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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

………………………………………

Faculté de Droit d’Economie de Gestion et de Sociologie


………………………
Département Economie
Option Administration

Mémoire de Maitrise

Les énergies renouvelables :


Un levier du développement pour Madagascar

Soutenu le 14 Avril 2016

Impétrant : RATSIRESIARISAONA Kiady Mampionona


Les membres du jury :
Encadreur : Monsieur RAKOTOZAFY Rivo John Ronald
Examinateur : Monsieur FANJAVA Rudy Karl i Bond

Année universitaire 2014-2015


Les énergies renouvelables :

Un levier du développement pour Madagascar


REMERCIEMENT

Dans le cadre de la réalisation de ce présent travail, il serait reconnaissant de rendre grâce


à Dieu pour la force et bienveillance qu’il a accordé.

Des remerciements sont aussi adressés aux personnes suivantes :

Monsieur RAKOTO David, Doyen de la faculté DEGS de l’Université d’Antananarivo.

Monsieur RAMAROMANANA ANDRIAMAHEFAZAFY Fanomezantsoa, Chef du


Département Economie.

Les enseignants du Département Economie de la faculté DEGS

J’adresse mes sincères remerciements envers Monsieur RAKOTOZAFY Rivo John


Ronald, notre encadreur, dont les précieux conseils et aides ont conduit à l’élaboration et
l’aboutissement de ce travail.

Je remercie le personnel administratif et technique de la faculté DEGS.

Des vifs remerciements sont aussi adressés à toute la famille et entourage pour leur
encouragement et appui, tant matériel que financier, sans quoi nous n’avons pas pu accomplir ce
travail.

i
LISTE DES ABREVIATIONS ET ACRONYMES:

- ADER : Agence de Développement de l’Electrification Rurale


- Ar : Ariary
- CIRAD : Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le
Développement
- ER : Energie Renouvelable
- ERD : Electrification Rurale Décentralisée
- GESFORCOM : Gestion Forestière Communale et Communautaire
- GIZ : Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (Coopération allemande)
- ha : hectare
- JIRAMA : Jiro sy Rano Malagasy
- kW : kilo Watt
- MW : Méga Watt
- OCDE : Organisation de Coopération et de Développement Economique
- OPEP : Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole
- PED : Pays En Développement
- PIB : Produit Intérieur Brut
- PIE : Producteur Indépendant d’Electricité
- PTF : Partenaires Techniques et Financiers
- TCR : Tallis à Courte Rotation
- UE : Union Européenne
- WWF : World Wilde Found

ii
LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Quantités de biomasse forestière consommées pour la cuisson en milieux


urbain et rural.............................................................................................................. 21
Tableau 2: Importations d’hydrocarbures................................................................... 21
Tableau 3 : Evolution de la production globale d’énergie électrique par la JIRAMA
entre 2001 – 2011 (en MWh) ..................................................................................... 22
Tableau 4 : Consommation d’énergie par secteur ...................................................... 23
Tableau 5 : Les centrales actuelles d’énergie hydraulique de la JIRAMA ................ 24
Tableau 6 : Centrales actuelles d’énergie hydraulique des Producteurs Indépendants
d’Electricité ................................................................................................................ 24
Tableau 7 : Centrales hydroélectriques privées actuelles en électrification rurale. .... 25
Tableau 8 : Les premières installations Eoliennes de Madagascar. ........................... 26
Tableau 9 : Liste des matériels installés à Andaingo et leurs couts. .......................... 31

iii
LISTE DES ANNEXES

Annexe 1 : Estimation du potentiel de production de bois-énergie à Madagascar en


2015.......................................................................................................................... xi
Annexe 2 : Les partenaires en électrification rurale à Madagascar. ....................... xii
Annexe 3 : Les projets en cours d’électrification rurale à Madagascar. ................ xiii

iv
SOMMAIRE

INTRODUCTION......................................................................................................................... 1

Partie I : Le concept d’énergie renouvelable .............................................................................. 3

Chapitre I : Revue de littérature ............................................................................................. 4


Section I : Littérature sur les relations entre le développement et l’énergie ........................... 4
Section II : Littérature empirique ............................................................................................ 6

Chapitre II : L’énergie renouvelable ....................................................................................... 9


Section I : Notion et concepts .................................................................................................. 9
Section II : Avantages et inconvénients ................................................................................ 14

Partie II : Le domaine de l’énergie à Madagascar................................................................... 19

Chapitre I : Les énergies à Madagascar ............................................................................... 20


Section I : Structure de la consommation d’énergie à Madagascar ....................................... 20
Section II : L’alternative énergie renouvelable ..................................................................... 23

Chapitre II : Etude de cas : La centrale à biomasse de la Commune Rurale d’Andaingo


................................................................................................................................................... 29
Section I : Biomasse et production d’électricité .................................................................... 29
Section II : La centrale ERD biomasse d’Andaingo.............................................................. 31
Section III : Demande d’électricité et impacts de la mise en place de la centrale ................. 33

CONCLUSION ........................................................................................................................... 36
INTRODUCTION

L’énergie occupe une place importante dans le monde d’aujourd’hui. Elle est
quotidiennement utilisée tant au niveau des ménages, que dans les différents établissements
public et privé, et anime ainsi la vie économique d’un pays.
«
L’énergie désigne la capacité qu’a un corps, un système, de produire un travail susceptible
d’entraîner un mouvement, une production de chaleur ou d’ondes électromagnétiques.»1
Il existe deux types de source d’énergie. Les sources non renouvelables, généralement d’origine
fossile, ces sources sont utilisées une fois, et ne peuvent être recréés par l’Homme. A coté il y a
aussi les sources renouvelables, issues des phénomènes naturels qui se reproduisent
régulièrement, ces sources peuvent ainsi, dans une mesure être considérées comme inépuisable.
Les révolutions industrielles ont été accompagnées ou engendrées par la révolution des
sources d’énergie. La première révolution industrielle a été due à la consommation de charbon de
terre par les machines à vapeur, pour la production de force motrice. La seconde révolution
poussée par l’utilisation des produits pétroliers et des gaz naturels. Nous pouvons en déduire que
ce sont des énergies non renouvelables. Et dans la suite de l’évolution de la production, ce sont
ces sources qui vont être privilégiées.
En 1973, a eu lieu le premier choc pétrolier, du à l’augmentation excessif du prix du
pétrole par les pays membre de l’OPEP. Ce choc pétrolier et ceux qui ont succédé, ont
bouleversé l’économie et notamment le système productif des pays industrialisés. Ces chocs ont
ainsi fait prendre conscience du niveau de dépendance du monde, vis-à-vis, d’une seule source
d’énergie non renouvelable, et de la possibilité d’épuisement de cette dernière, qui est le pétrole.
Les sources d’énergie non renouvelable sont aussi à l’origine d’émission de CO2 ou gaz
carbonique. Ce gaz qui est le premier à engendrer l’effet de serre, et qui à son tour engendre le
réchauffement de la Terre et du changement climatique. Ce changement faisant aujourd’hui
l’objet des medias, et à l’origine de différentes conférences pour y remédier.
Les délestages d’électricité incessante que Madagascar a connue, surtout dans les grandes
villes ces derniers mois, se sont fait sentir, tant au niveau des ménages que des entreprises. Le
gouvernement n’arrive pas à résoudre ce problème, du moins des solutions à court terme que
sont les groupes électrogènes fonctionnant au gasoil ou au fuel.

1
Fondation Alcen. Pour la connaissance des énergies In Voninirina, A et Andriambelosoa, S. (2014). Etude sur
l’énergie à Madagascar, CREAM, Antananarivo, p 11
1
La constatation du faible niveau d’électrification à Madagascar, selon l’ADER, qui est de 15%,
et ce taux est moins de 5% dans les zones rurales.
Ces faits cités, amène ainsi à l’étude des sources d’énergie renouvelable.
Madagascar est un pays en développement qui rencontre des problèmes d’énergie. L’Etat
présente des difficultés à instaurer et à mettre en œuvre une politique d’énergie. Ayant souvent
recours aux sources non renouvelables (pétrole) pour remédier aux problèmes de production
d’énergie (surtout d’électricité). Cependant ce n’est qu’une solution de courte période, et ne
privilégie pas les solutions à long terme issue d’énergie renouvelable.
Le choix de ce thème d’énergie renouvelable, est ainsi motivé par la constatation de la nécessité
de faire l’étude et l’analyse des énergies renouvelables.
La pertinence de ce sujet réside à ce qu’il a fait l’objet de recherche par d’autres auteurs. Et est
un objet d’étude d’autre discipline. La majorité des pays du monde sont actuellement impliqués
dans le problème de source d’énergie et le changement climatique. Ainsi sur le plan social,
chaque individu est dans une moindre mesure touché aux problèmes liés de près ou de loin aux
sources d’énergie non renouvelable. La vie d’un individu, d’une entreprise ou d’une nation
nécessite de l’énergie pour fonctionner et avancer. Il consiste de ce fait, de savoir, dans quelle
mesure les énergies renouvelables contribuent au développement du pays. Comment elles sont
prises dans ce processus.
L’hypothèse est les énergies renouvelables contribuent au développement économique,
dans l’amélioration du niveau de vie et du bien être de la population et surtout des ruraux.
Les objectifs de ce présent travail sont ainsi : Faire un état des lieux du secteur de
l’énergie renouvelable à Madagascar ; mettre en exergue les potentialités de Madagascar en
matière d’énergie renouvelable, et présenter la possibilité d’utiliser les énergies renouvelables
pour le développement local.
Pour la méthodologie, à partir des données recueillies issues des études existantes, qui
traitent de ce sujet et dans le but d’enrichir la connaissance par le biais de ce travail, le type
d’approche utilisé est la démarche hypothético-déductive, et la méthode descriptive, ce travail
consiste ainsi à la présentation et analyse des faits.

Le présent travail se divise ainsi en deux parties. La première traitera du concept


d’énergie renouvelable, et la deuxième concernant l’état des énergies à Madagascar et une
présentation de la centrale à biomasse d’Andaingo.

2
Partie I : Le concept d’énergie renouvelable
Introduction partielle
Cette première partie se compose de deux chapitres. Le premier est une revue de
littérature, qui présente d’abord la littérature sur les relations entre le développement et l’énergie,
puis la littérature empirique. Quant au second chapitre, il présente les notions et concept en
matière d’énergie, les différents formes et types, et la famille des énergies renouvelables avec
leurs avantages et inconvénients.

