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La mesure joue un rôle de plus en plus crucial dans les domaines électriques et électroniques.
Elle est utilisée pour vérifier expérimentalement un circuit, modéliser, mettre au point ou
dépanner un montage, certifier un procédé ou un produit dans le domaine industriel, ainsi
que pour la maintenance ou la réparation d'un dispositif électrique ou électronique.
Différents types d'appareils de mesure sont utilisés dans le domaine électrique et
électronique, tels que les voltmètres (analogiques et numériques) pour mesurer les tensions,
les ampèremètres pour mesurer les intensités et les wattmètres pour mesurer les puissances,
etc.
L'objectif de ce cours est d'initier l'étudiant aux techniques de mesure des grandeurs
électriques et électroniques, ainsi que de le familiariser à l'utilisation des appareils de mesure
analogiques et numériques.
Ce cours comporte trois parties. La première partie présente les notions fondamentales de
la mesure, tandis que la deuxième partie décrit les différentes méthodes de mesure des
grandeurs électriques courantes. La dernière partie de ce cours expose en détail les appareils
de mesure analogiques et numériques.
Étant donné l'importance de la mesure dans la science, ce document est présenté aux
étudiants afin de les initier aux systèmes de mesure utilisés, de les aider à choisir les
méthodes de mesure et le matériel approprié à leurs expériences, et ainsi d'obtenir de bons
résultats.
1. Introduction
Ces instruments de mesure permettent d'établir une correspondance précise entre les outils
mathématiques utilisés pour décrire un phénomène et l'état réel de ce dernier. En utilisant ces
instruments, il devient possible de quantifier les caractéristiques d'un phénomène et de les
exprimer de manière mathématique, ce qui permet une meilleure compréhension et une
modélisation précise de ces phénomènes.
2. Vocabulaire
C’est un attribue d’un phénomène, d’un corps ou d’une substance qui est susceptible d’être
distingué qualitativement et déterminé quantitativement.
Sont des grandeurs physiques déterminées, adaptées par convention et utilisées pour exprimer
qualitativement les grandeurs physiques de même dimension.
2.3. Mesurage :
C'est l'ensemble des opérations ayant pour but de déterminer une valeur d'une grandeur.
2.4. Mesurande :
C'est un paramètre, associé au résultat d'un mesurage, qui caractérise la dispersion des valeurs
qui pourraient raisonnablement être attribuées au mesurande.
En métrologie, un étalon est un dispositif auquel on doit se fier pour contrôler l'exactitude des
résultats fournis par un appareil de mesure.
Un système d'unités de mesure est défini par un choix conventionnel de grandeurs de base
auxquelles sont associées des unités
Le système international (SI) Il est composé de deux types de grandeurs: - Grandeurs de base
fondamentales) :
1. Longueur – mètre – m;
3. Temps – second – s
Toutes les autres grandeurs peuvent être exprimées par les grandeurs de base.
Distance:
Volume:
Masse :
La dimension d'une grandeur physique est une propriété intrinsèque de cette grandeur, qui
reflète sa nature fondamentale et qui est indépendante de toute convention d'unité.
Concrètement, la dimension d'une grandeur G est notée [G] et correspond à la manière dont G
se mesure, c'est-à-dire à l'ensemble des grandeurs de base (longueur, temps, masse, etc.) qui
interviennent dans sa définition.
[v] = [longueur]/[temps].
Il est important de distinguer la dimension d'une grandeur de son unité. L'unité est une
convention qui permet d'exprimer la grandeur en utilisant une échelle de mesure particulière.
Par exemple, la vitesse peut être mesurée en mètres par seconde (m/s) ou en kilomètres par
heure (km/h), mais sa dimension reste la même, à savoir
[v] = [longueur]/[temps].
Cela signifie que si deux grandeurs ont la même dimension, elles peuvent être comparées et
exprimées dans des unités différentes, en utilisant des facteurs de conversion appropriés.
Il existe également des grandeurs physiques qui sont adimensionnées, c'est-à-dire qu'elles
n'ont pas de dimension associée. Par exemple, le nombre de Reynolds, qui caractérise
l'écoulement d'un fluide, est adimensionné car il est le rapport entre des grandeurs ayant la
même dimension. Dans ce cas, la dimension de la grandeur est notée [G] = 1.
Enfin, certaines dimensions ont été nommées par commodité, afin de faciliter la
communication et la compréhension entre scientifiques
Une loi physique énonce l'égalité de deux grandeurs de même nature, ce qui implique qu'elle
peut également être interprétée comme une relation entre différentes dimensions. Cette
relation est appelée équation aux dimensions. Pour obtenir l'équation aux dimensions d'une
grandeur physique, il suffit d'identifier les dimensions des grandeurs impliquées dans la
relation.
