,2/
avec les berges lisses que l'on retrouve avec
8 = 0,40 soit 40%.
les bâches plastiques (cf. Fig. 34 £). Dans
les climats secs, les arbres cherchent l'eau
La distribution homogène des eaux usées et leurs racines peuvent détériorer les murs
à travers le filtre dépend impérativement en maçonnerie en essayant d'atteindre l'eau
d'une alimentation régulière à l'entrée et dans le filtre. Il faut donc éviter dans la
d'une collecte adéquate à la sortie. Des mesure du possible de planter des arbres
tranchées remplies de cailloux de 50 à trop près d'un filtre parce que les racines
100 mm de diamètre construites à chaque risquent d'abîmer la structure et les feuilles
extrémité du filtre assurent une alimenta- mortes de sceller la surface.
tion et une collecte uniformes. Un tuyau Des observations en Europe montrent que
perforé relié à la canalisation de sortie est les performances des filtres à gravier dimi-
placé sous l'épaisseur de cailloux qui forme nuent au bout de quelques années. La durée
la tranchée de distribution. La sortie peut de vie d'un filtre horizontal dépend de la
être ajustée en hauteur par un bras pivo- taille et de la forme des graviers, du type et
tant fixé à un coude permettant une de la quantité de solides en suspension
rotation. Cette hauteur est ajustée en dans les eaux usées, de la température et
fonction de la conductivité hydraulique en des taux de charge.

101
9 TECHNOLOGIE

Les performances de traitement des filtres très décoratif mais convient uniquement
horizontaux peuvent être augmentées en dans les filtres à graviers domestiques de
les chargeant de façon alternative, en lais- faible profondeur. Des arbres d'espèces
sant le filtre se vider complètement pen- forestières ont aussi été testés et donnent
dant les temps de repos. Il est donc con- des résultats à peine un peu moins bons
seillé de diviser la surface totale du filtre (Kadlec et Knighf). Dans tous les cas, la
en plusieurs compartiments ou lits. D'autres densité minimale de plantation, au départ,
observateurs disent que le matériau filtrant est de 2 pieds ou 4 rhizomes par mètre
doit être changé au bout d'environ 8 à 15 carré.
ans, mais même ceci dépend des taux de
charge et des détails structurels, dont il
s'avère en pratique impossible de prévoir
l'impact. La durée de vie semble être plus
longue avec des eaux usées moins char-
gées, une charge hydraulique plus faible et
un plus gros calibre des graviers.

Les filtres horizontaux sont couverts d'une


végétation adaptée. Est considérée comme
adaptée toute plante qui se développe sur
des eaux usées et dont les racines se dé-
veloppent en profondeur et sur une grande
surface. Certains scientifiques et ingénieurs BORDA d'après Bahlo/Wach

prétendent que le micro-environnement à


l'intérieur du filtre est tel qu'il se crée un
Fig. 36:
équilibre entre la production des boues et Différentes espèces de macrophytes couramment
leur "consommation"; néanmoins, un tel utilisées dans les filtres à graviers.
équilibre n'apparaît probablement qu'avec
des taux de charge assez faibles.
Certains scientifiques préconisent une cer-
Ces plantes ne sont généralement pas ré- taine succession dans les végétaux utilisés
coltées. De par le monde, on privilégie pour améliorer la qualité du traitement.
Phragmites australis ou communis (roseaux), Néanmoins, il semblerait que le rôle princi-
pour ses rhizomes horizontaux qui forment pal des plantes soit un rôle de "cataly-
un lit filtrant parfait. Différentes plantes seur" et non "d'acteur". Les plantes ache-
peuvent s'adapter à différentes eaux usées, minent de l'oxygène vers le sol par l'inter-
on peut citer le cas de Typha augustifolia médiaire de leurs racines. Certains scienti-
(massettes) combiné avec Scirpus lacustris fiques prétendent qu'elles fournissent aussi
(joncs) pour le traitement des eaux usées un surplus d'oxygène de manière à créer
issues de raffineries de pétrole. La plupart un environnement aérobie, d'autres ont
des plantes d'étangs ou de marécages fe- montré que la plante ne transportait que la
raient l'affaire, mais elles n'ont pas toutes quantité d'oxygène dont elle a besoin pour
un système racinaire profond et développé. assurer la transformation des éléments
L'iris à grandes fleurs rouges ou orangé est nutritifs nécessaires à sa propre croissance.

102
9 TECHNOLOGIE

Par exemple, Brix et Schierup prétendent Quand l'installation tourne à pleine charge,
que 0,02 g d'O /m j. sont transférés de la
2
2.
on règle le niveau de sortie selon le débit.
plante au lit filtrant, alors que dans le même Il ne doit pas y avoir d'eau stagnante à la
temps la plante utilise 2,06 g d'O /m pour
2
2
surface au niveau de l'entrée. Si cela se
ses besoins propres. Des substances toxi- produit, on baisse le bras articulé au ni-
ques à proximité des racines peuvent aussi veau de la sortie. Il est important d'avoir
être éliminées par oxydation. Quoi qu'il en une distribution optimale de l'eau à l'en-
soit, l'écosystème complexe que forme un trée et ceci doit être contrôlé de temps en
filtre à gravier planté de macrophytes donne temps. Il est nécessaire de remplacer le
à tous les points de vue des résultats de matériau filtrant quand l'efficacité du trai-
traitement excellents et fiables, allant jus- tement diminue. Dans la mesure où il y a
qu'à des taux de réduction de DCO > 95%, interruption du traitement pendant la phase
ce qui indique clairement que des réac- de remplacement du matériau filtrant, il est
tions aérobies doivent intervenir, car ces conseillé d'installer plusieurs lits filtrants
résultats ne pourraient être obtenus avec en parallèle.
de conditions du milieu strictement anaé- Il ne faut pas que l'eau de pluie se mêle
robies. L'absorption de substances nutriti- aux eaux usées avant la station, ni qu'elle
ves par les plantes prête peu à consé- envahisse le lit filtrant, en raison de fine
quence, particulièrement lorsque les plantes particules de terre qu'elle apporte. Les tran-
ne sont pas récoltées. chées d'érosion autour des lits filtrants
doivent toujours être entretenues.

Phase de démarrage et entretien


Dimensionnement
Les jeunes plantes peuvent avoir du mal à
se développer sur des eaux usées. Il est Si l'on connaît les propriétés de percolation,
donc conseillé de commencer en fournis- aussi appelées conductivité hydraulique, du
sant aux plantes une grande quantité d'eau corps filtrant, on peut calculer la surface de
propre et de faire monter la pollution en la section transversale au niveau de l'en-
puissance très lentement, en rapport avec trée du filtre grâce à la loi de Darcy. Pour
la vitesse de croissance des plantes. compenser la baisse de conductivité au bout

Fig- 37:
Loi de Darcy pour le calcul de la surface transversale du Filtre.

103
9 TECHNOLOGIE

d'un certain temps de fonctionnement, on Il est indispensable d'alimenter le filtre de


retient pour la construction des installa- façon discontinue (par "bâchées") pourI
tions des valeurs correspondant à une frac- obtenir une répartition homogène de l'eau.
tion des valeurs obtenues pour l'eau claire. Les temps de repos sont nécessaires pour
Les valeurs de conductivité données par la permettre à l'oxygène de pénétrer dans le
feuille de calcul informatisée en tient déjà filtre après percolation des eaux usées (cf.
compte. Mais cette correction ne va pas Fig. 32). A chaque fois, la charge doit être
jusqu'à tenir compte des valeurs pessimis- suffisante pour noyer entièrement le filtre
tes données par certains qui prétendent et permettre à l'eau de se répartir uni-
que l'on devrait se baser sur 4 % de la formément sur toute la surface, mais pas
conductivité de l'eau claire. trop importante pour empêcher l'oxygène
Le dimensionnement d'un filtre dépend de de pénétrer dans le filtre avant la charge
la charge hydraulique et organique, de la suivante. De la même façon, le matériau
température et de la taille des éléments filtrant doit être assez fin pour que les eaux
filtrants. En gros, on compte 5 m de filtre
2 se répartissent bien et assez poreux pour
par personne pour des eaux usées domes- assurer une bonne percolation.
tiques. Ceci correspond à un taux de charge Pendant la courte période de chargement,
de 30 l/m et une charge organique de 8 g
2

les eaux usées sont exposées à l'air libre,


de DB0/m -j. Pour un calcul plus détaillé,
2

ce qui peut entraîner des mauvaises odeurs


voir les formules utilisées dans la feuille dans le cas d'un pré-traitement anaérobie.
de calcul informatisée (Tab. 28). Le filtre vertical n'est pas présenté comme
une technique DEWATS, principalement en
raison de l'étroite surveillance requise, con-
9.11 Le filtre vertical à sable
Le filtre vertical
fonctionne comme
un lit bactérien
aérobie et doit par
conséquent, être
alimenté en dis-
continu, avec des
périodes de repos
bien définies entre
les périodes d'ali-
mentation. En plus
des courts interval-
les de répit qui
sont contrôlés par des systèmes doseurs, le
Fig. 38:
filtre a périodiquement besoin de périodes Filtre vertical en cours de chargement. Construction
de repos d'une à deux semaines. Ceci n'est hors sol réalisée par Nature & Technique, D Esser,
possible que si l'on dispose d'au moins deux pour une fromagerie dans le Sud de la France [photo:
lits filtrants alimentés en alternance. Sasse].

104
9 TECHNOLOGIE

cernant tous les points cités ci-dessus. Mis sur toute la surface. On ne peut pas attein-
à part ces inconvénients, le filtre vertical, dre une répartition homogène en utilisant
comparé au filtre horizontal, est plus effi- des tuyaux de différents diamètres, ou en
cace et plus sûr d'un point de vue à la fois calculant les distances entre les points d'ali-
technique et scientifique, raison pour la- mentation. Ceci a été tenté plus d'une fois.
quelle il a été décrit dans ce livre. Il n'est pas nécessaire d'en rajouter avec
d'autres échecs. L'alimentation par bâchées
Le corps d'un filtre vertical est composé
est incontournable.
d'une couche supérieure à grains fins, d'une
couche intermédiaire à grains moyens et Le dosage des décharges peut être réalisé
d'une couche inférieure à gros grains. La à l'aide soit de siphons auto-amorçants, de
surface en dessous du filtre est une zone pompes automatiques ou d'augets bascu-
de libre circulation de l'eau raccordée à lants. Ce dernier système serait le mieux
une conduite d'évacuation. Cette zone est adapté aux conditions DEWATS parce que
aussi en contact avec l'air libre par l'inter- son principe est facile à comprendre et que
médiaire de tuyaux d'aération. La couche le mécanisme peut être fabriqué localement.
supérieure à grains fins permet une réparti-
tion homogène de l'eau. Dans la couche
intermédiaire a lieu le traitement à propre- Coupe
ment parlé, tandis que la couche inférieure
n'est là que pour fournir des cavités qui
réduisent les forces de capillarité, qui sans
cela diminuerait le gradient hydraulique
effectif.

Les filtres verticaux ont en général une pro-


fondeur de 1 m à 1,20 m. Pourtant, dans les
cas où il y a suffisamment de pente natu-
relle et une bonne ventilation, on peut avoir
des filtres verticaux allant jusqu'à 3 m. Ils
peuvent être, ou non, couverts de végéta-
tion. En l'absence de celle-ci, il faut que la
surface soit grattée au début des périodes
de repos, pour permettre de faire entrer
suffisamment d'oxygène. Si la végétation
est dense, on peut s'en dispenser puisque
les tiges des plantes maintiennent des ca-
Fig. 39:
vités ouvertes à la surface.
Chambre de dosage avec seau basculant pour con-
Il existe plusieurs points d'alimentation ré- trôler l'ouverture du siphon. Le seau maintient le
partis sur la surface pour permettre d'inon- siphon fermé pendant qu'il se remplit. En culbutant
sous le poids de l'eau, le seau se renverse et
der rapidement toute la zone. La submersion
ouvre le siphon. Il retombe ensuite dans sa posi-
est le seul moyen efficace pour arriver à tion d'origine pour recevoir à nouveau de l'eau, ce
avoir une distribution homogène de l'eau qui ferme à nouveau le siphon.

105
9 TECHNOLOGIE

Chaque lit filtrant a son propre tuyau d'ar- le cas d'eaux usées domestiques pré-trai-
rivée muni d'une vanne. Accessoirement, tées, la charge hydraulique devient le fac-
on peut aussi utiliser un morceau de tuyau teur déterminant. Certains ingénieurs n'uti-
en position verticale pour fermer le sortie lisent ces valeurs que pour les lits filtrants
de la chambre de dosage au lieu d'une actifs, alors que d'autres prétendent qu'on
vanne. peut aussi y inclure les lits au repos. En
cas de doute, il est conseillé de procéder à
Coupe
des tests. Néanmoins, il faut toujours pré-
voir grand en matière de surface de filtres.
Le calcul de la perméabilité se fait aussi
selon la loi de Darcy (fig. 37) dans laquelle
dH/ds = 1. La vitesse d'infiltrationt (v = Qs/
Ac) est donc égal à la conductivité hydrau-
lique (k).

Phase de démarrage, entretien et dimen-


sionnement

Vue en plan Le filtre à sable vertical n'est pas un sys-


tème DEWATS. Le mode de fonctionnement
I
détaillé a volontairement été omis de cette
publication afin de ne pas donner l'impres-
sion qu'un filtre vertical pourrait quand
même être construit et fonctionner dans
des conditions compatibles avec le cahier
des charges DEWATS.

9.12 Le lagunage
Fig. 40: Les lagunes ne sont rien d'autre que des
Chambre de distribution pour alimentation alterna- lacs artificiels. Ce qui se produit dans les
tive de plusieurs lits filtrants. Un morceau de tuyau
se place sur la sortie qui doit être temporairement
lagunes ressemble beaucoup à ce qui se
fermé. produit dans la nature, à la différence près
que, dans les lagunes artificielles, les diffé-
Alors qu'un filtre vertical peut supporter une rentes étapes de traitement sont souvent
charge hydraulique allant jusqu'à 100 l/m -j. 2
séparées. Tous les types de lagunes sont
(100 mm/m = 0,1 m), il est conseillé de
2
des systèmes DEWATS parfaits et doivent
limiter la charge à 50 l/m -j. La charge orga-
2
être préférés à tout autre type de traite-
nique peut aller jusqu'à 20 g de DB0/m -j. 2
ment, à partir du moment où l'on dispose
Elle peut atteindre 40 g de BDO/m -j. en 2
de suffisamment de place. Il faut les préfé-
cas de système à recyclage (M & Ë). Dans rer aux filtres à gravier à écoulement sous

106
9 TECHNOLOGIE

la surface, à condition que l'emplacement une ou plusieurs lagunes de finition peu


se prête à la présence d'une lagune à ciel profondes pour assurer la décantation fi-
ouvert. Pour des lagunes aérobies faculta- nale des matières en suspension stabilisées
tives ou anaérobies, la distance aux habi- et de la masse bactérienne. Si l'on veut
tations ou aux lieux de travail les plus pro- utiliser ces lagunes de traitement des eaux
ches doit être suffisante pour éviter les usées pour une activité de pisciculture, la
nuisances dues aux mauvaises odeurs ou charge initiale doit être faible, et doit de
à la prolifération des moustiques. Les lagu- surcroît être diluée dans 4 3 5 volumes d'eau
nes de finition peuvent être implantées plus de rivière. Sinon, le bassin doit être à peu
près des habitations, parce qu'elles peu-
près 10 fois plus grand que ce qui est donné
vent abriter des poissons chargés de réguler
par la feuille de calcul informatisée (cf. lab.
les populations de moustiques. On utilise
30).
couramment les poissons de la famille des
Gambusia spp. à cet effet dans les pays Les lagunes aérées de façon artificielle ne
tropicaux. font pas partie des systèmes DEWATS, et
ne sont donc pas traités dans ce manuel. Il
Les systèmes de lagunage pur, même à
suffit de savoir que ces lagunes ont une
grande échelle, sont très peu onéreux et ne
profondeur de 1,5 à 3,5 m, qu'elles fonc-
nécessitent presque aucun entretien.
tionnent généralement avec des temps de
On peut classer les différents types de la- rétention de 5 jours et des charges organi-
gunes en: ques allant de 20 à 30 g de DBO/m -j. La 3

• lagunes de décantation ( lagunes de pré- quantité d'énergie requise pour l'aération


traitement avec stabilisation anaérobie tourne autour de 1 à 3 W/m de volume de
3

des boues) bassin. En l'absence d'une accumulation


importante de flottants, la seule surface des
• lagunes anaérobies ( lagunes à stabilisa- lagunes anaérobies peut être aérée pour
tion anaérobie) réduire les mauvaises odeurs.
• lagunes d'oxydation (lagunes à stabilisa-
tion aérobie facultative)
• lagunes de finition (traitement de finition
après les lagunes de stabilisation). 9.12.1 Lagunes anaérobies

Les systèmes de lagunage prévus pour un Les lagunes anaérobies se caractérisent par
traitement complet sont normalement cons- une grande profondeur (2 à 6 m) et une
titués de plusieurs bassins ayant différents forte charge (0,1 à 1 kg de DBO/m -j.). C'est
3

rôles. Par exemple, une lagune profonde pourquoi elles nécessitent moins de place
de décantation anaérobie pour la décanta- que les lagunes d'oxydation aérobie facul-
tion et la digestion anaérobie des boues, tative. Les lagunes anaérobies ne maintien-
deux ou trois lagunes d'oxydation aérobie nent leur conditions anaérobies que par leur
facultative peu profonds, avec des temps profondeur, c'est pourquoi celle-ci doit être
de rétention plus longs, pour assurer une supérieure à 2 m. On peut prévoir des
dégradation surtout aérobie des matières lagunes séparées pour la décantation des
dissoutes et en suspension, et pour finir, boues, placées avant la lagune principale,

107
9 TECHNOLOGIE

Bassin de sédimentation
Entrée Section longitudinale Sortie
Bassin de sédimentation
à forte charqe polluante

J
Bassin de sédimentation à
faible charge polluante

Fig. 41:
Principes de fonctionnement des lagunes anaérobies. Les lagunes de décantation ont des temps de
rétention de l'ordre de la journée, les lagunes à faible charge sont censées être inodores en raison de leur
pH neutre, les lagunes à forte charge ont à leur surface une couche de flottants qui forme un couvercle
étanche.

Tableau 14: Tableau 15:


Un exemple des performances élevées d'une simple lagune Paramètres de dimensionnement de
de décantation. bassins anaérobies à faible charge
en fonction de la température am-
biante.
Perfomances d'une lagune de sed. pour eau usée à 48h de
temps de séjour au Maroc
polluant dimension entrée sortie réduction Param. de dimens. de lagune anaér.
Solides en susp. mg/l 431 139 68%
DCO mg/l Températ Char. org. efficacité
mg/l 1189 * 505 58%*
ambiante°C DBO g/m *j Réd. DBO. %
3

DBOs mg/l 374 190 49%


Nkjel 10 100 40
mg N/l 116 99 15% 15 200 50
P total mg P/l 26 24,5 6% 20 300 60
Coli fée. Nb/100 ml 6.156.000 496.000 92% 23 330 66
Strepto fée. Nb/100 ml 20.900.000 1.603.000 92% 25 350 70
Nematodes No 139 32 77% 28 380 70
Cestodes No 75 18 76% 30 400 70
Helminthes No 214 47 78% 33 430 70
' le ratio DCO/DBO élevé est dû à la pollution par huiles minérales, responsable aussi d'après Mara1997

du f Ile taux de réd. de DCO est plus grand que de D B 0


5

Driouache et al, GTZ/CDER, 1997pg. 17

de manière à en réduire la charge organi- Les lagunes anaérobies ayant une charge
que. Ces lagunes de décantation doivent organique inférieure à 300 g/m -j. de DBO3

avoir un temps de rétention inférieur à la ont de grandes chances de maintenir un


journée, et qui varie selon le type d'eaux pH autour de 7. Par conséquent, il se pro-
usées. duit très peu d'émission de H S et donc 2

108
9 TECHNOLOGIE

très peu d'odeur désagréable. Les lagunes usées domestiques, une lagune anaérobie
anaérobies fortement chargées dégagent peut fonctionner comme une fosse septi-
une odeur désagréable particulièrement que à ciel ouvert. En ce cas, elle doit être
forte dans les premiers temps de leur fonc- de petite taille de manière à faciliter la for-
tionnement, jusqu'à ce qu'une épaisse cou- mation en surface de cette couche de flot-
che de flottants ne se forme à la surface. tants. L'efficacité du traitement tourne alors
Avant la formation d'une telle couche, une autour de 50 à 70 % de réduction de la
petite partie supérieure de la lagune fonc- DBO seulement.
tionne dans des conditions aérobies; on
Un effluent qui sent mauvais est le résul-
peut donc les considérer comme des lagu-
tat d'un "mauvais" temps de rétention. Si
nes anaérobies facultatives.
le temps de rétention est supérieur à la
Selon la charge et le type d'eaux usées, journée, ce n'est pas seulement la partie
ainsi que l'intensité du traitement, les la- décantée au fond qui fermente, mais aussi
gunes anaérobies sont conçues pour des la partie liquide. Inversement, si le temps
temps de rétention hydraulique allant de 1 de rétention est trop court pour permettre
à 30 jours. Ce temps varie fortement selon une bonne stabilisation du liquide, alors
que l'on traite tout le liquide ou seulement ['effluent reste à un pH trop faible et il y a
les boues décantées. La fonction de la la- dégagement d'H S. De manière générale,
2

gune anaérobie dépend du type d'eaux si le temps de rétention est trop court,
usées et du traitement ultérieur subi par cela veut aussi dire que la charge organi-
les effluents. En ce qui concerne les eaux que est trop forte.

Fig. 42:
Coupe transversale de lagunes anaérobies faites de pierres et de mortier. A et B : La partie à l'entrée est
plus profonde pour permettre une meilleure accumulation des boues sur une surface limitée. C : deux
lagunes anaérobies en série. La première lagune supporte une forte charge (scellée par des flottants), la
seconde une charge plus faible (pH neutre).

109
9 TECHNOLOGIE

Les lagunes anaérobles sont souvent utili- dicateur d'un trop-plein de boues. Si rien
sées comme première unité de traitement n'est fait à ce stade, les unités de traite-
des eaux usées industrielles, avant des la- ment suivantes en pâtiront.
gunes d'oxydation, comme c'est le cas pour
les effluents de raffineries de sucre ou de
distilleries. L'efficacité du traitement dans
Dimensionnement
des lagunes à forte charge et à temps de
rétention élevés est de l'ordre de 70 à 95 % Le temps de séjour et la charge organique
de réduction de la DBO (réduction de la par volume sont les deux paramètres à pren-
DCO entre 65 et 90 %) selon la biodégrada- dre en compte dans le dimensionnement
bilité des eaux usées. Il est recommandé des lagunes anaérobies. Pour traiter des
d'utiliser plusieurs lagunes en série pour eaux usées domestiques, une lagune ino-
des temps de rétention élevés. dore chargée à 300 g de DBO/m -j. avec un
3

temps de séjour assez court, de l'ordre de


Les lagunes anaérobies ne sont pas très la journée, doit avoir un volume d'environ
efficaces pour le traitement des eaux 0,2 m par personne. Pour une stabilisation
3

usées qui présentent un ratio DCO/DBO anaérobie de la fraction liquide, il faut


élevé (> 3 : 1). Des lagunes de décantation compter des temps de séjour plus longs,
à très court temps de rétention, suivis de qui dépendent de la température, de la
lagunes d'oxydation aérobie facultative qualité de traitement visée et de la charge
donnent dans ce cas de meilleurs résul- organique. Cette charge ne doit pas dépas-
tats. ser 1 kg de DBO/m -j. Pour un calcul exact,
3

La taille de la lagune dépend aussi du vo- utiliser la formule donnée dans la feuille
lume de stockage à long terme des boues de calcul informatisée, (cf. lab. 29aet 29b).
qui dépend à son tour de la fréquence de
curage. Une lagune anaérobie peut aussi
être utilisée comme un site de stockage de
9.12.2 Lagunes aérobies
boues intégré. Dans ce cas, on peut envi-
sager de n'évacuer les boues que tous les Les lagunes aérobies reçoivent la plupart de
10 ans ou plus. leur oxygène par la surface. Pour des char-
ges inférieures à 4 g de DBO/m .j., l'oxygène
2

de surface suffit à satisfaire la demande en


oxygène globale. L'absorption d'oxygène
Phase de démarrage et entretien
augmente avec une diminution de la tem-
Le démarrage ne requiert pas de disposi- pérature et avec des turbulences de surface
tions particulières. Il est tout de même bon crées par la pluie et le vent. Cette absorption
de savoir qu'une lagune fortement chargée dépend aussi des besoins réels en oxygène
dégage de mauvaises odeurs jusqu'à ce jusqu'à un certain point de saturation et
qu'un couvercle de flottants ne se forme peut donc varier à 20°C. entre 40 g d'GVm -]'.
2

en surface. Les structures d'entrée et de pour des conditions entièrement anaérobies


sortie doivent être contrôlées régulièrement et 10 g d'0 /m -j. avec un taux de saturation
2
2

pendant le fonctionnement. Une diminu- en oxygène de 75% {Mudrak et Kunst, d'après


tion de la qualité de l'effluent est un in- Ottmann, 1977).
110
9 TECHNOLOGIE

Les algues, à travers la photosynthèse, re- effluents vient des algues, de nombreux
présentent une deuxième source d'oxygène. pays tolèrent une DBO plus élevée pour les
Mais, de façon générale, une trop forte pré- effluents provenant de lagunes aérobies que
sence d'algues et une grande turbidité de pour ceux issus d'autres traitements. La
l'eau empêchent la lumière du jour d'at- présence de chicanes ou de lits de cailloux
teindre les couches inférieures du bassin. avant la sortie de chacune des lagunes ont
La "production" d'oxygène est ainsi réduite, un effet important sur la rétention des
parce que la photosynthèse est freinée. Il algues. De tels détails structurels intelligem-
en résulte un dégagement d'odeurs, en rai- ment conçus augmentent considérablement
son de la prépondérance de conditions la qualité du traitement pour un coût addi-
anaérobies facultatives. Les algues jouent tionnel dérisoire, et peuvent être considé-
un rôle bénéfique important dans le pro- rés comme étant aussi importants que le
cessus d'épuration, mais peuvent aussi choix de la taille des lagunes.
avoir des conséquences négatives sur la
L'efficacité du traitement augmente avec le
qualité des effluents. Ainsi le développe-
temps de séjour. Le nombre de lagunes a
ment d'algues est voulu et souhaité dans
une importance toute relative. Pour une
les premières phases du traitement, mais
même surface totale, l'efficacité augmente
pas au point de rejet, parce que les algues
d'environ 10 % si l'on passe de 1 à 2 bas-
augmentent la DBO des effluents. On peut
sins. 3 bassins au lieu de 2 augmentent
réduire la quantité d'algues dans les
l'efficacité d'environ 4 %, et 4 au lieu de 3
effluents en utilisant une lagune finale de
d'encore 2%. Ceci montre qu'il n'est pas
petite taille avec un temps de séjour d'un
justifié, d'un point de vue économique,
jour au plus. Une plus grande surface de
d'avoir plus de 3 lagunes, puisqu'on peut
lagunes, et donc une charge organique plus
obtenir le même résultat rien qu'en aug-
faible et une alimentation moins abondante
mentant la surface. Le terrain nécessaire
pour les algues, est la mesure la plus sûre,
pour les abords et les digues d'une lagune
mais aussi la plus chère.
supplémentaire serait mieux valorisé s'il
Les résultats d'analyses en laboratoire des servait à augmenter la surface en eau. La
rejets de lagunes donnent souvent une première lagune peut être jusqu'à deux fois
fausse impression de traitement incomplet. plus grande que les autres, si elle possède
Comme pratiquement 9 0 % de la DBO des plusieurs points d'alimentation.

