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La dynamique est l’étude des mouvements des corps en fonction des causes qui
s’exercent sur eux. C'est la partie de la mécanique qui détermine les causes des mouvements
des corps.
1) Les trois principes fondamentaux de la dynamique
Toutes les connaissances de la mécanique sont basées sur trois principes (ou lois), publiés
par Isaac Newton en 1687 dans son ouvrage intitulé « Philosophiae naturalis principia
mathematica », qui est devenu l’un des ouvrages fondamentaux de la physique. Ces trois
principes ne peuvent pas être démontrés, la base de ces principes est expérimentale, leurs
énoncés sont le résultat d'observation faite sur les phénomènes de la nature.
1.1) Principe d’inertie (première loi de Newton)
a) Notion de force
On constate qu’il faut produire une certaine action sur un corps pour qu’il se mette en
mouvement. Toutes les actions qui sont la cause des mouvements des corps, trouvent leur
définition et description dans la dynamique Newtonienne. Ces interactions sont décrites par
une grandeur F qu’on appelle force. La force F est une grandeur vectorielle, capable de
provoquer ou de modifier un mouvement ou encore capable de créer une déformation.
b) Masse et inertie
On appelle inertie la propriété générale qui fait que les objets ne peuvent d’eux même
modifier leur état de mouvement ou de repos. Le corps a une tendance naturelle à conserver
son mouvement ou son repos. L'inertie joue le rôle d’une résistance vis à vis de toute
modification d’état qu’on souhaite imposer à un corps.
La masse d’un corps est la grandeur physique qui caractérise cette inertie : plus sa masse
est élevée, plus il sera difficile de le mettre en mouvement ou de changer son mouvement.
On définit la masse d’un corps comme la quantité de matière qu’il contient. C’est une
grandeur scalaire positive invariable dans le cadre de la mécanique Newtonienne.
c) Enoncé du principe d’inertie
Une particule ne subissant aucune action extérieure a une vitesse nulle (repos) ou
elle conserve une vitesse constante en amplitude, direction et sens (elle a un
mouvement rectiligne uniforme).
On l’appelle principe d’inertie car cette loi décrit l’incapacité qu’ont les corps à changer
seuls leur état de mouvement ou de repos (voir 1.1.b). Si aucune force n’agit sur l’objet,
celui-ci est soit au repos, s'il était auparavant au repos, soit il continue à avoir un
mouvement rectiligne uniforme si il était déjà en mouvement. Il faut qu’une force extérieure
agisse sur le corps pour que son mouvement soit modifié
52
d) Référentiel d’inertie ou Galiléen
Nous savons, du chapitre cinématique, que tout mouvement est relatif à un référentiel
donné. Si le mouvement d’un point matériel est rectiligne uniforme par rapport à un
référentiel, il peut paraître accéléré par rapport à un autre référentiel. De ce fait il existe au
moins un référentiel pour lequel le principe d’inertie est vérifié. On appelle ce type de
référentiel: un référentiel d’inertie, ou encore un référentiel Galiléen pour lequel on aura la
définition suivante:
On appelle référentiel Galiléen ou référentiel d’inertie un référentiel dans lequel le
mouvement d’une particule ne subissant aucune action extérieure est rectiligne
uniforme.
Pour trouver des référentiels Galiléens on a recours à l’expérience. Le meilleur référentiel
Galiléen connu est le référentiel de Copernic.
e) Exemple de référentiel
Un référentiel peut être caractérisé par son nom. On distingue plus particulièrement trois
référentiels qui sont les référentiels de Copernic, géocentrique et terrestre (figure 1) définis
comme suit:
Référentiel de terrestre
RT
RC
Référentiel de Copernic S
RG
Référentiel géocentrique
Réfé
Référentiel de Copernic
Le référentiel de Copernic (Rc) a pour centre le centre du système solaire (voisin du
centre d’inertie du Soleil) et ses trois axes sont dirigés vers trois étoiles très éloignées
situées dans des directions fixes par rapport au soleil. Ce référentiel est, avec une très bonne
approximation, Galiléen.
