Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Mtextur Surfaces-Exposees Holc FR
Mtextur Surfaces-Exposees Holc FR
Mtextur Surfaces-Exposees Holc FR
Edition Suisse
Editeur:
Holcim (Suisse) SA
Hagenholzstrasse 83
8050 Zurich
Suisse
Prix de vente:
CHF 150.–
Auteurs:
Technical Expert Center:
Dr. Peter Lunk
Cathleen Hoffmann
Erich Ritschard
Dr. Jean-Gabriel Hammerschlag
Kerstin Wassmann
Dr. Thomas Schmidt
Edition Suisse
2. Béton – bases, production et exigences 47 4. Bétons avec mise en œuvre particulière 129
1.1 Ciments 10
1.1.1 Introduction 10
1.1.2 Fabrication 10
1.1.3 Exigences normatives relatives
à la production de ciment 13
1.1.4 Exigences normatives 14
1.1.5 Propriétés du ciment 18
1.1.6 Ciment et environnement 19
1.1.7 Champs d’application des ciments 20
1.4 Adjuvants 34
1.4.1 Introduction 34
1.4.2 Exigences normatives 34
1.4.3 Caractéristiques des adjuvants
les plus importants 35
1.5 Additions 38
1.5.1 Introduction 38
1.5.2 Exigences normatives 38
1.5.3 Propriétés des additions inertes 41
1.5.4 Propriétés des additions chimiquement
réactives42
1.5.5 Propriétés des fibres 44
1. Les constituants du béton
1.1 Ciments
Le ciment est un liant hydraulique. On entend par là une De manière schématique, la fabrication du ciment Port-
substance qui, mélangée à l’eau dite de gâchage, est ca- land consiste à préparer un mélange de calcaire, marnes
pable de durcir aussi bien à l’air que sous l’eau. La pâte de ou argiles de granulométrie et de composition chimique
ciment durcie présente une résistance mécanique élevée définies, puis à le cuire jusqu’au seuil de fusion à 1450° C
et ne se dissout pas dans l’eau. et enfin, à broyer le produit de cette cuisson en une
poudre de ciment fine, miscible et réactive. En principe,
Depuis l’introduction de la norme européenne sur le ci- on distingue trois étapes dans la fabrication du ciment
ment en Suisse, l’assortiment des ciments de l’industrie (fig. 1.1.1).
cimentière suisse s’est déplacé des ciments Portland
purs CEM I vers les ciments Portland composés CEM II, I ère étape de production: extraction des matières
c.-à-d. des ciments qui contiennent, mis à part le clinker, premières
d’autres constituants minéraux. Le recours plus fréquent Pour produire une tonne de clinker de ciment Portland,
à d’autres constituants principaux comme le calcaire, il faut compter une tonne et demie de matières pre-
le schiste calciné, la cendre volante ou le laitier pour la mières – calcaire et marne ou argile – qui libéreront à la
fabrication du ciment comporte divers avantages: la cuisson de l’eau et du gaz carbonique. La marne ou l’ar-
diminution de la part du clinker réduit d’une part les gile fournissent les composants à silicium (Si), aluminium
émissions de gaz carbonique et permet d’autre part de (Al) et fer (Fe) (fig. 1.1.2). La roche est exploitée dans la
préserver les réserves de matières premières. Par ailleurs, carrière de manière à ce que les quatre composants les
le développement de ciments des types CEM II et CEM III plus importants que sont le calcium, le silicium, l’alumi-
permet aux utilisateurs d’optimiser les propriétés du nium et le fer soient obtenus selon des proportions
béton en termes d’ouvrabilité, de chaleur d’hydratation, définies 9 : 3 : 1 : 0.5. Lorsque certains composants ne sont
de durabilité, etc. pas présents en quantité suffisante dans la carrière, des
produits de correction doivent être ajoutés.
Historique
Dans l’Antiquité déjà, les Romains utilisaient un
mortier hydraulique composé d’une chaux siliceuse
additionnée de pouzzolane ou de brique pilée. En y
ajoutant des granulats appropriés, ils obtenaient
l’Opus Caementitium ou «ciment romain» considéré
comme le précurseur de notre béton et qui est à l’ori-
gine du mot «ciment». En 1824, l’Anglais J. Aspdin
élabora et breveta un produit proche du ciment ob-
tenu par cuisson d’un mélange finement broyé de
calcaire et d’argile. Ce liant permettait de confection-
ner un béton comparable à la pierre de Portland, une
pierre calcaire très résistante extraite des carrières
de la péninsule de Portland qui est couramment uti- Fig. 1.1.2: Chargeuse en action dans une carrière.
lisée dans la construction en Angleterre. C’est pour
cette raison qu’on l’appelle «ciment Portland».
1 II
13
2 10
4 5 6 7 8 9 11 12
Le processus de cuisson à 1450° C est l’opération princi- Le produit cuit quitte le four sous forme de clinker in-
pale de la fabrication du ciment. La farine crue est intro- candescent en passant par le refroidisseur. L’air de refroi-
duite dans le four rotatif (fig. 1.1.4) en passant par la dissement est utilisé comme air de combustion pré-
tour échangeur (préchauffage). Elle est préchauffée dans chauffé, sa chaleur est également récupérée et introduite
les cyclones des échangeurs puis entre à une température dans un éventuel réseau de chauffage à distance. Le re-
d’environ 1000° C dans le four rotatif. A partir d’environ froidissement rapide du clinker provoque sa solidification
550° C, les constituants silicatés commencent à se décom- sous forme de granules gris noirs partiellement fondus,
poser. Entre 600 et 900° C a lieu la décarbonatation de la d’environ 1 à 5 cm de diamètre, durs et réactifs (fig. 1.1.5).
farine crue par le dégagement du dioxyde de carbone des Le clinker de ciment Portland refroidi à environ 100° C est
carbonates de calcium contenus dans les calcaires et les transporté dans des halles ou silos, où il peut être stocké
marnes. Ce processus s’appelle aussi calcination. Lorsque sur une longue période.
les températures atteignent 1300° C, les produits de dé-
composition et des phases de transition des carbonates
et des argiles forment de nouveaux composés chimiques
appelés minéraux du clinker ou phases du clinker. Ce pro-
cessus culmine à une température maximale de 1450° C
dans le four rotatif par la formation du principal minéral
du clinker, le silicate tricalcique (fig. 1.1.6). Pour produire
la chaleur nécessaire au processus de fabrication, on
utilise des combustibles fossiles naturels (charbon, huile)
et de plus en plus de combustibles de substitution issus
des filières de la récupération tels que les pneus et huiles
usagés, des matières plastiques ou des boues d’épuration
séchées.
Fig. 1.1.5: La fabrication du clinker dans le four rotatif.
Fig. 1.1.4:
Le four rotatif, cœur
de la cimenterie. Les minéraux du clinker influent de manière différente les
propriétés du ciment par leur réactivité spécifique avec
l’eau. Le tableau 1.1.1 donne un aperçu des minéraux du
clinker de ciment Portland et leur influence sur les pro-
priétés du ciment.
C2S (bélite)
Menge
quartz
silice C2AS
Marne
C3A (aluminate)
CA + C12A7
argiles C3A
aluminium + fer phase liquide
C2F + C4AF
C4AF (ferrite)
le clinker finement moulu et mélangé avec de l’eau, 1.1.3 Exigences normatives relatives à la production
durcirait en quelques minutes. La finesse de la mouture de ciment
influence considérablement la montée en résistance du
ciment. Suivant le type de ciment à produire, le clinker est Contrôle de la qualité du ciment et de la conformité à la
complété par d’autres constituants minéraux principaux norme SN EN 197-2
(calcaire, schiste calciné, fumée de silice, laitier, cendre Un triple système de gestion de qualité garantit la qualité
volante, voir chapitre 1.5) lors de la mouture conjointe ou des ciments suisses et leur conformité aux normes.
par un mélange des constituants moulus séparément au
préalable. On obtient ainsi des ciments Portland compo- • système de gestion de la qualité, efficace et certifié
sés et des ciments de haut-fourneau. La mouture séparée • autocontrôle par le producteur (contrôle interne de
permet une maîtrise ciblée de la finesse du ciment, indé- production)
pendamment de la dureté du matériau des différents • surveillance externe.
constituants.
Système de gestion de la qualité
La production du ciment consomme beaucoup d’énergie, Toutes les cimenteries de Suisse disposent d’un système
sous forme d’énergie thermique pour la cuisson du de gestion de la qualité certifié selon la norme ISO 9001,
clinker (3000–3500 kJ/kg clinker) et d’énergie électrique de façon à garantir la documentation, la traçabilité et la
principalement pour la mouture de la farine crue et du transparence de tous les processus de travail. Les usines
ciment (80 à 100 kWh/t ciment). Holcim sont de plus certifiées selon les systèmes de ges-
tion de l’environnement (ISO 14001), de la santé et de la
Le ciment prêt est transporté au client principalement sécurité au travail.
par rail ou par camion. Seulement une petite partie est
ensachée en sacs de 25 kg et palettisée. Autocontrôle par le producteur
Des échantillons sont prélevés et analysés tout au long de
la chaîne de fabrication du ciment, de l’extraction de la
matière première à l’expédition du produit fini. Une sur-
veillance sans faille de la production garantit une qualité
élevée et constante du ciment (fig. 1.1.8). Le traitement
statistique des résultats des prélèvements de ciment à
l’expédition sert à s’assurer que le produit est en perma-
nence conforme aux exigences de la norme SN EN 197-1.
La norme SN EN 196 décrit les méthodes d’essai des ci-
ments et la norme SN EN 197-2 l’évaluation de la confor-
mité (système d’évaluation de conformité 1+).
32,5 R ≥ 10.0 –
Constituants secondaires 1) 4)
Types principaux de ciment
naturelle calcinée
Clinker de ciment
Fumée de silice
Cendre volante
Cendre volante
Laitier de haut
Pouzzolane
Pouzzolane
fourneau
naturelle
silicieuse
Désignation
Portland
calcique
Calcaire
Schiste
calciné
Notation
K S D 2) P Q V W T L LL
Normo
CEM I Ciment Portland CEM I Protego 95–100 0–5
Albaro
Exigences chimiques
Propriété Type de ciment Classe de Exigences
Les exigences chimiques sont indiquées dans le tableau résistance
1.1.4. La teneur en chlorures d’un béton avec un ciment
de haut fourneau importé, donc non produit en Suisse, 32,5 N
doit être contrôlée afin que les exigences de la norme CEM I-SR 0 32,5 R ≤ 3.0 %
CEM I-SR 3 42,5 N
SN EN 206-1 concernant la teneur en chlorures du béton Teneur en
CEM I-SR 5
soient respectées. Pour des applications en précontrainte, Sulfate (SO3) 42,5 R
CEM IV/A-SR
les ciments peuvent être produits selon une exigence CEM IV/B-SR 52,5 N ≤ 3.5 %
plus basse. Dans ce cas, la valeur de 0,10 % doit être rem- 52,5 R
placée par cette valeur plus basse qui doit être mention-
CEM I-SR 0
née sur le bon de livraison. =0%
toutes
CEM III
classes En Suisse, sont admis selon la norme SN EN 206-1,
parmi les ciments indiqués, les CEM I-SR 0 et CEM I SR 3
toutes
Chlorure tous types ≤ 0.10 % ainsi que les CEM III/B-SR pour la fabrication de béton.
classes
Pour qu’un autre type de ciment soit reconnu en Suisse
CEM IV toutes satisfait à comme ciment à résistance élevée aux sulfates, il doit
Pouzzolanicité
classes l’essai remplir les exigences de l’annexe nationale NB de la
SN EN 197-1. Les ciments à haute résistance aux sulfates,
autorisés en Suisse comme p. ex. le ciment Holcim
Robusto 4R-S, sont désignés avec le suffixe «HS-CH»
Ciments à résistance élevée aux sulfates (résistance élevée aux sulfates Suisse).
Les ciments à résistance élevée aux sulfates sont dési-
gnés, conformément à la norme SN EN 197-1 (voir
chapitre 6.2), par le suffixe «SR» (sulfate resisting) placé
après la classe de résistance. Trois principaux types de
ciments sont distingués:
CEM I 52,5 R
ciment selon type de ciment I classe de résistance à court
SN EN 197-1 (ciment Portland) résistance 52,5 terme élevée
CEM II / A - LL 42,5 N
ciment selon type de ciment II contient 6–20 % laddition est du classe de résistance
SN EN 197-1 (ciment Portland en masse calcaire de haute résistance 42,5 à court terme
composé) dadditions qualité élevée
1.1.5 Propriétés du ciment finement moulu, qui sera à nouveau refroidi à environ
60 à 80° C.
Masse volumique
La masse volumique, aussi appelée masse volumique La température du ciment n’a qu’une influence négli-
absolue, désigne la masse d’un matériau par unité de geable sur la température du béton frais et donc sur le
volume sans ses pores. La masse volumique apparente développement de la chaleur d’hydratation et de la
d’un matériau granulaire en vrac correspond au rapport résistance mécanique du béton (voir chapitre 3.7.1). Une
de la masse du matériau sur le volume de l’ensemble augmentation de la température du ciment de 10° C se
des grains, y compris le volume des vides. La masse volu- répercute de 1° C sur la température du béton frais. Une
mique apparente ou en vrac peut être mesurée avec limitation de la température du ciment peut être judi-
ou sans compactage. Les valeurs indicatives de la masse cieuse pour des applications spéciales. Pour les bétons
volumique absolue et en vrac des ciments courants sont projetés, il est recommandé dans la norme SN EN
indiquées dans le tableau 1.1.7. 14487-1 que la température du ciment livré à partir de
l’usine ne dépasse pas + 80° C, et + 70° C lors de la mise
Couleur en silos à la centrale de malaxage. Le cas échéant il
La couleur des ciments n’est pas normée et ne constitue faut prévoir des mesures pour refroidir le ciment avant
pas un critère de qualité, du moins pour le ciment gris. l’emploi.
Pour les ciments blancs le degré de pureté de la couleur
blanche est une propriété caractéristique. La couleur dé- Miscibilité à la centrale à béton
pend des matières premières utilisées, du type de ciment, Les ciments ne doivent pas être mélangés. Chaque
de la finesse de mouture et du procédé de fabrication. Les ciment est optimisé individuellement par rapport à sa
variations de la teinte grise des ciments sont inévitables, prise et sa classe de résistance. Si le mélange de différents
mais négligeables pour les ciments de la même usine et ciments s’avérait techniquement et économiquement
classe de résistance. D’autres facteurs influent sur la teinte judicieux pour des applications particulières, il faudrait
d’un béton nettement plus fortement comme la composi- s’assurer de l’aptitude du mélange par des essais initiaux
tion du béton et sa mise en place, sa consistance, le type du béton. En outre, chaque ciment entrant dans le mé-
de coffrage et le mode de compactage (voir chapitre 8.1). lange doit être admis pour la classe d’exposition prévue
du béton.
Température du ciment
La production du ciment, notamment la mouture du ci- Stockage et conservation du ciment
ment, est un processus consommant beaucoup d’énergie. Stocké longtemps ou sans protection, le ciment absorbe
Il en résulte un réchauffement jusqu’à 120° C du ciment l’humidité de l’air, ce qui conduit à la formation de gru-
Tab. 1.1.7:
Valeurs indicatives Type de ciment Masse Masse volumique apparente du ciment
des masses volu- volumique en vrac [kg/dm3 ]
miques absolues et [kg/dm3 ]
en vrac des ciments sans compactage compacté
courants.
Ciment Portland ≈ 3.1
Fig. 1.1.10:
Stockage des sacs à bâche ou
l’extérieur. feuille plastique
assurer la bâche
de protection
contre les
coups de vent
carrelet
Type de ciment Ciment Portland composé Ciment Portland composé Ciment Portland Ciment Portland
Désignation selon la norme CEM II/B-M (T-LL) 42,5 N CEM II/B-M (S-T) 42,5 R CEM I 42,5 N CEM I 52,5 R
• Clinker (K) • Clinker (K) • Clinker (K) • Clinker (K)
• Schiste calciné (T) • Schiste calciné (T)
Constituants principaux • Calcaire de haute • Laitier de haut
qualité (LL) fourneau (S)
Classes d’exposition admises • XC, XD, XF • XC, XD, XF, XA • XC, XD, XF • XC, XD, XF
Béton pompé ++ ++ + +
Béton autocompactant (SCC) + +
Mise en place
Béton projeté + ++ + ++
Temps chaud ou éléments massifs + + +
Temps froid + + + ++
Haute résistance à la compression + + + ++
+ + + ++
Propriétés particulières
Préfabrication
Domaines
Mortier ++ + +
Stabilisation et injections + + ++
* Satisfait à l’essai (concernant la composition).
++ + + +
++
+ ++
++ ++
++ ++
++ ++
++ ++
+ ++ ++
(+ +)* ++
+ ++ + ++
++ ++
++ +
+
+ +
L’eau joue un double rôle dans la technologie du béton. La norme SN EN 1008 règle les exigences à l’égard de
D’une part, elle est nécessaire au durcissement du ci- l’eau de gâchage. L’eau potable peut être utilisée sans
ment, puisque la réaction chimique du ciment (hydrata- contrôle comme eau de gâchage. Tous les autres types
tion) est induite par l’eau. D’autre part, elle est indispen- d’eau comme les eaux récupérées dans les centrales à
sable pour assurer l’ouvrabilité et une mise en place béton, l’eau de la nappe phréatique, les eaux superfi-
correcte du béton frais. cielles naturelles ainsi que les eaux à usage industriel
doivent au contraire être soumises à des analyses en
L’eau de gâchage est la quantité d’eau additionnée au conformité avec la norme SN EN 1008. Pour être utilisées
mélange de ciment, d’addition et de granulat lors du ma- comme eau de gâchage, elles ne doivent pas contenir
laxage du béton. Si des adjuvants ou des additions sont une quantité trop importante de substances nuisibles
employés sous forme de solutions ou de suspensions, susceptibles d’engendrer les phénomènes suivants:
il faut tenir compte de leur apport d’eau à partir d’une
quantité de 3 l/m3. La teneur en eau totale se compose • ralentissement ou suppression du processus de prise
de l’eau de gâchage, de l’eau apportée par les adjuvants et de durcissement (p. ex. sucres et acides humiques)
et les additions ainsi que de l’eau adsorbée à la surface • entraînement excessif d’air impliquant une baisse
des granulats et l’eau absorbée par les granulats. On de résistance du béton (p. ex. micro-organismes, huiles,
entend par eau efficace la somme de l’eau de gâchage, graisses, suspensions, certains sels minéraux)
l’eau apportée par les adjuvants et les additions ainsi • corrosion des armatures.
que l’eau adsorbée à la surface des granulats (tab. 1.2.1).
L’eau destinée au gâchage doit être claire, incolore et
La teneur en eau du béton frais, déterminée par séchage inodore. Elle ne doit pas former de mousse persistante
au four, correspond à la teneur en eau totale (voir cha- après agitation et la teneur en sels alcalins doit rester
pitre 3.3.4). faible dans les bétons et les mortiers. Les impuretés de
nature organique doivent être négligeables. De nom-
En Suisse, on emploie surtout l’eau potable, aussi appelée breuses substances agressives sont moins redoutables
eau fraiche, ainsi que de l’eau récupérée comme eau de dans l’eau de gâchage que dans l’eau qui entrera plus tard
gâchage. L’eau récupérée de la fabrication du béton, ap- en contact avec le béton durci. Par exemple une eau sul-
pelée eau recyclée , comprend l’eau de lavage des restes fatée ou riche en acide carbonique peut attaquer ou dé-
de béton des malaxeurs, des tambours mélangeurs, des truire le béton durci de l’extérieur alors qu’elle peut tout à
pompes à béton et l’eau météorique. Elle est prélevée fait convenir comme eau de gâchage (voir chapitre 6.3).
dans les bassins prévus à cet effet (bassins de décanta-
tion ou munis d’équipement de brassage).
Tab. 1.2.1:
Composition Origine de l’eau dans le béton
de la teneur en
eau totale et de
Eau de gâchage Eau contenue dans les Granulats
la teneur en eau [l/m3] adjuvants et additions
[l/m3] Eau adsorbée à la surface Eau absorbée
efficace.
[l/m3] [l/m3]
2
5
4
1 Vis de relevage
2 Commande de la vis 10
3 Sortie des matières solides (sable/gravier)
4 Trop-plein des eaux chargées de fines
5 Trémie de réception 7 7
6 Bassin en béton
7 Agitateurs 6 12 8
8 Alimentation en eau recyclée de la centrale à béton
9 Alimentation en eau recyclée de la potence de lavage
10 Alimentation en eau recyclée de la trémie de réception
11 Amenée d’eau du réseau
11
12 Flotteurs/contacteurs de commande de l’eau du réseau
Généralités
La production et l’assurance qualité sont illustrées à
l’exemple d’un granulat naturel qui n’a subi qu’un traite-
ment mécanique. Les granulats utilisés pour la produc-
tion de béton doivent satisfaire aux exigences de la
norme SN EN 12620 «Granulats pour béton». Les termes
courants de la pratique n’ont que peu ou pas été adoptés
Fig. 1.3.2: Exploitation d’une gravière au jet d’eau à haute pression.
par la norme, mais sont encore en usage en Suisse,
puisqu’ils permettent de distinguer le granulat roulé
du granulat concassé (tab.1.3.1). Production de granulat concassé
Le granulat concassé est produit dans des carrières,
Production de sable et de gravier ou bien lors de travaux d’excavation sur des chantiers,
Les granulats des dépôts des rivières et des glaciers sont comme les tunnels par exemple ou bien encore dans des
naturellement arrondis. L’exploitation des gravières est installations de concassage de gravières. L’exploitation
réalisée en gradins successifs, au moyen de chargeuses dans les carrières se fait en gradins, à l’explosif, et
sur roues ou par des jets d’eau à haute pression, sur toute l’exploitation souterraine se fait soit par tunnelier, soit
la hauteur du gisement (voir fig. 1.3.1). Les dépôts la- à l’explosif. Dans les gravières, les grains de diamètre
custres sont exploités quant à eux par des dragues aspi- supérieur à 45 mm suivent après le pré-criblage la filière
rantes. de concassage où ils sont réduits à la taille désirée.
1
2
A1 A2
4
3
B2
5
B3
B1
Tab. 1.3.2:
Désignation selon la norme Diamètre du grain selon la norme SN EN 12620 Classes granulaires habituelles Classes granulaires
SN EN 12620 [mm] [mm] courantes.
Sable Gravillons
Série de base et complémentaire
des tamis pour la désignation des
0 1 2 4 5.6 8 11.2 16 22.4 31.5 45 63
diamètes des grains
Série de tamis supplémentaires
0.063 0.125 0.25 0.5 1 1.4 2 2.8 4 5.6 8 11.2 16 22.4 31.5 45 63
pour l’analyse granulométrique
Fig. 1.3.4: Série de base et complémentaire de tamis de délimitation des classes granulaires
selon la norme SN 670 102 et tamis supplémentaires d’analyse.
Exemple d’une
courbe granulomé-
90
trique pour une
100 ‒ 62 = 38% 8/16 grave 0–16 mm
80
(échelle logarith-
70 mique).
62
60
62 ‒ 45 = 17% 4/8
50
45
40 45 ‒ 40 = 5% 2/4
40
33 40 ‒ 33 = 7% 1/2
30
33 ‒ 20 = 13% 0.5/1
20 20
20 ‒ 7 = 13% 0.25/0.5
10 7
2 4
7 ‒ 2 = 5% 0.063/0.25
0
0.063 0.125 0.25 0.5 1 2 4 8 16
Ouverture du tamis [mm]
Fig. 1.3.6:
Classe granulaire
4/8 mm sans grain
trop grand ou trop
grain petit (à gauche)
trop grand et avec des grains
Tamis 8 mm Tamis 8 mm trop grands et trop
refus 0% refus p.ex. 9% petits (à droite).
passants 100% passants 91%
Tamis 4 mm Tamis 4 mm
refus 100% refus p.ex. 84%
passants 0% passants 7%
classe granulaire 4/8 classe granulaire 4/8
grain
trop petit
Gravillons Sables
Parmi les gravillons, on distingue les gravillons à granula- Il n’existe pas d’exigences absolues concernant la granu-
rité étendue et étroite. Pour les gravillons à granularité larité (courbe granulométrique), à l’exception du passant
étroite, il n’y a qu’une seule exigence concernant les parts minimal au tamis supérieur D. Les fournisseurs doivent
de refus et de passants autorisés. Pour les gravillons à déclarer la granularité type du sable. Les limites générales
granularité étendue, il convient de respecter non seule- à respecter se prêtent à la plupart des applications
ment les exigences concernant les parts de refus et de (fig. 1.3.8). Pour des applications spéciales des tolérances
passants autorisés, mais aussi les limites générales et réduites sont définies dans l’annexe C de la norme SN
les tolérances (GTX) des passants au tamis intermédiaire. EN 12620.
La figure 1.3.7 illustre les exigences pour une classe
granulaire 8–16 mm à granularité étroite (à gauche) et
Sable 0/4 mm catégorie GF 85
une classe granulaire 4–32 mm à granularité étendue 100
100 99
Passants [% en masse]
(à droite). La courbe granulométrique doit se situer dans ±5%
90 95
le domaine indiqué en rose (limites générales).
80 85
70
Fig. 1.3.7: classe granulaire 8/16 mm
Exigences pour à granularité étroite catégorie GC 85/20 60
des gravillons à 100
100 99
Passants [% en masse]
granularité étroite 98 50
±20%
8–16 mm (en haut) 90 40
et étendue 85
80 30
4–32 mm (en bas)
avec les tolérances 70 20
sur la granularité ±20%
60 10 ±3%
type déclarée par
le producteur 50
(échelle logarith- 0.063 0.125 0.25 0.5 1 2 4 8
mique). 40
Ouverture du tamis [mm]
30
limites générales de granularité selon la norme SN EN 12620
20 20
exemple de granularité
teneur en fines fdéclarée
10 5
0.063 0.125 0.25 0.5 1 2 4 8 16 32 Fig. 1.3.8: Tolérances applicables à la granularité type moyenne décla-
Ouverture du tamis [mm] rée par le fournisseur pour des sables d’emploi courant, à l’exemple
d’un sable 0/4 mm (représentation logarithmique).
limites générales de granularité selon la norme SN EN 12620
exemple de granularité
teneur en fines maximale f1.5
Graves
Une grave est un mélange de sable et de gravillon avec
classe granulaire 4/32 mm d = 0 et Dmax jusqu’à 45 mm. Le mélange doit respecter
à granularité étendue catégorie GC 90/15
100 des limites générales (proportion de grains trop grands)
100 99
Passants [% en masse]
60
50
20
15 20
10 5
Passants [% en masse]
98 98 graves, à l’exemple
90 90 d’une grave
85 85 0–32 mm (à
80 80
gauche) et
70 70 ±20% 70 70 ±20% 0–16 mm (à droite)
(échelle logarith-
60 60
mique).
50 50
50 50
40 40 ±20% 40 40 ±20%
30 30
20 20
20 20
10 ±5% 10
limites générales de granularité selon la norme SN EN 12620 limites générales de granularité selon la norme SN EN 12620
exemple de granularité exemple de granularité
teneur en fines maximale f11 teneur en fines maximale f11
Tab. 1.3.3:
Exigences de la Propriété Norme d’essai Granulats: teneurs maximales admissibles,
composition des respectivement exigées au minimum en % en masse
granulats naturels
et recyclés selon Durabilité: résistance au gel, SN 670 115 XF2, XF3, XF4: ≤ 5 % en masse d’éléments impropres
la norme SN EN stabilité dimensionnelle, éléments XF1: ≤ 10 % en masse d’éléments impropres
12620. impropres, teneur en fines classe de résistance C8/10: ≤ 15 % en masse d’éléments
impropres
Tab. 1.3.4:
Exigences Propriétés Granulats
chimiques des
granulats selon
naturels recyclés
la norme SN EN
12620.
Teneur en soufre total S1
Forme des grains et état de surface Fig. 1.3.13: Influence de la granularité sur la densité de compactage
La surface spécifique et la forme (sphérique-cubique, d’un granulat en vrac.
Fig. 1.3.12:
Granulats roulés Granulats concassés Influence de la
forme et de l’état
Forme sphérique aplatis/allongés cubiques aplatis/allongés de surface des
grains sur les pro-
priétés du béton
frais.
20
0 471
0.063 0.125 0.25 0.5 1 2 4 8 16 32 k= = 4.71
Ouverture du tamis [mm] 100
Ouvrabilité et demande en eau La figure 1.3.16 illustre la demande en eau des bétons
Des graves pauvres en sable, se situant en dessous du avec différentes consistances en fonction du module de
fuseau granulométrique admis, sont généralement finesse k. La demande en eau a été déterminée de ma-
difficiles à mettre en œuvre et à compacter. Par contre nière empirique sur des bétons avec des granulats dont la
les graves riches en sables, au-dessus du fuseau granulo- surface était sèche. Elle correspond donc à la teneur en
métrique éprouvé, montrent une demande élevée en eau efficace (voir chapitre 1.2).
pâte de ciment (fig. 1.3.15).
Le module de finesse k de 4.71 calculé selon l’équation
Une méthode pratique d’évaluer des courbes granulo- 1.3.3 pour une granularité 0–32 mm correspond à
métriques fait recours au module de finesse k. Celui-ci une demande en eau de 170 l/m3 pour un béton sans
diminue lorsque le diamètre maximal du granulat baisse fluidifiant d’une consistance d’environ F3 (voir aussi
et la proportion de grains fins augmente. La surface spé- tableau 2.3.6).
cifique du mélange de grains et sa demande en eau se-
ront donc d’autant plus élevées que le module de finesse
diminue lorsque la teneur en grains fins augmente. A
l’aide du module de finesse il est possible d’estimer pour
une consistance prévue le besoin en eau correspondant.
Fig. 1.3.15:
Béton frais avec
une teneur trop
basse (gauche), une
teneur optimale
(centre) et une
teneur trop élevée
(droite) en sables.
Teneur en farine
120 450 400 375 350 325 300
[kg/m3 béton]
1.4 Adjuvants
L’emploi d’adjuvants est motivé par des considérations 1.4.2 Exigences normatives
technologiques et économiques. L’addition de petites
quantités de fluidifiants permet de réduire une partie La norme SN EN 934-2 définit les exigences, la con-
de l’eau de gâchage. Il est ainsi possible de fabriquer formité, le marquage et l’étiquetage des adjuvants
un béton de bonne ouvrabilité, très dense, à faible poro- (tab. 1.4.1).
Tab. 1.4.1:
Désignation, Désignation Abréviation Effet
abréviations et
description des Plastifiant BV réduit la demande en eau et/ou augmente l’ouvrabilité
adjuvants.
Fluidifiant FM réduit fortement la demande en eau et/ou augmente
l’ouvrabilité
Retardateur de prise VZ retarde le temps de début de prise (bétonnage par temps chaud)
Etalement [mm]
La quantité dosée, en pourcentage en masse du ciment, 600 Influence du fluidi-
fiant sur l’étale-
se situe normalement entre 0.2 et 2 % en masse. En cas ment et le rapport
de dosages supérieurs à 3 l/m3, il faut tenir compte de la E/Céq.
quantité d’eau contenue dans l’adjuvant dans le calcul du 550
rapport E/C. Le dosage total en adjuvants ne doit pas dé-
passer le dosage maximal recommandé par le producteur
d’adjuvants, ni 5 % en masse du ciment dans le béton 500
(exception: accélérateurs pour béton projeté jusqu’à 12 %
en masse).
FM
1
ec
450
av
Les surdosages peuvent avoir des effets secondaires indé-
3
sirables tels que retardement du début de prise, ségréga-
2
FM
tion (fluidifiants), perte de résistance à la compression 400
ns
(entraîneur d’air). Les sous-dosages diminuent souvent de
sa
manière importante l’effet recherché.
350
Les adjuvants sont, le plus souvent, à introduire dans le
mélange après l’eau de gâchage. Les dosages inférieurs
à 0.2 % en masse sont à diluer dans une partie de l’eau 0.40 0.50 0.60
Rapport E/C [-]
de gâchage, puisque le dosage correct et la répartition du
produit sont difficiles avec d’aussi faibles quantités. En
cas d’utilisation simultanée de plusieurs adjuvants leur
compatibilité doit être prouvée. Il est recommandé en cas Le tableau 1.4.2 récapitule l’influence des types les plus
d’utilisation d’additions d’indiquer les dosages en adju- courants de plastifiants et fluidifiants en ce qui concerne
vants uniquement par rapport à la teneur en ciment. leur pouvoir de réduction d’eau dans le béton. La réduc-
tion d’eau relative indiquée est basée sur un dosage de
Durée de stockage l’adjuvant de 1 % en masse du ciment. La réduction d’eau
Durant le stockage, les adjuvants doivent être protégés augmente selon l’ordre suivant: sulfonate de lignine –
des pollutions et d’un fort ensoleillement direct. On peut mélamine – naphthalène – polycarboxylate / éther poly-
les conserver jusqu’à une année à une température de carboxylique.
20° C. Les adjuvants liquides doivent être protégés du gel,
les adjuvants pulvérulents de l’humidité. L’effet fluidifiant optimal est obtenu lorsque l’incor-
poration du fluidifiant se fait entre le dosage principal
et l’apport final précis de l’eau de gâchage.
1.4.3 Caractéristiques des adjuvants les plus importants
Tab. 1.4.2:
Agent actif du plastifiant, Réduction d’eau relative Réduction d’eau par
Plastifiant (BV) et fluidifiant (FM) respectivement fluidifiant [% en masse] les plastifiant et
En Suisse les fluidifiants sont les adjuvants les plus fluidifiant les plus
utilisés. Par contre, les plastifiants ne sont plus guère Sulfonate de lignine 5–10 courants.
employés. L’effet fluidifiant est obtenu soit par des subs- Sulfonate de mélamine 15–20
tances agissant sur les interfaces (sulfonate de lignine,
sulfonate de naphthalène), soit par des substances dis- Sulfonate de naphthalène 15–20
persives (sulfonate de mélamine, polycarboxylate, éther Polycarboxylate,
polycarboxilique). Leur efficacité est illustrée par la figure 20–35
éther polycarboxilique
1.4.1. Pour un rapport E/C constant, ces adjuvants amé-
liorent l’ouvrabilité du béton 1 ou réduisent – à ouvrabi-
lité maintenue constante – la demande en eau, donc le
rapport E/C 2 , ce qui conduit à augmenter la résistance
et réduit la porosité du béton. On peut aussi conjuguer
les deux effets, soit obtenir une amélioration de l’ouvrabi-
lité tout en diminuant le rapport E/C 3 .
Tab. 1.4.3:
Plastifiant/ Entraîneur d’air Retardateur Accélérateur Réducteur de Effets des cinq
Effet sur fluidifant retrait groupes d’adju-
vants les plus
Ouvrabilité ++ + + − importants sur
certaines propriétés
Ségrégation/ressuage + + − de béton frais et
durci.
Accélération le début de
prise − ++
Retard du début de prise − − ++ −
Aptitude au pompage + − −
Résistance au jeune âge + − − ++
Résistance finale + − − −
Perméabilité + + −
Résistance au gel + ++ − + −
Retrait ++ − ++
Bétonnage par temps froid + − − ++
Bétonnage par temps chaud + ++ −
++ effet visé positif
+ effet positif possible
o effet négligeable
– effet négatif possible
1.5 Additions
Les additions au ciment sont utilisées comme consti- La norme SN EN 206-1 distingue deux types d’additions:
tuants principaux pour réduire la teneur en clinker du le type I désigne les substances inertes (p. ex. le filler cal-
ciment. Elles sont incorporées au ciment en usine caire et les pigments), qui n’engendrent pas de réaction
par mouture conjointe ou par mélange avec le clinker. chimique. Les additions du type II ont un caractère chimi-
On obtient ainsi, non seulement un dosage précis et quement réactif, tels que les cendres volantes, la fumée
constant, mais également une répartition homogène de silice, le laitier granulé et les pouzzolanes. La prise en
des additions dans le ciment. compte des additions de type II n’est admise que pour les
cendres volantes, les fumées de silice, les laitiers granulés
Les additions au béton sont ajoutées au mélange dans et certaines pouzzolanes, comme p. ex. Hydrolith F200.
le malaxeur de la centrale de fabrication. Il est ainsi Une partie des additions peut être prise en compte pour
possible de choisir librement les proportions du mélange le calcul du dosage minimal en ciment et du rapport eau/
addition – ciment et de les adapter précisément aux ciment maximal selon le concept du coefficient k pour les
exigences de la recette. Cet avantage ne va cependant bétons à propriétés spécifiées. La valeur du coefficient k
Fig. 1.5.1:
Surface spécifique Fumée de silice
des additions en Pigments
comparaison avec
Farine de calcaire
le ciment.
Cendre volante
Schiste calciné
Pouzzolane
Laitier granulé moulu
CEM I 52,5
CEM I 42,5
CEM I 32,5
0
1000
2000
3000
4000
5000
6000
7000
8000
9000
10 000
40 000
60 000
80 000
100 000
120 000
140 000
160 000
180 000
200 000
220 000
240 000
Fumée de silice SN EN 13263-1 Fumée de silice pour béton – Partie 1: Définitions, exigences et critères de
conformité
Laitier granulé SN EN 15167-1 Laitier granulé de haut fourneau moulu pour utilisation dans le béton, mortier
de haut fourneau et coulis – Partie 1: Définitions, exigences et critères de conformité
moulu
SN EN 15167-2 Laitier granulé de haut fourneau moulu pour utilisation dans le béton, mortier
et coulis – Partie 2: Evaluation de la conformité
Pigments SN EN 12878 Pigments de coloration des matériaux de construction à base de ciment et/ou
de chaux – Spécifications et méthodes d’essai
Fibres SN EN 14889-1 Fibres pour béton – Partie 1: Fibres d’acier – Définition, spécifications et
conformité
Tab. 1.5.2:
Addition de type II Coeff. k Type de ciment Classe de résistance Classes d’exposition / Quantité d’addition Prise en compte des
[-] du ciment sortes de bétons pouvant être considérée additions du type II
dans E/Céq et Cmin, add selon la norme
[kg/m3] SN EN 206-1.
CEM II/A-LL 42,5; 52,5 XC1 à XC4, XD1, XF1 0.25 ∙ Cmin
Cendre volante
SN EN 450-1 0.4 XC1; XC2; XC4; XD1; XF1 0.25 ∙ Cmin
CEM II/B-M (T-LL)a) 42,5
XC3 0.15 ∙ Cmin
sortes de bétons D à G,
Laitier
0.5 CEM I 32,5; 42,5; 52,5 exceptionnellement 0.50 ∙ Cmin
SN EN 15167-1
aussi les sortes A à C
CEM I 32,5; 42,5; 52,5 toutes sauf XF2 et XF4 0.25 ∙ Cmin
Hydrolith F200 b)
0.4 CEM II/A-LL 42,5; 52,5 XC1 à XC4; XD1; XF1 0.25 ∙ Cmin
CEM II/B-M (T-LL)a) 42,5 XC1 à XC4; XD1; XF1 0.20 ∙ Cmin
a) L’autorisation est liée à l’origine des produits et n’est valable que pour les ciments Optimo 4, respectivement Robusto 4R-S, en combinaison
avec la cendre volante de Holcim (combinaisons testées selon annexe L).
b) Pour le béton devant résister à la RAG, l’emploi d’Hydrolith n’est admis que si la preuve d’aptitude selon le cahier technique SIA 2042 est
donnée.