Lagunes aérobies en série avec bassin de finition

Fig. 43: Schéma du flux dans des lagunes aérobies facultatives placées en série.

111
9 TECHNOLOGIE

Digue intermédiaire
avec filtration grossière

Fig. 44:
Coupe transversale d'une grande lagune de stabilisation aérobie facultative. Les berges sont protégées
de l'érosion occasionnée par les vagues. A : point d'alimentation; les berges doivent aussi être protégées
de l'érosion occasionnée par le courant d'eaux usées. B : Vue frontale de C: Dispositif de sortie avec bras
pivotant pour ajuster le niveau de l'eau dans la lagune en fonction des fluctuations saisonnières du
volume de liquide.

En principe, il vaut mieux avoir plusieurs ver une partie du bassin à l'alimentation
points d'alimentation de manière à mieux pour éviter que des déchets volumineux
répartir la charge polluante et créer une flottants ne soient éparpillés sur toute la
plus grande surface de décantation. D'un surface de la lagune.
autre côté, il peut être préférable de réser-

Fig. 45-
Détails d'une lagune de stabilisation aérobie de petite taille. A : Structure d'alimentation, revêtement de
sol en béton. B : Cloison, sol en argile compactée. C : structure de sortie, revêtement plastique au sol
(protection contre l'usure conseillée).

112
9 TECHNOLOGIE

Les points d'alimentation (ou d'entrée) doi- Des volumes moins importants d'eaux
vent être situés le plus loin possible du usées, provenant d'écoles, d'hôpitaux, de
point de sortie. Celui-ci doit se trouver sous zones résidentielles doivent être pré-traités
la surface de l'eau pour retenir les matières dans des fosses Imhoff, des fosses septi-
solides qui flottent en surface, y compris ques, des réacteurs compartimentés, ou au
les algues. Un lit de gravier servant de filtre moins des lagunes de décantation avant
grossier est recommandé entre les lagunes d'être d é v e r s é s dans des lagunes de
placées en série et avant la sortie finale. stabilisation aérobies. La meilleure solu-
tion est une fosse Imhoff correctement en-
L'érosion des berges par les vagues pour-
tretenue car elle maintient l'eau usée fraî-
rait poser un problème dans les lagunes de
che et inodore. Si une vidange régulière du
grande taille. La pente des berges doit donc
digesteur Imhoff ne peut pas être garantie,
être d'un rapport de 1 (verticalement) sur 3
alors il vaut mieux utiliser une fosse septi-
(horizontalement) et celles-ci de préférence
que. L'effluent sentira de toute manière
couvertes de rochers ou de gros graviers.
mauvais. S'il n'y a pas de pré-traitement, il
Les digues et les berges peuvent être plan-
faut prévoir une plus grande zone de
tées de macrophytes, comme Phragmites.
décantation au niveau de la zone d'alimen-
Les digues entre les lagunes doivent être
tation de la lagune. Dans ce cas, il faut
pavées et suffisamment larges pour facili-
s'attendre à des odeurs. Il peut être plus
ter l'entretien.
sage de construire une petite lagune de
Les poissons se nourrissent d'algues; mais décantation sur laquelle se formera une
ils ne peuvent survivre que s'il y a suffi- couche de flottants. Si la couche de flot-
samment d'oxygène dissout, en sachant que tants dépasse 10 cm d'épaisseur, on peut y
le minimum pour les poissons de vase est faire pousser des papyrus, qui ont un effet
de 3 mg/l. Il devient donc nécessaire de embellissant certain.
mélanger les eaux usées à de l'eau fraîche
provenant d'autres sources (rivière, lac déjà
existant), sinon le système ne peut accep-
ter que des charges organiques très fai-
bles.
Pour des raisons d'approvisionnement en
oxygène, les lagunes de stabilisation
anaérobies doivent être peu profondes,
mais néanmoins suffisamment pour éviter
le développement de macrophytes sur le
fond. Une profondeur de 90 cm à 1 m dans
les climats chauds et jusqu'à 1,2 m dans
des climats froids (en raison du gel) est
conseillée. Des lagunes plus profondes
deviennent aérobies facultatives ou même Fig. 46:
Papyrus poussant sur une couche de flottants dans
anaérobies dans les couches les plus pro-
une petite lagune de décantation à Auroville (Inde)
fondes. [photo: Sasse]

113
9 TECHNOLOGIE

Phase de démarrage et entretien Tableau 16:


Charge organique de surface des lagunes aérobie
Une lagune arrive en phase de maturation facultatives
beaucoup plus rapidement si elle a été au
préalable remplie d'eau de rivière. A part Charge max. de surface de
une inspection régulière des structures d'ali- lagune aérobie

mentation et de sortie, elle ne nécessite TRH 5 jours


Tempérât charge org
pas de supervision. Il faut néanmoins véri- ambiante°C DBOg/m *j 2

fier les performances du système et toute 10 7,0


dégradation de la qualité des effluents doit 15 11,7
20 17,7
donner lieu à une inspection du site, pour
23 21,8
en déterminer la cause. Une accumulation 25 24,5
trop importante de boues peut entraîner 28 28,4
une mauvaise efficacité du traitement. La 30 30,8
33 33,8
lagune doit être vidée et curée de ses boues D'après Mara 19

à intervalles réguliers, avant que la qualité


du traitement ne s'en ressente.
9.12.3 Systèmes à plantes aquatiques
Les jacinthes d'eau, les lentilles d'eau, et
Dimensionnement autres plantes aquatiques peuvent amélio-
rer la capacité d'épuration des lagunes. Les
Les deux principaux paramètres de con-
métaux lourds qui s'accumulent dans les
ception sont la charge organique en sur-
jacinthes d'eau sont éliminés avec la ré-
face et le temps de rétention hydraulique.
colte. Les lentilles d'eau remplacent effica-
Alors que le TRH peut varier de 5 à 20
cement les algues. Comme elles sont faci-
jours, la charge organique maximale dé-
lement retenues par une chicane en surface,
pend de la température ambiante (cf. ta-
elles donnent lieu à un effluent plus pro-
bleau 16). Les heures d'ensoleillement sont
pre. Si on ne les maintient pas dans des
aussi importantes, mais ne sont pas prises
cadres, les lentilles d'eau se retrouvent
en compte dans le calcul. C'est pourquoi il
chassées vers les bords du bassin par le
faut légèrement sur-dimensionner les lagu-
vent. Il faut savoir néanmoins que l'effica-
nes dans des régions à couverture nua-
geuse quasi-permanente. Il est préférable cité du traitement n'est accrue que si on
que la charge organique soit inférieure à pratique des récoltes et un entretien régu-
20 g de DB0/m .j. On peut tabler sur une
2 liers. L'ajout de systèmes spécialement con-
surface des lagunes de 2,5 à 10 m par 2 çus pour la récolte augmente la surface
habitant, pour le traitement des eaux usées totale du système de traitement. Le taux
domestiques. Mais toutes ces valeurs dé- d'évaporation des systèmes à plantes aqua-
pendent du type de pré-traitement, de la tiques est 4 fois plus important que pour
température et des objectifs en matière de des bassins ordinaires à ciel ouvert (autour
santé. Pour un calcul plus précis, utiliser de 40 l/m .j dans des régions à climat chaud).
2

les formules données dans la feuille de


calcul informatisée (cf. Tab 30).

114
9 TECHNOLOGIE

Dans la mesure où les systèmes à plantes


aquatiques ont besoin d'être entretenus, ils
ne sont pas classés dans la catégorie des
systèmes DEWATS. Néanmoins, c'est un sys-
tème tout à fait rationnel s'il est utilisé dans
le cadre d'une valorisation agricole des
nutriments contenus dans les plantes récol-
tées, ou pour améliorer la beauté d'un site à
proximité de zones résidentielles.
[BORDA d'après BrvggemannJ

Fig. 47-
Plantes aquatiques couramment utilisées dans le
traitement des eaux usées Phase de démarrage et entretien
L'entretien et le fonctionnement du système
La surface requise pour les lagunes est pra-
tiquement la même, qu'on y mette des plan- relèvent plutôt de la gestion d'une activité
tes aquatiques ou pas. Si la charge organi- agricole que d'un problème de traitement
que de départ est faible, les plantes des eaux usées. On doit démarrer la lagune
présentent l'avantage de protéger des avec de l'eau de rivière, propre et la charge
oiseaux les poissons utilisés pour contrô- polluante doit être augmentée très progres-
ler les populations de moustiques. Certai- sivement au fur et à mesure que les plan-
nes plantes, cependant, comme les jacin- tes se développent, jusqu'à couvrir toute la
thes d'eau ont l'inconvénient de protéger surface. On doit récolter les plantes régu-
les larves de moustiques des poissons. Les lièrement pour empêcher les plantes mor-
serpents y trouvent aussi refuge. Si la charge tes de former une couche de boues au
organique est forte, ce qui peut être une fond. Les lentilles d'eau, tout particulière-
des raisons pour lesquelles on cherche à ment, ont besoin d'être maintenues dans
améliorer le traitement par l'introduction des cadres pour éviter d'être chassées vers
de plantes aquatiques, les poissons ne les bords par le vent. Les structures d'ali-
peuvent pas y vivre, et rien n'empêche alors mentation et de sortie doivent être contrô-
les moustiques de proliférer. lées comme sur des lagunes classiques.

Fig. 48:
Bassins de traitement des eaux
usées avec plantes aquatiques
à Auroville (Inde). La station est
placé juste à côté de maisons
d'habitation. Les lézards qui vi-
vent dans les jacinthes d'eau se
chargent des moustiques. Le pre-
mier bassin de décantation est
scellé contre les mauvaises
odeurs par une épaisse couche
d'écume, sur laquelle se déve-
loppent des papyrus (cf. Fig. 46)
[photo: Sasse]

115
9 TECHNOLOGIE

Dimensionnement dans une lagune ou une fosse septique 1


suivi par une digestion anaérobie des par- 1

Pour des raisons pratiques, on utilise la


ticules solides non-décantables en sus-
même formule que pour les lagunes
pension dans des filtres anaérobies ou des
d'oxydation classiques (cf. lab. 30)
fosses septiques compartimentées. Un trai-
tement plus poussé peut faire appel à des
conditions aérobies, comme on en trouve
9.13 Systèmes hybrides et combinés dans les lagunes ou les filtres à graviers.
Chaque système a ses points forts et ses Le but du traitement et les conditions in-
points faibles. Il est donc logique de cher- hérentes au site vont déterminer les solu-
cher à combiner différents systèmes de tions les mieux adaptées à chaque cas
traitement, par exemple la décantation particulier.
En plus des combinaisons de pré-
traitement et de traitement ulté-
rieur, on peut aussi envisager de
combiner d'autres aspects. Comme
on l'a vu dans le système hybride
Filtre anaérobie, Tertres filtrants, bassins Langue de finition
Fosse septique, fosse septique de stabilisation aérobie UASB, on peut très bien combiner
fosse Imhoff compartimenté, facultative
digesteur à biogaz une fosse septique compartimen-
tée avec un filtre anaérobie en
Fig. 49: ajoutant des filtres dans les derniers com-
La chaîne complète d'épuration sous technologie partiments de la fosse (cf. Fîg. 51). Si l'on
DEWATS
dispose d'un matériau filtrant flottant, on
peut en prévoir une fine couche au sommet
de chaque compartiment.

9.14 Technologies inadaptées


Les systèmes DEWATS exigent un entretien
limité. Ceci implique qu'une partie inté-
grante du concept des systèmes DEWATS
est qu'ils ne peuvent pas être "allumés ou
éteints" à volonté. Les systèmes DEWATS
sont conçus pour fonctionner tous les jours
avec l'efficacité requise. Les systèmes hau-
tement efficaces, mais qui nécessitent
beaucoup de soins et d'entretien pour
fonctionner à un niveau correct ne corres-
pondent pas au cahier des charges des
Fig. 50: systèmes décentralisés de traitement des
Combinaisons classiques pour un traitement total
eaux usées. Nous tenons à éviter ici tout
sous conditions DEWATS

116
9 TECHNOLOGIE

Fig. 51:
Exemple de réacteur hybride composé

malentendu: les technologies qui sont ici Les technologies qui ne répondent pas au
considérées comme ne faisant pas partie cahier des charges DEWATS sont les sui-
des systèmes DEWATS ne sont en aucun vantes:
cas inférieures, ni plus mauvaises. Elles
• le disque biologique
peuvent même être utilisées dans un
contexte décentralisé. Mais cela ne peut se • le lit bactérien
faire sans la présence, en permanence, sur • les boues activées
le site, d'un personnel qualifié, supervisé
de près par un encadrement expérimenté. • le réacteur à lit fluidisé
• le réacteur à charge séquentielle ("SBR").

Ce n'est pas la peine


de construire ce qui ne
sera pas entretenu

Ces systèmes qui fonctionnent


avec de l'air comprimé, soit pour
l'aération, soit pour la flottai-
son, ou qui nécessitent un ap-
port de produits chimiques sont
exclus des systèmes DEWATS.
Le réacteur UASB n'en fait pas
partie non plus, malgré la sim-
plicité de sa technologie. Les
lits bactériens à forte charge
peuvent être adoptés, si le sys-
tème de distribution fonctionne
Fig. 52: en permanence. De la même façon, les lits
Disques biologiques dans un abattoir de Jakarta filtrants verticaux à macrophytes peuvent
(Indonésie). Le dispositif était temporairement hors
en faire partie si le chargement alterné des
d'usage lorsque la photo a été prise [photo: Sasse]

117
9 TECHNOLOGIE

lits filtrants est intégré dans le "processus conditions du site. Par exemple, même un
de production" des eaux usées elles-mê- filtre à gravier horizontal peut ne pas être
mes. efficace si la taille des grains ou la surface
Le choix du système de traitement dépend totale sont insuffisantes. Dans des situa-
de la capacité de supervision sur le site. Si tions où l'on doit s'attendre à peu, voire
l'on s'en tient aux recommandations géné- pas, d'entretien, seuls les lagunes, les fos-
rales, on peut au mieux classer les diffé- ses septiques ou les fosses septiques com-
rents systèmes de traitement. Mais bon partimentées valent l'investissement. Mais
nombre de paramètres dépendent des bien sûr, il peut être difficile pour l'ingé-
nieur chargé des
travaux de dire au
client qu'il ne
pense pas qu'il
sera à même d'as-
surer l'entretien.

Fig- 53:
Fossé d'oxydation en fonctionnement dans une usine de caoutchouc à Kérala (Inde) [photo: Sasse]

118
10 TRAITEMENT DES BOUES

1o.1 Evacuation des boues ves, en même temps que le reste, étant
donné que les boues les plus anciennes se
Tout processus de décomposition organi-
trouvent le plus au fond.
que produit des boues. La quantité de boues
produite par un traitement anaérobie est Avec une pompe, l'embout d'aspiration doit
moins importante que celle produite au être enfoncé jusqu'au fond du réservoir de
cours d'un traitement aérobie. Plus le trai- manière à atteindre les boues les plus an-
tement est efficace, et plus il produit de ciennes. Ce qui sort de la pompe doit tou-
boues. Pour éviter d'engorger les digesteurs, jours être visible de manière à pouvoir con-
les boues doivent être retirées à intervalles trôler la couleur et la consistance de ce qui
réguliers allant de 6 mois à 3 ans pour des est retiré. Quand l'effluent devient trop clair,
fosses et 1 à 20 ans pour des lagunes. Les il faut arrêter un moment de pomper pour
boues industrielles peuvent être évacuées laisser le temps aux boues digérées de se
tous les 1 à 7 jours seulement. Dans de redéposer autour de l'embout. Les pompes
tels cas, les boues ne sont pas stabilisées rotatives à flux libre (vortex) sont les mieux
et doivent subir un traitement complémen- adaptées à ce genre d'usage, car elles
taire dans un digesteur anaérobie ou un laissent passer le sable, les gravillons et
composteur. Des boues non entièrement de petites particules solides sans se bloquer.
stabilisées ne doivent pas être mises à
Les boues déposées depuis un certain
sécher en plein air en raison des mauvai-
temps peuvent être plutôt "épaisses", du
ses odeurs et de la prolifération de mou-
fait qu'elles se soient compactées sous
ches.
l'effet de leur propre poids. Par conséquent,
Les boues décantées issues d'eaux usées les tuyaux de soutirage des boues par pres-
domestiques, ou provenant d'élevages, sont sion hydraulique doivent avoir un diamètre
infestées d'oeufs et de kystes d'helminthes adapté, en tout état de cause, pas inférieur
et doivent être manipulées avec toutes les à 100 mm, et si possible même 150 mm.
précautions d'usage. D'un point de vue Les pertes de charge hydraulique sont de
technique, on peut procéder à l'évacuation l'ordre de 15 à 20 %. Pour un tuyau de
des boues des fosses septiques, comparti- 2,50 m de long, la sortie doit se situer
mentées ou non et des filtres anaérobies, entre 35 et 50 cm en dessous du niveau
soit tout simplement avec des seaux, soit habituel de sortie de l'effluent. Il est con-
par pompage ou par pression hydraulique. seillé d'équiper le tuyau d'évacuation des
Ce qui est important c'est de ne retirer que boues d'une vanne murale qui peut laisser
les boues les plus anciennes, et de laisser une ouverture du diamètre complet. On peut
dans le réservoir les boues actives qui sont aussi adapter des tuyaux flexibles à la par-
composées de bactéries vivantes. En utili- tie supérieure du tuyau descendant. Ceci
sant des seaux, en plus du risque sanitaire permet aux boues de s'écouler quand on
évident, on risque de retirer les boues acti- abaisse la sortie flexible. Mais des tuyaux

119
10 TRAITEMENT DES BOUES

d'un tel diamètre ne sont dans la pratique de les mettre en décharge. Seules les boues
pas très flexibles, ce qui demande un rac- correctement stabilisées - donc ne dégageant
cord solide et durable entre la partie flexi- pas d'odeur - peuvent être séchées en plein
ble et la partie rigide du tuyau. Les tuyaux air. Les boues de traitement anaérobies sont
flexibles d'évacuation des boues doivent les plus faciles à sécher.
être fermés et verrouillés quand ils ne sont
Il est préférable de sécher les boues à proxi-
pas en service et la poignée des vannes
mité immédiate de la station dont elles I
doit être retirée pour éviter toute mani-
sont issues. Pour les eaux usées domes-
pulation par des enfants en quête d'un tiques, ceci peut vouloir dire que les lits de
mauvais tour. séchage se trouvent à proximité de zones
d'habitation. Ceci n'est pas un problème si '
les boues sont utilisées comme engrais sur
des massifs de fleurs, parce qu'en fine cou-
che, les boues se dessèchent immédiate-
ment. La présence d'une odeur légèrement
désagréable une fois par an semble accep-
table dans la plupart des cas, de même
qu'il ne faille pas surestimer le faible ris-
que sanitaire, lié notamment à la présence
ce jour-là d'un animal domestique dans les
massifs. Pourtant le séchage des boues sur
des lits de sable dans des zone résidentiel-
les pose un problème dans la mesure où
une épaisseur de boues de 20 cm, ce qui
est ce que l'on peut raisonnablement es-
compter obtenir, mettrait plusieurs semai-
nes avant de se dessécher. Cela dérange-
rait les enfants qui jouent dans le coin et
déclencherait la colère des habitants qui
souhaitent vivre dans un environnement
Fig. 54: propre. Il arrive donc que l'on soit obligé
Tuyaux flexibles pour l'évacuation des boues. Cel-
de transporter ces boues par camion-citerne
les-ci sont évacuées par pression hydraulique quand
on abaisse le tuyau [photo-.Sasse] vers une aire de séchage plus adaptée.

Le séchage en lui-même, sur des lits spé-


10.2 Séchage des boues
cialement conçus, ne pose pas de problème
Les boues contiennent 2 à 10 % de matière en climat chaud et sec, mais risque de de-
sèche. En d'autres termes, elles sont plutôt venir plus problématique dans des régions
liquides et sont assez difficilement transpor- à climat plus tempéré, avec des pluies fré-
tables. En plus, elles représentent un ris- quentes ou un taux d'humidité élevé.
que de contamination et leur stockage prend L'épaisseur de la couche de boues ne doit
beaucoup de place. Il est donc conseillé de pas dépasser 20 cm, en sachant que l'on
sécher les boues avant de les valoriser ou peut déverser sur le même lit 5 couches

120
io TRAITEMENT DES BOUES

[par an provenant de 5 stations différentes. nappe phréatique. Les lits de séchage lé-
Ceci signifie qu'i m de boues nécessite
3
gèrement inclinés drainent mieux que les
'environ 1 m de surface de séchage. Mais
2
lits horizontaux. Ces lits de séchage doivent
que ce m de boues nécessite au moins
3
être recouverts d'un toit dans les régions à
5 m de surface de séchage s'il provient
2
pluies fréquentes.
entièrement de la même station au même
moment.
10.3
Le compostage
Le compostage des
boues est conseillé
pour des raisons sa-
nitaires, surtout pour
les boues d'eaux
usées d'origine do-
mestique ou d'éle-
vage. L'amélioration
de la qualité des en-
grais peut être vu
comme une activité
Fig. 55:
Lits de séchage des boues construits par l'Univer-
annexe, mais elle concerne à priori très
sité de Chiang Mei et GTZ en Thaïlande [photo: Sasse] peu le client. Dans le cahier des charges
DEWATS, le problème est en premier lieu
Les lits de séchage sont composés d'une de savoir comment on peut se débarrasser
épaisseur d'environ 30 cm d'agrégats gros- des boues. Le compos-tage est une bonne
siers (> 50 mm de diamètre) ou de graviers, m é t h o d e , parce que le compost non
recouverte de 10 à 15 cm de sable grossier. seulement comporte moins de risque sur
La couche inférieure comprend des tuyaux le plan sanitaire, mais il est plus facile à
de drainage. Le fond doit être étanche s'il y manipuler pour des petits exploitants, car
a le moindre risque de contamination de la il peut être transporté par seau.
La quantité de compost que l'on peut récu-
Section transversale d'un lit de séchage de boues pérer par an à partir d'une production quo-
tidienne de 20 m d'eaux usées domesti-
3

ques tourne autour de 25 m , qui se 3

réduisent à 12,5 m après maturation. Ceci


3

suffit à fertiliser moins d'un quart d'hec-


tare, ce qui signifie que le compost obtenu
à partir d'un système DEWATS de taille
moyenne peut compléter, mais ne peut en
aucun cas se substituer à d'autres formes
Fig. 56:
Section transversale d'un lit de séchage des boues. d'engrais, même sur une petite exploita-

121
io TRAITEMENT DES BOUES

tion. Il n'empêche que le compost a une Un tas de compost correctement construit;


certaine valeur pour fertiliser et améliorer peut produire des températures jusqu'à
la structure d'un sol, et doit être considéré 7 0 C. Cette température élevée sur une
0

comme une ressource et non comme une période de plusieurs semaines a un effet
nuisance. stérilisant vis-à-vis des agents pathogènes,
y compris les helminthes et leurs oeufs. Il
Pour faire du compost, il faut de la terre
faut néanmoins prendre des précautions
ou de la matière organique sèche, comme
sur le plan sanitaire lors de la préparation
de la paille, pour mélanger avec les boues
du tas de compost.
de manière à obtenir un taux de MS de
50 %. Ce taux élevé de matière sèche est Ce compost est nécessaire à certaines pé-
nécessaire pour avoir une consistance riodes de l'année sur une exploitation agri-
aérée permettant une bonne circulation de cole. Il faut donc que l'évacuation des boues
l'air, et l'humidité est nécessaire pour per- ait lieu avant, pour laisser le temps au
mettre aux bactéries aérobies de se déve- compost de se faire. Un rythme annuel d'éva-
lopper. cuation des boues est pratique pour l'agri-
culteur, mais pas forcément pour l'exploi-
Pour préparer un bon compost, on verse
tant de station. Des intervalles plus longs
des boues liquides sur de la matière orga-
entre les opérations de soutirage produi-
nique sèche disposée en plusieurs cou-
sent des boues plus saines et seront donc
ches de 10 à 20 cm d'épaisseur. On cou-
conseillés d'un point de vue sanitaire. Mais
vre alors le tas avec de la terre. Le compost
il reste que l'exploitant de la station doit
doit être retourné plusieurs fois pendant
bien se soucier de trouver un débouché
la phase de maturation de manière à mieux
pour ses boues, et doit donc s'arranger di-
répartir les bactéries actives à l'intérieur
rectement avec l'agriculteur ou avec une
du substrat, et d'apporter de l'oxygène aux
entreprise de transport pour venir chercher
couches les plus profondes. Une hausse
les boues aux périodes adaptées.
de température est le signe le plus encou-
rageant d'une décomposition aérobie. La Si le compostage n'est pas envisageable et
température baisse à nouveau après la que l'on doit utiliser les boues fraîches sur
maturation, ce qui peut se produire au des terres agricoles, il faut que celles-ci
bout de 3 mois à un an sur une exploita- soient versées dans des tranchées qui se-
tion agricole. ront ensuite recouvertes par 25 cm de terre,
au moins.

