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Dynamique...............................................................................................................27
Frottements .............................................................................................................50
Pression Hydrostatique..........................................................................................55
Gravitation ...............................................................................................................72
PROGRAMME 2012
Grandeurs et unités indiquer les grandeurs fondamentales pour les différents domaines
(1. Mécanique ; 2. Phénomènes thermiques ; 3. Electricité ; 4.
Optique géométrique et ondes ; 5. Noyau de l’atome) et leurs
unités de mesure selon le SI (Système International d’Unités) ;
travailler avec les unités et les dimensions ;
Résultats numériques donner les résultats avec le nombre correct de chiffres significatifs ;
distinguer entre calculs exacts et estimations ;
utiliser la notation scientifique (par exemple 5,2 · 103 m) et les
préfixes (milli, micro, méga, etc.).
Cinématique
Position, vitesse définir les vecteurs position, vitesse (vitesse moyenne et vitesse
et accélération instantanée) et accélération et leurs grandeurs scalaires ;
décrire un mouvement et le représenter sur un diagramme cartésien
(position, vitesse et accélération en fonction du temps) ;
Dynamique
Gravitation
Etymologiquement la physique est, au sens grec, l'étude de la nature. Les écrivains latins
nommaient cette science philosophie naturelle. Son objet est la tentative d'explication des
phénomènes qui se rapportent aux objets inanimés.
La physique expérimentale, en
mettant en évidence les relations
de causalité entre divers phéno-
mènes, conduit à la prévision des
faits physiques. C'est ainsi que sont établis les principes ou les lois de
la physique. Des concepts (représentation abstraite et générale d'une
chose) nouveaux sont élaborés, ainsi que des hypothèses sur les causes
immédiates des faits physiques. Ces hypothèses se distinguent de celles
avancées par les philosophes antiques par le fait que leurs
conséquences sont soumises à un contrôle expérimental quantitatif. F. Bacon
La physique moderne est donc née le jour où l'on renonça aux théories a priori.
Une des conséquences de cette approche est que la physique entra en conflit avec les religions
qui incluent dans leurs croyances une vision du monde. La condamnation de Galilée par
l'église catholique pour sa théorie de l'héliocentrisme est exemplaire.
Les techniques simples, roues, leviers, engrenages avait précédées la physique. Mais dès le
XIXe siècle les théories physiques permettent des inventions impossibles sans elles, par
exemple la récente invention du laser. Depuis, la physique a transformé notre vie matérielle
pour le meilleur et pour le pire : électricité, automobiles, avions, radios, réfrigérateurs,
téléphones, bombes atomiques A et H, télévisions, ordinateurs, …
1
L' = 2 L ⇔ L = 2 L'
On a fabriqué une barre métallique de référence (voir plus loin mètre étalon) dont la longueur
est posée unitaire, les autres longueurs devant être comparée à celle-ci. Cette longueur unitaire
s'appelle le mètre (du grec metron signifiant mesure) et elle est symbolisée par la lettre m.
Si on change d'unité, alors la valeur numérique d'une longueur donnée sera aussi changée. Par
exemple L = 1 852 m = 1 mille (marin).
Le système international d'unité, dont l'abréviation est SI, est devenu la référence technique
internationale.
Seules sept unités de base suffisent pour exprimer toutes les grandeurs physique.
Le mètre est issu de l'esprit des Lumières et de la Révolution française. Auparavant, les
longueurs étaient mesurées en référence au corps humain (le pouce, le pied). Comme tous les
êtres humains diffèrent en taille, on prenait souvent comme référence la longueur du pouce ou
du pied du souverain régnant. Cette référence peu révolutionnaire et objective fut donc
supprimée et remplacée par un étalon non humain de longueur unique, avec utilisation de
multiples et sous-multiples de 10.
Le mètre fut défini pour la première fois en 1791 par l'Académie des Sciences comme étant la
dix millionième partie d'un quart de méridien terrestre. Il fut adopté par la France le 7 avril
1795 comme mesure de longueur officielle. Quelques années plus tard, en 1799, un mètre
étalon en platine fut créé à partir de cette définition et devint la référence.
Unités supplémentaires
Une définition du radian sera donnée dans le chapitre concernant le mouvement circulaire. Le
stéradian est hors programme.
Unités dérivées
Ce sont des unités composées algébriquement à partir des unités de base. Par exemple une
plaque rectangulaire de dimensions 2 m par 3 m a pour aire :
A = 2 m × 3 m = ( 2 × 3 ) m m = 6 m2
L'unité d'aire, le mètre carré, est donc une unité dérivée du mètre. De même l'unité de volume
sera le mètre cube, symbolisé par m3. Le produit de deux unités, par exemple du newton (voir
ci-après) et du mètre peut être indiqué de l'une des deux façons suivantes :
N · m ou N m
80 m 80 m m
v = 10 s = 10 s = 8 s
L'unité de vitesse, le mètre par seconde, est une unité dérivée du mètre et de la seconde.
Le quotient de deux unités peut être indiqué de l'une des façons suivantes :
m
m/s ou s ou m · s–1
Pour certaines unités dérivées il existe des noms et symboles spéciaux. Par exemple l'unité SI
de force est une unité dérivée du kilogramme, du mètre et de la seconde selon l'expression
kg · m · s–2. Cette unité est appelée newton et a pour symbole N :
N = kg · m · s–2
Par exemple, pour constituer une sur ou sous unité du mètre, il suffit d'adjoindre le préfixe
convenable. Par exemple 1000 mètres est un kilomètre, symbolisé par km, un centième de
mètre est un centimètre, cm. Bien remarquer que kilo signifie mille et non pas kilogramme !
Parmi les unités de base du SI, l’unité de masse est la seule dont le nom, pour des raisons
historiques, contienne un préfixe. Les noms et les symboles des multiples et sous-multiples
décimaux de l’unité de masse sont formés par l’adjonction de préfixes au mot « gramme » et
de symboles de ces préfixes au symbole de l’unité « g ».
On complète cette définition qui suppose un produit d'au moins deux facteurs, en posant :
et pour tout a de R : a1 = a
⎛ a ⎞ n an
(a · b)n = an · bn ⎝ b ⎠ = bn an am = an+m
m am
( an ) = an m an = a
m–n
103
Appliquons à un exemple où m > n la cinquième règle : 105 = 10–2 . Afin de généraliser cette
1
règle, il a été convenu de poser 10–2 = 102 . Plus généralement :
1
par définition, si a est réel non nul et n un entier naturel, on pose a–n = an
am
Conséquemment la règle an = am–n peut s'appliquer quels que soient m et n.
1
inversement on en déduit : 1 cm3 = 106 m3 = 10–6 m3
Souvent en physique il est nécessaire de calculer avec de très grands ou très petits nombres.
Par exemple le nombre d'Avogadro vaut NA = 6,0220·1023 mol–1, la masse au repos de
l'électron vaut me = 9,1095 · 10–31 kg. A l'usage on constate qu'il est beaucoup plus pratique
d'écrire
9,1095·10–31 kg plutôt que 0,000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 91095 kg !
La plupart des calculatrices scientifiques ont un mode d'affichage des nombres dans cette
notation qui utilise mieux l'écran.
Un autre avantage de cette écriture est de pouvoir facilement obtenir mentalement un ordre
de grandeur du produit ou du quotient de deux nombres. Par exemple :
transformons 29 820 × 511 en 2,982·104 × 5,11·102, puis arrondissons en 3 · 104 × 5 · 102 qui
vaut 15 · 106 = 1,5 · 107, valeur qui est assez voisine de la valeur exacte 15 238 020.
Mais pour comparer, additionner ou soustraire, des nombres sous la forme a · 10n, il faut les
ramener à la même puissance de 10. Par exemple:
Il n'existe pas de mesure parfaitement exacte, il y a toujours une plus ou moins grande erreur
lors de l'utilisation d'un instrument de mesure. Cette erreur est liée à la qualité et à la précision
de l'instrument, ainsi qu'au soin de l'opérateur.
L'incertitude qui caractérise toute mesure peut être indiquée de façon absolue, par exemple :
L = 2,25 m ± 0,045 m
Chiffres significatifs
Ce sont des chiffres qui, comme leur nom l'indique, apportent un renseignement dans
l'écriture d'un nombre. Par exemple L = 5,4 m, la mesure est ici donnée avec deux chiffres
significatifs (abréviation 2 c.s.), un 5 et un 4.
Attention toutefois que les zéros de la mesure L = 1020 m sont tous significatifs, cette mesure
comporte donc quatre chiffres significatifs.
• En général la précision des mesures est telle que 3 c.s. suffisent, par exemple
• Quand l'incertitude sur la mesure n'est pas indiquée, alors on admet implicitement que celle-
ci est de ± 1 sur le dernier c.s., par exemple
Des deux règles précédentes il s'ensuit que les écritures 25,4 km et 25 400 m ne sont pas
équivalentes, en effet 25 400 m comporte 5 c.s. et suggère une incertitude de ± 1 m, soit une
précision proche de ± 0,004 % (très grande précision rarement nécessaire). Toutefois ces
règles ne sont pas strictes et le bon sens reste de rigueur.
Par exemple, après quelques calculs avec sa calculatrice, un élève trouve que la masse d'un
camion vaut 25 653,175 kg. Comme il n'existe aucune balance susceptible de peser un camion
au gramme près (cela n'a aucun intérêt), l'élève doit arrondir par défaut à 3 c.s., soit à 25,6
tonnes = 25,6 · 103 kg.
112 ; 50 000 ; 36,7 ; 7,5 ; 0,068 ; 0,000 002 54 ; 250 · 102 ; 5 30 · 10–3 ; 0,089 · 1012
2 537 ; 50 612 ; 76,666 ; 1,333 333 ; 0,000 0852 456 ; 0,06801 · 102 ;
1. Distance
La distance qui sépare deux points A et B peut être mesurée physiquement par le report d'une
tige le long d'une droite qui joint A à B. Pour obtenir cette droite, on pourrait tendre une corde
entre les points A et B. Dans la pratique, on utilise souvent des instruments plus sophistiqués,
par exemple un télémètre laser si les points A et B sont très distants, ou un pied à coulisse si
au contraire les points sont très proches.
Dans le Système International d'unités1, sigle SI, seul légal dans la plupart des pays dont la
Suisse, la longueur de la tige de référence unitaire est le mètre, symbolisé tout simplement
par la lettre m. Ainsi, une longueur L de cinq mètres se note L = 5 m.
La définition moderne du mètre est la longueur du trajet parcouru dans le vide par la lumière
pendant une durée de 1 / 299 792 458 de seconde (il s'ensuit que la vitesse de la lumière dans
le vide vaut très exactement 299 792 458 m/s). Le mètre correspond à une longueur pratique,
ni trop grande ni trop petite pour la vie courante et qui, historiquement, permit aux
révolutionnaires français de s'affranchir des dimensions royales (coudées, pieds, pouces) .
Rappelons que pour constituer une sur ou sous unité du mètre, il suffit d'adjoindre le préfixe
convenable. Par exemple 1000 mètres est un kilomètre, symbolisé par km.
2. Position
Pour préciser la position d'un objet, on peut donner les distances qui le sépare d'autres objets,
qui constituent alors ce qu'on appelle un référentiel. Si je téléphone à quelqu'un « je suis à
500 mètres de la gare de Lausanne », la gare de Lausanne est le référentiel. Bien entendu ma
position n'est pas complètement déterminée, on sait juste que je suis sur un cercle de rayon
500 mètres et de centre la gare de Lausanne. Pour définir sans ambiguïté ma position, je
devrais donner quelques distances complémentaires.
1
La 11e Conférence générale des poids et mesures (1960) adopta le nom Système international d'unités (avec
l'abréviation internationale SI) pour le système pratique d'unités de mesure.
La création du Système métrique décimal au moment de la Révolution française et le dépôt qui en a résulté, le 22
juin 1799, de deux étalons en platine représentant le mètre et le kilogramme aux Archives de la République à
Paris peuvent être considérés comme la première étape ayant conduit au Système international d’unités actuel.
On conçoit habituellement le temps comme une succession d'instants, chacun de ces instants
correspondant à une situation particulière de l'Univers. Les instants dont on se souvient
constituent le passé, et ceux qu'on anticipe constituent l'avenir. Notre Univers étant caractérisé
par le changement, tous les instants sont donc différents. Une représentation simple de cette
conception du temps est un axe dont chaque point correspond à un instant, axe orienté du
passé vers l'avenir, le point correspondant à l'instant présent se déplaçant2 inexorablement vers
l'avenir.
passé présent futur
On appelle intervalle de temps l'ensemble des instants compris entre un instant de début,
initial, et un instant de fin, final. Bien entendu la fin étant postérieure au début. Si on suppose
qu'un événement se reproduit cycliquement avec régularité, l'intervalle de temps constitué par
un cycle peut être adopté comme unité de temps. La durée d'un événement est le nombre de
fois que se reproduit ce cycle unitaire pendant que cet événement se réalise. Dans le SI l'unité
de temps est la seconde, qui est une fraction du jour, durée d'une rotation de la Terre sur elle-
même. Un jour contient 24 heures de 60 minutes, chaque minute contenant 60 secondes.
L'échelle du temps humain se base sur la rotation de la Terre autour de son axe et sur l'orbite
terrestre autour du Soleil (année). Des mesures de temps de plus en plus fines ont toutefois
révélé que ces mouvements de corps céleste ne sont pas suffisamment constants pour
répondre à des exigences de précision élevées; aussi l'unité de temps est-elle aujourd'hui
déterminée à l'aide d'une méthode atomique3.
On appelle date (ou encore " temps" au sens restreint) le nombre qui exprime la durée qui
sépare un événement depuis un événement particulier choisi arbitrairement comme origine
sur l'axe du temps (date zéro). Si l'événement se produit après la date zéro, sa date est
comptée positivement, et négativement s'il se produit avant. Dans les exercices de physique
on choisit une date zéro qui simplifie les calculs. La date (le temps) est symbolisée par la
lettre t.
