Vous êtes sur la page 1sur 391

A. H. AXHE3EP, C. B.

ÜEJIETMHHCKHn

METOflbl
CTATHCTH HECKOfl
OH3HKM

H 3JU T EJlbC T B O «HAYHA»


MOCKBA
A. Akhiezer, S. Péletm inski

LES MÉTHODES
DE LA PHYSIQUE
STATISTIQUE

ÉDITIONS MIR .MOSCOU


Traduit du russe
par ANNE SOKOVA

hcl (ppanqy3CK0M *3ukc

©HaAftTejibCTBO «Hayica» 1977


© Traduçtion Française Editions Mir 1980
PRÉFACE

La monographie de A. Akhiezer et S. Péletminski que nous pro­


posons au lecteur est consacrée à l ’exposé des méthodes de la méca­
nique statistique. Cet ouvrage occupera sans aucun doute une place
toute particulière parmi les monographies de mécanique statistique,
car les auteurs utilisent une même méthode pour trouver des équa­
tions cinétiques pour les systèmes classiques et quantiques et des
équations de la physique macroscopique, c’est-à-dire les équations
de l ’hydrodynamique pour un liquide ordinaire et superfluide et les
équations de l’électrodynamique macroscopique.
Cette méthode d’étude de questions apparemment si différentes
est basée sur l’idée d’une description abrégée des états hors d’équi­
libre des systèmes macroscopiques. La description abrégée apparaît
tout naturellement au cours de l ’évolution des systèmes physiques
ayant un grand nombre de degrés de liberté, et il est donc naturel et
judicieux d’utiliser cette description des états hors d’équilibre
également pour obtenir les équations cinétiques et les équations de
l’hydrodynamique. Si de plus le système est caractérisé par une
interaction faible entre les particules ou par une densité faible de
particules, l’étape hydrodynamique de l ’évolution est précédée de
l’étape cinétique et celle-ci peut être étudiée à l’aide des équations
cinétiques. Par contre, si l’interaction entre les particules n’est
pas faible, et que leur densité soit grande, il n’y a pas d’étape ciné­
tique de l’évolution, l’étape hydrodynamique apparaît immédiatement
et peut être étudiée à l’aide des équations de l’hydrodyna­
mique.
A partir de la même conception d’une description abrégée, les
auteurs établissent une théorie basée sur des principes généraux, tel
que le principe d’affaiblissement des corrélations et les relations
ergodiques liées aux particularités de la structure des hamiltoniens
et à leurs propriétés de symétrie.
Les auteurs prêtent une attention particulière à l’étude des systè­
mes quantiques ; l ’exposé des problèmes de la statistique quantique
est précédé d’un exposé clair des fondements de la mécanique quan­
tique comprenant la théorie de la mesure.
Les auteurs utilisent également la méthode d’une description
abrégée pour l ’étude du comportement asymptotique des grandeurs
6 PRÉFACE

universelles telles que les fonctions de Green d'équilibre à deux


temps.
Les auteurs prêtent une grande attention à l'étude des systèmes
dont la symétrie a été spontanément perturbée, en particulier, aux
systèmes à symétrie de gradient perturbée.
L'appareil mathématique utilisé est clair et concis tant dans son
ensemble que pour les questions particulières. On peut, par exemple,
noter l ’étude des problèmes liés à l ’entropie d’un gaz faiblement
non parfait, aux développements quantiques du viriel de la théorie
des équations cinétique, etc.
Mais le lecteur trouvera dans cette monographie non seulement
l ’exposé des fondements formels de la mécanique statistique, mais
également un grand nombre d’applications concrètes importantes
donnant une bonne illustration de la théorie du mouvement brow­
nien, la théorie du ralentissement des neutrons, la théorie des phé­
nomènes de transfert dans les cristaux et certaines questions de la
théorie statistique des plasmas.
L’ouvrage réalise un équilibre judicieux entre la physique et les
mathématiques, ce qui facilite la lecture et la compréhension.
Ce livre intéressant et précieux sera sans aucun doute très utile
à un grand nombre de lecteurs, physiciens et mathématiciens, effec­
tuant des recherches dans le domaine de physique statistique.
N . Bogolioubov,
membre de l ’Académie
des Sciences de l ’U.R.S.S.
PRÉFACE DES AUTEURS

Les propriétés des corps macroscopiques dépendent essentielle­


ment de leur structure atomique et moléculaire. En effet, le nombre
des atomes et des molécules qui constituent un corps macroscopique
étant très grand, on voit apparaître des lois d’un type spécial, à sa­
voir des lois statistiques, qui avec les lois du mouvement microsco­
pique des atomes et des molécules déterminent les propriétés macro­
scopiques des corps.
La nature physique des processus se déroulant dans les corps
macroscopiques peut être très variée. C’est pourquoi différents
domaines des effets physiques exigent le développement de théories
spéciales. Néanmoins ces théories font appel à une même méthode
d’étude. Cette méthode est celle de la mécanique statistique basée
sur l’étude des corps macroscopiques en tant que systèmes formés par
un grand nombre de particules. Les valeurs exactes des coordonnées
et des impulsions des différentes particules importent peu pour la
description macroscopique (de plus, en fait, on ne connaît pas toutes
ces grandeurs), mais on doit faire le moyennage sur ces grandeurs,
ce qui implique l’introduction de la notion de probabilité d’un état.
En introduisant la notion de probabilité, il faut souligner que la
description probabiliste n ’est pas en principe indispensable en phy­
sique classique. Nous l’utilisons parce qu’il est pratiquement impos­
sible et inutile d’ailleurs d’étudier le mouvement de chaque atome,
bien que théoriquement, si les atomes suivaient les lois de la méca­
nique classique, ce soit possible. En fait le mouvement des atomes
est régi par les lois de la mécanique quantique et la conception de
probabilité se trouve être dans la nature des choses. De plus le carac­
tère statistique du comportement des objets microscopiques ne con­
tredit pas le déterminisme classique du comportement des objets
macroscopiques, car l’étude macroscopique implique, comme nous
l’avons déjà noté, le moyennage sur les variables dynamiques des
atomes séparés. Le nombre de ces variables étant très grand, en
conformité avec les théorèmes généraux de la théorie des probabilités
le moyennage donne une diminution très importante de toutes les
variances des grandeurs macroscopiques observées.
Il est très important que durant l’évolution que subit^chaque
système physique le caractère de la description probabiliste varie
8 PRÉFACE DES AUTEURS

également. Plus exactement, à diverses étapes de l ’évolution d’un


système physique, l ’expression pour la probabilité d’un état a une
structure différente, cette structure se simplifiant avec le temps.
Ceci signifie que la probabilité d’un état d’un système après un temps
suffisamment long dépend en fait d’un nombre limité de fonctions,
c’est-à-dire que la probabilité est une fonctionnelle de certaines
fonctions qui peuvent être utilisées pour la description macroscopi­
que des systèmes physiques.
Ces fonctions satisfont à certaines équations. A différentes étapes
de l ’évolution d’un système physique, ce sont les équations ciné­
tiques pour les fonctions de distribution des particules, ainsi
que les équations de l ’hydrodynamique et autres équations de
transfert.
Le présent ouvrage est consacré à l ’exposé des méthodes géné­
rales de la mécanique statistique, méthodes qui sont fondées sur
l ’idée d ’une description abrégée d ’un système à un grand nombre de
degrés de liberté, et aux certaines applications de ces méthodes.
On commence par une étude des équations cinétiques pour les
systèmes classiques (chapitre premier). On introduit ici les fonctions
de distribution à particules multiples qui à l’étape cinétique de l’évo­
lution sont des fonctionnelles des fonctions de distribution à une
particule. Pour ces fonctionnelles on établit une chaîne d’équations
intégrales, équivalente à la chaîne d ’équations différentielles de
Bogolioubov, Bom, Green, Kirkwood, Yvon et à la « condition aux
limites » de Bogolioubov liée au principe d ’affaiblissement des cor­
rélations pour un système macroscopique. On expose dans ce chapitre
la théorie des phénomènes de transfert basée sur l’équation ciné­
tique de Boltzmann et déduit l’équation de Fokker-Planck pour les
processus lents. A titre d ’applications on envisage la théorie du
mouvement brownien et la théorie du ralentissement des neutrons.
Dans le premier chapitre on étudie également les fondements de la
mécanique statistique des particules chargées. Le chapitre se ter­
mine par une discussion des questions liées à la réversibilité des
mouvements mécaniques et à l’irréversibilité des processus macro­
scopiques.
Dans le chapitre 2, on trouve les problèmes concernant la méca­
nique statistique des systèmes quantifiés. En plus des principes
généraux de la mécanique quantique, on envisage le principe d ’affai­
blissement des corrélations et les relations ergodiques pour les systè­
mes macroscopiques quantifiés.
Le chapitre 3 est consacré à la théorie des états d ’équilibre des
systèmes quantifiés. On expose ici des questions liées à la théorie
thermodynamique des perturbations et aux développements quan­
tiques du viriel.
En utilisant la méthode des valeurs quasi moyennes, on établit
la théorie de la superfluidité des gaz de bosons et de fermions.
PRÉFACE DES AUTEURS 9

Dans le chapitre 4, on considère les méthodes d'étude des états


d’équilibre des systèmes quantifiés. On introduit ici la réponse du
système à une perturbation extérieure, on étudie les propriétés des
fonctions de Green et on y développe la théorie générale des pro­
cessus de relaxation, basée sur l ’idée d’une description abrégée des
systèmes macroscopiques. On étudie en détail le comportement
asymptotique des fonctions de Green.
Le chapitre 5 est consacré aux équations cinétiques pour les
systèmes quantifiés. On y trouve les équations cinétiques dans le cas
d’une interaction faible et dans le cas d’une densité faible. On étudie
l’entropie d’un gaz quantique faiblement non parfait hors d’équi­
libre. On obtient les équations cinétiques pour des particules dans
un champ variable extérieur et on établit une relation existant
entre ces équations et l’expression asymptotique des fonctions de
Green dans le domaine de basses fréquences pour les systèmes nor­
maux et dégénérés. On obtient également les équations cinétiques
pour les particules et le rayonnement en interaction avec le milieu.
A titre d’applications on envisage la théorie du son nul, la théorie
de la conductibilité thermique des diélectriques, etc.
Dans le chapitre 6 on étudie l ’étape hydrodynamique de l’évo­
lution et on trouve les équations de l’hydrodynamique d’un liquide
normal et d’un liquide superfluide. Dans ce même chapitre on obtient
les équations de l ’électrodynamique macroscopique et on établit
les propriétés des fonctions de Green de l’électrodynamique.
Comme nous l’avons déjà mentionné, notre exposé est basé sur
l ’idée d’une description abrégée des systèmes formés d ’un grand
nombre de particules. C’est pourquoi on laisse de côté les problèmes
dont la résolution n’est pas liée à cette méthode, tels que la théorie
des équations pour les éléments diagonaux de l ’opérateur statistique
développée dans les travaux de Prigogine et de Van Hove. On n’ex­
pose pas non plus la technique des diagrammes, car ses résultats
essentiels peuvent être obtenus à partir de la méthode de la descrip­
tion abrégée. Pour cette raison notre bibliographie n’est pas exhaus­
tive et nous présentons nos excuses aux auteurs dont les travaux sur
les méthodes de la physique statistiques n’y sont pas cités.
Les auteurs ont l ’honneur de présenter les remerciements à
V. Prikhodko, A. Sokolovski et V. Fédianine pour leur aide pré­
cieuse lors de la préparation du manuscrit.
A. Akhiezer,
S . Péletminski
CHAPITRE PREMIER

ÉQUATIONS CINÉTIQUES
POUR LES SYSTÈMES CLASSIQUES

§ 1.1. Fonctions de distribution à particules multiples


1.1.1. Equation cinétique de Boltzmann. A la différence de la
thermodynamique statistique qui étudie les états d ’équilibre'des
systèmes macroscopiques formés d’un grand nombre de particules,
la cinétique physique étudie différents processus physiques se dérou­
lant dans ces systèmes.
Après un intervalle de temps suffisamment long (appelé temps
de relaxation) tout système macroscopique soumis à lui-même passe
à l ’état d’équilibre statistique. C’est pourquoi la cinétique physique
doit avoir, comme cas limite, la thermodynamique. Il est cependant
évident à partir de considérations générales que l’état d ’équilibre
limite peut être décrit d’une manière bien plus simple que les pro­
cessus qui ont amené à cet état. En effet, toutes propriétés thermo­
dynamiques d’un corps macroscopique peuvent être étudiées à l’aide
de la distribution universelle de Gibbs [421
w (xu . . ., x„) = exp {P (F — 3 ï (xly . . ., x.v))}, (1.1.1)
reliant la densité de probabilité d’équilibre w (zj, . . ., x N) d’un
système dont les particules ont des coordonnées et des impulsions
données z 4- (xf, p t) au hamiltonien de ce système ${ (xlf . . ., z#)
et à des grandeurs macroscopiques telles que la température T =
= P"1 et l ’énergie libre F.
Cette distribution, établie par Gibbs en 1901, est vraie pour un
système macroscopique quelconque, de plus parmi les grandeurs
microscopiques relatives à ce système cette distribution ne contient
que le hamiltonien du système et parmi les grandeurs macroscopi­
ques, les paramètres caractérisant l’état d’équilibre, c’est-à-dire la
température, le volume et le nombre de particules (l’énergie libre
est une fonction de la température T , du volume uJr et du nombre de
particules N ).
L’universalité de la distribution de Gibbs, qui contient en prin­
cipe toute la thermodynamique statistique, vient de ce qu’elle décrit
les états d’équilibre. Lorsque l’on passe des états d ’équilibre aux
états de déséquilibre, l ’universalité disparaît et la cinétique physique
12 ÉQUATIONS CINÉTIQUES POUR LES SYSTÈMES CLASSIQUES [CH. I

donne, pour le déroulement dans le temps de divers processus aux


différentes étapes de l’évolution du système, des relations distinctes
qu’il est impossible de réunir en une formule universelle unique du
type de la distribution de Gibbs. Ceci est dû à ce que, aux diverses
étapes de l’évolution du système, l ’état de celui-ci est décrit par des
ensembles distincts de grandeurs, à la différence de la distribution
de Gibbs qui ne contient que la température et le volume.
La thermodynamique statistique et la cinétique physique ont
pour origine la théorie cinétique des gaz élaborée par Maxwell et
Boltzmann dans la seconde moitié du X IX P siècle. En effet, sur
l ’exemple du gaz, qui est un système physique très simple, il est
facile de comprendre la relation existant entre la thermodynamique
statistique et la cinétique physique qui sont deux parties de la phy­
sique statistique.
Si, en première approximation, on ne tient pas compte de l’in­
teraction entre les particules du gaz, son hamiltonien est
2
(xu x Y) = 2 (Ir+ tfto )),
1<l^N
où p i et x t sont l’impulsion et le rayon vecteur de la Z-ième particule,
U (X|) son énergie potentielle dans un champ extérieur donné, m
la masse de la particule et N le nombre de particules (les particules
sont supposées être identiques). Pour cette forme de hamiltonien, la
densité de probabilité w (xx, . . ., x„) prend la forme d ’un produit
de fonctions de distribution à une particule f0 (xj, p t)
w ( x t, x x ) <*> n u ( x i ,p i ) ,

fo (X, p ) = c cxp { — P- g — p t; (X )} , ( 1 .1 .2 )

où C est une constante de normalisation.


La fonction f 0 (x, p) est appelée distribution de Maxwell-Boltz­
mann. Elle donne (après multiplication par dPx cPp) le nombre de
particules, dont les coordonnées et les impulsions se trouvent dans
les intervalles d3x et cPp au voisinage des valeurs données d ex et p
après un long intervalle de temps (par rapport au temps de relaxa­
tion xr) lorsque le gaz passe à l ’état d’équilibre statistique.
On peut également étudier le comportement de la fonction de
distribution à une particule pour des temps Z, inférieurs au temps de
relaxation r r et, à la limite, le passage à la distribution de Maxwell-
Boltzmann. Ce problème est à la fois simple et fondamental pour la
cinétique physique. Il a été résolu par Boltzmann qui a établi une
équation pour la fonction de distribution à une particule / (x, p , t)
hors d’équilibre pour le cas d’un gaz de densité faible [331. Cette
§ l.l] FONCTIONS DE DISTRIBUTION A PARTICULES MULTIPLES 13

équation est dite équation cinétique de Boltzmann

<“ -3>
où v = pim est la vitesse de la particule, F = —dU ldx une force
extérieure agissant sur la particule et (df/dt)c Vintégrale des collisions.
La fonction de distribution donne (après multiplication par cPx cPp)
le nombre de particules dont les coordonnées et les impulsions à l ’ins­
tant t se trouvent dans l ’intervalle dPx <Pp. Cette fonction satisfait
à la condition de normalisation
J dzxd3p f( x , 2>j /) = *V.

Les termes v - - et F j —entrant dans l ’équation cinétique donnent


la variation de la fonction de distribution, due à l ’entrée et à la sor­
tie des particules dans l ’élément cPx cPp dans l’espace des coordon­
nées et des impulsions par suite du mouvement des particules sous
l ’action de la force extérieure, quant à la grandeur (dfldt)cy elle donne
la variation de la fonction de distribution par suite de l ’interaction
des particules du gaz.
Si la densité du gaz n’est pas grande, seules les collisions binaires
entrent en ligne de compte et l ’intégrale des collisions s’écrit
'— r «)( / ' / ; - //O- (i.i.4 )
p et p x sont ici les impulsions de deux particules quelconques avant
la collision, p' et p\ les impulsions de ces mêmes particules après la
collision liées à p et p 1 par la loi de la conservation de l’impulsion
et de l’énergie; da = <t (0, v — r x) c?£2 la section différentielle de
diffusion dans l’angle solide c?£2 (0 étant l ’angle entre les vecteurs
P i — P et p [ — p') et f = f ( x , p , t ) , h = f { x , p u t), ï =
= / (x , p \ t), etc. Les grandeurs des impulsions des particules après
collision sont, de toute évidence, déterminées d’une manière uni­
voque par les grandeurs p , jpj, 0.
On voit ainsi que l ’intégrale des collisions contient la section de
diffusion, c’est-à-dire une grandeur à caractère probabiliste. Aucune
des équations dynamiques de la mécanique ne contient de grandeur
de ce type. Ainsi, on peut dire que pour formuler l’équation ciné­
tique, il y a lieu d’introduire une conception nouvelle pour la mé­
canique, à savoir la conception de probabilité. D’un autre côté
l ’irréversibilité des processus cinétiques porte un caractère proba­
biliste. C’est pourquoi, il est évident que l’équation cinétique est
l ’appareil mathématique permettant d’étudier les processus irré­
versibles dans les gaz et de déterminer les coefficients cinétiques des
gaz, c’est-à-dire les coefficients de conductibilité thermique, de vis­
cosité et de diffusion.
14 EQUATIONS CINETIQUES POUR LES SYSTEMES CLASSIQUES

L’irréversibilité des processus cinétiques conduit à la croissance


de l’entropie du système et l ’équation cinétique permet de démon­
trer la loi de la croissance de l’entropie des gaz (théorème H de Boltz­
mann). La densité de l ’entropie du gaz s (x , t) est alors donnée, en
vertu de l’équation de Boltzmann, d’une manière combinatoire,
à savoir :
s(x, t ) = — j d3p f ( x , P, t ) l n f ( x , p , t). (1.1.5)
En vertu de cette définition et de l ’équation cinétique (1.1.3) on a
ds
— + tllVS =

= j d3Pi j <Pp j dQ I B - r .lo ie . f - f , ) ( / ' / ; - / / . )

s (x, t) = — j <Ppvf (x, p , t) ln / (x, p , 0 ,

d’où j <Pxs (x , t) ^ 0. Le signe d’égalité correspond à l ’état


d’équilibre statistique pour lequel la fonction de distribution est
donnée par la formule (1.1.2).
Comme l ’équation cinétique ne contient que la dérivée première
de la fonction de distribution par rapport au temps, on peut, pour
cette équation, poser le problème de Cauchy, à savoir: déduire la
fonction de distribution des particules, / (x, />, t) pour t ^ 0 à par­
tir de la distribution initiale / (x, p, 0). Ce problème a une solution
unique [62], mais vu la structure spécifique de l ’intégrale des colli­
sions / (x, p, /) ne sera positive que pour t > 0, c’est-à-dire à tous
les instants postérieurs au moment initial. Pour ce qui est des ins­
tants précédant l ’instant initial, la solution de l’équation ciné­
tique peut ne pas être positive. C’est pourquoi la solution de l’équa­
tion cinétique pour t <! 0 n ’a en général pas de sens physique. Ainsi,
dans l ’équation cinétique de Boltzmann les deux directions du temps
ne sont pas équivalentes. Ceci se trouve en accord avec le fait que
l’équation cinétique est appelée à décrire des processus irréversibles.
La méthode utilisée par Boltzmann pour démontrer l’équation
cinétique portait, en un certain sens, un caractère semi-intuitif ;
en particulier, la démonstration supposait que, de toute évidence,
l ’état d ’un gaz ne peut être décrit que par une fonction de distribu­
tion à une particule, c’est-à-dire qu’on supposait négligeables les
effets liés à la corrélation des particules. Ce qui est important, c’est
que la méthode de Boltzmann ne peut pas, en principe, tenir compte
de ces effets. Cependant il est très important d’en tenir compte, car
il y a lieu de les estimer pour établir le critère d ’applicabilité de
l ’équation cinétique, la théorie cinétique doit donner une réponse
à cette question. De plus, l’étude des corrélations entre les particules
§ 1.1] PONCTIONS DE DISTRIBUTION A PARTICULES MULTIPLES 15

présente, par elle-même, un grand intérêt physique car elle permet


d ’étudier les processus cinétiques dans les gaz réels.
Ainsi apparaît le problème important de la déduction rigoureuse
de l’équation cinétique et de la recherche des termes correctifs
pour les gaz réels. Ce problème a été résolu par Bogolioubov qui
a montré que l’équation cinétique de Boltzmann, tout comme les
termes correctifs correspondants, peut être obtenue à partir des lois
fondamentales de la mécanique et d’un certain principe général, dit
principe d ’affaiblissement des corrélations [20].
L’importance de la méthode élaborée par Bogolioubov est en ce
qu’elle permet également d’étudier les processus cinétiques qui ne
peuvent être décrits à l ’aide de l ’équation cinétique de Boltzmann.
Nous allons passer maintenant à l’exposé des méthodes permettant
d ’obtenir l ’équation cinétique de Boltzmann et les autres équations
cinétiques dans le cas des systèmes classiques.
1.1.2. Densité de probabilité des points de phase. Considérons
l’espace des phases, formé par les coordonnées et les impulsions de
toutes les particules du système physique étudié et introduisons dans
cet espace la densité de probabilité 3D (a^, . . ., x N ; t) des points
de phase, où x t désigne le rayon vecteur x t et l ’impulsion p t de la
Z-ième particule. Cette fonction signifie que la grandeur
dw = 3b fo , . . ., x N ; t) dx1 . . . dxN (1.1.6)
donne la probabilité que, à l’instant Z, les coordonnées et les impul­
sions des particules se trouvent dans les intervalles dxx = cPxL dPpv
dx2 = cPx2 cPp2, . . .
Rappelons que la notion de probabilité suppose l’introduction
d’un ensemble de systèmes identiques, dont le nombre relatif avec
des valeurs données des caractéristiques dynamiques détermine la
fonction S . Le système étant formé par des particules identiques,
la fonction de répartition est symétrique par rapport à ses argu­
ments et il est tout naturel d’introduire la normalisation suivante:
j dxt . . . dxs 2 (xlt .. •, x.v ; t) = i.
Cette normalisation conduit à une relation simple entre les formules
quantique et classique.
Il y a lieu de souligner que la description du système à l ’aide de
la fonction Si' est en fait complète, c’est-à-dire que c’est la plus dé­
taillée des descriptions microscopiques d’un système formé par un
grand nombre de particules.
En plus de la densité de probabilité ££ , on peut introduire la pro­
babilité pour une ou plusieurs particules de se trouver dans des élé­
ments donnés de l ’espace des phases, indépendamment de la position
des autres particules dans cet espace. Ces probabilités peuvent être
obtenues par intégration de la fonction Si sur toutes les variables,
16 ÉQUATIONS CINÉTIQUES POUR LES SYSTÈMES CLASSIQUES [CH. 1

à l’exception de celles qui correspondent aux particules données.


On obtient ainsi une fonction de distribution à une, deux et dans
le cas général s particules. Ainsi la fonction de distribution à une
particule fx (xly t) est donnée par l'intégrale

fl (*|, t) = j dx2 . . . dxNîl (z, . . . xx ; t),


et la fonction de distribution à s particules par l'intégrale

f , ( x u . . . , x „ t ) = (]ÿ = 7 j ï î d x *+‘ • • • d x * 3 (*«» • • • » • 0 - ( 1 -1 -7)


Ces fonctions sont des fonctions symétriques de leurs arguments.
Les fonctions de distribution à particules multiples sont liées par
les relations
(Ar —s ) /,( z „ = j àxt+ifl+t(xl, . . . , x,+1, /) (1.1.8)
et satisfont aux conditions de normalisation suivantes
^ d X l • . . d X g f s (X |, • • • , X $y t ) = ^ j. ( 1 . 1 . 9)

Nous allons supposer que les fonctions de distribution à particu­


les multiples restent finies lorsque le nombre de particules et le
volume augmentent indéfiniment, si toutefois le rapport du nombre
de particules au volume du système reste constant.
La formule (1.1.8) montre que les fonctions d ’ordre plus élevé
portent toute l’information contenue dans les fonctions de distri­
bution d’ordre inférieur. Ceci conduit à ce que, lorsque le nombre s
augmente, les fonctions f s deviennent de plus en plus compliquées.
Cependant si la distance entre des particules ou des groupes de par­
ticules augmente, les fonctions à particules multiples sont notable­
ment plus simples. Ceci est lié à ce qu’alors la corrélation entre les
groupes de particules devient plus faible et la fonction de distribu­
tion à particules multiples se transforme en un produit de fonctions
de distribution de chaque groupe de particules. Prenons, par exem­
ple, parmi s particules deux groupes contenant respectivement s'
et s ” particules et supposons que la distance R entre ces groupes aug­
mente indéfiniment. On a alors
f s (*^1> • • • t 0 “K—oo* f s 9 (^1 » • • • » 0 ftT (^ 1*» • • • » 0* - 10)

où s = s' -f s"y l’apostrophe désignant les coordonnées et les impul­


sions du premier groupe de particules, et la double apostrophe les
grandeurs analogues pour le second groupe de particules.
Cette relation exprime le principe de Vaffaiblissement spatial des
corrélations lorsque les particules s’éloignent les unes des autres et
constitue le postulat essentiel de la mécanique statistique. Il y a lieu
FONCTIONS DE DISTRIBUTION A PARTICULES MULTIPLES 17

de souligner que le principe formulé ci-dessus de l ’affaiblissement


spatial des corrélations concerne les fonctions de distribution à par­
ticules multiples, pour lesquelles se trouve vérifié le passage à la
limite thermodynamique T oo, N = const.
En vertu du principe d’affaiblissement des corrélations si les
particules sont divisées en trois ou plus groupes, entre lesquels la
distance augmente indéfiniment, la fonction de distribution à parti­
cules multiples correspondante s’écrit comme le produit de trois ou
plus fonctions à particules multiples d’un nombre moindre d ’argu­
ments.
Il y a lieu de remarquer que la formule (1.1.8) se trouve être en
accord avec le principe d’affaiblissement spatial des corrélations,
compte tenu du fait que la fonction f a (x1? . . ., x5, t) a une limite
pour Y* ->■ oo.
Introduisons les fonctions gs (xlt . . ., x„, t), s = 2, 3, . .
données par les égalités
fz (*li *2j 0 = fl (*1* 0 fl (*2» 0 “f“ gz (*1* *2» 0 »
f 3 (*li *2» *3* 0 = fl (*li 0 fl (*2» 0 fl (*3» 0 “f"
+ fl (*1> 0 gz (*2> *3i 0 -f fl (*2! 0 gz (*H *31 0 +
+ /l (*3i 0 gz (*1ï *2t 0 + iz (*li *2i *31 0i (1.1.11)

en vertu du principe d’affaiblissement des corrélations, ces fonc­


tions s’annulent lorsque la distance entre deux particules quelcon­
ques devient très grande
g8 (xlf . . ., x5, t) ->■ 0, (1.1.12)
R-+oo
où H est la distance entre les groupes de particules s’éloignant l ’un
de l’autre. Les fonctions g8 sont appelées fonctions de corrélation.
1.1.3. Equations pour les fonctions de distribution à particules
multiples. Nous allons maintenant obtenir les équations auxquelles
satisfont les fonctions de distribution à particules multiples suppo­
sant pour plus de simplicité le système conservatif. Nous allons,
à cet effet, trouver la solution formelle de l’équation de Hamilton.
Les valeurs des coordonnées et des impulsions de la Z-ième particule
à l’instant t sont, de toute évidence, données par les valeurs des
coordonnées et des impulsions de toutes les particules à l’instant
initial x0 = (x1 (0), . . ., x N (0))
** = A' i (t, x0) = (X t (f, x0), 8>i (t9 x0)). (1.1.13)
Les fonctions X i satisfont aux équations de Hamilton [43]
X i = dS£ (X)ldïï>u (5^1= — d $ i (X )!dX u
2 -0 3 9 3
18 ÉQUATIONS CINÉTIQUES POUR LES SYSTÈMES CLASSIQUES [CH. 1

qui peuvent s’écrire sous la forme


X/ = {X|, S f (X)}A-, (1.1.14)
où les crochets de Poisson {A )» B (A')}a sont donnés par la for­
mule
M (X ),5(X )}.v- = 2 (-^7 «■f'i
dD SA
diP
dB
£-) <1115>
(Sf (X) est le hamiltonien du système, donné en fonction des varia­
bles X).
Le passage des grandeurs z0 aux grandeurs X étant compte tenu
de (1.1.13) une transformation canonique et vu que S f (x0) =
= S f (X (t , r r 0 ) ) (le système étant conservatif), en vertu de l’inva­
riance des crochets de Poisson par rapport à la transformation cano­
nique, on a
{ X h s e (X)}x = {x t (f, *o), S f (*o)}*.,
par conséquent, l’équation (1.1.14) peut s’écrire comme suit
Ai (t, x) = {Xi (it, x), S f (x)}x,
où l’indice 0 de la grandeur x 0 a, pour plus de simplicité, été omis.
Comme toutes les opérations de dérivation dans ces équations sont
réalisées par rapport aux variables x , la solution formelle de ces
équations s’écrit:
X i ( t , x ) = S m (t)x t, S {N)(t) = exp[itAlN)), (1.1.16)
où A(JV) représente l’opérateur des crochets de Poisson

‘KJsgjv
2 <u-17>
qui est l ’opérateur auto-adjoint dans l’espace des phases x4.
Notons qu’une formule, analogue à (1.1.16), est vraie pour toute
fonction des variables x j:
F (* ,(* ,* ).........X a(t,x)) = S lN)( t ) r ( x i , . . . , * , ) . (1.1.18)
Si, à l ’instant initial, le système se trouvait au point x0 =
= (x1 (0), . . ., x N (0)) de l ’espace des phases, à l ’instant t la fonc­
tion U. (*j, . . ., x N ; t) sera de toute évidence
ÎL (x4, . . . , x* ; t) = 2 0 à (Xi — Xi (t , x0)),
l< !sg iV 1

où la somme est prise sur toutes les permutations des indices tj.
Par contre, si les conditions initiales sont distribuées avec la densité
de probabilité S (x, (0), . . ., x N (0) ; 0), la densité de probabilité
§ 1 . 1] FONCTIONS DE DISTRIBUTION A PARTICULES MULTIPLES 19

S (xn . . ., xiY; t) sera égale à


U. (x,, .■■,xN ;l) =

f dx*(0) • • • dx* (0) 3 (0)’ • • ■■•** (°) ; °)- (1-1-19)


2 n à ( * i , - X t ( t , x 0)).
Pour un système conservatif on a X (t, X (—t, x')) = x' ; c’est
pourquoi la formule (1.1.19), après le changement de variables
Xq—>- X (—t, x'), s’écrira comme suit
# ( * i, ••■!**•;<) =
= -A- j dx'1 . . . d x NSi (Xi ( - t , x ' ) , . . . , X K ( - t , x ' ) ; 0 ) x

x 2 n f i ( i H ) = S ( X , H , ï ) .........
lsSIsgN
ou, en accord avec (1.1.18), sous la forme:
SL fo , . . x N \ t) — S W (—f) SL (xu . . x N ; 0). (1.1.20)
Nous avons tenu compte de la symétrie des fonctions ii (x„ . . .
. . ., x N \ 0) et utilisé le théorème de Liouville
dx1 (0) . . . dxN (0) = dxj . . . dxjt-
En dérivant l’expression (1.1.20) par rapport à t et utilisant la
définition (1.1.17) de l ’opérateur A(JV), on obtient
(*„ .. - , x N ;t) = {é>f (*i, • ••,**)» SL (x„ . . . , x N;t)} (1.1.21)
Nous allons supposer qu’entre les particules n’agissent que des
forces binaires, décrites par le potentiel V (xit . . ., x}) E=\Vtj . Si
de plus, on suppose la présence d’un certain champ extérieur constant
U (x), le hamiltonien du système s’écrira

2 < # (* !)+ 2 = (1.1-22)


l<i < n l<Ki<W
En substituant cette expression dans l’équation (1.1.21) et en tenant
compte de la définition des fonctions de distribution à particules
multiples, on obtient:

2 j dxN.„ {m (Xi ), Sl} +

+ n v = in S \ d x N-t { $ f(.x i),s i)+


f+1
20 ÉQUATIONS CINÉTIQUES POUR LES SYSTÈMES CLASSIQUES [CH. 1

+ (AT—s)l 2 \ dxN-s{Vi%j, %} +

+ (/V—s)!
1
2 j dTN-s {Vi. y, &} +
*+l<y^2V
"f” (AT—5) ! 2 j y» ^}»
*+l«o'<iv
où dxN. s =:dxs+l . . . dxN. Vu que
j (xi), £L)= j cteidxy{yia 2 } = 0,
le second et le cinquième termes dans cette formule s’annulent *).
De plus
S t dxs _t {3{ ( * i) ,â ) +

(N—s) ! j dTx-s {Vt.j, ï' } =


isSi<;'=S.'
={ 2 <$n*i)+ 2 * w .} .

Enfin, tenant compte du fait que la fonction D est symétrique, on a


(^V_s) f 2 J dxN-s {Vt. y» ^ } = J dxs+i ^ 2

Donc
-^■={<0fw , / . > + f dzs+1{ 2 V‘. .+!./.+ »}. s< ^» (1.1.23)

où c ^ (s) est le hamiltonien d’un ensemble de s particules:


<iïW = ^ $f(x,)+ 2 V i.J> oK(i)^ 3 f ( x ) = £ r + U(x).

On voit que l’équation pour la fonction de distribution à s par­


ticules contient la fonction de distribution à s 4- 1 particules. En
d’autres termes, nous avons obtenu une chaîne infinie d’équations
pour les fonctions de distribution à un grand nombre de particules.

*) La première de ces intégrales est nulle par suite de l’affaiblissement des


corrélations pour des grandes distances entre les particules et du fait que Ton
suppose le système homogène à l’infini.
s 1.2] ÉQUATIONS POUR LES FONCTIONS A PARTICULES MULTIPLES 21

Cette chaîne est dite chaîne d'équations de Bogolioubov-Born-Green-


Yvon-Kirkwood. La solution de ces équations doit appartenir à la
classe de fonctions qui satisfont au principe d'affaiblissement des
corrélations (on suppose le passage à la limite thermodynamique
T - + 0 0 effectué).
Le premier terme dans (1.1.23) donne la variation de la fonction
de distribution d'un ensemble de s particules pour le cas où on néglige
l’influence des autres particules, et le second terme tient compte de
cette influence.

§ 1.2. Equations intégrales pour les fonctions


de distribution à particules multiples
1.2.1. Equations intégrales pour les fonctions de distribution
à l'étape cinétique de l'évolution. Dans le paragraphe précédent
nous avons obtenu une chaîne infinie d'équations pour les fonctions
de distribution à particules multiples, chaîne qui par elle-même
est l ’équivalent de l’équation de Liouville dans le cas limite Y ->• oo.
La description de l’état du système se simplifie notablement dans
les deux cas limites suivants: lorsque l’interaction entre les parti­
cules du système est faible, ou bien lorsque la densité des particules
est faible et l ’interaction est quelconque sans donner lieu toutefois
à la formation d’états liés. Cette simplification est liée au caractère
différent de la dépendance temporelle des fonctions de distribution
à une et à un grand nombre de particules. C’est justement à l’étape
initiale de l’évolution, lorsque le temps t est petit par rapport à un
certain temps caractéristique de chaotisation t 0, les fonctions de dis­
tribution à particules multiples sont soumises à des variations très
rapides, alors que la fonction de distribution à une particule ne varie
pratiquement pas. Cette fonction ne varie notablement que pour des
temps comparables au temps de relaxation xr, qui est bien plus grand
que t 0. Le temps de relaxation xr détermine l’ordre de grandeur du
temps pendant lequel s’établit la distribution de Maxwell, et il est d’au­
tant plus grand que la densité des particules est petite et l’interaction
est faible. La valeur du temps xr est de l’ordre de grandeur de l’inter­
valle de temps entre deux collisions, c’est-à-dire du temps de libre
parcours. Pour ce qui est du temps x0, il ne dépend pratiquement ni
de la densité des particules, ni de l’intensité de leur interaction et
se trouve être de l ’ordre de grandeur du temps d’une collision.
Pour expliquer la nécessité d’introduire le temps x0 nous allons
envisager tout d ’abord le cas d’un gaz parfait, c’est-à-dire un système
de particules sans interaction. Dans ce cas la dépendance temporelle
des fonctions de distribution à particules multiples peut directement
être obtenue à partir des équations (1.1.23), (1.1.20):
/, (*!, . . x„ t) = s<;> (—t) f, (*,, . . x„ 0),
22 ÉQUATIONS CINÉTIQUES POUR LES SYSTÈMES CLASSIQUES [CH. 1

où S ( t ) est l ’opérateur de l ’évolution de s particules libres. 11


est évident que

fs (^lt • • • 1 %S1 t) ^ fs ( &i “ tj Pii • • *l ~ ti 2*81 Q) •

A partir du principe d’affaiblissement des corrélations (1.1.10), on


obtient :

/-(**• •••’*« n /(**-■?-<» P**°)=


= n w » ( - o / i ( * i , o). (1. 2 . 1)

x0 est ici une grandeur de l ’ordre de r c/i;, v la vitesse moyenne des


particules et rc le rayon des corrélations, c’est-à-dire la distance
à partir de laquelle les fonctions de distribution à particules multi­
ples s’écrivent comme le produit de fonctions à une particule. Géné­
ralement, l ’ordre de grandeur de r c coïncide avec le rayon d’action
des forces, de sorte que, comme nous l’avons déjà mentionné, t 0
se trouve être la durée d’une collision.
La formule (1.2.1) montre que dans le cas de l’homogénéité spa­
tiale la fonction de distribution à une particule ne dépend pas du
temps, ce qui n’est pas vrai pour les fonctions de distribution à par­
ticules multiples (dans le cas de l’homogénéité spatiale elles dépen­
dent des différences des coordonnées des particules) qui prennent
rapidement, durant un intervalle de temps de l’ordre de t 0, la forme
d ’un produit de fonctions de distribution à une particule.
Soit maintenant un système à interaction arbitraire entre des par­
ticule*. Dnn* ce cas, e.pro* Tin intervalle de temps grand par rapport
à t 0, il n’y aura pas de factorisation du type ( 1 . 2 . 1 ) des fonctions
de distribution à particules multiples, néanmoins leur comportement
asymptotique pour t r 0 se trouvera simplifié. Le fait est que les
fonctions à particules multiples, à la différence des fonctions à une
particule, varient rapidement durant un intervalle de temps de l ’or­
dre de t 0. C’est pourquoi elles auront le temps de tenir compte de
chaque valeur instantanée de la fonction à une particule / l9 qui,
comme nous l ’avons déjà noté, ne varie notablement que durant un
intervalle de temps de l ’ordre de r r » t 0. En d’autres termes, pour
t ^ t 0, les fonctions de distribution à particules multiples devien­
nent des fonctionnelles de la fonction de distribution à une
particule
/. (*„ . . •, xa, t)t^ } t (*lt • . . , Xs -, fi ( x \ t)), (1.2.2)
de plus, la variation dans le temps de la fonction /„ (xt , . . ., x„ t)
§ 1.2] ÉQUATIONS POUR LES FONCTIONS A PARTICULES MULTIPLES 23

n'est déterminée, pour t t 0, qoe par la dépendance du temps de


la fonction de distribution à une particule.
Ainsi, bien que la fonction / a(x4, . . ., xs, t) dépende, dans le
cas général, des valeurs initiales de toutes les fonctions de
distribution à particules multiples /,*, (xlf . . ., av, 0), s' =
= 1, 2, . . ., cependant, après un temps grand par rapport à t 0, cette
dépendance devient notablement plus simple et n’apparaît que dans
la fonction fx; les fonctions f 8 deviennent alors des fonctionnelles
de fx. C’est pourquoi les fonctionnelles f 8 (xlt . . ., x8; f x (x \ t))
sont universelles et ne dépendent pas du caractère des conditions
initiales pour les fonctions à particules multiples. Cette « perte de
mémoire » qui s’exprime à l ’aide de l ’expression asymptotique
(1.2.2) est une propriété fondamentale des systèmes à un grand nom­
bre de particules. Notons que seule est intéressante l ’expression
asymptotique dans le temps des fonctions de distribution car on ne
connaît pas les fonctions de distribution initiales f 8 (xlt . . ., xs, 0).
Nous allons maintenant, en rejetant l’étape initiale de l ’évo­
lution (pour t t 0), chercher la solution de la chaîne d ’équations
sous la forme f 8 (xx, . . ., x 8; fx (x\ /)). Pour obtenir une solution
univoque, il y a lieu, avant tout, de formuler la « condition aux
limites» pour les fonctionnelles f8 (xx, . . ., xs ; f (x \ t)). Notons
à cet effet que la fonction de distribution limite f 8 (xu . . ., x 8;
fi 0e\ t)) doit également satisfaire au principe d’affaiblissement des
corrélations. C’est pourquoi, en vertu de (1.2.1), on a l ’expression
asymptotique suivante

S'o" ( - T ) f A * i ........... .... / i ( * \ < ) ),: £ IJ W ( - * ) M * lf 0 .

/t (x, t) étant arbitraire, on en déduit:

lim S'o” ( —t) /, (*„ . . . , x s; S$' (t) / t (x t)) = Q / , (xt, t).


X—oo

(1.2.3)

Cette expression se trouve être la « condition aux limites » cher­


chée.
Nous allons maintenant revenir à la chaîne d ’équations (1.1.23),
pour plus de simplicité nous allons supposer qu’il n ’y a pas de champ
extérieur. Pour t x0, la dérivée par rapport au temps d’une fonc­
tion à particules multiples, en vertu de (1.2.2), est

àf» (xt, . . . . I ,; fl (a*. t)) dft (X, t)


dt
(1.2.4)
24 EQUATIONS CINETIQUES POUR LES SYSTEMES CLASSIQUES [CH. 1

où 6fs/6fx désigne une dérivée fonctionnelle. En utilisant cette for­


mule, on peut écrire la chaîne d’équations (1.1.23) comme suit

W A -
/ , (/)} + t «te,., { S V ,.„ „ (/)} .

**%-£ = £ ( * ; / ( x ', t)), s = 2, 3, . . . , (1.2.5)

# (*jî /) = {<#? (*i), / (*1» + j d*a{V (* 1—acj), / 2(x i,* 2; /)},


où / (x, 0 = U (*. t), /,( /) = /, (xlt . . . . x ,; / (x', 0 ), <#f (x) =
= p 112m.
Dans ces équations nous allons considérer les termes ne con­
tenant pas l ’interaction. En introduisant les désignations suivantes
% (x; /) = «£„(*; f ) + L ( x ; f),
£ 0 (x; /) = {<S£(x), (1 .2 .6)

£ (* iî / ) = j <*x2 {F (x,— Xz), / 2 (x„ x2; /)},


on peut écrire (1.2.5) comme suit

I d x - W r x o (x ; f l - W ’ /.(/)> = ^ » (/)* ( i -2.7)



5 r ,( /) = f ip ,( x „ xs; / (x)) = {F(*’, /,(/)} +
+ 1 dx3+1 { 2 V |,-i. / .+1 ( / ) } - } d x - ^ f ^ - L (x; /), (1 .2 -8)

« = ^ <S5f(x,), F<*-= 2 V „.
Remarquant que
4 r s ‘ov < -* ) / (*)“ « • (*; -S'o1’ ( - x ) / (*'))
et par conséquent
j d x - ^ - X 0 (x; /) (/. SJl»(-x)/ = - - - / s (5b1’ ( - T ) /),
on a
£ /. ( - x ) / ) - { < « T , /,(5b1’ ( —x) /)} = ssr, (5Jf* (—X) /).
(1.2.9)
Puis, tenant compte de la définition de S ty (t) (1.1.17), on trouve
± S ' 0» (T ) f, (S‘ol> ( —t) /) = 5 (o“ (T ) s r . (Sjf* ( —X) /). (1.2.10)
$ 1.2] EQUATIONS POUR LES FONCTIONS A PARTICULES MULTIPLES 25

En intégrant la dernière équation par rapport à t , de - o o à 0,


compte tenu de la condition aux limites (1.2.3), on obtient finale­
ment la chaîne suivante d’équations intégrales pour les fonctions de
distribution à particules multiples [20,9] :
ft (*i, • • •, xa ; /) =
o
= I I /ta ) + J d xS Ï'w æ .itt, 5 V » (-T )/), ( 1 .2 .1 1 )
—oo

où est donné par la formule (1.2.8).


Notons que ces équations sont vraies dans le cas où dans le do­
maine asymptotique xr > f x0 Tétât du système peut être décrit
par une fonction de distribution à une particule. Ceci est vrai pour
les systèmes à faible interaction ou pour les systèmes de densité
faible (on suppose que les états liés des particules sont impossibles).
Dans le cas d'une interaction faible, la solution des équations
(1.2.11) s'obtient par la méthode des itérations. Ayant ainsi trouvé,
avec une certaine approximation, la fonction de distribution à deux
particules / 2, on obtient, à partir de (1.2.5), l ’expression suivante
pour la fonction de distribution à une particule
HL JL JL J L — t ('r • n
m djy
(1 . 2 . 12)
L(*ii /) — J dxz {V ( X i — x 2) , f z (xt, xz \ /)} .

Cette équation est appelée équation cinétique.


1.2.2. Théorie des perturbations pour les systèmes à densité faible
des particules. Les équations (1.2.11) sont commodes pour étudier
des systèmes à faible interaction entre les particules, car dans ce
cas on peut facilement utiliser la théorie des perturbations. Le cas
d ’un système de densité faible et interaction quelconque entre les
particules joue un rôle important. L'utilisation directe des équations
(1.2.11) est ici difficile, cependant ces équations peuvent prendre
une autre forme permettant d’appliquer la théorie des perturbations
au cas des systèmes de densité faible.
A cet effet on écrit la chaîne des équations intégrales (1.2.11)
comme suit
o
. r , ( T ) = J r l 0 )( T ) + j d x 'e ^ ' .S'o'V)^ ( T + T ') ,

T]— + o, j r . (t) = U (5iw ( - T) /), (1.2.13)


3F. (t) = ^ ( ‘S<
o1) (- T ) /) , ^ T ( t ) = J J ^ ( - x ) /(*,)•
26 ÉQUATIONS CINÉTIQUES POUR LES SYSTÈMES CLASSIQUES [CH. 1

En introduisant les composantes de Fourier des fonctions &T*


correspondant à la variable t
oo

.r,(x )« a ( dze<2T.F , (z),


•/
—oo

on peut écrire (1.2.13) comme suit:


o
.F , (z) = .F<0)(z) + J dTeT<i+«*) e*A^ 3 T , (z),
—oo
d ’où
iA o'.F, (z) = iA(o).F<°> (z) + SK, (z)- ( t | + iz) (.F, (z )-.F < 0) (z)),
où A(J> est le crochet opérationnel de Poisson pour le mouvement
libre des particules. Compte tenu maintenant de ce que
îA(0* l ^ 0) (z) = — iz .^ 0) (z),
on écrit la dernière équation sous la forme suivante:
{i (A{,) + z) + î ] } ( z ) = î l ^ 0) (z) + K„ (z),
où K s (z) est l’image de Fourier de la fonction K s (t) donnée par les
relations
Ks (x) = K ,(S ,0u ( - x ) /),
A* ( /) = J dxJ+1 { 2 /.+ i (/)} “

/), (1.2.14)
par conséquent
(z) = (i (A<J)+ z) + Tl)-* (Tl F<“>(z) + (z)}.
Remarquant ensuite que
l r° , eirt _ [ 0, x > 0,
2n J ÛZ ii + i(A (5,+ z ) _
—oo
X< 0,
0 lT
lim tj ( dxé^ eltA<3^F3<0) (x) = lim 5<J) (x) 5(05) ( —x) U /(xj),
T1- + 0 * T— -o o
—OO

on obtient finalement [20, 9]


f s ( x i» •••» « • ; /) = /« (* !, •••» *«; / ) +
o
+ j dx5(i) (x) K , (x„ . . . , x4 ; Sj,1»( - x ) / ) , (1.2.15)
§ 1.3] ÉQUATIONS CINÉTIQUES ET PHÉNOMÈNES DE TRANSFERT 27


x, ; / ) = lim S(s) (r) 5(0J)( —x) fl / (*t)
T --0 0 1< { < S

et Ks (zlf . . ., xa; /) est donné par la formule (1.2.14).


Ces équations sont par définition équivalentes aux équations
(1.2.11). Cependant à la différence de ces dernières, elles sont com­
modes à étudier les systèmes de densité faible. En effet, comme vu
la condition de normalisation de la fonction de distribution à une
particule / le développement suivant les puissances de la densité
équivaut au développement fonctionnel suivant les puissances de /
et comme le développement de f s commence par la puissance s de /
(compte tenu des définitions (1.2.14), (1.2.12)) le développement du
terme intégral dans (1.2.15) commence par la puissance s + 1 de /.

§ 1.3. Equations cinétiques et phénomènes


de transfert dans les gaz
1.3.1. Equation cinétique dans le cas d’une interaction faible.
Nous allons passer maintenant à une étude plus détaillée de la chaîne
des équations intégrales pour les fonctions de distribution à parti­
cules multiples.
Dans le cas d’une interaction faible entre les particules la solution
des équations (1.2.11) peut s’écrire comme un développement en série
suivant les puissances de l’énergie d ’interaction
M /) = /<0)(/) + / i ,)(/) + •••,* > 2 . (1.3.1)
Il lui correspond le développement de la fonctionnelle L
L( f ) = L' l)U ) + L (2)( f ) +
i W ( / ) 3 i W (ï„ /) =

= j dx*{v (*1, *2 ; /)}. (1.3.2)


En substituant ces développements dans (1.2.11), on obtient le
système suivant d’équations de récurrence pour la définition des
fonctions /<*>:
/ï0>(*«.... *,;/) = l$i<3
n /(*|).
0
/<*>(/)= j dxSiï (x) ({F(3>, fik- u (f)} +
—oo

+ j dxi+l { 2 V (X ,-* « + !), / f t i l)( / ) } -

- S J d l ^ ( ^ i(k" i)(x ;/) ) /- Si‘'(xr * = 1. 2, . . . (1.3.3)


i= 0
28 EQUATIONS CINETIQUES POUR LES SYSTEMES CLASSIQUES [CH. 1

Généralement on peut se limiter aux termes d ’ordre zéro et un. En


vertu des formules précédentes, la fonction f l\ y s’écrit
/«1) (*i, *«; /) =

= 2 v ( x i - x } + p i mPi x ) t n /(**)}. (i-3-4)


—oo

Puis, conformément à (1.3.2) et (1.3.3), on a


Lw (*i ; / ) = j d x i i V i X i - x à , /( z ,) /( x 2)}
ou


U (x ; /) s U = j cPx'V (x — x ') j d ïp 'f (x' , p ' , t). (1.3.6)
C’est pourquoi l’équation cinétique (1.2.12), en supposant l ’in­
teraction linéaire, s’écrit
df . p d f ___ d û df Q
dt * m dx dx dp
(1.3.7)

Cette équation a un sens physique simple. La fonction U est le


potentiel moyen agissant sur une particule donnée de la part de
toutes les autres particules. On l’appelle donc potentiel self-consis-
ten t; quant à la grandeur —dU/dx, c’est une force self-consistent.
L’équation (1.3.7) montre que la variation de la fonction de distri­
bution / comporte, pour cette approximation, deux termes: le
terme v df/dx lié à l ’éloignement de la particule du voisinage du
pointa: par suite du mouvement libre avec la vitesse v = pim et le ter­
me lié à l ’éloignement de la particule du voisinage du point p
de l ’espace des impulsions par suite de l ’action de la force self-con-
sistent —dUldx. L ’équation (1.3.7) est appelée équation cinétique
à champ self-consistent.
Nous allons maintenant chercher la forme de la fonctionnelle
L iZ) (x ; /). En substituant (1.3.4) dans (1.3.2) pour m = 2, on
obtient
o
£l2)(*i; /) = j dTj dx* { v (*i— { v ( a c i — x 2+

+ (P i— P z)), /(* l)/(* 2 )}}.


§ 1.3] EQUATIONS CINETIQUES ET PHENOMENES DE TRANSFERT 29

Nous allons supposer que les dimensions des non-homogénéités a,


caractéristiques du système, sont bien plus importantes que le
rayon d’action des forces r0 qui s’exercent entre les particules.
Dans ce cas les gradients de la fonction de distribution à une parti­
cule df/dx peuvent être supposés petits. Pour cette raison on peut
développer la fonction / (x2) figurant dans L(2) (x1 ; /) en série
suivant les puissances de x 2 —x 1 au voisinage du pointa^. L’appro­
ximation zéro par rapport aux gradients de / donne alors l’expression
suivante pour L l2) (z1; f) [201 :
L™ (*iî / ) = — (x, ; A'
(1.3.8)
•yi (*i ; f) = c j d*p21p t — |~3 ((p i — p 2)2 6lh—

- ( / > « - P*)i (Pi~Pz)h) ( f (x2) î (*i) .


C = -— \ dq<?V%, Vq = j æ xV (as) e-n*.


b
La fonctionnelle L(2) est appelée intégrale des collisions. On voit
que dans le cas d’une interaction faible l ’intégrale des collisions
devient la divergence dans l’espace des impulsions par rapport
à un certain vecteur J f que l ’on peut appeler courant des particules
dans l’espace des impulsions.
L’équation cinétique (1.2.12), compte tenu des termes quadrati­
ques par rapport à l ’interaction, s’écrit donc comme suit
a q q\
dt ' m dx àx d p dpt 9
Cette équation est appelée équation intégrale de Fokker-Planck.
1.3.2. Equation cinétique pour le cas des densités faibles. Dans
le paragraphe précédent nous avons obtenu l ’équation cinétique
pour le cas d’une interaction faible entre les particules. Nous allons
déduire l ’équation cinétique pour un gaz de densité faible, l ’interac­
tion n’étant pas, dans ce cas, obligatoirement faible (nous allons
seulement supposer que l’interaction entre les particules n ’entraîne
pas l’apparition d’états liés).
Pour équations initiales, on prend les équations (1.2.15). Nous
allons chercher les fonctions de distribution à particules multiples
sous la forme d’une série fonctionnelle, suivant les puissances de la
fonction de distribution à une particule, car ce développement est
en fait le développement suivant ifcs puissances de la densité des
particules
/,( /) = /i,)(/)+ /^ +')( / ) + . . . ,
30 EQUATIONS CINETIQUES POUR LES SYSTEMES CLASSIQUES [CH. 1

(comme nous l’avons déjà remarqué au paragraphe 1.2.2, le déve­


loppement de /, (/) commence par un terme d ’ordre s par rapport
à la densité des particules). Le développement suivant de la fonc­
tionnelle L (x ; f)
L (x; /) = L«> (x; /) + L <*>(x; f) + . .
/,<*> (x; /) = j dx' {V ( a s - * ') , / i A) (x, x'; /)}

correspond à ce développement. L’équation cinétique pour la fonc­


tion de distribution à une particule / s’écrit en vertu de (1.2.12)

/> + ••• o -311»

A partir des équations (1.2.15), on a:


A (^1» • * *1 ®li / ) = fs (^1* • • • » /) =
= lim 5<‘>( - x ) S ? (x) [] / (*,)• (1-3.12)
t- œ 1< « i

Pour trouver L(2) (x; /) il faut connaître la fonction f \ (f) qui,


conformément à (1.3.12), s’écrit:
A 2){*U /) = lim /(5< 2)( - x ) * 1+ x 5 l2) ( - x ) -El, S w { - x ) P i) x
T-*.oo rn

X /(|S(2)( —x)*2 + x5(2)( —x) -Ep, ^ ( - x j f t ) .


Vu l ’existence des limites
lim <S(2) ( —x) = S** (x,, x2)f
T-*oo

lim (<S<2>( —x )x ,-fx S (2)( —x ) ^ ) = X t (xit Xj), i = l , 2,

on peut écrire f P ( f ) comme suit


A2)(*U x2; /) = / ( * „ P J f i X i , 3**),
d’où en vertu de (1.3.10) on a
L {2) (xi \ f ) = ^ d x 2{V (* i—asj), 1 { X » 3 * .)/(JT„ 3*2)>
Supposons maintenant que le rayon d’action des forces r0 est
petit par rapport aux dimensions caractéristiques de l ’hétérogénéité
a, r0^ a , c’est-à-dire par rapport aux distances pour lesquelles la
fonction de distribution à une particule / (x) varie notablement.
Comme | X i — x t | ~ r0 (i = 1, 2), en approximation zéro par
§ 1.3] ÉQUATIONS CINÉTIQUES ET PHÉNOMÈNES DE TRANSFERT 31

rapport au gradient, on peut écrire L(2) sous la forme :


L (2 ) ( x i ; /) =

= j d3x 'à (x ' —x,) j dx2{V (Xi — x 2), / ( * ', <^2)}.v,. x t -


(1.3.13)
Les variables x lt p lt x 2, p . devenant les variables Xj, 3!lt
X», uP2 lors du mouvement réel d’un système de deux particules
avec le hamiltonien 3 f {2) = p\/2m 4- p\/2m -f- V (xa — x 2), ces deux
groupes de variables sont liés entre eux par une transformation
canonique. Exprimé en fonction des variables âPlt le hamilto­
nien ($f<2) s’écrit
$êi2) = frî/2m + &l/2m,
car <#f«> = S l2>(—t) et lim S l2>(t) V (xx — x 2) = 0. C’est
1 ■ >•
pourquoi, compte tenu de l’invariance des crochets de Poisson par
rapport à la transformation canonique, on a
{ & (2 \ / ( * ', * * ) / ( * ', é P 2) } x , . x , «

= {Sei2\ / ( x \ <F,)/(x',
et par conséquent
{V ( * , - * , ) , / ( * ' , < ? • , ) / ( * '. &,))*„ , , -

— S t= S l- k 7 « * ’.