Référentiel géocentrique
Le référentiel géocentrique (RG)est lié au centre de la Terre. Ces trois axes sont dirigés
parallèlement à ceux du référentiel de Copernic. Le référentiel géocentrique ne tourne pas
avec la Terre. Il n’est pas Galiléen, mais souvent considéré comme, en première
approximation, si on suppose qu’il est en translation rectiligne uniforme par rapport au
repère de Copernic.
53
Référentiel terrestre
Le référentiel terrestre (RT) (ou du laboratoire) est lié à la Terre. Son origine est un point
de la terre et ses trois axes sont fixes par rapport à elle. Il est donc en rotation autour d’un
axe fixe (l’axe des pôles de la terre) avec une période de 24 heures, dans le référentiel
géocentrique. Ce référentiel n’est pas réellement Galiléen. On pourra le supposer Galiléen
pour des expériences courantes dont la durée est très petite par rapport à 24 heures.
1.2) Principe fondamental de la dynamique (deuxième principe de Newton)
a) Quantité de mouvement (impulsion)
La quantité de mouvement d’un point matériel M, de masse m et de vitesse V , est définie
par:
p mV (3.1)
L’unité de la masse est le kilogramme (kg) et l’unité de la quantité de mouvement est le
kilogramme mètre par seconde (kg m/s)
b) Enoncé du principe fondamental de la dynamique
Dans un référentiel Galiléen, la somme des forces extérieures qui s’appliquent au
point matériel est égale la dérivée par rapport au temps du vecteur quantité de
mouvement. Cela se traduit par la relation :
d p
F
dt
(3.2)
Dans un référentiel Galiléen, la somme des forces extérieures exercées sur un point
matériel est égale au produit de sa masse m et de son accélération a . Cela se traduit
par la relation :
F ma
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Il en résulte que si aucune force n’agit sur un système, l’accélération sera nulle (mouvement
rectiligne uniforme):
dV
F ma 0 a 0 V constante
dt
On constate que le principe d’inertie peut se déduire du principe fondamental de la
dynamique.
c) Conservation de la quantité de mouvement. Systèmes isolés
Un système isolé (libre) est défini comme un système qui n’est soumis à aucune action
extérieure. Pour un tel système, en vertu du deuxième principe, la quantité de mouvement
est constante au cours du temps:
dp
F 0 (3.5)
dt
On a : p mV constante (3.6)
P pi mi Vi constante (3.7)
i i
Exemple
Un système isolé constitué de deux particules libres, de masses respectives m1 et m2,
soumises uniquement aux actions mutuelles entre elles:
A l'instant t1 : P p1 p2 m1 V1 m2 V2 (3.8)
A l'instant t 2 : P p1 p2 m1 V1 m2 V2 (3.9)
On a :
P P constante m1 V1 m2 V2 m1 V1 m2 V2 (3.10)
m1 m1
P1 P1
Figure 2: Interaction entre deux particules
m2 P2 P2
m2
Avant interaction Après interaction
55
En pratique, un système isolé est très difficile à obtenir. Il faudrait le placer loin de tout
autre corps. Pour effectuer une expérience sur Terre par exemple, on se contente de
systèmes pseudo-isolés. Un système est dit pseudo-isolé si toutes les actions extérieures se
compensent F 0, tout se passe comme s’il était isolé.
1.3) Principe de l’action et de la réaction (troisième principe de Newton)
Lorsque deux points matériels 1 et 2 sont en interaction, la force F12 qu’exerce le
point matériel 1 sur le point matériel 2 est de même intensité, parallèle mais de sens
opposé à la force F 21 qu’exerce le point matériel 2 sur le point matériel 1 :
F12 F21 (3.13)
Ce principe est aussi appelé « principe des actions réciproques ».
2) Forces à distance et forces de contact
On distingue deux grandes catégories de forces, les forces à distance, qui sont des forces
fondamentales, et les forces de contact qui sont des forces de liaisons. On va donc aborder
successivement ces deux types d’interactions.
2.1) Forces à distance
Actuellement on considère quatre types d’interaction à distance entre particules qui sont
des forces fondamentales en physique :
Force de gravitation toujours attractive, responsable du mouvement des astres;
Force électrique et magnétique responsables de la cohésion des atomes et des liaisons
chimiques ;
Force nucléaire (ou forte), responsable de la cohésion des noyaux atomiques;
Force faible, à l’origine de certaines désintégrations radioactives.
