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Notions de phénomènes de transfert
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Notes de cours et exercices

Par Pr. BRAHIMI Malek

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NOTIONS DE PHENOMENES DE TRANSFERT Par Pr. BRAHIMI Malek
Chapitre 1

Ce cours est une introduction aux phénomènes de transfert afin de préparer le lecteur aux
cours qui traiteront séparément ces phénomènes en année supérieure (L3). Le programme est
articulé sur trois chapitres, chacun d'eux introduit un aspect de ces phénomènes. Le chapitre
un présentera le transfert de la quantité de mouvement, appelé communément mécanique des
fluides. Le chapitre deux s'intéressera au transfert de chaleur sous ses trois mécanismes à
savoir ;la coduction, la convection et le rayonnement. Le dernier chapitre introduira le
transfert de masse à travers le mécanisme de diffusion.
NOTIONS DE PHENOMENES DE TRANSFERT Par Pr. BRAHIMI Malek
Chapitre 1

Chapitre 1: Transfert de quantité de mouvement (momentum transfer)


Objectifs

 C'est quoi le transfert de quantité de mouvement ?.


 Comment décrire les écoulements ?
 Introduction de quelques grandeurs pratiques.
 Présentation de la Relation de Bernoulli et applications.

1.1 Introduction générale

Nous rappelons que la quantité de mouvement (momentum) d'un point matériel de masse m
s'écrit étant sa vitesse de déplacement:

C'est une grandeur physique dynamique très importante (fondamentale) puisque c'est elle qui
apparait dans le principe de la dynamique (Newton) qui s'écrit:

Ce principe, qui permet l'étude des mouvements des corps, exprime que la variation de la
quantité de mouvement du système par unité de temps (rate of change) a pour origine (cause
de la variation) la somme de toutes les forces extérieures appliquées au système. Inversement,
une variation de quantité de mouvement est équivalente à une force, engendre une force, tout
dépend de quel coté l'on se place; coté système ou extérieur au système, les deux étant séparés
par une interface. Les ingénieurs exploitent ces forces engendrées, pour toutes sortes
d'applications; nous citerons par exemple la propulsion (avions, fusées) et les turbines
hydrauliques (Pelton, Francis..) ou Eoliennes, qui fonctionnent grâce aux actions générées par
des variations de quantité de mouvement des fluides. Ces quelques exemples concernent les
milieux fluides. Oui, le principe précédent s'applique aussi au mouvement des fluides
(liquides ou gaz) considérés comme système matériel avec ses spécificités bien sûr; c'est le
domaine de la mécanique des fluides.

Avec ce rappel, nous espérons que le lecteur a pris conscience de l'importance du concept de
la quantité de mouvement et son rôle déterminant pour l'étude des mouvements de la matière.
Pour insister encore une fois sur le rôle fondamentale de en mécanique classique, on peut
dire qu'il est aussi important que la variable dynamique appelée fonction d'onde, en
mécanique quantique et dont l'évolution est gouvernée par l'équation de Schrödinger. L'atome
d'Hydrogène par exemple est complètement décrit par

Maintenant, il est nécessaire de se faire une idée claire du mot transfert qui est associé à la
quantité de mouvement. Transférer ce peut être déplacer, communiquer ou donner. Transférer
de la quantité de mouvement suppose donc un ou des mécanismes ( processus) de transfert.
Donc, un système fluide peut échanger (transférer) de la quantité de mouvement avec le
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Chapitre 1

milieu environnant (extérieur) à travers des mécanismes que l'on doit d'abord bien décrire
avant de les traduire en langage mathématique (modélisation, loi).

Il y a deux mécanismes: l'un se produit à l'échelle microscopique (moléculaire) et l'autre agit à


l'échelle macroscopique, c'est à dire visible à notre échelle. Pour "voir" ou percevoir ce qui se
passe aux dimensions microscopiques ou moléculaires, que nous avons appelé échelles
microscopiques, il faut un peu d'imagination aidée par ce que vous savez sur la structure de la
matière. Ce qui nous intéresse ici ce sont les fluides. Ils sont composés de molécules libres de
se déplacer (B et C) parce qu'elles ne forment pas un réseau solide (A).