Calculons maintenant l ’intégrale sur x t du crochet de Poisson


figurant dans l ’expression de L(2) (xa ; /). Cette intégration s’effec­
tue en fait sur la différence x 2 — x lt car la translation étant inva­
riante (x2, x2), aP2 (xj, x.) dépendent de la différence x» — x 2.
On passe donc, dans l ’intégrale sur x 2 aux coordonnées cylindriques
?, 6, 9 dont l’origine se trouve au’point x 1 et l’axe £ est dirigé le long
du vecteur p 2 — p 1:
J (PxziY iXt — x 2), f ( x \ &t) f ( x \ f>2)} =

= { dy J dbb J ^ (1.3.14)
0 0 -0 0

^ )/(* ', ^ ) =
2 71 00

= J <*9 J dbb 1 &Jf(x\ ^ 2) } | r - « .


b 0
32 EQUATIONS CINETIQUES POUR LES SYSTEMES CLASSIQUES [CH. 1

Par définition (xlf x2), 5F2 (xn *2) sont ^es impulsions des deux
particules à l ’instant x = —00. Ces particules à l ’instant x = 0
se trouvaient aux points x 1%x 2, leurs impulsions étaient respective­
ment P n p 2. Il est évident que si £ = (x2 —a^) (p2 —P i)/|P î —Pi I >
> 0, la collision des particules a eu lieu pour x < 0, au contraire,
si £ < 0, elle a eu lieu pour x > 0. On a donc
P i ( z t. *2)k-=o = :Pi(2>i, jp2, fc). 9M *1, *2) | ï ~ « = /»!, (1.3.15)
oùp\, p'„ sont les impulsions des particules à l ’infini (si les impulsions
initiales sont p x et p 2 et le paramètre de visée égal à b). Par consé­
quent, en substituant (1.3.15) dans (1.3.14), on obtient
2St oo
£ (2)(*iî / ) = [ &p2 f dq> j dbb 1P2~ - 1-l {/(Jgi, î>;)/(aci, jpl) —
•:o o
—/(*i> 2>i)f(*u Pz)- (1-3.16)
Si la collision est caractérisée par l ’angle 0 (0 étant angle entre
Pi “ P 2 et Pi — p 2)» 6 se trouve être une fonction de \p 2 — p x \
et de 0. La grandeur
a (' 0, v 22- v 17
i) = --7 bH
s in U d0

sera alors la section différentielle de dispersion. On peut donc écrire


l’équation (1.3.11) sous la forme

dt + 1 dxx
— j <ppz j àSl\v2— r , | o ( 0 , v 2— Vi){f{Xi, p [ ) f ( x lt p „
’) —

—/ ( * i , p j f f a , ^>2 » = ^ (2)(^1 î /)• (1-3.17)


Nous avons obtenu l ’équation cinétique de Boltzmann, équation
qui, en vertu de la démonstration précédente, est vraie pour des den­
sités assez faibles des particules, lorsque N l f ' «C r’3, quant à l ’in­
tensité de l ’interaction, elle peut être arbitraire, pourvu qu’elle
n’entraîne pas l’apparition d’états liés. De plus, il faut que l ’hété­
rogénéité spatiale de la distribution des particules soit suffisamment
faible *).
Lorsque nous avons trouvé l ’équation cinétique (1.3.17), nous
avons supposé qu’aucune force extérieure n’agit sur la particule. En
présence de ces forces le hamiltonien du système doit contenir l’éner­
gie potentielle correspondante. Si de plus les forces sont suffisam­
ment faibles et varient lentement dans l’espace, elles n ’auront aucune

*) Dans [63] on peut trouver une étude des corrections à l'intégrale des
collisions de Boltzmann.
§ 1.3] ÉQUATIONS CINÉTIQUES ET PHÉNOMÈNES DE TRANSFERT 33

influence sur le processus de collision et leur action ne sera que ciné­


matique, c'est-à-dire que dans le premier membre de (1.3.17), on
voit apparaître, comme on peut le voir à partir de (1.1.23), le terme
F dfldp, où F est la force extérieure agissant sur la particule
-f+ȣ- +F (1-3. 18)
1.3.3. Théorie des phénomènes de transfert dans les gaz. La théo­
rie des phénomènes de transfert dans les gaz est une application
importante de l'équation cinétique de Boltzmann. Pour élucider la
structure de cette théorie, remarquons avant tout, qu’après un
intervalle de temps long par rapport au temps de relaxation xr
(xr étant l'intervalle de temps durant lequel s'établit la distribu­
tion de Maxwell), il devient superflu de décrire l’état du système
à l’aide de la fonction de distribution, car lors de cette étape de l’évo­
lution du système son état peut être décrit par les grandeurs hydro­
dynamiques: la densité de masse p l7n> (x, *), la densité d’énergie
e (x, t) (ou la température T (ar, t)) et la densité d’impulsion ji (x, t)
(ou la vitesse hydrodynamique u (x, *))• Ceci signifie que pour
t ^ xr la fonction de distribution devient une fonctionnelle des
grandeurs hydrodynamiques
/(•*, Pi t ) ri^>Tr
+ f ( * , P î P(m)( x \ /), e ( x \ t), j i ( x \ /)). (1.3.19)
Cette fonctionnelle est universelle en ce sens qu’elle ne dépend pas
de la fonction de distribution initiale, dont la « mémoire » ne se
trouve conservée que dans les grandeurs hydrodynamiques p (7n), e, j i .
De plus, cette fonctionnelle dépend du temps de la même manière
que les grandeurs hydrodynamiques.
Ainsi, à l’étape hydrodynamique de l’évolution, la solution de
l’équation cinétique doit être recherchée sous la forme
/ = / ( * , P ; P tm> (*'. t), e (x', t), n (x', t)) (1.3.20)
Comme pour t t 0 les fonctions de distribution à particules mul­
tiples sont des fonctionnelles universelles de la fonction à une parti­
cule, pour t xr elles deviennent, en vertu de (1.2.2), des fonction­
nelles universelles des grandeurs hydrodynamiques *).
Remarquons que la relation (1.3.19) correspondant à l ’étape
hydrodynamique de l’évolution est analogue à la relation (1.2.2),
correspondant à l ’étape cinétique de l’évolution, avec cette seule
différence que dans la relation (1.3.19) la fonction de distribution
à une particule remplace la fonction de distribution à particules
multiples, alors que, dans (1.2.2), au lieu de la fonction.de distri-

*) Gilbert, Chapman et Enskog [119) ont trouvé la solution de l'équation


cinétique sous la forme (1.3.20). Cette méthode a été généralisée compte tenu
des corrections à l'équation cinétique de Boltzmann par Bogolioubov [20].
3-0 3 9 3
34 ÉQUATIONS CINÉTIQUES POUR LES SYSTÈMES CLASSIQUES [CH. 1

bution à une particule, on a dans (1.319) les grandeurs hydrodyna­


miques. Remarquons également que lorsque Ton trouve la solution
de l’équation cinétique sous la forme (1.3.20), on n’a pas besoin de
conditions aux limites supplémentaires du type (1.2.3), nécessaires
à l’étape cinétique pour trouver la fonction de distribution à parti­
cules multiples à partir de la chaîne d’équations (1.1.23).
La relation (1.3.19) suppose que les intervalles de temps xm
et les distances spatiales am caractéristiques donnant lieu à des
variations importantes des grandeurs hydrodynamiques sont grands
par rapport au temps xr et à la longueur l = xrv de libre parcours des
particules du gaz (v étant la vitesse moyenne thermique), ceci signi­
fie que les dérivées temporelle et spatiale de la fonction de distribu­
tion (tout comme pour les grandeurs hydrodynamiques) sont des
grandeurs petites. C’est pourquoi, dans ce cas, il y a lieu de chercher
la solution de l ’équation de Boltzmann sous la forme d ’un dévelop­
pement suivant les puissances du paramètre Z/am, et du point de
vue formelle, sous la forme d’une série suivant les gradients des
densités de masse, d’énergie et d’impulsion
/ = /'°> + / (1) + /(-)+ . . . (1.3.21)
II est évident que la fonctionnelle / doit satisfaire aux conditions
P <m) (*. 0 = (m), e (x, l) = (m r/2 >, 3
n (x, 0 = P <m> 0 “ (*» 0 = (me).

(A (p ) ) = j (PpA (p ) f (x, p \ p <m>, e, n), c = p/m.
Pour trouver les équations hydrodynamiques pour les grandeurs
p <m>, Uj T j on remarque que si une certaine grandeur %(p) concer­
nant une molécule se conserve lors de la collision des molécules,
c’est-à-dire si
x C#»i) + x (p») = x (pi) + x (p \)
(Pu p« Pv P« étant les impulsions des particules avant et après
la collision), il est facile de vérifier qu’on a l ’identité

Î&Pp x ( p ) £ <2>(*; / ) = o .
C’est pourquoi, en multipliant l ’équation cinétique (1.3.17) par x
et en intégrant sur p, on obtient
§ 1.3] ÉQUATIONS CINÉTIQUES ET PHÉNOMÈNES DE TRANSFERT 35

En substituant successivement X = m» p2/2m, on obtient


les équations hydrodynamiques cherchées
d p (m > , àni n dni , di^ __^ ôe , dn-t ___ ^ />i q o q \
— + 1 Ï 7 :=0’ “ àT + * ^ - ü’ “âTH 1 7 7 ~ ü ’
où est le tenseur des tensions et qk la densité du flux d ’énergie
ttk = m-' (Piph), Qi m~x (pipz!2m). (1.3.24)
Pour que les équations écrites aient un ter.s physique concret, on
doit calculer les grandeurs tik et q/, et pour cela il faut connaître la
fonction de distribution des molécules du gaz, c’est-à-dire résoudre
l’équation cinétique de Boltzmann. A cet effet nous allons revenir
au développement (1.3.21). En portant (1.3.21) dans l’équation
cinétique de Boltzmann, on obtient:
/.<=>(!; /" ') = 0, (1.3.25)
i ï ' (1.3.25)

où L'j’ (x; fiU) est l ’intégrale des collisions, linéarisée par rapport
à / — f'0) « fiU et (<9/t0)/d/)(l) la dérivée dfi0)!dt calculée à l’aide
de l’équation (1.3.23) à l’approximation linéaire par rapport aux
gradients. (Rappelons que/(0) e t/(,> dépendent du temps et des coor­
données autant que les grandeurs hydrodynamiques en dépendent.)
Il est évident qu’en ordre de grandeur, on a (x; fiU) ~ —Trl / 'l>.
En vertu de la condition (1.3.22), on a:
p(m) = e = (mv2l2)w , pO»», = (mvt)w , (1.3.27)
(m)(h) = 0, <mv2/2>(,,) = 0, (mv,)(k) = 0, * = 1, 2, . . . , (1 .3.28)
où (i4)(,)= j d3pA(2>) p ; p<m>, e, n), 1= 0, 1, 2, . . .
La solution de l ’équation (1.3.25), compte tenu des conditions
(1.3.27), est donnée par la distribution locale de Maxwell

/ 0) = p<"0/7r 1(2jimT)~3/2 exp { — ~ “ )2} , (1.3.29)


où p {Vl\ T , u sont des fonctions des coordonnées et du temps, de
plus la température locale T (x, t) est liée à la densité d ’énergie
locale e (x, t) par la relation

e(x, 0 = 4 m“'P(m)(x ’ t ) T ( x , t) + ± p W ( x , t)u * (x , t). (1.3.30)'


(En vertu des conditions (1.3.27), la solution de l’équation (1.3.25)
est univoque.) ...
3f» EQUATIONS CINETIQUES POUR LES SYSTEMES CLASSIQUES [CH. 1

Connaissant /(0), il est facile de calculer lik et qt à l'approximation


zéro par rapport aux gradients
t\V = m~l ( PtPk)W — pàik + P ,

«?(1<» = n r* < p <pV2m)'0' = ( c + p )u J, ( >


où p = p(Tn>m~17T est la densité du gaz parfait. En utilisant ces
formules, à partir de (1.3.23) il est facile de trouver les grandeurs
d p d u ! d t , dTldt en première approximation par rapport aux
gradients
/ dp<™> \ ( 1) d p ( dui \(l> dut 1 dp
\ ) dxi ’ \ dt ) dxk ptm) dxi *
/_£7_X(D_ __ dT 2 rp dui
la / / “ ur dxi 3 dx* •
C'est pourquoi, conformément à (1.3.29), l’équation (1.3.26) peut
s'écrire comme suit
(0) / 1 dT ~ mv* 5 \
"2T T) +

où vt = vt — a*. Compte tenu de la structure tensorielle du second


membre de cette équation, la fonction f{l) doit s'écrire sous la forme
/(!> = 1 dT 1 dui
T dxi 1 T dxk Biki
(1.3.32)
avec
1~
Ai = vxA (v2), Bik = ( UiUk — g- t>2ôife) 5 ( v2)
et A et B des fonctions scalaires de tr, p(m>, T. Les fonctions A t et B ik
satisfont aux équations
L\2)(x -, A , ) = - f 0)^ ( — ------ ) ,
(1.3.33)
M2) (x ; B*) = —/ (0)f» ( vpn— 4 - )•
Ces équations déterminent la fonction B d'une manière univoque, et
la fonction A à Cf{0) près, où C est une constante arbitraire donnée
par la troisième condition (1.3.28), à savoir
j d3pÏÏM(«*) = 0.
Remarquons que les deux premières conditions de (1.3.28) sont auto­
matiquement vérifiées.
Après avoir trouvé les fonctions A et B (à cet effet il n’existe que
des méthodes numériques), on peut calculer le tenseur des tensions
§ 1.4] PARTICULES EN INTERACTION AVEC LE MILIEU AMBIANT 37

tik et la densité du flux d’énergie qt aux termes quadratiques en


gradients près
tik = tik + 4 “ • • *> Çl = Çi0> + • • •» (1.3.34)
où tut, q'i sont donnés par les formules (1.3.31) et où de plus
/' V = m (Tw,)'1’ = - î] ( -g - + — dut \
ô(h du )’
ç!1’ = + (vtmvz/2)n’ = /jyuA—x .
Les grandeurs r| et x figurant dans ces relations sont les coefficients
de viscosité et de conductibilité thermique; conformément à (1.3.32),
ils sont déterminés par les intégrales suivantes

11= w J (y2)> *= W j & pvkA (v2).


Leurs ordres de grandeur sont
X ~ y1 CpZu,
r

avec v = (3J/m )1^, cp = 5/2 la chaleur spécifique du gaz à pres­


sion constante rapportée à une molécule et l le libre parcours moyen
d’une molécule.
En substituant (1.3.34) dans (1.3.23), on obtient un système
fermé d’équations hydrodynamiques, compte tenu des processus de
dissipation.
D’une manière analogue, on peut développer la théorie de la dif­
fusion des gaz, mais à cet effet, il y a lieu d ’envisager un mélange
de gaz et d’écrire, pour chacun de ses constituants, l’équation ciné­
tique correspondante. Nous n’allons pas étudier cette question et
nous y reviendrons au chapitre 6, où nous obtiendrons les équations
hydrodynamiques générales non seulement pour les gaz, mais égale­
ment pour les liquides à plusieurs constituants *).

§ 1.4. Equations cinétiques pour les particules


en interaction avec le milieu ambiant
1.4.1. Equation différentielle de Fokker-PIanck pour les proces­
sus lents. Dans le cas d’une interaction faible les impulsions des
particules, lors de chaque collision, ont de petites variations, c’est
pourquoi chaque processus dans un système à faible interaction entre
les particules sera lent. Dans 1.3.1 nous avons montré que, dans ce
cas, l’intégrale des collisions est une divergence dans l’espace des
impulsions, d ’un certain vecteur appelé courant des collisions, qui
est un opérateur intégral par rapport aux fonctions de distribution.
*) Ou peut trouver dans [44, 103, 117] et [10] un exposé plus détaillé
de la théorie cinétique des gaz.
38 ÉQUATIONS CINÉTIQUES POUR LES SYSTÈMES CLASSIQUES [CH. I

La structure du courant des collisions se simplifie et l'opérateur


intégral devient différentiel, quand on envisage non pas les colli­
sions mutuelles des particules, mais les collisions avec certains
objets étrangers, en particulier avec les particules, ne faisant pas
partie du système étudié et se trouvant à l’état d ’équilibre statisti­
que. Pour nous en rendre compte considérons des variables dynami­
ques quelconques = £ (non obligatoirement des impulsions)
caractérisant l’état des particules du système, qui par suite des col­
lisions avec certains objets accusent de petites variations. L’état
du système étant supposé connu, il y a lieu de trouver les variations
de la fonction de distribution / (5, t) dues aux collisions. Les col­
lisions peuvent, à cet effet, être caractérisées par une probabilité
ne dépendant que des variables £f et de leurs variations AÇ*. Dési­
gnons par w±t (£, A£) jj d A£j la probabilité pour que, durant l’in-
i
tervalle de temps A/, les variables dynamiques Si, par suite des col­
lisions, aient des variations se trouvant entre A£< et A\i + d A |,.
Les grandeurs A£* sont supposées petites par rapport à et la gran­
deur At petite par rapport à l’intervalle de temps entre deux col­
lisions successives et grande par rapport à la durée d ’une collision.
On suppose que la probabilité u?st (£, A£) satisfait à la condition
de normalisation suivante
Ju>At (£ ,A Ê )lld A i. = l . (1.4.1)
i

En vertu du sens attribué à la probabilité (£, A£), la fonction


de distribution / (|, Z + AZ), à l’instant t At, est liée à la fonc­
tion de distribution / (£, Z) à l’instant t, par l’équation:
+ A/) = j A £ ) / ( ! - A 5 , 0 l I dA^ (1-4-2)
i
Nous allons supposer que les variables dynamiques n’ont que
de petites variations durant le processus des collisions. Pour que
cette hypothèse soit vraie il faut supposer que la fonction (£, A£)
augmente rapidement pour A£ 0. Dans ce cas, on peut développer
la fonction / (£ — A£, t) w^t (5 — A£, A£) en série suivant les
puissances de A£ figurant dans le premier argument et écrire (1.4.2)
comme suit
/ (6, t + A/) = / a , t) + j { - A\ , (/ (6, t) w„t (6, AD) +

+ t à g ^ i r (/ {l' 0 A i))~
$ 1.4] PARTICULES EN INTERACTION AVEC LE MILIEU AMBIANT 39

où 0 < 0 < 1 (nous avons ici utilisé la condition de normalisation


(1.4.1)). En introduisant les moments de la probabilité wAt (g, A£)

<Ai, • ■• M ,) m = j Wu ( t Al) M i . . . M , Il dM j

et en supposant finies les limites


lim (AAi
lj)&t
M I), Bih ( | ) (1.4.3)
A<~0 #—n a

et que pour i, k , l quelconques


I im (AEiASfeASi)a< = q

Ai-.n Af
on obtient finalement Téquation suivante pour la fonction de dis­
tribution / (£, t) = / [78, 118, 64] :

1 — -35"t'4' (0 » + T a r k (S “ ® »• (1AA)
Cette équation, à la différence de Téquation cinétique intégrale
(1.3.9), est différentielle et s'appelle équation de Fokker-Planck.
Cette équation est vraie lorsque les variables dynamiques caracté­
risant la particule varient lentement lors de la diffusion des parti­
cules, quant à la diffusion par elle-même, elle a lieu sur des objets
externes dont l’état est donné.
Tout comme dans (1.3.8), l’intégrale des collisions L (H ; f)
a la forme d’une divergence dans l’espace des variables dynamiques
d’un certain vecteur appelé courant des collisions
L (l ; / ) = - - J, ( ! ) = ^ ( i ) / - - — (Blk(t)f), (1.4.5)
mais le courant a la forme d’un opérateur différentiel et non d ’un
opérateur intégral, appliqué à la fonction de distribution.
Il est facile de voir que si la probabilité w&t (£, A£) a une dis­
tribution normale de Gauss, soit
w sttt, AS) =
= (det B y ‘ - (2nA/)-n/2 exp { - ^*->»,A i)/^(A gft- ,4 ftAi)j (J 4 0)

où B ik est une matrice définie positive, det B son déterminant, n


le nombre de variables les formules (1.4.3) sont vérifiées. De
plus si w&t (5, A£) est une distribution de Gauss, non seulement
le moment trois mais également tous les moments suivants
<AE; A£* . . . A t e n d e n t vers zéro pour AJ 0 plus rapide­
ment que A/, c’est-à-dire que dans ce cas l’équation de Fokker-Planck
sera vérifiée. Remarquons que l’assertion inverse est également
40 ÉQUATIONS CINÉTIQUES POUR LES SYSTÈMES CLASSIQUES [CH. !

vraie, à savoir, si l'équation de Fokker-Planck a la forme (1.4.4),


la probabilité w&t (£, A£) au voisinage de chaque point de l ’espace
£ est déterminée par la distribution locale de Gauss (1.4.6) de para­
mètres B ik et Ai dépendant de £ *).
1.4.2. Théorie du mouvement brownien. L'équation différenti­
elle de Fokker-Planck peut également être obtenue d’une autre ma­
nière à partir des équations différentielles pour les grandeurs physi­
ques et en présence de forces aléatoires.
Nous allons supposer que la variation dans le temps des gran­
deurs est donnée par les équations différentielles
ï i = - a ikl k + Ÿ i ( t ; o>), Ÿ t (t; io) = K l + Y i (t; co), (1.4.7)
où aikJ Ki sont des constantes, et Y (t ; co) les forces dites aléatoires,
dépendant tant du temps que des paramètres aléatoires co (les gran­
deurs aléatoires Y f dépendent du temps et sont donc également un
processus aléatoire). Nous allons montrer comment, à partir de ces
équations (qui sont appelées équations de Langevin) on peut trouver
la fonction de distribution / (|, t) pour les grandeurs £. Supposons
que pour t = 0 les grandeurs £ soient égales à £ (0) ; on peut alors,
à partir des équations (1.4.7), trouver les valeurs des grandeurs
1 = £ (f, £ (0) ; co) à l’instant t pour des valeurs données des para­
mètres aléatoires co :
t
5 ( M ( 0); (O) = e-°‘I ( 0 ) + co), .(1.4.8)
0
où a = || aih || est la matrice formée par les grandeurs aik (elle agit
sur les vecteurs £ (0) et Y (t, co)). La fonction de distribution des
grandeurs £ à l’instant /, pour des valeurs données des grandeurs
£ (0) et des paramètres co, conformément aux résultats du paragraphe
2.1.2, est une fonction delta multidimensionnelle, soit
/ ( £ * ; i(0),cû) = ô(Ç -Ê (*,Ç (0); co))^ J1 8 (£ ,- ? , (*,£(0) ; co)).

Si la distriLution de la grandeur £ à l’instant initial a pour


densité de probabilité / (£ (0), 0) et si les paramètres co ne sont pas
donnés, la fonction de distribution des grandeurs £ à l’instant t est
/ ( 6 , 0 - f rf6 (0 )/(i(0 ).0 )< ô (6 -6 (i,6 (0 ); co))>, (1.4.9)

où les crochets ( . . . ) indiquent le moyennage sur le paramètre co.


En utilisant la relation ô (£) = (2ji)“n J dq exp [ig^l (n étant le

Dans [118], 1641 on peut trouver un exposé plus détaillé de cette méthode.
5 1.4] PARTICULES EN INTERACTION AVEC LE MILIEU AMBIANT '.1

nombre de variables |), on peut, compte tenu de (1.4.8), écrire-


(ô (l — I (*, I (0) ; m)) > comme suit
<«<6-5<*.S(0); ®))>-(2n)-" Jd çG to.D exptlgft-e^ K O ))].

G (g, t ) = ( e x p { - i q f dTe-o<'-*>ÿ(T; o»)}^. (1.4. IC)-


0
En développant la fonction de distribution / (E, t) en intégrale de
Fourier
/ (|. t) = (2n)-* j d q e ^ f (q, t) (1.4.11 )
on trouve, en vertu de (1.4.9),
/ (<7, t) = G (q, t) / (e-Mq, 0), (1.4.12)
où à est la matrice transposée de a.
Pour trouver l’équation de Fokker-Planck, nous allons supposer
que le processus aléatoire Y t (t ; co) est un processus stationnaire de
Gauss. Ceci signifie, qu’on a les relations
O 11 Ul » <o) . . - y 12/1+1 (^2n+l > w))= 0» (1.4.13)
( y i l (^1 î (o ) . . . Y i 2n (^ 2 n » W ) ) =

= ë i iil (^1 ^ 2 ) ’ * * é fi2 n -ii2 ri ( ^ 2 n - l ^2n) »

où gltlt (/j — t 2) est une fonction de la différence tx et *2, la somme


étant prise sur toutes les paires possibles des grandeurs ilt tx;
1*0, *2; . . .; i2n, f2n (le nombre de combinaisons possibles est de
toute évidence égal à (2n — 1)!! = 2n\/n\2n). Les fonctions
giiit (h — *2) diffèrent de zéro sur un certain intervalle tx — t»,
à savoir I t x — / 2 | < t 0 où la grandeur t 0 caractérise la mémoire
du processus aléatoire Y t (/ ; co). Pour plus de simplicité nous allons
supposer que x0 = 0, de sorte que
(^ i ^ (^ 1 ^2 ) r

où Citit sont des constantes. En introduisant la désignation sui­


vante
t t
M (q, t)= j dtt ( dt2qe-ol'g (tt —t 2 )e ntrq =
0 0
t
== j d ttqe~at'Ce~“llq (1.4.14)-
0
42 ÉQUATIONS CINÉTIQUES POUR LES SYSTÈMES CLASSIQUES [CH. 1

(on utilise la forme matricielle), on trouve en vertu de (1.4.10),


<1.4.13)
oo t
G (q, 0 = 2 7 2 ^
n —0
J
i)2nAfn(^> 0 exP { — ÎQ dïe-<*K.}
OU
i
G {q, t) = exp | — iq f dxe~^K - j M (q, *)}. (1.4.15)
0
Il est facile de voir que G (q, t) satisfait à l’équation
^ J ï + qa^ J l + iKqG(q, t ) = - ± q C q G ( q , t)
et à la condition initiale
G (q, 0) = 1.
Notons qu’on a la formule
f (e-ï'q, 0) + q a ^ f (e~°'q, 0) = 0.
En vertu de (1.4.12) la fonction / (q, t) satisfait à une équation ana­
logue à celle de G (7, t). En passant des variables q aux variables £
on obtient donc
+ = I} . (1.4.16)
Notons qu’on aurait obtenu la même équation pour x0 ^ 0, il
suffit que soit vérifiée l’inégalité t 0 -C â~l où à donne l’ordre de
grandeur des éléments matriciels aih. La grandeur à~l donne, comme
on peut le voir à partir de (1.4.16), le temps durant lequel la fonction
/ (£, t) varie notablement.
Nous avons ainsi obtenu l’équation de Fokker-Planck dans
laquelle cependant les grandeurs A et B ne dépendent pas de £.
•(L’équation générale de Fokker-Planck correspond à l’équation de
Langevin (1.4.7) dans laquelle les grandeurs atj et K t dépendent
•de £,.) Nous allons maintenant exposer la théorie du mouvement
brownien en nous basant sur cette équation.
L’équation initiale est celle du mouvement brownien d ’une par­
ticule, à savoir
t?= — + + x = i\ (1.4.17)
où x et v sont la coordonnée et la vitesse de la particule, K une force
extérieure déterministe (par exemple, la force de pesanteur), Y une
force aléatoire, et y le coefficient de frottement. Pour une particule
brownienne sphéroïdale de rayon a et de masse m la grandeur y est
* 1.4] PARTICULES EN INTERACTION AVEC LE MILIEU AMBIANT 43

donnée par la formule de Stokes 7 = 6jiax\!m, où t| est le coefficient


de viscosité du milieu.
Notons que les équations de Langevin (1.4.17) correspondent à la
méthode semi-phénoménologique où l’action du milieu est divisée
en deux: d’un côté, le frottement hydrodynamique décrit par le
terme —yp et de l’autre, les chocs aléatoires se déroulant à une fré­
quence élevée décrits par la force aléatoire Y . Il y a lieu de procéder
à une telle distinction car la fréquence de chocs est supérieure au
coefficient de frottement. Il est naturel de supposer que la force Y
décrivant les chocs aléatoires est un processus gaussien stationnaire
(1.4.13).
En vertu de (1.4.17), les grandeurs dans (1.4.7) désignent
maintenant le rayon vecteur et la vitesse de la particule brow-
nienne £ s (x, p), les éléments de la matrice a sont donc
a°ivk == ’ üxivk = ®ik’ axixk = avixk = (1-4.18)
Les vecteurs de la force aléatoire Y t et de la force déterministe K t
ont maintenant pour composantes
y Ç| = Y h Y x. = 0, K v. = K h KXl = 0.
Enfin les grandeurs Cik sont
c *i*k= ’ Cxixh = Crixh —Cxivk =
(La matrice Cr .rfc est multiple de la matrice unitaire, vu l’iso­
tropie du milieu.) C’est pourquoi l’équation de Fokker-Planck
(1.4.16) pour la fonction de distribution / (x, p, t) des particules
browniennes, s’écrit alors 11181

f + * ’# + K J r = i r ( 1f“'/ + T c ^ ) - <>-419>
Dans cette équation la grandeur K (qui était supposée constante)
peut être une fonction lentement variable de x.
Il est facile d’obtenir cette équation à partir de l’équation de
Fokker-Planck généralisée (1.4.4). A cet effet il suffit de tenir
compte de Ax = p AJ, donc
u?At (a?, 0; Ax, Ap) = ô (Ax — p At)w±t (x, p; Ap).
En utilisant cette formule et la définition (1.4.4) des grandeurs
A h B ih^ on obtient
( £ ) == vi î ^ xivk = ^ vlxk = ^ xlxh ~
En supposant de plus que
(?) = Kl {&) Y
on ah tient l ’équation (1.4.19).
44 ÉQUATIONS CINÉTIQUES POUR LES SYSTÈMES CLASSIQUES [CH. f

Nous allons montrer maintenant que la grandeur C est donnée


d’une manière univoque par la température du milieu. A cet effet
à l ’état d’équilibre la distribution des particules browniennes doit
suivre la loi de Maxwell : >
/o(ar, v) = Ç e x p { — (as))},
où T est la température du milieu, Q une constante donnant le nom­
bre de particules browniennes et m K = — VU (x). En substituant
cette expression dans (1.4.19), il est facile de voir que C = 2yT/m
et par conséquent

Tr+ < ’ l k + K ï : - L <~*- <"■ fl. (‘ -«-a»


L& ' n - v - ê r f a i + i - H r ) -
Nous allons maintenant trouver la fonction G (q, t) dans le^cas
du mouvement brownien. En utilisant dans la transformation de
Fourier (1.4.11) les désignations E = (x, r), q = (fc, q), on obtient*
en vertu de (1.4.14) et (1.4.15),
t t
G(q, t) —exp{ — i J dxq (t ) K J <*r®s (T)},(1.4.21)
0 0

q(r) = qe v'+ky"* (1—e v*).
Cette expression et les équations (1.4.11), (1.4.12) permettent de
trouver la fonction de distribution / (x, r, t) à un instant quelcon­
que si l ’on connaît la distribution initiale / (x, i?, 0).
Si, à l’instant initiql, la distribution de particules browniennes
était homogène dans l ’espace et toutes les particules avaient la
vitesse v 0, c ’est-à-dire / (x, d, 0) = nô (r — r 0), où n est la den­
sité des particules browniennes, leur fonction de distribution à l’ins­
tant t sera alors, en vertu de (1.4.21), (1.4.12), [1181
m m(r —e ytvQf \
/( » , t) = n (
2nT ( 1 — 2t (1—e~^yt) J
(on suppose que K = 0). On voit que, lorsque / augmente, la dis­
tribution / (x, n, /) tend vers la loi de Maxwell, le temps de rela­
xation T r est de l’ordre de grandeur de l’inverse du coefficient de
frottement z r ~ y ”1.
Nous allons de plus trouver le caractère des variations de la
fonction de distribution des particules browniennes dans le cas
$ 1.4] PARTICULES EN INTERACTION AVEC LE MILIEU AMBIANT 45

d ’un espace non homogène pour t xr. Pour plus de simplicité


f
on pose K = 0. L’intégrale j di q2 (t) pour y -1 figurant dans
o
l’expression (1.4.21) pour G (g, t) est égale à
2qk o &2 \
y 6 y2 /
Donc
2qk

= Goo (g, /). (1.4.22)


En vertu de (1.4.12), la fonction de distribution / (5, t) = f (,x , p, t)
•est liée à la fonction G (£, t) par la relation
f i l , <) = J dloG lo), t ) f (lo, 0),

G (|, t) = (2ji)"® J dq&lG (g, t), | (t , lo) = e~°%.
Puis, en vertu de (1.4.17), (1.4.18), les composantes x (J), p (J)
du vecteur £ (t , £0) = (x (0» v (0) satisfont aux équations
v = —yr, x=p
et par conséquent
v (t) = e-vh'o, x ( t ) = — v-,e-Y<fo -f x 0-f 7-lv0.
Donc pour t y"1 on a, en vertu de (1.4.22),
/( * , r , / ) — ^ j d3x 0d3v0Gcc ( x —x 0— », t ) f ( x 0, r0, 0)==
= / - ( * , *•% 0 . (1.4.23)

Gco(x, », t) = (2n)~6 j d3k d 3qeikx+i<ivGQO(k, q, t).
Remarquant que
(2n)-3 j dV-"?* = (4na)"3/2, (1.4.24)
après des calculs simples on obtient
Go, (x, », *) =
46 EQUATIONS CINÉTIQUES POUR LES SYSTEMES CLASSIQUES [CH. 1


2 = T/my. (1 Æ26>
Nous allons maintenant montrer que la fonction de distribution
foo (x, r, t) est une certaine fonctionnelle universelle de la densité
des particules browniennes n (x, /)
foo (x, P, 0 = /(x , r ; n (x', /)). (1.4.27)
La densité des particules browniennes n (x, /) pour t ^ 7 ”1
est donnée par la formule
n (x, l) = f d*v / (x, #% t),
j °°
d ’où en vertu de (1.4.23), (1.4.25)
n ( x , /) = j d3x0dh-0f (x0, r 0, 0) ( 4 n à '(< —y ) ) 'V'>x
X Ç cft’ c-:p f m,,î ( x - x 0- v ' (r-f r,))» ■>
X J ûTexp ^ 27, 4 Æ (t-2 r‘)h
En utilisant la formule (1.4.24), on obtient finalement
n (x , t) =

f ( x n, t))

(1.4.28)
Il est facile de voir que la densité des particules n (x, /) satisfait
à l ’équation différentielle de diffusion
dnldt = Si An, (1.4.29)
et par conséquent Si est le coefficient de diffusion des particules
browniennes. (La formule (1.4.26) reliant le coefficient de diffu­
sion SI et le coefficient de frottement y est dite formule <TEinstein.)
Compte tenu de la formule (1.4.25) et en utilisant (1.4.28), on
peut écrire l ’expression (1.4.23) pour /« (x, r, t), comme suit
thp-

/» (* , y, 0 = ( — r ) i/2r 2T (1-4-30>
On voit ainsi que la fonction de distribution des particules brow­
niennes, à l’instant t , est déterminée par la densité des particules
à l’instant t — ^ . Mais en vertu de l ’équation de diffusion (1.4.29),
la grandeur n ^x, t — ^ J p e u t s’exprimer en fonction de la densité
§ 1.4] PARTICULES EN INTERACTION AVEC LE MILIEU AMBIANT 47

des particules browniennes n (x, t) et de ses dérivées spatiales à l’ins­


tant t :

n ( X) *— 2ÿ) = S - n " ( - w A) ,n(ac’


/-o
C’est pourquoi la fonction de distribution /«, (x, u, /) est en fait
une fonctionnelle de la densité des particules n (x', t).
Ainsi, on voit que, pour t y ”1 la description de l’état des par­
ticules browniennes se simplifie, à savoir pour t y 1 l’état des-
particules browniennes peut être caractérisé par la densité des par­
ticules n(x, t), quant à la fonction de distribution, elle devient
une fonctionnelle de la densité n (x \ t) :
/ ( * . *•> v ' n (x '> *))>
f(x , r; n ( x \ t))=

Uo
la densité des particules n (x, /) satisfait à l’équation de diffusion*
(1.4.29) et la mémoire de l’état initial /(x 0, r 0, 0) ne se trouve con­
tenue, comme on peut le voir à partir de la formule (1.4.28), que
dans la densité des particules n (x, /).
La simplification apparue dans la description de l’état des par­
ticules browniennes s’obtient à partir du schéma général exposé
dans les paragiaplus 1.2.1., 1.3.3. du passage de la description
microscopique complété à la description cinétique et de la descrip­
tion cinétique à la description hydrodynamique. Plus bas nous ver­
rons que cette simplification de la description de l’état du système-
dans le temps apparaît non seulement pour les systèmes classiques»
mais également pour les systèmes quantiques et peut être le fonde­
ment de l’élaboration de la physique cinétique.
Notons que la grandeur n[x — /) entrant dans la formule
(1.4.31) peut être développée suivant les puissances de :
oc

0 = 2 ^ ( ~ y ) > v )**(*,< ). (1-4.32)


a—0
La fonctionnelle / (x, v; n (x', /)) s’écrira alors sous la forme
d’un développement en série suivant les gradients de la fonction (
n (x, t). Comme, en vertu de (1.4.26), on a S y ’ 1 ~ Z2, iry 1 ~ l
(Z étant le libre parcours moyen de la particule brownienne), ce
développement est, en fait, le développement en série suivant les
48 EQUATIONS CINETIQUES POUR LES SYSTEMES CLASSIQUES [CH. 1

puissances de llamj où la grandeur am caractérise les dimensions des


^hétérogénéités. Les deux premiers termes de ce développement sont :
/( x , v; n ( x \ 0) = / (0,+ / (1,+ •••
,./0 mv*
f ,0>= ( w ) e' 2Tn(x ' 0 . (1-4.33)
I/O 771V-
>"’ = ( - £ r ) 0.
Il y a lieu de remarquer que la fonctionnelle (1.4.31) contient
les corrections (à la distribution de Maxwell) d’ordre élevé que l ’on
•veut, alors que l’équation de diffusion est une équation exacte et
ne contient pas de termes correctifs liés aux dérivées spatiales d ’ordre
supérieur au second.
Pour conclure ce paragraphe considérons le mouvement brow­
nien en présence d’un champ de forces extérieur faible. Tout comme
•en l’absence de forces extérieures, la fonction de distribution
/ (x, u, /) sera pour t ^ y ' 1 une fonctionnelle seulement d ’une
variable hydrodynamique, à savoir de la densité des particules
n (x, t) :
/( x , v , = v; n ( x , /)),

•cette fonctionnelle satisfaisant à l ’équation cinétique de Fokker-


Planck (1.4.20). La densité des particules browniennes
rc(x, t)= J d3u /(x , r; n ( x \ t)) (1.4.34)

satisfait en vertu de (1.4.20) à l’équation suivante


4£- + d iv j = 0, j = [ <Pvr f{ x , v, n (x ', t)).

En développant / en série suivant les puissances du gradient


de la densité :
/ = / <o,+ / <,,+ . . .
on obtient, en vertu de (1.4.20), les équations suivantes p o u r/10’, /(,) :
L ( x , r; / ,0,) = 0,

£ < * . r. Ç + O-4-35»

(l7‘)(1)=“ div î d3yr/<0>-


$ 1.4] PARTICULES EN INTERACTION AVEC LE MILIEU AMBIANT 49

A partir de la formule (1.4.34), on obtient les conditions supplé­


mentaires imposées à p °\ fii}
n = jd * p /« » , j d3vf{l) = 0. (1.4.36)
C’est pourquoi, à partir de l’équation (1.4.35), on trouve qu’en
première approximation / est donné par

/ * - » < * , O ( - g r Y n exP ( - T F - ) • O-4-37»


et par conséquent

m " = o -
A partir de la seconde équation (1.4.35), compte tenu de (1.4.36),
on obtient :

= - f ( w ) 3/2 exP ( — î s r ) r ( V n- t - K n ) • (1-4-38)


(Pour K = 0 les formules (1.4.37), (1.4.38) deviennent les formu­
les (1.4.33).) Connaissant /{1>, il est facile de trouver la densité du
courant j :
j — —3j (V n ---- ï~ K n )
(Si étant donné par la formule (1.4.26)), par conséquent l’équation
de diffusion en présence d ’un champ de forces s’écrit
—ç = div ( Si1'Vn— y^Kn). (1.4.39)
(Cette équation est dite équation de Smolukhovski.) Ainsi en présence
d’un champ de forces extérieur le courant a deux composantes: le
courant de diffusion S V n et le courant dû au champ de forces
Y"1An. Le courant total est de toute évidence nul si les particules
sont réparties suivant la loi de Boltzmann.
1.4.3. Théorie du ralentissement des neutrons. Le ralentisse­
ment des neutrons dans les substances est un autre problème impor­
tant où apparaît l’équation de Fokker-Planck. Si un neutron rapide
se déplace dans une substance, par suite des collisions des neutrons
avec les noyaux doués d’énergie thermique (on peut supposer que
ces noyaux sont immobiles) le neutron se trouve ralenti. Lors de
chaque collision du neutron avec le noyau, il perd en moyenne une
énergie égale à ^ e, où m et e sont la masse et l’énergie du neutron
et M la masse du noyau de la substance.
Pour décrire le processus de ralentissement il y a lieu d’introduire
la fonction de distribution des neutrons / (x, p, t) = fp (x, t) sur
4 —0393
50 ÉQUATIONS CINÉTIQUES POUR LES SYSTÈMES CLASSIQUES [CH. !

les impulsions p et les coordonnées x et d’établir l ’équation cinéti­


que pour cette fonction. Si, pour plus de simplicité, on ne tient pas
compte de la capture des neutrons par les noyaux de la substance,
l’équation cinétique s’écrit comme suit [5] :

+ J>') Ô ( e „ - v + - (?T / ,)a ) fp' -


—w (p’ —e, — = p \ /), (1.4.40)

où ep = p2/2m, v = p/m et w (p \ p) 6 (ep — 8P>— (p — p 9)2/2M)dp9


est la probabilité rapportée à l ’unité de temps de passage du neutron
de l ’état d’impulsion p à l ’état d’impulsion p ' se trouvant dans l’in­
tervalle p \ p 9 -[- dp9 (comme lors de ce passage le noyau initiale­
ment au repos acquiert l ’impulsion p — p ', dans la fonction ô on
voit apparaître l ’énergie de report du noyau (p — p 9)2/2M). Le
premier terme dans l ’intégrale des collisions donne la variation
de la fonction de distribution des neutrons due au passage des neu­
trons de l’état p 9 à l ’état p par suite des collisions, et le second terme
détermine la variation de la fonction de distribution due au passage
des neutrons de l ’état p à l’état p 9 par suite également des collisions
avec les noyaux au repos. Il est évident que la fonction w (p, p 9)
donnant la probabilité est proportionnelle à la densité des noyaux.
Notons que si l ’on avait tenu compte du mouvement des noyaux
et à cet effet introduit la fonction de distribution des noyaux . f (SP)
sur les impulsions dans l’intégrale des collisions on aurait de
toute évidence
w ( p , SP; p \ SP9) ( fJt^ ( S P ) - f ^ ( S P 9))J
où w (p, SP ; p ', SP9) est la probabilité rapportée à l’unité de temps
de transition du neutron de l ’état d’impulsions p et SP dans l’état
d’impulsions p 9 et SP9. En posant F (3*) = nô (SP) dans cette inté­
grale des collisions, on arrive de nouveau à l ’intégrale des collisions
L (x ; p ; f) où, vu le report du noyau, la fonction w (p, p') n’est
pas symétrique par rapport à la permutation de p et p 9.
Notons que s’il était nécessaire de tenir compte de la capture
des neutrons, il faudrait ajouter à L le terme —t l lfp où xc est la
durée de vie du neutron par rapport à la capture (cette grandeur est
une fonction de l ’énergie du neutron).
Nous allons envisager ici le cas d’un ralentisseur lourd, lorsque
M ^ m . Le ralentissement sera alors lent car lors de chaque colli­
sion du neutron avec le noyau le neutron perdra une quantité insi­
gnifiante d’énergie. Nous allons montrer que dans ce cas le ralentis­
sement sera décrit par une équation du type de l ’équation de Fok-
ker-Planck.
§ 1.4] PARTICULES EN INTERACTION AVEC LE MILIEU AMBIANT 51

Siikf m, les fonctions w(p, p ') et 6(8* — zp* + (p — p')2l2M)


peuvent être développées en série suivant les puissances de M~l :
w ( p , p ' ) = w0 ( p , # ')+ •••.

6 + (e,,—e,,')+ ..
l'intégrale des collisions s’écrit alors:
L (*» p ; /) = £ <0> (* . p ; /) + (* . p ; /) + • • •.

L<0,(x, /) = j d3p'w0{p, P ,)à(BJt — e ^ ) ( f ^ — fp), (1.4.41)

Z,(1>(x, i>; /) = j dPp'à (e„ + t p,) {u>t (p, p ’) fp. —wx( p \ p ) /,} +
+ j d*p’ { v ~ * )a{w0(p, p,)/i.' +«?o(p', P)fi>}à'(ep —v).
L’intégrale exacte des collisions (1.4.40) satisfait de toute évidence
à la condition j d?pL (x, p ; f) = 0 et l’intégrale des collisions
L(0) (x, p ; f) à la condition
Jd< V ,«»(x, i>; /) = 0, (1.4.42)
où dOp est l’élément de l’angle solide du vecteur p.
Comme | La> | -C | Lm | la grandeur

n (x , e; t) = j -^ f-/,> (x , 0 . e = ^ -

variera lentement dans le temps. Elle donne la distribution des


neutrons suivant les énergies.
Après un intervalle de temps long par rapport au temps x e entre
deux collisions successives du neutron avec les noyaux fv deviendra
une certaine fonctionnelle de n (x, e ; t):
/( x , P , t) -^ 7 » /( x , PI « (* ', e'; t)) = fp (x; n),

cette fonctionnelle devant satisfaire à la relation

Î -4dO^ - /p (x; = « (x, e; t). (1.4.43)

En intégrant l ’équation cinétique (1.4.40) sur dOp et compte


tenu de (1.4.42), on obtient une équation temporelle pour n (x, e ; t)
a_ f dO (• dO
4 r + div J H a ~vf* (x * ra) = J “5 T L < 1 ) f ("))• (l-4-44)
4*
52 ÉQUATIONS CINÉTIQUES POUR LES SYSTÈMES CLASSIQUES [CH. 1

Supposons que les dimensions caractéristiques des hétérogénéités


spatiales des fonctions de distribution des neutrons sont grandes
par rapport à leur libre parcours moyen. On peut alors chercher la
fonctionnelle / (x, p ; n (x \ e';*)) sous la forme d’un développe­
ment suivant les puissances de m/M et des gradients dn/dx
f ( x , p ; n) = n (x, e; t) + /;?’ (x; n) -|------ ,
où p 1* peut contenir des termes proportionnels à m/M et dn/dx.
En vertu de (1.4.43), on a
jd 0 „ /)» (x ;n ) = O. (1.4.45)
Conformément à (1.4.40), l’équation donnant /(1) est de la forme
j l > ' ) f ( i , —V ) ( / î ’’- ( . l' ) + l ' ll(*. V, n) =

= (4 r <'-4-46>
où (dn/dt)iU est la vitesse des variations de la fonction de distribu­
tion des neutrons par les énergies, calculée à l ’approximation linéaire
par rapport aux gradients de la fonction n et du paramètre m/M.
Compte tenu de (1.4.44), on a

(■S" ) <1>=L<1’ (ac’ p ;


C’est pourquoi l’équation (1.4.46) prend la forme
J d3p'u>0 (p, * /) ô ( e „ - v ) ( ff i— ff*) = v dnldx.
D ’où compte tenu de (1.4.45), on obtient:
f\V (x; n) = —xe (e) v dn/dx, e = ep, (1.4.47)

t , 1 (e) = j d3p'w0 (p , p ') ô ( e — e') (1—cos O), e' = e,,#,
■et $ l’angle des vecteurs p et p '. La grandeur t , (e) donne le temps
après lequel la distribution des neutrons peut être donnée par la
fonction de distribution sur les énergies, x e est de l ’ordre de gran­
deur de l’intervalle de temps entre deux collisions successives des
neutrons avec les noyaux.
Ainsi, en vertu de (1.4.44), la fonction de distribution n des neu­
trons sur les énergies à l’approximation quadratique par rapport
aux gradients de n et linéaire par rapport à mIM satisfait à l’équa­
tion
dn/dt — S (e) An = (x , p ; n),
§ 1.4] PARTICULES EN INTERACTION AVEC LE MILIEU AMBIANT 5S


ü (C) = i/3lTTe (8). (1.4.48)
Comme n n'est fonction que de l'énergie des neutrons, le premier
terme dans la formule (1.4.41), lorsqu'on substitue / a n , s'annule
(il ne faut pas oublier que w i (p, p') dépend de p 2, p '2, pp'), on
obtient ainsi l'équation suivante pour L{i) (x , p ; n):
L(1>(x, p ; n) =
= j dY (P'Ÿ j >-)2 {^o(P> V ')n { z') — w0( p \ i-)«(e)}Ô '(e — e').

Remarquant que
(n (e') - n (e)) ô' (e - e') - ô (e - e'),
on a
Z,'1' (x, p ; n ) = g (e) ^ + h (e) n,

g(e) = j d V ( p ~ f ]i w0(p, j>')Ô(e — e'), (1.4.49)

h (e) = j d3p' {w0( p t p ') + w0(p ', p)} Ô(e — e')

La grandeur h (e) peut de toute évidence s’écrire

h (fi) = J dY ’{wo(P, P*) + ”oi P\ P)) ô (e —«')—


— j d 3p'6 (e — e') (w0(p, p') + wt { p \ P)) ~ }.

d’où en utilisant la formule donnant g (a) et en remarquant que


<Pp' = (2m)8/2 Y e' de' dOp-, il est facile de montrer que
h (e) = g' (e) + (2e)-1 g (e).
La grandeur L(1> (x, p ; n) s’écrit donc comme suit
L“ >(x, p ; n) = -y=- -!%■ { V I g (e) n (e)}.

On obtient ainsi l’équation cinétique suivante pour la fonction


de distribution des neutrons sur les énergies

-g—s <e)A n =yr i ( v 1 8 (8)nJ* (1-4*^


54 ËQPATIQNS CINETIQUES POUR LES SYSTEMES CLASSIQUES [CH. 1

Compte tenu de (1.4.47), (1.4.49) il est facile de trouver la rela­


tion existant entre les grandeurs g (e) et x e (e) :
g = <*(*)• (1.4.51)
En introduisant la fonction n (e) au lieu de v (e), soit
v (e) = V~&g (e) n (e), (1.4.52)
l ’équation (1.4.50) s’écrit
-JJ— 2-(e)Av = g(e)-g -.
De plus, si au lieu de e on introduit la nouvelle variable indépen­
dante t :

T= T (e)= — § d e 'jl2 ± . (1.4.53)


C0
où e0 est une constante quelconque, on obtient finalement l ’équa-
tion suivante pour la fonction v = v (x, x ; t):

1 7 = 3> ( t ) { Av — g - } - ( 1 -4 .5 4 )

La variable tentrant dans cette équation peut, en vertu de (1.4.53),


(1.4.48), s’écrire comme suit:

* ( e ) = - 4 - ^ î T? ( O d e ',
•»
ou en introduisant le libre parcours moyen des neutrons l (e) =
= vxe (e)

*<«>— <1-4-55»
CO

Lorsque le libre parcours moyen ne dépend pas de l’énergie, on a


T(e) = JLiLz21n-^-.
v’ 6 m e
L’équation (1.4.54) décrit le processus de ralentissement des neu­
trons dans le cas d ’un ralentisseur lourd. C’est, comme on peut le
voir, une équation du type de l’équation de Fokker-Planck.
L’équation cinétique (1.4.40) ne contient pas de terme tenant
compte de la quantité de neutrons fournis par la source au ralentis­
seur. Si qd?x&p est le nombre de neutrons émis par la source par
seconde dans l’élément de l’espace des phases â?x tPp dans le membre
§ 1.4] PARTICULES EN INTERACTION AVEC LE MILIEU AMBIANT 55

de droite de (1.4.50) il y a lieu d’ajouter le terme q. Dans l’équation


(1.4.54) on voit apparaître un terme tenant compte de la présence
des sources
^ ~ 1(t)1T = Av—W + ,S(T’ (1.4.56)

C/ \ / ôT(e) \ - l f dOp 6m s 312 f dO)t
S (x,x)— y e ( de J j 4n q — J ?•

Dans le cas stationnaire, lorsque S ne dépend pas de t, cette équation


s’écrit
Av + S ( t , x ) = dvldx. (1.4.57)
Considérons le cas simple où, à l’origine des coordonnées, on
a une source ponctuelle de neutrons émettant par seconde q0 neu­
trons d’énergie e0:
q— (*) ô (e — e0) (4n (2m)3/2 e1/2)-1.
On a alors S ( t, x ) = 3 eq0 (4itM (2m)1/2 Z2 (e))-1 ô (x) 6 (s — e0).
Dans ce cas la solution de l ’équation (1.4.57) s’écrit

v = -^ - (8nmt)” 3/20 ( t ) exp { —


(on a choisi t de telle sorte que t = 0 corresponde à l ’énergie e0
du neutron quittant la source). Comme la fonction de distribution
des neutrons n (e) est liée à v par la relation (1.4.57) on a

n (*. e) = -g- (8nmT (e)) " 3/2 0 (e0 - e) exp { — 5— -}.


(1.4.58)
En intégrant cette expression sur x on obtient la distribution éner­
gétique des neutrons N (e) :
N (e) = 4nm(2me),/2 j d3xn = ç0 Q(e0—e)
{N (e) de est le nombre de neutrons dans l’intervalle énergéti­
que de).
La formule (1.4.58) montre que la probabilité pour qu’un neutron
d’énergie e = e (x) se trouve à la distance r de la source est donnée
par la distribution de Gauss. En vertu de (1.4.58), la distance qua­
dratique moyenne ((z2))*/2 que le neutron doit parcourir pour être
ralenti de l ’énergie e0 à l’énergie 8, est égale à ((x2))1/2 = (6r (e))“1/2.
Ainsi la grandeur x donne le carré moyen du parcours de ralentisse­
ment du neutron. Cette grandeur est appelée « âge » du neutron.
56 ÉQUATIONS CINÉTIQUES POUR LES SYSTÈMES CLASSIQUES [CH. i

Nous allons nous arrêter maintenant sur la condition imposée


pour l'application de l'approximation envisagée dite approximation
de diffusion. Cette approximation est vraie, de toute évidence, dans
le cas où la fonction de distribution n (xy e) varie lentement à des
distances de l’ordre du libre parcours moyen Z, durant un intervalle
de temps de l’ordre du temps de libre parcours moyen r c:
Z/i-1 | Vra | 1, x^n-1 | dnldt | < 1.
En appliquant le premier de ces critères à la solution (1.4.58), on
obtient la condition \ x | t/Z. Cette condition signifie que l’ap­
proximation de diffusion est applicable à de grandes distances de la
source. En vertu de (1.4.55), cette distance ne doit pas être supé­
rieure à M l m l -ln e0/c. Cette condition est liée à ce que, à de gran­
des distances, la distribution de Gauss se trouve remplacée par une
distribution exponentielle de la forme exp {— \x |/Z}. En effet,
dans le domaine \x | > tZ ”1 l ’expression (1.4.58) conduit à une
densité de neutrons très faible, c’est pourquoi la densité des neutrons
dans ce domaine sera déterminée par les neutrons qui y arriveront
après un petit nombre de collisions, le nombre de ces neutrons étant
proportionnel à exp {—| x |/Z}. Il est évident qu’on ne peut pas uti­
liser l ’approximation de diffusion au voisinage immédiat de la
source, car pour que soit vraie la description simplifiée, le neutron
doit subir plusieurs collisions.

§ 1.5. Mécanique statistique des systèmes


de particules chargées
1.5.1. Equation cinétique pour les électrons du plasma. Les
résultats obtenus au paragraphe 1.3.1 peuvent être utilisés dans le
cas du plasma, qui est un gaz entièrement ou partiellement ionisé,
mais en moyenne électriquement neutre. L’interaction électrosta­
tique entre les particules joue un rôle essentiel dans le plasma non
relativiste, entièrement ionisé. Cette interaction n ’est cependant
pas donnée par la loi de Coulomb ordinaire, mais par une loi de
Coulomb tenant compte de l’effet d’écran dû à la présence des char­
ges des deux signes. En vertu de cette loi, l’énergie potentielle de
deux particules de charge e se trouvant à une distance r l’une de
l’autre est égale à

où rD = (Tlônne2)1^ est le rayon d’écranisation ou rayon de Debye


(T est la température et n la densité des particules du plasma).
Si l ’énergie moyenne d ’interaction entre deux particules du plas­
ma V ~ e~nlf3 est petite par rapport à l ’énergie cinétique, c’est-
à-dire si ePn1!* 7\ pour la description des propriétés cinétiques
§ 1.5] MÉCANIQUE STATISTIQUE DES SYSTÈMES DE PARTICULES 57

du plasma on peut utiliser l'équation (1.3.9). Pour expliquer la


forme concrète de cette équation, dans le cas du plasma, nous n'al­
lons pas tenir compte du mouvement des ions supposant, pour plus de
simplicité, que le rôle de la composante lourde du plasma se réduit
à la création d'un fond compensateur de charge positive. Nous n'al­
lons donc considérer que la composante légère du plasma, à savoir
les électrons, dont la fonction de distribution / (x, p y t) satisfait
à l’équation (1.3.9) du champ self-consistent

où E est le champ électrique agissant sur les électrons et L(2) l’inté­


grale des collisions donnée par la formule (1.3.8). Le champ
JE? (x, t) = — V(p (x, t) est self-consistent. Le potentiel <p s e~xU,
en vertu de (1.3.6), est donné par la fonction de distribution des
électrons
A<p = 4ne ( j d?pf(x, y , t) —re) (1.5.2)
(le dernier terme dans l’équation de Poisson est lié à la présence
d’un fond de charges positives). L’équation cinétique (1.5.1) en
l’absence de l ’intégrale des collisions Z(2> est appelée équation ciné­
tique de Vlassov 140]

JL+vÆ +eEJ>L=o. (1.5.3)

Dans le cas général l'intégrale des collisions L(2) est de la forme


(1.3.8). Dans le cas de l ’interaction coulombienne, Vq = 4jie2/<f
et la constante C donnant L(2) diverge; cette divergence logarithmi­
que apparaît tant à la limite supérieure qu'inférieure. La divergence
à la lim ite supérieure est liée à ce que nous avons utilisé la théorie
des perturbations qui n’est pas applicable ici, car à des distances
petites (q grands) l ’énergie potentielle d’interaction des particules
n’est pas petite par rapport à l ’énergie cinétique. Par contre, à la
limite inférieure, c’est-à-dire lorsque les paramètres de visée sont
grands (q petits) il faut tenir compte de l ’écranisation de la charge
conduisant à une diminution de l ’énergie d’interaction des particu­
les du plasma. Comme pour q r£l l ’interaction des particules
n’est pas effective, la limite inférieure qmn dans l’intégrale don­
nant C est de l’ordre de grandeur de r]g, gmln « r^ ; quant à la
limite supérieure 9max> S0D ordre de grandeur est donné par la con­
dition d’égalité des énergies cinétique et potentielle T « erqmaxy
d’où Çmax « Te“2. C’est pourquoi en ordre de grandeur on a C «
« 2jimek ln T’s/2/e37i1'2. L’intégrale des collisions L {2) est appelée
intégrale des collisions de Landau [721.
58 ÉQUATIONS CINÉTIQUES POUR LES SYSTÈMES CLASSIQUES [CH. t

1.5.2. Théorie des écrans. Dans le paragraphe précédent nous avons expli*
qué comment on peut lever la divergence de 1’intégrale des collisions de Landau
à partir de l'effet d’écranisation. Nous allons maintenant donner la théorie rigou­
reuse de cet effet [20t 13, 77], pour plus de simplicité, nous allons supposer que
les ions sont au repos et donnent seulement un fond de charge positive unifor­
mément répartie. Nous supposerons que l'énergie moyenne d'interaction de deux
électrons est petite par rapport à leur énergie tnermique de sorte que e2/*1/3/ T \
ou g as (nrjj)”1< 1. Nous allons partir de la chaîne d'équations intégrales (1.2.11).
Cependant l'application directe de ces équations aux électrons du plasma conduit
à des difficultés formelles dues à ce que les forces de Coulomb agissent à grande
distance. Pour expliquer ces difficultés, nous allons revenir à l ’équation (1.2.8)
pour le noyau <PîT5 (/). L’intégrale J dxg+^V(xt—Xg+i), fg+i (/)} figurant dans o7Cê
est divergente, de toute évidence, dans le domaine desx«+x grands car V (xj —
— x5+1) = e2/j Xj — x«+x |, et /«+x (xlf . . ., ; /) en vertu du principe d’affai­
blissement des corrélations pour x«+ x oo sfécrit

/«+i (xi* •••* x#+iï f) ^ ( * i ? •••* f) f 1)


(/ (x5+1) pour d esx 5+1 grands ne dépend pas dex«+x). En utilisant la dernière
relation, on peut écrire l'expression de àcs (f) comme suit :
<*-*,(/)= { 2 u ' ( x r , f), /*(/)}+{v<«>, /,(/)} +

4- Ç dx^+x f 5 y (*i /«+1 (/)—/«(/)/(*«+ 1)}—


J l< i

“ J dx’
& &W MW k) f).

M x iî = f), / ( * ! > } + j A r .< F ( * ! - * , ) , / 2 ( / ) - / ( X ! ) / ( l : ) } ,

U ' ( x i; / ) = j * x 'V ( * ! - » ') j < P p ' f ( x ’, p ' ) .


Les derniers termes dans les expressions de <#?« (/) et de L (J) convergent, par
-contre, les premiers termes sont divergents, vu la divergence de l’intégrale don­
nant U' ( x ; /). Cependant cette divergence est purement formelle et peut être
levée en tenant compte du fond compensant de la charge positive. En effet,
grâce à ce fond dans le second membre de la chaîne d'équations différentielles
(1.1.23) il est à introduire le terme

—■ { S j & *y ( x - x t ) , / , +1(/)} * - i . 2. . . .

dû à l'interaction des électrons avec les ions à charge positive (AT désignant leur
nombre et n = NlV* leur densité). Dans la chaîne d^quations (1.2.11) il faut
remplacer &C8 (/), L (x; f) par les grandeurs
<**,(/)= { V U {XV, f), / , +1(/)}-f

•+■ f ^*«+1 ( —J V (x i—*«+1)* /«+>(/) —f s U) f (za+i) !


J
- j dx’ /.(/)}, (1.5.4)

L {xt ; f) = {U{xv, f), /(x ,)} + J dxa{V {xt - x J t / , ( / ) - / ( x J / (x,)}.


$ 1.5] MECANIQUE STATISTIQUE DES SYSTEMES DE PARTICULES 59


U ( * ; / ) = [ d * x ' V ( x - x ' ) [ j d*p’f ( x \ p ' ) - n ] , (1.5.5)

l’intégrale entrant dans cette expression étant divergente.


Il est facile de voir que le dernier terme dans l ’expression de &C8 (/) est
proportionnel au paramètre petit g et peut être considère comme une perturba­
tion. En effet, au lieu de x a (a?, p) on introduit les nouvelles variables indépen­
dantes gja* (g, q)f g = x / r D, q = pfp où /T est la valeur caractéristique de
l’impulsion de l’é l e c t r o n , (ImT)1/1. Les fonctions à particulesjnultiples fs
étant pour | x | — r D, | p | ~ p, de l ’ordre de grandeur f8~~ (/i/p3)*, les fonc­
tions
/* (51» •••» £«♦ f) — (P8/71)* fa (*it • ••? xê\ f)
seront pour | 5 | — | T) | — 1 de l ’ordre de l ’unité. Puis, en introduisant, au lieu
de t , la nouvelle variable d’intégration = t p/mrD, on obtient la chaîne
suivante d’équations intégrales pour la fonction J 8 :
o

<^.(7)= I U V(h; 7). 7. (7)1— { dn'ÆHLZd'; /)+


-f- ( 5 î?( i i - i . +i), T«+i (7)-T«(7)7'(5,+i ) } +

1 {Vr<*>. h (7)>,
nrb
OU

T(5 i ; /) = {Û'(èx-.T). f(Si)>+ j  (7)—M li) Mi*)},

(I; /) = j « P i'V ( s - ç ') ( j ti' ) - i )


et 7 (g) = | g | (les crochets de Poisson sont calculés sur les variables g, q).
Vu la présence dans le dernier terme de du facteur g on peut utiliser la
théorie des perturbations en supposant que l e crochet de Poisson (V<*>, f8)
dans (1.5.4) est une grandeur petite. Le développement des fonctions de distri­
bution à particules multiples en série suivant les puissances de g
/,(/) = /**(/)+/ (f)+ ...
donne le développement de la fonctionnelle L (x; f) suivant les puissances de g
L (x; f) = L<0) (x; /)-|-L(1> (x; / ) + ...»
ou
£<0)(*i; />= {ff(*i; /). f(*i)}+
+ j dxt {V ( x i - x , ) , fl» (*lt X,; / ) - / (*i) / (**». (1.5.6)

i<h> (*iî /) = j <*** ( * i - x , ) . /ifc>(/)}. k = 1. 2, . . .


