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Sommaire

Maturité suisse - Physique DF ................................................................................ A

Grandeur et unités SI................................................................................................1

Mouvements rectilignes ...........................................................................................9

Dynamique...............................................................................................................27

Frottements .............................................................................................................50

Pression Hydrostatique..........................................................................................55

Mouvement circulaire uniforme.............................................................................65

Gravitation ...............................................................................................................72

Travail - Energie ......................................................................................................80

© Alain Plantefol - 2011


Ma tu rité s u iss e - P hys iqu e D F

Examen suisse de maturité - Directives applicables dès 2012

Par l'étude de la physique en discipline fondamentale, la candidate/le candidat comprend


des phénomènes naturels ainsi que leurs applications techniques et les décrit à l'aide des lois
physiques élémentaires. Elle/Il se familiarise avec la description mathématique de processus
simples et acquiert des notions sur la validité relative des lois.

La candidate, le candidat est capable de :

• se représenter un phénomène physique et d'en déduire les grandeurs significatives servant à


la formulation d'une loi ;
• illustrer une loi par des exemples simples en relation avec la vie quotidienne ;
• utiliser une loi dans des situations courantes ;
• décrire des expériences élémentaires qui contribuent à la compréhension des lois physiques ;
• traduire en langage mathématique (relations, équations) la description d'un phénomène ;
• commenter ces relations mathématiques en faisant varier les paramètres ;
• énoncer le cadre dans lequel les lois s'appliquent, les hypothèses faites et leurs
vraisemblances ;
• distinguer le phénomène physique de sa représentation (notion de modèle) ;
• reconnaître et utiliser des informations quantitatives à partir de représentations graphiques
montrant des relations entre des grandeurs physiques ;
• interpréter des lois linéaires, proportionnelles, exponentielles ou de puissance ;
• reconnaître et expliquer les analogies entre des situations de différents champs d’études.

PROGRAMME 2012

Fondements La candidate, le candidat est capable de :

Grandeurs et unités indiquer les grandeurs fondamentales pour les différents domaines
(1. Mécanique ; 2. Phénomènes thermiques ; 3. Electricité ; 4.
Optique géométrique et ondes ; 5. Noyau de l’atome) et leurs
unités de mesure selon le SI (Système International d’Unités) ;
travailler avec les unités et les dimensions ;
Résultats numériques donner les résultats avec le nombre correct de chiffres significatifs ;
distinguer entre calculs exacts et estimations ;
utiliser la notation scientifique (par exemple 5,2 · 103 m) et les
préfixes (milli, micro, méga, etc.).

1. Mécanique La candidate, le candidat est capable de :

Cinématique

Position, vitesse définir les vecteurs position, vitesse (vitesse moyenne et vitesse
et accélération instantanée) et accélération et leurs grandeurs scalaires ;
décrire un mouvement et le représenter sur un diagramme cartésien
(position, vitesse et accélération en fonction du temps) ;

Mécanique DF A Alain Plantefol


Mouvements appliquer les équations des mouvements rectilignes uniformes et
rectilignes uniformément accélérés ;
Mouvement circulaire définir la fréquence (nombre de tours par seconde), la période, la
uniforme vitesse angulaire et l’accélération du mouvement circulaire uniforme
et les appliquer ;

Dynamique

Masse définir la masse en tant que mesure de l’inertie ou de la pesanteur


des corps et travailler avec la masse volumique ;
Forces définir de façon vectorielle la notion de force, énoncer et appliquer
les lois de Newton ;
expliquer les forces qui agissent en cas de mouvements rectiligne et
circulaire ;
représenter et calculer les forces de pesanteur, de rappel élastique,
de soutien et de frottement ;
représenter et nommer toutes les forces qui agissent sur un corps ;
décrire les forces et l’accélération dans le cas d’un mouvement
circulaire uniforme ;
Quantité de définir de façon vectorielle la quantité de mouvement, utiliser la
mouvement conservation de la quantité de mouvement à une dimension ;
Travail définir le travail de façon générale et en particulier dans les cas
suivants: force de pesanteur, force propulsive et force de frottement ;
Energie définir les énergies de mouvement et de position (cinétique,
potentielle de gravitation au voisinage de la surface terrestre,
potentielle élastique) ;
présenter le principe général de la conservation de l’énergie et
l’appliquer dans des exemples simples ;
Puissance, rendement définir la puissance et le rendement ;

Statique des fluides

Pression définir et calculer la pression et la pression hydrostatique ; énoncer


le principe de Pascal et savoir l’appliquer ;
Poussée d’Archimède expliquer la poussée d’Archimède et calculer les forces qui
s’exercent sur un corps totalement ou partiellement immergé ;

Gravitation

Loi de la gravitation, énoncer la loi de la gravitation de Newton et l’appliquer par exemple


mouvement des aux planètes et satellites en orbite circulaire ;
planètes et des énoncer les trois lois de Kepler et appliquer la 3e loi de Kepler aux
satellites orbites circulaires.

2. Phénomènes thermiques* 3. Electricité*


4. Optique géométrique et ondes* 5. Noyau de l’atome*

* Voir détail du programme dans les fascicules correspondants.

Mécanique DF B Alain Plantefol


G ran d e u r e t u n it é s S I

1. Prés entation sommai re d e la physique

Etymologiquement la physique est, au sens grec, l'étude de la nature. Les écrivains latins
nommaient cette science philosophie naturelle. Son objet est la tentative d'explication des
phénomènes qui se rapportent aux objets inanimés.

Il faut attendre la Renaissance pour que le chercheur


italien Galilée (1564-1642) fonde la physique
expérimentale. En effet, Galilée vérifie par des
expérimentations ses lois sur la chute des corps.

C'est toutefois un savant et philosophe anglais, Francis


Bacon (1561-1626), qui formalisa les principes de la
physique expérimentale. Bacon abandonne la pensée
déductive, qui procède à partir de principes admis par
l’autorité des Anciens, au profit de l’interprétation de la
nature, où l’expérience apporte des connaissances
nouvelles.

La physique expérimentale, en
mettant en évidence les relations
de causalité entre divers phéno-
mènes, conduit à la prévision des
faits physiques. C'est ainsi que sont établis les principes ou les lois de
la physique. Des concepts (représentation abstraite et générale d'une
chose) nouveaux sont élaborés, ainsi que des hypothèses sur les causes
immédiates des faits physiques. Ces hypothèses se distinguent de celles
avancées par les philosophes antiques par le fait que leurs
conséquences sont soumises à un contrôle expérimental quantitatif. F. Bacon

La physique moderne est donc née le jour où l'on renonça aux théories a priori.

En physique, toute loi est vérifiée par d es observation s de la nature


ou par des résultats expérimentau x reproductibles.

Une des conséquences de cette approche est que la physique entra en conflit avec les religions
qui incluent dans leurs croyances une vision du monde. La condamnation de Galilée par
l'église catholique pour sa théorie de l'héliocentrisme est exemplaire.

Les techniques simples, roues, leviers, engrenages avait précédées la physique. Mais dès le
XIXe siècle les théories physiques permettent des inventions impossibles sans elles, par
exemple la récente invention du laser. Depuis, la physique a transformé notre vie matérielle
pour le meilleur et pour le pire : électricité, automobiles, avions, radios, réfrigérateurs,
téléphones, bombes atomiques A et H, télévisions, ordinateurs, …

Mécanique DF 1 Alain Plantefol


2. Grandeu rs physiques

On appelle grandeur physique une caractéristique commune et comparable que présentent


différents objets. Par comparable il faut comprendre que l'égalité et la proportion puissent être
définies.

Par exemple considérons comme grandeur physique la longueur de barres métalliques. On


admet que deux barres sont de longueurs égales si leurs extrémités coïncident quand on les
juxtapose. On admet également qu'une barre est de longueur double qu'une autre si cette
dernière peut être reportée deux fois le long de la première. En désignant par le symbole L la
longueur de la barre simple et par L' la longueur de la barre double, on a les relations

1
L' = 2 L ⇔ L = 2 L'

2.1 Unités de mesure

On a fabriqué une barre métallique de référence (voir plus loin mètre étalon) dont la longueur
est posée unitaire, les autres longueurs devant être comparée à celle-ci. Cette longueur unitaire
s'appelle le mètre (du grec metron signifiant mesure) et elle est symbolisée par la lettre m.

Les longueurs peuvent donc s'écrire sous la forme : L = Lm m

où L est la longueur (grandeur physique), m l'unité de longueur et Lm un nombre qui exprime


la valeur numérique de la longueur relativement au choix de l'unité mètre.

grandeur phy sique = valeur numérique × unité

Si on change d'unité, alors la valeur numérique d'une longueur donnée sera aussi changée. Par
exemple L = 1 852 m = 1 mille (marin).

2.2 Le Système international d'unité SI

Le système international d'unité, dont l'abréviation est SI, est devenu la référence technique
internationale.

La création du Système métrique décimal au moment de la Révolution française et le dépôt


qui en a résulté, le 22 juin 1799, de deux étalons en platine représentant le mètre et le
kilogramme aux Archives de la République à Paris peuvent être considérés comme la
première étape ayant conduit au Système international d'unités actuel.

Au 36 de la rue de Vaugirard à Paris, on peut


découvrir l'un des derniers mètres étalons
placés dans Paris en 1796 pour familiariser
les parisiens à cette nouvelle unité.

Mécanique DF 2 Alain Plantefol


Unités de base

Seules sept unités de base suffisent pour exprimer toutes les grandeurs physique.

Grandeur Nom de l'unité SI de base Symbole


longueur mètre m
masse kilogramme kg
temps seconde s
intensité de courant électrique ampère A
température thermodynamique kelvin K
quantité de matière mole mol
intensité lumineuse candela cd

Le mètre est issu de l'esprit des Lumières et de la Révolution française. Auparavant, les
longueurs étaient mesurées en référence au corps humain (le pouce, le pied). Comme tous les
êtres humains diffèrent en taille, on prenait souvent comme référence la longueur du pouce ou
du pied du souverain régnant. Cette référence peu révolutionnaire et objective fut donc
supprimée et remplacée par un étalon non humain de longueur unique, avec utilisation de
multiples et sous-multiples de 10.

Le mètre fut défini pour la première fois en 1791 par l'Académie des Sciences comme étant la
dix millionième partie d'un quart de méridien terrestre. Il fut adopté par la France le 7 avril
1795 comme mesure de longueur officielle. Quelques années plus tard, en 1799, un mètre
étalon en platine fut créé à partir de cette définition et devint la référence.

Unités supplémentaires

Grandeur Nom de l'unité SI Symbole


angle plan radian rad
angle solide stéradian sr

Une définition du radian sera donnée dans le chapitre concernant le mouvement circulaire. Le
stéradian est hors programme.

Unités dérivées

Ce sont des unités composées algébriquement à partir des unités de base. Par exemple une
plaque rectangulaire de dimensions 2 m par 3 m a pour aire :

A = 2 m × 3 m = ( 2 × 3 ) m m = 6 m2

L'unité d'aire, le mètre carré, est donc une unité dérivée du mètre. De même l'unité de volume
sera le mètre cube, symbolisé par m3. Le produit de deux unités, par exemple du newton (voir
ci-après) et du mètre peut être indiqué de l'une des deux façons suivantes :

N · m ou N m

Mécanique DF 3 Alain Plantefol


Autre exemple, un sportif court 80 mètres en 10 secondes. Sa vitesse moyenne vaut alors

80 m 80 m m
v = 10 s = 10 s = 8 s

L'unité de vitesse, le mètre par seconde, est une unité dérivée du mètre et de la seconde.

Le quotient de deux unités peut être indiqué de l'une des façons suivantes :

m
m/s ou s ou m · s–1

Pour certaines unités dérivées il existe des noms et symboles spéciaux. Par exemple l'unité SI
de force est une unité dérivée du kilogramme, du mètre et de la seconde selon l'expression
kg · m · s–2. Cette unité est appelée newton et a pour symbole N :

N = kg · m · s–2

Multiples et sous-multiples décimaux des unités SI

Le SI a adopté une série de préfixes pour la formation multiples et sous-multiples décimaux


des unités, l’ensemble de ces préfixes est désigné sous le nom de préfixes SI.

Facteur Préfixe Symbole Facteur Préfixe Symbole


1024 yotta Y 10 – 1 déci d
1021 zetta Z 10 – 2 centi c
1018 exa E 10 – 3 milli m
1015 peta P 10 – 6 micro µ
1012 tera T 10 – 9 nano n
109 giga G 10 – 1 2 pico p
106 méga M 10 – 1 5 femto f
103 kilo k 10 – 1 8 atto a
102 hecto h 10 – 2 1 zepto z
101 déca da 10 – 2 4 yocto y

Par exemple, pour constituer une sur ou sous unité du mètre, il suffit d'adjoindre le préfixe
convenable. Par exemple 1000 mètres est un kilomètre, symbolisé par km, un centième de
mètre est un centimètre, cm. Bien remarquer que kilo signifie mille et non pas kilogramme !

Cas particulier du kilogramme

Parmi les unités de base du SI, l’unité de masse est la seule dont le nom, pour des raisons
historiques, contienne un préfixe. Les noms et les symboles des multiples et sous-multiples
décimaux de l’unité de masse sont formés par l’adjonction de préfixes au mot « gramme » et
de symboles de ces préfixes au symbole de l’unité « g ».

Par exemple 10 – 6 kg = 1 mg (1 milligramme) mais pas 1 µkg (1 microkilogramme).

Mécanique DF 4 Alain Plantefol


3. Rappel sur l es puissanc es

Soit le nombre réel a et considérons le produit: a × a × ... × a , constitué de n facteurs


chacun égaux à a. Ce produit se note an et par définition on l'appelle la puissance n-ième du
nombre a.

L'entier naturel n s'appelle l'exposant de la puissance et a s'appelle la base de la puissance.

On complète cette définition qui suppose un produit d'au moins deux facteurs, en posant :

si a ≠ 0, alors a0 = 1 (attention 00 n'existe pas)

et pour tout a de R : a1 = a

Cinq opérations sur les puissances

⎛ a ⎞ n an
(a · b)n = an · bn ⎝ b ⎠ = bn an am = an+m

m am
( an ) = an m an = a
m–n

103
Appliquons à un exemple où m > n la cinquième règle : 105 = 10–2 . Afin de généraliser cette
1
règle, il a été convenu de poser 10–2 = 102 . Plus généralement :

1
par définition, si a est réel non nul et n un entier naturel, on pose a–n = an

am
Conséquemment la règle an = am–n peut s'appliquer quels que soient m et n.

Exemple d'utilisation des opérations sur les puissances en physique

Combien y a t-il de cm3 dans 1 m3 ?

1 m = 100 cm =102 cm ⇔ (1 m)3 = (102 cm)3 ⇔ 1 m3 = 106 cm3

1
inversement on en déduit : 1 cm3 = 106 m3 = 10–6 m3

Mécanique DF 5 Alain Plantefol


4. Notation scientifique d'un nombre

Souvent en physique il est nécessaire de calculer avec de très grands ou très petits nombres.
Par exemple le nombre d'Avogadro vaut NA = 6,0220·1023 mol–1, la masse au repos de
l'électron vaut me = 9,1095 · 10–31 kg. A l'usage on constate qu'il est beaucoup plus pratique
d'écrire

9,1095·10–31 kg plutôt que 0,000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 91095 kg !

Tout nombre positif A peut s' écri re en n otation scientifique


sous la forme

A = a · 10 n avec 1 ≤ a < 10 et n entier relatif.

La plupart des calculatrices scientifiques ont un mode d'affichage des nombres dans cette
notation qui utilise mieux l'écran.

Un autre avantage de cette écriture est de pouvoir facilement obtenir mentalement un ordre
de grandeur du produit ou du quotient de deux nombres. Par exemple :

transformons 29 820 × 511 en 2,982·104 × 5,11·102, puis arrondissons en 3 · 104 × 5 · 102 qui
vaut 15 · 106 = 1,5 · 107, valeur qui est assez voisine de la valeur exacte 15 238 020.

Mais pour comparer, additionner ou soustraire, des nombres sous la forme a · 10n, il faut les
ramener à la même puissance de 10. Par exemple:

2 · 104 + 3 · 106 = 2 · 104 + 300 · 104 = 302 · 104 = 3,02 · 106

Avec un peu d'habitude, cette notation facilite beaucoup les calculs.

5. Précision des mesure s

Il n'existe pas de mesure parfaitement exacte, il y a toujours une plus ou moins grande erreur
lors de l'utilisation d'un instrument de mesure. Cette erreur est liée à la qualité et à la précision
de l'instrument, ainsi qu'au soin de l'opérateur.

L'incertitude qui caractérise toute mesure peut être indiquée de façon absolue, par exemple :

L = 2,25 m ± 0,045 m

ou de façon relative : L = 2,25 m ± 2 %

Chiffres significatifs

Ce sont des chiffres qui, comme leur nom l'indique, apportent un renseignement dans
l'écriture d'un nombre. Par exemple L = 5,4 m, la mesure est ici donnée avec deux chiffres
significatifs (abréviation 2 c.s.), un 5 et un 4.

Mécanique DF 6 Alain Plantefol


Par contre l'écriture de cette même mesure L = 0,0054 km avec cinq chiffres n'apporte rien de
plus que la précédente, les zéros à gauche du 5 et du 4 ne sont pas significatifs.

Attention toutefois que les zéros de la mesure L = 1020 m sont tous significatifs, cette mesure
comporte donc quatre chiffres significatifs.

Règles très générales et plus ou moins implicites

• En général la précision des mesures est telle que 3 c.s. suffisent, par exemple

distance séparant les villes A et B = 25,4 km

masse de l'automobile = 1,45 tonne

• Quand l'incertitude sur la mesure n'est pas indiquée, alors on admet implicitement que celle-
ci est de ± 1 sur le dernier c.s., par exemple

25,4 km sous-entend 25,4 km ± 0,1 km

1,45 tonne sous-entend 1,45 tonne ± 0,01 tonne

Des deux règles précédentes il s'ensuit que les écritures 25,4 km et 25 400 m ne sont pas
équivalentes, en effet 25 400 m comporte 5 c.s. et suggère une incertitude de ± 1 m, soit une
précision proche de ± 0,004 % (très grande précision rarement nécessaire). Toutefois ces
règles ne sont pas strictes et le bon sens reste de rigueur.

• En pratique, il est conseillé d'arrondir les valeurs numériques à un nombre de c.s.


raisonnable, par défaut 3 c.s. conviennent le plus souvent.

Par exemple, après quelques calculs avec sa calculatrice, un élève trouve que la masse d'un
camion vaut 25 653,175 kg. Comme il n'existe aucune balance susceptible de peser un camion
au gramme près (cela n'a aucun intérêt), l'élève doit arrondir par défaut à 3 c.s., soit à 25,6
tonnes = 25,6 · 103 kg.

Ne jamais recopier conscienci eusement et sans réfléchi r le complet


affichage de la calcul atrice ! Arrondir p ar défaut à 3 c.s., sauf si les
données ont une précisi on supérieure et dans ce cas l'adopter.

Mécanique DF 7 Alain Plantefol


Ex ercic es : Notation scientifique et conversion des g randeu rs

1. Ecrire les nombres suivants en notation scientifique :

112 ; 50 000 ; 36,7 ; 7,5 ; 0,068 ; 0,000 002 54 ; 250 · 102 ; 5 30 · 10–3 ; 0,089 · 1012

2. Arrondir les nombres suivants à 3 chiffres significatifs et écrire le résultat en notation


scientifique :

2 537 ; 50 612 ; 76,666 ; 1,333 333 ; 0,000 0852 456 ; 0,06801 · 102 ;

9,325 · 10-3 ; 2 997 · 106 ; 0,000 888 88 · 10- 7.

3. Compléter les égalités suivantes :

60 km = .................... m = .................... cm = .................... mm = .................... µm

0,455 mm = .................... cm = .................... m = .................... km = .................... µm

3 50 · 10-3 m = .................... mm = .................... cm = .................... km

250 · 102 µm = .................... mm = .................... cm = .................... km

4. Compléter les égalités suivantes :

5 m2 = .................... cm2 = .................... mm2

650 km2 = .................... m2 = .................... mm2

0,012 dm2 = .................... m2 = .................... mm2

5. Compléter les égalités suivantes :

80 dm3 = .................... L = .................... m3

7 200 L = .................... dm3 = .................... m3

28 dL = .................... cL = .................... cm3 = .................... dm3 = .................... m3

Mécanique DF 8 Alain Plantefol


Mou v e m e n ts re c tilign e s

1. Distance

La distance qui sépare deux points A et B peut être mesurée physiquement par le report d'une
tige le long d'une droite qui joint A à B. Pour obtenir cette droite, on pourrait tendre une corde
entre les points A et B. Dans la pratique, on utilise souvent des instruments plus sophistiqués,
par exemple un télémètre laser si les points A et B sont très distants, ou un pied à coulisse si
au contraire les points sont très proches.

Dans le Système International d'unités1, sigle SI, seul légal dans la plupart des pays dont la
Suisse, la longueur de la tige de référence unitaire est le mètre, symbolisé tout simplement
par la lettre m. Ainsi, une longueur L de cinq mètres se note L = 5 m.

Le mètre, noté m, est l'unité de longueu r SI.

La définition moderne du mètre est la longueur du trajet parcouru dans le vide par la lumière
pendant une durée de 1 / 299 792 458 de seconde (il s'ensuit que la vitesse de la lumière dans
le vide vaut très exactement 299 792 458 m/s). Le mètre correspond à une longueur pratique,
ni trop grande ni trop petite pour la vie courante et qui, historiquement, permit aux
révolutionnaires français de s'affranchir des dimensions royales (coudées, pieds, pouces) .

Rappelons que pour constituer une sur ou sous unité du mètre, il suffit d'adjoindre le préfixe
convenable. Par exemple 1000 mètres est un kilomètre, symbolisé par km.

2. Position

Pour préciser la position d'un objet, on peut donner les distances qui le sépare d'autres objets,
qui constituent alors ce qu'on appelle un référentiel. Si je téléphone à quelqu'un « je suis à
500 mètres de la gare de Lausanne », la gare de Lausanne est le référentiel. Bien entendu ma
position n'est pas complètement déterminée, on sait juste que je suis sur un cercle de rayon
500 mètres et de centre la gare de Lausanne. Pour définir sans ambiguïté ma position, je
devrais donner quelques distances complémentaires.

Considérons comme autre exemple un poisson dans un aquarium parallélépipédique, et


choisissons cet aquarium comme référentiel. On constate que la position du poisson est
parfaitement déterminée par la donnée des trois distances qui séparent le poisson de trois
parois contiguës de l'aquarium.

1
La 11e Conférence générale des poids et mesures (1960) adopta le nom Système international d'unités (avec
l'abréviation internationale SI) pour le système pratique d'unités de mesure.

La création du Système métrique décimal au moment de la Révolution française et le dépôt qui en a résulté, le 22
juin 1799, de deux étalons en platine représentant le mètre et le kilogramme aux Archives de la République à
Paris peuvent être considérés comme la première étape ayant conduit au Système international d’unités actuel.

Mécanique DF 9 Alain Plantefol


Et si on sort le poisson de l'aquarium ? On doit alors compliquer un peu les choses.

z D'abord il faut prolonger les


parois pour les transformer en
des plans dans le sens
géométrique du terme (donc
infinis), et ensuite l'on convient
de compter la distance à un tel
plan positivement d'un côté et
Pz négativement de l'autre. Par
P exemple si on appelle altitude la
Py y distance qui sépare le poisson du
O fond de l'aquarium, une altitude
Px de + 10 cm signifie que le
poisson est 10 cm au-dessus du
fond, et – 10 cm signifie que le
x poisson est 10 cm au-dessous du
fond.

La donnée de trois nombres positifs ou négatifs définit donc parfaitement la position du


poison par rapport à l'aquarium, que le poisson soit en dedans ou en dehors de l'aquarium.
Une manière tout à fait équivalente à la précédente consiste à projeter la position P du poisson
orthogonalement sur trois axes Ox, Oy et Oz qui constituent mathématiquement un repère
orthonormé à trois dimensions. Si Px , Py et Pz sont les projetés respectifs de P, les trois
⎯ ⎯ ⎯
nombres en question sont x = OPx , appelé abscisse, y = OPy , appelé ordonnée et z = OPz
appelé cote (ou altitude). La position du poisson se note alors P( x ; y ; z ).

Comme la donnée de trois nombres seul ement suffit à définir une


position, on dit que l'espace phy sique est à trois dimension s.

La position d'un objet par rapport à notre


planète Terre est aussi donnée par trois
nombres, la latitude, la longitude et
l'altitude. A la différence toutefois que la
latitude et la longitude ne sont pas des
longueurs, mais des angles.