Ces molécules s'agitent tout le temps et en se déplaçant subissent des collisions avec leurs
voisinent, il se produit alors un transfert de quantité de mouvement entre les molécules
comme entre des boules de billard. Nous avons tous vu un jeu de billard dans lequel le joueur
transfère de la quantité de mouvement de manière intelligente. Dans les fluides, il n'y a pas de
joueur mais des principes et lois qui doivent être suivis. Dans les liquides ou les gaz le
transfert microscopique de la quantité de mouvement se fait de manière aléatoire à cause de
l'agitation qui se fait dans tous les sens. Nous insistons pour que le lecteur se représente
mentalement ce mécanisme de transfert au niveau moléculaire et qu'il comprenne bien que
cela se produit à travers les collisions entre les molécules. Bien entendu, au niveau
moléculaire les collisions ne se font pas physiquement comme les boules de billard, c'est à
dire par contact direct, mais à "distance" à cause des nuages électroniques des molécules, les
orbitales atomiques. En fait on utilise un autre mot plus correct pour ce phénomène: diffusion
ou scattering en Anglais. Nous pouvons utiliser le mot classique collision mais sans oublier
son sens correcte au niveau moléculaire. Nous verrons plus loin dans le cours (pas en L2) que
ce transfert moléculaire de dans une situation de déséquilibre est responsable de ce que l'on
qualifie d'effet visqueux (viscous effect) à l'échelle macroscopique des écoulement et situe
l'origine de la viscosité à l'échelle microscopique (microscopic scale).

Le deuxième mécanisme de transfert de la quantité de mouvement est complètement différend


du mécanisme microscopique. Nous passons à l'échelle macroscopique visible. Lorsque vous
voyez un fluide (généralement l'eau, l'air est invisible) en écoulement vous pouvez imaginer
les quantités de mouvement qui sont déplacées et transportées en raison justement du
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mouvement du fluide. Chaque "portion" de fluide a une quantité de mouvement qui est
transférée ou transportée d'un endroit à un autre à cause du mouvement fluide lui même. Le
fluide est lui même le transporteur de sa "propriété" qui s'appelle quantité de mouvement
parce qu'il se déplace. D'ailleurs il ne transporte pas uniquement de la quantité de mouvement
mais toute les autres "qualités" comme sa propre masse, les espèces chimiques, l'énergie sous
ses différentes formes, l'entropie, les charges électriques dans un milieu électrolytique, ou les
suspensions solides dans un milieu complexe comme les boues rejetées des puits de pétrole.
Ce transport ou transfert se déroule grâce au mouvement d'ensemble macroscopique du fluide.
S'il n'y avait pas ce transfert de quantité de mouvement macroscopique, les éoliennes par
exemple seraient à l'arrêt.

Il est important de se faire une bonne représentation qualitative des processus de transfert de
quantité de mouvement dans les milieux fluides en écoulement. Cela aide à la comprendre la
nécessité de définir mathématiquement certaines grandeurs concrètes pour aborder ensuite les
formulations mathématiques qui contrôlent les écoulements et leurs effets que l'ingénieur
cherche à exploiter en technologie (génie chimique, aéronautique, hydraulique, énergétique..).

A chaque fois que vous écrivez des symboles mathématiques représentants des quantités
physiques de toute nature, vous devez avoir une représentation mentale précise de leurs sens.
Cela est aussi valable pour des concepts plus abstraits; dans ce cas l'effort demandé est plus
important comme pour la fonction d'onde .Ce qui est demander ce n'est pas d'avoir
toujours une image associée au concept mais surtout un sens, une interprétation. Aussi, il faut
savoir que plus vous avez intériorisé de sens et de concept de manière correcte dans votre
merveilleuse machine, qu'on appelle cerveau, moindre seront les difficultés pour "stocker"
d'autres connaissances plus avancées. Vous constituerez progressivement un savoir
opérationnel, mais cela vient par un travail personnel soutenu. Vous serez aussi capable
intuitivement de percevoir les liens existants entre les différents "morceaux" des
apprentissages acquis (les différentes matières) puisque c'est comme cela que l'enseignement
actuel est conçu. Peut-être qu'un jour on se rendra compte que cette manière de transmettre les
connaissances n'est pas très efficace ni optimale au vu de la vitesse vertigineuse avec laquelle
les connaissances sont produites par "la machine merveilleuse bien entrainée".