60 EQUATIONS CINETIQUES POUR LES SYSTEMES CLASSIQUES [CH. 1

A l’approximation zéro on a
(1.5.7)
et par conséquent
L«.> (x; f) = {U (* ;/), /(*)} = _ | L ^ L (1.5.8)

où U (x; f) est le potentiel self-consistent (1.5.5) qui tient compte de l ’action du


fond de charges positives. Il est facile de voir que l’équation cinétique obtenue
pour cette approximation coïncide avec l ’équation de Vlassov.
Considérons ensuite la première approximation de la fonction fa Pour plus
de simplicité nous allons nous limiter au cas homogène dans l ’espace, lorsque
£<°>(x; f) = 0. Remarquons qu’en vertu de (1.5.6), (1.5.7) on a

(/)= 2 f dxt+1 ( r n v i (Z)-/;1*(/)/(*,♦ i ) -


J

- # ’ <*!. w . f) O /(*>)! + 2 { V (x t - X j ) , n x t ) f ( x })) J 1 / ( x r).


r*U
Cette chaîne infinie d ’équations intégrales liées de la fonction /ix>admet, comme
on peut facilement le vérifier, une solution exacte de la forme
(1.5.9)
rqfcf, 3
où g (xlt x2) satisfait à l ’équation intégrale suivante
o
?(*i. **)= j dxS?'(T) [ j dx3 {V (*x—x ,), /(x j)g (* j, x3))+
—oo

+ j dx3 {V (Xj—Xj), f (xt) g (*„ *,)} + {V (X j-X .), / (x,) / (x*)> ) . (1.5.10)

(Comme /Jl) = g (xlt x2), g (xlf x*) coïncide avec la fonction de corrélation binai­
re définie par (1.1.11).) En vertu de l ’équation (1.5.10) la fonction g (x2, x2) ne
dépend que de la différence des arguments spatiaux g (xlf x2) = g (x t — x 2,
Pi» Pz)m
En introduisant la désignation
G (x 1— x u p lt p 2) = j dx3 ({V (X!—x 3), / (i!)} g (*., x ,) +
+ { V (x t - x s), / (xt)} g (xlf x ^ + f V C X x -x ,), f ( x 1) f ( x t)).
§ 1.5] MÉCANIQUE STATISTIQUE DES SYSTEMES DE PARTICULES 61

on peut écrire comme suit l ’équation (1.5.10)


o
g(x, Pi, P t)= j d x G ( x + x ( v t — vt), p x, p t), vl = -^L . (1.5.11)

Remarquant ensuite que

G (x, p x, p t) = 3fa^ - j g j d*x'V(x— x ' ) h ( —x \ p ^ —

- - ^ - - f e - 5 <px'V(x" aj')Ma5% Pl)+


(1.5.12)
dx
ou
h{x, p ) = ^ à?p’g (x , p , p '),

et en intégrant (1.5.11) sur p 2j on obtient l’équation intégrale suivante pour la


fonction h (x, p )
o
h (x , P t ) = j <***' j &Ps j d xV (x — x ' + v Xix )h (— x ' , p . ) —
— OO

0
~ ~ ë x ) ****” j d3p* j Ax ^ è p T ~ V ^X~ x , + vltX)h(x’, pj)+

+-B-J *>• î —oo


avec Oi2 = ©x —v«. Il est évident qu’après avoir trouvé h à l’aide des formu­
les (1.5*11) et (1.5.12), on peut restituer la fonction g. C’est pourquoi le problème
revient à trouver la fonction h à partir de l ’équation intégrale (1.5.13). A cet
effet en introduisant les composantes de Fourier h (x, p) et V (x)

hk (p) j ePxe~ik* h (x, p), Vk = j d*xe~ik*V (x),


on obtient l ’équation intégrale suivante pour hk (p )

mp■>--»*j ■pp.ns.<x»u) *s<pû —

6+ M = - l ü Ï+ W = - 6 *= ÏJÏ]’ Px=PX-
62 ÉQUATIONS CINÉTIQUES POUR LES SYSTÈMES CLASSIQUES [CH. !

En vertu de (1.5.6), (1.5.9) l'intégrale des collisions L{1) (x ; f) peut s’écrire


comme suit
£a>(z; = j d*kVkk l m h k (p ). (1.5.15)

Dans le cas d’une interaction purement coulombienne, lorsque Vk = 4jie*//c2,


cette expression s’écrit
L(1>(x; / ) = —4jw* j d*k Im hk (p). (1.5.16)

Remarquons maintenant que l ’équation (1.5.14) contient, en fait, non pas


la fonction h, mais son intégrale sur les composantes de l ’impulsion p ± perpendi­
culaires au vecteur x:
(Px)= f d2p1hk (p )•
C’est pourquoi, l ’équation (1.5.14) peut s’écrire
oo
e (fc, k v j hk ( p j) = — JtiVk j dp?* | dfd(pP
J ft»(Pîx) +
—OO

+ ^ % r T(* ; f (p»)} 6+ (*»«)- (i^iT)


ou
i(fc, <o) = l —niVfc j £ppjô+ (o)—k v t)k . (1.5.18)

T(x; P*)= j
En intégrant cette équation sur/?1± on obtient l ’équation intégrale suivante
pour ~hk (px) :
OO ^
e (k, k Vl)hk (plx) = - n i V t j dPtx {-- (gp;ixPlx) H (P**) +
— OO

+ f ( * ; P » ) - ^ d p j ^ Tl* ' P«) } 6+ <*•»>• t1-5-19)


Il est facile de montrer, à partir de la définition de 5+ (x) que le terme ne con­
tenant pas h dans l ’équation (1.5.19) est purement réel. C’est pourquoi on a
~ oo
Im * (&, k v t) hk (plx) = — nVk df R® j ^ P îA (x r1})ÂJ (pw).

et comme
Im e (fc, fc«x) ReÂfc (ply) E - n F fc XX

X J dp» rte Ô+ ReftJ (p»).


§ 1.5] MÉCANIQUE STATISTIQUE DES SYSTÈMES DE PARTICULES 63

on obtient l'équation suivante


Im hk (ppj
Ree(fc, fetjj) ImÂk (plx) = mVk & j dPx>c
Pïx— Plx

Cette équation homogène n'a qu'une seule solution triviale, à savoir


ImÂfc (plx) = 0 .

Ainsi la fonction (px) est purement réelle. En éliminant des équations (1.5.17)„
oo
(1.5.19) la grandeur ^ dp^ôx (xo^V** (Pîx) on obtient la relation suivante*

entre les fonctions hket hk


df (x ; plx) «r a/(p.) niV. a/(*; Pix)
M Pi) àPix hk(pi*) dpix e (fc, kvt) { /( p i ) dPi*

- i (* ' <■»>
— OO
JW . («-.J =

p illa i.} . (1.5.2> >>


e (/c,
Remarquant maintenant que
Im e (fc, fctrx) = - n m V k --/-(^ Plx) ,

et compte tenu de ce que la fonction hk est réelle, on obtient à partir de (1.5.20)


jiV*
lm hk ( p t )z
|e(fc, fcrJI*
En substituant; cette exprès
expression dans (1.5.15), on déduit l'expression définitive
•'" ' ‘ des
pour l'intégrale ‘ collisions,
llis compte tenu de l'éffet d'écranisation :
...................................
£<*> (x ; / ) = - d J i / d p t , (1.5.21)

J l ( P l ) = n ^ PPîQlJ (Pf, Pt) ( f ( P l ) — 1T p f / ' / ( P î ) ) .

Ç /;(P i, P * ) - J d»A6(fcox- f c r t ) ,*<g il^ } * |, .

En posant dans cette formule e = 1 (ce qui correspond a la théorie des per­
turbations classique donnée dans 1.3.1), on tombe sur l'intégrale des collisions
de Landau. L'expression (1.5.21) doit remplacer dans l'équation cinétique (1.5.1)
avec le champ self-consistent l'intégrale des collisions de Landau.
Ainsi pour tenir compte de l'écranisation, il faut remplacer les composantes
de Fourier de l ’interaction coulombienne Vk par la grandeur Vk = V j t (fc, fcc)
où e (fc, ce) est donné par la formule (1.5.18). Comme nous le verrons dans le
paragraphe suivant, la grandeur e (fc, ce) est compte tenu de dispersion spatiale
et temporelle la constante diélectrique du plasma.
64 ÉQUATIONS CINÉTIQUES POUR LES SYSTÈMES CLASSIQUES [CH. !

A la différence de T intégrale des collisions (1.3.8), l'intégrale des collisions


<1.5.21), comme on peut facilement s'en convaincre, n'est pas divergente dans
le domaine des petites impulsions transmises. C'est ce qui justifie la procédure
utilisée dans 1.3.2 pour des distances de visée importantes. Notons cependant
que l'intégrale (1.5.21) reste divergente dans le domaine des | k | grands, et pour
lever cette divergence, il faut de nouveau utiliser la procédure donnée dans le
paragraphe 1.3.2. Cette divergence est liée à ce que la théorie des perturbations
exposée dans le présent paragraphe n'est pas applicable dans le domaine des
paramètres de visée petits. Comme nous l'avons montré dans le paragraphe 1.2.2,
cette divergence n'apparaît pas lorsqu'on utilise un développement suivant les
puissances de la densité.
Remarquons que l'expression (1.5.21) pour l'intégrale des collisions est
vraie non seulement pour un plasma homogène, mais aussi pour un plasma hétéro­
gène, autant que soient suiffisamment petits les gradients de la fonction de
distribution (dans notre démonstration nous avons omis, dans l'intégrale des
collisions, les termes contenant les dérivées spatiales de la fonction de distribu­
tion).
Soulignons que l'équation cinétique (1.5.1) avec le champ self-consistent et
l ’intégrale des collisions généralisée (1.5.21) peut être utilisée si le paramètre
g = (nrjj)-1 du plasma est petit, de même que les effets de corrélation d'ordre
élevé pour l'état initial du plasma (un tel plasma est dit calme).
1.5.3. Equation de dispersion pour les ondes dans un plasma. La
présence d’un champ self-consistent donne lieu à l ’apparition dans
le plasma d’ondes électromagnétiques spécifiques. Pour en rendre
compte nous allons nous référer à l’équation de Vlassov (1.5.3) et
supposons que la fonction de distribution / des électrons diffère
peu de la fonction f 0 à l’équilibre, / = /<> + 6/- Après la linéarisation
par rapport à 6/ l ’équation de Vlassov s’écrit
dàf dbf
dt dx
= 0,
où E est le champ électrique self-consistent. La solution formelle
de cette équation avec la condition initiale 6/ |t=-® = 0 s’écrit
[11, 104, 65]:
t
Ô/(x, Vi t) = — e -|- - j dxE (x — (t — x) t ) . (1.5.22)

Connaissant 6/, on peut trouver la densité microscopique du cou­


rant électrique
ji (•*, t) = e j d3pvfif (x, p , t) =
t
= j dt' f d V o „ (x —
— CO

avec an ( x , t ) = —e2 j (P p v i-j^ ô (x —vt). En passant aux compo­


santes de Fourier du champ électrique E (k , u) et de la densité
§ 1.5] MÉCANIQUE STATISTIQUE DES SYSTÈMES DE PARTICULES 65

du courant électrique j (A*, co)

E { x , 0 = [d<ùd3keik' - i(ùtE (k, o), j ( x , t)= ^d(ù<Pkeik* -itùtj (k y <o),


on trouve
U (k, (o) = on (k, co) E i (k, (ù), (1.5.23)
où Gf i {ky co) est le tenseur de conductibilité donné par la formule
Ou (k, (û )= — ne2 j <PpVi — -ô+ (<*>—A'*), 6+ (x) = -L .
Comme nous n'avons à notre disposition que le seul vecteur ky
il est commode de séparer dans le tenseur Gu (k, co) les composan­
tes longitudinale g1 et transversale g1

Ou (k, W) = — a1(k, (ù) + ( ô„ —ï p - ) o* (A\ ©),

^ { k , co) = —-^r- j d3P-^£- (kv)2 6+ (co —kv), (1.5.24)

a* (A-, a>) = - — j <Pp & [Art?]2 ô+ (<o— kv), e = -g j-.


Nous allons faire appel aux équations de Maxwell-Lorentz pour
les composantes de Fourier du champ électrique E {ky co) et de
l'induction magnétique B {k , co)
i [ k B ( k , < ù ) ] = - ^ - E ( k , <*)+*?Lj(k, (ù),
(1.5.25)
i [kE (k, = (k, ©).
En substituant l’expression (1.5.23) pour la densité du courant,
on trouve
i [AB] = — E + - ^ - (o'E* + atE t) =

= - ^ ( i + — L ) E - ^ ( o t - a t) ± l k [ k E ) ] , (1.5.26)

où E 1 et E 1 sont les composantes longitudinale et transversale du


champ électrique
E l= ± ( k E ) , E ' ^ — L lk lk E U .
D’un autre côté les équations de Maxwell pour un milieu, écrites
pour les composantes de Fourier, sont:
i[kH)= - ^ - D , i \ k E] = - ^ B , (1.5.27)
5 -0 3 9 3
66 ÉQUATIONS CINÉTIQUES POUR LES SYSTÈMES CLASSIQUES [CH. !

avec H l'intensité du champ magnétique et D l'induction électrique.


Pour un milieu isotrope
B (fc, (ù) = fi (Ar, (o) H (A?, (o), D (A?, <o) = e (&, <d) JE? (&, <o),
(1.5.28)
où & et p sont respectivement la constante diélectrique et la per­
méabilité magnétique. En comparant (1.5.26) et (1.5.27), on voit que
8 (&, û>) = 1 O1(As, <û),
. . (1.5.29)
(*■* (*. ®) = 1 — p p r (°‘ (*. « ) —o* (*. »))•
En utilisant la formule (1.5.24) pour a1 (fc, co), on peut trouver la
constante diélectrique du plasma :
e(Ar, w) = l — - j d3p-y±{kv)*à+(<û — kv) (1.5.30)
OU

e (À-, <ù) = 1 — ****** j <Pp (kv) 6+ (iû — kv).


Pour ce qui est de la perméabilité magnétique, dans le cas de
plasma, elle est pratiquement égale à l'unité (le second terme dans
l’expression de p"1 contient en dénominateur une quantité grande»
à savoir c2).
Les formules (1.5.24), (1.5.30) se rapportent au cas où seule une
composante du plasma est mobile, les électrons. Mais il est facile
de généraliser ces formules et de prendre en considération le mouve­
ment des ions du plasma, e (Ar, <o) — 1, de même que a1 (Ar, (o)
et o { (Ar, G>) seront alors représentés comme une somme de gran­
deurs du type (1.5.24) pour différentes sortes de particules.
Pour que le système homogène (1.5.27), avec les conditions
(1.5.28), admette une solution non triviale, il faut, de toute évi­
dence, que soit vérifiée l’une des conditions
c (Ar, œ) = 0 (1.5.31)
ou

•<*. (1 A » >
Nous avons obtenu des équations reliant les pulsations o aux
vecteurs Ar des ondes pouvant se propager dans le plasma. Ces équa­
tions sont dites équations de dispersion. On voit aisément que l ’équa­
tion de dispersion (1.5.31) correspond aux oscillations électroma­
gnétiques longitudinales du plasma, et l’équation (1.5.32) aux oscil­
lations transversales.
§ l.Ç] IRRÉVERSIBILITÉ ET HYPOTHÈSE ERGODIQUE 67

En supposant que la fonction de distribution à l’équilibre suit


la loi de Maxwell
f ° ~ (2nmT)3r- ®XP { f} «
où n est le nombre de particules, il est facile de voir que dans le
cas limite des ondes longues, lorsque krD < 1 , s (k, w) est donné
par la formule suivante
£(&, <o) = l — £1(1 + 3 (ArD)2) +
1 (û2 i \
+i(l),/2^r^"3exp{ 2 (ü* k*r*D J '

où û)0 est la fréquence de Langmuir, co0 = (4nner/m)1^.


En égalant à zéro cette expression, on obtient:
0 = ü)0 (1 + 3 /2 (ArD)2) - r f fel (1.5.33)

1 f / Il \ 1/2 û)0 ( 1
Vfc = T (o0 I m e = ( T )

Le fait que 0 soit complexe avec Im 0 < 0 signifie que les ondes
transversales du plasma s’amortissent, leur coefficient d’amortisse­
ment étant égal à y*» et la fréquence à 0 i = 0 o ( l + y fe2rl>) . On
voit que les ondes longitudinales du plasma s’amortissent, même si
les collisions entre les particules sont négligeables. Cet amortisse­
ment est appelé amortissement de Landau. Il est lié à l’interaction
de résonance des particules et des ondes, où se trouve vérifiée la
condition 0 = fer, ainsi qu’à ce que la fonction de distribution des
particules décroît lorsque l ’énergie augmente [75].
Pour les ondes transversales l’équation de dispersion (1.5.32)
donne la relation suivante entre la fréquence 0 *et le vecteur d’ondefc :
0 ? = o)J + c2fe2. (1.5.34)
Dans l ’équation (1.5.1) nous avons omis l’intégrale des colli­
sions, ce qui n ’est possible que si la condition 0 X r 1, x r étant
le temps de relaxation de la fonction de distribution des particules,
est vérifiée.

§ 1.6. Irréversibilité des processus macroscopiques


et hypothèse ergodique
1.6.1. Réversibilité des mouvements mécaniques et irréversibi­
lité des processus macroscopiques. Les équations de la mécanique
classique sont invariantes par rapport à l’inversion du temps. Par
5*
68 ÉQUATIONS CINÉTIQUES POUR LES SYSTÈMES CLASSIQUES [CH. 1

conséquent si X (t, x) est une solution des équations de Hamilton


ttout comme dans le § 1.1 x t = (xt, p t), X t = (X h IP,), X (0, x) =
= x), X (—t, x) sera alors également une solution de ces équations,
où x t = (xh —pi). Xi = (X t, —Pt), de plus
X ( - t , x ) = X (t,x ). (1.6.1)
Cette relation montre que la trajectoire de phase correspondant au
mouvement du système inversé dans le temps (X (—t, x)) coïncide
avec la trajectoire de phase du mouvement direct. (Notons que
(1.6.1) découle de l’égalité SB (x, p) = SB (x, —p ).)
Cependant, malgré la réversibilité des mouvements mécaniques,
les processus macroscopiques réels sont irréversibles, c’est-à-dire
que pour eux, les deux sens du temps ne sont pas équivalents, bien
que tous ces processus soient basés sur le mouvement des atomes
et des molécules séparés. C’est pourquoi une contradiction semble
exister entre la mécanique classique et la mécanique statistique.
Mais cette contradiction n ’est qu’apparente et peut être levée en
tenant compte du fait que les systèmes macroscopiques sont formés
par un grand nombre de particules. Pour comprendre ce qui se passe
lorsque le nombre de particules du système augmente, nous allons
préciser tout d ’abord le caractère de la trajectoire de phase d’un sys­
tème réalisant un mouvement fini.
Si le mouvement mécanique est borné, alors un certain intervalle
de temps T (x0, e), la trajectoire de phase X (t, x 0) presque de tous
les points x 0 se trouvera au voisinage de phase aussi petit que l’on
veut du point initial x 0 avec un rayon égal à e, puis elle quittera ce
voisinage, avec T (:r0, e) oo pour e-^-O. (L’intervalle de temps
T (x0, e) est appelé période du cycle de Poincaré.) A partir de ce
théorime réciproque de Poincaré dont nous ne donnerons pas la dé­
monstration *) on voit que le mouvement fini d ’un système méca­
nique compliqué est quasi périodique. La période du cycle de Poin­
caré T (x0, e) dépend notablement du nombre de particules N du
système et augmente rapidement avec N [118]. On peut étudier la
dépendance de T (x0, e) = T N (x0, e) vis-à-vis de N pour N oo
pour certains systèmes dynamiques simples, par exemple pour des
systèmes d’oscillateurs liés. On voit que T N (x0, e) croît exponen­
tiellement avec N [81].
Le fait que pour N oo la période du cycle Ts (x0, e) tend
vers l ’infini permet d’expliquer la contradiction mentionnée entre
la mécanique classique et la mécanique statistique. En effet, lors­
qu’on passe à la limite thermodynamique (N oo, TT oo,

*) La démonstration du théorème n’est basée que sur le théorème de Liouvil-


le de conservation du volume de phase lorsque la transformation x X (t, x
a lieu [110], [118].
§ 1.6] IRRÉVERSIBILITÉ ET HYPOTHÈSE ERGODIQUE 69

N/T' = const) dans les fonctions de distribution à particules mul­


tiples (1.1.7) et dans les équations de mouvement correspondantes
(1.1.23) , les périodes des cycles de Poincaré seront infinies. C’est
pourquoi dans ces systèmes macroscopiques limites le théorème
réciproque de Poincaré ne se trouve pas en contradiction avec leur
passage à l ’état d’équilibre statistique, car la durée de cette tran­
sition est bien plus petite que T y (x0, e), même si l’on considère
que le nombre de particules du système est fini et pas très grand.
Soulignons cependant qu’à la limite (N -*■ oo), les équations
(1.1.23) , pour les fonctions de distribution à particules multiples
resteront invariantes par rapport à la transformation t-+ —t. En
considérant les fonctions de distribution à particules multiples com­
me des fonctionnelles des fonctions de distribution à particules mul­
tiples initiales f s (xl9 . . ., xs, /) = f 8 (arlf . . ., xs, t; f 8- (*[, • • •
. . ., av, 0)), on a
fs (*i, • • •, *«, t; f s (*;, . . . , av, 0)) =
= fs (^ii • • • i ^* fs* (®i» • ■• * 0))- (1.6.2)
A cet effet, on peut se poser la question de savoir comment les
équations décrivant les processus macroscopiques, par exemple les
équations de diffusion et de conductibilité, les équations de l ’hy­
drodynamique et même l ’équation cinétique de Boltzmann devien­
nent non invariantes par rapport à l’inversion du temps. La réponse
à cette question est la suivante : l ’invariance des équations décri­
vant les processus macroscopiques par rapport à l’inversion du
temps apparaît dans la théorie, lorsque l ’on passe de la description
complète, à l ’aide des fonctions de distribution à particules mul­
tiples f 8 (xl9 . . ., x 89 t) à la description approchée à l’aide des fonc­
tionnelles }8 (xl9 (*', 0) = /i+> (*i, • • -i *«; 1'*' (*'i 0)
figurant dans le paragraphe 1.2.1:
fa (^1* • • • i %si t î /«' (^i» • • • * ^V» 0)) —
— ►
— ^ / i +>(*i, ? ” (*,*)), (1.6.3)
où la «mémoire» de l ’état initial f 8' (x', . . ., x^, 0), dans les
fonctions de distribution à particules multiples /J+), ne se conserve
que par l ’intermédiaire de la fonction de distribution à une par­
ticule
r> (x, / ✓ (*; , O».
En effet ces fonctionnelles, correspondant à la description abrégée
de l ’état du système, exprimée par la fonction de distribution à une
particule, donnent une bonne approximation des fonctions exactes
f8 (xl9 . . ., xtf, /) pour t x0. Cependant ces fonctionnelles ne
70 ÉQUATIONS CINÉTIQUES POUR LES SYSTÈMES CLASSIQUES [CH. I

conviennent pas du tout pour décrire l’état du système pour t


< —x0- En effet, en supposant que les fonctionnelles (xlf . . .
. . xs ; / l*>) peuvent être utilisées pour décrire l ’état du système
pour t ^ t 0, nous avons établi une équation pour la fonction de
distribution à une particule, équation qui dans le plus simple des
cas est l’équation de Boltzmann. Cependant, comme nous l ’avons
déjà noté au paragraphe 1.1.1, cette équation n ’est pas applicable
pour t s> —t 0 car dans ce cas sa solution peut même être négative.
' * D’un autre côté, il est évident que, pour t «C —t 0, la descrip­
tion de l ’état du système se trouve simplifiée et pour le décrire, on

peut utiliser les fonctionnelles fi* (xl9 . . ., x3; (x \ *)), qui


donnent une bonne approximation des fonctions de distribution
à particules multiples f 8 (xl9 . . ., xs, t), pour t —t 0:
fs (^i» • • • i f ï /»# • • •» 0)) y
(*t. •••.* » : (*'» t)). (1.6.4)
La « mémoire » de l’état du système pour / = 0 se conserve alors
par l ’intermédiaire de la fonction de distribution à une particule
/'■’ (x , t) qui est une fonctionnelle de toutes les fonctions /,< (x\, . . .
. . x;., 0):
(x, t) mm/«-> (X, t ; f , (x;, . . . . x;., 0)).
La fonction de distribution' /<-> (x, t), comme on peut le voir,
satisfait également à l’équation cinétique de Boltzmann, où, cepen­
dant, on a changé le signe devant l’intégrale des collisions. Il est
donc naturel que les fonctionnelles /i+) qui donnent une bonne appro­
ximation des fonctions /, (xx, . . ., x4, t) pour t t 0 ne soient
pas utilisables pour t <C —t 0 et inversement, les fonctionnelles f(â \
donnant une bonne approximation des fonctions /, (xlt . . ., x„ t)
pour t —t 0 se trouvent être non utilisables pour t t 0. C’est ce
qu’on peut voir sur la fig. 1 où l’on a donné une représentation sché-
§ 16] IRREVERSIBILITE ET HYPOTHESE ERGODIQUE 71

matique de la fonction exacte /, (t), ainsi que les fonctionnelles


/j+’ (/(+> (<))> /*”’ (<))• Les parties des courbes en pointillé
donnent les prolongements formels de ces fonctionnelles sur les
intervalles de temps t < -pr0 et t > —t 0 où elles n’ont pas de sens
physique. Nous dirons que les fonctions / 4±) sont des fonctions de
distribution grossières à particules multiples.
Il ne faut pas penser que les fonctionnelles /i+) (xlt . . ., x,\
/(+>) et f(r (xlt . . ., x ,; Z4'*) ne sont pas liées entre elles. Au
contraire, vu la réversibilité des mouvements mécaniques, c’est-
à-dire vu l’invariance des mouvements mécaniques par rapport à la
transformation t —t, il n’est pas difficile de trouver une relation
entre elles. En effet, à partir de (1.6.2), (1.6.3) et (1.6.4), on a :
/;■’ (xt, . . . , x, ; / ‘-> (x', t ; f s {x[, . . . , x ’s , 0))) =
= £ ♦ > ( £ „ ...,£ ; f > ( x ', - 1; x's, 0))). (1.6.5).
D’où, en posant s = 1, on obtient:
f-* (x, t ; f s (x^, . . . , x's, 0)) = / <+>(x, —t ; f s (x[, . . . , x's, 0)),
et par conséquent
/;-* (xj, . . . , x4 ; / (x)) = / ‘,+>(x,, . . . , x5 ; / (x)). (1.6.6)
Les fonctionnelles /,+> (/) satisfont à la chaîne d’équations inté­
grales (1.2.11), (1.2.8). En utilisant la condition aux limites
lim 5jf»(-T)-/r*(*i, . . . , x,; 5 '0” (t) / ) = [] /(*<). (1-6.7)
X-*—00

il est facile de montrer que les fonctionnelles (/) satisfont à la


même chaîne d’équations intégrales que les fonctionnelles /i+) (/),
o
à condition, toutefois, de remplacer dans l’équation (1.2.11) \ dx

par (—1) j dx :
o
oo
( 1. 6 .8)

où 5T, (/) est comme auparavant donné par la formule (1.2.8). Il


est facile d’en conclure que, comme nous l’avons déjà mentionné,
la fonction / (~’ (x, t) satisfait à l’équation cinétique de Boltzmann
où seul a changé le signe de l’intégirale des collisions. En comparant
les équations (1.2.11), (1.6.8), il est facile d’obtenir de nouveau la
formule (1.6.6). Notons, enfin, que pour la fonction de distribu-
72 ÉQUATIONS CINÉTIQUES POUR LES SYSTÈMES CLASSIQUES [CH. 1

tion exacte f 8 fo , . . ., xs, t) les relations (1.2.3), (1.6.7) sont


vérifiées :
S'o'i — T)/.(* !, • • t) -----»• H 5J,U( —x ) f ( x h t),
T -± o o

5 = 2,3, • • •,
alors que pour la fonction de distribution grossière /J+> (J) on a seu­
lement la relation (1.2.3), et pour la fonction de distribution gros­
sière /*“* (/), seulement la relation (1.6.7), car les fonctions
/i±) (x u • • xsj f) le long de certaines directions liées à/>!, . . ., p s
satisfont au principe d’affaiblissement des corrélations *). En d’au­
tres termes, les états « vieillis » /<*> (/), lors de l’évolution à hamil­
tonien libre, tendent vers le produit de fonctions de distribution
à une particule dans les seuls sens du temps où ont apparu ces états
« vieillis ».
La contradiction apparente entre la réversibilité des mouve­
ments mécaniques et l’irréversibilité des processus macroscopiques
donne lieu à une série de paradoxes. Ceux-ci sont tous liés à ce que
la fonction (/<+) (*)), donnant une approximation de l’état du
système dans le futur a été utilisée pour décrire l’état du système
dans le passé.
A titre d’exemple, on peut citer le paradoxe de Loschmidt qui
peut être expliqué comme suit. Considérons un certain état A 0
d’un système à l ’étape cinétique de l’évolution et supposions que
l ’entropie dans cet état soit sQ (à l ’étape cinétique l’entropie est
donnée par la formule (1.1.5)). Après un intervalle de temps t > 0,
le système passera à l’état A t d’entropie st. En vertu du théorème H
de Boltzmann, on a st > s 0. Nous allons maintenant, à Tétât A t
inverser les directions des vitesses de toutes les particules, et dési­
gner par A t l ’état obtenu. En vertu de la formule (1.1.5), l’entropie st
de l’état  t ne différera alors pas de l ’entropie st dans l’état A h
st = st. D’un autre côté, vu la réversibilité des mouvements méca­
niques, l ’état A t après un intervalle de temps t , devient l’état A 0
(nous avons tenu compte du fait qu’en vertu de la relation X (t +
+ t ' f x) = X (*, X (T, x)) et des formules (1.6.1), on a la relation
X (f, X (t , x)) = x) et, en vertu du théorème de Boltzmann, on
doit avoir de plus l ’inégalité st < s0 ou st < s0, ce qui se trouve
en contradiction avec l’inégalité s0 < st.
Pour expliquer ce paradoxe, remarquons qu’à l ’état A t corres­
pondent les fonctions à particules multiples f (8+> (x1, . . ., x 8;
*) Par exemple, la fonction /Jf> (xl9 x 2 ; / ) ----- ►] (Xi) / (x2),e t lafonc-
l-~~oo
tion A+)(*n x 2 ; f) ----- ►/(*!) (*5), où x\ = (*|, p[) ; voir (1.3.15).
E-+OÛ
S i.q IRRÉVERSIBILITÉ ET HYPOTHÈSE ERGODIQUE 73

/(+) (x', f)), et à l’état A t les fonctions de distribution à particules


multiples /i+)_(*i, • • •» / t+) (x't t)), égales à f'sm} (xu . .
. . ., x 8\ /<“>(? , —0)* en vertu de (1.6.5). Mais dans l’état, décrit
par les fonctions /i-) (xly . . ., x 8; /(-) (a:', —0)» l'entropie ne
croît pas dans le temps, mais décroît vu que l ’intégrale des colli­
sions est de signe contraire (voir fig. 2 ; sur la figure les courbes sont
interrompues sur l’intervalle de —r 0 à t 0 où la notion d’entropie
de Boltzmann ne peut être utilisée).
On sait, que, tout système macroscopique, après un intervalle
de temps suffisamment long (temps de relaxation xr), passe à l’état

d’équilibre statistique. D’un autre côté, comme nous venons de le


voir, l’état du système pour t <C —r 0 est décrit par les fonctions
(f{~} (t)) qui, pour t —Tr, tendent vers les fonctions de dis­
tribution, tout comme les fonctions /i+* (/(+) (/)) tendent, pour
/ Tr vers les fonctions d’équilibre. C’est pourquoi l’état du sys­
tème est essentiellement de déséquilibre durant un intervalle de
temps fini de l ’ordre de xr.
A cet effet, on voit apparaître la question de ladite « mort ther­
mique » de l’Univers en entier. Si l’Univers existe infiniment long­
temps, il semble qu’il devrait se trouver à l’état d’équilibre thermi­
que. Entre temps l’Univers en entier est loin de l’équilibre statisti­
que et on ne voit pas de processus qui le ferait passer à l’état d’équi­
libre, on est donc amené à en déduire que la mécanique statistique
n ’est pas applicable à l’Univers en entier. Il est possible que ceci
soit lié au rôle fondamental que jouent les forces gravitationnelles
dans l ’Univers en entier, pour ces forces on ne peut introduire la
distribution de Gibbs car l’énergie libre rapportée à une particule
lors de l ’interaction gravitationnelle est divergente [56]. Notons
qu’une telle divergence aurait pu apparaître, en principe, pour l’in­
teraction de Coulomb. Cependant, grâce à l’existence dans les sys­
tèmes neutres de charges des deux signes, il n ’y a pas de divergence.
La masse étant toujours positive il n’existe pas de système « neutre »
74 ÉQUATIONS CINÉTIQUES POUR LES SYSTÈMES CLASSIQUES [GH. 1

du point de vue gravitationnel. Cependant, on ne peut être certain


que ces considérations soient décisives. Il est possible que les effets
liés à la théorie de la relativité générale, en vertu de laquelle l’Uni-
vers se trouve dans un état non stationnaire, avec une métrique
dépendant du temps, soient essentiels.
1.6.2. Hypothèse ergodique. Dans le paragraphe 1.2.1 nous avons
vu que les fonctions de distribution à particules multiples, en vertu
du principe d’atténuation des corrélations, après un temps de chao­
tisation t 0, deviennent des fonctionnelles de la fonction de distri­
bution à une particule. Le temps de chaotisation t 0 est de l’ordre
de t 0 ~ r ju où v est une certaine vitesse caractéristique égale, en
ordre de grandeur, dans un état peu déséquilibré à la vitesse thermi­
que des particules, et r0 le rayon de corrélation, du même ordre de
grandeur que le rayon d’action des forces. Pour ce qui est de la fonc­
tion de distribution à une particule / (x, t), après le temps de rela­
xation xr, elle devient la fonction de distribution d’équilibre de
Maxwell f 0 (p). Le temps de relaxation xr, pour des systèmes homo­
gènes dans l’espace, est de l ’ordre de grandeur de xr ~ Z/y, où Zest
la longueur de libre parcours moyen de la particule (comme Z» r0,
o n a x r > x0). D’un autre côté, après un intervalle de temps égal
à xr, le système passe à l ’état d’équilibre statistique. C’est pourquoi,
pour t xr, les fonctions de distribution à particules multiples
correspondront à l ’équilibre statistique, et on peut les trouver, à
partir de la distribution d’équilibre de Gibbs (1.1.1), à l ’aide de la
formule suivante
fs (^i* • • • ) 0 fs° (P î • • • »%s) =
t&Xr
= (N_s) 1 ^ dxs+i . . . dxNw{ *(p ; Xj, • • •, x^), (1.6.9)

où w{C) est la distribution canonique de Gibbs


W'C) (P ’» Xi, • • •,x jv) = expP(F — S I (xlt ...,x * ) ) .
La grandeur F, qui est l ’énergie libre du système, est donnée par
la condition

***dXtf w* , (P î Xj, • - •, x*) —1,

et la température inverse P à partir de la condition d’égalité des


énergies à l ’état initial /, (xlf . . ., xs, 0) et à l ’état final f sC} (P;
*i» • • •» **)» rapportées à une particule.
En vertu de ce qui vient d’être dit, on a la relation suivante
fs (^1* • • • t x si 0 fs (^li • • • • xs » fo (.P))i
3 1.6] IRRÉVERSIBILITÉ ET HYPOTHÈSE ERGODIQUE 75

en la comparant à (1.6.9), on trouve


/»(*!, • • • .* » ;/ 0(/> ))= / T ( P ; x u (1.6.10)
Remarquons également qu’à partir de (1.6.6), (1.6.10), on a
/J+>(*„ • • •, x, ; /o (p)) = (*i, • • •, x„ ; /„ (*>))
(nous avons tenu compte de /, (xt, . . . , x, ; /) = /J+> (x,, • • •, xs ; /)
et de
u;,e>(P ; x„ . . . , xN) = u>‘e>(P ; x,, . . . , x^)).
Nous appellerons la relation (1.6.9) relation ergodique car elle
est étroitement liée à Vhypothèse ergodique, suivant laquelle la
moyenne temporelle d’une grandeur physique quelconque est égale
à la moyenne de cette grandeur sur l'ensemble microcanonique *).
La moyenne dans le temps d'une fonction quelconque h (xlf . . .
. . ., x N), dépendant des coordonnées et des impulsions du système
à N particules est donnée par
1
h(x°i, •, xjr) = lim ± \ d th {.Xl (t , x")........ X N (/, x®)), (1.6.11)
T- oo 1 J

où X i (t, x°) sont les coordonnées et les impulsions de la i-ème par­


ticule à l ’instant t et x° = (xJ, . . ., x%) les valeurs initiales de ces
grandeurs.
Si le mouvement mécanique du système est fini, c’est-à-dire si
les coordonnées et les impulsions ne prennent pas des valeurs aussi
grandes que l ’on veut, alors en utilisant le théorème de Liouville
on peut montrer que presque pour toutes les valeurs xJ, . . ., x^,
la limite (1.6.11) existe et ne dépend pas du choix du point initial
Xp . . x% sur la trajectoire de phase, mais peut, en principe,
changer lorsque l ’on passe d'une trajectoire de phase à une autre
dans l’espace des phases.
Notons que, si la fonction h (Xx (J, x°), . . ., X N (f, x0)) avait
une limite pour t -► oo, la fonction A (x®, . . ., x%) coïnciderait
avec cette limite. Cependant pour les systèmes à un nombre fini
de particules, cette limite n ’existe pas, car en vertu du théorème
réciproque de Poincaré, le mouvement du système porte un caractère
quasi périodique.
Trouvons ensuite la moyenne sur l ’ensemble microcanonique. La
distribution microcanonique s’écrit
w ™ ( t y ; Xj, . . . , X y ) =

= ( ? y ô ( E y ---- < $ f ( X j , • • • , X y ) ) , JSy = A / 8y , ( 1 . 6 . 12)


*) Cette question est exposée en détail dans [112], [113].
76 É Q U A T IO N S C IN É T IQ U E S P O U R L E S S Y S T È M E S C L A S S IQ U E S [CH. I

où $£ (xu . . ., x N) est le hamiltonien du système, E N son énergie


et CN une constante de normalisation :
Cn = "JvT J ^Xi ■“*^Xyô (EV —SI (x\, • • •»Æjv))-
La valeur moyenne de la fonction h (x1? . . x N) sur l’ensemble
microcanonique est donnée par la formule:
h™ (£y) =
= ~NT j dXi • • • dxNh(*«» *• • ’ **) w'm' *.v)- (1-6.13)
Selon l ’hypothèse ergodique les grandeurs /&(xJ, . . . , xftr) et
him) (E y) coïncident pour presque tous les x° sous la condition que
Ey = $£ ( x J , . . . , z%), c ’est-à-dire
h (xJ, . . . , x%) = h**' (£ jV), Ey = S£ (*J, . . . , x%). (1.6.14)

Ainsi la moyenne, dans le temps h (xJ, . . ., x°N) ne dépend pas


du choix du point xJ, . . ., x°N sur la surface énergétique ${ (xlf . . .
. . ., xiV) = E n et ne dépend que de la position de cette surface
dans l’espace des phases.
L’hypothèse ergodique (1.6.14) a été démontrée par Birkhoff
(voir la démonstration dans [1121) pour les systèmes dits métrique-
ment transitifs, c’est-à-dire des systèmes pour lesquels aucune sur­
face énergétique $£ (xlt . . ., xiV) = E y ne peut être divisée en
domaines finis, ayant la propriété suivante: si le point initial d ’une
trajectoire quelconque se trouve dans l’un de ces domaines, toute la
trajectoire se trouve dans ce domaine.
La propriété de transitivité métrique dépend, en principe, du
caractère des forces d’interaction entre les particules. Dans le cas
de forces de répulsion et N ^ 3 le système sera toujours métrique-
ment transitif.
L’invariance des équations de la mécanique, par rapport à l’in­
version du temps, montre que si l’hypothèse ergodique (1.6.14)
est vraie, pour le moyennage dans le temps (1.6.11), elle sera égale­
ment vraie pour le moyennage dans le temps suivant
o x
h{x\.........xjv) = lim-^r f dth (X t (t, x°)............X N (t,af>)). (1.6.15)
T-oo 1 - JT
(Pour la démonstration, il suffit de remarquer que X t (/, x°) =
= (—*, x°) et de prendre dans (1.6.14), au lieu de la fonction
h (xj, . . ., x N) la fonction h (xlf . . ., xN).)
Nous allons trouver le rapport existant entre la relation ergodi­
que (1.6.9) et l ’hypothèse ergodique (1.6.14). Envisageons à cet
§ 1.6] IRRÉVERSIBILITÉ ET HYPOTHÈSE ERGODIQUE 77

effet une densité arbitraire de probabilité de phase 3 ) E n ( x x, . . .


. . . , x N ; 0), différant de zéro au voisinage de la surface énergétique
S S {xi, . . ., x N ) = :

& E n ( ^ 1» • • • » X N Î 0) —

= g (x î» • • • i xn ) 6 — <55? (xt, • . . î ziV)),(1.6.16)


“ÿyj" ^ . . . dxN&BN (x i » • • • » XN l 0) = 1»
où la fonction g ( x x , . . . , x N ) caractérise la distribution des points
de phase sur la surface énergétique. A partir de (1.1.20), on voit
que si (1.6.16) est la densité de probabilité initiale des points de
phase, la densité de probabilité des points de phase à l'instant t
sera égale à
(^l> • • • t XN î 0 = (^1 ( — • • • * X N ( — 11 x ) ; 0) .
D’où en utilisant l’hypothèse ergodique (1.6.14), avec le moyennage
dans le temps (1.6.15), on obtient
T

lim 4 - Ç dt2'B„ (*i> • • •, *.v î t) =


T-oo T <0
— ~ffy j dxt • • • dx'ti%Es (xJ, • • •, x'n ; 0) Cj}-6 (x,, . . . , x_Y) —
S£ (^î? • • • » ^iv)).
A partir de la définition de la fonction & en ixn • • xn * 0)» on
trouve
T

lim *r* ( dt^Eyr (^i* • • • » xn > Æ)= w (b^ , Xfy • • •, %)• (1.6.1 /)
T^oo 7 J
Cette formule permet d’obtenir la relation ergodique pour la
fonction de distribution (1.6.9). Pour cela on multiplie (1.6.17)
par ( N — s)!”1 et en intégrant sur . . ., x N on a:
T

lim -jr Ç dtfs (^i» 0 = fs *(^iv ÿ Xj, • • •, x^), (1.6.18)


T-°° o


f f " (e.Y ; x„ . . . , xs) = (jV4 t) 1 j dx*+i • • * dxN^m> (e.v ; xt, . . . ,'x iY),
et la grandeur eN = En IN est liée à f s (ïlt . . ., xs ; 0) par la
relation
«v = e.v (/« (x,, . . . , xs ; 0)) =
= N IN ^ d x i • • • d x.vofâ (Xj, . . . » Xj\f) (Xj, ...» x_Y ! 0).
78 É Q U A T IO N S C IN É T IQ U E S P O U R L E S S Y S T È M E S C L A S S IQ U E S [CH. f

Jusqu'à présent nous avons supposé fini le nombre N de parti-


cules. L ’avantage des formules (1.6.18), en comparaison des formu­
les (1.6.11), (1.6.13), est que dans cette formule, en vertu des résul­
tats du paragraphe 1.1.2, on passe à la limite thermodynamique.
Comme après ce passage à la limite, la durée du cycle de Poincaré
sera infinie, en supposant -que les passages à la limite TT -*■ ooT
T oo soient permutables, la formule (1.6.18) s’écrit comme suit:
l i m f 8(xu . . x 8 ; 0 = / r >(c; xt, . . . , x8i), (1.6.19)
f — OO

où la grandeur e = lim eN (fs (xlt . . ., x ,; 0)) est l ’énergie


JV-*oo
rapportée à une particule à l ’état initial. Soulignons une fois de
plus que les fonctions de distribution à particules multiples, dans
cette formule, se rapportent à un système à un nombre infini de
particules. Cette formule montre que les fonctions de distribution
à particules multiples, tendent dans le temps vers des fonctions de
distribution universelles d’équilibre:
r r (e ; x l f . . . , xs) =
= Km J <**»+! • • * dxNwtm‘ (eA- ; x„ . . . , **), (1.6.20)

où la mémoire de l ’état initial n ’est contenue que dans la valeur de


l’énergie e, rapportée à une particule.
La relation asymptotique (1.6.19) contient la fonction de distri­
bution à s particules calculée sur l ’ensemble microcanonique, alors
que dans (1.6.9) figure la fonction de distribution obtenue d ’après
l’ensemble canonique. Cependant la distribution microcanonique
wim) (eN ; xlf . . ., xA-) est, à la limite N oo, équivalente à la
distribution canonique w{C) (P; xlf . . ., x^). Ceci signifie que
/ ‘m)(e; x„ . . . , xa) = /ic,(P; x^ . . . , x j , 5 = 1, 2, . . . , (1.6.21)
où / - ( P ; xlf . . ., x.) est donné par la formule (1.6.9) et P est
lié à e par la relation
e(/ic>(P; Xj, x,)) = e ( / r ) (e; xlf . . . , x a)) = e.
C’est pourquoi la relation asymptotique (1.6.19) peut s’écrire comme
lîna f 8 (xj, • • •, x8 ; t) = /ic>(P ; Xj, • • •, x 8)9
t—oo
où P est donné par la condition
e U T (P ; • • •, *«)) = e (/, (xi, • • •, xt ; 0)). (1.6.22)
Ainsi, nous avons montré que la relation ergodique (1.6.9),
(1.6.22) découle de l’hypothèse ergodique (1.6.14). Cependant dans
le cas général l’affirmation inverse n ’est pas vraie. Ceci signifie
§ 1.6] IRRÉVERSIBILITÉ ET HYPOTHÈSE ERGODIQUE 79

que la relation ergodique (1.6.9), vraie pour un système à N oor


ne conduit pas à l’hypothèse ergodique pour un nombre fini de
particules.
Il ne faut pas penser que les formules (1.6.9), (1.6.22) sont auto­
matiquement vérifiées pour un hamiltonien de forme quelconque.
Il est évident que si les particules étaient libres, les relations (1.6.9)r
(1.6.22) ne seraient pas vraies, car, dans ce cas, le système n’évolue­
rait pas vers l’état d’équilibre statistique. C’est pourquoi les rela­
tions ergodiques (1.6.9), (1.6.22) sont vraies ou non suivant la struc­
ture du hamiltonien du système. La relation ergodique (1.6.9) n’est
vérifiée que si le hamiltonien est suffisamment compliqué, c’est-à-
dire s’il tient compte des diverses interactions entre les particules.
La forme compliquée du hamiltonien signifie que le système n’a
qu’une seule intégrale de mouvement additive, à savoir l ’énergie
(pour plus en détail voir le paragraphe 2.4.3 du présent ouvrage).
Ecrivons le hamiltonien du système sous la forme $£ =<$?o + ^r
où $ ( o est le hamiltonien des particules libres et V l’énergie d’inter­
action des particules. Sous l’influence du hamiltonien $ ( le système
passe à l’état d’équilibre statistique. Si dans le hamiltonien on rejette
l’énergie d’interaction, les fonctions de distribution à particules
multiples ne deviendront pas, pour oo, les fonctions d’équilibre
fsc>(p; arlf . . ., x s) calculées d’après la distribution w{C) (P ; ...
. . ., x N) avec un hamiltonien égal h q?(0 et tendront en vertu de
(1.2.1) vers un produit de fonctions à une particule

/.(* !. •••• Q-JZZ* H / P i! ° ) - (1-6.23)

Cette expression sera aussi appelée relation ergodique liée non


pas au hamiltonien <$f, mais au hamiltonien S£0- (Notons que cette
relation ergodique a joué un rôle important lors de l’élaboration des
équations cinétiques.)
Notons pour conclure que d’autres formes spéciales de relations
ergodiques analogues à (1.6.9), (1.6.23) peuvent exister suivant la
forme du hamiltonien du système. Nous reviendrons à cette question
ultérieurement lors de l’étude des systèmes quantiques.
Soulignons également que toutes les remarques faites dans ce
paragraphe sur l’irréversibilité des processus des systèmes classiques
concernent également les systèmes quantiques.
CHAPITRE 2

PRINCIPES GÉNÉRAUX DE LA MÉCANIQUE


STATISTIQUE DES SYSTÈMES QUANTIFIÉS

§ 2.1. Principes de la mécanique quantique


2.1.1. Etats purs et mélanges. Les états des systèmes quantifiés
peuvent être décrits à l ’aide de Y opérateur statistique ou de la matrice
de densité. Nous allons expliquer ici cette notion, mais préalablement
nous allons donner un rappel des principes de la mécanique quan­
tique [531.
En mécanique quantique, à chaque grandeur physique, appelée
grandeur observée, on fait correspondre un certain opérateur dans
l’espace hilbertien qui représente un ensemble de vecteurs (appe­
lés vecteurs d'état) pour lesquels on détermine le produit scalaire
{^i» ^ 2) doué de la propriété suivante
O h t Ÿ a )* = ('l’a* ' h ) , f t » « t i + H . ) = a ( ^ , ifc ) + b

’l’) > 0
(a et b étant des nombres complexes quelconques).
Dans cet espace, on peut introduire (d’un nombre infini de
manières) une base dénombrable, complète et orthonormée i|>n, n =
=
— 11 »2^7 • • •»
Ctni ’l’m) = Ônm
telle que tout vecteur de l’espace hilbertien puisse être représenté
comme la superposition des vecteurs i|5n
00 00
T |> = J C n l|)n , OÙ C n = ( l |î„ , t ) , 2 |C „|* < 0 O .
n —1 n—l

Tout opérateur R de l ’espace hilbertien fait passer chacun des


vecteurs de cet espace en un autre vecteur ty' de ce même espace
♦ v = R $-
Si de plus i|/ = n|), où r est un certain nombre, \|? est appelé vecteur
propre de l’opérateur /?, appartenant à la valeur propre r. L’opé­
rateur R +est dit hermitique (adjoint) de l’opérateur /?, si pour deux
§ 2-1] PRINCIPES DE LA MECANIQUE QUANTIQUE 81

vecteurs quelconques i|?2 de l ’espace hilbertien, on a l ’égalité


W>2, R ÿ i) = (R+V2. ^i)-
Si R+ = /?, l ’opérateur R est dit hermitique ou auto-adjoint.
Toutes les valeurs propres d’un opérateur auto-adjoint quelcon­
que sont réelles, et ses vecteurs propres forment un système ortho­
normé complet de vecteurs et peuvent donc être pris pour base dans
l’espace hilbertien. C’est pourquoi aux grandeurs physiques on fait
toujours correspondre des opérateurs hermitiques.
Les valeurs propres de l ’opérateur R sont interprétées comme les
valeurs possibles de la grandeur observée correspondante.
Pour les vecteurs d’états, les produits scalaires et les éléments
matriciels des opérateurs nous utiliserons souvent les désignations
suivantes proposées par Dirac:
If = I ^>, = I n >» (n>, <p) = w I <p>, (♦, Rq>) = I R I 9>-
Le comportement des microvolumes porte un caractère statistique
particulier. Ce caractère statistique apparaît en ce que les résultats
des mesures des grandeurs physiques peuvent être prévus d’une ma­
nière statistique, c’est-à-dire à l’aide de la notion de probabilité.
Si, cependant, après une première mesure on effectue une seconde
mesure, le résultat se trouve en accord avec la première mesure (bien
que du point de vue logique on puisse concevoir une distribution
statistique des résultats des deux mesures indépendantes l’une de
l’autre).
Cette statistique, due à la nature des choses, peut, dans le plus
simple des cas des états dits purs, être décrite à l ’aide de vecteurs
dans l ’espace hilbertien. A savoir, si le système est caractérisé par
le vecteur if, ou autrement dit, s’il se trouve dans l ’état if, la valeur
moyenne d’une certaine grandeur physique /?, obtenue par suite de
sa mesure, sera égale à
R = 0|>, R\p)
(on suppose que la condition de n o rm alisatio n soit vérifiée, c ’est-à-
dire que (\J?, if) = 1).
Si i|?r est un vecteur propre de l’opérateur R , = r\pry lors de
la mesure de la grandeur R dans l ’état ijv, on obtiendra une seule
valeur r.
La valeur moyenne peut également s’écrire comme
R = SpPw)R,
où Ppp] est l ’o p érateu r de projection su r l ’é ta t i|?, donné p ar la rela­
tion
p ( * j <p — $ (ij>, 9 )
(i-03‘J3
82 M Ê C A N I Q U S T A T I S T I Q U E DES_ S Y S T È M E S Q U A N T IF IÉ S . _ [CH. 2

(cp étant un vecteur quelconque dans l’espace hilbertien) et Sp A dé­


signe la trace (spoor) de l ’opérateur A , c’est-à-dire la somme de ses
éléments matriciels diagonaux dans une base orthonormée arbitraire.
Conformément à cette définition, on utilise généralement les dési­
gnations suivantes pour l ’opérateur de projection P[^ = | ) (>jp |.
Les opérateurs de projection permettent de formuler facilement
la condition de complétude du système de vecteurs orthonormés
à savoir

n n
A côté du cas simple où le système peut être caractérisé par un
certain vecteur d’état, une situation plus générale est possible, lors­
qu’on ne sait pas exactement lequel des vecteurs caractérise l’état
du système et que l’on peut seulement donner la probabilité pour
que le système soit caractérisé par tel ou tel vecteur dans l’espace
hilbertien. Si wn est la probabilité pour que le système se trouve
dans l ’état (les vecteurs peuvent ne pas être orthogonaux;
wn ^ 0, Y. wn = 1), la valeur moyenne de la grandeur R sera donnée
n
par la formule
Wn Wn I R I "*t*n>-
n
Cette formule peut également s’écrire comme suit
î? = Spp/?, (2.1.2)

P = 2 I Ÿn) <t|jn 1= 2 »»**[♦„]• (2.1.3)
n n
L’opérateur p s’appelle opérateur statistique ou matrice de densi­
té, c’est un opérateur hermitien déterminé positif, dont la trace est
égale à l ’unité, Sp p = 1.
Si le système se trouve dans un état pur | ip >, sa matrice de den­
sité peut s’écrire de toute évidence comme
P = NOW I, (2.1.4)
et, comme on peut facilement le voir, dans ce cas p2 = p. L’affirma­
tion inverse est également vraie : si la matrice de densité satisfait à
la relation p2 = p elle a la forme (2.1.4) et l’état est pur.
Il est évident que si le système est décrit par la matrice de den­
sité, l ’état du système peut être interprété comme un mélange d’états
purs.
Soulignons la différence de principe existant entre un mélange
et une superposition d’états purs: dans le cas d’une superposition
d’états, ce sont les vecteurs d’états qui s’ajoutent, le résultat est de
§ 2.1] PRINCIPES DE LA MÉCANIQUE QUANTIQUE 83

nouveau un état pur; au contraire, dans un mélange, ce sont les


matrices de densité des états purs qui s’additionnent.
Il est facile de voir que si on mélange des mélanges, on obtient
toujours un mélange et non un état pur.
Si le système se trouve dans un état pur, c’est-à-dire s’il est décrit
par un vecteur dans l ’espace hilbertien, une de ses parties isolée, en
interaction avec les autres parties du système, sera décrite non pas
par le vecteur d’état mais par la matrice de densité. Supposons par
exemple, que le système % se trouvant dans l ’état | c) se compose
de deux sous-systèmes a et 6 et qu’il y ait lieu de trouver la matrice
de densité pa du sous-système a. Remarquons à cet effet que l’espace
hilbertien des vecteurs d ’état du système tout entier puisse être repré­
senté comme le produit direct d’espaces hilbertiens correspondant
aux sous-systèmes a et b. Les produits directs des vecteurs de base
| na ), | n b ) de ces espaces forment une base de vecteurs d’état du
système %
| ) I ) 1^6 )•
L’élément de la matrice de densité du sous-système a, <na | pa | n'a)
est de toute évidence égal à
(na | Pa 1K ) = 2 I c> <c I nanb),
nb
d’où
Po = S I «a> (n an b I C) (c I rianb) (ria I. ( 2 .1 .5 )
71an'TlK
ao
2.1.2. Loi dynamique de la mécanique quantique. Les vecteurs
des états du système varient dans le temps suivant une loi détermi­
née. A savoir, si SC (t) est le hamiltonien du système, le vecteur des
états yp {t) varie dans le temps conformément à Y équation de Schrô­
dinger
= (2. 1. 6)

(Ici et plus bas on suppose que la constante quantique h est égale à


l’unité.) La solution de cette équation dans le cas d ’un système fer­
mé peut, du point de vue formel, s’écrire comme suit
yp (t) = exp {—i SC t}yp (0).
En utilisant l ’équation de Schrôdinger, il est facile de trouver
l’équation du mouvement pour la matrice de densité d ’un système
fermé ou d’un système se trouvant dans un certain champ extérieur
(qui peut dépendre du temps). Dans les deux cas les grandeurs wn
figurant dans la formule (2.1.3) ne dépendront pas du temps et la
dépendance du temps de la matrice de densité p sera donnée par la
6*
84 MÉCANIQUE STATISTIQUE DES SYSTEMES QUANTIFIES [CH- 2

fonction du temps des vecteurs d’état | i|>n ) donnée par l’équation de


Schrôdinger. C’est pourquoi la matrice de densité p (t) doit satisfaire
à l ’équation
I £ £ * = [<*»(«), p (*)]. (2.1.7)
Dans le cas d'un système fermé, la solution formelle de cette
équation peut s'écrire comme
p (t) = exp {—iSêt) p (0) exp {i$êt}.
L'évolution d'un système quantique n'est pas obligatoirement
régie par l ’équation de Schrodinger. Outre cette méthode, dite repré­
sentation de Schrôdinger de la mécanique quantique, on peut envisa­
ger d’autres représentations de la mécanique quantique : la représen­
tation de Heisenberg et la représentation des interactions ou repré­
sentation de Dirac. Ces représentations sont introduites de telle sorte
que les valeurs moyennes de tout opérateur dans les diverses repré­
sentations coïncident.
Dans la représentation de Heisenberg l ’évolution du système est
décrite par la variation dans le temps des opérateurs, quant aux
vecteurs d’état, ils ne dépendent pas du temps. Les opérateurs
R {H) (t), les vecteurs d’état et l ’opérateur statistique p(H) sont,
dans cette représentation, liés aux grandeurs correspondantes dans
la représentation de Schrôdinger par les relations
i?(S) = exp {— iSêt) /?(H) (t) exp {i$6t}, a|?(S) (0 = exp { — i c&êt)
p<s>(t) = exp { - ifflt) pW exp {ifflt)
(on suppose que le hamiltonien ne dépend pas du temps; l'indice S
sert à désigner les grandeurs dans la représentation de Schrôdinger,
on suppose qu’à l’instant initial, t = 0, les deux représentations
coïncident). L’opérateur /?(//) (t) varie dans le temps suivant la loi
— ^ = i \ffl, R ia\t) ] . (2.1.8)
Dans la représentation de l ’interaction, tant les vecteurs d ’état
{matrice de densité) que les opérateurs varient dans le temps, cette
variation étant liée à la décomposition du hamiltonien S f en deux
composantes 3 f 0 et V :
m = se* + v9
où généralement désigne le hamiltonien des particules sans inter­
action et V le hamiltonien", de leur interaction. Pour plus de simpli­
cité, nous allons supposer que SS* ne dépend pas du temps d’une
manière explicite. Les opérateurs /?(D>(/), les vecteurs d’état \\><D) (t)
et l’opérateur statistique p<D) (£) sont liés aux grandeurs correspon-
§ 2.1] PRINCIPES DE LA MECANIQUE QUANTIQUE 8S

dantes dans la représentation de Schrôdinger par les relations


fiiS)= exp { — iSS„*} B (D>(t) exp {iSê0t),
(t) = exp {—iSê0t) ^ D) (0 - (2.1.9)
(/.s)(t) = exp {—i<ÿê0t) p(D) (t) exp {iSê0t}.
(On suppose que les deux représentations coïncident pour t = 0.)
11 est facile de voir que le vecteur d’état et la matrice de densité
dans la représentation de l’interaction varient dans le temps suivant
la loi
yo )(t) = S ( t, 0 ) ^ ( 0 ) , p(®)(0 = S (t, 0)p<*»(0)S+(f, 0),

0) = ei^ » * e - ^ K (2.1.10)
Cet opérateur, appelé opérateur de transformation, satisfait à l ’équa­
tion
0) = V<D)!(t)S(t, 0), S (0, 0) = 1, (2.1.11)

V(D) (t) = e ^ o t V e - ^ o t ,
Les relations reliant les matrices de densité et les opérateurs dans
différentes représentations assurent l’égalité des valeurs moyennes
dans les trois représentations
Sp pts>(*) B (S) = Sp p(H)i?(H> (t) = Sp p(D) (t) B (D) (t).
Nous allons montrer que l ’opérateur de transformation S (f, 0)
peut être utilisé pour décrire le processus de diffusion des particules
12, 84]. Le problème de diffusion se pose comme suit: on se donne le
vecteur d’état du système de particules (£) à l’instant t = — oo
lorsqu’on peut supposer qu’il n ’y a pas d ’interaction des particules;
il faut déterminer le vecteur d’état (t) à l’instant t = oo lors­
que les particules après l’interaction deviennent de nouveau libres
[84].
En vertu de la formule (2.1.10), on a
^ ( < 2) = % . *.)ipÇ(* 1).

s (h, <i)-5Î(<2, 0)S+(tt, 0).
En posant tx = —00, = 00 et en supposant qu’à ces instants il
n’y a pas d’interaction, on trouve la matrice de dispersion S:
S = S (oof —00) = S (oo, 0) S + (— 00, 0).
86 MECANIQUE STATISTIQUE DES SYSTEMES QUANTIFIES [CH. 2

En introduisant les opérateurs .d’ondè


Q(±> s 5 + (=f oo, 0 )= lim Ç$t\ (2.1.12)
T1-+0 ' '
0 oo

Q^+) = tl j dté^eiSClt e - i^e<


‘x, = j dxe-^ei&Cxe - iffc^ ,
—oo 0

on peut écrire la matrice de diffusion comme suit


S = Q(“)+Q(+). (2.1.13)
Il est facile de voir que
o ± hi ( Q ^ - i ) .
C’est pourquoi les opérateurs Q satisfont à la relation
SêQ(±) = Q(±)S ê0. (2.1.14)
Par conséquent, si o|)a = |a> est le vecteur propre de l’opérateur
Sêo, c^o'l'a = i-a^a les vecteurs
i|?(a±) = | a>(±) = Q(±)i|)a (2.1.15)
seront les vecteurs propres de l ’opérateur $ (, ${'$% = S«i|>a:). On
peut montrer que si \J?a sont normés par la condition (if>a, \|?p) = ôap,
on a
( ^ ±>. ^ ±)) = ôap. (2.1.16)
Les vecteurs forment un système complet de vecteurs dans
l ’espace de Hilbert, quant aux vecteurs dans le cas général,
ils ne forment pas un tel système. Dans le cas de deux particules,
pour obtenir un système complet de vecteurs, il suffit de com­
pléter les vecteurs (ou par les vecteurs des états liés
\jjCjO= |n)<ô>, (^nS
6>, yÿ£)) = ômï* On obtient ainsi deux ensembles de
vecteurs d’état (i|£<->, :
S | a)(±) (±) (et | + 311»>(6) (6) (n | = 1. (2.1.17)
a n

En vertu de (2.1.15), (2.1.16) on a


Q(±)+£2(±) = i . (2.1.18)
Puis nous allons montrer que
Q<±W ±)+ = 1—A, (2.1.19)
où A est l’opérateur de projection sur le sous-espace des vecteurs
des états liés A = 2 | n) (n |. Remarquons à cet effet
§ 2.1] PRINCIPES DE LA MECANIQUE QUANTIQÜE 87

que, vu la couditioa.de complétude du système de vecteurs ( a ) ,


^ |a> (a | = 1, on a en vertu dei.(2.1.15)
a
£J(±)Q(±,+ = Q(±) 2 | «> (a | £2(±)+ = 2 | a>(±î(±) (a [,
a a

d’où compte tenu de (2.1.17) on obtient la formule (2.1.19).