Chapitre I : Revue de littérature

Le développement est composé à la fois de la croissance économique et de l’amélioration


du bien être ou du niveau de vie de la population. La relation entre développement et l’énergie a
ainsi fait l’objet d’étude de plusieurs auteurs. Cette revue de littérature ne prétend pas faire une
présentation longue des débats et des auteurs sur la relation entre développement et
consommation d’énergie mais un survol de certain point pertinent pour se situer dans le sujet.
Dans une première partie, divers auteurs vont être présentés, et dans une seconde partie la
littérature empirique.

Section I : Littérature sur les relations entre le développement et l’énergie

Dans cette partie quelques auteurs et organismes, avec leurs écrits sur les relations entre
énergie et développement sont présentés.

Beltran A. (1999). L’énergie constitue un facteur important dans le développement et la


rénovation d’un pays et de son économie, c’était le cas pour les pays Européens pendant les
années après la deuxième Guerre Mondiale, où l’énergie manquante était considérée comme un
«
facteur de blocage dans les objectifs de développement et de rénovation. Dans ce contexte
difficile, l'énergie était souvent présentée comme un « goulot d'étranglement » qu'il fallait à tout
prix faire sauter. » 2

En outre, les énergies comptent dans la compétitivité de production et commerciale entre


les pays. En effet une augmentation du prix de l’énergie dans un pays par rapport à ses
concurrents le pénalisera au niveau de son industrie et du commerce international. Le cas de la
France peut être pris comme illustration, elle possède un avantage du fait que le prix de son

2
Beltran, A. (1999). « La question de l'énergie en Europe occidentale.» In: Histoire, économie et société, 18é année,
n°2. La reconstruction économique de l'Europe (1945-1953). p 372
4
«
énergie est bas et qu’elle pourra mettre en profit pour concurrencer les autres pays. Cette note
expose les termes de l’arbitrage que doit affronter la France entre la préservation d’un élément
significatif de sa compétitivité à court terme (le coût relativement faible de son énergie en
particulier électrique) et la nécessaire transformation de ses avantages comparatifs à moyen-long
terme (sous l’effet d’une vérité des prix énergétiques). »3 La capacité compétitive permettra ainsi
la possibilité de mobilisation des ressources et des Hommes pour un accroissement du
développement.

Dessus D ; Pharabod F. et al. (2002). Montrent la contribution des ER au développement


durable. Elles contribuent au développement durable des pays du Nord ou pays avancés sur deux
points. Dans un premier lieu, les ER permettent de pallier les effets néfastes environnementaux,
des énergies non renouvelables, d’origines fossiles et nucléaires. Dans un second lieu elles
contribuent à protéger le système énergétique contre certains risques de rupture
d’approvisionnement.
Dans les PED, les ER contribuent aussi au développement. Du fait qu’une grande partie de la
population dans ces pays sont dans les milieux ruraux. Les ER pouvant être décentralisées, leur
mise en place, contribuera ainsi à résoudre le problème d’accès à l’électricité et à l’eau dans ces
milieux pour une amélioration de la vie sociale.

Quoilin, S. (2008). Actuellement beaucoup de personne n’ont pas encore accès aux
énergies dite modernes comme l’électricité et encore moins aux ER. Ainsi l'accès à l'énergie
reste encore une préoccupation centrale dans le domaine du développement. Une grande partie
des demandes en énergie sont encore satisfaites par les combustibles traditionnels, qui ont une
faible efficacité, sont polluants, détruisent l’environnement et dégradent la santé.
Dans les pays en développement et notamment dans les zones rurales. Avec le lien entre quantité
d’énergie et indicateurs sociaux qui montre qu’un accès accru à l’énergie améliorera la vie des
populations, au niveau de l’éducation, de la santé et de l’environnement.

Youba, S et Jean-Philippe T. Les défis du troisième millénaire sont La réduction


significative de la pauvreté et le développement durable. Ces défis font partis des objectifs des
pays en développement et notamment de l’Afrique. En effet pour la communauté internationale,
le développement en Afrique doit en premier lieu être la réduction de la pauvreté. Mais il se

3
Dominique, B et al. (2013). « Énergie et compétitivité. » Notes du conseil d’analyse économique. n° 6. p 2
5
trouve que l’énergie n’est pas prise en priorité dans le processus de lutte contre la pauvreté.
Cependant, il se trouve que pour les populations pauvres, dans toute leur activité permettant
d’assurer un minimum de développement économique et social, l’énergie joue un rôle important,
et elle est indispensable à la satisfaction des besoins quotidiens comme l’eau, la nourriture et la
santé.

OCDE (2009). L’accès à l’énergie figure parmi les aspects du développement et de la


croissance économique. En effet l’énergie entre dans la vie quotidienne en fournissant de
l’éclairage et du chauffage ; et dans la vie économique, utilisé dans la production et dans la
communication. Cependant il est évident qu’actuellement les systèmes énergétiques ne
fournissent pas à toute la population de l’énergie durable et à prix abordable. Les ER présentent
des potentialités de fournir un approvisionnement énergétique plus durable et plus sûr, pour
encourager la croissance économique et de favoriser la réalisation des Objectifs du Millénaire
pour le Développement. Ces potentialités des ER se présentent par leurs avantages. Entre autre le
fait qu’elles peuvent fournir aux populations des zones rurales, qui sont en grande partie des
pauvres un service énergétique efficace. L’adoption des technologies des énergies renouvelables
stimule ainsi le développement économique et améliore le bien-être des populations rurales.
Maintenant passons aux littératures empiriques.

Section II : Littérature empirique

Différents auteurs ont établi une étude empirique sur la consommation d’énergie et le
développement, notamment consommation d’énergie et croissance économique. Ainsi certain
des recherches effectués dans quelque pays seront présentés ci après.

James H ; Brown et al. (2011). Il est nécessaire d’avoir de l’énergie et d’autres ressources
extraites de l’environnement pour fabriquer des biens, offrir des services et créer du capital, dans
la perspective d’aboutir à la croissance économique et au développement. Sur une période de 24
années, ils ont fait l’étude statistique sur la relation entre utilisation d’énergie et activité
économique, notamment à travers le PIB. L’étude s’est faite sur 220 nations incluant à la fois des
pays pauvres et des pays riches.
Les résultats de leur travail montrent que pendant la période de 1980 à 2003, il y a une relation
positive entre le PIB et l’utilisation d’énergie qui croissent en même temps dans 74% des pays

6
étudiés. Et dans les pays avec un développement récent soutenu comme la Chine et l’Inde ils
montrent une augmentation continue de la consommation d’énergie.

Aqeel A. et Butt M.S. (2001). Ils ont fait l’étude en Pakistan d’une part des relations entre
l’énergie et le PIB, et d’autre part, de l’emploi et la consommation d’énergie. Dans leur
recherche ils ont utilisé la technique de cointegration et le test de causalité de Granger, version
Hsiao. La période étudiée se divise en deux, de 1955-1956 et de 1995-1996. Les résultats du
travail d’étude sont :

- Il y a une relation de causalité de la croissance économique vers la consommation


d’énergie et pas l’inverse.
- La croissance économique affecte la consommation d’essence et de gaz, mais par contre,
la consommation d’électricité affecte la croissance économique.
- Pour l’emploi et l’énergie, il y a une relation de causalité qui va de la consommation
d’énergie vers l’emploi.

Landosli M. et Rejeb J.B. (2011). Ils ont établie une étude sur la période de 1971 à 2009,
des relations entre croissance économique et consommation d’énergie en Tunisie. Les méthodes
qui ont été utilisées sont la technique de cointégration et les tests de causalité de Granger. A
l’issu du travail ils ont pu tirer et montré l’existence d’une relation à un sens de la croissance
économique vers la consommation d’énergie sur la période étudiée, et notamment pas l’inverse.

Stern D. (1993). Sur la période de 1947-1990, il a analysé la relation de causalité entre le


PIB, la consommation d’énergie, le capital et le travail aux Etats-Unis. Il a utilisé le modèle
Vector autoregression (VAR) et le test de causalité de Granger. A l’issu de son étude il a pu tirer
les conclusions suivantes :

- La première rejette l’hypothèse nulle du modèle biophysique simple selon lequel seule
l’énergie et la qualité de l’énergie sont importantes dans la croissance économique et que
le capital et le travail jouent un rôle intermédiaire mineur.
- La seconde rejette également l’hypothèse nulle du modèle néoclassique simple qui ignore
l’input énergie mais aussi le capital humain et le progrès technique. L’auteur conclut que
l’énergie cause dans un sens la croissance économique et constitue un facteur limitatif.

7
D’après ces conclusions il peut être tiré que la croissance dépend à la fois de l’énergie, du
capital et du travail. Et il y a une relation entre les trois.

Ces littératures empiriques ont montré la divergence des résultats des différents travaux,
pour la recherche de relation entre énergie et développement.
Ainsi ces littératures empiriques établis passons maintenant au chapitre deux.

8
Chapitre II : L’énergie renouvelable

Il s’avère nécessaire de connaitre des notions utiles sur les énergies renouvelables, ses
différents types ainsi que leurs avantages et inconvénients.

Section I : Notion et concepts

Dans cette partie sera présenté la définition de l’énergie, ses différents types et formes et
aussi la famille des énergies renouvelables.

I) Définition de l’énergie

D’abord étymologiquement, le terme énergie vient du latin « energia » issu du grec ancien
«
enérgeia » qui signifie «
force en action ». En suite, plusieurs définitions peuvent être donné à
l’énergie, prenons celles exprimés par les phrases suivantes :
«
D’une manière simple et générale, l'énergie désigne tout ce qui permet d'effectuer un travail, de
fabriquer de la chaleur, de la lumière et de produire un mouvement. »4
«
Ou encore. L’énergie désigne la capacité qu’a un corps, un système, de produire un travail
susceptible d’entraîner un mouvement, une production de chaleur ou d’ondes électromagnétiques
(dont la lumière) »5
L’intérêt de ces définitions réside à ce qu’elles permettent de distinguer l’existence de plusieurs
formes d’énergie, dont les six grandes catégories sont à savoir : l’énergie mécanique, chimique,
électrique, thermique, nucléaire et l’énergie rayonnante.