Nous allons préciser dans ce qui va suivre, quelques notions introduites ci-dessus ainsi que la
définition de certains mots utilisés. Nous allons traduire aussi en langage mathématique les
grandeurs physiques qui vont intervenir dans ce chapitre.

1.2 Description des mouvements des fluides qu'on appelle écoulements:

Nous avons tous vu l'eau s'écouler ou en mouvement; chaque matin en ouvrant le robinet, en
contemplant les vagues en bord de mer , en admirant les cascades ou lors d'une promenade le
long des cours d'eau. Par contre le mouvement de l'air, ou courant d'air, ou vent, lui, ne peut
être "vu". Nous devinons sa "réalité" ou sa présence qu'à travers ses effets; brise du matin
chatouillant notre peau, vent violent agitant fortement le feuillage des arbres et arbrisseaux,
le vent qui nous décoiffe, ou encore les voiliers qui sillonnent les mers grâce à l'action du
vent. Les anciens grecques lui ont donné un maître appelé Eole, celui qui commande le vent,
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d'où le nom Eolienne, dispositif qui permet la transformation de l'énergie liée à la quantité de
mouvement du vent en énergie électrique.

Il y a aussi tous les écoulements industriels que nous ne pouvons voir: les fluides s'écoulant
dans des circuits de conduites d'installations industrielles, les fluides circulant dans les
appareils de transformation ou d'échange de chaleur ou de masse. Beaucoup se produisent
dans des conduites cylindriques, c'est pour cela que les ingénieurs ont beaucoup étudié cet
écoulement mais pas seulement. Ils ont aussi étudié et analysé les écoulements dans les
réacteurs chimiques ou nucléaires, dans les appareils comme les pompes ou turbines, dans les
propulseurs et en aérodynamique, dans les agitateurs industriels utilisés dans l'industrie
alimentaire ou pharmaceutique, la liste est longue.

Les ingénieurs ont aussi inventés et mis au point des techniques pour pouvoir "voir" ou bien
visualiser les écoulements en laboratoire; le fluide étant un liquide ou un gaz. Le
développement de la puissance des ordinateurs et des techniques numériques à permis non
seulement de visualiser les écoulement numériquement mais de mieux comprendre les
mécanismes des phénomènes qui s'y déroulent et d'estimer tous les effets d'intérêt pratique.

Même si les ingénieurs sont capables aujourd'hui de calculer ce qui se passe dans un réacteur
chimique par exemple, il n'en demeure pas moins que ces calculs restent à parfaire pour des
situations complexes comme l'indique l'expérience qui n'est pas tout à fait conforme aux
prédictions des modèles mathématiques. Ces écarts peuvent provenir de différentes causes au
vu de ces configurations complexes (nature des fluides, géométrie des appareils, turbulence de
l'écoulement..). Nous souhaitons que le lecteur ai une vue générale mais instructive de
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l'importance pratique des écoulements industriels et qu'il prenne conscience que pour les
apprivoiser, les contrôler pour tirer le plus grand bénéfice, il ne peut pas se contenter d'un
savoir élémentaire. Les quelques exemples industriels précédents qui illustrent la pertinence
des écoulements en technologie montrent en même temps que leur maitrise demande un
travail soutenu et de longue haleine. Nous ne pouvons pas en technologie avancée innover et
concevoir pour fabriquer des appareils et optimiser les processus qui s'y déroulent sans les
outils mathématiques. Le langage des sciences technologiques est le langage des
mathématiques d'abord; qui sert à modéliser notre compréhension des mécanismes et les
traduire en objets pratiques utiles. Dans le domaine qui nous intéresse ici et qui concerne les
phénomènes de transfert nous ne pouvons rien faire d'effectif sans la "technologie" des
mathématiques. Malheureusement, nous constatons au fil des années que nos étudiants ont
une peur "bleue" de cet outil qui permet pourtant, avec son propre langage, de bien mettre en
application nos connaissances. Je ne vais pas m'étaler sur les raisons de cet état de fait parce
qu'elles sont multiples et ce n'est pas l'objet ici. Ce que nous pouvons dire c'est avertir le
lecteur des efforts à fournir pour bien comprendre les phénomènes de transfert qui sont au
cœur du génie des procédés modernes. Il est nécessaire aussi que le lecteur sache que dans le
milieu professionnel le travail se fait en équipe, souvent pluridisciplinaire, chacun apportant
sa contribution à la résolution d'un problème donné.

