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Module : Métrologie industrielle 1er Année Master instrumentation

MODULE ETAT DE L’ART DE LA GENIE ELECTRIQUE


Enseignant : Dr. HABEL ELHADJ 2023/2024

ELECTRIQUE
CHAPITRE I : Généralités sur la métrologie industrielle
1. Définition :
La métrologie est la science de la mesure. Elle définit l’ensemble des opérations permettant de
déterminer la ou les valeurs des grandeurs à mesurer qui peuvent être fondamentales (par exemple :
une longueur, une masse, un temps, un courant, une quantité de matière, une température, intensité
lumineuse) ou dérivées des grandeurs fondamentales (comme par exemple : une surface, un volume, une
vitesse, une pression, puissance, la fréquence, l’énergie,………).
La métrologie recouvre trois principales activités :
-La définition des unités de mesure, acceptées internationalement, par exemple le mètre.
-La réalisation des unités de mesures au moyen d’expériences scientifiques, par exemple la réalisation du
mètre au moyen de sources lasers.
-L’établissement d’une chaine de traçabilité des mesurages ; La traçabilité est la propriété du résultat d’un
mesurage tel qu’il puisse être relié à des références déterminées, généralement des étalons nationaux ou
internationaux, par l’intermédiaire d’une chaîne ininterrompue de comparaisons ayant toutes des
incertitudes déterminées.
2. Vocabulaire métrologique :
Le Vocabulaire International de Métrologie (VIM), donne un ensemble de définitions et de termes
associés, en anglais et en français pour un système de concepts fondamentaux et généraux utilisés en
métrologie ainsi que des schémas conceptuels illustrant leurs relations. Ce vocabulaire comprend cinq
grandes sections (suivant BIPM) :
Section 1 : Vocabulaire lié aux Grandeurs et unités
Section 2 : Vocabulaire lié aux Mesurages
Section 3 : Vocabulaire lié aux résultats de mesure.
Section 4 : Vocabulaire lié aux instruments de mesure
Section 5 : Vocabulaire lié aux caractéristiques des Instruments de mesure
2.1. Section 1 : Vocabulaire lié aux Grandeurs et unités :
Dans cette section on peut trouver les définitions suivantes :
Grandeur (mesurable) : Attribut d’un phénomène, d’un corps ou d’une substance, qui est susceptible
d’être distingué qualitativement et déterminé quantitativement.
L'unité de mesure : c’est une grandeur particulière, définie et adoptée par convention, à laquelle on
compare les autres grandeurs de même nature pour les exprimer quantitativement par rapport à cette
grandeur.
Symbole d’une unité de mesure : signe conventionnel désignant une unité de mesure.
Système d’unités de mesure : ensemble des unités de base et des unités dérivées, définies suivant des
règles données, pour un système de grandeurs donné.

