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FACULTE DES SCIENCES

REPUBLIQUE TOGOLAISE
Travail-Liberté–Patrie
DEPARTEMENT DE PHYSIQUE

Support de Cours de PHY 104

Préliminaires
Objectifs :
 Mettre à niveau les étudiants en mathématiques avec des nouveaux opérateurs scalaires et vectoriels
destinés à simplifier l’analyse du problème physique considéré
A la fin, l’étudiant doit être capable de :
 Utiliser une équation aux dimensions pour vérifier l’homogénéité d’une formule
 Déterminer les unités dans le système international
 Calculer les incertitudes relative et absolue associées à une mesure

1. GRANDEURS PHYSIQUES

La physique a pour but de décrire des phénomènes et étudier leurs propriétés : leurs études
nécessitent la définition de grandeurs physiques. A chaque grandeur physique correspond une
unité et l’ensemble des unités est regroupé dans un système universel, le système international.
Une grandeur physique est une quantité qui peut se mesurer et qui se rapporte à une propriété
physique. Elle peut être de différentes natures :
 Scalaire comme la température, la pression, la masse, etc.
 Scalaire algébrique (associé à une orientation) comme une intensité électrique
algébrique, une composante de vitesse, etc.
 Complexe comme l’impédance complexe d’un dipôle linéaire.
 Vectorielle On distingue alors les vecteurs polaires (symétriques par réflexion dans un
miroir) ou vecteurs axiaux (antisymétriques par réflexion).
 Le vecteur champ électrique, le vecteur vitesse sont des vecteurs polaires
 Le vecteur champ magnétique est un exemple de grandeur vectorielle axiale
 Tensorielle : c’est-à-dire que la propriété physique peut se décrire à l’aide d’une matrice
de nombres. C’est le cas en général des propriétés des milieux anisotropes (leurs
propriétés dépendent de la direction). Par exemple la conductivité électrique d’un
conducteur anisotrope sera décrite par un tenseur conductivité électrique [γ].
La mesure de la grandeur s’obtient donc par comparaison entre deux grandeurs physiques de
même nature dont l’une est choisie comme unité.
Mesurer c’est compter ; c’est exprimer, sous forme d’une valeur numérique, la grandeur
physique caractérisant l’état d’un système. Plus précisément mesurer, c’est comparer une
grandeur physique inconnue avec une grandeur de même nature prise comme référence, à l’aide
d’un instrument.

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C’est exprimer le résultat de cette comparaison à l’aide d’une valeur numérique, associée à une
unité qui rappelle la nature de la référence, et assortie d’une incertitude qui dépend à la fois des
qualités de l’expérience effectuée et de la connaissance que l’on a de la référence et de ses
conditions d’utilisation.
NB : Pour nommer les grandeurs physiques, il est courant de faire appel à l’alphabet grec ; le
tableau suivant renferme les différentes lettres de cet alphabet

Pour exprimer la mesure d’une grandeur, on peut utiliser des préfixes multiplicateurs :

2. LE SYSTEME INTERNATIONAL D’UNITE

C’est dans le cadre du Système International d’Unités que sont élaborées les références
correspondant à l’ensemble des mesures physiques, références disséminées à travers le monde
entier. En fait, les premières tentatives d’harmonisation des références remontent à la
Révolution Française, à la fin du 18e siècle.
Ce système d’unités cohérent et rationalisé repose sur sept grandeurs de base, pour lesquelles
les définitions des unités correspondantes ont été précisées : le mètre, la seconde, le
kilogramme, l’Ampère, le kelvin, la mole et la candela.

Grandeurs Longueur Masse Temps Intensité du Température Intensité Quantité


courant Lumineuse de matière
Unité SI Mètre kilogramme seconde Ampère Kelvin candela mole
Symbole m kg s A K cd mol
Dimension L ou [L] M T I θ J N

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Quelques exemples d’unités SI.