2
La question de la "vitesse" à laquelle se déplace le point instant présent est assez délicate. Dans la théorie
classique de la physique cette vitesse est constante, universelle, absolue. Dans la théorie d'Einstein, la
" Relativité ", il convient de distinguer le temps propre de l'observé et le temps relatif de l'observation. Quoi qu'il
en soit, dans les théories physiques classique, relativiste ou quantique, le temps observé se déplace toujours vers
l'avenir et jamais vers le passé.
3
Après comparaison de la seconde en vigueur, jusqu'alors définie par des moyens astronomiques, à une horloge
atomique au césium, la durée de la seconde fut redéfinie en 1967 comme étant égale à 9 192 631 770 périodes de
la radiation de transition du césium. Une horloge au césium construite suivant ce principe permet aujourd'hui
d'obtenir une précision de 10 ns par jour, tandis que la rotation de la terre présente une incertitude de quelques
ms par jour.
4. Mouvement
Quand la position d'un objet se modifie avec le temps, on dit qu'il se déplace ou qu'il est en
mouvement, on appelle cet objet un mobile. En fait chaque point de l'objet a un mouvement
particulier. Le plus souvent on se contente d'étudier que le mouvement d'un point de l'objet, le
point adopté pouvant être quelconque ou le centre moyen de répartition de la masse, appelé
centre de masse ou centre de gravité. Si le corps est homogène, ce centre est toujours situé
sur les axes de symétrie.
C d
Dans le schéma ci-dessus une roue roule sans glisser sur un plan horizontal. Si on considère le
mouvement du centre C de la roue, celui-ci a pour trajectoire la droite d. Par contre si on
considère le mouvement d'un point P situé à la périphérie de la roue, alors la trajectoire est
plus compliquée, il s'agit de la cycloïde c. Dans ce chapitre, nous n'étudierons que le
mouvement du point C, l'étude de celui de P étant, mathématiquement, nettement plus
difficile !
5. Vit ess e
Un mobile est plus rapide qu'un autre si, dans un même temps, la distance qu'il parcourt est
plus longue. Ou encore si, sur une même distance, il met moins de temps pour la parcourir.
En physique, la grandeur qui mesure la rapidité d'un mouvement est la vitesse. Par définition
on pose que la vitesse est proportionnelle4 à la distance parcourue et inversement
proportionnelle5 au temps mis pour la parcourir.
4
Mathématiquement deux nombres x et y sont proportionnels s'il existe un nombre a tel que y = ax. La fonction
x |→ y = ax est appelée fonction linéaire, et sa représentation graphique est une droite qui passe par l'origine et
par le point ( 1 ; a ).
5
a
Le nombre y est inversement proportionnel au nombre x s'il existe un nombre a tel que y = x . La fonction
a
x |→ y = x est appelée fonction homograhique, et sa représentation graphique est une hyperbole équilatère.
Si la vitesse d'un mobile ne modifie pas au cours du temps, on dit alors que le mouvement est
uniforme. Mais bien souvent le mouvement n'est pas uniforme et il convient de distinguer la
vitesse sur l'ensemble d'un parcours, appelée vitesse moyenne, de la vitesse du mobile à un
moment donné, appelée vitesse instantanée6. La vitesse instantanée est la vitesse indiquée par
les tachymètres des tableaux de bord des automobiles.
d
v m = ∆t
Un mouvement est rectiligne quand sa trajectoire est une droite. Si de plus la vitesse est
constante le mouvement est alors rectiligne uniforme, désigné par la suite par le sigle MRU.
Si on adopte la trajectoire comme référentiel, la position du mobile est donc définie par un
simple nombre x, appelé abscisse. Sur le schéma ci-dessous le mobile est représenté par un
gros point.
x/m
– 10 0 10 20 30 40 50
Le point origine de l'axe (x = 0) et l'orientation de l'axe sont choisis arbitrairement (comme
l'origine des dates) de façon à simplifier les calculs. La flèche indique le sens du mouvement
(la vitesse). Sur ce schéma l'abscisse x est exprimée en mètre, mais des sur ou sous unités du
mètre conviendraient aussi.
6.1 Déplacement
∆x = x 2 – x 1
6
L'adjectif instantané ne fait pas ici référence à un instant donné, puisqu'un en un instant au sens strict il ne
passe rien. Il faut entendre ici instant comme synonyme de durée extrêmement brève, infinitésimale.
Si, dans la formule de la vitesse vm = d/∆t, on remplace la distance d par le déplacement ∆x,
alors la vitesse vm aura le même signe que le déplacement. Autrement dit la vitesse définie par
vm = ∆x/∆t sera positive si le mobile se déplace dans le même sens que l'axe Ox et négative
s'il se déplace dans le sens contraire. Cette vitesse moyenne peut donc être qualifiée
d'algébrique, mais dans la pratique on omet ce qualificatif.
∆x
v m = ∆t
Dans le cas d'un MRU, comme la vitesse est constante, la vitesse instantanée est égale à la
vitesse moyenne : v = vm .
6.3 Horaire
On appelle horaire une équation qui précise la position7 en fonction du temps. Ici cette
équation sera de la forme x = ƒ(t) , où ƒ est une fonction à déterminer.
0 x0 x
t=0 t
Désignons par x0 l'abscisse du mobile à la date zéro, t = 0, et par x son abscisse à une date t
quelconque. D'après la précédente définition de la vitesse on a :
∆x x – x 0 x – x0
vm = v = ∆t = t – 0 = t ⇒ x – x 0 = vt ⇒ x = vt + x 0
x = vt + x 0
Remarque : il faut être attentif à la cohérence des unités dans lesquelles sont exprimées
l'abscisse, la vitesse et la date.
m
x = vt + x 0 ⇒ … m = … s … s + … m
7
Plus généralement, un horaire est une équation qui précise un aspect d'un mouvement en fonction du temps,
cela peut être aussi la vitesse en fonction du temps, ou l'accélération en fonction du temps, etc.
km
x = vt + x 0 ⇒ … km = … h … h + … km
Cette droite passe par le point (0 ; x 0), autrement dit x 0 est son ordonnée à l'origine et la
vitesse v est sa pente.
1
x x
2
A
∆x B
α
x0 ∆t C
∆x
v = ∆t = tan α t t
0 0
3
Si la vitesse est positive, la droite "monte", cas des mobiles 1 et 2 de la figure de droite, et
"descend" si la vitesse est négative, cas du mobile 3.. Plus la droite est inclinée, plus le mobile
est rapide, 1 est plus rapide que 2. En A le mobile 1 dépasse 2, en B et C le mobile 3 croise 2
puis 1. Pour déterminer les coordonnées (x ; t) de ces points, on résout le système constitué
par les équations horaires des mobiles en question.
7. Acc él ération
Le mouvement uniforme est un cas idéal, théorique. En effet, si un mobile réel peut avoir sa
vitesse pratiquement constante pendant un certain temps, en général par la suite sa vitesse
varie, soit qu'il aille plus vite, soit qu'il freine (éventuellement jusqu'à l'arrêt). Contrairement
au français courant, en physique on parle d'accélération chaque fois que la vitesse varie,
qu'elle augmente ou diminue. Par exemple une voiture qui freine est un mobile accéléré en
physique.
La vitesse peut varier plus ou moins rapidement. Un mobile est plus accéléré qu'un autre si,
dans un même temps, la variation de sa vitesse est plus importante. Ou, ce qui revient au
même, s'il met moins de temps pour changer sa vitesse. Par définition on pose que
l'accélération est proportionnelle à la variation de la vitesse instantanée et inversement
proportionnelle au temps mis pour la faire varier.
∆v
a m = ∆t
La présence d'une seconde au carré dans l'unité SI de l'accélération peut de prime abord
étonner. Il ne faut surtout pas essayer de s'imaginer un carré dont le côté vaudrait une
seconde ! En fait, le carré d'une seconde a été obtenu par l'utilisation habituelle des règles de
calcul : ∆v est en m/s, ∆t en s, donc le quotient de ∆v par ∆t est en
m/s m m 2 –2
s = s · s = s 2 = m/s = m·s
Si l'accélération d'un mobile ne se modifie pas au cours du temps, on dit alors que le
mouvement est uniformément accéléré. Quand le mouvement n'est pas uniformément
accéléré il convient de distinguer l'accélération sur un intervalle de temps fini, appelée
accélération moyenne, de l'accélération à un moment donné, appelée accélération
instantanée8.
Signes de l'accélération
∆v
Comme ∆t est une quantité toujours positive, il s'ensuit que le signe de am = ∆t est le même
que celui de ∆v. Or ∆v = v 2 – v 1 est une quantité positive si v 2 > v 1, négative dans le cas
contraire où v 2 < v 1. Toutefois, ce qui complique un peu les choses, c'est que les vitesses v 2 et
v 1 peuvent être négatives et que dans ce cas la condition v 2 > v 1 (qui rend positive
l'accélération) équivaut à | v 2 | < | v 1 | (ex. : – 10 m/s > – 20 m/s). Les schémas ci-après
illustrent les cas possibles.
0 < v1 < v2 ; a > 0 0 < v2 < v1 ; a < 0
– + – +
– + – +
On remarque que l'accélération est positive quand le mobile va de plus vite dans le sens
positif ou de moins en moins vite dans le sens négatif. A l'opposé, l'accélération est négative
quand le mobile va de moins en moins vite dans le sens positif ou de plus en plus vite dans le
sens négatif
8
Voir note de bas de page no 6.
Il s'agit d'un mouvement dont la trajectoire est une droite et dont l'accélération est constante.
Ce mouvement sera désigné par le sigle MRUA. Les généralités des paragraphes 6.1 et 6.2
sont encore valables. Un exemple simple de MRUA est la chute libre d'un objet lâché.
Désignons par v 0 la vitesse à la date zéro, t = 0, et par v sa vitesse à une date t quelconque.
D'après la précédente définition de l'accélération on a :
∆v v – v0 v – v0
a = ∆t = t – 0 = t ⇒ v – v 0 = at ⇒ v = at + v 0
v = at + v 0
Cette droite passe par le point ( 0 ; v 0 ), autrement dit v 0 est son ordonnée à l'origine, et
l'accélération a est sa pente.
1
v v
A
α
v0 ∆t
∆v
a = ∆t = tan α t t
0 0
2
Si l'accélération est positive, la droite monte, cas du mobile 1 de la figure de droite, et descend
si l'accélération est négative, cas du mobile 2. Plus la droite est inclinée, plus le mobile est
accéléré. En A le mobile 2 a même vitesse que 1.
Dans le cas du MRUA le domaine est un trapèze rectangle. Nous admettrons que l'aire de ce
domaine représente encore le déplacement ∆x du mobile durant ∆t.
v v MRUA
MRU
∆x ∆x
t t
0 0
∆t ∆t
Conséquence importante
v MRUA
v2
v1 + v2
v2 + v1
2 Dans le cas d'un MRUA on a donc ∆x = 2 ∆t
v1 mais par ailleurs on sait que la vitesse moyenne est
∆x ∆x v2 + v1
définie par vm = ∆t , d'où ici v m = 2 .
t
0
∆t
v2 + v1
vm = 2
9
Ici courbe est synonyme de représentation graphique d'une fonction, celle-ci pouvant être une droite.
Il s'agit de déterminer l'équation x = ƒ(t). Pour cela utilisons le résultat précédemment établit
∆x v 2 + v 1
vm = ∆t = 2 , en prenant comme date initiale t = 0 pour laquelle la positon vaut x 0 et la
vitesse v 0, et comme date finale une date quelconque t pour laquelle la positon vaut x et la
vitesse v = at + v 0.
∆x v 2 + v 1 x – x 0 at + v 0 + v 0 x – x0 1 1
∆t = 2 ⇒ t–0 = 2 ⇒ t = 2 at + v 0 ⇒ x = 2 at 2 + v 0 t + x 0
1
x = 2 at 2 + v 0 t + x 0
La représentation graphique d'une fonction polynôme du second degré est une courbe appelée
parabole.
Sur le schéma ci-après on a représenté la parabole x = ƒ(t) pour un caillou lancé vers le haut
avec une vitesse v 0. Comme on l'a déjà signalé, son mouvement est pratiquement un MRUA
d'accélération négative (vers le bas).
x x
v0
S
x0 x0
v = tan α
a<0 α
Au point S, sommet de la parabole, cette pente est nulle. Cela signifie que le caillou a une
vitesse nulle quand il a fini de monter et juste avant qu'il ne redescende. A la date t = 0, la
pente de la tangente est positive, la vitesse v 0 est donc positive, le caillou est lancé dans le
même sens que l'axe des x. Après S la pente est négative, la vitesse est donc négative, le
caillou redescend.
1
Si on élimine le temps t d'entre les deux équations v = at + v 0 et x = 2 at 2 + v 0 t + x 0 on
2
obtient une relation entre v et x seulement : v 2 – v 0 = 2 a ( x – x 0 ). Le choix des dates t
quelconque et t = 0 étant arbitraire, on préfère faire référence aux instants final et initial.
2 2
v 2 – v 1 = 2 a ( x 2 – x 1 ) ⇔ ∆(v 2 ) = 2 a ∆x
9. Chute libre
Sans entrer dans les détails (voir le chapitre consacré à la gravitation), on constate que deux
objets massifs s'attirent toujours. Pour les objets usuels, de faible masse, cette force
gravitationnelle est insignifiante. Mais la planète Terre, dont la masse est très importante,
attire de ce fait tous les objets situés dans son voisinage. Cette action générale de la Terre est
appelée pesanteur et cette action sur un objet particulier s'appelle son poids.