L’énergie étant une grandeur, est en générale mesurable. Dans le système international,
l’unité de mesure de l’énergie est le joule (j). D’autres unités de mesure sont utilisées, et à
chaque forme d’énergie est associée une unité de mesure, dont les plus couramment utilisé sont :
le kilowatt heure, kWh (pour l'électricité) ; la tonne équivalent pétrole ou tep (pour le pétrole) ; la
tonne équivalent charbon ou tec (pour le charbon).

Lié à ces formes d’énergie, il y a différent types et source d’énergie.

4
Randrianarisoa, A. M. (2013). Energie durable pour tous, les ménages, les collectivités et les entreprises, Friedrich
Ebert Stiftung, Antananarivo. p 18
5
Fondation Alcen. Pour la connaissance des énergies In Voninirina, A et Andriambelosoa, S. (2014). Etude sur
l’énergie à Madagascar, CREAM, Antananarivo. p 11
9
II) Les types d’énergie selon ses sources

Deux types d’énergie peuvent être distingués : les énergies non renouvelables et les
énergies renouvelables. Cette classification est due à la source de l’énergie.

 Les énergies non renouvelables sont des énergies issues de source qui sont utilisées une
seule fois, et ne peuvent être recréés par l’Homme. Ces sources sont en grande partie les
combustibles fossiles, comme le pétrole, le charbon et les gaz naturels et aussi l’uranium.

 Les énergies renouvelables quant à elles sont issues de source qui se renouvellent
rapidement, généralement ce sont les phénomènes naturelles, ainsi ces sources sont dans une
mesure considérées comme inépuisable. Pour étoffer, considérons les définitions suivantes :
«
Les énergies renouvelables sont des énergies primaires inépuisables à très long terme, car
issues directement de phénomènes naturels, réguliers ou constants, liés à l’énergie du soleil, de la
terre ou de la gravitation.»6
«
Les énergies sont dites “renouvelables“ tant qu’elles dépendent du système écologique de la
Terre, de l’insolation et de l’énergie géothermique de la Terre.»7

A coté de ces deux types d’énergie, l’énergie présente quatre formes de déclinaison :
 l’énergie primaire, qui est l’ensemble des produits énergétiques non transformé, exploité
directement ou importé ;
 l’énergie secondaire, issue et obtenu lors de la transformation des énergies primaires ;
 l’énergie finale transformée en énergie utile sur le lieu de son utilisation,
 et l’énergie utile qui est le service énergétique recherché.

Pour mieux comprendre ces formes de déclinaison de l’énergie, prenons l’exemple ci


après. L’énergie primaire est le courant d’eau d’une rivière, qui va entrainer les pales d’une
turbine et le mouvement va être l’énergie secondaire, ce mouvement entraine la rotation d’un
générateur et crée ainsi de l’électricité, qui est l’énergie finale, et cette électricité utilisée dans
une maison afin d’être une énergie utile pour allumer une lampe.

6
http://www.developpement-durable.gouv.fr/-Energies-renouvelables,3733-.html
7
Hrubesch, C. (2011). Les énergies renouvelables, Les bases, la technologie et le potentiel au Sénégal. PERACOD.
Sénégal, p 10
10
Après avoir présenté les types d’énergie selon ces sources, passant à la présentation des types
d’ER.

III) Les différents types d’énergie renouvelable

La famille des énergies renouvelables est composée de : l’énergie solaire, l’énergie


éolienne, l’énergie hydraulique, l’énergie géothermique et l’énergie de la biomasse. Ces
dernières seront présentées successivement.

1) L’énergie solaire

L’énergie solaire vient des rayonnements du soleil, la chaleur du soleil dans les photons8
est utilisée pour créer de l’électricité, c’est l’énergie solaire photovoltaïque et de la chaleur c’est
l’énergie solaire thermique.

Il y a deux types de technologie pour l’exploitation des rayonnements du soleil. Il y a les


technologies actives et les technologies passives. Les premières transforment l’énergie solaire en
une forme électrique ou thermique que nous pouvons utiliser directement. Les secondes par
contre, consistent à pratiquer des techniques pour bien orienter les bâtiments par rapport au
soleil, à utiliser des matériaux spéciaux, et des modèles architecturaux pour les maisons
d’habitation ou des bâtiments qui permettent d’exploiter l’énergie solaire.

- Le solaire photovoltaïque

C’est Edmond Becquerel qui a découvert les cellules photovoltaïques en 1839. Les
cellules photovoltaïques sont des panneaux qui captent le rayonnement solaire, les photons
contenus dans le rayonnement sont ainsi transformés directement en électricité par ces cellules
photovoltaïques de ces panneaux. L’électricité obtenue peut être utilisé directement ou être
stocké dans des batteries pour un usage ultérieur. L’électricité produite par le solaire
photovoltaïque peut être autonome ou raccordée à un réseau.


Le photon est la particule élémentaire qui constitue le rayonnement électromagnétique, dont un exemple courant
est la lumière visible. Tout photon transporte une petite quantité d’énergie. Dans le vide absolu, un photon voyage à
la vitesse de la lumière, c'est-à-dire à environ 300 000 km/s »
11
- Le solaire thermique

L’énergie solaire thermique est utilisée principalement pour le chauffage de l’eau et des
locaux. Le principe est voisin du solaire électrique, un capteur absorbe les photons solaires et les
transforme en chaleur. Le matériau à partir du quel le capteur est fabriqué doit ainsi être très
absorbant. La chaleur capturée est ensuite conduit par une liquide, généralement l’eau ou par des
gaz vers un réservoir de stockage. Il existe différent système pour la capture et le stockage de la
chaleur, il ya par exemple le chauffe-eau solaires autostockeur et le chauffe-eau à thermosiphon.
L’énergie solaire thermique peut aussi produire de l’électricité par le système thermodynamique
à partir de système de chauffage d’eau à très haute température.

2) L’énergie éolienne

L’utilisation de l’énergie contenue dans le vent date depuis longtemps, en effet il existait
déjà des moulins à vent depuis quelques siècles. Ces moulins sont les ancêtres des éoliennes
d’aujourd’hui. Le principe d’obtention d’énergie par les éoliennes consiste à ce que le
mouvement du vent fait tourner les pales de l’éolienne pour produire de l’énergie.

Il existe différents types d’éolienne, il y a les éoliennes mécaniques qui produisent de l’énergie
mécanique, elles servent en générale au pompage de l’eau. Il y a aussi les aérogénérateurs. Elles
permettent de transformer l’énergie mécanique en énergie électrique grâce au couplage du rotor
de l’éolienne à une génératrice.
Pour les éoliennes qui servent à produire de l’électricité il en existe deux catégories, les éoliennes
de faible puissance produisant quelques dizaines ou centaines de kilowatts, généralement pour un
usage domestique, et il y a les éoliennes de forte puissance, pouvant produire jusqu’à 2500kw et
raccordés à un réseau.
L’implantation de plusieurs éoliennes dans une zone constitue un parc éolien, il peut être sur
terre ou dans la mer et dite offshore.

3) L’énergie hydraulique

L’utilisation de l’énergie hydraulique ne date pas non plus d’aujourd’hui, en effet les
moulins à eau existaient déjà depuis quelques siècles. Le principe de production de l’énergie
hydraulique est proche de l’éolienne. Cette fois c’est le mouvement de l’eau qui produit de

12
l’énergie mécanique en faisant tourner une turbine, qui à son tour entraine la rotation d’un
alternateur pour produire de l’électricité.

Il existe des petites centrales hydrauliques, produisant quelque centaines de watts à une dizaine
de mégawatts. Il existe aussi les barrages, qui sont des grandes centrales hydroélectriques
produisant jusqu’à des centaines de mégawatts. A coté il y a aussi les hydrolienne sous l’eau et le
système de marémotrice pour la production d’électricité.

4) L’énergie géothermique

La géothermie est la science qui étudie les phénomènes thermiques de la Terre. Le


principe de l’énergie géothermique consiste à extraire ou obtenir la chaleur dans le sous sol pour
avoir de l’énergie. Il existe trois types de géothermie selon la température obtenue et de son
utilisation. D’abord il y a la géothermie de haute énergie, supérieure à 180°C, et de moyenne
énergie entre 100°C et 180°C, sa principale utilisation est la production d’électricité. Ensuite il y
a la géothermie basse énergie, entre 30°C et 100°C, qui est utilisé pour une large gamme
d’usage à savoir comme exemple le chauffage des bâtiments, le chauffage de serre ou encore le
thermalisme. Enfin il y a la géothermie très basse énergie, entre 10°C et 30°C, utilisée
généralement pour le chauffage et la climatisation des maisons d’habitation.

5) L’énergie biomasse

L’Agence Bruxelloise pour la gestion de l’environnement a défini la biomasse comme


suit : La biomasse est un combustible varié. Au sens large, elle comprend « l’ensemble des êtres
vivants, animaux ou végétaux, ainsi que leurs productions, sous-produits ou déchets (déjections,
etc.) ». De cette définition, il peut être tiré que l’énergie biomasse vient de divers sources
organiques. Ainsi il existe aussi différent types de biomasse, d’énergie produite et d’utilisation
possible. Il y a le bois énergie, le biogaz et les biocarburants, permettant de produire de l’énergie
thermique, électrique ou chimique. L’énergie biomasse sera traitée plus en profondeur dans le
dernier chapitre de la deuxième partie.

Ces différents types d’énergie renouvelable présentent bien tant des avantages que des
inconvénients qui seront traités dans les lignes suivantes.

13
Section II : Avantages et inconvénients

Les énergies renouvelables ont des avantages et des inconvénients, tant au niveau
énergétique, environnemental et économique. Elles présentent ainsi des avantages et
inconvénients communs et spécifique à chacune.

I) Les avantages et inconvénients communs des énergies renouvelables

Analysons en premier les avantages puis les inconvénients.

1) Les avantages

Le premier avantage des ER est évidement le fait qu’elles soient renouvelables et


écologiques. En effet elles peuvent être considérées comme inépuisables contrairement aux
énergies de source fossile. Actuellement, dans le phénomène de changement climatique,
notamment le réchauffement de la Terre par la pollution due aux émissions de CO2 des sources
d’énergie non renouvelable, l’alternative aux ER contribue à combattre ce réchauffement en
diminuant ces émissions, les ER contribuent ainsi à la protection de l’environnement et au droit
des générations future d’utiliser les ressources sur Terre.