Exemple 3: Exemple 4:
Pour une valeur k = 1.0, p. ex. pour la fumée de silice, Combinaison de ciment CEM II/B-M (T-LL) et cendre
1 part de fumée de silice = 1 part de ciment. volante CV, classe d’exposition XC1 (dosage minimal
Pour une valeur k = 0.4, p. ex. pour les cendres en ciment Cmin = 280 kg/m3)
volantes, 1 part de cendres volantes = 0.4 part de
ciment. Cmin, CV ≥ Cmin − (k ∙ (Cmin − 200)) =
280 − (0.4 ∙ (280 − 200)) = 248 kg/m3
255 kg/m3
Condition 1:
Détermination du dosage en ciment minimal Cmin, add
en cas d’utilisation d’addition:
Condition 2:
Quantité maximale d’additions réactives pouvant être
Cas de la cendre volante ou de l’Hydrolith F200
considérée (voir tab. 1.5.2).
KG
Cmin, add ≥ Cmin − (k ⋅ (Cmin − 200)) ⋅ 1 − Exemple 6:
(100 − KG) Combinaison de ciment CEM II/B-M (T-LL) et cendre
volante CV, classe d’exposition XC1 (dosage minimal
en ciment Cmin = 280 kg/m3)
Cas de la fumée de silice
Cas du laitier
Pigments
Eq. 1.5.4 Les pigments minéraux sont utilisés pour colorer les
bétons et mortiers (fig. 1.5.2). En pratique, seuls les
Pour le calcul volumétrique deux cas de figure se pré- pigments à base d’oxydes, dont les spinelles, satisfont
sentent pour respecter le rapport E/C maximal sans tenir aux exigences requises en matière de stabilité et de
compte des additions. granulométrie. Les pigments n’entraînent pas de réaction
chimique au sein du béton. Leur demande en eau relati-
Cas 1: réduction de la teneur en eau vement élevée nécessite en général une augmentation
Cas 2: augmentation du dosage minimal en ciment en te- du rapport E/C, à moins que cet effet ne soit compensé
nant compte des additions Cmin,add au dosage minimal en par l’emploi simultané d’adjuvant fluidifiant.
ciment Cmin sans tenir compte des additions
Le dosage en pigments – quelques pourcents de la
masse du ciment – est dicté par l’intensité de la teinte
Exemple 7: recherchée et figure dans la documentation du fournis-
Combinaison de ciment CEM II/B-M (T-LL) et cendre seur. Avec le temps, une certaine atténuation de la teinte
volante CV, classe d’exposition XC1 (dosage minimal des bétons colorés est inévitable, même si l’on utilise
en ciment (Cmin = 280 kg/m3, E/C max. = 0.65) les meilleurs pigments. Les bétons teintés peuvent être
confectionnés avec du ciment gris ou blanc (voir chapitre
Céq = Cmin,CV + k ∙ max. CVprise en compte = 248 + 28 = 7.1).
276 kg/m3
Avant et après la production et mise en œuvre de bétons
E/Céq = E/276 ≤ max. E/C = 0.65 colorés, il faut soigneusement nettoyer le malaxeur, les
véhicules de transport et les dispositifs de transborde-
→ E ≤ 0.65 ∙ 276 = 179 kg/m3 ment et de mise en place du béton, sous peine de tacher
ou teinter les gâchées suivantes.
Cas 1:
Fig. 1.5.2:
La teneur en eau doit être réduite de 182 kg/m3 à Béton coloré avec
179 kg/m3 en appliquant le concept du coefficient k. des pigments.
Cas 2:
Le dosage minimal en ciment Cmin, add doit être augmenté
de 276 kg/m3 à 280 kg/m3 en appliquant le concept du
coefficient k.
1.5.4 Propriétés des additions chimiquement réactives d’énergie extérieur. Ce processus de combustion produit
le schiste calciné, qui est composé de différents éléments
Composition chimique anorganiques, chimiquement réactifs. L’énergie libérée
Le diagramme ternaire CaO / SiO2 / Al2O3 + Fe2O3 par le processus thermique peut être exploitée pour pro-
montre les relations chimiques entre les additions réac- duire de l’électricité.
tives schiste calciné, cendre volante, fumée de silice,
laitier granulé et le clinker de ciment Portland (fig. 1.5.3). Le schiste calciné est uniquement utilisé comme addition
Les additions avec une haute teneur en CaO réagissent au ciment. Les ciments qui contiennent du schiste calciné
plutôt de manière hydraulique, tandis que celles avec une moulu se comportent de façon semblable aux ciments
teneur élevée en SiO2 ont un comportement pouzzola- contenant des additions pouzzolaniques. Ils sont caracté-
nique. Les mécanismes de réaction du clinker de ciment risés par un développement modéré de chaleur d’hydra-
Portland et des additions réactives sont décrits plus en tation, une excellente capacité de rétention d’eau et de
détails au chapitre 2.1. stabilité avant la prise ainsi que par une durabilité élevée.
Schiste calciné
Le schiste bitumineux est une roche sédimentaire, qui
contient des composants organiques combustibles (nom-
més kérogène) (fig. 1.5.4). Grâce à ses composants orga-
niques, le schiste bitumineux peut brûler à une tempéra-
ture d’environ 800° C de façon autonome, sans apport
Fig. 1.5.4: Carrière de schistes bitumineux proche de Rottweil/D.
100
Cendre volante
10 90
Les cendres volantes sont un sous-produit des centrales
20 80 thermiques, dont la qualité dépend non seulement du
charbon utilisé comme combustible, mais aussi des
30 70 installations techniques de la centrale et de son mode
]
SiO
se
d’exploitation.
as
2
[%
40 60
m
en
en
m
[%
50 50
O
se
Ca
68 60 40
contribuent à améliorer l’ouvrabilité du béton frais. Les
70 30 cendres volantes sont des additions typiquement pouzzo-
24
laniques. Les bétons à cendres volantes montrent, en
80 20 accord avec leur réaction lente, un développement réduit
de chaleur d’hydratation et de résistance à la compres-
90 10
sion.
100
10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
8 Ceci exige une prolongation des délais de décoffrage et
AI2O3 + Fe2O3 [% en masse]
des durées de cure. Par contre l’activité pouzzolanique,
fumée de silice (D) au-delà de l’âge habituel des essais à 28 jours, conduit à
schiste calciné (T)
un gain de résistance ultérieure et à une densification
cendre volante silicceuse (V)
Pouzzolane naturelle et naturelle calcinée (P, Q) microstructurale supplémentaire.
laitier (laitier granulé de haut fourneau) (S)
clinker de ciment Portland (K)
Fig. 1.5.3: Diagramme ternaire CaO / SiO2 / Al2O3 + Fe2O3 des additions réactives
et du clinker de ciment Portland.
Fig. 1.5.5: Forme caractéristique des cendres volantes (photo au Les ciments de haut fourneau (CEM III) ont une montée
microscope électronique à balayage).
en résistance ralentie et exigent une prolongation nette
des délais de décoffrage et des durées de cure.
Fumée de silice
La fumée de silice est composée de poussières riches en Les bétons aux ciments de laitier bénéficient des avan-
silice réactive, provenant de la production d’alliages de tages suivants:
silice à haute température et récoltées dans des filtres à
poussières. Elles sont livrées sous forme pulvérulente • une microstructure de la pâte de ciment plus dense,
ou en suspension aqueuse (slurry) et ne sont utilisées, de ce fait une amélioration notable de la durabilité:
à cause de leur prix élevé, que pour des applications résistance accrue aux sulfates et aux chlorures, à la
particulières, telles que les bétons projetés, les bétons RAG ainsi qu’aux agents chimiques agressifs.
à hautes résistances ou à ultra-hautes performances. • faible chaleur d’hydratation et production de chaleur
ralentie ; donc emploi pour des éléments d’ouvrage
En raison de son extrême finesse et sa haute teneur en massifs et en cas de température environnante élevée.
silice, la fumée de silice, parfois aussi appelée microsilice, • risque d’efflorescence diminué (en cas de teneur élevée
possède une réactivité chimique très élevée. Elle peut en laitier).
occasionner des difficultés de dosage ou d’homogénéité • résistance à court terme réduite mais un potentiel plus
durant la production du béton. De ce fait, il est préférable élevé de gain en résistance ultérieure, après 28 jours.
d’employer directement un ciment Portland à la fumée
de silice. Pouzzolane
Les pouzzolanes naturelles – comme p. ex. le Trass origi-
La fumée de silice influe sur les propriétés suivantes du naire d’Allemagne – ont des propriétés très différentes
béton: et variables suivant leur origine. Ce sont des farines de
roches volcaniques ou sédimentaires avec des composi-
• cohésion accrue, augmentation du caractère collant tions chimiques et minéralogiques particulières.
et du pouvoir de rétention d’eau du béton frais, donc
pas de ségrégation Les pouzzolanes naturelles calcinées sont des roches
• réduction des rebonds du béton projeté volcaniques (p. ex. phonolithes), des argiles ou des roches
sédimentaires.
Alcool polyvinylique
1.30 800–900 26–30 50–75 ++ 240 13–300
(PVA)
Tab. 1.5.3: Les matériaux fibreux les plus courants et leurs propriétés caractéristiques.
fibre polypropylènes extrudées (macrofibres fibre de verre fibre polypropylenes (microfibres polymères)
polymères)
Béton –
bases, production
et exigences
Le béton est un matériau obtenu en mélangeant les Lors de l’hydratation du ciment, les minéraux de clinker
constituants, à savoir du ciment, de l’eau, des granulats du ciment – C3S, C2S, C3A et C4AF – réagissent avec l’eau
grossiers et fins, avec ou sans ajout d’additions ou d’adju- et se transforment en phases hydratées. Elles provoquent
vants. Les possibilités de variation des paramètres au sein le raidissement et le durcissement de la pâte de ciment.
de ce mélange de 5 constituants sont pratiquement L’évolution des phases hydratées et de la structure s’opère
illimitées, ce qui permet d’influencer de façon ciblée aussi au cours de trois phases d’hydratation (fig. 2.1.2).
bien les propriétés du béton frais que celles du béton durci.
Lors de la première phase d’hydratation (I), le C3A réagit
Fig. 2.1.1: Proportions pondérales des composants du béton [% en masse] très vite et fortement avec le sulfate de calcium dissous
Proportions pondé- (à savoir du gypse ajouté en tant que régulateur de prise).
rales et volumé-
Les hydrates sulfatés d’aluminate de calcium, surtout le
triques du système
ciment 12.9 trisulfate appelé aussi ettringite, forment des cristaux en
à 5 constituants du
béton. colonnes courtes et hexagonales à la surface des parti-
additions 2.2
cules de clinker. La création de cette fine carapace de cris-
adjuvants 0.1
taux bloque temporairement l’hydratation. Les premiers
produits de réaction sont encore trop petits pour combler
granulat 77.3 l’espace entre les particules de clinker qui peuvent tou-
jours se mouvoir librement. De ce fait la pâte de ciment
eau 7.5 ne se raidit que très peu. Le raidissement et ensuite
la prise de la pâte de ciment ne commencent qu’après 1
air 0
à 3 heures, lorsque de très fines aiguilles de cristaux de
silicates de calcium hydratés (CSH) précipitent à la surface
0 10 20 30 40 50 60 70 80 des particules de clinker. Les cristaux croissants s’em-
mêlent de plus en plus et la pâte de ciment commence
Proportions volumétriques des composants du béton [% vol.] à se rigidifier.
CSH
fibres
rapport à la teneur initiale de ciment. Puisque la détermi-
longues C4(A,F)H13 nation analytique s’avère difficile, tant celle du ciment
encore non hydraté que celle des quantités formées de
monosulfate
produits de réaction, on estime le degré d’hydratation
trisulfate
par le biais de paramètres indirects, tels que la montée
en résistance ou la teneur en eau liée chimiquement.
0 5 30 1 2 6 1 2 7 26 30
minutes heures jours
Temps dhydratation Le degré d’hydratation dépend principalement du temps
écoulé, de la teneur en eau de la pâte de ciment, des
conditions de température, de la composition chimique
Phase dhydratation
I II III et de la finesse de mouture du ciment. Initialement, le
degré d’hydratation est zéro et se situe à la fin de la prise
à environ 0.15: il atteint 100 % pour une hydratation
complète (α=1). Une hydratation complète n’est éven-
tuellement atteinte qu’après de nombreuses années.
particule de clinker
• hydraulique
• hydraulique latente
• pouzzolanique
2.1.3 Structure de la pâte de ciment Si les rapports E/C sont supérieurs à 0.40, la pâte de
ciment comprend des inclusions qui sont d’abord remplies
La structure générée lors de l’hydratation du ciment revêt d’eau, mais qui se vident ensuite lors du séchage du
une importance capitale pour les propriétés mécaniques béton. Ces vides forment un système de pores capillaires
et la durabilité du béton. Une fois l’eau mélangée avec le d’un rayon situé entre environ 10−8 et 10−5 m. A partir des
ciment, les particules de ciment encore non hydratées rapports E/C supérieurs à 0.60, la perméabilité du sys-
sont recouvertes d’une fine pellicule d’eau dont l’épais- tème de pores capillaires augmente (fig. 2.1.3).
seur augmente avec la teneur en eau. Avec l’avancement
de l’hydratation, les produits de réaction cristallisent au La porosité du gel est dans une large mesure indépen-
fur et à mesure dans les interstices occupés au départ par dante du rapport E/C et ne peut donc pas être influencée
l’eau. Le ciment est capable de lier chimiquement environ par des mesures liées à la technologie du béton. La figure
25 % de l’eau et physiquement environ 15 %, soit au total 2.1.4 présente la composition volumétrique de la pâte
40 % de la masse d’eau totale. Ceci correspond à un rap- de ciment en fonction du rapport E/C.
port eau / ciment (rapport E/C) égal à 0.40 (voir chapitre
2.1.4). Pour ce rapport E/C, les produits de l’hydratation Les propriétés de la pâte de ciment sont essentiellement
remplissent presque entièrement les interstices entre les déterminées par la porosité capillaire, qui dépend du
grains de ciment. L’eau liée physiquement occupe les rapport E/C et du degré d’hydratation, mais aussi de la
pores de gel (rayons des pores entre 10−9 et 10−8 m). En densité de compactage des particules de ciment. Une
cas de rapports E/C inférieurs à 0.40, la quantité d’eau granularité optimale d’un ciment Portland pur permet
présente lors du malaxage du béton ne suffit pas à hydra- d’obtenir une densité de compactage moyenne (voir cha-
ter totalement le ciment et il reste des particules de pitre 1.1.2). Celle-ci peut être encore améliorée si les
ciment non hydratées. espaces résiduels entre les grains de ciment (les inters-
tices) sont remplis avec des additions de ciment. La fi-
gure 2.1.5 illustre schématiquement les différentes den-
sités de compactage de deux ciments – à gauche: ciment
Portland d’une densité de compactage moyenne et à
Fig. 2.1.3: eau particule de ciment
Représentation droite: ciment Portland composé d’une densité de com-
schématique de hydratation pactage élevée. Plus les classes granulaires des princi-
la création des paux constituants sont adaptées les unes aux autres,
pores capillaires rapport eau / ciment
en fonction du E/C = 0.20 plus la densité de compactage sera élevée. Cet effet
rapport E/C. d’ordre purement physique repose également sur l’effet
filler par lequel l’eau est chassée des interstices par des
hydratation substances d’une classe granulaire suffisamment fine
rapport eau / ciment pour y entrer (p. ex. la farine calcaire et le schiste calciné
E/C = 0.40 finement moulu).
hydratation
pores capillaires
(eau)
pores d air
Composition
volumétrique de
la pâte de ciment 80
ciment- pores capillaires
en fonction du non
rapport E/C (degré po
res
60 hydraté de
d’hydratation ge
100 % (α = 1)). l
40
gel de ciment
(solide)
20
0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1.0 1.2 1.4 1.6
Rapport E/C [-]
farine de calcaire
Si l’on incorpore les additions réactives au ciment, leurs L’apparition d’une zone de contact poreuse est due non
produits d’hydratation supplémentaires renforcent seulement aux effets de bord, mais aussi à une densité
l’ «effet filler». Dans le béton, ces interstices n’existent de compactage moindre et à l’eau ressuée par la pâte
pas seulement dans la pâte de ciment, mais également de ciment qui se dépose comme un film sur les granulats.
dans la zone de transition, qu’on appelle aussi zone de Outre la porosité plus élevée de la zone de contact, on
contact, entre un grain de granulat et la pâte de ciment. constate également une forme modifiée plus grossière
La zone de transition est en général d’une porosité plus des cristaux d’hydroxyde de calcium empêchant un
élevée que la pâte de ciment proprement dite et présente, enchevêtrement aussi dense que dans la pâte de ciment
pour un béton normal, une épaisseur d’env. 50 μm voisine. A l’aide des additions réactives, on peut obtenir –
(fig. 2.1.6). selon leur réactivité et finesse – une nette densification
de la zone de contact, en réduisant son épaisseur et la
proportion de gros cristaux d’hydroxyde de calcium. La fi-
gure 2.1.7 présente de façon schématique pour différents
types de ciment la zone de transition du granulat.
Fig. 2.1.7:
produits d’hydratation Représentation
du clinker de ciment schématique de la
zone de transition
filler calcaire des granulats dans
différents types de
produits d’hydratation ciment.
du schiste calciné
produits d’hydratation
granulat granulat du laitier
granulat
Ciment Portland Ciment Portland composé avec Ciment Portland composé avec
du filler calcaire et du schiste du schiste calciné et du laitier:
calciné: CEM II/B-M (T-LL) CEM II/B-M (S-T)
masse de l’eau E
pâte de ciment rapport eau / ciment E/C =
granulat masse du ciment C
Eq. 2.1.1
60
50
haute faible
résistance
40
38
faible forte
30
absorption deau
20
0.35 0.4 0.5 0.6 0.63 0.7
Rapport E/C
petit grand Fig. 2.1.11: Relation pour le ciment Optimo 4 entre la résistance à la
compression sur cube à 28 jours et le rapport E/C d’un béton produit
et conditionné conformément à la norme.
retrait
Exemple 9:
Estimation de la résistance à la compression sur
sans cube du béton à 28 jours
dégradation dégradation
E/C = 0.63 → fc, cube = 38 N/mm2
5 Condition:
Exemple 10: Résistance à la compression sur cube du béton
Calcul volumétrique avec des granulats secs en de l’étape 3 ≥ classe de résistance à la compression
surface fck, cube + ∆f, avec une marge ∆f = 8 N/mm
2
Air 15.0
Masse Propor- Teneur Volume Humidité Teneur en Dosage du granulat Dosage résiduel de
volumique tion du granulat eau humide l’eau
[% en
[kg/dm3] masse] [kg/m3] [l/m3] [% en masse] [kg/m3] [kg/m3] [kg/m3]
CEMII/B-M (T-LL)
Ciment 3.03 280 92.4
(Optimo 4)
Air 15.0
CEMII/B-M (T-LL)
Ciment 3.03 280 92.4
(Optimo 4)
Air 15.0
3
1
6
En cas de justifications selon b) ou c), les propriétés de pour la constitution des familles de béton aux conditions
durabilité des sortes de béton C–G sont à contrôler ponc- définies par la norme SN EN 206-1 (tab. 2.2.1). De cette
tuellement. manière, les bétons de différentes classes de résistance à
la compression peuvent être réunis dans une famille de
Lors de la réalisation des essais initiaux, les conditions bétons, p. ex. C20/25, C25/30, C30/37.
suivantes sont à respecter:
• une température du béton frais entre 15–22° C Les sortes de bétons des familles FB 1 à FB 3 peuvent
• au moins trois gâchées différentes pour une sorte être combinées avec celles des familles FB 4 ou FB 5, à
de béton individuelle, dont on prélève à chaque condition que tous les bétons d’une combinaison aient
fois trois éprouvettes le même rapport E/C.
• au moins trois éprouvettes par autant de gâchées
nécessaires pour couvrir la gamme de composition Systèmes d’évaluation de conformité statistique
d’une famille de bétons. Un des contrôles de conformité concerne la résistance
• résultat de la résistance à la compression d’un essai à la compression. On admet que l’écart type du processus
initial: valeur moyenne de toutes les valeurs moyennes de la production est constant et qu’il peut constituer la
des trois éprouvettes de toutes les gâchées. base d’évaluation des résultats d’essais ponctuels. La fré-
• la marge recommandée pour la résistance à la com- quence des essais est plus grande durant une première
pression correspond au double de l’écart-type attendu, phase (production initiale) que durant la phase suivante
c.-à-d. environ 6–12 N/mm2. (production continue). Cette dernière est atteinte dès
• La manière de procéder et la marge appropriée lors que 35 résultats d’essai sont obtenus et l’écart-type cal-
des essais initiaux des autres propriétés du béton sont culé sur les derniers 15 résultats d’essai ne dépasse pas
à fixer par le producteur. d’un facteur de 1.37 l’écart-type de l’ensemble des 35
résultats d’essais. L’écart-type applicable doit être estimé
Familles de bétons pour chacune des périodes d’évaluation suivantes de la
Afin d’alléger les contrôles, il est permis de regrouper les production continue.
différentes sortes de bétons en familles de bétons. Le pro-
ducteur doit faire la preuve des relations établies par les Pour les autres propriétés du béton, le contrôle de confor-
propriétés entre les différentes sortes de bétons. mité se base sur une autre méthode statistique (par
attribut). Une sorte de béton remplit les exigences, si les
Le producteur doit répartir l’échantillonnage sur tous les résultats d’essai se situent au sein des tolérances appli-
bétons appartenant à une même famille de telle manière cables à une valeur cible ou des valeurs limites d’une
à ce que chaque sorte de béton soit contrôlée au moins classe spécifiée. Un certain nombre de résultats d’essai
une fois par période d’évaluation. Le béton produit le plus peut se situer en dehors de ces limites, mais doivent tou-
souvent ou un béton choisi au milieu de la gamme des jours rester à l’intérieur de ce qu’on appelle les écarts
bétons de la famille est considéré comme béton de réfé- maximum admissibles (tolérance). Le nombre acceptable
rence. En ce qui concerne la résistance à la compression, de résultats déviants augmente avec le nombre d’essais
afin de prouver qu’une sorte de béton appartient à une et est défini par la norme SN EN 206-1. Pour les mesures
famille de bétons, les résultats d’essai de la résistance à la de consistance, les nombres acceptables diffèrent de ceux
compression des différentes sortes de bétons sont trans- valables pour les autres propriétés du béton frais et durci.
posés et comparés à la résistance à la compression carac- Pour ces derniers, un seul résultat d’essai peut tomber
téristique du béton de référence. La transposition se base dans le domaine des écarts maximum admissibles à partir
sur les écarts des résultats d’essais individuels de la va- de 13 résultats. Par contre, pour les mesures de consis-
leur cible, définis par le producteur et la résistance à la tance, un résultat au sein des écarts maximum admis-
compression d’une sorte de béton. En ce qui concerne les sibles est déjà permis à partir de 3 essais.
propriétés de durabilité, le producteur peut se référer
Tab. 2.2.1:
Exigences pour la Essais Familles de Exigences pour la constitution des familles de bétons
constitution des bétons (FB)
familles de bétons
Type de ciment Rapport E/C Ajout d’un entraîneur d’air (LP)
selon la norme
SN EN 206-1.
Perméabilité à l’eau 1 ≤ 0.60 non
Résistance au gel/dégel en
5 ≤ 0.50 oui
présence de sels de déverglaçage
− 0.05 + 0.03
limite de conformité limite inférieure valeur cible limite supérieure limite de conformité
1) Un certain nombre de résultats d’essai peut se situer au sein des écarts maximum admissibles.
Evaluation de la conformité pour une propriété avec une valeur limite supérieure:
application: résistance aux chlorures, résistance au gel avec sels de déverglaçage,
résistance à la carbonatation, perméabilité à l’eau, rapport E/C
+ 3 • 10 −12 m2/s
+ 0.02
0.50 0.52
Evaluation de la conformité pour une propriété avec une valeur limite supérieure
application: teneur en ciment, masse volumique du béton lourd
écart maximum
non conforme tolérance sans limitation
admissible 1)
− 30 kg/m3 − 100kg/m3
1) Un certain nombre de résultats d’essai peut se situer au sein des écarts maximum admissibles.
Les résultats d’essais en dehors des écarts maximum Mesures en cas de non-conformité
admissibles sont considérés comme non-conformes. Le producteur doit contrôler chaque résultat d’essai en
Dans ce cas, la sorte de béton ne satisfait pas les exi- dehors des écarts maximum admissibles ou dépassant le
gences de la norme (fig. 2.2.2). nombre acceptable de résultats d’essai au sein des écarts
maximum admissibles. S’il est confirmé qu’un béton non
Par exemple, parmi cinq contrôles de la classe de consis- conforme a été livré par erreur, le producteur doit entre-
tance C2, deux résultats d’essai peuvent se trouver entre prendre toutes les mesures conséquentes à la centrale à
1.25 et 1.28, respectivement 1.06 et 1.11. Les valeurs de béton et en avertir l’entrepreneur et l’auteur du projet.
mesure supérieures à 1.28 et inférieures à 1.06 ne sont Selon la situation, des contrôles à l’aide de carottes préle-
pas conformes. vées sur l’ouvrage sont nécessaires pour permettre une
évaluation de l’étendue de la non-conformité.
Concernant la résistance aux chlorures, à partir de 20
essais, seulement deux résultats d’essais peuvent dépas-
ser la valeur limite de 10 ⋅ 10−12 m2/s, mais ils doivent
demeurer en-dessous de 13 ⋅ 10−12 m2/s pour que la sorte
de béton soit conforme.
Tab. 2.3.1:
Béton à propriétés spécifiées Béton à composition prescrite Répartition des
(chapitre 2.3.2) (chapitre 2.3.3) responsabilités
pour le béton à pro-
Spécification de la composition et des propriétés priétés spécifiées et
Auteur de la attendues le béton à composi-
Spécification des propriétés
spécification tion prescrite.
Essai initial
Auteur de la
Commande de béton à propriétés spécifiées Commande de béton à composition prescrite
commande
Formulation du béton
Contrôles
Maître d’ouvrage,
(certificat de conformité de la centrale, Preuve de la conformité des propriétés
auteur du projet
prélèvements selon le plan de contrôle)
Fig. 2.3.1:
Exigences de base Béton selon SN EN 206-1
de la prescription
du béton à proprié-
tés spécifiées. C25/30 XC4, XF1 Dmax = 32 Cl 0.20 C3
C16/20 16 20 LC16/18 16 18
C20/25 20 25 LC20/22 20 22
LC25/28 25 28
C25/30 25 30 LC30/33 30 33
C30/37 30 37
LC35/38 35 38
C35/45 35 45 LC40/44 40 44
C40/50 40 50
LC45/50 45 50
C45/55 45 55 LC50/55 50 55
C50/60 50 60
LC55/60 55 60
C55/67 55 67 LC60/66 60 66
C60/75 60 75
LC70/77 70 77
C70/85 70 85 LC80/88 80 88
C80/95 80 95
1) compte tenu d’un fractile 5 %.
C90/105 90 105 2) conservation des éprouvettes sous l’eau, âge d’essai
C100/115 100 115 28 jours.
3) cylindre: ∅ 150 mm, h = 300 mm.
4) cube: longueur d’arête 150 mm.
il est recommandé de déterminer la résistance à la com- En Suisse, la classe d’exposition XD2 est divisée en deux
pression caractéristique sur des cubes d’une arête de sous-classes (a et b) en fonction de la teneur en chlorures,
150 mm. Pour d’autres dimensions de cube, par exemple puisqu’il n’existe pas d’exemple d’application pratique
en cas de bétons avec une dimension maximale du gra- pour cette classe. Les exigences de la classe d’exposition
nulat > 32 mm, il faut convertir les valeurs de la résistance XD2a correspondent à celle de la classe d’exposition XD1
à la compression. Le mode de conversion doit être et celles de la classe d’exposition XD2b à celles de la
convenu. classe d’exposition XD3.
XD1 humidité modérée surfaces exposées au brouillard salin au voisinage d’une chaussée
Exposition aux attaques sulfates dans les eaux souterraines ou dans le sol
Exposition à d’autres types d’agressions chimiques (pas couverte par la norme SN EN 206-1)
armé, alternativement
humide et sec, gel
à lintérieur
armé, humidité
X0
modérée, gel
XC1, XC2
attaque chimique
à lntérieur
eau
Fig. 2.3.4:
Classes d’exposition
XC1, XC3, XF1
à l’exemple d’un
surface dalle du pont XC2, XC4, XD1, XF1 schéma de base
pour le génie civil.
XC2, XC4, XD3, XF2, XF4
caisson à
lintérieur
XC2, XC4, XD3, XF4
pile
fondation armée
Tab. 2.3.4:
Dosages minimaux Dimension maximale du granulat [mm]
en ciment en fonc-
tion de la dimen-
8 16 22.5 32 45 63
sion maximale des
grains du granulat
Correction en %
du béton selon la des dosages
+15 % +10 % +5 % 0 −5 % −10 %
norme SN EN 206-1. minimaux en
ciment
Tab. 2.3.5:
Classes de teneur Utilisation du béton Classe de teneur Teneur maximale en chlorures
en chlorures. en chlorures rapportée à la masse de ciment
terre
C0* > 1.46
humide
molle / très
F4 490–550 C4** < 1.04 S4 160–210
plastique
≥ 0.80 avec 2
SF2 660–750 PL1 barres
d’armature très fluide
et
≥ 0.80 avec 3 autoplaçant
SF3 760–850 PL2 barres
d’armature
* non recommandé en raison du manque de sensibilité de la méthode d’essai.
** uniquement pour le béton léger.
Il n’existe pas de corrélation directe entre les classes de consistance, toutefois la pratique a démontré une proche équivalence.
• béton léger:
800 kg/m3 ≤ masse volumique ≤ 2000 kg/m3
• béton normal:
2000 kg/m3 < masse volumique ≤ 2600 kg/m3
• béton lourd:
masse volumique: > 2600 kg/m3
≥ 800 > 1000 > 1200 > 1400 > 1600 > 1800
Plage de masse
à à à à à à
volumique [kg/m ]
3
≤ 1000 ≤ 1200 ≤ 1400 ≤ 1600 ≤ 1800 ≤ 2000
Tab. 2.3.8:
Sorte 0 Sorte A Sorte B Sorte C Sorte D
Exigences de base
et complémentaires
(T1)
concernant les Bâtiment
sortes de béton
courantes du bâti- Exigences de base
ment, du génie civil
ainsi que des pieux Conformité à la norme Béton selon SN EN 206-1
forés et parois mou-
lées avec une di- Classe de résistance à la compression a)
C12/15 C20/25 C25/30 C30/37 C25/30
mension maximale
des granulats de Classe(s) d’exposition X0 XC2 XC3 XC4, XF1 XC4, XD1, XF2
32 mm.
Dimension maximale
Dmax 32 Dmax 32 Dmax 32 Dmax 32 Dmax 32
du granulat [mm] b)
Classe de teneur en chlorures Cl 0.10 Cl 0.10 Cl 0.10 Cl 0.10 Cl 0.10
Classe de consistance b) C3 C3 C3 C3 C3
Autres classes d’expositions par la sorte
– XC1 – – XF3, XD2a
de béton
Exigences complémentaires (à spécifier selon l’objet)
C3 C3 C3 F4 F5 F4 F5
XD2a
XD2b, XAA XD2b – – – –
– e) si nécessaire – –
évent. évent.
élevéef) moyennef) élevéef) – –
moyenne moyenne
≥ 400
≥ 450
Tab. 2.3.9:
Sortes de béton du bâtiment Sortes de béton du génie civil
Essais de durabilité
et types de ciment
Sortes de bétons Sorte 0 Sorte A Sorte B Sorte C Sorte D Sorte E Sorte F Sorte G
admis pour les
(T1) (T2) (T3) (T4)
bétons du bâtiment
et du génie civil. RCarb, RCarb,
Essais de durabilité 1) néant P 1), RCarb RCarb RCl−, GDS RCl−, GDS
GDS GDS
Types de ciment admis
CEM I + + + + + + + +
CEM II/A-LL + + + + + + + +
CEM II/A-M (D-LL) + + + + + + + +
+ + +
CEM II/B-LL
les dosages minimaux en ciment non autorisés
doivent être augmentés de 20 kg/m3
CEM II/A-D + + + + + + + +
CEM II/A-S + + + + + + + +
CEM III/A + + + + non autorisés
CEM III/B + + + + + + + +
CEM II/A-M (V-LL) + + + + + + + +
CEM II/B-M (V-LL) + + + + + + + +
CEM II/B-T + + + + + + + +
CEM II/B-M (T-LL) + + + + + + + +
CEM II/B-M (S-LL) + + + + + + + +
CEM II/B-M (S-T) + + + + + + + +
1) P, en cas d’exigence spécifiée
Tab. 2.3.11:
Méthode d’essai Echantillonnage avant ou Ecart maximum admissible des résultats individuels d’essai par Critères de confor-
après le déchargement des rapport aux limites de la classe spécifiée ou aux tolérances mité relatives à la
premiers 2 m3 applicables à la valeur cible consistance.
Affaissement (béton
– −30 mm +40 mm
autoplaçant)
Tab. 2.3.12:
Propriété Nombre minimal d’essais Ecart maximum admissible des résultats individuels d’essai par Fréquence d’essais
rapport aux limites de la classe spécifiée ou aux tolérances et critères de
applicables à la valeur cible conformité pour les
propriétés de béton
limite inférieure limite supérieure frais.
Masse volumique béton comme pour le contrôle de la pas de limite, sauf en cas
−30 kg/m3
lourd résistance à la compression de spécification
(Tab. 2.3.13)
Masse volumique béton
−30 kg/m3 +30 kg/m3
léger
1 / jour de production
pas de limite, sauf en cas
Rapport E/C calcul sur la base du protocole +0.02
de spécification
de charge ou la recette
1 / jour de production
pas de limite, sauf en cas
Teneur en ciment calcul sur la base du protocole −10 kg/m3
de spécification
de charge ou la recette
Les additions peuvent être prises en compte selon le 2.3.3 Béton à composition prescrite
concept du coefficient k. Aucune valeur du rapport E/C
ne peut dépasser la valeur limite de + 0.02 (voir tab. Lors de projets de construction présentant des exigences
2.3.12). particulières quant aux propriétés du béton ou en cas
d’utilisation de composants spéciaux (p. ex. granulats
Teneur en air prescrits), il est également possible et judicieux de com-
La teneur en air entrainé nécessaire pour obtenir une mander un béton à composition prescrite. Dans ce cas,
résistance moyenne ou élevée au gel en présence de la responsabilité concernant l’obtention des propriétés
sels de déverglaçage est définie par le producteur du visées incombe à l’auteur de la formulation (voir tab. 2.3.1).
béton. La plage de production conforme se situe entre Ce dernier peut être aussi bien l’entrepreneur que l’auteur
cette valeur minimale plus 4 % de volume, couvrant du projet, respectivement le maître d’ouvrage.
avec les écarts maximum admissibles une marge totale
de 5.5 % de volume. L’auteur de la formulation du béton peut, pour cela, s’ap-
puyer sur des expériences à long terme, des essais initiaux
Propriétés du béton durci ou d’autres données disponibles provenant de bétons
Le contrôle et les critères de conformité concernant les comparables. Il incombe au prescripteur de fournir les
propriétés de béton durci figurent dans les tableaux justificatifs requis comme base de la formulation et de
2.3.13 et 2.3.14. Outre les exigences relatives à la résis- procéder à la vérification des propriétés obtenues du
tance à la traction par fendage, lesquelles sont analogues béton frais et du béton durci.
à celles de la résistance à la compression, il existe égale-
ment des exigences quant aux résistances aux sulfates Le producteur doit prouver la conformité de chaque
(voir chapitre 6.3) et à la RAG (voir chapitre 6.4). gâchée, mais celle-ci se limite au respect de la composi-
Exigence pour
chaque résultat individuel d’essai:
résultats individuels
fci ≥ fck sorte particulière − 4 N/mm2
critère 2
Béton sans certification du 3 échantillons pour les premiers 50 m3, ensuite 1 échantillon tous les 150 m3
contrôle de production2) échantillon par jour de production
Propriété du béton durci Perméabilité à l’eau Résistance à la Résistance aux Résistance au gel/dégel en presence de sels de
carbonatation chlorures déverglaçage
moyenne élevée
m ≤ 200
ou
Valeur limite pour KN ≤ 5.0 mm/an 1/2
qw ≤ 10 g/m2h DCl ≤ 10 ∙ 10 –12 m2/s m ≤ 1200 g/m2 m ≤ 600 g/m2
la valeur moyenne 2) 3) 4)
et
∆m28 ≤ (∆m6 + ∆m14)
m ≤ 250
Valeur limite pour la valeur ou
KN ≤ 5.5 mm/an 1/2
moyenne + écart maximum qw ≤ 12 g/m2h 2) 3) 4) DCl ≤ 13 ∙ 10 –12 m2/s m ≤ 1800 g/m2 m ≤ 800 g/m2
admissible et
∆m28 ≤ (∆m6 + ∆m14)
Fréquence des essais pour au moins 2 fois par an ou au moins 2 fois par an ou
les producteurs de béton tous les 1000 m3 tous les 250 m3
avec une expérience à partir de 4000 m3 tous les 2000 m3 à partir de 1000 m3 tous les 500 m3,
suffisante1) à partir de 30 000 m3 tous les 3000 m3 à partir de 2000 m3 tous les 1000 m3
1) Producteur de béton avec une expérience suffisante: production d’une sorte de béton conforme à la norme durant les trois dernières années.
2) Les valeurs indiquées sont valables pour un enrobage d’armature cnom selon la norme SIA 262 et une durée de service prévue de 50 ans.
3) Pour XC3 et une durée de vie de 100 ans: KN ≤ 4.0 mm/an1/2 (valeur limite pour la valeur moyenne + écart maximum admissible: 4.5 mm/an1/2).
Si l’enrobage d’armature est augmentée de 35 (valeur nominale de la norme SIA 262) à 45 mm, la valeur limite KN ≤ 4.5 mm/an1/2
(valeur limite pour la valeur moyenne + écart maximum admissible: 5.0 mm/an1/2) s’applique.