Mécanique DF 10 Alain Plantefol


3. Te mps

On conçoit habituellement le temps comme une succession d'instants, chacun de ces instants
correspondant à une situation particulière de l'Univers. Les instants dont on se souvient
constituent le passé, et ceux qu'on anticipe constituent l'avenir. Notre Univers étant caractérisé
par le changement, tous les instants sont donc différents. Une représentation simple de cette
conception du temps est un axe dont chaque point correspond à un instant, axe orienté du
passé vers l'avenir, le point correspondant à l'instant présent se déplaçant2 inexorablement vers
l'avenir.
passé présent futur

On appelle intervalle de temps l'ensemble des instants compris entre un instant de début,
initial, et un instant de fin, final. Bien entendu la fin étant postérieure au début. Si on suppose
qu'un événement se reproduit cycliquement avec régularité, l'intervalle de temps constitué par
un cycle peut être adopté comme unité de temps. La durée d'un événement est le nombre de
fois que se reproduit ce cycle unitaire pendant que cet événement se réalise. Dans le SI l'unité
de temps est la seconde, qui est une fraction du jour, durée d'une rotation de la Terre sur elle-
même. Un jour contient 24 heures de 60 minutes, chaque minute contenant 60 secondes.

La seconde, notée s, est l'unité SI de temps (durée).

L'échelle du temps humain se base sur la rotation de la Terre autour de son axe et sur l'orbite
terrestre autour du Soleil (année). Des mesures de temps de plus en plus fines ont toutefois
révélé que ces mouvements de corps céleste ne sont pas suffisamment constants pour
répondre à des exigences de précision élevées; aussi l'unité de temps est-elle aujourd'hui
déterminée à l'aide d'une méthode atomique3.

On appelle date (ou encore " temps" au sens restreint) le nombre qui exprime la durée qui
sépare un événement depuis un événement particulier choisi arbitrairement comme origine
sur l'axe du temps (date zéro). Si l'événement se produit après la date zéro, sa date est
comptée positivement, et négativement s'il se produit avant. Dans les exercices de physique
on choisit une date zéro qui simplifie les calculs. La date (le temps) est symbolisée par la
lettre t.

dates négatives origine durée dates positives


[ ] t
t=0 t1 t2

2
La question de la "vitesse" à laquelle se déplace le point instant présent est assez délicate. Dans la théorie
classique de la physique cette vitesse est constante, universelle, absolue. Dans la théorie d'Einstein, la
" Relativité ", il convient de distinguer le temps propre de l'observé et le temps relatif de l'observation. Quoi qu'il
en soit, dans les théories physiques classique, relativiste ou quantique, le temps observé se déplace toujours vers
l'avenir et jamais vers le passé.
3
Après comparaison de la seconde en vigueur, jusqu'alors définie par des moyens astronomiques, à une horloge
atomique au césium, la durée de la seconde fut redéfinie en 1967 comme étant égale à 9 192 631 770 périodes de
la radiation de transition du césium. Une horloge au césium construite suivant ce principe permet aujourd'hui
d'obtenir une précision de 10 ns par jour, tandis que la rotation de la terre présente une incertitude de quelques
ms par jour.

Mécanique DF 11 Alain Plantefol


Considérons un événement qui débute à la date t 1 et qui finit à la date t 2 , sa durée est la
différence t 2 – t 1 , notée par la suite ∆t ( la lette grecque ∆, delta, correspond à la lettre D de
notre alphabet et à la première lettre du mot Différence).

La durée est la différence entre les dates initiale et finale.


∆t = t 2 – t 1 ≥ 0.

4. Mouvement

Quand la position d'un objet se modifie avec le temps, on dit qu'il se déplace ou qu'il est en
mouvement, on appelle cet objet un mobile. En fait chaque point de l'objet a un mouvement
particulier. Le plus souvent on se contente d'étudier que le mouvement d'un point de l'objet, le
point adopté pouvant être quelconque ou le centre moyen de répartition de la masse, appelé
centre de masse ou centre de gravité. Si le corps est homogène, ce centre est toujours situé
sur les axes de symétrie.

On appelle trajectoire la ligne constituée par l'ensemble des positions successivement


occupées par un point mobile.
c
P

C d

Dans le schéma ci-dessus une roue roule sans glisser sur un plan horizontal. Si on considère le
mouvement du centre C de la roue, celui-ci a pour trajectoire la droite d. Par contre si on
considère le mouvement d'un point P situé à la périphérie de la roue, alors la trajectoire est
plus compliquée, il s'agit de la cycloïde c. Dans ce chapitre, nous n'étudierons que le
mouvement du point C, l'étude de celui de P étant, mathématiquement, nettement plus
difficile !

5. Vit ess e

Un mobile est plus rapide qu'un autre si, dans un même temps, la distance qu'il parcourt est
plus longue. Ou encore si, sur une même distance, il met moins de temps pour la parcourir.

En physique, la grandeur qui mesure la rapidité d'un mouvement est la vitesse. Par définition
on pose que la vitesse est proportionnelle4 à la distance parcourue et inversement
proportionnelle5 au temps mis pour la parcourir.

4
Mathématiquement deux nombres x et y sont proportionnels s'il existe un nombre a tel que y = ax. La fonction
x |→ y = ax est appelée fonction linéaire, et sa représentation graphique est une droite qui passe par l'origine et
par le point ( 1 ; a ).

5
a
Le nombre y est inversement proportionnel au nombre x s'il existe un nombre a tel que y = x . La fonction
a
x |→ y = x est appelée fonction homograhique, et sa représentation graphique est une hyperbole équilatère.

Mécanique DF 12 Alain Plantefol


La vitesse est le quotient de la distance par le temps.

Si la vitesse d'un mobile ne modifie pas au cours du temps, on dit alors que le mouvement est
uniforme. Mais bien souvent le mouvement n'est pas uniforme et il convient de distinguer la
vitesse sur l'ensemble d'un parcours, appelée vitesse moyenne, de la vitesse du mobile à un
moment donné, appelée vitesse instantanée6. La vitesse instantanée est la vitesse indiquée par
les tachymètres des tableaux de bord des automobiles.

La vitesse moyenn e est le quotient de la distance par l e temps.

d
v m = ∆t

Unités SI : d en m, ∆ t en s, v m en m/s = m·s – 1

6. Mouvement rectilign e uniforme ( MRU)

Un mouvement est rectiligne quand sa trajectoire est une droite. Si de plus la vitesse est
constante le mouvement est alors rectiligne uniforme, désigné par la suite par le sigle MRU.
Si on adopte la trajectoire comme référentiel, la position du mobile est donc définie par un
simple nombre x, appelé abscisse. Sur le schéma ci-dessous le mobile est représenté par un
gros point.
x/m
– 10 0 10 20 30 40 50
Le point origine de l'axe (x = 0) et l'orientation de l'axe sont choisis arbitrairement (comme
l'origine des dates) de façon à simplifier les calculs. La flèche indique le sens du mouvement
(la vitesse). Sur ce schéma l'abscisse x est exprimée en mètre, mais des sur ou sous unités du
mètre conviendraient aussi.

6.1 Déplacement

Soit x 1 et x 2 les abscisses initiale et finale d'un mouvement. La différence ∆x = x 2 – x 1 est


égale en valeur absolue à la distance parcourue, toutefois son signe est positif si le mobile se
déplace dans le même sens que l'axe car x 2 > x 1 et négatif dans le sens contraire car x 2 < x 1 .
Cette différence de position est appelée déplacement.

Le déplacement est la différen ce entre la position finale


et la position initiale.

∆x = x 2 – x 1

Le sign e du déplacement renseigne donc sur le sen s du mouvement,


alors qu'une di stance, toujours positive par définition,
ne l'indique pas.

6
L'adjectif instantané ne fait pas ici référence à un instant donné, puisqu'un en un instant au sens strict il ne
passe rien. Il faut entendre ici instant comme synonyme de durée extrêmement brève, infinitésimale.

Mécanique DF 13 Alain Plantefol


6.2 Vitesse moyenne algébrique

Si, dans la formule de la vitesse vm = d/∆t, on remplace la distance d par le déplacement ∆x,
alors la vitesse vm aura le même signe que le déplacement. Autrement dit la vitesse définie par
vm = ∆x/∆t sera positive si le mobile se déplace dans le même sens que l'axe Ox et négative
s'il se déplace dans le sens contraire. Cette vitesse moyenne peut donc être qualifiée
d'algébrique, mais dans la pratique on omet ce qualificatif.

La vitesse moyenn e (algébriqu e) est le q uotient du déplacement par le


temps mis pour le parcourir.

∆x
v m = ∆t

Dans le cas d'un MRU, comme la vitesse est constante, la vitesse instantanée est égale à la
vitesse moyenne : v = vm .

6.3 Horaire

On appelle horaire une équation qui précise la position7 en fonction du temps. Ici cette
équation sera de la forme x = ƒ(t) , où ƒ est une fonction à déterminer.

0 x0 x
t=0 t

Désignons par x0 l'abscisse du mobile à la date zéro, t = 0, et par x son abscisse à une date t
quelconque. D'après la précédente définition de la vitesse on a :

∆x x – x 0 x – x0
vm = v = ∆t = t – 0 = t ⇒ x – x 0 = vt ⇒ x = vt + x 0

L'abscisse x d'un mobile animé d'un mouvement rectilign e uniforme


est une fonction affine du temps t.

x = vt + x 0

Remarque : il faut être attentif à la cohérence des unités dans lesquelles sont exprimées
l'abscisse, la vitesse et la date.

Si on utilise les unités SI, on aura x en m, v en m/s et t en s :

m
x = vt + x 0 ⇒ … m = … s … s + … m

7
Plus généralement, un horaire est une équation qui précise un aspect d'un mouvement en fonction du temps,
cela peut être aussi la vitesse en fonction du temps, ou l'accélération en fonction du temps, etc.

Mécanique DF 14 Alain Plantefol


Mais on pourrait tout aussi bien exprimer x en km, v en km/h et t en h.

km
x = vt + x 0 ⇒ … km = … h … h + … km

6.4 Représentation graphique de l'horaire

Comme l'horaire est une fonction affine du temps,

sa représentation graphique est la droit e d'équation x = vt + x 0

Cette droite passe par le point (0 ; x 0), autrement dit x 0 est son ordonnée à l'origine et la
vitesse v est sa pente.

1
x x
2
A

∆x B
α
x0 ∆t C
∆x
v = ∆t = tan α t t

0 0
3

Si la vitesse est positive, la droite "monte", cas des mobiles 1 et 2 de la figure de droite, et
"descend" si la vitesse est négative, cas du mobile 3.. Plus la droite est inclinée, plus le mobile
est rapide, 1 est plus rapide que 2. En A le mobile 1 dépasse 2, en B et C le mobile 3 croise 2
puis 1. Pour déterminer les coordonnées (x ; t) de ces points, on résout le système constitué
par les équations horaires des mobiles en question.

7. Acc él ération

Le mouvement uniforme est un cas idéal, théorique. En effet, si un mobile réel peut avoir sa
vitesse pratiquement constante pendant un certain temps, en général par la suite sa vitesse
varie, soit qu'il aille plus vite, soit qu'il freine (éventuellement jusqu'à l'arrêt). Contrairement
au français courant, en physique on parle d'accélération chaque fois que la vitesse varie,
qu'elle augmente ou diminue. Par exemple une voiture qui freine est un mobile accéléré en
physique.

La vitesse peut varier plus ou moins rapidement. Un mobile est plus accéléré qu'un autre si,
dans un même temps, la variation de sa vitesse est plus importante. Ou, ce qui revient au
même, s'il met moins de temps pour changer sa vitesse. Par définition on pose que
l'accélération est proportionnelle à la variation de la vitesse instantanée et inversement
proportionnelle au temps mis pour la faire varier.

Mécanique DF 15 Alain Plantefol


L'accélération moyenne est le quotient de la variation de la vitesse
instantanée par la durée de cette variati on.

∆v
a m = ∆t

Unités SI : v en m/s , t en s, a m en m/s 2 = m·s – 2

La présence d'une seconde au carré dans l'unité SI de l'accélération peut de prime abord
étonner. Il ne faut surtout pas essayer de s'imaginer un carré dont le côté vaudrait une
seconde ! En fait, le carré d'une seconde a été obtenu par l'utilisation habituelle des règles de
calcul : ∆v est en m/s, ∆t en s, donc le quotient de ∆v par ∆t est en

m/s m m 2 –2
s = s · s = s 2 = m/s = m·s

Si l'accélération d'un mobile ne se modifie pas au cours du temps, on dit alors que le
mouvement est uniformément accéléré. Quand le mouvement n'est pas uniformément
accéléré il convient de distinguer l'accélération sur un intervalle de temps fini, appelée
accélération moyenne, de l'accélération à un moment donné, appelée accélération
instantanée8.

Signes de l'accélération
∆v
Comme ∆t est une quantité toujours positive, il s'ensuit que le signe de am = ∆t est le même
que celui de ∆v. Or ∆v = v 2 – v 1 est une quantité positive si v 2 > v 1, négative dans le cas
contraire où v 2 < v 1. Toutefois, ce qui complique un peu les choses, c'est que les vitesses v 2 et
v 1 peuvent être négatives et que dans ce cas la condition v 2 > v 1 (qui rend positive
l'accélération) équivaut à | v 2 | < | v 1 | (ex. : – 10 m/s > – 20 m/s). Les schémas ci-après
illustrent les cas possibles.
0 < v1 < v2 ; a > 0 0 < v2 < v1 ; a < 0
– + – +

v2 < v1 < 0 ; a < 0 v1 < v2 < 0 ; a > 0

– + – +
On remarque que l'accélération est positive quand le mobile va de plus vite dans le sens
positif ou de moins en moins vite dans le sens négatif. A l'opposé, l'accélération est négative
quand le mobile va de moins en moins vite dans le sens positif ou de plus en plus vite dans le
sens négatif

8
Voir note de bas de page no 6.

Mécanique DF 16 Alain Plantefol


8. Mouvement rectilign e uniformé ment acc él é ré (MRUA)

Il s'agit d'un mouvement dont la trajectoire est une droite et dont l'accélération est constante.
Ce mouvement sera désigné par le sigle MRUA. Les généralités des paragraphes 6.1 et 6.2
sont encore valables. Un exemple simple de MRUA est la chute libre d'un objet lâché.

8.1 Horaire de la vitesse

Désignons par v 0 la vitesse à la date zéro, t = 0, et par v sa vitesse à une date t quelconque.
D'après la précédente définition de l'accélération on a :

∆v v – v0 v – v0
a = ∆t = t – 0 = t ⇒ v – v 0 = at ⇒ v = at + v 0

La vitesse v d'un mobile animé d'un mouvement rectilign e


uniformément accél éré est une fonction affine du temps t.

v = at + v 0

8.2 Représentation graphique de la vitesse

Comme l'horaire de la vitesse est une fonction affine du temps,

sa représentation graphique est la droit e d'équation v = at + v 0

Cette droite passe par le point ( 0 ; v 0 ), autrement dit v 0 est son ordonnée à l'origine, et
l'accélération a est sa pente.
1
v v

A
α
v0 ∆t
∆v
a = ∆t = tan α t t

0 0
2

Si l'accélération est positive, la droite monte, cas du mobile 1 de la figure de droite, et descend
si l'accélération est négative, cas du mobile 2. Plus la droite est inclinée, plus le mobile est
accéléré. En A le mobile 2 a même vitesse que 1.

Mécanique DF 17 Alain Plantefol


8.3 Interprétation de l'aire sous la courbe de v = ƒ(t)

On a représenté ci-dessous des courbes9 de fonctions horaires de la vitesse pour un MRU et un


MRUA, et on a hachuré deux domaines. Dans le cas du MRU le domaine est rectangulaire, sa
hauteur vaut v et sa base vaut une durée ∆t, et son aire, produit de ces dimensions, vaut donc
v∆t = ∆x. Cette aire représente donc le déplacement ∆x du mobile durant ∆t.

Dans le cas du MRUA le domaine est un trapèze rectangle. Nous admettrons que l'aire de ce
domaine représente encore le déplacement ∆x du mobile durant ∆t.

v v MRUA
MRU

∆x ∆x
t t

0 0
∆t ∆t

L'aire limitée par la courb e de l'horaire de la vitesse et ayant pour


base un intervall e de temps ∆t représent e le déplacem ent ∆x du
mobile durant ce temps.

Conséquence importante

v MRUA
v2
v1 + v2
v2 + v1
2 Dans le cas d'un MRUA on a donc ∆x = 2 ∆t
v1 mais par ailleurs on sait que la vitesse moyenne est
∆x ∆x v2 + v1
définie par vm = ∆t , d'où ici v m = 2 .
t
0
∆t

Pour un MRUA la vitesse moyenn e v m sur un intervalle de temps ∆t


est égal e à la moyenne arithmétique des vitesses v 1 et v 2
resp ectivem ent initiale et finale.

v2 + v1
vm = 2

9
Ici courbe est synonyme de représentation graphique d'une fonction, celle-ci pouvant être une droite.

Mécanique DF 18 Alain Plantefol


Les expressions "vitesse moyenne" et "moyenne des vitesses" prêtent à confusion. On pourrait
croire qu'elles désignent la même quantité dans tous les cas, or on vient de démontrer que ces
quantités ne sont égales que dans le cas d'un MRUA. Il est bien évident que si un
automobiliste roule pendant une heure à 80 km/h et durant une minute à 120 km/h, sa vitesse
moyenne sera plus proche de 80 km/h que de 100 km/h, simple moyenne de 80 et 120.

8.4 Horaire de la position

Il s'agit de déterminer l'équation x = ƒ(t). Pour cela utilisons le résultat précédemment établit
∆x v 2 + v 1
vm = ∆t = 2 , en prenant comme date initiale t = 0 pour laquelle la positon vaut x 0 et la
vitesse v 0, et comme date finale une date quelconque t pour laquelle la positon vaut x et la
vitesse v = at + v 0.

∆x v 2 + v 1 x – x 0 at + v 0 + v 0 x – x0 1 1
∆t = 2 ⇒ t–0 = 2 ⇒ t = 2 at + v 0 ⇒ x = 2 at 2 + v 0 t + x 0

L'abscisse x d'un mobile animé d'un mouvement rectilign e


uniformément accél éré est une fonction polynôme du second degré
du temps t.

1
x = 2 at 2 + v 0 t + x 0

8.5 Représentation graphique de la position

La représentation graphique d'une fonction polynôme du second degré est une courbe appelée
parabole.

Sur le schéma ci-après on a représenté la parabole x = ƒ(t) pour un caillou lancé vers le haut
avec une vitesse v 0. Comme on l'a déjà signalé, son mouvement est pratiquement un MRUA
d'accélération négative (vers le bas).

x x
v0

S
x0 x0
v = tan α
a<0 α

Mécanique DF 19 Alain Plantefol


Nous admettrons la propriété suivante :

la pente (tan α ) de la tangente en un point (x ; t) de la courbe


x = ƒ(t) est égale à la vitesse du mobile à la date t

Au point S, sommet de la parabole, cette pente est nulle. Cela signifie que le caillou a une
vitesse nulle quand il a fini de monter et juste avant qu'il ne redescende. A la date t = 0, la
pente de la tangente est positive, la vitesse v 0 est donc positive, le caillou est lancé dans le
même sens que l'axe des x. Après S la pente est négative, la vitesse est donc négative, le
caillou redescend.

8.6 Propriété remarquable d'un MRUA

1
Si on élimine le temps t d'entre les deux équations v = at + v 0 et x = 2 at 2 + v 0 t + x 0 on
2
obtient une relation entre v et x seulement : v 2 – v 0 = 2 a ( x – x 0 ). Le choix des dates t
quelconque et t = 0 étant arbitraire, on préfère faire référence aux instants final et initial.

Pour un MRUA on a la propriété remarquable

2 2
v 2 – v 1 = 2 a ( x 2 – x 1 ) ⇔ ∆(v 2 ) = 2 a ∆x

9. Chute libre

Sans entrer dans les détails (voir le chapitre consacré à la gravitation), on constate que deux
objets massifs s'attirent toujours. Pour les objets usuels, de faible masse, cette force
gravitationnelle est insignifiante. Mais la planète Terre, dont la masse est très importante,
attire de ce fait tous les objets situés dans son voisinage. Cette action générale de la Terre est
appelée pesanteur et cette action sur un objet particulier s'appelle son poids.

Dans ce qui suit nous ne considérerons que les mouvements d'objets qui ne sont soumis qu'à
leur poids, c'est-à-dire que toutes autres actions possibles sont nulles ou négligeables,
notamment la résistance de l'air qui ralentit considérablement les objets peu denses et
présentant une large surface (ex. : parachute). Dans ces conditions on parle alors de chute
libre. L'étude de la chute libre10 a permis d'énoncer les lois suivantes.

1. Sous l'action de son poids un objet lâché tombe selon une


trajectoire rectilign e qui a pour direction le centre de la Terre,
cette direction est la vertical e local e.

2. Tout objet en chute libre a une accélération constante.

3. En un même endroit, cette accélération est la même pour


tous les objets.

10
C'est en particulier le savant italien Galilée (Galileo Galilei, né à Pise en 1564 ) que l'on doit l'étude de la
chute libre A 35 ans, Galilée, du haut de la tour de Pise, lâche des balles de plomb, de bois, de papier et découvre
que, quelle que soit leur masse, tous les corps sont animés du même mouvement.

Mécanique DF 20 Alain Plantefol


Cette accélération est désignée pa r la lettre g, en Suisse et en France
elle est voisine de

g = 9,81 m/s 2

Précisi on : d'un endroit à l'autre la valeur de g change un peu car la


Terre n'est parfaitement sphérique et homogène, de plus elle tourn e
autour de l'axe des pôles d'un tour par jour. A une altitude nulle, g
vaut environ 9,83 m/s 2 aux pôles et 9,78 m/s 2 à l'équateur.

Il est important de bien comprendre qu'en chute libre un objet ne


tombe pas d'autant plus vite qu'il est lourd. Dans un tube en verre,
vidé au préalable de son air, une plume tombe aussi vite qu'une bille
d'acier (expérience "du tube de Newton"), de même sur la Lune où il
n'y a pas d'atmosphère. Par contre, dans l'air (ou dans un autre fluide
comme l'eau) un objet tombe d'autant plus vite qu'il est compact et
dense. Un parachutiste a le même poids que son parachute soit
ouvert ou fermé !

Mécanique DF 21 Alain Plantefol


Ex ercic es : Mouv ements rectilignes uniformes

∆x
Formulaire vm = ∆t x = vt + x 0

Conseils

• Les symboles des formules ci-dessus représentent des grandeurs dont la valeur est
algébrique.
72 km/h 2
1 25 m/s
x

Montreux Lausanne Genève


– 20 km 0 km 60 km

Par exemple la vitesse v2 du véhicule 2, dans la formule x = vt + x 0, doit être comptée


négativement, soit v2 = - 25 m/s. On peut remarquer que l'abscisse de Montreux est négative.

• Attention à la cohérence des unités ! Si à la date t = 0 le véhicule 2 est à Genève, on doit


écrire x2 = – 25 t + 60 000, où x2 est en mètres et t en secondes. Par contre x2 = – 25 t + 60,
où t est en secondes, est faux car on ajoute des mètres, – 25 t, à des kilomètres, 60. De même
on a tout intérêt à convertir la vitesse de 72 km/h du véhicule 1 en 20 m/s.

Règle générale : pour éviter les fautes de calcul dues à des unités incohérentes, il suffit
d'utiliser exclusivement des valeurs exprimées en unités SI, à savoir en m, s, m/s.

1. Convertir en m/s : 72 km/h et 100 km/h.


Convertir en km/h : 15 m/s et 340 m/s (340 m/s= vitesse du son dans l'air).

2. En combien de temps quelqu'un qui court à la vitesse de 19,8 km/h parcourt-il une
distance de 220 m ?

3 Du fait de la rotation diurne de la Terre, Lausanne décrit un cercle d'environ 4500 km de


rayon. Calculer la vitesse correspondant à ce mouvement et comparer-la à celle du son
par exemple.

4. Vous faites l'aller-retour St François ↔ E.N.S.R. à la vitesse de 4 km/h à l'aller et


6 km/h au retour. Quelle est votre vitesse moyenne sur l'ensemble du parcours ?

5. Un train parcourt 200 km en 2 h. Etant donné qu'il a parcouru les 100 premiers km à la
vitesse de 80 km/h, à quelle vitesse a-t-il parcouru les 100 derniers ?

