I - 6 La rectification :

Cette opération a pour but de séparer les constituants volatils d’un mélange et de les obtenir à
l’état pratiquement pur. Par comparaison à une distillation simple, dans la rectification on ne
prélève pas la totalité du distillat car après condensation une partie retourne dans la colonne
de rectification.
I-6-1 Mécanisme de la rectification :
Afin d’obtenir un bon contact entre la phase liquide et la phase vapeur, la rectification se
réalise dans une colonne à plateaux ou à garnissage qui peut fonctionner en continu ou en
discontinu. Les facteurs influençant la qualité de la séparation des constituants sont :

 Le rapport des volatilités des constituants

 Le taux de reflux dans la colonne

 Le temps de contact entre les phases (fonction de la hauteur de la colonne)

 Le nombre de plateaux théoriques

 L’efficacité du contact entre les phases.

I-6-2 Détermination du nombre de plateaux théoriques :

Le nombre de plateaux théoriques nécessaires pour effectuer la séparation des composés du
mélange peut être déterminé par deux méthodes :

 La méthode graphique (Mac Cabe et Thiele ou Ponchon Savarit) nécessitant la

connaissance la connaissance des diagrammes d’équilibre et d’enthalpique en
traduisant les équations des BM et B Thermique par des courbes et des droites.

 La méthode numérique en écrivant toutes les équations pour chaque plateau et en les
résolvant. Cette méthode est moins précise et s’applique sous certaines conditions.

I-6-3 Rectification continue :

I-6-3-1 Montage de la rectification continue :
L’alimentation est introduite en un certain point de la colonne appelé plateau d’alimentation.
Le composé le plus volatil est concentré e tête de la colonne et condensé sous forme de
« Distillat ». Les composés les moins volatils peuvent être soutirés au pied de la colonne ou
du rebouilleur « Résidu ».

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 F, xF

W, xW

Schéma d’une colonne de rectification continue

I-6-3-2 Méthode de Mac Cabe et Thiele :

Cette méthode, la plus utilisée bien que peu rigoureuse, présente l’avantage de la simplicité et
ne nécessite que peu de données (courbe d’équilibre). L’utilisation de cette méthode suppose
un certain nombre de conditions :
1. Les échanges de chaleur résultant des différences de températures en tête et en bas de
la colonne sont négligeables.
2. La colonne fonctionne adiabatiquement.
3. La chaleur de mélange des constituants est nulle
4. L’alimentation du liquide se fait à l’ébullition
5. Les chaleurs latentes de vaporisation des constituants sont égales
6. Les équilibres sont réalisés sur chaque plateau théorique, il en résulte que les débits
liquide et vapeur sont constants

L3 Licence Génie des Procédés section B Page 10

 Ainsi, Mac Cabe et Thiele ont montré que le nombre de plateaux théoriques peut être
déterminé en portant sur un même diagramme la courbe d’équilibres et les droites
opératoires des différentes zones de la colonne (Concentration, alimentation et
épuisement).

I-6-3-3 Détermination des droites opératoires :

La détermination des droites opératoires nécessite les équations de bilans matière sur chaque
zone de la colonne de rectification.

a- Etude de la zone de concentration :

Le bilan matière global dans cette zone en considérant le plateau « n » s’écrit :

Vn+1 = D + Ln
Vn+1 .yn+1 = D.xD + Ln .xn (1)
Or d’après les hypothèses de
lewis
Vn+1 = Vn = ………= Vo = V
Ln = Ln-1 = ………= Lo = L

Ainsi l’équation 1 s’écrira V .yn+1 = D.xD + L .xn d’où yn+1 = (D/V).xD + (L/V) .xn
Or le bilan matière global dans le condenseur donne V = L + D
Ainsi yn+1 = (D/(L + D)).xD + (L/(L + D)) .xn
En divisant le numérateur et le dénominateur du deuxième membre de l’expression par « D »
et en prenant r = L/D qui représente le taux de reflux, on obtient :
yn+1 = (1/(r + 1)).xD + r/(r + 1)) .xn
Ainsi l’équation de la droite opératoire de la zone de concentration s’écrira comme suit :
y = (r/(r + 1)) .x + ( xD /(r + 1)).

b- Etude de la zone d’épuisement :

On effectue le BM dans la zone d’épuisement en considérant le plateau « n »

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 L’m+1 = V’m + W m+1
L’m+1, xm+1
L’m+1 . xm+1 = V’m. ym + W. xw
m V’, ym
Ym = (L’m+1 /V’m). xm+1 - (W/V’m) .xw
(2)
D’après les hypothèses de Lewis
V’m = V’m-1 = ………= V’o = V’
L’ m+1 = L’m = ………= L’o = L’

W, xW

Ainsi l’équation 2 s’écrira

ym = (L’ /V’). xm+1 - (W/V’) .xw
Dans le cas d’une alimentation sous forme d’un liquide bouillant :

L’ = L + F
V’ = V
d’où ym = ((L + F)/V). xm+1 - (w/V) .xw
En prenant V = L + D et r = L/D, on obtient
l’équation de la droite opératoire de la zone
d’épuisement suivante :
y = [r + (F/D)/(r+1)]. x - [(W/D)/(r+1)].xw

Cherchons maintenant le lieu d’intersection des deux droites opératoires citées

précédemment :
ZC y = (L/V) .x + (D/V).xD (3)
ZE Y = (L’ /V’). x - (W/V’) .xw (4)
(3) = (4) (L/V) .x + (D/V).xD = (L’ /V’). x - (W/V’) .xw
(L’ – L) x = D. xD + W. xw
F x = D. xD + W. xw d’après le BM dans la colonne on en déduit que x = xF

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 DOZA

C. d’équilibre

y
DOZC

DOZE

xW xF xD x

Construction de Mac Cabe et Thiele pour la détermination du nombre d’étages

théoriques

I-6-3-4 Limites de variation du taux de reflux :

Le taux de reflux est un des facteurs essentiels de la rectification continue ou discontinue. En
particulier, il est possible d’améliorer le pouvoir de séparation d’une colonne donnée en
augmentant le taux de reflux. Il existe deux valeurs limites du taux de reflux :
*Limite inférieure : rmin qui correspond à un nombre de plateaux théorique maximum Nmax
*Limite supérieure : r∞ qui correspond à un nombre de plateaux théorique maximum Nmin
Entre les deux valeurs limites du taux de reflux, se situe la valeur optimale du point de vue
économique.

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 DOZA

y C. d’équilibre

xD /(rmin + 1) DOZC r = rmin

DOZC r = r∞

xF xD x

Limites de variation du taux de reflux

Nth

Nmin

r∞ r
Variation du nombre d’étages théoriques avec le taux de reflux

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Le taux de reflux optimal est pris dans l’intervalle : 1,2 rmin < ropt < 1,5 rmin

Détermination du taux de reflux minimum :

y DOZA

yD C. d’équilibre
YF
α

xD /(rmin + 1)

DOZC r = rmin

xD x
xF

rmin est déterminé soit par la pente de la droite opératoire de la zone de concentration
correspondant :

tgα = rmin/( rmin+1) = (xD-yF)/(xD-xF) d’où rmin = (xD-yF)/(yF-xF)

soit rmin est directement tiré à partir de l’ordonnée à l’origine de la droite opératoire de la ZC
correspondant à rmin c.à.d xD /(rmin + 1).

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