𝑣𝑥 = 𝑑𝑥/𝑑𝑡
[v]=LT-1
𝑎𝑥 = 𝑑𝑣𝑥/𝑑𝑡,
sa dimension est :
[a]=LT-2
[F]=M LT-2.
L'analyse dimensionnelle est une méthode utile pour comprendre les relations entre les
grandeurs physiques en se basant sur leurs dimensions indépendamment de toute unité de
mesure spécifique. Cette méthode permet de vérifier la validité d'une équation, de déterminer
les dimensions d'une grandeur inconnue à partir des dimensions des grandeurs connues, et de
développer des modèles physiques
Toutes les mesures physiques comportent une certaine incertitude, même si elles sont
effectuées avec le plus grand soin, la meilleure instrumentation et par des opérateurs
compétents suivant les règles strictes de manipulation et de contrôle des paramètres
d'influence. Les progrès dans le domaine de l'instrumentation visent à réduire cette incertitude
autant que possible, mais il sera toujours impossible de l'éliminer complètement. Par
conséquent, une mesure complète doit inclure non seulement la valeur mesurée, mais
également les limites d'erreur possibles associées.
1. Les erreurs systématiques : Ce sont des erreurs qui sont dues à une cause connue ou
identifiable. Elles peuvent résulter de défauts dans l'instrumentation, de problèmes de
calibration, de biais dans les procédures de mesure, ou de l'influence de facteurs externes
tels que la température ou la pression. Les erreurs systématiques peuvent être corrigées si
elles sont identifiées, mais si elles ne le sont pas, elles peuvent entraîner des résultats
biaisés.
2. Les erreurs aléatoires : Ce sont des erreurs qui ne suivent aucune loi connue
lorsqu'elles sont prises sur un seul résultat. Cependant, lorsqu'elles sont prises sur un
grand nombre de résultats, elles obéissent aux lois statistiques et peuvent être quantifiées
par des mesures de dispersion telles que l'écart-type. Les erreurs aléatoires peuvent
résulter de fluctuations dans les conditions expérimentales, de variations dans les
opérateurs, ou d'autres facteurs aléatoires. Elles peuvent être réduites en augmentant le
nombre de mesures et en effectuant des analyses statistiques appropriées.
Soient :
L’erreur absolue, notée δX , est l'écart qui existe entre la valeur mesurée et sa valeur
théorique exacte exprimée avec la même unité.
δX = X – 𝑋𝑒
Comme la valeur exacte de la grandeur à mesurer est inconnue, il faut évaluer une limite
supérieure de l'erreur absolue qui n'est autre que l'incertitude absolue notée :
∆𝑿 = 𝒔𝒖𝒑( 𝜹𝑿 )
𝜺𝒓 = 𝜹𝑿/ 𝑿𝒆 = (𝑿 – 𝑿𝒆)/𝑿𝒆
Comme il s'agit d'un nombre sans dimension (pas d'unité), on l'exprime généralement en
pourcentage (%) :
𝜀𝑟 % = (𝛿𝑋 /𝑋)×100
∆𝑋 /𝑋𝑒
On peut l'exprimer en % :
Remarque :
𝑿𝒆 = (X ∓ ∆X ) u𝒏𝒊𝒕é
Exemples :
• En général, la valeur de la grandeur à mesurer (Xe) est exprimée par une relation
mathématique :
𝑋𝑒 = 𝑓 (𝑎, 𝑏, 𝑐, …)
∆𝑿 = (𝝏𝒇 /𝝏𝒂) 𝒃,𝒄=𝒄𝒕𝒆 . ∆𝒂/x + (𝝏𝒇 /𝝏b) a,= . ∆b /x+ (𝝏𝒇 /𝝏c) 𝒃,a=𝒄𝒕𝒆 . ∆c/x
1. Somme :
X = X1 + X2 + X3
On a :
∆ X = ∆X1 + ∆X2 + ∆X3 et : ∆ X/X = (∆X1 + ∆X2 + ∆X3 )/X
2. Différence :
Soit X = X1 - X2
On obtient :
∆ X = ∆X1 + ∆X2 et ∆ X/X = (∆X1 + ∆X2)/X
3. Produit :
𝑋 =𝑎 𝑏
On obtient :
∆𝑋/X = ∆𝑎/a + ∆𝑏/b
4. Quotient :
𝑋 = 𝑎/ 𝑏
On obtient :
∆𝑋/X = ∆𝑎/a + ∆𝑏/b
Ces appareils donnent une déviation d'aiguille sur une échelle graduée proportionnelle à la
valeur de la grandeur à mesurer. Donc la valeur mesurée est donnée par la relation suivante :
𝑋 = 𝐶 𝐿/ 𝐸
• Avec :
Un appareil de mesure à déviation est caractérisé par sa classe de précision Une incertitude de
classe
Lorsqu'on effectue une mesure, l'opérateur peut commettre des erreurs de lecture, ce qui
entraîne une incertitude de lecture. Si on note ∆L la fraction de graduation d'erreur commise
(aussi appelée la fraction de division estimée lors de la mesure), l'incertitude de lecture peut
être exprimée par la relation suivante :
∆𝑋𝐿= 𝐶 × ∆𝐿/E
En outre, la méthode de mesure elle-même peut également être une source d'incertitude à
évaluer (∆X méthode). Ainsi, l'incertitude totale associée à une mesure effectuée avec un
appareil analogique sera la somme de l'incertitude de classe, de l'incertitude de lecture et de
l'incertitude de méthode, si elle existe :
Il est donc important de prendre en compte toutes les sources d'incertitude pour obtenir une
mesure la plus précise possible.
