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MINISTERE
NISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
SCIENTIFIQ
UNIVERSITE
IVERSITE L’ARBI BEN M’HIDI OUM EL BOUAGHI
BOUAG
FACULTE
CULTE DES SCIENCES DE LA TERRE ET D’ARCHITECTURE
D’ARCHITECTU
DEPARTEMENT
PARTEMENT D’ARCHITECTURE L.M.D
L
Mémoire De Fin
in d’Etude
d’ En Vue d’Obtention Du Diplôme
D De
MASTER II
SPECIALITE : ARCHITECTURE ET CONDUITE DU PROJETS
CHAPITRE 01 :
LE LOGEMENT EN ALGERIE
1-1.APERÇU HISTORIQUE SUR L’EVOLUTION DU PARC IMMOBILIER EN
ALGERIE.
1-2.LES POLITIQUES DU LOGEMENT.
1-3.POLITIQUE DE L’HABITAT EN ALGERIE APRES L’INDEPENDANCE
1.3.1- LA CRISE DE L’HABITAT EN ALGERIE
1.3.2- UN PAYS AU BORD DE LA CRISE
1.3.3- LES POLITIQUES URBAINES EN ALGERIE (1962-2004)
CHAPITRE 02 :
HABITAT: DEFINITIONS ET CONCEPTS
1
2-3-1.Le poids démographique
2-3-2.Le taux d’occupation par logement
2-3-3.Le taux d’occupation par piéces
2-3-4.L’état du parc national de logement
2-4-1.L’ampleur du deficit
2-4-2.Pour quelle politique du logement !
2-4-3.La faiblesse du marche immobilier locatif
2-4-4.Le statut du logement
2-4-5.C’est quoi le logement social ?
2-4-6.Le logement social et la politique de l’habitat
2-5-1.Logement social
2-5-2.Logement promotionnel
2-5-3.Location/vente
2-5-4.Logement social participatif
CHAPITRE 03 :
APPROCHE PROGRAMMATIQUE DU LOGEMENT EN ALGERIE
3-1-QU’EST CE QUE LA PROGRAMMATION?
3-2-L’OBJECTIF DE LA PROGRAMMATION DANS LE LOGEMENT.
3-3-LES ENJEUX QUI ENTRENT EN COMPTE.
CHAPITRE 04 :
LA QUALITE COMME VECTEUR DE VIE DANS LA PRODUCTION
DE LOGEMENT
CHAPITRE 05 :
LA REALISATION DES LOGEMENTS SOCIAUX EN ALGERIE
5-1- METHODES DE PRODUCTION DES LOGEMENTS SOCIAUX EN ALGERIE
2
5.1.1. la conception
5.1.2. Système constructif
5.1.2.A) Ossature en béton armé composée de poteaux poutres
5.1.2.B) Ossature en béton armé composée de murs porteurs
5- 2- MATERIAUX DE CONSTRUCTION :
L’IMPORTANCE DE LA BRIQUE, DU BETON ET DE L’ACIER
5.2 .1. LA BRIQUE : une place prépondérante dans le marché de la réalisation
5.2 .2. LE BETON : une utilité certaine
5.2 .3. L’ACIER : utilisation à outrance
CHAPITRE 06 :
METHODES D’EVALUATION DE LA QUALITE
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
3
CHAPITRE
INTRODUCTIF
4
INTRODUCTION GENERALE:
L’habitat est un terme générique qui suppose l’interaction de toutes les composantes
spatiales nécessaires à l’épanouissement plénier de l’homme. La qualification onusienne de
l’habitat, comme processus et non comme produit, renvoie vers la compréhension de la
complémentarité disciplinaire fondée essentiellement sur les interrelations architecturales,
urbaines, territoriales et environnementales.
De cette définition il ressort que l’habitat est plus que la somme des habitations. Les
équipements, les réseaux divers, les voies de communication, la variété multiple d’espaces et
de lieux entretiennent des relations diversifiées et tissent des maillages faits de convergences
et de divergences permettant la pratique quotidienne de l’activité humaine tant sur le plan
social et économique que sur le plan culturel et politique.
A ce sujet, FROMMES. B (1980) écrit que « le logement est l’endroit où les gens
doivent pouvoir se sentir chez eux; ils en prennent possession et y expriment leur personnalité
; ils peuvent s’y identifier de manière optimale ». Cette citation appuie la nécessité de
garantir, dans la production du logement, les notions d’équilibre, de sécurité et de stabilité
considérées pour la cellule familiale comme paramètres fondamentaux du psychotope.
5
la décennie écoulée, inscrit la résorption du déficit en logements en tant qu’axe prioritaire.
C’est en 2004 que les autorités algériennes ont lancé la construction d’un million de
logements dans le cadre du programme quinquennal 2005-2009. Elles ont mis en œuvre une
stratégie visant, d’une part, à accroître de façon significative la production de logements et la
résorption de l'habitat précaire à un rythme soutenu pour son éradication totale sur le territoire
national, et d’autre part, à ramener le taux moyen d’occupation par logement aux termes du
quinquennat à un niveau de 5 personnes par logement, partant de son niveau évalué à 5.54
personnes par logement à fin 2003.
Aujourd’hui, 1,2 millions de logements sont livrés. 59% de ces logements sont urbains
et 41% ruraux. Le parc immobilier national a atteint, à fin 2009, un total de 7.090.000
logements. Le secteur du bâtiment enregistre une forte croissance, en mettant l'accent sur le
rythme du travail, la cadence a pratiquement doublé. Si pendant les premières années du
dernier quinquennat on ne réalisait que 120.000 logements par an, il y a lieu de rappeler que la
période allant de 2008 à 2009, a enregistré une sensible augmentation en matière de quotas
réalisés et réceptionnés.
La notion de « qualité » a longtemps été négligée dans les logements sociaux, du fait
que le travail s'effectuait dans la précipitation. Après le séisme de mai 2003, cette notion,
dans l'esprit de la grande majorité, portait sur la construction selon les normes antisismiques,
car il était constaté alors, en dépit du risque lié à la situation géologique de l'Algérie, qu'on
construisait çà et là en deçà de certaines normes, et souvent au mépris de la sécurité. Quelques
années plus tard, et tout en considérant la norme antisismique comme un acquis irréversible
qu'il faut tout de même continuer de superviser de très près, on a commencé à interroger la
qualité du côté de la notion de finition, lorgnant cet aspect qui a longtemps constitué le talon
d'Achille des constructions souvent bâclées pour des raisons invoquées d'urgence au nom
desquelles on sacrifiait souvent jusqu'à l'habitabilité d'un logement.
Dans cette recherche, tout l’intérêt sera orienté sur la qualité du logement social en Algérie.
Connaître ce phénomène nécessite d’abords de poser la question de recherche qui s’impose et
à laquelle tout notre travail va essayer d’apporter une réponse.
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PROBLEMATIQUE :
L'habitat collectif a été réalisé pour résoudre le problème de la crise du logement que le pays a
affronté après l'indépendance et jusqu'a nos jours.
Si sur le plan quantitatif, la production du logement social en Algérie connait une nette
amélioration, elle semble cependant buter sur le plan qualitatif. Ce dernier aspect touche une large
gamme de composantes tant aux niveaux de la PROGRAMMATION et de la CONCEPTION
qu’aux niveaux de la REALISATION, de l’USAGE et de l’ENTRETIEN.
La qualité de l’espace architecturé est liée à la fois au support physique représenté par tous
les éléments constructifs utilisés dans la réalisation du logement social et au
support spatial produit par la conjugaison du physique et de l’organisationnel. Tous les constats
traduisant la négativité autour de la production du logement social en Algérie tournent autour
de la conception inadaptée au mode de vie des couches sociales bénéficiaires, autour de la
réalisation hâtive et mal contrôlée, autour de l’inexistence d’un entretien quotidien des cités
collectives etc.