2.1.1) Force d’interaction gravitationnelle et poids
a) Force d’interaction gravitationnelle
La loi de la gravitation universelle, appelée aussi force d’interaction gravitationnelle
déduite de l’étude des trajectoires des planètes, fut énoncée pour la première fois par
Newton. Elle décrit l’interaction entre deux corps placés l’un au voisinage de l’autre.
Expérimentalement, on vérifie que la force attractive FG qu’exerce le point matériel de
masse m2 sur le point matériel de masse m1 (figure 3) est donnée par :
m1 m 2
FG F21 G u 21 (3.14)
r2
Tels que :
r est la distance entre les deux masses m1 et m2
G est la constante universelle de gravitation : G=6,673 10-11 N m2/ kg2.
u 21 est le vecteur unitaire dirigé du corps de masse m2 vers le corps de masse m1.
56
Le système étant supposé isolé, la force qu’exerce le corps de masse m2 sur le corps de
masse m1 est l’opposée de la force qu’exerce le corps de masse m1 sur le corps de masse
m2 : F12 F21 (principe de l’action et de la réaction).
m1
u21 F21
m2
Figure 3: Interaction gravitationnelle
F12 r entre deux masses
La force F12 est vue comme le résultat de l’interaction entre la masse m2 et le champ
gravitationnel g 1 crée par la masse m1:
m1 m 2
F12 G 2
u 1 m 2 g1 (3.15)
r
m1
ceci entraine : g1 G 2 u 1 (3.16)
r
De même, la force F21 résulte de l’interaction entre la masse m1 plongée dans le champ
gravitationnel crée par la masse m2:
m1 m 2
F21 G 2
u 2 m1 g 2 (3.17)
r
m2
ceci entraine : g2 G 2 u2 (3.18)
r
Il en résulte que le champ de gravitation (figure 4) crée par un point matériel de masse m est
m
g G 2 u (3.19)
r
u et r sont respectivement le vecteur unitaire et la distance qui relient le point matériel à
l’endroit où on veut connaître la valeur du champ de gravitation.
b) Poids
On appelle poids P d’un corps, la force d’attraction gravitationnelle que la terre exerce
sur ce corps au voisinage de la Terre. C’est une force verticale, dirigée vers le centre de la
Terre. Un corps de masse m, placé a une distance « r » de la Terre de masse M, est soumis à
une force FG .
57
Cette force est le poids du corps :
PP
m
mM
FG P P G 2 u (3.20) RTT FF
G
r
D’où la définition du poids :
Ou
P mg (3.21)
M M
tel que : g G 2 u (3.22)
r
Figure 5: Attraction
g est le champ de pesanteur ou accélération terrestre.
gravitationnelle à la surface
de la terre
A une hauteur h de la surface de la Terre le module de g est:
2
GM RT
g g0 (3.23)
( RT h) 2
( RT h)2
A la surface de la Terre et pour r = RT (rayon de la terre), le module de g est égale à:
GM
g0 2
(3.24)
RT
Remarque
A cause de la rotation de la Terre sur elle-même et du fait qu’elle n’est ni parfaitement
sphérique, ni tout à fait homogène, la valeur exacte de g dépend du lieu où l’on se trouve.
c) Applications
c.1) Mouvement d’un projectile
Pour des mouvements proches de la surface de la Terre, on considère le vecteur g
comme constant et dirigé vers le bas. Dans un plan XOY, on a g g j avec g =10 m/s2 .
A t=0s, un mobile M se trouve au point O et son vecteur vitesse initiale V0 fait un angle
avec l'axe OX (figure 6).
Y
V
ymax
g
V0
O xs x max X
g
Figure 6 : Projectile
58
La force de gravitation agissant sur un mobile de masse m est son poids P . D’après le
deuxième principe de la dynamique :
P mg ma (3.25)
ag (3.26)
g x2
y x tg (θ ) (3.27)
2 V0 2 cos (θ ) 2
2
dθ d 2θ m Ms
FG m a m R u r R 2 u θ G
ur (3.29)
dt dt R2
Par identification on déduit les relations suivantes :
2 2
dθ M dθ M
R G 2s ω2 G 3s (3.30)
dt R dt R
d 2θ dθ M
R 2
0 constante ω G 3s (3.31)
dt dt R
59
b) Relation entre le rayon et la vitesse
La vitesse linéaire V s’exprime en fonction de la vitesse angulaire via la relation V R ω .