Alors pour cerner et maitriser les écoulements pour bien les exploiter, il faut commencer par
savoir les décrire. Il y a deux manières de représenter les écoulements. Nous allons les
présenter de manière succinctes.

La première est appelé description Lagrangienne. Elle consiste à voir le fluide comme un
ensemble de particules fluides (fluid particle). Une particule fluide n'est pas une molécule du
fluide mais une quantité infinitésimale (un petit chwiya) de celui-ci et qui contient des
milliards et des milliards de molécules du fluide !. Malgré ce nombre astronomique de
molécules, la particule fluide par définition reste infinitésimale en volume, extrêmement petite
en dimension. Par exemple, 1 microgramme d'eau que l'on pourrait considérer comme une
particule fluide contient environ 5 1015 molécules d'eau, pour pouvoir les compter il faudra
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Chapitre 1

vivre des centaines de milliers d'années !!. A notre échelle la particule fluide apparaitra
comme un point matériel et pourtant à l'échelle microscopique ce point est une poche habitée
par un nombre astronomique de molécules en agitation incessante. Il est important d'avoir des
ordres de grandeurs à l'esprit pour appréhender la réalité des choses et comprendre les
démarches de l'ingénieur.

Maintenant que vous pouvez vous représenter mentalement ce qu'est une particule fluide,
nous allons faire l'effort de "dessiner" dans notre cerveau, dans la zone réservée à la vision,
une partie du fluide formée par un ensemble de particules fluides individualisées. Cet
ensemble est continu, comme le fluide lui même, puisque les particule fluides présentent des
surfaces infinitésimales de contact avec leurs voisines et s'échangent des molécules en raison
de l'agitation incessante de celles-ci. Nous avons donc une collection continue de particules
fluides pour représenter une partie du fluide en écoulement (flow). Chaque particule fluide
considérée comme point matériel va porter, dans notre cerveau bien entendu, un petit drapeau
qui indique son numéro ! c'est le sens donné plus haut au terme individualisées.
Mathématiquement ce marquage des particules fluides va consister à donner pour chacune
d'elle sa position initiale qui sera donc différente d'une particule à l'autre. L'effort à faire
maintenant c'est d'imaginer et voir mentalement la circulation de l'ensemble de ces particules
fluides à partir d'un instant initial; vous vous représentez l'écoulement dans la description de
Lagrange. Il faudra suivre individuellement le mouvement de chaque particule fluide à partir
d'une configuration de départ. Mathématiquement cela correspond à la détermination de la loi
du mouvement de chaque particule marquée par sa condition initiale, donc de la connaissance
du détail de la dynamique de chaque particule sur sa propre trajectoire. L'ensemble des
dynamiques et trajectoires formera ce qu'on appelle la description de Lagrange de
l'écoulement fluide.

Comme vous pouvez le comprendre cette description présente de gros problèmes pour sa mise
en œuvre pratique en raison du nombre trop important de particules fluides (des millions) à
prendre en compte pour modéliser correctement l'écoulement.

Les ingénieurs ont imaginé et adopté une autre approche, beaucoup plus pratique à mettre en
œuvre, pour étudier les écoulements: on l'appelle description Eulérienne. Elle abandonne
l'idée de suivre un ensemble de particules fluides individualisées. Elle s'intéresse au champ de
vitesse noté de l'écoulement (velocity field). En chaque point du domaine fluide
en écoulement et à chaque instant on peut définir la vitesse de l'écoulement Cette
notion de champ est analogue à celle des champs électrique ou magnétique, c'est le sens
physique qui change. Pour les écoulements la connaissance du champ de vitesse
permet de les décrire complètement. Alors qu'elle est l'origine de ce champ ?. En chaque point
du domaine fluide et à chaque instant il s'y trouve une particule fluide donc une vitesse. Celle-
ci à l'instant suivant, au même point, est remplacée par une autre qui aura sa propre vitesse.
Ce mécanisme se déroule de manière continu au même point et partout dans l'écoulement.
Nous comprenons donc, aidée par la représentation Lagrangienne, l'origine de la vitesse
en chaque point de l'écoulement que l'on appelle champ de vitesse. Les ingénieurs
travail avec celui-ci pour exploiter en pratique les propriétés utiles (forces et énergie) de
l'écoulement. Mais cela suppose la connaissance du champ de vitesse de l'écoulement. Il est
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déterminé à partir du principe dynamique adapté aux mouvements des fluides et en utilisant
toute la machinerie mathématique nécessaire. C'est le domaine de la mécanique des fluides
appliquée dans la représentation Eulérienne.

