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Analyse

dimensionnelle
étude des significations physiques de
grandeurs

L'analyse dimensionnelle est une méthode pratique permettant de vérifier l'homogénéité d'une
formule physique à travers ses équations aux dimensions, c'est-à-dire la décomposition des
grandeurs physiques qu'elle met en jeu en un produit de grandeurs de base : longueur, durée,
masse, intensité électrique, etc., irréductibles les unes aux autres.
Préparation d'une maquette dans un bassin d'essai.

L'analyse dimensionnelle repose sur le fait qu'on ne peut comparer ou ajouter que des grandeurs
ayant la même dimension ; on peut ajouter une longueur à une autre, mais on ne peut pas dire
qu'elle est supérieure, ou inférieure, à une masse. Intuitivement, une loi physique ne saurait
changer, hormis dans la valeur numérique de ses constantes, au simple motif qu'on l'exprime
dans d'autres unités. Le théorème de Vaschy-Buckingham le démontre mathématiquement.

En physique fondamentale, l'analyse dimensionnelle permet de déterminer a priori la forme d'une


équation à partir d'hypothèses sur les grandeurs qui gouvernent l'état d'un système physique,
avant qu'une théorie plus complète ne valide ces hypothèses. En science appliquée, elle est à la
base de la modélisation par maquettes et de l'étude des effets d'échelle.

Généralités

Historique

L'origine de l'analyse dimensionnelle fait débat chez les historiens[1],[2].

On cite généralement les mathématiciens Leonard Euler[3] et Joseph Fourier[4] et le physicien


Rayleigh[5] comme y ayant fait d'importantes contributions[6], en partant de l'idée que des lois
physiques comme ne devraient pas dépendre des unités employées pour mesurer les
grandeurs physiques qui apparaissent dans la formule. Cette exigence amène à la conclusion
qu'une loi physique doit former une équation « homogène » entre ces différentes unités ; résultat
finalement formalisé avec le théorème de Vaschy-Buckingham. Mais la première application
d'une analyse dimensionnelle semble être due au mathématicien savoyard François Daviet de
Foncenex (1734–1799), dans un ouvrage publié en 1761, soit 61 ans avant les travaux de
Fourier[2].

En tout cas James Clerk Maxwell établit l'approche moderne de l'analyse dimensionnelle, en
posant que la masse, la longueur et le temps étaient des unités fondamentales, et en qualifiant
les autres de « dérivées »[a].

L'analyse dimensionnelle permet aussi de déduire la forme que doit avoir la relation entre les
quantité physiques qui interviennent dans un phénomène que l'on cherche à comprendre et à
caractériser. Rayleigh semble l'avoir utilisée dans ce sens le premier, en 1872, en cherchant à
expliquer pourquoi le ciel est bleu. Rayleigh publia sa méthode en 1877, dans son livre sur la
théorie du son[8].

C'est dans son ouvrage Théorie de la Chaleur que Joseph Fourier introduit la « dimension », qu'à
l'origine il assimile aux valeurs numériques que prennent les exposants des unités de base. Pour
lui, par exemple, l'accélération est donc de dimension 1 par rapport à l'unité de longueur, et de
dimension -2 par rapport à l'unité de temps[9]. Pour Maxwell, la « dimension » de l'accélération
est toute l'expression L⋅T-2, et non la série des exposants[10] ; c'est cette terminologie qui est
utilisée aujourd'hui.

Modélisations

Ludwig Prandtl, l'un des pères de la mécanique des fluides, devant son modèle de canal d'écoulement "à main" (1904).
Dès la fin du 19e et le début du 20e siècle, avec l'étude plus approfondie des propriétés des
fluides et des corps en mouvement dans les fluides, des physiciens comme Ludwig Prandtl,
Theodore von Karman, Albert Shields, Johann Nikuradse et Rayleigh ont utilisé l'analyse
dimensionnelle pour reproduire en laboratoire et dans des conditions contrôlables le
comportement de phénomènes physiques, mais avec des vitesses ou des densités différentes,
en se fondant sur les lois de similitude applicables à des maquettes d'échelles différentes. Ce
principe de similitude, qui permet d'étudier des phénomènes physiques à des échelles
différentes, est la base de la théorie de la similitude, aussi appelée théorie du modèle.

L'analyse dimensionnelle est en effet sous-jacente à la modélisation et la similitude. Le


théorème de Vaschy-Buckingham montre que pour toute formule physique où interviennent n
variables dimensionnelles indépendantes, dépendant de k unités fondamentales, la formule peut
se transformer en une formule équivalente dépendant de n-k variables sans dimension se
déduisant des variables initiales. Cette transformation permet d'appliquer la même loi, et donc
de reproduire le même phénomène, à des échelles différentes, du moment que ces nombres
sans dimension sont identiques dans les deux cas. Dans un cas particulier important, lorsque n
= k, il n'y a pas de variable libre sans dimension, et le théorème implique que l'expression sans
dimension que les variables peuvent former est constante pour le phénomène considéré.

Inversement, dans l'étude d'un phénomène physique, il n'est nécessaire d'étudier le


comportement du système que lorsque ces variables sans dimension varient, le reste s'en
déduisant par proportionnalité. Une analyse dimensionnelle permet alors de dégager les
variables pertinentes pour l'étude du phénomène considéré, ce qui demande un bon sens de la
réalité physique, mais permet ensuite de limiter le plan d'expérimentation à ces seules
dimensions. Tous les graphiques de résultats où les axes sont des nombres sans dimension
découlent d'une analyse dimensionnelle.

Applications
Les lois de similitude permettent de reproduire les mêmes phénomènes à des échelles différentes.

L'analyse dimensionnelle peut trouver des applications dans de nombreux problèmes, en


particulier pour déterminer des nombres sans dimension intervenant dans les phénomènes
physiques, qui permettent de modéliser le phénomène par des maquettes, ou encore pour
déterminer a priori des effets d'échelle. On la retrouve par exemple dans les domaines suivants :

l'aérodynamique, pour les caractéristiques aérodynamiques des avions, et plus généralement


le comportement des corps dans un fluide en mouvement (optimisation de ponts
suspendus) ;

résistance à l'écoulement et chute de pression dans l'écoulement d'un fluide à travers des
tuyaux ;

formation des vagues et leur propagation, dans diverses interfaces ;

diffusion et transport de chaleur ;

détonique, étude des détonations et de leurs effets ;

tests de résistance de matériau et essais de collision ;

maquettage de l'effet des tremblements de terre (par exemple pour les immeubles de grande
hauteur) ;

vieillissement et tassements dans les sols, pour l'étude des fondations des bâtiments, ou les
glissements de terrain et les avalanches ;

hydraulique des canaux, transport de sédiments dans les rivières ;

en médecine et en biologie, effet d'échelle en bionique, développement de la circulation


sanguine ou croissance de la plante.
L'analyse dimensionnelle de ces phénomènes fournit d'utiles règles de proportionnalité. Elle
permet de spécifier l'étalonnage des modèles expérimentaux, et de guider les études de
variation. Dans de nombreux cas, elle permet d'identifier des dépendances fonctionnelles. Dans
tous les cas, elle contribue à une meilleure compréhension du problème.