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Système international d’unités SI : système cohérent d’unités adopté et recommandé par la conférence
générale des poids et mesures (CGPM).
Valeur d’une grandeur : expression quantitative d’une grandeur particulière, généralement sous la forme
d’une unité de mesure multipliée par un nombre.
2.2. Section 2 : Vocabulaire lié aux Mesurages :
Mesurage: Ensemble d’opérations ayant pour but de déterminer une valeur d’une grandeur.
Mesurande: Grandeur particulière soumise au mesurage.
Grandeur d’influence : Grandeur qui n’est pas le mesurande mais qui influe sur le mesurage.
Signal de mesure : grandeur qui représente le mesurande et qui lui est fortement liée.
Méthode de mesure : succession logique des opérations, décrites d’une manière générique, mises en
œuvre lors de l’exécution des mesurages.
La mesure (x) : C'est l'évaluation d'une grandeur par comparaison avec une autre grandeur de même
nature prise pour unité. Exemple: 2 mètres, 400 grammes, 6 secondes.
Remarque : On ne peut pas mesurer des grammes avec des mètres, ce n'est pas homogène.
2.3. Section 3 : Vocabulaire lié aux résultats de mesure :
Résultat d’un mesurage : valeur attribuée à un mesurande, obtenue par mesurage.
Résultat brut : résultat d’un mesurage avant correction de l’erreur systématique.
Résultat corrigé : résultat d’un mesurage après correction de l’erreur systématique.
Exactitude de mesure : Elle se définit à partir de la différence entre la valeur donnée par l’appareil de
mesure et la valeur réelle de la grandeur mesurée.
Répétabilité des résultats de mesurage : étroitesse de l’accord entre les résultats des mesurages successifs
du même mesurande, mesurages effectués dans la totalité des mêmes conditions de mesure (même
procédé de mesure, même observateur, même Instrument de mesure, même emplacement….).
Reproductibilité des résultats de mesurage : étroitesse de l’accord entre les résultats des mesurages du
même mesurande, mesurages effectués en faisant varier les conditions de mesure.
Incertitude (dx) : Le résultat de la mesure (x) d'une grandeur (X) n'est pas complètement défini par un seul
nombre. Il faut au moins la caractériser par un couple (x, dx) et une unité de mesure. dx est l'incertitude
sur x. Les incertitudes proviennent des différentes erreurs liées à la mesure.
Ainsi, on a : x - dx < X < x + dx.
Exemple : 3 cm ± 10%, ou 5m ±1cm.
Erreur absolue (e) : C'est le résultat d'un mesurage moins la valeur vraie de la grandeur physique. L’erreur
absolue a donc un signe positif ou négatif. Une erreur absolue s'exprime dans l'unité de la mesure.
e = x - X.
Exemple : Une erreur de 10 cm sur une mesure de distance.
Erreur relative (er) : C'est le rapport entre l'erreur de la mesure et la valeur vraie de la grandeur physique.
Une erreur relative s'exprime généralement en pourcentage de la grandeur mesurée.

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er = e/X ;
er% = 100 * er ;
Exemple : Une erreur de 10 % sur une mesure de distance (10% de la distance réelle).
2.4. Section 4 : Vocabulaire lié aux instruments de mesure :
Calibrage : positionnement matériel de chaque repère d’un instrument de mesure en fonction de la valeur
correspondante du mesurande.
Ajustage : opération destinée à amener un instrument de mesure à un état de fonctionnement convenant
à son utilisation
Réglage : ajustage utilisant uniquement les moyens mis à la disposition de l’utilisateur.
Un étalon : défini comme mesure matérialisée, appareil de mesure, matériau de référence destiné à
définir, réaliser, conserver ou reproduire une unité ou une ou plusieurs valeurs d'une grandeur pour servir
de référence.
2.5. Section 5 : Vocabulaire lié aux caractéristiques des Instruments de mesure :
Etendue de mesure : ensemble des valeurs du mesurande pour lesquelles l’erreur d’un instrument de
mesure est supposée comprise entre des limites spécifiées.
Conditions assignées de fonctionnement : conditions d’utilisation pour lesquelles les caractéristiques
métrologiques spécifiées d’un instrument de mesure sont supposées comprises entre des limites données.
Conditions limites : conditions extrêmes qu’un instrument de mesure doit pouvoir supporter sans
dommage et sans dégradation des caractéristiques métrologiques spécifiées lorsqu’il est ensuite utilisé
dans ses conditions assignées de fonctionnement.
Conditions de référence : conditions d’utilisation prescrites pour les essais de fonctionnement d’un
instrument de mesure ou pour l’inter comparaison de résultats de mesures.
Sensibilité : quotient de l’accroissement de la réponse d’un instrument de mesure par l’accroissement
correspondant du signal d’entrée.
Seuil de mobilité : variation la plus grande du signal d’entrée qui ne provoque pas de variation détectable
de la réponse d’un instrument de mesure, la variation du signal d’entrée étant lente et monotone.
Erreur de justesse d’un instrument de mesure : erreur systématique d’indication d’un instrument de
mesure.
Justesse d’un instrument de mesure: aptitude d’un instrument de mesure à donner des indications
exemptes d’erreur systématique.
Fidélité d’un instrument de mesure : aptitude d’un instrument de mesure à donner des indications très
voisines lors de l’application répétée du même mesurande dans les mêmes conditions de mesure.
3. Différentes métrologies :
La métrologie comprend trois grands axes de compétence; la métrologie scientifique, industrielle et la
métrologie légale.