A partir de ces constats, diverses questions peuvent être posées au sujet de la qualité qui reste
très subjective.
HYPOTHESES :
OBJECTIF :
• Notre objectif est d’étudier les raisons de la mauvaise qualité de production du logement social en
Algérie, en vue d’en constituer des recommandations pour faire face à cette situation
• Il s’agira d’étudier le degré de relation liant la qualité du logement social avec plusieurs
composantes en vue de comprendre comment elles ont influencé le travail des architectes pour
aboutir à une telle qualité du logement.
7
METHODOLOGIE :
La problématique nécessite, pour être gérée de manière efficace ; une méthodologie. Cette dernière
repose sur :
8
STRUCTURE DU MEMOIRE
Pour vérifier nos hypothèses de recherche, la méthode MATEA (Modèle pour l’Analyse,
la Théorie et l’Expérimentation Architecturale) du Professeur Stéphane HANROT peut être
utilisée. Cette méthode consiste à évaluer la qualité sur la base des points de vue des
différents acteurs de l’acte de produire l’habitat (architectes ,concepteurs, ingénieurs d’études,
responsables de suivi et du contrôle technique, maîtres d’ouvrages, gestionnaires techniques,
usagers etc.). Diverses techniques de recherche tels que les questionnaires et les entrevues
seront utilisées pour appuyer le modèle MATEA.
• Le deuxième chapitre sera consacré aux définitions, typologie ainsi que les differents
concepts liés a la notion de l’habitat social en Algérie.
• Le quatrième chapitre consiste a cerner le concept de la qualité dans son contexte le plus
global, il s’interesse à la qualité de la production du logement social en Algérie.
• Le cinquiéme chapitre traite la réalisation des logements sociaux en Algérie, les techniques
utilisées et les moyens mécaniques et humains des entreprisses ainsi que la méthode de
production des logements sociaux.
• La conclusion générale synthétisera les résultats obtenus, afin de dégager les différents
aspects qui contribueront à assurer une meilleure qualité dans la réalisation des logement
sociaux en Algérie.
9
BIBLIOGRAPHIE
77
CHAPITRE 01
« LE LOGEMENT EN ALGERIE »
10
INTRODUCTION :
Dans ce premier chapitre, nous traiterons de l’évolution du parc logements en Algérie à partir de
1962 en s’appuyant sur les statistiques données par le ministère de l’habitat. Nous aborderons
ensuite la crise du logement ainsi que la politique nationale adoptée pour pallier au déficit dans le
domaine de l’habitat.
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1-1 APERÇU HISTORIQUE SUR L’EVOLUTION DU PARC IMMOBILIER
EN ALGERIE :
Avant 1962, le parc logements existant était déjà saturé. Les possibilités d’accueil d’une
population supplémentaire étaient très réduites voire inexistantes dans le secteur public.
Celui-ci était réservé à des catégories sociales déterminées. L’une des caractéristiques
majeures des logements occupés par la population algérienne était leur surpeuplement qui
réduit la surface habitable par personne. Le taux d’occupation par logement est élevé et le
logement se composait souvent d’une seule pièce. Jusqu’en 1957, la production du logement
en Algérie restera faible par rapport à l’accroissement démographique du pays.
De 1962 à 1966, le rythme de livraison du secteur public concernant les programmes urbains
et ruraux confondus, ne dépassait pas neuf (9) mille logements par an (voir tableau n°02).
Cette période était caractérisée par l’achèvement d’un nombre important de logements laissés
sous forme de carcasses par les Européens. En 1966, le parc immobilier algérien comptait
presque 2 millions de logements et le bilan de la restructuration sociale était caractérisé par
une amélioration globale des conditions de vie et d’habitation par rapport à la période
coloniale. Le cadre de vie était mieux équipé et moins insalubre. (HAFIANE.A,1989).
Tabbleau n°02 : nombre de logements existants par rapport à la population entre 1962-1966.
Source : Ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme, 2011.
12
Entre 1966 et 1977, période caractérisée par un déficit de plus en plus important en matière de
logements, l’habitat, d’une manière générale, ne constituait pas un axe d’intervention
prioritaire. Les investissements étaient orientés vers les secteurs productifs. La création
d’emplois, le développement du système éducatif et l’élévation du niveau de vie faisaient partie
des premiers objectifs à atteindre. Les choix politiques d’affectation des ressources financières et
des moyens de production vers des secteurs autres que celui de l’habitat et du logement
procèdent aussi d’une surestimation du parc de logements disponibles en 1962. D’autre part, les
flux migratoires et l’exode rural, n’ont pas été pris en charge par les pouvoirs publics.
(MOKHTAR.A ,2003)
Durant le 1er plan Triennal (1967-1969), la part du budget réservée à l’habitat était faible.
Durant le 1er plan quadriennal (1970-1973) cette part avait atteint 5,4 %.
Elle passera à 7,5 % durant le 2° plan quadriennal (1974 -1977). A partir de 1978, l’objectif
se limitait à maintenir le déficit de l’année 1977 en attendant que les structures de réalisation
soient renforcées. Ce n’est qu’à partir du plan Quinquennal (1980-1985) que l’investissement
augmentera de manière sensible. (RAHMANI.C ,1982) (Voir tableau n°03 Page 13)
Tableau n°03 : nombre de logements existants par rapport à la population entre 1977-1987.
Source : Ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme, 2011.
Les années 90 étaient marquées par la chute des prix du pétrole et donc des ressources financières
de l’Etat. C’était une longue période d’instabilité politique provoquée par une succession
d’événements tragiques vécus par le pays. Elle correspondait à un mouvement d’exode
relativement important. Une partie importante de la population rurale avait quitté la campagne
afin de se réfugier dans les centres urbains les plus proches de leur lieu d’habitation. Cette
population déracinée avait augmenté de manière brutale les difficultés des villes déjà surpeuplées.
Au cours de cette période, les pouvoirs publics avouaient leur incapacité à résoudre seuls et par
leurs propres moyens la crise du logement en Algérie. (MOKHTAR.A ,2003) (Tableau n°04 Page 13)
Tableau n°04 : nombre de logements existants par rapport à la population entre 1987-1998.
Source : Ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme
13
Les bilans relatifs à la période 1999-2009
1999 2009 sont éloquents et montrent que la cadence de livraison
de logements n’a pas cessé de s’accélérer tout au long de cette période permettant de réduire de
façon perceptible les déficits existants (1.738.549 logements ont été livrés). (Voir tableau n°05
Page 14).
Périodes Total
1999 154.208
2000 162.072
2001 131.962
2002 133.826
1999-2003
2003 111.212
Sous Total 1 693.280
Périodes Total
2004 116.468
2005 132.479
2006 177.776
2007 179.930
2004-2009
2008 220.821
2009 217.795
Sous Total 2 1.045.269
14
1-2- LES POLITIQUES DU LOGEMENT :
L'ex-URSS et ses pays satellites ont été des pionniers dans le développement de villes
nouvelles, fréquemment implantées aux environs d'immenses complexes industriels. C'est
par exemple le cas de Bratsk, ville de Sibérie construite à proximité d'une centrale
hydroélectrique.
Aux États-Unis, l'État intervient peu, et 70% de la population vivent dans des maisons
individuelles, dont la plupart ont été réalisées par de petits entrepreneurs privés.
Dans les pays en voie de développement, l'habitat est de qualité et de taille souvent
médiocres comparé à celui des pays développés, et les efforts des gouvernements pour
l'améliorer sont limités par le manque de moyens financiers. Dans les années cinquante, de
nombreuses villes, comme Manille aux Philippines ou Bagdad en Irak, tentèrent en vain
d'éradiquer les bidonvilles. Certains pays édifièrent d'impressionnantes villes nouvelles,
chefs d'œuvre d'urbanisme pour les uns, de mégalomanie pour les autres (Brasilia au Brésil,
Yamoussoukro en Côte d’Ivoire).