Du fait que ω 2 GM s R 3 on en déduit :
Ms M
V 2 R 2 ω2 R 2 G 3
V2 G s (3.32)
R R
Ms
V G (3.33)
R
a) Période de révolution
Considérons un satellite de masse m, soumis uniquement à l’attraction gravitationnelle de
la Terre de masse M. On se limite au cas de la trajectoire circulaire de rayon r=R. Le
satellite est soumis à la force de gravitation de la Terre, selon le paragraphe précédent:
GM 4 π 2
ω2 2 (3.37)
R3 T
4π 2 R 3
On obtient : T2 (3.38)
GM
b) Satellite géostationnaire
Un satellite géostationnaire est un satellite qui paraît toujours immobile par rapport à un
observateur lié à la Terre. Du fait que la Terre à un mouvement de rotation autour de son
axe avec une vitesse angulaire ω , le satellite doit avoir le même axe de rotation et la même
vitesse angulaire. Ainsi la période de rotation du satellite est T=24 h ou T= 86 400 s.
60
Son mouvement étant circulaire uniforme, la période T du satellite est donnée par:
4π 2 R 3
T2 (3.39)
GM
On en déduit le rayon de l’orbite :
T 2GM
R 3 (3.40)
4π 2
La vitesse que doit avoir le satellite géostationnaire est donnée par les deux expressions
suivantes:
2π M
VR ou bien V G (3.41)
T R
on a: V= 3,07 103 m/s.
61
a) Objet en équilibre sur un plan horizontal avec absence de force d'entrainement
C
Un objet de masse m posé sur un plan horizontal (figure 7), en absence de force qui tend
à le déplacer, est soumis à deux forces:
Le poids P (force gravitationnelle terrestre),
la force de contact C .
L’objet étant au repos ( V 0 et a 0 ), la réaction C est égale et opposée au poids de l’objet:
PC0 (3.43)
Ceci donne : C P mg . Ou bien : C m g (3.44)
Remarques
La relation P C 0 est encore satisfaite si l’objet se déplace à vitesse constante.
La relation P C 0 vérifie le principe de l’inertie: tout corps reste dans son état de
repos ou de mouvement rectiligne uniforme, si les forces qui s’exercent sur lui se
compensent.
b) Déplacement d’un objet sur un plan horizontal
b.1) Absence de force de frottement (contact lisse)
Considérons un objet de masse m, posé sur un plan horizontal. On applique une force
horizontale F sur cet objet (figure 8). Le contact lisse entre les deux solides se traduit par
l’absence de frottement. Il en résulte que la force C est perpendiculaire à la surface de
contact.
j
i
C Figure 8: Objet en mouvement sur un
F support horizontal sous l’action d’une force
horizontale en l’absence de frottement
P
62
Le principe fondamental de la dynamique entraine :
F ma
PCF ma (3.45) projection sur la base ( i , j )
C-P 0 C P
j
C i
C F
Figure 9: Objet sur une surface rugueuse
plane sous l’action d’une force horizontale .
C//
P
La force de frottement C// est proportionnelle à la composante C . Les expériences
montrent qu’à la rupture de l’équilibre le coefficient de proportionnalité est s , dénommé
le coefficient de frottement statique ou coefficient d’adhérence. On a :
63
Le coefficient s dépend de la nature des surfaces en contact et de leur état de surface. C’est
un nombre positif sans dimension. Il est à noter que la valeur de s est inférieure à 1.