122
11 VALORISATION DES EAUX USEES
ET DES BOUES

11.1 Les risques statistiques épidémiologiques montrent


que les infections par les helminthes (vers
Les risques, pour le sol, liés à l'utilisation
intestinaux) représentent le plus gros ris-
des eaux usées en irrigation sont décrits
que lié à l'irrigation par eaux usées. Le
au chapitre 6. Ne perdons pas de vue, tou-
risque d'infection bactérienne vient ensuite,
tefois, que les eaux usées fraîches ou ayant
suivi par le risque d'infection virale, plus
subi un pré-traitement, à condition d'être
faible. Bien que le taux d'élimination des
manipulées avec soin, représentent un
agents pathogènes lors d'un traitement
agent fertilisant de valeur pour l'agricul-
anaérobie soit ordinairement supérieur à
ture.
95 %, beaucoup d'agents pathogènes per-
sistent, même a p r è s traitement. Les
Les eaux usées ne sont effluents des lagunes d'oxydation présen-
jamais inoffensives tent un risque moindre.
L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS)
Les eaux usées ne sont jamais sûres d'un dans ses recommandations, donne un taux
point de vue sanitaire. La seule méthode de îo.ooo conformes fécaux par litre (1000/
de prévention efficace consiste à les ma- îoo ml) et moins d'i oeuf d'helminthe par
nipuler avec soin. L'agriculteur qui utilise litre, comme valeurs à ne pas dépasser pour
ces eaux pour irriguer ses cultures doit une utilisation non restrictive d'eaux usées
tenir compte du risque qu'il fait
courir non seulement à lui-même,
mais aussi à toute personne sus- Tableau 17:
ceptible de consommer les den- Taux de survie des agents pathogènes
rées qu'il produit. Il doit donc s'as-
Taux de survie des agents pathogènes
surer au préalable que les eaux
usées qu'il utilise conviennent aux
cultures ou aux prairies qu'il a l'in-
tention d'irriguer.
Les eaux usées fraîches, non trai-
tées, d'origine domestique ou agri-
cole contiennent plus d'un million
de micro-organismes par ml, parmi
lesquels des milliers sont des
agents pathogènes, bactéries ou
virus. On y trouve environ îooo
oeufs d'helminthes par litre. Les

123
H VALORISATION

pour l'irrigation. Cette limite doit être petite échelle. Les plants sont soit arrosés
strictement respectée, étant donné le ris- individuellement avec des seaux ou irri-
que élevé de transmission des parasites. gués par des systèmes de tranchées. Le
flux d'eaux usées est généralement cana-
A ce sujet, il existe certaines règles et mé-
lisé par de petites digues construites à mains
canismes simples à respecter. Les oeufs et
ou à pieds nus, et dans ce cas, le contact
les larves d'helminthes se déposent en
direct avec les agents pathogènes est donc
même temps que les boues, dans lesquel-
difficile à éviter.
les ils peuvent se maintenir en vie pendant
plusieurs semaines. Ceci explique leur con- Un bassin de stockage de faible profon-
centration élevée dans les boues. Mais les deur dans lequel on laisse reposer l'eau
oeufs et les larves ne résistent pas à des pendant un jour ou deux avant utilisation
températures élevées; c'est pourquoi il est peut aider à réduire le nombre d'agents
bon de composter les boues avant de les pathogènes, mais ne réduirait pas de beau-
utiliser en agriculture. L'épandage sur les coup le risque indirect de contamination. Il
champs et l'exposition au soleil qui en ré- est de plus probable que les enfants du
sulte est une autre façon de tuer ces orga- voisinage viendraient y jouer, les canards y
nismes indésirables. Mais dans ce dernier pataugeraient et les animaux viendraient y
cas, ¡1 y a perte d'azote et diminution de la
valeur fertilisante de l'apport.
Les bactéries et les virus pathogènes ne Tableau 18:
sont guère affectés par un séjour dans un Recommandations de l'OMS concernant l'utilisation
filtre anaérobie ou une fosse septique car des eaux usées en agriculture
ils ne séjournent que quelques heures dans
Recommendation de L'OMS pour l'utilisation
le système d'épuration avant d'être rejetés des eaux usées en agriculture
avec l'effluent. Un traitement ultérieur dans
catégorie conditions de traitement
une lagune de faible profondeur exposée recyclage nécessaire
aux rayons du soleil réduit considérablement A irrigation de lagunes
le nombre de bactéries. plantes à aérobies
consommer crues, placées en série
Les agriculteurs qui utilisent des eaux usées terrains de sports,
espaces verts
en irrigation ou des boues comme engrais
sont exposés à des risques sanitaires per- B irrigation de temps de rétention
manents. Ces risques sont contrôlés dans cultures de 10 jours dans
céréalières, des lagunes
les exploitations spécialisées dans l'utilisa-
industrielles et de aérobie
tion de ces eaux usées ou dans l'horticul- fourrages, de
ture commerciale, par l'application de cer- pâturages et
d'arbres
taines mesures de protection, telles que le
C irrigation localisées décantation
port de bottes et de gants par le personnel de cultures de primaire, au
et le transport des eaux usées dans un catégorie B, sans minimum
système de tuyauterie. Il est très peu pro- contact avec la
main d'œuvre
bable que les mêmes mesures soient ap- ou le public
pliquées dans les exploitations agricoles à OMS 1989

124
il VALORISATION

boire. Une clôture serait un plus. Mais la de cette source de vie est en passe de
meilleure mesure préventive reste sans devenir vitale pour la civilisation humaine.
doute un programme permanent et sans La question primordiale est de savoir jus-
cesse renouvelé d'éducation à la santé pour qu'à quel point les eaux usées ont besoin
rappeler aux usagers les dangers pour la d'être traitées avant de pouvoir être réin-
santé et les précautions à prendre pour y jectées dans le sol. Sur ce sujet, voir le
échapper. chapitre 6.
Les consommateurs de denrées produites
sur des sols irriguées par des eaux usées,
ainsi que les animaux qui pâturent sur de 11.3 Pisciculture
telles prairies sont aussi en danger. Etant
donné que les bactéries sont tuées par une Les eaux usées contiennent des particules
exposition à l'air de quelques heures, ou nutritives qui peuvent être utilisées direc-
au plus de quelques jours, les eaux usées tement par les algues, les plantes d'eau et
ne devraient pas servir à irriguer, pendant les formes animales primitives, qui servent
les deux semaines au moins précédant la d'aliments pour les poissons. Mais ceux-
ci ont aussi besoin d'oxygène sous forme
récolte, des plantes qui se consomment
d'0 pur dissout (4 mg/l pour les Carpidés,
crues (comme les salades, par exemple). 2

> 6 mg/l pour les Salmonidés). Etant donné


L'Inde a pris des mesures pour interdire
que l'oxygène libre est utilisé pour dégra-
l'irrigation avec eaux usées de toute plante
der la matière organique présente dans les
pouvant être consommée crue.
eaux usées, il n'y en a pas suffisamment
Etant donné que les bactéries et les virus pour permettre aux poissons de survivre.
survivent beaucoup plus longtemps lors- C'est pourquoi il faut mélanger les eaux
que les eaux usées pénètrent dans le sol, usées ayant subi un pré-traitement avec de
les productions de racines ou de tubercules, l'eau propre provenant de lacs ou de riviè-
comme les carottes ou les pommes de terre, res, faute de quoi il faudrait construire des
ne doivent pas être irriguées avec des eaux lagunes suffisamment grandes pour que
usées, à l'exception de celles destinées à l'apport en oxygène par la surface soit su-
produire des semences ou des plants. périeur à la demande en oxygène générée
par la charge organique.

Dans des étangs de pisciculture, cette


11.2 Alimentation des nappes phréatiques charge organique doit être inférieure à 5 g
de DB0/m -j. avant dilution à 1 pour 5 avec
2

L'alimentation des nappes phréatiques est


de l'eau propre. Ceci revient à dire que s'il
probablement le meilleur moyen de valori-
n'y a pas de possibilité de dilution, alors la
ser les eaux usées, spécialement depuis
charge organique ne doit pas dépasser 1 g
que leur niveau ne cesse de baisser à peu
de DB0/m -j.2

près partout. Les eaux usées proviennent


de l'eau propre et l'eau propre tirée du Si possible, il devrait y avoir plusieurs points
puits provient d'une nappe phréatique.Tout d'alimentation de manière à mieux répartir
développement durable est directement lié la charge organique à l'endroit où elle ren-
à la présence d'eau dans le sol. La recharge contre l'oxygène dissout. On a déjà dit que

125
u VALORISATION

les turbulences à la surface augmentaient survivent dans des eaux contenant relati-
la quantité d'oxygène dissout, et que les vement peu d'oxygène et sont le plus cou-
basses températures augmentaient la ca- ramment utilisés dans les unités de pisci-
pacité de l'eau à stocker de l'oxygène dis- culture sur eaux usées. LeTilapia est devenu
sout. Néanmoins, cela ne vaut pas vrai- le poisson-type des "Projets de déve-
ment la peine d'essayer d'augmenter la loppement Poisson" et se développe aussi
quantité d'oxygène dissout dans l'eau par très bien dans les bassins d'eaux usées.
des systèmes d'alimentation aux formes Les poissons de la famille des Tanches ont
spéciales ou autres mesures similaires dans souvent du mal à survivre dans ces condi-
la mesure où, le déficit en oxygène ne pou- tions car ils se nourrissent au fond et ont
vant être que très faible, l'augmentation de des problèmes avec les boues de digestion
la quantité d'oxygène dissout ne sera pas anaérobie. Il est conseillé de vider les
énorme. bassins une fois par an pour retirer les
boues ou au moins pour exposer les boues
Le pH doit se situer autour de 7 - 8. La à l'oxygène en vue de les stabiliser.
pisciculture n'est pas possible avec des eaux
usées contenant, même de façon occasion- Les lagunes de pisciculture ont normalement
nelle, des substances toxiques, ou polluées une turbidité plus importante, parce que
par des huiles minérales. les poissons remuent le fond et font
remonter les particules de boues. Les
On ne doit pas mélanger les eaux usées et
Salmonidés survivent remarquablement
l'eau propre avant le bassin d'élevage, sans bien, malgré la turbidité, si la quantité
quoi les particules nutritives dans l'eau d'oxygène est suffisante. Néanmoins, nous
provoqueraient un développement impor- tenons à préciser que le démarrage d'une
tant de mousses, d'algues et autres qui ne installation de ce type demande plus
seraient pas consommées par les poissons. d'informations sur les espèces, leur pro-
Pour démarrer un étang de pisciculture, le duction et leur commercialisation, que celles
remplir tout d'abord d'eau propre, et ajou- contenues dans ce chapitre. Ces informa-
ter les eaux usées par la suite. tions peuvent être obtenues auprès des
Si l'on utilise un lac naturel comme unité délégations régionales des Départements
de pisciculture sur eaux usées, il convient de Pêche, qui doivent être consultées avant
de savoir si le lac est considéré, d'un point de prendre toute initiative en matière de
de vue légal, comme faisant partie inté- pisciculture sur eaux usées.
grante du système de traitement, ou s'il est
Les bassins de pisciculture ont des temps
considéré comme une partie de l'environ-
de rétention de 3 à 10 jours et une
nement dans lequel les effluents des eaux
profondeur de 0,5 à 0,8 m. La production
usées sont déchargés. En d'autres termes,
nette de poisson tourne autour de 500 kg/
il faut savoir clairement si les normes en
ha (50 g/m ), la pisciculture municipale de
2

matière de rejets s'appliquent aux eaux


la ville de Calcutta donne une production
entrant dans le lac ou au point de déverse-
allant jusqu'à 900 à 1200 kg/ha. On peut
ment des eaux du lac.
aussi pratiquer ce type d'élevage dans des
Le type et l'état des poissons est un indica- bassins de 2,5 à 3 m de profondeur, dans
teur de la qualité de l'eau. Les Carpidés lesquels on élève différents types de

126
poissons à différentes profondeurs. Au Pour un taux d'irrigation de 2 m d'eau par
Brésil, on fait état d'une production in- an (20.000 m /fia), ce qui est courant dans
3

croyable de 12.000 kg/ha et par an dans de des zones semi-arides, même des eaux
tels bassins. Une concentration élevée de usées correctement épurées avec des con-
poissons produit plus de boues, ce qui centrations aussi basses que 15 mg/l pour
réduit d'autant la quantité d'oxygène libre. l'azote total et 3 mg/l pour le phosphore
La rentabilité d'une installation de pisci- total apportent par l'irrigation 300 kg d'N
culture à partir d'eaux usées dépend du et 60 kg de P, et ceci gratuitement; par la
prix du marché du poisson et des coûts même occasion , on a économisé un vo-
opérationnels des installations. Les alevins lume équivalent d'eau provenant de la
| doivent être élevés à part, un poids vif de nappe phréatique. Et on n'économise pas
350 g étant le minimum à partir duquel un que l'eau, mais aussi l'énergie pour la pui-
poisson peut être lâché dans une lagune, ser. Dans des zones de forte pluviométrie,
car il devient alors trop lourd pour les on irrigue moins et l'utilisation d'eaux usées
oiseaux pêcheurs. Les pertes dues à ces seulement décantées serait mieux adaptée
oiseaux peuvent atteindre 50 % lorsque en matière de fertilisation. En utilisant 0,1
les lagunes de pisciculture se transforment m par an (1.000 m /ha) d'eaux usées en
3

en niche écologique favorable à leur pro- irrigation, ce sont 60 kg d'azote, 15 kg de


lifération. phosphore et presque autant de potassium
que l'on apporte par hectare. A noter toute-
Les poissons perdent leur goût de vase
fois que les eaux usées domestiques pro-
si on leur fait passer quelques jours dans
venant de ménages modernes présentent
de l'eau claire avant de les consommer.
des carences en potassium, auxquelles il
Ceci diminue aussi le risque de transfert
conviendrait de remédier pour permettre
d'agents pathogènes. Les pêcheurs qui
une bonne assimilation de l'azote et du
assurent la récolte doivent être sensi-
phosphore.
b i l i s é s au fait qu'il existe un risque
sanitaire, certes faible, mais un risque
quand même, dû au mode d'élevage des Tableau 19:
Valeur fertilisante de boues d'épuration
poissons en eaux usées.
Fertilisation par boues d'épuration

11.4 Irrigation
Les eaux usées épurées d'origine domes-
tique ou communale sont parfaites pour
irriguer les espaces verts et les parterres.
L'irrigation a lieu d'ordinaire le soir ou tôt
le matin pour que l'odeur légèrement dés-
agréable de ['effluent anaérobie ne dérange
personne. Il n'empêche que l'irrigation des
jardins publics avec de tels effluents est
souvent interdite par la loi. Mudrak / Kunst, pg. 162

127
il VALORISATION

Dans ce livre, il est question principalement 11.5 Recyclage pour les besoins
d'eaux usées, il n'est donc pas possible de industriels et domestiques
fournir suffisamment d'éléments concernant
Les eaux usées contenant des agents
des questions générales ou spécifiques au
pathogènes, c'est-à-dire provenant de sour-
sujet des modes de culture ou des besoins
ces domestiques, d'élevages ou d'abat-
nutritionnels des différentes plantes. C'est
toirs, ne devraient pas être recyclées et
à chaque agriculteur de mettre au point sa
réutilisées, sauf pour l'irrigation. Les eaux
propre technique et ses propres moyens
usées contenant des matières organiques
pour valoriser efficacement et en toute sé-
partiellement traitées (ce qui recouvre plus
curité les eaux usées. L'agriculteur sur le
ou moins tous les effluents des systèmes
terrain connaît les éléments nécessaires à
DEWATS) ne devraient pas non plus être
chaque culture et un agronome sérieux est
réutilisées pour des processus industriels
capable de lire les résultats des analyses
ni dans les chasses d'eau dans les mai-
d'eaux usées afin de savoir si leur compo-
sons. Dans les eaux usées que l'on recy-
sition en éléments nutritifs et sous forme
cle, il reste toujours des traces de substan-
de traces est adaptée à telle ou telle cul-
ces organiques ou toxiques, qui finissent
ture. Il pourra aussi déterminer à travers
par s'accumuler. Le recyclage implique aussi
ces analyses s'il subsiste dans l'eau une
des temps de rétention parfois élevés dans
quantité trop importantes d'éléments toxi-
une enceinte fermée, ce qui pourrait facili-
ques (on peut en soupçonner la présence
ter un processus de fermentation anaérobie
quand la DCO est de beaucoup supérieure
dans les tuyauteries et les cuves, et entraî-
à la DBO). Il est conseillé de procéder à ces
nerait des phénomènes de corrosion. Il
vérifications lorsqu'on utilise pour la pre-
existe aussi un risque théorique d'explo-
mière fois des eaux usées d'origine indus-
sion de biogaz.
trielle ou provenant d'hôpitaux. La personne
responsable au niveau de la source des Pour arrêter toute fermentation, on peut
eaux usées est tenue d'informer les agri- ajouter soit de la chaux, mais ceci entraî-
culteurs de la présence d'éléments toxi- nerait des dépôts de calcaire dans le sys-
ques ou de substances dangereuses dans tème, ou soit d'autres substances inhibantes
les effluents, comme par exemple des élé- mais ceci grèverait sérieusement le coût
ments radioactifs en provenance de labo- final de l'opération d'épuration. Pour ne
ratoires radiologiques. citer qu'un exemple, même la première eau
de lavage d'une usine de transformation
Des eaux salées à l'origine restent salées, de fruits ou de fabrication de chips con-
même après un traitement intensif. Le cui- tient déjà trop de matière organique pour
vre et autre métaux, particulièrement les pouvoir être recyclée sans y ajouter de la
métaux lourds, s'accumulent dans les sols. chaux pour arrêter la fermentation.
L'irrigation sur une longue période avec de
telles eaux rend le sol inutilisable pour tou- Les chances de pouvoir réutiliser une par-
jours. tie même de l'eau qui sert à un processus
industriel sont faibles, particulièrement lors-
que l'ingénieur chargé des eaux usées et
celui chargé de la production ont une con-

128
il VALORISATION

naissance théorique limitée du problème. qu'organiques, est une toute autre histoire.
Il faut connaître la quantité de pollution, le Par exemple, l'eau qui sort d'une presse
degré d'épuration possible, ainsi que la dans une usine à savon peut tout à fait
demande en eau et le flux d'eaux usées être utilisée pour fabriquer la pâte pour la
pendant une certaine période sur la jour- prochaine série. Toute les industries mo-
née (ou sur la saison). Il peut aussi s'avérer dernes qui consomment de l'eau ont réduit
nécessaire d'installer des bassins de leur consommation de façon considérable
stockage intermédiaire et donc des pom- ces dernières années. Dans la plupart des
pes supplémentaires. Le recyclage des eaux pays, et parmi eux l'Inde et la Chine, la
usées est une idée alléchante en matière consommation d'eau est rationnée dans
de développement intégré, mais les pro- beaucoup de processus industriels tels que
blèmes inhérents à la réalisation font que les raffineries de sucre, les brasseries, les
l'on ne peut, de manière générale, promou- conserveries de fruits, etc. La meilleure
voir une telle pratique. solution est bien évidemment d'économi-
Par contre, le recyclage d'eaux usées d'ori- ser l'eau, au lieu de chercher à recycler des
gine industrielle qui ne sont que faiblement eaux usées qui ont été produites inutile-
polluées ou polluées par des matières autres ment.

129
12 VALORISATION DU BIOGAZ

12 VALORISATION DU BIOGAZ

12.1 Le biogaz dont la valeur est plus proche de la réduc-


tion de DBOtotale que de celle de DBO5 (cf.
Tout système anaérobie produit du biogaz.
Fig. 14). On fait ainsi l'hypothèse que la
Celui-ci contient de 55 à 75 % de méthane
digestion anaérobie entraîne une réduction
(CHJ, de 25 à 45 % de dioxyde de carbone
de la part uniquement biodégradable de la
(COJ et de l'H S, H et NH sous forme de
DCO, celle impliquée dans la production de
2 3

traces. L'odeur désagréable faible mais typi-


biogaz. En réalité, la quantité de biogaz ré-
que du biogaz est due au sulfure d'hydro-
cupérée est plus faible parce qu'une partie
gène, qui après s'être transformé en H S0
de celui-ci se dissout dans l'eau et ne peut
2 3

est aussi responsable de la nature corrosive


pas être récupérée sous forme gazeuse. Il
du biogaz. La composition relative du biogaz
est courant aussi, en pratique de donner la
dépend de celle des eaux usées dont il est
production de biogaz en fonction de la quan-
issu et du modèle de digesteur, c'est-à-dire
tité de matière sèche organique lorsque l'on
du temps de rétention. Théoriquement la
a affaire à des substrats très concentrés et
production de méthane avoisine les 350 li-
visqueux; on peut alors s'attendre à une
tres par kg de DBOtotale. En pratique, ce-
production de 450 l de biogaz par kg de MS.
pendant, la production de méthane devrait
plutôt être donnée en kg réduction de DCO La valeur calorifique du méthane est de
35.8 MJ/m (9.94 kWh/m ). Celle du biogaz
3 3

Tableau 20:
dépend de la quantité de méthane qu'il
Production potentielle de biogaz à partir d'une sé- contient. L'hydrogène ne joue pratique-
lection de processus industriels ment aucun rôle. On considère grosso
Production de biogaz dans les process industriels
modo qu'i m de biogaz peut
3

remplacer 5 kg de bois de
feu ou 0,6 litres de fuel pour
moteur diesel.
Le méthane détériore la cou-
che d'ozone de l'atmosphère
terrestre. Du point de vue de
la protection de l'environne-
ment, le méthane doit être
brûlé pour le rendre inoffen-
sif, les résidus de combus-
tion étant simplement du C0 2

et de l'eau. Etant donné que


le C0 ne provient pas d'une
2

source fossile, il ne présente


aucun danger pour l'atmos-
ATV, BDE.VKS
phère.