6. Considérer la portion d'autoroute Lausanne Genève longue de 60 km. Un automobiliste


part de Lausanne à la vitesse de 120 km/h. De Genève part un camion à la vitesse de
100 km/h. A quelle distance de Lausanne se croisent ces véhicules

6.1 s'ils partent en même temps, 6.2 si le camion part 10 min après la voiture?

Dessiner les graphes horaires correspondant à ces deux cas.

Mécanique DF 22 Alain Plantefol


7. Une voiture roule à 126 km/h derrière un camion qui roule à 90 km/h. Si la distance qui
sépare initialement la voiture du camion est de 150 m, en combien de temps la voiture
rattrapera-t-elle le camion ?

8. Soit le thème de la fable « Le lièvre et la tortue». Au moment du départ de la course le


lièvre commence par dormir l h alors que la tortue progresse vers l'arrivée à la vitesse de
10 cm/s. A son réveil le lièvre s'élance à la poursuite de la tortue à la vitesse de 10 m/s .
Quelle doit être la longueur maximale de cette course pour que le lièvre perde ?
x/m

60 9. Déterminer la vitesse correspondant à


chacune des phases A, B et C du
mouvement ci-contre.

t/s
A B C
0 2 5 6 v / m·s–1

x / km 50

60

v=?
t/s
v=?
20 0 1
t / min
– 30
0 ? 60 ?

10. Remplacer les points d'interrogation 11. Pour l'ensemble du parcours, durée
par les valeurs qui conviennent. 6 s, calculer le déplacement et la
vitesse moyenne.

Réponses

1. 20 m/s ; ≈ 27,8 m/s ; 54 km/h ; 1 224 km/h. 2. 40 s

3. ≈ 327 m/s ; ≈ 96% 4. 4,8 km/h

5. ≈ 133 km/h 6. ≈ 32,7 km ; ≈ 41,8 km

7. 15 s 8. ≈ 363,6 m 9. 30 m/s ; 0 m/s ; – 60 m/s

10. – 60 km/h ; 40 min ; 30 km/h ; 2 h 11. 90 m ; 15 m/s

Mécanique DF 23 Alain Plantefol


Ex ercic es : Mouv ements rectilignes uniformé ment acc él é rés

∆v
Formulaire a = ∆t v = at + v 0
v1 + v2 1
vm = 2 x = 2 at2 + v 0 t + x 0

Conseil

• Ici encore les symboles des formules ci-dessus représentent des grandeurs dont la valeur est
algébrique. Le signe de a et de v est lié à l'orientation choisie pour l'axe des x.
x
Le schéma ci-contre illustre un objet est lancé verticalement vers le haut avec une
vitesse de 30 m/s. La gravité vaut 10 m/s2. Comme l'axe des x est orienté vers le
haut, pour utiliser convenablement les formules ci-dessus on doit poser
v 0 = + 30 m/s et a = – 10 m/s2.
30 m/s
Il serait plus correct de noter par symboles différents la valeur absolue d'une
grandeur (ou sa norme quand il s'agit d'une grandeur vectorielle, voir à ce sujet le
paragraphe 5 du chapitre suivant) et sa valeur algébrique relativement à un axe
a
(voir composantes d'un vecteur au paragraphe 5 du chapitre suivant). En ce qui
0
concerne l'exemple, on pourrait noter a = 10 m/s2 la valeur absolue de l'accéléra-
tion (norme) et ax = – 10 m/s2 sa valeur algébrique relative à l'axe des x (compo-
sante). Mais ce n'est pas l'usage, alors attention !

1. Une automobile démarre et atteint une


vitesse de 90 km/h en 10s. Calculer son
accélération et la distance parcourue.

2. La vitesse d'une voiture augmente


uniformément de 36 km/h à 108 km/h en
20 s. Calculer son accélération, sa
vitesse moyenne et la distance
parcourue.

3. A la vitesse de 60 km/h, il faut environ 36 m à une automobile pour s'arrêter. Que vaut
son accélération ?

4. Un train a une vitesse de 10 m/s et 50 m plus loin une vitesse de 15 m/s. Calculer sa
vitesse moyenne, la durée du parcours et son accélération.

5. Un taxi est arrêté à un feu rouge. Au moment où le feu passe au vert (t = 0) il démarre et
atteint la vitesse de 14 m/s en 7 secondes. Il roule ensuite pendant 10 s à vitesse
constante puis freine avec une décélération a = – 3,5 m/s2 pour s'arrêter devant le feu
rouge suivant.

5.1 Calculer le temps pendant lequel il freine.

Mécanique DF 24 Alain Plantefol


5.2 Représenter graphiquement la vitesse du taxi en fonction du temps.

5.3 Calculer la vitesse moyenne dans la phase de démarrage et dans celle de freinage.

5.4 Calculer la distance totale parcourue entre les deux feux.

6. Deux trains roulent l'un vers l'autre sur une même voie avec des vitesses respectives de
126 km/h et 180 km/h. A une distance de 2 km l'un de l'autre, les conducteurs des trains
s'aperçoivent et freinent chacun avec une décélération de 1 m/s2. Déterminer s'il y aura
collision.

7. Le moteur d'une voiture présente une fuite d'huile. Une goutte d'huile s'échappe toutes
les deux secondes et tombe à terre. Sur la figure ci-dessous, on a reporté les taches que
ces gouttes d'huile ont laissées sur la route pendant le freinage de la voiture. Les deux
gouttes extrêmes ont été lâchées respectivement au début du freinage et à l'arrêt. La
voiture a commencé son freinage alors que sa vitesse était de 72 km/h.

F E D C B A

36 m 28 m 20 m 12 m 4m

7.1 A quelle position (A ou F) le freinage a-t-il commencé? Justifiez votre choix.

7.2 Quelle a été la durée du parcours depuis le début du freinage jusqu'à l'arrêt ?

7.3 Que valait l'accélération (supposée constante) de la voiture durant le freinage ?

7.4 Quelle vitesse la voiture avait-elle encore au point D ?

Arrondir l'accélération g de chute libre à 10 m/s2

8. On lance un objet verticalement vers le haut avec une vitesse de 15 m/s. Déterminer la
hauteur maximale atteinte par cet objet

9. D'un pont surplombant de 8 m une rivière on lance verticalement vers le bas un caillou
qui atteint l'eau 1 s après. Avec quelle vitesse a-t-on lancé ce caillou ?

10. Alors que sa montgolfière monte à une vitesse de 12 m/s l'aérostier lâche un sac de lest
qui tombe sur le sol en 10 s. Depuis quelle altitude l'aérostier a-t-il lâché le sac de lest ?

11. Un corps est lancé vers le haut dans le champ de pesanteur terrestre. Le graphe qui
représente correctement la variation de sa vitesse en fonction du temps est :
v v v v

t t t t
A B C D

Mécanique DF 25 Alain Plantefol


v en km/h

12. A partir des données du diagramme ci- 72


contre, déterminer les accélérations et la
distance parcourue. t en min

0 2 5 9

13. A partir des données du diagramme ci- a en m/s2


contre et sachant que v0 = 0, dessiner le
diagramme v(t) et déterminer la distance 5
parcourue.
t en s
10 15
0 4
Réponses –4

1. 2,5 m/s2 ; 125 m

2. 20 m/s ; 1 m/s2 ; 400 m

3. ≈ 3,86 m/s2

4. 12,5 m/s ; 4 s ; 1,25 m/s2

5. 4 s ; 7 m/s ; 217 m

6. non

7. F ; 10 s ; 2 m/s2 ; 12 m/s

8. 11,25 m

9. 3 m/s

10. 380 m

11. C

12. 1/6 m/s2 ; 0 m/s2 ; –1/12 m/s2 ; 7,2 km

13. 210 m

Mécanique DF 26 Alain Plantefol


Dyn am iqu e
restreinte au point matériel et au mouvement rectiligne

1. Notion de forc e

Nous admettrons que les modifications de mouvement ou de forme que subissent les objets ne
sont dues qu'à leurs interactions. Ces actions mutuelles, appelées forces en physique, se
traduisent par une variation de leur vitesse et/ou une modification de leur forme. Par exemple
quand un footballeur frappe un ballon, celui-ci acquiert un nouveau mouvement et se déforme
à l'endroit où le pied l'a frappé.

On peut classer les forces en deux catégories, les actions par contact et les actions à distance.

Exemples d'action par contact : - chocs (frappe d'une balle)


- liaison mécanique (une voiture tire une remorque).

Dans l'état actuel de nos connaissances il n'existe que quatre types d'actions à distance :

— gravitationnelle (la Terre attire la Lune, le poids des objets),


— électromagnétique (un aimant attire un clou, répulsion de deux électrons),
— nucléaire forte (cohésion des noyaux des atomes),
— nucléaire faible (transmutation du neutron en proton).

Mais en fait les actions par contact n'existent pas vraiment, au niveau microscopique les
atomes ne se touchent jamais car ils se repoussent au moyen de forces électromagnétiques. La
résistance des objets solides et leur impénétrabilité sont dues à des forces intermoléculaires
électromagnétiques. Actuellement seuls les quatre types de force à distance existent.

2. Pre mi ère loi de Newton ou loi de l'ine rti e

C'est en 1697 que Newton11 fait paraître son fameux ouvrage


Philosophiae naturalis principia mathematica. Dans ce livre
Newton expose le principe d’inertie, la proportionnalité des forces
et des accélérations, l’égalité de l’action et de la réaction, les lois
du choc, étudie le mouvement des fluides, donne la théorie des
marées, et y développe avant tout sa théorie de l’attraction
universelle : les corps s’attirent avec une force inversement
proportionnelle au carré de la distance qui les sépare.

1 Newton (Sir Isaac) (1642-1727), né dans le Lincolnshire, illustre mathématicien, physicien et astronome
anglais.. Il fait ses études à Cambridge. Pendant vingt-sept ans il mène en parallèle enseignement et recherche. Il
écrit sa Méthode des fluxions où il donne les principes du calcul différentiel et intégral. En 1688 il envoie à la
Société Royale de Londres son mémoire sur les Principes mathématiques de philosophie naturelle, qui contient
la loi de l'attraction universelle et les principes essentiels de la mécanique. En 1696 il est nommé inspecteur de la
Monnaie, puis trois ans après directeur de cette institution. Comblé de gloire et d'honneurs, il meurt en 1727 et
est inhumé à l'abbaye de Westminster.

Mécanique DF 27 Alain Plantefol


La première loi des Principia ou loi de l'inertie a toutefois été
formulée antérieurement par Galilée12 (Newton a eu la sagesse de
l'adopter) et elle affirme :

Loi de l'inertie ou première loi de Newt on :


tout corps reste immobile ou con serve un
mouvement rectilign e uniforme aussi longtemps
qu'aucune force extéri eure ne vient mod ifier son
état de mouvement.

A l'époque où ce principe a été formulé on


pensait que le mouvement devait être
entretenu pour se maintenir. En effet, si on
lance une bille sur un plan horizontal, elle
perd peu à peu de sa vitesse car les diverses
forces de frottement la ralentissent. Mais si
on s'efforce de diminuer les frottements en ∞
polissant soigneusement la bille et la piste,
on s'aperçoit alors que la bille est moins ralentie. De même une bille lâchée sur un premier
plan incliné remonte presque aussi haut sur le second plan incliné, et ceci d'autant mieux que
les frottements sont faibles. Galilée affirme que si le second plan était horizontal et sans aucun
frottement, alors la bille ne s'arrêterait jamais.

La résistance que présentent les objets aux changements de leur mouvement est appelée
inertie et constitue une propriété fondamentale de la matière. C'est ainsi que les astronautes
d'Apollo ont, en 1969, effectué la plus grande partie du trajet Terre Lune tout moteur de fusée
coupé. Plus prosaïquement, les ceintures de sécurité nous empêchent, en cas de freinage brutal
du véhicule, de continuer notre voyage par inertie mais en passant à travers le pare-brise!

Référentiels d'inertie

Supposons qu'une boule de bowling soit posée dans le couloir d'un train à l'arrêt. Quand le
train démarre, on constate que la boule reste fixe par rapport à la gare (enfin presque, car les
inévitables frottements l'entraînent un peu) et qu'elle se met donc spontanément en
mouvement par rapport au train et ceci sans qu'une force particulière agisse sur elle. Le
principe d'inertie est donc violé si on considère le mouvement de la boule par rapport au train,
mais il est vrai si on considère le mouvement de la boule par rapport à la gare. De façon plus
générale, on constate que le principe d'inertie est pratiquement toujours vrai par rapport au sol
terrestre et aussi par rapport à tout objet qui se déplace selon un mouvement rectiligne
uniforme par rapport au sol terrestre. Par exemple si on pose une boule dans le couloir d'un
T.G.V. qui roule à 200 km/h, la boule reste là où on l'a posée de la même manière que si le
train avait été à l'arrêt. Par contre la boule acquiert par inertie un mouvement par rapport au
train dès que celui-ci accélère, freine ou tourne (rappelons qu'en physique il y a accélération
chaque fois que la vitesse varie soit en grandeur, soit en direction).

1 Galilée (Galileo Galilei), né à Pise en 1564,. Mathématicien, physicien et astronome, fondateur de la science
expérimentale en Italie. En 1610, il observe pour la première fois les satellites de Jupiter avec une lunette
grossissante de sa fabrication En 1616, ses propositions coperniciennes selon lesquelles la Terre se meut autour
du Soleil sont jugées hérétiques. En juin 1632 il jugé coupable par le Saint-Office. Assigné à résidence dans sa
maison de la banlieue de Florence, il y meurt en 1642 Il ne sera réhabilité qu'en 1757.

Mécanique DF 28 Alain Plantefol


On appelle référenti el d'inertie, ou inertiel, ou encore galil éen, un
référentiel par rapport auquel le princi pe d'inertie est vrai.

Tout objet en mouvement de translation rectiligne uniforme par


rapport à un référenti el d'inertie peut être consid éré comme
référentiel d'inerti e.

Le sol de la Terre est pratiquement un bon référenti el d'inertie. Un


meilleur réf érenti el d'inertie est constit ué par les étoil es fixes.

C'est à Galilée que revient le mérite d'avoir énoncer en premier le "


principe de relativité " repris, après Newton, par Einstein dans deux
articles révolutionnaires parus en 1905 dans les Annalen der Physik.
Le deuxième article s'appuie sur deux postulats dont le principe de
relativité : " Les lois de la mécanique sont les mêmes pour tous les
observateurs en mouvement rectiligne uniforme les uns par rapport
aux autres ".Fin 1905, Einstein ajoute un post-scriptum à son article
et démontre la célèbre formule E = m c2.

3. Notion de mass e

L'espace et le temps sont des concepts premiers de la physique, la masse des objets aussi.
Dans ce qui suit nous montrerons que la masse peut être reliée non seulement à la notion
d'inertie, mais aussi aux notions de volume et de quantité de matière ainsi que de poids. Il est
bien connu que le kilogramme est l'unité SI de masse.

L'unité fondamentale de masse, le kilog ramme noté kg,


est la masse d'un cylindre en platine iri dié déposé au bureau des
Poids et Mesu res à Sèvres.

Masse, volume et quantité de matière

Tout le monde connaît l'attrape-nigaud : « Qu'est-ce qui est le plus lourd, un kilogramme de
plumes ou un kilogramme de plomb ? ». Bien entendu un kilogramme de plumes est tout aussi
lourd qu'un kilogramme de plomb, mais seulement le kilogramme de plume occupe un
volume bien plus grand que le kilogramme de plomb. Diverses expériences ont montré qu'à
volume égal deux objets constitué de la même substance ont la même masse. Autrement dit,
pour une substance donnée, la masse est proportionnelle au volume.

On appelle masse volumi que d'une sub st ance dans des condition s
données, le quotient de la masse de cette substance
par le volume qu'elle occupe.

m
ρ = V ( ρ est la lettre grecque rhô)

SI : masse m en kg, volume V en m 3 , et masse volumique


ρ en kg/m 3 = kg·m – 3

Mécanique DF 29 Alain Plantefol


En général les substances ont des masses volumiques très différentes :

eau ≈ 103 kg/m3 air ≈ 1,3 kg/m3 fer ≈ 7,9·103 kg/m3 platine ≈ 21,5·103 kg/m3

(ces valeurs sont données dans les CNTP).

Comme l'eau est la substance la plus répandue sur notre Terre, la plus usuelle, on aime bien
comparer la masse volumique d'une substance à celle de l'eau (comme on dit "ça fixe les
idées").

La densi té d'une sub stance est le rapport de sa masse volumique et de


la masse volumique de l'eau.

ρ substa nce
d = ρ ea u

SI : d , la densité, est san s unité car c'est un simple nombre.

Ainsi la densité du fer est de 7,9. On retiendra que si la densité est inférieure à 1 la substance
flotte sur l'eau, et au contraire coule si sa densité est supérieure à 1, comme par exemple le fer
(le corps d'un humain vivant a une densité moyenne un petit peu inférieure à 1).

De nos jours on sait que les corps chimiquement purs sont constituées de molécules, par
exemple l'eau est constituée de molécules de formule H2O. Or les molécules sont identiques
en ce qui concerne leur propriétés physiques y compris leur masse, ainsi deux molécules d'eau
ont une masse double d'une seule molécule. Il s'ensuit que la masse d'un corps pur est
proportionnelle au nombre de molécules dont il est constitué. Mais comme les molécules sont
très petites et de ce fait très nombreuses dans le moindre morceau de corps pur (18 grammes
d'eau contiennent environ 6·1023 molécules, soit six cents milles milliards de milliards de
molécules), pratiquement on les compte par moles.

La mole, notée mol, est l'unité de quantité de matière d'un corps pur
constitué de N A ≈ 6,0220·10 2 3 molécul es.

Le nombre N A ≈ 6,0220·10 2 3 mol – 1 est appelé nombre d'Avogadro.

La masse molaire d'un corps pur est le quotient de sa masse par sa


quantité de matière.

m
Μ = n

SI : masse m en kg , quantité de matière n en mol


et masse molaire Μ en kg·mol – 1 .

Remarque : la masse molaire est déterm inée en faisant la somme des


masses atomiques des atomes con stituan t la molécule du corps pur,
les masses atomiques étant indiquées en grammes dans le tableau
périodique du formulaire .

Mécanique DF 30 Alain Plantefol


Masse d'inertie

Considérons l'expérience suivante : deux chariots13 roulent sur un rail et on les fait se heurter,
interagir, de différentes façons, par exemple ils s'accrochent l'un à l'autre ou ils rebondissent
l'un sur l'autre.
1 2

On constate alors que le rapport des variations des vitesses des chariots est constant quelles
que soient les vitesses et la nature du choc. Si on désigne par v1 et v1' les vitesses
respectivement avant et après le choc du chariot 1 (de même pour le chariot 2), on peut écrire

v2' – v2
v1' – v1 = – k = constante négative pour un couple de chariots donnés

Le signe négatif de ce rapport s'interprète par le fait que si un chariot gagne de la vitesse, c'est
aux dépends de la vitesse de l'autre. De plus on constate que k est égal au rapport des masses
des chariots dans le sens défini précédemment :

m1 v2' – v2 m1
k = m2 d'où v1' – v1 = – m2 (1)

Autrement dit le plus gros des chariots, celui qui contient le plus de matière, est le chariot
dont la vitesse varie le moins. Cela n'a rien de très étonnant en soi et on le vérifie
constamment dans la vie de tous les jours. Il vaut mieux heurter avec sa voiture un insecte
qu'un camion !
La masse d'un objet est liée à son inerti e. Plus la masse
d'un objet est importante, moins sa vitesse a tendance
à varier lors d'une interaction.

Masse pesante

Soit une balance rigoureusement symétrique, on constate sur Terre


qu'elle n'est en équilibre que si ses plateaux contiennent le même
volume ou la même quantité d'une substance donnée. Cela signifie que
le poids d'un objet est en proportion de sa masse. On a ainsi un moyen
simple de mesure des masses.

La masse est une grandeur physique qui peut être mesurée


au moyen d'une balance.

La différence toutefois entre la masse d'inertie d'un objet et sa masse pesante est que cette
dernière nécessite la présence gravitationnelle d'une planète alors que la masse d'inertie se
conserve dans le vide intersidéral. La collision d'une fusée et d'un astéroïde est une interaction
comparable aux chocs des chariots dont il était question précédemment, plus l'astéroïde aura

13
Afin de diminuer au maximum les frottements, aujourd'hui on utilise plutôt deux patins qui glissent sur un
rail à coussin d'air, les vitesses des patins étant mesurées au moyen de barrières lumineuses qui agissent sur un
chronomètre électronique.

Mécanique DF 31 Alain Plantefol


une grande masse moins sa vitesse variera, mais malheureusement ce sera le contraire pour la
la fusée!

Einstein a admis la totale équi valen ce de la masse d'in ertie


et de la masse pesante .

4. Quantité de mouve ment

La relation (1) du paragraphe précédent peut encore se mettre sous la forme :

m1 v1 + m2 v2 = m1 v1' + m2 v2' (2)

On voit que le produit de la masse par la vitesse joue un rôle tout particulier. En effet lors
d'une interaction les deux facteurs masse et vitesse sont à prendre en compte. Il est moins
grave d'être frappé par une balle de tennis se déplaçant à 5 km/h plutôt qu'à 50 km/h, il est
aussi moins grave d'être frappé par une balle de tennis se déplaçant à 50 km/h plutôt que par
un camion se déplaçant à 50 km/h. En 1330 déjà, le parisien J. Buridan avait pressenti que la
raison pour laquelle une boule de fer lancée allait plus loin qu'une boule de bois de même
grosseur et lancée identiquement était due à la différence des masses.

Mais c'est bien plus tard que R. Descartes14 (1596-1650), par une intuition géniale, affirme la
conservation des quantités de mouvement et de l'énergie.

On appelle quantité de mouvement (symbole p )


d'un objet le produit de sa masse par sa vitesse.

→ →
p = m v

SI : masse m en kg , vitesse v en m·s – 1 et quantité


de mouvement p en kg·m·s – 1 .

On peut remarquer que la définition de la quantité de mouvement fait intervenir le vecteur


vitesse et non la simple vitesse numérique. Cet aspect vectoriel de la vitesse et de la quantité
de mouvement est développé dans le paragraphe suivant.

→ →
En utilisant la définition vectorielle de la quantité de mouvement, p = m v , la relation (2)
peut se mettre sous la forme :

→ → → →
m1 v1 + m2 v2 = m1 v1' + m2 v2' (3)

1 Descartes René (1596-1650). Né gentilhomme, il est élève au collège des Jésuites à la Flèche où il y étudie les
lettres anciennes, la philosophie et les mathématiques.. De 1618 à 1629 il passe son temps à voyager,. Sa
vocation de philosophe se fixe en 1619 dans son poêle à Ulm, et son adhésion à la société des rose-croix est le
prélude à une révolution intellectuelle et mystique. Ses ouvrages qui abordent des sujets philosophiques,
métaphysiques, mathématiques, physiques, biologiques et moralistes subissent les attaques des partisans
d'Aristote, des Jésuites et des protestants de Hollande. En 1649, Descartes par pour la Suède où la Reine
Christine l'a invité. Mais la rigueur du climat ne lui convient pas, il meurt d'une congestion pulmonaire en 1650 à
Stockholm.

Mécanique DF 32 Alain Plantefol


→ → → →
⇔ p1 + p2 = p1' + p2' (4)

On constate que lors de leur interaction la quantité de mouvement totale des deux chariots se
conserve. L'expérience montre que cette conservation peut être généralisée à l'interaction de
plus de deux objets à la condition qu'ils constituent un système isolé (aucune interaction avec
l'extérieur) et ceci quels que soient ces objets : atomes, automobiles, électrons, galaxies …

Loi de la conservation de quantité de mouvement :

Dans un système isolé, la quantité de mouvement totale est constante.


Dans le cas où le système n'est constitué que de deux objets on a

→ → → →
p1 + p2 = p1' + p2'

→ → → →
et si le système isolé contient n objets on a p1 + … + pn = p1' + … + pn'

Remarquons que dans le cas particulier où le système n'est constitué que d'un seul objet cette
loi est équivalente au principe d'inertie : la vitesse de l'objet est constante en norme et
direction.

5. Aspect v ectori el d e c ertain es g ra ndeurs physiques

Si un obus de 2 kg file à la vitesse de 300 m/s, il est bien évident que la valeur 2 kg nous
renseigne totalement sur la masse de l'obus, par contre la valeur de 300 m/s ne nous renseigne
en rien sur la direction du mouvement de l'obus et pourtant cela a une certaine importance!

En physique toute grand eur qui possède une valeur, une direction et
un sens est qualifiée de vectoriell e.