Le principe fondamental de la dynamique sur l’objet juste à la rupture de l’équilibre:
FS - C0 // 0 C0 // FS
P C0 F 0 (3.47) projection sur la base ( i , j )
C0 P 0 C0 m g
De plus (Eq.3.46) : C 0 // s C 0
on obtient : C0 // FS s m g (3.48)
F C // s m g (3.49)
La force de frottement C // dépend de la force F que subie l'objet. Si aucune force extérieure
ne tend à déplacer l’objet se trouvant sur une surface horizontale, celui-ci est au repos et
la force de frottement n’existe pas. Elle ne prend naissance que si l’objet subit une force.
Surface de contact s d
Acier sur Acier 0,6 0,4
Téflon sur Acier 0,041 0,04
Acier sur Bois 0,6 0,2
Bois sur Bois 0,35 0,15
Acier sur Glace 0,03 0,01
64
Le principe fondamental de la dynamique appliqué sur l’objet en cas de mouvement donne:
F - C // m a C // F - m a
P C F ma (3.51) projection sur la base ( i , j )
C P 0 C m g
De plus (Eq.3.50) : C // d C
on aura : C // d m g F - m a (3.52)
Ceci entraine que dans le cas dynamique (objet en mouvement) on a :
F m ( d g a) (3.53)
Soit un objet de masse m, posé sur un plan incliné d’un angle α (figure 10). En l’absence
de frottement l’action C du plan incliné sur l’objet se réduit à la composante normale.
La force C est perpendiculaire à la surface de contact. L’équilibre de l’objet est impossible
car la somme des deux forces, le poids P et la force de contact C , qui s'appliquent sur
l'objet est différente du vecteur nul. Le corps posé sans ou avec une vitesse initiale sur le
plan incliné, prend un mouvement rectiligne avec une vitesse qui augmente de plus en plus.
j
C i
C
V p sin ( )
p cos( )
P
P sin( ) m a m g sin ( ) m a
P C ma (3.54) projection sur la base ( i , j )
C P cos( ) 0 C m g cos( )
65
c.2) Présence de frottement (surfaces de contact rugueuses)
c.2.1) Cas statique. Frottement statique
Considérons un corps de masse m, posé sur un plan incliné d’un angle α par rapport à
l’horizontal (figure 11). Si le contact est rugueux le solide reste au repos et ne glisse pas sur
le plan incliné. On constate que l’objet reste au repos tant que l’angle α est inferieur à un
seuil s . La force de frottement C // s’adapte pour maintenir l’équilibre. Dès que l’angle α
est supérieur au seuil s le solide se met en mouvement.
j
i C
C
p sin ( )
C //
p cos( )
P
Juste à la rupture de l’équilibre l’angle α est égal au seuil αS. Le contact entre l’objet et le
plan incliné est caractérisé par le coefficient de frottement s . Appliquons le principe
fondamental de la dynamique sur l’objet:
P sin( s ) - C 0 // C 0 // m g sin ( s )
PC 0 (3.56) projection sur la base ( i , j )
0 C P cos( ) 0 C m g cos( )
0 s 0 s
Ceci entraine que dans le cas statique (objet au repos sur un plan incliné) on a :
C 0//
Des relations 3.56 on a : s tg ( ) (3.59)
C 0 s
66
c.2.2) Cas dynamique. Frottement dynamique
Pour un angle α supérieur au seuil αs (figure 12), le solide se met en mouvement.
Le contact entre l’objet et le plan incliné est caractérisé par le coefficient de frottement d .
C j
C
i
C // p sin
P p cos
P sin( ) - C // m a C // m g sin ( ) - m a
P C ma (3.60) projection sur la base ( i , j )
C P cos( ) 0 C m g cos( )
Soit :
a
d tg( ) (3.64)
g cos( )
67
2.2.2) Frottement visqueux
Un objet placé dans un fluide (liquide ou gazeux) en mouvement subit une force de
frottement qui dépend de sa vitesse et qui s’oppose systématiquement au mouvement.