Dans ce qui suit nous ne considérerons que les mouvements d'objets qui ne sont soumis qu'à
leur poids, c'est-à-dire que toutes autres actions possibles sont nulles ou négligeables,
notamment la résistance de l'air qui ralentit considérablement les objets peu denses et
présentant une large surface (ex. : parachute). Dans ces conditions on parle alors de chute
libre. L'étude de la chute libre10 a permis d'énoncer les lois suivantes.
10
C'est en particulier le savant italien Galilée (Galileo Galilei, né à Pise en 1564 ) que l'on doit l'étude de la
chute libre A 35 ans, Galilée, du haut de la tour de Pise, lâche des balles de plomb, de bois, de papier et découvre
que, quelle que soit leur masse, tous les corps sont animés du même mouvement.
g = 9,81 m/s 2
∆x
Formulaire vm = ∆t x = vt + x 0
Conseils
• Les symboles des formules ci-dessus représentent des grandeurs dont la valeur est
algébrique.
72 km/h 2
1 25 m/s
x
Règle générale : pour éviter les fautes de calcul dues à des unités incohérentes, il suffit
d'utiliser exclusivement des valeurs exprimées en unités SI, à savoir en m, s, m/s.
2. En combien de temps quelqu'un qui court à la vitesse de 19,8 km/h parcourt-il une
distance de 220 m ?
5. Un train parcourt 200 km en 2 h. Etant donné qu'il a parcouru les 100 premiers km à la
vitesse de 80 km/h, à quelle vitesse a-t-il parcouru les 100 derniers ?
6.1 s'ils partent en même temps, 6.2 si le camion part 10 min après la voiture?
t/s
A B C
0 2 5 6 v / m·s–1
x / km 50
60
v=?
t/s
v=?
20 0 1
t / min
– 30
0 ? 60 ?
10. Remplacer les points d'interrogation 11. Pour l'ensemble du parcours, durée
par les valeurs qui conviennent. 6 s, calculer le déplacement et la
vitesse moyenne.
Réponses
∆v
Formulaire a = ∆t v = at + v 0
v1 + v2 1
vm = 2 x = 2 at2 + v 0 t + x 0
Conseil
• Ici encore les symboles des formules ci-dessus représentent des grandeurs dont la valeur est
algébrique. Le signe de a et de v est lié à l'orientation choisie pour l'axe des x.
x
Le schéma ci-contre illustre un objet est lancé verticalement vers le haut avec une
vitesse de 30 m/s. La gravité vaut 10 m/s2. Comme l'axe des x est orienté vers le
haut, pour utiliser convenablement les formules ci-dessus on doit poser
v 0 = + 30 m/s et a = – 10 m/s2.
30 m/s
Il serait plus correct de noter par symboles différents la valeur absolue d'une
grandeur (ou sa norme quand il s'agit d'une grandeur vectorielle, voir à ce sujet le
paragraphe 5 du chapitre suivant) et sa valeur algébrique relativement à un axe
a
(voir composantes d'un vecteur au paragraphe 5 du chapitre suivant). En ce qui
0
concerne l'exemple, on pourrait noter a = 10 m/s2 la valeur absolue de l'accéléra-
tion (norme) et ax = – 10 m/s2 sa valeur algébrique relative à l'axe des x (compo-
sante). Mais ce n'est pas l'usage, alors attention !
3. A la vitesse de 60 km/h, il faut environ 36 m à une automobile pour s'arrêter. Que vaut
son accélération ?
4. Un train a une vitesse de 10 m/s et 50 m plus loin une vitesse de 15 m/s. Calculer sa
vitesse moyenne, la durée du parcours et son accélération.
5. Un taxi est arrêté à un feu rouge. Au moment où le feu passe au vert (t = 0) il démarre et
atteint la vitesse de 14 m/s en 7 secondes. Il roule ensuite pendant 10 s à vitesse
constante puis freine avec une décélération a = – 3,5 m/s2 pour s'arrêter devant le feu
rouge suivant.
5.3 Calculer la vitesse moyenne dans la phase de démarrage et dans celle de freinage.
6. Deux trains roulent l'un vers l'autre sur une même voie avec des vitesses respectives de
126 km/h et 180 km/h. A une distance de 2 km l'un de l'autre, les conducteurs des trains
s'aperçoivent et freinent chacun avec une décélération de 1 m/s2. Déterminer s'il y aura
collision.
7. Le moteur d'une voiture présente une fuite d'huile. Une goutte d'huile s'échappe toutes
les deux secondes et tombe à terre. Sur la figure ci-dessous, on a reporté les taches que
ces gouttes d'huile ont laissées sur la route pendant le freinage de la voiture. Les deux
gouttes extrêmes ont été lâchées respectivement au début du freinage et à l'arrêt. La
voiture a commencé son freinage alors que sa vitesse était de 72 km/h.
F E D C B A
36 m 28 m 20 m 12 m 4m
7.2 Quelle a été la durée du parcours depuis le début du freinage jusqu'à l'arrêt ?
8. On lance un objet verticalement vers le haut avec une vitesse de 15 m/s. Déterminer la
hauteur maximale atteinte par cet objet
9. D'un pont surplombant de 8 m une rivière on lance verticalement vers le bas un caillou
qui atteint l'eau 1 s après. Avec quelle vitesse a-t-on lancé ce caillou ?
10. Alors que sa montgolfière monte à une vitesse de 12 m/s l'aérostier lâche un sac de lest
qui tombe sur le sol en 10 s. Depuis quelle altitude l'aérostier a-t-il lâché le sac de lest ?
11. Un corps est lancé vers le haut dans le champ de pesanteur terrestre. Le graphe qui
représente correctement la variation de sa vitesse en fonction du temps est :
v v v v
t t t t
A B C D
0 2 5 9
3. ≈ 3,86 m/s2
5. 4 s ; 7 m/s ; 217 m
6. non
7. F ; 10 s ; 2 m/s2 ; 12 m/s
8. 11,25 m
9. 3 m/s
10. 380 m
11. C
13. 210 m
1. Notion de forc e
Nous admettrons que les modifications de mouvement ou de forme que subissent les objets ne
sont dues qu'à leurs interactions. Ces actions mutuelles, appelées forces en physique, se
traduisent par une variation de leur vitesse et/ou une modification de leur forme. Par exemple
quand un footballeur frappe un ballon, celui-ci acquiert un nouveau mouvement et se déforme
à l'endroit où le pied l'a frappé.
On peut classer les forces en deux catégories, les actions par contact et les actions à distance.
Dans l'état actuel de nos connaissances il n'existe que quatre types d'actions à distance :
Mais en fait les actions par contact n'existent pas vraiment, au niveau microscopique les
atomes ne se touchent jamais car ils se repoussent au moyen de forces électromagnétiques. La
résistance des objets solides et leur impénétrabilité sont dues à des forces intermoléculaires
électromagnétiques. Actuellement seuls les quatre types de force à distance existent.
1 Newton (Sir Isaac) (1642-1727), né dans le Lincolnshire, illustre mathématicien, physicien et astronome
anglais.. Il fait ses études à Cambridge. Pendant vingt-sept ans il mène en parallèle enseignement et recherche. Il
écrit sa Méthode des fluxions où il donne les principes du calcul différentiel et intégral. En 1688 il envoie à la
Société Royale de Londres son mémoire sur les Principes mathématiques de philosophie naturelle, qui contient
la loi de l'attraction universelle et les principes essentiels de la mécanique. En 1696 il est nommé inspecteur de la
Monnaie, puis trois ans après directeur de cette institution. Comblé de gloire et d'honneurs, il meurt en 1727 et
est inhumé à l'abbaye de Westminster.
La résistance que présentent les objets aux changements de leur mouvement est appelée
inertie et constitue une propriété fondamentale de la matière. C'est ainsi que les astronautes
d'Apollo ont, en 1969, effectué la plus grande partie du trajet Terre Lune tout moteur de fusée
coupé. Plus prosaïquement, les ceintures de sécurité nous empêchent, en cas de freinage brutal
du véhicule, de continuer notre voyage par inertie mais en passant à travers le pare-brise!
Référentiels d'inertie
Supposons qu'une boule de bowling soit posée dans le couloir d'un train à l'arrêt. Quand le
train démarre, on constate que la boule reste fixe par rapport à la gare (enfin presque, car les
inévitables frottements l'entraînent un peu) et qu'elle se met donc spontanément en
mouvement par rapport au train et ceci sans qu'une force particulière agisse sur elle. Le
principe d'inertie est donc violé si on considère le mouvement de la boule par rapport au train,
mais il est vrai si on considère le mouvement de la boule par rapport à la gare. De façon plus
générale, on constate que le principe d'inertie est pratiquement toujours vrai par rapport au sol
terrestre et aussi par rapport à tout objet qui se déplace selon un mouvement rectiligne
uniforme par rapport au sol terrestre. Par exemple si on pose une boule dans le couloir d'un
T.G.V. qui roule à 200 km/h, la boule reste là où on l'a posée de la même manière que si le
train avait été à l'arrêt. Par contre la boule acquiert par inertie un mouvement par rapport au
train dès que celui-ci accélère, freine ou tourne (rappelons qu'en physique il y a accélération
chaque fois que la vitesse varie soit en grandeur, soit en direction).
1 Galilée (Galileo Galilei), né à Pise en 1564,. Mathématicien, physicien et astronome, fondateur de la science
expérimentale en Italie. En 1610, il observe pour la première fois les satellites de Jupiter avec une lunette
grossissante de sa fabrication En 1616, ses propositions coperniciennes selon lesquelles la Terre se meut autour
du Soleil sont jugées hérétiques. En juin 1632 il jugé coupable par le Saint-Office. Assigné à résidence dans sa
maison de la banlieue de Florence, il y meurt en 1642 Il ne sera réhabilité qu'en 1757.
3. Notion de mass e
L'espace et le temps sont des concepts premiers de la physique, la masse des objets aussi.
Dans ce qui suit nous montrerons que la masse peut être reliée non seulement à la notion
d'inertie, mais aussi aux notions de volume et de quantité de matière ainsi que de poids. Il est
bien connu que le kilogramme est l'unité SI de masse.
Tout le monde connaît l'attrape-nigaud : « Qu'est-ce qui est le plus lourd, un kilogramme de
plumes ou un kilogramme de plomb ? ». Bien entendu un kilogramme de plumes est tout aussi
lourd qu'un kilogramme de plomb, mais seulement le kilogramme de plume occupe un
volume bien plus grand que le kilogramme de plomb. Diverses expériences ont montré qu'à
volume égal deux objets constitué de la même substance ont la même masse. Autrement dit,
pour une substance donnée, la masse est proportionnelle au volume.
On appelle masse volumi que d'une sub st ance dans des condition s
données, le quotient de la masse de cette substance
par le volume qu'elle occupe.
m
ρ = V ( ρ est la lettre grecque rhô)
eau ≈ 103 kg/m3 air ≈ 1,3 kg/m3 fer ≈ 7,9·103 kg/m3 platine ≈ 21,5·103 kg/m3
Comme l'eau est la substance la plus répandue sur notre Terre, la plus usuelle, on aime bien
comparer la masse volumique d'une substance à celle de l'eau (comme on dit "ça fixe les
idées").
ρ substa nce
d = ρ ea u
Ainsi la densité du fer est de 7,9. On retiendra que si la densité est inférieure à 1 la substance
flotte sur l'eau, et au contraire coule si sa densité est supérieure à 1, comme par exemple le fer
(le corps d'un humain vivant a une densité moyenne un petit peu inférieure à 1).
De nos jours on sait que les corps chimiquement purs sont constituées de molécules, par
exemple l'eau est constituée de molécules de formule H2O. Or les molécules sont identiques
en ce qui concerne leur propriétés physiques y compris leur masse, ainsi deux molécules d'eau
ont une masse double d'une seule molécule. Il s'ensuit que la masse d'un corps pur est
proportionnelle au nombre de molécules dont il est constitué. Mais comme les molécules sont
très petites et de ce fait très nombreuses dans le moindre morceau de corps pur (18 grammes
d'eau contiennent environ 6·1023 molécules, soit six cents milles milliards de milliards de
molécules), pratiquement on les compte par moles.
La mole, notée mol, est l'unité de quantité de matière d'un corps pur
constitué de N A ≈ 6,0220·10 2 3 molécul es.
m
Μ = n
Considérons l'expérience suivante : deux chariots13 roulent sur un rail et on les fait se heurter,
interagir, de différentes façons, par exemple ils s'accrochent l'un à l'autre ou ils rebondissent
l'un sur l'autre.
1 2
On constate alors que le rapport des variations des vitesses des chariots est constant quelles
que soient les vitesses et la nature du choc. Si on désigne par v1 et v1' les vitesses
respectivement avant et après le choc du chariot 1 (de même pour le chariot 2), on peut écrire
v2' – v2
v1' – v1 = – k = constante négative pour un couple de chariots donnés
Le signe négatif de ce rapport s'interprète par le fait que si un chariot gagne de la vitesse, c'est
aux dépends de la vitesse de l'autre. De plus on constate que k est égal au rapport des masses
des chariots dans le sens défini précédemment :
m1 v2' – v2 m1
k = m2 d'où v1' – v1 = – m2 (1)
Autrement dit le plus gros des chariots, celui qui contient le plus de matière, est le chariot
dont la vitesse varie le moins. Cela n'a rien de très étonnant en soi et on le vérifie
constamment dans la vie de tous les jours. Il vaut mieux heurter avec sa voiture un insecte
qu'un camion !
La masse d'un objet est liée à son inerti e. Plus la masse
d'un objet est importante, moins sa vitesse a tendance
à varier lors d'une interaction.
Masse pesante
La différence toutefois entre la masse d'inertie d'un objet et sa masse pesante est que cette
dernière nécessite la présence gravitationnelle d'une planète alors que la masse d'inertie se
conserve dans le vide intersidéral. La collision d'une fusée et d'un astéroïde est une interaction
comparable aux chocs des chariots dont il était question précédemment, plus l'astéroïde aura
13
Afin de diminuer au maximum les frottements, aujourd'hui on utilise plutôt deux patins qui glissent sur un
rail à coussin d'air, les vitesses des patins étant mesurées au moyen de barrières lumineuses qui agissent sur un
chronomètre électronique.