3. ANALYSE DIMENSIONNELLE
L’analyse dimensionnelle permet de vérifier l’homogénéité des formules physiques ou encore
de déterminer la dimension d’une grandeur physique.
a. Equation aux dimensions
Le principe des équations aux dimensions consiste à ramener les différents paramètres qui
interviennent dans une formule aux grandeurs fondamentales du système international d’unités.
La dimension représente le type de grandeur physique (longueur, force, angle, etc.). Une
grandeur a une dimension si sa mesure dépend du choix d’un étalon de mesure.
Exemple 1 : Le volume n’a pas la même dimension qu’une longueur ; ce sont deux grandeurs
de nature différente que l’on ne peut pas comparer.
Exemple 2 : L’angle est sans dimension puisque qu’il s’agit du rapport de deux distances ; sa
mesure est donc indépendante du choix de l’étalon de distance.
On ne peut comparer que deux grandeurs de même dimension. Une loi physique affirme
l’égalité de deux grandeurs qui doivent donc être de même dimension. Une loi physique est
donc aussi une équation reliant différentes dimensions. On parle d’équation aux dimensions.
Ces équations sont universelles et indépendantes des systèmes d’unités. La dimension d’une
grandeur X se note [X].
Exemple 3 : En mécanique newtonienne on a la loi F = ma qui correspond à l’équation aux
dimensions [F] = MLT−2.
Exemple 4 : La dimension de la constante des gaz parfaits R est [R] = [P][V ]/[n][T] soit [R] =
ML2T−2N−1θ−1

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C’est ainsi que toutes les unités s’expriment en fonction de ces sept unités de base. Il existe le
système CGS (Cm, Gramme, Seconde).
Exemple 5 : En SI, la force s’exprime en kg.m.s−2 qui correspond à l’unité usuelle le Newton.
En CGS, la force est en Dyne (g.cm.s−2).
NB : La dimension d’une constante mathématique est l’unité (1).
b. Quelques grandeurs dérivées

c. Homogénéité
Une loi physique impose une contrainte qui n’existe pas en mathématique ; elle doit être
homogène, c’est-à-dire constituée de termes de même dimension. Sommer deux grandeurs de
dimensions différentes n’a aucun sens en physique. Ainsi pour vérifier une loi physique, la
première chose à faire est de vérifier l’homogénéité.
d. Analyse dimensionnelle - Ordres de grandeur
Il arrive parfois qu’un problème soit difficile à résoudre analytiquement. Dans ce cas, on peut
trouver la forme d’une loi physique à l’aide de l’analyse dimensionnelle. Il faut pour cela
trouver les paramètres pertinents du problème (c’est la phase la plus délicate) et ensuite trouver
une forme de la loi qui soit homogène. L’analyse dimensionnelle permet de retrouver, de
deviner des lois physiques lorsque la résolution théorique est trop complexe.
Le principe : Supposons que nous cherchions à exprimer une grandeur G en fonction de 3
paramètres pertinents indépendants p1, p3, p3.

Supposons, de plus que l’on puisse construire avec ces 3 paramètres une grandeur sans
dimension k(p1, p3, p3). On peut alors choisir comme paramètres indépendants, p1, p3 et k. On
peut alors exprimer la grandeur G sous la forme :
𝐺 = 𝑓(𝑘)𝑝 𝑝 où les inconnues α et β sont trouvées grâce à l ’équation aux dimensions.
Attention ! On peut très bien trouver une loi homogène et complètement fausse. C’est pourquoi
il faut ensuite confronter le résultat avec l’expérience

Ordre de grandeur
Tout d’abord, en physique le calcul d’ordre de grandeur permet de trier les phénomènes entre
eux (pour pouvoir éventuellement en négliger certains). Donner l’ordre de grandeur d’une
grandeur physique, c’est l’estimer avec un chiffre significatif puis prendre la puissance de dix
la plus proche. Par exemple, l’ordre de grandeur de la masse d’un être humain adulte est
m=100kg.

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e. Nombre de chiffres significatifs
C’est le nombre de chiffres utilisés dans l’écriture du nombre, les zéros écrits à la fin du nombre
sont significatifs, les zéros écrits au début du nombre ne sont pas significatifs,
Exemple :
U=182 mV ; U=182x10-3 V et U= 0,182 V sont des écritures équivalentes ; elles comprennent
3 chiffres significatifs.
Remarque :
En physique, les résultats sont présentés couramment avec deux ou trois chiffres significatifs.