Aux faibles vitesses, la force est proportionnelle à la vitesse et prend la forme:
f k V ou bien f k V i (3.65)
Aux plus fortes vitesses, on constate que la force dépend du carré de la vitesse et s’écrit :
f k V V ou bien f k V2 i (3.66)
Les coefficients de frottement k et k' sont des constantes qui dépendent fortement de
la forme et des dimensions de l’objet, de l’état de sa surface, de la masse volumique du
fluide dans lequel s’effectue le mouvement, et des propriétés (viscosité) du fluide. Ces
coefficients traduisent la capacité de l’objet à pénétrer dans le fluide.
v j
F
f i
Figure 13 : Objet en mouvement dans un fluide sous l’action d’une force extérieure
dV
F-k V m (3.69)
dt
L’équation différentielle du mouvement de la masse m s’écrit donc:
dV k F
V (3.70)
dt m m
68
Cette équation est une équation différentielle du premier degré à coefficient et second
membre constants. Sa résolution suggère les écritures suivantes :
F m dV dV k
V- ou dt (3.71)
k k dt F m
V-
k
On constate que la vitesse augmente progressivement pour atteindre une vitesse limite
lorsque le temps tend vers l’infini (figure 14). La vitesse limite, qui logiquement n’est
jamais atteinte, est donnée par : V F k .
L
t
On peut réécrire la vitesse sous la forme : V V 1 e (3.74)
L
m
Pour : t 5 τ on a V 0.99 3 V . Avec : constante de temps.
L
k
Vv
VvLL
5
5 tt
69
2.2.3) Tension d’un fil
Lorsqu’on tire sur une extrémité d’un fil de masse négligeable et inextensible (l’autre
extrémité étant fixe), celui-ci se tend et le fil exerce une résistance T appelée tension du fil.
Cette tension n’existe que si le fil est tendu sous l’effet d’une force extérieure (figure 15a).
Pour un objet attaché au fil (figure 15b), lorsqu’on tire sur le fil, celui-ci tire sur l’objet
avec une force T (action du fil sur la masse). Cette tension T appliquée le long du fil, est
orientée du point d’application A vers le fil. Sa norme est à priori inconnue, dépend des
autres forces appliquées et du mouvement de l’objet.
a)
b)
T
T Fext
A
Fext
Figure 15 : Tension d'un fil
T k ( 0 ) i (3.75)
70
k est une constante de proportionnalité caractéristique du ressort, appelée constante
de rappel ou constante de raideur du ressort (en N. m-1).
i est un vecteur unitaire parallèle au ressort, toujours orienté vers l’extérieur du
ressort.
L'expression T k ( 0 ) i reste aussi valable lorsque le ressort est comprimé ℓ < ℓ0
(ℓ−ℓ0<0). Dans ce cas la force de rappel est dirigée dans le sens positif (figure 16c).
X
0
T
Figure 16 : Tension d'un ressort
0 X
X
0
71
Pour le sens de L , on utilise le fait que OM, V, L/O forment un trièdre direct.
/o
72
Remarque
Dans le cas ou le vecteur position OM et le vecteur vitesse V sont parallèles,
le mouvement est rectiligne suivant la droite dirigée par ces deux vecteurs. Dans ce cas le
moment cinétique L est nul ( L 0 ) .
/o /o
Le moment est perpendiculaire à la force F et au vecteur OM . C'est donc un
vecteur perpendiculaire au plan formé par les deux vecteurs F et OM .
Le module de est donné par: OM F sin(α ) , où α désigne l’angle entre les
vecteurs OM et F .
Pour le sens de , on utilise le fait que les vecteurs OM, F et forment un trièdre
direct.
Remarque
Souvent, on calcule le moment des forces et le moment cinétique par rapport au point O
qui est l’origine du référentiel choisi.
73
dp dr
En vertu du principe fondamental de la dynamique F et avec V , on déduit :
dt dt
dL
Vp r F (3.80)
dt
Le premier terme est nul car V p V m V 0 . Avec r OM on obtient :
dL
OM F (3.81)
dt
Or, OM F est le moment de la force qui agit sur le point matériel. On a donc le théorème
du moment cinétique par rapport à un point qui s'exprime par :
dL
(3.82)
dt
Ce théorème s'énonce comme suit:
La dérivée du moment cinétique d’un point matériel de masse m, est égale à la somme
des moments des forces qui s'appliquent sur le point matériel.
Dans le cas de force centrale, c’est-à-dire une force dont la direction est parallèle au vecteur
OM (passe constamment par un point fixe O, appelé centre de force), le théorème du
moment cinétique donne:
dL
OM F (3.84)
dt
Or F a la même direction que OM ( F // OM ) ceci implique que OM F 0 , de ce fait:
dL
0 L constante (3.85)
dt
Remarque
Les forces d’attraction gravitationnelle sont des forces centrales.