Ensuite la filière énergie renouvelable a une possibilité de création de nombreux emplois


«
directs et indirects tant au niveau du secteur primaire, secondaire ou tertiaire. D’une part, dans
les pays industrialisés, les économies d’énergie, les énergies renouvelables et le recyclage sont
source d’emploi nouveau.»9 Et cette création d’emploi ne sera pas seulement dans les pays
développés mais aussi dans ceux qui sont en développement. La possibilité de délocalisation de
la production d’énergie à petite échelle est aussi un avantage.

Un autre avantage des énergies renouvelable est la possibilité de complémentarité des


diverses sources. En effet les différentes sources peuvent être utilisées d’une manière
complémentaire. Par exemple l’énergie solaire peut être utilisée pour avoir de l’électricité et de
la chaleur, avec l’énergie éolienne pour pomper l’eau dans une maison d’habitation. L’utilisation
«
combinée des énergies renouvelables est ce qui parait logique. L’originalité des énergies

9
Meunier, F. (2011). Les énergies renouvelables, Ed Le cavalier bleu, Idées reçues. Pologne, 2011, p 26
14
renouvelables étant leur dilution et leur variété, il serait absurde de vouloir satisfaire la demande
à l’aide d’une de ces sources.»10

La durée de vie des équipements d’ER est en générale longue, pouvant ainsi être considéré
comme un des avantages.
Pour les inconvénients, ils sont présentés dans les lignes qui suivent.

2) Les inconvénients

Quant aux inconvénients des ER il est surtout d’ordre financier. Il y a le coût encore
élevé de l’acquisition des matériels d’ER, comme le prix des panneaux solaire ou des éoliennes.
Le problème de stockage de l’énergie reste aussi un inconvénient faisant l’objet de recherche
d’innovation aujourd’hui.

II) Les avantages et inconvénients de chaque énergie renouvelable

Chaque ER présente bien des avantages propres, mais aussi des inconvénients.

1) L’énergie solaire

Pour les avantages de l’énergie solaire ils sont nombreux :

 évidement le premier avantage est que c’est une énergie écologique, elle ne produit pas
de gaz a effet de serre ;
 les panneaux photovoltaïques ou les chauffe-eau solaires ont une durée de vie d'environ
20 ans, ce qui serait suffisant pour amortir son coût. Dans la mesure où l’installation est reliée à
un réseau, s’il y a une surproduction de courant, elle peut être vendue ;
 il s’agit aussi d’une source d’énergie électrique totalement silencieuse ce qui n’est pas le
cas, par exemple des installations éoliennes ;
 en dernier elle peut être considérée comme une source d'énergie inépuisable du moment
que le soleil brille.

Quant aux inconvénients ils existent aussi :

 d’abord l'énergie ne peut pas être produite pendant la nuit ou par temps couvert ;

10
Meunier, F. (2011). Les énergies renouvelables, Ed Le cavalier bleu, Idées reçues. Pologne, 2011, p 38
15
 en suite pour être autonome en électricité, c'est encore cher, du fait que les prix des
équipements restent encore élevés, notamment pour les pays en développement;
 après, la fabrication du module photovoltaïque relève de la haute technologique et
requiert des investissements d'un coût élevé ;
 du fait du faible rendement de production des panneaux photovoltaïques, l’énergie
photovoltaïque convient mieux pour des projets à faible besoin, comme une maison d’habitation
familiale, et aussi que le rendement des cellules photovoltaïques diminue avec le temps ;
 en outre certains panneaux sont très sensibles et peuvent être endommagés par certaines
conditions météorologiques comme la grêle ou le gel. Mais aussi les panneaux solaires
contiennent des déchets toxiques comme le cuivre et le chrome, nécessitant ainsi le traitement
par un organisme spécialisé lors des recyclages des panneaux en fin d’utilisation.

2) L’énergie éolienne

Les éoliennes présentent aussi des avantages, si la production d’électricité par elles est
aléatoire suivant la vitesse du vent, contrairement aux panneaux solaires, l’éolienne peut produire
de l’électricité par temps couvert ou la nuit.

Pour les inconvénients, il y en a quelques uns :


 il est reproché aux éoliennes de produire des nuisances sonores. Mais aujourd’hui, les
nouveaux modèles d’éolienne produits à partir de technique innovant produisent peu de bruit, il
existe aussi des normes pour l’implantation des parcs éoliens comme l’exigence de ne pas en
implanter à moins de 500 mètres d’une zone d’habitation ;
 les éoliennes sont aussi accusées de défigurer le paysage mais c’est un point de vue qui
dépend du goût.
 concernant les effets des éoliennes sur les animaux, notamment les oiseaux, des mesures
ont été prises pour leurs protections.

3) L’énergie hydraulique

Pour l’énergie hydraulique, elle a deux principaux avantages :

 du point de vue de l’environnement, en effet l’énergie produite est très propre. En outre
elle peut être aussi très abondante, surtout dans les régions possédant un réseau hydraulique
dense ;
16
 le coût et le prix de l’énergie est aussi très bas par rapport aux autres énergies.

Cependant, elle présente aussi des inconvénients :

 les problèmes se posent du point de vue de l’environnement, en effet les barrages peuvent
engendrer la perturbation de l’équilibre écologique, en amont et en aval de ces derniers. Cela
implique ainsi la nécessité de faire des études sérieuses. Et cela implique aussi la mise en œuvre
des mesures trouvées.
 la construction des grands barrages hydraulique peut aussi impliquer un déplacement de
la population en amont ou en aval du barrage. Il faut ainsi les reloger et leurs donner un travail en
contrepartie de ce qu’ils ont abandonné du fait du déplacement.

4) L’énergie géothermique

La plupart des avantages de l’énergie géothermique est partagé dans ceux en commun
avec les autres ER. Cependant la production d'électricité à partir des ressources géothermiques
doit se faire dans des sites particuliers. Limitant ainsi sa capacité de se délocaliser. Les
installations nécessitent aussi de grand espace ouvert et empêche la possibilité de plantation de
végétaux sur et à proximité des sites d’installation.

5) L’énergie biomasse

Quant à l’énergie biomasse, ses avantages ne sont pas moindres :

 contrairement aux idées reçues, la bioénergie, exploitée de manière durable et


renouvelable, ne participe pas au réchauffement climatique grâce à son cycle neutre du carbone.
«
Le bois constitue un excellent exemple de filière de développement durable. En effet, si la
combustion du bois produit du CO2, elle ne contribue pas à l’effet de serre, car le CO2 produit
par la combustion a été préalablement prélevé dans l’atmosphère au moment de la croissance de
l’arbre. »11 Mais cela est possible et se produit seulement que lorsque les normes d’exploitation
des forets sont respectés. « Cette vision idéale suppose que l’exploitation des forets respecte leur
renouvellement. »12 ;

11
Meunier, F. (2011). Les énergies renouvelables, Ed Le cavalier bleu, Idées reçues. Pologne. p 45
12
Ibid.
17
 la biomasse est biodégradable, ainsi les risques de pollution sont réduits. Il y a aussi la
réduction des rejets d’ordure ou de déchet dans les zones d’enfouissement du fait qu’ils peuvent
être utilisés dans les centrales à biomasse ;
 contrairement aux combustibles fossiles, la production de la biomasse est locale,
diminuant ainsi les coûts de transport et les pollutions. En plus cette délocalisation réduit la
dépendance d’un pays en vers les producteurs de pétrole et améliore ainsi la sécurité
d’approvisionnement ;
 la création d’emploi que partage la biomasse avec les autres ER, se distingue surtout de la
création d’emploi dans les milieux ruraux. En effet la majorité des combustibles et plantes
utilisés pour la biomasse y est produite. Et elle se différencie aussi d’une création d’emploi à la
fois en amont et en aval.

Pour les inconvénients :

 l’énergie biomasse implique l’utilisation de bois pas encore traité, c'est-à-dire qui n’a pas
été encore recouvert de peinture ou enduit de vernis pour ne pas dégager des substances
chimiques nocives pour l’Homme.
 le grand inconvénient de l’utilisation de la biomasse, est que c’est le bois qui est
principalement utilisé, il peut ainsi y avoir des surexploitations des forets, entrainant la
destruction de l’environnement. Mais aussi les combustibles et matières utilisées sont en grande
partie issus de végétaux, il peut y avoir un délaissement des cultures vivrières, qui va entrainer
une pénurie de nourriture et une dégradation de la vie des individus.
Ainsi les différents types d’ER et leurs avantages présentés, passons maintenant à la
partie deux.

18
Partie II : Le domaine de l’énergie à
Madagascar
Introduction partielle

Après avoir étudié dans la première partie le concept d’énergie renouvelable. Il est
présenté dans cette deuxième partie les énergies à Madagascar, en passant par la structure de la
consommation d’énergie et l’alternative aux ER dans le premier chapitre. Ensuite le second
chapitre présente l’étude de cas de la centrale à biomasse d’Andaingo.

Chapitre I : Les énergies à Madagascar

Seront présentés dans cette partie la structure de la consommation d’énergie à


Madagascar, puis l’alternative aux ER.

Section I : Structure de la consommation d’énergie à Madagascar

La consommation de l’énergie peut être analysée de deux manières, selon la nature de


l’énergie et selon le type de consommateur.

I) Selon la nature de l’énergie

A Madagascar, la structure de la consommation d’énergie se caractérise par la


consommation de trois types d’énergie : le bois énergie, les produits pétroliers et l’électricité
fourni par les énergies renouvelables, notamment l’hydraulique et celui fourni par les groupes
thermiques fonctionnant au pétrole.

 Le bois énergie

La consommation d’énergie est largement constituée par le bois énergie, le charbon et le


bois de chauffe, qui sont utilisés par les ménages urbains et ruraux surtout dans la cuisson. En
effet, selon le rapport du WWF en collaboration avec le Ministère de l’énergie en 2012,
Diagnostic du secteur énergie à Madagascar, le bois énergie constitue 92% de l’offre d’énergie,
elle est assurée par des milliers de petit producteur reparties dans le pays. Le tableau suivant
montre ainsi la consommation de ces combustibles par habitant par an.

20
Tableau 1 : Quantités de biomasse forestière consommées pour la cuisson en milieux urbain et
rural
Combustible Milieu urbain Milieu rural

Charbon de bois (kg/an/personne) 125 110


Bois de feu (kg/an/personne) 270 513
Source: GIZ/ECO

A partir de ces chiffres, la consommation nationale actuelle des ménages s’élève à 7,2 millions
tonnes de bois de feu (10,3 millions de m³) et à 0,7 million de tonnes de charbon de bois
(équivalant à 8,0 millions de m³ de bois), ce qui correspond à une consommation annuelle totale
de 18,2 millions de mètres cubes de bois13.