On voit que le produit de la masse par la vitesse joue un rôle tout particulier. En effet lors
d'une interaction les deux facteurs masse et vitesse sont à prendre en compte. Il est moins
grave d'être frappé par une balle de tennis se déplaçant à 5 km/h plutôt qu'à 50 km/h, il est
aussi moins grave d'être frappé par une balle de tennis se déplaçant à 50 km/h plutôt que par
un camion se déplaçant à 50 km/h. En 1330 déjà, le parisien J. Buridan avait pressenti que la
raison pour laquelle une boule de fer lancée allait plus loin qu'une boule de bois de même
grosseur et lancée identiquement était due à la différence des masses.
Mais c'est bien plus tard que R. Descartes14 (1596-1650), par une intuition géniale, affirme la
conservation des quantités de mouvement et de l'énergie.
→ →
p = m v
→ →
En utilisant la définition vectorielle de la quantité de mouvement, p = m v , la relation (2)
peut se mettre sous la forme :
→ → → →
m1 v1 + m2 v2 = m1 v1' + m2 v2' (3)
1 Descartes René (1596-1650). Né gentilhomme, il est élève au collège des Jésuites à la Flèche où il y étudie les
lettres anciennes, la philosophie et les mathématiques.. De 1618 à 1629 il passe son temps à voyager,. Sa
vocation de philosophe se fixe en 1619 dans son poêle à Ulm, et son adhésion à la société des rose-croix est le
prélude à une révolution intellectuelle et mystique. Ses ouvrages qui abordent des sujets philosophiques,
métaphysiques, mathématiques, physiques, biologiques et moralistes subissent les attaques des partisans
d'Aristote, des Jésuites et des protestants de Hollande. En 1649, Descartes par pour la Suède où la Reine
Christine l'a invité. Mais la rigueur du climat ne lui convient pas, il meurt d'une congestion pulmonaire en 1650 à
Stockholm.
On constate que lors de leur interaction la quantité de mouvement totale des deux chariots se
conserve. L'expérience montre que cette conservation peut être généralisée à l'interaction de
plus de deux objets à la condition qu'ils constituent un système isolé (aucune interaction avec
l'extérieur) et ceci quels que soient ces objets : atomes, automobiles, électrons, galaxies …
→ → → →
p1 + p2 = p1' + p2'
→ → → →
et si le système isolé contient n objets on a p1 + … + pn = p1' + … + pn'
Remarquons que dans le cas particulier où le système n'est constitué que d'un seul objet cette
loi est équivalente au principe d'inertie : la vitesse de l'objet est constante en norme et
direction.
Si un obus de 2 kg file à la vitesse de 300 m/s, il est bien évident que la valeur 2 kg nous
renseigne totalement sur la masse de l'obus, par contre la valeur de 300 m/s ne nous renseigne
en rien sur la direction du mouvement de l'obus et pourtant cela a une certaine importance!
En physique toute grand eur qui possède une valeur, une direction et
un sens est qualifiée de vectoriell e.
On définit ainsi une opération sur des vecteurs déplacements successifs appelée addition
vectorielle. Toutefois ATTENTION à ce que la distance AC n'est en général pas égale à la
somme des distances AB et BC. Le théorème du cosinus appliqué au triangle ABC fournit :
Au vu de cet exemple on constate que l'addition vectorielle est une opération commutative :
→ → → → →
da = dr + de = de + dr →
d3
L'addition vectorielle est aussi une opération associative : →
d
→ → → → → → →
d = ( d 1 + d 2 ) + d 3 = d 1 +( d 2 + d 3 ) →
d2
→
5.3 Multiplication d'un vecteur par un nombre d1
Exemple : →
Soit λ un nombre réel, le résultat de la multiplication d'un vecteur d
→ →
→ 1,5 d par λ est un nouveau vecteur noté λ d qui a les caractéristiques
d suivantes :
→
→ • même direction que d ,
–2d →
• même sens que d si λ est positif et de sens contraire si λ est
négatif,
→ → ⎛⎜ d x ⎞⎟
sont appelés les composantes du vecteur d et on les note : d =⎝
dy ⎠
accélération →
v Par définition, le vecteur accélération moyenne est le
→ quotient de la variation de la vitesse par sa durée :
a →
m v → → →
→ v2 – v1 ∆v
→ m am = ∆t = ∆t
a
décélération
→
Le vecteur accélération instantanée, noté a et appelé tout simplement accélération par la
suite, est la limite du vecteur accélération moyenne quand la durée devient infiniment brève.
Ecrite en latin, la deuxième loi de Newton disait à peu près ceci : "le changement dans le
mouvement est proportionnel à la force motrice et il s'effectue dans la ligne d'action de cette
force". Remarquons qu'une force est pourvue d'une direction (ligne d'action), c'est donc une
grandeur vectorielle. Nous donnons ci-dessous une version plus moderne de cette loi.
→ → →
→ p2 – p1 ∆p
Fm = ∆t = ∆t
1 N = 1 kg·m/s 2
→
La force in stantanée, notée F et appelée tout simplement force par la
suite, est la limite de la force moyenn e quand la durée devient
infiniment brève.
Il y a une autre façon de formuler la deuxième loi de Newton qui est très utile bien que moins
générale :
→ → → →
→ p2 – p1 m2 v2 – m1 v1
Fm = ∆t = ∆t
15
On peut supposer que la masse est constante si la quantité de matière dont est constitué l'objet ne varie pas.
Ainsi la masse d'un caillou lors d'une chute ne varie pas, par contre la masse d'une fusée varie beaucoup au
moment de son décollage à cause des gaz éjectés.
→ →
et pour une durée infiniment brève on peut écrire F = m a .
→ → →
→ Si plusieurs forces F1 , F2 , … , Fn
agissent simultanément
ΣF sur un objet, la somme vectorielle de ces forces est notée
→ →
→ a Σ F (la lettre Σ est le sigma majuscule grec, il correspond à
F1 notre S, première lettre de somme) et est appelée la
résultante de ces forces. On peut alors écrire :
m
→ → →
F2
ΣF = m a
→ → →
La formulation F = m a reste toutefois valable si on ne perd pas de vue que F est la
résultante des forces appliquées.
→ → → →
m1 v1 + m2 v2 = m1 v1' + m2 v2' (3)
cette relation exprime le fait que la quantité de mouvement totale d'un système constitué par
deux objets interagissant est constante, autrement dit ce que l'un des objets gagne en quantité
de mouvement c'est ce que l'autre perd.
→ → → →
D'où : m1 v1' – m1 v1 = – ( m2 v2 – m2 v2' )
→ → → →
m1 ( v1' - v1 ) = – m2 ( v2' – v2 )
→ →
m1 ∆ v1 = – m2 ∆ v2
Dans la théorie de la Relativité d'Einstein, la masse m d'un objet augmente avec son énergie E selon la
→ →
fameuse formule E = m c2 . Donc la masse d'un objet augmente avec sa vitesse et la formule F = m a n'est plus
applicable. Toutefois, si la vitesse reste faible devant la vitesse c = 300 000 km/s de la lumière, et c'est le cas des
→ →
objets de la vie de tous les jours, alors la formule F = m a est une approximation très correcte.
L'interaction de deux corps a toujours lieu par l'intermédiaire de forces égales et opposées. Il
est impossible qu'un corps agisse sur un autre sans qu'il ait réaction de ce dernier. Par exemple
si une personne pousse un chariot, alors le chariot repousse (et conséquemment ralentit) la
personne. Attention à ce que l'égalité de l'action et de la réaction ne signifie absolument pas
l'égalité des accélérations consécutives ! En effet :
→ → a1 m2
m1 a1 = – m2 a2 ⇒ m1 a1 = m2 a2 ⇔ a2 = m1
Les accélérations sont dans la proportion inverse des masses. Dans une interaction, c'est le
corps le plus massif qui est le moins accéléré. Par exemple, quand un insecte heurte le pare-
brise d'un camion, la force avec laquelle le camion pousse l'insecte est égale en intensité à la
force avec laquelle l'insecte ralentit le camion, mais, vu la disparité des masses, le camion est
très peu ralenti et l'insecte très fortement accéléré !
Toute force propulsive est due à une réaction. Une personne se déplace en repoussant avec ses
pieds le sol, le sol repoussant à son tour la personne lui permettant ainsi sa marche. Dans
l'espace intersidéral, les fusées repoussent (éjectent) du gaz, ce gaz à son tour repoussant la
fusée. Aucune propulsion de quoi que ce soit dans une direction ne peut exister sans qu'il ait
propulsion de quelque chose dans la direction opposée. La masse de notre planète Terre étant
considérable devant la masse de nous-mêmes ou des objets propulsifs que nous utilisons
(voitures, trains, navires), elle nous semble donc totalement immobile, mais en fait chaque
fois que nous allons dans une direction en prenant appui sur elle nous la repoussons dans la
direction opposée.
8. Le poids
Nous avons vu dans le paragraphe 9. du chapitre précédent qu'un objet en chute libre subit
une accélération verticale vers le bas de norme g = 9,81 m/s2 ≈ 10 m/s2. Cette accélération est
due l'attraction terrestre encore appelée gravité, voir plus loin le chapitre consacré à la
gravitation, le nom de cette force est tout simplement le poids.
→ →
Si on désigne par les vecteurs P et g respectivement le poids et l'accélération en chute libre
→ → → →
d'un objet, la seconde loi de Newton F = m a s'écrit P = m g .
Attention pendant des siècles les mots masse et poids ont été confondus. Encore aujourd'hui,
quand on demande son poids à une personne, elle donne sa masse lue sur une balance de salle
de bain, appareil qui en fait mesure le poids et qui est gradué en kg ! C'est pourquoi un tel
appareil ne serait plus utilisable sur la Lune car il indiquerait que la masse de la personne a été
diminuée par un facteur d'environ 6 alors que c'est son poids qui a été diminué par ce facteur.
Quand un objet n'est pas en chute libre, par exemple un pot de fleur posé
→ →
sur le sol, il conserve son poids donné par la formule P = m g mais →
→ S
celui-ci est annulé par le soutient S du sol rigide. Conséquemment la
résultante des forces qui agissent sur le pot de fleur est nulle et ce pot
conserve son immobilité.
→ →
S P
→ α
P
→ →
• La composante normale Pn appuie l'objet sur le plan qui réagit avec une force de soutien S
→ →
opposée : S = – Pn . En norme on a Pn = S = P cos α = m g cos α.
→
• La composante tangentielle Pt accélère l'objet vers le bas du plan incliné. En norme on a
Pt = P sin α = m g sin α = m a d'où a = g sin α.
a = g sin α
Plus on tire sur un ressort plus celui-ci s'allonge, plus on comprime un ressort plus celui-ci se
raccourcit. En 1676, le savant anglais Hooke énonça que pour certain matériaux élastiques la
déformation et la force (en fait il faut deux forces égales à chacune des extrémités du
matériau) provoquant cette déformation étaient proportionnelles.
F rigide
l0 ∆l
moyen
souple
l
F F ∆l
0
Par exemple, si un ressort a une longueur initiale l0 et qui, déformé par une force F, acquiert
un nouvelle longueur l, alors d'après la loi de Hooke on a F = k | l – l0 | = k | ∆ l | où k est une
constante, appelée raideur (ou constante d'élasticité) du ressort.
En fait la loi de Hooke n'est valable que pour de faibles déformations, si on sort des limites
d'élasticité du matériau celui acquiert une déformation permanente ou même se rompt.
F = k d où d = |∆ l |
SI : F en N, d en m et k en N/m
Dynamomètre : cet appareil, encore appelé peson, est constitué d’un ressort
dont l’allongement déplace un curseur devant une graduation en newtons (cet
appareil peut être gradué en kilogrammes, mais alors il doit être exclusivement
utilisé sur Terre !).
Le concept de masse est lié aux notions de quantité de matière, d'inertie et de poids. Mais la
masse reste une grandeur physique très difficile à comprendre.
Les forces ne sont pas en soi des causes visibles, elles ne sont mises en évidence que par leurs
effets : la modification du mouvement et de la forme des corps. Si on lâche un caillou, on ne
voit pas la force (son poids) qui est cause de sa chute, mais on constate la chute. Une force ne
naît pas du néant, c'est une affaire entre deux objets interagissant, avec égalité et opposition
de l'action et de la réaction.
Les lois de Newton constituent le fondement de la mécanique dite classique. Au début du 20e
siècle Einstein construisit sa "Relativité" dont la mécanique classique est une approximation
valable pour des corps ayant une vitesse faible devant celle de la lumière. La mécanique
classique est incapable de rendre compte des phénomènes atomiques ou concernant des
particules rapides, mais néanmoins constitue une théorie tout à fait acceptable pour la vie de
tous les jours.
m
Formulaire ρ=V ρ = d ρeau
Masse volumique
Substance Formule Solide Liquide Gaz
(conditions normales)
ρ en kg · m-3 ρ en kg · m-3 ρ en kg · m -3
99 % Fe
Acier 7850
0,2 % C
23 % O2
Air 1,293
76 % N2
Aluminium Al 2700
Bois (chêne) 600-750
Cuivre Cu 8960
Eau H2O 917 998
Fer Fe 7870
Huile (olive) 918
Hydrogène H2 0,0899
Marbre CaCO3 2700-2800
Mercure Hg 13590
Or Au 19300
Osmium Os 22590
Platine Pt 21450
3. Combien coûte 1 cm3 d'or sachant qu'il est vendu 16 124 CHF / kg ?
6. Le disque de frein
d'une moto est en acier, de diamètre 30 cm et de 1 cm
d'épaisseur. Il est troué pour la ventilation et sa masse est
ainsi réduite d'un facteur 0,9. Calculer la masse de ce
disque.