Pour les appareils à affichage numérique, les constructeurs donnent l’indication qui permet de
calculer l'incertitude sur la mesure. La précision est généralement donnée en pourcentage de
la lecture pour chaque gamme. Elle peut être exprimée de deux façons :
1ère façon :
∆𝑿 = ± 𝒙 % 𝑳𝒆𝒄𝒕𝒖𝒓𝒆 + 𝒚 % 𝑮𝒂𝒎𝒎𝒆
∆𝑋 = 𝑋. 𝐿/ 100 + 𝑦. 𝐺 /100
Avec :
2ème façon
∆𝑿 = ± 𝑿 % 𝑳𝒆𝒄𝒕𝒖𝒓𝒆 + 𝒏 𝒑𝒐𝒏𝒊𝒕𝒔
∆𝑋 = 𝑋. 𝐿/ 100 + 𝑛. 𝐺 /𝑁
Avec :
5. Exercices d'application
1. Introduction
Dans ce chapitre, nous allons présenter les diverses méthodes de mesure qui peuvent être
classées en trois catégories distinctes, à savoir :
2. Méthodes à déviation :
Le pont de mesure est constitué de deux résistances connues R1 et R3, d'une résistance
ajustable de précision R2 et d'un galvanomètre VG1. Grâce au pont diviseur de tension, le
potentiel au point de jonction entre R1 et R2 (noté D) est obtenu et vaut UAC•R2/(R1+R2),
où UAC représente la différence de potentiel aux bornes de la pile. Si une résistance inconnue
Rx est placée entre R3 et le pôle négatif de la pile, le potentiel au point de jonction entre R3 et
Rx (noté B) est égal à
UAC•Rx/(R3+Rx).
Rx = R2•R3 / R1
Dans la pratique, le pont de Wheatstone est composé d'un ensemble de résistances calibrées
pour mesurer une large gamme de valeurs de Rx avec une seule résistance ajustable. Pour ce
faire, il suffit de changer le rapport R3/R1.
Cette même technique peut être utilisée pour mesurer la valeur de condensateurs (pont de
Sauty) ou d'inductances (pont de Maxwell). La source de tension continue est remplacée par
4. Méthodes de résonnance
La méthode de résonance est une méthode couramment utilisée pour mesurer la capacité d'un
condensateur et l'inductance d'une bobine (self).
f = 1 / (2 * π * √(L * C))
Pour mesurer l'inductance d'une bobine (self), la méthode de résonance implique la mise en
résonance d'un circuit oscillant LC, composé d'une bobine d'inductance L inconnue et d'un
condensateur de capacité connue C. La fréquence de résonance est donnée par la même
formule :
f = 1 / (2 * π * √(L * C))
La méthode de résonance est une méthode précise et fiable pour mesurer la capacité d'un
condensateur et l'inductance d'une bobine. Elle est largement utilisée en électronique, en
physique et dans d'autres domaines où il est important de mesurer avec précision les valeurs
de ces composants.
Dans cette section du cours, nous aborderons les diverses méthodes de mesure des
grandeurs électriques, incluant la mesure des tensions, des courants, des impédances et des
puissances.
Le wattmètre est constitué d'un circuit de courant et d'un circuit de tension. Le circuit de
courant est doté de deux calibres directs avec un rapport de 1 à 2, ce qui permet de
mesurer des courants de 0,5 A à 2,5 A en fonction du calibre choisi. Le circuit de tension
est doté de nombreux calibres, allant de 15 V à 600 V.