Un rapport publié par le centre des Nations unies pour les Établissements humains (Habitat)
suggère un renforcement de l'initiative individuelle afin de pallier les carences de l'État. Le
programme de projets collectifs mis en place au Sri Lanka par l'Office national de
l'habitation repose sur une approche intéressante qui favorise la réfection des logements et de
l'infrastructure, tout en générant une activité économique dont bénéficient directement les
résidents. Dans le cadre de ces projets, les habitants prennent en charge l'infrastructure
physique de leur quartier. Ils ajoutent des trottoirs, des canalisations d'égout, des puits, des
installations sanitaires, transformant ainsi des zones délabrées en quartiers agréables.
L'entretien et les réparations sont régulièrement effectués, les personnes qui en ont la charge
en étant aussi les bénéficiaires. Toujours selon le rapport d'Habitat, seule une modification
du rôle des autorités permettra de répondre aux besoins de la population urbaine, et surtout
des plus démunis.
Le logement constitue un élément crucial du tissu économique et social de tout pays. Aucun
ne peut se targuer d'avoir réussi à loger tous les groupes socio-économiques qui constituent
sa population. C'est pourquoi la plupart, d'une façon ou d'une autre, continuent de classer le
logement parmi leurs priorités.
15
1-3- POLITIQUE DE L’HABITAT EN ALGERIE APRES
L‘INDEPENDENCE :
Car les différents gouvernements qui se sont succédés depuis l’indépendance n’ont pas,
pour des raisons différentes, placé l’accès au logement comme priorité. Manque
d’anticipation pour les uns (décennie 60), priorité au développement industriel pour
d’autres (décennie 70) et manque tout simplement de ressources financières sous
contrainte d’ajustement structurel pour les plus récents (décennie 80 et 90). En vérité ce
n’est qu’à partir des décennies 2000 et 2010 que d’importants investissements ont été
consentis pour ce secteur.
L’étude des politiques coloniales nous apparaît nécessaire à la comparaison avec les
politiques mises sur pied par les gouvernements issus de l’indépendance en matière de
logement et d’organisation de l’habitat.
De ce fait, l’urbanisme mis en œuvre à travers une multitude d’instruments ; tels que
PUD, PD, POS, visait essentiellement la programmation, la quantification des besoins et
leur localisation spatiales en terme essentiellement de disponibilités foncières de revues
urbanisables et non soumises à des contraintes majeurs (usage agricole, servitudes,
géotechnique ou forme juridique de propriété).
De grands programmes ont été ainsi réalisés et dans la plupart des cas ont multiplié
sensiblement la taille des agglomérations et le nombre de villes qui étaient à l’origine de
simples agglomérations rurales.
16
1-3-2 UN PAYS AU BORD DE LA CRISE :
Les villages sont détruits afin qu’ils ne puissent servir de refuge au FLN, et les
populations déplacées sont coupées de leurs moyens de subsistance traditionnels,
l’agriculture et l’élevage. Ce processus de destruction crée une situation particulièrement
problématique pour les pouvoirs publics, le déplacement contribuant à renforcer la crise
du logement et de l’emploi. Cette politique a provoqué une désorganisation sociale,
économique et territoriale majeure
Dans le cadre du Plan de Constantine de 1958, les ensembles d’habitation réservés aux
populations algériennes continuent à être conçus selon des normes basées sur le strict
minimum dans les cités de recasement, les cités musulmanes, les cités évolutives ou
logement « million ».En parallèle, la barre construite en hauteur est le modèle « standing
» pour la population française.
« L’économie du pays est en ruine, près de la moitié de la population vit dans une misère
totale. Le pays a hérité de l’époque coloniale, un important déficit en termes du logement.
Ainsi, entre 1962 et 1981, le Gouvernement a adopté une politique socialiste de
nationalisation du parc immobilier et foncier laissé vacant par l’ancienne puissance
coloniale ».
Malgré les efforts du Gouvernement, les besoins et le déficit en termes de logement n’ont
cessé d’augmenter. Deux facteurs sont responsables de l’augmentation continue de la
demande de logements dans les centres urbains du pays, à savoir la forte croissance
démographique et la concentration de la population dans la «zone tellienne», située au
nord du pays, qui abrite les principales villes du pays (Alger, Oran, Constantine, Annaba).
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1-3-3-A) STABILITE PHYSIQUE, CROISSANCE DEMOGRAPHIQUE ET
EXODE RURAL (1962 – 1970) :
C’est une période qui correspond à la reconquête et la réappropriation des villes dont le
parc immobilier a été libéré suite au départ des européens à l’indépendance du pays.
Après l’Indépendance, le modèle des grands ensembles va continuer à proliférer à la
périphérie des villes algériennes et va se généraliser à travers tout le pays, où le tissu
urbain traditionnel et colonial a été noyé dans des programmes de logement réalisés dans
l’urgence, engendrant uniformisation, typification et monotonie (plan de masse type,
cellule type), ne laissant aucune place à la diversité et aux particularismes locaux.
De 1970 à 1979 C'était l'époque au cours de laquelle l'Algérie a suivi une voie de
développement qui aurait pu assurer l'accumulation nécessaire à un véritable décollage
économique, mais celui-ci a été limité par la négligence des besoins sociaux en général, et
de l'habitat en particulier.
Suite à l’exode rural massif, les villes atteignent un seuil de saturation qui provoquent le
développement d’un habitat informel important sous des formes diverses (bidon villes et
habitat illégal) sur des sites non planifiées.
Ces programmes participent à un étalement important des villes sur les espaces
périphériques ou sur des zones souvent éloignées des villes. Durant cette période, le
foncier est nationalisé (1974) et l’espace urbain libre est municipalisé.
En 1980, la priorité lui a alors été accordée mais l’économie algérienne n’allait être en
mesure de répondre aux exigences de ce secteur du fait de la crise structurelle qu’elle
allait vivre à partir de 1986. L’industrialisation de la construction répondant aux volontés
globales d’industrialisation en Algérie, n’a pas réussi à améliorer le trinôme coût-qualité
quantité.
18
Dès 1981, le système d’économie planifiée et centralisée en matière de logement qui avait
été mis en place avait commencé à être remis en cause face à l’incapacité à produire le
nombre d’unités nécessaires. L’accélération du phénomène migratoire vers les grandes
villes a provoqué une détérioration de la situation du logement et à l’émergence de
l’habitat spontané, de bidonvilles et de nouvelles cités de recasement.
Dès 1985 et avec la chute des prix du pétrole, essentielle ressource économique du pays,
il y’avait redéfinition de toute la stratégie socio économique et une réévaluation de
l’action publique sur l’espace urbain à travers :
C’est une période de gestion des équilibres socio-économiques et politiques. A partir des
années 80. La situation du secteur de l’habitat peut être considérée en stagnation.
De 1990 à 1991 l’Algérie a vécu une période de réformes structurelles visant à libéraliser
le marché foncier et immobilier. La loi no 90-25 du 18 novembre 1990 portant orientation
foncière établit les droits de propriété des particuliers sur leurs biens immobiliers et
fonciers. En outre, elle abroge les dispositifs qui verrouillaient l’initiative privée dans le
domaine urbain. Ces réformes sont adoptées alors que le pays entre dans une période de
crise qui entraînera à la fois un déplacement important de la population rurale vers les
villes pour fuir la violence et le désengagement de l’État central en matière d’urbanisation
et de logement. Le logement de type informel prend alors de plus en plus d’ampleur dans
les grandes villes du pays.