9. L'eau contenue dans un récipient cylindrique gèle, et la glace ainsi formée a pour
hauteur 10 cm. Quelle était la hauteur initiale de l'eau dans le récipient ?
10. Une boule sphérique en cuivre de rayon 5 cm a pour masse 670 g. Déterminer par un
calcul si cette boule est pleine ou creuse. Si elle est creuse, que vaut alors le volume de
la cavité intérieure ? Cette boule flotte t-elle sur l'eau?
Réponses
5. ≈ 8,71 · 108 kg 6. ≈ 5 kg
7. ≈ 7,42 cm 8. ≈ 8,93 cm
→ → → → → →
Formulaire p =m v p1 + p2 = p1' + p2' si le système est isolé
1. Deux petits chariots de même masse 6 kg sont sur un même rail horizontal.
1 2
Déterminer les vitesses finales de ces chariots dans les interactions suivantes.
1.1 Le chariot 1 a une vitesse de 2 m/s et il heurte le chariot 2 qui est immobile. Les
deux chariots s'accrochent pendant le choc.
1.2 Les deux chariots se dirigent l'un vers l'autre à la vitesse de 2 m/s. Les deux
chariots s'accrochent pendant le choc.
1.3 Le chariot 1 a une vitesse de 2 m/s et il heurte le chariot 2 qui est immobile. Le
choc est élastique et on constate que le chariot 1 s'arrête.
2. Une locomotive de 10 tonnes se déplace à 2 m/s quand elle entre en collision avec une
autre locomotive de 40 tonnes stationnée sur la même voie. Les deux locomotives
restent accrochées après le choc. Déterminer alors leur vitesse.
4. Un wagon vide, de masse 5 tonnes, se déplace à la vitesse constante de 6 m/s et, alors
qu'il passe sous un pont, une dizaine d'hommes de masse moyenne 80 kg se laissent
tomber verticalement dedans. Déterminer la nouvelle vitesse du wagon.
5.1 Calculer leur vitesse finale s'ils demeurent accrochés après le choc.
5.3 Avec quelles forces moyennes ont-il interagit durant le choc ? Commenter le
résultat.
avant après
Réponses
m → →
Formulaire ρ=V F =m a si m est constante
Conseils
→ → →
• Ne pas perdre de vue que, dans l'égalité F = m a , la force notée F représente la
résultante des forces appliquées à l'objet. Dans le cas où l'objet serait de dimensions
négligeables (point matériel), on obtient cette résultante en faisant la somme vectorielle des
forces. Et la somme vectorielle n'est pas du tout une simple somme numérique (voir § 5.2
→ → →
addition vectorielle). Par exemple la résultante F de deux forces F1 et F2, valant
respectivement 3 N et 4 N, peut prendre toutes les valeurs comprises entre 1 N et 7 N selon
→ →
l'angle que font F1 et F2 entre elles.
F=5N
F=1N F1 = 3 N F1 = 3 N F = 4 N
2
F=7N
F1 = 3 N F2 = 4 N F2 = 4 N
→ → → →
• L'égalité F = m a implique que F et a sont de même sens. Conséquemment, relativement
à un axe des x donné, on a la relation Fx = m ax entre les composantes.
30 N
10 N
5. Un camion est à disposition pour remorquer une voiture en panne. Comme corde de
remorquage, on ne dispose que d'une grosse ficelle pouvant supporter au maximum une
force de 1000 N. La masse de la voiture est de une tonne et le frottement qu'elle subit
vaut 400 N. Quelle est l'accélération maximale que peut se permettre le camion ?
Arrondir g à 10 m/s2
6. Un câble supporte une charge de 1400 kg qui descend avec une vitesse de 4 m/s. La
charge subit une décélération uniforme et s'arrête sur une distance de 3 m. Que vaut la
tension du câble durant le ralentissement ?
7. Un câble tire une cabine d'ascenseur de poids 25 kN avec une accélération de 1 m/s2
dirigée vers le haut. Que vaut la tension du câble ? Même question, l'accélération étant
dirigée vers le bas. (Le fait que la cabine monte ou descende a-t-il une importance ici ?)
11. Une personne est immobile et debout sur une planche à roulette (sol horizontal). Elle
lance horizontalement devant elle, avec une accélération de 8 m/s2, un sac de masse 10
kg. La masse totale de la personne, de la planche et du sac est de 70 kg. Déterminer
l'accélération de recul que subit la personne.
M = 4 kg
Réponses
1. Un objet est lâché du haut d'un plan incliné long de 0,9 m et présentant une
dénivellation de 45 cm. En combien de temps cet objet arrive-t--il en bas ?
2. Un objet est lancé vers le haut sur un plan incliné. A un endroit donné, sa vitesse est de
15 m/s et 10 m plus loin elle s'est réduite à 10 m/s. Quel angle fait ce plan avec
l'horizontal ?
3. Un plan incliné fait un angle de 30º avec l'horizontale. Quelle force parallèle au plan
faudra-t-il exercer sur une masse de 50 kg pour qu'elle glisse le long du plan incliné
avec une accélération de 1,2 m/s2
4. Une automobile de masse 800 kg descend une pente qui fait un angle de 5,7º avec
l'horizontale. Son accélération vers le bas vaut 0,5 m/s2. Avec quelle force freine-t-elle ?
M = 3 kg M = 3 kg
m = 2 kg m = 2 kg
30º 30º 60º
Force d'élasticité
6. Un ressort a une constante d'élasticité de 400 N/m. Quel est son allongement sous
l'action d'une force de 16 N ?
7. Une masse de 2 kg est accrochée à un ressort hélicoïdal qui s'allonge alors de 2 cm sous
l'action du poids. Calculer la constante d'élasticité du ressort.
Réponses
1. 0,6 s 2. ≈ 38,7º
6. 4 cm 7. 1 kN/m
1. Gén é ralit és
Quand deux objets sont en contact, d'après la troisième loi de Newton, ils exercent l'un sur
l'autre des forces opposées. Les composantes de ces forces qui sont normales aux surfaces en
contact sont dues à l'impénétrabilité de la matière. Quant aux composantes tangentielles de ce
forces de contact, elles sont appelées frottements.
Si les objets sont fixes l'un par rapport à l'autre, on parle de frottement statique. Si l'un des
objets glisse sur l'autre, on parle de frottement cinétique ou dynamique.
Les frottements ont leur origine dans l'interaction électromagnétique des molécules (ou ions)
qui constituent la matière. Dans les solides, les molécules sont liées les unes aux autres par
des forces de cohésion électromagnétiques. Les frottements qui apparaissent entre les solides
sont dus, en quelque sorte, à ce que des molécules des surfaces en contact se "collent" un peu
entre elles. Mais ce phénomène est complexe, et les lois expérimentales qui vont suivre ne
sont pas exactes mais seulement approchées.
Les frottements s'exercent non seulement entre deux solides, mais aussi entre un solide et un
liquide, un solide et un gaz, un liquide et un gaz, etc. C'est le frottement du vent sur la mer qui
crée les vagues. Une voiture à 110 km/h consomme environ 70 % de son carburant pour
vaincre la résistance de l'air. Les météorites s'enflamment en rentrant dans l'atmosphère. Le
frottement solide liquide ralentit les écoulements dans les vaisseaux sanguins et les oléoducs
Sans les frottements, nous ne pourrions pas nous déplacer ou simplement tourner les pages
d'un livre, tenir une fourchette. Les frottements sont omniprésents dans la nature, leurs effets
pouvant être recherchés ou combattus.
→
P
Considérons l'expérience très simple figurée ci-dessus : un parallélépipède repose sur un plan
horizontal et, avec une corde, on tire progressivement sur ce bloc, la traction étant indiquée
La poursuite de cette expérience avec des blocs plus ou moins lourds, constitués de différents
matériaux, a montré que la valeur de fmax dépend deux facteurs.
→
D'abord fmax est proportionnelle à l'intensité N de la force normale N . Cela ne contredit pas
notre expérience de tous les jours : il est plus facile de faire glisser un tabouret sur un plancher
quand personne n'est assis dessus ! Au niveau microscopique, cela s'explique par le fait que
les aspérités des surfaces en contact (même une surface métallique très bien polie possède des
aspérités de l'ordre de 3·10 - 8 m, soit environ 100 diamètres atomiques) sont écrasées et ainsi
plus de molécules de surface se "collent" entre elles.
Ensuite la force de frottement maximale dépend de l'état des surfaces en contact, plus ou
moins lisses ou rugueuses, et de la nature des matériaux en contact, acier, bois, glace, etc.
Remarquons que la lubrification change la nature des surfaces en contact. A chaque couple de
matériaux donnés correspond un coefficient de proportionnalité entre fmax et N, noté µ 0 par la
suite. Comme le phénomène d'apparition de frottement de glissement est complexe puisqu'il
fait intervenir l'interaction d'une multitude de molécules, il ne peut pas être déterminé
théoriquement mais seulement expérimentalement.
f ≤ f ma x = µ 0 N ⇒ f ≤ µ0 N
Par exemple, le coefficient de frottement acier sur acier valant ≈ 0,6 = 60 %, pour déplacer un
bloc de 4 kg qui pèse donc ≈ 40 N il faut exercer une traction d'au moins 0,6 × 40 = 24 N. A
titre indicatif le tableau ci après donne des valeurs de µ 0 , et de µ dont il sera question ci-
après, pour quelques couples de matériaux.
Enfin la force de frottement statique ne dépend pas de l'aire des surfaces en contact. Ainsi la
force maximale de frottement du parallélépipède posé sur le plan est indépendante de la face
sur laquelle il repose.
Considérons encore le dispositif où un parallélépipède est tiré sur un plan. On définit la force
de frottement cinétique comme la force opposée à la traction alors que le parallélépipède a un
mouvement uniforme (vitesse constante).
L'expérience montre que les propriétés de la force maximale de frottement statique restent
valables pour la force de frottement cinétique, mais avec un coefficient cinétique µ un peu
plus faible que µ 0 .
f = µ N
En pratique, on constate que cette force de frottement diminue avec la vitesse. C'est pourquoi
les freins d'une voiture freinent mieux à faible vitesse. Pour un arrêt en douceur, il faut
relâcher un peu les freins en fin de freinage !
Formulaire f ≤ µ0 N f=µN
1. Pour faire glisser un meuble de 120 kg sur un parquet horizontal, on doit exercer une
force d'au moins 960 N. Que vaut le coefficient de frottement statique ? Si une force de
840 N suffit pour maintenir le glissement, que vaut le coefficient de frottement
dynamique ?
2. Une automobile, animée d'une vitesse de 54 km/h freine en bloquant ses roues sur une
route horizontale. Evaluer la distance de freinage si le coefficient de frottement
dynamique vaut 0,5.
4. Un pâtissier dépose des gâteaux dans un four au moyen d'une palette. Le coefficient de
frottement statique entre les gâteaux et la palette vaut 0,6. Quelle accélération minimale
faut-il donner à la palette, dans son mouvement de retour, pour que les gâteaux restent
dans le four ?
M = 4 kg
5. En tenant compte des données du schéma, déterminer
µ = 0,3 la valeur de la masse m pour que l'accélération du
système vaille 2 m/s 2 .
Réponses
1. 80 % ; 70 % 2. 22,5 m
3. 80 m 4. 6 m/s2
5. 2,5 kg
1. Notion de pression
Fn
p = S
SI : F en N, S en m 2 , p en pascals = Pa = N·m – 2
α Pn mg cos α
α p= S = S
Pn
P = mg Citons encore quelques exemples de la vie courante
qui illustrent la notion de pression.
• On aiguise les couteaux pour que la pression sous le fil de la lame soit très élevée.
• On met des larges chenilles et non des roues aux chars de combat afin que malgré leur
énorme masse (plusieurs dizaines de tonnes) ils ne s'enfoncent pas dans le premier champ
boueux venu.
• Enfin signalons que notre organisme (notamment le derme) n'est pas sensible aux forces
mais seulement à la pression. Pour s'en convaincre, il suffit de serrer entre deux doigts la
punaise dont il était question et de constater l'asymétrie des sensations !
Un fluide est une substance qui n'a pas de forme propre, les liquides et les gaz sont des
fluides. Soit un solide quelconque immergé dans un fluide en équilibre. On constate alors que
les forces pressantes exercées par le fluide sur le solide agissent normalement contre les
parois du solide, en quelque sorte le fluide ne frotte pas le solide mais le presse seulement.
Lorsqu'on fait de la plongée sous-marine, on ressent la pression de l'eau qui déforme nos
tympans. Or cette sensation est indépendante de l'orientation de notre tête sous l'eau, ce qui
confirme le principe ci-dessus.
3. Princip e d e Pascal
F1 / F2 = S1 / S2
Or cette relation peut encore s'écrire F1 / S1 = F2 / S2 , il apparaît dès lors que la pression
crée par la force F1 sur le piston S1 est transmise par le fluide au piston S2 et vice versa. Le
grand écrivain et savant français Blaise Pascal (1623-1662) dans son traité De la pesanteur de
l'air énonça le principe qui suit.
Les fluides tran smettent intégral ement les vari ations de pression.
Donc à la différence des solides qui transmettent des forces, les
fluides transm ettent des pressions.
Revenons à l'appareil ci-dessus. Si quelqu'un appuie avec une petite force F2 sur le piston S2,
il créera ainsi une grande force F1 sur l'autre piston S1 permettant par exemple de comprimer
une substance ou de soulever une grosse charge. Cet appareil est appelé presse hydraulique
et son rôle est comparable à celui des leviers. Comme toujours avec les machines simples, ce
qu'on gagne en force on le perd en déplacement, car le travail physique se conserve. Soit h2
l'enfoncement du piston S2 et h1 l'élévation correspondante du piston S1, l'huile étant prati-
quement incompressible le volume déplacé d'un cylindre à l'autre vaut h1 S1 = h2 S2.