Remarque : en mathématiques et en physique le mot direction


n'inclut pas le sen s.

5.1 Vecteur déplacement


B
→ Aussi réducteur que cela puisse paraître au premier
AB abord, un déplacement de A vers B est représenté par
une flèche qui joint A à B, indépendamment du trajet
suivi par le mobile pour aller de A en B. Seul le
A
déplacement depuis une position initiale A jusqu'à une
position finale B est pris en compte. La flèche
représentant le déplacement de A à B est appelée un
vecteur (du latin vector qui signifie "transporteur") et le déplacement vectoriel de A à B, noté

AB, possède trois caractéristiques : • une direction , celle de la droite (AB),

• un sens , celui de A vers B,

• une norme , la distance AB.

Mécanique DF 33 Alain Plantefol


5.2 Addition vectorielle

C Maintenant considérons un mobile qui se déplace de A en B


puis de B en C. Son déplacement total est donc un

AC → déplacement de A vers C , et on écrit :
BC
θ
B → → →
AB + BC = AC
A →
AB

On définit ainsi une opération sur des vecteurs déplacements successifs appelée addition
vectorielle. Toutefois ATTENTION à ce que la distance AC n'est en général pas égale à la
somme des distances AB et BC. Le théorème du cosinus appliqué au triangle ABC fournit :

AC2 = AB2 + BC2 – 2 AB · BC cos θ

Imaginons un avion qui se déplace relativement à l'air selon le


C vecteur déplacement →
d r tandis que le vent déplace l'air dans
→ →
da lequel évolue l'avion selon un vecteur déplacement d e . Le

de θ déplacement absolu de l'avion par rapport au sol est un

déplacement d a qui se construit selon la règle dite du
A →
dr parallélogramme (par ailleurs mathématiquement équivalente à
celle ci-dessus). On a :
→ → →
da = dr + de

Au vu de cet exemple on constate que l'addition vectorielle est une opération commutative :
→ → → → →
da = dr + de = de + dr →
d3
L'addition vectorielle est aussi une opération associative : →
d
→ → → → → → →
d = ( d 1 + d 2 ) + d 3 = d 1 +( d 2 + d 3 ) →
d2


5.3 Multiplication d'un vecteur par un nombre d1

Exemple : →
Soit λ un nombre réel, le résultat de la multiplication d'un vecteur d
→ →
→ 1,5 d par λ est un nouveau vecteur noté λ d qui a les caractéristiques
d suivantes :

→ • même direction que d ,
–2d →
• même sens que d si λ est positif et de sens contraire si λ est
négatif,

• une norme qui vaut | λ| · d.

Mécanique DF 34 Alain Plantefol


→ → → →
y MN = d = dx + dy
5.4 Composantes d'un vecteur →
dy
Ny N
Si on remplace un vecteur par une somme de
deux vecteurs (ou plus) on dit qu'on a effectué →
dy d
une décomposition du vecteur. Précédemment
→ → → α →
d a a été décomposé en d r + d e . My dx
Μ
dx x
Souvent une décomposition s'effectue selon les
directions des axes d'un repère orthonormé. 0 Mx Nx

On rappelle que les nombres d x et d y obtenus par différence des coordonnées de N et M


(dans cet ordre!) , d x = Nx – Mx et d y = Ny – My ,

→ → ⎛⎜ d x ⎞⎟
sont appelés les composantes du vecteur d et on les note : d =⎝
dy ⎠

L'application du théorème de Pythagore fournit : d = dx2 + dy2


dy
et l'angle α (voir figure) est donné par : α = arctan d x .

5.5 Vecteur vitesse

→ Par définition, le vecteur vitesse moyenne est le quotient du


v déplacement par sa durée :
m →
→ d
v m = ∆t

Le vecteur vitesse instantanée, noté v et appelé tout simplement vitesse par la suite, est la
limite du vecteur vitesse moyenne quand la durée devient infiniment brève.

Dans le ca s d'un mouvement rectili gne l a vitesse a une même


direction et un même sen s que le mouvement.

SI : la norme de la vitesse est exprimée en m/s.

5.6 Vecteur accélération

accélération →
v Par définition, le vecteur accélération moyenne est le
→ quotient de la variation de la vitesse par sa durée :
a →
m v → → →
→ v2 – v1 ∆v
→ m am = ∆t = ∆t
a
décélération

Le vecteur accélération instantanée, noté a et appelé tout simplement accélération par la
suite, est la limite du vecteur accélération moyenne quand la durée devient infiniment brève.

Mécanique DF 35 Alain Plantefol


Dans le cas d'un mouvement rectili gne l 'accél ération a même
direction que le mouvement et la vitesse.

Si le sens de l'accélération est le même que celui de la vitesse, le


mobile va de plus en plus vite. Si le sens de l'accélération est opposé
à celui de la vitesse, le mobile va de moi ns en moins vite, on peut
alors parler de décélération.

SI : la norme de l'accélération est expri mée en m/s 2 .

6. Deuxiè me loi d e Newton ou loi fondamental e d e la dynamiqu e

Ecrite en latin, la deuxième loi de Newton disait à peu près ceci : "le changement dans le
mouvement est proportionnel à la force motrice et il s'effectue dans la ligne d'action de cette
force". Remarquons qu'une force est pourvue d'une direction (ligne d'action), c'est donc une
grandeur vectorielle. Nous donnons ci-dessous une version plus moderne de cette loi.

Loi fondamentale de la dynamique :

la force moyenne exercée sur un corp s est le quotient de la variation


de sa quantité de mouvement par la durée de cette vari ation.

→ → →
→ p2 – p1 ∆p
Fm = ∆t = ∆t

SI : la norme de la force a pour unité le kg · m/s 2 , appelée newton et


symbolisée par N.

1 N = 1 kg·m/s 2


La force in stantanée, notée F et appelée tout simplement force par la
suite, est la limite de la force moyenn e quand la durée devient
infiniment brève.

Il y a une autre façon de formuler la deuxième loi de Newton qui est très utile bien que moins
générale :
→ → → →
→ p2 – p1 m2 v2 – m1 v1
Fm = ∆t = ∆t

or si on suppose que pratiquement la masse de l'objet est constante15, m = m1 = m2 , l'égalité


précédente devient

15
On peut supposer que la masse est constante si la quantité de matière dont est constitué l'objet ne varie pas.
Ainsi la masse d'un caillou lors d'une chute ne varie pas, par contre la masse d'une fusée varie beaucoup au
moment de son décollage à cause des gaz éjectés.

Mécanique DF 36 Alain Plantefol


→ → → → →
→ m v2 – m v1 m( v 2 – v 1 ) ∆v →
Fm = ∆t = ∆t = m ∆t = m a m

→ →
et pour une durée infiniment brève on peut écrire F = m a .

Loi fondamentale de la dynamique ou deuxième loi de Newton :

si la masse d'un objet est constant e, la force à laquell e il est soumi s


est le produit de sa masse par son accélération.
→ →
F = m a

→ → →
→ Si plusieurs forces F1 , F2 , … , Fn
agissent simultanément
ΣF sur un objet, la somme vectorielle de ces forces est notée
→ →
→ a Σ F (la lettre Σ est le sigma majuscule grec, il correspond à
F1 notre S, première lettre de somme) et est appelée la
résultante de ces forces. On peut alors écrire :
m
→ → →
F2
ΣF = m a

→ → →
La formulation F = m a reste toutefois valable si on ne perd pas de vue que F est la
résultante des forces appliquées.

7. Troisiè me loi d e Newton ou loi de l'action et d e la ré action

Reconsidérons la relation (3) du paragraphe 4. :

→ → → →
m1 v1 + m2 v2 = m1 v1' + m2 v2' (3)

cette relation exprime le fait que la quantité de mouvement totale d'un système constitué par
deux objets interagissant est constante, autrement dit ce que l'un des objets gagne en quantité
de mouvement c'est ce que l'autre perd.

→ → → →
D'où : m1 v1' – m1 v1 = – ( m2 v2 – m2 v2' )
→ → → →
m1 ( v1' - v1 ) = – m2 ( v2' – v2 )
→ →
m1 ∆ v1 = – m2 ∆ v2

Dans la théorie de la Relativité d'Einstein, la masse m d'un objet augmente avec son énergie E selon la
→ →
fameuse formule E = m c2 . Donc la masse d'un objet augmente avec sa vitesse et la formule F = m a n'est plus
applicable. Toutefois, si la vitesse reste faible devant la vitesse c = 300 000 km/s de la lumière, et c'est le cas des
→ →
objets de la vie de tous les jours, alors la formule F = m a est une approximation très correcte.

Mécanique DF 37 Alain Plantefol


La durée ∆t de l'interaction étant la même pour les deux objets, on a :
→ →
∆ v1 ∆ v2 → → → →
m1 ∆t = – m2 ∆t ⇔ m1 a1 = – m2 a2 ⇔ F1 = – F2

Ce résultat constitue la troisième loi de Newton

Loi de l'égalité de l'action et de la réaction ou troisième loi de Newton :

A chaque action correspond toujours un e réaction égale et opposée.



Si un corps A agit sur un corp s B avec u ne force F A /B , c'est que le
→ →
corps B agit sur le corps A avec une force F B /A = – F A /B

L'interaction de deux corps a toujours lieu par l'intermédiaire de forces égales et opposées. Il
est impossible qu'un corps agisse sur un autre sans qu'il ait réaction de ce dernier. Par exemple
si une personne pousse un chariot, alors le chariot repousse (et conséquemment ralentit) la
personne. Attention à ce que l'égalité de l'action et de la réaction ne signifie absolument pas
l'égalité des accélérations consécutives ! En effet :
→ → a1 m2
m1 a1 = – m2 a2 ⇒ m1 a1 = m2 a2 ⇔ a2 = m1

Les accélérations sont dans la proportion inverse des masses. Dans une interaction, c'est le
corps le plus massif qui est le moins accéléré. Par exemple, quand un insecte heurte le pare-
brise d'un camion, la force avec laquelle le camion pousse l'insecte est égale en intensité à la
force avec laquelle l'insecte ralentit le camion, mais, vu la disparité des masses, le camion est
très peu ralenti et l'insecte très fortement accéléré !

Toute force propulsive est due à une réaction. Une personne se déplace en repoussant avec ses
pieds le sol, le sol repoussant à son tour la personne lui permettant ainsi sa marche. Dans
l'espace intersidéral, les fusées repoussent (éjectent) du gaz, ce gaz à son tour repoussant la
fusée. Aucune propulsion de quoi que ce soit dans une direction ne peut exister sans qu'il ait
propulsion de quelque chose dans la direction opposée. La masse de notre planète Terre étant
considérable devant la masse de nous-mêmes ou des objets propulsifs que nous utilisons
(voitures, trains, navires), elle nous semble donc totalement immobile, mais en fait chaque
fois que nous allons dans une direction en prenant appui sur elle nous la repoussons dans la
direction opposée.

8. Le poids

Nous avons vu dans le paragraphe 9. du chapitre précédent qu'un objet en chute libre subit
une accélération verticale vers le bas de norme g = 9,81 m/s2 ≈ 10 m/s2. Cette accélération est
due l'attraction terrestre encore appelée gravité, voir plus loin le chapitre consacré à la
gravitation, le nom de cette force est tout simplement le poids.

→ →
Si on désigne par les vecteurs P et g respectivement le poids et l'accélération en chute libre
→ → → →
d'un objet, la seconde loi de Newton F = m a s'écrit P = m g .

Mécanique DF 38 Alain Plantefol


Le poids d'un corp s est proportionnelle à sa masse et est éga l au
produit de cette masse par la gravit é.
→ →
P = m g

SI : le poids est une force et a pour unit é le newton N,


la masse est en kg.

Sur Terre g ≈ 9,81 m/s 2

Attention pendant des siècles les mots masse et poids ont été confondus. Encore aujourd'hui,
quand on demande son poids à une personne, elle donne sa masse lue sur une balance de salle
de bain, appareil qui en fait mesure le poids et qui est gradué en kg ! C'est pourquoi un tel
appareil ne serait plus utilisable sur la Lune car il indiquerait que la masse de la personne a été
diminuée par un facteur d'environ 6 alors que c'est son poids qui a été diminué par ce facteur.

Quand un objet n'est pas en chute libre, par exemple un pot de fleur posé
→ →
sur le sol, il conserve son poids donné par la formule P = m g mais →
→ S
celui-ci est annulé par le soutient S du sol rigide. Conséquemment la
résultante des forces qui agissent sur le pot de fleur est nulle et ce pot
conserve son immobilité.
→ →
S P

Posé sur un plan incliné lisse, où les frottements peuvent


→ être négligés, le poids a une double action qui peut être
a mise en évidence en le décomposant selon deux
→ composantes respectivement normale (perpendiculaire)
Pt et tangentielle au plan.
α

Pn → → →
α P = Pn + Pt

→ α
P
→ →
• La composante normale Pn appuie l'objet sur le plan qui réagit avec une force de soutien S
→ →
opposée : S = – Pn . En norme on a Pn = S = P cos α = m g cos α.


• La composante tangentielle Pt accélère l'objet vers le bas du plan incliné. En norme on a
Pt = P sin α = m g sin α = m a d'où a = g sin α.

Si les frottement sont négligeables, posé sur plan d'inclinaison α , un


objet est accéléré vers le bas du plan avec une accélération qui vaut

a = g sin α

Mécanique DF 39 Alain Plantefol


Remarque : on appelle pente d'un plan incliné la tangente de l'inclinaison : pente = tan α.
Sur les panneaux routiers cette pente est exprimée en pourcents ; par exemple si α = 6º alors
la pente vaut tan 6º ≈ 0,105 = 10,5 %. Pour de faibles angles on a tan α ≈ sin α et dans ce cas
le calcul de l'accélération peut être simplifié ; pour 6º on a :

a = g sin α ≈ g tan α ≈ 10 × 10,5 % = 1,05 m/s2

9. Force d' él asticité - dynamomèt re

Plus on tire sur un ressort plus celui-ci s'allonge, plus on comprime un ressort plus celui-ci se
raccourcit. En 1676, le savant anglais Hooke énonça que pour certain matériaux élastiques la
déformation et la force (en fait il faut deux forces égales à chacune des extrémités du
matériau) provoquant cette déformation étaient proportionnelles.
F rigide
l0 ∆l
moyen

souple
l
F F ∆l
0

Par exemple, si un ressort a une longueur initiale l0 et qui, déformé par une force F, acquiert
un nouvelle longueur l, alors d'après la loi de Hooke on a F = k | l – l0 | = k | ∆ l | où k est une
constante, appelée raideur (ou constante d'élasticité) du ressort.

En fait la loi de Hooke n'est valable que pour de faibles déformations, si on sort des limites
d'élasticité du matériau celui acquiert une déformation permanente ou même se rompt.

Loi de Hooke : si les déformations n’excèdent pas les


limites d’élasti cité alors elles sont proportionnelles
à la force appliquée.

F = k d où d = |∆ l |

SI : F en N, d en m et k en N/m

Dynamomètre : cet appareil, encore appelé peson, est constitué d’un ressort
dont l’allongement déplace un curseur devant une graduation en newtons (cet
appareil peut être gradué en kilogrammes, mais alors il doit être exclusivement
utilisé sur Terre !).

Mécanique DF 40 Alain Plantefol


Conclusion

Le concept de masse est lié aux notions de quantité de matière, d'inertie et de poids. Mais la
masse reste une grandeur physique très difficile à comprendre.

Les forces ne sont pas en soi des causes visibles, elles ne sont mises en évidence que par leurs
effets : la modification du mouvement et de la forme des corps. Si on lâche un caillou, on ne
voit pas la force (son poids) qui est cause de sa chute, mais on constate la chute. Une force ne
naît pas du néant, c'est une affaire entre deux objets interagissant, avec égalité et opposition
de l'action et de la réaction.

Les lois de Newton constituent le fondement de la mécanique dite classique. Au début du 20e
siècle Einstein construisit sa "Relativité" dont la mécanique classique est une approximation
valable pour des corps ayant une vitesse faible devant celle de la lumière. La mécanique
classique est incapable de rendre compte des phénomènes atomiques ou concernant des
particules rapides, mais néanmoins constitue une théorie tout à fait acceptable pour la vie de
tous les jours.

Mécanique DF 41 Alain Plantefol


Ex ercic es : Mass e volumique - dens ité

m
Formulaire ρ=V ρ = d ρeau

Masse volumique
Substance Formule Solide Liquide Gaz
(conditions normales)
ρ en kg · m-3 ρ en kg · m-3 ρ en kg · m -3

99 % Fe
Acier 7850
0,2 % C
23 % O2
Air 1,293
76 % N2
Aluminium Al 2700
Bois (chêne) 600-750
Cuivre Cu 8960
Eau H2O 917 998
Fer Fe 7870
Huile (olive) 918
Hydrogène H2 0,0899
Marbre CaCO3 2700-2800
Mercure Hg 13590
Or Au 19300
Osmium Os 22590
Platine Pt 21450

1. Compléter les égalités suivantes :

998 kg/m3 ≈ 1 t / m3 = ............ kg / m3 = ............ kg / dm3 = ............ g / cm3

8960 kg/m3 = ............ t / m3 = ....................... g / dm3 = ....................... g / mm3

2. Compléter les phrases suivantes :

• 2345 cm3 d'acier ont pour masse ........................ kg

• 1250 g de glace ont pour volume ........................ dm3

• Comme 9 cm3 de glycérine ont pour masse 11,34 g, la masse volumique de la


glycérine vaut ....................... kg / m3 et sa densité vaut .......................

3. Combien coûte 1 cm3 d'or sachant qu'il est vendu 16 124 CHF / kg ?

Mécanique DF 42 Alain Plantefol


4. Combien coûte 1 kg de platine sachant qu'il est
vendu 703 CHF / cm3 ?

5. La surface du lac de Joux est de 9,5 km2.


Durant un hiver, il s'est formé une couche de
glace de 10 cm d'épaisseur. Calculer la masse
de cette glace.

6. Le disque de frein
d'une moto est en acier, de diamètre 30 cm et de 1 cm
d'épaisseur. Il est troué pour la ventilation et sa masse est
ainsi réduite d'un facteur 0,9. Calculer la masse de ce
disque.

7. Un cube en fer de 10 cm de côté a même masse qu'un cube


en or. Quel est le côté du cube en or ?

8. Une boule sphérique en chêne de densité 0,7 a pour


diamètre 20 cm. Quel serait le diamètre d'une boule en fer
qui aurait la même masse ?

9. L'eau contenue dans un récipient cylindrique gèle, et la glace ainsi formée a pour
hauteur 10 cm. Quelle était la hauteur initiale de l'eau dans le récipient ?

10. Une boule sphérique en cuivre de rayon 5 cm a pour masse 670 g. Déterminer par un
calcul si cette boule est pleine ou creuse. Si elle est creuse, que vaut alors le volume de
la cavité intérieure ? Cette boule flotte t-elle sur l'eau?

Réponses

1. 998 kg/m3 ≈ 1 t / m3 = 103 kg / m3 = 1 kg / dm3 = 1 g / cm3


8960 kg/m3 = 8,96 t / m3 = 8960 g / dm3 = 8,96 · 10-3 g / mm3

2. • 2345 cm3 d'acier ont pour masse 18,41 kg


• 1250 g de glace ont pour volume 1,363 dm3
• Comme 9 cm3 de glycérine ont pour masse 11,34 g, la masse volumique de la
glycérine vaut 1260 kg / m3 et sa densité vaut 1,26.

3. ≈ 311 CHF 4. 32,8 · 103 CHF

5. ≈ 8,71 · 108 kg 6. ≈ 5 kg

7. ≈ 7,42 cm 8. ≈ 8,93 cm

9. ≈ 9,2 cm 10. creuse ; ≈ 449 cm3 ; non

Mécanique DF 43 Alain Plantefol


Ex ercic es : Quantit é d e mouv ement

→ → → → → →
Formulaire p =m v p1 + p2 = p1' + p2' si le système est isolé

Conseil Les quantités de mouvement s'additionnent vectoriellement. Voir à ce sujet le


conseil donné pour les exercices de dynamique qui suivent.

1. Deux petits chariots de même masse 6 kg sont sur un même rail horizontal.

1 2

Déterminer les vitesses finales de ces chariots dans les interactions suivantes.

1.1 Le chariot 1 a une vitesse de 2 m/s et il heurte le chariot 2 qui est immobile. Les
deux chariots s'accrochent pendant le choc.

1.2 Les deux chariots se dirigent l'un vers l'autre à la vitesse de 2 m/s. Les deux
chariots s'accrochent pendant le choc.

1.3 Le chariot 1 a une vitesse de 2 m/s et il heurte le chariot 2 qui est immobile. Le
choc est élastique et on constate que le chariot 1 s'arrête.

2. Une locomotive de 10 tonnes se déplace à 2 m/s quand elle entre en collision avec une
autre locomotive de 40 tonnes stationnée sur la même voie. Les deux locomotives
restent accrochées après le choc. Déterminer alors leur vitesse.

3. Un pistolet a une masse M = 600 g et il tire des balles de masse m = 4 g à la vitesse de


V = 300 m/s. Déterminer la vitesse v de recul de ce pistolet.
→ →
v M m V

4. Un wagon vide, de masse 5 tonnes, se déplace à la vitesse constante de 6 m/s et, alors
qu'il passe sous un pont, une dizaine d'hommes de masse moyenne 80 kg se laissent
tomber verticalement dedans. Déterminer la nouvelle vitesse du wagon.

5. Deux wagonnets de masse 80 kg et 40 kg se déplacent sur la même voie avec des


vitesses de sens opposés valant respectivement 11 m/s et 7 m/s.

5.1 Calculer leur vitesse finale s'ils demeurent accrochés après le choc.

5.2 Si le choc a duré 0,5 s calculer leurs accélérations moyennes.

5.3 Avec quelles forces moyennes ont-il interagit durant le choc ? Commenter le
résultat.

Mécanique DF 44 Alain Plantefol


6. Un petit wagonnet en bois, de masse 1 kg, roule horizontalement à la vitesse de 1,2 m/s.
On lui tire dessus et la balle le traverse de part en part parallèlement à la voie. La masse
de la balle est 5 g, une vitesse initiale de 800 m/s et finale de 200 m/s. Quelle est la
vitesse finale du wagonnet ?

avant après

Réponses

1. 1 m/s ; 0 m/s ; 2 m/s 2. 0,4 m/s

3. 2 m/s 4. 5,17 m/s

5. 5 m/s ; 12 m/s2 et 24 m/s2 ; 960 N 6. 1,8 m/s

Mécanique DF 45 Alain Plantefol


Ex ercic es : Dynamiqu e

m → →
Formulaire ρ=V F =m a si m est constante

Conseils

→ → →
• Ne pas perdre de vue que, dans l'égalité F = m a , la force notée F représente la
résultante des forces appliquées à l'objet. Dans le cas où l'objet serait de dimensions
négligeables (point matériel), on obtient cette résultante en faisant la somme vectorielle des
forces. Et la somme vectorielle n'est pas du tout une simple somme numérique (voir § 5.2
→ → →
addition vectorielle). Par exemple la résultante F de deux forces F1 et F2, valant
respectivement 3 N et 4 N, peut prendre toutes les valeurs comprises entre 1 N et 7 N selon
→ →
l'angle que font F1 et F2 entre elles.

F=5N

F=1N F1 = 3 N F1 = 3 N F = 4 N
2
F=7N
F1 = 3 N F2 = 4 N F2 = 4 N

→ → → →
• L'égalité F = m a implique que F et a sont de même sens. Conséquemment, relativement
à un axe des x donné, on a la relation Fx = m ax entre les composantes.

1. Un objet de masse 20 kg est soumis à 2 forces de 30 N et 40 N. Déterminer son


accélération dans les cas suivants :
30 N 1.2
1.1
40 N 30 N 40 N

30 N

90º 30º 60º


40 N
1.3

2. Un objet de poids 10 N est accroché au plafond par deux ficelles


qui font respectivement des angles de 30º et 60º avec le plafond.
Calculer la tension de chaque ficelle.

10 N

Mécanique DF 46 Alain Plantefol


3. Un véhicule de masse 1,2 t roule à la vitesse de 90 km/h. Que valent la force de freinage
nécessaire pour l'arrêter en 5 s et la distance de freinage correspondante ?

4. Une voiture automobile de masse 1,5


tonne tire une caravane de masse 500 kg
sur une route horizontale. Les diverses
résistances à l'avancement valent 1200 N
sur la voiture et 400 N sur la caravane.
Initialement au repos, cette voiture
acquiert une vitesse de 90 km/h en 20 s.
Déterminer

4.1 la force motrice de la voiture et la tension de l'attelage.