Le début d’une embellie financière grâce au redressement des prix du pétrole, permettent
le lancement d’opérations publiques d’amélioration urbaine, de lancement de projets
d’habitat et d‘équipements et l’encouragement de l’investissement privé dans
l’immobilier à travers le Foncier public. A la fin de 1994, le Parc National de Logements
est évalué à 3.548.000 unités environ réparties comme suit:
19
850.000 Logements construits avant 1945 ;
950.000 Logements construits entre 1945 et 1954 ;
148.000 Logements construits entre 1954 et 1962 ;
1.600.000 Logements construits après 1962 ;
En ce qui concerne le logement l'Algérie à cette époque n'avait pas une politique bien
apparente, ce problème n'était pas considéré comme une préoccupation majeure. L'Etat ne
prenait pas le secteur de l'habitat en priorité et le jugeait non productif et consommateur
de ressources financières.
Le programme de logement dans cette période se contentait seulement des zones rurales,
et ce pour éviter l'exode rurale qui a spécifié la décennie d'après l'indépendance vu le
manque de travail et la demande d'une vie meilleur. L'Etat a mis au point la politique des
premiers programmes spéciaux de développement des wilayas, dans l'objectif de satisfaire
la demande en logement et d'assurer l'équilibre territorial.
Ce plan était axé autour d'un programme d'habitat rural de 100 millions de DA à exécuter
dans les trois années par les offices H.L.M, comme promoteurs immobiliers hérités de la
période coloniale.
20
On peut constater que ces programmes de logements n'accordaient aucune attention aux
espaces publics, mais ce focalisent uniquement sur l'augmentation du nombre de
logements produits pour satisfaire la demande galopante.
Suite au plan précédent, un plan quadriennal a été lancé en 1970, celui-ci est en fait le
premier de la série des plans nationaux, car le triennal 1967-1969 est destiné à préparer
les conditions d’élaboration d’un véritable plan, en même temps que le code communal
(1967) et le code de la wilaya (1969).
Parmi les moyens de la mise en œuvre de ce plan, il est question des mesures relatives à
la décentralisation et à l’aménagement du territoire. Pour mener à bien les actions
sectorielles et les prescriptions des plans d’urbanisme, on initia une nouvelle procédure
grâce à la mise en œuvre des Plans Communaux de Développement et, pour les grandes
villes, des Plans de Modernisation Urbaine. Ces plans doivent permettre le passage de la
simple nomenclature d’investissements isolés à un programme cohérent tenant compte
des actions décidées aux niveaux central et régional.
C'est que par le biais du deuxième plan quadriennal (1974- 1977) que l’état exprime sa
grande préoccupation en matière d’urbanisme, deux instruments urbanistiques, qui
allaient être largement utilisés en Algérie, ont vu le jour: les Zones d’habitation urbaine
nouvelle (ZHUN) et les Zones industrielles (ZI). La ZHUN était conçue comme un
moyen de concrétiser le modèle de développement urbain prévu par le Plan d’Urbanisme
Directeur (PUD).
21
Ces zones constituent, le plus souvent, soit des agrégats à la périphérie des villes, soit des
enclaves sans lien organique ou fonctionnel avec leur contexte, ou la notion d'espace
public est complètement inexistante.
On peut constater que la politique urbaine continue dans la même démarche qui consiste à
construire plus de logements au détriment d'autres espaces qui constitue l'espace urbain. Il
s'agit des espaces publics et notamment les jardins, les placettes, les aires de jeux….
Cette période a connu une gestion plus libérale de l'espace urbain, elle s'inscrit dans la
même démarche mais avec un désengagement apparent de l'état du foncier et de
l'immobilier
Ce désengagement ne pût être total, mais une limitation du volume des programmes
sociaux et le choix dans les attributions. Dès lors, on cessa les grandes opérations
d’habitat, sous prétexte qu’il fallait d’abord achever le reliquat des programmes non
entamés ou en cours, mais c’est en 1982, que des programmes sociaux ont été transférés
du social au promotionnel.
Le deuxième plan quinquennal 1985 marque un tournant dans la politique urbaine: Dés
1986, on autorisa la promotion immobilière privée, et on se met à valoriser le secteur
privé en le qualifiant de secteur national.
Cette période ce caractérise aussi par la liquidation de tout ce qui relevait du domaine
public, en bâtissant sur les servitudes et abandonnant des parties de trottoir pour la
création de kiosques ou d’autres commerces et agressant l'espace public, sous-prétexte la
densification ou l'animation des cités et quartiers, on offrant des parcelles au promoteurs.
22
1-3-4-C) POLITIQUE URBAINE ENTRE 1990 ET 2000:
Or, tout cela n’a pas suffit à éliminer la crise à laquelle font face les villes algériennes.
Cette crise est encore alimentée par plusieurs facteurs:
Les préoccupations ne sont plus uniquement polarisées sur l’habitat dit illicite, ni sur
l’importance du lotissement individuel, elles sont marquées par les défauts qui
caractérisent les villes, à travers l’entassement et les conditions de vie dans les quartiers
marginalisés, le mauvais entretien des quartiers anciens, les spéculations sur les loyers et
les terrains, en plus des problèmes liés à la gestion urbaine.
« La question de l’habitat, dans notre pays a toujours été appréhendée d’abord comme un
enjeu politique, avant qu’elle ne soit une préoccupation urbaine c'est-à-dire s’inscrivant
dans un projet de développement humain qui est en fonction d’un cadre de vie urbain de
qualité et de bien être». (SERRADJ .f, 2010)
Pour mettre un terme à ce fléau, l’action des pouvoirs publics a été multidimensionnelle. Elle
concerne l’ensemble des aspects qui génèrent les formes de disparités et d’exécution.
23
Dans sa démarche, le gouvernement s’est assigné les objectifs suivants :
• Asseoir une démarche progressive de résorption définitive ;
• Diversifier les solutions de relogement des familles (logements sociaux locatifs,
logements sociaux participatifs, programmes d’aides dans le monde rural).
Pour être efficace, le processus de résorption des constructions précaires associe les familles à
reloger. La résorption de l’habitat précaire permet de libérer les sites inconstructibles, d’une part
et de valoriser ceux qui le sont, d’autre part. Pour mettre fin à ce fléau, des mesures énergiques
sont déployées par les autorités pour procéder à la démolition de toutes les constructions
précaires, dont les occupants sont relogés. Dans ce contexte, toute nouvelle création d’habitat
précaire fait l’objet de démolition immédiate.
Le programme de relogement comprend sept axes. Il s’agit des axes relatifs à l’éradication des
bidonvilles des grandes villes, au relogement des familles habitant dans des quartiers populaires
et au relogement des familles résidant dans des chalets. Il comprend également les axes liés au
relogement des familles résidant dans des bâtiments menacés d’effondrement, des familles
habitant à la Casbah dans le cadre de la préservation de la Casbah (Alger) ainsi que des familles
résidant dans les cimetières. Le programme répondra aux besoins en matière de logement au
niveau des communes qui enregistrent plus de 1.600 demandes. (Ministère de l’habitat et de
l’urbanisme, 2009).
L’État algérien a mobilisé des ressources budgétaires jamais égalées (environ 55 milliards de
dinars) pour la réalisation de ce programme, dans le respect des normes de sécurité, des délais,
des coûts et du cadre de vie. Dès l’annonce du programme destiné à la résorption de la crise de
logements, fixant l’objectif de livrer (01) million de logements au terme de l’année 2009, le
ministère de l’habitat à procédé au lancement, au niveau des wilayas, de deux actions
prioritaires :
La première a consisté à faire procéder à un recensement exhaustif par wilaya et par commune,
des disponibilités foncières estimées urbanisables par les instruments d’urbanisme en vigueur.
La seconde a consisté à faire procéder à une évaluation des besoins en logements par chaque
wilaya, commune par commune.
Une méthode d’évaluation réaliste a été recommandée aux wilayas. Elle a pris en compte le
fait que la concrétisation du programme, conduirait à ramener le taux d’occupation moyen
national par logement au terme du quinquennat à un niveau de 5, partant de son niveau de 5.54
à fin 2003. Dans cet esprit, la déglobalisation des besoins par segment d’offre de logement, a
été laissée à l’initiative des wilayas, afin de leur permettre de déterminer leurs projections en
fonction de leurs caractéristiques propres. En tout état de causes les projections de répartition
du programme quinquennal notifiées aux wilayas, ont tenu compte des caractéristiques
usuelles suivantes, propres à chacune d’elles :
24
• Le taux d’urbanisation caractérisant la wilaya.