Multiplions membre à membre F1 / S1 = F2 / S2 et h1 S1 = h2 S2, il vient F1 h1 = F2 h2 .
Le travail est bien conservé, pour soulever un peu la charge posée sur le grand piston, il faut
beaucoup enfoncer le petit piston.
Beaucoup de machines hydrauliques utilisent des pistons mus par de l'huile sous pression, les
machines de chantier ou les freins d'une voiture en sont des exemples courants.
Ci-dessus on voit le bras d'une excavatrice dont le mouvement est contrôlé au moyen d'un
piston. Le moteur de l'excavatrice actionne une pompe à huile et l'huile sous pression déplace
le piston sous le contrôle du conducteur de l'engin. Comme
l'huile sous pression est amenée dans les cylindres par des
tuyaux blindés mais souples, l'engin est d'une grande souplesse
d'emploi. Ci-contre on voit la benne d'un camion qui bascule
sous l'action de deux pistons.
L'hydrostatique est la partie de la physique qui s'occupe des liquides en équilibre. Dans l'étude
qui suit les liquides sont considérés comme pratiquement incompressibles et donc de masse
volumique constante. Tout le monde sait que sous l'eau la pression augmente avec la profon-
deur. Nous allons établir plus précisément cette relation.
z
Découpons par la pensée un volume de forme
simple, par exemple un cylindre horizontal,
A B dans un liquide. Cet élément de liquide étant
en équilibre on en déduit que les forces
horizontales s'annulent :
x
Σ Fx = 0
Or les seules forces concernées sont les forces FA et FB exercées par le liquide extérieur sur
les parois verticales du cylindre, elles sont donc opposées et de même norme : FA = FB . Si S
est la section du cylindre on en déduit que pA S = pB S , soit pA = pB 16, la pression en A est
la même qu'en B.
Dans un liquide, la pression est la même pour des points situés une
même profondeur. Autrement dit les surfaces de même pression sont
des plans hori zontaux
Σ Fz = 0
m
x FB = FA + mg ⇒ pB S = pA S + mg ⇒ pB = pA + S g
On constate comme prévu que la pression en B est supérieure qu'en A. Soit ρ la masse
ρhS
volumique du liquide et h la hauteur du cylindre, on a : m = ρ h S ⇒ pB = pA + S g
16
En toute rigueur la section de notre cylindre horizontal aurait due être infiniment petite, à la limite ponctuelle.
Comme la suite le montre, la pression augmente avec la profondeur et n'a donc une valeur déterminée qu'à une
profondeur donnée.
Cette formule peut encore s'écrire à l'aide des altitudes zA et zB respectives des points A et B
car la hauteur h vaut (zA – zB) :
La différence de pressi on entre deux poi nts d'un liquide est égale au
produit de la masse volumiqu e du liquide par l'intensité de la
pesanteu r et par la différence d'altitude entre ces points. La pressi on
augmente linéairement avec la profond eur.
Quelle pression règne-t-il à l'intérieur d'un pneu crevé ? Nulle pense-t-on souvent. En fait elle
n'est pas du tout nulle, mais égale à la pression atmosphérique. Comme nous vivons depuis
toujours dans cette pression atmosphérique nous avons tendance à l'oublier. Quand un
automobiliste demande à un garagiste de regonfler son pneu à une pression pm , il s'agit en
fait d'une surpression par rapport à la pression atmosphérique, et c'est cette surpression qui
indiquée par le manomètre.
pm = p – patm ⇔ p = pm + patm
17
Les niveaux dans les deux vases communiquant ne sont
précisément les mêmes que si phénomène de capillarité est
négligeable. C'est le cas si la section des vases mesure plusieurs cm2.
Du fait des forces intermoléculaires de cohésion certains liquides
mouillent les parois, d'autres liquides au contraire ne les mouillent
pas. Par exemple l'eau mouille le verre mais le mercure ne le mouille
pas. Il s'ensuit que dans un tube capillaire l'eau monte le long des
parois (effet buvard, montée de la sève dans les arbres) et le mercure
descend.
p atm 1, 01 · 10 5 Pa
p atm = ρ g h ⇒ h = ρ g = 13, 6 · 10 3 kg · m –3 × 9, 81 N · kg –1 = 0, 76 m
18
Plus précisément au-dessus des 10 m d'eau dans le tube ne règne pas un vide total et la pression n'est pas tout à
fait nulle. En effet l'eau se vaporise un peu et la pression est donc égale à la pression de vapeur saturante de l'eau
à la température de l'expérience.
19
Pour pomper de l'eau à des hauteurs supérieures à 10 m on utilise des pompes refoulantes qui soulèvent la
colonne d'eau dans les tuyaux au lieu de l'aspirer.
Au contraire des liquides, les gaz, dont l'air, sont facilement compressibles. De ce fait leur
masse volumique varie avec la pression et la relation fondamentale de l'hydrostatique n'est
plus valable. La décroissance de la pression avec l'altitude z est grosso modo exponentielle :
p = po · e– z/L où L ≈ 8 km
Signalons qu'un altimètre, appareil de mesure de l'altitude très utilisé en randonnée ou pour le
vol (aviation, parapente), n'est rien d'autre qu'un baromètre.
z
Poussée d'Archim ède : un corps immergé dans un
liquide subit une poussée ascendant e verticale égale
au poids du liquide déplacé.
A
FA = ρ Vim g
SI : F A en N, ρ en kg/m 3 , V en m 3 et g en N/kg
m g = ρ Vim g ⇒ m = ρ Vim
20
Beaucoup de poissons sont dans ce cas, la nature les ayant dotés d'une vessie natatoire leur permettant d'ajuster
exactement leur volume.
Fn
Formulaire p = S ∆p = – ρ g ∆z FA = ρ Vim g
hx
he
5. Un ouvrier souhaite élever une masse de 1100 kg à l'aide d'un cric hydraulique qui
consiste en deux pistons de sections respectives 25 cm et 3200 cm et communiquant par
un liquide incompressible. Quelle force doit-il appliquer sur le premier piston ?
8. Une sphère de laiton a une masse de 160 g. On l'immerge dans l'eau et elle ne paraît
plus peser que 100 g. La densité du laiton est 8. La boule est-elle creuse ou pleine ?
Si elle est creuse, quel est le volume de la cavité intérieure ?
12. Les pneumatiques d'une automobile de masse 800 kg sont gonflés à une pression
manométrique de 1 bar. Si on suppose que le poids du véhicule se répartit entre les 4
roues, quelle est la surface de contact d'un pneumatique avec le sol ?
Réponses
1. ≈ 8·104 Pa 2. ≈ 95 cm
5. ≈ 85,9 N 6. ≈9
9. niveau de l'eau constant 10. les trois récipients ont le même poids
Rappelons qu'un mouvement est dit uniforme si la norme du vecteur vitesse (ou plus
simplement dit la valeur de la vitesse) est constante. Dans ce cas le mobile parcourt des
distances égales durant des intervalles de temps égaux. Si de plus la trajectoire est un cercle,
alors le mouvement est appelé mouvement circulaire uniforme, noté MCU par la suite.
1. Vit ess es
Dans le cas d'un MCU, les normes des vitesses instantanée et moyenne sont égales puisque le
mouvement est uniforme ; elles seront toutes deux notées v dans ce chapitre.
SI : L en m, ∆t en s et v en m/s ou m·s – 1
Si θ (thêta) est la valeur de l'angle au centre qui intercepte l'arc L, par définition
θ
ω = ∆t
180º
⇔ 1 rad = π ≈ 57,3º
2π rad π
1 tr/min = 60 s = 30 rad · s – 1
Si r est le rayon du cercle, L et θ sont liés par la relation : L = r θ . En divisant de chaque côté
par le temps, il vient :
L θ
∆t = r ∆t ⇒ v = r ω
Cette dernière relation exprime le fait assez évident que la vitesse d'un mobile animé d'un
MCU dépend à la fois de la vitesse de rotation et du rayon.
2π r 2π
T= v = ω
Un phénomène périodique est d'autant plus fréquent que sa période est brève. On définit la
fréquence comme le nombre de fois que se reproduit un phénomène périodique par unité de
temps. La fréquence est donc l'inverse de la période. Généralement noté f , la fréquence est
aussi notée n quand il s'agit d'une fréquence de rotation, n étant le nombre de tours effectués
par unité de temps. On a les relations :
1 v ω
f ou n = T = 2π r = 2π
Nous admettrons qu'un calcul mathématique approprié fournit les résultats qui suivent.
→
v m Dans le cas d'un MCU, le vect eur vitesse a
pour caractéri stiques :
r
• une norme qui vaut v = r ω (en m/s),
θ
• une direction tangente à la trajectoire,
Bien remarquer que si la norme du vecteur vitesse est constante dans le cas d'un MCU, par
contre sa direction change constamment et il faut donc s'attendre à ce qu'il y ait un vecteur
accélération non nul.
2. Acc él ération
En physique, il y a accélération chaque fois que la vitesse varie soit en norme, soit en
direction. De même que pour le vecteur vitesse, nous admettrons qu'un calcul mathématique
approprié fournit les résultats qui suivent.
→
v m
→ Dans le cas d'un MCU, le vect eur accélération
a r a pour caract éri stiques :
v2
• une norme qui vaut a = r ω 2 = r (en m/s 2 ),
→ →
v Soit F la résultante des forces qui agissent sur un point matériel
de masse m. Conformément à la troisième loi de Newton, on a la
→ m relation :
a → →
F =m a
→
F Rappelons que dans le système d'unités SI on a F en N, m en kg et
a en m/s2 : N = kg · m/s2.
v2 v2
F = m a et a = r ⇒ F=m r
→
R
Un autre exemple de MCU de la vie courante est fourni
m → par une voiture qui tourne à vitesse constante dans un
F
virage circulaire horizontal. Afin d'aider le véhicule à
α prendre le virage, les ingénieurs routiers prévoient souvent
de relever le bord extérieur de la route, ce relèvement étant
appelé le dévers. Un dévers optimal permet au véhicule de
→ α prendre le virage sans faire appel aux forces de frottement
P
entre pneus et route, ce qui est évidemment agréable en
cas de verglas.
F ma a v2
D'après la figure, on a : tan α = P = m g = g = r g
L'angle de dévers α doit être d'autant plus important que le rayon r du virage est faible et que
le véhicule est rapide. Un dévers qui convient à un lièvre ne convient pas à une tortue! Les
pistes de bobsleigh sont ainsi construites que le pilote a le choix de l'angle de dévers compte
tenu de sa vitesse. →
S2
→ →
S1 v Pour terminer, envisageons le cas d'un
mobile qui se déplacerait sur des montagnes
C1 russes, tout frottement étant négligé.
→
→ P
v
C2 →
D'abord il aborde à la vitesse v un creux de rayon r.
→
Il est soumis à deux forces : son poids P et le
→ →
P soutient S1 du sol. La résultante centripète de ces forces est dirigée vers
le centre de rotation C1, cette résultante est donc verticale et vers le haut.
Il s'ensuit que le soutient du sol est nécessairement supérieur en norme au poids. On a les
égalités :
→ → → v2 v2
S1 + P = m a ⇒ S1 – P = m a ⇒ S1 – m g = m r ⇒ S1 = m ( g + r )
→
Ensuite ce mobile aborde à la vitesse v une bosse de rayon r. Il est encore soumis à deux
→ →
forces: son poids P et le soutient S2 du sol. La résultante centripète de ces forces est encore
dirigée vers le centre de rotation C2 , cette résultante est donc verticale et vers le bas. Il
s'ensuit que le soutient du sol est nécessairement inférieur en norme au poids.
→ → → v2 v2
S2 + P = m a ⇒ P – S2 = m a ⇒ m g – S2 = m r ⇒ S2 = m ( g – r )
v2
L'expression obtenue pour la norme de S2 n'est valable que si la différence g – r n'est pas
négative. A la limite S2 s'annule si v = r g , cette vitesse étant la vitesse minimum de
décollage du mobile du sommet de la bosse.
→ e2 v2
F
9 · 109 r2 = m r .
p+
θ 2π r 2π v2
Formulaire ω = ∆t v=rω T= v = ω a = r ω2 = r
1. Les roues d'une automobile ont pour diamètre 80 cm. Quelle est leur vitesse de rotation
sur elle-même quand l'automobile roule à 90 km/h (sans déraper évidemment) ?
2. Quel est la valeur de l'angle décrit en 1 h par un méridien terrestre du fait de la rotation
diurne de la Terre ? Quelle est la vitesse correspondante d'un point situé à l'équateur ?
Son accélération centripète ? (Prendre 24 h pour un jour et 6400 km comme rayon
terrestre).
5. Un enfant tourne sur un manège. Cet enfant est situé à 5 mètres du centre du manège et
le manège effectue un tour complet en 4 secondes. L'enfant pèse 30 kg.
5.1 Concernant l'enfant faire un schéma sur lequel sont dessinés les vecteurs vitesse,
accélération et résultante (si possible avec des couleurs différentes).
5.3 Calculer la valeur de la force avec laquelle l'enfant doit être retenu pour ne pas
être éjecté du manège.
6.2 Avec quelle vitesse minimale le skieur aurait-il dû aborder le sommet pour que ce
soutien soit nul ?
Réponses
1. 62,5 rad/s 2. π/12 rad; ≈ 470 m/s; ≈ 0,034 m/s2 3. ωA = ωB mais aB > aA
Notre planète Terre gravite autour d'un soleil, notre Soleil, ainsi que huit autres planètes.
Selon la dernière définition de l'Union astronomique internationale (UAI), approuvée en
2006, « une planète est un corps céleste (a) qui est en orbite autour du Soleil, (b) qui possède
une masse suffisante pour que sa gravité l'emporte sur les forces de cohésion du corps solide
et le maintienne en équilibre hydrostatique (forme sphérique), et (c) qui a éliminé tout corps
se déplaçant sur une orbite proche ». tellurique
Selon cette définition, huit planètes ont été recensées dans notre système solaire : Mercure,
Vénus, la Terre, Mars, Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune (Pluton étant déclassée en "planète
naine").