4) Pour XC4 et une durée de vie de 100 ans: KN ≤ 4.5 mm/an1/2 (valeur limite pour la valeur moyenne + écart maximum admissible: 5.0 mm/an1/2).
5) Essais seulement en cas d’exigences de béton étanche à l’eau
La fréquence des essais est valable pour chaque essai et pour chaque sorte de béton à contrôler. Si différentes sortes de béton sont réunies en familles de béton
conformément au tableau 2.2.1, elle s’applique à chaque famille de béton. La fréquence d’essai dépend du volume produit cumulé d’une sorte ou d’une famille de
béton durant les 12 derniers mois. La règle donnant le plus grand nombre d’essais s’applique.
Tab. 2.3.14: Fréquence d’essais et exigences de conformité pour les essais sur béton durci, à l’exception de la résistance à la compression.
Du béton frais au
béton durci
3.6 Cure 90
3.6.1 Objectifs et mesures 90
3.6.2 Types de cure 92
3.6.3 Exigences relatives à la cure 92
3.6.4 Effets de la cure sur les propriétés
du béton durci 94
3.1 Introduction
début de prise
début de
durcissement
raidissement durcissement
1 2 4 8 24 3 7 28
heures jours
de la cure
début
Les composants sont normalement dosés par pesée selon Dans les centrales à béton on emploie habituellement
la norme SN EN 206-1. L’ordre d’introduction des compo- des malaxeurs à mélangé forcé (malaxeur à double
sants, le type de malaxeur et la durée de malaxage influent arbres horizontaux, planétaire avec ou sans train valseur,
sur la qualité des bétons produits. Cette qualité dépend de: malaxeur conique, voir fig. 3.2.1). Pour chaque type de
malaxeur des charges minimales et maximales sont
• l’homogénéité du mélange définies. Des charges inférieures ou supérieures à ces li-
• l’effet des adjuvants mites peuvent avoir des répercussions négatives sur la
• la performance du malaxeur qualité du béton.
• l’usure du malaxeur
• les granulats
• le ciment
• les additions
• l’eau de gâchage et les adjuvants
Courbe typique
130 de la puissance
115 absorbée par le mo-
introduction début du obtention d'une homogénéité suffsante teur du malaxeur
101 des malaxage humide pendant une gâchée
composants
de béton courant
86 (courbe wattmé-
72 trique).
vidange
du
58
malaxeur
43
29
0
10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 110 120
Durée de malaxage [secondes]
Fig. 3.2.4:
Camion malaxeur
en livraison.
Fig. 3.3.1:
Mesure de l’étalement: l’opérateur les pattes à l’avant de la table Mesure de
l’étalement selon
• contrôler que les ustensiles et équipements res- • mesurer avec la règle l’étalement maximal du béton la norme
pectent les exigences de la norme en deux directions d1 et d2, parallèles aux bords de la SN EN 12350-5.
• poser la table d’étalement sur un support plat, hori- table, en millimètres
zontal et non soumis à des vibrations ou à des chocs • calculer l’étalement selon l’équation 3.3.1 à partir
• humidifier la table d’étalement, la face interne du des deux valeurs de mesure, le résultat est indiqué
moule conique et tous les ustensiles à 10 mm près
• introduire le béton frais dans le moule conique situé
au centre de la table en deux couches d’une hauteur Valeur d’étalement:
égale
• compacter chaque couche dix fois avec la tige d1 + d2
f= [mm]
de piquage 2
• araser le béton au niveau du bord supérieur du
Eq. 3.3.1
moule à l’aide de la tige de piquage et nettoyer le
plateau de la table autour du moule Exemple 14:
• 30 secondes après l’arasement du béton, soulever le Détermination de l’étalement f d’un béton dans le
moule avec précaution verticalement et lentement cadre d’un contrôle de béton frais. Les mesures
en 1 à 3 secondes des diamètres d1 et d2 de la galette donnent des
• soulever le plateau jusqu’à la butée et le laisser re- valeurs de d1 = 450 mm et d2 = 465 mm.
tomber librement, répéter 15 fois ce cycle, la durée
d1 + d2 450 + 465
de chaque cycle étant comprise entre 1 et 3 secondes. Etalement f = = = arrondi à 458 mm
2 2
La table est stabilisée en bloquant avec les pieds de
d1
d2
Une évaluation visuelle de la pâte de béton frais est pos- L’affaissement (Slump)
sible lors de la mesure de l’étalement selon les critères L’affaissement décrit quantitativement l’affaissement
suivants: libre du béton frais. La détermination de l’affaissement (h)
est définie dans la norme SN EN 12350-2. L’affaissement
• la géométrie et la taille de la galette est une méthode de mesure adaptée aux classes de
• la distribution des éléments fins et grossiers consistance du béton frais S1 à S4, c.-à-d. pour des bétons
(proportion suffisante de pâte de ciment) raides à très plastiques. Elle n’est pas recommandée pour
• la présence d’une auréole d’eau en bordure une mesure d’affaissement > 220 mm (tab. 2.3.5).
Fig. 3.3.2:
Mesure de l’indice Mesure de l’indice de serrage:
de serrage selon • contrôler que les ustensiles et équipements res- Exemple 15:
Walz selon la norme pectent les exigences de la norme Détermination de l’indice de serrage c dans le
SN EN 12350-4.
• humidifier les faces internes du récipient et le poser cadre d’un contrôle de béton frais. La mesure des
sur un support plat et stable abaissements s1 à s4 donne les valeurs suivantes:
• introduire le béton dans le récipient au moyen d’une s1 = 14 mm, s2 = 16 mm, s3 = 13 mm et s4 = 14 mm.
truelle, en le plaçant alternativement sur les quatre
bords du récipient Calcul de la valeur moyenne s:
• éliminer le béton en excès avec un mouvement de
s1 + s2+ s3+ s4 14 + 16 +13 +14
sciage de la règle d’arasement (tout en évitant s= = = 14.25 mm
4 4
de compacter le béton)
• compacter le béton avec une aiguille vibrante
jusqu’à ce qu’on ne puisse plus déceler de réduction Indice de serrage c:
de volume
400 400
• mesurer au milieu de chacun des côtés du récipient c= = = 1.04 [-]
400 − s 400 − 14.25
l’abaissement s1 à s4 au millimètre près et en faire
la moyenne s
• calculer l’indice de serrage à partir de la valeur
moyenne selon l’équation 3.3.2. Le résultat est
exprimé à deux décimales près
Indice de serrage:
400
c= [-]
400 − s
Eq. 3.3.2
S
400 mm
200 mm
Etalement [mm]
Fig. 3.3.3:
Mesure de l’affaissement: • araser le béton au niveau du bord supérieur du Mesure de l’affais-
sement (Slump)
• contrôler que les ustensiles et équipements moule en effectuant un mouvement de sciage et de selon la norme
respectent les exigences de la norme roulage à l’aide de la tige de piquage et nettoyer le SN EN 12350-2.
• humidifier la face interne du moule conique plateau de base
et le plateau de base • soulever verticalement le moule avec précaution
• introduire le béton frais en trois couches d’une (sans rotation) en 2 à 5 secondes. L’ensemble des opé-
hauteur égale, sans déplacer le moule rations, depuis le début du remplissage jusqu’à l’enlè-
• compacter chaque couche 25 fois avec la tige de vement du moule, doit être réalisé sans interruption
piquage, en observant les prescriptions normatives et terminé en moins de 150 secondes
pour le compactage • mesurer l’affaissement (h) à 10 mm près
• pour le remplissage et le piquage de la couche
supérieure, remplir en excès le moule avant de
commencer le piquage
100 mm
h
300 mm
200 mm
La masse volumique du béton frais peut être contrôlée Le béton frais contient toujours des pores, même après
à partir de la masse volumique théorique résultant du un compactage minutieux. Un béton avec un diamètre
calcul de la formulation du béton. La comparaison de la maximal du granulat de 32 mm et une consistance plas-
masse volumique du béton frais théorique et celle mesu- tique possède normalement 1 à 2 % vol. de pores (sans
rée permet d’obtenir des renseignements sur le degré de air entraîné). Pour du béton compacté et confectionné
compactage et la composition du béton. La méthode de avec des granulats courants ou relativement denses,
mesure de la masse volumique du béton frais est définie jusqu’à un diamètre maximal de 63 mm, la méthode
dans la norme SN EN 12350-6. de mesure de la teneur en air est décrite dans la norme
SN EN 12350-7. Pour les bétons avec un granulat léger,
S’il est prévu de déterminer en plus de la masse volumique on doit choisir une autre méthode de mesure. Pour les
du béton frais sa teneur en air selon SN EN 12350-7, les bétons autoplaçants, on renonce au compactage mais il
deux valeurs seront déterminées sur le même échantillon. est possible de taper légèrement avec un maillet contre
la paroi extérieure du récipient afin d’évacuer l’air sans
écoulement du béton. La méthode de compactage doit
Mesure de la masse volumique: être indiquée dans le rapport d’essai.
• humidifier légèrement la face interne du récipient
nommé «pot à air» sur le chantier avec une éponge
avant le remplissage Mesure de la teneur en air:
• peser le pot à air avec une précision de moins • introduire le béton dans le pot à air et le compacter
de 10 g (m1) complètement (voir chapitre 3.3.2)
• poser le pot à air sur un support horizontal et • poser le couvercle et bien serrer l’ensemble, fermer
verser le béton frais avec une main-écope la soupape principale et ouvrir les robinets latéraux
• le compactage est normalement réalisé avec une • injecter de l’eau à l’aide d’une pissette par un des
aiguille vibrante robinets jusqu’à ce qu’elle ressorte sans bulles d’air
• remplissage complet du pot à air par du béton par l’autre robinet
entièrement compacté, si nécessaire, en ajoutant • fermer le «robinet de sortie» pendant que l’eau
un supplément de béton s’écoule
• lisser la surface avec la truelle et araser le béton • tapoter légèrement l’appareillage avec le maillet
au niveau du bord supérieur du pot à air à l’aide ou incliner légèrement l’appareillage jusqu’à
d’une règle métallique expulsion de tout l’air occlus, ensuite fermer le
• Remarque: il est possible d’utiliser une rehausse «robinet d’entrée» tout en continuant à injecter
qui sera enlevée aussitôt après le compactage. de l’eau
Dans ce cas, la couche de béton superflue (au • pomper de l’air jusqu’à ce que l’aiguille du mano-
max. 1 cm d’épaisseur) sera éliminée au moyen mètre dépasse le niveau zéro
de la règle d’arasement et la surface sera aplanie • stabiliser l’aiguille du manomètre au point zéro
et lissée à la truelle. en réduisant la pression à l’aide de la vis ou en
• nettoyer avec une éponge le bord et la face augmentant la pression d’air.
externe du pot à air • tapoter légèrement le manomètre jusqu’à stabili-
• peser le pot à air rempli (m2) sation (l’aiguille ne doit plus bouger)
• calculer la masse volumique du béton frais selon • ouvrir la soupape de mesure sans tapoter le mano-
l’équation 3.3.3 à partir de la différence de masse mètre, lire la teneur en air (LP) à une décimale près
(m2 – m1) et du volume connu du pot à air (V)
(m2 – m1 )
ρ0 = [kg/m3]
V
Eq. 3.3.3
Fig. 3.3.6:
Détermination de la teneur en eau: Détermination de
• peser et tarer la plaque résistante au feu et la poêle Exemple 16: la teneur en eau
de séchage (noter la tare) et mettre la balance à zéro Détermination de la teneur en eau et le rapport par séchage du
béton frais selon la
• ajouter env. 10 kg (pour Dmax 32 mm) de béton E/C dans le cadre d’un contrôle de béton frais. norme SIA 262/1,
frais et peser sa masse initiale (m0), précision de annexe H.
lecture de 1 g Le béton frais possède une masse volumique
• installer la poêle de séchage sur le réchaud et noter ρ0 = 2382 kg/m3: l’échantillon de béton frais
l’heure de début de séchage (durée de séchage prélevé avec m0 = 10.45 kg présentait une masse
environ 20 minutes) mtr = 9.72 kg
• pendant le séchage, remuer de temps en temps le
béton avec une pelle ou un autre ustensile de grat- Calcul de la teneur en eau E:
tage, désagréger les grumeaux, détacher les encroû-
tements autour des granulats m0 − mtr 10.45 − 9.72
• lorsque l’échantillon parait sec, peser la poêle et E= ∙ ρ0 = ∙ 2382
m0 10.45
noter la masse et l’heure de la pesée. Précision de lec-
ture de 1 g. Répéter la pesée après environ 5 minutes = 166.40 kg/m3
de séchage supplémentaire jusqu’à ce que la perte
de masse soit inférieure à 5 g / 5 min Pour un dosage du ciment C de 280 kg/m3 et
• à la dernière pesée, mesurer la masse de l’échantillon une teneur en eau absorbée du granulat EA de
séché (mtr). Celle-ci est utilisée pour le calcul de la 13 kg/m3, le rapport E/C peut être déterminé
teneur en eau comme suit:
• calcul de la teneur en eau, arrondie à 2 décimales, à
partir des valeurs de masse et de la masse volumique E − EA 166.40 − 13
du béton frais ρ 0 selon l’équation 3.3.4. La teneur en E/C = = = 0.55
C 280
eau est indiquée avec une précision de 1 kg/m3
Teneur en eau:
m0 – mtr
E= · ρ0 [kg/m3]
m0
Eq. 3.3.4
En général, une modification de la recette du béton n’est L’effet d’un ajout d’eau au béton après le malaxage en
pas admise en dehors de la centrale. Dans des cas parti- centrale est proportionnellement nettement plus né-
culiers, il est cependant possible d’ajouter de l’eau ou des faste pour les bétons à résistance à la compression faible
adjuvants, à condition que ceci soit effectué sous la res- (C20/25) que pour les bétons d’une résistance plus éle-
ponsabilité du producteur, en vue d’amener la consis- vée (C40/50). Les propriétés spécifiées (résistance à la
tance à la valeur cible. Il faut veiller à ce que les valeurs li- compression, durabilité) seront, dans tous les cas, tou-
mites prescrites ne soient pas dépassées et qu’on ait tenu jours altérées.
compte de cet ajout d’adjuvant lors de l’essai initial. Toute
Tab. 3.4.1:
Choix des consis- Moyen de mise en place Consistance du béton
tances en fonction
des moyens de
C1 C2/F2 C3/F3 F4
transbordement.
Tapis roulant
Benne
Pompe
possible recommandé
3.4.3 Transbordement
Fig. 3.4.3:
Pression du béton
125 frais en fonction de
3.4.4 Mise en place la vitesse de mon-
tée et de la classe
100
de consistance,
La composition du béton (consistance et diamètre maxi- respectivement dé-
75 termination de la
mal du granulat) doit être adaptée aux conditions locales
vitesse maximale
du chantier (géométrie, distance entre les barres d’arma-
50 de montée pour
ture) et le volume et la cadence de mise en place. La mise une pression de
en place du béton doit être réalisée à vitesse constante et 25
béton frais donnée,
pour tE = 7 heures.
par couches horizontales en respectant une épaisseur
aussi égale que possible. Pour obtenir une compactibilité 0
0 1 2 3 4 5 6 7
suffisante, la hauteur de remplissage ne doit pas dépas- Vitesse de montée vb [m/h]
ser 50 à 70 cm. En cas de hauteur de déversement supé-
rieure à 2 m, le béton doit être mis en place à l’aide d’un bétonnage lent bétonnage rapide
tube de descente ou d’un tuyau de distribution, afin d’évi-
classe de consistance F3 béton autoplaçant
ter toute ségrégation (fig. 3.4.2). classe de consistance F4 pression hydrostatique
classe de consistance F5
La vitesse de montée du béton à mettre en place est à classe de consistance F6
3.5 Compactage
Le compactage méticuleux joue avec la cure et la compo- Le temps de compactage peut varier considérablement
sition du béton un rôle essentiel pour produire un béton en fonction de la consistance et de l’énergie de vibration
durable. Un compactage convenable permet d’obtenir: appliquée (tab. 3.5.1). Il faut veiller à ce que le béton soit
soumis à un effort de compactage adapté à sa consis-
• une étanchéité accrue tance et ses propriétés. Une vibration insuffisante peut
• une durabilité améliorée engendrer des défauts de compactage et une vibration
• la résistance à la compression exigée excessive des ségrégations.
• une bonne adhérence entre les barres
d’armature et le béton
Diamètre de Diamètre de la Espacement des
l’aiguille vibrante zone d’action points de piquage
[mm] [cm] [cm]
3.5.2 Modes de compactage
< 40 30 25
Le choix du mode de compactage dépend de la consis-
40 à 60 50 40
tance (fig. 3.5.1). Les bétons de consistance C3/F3 et
C2/F2 sont généralement compactés par vibration. Seul > 60 80 70
le béton frais d’une consistance raide C1/F1 est compacté
par damage. La vibration se fait le plus souvent avec des Tab. 3.5.1: Energie de compactage nécessaire en fonction de la consis-
tance du béton.
pervibrateurs internes (aiguilles vibrantes), externes
(vibrateur de coffrage, règles vibrantes) ou, dans la préfa-
brication, à l’aide de tables vibrantes. On emploie souvent
une combinaison de différentes méthodes.
Fig. 3.5.1:
Energie de compac- Classe de consistance
tage nécessaire en
fonction de la
C1/F1 C2/F2 C3/F3 C4/F4 F5 F6 BAP
consistance du
béton.
énergie de compactage
8 55 40
10 77 70
3.6 Cure
2.0 15
• empêcher des vibrations précoces nocives
taux d’évaporation
0.5 0
La vitesse de dessiccation dépend des facteurs suivants: Les éléments d’ouvrage horizontaux tels que les dalles
et les routes en béton, avec une grande surface exposée,
• la température de l’air sont particulièrement sujets à une dessiccation précoce.
• l’humidité relative de l’air Ceci vaut spécialement pour des conditions de béton-
• la vitesse du vent nage impliquant une forte évaporation, p. ex. par temps
• la température du béton chaud, par vent ou bien encore en cas d’air frais et sec.
De ce fait, il est impératif de procéder à la cure immédia-
A l’aide du diagramme de la figure 3.6.1, il est possible tement après le compactage et la finition de la surface
d’estimer la quantité d’eau évaporée pour une surface du béton.
de béton non protégée et de mettre en évidence le risque
de fissuration due au retrait plastique. La figure 3.6.1 Dans la pratique, on observe souvent des fissures au
illustre à l’aide de l’exemple 17 les effets de la dessiccation début de grandes étapes de bétonnage qui durent plu-
d’une surface de béton courant non protégée. sieurs heures et où la cure n’a été réalisée qu’après la fin
0
6 12 18 24
Temps [h]
1 cm de dessiccation
enrobage de
de la surface exposée
l’armature
35 mm
Eviter des changements rapides de température et
d’importants gradients de température
Le béton se dilate à la chaleur et se contracte sous l’effet
du froid. Ces déformations dues aux changements ther-
miques peuvent créer des contraintes de traction au sein
du béton, lorsqu’elles sont entravées ou en cas de gra-
Fig. 3.6.2: Influence du taux d’évaporation de 0.8 kg/m² · h dients de température importants dans un élément
(voir fig. 3.6.1) sur la perte d’eau d’un béton non protégé. d’ouvrage. Des fissures se forment lorsque la résistance
à la traction du béton est dépassée. Une protection à
l’aide de nattes thermiques ralentit la baisse de tempéra-
du bétonnage. Au moment de la cure, le béton du début ture en surface du béton.
de l’étape est déjà mis en place depuis plusieurs heures
alors que le béton de la fin de l’étape vient d’être mis en Empêcher des vibrations précoces nocives
place et ne subit pratiquement pas de retrait plastique. Les vibrations, dues p. ex. au trafic routier, ferroviaire ou
Pour éviter la fissuration de la surface libre due au retrait aux travaux de battage pendant le raidissement et la
plastique, il faut effectuer une cure intermédiaire avant prise du béton, peuvent provoquer des microfissures dans
la finition de la surface. Les bétons à faible tendance au la pâte de ciment et perturber son adhérence aux barres
ressuage exigent une attention particulière pour éviter d’armature. Il est recommandé d’éviter de telles sollicita-
une fissuration due au retrait plastique. tions durant 36 heures après le bétonnage.
La figure 3.6.3 illustre l’évolution dans le temps du retrait Eviter des efflorescences
plastique en fonction de la vitesse du vent et de la cure. Lorsque le béton sèche très vite, la solution interstitielle
Le retrait plastique d’un béton non curé peut atteindre chargée en sels dissous est transportée par voie capillaire
des valeurs de l’ordre de 4 mm/m, soit 10 fois plus que à la surface du béton. Après évaporation de l’eau, les sels
celui d’un béton ayant bénéficié d’une cure. Le risque de précipitent à la surface du béton, formant des taches
fissuration dû au retrait plastique d’un béton non protégé blanchâtres et inesthétiques (voir chapitre 8.3). Le re-
est le plus élevé pendant les premières heures après sa couvrement du béton jeune avec une feuille plastique
mise en place. permet de réduire le risque d’apparition d’efflorescences.
Le mode de cure optimal dépend principalement des La norme SIA 262 définit quatre classes de cure (NBK),
conditions environnantes (température, vent, soleil). Le basées sur un pourcentage de la résistance à la compres-
tableau 3.6.1 en donne un aperçu. sion caractéristique à 28 jours, qui doit être atteinte dans
la zone de surface à la fin de la cure. Ces classes sont à
Le recouvrement au moyen d’une feuille plastique spécifier par l’auteur du projet en tenant compte des
(fig. 3.6.4) est une mesure simple et efficace pour éviter conditions environnantes de l’ouvrage. Le tableau 3.6.2
la dessiccation du béton. Mais la feuille plastique doit donne une corrélation approximative entre les classes
être assurée contre un éventuel soulèvement par le vent. d’exposition et les classes de cure.
De plus, elle risque de laisser des traces en surface du
béton. L’évolution de la résistance à la compression, dans la zone
de surface du béton, est déterminée à l’aide des mé-
Le recours à un produit de cure (fig. 3.6.5), généralement thodes décrites au chapitre 3.8.1. En l’absence de don-
à base de paraffine, réduit également l’évaporation de nées disponibles pour le béton utilisé, il est possible de se
l’eau. Cependant, pour être efficace, le produit de cure référer au tableau 3.6.3, qui offre une détermination
doit être appliqué sur une surface de béton humide mate. simple des durées de cure minimales en fonction de la
Bien que cette couche de protection ait tendance à se classe de cure et de l’évolution de la résistance du béton à
résorber avec le temps, elle peut poser des problèmes de 20° C. La température de l’air mesurée le matin à 7.00
compatibilité lors de l’application ultérieure de couches heures à l’ombre peut être utilisée comme alternative à la
de peinture ou d’une imprégnation hydrofuge. température de surface du béton.
L’arrosage de la surface du béton avec de l’eau est une Tant qu’il n’existe pas de résultats précis de l’évolution de
mesure fréquemment utilisée. L’eau doit être finement la résistance à la compression du béton employé sur la
vaporisée pour que la surface ne soit pas délavée. La va- base de calculs adéquats (valeurs estimées fiables) et
porisation doit se faire sans interruption afin d’éviter un qu’on n’entreprend pas de contrôles lors de l’exécution,
choc thermique provoqué par l’eau froide sur la surface les valeurs minimales de la durée de cure du tableau 3.6.3
chaude du béton et risquer d’induire une fissuration. doivent être respectées. L’évolution de la résistance à la
compression d’un béton est décrite à l’aide du rapport r
(rapport des résistances à la compression moyennes à
2 jours et à 28 jours: r = fc2/fc28) (voir tableau 3.8.2). Ces
valeurs peuvent être influencées par le type et le dosage
des adjuvants employés.
Fig. 3.6.4: Recouvrement d’une dalle en béton au moyen d’une feuille Fig. 3.6.5: Vaporisation d’un produit de cure.
plastique.
et en complément:
couvrir avec une feuille étanche à la vapeur d’eau /
appliquer un produit de cure (curing compound)
Tab. 3.6.2:
Exigences Conditions environnantes Classe Classe de cure Pourcentage nécessaire de la
Spécification de la
d’exposition (NBK) valeur spécifiée de la
classe de cure en
correspondante résistance à la compression
fonction du niveau
caractéristique à 28 jours, d’exigences.
atteinte à la fin de la cure
néant – – NBK 1 – 1)
pas d’exigences concernant
normales p. ex. XC2 NBK 2 35 %
l’étanchéité
élevées exposé aux intempéries p. ex. XC4 NBK 3 50 %
elément d’ouvrage fortement exposé
(gel, sel de déverglaçage) avec une
hautes p. ex. XD3, XF4 NBK 4 70 %
longue durée de service, une haute
résistance à l’abrasion
1) Pour la classe de cure 1 la durée de cure doit être au moins de 12 heures. Ceci à condition que la durée de prise du béton n’excède pas
5 heures et que la température du béton en surface soit au moins de 5° C.
Tab. 3.6.3:
Durée minimale de la cure [jours] 1)
Valeurs indicatives
rapide moyenne lente très lente relatives à la durée
Evolution de la résistance du minimale de cure.
béton à 20° C selon SN EN 206-1 r ≥ 0.50 0.50 > r ≥ 0.30 0.30 > r ≥ 0.15 r < 0.15
3.6.4 Effets de la cure sur les propriétés du béton durci du béton bénéficiant d’une très bonne cure, ce qui corres-
pond approximativement à une classe de résistance.
Toutes les propriétés essentielles du béton durci dé- Cette différence entre les résistances à la compression
pendent du degré d’hydratation du ciment et peuvent augmente encore jusqu’à 10 N/mm2 à l’âge de 90 jours.
être fortement amenuisées par une cure faisant totale- Le béton conservé sous l’eau affiche une montée en résis-
ment défaut ou par une cure insuffisante. Leurs effets tance de 16 % entre 28 et 90 jours, tandis que le béton
sont illustrés à l’exemple des propriétés suivantes: conservé à l’air ne présente qu’une très faible montée en
résistance. Cette comparaison démontre l’importance de
• résistance à la compression la conservation correcte des éprouvettes confectionnées
• absorption d’eau capillaire sur le chantier.
• carbonatation
Absorption d’eau capillaire
Résistance à la compression La capillarité du béton (sorte de béton B) a été déterminée
La figure 3.6.6 montre l’influence de la durée de cure sur pour deux types de conservation (III et IV) souvent ren-
la résistance à la compression de la zone de surface du contrés dans la pratique (tab. 3.6.5). Le type de conserva-
béton. Un béton ayant subi un traitement de cure humide tion III correspond à un recouvrement avec une feuille
de sept jours possède après 90 jours une résistance à la plastique pendant 1 jour après le bétonnage suivi d’une
compression presque deux fois plus élevée qu’un béton conservation jusqu’à 28 jours à une température de 20° C
non curé. On observe également un développement et une humidité relative de l’air de 85 % (bonne cure).
continu de la résistance qui se stabilise à la fin du traite- Pour la conservation du type IV, le béton n’a pas été recou-
ment de la cure humide. La cure est extrêmement impor- vert avec une feuille plastique, mais exposé pendant
tante pour les éléments d’ouvrage dont on exige une 8 heures à un fort courant d’air. Ensuite le béton a été
haute résistance à l’abrasion. conservé jusqu’à 28 jours à l’air à une température de
20° C et 40 % d’humidité relative de l’air (aucune cure).
En absence de cure, la résistance à la compression du
béton n’est pas seulement amoindrie en surface, mais L’éprouvette conservée de manière optimale montre une
sur toute la section. La résistance à la compression d’un pénétration régulière du front d’eau sur toute sa hauteur
béton (sorte de béton B) a été mesurée sur des cubes de de 12.6 mm en moyenne. Pour l’éprouvette conservée
longueur d’arête de 150 mm, conservés de deux manières dans des conditions défavorables, la profondeur de péné-
différentes (I et II selon tab. 3.6.4). La première série (I) a tration moyenne dépasse la valeur précédente d’environ
été conservée jusqu’à 28 jours dans des conditions opti- 5 mm. La profondeur de pénétration maximale de 25 mm
males conformément à la norme, soit sous l’eau à 20° C. est nettement supérieure à celle du béton bien curé et at-
La deuxième série (II) a été conditionnée à une tempéra- teint quasi le niveau de l’armature, aggravant le risque de
ture de 30° C durant 3 jours puis exposée jusqu’à 28 jours corrosion de l’armature (voir chapitre 3.10).
à l’air à une température de 20° C (mauvaise cure). Les ré-
sistances à la compression du béton ayant subi une mau-
vaise cure sont en moyenne 6 N/mm2 inférieures à celles
Fig. 3.6.6:
Résistance à la compression relative [%]
Tab. 3.6.6:
Type de conservation Carbonatation naturelle Eprouvettes après 9 jours de Carbonatation d’un
après 90 jours carbonatation accélérée béton ayant bénéfi-
cié d’une bonne
Série III cure et d’un béton
protection avec une feuille plastique non curé dans des
immédiatement après le bétonnage, conditions défavo-
suivie d’une conservation en chambre rables.
humide (T = 20° C, HR = 85 %)
Série IV
sans feuille de protection plastique,
exposition après confection pendant
8 heures sous un fort courant d’air,
suivie d’une conservation à l’air
(T = 20° C, HR = 40 %)
Carbonatation
La carbonatation d’un béton (sorte de béton B) a été
déterminée pour les deux types de conservation (III et IV)
proches de la pratique, déjà testés pour leur effet sur
la capillarité, mais prolongés jusqu’à l’âge de 90 jours
(tab. 3.6.6).
3.7.1 Température du béton frais La température du granulat a le plus grand impact sur la
température du béton, tandis que la température du ci-
La température du béton frais influe sur le raidissement, ment et de l’eau n’a qu’une influence relativement faible.
sur l’ouvrabilité et sur la prise du béton. La température Un changement de 1 K de la température du béton frais
du béton frais relève d’une importance particulière tant d’un béton courant avec 300 kg/m3 ciment, 1900 kg/m3
sous de fortes chaleurs que par temps froid et sous des granulat (sec) et 150 kg/m3 eau est obtenu en variant:
conditions de gel. Il est possible de calculer la température
du béton frais à partir de la masse, de la température T • la température du granulat d’env. 1.6 K ou
et de la capacité thermique c des composants individuels • la température de l’eau de 4 K ou
du béton: • la température du ciment de 10 K
C · cc · Tc + G · cg · Tg + E · ce · Te Exemple 18:
Tb,fr =
C · cc + G · cg + E · ce Calcul de la température du béton frais
Un béton est composé de 300 kg de ciment avec
C teneur en ciment [kg/m3] Tc = 35° C, 1950 kg de granulat (sec) avec Tg = 15° C et
G teneur en granulat [kg/m3] 150 kg de l’eau de gâchage avec Te = 12° C.
E teneur en eau [kg/m3]
cc capacité thermique spécifique du ciment [kJ/(kg ∙ K)]
La température du béton frais est selon
(valeur de calcul: 0.84 kJ/(kg ∙ K))
cg capacité thermique spécifique du granulat
l’équation 3.7.1:
[kJ/(kg ∙ K)] (valeur de calcul: 0.84 kJ/(kg ∙ K))
300 ∙ 0.84 ∙ 35 + 1950 ∙ 0.84 ∙ 15 + 150 ∙ 4.19 ∙ 12
ce capacité thermique spécifique de l’eau [kJ/(kg ∙ K)] Tb,fr =
(valeur de calcul: 4.19 kJ/(kg ∙ K)) 300 ∙ 0.84 + 1950 ∙ 0.84 + 150 ∙ 4.19
Tc température du ciment [° C]
= 16.3°C
Tg température du granulat [° C]
Te température de l’eau [° C]
Tb, fr température du béton frais [° C]
et selon l’équation 3.7.2:
La température du béton frais peut être calculée d’une Mesures pour abaisser la température du béton frais
manière simplifiée, mais suffisamment précise avec la • stockage à l’ombre du granulat ou refroidissement des
formule approchée suivante: gravillons par un arrosage d’eau (voir chapitre 7.8)
• utiliser de l’eau de gâchage additionnée de glace
en morceaux (réduire la quantité d’eau de gâchage
Tb,fr = 0.1 ∙ Tc + 0.7 ∙ Tg + 0.2 ∙ Te en conséquence)
• refroidir la gâchée ou les composants individuels avec
Eq. 3.7.2 de l’azote liquide
• parquer les véhicules de transport à l’ombre
Normalement, la température absolue d’un élément
d’ouvrage est indiquée en ° C contrairement aux change- Mesures pour élever la température du béton frais
ments de température indiqués en Kelvin (K). Pour des (exemple 19)
raisons de simplification 1° C équivaut à 1 K dans le calcul • chauffer l’eau de gâchage (eau chaude)
ci-dessus. • chauffer le granulat
3.7.2 Bétonnage par temps chaud • reporter le bétonnage à un moment plus frais de la
journée (tôt le matin ou durant la nuit)
En comparaison avec des températures de béton frais de • utiliser des retardateurs de prise, qui retardent l’hydra-
15° C à 20° C, les températures élevées (> 25° C) affectent tation du ciment et prolongent le temps d’ouvrabilité.
les propriétés du béton frais et du béton durci. Les raisons A noter qu’ils ne sont pas efficaces contre un raidisse-
principales sont: ment prématuré par dessiccation du béton et qu’ils exi-
gent une durée de cure prolongée
• l’hydratation du ciment s’accélère lorsque la tempéra- • tenir compte des temps de transport du béton au
ture s’élève et provoque un raidissement plus rapide du moyen d’une marge de consistance lors de la confec-
béton, donc un raccourcissement du temps d’ouvrabilité. tion du béton.
• plus la température est élevée pendant le processus de
durcissement, plus l’hydratation du ciment progresse Mise en place et compactage
rapidement. Ceci a initialement un effet positif sur le • Mise en place et compactage
développement de la résistance. Or, les produits d’hy- • mise en œuvre la plus rapide possible du béton frais
dratation se forment et se répartissent de manière plus • familiariser les ouvriers du chantier avec les particulari-
hétérogène, p. ex. sous forme d’aiguilles d’ettringite tés et les exigences du bétonnage par temps chaud
plus courtes, et la porosité de la pâte de ciment devient • si l’ouvrabilité du béton est insuffisante, renoncer à un
plus grossière. De ce fait, la résistance à la compression rajout d’eau et améliorer la consistance à l’aide d’un
à 28 jours ou plus est plus basse que celle d’un béton fluidifiant
frais qui durcit à env. 20° C. L’expérience montre que la
perte de résistance à 28 jours peut atteindre environ
10 %, lorsque les températures du béton frais et durant
le durcissement s’élèvent de 20° C à 30° C (fig. 3.7.1).
Creux de l’été
Pendant la période d’été, on observe souvent une baisse Exemple 20:
de l’ordre de quelques N/mm2 des valeurs moyennes Estimation de la perte de résistance à la compres-
de la résistance à la compression à 28 jours – ce phéno- sion par un ajout ultérieur d’eau et une conservation
mène est appelé creux de l’été, tandis que l’ouvrabilité du des éprouvettes non conforme à la norme
béton reste quasi constante durant le temps d’observa-
tion (fig. 3.7.2). Réduction de la consistance initiale a0 d’un béton
d’env. ∆a = 30 − 50 mm lors d’une élévation de la
Résistance à la compression à 28 jours [N/mm2] température de T = 20° C à T = 30° C.
60
55
La perte de consistance du béton frais est supposée
50
constante dans le temps pour les deux températures.
45
40
Amélioration de la consistance par un ajout d’eau
35
supplémentaire (voir tab. 3.3.1)
30
∆a = 40 mm → ∆e = +20 l/m3
25
20
Perte de résistance à la compression à 28 jours
Indice de serrage selon Walz [-] (voir tab. 3.3.1 et fig. 3.4.1)
1.10 ∆e = +20 l/m3 → ∆fc,cube = −8 N/mm2
1.05
Conservation des éprouvettes sur le chantier non
0
mars avril mai juin juillet août
. sept. oct. conforme à la norme (voir chap. 3.6.4)
Fig. 3.7.2: Relevé typique de la résistance à la compression et de l’ouvrabilité durant une ∆fc,cube = −6 N/mm2
période d’été. Données du contrôle de qualité d’une centrale à béton.
Règle pratique
La baisse de la résistance à la compression à des tempéra- L’ajout de 10 litres d’eau par m3 de béton en-
tures élevées peut être encore accentuée sur le chantier traîne une perte de résistance à la compression
si l’ouvrabilité est augmentée par un ajout ultérieur à 28 jours qui peut atteindre jusqu’à 5 N/mm2.
d’eau et/ou si les éprouvettes ne sont pas conservées
conformément à la norme.
0.7
• Le béton préchauffé doit être mis en place rapidement
dans le coffrage libéré de glace et de neige et compacté
sans délai.
• Immédiatement après sa mise en place, protéger le
0.6
béton des déperditions de chaleur, afin de maintenir le
développement de la chaleur d’hydratation propre au
ciment. La solution la plus simple consiste à utiliser des
0.5
coffrages en bois possédant des propriétés d’isolation
thermique.
• Le béton fraichement décoffré doit être couvert de
0.4 nattes thermiques (fig. 3.7.5).
+20°C
+20°C
+5°C
+5°C
Béton fibré à ultra-hautes La figure 3.8.2 présente la rupture typique d’un cube.
150–250
performances
L’essai de compression d’un cube sans couches intermé-
diaires ne permet une dilatation transversale qu’en de-
hors de la double pyramide qui subit une compression
La résistance à la compression du béton est essentielle- transversale. La rupture du béton ne résulte que des
ment régie par les propriétés de la pâte de ciment, du contraintes de traction et de cisaillement le long du bord
granulat et de leur adhérence (voir aussi chap. 2.3.1). de cette double pyramide, qui elle-même subsiste à l’es-
Dans le cas d’une mauvaise adhérence, par exemple en sai (voir fig. 3.8.3 a). Si la dilatation transversale n’est pas
cas d’utilisation de granulats mal lavés, cette zone de entravée par des bielles de compression, le béton se fis-
transition va constituer un «maillon faible» et influencer sure verticalement sous l’effet des tractions transversales
négativement les propriétés mécaniques du béton. Par (fig. 3.8.3 b).
contre, l’emploi de granulats concassés ou l’utilisation
d’additions au ciment réactives et finement moulues,
telles que la fumée de silice ou le schiste calciné, per-
mettent une nette amélioration de l’adhérence entre les
granulats et la pâte de ciment, donc des propriétés méca-
niques du béton (fig. 2.1.5–2.1.7). Une haute densité de
la zone de transition entre les granulats et la pâte de ci-
ment et l’emploi de granulats durs constituent des condi-
tions indispensables à l’obtention d'un béton à haute ré-
Fig.3.8.1: Essai de résistance à la compression sur cube. Fig.3.8.2: Rupture typique d’un cube sous forme d’une double pyramide.