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3.1. La métrologie fondamentale ou scientifique :
Le terme de métrologie scientifique est employé dans le cadre de la définition des unités de mesure. C'est
ce qui permet d'avoir un langage universel pour l'expression de la mesure d'une grandeur. Ensuite, ces
unités sont matérialisées par des références que l'on appelle « étalon primaires ». Elle traite l’organisation
et le développement des étalons de mesures et de leur maintien à niveau dans des laboratoires dits
primaires, tels que le LNE. La Métrologie fondamentale ou scientifique couvre tous les aspects généraux
théoriques et pratiques relatifs aux unités de mesure, aux étalons de mesure, aux méthodes scientifiques
et aux résultats de mesure y compris (calculs d’erreur et d’incertitude de mesure) ainsi que les
problèmes des propriétés métrologiques des instruments de mesure. Elle englobe différents domaines de
spécialité, par exemple :
La métrologie des masses, qui traite de la mesure des masses;
La métrologie dimensionnelle, qui traite de la mesure des longueurs et des angles;
La métrologie thermique, qui traite de la mesure des températures;
La métrologie électrique, qui traite des mesures électriques;
La métrologie chimique, qui traite des mesures en chimie.
3.2. La métrologie légale :
C’est l’ensemble des règles et exigences légales et réglementaire imposées par l’Etat concernant le
système national d’unités (unités légales, la fabrication et l’utilisation des instruments de mesure utilisés
dans le domaine du commerce, de la santé, de la sécurité et la protection de l’environnement. On parle
souvent de métrologie légale lorsque la mesure est utilisée pour des transactions commerciales.
Cette métrologie a pour missions de:
-Assurer la fiabilité des mesures et prévenir les fraudes.
-Permettre aux industriels de disposer d’instruments adaptés à leurs besoins.
-Soutenir la performance et la compétitivité des fabricants nationaux d’instruments de mesure.
-Permettre, par le biais de l'OIML, les transactions commerciales vers l'international.
3.3. La métrologie industrielle :
La métrologie industrielle est la plus utilisée actuellement, car elle correspond à une métrologie efficace et
adaptée aux besoins de l'entreprise, suivant les domaines d'activités (agro-alimentaire, automobile,
métallurgie, électronique, chimique …). Elle doit assurer le fonctionnement adéquat des instruments de
mesure utilisés dans l’industrie, comme dans la production et les processus d’essais. Elle traite des
mesures applicables aux contrôles de la production et aux contrôles de qualité.
La métrologie industrielle couvre toutes les activités métrologiques dans l’entreprise telles que le
contrôle des processus de mesure, la gestion des instruments de mesure dans l’industrie, les procédures
de vérification / étalonnage (traçabilité des mesures) afin d’assurer leur conformité aux exigences propres
à leur utilisation prévue.
4. Rôle de la fonction métrologie dans l'entreprise :
La métrologie industrielle, consiste à organiser l’ensemble des ressources métrologiques de l’entreprise
dans le but de :
-maîtriser les caractéristiques de ses instruments (étalonnage),
-maîtriser les performances des opérateurs (formation),
-maîtriser les spécificités de ses produits (le métier),
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-maîtriser les exigences de ses clients (la relation commerciale),
-maîtriser les exigences de son (sa) référentielle qualité (l’excellence).
En définitive, la maîtrise de la mesure dans le cadre de la métrologie industrielle, permet de :
-maîtriser la conformité des produits,
-maîtriser les coûts,
-garantir une meilleure rentabilité,
-augmenter la satisfaction du client.
A l’inverse de la Métrologie Légale, la métrologie industrielle doit garantir, non pas l’honnêteté et l’égalité
de l’échange, mais la fonctionnalité du produit dans un contexte économique souvent difficile. Pour cela,
elle dispose d’un certain nombre de normes qui l’aide dans sa démarche.
5. Instituts et Organismes internationaux liés à la métrologie :
5.1. Instituts nationaux de métrologie :