 Les produits pétroliers

En seconde position viennent les produits pétroliers avec 7% de l’offre d’énergie à


Madagascar. Selon encore le rapport du WWF, en 2011, une quantité conséquente de ces
produits ont été consommés, et une augmentation de la consommation ces dernières années a été
constaté. C’est seulement quatre compagnies pétrolières (GALANA, JOVENNA, TOTAL,
SHELL) qui assurent l’approvisionnement et la vente des hydrocarbures à Madagascar. Le
tableau suivant montre ainsi les importations de ces produits de 2009 à 2014.

Tableau 2: Importations d’hydrocarbures


Année GPL (T) Pétrole Gasoil (m3) Fuel Oil (m3) Valeur totale
lampant (m3) (millions USD)

2014 12 954 32 034 472 781 107 102 508,7


2013 9 376 53 749 469 356 114 064 538,9
2011 8 077 51 425 417 832 105 707 469,4
2010 5 952 46 420 376 645 77 295 305,5
2009 6 900 36 294 382 471 61 468 241,1
Source : Office Malgache des Hydrocarbures, Bilans pétroliers 2013 et 2014

13
Ministère de l’énergie et des hydrocarbures. (2015). «Assistance pour le développement d’une Nouvelle Politique
de l’Energie et d’une Stratégie pour la République de Madagascar. Phases 2 et 3 ». Document d’étude de la Politique
et Stratégie de l’énergie. p 28
21
 L’électricité

En dernier, l’électricité, qui a une faible utilisation, presque seulement 1% de la


consommation d’énergie. Elle concerne en grande partie l’énergie hydraulique. L’énergie
hydraulique exploitée est de 127MW, et avec une production de 696GW d’électricité en 2011,
elle a représenté 54% de la production totale d’électricité par la JIRAMA à Madagascar (WWF
2012). Pour les autres ER elle fournit une part encore minime d’électricité, et c’est le thermique
qui fournit le complément en offre d’électricité14. Le tableau suivant montre ainsi la part des
différentes sources d’énergie pour la production d’électricité à Madagascar par la JIRAMA de
2001 à 2011.

Tableau 3 : Evolution de la production globale d’énergie électrique par la JIRAMA entre 2001 –
2011 (en MWh)
Année 2001 2002 2003 2004 2005 2006
Hydraulique 563 945 535 324 611 629 637 001 647 903 637 922
Thermique 268 796 243 909 286 195 346 417 340 504 365 636
Solaire 0 0 0 0 0 4
Total 832 741 779 234 897 824 983 419 988 407 1 003 561
Année 2007 2008 2009 2010 2011
Hydraulique 719 082 699 652 740 389 710 960 690 337
Thermique 332 253 404 087 362 656 478 836 577 302
Solaire 4 7 6 8 8
Total 1 051 340 1 103 746 1 103 052 1 189 804 1 267 647
Source : JIRAMA, 2012

II) Selon le type de consommateurs

La consommation d’énergie peut être classifiée selon le type de consommateur ou le


secteur d’activité. Ainsi il peut être tiré quatre types de consommateur, à savoir les ménages, le
secteur primaire, le secteur secondaire et le secteur tertiaire. Il existe une forte consommation
d’énergie par les ménages, le secteur primaire en consomme une infime partie d’énergie et le
secteur tertiaire plus que le secteur secondaire.

14
WWF et Ministère de l'Energie et des Hydrocarbures. (2012) « Diagnostic du secteur énergie à Madagascar». p 20
22
Le tableau suivant montre ainsi la consommation d’énergie par secteur en moyenne de 1994 à
2004.

Tableau 4 : Consommation d’énergie par secteur


Ménages/ Secteur d’activité Moyenne 1994-2004
Ménages 62,8%
Secteur primaire 0,1%
Secteur secondaire 8,6%
Secteur tertiaire 28,6% Dont transport 10,7%
Totale 100%
Source : Bilans énergétiques/ Direction générale de l’énergie

La section première ainsi faite, passons à la seconde qui est l’alternative énergie
renouvelable.

Section II : L’alternative énergie renouvelable

Les ER sont déjà présentes à Madagascar et le pays présente des potentiels au niveau de
ces ER.

I) Les énergies renouvelables déjà exploités et les potentiels en matière d’énergie


renouvelable de Madagascar

A Madagascar, les énergies renouvelables sont déjà exploitées et le pays possède des
potentiels en la matière. Il est ainsi présenté dans cette partie les ER déjà exploités et le potentiel
du pays.

1) L’énergie hydraulique

L’énergie renouvelable le plus exploité à Madagascar est surement l’énergie hydraulique.


Elle sert en générale à produire de l’électricité. C’est la JIRAMA qui l’exploite en grande partie,
et quelques operateurs privés constitué par les PIE. L’hydraulique sert en générale à fournir de
l’électricité pour les grandes villes, actuellement il existe des exploitations dans les zones rurales.

23
Le potentiel de l’Ile étant estimé à 7800MW15, c’est seulement environ 128 MW qui sont
exploités.
Les trois tableaux suivant montrent ainsi les différentes centrales hydrauliques exploitées par la
JIRAMA et les operateurs privés dans les différentes localités de l’Ile.

Tableau 5 : Les centrales actuelles d’énergie hydraulique de la JIRAMA


NOM DU SITE CAPACITE LIEU/ RIVIERE
INSTALLEE (MW)
1 Andekaleka 58 Vohitra
2 Mandraka 24 Mantasoa (barrage)
3 Antelomita 8 Ikopa
4 Volobe 7 Ivondro
5 Namorona 6 Namorona
6 Manandona 2 Manandona
7 Manandray 0,5 Fianarantsoa
CAPACITE TOTALE 105 MW
Source : Base de données de référence sur les énergies renouvelables pour la région COMESA
2011

Tableau 6 : Centrales actuelles d’énergie hydraulique des Producteurs Indépendants d’Electricité


NOM DU SITE CAPACITE OPERATEUR
INSTALLEE (MW)
1 Sahanivotry 15 HYDELEC
2 Tsiazompaniry 5,2 Henri Fraise & Fils
3 Maroantsetra 2,6 HYDELEC
CAPACITE TOTALE 23 MW
Source : Base de données de référence sur les énergies renouvelables pour la région COMESA
2011

15
Randrianarisoa, A. M. (2013). Energie durable pour tous, les ménages, les collectivités et les entreprises,
Friedrich Ebert Stiftung, Antananarivo. p 30
24
Tableau 7 : Centrales hydroélectriques privées actuelles en électrification rurale.
NOM DU SITE CAPACITE OPERATEUR
INSTALLEE (kW)
1 Andriantsiazo 7,5 AIDER
2 Andriatsemboka 10 AIDER
3 Antetezambato 53 Coopérative ADITSARA
4 Ranotsara nord 20 VITASOA ENERGY
5 Ranomafana est 30 ELEC & EAU
6 Sahamadio 128 JIRAFI
7 Ankazomiriotra 120 ELEC & EAU
8 Mangamila 80 ELEC & EAU
CAPACITE TOTALE 440 kW

Source : Base de données de référence sur les énergies renouvelables pour la région COMESA
2011

2) L’énergie solaire

Madagascar se situant dans la zone tropicale, le pays possède un énorme potentiel en


matière d’énergie solaire. En effet presque tout le territoire dispose 2800 heures d’ensoleillement
annuel, soit une puissance solaire de 750 w/m²16.

Les régions qui sont favorables à l’exploitation de l’énergie solaire sont : Diana, Sava, Sofia,
Boeny, Melaky, Menabe, Haute Matsiatra, Amoron’i Mania, Anosy, Androy, Atsimo Andrefana,
Vakinankaratra, Bongolava et Atsimo Atsinanana.
Ce potentiel est aujourd’hui sous exploité, seul un nombre limité de service public comme les
centres de santé de base, les postes de gendarmerie et des particuliers utilisent l’énergie solaire.
Et les panneaux solaires sont utilisés dans les antennes relais de télécommunication. Cependant
les operateurs œuvrant dans ce domaine sont nombreux, à savoir : Tenema, Solarmad, ADES,
Majinco, Flamingo, PoWer technology, Someca, Solarmad, Sodibur Madagascar, SMEF,
Iframac Madagascar, IBL Madagascar, Hydelec, Energie technologie, Coted, Clinic info,
Bushproff Madagascar, Gc energy.

16
WWF et Ministère de l'Energie et des Hydrocarbures. (2012). « Diagnostic du secteur énergie à Madagascar». p 96
25
3) L’énergie éolienne

Madagascar dispose aussi d’un potentiel en matière d’énergie éolienne. Selon le rapport
du WWF et le Ministère de l’énergie en 2012, Madagascar dispose d’un potentiel de 2 000 MW
d’énergie éolienne. Et c’est dans les régions Nord, Sud et la côte Est qui constituent les zones
favorables, où la vitesse du vent est intéressante, atteignant 7,5 à 9 m/s dans le Nord, 6 à 9 m/s
dans le sud, et la côte Est 6,5 m/s. Les operateurs œuvrant dans ce domaine sont : Someca,
Solarmad, Ted et Mad’Eole, mais il existe aussi des petits ateliers locaux fabriquant des
éoliennes artisanales.

C’est dans la région Nord de Madagascar, notamment le village de Sahasifotra à 30km


d’Antsiranana qui est le premier village éolien du pays en 2007. D’autres projets ont été aussi
réalisés, dont le tableau suivant les résument.

Tableau 8 : Les premières installations Eoliennes de Madagascar.


Village Puissance installée Nombre de Frais forfaitaire Début
toits mensuel électrification
Sahasifotra 3 x 5 kW = 15 kW 66 10 000 Ariary 2007
Ambolobozobe 3 x 10 kW= 30 kW 220 10 000 Ariary 2010
Ambolobozokely 2 x 10 kW= 20 kW 150 10 000 Ariary 2010
Ivovona 1x 10 kW 120 10 000 Ariary 2010
= 15 kW
1x 5 kW
Source: Mad’Eole In Randrianarisoa, A. M. (2013). Energie durable pour tous, les ménages, les
collectivités et les entreprises, Friedrich Ebert Stiftung, Antananarivo.