Dispersion des valeurs de la résistance à la compression Cette relation se base sur des critères statistiques qui ad-
Les essais de résistance à la compression caractérisés par mettent implicitement une infinité de résultats. Elle peut
une certaine dispersion des résultats. Lorsqu’on effectue être appliquée par des projeteurs dans le cadre d’un di-
un très grand nombre n d’essais, on obtient une réparti- mensionnement, mais elle n’est pas valable dans le cas
tion des résultats de résistance correspondant à une dis- d’un contrôle de conformité à la centrale à béton ou lors
tribution normale de Gauss, définie mathématiquement d’un essai d'identification sur le chantier.
par sa valeur moyenne fcm et son écart type σ associé
(fig. 3.8.5). Evaluation de la résistance à la compression à 28 jours
La formule semi-empirique de Bolomey permet une esti-
mation de la résistance à la compression à 28 jours. Sur la
Fig. 3.8.5:
Distribution statis- base de la résistance à la compression d’éprouvettes de
Distribuition de la fréquence [-]
20 24 28 32 36 40 44 48 52 56 60 64
Résistance à la compression [N/mm2]
c
fc = Kg · fnc · − 0.5
∑xi Eeff + A
valeur moyenne fcm =
n
fc résistance à la compression sur cube [N/mm2]
∑(xi – fcm) 2 Kg coefficient dépendant du type de granulat employé [-]
écart-type σ = pour les granulats du plateau suisse, la valeur de Kg est
(n – 1)
égale à 0.60 pour un granulat roulé et égale à 0.80 pour
un granulat concassé
x i valeurs individuelles de la résistance à la compression [N/mm2] fnc résistance à la compression du mortier selon
n nombre de valeurs de mesure [-] SN EN 196-1 [N/mm2]
en une première approximation, on peut admettre
respectivement des résistances de 40, 50 et 60 N/mm2
Pour le calcul des structures, on définit une valeur de pour les ciments des classes de résistance 32,5; 42,5 et 52,5
référence claire et unique. Dans la norme SIA 262, on se C teneur en ciment [kg/m3]
base sur une valeur caractéristique fck, correspondant Eeff teneur en eau efficace [l/m3]
A teneur en air [l/m3].
au fractile 5 %. Ceci signifie que si l’on effectue un nombre
la teneur en air se situe normalement entre 5 et 25 l/m3.
infini d’essais de résistance à la compression, 5 % des
résultats seront plus petits et 95 % plus grands que fck.
Ce fractile de 5 % sert actuellement de base à la définition Eq. 3.8.2
des classes de résistance à la compression du béton dans La formule 3.8.2 s’applique aux bétons courants avec un
la norme SIA 262. Une classe de résistance C30/37 signi- rapport E/C entre 0.40 et 0.65. Pour les bétons dont la
fie p. ex.: résistance moyenne à la compression sur cube dépasse
70 N/mm2, le granulat peut devenir l’élément le plus
• 30 N/mm2: résistance caractéristique à la compression faible et la formule de Bolomey n’est plus valable.
sur cylindre (fractile 5 %)
• 37 N/mm2: résistance caractéristique à la compression Une autre possibilité d’évaluation est offerte par les
sur cube (fractile 5 %) courbes de Walz (fig. 3.8.6). Elles permettent une estima-
tion rapide de la résistance à la compression à 28 jours
La valeur du fractile se calcule à partir du facteur k valable d’un béton en fonction du rapport E/C et des différentes
pour toute distribution normale de Gauss. Pour un fractile classes de résistance des ciments.
de 5 %, le facteur k équivaut à 1.64. En admettant un écart
type σ = 4.8 N/mm2, on obtient la relation suivante entre
la valeur moyenne et la valeur caractéristique de la résis-
tance à la compression sur cylindre:
Eq. 3.8.1
40 40 40 40
30 30 30 30
20 20 20 20
0.4 0.5 0.6 0.7 0.4 0.5 0.6 0.7 0.4 0.5 0.6 0.7 0.4 0.5 0.6 0.7
rapport E/C rapport E/C rapport E/C rapport E/C
CEM II/B-M (V-LL) 32,5 R CEM I 52,5 N CEM II/A-D 52,5 R CEM III/B 32,5 N-LH/SR
résistance à la compression du béton à l’âge de 28 jours [N/mm²]
60 60 60 60
50 50 50 50
40 40 40 40
30 30 30 30
20 20 20 20
0.4 0.5 0.6 0.7 0.4 0.5 0.6 0.7 0.4 0.5 0.6 0.7 0.4 0.5 0.6 0.7
rapport E/C rapport E/C rapport E/C rapport E/C
Souvent on fait également appel à des méthodes non Une autre possibilité d’estimer l’évolution de la résistance
destructives, qui se basent sur une relation empirique ou à long terme est offerte par le calcul selon le CEB-fib
physique entre la valeur de mesure et la résistance à la Model Code 2010. L’évolution de la résistance de bétons
compression. Des estimations détaillées de l’évolution de normaux et lourds peut être calculée sur la base de la ré-
la résistance du béton sont possibles moyennant l'emploi sistance à la compression moyenne à 28 jours. Le coeffi-
d’une des méthodes suivantes: cient dépendant de l’âge t du béton ßcc (éq. 3.8.4) tient
compte, par l’intermédiaire d’un coefficient s, de la classe
• le calcul de l’évolution de la résistance sur la base de résistance du ciment. Pour une conservation à une
de mesures de température température de 20° C, on applique:
• le calcul de l’évolution de la résistance sur la base
d’une simulation numérique
• la mesure au scléromètre en surface du béton
fcm(t) = ßcc(t) · fcm28
Calcul de l’évolution de la résistance sur la base d’une Les résultats donnés par les équations 3.8.3 et 3.8.4 sont
simulation numérique générés numériquement dans le tableau 3.8.3. Ces résul-
Il s’agit d’une simulation numérique de la méthode pré- tats sont approximatifs car ils ne considèrent ni la com-
sentée au point précédent. Dans le cas présent, l’histo- position effective ni les conditions de mise en place et de
rique des températures atteintes dans la section de béton cure du béton.
n’est pas mesuré, mais simulé numériquement en se ba-
sant sur la chaleur d'hydratation du ciment, la géométrie,
une température admise du béton frais et les conditions
cadre (cure, isolation du coffrage, température ambiante).
Une telle simulation numérique n’est réalisée par des
spécialistes que dans des cas exceptionnels.
Le béton possède encore au-delà d’un âge de 28 jours un Habituellement, on obtient une rupture en traction avec
potentiel de durcissement. L’ampleur de ce durcissement une surface de rupture qui suit la zone de contact entre la
à long terme varie notablement en fonction du type de ci- pâte de ciment et le granulat. Les granulats sont déchaus-
ment, de la composition du béton et d’autres facteurs sés (fig. 3.8.7). Si l’on améliore la qualité de la zone de
d’influence. Il sera d’autant plus grand en comparaison contact, on obtient une résistance à la traction nettement
avec la résistance à la compression à 28 jours que le ci- plus élevée. Si elle s’approche de celle des granulats, la
ment durcit lentement et que les conditions de conserva- rupture se produit plutôt au sein du granulat que le long
tion sont humides et de basse température. de la zone de contact.
Généralités
Sous sollicitation en traction, le béton présente une très
faible résistance et un comportement fragile. Générale-
ment, la résistance à la traction est négligée par les
concepteurs dans leurs calculs statiques. Ceci nécessite
le recours à une armature reprenant intégralement les
contraintes de traction dans les zones tendues. Dans cer-
Fig. 3.8.7: Mode de rupture en traction directe d’une éprouvette dont
tains cas, la résistance à la traction du béton joue cepen- les granulats sont principalement déchaussés.
dant un rôle indispensable sur l’état limite de rupture
d’un élément structural, p. ex. en ce qui concerne la résis-
tance à l’effort tranchant ou au poinçonnement de dalles
dépourvues d'étriers, la transmission des efforts d’une
barre droite à une autre dans une zone de recouvrement,
la diffusion de forces concentrées ainsi que la résistance
du cône d’arrachement d’un ancrage scellé dans le béton.
De plus, la vérification de l’état limite de service nécessite
impérativement de quantifier la résistance à la traction
du béton, afin de déterminer l’amplitude des zones fissu-
rées de la structure.
Fig. 3.8.8:
Méthodes d’essai
Traction directe Traction par fendage Flexion 3 points
de la résistance à (essai Brésilien)
la traction. T F
Principe
P
T F
Charge traction centrée le long de compression le long de deux charge centrée en un point
l’axe du cylindre lignes opposées dans le plan
axial
Eq. 3.8.5
Tab. 3.8.4:
Résistance à la trac- Classe de résistance à la compression
tion moyenne en
fonction de la clas-
C16/20 C20/25 C25/30 C30/37 C35/45 C40/50 C45/55 C50/60
se de résistance à la
compression selon
Valeur moyenne de la
la norme SIA 262. résistance en traction du 1.9 2.2 2.6 2.9 3.2 3.5 3.8 4.1
béton fctm [N/mm2]
Eq. 3.8.6 30
10
3.8.3 Module d’élasticité
Généralités
Le comportement à la déformation est une caractéristique 0
0 −1 −2 −3 −4
importante du matériau. Ce comportement est repré- Déformation ε1 [‰]
senté par la courbe contrainte/déformation (allongement).
Le module d’élasticité d’un matériau correspond au rap-
port contrainte/déformation unitaire. Plus le module
d’élasticité est élevé, plus la contrainte nécessaire pour en-dessous du domaine de déformation plastique. Au
déformer le matériau est élevée. Si le matériau a un com- niveau des contraintes de service le comportement
portement élastique linéaire, son module d’élasticité est du béton est pratiquement linéaire (fig. 3.8.9). Le module
une constante et le matériau retrouve exactement sa lon- d'élasticité du béton dépend directement des proportions
gueur initiale après retrait de la contrainte. Il suit donc volumiques et modules respectifs du granulat et de la
la loi de Hooke: pâte de ciment. De par sa proportion volumique de l'ordre
de 70 % le granulat représente clairement le paramètre
prépondérant. Le module d’élasticité des granulats cou-
σ = E · ε = E · ∆l/l rants varie entre 50 000 et 70 000 N/mm2. Le module de la
pâte de ciment est nettement plus bas et se situe, en
σ contrainte [N/mm2]
principe, entre 15 000 et 22 000 N/mm2.
E module d’élasticité [N/mm2]
ε déformation [‰] Le module d’élasticité correspond à la notion pratique
l longueur de l’éprouvette sans charge [mm] suivante: un module élevé est avantageux pour limiter
∆l changement de longueur de l’éprouvette sous charge [mm] les déformations p. ex. en cas de structures fléchies ou
comprimées (dalles, poutres, piliers). Par contre, un mo-
Eq. 3.8.7 dule bas s’avère plus utile, p. ex. en cas de déformations
imposées (tassement d’appuis, retrait, variations de tem-
Le comportement élastique du béton n’est que partielle- pérature), parce qu’il en résulte de plus faibles contraintes
ment linéaire. Les courbes contrainte-déformation de de traction et donc un risque de fissuration réduit.
la pâte de ciment et du granulat sont en majeure partie
linéaires. Mais la déformation du béton n’est pas directe-
ment proportionnelle à la contrainte et croît plus rapide-
ment que la contrainte. Les courbes contrainte/déforma-
tion ne sont pas linéaires, mais s’incurvent de plus en
plus lorsque le niveau de contrainte s’approche de la rup-
ture. Le comportement non-linéaire du béton est expliqué
par la formation de microfissures dans la zone de transi-
tion entre le granulat et la pâte de ciment. En général, le
niveau de chargement du béton en service est nettement
inférieur à la charge de rupture, respectivement bien
Contrainte σ
Pour les contraintes de service, il est permis d’admettre
un comportement quasi élastique du béton et de le dé-
crire par un module fixe pour un niveau de charge défini.
La courbe contrainte-déformation contient, non seule-
σa
ment des parts de déformations élastiques dépendant
du temps, mais aussi des déformations permanentes
(résiduelles) lors de la réduction de la contrainte. En répé-
tant les cycles charge/décharge, cette déformation rési-
duelle tend vers une valeur limite et on observe un com- Δσ
portement pratiquement élastique. La mesure du module
d’élasticité selon la norme SIA SN EN 12390-13 est basée
sur ce principe (cas normal, méthode B).
σb
Le module d’élasticité est déterminé par un essai de com- 1 2 3 Δε
pression sur cylindre ou prisme (fig. 3.8.10). Les éprou-
vettes sont soumises à trois cycles de charge/décharge Déformation ε
avec un niveau de charge inférieur de 0.5 à 1.0 N/mm2 et Fig. 3.8.11: Détermination du module d’élasticité d’un béton soumis
un niveau de charge supérieur correspondant à un tiers à des cycles de charge/décharge.
Ecm = kE · 3 fcm
Eq. 3.8.8
granulat alluvionnaire
40000
calcaire
35000 concasssé
30000
roches micacées
25000
20000
15000
10000
5000
Fig. 3.8.13: Comportement à la déformation d’une plaque mince de
0 béton fibré à ultra-hautes performances (voir chapitre 7.3).
15 20 25 30 35 40 45 50 55 60 65 70 75
Résistance à la compression sur cylindres à 28 jours [N/mm2]
granulat roulé (site 1)
granulat roulé (site 2)
granulat alpin concassé
domaines entre les courbes: bétons courants à granulat naturel
selon SIA 262
Fig. 3.8.12: Module d’élasticité en fonction de la résistance à la com-
pression sur cylindre à 28 jours pour différents bétons.
3 ≈ 0.80
7 ≈ 0.90
28 ≈ 1.0
56 ≈ 1.05
90 ≈ 1.07
3.9.1 Introduction
lt − l0 ∆l
εs(t) = =
l0 l0
Le béton peut aussi se déformer indépendamment d’une
contrainte externe. Ces déformations résultent des chan- εs(t) déformation de retrait au moment t [-]*
gements de conditions d’humidité (retrait et gonflement) lt longueur au moment t [mm]
l0 longueur initiale [mm]
ou de température (fig. 3.9.1). En plus de cela, des réac-
∆l différence de longueur [mm]
tions de gonflement interne sont également possibles
avec des compositions de béton inadéquates ou sous cer- * au lieu de l’expression sans unité de la déformation de retrait,
on emploie souvent les dimensions suivantes: [‰] ou [mm/m]
taines conditions environnantes (voir chapitres 8.6 et 8.7).
Eq. 3.9.1
Lorsque les déformations sont entravées, des auto-
contraintes et des contraintes imposées apparaissent. Les
autocontraintes se créent lorsque l’élément d’ouvrage Le retrait affecte essentiellement la pâte de ciment et
lui-même empêche la déformation. Les contraintes impo- dépend de la part volumique et du module d’élasticité
sées proviennent des conditions cadre externes, p. ex. de la pâte de ciment. Les granulats courants ne contri-
une entrave par une fixation. Si les contraintes atteignent buent pas au retrait. La déformation de retrait est in-
la résistance à la traction du béton, le risque de fissura- fluencée principalement par la composition du béton,
tion s’accroît. Lorsque la déformation est importante, le les conditions d’humidité ambiantes et les dimensions de
module d’élasticité et le degré d’entrave sont élevés, les l’élément d’ouvrage. On distingue quatre types de retrait:
sollicitations à la traction sont augmentées. Elles peuvent
diminuer sous l’effet du fluage, en particulier au jeune • le retrait plastique ou capillaire
âge du béton. • le retrait chimique et endogène
• le retrait de dessiccation
• le retrait de carbonatation
3.9.2 Retrait et gonflement
Le retrait de carbonatation n’a pas d’importance pratique,
Généralités puisque les déformations associées y sont très faibles. Il
Le retrait est défini comme une diminution volumique ne sera pas traité par la suite. Les informations concernant
d’un matériau de construction poreux induite par une les désordres dus à la fissuration induite par le retrait
perte d’eau. En revanche, l’augmentation de volume pro- sont données au chapitre 8.4.
voquée par une absorption d’eau est désignée comme
gonflement. Le gonflement hydrique n’a pas d’impor- Retrait plastique ou capillaire
tance pratique puisque les déformations qui l’accom- Le retrait capillaire, aussi appelé retrait plastique, est dû
pagnent sont négligeables. Dans ce qui suit, il ne sera pas aux tensions capillaires créées lors de l’évaporation de
traité. Le retrait dépend donc des pertes d’eau et est ex- l’eau du béton frais. Une pression négative se développe
primé dans la pratique par une déformation de retrait li- alors notamment dans la zone proche de la surface du
néaire ou unidimensionnelle: béton, c.-à-d. un vide capillaire exerçant une force de
contraction entre les fines particules solides du béton
frais dont il résulte une plus grande compacité. Ce phéno-
mène purement physique est illustré de manière schéma-
tique à l’aide de trois phases à la figure 3.9.1 pour une
surface de béton en train de sécher.
Exemple 21: Fig. 3.9.1: Les trois phases du retrait plastique. Les particules solides
sont représentées de manière simplifiée par des billes.
Calcul de la diminution du volume due au retrait
chimique
masse ciment mC = 100 g
masse volumique ciment t ρC = 3.1 g/cm3 c.-à-d. env. 0.18 ‰. Le retrait des bétons à ultra-hautes
→ volume ciment VC = 33 cm3 performances est pratiquement exclusivement endo-
gène. La déformation de retrait se situe à env. 0.8 ‰.
pâte de ciment à l’état frais (E/C=0.40)
→ volume eau VE = 40 cm3 La norme SIA 262 fournit des valeurs indicatives pour le
retrait endogène εca pour différents bétons en fonction de
volume pâte de ciment à l’état frais VCL = VC + VE = l’âge du béton (fig. 3.9.2).
33 + 40 = 73 cm3
C50/60
chimique VRC = 6 cm3
0.10
volume pâte de ciment durcie VCS =
C40/50
(VCL − VRC)/ VCL = (73 − 6)/73 = 92 %
0.08
0.60 0.50
0.70 ment à 400 kg/m3 pour une teneur en eau de 175 kg/m3
1.20 implique un retrait final seulement légèrement plus
250 0.40 élevé, d’environ 0.52 ‰.
1.00
Le retrait de dessiccation εcd d’un béton courant peut être
225
estimé selon la norme SIA 262 comme suit:
0.80
0 Eq. 3.9.2
150 200 300 400 500 600 700
Teneur en ciment [kg/m3]
teneur en eau l/m3 1 3 Des valeurs indicatives du retrait final de dessiccation
rapport E/C εcd,∞ et du coefficient β(t − ts)tenant compte du début
2
du retrait sont données aux figures 3.9.4 et 3.9.5.
Fig. 3.9.3: Retrait final en fonction de la teneur en eau et en ciment et du rapport E/C
(mesuré sur prismes de 100⊗100⊗400 mm sous une humidité relative de l’air de 50 % à partir
du 5ème jour). Le graphique s’applique aux bétons avec un ciment CEM I ou CEM II. Les coefficients β(t − ts) pour 30 ans sont aussi valables
pour des périodes de plus de 30 ans. La hauteur relative
d’un élément de construction h0 est:
Retrait de dessiccation
Ce type de retrait est lié au séchage du béton durci et ré-
sulte d'échanges hydriques avec le milieu environnant. Le 2 ∙ Ac
h0 =
phénomène débute dès le décoffrage ou la fin de la cure u
et peut durer des années, voire des décennies dans le cas h0 hauteur relative de l’élément de construction [mm]
d'éléments massifs. La cinétique du retrait de dessicca- A c aire de la section du béton [mm2]
tion est plus rapide dans le cas de bétons avec un rapport u proportion du périmètre de section exposée au séchage
E/C élevé, d’humidité d’air faible, d’un élément mince, [mm]
Le retrait de dessiccation est plus fortement influencé par Le retrait spécifique εcs d’un béton courant se compose du
un changement de la teneur en eau que par un change- retrait de dessiccation εcd et du retrait endogène εca:
ment de la teneur en ciment.
à l’extérieur
à l’intérieur
Pour certaines applications, il est intéressant de connaître
la valeur de retrait du béton. Différentes méthodes de
C20/25 mesure existent en laboratoire.
0.6
La méthode la plus fréquemment employée consiste à
mesurer le retrait du béton durci. En Suisse, la procédure
C50/60 est décrite dans la norme SIA 262/1, annexe F et est réali-
C40/50
0.4 sée sur des prismes de dimensions 120 ⊗ 120 ⊗ 360 mm.
0.35 La mesure initiale se fait 24 heures après la confection
des éprouvettes. Ces dernières sont ensuite conservées à
une température de 20° C et une humidité relative de l’air
0.2 de 70 %. Les mesures des déformations de retrait sont ré-
alisées à des intervalles fixes. Sur la base des change-
ments de longueur, on calcule à tout moment la valeur de
retrait. Cette méthode permet de prendre en compte le
0 retrait chimique, le retrait endogène et le retrait de des-
0 20 40 60 70 80 100
Humidité relative de l’air RH [%]
siccation du béton durci.
Fig. 3.9.4: Valeurs indicatives du retrait final de dessiccation εcd,∞ des
bétons selon la norme SIA 262 pour des plages typiques d’humidité Les relations illustrées dans la figure 3.9.6 ne s’appliquent
relative de l’air. qu’aux ciments CEM I et CEM II. L’évolution au cours du
temps du retrait des bétons à base de ciment CEM III est
très différente, puisque le retrait de dessiccation des pre-
1.0
miers jours et semaines est nettement plus grand.
β(t – ts ) [-]
0.95 h0 = 60 mm
m
0.8
m
0
10
m
=
m
h
0
m
20
0.6
m
=
0
h
0
30
m
m
=
0
h
0
50
=
0.4
h
0
0.2
0.1 h0 = 600 mm
0
1 2 3 7 28 90 1 5 20 30
Jours Ans
t – ts
Tab. 3.9.1:
Section circulaire, Section carrée, p. ex. Section rectangulaire, Section rectangulaire, Hauteur relative h0
p. ex. piliers ronds des piliers carrés p. ex. mur, dalle p. ex. radier pour différentes
géométries d’élé-
Géométrie de l’élément ments de construc-
h h
de construction 1) tion et conditions
a de séchage.
r r a 1.0 m 1.0 m
Conditions de séchage sur tout le périmètre sur tout le périmètre sur deux côtés sur un côté
h0 r a/2 h 2∙h
1) les flèches dans les graphiques indiquent la direction de séchage
Fig. 3.9.6:
0.5
0.3
Exemple 22b:
Estimation du retrait des éprouvettes confection-
0.2
200 250 300 350 400 nées avec le béton de la couche de roulement, essai
Volume de la pâte de ciment [l/m3]
selon SIA 262/1, annexe (120 ⊗ 120 ⊗ 360 mm)
Tab. 3.9.2:
Valeurs indicatives Types de retrait Apparition Valeur de retrait [‰] Remarque
des différents types
de retrait pour
des sortes usuelles le problème existe surtout en cas de grandes
Retrait plastique durant les premières
de béton jusqu’à 4.0 surfaces (radiers, dalles) et des bétons sans
ou capillaire heures jusqu’à la prise
eau de ressuage
jusqu’à
à partir de la prise 0.1 • conservation à l’air très humide (90 % HR)
Retrait de dessiccation
pendant des années 0.3 • conservation à l’extérieur (70 % HR)
0.5 • conservation à l’intérieur, à l’air sec (50 % HR)
450
Chaleur d’hydratation [J/g]
εT = αT ∙ ∆T
400
εT dilatation thermique [-]*
αT coefficient de dilatation thermique [K−1] 350
∆T différence de température [K]
300
* au lieu de l’expression sans unité de la dilatation thermique, on 270
emploie souvent les dimensions suivantes: [‰] ou [mm/m] 250
200
Eq. 3.9.5
150
Le coefficient de dilatation thermique αT idépend essen-
tiellement de la composition, du taux d’humidité et du 100
type de granulat du béton. Il varie entre 6 ∙ 10−6 et
50
15 ∙ 10−6 ∙ K−1. Dans le cadre de l’analyse structurale, on
admet pour un béton courant une valeur αT = 10 ∙ 10−6 ∙ K−1
0
et pour un béton léger une valeur αT = 8 ∙ 10−6 ∙ K−1. Ces 0 12 24 36 41 48 60 72
valeurs, comparables au coefficient de dilatation ther- Temps [h]
classe de résistance 52,5
mique de l’acier, confèrent un comportement favorable p.ex. Fortico 5R, Normo 5R, Albaro 5R
au matériau de construction composite,comme peut classe de résistance 42,5
l’être le béton armé. p.ex. Normo 4, Robusto 4R – 5, Optimo, Fluvio 4
classe de résistance 32,5
L’équation 3.9.5 donne p. ex. pour ∆T = 20 K une dilatation p.ex. Normo 3, Modero 3B
thermique εT = 0.2 ‰. Fig. 3.9.7: Chaleur d’hydratation en fonction du temps pour différents
types de ciment Holcim (déterminée selon SN EN 196-9 (Langavant)).
Températures et contraintes au sein de l’élément de vée que la température ambiante, de sorte que le béton
construction en surface se refroidisse et se contracte rapidement.
Température maximale de l’élément de construction Cette déformation est entravée par le béton au cœur de
Il existe une corrélation entre la chaleur d’hydratation du l’élément. Il en résulte un état d’autocontraintes dans
ciment et la température maximale atteinte en moyenne la section pouvant conduire à une fissuration de la zone
dans l’élément de construction. Tant que la chaleur d’hy- de bordure du béton. La fissuration résultant des gra-
dratation dégagée, à un moment donné, dépasse la cha- dients thermiques se produit généralement peu après le
leur dissipée, à la surface de l’élément de construction, la décoffrage ou l’enlèvement des nattes thermiques.
température moyenne dans l’élément de construction
augmente. En conséquence le béton se dilate. Si le dépla- Des contraintes de traction peuvent apparaître entre
cement est entravé, il va en résulter une contrainte de différents éléments de construction en cas de bétonnage
compression. Cette dernière est cependant très limitée d’un nouvel élément directement en contact avec un
car le béton présente un très faible module d’élasticité béton déjà existant. Le nouveau béton s’échauffe, tandis
à cet âge. Lors de la phase de refroidissement, le béton se que l’ancien béton est déjà durci et refroidi. Au moment
contracte pour retrouver approximativement ses dimen- du refroidissement, le nouveau béton cherchera à se
sions d’origine. Le module d'élasticité augmente forte- contracter, mais en est empêché par le contact avec l’an-
ment avec l’âge entre la phase d'échauffement et celle de cien béton. Les contraintes provoquées par cette entrave
refroidissement. La contrainte de traction engendrée à la déformation peuvent conduire à une fissuration.
par le refroidissement est donc nettement supérieure à
la contrainte de compression engendrée lors de l’échauf- La figure 3.9.9 montre les résultats de mesures de tempé-
fement et elle peut conduire à une fissuration. rature d'une étape de radier de 1.10 m d'épaisseur et
l’évaluation qualitative de l’historique des contraintes en-
Pour des éléments massifs d’une épaisseur de 2 m, le gendrées par la chaleur d’hydratation dissipée.
pic de la température maximale n’est souvent atteint
qu’après 3 ou 4 jours.
Fig. 3.9.8:
Variations de tem-
pérature et état
d’autocontraintes
dans un élément
massif. max. ∆T
σt
contraintes de compression
contraintes de traction
60
Température [ºC]
Fig. 3.9.9:
Tmax = 53.3ºC Résultats de me-
sures de tempéra-
50 ture d’une étape de
radier de 1.10 m
d’épaisseur (en
haut) et évaluation
40 qualitative de l’his-
2 jours enlèvement des béton au coeur torique des
nattes thermiques
ΔT 12.4ºC contraintes engen-
au 5ième jour
30 drées par la chaleur
béton en bordure d’hydratation dissi-
pée (en bas).
20
air
14.5ºC
10
0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9
Temps [jours]
frissures en surface
résultant
traction
Contrainte/Résistance
de ΔT
résultant
de Tmax
compression
Fig. 3.10.1:
Dégradation de l’armature
Développement
schématique des
dégradations dans état limite de dégradation
un élément de
béton armé.
∆czul.
cnom
Temps
phase d’initiation phase de dégradation
carbonatation,
corrosion de l’armature
pénétration de chlorures
Fig. 3.10.2: Variation de l’enrobage de l’armature.
Durée de vie (Source: Technik und Forschung im Betonbau (TFB), Wildegg).
3.10.2 Perte de la protection contre la corrosion due Béton avec CEM I: non carbonaté (à gauche), carbonaté (à droite).
à la carbonatation
Généralités
La carbonatation du béton est le résultat de réactions
chimiques entre les composants alcalins de la pâte de ci-
ment durci et le dioxyde de carbone (CO2). Les réactions
n’ont lieu qu’en présence d’eau en quantité suffisante. La
carbonatation conduit à un abaissement de la valeur pH
de la solution interstitielle initialement > 12.5 à env. 9.0.
Sous ces conditions, l’acier d’armature n’est plus passivé
dans le béton et peut commencer à se corroder. Béton avec CEM III/B: non carbonaté (à gauche), carbonaté (à droite).
Représentation
schématique de la
type B
vitesse relative de
carbonatation et de Données: A = 0, K = 5.0 mm/a, dk = cnom = 35 mm
corrosion en fonc-
(voir tab. 3.10.1)
tion de l’humidité
relative de l’air. 0.5
dK2 352
t= = = 49 ans
K2 5.02
0
40 60 80 100
Humidité de l’air relative [%]
Puisque la vitesse d’avancement de la carbonatation
carbonatation
sous des conditions naturelles est plutôt faible, un essai
corrosion
de carbonatation accélérée a été développé pour les
contrôles de conformité. En Suisse, le coefficient de car-
La vitesse d’évolution du phénomène de carbonatation bonatation est considéré comme la grandeur de mesure
est plus élevée pour une humidité relative de l’air (HR) de la résistance à la carbonatation du béton. La carbona-
d’environs 55 à 80 %. Un béton complètement saturé ne tation est accélérée dans une enceinte avec une teneur
se carbonate pratiquement pas, puisque la vitesse de en CO2 enrichie à 4.0 % vol. de l’air. Les profondeurs de
diffusion du CO2 dans la solution interstitielle est ralentie carbonatation sont mesurées à différents intervalles de
d’un facteur de 3 à 4 en comparaison avec un béton temps sur les quatre côtés d’une tranche de prisme fendu,
moins humide. Au dessous d’une humidité relative de dont on calcule la valeur moyenne pour chaque côté
l’air d’env. 40 %, le béton se carbonate à peine, à cause du (fig. 3.10.5). A partir des quatre profondeurs moyennes
manque d’eau libre dans le béton, nécessaire à la réaction de carbonatation, on calcule par régression linéaire la
de carbonatation. La vitesse de corrosion est très faible constante A et le coefficient de carbonatation Ks (fig.
jusqu’à une humidité relative de l’air de 70 % et augmente 3.10.6).
soudainement à partir de 85 % HR pour atteindre son
maximum à env. 95 % HR, puis retombe quasi à zéro dans 20
Profondeur de carbonatation [mm]
y = KS + A
le béton saturé, parce que l’oxygène nécessaire à la corro-
R2 = 0.990
sion de l’acier manque. 15
10
−KS
0 A
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
t1/2 [temps en jours]
valeurs de mesure (racine carrée du temps)
1 éprouvette dans la presse d’essai 2 fendage des tranches de béton 3 vaporisation de la solution de phénol-
phthaléine*
4 mesure initiale 5 mesure après 7 jours 6 mesure après 28 jours 7 mesure après 36 jours
Le coefficient de carbonatation obtenu par l’essai de tous les types de ciment pour la sorte de béton B (classe
carbonatation accélérée Ks est ensuite transformé en un d’exposition XC3, rapport maximal E/C = 0.60). La figure
coefficient de carbonatation sous des conditions natu- 3.10.7 illustre la résistance à la carbonatation des bétons
relles KN à l’aide de l’équation 3.10.2. La valeur du coeffi- de la sorte B avec différents types de ciment. La ligne
cient est d’autant plus basse que la résistance à la carbo- rouge correspond à la valeur limite de la résistance à la
natation est élevée: carbonatation pour une durée de service de 50 ans selon
la norme SN EN 206-1. Les bétons avec des ciments CEM
II/B-LL et CEM III/B dépassent nettement la valeur limite.
KN = a · b · c · KS = 2.6 · KS
Tab. 3.10.2:
KN coefficient de carbonatation sous des conditions naturelles Durée de Résistance à la carbonatation KN Epaisseur Valeurs limites de
avec une teneur en CO2 de l’air de 0.04 % vol. [mm/a0.5] service [a] [mm/an0.5] d’enrobage la résistance à la
KS coefficient de carbonatation [mm] carbonatation et
a facteur de transformation de 1 jour à 1 an: (365/1)0.5 de l’épaisseur de
sorte de béton B: 5.0 35 l’enrobage pour dif-
b facteur de transformation de 4.0 à 0.04 % vol. CO2: (0.04/4.0)0.5 50
c facteur de correction pour la carbonatation accélérée: 1.36
sorte de béton C, D et E: 5.0 40 férentes durées de
service.
sorte de béton B: 4.0 35
100
sorte de béton C, D et E: 4.5 40
Eq. 3.10.2
Fig. 3.10.7:
du béton est décrite dans l’annexe I de la norme SIA 262/1. Résistance à la
6
Dans le tableau 3.10.2 figurent les valeurs limites de la carbonatation des
valeur limite KN = 5.0mm/a0.5 bétons de la sorte B
résistance à la carbonatation selon la norme SIA 262/1 5
avec différents
(essai de conformité) et l’épaisseur de l’enrobage néces- 4 types de ciment.
saire, tout en considérant deux durées de service, puisque
3
les exigences de la norme SIA 262 relatives à l’épaisseur
d’enrobage s’appliquent uniquement pour une durée de 2
service de 50 ans.
1
3.10.3 Perte de la protection contre la corrosion due aux influencée par les paramètres de technologie du béton et
chlorures par ceux de l’environnement suivants:
Fig. 3.10.8:
Procédure d’essai
de la détermination
de la résistance aux
chlorures.
La figure 3.11.1 représente l’interface (réception du béton) Contrôles sur béton frais et durci pour un béton à
qui marque le passage de la responsabilité de la centrale propriétés spécifiées
à béton à l’entreprise de construction, dans le cas d’un Les possibilités de contrôle des propriétés du béton sont
béton livré depuis une centrale fixe sur un chantier. indiquées au tableau 3.11.2. Les contrôles du béton frais
sont exécutés selon la norme SN EN 12350 (voir chapitre
3.3). La résistance à la compression peut être mesurée sur
cubes selon la norme SN EN 12390 ou sur carottes selon
Fig. 3.11.1: Responsabilité: Responsabilité:
Interface (réception entreprise de construction centrale à béton la norme SN EN 12504. Les essais de durabilité sont réali-
du béton) entre la sés sur des éprouvettes ou sur des carottes prélevées
centrale à béton et dans l’ouvrage. On distingue trois types d’essais différents,
l’entreprise de
réception du béton
construction.
appelés Testing Type (TT):
Tab. 3.11.2:
Essais Exigences relatives aux échantillons et éprouvettes Type d’essai Critères pour l’évaluation Possibilités de
des résultats contrôle des
propriétés du béton
Béton frais Selon norme SN EN 12350 ff. Spécifique au projet selon la norme
SN EN 13670.
Confection selon norme SN EN 12390-1
Les essais du béton sur le chantier sont à répartir réguliè- de résistance aux sulfates doit être définie en fonction
rement durant les périodes de bétonnage. En l’absence du projet. La transposition des résultats d’essai de résis-
de prescriptions spécifiques au projet, la fréquence des es- tance aux sulfates est à évaluer par un spécialiste. La
sais correspond à celle indiquée dans les tableaux 3.11.3 même règle s’applique au retrait et au fluage.
et 3.11.4. La fréquence d’essai sur carottes pour les types
d’essais TT-2 et TT-3 est à spécifier en fonction du projet. Les critères de conformité des propriétés de béton frais
Le nombre d’éprouvettes à fabriquer pour les essais de et durci pour le type d’essai TT-1 sont décrits au chapitre
béton durci des classes d’exécution 2 et 3 dépend soit des 2.3.2. Les critères d’acceptation des résultats des essais
quantités produites soit des durées de bétonnage. Il faut de durabilité pour le type d’essai TT-2 sont indiqués au
appliquer la règle qui donne le plus grand nombre d’essais. tableau 3.11.5. Ces valeurs indicatives ne peuvent être
Les essais doivent être réalisés en principe pour chaque employées comme valeurs limites que si leur applicabilité
béton. Les bétons avec les mêmes constituants et un a été prouvée par des essais. Elles peuvent être modifiées
même rapport E/C, mais avec un granulat d’un diamètre en fonction du projet. Les critères d’acceptation du
maximal différent, peuvent être considérés comme module d’élasticité, du retrait et du fluage sont aussi à
une famille de béton avec un nombre d’essais adapté en définir en fonction du projet. La procédure d’épreuve
fonction. La fréquence des essais de résistance à la RAG de la résistance à la RAG n’est pas adaptée aux carottes.
doit être définie en fonction du projet. La transposition Pour le type d’essai TT-3 selon la norme SIA 262/1, il
des résultats de l’essai de performance est réglée dans n’existe pas de critères d’acceptation.
le cahier technique SIA 2042. La fréquence des essais
Tab. 3.11.3:
Fréquence des es- Classe d’exécution
sais de béton frais Essai sur béton frais
sur le chantier
1 2 3
pour béton à pro-
priétés spécifiées
Bulletin de livraison chaque livraison
selon la norme
Examen visuel
SN EN 13670. par sondage chaque livraison
(homogénéité d’aspect)
Fig. 3.11.2:
Contrôle de béton
frais sur le chantier.
Tab. 3.11.5:
Essai Essai selon Valeur moyenne indicative Valeur indicative de la Valeurs indicatives
norme SIA 262/1 moyenne plus l’écart pour la valeur
maximum admissible moyenne et la va-
leur moyenne plus
Perméabilité à l’eau qw Annexe A ≤ 12 g/m2h ≤ 14 g/m2h l’écart maximum
admissible des es-
50 ans2) ≤ 5.3 mm/an1/2 ≤ 5.8 mm/an1/2 sais de durabilités
Résistance à la selon la norme
Annexe I XC3: ≤ 4.3 mm/an1/2 XC3: ≤ 4.6 mm/an1/2 SIA 262/1 (type
carbonatation KN 1) 100 ans2) d’essai TT-2) selon
XC4: ≤ 4.8 mm/an1/2 XC4: KN ≤ 5.1 mm/an1/2 la norme
SN EN 13670.