Voilà, maintenant vous savez comment on peut décrire les écoulements de manière qualitative
et que la représentation Eulérienne est celle qui est utilisée en pratique. Passons à la définition
de quelques grandeurs physiques de manière à rentrer dans le quantitatif en s'aidant des outils
mathématiques.

1.3Quelques grandeurs physiques caractéristiques des écoulements:

Pour simplifier nous considèrerons que la masse volumique du fluide est constante, c'est
une très bonne approximation pour les liquides, pour les gaz nous éviterons les situations
extrêmes, c'est à dire les vitesses seront considérées largement inférieures à la vitesse du son
et les variations de pression restent modérées. La masse volumique d'un fluide est une
propriété importante qui dépend de la nature du fluide. Dans les conditions normales et pour
des calculs simples nous prendrons pour masse volumique de l'eau, par exemple,
et pour l'air . Nous constatons une grande différence entre les deux masses
volumiques (liquide et gaz) qui aura des conséquences pratiques comme nous le verrons plus
loin. Nous invitons le lecteur à consulter les différentes sources présentant des données sur les
propriétés physico-chimiques des fluides.

 Le débit massique (volumique ):

On peut se demander quelle est la "quantité" de fluide, dans un écoulement, qui


traverse (qui passe à travers) une section ou une surface donnée , par unité de
temps. C'est la notion de débit du fluide, qui sera exprimé en kilogramme par seconde
( noté ou bien en mètre cube par seconde ( noté . En pratique les débits
qui circulent dans des conduites, par exemple, sont mesurés par divers moyens qu'on
appelle débitmètres. Maintenant on peut se poser la question de savoir comment
exprimer ou déterminer la quantité de fluide infinitésimale (un petit chwiya), notée
ou , qui passe à travers une surface infinitésimale , ensuite ou ne
seront que les intégrales (la somme de tous les petits chwiyas) de celles-ci. Ces
quantités s'écrivent respectivement:

ou

Dans ces expressions vous reconnaissez le produit scalaire de avec . Le vecteur


vitesse du fluide au niveau de orienté par le vecteur unitaire , peut être
décomposé en et , composantes tangentielle à et normale à . Vérifiez que
vous obtenez finalement:

ou
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Ces relations sont logiques; seule la composante normale contribue au débit,


"transporte le fluide" à travers , la composante tangentielle ne transporte aucune
masse de fluide à travers . A partir de ce que nous avons dit, nous pouvons écrire:

En pratique, pour faire ce calcul vous avez besoin de connaitre et . Nous


avons quand même une indication importante, c'est que est perpendiculaire ou doit être
normale à . Nous allons appliquer cette relation pour le cas de l'écoulement d'un fluide dans
une conduite cylindrique.
Exemple: L'écoulement dans une conduite cylindrique est très fréquent et pour
simplifier nous considérons uniquement le cas ou la vitesse ne dépend pas du temps. De
plus, cet écoulement n'a qu'une seule composante de la vitesse, celle suivant l'axe Oz, les
deux autres et sont nulles. En coordonnées cylindriques, la composante de la vitesse
suivant l'axe oz ne varie qu'en fonction de la coordonnée et s'écrit:
pour une position z donnée, sur le schéma nous avons
représenté l'amplitude de par des "flèches" à différentes positions et à une position z
(l'axe Oz est l'axe de la conduite), nous l'appelons profil de vitesse. Si vous représentez ce
profil à différentes positions z (ce sera le même parce que ne dépend pas de z) vous avez
une représentation du champ de vitesse dans cette zone de l'écoulement. Mais, pour mieux
visualiser le champ de vitesse, il ne faut pas oublier la coordonnée .