• Le taux d’occupation par logement / wilayas à la date du 31 décembre 2003.
• L’importance du parc d’habitat précaire recensé par wilayas
Il y a lieu de préciser que les besoins ainsi exprimés par les wilayas, ont largement orienté la
décision d’arbitrage du programme quinquennal tant en ce qui concerne sa consistance globale,
qu’en ce qui concerne les quotes-parts
quotes parts par segment d’offre, sauf pour le segment logement
social locatif, pour lequel la demande des wilayas, ne pouvait pas être accompagnée
financièrement au niveau exprimé, c'est-à-dire
c'est dire 283.000 logements. L’écart enregistré, se trouve
être par ailleurs compensé par les projections substantielles des programmes disponibles à
l’initiative des promoteurs
teurs immobiliers et des auto-constructeurs,
auto constructeurs, qui totalisent 320.000
logements ainsi que le programme location-vente
location vente arrêté à hauteur de 80.000 logements.
(Ministère de l’habitat et de l’urbanisme, 2009)
25
• 120.000 LOGEMENTS SOCIAUX LOCATIFS
Le logement social Locatif est réalisé sur fonds budgétaires par des maîtres d’ouvrages
délégués que sont les offices de promotion et de gestion immobilière (OPGI). C’est un type de
logement destiné aux seules personnes dont le niveau de revenus les classe parmi
pa les catégories
sociales défavorisées et dépourvues de logement ou logeant dans des conditions précaires ou
insalubres, et dont le revenu mensuel du ménage n’excède pas vingt quatre mille dinars
algérien.
Il est destiné à des postulants éligibles à l’aide de l’Etat. Ce segment s’adresse à des
postulants à revenus moyens; l’accès à ce type de logement est réalisé selon un montage
financier qui tient compte d’un apport personnel, d’un crédit bonifié et d’une aide frontale
directe.
26
Photo 03 : cité 400 logements LSP à Blida .
(ARCHIWEB, 2011))
27
• 320.000 logements promotionnels et auto construction :
Ce logement collectif promotionnel, réalisé par les promoteurs publics ou privés, doit avoir au
moins R+3 et une superficie maximale de 100 m². Le prix unitaire (maximum) du m² est fixé à
100.000 Dinars algériens (1000 euros). La combinaison du paramètre superficie et prix
donnerait un coût maximal du logement éligible au taux bonifié de 12 millions de Dinars
(120000euros).
28
CONCLUSION :
Nous avons pu identifier des causes structurelles qui ont favorisé l’émergence et l'évolution des
signes de la crise de l'habitat en Algérie. Les causes sont alors cernées dans leur triple dimension :
- La dimension historique qui met en évidence l’héritage colonial d’une part et la prise en charge de
la question du logement en Algérie après l’indépendance.
- La dimension sociale qui fait apparaître une croissance démographique certes moins galopante
mais une population jeune et donc très contraignante en matière de demande de logement...
La première dimension nous a permis d'arriver à la conclusion que la crise du logement, avant
toutes choses, est un sous-produit colonial. Les contradictions du mode Par la suite, après
l'Indépendance, le logement a été longtemps négligé et classé dans le rang des dernières priorités.
Même s'il lui était reconnu le statut de l'urgence, les moyens et les contraintes du développement
n'ont pas permis à l'offre de se situer au même niveau que la demande. Cette situation a fait
accumuler le retard.
La troisième dimension laisse apparaître, que les paramètres du succès de la sortie de crise, en
matière de logement, se résume en la combinaison de plusieurs facteurs : le foncier, les entreprises
performantes, le bon financement, des techniques de production moins consommatrices de béton
permettant l’utilisation de matériaux locaux.
Depuis 2005, une politique de priorité à l’habitat et non plus au logement est déclarée. C’est
pourquoi, la politique de l’habitat devrait intégrer aussi l’amélioration de l’environnement
urbanistique, qui lui, reflète véritablement la qualité de vie des citoyens.
« La présente réflexion, se veut explicative des origines de la crise de l’habitat en Algérie. Il
apparaît alors, que le déficit n’a pas cessé de se creuser depuis la période coloniale. L’habitat,
pendant des décennies n’a pas été la préoccupation majeure des autorités algériennes. De nos jours
la situation est alarmante, mais la politique volontariste ne va pas suffire. Une profonde refonte du
processus de production est nécessaire afin de dynamiser les entreprises, de révolutionner les
techniques de production et enfin de réduire les coûts et les délais de réalisation. »
29
LES OBJECTIFS DE LA PROGRAMMATION
Vis à vis
LE MAITRE LE MAITRE
D’OUVRAGE D’OEUVRE
Un travail en
collaboration
47
LES ENJEUX QUI ENTRENT EN COMPTE
48
CHAPITRE 04
« LA QUALITE COMME VECTEUR DE VIE
49
INTRODUCTION :
Ce chapitre a pour objectif de nous éclairer sur la notion de la qualité dans les opérations
de logement collectif. Ce qui nous donne un avant gout sur les indicateurs influant sur la
qualité des logements.
Afin de parvenir à une réelle amélioration de la qualité des logements, il convient de s’efforcer
de découvrir les raisons de ce phénomène. Les difficultés rencontrées sont liées, en parties,
aux considérations suivantes :
• En dernier ressort, la qualité telle qu’elle sera définie par l’habitant, reste d’ordre
personnel et subjectif. On considère cependant qu’il existe un assez grand éventail
de données de base parmi lesquelles on ne peut renoncer à connaitre un minimum
de critères de qualité pouvant faire l’objet d’un « consensus » (dans une société
donné, à un moment donné).
50
4-1 L’UTILITE, LA BEAUTE ET QUI EN JUGE :
La qualité d’un ensemble architectural doit-elle être appréciée dans le registre de la qualité en
général, celle que l’on pourrait appeler du produit en termes économiques classiques?
Ou bien doit-elle être appréciée à partir de la référence à une spécificité de
l’architecture, principalement esthétique et symbolique, ce qui n’écarte pas les
dimensions techniques, économiques ou d’usage ?
On peut s’appuyer, pour éclairer ces questions, sur la distinction que Christophe Dejours
(1993) opère dans une perspective plus large, celle de l’activité humaine et plus
particulièrement du travail. Il distingue, dans une démarche de psycho-dynamique, "deux
types de jugement : le jugement d’utilité et le jugement de beauté."
"Le jugement d’utilité" est surtout témoigné par le personnel d’encadrement, les clients et les
supérieurs hiérarchiques. Il porte principalement sur l’utilité sociale, économique, et technique
du travail réalisé par le travailleur.
Le premier volet du jugement de beauté concerne la conformité du travail, de la production, de
la fabrication ou du service avec les règles de l’art. Il contient toujours dans son énonciation
un jugement sur la qualité du travail rendu : c’est un beau tableau électrique, c’est un beau
béton.
La difficulté peut sembler être levée en rejetant une telle dualité des positions. Ainsi a-ton pu
lire récemment que "l’architecture se distingue de la simple construction par la volonté de
dépasser les seuls objectifs fonctionnels pour ‘ faire œuvre ’, c’est-à-dire proposer un objet
digne d’appréciation esthétique" (V.BIAU et F.LAUTIER, 2004).
Cette appréciation de la qualité d’un logement varie suivant les individus. Il est possible de se
limiter à une évaluation de phénomènes qui peuvent être appréciés objectivement :
dimensions, formes, orientation, nombre de pièces, conformité à des normes ou règlements,
…- et l’on sous-entend ici que deux observateurs différents devront aboutir aux mêmes
conclusions ; ou bien on considère également des aspects psychologiques tels que la possibilité
de personnalisation du logement ou de participation à la vie sociale, etc. Et il faut alors
s’attendre à des appréciations différentes suivant la personnalité et les préférences des
observateurs.