Résistance aux chlorures DCl Annexe B ≤ 12 ∙ 10−12 m2/s ≤ 14 ∙ 10−12 m2/s
4.1.1 Introduction
Déversement de 8 m3 de béton
Champ favorable de granularité apte au pompage 0/16 Champ favorable de granularité apte au pompage 0/32 Fig. 4.1.4:
Courbes granulo-
100 100
Passants [% en masse]
Passants [% en masse]
métriques pour
90 90 béton pompé avec
80 80 Dmax = 16 mm
70 70 (gauche) et
Dmax = 32 mm
60 60
(droite). Les granu-
50 50 larités ayant fait
40 40 leurs preuves se
30 30 situent dans le
champ délimité par
20 20
les courbes rouges
10 10 (échelle logarith-
0 0 mique).
0.063 0.125 0.25 0.5 1 2 4 8 16 32 0.063 0.125 0.25 0.5 1 2 4 8 16 32 64
Ouverture du tamis [mm] Ouverture du tamis [mm]
Ouvrabilité et consistance
Le pompage d’un béton à consistance raide nécessite une
granulat pâte de ciment plus haute pression pour garantir le refoulement qu’un
béton à consistance plastique. De ce fait, les bétons à
consistance ferme ou plastique se prêtent mieux au pom-
Pour contrôler l’aptitude suffisante au pompage, on doit page. En cas d’emploi de bétons à consistance plastique,
prendre en considération la teneur en farine ainsi que le il faut s’assurer qu’ils possèdent un volume de mortier fin
dosage en ciment et finalement le volume de mortier fin. assez grand pour une stabilité et une cohésion suffisante
Le tableau 4.1.1 présente des valeurs indicatives pour des et qu’ils ne montrent pas de tendance à la ségrégation.
bétons pompés avec un granulat roulé. En cas d’utilisa- Ceci peut conduire à des bouchons dans les tuyaux de
tion d’un granulat en majeure partie concassé, ces va- pompage. Par conséquent, la consistance recommandée
leurs sont à augmenter d’au moins 10 %. pour des bétons pompés correspond à un étalement
entre 420 mm et 480 mm (F3) et alternativement, bien
que les méthodes de mesures soient moins adaptées, à
Tab. 4.1.1:
Valeurs indicatives Diamètre Teneur en farine* Volume de mortier fin** un indice de serrage selon Walz entre 1.10 et 1.04 (C3).
de la teneur en fa- maximal du [kg/m3] [l/m3] Les bétons autoplaçants (BAP) sont toujours aptes à être
rine et du volume granulat [mm]
pompés.
de mortier fin pour
des bétons pompés 8 475–525 700–750
avec un granulat es- Mise en place et compactage
sentiellement roulé 16 400–450 575–625 Démarrage du pompage
en fonction de son
32 350–400 500–550 La lubrification de la face interne du tuyau exige une cer-
diamètre maximal.
taine quantité de pâte de ciment. Au moment du démar-
* masse de ciment, additions et granulats ≤ 0.125 mm
rage du pompage, cette pâte de ciment est soustraite au
** volume de ciment, additions, granulats ≤ 2 mm, eau,
adjuvants et air béton qui passe en premier par le tuyau. Pour cette raison,
le pompage du béton doit être précédé de l’envoi d’une
gâchée de lubrification enrichie en pâte de ciment. Les
gâchées de lubrification sont de plus en plus rarement fa-
briquées sur le chantier, mais commandées à la centrale à
béton. Pour une distance de pompage de 100 m, une gâ-
chée de 500 litres suffit normalement de lubrification.
Elle est composée de deux parts de ciment pour une part
de sable et une part d’eau. L’emploi d’un retardateur est
recommandé lorsque de longues durées d’ouvrabilité
sont exigées. Une plus grande quantité de gâchée de lu-
brification est à choisir en fonction du diamètre des
Béton léger
En règle générale il est possible de pomper des bétons lé-
gers avec une masse volumique supérieure à 1600 kg/m3.
Des essais préliminaires sont recommandés.
su
Le béton projeté par voie humide est employé lorsque rfa
ce
de hautes qualités de béton durci et un fort rendement d’ap
pl
de projection sont exigés. mélange humide air propulseur et ica
évtl. adjuvants tio
n
liquides
buse de
pompe à projection
béton transport à flux dense
Tab. 4.2.1:
Procédé par voie Sèche Humide Détails des procé-
dés de projection
Teneur en eau des granulats < 5 % en masse sans exigences par voie sèche et
humide.
Diamètre maximal 8 (max. 16) mm
Le procédé de projection par voie sèche est toujours Les grandes quantités de rebond, les émissions de pous-
choisi en cas de petites quantités et de faible rendement sière et les coûts plus élevés liés à l’usure de l’équipement
nécessaire, mais d’exigences maximales et indispen- diminuent la rentabilité du procédé de projection par voie
sables quant à la résistance au jeune âge, p. ex. pour des sèche.
étanchéités provisoires en cas de fortes venues d’eau.
Les champs d’application principaux du béton projeté par
voie sèche sont, entre autres, les remises en état des ou-
vrages en béton, les travaux d’étanchéité, les travaux de
consolidation préliminaire (en cas d’importantes venues
d‘eau) ainsi que pour les travaux mineurs de projection
(mélange stocké en silo sur place).
Il est recommandé de spécifier le béton projeté comme Méthode d’enfoncement 1–16 3–16
d’un clou fileté selon
béton à propriétés spécifiées. Les exigences de la norme
SN EN 14488-2
SN EN 206-1, éléments nationaux inclus, s’appliquent à
l’exception du dosage minimal en ciment. Pour les classes Résistance à la
d’exposition, la norme SIA 198 règle, pour les construc- compression sur carottes
à diamètre et hauteur > 16 > 10
tions souterraines, l’attribution de classes de béton pro-
de 50 mm selon
jeté (tab. 4.2.3). Le béton projeté pour la maintenance des SN EN 12504-1
constructions est réglementé par la norme SIA 269/2.
Tab. 4.2.5: Aperçu des méthodes de mesure de la résistance au jeune
âge.
Pour la spécification du béton projeté à propriétés spéci-
fiées, les exigences de base sont à définir de manière
analogue au béton courant. La classe de consistance sera méthode de pénétration d’une aiguille ou la méthode du
définie pour le béton projeté par voie humide. D’autres clou à tête filetée selon la gamme de résistance attendue
exigences complémentaires spécifiques au béton projeté (tab. 4.2.5).
peuvent être définies (tab. 4.2.4).
On distingue trois classes de résistance initiale J1, J2 et J3
Contrôle pour décrire le développement de la résistance du béton
Le contrôle du respect des exigences des propriétés du projeté jeune durant les 24 premières heures (fig. 4.2.4).
béton durci se fait normalement sur des carottes. La ré- Ces classes de résistance initiale sont attribuables à diffé-
sistance au jeune âge est mesurée sur place, soit par la rents domaines d’application (tab. 4.2.6).
Tab. 4.2.3:
Exigences relatives Classes de béton projeté
au béton projeté
et champs d’appli- Propriétés SC1 SC2 SC3 SC4 SC5 SC6 SC7
cation recomman-
dés pour les Classes de béton projeté C16/20 C25/30 C25/30 C30/37 C30/37 C30/37 C35/45
constructions sou-
terraines selon la
Classe d’exposition X0 X0 XA1, XD1 XA1, XD1 XA2, XD1 XA1, XD1, XA1, XD3,
norme SIA 198. XC3, XF3 XC3, XF3
Classe de teneur en chlorures Cl 1.0 Cl 1.0 Cl 1.0 Cl 0.2 Cl 0.2 Cl 0.2 Cl 0.2
Fig. 4.2.5:
4.2.3 Technologie du béton Coque en béton
projeté.
Ciment (Source: Simone
Mengani, Chiasso).
Il est primordial de choisir pour un béton projeté des ci-
ments d’une grande finesse et avec un développement
rapide de la résistance, comme p. ex. le Robusto 4R-S. La
classe de résistance du ciment devrait être de 42,5 ou
supérieure. Selon le procédé de projection, le dosage en
ciment du béton varie entre 300 kg/m3 et 450 kg/m3.
Granulat
La granularité doit correspondre à une courbe granulo-
métrique continue. La figure 4.2.6 montre l’exemple
d’une courbe granulométrique pour un béton projeté
avec Dmax = 8 mm. Une forte proportion de gros grains a
un effet néfaste sur le refus. Le diamètre maximal du
granulat doit être limité à un tiers du diamètre du tuyau moins d’usure de l’équipement (buse, tuyauterie) qu’un
de transport. Un granulat naturellement roulé provoque granulat concassé.
Additions
Parmi toutes les additions admises, la fumée de silice est Pour augmenter la capacité portante du béton projeté,
la plus efficace, puisqu’elle améliore autant les propriétés des fibres polymères ou en acier sont ajoutées. Le plus
du béton frais et que celles du béton durci. L’addition de souvent, on a recours à des fibres en acier, qui augmentent
fumée de silice (voir chap. 1.5) au béton projeté conduit à: surtout la résistance à la traction et la capacité d’absorp-
tion d’énergie.
• un refus et des émissions de poussières moindres
grâce à son caractère collant Rapport E/C
• une aptitude au pompage améliorée Comme dans le béton courant, le rapport E/C a une in-
• une résistance mécanique plus élevée fluence décisive sur la résistance et la durabilité. La valeur
• une densité microstructurale plus élevée, d’où une varie entre 0.45 et 0.55 pour le béton projeté par voie
meilleure résistance vis-à-vis des infiltrations de solu- sèche et dépend de l’estimation subjective de la personne
tions agressives qui manipule la buse. Dans le cas du procédé de projection
• une haute durabilité (p. ex. résistance au gel/dégel en par voie humide, le rapport E/C est plus facilement
présence de sel de déverglaçage, résistance aux sulfates) contrôlable. Les rapports E/C habituels se situent entre
0.40 et 0.55.
teneur en
Influence de la farine > 5
00 kg/m 3 4
Teneur en ciment et en
teneur e
n farine
1 < 350 kg/m 3
300
0 50 100
Farine ≤ 0.125mm provenant du granulat et des additions inertes [kg/m3]
Béton projeté par voie sèche La projection occasionne pour le matériau une perte
La composition du béton projeté par voie sèche est formu- consécutive au rebond et une réduction du volume par le
lée en fonction non seulement des exigences posées au compactage. Selon l’exemple considéré dans le tableau
béton durci mais aussi à l’égard des émissions de pous- 4.2.9, on obtient pour un mélange sec de 1 m3, avec un
sières et de la quantité de rebond. Pour la projection par rebond de 25 % en masse, associé à un facteur de com-
voie sèche, la teneur en ciment est fixée et, en général, pactage de 1.35, environ 555 litres de béton projeté mis
rapportée à 1000 litres de granulats en vrac. La somme en place. La teneur en ciment du béton projeté mis en
des composants – souvent un mélange sec de 1000 litres place atteint environ 454 kg/m3, ce qui correspond à une
de granulats terre humide et de ciment – occupe un vo- perte de ciment de 10 % en masse lors du rebond. Le rap-
lume supérieur à 1000 litres, parce que les particules de port E/C du béton projeté appliqué est d’environ 0.46, pour
ciment enrobent le granulat et écartent ainsi les granu- une quantité d’eau de gâchage supposée de 110 kg/m3 et
lats. Pour une gâchée de production de 1.0 m3 de mélange une perte d’eau, par le rebond, de 20 % en masse.
sec, le dosage des composants doit être réduit. Le tableau
4.2.9 donne un exemple de béton projeté par voie sèche.
Tab. 4.2.8:
Exemple de compo- Béton projeté par voie humide CP 4
sition d’un béton
projeté par voie
Masse Proportion Teneur Volume
humide de la classe volumique [% en masse] [kg/m3] [l/m3]
d’un béton projeté [kg/dm3]
CP4.
Ciment CEM II/B-M (S-T), (Robusto 4R-S) 3.05 425 139
Air 15
Tab. 4.2.9:
Exemple de compo- Béton projeté par voie sèche
sition d’un béton
projeté par voie
Masse Proportion Teneur Volume
sèche. volumique [% en masse] [kg/m3] [litres]
en vrac
[kg/dm3]
Fig. 4.3.2:
Essai d’étalement Méthode d’essai d’étalement (SF) Etalement au cône d’Abrams:
au cône d’Abrams
selon la norme Pour la détermination de l’étalement, on se sert du
SN EN 12350-8. même cône que celui prescrit par la norme SN EN
12350-2. Le cône est placé sur une plaque plane humi- d1 + d2
difiée suffisamment grande (≥ 900 × 900 mm) et rempli SF = [mm]
2
de BAP. Une fois le cône soulevé, le BAP s’étale sous
l’effet de gravité sans aucun apport d’énergie de com-
Eq. 4.3.1
pactage.
d1
d2
Fig. 4.3.4:
Essai à la boîte en L Aptitude à l’écoulement (essai à la boîte en L) verticale (h1) et le niveau au bout de la partie horizon-
selon la norme
SN EN 12350-10. Le béton frais est introduit dans la partie verticale de tale (h2) sont mesurés. Le rapport h2/h1 est la valeur
la boîte en L, qui est séparée par une trappe de la par- de mesure de l’aptitude à l’écoulement PL. De plus, il
tie horizontale. Derrière la trappe, sont disposés deux est possible de mesurer le temps d’écoulement néces-
ou trois barres d’armatures, entre lesquelles le béton saire après l’ouverture de la trappe jusqu’à ce que le
s’écoule après l’ouverture de la trappe. A la fin du béton atteigne l’autre bout de la partie horizontale.
mouvement d’écoulement, le niveau dans la partie
100
200
trappe
150
h1
h2
700
Champ de granularité recommandé pour un BAP 0/16 Champ de granularité recommandé pour un BAP 0/32 Fig. 4.3.5:
Courbes granulo-
100 100
Passants [% en masse]
Passants [% en masse]
métriques pour au
90 90 BAP avec Dmax =
80 80 16 mm (gauche) et
70 70 Dmax = 32 mm
(droite). Les granu-
60 60 larités ayant fait
50 50 leurs preuves se si-
40 40 tuent dans le
champ délimité par
30 30
les courbes rouges
20 20 (échelle logarith-
10 10 mique).
0 0
0.063 0.125 0.25 0.5 1 2 4 8 16 32 0.063 0.125 0.25 0.5 1 2 4 8 16 32 64
Ouverture du tamis [mm] Ouverture du tamis [mm]
PL2 8 ou 16
Tab. 4.3.3:
Teneur en farine Grave [mm] Teneur en farine [kg/m3]
recommandée pour
des BAP en fonction 0/8 540–580
de la grave em-
ployée.
0/16 510–550
0/32 490–530
La qualité de surface du BAP est fortement influencée Lissage des surfaces horizontales
par la vitesse de remplissage et le temps du dégazage L’écoulement et l’étalement gravitaire du BAP ne suf-
autonome. Il faut noter que le dégazage du BAP dépend fisent parfois pas pour obtenir une surface plane dans le
de la distance (recommandation 3–4 m) et de la durée cas de grands éléments horizontaux (radiers, revête-
d’écoulement. Le dégazage dans les coffrages pratique- ments, dalles). A la fin du bétonnage, il peut être avanta-
ment clos doit être rendu possible par des ouvertures ou geux de donner un coup de râteau. Une demi-heure à
autres mesures à cet effet. une heure et demie après la mise en place du BAP, un
talochage de la surface est recommandé (fig. 4.3.9) afin
Il faut veiller à ouvrir la benne de la grue de manière à ce de fermer les éventuelles fissures de tassement du béton
que le BAP puisse s’écouler lentement et régulièrement. frais. En principe, le lissage des surfaces de BAP est re-
Pour le bétonnage des murs, il est avantageux de travail- tardé en comparaison avec un béton vibré en raison de
ler avec une manchette souple fixée à l’orifice de sortie. l’effet retardateur des fluidifiants.
Lors d’un bétonnage à l’aide d’une benne de grue, il vaut
mieux restreindre le nombre de points de remplissage.
Ceux-ci sont à choisir en fonction des dimensions de l’élé-
ment à bétonner, de la disposition et du taux d’armature,
de façon à ce que le BAP ne puisse pas s’étaler sur une
distance de plus de 5 à 10 m dans le coffrage. Dans tous
les cas, il faut faire attention à ce que l’écoulement hori-
zontal soit limité afin que le béton reste homogène. Le
risque de ségrégation durant l’étalement est d’autant
plus grand que la distance d’écoulement est longue et le
taux d’armature élevé.
Cure
Les bétons autoplaçants nécessitent les mêmes mesures
Fig. 4.3.10: Béton vibré Béton autoplaçant (BAP)
Proportions volu- diamètre maximal 32mm diamètre maximal 16mm de protection que les bétons conventionnels (chapitre
miques différentes 3.6). Puisque le BAP a une teneur en pâte de ciment plus
des bétons vibrés et élevée et un rapport E/C plus bas, le traitement de cure
autoplaçants.
demande une attention particulière. Les surfaces horizon-
tales (radiers, revêtements, dalles) sont à protéger de la
dessiccation immédiatement après leur mise en place par
des feuilles plastiques ou par la vaporisation d’un produit
de cure.
Formulation
Volume de la pâte de ciment
Le volume de la pâte de ciment revêt une importance
toute particulière dans la formulation. Il se compose du
volume du ciment, des additions, de l’eau, des adjuvants
et des pores d’air ainsi que des farines provenant du gra-
vol. pâte de ciment: 280l/m3 vol. pâte de ciment: 365l/m3 nulat ≤ 0.125 mm. Au contraire des bétons vibrés, la pâte
volume granulat (Vg ): volume granulat Vg : de ciment doit non seulement remplir les vides intersti-
0.125mm < Vg ≤ 32mm: 0.125mm < Vg ≤ 16mm: tiels entre le granulat, mais aussi offrir un excédent de
720 l/m3 635 l/m3
volume qui permet d’écarter le granulat (fig. 4.3.10).
650
étalement insuffisant,
pores et nids de graviers
excédent de pâte
800 SF3 de ciment insuffisant
0 3 9 11
Temps d’écoulement L-Box («viscosité») [s]
600 SF1
500
0 50 100 150 200
Excédent de volume de la pâte de ciment [l/m3]
Fig. 4.3.11: Influence de l’excédent volumique de la pâte de ciment
sur l’étalement au cône d’Abrams du béton frais.
4.3.4 Recommandations pour la planification du béton présume un excédent de volume de la pâte de ciment de
autoplaçant 110 l/m3 d’où il en résulte un volume total de la pâte de
ciment (y compris les pores d’air) de 395 l/m3 et une pro-
Formulation du béton portion de granulat d’environ 1620 kg/m3 (masse volu-
Les différences fondamentales entre la composition d’un mique du granulat 2680 kg/m3).
béton vibré et celle d’un béton autoplaçant sont mises en
évidence par les deux exemples pratiques du tableau
4.3.4. Les formulations sont élaborées pour l’emploi d’un
granulat roulé et doivent être modifiées en cas d’utilisa-
tion d’un granulat concassé. L’augmentation du volume 90 l 110l
de la pâte de ciment induit une diminution relative du vo-
lume du granulat par mètre cube de béton frais. Il en ré-
sulte un dosage typique de granulats d’environ 1700 kg/m3
de BAP.
Tab. 4.3.4:
Exemples de formu- BAP BAP
lation typique d’un à granulat essentiellement roulé à granulat partiellement
béton vibré et d’un concassé > 4 mm
béton autoplaçant.
Masse Proportion Teneur Volume Proportion Teneur Volume
volumique [% en [kg/m3] [l/m3] [% en [kg/m3] [l/m3]
[kg/dm3] masse] masse]
Air 15 15
Adjuvants fluidifiant, stabilisateur selon besoin (p. ex. FM 0.5–1.5 %, ST 0.1–0.3 % en masse de ciment)
Module d’élasticité
20000
Le module d’élasticité d’un béton dépend du type et de la
teneur du granulat et des propriétés de la pâte de ciment
durcie (chapitre 3.8.3). Puisque la teneur en pâte de ci-
10000
ment du BAP est plus grande et que celle-ci possède un 20 30 40 50 60 70 80
module d’élasticité plus bas que le granulat, le module Résistance à la compression [N/mm2]
d’élasticité d’un BAP est environ 10 % plus faible que celui BAP confectionné avec du gravillon alluvionnaire
champs entre les courbes: béton vibré à granulats
d’un béton vibré d’une même résistance à la compression naturels selon SIA 262
et produit avec le même granulat (fig. 4.3.14).
Fig. 4.3.14: Module d’élasticité en fonction de la résistance à la com-
pression à 28 jours, domaine de valeurs pour des BAP.
Poinçonnement
Fig. 4.3.16: Préfabrication d’éléments standard; le BAP se prête parti-
La résistance au poinçonnement diminue lorsque, à culièrement bien à la préfabrication.
résistance à la compression constante, le diamètre maxi-
mal du granulat diminue. Etant donné que le BAP pos-
sède, grâce au faible rapport E/C, une résistance à la com-
pression plus élevée qu’un béton comparable vibré, l’effet
du diamètre maximal réduit du granulat peut être au
moins partiellement compensé. Il existe des modèles et
diagrammes pour estimer les effets de divers paramètres
(rayon de pile, armature de poinçonnement, résistance
à la compression du béton, portée, hauteur statique, taux
4.4 Monobéton
Tolérance en mm ±2 ±3 ±4
Tab. 4.1.4: Tolérance de planéité d’une surface de monobéton selon la
norme SIA 252.
fin
dé
de
confection
bu
pr
su
ise
td
transport mise en place prise
rfa
ep
ce
ris
e
hu
mi
de
ma
Béton avec
te
retardateur
durée de transport durée d’ouvrabilité durée de prise
4.4.3 Technologie du béton d’eau ressuée, la surface du béton est déjà desséchée
avant d’être praticable à pied et un lissage mécanique
Généralités sans dégrader la surface n’est plus possible.
Le lissage à la machine de la surface doit se faire pendant
un intervalle de temps bien défini (fig. 4.4.2). Le lissage Ciment
doit avoir lieu juste avant le début de prise et se terminer Au moment du lissage, une hydratation avancée accom-
avant la fin de la prise. Le moment juste du lissage est at- pagnée de la formation d’une structure solide ne doit
teint lorsque la surface est suffisamment ferme pour pas encore s’être développée dans le béton. Le lissage doit
qu’on puisse marcher dessus et est caractérisé par son commencer juste avant le début de la prise et doit être
état d’humidité. L’empreinte d’une chaussure doit être terminé avant la fin de la prise. Cet intervalle de temps est
visible et s’enfoncer de quelques millimètres, tandis que déterminé par le raidissement du ciment, respectivement
la surface du béton doit être humide mate (fig. 4.4.3). du béton. L’utilisation de ciments avec une montée en
résistance lente permet un début de prise nettement
En cas de lissage prématuré, la lisseuse s’enfonce dans plus tard que des ciments avec une montée en résistance
le béton et affecte la planéité, tandis qu’un lissage rapide à moyenne. Par conséquent, le lissage devient
trop tardif perturbe l’adhérence de la zone de surface possible à un moment plus tardif. Il est recommandé
avec le béton sous-jacent. d’adapter la montée en résistance des ciments, respecti-
vement des bétons à l’avancement des travaux de lissage
L’état d’humidité de la surface est influencé par la quan- (tab. 3.6.4). La tendance au ressuage des monobétons
tité d’eau de ressuage qui dépend elle-même essentielle- augmente lorsque la finesse de broyage respectivement
ment de la composition et de la température du béton la classe de résistance du ciment diminue. Des dosages
ainsi que du taux d’évaporation de l’eau en surface. Elle en ciment de l’ordre de 320 et 340 kg/m3 pour un
augmente lorsque la quantité d’eau de gâchage et de flui- diamètre maximal du granulat de 32 mm ont fait leurs
difiant augmente, lorsque la teneur en farine baisse et preuves.
l’hydratation se ralentit, ou lorsque la température est
basse ou bien encore lorsque le béton contient du retar-
dateur. L’évaporation en surface du béton, c.-à-d. la quan-
tité d’eau évaporée, dépend de la vitesse de dessèchement.
Celle-ci est fonction de la température et de l’humidité
Béton Raidisse- Pellicule d’eau Béton
relative de l’air, de la vitesse du vent et de la température frais ment visible durci
du béton (fig. 3.6.1).
profondeur d’impression 25 20 12 6 3 visible invisible
d’une chaussure [mm]
Si la quantité d’eau évaporée est plus faible que la quan-
lissage précoce: lissage tardif:
tité d’eau ressuée, il reste de l’eau en surface. Celle-ci sera dégradation de la inpossible d’obtenir une surface
incorporée par le lissage dans la surface du béton et le surface du béton de qualité suffisante
rapport E/C de la zone de surface augmentera. Il s’ensuit
1 2 3 4 Temps [h]
une résistance moindre et un retrait amplifié, conduisant
à une fissuration en réseau (craquelures) de la surface. Si Fig. 4.4.3: Temps de lissage possible d’un monobéton à
la quantité d’eau évaporée est plus grande que la quantité développement moyen des résistances.
Additions
Les farines de roche et la cendre volante sont employées
dans les monobétons. La cendre volante est utilisée
pour améliorer l’ouvrabilité du béton. Il faut noter que la
cendre volante engendre un retardement de l’hydratation,
ce qui reporte le début du lissage.
Farines
La teneur en farine doit être adaptée au type de granulat
et au diamètre maximal, soit 350 et 450 kg/m3, pour un
granulat de 32 mm (voir chapitre 1.3.4, tab. 1.3.6).
niques à hélice.
Bétons à composition
particulière
L’emploi de granulats recyclés pour la production de béton, Le béton de recyclage est employé comme béton maigre,
dit de recyclage, gagne en importance dans le cadre d’un de remplissage et d’enrobage non normé et comme béton
mode de construction durable. La consommation de gra- de construction selon les normes SN EN 206-1 et SIA 262.
nulats naturels peut être ainsi réduite et permet d’éviter Selon l’annexe nationale de la SN EN 206-1, le béton de
le dépôt des matériaux de démolition dans les décharges. recyclage est réglementé par le cahier technique SIA 2030.
Selon ce cahier technique, le béton de recyclage est défini
En principe, deux types de granulats recyclés sont distin- comme un béton dont le granulat > 4 mm se compose d’au
gués: les granulats de béton (C) et les granulats de gravats moins 25 % de granulats recyclés. Le tableau 1.3.3 donne
mixtes (M). Le granulat de béton est obtenu par traite- les exigences pétrographiques à l’égard de la composition
ment du béton de démolition des constructions en béton des granulats recyclés de bétons et de gravats mixtes
(fig. 5.1.1, centre). Le granulat de gravats mixtes est récu- pour leur emploi pour le béton de construction. La com-
péré des démolitions des constructions massives mixtes position doit être déclarée pour les granulats à diamètre
en béton normal et léger, ainsi que de briques en argile > 4 mm, au contraire de la norme SN EN 933-11 (Essais
cuite, briques silico-calcaires et en maçonnerie de pierres pour déterminer les caractéristiques géométriques des
naturelles (fig. 5.1.1, à droite). granulats – partie 11: essai de classification des consti-
tuants des gravillons recyclés) qui prévoit, dans un premier
Les deux types de granulats recyclés se distinguent d’un temps, un diamètre > 8 mm.
granulat naturel par leurs propriétés et montrent des va-
riations dans leurs éléments constitutifs. Pour le béton de recyclage RC-C à granulats de béton, la
part du granulat > 4 mm doit contenir:
Selon le type de granulat recyclé employé, le béton de re-
cyclage est classé soit en béton de recyclage RC-C à granu- • au moins 25 % en masse de granulats recyclés Rc,
lats de béton, soit en béton de recyclage RC-M à granulats constitués de béton, produits de béton, granulats trai-
de gravats mixtes. tés aux liants hydrauliques, mortier et éléments de
maçonnerie en béton et,
• au maximum 5 % en masse de granulats recyclés Rb,
constitués d’éléments de briques et tuiles en argile
cuite, briques silico-calcaires, béton cellulaire non flot-
tant
Fig. 5.1.1:
Granulat pour
béton, à gauche:
granulat naturel
roulé, au centre:
granulat de béton,
à droite: granulat
de gravats mixtes.
Désignation Teneur en granulats recyclés X0 XC1 (sec) XC1 (humide), XC4 XD, XF, XA
XC2, XC3
Pour le béton de recyclage RC-M à granulats de gravats RC-C: béton de recyclage à granulats de béton
mixtes, la part du granulat > 4 mm doit contenir: RC-M: béton de recyclage à granulats de gravats mixtes
béton de recyclage à granulats de béton ou de gravats mixtes possibles
béton de recyclage maigre
• au moins 5 % en masse Rb et,
• au moins 25 % en masse Rb + Rc.
Ciment
Tous les ciments admis par la norme SN EN 206-1 sont
aptes à la production de béton de recyclage. En vue de la
réduction des émissions de CO2, il est recommandé de
choisir un ciment à teneur réduite en clinker de ciment
Portland (p. ex. ciments CEM II/B). En comparaison avec
un béton à granulats naturels concassés, il faut compter
Fig. 5.1.3: Granulat naturel: vue macroscopique (à gauche), vue
avec un besoin en ciment d’environ 20 à 30 kg/m3 plus microscopique en lumière UV (à droite). En lumière UV les granulats
élevé. Dans le cas d’un béton maigre, le dosage en ciment denses apparaissent noirs sur le fond clair de la pâte de ciment
ne sera pas augmenté, il faut compter avec un rapport poreuse.
Granulats
Généralités
Les propriétés des granulats recyclés sont essentiellement
influencées par l’origine des matériaux de récupération et
leur processus de traitement. Elles se distinguent partiel-
lement beaucoup de celles d’un granulat naturel.
Forme des grains Fig. 5.1.4: Granulat recyclé: vue macroscopique (à gauche), vue mi-
croscopique en lumière UV (à droite). La porosité capillaire plus éle-
Le processus de traitement (concassage des matériaux vée de la pâte de ciment au sein du granulat recyclé apparait plus
récupérés) génère une forme en général concassée non jaunâtre en lumière UV que celle de la pâte de ciment environnante
cubique du granulat recyclé. plus dense.
Masse volumique
La masse volumique du granulat recyclé est plus faible et, L’absorption d’eau est d’autant plus grande que la masse
en raison de l’hétérogénéité du matériau d’origine, varie volumique du granulat recyclé est faible (fig. 5.1.5). Pour
plus fortement que celle d’un granulat naturel (tab. 5.1.2). prévenir une perte de l’ouvrabilité du béton frais, il est
recommandé d’augmenter le dosage de l’eau (voir cha-
Granulat Masse volumique ρ après séchage pitre 1.2) ou d’humidifier au préalable le granulat recyclé
à l’étuve [kg/m3] lors de la fabrication du béton. En général, l’absorption
d’eau d’un granulat recyclé atteint, après 10 minutes
Granulat naturel
2650–2700 d’immersion dans l’eau (W10), 90 % de la valeur W24 qui
(gravier-sable)
correspond à une immersion de 24 heures. Pour cette
Granulat de béton 2350–2550 raison, la formulation du béton de recyclage se base habi-
tuellement sur la valeur W10 du granulat.
Granulat de gravats
2100–2500
mixtes
10
Absorption d’eau W10 [en masse]
6
Absorption d’eau
Les granulats recyclés montrent une plus forte absorption 4
d’eau que les granulats naturels à cause de leur porosité
plus élevée (fig. 5.1.5). 2
0
2000 2200 2400 2600
Masse volumique (séchée à l'étuve) ρ [kg/m3]
granulats de gravats mixtes
granulats de béton
granulats naturels (sable-gravier)
Teneur en chlorures
60
La teneur en chlorures solubles dans l’eau et dans l’acide
doit être contrôlée dans les granulats recyclés afin de pré-
40 venir l’emploi des matériaux de démolition chargés en
chlorures pour la production de béton de recyclage. Le
20 béton de recyclage à propriétés spécifiées est soumis aux
mêmes exigences concernant les classes de teneur en
0 chlorures (Clx) que le béton à granulats naturels (tab. 2.3.5).
Granulat naturel Granulat de Granulat de gravats
(sable-gravier) béton mixtes
Teneur en soufre et en sulfates
Fig. 5.1.6: Valeurs indicatives de la résistance relative moyenne du Les composés soufrés présents en grande quantité dans
grain d’un granulat de béton et d’un granulat de gravats mixtes en
le béton peuvent provoquer des réactions de gonflement
comparaison avec un granulat naturel (gravillon).
interne capables de dégrader complètement un élément
en béton (voir chapitre 8.8). Ils proviennent normalement
Eléments constitutifs de la récupération des crépis de gypse, des chapes d’anhy-
Les éléments constitutifs du granulat recyclé sont soumis drite et des plaques en plâtre non trié. Pour réduire le
à de grandes variations (fig. 5.1.7, à gauche dans le cas risque de dégradation, les exigences de la norme SN EN
granulat de béton et à droite celui d’un granulat de gra- 12620, concernant les éléments constitutifs et la teneur
vats mixtes). en soufre total et en sulfates, sont à respecter (voir cha-
pitre 1.3). La teneur en éléments impropres (X), auxquels
appartiennent le gypse et l’anhydrite, ne doit pas dépasser
0.3 % en masse du granulat recyclé.
100 100
Proportion [% en masse]
Proportion [% en masse]
80 80
60 60
40 40
20 20
0 0
Echantillons de granulats de béton Echantillons de granulats de gravats mixtes
Fig. 5.1.7 (gauche): Variations des éléments constitutifs de trois Fig. 5.1.7 (droite): Variations des éléments constitutifs de cinq échan-
échantillons de granulats de béton (prélèvements répartis sur tillons de granulats de gravats mixtes (prélèvements répartis sur
env. 3 mois). env. 4 mois).
Adjuvants
Le dosage des fluidifiants est légèrement plus élevé en Exemple 24
comparaison avec un béton similaire, mais à granulats Spécification d’un béton de recyclage à propriétés
naturels. Il existe des fluidifiants spéciaux à haute perfor- spécifiées pour un mur porteur extérieur:
mance pour les bétons de recyclage. Béton selon SN EN 206-1 et cahier technique SIA 2030,
Exigences de base:
Rapport E/C RC-C
Les exigences à l’égard du rapport E/C de la norme SN EN Classe de résistance à la compression C 30/37
206-1 s’appliquent au béton de recyclage. Il faut déter- Classe d’exposition XC4
miner l’absorption d’eau selon la norme SN EN 1097-6 Dimension maximale du granulat Dmax 32
comme pour le granulat naturel et en tenir compte pour Classe de teneur en chlorures Cl 0.10
la confection du béton. La teneur en eau du granulat re- Classe de consistance C3
cyclé doit être prise en compte (voir exemple 16) dans le
calcul du rapport E/C lors du contrôle du béton frais. Exigences complémentaires:
Module d’élasticité > 25 000 N/mm2
Type de ciment CEM II/B-M
5.1.4 Recommandations pour la planification du béton Rc + Rb ≥ 40 % en masse
de recyclage
Spécification
La spécification en tant que béton à propriétés spécifiées Propriétés du béton durci
se fait à l’aide des suffixes RC-C pour le béton de recyclage Résistance à la compression
à granulats de béton et RC-M pour le béton de recyclage à Les classes de résistance à la compression du béton de
granulats de gravats mixtes. La résistance à la compression recyclage correspondent à la norme SN EN 206-1 (voir
sert à la spécification de base du béton de recyclage. chapitre 3.8.1). En comparaison avec un béton à granulats
naturels, le béton de recyclage ayant un rapport E/C simi-
L’évaluation des propriétés du béton de recyclage repose, laire possède une résistance à la compression plus faible.
en dehors de la composition du granulat, sur le module Ceci provient de la résistance mécanique plus faible du
d’élasticité moyen Ercm et la masse volumique moyenne granulat recyclé ainsi que de la proportion de pâte de ci-
ρrcm. Pour le béton de recyclage à propriétés spécifiées ment plus élevée.
selon la norme SN EN 206-1, il faut définir comme exi-
gence complémentaire ces deux propriétés.
70
Résistance à la compression du béton à l’âge de 28 jours [N/mm²]
40
Fig. 5.1.9: Valeurs indicatives des teneurs en granulats recyclés pour différents bétons Fig. 5.1.8: Résistance à la compression en fonction du rapport E/C du
de recyclage. béton de recyclage fabriqué avec le ciment Optimo 4.
Module d’élasticité
10000
Le module d’élasticité du béton de recyclage dépend du 20 30 40 50 60 70 80
type de granulat recyclé employé, il est inférieur à celui Résistance à la compression sur cube moyenne [N/mm2]
d’un béton à granulats naturels (fig. 5.1.10). Le module RC-C avec C > 50%
RC-M avec M > 50%
d’élasticité plus bas résulte du module d’élasticité (de la
domaines entre les courbes: béton courant avec
masse volumique) plus faible du granulat recyclé ainsi granulat naturel selon SIA 262
que de la proportion plus élevée de la pâte de ciment.
Eq. 5.1.1
Pour le module d’élasticité Ercm il faut utiliser la valeur
d’un béton de même résistance à la compression fcm avec
du granulat naturel d’origine aussi similaire que possible, Il faut respecter les valeurs minimales suivantes pour le
ou bien déterminer la valeur selon SIA 262 (voir chapitre béton de recyclage RC-M:
3.8.3, éq. 3.8.8). • Ercm ≥ 19 000 N/mm2 et
• ρrcm ≥ 2000 kg/m3
Tab. 5.1.3:
Types de béton RC Teneur en granulats Module d’élasticité Estimation du mo-
recyclés dule d’élasticité du
Sans valeur déclarée Masse volumique déclarée (ρcm = 2450 kg/m3) béton de recyclage
selon le cahier tech-
Rc ≤ 50 % en masse Ercm ≈ Ecm · 0.9
RC-C Ercm ≈ Ecm · 0.9 · (ρrcm / ρcm) nique SIA 2030.
Rc > 50 % en masse Ercm ≈ Ecm · 0.8
εcs,∞
Comportement de retrait: εrcs,∞ =
ηr
Eq. 5.1.2
Teneur en air 15
5.2.1 Introduction
Le béton caverneux, le béton léger poreux et le béton aéré La disponibilité des bétons légers doit être clarifiée à
ainsi que tout béton d’une masse volumique inférieure à temps avec la centrale à béton.
800 kg/m3 ne tombent pas dans le domaine d’application
de la norme SN EN 206-1 et ne seront pas traités ici.