L'analyse dimensionnelle est à la base des systèmes d'unités naturelles.

Mesures, unités et dimensions

Formules homogènes
Article détaillé : Homogénéité (physique).

Dans une formule physique, les variables présentes ne sont pas « que » des nombres, mais
représentent des grandeurs physiques.

Une grandeur physique est un paramètre mesurable qui sert à définir un état, un objet. Par
exemple, la longueur, la température, l'énergie, la vitesse, la pression, une force (comme le
poids), l'inertie (masse), la quantité de matière (nombre de moles)… sont des grandeurs
physiques. Une mesure physique exprime la valeur d'une grandeur physique par son rapport
avec une grandeur constante de même espèce prise comme unité de mesure de référence
(étalon ou unité).

On exprime alors la grandeur par un nombre rationnel multipliant l'unité de mesure. De ce fait,
les opérations entre grandeurs physiques ne portent pas que sur les nombres, mais également
sur les unités. Ces unités présentes dans les formules physiques contraignent la forme que
peuvent prendre ces formules, parce que certaines opérations possibles sur de simples
nombres deviennent impossibles quand ces nombres sont associés à des unités. Ces
contraintes sont celles qui font qu'une formule physique est qualifiée d'« homogène » :

la multiplication (ou la division) est possible entre toutes unités, ou avec des constantes sans
dimension, mais c'est pratiquement la seule opération permise sans restriction ; la
multiplication ou la division de grandeurs physiques est également possible, et porte à la fois
sur les valeurs numériques et sur les unités de ces grandeurs ;

l'addition (ou la soustraction) de grandeurs physiques de nature différente n'a pas de sens ;
l'addition ou la soustraction de grandeurs physiques de même nature est possible à condition
de les exprimer avec la même unité (cf. section suivante) ;
à l'exception de l'élévation à une puissance (une généralisation de la multiplication et de la
division), une fonction mathématique (comme le sinus ou l'exponentielle) ne peut porter que
sur des nombres « purs », sans dimension[b].

Un tel contrôle est automatisable. Dès 1976, Michel Sintzoff remarquait qu'on peut renforcer la
fiabilité des programmes de calculs en physique, en déclarant les variables physiques en tant
que telles, et en codant leur dimension par la suite des exposants relatifs aux dimensions de
base prises dans un ordre fixe[11]. Il est alors possible de vérifier à la compilation leur
homogénéité dimensionnelle par évaluation symbolique. Pour cela, on remarque notamment
que :

les dimensions des diverses grandeurs forment un groupe multiplicatif ayant pour
générateurs les dimensions de base ;

l'addition, la soustraction, les combinaisons min/max, l'affectation de grandeurs supposent


opérandes et résultats de même dimension ;

la dimension du résultat du produit (resp. quotient) de deux grandeurs est le produit (resp.
quotient) de leurs dimensions.

Unités de même nature

Si l'addition d'unités n'a pas de sens, celle de grandeurs physiques de même nature reste
possible, à condition toutefois de les ramener à une unité commune.

Exemple :

Il est possible d'ajouter deux durées, l'une de deux heures et l'autre de dix minutes,
bien que les deux unités soient différentes. Mais dans ce cas, le résultat n'est
évidemment pas « deux plus dix égale douze », retenant les nombres pour ignorer
les unités. Il faut d'abord traduire les heures en minutes (1 h = 60 min) :

Ou, de façon équivalente, on peut transformer les minutes en heures avant de


pouvoir les additionner :

Dans le premier cas, on aura simplifié les heures au numérateur contre des heures
au dénominateur pour obtenir plus que des minutes au numérateur, et dans le
second on aura simplifié des minutes au numérateur contre des minutes au
dénominateur, pour ne garder plus que des heures au numérateur.

Une mesure physique étant un nombre associé à une unité, on a bien d'un côté
deux nombres associés à des unités (différentes), et de l'autre le résultat, un
nombre associé à une unité.

Dans la mesure où les grandeurs physiques peuvent légitimement se multiplier


ou se diviser entre elles, on peut aussi les manipuler formellement comme des
constantes littérales, et réécrire la transformation précédente de la manière
suivante :

Sous cette forme, on voit que la réécriture de l'expression physique en « un nombre
associé à une unité » fait apparaître du côté du nombre le rapport « h/min », qui est
le facteur de conversion entre heures et minutes, toutes les deux des unités pour
une même dimension, le temps. Tout le monde sait naturellement que ce nombre
vaut 60 (il y a soixante minutes dans une heure, et l'égalité 1 h = 60 min peut se
réécrire h/min = 60/1) et on peut donc remplacer h/min par 60/1, puisque c'est une
égalité, mais le point important ici est que ce nombre est à présent un nombre pur,
sans dimension. Ce n'est possible que parce que fondamentalement, l'heure et la
minute décrivent toutes les deux une durée, c'est à dire la même grandeur
physique ayant donc la même dimension, bien que d'unité différente.

Remarque : le « facteur de conversion » des températures a une référence absolue, le zéro


absolu. Les échelles usuelles de température, degré Celsius comme degré Fahrenheit, partent de
zéros différents, si bien que la conversion d'une unité dans une autre est une transformation
affine, au lieu d'être une proportionnalité. C'est pourquoi il ne peut y avoir de facteur de
conversion qu'entre écarts de température. Les formules physiques expriment la température en
kelvins.

La « nature » et l'unité
Anatomie d'une grandeur physique : 1 852 m
1 852 Mesure Nombre mesuré Rapport de la grandeur à la référence.
m Facteur de conversion Nombre constant conventionnel Reflète le caractère arbitraire de l'unité pratique.

L Grandeur Nature physique propre Unité naturelle?


Une « unité de mesure » est une grandeur physique qui permet d'exprimer la valeur d'une mesure
physique par son rapport avec une grandeur constante de même espèce. Ainsi, si l'« heure » est
une unité de mesure du temps, c'est parce que l'on peut comparer des grandeurs temporelles
avec la grandeur particulière qu'est « une heure » : toute mesure physique ne fait qu'évaluer un
rapport entre deux grandeurs de même nature.

Ces unités de mesure sont elles-mêmes des grandeurs physiques mesurables, donc un nombre
associé à une unité, et prendre « une heure » ou « une minute » comme référence est
fondamentalement un choix arbitraire. Le caractère arbitraire de ce choix peut être frustrant,
parce qu'il ne permet pas de capturer ce qu'est la « nature » d'une unité : bien qu'une mesure soit
un nombre associé à une unité (laquelle donne donc à cette mesure sa nature), on ne peut en
réalité que faire des rapports, et accéder à des nombres sans dimension.

L'idée d'un système d'unités naturelles répond à cette idée d'éliminer la part d'arbitraire dans la
mesure : s'il existe une unité naturelle « T » qui puisse servir de référence universelle pour
mesurer le temps, alors la minute et l'heure peuvent se décrire comme respectivement n.T et
soixante fois n.T. Si l'unité est naturelle, on peut alors considérer que « T » concentre l'essence
de cette grandeur et en est la nature même, ce qui fait qu'un nombre change sa nature et devient
une mesure physique : l'unité arbitraire que l'on utilise au quotidien est ainsi dissociée en une
grandeur physique essentielle, qui lui donne sa « nature », et un facteur de conversion propre à
cette unité, qui en supporte tout l'arbitraire.