Il en résulte que les exigences des utilisateurs peuvent varier de façon notable. Elles porteront
sur des éléments dominant technique tels que l’isolation thermique ou l’isolation acoustique,
51
morphologique comme la forme et la surface, la disposition relative et le nombre des pièces,
leur équipement, ou nettement psychologique comme la possibilité de donner un cachet
personnel au logement, d’apporter des changements. Elles pourront enfin se rapporter à
l’ensemble de ces différentes catégories. En résumé, on considère que :
• Le programme (conception),
• Son économie (coût),
• Son usage,
• Les matériaux,
• Les techniques,
• Les moyens,
• La main d’œuvre
• Les délais
• La finition
Notre étude qui vise les cités collectives, passe d’abord par le descriptif de leur état actuel.
Chose déjà entreprise dans le chapitre précédent. Néanmoins un rappel des éléments
descriptifs saillants est indispensable, compte tenu de sa relation avec la qualité. Ceci ne
permet à ce stade d’en faire une évaluation primitive pour ne pas dire grossière.
Nos cités, nous présentent un premier élément « d’appel » qui s’illustre dans leur
dénomination. Les cités, sont presque toujours indiquées par leur nombre de logements. Ces
« jeux de chiffre » s’ils ne sont pas usités à des fins de campagne électorale, traduisent
clairement la réponse à une forte demande de logements.
52
Une réponse donc à une crise où l’objectif reste cerné dans le fait de « caser » les
citoyens omettant ainsi l’apport des équipements socioculturels et la qualité environnementale
qui doivent accompagner ces logements.
En plus ces cités semblent être perpétuellement malades. La qualité de vie des citoyens est
extrêmement affectée par la dégradation continue des habitations.
Nombreux, sont les facteurs qui contribuent à la détérioration de vie de ces cités. Parmi les
plus significatifs, la gestion du parc immobilier qui est quasi inexistante. Cette absence d’une
réelle politique d’entretien et de préservation de notre patrimoine s’étale sur de nombreux
sites. Qu’ils soient des sites d’habitation, des sites administratifs ou même des sites historiques
(S.SERRAB et MOUSSANEF, 2006).
53
Figure 1 : la nouvelle ville, Ali MENDJELI, Constantine.
54
4-3 LA QUALITE DE VIE : UNE RESULTANTE DES ATTENTES
DES UTILISATEURS :
L’aspiration à une meilleure qualité de vie au quotidien est aujourd’hui légitime et est
considérée même comme un enjeu majeur. Les attentes des habitants, indépendamment de
leur statut, ont aujourd’hui changé et portent très largement sur des aspects qualitatifs, tels :
La sécurité, la propreté, le confort, et l’économie d’énergie.
Cet habitat doit être en mesure de garantir le confort et la santé des occupants à un coût
abordable. Aujourd’hui la plupart des projets opérationnels comptent des prescriptions
architecturales et environnementales (A.DEMERLEGOT, 2008).
Dans une définition large, la qualité architecturale se réfère à l’apparence de l’œuvre autant
qu’à son adéquation, dans la durée, à l’usage auquel elle est destinée. Au 1er siècle, Vitruve
écrivait : " En tout édifice, il faut prendre garde que la solidité, l’utilité et la beauté se
rencontrent."
Elle ne se réduit pas non plus au travail de conception. Elle dépend en complément de la
fidélité de l’exécution, du soin apporté à la mise en œuvre au cours du chantier comme de
l’entretien ultérieur du bâtiment.
La qualité architecturale s'inscrit dans une chaîne d'actes successifs commençant lors de la
formulation du besoin et se poursuivant jusqu'à la gestion du bâtiment. Au milieu de cette
chaîne, trois maillons ont une responsabilité particulière : celui qui commande la construction,
celui qui la conçoit et la met en œuvre et celui qui l'autorise.
Il semble évident qu'au-delà du cadre réglementaire, c'est la qualité de la chaîne qui fabrique
la qualité du produit.
55
4-5 LA QUALITE CHEZ LES DIFFERENTS ACTEURS :
On entame maintenant la gestion de la qualité sur chantier. Cependant un chantier est une
opération où interviennent de nombreux acteurs et tous sont concernés par la gestion de la
qualité.
L’expérience nous montre qu’une fraction importante des non qualités, et donc de leur coût,
provient de relations défectueuses entre les acteurs et de défaillances dans l’organisation du
chantier.
Des chiffres montrent que plus d’un tiers des coûts de non-qualité provient de défaillances de
conception. Cela rejoint les conclusions des études des sinistres déclarés, faites par le bureau
Securitas, et sera sans aucun doute confirmé par les résultats de la banque de données Sycodés
gérée par l’Agence Qualité Construction.
On notera que ce sont les entreprises qui supporteront la part la plus importante des
conséquences de ses défaillances situées en amont de leur intervention.
• Un engagement clair et précis de la direction générale sur les objectifs, les priorités,
les moyens humains, et financiers et les délais d’atteinte de ces objectifs,
• Une politique de formation cohérente avec les objectifs fixés. (E. Guillot, 1987)
56
CONCLUSION :
La qualité architecturale dans les logements présente un intérêt majeur. Avec la politique de la
ville, dont les prémices de la recherche des modèles durables remontent aux années 1970 avec
en particulier les opérations HVS10 donnaient la priorité à la généralisation des primes à
l’amélioration des logements à usage locatif dans ces aspects sociaux et économiques prenant
en charge les aspects environnementaux et écologiques face à la réalité planétaire et à la
limitation de nos ressources, face aux questions de société il ya lieu de lutter contre
l’exclusion, répondre au désir de nos concitoyens d’une meilleur qualité de vie, autrement dit,
construire pour les futurs habitants des habitations durables.
57
CHAPITRE 05
« LA REALISATION DES
LOGEMENTS SOCIAUX EN ALGERIE »
58
INTRODUCTION :
La promotion immobilière en Algérie souffre de certains dysfonctionnements. L’absence de
professionnalisme chez certains promoteurs dans la gestion des projets et le manque de ressources
humaines qualifiées, l’augmentation des prix des logements sous prétexte (évoqué par les
promoteurs) de la cherté ou de la rareté des matériaux de construction, le manque d’esthétique des
immeubles construits parfois sans l’expertise de bureaux d’études, le non respect des délais et la
fluctuations du marché des matériaux de construction représentent l’essentiel des entraves ayant
émaillé le plan quinquennal 2005- 2009. Le programme relatif à la réalisation du premier million de
logements sociaux au niveau national est bel et bien achevé : « Nous avons atteint avec beaucoup de
satisfaction les objectifs tracés dans le cadre du programme et nous sommes déterminés à faire
mieux dans le prochain quinquennat », dira monsieur le Ministre de l’habitat et de l’urbanisme
(2011).
Ce chapitre tend à mettre en relief la situation de la réalisation des logements sociaux en Algérie.
L’objectif vise l’identification des paramètres du programme ambitieux lancé par l’Etat algérien
dans le but de pallier les besoins sans cesse croissants de la population. Les acteurs impliqués dans
la réalisation, le choix des systèmes constructifs, les moyens mécaniques et humains des
entreprises ainsi que la méthode de production des logements sociaux seront abordés tout au
long de ce chapitre.
59
5-1 METHODES DE PRODUCTION DES LOGEMENTS SOCIAUX EN
ALGERIE :
Dans le cadre de la réalisation des logements sociaux, le Maître d’œuvre fait des propositions
qui expriment la volonté du maître d’ouvrage traduite par la présentation d’études visant
les meilleures solutions de manière à répondre à une production qualitative des logements.