4) L’énergie Biomasse

Comme il a été présenté dans la structure de la consommation d’énergie selon le type


d’énergie, la filière bois énergie occupe la majorité de l’offre et de la consommation d’énergie à
Madagascar. La filière bois énergie constitue aussi une énergie renouvelable dans la mesure où
elle est exploitée d’une manière durable. La première centrale à biomasse à Madagascar est celui
d’Andaingo. Et d’autres projets similaires sont envisagés.

26
Dans la biomasse il existe aussi les biocarburants ou agrocarburants, dont une véritable
commercialisation n’existe pas encore, cependant il y a des projets en cours actuellement,
notamment pour l’agrodiesel et l’agroéthanol.
Pour le potentiel en agrocarburant, selon une étude effectuée par le WWF en 2011, pour les
cultures à vocation énergétique, il y a 16 millions ha de terrain encore disponible en dehors des
terrains déjà occupés, et 1 million ha devrait suffire pour satisfaire la demande en agrocarburant
à Madagascar. Le reste des terrains non occupés pourra aussi ainsi servir pour la production
d’énergie à partir de la filière bois énergie.

II) Les impacts de la mise en place d’énergie renouvelable

Les impacts de la mise en place d’ER se situent sur le plan social, économique et
environnemental.

1) Les impacts sociaux

Les impacts sociaux de la mise en place d’énergie renouvelable se situent au niveau de


plusieurs points :

 Au niveau de l’éducation. A l’école l’existence d’électricité à partir des énergies


renouvelables permet d’utiliser des matériels comme les ordinateurs et les imprimantes
pour améliorer l’éducation. A la maison un bon éclairage donnera aux élèves la
possibilité de réviser et de faire leurs devoirs la nuit.
 Au niveau de la santé, l’électricité obtenue par les ER est utilisée pour faire fonctionner
les équipements médicaux, d’éclairer lors des opérations et notamment des
accouchements la nuit et de conserver les vaccins et médicaments au froid ou à la
température nécessaire.
 Au niveau de la sécurité. L’éclairage public contribuera à la diminution des actes de
banditisme.
 Au niveau de l’accès à l’information, les ER favoriseront l’éducation citoyenne et
l’obtention d’information par l’audio visuel.
 Au niveau de l’accès à l’eau potable, la mécanisation permettra de faciliter les pompages.

2) Les impacts économiques

Pour les impacts économiques, il en existe aussi beaucoup :


27
 Réduction de la facture énergétique. L’utilisation des ER pour l’éclairage, les appareils
électroniques comme la radio, diminue les dépenses du ménage, au lieu de l’utilisation
des bougies et des piles.
 Développement de nouvelles activités. La disponibilité de l’électricité fournie par les ER
permet l’apparition de nouvelles activités nécessitant du courant. Comme la couture, la
petite restauration utilisant des appareils électroménagers, etc.
 Accroissement du temps disponible. L’éclairage obtenu par les ER permettra de travailler
après la tombée du jour.
 Création d’emplois dédiés. Il y aura création d’emplois lors de l’installation des ER,
après pour les maintenances et gestions, et surtout par l’approvisionnement dans le cas où
l’équipement d’ER nécessite des combustibles. De nombreux emploi en aval seront aussi
crées.

3) Les impacts environnementaux

Les impacts de la mise en place des ER se situent aussi sur le plan environnemental.

 Réduction de la pollution. L’utilisation des ER au lieu des sources d’énergie fossiles


permettra non seulement de réduire l’émission de CO2, mais aussi de lutter contre le
réchauffement climatique dû à l’effet de serre.
 Bonne gestion des ressources naturelles. Les normes qui vont être élaborées et appliquées
lors de la mise en place des ER, contribueront à une meilleure gestion des ressources
comme les forets et les rivières.
Les impacts ainsi établis, passons maintenant à l’étude de cas dans le second chapitre.

28
Chapitre II : Etude de cas : La centrale à biomasse de la Commune Rurale
d’Andaingo

Il a été présenté que la biomasse est définie par l’Agence Bruxelloise pour la gestion de
l’environnement comme suit : la biomasse est un combustible varié. Au sens large, elle
comprend « l’ensemble des êtres vivants, animaux ou végétaux, ainsi que leurs productions, sous-
produits ou déchets (déjections, etc.) ». La biomasse étudiée dans cette partie est la filière bois
énergie, notamment la production d’électricité par combustion de biomasse.

D’abord il s’avère nécessaire de présenter en premier la biomasse et la production d’électricité,


puis la centrale ERD biomasse d’Andaingo, et en dernier la demande d’électricité et impacts de
la mise en place de la centrale.

Il est à remarquer que le cas présenté ici, est dans le cadre du projet « GESFORCOM
Gestion communale, gestion communautaire et développement local. L’électrification rurale
décentralisée par la combustion de biomasse : un outil de développement et de lutte contre la
pauvreté. » Réalisé à Madagascar, un projet financé par l’ADER, par l’Union Européenne et par
d’autres partenaires.

Section I : Biomasse et production d’électricité

D’abord il s’avère nécessaire de présenter le principe de fonctionnement de la production


d’électricité par la combustion de biomasse, et puis pourquoi choisir la biomasse.

I) Principe de fonctionnement de la production d’électricité par la combustion de


biomasse

Il s’avère utile de connaitre d’abord le principe de production d’électricité à partir de la


combustion de biomasse.

La production d’électricité à partir de la biomasse ici est le procédé de combustion directe


de la biomasse ou appelé bioénergie. La biomasse est brulée dans un foyer, et elle chauffe une
chaudière contenant de l’eau et le porte jusqu’à ébullition pour avoir de la vapeur. La vapeur
entre dans le moteur, fait tourner un axe intermédiaire qui entraine un alternateur et qui à son
tour produit de l’électricité. De la vapeur aussi est produite et est utilisée pour le chauffage ou le
séchage.

29
La source des combustibles utilisés est multiple, comme les forêts naturelles, les plantations
forestières, ou les mangroves. Divers parties du bois peuvent être utilisées et sous forme
différente. Ainsi peuvent être utilisé les bois complets ou les résidus, comme l'écorce enlevée
avant le sciage, la sciure et les rabotures ou les dosses. Ils peuvent être utilisés sous forme de
granulés, en copeaux ou utilisées entières.
Il est à remarquer que toute la biomasse forestière n’a pas une valeur égale pour la production
d’énergie. En effet le rendement du bois dépend de sa composition en minéraux, la taille et la
densité du combustible et enfin de l’espèce d’arbre. L’avantage du bois par rapport aux herbages
et résidus de culture est sa faible production de cendre après combustion.

II) Pourquoi choisir la biomasse pour produire de l’électricité ?

Le choix de la biomasse se justifie par plusieurs raisons.

 Par rapport aux autres ER, la production d’électricité décentralisée à partir de la


biomasse présente une spécificité au niveau de la création d’emploi. En effet, outre les
créations d’emploi en aval dues à la disponibilité de l’électricité, il y a aussi création
d’activité économique durable en amont, notamment pour l’approvisionnement de la
centrale en biomasse.
 Présence d’un carburant au niveau local, mais aussi l’utilisation de la biomasse contribue
à la valorisation des ressources locales, et conduit à leur meilleure gestion.
 Utiliser la biomasse contribue à la protection de l’environnement notamment par son
«
cycle carbone neutre. Le bois constitue un excellent exemple de filière de
développement durable. En effet, si la combustion du bois produit du CO2, elle ne
contribue pas à l’effet de serre, car le CO2 produit par la combustion a été préalablement
prélevé dans l’atmosphère au moment de la croissance de l’arbre. »17. Ce fait repose sur la
meilleure gestion des ressources, surtout au respect des normes établies en matière
«
d’exploitation. Cette vision idéale suppose que l’exploitation des forets respecte leur
renouvellement. »18
 Le coût de l’électricité produite à partir de la biomasse est relativement faible par rapport
aux autres moyens. (Notamment elle coute un dixième par rapport à la production grâce à

17
Meunier, F. (2011). Les énergies renouvelables, Ed Le cavalier bleu, Idées reçues. Pologne, 2011. p 45
18
Ibid.
30
un groupe thermique utilisant du carburant fossile comme l’essence ou le gasoil dans le
cas de la centrale à biomasse d’Andaingo.)

Section II : La centrale ERD biomasse d’Andaingo

Notons d’abord que la centrale d’Andaingo est fonctionnelle depuis le 6 Septembre 2012.

I) Présentation de la Commune Rurale d’Andaingo

La Commune Rurale d’Andaingo se situe dans la partie Est de Madagascar, dans la


région Alaotra Mangoro. Elle se situe notamment à 90 kilomètres de Moramanga et à 60
kilomètres d’Ambatondrazaka, sur la route nationale 44. La commune s’étend sur une surface
de 484 km2, et a une population totale de 23 210 habitants.

II) Les installations

Sur le site de la centrale, il y a plusieurs installations. Il y a d’abord la centrale à biomasse


qui produit l’électricité et deux autres unités. L’unité de sciage qui comprend : une scie double et
simple lame, raboteuse, toupie, dégauchisseuse, cette unité assure une charge minimale à la
centrale. Il y a aussi l’unité de séchage qui utilise la vapeur issue de la centrale à biomasse.

Le tableau suivant résume ainsi les installations à Andaingo et ses coûts.

Tableau 9 : Liste des matériels installés à Andaingo et leurs couts.


Matériels installés Couts en Euro
Centrale ERD biomasse avec Financement 80% ADER et 20% UE
- Centrale ERD biomasse 150 000
- Construction bâtiment et contrôle des travaux 21 400
- Installation matériels dans le bâtiment 14 000
Totale 185 400
Scierie et Séchoir avec financement 80% UE et 20% autres partenaires
- Matériel de sciage 61 500
- Construction bâtiment et contrôle des travaux 51 100
- Matériel de séchage 17 000
- Installation de séchage et de sciage 21 500
Totale 157 100
Somme totale 342 500
Source : CIRAD, Novembre 2012

31
III) Approvisionnement de la centrale en biomasse

Les centrales à biomasse peuvent fonctionner à partir de plusieurs carburants, comme le


bois-énergie d’Eucalyptus, les déchets de bois, les rafles de maïs ou les balles de riz. Pour la
centrale d’Andaingo elle fonctionne principalement au bois-énergie.

L’approvisionnement de la centrale en bois, notamment en TCR d’Eucalyptus se divise en deux


périodes, sur le court terme et sur le long terme.
Sur le court terme (2012-2014), l’approvisionnement est assuré par les plantations de
taillis d’Eucalyptus des parcelles privées et communautaire près de la centrale, avec une surface
totale voisine de 69ha, dont les propriétaires sont prêts volontairement à vendre au gestionnaire
de l’ERD de la commune.