5.2.2 Exigences normatives
Béton léger de construction
Le béton léger de construction possède une structure Généralités
compacte, fermée comme un béton de masse volumique Le béton léger est un béton dont la masse volumique
normale (fig. 5.2.1). La faible masse volumique visée est après séchage à l’étuve est inférieure à 2000 kg/m³.
obtenue par le remplacement partiel ou total des gravil-
lons denses par un granulat léger poreux. Il est possible Selon la norme SN EN 206-1, il est nécessaire de définir la
d’échanger en plus, le sable contre un granulat léger fin. résistance à la compression et la masse volumique pour
le béton léger à propriétés spécifiées. En Suisse, on emploie
La propriété la plus essentielle d’un béton léger de principalement les bétons légers des classes de résistance
construction est sa faible masse propre. Les éléments à la compression LC 8/9 à LC 35/38 et des classes de masse
de construction en béton léger représentent, selon la volumique D1.0 à D1.8 (voir chapitre 2.3.2).
classe de résistance à la compression, une économie
entre 600 et 1000 kg/m3 au niveau de la masse du béton. Les classes de résistance à la compression ne sont pas
identiques pour le béton léger et le béton de masse volu-
Le béton léger se caractérise aussi par sa faible conductibi- mique courante. Seules les valeurs de la résistance à la
lité thermique en comparaison avec un béton de masse compression sur cylindres correspondent. Alors que les
volumique normale. Les bétons légers, dits isolants, avec valeurs correspondantes de la résistance à la compres-
des masses volumiques après séchage à l’étuve entre 800 sion sur cube sont environ 10 à 13 % plus élevées pour le
et 1000 kg/m3 sont non seulement compacts et de bonne béton léger, elles sont 15 à 25 % plus élevées pour les
capacité portante, mais présentent aussi des propriétés bétons de masse volumique normale. Cette différence
d’isolation thermique. Ils permettent de réaliser des murs provient du comportement à la rupture différent du béton
monolithiques en béton de parement, sans doublage ni normal et léger. Dans le béton léger, les surfaces de rup-
isolation périphérique additionnelle. Néanmoins, de tels ture traversent le granulat léger, dès que la résistance du
murs sans isolation thermique supplémentaire nécessite- grain est dépassée. Ceci est accompagné d’une dilatation
raient des épaisseurs importantes (env. 1.50 m) pour sa- transversale inférieure en comparaison avec le béton
tisfaire les exigences d’isolation thermique (u ≈ 0.15). La de masse volumique normale. La différence entre la résis-
masse volumique sèche du béton isolant ne peut être at- tance à la compression sur cube et celle sur cylindre sera
teinte qu’avec des entraîneurs d’air spéciaux ou des d’autant plus petite que la dilatation transversale du
agents moussants employés pour les bétons moussants. béton est faible.
Fig. 5.2.2: Argile expansée. Fig. 5.2.3: Verre expansé. Fig. 5.2.4: Gravillons de verre cellulaire. Fig. 5.2.5: Tuf naturel.
Tuf naturel
Argile expansée
Gravier, gravillon
Compactage
Le béton léger exige un plus grand effort de compactage, Béton courant Béton léger
à cause de la masse volumique plus faible et des granu-
lats légers qui amortissent l’énergie de vibration. Le rayon
d’action de l’aiguille vibrante étant réduite d’env. 30 à
80 Fig. 5.2.8:
Résistance à la compression sur cube [N/mm2]
Fig. 5.2.9:
Corrélation entre la
20000 masse volumique
5.2.4 Recommandations pour la planification du béton après séchage à
15000 l’étuve et le module
léger
d’élasticité de diffé-
10000 rents bétons légers.
Comportement structural
Le comportement structural du béton léger de construc- 5000
Tab. 5.2.2:
Exemples de formu- Béton léger classe Béton léger classe Béton léger classe
lations d’un béton de masse de masse de masse
léger de différentes volumique D1.0 volumique D1.2 volumique D1.8
classes de masse
volumique ainsi Masse
Teneur Volume Teneur Volume Teneur Volume
que quelques pro- Composant volumique
[kg/m3] [l/m3] [kg/m3] [l/m3] [kg/m3] [l/m3]
priétés sélection- [kg/dm3]
nées.
CEM II/B-M(T-LL)
Ciment 3.03 400 350 350
(Optimo 4)
Granulat
sable 0/4 2.68 840 840
courant
Granulat
argile expansée 350 240 481
léger
fluidifiant,
Adjuvant entraîneur d’air, selon besoin
agent moussant
Masse volumique et volume du béton frais 1160 1000 1616 1000 1846 1000
1000 0.30
1250 0.50
1500 0.70
1700 1.00
Durabilité
La surface d’un béton léger compact peut présenter de
nombreux pores et cavités d’une taille de plusieurs centi-
mètres. Ils sont, en règle générale, sans influence négative
sur la durabilité du béton. Il est recommandé d’employer
un coffrage absorbant pour réduire la taille et le nombre
des pores.
Composition du béton
Le tableau 5.2.2 indique les compositions ainsi que
quelques propriétés sélectionnées du béton durci pour
différents bétons légers.
w w
Avec fibres
Fig. 5.3.2: Section fissurée d’un béton non armé et d’un béton renforcé de fibres avec la zone Fig. 5.3.1: Effet inhibiteur et dispersif des fibres en comparaison avec
de transmission des contraintes lors de la fissuration initiale. un béton sans fibres.
Retrait plastique X
Généralités
La composition des bétons renforcés de fibres correspond
généralement à celle des bétons pompés (voir chapitre
4.1). Les bétons renforcés de fibres montrent un besoin de
pâte en ciment plus élevé pour un enrobage suffisant des
fibres et pour une bonne finition de surface. La courbe
granulométrique du granulat est plus riche en sable que
celle d’un béton sans fibres. En règle générale, on choisit Fig. 5.3.5: Influence du diamètre maximal du granulat sur la réparti-
tion des fibres: à gauche distribution homogène des fibres et du
une consistance plastique à la mise en œuvre. granulat, à droite écartement des fibres par un granulat à diamètre
maximal trop grand.
Les bétons renforcés de fibres métalliques pour des sols
industriels armés possèdent des teneurs en fibres attei-
gnant jusqu’à 35 kg/m3. Les dosages plus élevés de 35 à
80 kg/m3 ne sont employés dans la pratique que dans des
cas particuliers, p. ex. lorsqu’une grande partie de l’arma-
ture minimale est remplacée par des fibres métalliques.
Ciment
En principe, tous les ciments admis par la norme
SN EN 206-1 sont aptes à la production de béton renforcé
de fibres.
Compactage
Les bétons à fibres nécessitent plus d’énergie de com-
pactage que les bétons sans fibres. L’énergie de compac-
tage nécessaire augmente avec la teneur en fibres. Les
Fig. 5.3.6: Fibres métalliques dans le béton frais.
équipements habituels de compactage (règle vibrante
ou lisseuse à ailettes) peuvent être employés.
béton fibré
béton sans fibre 1.5
macrofibres
polymères
1.0
Déformation u
0.5
0.0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90
Dosage en fibres [kg/m3]
Composition du béton
Le tableau 5.3.3 présente des compositions de béton et
des résistances effectives à la traction par flexion fctf pour
différents bétons renforcés de fibres.
Masse Proportion Teneur Volume Proportion Teneur Volume Proportion Teneur Volume
volumique [% en [kg/m3] [l/m3] [% en [kg/m3] [l/m3] [% en [kg/m3] [l/m3]
[kg/dm3] masse] masse] masse]
Teneur en air 15 15 15
Masse volumique et volume du béton 2393 1000 2409 1000 2417 1000
frais
Tab. 5.3.3: Exemple de formulation d’un béton renforcé de fibres pour différentes résistances.
Bétons à propriétés
particulières
Tab. 6.1.2:
Procédure d’essai Les essais les plus
importants de
Perméabilité à l’eau Profondeur de pénétration de l’eau sous pression l’étanchéité à l’eau
selon SIA 262/1, annexe A selon SN EN 12390-8 du béton.
Conditionnement ≥ 16 h… < 3 jours dans le moule, jusqu’à la ≥ 16 h… < 3 jours dans le moule, jusqu’à la
date de l’essai sous l’eau (20 ±2° C) date de l’essai sous l’eau (20 ±2° C)
ou dans la chambre humide (> 95 %)
Critères d’essai Prise d’eau et hauteur de montée par Profondeur de pénétration de l’eau sous
absorption capillaire pression
Profondeur de pénétration de l’eau sous
pression
Tab. 6.1.3:
Classes d’étanchéi- Classe Description Exemples typiques
tés et exemples
typiques selon la
complètement sec habitations, bureaux, locaux d’archives, salles de stockage pour
norme SIA 272. 1 aucune tache d’humidité n’est tolérée matériaux sensibles comme p. ex. papier, locaux pour ordinateurs
à l’intrados de l’ouvrage remarque: cela s’applique aussi dans le cas d’une partie d’ouvrage
de sec à légèrement humide salles de stockage pour matériaux insensibles à l’humidité,
des taches d’humidité isolées sont comme p. ex. les éléments plastiques, verres, etc., locaux
2
tolérées, des égouttures à l’intrados de de chauffage, caves
l’ouvrage ne le sont pas
humide locaux à fonction secondaire, parois de parkings souterrains
des taches d’humidité localement remarque: on applique aux parois la classe d’étanchéité
3
limitées et des égouttures isolées à 1 ou 2
l’intrados de l’ouvrage sont tolérées
humide à mouillé locaux à fonction secondaire, parois de dépôts
4 des taches d’humidité et des remarque: on applique aux parois la classe d’étanchéité
égouttures sont tolérées 1 ou 2
Fig. 6.1.2:
Illustrations des
éléments essentiels
d’une construction
en béton étanche à
l’eau.
(Source: Rascor AG,
Steinmaur).
Méthodes d’essai SIA 262/1, annexe C Méthode TFB BE II selon SN 640 464
Principe d’essai/ recouvrement d’une face avec une après imprégnation à l’eau sous immersion complète dans une
saturation solution de NaCl à 3 % pression, conservation dans une solution de CaCl2 avec une densité
solution de CaCl2 à 35 % selon Baumé de 33° à −20° C
Vitesse de gel/ 90 ±5 min de +15° C à −15°C ≅ 20 K/h 120 min à −25° C dans la solution 19 min à −20° C dans la solution
dégel 60 ±5 min de −15° C à +15°C ≅ 30 K/h saline saline
60 min à +20° C dans le bain d’eau 9 min auf +20° C dans le bain d’eau
Critères d’essai dégradation superficielle mesurée dégradations microstructurales facteur de résistance basé sur la
par pesée des pertes de matière de la diminution du module d’élasticité et
surface d’essai l’allongement après n cycles gel/dégel
Evaluation de la valeur limite (valeur moyenne) qualitative, selon le type et le nombre facteur de résistance
résistance au gel/ moyenne: ∆m28 1200 g/m2 des dégâts microstructuraux: basse: WFT-L < 50 %
dégel en présence élevée: ∆m28 200 ou mauvaise moyenne: WFT-L = 50–80 %
de sels de ∆m28 ≤ 600 g/m2 et insuffisante élevée: WFT-L > 80 %
déverglaçage ∆m28 ≤ (∆m6 + ∆m14) suffisante
(essai de bonne
conformité) élevée
Tab. 6.2.2: Essais physiques directs relatifs à la résistance au gel/dégel en présence de sels
de déverglaçage du béton les plus importants.
Consistance
Les bétons à consistance terre humide avec un rapport
E/C < 0.40 peuvent atteindre une résistance au gel en pré-
sence de sels de déverglaçage suffisante sans air entraîné,
si les vides de compactage offrent le volume d’expansion
nécessaire pour l’eau qui gêle.
Sur le chantier, le béton à air entraîné doit être malaxé aéroports, on n’utilise pas d’agents de déverglaçage
encore une fois pendant au moins 5 minutes avant la vi- contenant des chlorures mais des produits à base d’urée,
dange du camion malaxeur. de glycol, d’alcool et d’acétate. L’effet sur le béton varie
selon le type d’agent et des effets secondaires nocifs sont
Cure possibles, comme la RAG ou la corrosion de l’armature
La cure est définie dans la norme SIA 262 à l’aide des (voir chapitre 3.10.3 et chapitre 6.4).
classes de cure (NBK) 1 à 4 (voir chapitre 3.6). Il est recom-
mandé de choisir pour les bétons des classes d’exposition Mesures supplémentaires
XF2 et XF3 le niveau d’exigences accrues (NBK 3) et pour Les mesures constructives visent à réduire ou à empêcher
les bétons de la classe d’exposition XF4 le niveau d’exi- complètement la saturation en eau et l’apport de chlo-
gences sévères (NBK 4). rures dans le béton. Les mesures suivantes sont réalisées
individuellement ou en combinaison en fonction de la
sévérité de l’exposition:
6.2.4 Recommandations pour la réalisation d’ouvrages
soumis au gel/dégel en présence de sels de déverglaçage • installation d’un système de drainage et/ou d’étanchéité
• évacuation de l’eau des éléments de construction
Agents de déverglaçage horizontaux avec une pente suffisante ≥ 1.5 % (voir cha-
L’agent de déverglaçage le plus fréquemment employé en pitre 6.1.4)
Suisse est le chlorure de sodium (NaCl). Pour le service hi- • prévention de la fissuration, respectivement restriction
vernal des routes, les agents utilisés sont également des à l’ouverture des fissures
chlorures de calcium (CaCl2) et de magnésium (MgCl2) ou • application d’un système de protection de surface,
un mélange des deux. Par contre, dans les p. ex. traitement hydrofuge
Méthodes d’essai
Il existe un grand nombre d’essais de gel ou de gel en pré-
Facteurs d’influence Effet sence de sels de déverglaçage en Suisse. Les essais de labo-
Durée de malaxage 45 secondes: formation de pores d’air insuffisante ratoire sont censés simuler la résistance au gel en présence
90 secondes: formation de pores d’air optimale de sels de déverglaçage d’un matériau de construction
> 120 secondes: destruction des pores d’air pendant sa durée de service. L’effet accélérateur au labora-
toire se base sur un net renforcement des conditions d’es-
Intensité de malaxage élevée: favorise la formation de pores d’air
sai par rapport à l’exposition naturelle rencontrée dans la
Durée de transport longue: réduit les pores d’air pratique. De ce fait, les éprouvettes seront conditionnées
à de forts taux d’humidité, allant même au-delà de la sa-
Pompage peut changer la teneur en air de manière
turation capillaire complète, conditions qui ne seront quasi
significative
jamais atteintes dans l’ouvrage. Il faut tenir compte de ces
Température température du béton frais élevée: freine la circonstances lors de l’interprétation des résultats et du
formation de pores d’air choix de la méthode d’essai de gel ou de gel en présence
Méthode de compactage pervibrateurs internes détruisent en partie les de sels de déverglaçage.
pores d’air
Tab. 6.3.1:
Méthode d’essai de Valeurs limites pour
Caractéristique chimique XA1 XA2 XA3
référence les classes d’exposi-
tion correspondant
Eaux de surfaces et souterraines aux attaques
chimiques des sols
SO4 2−, en mg/l SN EN 196-2 ≥ 200 et ≤ 600 > 600 et ≤ 3000 > 3000 et ≤ 6000 naturels et eaux
souterraines selon
pH ISO 4316 ≤ 6.5 et ≥ 5.5 < 5.5 et ≥ 4.5 < 4.5 et ≥ 4.0 la norme SN EN
206-1.
CO2 agressif, en mg/l SN EN 13577 ≥ 15 et ≤ 40 > 40 et ≤ 100 > 100
jusqu’à saturation
Mg 2+, en mg/l SN EN ISO 7980 ≥ 300 et ≤ 1000 > 1000 et ≤ 3000 > 3000
jusqu’à saturation
Sol
SO4 2− mg/kg total SN EN 196-2 ≥ 2000 et ≤ 3000 > 3000 et ≤ 12 000 > 12 000 et ≤ 24 000
Acidité ml/kg prEN 16502 > 200 n’est pas rencontré dans la pratique
Baumann-Gully
Tab. 6.3.2:
Exigences mini- Classe d’exposition (CH) XA1 XA2 XA3
males relatives à
la composition
Type d’agression chimique Attaque Attaque par Attaque Attaque par Attaque Attaque par
du béton en cas dissolvante sulfates dissolvante sulfates dissolvante sulfates
d’attaque chimique
Sortes de béton de génie civil C ou D (T1) F (T3) C ou D (T1) F (T3)
dissolvante et
d’attaque sulfate
Dosage en ciment minimal [kg/m3] 300 320 300 320
pour bétons avec
Dmax = 32 mm selon
Rapport E/C maximal [-] 0.50 0.45 0.50 0.45
la norme SN EN
206-1. Pieux forés et parois moulées P2 P2 P2
Critères d’essai allongement après 56 jours de allongement après 56, resp. 168 jours
conservation supplémentaire
6.3.3 Technologie du béton La résistance chimique d’un ciment en cas d’attaque par
les sulfates dépend de la composition du clinker, du ci-
Généralités ment (teneur en C3A) et de la teneur en clinker, ainsi que
La résistance du béton envers des attaques dissolvantes du type et du dosage des autres constituants principaux
et des sulfates repose sur sa résistance physique et du ciment.
chimique. La structure dense du béton, décisive pour sa
résistance physique, dépend surtout du rapport E/C, du Granulat
type de ciment et d’un compactage soigné ainsi que Les granulats naturels sont normalement nettement plus
d’une cure suffisante. Le type de ciment et les éventuelles denses et chimiquement résistants que la pâte de ciment.
additions sont déterminants pour la résistance chimique La résistance chimique acquiert de l’importance seule-
du béton. ment lors d’une agression sévère par des acides ou des
bases fortes (voir chapitre 8.6).
Ciment
Les ciments Portland composés avec des additions réac- Additions
tives, telles que le schiste calciné, le laitier, la cendre Les additions inertes au béton amenuisent sa résistance
volante ou la fumée de silice peuvent améliorer la résis- chimique, puisqu’elles augmentent habituellement la
tance chimique du béton. En remplissant avec leurs demande en eau et créent une structure plus poreuse du
phases hydratées les pores de gel entre les produits d’hy- béton. Un dosage supérieur à 10 % en masse de farine
dratation du ciment, les additions peuvent contribuer à calcaire favorise la formation de thaumasite (voir cha-
la densification de la structure du béton envers des fluides pitre 8.6).
agressifs. De plus, elles consomment l’hydroxyde de cal-
cium (Ca(OH)2) pour former des silicates de calcium Les additions réactives, comme p. ex. la cendre volante ou
hydratés (C-S-H) pendant la réaction pouzzolanique ou la fumée de silice, peuvent avoir un effet positif sur la ré-
hydraulique latente, de manière à ce que moins d’hy- sistance chimique, sous conditions d’un dosage et d’une
droxyde de calcium lessivable ou échangeable demeure finesse de broyage suffisants. Leur efficacité doit être tes-
à disposition. tée en combinaison avec le ciment sélectionné.
Rapport E/C
Le rapport E/C est le paramètre décisif de la résistance
chimique du béton En fonction du type d’attaque et de la
classe d’exposition, il ne doit pas dépasser 0.50 selon la
norme SN EN 206-1.
Cure
La classe de cure NBK 4 est recommandée pour les bétons
résistant aux attaques chimiques. La durée de cure mini-
male est à adapter au type de ciment (voir chapitre 3.6).
Pour les types de ciments avec une montée lente en résis-
tance, comme p. ex. le CEM III/B, une durée de cure suffi-
samment longue est cruciale, afin d’obtenir l’imperméa-
bilité nécessaire à la pénétration des substances
chimiques.
Fig. 6.3.2: Station d’épuration des eaux avec bassins d’activation et de décantation.
Tab. 6.3.5:
Degré de l’attaque chimique Ouvrages et agressions Exemples d’at-
taques chimiques
Faible attaque chimique • les fumées soufrées dans les cheminées d’usines peuvent produire de hautes concentra- qui ne sont pas
tions en sulfates dans le béton et provoquer une attaque par sulfates sous des condi- couvertes par le
tions humides (arrêt de la cheminée). tableau 6.3.1.
• dans les fosses à purin/les stations d’épurations peut se produire, selon la teneur en
soufre du purin et les conditions de température et d’humidité, une faible attaque par
de l’hydrogène sulfuré, ceci indépendamment de la teneur en ammonium (NH4).
• les écuries chaudes ou froides.
Attaque chimique • dans les stations de traitement des eaux potables, la valeur pH de l’eau peut baisser
moyenne temporairement à un niveau agressif pour le béton en fonction du procédé de traite-
ment. L’attaque est renforcée par un écoulement permanent de l’eau.
• dans les réservoirs d’eau potable contenant des eaux douces, une attaque par lessivage
de la pâte de ciment est possible. Pour les réservoirs contenant des eaux dures, la classe
d’exposition XC4 sera spécifiée.
• piscines avec béton de parement: le nettoyage avec des produits chimiques ou méca-
nique peut éroder rapidement la peau de ciment du béton.
• bassins biologiques des stations d’épuration des eaux usées communales: la nitrifica-
tion peut créer, dans le film biologique sur la surface du béton, des valeurs pH locale-
ment très basses, provoquant une attaque par acides, dont le degré d’agressivité varie
selon la composition de l’eau usée et les procédés de dénitrification.
Forte attaque chimique • tours de refroidissement avec introduction des gaz d’échappement: par la condensation
de la vapeur d’eau sur la face interne en béton des tours de refroidissement, une attaque
par acide sulfureux ou sulfurique (valeurs pH entre 3 et 7) peut avoir lieu.
• silos de fourrage: le fourrage est conservé par fermentation lactique. Les jus d’ensilage
se formant peuvent atteindre des valeurs pH de l’ordre de 4 et provoquer une forte
attaque chimique.
• installations biogaz: le biogaz contient des hydrogènes sulfurés qui peuvent se transfor-
mer en fonction des conditions de température, d’humidité et d’oxygénation en soufre
élémentaire, acide sulfureux ou en acide sulfurique par l’action des thiobactéries anaé-
robiques
• canalisations avec des eaux usées contenant des composés soufrés: l’hydrogène sulfuré
s’échappant des eaux forme avec l’eau de condensation de l’acide sulfureux, ou peut
être transformé par des bactéries anaérobiques en acide sulfurique
• stations d’essence délivrant du diesel biologique (Bioéthanol), qui ne s’évapore pas, pro-
voquant une attaque par esters méthyliques d’acides gras (valeurs pH de l’ordre de 4).
Les stations d’essence sans diesel biologique correspondent aux classes d’exposition XF4
et XD3.
Puisque différents types d’attaques sont possibles, il est La vitesse et le degré de dégradation sont, non seulement
important de connaître exactement les conditions du mi- influencés par la nature des substances agressives, par la
lieu pour évaluer correctement son agressivité à l’égard composition du béton, mais aussi par les conditions envi-
du béton. Les facteurs suivants sont les plus déterminants: ronnantes. Un béton sec absorbe plus de liquides et les
substances nocives pénètrent en plus grande quantité et
• type et concentration des substances agressives et plus profondément dans le béton. L’élévation de la tem-
leur vitesse de réaction (tableau 6.3.6) pérature accélère en général les réactions chimiques. Par
• conditions d’exposition de l’élément de construction, contre, sous des conditions de basses températures, les
en particulier la température et l’humidité et leurs fissures s’ouvrent et permettent aux fluides de pénétrer
variations plus facilement dans le béton.
• type d’attaque des substances agressives: unique,
cyclique ou exposition permanente Le degré d’agressivité diminue en général lorsque les
• conditions d’écoulement: vitesse d’écoulement, températures baissent (exception: dégâts avec thauma-
turbulence, percolation en goutte à goutte site, attaque par acide carbonique) ou lorsque l’eau en
• sollicitations supplémentaires mécaniques par abra- faible quantité stagne pratiquement et ne se renouvelle
sion, nettoyage (au jet d’eau ou au moyen de produits pas. Si d’autres conditions règnent, p. ex. des tempéra-
chimiques) tures, des pressions d’eau, des vitesses d’écoulement éle-
• âge du béton au début de l’attaque chimique vées ou des sollicitations mécaniques supplémentaires
(surtout abrasion, nettoyage), le risque accru de dégâts
doit être pris en compte au cas par cas.
Tab. 6.3.6:
Degré d’agressivité Degré d’agressivité
chimique pour le
béton de subs-
Faible Moyen Fort
tances sélection-
nées qui ne sont
jus de fruit eaux douces, eaux de condensation, eaux distillées
babeurre
Dans les ménages
nitrate de sodium
Dans l’industrie et en cas d’eaux usées
ammoniaque
nitrate d’ammonium, sulfate de sodium,
chlorures de magnésium sulfate d’ammonium
sulfate de magnésium, sulfate de calcium
chlorures d’ammonium
huiles minérales
graisses minérales acides gras des graisses animales,
essence végétales et des huiles*
diesel
formiate, acétate
acide fluorhydrique
acide nitrique
hydrogène sulfuré acide sulfureux
acide chlorhydrique
acide sulfurique
* Le degré d’agressivité de cette substance peut varier et, selon les circonstances, être classé comme fortement agressif.
Fig. 6.3.3: Construction d’une usine d’incinération avec du béton résistant aux attaques
En cas d’agressivité extrême (p. ex. attaque par acides), chimiques.
la nécessité de mesures de protection complémentaires,
p. ex. sous forme de revêtements synthétiques ou céra-
miques résistants, doit être évaluée par des spécialistes.
Des revêtements en béton fibré à ultra-hautes perfor-
mances peuvent constituer une solution valable pour de
tels projets spéciaux, grâce à leur très haute densité (voir
chapitre 7.3).
Classe U1 U2 U3 U3 U3
d’environnement
Classes XC3, XF1 XC4, XD1, XF2 XC4, XD3, XF2 XC1 XF3
d’exposition ou ou ou ou ou
selon SN EN XC4, XF1 XC4, XD1, XF4 XC4, XD3, XF4 XC2 XD2
206-1 (CH)
Description béton à l’extérieur, béton à l’extérieur, béton à l’extérieur, humide ou humide/ forte saturation
protégé des exposé aux exposé aux intempéries rarement sec. Forte en eau avec sels de
intempéries et intempéries (brouillard et saturation en eau déverglaçage ou
faiblement sollicité (brouillard salin, faible éclaboussures salins, possible, sans apport apport d’alcalins
par le gel à forte sollicitation forte sollicitation par le significatif d’alcalins externe: piles dans
par le gel ou le gel gel avec sels). externes (p. ex. nappe l’eau, réservoir, bassin
avec sels) Eléments structuraux phréatique) de rétention
dans des sols ou des
eaux souterraines (évtl.
agressifs pour le béton)
Tab. 6.4.1: Attribution des sortes de bétons les plus importantes aux classes d’environnement U1, U2 et U3 selon le cahier technique SIA 2042, annexe B.
Fig. 6.4.1:
Classe de prévention 1 Classe de prévention 2 Classe de prévention 3
Procédure de pré-
vention de la RAG
pour les trois
classes de préven-
tion P1, P2 et P3
positive Expérience à long terme pas selon le cahier tech-
nique SIA 2042.
Pétrographie du granulat
négative non
Essai Microbar NR
Autres mesures
de prévention
Changement composition
Confection des Mesure de l’élongation Cure à la vapeur d’eau à Cure à l’autoclave Mesure de l’allongement
microprismes de mortier initiale des 100° C. pendant 6 heures à à la fin de l’essai.
10 × 10 × 40 mm. microprismes. 150° C.
Fig. 6.4.2: Procédure d’essai Microbar selon le cahier technique SIA 2042.
1 Confection des prismes de béton 2a Conservation des éprouvettes à 2b Conservation des éprouvettes 3 Mesure de l’allongement
70⊗70⊗282 mm. 60° C et 100 % d’humidité dans un réacteur pendant 5 ou mensuel durant 5 ou 12 mois.
relative de l’air. 12 mois.
Fig. 6.4.3: Procédure de l’essai de performance du béton selon le cahier technique SIA 2042.
Tab. 6.4.3:
Composant Conditions limites, exigences Conditions cadre
de transposition
Granulat Les granulats proviennent du même site d’exploitation et présentent une composition des résultats d’essai
pétrographique comparable. Par principe, les normes SN 670 115 et SN 670 116 et le cas échéant de performance
l’essai Microbar sont à appliquer pour la vérification. Si les granulats employés proviennent de du béton selon le
plusieurs sites d’exploitation, les preuves doivent être fournies pour tous les granulats. cahier technique
L’incidence d’un changement significatif (p. ex. supérieur à 50 %) de la teneur en granulat SIA 2042.
concassé doit être évaluée par un spécialiste.
Type de ciment Le béton contient le même type de ciment, de la même classe de résistance.
Teneur en ciment Les résultats ne sont transposables que si le béton possède une teneur en ciment égale ou
inférieure d’au maximum 50 kg/m3.
Additions Les additions appartiennent à la même classe et proviennent du même fournisseur et du même
producteur. La teneur en additions s’écarte au maximum de 10 % en masse par rapport à la
teneur initiale.
Adjuvants Les changements de composition et du dosage d’un même type d’adjuvant sont admis sans
restrictions, tant que leur contribution à la teneur en alcalins du béton n’augmente pas plus que
50 % en masse par rapport à la contribution initiale. Par conséquent, il est possible d’enlever un
type d’adjuvant mais pas d’en rajouter un nouveau type dans la composition du béton. Les
formulations de béton testées avec entraîneur d’air sont valables pour les formulations de bétons
identiques, mais sans entraîneur d’air.
Additions
Les additions permettent, non seulement de réduire la
teneur en clinker du ciment, mais aussi de baisser, dans le
béton, la valeur pH et la concentration en alcalins de la
solution interstitielle des pores. De cette manière, l’alca-
li-réaction des granulats est diminuée, voire empêchée.
L’emploi de farine de roches pouzzolaniques (p. ex. Trass,
phonolithes) doit être absolument contrôlé. Selon leur
provenance et /ou la combinaison avec un granulat donné,
La plupart des granulats suisses sont constitués par un elles peuvent avoir un effet positif, mais aussi négatif sur
mélange de différentes sortes de roches. On rencontre la RAG.
ainsi pratiquement partout des granulats contenant, en
proportions variables, des roches plus ou moins alcali- Rapport E/C
réactives. Parmi les granulats suisses, seuls les calcaires Un rapport E/C bas conduit à une faible porosité capillaire
purs, les dolomies, les schistes calcaires et les marbres, et à une structure du béton plus dense. Ceci freine la dif-
qui ne sont ni gréseux ni siliceux, sont considérés comme fusion des alcalins vers le granulat réactif et réduit l’ap-
non alcali-réactifs. Toutes les autres sortes de roches, port d’eau externe. Un rapport E/C élevé provoque, par le
comme les calcaires siliceux, les grès, les gneiss, les biais de la porosité capillaire plus élevée, une saturation
roches vertes, les granites et autres roches cristallines, en eau cyclique plus rapide et plus élevée. De plus, l’ap-
présentent une alcali-réactivité potentielle. port externe d’alcalins par les sels de déverglaçage peut
augmenter. De ce fait, le risque de dégâts accompagnant
En Suisse, les roches non alcali-réactives sont rares et la RAG se renforce (corrosion, gel).
surtout présentes dans l’arc jurassien. Les granulats ronds
du Plateau suisse sont plutôt peu sensibles aux teneurs Les bétons denses ne sont pas, par principe, résistants à
habituelles en alcalins des bétons. Cependant, en cas de la RAG. Ils ne sèchent que très lentement, voire jamais
teneurs en alcalins élevées et un environnement humide, complètement lorsque l’épaisseur de l’élément est impor-
ces granulats peuvent réagir fortement. tante. Ils peuvent posséder un taux d’humidité suffisant
au cœur du béton pour provoquer une RAG. Lorsque le
Les granulats des Préalpes et Alpes peuvent être parfois rapport E/C baisse, la quantité d’eau dans le volume de
très réactifs et provoquer des désordres significatifs, pores diminue et la concentration en alcalins et la valeur
même en présence de faibles teneurs en alcalins du pH de la solution de pores augmentent. Ainsi l’agressivité
béton. Les granulats riches en feldspaths et en micas alté- de la solution des pores vis-à-vis des granulats s’accroît.
rés peuvent constituer une source d’alcalins interne au
béton et favoriser la réaction.
Joints (FG) 15
L’exécution des joints de bétonnage et de coffrage est
primordiale pour l’apparence générale (fig. 7.1.5). Les exi- 10
surface du cœur du
béton béton
pâte de
ciment
Fig. 7.1.2: Joint de coffrage non étanche. Fig. 7.1.4: Variations de teinte claire-foncée Fig. 7.1.5: Joint de bétonnage horizontal
(formation de voiles). camouflé par un faux joint sous forme d’une
gorge trapézoïdale.
Tab. 7.1.2:
Explication et exi- Explication Qualité minimale sans conception d’un aspect particulier, exemples: parois de caves ou locaux industriels
gences de la classe
de béton de pare- Texture • surface du béton lisse, fermée et largement uniforme
ment SBK 1. • bavures de pâte de ciment jusqu’à une largeur d’env. 10 mm et une profondeur d’env. 5 mm
• décalages, décrochements et redents sont admissibles jusqu’à 5 mm
• empreinte de l’élément de coffrage tolérée
Joints • joints sont étanches et des bavures de mortier fin, apparues lors de la précédente étape de bétonnage,
sont éliminées en temps utile
• décalage de surface toléré jusqu’à env. 10 mm
Tab. 7.1.3:
Explication et exi- Explication Qualité normale avec une conception d’un aspect spécifié, exemples: cage d’escalier, mur de soutènement
gences de la classe
de béton de pare- Texture • surface du béton lisse, fermée et largement uniforme
ment SBK 2. • bavures de pâte de ciment ne sont pas tolérées
• légers décrochements techniquement inévitables tolérés jusqu’à 3 mm
• d’autres exigences relatives aux joints de coffrage et empreintes d’éléments de coffrage sont
à fixer en détail
Bullage le niveau d’exigence quant à la fréquence des creux doit être fixé par l’auteur du projet,
p. ex. 0.5 % de la surface test
Teinte • variations régulières et uniformes de la teinte claire/foncée (formation de voiles) sont admissibles
• changements de peau de coffrage, du mode de traitement de celle-ci ou de composants du béton, ne
sont pas tolérés
Joints • joints sont étanches et des bavures de mortier fin, apparues lors de la précédente étape de béton-
nage, sont éliminées en temps utile
• léger décalage des surfaces toléré jusqu’à 5 mm
• les arêtes (arêtes vives) doivent être protégées
Tab. 7.1.4:
Explication et exi- Explication Qualité supérieure avec une conception correspondant à une recherche esthétique précise, exemples: façades de
gences de la classe bâtiment
de béton de pare-
ment SBK 3. Texture exigences fixées par l’auteur du projet dans le plan de calepinage
• dimensions et structure des éléments de coffrage
• type et disposition des joints
• disposition et étanchéité des joints de coffrage
• profil, largeur et situation des arêtes
• trous d’ancrage: type, situation, obturation
Bullage niveau d’exigence quant à la fréquence des creux doit être fixé par l’auteur du projet, p. ex. 0.5 % de la
surface test
Teinte • grandes zones de variations de teinte engendrées par des composants d’origine et de type différents,
par des changements de la peau de coffrage ou du traitement de celle-ci ou par une cure inappropriée,
sont inadmissibles
• variations minimes de la teinte claire/foncée (formation de voiles) et déviation minime dans le ton de
la teinte sont admissibles
• taches de rouille et salissures, couches de déversement du béton bien visibles ainsi que colorations
diverses ne sont pas tolérées
Bullage
tous les critères sont à fixer de manière détaillée par l’auteur du projet
Teinte
Planéité
Joints
Cure
En principe, les prescriptions de la norme SIA 262 s’ap-
pliquent au béton de parement. La cure du béton de pare-
ment poursuit principalement les deux objectifs suivants:
• garantie d’une hydratation homogène de la zone Fig. 7.1.7: Protection de l’armature de raccordement avec un film
de surface du béton pour une bonne régularité de plastique.
la teinte
• protection de la surface de béton de parement et
de l’armature de raccordement vis-à-vis des venues l’évaporation (éviter le contact direct du film avec le
d’eau précoces béton, prévenir l’effet de cheminée, pas de bandes
collantes pour fixer les films)
En cas d’exécution en plusieurs étapes des éléments de • maintien de l’humidité (pour éviter des efflorescences),
construction en béton de parement, il faut veiller à tenir mais sans condensation de l’eau
constante la durée pendant laquelle le béton demeure • protection des arêtes et angles contre des dégâts
dans le coffrage. En outre, le décoffrage du béton doit mécaniques
se faire sans interruption et les surfaces décoffrées doivent • ne pas exposer les surfaces de béton de parement
rester libres (pas d’appui d’éléments de coffrage), afin directement aux fortes pluies ou ne pas les asperger
d’éviter l’apparition de taches. avec de l’eau
• étude soigneuse de l’évacuation d’eau des surfaces de
Pour le béton de parement, les mesures de protection façade dans les zones exposées aux intempéries et
suivantes sont recommandées: les acrotères
• emballage des armatures en saillie (armature de
• recouvrement des surfaces de béton décoffrées avec raccordement) avec une feuille de plastique (fig. 7.1.7)
des films plastiques en tant que protection contre afin d’éviter les coulures de rouille
Peau de coffrage
La peau de coffrage a un effet déterminant sur l’apparence
de la surface du béton (fig. 7.1.8). Les types de peau de
coffrage se distinguent fondamentalement par leur pou-
voir absorbant et la texture de leur surface.
• panneaux traités
• revêtement synthétique
Non absorbant • résine synthétique
• banches métalliques
• matrices
Tab. 7.1.6: Types et matériaux de peau de coffrage.
Fig. 7.1.10:
Répartition régu-
lière de l’agent
de démoulage avec
Agents de démoulage un chiffon.
Les agents de démoulage assurent un décoffrage optimal
des surfaces de béton et une reproduction impeccable de
la peau de coffrage, sans défaut aux endroits délicats, tels
que les arêtes et les angles. Le bon choix et la quantité
exacte appliquée du produit de démoulage sont primor-
diaux pour un aspect uniforme et un faible bullage (res-
pecter les indications des producteurs). Les agents de dé-
moulage servent aussi à conserver et soigner le matériau
du coffrage de manière à pouvoir utiliser les éléments de
coffrage à plusieurs reprises. Fig. 7.1.11:
Colorations suite
à un dosage exces-
Il existe différents types d’agents de démoulage, tels que sif de l’agent de
les huiles, les cires, les laques et les émulsions. Les agents démoulage.
de démoulage sont formulés avec ou sans solvant. Tandis
que les agents de démoulage sans solvant sont prêts à
l’emploi dès leur application, les agents de démoulage
avec solvant développent leurs propriétés de séparation
seulement après que les solvants se soient éventés. Les
temps de ventilation peuvent être allongés notablement
en cas de basses températures, d’humidité de l’air élevée
ou en cas d’application d’une couche épaisse du produit.
Après leur application, les agents de démoulage sont à Fig. 7.1.12:
répartir régulièrement en un deuxième passage avec un Bullage de la sur-
face suite à un
racloir ou, encore mieux, avec un chiffon (fig. 7.1.9 et dosage excessif
7.1.10). de l’agent de dé-
moulage.
Normalement, la quantité nécessaire à appliquer sur une
peau de coffrage non absorbante est très faible. Le film
d’agent de démoulage doit être aussi uniforme et mince
que possible (env. 10 ml/m2). De longues durées d’attente
d’un coffrage monté et traité avec l’agent de démoulage
sont à éviter. Une application trop épaisse d’un agent de
démoulage peut provoquer des colorations jaunes à
brunes (fig. 7.1.11) et le bullage de la surface du béton
(fig. 7.1.12, voir aussi chapitre 8.1).