5-1- 1 La conception :
60
5-1- 2 Système constructif
Le choix du système constructif proposé, quelque soit sa nature et ses composants, en plus de son
adaptation à l’architecture, doit être justifié sur le plan de la faisabilité tant technique que
financière. Celui-ci
ci doit répondre aux exigences suivantes :
C’est la méthode la plus utilisée en Algérie par la majorité des entreprises de réalisation.
Caractérisée par une forte demande en main d’œuvre sur le chantier, l’utilisation des outils et des
moyens traditionnels est une production souvent saisonnière. L’ossature est composée de :
61
Photos
hotos 07 : planchers en poutrelles et hourdis de ciment creux préfabriqués,
200 Logements à Ain Beida, OEB
62
Photo 09 : coffrage tunnel, 1680 Logements sociaux à Ain Beniane, Alger.
5-2 MATERIAUX
IAUX DE CONSTRUCTION : L’IMPORTANCE DE LA
BRIQUE, DU BETON, ET DE L’ACIER :
La production d’acier en Algérie reste inférieure aux besoins du marché algérien qui demeure
dépendant des importations. Les aciers employés dans les ouvrages en béton armé des logements
sociaux sont des Tors et des Lisses, leurs sections varient selon les besoins. Les barres sont
posées selon les prescriptions techniques et liées par des fils d'attaches en respectant les
enrobages.
Photo 11 : ferraillage des voiles, chantier 150 Logements sociaux à OUM EL BOUAGHI
L’on remarque que 98% du béton utilisé dans la réalisation des logements sociaux est coulé sur
place. L’Algérie souffre du déficit en entreprises performantes sur le plan de la réalisation.
Ce déficit est à la fois quantitatif et qualitatif.
Les grandes entreprises utilisent à l’heure actuelle des outils traditionnels alors que les
petites entreprises utilisent des moyens artisanaux.
Ce qui se traduit par des imperfections dans la réalisation des gros œuvres en général quelque
soit le système constructif (poteaux-poutres
(poteaux poutres ou murs porteurs). Rajouté à cela, la non
qualification de la main d’œuvre et le manque d’organisation des chantiers.
64
Photos n°12 Photos n°13
Photos n°12, 13, 14,15: photos prisent dans des chantiers de différentes entreprises de
réalisation à OUM EL BOUAGHI
CONCLUSION :
Les outils de production en Algérie ont pu relever le défi de produire plus d’un million de
logements. Mais si la bataille de la quantité est déjà gagnée en matière de construction de
logements, il est temps de doubler d’effort pour assurer celle relative à la qualité. Une chose est
certaine, le marché du bâtiment sera appelé à évoluer, car le Pays passe progressivement d’une
situation de pénurie où il fallait faire face à une demande importante en logements, ce qui a
induit une rapidité dans la réalisation des constructions, à une nouvelle donné où les
préoccupations seront d’ordre qualitatif et ou les choix de nouvelles techniques vont s’imposer et
les outils utilisés actuellement ne seront plus efficaces.
65
CHAPITRE 06
« METHODES D’EVALUATION DE LA
QUALITE »
66
INTRODUCTION :
Quantifier la « qualité » d’un espace reste une entreprise difficile. Pour mieux l’appréhender il est
nécessaire de cerner les différents paramètres participant à la « mesure » de cette qualité. Pour ce
faire, ce chapitre tend à mettre en relief différentes approches qui tentent de quantifier cette
qualité à travers des indicateurs.
Nous entendons par indicateurs, « une mesure significative qui nous transmet une information d’un
contexte donné, l’indicateur a l’avantage de grouper et de simplifier les données. Un nombre
restreint de mesures peut nous décrire un phénomène ou une situation complexe » (Srir.2009).
Notre évaluation (notre cas d’étude) est une évaluation dite « a postériori » (Srir, 2009) qui vise à
juger les seconds œuvres et leurs impactes. Dans cet esprit, deux approches nous semblent
appropriées pour notre travail en l’occurrence celle liée à l’URGE qui utilise deux méthodes
(PFAM polyfonctional assessment method) et FLAG (couleurs) et la méthode MATEA.
Cette méthode (Polyfonctional Assessement Method) assez flexible, traite des espaces verts
(pouvant etre assimilés à des espaces extérieurs). Si elle vise à améliorer la qualité de vie dans les
cités, villes ou régions, elle a tendance à determiner le degré d’efficience de ces espaces ou les
améliorations à apporter. Une méthode qui repose sur plusieurs étapes : de la transformation des
indicateurs déjà suggérés par URGE en questionnaire ou interview vers l’application d’un logiciel
en passant par l’affection des intervalles. Elle a été utilisée sur un exemple concret, sur de District
Parc Reudnitz à Leipzig (Allemagne).
Elle fait appel à des indicateurs qualitatifs et quantitatifs appuyés par des systèmes d’informations
géographiques (SIG) et un logiciel (Expertensysteme GmbH, Olanis). Les résultats peuvent aider
les décideurs à mieux asseoir leurs politiques environnementales.
• Ecologiques,
• Sociologiques
• Economiques,
• Et de conception.
Certains critères sont comparés à des éléments de références (EU Benchmarks) à l’image du bruit,
de la végétation, l’utilisation du site jusqu’à son identité. Ceci suggère, pour des questions de
faisabilité, la concentration de nos efforts sur les critères usités dont une grande partie est utile à
notre curiosité envers cette application. Les résultats obtenus de l’application de la PFAM sur le
District Parc Reudnitz à Leipzig (Allemagne) sont illustrés à travers le tableau suivant :
67
Tableau 1 : résultats de l’évaluation (2002) sur le District Parc Reudnitz à Leipzig (Allemagne)
en utilisant une version préliminaire du logiciel Expertensysteme GmbH. Olanis.
Avec une intervalle allant de 0 à 5. (0 : sans réponse, 1 : très mauvais jusqu'à 5 : très bon),
Source: www.urge-project.ufz.de “the ecaluatio, methd”
A travers ces résultats, il apparait clairement que le parc répond en grande partie aux attentes déjà
fixées au préalable (target). Cependant quelques mesures concrètes sont nécessaires pour
améliorer quelques situations en relation avec les indicateurs suivants :
68
• Les informations éducatives (Educational resource) semble absentes au niveau du parc.
Cet outil est appelé à être mieux exploité.
• Les relations entre divers départements (responsabilities within yhe adminstaration) liés
à la gestion du parc ne semblent pas satisfaisantes. Une amélioration est donc
nécessaire.
• D’autre paramètres qui restent encore en deçà des objectifs peuvent être atteints à travers
le temps (court terme).
A l’image de l’outil PFAM, la méthode FLAG traite également des volets écologique,
économique et social ainsi que leurs impacts. L’avantage de ce procédé réside dans la possibilité
d’une application sur un cas concret comme il peut combiner deux analyses sur deux cas, à titre
comparatif, simultanément. L’objectif, bien sur, s’illustre dans l’évaluation de la performance
des cas d’études en se basant sur l’observation et le degré de satisfaction des usagers. Cette
méthode a été utilisée sur le même District Parc Reudnitz à leipzig (Allemagne) en passant par
plusieurs étapes :
• Définition des indicateurs (objet de notre intérêt envers cet outil) qui sont généralement
émis par l’URGE,
• Etablissement des questionnaires en vue d’évaluer l’impact de ces indicateurs sur les
utilisateurs,
• Comparaison avec les valeurs normatives (Européennes généralement), menant vers les
FLAG (drapeau exprimant quatre couleurs).
• Et enfin, l’évaluation proprement dite en faisant recours à un logiciel de classification
(Sami Soft).
Figure 17 : Drapeau modèle, Valeur de Référence (VR), indicateurs européens (ESI 2004).
VR : valeur de référence Source: www.urge-project.ufz.de “the evaluation, method”
69
La lecture des résultats révèle également que l’indicateur sécurité est un sérieux problème
(drapeau noir). Les indicateurs (espace vert et sport) sont dotés de drapeau vert qui signifie
qu’aucune inquiétude n’est nécessaire.