Ainsi, s’il y a des états liés, les opérateurs Q ne sont pas uni­
taires, bien que les opérateurs S (t, 0) et £ + (£, 0) le soient.
En vertu de (2.1.14), la matrice de dispersion commute avec le
hamiltonien S£.o, 15, d%ol = 0. Vu (2.1.19), l’opérateur S est uni­
taire SS+ = S +5 = 1, bien que, comme on vient de le noter, dans
le cas des états liés, les opérateurs ne soient pas unitaires.
La matrice de dispersion peut s’écrire comme

5 = 1—2ju j d E ô (E — &,0)7 <+)(E )6 { E — <iï0), (2.1.20)


7<±)( £ ) = lim T (E ± *n),
i-+« (2.1.21)
T (z) = V + V R (z )V , /?(z) = (z— <&)-'.
(L’opérateur r (±>(E) est appelé opérateur de dispersion, et R (z)
' - - 1____A._
résolvante de 1l’opérateur
1. ' A \ n
©#\) ff A
En effet, A _____
remarquant que

et
■T(z) = V + VR0(z)T(z), R (z )V = R 0(z)T{z)
R(z) = R 0(z) + R 0(z )T ( z ) R 0(z), i?0 (*) = ( * }
il est facile de voir que les formules
oo
Q(±)= l + j d E R t (E)Ti±)( E ) ô ( E - $ f 0),
•oo
oo (2.1.23)
VQ(±) = j dETl±)(E) à (E —(#?0),
oo

avec
R ^ (E) = lim R 0 (E ± iq)
sont vraies.
88 MÉCANIQUE STATISTIQUE DES SYSTÈMES QUANTIFIÉS [CH. 2

La matrice de dispersion peut de toute évidence s’écrire comme


S = 1 — Q(“ )+ (Q(+ )— Q<->).

Remarquant que
Æ(+)(£) — R l~) (E) = — 2nib{E— ffl),
où i?(±> (E) = lim R (E ± it)), on a en vertu de (2.1.23)
H-+0
oo

Q(+,- Q (-)= - 2 n i j d E b (E — <W)Vb{E—


—oo

Puis en vertu de (2.1.14) on a


Q(->+ô (E - S f) = 6 (E - <^0)Q<-,+,
c ’est pourquoi, en utilisant (2.1.23), on obtient finalement la for­
mule (2.1.20).
Nous allons établir maintenant la relation existant entre la matri­
ce de dispersion et la probabilité de transition. La probabilité de
transition durant le temps t de l ’état | i), qui est un état propre du
hamiltonien <$f0 d ’énergie dans l’état | /), qui est un état propre
du hamiltonien <$f0 d’énergie Mj est déterminée par la formule
Wji (t) = | (/ J e~iSe%| i) |2.
La grandeur
wii = l i m 4 r Wt t (t) (2.1.24)
t-*oo

est pour / =*£ i la probabilité de transition par unité de temps de l’état


| i) à l’état | />. (Soulignons qu’avant le passage à la limite t oo
il y a lieu de réaliser dans cette formule le passage à la limite TT -*■ oo
car dans le cas contraire la limite (2.1.24) n’existerait pas.)
A partir de (2.1.12) il est facile de voir que
lim ± . W u (t) = 2 Im ( / 1Q(+) | i)* (f | VQ(+) | i). (2.1.25)
f -*oo

Puis, conformément à (2.1.23), on a


( / 1G‘+>| i) = 6,/ + ( S , - S , + i0) T)V (£,), </1VQ<+>| 0 = T',V (g,),
où T)*' (ët) = </1T'*' ($i) | i). En substituant ces expressions dans
(2.1.25), on trouve
wn = 2blt Im r,V (g,) + 2nô (gr~%f) I T)V (g,) p- (2.1.26)
Ainsi pour / ^ i la probabilité de transition par unité de temps
est donnée par le carré du module de l’élément matriciel T)\' ($t)
3 2.1]____________ PRINCIPES PB LA MECANIQUE QPANTIQOB_______________ 8»

de l’opérateur des collisions, lié, d’après (2.1.20), à l’élément matri­


ciel de la matrice de dispersion par la relation
S fl = bjt— 2 n m V (g,) ô (g 4- g ,). (2.1.27)
En vertu de la définition de la fonction wfi, on a 2 wn — 0, où
la sommation s’effectue sur tous les états | /) y compris l’état | / ) =
= | t). On obtient donc, en accord avec (2.1.26)
Im T\V (Si) = - « £ | T lfV (g,) |26 (g, - g,). (2.1.28)

Comme on doit, avant de passer à la limite r\ ->-+ 0 dans T(E -f ît)>


faire tendre le volume du système vers l ’infini, dans cette formule la
sommation est en fait une intégration sur les états finis /. La for­
mule (2.1.28) est appelée théorème optique.
Cette formule est un cas particulier de la formule plus générale
T (z') - T (z) = (z - zf) T (z') Ro (z') R 0 (z) T (z). (2.1.29)
La formule (2.1.28) découle de (2.1.29), pour s’en rendre compte, il
y a lieu de poser z* = E + ît], z — E — ît), de prendre dans les
deux membres de (2.1.29) l ’élément matriciel diagonal, puis de
passer à la limite î] + 0 en utilisant la formule
T]jR0 ( £ + i T ) ) i ? 0 ( £ — ÎT|) -------- ■> 7l6(E — Q%0).
il-*+0
Pour démontrer (2.1.29), on note que la relation
(R (z') - R 0 (z’)) (R (z) - R 0 (z)) =
= R 0 (:z') T (z') R 0 (z') R 0 {z) T (z) R 0 (z) (2.1.30)
est vraie, car en vertu de (2.1.22) R = R 0 -(- R 0T R 0. D’un autre
côté, à partir de l’identité R (z) — R (z') — (z' — z) R (z) R (z')
(elle est appelée identité de Hilbert) il s’ensuit compte tenu de (2.1.22) :
(R (z') - R 0 (z')) (R (z) - i?0 (z)) =
= (z - z'y'R o (z ') (T (z') - T (z)) R 0 (z).
En comparant cette formule avec (2.1.30), on obtient la relation
(2.1.29).
2.1.3. Processus de la mesure. Pour se faire une idée complète
de la mécanique quantique, il faut encore donner une interprétation
du processus de la mesure. On appelle mesure l ’interaction d ’un
objet quantique et de l’appareil utilisable pour la mesure de la
grandeur correspondante et l’enregistrement du résultat de la me­
sure.
A la différence de la mécanique classique où l’on suppose que
l’interaction entre l’objet et l’appareil peut être aussi petite que l’on
■90 MÉCANIQUE STATISTIQUE DES SYSTEMES QUANTIFIES [CH. 2

veut, la mécanique quantique établit que l’interaction, entre l’objet


quantique et l’appareil ne peut en principe être réduite à zéro. L’ap­
pareil doit être un système classique ou plus exactement quasi clas­
sique car, dans le cas contraire, ses indications ne permettent pas de
juger de l ’état dans lequel se trouve l’objet quantique.
Chaque mesure se compose de deux étapes. La première consiste
en ce que le système étudié « est soumis à une action extérieure phy­
siquement réelle changeant le cours des événements » [41]. Cette
étape est décrite par l ’équation de Schrôdinger pour le système en
entier formé par l’objet quantique à étudier et l’appareil. Par suite
de l’interaction entre l’appareil et l’objet un état pur de l’objet en
étude devient en vertu du paragraphe 2.1.1. un mélange d ’états
purs de cet objet.
« La seconde étape de la mesure fait, parmi l’infinité d’états du
mélange, le choix d’un certain état déterminé en tant qu’état effec­
tivement réalisé. Cette seconde étape est un processus n’agissant
pas par lui-même sur le cours des événements et changeant seule­
ment notre connaissance des états réels » [41].
Cette seconde étape de la mesure n’est décrite par aucune équa­
tion dynamique car, si avant la mesure d’une certaine grandeur, le
système se trouvait à l’état 1 >ne coïncidant avec aucun des vecteurs
propres | <pn ) de l ’opérateur i?, après la constatation du fait que
la grandeur R est égale à l ’une des valeurs propres rn de l’opérateur
R, il y a réduction du vecteur d’état | o|?>, c’est-à-dire une transition
par saut du système de l ’état | o|>> à l ’état | <pn >:
l^ > - ^ I <Pn>- (2.1.31)
La probabilité de trouver la valeur rn est égale à | ((pn 11|>)|2. (Nous
avons supposé qu’il y a mesure complète, c’est-à-dire que R est un
système entier d ’opérateurs mutuellement commutables.)
Si le résultat de la mesure n’est pas enregistré, c’est-à-dire s’il y
a seulement interaction entre l ’objet quantique et l’appareil quasi
classique, l ’état pur 1 > d’un objet quantique devient un mélange
d ’états de matrice de densité égale à p:
IW p = 3 | < p n)l <<Pn |'!’>|2<<pn |- (2.1.32)
»
En d’autres termes, à la suite de l’interaction d ’un objet quantique
avec l’appareil la matrice de densité d’un certain état pur | aj>a ) (\|?a |
est soumise à la transformation
I H>a>Wa | — n2 I<P>»>Mn I♦•> M’a | q-n> (<P„ |-
Si, avant la mesure, le système se trouvait dans un état de mé­
lange
P = Sl'I>a>“;aM’a|,
§ 2.1] PRINCIPES DE LA MÉCANIQUE QUANTIQUE 91

par suite de rinteraction avec 1-appareil la matrice de densité p


deviendra la matrice de densité p' :
P “►P' = 2 I9#> «Pn I P | <Pn> <<Pn |» (2.1.33)
n

(«Pr. I P | <Pn>= 2 Wa\(<P„ | 1>a> |2-


a

Ainsi par suite de l ’interaction de l ’objet quantique avec l’ap­


pareil on voit apparaître un mélange d’états | cpn ) de probabilités
égales à (<pn | p | <pn ). LaJ réduction de l ’état signifie qu’à partir de
ce mélange, après l ’enregistrement du résultat des mesures on voit
apparaître l’état pur | <pn ) (<pn |.
Si l’on procède à la mesure successive de deux ensembles de
grandeurs physiques R x et /?2 (d’abord R lt puis i?2), sans enregistre­
ment du résultat de la mesure, l ’interaction de l’objet avec les
appareils servant à la mesure des grandeurs R x et R 2 aura alors pour
résultat que la matrice de densité initiale p de l’objet deviendra en
vertu de (2.1.33), la matrice de densité p ':
p' = S | 2 > S a i P | l > l < l | 2 > | 2(2|.
2 1
où | 1 > et | 2> sont les vecteurs propres des ensembles d’opérateurs
R x et R 2. On voit qu’à la suite des mesures, apparaît un mélange d’é­
tats purs | 2 ) avec les probabilités
«"2 = 3 < l | p | l > U | 2 > | 2,
i
qui s’obtiennent à l’aide des lois de la théorie des probabilités. En
effet, </i | p | 'l ) est la probabilité pour le système de se trouver,
après l’interaction] avec l’appareil servant à mesurer la grandeur R x
à l’état | 1), tandis que |(1 | 2 )|a détermine la probabilité du pas­
sage du système de l’état | 1> à l’état | 2) après l’interaction avec
l’appareil servant pour la mesure de R 2.
Le processus de mesure, sans enregistrement du résultat de la
mesure, est accompagné d’une augmentation de l’entropie de l’ob­
jet de la mesure, qui selon von Neumann est donnée par la relation
[83]
5 = —Sp p ln p, (2.1.34)
et comme on peut le voir [83] satisfait à la relation
—Sp p' ln p9> — Sp p ln p, (2.1.35)
où p' est liée à p par la relation (2.1.33).
92 MECANIQUE STATISTIQUE DES SYSTEMES QUANTIFIES [CH.2
L'entropie d'un état pur est nulle, car si p2 = p, on a Sp p ln p =
= 0. Donc, si l ’on procède à l'enregistrement, c’est-à-dire à la réduc­
tion de l'état, l'entropie diminue jusqu'à zéro.
Si la matrice de densité satisfait à l'équation dynamique (2.1.7)
l'entropie reste inchangée car
— Spp(*)lnp(*) = 0. (2.1.36)

§ 2.2. Quantification secondaire


2.2.1. Opérateur de création et d'annihilation des particules.
Dans la suite nous allons étudier des systèmes formés par des parti­
cules identiques. Pour la description quantique de ces systèmes, on
peut partir des états quantiques d’une particule. Si i désigne l ’en­
semble des nombres quantiques caractérisant l’état individuel d'une
particule comme, par exemple, l'impulsion de la particule et l'une
des projections de son spin, ou bien le moment total de la particule
et sa projection sur l'un quelconque des axes, alors en se donnant le
nombre de particules nt ayant les nombres quantiques i ou autrement
dit, le nombre de particules se trouvant dans l ’état individuel i, on
détermine complètement un certain état des particules identiques.
Les états dans lesquels un certain nombre de particules n* se trouve
dans chacun des états individuels i (appelés nombres de remplissa­
ge) sont généralement désignés par le symbole | . . . n h . . .,nji . . .),
et la méthode permettant de décrire les états du système et de don­
ner les nombres de remplissage rii s’appelle méthode de quantifica­
tion secondaire.
Si les particules sont des bosons, c’est-à-dire suivent la statisti­
que de Bose-Einstein, les nombres de remplissage peuvent prendre
des valeurs quelconques n* = 0, 1, 2, . . .; au contraire, si les par­
ticules sont des fermions, c’est-à-dire qu’elles suivent la statistique
de Fermi-Dirac, les nombres de remplissage peuvent prendre seule­
ment deux valeurs, n t = 0, 1.
Les états | . . . h*, . . ., rij, . . .} que nous supposerons ortho­
normés, forment un système complet de vecteurs dans l’espace hil­
bertien de tout le système, c’est-à-dire
... J ••• J • • . | . . . Wj, . . . T/iy, . . . ) ( . . . * . . , n | , . . . | = 1.
"i nj
(2 . 2 . 1)
Pour définir le formalisme de la quantification secondaire des
opérateurs correspondant à diverses grandeurs physiques, on intro­
duit les opérateurs de naissance af et de destruction at des particu­
les dans l’état individuel L Considérons tout d ’abord un système de
S 2.2] QUANTIFICATION SECONDAIRE 93

bosons identiques. L'opérateur at est alors donné par la relation


oX| • • • fy* • • •) = (jij-H !•) ^ ^| !» •••)» (2.2.2)
d’où
&i = • • • S • • • S • • • I • • • -I-1*• • • » • • • ) (p>i“H1) x
ni nj
X ( • • • ^/i • • • *fy» • • • |»
L’opérateur de destruction d’un boson at est défini comme un
opérateur, conjugué hermitique de l’opérateur a\ :
fl| == • • • ^ ••• 2 ••• | • Ilj, • • • | Tlj) • • • ) -{- 1 ) ^ X
nl ni

D’où il est facile de voir que


ai | . . . n h . . . > = n\l2 | . . . 7if — 1, . . . ). (2.2.3)
A partir des formules (2.2.2), (2.2.3), on trouve
(L\ Q.( | . • • Tlh . • . ) = T%i | • . • • • . ),
c’est-à-dire n { = a\at est l ’opérateur du nombre de particules dans
l’état i.
Les définitions (2.2.2), (2.2.3) donnent les conditions de commu­
tation pour les opérateurs a*, a):
[af, a+] = ô<;, lah aj] = 0. (2.2.4)
Ces relations montrent que les valeurs propres de l’opérateur aï ai
sont, comme il se devait, égales à n* = 0, 1, 2, . . .
L’état où tous les nombres de remplissage sont zéros s’appelle
état de vide. Nous désignerons cet état par | 0) = O 0. Il est évi­
dent que
at |0> = 0. (2.2.5)
En vertu de la formule (2.2.2), tous les vecteurs | . . .n*, . . .
. . ., r i j , . . . ) peuvent être exprimés à l’aide des opérateurs de cré­
ation a\ et de vide
| . •• nj, . . . ) = ( . . . nf! . . . nf. .. .)~1/2 . . .
. . . (a?)"'• • • « ) " ' . . . | 0>. (2.2.6)
En substituant cette expression dans la condition (2.2.1) de
complétude du système, on obtient:
00

2 N ! 2 • *• 2 " aiN 10) (0 | • • • flï, = 1. (2.2.7)


V-0 i. iv
94 MÉCANIQUE STATISTIQUE DES SYSTÈMES QUANTIFIÉS [CH. 2

Nous allons introduire maintenant les vecteurs d ’état


l^i» • • • »*n) = aît • • • aiN 10), (2.2.8)
qui, conformément à (2.2.7), forment un système complet de vec­
teurs
CO

2 T7T 2 Mi» • • • »*n) (l.v* • • • » l= 1 » (2.2.9)


JV-0

satisfaisant, en vertu de (2.2.4), (2.2.5), à la relation d ’orthogonalité


et de normalisation:

(il, • • •, iy I liV'» • • -, ij) = Ôjvjv' 2

où la sommation s’étend sur toutes les permutations des indices


primés. Un vecteur quelconque \ty) peut être développé suivant ce
système de vecteurs
oo

l 1l3>= 2 "FF 2 »M*i» ■••.*!*) (2.2.11)


JV—0
avec
^ (ijr • • •, b ) = <*i. ■• •. b IV) (2.2.12)
tiré de (2.2.10) et
oo
2 yv ! 2 I^ » *iv) I2 =
iV—0 ******jV

Les grandeurs^ (îlt . . ., iN) sont la fonction d ’onde du système


(avec un nombre indéterminé de particules) dans la représentation i
correspondant à la fonction 10)5). Ces fonctions, en vertu de (2.2.8),
sont symétriques par rapport à la permutation de deux arguments.
Les grandeurs (JV!)”1 2 I (*i» • • •» *jv)l2 donnent la probabilité
an
pour le système de contenir N particules.
Les opérateurs commutant avec l ’opérateur du nombre total de
particules N :
^«=2^1, (2.2.13)
i
peuvent s’écrire comme une somme d’opérateurs du type
4<1>= 2 °V 4V.i,a*.» A™ = T 2 (2.2.14)
i t t,
§ 2.2] QUANTIFICATION SECONDAIRE 95-

où t, isi^ . .. sont des fonctions'quelconques des indices i.


En utilisant les relations de permutation (2.2.4) et les relations
(2.2.8), (2.2.5), il est facile de voir que
A{i) | if, • • iy) =
N
“ S 3^ t I *1» " " ***3-1» *3» *3+1» *• • ? *jv)*
3—1 i* *' 8
. , 3 (2.2.15>
4<2>|*i, •••»**> = v

“ o l L i r # * Aip < r W iu ' " ' ip'

d’où en vertu de (2.2.10)


i, = (ii | ^1(1) | ^2)* <*t4= (*1» ^21A^ 1i3, i4). (2.2.16y
Comme l ’action de l ’opérateur A(1} sur le vecteur unité | îlt . . .
. . ., iN > est donnée par la matrice à une particule (ix | All) \ i2)f
l ’action de l’opérateur Ai2) par la matrice à deux particules
<1*1, i2 | A{2) |i3, i4), etc., Aa> est appelé opérateur unaire, Al2) opé­
rateur binaire, etc.
Un rôle important sera ultérieurement joué par les représenta­
tions des impulsions et des coordonnées. Les fonctions d ’onde
(P i» • • -t P n ) (W = 0, 1,2, . . .) du système de vecteurs d’état
| > dans l ’espace des impulsions, sont, en accord avec (2.2.12)
(P i» • • -, P n ) = <0 | aPi . . . aPfç |o|)>, N = 0, 1, 2, . . .
Pour que l ’impulsion de la particule j? prenne des valeurs discrètes,
il faut, comme on sait, supposer le volume °T du système fini.)
Les fonctions d’onde correspondantes dans la représentation des
coordonnées sont données par les formules
♦ <*!, • • • , **) = r NJ2 2 * (Pu • • •, Py) e W ...+ IP * .* =
Pf-Py
= ( X |, • • • , X y | ij)),.


I Xf, • • •, *.v> = (* 1) *- ♦TiJ*(=Cjv) 10).(2.2.17>
yp (x) et ij)+ (x) sont ici les opérateurs d’annihilation et de création
des particules au point x :
y (x) = r ~ in 2 Ope*"*, Ÿ (X) = T ~ l/2 2 «£*-**». (2.2.18)
P P
C’est pourquoi | x2,
. . ., x N ) est le vecteur d’état du système de N
particules se trouvant aux points x 1% . . ., x N.
U6 MECANIQUE STATISTIQUE DES SYSTEMES QUANTIFIES [CH. 2

En utilisant (2.2.4) il est facile de voir que les opérateurs tp (*),


n|j+ (x) satisfont aux conditions de commutation
[i|5 (x),t|>+ (*')! = 6 (x — x'), lr|> (*), 1J3 (*')] = 0. (2.2.19)
Remarquons que, pour l ’état de vide, on a i|> (x) O 0 = 0.
En utilisant les formules (2.2.14), (2.2.18), il est facile d’expri­
mer les opérateurs A(1>, A(1>, . . . en fonction des opérateurs ^ (x)
jet i|)+(x):
•4“ ’ = j d3Xi d3XjT|)+( x t) A (x j ; x[) iJj ( x [). (2.2.20)

A tZ) = x j ^3xi d?xz d3x[ cPXjiJ)* (x,) tjj+(x 2) x


x 4 ( x „ x 2 ; x lS x r )i|j(*;)i|3(ac;),

A (Xf y Xj) = j ( 3 5 ^ 2» & 11 = (&ii æ*)
sont les éléments matriciels des opérateurs i4(1>, A (2) dans la repré­
sentation x.
Jusqu’à présent, nous avons envisagé des systèmes formés de bo-
sons identiques. D’une manière analogue, on peut développer le
formalisme de quantification secondaire pour des systèmes formés de
fermions identiques. Dans ce cas, on peut également introduire les
opérateurs de création et d’annihilation des fermions a \, at et utili­
ser les formules (2.2.12) pour les fonctions d ’onde dans la représen­
tation i. Comme ces fonctions, dans le cas des fermions, doivent être
antisymétriques, lors de la permutation de deux arguments quelcon­
ques, les opérateurs à) pour les fermions doivent être anticom­
mutatifs entre eux :
{aj, aj} = a tat_|_at û* _ o t (2.2.21)
Pour trouver le résultat de l ’action des opérateurs a\ sur les vec­
teurs d’état | . . ./Z*, . . ., ri}, . . . ), il faut préalablement mettre
en ordre le système de nombres quantiques i des états individuels
des particules, c’est-à-dire attribuer à chacun des états i un indice
entier k = 1, 2 ,. . . La suite ordonnée ainsi obtenuei2,. . ., i*, . . .
sera désignée simplement par 1, 2, . . ., /c, . . .
Nous allons trouver maintenant le résultat de l’action des opé­
rateurs a; sur le vecteur d ’état | . . ., rij, . . .) à partir de la
relation
1
S -i
a )|«i, . . . , nh . . . ) = ( —1)*“ 1 ôn/>0|nu . . . . n} + 1, . . . ) . (2.2.22)
On vérifie aisément que cette définition se trouve en accord avec la
formule (2.2.21).
$ 2.2] QUANTIFICATION SECONDAIRE 97

En prodédant tout comme pour le système de bosons, on obtient


à partir de la formule (2.2.22)

S**
a,|ni, îij, . . . ) = ( —1)<“ ‘ nj — i, . . . ). (2.2.23)

En introduisant Tétât de vide O 0 = | 0) comme un état dans


lequel tous les nombres de remplissage sont nuis, on peut à Taide
de (2.2.22) trouver tous les vecteurs d ’état | nlt . . ., n*,. . . )

l» t............. = K ) B‘ • • • («»”* • • • |0>. (2.2.24)


A partir des relations (2.2.22), (2.2.23), on déduit les conditions
de commutation des opérateurs a {, a*
{ah aj} = 0, {ah a}} = 6u . (2.2.25)
Les formules (2.2.24) montrent que la condition de complétude
pour des vecteurs | nx, . . ., n*, . . .) est comme préalablement,
donnée par (2.2.7) ; de plus il y a lieu de respecter l’ordre de succes­
sion des opérateurs d ’annihilation et de création mentionnée dans
(2.2.7) .
La condition de complétude montre que toutes les formules
(2.2.8) à (2.2.16), obtenues ci-dessus pour les bosons, restent égale­
ment vraies pour les fermions. Notons que les opérateurs de création
et d’annihilation d’un fermion yp+ (x), (x) au point x donnés com­
me précédemment, par les formules (2.2.18) satisfont à la condition
de commutation suivante:
{aj? (x), t|) (x')} = 0, (x), (x')} = 6 (x — x'). (2.2.26)

Jusqu’à présent, pour plus de simplicité, nous avons supposé les


particules sans spin, cependant il n’est pas difficile de tenir compte
du spin de la particule. A savoir, si la particule a un spin s, on peut
introduire les opérateurs de création et d’annihilation d’une parti­
cule au point x avec une projection donnée de spin a sur un certain
axe (— + s ):

Ifo (ac) — T ~ UZ 2 « % - Vo ( * ) = r ~ 1/2 £ e - ^ a t a .


P P
2.2.2. Opérateurs des grandeurs physiques. Nous allons mainte­
nant passer à la recherche des opérateurs des grandeurs physiques
dans la représentation de la quantification secondaire. Les opéra­
teurs du nombre de particules A, de l’impulsion P t et du moment
7 -0 3 9 3
98 MÉCANIQUE STATISTIQUE DES SYSTÈMES QUANTIFIÉS [CH. Z

de la quantité de mouvement M t sont donnés par les formules


AT= j d3£T|)S(x) ifc (*),

H * * ( l* < * > - £f e r L - i!^ â 'M * ) ) . (2-2.27)


M , = j d3xit>$ ( * ){ * ,+ 4 ^ ( Xl- ^ - - x h- ^ ) } gg, V (* ),
où st (i = 1, 2, 3) sont les matrices spinorielles (s^oo* et eihl un
tenseur entièrement antisymétrique unitaire.
En utilisant les relations de permutation (2.2.19), (2.2.26) pour
les opérateurs (x), tjj+ (x) ainsi que les relations
U , BC) = [A, B ) C + B [A, C1 = - £ {A , C} + { J, 5} C,
vraies pour des opérateurs quelconques A, B, C, il est facile de voir
que
[AT, 1|> ( * ) ] = - * ( * ) , [/»*, i|)(*)J = i - ^ - t
, / a J n (2.2.28)
[M„ i|?(* )l= — {sj + 4- e*w (zz— — j ij)(*).
Le hamiltonien du système dans le cas de l’interaction binaire
entre les particules, décrite par l’énergie d’interaction V' (x — x ')
est donné par la formule
<%= Gk'o + V, = ”2m’ j <*> (*)»

V —4 ’ J d3x> (* i) ■‘t’ï . (* 2) V* (*1 — ( x 2) (Xi),


(2.2.29)
où m est la masse de la particule.
Si les particules sont douées de la charge électrique e et que le
système se trouve dans un champ électromagnétique A = ( J , cp)
(A (x, 0 et <p (x, t) sont les potentiels vectoriel et scalaire), dans la
dernière formule S t 0 est T opérateur

se* M )= - - r î ^ ( v + - - ^ ) ^ (*) ( v — t A ) ^ ( * ) +
+ e j d3xi|£(x)\|)o( 2e)<p(sc, 0 —4 j (*) *«>' x
x v ( * ) f l ( * . <), (2.2.30)
où I I = rot JL est le champ magnétique extérieur, \i le moment ma­
gnétique et 5 le spin de la particule. Nous allons voir que les opéra­
teurs N, Pi, Mi, Sfo sont unaires, et l’opérateur V binaire.
§ 2.2] QUANTIFICATION SECONDAIRE 99

L’opérateur de l ’énergie totale dans la représentation de la quan­


tification secondaire donne l ’évolution du vecteur d’état dans le
temps
i J ® jîL = #«>(*).

Nous allons maintenant trouver les opérateurs de densité des diffé­


rentes grandeurs physiques. Conformément à (2.2.27), (2.2.29) les
opérateurs de densité des masses p(,n> (x ), de l’impulsion (x) et de
l’énergie e (x) sont donnés par les formules
p(m)(*) = m ÿ * (x) y (*), m {x) = -- ^( X) — $ * ,

8 (*) = 2 ^ V^+(*) V i|)(*)+ (2.2.31)

+4" j ( * ) $ ( * + -R)»
de telle sorte que
M = mN = j d3xp<™> (x), ^ i=z\ d2xnt (x), SC = j cPxe (x).
Les opérateurs de densité de la charge électrique p(e>(x) et du
courant j {t) (x) sont donnés par les formules
0<*>( x ) = ^ /(O (x) = — c
^ ' ' ôq> (x ) ’ 3 ' àA (x ) ’
où SC est le hamiltonien du système en présence d’un champ
électromagnétique extérieur ( J , <p). En vertu de (2.2.30), on a
P(0 (x) = <n|>+ (x)\|)(x),
/ e>( * ) = — ( v — 7 - ^ ) ^ — ( v + —- 4 ) ^ } +

+ c —- rot . (2.2.32)
Les opérateurs de densité des grandeurs physiques ont la structure
suivante :
a (x) = 2 î & x l •• • (* 1 ) • • • T|3+ (x'm) X
nm
Xn ( x ÿ Xj, •••, x m, Xj, •••, x n) i|) (x j) . . . ^|?(xn), (2.2.33)
où le noyau a (x; x ', . . ., x ’m\ x 2, . . ., xn) décroît rapidement, si
ne serait-ce qu’un des points x ', . . ., x ’m, x x, . . ., x n, s’éloigne du
point x. Nous appellerons les opérateurs de ce type quasi locaux.
Si le noyau a est proportionnel aux fonctions delta et à leurs déri­
vées (d’ordre fini), de telle sorte que l ’opérateur a (x) ne contient
que les opérateurs t|> (x), ^ + (x) et leurs dérivées d’ordre fini au point
100 MÉCANIQUE STATISTIQUE DES SYSTÈMES QUANTIFIÉS [CH. 2

x, l ’opérateur a (x) est dit local. Les opérateurs p<m> (x ), p(e> (x),
ni (x) sont locaux, quant à l ’opérateur 8 (x), il est quasi local.
Si le noyau a (x) ne dépend que des différences x — x it x — xJ,
en vertu de (2.2.28), on a
i ? ^ = \p k, a (x )\. (2.2.34)
Les opérateurs satisfaisant à cette relation sont appelés invariants
par rapport à la translation. Les opérateurs p<m> (x), ji* (x) sont inva­
riants par rapport à la translation, quant à l ’opérateur j {€) (x), il ne
l’est pas.
Nous allons maintenant trouver les opérateurs de densité des
flux de masse de l’impulsion tki (x) et de l’énergie g* (x) [85].
Nous montrerons préalablement que l’opérateur de la dérivée par
rapport au temps, d’un opérateur quasi local quelconque a (x),

dans la représentation de Schrôdinger a (x) = —i [a (x), <$?], peut
s’écrire comme suit
ià (x) = (e (x), A ) - i ^ g g L , (2.2.35)

où e ( x) est l ’opérateur de densité de l'énergie, A = j d3x a (x ) et


1
«ft(*) = i j dVxft j d\\&(x — (1 — i) x'), a ( x + \ x ' ) J.J (2.2.36)
0
Pour la démonstration nous allons vérifier tout d ’abord qu’on a les
relations :
da'h ( x )
i\A, a ( x ) ] -------- £ L L , (2.2.37)

i[A, b ( x ) ) = - i [ B , a ( x ) \ — d- ^ ~ , (2.2.38)
où a (x), b (x) sont des opérateurs quasi locaux quelconques, B est
lié à b (x) par la même relation que A à a (x) et
i
a'h(x ) = [ (Px’x’k ^ d \ [ a ( x — (1 — | ) as'), a ( x + t,x')],
0
i
j
bh (x) = i d?x'xh [ d \ \ a ( x — (1 — \) x '), b (x+ % x')].
o
A cet effet, nous allons écrire i W, a (x)] sous la forme
i[4 , a (x )] = - j - j d V { ( a ( x — x '), a(x)\ — [a (x), a ( x - f x ') l)
§ 2 . 2] QUANTIFICATION SECONDAIRE 101

OU
1
i\A , a (x)\ = ~Y j d3x' j d l-jg [ a (x + Ix '), a (x —(1 — i) x')].
0
En remarquant que la grandeur £ entre dans le commutateur par
l ’intermédiaire du terme x -f- £x', on peut écrire cette formule
comme suit
î
i\A , a(x)] = -— j cPx'xk d l [ a ( x + \ x ' ) , a ( x — (1 — |) x')],
0
ce qui permet d’obtenir (2.2.37).
Pour voir si (2.2.38) est vrai, il y a lieu de remplacer, dans
(2.2.37), l’opérateur a (x) par a (x) -f b (x) et de prendre les produits
du type a-b; on obtient finalement
i\A, 6 (x )| = — i[B, a ( x ) | — ,

1
= d t [ a ( x - ( i - l ) x ' ) , 6 (x + lx ') l +
0
1
+ - |- j d3x'xk ^ d i[ 6 (x — (1 — £ )x e), a ( x + l x ' ) ] .
0
En effectuant dans le second terme, le changement de variables
£ 1 — £, x 1 — x ', on obtient la formule (2.2.38).
Remarquons que, si les opérateurs a (x), b (x) sont hermitiens,
les opérateurs ak (x), bh (x) seront également hermitiens. De plus,
ces opérateurs sont quasi locaux, car, vu les relations de permuta­
tions (2.2.19), (2.2.26), les opérateurs ak (x), bh (x) contiennent les
opérateurs^ (x'), i(>+ (x') dont les arguments sont voisins du point x.
A partir de (2.2.38), on obtient directement la formule (2.2.35).
La formule (2.2.35), avec les conditions de symétrie du hamilto­
nien, permet d’exprimer les opérateurs de densité des flux en fonc­
tion des opérateurs de densité des grandeurs physiques.
En posant, dans la formule (2.2.35), a (x) = ptm> (x) et en re­
marquant que
i [AI, e (x)| = 0, M = J d3x p‘m>(x),
on obtient
d)(hm) (* )
p«m>(x) = (2.2.39)
dxk
102 MÉCANIQUE STATISTIQUE DES SYSTÈMES QUANTIFIÉS [CH. 2

où, en vertu de (2.2.36),


i
;£m>(x) = t j d’x 'x ’k j dt [e (* - (1 - 1) x % p‘m>( x + 6* ')].
0
Cette grandeur est l ’opérateur de densité du flux de masse.
Puis, en posant dans (2.2.35), a (x) = n k (a?) et en remarquant que
i (*), Pk\ - Pk = j d*xnk (x),
on obtient
« * (* )= (2-2.40)
où, conformément à (2.2.36),
1
t h i ( x ) = — e ( x ) 6 ht + i ( d3x'xi | [e( x —(1—l) x ’), nk { x + \ x ' ) \ .
•> •
0
Cette grandeur est l’opérateur de densité du flux d’impulsion (ten­
seur de tension).
Enfin en posant dans la formule (2.2.35) a (x) = e (x) et en te­
nant compte de ce que
i (e (x), 3ê\ = —s (x ),
on obtient
(2.2.41)
où en vertu de (2.2.36)
i
?ft(^)=4"j P x 'x k [ d£[e(*—(1—£)*')» e(*+5*')l-
o
Cette grandeur est l’opérateur de densité du flux d’énergie.
Remarquons que les expressions obtenues pour les opérateurs de
flux ne sont en général pas univoques, car on peut leur ajouter des
vecteurs quelconques dont les divergences sont nulles. Dans le para­
graphe suivant, nous allons montrer que les expressions mention­
nées pour les opérateurs de densité des flux ont des propriétés régu­
lières de transformation par rapport aux transformations de Galilée.
Les opérateurs de densité des flux peuvent facilement s’exprimer
à l ’aide des formules (2.2.31), en fonction des opérateurs de champ
tj) (.x ), (x). Nous ne donnerons ici que l ’expression de l’opérateur
de densité du flux de masse
Âm) (*) = 4 - (* )“ ♦* (*) (2.2.42)
-§ 2.3] SYMÉTRIE DES ÉQUATIONS DE LA MÉCANIQUE QUANTIQUE 103

«(nous avons tenu compte du fait que [p<m> (a:), p(Wl) (x')] = 0). En
«comparant cette formule avec (2.2.31), on voit que /#tm> (x) = n h (x).
'Ceci est lié à l’invariance des équations de la mécanique quantique
par rapport à la transformation de Galilée.
Les opérateurs des grandeurs physiques additives — nombre de
particules, impulsion et énergie du système — sont des intégrales
spatiales des densités correspondantes qui sont des opérateurs quasi
locaux. C’est pourquoi nous dirons que l ’intégrale spatiale d’un
opérateur quasi local quelconque (2.2.33) est additive. Si un opérateur
additif commute avec le hamiltonien du système, c’est une inté­
grale additive du mouvement. Ainsi, par exemple, les opérateurs
M, P i, S I sont des intégrales additives du mouvement, alors
•que M 2 ou M S f, en tant qu’intégrales du [mouvement, ne sont pas
additifs.
Si les opérateurs a (x), b (//) sont quasi locaux, l ’opérateur
•aB (x ) = exP (*£) û 0*0 exp (—ifl), B = ^ d?yb (*/), sera également
quasi local. En effet, rapportons-nous à la formule

e§**i|>(x)e-iB = il>(x) + i[5> ^(ae))+ - £ [ £ , [B, $ (x )]H -----

4 (■»/) étant un opérateur quasi local, les arguments des opérateurs


(x'), (x') qui figurent dans [fl, (x)], [fl, [fi, (x)]] se trouve­
ront, en vertu des relations canoniques de commutation (2.2.19),
(2.2.26), au voisinage du point x, ce qu’il fallait démontrer.
Comme le hamiltonien est un opérateur additif, l ’opérateur quasi
local a (x), dans la représentation de Heisenberg, a (x, t) =
= exp (iSf t) a (x) exp (—iS£t) sera également quasi local.
Pour conclure ce paragraphe, remarquons que la théorie de la
quantification secondaire, que nous avons exposée, peut facilement
•être généralisée au cas où le système est formé de particules non pas
■d’une seule sorte, mais de deux sortes différentes.

§ 2.3. Symétrie des équations de la mécanique quantique


2.3.1. Invariance des équations de la mécanique quantique vis-
ù-vis des transformations continues. Les équations de la mécanique
quantique peuvent être invariantes vis-à-vis de certaines transfor­
mations des opérateurs et des vecteurs d’état. Les plus générales de
■ces transformations sont liées aux propriétés de symétrie de l’espace
«et du temps. Nous allons étudier ici ces transformations, en utili­
sant la représentation de Heisenberg de la mécanique quantique.
Seuls les opérateurs seront transformés, quant aux vecteurs d’état,
ils resteront inchangés. Comme tous les opérateurs peuvent s’expri­
mer en fonction des opérateurs (x, t), aj>+ (x, t) satisfaisant aux équa-
104 MÉCANIQUE STATISTIQUE DES SYSTEMES QUANTIFIES [CH. 2

tions du mouvement (voir (2.1.8))


i ■° ' = h|3(g, 0 , 0 = !* » (* . o . < % m
(2.3.1)
et aux relations de commutation simultanées (voir (2.2.19), (2.2.26))
h|> (x, î), t|) (x’, 01 = 0, [i|> {x, t), ij>+ (x \ *)] = 8 (* — * '). (2.3.2)
il suffit de considérer les représentations de ces seuls opérateurs.
(S f (if) est ici le hamiltonien du système exprimé en fonction de if,
if+. Nous avons écrit les relations de commutation seulement pour
les opérateurs de Bose ; pour les relations de commutation pour les
opérateurs de Fermi voir (2.2.26).)
Considérons la transformation suivante des opérateurs:
if (x , f) if' (x, t) = L (x, t ; if (x”y t))y (2.3.3)
où L (Xy t ; if (x ”y /)) est une certaine fonctionnelle de if (x”y t)r
*if+ (x ny i). Nous allons supposer que les opérateurs transformés
if' (x, t)y if' + (Xy t) satisfont aux mêmes relations et aux équations du
mouvement que les opérateurs if (x , t)y if+ (xy t). Comme les opéra­
teurs if\ if'+ et if, if+ doivent satisfaire aux mêmes relations de com­
mutation, ils sont liés entre eux par une transformation unitaire *)
if' (Xy t) = Ut \f (Xy t) Ut y (2.3.4)
où Ux ss U (ty if (Xy t)) est un certain opérateur unitaire, fonctionnel­
le de if (Xy t)y if+ (x, t)y qui peut être une fonction explicite du temps t.
Si les transformations (2.3.3) ne contiennent pas t d'une manière
explicite, Ut ne dépendra du temps que par l ’intermédiaire des argu­
ments fonctionnels if (ar, f), if+ (x , t). Remarquons qu’un opérateur
quelconque A commutant avec if et if+ est un multiple de l’opéra­
teur unitaire I :
[A y if (Xy *)] = [-4,1f + (Xy /)] = 0, A ~ I y (2.3.5)
*1 est facile d’en conclure que l ’opérateur unitaire Ut est donné par
Ja transformation (2.3.3), à un facteur numérique près égal en modu­
le à l’unité.
En vertu de (2.3.4), on a
se (if') = se w, if,+) = Utse (if) u\. (2.3.6)
Comme les opérateurs if, if+ et if \ if/+ satisfont aux mêmes relations
de commutation, la condition d’invariance des équations du mou-

*) Nous rejetons d ’une manière non explicite la possibilité d’existence de


représentations unitaires non équivalentes pour les relations de commutation
canoniques, car les opérateurs unitaires Ut figurant dans (2.3.4) seront trouvés
d ’une manière explicite.
§ 2.3] SYMETRIE DES EQUATIONS DE LA MECANIQUE QUANTIQUE 105-

vement peut se formuler comme suit

* -^r= N > ', i i l r = N J,+’ <*?(*'))•


Compte tenu de (2.3.6), ainsi que des équations (2.3.1), (2.3.5) on
obtient Ut = U exp (i<p (f)}, où U est un opérateur unitaire ne dé­
pendant pas du temps, et <p (t) une fonction réelle quelconque du
temps. L'opérateur Ut étant donné à un facteur de phase près, on
peut poser <p (<) s 0, c’est-à-dire supposer que Ut = U ne dépend
pas du temps, dU/dt = 0. Il s’ensuit
- i l l L = [ U , <*?(*)], (2.3.7>
où d'Idt est la dérivée partielle de l ’opérateur U (t, (a:, t)) par rap­
port au premier argument t. Remarquant qu’en vertu de (2.3.6),.
se W) = se fo) + lu, se m i u+,
on peut écrire la condition d’invariance des équations du mouve­
ment (2.3.7) sous la forme
= (2.3.8>
Comme dUldt = 0 chaque transformation de symétrie (2.3.3) donne-
lieu à une intégrale du mouvement U.
Les relations mentionnées se rapportent, dans le cas général, aux
transformations arbitraires (2.3.3) qui peuvent être tant linéaires
que non linéaires par rapport Dans la suite, nous n ’envisagerons
que les transformations (2.3.3) linéaires par rapport à qui peuvent
dépendre d’un certain nombre de paramètres continus Xa (a = 1, . . .
. . ., n) et qui forment un certain groupe ÿ [361. Ceci signifie que
si on effectue successivement deux transformations (2.3.3) auxquel­
les correspondent deux valeurs Xx et X2 des paramètres X, à la trans­
formation résultante correspondent certaines valeurs X3 des paramè­
tres X:
= K)* (2.3.9)
déterminées d ’une manière univoque par les grandeurs X^ X2. De
plus, les opérateurs unitaires U = U (X) que nous avons introduits
forment une représentation unitaire du groupe agissant dans
l ’espace hilbertien des vecteurs d’état du système
U (X3) = U (X2) U (XJ. (2.3.10)'
Supposons qu’aux valeurs X = X0 corresponde une transformation:
identique dans le groupe de sorte que U (X0) = 1. Aux transfor­
mations infiniment voisines de la transformation identique corres­
pondent les valeurs X0 + ÔX des paramètres X et l’opérateur unitaire:
*106 MÉCANIQUE STATISTIQUE DES SYSTÈMES QUANTIFIÉS [CH. 2

U (A0 + ÔX) :
U ( l 0 + 6X) = i + i j)ô X aGa.
a—1
Les opérateurs hermitiens Ga figurant ici sont dits générateurs du
groupe S?. Ce sont, de toute évidence, des intégrales du mouvement.
•Comme U (X2) U (Xj) U* (X2) = U (X (X2, X (Xj, X"*))), où X"1 sont
les valeurs des paramètres X correspondant à la transformation inver­
se, c’est-à-dire X (X, X"1) = X0, pour Xj = X0 -f- ÔX, les paramètres
X (X2, X (Xlt XT1)) seront voisins de X0. C’est pourquoi
^(X2)G6C7*(^) = S « 6e W G £,
C

où les grandeurs u be (X2) sont données seulement par la loi d’addi­


tion (2.3.9) des paramètres X du groupe S . Il est facile d ’en conclu­
re que
[<?., Gb] = ^ g abcGe (2.3.11)
C

-avec gabc = —i (dubc (X)/dXa)x=k0. Ces grandeurs appelées constan­


tes structurales du groupe ne dépendent pas, comme le montre la dé­
monstration, de la représentation du groupe et sont données seule­
ment par la loi d’addition du groupe.
Les translations et rotations spatiales, liées à la symétrie de
l ’espace, ainsi que la transformation de Galilée et les transforma­
tions de phase sont des transformations linéaires continues.
Lors des transformations de translation
tyo (*, t) (x, t) = (x — d , t) (2.3.12)
formant un groupe continu de paramètres de déplacement d continu,
les relations de permutation pour les opérateurs aj), et ij/, +
restent inchangées, c’est pourquoi
Ÿ (*, 0 = yp (x — d , t) Udyp (x, t) t/*, (2.3.13)
-d’où, compte tenu de la relation (2.2.28), on obtient l’expression
suivante pour l ’opérateur unitaire U*:
Ud = exp {iPd}. (2.3.14)
Pour des translations infiniment petites o n a { / d = l - f t P d . C’est
pourquoi l ’opérateur d ’impulsion P est un générateur du groupe de
translations. Il est facile de voir que la condition d’invariance des
-équations du mouvement (2.3.8) est vérifiée si le hamiltonien du
système est invariant par rapport à la translation (ceci signifie que
pour le hamiltonien du système (2.2.29) le noyau V (x — x ') est une
ionction de la différence x — x'). Notons que pour la translation on
a d'UJdt = 0.
§ 2M] SYMÉTRIE DES ÉQUATIONS DE LA MÉCANIQUE QUANTIQUE 107

Les transformations des rotations spatiales sont données par les


formules
1|?0 (*, t ) ( x , t) = Racr (a)ipa' (a-1*, t), (2.3.15)
où a est une matrice orthogonale de l ’espace tridimensionnel, ad = 1
{le signe ~ indique la matrice transposée), déterminée par trois pa­
ramètres indépendants continus (par exemple les angles d’Euler),
et R (a) une matrice unitaire dans l’espace spinoriel, qui doit satis­
faire à la relation de groupe
R (a) R (a') = R\(aaf).
Comme les opérateurs ij?+ et yp\ ij/ + satisfont aux mêmes rela­
tions de permutation, on a
ip' (x, t) = R (a) oj) (a^x, t) = Ujp (x, t) U£. (2.3.16)
Si le hamiltonien est de la forme (2.2.29), où V (x — x ') dépend
seulement de \x — x' |, la condition d’invariance des équations du
mouvement (2.3.8) sera vérifiée quel que soit R . Par contre si le
hamiltonien contient des matrices spinorielles st dans des combinai­
sons invariantes (x — x ') #, ##, comme par exemple, le hamiltonien
de l’interaction dipolaire magnétique

y , — —i (■£-)’ (x z) x
, ( g |)

avec jR = *! — x 2, la condition (2.3.8) (pour les rotations d’UJdt =


= 0) sera vérifiée si
i?+ (a) s(R (a) = alksk. (2.3.17)
Pour des rotations infiniment petites
ÛJfc = &ik + e ikt 8 tk = — 8fcj, I Cjfc | «C 1

la matrice R (a) peut s’écrire sous la forme

f l (a) = 1 + T 8» ~ (2.3.18)
En substituant (2.3.18) dans (2.3.17) et en se lim itant aux termes
linéaires par rapport à 6/h, on obtient
i s ll = $hls i — &i!shi

d'où, compte tenu de ce que Isj, s*] = ieifcIs/, on trouve


= j. (2.3.19)
108 MÉCANIQUE STATISTIQUE DES SYSTÈMES QUANTIFIÉS [CH. 2

Aux rotations infiniment petites correspond l'opérateur unitaire


1+ y = —M lk,
où M ki est le générateur du groupe de rotations. En substituant cette
expression dans (2.3.16) et en se lim itant aux termes linéaires par
rapport à eih, on obtient

[Mlh, * ( * , * ) ] = - { 3 » + * (** *>•


En comparant cette formule avec (2.2.28), on voit que
Mik = txkiMi, (2.3.20)
où M i est l ’opérateur du moment de la quantité de mouvement du
système.
Les transformations de Galilée sont données par les formules
i|)(x, (as, t) = i|)(x — u t , /)exp |w m ae — t /} , (2.3.21)
où u est un paramètre continu du groupe. (Il est facile de vérifier
que ces transformations forment effectivement un groupe.)
Comme les opérateurs a|>, t|)+ et ij/, i{;'+ satisfont aux mêmes rela­
tions de commutation, on a
Tb' (as//) = r|) (as—u t\t) exp fyimux — i —*■£- =
= £M>(x, t W u. (2.3.22)
En remarquant que
u £ j d 3ar,as'p<m>(aiJ,« /), i|)(x, /)J = — m u x i|j(x, /)
et en utilisant (2.2.28), on montre aisément que
Uu = exp | — lu j d3xxp*m>(x, /) + m P / } . (2.3.23)
On peut transformer cette formule, en utilisant la relation bien con­
nue
exp (A + B) = exp (.4) exp (B) exp ^ Wi -®]),
qui est vraie si lA , B] commute avec A et B. Vu que l’opérateur
[ j d 3xx,p<m> (x, t), Pft] = iôlfeAf

commute tant avec P/, qu’avec | cPxxkp(m) (x, t), on obtient

U„ = ex p { i u P t + i M t} exp | — iu ^ d?xx p*'"’ (x , /)}.


§ 2.3] SYMÉTRIE DES ÉQUATIONS DE LA MÉCANIQUE QUANTIQUE 109

On voit que dans le cas des transformations de Galilée, à la diffé­


rence des transformations (2.3.12), (2.3.15), on a d'U Jdt ^ 0, à
savoir

(Ceci est lié à ce que les transformations (2.3.21) contiennent le


temps sous forme explicite.) Vu (2.3.21) on en déduit que la condi­
tion d’invariance des équations du mouvement (2.3.8) sera vérifiée
si le hamiltonien $£ a la structure (2.2.29). (Il peut contenir égale­
ment des termes du type Vd-)
La dérivée totale de l ’opérateur Uu est nulle en vertu de la loi
de l’uniformité du mouvement du centre d’inertie du système
- L { j d?xxhÇp»(x, = 0.(2.3.24)
En posant dans la formule (2.3.23) t = 0 et vu que pour t = 0
les opérateurs de Heisenberg et de Schrôdinger coïncident, on peut
écrire U„ comme suitj
£/„ = e x p { — m j d3xxp<m>( x ) ] . (2.3.25)
Nous allons maintenant trouver les lois de transformation des
densités des grandeurs physiques dans la représentation de Schrôdin­
ger pour la transformation unitaire UM185]. Remarquons à cet effet
que l’opérateur de Schrôdinger i|> (x), en vertu de (2.3.22), se trans­
forme lors de la transformation unitaire Uu conformément à la
formule
Uu \|) (x) U t — i|> (x) exp {imtix}.
En utilisant les expressions (2.2.31) pour n h, e, on obtient
U „p*m>(x) Ut = p*m> (x),
Uunh (x) Ut - (as) + uh9'n>(x), (2.3.26)
U„z (x) Ut = e (x) + Ukîik (x) + L iiV "° (x).
Pour établir les propriétés de transformation des densités des
flux, nous allons utiliser les formules
î
i j <Px'x\ [d g [n ,(x — (1 — g )x '), Jih ( x - f gx')] =
0
= ô,ink (*) + ôft,M *), (2.3.27)
î
i j d W t j dg [«, (x - (1 - g) x '), p‘m>(x + gx')] = (x).
110 MÉCANIQUE STATISTIQUE DES SYSTEMES QUANTIFIÉS [CH. :

qui découlent directement des définitions (2.2.31) des opérateurs


nj(a:), p(m> (x) et des relations de commutation (2.2.19), (2.2.26).
En utilisant les formules (2.2.39), (2.2.40), (2.2.41) et (2.3.26) et
compte tenu de (2.3.27), il est facile de voir que
U,.)kmt (x) Ut. = /JT (*) + unP<m>(x), i
U„thi ( x ) U t = tki (x) + uh7{m>(x) + «jjtft (x) + u*u/p<m>(as), (2.3.28)
UuÇh (x) Ut, — gh (x) + uttik (x) +
+ u„e (x) + UftUjJii (ac) + y u ^ y T ’ (x) + uhp<m, (x)).
Nous utiliserons ces formules pour trouver les équations de l ’hydro­
dynamique des liquides normaux et superfluides.
Les formules (2.3.12), (2.3.15), (2.3.21) ont un sens physique di­
rect, à savoir elles donnent les propriétés de transformation des
opérateurs if, if+ lorsqu’on passe d’un système de référence à un
autre-
y (x, t) if' (x', t),
où les grandeurs non primées se rapportent au système /£, et les
grandeurs primées au système K \ Dans le cas des translations on a
alors
x x' = x + d (2.3.29)
et if' (x, t) est donné par la formule (2.3.12). Dans le cas des rota­
tions on a
x x ' = ax (2.3.30)
et if' (x, t) est donné par la formule (2.3.15). Enfin dans le cas des
transformations de Galilée
x -> -x ' = x -[-m/, (2.3.31)
où u est la vitesse du système K par rapport à K \ et if' (x, t) est
donné par la formule (2.3.21). (Soulignons que partout x et x ' sont
les coordonnées d ’un même point dans les systèmes K et K '). Les
transformations (2.3.12), (2.3.15), (2.3.21) sont linéaires et déter­
minent une certaine représentation des groupes (2.3.29), (2.3.30),
(2.3.31).
Dans chaque système de référence nous allons trouver, à l ’aide
des opérateurs if, if+, les opérateurs de différentes grandeurs physi­
ques. Dans ce cas, si dans le système K, à une certaine grandeur phy­
sique correspond l ’opérateur a (x, t ; if (x", /)), dans le système K' il
lui correspondra l ’opérateur a (x', t ; if' (x", t)) = U a (x\ t ; if (x", t))U*.
La valeur moyenne des grandeurs physiques est donnée, en vertu de
(2.1.2) par l ’opérateur statistique p, qui, dans la représentation de
Heisenberg ne change pas lorsqu’on passe de K à K \ C’est pourquoi
§ 2.3] SYMÉTRIE DES ÉQUATIONS DE LA MÉCANIQUE QUANTIQUE ilf

la valeur moyenne des opérateurs se transforme conformément à>


la formule
a (x, t) = Sp pa (x, /; if) a' (x', *) =
= Sp pa (x \ t; if') = Sp p Ua (x \ t ;, if) U+. (2.3.32)-
Remarquons que les opérateurs if (x), if+ (x) ne sont pas transformés
dans la représentation de Schrodinger, pour ce qui est de l’opérateur
statistique p (*) = exp (—iffit) p exp (i&£t), en vertu de (2.2.32)
il se transforme conformément à la formule
p (/) _ p' (*) = e~m t U*em t p (f) e - iiKiUem t . (2.3.33)
Parmi les transformations continues qui laissent invariantes les
équations de la mécanique quantique, il y a lieu de citer encore les
transformations de phase, à savoir
if (x, /) if' (x, *) = e~iaif (x, 0» (2.3.34)'
où a est un nombre réel arbitraire. Les opérateurs if, if+ et if', if' +
satisfont aux mêmes relations de commutation et aux mêmes équa­
tions du mouvement si l’on suppose que le hamiltonien contient un
même nombre d’opérateurs if et if+. C’est pourquoi les opérateurs if;
et if' doivent être liés entre eux par une certaine transformation
unitaire Ua qui agit dans l ’espace de Hilbert et ne dépend pas du:
temps
if'(x , *) = e -iaif(x , t) = Ua^p(x, t ) Ua• (2.3.35)-
D’où compte tenu des relations de commutation pour les opérateurs-
if, if+, on obtient
Ua = exp {iaN}. (2.3.36)
Pour une transformation de phase infiniment petite Ua = 1 + iaN .
Donc l’opérateur du nombre de particules N est un générateur du
groupe des transformations de phase.
Supposons maintenant que a, dans (2.3.34), soit une fonction des
coordonnées et du temps : a = e% (x, i)y e étant la charge de la par­
ticule. Comme dans ce cas if' et if satisfont également aux mêmes
relations de permutation, on peut affirmer que if' et if seront liés
par la transformation unitaire U y (t)
if'(x , t) = e~w*>»if(x , 0 = J7x (/)if(x , t)Ul(t), (2.3.37)
où l ’opérateur unitaire U y (/) sera maintenant une fonction du
temps. En vertu des relations de permutation (2.3.2) on a
C7x (/) = exp {-—j d3x x ( x , t) p,m,(x, *)}. (2.3.38)'
i!2 MÉCANIQUE STATISTIQUE DES SYSTÈMES QUANTIFIÉS [CH. 2

Cette transformation unitaire joue un rôle important lors de l ’étude


-du comportement du système dans un champ électromagnétique exté­
rieur, lorsque le hamiltonien SC = SC (A ; aj?, yp+) dépend des poten­
tiels du champ A = (J., cp). Il est facile de voir que si le hamiltonien
•du système est de la forme (2.2.30), les opérateurs yp' (x , t) satisfont
aux équations du mouvement
o = [^ (3e> t)t S H z . ^ ^ +))j

où A = (A -f dyjdx, <p — dX/dt). Les transformations (2.3.37) sont


appelées transformations de calibrage.
Remarquons que l ’opérateur statistique dans la représentation
-de Schrôdinger, lors des transformations (2.3.34), se transforme con­
formément à la formule
P (t) p' (t) = U t P (t) £/«, (2.3.39)
p (0 et p' (t) satisfont aux équations du mouvement (2.1.7) avec le
même hamiltonien. (Dans la représentation de Schrodinger, les opé­
rateurs yp (x) et yp+ (x) ne se transforment pas.)
Lors de la transformation de calibrage dans la représentation de
Schrôdinger l ’opérateur statistique se transforme d’après la formule
P (0 P' W = Uî (t) P (0 Ux (t), (2.3.40)
l ’opérateur p {t) satisfaisant à l ’équation du mouvement (2.1.7) avec
le hamiltonien SC (A ; yp, o|j+), et l ’opérateur p' (J) à la même équation
avec le hamiltonien SC {A, \J>, *|)+).
2.3.2. Iinvariance des équations de la mécanique quantique par
rapport à la réflexion spatiale et à l’inversion du temps. Les équa­
tions de la mécanique quantique sont invariantes, non seulement
par rapport aux transformations des translations spatiales et des
rotations, mais également par rapport aux réflexions spatiales :
Xi x\ = —x l9 t t9 = t. (2.3.41)
Les opérateurs yp (x, t) sont alors transformés conformément à la
formule
yp (x, t) yp' (x', t) = yp (x, t). (2.3.42)
Vu que les opérateurs yp (x, t) et yp' (x, t) satisfont aux mêmes rela­
tions de commutation et aux mêmes équations du mouvement (on
suppose que la fonction V (x) figurant dans le hamiltonien (2.2.29)
est paire, V (x) = V (—a:)), ils sont liés entre eux par une transfor­
mation unitaire 3* ne dépendant pas du temps :
yp' (x, t) = yp (—x, t) = (x, t) aP+. (2.3.43)
Il s’ensuit que l *?2, yp] = 0. Comme 3* est donné à unfacteur de
phase près, on peut, en vertu de (2.3.5), considérerque 3*2 = 1 et,
§ 2.3] SYMÉTRIE DES ÉQUATIONS DE LA MÉCANIQUE QUANTIQUE 113

par conséquent, les valeurs propres de l'opérateur 3* sont égales à


± 1 . L’opérateur 3* est appelé opérateur de parité spatiale.
Considérons maintenant une autre transformation discrète:
Vinversion du temps
x t -*■ x\ = x*, t t9 = — U (2.3.44)
Nous allons supposer que le système se trouve dans un champ élec­
tromagnétique extérieur A (x, t) = (A (x, 0» <P (x, t)), dont dépen­
dent tant le hamiltonien du système $£ = S f (A\ af>), que l’opérateur
de Heisenberg yp (x, t) s ypA (x, t). En électrodynamique classique,
lors de l ’inversion du temps le potentiel vectoriel change de signe,
et le potentiel scalaire reste inchangé
A (x, t) A 1 (x, t) = A (x, — t), A (x, t) =
s (—A (x, t), <p (x, 0)- (2.3.45)
A l’inversion du temps correspond la transformation suivante
de yp:
yp (x, t) ->• ip' (x \ t9) = jpil^' (x, t) *, (2.3.46)
où T est une matrice unitaire, TT+ = 1, qui agit sur les indices spi-
noriels yp, l ’astérisque désignant l ’opération de conjugaison complexe.
Cette opération dépend du choix de la base dans l ’espace de Hil­
bert. En effet, si l’on a choisi une certaine base dans l’espace hil­
bertien, l ’opération de conjugaison complexe dans cette base est
donnée par la formule
(n 11|>* | n' > = (n | tp |n9)*. (2.3.47)
Les opérateurs yp (x, t) et yp9 (x, t) satisfaisant aux mêmes relations
de commutation, ils sont liés par l’opérateur unitaire U (agissant
dans l’espace de Hilbert)
yp9 (x, t) = Uyp (x, t) U+ = TypA' (x, —t)*. (2.3.48)
L’opérateur (x, t), par définition, satisfait à l’équation suivante
. o = [ ^ . v (SB> th m {A. .

d ’où, compte tenu de (2.3.46) on obtient


. * q a ^ = U)/(a[;j th ( r - V(ae> t)r)h

Comme les relations de commutation pour les opérateurs yp et ypf coïn­


cident, pour que les équations du mouvement pour yp et yp9 coïnci­
dent aussi, il faut que la relation
^ ( J , ( r Y n = ^ ( 4 , yp9)
8 -0 3 9 3
114 MÉCANIQUE STATISTIQUE DES SYSTEMES QUANTIFIÉS [CH. 2

soit vérifiée. Cette relation devant être vérifiée pour A et \[> quelcon­
ques, en remplaçant ici A ->■ A et \|>' 2 ^* , on obtient
ffl* (A, (J, T t f ) . (2.3.49)
Il est facile de voir que le hamiltonien (2.2.30) (dans lequel peut
également figurer Vd) satisfait à l ’équation (2.3.49) si la matrice T
satisfait à l ’équation
T% T = -s? (2.3.50)
($f étant la matrice complexe conjuguée de st). Si le spin des parti­
cules est égal à 1/2, c’est-à-dire s( = l / 2a/, où o t sont les matrices
de Pauli :

-C i)- *-(i J ) .
on a T = cro.
En utilisant (2.3.48), on peut voir comment se transforment, lors
d ’une transformation unitaire U correspondant à l’inversion du
temps, les opérateurs des différentes grandeurs physiques. Considé­
rons, par exemple, les opérateurs de densité de la charge et de densité
du courant électrique (2.2.32). Il est facile de voir que

Les opérateurs des autres grandeurs physiques se transforment de


la même manière
ü \ (x, t) U* = e f (x, - t ) \A_X, (2.3.52)
où e = ± 1 . Ce facteur est appelé signature temporelle de l’opéra­
teur £.
Notons qu’au lieu de l ’opérateur unitaire U, on utilise souvent
aussi l’opérateur antiunitaire U = UK [36], où K est un opérateur
non linéaire complexe conjugué
K | n ) — | zi>, K (a | q>)+P | 9 ' » = a *K | 9 >+ p*Æ | 9 ' )
et | n > une base, dans laquelle l ’opération • dans 9 * est déterminée
(voir (2.3.47)); a , P sont des nombres complexes arbitraires et
| 9 ), 19') des vecteurs arbitraires dans l ’espace de Hilbert. Il est
facile de voir que
K} = 1, ( * 9 \ * 9) = (9 ', 9)*
et
* 9 (x) K = 9 * (x), K&£K = <%*.
§ 2.4] PRINCIPE D’AFFAIBLISSEMENT DES CORRÉLATIONS 115

C’est pourquoi la condition (2.3.49) peut, en vertu de (2.3.48),


s’écrire comme
= (if,l> )îK
On voit que pour A = 0, U commute avec le hamiltonien. Cepen­
dant l’opérateur V ne correspond pas à une grandeur conservable
(du type parité spatiale) car il est non linéaire.