4.2 Mêmes questions, la vitesse de la voiture se maintenant constante à 90 km/h.

5. Un camion est à disposition pour remorquer une voiture en panne. Comme corde de
remorquage, on ne dispose que d'une grosse ficelle pouvant supporter au maximum une
force de 1000 N. La masse de la voiture est de une tonne et le frottement qu'elle subit
vaut 400 N. Quelle est l'accélération maximale que peut se permettre le camion ?

Arrondir g à 10 m/s2

6. Un câble supporte une charge de 1400 kg qui descend avec une vitesse de 4 m/s. La
charge subit une décélération uniforme et s'arrête sur une distance de 3 m. Que vaut la
tension du câble durant le ralentissement ?

7. Un câble tire une cabine d'ascenseur de poids 25 kN avec une accélération de 1 m/s2
dirigée vers le haut. Que vaut la tension du câble ? Même question, l'accélération étant
dirigée vers le bas. (Le fait que la cabine monte ou descende a-t-il une importance ici ?)

8. Une fusée dont la masse est de 8 tonnes subit une poussée de


2,5 · 105 N pendant une minute. Quelle est alors son altitude, si
l'on néglige les frottements et si l'on admet que sa masse reste
constante ?

9. L'occupant d'un ascenseur est monté sur un pèse-personne.

9.1 L'ascenseur monte avec une accélération de 2 m/s2. Que


vaut la masse du passager si le pèse-personne indique 100 kg ?

9.2 Dans quelles conditions le pèse-personne indiquerait-il 50 kg ?

9.3 Qu'indiquerait le pèse-personne si le câble de l'ascenseur cassait ?

Mécanique DF 47 Alain Plantefol


10. Deux chariots 1 et 2 de masses respectives m1 = 20 kg et m2 = 10 kg sont poussés
horizontalement par une force F de 60 N vers la droite (voir schéma).

10.1 Avec quelle force le chariot 1 pousse-t-il le chariot 2 ?


F
1 10.2 En supposant que la force F de 60 N agisse maintenant en
2
poussant le chariot 2 vers la gauche, avec quelle force le
chariot 2 pousse-t-il le chariot 1 ?

11. Une personne est immobile et debout sur une planche à roulette (sol horizontal). Elle
lance horizontalement devant elle, avec une accélération de 8 m/s2, un sac de masse 10
kg. La masse totale de la personne, de la planche et du sac est de 70 kg. Déterminer
l'accélération de recul que subit la personne.

M = 4 kg

12. La masse de la poulie, du fil


et les frottements sont
négligeables.
m = 1 kg
m = 4 kg Déterminer l'accélération et
la tension du fil des
M = 6 kg dispositifs ci-contre.

Réponses

1. 3,5 m/s2 ; 0,5 m/s2 ; 2,5 m/s2 2. 5N et 8,66 N

3. 6 kN ; 62,5 m 4. 4,1 kN et 1,03 kN ; 1,2 kN et 0,4 kN

5. 0,6 m/s2 6. ≈ 17,7 kN

7. 27,5 kN ; 22,5 kN ; (non) 8. 38 250 m

9. ≈ 83,3 kN ; 4 m/s2 ; 0 kg 10. 20 N ; 40 N

11. ≈ 1,33 m/s2 12. 2 m/s2 ; 8 N ; 2 m/s2 ; 48 N

Mécanique DF 48 Alain Plantefol


Plan incliné lisse (sans frottement)

1. Un objet est lâché du haut d'un plan incliné long de 0,9 m et présentant une
dénivellation de 45 cm. En combien de temps cet objet arrive-t--il en bas ?

2. Un objet est lancé vers le haut sur un plan incliné. A un endroit donné, sa vitesse est de
15 m/s et 10 m plus loin elle s'est réduite à 10 m/s. Quel angle fait ce plan avec
l'horizontal ?

3. Un plan incliné fait un angle de 30º avec l'horizontale. Quelle force parallèle au plan
faudra-t-il exercer sur une masse de 50 kg pour qu'elle glisse le long du plan incliné
avec une accélération de 1,2 m/s2

3.1 vers le haut, 3.2 vers le bas.

4. Une automobile de masse 800 kg descend une pente qui fait un angle de 5,7º avec
l'horizontale. Son accélération vers le bas vaut 0,5 m/s2. Avec quelle force freine-t-elle ?

5. Calculer l'accélération des masses et la tension de la corde des dispositifs ci-dessous.

M = 3 kg M = 3 kg

m = 2 kg m = 2 kg
30º 30º 60º

Force d'élasticité

6. Un ressort a une constante d'élasticité de 400 N/m. Quel est son allongement sous
l'action d'une force de 16 N ?

7. Une masse de 2 kg est accrochée à un ressort hélicoïdal qui s'allonge alors de 2 cm sous
l'action du poids. Calculer la constante d'élasticité du ressort.

Réponses

1. 0,6 s 2. ≈ 38,7º

3. 310 N ; 190 N 4. 395 N

5. 1 m/s2 ; 18 N ; ≈ 0,46 m/s2 ; ≈ 16,4 N

6. 4 cm 7. 1 kN/m

Mécanique DF 49 Alain Plantefol


F ro tte m e n ts

1. Gén é ralit és

Quand deux objets sont en contact, d'après la troisième loi de Newton, ils exercent l'un sur
l'autre des forces opposées. Les composantes de ces forces qui sont normales aux surfaces en
contact sont dues à l'impénétrabilité de la matière. Quant aux composantes tangentielles de ce
forces de contact, elles sont appelées frottements.

On appelle frottement toute force tangentielle qui apparaît au


contact d'un objet avec un autre, les obj ets pouvant
être solides, liquide ou gazeux.

Si les objets sont fixes l'un par rapport à l'autre, on parle de frottement statique. Si l'un des
objets glisse sur l'autre, on parle de frottement cinétique ou dynamique.

Les frottements ont leur origine dans l'interaction électromagnétique des molécules (ou ions)
qui constituent la matière. Dans les solides, les molécules sont liées les unes aux autres par
des forces de cohésion électromagnétiques. Les frottements qui apparaissent entre les solides
sont dus, en quelque sorte, à ce que des molécules des surfaces en contact se "collent" un peu
entre elles. Mais ce phénomène est complexe, et les lois expérimentales qui vont suivre ne
sont pas exactes mais seulement approchées.

Les frottements s'exercent non seulement entre deux solides, mais aussi entre un solide et un
liquide, un solide et un gaz, un liquide et un gaz, etc. C'est le frottement du vent sur la mer qui
crée les vagues. Une voiture à 110 km/h consomme environ 70 % de son carburant pour
vaincre la résistance de l'air. Les météorites s'enflamment en rentrant dans l'atmosphère. Le
frottement solide liquide ralentit les écoulements dans les vaisseaux sanguins et les oléoducs

Sans les frottements, nous ne pourrions pas nous déplacer ou simplement tourner les pages
d'un livre, tenir une fourchette. Les frottements sont omniprésents dans la nature, leurs effets
pouvant être recherchés ou combattus.

2. Frotte ment statique



N
dynanomètre →
F

f


P
Considérons l'expérience très simple figurée ci-dessus : un parallélépipède repose sur un plan
horizontal et, avec une corde, on tire progressivement sur ce bloc, la traction étant indiquée

Mécanique DF 50 Alain Plantefol


par un dynamomètre. Tant que le bloc ne se déplace pas, conformément aux lois de Newton,
→ →
on en déduit que la force de frottement f est opposée à la force de traction F et que ces
forces sont à tout moment de même intensité : f = F . Mais quand F dépasse une certaine
valeur, alors le bloc commence à se déplacer, cela signifie que les frottements possèdent une
valeur maximale.

Une force de frottement statiqu e possèd e


une valeur maximale, f ≤ f ma x

La poursuite de cette expérience avec des blocs plus ou moins lourds, constitués de différents
matériaux, a montré que la valeur de fmax dépend deux facteurs.


D'abord fmax est proportionnelle à l'intensité N de la force normale N . Cela ne contredit pas
notre expérience de tous les jours : il est plus facile de faire glisser un tabouret sur un plancher
quand personne n'est assis dessus ! Au niveau microscopique, cela s'explique par le fait que
les aspérités des surfaces en contact (même une surface métallique très bien polie possède des
aspérités de l'ordre de 3·10 - 8 m, soit environ 100 diamètres atomiques) sont écrasées et ainsi
plus de molécules de surface se "collent" entre elles.

La force maximal e de frottement statiq ue est proportionn elle


à la force normale de contact, f ma x ∝ N

Ensuite la force de frottement maximale dépend de l'état des surfaces en contact, plus ou
moins lisses ou rugueuses, et de la nature des matériaux en contact, acier, bois, glace, etc.
Remarquons que la lubrification change la nature des surfaces en contact. A chaque couple de
matériaux donnés correspond un coefficient de proportionnalité entre fmax et N, noté µ 0 par la
suite. Comme le phénomène d'apparition de frottement de glissement est complexe puisqu'il
fait intervenir l'interaction d'une multitude de molécules, il ne peut pas être déterminé
théoriquement mais seulement expérimentalement.

Résu mé des lois précédent es :

f ≤ f ma x = µ 0 N ⇒ f ≤ µ0 N

Par exemple, le coefficient de frottement acier sur acier valant ≈ 0,6 = 60 %, pour déplacer un
bloc de 4 kg qui pèse donc ≈ 40 N il faut exercer une traction d'au moins 0,6 × 40 = 24 N. A
titre indicatif le tableau ci après donne des valeurs de µ 0 , et de µ dont il sera question ci-
après, pour quelques couples de matériaux.

Mécanique DF 51 Alain Plantefol


Matériaux µ0 µ

Acier sur glace 0,1 0,05


Acier sur acier 0,6 0,4
Acier sur acier-graissé 0,1 0,05
Téflon sur acier 0,04 0,04
Semelle de cuir sur bois 0,3 0,2
Pneus de voiture sur béton sec 1,0 0,7 - 0,8
Pneus de voiture sur béton mouillé 0,7 0,5
Pneus de voiture sur béton verglacé 0,3 0,02
Glace sur glace 0,9 0,4

Signalons encore le remarquablement faible coefficient de frottement des articulations


osseuses qui ne vaut que 0,0003. Les articulations sont lubrifiées par le liquide synovial
contenu dans le cartilage poreux qui recouvre les os en contact.

Enfin la force de frottement statique ne dépend pas de l'aire des surfaces en contact. Ainsi la
force maximale de frottement du parallélépipède posé sur le plan est indépendante de la face
sur laquelle il repose.

La force maximal e de frottement statiq ue est indépendante de l'ai re


des su rfaces en contact.

3. Frotte ment cinétiqu e (ou dynamique)

Considérons encore le dispositif où un parallélépipède est tiré sur un plan. On définit la force
de frottement cinétique comme la force opposée à la traction alors que le parallélépipède a un
mouvement uniforme (vitesse constante).

L'expérience montre que les propriétés de la force maximale de frottement statique restent
valables pour la force de frottement cinétique, mais avec un coefficient cinétique µ un peu
plus faible que µ 0 .

La force de frottem ent cinétique est proportionnelle à la force


normale de contact

f = µ N

En pratique, on constate que cette force de frottement diminue avec la vitesse. C'est pourquoi
les freins d'une voiture freinent mieux à faible vitesse. Pour un arrêt en douceur, il faut
relâcher un peu les freins en fin de freinage !

Mécanique DF 52 Alain Plantefol


Un mot sur le frottement de roulement. La loi est de la même forme, f = µ r N, mais le
coefficient est assez faible. Pour une roue d'acier sur un rail d'acier µ r ne dépasse pas 0,001 au
lieu de µ = 0,4. Les tramways sont donc plus économiques que les trolleybus. Pour un pneu,
on a µ r qui vaut aux environs de 0,01 - 0,02. A 80 km/h, une automobile utilise environ 30%
de sa puissance contre les frottements de roulement.

Mécanique DF 53 Alain Plantefol


Ex ercic es : F rotte ments

Formulaire f ≤ µ0 N f=µN

1. Pour faire glisser un meuble de 120 kg sur un parquet horizontal, on doit exercer une
force d'au moins 960 N. Que vaut le coefficient de frottement statique ? Si une force de
840 N suffit pour maintenir le glissement, que vaut le coefficient de frottement
dynamique ?

2. Une automobile, animée d'une vitesse de 54 km/h freine en bloquant ses roues sur une
route horizontale. Evaluer la distance de freinage si le coefficient de frottement
dynamique vaut 0,5.

3. Un wagon plate-forme est chargé de caisses non attachées dont le coefficient de


frottement statique par rapport à la plate-forme est de 25 %. Le train roule à 72 km/h.
Déterminer la distance minimale de freinage pour que les caisses ne glissent pas sur la
plate-forme.

4. Un pâtissier dépose des gâteaux dans un four au moyen d'une palette. Le coefficient de
frottement statique entre les gâteaux et la palette vaut 0,6. Quelle accélération minimale
faut-il donner à la palette, dans son mouvement de retour, pour que les gâteaux restent
dans le four ?

M = 4 kg
5. En tenant compte des données du schéma, déterminer
µ = 0,3 la valeur de la masse m pour que l'accélération du
système vaille 2 m/s 2 .

Réponses

1. 80 % ; 70 % 2. 22,5 m

3. 80 m 4. 6 m/s2

5. 2,5 kg

Mécanique DF 54 Alain Plantefol


Pre s s ion
Hyd ro s ta tiqu e

1. Notion de pression

Imaginons qu'une personne désire parcourir une


vaste étendue recouverte de neige. Afin de faciliter
sa marche, cette personne peut chausser des
raquettes qui lui éviteront de trop s'enfoncer dans
la neige. Physiquement que se passe-t-il ? La
personne n'a guère augmenté son poids, mais a par
contre beaucoup augmenté la surface d'application
de ce poids sur la neige, la surface des raquettes
étant plus grande que celle des chaussures. Nous
retiendrons de
cet exemple que la déformation des corps augmente avec la force pressante mais décroît avec
la surface pressée. L'étude d'autres exemples ont conduit les physiciens à poser la définition :

La pression est le quotient de la force n ormale pressante par l'aire de


la surface pressée.

Fn
p = S

SI : F en N, S en m 2 , p en pascals = Pa = N·m – 2

D'autres unités usuelles de pression sont indiquées en fin de ce chapitre.

La définition ci-dessus ne fait intervenir que la composante normale de la force pressante


entre deux objets et non la composante tangentielle puisque celle-ci n'appuie pas les objets
l'un contre l'autre mais les empêche seulement de glisser.

Supposons qu'un objet de masse m soit posé sur un


plan incliné d'inclinaison α. Pour le calcul de la
Pt pression exercée par cet objet sur le plan, on ne
prend en compte que la composante Pn du poids :

α Pn mg cos α
α p= S = S
Pn
P = mg Citons encore quelques exemples de la vie courante
qui illustrent la notion de pression.

Mécanique DF 55 Alain Plantefol


• Pour afficher un papier contre un mur, on utilise des petits clous à punaise
grosses têtes appelés "punaises". Lorsqu'on enfonce la punaise dans le
mur, il y a quasi-égalité entre la force qui agit contre le mur et la force
qui agit sur le pouce qui enfonce la punaise. Toutefois la punaise
s'enfonce dans le mur qui est dur et non dans le pouce ! Rappelons que la
résistance des matériaux dépend de la pression et non de la force, sous la
pointe de la punaise, la pression est très élevée puisque la surface pressée mur pouce
est minuscule, et la situation est inverse pour le pouce.

• On aiguise les couteaux pour que la pression sous le fil de la lame soit très élevée.

• On met des larges chenilles et non des roues aux chars de combat afin que malgré leur
énorme masse (plusieurs dizaines de tonnes) ils ne s'enfoncent pas dans le premier champ
boueux venu.

• Enfin signalons que notre organisme (notamment le derme) n'est pas sensible aux forces
mais seulement à la pression. Pour s'en convaincre, il suffit de serrer entre deux doigts la
punaise dont il était question et de constater l'asymétrie des sensations !

2. Pression dans un fluide

Un fluide est une substance qui n'a pas de forme propre, les liquides et les gaz sont des
fluides. Soit un solide quelconque immergé dans un fluide en équilibre. On constate alors que
les forces pressantes exercées par le fluide sur le solide agissent normalement contre les
parois du solide, en quelque sorte le fluide ne frotte pas le solide mais le presse seulement.

Les force pressantes exercée par un fluide en


équilibre su r un solide immergé ont en tout point
une direction normal e à la paroi et sont dirigées
vers cette paroi.

Par ailleurs, la pression exercée par le f luide est


indépendante de l'ori entation de la paroi immergée.

Lorsqu'on fait de la plongée sous-marine, on ressent la pression de l'eau qui déforme nos
tympans. Or cette sensation est indépendante de l'orientation de notre tête sous l'eau, ce qui
confirme le principe ci-dessus.

3. Princip e d e Pascal

F2 presse F1 Considérons un appareil constitué de deux cylindres


hydraulique communicants, l'un de section plus grande que l'autre, et
remplis d'un fluide, d'huile par exemple. Si on appuie avec une
S2 S1 grande force F1 sur le piston de grande section, l'expérience
montre qu'il suffit qu'une plus petite force F2 agisse sur le petit
piston pour que l'équilibre soit maintenu.

Mécanique DF 56 Alain Plantefol


Plus précisément si S1 et S2 sont les surfaces respectives des pistons, l'équilibre est maintenu
si les forces sont exactement dans la proportion des sections :

F1 / F2 = S1 / S2

Or cette relation peut encore s'écrire F1 / S1 = F2 / S2 , il apparaît dès lors que la pression
crée par la force F1 sur le piston S1 est transmise par le fluide au piston S2 et vice versa. Le
grand écrivain et savant français Blaise Pascal (1623-1662) dans son traité De la pesanteur de
l'air énonça le principe qui suit.

Les fluides tran smettent intégral ement les vari ations de pression.
Donc à la différence des solides qui transmettent des forces, les
fluides transm ettent des pressions.

Revenons à l'appareil ci-dessus. Si quelqu'un appuie avec une petite force F2 sur le piston S2,
il créera ainsi une grande force F1 sur l'autre piston S1 permettant par exemple de comprimer
une substance ou de soulever une grosse charge. Cet appareil est appelé presse hydraulique
et son rôle est comparable à celui des leviers. Comme toujours avec les machines simples, ce
qu'on gagne en force on le perd en déplacement, car le travail physique se conserve. Soit h2
l'enfoncement du piston S2 et h1 l'élévation correspondante du piston S1, l'huile étant prati-
quement incompressible le volume déplacé d'un cylindre à l'autre vaut h1 S1 = h2 S2.
Multiplions membre à membre F1 / S1 = F2 / S2 et h1 S1 = h2 S2, il vient F1 h1 = F2 h2 .
Le travail est bien conservé, pour soulever un peu la charge posée sur le grand piston, il faut
beaucoup enfoncer le petit piston.

Beaucoup de machines hydrauliques utilisent des pistons mus par de l'huile sous pression, les
machines de chantier ou les freins d'une voiture en sont des exemples courants.

Ci-dessus on voit le bras d'une excavatrice dont le mouvement est contrôlé au moyen d'un
piston. Le moteur de l'excavatrice actionne une pompe à huile et l'huile sous pression déplace
le piston sous le contrôle du conducteur de l'engin. Comme
l'huile sous pression est amenée dans les cylindres par des
tuyaux blindés mais souples, l'engin est d'une grande souplesse
d'emploi. Ci-contre on voit la benne d'un camion qui bascule
sous l'action de deux pistons.

Quand un conducteur de voiture appuie sur la pédale de frein,


il comprime de l'huile qui actionne des petits pistons qui
resserrent des mâchoires qui pincent des disques. Sur une moto
ce dispositif est plus facilement observable.

Mécanique DF 57 Alain Plantefol


4. Relation fondamental e d e l'hydrostatique

L'hydrostatique est la partie de la physique qui s'occupe des liquides en équilibre. Dans l'étude
qui suit les liquides sont considérés comme pratiquement incompressibles et donc de masse
volumique constante. Tout le monde sait que sous l'eau la pression augmente avec la profon-
deur. Nous allons établir plus précisément cette relation.
z
Découpons par la pensée un volume de forme
simple, par exemple un cylindre horizontal,
A B dans un liquide. Cet élément de liquide étant
en équilibre on en déduit que les forces
horizontales s'annulent :
x
Σ Fx = 0

Or les seules forces concernées sont les forces FA et FB exercées par le liquide extérieur sur
les parois verticales du cylindre, elles sont donc opposées et de même norme : FA = FB . Si S
est la section du cylindre on en déduit que pA S = pB S , soit pA = pB 16, la pression en A est
la même qu'en B.

Dans un liquide, la pression est la même pour des points situés une
même profondeur. Autrement dit les surfaces de même pression sont
des plans hori zontaux

z En particulier la surface libre d'un liquide qui est à la pression du


fluide (air ou autre liquide non miscible) qui le surmonte est toujours
horizontale.

Plaçons verticalement notre cylindre découpé par la pensée dans un


A liquide en équilibre. Les forces verticales doivent s'annuler :

Σ Fz = 0

mg Il y a trois forces verticales en jeu : le poids mg du liquide dans le


cylindre, la force pressante FA exercée par le liquide extérieur sur la
B face supérieure A et la force pressante FB exercée par le liquide exté-
rieur sur la face inférieure B. En tenant compte du sens de ces forces,
on doit avoir l'égalité

m
x FB = FA + mg ⇒ pB S = pA S + mg ⇒ pB = pA + S g

On constate comme prévu que la pression en B est supérieure qu'en A. Soit ρ la masse
ρhS
volumique du liquide et h la hauteur du cylindre, on a : m = ρ h S ⇒ pB = pA + S g

16
En toute rigueur la section de notre cylindre horizontal aurait due être infiniment petite, à la limite ponctuelle.
Comme la suite le montre, la pression augmente avec la profondeur et n'a donc une valeur déterminée qu'à une
profondeur donnée.

Mécanique DF 58 Alain Plantefol


pB = pA + ρ g h

Cette formule peut encore s'écrire à l'aide des altitudes zA et zB respectives des points A et B
car la hauteur h vaut (zA – zB) :

pB = pA + ρ g h ⇒ pB = pA + ρ g (zA – zB) ⇒ pB – pA = ρ g (zA – zB)

Relation fondamentale de l'hydrostatiq ue : ∆ p = – ρ g ∆ z

SI : p en Pa, ρ en kg·m – 3 , g en N·kg – 1 et z en m.

La différence de pressi on entre deux poi nts d'un liquide est égale au
produit de la masse volumiqu e du liquide par l'intensité de la
pesanteu r et par la différence d'altitude entre ces points. La pressi on
augmente linéairement avec la profond eur.

4.1. Pression manométrique

Quelle pression règne-t-il à l'intérieur d'un pneu crevé ? Nulle pense-t-on souvent. En fait elle
n'est pas du tout nulle, mais égale à la pression atmosphérique. Comme nous vivons depuis
toujours dans cette pression atmosphérique nous avons tendance à l'oublier. Quand un
automobiliste demande à un garagiste de regonfler son pneu à une pression pm , il s'agit en
fait d'une surpression par rapport à la pression atmosphérique, et c'est cette surpression qui
indiquée par le manomètre.
pm = p – patm ⇔ p = pm + patm

4.2. Paradoxe de l'hydrostatique

On est souvent surpris que la pression


au sein d'un fluide ne dépende que de
la profondeur et non pas de la quantité
totale de fluide. Par exemple les deux
récipients de gauche de la figure ci-
contre, bien que de tailles différentes,
subissent la même pression sur leur vases communicants
fond car ils sont remplis du même liquide et jusqu'au même niveau. D'ailleurs si on les fait
communiquer par un tuyau, figure de droite, aucun transfert de liquide ne s'opère de l'un dans
l'autre, expérience bien connue sous l'appellation des vases communicants17. La solidité d'un
barrage ne dépend nullement de la quantité d'eau retenue, mais uniquement de la hauteur de
l'eau. Il suffit de penser aux digues hollandaises qui retiennent la mer du Nord !

17
Les niveaux dans les deux vases communiquant ne sont
précisément les mêmes que si phénomène de capillarité est
négligeable. C'est le cas si la section des vases mesure plusieurs cm2.
Du fait des forces intermoléculaires de cohésion certains liquides
mouillent les parois, d'autres liquides au contraire ne les mouillent
pas. Par exemple l'eau mouille le verre mais le mercure ne le mouille
pas. Il s'ensuit que dans un tube capillaire l'eau monte le long des
parois (effet buvard, montée de la sève dans les arbres) et le mercure
descend.