Dans cette approche, une mesure d'une grandeur physique implique alors conceptuellement
trois entités : une unité naturelle, qui donne la « nature » de la mesure, un facteur de conversion
qui découle de la grandeur utilisée comme unité pratique, et un nombre mesuré représentant le
rapport entre la grandeur mesurée et l'unité pratique. Que l'unité naturelle ne soit pas clairement
définie (la seule unité clairement naturelle est la vitesse de la lumière) n'a pas d'importance
pratique. Un facteur de conversion, s'il faut le calculer, prend toujours la forme d'un rapport entre
deux mesures de même nature, et ne dépend donc pas de la valeur exacte de l'unité naturelle.

Formules physiques et grandeurs

Indépendamment de ce que doit être la valeur d'une unité naturelle, on peut considérer dans
cette optique qu'une expression physique traduit des opérations sur des objets complexes,
associant un nombre, une unité, et un facteur de conversion.
Il y a les opérations numériques effectuées sur des nombres, sur lesquelles se concentrent les
praticiens utilisateurs de la formule. C'est ce qui fait l'intérêt pratique de la formule.

Il y a d'autre part des opérations simultanées sur des grandeurs, qui représentent la « nature »
des mesures physiques impliquées — et ceci, indépendamment du choix d'une unité ; c'est ce
sur quoi se concentre le théoricien lorsqu'il examine l'« équation aux dimensions ».

Il y a enfin des opérations sur les facteurs de conversions qui découlent du choix d'un système
d'unités potentiellement arbitraires. C'est ce qu'il faut examiner quand on passe d'un système
d'unités à un autre. Dans une formule physique, ce choix ne se traduit jamais, en réalité, que par
un facteur de conversion sans dimension (donc, ne changeant pas la « nature » de l'expression).
Et comme ce facteur ne fait que refléter un choix arbitraire, on s'arrange dans les systèmes bien
conçus (comme le système métrique) pour choisir les unités pour que le facteur de conversion
soit « un », et disparaisse de la formule.

L’équation aux dimensions d'une formule physique est une « équation de grandeurs », qui a la
même forme que la formule physique initiale, mais où ne sont pris en compte ni les nombres, ni
les facteurs de conversion, ni les constantes numériques sans dimension : uniquement les
grandeurs. On y représente les phénomènes mesurés par un symbole ; par exemple, un temps y
est représenté par la lettre « T », une longueur est représentée par la lettre « L ». C'est cette
formule qui permet de déterminer la dimension dans laquelle doit être exprimé le résultat d'une
formule physique, indépendamment des nombres résultant des mesures.

Facteur de conversion

Les équations physiques relient entre elles des grandeurs physiques, donc des nombres et des
unités. La mesure et le calcul peuvent utiliser différentes unités, selon la commodité et la
coutume. Le rapport entre les expressions de la même grandeur dans deux unités différentes
est le facteur de conversion[12]. Les facteurs de conversions suivent l'arithmétique des
opérations qui définissent les unités.

Exemple :

La physique définit la vitesse comme la longueur parcourue divisée par le temps


de parcours[13].

Dans le contexte de la navigation aérienne, on exprime les vitesses en nœuds,


définis comme le quotient de la distance en milles marins par le temps en heures.
En mécanique, on utilise les mètres par seconde. Le facteur de conversion des
milles marins en mètres est 1852 : un mille marin vaut 1852 mètres, la distance en
mètres est 1852 celle exprimée en milles. Le facteur de conversion des heures en
secondes est 3600 : le temps en seconde est celui en heures, multiplié par 3600.
Dire que la vitesse est de tant de nœuds, c'est dire que si cette vitesse se
maintenait pendant une heure, on aurait parcouru tant de milles. Autant dire qu'en
3600 secondes, on aurait pacouru tant de fois 1852 mètres. On peut en déduire
qu'en une seconde à vitesse constante, on aura parcouru 3600 fois moins de
distance.

, avec :

On évite le facteur de conversion en choisissant une « unité dérivée » des grandeurs de base[14].

Grandeur d'une unité

Grandeur de base

D'une manière générale, en passant d'une loi physique à une autre, il est possible d'exprimer de
proche en proche la dimension de toutes les grandeurs physiques en fonction de sept
dimensions de base.

Le système international d'unités fait le choix suivant, et recommande les notations


correspondante, largement répandues[15],[16] :

Grandeurs de base et dimensions du SI


Symbole

Grandeur de base
de la dimension

Longueur

Masse

Temps ou durée

Intensité électrique

Température thermodynamique

Quantité de matière

Intensité lumineuse
Le choix des grandeurs de base par rapport aux grandeurs dérivées est relativement arbitraire.
Dans la plupart des cas, en mécanique, les grandeurs effectivement utilisées se limitent aux
« trois unités fondamentales » de Maxwell, le sous-système L, M, T. Mais il serait possible de
fonder un système sur la force au lieu de la masse (L, F, T). De fait, exprimer des unités en N m−2
ou en N rad−1 revient en quelque sorte à considérer que le newton pourrait être une grandeur de
base pour définir ces grandeurs dérivées. On pourrait de même remplacer le temps par une
vitesse ou une fréquence, ou s'appuyer sur l'énergie, ou opter pour toute autre combinaison de
trois grandeurs mécaniques, du moment que ces trois grandeurs sont indépendantes. Ce choix
est uniquement une question de commodité.

Le choix de ces sept grandeurs est une construction historique, les grandeurs ont été choisies
depuis le xviiie siècle en fonction des besoins et des étalons que l'on pouvait fabriquer de
manière simple et précise. Elles sont a priori les plus fondamentales, et « les trois unités
fondamentales » (longueur, masse, durée) étant les seules directement accessible à la mesure
pour la physique du xviiie siècle, il aurait été difficilement imaginable de faire le choix d'autres
grandeurs de base.

On peut cependant choisir d'autres grandeurs de référence, par exemple définir la vitesse
comme grandeur de base, et définir l'étalon-longueur en fonction de l'étalon-vitesse et de
l'étalon-temps : c'est ce qui est d'ailleurs fait à présent implicitement dans le système métrique,
l'étalon-vitesse étant la vitesse de la lumière dans le vide. De même, une alternative à l'intensité
électrique pourrait être de retenir la charge électrique comme unité de base. Ces choix
alternatifs conduisent alors à des alternatives en matière de système d'unités.

L'analyse dimensionnelle ne dépend pas des grandeurs retenues comme base.

Grandeurs dérivées
Article détaillé : Unités dérivées du système international.

Comme indiqué ci-dessus, une loi physique comporte dans le cas général (pour des systèmes
d'unité non rationnels) un terme constant reflétant la conversion des unités entre grandeurs
d'entrée et grandeur de sortie. Inversement, dans un système rationnel, l'unité de la grandeur de
sortie est choisie de telle manière, que son facteur de conversion soit égal à l'unité, c'est-à-dire
disparaisse de la formule décrivant la loi physique : ce facteur n'a en effet aucune signification
physique.
De proche en proche, de loi physique en loi physique, ce principe permet de déterminer toutes
sortes de « grandeurs dérivées », d'en connaître la dimension, et si possible d'en fixer une unité
cohérente avec les unités précédemment retenues, pour laquelle le « facteur de conversion »
sera égal à un.