§ 2.4. Principe d’affaiblissement des corrélations


et relations ergodiques pour les systèmes quantiques
2.4.1. Principe d’affaiblissement des corrélations. Dans le para­
graphe 1.1.2 nous avons formulé le principe d ’affaiblissement
des corrélations pour les systèmes classiques, principe en vertu
duquel les fonctions de distribution à particules multiples des
systèmes classiques s’écrivent sous la forme de fonctions de distri­
bution à particules multiples, avec un nombre d ’arguments moindre,
lors d’une augmentation infinie des différences des arguments corres­
pondants. Les systèmes quantiques satisfont à un principe analogue.
Avant de formuler ce principe pour les systèmes quantiques, nous
allons introduire les fonctions quantiques de distribution à particules
multiples 118] :
h , i (*i, • - -, x h ; y lt . . ., y ,) =
= Sp p\|>+ (/a) . . . t|>+ (yi) $ («j) . . . i|) (xk), (2.4.1)
où p est l’opérateur statistique du système. Il est évident que
fk.i tel» • • •» x k> Vu ■ ■ •» Vi) = ft.h (y h • • •» 2/iî oth, . . x x).
En particulier, pour k = l = 1, on obtient la fonction de distribu­
tion à une particule / ltl te ; y ) = /*tl {y ; x ), qui est une fonction
complexe de deux arguments spatiaux x, y . A l ’aide de cette fonc­
tion, on peut introduire une fonction de distribution réelle à une par­
ticule / (x» P)y dépendant des coordonnées et de l’impulsion [37] :
/( * , P)= x-yl). (2.4.2)
Tout en étant réelle, cette fonction (qui est appelée fonction de distri­
bution de Wigner) n ’est cependant pas positive.
Si le système se trouve dans un état pur

I ^ ~ l f \ j d*Xl *‘ * rf3xW<P(*l, • • •> &s) 1*1, • • -, Xjv),


où <p (*!, . . x N) est la fonction d ’onde du système, l’opérateur
statistique du système peut s’écrire p = | <p) <<p |, c’est pourquoi en
vertu de (2.4.1), (2.2.17), (2.2.5), la fonction de distribution à une
8*
116 MÉCANIQUE STATISTIQUE DES SYSTÈMES QUANTIFIÉS [CH. 2

particule sera donnée par la formule


* ) = <9 M>+ ( * ) ♦ ( * ') I < p ) = - ^ z ï n " J <***»••• <***».
<P ( X , X 2» • • • » X j y ) » «®2i • • • 1 *Ejv).

Cette formule montre que / ltl (x' ;x) est l ’opérateur statistique d ’une
particule pour un système se trouvant dans l ’état pur | <p> (voir
(2.1.5)).
Si N 00 et Y* — ►00 , mais que N!°F reste fini, les fonctions de
distribution à particules multiples /*,* ont une limite finie diffé­
rente de zéro. (Cette limite est appelée limite thermodynamique.)
Notons que pour un état à impulsion donnée on a
<p (xlf . . x K) =
= (5H‘1/2X (*2 — *n • • • •» — * 1) exp {ip (x1 + . . . + x n)/N}
la fonction / ltl (x' ; x) (tout comme les autres fonctions de distribu­
tion à particules multiples) tend vers zéro pour V* -*• 00 et N fini.
Dans la suite nous entendrons par fonctions de distribution à parti­
cules multiples des fonctions (2.4.1) dans lesquelles on a fait le pas­
sage à la limite thermodynamique.
Les fonctions de distribution à particules multiples (2.4.1) sont
symétriques par rapport aux variables x lf . . ., x k et aux variables
Z/n • • •» y 1 pour des systèmes formés de bosons identiques et anti­
symétriques par rapport à ces variables pour des systèmes formés
de fermions identiques.
Les fonctions de distribution à particules multiples pour les
systèmes homogènes dans l ’espace ne changent pas lors de la trans­
formation de translation *)
• • •* &k » y ii • • •» y 1) =
= fk,i (x i + Æ, - . x* 4- d ; ]/i 4- d , • • -ï y 1 4“ ^)*
où d est un vecteur arbitraire. En utilisant (2.2.28), il est facile de
vérifier que dans le cas d’état du système à homogénéité spatiale,
l ’opérateur statistique p commute avec l’opérateur de l’impulsion
lp, P J = 0.
Nous allons maintenant formuler le principe d ’affaiblissement
des corrélations pour les systèmes quantiques [191. Supposons que
les points x lf . . ., x 8 se trouvent au voisinage du point X , et les
points y l9 . . ., y p au voisinage du point Y et qu’on a
Sp ptf+ { x t) . . . if) (x,) (i/i) . . . ip ( y P)

JL

1— -» 0 0
Sp pip ( x f) . . . y ( x ,) •Sp ptp (i/i) . . . + (y P)
*) Dans certains cas pour les systèmes dégénérés (voir 3.2.1) la condition
d ’homogénéité spatiale se formule d’une autre façon (voir 6.2.2).
§ 2.4] PRINCIPE D’AFFAIBLISSEMENT DES CORRELATIONS 117

pour s et p quelconques, et avec cela le passage à la limite X — T-*-


oo s'effectue après le passage à la limite thermodynamique. On
dit alors que l'opérateur statistique p, ainsi que la fonction de distri-
bution à particules multiples satisfont au principe d'affaiblissement
des corrélations. Il est évident qu’alors les fonctions de distribution
à particules multiples d'ordre supérieur déterminent les fonctions
de distribution à particules multiples d'ordre inférieur.
Le principe d'affaiblissement des corrélations peut se formuler
sous forme plus compacte à l'aide de la notion d'opérateur quasi
local (voir le paragraphe 2.2.2). Il est facile de voir que le principe
d'affaiblissement des corrélations sera satisfait si, pour une paire
quelconque d'opérateurs quasi locaux a (a;), b (?/), on a :
Sp pa (x ) b ( y ) --------
JB—y — oo
»•Sp pa (x) •Sp pb (y). (2.4.3)
A plus strictement parler, cette relation doit être vérifiée pour
| x — y | 2 > r c où r c est le rayon de corrélation dans l’état p.
Dans le paragraphe 2.2.2 nous avons montré que si a (x) est un
opérateur quasi local et 98 un opérateur additif, l ’opérateur
ag (x) = e ^ a (x) e~{&
sera également quasi local. Il en résulte, compte tenu de (2.4.3),
que l’opérateur e - ' ^ pëx& satisfera au principe d’affaiblissement des
corrélations si l’opérateur statistique p y satisfait. En particulier, il
s’ensuit que l’opérateur statistique dans la représentation de Schrô­
dinger p (J) = pe{^ >t satisfait au principe d’affaiblissement
des corrélations pour tous les instants t, s’il satisfait à ce principe
à l'instant initial.
Supposons que A soit un certain opérateur additif hermitien.
L’opérateur statistique
p = exp {Qa — A }, Q A = —ln Sp exp (—A ) (2.4.4)
satisfera alors au principe d’affaiblissement des corrélations si pour
les fonctions de distribution à particules multiples correspondantes
la limite thermodynamique existe. (Cette affirmation peut être dé­
montrée dans le cadre de la théorie des perturbations.) En particu­
lier, l’opérateur statistique de Gibbs
w = exp {£2 — p {$( — u V — \iN)}, Sp w = 1 (2.4.4')
satisfait au principe d’affaiblissement des corrélations (P étant l’in­
verse de la température, u la vitesse du système et \i le potentiel
chimique).
Notons que dans le cas général l ’affirmation inverse n ’est pas
vraie: tout opérateur satisfaisant au principe d ’affaiblissement des
corrélations ne doit pas obligatoirement être de la forme (2.4.4).
118 MÉCANIQUE STATISTIQUE DES SYSTÈMES QUANTIFIÉS [CH. 2

En particulier, la distribution microcanonique w{m>= C"1 ô (E — <?J£)


n’a pas la structure (2.4.4) bien qu’elle satisfasse au principe d’af­
faiblissement des corrélations et donne les mêmes expressions pour
les fonctions de distribution à particules multiples (2.4.1) que la
distribution canonique. (Cette affirmation est l ’essence du théorème
d’équivalence des différents ensembles thermodynamiques [115].)
En nous lim itant dans la suite aux fonctions de distribution à parti­
cules multiples, nous allons considérer que l’opérateur statistique
qui, à la limite *T -*• oo, satisfait au principe d’affaiblissement des
corrélations prend la structure (2.4.4).
Les fonctions de distribution à particules multiples (2.4.1) peu­
vent s’exprimer à l’aide de la fonctionnelle génératrice ^ (u, u*) [86]
%
<f (n, u*} = Sp p e.\p | j d2xu* (x) i|:*[(x)} exp j j d3xu (x) (x)} f
(2.4.5)
où u (x) et u* {x) sont des fonctions c-numériques arbitraires des
coordonnées dans le cas de systèmes formés de bosons *). Par contre,
si le système est formé de fermions, les grandeurs u (x), u* (x) seront
anticommutatives entre elles et commutatives avec ^ +, :
{u (x), u (x')} = {u* (x), u* (x')} = {u (x)f u* (x')} = 0. (2.4.6)
Pour des systèmes formés de bosons, les fonctions de distribution
à particules multiples seront des dérivées fonctionnelles par rapport
aux variables u (x) et a* (x) de la fonctionnelle génératrice .'f :
fk, i i> • • •* k ; yiy • • • > y i ) =
__________ à™<P(u, u*)_________ I {247
ôu ( x x) . . . àu (Xft) du* ( y ±) . . . Ôu* {yi) |u-u*-o f v '

où les dérivées fonctîonn?lles fi , d'&’fôu* sont liées aux varia­


tions de la fonctionnelle ¥ (u, a*) par la relation

ÔF(u, u*)= j

Pour les systèmes formés de fermions, les fonctions de distribu­


tion à particules multiples peuvent également s’exprimer en fonc­
tion des dérivées fonctionnelles. Les grandeurs u, u* étant anticom­
mutatives, il y a lieu d’introduire ici des dérivées fonctionnelles de
deux types: les dérivées gauches 8 i A / ô u , 8 tA / 8 u * et les dérivées
droites 8 r A / 8 u , 8 r A / 8 u * . Ces dérivées sont liées aux variations de la

*) Dans [20] on peut trouver des applications de la méthode de la fonction­


nelle génératrice dans le cas des problèmes de la mécanique statistique clas­
sique.
$ 2.4] PRINCIPE D'AFFAIBLISSEMENT DES CORRÉLATIONS 119

fonctionnelle A par les relations

nous avons tenu compte du fait qu’en vertu de (2.4.6),


{u, ôu} = {u*, 6u} = {u, ôu*} = {u*, ôu*} = 0.
Remarquant que
g ^ e x p j d3x'u(ac')i|>(x') = it>(x)exp j cPx'u(x')i|> (*').

g j ^ e x p j d3x'u (x*) \j) ( x 1) = exp | j cPx'u(a:')t|>(x')}•♦ (* ).


il est facile de voir qu’on a la relation
/ f t , * (*® 1» • • • » i ÿll , , , l ÿl) =
6J àî&(u, u»)
(2.4.8)
8u* (Ui ) •. • ôu* (Ut) 8“ (**) • • • 6u (* ,) u—u*—0
Ainsi la fonctionnelle génératrice, tout comme les fonctions de
distribution à particules multiples (ou l’opérateur statistique), peut
être utilisée pour décrire l’état du système.
Nous allons montrer qu’à l’aide de la fonctionnelle génératrice,
on peut également formuler le principe d’affaiblissement des corré­
lations. A cet effet prenons pour argument fonctionnel u (x) la som­
me des deux fonctions ux (x) et uy (x), la première n’étant différente
de zéro que pour les valeurs de x voisines de X et la seconde, pour
des valeurs de x voisines de X. Dans ce cas, compte tenu des relations
de commutation canoniques, on a de toute évidence pour les opéra­
teurs i|>, yp+:
^ (uxJ(x) + uY (x)) =
= Sp p exp | j cPzux (x) (x)} exp j j d?xux (x) (x) j x

X exp | j cPxuy (x) (x)} exp j j dzxuY (x) \|) (x) j t


F (u, u * )= F (u),
et par conséquent, en vertu du principe d’affaiblissement des corré­
lations (2.4.3), on a
¥ (*x (x) + I*jr (*)) TA "—?Y —>
-*oo
F (Ux (*)) ¥ (“y ( x )). (2.4.9)
Nous allons maintenant introduire les fonctions de corrélation
£h,t (*i» • • •» Vit • • *i Vi)- A cet effet, il est commode d’in-
120 MECANIQUE STATISTIQUE DES SYSTEMES QUANTIFIES [CH. 2

troduire tout d’abord la fonctionnelle génératrice G (u, u*) liée à la


fonctionnelle S (u, »*) par la relation
'¥ (u, u*) = exp G (u, u*). (2.4.10)
La relation entre gh, i et G dans le cas de systèmes formés de bosons
est telle que
g k,i(* u • • • , * * ; Vu - , V i ) =
= _________ 6k*lG(u, k»)_________ I (2411)
ôu* ( y ,) . . . 6«• (vi ) Ôu( * 0 . . . ôu (x ft) |u- u * - o • ^ 7
Pour les systèmes formés de fermions les fonctions de corrélation
Sk.i • • •» î/i» - - •» y.) sont liées à la fonctionnelle G par
une relation analogue à (2.4.8)
5 (^i» • • •» » yi» • • • » y*) —
*î à;G{u, u*)
ôu* (yj) . . . ôu* (y5) ôu (x*) . . . ôu (x J u -u * -0
(2.4.12)
Le principe d’affaiblissement des corrélations formulé à l ’aide
de la fonctionnelle génératrice G peut, en vertu de (2.4.9), s’écrire
comme suit
G («je (ac) + u T (*)) — --* • G (ux (x)) + G(ur (*))• (2.4.13)
A —Jr -*oo

Ce qui, compte tenu de (2.4.11), (2.4.12) donne la propriété essen­


tielle des fonctions de corrélation
ffk.tto» • • •» »/i, • • V Ù -* 0 (2.4.14)
lorsqu’on écarte les arguments x lf . . ., x h, î/j, . . ., f/i d ’une ma­
nière quelconque.
Nous allons donner des exemples de relations reliant les fonc­
tions de distribution avec les fonctions de corrélation g*,;
en supposant pour plus de simplicité que les valeurs moyennes f k%i
diffèrent de zéro seulement pour k = l. Dans le cas de systèmes de
bosons, en vertu de (2.4.10), (2.4.11), on a les relations
/ i . i ( * i ; y i ) = £ i . i ( * i ; vi)>
fz. 2 (*it «2 ; //î, //2) = gu î (x i »* //i) gu i (*2 ; y 2) +
+ g u i(* im* y z) gu V i)+ g z .z (X u * 2 ; Vu y?-)» (2.4.15)

Pour les systèmes formés de fermions, en vertu de (2.4.10),


(2.4.12), on a les formules
/ i . i ( * i ; y i ) = f t . i ( * i ; y i) .
f z . z f r u *z \ Vu //2) = ^i. i ( * i ; y 2) ^ i . i ( * 2; v ù —
—^i.li (* i ; v ù gu i ( *z i y 2) + ^ 2. 2(«i» * 2; y » y 2), (2.4.16)
S 2.*] PRINCIPE D’AFFAIBLISSEMENT DES CORRELATIONS 121

En plus de la fonctionnelle génératrice pour les valeurs moyennes


(2.4.1), on peut introduire la fonctionnelle génératrice
.F (ui, u?) = Sppexp ( Ü “ X ) exp ( S “ i°il (2.4.17)
1 1
pour les valeurs moyennes
/a .i(l. • • • , * ; 1', Z') = Sppaî., apat . . . a h =
pour les bosons
du^, . . . dup dui . . . duk u—u*—0

(«i. “f) pour les fermions.


du*, . . . dup duk ... dui u—u*—0
où <zlt a[ sont les opérateurs d’annihilation et de création des parti­
cules dans l’état 1.
En particulier, si i = (p, o), où p est l’impulsion, a la projec­
tion du spin, en vertu de la relation
f d3xu (x) i|) (x) = 2 utc t, u (x ) = (JT)~U2 2 «i exp i p x
i i
on a
F ( « „ u * )= F (u (ac), u*(*)).
2.4.2. Equations du mouvement. Dans le paragraphe précédent
nous avons introduit les fonctions de distribution à particules mul­
tiples pour les systèmes quantiques et formulé le principe d’affai­
blissement des corrélations. Nous allons maintenant introduire les
équations du mouvement pour ces fonctions.
A partir de l’équation (2.1.7)
f àt («flr.pWl.
pour l’opérateur statistique p (i) d’un système, en l’absence de
champs extérieurs, nous allons avant tout trouver l’équation du
mouvement pour la fonctionnelle génératrice F :
iF((u, u* ; t) = Sp[p (t) exp { j exp { j uijjj,

où j uap es j d3xu (x)yÿ{x). En dérivant cette expression par rapport


à t, et en utilisant (2.1.7), on obtient
<-^- = s P P (« )[« x p {j u*if>+} e x p { j
où $£ = <^o + v et <^o et y sont donnés par les formules (2.2.29).
Nous allons, pour plus de simplicité, envisager seulement des systè-
122 MÉCANIQUE STATISTIQUE DES SYSTEMES QUANTIFIES [CH. 2

mes formés de bosons. Dans ce cas les grandeurs u (x) et u* (x) se­
ront des c-nombres et on obtient

i i j r = S æ x (<p (x ) —<?*(*))—
—y j cPxicPxjV (Xi — x 2) ( ç ( x „ x 2) — x 2)),

où on introduit les désignations


<p(x) = (2m)-1 Sp p (t ) ij)+(x) At|> (x) exp [ j exp [ j utj)j,

<p(x„ x 2) = Sp p (*) \|3+ (xt) \J)+(x 2) \|>(x 2) y (x,) exp { ^ « Y } x

X exp{ j «>[)}.
En remarquant que vu les relations de commutation canoniques
pour o|>+ on a la formule
t|>(x)exp{j u*i|)+} = exp{ j (u*(x)+\|;(x)),

on trouve
9 ( * ) = (2o i r * ^ ( u > ( - e ') + 5; | ? i ) F lx--„

,< * „ * .)= (* * < * ,j + T ^ ) x


6 à&
X Ô U * ( X 2) Ô tt*(X !) *

c'est pourquoi l'équation du mouvement pour la fonctionnelle géné­


ratrice d’un système de bosons sera [87]

t t - t St Î <f * { vu *( x ) v ^ - v u (x ) v ^ } +

+T î ( * ! - * * ) { ( “• ( * i) + - 5 ^ j - ) x

X ( u ^**2^ "I” du (x 2) ) du* (x,) du* (x 2)

- ( U (x i ) + ôu* (asj) ) ( “ (X2) + “6u*(x.) ) du (x t) 6u (x 2) }


(2.4.18)
Nous allons également donner l'équation du mouvement de la
fonctionnelle génératrice dans l'espace des impulsions, en supposant
§ 2.4] PRIN CIPE D’AFFAIBLISSEMENT DES CORRELATIONS 123

que le hamiltonien du système est'

se = 2 6*a î a i + -G*- S ° (12 ; 34>«*** (2.4.19)


1 1234

où est l’énergie de la particule (ou de la quasi-particule) dans l’état


1 (1 = p x, ax et O (12 ; 34) est l’amplitude caractérisant l’interaction
des particules (ou des quasi-particules)). Dans le cas des bosons,
cette équation s’écrit:
d&
dt dux ) kV° 3 <D(12; 34) x
1 1234

X
{ ( U* + -â ir ) ( “* + **4 )âufàu?
(2.4.20)
Les équations du mouvement pour la fonctionnelle génératrice
peuvent être utilisées pour obtenir une chaîne d’équations pour les
fonctions de distribution à particules multiples. En dérivant l’équa­
tion (2.4.18) k fois par rapport à la variable u* (xx) et Zfois par rap­
port à la variable u (a:) et en posant ensuite u = u* = 0, on obtient
pour k = Z
dfk (X1j • • •t Xh 1 ^1»• ••»Xk ) f i /A A \
---------------- Jt----------------- “ r s r 2 j ( ^ r - Ax-r) “

—î 2 Xr*)—V (x ;,—x y ]/f c X


l^r,<r,<k
X (xlf • •., x ft; x;, xü)-f-
+ ( tP*fc+I S V (x r— *k+l) —V ( x ; — Xh+l)) X
l^r^/i
X /k+i (Xj, . . Xft+j ; x;, xi+i), (2.4.21)
où fh 5 f h,h- Remarquons que comme \Sê, N] = 0, si à l’instant
initial pour l on a f k,i — 0, alors f k,i (k #= l) sera également
nul à tous les instants ultérieurs.
Les équations (2.4.1) sont vraies, tant pour les bosons que pour
les fermions. Dans le cas des bosons, les solutions des équations
(2.4.1) doivent être symétriques par rapport aux permutations des
coordonnées à l’intérieur de chaque groupexlt . . . , x k etxj, . . ., x'h,
et dans le cas des fermions elles doivent être antisymétriques.
La chaîne d’équations (2.4.21) (obtenue pour la première fois
par Bogolioubov [18]) est une généralisation à la mécanique quanti­
que de la chaîne d’équations (1.1.23) pour les fonctions de distribu­
tion à particules multiples dans le cas des systèmes classiques.
124 MÉCANIQUE STATISTIQUE DES SYSTEMES QUANTIFIES [CH. 2

Pour conclure ce paragraphe, remarquons que l ’équation du mou­


vement, pour l ’opérateur statistique (2.1.7) et les fonctions de distri­
bution à particules multiples (2.4.21), sont linéaires, alors que le
principe d’affaiblissement des corrélations est non linéaire. En effet,
comme on peut le voir à partir de la formule (2.4.3), si les opérateurs
statistiques px et p2 satisfont au principe d’affaiblissement des corré­
lations (2.4.3), leur mélange p = i^xpi + wtp2 (u’x + u ;2 = 1, Wi >
> 0, w2 > 0) ne satisfera pas à ce principe.
2.4.3. Relations ergodiques pour les systèmes quantiques. Le
principe d ’affaiblissement des corrélations détermine le comporte­
ment asymptotique des fonctions de distribution à particules multi­
ples, lors de l ’« éloignement » spatial des arguments. Mais, en plus
de ce principe, qui est vrai tant pour les systèmes classiques que pour
les systèmes quantiques, la mécanique statistique a encore besoin
d ’un second principe concernant le comportement asymptotique des
fonctions de distribution à particules multiples dans le domaine
des temps grands. Ce principe se formule sous la forme de la relation
ergodique, qui, tout comme le principe d’affaiblissement des corréla­
tions, est vrai tant pour les systèmes classiques que pour les systèmes
quantiques.
Nous n ’allons pas envisager ici la question de l’hypothèse ergodi­
que pour les systèmes quantiques formés d ’un nombre fini de parti­
cules [831, et nous formulerons seulement la relation ergodique pour
les systèmes quantiques à un grand nombre de degrés de liberté. Si
fk,i . . ., x h \ ifx, . . ., yr, t) sont les fonctions de distribution
à particules multiples à l’instant f, la relation ergodique s’écrit:
lim fk.i (# n •••> V u •• i V /; 0 = /)f.,i(x i, • • - , a:*; V u • • • Vi),
t—oo
(2.4.22)
• ••, ü/i. •••. yt) =
= lim Sp m|)+ (»/,) . . . Mp* (i/,) . . . r|; (acft),
w
7/;>-*oo

où w est l ’opérateur statistique d ’équilibre de Gibbs (2.4.4'). (On


suppose que dans les fonctions de distribution à particules multi­
ples, on a effectué le passage à la limite thermodynamique.) La rela­
tion ergodique (2.4.22) devient, en fait, vraie lorsque le temps t
surpasse une certaine valeur t r. La grandeur T r peut être appelée
temps de relaxation. Pour les systèmes homogènes dans l’espace, le
temps xr est déterminé par les processus microscopiques conduisant
à l’établissement de la distribution de Gibbs. Pour les systèmes non
homogènes, il est bien plus grand, car dans ce cas il est déterminé
essentiellement par les processus macroscopiques de transfert.
Les paramètres p, \ i , u figurant dans la distribution de Gibbs
peuvent être liés aux valeurs initiales des fonctions de distribution
§ 2.4] PRINCIPE D’AFFAIBLISSEMENT DES CORRÉLATIONS 125

à particules multiples. Si, par exemple, le système était à l’instant


initial spatialement homogène, les valeurs moyennes des densités
d ’énergie e, d’impulsion ji * et de masse p(tn> ne dépendront ni des
coordonnées, ni du temps. C’est pourquoi on a les relations
eo = SpM?e(x), ji0= Spu;ji(x), pom>= Sp u?p(7n’(x), (2.4.23)
où les grandeurs e0, Ji0, Pom) sont données par les fonctions de distribu­
tion à particules multiples initiales. Ces relations établissent la
liaison existant entre les paramètres (J, p , u et l’état initial du systè­
me. On peut dire qu’elles retiennent la « mémoire » de l’état initial
du système.
Compte tenu de la définition des fonctions de distribution (2.4.1),
on peut écrire la relation ergodique (2.4.22) comme suit
limlimSpe ( y t) . . . ijj(x ft) =
t —oo 7 ^ 0 0
= lim Sp u r f (i/i) . . . yp{xk)y
^00
ou sous une forme abrégée
p (0 = e ^ ^ p e 1^ 1->• w. (2.4.24)

A cette relation il faut ajouter les relations reliant les paramètres


P, p, a à la valeur initiale de l’opérateur statistique p (0) = p. Pour
les systèmes spatialement homogènes, on a
Sp pe (x) = Sp wi (x), Sp pu (x) = Sp u?ji (x),
Sp pp(Wl) (x) = Sp u;pim) (x). (2.4.25)
Les relations (2.4.24), (2.4.25) signifient que pour t » xr le
système passe à l ’état d’équilibre statistique décrit par l ’opérateur
statistique de Gibbs indépendamment de l ’état initial. Soulignons
cependant que les relations (2.4.24), (2.4.25) ne seront pas vraies
pour un hamiltonien S f arbitraire. Tout comme dans le cas classi­
que il faut à cet effet que le hamiltonien 3£ ait une structure suffi­
samment compliquée, c’est-à-dire qu’on tienne compte de différen­
tes interactions du système. Ceci signifie que les interactions entre
les particules doivent donner lieu seulement à des intégrales additi-
ves du mouvement: de l’énergie, de l’impulsion et du nombre de
particules. (En principe, le moment d’impulsion figure parmi ces
intégrales du mouvement. Cependant, si l ’état initial est spatiale­
ment homogène, le moment ne figure pas dans la distribution de
Gibbs.)
Considérons plus en détail le cas où le système admet une classe
plus étendue d’intégrales additives du mouvement.
Nous allons diviser le hamiltonien du système 3£ en deux par­
ties S£ = S f o + V où V tient compte des interactions (pas obliga-
126 MÉCANIQUE STATISTIQUE DES SYSTÈMES QUANTIFIÉS [CH. 2

toirement toutes) des particules. Supposons ensuite que nous avons


négligé le terme V , c’est-à-dire que nous avons remplacé le hamilto­
nien total S f par le premier terme S f o> que l’on peut appeler hamil­
tonien tronqué. Il y a lieu de trouver quelle sera alors la forme de
l ’opérateur statistique pour des t grands. Il est évident qu’en général
l ’opérateur statistique ne tendra pas, pour t grands, vers la distribu­
tion de Gibbs avec le hamiltonien S i 0. Mais si l ’on suppose que l’opé­
rateur statistique p (0) satisfait au principe d ’affaiblissement des
corrélations, on peut affirmer, en vertu de la formule (2.4.4), que
l ’on aura la relation
e- ^ , * pcW 0<_). eXp {Q_ y o“a}i p = p (0). (2.4.26)
t —oo
ya est ici l ’ensemble d’un certain nombre d’opérateurs linéairement
indépendants, qui sont déterminés par le hamiltonien S i o et ne dé­
pendent pas de p, et Y a e= Y a (t ; p) sont des fonctions c-numériques
du temps t linéairement indépendantes, qui sont déterminées par p;
enfin la grandeur Q est donnée par la condition de normalisation
Sp exp {Q —
(il y a sommation par rapport à l ’indice a).
Remarquons qu’en vertu de la formule (2.4.4) l’opérateur Y ay a
doit être additif. Le nombre d ’opérateurs y a peut en principe ctre
aussi grand que l ’on veut, mais ces opérateurs ne doivent pas former
un système complet, car dans ce cas, pour t-> oo, la description de
l ’état du système ne se trouverait pas simplifiée.
En vertu de (2.4.26), on a
<T1<5ï’o''exp{Q — Y a {t; p) Va}eW #r = exp{Q — Y a (t + t'; p) Va},
OU

Y a (f, p) e" W yae W = Y a (t + p) Va,


d ’où
— i Y a (tî P) [<#f0, Va] = ÿ'a(<; P) Va*
Les grandeurs Y a (t ; p), pour un état arbitraire p sont linéairement
indépendantes, c’est pourquoi on doit avoir les relations
Id^o. Val = ûapVP. Ÿ a (t; p ) = —iYfi(t; p)afia, (2.4.27)
où a ap sont des c-nombres déterminés seulement par le hamiltonien
Sio et ne dépendant pas du temps t, ni de p, car la structure des opé­
rateurs Va ne dépend pas de ces grandeurs.
En vertu des relations (2.4.27), pour t quelconque, on a l’égalité
S p e '^ o 'p É 1^ » 1^ = (eia% p Sp pvp = (eiat Sppv)«, (2.4.28)
où a est une matrice dont les éléments matriciels sont aap.
§ 2.4] PRINCIPE D’AFFAIBLISSEMENT DES CORRELATIONS 127

Nous allons introduire maintenant l’opérateur statistique


p<°> ( y ) = exp {Q (y) — Y* ( y ) y ®} , (2.4.29)
où les grandeurs Q (y) et Y a (y) sont données par les conditions
Sp p<°> ( y ) ya — y a, Sp p<°> (?) = 1. (2.4.30)
Vu (2.4.26), (2.4.28), on a [88]
e - ^ o 'p e '^ o '
p«o> (e«>< Sp py ) . ( 2 .4 .3 1 )
t-*00
Tout comme la relation (2.4.24), cette relation est appelée relation
ergodique et joue ultérieurement un rôle important. Les grandeurs
ya sont appelées coordonnées thermodynamiques généralisées et les
grandeurs Ÿ a forces thermodynamiques généralisées correspondant aux
coordonnées y a. Notons que parmi les opérateurs y a on peut égale­
ment avoir le hamiltonien $£0 *).
Notons que l ’opérateur statistique pl0) (y ) correspond au maxi­
mum de l’entropie Sp p ln p avec les conditions supplémentaires
Sp PYe = Ya* Sp p = 1.
Nous allons montrer que les opérateurs Ya forment une algèbre
de Lie, c’est-à-dire qu’ils satisfont aux relations de commutation
[?<*> ?p] = / app?p* (2.4.32)
où / app sont des constantes appelées constantes de structure. Notons
à cet effet que si les opérateurs Ya et ?P sont additifs, les opérateurs
l?a, ?p] seront également additifs (voir le paragraphe 2.2.2). C’est
pourquoi lorsque en plus de l’opérateur ?a , on introduit [Ya > ?pl
dans l’exponentielle de la formule (2.4.29), le principe d’affaiblisse­
ment des corrélations, pour l’opérateur statistique p<0)Y reste in­
tact. D’un autre côté, en utilisant l’identité de Jacobi
(Yce. Yp]] + lYa, lYP» t^o]] + lYP.
[< #01 Y«ll = °
et la formule (2.4.27), il est facile de voir que les opérateurs [?0, YpI
satisfont à des relations de commutation avec le hamiltonien 0
analogues aux relations (2.4.27)
[Sfo, lYo, Yp]] = ûP6[Ya, Yél—ûaelYP. YpI»
C’est pourquoi les opérateurs [?a, ?p] doivent figurer dans le nombre
des opérateurs ?„ et Par conséquent doivent s’exprimer en fonction
des opérateurs Ya» ce qui découle de la formule (2.4.32).
*) Soulignons que (2.4.31) tout commet (2.4.24) a le sens d’une relation
entre les fonctions de distribution à particules multiples (pour V oo) et non
d’une égalité entre les éléments matriciels.
128 MÉCANIQUE STATISTIQUE DES SYSTÈMES QUANTIFIÉS [CH. 2

L'existence des relations de commutation (2.4.27) montre que


la structure des opérateurs y a est étroitement liée à la symétrie du
hamiltonien S f o-
Nous allons donner des exemples d’opérateurs y a pour certains
types d’opérateurs tronqués. Si le hamiltonien tronqué ${0 coïncide
avec le hamiltonien total S f du système, parmi les opérateurs Ya
figurent le hamiltonien <5^, l’opérateur de l’impulsion P et l’opéra­
teur du nombre total de particules N . Dans ce cas la matrice aa3
est nulle.
Si le hamiltonien tronqué coïncide avec l’opérateur de l’énergie
des particules libres S f 0 = 2 £<j(p) àpo&po où e0 (p) est l ’énergie des
pa
particules, et a ja, ap0 sont les opérateurs de création et d’annihila­
tion de la particule d’impulsion p et la projection du spin o, les
opérateurs Ya dans le cas de l’homogénéité spatiale seront ap<sap0
(voir le paragraphe 5.1.1). La matrice aa3 sera donnée par la relation
W 0, <*l>oaPo' 1= (ea {p) —e*' (p)) a*taapa'.
Pour une substance ferromagnétique parfaite de Heisenberg, placée
dans un champ magnétique JET, les opérateurs Ya seront le hamilto­
nien Si- et l ’opérateur de spin total S f. Dans ce cas, la matrice aa3
est donnée par les relations
im , m = o , i s f , 5 , ] = - - £-Blhls kH,.
Dans notre exposé on n’a pas abordé la dépendance éventuelle
entre le principe d’affaiblissement des corrélations et l ’existence
d ’une limite thermodynamique. Les relations ergodiques sont égale­
ment étroitement liées au principe d’affaiblissement des corréla­
tions, mais elles ne peuvent être considérées comme un postulat indé­
pendant de la mécanique statistique et dans chaque cas concret (c’est-
à-dire pour un hamiltonien donné 0) elles peuvent en principe être
démontrées.
CHAPITRE 3

THÉORIE DES ÉTATS D’ÉQUILIBRE


DES SYSTÈMES QUANTIQUES

§ 3.1. Théorie des gaz quantiques faiblement non parfaits


3.1.1. Distributions de Bose-Einstein et de Fermi-Dirac. L’étape
finale de révolution d’un système dynamique réel est toujours l’état
d’équilibre statistique décrit par l ’opérateur statistique de Gibbs
w = exp {£2 —P (dW — piV)}f (3.1.1)
où <&£ et AT sont respectivement le hamiltonien et l ’opérateur du
nombre de particules du système, P l ’inverse de la température, p le
potentiel chimique et P~‘Q le potentiel de Gibbs déterminé à partir
de la condition de normalisation
Q = —ln Sp exp {—P ($£ — pN)}.
Parmi les intégrales additives du mouvement dans l’opérateur de
Gibbs (3.1.1) nous avons omis l’opérateur de l’impulsion P et l’opé­
rateur du moment de l’impulsion 3 /, supposant, pour plus de simpli­
cité, que le système est au repos, c’est-à-dire que sa vitesse de trans­
lation u et sa vitesse angulaire <o sont nulles. Si û> 0 on aura le
terme pû)3f dans l’exponentielle de (3.1.1). Comme cette grandeur
ne commute pas avec l’opérateur de l’impulsion, pour co =£ 0 le
système sera spatialement non homogène.
On voit que l’état d’équilibre d’un système au repos n’est caracté­
risé que par deux variables indépendantes P et p. La distribution de
Gibbs (3.1.1.) se trouve à la base de la thermodynamique que nous
n’allons pas élaborer ici, nous nous limiterons à étudier la distribu­
tion w pour les particules libres et à trouver, dans le cadre de la
théorie des perturbations, le rôle de l’interaction entre les particules.
Pour les particules libres la distribution de Gibbs (3.1.1.) s’écrit:
U70= exp |Q0—P S (e<—H) wil. (3.1.2)
f

où nt = aXat est l’opérateur du nombre de particules et e* l’énergie


des particules dans l’état individuel de nombre quantique i. Il y a
lieu de calculer le potentiel Q 0, les valeurs moyennes des opérateurs
Kj et les fonctions de distribution à particules multiples. Nous
9 —0393
130 ÉTATS D’ÉQUILIBRE DES SYSTÈMES QUANTIQUES [CH. 3

allons donner la solution de ce problème pour un opérateur statisti­


que d’une forme un peu plus générale que (3.1.2), à savoir
p<0) = exp |Q„— 2 y ^ i ] , Spp<°> = l , (3.1.3)

où Yi sont des fonctions arbitraires de i. En remarquant que

= Spe i 5 • • • e~Yi*ni*e~Yi*ni* . . . = [ | ^ e
— ••• S *u ,
«i, "
où ni et n prennent toutes les valeurs entières non négatives dans le
cas de statistique de Bose-Einstein (B-E) et les valeurs 0,1 dans
le cas de statistique de Fermi-Dirac (F-D), on obtient ainsi :

i
S l n ( l - e ~ y<) (B-E),
i
£20 = (3.1.4)
- 2 l n ( l + e - y*) (F-D).
i
C’est pourquoi les nombres de remplissage, c’est-à-dire les valeurs
moyennes des particules dans les différents états i, sont donnés par
les formules
(ey< - l ) - ‘ (B-E),
/j = Spp(°>ni = ddQp_/
Yt
(3.1.5)
(eY‘ + l)~l (F-D),
et le potentiel Q0 par la formule
i - 3> l dn (+l +/ ij ) (B-E),
Q, (3.1.6)
= l 3 ln (1 —■U)
j (F-D).
V i
En posant dans (3.1.5) Y t — P (ej — p), on trouve les nombres de
remplissage
r (B-E),
l (/<*<-“>+ i)-i (F-D)
pour un gaz parfait dans l ’état d’équilibre statistique.
Notons que l ’entropie du système dont l’état est décrit par l’opé­
rateur statistique p(0\ donnée par l ’expression générale (3.1.3), est
de la forme

i
S { ( l + / , ) l n ( l + / , ) - / , lu/,} (B-E),
s= — Sp ln p(0>= * (3.1.8)
- Ç { ( l - / « ) l n ( l - / , ) + / , l n / l} (F-D).
§ 3.1] THÉORIE DES GAZ QUANTIQUES FAIBLEMENT NON PARFAITS 131

Dans ce qui suit on montrera que l’opérateur statistique (3.1.3)


détermine l ’état d’un gaz parfait hors d’équilibre à l ’étape cinéti­
que de l ’évolution, lorsque l’état du gaz est décrit complètement par
une fonction de distribution à une particule. C’est pourquoi la for­
mule (3.1.8) donne l ’entropie non seulement d’un gaz à l ’équilibre
mais également hors d’équilibre.
Le potentiel chimique p, figurant dans la distribution (3.1.7)
peut s’exprimer en fonction de la densité des particules v et par
l’inverse de la température P
1)" (B-E),
. * (3.1.9)

i
A titre de variables indépendantes caractérisant l ’état d ’un gaz
parfait, on peut prendre, pour un gaz de fermions après le passage à
la limite f ' -v oo, une paire quelconque de grandeurs: soit (p, P),
soit (v, P), par contre, pour un gaz de bosons dans le domaine des
températures suffisamment basses, on peut seulement prendre (v, P)
car dans ce cas p = 0. En effet, pour un gaz parfait de bosons le
potentiel chimique p ne peut être positif, car autrement le nombre de
bosons d’impulsion p <C (2/np)1/2 serait négatif (i = p, a, p étant
l’impulsion de la particule, a la projection du spin). C’est pourquoi,
on suppose que p < 0. La fonction nv n’a alors pas de singularité et
la condition (3.1.9) donnant p s’écrit
oo

g j dxx2 (e**-Pi»—l)-1 = 2ji2v/(2m7’)3/2, (3.1.10)


0
où T = p -1 et g = 25 + 1 (s étant le spin de la particule).
Le second membre de cette égalité pour p, < 0 est inférieur à
oo

g j dx or (e** —l ) -1= l/2 g r (3/2) Ç (3/2) (r (z) et £(z) sont la fonction


gamma et la fonction Ç de Riemann, T (3/2) = n 1/2/2 et £ (3/2) =
= 2,612 . . .). C’est pourquoi à partir de la relation (3.1.10), on
peut trouver p. en fonction de v et T seulement sous la condition

T>T„ ( TT3l2f ^ 3l2lt Y ” . (3.1.11)


Si T = T 0, on a p = 0, par contre, si T < T 0, la condition (3.1.10)
ne permet pas de trouver le potentiel chimique d’un gaz parfait de
bosons. Dans ce domaine de température, on doit prendre le poten­
tiel chimique nul, car le potentiel chimique ne peut être négatif. Si
9*
132 ETATS D’EQUILIBRE DES SYSTEMES QUANTIQUBS [CH. 3

fi = 0 et T < !T0, la relation (3.1.10) n’est pas satisfaite, plus enco­


re, elle est incorrecte. En effet, pour p = 0 la fonction de distribu­
tion des bosons d ’impulsion p 0 est, comme auparavant, donnée
par la formule
n,, = (eP®'*—l) -1, zp = p2l2m, (3.1.12)
et la condition (3.1.9) peut s’écrire sous la forme
r l S n „ = v - r - i 3 Rp,
P<6 p> 6

où ô est certaine impulsion petite indépendante de f \ En passant


dans cette formule à la limite T' oo, on obtient
lim T " 1 S v - ( 2 n ) " 3 j â?p{e**“ — l) ’ 1.
7^-00 P>à
Comme zp = p2/2m, on peut réaliser dans cette formule le passage
à la limite 8 - ^ 0 . On trouve ainsi le nombre de bosons ayant une
impulsion p = 0 par unité de volume :
v0 = lim lim «p = v —(2ji)“3 f <Pp(e^p — l)"1=
6- ° p< ô J

On voit que dans l ’état où p = 0, à la différence de l’état où p


^ 0, on a un nombre macroscopique de bosons. Cet effet est appelé
condensation de Bose.
En introduisant la densité du nombre de bosons vp d ’impulsion
p, | d?pvp = v, on peut écrire (3.1.12), (3.1.13) sous la forme d’une
formule unique, soit
vy, = v ( 1 - ( - £ - ) 3/2) Ô(p) + (2ji)“3 - 1)-‘. (3.1.14)
A la différence des bosons, le potentiel chimique d’un gaz de
fermions peut être tant positif que négatif et peut toujours être pris
pour variable indépendante. Si la température du gaz de fermions
est bien inférieure à la température de dégénérescence T0 :
r « r 0, r 0= m - » ( v r 1)2/3, (3.1.15)
le potentiel chimique sera lié à la densité du nombre de particules
par la relation p = (6n2vg~l)2/3/2m. Notons que pour T <§; T0, la
fonction de distribution des fermions np différera très peu de la
fonction en escalier
7lp « 0 (p — c p ).
* 3.1] THÉORIE DES GAZ QUANTIQUES FAIBLEMENT NON PARFAITS 133

Pour conclure ce paragraphe, considérons la fonctionnelle géné­


ratrice pour un gaz parfait. L’opérateur statistique d ’un gaz parfait
est donné par la formule (3.1.3), par conséquent, la fonctionnelle
génératrice sera
- 2 yi«ia< 2 u*aî 2 u«ai
jp (u, u*)=se^ S p e 1 el e{ (3.1.16)
Soulignons que cette expression est vraie pour un gaz parfait à
l’équilibre ou hors d’équilibre (pour un gaz à l ’équilibre o n a 7 | =
= P (ei - V))-
Remarquons que quelle que soit la statistique les grandeurs
Uidi et u*di' commutent mutuellement pour i ^ i‘ et par consé­
quent
2 uî°i 2 utat
e* eK \\e u1aUun .
on a
— S 2 • • • * ” *4»Ul,e ,
nU nU
I eUi'ai*eUi°**1 W|t) | e1*4*®4*?*4*®4*| ri\9) .
ou bien
= e u» []g,,
i
(3.1.17)
^ = S e ' V'” <n|cuî<,> a |n),
n
n = 0, 1, 2, . . . dans le cas de la statistique (B-E) et n = 0, 1
dans le cas de la statistique (F-D) ; pour les grandeurs n {, alt a*
on a omis l’indice i. C’est pourquoi en vertu de (3.1.17)
gi
(3.1.18)
V e x p ( - n Y ,)
i n
Calculons maintenant l ’élément matriciel
gt (n) = (n|eu<a eu‘" | n)
donnant la grandeur gt :
et “ 2 (»)
Pour les bosons
*
Ui
*i(») = 2 2 (n|a*pav|«>.
Pl ?!
P—0 9—0
134 ÉTATS D’ÉQUILIBRE DES SYSTÈMES QUANTIQUES [CH. 3

et comme |/i) = (n!) 1/2a+n|0), on a

(< ^ > r) ">«•


l 0, n<q.
et par conséquent
n! fl,
n< .q.
On a donc

î.o o - 2 ci p\ (n — p)\
P-0
et

<r,=s c-nr‘ ii i i
n —0 p —0 p -0

Remarquant que

v p_ yp
ZA * n ( 1 — y)p + l »

on a
£< = (1 —e y0"‘ exp {uîu./J,
où / ( = (ey<—1)"‘. Pour les fermions
Éf<=irj(0)+iri(i)e y<» £i(0) —1» S t (1 )= 1 +«î**i-
Donc
Bi = ( 1 + ® Y<) (1
où /j = (ey< + l ) -1. Donc, en vertu de (3.1.18), la fonctionnelle gé­
nératrice peut s’écrire comme suit
— ^2j «i
exp (B-E),

{ Il (!++«**uXuif
i
* l) (F-D).

Comme pour les fermions UjU* = 0 , on peut écrire indépendamment


du caractère de la statistique la fonctionnelle génératrice:
F (U , U*) — exp 2 i/*u,/,. (3.1.19)
i
§ 3.1] THÉORIE DES GAZ QUANTIQUES FAIBLEMENT NON- PARFAITS 135

Notons que pour l'opérateur statistique


p«” = exp |Q0— 3 y«'afai'! (3.1.20)

la fonctionnelle génératrice est de la forme


^ (W, u*) = e.\p 2 «*«{'/«', (3.1.21)
Ai'
ii
où fn ‘ = Spp<0,ai'ûi.
En dérivant la fonctionnelle génératrice par rapport à ut et u*
on peut, en vertu de (2.4.17), (2.4.17') trouver les fonctions de distri­
bution à particules multiples d ’un gaz parfait.
3.1.2. Théorie thermodynamique des perturbations. Après avoir
étudié les gaz parfaits, nous allons montrer maintenant comment on
peut trouver les corrections à l’opérateur statistique et aux fonctions
de distribution, corrections dues aux interactions entre les particu­
les du gaz, ces interactions n’étant pas importantes 180].
En écrivant le hamiltonien S f du système comme S f = St o + V\
où S£0 est le hamiltonien des particules libres et V le hamiltonien de
l’interaction entre les particules, développons l ’exponentielle
exp (—P$£ -f- ppJV*) en série suivant les puissances de V. A cet
effet, on introduit l’opérateur
S (X) = exp {X ( S f o — p N)}-exp {—X (Sf — pA)}.
En dérivant par rapport à X, on trouve

S (X) = - V (X) S (X),


où V (X) = exp {X (Sf o — p N)} V exp {—X ( S f 0 — pA)}. Notons
que S (0) = 1, on obtient ainsi l’équation intégrale suivante pour
S(X)

5 (X) = 1 — j d \'V (V) S (K).


(I
Puis en développant S (X) en série suivant les puissances de V
oo

$ (* )“ n3—0 $„(*); S0W = 1.


il est facile d’obtenir, à l’aide de cette équation intégrale, l’expres­
sion suivante pour Sn (X) :

U ü 0
136 ETATS D’EQUILIBRE DES SYSTEMES QUANTIQUES [CH. 3

De même que dans l’électrodynamique quantique [2] on développe


la matrice de dispersion, on peut représenter Sn (X) sous la forme
x x

0 0
où T est l’opérateur de mise en ordre par rapport à la variable X:
T (V (X,) . . . V (Xn)> = V (X,,) . . . V (XjB), X|, > . . . > Xlw.
Il s’ensuit
e_p(cV_njv) _ ^ (3.1.22)
oo p 3
S(P) = 2 î ^ « ••• î dXnT{V( Xt) . . . V ( X n)}.
n-0 0 0
Le potentiel thermodynamique £2 est déterminé à partir de la
formule
e~a = Sp —e-Oo Sp w0S (P),
donc
Q = Q o — ln (S (p))0, (3.1.23)
oùQ o et u’0 sont le potentiel thermodynamique et l’opérateur statis­
tique d ’un gaz parfait, donnés par les formules (3.1.4), (3.1.2) et
(S (P) >o = Sp w0S (P).
En vertu des formules (3.1.22), (3.1.23) on a
w = ea - e ( M - M = J g y Ê L ' (3.1.24)

C'est pourquoi la valeur moyenne d'un opérateur arbitraire a dans


l’état décrit par l’opérateur statistique w est égale à
« 3 3
Spu--fl= ■ * S <-=$. j dXt . . . j dkn {T {V (Xj) . . . F (Xn)}o)0.
° n -0 0 0
(3.1.25)
où (. . . >0 = Sp w0 . . .
Les formules (3.1.25), (3.1.23) permettent, en principe, de résou­
dre le problème posé de la recherche des corrections à l ’opérateur
statistique et au potentiel thermodynamique, dues à l’interaction
entre les particules. Comme le hamiltonien de l’interaction est formé
sur la base des opérateurs if (or), (a;), le problème revient au calcul
§ 3.1] THÉORIE DES GAZ QU ANTIQUES FAIBLEMENT NON PARFAITS 137

des grandeurs du type Sp w0T {t|)+ (xlf X^ . . . yp (xn, X„)} où

71{if (Xi, Xj) . . . tp (xn, Xn)} = ô^>i|? (x^, X$t) . . . af* (Xi^, ^in)?
X*t > . . . > Xin,
et 6^0 = 1 dans le cas des bosons et ô^o = ± 1 dans le cas des fer­
mions (ô^o = 1 si la commutation X^ . . ., Xn X*t, . . ., Xfn est
paire et 6^0 = —1 si la commutation X^ . . X„ X*t, . . ., X*n
est impaire). (Notons que les opérateurs \|) (x, X), i|)+ (x, X) ne sont pas
hermitiens conjugués, car X est une grandeur réelle.)
En utilisant le développement i|> (x), *i|?+ (x) suivant les ondes
planes (2.2.18) et en remarquant que
e‘ = e T ^ '^ O p i
on peut écrire les opérateurs oj? (x, X), i)?* (x, X) comme suit
* ( * , X) = r “ 1/22 a J,ei'*x- X(e' '- ‘l\

i|>+(x, X) = Y ~1,2 2 a*,e~i,,m+^ ep~iL). '31 ’26)


P

Puis on introduit les liaisons entre les opérateurs


<P (*1. *1) X (*2. h ) = Sp W0T {<p (*J, x (*î, X.)},
I--------------1
où chacun des opérateurs rp et x peut être soit un opérateur de
création \J>+ soit un opérateur d’annihilation t{?. En remarquant que
Sp Wf/ipav= n,„ Sp Wffipüp = 0 et en utilisant le développement
(3.1.26), on obtient
(*i. ^2) =

d*pnp e x v { i p ( x 2— x,) —(e„ — p)(X2—X^}, X ^ X j,

= j ± ^ j T j <P p(l ± n„) exp {tp (x 2—*1)—(e„—|i) (Xj—X,)},


' X j< X2,
(3.1.27)
y (Xj, X|) ÿ («2, Xj) = tj?+(x„ Xj) ij3+(an-, Xj) = 0.
I_______ I I________I
138 ÉTATS D’ÉQUILIBRE DES SYSTÈMES QUANTIQUES [CH. 3

Les indices supérieurs dans la seconde formule se rapportent aux


bosons (on suppose que T > T q), et les indices inférieurs, aux fer­
mions. Il est facile de voir que [1, 34]

Spir07, {<p1 . . . <p2n} = Ô£<pijCPi,---- /Q . OQX


i----. \— __ I (o.l ,Z6)
Sp w0T (q), . . . (p2n+1} = 0,
où q>i = if failli), ij>+ (a:*,^) et la sommation s’effectue sur toutes les
positions éventuelles des liaisons entre 2n opérateurs q>l9 . . <p2n.
(Dans le cas des bosons ô#> = 1 et dans le cas des fermions = 1,
si la permutation 1, . . 2n-> il9 . . ., i2n est paire et ô^o = —1
si la permutation 1, . . 2 il9 . . i2n est impaire.) Ces for­
mules sont analogues aux règles bien connues de Vick de l ’électrody-
namique quantique.
Remarquons que les formules (3.1.23), (3.1.25) peuvent être
transformées et s’écrire sous la forme [11:

Q ^Q o -< S (P )> 0c=


oo 3 P
=Qo - 2 — r $<**«••• J d M H V k (*„)>>;,
n -0 0 0
°° P P
Sp«*=2 î ••• î ••• V (>.„)} a)c0, (3.1.29)
n-0 0 0

où l’indice c signifie qu’en utilisant les formules (3.1.28) il y a lieu


d ’omettre les variantes de disposition des liaisons dans les expres­
sions (T {F(^) . . . V (Xn)}>0 et (T {V ( ^ . . . V (K )}a)0 pour
lesquelles tous les opérateurs xJ?, figurant dans l’un quelconque
/les groupes de facteurs V (X/t) . . . V (Kik) ne sont liés qu’entre eux.
Les formules (3.1.29) permettent de trouver les corrections à appor­
ter au potentiel thermodynamique Q et aux fonctions de distribution
à particules multiples, corrections dues aux interactions entre les
particules.
Le développement (3.1.29) admet une représentation graphique
(voir [11) analogue à la représentation en diagramme d e l’électrody-
namique quantique (voir [2, 21]), mais nous n’allons pas l’envisager
ici.
Remarquons, en conclusion de ce paragraphe, que les formules
{3.1.28) restent en vigueur si l’on remplace w0 par un opérateur sta­
tistique plus général (3.1.20), à savoir p(0) = exp {£20 — JJ Y tr aiar}
ot si l’on entend par liaison entre deux opérateurs la grandeur
<Pi(p2 = Sp pt0)r {<pi(p2}. De plus, il est facile de voir qu’on a les
§3 .1 ] THÉORIE DES GAZ QUANTIQUES FAIBLEMENT NON PARFAITS 139

relations
Sp P <0>q>f . • • <P2n = S • • • Wan-Z^tn» Sp P<0)<Pl ’ ’ ‘ (*>2'l+1 =
' 1 (3.1.30)
où (Pi(p2 = Sp p(0,<p1(p2 avec la règle: si l'opérateur <pfl se trouve
dans le premier membre de l ’égalité (3.1.30) à gauche de l’opérateur
<P/s, dans la liaison (pfi<pia il doit également se trouver à gauche.
On peut également obtenir les formules (3.1.28), (3.1.30) en
utilisant la forme explicite de la fonctionnelle génératrice d’un gaz
parfait (3.1.21) et les relations (2.4.7), (2.4.8) exprimant les fonctions
de distribution à particules miltiples, en fonction de la fonction­
nelle génératrice.
3.1.3. Développements quantiques du viriel. Dans le paragraphe
précédent nous avons montré comment on peut trouver les corrections
à apporter au potentiel thermodynamique et aux fonctions de distri­
bution à particules multiples, dues aux interactions, dans le cas où
l’interaction est faible.
Nous allons montrer maintenant comment on peut trouver ces
grandeurs pour les systèmes quantiques dans le cas où le rayon d ’in­
teraction est petit ou la densité des particules est faible. Rappelons
à cet effet que la valeur moyenne d’une grandeur physique quelcon­
que b à l’état d’équilibre statistique est, en vertu de (3.1.24), (3.1.22),
donnée par la formule
(b) == Sp wb = (S (p) b)0/ (S (p))0, S ( p) = eP^«e-P^, (3.1.31)
l ’indice 0 servant à désigner le moyennage sur l’état d’équilibre
d ’un gaz parfait
(•••)o = Spu?0 •••, u?0 = exp |Q0—P Z3(*i —f*)aî a i!-
1
Supposons tout d ’abord que la densité des particules est le plus
petit des paramètres. Le paramètre exp f5p, sera également petit (voir
(3.1.9)), et le développement des grandeurs thermodynamiques sui­
vant les puissances de la densité sera équivalent au développement
suivant les puissances de exp {$|i, ce qui à son tour correspond au
développement fonctionnel en série suivant les puissances de la
fonction de distribution d ’équilibre d’un gaz parfait nx (pour
exp P|li 1 on aura l’inégalité nx «C 1)- Soulignons que ce dévelop­
pement n’est lié qu’au développement de l’opérateur statistique d’un
gaz parfait w0 en série suivant les puissances de la densité des parti­
cules ou, ce qui est la même chose, de la fonction de distribution.
En vue de l ’application à la théorie des équations cinétiques, nous
allons maintenant procéder au développement d ’un opérateur statisti­
que plus général, à savoir l’opérateur p(0) (/) correspondant au gaz
parfait hors d ’équilibre (voir (3.1.3)), en série suivant les puissances
140 ÉTATS D'ÉQUILIBRE DES SYSTÈMES QUANTIQUES [CH. 3

de la fonction de distribution hors d’équilibre / (pt) s f t. Pour fixer


les idées considérons le cas des bosons. Dans ce cas, en vertu des for­
mules (3.1.3), (3.1.5) l’opérateur p<0) (J) est

p'<» (/) = exp { — 2 in (1 + fi) ~ S aîûi ln ‘ î / 1 } (31-32)