130
12 VALORISATION DU BIOGA2

12.2 Utilisation La meilleure façon d'utiliser le biogaz, c'est


de produire de la chaleur. Les brûleurs à
Le biogaz peut être utilisé dans des ré-
biogaz sont d'un principe simple et peu-
chauds pour la cuisine ou dans des mo-
vent être construits de façon artisanale à
teurs à explosion pour produire de l'éner-
partir de brûleurs à GPL modifiés. Il existe
gie. L'utilisation du biogaz dépend de la
beaucoup de champs d'application du
régularité de sa production et de sa capa-
biogaz: la cuisson dans les foyers et les
cité à remplir un cahier des charges pour
cantines, le séchage et le chauffage dans
une utilisation spécifique. S'il ne peut pas
des processus industriels, en sont quel-
être valorisé, le biogaz doit être évacué par
ques exemples. Le meilleur usage serait
des systèmes de ventilation adaptés. Il ne
comme combustible pour le processus
sert à rien de collecter, stocker et distribuer
même qui produit les eaux usées.
du biogaz s'il n'existe pas de réel besoin
en la matière, car il ne serait de toutes On peut aussi utiliser le biogaz pour l'éclai-
façons pas utilisé. rage direct dans des lampes à gaz. Ceci
n'est valable que dans les cas où il n'y a
Il n'est pas nécessaire d'enlever le C0 du 2 pas de connexion au réseau électrique, ou
biogaz avant son utilisation. Il est conseillé lorsque les coupures d'électricité sont suf-
par contre d'enlever l'H S, s'il se trouve en
2 fisamment fréquentes pour justifier l'inves-
quantité anormalement élevée, par contact tissement. La lumière obtenue avec une
avec un oxyde de fer. On fait passer le lampe à biogaz ne peut pas concurrencer
biogaz dans une conduite ou un baril con- celle obtenue avec de l'électricité, que ce
tenant de l'oxyde de fer (des déchets de fer soit en qualité ou en confort.
rouilles). L'oxygène réagit avec l'hydrogène
Le biogaz peut être utilisé comme combus-
pour donner de l'eau, en laissant le soufre
tible dans des moteurs à explosion de type
et le fer (ou du sulfate de fer). On peut
diesel ou essence. Etant donné que le point
réutiliser les pièces en fer après les avoir
d'allumage du biogaz est assez élevé, il ne
exposées à l'air libre pour qu'elles rouillent
s'enflamme pas à la pression d'un moteur
à nouveau.
diesel normal. On doit donc utiliser envi-
La quantité minimum de gaz requise pour ron 2 0 % de carburant diesel, mélangé au
un foyer, pour les besoins de cuisson, re- biogaz, pour l'allumage. Les moteur diesel
présente à peu près 2 m /j; en dessous de
3 sont les mieux adaptés car ils peuvent fonc-
cette quantité, toute valorisation est im- tionner au fuel lorsque l'approvisionnement
possible. Pour obtenir cette quantité mini- en biogaz devient irrégulier. De plus, la vi-
mum de gaz, il faut une production quoti- tesse relativement faible de la flamme is-
dienne d'environ 20 à 30 m d'eaux usées
3 sue du biogaz est mieux adaptée aux mo-
domestiques. D'un point de vue économi- teurs diesels à rotation lente qu'aux moteurs
que, la valorisation du biogaz à partir d'eaux à essence. Le biogaz n'a pas le temps de
se consumer entièrement dans un moteur
usées devient intéressante pour une charge
qui tourne à plus de 2000 tours/mn.
minimale en DCO de 1500 mg/l et un flux
journalier régulier de 20 m . Pour plus de
3
Toute tentative de produire et de valoriser
détails voir le chapitre 4. du biogaz pour des besoins stériles de

131
12 VALORISATION DU BIOGAZ

démonstration serait vouée à l'échec, à l'ex- Le volume de gaz en stock varie en fonc-
ception peut-être de modules éducatifs, tion de la production et du schéma de con-
utilisés comme outils de démonstration sommation du gaz. Avec des structures ri-
dans des établissements d'enseignement gides, soit le volume du réservoir de
secondaire. stockage varie en même temps que le vo-
lume de gaz présent, soit c'est la pression
qui augmente avec le volume de gaz. Dans
des installations à dôme fixe, ou avec des
12.3 Récupération et stockage du biogaz matériaux souples comme des bâches plas-
Le biogaz est produit dans les eaux usées tiques, ce sont à la fois le volume et la
et les boues de digestion, d'où il remonte pression qui fluctuent.
à la surface sous forme de bulles. Le gaz Il existe principalement deux systèmes rigi-
doit être récupéré à la surface et stocké des:
jusqu'à son utilisation. Même quand la pro-
duction de gaz est régulière, l'accumula- • le système à cloche flottante
tion de gaz valorisable est, elle, irrégulière. • le système à dôme fixe
Les bulles de gaz entraînent des turbulen-
Il existe aussi deux systèmes en matériaux
ces qui amorcent une décharge explosive
souples:
de gaz par réaction en chaîne. Le fait de
remuer le substrat, et particulièrement les Q le ballon de gaz
boues, provoque le même résultat. En con-
• la tente à gaz au-dessus de l'eau
séquence, la production de biogaz fluctue
de plus ou moins 25 % d'un jour sur l'autre. La cloche flottante (cf. Fig. 29 C) est cons-
Le volume de stockage de gaz doit tenir tituée d'un réservoir flottant sur l'eau, avec
compte de cette fluctuation. l'ouverture tournée vers le bas. Le volume
réel de stockage du gaz varie avec la quan-
tité de gaz disponible et
le caisson s'élève au-
dessus de l'eau quand
le volume de gaz aug-
mente. Le caisson est le

Fig. 57:
Système à caisson flottant.
Les caissons ont ici été en-
levés pour être repeints, ce
qui donne une vue du mur
double assurant l'étanchéité
par l'eau. Construit par LPTP
et BORDA pour un abattoir
à Java (Indonésie) [photo:
Sasse]

132
12 VALORISATION DU BIOGAZ

inconvénients de la corro-
sion, tels qu'on les rencon-
tre avec les caissons flot-
tants. L'installation à dôme
fixe fonctionne sur le prin-
cipe du déplacement d'un
substrat liquide sous l'ac-
tion de la pression d'un
gaz. La pression de gaz est
créée epar la différence de
niveau d'un liquide entre
l'intérieur et l'extérieur
d'une enceinte fermée.
Dans le cas de pression
très élevée du gaz, la con-
duite de sortie fonctionne
comme une valve de sécu-
rité. Ainsi, le niveau inté-
Fig. 58:
rieur de la conduite de sortie doit être en
Installation de production de biogaz à dôme Fixe à dessus du niveau de l'entrée.
partir de fumier de bovins, construite par CYSD et
BORDA dans une ferme d'Orissa (Inde) [photo: Dans les installations de production de
Sasse] biogaz à haut rendement par rapport au
volume du substrat, une chambre de dila-
tation est nécessaire pour maintenir la pres-
plus souvent en acier. Pour résoudre les sion de gaz pendant l'utilisation. Dans le
problèmes de corrosion, d'autres matériaux, cas d'eaux usées, où le volume d'eau est
comme le béton armé ou la fibre de verre relativement élevé comparé au volume de
ont été testés. De manière générale, seuls gaz produit, une chambre de dilatation n'est
des ateliers très expérimentés dans ce genre peut-être pas nécessaire, parce que les eaux
de matériaux sont arrivés à des résultats usées qui entrent compensent les pertes
satisfaisants. Dans la plupart des cas, on a d'eaux usées expulsées par le gaz. C'est
des problèmes de fuites. La pression de pour cette raison que la concordance de
gaz est crée par le poids du caisson (on temps entre l'entrée du flux d'eaux usées et
divise le poids par la surface occupée pour
la consommation de gaz est si importante. Il
calculer la pression). Ce système ne néces-
est nécessaire d'avoir une chambre de
site pas de valve de sécurité, étant donné
dilatation dans les cas où il n'y a pas ou très
que le gaz superflu s'échappe sous les bords
peu d'entrée d'eaux usées au moment où
du caisson lorsque celui-ci s'élève au-des-
une partie du gaz est consommée. Cette
sus d'une certaine limite.
chambre n'est en revanche pas nécessaire
Le système à_dôme fixe (cf. Fig. 29 A + B) lorsque le volume de gaz consommé à un
a été développé pour des digesteurs à certain moment est inférieur au flux d'en-
biogaz en zones rurales pour pallier aux trée d'eaux usées au même moment.

133
12 VALORISATION DU BIOGAZ

La surface d'un bassin de traitement anaé- de retrait. Le fait d'appliquer plusieurs cou-j
robie est relativement grande comparée à ches de plâtre permet aux fentes d'une
la quantité de biogaz produit. Par consé- couche d'être recouvertes par la couche
quent, les fluctuations du niveau du liquide suivante, en espérant que les fentes ne se
due à la variation du volume de gaz dans chevauchent pas d'une couche sur l'autre.
la partie supérieure du digesteur sont rela-
Une structure maintenue sous pression ne
tivement faibles. Il n'empêche qu'elles peu-
se fissure pas, la structure de stockage de '
vent avoir une influence sur la conception
gaz doit donc être maintenue le plus possi-
du bassin, et particulièrement le niveau des
ble sous pression. C'est pourquoi on con-1
déflecteurs pour retenir les particules soli-
seille de construire les digesteurs anaé-
des flottant à la surface.
robies avec des sommets v o û t é s , sur
Le biogaz est un produit final de décompo- lesquels une épaisse couche de sol main-
sition et est composé, par là même, de tient une pression constante. Le plus sou-
molécules très petites qui peuvent passer vant, les filtres anaérobies et les réacteurs
par les plus petites fissures ou les trous les compartimentés sont de forme rectangulaire.
plus fins. Un réservoir de stockage de gaz Etant donné qu'il est difficile et onéreux de
doit être aussi étanche qu'une chambre à rendre ces structures étanches au gaz, et
air de vélo, par exemple. La qualité usuelle que d'autre part, la production de gaz est la
de béton ou de maçonnerie n'est pas suffi- plus importante dans la première partie du
samment étanche. Les briques sont poreu- digesteur, il paraît raisonnable de ne collecter
ses et le béton a des fissures. Les briques le gaz que dans les premiers compartiments;
et le béton doivent donc être soigneuse- les compartiments suivants doivent donc être
ment recouverts de plâtre, en plusieurs ventilés séparément.
couches, et un additif spécial rajouté au
Les systèmes de tentes (cf. Fig. 66) sont
mortier pour limiter les risques de fentes
utilisés surtout sur des lagunes anaérobies.
Les ballons peuvent être reliés à n'im-
Tableau 21: porte quel bassin anaérobie. Les ballons
Recette pour un plâtre étanche au gaz. La méthode et les tentes utilisent les mêmes matériaux.
a été mise au point par CAMARTEC/GTZ à Arusha
Ceux-ci doivent être étanches au gaz, ré-
(Tanzanie) et a été utilisée avec succès depuis 1989
dans de nombreux pays.
sistants aux UV, flexibles et robustes. Le
PVC ne convient pas. Les points faibles
Mélange typique pour plâtre étanche sont les soudures et plus spécifiquement
dans un digesteur à biogaz à dôme fixe les raccords entre le film et les tuyaux.
Pour assurer l'étanchéité au gaz, les films
des tentes sont fixés à la structure solide
en dessous du niveau de l'eau. Ces films
peuvent aussi être fixés à des structures
solides qui flottent à la surface des eaux
usées. Les ballons doivent reposer sur une
couche de sable ou suspendus par des
courroies ou un harnais. Il peut être né-
CAMARTEC, BORDA cessaire de les protéger contre les atta-

134
12 VALORISATION DU BIOGAZ

coupe longitudinale

coupeA-A coupe B - B coupe C - C coupe D - D

Fig. 59-
Fosse septique compartimentée avec récupération du biogaz. On ne récupère le biogaz que dans le
décanteur et les deux premiers compartiments. Ils ont une structure arquée pour garantir leur étanchéité
au gaz. Les réservoirs de stockage du biogaz sont séparés des trois derniers compartiments dans
lesquels on ne collecte pas le biogaz. Ce schéma est basé sur un flux journalier d'eaux usées de 25 m^,
avec 4000 mg/l de DCO et un volume de stockage de gaz de 8 m . 3

ques de rongeurs. La pression de gaz doit


être contrôlée en permanence, de manière
à éviter d'exercer une trop forte pression
sur le matériau, spécialement au niveau
des soudures. L'installation d'une valve de
sécurité fonctionnant comme un joint d'eau
sur la pression de gaz devrait résoudre ce
problème.
Les systèmes de tentes et de ballons ne
conviennent pas pour les installations do-
mestiques, à moins d'être clôturés et mis à
l'abri de jets de pierres et d'autres objets
Fig. 60: de la part des enfants du voisinage.
Système de stockage de gaz en tente au dessus d'un
bassin de lisier. Installation de collecte du biogaz
construite par SODEPRA et GTZ dans un élevage bovin
à Ferkessedougou (côte d'Ivoire) [Photo: Sassej

135
12 VALORISATION DU BIOGAZ

12.4 Système de distribution de biogaz Pour les installations à dôme fixe, un comp-
teur de pression du gaz en U (manomètre)
Dans les systèmes DEWATS on peut faire
pourrait être installé à proximité du lieu de
appel à la technologie classique d'installa-
consommation, où il est difficile de voir la
tion de canalisations d'eau pour la distri-
quantité de gaz disponible.
bution de biogaz. Néanmoins, il faut rem-
placer les robinets-vannes par des vannes
à boisseau sphérique.Tous les constituants
doivent être relativement résistants à la
corrosion par l'acide sulfurique. Les joints
des tuyaux en acier galvanisé doivent être
rendus étanches avec du chanvre et de la
graisse ou avec de la bande collante spé-
ciale. Les joints de tuyaux en PVC doivent
être collés, et la colle doit bien être étalée
sur toute la circonférence du tuyau.
Fig. 61:
Le biogaz contient toujours une certaine
Jauge de pression faite de tuyaux transparents flexi-
quantité de vapeur d'eau, qui se condense bles et piège à eau pour collecter la vapeur qui se
en eau liquide lorsque le gaz refroidit. Cette condense dans les canalisations en raison des
eau doit être drainée, sans quoi elle risque variations de température. L'eau doit être évacuée
de bloquer le flux de gaz. Des robinets de des pièges quand la flamme commence à vaciller.
vidange ou des pièges à eau automatiques
doivent être installés au point le plus bas
de chaque canalisation pour éviter de blo- 12.5 Appareils à biogaz
quer le gaz. Les tuyaux doivent avoir une
pente constante jusqu'au point de vidange; En principe, le biogaz peut être utilisé
les tuyaux droits horizontaux ne doivent comme n'importe quel autre carburant ga-
pas s'infléchir. zeux, par exemple pour faire tourner un
réfrigérateur, un incubateur, ou un chauffe-
La pression de gaz diminue avec la lon-
eau. Il n'empêche qu'il est utilisé le plus
gueur d'un tuyau, et plus encore avec un
souvent dans des lampes, des réchauds et
petit diamètre. Le diamètre des canalisa-
des moteurs diesel.
tions doit être d'autant plus grand que le
lieu de consommation est éloigné. Les Le biogaz a besoin d'une certaine quantité
grandes distances ne posent généralement d'air pour brûler, en moyenne 5,7 m d'air 3

pas de problème, mais elles doivent être pour faire brûler entièrement 1 m de gaz, 3

réduites au maximum pour des raisons ce qui représente un quart des besoins du
économiques. Le fait de connecter un four- GPL. C'est pourquoi les brûleurs à GPL ont
neau ou des lampes par un morceau de de plus petits gicleurs; par conséquent,
tuyau flexible à la canalisation de distribu- l'aspiration d'air est relativement plus
tion principale présente l'avantage de grande que sur les brûleurs à biogaz.
pouvoir déplacer l'équipement sans débran- L'entrée d'air nécessaire à la combustion
cher le tuyau. Ceci permet aussi d'éliminer est régulée par la différence entre le
l'eau qui se condense. diamètre du gicleur et celui du tuyau de

136
12 VALORISATION DU BIOGAZ

mélange. Pour des brûleurs ouverts, dont que la partie la plus chaude de la flamme
la source principale d'air se situe au niveau doit se situer directement au niveau du
des gicleurs et dont la source secondaire manchon pour que la particules minérales
se situe au niveau de la flamme, le rapport qu'il contient irradient de la lumière. Si la
entre le diamètre du gicleur et le diamètre flamme brûle à l'intérieur du manchon, il
du tuyau de mélange se situe autour de 1/6. se peut que la pression soit trop faible et
Pour les lampes, où la source secondaire que l'arrivée d'air principale soit trop im-
est plus faible, le rapport peut atteindre 1/8. portante. Si par contre, la flamme brûle à
Pour convertir des appareils GPL au biogaz, l'extérieur du manchon, alors c'est que l'ar-
il faut agrandir les gicleurs, jusqu'à 1/6 en- rivée d'air principale n'est pas assez impor-
viron du diamètre du tuyau de mélange. Ce tante et la pression trop forte. Etant donné
rapport reste le même quelle que soit la que la composition du biogaz joue aussi
pression du gaz. Il n'y a pas besoin de un rôle, il n'est pas facile de donner des
modifier l'entrée d'air quand la pression du recommandations générales concernant
gaz varie. Néanmoins, la quantité d'air con- l'adaptation des lampes. La seule solution
sommée augmente avec la proportion de consiste à tester soi-même.
méthane dans le biogaz. Mais la variation Les moteurs diesel fonctionnent toujours
est trop faible pour être prise en compte. avec un surplus d'air donc il n'y a pas de
Etant donné que la vitesse de la flamme de problème au niveau du mélange. Le gaz
biogaz est assez faible, une flamme de est envoyé dans le conduit d'alimentation
biogaz a tendance à s'éteindre quand la en air après le filtre à air. Le mélange air-
pression de gaz est trop forte. On conseille gaz se fait mieux lorsque l'injection de gaz
d'augmenter le nombre ou la taille des ori- est croisée. Les moteurs dual sont démar-
fices au niveau de la flamme pour réduire rés avec 100% de gazole; on ajoute pro-
la vitesse d'arrivée du gaz. On peut aussi gressivement le biogaz lorsque le moteur
réduire le débit en plaçant un obstacle au est chaud et en charge. On règle la quan-
niveau de la flamme, comme par exemple, tité de biogaz manuellement, de façon
un pot placé sur le réchaud. empirique. Le moteur à des ratés quand la
Il est plus difficile de réguler le mélange proportion de gaz est trop importante. Lors-
air-gaz dans des lampes à manchons, parce que le moteur tourne bien, on le règle
comme un moteur die-
Principaux paramètres de dimensionnement des appareils à biogaz sel avec l'aide de l'accé-
Orifice du brûleur de diamètre 2,5 mm lérateur. Pour fabriquer
îkWh d'électricité, il faut
à peu près 1,5 m de 3

biogaz et 0,14 litres de


gazole (source GTZ).
Fig. 62:
Caractéristiques des appareils à biogaz. Le rapport entre diamètre de gicleur et diamètre du tuyau de
mélange est déterminant pour les performances et l'efficacité, quelle que soit la pression du gaz. D'autres
paramètres, comme la longueur du tuyau de mélange sont moins importants et peuvent être déterminés
de manière empirique, de même que le diamètre et le nombre d'orifices.

137
13 FEUILLES DE
CALCUL INFORMATISEES

13.1 Feuilles de calcul informatisées que l'on entre soient correctes, la feuille
de calcul informatisée donne un aperçu
13.1.1 Utilité du calcul informatisé
rapide de l'espace dont on a besoin pour
Le but de ce chapitre est de permettre à construire la station et des performances
tout ingénieur de produire ses propres ta- de traitement que l'on peut espérer. Les
bles de dimensionnement sur tout pro- feuilles de calcul informatisées prêtes
gramme informatique avec lequel il (ou elle) à l'emploi sont particulièrement utiles
est familiarisé. Le fait de produire ses pro- pour les personnes qui ne conçoivent pas
pres tables devrait obliger un ingénieur à des systèmes DEWATS tous les jours et
approfondir sa compréhension du méca- qui, sans ces feuilles, seraient obligés de
nisme de conception des unités DEWATS. revoir à chaque fois toute la théorie de
dimensionnement des systèmes DEWATS
Néanmoins, les courbes qui ont été utili-
avant de pouvoir en commencer la con-
sées comme base de calcul dans les formu-
ception.
les utilisées dans les feuilles de calcul
informatisées peuvent aussi intéresser ceux
d'entre vous qui n'ont pas accès à un ordi-
nateur (voir chapitre "Utilisation des for- 13.1.2. Risques en utilisant des formules
mules informatisées sans ordinateur). Etant simplifiées
donné que ces courbes permettent de Les formules que l'on trouve dans la feuille
visualiser les principales relations entre les de calcul ont été conçues pour être utili-
différents paramètres, elles permettent de sées par des personnes de terrain qui ne
mieux comprendre les facteurs qui influent se préoccupent pas outre mesure de con-
sur le processus de traitement. Il est à noter naissances théoriques. Elles sont néanmoins
que les graphiques ont été élaborés à partir fondées sur des bases scientifiques, en plus
d'informations venant de diverses sources; de l'expérience pratique.
c'est pourquoi les méthodes de calcul ne
suivent pas toutes le même déroulement Même si les formules étaient 100 % correc-
logique. tes, les résultats ne seraient pas 100% jus-
tes puisque les données de départ com-
Les calculs par ordinateur peuvent être portent un certain degré d'incertitude. Le
d'une grande utilité, surtout si les formules degré de précision des formules en général
et les données de base sont correctes. est certainement supérieur au degré de pré-
A l'inverse, bien que cela en mette plein cision des prélèvements et analyses des
la vue, si l'on rentre des âneries, on ne eaux usées. Il existe beaucoup de facteurs
récupérera que des âneries à la sortie. Ceci inconnus qui agissent sur l'efficacité du
mis à part, en assumant que les données traitement et tout manuel "scientifique" ne

138
13 FEUILLES DE CALCUL INFORMATISEES

pourrait donner que des fourchettes de ré- • Pour les digesteurs anaérobies, une grave
sultats. Ce manuel-ci, bien que basé sur erreur de sous-dimensionnement pour-
des données "scientifiques", est fait pour rait entraîner un effondrement du pro-
des personnes sur le terrain qui sont con- cessus biochimique, alors qu'un sur-
frontées au problème de construire de vé- dimensionnement impliquerait une
ritables installations. Ces personnes ne augmentation des temps de maturation
peuvent pas se permettre de dire à un en début de processus.
maçon: "Faites-moi un bassin qui ait entre
4,90 m et 5,60 m de long", il est obligé de J Des performances médiocres des étapes
dire quelque chose comme: "Faites-moi un primaires ou secondaires du processus
bassin de 5,35 m.". Les feuilles de calcul de traitement pourrait être à l'origine d'un
qui vont suivre ont été élaborées dans le sur(ou sous) dimensionnement des in-
même esprit. N'importe quelle personne qui stallations de finition. Ceci veut dire des
utilise déjà des méthodes de calcul varia- coûts d'investissement inutilement éle-
bles ne fait pas partie du public visé par ce vés, ou la nécessité de procéder à un
manuel, et doit se sentir libre de modifier agrandissement des installations de fi-
les formules et les courbes en fonction de nition.
son expérience et de ses capacités (à ce
• Des lagunes anaérobies trop petites dé-
sujet, l'auteur serait redevable à quicon-
gagent de mauvaises odeurs, mais des
que lui apporterait des éléments pour amé-
bassins sur-dimensionnés, même légè-
liorer les feuilles de calcul).
rement, ne développent pas assez de
Etant donné que les formules représentent flottants pour former un couvercle et
une version simplifiée de mécanismes donc dégagent tout autant d'odeurs.
naturels complexes, il y a un certain risque
• Il n'y a pas de risque à sur-dimensionner
qu'elles ne donnent pas une image tout à
des lagunes aérobies, mais si elles sont
fait exacte de la réalité. Néanmoins, le ris-
au contraire trop petites, elles ont ten-
que est nettement plus grand qu'il y ait des
dance à dégager des odeurs. Bien que
changement dans la réalité que l'on a
supposée. Par exemple, l'agrandissement tous ces inconvénients ne soient pas
d'une usine qui se ferait sans un agrandisse- souhaités, il est difficile de tous les évi-
ment correspondant de la station de traite- ter, même avec un programme de calcul
ment des eaux usées a plus d'impact que des plus précis.
de prendre comme base de calcul une DBO • Le plus gros risque est d'avoir des filtres
de 350 mg/l, alors qu'elle n'est en réalité qui se colmatent, que ce soit dans les
que de 300 mg/l. digesteurs anaérobies ou les filtres à
• En ce qui concerne les erreurs que l'on graviers. Mais la probabilité que le ris-
peut commettre concernant l'accumula- que soit dû à un matériau filtrant de
tion des boues dans les fosses septi- piètre qualité, à des erreurs dans les
ques, les lagunes de décantation, les détails structurels, ou à des données
fosses Imhoff et les digesteurs anaé- erronées sur la composition des eaux
robies, le plus gros risque que l'on court, usées est beaucoup plus importante que
c'est de devoir procéder à des curages la probabilité que ce problème vienne
plus fréquents. d'une erreur de dimensionnement.