Une grandeur dérivée est ainsi une grandeur dont la dimension est liée à au moins une des sept
grandeurs de base. Une loi physique exprime le lien entre une grandeur dérivée et les grandeurs
de base (ou d'autres grandeurs dérivées). Son énoncé impose une certaine équation aux
dimensions.

La dimension d'une grandeur dérivée est dite « simple » lorsqu'elle n'est liée qu'à une des sept
grandeurs de base. Par exemple, la dimension de la superficie est simple : elle n'est liée qu'à la
longueur et correspond au carré d'une longueur. La dimension d'une grandeur dérivée est dite
« composée » lorsqu'elle est liée à au moins deux des sept grandeurs de base. Par exemple, la
vitesse est le rapport d'une longueur par une durée.

Unités naturelles

Bien que Maxwell ait défini le temps, la longueur et la masse comme « les trois unités
fondamentales », il releva cependant que la masse gravitationnelle pouvait être une grandeur
dérivée du temps et de la longueur, conduisant à la dérivation M=L3⋅T-2, à condition de
considérer que dans la loi universelle de la gravitation de Newton, la constante gravitationnelle G
soit prise égale à l'unité[17]

De même, en écrivant la loi de Coulomb dans une forme où la constante ke est posée égale à
l'unité, Maxwell détermina que la dimension de l'unité électrostatique devait être Q=L3/2⋅M1/2⋅T-1
[18], et compte tenu de ce que par ailleurs il considérait la masse comme une grandeur dérivée
M=L3⋅T-2, la charge électrique avait alors la même dimension qu'une masse, c'est-à-dire Q=L3⋅T-2.

De telles considérations, visant à définir ces unités de manière que certaines constantes
fondamentales valent l'unité, sont effectivement à la base des systèmes d'unités naturelles.
Cependant, une réduction des unités de base, même si elle est théoriquement possible, n'est pas
souhaitable en pratique. En poursuivant dans cette logique, on peut choisir que la vitesse de la
lumière vaut , réduisant encore la longueur à une unité dérivée, et alors ... Mais si
toutes les grandeurs physiques se ramènent finalement à la dimension d'un temps, l'analyse
dimensionnelle ne fournit plus aucune information et n'a plus de raison d'être. C'est typiquement
la situation dans laquelle on se trouve avec le système d'unités de Planck.
Équation aux dimensions

L'équation aux dimensions est l'équation qui relie la dimension d'une grandeur dérivée à celles
des sept grandeurs de base. Dans une équation aux dimensions, la dimension de la grandeur
dérivée est notée ou .

La forme générale d'une équation aux dimensions est :

où :
et sont les dimensions respectives des sept grandeurs de base ;

et sont les exposants respectifs des sept grandeurs de base.

Ces derniers sont appelés « exposants dimensionnels ». Un tel exposant dimensionnel est un
nombre entier relatif. Il peut être (strictement) positif, nul ou (strictement) négatif. Une grandeur
sans dimension, ou grandeur de dimension 1, est une grandeur pour lesquels tous les exposants
dimensionnels sont nuls.

Ainsi, la dimension d'une grandeur est la manière dont elle se compose à partir des sept
dimensions de base.

Dimension d'une vitesse :

On dit que « la dimension d'une vitesse est une longueur divisée par une durée » ou
que « la vitesse est homogène à une longueur divisée par une durée ». L'équation
aux dimensions le note de manière abrégée :

(ou encore ).

La composition peut devenir plus complexe.

Dimension d'une force :

La deuxième des lois du mouvement de Newton établit que la force est


proportionnelle au produit de la masse par l'accélération. L'accélération est un
accroissement de la vitesse, donc le quotient de la vitesse par une durée. Une
vitesse est une longueur divisée par une durée, l'accélération a donc la dimension
d'une longueur divisée par une durée au carré. On en déduit la dimension de la
force :
que l'on peut aussi noter

Extensions du système

Notation des angles


Articles détaillés : Analogie entre rotation et translation, Radian et Stéradian.

Définition géométrique du radian.

Le radian et son homologue sphérique le stéradian occupent une place à part dans les unités, ni
tout à fait unité de base, ni vraiment homologue à une unité dérivée. Pendant longtemps, il a été
qualifié d'« unité supplémentaire » ; la 20e conférence générale du Bureau international des poids
et mesures a retiré cette notion. Le radian est à présent une « unité sans dimension dont le nom
et le symbole peut être utilisé, mais pas nécessairement, dans les expressions d'autres unités
dérivées SI, suivant les besoins »[19].

Le statut particulier de cette unité vient de la dimension réputée « sans dimension » de l'angle
plan. Un angle est en effet mesuré par le rapport entre la longueur de l'arc (AB) qu'il découpe sur
un cercle de rayon r et le rayon r de ce cercle. Ces deux mesures étant faites dans une unité de
longueur, on en conclut que la dimension du radian est nulle, L1-1 = L0 (et de même pour le
stéradian, rapport de la surface interceptée au carré du rayon, L2-2 = L0). Paradoxalement, donc,
la quatrième grandeur immédiatement mesurable dans l'expérience quotidienne ne partage pas
le statut privilégié des « trois unités fondamentales » : son unité est facultative, et elle n'est
même pas considéré comme une grandeur effective.

La « grandeur angulaire » est néanmoins importante pour clarifier la notation de quelques unités,
ce qui justifie son emploi facultatif dans le système international d'unités. C'est ainsi que la
vitesse angulaire ω se note en rad⋅s−1, et se distingue ainsi des hertz et des becquerels, a priori
de même dimension T-1. De même, l'accélération angulaire α se note habituellement en rad⋅s−2.

Bien que ce ne soit pas la pratique habituelle, il est également correct de noter la composante
angulaire dans les grandeurs décrivant la rotation, qui peut être simplement identifiée de proche
en proche à travers les équations aux dimensions :

le travail d'un couple est , et est en kg⋅m2⋅s−2. Le couple C est donc en


kg⋅m2⋅s−2⋅rad−1, se distinguant ainsi de l'unité d'énergie en kg⋅m2⋅s−2 ;

l'équation exprime l'énergie cinétique d'un corps en rotation. E étant en


kg⋅m2⋅s−2, le moment d'inertie I est en kg⋅m2⋅rad−2 ;

on en déduit que la grandeur conservative en rotation, le moment cinétique, , a pour


dimension kg⋅m2⋅rad−2 × rad⋅s−1 = kg⋅m2⋅s−1⋅rad−1.

Mais fondamentalement, pour l'analyse dimensionnelle, les angles ne peuvent pas être
considérés comme une variable du problème, parce que leur définition classique ne leur donne
pas de dimension propre. Par exemple, prenons un projectile dont on cherche une expression de
la portée P en fonction de l'angle θ et la vitesse v du tir, et de l'attraction de la pesanteur g. Sous
cette forme, le problème a quatre variables dépendant de trois grandeurs et devrait donc être
bien posé pour résoudre P en fonction des trois autres, à une constante près. Mais l'angle θ
étant considéré comme sans dimension, la manière dont il intervient dans un monôme ne peut
être qu'arbitraire : cette « variable » s'avère inutilisable dans une approche classique, où elle ne
se distingue pas d'une constante arbitraire.