ne dépend pas de et il faut bien le comprendre. Un peu d'imagination, si l'on


fixe alors est fixée comme l'indique son expression et donc nous aurons une même
vitesse quelque soit (le fluide en écoulement occupe le volume du cylindre). Vous
apprendrez en L3 comment trouver ce profil de vitesse à partir de l'équation différentielle du
mouvement fluide. Nous faisons remarquer que la vitesse varie en fonction de la seule
coordonnée et présente une valeur maximale en , c'est à dire sur l'axe du
cylindre, et une valeur nulle à la paroi de la conduite c'est à dire en . Il faut
prendre le temps de bien comprendre ces données et bien visualiser le champ de vitesse sans
oublier le bruit généré par l'écoulement !.
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Chapitre 1

Après ces clarifications qualitatives sur les vitesses de l'écoulement, nous allons nous
intéresser au débit volumique qui circule dans la conduite. Alors, pour appliquer la formule

il est nécessaire de préciser et pour notre exemple pratique. Un peu de


réflexion nous indiquera la correspondance suivante

, sera la section de la conduite perpendiculaire à et donc


élément de surface pris justement sur la section (disque de surface )
définie par les coordonnées et . Finalement nous pouvons écrire

Vous pouvez apprendre par cœur la formule qui définie le débit volumique ou
massique, mais ce qui est important en pratique c'est de savoir la traduire correctement pour
chaque cas, comme nous venons de le faire sur cet exemple. Ce n'est que lorsque vous saurez
effectuer cette traduction pour différentes situations pratiques que vous pouvez dire que vous
avez compris la formule!. Cela vient en s'exerçant comme pour tout vrai apprentissage. Nous
considérons que l'étape difficile est cette traduction justement et qui vous fournit maintenant
une expression de calcul d'intégrale simple,

est constante et l'expression devient

Nous laissons le lecteur vérifier ce résultat (faire le calcul d'intégrale). Nous constatons que le
débit volumique s'exprime d'une manière simple et significative. Nous retrouvons la
section , appelée section de passage du fluide (cela veut dire que le fluide traverse
perpendiculairement la totalité de celle-ci, comme vous pouvez l'imaginer facilement)
multipliée par qui est une vitesse, la moitié de la vitesse maximale de l'écoulement.

 Vitesse moyenne d'un écoulement:

La vitesse moyenne d'un écoulement est définie en écrivant le débit volumique


sous la forme suivante
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Chapitre 1

étant la section de passage du fluide. Dans le cas de l'écoulement de l'exemple


précédent ,nous avons donc la relation suivante:

Contrôle des acquis:

Cont1- Dans une conduite de diamètre D=80 cm, Un hydrocarbure circule à un débit
Qv=1,8 m3/s. Quelle est la vitesse moyenne de l'écoulement ?. (Rép:U=3,58 m/s)

Cont2- L'écoulement laminaire dans un tube de diamètre D=2 mm a une vitesse


moyenne U=3 cm/s, la masse volumique du fluide est =1000 kg/m3 .
Quelle est la vitesse maximale de l'écoulement ? (rép: =6 cm/s)
Quel est le débit volumique et massique de l'écoulement?.(

Cont3- Une solution aqueuse est transférée d'un réservoir à un autre à un débit Qv=20
m3/h. Le diamètre de la conduite est D=150 mm. Calculer la vitesse moyenne de
l'écoulement.

1.4 Relation de Bernoulli pour les fluides parfaits incompressibles en écoulement permanent

La relation de Bernoulli établie par Daniel Bernoulli (en 1738, Wikipedia) exprime, dans le
cas d'un fluide parfait incompressible en écoulement permanent, la constance de l'énergie
mécanique d'un point à un autre lors de la circulation du fluide. Cette relation est simple mais
elle procure un outil important pour résoudre un certain nombre de problèmes pratiques

Nous arrivons à la relation pratique suivante :

sur une ligne de courant si le rotationnel est non nul, dans tout le volume fluide si celui-ci est
nul.
Chaque terme de la relation précédente représente une forme d’énergie mécanique, nous
reconnaissons l’énergie cinétique et les énergies potentielles de pression et de gravitation, la
somme représente l’énergie mécanique locale par unité de volume fluide (J/m 3 vérifiez le). La
relation de Bernoulli exprime donc la conservation de l’énergie mécanique du fluide en
circulation dans le cadre des hypothèses de travail. Si l’on rapporte les termes précédents à un
poids spécifique de référence , généralement celui d’un liquide comme l’eau, le mercure
etc.., alors l’expression devient :
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Chapitre 1