Par extension, tout astre répondant à ces critères et gravitant autour d'une autre étoile que
notre Soleil est qualifié d'exoplanète. En 2007 environ 230 exoplanètes étaient recensées. Le
25 avril 2007, le télescope Harps au Chili annonce la découverte d'une planète "de type
terrestre habitable" autour de l'étoile Gliese 581 située à seulement 20,5 AL de la Terre.
La Lune, notre seul satellite naturel, gravite autour de la Terre. Si Mercure et Vénus n'ont pas
de satellite, toutes les autres planètes en ont, Saturne en a même 21. A l'échelle humaine notre
système solaire est déjà très grand puisque la lumière du Soleil met, à la vitesse de 3·108 m/s,
environ 8 min pour nous atteindre. Pour parvenir à Pluton, planète naine la plus éloignée du
Soleil, la lumière solaire met près de 5 h.
A l'échelle 1/109 notre Soleil serait un gros ballon d'environ 1,4 m de diamètre et la Terre une
petite bille de 7 mm de diamètre située à 150 m. Mercure, planète la plus proche du Soleil, est
à 60 m et sa taille ne dépasse pas 3 mm. Jupiter est la plus grosse des planètes avec un
diamètre de 8 cm. Pluton circonscrit tout le système en gravitant à 6 km.
Toutes les étoiles visibles dans le ciel nocturne sont (à l'exception de quelques unes des
planètes précitées) d'autres soleils . A l'aide de télescope on évalue que 100 à 200 milliards de
soleils constituent notre galaxie, la "Voie Lactée". Beaucoup de ces autres soleils ont aussi
leur cortège planétaire. Le diamètre de notre disque galactique est de l'ordre de 100 000
années lumière. On évalue à quelques 100 milliards le nombre de galaxies plus ou moins
visibles, c'est-à-dire situées avant "l'horizon cosmique"; voir loin c'est voir le passé puisque la
lumière met beaucoup temps pour franchir les immenses distances cosmiques.
Jusqu'au XVIe siècle l'univers géocentrique inventé par les Grecs au VIe
siècle av. J.-C. fut accepté sans réserve. C'est en 1543 que le chanoine
polonais Nicolas Copernic21 publia un livre où la Terre est délogée de sa
place centrale et y est remplacée par le Soleil.
c
F1 O F2 F2
21
Nicolas Copernic (1473-1543) démontra dans son Traité sur les révolutions du monde céleste que la Terre
tourne sur elle-même et autour du Soleil. Afin que cette théorie qui paraissait contraire aux Écritures ne soit pas
réprouvée, l'éditeur de Copernic avait eu l'habileté de la proposer comme une hypothèse. Galilée n'eut pas
recours à cette précaution.
22
Tycho Brahé (1546-1601) se livra à des recherches astronomiques. On lui doit des perfectionnements remar-
quables des instruments d'observation.
23
Johannes Kepler (1571-1630), savant mathématicien allemand. Fils de paysan, il fut admis gratuitement au
séminaire, puis poursuivant ses études il devint professeur de mathématiques à Graz (Styrie). Obligé de quitter
cette ville pour ses opinions religieuses, il fut appelé à Prague par Tycho Brahé et le remplaça comme astronome
auprès de l'empereur Rodolphe II. Bien qu'il ait trop mêlé l'astrologie à ses œuvres, il a fait des découvertes qui
ouvrirent la voie à Newton.
Une ellipse est une courbe plane fermée, lieu des points M tels que la somme des distances de
M à deux points donnés du plan F1 et F2 est constante : MF1 + MF2 = 2a (cette figure est
facilement tracée à l'aide d'une ficelle de longueur 2a). Les points F1 et F2 sont appelés les
foyers de l'ellipse et a son demi grand axe. Le point O est le centre de l'ellipse, et la distance
c = OF1 = OF2 est la distance focale. Le rapport e = c / a < 1 définit l'excentricité de l'ellipse.
Cas particuliers : si les foyers sont confondus alors c = 0, l'excentricité est nulle et la figure
est un cercle de rayon r = a. Si c tend vers a, l'excentricité tend vers 1 et l'ellipse se dégénère
en un segment de droite. L'excentricité des planètes est toujours faible ( 0,0068 < e < 0,250) et
pour la Terre e = 0,017. Aussi assimile-t-on souvent les trajectoires planétaires à des cercles.
Les traj ectoires des planètes sont presq ue des cercles con centriques
autour du Soleil.
Deuxième loi de Kepl er : les ai res balay ées par l e rayon vecteur sont
proportionnell es au temps mi s pour les balayer. La vitesse aréolaire
d'une planète est con stante.
On appelle période de révolution sidérale le temps mis par une planète pour effectuer une
révolution complète autour du Soleil, on dit aussi une année, un an. Mais attention au fait
qu'une année terrestre n'est pas égale à une année martienne, vénusienne ou jovienne etc.
Désignons par le symbole T la durée de cette période, pour les planètes de notre système on a
2 2
T1 T2
2
T ~ a3 ⇔ 3 = 3 = constante
a1 a2
2 2
T1 T2
T 2 ~ r3 ⇔ 3 = 3 = constante
r1 r2
Plus le rayon de la trajectoire planétaire est grand, plus longue est son "année". Par exemple,
en jours terrestres, une année de Mercure dure 88 jours, de Jupiter 4333 jours, de Pluton
90465 jours soit 248 ans terrestres.
Les lois de Kepler ne tiennent pas compte des très petites perturbations dues à l'attraction des
planètes entre elles (voir paragraphe suivant), de la présence de satellites, des autres soleils. Il
est tenu pour certain que les autres systèmes solaires sont régis par ces mêmes lois.
Ces trois lois peuvent également être appliquées aux système planétaires. Dans ce cas la
planète joue le rôle du Soleil et les satellites, qu'ils soient naturels ou artificiels, jouent le rôle
des planètes.
Cependant les lois de Kepler ne résolvait pas le problème que Tycho Brahé s'était posé :
qu'est-ce qui maintenait les planètes sur leur orbite ? En 1666, l'anglais Isaac Newton répondit
à cette question. Selon Newton la chute d'une pomme mûre dans un verger et le mouvement
de la Lune autour de la Terre étaient sujette à une seule et même force : la gravitation
universelle.
m1 m2
F = G r2
Bien remarquer d'une part que la force de gravitation n'est qu'attractive et en aucun cas
répulsive, et d'autre part que, quand bien même les masses en présence sont différentes, les
forces de gravitation sont égales en vertu de principe de l'action et de la réaction.
Soit deux objets posés sur une table, distants de 1 m et pesant chacun 1 kg. Calculons
l'attraction gravitationnelle qui s'exerce entre ces objets :
1×1
F = 6,67 · 10–11 12 = 6,67 · 10
–11 N
Comparons cette force d'attraction aux frottements objet table en prenant comme coefficient
de frottement µ = 0,1.
Les frottements sont dans ce cas 10 milliards de fois plus grands que l'attraction gravitation-
nelle. On ne risque pas d'assister au rassemblement gravitationnel des objets qui encombrent
notre bureau ! Nous retiendrons que les forces de gravitation qui s'exercent entre les objets
nous sont imperceptibles.
2.2. Le poids
Par ailleurs un formulaire fournit pour masse de la Terre M ≈ 5,97 · 1024 kg . Appliquons la
formule de Newton :
1 × 5,97 · 1024
F = 6,67 · 10–11 (6,37 · 106)2 = 9,81 N
On retrouve la valeur bien connue du poids d'une masse de 1 kg sur cette Terre.
On en déduit que le poids d'un objet dépend de son altitude z car alors r = R + z, ou encore de
la planète à proximité de laquelle il est placé puisque alors M et R diffèrent. Sur la Lune un
objet pèse 6 fois moins que sur Terre.
La distance moyenne Terre Soleil vaut environ 1,50 · 1011 m et comme la Terre a pour
période 365 jours on en déduit sa vitesse de révolution (orbite quasi circulaire):
2π r 2π 1,50 · 1011
v = T = 365 × 24 × 3600 = 2,99 · 104 m/s ≈ 30 km/s
La Terre va 30 fois plus vite qu'un obus dans sa course autour du Soleil ! Remarquons au
passage qu'on ne ressent pas les vitesses, mais seulement les accélérations.
Calculons la force centripète nécessaire pour maintenir la Terre sur son orbite.
Aux erreurs d'arrondi près, on constate que l'attraction gravitationnelle Terre Soleil est bien la
force centripète qui maintient la Terre sur son orbite.
C'est un physicien et chimiste anglais Cavendish (1731-1810) qui au moyen d'une balance de
torsion détermina l'attraction d'une petite boule de plomb par une grosse boule du même
métal. Evidemment, déterminer G c'était déterminer M. Cavendish a pesé la Terre.
Connaissant la masse de la Terre, il s'ensuit le calcul des masses des autres corps célestes, de
la Lune, du Soleil, etc.
Dans ce paragraphe, nous nous placerons dans le cas où le satellite a un mouvement circulaire
autour de la planète (ce qui concerne aussi le cas d'une planète en mouvement circulaire
autour de son soleil). Nous allons établir les expressions de la vitesse et de la période du
mM
satellite en combinant d'une part la 4e loi de Newton, F = G r2 , et d'autre part l'expression
v2
d'une force centripète, F = m r :
mM v2 mM v2 GM
F = G r2 et F = m r ⇒ G r2 , = m r ⇒ v = r
La vitesse d'un satellite est inversement proportionnelle à la racine carré de son rayon, donc
plus bas est le satellite plus rapide il doit être, pour évidemment compenser l'attraction de la
pesanteur de la planète.
2π r r r3 T2 4 π2
T = v = 2π r G M ⇒ T = 2π G M ⇔ r3 = G M
2 2
m1 m2 GM r2 T1 T2
Formulaire F = G r2 v= r T = 2π GM 3 = 3
r1 r2
2. A quelle altitude terrestre le poids des objets est-il quatre fois moindre que sur le sol ?
Deux fois moindre ?
G = 6,67.10–11 N · m2 · kg–2
5. Deux satellites sont en orbite circulaire autour d'une même planète. L'un des satellites
décrit en une heure un cercle de 106 m de rayon. Si l'autre satellite décrit un cercle de
4 · 106 m de rayon, quelle est sa période de révolution ?
Réponses
4. ≈ 36 000 km 5. 8h
→
Par définition le travail (noté W ou A) d'une force F constante, de
mêmes directions et sens que le dépl acement est égal au produit de
l'intensité F de la force par le déplacem ent d
W = + F d
1 J = 1 N · 1 m = 1 Nm
Remarquons encore que le travail de la personne est un travail moteur et, par convention, on
le compte positivement.
→
La force de frottement f qui s'oppose au déplacement de la caisse est au contraire un travail
résistant. Par convention on le compte négativement.
→
Le travail d'une force F constante, de même direction mais de sens
opposé au déplacement est compté négat ivement.
W = – F d
→ → →
d Fn F
→ →
f N θ
→
→ d
Ft
→
P
→ →
Décomposons la force F en deux composantes, l'une Ft colinéaire au déplacement et l'autre
→
Fn normale au déplacement (rappelons que des vecteurs sont dits normaux quand leurs
→
supports sont perpendiculaires). La composante normale Fn ne travaille pas puisqu'elle ne
→
provoque aucun déplacement vertical de la caisse (dans le cas de la figure Fn s'ajoute à
→ → → →
l'action N du sol pour compenser le poids P de la caisse). De même les forces P et N ne
→ →
travaillent pas ici. Seule la composante Ft qui provoque le déplacement d de la caisse fournit
un travail moteur.
→
Pour évaluer le travail de Ft utilisons la formule W = + F d en remarquant que la norme de
→
Ft vaut F cos θ , d'où W = F cos θ · d = F d cos θ .
→
Le travail d'une force con stante F qui fait un angle constant θ avec
→
un déplacement rectiligne d a pour expression générale
W = F d cos θ
1. La formule W = F d cosθ inclut le signe négatif du travail résistant. En effet, dans le cas
où l'angle θ serait obtus, son cosinus est négatif.
→ → → →
2.La formule W = F d cosθ peut s'écrire W = F · d , ce produit des vecteurs F et d
→ →
étant mathématiquement appelé le produit scalaire des vecteurs F et d . Toutefois il ne faut
pas perdre de vue que le cosθ qui n'apparaît plus dans l'écriture est toujours là !
A →
→ → Soit une force F constante en direction, sens et
d = AB norme, et dont le point d'application (l'origine)
θ suit un trajet quelconque depuis un point A
jusqu'à un point B. Dans ce cas, on démontre
→
mathématiquement que le travail de cette force F
→ est le même que dans le cas d'un déplacement
F →
rectiligne d de A à B. Autrement dit le travail
→ → → B →
F F → d'une force F constante est indépendant du
F F
chemin suivi entre les points de départ et
→ d'arrivée.
F
→
Le travail d'une force con stante F depuis un point A jusqu'à un
point B est indépendant de la forme du chemin parcou ru.
→ →
W = F d cos θ avec d = AB
F
Force propulsive
B
Par exemple, imaginons une fusée propulsée avec
F
F
→
une force F par son réacteur, cette poussée étant
constante et tangentielle, mais la trajectoire est
A courbe (à cause du vent ou toute autre raison).