Mécanique DF 59 Alain Plantefol


5. Pression atmosphé rique

A 5.1. Le baromètre à mercure


vide Remplissons à ras bord d'eau un tube en verre
fermé en bas et ouvert en haut, puis retournons-le
A en bouchant l'extrémité ouverte avec le pouce dans
h une cuve d'eau (fig. 1). Si le tube a par exemple un
mètre de long, on constate que l'eau ne descend pas
dans le tube mais reste collée à l'extrémité fermée
supérieure. Soit B un point de la surface libre de
10 m l'eau, en ce point (comme en tout autre point du
eau même plan horizontal) la pression est égale à celle
B de la pression atmosphérique de l'air : pB = patm .
L'application de la formule
pB = pA + ρ g h donne patm = pA + ρ g h
lac B d'où pA = patm – ρ g h. Non seulement l'eau ne
fig. 1 descend pas pour se mettre à niveau comme dans le
cas des vases communicants, mais au contraire
exerce une pression pA sur l'extrémité fermée.
fig. 2
L'examen de l'expression pA = patm – ρ g h montre que la pression pA diminue linéairement
avec la hauteur h. Calculons approximativement à partir de quelle hauteur h la pression pA
s'annule :
0 = 105 – 103 · 10 · h ⇒ h = 10 m

Cela signifie que si on refait l'expérience avec un tuyau de plus de 10 m


A
de long immergé dans un lac, l'eau décroche alors de l'extrémité fermée
vide
pour se stabiliser à environ une dizaine de mètres au-dessus de la
surface libre du lac, le vide régnant alors dans la partie supérieure du
tube18. Si on pompe de l'eau à l'aide à l'aide d'une pompe aspirante, l'eau
ne montera pas plus haut qu'environ une dizaine de mètres19.

76 cm Si on refait l'expérience de la figure 1 avec du mercure au lieu d'utiliser


de l'eau, on constate que le mercure décroche de A et se stabilise à
environ 76 cm au-dessus de B. La raison tient au fait que le mercure est
Hg près de 13,6 fois plus dense que l'eau et une colonne de 76 cm de haut
B suffit pour équilibrer la pression atmosphérique :

p atm 1, 01 · 10 5 Pa
p atm = ρ g h ⇒ h = ρ g = 13, 6 · 10 3 kg · m –3 × 9, 81 N · kg –1 = 0, 76 m

18
Plus précisément au-dessus des 10 m d'eau dans le tube ne règne pas un vide total et la pression n'est pas tout à
fait nulle. En effet l'eau se vaporise un peu et la pression est donc égale à la pression de vapeur saturante de l'eau
à la température de l'expérience.
19
Pour pomper de l'eau à des hauteurs supérieures à 10 m on utilise des pompes refoulantes qui soulèvent la
colonne d'eau dans les tuyaux au lieu de l'aspirer.

Mécanique DF 60 Alain Plantefol


Bien remarquer que les 10 m d'eau dont il était question précédemment ainsi que les 76 cm de
mercure constituent la différence de niveau entre les surfaces libres et que ces valeurs ne se
modifient pas si on incline le tube ou si on utilise un tube tordu. Ce dispositif permet la
mesure des variations météorologiques de la pression atmosphérique, pour cela il suffit de
graduer le tube et l'appareil ainsi constitué s'appelle un baromètre à mercure. Il existe
d'autres baromètres dont le dispositif central est une boîte métallique qui se déforme plus ou
moins suivant les variations de la pression atmosphérique, ces déformations entraînant la
rotation d'une aiguille devant un cadran.

5.2. Variation de la pression atmosphérique avec l'altitude

Au contraire des liquides, les gaz, dont l'air, sont facilement compressibles. De ce fait leur
masse volumique varie avec la pression et la relation fondamentale de l'hydrostatique n'est
plus valable. La décroissance de la pression avec l'altitude z est grosso modo exponentielle :

p = po · e– z/L où L ≈ 8 km

Signalons qu'un altimètre, appareil de mesure de l'altitude très utilisé en randonnée ou pour le
vol (aviation, parapente), n'est rien d'autre qu'un baromètre.

6. La poussé e d'Archi mèd e

6.1. Corps immergé dans un liquide

Reconsidérons la figure 2 de la page 3, et cette fois-ci remplaçons le volume de liquide


découpé par l'imagination par un solide immergé (cf. fig. ci-dessous). Il n'y a plus de raison
pour que ce solide soit en équilibre, mais là encore les forces pressantes FA et FB qui
s'exercent respectivement sur les faces supérieure et inférieure sont inégales puisque la
pression due au liquide environnant croît avec la profondeur. La résultante de FA et FB est
une force verticale vers le haut appelée poussée d'Archimède dont la valeur est encore égale
au poids du liquide dont le solide immergé a pris la place.

z
Poussée d'Archim ède : un corps immergé dans un
liquide subit une poussée ascendant e verticale égale
au poids du liquide déplacé.
A
FA = ρ Vim g

mg Dans cette formul e ρ est la masse volumique du


liquide, V i m le volume du corp s immergé, le produit
ρ V i m la masse du liquide dont le corps a pris la
B place, et ρ V i m g est le poids correspond ant.

SI : F A en N, ρ en kg/m 3 , V en m 3 et g en N/kg

Mécanique DF 61 Alain Plantefol


Donc un corps immergé (et non tenu ou suspendu par un quelconque moyen) n'est soumis
qu'à deux forces : son poids et la résultante des forces pressantes exercées par le liquide dite
poussée d'Archimède. Si le poids est supérieur à la poussée d'Archimède alors l'objet tombe
dans le liquide (ex. : un caillou lâché dans l'eau), et si au contraire le poids est inférieur à la
poussée l'objet monte à la surface (ex. : un bouchon de liège lâché dans l'eau). Si la poussée
d'Archimède et le poids se valent le corps est alors en équilibre indifférent 20.

6.2. Corps flottant

Le liquide déplacé correspond à la partie située en dessous


de la ligne de flottaison. L'objet flottant étant en équilibre
sous l'action de son poids et de la poussée d'Archimède on a

m g = ρ Vim g ⇒ m = ρ Vim

Si la masse m du corps flottant augmente, par exemple des


personnes montent dans une embarcation, alors le volume
immergé s'accroît, l'embarcation s'enfonce un peu dans
l'eau.

6.3. Les plus légers que l'air

Les objets situés dans l'air atmosphérique subissent


également une poussée d'Archimède donnée encore par la
formule FA = ρ Vim g. Pour la plupart des objets solides
usuels leur poids est très supérieur à cette poussée.
Toutefois les ballons gonflés à l'hydrogène ou à l'hélium, ou
les montgolfières gonflées à l'air chaud, ont un poids
inférieur ou égal à cette poussée.Il ne faut cependant pas
perdre de vue que la masse volumique ρ de l'air décroît avec
l'altitude et que de ce fait les aérostats "plafonnent" à une
altitude limite fixée par construction.

Autres unités de pressi on

1 bar = 10 5 Pa ⇒ 1 mbar = 1 hPa

1 atm = 76 cmHg = 1,01325·10 5 Pa

1 Torr = 1 mmHg ≈ 1,333 mbar

20
Beaucoup de poissons sont dans ce cas, la nature les ayant dotés d'une vessie natatoire leur permettant d'ajuster
exactement leur volume.

Mécanique DF 62 Alain Plantefol


Ex ercic es : Fluid es en équilibre

Fn
Formulaire p = S ∆p = – ρ g ∆z FA = ρ Vim g

1. Un long tube vertical a son extrémité inférieure plongée dans un


lac. Une pompe aspire l'air contenu dans le tube. La pression
h extérieure est normale. A quelle pression est l'air dans le tube alors
que l'eau y a monté de 2 m ?

2. Sachant que le piston qui ferme le grand cylindre (fig.1) a pour


masse 120 kg et que son diamètre vaut 40 cm, déterminer la
hauteur h (fig.1) de l'eau contenue dans le tuyau vertical
fig.1

3. On aspire (fig.2) simultanément un liquide "x"


et de l'eau à l'aide d'un tube en U. Soit hx et he fig. 2
les hauteurs dont montent les liquides. Montrer
que la densité du liquide inconnu vaut he / hx.
hx he

hx
he

4. Montrer que la densité du liquide qui surmonte l'eau dans la


branche de droite du tube en U est égale au rapport des hauteurs
eau he / hx.

5. Un ouvrier souhaite élever une masse de 1100 kg à l'aide d'un cric hydraulique qui
consiste en deux pistons de sections respectives 25 cm et 3200 cm et communiquant par
un liquide incompressible. Quelle force doit-il appliquer sur le premier piston ?

6. Calculer le volume de la partie immergée par rapport au


volume total pour un iceberg.

(Masse volumique de la glace 917 kg/m3, de l'eau de


mer 1020 kg/m3.)

Mécanique DF 63 Alain Plantefol


7. Un radeau en bois (ρbois = 600 kg/m3), plein, a une surface (horizontale) de 8 m2 et une
hauteur (verticale) de 50 cm.

7.1 Calculer la hauteur immergée du radeau


lorsqu'il flotte dans de l'eau. masse
radeau
7.2 Calculer la masse qu'il faut déposer sur ce
radeau pour qu'il soit immergé exactement comme
eau
le montre la figure ci-contre.

8. Une sphère de laiton a une masse de 160 g. On l'immerge dans l'eau et elle ne paraît
plus peser que 100 g. La densité du laiton est 8. La boule est-elle creuse ou pleine ?
Si elle est creuse, quel est le volume de la cavité intérieure ?

9. Un verre contient de l'eau et un morceau de glace, le tout à la


température de 0 ºC ; le niveau de l'eau atteint le bord supérieur
du verre. Si la glace fond, l'eau va-t-elle déborder ?

10. Les trois récipients ci-contre sont sable


identiques et remplis au même
niveau d'eau. Lequel de ces trois
récipients est le plus lourd ?

11. En 1960, le professeur Piccard plongea à 10 000 m de


profondeur dans la fosse des Mariannes (Polynésie) à bord de son
bathyscaphe Trieste. Evaluer la force qui s'exerçait sur le hublot de
diamètre 20 cm. (Prendre masse volumique eau de mer ≈ 1 t / m3)

12. Les pneumatiques d'une automobile de masse 800 kg sont gonflés à une pression
manométrique de 1 bar. Si on suppose que le poids du véhicule se répartit entre les 4
roues, quelle est la surface de contact d'un pneumatique avec le sol ?

Réponses

1. ≈ 8·104 Pa 2. ≈ 95 cm

5. ≈ 85,9 N 6. ≈9

7. 30 cm ; 1600 kg 8. creuse ; 40 cm3

9. niveau de l'eau constant 10. les trois récipients ont le même poids

11. ≈ 3,14 MN 12. 200 cm2

Mécanique DF 64 Alain Plantefol


Mou v e m e n t circu la ire u nifo rm e

Rappelons qu'un mouvement est dit uniforme si la norme du vecteur vitesse (ou plus
simplement dit la valeur de la vitesse) est constante. Dans ce cas le mobile parcourt des
distances égales durant des intervalles de temps égaux. Si de plus la trajectoire est un cercle,
alors le mouvement est appelé mouvement circulaire uniforme, noté MCU par la suite.

1. Vit ess es

1.1. Vitesses linéaire et angulaire

Dans le cas d'un MCU, les normes des vitesses instantanée et moyenne sont égales puisque le
mouvement est uniforme ; elles seront toutes deux notées v dans ce chapitre.

Si L est la longueur de l'arc de cercle parcouru par un mobile M


M durant une durée ∆t, par définition
L
la norme v de la vitesse est le quotient de la
longueur parcourue L par la durée ∆t.
θ
A
r L
v = ∆t

SI : L en m, ∆t en s et v en m/s ou m·s – 1

Si θ (thêta) est la valeur de l'angle au centre qui intercepte l'arc L, par définition

la vitesse de rotation ou vitesse angulai re du mobile est


le quotient de cet angle par le temps mis pour parcou rir l'arc L.
On note cette vitesse ω (petit oméga).

θ
ω = ∆t

SI : θ en rad (radian) , ∆t en s et ω en rad/s ou rad·s – 1

Rappel de la définition du radian

Le radian est la valeur de l'angle au centre qui intercepte


L=r un arc de longueur égale à celle du rayon. Comme le
périmètre d'un cercle vaut 2π r, il s'ensuit que l'angle plein
1 rad (360º) vaut 2π radians.
r 360º = 2π rad ⇔ 180º = π rad

180º
⇔ 1 rad = π ≈ 57,3º

Mécanique DF 65 Alain Plantefol


Une autre unité usuelle de la vitesse de rotation est le tour par minute ; la plupart des tableaux
de bord des automobiles possèdent un cadran indicateur de la vitesse de rotation du moteur en
tr/min. La conversion s'opère ainsi :

2π rad π
1 tr/min = 60 s = 30 rad · s – 1

Si r est le rayon du cercle, L et θ sont liés par la relation : L = r θ . En divisant de chaque côté
par le temps, il vient :
L θ
∆t = r ∆t ⇒ v = r ω

Cette dernière relation exprime le fait assez évident que la vitesse d'un mobile animé d'un
MCU dépend à la fois de la vitesse de rotation et du rayon.

Par exemple, pour une personne qui tourne sur un


manège, sa vitesse est proportionnelle d'une part à
la vitesse de rotation du manège et d'autre part à la
distance entre elle et le centre du manège.

1.2. Période et fréquence

Quand un phénomène se reproduit identiquement à lui-même après un intervalle de temps


constant, il est dit périodique. L'intervalle de temps en question étant sa période. Le MCU
est un mouvement périodique dont la période est le temps mis pour effectuer un tour. Si on
désigne par T cette période, on a :

2π r 2π
T= v = ω

Un phénomène périodique est d'autant plus fréquent que sa période est brève. On définit la
fréquence comme le nombre de fois que se reproduit un phénomène périodique par unité de
temps. La fréquence est donc l'inverse de la période. Généralement noté f , la fréquence est
aussi notée n quand il s'agit d'une fréquence de rotation, n étant le nombre de tours effectués
par unité de temps. On a les relations :

1 v ω
f ou n = T = 2π r = 2π

L'unité SI de fréquence est le hertz qui est l'inverse de la seconde : 1 Hz = 1/s ou s – 1 .


Toutefois pour les fréquences de rotation n les tours par seconde constitue une unité plus
claire.

Mécanique DF 66 Alain Plantefol


1.3. Vecteur vitesse

Nous admettrons qu'un calcul mathématique approprié fournit les résultats qui suivent.

v m Dans le cas d'un MCU, le vect eur vitesse a
pour caractéri stiques :
r
• une norme qui vaut v = r ω (en m/s),
θ
• une direction tangente à la trajectoire,

• une orientation dans le sen s du mouvement.

Bien remarquer que si la norme du vecteur vitesse est constante dans le cas d'un MCU, par
contre sa direction change constamment et il faut donc s'attendre à ce qu'il y ait un vecteur
accélération non nul.

2. Acc él ération

En physique, il y a accélération chaque fois que la vitesse varie soit en norme, soit en
direction. De même que pour le vecteur vitesse, nous admettrons qu'un calcul mathématique
approprié fournit les résultats qui suivent.

v m
→ Dans le cas d'un MCU, le vect eur accélération
a r a pour caract éri stiques :
v2
• une norme qui vaut a = r ω 2 = r (en m/s 2 ),

• une direction normale à la trajectoi re,

• une orientation vers le centre du


mouvement, centripète.

3. Force c ent rip èt e

→ →
v Soit F la résultante des forces qui agissent sur un point matériel
de masse m. Conformément à la troisième loi de Newton, on a la
→ m relation :
a → →
F =m a

F Rappelons que dans le système d'unités SI on a F en N, m en kg et
a en m/s2 : N = kg · m/s2.

Mécanique DF 67 Alain Plantefol


Nous venons de voir que si un mobile est animé d'un MCU alors son accélération est
centripète et de norme constante. D'après la relation ci-dessus la résultante des forces est donc
également centripète et d'intensité (norme) constante. En combinant les formules, l'intensité
de cette force centripète vaut :

v2 v2
F = m a et a = r ⇒ F=m r

4. Ex empl es d e forc e s c entrip èt es

4.1. Forces centripètes de liaison

Pour faire tourner un objet, par exemple un caillou, le plus


O simple des moyens consiste à l'attacher avec une ficelle
que l'on tient à l'autre extrémité, le mouvement de la main
α fournissant l'énergie nécessaire. C'est le principe de la
fronde avec laquelle David tua Goliath. Toutefois, si le
caillou tourne dans un plan vertical, son mouvement bien
que circulaire n'est pas uniforme, en effet le poids du
→ α caillou l'accélère lors de la descente et le ralentit lors de la
S
P montée. Aussi ferons-nous tourner le caillou dans un plan
horizontal, constituant ainsi non pas une fronde mais un
m → pendule tournant.
F
C
Dans le cas d'un pendule tournant, la masse m est soumise
→ →
à deux forces : son poids P et le soutient S du fil. La
→ → → →
P résultante F égale à P + S est centripète, donc dirigée
vers le centre C de rotation.

Sur le manège ci-contre les chaînes s'écartent d'autant


plus de la normale que le manège tourne vite et donc
que la période est brève.


R
Un autre exemple de MCU de la vie courante est fourni
m → par une voiture qui tourne à vitesse constante dans un
F
virage circulaire horizontal. Afin d'aider le véhicule à
α prendre le virage, les ingénieurs routiers prévoient souvent
de relever le bord extérieur de la route, ce relèvement étant
appelé le dévers. Un dévers optimal permet au véhicule de
→ α prendre le virage sans faire appel aux forces de frottement
P
entre pneus et route, ce qui est évidemment agréable en
cas de verglas.

Mécanique DF 68 Alain Plantefol


→ →
Le véhicule est soumis à deux forces : son poids P et le soutient R de la route. Dans ce cas,
→ →
la réaction R de soutient de la route doit être normale (perpendiculaire). La résultante F ,
→ →
égale à la somme P + R , est encore centripète et donc dirigée vers le centre C du virage.

F ma a v2
D'après la figure, on a : tan α = P = m g = g = r g

L'angle de dévers α doit être d'autant plus important que le rayon r du virage est faible et que
le véhicule est rapide. Un dévers qui convient à un lièvre ne convient pas à une tortue! Les
pistes de bobsleigh sont ainsi construites que le pilote a le choix de l'angle de dévers compte
tenu de sa vitesse. →
S2
→ →
S1 v Pour terminer, envisageons le cas d'un
mobile qui se déplacerait sur des montagnes
C1 russes, tout frottement étant négligé.

→ P
v
C2 →
D'abord il aborde à la vitesse v un creux de rayon r.

Il est soumis à deux forces : son poids P et le
→ →
P soutient S1 du sol. La résultante centripète de ces forces est dirigée vers
le centre de rotation C1, cette résultante est donc verticale et vers le haut.
Il s'ensuit que le soutient du sol est nécessairement supérieur en norme au poids. On a les
égalités :

→ → → v2 v2
S1 + P = m a ⇒ S1 – P = m a ⇒ S1 – m g = m r ⇒ S1 = m ( g + r )


Ensuite ce mobile aborde à la vitesse v une bosse de rayon r. Il est encore soumis à deux
→ →
forces: son poids P et le soutient S2 du sol. La résultante centripète de ces forces est encore
dirigée vers le centre de rotation C2 , cette résultante est donc verticale et vers le bas. Il
s'ensuit que le soutient du sol est nécessairement inférieur en norme au poids.

→ → → v2 v2
S2 + P = m a ⇒ P – S2 = m a ⇒ m g – S2 = m r ⇒ S2 = m ( g – r )

v2
L'expression obtenue pour la norme de S2 n'est valable que si la différence g – r n'est pas
négative. A la limite S2 s'annule si v = r g , cette vitesse étant la vitesse minimum de
décollage du mobile du sommet de la bosse.

Mécanique DF 69 Alain Plantefol


4.2. Forces centripètes gravitationnelles

v Considérons un satellite en mouvement circulaire autour d'une

m planète, la force centripète F est alors la force gravitationnelle qui
s'exerce entre le satellite et la planète. En utilisant la loi de la
→ gravitation de Newton (voir le chapitre suivant), on a :
M F
Mm v2 M
F = m a ⇒ G r2 = m r ⇒ G r = v2

On constate que la vitesse du satellite ne dépend pas de sa masse


m mais de la distance r qui le sépare du centre de la planète.

4.3. Forces centripètes électriques

Selon le modèle de l'atome de Bohr (physicien danois, 1913),


→ dans un atome d'hydrogène la force centripète qui agit sur
v
e– l'électron qui gravite autour du noyau est de nature électrique.
D'après la loi de Coulomb (voir le fascicule Electricité), on a :

→ e2 v2
F
9 · 109 r2 = m r .
p+

Mécanique DF 70 Alain Plantefol


Ex ercic es : Mouv ement ci rculaire u niforme

θ 2π r 2π v2
Formulaire ω = ∆t v=rω T= v = ω a = r ω2 = r

1. Les roues d'une automobile ont pour diamètre 80 cm. Quelle est leur vitesse de rotation
sur elle-même quand l'automobile roule à 90 km/h (sans déraper évidemment) ?

2. Quel est la valeur de l'angle décrit en 1 h par un méridien terrestre du fait de la rotation
diurne de la Terre ? Quelle est la vitesse correspondante d'un point situé à l'équateur ?
Son accélération centripète ? (Prendre 24 h pour un jour et 6400 km comme rayon
terrestre).

3. Deux personnes (A et B) sont assises sur un plateau horizontal d'un


carrousel qui accomplit un tour complet en 4 secondes (voir schéma B A
ci-contre). Laquelle de ces personnes a la plus grande vitesse
angulaire ? La plus grande accélération ?

4. Un train de 100 t prend un virage de 150 m de rayon de courbure à


une vitesse de 54 km/h. Trouver la force horizontale qu'exercent les rails sur ce train.

5. Un enfant tourne sur un manège. Cet enfant est situé à 5 mètres du centre du manège et
le manège effectue un tour complet en 4 secondes. L'enfant pèse 30 kg.

5.1 Concernant l'enfant faire un schéma sur lequel sont dessinés les vecteurs vitesse,
accélération et résultante (si possible avec des couleurs différentes).

5.2 Calculer la valeur (norme) de la vitesse de l'enfant.

5.3 Calculer la valeur de la force avec laquelle l'enfant doit être retenu pour ne pas
être éjecté du manège.

6. Un skieur de masse 70 kg aborde à la vitesse de 18 km/h le sommet d'une butte neigeuse


de 10 m de rayon.

6.1 Calculer le soutien (action) de la neige sur ce skieur.

6.2 Avec quelle vitesse minimale le skieur aurait-il dû aborder le sommet pour que ce
soutien soit nul ?

Réponses

1. 62,5 rad/s 2. π/12 rad; ≈ 470 m/s; ≈ 0,034 m/s2 3. ωA = ωB mais aB > aA

4. 150 kN 5. ≈ 7,9 m/s ; ≈ 370 N 6. ≈ 525 N ; ≈ 10 m/s

Mécanique DF 71 Alain Plantefol


G rav itation

Notre planète Terre gravite autour d'un soleil, notre Soleil, ainsi que huit autres planètes.
Selon la dernière définition de l'Union astronomique internationale (UAI), approuvée en
2006, « une planète est un corps céleste (a) qui est en orbite autour du Soleil, (b) qui possède
une masse suffisante pour que sa gravité l'emporte sur les forces de cohésion du corps solide
et le maintienne en équilibre hydrostatique (forme sphérique), et (c) qui a éliminé tout corps
se déplaçant sur une orbite proche ». tellurique

Selon cette définition, huit planètes ont été recensées dans notre système solaire : Mercure,
Vénus, la Terre, Mars, Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune (Pluton étant déclassée en "planète
naine").

Par extension, tout astre répondant à ces critères et gravitant autour d'une autre étoile que
notre Soleil est qualifié d'exoplanète. En 2007 environ 230 exoplanètes étaient recensées. Le
25 avril 2007, le télescope Harps au Chili annonce la découverte d'une planète "de type
terrestre habitable" autour de l'étoile Gliese 581 située à seulement 20,5 AL de la Terre.

La Lune, notre seul satellite naturel, gravite autour de la Terre. Si Mercure et Vénus n'ont pas
de satellite, toutes les autres planètes en ont, Saturne en a même 21. A l'échelle humaine notre
système solaire est déjà très grand puisque la lumière du Soleil met, à la vitesse de 3·108 m/s,
environ 8 min pour nous atteindre. Pour parvenir à Pluton, planète naine la plus éloignée du
Soleil, la lumière solaire met près de 5 h.