5.2. Organismes internationaux de métrologie :

5.3. Instituts de normalisation :

5.4. Organismes d’accréditation :

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CHAPITRE II : Système international d'unités SI.
1. Définition :
Le système SI est un système cohérent d’unités qui comporte des unités de base et des unités de dérivées.
Le système international (SI) a été mis en place par la 11eme Conférence Générale des Poids et Mesures
(CGPM) qui fixa en 1960 des règles pour les préfixes. Le système SI est le système le plus largement
employé au monde.
2. Unités de bases :
Ils comportent sept unités bien définies et considérées par convention comme indépendantes du point de
vue dimensionnel ( le mètre, le kilogramme, la seconde, l'ampère, le kelvin, la mole et la candela).
2.1. Unité de longueur: le mètre (symbole :m) :
Cette Définition du mètre est adoptée en 1993 par la 17eme CGPM :
Le mètre est la longueur du trajet parcouru dans le vide par la lumière pendant une durée de 1/299 792
458 de seconde.
Il en résulte que la vitesse de la lumière dans le vide est égale à 299 792 458 mètres par seconde
exactement,
c0 = 299 792 458 m/s.
2.2 Unité de masse: le kilogramme (symbole: kg) :
Cette Définition du kilogramme est adoptée en 1889 par la 1er CGPM .
Le kilogramme est l'unité de masse ; il est égal à la masse du prototype international du kilogramme.
Le kilogramme est actuellement défini comme la masse d’un cylindre en platine iridié (90 % de platine et
10% d’iridium) de 39 mm de diamètre et 39 mm de haut déclaré unité SI de masse depuis 1889 par le
Bureau international des poids et mesures (BIPM).
2.3 Unité de temps: la seconde (symbole : s) :
Cette Définition du seconde est adoptée en 1967 par la 13 eme CGPM .
La seconde est la durée de 9 192 631 770 périodes de la radiation correspondant à la transition entre les
deux niveaux hyperfins de l'état fondamental de l'atome de césium 133.
Il en résulte que la fréquence de la transition hyperfine de l'état fondamental de l'atome de césium est
égale à 9 192 631 770 hertz exactement.
2.4 Unité de courant électrique: l’ampère (symbole: A) :
Cette Définition de l’ampère est adoptée en 1948 par la 9eme CGPM.
L'ampère est l'intensité d'un courant constant qui, maintenu dans deux conducteurs parallèles,
rectilignes, de longueur infinie, de section circulaire négligeable et placés à une distance de 1 mètre l'un
de l'autre dans le vide, produirait entre ces conducteurs une force égale à 2 . 10–7 newton par mètre de
longueur.
Il en résulte que la constante magnétique, aussi connue sous le nom de perméabilité du vide, est égale à
4π.10–7 henrys par mètre exactement, µ0 = 4π.10–7 H/m.

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2.5 Unité de température thermodynamique: le kelvin (symbole: K) :
Cette Définition du kelvin est adoptée en 1967 par la 13eme CGPM .
Le kelvin, unité de température thermodynamique, est la fraction 1/273,16 de la température
thermodynamique du point triple de l'eau.
à une certaine condition de température et de pression l'eau peut coexister à la fois à l'état solide,
liquide, et gazeux. Eau (H2O) : T = 0,01 °C et P = 611 Pa (0,006 atm)
Il en résulte que la température thermodynamique du point triple de l'eau est égale à 273,16 kelvins
exactement, Ttpw = 273,16 K.
2.6 Unité de quantité de matière: la mole (symbole: mol) :
Cette Définition du mole est adoptée en 1971 par la 14eme CGPM .
La mole est la quantité de matière d'un système contenant autant d'entités élémentaires qu'il y a
d'atomes dans 0,012 kilogramme de carbone 12.
Ou bien La mole c’est le nombre d’atomes contenu dans 12g de carbone 12 .Ce nombre s’appelle le
nombre d’Avogadro et vaut NA = 6.022137 *1023 mol-1.
Lorsqu'on emploie la mole, les entités élémentaires doivent être spécifiées et peuvent être des atomes,
des molécules, des ions, des électrons, d'autres particules ou des groupements spécifiés de telles
particules.
Il en résulte que la masse molaire du carbone 12 est égale à 0,012 kilogramme par mole exactement,
M(12C) = 12 g/mol.
2.7 Unité d’intensité lumineuse: la candela (symbole: cd) :
Cette Définition du candela est adoptée en 1979 par la 16 eme CGPM.
La candela est l'intensité lumineuse, dans une direction donnée, d'une source qui émet un rayonnement
monochromatique de fréquence 540 x 1012 hertz et dont l'intensité énergétique dans cette direction est
1/683 watt par stéradian.
Il en résulte que l'efficacité lumineuse spectrale d'un rayonnement monochromatique de fréquence 540 x
1012 hertz est égale à 683 lumens par watt soit K = 683 lm/W = 683 cd sr/W.
3. Symboles et dimensions des unités fondamentales (de base) du SI :

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4. Grandeurs supplémentaires du système international SI :
Deux grandeurs supplémentaires ont été introduites pour assurer la cohérence du système.