Ce problème particulier sera traité ci-dessous par projection, en distinguant les composants vx
et vz de la vitesse initiale suivant deux directions, mais cette solution par projection n'est pas un
traitement général, et ne résout pas réellement le problème spécifique des angles.

Masse inertielle et masse grave


Articles détaillés : Masse, Principe d'équivalence et Mole (unité).
En thermodynamique ou en mécanique des fluides, il est parfois intéressant de distinguer entre
la masse en tant que mesure de l'inertie (masse inertielle), et la masse en tant que mesure de la
quantité de matière (masse grave), suivant une suggestion de Huntley[20],[21]
Il existe en effet
deux masses pour chaque corps :

la masse inerte est une propriété dynamique de la matière qui se manifeste par l'inertie des
corps. Concrètement, une masse de 20 kg résiste deux fois plus à l'accélération qu'une masse
de 10 kg ;

la masse grave (du latin gravis, lourd) est une propriété statique de la matière qui se manifeste
par l'attraction universelle des corps. Une masse de 20 kg crée autour d'elle un champ de
gravité deux fois plus intense qu'une masse de 10 kg ; par ailleurs, en présence d'un même
champ de gravité extérieur (celui de la Terre par exemple), la masse de 20 kg subira une force
(le poids) deux fois plus grande que la masse de 10 kg.

La masse grave est à la loi de la gravitation de Newton ce qu'est la charge électrique à la loi de
Coulomb : elle est en quelque sorte une charge gravitationnelle. Bien que masse grave et masse
inertielle soient conceptuellement distinctes, on constate en pratique qu'elles sont toujours
proportionnelles, ce qui justifie que l'on puisse utiliser la même unité pour les deux (c'est le
principe d'équivalence). Cependant, si utiliser la même unité de masse est une possibilité, ce
n'est pas une nécessité, et il reste possible de distinguer les deux dans une équation aux
dimensions : dans son analyse, Huntley montre qu'une équation physique mettant en jeu les
deux types de masse doit être homogène pour chaque type de masse[21].

Projections directionnelles

Huntley[20] propose une autre extension. Elle consiste à considérer que les trois composantes
d'un vecteur doivent être considérés comme relevant de grandeurs distinctes. Dans ce cas, au
lieu de n'avoir qu'une longueur L indifférenciée, on aura une longueur Lx dans la direction des x,
et ainsi de suite.

Pour illustrer cette idée, on peut chercher à calculer à quelle distance sera le point de chute d'un
boulet de canon tiré à partir d'un plan horizontal, avec une vélocité verticale Vz et une vélocité
horizontale Vx.

Si l'on ne tient pas compte des dimensions de l'espace, les seules quantités intéressantes seront
Vx et Vy, toutes deux en L⋅T-1, la portée P, de dimension L, et g l'accélération de la pesanteur, de
dimension L⋅T-2. Ces quatre quantités ne dépendent que de deux grandeurs indépendantes, et il
est donc possible de définir deux grandeurs sans dimension.

L'équation recherchée pour la portée est de la forme :

Ou encore, sous forme d'une équation aux dimensions :

L = (L/T)a+b(L/T2)c.

Ce dont on peut déduire que a + b + c = 1 et a + b + 2 c = 0, dont on peut déduire que c = -1, mais
deux exposants restent indéterminés. C'est normal, puisqu'il y a deux grandeurs indépendantes
et quatre quantités pour une seule équation.

Si toutefois on distingue entre les différentes directions de l'espace, alors Vx a la dimension Lx⋅T-
1
, Vy est en Ly⋅T-1, R est en Lx et g est en Ly⋅T-2. L'équation aux dimensions devient alors :

Lx = (Lx/T)a (Ly/T)b (Ly/T2)c.

Ayant à présent trois grandeurs indépendantes et quatre quantités pour deux équations, il est
possible de résoudre le système pour trouver a = 1, b = 1 et c = -1 ; et donc :

Si on note θ l'angle de tir, par rapport à la vitesse initiale V on aura Vx = V cos(θ) et Vy = V sin(θ),
donc :

On voit immédiatement sur cet exemple le gain qu'apporte l'introduction de longueurs


directionnellement distinctes.

La justification profonde d'une telle approche est que chaque composant d'une équation
dimensionnellement consistante doit lui-même être dimensionnellement consistant, que
l'équation soit scalaire, vectorielle ou tensorielle. Par conséquent, en projetant le problème sur
l'un ou l'autre de ses axes de symétrie, on peut (parfois) identifier des équations indépendantes,
et chaque équation supplémentaire permettra de résoudre une nouvelle variable.

Cette approche consiste à ramener un problème situé dans l'espace de dimension trois à
plusieurs problèmes dans des espaces linéaires de dimension un. Bien que souvent utile, donc,
cette extension de la méthode proposée par Huntley présente encore quelques insuffisances :

elle ne gère pas bien les situations impliquant des produits vectoriels ;

elle ne permet pas de gérer les angles considérés comme des variables physiques ;

il n'est pas toujours facile d'assigner aux différentes variables du problème ces grandeurs L,
Lx, Ly et Lz, c'est-à-dire d'identifier des axes de projection pertinents.

Algèbre des orientations


Article détaillé : Grandeur d'orientation.

Plutôt que d'introduire seulement trois dimensions de longueur Lx d'orientation distinctes,


comme le propose Huntley[20], Donald Siano[22] ,[23] a proposé pour représenter le caractère
vectoriel de certaines grandeurs de retenir comme grandeur à part entière des « grandeurs
d'orientation » 1x, 1y et 1z dans l'équation aux dimensions, le symbole 10 représentant de son
côté une grandeur scalaire sans orientation. Avec cette approche, la dimension projetée Lx que
propose Huntley devient une grandeur dérivée composée L⋅1x, où L traduit le caractère de
« longueur », et 1x traduit le caractère d'« orientation » dans une direction particulière, donc le
caractère essentiellement vectoriel de cette grandeur.

Dans les formules dimensionnelles, les grandeurs scalaires ont alors une dimension de 10 quelle
que soit la direction de l'espace où elles sont projetés, mais les grandeurs vectorielles reçoivent
une dimension d'orientation non nulle — dont le choix en x, y, z est relativement arbitraire tant
que ces choix se simplifient dans l'équation aux dimensions. La direction peut être par exemple
« celle du problème » 1x lorsqu'une seule direction est impliquée, mais devient « l'autre direction
du plan » 1y lorsqu'une deuxième intervient, et « la direction orthogonale aux deux autres » 1z, en
tant que de besoin.

Cette convention conduit notamment à poser que l'écart angulaire traduit une rotation dans un
espace à trois dimensions :

Une rotation est de dimension 1z.

Ce même résultat peut s'obtenir directement en remarquant qu'en coordonnées polaires (r, α),
une variation élémentaire dα entraîne un déplacement orthogonal dx = r dα : dx étant
d'orientation 1y par rapport à la distance r posée d'orientation 1x, l'homogénéité de la formule
impose que dα est d'orientation 1z, ce qui est donc la dimension du radian.
On peut montrer par
ailleurs (à travers le développement en série de Taylor) que sin(θ), comme toute fonction
impaire, a la même grandeur d'orientation que son argument θ ; et que cos(x), comme toute
fonction paire, a toujours une grandeur d'orientation scalaire — les fonctions ni paires ni
impaires ne pouvant prendre que des arguments scalaires.