• Il est remarqué que le volet social comprend plusieurs drapeaux rouges. Ce qui est assez
alarmant.il est suggéré une meilleure prise en charge.
• Le drapeau jaune (être vigilent) est présent dans tous les volets.
• En générale le volet biophysique a le meilleur score alors que l’économique est le pire.
Chaque situation devrait avoir des propres améliorations.
70
Graphe 1 : Pourcentage de l’évaluation des différents indicateurs par couleurs de drapeau.
Source: www.urge-project.ufz.de “the ecaluatio, methd”
Les deux méthodes (PFAM et FLAG) semblent avoir le même objectif « l’évaluation des
espaces verts ». Les deux applications traitent de nombreux critères ayant trait à l’évaluation de
la performance des espaces extérieurs (un espace vert en l’occurrence). Ces mêmes applications
reposent sur l’observation et le degré de satisfaction des usagers. Deux paramètres convoités par
notre recherche. En plus, ces applications nous offrent un éventail d’indicateurs très appropriés à
notre quête (cas d’étude) facilement adaptable à la méthode MATEA.
Stèphane Hanrot, nous présente une façon ou bien une manière d’évaluer la qualité d’une
architecture. Une démarche qui a son avis doit être au cœur de la formation de l’architecte. Un
constat émanant de sa longue expérience de la pratique de cette méthode dans sa carrière
d’enseignant. Ce qui nous a poussé à nous pencher sur ce type d’évaluation. Partant du postula
que l’évaluation prend en considération des aspects qualitatifs, quantitatifs, culturels ou
technique, l’évaluation de la qualité, d’après S.HANROT ne peut être absolue «L’évaluation de
la qualité architecturale ne peut être que relative aux points de vue des acteurs (architectes et
autres) qui se prononcent, forment une critique et en débattent » (S.HANROT, 2005).
Car la qualité, à son avis et que nous partageons, se mesure à partir d’un référentiel culturel,
souvent doctrinal et en général individualisé par notre propre histoire et par notre propres sens.
Ceci est très bien appuyé par Hiedegger.K (C.Noeberg-shulz, 1979). La méthode MATEA se
propose donc de comparer les différents points de vue des divers acteurs. Une méthode, qui
s’appuie sur des outils à l’image d’Excel et du schéma radar (M.SELLEL KALLEL, 2008),
complémentaires aux modèles graphique et numériques traditionnels de l’architecte, facilitant
71
l’analyse et l’expérimentation architecturale. Une démarche qui permet d’exprimer des
connaissances sur les objets architecturaux suivants :
• Bâtiments
• Parcs
• Jardins
• Ponts
• Paysage
• Villes
• Infrastructures
• et sur la pratique du projet.
« Un objet architectural peut être évalué selon les différents points de vue en considérant les rôles
qu’il assume et les propriétés qu’ils lui confèrent. Mais cette évaluation est fragmentée. Or
l’architecture est une forme de synthèse de ces différents rôles. Aussi je propose, sur le modèle
radar de relier les différentes valeurs accordées selon les différents points de vue de façon à
former une figure géométrique qui évoquera la synthèse architectural » (S.HANROT, 2000).
Pour chaque point de vue, l’analyse établit un tableau formant une base de données qui consigne
les évaluations accordées par l’acteur sur tous les aspects ainsi que les raison données à son
évaluation. Une fois les bases de données établies pour chaque point de vue, l’analyse peut
apprécier les écarts de points de vue (positivité, convergence et variabilité). Celle-ci va se faire à
travers trois procédures :
• L’établissement de :
Note moyenne sur un point de vue (un acteur) tous les aspects confondus d’un
indicateur (exemple : forme plastique).
Note moyenne sur un ensemble de points de vue (tous les acteurs) tous les aspects
confondus d’un indicateur.
Note moyenne sur un ensemble de points de vue (tous les acteurs), pour tous les
indicateurs.
72
Ces représentations permettent :
- De figurer une lecture synthétique d’un ou de plusieurs points de vue comparés.
- De permettre une lecture analytique par aspect.
Après traitement des écarts entre les notes accordées par point de vue, et les valeurs attribuées, la
synthèse schématique (radar) peut prétendre à plusieurs configurations (M.SELLAMI KALLEL,
2008) :
- Equilibrée : si les notes ont toutes la même valeur, c’est-à-dire que le radar forme un
cercle régulier.
- Déséquilibrée : si les écarts des notes sont importants ; en deçà et au-delà de la moyenne,
c’est-à-dire un radar en forme d’étoile. Ce déséquilibre peut engendrer des synthèses de
type :
Une synthèse très forte.
Une synthèse forte.
Une synthèse partielle.
Une synthèse banale.
Une synthèse pauvre.
Ces types de synthèses déséquilibrées dépendent des valeurs octroyées aux différents indicateurs,
et comparées à la moyenne qui est de (3).
Schéma 1 : Schéma 2 :
Synthèse très forte = Excellente +Equilibrée. Synthèse forte = Excellente +Déséquilibrée.
Schéma 3 : Schéma 4 :
Synthèse partielle = Bonne + Déséquilibrée. Synthèse banale = Moyenne +Equilibrée.
.
73
Schéma 6 : Schéma 7 :
Synthèse très Faible = Médiocre Déséquilibrée. Synthèse très Pauvre = Médiocre Equilibrée.
CONCLUSION :
A travers ces méthodes, il est rendus aisé de comprendre la complexité des rapports personnes-
milieu et d’apprécier la valeur des connaissances acquises sur l’impact de l’environnement bâti
ou non bâti sur les gens. Ce qui permet de mieux appréhender la conception d’un lieu.
Si les méthodes PFAM et FLAG qui s’inscrivent dans la post-évaluation, semblent conviviales et
s’appuient sur l’évaluation des avis des acteurs, elles font appel à des programmes informatiques
qui restent difficiles à acquérir. Toutefois, elles nous sont utiles dans la mesure où elles nous ont
permis de mieux asseoir les indicateurs à prendre en compte dans le cadre de l’évaluation des
avis sur les espaces collectifs extérieur.
La méthode d’évaluation de qualité que nous présente Stéphane HANROT, par contre, semble
mieux répondre à nos aspirations du fait que notre objectif tend à évaluer cette convergence des «
avis » des différents acteurs. D’autre part, elle prétend s’appliquer sans faire appel à un potentiel
temps important. La lisibilité des résultats est assez accessible pour un profane.
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CONCLUSION
GENERALE
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CONCLUSION GENERALE:
Notre étude a permis de confirmer nos deux hypothèses : OUI la mauvaise qualité revient
principalement au disfonctionnement au niveau des structures administratives qui rentrent dans
le processus de programmation de ces logements. Et OUI la production du logement social en
Algérie semble souffrir de la mauvaise qualité dans la réalisation des ouvrages.
A quel paramètres l’absence de la qualité dans la production du logement social en Algérie est-
elle liée ? Et est ce que l’habitat social en Algérie est compatible avec nos pratiques et nos
modes de vies ?
Les réponses apportées à ces questions, à travers notre étude basée sur des éléments théoriques
vérifiés par une démarche empirique, peuvent être résumées sous forme d’une action majeure à
mettre en place , à savoir Intégrer et Promouvoir la culture de la qualité chez les acteurs du projet
à tous les niveaux en commençant par le sommet de la hiérarchie : l’Etat ainsi que les
entreprises doivent développer des connaissances à l’interne, au sujet de la qualité et de son
importance pour la réussite du projet, car comprendre l’enjeu de cette démarche aide à
sensibiliser les membres du personnel et à stimuler leurs contributions. De cette manière l’état
comprendra qu’il faut adapter la réglementation, et une fois l’architecte libéré du fardeau de
certaines closes il se doit de réfléchir au confort des usagers sans lier la notion de social avec
celle de médiocre, car peut importe qui finance le logement, l’usager est un être humain.
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