74
7) Conséquences de la conservation du moment cinétique
La conservation du moment cinétique traduit le fait que le mouvement est plan et que le
rayon-vecteur balaie des aires égales pendant des intervalles de temps égaux (loi des aires).
a) Mouvement plan
La première conséquence de la conservation du moment cinétique est la nature plane du
mouvement (mouvement à force centrale). À chaque instant, le moment cinétique L est
constant:
L m (OM0 V0 ) m (OM V) constante (3.86)
Le vecteur L est déterminé par le vecteur position initial OM 0 et la vitesse initiale V 0 . Ainsi
à chaque instant, le vecteur OM est perpendiculaire au vecteur constant L . O étant fixe,
le point M se déplace dans un plan perpendiculaire à L et qui contient le point O.
La direction du vecteur moment cinétique L correspond à l’axe perpendiculaire au plan de la
trajectoire.
b) Loi des aires
La deuxième conséquence est connue sous le nom de loi des aires. Du fait de la nature
plane du mouvement, on utilise les coordonnées polaires dans le plan du mouvement pour
déduire la loi des aires. On a donc :
dr d
OM r r u r et V ur r u (3.87)
dt dt
dr dθ
L r p m (OM V) m r u u r u
r dt r dt
(3.88)
dr dθ dr
L m r u u r u r u m r
r dt r r dt
dθ
u u r2
dt r r
u u
dt r
(3.89)
Sachant que: u u 0 et u r u k
r r
dθ L
r2 r 2 constante (3.92)
dt m
75
On considère maintenant l’aire S balayée par le rayon vecteur r OM , pendant un
intervalle de temps t (figure 19). Sur un intervalle de temps suffisamment petit, on peut
confondre l’arc de cercle de rayon r(t) et la trajectoire. S = π r2 est la surface du disque de
rayon r(t) et de centre O, correspondant à un angle polaire 2. S est la surface délimitée par
les points O, M(t) et M (t+t) qui lui correspond à un angle polaire . Par une simple
« règle de trois », on peut écrire :
S θ S θ
2 (3.93)
S 2π πr 2π
1 S 1 2 θ
S r 2 θ r (3.94)
2 t 2 t
Si t est très petit, alors t tend vers dt, S tend vers dS et tend vers d. On aura :
dS 1 2 dθ L
r constante (3.95)
dt 2 dt 2m
Ce résultat est connu sous le nom de loi des aires: en des temps égaux le rayon vecteur
balaie des aires égales (figure 20).
dS 1 2 d
La constante r Varé est appelée vitesse aréolaire qui correspond à la vitesse à
dt 2 dt
laquelle le rayon vecteur balaie l’aire définie par la trajectoire. Si le moment cinétique est
constant, la vitesse aréolaire l’est aussi et réciproquement.
Trajectoire
M (t )
M(t t ) 3
M (t )
1
S
O
r(t ) M (t t )
M(t ) 4
Remarque
1 d L m rV rV
du fait que: Varé r 2 on a: Varé
2 dt 2m 2m 2
76
8) Moment d'un couple
8.1) Définition d'un couple
On appelle couple un système de deux forces parallèles (figure 21), de même amplitude,
mais de sens opposés, ayant des points d’application différents.
8.2) Définition du moment du couple
On appelle moment d’un couple, le vecteur obtenu en additionnant les moments des
forces de ce couple.
F
A O Figure 21 : Moment du couple
B
F
77
a) Mouvement horizontal
Considérons le mouvement d'un corps de masse m assujetti à se déplacer sans frottements
sur un plan horizontal (figure 22). On déplace cette masse de sa position O d’une quantité x
puis on lâche (élongation pour la figure 22). Le mouvement étant rectiligne, nous utilisons
un système cartésien. Le point O correspond à la position d’équilibre x=0 de la masse m, le
ressort est ni étiré et ni comprimé.