En exemple d'application, reprenons le problème de la portée d'un projectile en tenant compte de


la grandeur d'orientation. Par rapport à la direction du point d'impact, la gravité est
d'orientation 1z, et l'angle de tir θ étant dans un plan x z sera de dimension perpendiculaire, c'est-
à-dire 1y. La portée P est alors de la forme :

, ce qui implique que : .

L'homogénéité dimensionnelle impose alors correctement que a = −1 et b = 2 ; et par rapport à la


grandeur d'orientation, c doit alors être un entier impair (donc, peut être pris égal à l'unité). Une
analyse complémentaire montre que la fonction recherchée en θ, nécessairement impaire pour
des raisons d'homogénéité, est périodique de période 2π (donc de la forme sin(nθ)) et s'annule
pour θ = 0 et θ = π/2 : donc n = 2 et la fonction recherchée est sin(2θ). On a donc :

Exemples d'applications

« Principe zéro » de la physique théorique

Modélisation d'un écoulement tourbillonaire en soufflerie.


La puissance du pouvoir prédictif de l'analyse dimensionnelle en regard de sa simplicité a
conduit Wheeler à proposer le principe général suivant :

« Ne jamais faire de calculs avant d'en connaître le résultat ».

Cet énoncé, qui peut sembler a priori paradoxal, signifie concrètement : ne pas se lancer dans un
calcul compliqué sans avoir trouvé au préalable la forme qualitative du résultat, avec l'analyse
dimensionnelle.

L'analyse dimensionnelle permet en effet de trouver la forme de la solution de certains


problèmes, sans avoir à résoudre d'équations, grâce au théorème de Buckingham (parfois
appelé « théorème Pi »). Ce type de calcul n'est valable que si un petit nombre de paramètres
contrôlent la solution d'un problème (2 ou 3).

L'analyse dimensionnelle ne permet de trouver l'équation physique qui gouverne le phénomène,


qu'à une constante numérique k près, sans dimension, et que cette méthode ne peut donc pas
déterminer. Il faut faire un calcul explicite complet pour la trouver (ou une mesure expérimentale
pour la déterminer). L'expérience montre cependant que, dans un système d'unités adapté au
problème étudié, cette constante k est toujours de l'ordre de grandeur de 1 (au sens où π ~ e ~
1), d'où la pertinence de l'analyse dimensionnelle pour prévoir la forme du résultat d'un calcul,
ainsi que son ordre de grandeur.

Le fait de construire des équations homogènes ne suffit cependant pas à identifier des lois
physiques pertinentes. La célèbre équation E = m c2 est parfaitement homogène et invariante
par changement d'unités ; mais cette homogénéité ne suffisait pas pour autant à la pressentir.

Deux exemples célèbres sont le calcul de la puissance de la première bombe atomique et le


modèle de Kolmogorov de la turbulence homogène isotrope, qui a influencé grandement toute la
mécanique des fluides.

Lois de la chute des corps


Galilée et la chute des corps

Galilée avait initialement supposé (à tort) que dans la mesure où la force de gravité exercée sur
un corps (son poids) dépend de sa masse, la loi gouvernant la chute des corps, c'est-à-dire la
hauteur h fonction du temps t et de la gravité g, pouvait également dépendre de la masse m de
ce corps. On aurait dans ce cas :
La hauteur h a évidemment pour dimension , la masse m est en , et t a pour dimension  ; et
l'analyse dimensionnelle donne pour g la dimension . La seule combinaison donnant une
grandeur sans dimension est alors :

Une fonction de la masse ne peut pas être rendue sans dimension au moyen des variables g, t et
h, ce qui montre que l'idée de faire dépendre cette loi de la masse est physiquement incorrecte.
En réalité, la masse n'intervient dans la description de la trajectoire que lorsque la résistance de
l'air est prise en compte, parce que la viscosité de l'air importe alors la dimension d'une masse.

Galilée ne disposait pas du calcul différentiel, et supposait que la vitesse v (dont la dimension
est ) était proportionnelle à la hauteur de chute h, c'est-à-dire que . S'il avait pu avoir
recours à l'analyse dimensionnelle, il aurait pu voir que la seule grandeur sans dimension qui
peut être obtenue à partir de v, h et g est :

Il ne peut donc pas y avoir de dépendance linéaire entre h et v, ce qui peut donc être déterminé
sans calcul différentiel.

Fréquence d'un système masse-ressort


Masse oscillante
Article détaillé : Système masse-ressort.

On cherche à déterminer la période T d'oscillation du système masse-ressort en fonction de la


raideur k du ressort et du poids p qui y est suspendu. Ces trois grandeurs physiques ont
respectivement pour dimension :

T : s ;

k : kg⋅s−2 ;

p : kg⋅m⋅s−2.

On voit que sous cette forme le problème est insoluble : le poids est la seule grandeur physique
ayant une composante en longueur, donc ne peut pas intervenir dans un facteur sans
dimension ; et la raideur est alors la seule grandeur ayant une composante en masse, donc ne
peut pas intervenir non plus.

Décomposant le poids en produit de la masse par l'accélération de la pesanteur, on cherche


alors à déterminer cette période d'oscillation T d'une masse m attachée à un ressort idéal de
raideur k dans un champ gravitationnel g. Ces quatre grandeurs physiques ont respectivement
pour dimension :

T : s ;

m : kg ;

k : kg⋅s−2 ;

g : m⋅s−2.

À partir de ces quatre grandeurs il n'est possible de former qu'un seul composé sans dimension :

. Aucune combinaison ne comporte de facteur g, parce qu'ici c'est le seul qui ait une

composante en longueur.

De fait, l'analyse dimensionnelle peut imposer de fortes contraintes sur la pertinence d'une
grandeur physique dans la solution d'un problème, ou sur la nécessité de faire intervenir des
paramètres complémentaires. Ici il y a suffisamment de variables pour donner une description
correcte du problème, et la conclusion est qu'en réalité la période des oscillations d'une masse
accrochée à un ressort ne dépend pas de la gravitation g : elle serait la même à la surface de la
Terre ou sur la Lune.

Le facteur sans dimension qui a été trouvé est a priori une « petite constante », et l'équation peut
se réécrire sous la forme équivalente (en posant ) :

L'analyse dimensionnelle ne peut pas déterminer seule la constante . On trouve par d'autres
moyens que .

Pulsation synchrotron
Pulsation synchrotron
Article détaillé : Synchrotron.

Considérons un point matériel de masse m et de charge électrique q soumis à un champ


magnétique uniforme . Le point matériel animé d'une vitesse est soumis à la force de
Lorentz :

Lorsque , le point matériel décrit un cercle dans le plan perpendiculaire au champ


magnétique à vitesse angulaire ω constante. Cette vitesse angulaire doit dépendre des
paramètres m, q et du problème.

On peut chercher s'il existe une relation simple, comme un produit, entre ces paramètres :

où k, α, β et γ sont des constantes inconnues, et des nombres sans dimension.