5. Unités dérivées :
Espace

Masse

Temps

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Mécanique

Les unités de pression :


Le pascal est l’une des rares unités du SI qui n’est pas adaptée à la vie courante. De ce fait on utilise
toujours des unités hors système.
Le bar ( 1 bar = 105 pascals) est très utilisé dans l’industrie. L’hectopascal est utilisé en météorologie.
Il se trouve que le bar correspond pratiquement à la valeur de l’atmosphère normale : 1 atm = 1,01325 10 5
Pa = 1,01325 bar.
La pression atmosphérique a longtemps été mesurée avec des baromètres à mercure. On utilise toujours le
torr (mm de Hg à 0°C) qui correspond à 133,3 pascals et le cm de mercure (1333 Pa).
Dans certaines industries on utilise aussi le psi (pound per square inch) 1 psi = 6,89476 10 3 Pa.

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Electricité

Chaleur

Photométrie

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Tableau des préfixes

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Erreurs et Incertitudes de mesure
1. Introduction :
Aucune mesure n'est parfaite. Quelque soit le soin apporté à sa mise en œuvre, la précision de l'appareil, la
compétence de l'opérateur, le respect des règles de manipulation et de contrôle sévère de tous les
paramètres d'influence, il restera toujours une incertitude sur la mesure, aussi infinie soit-elle. C'est
pourquoi toute mesure, pour être complète, doit comporter la valeur mesurée et les limites de l'erreur
possible sur la valeur donnée.
2. Les erreurs:
Une erreur est l'inexactitude due à l'imperfection des instruments de mesure et éventuellement la lecture
des mesures. Les erreurs peuvent être minimisées en effectuant un bon choix des instruments et des
méthodes de mesure. Il est toujours possible de décomposer le terme erreurs en une erreur systématique
et une erreur aléatoire.
3. Les différents types d’erreurs :
3.1 L’erreur de mesure aléatoire : Lorsqu’un même opérateur répète plusieurs fois, dans les mêmes
conditions, le mesurage d’une même grandeur, les valeurs mesurées peuvent être différentes. On parle
alors d’erreur de mesure aléatoire. L’incertitude associée est une incertitude de répétabilité dite de type A.
3.2 L’erreur systématique : Lors d’une mesure unique, la précision de l’appareil de mesure, la façon
dont il est utilisé et la qualité du mesurage sont à prendre en compte. L’erreur correspondante est
l’erreur systématique et l’incertitude associé est dite de type B.
4. Origine des erreurs :
Les erreurs sont dues généralement à l’appareil de mesure et à l’expérimentateur. On distingue :
Erreurs de consommation : ce sont des erreurs systématiques dues à la consommation de l’appareil de
mesure.
Erreurs de lecture : sont la différence entre la valeur indiquée par l’appareil et celle lue par
l’expérimentateur.
Erreurs instrumentales : sont des erreurs systématiques dues au manque de fidélité de l’appareil. Un
appareil de mesure est fidèle lorsque les résultats qu’il donne sont reproductibles.

L’erreur instrumentale est donnée par :


5. Caractéristiques des instruments de mesure :
Gamme de mesure : c’est ensemble des valeurs du mesurande pour lesquelles un instrument de mesure
est supposé fournir une mesure correcte.
Etendue de mesure : différence entre la valeur maximale et la valeur minimale de la gamme de mesure.
Classe de précision : valeur en % du rapport entre la plus grande erreur possible et l’étendue de mesure.
Classe (%)=100*(plus grande erreur possible/étendue de mesure).
Résolution : pour les appareils de mesure numériques, on définit la résolution par :
résolution=100*(étendue de mesure/nombre de points de la mesure).
Rapidité, temps de réponse : aptitude d’un instrument à suivre les variations de la grandeur à mesurer.
Pleine échelle : Valeur maximale de l’étendue de mesure.