139
13 FEUILLES DE CALCUL INFORMATISEES

En règle générale, un léger sur-dimensionne- tifiques, de manuels et de la propre expé-


ment permet de réduire le risque d'avoir rience de l'auteur et de ses collègues. Les
un processus de traitement instable ou des formules définissent essentiellement des
résultats de traitement médiocres. tendances. Par exemple, il est bien connu
que l'efficacité d'un digesteur anaérobie
augmente avec la réduction du ratio DCO/
13.1.3. Sur les feuilles de calcul DBO. De telles courbes ont été transfor-
mées en une série de segments de droites
Les feuilles de calcul présentées dans ce pour permettre au lecteur de mieux com-
manuel ont été mises au point sous Excel, prendre les formules et si besoin est, d'ajus-
version 5.0. On peut néanmoins utiliser tout
ter les valeurs aux conditions locales. Le
autre programme de calcul. Veuillez noter
nombre de données à partir desquelles ces
que tous les calculs ont été effectués avec
courbes ont été obtenues est parfois trop
la version allemande du programme. Dans
faible pour avoir une valeur statistique. El-
l'écriture des nombres, la virgule indique
les ont pourtant été utilisées et réajustées
une décimale et le point est la marque des
en fonction de l'expérience sur le terrain.
milliers. Par exemple 1.100,5 signifie "mille
cent virgule cinq". Les formules sont simples. Mise à part des
opérations arithmétiques de base, elles ne
Il se peut qu'il existe de différences dans la
font appel qu'à une seule fonction, la fonc-
syntaxe des formules, par exemple, 3 peut
2

tion "SI". On a, par exemple,


être écrit =EXP(3;2) ou 3^2, de même la
racine carrée de 9 peut être =RACINE(9) ou "si la température est inférieure à 20 °C,
9^1/2, la racine cubique de 27 serait alors le temps de rétention est de 20 jours;
=EXP(27;1/3) ou 27^1/3. Certains program- sinon, il est de 15 jours dans les cas où
mes de calcul peuvent n'accepter qu'une la température est inférieure à 25 °C et dans
seule de ces alternatives. les autres cas (c'est-à-dire si la température
est supérieure à 25 °C.) le temps de
Les feuilles de calcul font appel à des in- rétention est de 10 jours."
formations qui sont généralement connues
des ingénieurs de développement dans le En supposant que la température est don-
cadre des systèmes DEWATS. Par exemple, née par la cellule F5 sur la feuille de calcul,
alors que la DBO et la DCO seront mesu- la formule qui apparaît dans la cellule pour
rées au début de la phase de conception, il calculer le temps de rétention s'écrit:
est peu probable que la DBO soit contrôlée
régulièrement par la suite. C'est pourquoi
= SI (F<20;20;SI(F<25;15;10))
les calculs se basent sur la DCO ou bien La formule reste simple, de manière à ce
les résultats des formules basées sur la
que l'utilisateur puisse la modifier en fonc-
DBO ont été re-formulés en fonction de la
tion de son expérience acquise. Il se peut
DCO, ou le contraire. Dans ce qui suit, le
par exemple, que pour certains substrats,
terme DBO signifie en réalité DBO5.
le temps de rétention doive être de 25
Certaines des formules utilisées dans les jours à 2 0 ° C , 23 jours à 2 5 ° C , et 20 jours
feuilles de calcul sont basées sur des cour- au-delà de 2 5 ° C , et que de surcroît on
bes, obtenues à partir de publications scien- ajoute 10% de temps de rétention supplé-

140
13 FEUILLES DE CALCUL INFORMATISEES

mentaire par mesure de sécurité, la for- On peut aussi multiplier les volumes d'eaux
mule s'écrira alors: usées ou la DCO par un facteur de sécurité
avant de lancer le calcul. De toutes façons,
=110% x SI(F5<20;25;SI(F5<25;23;20)) toutes les cellules de la feuille de calcul
Les valeurs intermédiaires entre les nom- doivent être verrouillées, mises à part cel-
bres de jours donnés peuvent se calculer les en caractères gras.
en utilisant une "règle de trois", les ta- Lorsque l'utilisateur prépare ses propres ta-
bleaux donnés par la suite en montrent de bles, les désignations des colonnes (A,B,C,
nombreux exemples. La pente d'une ligne D...) et des lignes (1,2,3,4,...) doivent pas
ne

droite est donnée par sa tangente et la apparaître telles quelles, parce que ceci chan-
hauteur d'un point donné est obtenu en gerait l'adresse des cellules dans les formu-
multipliant la longueur par l'inverse de la les. De toute façons, les lignes et les colon-
pente, c'est-à-dire hauteur totale divisée par nes sont matérialisées sur l'écran. En copiant
longueur totale (cf. Fig. 63). les formules ci-dessous, le nom de la cellule
avant le signe " = " ne devrait pas être écrit.
Par exemple "E6=D5/E5" devra être écrit dans
la cellule "=D5/E5".
Les nombres en italique sont généralement
des valeurs guides qui donnent une indi-
cation sur les valeurs usuelles, ou bien in-
diquent des limites à respecter. Les nom-
bres en gras sont ceux qui doivent être
rentrés par l'opérateur, toutes les autres
valeurs étant calculées.
Hp = (12 * (10,5 - 2,8) / 18,5) + 2,8 = 7,8
Les colonnes intitulées "données" con-
Fig. 63:
tiennent des informations qui représen-
Représentation graphique de la "règle de trois" tent une réalité donnée, comme par exem-
ple le volume d'eaux usées ou leur charge
organique. Les colonnes intitulées "choix"
contiennent des informations qui peuvent
Au cas où le lecteur ne serait pas familia- être modifiées de manière à optimiser la
risé avec l'utilisation du tableur Excel, il conception, par exemple le temps de
peut, au lieu de modifier les formules, rétention hydraulique ou les intervalles
manipuler les résultats en entrant des don- entre les opérations d'évacuation des
nées "modifiées". Par exemple, si les va- boues. Toutes les autres cellules contien-
leurs données par le tableur sont d'une nent des formules et doivent être ver-
manière générale inférieures ou supérieu- rouillées, de manière à éviter d'en effacer
res à celles obtenues par expérience, on par erreur. Les cellules intitulées "vérifier"
peut adapter le calcul du dimensionnement ou "exiger" doivent être consultées pour
en entrant des valeurs de températures plus voir si les informations données ou choi-
ou moins élevées que la réalité, ou des sies sont compatibles avec le système tel
temps de rétention plus ou moins longs. qu'il a été choisi ou calculé.

141
13 FEUILLES DE CALCUL INFORMATISEES

13.1.4. Le Rapport DCO/DBO supposé rapport DCO/DBOeffl. à DCO/DBOaffl. comparé à


DCO/DBOaffl.
Le rapport DCO/DBO augmente au cours du
traitement biologique parce que la DBO ne
représente que la partie qui consomme de
l'oxygène dans un processus biologique
alors que la DCO représente l'ensemble des
consommateurs d'oxygène présents. La DBO
qui est abattue représente, en pourcentage,
une plus faible part de la DCO que de la
DBO. Le rapport DCO/DBO augmente plus Fig.66:
quand le processus de décomposition est Variations du rapport DCO/DBO au cours du traite-
incomplet, et moins quand l'efficacité du ment anaérobie d'eaux usées domestiques. Les
traitement tend vers 100%, échantillons ont été prélevés par SIITRAT. Les quel-
ques points représentant des échantillons avec un
rapport DCO/DBO élevé (à droite du graphique)
proviennent d'une station de traitement complé-
DBO/DCO comparé à DCO retiré mentaire et ne peuvent pas vraiment être compa-
rés à la majorité des échantillons.

13.1.5 Quantité d'eaux usées produite par


personne
Le Tableau 22 permet de définir les eaux
usées domestiques en fonction du nombre
Fig. 64: de personnes concernées et du volume
Variations du rapport DCO/DBO pendant un traite- d'eaux usées produit. La DBO et la consom-
ment anaérobie. Les échantillons prélevés par
mation d'eau par personne varient beau-
SIITRAT proviennent de filtres anaérobies installés
pour la plupart dans des écoles de la banlieue de coup d'un endroit à un autre, et doivent
Delhi (Inde). donc faire l'objet d'investigations précises.

courbe simplifiée de rapport entre


DBO retiré et DCO retiré 13.1.6 Fosse septique
1,15
Les fosses septiques sont de taille stan-
dard dans la plupart des pays. Pourtant,
dans le cas des systèmes DEWATS, les eaux
usées ne sont pas forcément des eaux usées
domestiques normales. Le tableau va per-
55% 65% 75% mettre de dimensionner la fosse septique.
DCO relire en %
Le débit et le nombre d'heures de pointe,
Fig. 65:
Version simplifiée de la courbe donnée à la fig. 64, ainsi que la charge polluante sont les
utilisée pour les formules des feuilles de calcul. données essentielles. A partir de celles-ci

142
Tableau 22:
Feuille de calcul pour la quantité d'eaux usées produites par personne
A B C D E F G
1 Production d'eau usée par personne
conso. rapport débit d'eau concentr.
concentr.
2 utilisateur DB0 par d'eau par
5
usée par
utilisateur utilisateur D C O / D B O 5 jour DBOs DCO
3 donné donné donné donné calculé calculé approx.
4 nombre g/jour litres/jour mg/l / mg/l rrïVj'our mg/l mg/l
5 80 55 165 1,90 13,20 333 633
6 écart => 40 - 65 50-300

Formules utilisées dans la feuille de Le taux de réduction de la DCO dans les


calcul: "quantité d'eaux usées par décanteurs et les fosses septiques dépend
personne" en grande partie de la quantité de matières
E5=A5*C5/1000 décantables, de leur teneur en DCO et de
l'intensité de l'inoculation du flux entrant.
F5=A5*B5/E5 Le contact entre le substrat entrant frais et
G5=D5*F5 les boues actives est presque nul dans les
fosses Imhoff, alors qu'il est particulière-
ment intime dans les lagunes de décantation
les "paramètres d'entrée" sont la fréquence
à alimentation en profondeur. Ceci a été
des vidanges et le TRH, le premier parce
pris en compte dans la formule en divisant
qu'il détermine le volume du digesteur dans
le paramètre "MES décantables par DCO"
lequel s'accumulent les boues et le second
par un facteur empirique de 0,50 - 0,60. La
parce qu'il agit de même pour le volume
tendance générale est illustrée sur le gra-
du liquide.
phique de la Fig. 68.
Pour tenir compte du fait que les boues se
tassent au cours du temps, les formules
dans les feuilles de calcul sont basées sur réduction de la DCO dans les décanteurs
le graphique donné à la Fig. 67.

reduction du volume des boues


au cours de stockage

0 5 10 15 20 25 30 35 40
temps de décantation en heures
Fig. 68:
Taux de réduction de la DCO dans les bassins de
décantation

Fig. 67:
Réduction du volume des boues au cours du
stockage

143
13 FEUILLES DE CALCUL INFORMATISEES

Formules utilisées dans la feuille de calcul: +C5*F5)+0,2*B11*E11


"Fosse septique" La formule tient compte du fait que le vo-
C5=A5/B5 lume des boues ne doit pas dépasser la
moitié du volume total.
H5=G5/0,6*SI(F5<1;F5*0,3;SI(F5<3;(F5-1)*0,1/
2+0,3;SI(F5<30;(F5-3)*0,15/27+0,4;0,55))) I11=(E11+G11)*C11*B11
La formule se réfère à la Fig. 68. Le coeffi- J11=(D5-I5)*A5*0,35/1000/0,7*0,5
cient 0,6 a été déterminé de façon empiri- La réduction d'1 kg de la DCO entraîne la
que. production de 350 litres de méthane.
I5=(1-H5)*D5 H12=0,005*SI(A11<36;1-
J5=(1-H5*J6)*E5 A11*0,014;SI(A11<120;0,5-(A11-36)*0,002;1/3))
E6=D5/E5 La formule se réfère à la Fig. 67.
J6=SI(H5<0,5;1,06;SI(H5<0,75;(H5-0,5)*0,065/
0,25+1,06;SI(H5<0,85;1,125-(H5-0,75)*0,1/
0,1 ;1,025)))
La formule se réfère à la Fig. 65.
D11=2/3*H11/B11/C11
F11=D11/2
H11=SI(H12*(E5-J5)/
1000*A11 *30*A5+C5*F5<2*A5*F5/24;2*A5*F5/
24;H12*(E5-J5)/1000*A11 *30*A5

Tableau 23:
Feuille de calcul pour dimensionner une fosse septique

A B C D E F G H I J
1 Feuille d e calcul p o u r f o s s e s e p t i q u e , d o n n é e s e t r é s u l t a t s
heure de
débit ratio
pointe débit max
journalier DCO DBOg TRH dans DCO/ réduction DCO en DBO5 en
2 débit heure de
d'eau entrante entrante la cuve MES de DCO sortie sortie
d'eau pointe
usée décant.
usée
3 donné donné calculé donné donné choisi donné calculé calculé calculé
4 rrïVjour h rrP/b mg/l mg/l h mg/l / mg/l % mg/l mg/l
5 13,0 12 1,08 633 333 18 0,42 35% 411 209
6 DCO/DBO ->
s 1,90 12-24 h 0.35-0,45 domestique DBOres. -> 1,06
7 dimensions de fosse septique
largeur prof. min. volume
intervalle longueur intérieure volume y biogaz
intérieure de l'eau longueur de second réel de
8 entre de premier compris 70%Cri;
de tosse au point compartiment fosse
vidanges compartiment boues 50% dissous
septique de sortie septique
9 choisi choisi choisi requis choisi requis choisi requis vérifier calculé
10 mois m m m m m m m 3
m 3
rrïVjour
11 12 2,50 2,00 3,13 3,10 1,56 1,55 23,46 23,25 0,72
12 boues l/g red. DBO 0,0042

144
13 FEUILLES DE CALCUL INFORMATISEES

Fîg. 69:
Illustration d'une feuille de calcul pour le dimensionnement d'une fosse septique

13.1.7 Fosse Imhoff


A part le fait que la décantation se fait Les données de base sont le débit, le
mieux dans une fosse Imhoff, les caracté- nombre d 'heures de pointe et la charge
ristiques du traitement sont comparables à polluante. A partir de ces éléments, les
celles de tout décanteur. Néanmoins, si l'on "paramètres d'entrée" sont les mêmes que
veut que les eaux usées restent "fraîches", pour la fosse septique - TRH et fréquence
elles ne doivent pas entrer en contact avec des vidanges.
des boues actives. Donc la diminution de
DBO dans le liquide est proche de zéro.
Parce qu'il y a en revanche décantation, la
réduction de DCO et de DBO sont du même
ordre, et est donnée par le coefficient 0,50
de la cellule H5.
section traversale section longitudinale

Fig. 70:
Illustration d'une feuille de calcul de dimensionnement d'une fosse Imhoff

145
13 FEUILLES DE CALCUL INFORMATISEES

Tableau 24:
Feuille de calcul pour dimensionner une fosse Imhoff.

A B C D E F G H I I J
1 Feuille d e calcul p o u r f o s s e Imhoff, d o n n é e s e t r é s u l t a t s
heure de
débit ratio
pointe débit max.
2 journalier DCO DBO5 TRH dans DCO/ réduction DCO en DFJO5 en
débit heure de
d'eau entrante entrante la cuve MES de DCO sortie sortie
d'eau pointe
usée décant.
usée
3 donné donné calculé donné donné choisi donné calculé calculé calculé
4 m3/jour h m3/h mg/l mg/l h mg/l / mg/l % mg/l mg/l
5 25,00 12 2,08 633 333 1,50 0,42 27% 460 237
6 DCO/DB0 ->
5 1,90 domestique: 0,35-0,45 DCO/DBOres 1,06
7 dimensions de fosse Imhoff
largeur
largeur longueur
intervalle volume espace intérieure prof, biogaz
volume intérieure intérieure hauteur
8 entre de autour de totale de totale en 7 0 % C r i
de boues de de fosse de boues
vidanges l'entonnoir l'entonnoir fosse sortie 50% dissous
l'entonnoir Imhoff
Imhoff
9 choisi calculé calculé choisi choisi calculé calculé calculé calculé calculé
10 mois m 3
m m3
m m m m m m3/d
11 12 3,13 3,61 1,30 0,55 2,24 2,82 0,57 2,28 1,08
12 boues l/g red.DBO 0,0042

Formules de la feuille de calcul "Fosse B11=C5*F5


Imhoff" C11 =A5*30*A11 *C12*(E5-J5)/1000
C5=A5/B5 F11=D11+E11+0,25+2*0,07
H5=G5/0,5*SI(F5<1;F5*0,3;SI(F5<3;(F5-1)*0,1/ Toute formule de dimension se réfère à la
2+0,3;SI(F5<30;(F5-3)*0,15/27+0,4;0,55))) description de la fosse Imhoff donnée par
La formule se réfère à la Fig. 68. Le coeffi- la Fig.70
cient 0,5 a été déterminé de façon empiri- G11=B11/(0,3*D11+(D11*D11*0,85/2))
que.
H11=C11/F11/G11
I5=(1-H5)*D5 M1=H11+0,85*D11+0,3+0,3
J5=(1-H5\J6)*E5 J11 =(D5-I5)*A5*0,35/1000/0,7*0,5
E6=D5/E5 La réduction d'i kg de la DCO entraîne la
J6=SI(H5<0,5;1,06;SI(H5<0,75;(H5-0,5)*0,065/ production de 350 litres de méthane.
0,25+1,06;SI(H5<0,85;1,125-(H5-0,75)*0,1/
0,1; 1,025))) C12=0,005*SI(A11<36;1-
La formule se réfère à la Fig. 65. A11*0,014;SI(A11<120;0,5-(A11-36)*0,002;1/3))
La formule se réfère à la Fig. 67.

146
13 FEUILLES DE CALCUL INFORMATISEES

13.1.8 Filtre anaérobie Filtre anaérobie: DCO retiré en fonction de la


température
Les données de base concernent le débit et
la charge polluante.A partir de ces éléments,
le "paramètre d'entrée" pour un filtre ana-
érobie est le temps de rétention hydraulique.
Les performances d'un filtre anaérobie sont
visualisées par la courbe montrant la relation
entre TRH et le pourcentage de réduction de
DCO. La courbe (Fig. 71) est basée sur une
DCO de 1500 mg/l et une température de Fig. 72:
25°C. Ces valeurs sont ensuite pondérés en Réduction de la DCO en fonction de la température
dans un filtre anaérobie
fonction de la température (Fig. 72), de la
charge des eaux usées (Fig. 73) et de la
surface spécifique du filtre (Fig. 74); ces
variables sont montrées dans les courbes
ci-dessous.
Filtre anaérobie: DCO retiré en fonction de la
Le volume de vides à l'intérieur du matériau charge polluante
filtrant a un impact sur le volume du digesteur
nécessaire pour atteindre le temps de
rétention requis. Un gravier comprend envi-
ron 35 % de vide alors que des éléments en
plastique spécialement conçus peuvent en
contenir jusqu'à 9 0 % . Lorsque la hauteur
du filtre augmente, la hauteur totale d'eau
augmente aussi, mais l'impact de la hauteur
supplémentaire sur le TRH est moindre pour Fig- 73-
le gravier que pour les éléments en plasti- Réduction de la DCO en fonction de la charge
polluante des eaux usées dans un filtre anaérobie
que. Lorsque la hauteur du filtre reste la
même, la distance du fond du filtre au fond
du digesteur doit être augmentée.

filtre anaérobie: DCO retiré en fonction du TRH, filtre anaérobie: DCO retiré en fonction de la
DCOentrée 1500 mg/t; 25°C surface du filtre

0 50 100 150 200 250


surface spécifique en mVm 3

Fig. 71: Fig- 74:


Réduction de la DCO en fonction du TRH dans un Réduction de la DCO en fonction de la surface du
Filtre anaérobie filtre dans un filtre anaérobie

147
13 FEUILLES DE CALCUL INFORMATISEES

Tableau 25:
Feuille de calcul pour dimensionner un filtre anaérobie

A | B C | D I E i F G | H I J K I L
1 Feuille de calcul pour filtre a n a é r o b i e (FA) avec fosse septique i ntégrée (FS)
heure de facteur
débit ratio réduction réduction
pointe débit max temp.lnf. TRH dans intervalle de
journalier DCO DBO5 MES de DCO de DBOô
2 débit heure de de la fosse entre réduction
d'eau entrée entrée décant./ dans la dans la
d'eau pointe digesteur septique vidanges DBO/
usée DCO fosse fosse
usée DCO
3 donné donné calculé donné donné choisi donné choisi choisi calculé calculé calculé
4 rrf/jour h mVh mg/l mg/l mg/l / mg/l °C h mois % % ratio
5 25,00 12 2,08 633 333 0,42 25 2 36 25% 26% 1,06
6 DCO/DBO -, ->1,90 0,35-0,45 (domes tiquej 2h
7 d o n n é e s de traitement
surface réduction
vides réduction
DCO DBO5 spécifique DCO en de DCO
dans le TRH facteurs pour calcul du taux de réduction de de DCO
8 entrante entrante du sortie de pour
matériau dans FA DCO dans FA (FA
dans FA dans FA matériau filtrant seulement)
FA ensemble
filtrant (FA + FS)

9 calculé calculé donné donné choisi déterminé d'après graphique calculé calculé calculé
10 mg/l mg/l m /m
3 3
% h f-temp f -charge f-surface f-TRH % mg/l %
11 478 247 100 35% 30 1,00 0,91 1,00 69% 70% 142 78%
12 80 -120 30-45 24 - 48 h
13 dimensions de fosse septique
réduction
largeur prof. min. volume
facteur de de DBO; DBO5 en longueur Intérieure volume y
intérieure d'eau au longueur de second boues réel de
14 red. DBO/ pour sortie de de premier compris
de fosse point compartiment accumul. fosse
DCO ensemble FA compartiment boues
septique d'entrée septique
( FA + FS)

15 calculé calculé calculé choisi choisi calculé choisi calculé choisi calculé requis calculé
16 ratio % mg/l m m m m m m l/kg DBO m 3
m 3

17 1,10 85% 49 1,75 2,25 1,69 ^J0 0,85 0,85 0,00 10,00 10,04
16 boues 1/g red. DBO
19 dimensions du filtre a n a é r o b i e production de biogaz verifier !
hauteur vitesse
volume longueur nombre largeur espace charge
prof, des filtre (niv. dans max flux
20 des de de des sous dans filtre org. sur
compart, sup. 40 fosse total remontant
compart, chaque compart, compart, dalles anaérobie vol. filtre
filtre cm sous septique dans
filtre compart. filtre filtre perforées DCO
niv. d'eau) vides filtre
21 calculé choisi calculé choisi requis choisi calculé présumé: 70%CHj; 50% dissous calculé calculé
22 m 3
m m No. m m m m /j
3
m /j
3
m /j
3
kg/m*j 3
m/h
23 31,25 2,25 2,25 3 2,69 0,60 1,20 0,97 2,10 3,07 1,57 0,98
24 au maximum <4,5 <2,0

Formules de la feuille de calcul "Filtre K5=L5*J5


anaérobie" L5=SI(J5<0,5;1',06;SI(J5<0,75;(J5-0,5)*0,065/
C5=A5/B5 0,25+1,06;SI(J5<0,85;1,125-(J5-0,75)*0,1/
0,1;1,025)))
J5=F5/0,6*SI(H5<1;H5*0,3;SI(H5<3;(H5-1)*0,1/ La formule se réfère à la Fig. 65.
2+0,3;SI(H5<30;(H5-3)*0,15/27+0,4;0,55)))
La formule se réfère à la Fig. 68. Le coeffi- D6=D5/E5
cient 0,6 a été déterminé de façon empiri- A11=D5*(1-J5)
que. B11=E5*(1-K5)
148
13 FEUILLES DE CALCUL INFORMATISEES

fosse septique filtre anaérobie fosse septique filtre anaérobie

F'£- 75-
Illustration d'une feuille de calcul pour le dimensionnement d'un filtre anaérobie

F11=SI(G5<20;(G5-10)*0,39/ H17=F17/2
20+0,47;SI(G5<25;(G5-20)*0,14/ J17=0,005*SI(I5<36;1-I5*0,014;SI(I5<120;0,5-
5+0,86;SI(G5<30;(G5-25)*0,08/5+1;1,1))) (l5-36)*0,002;1/3))
La formule se réfère à la Fig. 72.
La formule se réfère à la Fig. 67.
G11=SI(A11<2000;A11*0,17/ K17=SI(OR(K5>0;J5>0);SI(J17*(E5-B11)/
2000+0,87;SI(A11<3000;(A11-2000)*0,02/ 1000*I5*30*A5+H5*C5<2*H5*C5;2*H5*C5,J17*(E5-
1000+1,04;1,06))
La formule se réfère à la Fig. 73. B11)/1000*I5*30*A5+H5*C5);0)
La formule tient compte du fait que le vo-
H11 =SI(C11<100;(C11-50)*0,1 / lume des boues ne doit pas dépasser la
50+0,9;SI(C11<200;(C11-100)*0,06/100+1;1,06)) moitié du volume total et autorise que l'on
La formule se réfère à la Fig. 74. se passe de décanteur.
I11=SI(E11<12;E11*0,16/ L17=(G17+I17)*E17*D17
12+0,44;SI(E11<24;(E11-12)*0,07/
12+0,6;SI(E11<33;(E11-24)*0,03/ A23=E11*A5/24
9+0,67;SI(E11<100;(E11-33)*0,09/ C23=B23
67+0,7;0,78))))
La formule se réfère à la Fig. 71. E23=A23/D23/((B23*0,25)+(C23*(B23-G23*(1-
D11))))
J11=SI(F11*G11*H11*I11*(1+(D23*0 04))<0,9
G23=B23-F23-0,4-0,05
>

8;F11*G11*H11*l11*(1+(D23*0,04));0,98)
La formule tient compte de l'augmentation H23=(D5-A11)*A5*0,35/1000/0,7*0,5
de l'efficacité du traitement quand on aug- La réduction d'i kg de la DCO entraîne la
mente le nombre de compartiments, mais production de 350 litres de méthane.
limite toutefois celle-ci à 98%. I23=(A11-K11)*A5*0,35/1000/0,7*0,5
K11=A11*(1-J11) La réduction d'i kg de la DCO entraîne la
L11=(1-K11/D5) production de 350 litres de méthane.
A17=SI(L11<0,5;1,06;SI(L11<0,75;(L11- J23=SUM(H23:I23)
0,5)*0,065/0,25+1,06;SI(L11<0,85;1,125-(L11 - K23=A11*A5/1000/(G23*E23*C23*D11 *D23)
0,75*0,1/0,1;1,025)))
La formule se réfère à la Fig. 65. L23=C5/(E23*C23*D11)
B17=L11*A17
C17=(1-B17)*E5
F17=2/3*K17/D17/E17
149
13 FEUILLES DE CALCUL INFORMATISEES

influence d'une surcharge organique


13.1.9 Fosse septique compartimentée sur DBO abattue

Les paramètres de base sont les heures de


pointe et la charge polluante. A partir de
ces éléments, le "paramètre d'entrée" pour
une fosse septique compartimentée est la
vitesse ascencessionelle du flux (cellule I17).
Mais les performances d'une fosse septi- 10
que compartimentée dépendent aussi du afflux kg DBO/m 'j
3

temps de rétention. Le TRH ne peut pas Fig- 77: Abattement de la DBO dans le cas de
surcharge organique des fosses septiques compar-
être réduit en jouant sur les dimensions timentées.
des compartiments à flux ascendant, parce
que cela modifierait aussi la vitesse as- DBO abattue en fonction de la charge polluante

cencessionelle. Pour arriver à la qualité


d'effluent souhaitée il vaut mieux ajouter
un compartiment supplémentaire, plutôt
que de chercher à augmenter le volume des
compartiments existants, l'efficacité du trai-
tement augmentant toujours avec le nom- 0 500 1000 1500 2000 2500 3000
bre de compartiments (voir formule de la afflux DBO mg/l
cellule H11). L'influence de la température Fig. 78: Abattement de la DBO par rapport â la
est moins forte que pour d'autres réacteurs concentration dans des fosses septiques comparti-
mentées.
anaérobies. Des eaux usées trop diluées
ne produisent pas assez de boues pour DBO abattue en fonction du nombre des
compartiments
assurer un contact intensif entre les bacté-
ries et les eaux usées entrantes. La Fig 78
prend en considération cet effet. Une courbe
supplémentaire ( Fig. 77.) doit être utilisé
afin de prévenir une surcharge organique
due à des eaux usées trop concentrées.
nombre des compartiments