L’unité aura aussi changé, vérifiez le, chaque terme de l’énergie s’exprime en m (du liquide
de référence). Cette nouvelle écriture de l’énergie est par définition la charge locale du fluide
au point considéré. Elle se simplifie si le liquide de référence ( est le même que le fluide
en écoulement ( , dans ce cas on a :

Lors de la circulation du fluide, il arrive qu'une forme d'énergie se transforme en une autre
mais la somme des différentes énergies doit rester constante. Le jet de Genève* illustre très
bien la transformation de l’énergie potentielle de pression en énergie cinétique puis en
énergie potentielle de gravitation en première approximation (fluide parfait). Les centrales
hydro-électriques exploitent l’énergie potentielle de gravitation, transformée en énergie
cinétique donc en force motrice (quantité de mouvement-voire le théorème d'Euler), pour
faire tourner une turbine, ici le fluide interagit avec une machine réceptrice*.
Dans l’engineering, lors de la conception de circuit de transport de fluide, l’ingénieur doit
souvent effectuer des bilans d’énergie entre deux sections du système de transport. Par
conséquent, il doit disposer des expressions adéquates de la charge du fluide dans une section
ou à travers celle-ci. Et de plus, il doit considérer le cas où le fluide traverse une machine
(motrice ou réceptrice). Nous allons d’abord trouver l’expression de la charge du fluide à
travers une section, qui représente la formulation intégrale (ou macroscopique) de l’énergie
mécanique e du fluide et puis exprimer le bilan d’énergie lorsque le fluide traverse une
machine.
https://www.youtube.com/watch?v=xhUPPimVgjM

1.5Charge à travers une section de conduite :

Il est important de savoir exprimer le potentiel énergétique du fluide à une section donnée
d’une conduite. Pour y arriver nous allons exprimer d’abord la quantité élémentaire ou
différentielle d’énergie à travers une surface élémentaire . *

Nous rappelons que e désigne une énergie par unité de volume ( ) au point considéré, si
ce point est situé dans la section et que l’on multiplie e par le débit volumique élémentaire
( ) qui passe à travers , alors nous obtenons la puissance élémentaire
véhiculée par le fluide à travers :

Il suffit maintenant d’intégrer sur toute la section pour obtenir l’expression de la puissance
mécanique du fluide disponible en :

Nous ferons deux changements. Le premier consiste à remplacer par appelé


pression motrice. Le deuxième est basé sur le parallélisme des lignes de courant avec
, donc . De plus, on montre que sur la section concernée parce que
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les lignes de courant sont perpendiculaires à celle-ci. Nous pouvons donc réécrire l’expression
précédente comme suit :

Ou bien encore, en introduisant la vitesse moyenne et la section dont l’objectif final est
l’obtention d’une relation plutôt pratique :

Nous rappelons que :

Et par suite, nous déduisons l’expression :

Avec :

Appelé coefficient d’énergie cinétique puisqu’il lui est attaché. Ce coefficient est sans
dimension et contient ce qu’il y a de compliqué dans la section à savoir le profil de vitesse de
l’écoulement établi. Le praticien est donc content de pouvoir disposer d’une relation simple
qui ne fait apparaitre que la vitesse moyenne , étant déterminé pour un profil laminaire
ou turbulent .
Maintenant nous pouvons définir la charge du fluide dans la section par :

Nous sommes passé du Watt, unité de au mètre du liquide de référence, unité de . La


première partie de la formule précédente exprime la relation entre les deux quantités.
Là aussi, si , alors la charge s’écrit :

Nous remarquons que la différence avec la charge locale est portée par le terme d’énergie
cinétique qui fait intervenir, cette fois, la vitesse moyenne et le coefficient
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Disposant de l’expression de la puissance ou de la charge dans une section, nous pouvons


effectuer les bilans macroscopiques d’énergie dans les circuits de transport de fluides par
exemple. Il nous reste à envisager la situation fréquente en pratique où le fluide traverse une
machine.

Cont1 : on considère l’écoulement d’eau à travers le système représenté ci-dessous. Le débit


volumique Q=10 litres/s , le diamètre de la section 1 est D1 =60 cm et celui de la section 2 de
sortie D2=2cm. La pression dans la section 2 est P2 =1atm. On supposera le fluide parfait .On

vous demande de déterminer les vitesses moyennes dans les sections 1 et 2 puis la pression
P1 qui règne en S1.