A l'échelle 1/109 notre Soleil serait un gros ballon d'environ 1,4 m de diamètre et la Terre une
petite bille de 7 mm de diamètre située à 150 m. Mercure, planète la plus proche du Soleil, est
à 60 m et sa taille ne dépasse pas 3 mm. Jupiter est la plus grosse des planètes avec un
diamètre de 8 cm. Pluton circonscrit tout le système en gravitant à 6 km.

Toutes les étoiles visibles dans le ciel nocturne sont (à l'exception de quelques unes des
planètes précitées) d'autres soleils . A l'aide de télescope on évalue que 100 à 200 milliards de
soleils constituent notre galaxie, la "Voie Lactée". Beaucoup de ces autres soleils ont aussi
leur cortège planétaire. Le diamètre de notre disque galactique est de l'ordre de 100 000
années lumière. On évalue à quelques 100 milliards le nombre de galaxies plus ou moins
visibles, c'est-à-dire situées avant "l'horizon cosmique"; voir loin c'est voir le passé puisque la
lumière met beaucoup temps pour franchir les immenses distances cosmiques.

Mécanique DF 72 Alain Plantefol


1. Mouvement d es planèt es - l es t rois lois de Kepl e r

Jusqu'au XVIe siècle l'univers géocentrique inventé par les Grecs au VIe
siècle av. J.-C. fut accepté sans réserve. C'est en 1543 que le chanoine
polonais Nicolas Copernic21 publia un livre où la Terre est délogée de sa
place centrale et y est remplacée par le Soleil.

Copernic L'astronome danois Tycho Brahé22 poursuivit la révolution


copernicienne. En 1609 Galilée braqua pour la première fois une lunette
vers le ciel et, en 1632, dans un grand livre proclama haut et fort
l'héliocentrisme (l'Église mit son livre à l'index jusqu'en 1835).

En 1606, l'allemand Johannes Kepler23 put percer le secret des


mouvements des planètes grâce aux précieuses observations laissées par
Tycho Brahé. Les trois lois de Kepler qui suivent sont formulées dans
un repère ayant comme origine le Soleil et pour axes des directions
joignant le Soleil à des étoiles fixes.
Kepler

1.1. Forme des trajectoires

Première loi de Kepl er : chaque planète décrit autour du Soleil une


ellipse dont le Soleil occupe un des foyers.

c
F1 O F2 F2

21
Nicolas Copernic (1473-1543) démontra dans son Traité sur les révolutions du monde céleste que la Terre
tourne sur elle-même et autour du Soleil. Afin que cette théorie qui paraissait contraire aux Écritures ne soit pas
réprouvée, l'éditeur de Copernic avait eu l'habileté de la proposer comme une hypothèse. Galilée n'eut pas
recours à cette précaution.
22
Tycho Brahé (1546-1601) se livra à des recherches astronomiques. On lui doit des perfectionnements remar-
quables des instruments d'observation.
23
Johannes Kepler (1571-1630), savant mathématicien allemand. Fils de paysan, il fut admis gratuitement au
séminaire, puis poursuivant ses études il devint professeur de mathématiques à Graz (Styrie). Obligé de quitter
cette ville pour ses opinions religieuses, il fut appelé à Prague par Tycho Brahé et le remplaça comme astronome
auprès de l'empereur Rodolphe II. Bien qu'il ait trop mêlé l'astrologie à ses œuvres, il a fait des découvertes qui
ouvrirent la voie à Newton.

Mécanique DF 73 Alain Plantefol


Précisions mathématiques

Une ellipse est une courbe plane fermée, lieu des points M tels que la somme des distances de
M à deux points donnés du plan F1 et F2 est constante : MF1 + MF2 = 2a (cette figure est
facilement tracée à l'aide d'une ficelle de longueur 2a). Les points F1 et F2 sont appelés les
foyers de l'ellipse et a son demi grand axe. Le point O est le centre de l'ellipse, et la distance
c = OF1 = OF2 est la distance focale. Le rapport e = c / a < 1 définit l'excentricité de l'ellipse.

Cas particuliers : si les foyers sont confondus alors c = 0, l'excentricité est nulle et la figure
est un cercle de rayon r = a. Si c tend vers a, l'excentricité tend vers 1 et l'ellipse se dégénère
en un segment de droite. L'excentricité des planètes est toujours faible ( 0,0068 < e < 0,250) et
pour la Terre e = 0,017. Aussi assimile-t-on souvent les trajectoires planétaires à des cercles.

Les traj ectoires des planètes sont presq ue des cercles con centriques
autour du Soleil.

1.2. Loi des aires

Deuxième loi de Kepl er : les ai res balay ées par l e rayon vecteur sont
proportionnell es au temps mi s pour les balayer. La vitesse aréolaire
d'une planète est con stante.

L'aire hachurée sur la figure est l'aire balayée


durant un temps donné. On montre facilement
→ que le quotient de l'aire balayée par le temps,
r
A appelé vitesse aréolaire, est proportionnelle à la
P →
norme du rayon vecteur r et à la vitesse linéaire
v. Si la vitesse aréolaire est constante, il s'ensuit
bien évidemment que la vitesse v de la planète est
inversement proportionnelle à la longueur r du
rayon vecteur.

Si la trajectoire de la planète est assimil able à un cercl e alors la


norme de sa vitesse est con stante (MCU) .

Plus le rayon est court, plus la planète va vite.

Les points particuliers P et A de l'orbite sont appelés respectivement périhélie et aphélie


(périgée et apogée pour un satellite). Au périhélie le rayon vecteur est minimal et donc la
vitesse de la planète maximale, au contraire à l'aphélie le rayon est maximal et la vitesse
minimale. Evidemment si la trajectoire est circulaire, ou quasi, alors la vitesse est
pratiquement constante.

Mécanique DF 74 Alain Plantefol


1.3. Périodes de révolutions sidérales

Troi sième loi de Kepl er : les carrés des périodes de révolution


sidérale sont propo rtionnel s aux cubes des demi grand s axes.

On appelle période de révolution sidérale le temps mis par une planète pour effectuer une
révolution complète autour du Soleil, on dit aussi une année, un an. Mais attention au fait
qu'une année terrestre n'est pas égale à une année martienne, vénusienne ou jovienne etc.
Désignons par le symbole T la durée de cette période, pour les planètes de notre système on a

2 2
T1 T2
2
T ~ a3 ⇔ 3 = 3 = constante
a1 a2

la valeur de la constante dépend de la masse du Soleil.

Si la trajectoire est a ssimil able à un cercle, alors l e demi grand axe


étant égal au rayon r cette loi devient :

2 2
T1 T2
T 2 ~ r3 ⇔ 3 = 3 = constante
r1 r2

Plus le rayon de la trajectoire planétaire est grand, plus longue est son "année". Par exemple,
en jours terrestres, une année de Mercure dure 88 jours, de Jupiter 4333 jours, de Pluton
90465 jours soit 248 ans terrestres.

1.4. Validité des lois de Kepler

Les lois de Kepler ne tiennent pas compte des très petites perturbations dues à l'attraction des
planètes entre elles (voir paragraphe suivant), de la présence de satellites, des autres soleils. Il
est tenu pour certain que les autres systèmes solaires sont régis par ces mêmes lois.

Ces trois lois peuvent également être appliquées aux système planétaires. Dans ce cas la
planète joue le rôle du Soleil et les satellites, qu'ils soient naturels ou artificiels, jouent le rôle
des planètes.

Mécanique DF 75 Alain Plantefol


2. La quatriè me loi d e Newton ou loi de la g ravitation univers ell e

Cependant les lois de Kepler ne résolvait pas le problème que Tycho Brahé s'était posé :
qu'est-ce qui maintenait les planètes sur leur orbite ? En 1666, l'anglais Isaac Newton répondit
à cette question. Selon Newton la chute d'une pomme mûre dans un verger et le mouvement
de la Lune autour de la Terre étaient sujette à une seule et même force : la gravitation
universelle.

Loi de la gravitation universelle (quatri ème loi de Newton) :


m1
→ → m2
F –F

entre deux corps de masse m 1 et m 2 , do nt les centres de grav ité sont


distants de r, s'ex erce une force d'attraction F proportionnelle aux
masses et inversement proportionnelle a u carré de la distan ce r.

m1 m2
F = G r2

La valeur de la constante G, dite constante de gravitation universelle, ne dépend que du


système d'unités. Elle fut déterminée expérimentalement après la mort de Newton (voir ci
après). Dans le système SI elle a pour valeur :

G = 6,67·10 - 1 1 N·m 2 ·kg – 2

Bien remarquer d'une part que la force de gravitation n'est qu'attractive et en aucun cas
répulsive, et d'autre part que, quand bien même les masses en présence sont différentes, les
forces de gravitation sont égales en vertu de principe de l'action et de la réaction.

Nous allons maintenant voir quelques exemples d'application de cette loi.

2.1. Les forces de gravitation sont faibles


1m
1 kg 1 kg

Soit deux objets posés sur une table, distants de 1 m et pesant chacun 1 kg. Calculons
l'attraction gravitationnelle qui s'exerce entre ces objets :

1×1
F = 6,67 · 10–11 12 = 6,67 · 10
–11 N

Comparons cette force d'attraction aux frottements objet table en prenant comme coefficient
de frottement µ = 0,1.

Mécanique DF 76 Alain Plantefol


f 1 10
f = µ mg = 0,1 × 1 × 9,81 ≈ 1 N d'où F = 6,67 · 10–11 ≈ 10

Les frottements sont dans ce cas 10 milliards de fois plus grands que l'attraction gravitation-
nelle. On ne risque pas d'assister au rassemblement gravitationnel des objets qui encombrent
notre bureau ! Nous retiendrons que les forces de gravitation qui s'exercent entre les objets
nous sont imperceptibles.

2.2. Le poids

Terre Afin d'augmenter la valeur de la force de gravitation, au


m = 1 kg lieu de prendre deux objets de 1 kg, prenons un objet de 1
R kg et le plus gros des objets à notre disposition : notre
→ planète Terre elle-même !
M F
D'abord remarquons que si l'objet de 1 kg est posé sur le
O
sol terrestre, la valeur de r n'est pas nulle puisque r est la
distance des centres de gravité. Il convient donc ici
d'adopter pour r la valeur du rayon terrestre:

r = R ≈ 6370 km = 6,37 · 106 m

Par ailleurs un formulaire fournit pour masse de la Terre M ≈ 5,97 · 1024 kg . Appliquons la
formule de Newton :
1 × 5,97 · 1024
F = 6,67 · 10–11 (6,37 · 106)2 = 9,81 N

On retrouve la valeur bien connue du poids d'une masse de 1 kg sur cette Terre.

Le poids d'un objet à proximité d'une p lanète est la force


gravitationnell e qu'exerce cette planète sur cet objet.

On en déduit que le poids d'un objet dépend de son altitude z car alors r = R + z, ou encore de
la planète à proximité de laquelle il est placé puisque alors M et R diffèrent. Sur la Lune un
objet pèse 6 fois moins que sur Terre.

2.3. Attraction Terre Soleil

La distance moyenne Terre Soleil vaut environ 1,50 · 1011 m et comme la Terre a pour
période 365 jours on en déduit sa vitesse de révolution (orbite quasi circulaire):

2π r 2π 1,50 · 1011
v = T = 365 × 24 × 3600 = 2,99 · 104 m/s ≈ 30 km/s

La Terre va 30 fois plus vite qu'un obus dans sa course autour du Soleil ! Remarquons au
passage qu'on ne ressent pas les vitesses, mais seulement les accélérations.

Calculons la force centripète nécessaire pour maintenir la Terre sur son orbite.

Mécanique DF 77 Alain Plantefol


v2 ( 2,99 · 104 ) 2
F = m r = 5,97 · 1024 1,50 · 1011 = 3,55 · 1022 N

Voyons si nous retrouvons cette force au moyen de la formule de Newton, un formulaire


indiquant pour masse du Soleil M ≈ 1,99 · 1030 kg :

5,97 · 1024 · 1,99 · 1030


F = 6,67 · 10–11 = 3,52 · 1022 N
(1,50 · 1011)2

Aux erreurs d'arrondi près, on constate que l'attraction gravitationnelle Terre Soleil est bien la
force centripète qui maintient la Terre sur son orbite.

2.4. Mesure de la constante de gravitation universelle

On pourrait se demander comment la masse de la Terre, dont il était question précédemment,


a-t-elle été déterminée. En fait le calcul qu'une masse m = 1 kg a pour poids F = 9,81 N sur
Terre était vicieux puisqu'il admettait cette masse de la Terre fournie par une table. A l'époque
mM
de Newton la situation était toute différente, dans la formule F = G R2 où m est la masse
d'un quelconque objet, R le rayon terrestre, F le poids de cet objet, on s'aperçoit qu'il y a deux
inconnues M la masse de la Terre et G la constante de gravitation. Déterminer l'une c'était
déterminer l'autre.

C'est un physicien et chimiste anglais Cavendish (1731-1810) qui au moyen d'une balance de
torsion détermina l'attraction d'une petite boule de plomb par une grosse boule du même
métal. Evidemment, déterminer G c'était déterminer M. Cavendish a pesé la Terre.
Connaissant la masse de la Terre, il s'ensuit le calcul des masses des autres corps célestes, de
la Lune, du Soleil, etc.

3. Application au mouvement d es s atellit es

Dans ce paragraphe, nous nous placerons dans le cas où le satellite a un mouvement circulaire
autour de la planète (ce qui concerne aussi le cas d'une planète en mouvement circulaire
autour de son soleil). Nous allons établir les expressions de la vitesse et de la période du
mM
satellite en combinant d'une part la 4e loi de Newton, F = G r2 , et d'autre part l'expression
v2
d'une force centripète, F = m r :
mM v2 mM v2 GM
F = G r2 et F = m r ⇒ G r2 , = m r ⇒ v = r

La vitesse d'un satellite est inversement proportionnelle à la racine carré de son rayon, donc
plus bas est le satellite plus rapide il doit être, pour évidemment compenser l'attraction de la
pesanteur de la planète.
2π r r r3 T2 4 π2
T = v = 2π r G M ⇒ T = 2π G M ⇔ r3 = G M

On retrouve bien la 3e loi de Képler.

Mécanique DF 78 Alain Plantefol


Ex ercic es : G ravitation

2 2
m1 m2 GM r2 T1 T2
Formulaire F = G r2 v= r T = 2π GM 3 = 3
r1 r2

1. Déterminer l'intensité de la pesanteur à la surface de la Terre sachant que sa masse et son


rayon valent respectivement 5,97 · 1024 kg et 6,37 · 106 m. Même question pour la Lune
avec les valeurs 7,35 · 1022 kg et 1,74 · 106 m. Un objet pèse combien de fois moins
lourd sur la Lune que sur Terre ?

2. A quelle altitude terrestre le poids des objets est-il quatre fois moindre que sur le sol ?
Deux fois moindre ?

3. En n'utilisant pas d'autres données numériques que celles fournies ci-dessous :

Mars : masse = M ≈ 6,42.1023 kg rayon = R ≈ 3390 km

période sidérale = T ≈ 687 jours vitesse orbitale = v ≈ 24,1 km/s

G = 6,67.10–11 N · m2 · kg–2

Calculer 3.1 la distance Soleil Mars,

3.2 l'accélération centripète de Mars et la force d'attraction du Soleil,

3.3 enfin la masse du Soleil.

4. A quelle altitude gravitent les satellites géostationnaires ?

5. Deux satellites sont en orbite circulaire autour d'une même planète. L'un des satellites
décrit en une heure un cercle de 106 m de rayon. Si l'autre satellite décrit un cercle de
4 · 106 m de rayon, quelle est sa période de révolution ?

Réponses

1. ≈ 9,81 m/s2 ; ≈1,63 m/s2; ≈ 6 fois 2. 6,37 · 106 m ; ≈ 2,64 · 106 m

3. ≈ 2,28 · 1011 m ; ≈ 2,55 · 10–3 m/s et ≈ 1,64 · 1021 N ; ≈ 1,99 · 1030 kg

4. ≈ 36 000 km 5. 8h

Mécanique DF 79 Alain Plantefol


Trav ail - E n e rg i e

1. Travail d'une forc e

1.1 Travail d'une force constante colinéaire à un déplacement rectiligne



Considérons une personne qui tire une caisse avec une force constante F . Elle effectue un
travail musculaire et, en physique, on pose que ce travail est proportionnel d'une part à
l'intensité F (ce qui est assez normal) et d'autre part au déplacement d de la caisse. Si la
personne n'arrive pas à déplacer la caisse parce que c'est trop difficile, alors d = 0 et le travail
est nul (en effet, cela ne sert pas à grand-chose de tirer une caisse qui ne bouge pas ! ).
d
→ →
f F


Par définition le travail (noté W ou A) d'une force F constante, de
mêmes directions et sens que le dépl acement est égal au produit de
l'intensité F de la force par le déplacem ent d

W = + F d

SI : F en N, d en m, W en N·m appelé joule (J)

1 J = 1 N · 1 m = 1 Nm

Remarquons encore que le travail de la personne est un travail moteur et, par convention, on
le compte positivement.


La force de frottement f qui s'oppose au déplacement de la caisse est au contraire un travail
résistant. Par convention on le compte négativement.


Le travail d'une force F constante, de même direction mais de sens
opposé au déplacement est compté négat ivement.

W = – F d

Mécanique DF 80 Alain Plantefol


1.2 Travail d'une force constante lors d'un déplacement rectiligne

Considérons maintenant le cas où la force F est constante mais fait un angle θ avec le vecteur

déplacement d .

→ → →
d Fn F

→ →
f N θ

→ d
Ft


P

→ →
Décomposons la force F en deux composantes, l'une Ft colinéaire au déplacement et l'autre

Fn normale au déplacement (rappelons que des vecteurs sont dits normaux quand leurs

supports sont perpendiculaires). La composante normale Fn ne travaille pas puisqu'elle ne

provoque aucun déplacement vertical de la caisse (dans le cas de la figure Fn s'ajoute à
→ → → →
l'action N du sol pour compenser le poids P de la caisse). De même les forces P et N ne
→ →
travaillent pas ici. Seule la composante Ft qui provoque le déplacement d de la caisse fournit
un travail moteur.

Le travail d'une force est égal au seul travail de sa composante


tangentielle au déplacement.

Le travail de sa composante normale au déplacement est nul.

Le travail d'une force con stamment normale au déplacement est nul.


Pour évaluer le travail de Ft utilisons la formule W = + F d en remarquant que la norme de

Ft vaut F cos θ , d'où W = F cos θ · d = F d cos θ .


Le travail d'une force con stante F qui fait un angle constant θ avec

un déplacement rectiligne d a pour expression générale

W = F d cos θ

SI : F en N , d en m , cos θ sans unité , W en J

Mécanique DF 81 Alain Plantefol


Remarques

1. La formule W = F d cosθ inclut le signe négatif du travail résistant. En effet, dans le cas
où l'angle θ serait obtus, son cosinus est négatif.

θ 0º aigu 90º obtus 180º


cosθ 1 positif 0 négatif –1
+Fd F d cosθ > 0 0 F d cosθ < 0 –Fd
W moteur moteur nul résistant résistant

→ → → →
2.La formule W = F d cosθ peut s'écrire W = F · d , ce produit des vecteurs F et d
→ →
étant mathématiquement appelé le produit scalaire des vecteurs F et d . Toutefois il ne faut
pas perdre de vue que le cosθ qui n'apparaît plus dans l'écriture est toujours là !

1.3 Travail d'une force constante lors d'un déplacement quelconque

A →
→ → Soit une force F constante en direction, sens et
d = AB norme, et dont le point d'application (l'origine)
θ suit un trajet quelconque depuis un point A
jusqu'à un point B. Dans ce cas, on démontre

mathématiquement que le travail de cette force F
→ est le même que dans le cas d'un déplacement
F →
rectiligne d de A à B. Autrement dit le travail
→ → → B →
F F → d'une force F constante est indépendant du
F F
chemin suivi entre les points de départ et
→ d'arrivée.
F


Le travail d'une force con stante F depuis un point A jusqu'à un
point B est indépendant de la forme du chemin parcou ru.

→ →
W = F d cos θ avec d = AB

Mécanique DF 82 Alain Plantefol


1.4 Travail d'une force tangentielle de norme constante

F
Force propulsive
B
Par exemple, imaginons une fusée propulsée avec
F
F

une force F par son réacteur, cette poussée étant
constante et tangentielle, mais la trajectoire est
A courbe (à cause du vent ou toute autre raison).

Dans cas le travail moteur de F est tout simplement le produit de F par la
longueur L du trajet
F
W=+FL

Ne pas confondre ce cas avec celui du § 1.3 précédent !

f
f B Force de frottement

C'est un cas tout à fait analogue au précédent,



mais cette fois ci la force f est constamment
f A opposée au déplacement.
f
Son travail n'est plus moteur mais résistant et doit donc être compté
négativement
W=–FL

Le travail d'une force tangentiell e de no rme constante est égal en


valeur absolue au produit de cette norm e par la longueur du trajet.

Dans le cas d'une force de propulsi on, le travail est moteur

W = + F L

Dans le cas d'une force de frottement, le travail est rési stant

W = – F L

1.5 Travail d'une force d'élasticité

Pour déformer un ressort il faut agir sur celui-ci avec une F=kd
force qui, selon la loi de Hooke, est proportionnelle à la
déformation : F = k d. Les formules du travail d'une force
constante ne peuvent donc plus s'appliquer. Nous W
admettrons que la valeur du travail de déformation est égale
à l'aire grisée sur le schéma ci-contre. 0 d

Mécanique DF 83 Alain Plantefol


1 1
Cette aire étant triangulaire, il vient : W = 2 d k d = 2 k d2 .

Le travail d'une force d'éla sticité est proportionnelle au ca rré


de la déformation

1
W = 2 k d2

SI : W en J, k en N/m et d en m

2. Travail du poids

Ce cas est traité à part car il est très important, en effet toute chose sur Terre est soumise au
moins à une force, son poids.

Le poids est une force vertical e vers le bas proportionn elle


à la masse de l'objet.

→ →
P= m g


où le vecteur g est le vecteu r corresp ondant à l'accélération
de la pesanteur.

SI : P en N , m en kg , g en m/s 2

Sous nos latitudes on a g ≈ 9,81 m/s 2 .

Dans la vie courante où les variations d'altitude sont faibles devant la valeur du rayon de la
Terre (par exemple l'altitude du somment du Mont-Blanc, qui vaut 4807 m ≈ 4,8 km, ne
représente pas grand-chose devant les 6370 km du rayon moyen terrestre), on peut donc tenir
la valeur de g pour constante. Comme la masse d'un objet donné est constante, son poids l'est
donc aussi.

Dans la vie cou rante, le poids d'un objet est une force con stante.
z

→ → →
d = AB Soit un objet de poids P constant qui se déplace
A
zA d'un point A jusqu'à un point B selon un trajet
quelconque. D'après le § 1.3 précédent, le travail du
θ m →
poids P a pour expression W = P ·AB· cosθ.
Remarquons sur le schéma ci-contre que AB· cosθ =
→ zA – zB = – ∆z. Finalement on a
P
W = – P ∆z = – mg ∆z
zB B

Mécanique DF 84 Alain Plantefol


Le travail du poids est indépendant du trajet suivi et ne dépend que
de la variation d'altitude de l'objet.

W = – m g ∆z

Il est très important de bien remarquer que ce travail ne dépend pas du tout de la longueur du
trajet, mais seulement de la variation d'altitude. Dans le cas d'un déplacement horizontal, aussi
long soit-il, on a une variation d'altitude nulle, ∆z = 0 et W = 0 , ce qui s'explique aussi par le
fait que le poids est alors normal au déplacement. Dans le cas d'une trajectoire fermée, on a
z1 = z2 , là aussi ∆z = 0 et W = 0, ce qui s'explique par le fait que le travail moteur positif des
descentes est exactement compensé par le travail résistant négatif des montées.
z Remarque : plus précisément ∆z = z2 – z1 représente la
variation d'altitude du centre de gravité G. Sur la figure on a
représenté le redressement d'une colonne couchée par un
pivotement autour d'une arrête de sa base. On peut remarquer
z2 G que ∆z est nettement plus faible que la hauteur totale de la
colonne. Pour les objets, solides ou déformables, la formule
z1 G du travail du poids est

W = – m g ∆zG

3. Notion d'éne rgi e

Dans son sens usuel le mot énergie signifie force et fermeté dans l'action, qui rend capable de
grands effets. Etymologiquement le mot énergie vient du grec en (à l'intérieur) et ergon
(travail).

En physique, l'énergie désigne ce que possède un système qui est


capable de produi re un travail.