4. CALCUL D’INCERTITUDES
a. Les erreurs sur les mesures.
Tout résultat de mesure est entaché d’erreurs.
Exemples d’erreurs :
- les erreurs dues à l’opérateur
- erreurs dues à la méthode de mesure
- erreurs liées à la précision d’un appareil

Soit une grandeur Y dépendant d’autres grandeurs A, B et C.


L’erreur sur A est dA= Amesuré - Aexact
 dA est >0, <0 ou =0, dA est petit par rapport à A.
 De même pour B et C, etc.
Ces erreurs ne sont pas connues pour la bonne raison que si on les connaissait, il n’y en aurait
pas. L’erreur qui en résulte sur Y est assimilée à la différentielle de Y.
Exemple :
 Y = aA + bB +Cc. Si les grandeurs A, B et C sont indépendantes alors dY=a dA+ bdB
+cdC
 si Y = K AaBb , par différenciation on obtient dY/Y= adA/A+ bdB/B+cdC/C

b. Incertitudes
 Incertitude absolue
L’incertitude absolue sur A est la valeur maximale que pourrait prendre l’erreur dA sur A ;
l’incertitude absolue sur A est positive et est notée ΔA. Ceci signifie que A = A mesuré ± ΔA
ou encore : A é – ΔA ≤ A ≤ A é + ΔA
 Incertitude relative
L’incertitude relative sur A est le quotient de l’incertitude absolue sur A par A mesuré. Elle est
notée η =
| |
 Précision
La précision d’une mesure est l’incertitude relative exprimée en pourcentage.

 Calculs d’incertitudes
Les valeurs et les signes des erreurs dA, dB etc ne sont pas connus. On va donc se placer dans
le cas le plus défavorable quand on passe des erreurs aux incertitudes.
Exemples : Si les grandeurs sont indépendantes :
 Y = aA + bB +cC donne ΔY=|a| dA+ |b|dB +|c|dC
 Y = K AaBb , on a ΔY/Y= |a/A | ΔA + |b/B |ΔB +|c/C |ΔC

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c. Exemples d’application
 Exemple 1 :
Un multimètre affiche 1,456 V. Le constructeur de l’appareil indique une précision de 0,5 % +
,
3 digits. Cela signifie que l’incertitude sur U est : ΔU = 1,456 x + (3x0.001) = 0.01V
Comme l’incertitude absolue est de l’ordre du centième de volt, il ne faut pas faire figurer le
millième de volt dans les résultats. Le résultat sera présenté sous la forme : U = 1,46 ± 0,01 V
Cette notation est purement conventionnelle. Il est préférable d’écrire : 1,45V ≤ U ≤ 1,47 V
 Exemple 2
On mesure les capacités de deux condensateurs : C1 = 20 ± 1µF C2 = 2,0 ± 0,1µF
Soit C et C’, la capacité de l’association des deux condensateurs en parallèle et en série. Les
calculer.
 Exemple 3
La tension aux bornes d’une résistance est U= 12,0 V, R= 47,1 ohms. Quelle est la puissance
consommée ?

 Exemple 4
LC  2  1
La réactance X d’un dipôle RLC est donnée par l’expression : X  . Déterminer
C 2
l’incertitude relative. Note : Après avoir différencié, on rassemble les termes identiques. Il ne
faut absolument pas passer aux valeurs absolues à ce niveau.

Exercices
1. Retrouver les dimensions et unités dans le Système International d’une force, du travail et
pression.
2. Déterminer l’incertitude relative de la masse volumique ρ de la substance en forme de cube
homogène dont la mesure de sa masse est « m » et de son arête est « a ».
3. Trouver la dimension et l’unité : d’une force, du travail et de la constante G telle que
𝐹⃗ = −𝑢⃗G𝑀 𝑀 /𝐷 (Mi = masse, D= distance)
4. Déterminer la dimension et l’unité SI des deux paramètres α et β qui apparaissent dans la
loi: f   mv  v où m s'exprime en kg, v en m/s et f est une force.
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