Fig. 78a: Effet du nombre des compartiments sur


DBO abattue en fonction du TRH
le taux d'abattement de la DBO . s

DBO abattue en fonction du température

10 15 20
TRH en jours
température en °C
Fig. 76:
Abattement de la DBO par rapport au TRH dans Fig. 78b: Effet de la température sur le taux d'abat-
des fosses septiques compartimentées. tement de la DBO dans des fosses septiques com-
partimentées.
150
13 FEUILLES DE CALCUL INFORMATISEES

Tableau 26:
Feuille de calcul pour dimensionner une fosse septique compartimentée

Feuille d e c a l c u l g é n é r a l p o u r f o s s e s e p t i q u e c o m p a r t i m e n t é e avec d é c a n t e u r i n t é g r é
TRH dans
flux rapport abattem.
durée du rapport temp, intervalle décanteur
journalier débit de DCO DBO5 MES DCO
2 flux DCO/ mini soutirage (abs. de
eaux pointe entrée entrée décantbl./ dans
principal DBO5 digesteur de boues décanteur
usées DCO décanteur
TRH = 0)
3 moyen donné max. donné donné calculé donné donné choisi choisi calculé
4 m3/jour h m3/h mg/l mg/l ratio mg/l °C moins h %
5 25.00 12 2,08 633 333 1,90 0,42 25 18 1,50 23%
6 0,35-0,45 1,5 h
7 d o n n é e s traitement
abattem. rapport abattem.
DBO5 entrée dans fosse DCO/DBO théorique DBO
8 facteurs pour le calcul de l'abattement de la DBO
dans compartimenté après cale. apr. sortie
décanteur décant. facteurs
9 calculé DCO DBO5 calculé calculé après abaques 72% calculé
10 % mg/l mg/l mg/l/mg/l f-surchrg. f-conc. f-temp f-nombre f-TRH appliqué mg/l
11 24% 489 253 1,94 1,00 0,84 1,00 1,02 0,84 72% 71
12 1,06 <-lacteur d'abattement DCO/DBO lacteur d'abattement DCO/DBO-> 1,088
13 dimensions du décanteur fosse septique compart.
nombre
total taux total taux dimensions internes taux vitesse
DCO longueur longueur compart. profond, à
14 d'abart. d'abart. choisies selon accum. ascens.
sortie décanteur décanteur flux la sortie
DBO5 DCO volume requis boues maxi
ascens.
15 calculé calculé calculé largeur profondeur calcul. calculé choisi choisi choisi choisi
16 % % mg/l m m l/g COD m 3
m m/h No. m
17 79% 72% 175 2,00 1.50 0,0037 2,39 2,40 5 1,50
18 1,4-2.0 m/h
19 dimensions de la fosse septique c o m p a r t i m e n t é e r e s u i t e t p r o d u c t i o n gaz
longueur des surface volume biogaz
vitesse largeur de charge
compartiments doit de largeur des réelle du calcul du (sup: CH,
20 ascension la gaine organique
rester inférieure à la chaque compartiments réacteur TRH réel 70%; 50%
elle réelle descend. (DBO5)
moitié de la profond compart. compart. dissous)
21 calculé choisi calculé calculé choisi calculé choisi calculé calculé calculé calculé
22 m m m 2
m m m/h m h kg/m *d 3
m3/d
23 0,75 0,75 1,16 1,54 2,00 1,39 0,25 15,00 14 0,84 3,51
24 TRH réduit de 5% pour tenir compte des boues
SUGGESTION : Si l'abattement est insuffisant, augmenter le nombre des compartiments afin de ne pas augmenter la vitesse ascenslonelle

section longitudinale section transversale


nombre effectif des compartiments est 5

2,40 0,25 0,25 0,25 0,25 2,00 ((osse compartimentée)


*- longueur totale en m: 9,51 •
Fig. 79-
Illustration d'une feuille de calcul pour le dimensionnement d'une fosse septique compartimentée

151
13 FEUILLES DE CALCUL INFORMATISEES

Formules de la feuille de calcul "Fosse 0,25+1,06;SI(K5<0,85;1,125-(K5-0,75)*0,1/


septique compartimentée" 0,1,1,025)))
La formule se réfère à la Fig. 65.
C5=A5/B5 K12=SI(A17<0,5;1,06;SI(A17<0,75;(A17-
F5=D5/E5 0,5)*0,065/0,25+1,06;SI(A17<0,85;1,125-(A17-
K5=G5/0,6*SI(J5<1;J5*0,3;SI(J5<3;(J5-1)*0,1/ 0,75)*0,1/0,1,-1,025)))
2+0,3;SI(J5<30;(J5-3)*0,15/27+0,4;0,55))) La formule se réfère à la Fig. 65.
La formule se réfère à la Fig. 68. Le coeffi- A17=1-K11/E5
cient o,6 a été déterminé de façon empiri- B17=A17/K12
que.
C17=(1-B17)*D5
A11=K5*A12 F17=0,005*SI(I5<36;1-15*0,014;SI(I5<120;0,5-
B11=D5*(1-K5) (l5-36)*0,002;1/3))
La formule se réfère à la Fig. 67.
C11=E5*(1-A11)
D11=B11/C11 G17=SI(At1>0;SI(F17*(E5-C11)/
1000*30*I5*A5+J5*C5<2*J5*C5;2*J5*C5;F17*(E5-
E11 =SI(J23<6;1;1-(J23-6)*0,28/14 C11)/1000*30*15* A5+J5*C5);0)/D17/E17
La formule se réfère à la Fig. 77. La formule tient compte du fait que le vo-
F11=SI(C11<150;C11*0,37/ lume des boues ne doit pas dépasser la
150+0,4;SI(C11 <300;(C11 -150)*0,1/ moitié du volume total et autorise que l'on
150+0,77;SI(C11 <500;(C11 -300)*0,08/ se passe de décanteur.
200+0,87;SI(C11 <1000;(C11 -500)*0,1/ A23=K17*0,5
500+0,95;SI(C11<3000;(C11-1000)*0,1/
2000+1,05:1,15))))) C23=C5/I17
La formule se réfère à la Fig. j8. D23=C23/B23
G11=SI(H5<15;(H5-10)*0,25/ F23=C5/B23/E23
5+0,55;SI(H5<20;(H5-15)*0,11/ H23=(G23+B23)*J17*K17*E23
5+0,8;SI(H5<25;(H5-20)*0,09/ l23=H23/(A5/24)/105%
5+0,91 ;SI(H5<30;(H5-25)*0,05/5+1 ;(H5-
30)*0,03/5+1,05)))) J23=C 11 *C5*24/H23/1000
La formule se réfère à la Fig. j8 b. K23=(D5-K11 )*A5*0,35/1000/0,7*0,5
H11-SI(J17=1;0,4;SI(J17=24;0,7;SI(J17=3;0,9;(J17- La réduction d'i kg de la DCO entraîne la
3)*0,06+0,9))) production de 350 litres de méthane.
La formule se réfère à la Fig. j8 a.
I11=SI(I23<5;I23*0,51/5;SI(I23<10;(I23-5)*0,31/
5+0,51 ;SI(I23<25;(I23-12)*0,18/15+0,82; 1 ))) 3.1.10 Digesteur à biogaz
La formule se réfère à la Fig. 76.
Le digesteur à biogaz tel qu'on le rencontre
J9=E11*F11*G11*H11*I11
dans les foyers des zones rurales en Inde
J11=SI(J9<0,8;J9;SI(J9*(1-0,37*((J9)- fonctionne plus ou moins comme un diges-
0,8))<0,95;J9*(1-0,37*((J9)-0,8));0,95)) teur à mélange intégral, dans lequel on
La formule limite l'efficacité du traitement charge des déjections de bovins mélan-
au niveau a réaliste gées à la main avec de l'eau. Le substrat
K11=(1-J11)*C11 est très visqueux, même à la sortie, il en
A12=SI(K5<0,5;1,06;SI(K5<0,75;(K5-0,5)*0,065/ r é s u l t e assez peu de boues et par

152
13 FEUILLES DE CALCUL INFORMATISEES

conséquent pas d'opération de vidange • les matières solides qui se déposent au


pendant des années. Les mêmes digesteurs bout d'une journée sur un pilote repré-
à biogaz existent en Chine, où ils sont sentent 9 5 % de toutes les matières
chargés avec un mélange d'excréments solides décantables.
humains et porcins, mélangés à de l'eau, • il y a un phénomène de mélange à l'inté-
mais qui est beaucoup moins homogène rieur du digesteur en raison de la forte
que ce qui se rencontre fréquemment en quantité de gaz produite qui empêche
Inde. Des eaux usées provenant d'autres des boues de se déposer. Le peu de
sources, comme des abattoirs par exem- boues secondaires compense le volume
ple, peuvent avoir des propriétés encore gagné par tassement des boues dé-
différentes. Il est donc difficile de détermi- cantées. Le volume d'accumulation des
ner les dimensions idéales d'un digesteur boues est donc le même que celui cal-
à biogaz qui conviendraient à tous types culé au cours d'une journée sur le pilote.
d'eaux usées "fortement chargées". La
• toutes les particules solides décantables
feuille de calcul suivante doit donc être
et non-décantables seront digérées au
utilisée avec une certaine réserve, et les
cours du temps de rétention hydraulique
formules adaptées au contexte local.
typique pour de digesteurs de boues.
Cette feuille de calcul a néanmoins l'avan-
• la DBO est réduite de 9 5 % après 25 jours
tage de mettre en évidence les facteurs qui
à 3 0 ° C , ce qui représente une produc-
ont une influence. Les formules sont basées
tion de biogaz de 400 litres par kg de
sur les affirmations suivantes:
matière sèche organique introduite.

digesteur ballon digesteur demi-sphérique


gaz gaz ^_ 3,19

volume de la chambre d'expansion


est égal au volume du gaz stocké

ì lond peut être plat, conique


ou spherique

section du digesteur dôme fixe digesteur à cloche flottante

Fig. 82:
Illustration de la feuille de calcul pour le dimensionnement d'un digesteur à biogaz

153
13 FEUILLES DE CALCUL INFORMATISEES

Tableau 27:
Feuille de calcul pour dimensionner un digesteur à biogaz

A B c D E F G H I J K L
feuille de calcul pour digesteur à biogaz, données et résultats production gaz
product.
MES temper, inf
débit MS org. ) idéale facteurs production product, methane
2 ST (MS) MS org. décant. THH
journalier MS totale biogaz à gaz totale gaz %
en 1 jour digesteur
30°C
3 donné donné présumé calculé testé choisi donnée donnée calculé d'après graph. calculé présumé
4 m3/d % ratio % ml/l d °C l/kg MS org. f-TRH f-temp m3/j ratio
5 0,60 6,0% 67% 4,0% 20 25 25 400 0,97 0,90 8,42 70%
6 200-450
7 valeurs pour tous m o d è l e s de digesteurs pour t o u s digesteurs à d ô m e fixe
prod, espace
DCO interv. volume capacité volume sortie au- diamètre diamètre
S méthane volume volume libre au-
approx. évac. total stockage stockage dessus de gaine chambre
non boues liquide dessus
effluent boues digesteur gaz gaz VG niveau 0 à gauche expansion
dissous niveau 0
9 présumé calculé choisi calculé calculé calculé donné calculé choisi choisi choisi calculé
10 ratio mg/l mois m
3
m
3
m 3
ratio m 3
m m m m
11 80% 7.943 12 4,32 15,0 19,3 65% 5,5 0,25 0,60 1.20 3,19
12 minimum-^ 0.60 m
13 di gesteur à caisson flottant cylindrique digesteur ballon
volume
hauteur prof, hauteur rayon réel volume
épaisseur rayon prof, espace
rayon largeur théorique théorique réelle de rayon du de net réel
14 paroi pour stockage réelle de libre au-
digesteur joint d'eau stockage de stockage ballon digesteur de
joint d'eau gaz digesteur dessus
gaz digesteur gaz (ballon) digesteur
niv. 0
15 choisi choisi choisi calculé calculé calculé calculé calculé calculé requis choisi vérifier
16 m m m m m m m m m 3
m m m 3

17 1,50 0,25 0,12 1,38 0,92 3,13 1,07 3,28 0,34 1,77 1,80 20,56
18
19 digesteur ballon digesteur d e m i - s p h é r i q u e
volume
rayon rayon réel pression
niveau inf. max en-dessous niv. pression espace volume niveau inf. max en-dessous niv.
stock, digesteur gaz dans
20 0 (faire essais jusqu'à "calculé" gaz dans libre au- net réel 0 (faire essais jusqu'à "calculé"
demi- (demi- demi-
égal "objectif") ballon dessus digesteur égal "objectif")
sphérique sphère) ballon
niv. 0
21 essai !! calculé objectif calculé calculé requis choisi vérifier essai !! calculé objectif calculé
22 m m
3 3
m m col. eau m3
m m m 3
m m 3
m3
m col. eau
23 0,90 5,89 5,81 1,50 0,43 2,23 2,25 20,01 0,74 5,91 5,90 1,34
24 1.50 max. 1.50 max.

production du gaz en fonction du TRH production du gaz en fonction de la température

temperature in "C

Fig. 8o: Fig. 8i:


Production de gaz d'un digesteur à biogaz à dôme Production de gaz d'un digesteur à biogaz à dôme
fixe en fonction du TRH fixe en fonction de la température

154
I 13 FEUILLES DE CALCUL INFORMATISEES

Formules de la feuille de calcul "Digesteur B23=PI()*(I11+A23)*(I11+A23)*(K17-(I11+A23)/3)


à biogaz" Le volume au dessus du plus bas niveau
du purin est déterminé de façon empirique.
D5=B5*C5
I5=SI(F5<10;F5*0,75/10;SI(F5<20;(F5-10)*0,19/ C23=I17+H11
10+0,75;(F5-20)*0,06/10+0,94)) D23=A23+J11
La formule se réfère à la Fig. 8o. E23=3,14*l 11*111* (G23-111 /3)
J5=SI(G5<5;0;SI(G5<10;(G5-5)*0,4/ F23=0,02+EXP((F11+H11/2+E23)/2,09;1/3)
5;SI(G5<25;(G5-10)*0,5/15+0,4;(G5-25)*0,1/
5+0,9))) H23=2,09*(G23-0,02)*(G23-0,02)*(G23-0,02)-
La formule se réfère à la Fig. 8i.
E23-H11/2
K5=H5*I5*J5*A5*D5 J23=PI()*(l23+l11)*(l23+l11)*(G23-(l23+l11)/3)
Le volume au dessus du plus bas niveau
B11=1,1*((1000*K5*L5/A11/0,35)/
(0,95*I5\J5))*(1-0,95*15* J5)/A5 du purin est déterminé de façon empiri-
La formule trouve la DCO du substrat en- que.
trant et calcule la réduction de DCO en K23=E23+H11
assumant une production de méthane de L23=I23+J11
350 l par kg de DCO; les 10% supplémen-
taires tiennent compte de la DCO inorgani-
que qui n'est pas réduite.
13.1.11 Filtre à graviers
D11=30*C11*A5*E5/1000
Les données de base sont le débit et la
E11=F5*A5
charge polluante. A partir de ces éléments,
P11=D11+E11 le "paramètre d'entrée" est la qualité
H11=K5*G11 requise pour l'effluent (DBO cellule E5).
sortie

L11=2*RACINE((H11/J11-(K11/2)*(K11/2)*PI())/ Le TRH et la température influencent forte-


PIO) ment les performances de traitement. Le
D17=A17-B17/2 TRH dépend du taux de réduction de DBO
souhaité (cf. Fig. 84). La courbe est établie
E17=H11/(D17*D17*PI())
pour une température de 25°C et un pour-
F17=(F11 -EXP(A17-B17-C17;2)*PIQ*E17)1 centage de vide de 3 5 % . La quantité de
(A17*A17*PI())+E17 vide à l'intérieur du filtre définit le TRH
G17=E17+0,15 " r é e l " , aussi influencé par le type de
H17=F17+0,15 plantation. D'autres facteurs existent mais
117-3,14*l11*l11*(K17-l11/3) leur influence se rapproche d'un facteur 1.0
et de toutes façons, les données nécessaires
J17=0,02+EXP((F11+H11/2+l17)/4,19;1/3) pour bien définir ces facteurs ne sont gé-
Le volume théorique du digesteur est celui néralement pas disponibles sur le site.
qui se situe en dessous de la surface plus
la moitié du volume de stockage du gaz;
on rajoute 0,02 m pour le plâtre.
L17=4,19*(K17-0,02)*(K17-0,02)*(K17-0,02)-l 17-
H11/2

155
13 FEUILLES DE CALCUL INFORMATISEES

En pratique, les facteurs limitants sont la de 10 g est faible comparée aux 20 g des
charge organique et la charge hydraulique. lagunes aérobies. Ceci est dû au fait que le
La limite pour la charge hydraulique est d'en- filtre à gravier est conçu de telle façon, que
viron 100 L/m (0,1 m/j.). Cette valeur peut
2
la charge organique dans la partie frontale
être beaucoup plus élevée si l'on utilise un est bien supérieure à celle de la partie pos-
matériau filtrant grossier ayant un taux de térieure et que la quantité d'oxygène est
conductivité garanti. Un filtre horizontal ne plus réduite dans la partie inférieure, aussi.
devrait pas recevoir une charge supérieure à C'est pourquoi la surface transversale du
10 g de DBO /jm ., parce que l'apport d'oxy-
5
2
côté de l'alimentation dépend aussi de la
gène par la surface est limité. Cette valeur charge organique (cellule E12).

filtre à graviers: 90% DBO abattue filtre à graviers: 35% vides; 25°C

température en C

Fig. 83: DBO relire

Relation entre TRH et température dans un filtre à


Fig. 84:
graviers, sur la base d'une réduction de 90% de la
Influence du taux de réduction de DBO souhaité
DBO.
sur le TRH dans un filtre à graviers, sur la base
d'un pourcentage de vide de 3 5 % et d'une tempé-
rature de 25°C.

Tableau 28:
Feuille de calcul pour dimensionner un filtre à graviers horizontal

A B C D E F G H I j K L
1 Feuille de calcul f i l t r e à gravier p l a n t é de m a c r o p h y t e s , d o n n é e s et r é s u l t a t s
ratio temp, facteur conduct,
débit DCO DBO5 DBOs DCO
2 DCO/ réd. DBO5 réd. DCO min. TRH avec TRH hydraul.
moyen entrée entrée sortie sortie
DBO annuelle k20=0,3 Ks

3 donné donné donné calculé recherché calculé calculé calculé donné calculé calculé donné

4 m /]'
3
mg/l mg/l mg'l / mg/l mg/l % % mg/l C par graph. jours m/j
5 26 410 215 1,91 30 86% 84% 66 25 0,86 11,20 200
6 facteur réd. DCO par graph.-> 1,025 Ks en m/s=> 2,31 E-03
7 dimensions résultats
charge charge
surface
TRH avec pente prof, filtre surface largeur surface longueur largeur longueur hydr. sur org. sur
8 réelle
35% vides fond entrée transvers. filtre requise filtre choisie choisie surface surface
choisie
choisie choisie
9 calculé choisi choisi calculé calculé calculé calculé choisi choisi vérifier ! calculé calculé
10 jours % m m 2
m m 2
m m m m 2
m/j g/m DBO
2

11 3,92 1,0% 0,60 37,27 62,1 559 9,0 62,5 9,0 563 0,046 9,9
12
A
à titre indicatif 0.3-0,6 m DBO5max 150 g/m2 toujours > 62,1 charges max.=> 0,100 10

156
13 FEUILLES DE CALCUL INFORMATISEES

plan section longitudinale

plantation, en préferance de phragmites^

entrée

Fig. 85: Illustration d'une feuille de calcul de dimensionnement d'un filtre à graviers horizontal

Formules de la feuille de calcul "Filtre à G11=F11/E11


graviers" J11=H11*I11
D5=B5/C5 K11=A5/J11
F5=1-E5/C5 L11=K11*C5
G5=F5/G6 H12=E11
H5=B5*0-G5)
J5=SI(F5<0,75;(F5-0,7)*8,5/
5+0,52;SI(F5<0,8;(F5-0,75)*9,5/
5+0,605;SI(F5<0,85;(F5-0,8)*12,5/ 13.1.12 Lagune anaérobie
5+0,7;SI(F5<0,9;(F5-0,85)*17,5/5+0,825;(F5-
Les lagunes anaérobies peuvent être con-
0,9)*30/5+1))))
çues uniquement comme des lagunes de
La formule se réfère à la Fig. 84. décantation, avec des temps de rétention
K5=J5*SI(I5<15;82-(l5-10)*37/5;SI(l5<20;45-(l5- très courts, comme des lagunes à très forte
15)*31/5;SI(I5<25;24-(I5-20)*11/5;SI(I5<30;13- charge organique sur lesquels un couvercle
(l5-25)*6/5;7))))
de flottants assure l'étanchéité, ou comme
La formule se réfère à la Fig. 83
des lagunes à relativement faible charge
G6=SI(F5<0,5;1,06;SI(F5<0,75;(F5-0,5)*0,065/ organique, qui sont presque inodores en
0,25+1,06;SI(F5<0,85;1,125-(F5-0,75)*0,1/ raison de leur pH neutre. Les feuilles de
0,1 ;1,025)))
calcul peuvent être utilisées pour les trois
La formule se réfère à la Fig. 65
catégories de lagunes. Le TRH est donc dans
L6=L5/86400 ce cas le "paramètre d'entrée". Les lagunes
A11=K5*35% avec des temps de rétention élevés (faible
011 =S l(A5/L5/B 11 <A5*C5/E 12; A5*C5/E 12; A5/ charge organique) peuvent être subdivisées
L5/B11) en plusieurs lagunes placées en série. La
La formule compare la charge hydraulique charge organique de l'effluent peut être le
avec la charge organique maximale don- principal critère de conception car dépen-
née par la cellule E12. dant directement du TRH. La température
E11=D11/C11 ambiante est aussi un facteur important et
ne doit pas être prise trop élevée au risque
F11=Si(A5*C5/L12>A5*K5/C11;A5*C5/
L12;A5*K5/C11) de construire des lagunes trop petites. On
La formule compare la charge hydraulique fait ici l'hypothèse que la température n'in-
permise avec la charge organique donnée flue pas sur la réduction de DCO pour des
par la cellule L12. temps de rétention inférieurs à 30 heures.

157
13 FEUILLES DE CALCUL INFORMATISEES

Il faut regarder la cellule Gn et la comparer Le potentiel de production de biogaz est


à la cellule Fn si la lagune est installée à aussi calculé pour voir si l'on ne devrait
proximité d'une zone d'habitation. pas plutôt construire un digesteur fermé
avec système de récupération de biogaz.
facteur de réduction du DCO en raison de digestion
dans les lagunes anaérobies facteur de reduction de la DCO par décantation
dans les lagunes anaérobies

TRH en heures
TRH en heures
Fig. 86: Fig. 87:
Influence du TRH sur la réduction de la DCO de parti- Influence du TRH sur la réduction de la DCO de par-
cules solides non décantées dans une lagune anaérobie ticules solides décantées dans une lagune anaérobie

Tableau 29a: Feuille de calcul pour dimensionner une lagune de décantation anaérobie (TRH court). Dans cet
exemple, la lagune est très longue et étroite, afin de permettre le développement d'une couche de flottants
dans la partie la plus chargée en tête. Un mur de partition dans le premier tiers de la lagune peut soutenir cet
effet. Si la lagune était plus carrée, il y n'aurait pas de zone surchargée à l'entrée, mais pas de couche de
flottants pour filtrer les odeurs non plus. Les deux options sont possibles.