1 1 1
OU

(p(0) (J) devient w0 si f x = — l)" 1). En utilisant la condi­


tion de complétude (2.2.9) des vecteurs d ’état a*. . . a j |0> =
~ I 1» • • • f w).
oo
S ~7T 1...71
2 I1’ ••*. n| = l.
n—0
on peut écrire p(0) (/) comme

p'0’ ( / ) = I l ( i + Z i ) " 12 t t 2 i 1* •••*” ) (i+ Z,1) . . . ( i + / „ ) x


1 n—0 l...n
X (l, . . . , n | .
Il est facile d’en obtenir le développement de l’opérateur statistique
p(0) (J) en série suivant les puissances de / [38]

P‘° ( / ) = S pr(/). (3.133)


fc-0


p;0,( / ) = | o x o i , p;, , ( / ) = ^ | i ) / 1( i | - S | o > / , ( 0 |,

p;0'(f)= i S i 2>/i/î<*•2r- 2 id (æ+/i 2 /*) <*i+


12 1 2

+ t { ( 2 /')!+ 2 / : } i ° > ( 0 I'


i 1

Ainsi, aux termes du développement p<0) (/) en série suivant les


puissances de / correspondent différents projecteurs | 0> (0 |, 11 ) <11,
| 1, 2> <1, 2 |, . . . sur l ’état de vide | 0), l’état à une particule | 1 >,
l ’état à deux particules | 1, 2), etc.
§ 3.1] THÉORIE DES GAZ QUANTIQUES FAIBLEMENT NON PARFAITS 141

Pour calculer la valeur moyenne (6> d’un opérateur quelconque


b à l’état d’équilibre statistique w, il suffit, en vertu de (3.1.31),
de calculer la valeur moyenne à l ’état w0 des opérateurs S (P) et
S (P) 6. C’est pourquoi nous allons avant tout montrer comment
calculer ces valeurs moyennes. Commençons par le calcul des va­
leurs moyennes des opérateurs S (P) et S (p) 6 à l’état w0 en appro­
ximations les plus basses suivant la fonction de distribution à une
particule. Remarquons que
Sf i o> = o, m 1 1 > = Sf011>,
on a alors
S (P) |0> = |0>, S (P )|1 ) = |1>.
Comme pour un opérateur B quelconque et pour un état | q>) quel*
conque on a
Sp I <p> <9 I B = (<p | B | <p>,
on obtient le développement de (S (P))0 en série suivant les puis-
sances de nJt:

<S(P)>o= 2 (■S(P)>Ô'0> (S(p)>'#- = 1, <S(p)>il*= ü,


fc—0
{ S ( p r = - j 2 wî - T ( 3 n‘ ) 2+ T 2 n*rt2<1’ 2|S(P)| 1, 2),
1 1 12

Comme <1, 2 | 1, 2> = 1 -f ÔXI, la grandeur (S O) >î,2’ peut s’écrire


sous la forme
<5(P));4, = Y S » tn2<l, 2 |S ( P ) - 1 |1 , 2).
12

Ainsi on obtient finalement


(5(p))0= l + | 2 Riw2<1*2| S (P) — 1 11, 2> 4- • • • (3.1.34)
12

Nous allons maintenant calculer la valeur moyenne des opérateurs


a*ax et ajataja*. Les formules (3.1.31), (3.1.33) font voir que les
valeurs moyennes (ajax), (ajata3a4), aux termes quadratiques par
rapport à la fonction de distribution np près, sont données par l e s
formules
(afat) = ni + ni 2 n2(l, 2|S (P ) —1 |1 , 2 ) + . . . ,
•>

(a îat <hflt) = ninï (Ô31642) H- 632^41) "Hn3nk (3, 4 1S (P) — 1 11, 2) -f-.. •
(3.1.35)
142 ÉTATS D’ÉQUILIBRE DES SYSTÈMES QUANTIQUES [CH. 3

Le second terme de la dernière formule est aux termes quadratiques


par rapport à la fonction de distribution np près, la fonction de cor­
rélation binaire g34; 12
?34;fis = 4 | S (p) — 1 | 1, 2). (3.1.36)
La fonction de distribution Wj est petite, le paramètre exp pp
étant petit. C’est pourquoi en approximation principale par rap­
port au paramètre exp Pp, la fonction de distribution sera de la
forme
g3i-, 12 = e2pl1 (3, 4 I « -M P -e -A * . I 1,2), (3.1.37)
où S i est le hamiltonien de deux particules compte tenu de leur in­
teraction, S ( 0 le hamiltonien libre de deux particules, l’élément ma­
triciel étant pris entre les états | 1, 2) = a\a\ \ 0) et | 3, 4) =
= a jaj | 0). (Pour obtenir la dernière formule nous avons tenu
compte du fait que (3, 4 | exp P$ f 0 = exp P (e3 -f- e4)(3, 4 |.)
En vertu de (3.1.35), la fonction de distribution à une particule
en approximation quadratique par rapport à /ij sera
(ûtûl) = ni + S #12; 12 + • • •

Pour trouver le potentiel thermodynamique Q , nous allons reve­


nir à la formule (3.1.34). A partir de cette formule et en vertu de
(3.1.23), on a aux termes quadratiques par rapport à nx près
Q = £2Jl>+ QJT*— y 2 12 + • • •
12
OU

Q = Q*1*+ QJf>— Sp g. (3.1.38)


QJ1’ +£2i2> est ici le potentiel thermodynamique d ’un gaz parfait
de Bose Q0= — v ln (1 -f- nj) en approximation quadratique par
‘i
rapport à nxi

1 1
et g est l’opérateur à deux particules d’éléments matriciels g12; 34 s
== (1, 2 | g | 3, 4). (Lors du développement suivant les puissances
de exp P[x dans Q 0 on ne laisse que les termes proportionnels à
exp Pp et à exp 2pp.) La grandeur QJ1’ + Q(02>est le potentiel ther­
modynamique d’un gaz classique parfait, compte tenu de la première
correction quantique, liée à l ’identité des particules. La grandeur —Sp g
donne le terme correctif à dû à l’interaction des particules.
§ 3.i] THÉORIE DES GAZ QU ANTIQUES FAIBLEMENT NON PARFAITS 143

Notons que le Ar-ième terme du développement de (S (P)>0 sui-


vant les puissances de nx contient des termes proportionnels à 7 \ . . .
. . ., f k { f étant le volume du gaz). Cependant les termes du dé­
veloppement de ln (S (P))0 suivant les puissances de nx ne seront
proportionnels qu’au volume. Pour trouver le potentiel Q , il faut
calculer Sp g. Nous allons calculer cette grandeur en développant
Sp g en série suivant les puissances de exp Pp et en supposant pour
plus de simplicité que le spin du boson est nul.
Les états à deux particules | 1,2) peuvent entièrement être dé­
crits par l ’impulsion totale P des particules, leur moment relatif ly
la projection m z de ce moment sur un certain axe et l’énergie du
mouvement relatif e. Pour le spectre continu, e = p2lm, où p est
l’impulsion du mouvement relatif des particules de masse rapportée
ml2; dans le cas d’un spectre discret, e sera une certaine fonction
des nombres quantiques n caractérisant l ’état lié, e = en. Ainsi
le spectre % du hamiltonien ${ est
% = P 2/4m + e.
Pour le calcul de Sp g, en plus du spectre du hamiltonien, il faut
connaître la densité des états à deux particules du spectre continu.
Pour trouver cette densité, notons que la fonction d’onde radiale
du mouvement relatif avec le moment Z, pour une grande distance
entre les particules est déterminée dans le cas d ’un spectre continu
par la formule
sin ( p r —y fr i + Ô ,(e)),

où ôj (e) est la phase à l’infini. En supposant que les particules se


trouvent dans une grande enceinte sphérique de rayon Æ, on peut
écrire les conditions suivantes de quantification de l ’impulsion
relative p (ou de l ’énergie e = pVm) :

p R - ~ Y l:1+ (e) = ^
où si est un nombre entier arbitraire. Par conséquent, le nombre
d’états du mouvement relatif de moment l sur l ’intervalle de l ’im­
pulsion relative dp, est égal à
dst = ÜL ( R + ). (3.1.39)

Le spectre £0 du hamiltonien q?{0 est continu et donné par la for­


mule suivante
= P 2/4m + p 2/m,
et le nombre d’états de moment Z sur l ’intervalle dp est égal à
(3.1.40)
144 ÉTATS D’ÉQUILIBRE DES SYSTÈMES QUANTIQUBS [CH. 3

C ’est pourquoi, en vertu de (3.1.37), (3.1.39), (3.1.40), on a


S P S = «2fHl 2 exp { —J x
r
oo

X { 2 ‘ - * n+ 2 (2*+ 1) ( 1T l~ ~ - ^ r 1}
n l 0
où 2 ne prend que des valeurs paires, car la fonction d'onde du mou­
vement relatif est symétrique par rapport à la permutation des
particules (les particules sont des bosons sans spin). Remarquant
«que

p
on a
£p> = ? " ( - |- ) 3/2 «2p,l{ 2 e" pen +
n

+ ^ 2 ( 2Z+ 1) | * e - p‘ - ^ L}. (3.1.41)

En substituant cette expression dans (3.1.38), on trouve le potentiel


thermodynamique d'un gaz de bosons dans le cas d ’une densité
faible.
Si l’on envisage un gaz de fermions, alors, il est facile de s’en
rendre compte, les formules (3.1.34), (3.1.35), (3.1.38) restent sans
changement dans le cas où l'on entend par nx une fonction de dis­
tribution de Fermi à l ’équilibre (3.1.7) et par Q0 le potentiel thermo­
dynamique d’un gaz parfait de Fermi (3.1.6) de faible densité,
c ’est-à-dire £2q1> + QJ,2> = — S Wl “ i S *es éléments matri-
î î
ciels de l ’opérateur g à deux particules doivent être pris entre deux
états antisymétriques à deux particules.
Les formules que nous avons obtenues, sont vraies si la distance
moyenne entre les particules a est grande, tant par rapport au rayon
d ’interaction des particules r0 que par rapport à leur longueur d’onde
broglienne >.
Considérons maintenant le cas où le rayon d’interaction est le plus petit
des paramètres do sorte que r0 a, r0 %pour ce qui est de la relation existant
entre a et A. elle peut être quelconque. Dans ce cas. la fonction de distribution
des particules d'un gaz parfait n r ne sera pas petite par rapport à Puni té. On
peut montrer que dans ce cas les relations (3.1.35), (3.1.38) seront vérifiées du
point de vue formel, cependant dans ces relations np n’est pas la fonction de
distribution de Maxwell mais la fonction de distribution de Fermi ou de Bose:
de plus, au lieu de Qill+ Q if\ dans la formule (3.1.38) on aura le potentiel
thermodynamique d’un gaz parfait quanlique Q0 [51, 39].
§ 3.2] SUPER FLUIDITÉ D’UN GAZ DE BOSONS ET DE FERMIONS 145

§ 3.2. Superfluidité d’un gaz de bosons


et de fermions
3.2.1. Valeurs quasi moyennes. Dans les paragraphes précédents
nous avons développé la théorie des perturbations pour un gaz
quantique faiblement non parfait. Cependant cette théorie n’est
pas applicable dans les cas où l ’interaction entre les particules con­
duit à un changement notable de l’état fondamental ou de l ’état
d’équilibre statistique, changement au cours duquel la symétrie de
l’état change. Il est important de souligner que ceci peut avoir lieu
même pour une interaction aussi faible que l’on veut. Dans ce para­
graphe nous allons envisager deux exemples expliquant cette asser­
tion. Mais préalablement nous allons comme Bogolioubov introduire
la notion de valeur quasi moyenne [191.
Nous avons trouvé les moyennes dans l’état d ’équilibre statisti­
que à l’aide de la formule
(a )= lim Sp wa, w = exp (£2—P(<J5?— (iA0).

Ces moyennes peuvent cependant s’avérer instables par rapport


à une variation iniiniment petite du hamiltonien. A savoir, si l’on
remplace SB — \l$B = H par H„ = SB — pN -j- vSB 1 et si l’on
calcule la grandeur
{ a j= lim lim Spirva, u?v = exp(Qv —P # v)> (3.2.1)
v-*0 7^—00
cette grandeur, appelée valeur quasi moyenne de a, peut ne pas
coïncider avec la grandeur (a), car les passages à la limite ^ -> -0 0
et v -h 0 peuvent ne pas être permutables dans un certain domaine
des variations des paramètres jx et p. Il est évident que pour un
volume fini est une fonction analytique de v, de sorte que sans
passage à la limite 'T -écoles valeurs quasi moyennes ne différerai­
ent pas des valeurs moyennes.
La valeur de la grandeur {a} peut dépendre de la structure du
hamiltonien supplémentaire Pour expliquer ceci, considérons
un certain groupe de symétrie du « hamiltonien » H. A ce groupe
correspondent les générateurs r* qui commutent avec le « hamilto­
nien » H , [H, TJ = 0. Soit maintenant un certain opérateur B
invariant par rapport aux transformations de ce groupe, de sorte que
Ai = [B, r f] =£ 0. Il est alors évident que la moyenne de l ’opéra­
teur A i sera nulle :
(Ai) = 0. (3.2.2)
D’autre part, puisque le commutateur iS f^ Tfl est en général diffé­
rent de zéro, on a C4f >v = lim Sp wv [5, T J 0. Donc, en
**.00
10-0393
146 ÉTATS D’EQUILIBRE DES SYSTEMES QUANTIQUES [CH.$
principe, il est possible que la grandeur 04* )v ne tende pas vers
zéro, pour v -> -0 e t dans le cas général dépende de la structure de
Comme nous Tavons déjà mentionné ci-dessus, la différence entre
les valeurs quasi moyennes et moyennes peut avoir lieu dans un
certain domaine de variation des paramètres P et p. Cette différence
est due à des transitions de phase pour lesquelles on a un changement
de symétrie de l’état d ’équilibre statistique.
Considérons avant tout, à titre d’exemple, une substance ferro­
magnétique parfaite de Heisenberg, dont le hamiltonien est

lm
où Si est l ’opérateur du spin de l ’atome se trouvant dans le Z-ième
nœud du réseau cristallin et Cl im l ’intégrale d ’échange entre le
Z-ième et le m-ième atome. Ce hamiltonien est invariant par rapport
au groupe de rotations spatiales dont les générateurs coïncident avec
le vecteur de spin total r = == S. Il est évident que [<$“, T] =
z
= 0. C’est pourquoi si l ’on prend l ’opérateur de spin total S en
tant qu’opérateur B, on obtient, en vertu de la formule (3.2.2),
<1S tS h]) = 0 et comme [£*, S k1 = tetkiSi on a (St ) = 0. Cette
relation est liée à l ’absence de direction préférentielle dans l’espace
et, comme le montre la démonstration, elle est vraie quelle que soit
la température.
Entre temps, on sait qu’au-dessous du point de Curie les subs­
tances ferromagnétiques ont une aimantation spontanée et par
conséquent toutes les composantes (Si) ne peuvent s’annuler. Ceci
signifie qu’en utilisant les valeurs moyennes habituelles, on n ’aura
pas une description correcte de l ’état d ’une substance ferromagnéti­
que au-dessous du point de Curie. D’un autre côté, des considérations
physiques montrent que si l ’on tient compte de l’interaction d’une
substance ferromagnétique avec un champ magnétique H aussi
petit que l ’on veut, on peut obtenir au-dessous du point de Curie
un spin total différent de zéro. Ceci signifie que
lim lim Sp S exp {Q — fi( S f — — n S ) i = — c//t
//—o ' • f1
où n est un vecteur unitaire dirigé le long du champ magnétique
extérieur, oM le moment magnétique spontané. La grandeur &1( est
la quasi-moyenne du spin total (la valeur absolue du champ magné­
tique H joue le rôle du paramètre v).
On voit, qu’en utilisant la notion de valeur quasi moyenne, on
peut obtenir une description exacte de l ’état d ’une substance ferro­
magnétique. Notons que la valeur quasi moyenne {5} dépend de /i,
c’est-à-dire de la structure du hamiltonien supplémentaire \S t"lf
ce que nous avons souligné ci-dessus.
§ 3.2] SUPERFLUIDITE D’UN GAZ DE BOSONS ET DE FERMIONS 147

Notons que si les opérations lim et lim étaient permutables,


V—0
la grandeur vit serait nulle. C’est ce qui se passe au-dessus du point
de Curie.
La notion de valeur quasi moyenne permet de préciser le prin­
cipe d’affaiblissement des corrélations. En effet, en vertu de la
formulation que nous avons donnée de ce principe, la valeur moyenne
du produit des opérateurs de deux points suffisamment éloignés l ’un
de l’autre dans l ’espace est égale au produit des valeurs moyennes
de ces opérateurs. Entre temps, comme il est facile de le voir, dans
cette formulation l ’affirmation mentionnée peut ne pas être vraie.
Considérons, par exemple, la valeur moyenne du produit des spins
( , sm%h). Pour l — 77i — oo au-dessous du point de Curie cette
grandeur est alors différente de zéro. Cependant, si le principe d ’af­
faiblissement des corrélations était vrai pour les valeurs moyennes,
pour Z— m -^ o o cette grandeur serait nulle car (sn > = 0. Si
pourtant on remplace les valeurs moyennes par les valeurs quasi
moyennes, le principe d’affaiblissement des corrélations sera de
nouveau vrai
{ *1. is m, h --------*
l-m-+oo !I *1. i 1
l
Sm, h [.
A titre de second exemple, nous allons envisager le phénomène
de la condensation de Bose. Rappelons (voir le paragraphe (3.1.1))
qu’il s’agit de ce que, à des températures suffisamment basses, le
nombre de bosons qui se trouvent dans l ’état d ’impulsion nulle
sera, à la différence des états d’impulsion non nulle, une grandeur
macroscopique, c’est-à-dire qu’il sera proportionnel au volume.
Ceci a lieu non seulement pour un gaz de Bose parfait, mais égale­
ment pour un système de bosons en interaction. On dit que les
particules d ’impulsion nulle forment un condensât de Bose. Ainsi
n0 = (ûja0) ~ 5^. Si l ’on introduit les opérateurs a 0 = a j Y f \
a j = a*/]/ y tels que (a*a0> ~ 1, ils satisferont aux relations
de commutation
[ a 0, g£1 = 1 ! f\ [ a 0, a ;,] = 0 (jtf^ O ).

C’est pourquoi, pour oo, les grandeurs a 0, a* et par consé­


quent a0 et a* aussi se comporteront comme des c-nombres qu’on
doit considérer comme différant de zéro.
Entre temps, la valeur moyenne de l’opérateur a0 est nulle. En
effet, le hamiltonien S£ du système de bosons est invariant en gra­
dient et commute donc avec l’opérateur du nombre de particules N.
En prenant la moyenne de la relation [a0, N] =■ a0 sur la distribution
de Gibbs, on obtient l’égalité (a0) = 0. Mais, comme nous venons
de le noter, s’il y a condensation de Bose, la grandeur a 0 est diffé­
rente de zéro. Cette contradiction est levée si l’état d ’équilibre sta-
10*
148 ÉTATS D’ÉQUILIBRE DES SYSTÈMES QUANTIQUES [CH. 3

tistique est décrit par des grandeurs quasi moyennes et non des
grandeurs moyennes. En effet, on définit a 0 comme
Oo = lim lim (5T)“ 1/2Sp w^a0
v—o
et on prend pour hamiltonien de perturbation vS{\ = v (J'')1/2 x
X (ia0e où <p est une phase arbitraire. Alors, étant
donné la perturbation x ne commutant pas avec l’opérateur du
nombre total de particules, la grandeur a 0 peut être différente de
zéro. Ceci exige naturellement que les passages à la limite T* -*■ oo,
v — 0 ne soient pas permutables.
Nous allons maintenant montrer que pour un gaz de bosons en
présence du condensât, tout comme dans le cas d ’une substance
ferromagnétique, le principe d ’affaiblissement des corrélations sera
vrai si l ’on utilise la notion de valeurs quasi moyennes et non moyen­
nes. A cet effet, écrivons la valeur moyenne du produit des opéra­
teurs (Xj) o|? (x2) sous la forme
<t|j+ (Xi) \|> ( * . ) ) = ( / ' ) ■ * 2 <a i+'a >'> = j d 3p v p e - 1 " (
1>
où vp est la fonction de distribution des particules au-dessus du
condensât v,, = (2JI)"3 (a£ap >, p 0. Cette formule montre que
(ij)'*’(Xi) Tp(ac2)) B j —X g^oo> • (3.2.3)
D ’un autre côté, en vertu du principe d’affaiblissement des corré­
lations, si l’on utilise les valeurs moyennes, on a (\p+ (xx) ip (x2)> -►
(ip+ (a?!)) (tp (x2)>, et vu que (\p (x)) = 0, la grandeur (ip+ (xx) X
X tp (x2)> tendra vers zéro pourxx — x 2-*- oo, ce qui se trouve en
contradiction avec (3.2.3). Cependant, si l’on utilise au lieu des
valeurs moyennes des valeurs quasi moyennes, la contradiction
disparaît, car
11)31= («o/5^) 1/3exp i<p, {ÿ* 1= ( n 0/ F ) 1/2exp( —f<p).
La situation est analogue lors des autres transitions de phase.
Par exemple, lorsqu’un métal passe de l ’état normal à l’état supra­
conducteur, les valeurs moyennes se trouvent être instables par
rapport à la perturbation du hamiltonien détruisant l’invariance du
gradient. C’est pourquoi, en utilisant la notion de valeur quasi
moyenne, on peut également décrire correctement l ’état des supra­
conducteurs au-dessous du point de transition.
Lorsque l ’on passe de la phase liquide à la phase cristalline, les
valeurs moyennes se trouvent être également instables par rapport
à la perturbation du hamiltonien, détruisant l’invariance par rap­
port aux translations. C’est pourquoi, il y a lieu, ici aussi, de faire
appel à la notion de valeur quasi moyenne.
§ 3.2] SUPER FLUIDITÉ D’UN GAZ DE BOSONS ET DE FERMIONS 149

En résumant on peut dire, que la différences entre les valeurs


moyennes et quasi moyennes apparaît lors des transitions de phase
pour lesquelles il y a une diminution de la symétrie de Tétât d'équi­
libre statistique par rapport à la symétrie du hamiltonien initial.
Avec cela, les valeurs quasi moyennes dépendent en général essen­
tiellement de la structure du hamiltonien de perturbation qui en­
freint la symétrie du hamiltonien $£ du système. Si, cependant, la
grandeur moyennée a une symétrie coïncidant avec la symétrie qui
est détruite à l ’état d’équilibre statistique, pour une telle grandeur
la valeur quasi moyenne ne dépend pas de la structure du hamiltonien
de perturbation. En particulier, le potentiel thermodynamique,
rapporté à l ’unité de volume, ne doit pas dépendre de la structure
du hamiltonien de perturbation.
Lorsqu’on utilise les valeurs quasi moyennes, on va supposer en
se basant sur les exemples envisagés, que, premièrement, la limite
lim lim existe et ne dépend pas de la structure du terme
v-*o cy*>—«
\ S i \ détruisant la symétrie ; deuxièmement, les fonctions de distribu­
tion à particules multiples (quasi moyennes) {ty+ (a^) . . . (ar„)} =
= lim lim Sp wvty+ (a^) . . . \J? (a:n) existent, et les formes, dont
V-.OC 9^-00
la symétrie coïncide avec celle qui est enfreinte à l ’état d’équilibre
statistique, ne dépendent pas de la structure du terme v S fi détrui­
sant la symétrie, et troisièmement, les valeurs quasi moyennes
fci) . . • (xn)\ satisfont au principe d’affaiblissement des cor­
rélations. Les valeurs moyennes
••• '»K*:n)>v= lim Spu’v l ^ x , ) ...!()(* „ )
^-00
pour v =£ 0 satisfont également au principe d ’affaiblissement des
corrélations, mais pour v = 0, elles peuvent ne pas y satisfaire.
Notons qu’en mécanique quantique les valeurs moyennes peuvent
aussi dépendre de la structure de la perturbation infiniment petite.
A savoir, lors de la solution du problème stationnaire
(S f + vc$r1) ^ v = ë (v)
le vecteur d ’état dépend de la structure de S i\ pour v 0 si le
niveau d ’énergie % (0) est dégénéré. C’est pourquoi, si les valeurs
quasi moyennes diffèrent des moyennes, on dit que Vâtat d'équilibre
statistique est dégénéré. Par contre s’il n’y a pas de différence entre
les valeurs moyennes et quasi moyennes, on dit que l ’état d ’équilibre
statistique est normal ou non dégénéré.
Soulignons une fois de plus que la nécessité d ’introduire des
valeurs quasi moyennes, au lieu des moyennes habituelles est liée
à ce que l ’état d’équilibre statistique du système peut avoir une
symétrie plus basse que celle du hamiltonien du système. C’est
150 ÉTATS D’ÉQUILIBRE DES SYSTÈMES QUANTIQUES [CH. 3

pourquoi, on parle de destruction spontanée de la symétrie. Par exem


pie, l ’état cristallin est un état de symétrie spontanément détruite
de translations et de rotations de l ’interaction des particules.
3.2.2. Théorie de la superfluidité d’un gaz de Bose. La théorie
thermodynamique des perturbations exposée au paragraphe 3.1.2
n ’est pas applicable à l’étude des propriétés d ’un gaz de Bose non
parfait au-dessous du point de condensation même dans le cas d ’une
interaction faible entre les particules. Ceci est lié à ce que dans les
séries de la théorie des perturbations apparaissent des termes diver­
geant dans le domaine des petites impulsions. A son tour cette di­
vergence est liée à ce que la fonction de distribution de Bose, de
potentiel chimique nul, se comporte dans le domaine des impulsions
petites comme np ~ 2mTlp-. C’est pourquoi pour l ’étude d ’un gaz
de Bose faiblement non parfait il y a lieu d’utiliser une théorie spé­
ciale des perturbations. Cette théorie a été élaborée par Bogolioubov
122].
Passant à l ’étude de cette question, rappelons préalablement
que, comme noté dans le paragraphe 2.3.4, les opérateurs de création
et d’annihilation des particules d’impulsion p = 0 peuvent être
envisagés, pour des températures au-dessous du point de transition,
comme des c-nombres. C’est pourquoi dans le hamiltonien et dans
la distribution de Gibbs les opérateurs a***) et a0 peuvent être rem­
placés par nj'2, n0 étant le nombre de bosons d’impulsion p = 0 *).
Le hamiltonien de l ’interaction entre les particules
^ = 2-y* 2 v ( l —3) ô 1+2| 3+4a î ai fl3 a 4f
1234
où v (p) est la transformation de Fourier de l ’énergie d ’interaction
entre les particules
v ( p ) = j <PxV (x ) exp( — ip x )j
peut s ’écrire comme
V -*-V (no) = f (no) + N >+ n0V2+ n\J*Vo + Vk (3.2.4)
avec f(n 0) = n\v(0)l2T, N ' = S atflj et
1*0

= WS v (l)(« îa 1+ a î« :i) + c.h .~ )f


iqfcO

F3 = cyb' 2 V(2) ôl+2. 3ûi a 2û3


123<^o

F 4= <yyô~~ 2 — 3) ô 1+2,
__________ 1234*0
*) Pour la démonstration rigoureuse voir [19].
**) Ici et plus loin c.h. signifie conjugué hermitien.
S 3.2] SUPER FLUIDITÉ D’UN GAZ DE BOSONS ET DE FERMIONS 151

(Le hamiltonien V s’obtient à partir de (2.2.29) en passant des opé­


rateurs \p (x), (x) aux opérateurs apn aJ.)
Lors de la substitution a0 -► n\>2, a£ — nlQP les opérateurs de
l’énergie cinétique S f o et de l’impulsion P des particules ne changent
pas, et l’opérateur du nombre des particules est remplacé par l ’opé­
rateur N (n0) = n0 + N '. La distribution de Gibbs w devient alors
tr-*u?(n0) = exp{Q — $ (S f (n0)—u P — \mQ— \iN')}, (3.2.5)
où SC (n0) = Sfo + V (n0) et Q en tant que fonction de P, \ i , h, n0
est donné par la condition de normalisation Sp w (n0) = 1 (la trace
est prise dans l ’espace des nombres de remplissage de l ’impulsion
p ^ 0). On voit que la grandeur n0 figure dans le potentiel thermo­
dynamique S2 comme un paramètre arbitraire. Entre temps, il est
clair que n0 — nombre de particules dans le condensât — doit être
une fonction déterminée de p, p,, u. Nous allons montrer qu’on peut
trouver n0 à partir de la condition de minimum du potentiel £2 [19]
~dnQ = 0. (3.2.6)
v
Nous allons, à cet effet, utiliser la méthode des valeurs quasi moyen­
nes. Conformément à cette méthode, il faut ajouter au hamiltonien
SC le terme vî^1/2 (a0 -f a J) détruisant la symétrie du hamiltonien
par rapport aux transformations de gradient et faire tendre v vers
zéro après le passage à la limite thermodynamique. En utilisant
l ’identité
Sp wv[SC — n P — \iN + x T V2 (a0+ a+), a0— aï\ = 0,
on trouve
2pnJ/2 = 2v?,M/2 —Sp wv \V, a0—a*]. (3.2.7)
Puis, en remarquant que [a0, a£] = 1, on obtient après le calcul du
commutateur [F, a0 — a+], avec substitution ultérieure
et en passant à la limite v 0:
-S p « M V , ûo —ûol “*■ Sp w(n0) - J —- .(3.2.8)
Comme en vertu de (3.2.5)
- g - = - ( l { f i - S p u ; ( n 0) - 2 ^ * 4 ,
à partir de (3.2.7), (3.2.8), on obtient la condition (3.2.6) ainsi que
p = Sp u; (n0) (3.2.6')

Les relations obtenues jusqu’à présent sont des relations exactes.


Supposons maintenant que l’interaction entre les particules est
faible et la température suffisamment basse. Dans ce cas, n j ¥ ' sera
152 ÉTATS D’ÉQUILIBRE DES SYSTÈMES QUANTIQUES [CH. 3

un paramètre grand, car pour T 0 et v (p) 0 toutes les particules


appartiennent au condensât. C’est pourquoi le plus grand des termes
de l’expression (3.2.4) sera / (n0), puis viendront N 9 df/dn0 et n0V2.
Les termes nlJ 2 V3, Vk seront omis, car il n’y a lieu d ’en tenir compte
que lorsqu’on envisage l ’interaction entre les quasi-particules que
nous allons maintenant introduire.
En supposant que n0 est une variable indépendante et en rempla­
çant dans la formule (3.2.6') V (n0) par / (rc0), on trouve le potentiel
chimique comme une fonction de n0 en approximation principale
(pour des températures basses et une interaction faible entre les
particules) :
fi K ) « = -J g - V (0). (3.2.9)
En utilisant cette expression et en négligeant dans V (n0) le terme
no/î ^3 + on obtient
w (n0) ça w0 (n0) = exp (Q0 — P ( f f î q (n0) — uP)},

s e q (n0) = ^ o + n0V2 - f (n0) (3.2.10)
et Q„ est donné à partir de la condition de normalisation Sp w0 (n0) =
= 1. Remarquons que le potentiel £2 dans la formule (3.2.5) en appro­
ximation envisagée coïncide avec le potentiel Q0.
En utilisant ensuite l’expression explicite (3.2.4) pour V2, on
peut écrire Sfq (n0) comme

<^ç ( « o ) = 2 + T « a-i + a ‘a- ‘>} —/<«•). (3*2.11)


wo
où = Cj -f plf ex = p\!2m. Pi = v (1) n0I f \
Nous allons maintenant trouver une transformation unitaire U
(UU+= 1) qui diagonalise cet opérateur, à savoir
USCq (n„) U+ = S cù.aîa, + E0, (3.2.12)
1*0
où E 0 est l’énergie de l ’état fondamental pour S ( q (n<>) et 1©
spectre de l’énergie des quasi-particules. Il est facile de voir que
pour la diagonalisation de S f q (n0) il suffit de se limiter aux opé­
rateurs unitaires U mélangeant les opérateurs a2 et at-i 1221:
Ua^U* = aj ch q>! + a^sh <px, (3.2.13)
Ua*U* = a* ch <p2 -|- a_xsh q>,,
où <px est une certaine grandeur qu’il y a lieu de définir. Il est évi­
dent. qu’un tel opérateur existe, caries opérateurs ax ch «Pi+at, sh <px
et a* ch <px -j- a_j sh <pxsatisfont aux mêmes relations de permu-
S3-2] SUPERFLUIDITÊ D’UN GAZ DE BOSONS ET DE FERMIONS 15»

tation que les opérateurs ax et a*. Remarquons que


[Uai'U*, a j]= —ô i . - r sh<plt [U a\», U*, a j) = —ôi, r ch tp„
par conséquent, en vertu de (3.2.11), (3.2.13), on a
\US(q (n0) U*, ail = — (aj sh cpx -f Pi ch <px) a*| —
— (ax ch q>! -f- Pj sh <pj) ax = ù>xai»
on obtient donc
a x sh (px -f- Px ch <p, = 0, ax ch <pi + p, sh q>x = ©x,
d’où
co1= (a î- P Î ) ,/î, th<p, = (3.2.14>
al
A partir des formules (3.2.13) il s’ensuit
UPU+= P
(nous avons tenu compte de ce que (<px = cp-J, c’est pourquoi on a
U w0 (n0) £/+ = ex p {Q0—p ^ (^j — P iu) a\a^
1 (3.2.15)
Qq= £2q—
Pour trouver l’énergie de î’état fondamental E 0, considérons le
vecteur d’état | 0) dans lequel il n’y a pas dé particules au-dessus
du condensât
|0> = 0. (3.2.16)
En moyennant la relation (3.2.12) sur cet état et en utilisant les
formules (3.2.13), on trouve
E0= — f (n0) + (a, sh <p, + Pj ch (p,) sh <p,.
I
Nous allons maintenant trouver l’opérateur unitaire £/. En déri­
vant la relation (3.2.13) par rapport à <px, on obtient
\ — V \ C/a1C/+j = a1sh(p1+ fli,chq.1,

[-— -U*, Ua\U*] = a|sh<p,-fa_,ch<pj.


En utilisant de nouveau les relations (3.2.13), on trouve
fl-i,

d ’où

—U (a îa it —afi.i)
<*Pi
154 ÉTATS D’ÉQUILIBRE DES SYSTÈMES QUANTIQUES [GH. 3

e t par conséquent
U = exp — ateî-i), q>, = <p-i- (3.2.17)
1
A partir de l ’expression pour U on peut trouver le vecteur de
l ’état fondamental du système. Ce vecteur, que nous désignerons
par | 0), satisfait à l ’équation
S ( q (fi0) | 0) = E 0 | 0)
et, par conséquent, en vertu de (3.2.12), il s’écrit comme
|0 ) = U+ |0>, (3.2.18)
où | 0) est le vecteur d’état (3.2.16).
Les valeurs propres des opérateurs a étant égales à 0 ,1 , 2, . . .,
la grandeur < ùx figurant dans la formule (3.2.12) donne, comme nous
l ’avons déjà mentionné, le spectre des excitations élémentaires de
Bose. Compte tenu des formules (3.2.11) la grandeur < ùx = peut
s ’écrire comme suit
©i# (3.2.19)
On voit que dans le domaine des p grands le spectre des excita­
tions élémentaires coïncide avec l ’énergie d ’une particule libre.
Par contre, dans le domaine des p petits, le spectre coïncide avec le
spectre des phonons:
no v(0)\V«
<ùP = cp, 9° m ) •
La grandeur c, comme il est facile de le montrer [18], coïncide avec
la vitesse du son au zéro absolu dans un gaz de Bose faiblement non
parfait.
Notons que la grandeur < ùp doit être réelle pour tous les p. C’est
pourquoi, on doit avoir la condition v (0) > 0 qui est la condition
<le stabilité de l ’état fondamental du système envisagé et signifie
•que les forces de répulsion dominent en moyenne sur les forces d’at­
traction.
Nous allons trouver le nombre de particules nx d’impulsion px
•dans l ’état d’équilibre statistique auquel correspond l’opérateur
statistique w0 (n0). Ce nombre est de toute évidence donné par la
formule suivante
nx = Sp w0 (n0) a*ax = Sp Uw0 (n0) U+UafaU*.
En utilisant les relations (3.2.13), (3.2.15), on obtient
nt = ni + (1 + nl + n-4) sh2 <plf (3.2.20)
ou
= (exp P (©!—p tu) — l)-1. (3.2.21)
§ 3.2] SUPERPLUIDITÊ D’UN GAZ DE BOSONS ET DE FERMIONS 155

La grandeur nx est la fonction de distribution des quasi-particu­


les. Comme le système de référence est fixé (le condensât y est au
repos), la grandeur u = un doit être interprétée comme la vitesse
du gaz de quasi-particules par rapport au condensât. Cette vitesse
est appelée vitesse de la composante normale d ’un gaz de Bose.
L’impulsion JP d’un gaz de Bose est, de toute évidence, égale à
P = Spu-'0 K ) P = P ^p , (3.2.22)
V
c’est-à-dire, en vertu de (3.2.20),
P = y , p n p. (3.2.23)
i*
Ainsi l’impulsion d’un gaz de Bose est égale à l’impulsion d’un
gaz de quasi-particules.
En substituant dans (3.2.23) la distribution (3.2.21) on obtient
P = r p (nm)«„, Pnm) = (2jt)-3urê* j d*ppu~np.

La grandeur p(™> peut être interprétée comme la densité de la com­


posante normale d’un gaz de Bose non parfait, c’est-à-dire comme la
densité d’un gaz de quasi-particules. Quant à la grandeur p£m) =
= p(m) — p*™*, où p(m) est la densité du gaz, elle peut être inter­
prétée comme la densité de la composante superfluide d’un gaz de
Bose. (Dans le système de référence où le condensât est au repos,
la vitesse de la composante superfluide u 9 est nulle.)
Notons que pour que la distribution de Gibbs (3.2.15) ait un
sens et, en particulier, pour que la grandeur np soit supérieure à
zéro, il faut que quel que soit p on ait l’inégalité
<ùp — pu > 0.
Par conséquent
u < u 0l uQ—min (3.2.24)

Ce n’est que pour ces valeurs de la vitesse de la composante normale


(dans le système où la composante superfluide est au repos) que l’effet
de superfluidité aura lieu. Landau a donné une théorie phénoméno­
logique de cet effet [71].
Nous allons maintenant trouver le caractère que porte l’état
fondamental | 0). A cet effet, on définit la grandeur
L = (0|exp 2 IjOÎIO) = (0|t/ exp 2 ^atlO). (3.2.25)
1 1
En dérivant L par rapport à l on peut trouver les grandeurs
(0 | a*, . . ., | 0) qui sont les amplitudes des probabilités pour
456 ÉTATS D'ÉQUILIBRE DES SYSTÈMES QUANTIQUES [CH. 3

un ensemble donné de particules se trouvant au-dessus du conden­


sât d ’être dans l’état fondamental. En dérivant L par rapport à q>j
(l’opérateur U dépend de q^) et en utilisant la formule (3.2.17),
on obtient
= — <0|C/ (a îa ii —ûifl-i) exp 2 Ê ^lO ),
O
d ’où
-P
CKf,- = <0|a ^ U exp V È,ai|0>.
“ (3.2.26)

Puis, compte tenu des relations (3.2.13) et (3.2.25), (3.2.26), on a


(Oli/ûja-j exp 2O ?2a 2|0)= liS-i^»

(OlUata* j exp 2 i 2a2|0} =


2
= sh2 <p, (Ola-ifljî/ exp 2 i2a2|0) + sh q>! ch <pt =
2
= sh2 (pj + sh <p, ch <ptL .

D’où l ’on obtient

En intégrant cette équation et en remarquant que L | 91^ 0 = 1, on


trouve finalement
L = L 0 exp 2 S1Ê-1 th <p,}, Z,0= exp { —- 2 ln ch ?»} •
1 1
(3.2.27)
La grandeur L\ est de toute évidence la probabilité que dans
l ’état fondamental il n ’y ait pas de particules au-dessus du con­
densât. Cette grandeur est égale à
K = PN, P = exp { j <PPi ln ch q>t} ,
où v0 est le volume rapporté à une particule et N le nombre total
de particules. On voit que pour N oo cette probabilité tend,
comme il se devait, vers zéro *).
*) Ceci est étroitement lié à ce que l ’opérateur unitaire U n’existe qu’avant
le calcul de la limite thermodynamique 7 ^ -► oo, JV—oo, car pour iV-*- oo on a
(0| « f ------ a i | 0 ) = 0.
3 3.2] SUPERFLUEDITÊ D’UN GAZ DE BOSONS ET DE FERMIONS 157

La formule (3.2.27) montre que la probabilité pour un ensemble


de particules d'impulsions p x, . . p n se trouvant au-dessus du
condensât d'être dans l'état fondamental n'est différente de zéro
que dans le cas où n est un nombre pair et les particules peuvent être
divisées en paires ayant des impulsions égales mais de sens opposé.
En particulier, la probabilité pour une paire de particules d'impul­
sions p et —p se trouvant au-dessus du condensât d’être dans l’état
fondamental est égale à L\ th2 <pi#. Ainsi th2 q^, est la probabilité
relative pour une paire de particules d ’impulsions p et —p de se
trouver à l'état fondamental.
Les quasi-particules que nous avons introduites ne sont pas un
gaz parfait, elles interagissent entre elles *). On peut étudier cette
interaction en tenant compte des termes n Jx 2 V3, V4 dans le hamilto­
nien $8 (/i0)- Mais nous n’étudierons pas ici cette question **).
3.2.3. Théorie de la superfluidité d’un gaz de Fermi et phénomène
de supraconduction. On sait qu'entro les électrons de conduction
dans un métal il y a une interaction caractéristique liée à l ’échange
de phonons. Cette interaction donne lieu à une corrélation entre les
électrons qui ont des impulsions et des spins de sens opposés. Par
suite de cette corrélation entre l’état fondamental du système d ’élec­
trons et ses états excités peut apparaître une fente énergétique, dont
l ’existence est à même d’expliquer l ’état de supraconduction.
L’hypothèse physique principale qui explique l ’effet de supra­
conduction par la formation de « paires » d’électrons possédant des
spins et des impulsions de sens opposés est due à Cooper [691. En
se basant sur cette idée, Bardeen, Cooper et Schrieffer ont élaboré
la théorie de la supraconduction [15]. Presque simultanément Bogo-
lioubov a développé une autre méthode d ’étude de la supraconduc­
tion, basée sur une analogie physique et mathématique entre les
effets de supraconduction et de superfluidité. En paiticulier, il a
obtenu les équations dites équations de Bogolioubou [23, 24, 521
dans lesquelles la méthode du champ self-consistent de Hartree-Fock
est généralisée au cas d’un système dont la symétrie a été spontané­
ment perturbée. Ces équations permettent d’étudier les états spatiale­
ment non homogènes des supraconducteurs.
En abordant l’étude de l’interaction entre les électrons due à
l ’échange de phonons, remarquons qu’elle ne peut être décrite sur
la base de la notion d’énergie potentielle de l ’interaction entre les
électrons, car en réalité les électrons et les phonons doivent être
envisagés comme un système dynamique unique. Cependant nous
n ’allons pas étudier ici ce problème et nous nous limiterons à l ’étude
d ’un certain modèle dans lequel les fermions de spin 1/2 sont en

*) On peut trouver dans [114] une étude détaillée des processus physiques
liés à cette interaction.
**) On peut trouver dans [1081 une étude mathématique de cette question.
158 ÉTATS D’ÉQUILIBRE DES SYSTÈMES QUANTIQUES [CH. 3

interaction, celle-ci pouvant être décrite par l ’énergie potentielle


V f a — x 2) qui ne dépend que de la différence des coordonnées spa­
tiales des particules et est indépendante de leurs spins. Dans ce modè­
le le hamiltonien de l ’interaction des particules s'écrit
V =4 j d3*i (*i) 'f o i(*2) V (*1— *2) 'fo. (*2) Vot (*1)
(3.2.28)
(on suppose qu’on effectue la sommation sur les indices de spin ré­
pétés).
En introduisant la désignation
(q, x) = ^ r [ d>xyat ( X — f-) * C| ( j + f ) r ‘,V
7 ■

(3.2.29)
et en remarquant que
’fo, ( x — ^ ) y 0i ( X + -y ) = 2 Âot, ai (q , x) exp i q X ,
a
on peut récrire V comme suit
V= - T j £ P * a s s. 0 1 (Ot x)V(x)Àatrat (0 , x) + 0 f M , (3.2.30)

éVint = 2 J d3xÂit' 0t(q, x) V {x) Àm., ai (q, x). (3.2.31)


Q+0
Nous devons étudier l ’état d’équilibre statistique d ’un système
de fermions de hamiltonien égal à SS = SS0 + V. (SS0 étant l ’opé­
rateur d’énergie cinétique donné par la formule (2.2.29).) En résol­
vant ce problème il y a lieu de tenir compte du fait que lors des
transitions de phase la symétrie de l ’état d ’équilibre statistique peut
devenir inférieure à la symétrie du hamiltonien SS. Pour prendre
ceci en considération, on doit, conformément à la méthode des
valeurs quasi moyennes, perturber la symétrie du hamiltonien ini­
tial SS en lui ajoutant le terme àSS = vSSn où SSi n ’a que les élé­
ments de symétrie qui restent intacts lors de la transition de phase.
Après le passage à la limite thermodynamique, dans les valeurs
moyennes des opérateurs des grandeurs physiques, il est nécessaire
de faire tendre le paramètre v vers zéro. Le hamiltonien initial est
de tout évidence invariant par rapport aux transformations de
translation ainsi qu’aux transformations de gradient rf (x) (x) =
= yp (x) exp ia. Nous allons supposer que lors de la transition de
l ’état normal à l ’état supraconducteur (superfluide) il n ’y a pertur­
bation que de l ’invariance de gradient, bien qu’en réalité on puisse
être en présence des états de supraconduction dans lesquels sont
§ 3.2] SUPERFLUIDITÊ D’UN GAZ DE BOSONS ET DE FERMIONS 159

perturbées l'invariance de translation (supraconduction en présence


de réseau cristallin) et l'invariance par rapport aux rotations des
spins (supraconduction en présence de rangement magnétique). Pour
tenir compte de la perturbation de l ’invariance de gradient, nous
allons prendre S£\ sous la forme
S f t = j d3x t (x J %0i. 0i (xt—x 2) + c.h.,
où x<j„ a3 — æ 2) est une certaine fonction de la différence x x — x 2,
dépendant des indices spinoriels 02 et a 2. Il est évident que $ èx
détruit la symétrie par rapport aux transformations de gradient, mais
laisse intacte l ’invariance de translation. Pour que l ’invariance
par rapport aux rotations des spins reste également intacte, il faut
que Xc,. a, tel — x 2) soit de la forme
Xo,.o: («1 — a52) = / ( x t —x 2)x 0|. 0î, (32.32)
où / (x ) est une certaine fonction de xne dépendant pas des indices
spinoriels, et x<jlto, = —Xa3.oP X-V2. Va = En effet, une rota­
tion quelconque des spins peut être décrite par la transformation
unitaire U :
\|?a (x) -*■ (x) = R at o-ÿo' (x) = Uÿo te) U*, (3.2.33)
où i?a.c' est une matrice carrée à deux lignes et deux colonnes de
déterminant égal à 1. Il est facile de voir que cette transformation
laisse invariant le hamiltonien U$êU+ = SS. Pour que l ’opé­
rateur S£\ soit également invariant par rapport à cette transforma­
tion, on doit avoir la relation
^ ar a\ ^ ür a2 ^ ° v ° t (X i = Xar a 2 te l ^2)9

d’où l ’on trouve la formule (3.2.32).


Ainsi, l ’état d’équilibre statistique, conformément] à la méthode
des valeurs quasi moyennes, doit être décrit par l ’opérateur sta­
tistique
u?v = ex p {Q —P ($ £ + v $ £ i— u P — nN)}. (3.2.34)
En supposant que cet opérateur, à la limite thermodynamique,
satisfait au principe d’affaiblissement des corrélations, on peut
considérer que A aatat (0, x) est un c-nombre égal à
Aoa, o, (0» x) = Sp wvÂ0a9 ai (0, x). (3.2.35)
En effet dans l ’intégrale
r - 1 J tfx s p ïM * ,, ( x - % ) y „ , ( x + î ) r ( * i )

= Sp uvCj,. <T. (0, x) (xt) . . . (x„)


160 ÉTATS D’ÉQUILIBRE DES SYSTÈMES QUANTIQUES [CH.3
à la limite 5^ ->-oo, seuls les points X infiniment éloignés entrent
en jeu. C'est pourquoi, en vertu du principe d'affaiblissement des
•corrélations, on a
Sp uv ,. (0, x) (art) — (x„) >

---- ►A»,. a, (0, X) Sp UM|>+(*i) ^ (*„),

où A 0uot (0, x) est donné par la formule (3.2.35). Nous allons main­
tenant écrire le premier terme dans la formule (3.2.30) sous la forme
±rjcPxv (x) ( i ; t. o, (0, x) - Aîu (0, x)) (Âa„a, (o, x) -
-A ,., a, (0, x)) + -| r j d*xV (X) {ÀÏ,. a, (0, X) Aa„ a, (0, X) +
<T| (0, x) Aa^ 0l (0, x)}
— j r J (PxV (x) A%„ ff| (0, x) 4 , t. 0. (0, x).
Remarquant qu’en vertu du principe d’affaiblissement des corré­
lations et de la définition (3.2.29) on a
Sp wv (j4Sft at (0, x) A%t%0t (0, x)) x
X (0» x ) Aüt%0t (0, x)) y

on remplace dans l'expression de wv le hamiltonien SB par d%ett


M ttt = <PxV (x){Âi„ 0i (0, x) Aa„ ffl (0, x) +
“f"A{jt, at (0, x) A itty t (0, x)} + SB Int “t“

où E 0 = —1/2T J <Px V (x) Aatt a, (0, x) A 0tt 0l (0, x). Ce « hamil­


tonien » efficace n ’est pas de toute évidence invariant par rapport
au gradient, c’est pourquoi en remplaçant dans l ’opérateur statisti­
que de Gibbs SB par SBtu* on peut poser v = 0.
On peut donner un fondement plus rigoureux à la substitution,
à la limite thermodynamique, du hamiltonien SB dans la distribu­
tion de Gibbs par SBett, en envisageant les équations du mouvement
pour les fonctions de Green (4.1.16) (voir § 4.1) tout comme on l ’a
fait dans [19] pour le cas de systèmes de Bose. Il se trouve alors
que le terme
CT* = = J r j (PxV (x) ( i s f. (0, x) —A*t' (0, x)) x
X (Âffat at (0, x) Aatt (0, X))
SUPER FLUIDITÉ D*UN GAZ DE BOSONS ET DE FERMIONS 161

n'influe pas sur les équations, du mouvement pour la fonction de


Green à la limite thermodynamique V oo.
Vu que l'opérateur wv donné par la formule (3.2.34) commute
avec l’opérateur £7, on obtient en vertu de (3.2.29), (3.2.33)
A<sy 0,x) = Sp wJJÂa^ (0, x) £7* = (0, X),
d’où
Aot, a, (0, x) = C (a?) Xclf a,»
où C (x) est une certaine fonction de x. La fonction C (x) étant ré­
elle, on peut écrire Sf^tt comme
S f t t t = S f q (A) -f- $ ( int»

Sfq (A) = j d*xvs& (x ) V 4 a (* ) -
— f d3x,d3z2A(x1—x2){i|>+ t (S iH Î (*2) + 'h (x2)Tp_
J 2 2 2 2
et
A (x) = —V (x) C {x). (3.2.36)
En vertu de (3.2.35) la fonction C (x) est déterminée à partir de
l’équation
C (x) = Sp u; (A) jl (0)At>! (x), (3.2.37)
2 2

où w (A) est l’opérateur statistique correspondant au hamiltonien


&#ttt •
w (A) = exp{Q —p (S fe tt~ u P — liN)}. (3.2.38)
En supposant que A (x) est un paramètre libre, il est facile de
voir, à partir de la formule (3.2.36) ainsi que de la relation
Q = Q (A, p, p) = —ln Sp exp {—p (-'Pett — — pJV)},
que l’expression (3.2.37) pour C (x) minimise le potentiel thermody­
namique
ôaQ (A, p, p) = 0.
Cette relation est analogue à l’équation (3.2.6) de la théorie du gaz
de Bose dégénéré.
En passant des opérateurs i|)0(x) aux opérateurs
a i = a p, a t = b p:
J,'T Pt T
-JL S
^ i (*) = 7 ’ 2 S apeifiJP% i|>_ j (x) = T 2 2 bpe
11-0393
Î6 2 - ST ATS D'ÉQUILIBRE DES SYSTÈMES QUANTIQUES [CH. 3

on peut écrire l ’expression de (A) comme

« A ) = 2 ^ + Wr) - S A (P) W * -' + b-p<b)+ E°'


P P

<Px A (x) e~ip" = — j d3xF (x) C (x) e -ip*.
(Remarquons qu’en vertu de (3.2.37), (3.2.38), on a A (p) = A (—p).)
Il s’agit maintenant de trouver la structure du spectre de l ’opé­
rateur Sêeit — « P — jiA figurant dans la distribution de Gibbs
(3.2.38). Ce problème étant très compliqué, nous nous limiterons au
cas de l ’interaction faible, cas où dans le hamiltonien efficace on
peut ne pas tenir compte du terme $ êint- Ainsi, nous allons étudier
la structure du spectre de l ’opérateur $êq (A) — aJP — (iJV. Au spectre
de cet opérateur seront liées certaines excitations de Fermi formant
un gaz parfait de quasi-particules de Fermi. La présence de $Pint
donne lieu à différents processus d’interaction entre les quasi-
particules, que nous n ’envisagerons pas ici.
Pour la diagonalisation de l ’opérateur
(A) — u P — P-/V = S {Sp iaPaP + b-„b_„) —
P

— A (p) {a*pb-P + b- Pap)}—uP + E0, (3.2.39)


où |,, = p2/2m —p, on introduit l’opérateur unitaire U :
Ua,,U* = ap cos (p,, -f- b lp sin <pp = a’p ,
(3.2.40)
Ub-pU* -■ —ap sin <pp + b_p cos <p^ = bLp,
où la phase cpp = (p_p est déterminée à partir de la condition de
diagonalisation de l 'opérateur U (3Pq (A) — p.V)£7+ [24] :
U {$£<, (A) — pAT) U* = S <oP (a*pap + b lpb_p) + £0. (3.2.41)
P
La grandeur <dp qui est une certaine fonction de p est ici l’énergie de
la quasi-particule, et £ 0 l ’énergie de l ’état initial du système envi­
sagé estimé à partir de la valeur pA.
L’opérateur de l’impulsion JP, comme il est facile de s’en rendre
compte, satisfait à la relation U P U + = P , c’est pourquoi le terme
m P dans (3.2.39) reste inchangé lors de la transformation
unitaire U. (L’existence de l ’opérateur U est liée à ce que les opé­
rateurs dp, bp satisfont aux mêmes relations de commutation que
les opérateurs aiM bp.)
En remarquant que
{Uap.U+, &-,>}= —{Ub-yU+, ap} = sin <pp,
{Uap& \ al) - ÔPP' cos (pp, {Uap'U \ ap} = {Ub_p>U\ 6_p} = 0
S 3.2] SUPERFLUIDITE D’UN GAZ DE BOSONS ET DE FERMIONS 163

et vu que pour des opérateurs arbitraires A, ,B; C •


[AB, C\ = A { B , C } - { À , C ) È ; "
on a '
[U {Sfq (A) — piV) U \ ap] = — %pcos <ppUapU* — sin <pPUb_*U* +
+ A (p) cos <fpU btpU* —A (p) sin q>pUapU* = — <apapt
d'où à partir de (3.2.40) on obtient
A (p ) cos 2q),, = \ p sin 2<çp, l Pcos 2cp/( = — A (p) sin 2<pp
ou
sin 2<p^, = , cos2cpp = iiî-, (0,, = ( g + A 2 (p))1/2. (3.2.42)
P P

Il découle de ces formules que pour A (p) — 0, la phase (pj, = 0 si


p > Pf et q>j, = n/2 si p < P f ( P f étant l ’impulsion de Fermi limite,
pF = (2mp,)1/2). Ainsi nous allons considérer que pour A = 0 la
transformation unitaire (3.2.40) diffère également de l ’unité et
s’écrit comme suit

UapW |A_0 = a ; = J b t p ,
PFi
P < P f ,

bp, p> P f ,
UbpU* |a - 0 = 6), = |
—a -i*> P < P f»

Cette transformation correspond à la transition des opérateurs do


création et d ’annihilation des particules aPl ap aux opérateurs de
création et d’annihilation des « particules » et des « trous » a!p , a'pr
à savoir: a'p pour p > p F est l ’opérateur d’annihilation d ’une
« particule », et pour p < p P l ’opérateur d’annihilation d’un « trou ».
Nous allons maintenant trouver l ’énergie de l ’état fondamental
îf0. En prenant la moyenne de la formule (3.2.41) sur l’état du vide
I 0> des opérateursap, bp,a p | 0}= bp | 0) = 0 et en utilisant les
relations (3.2.40) ainsi que la définition de Sf.n (A), on trouve

$o = 2 ( h ~ <»p). (3.2.43)

Comme nous l ’avons déjà mentionné, UPU+ = P , c’est pour­


quoi, en vertu de (3.2.41), l ’opérateur statistique w (A), lorsqu’on y
néglige <$"int (nous le désignerons par w0 (A)), se transforme lors de
la transformation unitaire U comme suit :
ii'o (A) -*-Uw0 (A) U* = exp (Q0—P S (û>„—up) {a*pap + b*bp)\,

(3.2.44)
ii*
164 ÉTATS D ’ÊQ UILtbRE DES SYSTÈMES QUANTIQUES [CH. 3

où £20 se détermine à partir de la relation Sp w0 (A) = 1. Remarquons


que Uw0(&)U+ peut être considéré comme l ’opérateur statistique
d ’un gaz de quasi-particules.
Nous allons passer à la définition de la fonction A (a?) qui est liéé
à la fonction C (x) par la relation (3.2.36), de plus C (x), ep "vertu
de (3.2.37), est donnée par l’équation suivante
c {X) = 2 * Sp w0 (A)apb . p.
p
Remarquant que
Sp u'0 (A) CL,.b-P= Sp Uw0 (A) U+UapU+Ub_pU+,
on obtient conformément à (3.2.40), (3.2.44)
Sp w0 (A) aph_p = (1 — np— n_p) cos <pp sin (p*,
où np est la fonction de distribution des quasi-particules :
n,, = Sp Uw0 (A) U*apap = {1 + e x p p (co,,—«/>)}"*, (3.2.45)
par conséquent, compte tenu de (3.2.42), on a

£ (x ) — S ^ - " r - n - p ) ei,"« (3.2.46)


1 P |
En substituant (3.2.46) dàns (3.2.36), on obtient pour la fonction
A (p) l ’équation intégrale non linéaire suivante
à ( p ) = — ^ r ' Z v ( p — p ,) ( i — np — n_p.) Am(A>) , (3.2.47)
P* P‘
/OÙ

a), = (Ej, -f- A2 (p))1/2 et v (p) = j d?xV (x) exp ipx.


Cette équation, en plus de la solution triviale A (p) = 0, peut
.avoir une solution réelle, différente de zéro. Ceci apparaît dans le
cas d’une interaction aussi faible que l ’on veut, pourvu que les
.forces d’attraction agissent entre les particules.
Nous allons trouver l’état propre dé l ’opérateur 3 f q (A) — iiN
q u i correspond à sa plus petite valeur propre 2 0. En vertu de (2.3.85),
cet état s’écrit
|0) = £/+|û>, (3.2.48)
de plus
(^C7-(A)— Ü).- ;
v §i A = 0, on a f 0 | = 2 2] Ainsi, pour A (p) ^ 0, on
S 3.2] SUPERFLUIDITfi DTJN GAZ DE BOSONS ET DE FERMIONS 165

a £ 0< 8 o lA « o et Par conséquent, la solution non triviale de


l’équation (3.2.47) (si elle existe) correspond à l ’état énergétique
plus bas. ’
La grandeur A (pF) a un sens physique simple : elle correspond à
une fente énergétique entre les états fondamentaux et le premier
état excité d ’un gaz de quasi-particules.
Il est également facile de trouver l ’expression explicite de l’opé­
rateur U. En effet, à partir de (3.2.40) on a pour <pp = ô<pi# infini­
ment petit
f f - l + l S r p & p , , TP = T .„
P
où l ’opérateur hermitien Tp satisfait à l ’équation suivante
* 1= *2* jj» * lTp, b—p ] = 2" ap
et, par conséquent
Tp = Y iaî‘b- p — b-pap + a-pbp ~ bPa-p)•
Comme cp7, est un paramètre additif du groupe de transformations
(3.2.40), on a
U = exp 2 <Pp (b-PaP— atb-p)' (3.2.49;
V
En utilisant les règles de commutation pour les opérateurs
a,,, il est facile de montrer que
10) = Il (cos <pp -f sin ff,.a*blp) | 0).
P
En l ’absence d’interaction, A = 0 et, comme mentionné, cp^ = O
pour p s> pF et (p;> = ^* pour p <C pF. C’est pourquoi le vecteur d ’é­
tat | 0) pour A = 0 s’écrit
|0 )|a -o = n < b-P ! o>
P<PF
et correspond à des particules sans interaction, remplissant une
sphère de Fermi de rayon pF. En présence d ’interaction, c’est-à-dire
pour A 0, le vecteur de l ’état fondamental | 0) est la superposi­
tion d’états correspondant à des paires de particules sans interaction
qui ont des spins et des impulsions de sens opposés. La probabilité
de trouver N paires d’impulsions (pu —/>j), . . ., (pN, —p N) dans
l ’état | 0) est égale à
<9Ï 10) = H sin q>i(. Il cos<p,, ,

où | 9 î)= [] üpjb-pi |0)et 91 désigne l ’ensemble des variables d’im-


166 ÉTATS D'ÉQUILIBRE DES SYSTÈMES QU ANTIQUES [CH. 3

pulsion p u . . . , p iV. Comme sin <p7, « 0 pour p > pF et cos q>p « 0


pour p < P f * l ’amplitude ($R|0) n ’est nulle que si le vecteur [SR)
diffère du vecteur 10) |*-o par une redistribution des paires
d ’opérateurs apb_p au voisinage de la surface de Fermi.
Ainsi, on peut considérer que l ’état fondamental pour A 0
est formé de paires de particules se trouvant en corrélation forte
seulement au voisinage de la surface de Fermi et ayant une impul­
sion totale et un spin total nuis. Ce gaz de particules appariées est
analogue à un condensât de Bose au repos, et tout comme le con­
densât de Bose, il est doué de la propriété de superfluidité. Il est
facile de voir que cette propriété apparaît si le paramètre u figurant
dans la distribution de Gibbs n’est pas supérieur à une certaine
valeur critique u0. En effet, en vertu de la formule (3.2.44), pour
l’état d’équilibre statistique, il faut que la condition o)7, — pu > 0
soit vérifiée pour p quelconques. Par conséquent, on a
(3.2.50)

Comme la grandeur A (pf) dépend de u et de T , u0 sera une fonction


de u et de T.
La grandeur u = un peut être interprétée comme la vitesse d ’un
gaz de quasi-particules, c’est-à-dire la vitesse de la composante
normale par rapport au condensât de paires qui est supposé au repos.
Tout comme dans le cas d ’un gaz de Bose non parfait, l ’impul­
sion moyenne du gaz de Fermi envisagé est égale à P = 2 P^p -
p
Cette impulsion peut s’écrire sous la forme :

où p(„m) est interprétée comme la densité de la composante normale


d ’un gaz de Fermi. Pour un gaz de Fermi faiblement non parfait
Xm)

La grandeur p*m) = p<m) — p(nw) (p<m) étant la densité d ’un gaz


de Fermi) est la densité de la composante superfluide. (Dans le
système de référence que nous avons adopté la vitesse de la compo­
sante superfluide est nulle.) Ainsi, tout comme un gaz de bosons, un
gaz de fermions est doué de la propriété de superfluidité.
Pour les fermions chargés, la superfluidité est équivalente à la
supraconduction. Connaissant la grandeur de la vitesse critique u0,
pour un = 0, on peut estimer la densité d ’un courant de supracon­
duction j 8 = 2eu0m“1pim), où pim) est la densité de la composante
superfluide du gaz d’électrons.
* 3.2] SrrPEBFLTJTDITÊ D’UN GAZ DE BOSONS ET DE FERMIONS 167

Jusqu'à présent, nous avons partout négligé le terme &ê\nt du


hamiltonien total, ce qui n'est vrai que dans le cas d'une interac­
tion faible et au loin de la température de la transition supracon-
ductible. On peut cependant élaborer un modèle de hamiltonien
dans lequel il n'y a pas de terme S i int correspondant à l ’interaction
entre les quasi-particules. Dans la représentation des impulsions ce
hamiltonien est
V = - r ~ l I / (p, p') a*b%b-„.ap., (3.2.51)
PP*
où / (p, p ) est une certaine fonction des impulsions décrivant l’in­
teraction entre les particules. Dans ce hamiltonien (appelé hamilto­
nien de Bardeen) on tient compte seulement de l’interaction entre
les fermions d’impulsions et de spins de sens opposés. Dans la repré­
sentation des coordonnées le hamiltonien (3.2.51) s’écrit
V= — f dPxt <Px2 d3x[ (x4) \p*_ (x2) X
2 2
"

X/ (Xj—
x2, x \ —x'.) _i_ (xj) \j:j_ (xj),
•> •>
(3.2.52)

/ (a?, x') = ( 2j i )“6 j d3p d 3p l {p, p ) exp (ixp — ix'p ').