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6. Incertitudes :
L’incertitude δx traduit les tentatives scientifiques pour estimer l’importance de l’erreur aléatoire
commise. En absence d’erreur systématique, elle definit un intervalle autour de la valeur mesurée qui
inclut la valeur vraie avec un niveau de confiance déterminé.
7. Calcul d’incertitude :
Incertitude absolue :
L’incertitude absolue permet de juger la validité d’un résultat de mesure. Si x est la mesure effectuée, alors
l’incertitude absolue est notée Δx. L’incertitude absolue et la mesure elle-même sont deux grandeurs
homogènes : elles s’expriment dans la même unité. La valeur vraie de x est comprise dans l’intervalle
[x – Δx ; x + Δx].
Incertitude relative :
L’incertitude relative donne la précision de la mesure effectuée et s’exprime en pourcentage. L’incertitude
relative s’écrit Δx/x , avec x la mesure effectuée et Δx son incertitude absolue. Pour obtenir l’incertitude
relative en pourcentage : P=100* Δx/x
1 er cas : Lorsque la grandeur G est mesurée directement à l’aide d’un appareil de mesure. Dans ce cas :

Avec : est l’erreur systématique, est l’erreur de lecture et est l’erreur instrumentale.
2èmecas : lorsque la grandeur G est déduite de la mesure et des valeurs connues d’autres grandeurs X, Y et
Z à partir d’une relation de forme : G = G (X, Y, Z). On à :

Une autre méthode de calcul pratique permet de d’estimer ces incertitudes (relatives et absolues), il

s’agit de la différentielle de la fonction logarithmique .


Exemple : Soient deux (02) résistances R1 et R2 respectivement 10Ω et 100Ω montées en parallèle. Elles
sont mesurées avec une précision de 1%. Calculer la résistance équivalente R, ΔR et ΔR/R ?
Corrigé :
1. La résistance équivalente R :

Application numérique :

2. L'incertitude absolue ΔR et l'incertitude relative ΔR/R :

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AN :

La méthode de la différentielle de la fonction logarithmique :

AN :

Règles particulières :

3ème cas : lorsque les erreurs sont aléatoires et systématiques


L’erreur aléatoire ou erreur de répétabilité intervient lorsque l’expérimentateur effectue N mesures
exactement dans les mêmes conditions du mesurande et ne trouve pas à chaque fois la même valeur.
Si on effectue N mesures dans des conditions de répétabilité, le meilleur estimateur de la valeur du
mesurande est la valeur moyenne m des N mesures.
Une mesure mi parmi les N mesures est généralement différente de m-. la différence ERa = mi – m est
appelée erreur aléatoire ou erreur de répétabilité.

L’erreur systématique se produit sur un résultat de mesure à partir d’un effet reconnu d’une grandeur
d’influence. Cet effet, appelé effet systématique, peut être quantifié et s’il est significatif par rapport à la
précision requise du mesurage, une correction peut être appliquée au résultat.
Par définition, l’erreur systématique est : ERs =m - Mvrai