A B C D E F G H I J
1 Feuille d e calcul p o u r l a g u n e a n a é r o b i e e t d e d é c a n t a t i o n
MES temp,
débit DCO DBOs DCO/
2 TRH décant. / ambiante facteurs réduction DBO5
journalier entrée entrée DBOs
DCO °C
3 donné donné donné calculé choisi donné donné calculé d'après gra phiques
4 mg/l mg/l ratio h mg/J / mg/l °C f-TRH f-temp f-nombre
5 260 2000 850 2,35 72 0,42 25 57% 100% 100%
6 domestique-> 0,35-0,45
7 d o n n é e s de traitement
charge limite de
intervalles
réduction red DBO/ réduction DCO DBO org. DBO5 charge accumul. volume
8 d'évac.
s

DBOs DCO DCO sortie sortie sur vol. org. pour boues boues
boues
total odeurs
9 calculé caJculé calculé calculé calculé calculé calculé choisi calculé calculé
10 % facteur % mg/l mg/l g /m *j 3
g /m *j mois
3
l/g DBO m 3

11 57% 1,08 53% 943 366 171 263 60 0,0023 512


12
13 dimensions potentiel biogaz

longueur prod,
volume surface longueur product,
prof, largeur nombre chaque pourcent. méthane
14 d'eau totale de totale potent,
lagune lagunes lagunes lagune si méthane non
usée lagune lagunes biogaz
identiques dissous

15 calculé choisi requis choisi calculé choisi calculé présumé présumé calculé
16 m 3
m m 2
m m nombre m ratio ratio m /j
3

17 780 2,0 646 6,00 107,67 1 107,67 70% 50% 68,67


18

158
13 FEUILLES DE CALCUL INFORMATISEES

Tableau 29b:
Feuille de calcul comparable au tableau 29a, mais pour une lagune de décantation anaérobie (TRH long)

A B C D E F G H I J
1 Feuille de calcul pour lagune a n a é r o b i e et de c é c a n t a t i o n
MES temp,
débit DCO DBOs DCO/
2 TRH décant. / ambiante facteurs réduction D B 0
journalier entrée DBOs
5
entrée
DCO °C
3 donné donné donné calculé choisi donné donné calculé d'après graphiques
4 nf/j mg/l mg/l ratio h mg/l / mg/l °C f-TRH f-temp f-nombre
5 260 2000 850 2,35 480 0,42 25 92% 100% 108%
6 domestiquen 0,35-0,45
7 d o n n é e s de traitement
charge limite de
intervalles
réduction red DBO/ réduction DCO DBOs org. DBOs charge accumul. volume
8 d'évac.
DBOs DCO DCO sortie sortie sur vol. org. pour boues boues
boues
total odeurs
9 calculé calculé calculé calculé calculé calculé calculé choisi calculé calculé
10 % facteur % mg/l mg/l g/m *j 3
g /m *j 3
mois l/g DBO m 3

11 98% 1,03 96% 88 17 36 263 60 0,0023 881


12
13 d imensions potentiel biogaz

longueur prod,
volume surface longueur product,
prof, largeur nombre chaque pourcent. méthane
14 d'eau totale de totale potent,
lagune lagunes lagunes lagune si méthane non
usée lagune lagunes biogaz
identiques dissous

15 calculé choisi requis choisi calculé choisi calculé présumé presume calculé
16 m 3
m m 2
m m nombre m ratio ratio m3/j
17 5.200 2,5 2.432 20,00 121,62 2 60,81 70% 50% 124,29
18

sortie
entrée section (ongitudinate section transversale
les bordures ont
généralement une
pente

107.67 ' I -°°


6

Fig. 88:
Illustration de la feuille de calcul de dimensionnement d'une lagune anaérobie (données du tableau 29a)

Formules de la feuille de calcul "Lagunes 240+0,55*F5/0,6+0,75*(1-0,55*F5/0,6);(E5-


de décantation et de fermentation anaerobie" 480)*0,06*(1-0,55*F5/0,6)/240+0,55*F5/
D5=B5/C5 0,6+0,94*(1 -0,55*F5/0,6)))))))
Les formules se réfèrent aux Fig. 86 et 87.
H5=SI(E5<1;F5/0,6*(0,3*E5);SI(E5<3;F5/
0,6*(E5-1)*0,1/2;SI(E5<30;F5/0,6*((E5-3)*0,15/ Pour un TRH inférieur à 30 heures le taux
27+0,4);SI(E5<120;E5*0,5*(1 -0,55*F5/0,6)/ de réduction de ta CDO dépend des pro-
120+0,55*F5/0,6;SI(E5<240;(E5-120)*0,25*(1- priétés de décantation (F$/o,6), des temps
0,55*F5/0,6)/120+0,5*(1 -0,55*F5/0,6)+0,55*F5/ de rétention plus longs font intervenir aussi
0,6;SI(E5<480;(E5-240)*0,19*(1 -0,55*F5/0,6)/ tes particules solides non-décantées.

159
13 FEUILLES DE CALCUL INFORMATISEES

I5=SI(E5<30;1;SI(G5<20;(G5-10)*0,39/ 13.1.13 Lagune aérobie


20+0,47;SI(G5<25;(G5-20)*0,147 Les données de base sont le volume de flux
5+0,86;SI(G5<30;(G5-25)*0,08/5+1 ; 1,1 ))))
La formule se réfère à la Fig. 72. Le taux de et la charge polluante. A partir de ces élé-
réduction de la DCO (pour un TRH< 30 heu- ments le "paramètre d'entrée" est la qualité
res) n'est pas influencé par la température. requise de l'effluent. (DBO cellule F5). Le
sortie

TRH nécessaire pour atteindre un certain taux


J5=SI(E5<24;1 ;SI(F17=1 ;1 ;SI(F17=2;1,08;SI
(F17=3; 1,12; 1,13)))) de réduction de la DBO dépend de la tem-
pérature. La courbe {Fig. 91) montre cette
A11=SI(H5*I5\J5<0,98;H5*I5\J5;0,98) relation pour un taux de réduction de la
B11 =SI(A11 <0,5;1,06;SI(A11 <0,75;(A11 - DBO de 9 0 % . La Fig. 90 montre comment
0,5)*0,065/0,25+1,06;SI(A11 <0,85; 1,125-(A11 - le TRH varie en fonction des performances
0,75)*0,1/0,1;1,025)))
de traitement, définies comme le taux de
La formule se réfère à la Fig. 65. réduction de la DBO à 25°C.
C11=A11/B11
La production de boues peut être élevée
D11=B5-(C11*B5) dans des lagunes aérobies en raison de la
E11=C5-(AH*C5) quantité d'algues mortes qui se déposent
F11=A5*C5/(A17+J11) au fond. Selon Suwarnarat, on peut s'at-
G11 =75%*SI(G5<10;100;SI(G5<20;G5*20- tendre à une production de 1,44 g de ma-
100;SI(G5<25;G5*10+100;350))) tière solide totale à partir d'i g de DBO. Si
La formule se réfère au principe de bas donné l'on suppose que les boues compactées
par Mara et illustré par le tableau 15. au fond ont une teneur de 2 0 % en ma-
I11=0,005*SI(H11<36;1- tière solide totale et que la stabilisation
anaérobie entraîne une réduction de vo-
H11*0,014;SI(H11<120;0,5-(H11-36)*0,002;1/3))
lume de 5 0 % , on a une accumulation de
La formule se réfère à la Fig. 67.
presque 4 mm de boues par gramme de
J11 =30*A5*(C5-E11 )*l 11 *H11 /1000 DB0/m -j.de charge organique au cours
2

A17=A5/24*E5 d'une année. Pour une charge organique


C17=(J11+A17)/B17 de 15 g de DB0 /m -j., on peut s'attendre à
5
2

E17=C17/D17 un dépôt d'environ 6 cm de boues par an.


Mais on ne tient pas compte ici du vo-
G17=E17/F17 lume des boues parce que la surface est
J17=A5*(B5-D11 )*0,35/1000/H 17*117 le paramètre principal à prendre en compte
La réduction d'i kg de la DCO entraîne la dans le dimensionnement.
production de 350 litres de méthane.

160
13 FEUILLES DE CALCUL INFORMATISEES

charge organique maximale en fonction de la lagunes aérobies, 90% BOD abattue


température (et influence ensoleillement)

température en °C
température en °C
Fig. 89:
Charge organique maximale en fonction de la tem-
pérature dans une lagune d'oxydation aérobie fa- Fig. pi:
cultative. On ne tient pas compte ici de l'influence Influence de la température sur le taux de réduction
des heures d'ensoleillement direct. de la DBO dans une lagune d'oxydation aérobie
facultative, pour un taux de réduction de la DBO de
90%.
lagunes aérobies, 25 X

BOD abattue

Fig. 90:
Influence du taux de réduction de DBO souhaité
sur le TRH dans une lagune d'oxydation aérobie
facultative, pour une température de 2S°C.

section du système des lagunes

Fig. 92:
Illustration d'une feuille de calcul de dimensionne-
ment d'une lagune d'oxydation aérobie facultative

161
13 FEUILLES DE CALCUL INFORMATISEES

Tableau 30:
Feuille de calcul pour dimensionner une lagune d'oxydation aérobie facultative

A B c P E F G H I J K M
1 Feuille de calcul pour lagune aérobie facultative, données et résultats
facteur
DB05 interv.
débit DCO DB05 DCO/ T° min. DCO réd.
2 journalier entrée entrée DBO5 eau sortie réd. DBO. réd. DCO sortie DB05
TRH évacuât,
(requise) boues
pour TRH
3 donné donné calculé calculé donné choisi calculé calculé calculé calculé calculé choisi
4 m3/j mg/l mg/l mg/l / mg/l °C mg/l % % mg/l % jours mois
5 20 500 170 2,94 20 30 82% 78% 108 0,59 12,9 12
6 0,05-1,0
7 dimensions de lagune a é r o b i e facultative lagune finit. TRH 1 jour total
charge
volume charge surface nombre longueur surface largeur longueur surface
org. prof, de largeur
8 boues
permise
org. réelle
lagune
totale lagunes
lagune
chaque lagune lagune lagune toutes
accumul. (DB05) lagune princip. lagune finition finition finition lagunes
DB05
9 calculé calculé calculé choisi calculé choisi choisi calculé calculé choisi calculé calculé
10 m 3
g/m2*j g/m2*d m m
2
No m m m
2
m m m2

11 6,3 19,3 13,2 0,9 258 3 9,00 9,55 22 5,00 4,44 796
12 0,00624 l/g DBO 0.9-T.2 m

Formules de la feuille de calcul "Lagune B11;SI(F11=1;1;SI(F11=2;1/1,1;SI(F11=3;1/


aérobie" 1,14;1/1,16)))*(A11+A5*K5)/D11;C5*A5/B11)
D5=B5/C5 La première partie de la formule donne l'im-
pact de la division de la surface totale du
G5=1-(F5/C5) bassin en plusieurs bassins plus petits. La
H5=G5*1/SI(G5<0,5;1,06;SI(G5<0,75;(G5- deuxième partie compare la charge organi-
0,5)*0,065/0,25+1,06;SI(G5<0,85;1,125-(G5- que permise et le TRH calculé.
0,75)*0,1/0,1 ;1,025))) H11=E11/F11/G11
La formule se réfère à la Fig. 65.
I5=B5-H5*B5 I11=A5/D11
K11 =111/J11
J5=SI(G5<0,8;(G5-0,7)*0,05/
0,1+0,37;SI(G5<0,9;(G5-0,8)*0,54/0,1+0,46;(G5- L11=I11+F11*E11
0,9)*0,48/0,05+1)) A12=0,0075*SI(L5<36;1-
La formule se réfère à la Fig. 90. L5*0,014;SI(L5<120;0,5-(L5-36)*0,002;1/3))
K5=J5*SI(E5<15;39-(E5-10)*10/5;SI(E5<20;29- La formule se réfère à la Fig. 67.
(E5-15)*7/5;SI(E5<25;22-(E5-20)*6/
5;SI(E5<30;16-(E5-25)*4/5;12)))j
La formule se réfère à la Fig. 91.
13.2 Feuilles de calcul économique infor-
A11 =30*A5*(C5-F5)*A12*L5/1000 matisées
B11=SI(E5<17;(E5-10)*7,5/7,5+7,5;(E5-17)*23/
13+14) 13.2.1 Général
La formule se réfère à la Fig. 89.
Ce chapitre a pour but d'aider le lecteur à
C11=A5*C5/(F11*G11*H11) mettre au point son propre outil de calcul
E11=SI(SI(F11=1;1;SI(F11=2;1/1,1;SI(F11=3;1/ des coûts annuels de systèmes DEWATS.
1,14; 1/1,16)))*(A11 +A5*K5)/D11 >C5*A5/ Les calculs économiques intégrant toujours

162
13 FEUILLES DE CALCUL INFORMATISEES

le futur, ils comportent toujours une part 13.2.2 Rentabilité de la valorisation du


d'imprécision. Néanmoins, il ne serait pas biogaz
prudent de se lancer dans la construction
La rentabilité économique de la valorisation
d'un système DEWATS sans calcul écono-
du biogaz dépend de si le coût de l'inves-
mique préalable. Les feuilles de calcul éco-
tissement supplémentaire nécessaire pour
nomique informatisées servent à calculer
stocker, transporter et utiliser le biogaz, peut
les coûts annuels, qui incluent les coûts
être récupéré grâce aux revenus générés
d'investissement, de fonctionnement et de
par le biogaz, dans un temps raisonnable.
maintenance. On peut éventuellement en
Le temps de retour de l'investissement est
déduire les revenus du biogaz ou de la
un bon indicateur de la rentabilité de l'in-
vente des boues comme agent fertilisant.
vestissement.
Pour pouvoir utiliser les feuilles de calcul,
on a besoin des informations suivantes:
Formules de la feuille de calcul "Rentabilité
• les coûts de conception, y compris le du biogaz"
transport vers le site et les frais de labo- B4=6,5%*A4
ratoire pour les premières analyses des Pour une estimation grossière, on fait l'hy-
eaux usées. pothèse que les coûts additionnels de cons-
• les coûts d'investissement pour les bâti- truction se montent à 6,5% des coûts d'ori-
ments, le travail sur le site et le matériel. gine, ce qui comprend le coût des travaux
pour rendre le couvercle du digesteur étan-
• les coûts estimés de fonctionnement et
che au gaz, le coût du volume supplémen-
d'entretien
taire pour stocker le gaz, et le coût des
• le taux d'intérêt (moins le taux d'inflation) conduites pour distribuer le gaz.
• les données sur les eaux usées pour D4=50%*C4
calculer les bénéfices possibles et com- Pour assurer une production de gaz en con-
parer les coûts par unité de volume tinu, une surveillance accrue du site est
d'eaux usées épurées. nécessaire. Cet effort est estimé à environ
+50 % des coûts de fonctionnement.
F4=B4/(E4-D4)
Des valeurs négatives indiquent que l'opé-
ration ne sera jamais rentable.

Tableau 31: A B C D E F
Feuille de calcul informati- 1 rentabilité économique de l'utilisation du biogaz
sée pour tester la rentabilité
Coût coûts coûts de coûts de temps de
des mesures nécessaires d'Investissem additionnels fonctlonn. fonctlonn. revenus du
pour faciliter l'utilisation du ent sans pour faciliter sans Additionnels retour de
2 coûts
biogaz valorisation valorisation valorisation pour valoriser biogaz additionnels
du biogaz du biogaz du biogaz le biogaz
3 U.l. U.l. U.l./an U.l./an U.l./an années
4 307.000 19.955 250 125 3.650 5,7

163
13 FEUILLES DE CALCUL INFORMATISEES

13.2.3 Calcul du coût annuel


Tableau 32:
Feuille de calcul pour une évaluation économique de systèmes DEWATS (basée sur les coûts annuels)

A B c D E F G H
1 J K

1
2 c o û t s de conception et de suivi de chantier
Calcul des coûts annuels de DEWATS
C o û t s d'investissement coût total annuel

transport et coût des total coûts de coût du matériel et c o û t total


salaires pour structures structures coût total coût total
per diem analyses conception y terrain y pièces de investiss.
conception principales secondaires annuel annuel
3 et suivi de
pour visites d'échantillon compris compris
durée de vie durée de vie
rechange (y compris
(terrain (hormis
ou séjours s d'eaux charges et préparation durée de vie terrain et
chantier de 20 ans de 10 ans compris) terrain)
sur le site usées formation du site de 6 ans conception)

4 U.I. Ul. U.I. Ul. Ul. Ul. Ul. Ul. Ul. Ul. Ul.
5 1.200 650 500 2.350 150.000 295.000 9.000 3.000 459.350 74.359 62.359
6 d o n n é e s sur les eaux u s é e s c o û t s d'amortissement
sur
structures sur
débit charge des DCODBO charge d'eau taux d'intérêt facteur sur c o û t total
en % (taux structures sur matériel
7 journalier eaux usées de flux usée en d'intérêt q = l'investiss. en principales d'amortis-
bancaire moins 20 ans secondaires 6 ans
d'eaux usées en entrée entrant sortie inflation) 1+i terrain sement
(conception 10 ans
inclus)
8 m3/d mp/l DCO mp/l / mg/l mg/l DCO % U.l./an U.l./an U.l./an U.l./an U.l./an
9 20 3.000 2 450 8% 1,08 12.000 30.286 1.341 649 37.179

10
c o û t s de fonctionnement revenu du biogaz et autres sources explication
coût du coût du autres
coût production prix 1 litre de U. 1. = unité

11
personnel matériel pour coût additifs total c o û t s revenu revenus
d'énergie biogaz par kérosène revenu total monétaire
pour fonct., fonct, e traitement de annuel du annuels ou
(pour pompage, jour(70% CH4 (Im CK; * 0.85
1
par an locale;
entretien et entretien et (chlore, par ex.) fonctionn. biogaz économies
par ex.) 50% dissous) 1 kérosène) mg/l = g/m ;3

répar. répar. (engrais, frais)


12 U.l./an U.l./an U.l./an U.l./an U.l./an m3/j U l . ./litre U.l./an U.l./an U.l./an
13 100 100 50 0 250 12,75 2,69 7.347 0 7.347

Formules de la feuille de calcul "Coût annuel J9=H5*(EXP(F9;6))*(F9-1)/(EXP(F9;6)-1)


des systèmes DEWATS" K9=SUM(G9:J9)+E13-J13
D5=SUM(A5:C5) E13=A13+B13+C13+D13
I5=SUM(D5:H5) F13=A9*(B9-D9)*0,35*0,5/0,7/1000
J5=SUM(G9:K9)+E13-J13 La réduction d'i kg de la DCO entraîne la
K5=SUM(H9:K9)+E13-J13 production de 350 litres de méthane.

F9=1+E9 H13=F13*70%*G13*0,85*360
G9=E5*E9 J13=H13+I13
H9=(F5+D5)*(EXP(F9;20))*(F9-1 )/(EXP(F9;20)-1 )
Ceffe formule ainsi que les suivantes sont
des opérations financières standards.
I9=G5*(EXP(F9;10))*(F9-1 )/(EXP(F9;10)-1 )

164
13 FEUILLES DE CALCUL INFORMATISEES

13.3 Utilisation des formules informatisées "dessous". Sur un ordinateur, la formule


sans ordinateur apparaît en en-tête chaque fois que l'on
clique sur une cellule. Dans le texte ci-
Tout le monde n'utilise pas un ordinateur.
dessus, on a donné chacune des formules
Certain n'y ont même pas accès. Mais les
formules informatisées peuvent aussi être afin de permettre au lecteur de créer son
très utiles à quelqu'un qui utilise normale- propre tableau. Mais on peut aussi utiliser
ment une calculette. Les explications qui ces formules sans ordinateur en les reliant
vont suivre s'adressent tout particulièrement aux différents graphiques. Il faut pourtant
à ces personnes. On peut utiliser comme savoir que l'écriture en informatique diffère
exemple le tableau pour le calcul de la parfois de l'écriture mathématique normale.
fosse septique (Tab. 33): La plus grosse différence c'est que ce que
l'on écrirait normalement 4/3*2 s'écrit sur
Un tableau est divisé en colonnes A X, l'ordinateur 4/3/2 et que 4*2/3 peut s'écrire
AA AX, etc. et en lignes 1 >iooo.
en informatique soit 4*2/3 soit 4/3*2.
Chaque tableau est composé de cellules
qui ont une adresse. Par exemple, la pre- Les cellules en gras comme la cellule A5
mière cellule en haut à gauche a comme sont des cellules à remplir. Voici les formu-
adresse A1 (colonne A, ligne 1). Dans le les qui sont cachées le tableau ci-dessus:
tableau ci-dessous, le cellule J10, par exem-
C5=A5/B5
ple, contient " m / j " et la cellule D5 " 6 3 3 " .
3

Dans la cellule l u on lit "23,25". Ce nom- Ceci représente 13,o[m /j.] / 12 [heures] =
3

bre est le résultat d'une formule cachée 1,08 [m /heure]


3

Tableau 33:
Exemple de feuille de calcul utilisé pour aider à comprendre les formules informatiques

A B C D E F G H 1 J
1 Feuille de calcul pour fosse septique, données et résultats
heure de
débit ratio
pointe débit max
journalier DCO DBOs TRH dans DCO/ réduction DCO en D B O 5 e n
0
£. débit heure de
d'eau d'eau pointe entrante entrante la cuve MES de DCO sortie sortie
usée usée décant.
3 donné donné calculé donné donné choisi donné calculé calculé calculé
4 m3/jour h m3/h mg/l mg/l h mg/l / mg/l % mg/l mg/l
5 13,0 12 1,08 633 333 18 0,42 35% 411 333
6 DCO/DB0 ->
5
1,90 12-24 h 0,35-0,45 DBOres.-> 1,06
7 dimensions de fosse septique
largeur prof. min. volume
intervalle longueur intérieure volume y biogaz
intérieure de l'eau longueur de second réel de
8 entre de premier compris 70%Cri;
de fosse au point compartiment fosse 5 0 % dissous
vidanges compartiment boues
septique de sortie septique
9 choisi choisi choisi requis choisi requis choisi requis vérifier calculé
10 mois m m m m m m m 3 m
3 m3/j
11 12 2,50 2,00 2,81 3,10 1,40 1,55 21,05 23,25 0,72
12 boues l/g red. DBO 0,0042

165
13 FEUILLES DE CALCUL INFORMATISEES

H5=G5/0,6*SI(F5<1;F5*0,3;SI(F5<3;(F5-1)*0,1/ 2 x 13,0 x 18 / 24 [heures/jour], ce qui fait


2+0,3;SI(F5<30;(F5-3)*0,15/27+0,4;0,55))) 19,50 m . Le volume le plus grand c'est
3

Ceci représente (o,42[mg/l / mg/l] / 0,6 [un 21,88 m , c'est donc celui-ci que l'on uti-
3

coefficient obtenu de façon empirique]) lise. A ceci, il faut ajouter le volume de 20


multiplié par la valeur donnée par la Fig. 18 cm des flottants, c'est-à-dire 0,2 x 2,50 x
pour un TRH de 18 heures (donné cellule 3,10 = 1,55. Le volume total est donc de
F5). Le calcul se résume donc à: (0,42/ 21,88 + 1, 55 = 23,43 m (l'ordinateur est
3

o,6)*o,495 = 0,35 = 3 5 % (donné cellule plus précis et donne 23,46 m cellule H11).
3

H ).
5
I11=(E11+G11)*C11*B11
I5=(1-H5)*D5 (3,10 + 1,55) x 2,00 x 2,50 = 23,25 m 3

(1 - 0,35)^633 = 411 (donné cellule I5)


J11 =(D5-I5)*A5*0,35/1000/0,7*0,5
J5=(1-H5*J6)*E5 (633 - 411) x 13,0 x 0,35 X 0,5 / (lOOO X 0,7)
(l - 0,35*1,06)*333 = 0,72 m 2

E6=D5/E5 H12=0,005*SI(A11<36;1-
633 / 333 1,90
A11 *0,014;SI(A11 <120;0,5-(A11 -36)*0,002;1/3))
J6=SI(H5<0,5;1,06;SI(H5<0,75;(H5-0,5)*0,065/ Cette dernière formule renvoie à la Fig. 67.
0,25+1,06;SI(H5<0,85;1,125-(H5-0,75)*0,1/ L'intervalle entre deux opérations d'évacua-
0,1 ;1,025)))
tion des boues est de 12 mois (cellule A11)
Ceffe formule renvoie à la Fig. 65. Etant
ce qui donne en utilisant la courbe une
donné que la cellule H5 (le taux de réduc-
valeur approximative de 80%, que l'on doit "
tion) est de 35%, la valeur de la cellule ¡6
multiplier par 0,005 Qui représente la pro-
est donnée par la courbe: 1,06.
duction de boues. Le calcul devient donc:
D11=2/3*H11/B11/C11 0,8 x 0,005 0,004 (le calcul plus précis
=

((2/3) * 23,46 ) / (2,50 * 2,00) = 3,13 de l'ordinateur donne 0,0042).