Les équations aux dimensions permettent de déterminer ces nombres. En effet, on a :

d'où l'équation aux dimensions d'un champ magnétique :

On en déduit l'équation aux dimensions de ω :

Par ailleurs, la vitesse angulaire ω est le rapport d'un angle divisé par un temps T0 (la période de
rotation) :

Un angle étant sans dimensions, il vient :

On en déduit que : γ = 1 ; α+γ = 0 → α = -1 ; et β-γ = 0 → β = 1. D'où la forme de ω :

On appelle « pulsation cyclotron » la grandeur :

Pour cet exemple précis, la résolution de l'équation de la dynamique de Newton montre que k = 1
exactement.

Par ailleurs, B est la seule grandeur physique de ce monôme à avoir un caractère d'orientation
(c'est un pseudovecteur). La relation peut donc s'écrire sous forme vectorielle :

Énergie d'une bombe atomique


Énergie d'une bombe atomique

Selon la légende, l'analyse dimensionnelle a permis à Geoffrey Ingram Taylor d'estimer en 1950
l'énergie qu'avait dégagée l'explosion d'une bombe atomique, alors que cette information était
classée top secret. Il a pour cela observé un film d'explosion nucléaire au Nouveau Mexique que
les militaires américains avaient rendu public en 1949. L'énergie se déduisait de la dilatation du
champignon atomique[24],[25].

Taylor suppose a priori que le processus d'expansion de la sphère de gaz dépend au minimum
des paramètres suivants :

le temps t ;

l'énergie E dégagée par l'explosion ;

la masse volumique de l'air ρ.

L'analyse dimensionnelle le conduit alors pour le rayon de la sphère de gaz à l'instant t à


l'équation :

où k est une constante sans dimensions. Taylor retrouve donc bien la loi expérimentale de
dilatation du champignon

ce qui semble valider son choix de paramètres. Il détermine alors r et t à partir du film, et, k étant
supposée de l'ordre de l'unité et ρ étant connue, il obtient finalement :
En réalité, Taylor n'a pas utilisé ce raisonnement simpliste. Dans sa première publication, longue
de 15 pages, il utilise l'analyse dimensionnelle pour simplifier les équations différentielles qui
décrivent l'écoulement. Après de nombreux calculs, il obtient finalement la formule très simple
suivante :

où intervient la grandeur numérique qui dépend de la constante qui vaut 1,4 à


température ambiante, mais qui diminue à haute température. Taylor s'étonne ainsi dans son
second article du très bon accord entre la formule et les valeurs mesurées sur les photos et
précise qu'il s'attendait à un moins bon accord.

Ce n'est donc qu'a posteriori, grâce aux calculs de Taylor et à la constatation expérimentale que
la température n'intervient pas, que l'on peut retrouver très élégamment l'expression du rayon du
champignon nucléaire en fonction du temps et de l'énergie de la bombe.

Geoffrey Ingram Taylor[26] et John von Neumann[27] ont publié cette solution élégante
indépendamment durant la seconde guerre mondiale, ainsi que trois autres après la guerre, L. I.
Sedov[28], R. Latter[29], et J. Lockwood-Taylor[30],[31].

L'expression de l'énergie dans l'exemple ci-dessus (bombe nucléaire) peut être obtenue de
manière plus générale sans faire référence à l'expansion d'une sphère de gaz. Puisqu'il s'agit de
retrouver rapidement le monôme qui intervient dans la relation , n'importe quelle
méthode convient :

Par exemple, et donc

, d'où

Méthode généralisable: on cherche tels que avec


, , et (voir tableau en dessous)

 
Vitesse de sédimentation
Vitesse de sédimentation

Une manière de faire l'analyse granulométrique d'un sédiment fin est de le mettre en suspension
homogène, puis de mesurer la hauteur sédimentée en fonction du temps. Cette méthode
suppose que l'on connaisse la vitesse de sédimentation d'une particule en fonction de son
diamètre . De toute évidence, cette vitesse de sédimentation dépend également de
l'accélération de la pesanteur , de la viscosité du liquide, et de la densité relative , différence
de densité entre le sédiment et le liquide.
Comme il y a ici cinq paramètres pour seulement trois
dimensions fondamentales, il n'est a priori possible que de déterminer une dépendance partielle
entre les paramètres.

Il est cependant possible[21] de distinguer, dans la dimension de longueur, entre les longueurs
mesurées dans le sens vertical en 1z, direction de la vitesse, de l'accélération, et de l'effet de la
viscosité, et celles mesurées à l'horizontale en 1x, direction où doit être mesuré le diamètre de la
section efficace. Le volume d'une particule combine à la fois une direction verticale et deux
horizontales.

Les dimensions de ces variables sont alors :

 : vitesse en L·T −1·1z

 : diamètre en L·1x

 : accélération de la pesanteur en L·T −2·1z

 : viscosité dynamique en M·L −1·T −11z−1

 : densité en M·L −31z−11x−2

L'homogénéité de la formule impose alors:

Ce qui correspond à la loi de Stokes, pour laquelle la constante vaut 2/9.

Cosmologie: Rayon de Hubble


Cosmologie: Rayon de Hubble
Dans cet exemple applicable à la cosmologie, on utilise l'analyse dimensionnelle (Longueur,
Masse et Temps) à partir des trois constantes, G, , et le produit des masses des 3 particules
atomiques principales (electron[32], proton[33] et neutron[34]) les plus précisément déterminées
(précision 10-10 voir CODATA2018[35]) :

l'analyse dimensionnelle fournit la distance : Milliards d'années-lumière ;

d'autre part, la longueur caractéristique de l'horizon d'un Trou noir de Schwarzschild est ,

RH étant le rayon de Hubble, on obtient RH = 13,80 milliards d'années-lumière[36] [37][38]


correspondant à 70.84 km/s par Mégaparsec

Ce resultat est conforme aux plus récentes estimations, sauf que ce ne peut être lié à un âge[39] ,
puisque les constantes physiques et mathématiques sont invariantes dans le temps et
l'espace[40].

Notes et références

(en)/(de)/(it) Cet article est partiellement ou en totalité issu des articles intitulés en anglais
« Dimensional analysis (https://en.wikipedia.org/wiki/Dimensional_analysis?oldid=7717086
23)  » (voir la liste des auteurs (https://en.wikipedia.org/wiki/Dimensional_analysis?action=hi
story) ), en allemand « Dimensionsanalyse (https://de.wikipedia.org/wiki/Dimensionsanalys
e?oldid=161113213)  » (voir la liste des auteurs (https://de.wikipedia.org/wiki/Dimensionsan
alyse?action=history) ) et en italien « Analisi dimensionale (https://it.wikipedia.org/wiki/Anali
si_dimensionale?oldid=86631753)  » (voir la liste des auteurs (https://it.wikipedia.org/wiki/A
nalisi_dimensionale?action=history) ).

Notes
a. « Beginning apparently with Maxwell, mass, length and time began to be interpreted as having
a privileged fundamental character and all other quantities as derivative, not merely with
respect to measurement, but with respect to their physical status as well[7] ».

b. La dérivée logarithmique est une exception apparente : on se permet d'écrire , même


quand x n'est pas sans dimension (au lieu de où x0 est une constante de même
dimension que x), parce que les deux opérations donnent formellement le même résultat :
.