Pour le long terme (2015-2035), l’approvisionnement sera assuré par les plantations sur
la propriété communale d’Ankariera, qui s’étend sur 220,3 ha.

Selon la CIRAD, la production moyenne d’un TCR sur une surface d’1ha, dont l’âge est
entre 5 et 20 ans en produit « bois énergie » sur les plantations privées, communautaire et de la
commune est 71 à 286 m3 en volume réel ou 88 à 197 stères ou en poids 50 à 199,5 tonnes.
Conformément aux exigences de l’administration forestière, l’âge de coupe, c'est-à-dire la
rotation des coupes est de 5 ans sur toutes les plantations.

L’approvisionnement de la centrale et son fonctionnement repose sur plusieurs documents de


réglementation.

Pour l’exploitation des ressources forestières, du fait que la centrale fonctionne en bois énergie
pour éviter qu’il y ait des déforestations ou sur exploitation. L’exploitation des ressources est
réglementée par le Schéma d’Aménagement Forestier Intercommunal ou SAFI. Et par le Plan
d’Aménagement et de Gestion Simplifié ou PAGS.

Pour l’approvisionnement, il y a le Schéma d’Approvisionnement en Biomasse de la Centrale ou


SABC. Le gestionnaire de la centrale dispose de deux possibilités d’organiser
l’approvisionnement :

32
«
- La filière dite courte » : c’est le gestionnaire lui-même qui assure la mobilisation du
combustible, c'est-à-dire le bois buche, à partir de l’exploitation des plantations.
- La seconde est la filière dite « professionnalisée », dans ce cas c’est un fournisseur qui
s’occupe des livraisons à la centrale après une convention avec le gestionnaire.

IV) Coût de la production d’électricité

Dans le cas où la centrale fonctionne 24h par jour, elle consommera 1 tonne de bois par
jour, soit au environ de 400 tonnes par ans. En se basant ainsi sur la production moyenne d’1 ha
de TCR d’Eucalyptus robusta de 35 à 75 tonnes tous les 5 ans, il faudra exploiter 6 à 12 ha par an
pour alimenter la centrale.

Un stère de bois pèse en moyenne 279kg, le coût d’un stère acheté dépend si il est livré à la
centrale il coûte 10 000Ar, par contre si il est acheté sur pied dans la plantation c’est 5 500Ar. La
centrale aura besoin de 4 stères par jour, ce qui équivaut à 40 000Ar s’il est supposé que le bois
est livré à la Centrale. La consommation spécifique moyenne en biomasse est ainsi de 2,9
kg/kwh électrique soit 100 Ar/kwh électrique (CIRAD), et le prix de vente d’1kwh est de 700Ar.

Section III : Demande d’électricité et impacts de la mise en place de la centrale

Il existe une demande pas négligeable d’électricité dans la commune d’Andaingo et les
impacts de l’électrification peuvent s’analyser.

I) Demande et activités consommatrices d’électricité

Selon le rapport du CIRAD, la centrale a une capacité de production totale de 75kwh, et


produit effectivement 70kwh, 40kwh sont consommés par l’unité de sciage et de séchage de la
centrale et qui lui assure ainsi une charge minimale, el les 30kwh restant sont mise à disposition
des autres utilisateurs comme les ménages, les services publics ou les petits commerces. Ainsi la
demande potentielle en électricité dans la commune d’Andaingo, encore dans le rapport de la
CIRAD est composée de :

- 7 décortiqueries et dépailleurs actuellement alimentées par des moteurs thermiques ;


- Une trentaine de restaurants et petites gargotes équipés de réfrigérateurs ou congélateurs ;
- 6 ateliers mécaniques (soudure) ;
- 4 menuiseries ;
33
- 5 salles de projection vidéo ;
- 2 salles multiservices (impression, photocopie,…) ;
- La résidence des religieuses d’Andaingo, deux écoles privées et autres établissements
publics (écoles, centre de santé de base, gendarmerie, mairie, et bureau du fokontany) ;
- On recense 464 ménages domestiques dont 90% souhaitent être reliés au réseau ;
- Enfin, un opérateur économique local a d’ores et déjà le projet d’installation d’une petite
scierie alimentée par l’ERD.

II) Les impacts de la mise en place de la centrale à biomasse

Il y a les effets attendus de la mise en place de la centrale et les impacts sur le


développement local et la réduction de la pauvreté.

1) Les effets attendus

Les effets attendus de la mise en place de la centrale peuvent s’analyser sur plusieurs
niveaux. D’abord une réduction de la pauvreté due à l’augmentation des revenus des paysans par
la vente des bois à la centrale. Ensuite grâce à la disponibilité de l’électricité à faible prix qui est
de 700Ar/kWh par rapport entre 1500 et 2000Ar s’il était produit par l’ERD thermique
fonctionnant au gasoil ou à l’essence, il y aura un développement des activités économiques.
Après amélioration du confort des ménages et de l’efficience des administrations publiques. Et
enfin la protection de l’environnement due à l’émission de carbone à origine renouvelable, et à la
mise en place d’une gestion forestières strictes, qui contribue aussi à la mise en valeur des
ressources locales.

2) Les impacts de l’électrification sur le développement locale et la réduction de la


pauvreté

Les impacts de l’électrification s’étudient grâce à des enquêtes, établis avant et après la
mise en place de l’ERD biomasse. Après la mise en marche de la centrale dans des hameaux
électrifiés et dans ceux pas électrifiés.

Ainsi selon les études de la CIRAD et de ses partenaires dans le projet GESFORCOM, les
impacts de la mise en place de l’ERD sont : D’abord l’électrification agit sur le bien être des
populations, notamment due à l’apparition d’éclairage public et privé, l’amélioration des centres

34
de santé et de l’éducation. En suite grâce à la filière d’approvisionnement énergétique locale, il y
a création et redistribution de valeur ajouté.
Mais cependant, les effets dépendent du contexte économique et social local, notamment du
niveau d’insertion dans l’économie marchande, de la potentialité physique au niveau agricole ou
forestier par exemple, de la capacité d’investissement, puisqu’une électricité disponible n’aura
pas d’effet s’il n’y a pas quelque chose qu’on utilise qui en a besoin, ou que l’on a la capacité de
s’en procurer. Et aussi du niveau du capital humain pour l’organisation et la vérification des
activités. Il est constaté aussi qu’il y a une inégale répartition des effets de l’électrification, en
amont elle bénéficie au plus pauvres et en aval au plus riches.

35
CONCLUSION

L’énergie entre dans la vie quotidienne des ménages et des entreprises. Elle est une
composante essentielle de la vie économique. Il en existe deux sources, les sources non
renouvelables et les sources renouvelables. Nombreux pays ont eu conscience de l’épuisement
des premières et ont tourné vers les secondes.
Madagascar un pays en développement connait des problèmes en matière d’énergie, le
pays dépend encore en grande partie des ressources non renouvelables comme le pétrole pour
produire de l’électricité, cependant il dispose d’un énorme potentiel en matière d’énergie
renouvelable. Le bois énergie est la principale source d’énergie des 90% de la population, il peut
être une source d’énergie renouvelable à condition d’être bien exploité, cependant son utilisation
et exploitation ne suivent pas en générale les normes établies.
L’alternative aux énergies renouvelables est envisageable pour Madagascar afin de résoudre le
problème de l’énergie, de lutter contre la pauvreté et passer au développement. L’existence de
centrale à biomasse comme celle de la Commune rurale d’Andaingo, montre qu’il est possible
d’exploiter les potentiels en énergie renouvelable du pays, selon la disponibilité de l’énergie
renouvelable dans chaque localité, et d’en tirer que les énergies renouvelables contribuent au
développement économique, dans l’amélioration du niveau de vie et du bien être de la population
et surtout des ruraux. La question qui se pose actuellement est ainsi, est ce que cette alternative
aux énergies renouvelables sera effectivement considérée et prise en compte par le
gouvernement.

36
BIBLIOGRAPHIE
Ouvrages
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l’anglais [CANADA] par Isabelle Péhourtiq)
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Articles et revues
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Documents d’étude et autre


- CIRAD (2012). « Résultats GESFORCOM Madagascar »
- COMESA. (2011). «Base de données de référence sur les énergies renouvelables pour la
région COMESA». pp 60-62 ; 189-208
- EUEI PDF et RECP (2014). «Projet d’assistance pour une nouvelle politique et d’une
»
stratégie de l’énergie pour la République de Madagascar. Rapport de la mission de
cadrage. 60 p
- Ministère de l’énergie et des hydrocarbures. (2015). «Assistance pour le développement
d’une Nouvelle Politique de l’Energie et d’une Stratégie pour la République de
Madagascar. Phases 2 et 3». Document d’étude de la Politique et Stratégie de l’énergie.
234 p
- Ministère de l’énergie et des hydrocarbures. (2015). « Lettre de politique de l’énergie de
Madagascar 2015-2030. 32 p
- Fondation Energie pour le Monde et le Ministère de l’énergie. « De l’électricité verte pour
un million de ruraux à Madagascar. » 60 p
«
- OCDE (2009), Les énergies renouvelables au service d'une croissance pro-pauvres.»
dans Ressources naturelles et croissance pro-pauvres : Enjeux économiques et politiques,
Éditions OCDE. 24 p
- Quirion, P. (2015) « Quel mode de soutien pour les énergies renouvelables électriques? »

FAERE Working Paper, 6 p


- WWF et Ministère de l'Energie et des Hydrocarbures. (2012) « Diagnostic du secteur énergie
à Madagascar». 141 p.

vi
Webographie :
- www.ader.mg
- www.cnrit.mg
- www.developpement-durable.gouv.fr
- www.ore.mg

vii
TABLE DES MATIERES
REMERCIEMENT........................................................................................................................ i

LISTE DES ABREVIATIONS ET ACRONYMES: ................................................................. ii

LISTE DES TABLEAUX ............................................................................................................ iii

LISTE DES ANNEXES ............................................................................................................... iv

INTRODUCTION......................................................................................................................... 1

Partie I : Le concept d’énergie renouvelable .............................................................................. 3

Chapitre I : Revue de littérature ............................................................................................. 4


Section I : Littérature sur les relations entre le développement et l’énergie ........................... 4
Section II : Littérature empirique ............................................................................................ 6