Ancrage du coffrage nage peuvent être exécutés avec des baguettes rectangu-
Le nombre et l’espacement des points d’ancrage dé- laires fixées sur la face interne du coffrage (fig. 7.1.14 à
pendent du type de coffrage et de la pression exercée sur droite). La baguette est enlevée après le décoffrage de la
le coffrage par le béton frais. L’obturation des trous d’an- première étape de bétonnage et l’espace rempli avec le
crage est importante pour l’aspect d’ensemble de la béton de l’étape suivante. La surface de béton montre
surface du béton de parement. Dans la pratique, on se sert alors un profil parfaitement plan.
de bouchons synthétiques ou métalliques. Les deux types
de bouchons sont placés, soit affleurant au niveau de la
surface, soit un peu en retrait, si p. ex. une image régulière
des points d’ancrage doit rester visible. Comme alterna-
tive, il est possible de colmater les trous d’ancrage avec 2 2 2
un mortier de couleur similaire. Une méthode plus contrai-
gnante consiste à confectionner des bouchons avec le 2 2
même béton de parement (fig. 7.1.13).
1 1 1
Arêtes
Les arêtes sont en général chanfreinées à l’aide de profils
triangulaires. On spécifie souvent aussi des arêtes vives,
c.-à-d. ni chanfreinées ni arrondies comme élément de
forme caractéristique. Les arêtes et angles vifs peuvent
Obturation avec un mortier de réparation Bouchon confectionné avec le se casser ultérieurement malgré une exécution méticu-
même béton de parement leuse. En outre, il faut tenir compte des risques de blessure
des passants dans des zones piétonnes et d’endommage-
Fig. 7.1.13: Types d’obturation des trous d’ancrage. ment du béton de parement.
• les matrices
• le traitement de surface
• le photobéton
• le béton coloré
Matrices
Un effet particulier architectonique est obtenu à l’aide
des matrices individuellement structurées (fig. 7.1.16),
insérées au coffrage. Les possibilités de création vont
d’une surface avec imitation de lames brutes jusqu’aux
images produites sur la surface par des effets d’ombres
et de lumières.
Traitement de surface
Lors du traitement des surfaces avec de l’eau, des pro-
duits chimiques ou des moyens mécaniques, il faut veiller
à conserver l’enrobage d’armature exigé (tab. 7.1.7 et
7.1.8). Fig. 7.1.16: Conception de surfaces structurées à l’aide de matrices,
relief (en haut), ornement (en bas).
Tab. 7.1.7:
Procédés de traite- Procédé Description
ment des surfaces
Lavage fin La pâte de ciment de la surface du béton jeune est enlevée
de béton avec de
l’eau et des pro- jusqu’à une profondeur de 1 à 2 mm, ce qui confère à la
duits chimiques. surface un aspect de grès. La teinte est influencée par la pâte
de ciment et le granulat selon la profondeur du lavage.
Tab. 7.1.8:
Procédé Description Procédés de traite-
ment mécanique
Sablage Le traitement par sablage conduit à une surface similaire
des surfaces de
à celle du lavage fin, mais ici le granulat est rendu rugueux béton.
et perd son éclat. La surface paraît mate et rugueuse. La
profondeur du traitement varie selon la demande.
Finition au réparoir Surface du béton traitée coup après coup au moyen d’un
charri (ciseau à lame large). La pâte de ciment et le granulat
déterminent la coloration.
C55/67 55 67
En Suisse, le béton à haute résistance, avant tout utilisé
dans la préfabrication, permet de réduire nettement les C60/75 60 75
dimensions des éléments de construction et, par consé- C70/85 70 85
quent, les coûts de transport des colonnes, des éléments
de mur et des poteaux (fig. 7.2.1). La densité accrue de C80/95 80 95
ce béton et donc sa résistance plus élevée aux attaques C90/105 90 105
chimiques et aux sollicitations mécaniques est avanta-
geusement exploitée pour la construction de ponts, des C100/115 100 115
ouvrages de protection et des centrales électriques Tab. 7.2.1: Classes de résistance à la compression des bétons à haute
(fig. 7.2.2). Parfois, on emploie le béton à haute résistance résistance selon la norme SN EN 206-1.
Fig. 7.2.1: Colonnes ovales pour bâtiment, classe de résistance C80/95. Fig. 7.2.2: Eléments de ponts, classe de résistance C80/95.
Ciment
Parmi les ciments admis par la norme, ceux de la classe
de résistance 52,5 N et R sont majoritairement utilisés
pour le béton à haute résistance. Les teneurs en ciment
se situent généralement entre 380 kg/m3 et 450 kg/m3
pour les bétons vibrés avec un diamètre maximal du gra-
nulat de 16 mm. A cause du faible dosage en eau, une
partie significative du ciment ne s’hydrate pas et consti-
tue un filler chimiquement réactif dans le béton.
Pour les classes de résistance supérieure à C80/95, l’em-
Eau de gâchage ploi de granulats de roche dure est recommandé pour les
L’utilisation de l’eau recyclée pour la confection du béton classes granulaires 4 mm. Il s’agit des calcaires siliceux,
à haute résistance n’est pas recommandée, puisque les des grès siliceux, des calcaires micritiques, des roches
matières solides et les résidus des adjuvants peuvent in- cristallines finement grenues et certaines roches vertes.
fluencer la demande en eau et donc la consistance. Si Le diamètre maximal du granulat est, en règle générale,
l’eau recyclée n’a pas de densité significativement accrue limité à 16 mm (pour les gravillons concassés à 22 mm).
et variable, il est possible que son emploi reste sans effet En cas de forts taux d’armature, le diamètre maximal du
négatif. granulat peut être réduit à 8 mm et pour le granulat
concassé à 11 mm.
Granulat
Habituellement, le béton de résistance normale montre Adjuvants
en compression une rupture sous l’effet de la traction Pour assurer une bonne ouvrabilité malgré la faible teneur
transversale le long de la zone de contact entre le granu- en eau, on fait appel à des fluidifiants à haute perfor-
lat et la pâte de ciment ou au sein de la pâte de ciment. mance, p. ex. aux polycarboxylates. Dans la préfabrication
Dans le cas du béton à haute résistance, celle-ci est ren- des bétons à haute résistance, ces fluidifiants ont en plus
forcée grâce à la densification de cette zone de contact un effet accélérateur afin de rendre possible un décof-
entre le granulat et la pâte de ciment, par un rapport E/C frage rapide et un traitement de surface (lissage des sur-
bas et une faible porosité capillaire (voir chapitre 2.1.3). faces non coffrées).
Ceci vaut autant pour le granulat rond que le granulat
concassé et se manifeste dans les surfaces de rupture des
bétons à haute résistance. La rupture ne suit pas la zone
de contact, mais fracture le granulat (fig. 7.2.3).
Additions Cure
Les additions inertes ne se prêtent pas à la confection de Indépendamment des classes d’exposition, le choix de la
béton à haute résistance, en raison de leur forte demande classe de cure NBK 3 s’impose au minimum pour le béton
en eau. Parmi les additions réactives, on se sert surtout à haute résistance. Les mesures de protection doivent
de la fumée de silice et de la cendre volante. A partir d’une commencer immédiatement après la finition de la surface,
classe de résistance C70/85, la fumée de silice est addi- puisqu’il existe un risque accru de perte d’eau excessive
tionnée au béton à haute résistance. Elle densifie la mi- dans la zone de surface de ce béton à très faible teneur
crostructure de la pâte de ciment, notamment la zone de en eau. Les éléments de construction de grande superfi-
contact entre le granulat et la pâte de ciment (voir cha- cie peuvent être protégés contre la dessiccation à l’aide
pitre 2.1.3). Le dosage de la fumée de silice, sous forme de d’un géotextile humide, lui-même recouvert d’un film
poudre, présente des inconvénients à cause de sa finesse plastique. Les éléments massifs doivent être protégés à
et sa tendance à former des agglomérats sensibles à la la fois contre une dessiccation et un refroidissement
RAG (voir chapitre 6.4). De ce fait, il est préférable d’utiliser trop brusque, afin de limiter le risque de fissuration résul-
un ciment composé contenant de la fumée de silice (p. ex. tant de contraintes thermiques (fig. 7.2.4). La protection
Fortico 5R). La mouture conjointe de la fumée de silice et par les films plastiques sera complétée par des nattes
du clinker assure un dosage régulier, une distribution ho- isolantes. Le béton des éléments coffrés sera protégé par
mogène et une dispersion efficace de la fumée de silice. le coffrage.
Production
Puisque le sable contient le plus d’humidité, sa teneur
en eau doit être surveillée exactement et prise en compte
avec celle des gravillons pour le dosage de l’eau de gâ-
chage. A cause des faibles teneurs en eau et des temps
de dispersion plus longs des adjuvants, une durée de ma-
laxage légèrement allongée est recommandée, c.-à-d.
selon l’intensité du malaxage, au moins 90 secondes,
celle du béton autoplaçant sera au moins de 120 secondes.
Retrait et fluage
h = 0.72m h' = 0.65m
L’évolution du comportement à la déformation au cours
(hauteur du temps du béton à haute résistance est influencée par
statique) sa porosité réduite, son module d’élasticité et sa densité
plus élevés. Les changements majeurs observés en com-
paraison avec le béton à résistance normale sont:
Béton à haute résistance de la classe A cause de son retrait endogène élevé au début, le retrait
de résistance à la compression C70/85 spécifique du béton à haute résistance est plus important
que celui du béton à résistance normale. Mais en raison
de son retrait de dessiccation plus faible, il en résulte fina-
lement une valeur ultime de retrait plus petite que celui
du béton à résistance normale (voir chapitre 3.8.4). La
h = 0.54 m h' = 0.47m montée en résistance nettement plus rapide du béton à
(hauteur
statique) haute résistance conduit également à un développement
rapide de la chaleur d’hydratation. Les éléments de
construction, entravés dans leur déformation, subissent
alors au jeune âge des contraintes imposées dues à la
b = 0.54 m chaleur d’hydratation surmontées par le retrait endogène.
armature longitudinale 14 ∅ 26 Le risque de fissuration est donc plus élevé au jeune âge
étrier ∅ 12, s1 = 90 mm pour le béton à haute résistance que pour le béton à ré-
Fig. 7.2.5: Section d’une pile en béton à haute résistance et à sistance normale.
résistance normale.
Tab. 7.2.2:
Classe de résistance à la Valeur moyenne de la Valeur moyenne de la Valeur de calcul pour Propriétés méca-
compression résistance à la compression résistance à la traction le module d’élasticité Ecm niques des bétons
sur cylindres fcm [N/mm2] uniaxiale centrée fctm [N/mm2] [N/mm2] à haute résistance.
Expression analytique Eq. 3.8.1 Eq. 3.8.6 Eq. 3.8.8 avec kE = 10 000
Masse vol. Proportion Dosage Volume Proportion Dosage Volume Proportion Dosage Volume
[kg/dm3] [% en masse] [kg/m3] [l/m3] [% en masse] [kg/m3] [l/m3] [% en masse] [kg/m3] [l/m3]
Air 15 10 15
Masse volumique et volume du béton frais 2442 1000 2424 1000 2463 1000
Tab. 7.2.3: Exemples de formulations de bétons à haute résistance de différentes classes de résistance à la compression.
Tab. 7.3.1:
Type de béton Propriétés mécaniques Dmax [mm] Rapport E/C Normes Types de béton avec
leurs références
classes de résistance jusqu’à SN EN 206-1, normatives.
Béton 8–32 0.40–0.65
C50/60 SIA 262
résistance à la compression
cahier technique
Béton fibré à ultra-hautes > 150 N/mm2, haute
4 0.15–0.25 SIA 2052
performances résistance à la traction et
(en préparation)
capacité de déformation
Fig. 7.3.1:
Composants princi-
paux du BFUP de
gauche à droite:
fumée de silice,
ciment, sable de
quartz.
Fig. 7.3.2:
Comparaison des
volumes de fibres
courantes: à gauche
BFUP avec env.
300 kg/m3 de fibres
(3.8 % vol.); à droite
béton renforcé aux
fibres métalliques
avec env. 35 kg/m3
de fibres.
Production
Le BFUP est produit soit comme prémix industriel (p. ex.
Holcim 707 et 710) soit comme béton prêt à l’emploi dans
une centrale à béton. La production en centrale n’est en
général seulement possible que pour des BFUP à consis-
tance fluide ou de courtes durées de transport. L’ordre
d’introduction suivant dans le mélange a été confirmé
dans la pratique: la première moitié de tous les compo-
sants pulvérulents – eau de gâchage avec le fluidifiant –
l’autre moitié des composants en poudre – fibres. Le
dosage de l’eau et des fluidifiants doit être très précis.
L’expérience montre que la plupart des malaxeurs sont
aptes à la production de BFUP. A cause du grand élance-
ment et le fort dosage des fibres, il faut veiller à leur bonne
séparation et répartition homogène dans le béton frais.
La durée de malaxage dépend du type de malaxeur,
de la charge, de l’ajout de fibres, et se situe entre 10 à 20
minutes.
Fig. 7.3.4: Mise en place d’une couche de BFUP à la fois comme ren- Fig. 7.3.5: Finition d’une couche de BFUP à l’aide d’une règle vibrante.
forcement et étanchéité d’un pont.
Comportement en traction
Grâce à l’armature de fibres, le BFUP atteint une résis-
tance à la traction qui dépasse nettement celle d’un tement écrouissant se manifeste seulement si la te-
béton à résistance normale. Elle peut être prise en neur en fibres est suffisante pour que les fibres puissent
compte dans le calcul statique. Le comportement du absorber complètement les contraintes. Si les teneurs
BFUP en traction directe présente trois phases – élas- en fibres sont insuffisantes aucun écrouissement a lieu
tique, écrouissant et adoucissant (fig. 7.3.8): et la phase de comportement adoucissant suit directe-
ment la phase de comportement élastique.
• comportement élastique: augmentation linéaire de la
déformation lorsque la contrainte monte, retour com- • Comportement adoucissant: baisse des contraintes
plet de la déformation lors de la décharge. de traction et augmentation des déformations se
concentrant dans une fissure qui s’ouvre progressive-
• comportement écrouissant: accroissement de la défor- ment avec l’arrachement des fibres de la matrice cimen-
mation par une augmentation de la contrainte de trac- taire. Les contraintes de traction diminuent jusqu’à la
tion, accompagné de la formation de fissures finement séparation complète des deux flancs de la fissure.
dispersées et de faible ouverture (microfissures) et une L’ouverture maximale de la fissure correspond environ
déformation irréversible après la décharge. Le compor- à la moitié de la longueur des fibres.
≈ 7–12 N/mm2
Contrainte
de traction [N/mm2]
Fig. 7.3.8:
Illustration schéma-
tique du comporte-
≈ 7–10 N/mm2 ment en traction du
ΔI BFUP BFUP avec 4 % vol.
de fibres métal-
I w liques.
Béton C 30/37
ΔI
Aucune Micro-fissuration répartie Micro-fissure localisée ( wmax ≈ lf /2)
fissuration ≈ 2‰
Durabilité
La structure dense du BFUP offre une très haute résis-
tance à la pénétration de gaz et de fluides. Il en résulte
une excellente résistance à la carbonatation, aux chlo-
rures, aux sulfates et au gel en présence de sels de déver-
glaçage. La durabilité chimique vis-à-vis des attaques
acides est élevée. L’armature et les fibres métalliques sont
protégées malgré des épaisseurs d’enrobage plus faibles
que celles du béton courant. L’enrobage de l’armature du Fig. 7.3.10: Passage de ruisseau préfabriqué dont la face supérieure
BFUP armé atteint une épaisseur de 10 mm dans les sur- possède une couche de protection en BFUP.
Fig. 7.3.9:
Arrêt de bus
en BFUP.
Pieux forés
Pour la réalisation des pieux forés en béton coulé en place,
un forage est réalisé dans le sol jusque dans les couches
de terrain ou de rochers suffisamment porteuses. En règle
générale, les parois du forage sont blindées par un tube,
afin d’éviter que les couches environnantes se relâchent et
s’effondrent. La cage d’armature est placée dans le forage
qui sera rempli avec le béton et dont le tubage sera le cas
échéant enlevé à la fin (fig. 7.4.2).
horizon instable
horizon porteur
1 2 3 4
Fig. 7.4.3:
Types de parois
de pieux forés,
vue d’en haut et de
face.
Paroi réalisée avec des pieux sécants Paroi réalisée avec des pieux contigus Paroi réalisée avec des pieux espacés
Fig. 7.4.4:
Réalisation d’une
paroi moulée en
Benne d’excavation
deux phases.
Récupération de la
suspension de bentonite
Suspension
de bentonite
moule provisoire
Désignation des bétons pour pieux forés et parois Fortes sollicitations Sollicitations normales
moulées
P1 P2 P3 P4
au sec sous l’eau au sec sous l’eau
(NPK H) (NPK I) (NPK K) (NPK L)
Exigences de base
Classe d’exposition sans indication de classes d’exposition afin d’éviter des malentendus
pas d’attaque de
Résistance aux sulfates spécifique au projet néant
sulfates
Exigences minimales relatives à la composition
Types de ciment admis selon sortes de béton D (T1) et E (T2) selon sortes de béton C à G
Tab. 7.4 1: Exigences de base et complémentaires relatives aux bétons pour pieux forés et parois moulées de la norme SN EN 206-1.
7.4.3 Technologie du béton temps d’ouvrabilité aussi long que possible. De plus, on
a recours à des retardateurs de prise pour garantir le
Généralités temps d’ouvrabilité souhaité et comme mesure de pré-
Outre le respect des exigences normatives, un béton pour caution en cas d’interruption du bétonnage.
pieux forés et parois moulées doit présenter les proprié-
tés déterminantes suivantes: Additions
Une teneur en farines suffisante peut être assurée par un
• bonne aptitude à l’écoulement ajout d’additions. L’emploi de cendres volantes est utile,
• haute stabilité et résistance à la ségrégation notamment en présence de granulats concassés avec un
• durée d’ouvrabilité suffisamment longue pour la mise besoin en pâte de ciment accru, et pour renforcer l’apti-
en place et le cas échéant l’enlèvement des colonnes tude à l’écoulement du béton (classe de consistance F5).
de bétonnage La prise en compte des cendres volantes pour la teneur
minimale en ciment (concept du coefficient k) permet
Ces propriétés assurent l’enrobage de l’armature et la for- une réduction modérée de la résistance et de son évolu-
mation d’une structure dense de béton même en absence tion, ce qui peut présenter un avantage dans le cas des
de compactage. parois réalisées en pieux sécants.
Adjuvants
Les bétons pour pieux forés et parois moulées sont habi-
tuellement produits avec des fluidifiants afin de conférer
au béton frais la cohésion et la fluidité désirées. Il faut
veiller à ce que le fluidifiant employé soit non seulement
suffisamment efficace, mais qu’il offre également un
Béton pour pieux forés P3 Béton pour pieux forés P2 Béton pour pieux forés P2
au sec sous l’eau sous l’eau, en cas d’attaque
de sulfates
Masse Proportion Dosage Volume Proportion Dosage Volume Proportion Dosage Volume
volumique [% en masse] [kg/m3] [l/m3] [% en masse] [kg/m3] [l/m3] [% en masse] [kg/m3] [l/m3]
[kg/dm3]
Air 10 15 10
Masse volumique et volume du béton frais 2360 1000 2388 1000 2391 1000
Fig. 7.5.1:
Couches de surface
en béton: auto-
route (en haut à
gauche), giratoire
(en haut à droite),
arrêt de bus (en bas
à gauche) et chemin
agricole (en bas à
droite).
Adjuvants
Les entraîneurs d’air sont employés pour les couches de
Fig. 7.5.2:
Face latérale stable surface en béton. Les fluidifiants ne doivent pas provo-
du revêtement, quer un ramollissement ultérieur du béton frais.
constitué d’un
béton à rigidité éle-
vée avant la prise Consistance
(en haut) et surface Les engins de mise en place (finisseuses à coffrage glis-
lisse et compactée sant) demandent des bétons de consistance raide (classe
par la finisseuse
de consistance C1), pour que les faces latérales de la
(en bas).
couche de béton frais ne se tassent pas. Il ne doit pas se
former en surface du béton de pellicule de mortier fin,
ceci indépendamment du mode de mise en place. La mise
en œuvre manuelle sera exécutée avec un béton de
consistance ferme (classe de consistance C2).
Mise en place, compactage et cure pour l’obtention d’une adhérence durable entre les deux
La dalle en béton peut être mise en place en une ou deux couches. La couche en béton paraît alors monolithique
couches. Une mise en place monocouche exige que toute et est capable de supporter des contraintes externes et
l’épaisseur de la dalle ait la qualité d’une couche supé- internes sans dégâts.
rieure et nécessite par conséquent des grandes quantités
de gravillons de haute qualité. Avec la mise en place en Le béton doit être compacté régulièrement et complète-
deux couches, seul le béton supérieur exige des granulats ment sur toute la section, tout en respectant scrupuleu-
d’excellente qualité, tandis que le béton inférieur peut sement la consistance et la densité de paremente du
être confectionné avec un granulat recyclé ou local. Ce- béton frais. Les finisseuses à coffrage glissant compactent
pendant, le système monocouche permet des économies le béton sur toute la largeur de mise en place à l’aide d’ai-
sur le coût des machines et du personnel. guilles vibrantes qui sont maintenues en hauteur et en
direction. Leur écartement est déterminé en fonction de
La mise en place manuelle de petites surfaces (p. ex. leur rayon d’action. Il faut éviter l’apparition de «chemins
giratoires ou arrêt de bus) ou la mise en place dans des de vibration» (enrichissement en mortier fin). D’autre
conditions d’espace restreint se font à l’aide d’un coffrage part, l’avancement mécanique et continu de la finisseuse
fixe, qui doit être bien ancré et fermement appuyé sur le prévient des inégalités dues à un compactage irrégulier.
sol, puisqu’il sert de référence de nivellement (fig. 7.5.3). Lorsque la mise en place est manuelle, il faut, après le
premier compactage au moyen d’aiguilles vibrantes, com-
Le béton doit être réparti régulièrement sur toute la lar- pléter l’opération avec d’autres engins (poutres vibrantes),
geur de la dalle. Les ségrégations ou pré-compactages agissant sur toute la largeur de mise en place.
incontrôlés sont à éviter. Dans le cas d’un système bi-
couche, le béton inférieur et supérieur peuvent être mis Le surfaçage des revêtements posés à la finisseuse est ef-
en place à l’aide d’une finisseuse glissante travaillant fectué par un dispositif de lissage qui permet d’obtenir
en deux couches ou par deux finisseuses l’une à la suite la planéité requise. Dans le cas d’une mise en place ma-
de l’autre. Il faut alors veiller à respecter exactement le nuelle, le surfaçage est exécuté au moyen d’une règle ou
nivellement correct du béton inférieur pour assurer l’épais- d’une poutre vibrante. Le talochage et le lissage méca-
seur minimale de 4 à 5 cm du béton supérieur. Le béton niques (lisseuse à pales) sont prohibés (voir chapitre 4.4).
inférieur ne peut précéder le béton supérieur qu’à la me- Le compactage entraîne la formation d’une fine couche
sure que le béton inférieur ne montre pas de signes vi- de mortier fin, riche en fines, à la surface, qu’il faut limiter
suels de dessiccation ni semble prendre prise avant le au maximum.
compactage. Le béton supérieur est posé «frais sur frais»
Cure
La première mesure, à exécuter immédiatement, consiste
à pulvériser un produit de cure sur la surface du revête-
ment. Ce produit empêche la déperdition d’eau jusqu’à
l’application des mesures ultérieures, mais il est sans in-
fluence sur la texture de surface du revêtement. La quan-
tité à pulvériser doit être choisie en fonction du produit
de cure et de la rugosité de la surface, de manière à obte-
Fig. 7.5.5:
Surfaçage à la toile nir une fine pellicule continue. La quantité varie générale-
de jute. ment en fonction de la structure de la surface entre 150
et 200 g/m2. Un excès de produit de cure peut retarder
son élimination naturelle ou réduire la qualité antidéra-
pante initiale du revêtement. Sur la base des classes d’ex-
position, il faut respecter normalement la classe de cure
NBK 4 selon la norme SIA 262 (voir chapitre 3.6.2).
d
Le recouvrement des revêtements en béton au moyen de
feuilles plastiques est une mesure très efficace contre la
pluie battante, mais inapproprié comme seul traitement
de cure. règle 1: L = 20 − 25 d
règle 2: L ≤ 1.5 B
règle 3: L ≤ 5.00 m
7.5.4 Recommandations pour la planification des
couches de surface en béton
Tab. 7.5.2:
Epaisseur de la Longueur Epaisseur des
Généralités dalle d [mm] usuelle de la dalles en béton
Les détails de planification des dalles en béton avec des dalle L [m] en fonction de
joints sont définis dans la norme SN 640 461b à l’égard leur utilisation
des charges de trafic pondéral, des types de couche supé-
Routes et autoroutes 220–260 5 selon SN 640 461b.
rieure et des types de construction, de l’épaisseur (d) et Giratoires 240–260 6–9
la longueur des dalles (L) ainsi que leur rapport (d/L), de
l’armature, des goujons (diamètre, longueur, écartement)
Arrêts de bus, places 220–260 5
et des fers de liaison (diamètre, longueur, écartement). Routes rurales et
chemins forestiers,
Epaisseur et dimensions des dalles bandes de roulement, 150–180 3.5–5
pistes cyclables et
Les revêtements en béton sont construits habituellement trottoirs
sur de longues distances et de grandes surfaces. La
contraction du béton qui accompagne le refroidissement
et le retrait, entravée par le frottement avec le substrat,
provoque des contraintes dans ces éléments de grande Les joints transversaux sont coupés dans le béton durcis-
superficie, qui peuvent conduire à leur fissuration. Pour sant. La couche de béton est sectionnée sur environ un
éviter des fissures indésirables dans les dalles en béton tiers de sa hauteur, de manière à obtenir un affaiblisse-
non armé, les couches en béton sont subdivisées par des ment local de la section et la formation d’une fissure
joints transversaux et longitudinaux. L’épaisseur de la contrôlée. Le sciage a d’habitude lieu entre 6 et 24 heures
dalle est fixée en fonction du type d’utilisation (tab. 7.5.2). après le bétonnage. L’entaille doit être faite assez tôt pour
La détermination des dimensions de la dalle suit certaines éviter toute fissuration incontrôlée. Les joints longitudi-
règles, illustrées dans la figure 7.5.7. naux sont soit fraisés soit des joints de raccordements.
Tous les joints doivent être rendus étanches, au moyen de
Joints produits d’obturation ou de scellements de joints vis-à-vis
Les joints absorbent les déformations dues aux charges, de la pénétration de l’eau et des salissures. La dalle de
au retrait et au retrait thermiques des dalles en béton roulement doit être maintenue propre jusqu’au moment
non armé. Il faut établir un plan des joints qui tient du remplissage des joints. Celui-ci a lieu, en règle géné-
compte de toutes les conditions cadres, telles que la géo- rale, au plus tôt trois semaines après la pose des dalles en
métrie, le sens de circulation, la disposition des ouvrages béton.
d’art, la pente, les regards, etc.
Goujons et ancrages
Les dalles qui ne sont pas couplées au moyen de goujons,
peuvent se déplacer verticalement et horizontalement
le long des joints, de manière à perturber la planéité du
revêtement en béton et à laisser pénétrer de l’eau et des
salissures. Les infiltrations d’eau provoquent des dégâts
dans l’infrastructure, les dalles seront soulevées sous l’ef-
fet du gel et perdront leur appui. La dalle produit alors
des mouvements de pompe, qui accélèrent la dégrada-
tion de l’infrastructure. Ce processus conduit à des sollici-
tations mécaniques imprévues de la dalle provoquant des
fissures et des ruptures. De plus, le passage des véhicules
sur les marches d’escalier résultantes produit des bruits
gênants. de largeur du joint
chanfrein de 3 mm
25 cm 25 cm
5m
Infrastructure
Des infrastructures stabilisées à l’aide d’une couche aux
liants hydrauliques ou à liaison bitume ont suffisamment
fait leurs preuves, pour éviter les effets de pompage
P
(mouvements verticaux de la dalle sur un lit instable), et
permettre l’amélioration de la capacité portante des
dalles en béton fortement sollicitées. Il faut veiller à ce
que la surface présente une certaine rugosité, assurant Goujon
une adhérence minimale entre la dalle en béton et la
couche de fondation. Ceci augmente la capacité portante
dans son ensemble et garantit une fissuration régulière
des joints transversaux. Il en résulte une ouverture régu- Transmission de l’effort tranchant
lière des joints et donc un meilleur confort de conduite.
Tab. 7.5.3:
Béton de couche de surface, Béton de couche de surface, Exemples de formu-
mise en place manuelle mise en place mécanique lations de bétons
pour des dalles de
Masse Proportion Dosage Volume Proportion Dosage Volume roulement.
volumique [% en masse] [kg/m3] [l/m3] [% en masse] [kg/m3] [l/m3]
[kg/dm3]
CEM I
3.10 350 113
(Normo 4)
Ciment
CEM II/B-M (S-T)
3.05 350 115
(Robusto 4R-S)
Air 30 30
RAG résistant
Dégradations du béton
8. Dégradations du béton
Remarques préliminaires
On désigne par le terme de dégradation, un affaiblisse- Le béton est un matériau de construction très durable, à
ment de la structure du matériau. Les dégradations condition que la composition soit adéquate et que l’exé-
peuvent apparaître sous diverses formes. On distingue, cution soit réalisée selon les règles de l’art. La figure 8.0.1
en simplifiant, les dégradations survenues avant la mise montre une carotte prélevée dans un revêtement routier
en service, c.-à-d. immédiatement après la confection en béton (Cant. Argovie), qui a été construit en 1935 et
du béton, et les dégradations se développant pendant la démoli en 2011 au cours d’une réfection.
durée de service, c.-à-d. après un certain vieillissement
et/ou sous des sollicitations externes. Evaluation du revêtement en béton Hellgasse, Möriken-
Wildegg par le TFB, Wildegg:
Par contre, il s’agit d’un défaut si le béton ne présente pas,
au moment de la réception de l’ouvrage, les propriétés • Composition du béton: il est frappant de constater les
convenues contractuellement, p. ex. en relation avec son rapports E/C visés très bas (0.30 à 0.40). Selon les ana-
aspect, sa durabilité et sa résistance. L’évaluation des dé- lyses microscopiques, les valeurs atteintes se situent
fauts et des dégradations se base sur la considération de entre 0.40 et 0.45, donc plus élevées que les valeurs
leur étendue, leur intensité et leurs effets sur la sécurité visées, mais toujours très basses du point vue actuel.
structurale, l’aptitude au service et la durabilité d’un élé- • Propriétés du béton durci: aujourd’hui le béton pos-
ment d’ouvrage ou de l’ouvrage. Les critères d’évaluation sède une haute résistance à la compression, une haute
dépendent des exigences convenues lors du projet pour résistance au gel/dégel en présence de sels de déver-
les phases d’exécution et d’utilisation de l’ouvrage. glaçage, une haute résistance aux chlorures et une
faible perméabilité à l’eau. Ceci s’explique par les rap-
Les connaissances des causes et des mécanismes de dé- ports E/C bas.
gradation sont indispensables pour leur interprétation • Malgré une exposition longue aux sels de déverglaçage,
et l’évaluation de leurs conséquences. Elles constituent la la pénétration des chlorures dans le béton est bien
base pour des analyses de risque, la définition de l’entre- moindre que celle des ouvrages routiers plus jeunes,
tien nécessaire et le choix des mesures de protection et fortement exposés aux sels. Ceci vient du fait que le
de remise en état. béton présente une structure très dense et qu’il a été
exposé aux sels pour la première fois à un âge déjà
avancé (remarque: le déblayage complet et le salage
Fig. 8.0.1:
Carotte du revête- des routes n’a commencé en Suisse que dans les an-
ment routier de nées 1960). Grâce à sa structure dense, le béton pos-
la «Hellgasse» à sède, malgré une faible teneur en air, une haute résis-
Möriken-Wildegg,
construit en 1935. tance au gel en présence de sels de déverglaçage.
(Source: Technik • L’armature, avec une épaisseur d’enrobage de 45 mm,
und Forschung im ne montrait pratiquement pas de signes de corrosion.
Betonbau, Wildegg).
Fig. 8.1.2:
Typologie appa-
rente des colora-
tions de la surface
du béton.
Coloration claire-foncée (peau de léopard) d’une surface de béton Stries ou marbrures noires sur une surface de béton à consistance
réalisé sous des conditions hivernales. molle, qui contient des constituants à impuretés noires.
Coloration brun-rouge provoquée par des coulures d’eau chargée en Coloration jaune-brun d’une surface de béton au contact d’un coffrage
rouille provenant d’une armature de raccordement non protégée. à revêtement en résine phénolique.
Coloration rose d’une surface de béton SCC suite à l’emploi d’un Coloration bleue temporaire d’un béton à base de ciment de laitier de
coffrage métallique en acier de faible qualité et d’un produit de dé- haut-fourneau.
coffrage inadéquat.
Tab. 8.1.1:
Modes d’apparition Processus de trans-
port et de cristalli-
Sans coloration Coloration foncée Efflorescence sation pendant le
séchage.
Taux d’évaporation plus élevé que l’apport de identique à l’apport de plus faible que l’apport de
la solution de pores la solution de pores la solution de pores
Front d’évaporation à l’intérieur du béton juste sous la surface du béton à la surface du béton
Hydroxyde de calcium précipite dans les pores s’accumule juste sous précipite à la surface
(CaOH2) à l’intérieur du béton la surface du béton du béton
Coloration bleue
Causes
Les colorations bleues apparaissent exclusivement avec
l’emploi de ciments de laitier de haut fourneau (CEM III).
Elles sont induites par des teneurs faibles en sulfures
dans le laitier. Les sulfures réagissent avec l’eau et for-
ment des sulfures de calcium hydratés et des polysulfures
de calcium. Ces polysulfures peuvent, à l’abri de l’air et
dans un milieu alcalin (surfaces de béton coffrées), réagir
avec des ions métalliques dissouts du laitier et du ciment
(p. ex. fer, manganèse) et former des sulfures métalliques
d’une teinte vive verte ou bleue. Ces sulfures métalliques
verts ou bleus s’oxydent en composés incolores (sulfates,
sulfites) au contact de l’air lorsque le béton sèche. La vi-
tesse d’oxydation avec laquelle cette coloration du béton
à base de ciment de laitier de haut fourneau peut dispa-
raître, dépend de plusieurs facteurs: Fig. 8.1.4: Surface d’une dalle en béton, en haut: avec une coloration
bleue après le décoffrage; en bas: quelques semaines plus tard déco-
loration complète.
• les conditions climatiques froides et humides ralen-
tissent le séchage de la surface et donc la décoloration
par oxydation.
• les bétons poreux avec un rapport E/C élevé se déco- Mesures préventives
lorent rapidement. Ainsi immédiatement après le dé- Les colorations bleues et vertes n’apparaissent, en géné-
coffrage, c’est une surface incolore qui apparaît. Dans ral, que dans les bétons particulièrement denses et dispa-
les bétons denses le processus dure plus longtemps. raissent par elles-mêmes en quelques jours ou mois. Si
• les éléments d’ouvrage horizontaux (dalles) qui restent une teinte claire visée doit être atteinte au plus vite, des
plus longtemps dans le coffrage, se décolorent plus len- mesures favorisant le séchage de la surface peuvent avoir
tement. un effet d’accélération de la décoloration.
8. Dégradations du béton
8.2 Ségrégation et perte de pâte ou de mortier fin
Formation de larges voiles suite à des microségrégations induites par Formation de larges voiles par un mélange insuffisant des déverse-
un compactage ponctuellement excessif. ments de béton et un ressuage de l’eau du béton frais.
Ebauche d’armature à la surface suite à une microségrégation par un Dessin des joints de coffrages non étanches induites par la perte de la
compactage local excessif. pâte de ciment; au milieu des panneaux apparaissent des efflores-
cences claires.
Farinage et sablage à la surface d’une dalle en béton consécutifs à un Canaux de remontée d’eau de gâchage en excès sur une surface verti-
fort ressuage du béton. cale coffrée.
Perte de pâte de ciment et de mortier fin à travers un joint non Nid de gravier à l’endroit du raccord dalle-mur suite à un compactage
étanche. insuffisant et l’échappement de mortier fin par le joint de coffrage
non étanche.
Des températures basses, un compactage excessif, une porosité capillaire plus basse mènent à des colorations
composition pauvre en farines ou un haut rapport E/C sombres de grande étendue, notamment les sous-faces
favorisent le ressuage (fig. 8.2.3). de planchers. C’est de la même manière que des ségréga-
tions induisent avec la perte d’eau de la pâte de ciment
Ebauche de l’armature liées aux nids de gravier ou aux joints non étanches, des
Causes colorations sombres fortement contrastées.
Le reflet de la nappe extérieure de l’armature visible en
surface du béton est créé par des microségrégations au Mesures préventives
niveau des particules les plus fines du béton frais. Un Les colorations sombres induites par des ségrégations
surcompactage local, à proximité du coffrage ou de l’ar- peuvent être évitées, en hiver, par l’emploi d’un accéléra-
mature qui entrent en résonnance, en est la cause. teur et le recours à des formulations de béton caractéri-
sées par une meilleure capacité de rétention d’eau.
Mesures préventives
Un compactage trop intensif doit être évité et le pervibra- Farinage et canaux de remontée de l’eau
teur ne doit pas toucher l’armature. En outre, les diffé- Causes
rences de température entre le béton frais et les fers Le farinage résulte d’une hydratation perturbée du
d’armature de plus de 12° C sont à éviter en cas de tem- ciment à la surface du béton. L’eau de gâchage ressuée
pératures ambiantes inférieures à 5–10° C. Le phénomène peut remonter le long du coffrage et laisser des traces
n’est normalement pas lié à une épaisseur d’enrobage sur la surface du béton, appelées canaux de remontée
insuffisante. d’eau. Ce phénomène apparaît souvent lors de l’emploi
de coffrages lisses non absorbants, en relation avec de
Formation de voiles fortes épaisseurs de couches de déversement.
Causes
Lorsque le béton présente une tendance à la ségrégation
et lorsque les tas de béton frais successivement déversés
n’ont pas été suffisamment mélangés, de larges voiles
peuvent apparaître. Ils se dessinent par des liserés clairs
sur les surfaces des plafonds.
Mesures préventives
La formation des nids de gravier peut être réduite par
les mesures suivantes:
Fig. 8.2.5:
Ouvertures pour
• Lors de la planification des ouvrages en béton de pare- couler et compacter
ment, il faut adapter les dimensions des éléments le béton en cas de
densité d’armature
d’ouvrage en fonction de la densité et de la disposition très élevée.
des barres d’armature, ainsi que des propriétés du
béton, de manière à ce que la mise en place et le com-
pactage soient possibles sans entrave.