Nous allons voir certaines particularités du modèle de hamilto­
nien (3.2.52). Tout d’abord à la différence de l’interaction poten­
tielle ordinaire (3.2.28), l’interaction (3.2.52) n’est pas localisée
dans l’espace, car le noyau / (x x— ac2, x \ —x'J ne décroît pas pour
x t — x\ — oo et ~ je.,, x \ ~ x'2. De plus, pour un système d ’un
grand nombre de particules, à la limite f ' —►oo, le hamiltonien
{3.2.52) ne conduit, dans le cadre de la théorie des perturbations, à
aucun changement des fonctions de distribution à particules mul­
tiples. En d’autres termes, dans le cadre de la théorie des perturba­
tions un gaz de fermions reste parfait, indépendamment de la pré­
sence d’un hamiltonien d’interaction V. En effet, comme dans le
cadre de la théorie des perturbations seules les liaisons normales
(voir paragraphe 3.1.2) 5 sont différentes de zéro et les liaisons
anomales tjnp sont nulles, les corrections aux fonctions de
,. . I— I U
distribution à particules multiples liées au hamiltonien F, en vertu
de (3.1.29), seront proportionnelles à T'~l et disparaîtront pour
Y — oo.
L’apport de V dans l ’énergie du système, le potentiel et d ’autres
fonctions thermodynamiques sera également infiniment petit. Par
exemple, pour la première approximation de la théorie des pertur­
bations la correction à l ’énergie du système sera égale à
— j d3x t à?x2 d3x\ d3x 2I (xx— x2^ x\ —x 2) x
X (*,) (x[) (x2) (xl).
2 o o ■)
I---------- 1“ l_I_____I
168 ÉTATS D’ÉQUILIBRE DES SYSTÈMES QUANTIQUES [CH. 3

Les liaisons écrites décroissent pour x x — x[ oo, x 2 — x'2 oo,


cette grandeur ne contient pas le volume 5^f alors que l ’énergie du
système doit être proportionnelle au volume 3^. Remarquons ce­
pendant que, si les liaisons anomales étaient différentes de zéro,
il en serait tout autrement et les corrections aux fonctions de distri­
bution à particules multiples seraient finies, alors que la correction
à l ’énergie serait proportionnelle à TT. Par exemple, la correction
du premier ordre à l ’énergie serait égale à

X / (x, —x2, x \ — x ‘t) 1|?_1_(a?;) ÿj_(x;),


L J _____! 2
et serait proportionnelle à 3^, car l’intégrale dans ce cas est pro­
portionnelle à 3^2. On peut en conclure que le hamiltonien (3.2.52)
ne donne pas lieu à des effets liés à ce que le système de Fermi n ’est
pas parfait pour les états normaux auxquels on peut appliquer les
méthodes de la théorie des perturbations. Au contraire, ce hamil­
tonien donne lieu à des effets réels pour les systèmes dégénérés, pour
lesquels les moyennes anomales sont différentes de zéro. L’avan­
tage méthodique du hamiltonien (3.2.52) est en ce qu’il admet à la
limite 3^ — oo la solution exacte du problème d’un grand nombre
de fermions à des températures quelconques *).
En procédant tout comme lors de la déduction des formules
(3.2.30), (3.2.38), on peut passer du hamiltonien (3.2.52) au hamil­
tonien efficace <$?erf dans lequel les opérateurs AO|f<Ja(0, x) sont
remplacés par des c-nombres. Le noyau I (xx — x \ — xV) ne
dépendant pas de x x — x[, le hamiltonien ne contiendra pas les
opérateurs A 0ttat (?» &) pour q 0. En d’autres termes le hamil­
tonien efficace ne contiendra pas le terme $£ïnt et s’écrira
comme suit :
d^cff = 3£ o—

— \ <Pxi <Px2 A (Xj —x 2) (x2) (xt) +


J 2 2
+ (^t) ^ j_ (^2)} + E09 (3.2.53)
2 "2
S f o = 1 j ®/» (®/>^p ”t" b p b p ) i
V

*) Dans [31] on peut trouver une étude mathématique rigoureuse des modèles
de hamiltonien de forme plus générale que celle du hamiltonien (3.2.52), qui
admettent une solution exacte du problème d’un grand nombre de particules
à la limite thermodynamique.
§ 3.2} SUPERFLUIDITÊ DfUN GAZ DE BOSONS ET DE FERMIONS 169“

où est l'énergie de l'électron de quasi-impulsion égale à p, et la


fonction A (x) est donnée par l'équation
A (x) = [ d3x 'I (x, x') Sp w (A) if i (x) i (x').
J “T T
L’opérateur w (A) est déterminé par la formule (3.2.38) où pour
hamiltonien on a pris le hamiltonien (3.2.53).
Par une procédure analogue à celle utilisée pour trouver la for­
mule (3.2.47), il est facile d'obtenir une équation intégrale pour la
fonction A (p) :
A (P )= 2 ^ - 2 /(J», P') — (1 -V -M , (3.2.54)
P

où comme auparavant co,, = {££ + A2 (p)}1/2, lP = &p — p, np étant


donné par la formule (3.2.45).
Pour trouver le caractère des solutions de cette équation, nous*
allons supposer que la fonction / (p, p') est différente de zéro et est
égale à la constante / si | l P | < 0 , I I < 0 , où © est une cer­
taine constante (pour le mécanisme phononique de la supraconduc-
tion l ’ordre de grandeur de la constante 0 coïncide avec la tempé­
rature de Debye). On a alors
l^ l> e ,
A
IU < 0 ,
où la constante A est déterminée à partir de l ’équation
1 1— n..
2V° 2 1/2 1, (3.2.55>.
M <e (!2+A*)
la sommation s'effectue sur les impulsions satisfaisant à la condi­
tion — I 5i* I < 0- Cette équation a une solution seulement si
I > 0 et détermine A en fonction de la température T et de la vitesse*
U n , A = A (T, un).
Pour T = 0 et un = 0 cette équation s’écrit
m IpF © + ( 0 î + A î ) 1/2
1= 2^ 2 ( S + a ^ - ,/: 2n* m A, (3.2.56),

où A0 = A (0, 0). En supposant que A0 <£ 0 , on obtient


Ao= 2 0 e x p ( - ^ : ) .

Cette formule montre qu’en l ’absence d ’interaction (/ = 0) la.


grandeur A0 s’annule.
170 ÉTATS D'ÉQ UILIBRE DÉS SYSTÈM ES QUANTIQUES [CH. 3

En utilisant la formule (3.2.56) et en supposant que A ^ 0 , on


je u t écrire l ’équation (3.2.55) comme suit
ln - r = 4 ^
M <e
I
d3^ ( & + A2r ,/2’
«cToù en intégrant sur les angles entre les vecteurs p et un, on obtient

ln 2 m pp î ^ i - { 2+
1 + exp p (<of)—pu»)
PUnP
ln
l+expP(«„+pun) }
(3.2.57)
Cette équation donne A comme fonction de T = P"1 et de u* Pour
.T = 0 cette équation devient

ln4=â^r î0 ^ -£7 (*—Sr)


.Ainsi, on voit que pour un < u0, où u0 = A0/Pfi l ’intégrale s’annule
et par conséquent la grandeur de la fente À coïncide avec A0, c’est-
à-dire qu’elle ne dépend pas de la vitesse. Pour un > u0 A com­
mence à dépendre de la vitesse un et s’annule pour un = uCJ où
.uc est donné par l ’équation
P F + ( P F + m2“ ç )1/2
ln 2ppuc
PŸ (P f + muî)l/” — 2 + ln
2 PF
(3.2.58)
Pour A0 p}l2m = p, la solution de cette équation est de la forme
uc= jr A0Pf1= Y uo « 1.36 u0.
Ci-dessus nous avons noté que l’état de superfluidité est instable
pour un > u0 (un, T). On voit maintenant que pour T = 0 la gran­
deur A (uny 0) s’annule non pas pour un = uQ mais pour un =
= l,36u0. Ceci signifie que dans l’intervalle u0 < un < uc (pour
T = 0) l ’état de superfluidité sera métastable et se conservera jus­
qu’à la vitesse uc si l’on s’approche de uc du côté des vitesses faibles;
si, au contraire, on s’approche de uc du côté des vitesses grandes, l ’é­
ta t de superfluidité apparaîtra pour un = u0. En supposant dans
«(3.2.57) A = 0, on obtient l ’équation
in — = —3 ln 2-f-
1 . 1 + e x p P d g y l — pu„) v
f ^1^1“ W 2 P“nP *n l-t-expP (|s \p + pun) ) PfJ ’
o
donnant la ligne d’équilibre de phase des états supraconducteur et
normal.
CHAPITRE 4

MÉTHODES D’ÉTUDE DES ÉTATS HORS D’ÉQUILIBRE


DES SYSTÈMES QUANTIFIÉS

§ 4.1. Réaction d’un système à une perturbation extérieure


4.1.1. Opérateur statistique des systèmes dans un champ exté­
rieur faible. Comme nous l'avons vu au chapitre 2, la description
microscopique le plus complète des états d’un système quantique
est la description à l ’aide d’un opérateur statistique p (t) = p satis­
faisant à l ’équation du mouvement (2.1.7), à savoir:

* - £ = [ # , pi- (4-1-1)
où rk' est le hamiltonien complet du système, qui n ’est pas obliga­
toirement fermé et peut se trouver dans un champ extérieur variable
(dans ce cas le hamiltonien sera une fonction donnée du temps
S f = qV (0). La résolution de l ’équation (4.1.1) avec la condition
initiale p (0) = p0, où p0 est un opérateur donné, permet en principe
de résoudre le problème fondamental de la physique macroscopique
revenant à la recherche de la valeur moyenne d’une grandeur physi­
que quelconque a : si à cette grandeur correspond l’opérateur d,
la valeur moyenne a (t) sera donnée par la formule
a ($) = Sp p (t) a.
Si le système se trouve dans l ’état d’équilibre statistique, on a
p = w, où w est l’opérateur statistique de Gibbs (3.1.1). Par contre,
si l’état du système est hors d’équilibre, on ne peut donner qu’une
solution générale formelle de l ’équation (4.1.1)
p (0 = U (t) p0u (t)~\
où l’opérateur unitaire U (t) satisfait à l’équation

et h la condition initiale U (0) = 1. Pour obtenir des résultats con­


crets, il y a lieu d’utiliser des assertions physiques supplémen­
taires.
Le plus simple des cas est celui où le système se trouve tout
d ’abord à l’état d ’équilibre statistique, puis à un certain instant
172 ÉTATS HORS D’ÉQUILIBRE DES SYSTÈMES QUANTIFIÉS [CH. 4

apparaît un champ extérieur qui fait sortir le système de Tétât


d'équilibre. Si l'intensité du champ est suffisamment faible, l'état
du système différera peu de l ’équilibre, c’est-à-dire que l ’opéra­
teur statistique du système différera peu de l ’opérateur statistique
de Gibbs et l’écart de p à w peut être trouvé par la résolution de
l ’équation (4.1.1), par la méthode de la théorie des perturbations.
Les problèmes où il n’y a pas de champ extérieur sont plus com­
pliqués, mais les interactions entre les particules peuvent être net­
tement divisées du point de vue physique en deux groupes, à savoir :
les interactions fortes et les interactions relativement faibles. Si
Ton tient compte des seules interactions fortes l ’équilibre statistique
complet ne s’établit pas, et l ’état du système est décrit par un opé­
rateur statistique différent de w. Cependant, on connaît la structure
de cet opérateur, qui est déterminé par une formule du type (2.4.29)
où figurent les intégrales du mouvement correspondant seulement à
des interactions fortes. Pour des interactions faibles, ces grandeurs
ne seront plus des intégrales du mouvement au sens strict et varie­
ront dans le temps, mais cette variation sera lente et pour sa des­
cription on peut obtenir des équations dont l ’étude est bien plus
simple que celle de l'équation initiale (4.1.1). En d'autres termes,
dans ce cas on part d'une certaine structure de l'opérateur statistique
et on étudie la variation dans le temps des paramètres déterminant
cette structure.
Nous allons commencer par le premier problème qui peut être
formulé comme suit [70]. Le système de hamiltonien se trouve à
l ’état d'équilibre statistique décrit par l ’opérateur de Gibbs
w = exp {Q — p (<& — iiN)}. (4.1.2)
A un certain instant t0 on branche un champ extérieur, de sorte que
le hamiltonien du système devient l ’opérateur
S f ( t ) = S f + V (*), (4.1.3)
où V (t) est le hamiltonien de l ’interaction du système avec le champ.
Il y a lieu de trouver l ’opérateur statistique du système p (t) pour
t > t0. En introduisant au lieu de p (/) l ’opérateur
p {l) = eiSVtp {t)e -iêfet,
on obtient pour cet opérateur, conformément à (4.1.1), l ’équation
suivante
t i ÿ î I = [V(<), P(<)J, OÙ V(t) = ei^e‘V ( t) e - i^ t. (4.1.4)

Comme pour i -*■ —oo le champ extérieur était absent et le système


se trouvait à l ’état d ’équilibre statistique, on a p (—oo) = w. Puis­
que lu;, S f \ = 0, on a p (—00) = w. Cette relation doit être envi-
§ '..l] RÉACTION D’UN SYSTÈME A UNE PERTURBATION EXTÉRIEURE t7 3

sagée comme la condition initiale lors de la résolution de l'équation


(4.1.4). C'est pourquoi à partir de (4.1.4), on obtient l'équation
intégrale suivante pour p (0
t
p {t)= w — i j dt, \V (t,)1 p (*')]•

Remarquons que l'opérateur p (/) peut être envisagé comme un


opérateur statistique dans la représentation de l ’interaction, liéë
à la décomposition (4.1.3) du hamiltonien total S i {t). L'opérateur
d’une certaine grandeur physique a (x) dans cette représentation
a (x, t) est lié à l’opérateur de Schrôdinger correspondant a (or) par
la relation suivante
a (x, t) = (x)e^i<s^K
Cet opérateur coïncide avec l ’opérateur de Heisenberg pour un sys­
tème décrit par Le hamiltonien Si-
Supposant que l’interaction du système avec le champ extérieur
est faible, on peut développer p (J) en série suivant les puissances
de V(t):

p(*)= n 2—0 p » (0 . Po(o=«>.


(4.1.5)
~ * *n-i
p » (0 -(-0 n J ••• J [•••[?(< „),
—00 —oo
n = 1 ,2 , . . .
Seule la première correction px à w nous intéresse, c’est pourquoi
on peut supposer que le hamiltonien de l’interaction V (t) est liné­
aire par rapport au champ extérieur, c’est-à-dire
V ( t ) = j æ xF iix, «)!«(*), (4.1.6)

où Fi (x, t) sont des grandeurs qui déterminent le champ extérieur,


et | | (x) les opérateurs quasi locaux se rapportant au système envisagé
et ne dépendant pas du champ extérieur (on suppose la sommation
sur l’indice i). On peut dire que ce sont des « courants » généralisés
qui correspondent aux champs Ft (x, t). En substituant (4.1.6)
dans (4.1.5), on obtient:
t »
Pi ( 0=— j <Px'Fi (x ', »]•
174 .. . ÉTATS HORS D’fiQlÜLiBKM DES SYSTÈMES QUANTIPIÊS [CH. 4

C’est pourquoi la valeur moyenne de 1’opérateur a (x)f aux termes


linéaires par rapport au champ Ft près, est donnée par la formule
Sp p (0 a (X) = Sp,wa (x) +
t

+ i J dt' j dPx’F iix ’, O S p œ lÛ * ', t'), à{x, OH----- (4.f.7)

Pour les opérateurs quasi locaux a (x), b (x) nous allons intro­
duire la fonction de Green à double retard, à savoir:
G $ (x , t ; x ’,[t') = — î0(t —0)Spu>[à(x, t)y~b(x\ 0)1,
1, * > 0 ,
0
0, t < 0.
Si les opérateurs quasi locaux a (x ), b (x) sont invariants par rapport
à la translation, la fonction de Green Glab ne dépendra que des diffé­
rences t — x —x' :
G'aV (x, t ; x ', 0) = G'V( * - * ', t - f ) .
Ainsi si a et sont invariants par rapport à la translation, la for­
mule (4.1.7) devient
Sp p (0 a (x) = Sp wa (0) + aF (x, t) -f- . . . ,

ar (x, o - J dt’ j i - 0 ) F , ( x ', t’). (4-1-8>

En passant aux composantes de Fourier des grandeurs a F%F t :


aF(x, 0 = - ^ 1 d3kd<ùe-i(“' - k*la*(k, ©), Ft (x, t) =

= W J d ' k d a e - i W - x ^ i k , o>),
on obtient
aF{k, <ù) = Gia\\( k , ©)F,(fc, ©),
(4.1.9)
< ^ (* . 0 = - ^ 1 ^ k d a e - W - ^ G X ^ k , ©).
Après avoir défini l ’opérateur px, on peut trouver l ’énergie que
le système reçoit du champ extérieur. Rapportée à l ’unité de temps,
cette énergie est, de toute évidence, égale à
ç = -~ sp p (o < $ n o ,
on en vertu de (4.1.1)
<? = Spp(<)ei<2«,‘
$ 4.1] REACTION D*UN SYSTEME A UNE PERTURBATION EXTERIEURE 17S

En y substituant le développement p (*) = w -f- pi (t) -f-. . . oa


trouve, aux termes quadratiques par rapport au champ Ft (x, t)
près:
Q= j d3x d- l^ - t) Sp w\i (x) —
oo oo

— )T J d*k J —oo
dcù j d®We-«<-+*'>F,(--fc, ®')Sf (*, «y,.
—oo

(4.1.10) >
l ï (*,<■>) = G\r (*, 0>) F J (ft, <0), Gfr (ft, (0) = (fc, (0).
Les grandeurs G ^ fc , co) reliant les composantes de Fourier des « cou­
rants» généralisés aux composantes de Fourier des champs extérieurs-
peuvent être appelés susceptibilités généralisées du système.
En intégrant Q par rapport au temps, on trouve la quantité to­
tale d'énergie Q absorbée par le système. Si le champ n ragit que-
durant un temps fini, l ’intégrale du premier terme dans (4.1.10))
s’annule et l ’on obtient :
oo

<?= w 1 d<ù î d 3ftü )F i(-ft, -(o )G ir(ft, <*)Fj(k, (0)..


—oo

(4.1.11)
Comme le champ extérieur Ft {x, t) est réel, les opérateurs
sont hermitiens. C’est pourquoi les fonctions de Green G\y (x , t)
doivent être réelles. Par conséquent
Ft (k, ©) = Fi ( - f t , -< 0), G8*(fc, a) = G \ ? ( - k , - © ) •
(4.1.12)

C’est pourquoi la formule (4.1.11) peut s’écrire finalement comme


suit:

Q = \ da> \ cPkQuk,
Jo J (4.1.13)

< ? « , * = ®) W ( * . ® )-65î»(ft, ® n ^ ( f c , O).


La grandeur diùcPk est l ’énergie absorbée par le système dans
l ’intervalle des fréquences (o, <o -f- d(ù et dans l ’intervalle des vec­
teurs d ’onde fc, Je -f- dk. Elle est donnée, comme on peut le voir, par
la partie antihermitienne de la matrice G (fcr œ)-
176 E T A T S H O R S D ’E Q U IL IB R E D E S S Y S T E M E S Q U A N T IP IÊ S [CH. 4

4.1.2. Propriétés des fondions de Green. En plus des fonctions


«de Green retardées
G $ te* t) = —î0 (t) Sp w la (x, 0* & (0)1 =
= (te tet 0 ; b (0)»+f (4.1.14)
•on peut introduire les fonctions de Green avancées
'CIV te , t) = î0 '(—0 Sp [/i (x, *)» & (0)1 =
= <<*(*, t); 6(0)»", (4.1.15)
où 6 (0) = 6 (0, 0), a (x, t) = a te, /).
A la différence des fonctions de Green retardées, qui déterminent
l'é ta t du système à un certain instant t dans le cas où le champ exté­
rieur est donné aux instants antérieurs (pour t = —oo, le système
se trouve dans l ’état d’équilibre statistique), les fonctions de Green
.avancées donnent l ’état du système à l ’instant t si le champ exté­
rieur est donné à tous les instants postérieurs (pour t = oo le système
se trouve à l ’état d’équilibre statistique).
Il est facile d’obtenir l ’équation du mouvement pour la fonction
-de Green. Dérivons à cet effet la fonction G'ab te, 0 Par rapport au
temps. Compte tenu de ce que

/ ) = — \ffl, a(x, <)J

•et vu la formule 0 (t) = 6 (t), on a [34]

t)’, b (O)»* = ô (0 Sp w \a (x), b(0)] —


- « [ c ^ , a(x, f)l; 6(0)»± (4.1.16)
■Comme a (x, 01 est un opérateur quasi local (tout comme l ’opé­
rateur a (x, 0). dans second membre de la formule (4.1.16) on trouve
une nouvelle fonction de Green différente de la fonction initiale.
Ainsi l ’équation (4.1.16) donne lieu à une chaîne infinie d’équations
pour la fonction de Green dti tyrc
«[<»• I ^ , . . . [ c ^ , a t e , J)]...J]; 6(0)»*.
On voit que les équations pour les fonctions de Green retardées et
avancées sont du même type. Pour trouver les fonctions de Green
retardées, il y a lieu de prendre la solution de l ’équation (4.1.16)
<jui s’annule pour / < 0, et pour trouver les fonctions de Green
.avancées, celle qui s’annule pour t > 0.
§ 4.1] R É A C T IO N D ’UN S Y S T E M E A U N E P E R T U R B A T IO N E X T É R IE U R E 17 7

Les équations (4.1.16) peuvent cire écrites pour les composantes


de Fourier des fonctions de Green. Introduisant, conformément au
paragraphe précédent, la désignation suivante:
«a; &»**>= j d3x d l e - ^ kx- utH(a(x, t); 6(0)»*,
on a
® «a; 6 » f. = <[a, 6»*-«!<«?, «1; b))t„, (4.1.17)
<[a, &))*= j <Pxe-ik* S vw \a (x), 6(0)|.

Comme le second terme à droite de (4.1.17) est la composante de


Fourier d'une certaine fonction de Green et le premier terme ne dé­
pend pas de co, l ’expression (4.1.17) nous donne le comportement
asymptotique des fonctions de Green dans le domaine des fréquences
élevées :

«a; = b])k + ••• t4-1-1*)


Notons que le comportement asymptotique des fonctions de
Green retardées et avancées dans le domaine des fréquences élevées
est le meme.
Les fonctions de Green retardées et avancées sont douées de pro­
priétés analytiques importantes. Pour trouver ces propriétés nous
allons introduire la fonction
t) = < 6(0)a(*. 0>, (4.1.19)
où ( . . . ) = Sp w . . . Nous allons supposer que les opérateurs a et
b sont invariants par rapport à la translation, par conséquent, la
fonction (b (x \ t') a (x , /)) ne dépend que de la différence des argu­
ments x — x ', t — t'. Nous allons montrer que la fonction J ba (x, t)
peut avoir un prolongement analytique dans le domaine de la variable
complexe t qui est définie par l’inégalité
0 < Im t < p.
A cet effet, on représente J ba (x, i) sous la forme:
CO (30

3ba {x, t) = Sp wb (0) a (x, t) = f dE f d £ 'e x p { — $E + i t ( E ' — £)},


J »’
Sp e^+Wb (0) ô (£ ' — ffl) a (x, 0) ô (E — <${).
Le spectre du hamiltonien $£ peut, de toute évidence, cire supposé
positif. (S’il commençait ‘par une grandeur négative —Arc, il serait
possible de rapporter cette grandeur à p7V.) C’est pourquoi grâce aux
1 2 -0 3 9 3
178 ÉTATS HORS D’ÉQUILIBRE DES SYSTÈMES QUANTIFIÉS [CH. 4

fonctions delta l'intégration dans la dernière formule a réellement


lieu de 0 à oo. Par conséquent, la fonction
x (0 = exp {—PE + it (.E' — £)}, t = g + it]
décroît pour E -*• oo, E ' -*■ oo si seulement 0 < r| < P, ce qui
démontre notre assertion.
Remarquons que la fonction
J ab (—-a?, —0 = Sp wa (ix , f) fc (0)
est analytique dans l ’intervalle —P < Ini t < 0.
Puis nous allons montrer que la fonction J ab (&, 0 peut s’expri­
mer à l ’aide de la fonction J ba (x, /) :
3ab{-*> - t ) = e -M ”-™ yba(x, * + iP)f (4.1.20)
où n et m sont des nombres entiers, montrant combien de fois les
opérateurs du type o|)+ et figurent dans l ’opérateur a:
a ~ ip* . . . i|) . . . \f.

Pour la démonstration notons que


(6 (0) a (x, t) ) = Sp wb (0) a (x, t) = Sp ww~la (x, /) wb (0).
Comme, en vertu de (2.3.35), on a (x) e-XN = é*ip (x) et que
de plus e0<5^a(x, t ) e ~ ^ = a ( x ; t — iP) (A, étant un paramètre
arbitraire), on obtient
w~'a (x, t)w = (*, t) =
= a (x, t — tP) exp {Pp (m — n)},
ce qui permet d ’obtenir la relation (4.1.20).
Les composantes de Fourier des fonctions de corrélations J ab (fc, co)

Cfab (*. ©) = j d3x dte*at- k*\7ab {x, t)


sont, en vertu de (4.1.20), liées entre elles par la relation
Job ( —fc. — Cù) = J 6a(fc, ©)exp{P(û)+n)(TO —n))}. (4.1.21)
Remarquant que
Gob) (*, t) = ^ 10 ( ± t) (J«6 ( - * , - t ) - J b a (*. t))
et
1
Û>—co' + iO ’ cû—û)/ —iO ’
0 —■»
§ 4.1] RÉACTION D’UN SYSTÈME A UNE PERTURBATION EXTÉRIEURE 179

on obtient l ’expression suivante pour la composante de Fourier de


la fonction de Green Gat* (*» œ) :
oo
= i diù' -^ # ± 1 . 1 (e*“'+« m- n» - i ) . (4.1.22)
—oo

Ces formules montrent que Gat* (fc, <o) est une fonction analytique
de la variable complexe co dans le demi-plan supérieur, et G iï) (&, co)
une fonction analytique de la variable complexe dans le demi-plan
inférieur.
Si l ’on introduit la fonction de la variable complexe z
<x>
Gah(k,z) = \ dû)' (g«<->'+n(m-n» —i ) t (4.1.23)
—oo

la fonction de Green retardée et avancée peut être considérée comme


la valeur limite de la fonction Ga&(fc, z) pour z c o -f iOetz-*-co —
- iO:

G(a? ( k , û)) = Gab(k, © ± tO). (4.1.24)


En remarquant que
_ ± r r = ^ l ^ n i ô ( x ) = =F Jiiôi (x), (4.1.25)
on a
GiVfk, <ù)-Gla-b) (k, û > ) = - i j ba (*, (û)(cK“ +«>»-»))-1).
C’est pourquoi
, ci+
hHk,<û’)-cf--bHk, w')
Gab( k ,z ) = - L . j dû)' (4.1.26)

Les relations obtenues peuvent être utilisées pour trouver certai­


nes propriétés des susceptibilités généralisées G \^ (fc, co). Les opé­
rateurs (x) étant hermitiens, on a de toute évidence
G if (x, t) = G \f (x, t ) \ G \f (k, ©)* = G i f ( - k , - (o).
De plus, pour des opérateurs a et b arbitraires, en vertu des défini­
tions des fonctions de Green retardées et avancées, on a
< & > (-* , - t ) = G ÏZ\x, t),
et par conséquent
< & > (-* , - <û) = G i;) (A:,ü)).
180 ÉTATS HORS D'ÉQUILIBRE DES SYSTÈMES QUANTIPIÊS [CH. 4

Donc on a

Compte tenu de cette relation et en utilisant (4.1.26), (4.1.24), on


obtient
oo
G\y (*,[©')— «')*
©) = £ d(ù' ü)—ü)' -f- iu (4.1.27)

Considérant l ’ensemble des fonctions G\}’ (Ar, co) comme une


certaine matrice G (Ar, co), nous allons écrire la dernière relation sous
la forme suivante:
ao

G(k, ü>) = -^ - J G (k%<ù')—G (k, o')+


co — û>' £-.1

où G (Ar, co)+ est la matrice hermitienne conjuguée de G (Ar, co). En


utilisant (4.1.25), on obtient à partir de (4.1.27) l ’expression sui­
vante reliant les parties hermitienne et antihermitienne de la matrice
des susceptibilités généralisées G (Ar, co) :

G' (Ar, a,) = ± P j do,' , (4.1.28)


—oo

G'(k, û)) = l{G(Ar, (ù)+G(k, ©)♦},

G" (k, <*)=±{G(k, < o)-G (k, ©)+}.


On peut montrer qu’on a également la relation
oo

= j d u ' (4.1.29)
—oo

(Ces deux relations sont appelées relations de dispersion de Cramersr


Kronig.)
Ci-dessus nous avons obtenu les équations (4.1.17) pour les
composantes de Fourier des fonctions de Green. Ces équations sont
de la même forme, tant pour les fonctions de Green avancées que
retardées. En utilisant maintenant les propriétés analytiques des
fonctions de Green ainsi formulées, on peut dire que pour trouver
les fonctions de Green retardées (avancées) à partir de l ’équation
(4.1.17), on doit exiger que les solutions dans la partie supérieure
(inférieure) du demi-plan de la variable complexe co soient analy­
tiques. Cette condition est généralement appelée condition de spectra-
lité [251.
§ 4.2] THÉORIE GÉNÉRALISÉE DES PROCESSUS DE RELAXATION 181

Les fonctions de Green sont douées d’un certain nombre de pro­


priétés de symétrie, liées à l ’invariance des équations de la mécani­
que quantique par rapport à différentes transformations. Considé­
rons, par exemple, la symétrie de la fonction de Green, liée à l ’in­
variance des équations de la mécanique quantique par rapport à
l’inversion du temps. Les opérateurs | f, gy étant hermitiens, on a
i Sp w (x, t), tj (0)1 = —i Sp w* Itf (x , t), !» (0)1.
Vu que pour l ’opérateur unitaire U correspondant à l’inversion du
temps (voir 2.3.2), on a les relations (2.3.52), (2.3.53), on obtient
- i Sp a;* [Vi (*, 0 , Il (0)1 = - i Sp U+w'U [U+1* (,x , /) £/,
u+l* (0) c/l = — iSpu;[£,(x, — t), Êy(0)]eiey=
= ElEji Sp W [5; ( —X, t ), l j (0)1,
où Zi est la signature temporelle de l ’opérateur
A partir de ces formules on obtient la relation suivante pour les
composantes de Fourier de la fonction de Green G\f} (Ar, o) :
G \ f ( k , cd) = e{£/?$?)( —k, (û), (4.1.30)
relation qui exprime la propriété de symétrie des fonctions de Green
(ou des susceptibilités généralisées) lors de l’inversion du temps.

§ 4.2. Théorie généralisée des processus de relaxation


4.2.1. Equation intégrale pour l’opérateur statistique dans le
cas d’une interaction faible. Nous allons passer maintenant à l’étu­
de des processus cinétiques dans les cas où le hamiltonien du système
peut être divisé en deux termes Sfo et V, où oJ5f0 contient des interac­
tions principales, et V décrit des interactions faibles. Par exemple,
dans le cas d’un gaz, par $ f 0 on peut entendre le hamiltonien des
particules libres, et par V le hamiltonien de leur interaction. La
division de S f en c^o et V est possible non seulement dans le cas
d’un gaz. Par exemple, en étudiant des processus cinétiques dans les
substances ferromagnétiques, on entend par S f 0 le hamiltonien de
l’interaction d’échange, et par V le hamiltonien des interactions
relativistes.
Nous allons commencer par l ’étude des systèmes spatialement
homogènes. Si l ’on part du hamiltonien Sfo (que nous avons appelé
hamiltonien tronqué), après un temps suffisamment long, l’opé­
rateur statistique du système ne tendra en général pas vers la dis­
tribution de Gibbs à l ’équilibre avec le hamiltonien 3£0. Cependant,
en vertu de la relation ergodique (2.4.31), on peut affirmer que,
pour des temps suffisamment grands (/ > r 0, r 0 étant le temps de
chaotisation), on a également un certain état universel qui diffère
de l ’état d ’équilibre et est caractérisé non par cinq intégrales du
182 ÉTATS1 HORS D’EQUILIBRE DES SYSTEMES QUANTIFIES [CH. 4

mouvement P , N , mais dans le cas général par un plus grand


nombre d ’opérateurs y a (a = 1, 2, . . .) déterminés par la structure
du hamiltonien $ f 0 et ses propriétés de symétrie. A savoir, pour
t > t 0, on aura la relation
•p<#,(c“ ' Sp py). (4.2.1)
t>^T0
où p est la valeur initiale de l ’opérateur statistique du système
p<0>(y) —exP(Q (y) y a (y) Ya},
les grandeurs Q (y) et Y a (y) étant données par les équations sui-
vantes
Sp P 10’ (y) = 1, Sp P 10’ (y) ya = y<*
(y dans les arguments des différentes grandeurs désigne l ’ensemble
des c-nombres Yi* Yz» • • • ’» on suppose la sommation sur l ’indice
répété). Comme nous venons de le noter, les opérateurs y a dépendent
des propriétés de symétrie du hamiltonien <#?<>• C’est ce qui apparaît
dans les relations (2.4.27) [q^ 0j y a] = aapYp» où matrice a =
s= Il a*p II est également donnée par la structure du hamiltonien cVCQ.
Nous allons considérer que l ’ensemble des opérateurs Ya est
connu, bien que leur recherche soit un problème compliqué, dont
la solution doit être trouvée pour chaque cas particulier. Supposant
ce problème résolu, nous allons voir comment va se comporter l ’opé­
rateur statistique du système p (t) pour dès temps suffisamment
grands, compte tenu des interactions relativement faibles décrites
par le hamiltonien F. ;
De même que dans le cas classique en tenant compte de l ’inter­
action faible, on peut décrire l ’état du système par une fonction
de distribution à une particule (c’est pourquoi les fonctions de dis­
tribution à particules multiples étaient des fonctionnelles de la
fonction de distribution à une particule), dans le cas quantique,
lorsqu’on tient compte des interactions faibles, on peut ^décrire
l ’état du système à l ’aide des grandeurs Ya (0 = Sp p (l) y a. Ceci
signifie que l ’opérateur statistique p (/), compte tenu de toutes les
interactions, pour t > x0, dépendra du temps et de l ’état initial
du système seulement par les paramètres
p (i)s e - w p«w V1 - a ( ï ( t ; p»- -<4-2-2>

où p = .p (0) est la valeur initiale de l ’opérateur statistique p (t) *).


*) L'idée d'une description abrégée de l'état-du système a été énoncée par
Gilbert. Enskog et Chapman lors de la recherche des équations de la dynamique
des gaz à partir de l'équation einétique de Boltzmann. L'idée que les fonctions
de distribution à particules multiples deviennent pour des temps grands des
fonctionnelles d’une fonction* de distribution à une particule oufdes fonction­
nelles des variables hydrodynamiques'appartient à Bogolioubov.
§ 4.2] THÉORIE GÉNÉRALISÉE DES PROCESSUS DE RELAXATION 183

Cette relation est analogue à la relation classique (1.2.2), et la for­


mule (4.2.1) à la formule classique (1.2.1) (dans la théorie classique
on entend parcft70 le hamiltonien d ’un système de particules libres).
Nous étudierons plus en détail le problème de la représentation
asymptotique (4.2.2) dans le § 4.3.
Lorsque l ’on tient compte seulement du hamiltonien les
grandeurs ya, dans le cas général, ne restent pas constantes et varient
dans le temps suivant la loi y (/) = exp (iat) y (0). Si maintenant
on tient compte des interactions faibles, les grandeurs ya (/) seront
astreintes à une variation supplémentaire qui sera cependant lente
par rapport à la variation due au hamiltonien <&£0 et donnant lieu à
l ’établissement de la distribution universelle p° (y)- En d ’autres
termes, on peut dire que le système aura le temps de « s’accorder » aux
valeurs instantanées hors d’équilibre des paramètres ya *). Ceci est
dû au fait que le temps de relaxation T r des paramètres ya à ses
valeurs d ’équilibre est bien supérieur au temps de chaotisation t 0,
Tr > t 0. Cette inégalité est toujours vérifiée pour une interaction
suffisamment faible, car le temps de chaotisation ne dépend pas de
l ’intensité de l ’interaction F, etxr -*• oo pour V —* 0.
Nous appellerons l’opérateur a (y) opérateur statistique grossier***).
Notre problème revient maintenant à trouver la structure de cet
opérateur et la dépendance de y (t ; p) du temps et de l ’état initial
de l ’opérateur statistique p sans étudier les processus transitoires
donnant lieu à l ’établissement de l’opérateur statistique grossier
a (y) **•). Il est évident que, cr (y (/)) (y (/) = y {t; p)) étant l’opé­
rateur statistique à l ’instant f, lorsque les paramètres y prennent
les valeurs y (/ ; p), on a les relations suivantes
Spa(Y)Va = Y<%. (4.2.3)

L’opérateur statistique a (y (t)) doit satisfaire à l ’équation du


mouvement

*) L’idée d’une description abrégée des états due à la hiérarchie des temps
de relaxation a été développée pour la première fois au cours de l’étude des
processus cinétiques dans les travaux de Landau sur l’égalisation des températu­
res dans les plasmas [721, les travaux de Gourévitch [45] et de Akhiezer et Alek-
sine [3] sur raim antation des gaz, les travaux de Akhiezer, Bariakhtar, Péletmin-
ski [4] sur les processus cinétiques dans les substances ferromagnétiques.
**) La notion d’opérateur statistique grossier a pour la première fois été
introduite par Von Neumann [83]. La valeur grossière était alors liée à la re­
cherche d’opérateurs mutuellement commutables, correspondant aux grandeurs
macroscopiques. Ci-dessous, tout comme dans le premier chapitre, nous enten­
drons par valeur grossière la simplification de l ’état du système au cours de
son évolution naturelle.
***) Ci-dessus nous utiliserons les travaux [88].
184 ÉTATS HORS D’ÉQUILIBRE DES SYSTÈMES QUANTIFIÉS [CH. 4

et comme a dépend du temps seulement par les paramètres y (t), on a

En m ultipliant cette équation par et en utilisant la relation


(4.2.3), on obtient après le calcul de la trace
Va (0 = i Sp a (v (/)) [&£, Va] = #<* (Y (0) (4.2.4)
et par conséquent
t i | ÿ - ^ a (V) = [Jîr,a(v )|. (4.2.5)
Cette équation doit servir à la recherche de l ’opérateur statistique
a (y), celui-ci une fois trouvé, on peut à l ’aide de l ’équation (4.2.4)
trouver la loi donnant les variations des grandeurs y a dans le temps.
Par elle-même, l’équation (4.2.5) ne permet pas de trouver d’une
manière univoque l’opérateur statistique a (y) : à cet effet il y a lieu
de connaître, tout comme dans le cas classique, la « condition aux
limites » pour l ’opérateur a (y). Pour trouver cette condition, nous
allons nous référer à la relation ergodique (4.2.1) dans laquelle
pour p on prend l ’opérateur a (y) *). En utilisant la relation (4.2.3),
on obtient
e-ic*Va ----- > p<0»(eiaTy),
T-*oo
ou
lim e"'® ''® (e-ioTv) e,<3K>#t = p<0) (v) (4.2.6)
T-*oo

(le passage à la lim ite t oo doit ici avoir lieu après le passage à
la limite thermodynamique dans les valeurs moyennes des grandeurs
physiques, voir § 2.4). Cette relation est la « condition aux limites »
cherchée qui doit compléter l’équation (4.2.5). Remarquons que la
condition (4.2.6) est analogue à la « condition aux limites » (1.2.3)
pour les systèmes classiques.
L’équation différentielle (4.2.5) peut, tout comme dans le cas
classique, être transformée en une équation intégrale pour l’opé­
rateur statistique a (y) tenant automatiquement compte de la
« condition aux limites » (4.2.6). A cet effet posons
2«(Y) = ^ 0)(Y) + £a(Y),
2a0) (V) = Î Sp a (v) Val, (4-2.7)
La (v) = tS po(v)[V , Ya]-
*) Dans (4.2.2) Vopérateur statistique p doit a la limite Ÿ 0 -*• oo satisfaire
au principe d'affaiblissement des corrélations. L'opérateur a (y) satisfait égae-
ment à ce principe.
§ 4.2] THEORIE GENERALISEE DES PROCESSUS DE RELAXATION 185

La grandeur X (a (y) peut, de toute évidence, en vertu de (2.4.27),


(4.3.2), s’écrire sous la forme
2o0) (y) = tflauYf»- (4.2.8)
En substituant (4.2.7) dans (4.2.5), on obtient
1 W » *(?)] = / (t), (4-2.9)

/(v ) = [y, o(v)]— ‘ - ^ ^ ( y)-

Le premier membre de cette équation ne contient pas, sous forme


explicite, le hamiltonien de l ’interaction F, quant au second mem­
bre, il est linéaire par rapport à F. En effectuant dans l ’équation
(4.2.9) la substitution y exp (iaj) y , puis remarquant qu’en vertu
de (4.2.8) on a
(e*«Y) = eiaXX (0) (y) = - L e**y
et par conséquent que
àa(y) = J L <J(ei°xy),
dVa
on obtient
i a (eiaTy) — [$ê0, a (e<atv)) = / (eioTv).
En introduisant les désignations suivantes
orx= ei<%oT<j(eiaxy) e“lc^oTf (4.2.10)
on peut écrire cette équation sous la forme
i a- ^ = e ^ f ( e ^ y )e~i^ \
En remarquant qu’en vertu de (4.2.6), (4.2.10) on a
o_« = p<°)(Y), o0 = o (y),
on obtient après intégration de la dernière équation de x = —oo à
t= 0
o
a (y ) = p (0) ( y ) — i j dxei^ ‘oTf ( e iaTY)
—oo

Comme nous l ’avons déjà souligné plus d ’une fois, l ’intégrale impro­
pre sur tdoit être calculée après le passage à la limite thermodyna­
mique. C’est pourquoi, il est commode d’introduire sous le signe de
l ’intégrale le facteur exp r)T (t) > 0) et après le calcul à l’aide de
186 ÉTATS HORS D’ÉQUILIBRE DES SYSTÈMES QUANTIFIÉS [CH. 4

o (y) des fonctions de distribution à particules multiples et le passage


à la limite thermodynamique, faire tendre t| vers zéro (r\ -f-0).
Ainsi
o
o ( y ) = p (0) ( y ) + i j d x e ’> V 5K’oT .|[C T (7 ), F j - f
— X)


L a (y) = i Spo( y) [F, y<*]-
C’est là l ’équation intégrale pour l ’opérateur statistique grossier
a ( y ) . En le m ultipliant par le produit des opérateurs de création
et d’annihilation des particules \\>+ (xx) . . . (xn) et en calculant
la trace, on obtient une chaîne d’équations intégrales s’accrochant
pour les fonctions de distribution à particules multiples, analogue à
la chaîne d’équations intégrales (1.2.11) pour les fonctions de dis­
tribution à particules multiples dans le cas classique.
Le terme intégral dans le second membre de cette équation est
explicitement proportionnel au hamiltonien de l ’interaction F,
que nous supposons être petit. C’est pourquoi la solution de l’équa­
tion (4.2.11) peut être recherchée sous la forme d ’une série suivant
les puissances de F :

< y (Y )= f j o<">(v ).
71 — 0

En substituant ce développement dans (4.2.11), on trouve la relation


de récurrence suivante
o
o('*)(y) = î j dxei1Tei<5K’oT|(o(n-l)(7)i v\ +

n- 1
V d o (l) (y) z / r 0 •e 9 n = 1, 2, (4.2.12)
àya
i-0

O<0) (?) = p(0) (y) et iïa (y) = *Sp (y) [F, Val.
Ce qui, en particulier, montre que

^ > ( 7 )= j d T ^ W { i [ p ( 0 ) (v), F J -L ^ )^ ^ }
-oo Y

£*l) (?) ='* SP P<0>(y) IV . Y«].


§ M] THÉORIE GÉNÉRALISÉE DES PROCESSUS DE RELAXATION 187

En vertu de (4.2.1), on a
gic5E’o*p(0) (giaT^ ç -i& P o * = p(0) (.y), (4.2.13)
donc
<?P(0)(T) « -W .' 3p(0)(V) (e-iaxha.
dya Y -«ioTV dy$
z4‘>(ei«rY) = i Sp « r ^ . y o ) (v) [V, =
= («iat)aP t Sp p(0>(y) [F (t), vp],
où V (x) est l ’opérateur de l ’interaction V dans la représentation de
l’interaction
V ( t ) = e i æ »T V e - i æ o \
(nous avons tenu compte de ce qu’en vertu de (2.4.27), on a
£'Woxye~'Wo' = eiaXy). En utilisant ces formules, on peut écrire
l ’opérateur a<1} (y) sous la forme

o(U(y) = i ^ d r ^ T|[p^0) (y), V (t)] —


—oo

- Sp p<°> (y) \V (t), 7a]} . (4.2.14)


Conformément à (4.2.4), les paramètres ya (4.2.4) doivent satis­
faire aux équations différentielles
Va = Z 1? (V) + L'û' (V) + L™ (Y) + • • •, (4.2.15)

&a0)(y) = iaM L ^ ( y ) = i S p p w (y)[V, 7»],

i-a ) ( v ) = — j dtc’f' Sp p(0) (v) [ v (x), [V, Val + i ï e ^ l —^-J

et (y) est donné par la formule (2.4.29).


On peut considérer les équations (4.2.15) comme les équations
cinétiques généralisées pour les grandeurs ya. En particulier, si
S i o est le hamiltonien des particules libres, il faut, en tant que para­
mètres ya, prendre la fonction de distribution à une particule, l’in­
dice a marquant dans ce cas la variable impulsionnelle (voir § 5.1).
On obtient ainsi les équations cinétiques quantiques décrivant l’évo­
lution du système pour * > t 0. Nous appellerons cette étape de l ’évo­
lution étape cinétique.. Le chapitre suivant est consacré à l ’étude
détaillée des équations cinétiques quantiques.
188 ÉTATS HORS D’ÉQUILIBRE DES SYSTÈMES QUANTIFIÉS [CH. 4

Remarquons que chacun des termes faisant partie de o<n>(y) dans


la formule (4.2.12) diverge lors de l ’intégration sur t et seule leur
somme totale est finie (pour plus en détail voir le § 4.3). Nous allons
montrer maintenant comment on peut trouver les paramètres y
en fonction de la valeur initiale de l ’opérateur statistique p [89].
A cet effet remarquons que, comme l$ f 0, y a] = aapYpi on a
T

e-*aTSpp(x) v = Sp py — i j dx'e~iaT' Sp [F, p(x')]Y, (4.2.16)


o
où p (t) = exp (—iS f t) p exp (i<$fx). On doit passer ici dans le
domaine asymptotique x > x0 dans lequel p ( x ) t^ 0<j (y ( t ; p )).
Cependant, dans le second membre de (4.2.16) lorsqu’on applique
la théorie des perturbations par rapport à F, certains termes de la
série divergeront pour t - m » (ces termes dits séculaires seront
étudiés dans le § 4.3). C’est pourquoi, sous le signe de l ’intégrale,
on remplace p (t') par p (t') — a (y ( t' ; p)) + cr (y ( t' ; p)). Dans
l ’intégrale sur x' des deux premiers termes p (t') — a (y ( t '; p)) on
peut alors, en vertu de (4.2.2), remplacer la limite supérieure de
l’intégration sur x'paroo. En remarquant ensuite que, vu (4.2.9), on a
— ie -inTSpo(Y(T; p)) [7, V] = - ^ e -lotY(x; p),
l ’apport dans l ’intégrale sur x' du dernier terme a (y (x'; p)) est
donc égal à
T

— i | d x'e-iaX’ Sp (y, Fl ct(y (x'; p)) = e~iaT {y (t; p) — y (0; p)}.


0
C’est pourquoi
00
Y(0; p) = SppŸ—i j dxe“ inTSp {p—ct (y (0; p))} x
0

x e"i<5Kx |Ÿ, V]ei& \ (4.2.17)


Pour g (y) donné, cette formule permet, en appliquant les méthodes
de la théorie des perturbations (en développant exp et a (y)
en séries suivant P), de trouver les grandeurs y (0; p) en approxima­
tion quelconque par rapport à F. En utilisant y (0; p) en tant que
condition initiale pour la résolution de l ’équation (4.2.4), on peut
trouver y ( t; p).
Remarquons que les grandeurs y (0; p) ne coïncident pas avec
les valeurs initiales vraies des paramètres y qui sont égales à Sp pY-
Dans le cas général, comme nous l’avons vu, les valeurs vraies des
paramètres y coïncident avec y (* ; p) seulement pour x x0, quant
$ 4^] THEORIE GENERALISEE DES PROCESSUS DE RELAXATION 189

aux grandeurs y (0; p), elles sont indispensables pour la restitution


de la dépendance de l'opérateur statistique grossier de l'état ini­
tial p.
4.2.2. Equation intégrale pour l'opérateur statistique dans le
cas des petites hétérogénéités. Dans le paragraphe précédent nous
avons supposé que l'état du système était spatialement homogène.
Nous allons maintenant passer à l'étude des processus de relaxation
des états spatialement hétérogènes. En ce qui concerne le hamil­
tonien SB y il faut, en principe, distinguer deux cas: premièrement,
le cas où SB peut être représenté comme dans le paragraphe précé­
dent sous forme de la somme de SBo&t de F, SB0 décrivant les inte­
ractions fortes et Fies interactions relativement faibles, et, deuxième­
ment, le cas où une telle division est impossible (c'est ce qui se
passe, par exemple, dans le cas des liquides).
Pour les états spatialement homogènes, la possibilité de décom­
poser SB en SBo et F a donné lieu à une hiérarchie des temps de
relaxation x0 <C r n où r 0 est le temps de chaotisation déterminé
par le hamiltonien SB0 et xr le temps de relaxation donné par les
interactions relativement faibles F. Dans le cas des états non homo­
gènes, les processus de relaxation apparaissent non seulement grâce
a la décomposition éventuelle de St- en SBo et F, mais également
par suite de l ’existence même des hétérogénéités spatiales. Ceci est
particulièrement important dans le cas où la décomposition de SB
en SBo et F n’a pratiquement pas de sens, comme, par exemple, dans
le cas des liquides pour lesquels en l ’absence d ’hétérogénéités spatia­
les il n’y a pas de hiérarchie des temps de relaxation, car le temps
de chaotisation est de l'ordre de grandeur du temps de relaxation.
En effet, on a x0 ~ r0/v et xr ~ llv, où r0 est le rayon d'action des
forces, l le libre parcours moyen des particules et v leur vitesse
thermique. Comme l ~ (mt)"1 (n étant la densité des particules,
o ~ rj la section de diffusion des particules), on a x0/xr ~ (ro/a)3,
où a est la distance moyenne entre les particules. C’est pourquoi la
grandeur x0/xr est bien plus petite que l’unité pour les gaz, lorsque
r0 a, et de l’ordre de l’unité pour les liquides, lorsque r0 ~ a.
C’est la raison pour laquelle dans le cas d ’un liquide l ’étape ciné­
tique de l'évolution disparaît et il ne reste que Y étape hydrodynamique
de révolution qui est caractérisée par le fait que dans chaque point
de l’espace, on voit rapidement s’établir, durant le temps xr, une
distribution locale de Gibbs avec des paramètres thermodynamiques
variant lentement d’un point à l’autre. Le temps caractéristique
des variations de ces paramètres xm croît avec l’augmentation des
dimensions caractéristiques des hétérogénéités am et pouram grands
dépasse notablement le temps xr qui ne dépend pas de a m. Les di­
mensions caractéristiques des hétérogénéités spatiales à l ’étape
hydrodynamique de l ’évolution sont grandes par rapport aux dis-
190 ÉTATS HORS D’ÉQUILIBRE DES SYSTÈMES QUANTIFIÉS [CH. 4

tances microscopiques, c’est-à-dire par rapport aux distances inter­


atomiques pour les liquides et la longueur du libre parcours moyen
des particules l pour les gaz. (Soulignons que pour les gaz, à la dif­
férence des liquides, l’étape cinétique de l ’évolution existe et elle
précède l’étape hydrodynamique.) Il est facile de voir que la con­
dition am r 0 (ou l) devient la condition xm Tr. La hiérarchie
des temps de relaxation xm > xr permet de simplifier la description
de l ’état du système à l’étape hydrodynamique de l ’évolution ap­
paraissant pour t > xr. A savoir, pour t xr, l’opérateur statistique
dépendra du temps seulement par l ’intermédiaire des densités des
grandeurs hydrodynamiques: la masse, l ’impulsion et l’énergie.
En passant à l’étude de l ’évolution des états spatialement non
homogènes, nous allons commencer par l’étude de l ’évolution due
au hamiltonien SSQqui peut être soit une partie du hamiltonien total
ciï, soit coïncider avec c'f (comme par exemple dans le cas d’un
liquide). L’influence du hamiltonien de l ’interaction faible V sur
l’évolution des états spatialement non homogènes sera étudiée au
paragraphe suivant.
Comme nous l’avons déjà vu pour les états initiaux spatialement
homogènes, l ’évolution liée au hamiltonien SSQ se termine pour
t x0 par la formation de l’opérateur statistique p(0) (7) (voir la
formule (4.2.1)). Si, par contre, l’état initial n ’est pas spatialement
homogène, pour t^ > x 0 (mais t xm) cette relation asymptotique
ne sera plus vraie. Cependant, tout comme dans le cas hydrodyna­
mique, pour t x0, la description du système se simplifie. A savoir,
pour t x0, l’état du système peut être décrit par les densités
£a (a:) des grandeurs va dont l ’opérateur statistique dépendra fonc­
tionnellement, c’est-à-dire qu’on aura l ’égalité asymptotique
e -W .fp eiav <j0 (Ca (x \ t; p)), (4.2.18)
où l ’opérateur a 0, qui est une fonctionnelle opératorielle Ça (x ), dé­
pend du temps et de la valeur initiale de l ’opérateur statistique seu­
lement par l’intermédiaire des valeurs moyennes des densités
Ça (x , t ; p). Nous appellerons cet opérateur opérateur statistique
grossier.
Aux densités des grandeurs physiques correspondent les opéra­
teurs des densités Ça (a:) liés aux opérateurs y a par les relations
suivantes

Ta= j <PxL(x)- (4.2.19)


Ici et dans le paragraphe suivant nous allons supposer pour plus de
simplicité que les opérateurs y a sont des intégrales du mouvement
par rapport au hamiltonien c’est-à-dire que [$ê0, Y<J = 0 et
par conséquent, en vertu de (2.4.27) on a aap = 0. Nous allons donc
§ 4.2] THÉORIE GÉNÉRALISÉE DES PROCESSUS DE RELAXATION 191

considérer que les opérateurs des densités ^ (x) dans la représenta­


tion de Schrôdinger satisfont aux lois différentielles de conservation
i L (*)] = - . (4.2.20)

où \ ak (x) sont les opérateurs des densités des flux des grandeurs
U (x).
L’opérateur statistique grossier en vertu de la définition des
grandeurs (xf t ; p) satisfait à la relation
SP <*0(£ (x )) ta (x) = Ça (x ), (4.2.21)
analogue à (4.2.3). En vertu de (4.2.18), on a également les relations
suivantes
e~i&c*T<r0(£(*', t; p))em '*x = o0 (£ (x', t + x; p)),
e -^ o 'o o (£(x', t; p ))e ^ « T= a0(Ç(x', t; ' '
A partir de (4.2.21) et de (4.2.22) on a
£«(*, t + x ; p) = Ça (X, t; e~*<5ifoTpe,^ o T).
En dérivant la première des formules (4.2.22) par rapport à x
et en posant x = 0, on obtient
— H<Wo, °o (£(*', <; p ))l= -|-^ o (S (* '. *; p))»
OU

-HSê0, a ,(Ç ( * ') ) ] = J * * L« ^ £(*'))• (4 -2 -23)


L a (x; £(x')) = iSp o0(£(x'“)[<^0, &.(*)]
avec
ta(x, t) = L a (x; Ç(x', 0), £«(*, *)-& » (* , «î P)- (4-2.24)
La grandeur L a (x; £ (x')) peut, en vertu de (4.2.20), s’écrire comme
La (•X; £ (x')) = - JL Sp o0 (£ (x')) £aft (*)- (4.2.25)
Nous allons maintenant obtenir l ’équation intégrale pour l’opé­
rateur statistique grossier <j0 (Ç (a:')) qui permet d’élaborer la théorie
des perturbations par rapport aux gradients spatiaux des densités
Ça (x). A cet effet, on écrit l ’opérateur figurant dans le premier
membre de (4.2.18) sous la forme
t
e-W o'pjW o' = p - i j d x e - ^ [ S e p]
0
ou
e- ^ . V * V = p + a , (£(*', t; p ) ) - a 0(£ (x \ 0; p ) ) -
t
-i J », p i e ^ - i - ^ a o d i x ' , t; p))}. (4.2.26)
0
192 ÉTATS HORS D ’ÉQ UILIBRE DES SYSTEM ES Q UANTIFIÉS [GEL 4

Remarquons maintenant qu'en vertu de (4.2.18) l'expression sous


l ’intégrale tend vers zéro pour t - ^ o o . C’est pourquoi, en passant
dans l ’équation (4.2.26) à la limite oo et en utilisant (4.2.18),
(4.2.22), (4.2.23), on obtient :
o
*t0(Ç (*')) = p - j d x e ^ S { i [<$jr0f p] +
— OO

+ î æx^ w La{x; S(x ))}e~1<3iv.