Chapitre II : L’énergie renouvelable ....................................................................................... 9


Section I : Notion et concepts .................................................................................................. 9
I) Définition de l’énergie .................................................................................................. 9
II) Les types d’énergie selon ses sources......................................................................... 10
III) Les différents types d’énergie renouvelable ............................................................... 11
1) L’énergie solaire ..................................................................................................... 11
2) L’énergie éolienne .................................................................................................. 12
3) L’énergie hydraulique ............................................................................................. 12
4) L’énergie géothermique .......................................................................................... 13
5) L’énergie biomasse ................................................................................................. 13
Section II : Avantages et inconvénients ................................................................................ 14
I) Les avantages et inconvénients communs des énergies renouvelables ...................... 14
1) Les avantages .......................................................................................................... 14
2) Les inconvénients.................................................................................................... 15
II) Les avantages et inconvénients de chaque énergie renouvelable ............................... 15
1) L’énergie solaire ..................................................................................................... 15
2) L’énergie éolienne .................................................................................................. 16
3) L’énergie hydraulique ............................................................................................. 16
4) L’énergie géothermique .......................................................................................... 17
5) L’énergie biomasse ................................................................................................. 17
viii
Partie II : Le domaine de l’énergie à Madagascar................................................................... 19

Chapitre I : Les énergies à Madagascar ............................................................................... 20


Section I : Structure de la consommation d’énergie à Madagascar ....................................... 20
I) Selon la nature de l’énergie ........................................................................................ 20
II) Selon le type de consommateurs ................................................................................ 22
Section II : L’alternative énergie renouvelable ..................................................................... 23
I) Les énergies renouvelables déjà exploités et les potentiels en matière d’énergie
renouvelable de Madagascar .............................................................................................. 23
1) L’énergie hydraulique ............................................................................................. 23
2) L’énergie solaire ..................................................................................................... 25
3) L’énergie éolienne .................................................................................................. 26
4) L’énergie Biomasse ................................................................................................ 26
II) Les impacts de la mise en place d’énergie renouvelable ............................................ 27
1) Les impacts sociaux ................................................................................................ 27
2) Les impacts économiques ....................................................................................... 27
3) Les impacts environnementaux............................................................................... 28

Chapitre II : Etude de cas : La centrale à biomasse de la Commune Rurale d’Andaingo


................................................................................................................................................... 29
Section I : Biomasse et production d’électricité .................................................................... 29
I) Principe de fonctionnement de la production d’électricité par la combustion de
biomasse............................................................................................................................. 29
II) Pourquoi choisir la biomasse pour produire de l’électricité ? .................................... 30
Section II : La centrale ERD biomasse d’Andaingo.............................................................. 31
I) Présentation de la Commune Rurale d’Andaingo ..................................................... 31
II) Les installations .......................................................................................................... 31
III) Approvisionnement de la centrale en biomasse ......................................................... 32
IV) Coût de la production d’électricité ............................................................................. 33
Section III : Demande d’électricité et impacts de la mise en place de la centrale ................. 33
I) Demande et activités consommatrices d’électricité.................................................... 33
II) Les impacts de la mise en place de la centrale à biomasse......................................... 34
1) Les effets attendus................................................................................................... 34
ix
2) Les impacts de l’électrification sur le développement locale et la réduction de la
pauvreté .......................................................................................................................... 34

CONCLUSION ........................................................................................................................... 36

BIBLIOGRAPHIE........................................................................................................................ v

TABLE DES MATIERES ......................................................................................................... viii

ANNEXES .................................................................................................................................... xi

x
ANNEXES

Annexe 1 : Estimation du potentiel de production de bois-énergie à Madagascar en 2015

Strate Potentiel bois- Rotation (ans) Volume exploitable


19
énergie brut (m³) (m³/an)
Forêts denses 14 297 144 20 357 429
humides
Forêts denses sèches 18 336 039 20 458 401
Fourrés 2 765 051 15 92 168
Formation s avec 144 164 669 10 7 208 233
éléments ligneux
Sous total 179 562 903 8 116 231
Reboisements à 7 369 453 7 1 052 779
vocation énergétique
Total 180 615 682 9 169 010

Source : Ministère de l’Environnement, de l’Ecologie, de la Mer, et des Forêts et Laboratoire de


Recherches Appliquées 2015. In Ministère de l’énergie et des hydrocarbures. Assistance pour le
développement d’une Nouvelle Politique de l’Energie et d’une Stratégie pour la République de
Madagascar. Phases 2 et 3. Document d’étude de la Politique et Stratégie de l’énergie. 2015. p
18.

19
Reboisement basé sur un accroissement annuel de 7 m³/ha
xi
Annexe 2 : Les partenaires en électrification rurale à Madagascar.

PTF PROJETS INTERVENTIONS


GIZ Etudes APS et APD de sites hydroélectriques :
Renforcement de capacité de l’ADER (financier et socio-
économique)
Fourniture de turbines pour Soavina et Anjiajia/Andriba
PHEDER-TANY Aménagement de 4 sites hydroélectriques et construction
MEVA de réseau de distribution Ambatomanoina- Amboasary-
Andina-Kianjadrakefina
GRET- Aménagement de sites hydroélectriques et construction
RHYVIERE de réseau de distribution Ampasimbe Onibe, Tolongoina,
Sahasinaka
UE CIRAD/UE Projet Bioénergélec : Centrale thermo-électrique et
BIONERGELEC réseau de distribution à Manerinerina- Didy- Befeta-
GESFOCOM Mahaditra- Ifarantsa-
Projet Gesforcom : Centrale thermo-électrique
d’Andaingo Gare
BOREALE Exploitation durable en milieu rural des installations de
production et de distribution d’énergie électrique
d’origine renouvelable dans les localités des régions
Androy et Anosy
SUISSE PATMAD/CAES Aménagement de pico hydroélectriques et construction
de réseau de distribution :
Projet pico-centrale hydroélectrique à Antoby Est
Miarinarivo
GEF/ONUDI GEF/ONUDI Sites hydroélectriques d’une puissance totale de 2 à 3
MW (pour 3 à 4 projets) en vue d’une lettre d’accord :
identification, études, travaux, exploitation
PNUD-TANY Village Extension réseau électrique JIRAMA à Sambaina
MEVA millénaire Manjakandriana
PNUD-TANY Village Extension réseau électrique JIRAMA à Sambaina
MEVA millénaire Manjakandriana
BANQUE ENERGIE II Fourniture de matériels et équipements électriques
MONDIALE (matériels de réseaux électriques)
ROYAUME IBERMAD Fourniture de matériels et équipements électriques
D’ESPAGNE (Groupe, matériels de réseaux électriques pour 27
villages
Source : ADER In : EUEI PDF et RECP (2014). Projet d’assistance pour une nouvelle politique
et d’une stratégie de l’énergie pour la République de Madagascar. Rapport de la mission de
cadrage. p 58
xii
Annexe 3 : Les projets en cours d’électrification rurale à Madagascar.

N° SITES HYDRO/REGION PI OPERATEURS LOCALITES ABO POPUL


(KW) NNES ATION

1 Anjiajia/Betsiboka * 80 SERMAD 2 569 8900


2 Ankilizato/Menabe 100 HIER 1 350 9500
3 Amboasary/Analamanga 60 ADER 2 434 14000
4 Ranomainty/Alaotra 120 SERMAD 6 980 19170
Mangoro
5 Soavina/Amoron’i Mania 60 HIER 4 300 15000
6 Fandriana/Amoron’i Mania 150 HIER 4
7 Sahambano/Ihorombe 600 ZECCA
8 Ampasimbe/Atsinanana 660 TECTRA 3 840 9300
9 Sahasinaka/Vatovavy 80 ECOGEMA 2 935 7050
Fitovinany
10 Analaroa/Analamanga 15 ADER 1 245 13200
11 Kianjadrakefina/Amoron’i 60 SRAFI 2 419 12500
Mania
12 Andina/Amoron’i Mania 80 SRAFI 1 330 15900
13 Ambatomanoina/Analamanga 100 BETC 1 657 18000
14 Antoby est/Itasy 12 3ERAE 1 50 700

SITES SOLAIRES

1 Andavadoaka/Atsimo 57 EOSOL
Andrefana
2 Befandeva/Atsimo Andrefana 13 EOSOL

SITES BIOMASSE
1 Manerinerina/Boeny 70 CASIELEC 1 350
2 Didy/Alaotra Mangoro 70 300
3 Ankaraobato/Atsimo .30 ADER 1
Andrefana

EXTENSIONS

1 Sambaina/Analamanga JIRAMA 8 350


Source : ADER In : EUEI PDF et RECP (2014). Projet d’assistance pour une nouvelle politique
et d’une stratégie de l’énergie pour la République de Madagascar. Rapport de la mission de
cadrage. p 59
* En remplacement d’une centrale diesel, la station hydroélectrique a été inaugurée en Août
2014.
xiii
NOM : RATSIRESIARISAONA
PRENOMS : Kiady Mampionona
Titre : « Les énergies renouvelables : Un levier du développement pour Madagascar »
Nombre de pages : 36
Nombre de tableaux : 9
Nombre des annexes : 3

Résumé
L’énergie entre dans la vie quotidienne des ménages et des organismes publics et privés. Des
auteurs et des organisations ont travaillé sur le thème de l’énergie et du développement,
notamment le lien entre les deux.

Il existe deux types d’énergie, en lien avec leurs sources, il y a les énergies non renouvelables et
les énergies renouvelables. L’énergie présente quatre formes de déclinaison, l’énergie primaire,
secondaire, finale et l’énergie utile. Pour les énergies renouvelables il en existe cinq : l’énergie
solaire, l’énergie éolienne, l’énergie hydraulique, l’énergie géothermique et l’énergie biomasse.

Madagascar, est un pays en développement qui présente des problèmes au niveau de l’énergie, il
y a un faible taux d’accès aux énergies modernes, notamment de l’électricité. Cependant l’Ile
présente des potentialités au niveau des énergies renouvelables et ce potentiel est aujourd’hui
sous exploité. L’existence de la centrale à biomasse d’Andaingo montre la possibilité d’utiliser
ce potentiel pour améliorer la vie des ruraux et de passer au développement.

Mots clés : biomasse, électricité, Energie, renouvelable, développement, pauvreté, rural.


Encadreur : RAKOTOZAFY Rivo John Ronald

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