Cont2: un réservoir contient un fluide sous pression . Une conduite


horizontale de diamètre est reliée à ce réservoir au point . subitement, il se
produit une rupture de la canalisation au point . A cet instant, on vous demande :
1- De calculer la vitesse moyenne en .
2- Le débit volumique en de perte de fluide.
On supposera le fluide parfait et un régime stationnaire ( . On négligera la
vitesse moyenne dans le réservoir devant et la différence de côte entre le réservoir et
la canalisation. La pression en , notée est égale à la pression atmosphérique.

_________________ D
réservoir

sens écoul. R A fluide

1.6 Bilan macroscopique lorsque le fluide traverse une machine :

Il y a deux types de machine. Les machines motrices constituées des pompes, ventilateurs et
compresseurs, transfèrent de l’énergie au fluide. Les machines réceptrices par contre reçoivent
de l’énergie du fluide en circulation comme les turbines ou les éoliennes. Nous désignerons
par la puissance échangée entre la machine et le fluide, il lui correspondra en charge.

Nous considérons deux sections A et B, avant et après la machine. Le bilan, dans le cas d’une
machine motrice, s’écrit :
NOTIONS DE PHENOMENES DE TRANSFERT Par Pr. BRAHIMI Malek
Chapitre 1

A B

machine

Ou bien en puissance :

Dans le cas d’une machine réceptrice, puisque le fluide cède de l’énergie, ce bilan s’écrit :

Nous rappelons que ce bilan est écrit pour un écoulement permanent de fluide parfait
incompressible. Nous complèterons ces relations dans le cas de fluides réels avec dissipation
d’énergie plus tard (L3).

Contrôle des acquis et applications

Cont1 : la pompe ci-dessous transfert un débit volumique Q=57m3/h, la pression à


l’aspiration est P1=120 kPa et au refoulement P2=400 kPa. On négligera la différence de côtes
entre les deux axes des conduites de diamètres D1=9 cm et D2=3 cm. Déterminer :

1- les vitesses moyennes U1 et U2.

2- la puissance utile de la pompe Pu.

Cont2: Une pompe aspire une solution aqueuse d’un réservoir et la déverse dans un autre
(voir schéma). Le diamètre de la conduite d’aspiration (avant la pompe) est et
celui de la conduite de refoulement (après la pompe) est . La pompe développe
une puissance utile telle que :
= m

On supposera le fluide parfait et le régime permanent ( ).


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Chapitre 1

1- Déterminer les vitesses moyennes dans les conduites de refoulement et d’aspiration


.
2- Déterminer la pression à l’entrée de la pompe .

E patm

patm
A uA=0____ hE=15m
hA=3m ............................réf
Pu

Solution:
1- le débit n'est pas donné, il faut passer par le bilan entre A et E,
on peut écrire
(la surface A du premier réservoir forme une section, E
est la section de sortie de la conduite de refoulement)

ou bien

d'où avec

A.N:

la vitesse moyenne dans la conduite d'aspiration est déterminée en écrivant l'égalité des
débits volumiques qui circulent dans les deux conduites (aspiration et refoulement):
avec et
donc:

A.N:

2- Pour répondre à la question, il faut choisir deux sections et appliquer la relation de


Bernoulli , on choisi par exemple la section A et la section B juste avant la pompe. On écrit
alors, sachant que le fluide ne traverse pas la pompe entre A et B:

ou bien avec =0 (réf) d'où

A.N:
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Chapitre 1

Cont3 : On installe 4 ventilateurs de même puissance dans des conduites de de diamètre


de manière à ce qu’ils puissent aspirer un débit volumique total d’air
d’un atelier de très grandes dimensions. On supposera l’air incompressible et parfait, le
fonctionnement en régime permanent, l’air aspiré est rejeté à l’atmosphère. On peut
considérer que la pression dans l’atelier est égale à la pression atmosphérique et que la
vitesse de l’air y est négligeable.
1- Déterminer la vitesse de l’air dans les canalisations.
2- Trouver la puissance utile de chaque ventilateur, qu’elle est sa puissance
consommée sachant que le rendement est ?.

patm

\\\\\\\\\\\ \\\\\\\ \\\\\\\ \\\\\\\\\\\\\

Atelier patm ; uA=0

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