ℓ00 i
O X
Figure 22 : Masse attachée à un ressort x
ℓ
C
TT
X
P
L’application de la relation fondamentale de la dynamique conduit à :
P C T ma (3.97)
- P C 0 mg C (3.98)
k m a (3.99)
x x cos(ωt ) (3.103)
m
La fréquence et la période du mouvement sont données respectivement par:
ω 1 k 1 2π m
f et T 2π (3.104)
2π 2π m f ω k
78
b) Mouvement vertical
Considérons le même problème que précédemment, mais avec une disposition vertical.
On suspend la masse m et on lui donne une impulsion de telle sorte à la faire osciller .
a) b) c)
ℓ0 ℓe ℓ
T
O
i P x T
m g k ( ) k Δx m a (3.110)
e 0
m g k ( )0 (3.111)
e 0
d 2x
kxm 0 (3.114)
dt 2
Le mouvement a les mêmes caractéristiques que celles de l’oscillateur horizontal.
79
9.1.2) Le pendule
Un pendule est constitué d’une masse ponctuelle m suspendue à l’extrémité d’un fil
inextensible et de masse négligeable, pouvant osciller librement dans un plan vertical.
Soit la longueur du pendule, supposée constante. La masse m est repérée par l’angle θ.
C’est l’angle θ ici qui décrit la position de la masse m. L’équation du mouvement va être
obtenue en appliquant le principe fondamental de la dynamique et en utilisant le théorème
du moment cinétique.
O
k
ℓ
T u
ur
Figure 24 : Pendule simple
P
d d 2
2
a - u u (3.118)
dt r dt 2 θ
On obtient:
d
2
P cos( ) T m (3.119)
dt
d 2
- P sin( ) m 2 (3.120)
dt
80
La première équation donne la valeur de la tension T en tout point de la trajectoire.
La seconde équation nous permet d’obtenir l’équation du mouvement:
d 2 d 2
- P sin( ) m - m g sin( ) m (3.121)
dt 2 dt 2
d 2 g
sin( ) 0 (3.122)
dt 2
d 2
C’est une équation différentielle qui fait intervenir et sa dérivée seconde 2 de manière
dt
non linéaire par la présence du terme sin(θ ) . On peut obtenir une solution approchée en
faisant l’approximation des petits angles, on remplace sin(θ ) par θ et on obtient une
équation linéaire:
d 2 g
0 (3.123)
dt 2
g
ω et T 2π (3.124)
g
La solution de cette équation différentielle est de la forme:
θ θ cos(ωt ) (3.125)
m
On calcule d’abord L m OM V . Du fait que V
d
dt
dθ
u r u θ et OM u r , on aura :
dt
d dθ
L m OM V m u r u r u θ
dt dt
(3.127)
d
L m dθ
u r u r 2
dt
u r uθ (3.128)
dt
L m 2
dθ
dt
u r u θ L m 2
dθ
dt
k (3.129)
81
dL d 2θ
Ceci entraine que : m 2 2 k (3.130)
dt dt
D’autre part on a :
F PT (3.131)
dL
OM ( P T) OM P OM T (3.132)
dt
Du fait que T T u r et P P cos( ) u r P sin( ) u θ on aura:
dL
u r P cos( ) u r P sin( )u θ u r T u r
dt
(3.133)
dL
dt
u r P cos( ) u r P sin( )u θ 0 (3.134)
dL
dt
u r m g sin( )u θ u r m g sin( )u θ (3.135)
dL
m g sin( ) u r u θ
dt
(3.136)
dL
m g sin( )k (3.137)
dt
dL d 2θ
Compte tenu de : m 2 2 k (3.138)
dt dt
d 2θ
m 2 k m g sin( )k (3.139)
dt 2
2 d θ
2
m k m g sin( )k 0 (3.140)
dt 2
On obtient finalement :
d 2θ g
sin( ) 0 (3.141)
dt 2
Ce qui est bien la même équation que celle que l’on obtient en appliquant le principe
fondamental de la dynamique. Nous rappelons que cette équation différentielle est non
linéaire, du fait de la présence du terme sin(θ ) . Pour θ petit nous avons sin(θ ) . Cette
équation devient linéaire et s’écrit :
d 2θ g
0 (3.142)
dt 2
82