F11=D11/2
3,13/2 = 1,56
H11=SI(H12*(E5-J5)/
1000*A11 *30*A5+C5*F5<2*A5*F5/24;2*A5*F5/
24;H12*(E5-J5)/
1000*A11 *30*A5+C5*F5)+0,2*B11 *E11
La formule renvoyant par l'intermédiaire de
la cellule H12 à la Fig. 67, il faut d'abord
calculer la valeur de la cellule H12. La for-
mule H11 dit que le volume total doit être
au moins le double du volume des boues.
Il faut vérifier si le volume total doit être
calculé en utilisant le TRH ou le double du
volume des boues. Le volume total, c'est
le volume des boues, c'est-à-dire 0,0042 x
(333 - 209) x 12 x 3o[jours/mois] x 13,0 /
1000 plus le volume de l'eau qui est de
1,08 x 18 = 21,88 m . Ceci est à comparer à
3

166
14 ANNEXES

Formules de géométrie
rectangle S = a*b
parallélépipède re ctangle S = 2*(a*b + a*b + b*c) V = a*b*c
trapèze S = a + c*h/2
parallélépipède trapézoïdal V = (h/3)*((a*b + c*d + racine(a*b*c*d))
cercle S = π*r 2 C = 2*π*r
cylindre S (corps) = 2*π*r*h V = π*r *h 2

sphère S = 4*π*r 2
V = 4/3*π*r 3

segment sphérique S = 2*π * r * h V = π * h * ( r - h/3)


2

cône S (corps) = π * r * s V=π*r *h/3


2

règle de Pythagore a +b =c
2
2 2 côtés d'un triangle droit: 3 / 4 / 5
tangente a/b tan 45° = 1
tan 30° = 0,577
tan 60° = 1,732
tan 90° = oo
flux v= Q / S Q= v*S ; S = Q/v

167
14 APPENDICE

F a c t e u r s de c o n v e r s i o n d ' u n i t é s US
grandeur unité US unité SI conversion US / SI conversion SI /US
longueur in (pouce) cm (10 mm) 2,54 0,394
ft (pied) = 12 in m (100 cm) 0,305 3,281
yd (yard) = 3 ft m 0,914 1,094
mi (mile) =
km (1.000m) 1,609 0,621
1.760yd
surface in 2
cm 2
6,452 0,155
ft 2
m 2
0,093 10,764
yd 2
m 2
0,836 1,196

acre hectare = 0,405 2,471


10.000m 2

mi 2
km 2
2,59 0,386
volume in 3
cm 3
16,387 0,061
ft 3
litre 28,317 0,035
ft 3
m 3
0,0283 35,314
gallon litre 3,785 0,264
yd (202 gai)
3
m 3
0,765 1,308
acre-ft m 3
1233,5 0,001
force / masse Ib (livre) N 4,448 0,225
oz (once) g 28,35 0,035
Ib (16 oz) kg = 1.000 g 0,454 2,205
ton (short)= tonne (t)=
0,907 1,102
20001b 1.000kg
ton (long)= tonne (t)=
1,016 0,984
22401b 1.000kg
pression in H 0 2 Pa (N/m ) 2
204,88 0,005
lb/in 2
kPa (kN/m ) 2
6,895 0,145
lb/ft 2
Pa (N/m ) 2
47,88 0,021
litre/seconde
débit gal/min. 0,0631 15,85
l/s=86,4 m /j. 3

gal/d (day) l/s 0,0000438 22825


gal/d= m /j.=
3

0,00379 264
1,440gal/min. 0,01161/s
énergie -
Btu kJ 1,055 0,948
puissance
hp-h MJ 2,685 0,373
kWh kJ 3600 0,00028
Ws J 1000 0,001
hp kW 0,746 1,341
température °F °C 0,56*(°F-32) 1,8*(°C)+32
°F °K 0,56*(°F+460) 1,8*(°K)-460
14 APPENDICE

A B C D E F G H 1 J
1 Calcul de débit dans des canalisations tubulaires partiellement remplies
hauteur surface surface rayon vitesse de
2 Ø tuyau pente rugosité débit
de flux de flux humide /m hydrauliq. flux
3 choisi donné calculé calculé calculé choisi estimé calculé calculé calculé
4 d h/d S U rhy a rg- V Q Q
5 m m/m m2 m m % m/s l/s m3/h
6 0,1 0,15 0,00074 0,08 0,0093 1 0,35 0,21 0,153 0,55
7 0,1 0,25 0,00154 0,105 0,0147 1 0,35 0,31 0,478 1,72
8 I 0,1 0,35 0,00245 0,127 0,0194 1 0,35 0,4 0,969 3,49
9 0,1 0,5 0,00393 0,157 0,025 1 0,35 0,49 1,932 6,96
10 0,1 0,75 0,00632 0,21 0,0302 1 0,35 0,58 3,641 13,11

Formules pour feuilles de calcul informa- H8=(100*RACINE(E8)/


tisées concernant le calcul du débit dans (G8+RACINE(E8)))*RACINE(E8*F8)
des canalisations partiellement remplies I8=C8*H8*1000
(d'après la formule simplifiée de Kutter) J8=I8*3,6
C6 = 0,295*(A6/2) 2A
C9=1,571*(A9/2) 2A

Tous tes coefficients, comme 0,295 dans ta


D9=3,142*(A9/2)
formule ci-dessus, sont des constantes
géométriques déterminées en fonction de E9=C9/D9
ta hauteur du flux par rapport au diamètre H9=(100*RACINE(E9)/
de ta canalisation (G9+RACINE(E9)))*RACINE(E9*F9)
D6=1,591*(A6/2) I9=C9*H9*1000
E6=C6/D6 J9=I9*3,6
H6=(100*RACINE(E6)/ C10=2,528*(A10/2)^2
(G6+RACINE(E6)))*RACINE(E6*F6) D10=4,19*(A10/2)
|6=C6*H6*1000 E10=C10/D10
J6=I6*3,6 H10=(100*RACINE(E10)/
(G10+RACINE(E10)))*RACINE(E10*F10)
C7=0,614*(A7/2)*2
I10=C10*H10*1000
D7=2,094*(A7/2)
J10=I10*3,6
E7=C7/D7
H7=(100*RACINE(E7)/
(G7+RACINE(E7)))*RACINE(E7*F7)
|7=C7*H7*1000
J7=I7*3,6
C8=0,98*(A8/2)*2
D8=2,532*(A8/2)
E8=C8/D8

169
14 APPENDICE

A B C D E F G H I
1 Besoins en énergie et coût du pompage
perte de puissance
flux de débit hauteur efficacité coût de coût annuel
2 débit charge requise
pointe h/j. horaire de pompe de pompe l'énergie d'énergie
estimée pompe
3 m3/j h m3/h m m h kW ECU/kWh ECU
4 26 10 2,6 10 3 0,5 0,18 0,15 100,85

Formules pour feuilles de calcul informa- Les résultats peuvent être différents pour
tisées concernant le calcul du coût du des décanteurs dans lesquels les eaux usées
pompage ne font que transiter. Plus il y a de turbu-
C4=A4/B4 lences, plus le taux de sédimentation des
MES est bas. Plus on mélanges des eaux
G4=9,81*(D4+E4)*C4/F4/3600
usées fraîches et des eaux usées digérées,
I4=B4*G4*365*H4 plus les taux d'élimination de DBO et DCO
sont élevés.
Sédimentation et flottaison
Un décanteur est considéré comme suffi-
Taux d'élimination constatés au cours de tests de
sédimentation d'eaux usées domestiques samment performant lorsque les effluents
d'eaux usées domestiques contiennent
moins de 0,2 ml/l de matières décantables
après 2 h de test en flacon.
Les boues floculantes ont une vitesse de
sédimentation qui varie de 0,5 à 3 m/h.
Temps en heures La vitesse du flux dans un filtre à sable ne
doit pas dépasser 0,3 m/s (1000 m/h). La
Le graphique ci-dessus donne les résultats surface en coupe transversale doit donc être
de tests de sédimentation en flacon, dans au minimum de:
les conditions d'un décanteur à circuit fermé
Surface (m ) = débit (m /s) / 0,3(m/s) ou bien
2 3

(MES = matières en suspension, ST = soli-


des totaux, DCO mesurée au permanganate). Surface (m ) = débit (m /h) /1000 (m/h)
2 3

La formule générale concernant la flottaison et la sédimentation s'écrit:


débit [m / h] 3

surface de l'eau [m ] =2

vitesse [m I h]
dans laquelle la vitesse choisie est la vitesse de sédimentation ou de flottaison la plus
faible de l'ensemble des particules.
La durée de sédimentation ou de flottaison peut être observée dans un cylindre en verre.
La formule est alors la suivante:
hauteur [m]
vitesse[m I h] =
temps [h]
dans laquelle la vitesse est celle de sédimentation ou de flottaison, la hauteur est celle
du cylindre, et le temps est celui observé pour la sédimentation ou la flottaison.
170
15 BIBLIOGRAPHIE

Abwassertechnische Vereinigung e.V. Editor, "Lehr- Cooper, P.F (edit.), „European Design and Opera-
und Handbuch der Abwassertechnik", Vol. I -VI, 3rd tions Guidelines for Reed Bed Treatment Systems"
Edition, Wilhelm Ernst und Sohn, Berlin, München, (revised document), EC/EWPCA Emergent Hydrophyte
Düsseldorf, 1982 Treatment Systems Expert Contact Group, Swindon,
UK 1990
Alaerts, G.J., Veenstra, S., Bentvelsen, M., van Duijl,
LA. at al., "Feasibility of Anaerobic Sewage Treat- Cross, P., Strauss, M., „Health aspects of nightsoil
ment in Sanitation Strategies in Developing Coun- and sludge use in agriculture and aquaculture",
tries" IHE Report Series 20, International Institute IRCWD, Dübendorf CH, 1986
for Hydraulic and Environmental Engineering, Delft, De Vries J., "Soil filtration of wastewater effluent
1990 and mechanism of pore clogging", JWPCF, vol.44,
Bachmann, A., Beard, V.L. and McCarty, P.L., „Per- 1972
formance characteristics of the anaerobic baffled re- Denny, P., „Implementation of Constructed Wetlands
actor", Water Science and Technology, IAWQ, 1985 in Developing Countries", 5th International Confer-
Bahlo, K., Wach, G., „Naturnahe Abwasserreinigung ence on Wetland Systems for Waste Pollution con-
trol, Vienna, 1996
- Planung und Bau von Pflanzenkläranlagen", 2nd
edition, Ökobuch, Staufen bei Freiburg, 1993 Department of Environmental Protection and Energy,
Ministry of Agriculture, P.R. of China, "Biogas and
Batchelor, A. and Loots, P., „A Critical Evaluation of
Sustainable Agriculture", Collection of Papers from
a Pilot Scale Subsurface Flow Wetland: 10 Years Af-
the National Experience Meeting in Yichang, Hubei
ter Commissioning", Water Science and Technology,
Province 1992, published in co-operation with
Vol. 35, No. 5, IAWQ 1997
BORDA, Bremen, 1993
Bischof, W. (Hosang/Bischof), "Abwassertechnik", 9th
Driouache, A. et al., "Biogasnutzung in der Ab-
edit., B.G. Teubner Verlag, Stuttgart, 1989
wasserstation von Ben Sergao (Marokko) - Methoden
Blum, D. and Feachem, R.G., „Health Aspects of und Ergebnisse", CDER/PSE (GTZ), Eschborn, 1997
Nightsoil and Sludge Use in Agriculture and Aqua-
Driouache, A. et al., "Promotion de l'utilisation du
culture" IRCWD Reprot No. 05/85, (reprint 1997),
biogaz produit dans des stations d'epuration au
EAWAG / SANDEC, Dübendorf CH, 1997 Maroc", CDER/PSE (GTZ), Marrakech, 1997
Boller, 1V1., „Small Wastewater Treatment Plants - a Ellenberg, H. et al., "Biological Monitoring - Signals
challenge to Wastewater Engineers", Water Science from the Environment", GATE/GTZ publication, Vieweg
and Technology, Vol. 35, No. 6, IAWQ 1997 Verlag, Eschborn/ Braunschweig, 1991
Brix, H., „Do Macrophytes Play a Role in Constructed Fasteneau F., Graaf J; and Martjjnse G., "Comparison of
Wetlands?", Water Science and Technology, Vol. 35, various systems for on site wastewater treatment",
No. 5, IAWQ 1997 Proceedings of conference on small wastewater treat-
Central Pollution Control Board Delhi, "Guidelines ment plants, edited by Hallvard Odegaard, Trondheim,
1989
on Environmental Management in Industrial Estates",
Programme Objective Series, Probes/43/1989-90, Garg, S. K., "Sewage Disposal and Air Pollution En-
Delhi, 1990 gineering", 9 revised edit., Khanna Publishers, New
t h

Delhi 1994
Cooper RR, Hobson J.A., Findlater C, "The use of
reed bed treatment systems in the UK", Proceed- Geller, G., „Horizontal Subsurface Flow Systems in
ings of conference on small wastewater treatment the German Speaking Countries: summary of long-
plants, edited by Hallvard Odegaard, Trondheim, term scientific and practical experiences", Water
1989 Science and Technology, Vol. 35, No. 55, IAWQ 1997

171
15 BIBLIOGRAPHIE

Grau, P., „Low Cost Wastewater Treatment", Water Karstens, A. and Berthe-Corti, L., "Biologischer Hin-!
Science and Technology, Vol. 33. No 8, IAWQ, 1996 tergrund zur anaeroben Klärung von Abwässern"
University of Oldenburg/BORDA 1996
GRET, "Water and Health in Underprivileged Urban
Areas", PS Eau - Edition GRET, France, 1994 Khanna, P. and Kaul, S.N. ..Appropriate Waste Man-
agement Technologies for Developing Countries",
Grobicki, A. and Stuckey, D.C., performance of the
Selected proceedings of the 3rd |AWQ spezialized
anaerobic baffled reactor", Poster Papers, Fifth
conference on Appropriate Waste Management Tech-
International Symposium on Anaerobic Digestion,
nologies for Developing Countries, Nagpur, 1995
Bologna, May 1988
Knoch, W, "Wasserversorgung,Abwasserreinigung und
Hagendorf, U., „Verbleib von Abwasserinhaltsstoffen
Abfallentsorgung - Chemische und analytische Grund-
bei Pflanzenkláranlagen im Langzeitbetrieb", FGU-
lagen", VCH Verlagsgesellschaft, Weinheim, 1991
Seminar: Naturnahe Abwasserbehandlung durch
Pflanzenkláranlagen, Berlin 1997 Kraft, H., „Alternative Decentralized Sewage Systems
in Regions of Dense Population - Root Zone Treat-
Hamburger Umwelt Institut e. V. and O Instituto
ment Plants and other Systems", Indo-German Work-
Ambiental, "Biomass Nutrient Recycling - purifying
shop on Root Zone Treatment Systems, CPCB/GTZ,
water through agricultural production", Hamburg/Silva
New Delhi, 1995
Jardim, 1994
Kunst, S. and Flasche, K., "Untersuchung zur Betriebs-
Hanqing Yu, Joo-Hwa Tay and Wilson, F., „A Sustain-
sicherheit und Reinigungsleistung von Kleinkläranlagen
able Municipal Wastewater Treatment Process forTro-
mit besonderer Berücksichtigung der bewachsenen
pical and Subtropical Regions In Developing Coun-
Bodenfilter", Abschlußbericht, ISAH, University of
tries", Water Science and Technology, Vol. 35, No. 9,
Hannover, 1995
IAWQ 1997
Lago, S. and Boutin, C, "Etude comparative des
Heinss, U., Larmie, S.A., Strauss, M., "Solids Sepa-
procedes d'épuration biologique dans le contexte
ration and Pond Systems for the Treatment of
africain", CEMAGREF Li32, 1991
Faecal Sludges in the Tropics", EAWAG/SANDEC,
Dübendorf CH, 1998 Liao Xianming, "Anaerobic Digester for Stabilizing
Domestic Sewage", BRTC, Chengdu, 1993
Imhoff, K. and Imhoff, K.R., "Taschenbuch der Stadt-
entwasserung", 27th edit, R. Oldenbourg Verlag, Mün- Lienard, A. and Coll., "Coupling of reed bed filters
chen, Wien, 1990 and ponds - an example in France", CEMAGREF, Lyon,
1994
Inamori, Y. et.al., "Sludge Production Characteristics
of Small Scale Wastewater Treatment Facilities Using Loll, U., „Vergleich zwischen Wurzelraum-entsorgungs-
Anaerobic/Aerobic Biotllm Reactors", Water Science und Teichkläranlage am Projekt Brandau" BMFT/ATV
and Technology, Volume 34, No. 3-4, IAWQ 1996 Seminar: Naturnahe Verfahren der Abwasser-
behandlung, Pflanzenkläranlagen, Essen-Heidhausen,
Jenssen, P.D. and Siegrist, R.L, "Technology assess-
1989
ment of wastewater treatment by soil infiltration sys-
tems", Proceedings of conference on small waste- Maeseneer, J.D. and Cooper, P., ..Vertical Versus Hori-
water treatment plants, edited by Hallvard Odegaard, zontal-Flow Reedbeds for Treatment of Domestic and
Trondheim, 1989 Similar Wastewaters", IAWQ specialist Group News-
letter No. 16, (une 1997
Johnstone, D.M.W. and Horan, N.J., "Institutional
Development Standards and River Quality: A UK Mara, D., „Design Manual for Stabilization Ponds in
History and Some Lessons for Industrialising Coun- India", Ministry of Environment and Forests / DFID,
tries", Water Science and Technology, Vol. 33, No. 3, published by Lagoon Technology International Ltd.,
IAWQ 1996 Leeds, 1997

Kadlec, Robert H. and Knight, Robert L, "Treatment Metcalf & Eddy: "Watewater Engineering, Treatment
Wetlands", Lewis Publishers; Boca Raton, New York, - Disposal - Reuse", third edition, TATA McGraw-Hill
London, Tokyo, 1996 Edition, New Delhi 1995

172
15 BIBLIOGRAPHIE

Mudrak, K. and Kunst, S., "Biologie der Abwasser- wastewater treatment plants, edit. Hallvard Odegaard,
reinigung", 3.Auflage, Gustav Fischer Verlag, Stutt- Trondheim, 1989
gart, 1991
Shuval, H., Coll, J., "Wastewater Irrigation in Devel-
Orozco, A., „Anaerobic wastewater treatment using oping Countries - health effects and technical solu-
an open plug flow baffled reactor at low tempera- tions", World Bank No. 51, Washington DC, 1986
ture", Poster Papers, Fifth International Symposium
Strauss, M., Blumenthal, U.J., „Human Waste Use in
on Anaerobic Digestion, Bologna, May 1988
Agriculture andAquaculture" Executive Summary, IRCWD
Pande, D.R., De Poli, F. and Tilche, A., „Some aspects Report No. 09/90, IRCWD, Dübendorf CH, 1990
of horizontal design biogas plants" Poster Papers,
Suwarnarat, K., „Abwasserteichverfahren als Beispiel
Fifth International Symposium on Anaerobic Digesti-
naturnaherAbwasserbehandlungsmaßnahmen in tro-
on, Bologna, May 1988
pischen Entwicklungsländern", (Dissertation), Darm-
Pandey, G.N. and Carney, G.C., "Environmental Engi- stadt, 1979
neering", Tata McGraw-Hill Publishing Company Ltd,
United States Environmental ProtectionAgency (EPA),
Delhi, 1992
"Constructed Wetlands and Aquatic Plant Systems for
Pedersen, P., ..Ecology and Urban Planning", Working Municipal Wastewater Treatment", EPA/625/1-88/022,
Paper N0.1, Dept. Of Human Settlements, The Royal Cincinnati, 1988
Danish Academy of Fine Arts, Copenhagen, 1991
United States Environmental ProtectionAgency (EPA),
Platzer, Chr. and Mauch, K., ..Evaluations concerning "Small Community Wastewater Systems", EPA/600/
Soil Clogging in Vertical Flow Reed Beds", 5 Interna-
lh
M-91/032, Washington, 1991
tional Conference on Wetland Systems for Waste Pol-
United States Environmental Protection Agency,
lution Control, Vienna 1996
"Wastewater Treatment/ Disposal for Small Commu-
Polprasert, C, "Organic Waste Recycling", Asian Insitute nities", Design Manual, EPA/625/R-92/005, Cincinati,
of Technology, Bangkok, 1989 1992

Rybczynski, W., Polprasert, CM., and McGarry, "Low Winblad, U. and Kilama, W., "Sanitation without
Cost Technology Options for Sanitation - A State of Water", revised and enlarged edition, Macmillan, Lon-
the Art Review and Annotated Bibliography", IDRC don 1985, quoted in U. Winblad, "Recent Develop-
102 e, Ottawa, 1978 ment in Sanitation", International Symposium on
Integrated Water Management in Urban Areas, Lund,
Sasse, L. and Otterpohl, R., „Status Report on Decen-
1995
tralised Low Maintenance Wastewater Treatment Sy-
stems (LOMWATS)", produced by BORDA in co- Wissing F., "Wasserreinigung mit Pflanzen", Verlag
operation with AFPRO, CEEIC, GERES, HRIEE and Eugen Ulmer, Stuttgart, 1995
SIITRAT. Commission of the European Union - Brus-
World Bank and World Health Organization, "Health
sels and State Office for Development Co-operation -
aspects of wastewater and excreta use in agriculture
Bremen, Bremen 1996
and aquaculture - The Engelberg report" - IRCWD,
Sasse, L., Kellner, C. and Kimaro.A., "Improved Biogas N0.23, 1985
Unit for Developing Countries", GATE publication,
World Health Organization, " Health Guidelines for
Vieweg Verlag, Braunschweig, Wiesbaden, 1991
the Use of Wastewater in Agriculture and Aqua-
Schertenleib, R., "Improved Traditional Nightsoil Dis- culture", WHO Technical Report Series 778, Geneva,
posal in China - An Alternative to the Conventional 1989
Sewerage System?", SANDEC-News, N0.1, Dübendorf
Yang Xiushan, Garuti, G., Farina, R., Parsi; V. and
CH,1995
Tilche, A. „Process differences between a sludge
Schierup, H.H. and Brix, H., "Danish experience with bed filter and an anaerobic baffled reactor treating
emergent hydrophyte treatment systems (EHTS) and soluble wastes", Poster Papers, Fifth International
prospects in the light of future requirements to out- Symposium on Anaerobic Digestion, Bologna, May
let water quality", Proceedings of conference on small 1988

173
MOTS-CLES

Acides aminés 5-2 DEWATS 2.1.1

Acides gras volatils (AGV) 7-9 Difficiles à dégrader 5-4

Agents pathogènes 7.11, n.i Diffusion, conditions préalables à la 3.2

Ammonium 7-6 Disques biologiques 9.14

Aspect social 3-3 Eau de pluie 7.1, 9.10

Autolyse 5-5-4. 9-io Eaux usées domestiques 3.7.7.2, 8.3

Azote de Kjeldahl (Nkjel) 7.6 Eaux usées industrielles 3.7.3.2

Azote de l'albumen 7.6 Eaux usées par personne 13.1.5

Boîte noire 3-5-1 Enrichissement en oxygène 6.1

Chambre de dosage 9.11 Entretien 2.4.4, 3-5-1,


3.7.1.5
Charge hydraulique 8.1
Enzymes 5-2, 5-4
Charge organique 8.2
Étapes du traitement 5.1, 8.2
Charge polluante 13.1.9
Evacuation des boues 9.3, 10.1
Chlore 5-9
Faciles à dégrader 5-4
Colloïdes 7-2
Fermentation anaérobie 5-2
Commercialisation 3-7-3-3
Filtre anaérobie 9-4
Compost 0-3
Filtre horizontal 9-9- 9-io
Conditions anoxiques 5-4
Filtre vertical 9.9, 9.11
Couche de dépôts 5-5-3
Fosse compartimentée 9 .6
Coût annuel 13.2.3
Fossé d'oxydation 9.14
Coûte du traitement 4-2
Fosse septique 9.2, 13.1.6
Darcy, loi de 9.10
Glucose 5-2
DBO demande biochimique
en oxygène 7-5 H S, émission de 9.12.1
2

DBO filtré 3.6.2 Hydrocarbures 5-2

DBO 7-5 Installation de biogaz 12.3,


13.1.10
DCO demande chimique en oxygène 7-5
Jacinthes d'eau 9.12.3
Débit d'eau 7.1, 8.1
Lagunes à oxydation 9.12.1,
Décomposition aérobie 5-2
13.1.13
Dégrillage 5.5.1
Lagunes aérobies 9.12.2
Dénitrification 5.6
Lagunes anaérobie 9.12.1

174
MOTS-CLES

Lagunes de décantation 9.12.1 Projets 3.7.2.3


Lagunes de pisciculture 11.3 Propriétés gravier 9.10

Lagunes facultatifs 9.12.1 Qualité du traitement 2.2.1


Lagunes 9.12 Ratio C/N/P/S 5.2
Lemna 9.12.3 Ratio DBO/N 7.6
Lit de séchage des boues 10.2 Ratio DBO/P 7.7
Macrophytes 9.10 Ratio DCO/DBO 7.5
Maladies véhiculées par l'eau 7.11 Recommandations de l'OMS 11.1
Matière sèche (MS) 7.2 Rentabilité du biogaz 13.2.2
Matière volatile (MV) 7.2 Seau basculant 9.11
Melange air-gaz 12.5 Sédimentation 5-5-2
Métabolisme 5.2 Séparateur à lamelles 5.5.3
Métaux lourds 5.8 Séparation de phases 5.4
Méthane 12.1 Solides en suspension (SS) 7.2
Nitrate 5.2, 6.2 Solides organiques totaux (SOT) 7.2
Nitrification 5.6 Solides totaux (ST) 7.2
Nitrites 6.2 Stockage du biogaz 12.3
Normes de rejet 3.6.2 Substances toxiques 5.8
Odeur 7.4 Substances toxiques 7.5
Oligo-élément 5.2 Surface nécessaires 2.1.4
Papyrus 9.12.1 Surface spécifique du filtre 9.4, 13.1.8
Pertes de charge hydraulique 9.3, 9.4 Systèmes hybrides 9.13

pH 7-8 Taille des grains 5.5-4. 9-io


Phosphore 5.7 Taille des vides 9.10
Plantes aquatiques 9.12.3 Température 7.8, 13.1.8 ff
Processus aérobie 5.3 Temps de rétention hydraulique (TRH) 8.1
Processus anaérobie 5.3 Valeur fertilisante 11.4
Processus biochimique 5.2 Vitesse du flux 8.1, 9.6
Production de biogaz 12.1 Volume des boues 8.3
Production des boues 5.3 Volume des vides 9.10

175
Ce livre est destiné aux planificateurs du développement et chefs de projet qui ont .
l'intention de diffuser des systèmes de traitement des eaux usées décentralisés. Ce livre
aide à comprendre les filières et les conditions de leur mise en oeuvre.
Ce livre est destiné aux ingénieurs qui ont besoin d'un outil pour la conception de <
stations de traitement des eaux usées. De livre aide à décider quel système de traitement
est le plus approprié et permet à l'ingénieur de créer des feuilles de calcul por le
dimensionnement des stations et le calcul de leurs coûts annuels avec le tableur de son

Vous aimerez peut-être aussi