Donc si quelque chose est capable d'agir avec une force sur un objet et d'en provoquer le
déplacement, alors cette chose possède de l'énergie.

Les sources et formes de l'énergie sont très variées. Pour déplacer un objet, on peut

• le faire manuellement en faisant intervenir notre propre énergie corporelle,


• lui lancer quelque chose dessus, énergie cinétique,
• le laisser tomber, énergie de pesanteur,
• utiliser un moteur électrique, énergie électrique,
• ou un moteur à essence, énergie thermique,
• provoquer une explosion, énergie chimique,
• l'éclairer fortement, énergie rayonnante (ou solaire),
• utiliser une bombe atomique, énergie nucléaire, etc.

Toutefois la plus importante propriété de l'énergie est sa conservation. En effet, on s'est


aperçu que la quantité totale d'énergie reste constante quand elle se transforme à l'intérieur
d'un système ou quand elle est transférée d'un système à un autre.

Mécanique DF 85 Alain Plantefol


En plagiant le chimiste de Lavoisier, on peut affirmer

l'énergi e ne se perd pas, ne se crée pa s, mais se tran sforme


ou se transfère.

Le principe de conservation de l'énergie constitue une des plus importantes lois des sciences
physiques modernes. Par exemple notre énergie musculaire provient de l'énergie chimique
associée aux aliments et à l'air que nous absorbons. Ces aliments n'existant d'ailleurs que
grâce à l'énergie solaire. Un réseau électrique constitue un autre bon exemple de chaîne de
transformations d'énergie : a) l'énergie solaire vaporise l'eau des océans, b) cette eau (après
précipitation) se retrouve sous forme d'énergie de pesanteur dans un lac de montagne, c) et,
canalisée jusqu'à une usine hydroélectrique, l'énergie cinétique de cette eau entraîne les
générateurs, d) l'énergie électrique produite est transmise par une ligne à un moteur, e) ou à un
radiateur électrique (énergie thermique).

Aujourd'hui l'énergie est un concept aussi fondamental que l'espace, le temps ou la masse,
mais tout aussi difficile à définir. Le physicien Feynman (prix Nobel1965) dit à ce sujet :

« Il est important de réaliser que, dans la physique d'aujourd'hui, nous n'avons aucune
connaissance de ce que l'énergie est ».

L'énergie est une propriété de la matière qui se manifeste par des variations de position, de
vitesse, de température, de masse, etc. On ne peut pas mesurer directement l'énergie d'un
système, mais seulement ses variations. Enfin l'énergie n'est pas une grandeur vectorielle, c'est
une grandeur scalaire.

Dans les paragraphes qui suivent, nous allons formuler deux formes de l'énergie mécanique.

4. Ene rgi e cin étique

L'énergie cinétique est la forme d'énergie


associée au mouvement. Par exemple le
vent, qui est de l'air en mouvement, peut
être utilisé pour réaliser des travaux comme
le broyage du grain dans un moulin, la
propulsion d'un bateau à voile.

Soit un objet de masse m, animé d'une


→ →
vitesse v , et soumis à une force F . Pour
simplifier la démonstration plaçons-nous

dans le cas particulier où F est constante et

colinéaire à v :

F est une force de freinage ou une force propulsive
selon son sens, mais dans ces deux cas le travail W → m →
F v
effectué par cette force sur une distance ∆x vaut : x
W = Fx ∆x

Mécanique DF 86 Alain Plantefol


2
et puisque nous sommes dans le cas d'un MRUA on a aussi : ∆vx = 2 ax ∆x

2
En multipliant par m les membres de cette égalité on obtient : m ∆vx = 2 m ax ∆x

Or d'après la deuxième loi de Newton on a Fx = m ax , d'où :

2 1 2 1
m ∆vx = 2 Fx ∆x = 2 W ⇔ W = 2 m ∆vx = ∆ ( 2 m v2 )

1
On constate que le travail de la force est égal à la variation de la quantité 2 m v2 . On pose
que cette quantité mesure l'énergie cinétique de l'objet.

L'énergie cin étique E c d'un objet est m esurée par le demi produit de
sa masse par le carré de sa vitesse.
1
Ec = 2 m v2

SI : m en kg , v en m/s et E c en J

Théorème de l'énergie cin étique : le travail de la résultant e des


forces appliquées sur un objet est ég al à la variation
de son énergi e cinétique.
∆ Ec = W

Formulation équivalente : la somme des travaux des forces


appliquées sur un objet est égal à la variation
de son énergi e cinétique.
∆ Ec = Σ W

Pour terminer, il convient de bien remarquer que l'énergie cinétique est proportionnelle au
carré de la vitesse. Si on frappe avec un marteau deux fois plus vite un clou, l'énergie
cinétique est multipliée par quatre ainsi que l'enfoncement du clou. La distance de freinage
d'une automobile est aussi liée à la vitesse, si on roule deux fois plus vite alors grosso modo
on quadruple cette distance !

5. Ene rgi es potenti ell es

Energie potentielle de pesanteur

Si on laisse s'écouler l'eau retenue derrière un barrage, elle


acquiert de la vitesse, donc de l'énergie cinétique, et ainsi elle
peut effectuer un travail, par exemple faire tourner des
alternateurs pour la production de courant électrique.

Donc l'eau stockée derrière le barrage possède une énergie


potentielle qui s'actualise au moment où on la libère. Comme
c'est son poids qui fait tomber l'eau, cette énergie potentielle

Mécanique DF 87 Alain Plantefol


due à la pesanteur a pour nom complet énergie potentielle de pesanteur, notée Ep.

La diminution de cette énergie potentielle est évidemment égale au travail du poids :

∆ Ep = – Wpoids = m g ∆z = ∆(m g z)

Finalement on pose Ep = m g z

L'énergie potentiell e de pesanteur d'un objet est mesurée produit de


son poids m g et de son altitude z.

E p = m g z ⇒ ∆ E p = – W p o id s

SI : m en kg , g en m/s 2 et z en m

Remarques

z/m 1. Le choix de l'altitude nulle, z = 0, est totalement


arbitraire. Conséquemment le niveau zéro de l'énergie
Exemple : m =1 kg potentielle, Ep = 0, l'est aussi. En fait seules les
et g = 10 N/kg variations ∆ Ep = – Wpoids de l'énergie potentielle sont
Ep = 20 J prises en compte. En général on choisit le niveau z = 0
2 de telle façon que les calculs soient simplifiés.

2. On appelle équipotentielles les lignes et surfaces


Ep = 10 J où l'énergie potentielle a même valeur. En ce qui
1 concerne l'énergie potentielle de pesanteur les
Wpoids = 20 J – 0 J = 20 J surfaces équipotentielles sont des plans horizontaux.
Sur une carte, les lignes de niveau sont des lignes
Ep = 0 J équipotentielles.
0
3. Quand un objet se déplace sur une équipotentielle
le travail de son poids est nul. En effet on a ∆Ep = 0
Ep = – 10 J d'où Wpoids = 0. Cela peut aussi s'interpréter par le
–1
fait que pour un déplacement horizontal le poids est
constamment perpendiculaire au déplacement, d'où un
travail nul.

Energie potentielle d'élasticité

Quand un archer bande son arc, il effectue un travail de déformation élastique


de son arc. Quand il lâche la corde, celle-ci communique une énergie
cinétique à la flèche. En bandant son arc, l'archer a donc emmagasiné de
l'énergie potentielle d'élasticité qui s'actualise en énergie cinétique quand
l'arc bandé est libéré de la contrainte par le tireur. Dans le cas d'un ressort qui
1
respecte la loi de Hooke, on sait que la travail a pour expression W = 2 k d2 et

Mécanique DF 88 Alain Plantefol


dans ce cas c'est la valeur de l'énergie potentielle emmagasinée.

Pour un ressort qui suit la loi de Hooke, l'énergie potenti elle


d'élasticité est proportionnell e au carré de la déformation.

1
Ep = 2 k d2

SI : E p en J, k en N/m et d en m

Document

Bien connu des habitants de Fribourg, un funiculaire joint la Neuveville à St-Pierre. Cet
engin, inauguré en 1899, fonctionne aux eaux usées ! C'est le seul du genre en Europe. A la
station supérieure, 3000 litres d'eau des égouts se déversent dans un bac situé sous la cabine.
Une fois ce réservoir plein, la descente commence, tandis que, tractée par cet étonnant
contrepoids, la cabine de la station inférieure remonte jusqu'au sommet. Là, son bac se
remplit à son tour d'eaux usées, tandis que celui de la cabine qui est descendue se vide dans
les canalisations. Ingénieux, non ?

Mécanique DF 89 Alain Plantefol


6. Ene rgi e mécanique

Quand l'eau d'une cascade tombe, elle perd de l'énergie poten-


tielle, mais gagne de la vitesse et donc de l'énergie cinétique. Il
se pose alors la question du bilan énergétique : l'eau gagne-t-
elle en Ec ce qu'elle perd en Ep ?

1er cas : un objet n'est soumis qu'à son poids

Dans ce cas on a les égalités suivantes :

∆ Ec = Wpoids et ∆ Ep = – Wpoids

d'où ∆ Ec + ∆ Ep = 0 ⇔ ∆ ( Ec + Ep ) = 0

On constate que la somme des énergies cinétique et potentielle


ne varie pas, autrement dit ce que l'objet gagne sous une forme d'énergie il le perd dans
l'autre.

Par définition on appelle énergie mécani que la somme de l'énergie


cinétique et de l'énergie potentiell e.

Em = Ec + Ep

Loi de la conservation de l' énergi e mécanique :

Quand un objet n'est soumis qu'à son p oids, et éventuellem ent à


d'autres forces dont le travail est con stamment nul, son énergie
mécanique se conserve.

E m1 = E m2

Le poids est de ce fait appelé une force conservativ e.

Les autres forces dont le travail est constamment nul dont il est question ci-dessus sont le plus
souvent des forces de liaison ou de guidage. Par exemple si un enfant fait de la balançoire, la
tension de la corde est une force de liaison qui ne travaille pas. De même les forces de
guidage qu'exercent des rails sur un tramway ne travaillent pas. Par contre les frottements ont
un travail négatif non nul.

Reprenons l'exemple d'un enfant qui se balance. Au


point le haut de sa trajectoire son énergie potentielle
est maximale alors que sa vitesse et son énergie
cinétique sont nulles. Au point le plus bas, sa vitesse
et son énergie cinétique sont maximales alors que son
énergie potentielle est minimale (nulle si on pose z = 0
en ce point).

Mécanique DF 90 Alain Plantefol


On a :
Em1 = Em2 ⇔ Ec1 + Ep1 = Ec2 + Ep2
1 2 1 2
⇒ 0 + m g z1 = 2 m v2 + 0 ⇒ g z1 = 2 v2 ⇒ v2 = 2 g z1

2e cas : un objet est soumis à des forces quelconques

Dans ce cas on a les égalités suivantes :

∆ Ec = ΣW = Wpoids + Wnc (travail des forces non conservatives)

et ∆ Ep = – Wpoids d'où ∆ Ec + ∆ Ep = Wnc ⇔ ∆ ( Ec + Ep ) = ∆ Em = Wnc

On constate que la variation de l'énergie mécanique est due aux seules forces non
conservatives. D'où le TRES IMPORTANT THEOREME qui suit :

Variation de l'énergie mécanique :

la variation de l'énergie mécanique d'un objet est égale au travail des


forces non conservatives qui agi ssent su r lui.

∆ E m = E m2 – E m1 = W n c ⇔ E m2 = E m1 + W n c

Les forces non conservatives les plus fréquentes sont les forces propulsives et les frottements.
La force motrice due au moteur d'une automobile effectue un travail positif qui augmente
l'énergie mécanique de l'automobile, par contre les forces de freinage ou la résistance de l'air
réalisent des travaux résistants négatifs qui diminuent son énergie mécanique.

3e cas : un objet est soumis à une force d'élasticité

k → m → Le petit chariot du dispositif ci-contre est écarté de sa


F v position d'équilibre, d = 0, puis libéré. On constate alors
qu'il oscille de part et d'autre du point 0 transformant
d=0 périodiquement l'énergie potentielle d'élasticité du ressort
en énergie cinétique et vice versa.
Son énergie mécanique est la somme de son énergie cinétique et de l'énergie potentielle
d'élasticité du ressort.
1 1
E m = E c + E p = 2 m v 2 + 2 k d 2 = constante si les frottements
étaient nuls, mais en réalité ils ne le sont pas et l'énergie mécanique ainsi k
que l'amplitude des oscillations s'amortissent.

Dans le cas du pendule élastique interviennent deux énergies potentielles, F
l'une de pesanteur et l'autre d'élasticité. h=0
m
1 1
E m = E c + E p = 2 m v 2 + m g h + 2 k d 2 = constante si les →
v
frottements étaient nuls, mais là encore ils ne le sont pas et l'énergie
mécanique ainsi que l'amplitude des oscillations s'amortissent.

Mécanique DF 91 Alain Plantefol


7. Puissance

Quelle différence peut-il y avoir


entre les moteurs du bateau
H.Dunant de la CGN et celui
d'un vélomoteur ?

Il est évident que le moteur du


bateau est plus puissant que celui de du
vélomoteur. Précisons cette notion de puissance.

La différence de puissance de ces moteurs réside


dans le fait que la quantité de travail fourni dans un temps donné par le moteur du bateau est
plus importante que celui du vélomoteur. En effet le produit de la force propulsive du bateau
par la distance franchie est bien plus important que ce même produit pour le vélomoteur dans
le même temps. Plus le travail fourni dans un temps donné est grand, plus la puissance est
grande. On définira donc la puissance comme la rapidité à fournir un travail.

La puissance est le quotient du travail fourni par le temps.


W
P = t

SI: W en J , t en s , P en J / s = J s – 1 appelé watt (W) , W = J·s – 1

Anciennement on utilisait comme unité de puissance des moteurs le cheval-vapeur qui vaut
736 W. Ainsi le bateau H.Dunant propulsé par deux moteurs diesel de 450 CV chacun,
possède une puissance totale de 2 × 450 × 736 = 662 400 W ≈ 662 kW. Comparativement un
vélomoteur a une puissance de 1 kW, une petite voiture 40 kW, un camion 200 kW, une
locomotive électrique 5 MW, la centrale hydroélectrique Dixence 750 MW.

Dans le cas d'une force constante (voir 1.2) on avait pour expression du travail W = F d cos θ.
En substituant cette expression dans la formule de la puissance on obtient

W F d cosθ d
P= t = t = F t cosθ
d
or le quotient t est la vitesse v à laquelle se déplace le point d'application de la force.

Dans le ca s d'une force constante et d'un déplacement rectiligne la


puissan ce est donnée par l'exp ressi on

P = F v cos θ SI : P en W , F en N , v en m/s.

Si on reprend l'exemple du bateau H. Dunant dont la puissance est d'environ 662 kW, et
sachant que sa vitesse maximale est de l'ordre de 29 km/h ≈ 8 m/s, on peut en déduire sa
force motrice :
P 662 000
F= v ≈ 8 = 82 750 N ≈ 83 kN

Mécanique DF 92 Alain Plantefol


Rappelons que le travail est un mode de transfert de l'énergie. Si on désigne par E l'énergie
E
transférée (ou transformée), la formule de la puissance peut se mettre sous la forme P = t ,
∆E
ou encore P = ∆t si on préfère mettre l'accent sur les variations.

La puissance moy enne correspondant à un transfert ou à une


transformation d'én ergi e est le quotient de l'énergie
mise en œuvre par le temps.

∆E
P = ∆t

SI : E en J , t en s et P en W.

Tous les appareils électriques portent une indication de leur puissance. Par exemple une
ampoule de 100 W transforme chaque seconde 100 J d'énergie électrique en énergie
thermique (ou chaleur).

8. Rende ment

Et, dans l'exemple de l'ampoule ci-dessus, c'est un faible pourcentage de cette chaleur qui
apparaît finalement sous forme de rayonnements visibles, environ 5% pour une ampoule
courante. On dit que le rendement de cette ampoule est de 5%.

Le rend ement est le rappo rt de l'énerg ie utile, relativement aux buts


humains, et de l'énergie consommée.

E u t il e
η = E co n so m mé e (η est la lettre grecque êta)

Considérons par exemple un moteur d'automobile qui fonctionne à l'essence (+ air), l'énergie
consommée est donc chimique et l'énergie utile correspond au travail mécanique du moteur.
Le rendement d'un moteur à essence étant d'environ 30%, cela signifie que pour 100 J
d'énergie chimique on obtient 30 J de travail moteur et 70 J de chaleur sont perdus dans
l'atmosphère. En général l'énergie consommée est celle que l'on paye, l'énergie électrique dans
le cas de l'ampoule, l'essence dans le cas de l'automobile.

D'après le princip e de la conservation d e l'énergi e on a :

E co n so m mé e = E u t il e + E p e rd u e

Eutile E consommée – Eperdue Eperdue


Il vient : η = Econsommée = Econsommée = 1 – Econsommée ≤ 1 = 100%

Un rendement est au plus égal à 100%.

Mécanique DF 93 Alain Plantefol


En divisant dans la formule du rendement le numérateur et le dénominateur par le temps, il
vient :

Eutile Eutile / t Putile


η = Econsommée = Econsommée / t = Pconsommée

E u t il e P u t i le
η = E co n so m mé e = P co n so m mé e ≤ 100%

SI: E en J , P en W et η sans dimension .

En tant que consommateur avisé, il ne faut pas seulement se préoccuper de la puissance d'une
machine, mais aussi de son rendement. Bien entendu d'autres facteurs comme son prix, sa
fiabilité, sa longévité, … , sont aussi à prendre en considération.

Mécanique DF 94 Alain Plantefol


Ex ercic es : T ravail

Formulaire W = F d cosθ Wpoids = – mg ∆z

1. Evaluer le travail de quelqu’un qui tire un traîneau sur un parcours horizontal de 100 m
avec une force de 30 N qui fait un angle de 45º avec l’horizontale .

2. Un porteur de gare soulève de 10 cm une valise de 20 kg, puis la déplace


horizontalement sur 50 m et enfin la repose. Evaluer le travail du poids de la valise pour
chacune de ces opérations et en faire le bilan. Pourquoi le travail musculaire du porteur
est-il supérieur à celui du poids ?

3. Une colonne cylindrique homogène de 10 m de long, 40 cm de diamètre et de masse 6


tonnes repose horizontalement. Que vaut le travail du poids de cette colonne quand on la
dresse verticalement sur une de ses bases?

Réponses

1. ≈ 2,12 kJ 2. – 20 J ; 0 J ; 20 J 3. 288 kJ

Ex ercic es : En ergi e mécanique

1
Formulaire Ec = 2 m v2 Ep = mg z Em = Ep + Ec

∆ Ec = W ∆ Ep = – Wpoids ∆ Em = Wnc

Pour les exercices qui suivent la résistance de l'air est négligée et g ≈ 10 m/s2

1. 100 km/h

Sur une route horizontale, une voiture de masse 1,2 t roule à 100 km/h . Calculer son
énergie cinétique. Le conducteur freine et arrête cette voiture sur un distance de 50 m.
Calculer la force de freinage (supposée constante).

2.
v 4m

Si on néglige les frottements, quelle doit être la valeur minimale de v pour que le petit
chariot passe la butte de 4 m ?

Mécanique DF 95 Alain Plantefol


3. On lâche un objet. Quelle est sa vitesse après 50 m de chute ?

4. On lâche un objet depuis un hélicoptère qui vole horizontalement à la vitesse de


180 km/h. Quelle est sa vitesse après 50 m de chute ?

5. On lance quasi verticalement vers le haut un objet à la vitesse de 40 m/s. Quelle est
l'altitude maximale atteinte par cet objet ? Quelle est sa vitesse quand il retombe sur le
toit d'un immeuble de hauteur 34 m ?

6. v0 = 8 m/s
v0 = 8 m/s
v0 = 8 m/s

h = 50 m A h = 50 m B h = 50 m C

sol sol sol

Dans quel cas, A, B ou C la vitesse de l'objet en atteignant le sol est-elle la plus grande ?

7. On lance un caillou de masse m = 1 kg avec une vitesse v = 10 m/s verticalement vers le


haut. Compléter le tableau ci dessous :

Position Bas 2/5 Sommet


Type d'énergie de la trajectoire (depuis le bas) de la trajectoire

8. Un wagonnet est lâché avec une vitesse initiale nulle, depuis le premier sommet d'une
succession de collines. On néglige les frottements. Déterminer les valeurs manquantes
du schéma.

v0 ≈ 0 m/s v2 = ?
v3 = 20 m/s

h0 = ? h2 = 75 m h3 = ?

v1 = 40 m/s

Mécanique DF 96 Alain Plantefol


9. Un objet de 2 kg est lancé à la vitesse de 5 m/s sur une surface horizontale où le
coefficient de frottement vaut 0,1. Calculer la distance d’arrêt.

10. La piste d’un toboggan (de forme arrondie) est longue de 5 m et présente une
dénivellation de 2 m. Un enfant de masse 25 kg s’élance du haut de cette piste avec une
vitesse de 0,5 m/s. Si on évalue les frottements à 70 N, quelle est la vitesse de cet
enfant au bas du toboggan ?

11. Du sommet A d’une piste de pente 12% s’élance à la vitesse de 1 m/s un skieur de
masse 70 kg. En B, distant de 50 m de A, finit le trajet étudié.
Si la vitesse de ce skieur en B n’est que de 10 m/s, en déduire la valeur des frottements
(supposés constants en norme) qui se sont exercés sur le skieur.

12. Comprimé par deux forces de 10 N un ressort se raccourcit de 2 cm.

12.1 Calculer la constante de raideur de ce ressort.

Utilisé dans un pistolet à fléchette, ce ressort est comprimé de 6 cm puis propulse


horizontalement une fléchette de masse 100 g

12.2 Calculer la vitesse d'expulsion de la fléchette.

13. Une masse de 200 g tombe d'une hauteur de h = 50 cm sur un ressort de constante de
raideur k = 2 · 104 N/m. Calculer la déformation d du ressort (supposer que d << h).

Réponses

1. ≈ 4,63 kJ ; ≈ 9,26 kN 2. ≈ 8,94 m/s 3. ≈ 31,6 m/s

4. ≈ 59,2 m/s 5. 80 m ; ≈ 30,3 m/s 6. vitesses identiques

7.

Position Bas 2/5 Sommet


Type d'énergie de la trajectoire (depuis le bas) de la trajectoire
cinétique 50 J 30 J 0J
potentielle 0J 20 J 50 J
mécanique 50 J 50 J 50 J

8. h0 = 80 m ; v2 = 10 m/s ; h3 = 60 m

9. 12,5 m 10. 3,5 m/s 11. 13,4 N

12. 500 N/m ; ≈ 4,24 m/s 13. 1 cm

Mécanique DF 97 Alain Plantefol


Ex ercic es : Puissanc e - Rend ement

∆E Eutile
Formulaire P = ∆t η = Econsommée

1. Une personne de 60 kg monte des escaliers et en 10 s elle s'élève de 8 m. Quelle


puissance cette personne développe-t-elle ?

2. La pompe d’une lance à incendie débite 10 dm3/s d’eau en un jet qui atteint au
maximum 20 m de haut. Quelle est la puissance minimale de cette pompe ?

3. Un moteur électrique de puissance 5 kW est utilisé pour monter une charge de 2 t sur
une hauteur de 25 m. Tout frottement étant négligé, combien de temps prend cette
opération ? Si en fait elle a duré 2 min, en déduire la force moyenne de frottement.

4. Tout frottement étant négligé, quel travail fournit le moteur électrique qui tracte, au
moyen d'un câble, un chariot de masse 800 kg en haut d’une voie de 1200 m de long et
de pente 2% ? En déduire la tension du câble.

Quelle puissance a été mise en œuvre si ce travail a duré 2 min ?

Le moteur électrique a un rendement de 80% et le prix d'un kWh est de 0,20 CHF.
Combien a coûté ce travail ?

5. La benne du téléphérique du glacier des Diablerets franchit une dénivellation de 979 m


(première section). La masse de la benne chargée est de 12 tonnes et le temps de montée
est de 4 minutes. Le rendement de l'installation est de 45 % et le prix d'un kWh est de
0,20 CHF. Calculer l'énergie consommée pour une montée, son coût et la puissance
correspondante.

Réponses

1. 480 W 2. 2 kW 3. 100 s ; 4 kN

4. 192 kJ ; 160 N ; 1,6 kW ; ≈ 1,33 c 5. ≈ 261 MJ ; 14,5 CHF ; 1,09 MW

Mécanique DF 98 Alain Plantefol

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