→
Dans cas le travail moteur de F est tout simplement le produit de F par la
longueur L du trajet
F
W=+FL
f
f B Force de frottement
W = + F L
W = – F L
Pour déformer un ressort il faut agir sur celui-ci avec une F=kd
force qui, selon la loi de Hooke, est proportionnelle à la
déformation : F = k d. Les formules du travail d'une force
constante ne peuvent donc plus s'appliquer. Nous W
admettrons que la valeur du travail de déformation est égale
à l'aire grisée sur le schéma ci-contre. 0 d
1
W = 2 k d2
SI : W en J, k en N/m et d en m
2. Travail du poids
Ce cas est traité à part car il est très important, en effet toute chose sur Terre est soumise au
moins à une force, son poids.
→ →
P= m g
→
où le vecteur g est le vecteu r corresp ondant à l'accélération
de la pesanteur.
SI : P en N , m en kg , g en m/s 2
Dans la vie courante où les variations d'altitude sont faibles devant la valeur du rayon de la
Terre (par exemple l'altitude du somment du Mont-Blanc, qui vaut 4807 m ≈ 4,8 km, ne
représente pas grand-chose devant les 6370 km du rayon moyen terrestre), on peut donc tenir
la valeur de g pour constante. Comme la masse d'un objet donné est constante, son poids l'est
donc aussi.
Dans la vie cou rante, le poids d'un objet est une force con stante.
z
→ → →
d = AB Soit un objet de poids P constant qui se déplace
A
zA d'un point A jusqu'à un point B selon un trajet
quelconque. D'après le § 1.3 précédent, le travail du
θ m →
poids P a pour expression W = P ·AB· cosθ.
Remarquons sur le schéma ci-contre que AB· cosθ =
→ zA – zB = – ∆z. Finalement on a
P
W = – P ∆z = – mg ∆z
zB B
W = – m g ∆z
Il est très important de bien remarquer que ce travail ne dépend pas du tout de la longueur du
trajet, mais seulement de la variation d'altitude. Dans le cas d'un déplacement horizontal, aussi
long soit-il, on a une variation d'altitude nulle, ∆z = 0 et W = 0 , ce qui s'explique aussi par le
fait que le poids est alors normal au déplacement. Dans le cas d'une trajectoire fermée, on a
z1 = z2 , là aussi ∆z = 0 et W = 0, ce qui s'explique par le fait que le travail moteur positif des
descentes est exactement compensé par le travail résistant négatif des montées.
z Remarque : plus précisément ∆z = z2 – z1 représente la
variation d'altitude du centre de gravité G. Sur la figure on a
représenté le redressement d'une colonne couchée par un
pivotement autour d'une arrête de sa base. On peut remarquer
z2 G que ∆z est nettement plus faible que la hauteur totale de la
colonne. Pour les objets, solides ou déformables, la formule
z1 G du travail du poids est
W = – m g ∆zG
Dans son sens usuel le mot énergie signifie force et fermeté dans l'action, qui rend capable de
grands effets. Etymologiquement le mot énergie vient du grec en (à l'intérieur) et ergon
(travail).
Donc si quelque chose est capable d'agir avec une force sur un objet et d'en provoquer le
déplacement, alors cette chose possède de l'énergie.
Les sources et formes de l'énergie sont très variées. Pour déplacer un objet, on peut
Le principe de conservation de l'énergie constitue une des plus importantes lois des sciences
physiques modernes. Par exemple notre énergie musculaire provient de l'énergie chimique
associée aux aliments et à l'air que nous absorbons. Ces aliments n'existant d'ailleurs que
grâce à l'énergie solaire. Un réseau électrique constitue un autre bon exemple de chaîne de
transformations d'énergie : a) l'énergie solaire vaporise l'eau des océans, b) cette eau (après
précipitation) se retrouve sous forme d'énergie de pesanteur dans un lac de montagne, c) et,
canalisée jusqu'à une usine hydroélectrique, l'énergie cinétique de cette eau entraîne les
générateurs, d) l'énergie électrique produite est transmise par une ligne à un moteur, e) ou à un
radiateur électrique (énergie thermique).
Aujourd'hui l'énergie est un concept aussi fondamental que l'espace, le temps ou la masse,
mais tout aussi difficile à définir. Le physicien Feynman (prix Nobel1965) dit à ce sujet :
« Il est important de réaliser que, dans la physique d'aujourd'hui, nous n'avons aucune
connaissance de ce que l'énergie est ».
L'énergie est une propriété de la matière qui se manifeste par des variations de position, de
vitesse, de température, de masse, etc. On ne peut pas mesurer directement l'énergie d'un
système, mais seulement ses variations. Enfin l'énergie n'est pas une grandeur vectorielle, c'est
une grandeur scalaire.
Dans les paragraphes qui suivent, nous allons formuler deux formes de l'énergie mécanique.
2
En multipliant par m les membres de cette égalité on obtient : m ∆vx = 2 m ax ∆x
2 1 2 1
m ∆vx = 2 Fx ∆x = 2 W ⇔ W = 2 m ∆vx = ∆ ( 2 m v2 )
1
On constate que le travail de la force est égal à la variation de la quantité 2 m v2 . On pose
que cette quantité mesure l'énergie cinétique de l'objet.
L'énergie cin étique E c d'un objet est m esurée par le demi produit de
sa masse par le carré de sa vitesse.
1
Ec = 2 m v2
SI : m en kg , v en m/s et E c en J
Pour terminer, il convient de bien remarquer que l'énergie cinétique est proportionnelle au
carré de la vitesse. Si on frappe avec un marteau deux fois plus vite un clou, l'énergie
cinétique est multipliée par quatre ainsi que l'enfoncement du clou. La distance de freinage
d'une automobile est aussi liée à la vitesse, si on roule deux fois plus vite alors grosso modo
on quadruple cette distance !
∆ Ep = – Wpoids = m g ∆z = ∆(m g z)
Finalement on pose Ep = m g z
E p = m g z ⇒ ∆ E p = – W p o id s
SI : m en kg , g en m/s 2 et z en m
Remarques
1
Ep = 2 k d2
SI : E p en J, k en N/m et d en m
Document
Bien connu des habitants de Fribourg, un funiculaire joint la Neuveville à St-Pierre. Cet
engin, inauguré en 1899, fonctionne aux eaux usées ! C'est le seul du genre en Europe. A la
station supérieure, 3000 litres d'eau des égouts se déversent dans un bac situé sous la cabine.
Une fois ce réservoir plein, la descente commence, tandis que, tractée par cet étonnant
contrepoids, la cabine de la station inférieure remonte jusqu'au sommet. Là, son bac se
remplit à son tour d'eaux usées, tandis que celui de la cabine qui est descendue se vide dans
les canalisations. Ingénieux, non ?
∆ Ec = Wpoids et ∆ Ep = – Wpoids
d'où ∆ Ec + ∆ Ep = 0 ⇔ ∆ ( Ec + Ep ) = 0
Em = Ec + Ep
E m1 = E m2
Les autres forces dont le travail est constamment nul dont il est question ci-dessus sont le plus
souvent des forces de liaison ou de guidage. Par exemple si un enfant fait de la balançoire, la
tension de la corde est une force de liaison qui ne travaille pas. De même les forces de
guidage qu'exercent des rails sur un tramway ne travaillent pas. Par contre les frottements ont
un travail négatif non nul.
On constate que la variation de l'énergie mécanique est due aux seules forces non
conservatives. D'où le TRES IMPORTANT THEOREME qui suit :
∆ E m = E m2 – E m1 = W n c ⇔ E m2 = E m1 + W n c
Les forces non conservatives les plus fréquentes sont les forces propulsives et les frottements.
La force motrice due au moteur d'une automobile effectue un travail positif qui augmente
l'énergie mécanique de l'automobile, par contre les forces de freinage ou la résistance de l'air
réalisent des travaux résistants négatifs qui diminuent son énergie mécanique.
Anciennement on utilisait comme unité de puissance des moteurs le cheval-vapeur qui vaut
736 W. Ainsi le bateau H.Dunant propulsé par deux moteurs diesel de 450 CV chacun,
possède une puissance totale de 2 × 450 × 736 = 662 400 W ≈ 662 kW. Comparativement un
vélomoteur a une puissance de 1 kW, une petite voiture 40 kW, un camion 200 kW, une
locomotive électrique 5 MW, la centrale hydroélectrique Dixence 750 MW.
Dans le cas d'une force constante (voir 1.2) on avait pour expression du travail W = F d cos θ.
En substituant cette expression dans la formule de la puissance on obtient
W F d cosθ d
P= t = t = F t cosθ
d
or le quotient t est la vitesse v à laquelle se déplace le point d'application de la force.
P = F v cos θ SI : P en W , F en N , v en m/s.
Si on reprend l'exemple du bateau H. Dunant dont la puissance est d'environ 662 kW, et
sachant que sa vitesse maximale est de l'ordre de 29 km/h ≈ 8 m/s, on peut en déduire sa
force motrice :
P 662 000
F= v ≈ 8 = 82 750 N ≈ 83 kN
∆E
P = ∆t
SI : E en J , t en s et P en W.
Tous les appareils électriques portent une indication de leur puissance. Par exemple une
ampoule de 100 W transforme chaque seconde 100 J d'énergie électrique en énergie
thermique (ou chaleur).
8. Rende ment
Et, dans l'exemple de l'ampoule ci-dessus, c'est un faible pourcentage de cette chaleur qui
apparaît finalement sous forme de rayonnements visibles, environ 5% pour une ampoule
courante. On dit que le rendement de cette ampoule est de 5%.
E u t il e
η = E co n so m mé e (η est la lettre grecque êta)
Considérons par exemple un moteur d'automobile qui fonctionne à l'essence (+ air), l'énergie
consommée est donc chimique et l'énergie utile correspond au travail mécanique du moteur.
Le rendement d'un moteur à essence étant d'environ 30%, cela signifie que pour 100 J
d'énergie chimique on obtient 30 J de travail moteur et 70 J de chaleur sont perdus dans
l'atmosphère. En général l'énergie consommée est celle que l'on paye, l'énergie électrique dans
le cas de l'ampoule, l'essence dans le cas de l'automobile.
E co n so m mé e = E u t il e + E p e rd u e
E u t il e P u t i le
η = E co n so m mé e = P co n so m mé e ≤ 100%
En tant que consommateur avisé, il ne faut pas seulement se préoccuper de la puissance d'une
machine, mais aussi de son rendement. Bien entendu d'autres facteurs comme son prix, sa
fiabilité, sa longévité, … , sont aussi à prendre en considération.
1. Evaluer le travail de quelqu’un qui tire un traîneau sur un parcours horizontal de 100 m
avec une force de 30 N qui fait un angle de 45º avec l’horizontale .
Réponses
1. ≈ 2,12 kJ 2. – 20 J ; 0 J ; 20 J 3. 288 kJ
1
Formulaire Ec = 2 m v2 Ep = mg z Em = Ep + Ec
∆ Ec = W ∆ Ep = – Wpoids ∆ Em = Wnc
Pour les exercices qui suivent la résistance de l'air est négligée et g ≈ 10 m/s2
1. 100 km/h
Sur une route horizontale, une voiture de masse 1,2 t roule à 100 km/h . Calculer son
énergie cinétique. Le conducteur freine et arrête cette voiture sur un distance de 50 m.
Calculer la force de freinage (supposée constante).
2.
v 4m
Si on néglige les frottements, quelle doit être la valeur minimale de v pour que le petit
chariot passe la butte de 4 m ?
5. On lance quasi verticalement vers le haut un objet à la vitesse de 40 m/s. Quelle est
l'altitude maximale atteinte par cet objet ? Quelle est sa vitesse quand il retombe sur le
toit d'un immeuble de hauteur 34 m ?
6. v0 = 8 m/s
v0 = 8 m/s
v0 = 8 m/s
h = 50 m A h = 50 m B h = 50 m C
Dans quel cas, A, B ou C la vitesse de l'objet en atteignant le sol est-elle la plus grande ?
8. Un wagonnet est lâché avec une vitesse initiale nulle, depuis le premier sommet d'une
succession de collines. On néglige les frottements. Déterminer les valeurs manquantes
du schéma.
v0 ≈ 0 m/s v2 = ?
v3 = 20 m/s
h0 = ? h2 = 75 m h3 = ?
v1 = 40 m/s
10. La piste d’un toboggan (de forme arrondie) est longue de 5 m et présente une
dénivellation de 2 m. Un enfant de masse 25 kg s’élance du haut de cette piste avec une
vitesse de 0,5 m/s. Si on évalue les frottements à 70 N, quelle est la vitesse de cet
enfant au bas du toboggan ?
11. Du sommet A d’une piste de pente 12% s’élance à la vitesse de 1 m/s un skieur de
masse 70 kg. En B, distant de 50 m de A, finit le trajet étudié.
Si la vitesse de ce skieur en B n’est que de 10 m/s, en déduire la valeur des frottements
(supposés constants en norme) qui se sont exercés sur le skieur.
13. Une masse de 200 g tombe d'une hauteur de h = 50 cm sur un ressort de constante de
raideur k = 2 · 104 N/m. Calculer la déformation d du ressort (supposer que d << h).
Réponses
7.
8. h0 = 80 m ; v2 = 10 m/s ; h3 = 60 m
∆E Eutile
Formulaire P = ∆t η = Econsommée
2. La pompe d’une lance à incendie débite 10 dm3/s d’eau en un jet qui atteint au
maximum 20 m de haut. Quelle est la puissance minimale de cette pompe ?
3. Un moteur électrique de puissance 5 kW est utilisé pour monter une charge de 2 t sur
une hauteur de 25 m. Tout frottement étant négligé, combien de temps prend cette
opération ? Si en fait elle a duré 2 min, en déduire la force moyenne de frottement.
4. Tout frottement étant négligé, quel travail fournit le moteur électrique qui tracte, au
moyen d'un câble, un chariot de masse 800 kg en haut d’une voie de 1200 m de long et
de pente 2% ? En déduire la tension du câble.
Le moteur électrique a un rendement de 80% et le prix d'un kWh est de 0,20 CHF.
Combien a coûté ce travail ?
Réponses
1. 480 W 2. 2 kW 3. 100 s ; 4 kN