• L’écartement des barres d’armature doit être plus
grand que le diamètre maximal du granulat et celui
des barres d’armature voisines. Une attention toute
particulière doit être portée aux endroits de recou-
vrement des barres, des ancrages et des pliages en cas
de teneurs élevées en armature.
• Le béton doit posséder une granularité adéquate et
une consistance adaptée aux dimensions de l’élément
d’ouvrage et au mode de mise en place (voir chapitre
4.1). En général, le diamètre maximal du granulat ne
devrait pas dépasser un tiers de l’épaisseur minimale
de l’élément d’ouvrage.
• Le coffrage doit être étanche afin d’empêcher l’écoule-
ment de l’eau et de la pâte de ciment. La fixation et
l’étanchéification à l’endroit des joints de bétonnage,
des joints de coffrage, des angles, des arêtes et des
insertions sont à préparer avec le plus grand soin.
• Des ouvertures dédiées au compactage sont à prévoir
dans la disposition de l’armature et du coffrage de ma-
nière à ce que le béton puisse être étalé et compacté
régulièrement.
• Lorsque le transport du béton frais se fait par camion
malaxeur, de longues durées de transports augmen-
tent le risque de ségrégation. Le béton doit être malaxé
8.3 Efflorescences
Les efflorescences sont des précipitations de sels solubles Les efflorescences calcaires sont en règle générale des
à l’eau, et où l’hydroxyde de calcium se présente sous dépôts fins, blancs, en voile ou tachetés, qui peuvent
forme d’une couche fine de cristaux. Les efflorescences altérer la teinte et l’aspect d’une surface en béton. Sur
sont réparties en trois classes: des surfaces de béton de parement, notamment les sur-
faces teintées en noir, ces efflorescences sont difficile-
• les efflorescences calcaires ment acceptables. Elles n’entament ni la résistance ni la
• les concrétions calcaires durabilité du béton.
• les colorations brunes des produits en béton
(efflorescences calcaires colorées)
Fig. 8.3.1:
Typologie appa-
rente des efflores-
cences.
Efflorescences calcaires sur un mur en béton. Concrétions calcaires le long des fissures d’un mur en béton.
Colorations brunes d’un dallage en béton (efflorescences calcaires Dalle en béton fissurée avec des concrétions calcaires sous forme de
colorées). stalactites.
Mesures préventives
Le potentiel de coloration peut être réduit à l’aide de me-
sures liées à la technologie du béton. Une optimisation
de la granularité du granulat et l’utilisation des ciments
composés, comme p. ex. l’Optimo 4 ou le Robusto 4R-S,
Fig. 8.3.3:
Test de coloration améliorent la compactibilité du béton et diminuent la po-
brune du ciment: rosité, respectivement l’humidification du béton. De cette
échantillon sans manière, la mise en solution et le transport des composés
potentiel de
coloration brune
de fer à la surface du béton sont freinés. Si l’évaporation
(à gauche) et est entravée, aucune coloration brune ne survient.
échantillon avec
potentiel de
coloration brune
(à droite).
lev
vé
nir dans les documents contractuels avant l’exécution des sé distance d’observa-
éle
observateur
a
w
α= a
Tab. 8.4.2:
Types de fissures et Type de fissure Typologie apparente Description
leurs typologies ap-
parentes. Fissures dans le Fissures orientées perpendiculairement à la surface,
béton au-dessus de l’armature supérieure. Elles sont souvent
d’enrobage le disposées en un réseau orthogonal et combinées avec une
long de cavité sous la barre d’armature. Elles peuvent aussi apparaître
l’armature au passage entre des zones à sections significativement
différentes et résultent du tassement du béton frais.
Tab. 8.4.3: Causes de la fissuration du béton en rapport avec les solli- Fig. 8.4.3:
citations. Réseau orthogonal
de fissures de tasse-
ment.
Mesures supplémentaires:
Fig. 8.4.6:
Disposition d’une
couche de glisse- dalle en béton
ment sous une dalle couche de
de radier afin de ré- glissement
duire le frottement terrain
avec le terrain.
a)
Solution défavo-
rable: risque de
1 1 3
fissuration élevée.
brêche de clavage
b)
Solution favorable:
faible risque de
fissuration.
2 4 3 2 4 6
1 1 3 5
<2h
Tab. 8.4.5:
Risque de fissuration Efficacité des mesures Efficacité des diffé-
rentes mesures
Cause de fissuration Moment d’apparition Composition du Cure Armature visant à réduire le
béton risque de fissura-
tion.
Tassement du béton
avant le début de prise très élevée néant néant
frais
après la culmination de la
Dissipation de la
température (3 à 10 jours après très élevée très élevée moyenne
chaleur d’hydratation
le bétonnage)
Fig. 8.5.1:
Dégradation sous
forme de «pop-out»
au-dessus d’un gra-
nulat non résistant
au gel.
Fig. 8.5.4:
Exemples de résis-
tances variables au
gel/dégel en pré-
sence de sels de dé-
verglaçage pour des
surfaces de béton
d’un âge supérieur
à 10 ans.
8.5.3 Causes et mesures préventives de pores contenus dans la pâte de ciment n’offre pas
assez d’espace d’expansion volumique sous forme de
Attaque par le gel pores accessibles et vides, une contrainte interne de com-
Pendant la transformation, sous l’effet du gel, de l’eau en pression se crée. Cette contrainte provoque la fissuration
glace dans la pâte de ciment poreuse, différents phéno- du béton dès que sa résistance à la traction est dépassée
mènes ayant une influence décisive sur la résistance au (fig. 8.5.5).
gel se produisent:
Tab. 8.5.1:
Degré de saturation Type de pore Diamètre de pore Degré de saturation des pores* Point de congélation
des pores et point
de congélation de Pores de compactage > 1 mm vides –
la solution intersti-
tielle des pores en Pores d’air entraînés vides ne se remplissent pas par
30 μm à 300 μm –
fonction du type de artificiellement absorption capillaire
pores.
partiellement remplis par
condensation et pratiquement
Pores capillaires 30 nm à 30 μm 0 à −20° C
complètement remplis par
absorption capillaire
Abaissement du point de congélation dans les petits pores Attaque par le gel en présence de sels de déverglaçage
Si le béton était complètement saturé en eau, sa structure Les sels de déverglaçage qui pénètrent dans le béton
devrait être détruite lors du premier cycle de gel. Cepen- abaissent le point de congélation de la solution intersti-
dant l’expérience pratique montre que les bétons d’une tielle des pores de telle manière que l’eau gèle à des
qualité suffisante ne montrent des dégradations qu’après températures nettement inférieures à 0° C.
de nombreux cycles de gel/dégel, même s’ils ont été satu-
rés en eau auparavant. On observe dans le béton aucune Les sels de déverglaçage sont hygroscopiques, c.-à-d.
congélation subite ou congélation omniprésente et simul- qu’ils absorbent l’humidité de l’air. Le degré de saturation
tanée. Le degré de saturation des pores et le point de du béton chargé en sels augmente et renforce, dans la
congélation de l’eau contenue dans les pores dépendent zone superficielle du béton, le risque de dégradation.
du diamètre des pores. Lorsque le diamètre des pores di-
minue, leur degré de saturation augmente et le point de L’emploi des sels de déverglaçage intensifie les méca-
congélation de la solution des pores s’abaisse (tab. 8.5.1). nismes de dégradations physiques du gel par les phéno-
De ce fait, l’eau dans les pores capillaires se congèle mènes suivants:
d’abord, tandis qu’elle reste à l’état liquide dans les pores
de gel. • congélation par couches
• choc thermique
Effet de pompage
Les cycles de gel-dégel répétés donnent naissance à un
effet de pompage qui mène à une saturation progressive
du béton. L’eau gèle d’abord dans les plus grands pores. La
pression de vapeur étant plus grande au-dessus de l’eau
qu’au-dessus de la glace, l’eau encore à l’état liquide migre
des pores capillaires vers les plus grands pores où elle
gèle. On assiste donc à une vidange des pores capillaires
et une accumulation de glace dans les plus grands pores.
Si la température du béton tombe en dessous de zéro Dommages créés par d’autres agents de déverglaçage
degré, la solution interstitielle des pores proches de la Le recours aux acétates et formiates (agents dégivrants)
surface gèle en premier, suivie de celle des zones pro- provoque une montée brusque du pH de la solution in-
fondes (20–30 mm). Par contre la couche intermédiaire, terstitielle des pores. Il en résulte une attaque de la pâte
avec la plus haute concentration de sels, ne gèle qu’en de ciment et du granulat analogue à une réaction alca-
dernier. lis-granulats.
Température (T)
Surface du béton −T 0°C +T Concentration en sels Fig. 8.5.7:
0 0
Profondeur [mm]
Profondeur [mm]
Congélation par
couches du béton
couche congelée TB < TG
sous l’effet des sels
de déverglaçage.
10 10
20 20
TB < TG
couche congelée 30 30
40 40
température du béton (TB) profil des teneurs
température du point de congélation (TG) en chlorures
8. Dégradations du béton
8.6 Dégradations dues aux attaques chimiques dissolvantes
Une attaque chimique dissolvante intervient sous l’effet Les dégradations par une attaque chimique dissolvante
d’acides, de sels échangeurs d’ions, d’eau douce ou de se caractérisent normalement par une érosion de la sur-
bases fortes (tab. 8.6.1). L’attaque dissolvante progresse face du béton (fig. 8.6.2 et 8.6.3).
de la surface vers l’intérieur du béton. Les composants
de la pâte de ciment et parfois du granulat sont dissouts
par des substances pénétrantes puis lessivés (fig. 8.6.1).
Dans la littérature, on retrouve souvent le terme de corro-
sion du béton pour désigner l’attaque chimique dissol-
vante.
Fig. 8.6.1:
Attaque chimique
dissolvante d’un
prisme de mortier.
0 mm 0.5 mm 1 mm 2 mm 4 mm
EG 0 EG 1 EG 2 EG 3 EG 4
EG 0–1 EG 1–2 EG 2–3 EG 3–4
Fig. 8.6.3: Attaque de la surface d’un bassin de décantation.
(Source: Betonsuisse Marketing AG, Bern).
acides minéraux:
industrie, eaux phréatiques,
gaz carbonique, acide
pluie acide, canalisations
sulfureux
saponification de l’hydroxyde
acides aminés champignons, lichens, algues
calcium de la pâte de ciment
eaux phréatiques
réaction avec l’hydroxyde de
Sels échangeurs solutions de sels de minéralisées, industrie,
calcium et formation de sels
d’ions magnésium et d’ammonium agriculture, stations
de calcium très solubles
d’épuration
solutions concentrées de
bases fortes (potasse et soude industrie chimique dissolution des aluminates
caustique) dans la pâte de ciment et des
Bases fortes
silicates et de la silice dans le
acétate, formiate dégivrants pour avions granulat
8.6.3 Causes et mesures préventives amorphe reste comme résidu insoluble. Ces résidus inso-
lubles créent une pellicule de protection à la surface du
Acides béton empêchant que la solution agressive, qui doit dif-
L’attaque par des acides conduit à la dissolution des fuser à travers cette couche de gel protectrice, n’entre en
phases hydratées de la pâte de ciment et engendre la for- contact direct avec le béton encore intact. Derrière celle-ci
mation de sels solubles de Ca, Al et Fe ainsi que la disso- se trouve la zone de lixiviation, caractérisée par un ap-
lution de la silice. Le degré d’agressivité dépend de la pauvrissement en hydroxyde de calcium, c.-à-d. par une
concentration de l’acide mais surtout de la valeur du pH. plus faible valeur pH de la solution interstitielle des pores
L’attaque touche surtout la pâte de ciment, mais, lors que celle du béton encore intact. Le front de réaction pro-
d’une attaque par un acide fort, le granulat soluble à prement dit se situe dans la zone de lixiviation entre la
l’acide est aussi dissout. couche de gel et le béton intact. Avec le temps, le proces-
sus se ralentit parce que la couche de protection devient
Les phases hydratées de la pâte de ciment sont dissoutes plus épaisse. Si la couche protectrice est détruite ou enle-
au contact des acides et il se forme une zone de lixivia- vée par un nettoyage, le front d’attaque pénètre alors
tion, d’où les produits de la dissolution (sels solubles de plus profondément dans le béton.
Ca, Al et Fe) sont lessivés et emportés. Un gel siliceux
bactéries
1 mm
H 2S
Gaz carbonique
Le gaz carbonique est un acide faible que l’on rencontre
dans les eaux de montagne et la nappe phréatique.
L’agressivité des eaux contenant du gaz carbonique dé-
pend en partie de la valeur du pH et principalement de
leur composition. Dans l’eau règne un équilibre entre le
carbonate d’hydrogène de calcium (bicarbonate de cal-
Fig. 8.6.5: Corrosion d’un tube de canalisation par attaque d’acide
cium) et le gaz carbonique dit d’équilibre, nécessaire au sulfurique biogène.
maintien en solution des carbonates. La part libre de gaz
carbonique, c.-à-d. qui n’est pas nécessaire pour équili-
brer le bicarbonate, est appelée gaz carbonique agressif
car elle est capable de dissoudre plus de calcaire. Sels échangeurs d’ions
Les solutions aqueuses de sels de magnésium et d’ammo-
L’équilibre entre le gaz carbonique et des bicarbonates est nium (à l’exception des carbonates hydrogènes, des oxa-
régi par la teneur en gaz carbonique libre, la température, lates et des fluorures de magnésium et d’ammonium) ont
la dureté de l’eau ainsi que la concentration en ions d’hy- un effet dissolvant sur le béton. Le calcium de l’hydroxyde
drogène et en autres ions. L’eau dure a besoin d’une teneur de calcium de la pâte de ciment est échangé avec les ions
plus élevée en gaz carbonique pour avoir un effet dissol- magnésium ou ammonium de façon à ce qu’il se forme un
vant vis-à-vis du calcaire. De ce fait, le risque d’une attaque sel de calcium très facilement soluble qui peut être lessivé
par gaz carbonique agressif est plus important dans le hors du béton.
cas des eaux douces.
Acides biogènes
Pour se développer, les microorganismes ont besoin de Chlorures de magnésium
substances organiques et inorganiques de compositions MgCl2 + Ca(OH)2 → CaCl2 + Mg(OH)2
variables et, selon le type, de certaines conditions de pH.
chlorure de magnésium + hydroxyde de calcium
L’énergie nécessaire à la vie vient de la lumière du soleil,
→ chlorure de calcium + hydroxyde de magnésium
des substances organiques et des composés inorganiques
oxydables ou réductibles. La plupart des microorganismes
Eq. 8.6.1
produisent, par leur métabolisme, des acides organiques
ou inorganiques qui peuvent attaquer la pâte de ciment.
L’hydroxyde de magnésium forme une masse gélatineuse
Dans les bassins d’activation biologique des stations et molle qui constitue une couche protectrice contre une
d’épuration communales se développe sur les murs en attaque continue. Elle est efficace tant qu’elle n’est pas
béton une couche gélatineuse bactérienne (biofilm). enlevée par l’eau courante.
Selon la teneur en oxygène de l’air, la composition de
l’eau usée et les processus de dénitrification, des valeurs
de pH très basses peuvent s’installer par la nitrification
dans ce biofilm. Ceci conduit à une attaque acide de la
surface du béton.
Eq. 8.6.2
Eaux douces
Les eaux de fonte, de pluie, de surface et de source ne
contiennent que peu de sels de calcium et de magnésium
dissouts. Les eaux dites douces, d’une dureté plus faible Fig. 8.6.6: Carte des degrés de dureté de l’eau en Suisse. Echelle:
que 7° fH, sont peu ou faiblement minéralisées. Elles sont blanc: 0–15° fH, jaune: 15–25° fH, rouge: > 25° fH.
capables de dissoudre de l’hydroxyde de calcium et des (Source: www.trinkwasser.ch).
alcalins de la pâte de ciment. D’autres ions présents dans
l’eau peuvent influencer la vitesse de dissolution de l’hy-
droxyde de calcium. Les composés alcalins de la pâte de
ciment ne sont stables qu’à des valeurs du pH > 12.5 et
peuvent se décomposer à un niveau de pH entre 7–12.
L’hydroxyde de calcium, présent dans le béton comme
produit d’hydratation du ciment sous forme solide ou dis-
soute, est lessivé par de l’eau douce. Simultanément, l’hy-
dratation du ciment avance et il se forme de nouveau de
l’hydroxyde de calcium. Dès que le ciment est complète-
ment hydraté et qu’il ne peut plus se former d’hydroxyde
de calcium, la valeur du pH descend en dessous de 12.5.
Les phases hydratées du ciment deviennent alors ins-
tables et se décomposent. Sous une action continue d’eau
douce, la pâte de ciment est lessivée.
Bases fortes
La pâte de ciment n’est pas attaquée par des solutions Fig. 8.6.7: Vue de l’intérieur d’un réservoir d’eau potable.
basiques en faible concentration. Par contre, les bases
fortes, en haute concentration, comme p. ex. la soude
caustique (> 10 %) ou la potasse caustique (> 20 %) dis-
solvent les aluminates de la pâte de ciment. Les solutions
concentrées de bases fortes peuvent aussi attaquer des
granulats silicatés ou siliceux.
Mesures préventives
Les dégradations dues aux attaques chimiques dissol-
vantes peuvent être empêchées par des mesures de la
technologie du béton, renforcées le cas échéant par des
mesures supplémentaires (voir chapitre 6.3).
8.7.1 Introduction
Fig. 8.7.1:
Expansion d’une
éprouvette par
attaque gonflante
de sulfates.
Tab. 8.7.1:
Aperçu des diffé- Type d’attaque Substance nocive pour le béton Occurrence Effet de l’attaque
rentes formes d’at-
taques du béton réaction des sulfates dissous avec
par des sulfates. les phases C3A de la pâte de ciment,
Attaque par des
solutions de sulfates formant de l’ettringite,
sulfates externes, nappe phréatique, sols
accompagnée d’une augmentation
gonflante
volumique, et d’autres phases de
sulfates
Formation de gypse
Une autre réaction expansive due aux sulfates est celle
du gypse qui se développe dans le béton lorsque les
concentrations en sulfates sont très élevées. Dans ce type
de réaction à effet gonflant, l’hydroxyde de calcium de la
pâte de ciment réagit avec les ions sulfates de la solution
Fig. 8.7.6: Photo prise par microscopie électronique d’un échantillon
s’infiltrant dans le béton, et forme du gypse. L’occurrence
de béton ayant subi une dégradation par de la thaumasite. La pâte de
de la cristallisation expansive du gypse est favorisée par ciment est détruite et est devenue poreuse («trous» sombres). Elle est
les facteurs suivants: remplacée en partie par des cristaux de thaumasite (reconnaissable
par sa cristallisation en aiguilles claires). La destruction de la pâte de
ciment conduit à la perte de la résistance du béton.
• une solution à haute concentration en sulfates
• un apport continu de solutions aqueuses de sulfates
même en faible concentration
• des ciments à haute teneur en clinker
granulat
pâte de ciment
8. Dégradations du béton
8.8 Dégradations dues à la réaction alcalis-granulats
Alcalis
Les alcalis (sodium et potassium) de la solution intersti-
tielle des pores du béton proviennent avant tout du ci-
ment et des additions. De manière simplifiée, la teneur
en alcalis est exprimée en Na2O équivalent (Na2Oeq = 1 %
en masse Na2O + 0.658 % en masse K2O). Les alcalis parti-
cipant à la réaction sont appelés alcalis actifs.
Fig. 8.8.6:
Dégâts de gel suite
à la dégradation du
béton par la RAG.
8.8.3 Causes et mesures préventives Le gel peut absorber de grandes quantités d’eau, produi-
sant ainsi une pression d’expansion. Dès que celle-ci dé-
La vitesse avec laquelle un dégât de RAG se développe est passe la résistance à la traction du granulat, des fissures
variable et est influencée par la qualité du béton, le gra- se créent dans le béton à partir du granulat. En surface,
nulat, l’exposition de l’élément d’ouvrage (surtout l’humi- des fissures caractéristiques apparaissent en réseau. La
dité, les cycles de température), l’armature, etc. fissuration affectant le granulat et la pâte de ciment af-
faiblit fortement la structure du béton et mène à de
Plus la teneur en alcalis de la solution interstitielle des grandes pertes au niveau des résistances mécaniques
pores du béton est élevée, plus la teneur en ions hy- (fig. 8.8.8).
droxydes (valeur de pH) sera élevée. Les ions hydroxydes
attaquent la silice contenue dans le granulat pour former Mesures préventives
un gel hydraté de silicates d’alcalis et de calcium, appelé Les dégâts dus à la RAG peuvent être évités par des me-
en général brièvement «gel» (fig. 8.8.7). sures liées à la technologie du béton et, le cas échéant,
par des mesures supplémentaires (chapitre 6.4).
La solubilité de la silice dépend de sa structure cristalline:
la silice amorphe (p. ex. opale, silex, silicifications des
calcaires et des grès) est plus facilement soluble que la si-
lice à structure cristalline (quartz) plus ou moins ordon-
née (p. ex. dans les gneiss et grès). Il existe différents
types de roches alcalis-réactives pour lesquelles l’étendue
des dégâts et la vitesse de développement de la réaction
varient. Les granulats suisses appartiennent en règle gé-
nérale aux granulats réagissant lentement.
Fig. 8.8.7:
Dépôt de gel silica-
té dans les fissures granulat
et un pore d’air d’un fissures
béton dégradé
(photo: lumière pâte de ciment
UV). durcie
pore d’air
granulat
Fig. 8.8.8:
Fissuration typique
due à la RAG du
fissures
granulat et de la
pâte de ciment
(photo: lumière granulat
UV).
pâte de ciment
durcie
Surface du béton
Selon son ampleur, la corrosion de l’armature se remarque
en surface du béton par des traces de rouille ou des dé-
collements du béton d’enrobage (fig. 8.9.1). Les traces de
rouille sont les premiers signes visibles en surface du
béton. La formation de la rouille (hydroxyde de fer) à par-
tir de l’acier s’accompagne d’une augmentation volu-
mique de 2,3 fois le volume de l’acier. La pression qui en
résulte conduit à la fissuration du béton d’enrobage et, à
un stade plus avancé, à son décollement au-dessus des
barres d’armature corrodées.
Fig. 8.9.1: Signes de corrosion visibles en surface du béton: traces de Fig. 8.9.2: Dégâts de corrosion d’une armature: érosion par corrosion
rouille (à gauche), décollements du béton au-dessus d’une armature régulière de la barre d’armature sous l’effet de la carbonatation (en
corrodée (à droite). haut), corrosion ponctuelle (piqûre) induite par des chlorures et uni-
quement visible en mettant à nu l’armature (en bas).
Dans les éléments de construction en permanence satu- Fig. 8.9.3 a: Corrosion induite par la carbonatation dans un béton non
rés en eau ou complètement secs, le risque de corrosion fissuré, l’anode et la cathode étant voisines (micro-élément), la
corrosion est répartie régulièrement sur la surface de l’acier.
est faible, puisqu’il manque soit de l’oxygène soit de l’hu-
midité. Par contre, des périodes alternantes d’humidité
et de sécheresse augmentent le risque de corrosion. La
pénétration du dioxyde de carbone (CO2), des chlorures Cl− H2O O2
Cl−, H2O, O2
chlorures dans
le béton
dépassivation
− + −
Fig. 8.9.4 b: Corrosion induite par les chlorures dans un béton fissuré,
l’anode se trouve dans la zone de la fissure, la cathode se trouve
éloignée dans le béton non fissuré (macro-élément), il se développe
des piqûres de corrosion.
Glossaire
A Béton armé
Acier d’armature du béton Béton dont l’armature est constitué de barres d’armature
Acier apte à être employé comme armature passive. passive en acier.
F
D Famille de béton
Déclaration de conformité Groupe de bétons dont une relation fiable entre les pro-
La déclaration de conformité couvre toutes les caractéris- priétés pertinentes est établie et documentée.
tiques essentielles d’un produit de construction, qui
doivent être conformes aux dispositions des normes Filler (farines de roche)
harmonisées, auxquelles il est soumis. Additions inertes inorganiques du Type I, dont la majorité
des grains a un diamètre inférieur à 0.063 mm. Elles sont
Degré d’hydratation désignées comme farines de roche (farine de quartz, farine
Caractéristique du matériau, indiquant la quantité d’eau de calcaire).
chimiquement liée par le ciment.
Durée de service G
Laps de temps prévu dans la convention d’utilisation pour Granulat
l’utilisation de l’ouvrage. Matériau minéral granulaire apte à être utilisé dans du
béton. Les granulats peuvent être naturels, artificiels ou
recyclés à partir de matériaux précédemment utilisés en
E construction.
Eau de gâchage
L’eau de gâchage représente la quantité d’eau qui est Granulat courant
ajoutée au mélange de ciment, additions et granulat pen- Granulat ayant, après séchage à l’étuve, une masse volu-
dant le malaxage du béton. mique supérieure à 2000 kg/m3 et inférieure à 3000 kg/m3.
Retrait
R Diminution du volume du béton, causée par le séchage
Rapport eau/ciment (retrait de dessiccation) ainsi que, en cas de rapport E/C
Rapport massique de la teneur en eau efficace à la teneur bas par l’hydratation du ciment (retrait endogène).
en ciment du béton frais, en abrégé rapport E/C.
Retrait capillaire
Rapport eau/ciment équivalent Désigné aussi comme retrait précoce ou retrait capillaire
Rapport massique de la teneur en eau efficace à la somme et qui résulte des tensions capillaires lors de l’évaporation
de la teneur en ciment et de la teneur des additions à de l’eau dans le béton encore frais, induisant une diminu-
prendre en compte multipliée par le coefficient k corres- tion volumique du béton.
pondant.
Retrait de dessiccation
Résistance à la carbonatation Diminution du volume du béton, causée par le séchage
Caractéristique du matériau, indiquant la résistance du (perte de l’eau).
béton vis-à-vis de la pénétration du CO2 (carbonatation),
mesurée dans le cadre d’un essai normé de carbonatation Retrait endogène
accélérée. Diminution du volume du béton, causée par l’hydratation
du ciment en cas de rapport E/C bas (autodessiccation
interne).
SIA 162-6: Béton renforcé de fibres métalliques. SN 670115: Granulats minéraux – Minéralogie et pétrogra-
Zurich 1999. phie et minéraux argileux gonflants. Zurich 2005.
SIA 198: Constructions souterraines – exécution. SN 670116: Fillers – Minéralogie, pétrographie et minéraux
Zurich 2004. argileux gonflants. Zurich 2012.
SIA 262: Construction en béton. Zurich 2013. SN 670902-11: Essais pour déterminer les caractéristiques
géométriques des granulats – Partie 11: Essai de classifica-
SIA 262/1: Construction en béton – Spécifications complé- tion des constituants des gravillons recyclés. Zurich 2009.
mentaires. Zurich 2013.
SN 670903-6: Essais pour déterminer les caractéristiques
SIA 267: Géotechnique. Zurich 2013. mécaniques et physiques des granulats – Partie 6: Déter-
mination de la masse volumique réelle et de l’absorption
SIA 269/2: Maintenance des structures porteuses – d’eau. Zurich 2014.
Structures en béton. Zurich 2011.
SN 670903-8: Essais pour déterminer les caractéristiques
SIA 272: Etanchéités et drainages d’ouvrages enterrés mécaniques et physiques des granulats – Partie 8: Déter-
et souterrains. Zurich 2009. mination du coefficient de polissage accéléré. Zurich 2009.
SIA 381-1: Caractéristiques de matériaux de construction. SN EN 1008: Eau de gâchage pour bétons – Spécifications
Zurich 1980. d’échantillonnage, d’essais et d’évaluation de l’aptitude à
l’emploi, y compris les eaux des processus de l’industrie du
SIA 414: Tolérances dimensionnelles dans la construction; béton, telle que l’eau de gâchage pour béton. Zurich 2002.
Termes techniques, principes, règles d’application.
Zurich 1980. SN EN 12350-2: Essais pour béton frais – Partie 2:
Essai d’affaissement. Zurich 2009.
SN 640461: Couches de surface en béton – Conception,
exigences, exécution et mise en œuvre. Zurich 2008. SN EN 12350-4: Essais pour béton frais – Partie 4:
Indice de serrage. Zurich 2009.
SN 640464: Couches de surface en béton – méthode d’essai
de la résistance au gel et au gel en présence d’agents de SN EN 12350-5: Essais pour béton frais – Partie 5:
déverglaçage. Zurich 2009. Essai d’étalement à la table à chocs. Zurich 2009.
SN 640510: Caractéristiques de surface des chaussées – SN EN 12350-6: Essais pour béton frais – Partie 6:
Norme de base. Zurich 2011. Masse volumique. Zurich 2009.
SN 640511: Caractéristiques de surface des chaussées – SN EN 12350-7: Essais pour béton frais – Partie 7:
texture. Zurich 1984. Teneur en air – Méthode de la compressibilité. Zurich 2009.
SN 640512: Caractéristiques de surface – Mesures d’adhé- SN EN 12350-8: Essais pour béton frais – Partie 8:
rence. Zurich 2014. Béton autoplaçant – Essai d’étalement (en préparation).
Zurich 2010.
SN 640516-7: Caractéristiques de surface des routes et
aérodromes – Méthodes d’essai – Partie 7: Mesurage des SN EN 12350-10: Essais pour béton frais – Partie 10:
déformations localisées des couches de roulement des Béton autoplaçant – Essai à la boite en L. Zurich 2010.
chaussées: essai à la règle. Zurich 2003.
SN EN 12390-1: Essai pour béton durci – Partie 1: SN EN 14216: Ciments – Composition, spécifications et cri-
Forme, dimensions et autres exigences aux éprouvettes tères de conformité de ciments spéciaux à très faible chaleur
et aux moules. Zurich 2012. d’hydratation. Zurich 2004.
SN EN 12390-2: Essai pour béton durci – Partie 2: SN EN 14487-1: Béton projeté – Partie 1:
Confection et conservation des éprouvettes pour essais Définitions, spécifications et conformité. Zurich 2005.
de résistance. Zurich 2009.
SN EN 14487-2: Béton projeté – Partie 2:
SN EN 12390-3: Essais pour béton durci – Partie 3: Exécution. Zurich 2006.
Résistance à la compression des éprouvettes. Zurich 2009.
SN EN 14488-2: Essais pour béton projeté – Partie 2:
SN EN 12390-5: Essai pour béton durci – Partie 5: Résistance à la compression au jeune âge du béton projeté.
Résistance à la flexion sur éprouvettes. Zurich 2009. Zurich 2006.
SN EN 12390-6: Essais pour béton – Partie 6: SN EN 14488-3: Essais pour béton projeté – Partie 3:
Détermination de la résistance en traction par fendage Résistances à la flexion (au premier pic, ultime et résiduelle)
d’éprouvettes. Zurich 2009. d’éprouvettes parallélépipédiques en béton renforcé par
des fibres. Zurich 2006.
SN EN 12390-7: Essai pour béton durci – Partie 7:
Masse volumique du béton durci. Zurich 2009. SN EN 14488-5: Essais pour béton projeté – Partie 5:
Détermination de la capacité d’absorption de l’énergie
SN EN 12390-8: Essai pour béton durci – Partie 8: d’une dalle-éprouvette renforcée par des fibres. Zurich 2006.
Profondeur de pénétration d’eau sous pression. Zurich 2009.
SN EN 14651+A1: Méthode d’essai du béton de fibres mé-
SN EN 12390-13: Essai pour béton durci – Partie 13: talliques – Mesurage de la résistance à la traction par
Détermination du module sécant d’élasticité en compres- flexion (limite de proportionnalité (LOP), résistance rési-
sion. Zurich 2014. duelle). Zurich 2007.
SN EN 12504-1: Essais pour béton dans les structures – SN EN 14721+A1: Méthode d’essai du béton de fibres mé-
Partie 1: Carottes – Prélèvement, examen et essais en com- talliques – Mesurage de la teneur en fibres du béton frais
pression. Zurich 2009. ou durci. Zurich 2007.
SN EN 12620+A1: Granulat pour béton. Zurich 2008. SN EN 14845-1: Méthodes d’essai des fibres dans le béton –
Partie 1: Bétons de référence. Zurich 2007.
SN EN 12878: Pigments de coloration des matériaux de
construction à base de ciment et/ou chaux – spécifications SN EN 14845-2: Méthodes d’essai des fibres du béton –
et méthodes d’essai. Zurich 2005. Partie 2: Effets sur le béton. Zurich 2006.
SN EN 13263-1+A1: Fumée de silice pour béton – Partie 1: SN EN 14889-1: Fibres pour béton – Partie 1:
Définitions, exigences et critères de conformité. Zurich 2009. Fibres d’acier – Définition, spécifications et conformité.
Zurich 2006.
SN EN 13263-2+A1: Fumée de silice pour béton – Partie 2:
Evaluation de la conformité. Zurich 2009. SN EN 14889-2: Fibres pour le béton – Partie 2:
Fibres de polymère – Définition, spécifications et confor-
SN EN 13577: Attaque chimique du béton – Détermination mité. Zurich 2006.
de la teneur en dioxyde de carbone agressif de l’eau.
Zurich 2007. SN EN 1504-3: Produits et systèmes pour la protection et
la réparation des structures en béton – Définitions, pres-
SN EN 13670: Exécution des structures en béton. criptions, maîtrise de la qualité et évaluation de la confor-
Zurich 2009. mité – Partie 3: Réparation structurale et réparation non
structurale. Zurich 2005.
SN EN 1536: Exécution des travaux géotechniques SN EN 933-3: Essais pour déterminer les caractéristiques
spéciaux – Pieux forés. Zurich 2010. géométriques des granulats – Partie 3: Détermination de
la forme des granulats – Coefficient d’aplatissement.
SN EN 1538: Exécution des travaux géotechniques Zurich 2013.
spéciaux – Parois moulées. Zurich 2010.
SN EN 934-2+A1: Adjuvants pour bétons, mortier et coulis –
SN EN 196-1: Méthodes d’essais des ciments – Partie 1: Partie 2: Adjuvants pour bétons – Définitions, exigences,
Détermination des résistances mécaniques. Zurich 2005. conformité, marquage et étiquetage. Zurich 2012.
Littérature
Beton-Information (publications diverses). Revue du Loser, Leemann: Sulfatwiderstand von Beton: verbessertes
BetonMarketing Nordost+Süd+West, Hannover, Ostfil- Verfahren, basierend auf der Prüfung nach SIA 262/1,
dern, Beckum. Anhang D. rapport de recherche OFROU, n° 1416, Berne
2013.
Betonsuisse: Erosion du béton dans les bassins biologiques
des stations d’épuration. Rapport explicatif du caher tech- Maso: Interfacial transition zone in concrete.
nique cemsuisse 01, Berne 2011. Rilem rapport 11, 2005.
Bulletin du ciment (publications diverses). Revue du Merz, Hunkeler, Griesser: Schäden durch Alkali-Aggregat-
Service de recherches et conseils techniques en matière Reaktion an Bauteilen in der Schweiz. Rapport de recherche
de ciment et béton et Technique du béton (TFB), Nyon. OFROU, n° 599, Berne 2006.
Divers auteurs: Alkali-Aggregat-Reaktion (AAR) in der Merz, Leemann: Validierung der AAR-Prüfungen für
Schweiz. Berne: cemsuisse rapport de recherche, 2005. Neubau und Instandsetzung. Rapport de recherche
OFROU, n° 648, Berne2012.
Divers auteurs: Betonstrassen – Das Handbuch, Leitfaden
für die Praxis. Vienne: Zement+Beton Handels und Werbe- Neville: Properties of Concrete. 4ième édition.
ges. M.b.H., 2012. Harlow: Longman, 1999.
Divers auteurs: Sika Spritzbeton Handbuch. Zurich 2012. Reul: Handbuch der Bauchemie. Einführung in die Grund-
lagen – Rohstoffe, Rezepturen. Verlag für chem. Industrie,
Filipaj: Architektonisches Potenzial von Dämmbeton. H. Ziolkowsky KG, Augsburg 1991.
2ième édition. Zurich: vdf Hochschulverlag, 2010.
Reinhard: Ingenieurbaustoffe. 2ième édition.
Grübl, Weigler und Karl: Beton – Arten, Herstellung und Berlin: éditions Ernst & Sohn, 2010.
Eigenschaften. Berlin: éditions Ernst & Sohn, 2001.
Röhling: Zwangsspannungen infolge Hydratationswärme.
Holcim (Suisse) SA: Ökobilanzen rezyklierter Gesteinskör- 2ième édition. Düsseldorf: Verlag Bau+Technik, 2005.
nung für Beton. 2010, ISBN 978-3-9523727-0-8.
Schmidt-Morsbach: Betonflächen Mängelfibel.
Hunkeler, Lammar: Anforderungen an den Karbonati- Wiesbaden: Bauverlag GmbH, 1987.
sierungswiderstand von Betonen. Rapport de recherche
OFROU, n° 649, Berne 2012. Stark, Wicht: Dauerhaftigkeit von Beton. Basel:
éditions Birkhäuser, 2001.
Hunkeler, Merz, Ungricht: Vergleichende Untersuchungen
zum Chloridwiderstand von Betonen. Rapport de re- Stark und Wicht: Zement und Kalk. Basel:
cherche OFROU, n° 568, Berne 2002. éditions Birkhäuser, 2000.
Knöfel, Henning: Baustoffchemie. Eine Einführung für Commission géotechnique suisse: Die Mineralischen
Bauingenieure und Architekten. 6ième édition. Berlin 2002. Rohstoffe der Schweiz. Zurich 1997.
König, Tue, Zink: Hochleistungsbeton – Bemessung, Taylor: Cement Chemistry. 2ième édition, 1997.
Herstellung und Anwendung.
Berlin: éditions Ernst & Sohn, 2001. Thaumasite Expert Group: The Thaumasite form of Sulfate
attack: Risks, diagnosis, remedial works and guidance on
Leemann, Hoffmann: Trockenschwinden von Beton. new construction. London: HMSO, 1999.
Berne: cemsuisse rapport de recherche, 2009.
TFB, Technik und Forschung im Betonbau: Betonbelag
Lura, Leemann: Frühschwinden von Beton. «Hellgasse» Beispiel für guten Beton. 2011.
Berne: cemsuisse rapport de recherche, 2010.
Transportbeton nach DIN EN 2061/DIN 1045-2.
Locher: Zement, Grundlagen der Herstellung und Verwen- Fachbericht 100. BTB, 2011.
dung. Düsseldorf 2000.
Zement-Taschenbuch. 51ième édition. Düsseldorf: éditions p. 76, illustration du chapitre 3: Mise en place d’un béton
Bau+Technik, 2008. pompé, Schachenbrücke, Holderbank, Suisse.