Références

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Franklin Institute, vol. 292, no 6,‎1971, p. 391–40
(DOI 10.1016/0016-0032(71)90160-8 (https://dx.doi.org/10.1016/0016-0032%2871%2990160-8)
, lire en ligne
(http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/0016003271901608)  [archive])

2. (en) Roberto De A. Martins, « The origin of dimensional analysis », Journal of the Franklin
Institute, vol. 311, no 5,‎1981, p. 331–7
(DOI 10.1016/0016-0032(81)90475-0 (https://dx.doi.org/10.1016/0016-0032%2881%2990475-0)
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3. Traité sur la mécanique du solide, 1765 apud Dic. Phys..

4. Théorie analytique de la chaleur, 1822 apud Dic. Phys..

5. Théory of sound, 1877 apud Dic. Phys..

6. Stephen Finney Mason, A history of the sciences, New York, Collier Books, 1962
(ISBN 0-02-093400-9), p. 169

7. John J Roche, The Mathematics of Measurement : A Critical History, Springer, 1998, 330 p.
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8. Baron John William Strutt Rayleigh, The Theory of Sound, Macmillan, 1877 (lire en ligne (http
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9. Joseph J Fourier, Theorie de la Chaleur, 1822 (lire en ligne (https://books.google.nl/books?id=


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10. James Clerk Maxwell, A Treatise on Electricity and Magnetism, volume 1, 1873 (lire en ligne (h
ttps://archive.org/stream/electricandmagne01maxwrich#page/n41/mode/2up)  [archive]),
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11. H.Sidhoum, M.Babout, L.Frécon, « Ampère2, un langage de programmation pour la physique »,


The European Journal of Physics, vol.11, 1990, p. 163-171.

12. Vocabulaire international de métrologie 1.24, p. 14.


13. Dictionnaire de physique, p. 723.

14. VIM 1.10, p. 7.

15. David Rouvel, « Scolie sur le Système international d'unités (SI) », Bulletin de l'union des
physiciens, no 911, février 2009, page 212.

16. Green Book de l'UICPA, 3e  éd., 2007, page 4

17. James Clerk Maxwell, A Treatise on Electricity and Magnetism, 1873, p. 4

18. James Clerk Maxwell, A Treatise on Electricity and Magnetism, 1873, p. 45

19. « Résolution 8 de la 20e CGPM – Suppression de la classe des unités supplémentaires


dans le SI » (http://www.bipm.org/fr/CGPM/db/20/8/)  [archive], sur bipm.org, Bureau
international des poids et mesures, 1995.

20. Huntley, H. E. (1967), Dimensional Analysis, Dover, LOC 67-17978

21. Introduction to dimensional analysis for geographers (https://alexsingleton.files.wordpress.co


m/2014/09/33-intro-dimensional-analysis.pdf)  [archive]. Robin Haynes, 1982, p.33-34.

22. Donald Siano, Orientational Analysis – A Supplement to Dimensional Analysis – I, vol. 320,


coll. « Journal of the Franklin Institute », 1985, 267–283 p.
(DOI 10.1016/0016-0032(85)90031-6 (https://dx.doi.org/10.1016/0016-0032%2885%2990031-6)
), chap. 6

23. Donald Siano, Orientational Analysis, Tensor Analysis and The Group Properties of the SI
Supplementary Units – II, vol. 320, coll. « Journal of the Franklin Institute », 1985, 285–302 p.
(DOI 10.1016/0016-0032(85)90032-8 (https://dx.doi.org/10.1016/0016-0032%2885%2990032-8)
), chap. 6

24. Pietro-Luciano Buono, « L'équilibre des unités en modélisation mathématique », Accromath,


vol. 12,‎été-automne 2017 (lire en ligne (http://accromath.uqam.ca/accro/wp-content/upload
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25. Taylor, Sir Geoffrey Ingram, "The formation of a blast wave by a very intense explosion. II. The
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[lire en ligne (http://www3.nd.edu/~powers/ame.90931/taylor.blast.wave.II.pdf)  [archive]]
26. Taylor, Sir Geoffrey Ingram, "The formation of a blast wave by a very intense explosion. I.
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p://www3.nd.edu/~powers/ame.90931/taylor.blast.wave.I.pdf)  [archive]]

27. Neumann, John von, "The point source solution, " John von Neumann. Collected Works, edited
by A. J. Taub, Vol. 6 [Elmsford, N.Y.: Permagon Press, 1963], pages 219 - 237.

28. Sedov, L. I., "Propagation of strong shock waves", Journal of Applied Mathematics and
Mechanics, Vol. 10, pages 241 - 250 (1946).

29. Latter, R., "Similarity solution for a spherical shock wave", Journal of Applied Physics, Vol. 26,
pages 954 - 960 (1955).

30. Lockwood-Taylor, J., "An exact solution of the spherical blast wave problem," Philosophical
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31. Batchelor, George, The Life and Legacy of G. I. Taylor, [Cambridge, England: Cambridge
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32. https://physics.nist.gov/cgi-bin/cuu/CCValue?me  [archive]

33. https://physics.nist.gov/cgi-bin/cuu/Value?mp  [archive]

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35. http://physics.nist.gov/cuu/Constants/Table/allascii.txt  [archive].

36. (en) Jean Maruani, The Dirac Electron : From Quantum Chemistry to Holistic Cosmology in
Journal of the Chinese Chemical Society vol.63 issue 1, Taipei, Wiley‐VCH Verlag GmbH, 2016,
33--48
(DOI https://doi.org/10.1002/jccs.201500374 (https://dx.doi.org/https%3A//doi.org/10.1002/jccs.20150
)

37. http://www.ptep-online.com/2019/PP-57-12.PDF  [archive]

38. Ce calcul a été déposé le 4 mars 1998 par Francis M. Sanchez sous pli cacheté n° 17367 à
l'Académie des Sciences (France) sous la référence: DC/n° 17367 attesté par Jack BLACHERE
le 11 mars 1998.

39. (en) Jean-Claude_Pecker et Jayant_Narlikar (éditeurs), Current Issues in Cosmology,


Cambridge, Cambridge University Press, 2006, 257--260 (ISBN 978-1-107-40343-7)
40. Henri Poincaré, La Science et l'Hypothèse, Paris, Flammarion Bibliothèque de philosophie
scientifique, 1902

Voir aussi

Bibliographie
Bureau international des poids et mesures, Vocabulaire international de métrologie, 3, 2012 (lire
en ligne
(https://www.bipm.org/utils/common/documents/jcgm/JCGM_200_2012.pdf)  [archive]).

Richard Taillet, Loïc Villain et Pascal Febvre, Dictionnaire de physique, Bruxelles, De Boeck,
2013, p. 25

Bernard Diu, La mathématique du physicien, Paris, Odile Jacob, 2010, p. 109-256 (Troisième
partie « Analyse dimensionnelle », quatrième et cinquième parties).

Articles connexes
Grandeur sans dimension

Homogénéité (physique)

Unités dérivées du système international

Liens externes
(en) Physical Entities and Mathematical Representation (http://nvlpubs.nist.gov/nistpubs/jre
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