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Comme la valeur vraie du mesurande est toujours inconnue, l’erreur systématique E RS ne peut pas être
connue exactement, Il est seulement possible de déterminer une estimation de l’erreur systématique.
Lors d’une mesure, l’erreur aléatoire peut prendre, au hasard, n’importe quelle valeur sur un certain
intervalle. Par contre, l’erreur systématique prend la même valeur (inconnue) lors de chaque mesure.
L’erreur systématique peut être considérée comme une erreur constante qui affecte chacune des mesures.
Elle ne peut pas être réduite en augmentant le nombre de mesures, mais par application d’une correction.
Pour détecter et évaluer une erreur systématique, on peut mesurer la même grandeur avec un instrument
différent, avec des méthodes différentes, mesurer un même mesurande dans des laboratoires différents,
mesurer avec son instrument de mesure une grandeur étalon (contrôle de la justesse), …….
Exemples d’erreurs aléatoires :
- Erreurs dues aux appareils de mesure (seuil de mesure, résolution…)
- Erreurs dues aux conditions extérieures (température, pression, hygrométrie, …)
- Erreurs de lecture
- Parasites
Exemples d’erreurs systématiques :
- défaut d’étalonnage (pH-mètre, conductimètre, spectrophotomètre,…)
- défaut de calibrage, de réglage du zéro de l’appareil, défaut de la mise au zéro d’une éprouvette
graduée, …
- erreur de parallaxe dans la lecture
- erreur de méthode, erreur de concentration, ….
- vieillissement des composants.
La fidélité (Precision) d’un instrument de mesure est son aptitude à donner des indications très voisines
lors de l’application répétée du même mesurande dans les mêmes conditions. Un instrument fidèle donne
des erreurs aléatoires faibles.
La justesse (Trueness) d’un instrument de mesure est son aptitude à donner des indications exemptes
d’erreur systématique. L’estimation de l’erreur systématique est appelée biais de mesure ou erreur de
justesse.
L’exactitude (Accuracy) : qualité d’un appareil qui est à la fois juste et fidèle donc exact,
L’ERREUR de MESURE ER :
Une erreur de mesure a donc en général, deux composantes : une erreur aléatoire E Ra et une erreur
systématique ERS.
L’erreur de mesure est : ER = mi– Mvrai = (mi - m ) + (m - Mvrai )
On obtient donc : ER = ERa + Ers
L’erreur de mesure est donc la somme des erreurs aléatoires et des erreurs systématiques.
Incertitude de type A (incertitude de répétabilité) :
Un même opérateur effectue n mesures du même mesurande dans les mêmes conditions. Si les valeurs
mesurées sont différentes, alors il y a une erreur de répétabilité dont l’origine est souvent inconnue.
D’une mesure à l’autre, cette erreur peut prendre une valeur différente : erreur de répétabilité est
une erreur aléatoire.
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Une incertitude de type A est évaluée par des méthodes statistiques qui mettent en jeu la
moyenne et l’écart-type experimental. On détermine l’incertitude type de répétabilité Ua du mesurande à
l’aide de la relation suivante.

est l’écart-type experimental et n est le nombre de fois de mesure.

avec : est la valeur moyenne.

Incertitude de type A : utiliser un tableurou les fonctions de la calculatrice pour obtenir l’écart-type
expérimental σn-1 puis l’incertitude de répétabilité Ua
Dans la pratique, on ne peut réaliser qu’un nombre limité de mesurages. Pour prendre en compte ce
nombre limité, on multiplie l’incertitude-type par un facteur k appelé facteur d’élargissement.

On définit ainsi une incertitude élargie : .


Pour un intervalle de confiance de 95%, k vaut environ 2 lorsque n est de l’ordre de 20.
Incertitude de type B:
L’évaluation de l’incertitude de type B est effectuée par des moyens autres que l’analyse statistique de
série d’observations. Elle est basée sur la connaissance de la loi de probabilité suivie par le mesurande.
Différents cas peuvent se présenter :
-Le constructeur fournit l’incertitude-type u(m). Dans ce cas, on utilise directement son incertitude.
-Pour une mesure avec un instrument à graduation (appareil à cadran, lecture d’un réglet, d’un
thermomètre …), l’incertitude type de lecture est : UB = q/6, q étant la résolution.
-Pour une mesure avec un instrument à affichage numérique, si la résolution est q, l’incertitude-type de
lecture est donnée par la relation UB = q/(2*30.5).
-Le constructeur fournit une indication de type ∆c sans autre information.
Dans ce cas, on prendra pour incertitude-type : UB = Δc /(3)0.5 .
-Pour un instrument vérifié et conforme à une classe, si la classe est ± a, l’incertitude-type est : UB = a
/(3)0.5 Si le constructeur ne donne pas d’indications, il faut procéder à l’évaluation expérimentale de
l’appareil.
Dans la majorité des cas, lorsqu’on a une estimation de type B, on peut montrer que le coefficient
d’élargissement k à retenir pour un niveau de confiance de 95 % est k =2 et pour un niveau de confiance de
99 %, k = 3.
L’incertitude élargie U(m) est donnée par la relation : U(m) = k × u(m).
Incertitude de type B : incertitude associée à la lecture avec un appareil numérique ou à graduations, un
instrument étalonné, …

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Incertitude de type composée :
Lors d’un mesurage, la détermination de l’erreur de mesure nécessite de prendre en compte les deux
composantes précédentes.
Résultat de mesure= valeur vrai + erreur aléatoire + erreur systématique.
Dans le cas où l’on dispose d’une série de mesures et que chacune d’entre elles est affectée d’une

incertitude de type B, on obtient l’incertitude-type composée :


Coefficient d’élargissement :

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