(x) = (x, 0; p). (4.2.2/)
Cette équation équivaut, en fait, à la relation asymptotique (4.2.18),
mais elle est plus commode que (4.2.18), car elle se présente sous la
forme d’une égalité exacte.
La formule (4.2.27), tout comme (4.2.18), est dans le cas général
vraie pour un opérateur statistique quelconque p satisfaisant au
principe d’affaiblissement des corrélations. Pour p on prend l ’opé­
rateur statistique w (Y (x')) qui est localement équilibré par rapport
à p (0>:
w (Y (x')) = exp {Q — J # x ' Y a (x') Ça (x')}, (4.2.28)
où Y a (x) sont des fonctions c-numériques arbitraires et la grandeur Q
est donnée par la condition de normalisation Sp w (Y (x')) = 1.
Ce choix de l’opérateur statistique est dû à ce qui suit. Premièrement,
l ’opérateur w (Y (x')) satisfait au principe d’affaiblissement des
corrélations; deuxièmement, l’opérateur w (Y (x')) contient un
nombre suffisant de fonctions arbitraires Y a (x), ce qui permet de
définir l’opérateur o0 (£ (x')) comme une fonctionnelle des fonctions
arbitraires £a (x); enfin, pour un tel choix de p, le commutateur
pl = w (Y (x'))J s’annulera avec les dérivées spatiales
Y a (x), ce qui permet, dans le cas des petits gradients £a (x) (ou
Y a (#)), d ’utiliser la théorie des perturbations en supposant petit
le terme intégral dans l ’équation (4.2.27).
La substitution de w (Y (x')) au lieu de p dans l’équation (4.2.27)
donne [89, 901

o0a ( x ' ) ) = w ( Y ( x ' ) ) - i \ d x e ' M o ^ n ^ w W ) ) ] -


—oo

- î (?(»')) iak ( x )} e -iMo\ (4.2.29)

Les grandeurs Ça (x) = Çœ(x, 0 ; w (Y (x'))) doivent être des fonc­


tionnelles bien déterminées des forces thermodynamiques Y a (*),
§ 4.2] THÉORIE •GENERALISEE DES PROGESSOS DE RELAXATION 193

£<z (x ) = Ça te ; Y te')). Ces fonctionnelles peuvent être obtenues à


partir de la condition de compatibilité de (4.2.29) avec (4.2.21) :
Sp <T0 (Ç ( * ') ) l a (* ) = Ça (* ) .
Nous allons maintenant voir comment les grandeurs Ça (x, 0 ; p)
dépendent de p. Remarquons à cet effet qu’en vertu de (4.2.21) on
a Ça (x , 0; p) = Sp a0 (£ (x', 0; p)) Ça (x). En y substituant l ’ex­
pression (4.2.27) au lieu de a 0 (Ç (x', 0; p)) et en utilisant (4.2.23),
on obtient
Ça (x, 0; p) = Sp p£a (x) —
o
— i j d x S p ei<svox[ffî0, p —o0(Ç(x', 0; p))] e~i&€^ \ a {x).
—oo

Compte tenu de ce que i [3£0, Ça ( x ) ] = -----°uX]iv , on trouve


Ça {x, 0; p) = Sp pÇ«(x) —
0
“ é î * - S p e W «t ( p - a 0 (Ç(x', 0; p) ) ) e ~ ^ xU ( x ) . (4.2.30)
—oo
Cette équation nous servira à définir la fonction Ça (x, 0; p) (dans la
théorie des perturbations par rapport aux gradients spatiaux) de p.
En posant dans (4.2.30) p = w (Y (x')), on obtient
; a (s; y ( x ') ) = S p n ;(y (x '))Ç a ( x ) -
o
dTSP e -i^ ,., { m (y (x '))-< r0(Ç(x'; Y (x')))} (x).

(4.2.31)
Il est évident que cette équation est équivalente à la relation (4.2.21).
Nous allons montrer maintenant comment on peut élaborer la
théorie des perturbations par rapport aux gradients des densités
Ça (x). Remarquons à cet effet que
e'p*w (Y (x')) e~iP* = w (Y (x + x ')), (4.2.32)
où P est l ’opérateur de l ’impulsion du système. C’est pourquoi, en
utilisant (4.2.32), (2.2.34), on a en vertu de (4.2.29)
e[p'o 0 (£ (*')) e~iP* = oo (C + * ')) •(4.2.33)
Supposons qu’il y a lieu de calculer la valeur moyenne d’un certain
opérateur a(x) quasi local invariant par rapport à la translation,
c ’est-à-dire la grandeur Sp o0 (£ (x')) a (x). En vertu de la formule
.(4.2.33), on peut récrire cette grandeur sous la forme suivante:
1 3 -0 3 9 3
ÉTATS HORS D’ÉQUILIBRE DES SYSTÈMES QUANTIFIÉS [CH. 4

Sp cr0 (£ (x')) a (x) = Sp a 0 (Ç (x' + x)) a (0).


La dernière expression contient l’opérateur a (x) au point x = 0,
c’est pourquoi, lors du calcul de la trace, seules entreront en ligne
de compte les valeurs de Ç (x + x') pour x' « 0, de telle sorte qu’on
peut utiliser le développement

auquel correspond le développement de Topérateur statistique gros­


sier en série suivant les gradients des densités
<*o(S (*' + *)) = o<oü) (x) + a(ol>(x) + . . . ,
o‘o°, (*)=cr0(C(^))k(-')-CW . (4.2.34)
„(1)/—\ (x) P àO0(£ (x )) |
J * XXk « . w 1le<*•>-; <*)’

Comme Spo0(Ç(x-|-x')) (0) = (oc), les termes du dévelop­


pement (x) satisfont aux relations
Sp o(o*) (x) l a (0) = Ô*0Ç« (*). (4.2.35)
Pour trouver les opérateurs oj,0> (x), o^l> (x), . . . à partir de l ’équa­
tion intégrale (4.2.29), nous allons développer l ’opérateur
w (Y’ (x + x')) en série suivant les puissances des gradients Y a (x)
w (Y (x + x')) = ^ 0) (x) + u><1' (x) + . . . (4.2.36)
Compte tenu du développement opératoriel de exp (A + B) sui­
vant les puissances de B
1
exp (A + 2?) = eA | l + J dXe-^Bé*** + — J f
o
on trouve
urf°> (x) = e x p ^ 0*(x) — Y a (*) Va},
i (4.2.37)
uK» (X ) = - Wt0> j dk j tPx'xj (la (x', X) - (Ça»,

où on a utilisé les désignations a (x', X) = (z ' ) {a) =


= Sp u/0)a. Remarquons que u/0) (x) coïncide avec p<0) ( y ) si dans
l ’expression pour p<0) ( y ) , à la place de Y*, on prend Y a (x).
En utilisant maintenant l ’équation intégrale (4.2.29) et la
relation (4.2.35), il est facile de trouver les termes du développement
oW(x) de l’opérateur statistique grossier en série suivant les gra-
s 4.2] THEORIE GENERALISEE DES PROCESSUS DE RELAXATION 195

dients des densités £a (x). Le premier terme du développement est


de toute évidence de la forme
o(o0) (x) = u?(0>(x), (4.2.38)
où Q<0'(x) et Y* (x) sont déterminés à partir des équations
Spu*°>(x) = l, Spu*°>(x)Ça (0) = Ça (x). (4.2.39)
Remarquons que i^0,l = 0 et qu’en vertu de (4.2.37) on a
î
l&o, ir<‘)(* )]= ic(0) j <&[ c P x 'x k - ^ L i(x ', X),
*' o dxt
par conséquent,
i
u t" (*)] = i u*°> j dX j d V ( U (x', X) - < U »

(en intégrant par parties, nous avons utilisé le principe d’affaiblis­


sement des corrélations). En utilisant ces formulés, ainsi que les
relations (4.2.36), (4.2.37), on trouve à partir des équations (4.2.29)
[93]

o™ (*) = ut" (x) — Sp (x) ü (0) +


ü 1
+ J dx j dX j d?x’ {V Q p - ut°) (x) eid»«T(laj (x', X)-
—oo 0

- < t « ,» e - w *T+ — (4.2.40)


où y a (x) sont comme auparavant liés à Ça (x) par les formules
(4.2.39). (Remarquons que le t e r m e S p u>a >Ça , dans (4.2.40),
est apparu par suite de la détermination réitérée des grandeurs Y a (x)
conformément à (4.2.35), Sp oil> (x) Ça (0) = 0.) On peut récrire
cette expression d’une manière plus simple si on utilise la relation
â(Uk> _
dYe dYa
(4.2.41)
que nous démontrerons un peu plus loin. Remarquant que dYJdl# =
= dYfildt,a et en utilisant (4.2.41), on obtient :
dio<0) d {Zgj) dYf, dtow »(C6J)
dÇa dxj dxj dY a dÇa
13*
1% ÉTATS HORS D’ÉQUILIBRE DES SYSTÈMES .QUANTIFIÉS [CH. 4

C’est pourquoi

' (x) = u*‘>( * ) - — Sp ir!‘>(x) Ça (0) + - g f ^ 0), (4.2.42)


0 1
dr j cPx j a W & V , Â) — (Çiy))e “lt3K>oT,
—OO 0

Cai (x) — Sa/ (^) gçjj— Sp (®)-


Les* équations du mouvement pour les densités ÇŒ(x) aux termes
quadratiques par rapport aux gradients près, peuvent s’écrire en
vertu de (4.2.24) comme suit
Ça (^) — Sa* (x )i
(4.2.43)
Sa* ( X) =Sp o?’(X) U (0) + Sp o;w(X) U (0) + ...
Nous utiliserons ces équations dans le chapitre 6 pour déduire le9
équations de l ’hydrodynamique.
Nous avons montré comment on peut trouver le développement
dej‘a 0 (Ç) en série suivant les puissances des gradients des densités
Ça (x). Pour donner une définition complète de l’opérateur statis­
tique grossier o0 (Ç (x', t ; p)), il y a lieu de trouver Ça en fonction
de l ’opérateur statistique initial p. Nous allons supposer que cet
opérateur a la structure suivante :

p = exp (Si— j <PxCa (x) aa (x)}, (4.2.44)


où da (x) sont des opérateurs quasi locaux arbitraires et Ca (x) des
fonctions c-numériques variant lentement. (Comme nous l’avons vu
dans 2.4.1, cette structure correspond à ce que p satisfait au principe
d’affaiblissement des corrélations.) A partir du développement
(4.2.34) etjde l ’équation (4.2.30), on peut à l ’aide de cette formule
trouver le développement des densités Ç (x, 0; p) en série suivant
les gradients des fonctions Ca (x). Les équations du mouvement
(4.2.43) permettent alors de trouver Ç (x, t ; p) et par là même l’opé­
rateur statistique grossier. Nous reviendrons au problème de la
recherche de Ç (x, 0; p) dans le § 4.4 lors de l ’étude de l ’expression
asymptotique de la fonction de Green.
Remarquons que tout comme dans le cas homogène (voir la fin
du paragraphe 4.2.1), les grandeurs Ç (x, t ; p) coïncident avec lefe
valeurs réelles des densités Ç (x, t) seulement pour t > r 0, quant
aux grandeurs Ç (x, 0; p), elles sont nécessaires à la restitution de
la dépendance de l ’opérateur statistique grossier de l ’état initial.
5 4.2] THEORIE GENERALISEE DES PROCESSUS DE RELAXATION 197

Pour conclure ce paragraphe, nous allons démontrer la relation


(4.2.41). Remarquant que
î
~ ^ = -w "> j d*x j d X ( L ( x , X ) - ( Ç « » ,
0
on a
1
d(Stk)
- Sp w •» j dX j cPx (L (0, X) - ( Ç a ) ) Sp* ( - X ) .
dYa 0
d a
Comme (voir (4.2.20)) on a Çpft (—ar) = x^Çp, (—x) — ixk X

X I3ê0, Çp (—*)], on obtient compte tenu du principe d’affaiblisse­


ment des corrélations
1
*(?«>
= Sp u?<#> j dX j <Px (Ça ( X , X) - (Ça)) t [Sê0, Çp (0)1
dYa
0

En intervertissant les opérateurs sous le signe de la trace et en


utilisant de nouveau la relation (4.2.20), on peut écrire cette expres­
sion sous la forme

3— = Sp !P‘" j dX j d3x X) xftÇp (0).


“ 0
En intégrant par parties et en tenant compte du principe d ’affaiblis­
sement des corrélations on trouve

= - S p wf0> j dX j d3x Çah (X, X) (Çp (0) -<Çp»,


a 0
ce qui donne la relation (4.2.41).
La formule (4.2.41) montre que les grandeurs (Ça*) peuvent
s’écrire comme suit

<£ak) = ^ r-fp ^ -, (4.2.45)

où Q* est une certaine fonction des forces thermodynamiques. Cette


formule est analogue à la formule suivante

dYa •
198 ÉTATS HORS D’ÉQUILIBRE DES SYSTÈMES QUANTIFIES [CH. 4

C’est pourquoi la grandeur V>“xÇlh peut être appelée densité du flux


du potentiel thermodynamique En plus de on peut
introduire la densité du flux d’entropie, à savoir
*k = - r - lQh + Y a (Uk). (4.2.46)
Cette formule est analogue à la formule pour la densité de l ’entropie
S = - T - 1Q + Y a <sa >.
Compte tenu seulement des termes linéaires par rapport aux gra­
dients, dans les équations du mouvement (4.2.43)
au _
dt dxh
on a la relation
ÊL I d*h 0, (4.2.47)
dt dxh

qui représente la condition d’adiabaticité des processus se déroulant


dans le système.
4.2.3. Equation intégrale pour l’opérateur statistique des systè­
mes hétérogènes compte tenu des interactions faibles. Dans le paragra­
phe précédent nous avons envisagé des processus de relaxation dans
les systèmes faiblement non homogènes et nous avons vu que l ’étape
finale de l ’évolution d’un état non homogène sera un état spatiale­
ment homogène décrit par l’opérateur statistique p<0) (y). Dans le
cas général, cet opérateur ne coïncide pas avec l ’opérateur statistique
de Gibbs à l ’équilibre caractérisé seulement par l’énergie, l’impul­
sion et le nombre de particules du système, alors que parmi les para­
mètres y déterminant l’opérateur p,0) (y) on peut trouver d ’autres
intégrales additives du mouvement liées au hamiltonien $ #0. Pour
qu’on puisse avoir dans le système un équilibre statistique complet,
il est indispensable de tenir compte des interactions supplémentaires
ne figurant pas dans le hamiltonien c?g0. Si l ’on en tient compte, le
système n ’aura aucune intégrale additive du mouvement supplé­
mentaire à part l’énergie, l ’impulsion et le nombre de particules,
et l ’état d’équilibre statistique décrit par la distribution de Gibbs
sera atteint.
Ainsi on voit apparaître le problème de la recherche de l’opé­
rateur statistique d’un système faiblement non homogène en pré­
sence d’interactions faibles ne figurant pas dans qui sont décrites
par le hamiltonien V. C’est ce que nous allons étudier dans le pré­
sent paragraphe.
L’état du système pour des temps suffisamment grands sera comme
auparavant décrit par l’opérateur statistique qui ne dépend du temps
et de l’état initial que par l ’intermédiaire des densités Ça (x ). Nous
désignerons cet opérateur par a (£ (x')). Il est évident que la varia-
§ 4.2] T H E O R IE G E N E R A L IS E E D E S P R O C E S S U S D E R E L A X A T IO N ________ 199

tion des densités £a (x) dans le temps sera donnée non seulement par
les gradients des densités, mais également par le hamiltonien faible V.
En conséquence, on aura la relation asymptotique suivante:
e - W peW ^ a ( ç (x' f t; p)), (4.2.48)

où $8 = <55?e + V et la grandeur x0 est comme auparavant déterminée


par le hamiltonien 3£0. Le problème revient à trouver la fonction­
nelle opératorielle o (Ç (x')) et la dépendance des densités £a (x, t ; p)
vis-à-vis de t et de p.
Tout comme dans le paragraphe précédent, l’opérateur statistique
grossier a (£ (x')) satisfait à la relation
S p < n t(x '))L ( x ) = t*(x) (4.2.49)
et à réquation
e ^ ^ o ( U x ' , t ; 9))elW x = o(t,(x', t + x ; p)) (4.2.50)
avec de plus, comme auparavant
Ç« (*, t + t ; p) = Ça (x, t ; (4.2.51)
En dérivant (4.2.50) par rapport à x et en posant x = 0, on obtient
une équation fonctionnelle pour a (Ç (x')), à savoir

- W , < J ( Ç (* '))]= J (4.2.52)


La (x ; l (X')) = i Sp O(Ç (* '))\W , L (*)], Ça (*) = L a (x ; Ç(x'))


(4.2.53)
(tout comme dans le paragraphe précédent, nous avons utilisé la
désignation Ça (x) = Ça (x, t ; p)). La grandeur L a peut en vertu
de (3.2.19) s’écrire comme
La (x;Ç (x')) =

= — â -S p a (Ç (x '))Ç .k (x) + iSpo(Ç (x'))[F , Ça (x)l. (4.2.54)


Le développement de l’opérateur statistique <x (Ç (x')), suivant
les gradients des densités Ça (x) se fait d’après les formules (4.2.34)
dans lesquelles il y a lieu de remplacer a 0 (Ç (x')) par l ’opérateur
<j (Ç (x')) (de plus il ne faut pas oublier que le hamiltonien de l ’in­
teraction V commute avec l’opérateur de l ’impulsion P ).
Nous allons maintenant trouver l’équation intégrale pour a (Ç (x'))
qui permet d’obtenir les termes du développement a (Ç (x')) suivant
200 ETATS HORS D’EQUILIBRE DES SYSTÈMES QUANTIFIES [CH. 4

les puissances de l'interaction V et des gradients des densités Ça (x).


Conformément à (4.2.18), on a les relations:
é - 'M fo (C (x')) T-*oo
>O0 (C° (* \ x ; a)),
e - W f w (Y (*')) T-*ao
»o0(Ç° (x', t ; w)),

où £° (x, t ; p) coïncident avec les fonctions Ç (x, t ; p) introduites au


paragraphe précédent. Nous allons choisir les fonctions Y a (x) de
telle sorte que les relations
(x, 0; <r (Ç (x'))) = £ (x, 0; w (Y (*')))
soient vérifiées. On aura alors l ’égalité asymptotique suivante
{a (Ç (x')) - w (Y (x'))} et<x»x -----►
T-*oo
0.
D’un autre côté, le premier membre de cette égalité s’écrira comme
e - ^ « T{a (Ç (x')) - w (Y (x'))} = a (Ç(x')) — w ( Y (x')) -
T
- i j dx'<r,<3V ' [($-0, a (£ (x')) — w ( Y (x'))l
o
Donc
<x(Ç(x')) = «;(y(x')) +
o
+ i J dxei<5sV [S f0, o (C (*'))~ w ( Y (x'))J e’ 1™?.
—oo
A partir de (4.2.52), on obtient finalement l ’équation suivante pour
la définition de cr (Ç (x')) [90, 98] :
o
o (Ç(x')) = w ( Y (x')) - j dxe1<£* v {i w ( Y (x'))| +
—oo

+ i iv, o (Ç (x'))l + j d3x 6^ g j )} L« (x ; Ç(x'))} * -w . \ (4.2.55)

où L a (x ; Ç (x')) est donné par la formule (4.2.54) et la relation


entre l ’argument fonctionnel Ça (x) et l ’argument fonctionnel Y a (x)
est donnée par la formule
Sp a (Ç (x')) Sa (*) = Ca (x). (4.2.56)
Le terme intégral dans (4.2.55) est petit, car il contient des
termes proportionnels soit à V, soit aux gradients des densités.
C’est pourquoi l’équation (4.2.55) permet de développer facilement
la théorie des perturbations pour trouver o (£ (x')).
§ 4.2] THÉORIE GÉNÉRALISÉE DES PROCESSUS DE RELAXATION 20*

Nous allons trouver maintenant les paramètres Ça (x, 0; p) eir


fonction de la valeur initiale de l'opérateur statistique p. A cet effet
remarquons qu’en vertu de la relation asymptotique (4.2.48) on a*
CO

<*(£(*'. 0; p)) = p + i j dx[$£, e ~ ^ x{o ( l{ x ', 0 ; p)) —p}ei<^ T|.


o
d’où en remarquant que £a (x, 0; p) = Sp a (Ç (*', 0; p)) t a (x ) on ;r
Ça (*, 0 ; p) =
o
= Sp p$a (*) + j àx { - ^ Sp eia(x (a (£ (* \ 0 ; p)) —p) e"l<æTÇafc(*)—
—oo

- i S p e ^ X Ç O r '. O ; p )) -p ) e~m x [V, ta (*)]}. (4-2.57).


Cette relation a la « mémoire » de l ’état initial de l’opérateur
statistique p et permet, connaissant la série de la théorie des pertur­
bations pour a (Ç (a;')) donnée par l ’équation (4.2.55) et le dévelop­
pement de p par rapport aux gradients, de trouver la série de la
théorie des perturbations pour Ça (x , 0; p).
Les équations (4.2.55), (4.2.57) deviennent, de toute évidence,,
les équations (4.2.29), (4.2.30) pour V = 0. Par contre, si dans lo&
équations (4.2.55), (4.2.57) on suppose les gradients des densités nuis,
on obtient les équations (4.2.11), (4.2.17) pour l’opérateur statistique*
d’un système spatialement homogène (pour attp = 0) *).
Dans les chapitres suivants nous utiliserons les équations (4.2.55),
(4.2.29) pour la description des étapes cinétique et hydrodynamique-
de 1’évolution d’un système non homogène. On voit alors que les
équations (4.2.55), (4.2.53) pour l ’étape cinétique de l ’évolution
peuvent se réduire du point de vue formel aux équations (4.2.29)
dans lesquelles les coefficients a ap diffèrent de zéro par suite de la
présence d’une non-homogénéité spatiale du système.
Nous avons vu que l ’opérateur statistique grossier a (Ç (x \ t; p))*
dépend de la valeur initiale de l ’opérateur statistique p seulement
par les densités Ça (x, t; p). En introduisant les désignations
O {p} = a (S (*', 0; p))
et en utilisant (4.2.50), (4.2.51), on peut écrire a (£ (x \ t; p)) sous
la forme
<x(Ç (*', t ; p)) = a { e - W 'p e W y (4.2.58)
•) Une méthode un peu différente d’étude des processus de relaxation, basée
sur l’analogie existant entre la théorie de la dispersion et les solutions asympto­
tiques de l’équation de Liouville, a été donnée dans les ouvrages de Zoubarev [59J’
et de Zoubarev et Kalachnikov [60]. L’utilisation de l’opérateur statistique du
système tout entier lors de l ’étude des processus do relaxation dans les substances^
magnétiques a été proposée dans les travaux de Provotorov [100].
202 É T A T S H O R S D ’É Q U IL IB R E D E S S Y S T È M E S Q U A N T IF IÉ S [C H . 4

Cette relation peut être interprétée comme suit. Si p est l'opérateur


statistique à l ’instant initial, sera alors l ’opérateur sta­
tistique exact à l ’instant t. C’est pourquoi la relation (4.2.58) montre
<que le symbole o peut être considéré comme un certain opérateur
■dit « opérateur de grossièreté » agissant dans l ’espace des opérateurs
statistiques (et non dans l ’espace hilbertien des vecteurs d’état)
et transformant les opérateurs statistiques exacts en opérateurs
statistiques grossiers.
Nous allons montrer qu’on a la relation
O {O {p}} = O {p} (4.2.59)
ou sous forme abrégée
a2 = a.
En d’autres termes « l ’opérateur de grossièreté » a les propriétés
<ie l’opérateur de projection *). Pour obtenir cette relation, notons
<ju’en vertu de (4.2.48) on a

I^oo
D’un autre côté, pour t quelconques on a la relation
« ~ <<55r,a { p } e i S v t = o ( Ç ( # ', t; p )),
et comme a (£ (x', t ; p)) est déjà l ’opérateur statistique asymptotique,
la relation
a (£ (x \ t; a {p})) = a (£ (*', t; p))
est vraie pour t quelconques. La formule (4.2.59) découle de cette
formule ainsi que de la définition de a { p } .
Pour conclure ce paragraphe, il y a lieu de remarquer que les
équations du mouvement obtenues ici pour les grandeurs Ça (x, 0
sont locales par rapport au temps, tout comme sont locales les
équations cinétiques dans le cas classique (voir §§ 1.2, 1.3). Cepen­
dant, il faut avoir en vue que leur forme locale dans le temps ne
signifie pas une simplification quelconque, car elle tient entière­
ment compte des effets de mémoire sous forme de développement sui­
vant un paramètre petit qui existe toujours dans la description sim­
plifiée.
§ 4.3* Sommation des termes séculaires
4.3.1. Opérateurs asymptotiques. Dans les paragraphes précédents nous
avons supposé qu’après un temps suffisamment long la description de l ’état du
système se trouve simplifiée, par conséquent, l’opérateur statistique devient une
fonctionnelle de certains paramètres bien déterminés donnés par le hamiltoni-

*) Balescu [14] a obtenu une relation du type (4.2.59) en déduisant la


« master équation ».
§ 4.3] SOMMATION DES TERMES SECULAIRES 203

en et englobant un grand nombrp de grandeurs ; suivant la structure du


hamiltonien ct?0, ces grandeurs peuvent être: la fonction de distribution à une
particule, les grandeurs hydrodynamiques, etc.
Maintenant, sur l'exemple des systèmes spatialement homogènes (que nous
avons envisagés dans 4.2.1), nous allons voir comment apparaît une telle rela­
tion fonctionnelle. En d'autres termes, nous allons montrer comment, par suite
de l'évolution d'un système de hamiltonien total s'établit la relation asymp­
totique (4.2.2)
, v iâJpT . , . ..
p (T ) = * P* ^ ~ > C a (Y (T ; p))>

Pour plus de simplicité, nous allons supposer que \&£0, ya\ = 0.


En supposant comme précédemment que &€ = c^*0 + V on développe
l'opérateur p (t) en série suivant les puissances de V :

e ç>e = 2 j (e
- i P*
& e }n»
x i o h i / ( 4 .3 .1w)
n —0
où le n-ième terme de la série est déterminé par la formule

= j dtt ... j < (t„ | V ( T , ) ... p] . . . |

o o
et V (x) = exp (ic^0T)V exp (—i&û0i) est le hamiltonien de l'interaction dans
la représentation de l'interaction. (Dans l’expression du type {e~i(^ xA e i<^ z}n
l'indice n désigne l'ordre de la théorie des perturbations liée au développement
suivant les puissances de V de l ’exponentielle exp (zfcfcSSfx) seulement, et non de
l'opérateur A.)
Notre objectif principal est de trouver le comportement asymptotique dans
le temps, pour x -*oo, de l’opérateur {<?“_ * pe* 'JCt}£). La formule (4.3.1)
montre que dans le domaine des x grands, des termes séculaires peuvent appa­
raître, ces termes croissent avec x mais pas plus rapidement que xn. En d'au­
tres termes

{e~ iæ \ e iæ t)n ----------> § T»o[n>{p}, (4.3.2)


x-=® r-o
où a\n> (p) sont des opérateurs fonctionnellement liés à p. Les opérateurs ojn>{p},
que nous appellerons opérateurs asymptotiques , sont proportionnels à la n-ième
puissance de l'interaction. (Si aa a =£ 0, les opérateurs asymptotiques o}n*seront
des fonctions oscillatoires de x 189].)
Nous allons supposer que la relation (4.3.2) détermine les opérateurs asymp­
totiques non seulement pour les opérateurs statistiques p satisfaisant au prin­
cipe d'affaiblissement des corrélations, mais également pour la superposition
de ces opérateurs. A partir de (4.3.2), on aura la relation
o\n) {«iPi+ajPs) = a la f ) {p,} + a,a<n) {p.},
où a L, cc2 sont des nombres arbitraires. (Notons que le principe d'affaiblisse­
ment des corrélations étant non linéaire, la superposition des opérateurs statis­
tiques qui satisfont au principe d'affaiblissement des corrélations ne satisfait

*) Pour résoudre ce problème nous allons utiliser les ouvrages [89].


204 ÉTATS HORS D’ÉQUILIBRE DES SYSTÈMES QUANTIFIÉS [CH. 4

plus à ce principe.) Une telle extension du domaine de définition des opérateurs


asymptotiques nous permettra d'effectuer des opérations sur l'argument p pour
lesquelles le principe d'affaiblissement des corrélations peut ne pas être vérifié.
Notons maintenant, qu'en vertu de la relation ergodique (4.2.1) et de la
définition (4.S.2), si p satisfait au principe d'affaiblissement des corrélations,
l ’opérateur s’écrit
°S#) (P) = P<0) (Sp PV)t (4.3.3)
où p<°) (y) est donné par la formule (2.4.29).
Nous allons voir certaines propriétés des opérateurs asymptotiques. Remar­
quant que
. -i<Sif(T+t') »<ar(t+T'), V , -l<æ t W t , } ô S?T'%
Xe 9e }n =* 2 j r \e 9e }me )n-m»
m—0
on a en vertu de (4.3.2)

^ < » ) ( T + T ') = S {e > » -m ,


m—0

n
i4<n>(T)= yi T*o{n)(p}.
i^o
En égalant dans cette formule, vraie de toute évidence pour t et t' quelconques
(car i4<n) (t) est un polynôme de t), les coefficients de %l, on trouve

s* t'"<+ æ (p>= i m (4.3.4>


m—0 m—f
Si Z = 0, on a

S ™ £>{p} = V {e- ^ V 0" ) { p } ^ V » . - (4.3.5)


m—0 m—0
En dérivant (4.3.4) par rapport à t' et en posant t' = 0, on obtient
( i + l ) < \ (P }= - M » 1,, o}n){p>] - < [V, (/" -^ {p M . (4.3.6>
Cette fonnule montre que pour trouver a|n) {p}, il suffit de connaître {p}.
Nous allons introduire l'opérateur générateur (suivant l'indice n) ai (p} =
oo
= y] XnoJn* (p) pour le système d’opérateurs asymptotiques ojn) (p) (n = lT
n —Z
l + l, ...) . Comme ojn*{p} est proportionnel a Fn, on peut considérer que
le paramètre k entre dans F, et poser dans la suite X =1

0/{P}= S (4-3.7>
n—Z
En termes des opérateurs générateurs (p) on peut récrire la formule (4.3.6>
comme suit
<,/*i{p}= [W , o£{p}]. (4.3.8)
l+ l
§ 4 .3 ] SOMMATION DBS TERMES SÉCULAIRES 205

Comme [<SK\ ex p (—i<SS?t)pexp(t<«?T)]=e x&e*\<8e, p] 0n a

(c*1,, + {e" i^ V ^ T}n- 1l =

V e ^ X +^ l V , P l^ V i
•et par conséquent •
l&o> o|"> {p}l + [^, a r 1, {p}] = a}n> { [^ 0. p ] } + ^ n"1,{ [^ P)}.
A partir de la définition de Topérateur générateur a/ {p} on en déduit
[ « . °i <P>) = O/flc^, Pl>. (4.3.9)
Dans ce qui suit nous allons montrer que la recherche des opérateurs asynip­
totiques] a{n> (p) pour p quelconque revient à leur recherche pour un choix spé­
cial de p, à savoir pour p = p<°>(v). A cet effet on introduit la désignation

o r (Y) = oj"> {p<®> (y)}, <JZ(y) = o, {p<°> (y)}. (4.3.10)

A partir de (4.3.3), on à
oi°>(Y) = P<°>(Y). (4.3.11)

Nous allons mpntrer que o0 (y) est lié à p(0) (Y) et o0 {p) par la relation
0
«o(Y) = <Jj# ,(Y )-i j d t e ^ d V , o ,(y ))-o ,{ [K , ai»> (y )» )* " ^ » * . (4.3.12)
—oo
A cet effet remarquons qu’on a l ’identité

e~m x a ^ (v) ti&Cx= ai» (y) - i j d x 'e ~ W ' \V, o 0«> (y)] ei3Kx',
0
d ’où

= oi# ,(Y)«no- i j ('* ~ i£KX'[V, ai» (y)]


0
n—1 n-l
- 2 T -'ap -» {[V, ai«>(Y)]}) + i 2 j î r ï °\n- u U*', «i»* (Y)]). (4.3.13)
z-o f-o
E i vertu do (4.3.2), l’intégrale figurant dans cette formule converge pour r-*»oo.
C’est pourquoi, en remarquant que

T-*oo
» 2 Xh^> (y)
Z-0
2 0 6 __________ E T A T S H O R S D 'E Q U I L IB R E D E S S Y S T E M E S Q U A N T IF IB S fC H . 4

et en égalant dans (4.3.13) les coefficients des mêmes puissances de t , on obtient


oo
oi»> (y) = - I j dx ( {e~m x [V, oJ«> (7 )]
0
n —1
- 2 ^ o j" -» uv, o j 0> ( y ) ] } ) , » = l , 2, . . . . ( 4 .3 .1 4 )
Z-0

o<"‘ ( Y ) = - y o£-> >{\V, oÿ» (v)l>> » » * , f+S, . . . (4.3.15)

(Remarquons que la formule (4.3.15) est une conséquence de (4.3.8)y (4.3.9).) En


utilisant (4.3.5), on peut récrire la formule (4.3.14) comme suit
oo

OJ»*(y)=-f j dx({e“‘ÆT[V, o;»>(y)]


0

- 2 (* oi«>(Y)])cW V t- m
m—0
OU

O. (Y)= ai0) ( y ) - i j ixe~ i&£x«V, o<J» ( Y )l-a0 {(V, o i^ Y ) ] } » * * '. (4.3.16)


0
On jjeut ramener cette équation à la forme (4.3.12) en utilisant le fait que pour
l'opérateur B , dont la structure est

B = ^ d x e ~ ‘vtte i^ 6XAem ', (4.3.17)


0
(A étant un opérateur arbitraire, tj > 0 ) , on a l ’équation intégrale
oo
B = j d \ t - rtt*~i*K*X(A — i (V, BJ} «\ (4.3.18)
0
Pour démontrer cette formule, on introduit la désignation

Il est alors facile de voir que l ’opérateur A (t ) satisfait à l ’équation intégrale


T
^ ( t )= ,4 -< j d T '( V ( T ') , (T ')]-
0
L’opérateur B défini par la formule (4.3.17) peut donc s’écrire sous la forme

f i= j dxe~ ^ j rfT ' [ V ( t ' ) , e ~ ' û r <‘X^ f ( x + X , ) ,e i ) S V X l ) .


0 -T
§4.3] SOMMATION DES TERM ES. S E C U L A IR E S____ __ 207

En intervertissant l ’ordre de l ’intégration sur x et x'

B = j d x e - ^ r ^ V * 5^ -
0

— I j d x 'e ^ H x ') , Ç dxe- 1,te“ i‘5K,«(T“ t ' >^ ( x ) e <<2*’°(T" T,) J


—OO 0
et en utilisant la définition (4.3.17) de l ’opérateur £ , on obtient la formu­
le (4.3.18).
Compte tenu de (4.3.18), l ’équation (4.3.16) peut s’écrire comme
OO

ot (y) = aÿ» (Y)+ j { - i \ V , oJ«<y)] +


0
+ io0 {[V, aj» (Y ))}-*Iv , B)} (4.3.19>

B = - i j d x e - l<5i!’«t (lV, o J « (Y )]-o 0 {|V, oJ«> (y)]})«*^X= 0 O(Y)—ai°> (Y)-


0
En substituant cette expression de B dans (4.3.19), on obtient la formu­
le (4.3.12), en vertu de laquelle on a
o
0<»> (Y )= -i j dxe^^dV, o i n ' 1 ) ( Y ) | - o i n - l ) { (V \ o « #> (y)1)) ( 4 .3 .2 0 >

Remarquons que l ’équation (4.3.12) (ou (4.3.20)) n’est pas une équation
intégrale fermée pour la détermination de o0 (?), car elle contient l ’opérateur
inconnu o0 {[V, oj0)(v)]}. Cependant, comme nous allons le montrer dans le»
paragraphes qui suivent, la grandeur <j0 {[V, oj01 (y)]} peut s’exprimer en fonc­
tion de <r0 (y). *4
Pour trouver les opérateurs asymptotiques o£m {p} nous aurons besoin de 1»
formule suivante:

Sp O, {p} Y =Sp P Y - i j dx Sp eTm x ( p _ a 0 {p}) e1<R?T[y, V]. (4.3.21>


0
Pour démontrer cette formule, remarquons que pour t quelconques on a la
relation
-208 ÉTATS HORS D'ÉQUILIBRE DES SYSTÈMES QUANTIFIÉS [CH. 4

o ù o(x) = e En utilisant la formule (4.3.2) et en régularisant 1*inté­


grale tout comme lors de la démonstration de la formule (4.3.16), on obtient:

2 xl Sp o\n>{p} y = ôno Sp py—


/-o
co n —1
- i j d x S p lï, V) ( [e - i^ XPei^ X}n. l - 2
0 i —0
n -1

-* S T T T SpI^ v ]«î*-1 ,{p)-


f-o
En égalant les coefficients des mêmes puissances de x, on trouve
oo n —1

••SpoJn,{P>V=SPPY—t j ^SplY, K) 2 ^ r 1*{p}) ,


0 Z -0

•d’où, à partir de (4.3.5), (4.3.7), on obtient la formule (4.3.21).


4.3.2. Equation fonctionnelle pour les opérateurs asymptotiques.
Nous allons montrer maintenant que les opérateurs asymptotiques o{,n ,{p}
.•satisfont à l ’équation fonctionnelle suivante

2 ci™-'” {ai»» {p}} = ajm) {p}. (4.3.22)


«So
Compte tenu du principe d ’affaiblissement des corrélations pour p, cette équa­
tion permet d’exprimer o{Qm {p} en fonction de a'J^y).
Pour démontrer (4.3.22), nous allons nous référer à l ’équation (4.3.5). En
passant dans le second membre de (4.3.5) dans le domaine asymptotique x -► oo
•et en utilisant (4.3.2), on obtient:

2 •*m°m, {p}= 2 2 { o r* W J.
m —0 m —0 I—0
d’où

{p }= 2 « « -“ K 1* { p } ) .
/- 0
En posant ici m = 0, on arrive à la formule (4.3.22).
En utilisant l ’opérateur o0 {p}, on peut écrire la formule (4.3.22) comme
•suit:
a. {a0 <P>}= *0 {p}. (4.3.23)
Si p satisfait au principe d’affaiblissement des corrélations on a en vertu
«de (4.3.10), (4.3.7)
oo
O0 {P>= Oo (Y) + 2 °« W
n—1
<p>>* Y= Sp PY- (4.3.24)
» 4.3] SOMMATION DES TERMES SÉCULAIRES 209

Nous allons montrer qu'à partir de (4.3.24) on obtient la relation suivante


<*o{p} = ao (Y (P))> (4.3.25)
où y(P) = Spo0 { p } v et <J0 ( y ) est donné par la formule (4.3.10).
Notons que la relation (4.3.25) n'est vraie que si p satisfait au principe
d'affaiblissement des corrélations.
Nous allons vérifier la formule (4.3.25) en première approximation de la
théorie des perturbations par rapport à V. En vertu de (4.3.24), on a
°ol *(P) = °ol *(Y) + ao°*(ail >(P» •
Nous allons montrer que le second terme dans le second membre de cette for­
mule est égal à
a010) ào(00) (Y) (4.3.20)
Sp crji> {p} Yai Y= SppY*
àya
La formule (4.3.3) détermine l’opérateur asymptotique o*Q0>{p} seulement pour
les opérateurs p qui satisfont au principe d'affaiblissement des corrélations.
Entre temps, cril>{p} n'y satisfait pas. C'est pourquoi on ne peut pas utiliser
directement la formule (4.3.3) pour trouver &0Qi {<Jq1' {p}}. Cependant les
opérateurs asymptotiques &0n} (p) satisfont aux relations

Sp o£n) {p} a (x) b (y ) ■- _ y_te<)> ^V. Sp a[h) {p} a (x) Sp ai"~ ft>{p} b (y ), (4.3.27)

où a (x) et b (y) sont des opérateurs quasi locaux arbitraires. Nous dirons donc
que le système d'opérateurs (p0, . . ., pn} satisfait au principe d'affaiblissement
des corrélations d'ordre n si on a les relations asymptotiques suivantes
/
Sp P;a (x) b (y) ■ > y , Sp pma (x) -Sp p/_m6 (y), 1= 0, 1..........n.

Notons qu'une telle situation apparaît chaque fois qu'on développe l'opé­
rateur statistique p = p (X), qui dépend du paramètre k et satisfait au principe
d’affaiblissement des corrélations, en série suivant les puissances de k:

<•<»>-s * * -
n —0
L'ensemble des n premiers termes de ce développement {p0, . . ., pn) satisfait
alors au principe d'affaiblissement des corrélations d'ordre n.
Pour vérifier (4.3.27) remarquons que, l'opérateur satis­
faisant au principe d'affaiblissement des corrélations, l'ensemble des opéra­
nt
teurs 2] x*ojm){p} (m = 0, 1, . . ., n) satisfait en vertu de (4.3.2) au principe
1=0
d'affaiblissement des corrélations d'ordre n pour t arbitraire. Par conséquent
l'ensemble des opérateurs oJm> {p} (m = 0 , 1 , . . ., n) satisfait également au
principe d'affaiblissement des corrélations d'ordre n en accord avec la formu­
le (4.3.27).
En supposant, dans (4.3.3), que l'opérateur a dépend d'un certain paramètre
<*o0> (P (>0} = P<0) (Sp p (k) y).
14—0393
210 ÉTATS HORS D’ÉQUILIBRE DES SYSTÈMES QUANTIFIÉS [C H . k

on obtient en dérivant cette relation par rapport à X et en posant ensuite X = 0,


ap<°> (t) „ SpPiŸa*
aÔ#>{Pl} = àya ■v-SppoY
Cette formule est vraie dans le cas où l'ensemble des opérateurs {p0, pj) satis­
fait au principe d'affaiblissement des corrélations du premier ordre. En utilisant
cette formule et en remarquant qu'en vertu de (4.3.27) l'ensemble des opérateurs
(ao0) (p}> °o0) {p}} satisfait au principe d'affaiblissement des corrélations du pre­
mier ordre, on obtient la formule (4.3.26) (vu que SpoJ0) {p} y = SppY). Donc

aj1»{p}= ai1»(V )+-^— Spai1’ {p} Ya. Y= SpPY-


Ainsi, aux termes quadratiques par rapport à V près, on a
*i0> (p } + aSl) (P) « aj•> (v+ S p o?> {p} 7 ) + oi*> (v),
où v = Sppy. Cette relation, aux termes quadratiques par rapport à V près,
coïncide avec la relation (4.3.25), que nous voulons démontrer (de plus y (p) =
= Spoi0) {p)v + SpoJ1* (p)f).
Avant de passer a la démonstration générale de la relation (4.3.25), nous
allons montrer que
Sp oi*> (y) y a = 0, Sp oi°> {o<0m> {p}} y a = Sp 0jm> {p} y a . (4.3.28)
La première de ces formules découle de la relation
-> 0, n = 1 ,2 , ...

qui, à son tour, découle de (4.3.20). En effet, comme [ÆF0, ya ] = 0, on


a Sp e 0 aj,n) (y)* 0 Ya = Spaén) (v)Ya el 011 obtient la première des formu­
les (4.3.28). La seconde formule découle de la première si l fon tient compte de
ce que les opérateurs {aj0> (p), . . .. ajn ,{p}} satisfont au principe d’affaiblisse­
ment des corrélations d'ordre m. A partir de (4.3.23) et (4.3.28), on obtient la
relation suivante
m-1
2 sp a4m-n»{ai»»» {P}} Y a = 'I , m = 2, 3, (4.3.29)
n—1
Nous allons maintenant démontrer la relation générale (4.3.25). Introdui­
sons la désignation
X0 (P} = ao {°o0> (P)}-
La formule (4.3.23) peut alors s'écrire comme suit

a<){P} —xo(P}+ S ao (ain> {P)>- (4.3.30)


n—i
Il est évident que si p satisfait au principe d'affaiblissement des corrélations,
on a
x 0 {P} = a 0 ( y ) , Y = Sp p y (4.3.31)
(on a tenu compte de la formule (4.3.3)). Supposant l'opérateur x 0 (p) donné,
nous allons chercher la solution de l'équation fonctionnelle (4.3.30) sous la
forme
a 0 {p} = x 0 {p} + X x {p} + x 2 (p} + . . (4.3.32)
§ 4.3] SOMMATION DES TERMES SECULAIRES 211

où x n — Vn (pour x 0 {p} donné). Il est facile de voir que


*1 {p}=xo {0 <
o1) {p}}.

x„ {p} =X„_, {a(Qi) {p}}+. . . + x 0 {o(0n) {p}}, (4.3.33)

Ainsi, tous lesx n (n = 1, 2, . . .) s’expriment en fonction de x 0 {p}.


Nous allons montrer que

v xJ {o(0» + l-« , (p}) = 0, n = 1. 2 , . . . (4 .3 .34)


J-l
et par conséquent
Xn (P) = X0 K " ' {p}}. (4.3.35)
Nous allons tout d’abord vérifier la formule Xj {oj1* {p}) = 0.
Remarquant que Xj (p) = x . (oJl> {p}} et vu que les opérateurs (p),
oJl> {p} satisfont au principe d’affaiblissement des corrélations du premier ordre
(si p satisfait au principe d’affaiblissement des corrélations), on a en vertu de
(4.3.31)
Xi{p}= ^ P Spo(o1){p> Vo. y — Sp P?.
De même, il est facile de montrer que

*» (« 0° (P » = SP W (P) T.-SP °(ol) Cfl } Sp Ofo1>{o£‘>{p}) Va.

Enfin, en utilisant (4.3.28) et (4.3.29) pour m = 2, on arrive à la formule


* i (°ol> (P)} = 0.
La relation générale (4.3.34) pour n quelconque peut être démontrée par
récurrence. Supposons que la relation (4.3.34) est vraie pour n = 1 , 2 , . . k.
En vertu de (4.3.33) on a alors
(P} = *o {oin> (P})» n = 1 , 2 , . . ., Ar-f 1 . (4.3.36)
Il nous faut vérifier que

*,{<$+*-* m = o -
i-l
Conformément à (4.3.36) on a
ft+i fe+i
I x . « +2-*' { p } > - x .{ S <4*, {«?+ 2 - *>{pî)-
«-1 *-l
Si p satisfait au principe d’affaiblissement des corrélations, en vertu de (4.3. 24),
on a
* 1
^ + 2) {P> = <tf+ 2) <V>+ S < t f V 0*+ 2 - * U p > > M ° V $ + 2>{p>},
«-1
V= Sp PY*
14*
212 ÉTATS HORS D’ÉQUILIBRE DES SYSTÈMES QUANTIFIÉS [C H . 4

C’est pourquoi
ft+l
S {o<*+ 2 - a>{p}} = x 0 {o(0fe+2) { p } -a (ü0) {0 (*+2) {p} } } - * 0 {o(*+2) (y)}»

Y= Sp pv.

Remarquons maintenant que x 0 {Oo**2* (Y)} == 0- (Ce qui découle de (4.3.31),


(4.3.28) et de ce que les opérateurs aj0> (y), . . ., Oo1+ 2 )(y) satisfont au principe
d'affaiblissement des corrélations d’ordre (A*+ 2).) De plus x 0 {Oofe+2) {p}} =
= X 0 { a J 0) {o(0fc+2î {p}}}. (Ceci découle de (4.3.31), (4.3.28) et de ce que les opéra­
teurs oj0> {pi, . . ., oÿl+2) {p} satisfont au principe d’affaiblissement des corré­
lations d ’ordre (k + 2)). La formule (4.3.34) se trouve ainsi démontrée.
Compte tenu de (4.3.35), on peut écrire la formule (4.3.32) sous la forme
oo
®o{P} = < M Y )+ 2 {P»’ Y= S|> pv (4 .3 .37)
S—i

(p satisfait ici au principe d’affaiblissement des corrélations). En vertu de la


formule (4.3.31) les grandeurs x 0 {<Joa) {p}} peuvent s’exprimer en fonction de
<j0 ( y ) . En effet, supposons que l ’opérateur p (X) satisfait au principe d’affaiblis­
sement des corrélations. En vertu de (4.3.31), on a alors
X0 {P (*)} = <*o (Y (W). Y (M = Sp p (X) y-
Remarquons maintenant que
1 ânoe ( y ) _ ^ anl+n,+ . . . 0#(Y) , i dp
ni dX" & dy . . . dy W1 p .dX V
n,+2nf+ • •. «Ti

où la sommation s’étend à tous les n* éventuels qui satisfont à la relation n1 +


+ 2n2 + 3n3 + . . . = n. Comme les opérateurs oj0) {p}, . . ., ain) {p} satis­
font au principe d’affaiblissement des corrélations d ’ordre n, on a
Ko { < ) {p}} =
gn,+n .+ ••• o0 (T)
= 2 dy . . . dy (Y1)” * ••• (Y*)"* ... (jïj! ... njf! •••) 1,

Yh = Sp o<0ft) {p} v. (4.3.38)


C*est pourquoi, en vertu de (4.3.37), on a

1
«o{p} = m y ) + 2 2 X
( * l + * 2 + • • •)!
n«l nl+2nt+ • • •
dw»+n»+ • • ' qB(y) . . .)!
dy . . . dy (Yi)"‘ (Yk) • • • R|^! • • •
§ 4.3] SOMMATION DES TERMES SÉCULAIRES 213

et par conséquent
<Mp) = <*0 (Y+Y‘ + Y*+ . .. ) = °o(Spo 0 (P) Y)
(nous avons tenu compte de la formule (4.3.38)). Nous avons montré ainsi que
si l'opérateur statistique p satisfait au principe d'affaiblissement des corréla­
tions, on peut exprimer o0 {p} en fonction de o0 (y ) où y == Y (P) sont des fonc­
tionnelles de p.
4.3.3. Sommation des termes séculaires et opérateur statistique grossier.
Comme nous l'avons déjà noté, l'équation (4.3.12) n'est pas une équation fermée
pour la définition de o0 (y ) car elle contient l'opérateur cr0 {[V, o£0) (y )1). Cepen­
dant on peut exprimer cet opérateur en fonction de o0 (y ) et obtenir par là même
une équation intégrale fermée pour la définition de l'opérateur o0 (y). Notons
à cet effet que les opérateurs oj0> (y ), i [ V, oj0) ( y )] satisfont au principe d’affaiblis­
sement des corrélations du premier ordre ^ce qui découle de i [V, oj0) ( y ) J =

= (Y) *“ lXV |x 0)- C’est pourquoi, en vertu du résultat essentiel


du paragraphe précédent, à savoir de (4.3.25), on a

M (V . og>> (Y)]}=^— Sp o„ {[V, o<°> (Y)]} Ya.


Mais conformément à (4.3.29) on a
Spo 0 {lV, a(00) (V)l> Ya= Sp (V, o 0 {o(00) (v)>] Ya.
(nous avons tenu compte de (V, cr00) ( y ) ] = [cK, o(00) ( y ) ] et de (Ya. l’) =
= lYa» <98*1)» par conséquent
«r. {[V. Oq0) (yH) = Sp ao (Y) (Ya, VJ.
On obtient ainsi l’équation intégrale fermée suivante pour la définition
de o0 (y ) :

Oo(Y) = a(00) (Y )-i j d x ' ^ f ((V, a 0 (Y)I~— — Spo 0 (Y) [Ya, V]

(4.3.39)
En résolvant cette équation par la méthode des itérations, on trouve les
opérateurs asymptotiques oj0) (y ). Puis, en utilisant le résultat essentiel du para­
graphe précédent (4.3.25), on trouve les opérateurs asymptotiques oJn) {p} =
= ( o0(y (p)))<n). La relation entre Y P peut être obtenue par la théorie des
perturbations suivant V à partir de la relation (4.3.21). A titre d’exemple nous
allons donner l’expression de l ’opérateur oa> {p}

«0 * {p}=®lo,) Sp o'o0 {p} Ya, Y= Sp PY,


o'o'^Y) = ~ i j d x e ^ l V , og» (Y)l ,

SP Oo ’ <P) Ya = — i j dx Sp p [Ya. V)
0
214 ÉTATS HORS D’ÉQUILIBRE DES SYSTÈMES QUANTIFIÉS [CH. 4

(on suppose que dans ces formules l'opérateur p satisfait au principe d ’affaiblis­
sement des corrélations).
On peut maintenant voir comment évolue l’état du système pour x > t0.
Dans ce domaine asymptotique l'opérateur statistique est déterminé par les
termes principaux (4.3.2) dans le développement de e” ic^ T p e ^ x en série suivant
les puissances de V
e- W r peiMr f j W - , {P>,
m—0 fi—0
et le problème revient ainsi à la sommation des termes séculaires Tnajlm>{p}
apparaissant lors de l'application de la théorie des perturbations *).
En utilisant (4.3.5), on a

s S (« o H P } ^ J m - n= S *"W V 0"> (p}*(


m—0n—0 n—0
OU
g -l & £X ic fifx ,
a T= a#{ e pe }
(nous avons utilisé la définition de l ’opérateur générateur o0 {p} (4.3.7) et la
formule (4.3.9)). En vertu de (4.3.25) on a
= o« (Y (*; P))» (4.3.40
—ioïfT iaftÇX ~
où y ( t ; P) = Spo0{e pe } y. Les grandeurs y( x; p) sont données par
la formule (4.3.21)

/ v o -ic^x iM * . P _ —icfcx', t i&ex9 T. »


Y(x; p) = S p« ^ p e ™ —i j d x ' S p * ^ (p —M P » * [y, VJ.
x
En dérivant cette expression par rapport à x, on obtient une équation pour les
paramètres y (x ; p) ■■ y (x)
y (y (x)) = — iSp o0 (Y CO) [Y. V]. .(4.3.41)
En comparant les résultats obtenus ici avec ceux du § 4.2, on voit que l'opé­
rateur générateur o0 (y) coïncide avec l'opérateur statistique grossier. Les varia­
tions des paramètres y dans le temps, comme on pouvait s'y attendre, sont don­
nées par l'équation (4.2.4).
Nous avons montré comment apparaît la dépendance fonctionnelle.de l'opé­
rateur statistique grossier du paramètre dans le cas des systèmes spatialement
homogènes. D’une manière analogue, on peut également envisager le cas des
systèmes spatialement non homogènes [90, 89] lorsque les termes séculaires appa­
raissent lors de l'élaboration de la théorie des perturbations par rapport aux
gradients spatiaux. Enfin on peut envisager le cas général où les termes séculai­
res apparaissent lorsqu'on utilise la théorie des perturbations, tant par rapport
à une interaction faible que par rapport aux gradients spatiaux [98]. On obtient
ainsi les relations fondamentales (4.2.18), (4.2.48) ainsi que les relations
(4.2.29), (4.2.30), (4.2.55), (4.2.57) qui décrivent les processus de relaxation.
Notons pour conclure ce paragraphe que les divergences (termes séculaires)
que nous avons éliminées étaient liées au principe d'affaiblissement des corré­
lations et non à une structure concrète du hamiltonien de l'interaction. C’est

*) La méthode de la sommation des termes séculaires a été utilisée pour la


première fois par Van Hove [116] et Prigogine [97] pour trouver la < master
équation ».
§ 4.4] COMPORTEMENT ASYMPTOTIQUE DES FONCTIONS DE GREEN 215

Sourquoi il faut avoir en vue que lors de l'application des méthodes de la théorie
es perturbations aux équations (4.2.11), (4.2.55) peuvent apparaître des diver­
gences supplémentaires liées à une structure concrète du hamiltonien de l ’inte-
raction (comme, par exemple, dans le cas de l'interaction coulombienne dans un
système de particules chargées, voir le paragraphe 1.5.2). Pour éviter ces diver­
gences, il y a lieu d’utiliser une des modifications de la théorie des perturbations
comme pour les équations (4.2.11). (4.2.55).

§ 4.4. Comportement asymptotique des fonctions


de Green dans le domaine des basses fréquences
4.4.1. Linéarisation des équations pour l'opérateur statistique.
Dans le paragraphe 4.2.2 nous avons obtenu des équations pour
l'opérateur statistique grossier d'un système faiblement non homo­
gène. Ce système peut en principe, bien que les hétérogénéités soient
petites, se trouver tant au voisinage qu’au loin de l ’état d’équilibre
statistique. Dans le présent paragraphe, nous allons envisager le cas
où les écarts de l ’équilibre ne sont pas grands. Pour plus de simplicité
nous allons supposer que l'interaction supplémentaire V est absente,
de sorte que le système est décrit par les équations (4.2.29), (4.2.30).
En prenant pour fonctions indépendantes au lieu des densités
Ça (a?) les fonctions Y a (x) et en introduisant la désignation
<j0 (Y (a:')) = a 0 (Ç (a?')), on peut écrire l’équation (4.2.29) comme
suit
o
<t0(Y(x')) = w(Y( x' ) ) — j dxe^«T{ i (<^0, w ( > '( * ') ) ] -
—oc

(4.4.1)

où la fonctionnelle S a (x; Y (a:')) est déterminée à partir de l ’équation

6o0(Y (x ')) d
= [ d3x Sp (T®(Y (X )) Ça* (X).
àt,a (x ) àxk
En remarquant que
àop (*'(»')) „ 6a 0 (Y (x')) à Sp <*o(Y (x')) & (**)
àYa (x) aX ÔÇp(x') àYa (x) f

on obtient

= - ^ r s P0O(y (x ')):U (* ). (4.4.2)


216 ÉTATS HORS D’ÉQUILIBRE DES SYSTÈMES QUANTIFIÉS [CH. 4

En posant Y a (x) = Y a + ÔYa (a:), où Y a sont des forces thermo­


dynamiques qui ne dépendent pas des coordonnées et ÔYa (x) des
compléments petits (variant lentement avecx), développons w {Y (x'))
en série suivant les puissances de 6Y a (x) :
w (Y (a:')) = w + ôu?+ . . . , tv = w(Y), 6w= j dzk6Ya (k)wc:lk),
(4.4.3)
ou ÔYU(k) = {2n)~z j d 3xôYa (x) e~ikx sont les composantes de
Fourier de ÔYa (x) et
î
W«( k ) = - w J dk j d*xe**(C.(x, X)- (Ç.»
0
(nous avons ici utilisé les désignations a (a;, X) = w~*a (a:) uA,
(a) = Sp wa (x)).
En vertu de (4.4.1), au développement de w (Y (x')) correspond
le développement de a 0 (Y (x')) :
cr0 (Y (x')) = w + ôa0( Y (x ')) H----- , 6o0 (Y (x')) =
= j d 3Aôra ( k ) M * ) (4.4.4)
(oa (k) sont des opérateurs inconnus). Pour trouver ces opérateurs,
il y a lieu d’utiliser l ’équation intégrale (4.4.1). A cet effet, nous
allons trouver la dérivée fonctionnelle 6<j 0 (Y (x'))/ÔYa (x). Remar­
quant que
ô«j0 (Y (x’)) = (2ji)~3 j d3xôYa (x) \ d3kaa (k) e~ik*,
on a
= W 3J (*)•
En substituant cette expression dans (4.4.2) et en introduisant les
composantes de Fourier des fonctions S a (x; Y (x '))
(2ji)“3 j d3x e - 'k' S a (x ; Y (x ')) = iôYp (k) Tfia (k), (4.4.5)
on obtient la relation suivante reliant la matrice T$a (k) et les
opérateurs aa (k) :
iTfia (k) Sp oa (*) Çv (x) = - ^ Sp op (*) (x). (4.4.6)
Nous allons montrer que cette relation peut s’écrire comme
TBa (k) Sp oa (k ) Û (0) = k, Sp as (k) ÇTI (0). (4.4.7)
§ 4.4] COMPORTEMENT ASYMPTOTIQUE DES FONCTIONS DE GREEN 217

Remarquons à cet effet que


eiPxoa (k ) e~iP* = eik' o a (k), (4.4.8>
où P est l ’opérateur de l ’impulsion du système. En effet cette équa­
tion peut immédiatement être obtenue à partir de (4.4.4) si l ’on
tient compte de ce qu’en vertu de (4.2.33), on a
eiP'ôo0 (Y (x')) e~iVx = 6a0 (Y (x' + x)).
Remarquant que
U (x) = e - ' H * (0) ei/,je, i al (x) = (0) e*'*
et en utilisant (4.4.8), on obtient en vertu de (4.4.6) la relation (4.4.7)-
En substituant (4.4.3), (4.4.4), (4.4.5) dans l ’équation intégrale
(4.4.1), on trouve l ’équation intégrale suivante pour déterminer les
opérateurs <ja (k) [891 :
oa (k) = wa (k) —
o
- j {i [$ r0, wa (*)] - i f a3 (k) Of, (k)} (4.4.9)
—oo

Ces équations de pair avec les équations (4.4.7) permettent de trouver


l’opérateur ôa0 en approximation linéaire par rapport à 6Y a.
Jusqu’à présent, nous avons envisagé 6 Ÿ a comme des fonctions
indépendantes. Cependant, si la valeur initiale de l’opérateur sta­
tistique p est fixée, les grandeurs £a (x, 0; p) en vertu de (4.2.30),
seront des fonctionnelles bien déterminées de p, par conséquent, les
grandeurs b Y a le seront aussi. Nous allons montrer maintenant
comment trouver les variations des forces thermodynamiques ÔYa
en fonction de p, 6 Y a (x) = 6Y a (x; p).
Comme l’opérateur p doit satisfaire au principe d’affaiblissement
des corrélations, en vertu de (4.2.44) il peut s’écrire comme
p = exp { Q - r o j dPxU.(x) — j d?xb (x) a (x )} ,
où a (x) est un opérateur quasi local arbitraire invariant par rapport
à la translation et b (x) une fonction c-numérique arbitraire. Pour
b (x) = 0, cette expression devient w (y). Ce sont les états voisins
de l ’état décrit par l ’opérateur statistique w qui nous intéressent,
c’est pourquoi nous allons supposer que la fonction b (x) est petite
et écrire p sous la forme
p = w + ôp + . . . ,
Ôp= j d3Jt&(fc)p(fc), 6(*) = (2jt)~3 j <Pxe~'k*b{x), (4.4.10)
1
p ( k ) = —u? j dk j d?xeik* (a (x, Jt) —(a)).
0
218 ÉTATS HORS D’ÉQUILIBRE DES SYSTÈMES QUANTIFIÉS [GEL 4

Comme ô y a (fc) s’annule avec b (fc), on peut écrire 6Y a (fc) comme


6 Y a (k; p) = b(k) T a (k; a),
où les grandeurs T a (k ; a) ne dépendent pas de b (k) et sont déter­
minées par l ’opérateur a(x). En substituant dans (4.4.4), on obtient
<j0{p} = cr0(y (x p ) ) = w + ^ d ikb[(k)Ta (k; a)aa (k) -f . . . (4.4.11)
Pour trouver Ta (k ; a) en fonction de l ’opérateur a, nous allons
nous référer à l ’équation de « mémoire » (4.2.30) :
Sp o0(p) i a (0) =
0
= Sp p L ( 0 ) - i j
dT Sp e ™ * [Ph, p - a 0{p}] e ~ ^ U (0).
—o©
En y substituant (4.4.10), (4.4.11), on trouve
T a (k ; a) Sp op (k) £a (0) = Sp p (Ar) Ça (0) —
0
- i J dx Sp e ^ » T[/V p (k) — T$(k; a) op (*)) (0),

d ’où en utilisant (4.4.8), on trouve finalement


Ta (k ; a) Sp a* (k) L (0) = Sp p (k) £« (0) -
o
- i j dt Sp e ^ o ' i p ( k ) - r e (fc; a)ap(*)) (0)kt. (4.4.12)
—oo
Connaissant les opérateurs oa (k) on peut à l ’aide de cette équation
trouver les grandeurs T a (k ; a) et par conséquent ôa0 {p} en appro­
ximation linéaire par rapport à b (fc).
La fonction b (x) doit varier lentement avec x. C’est pourquoi
les grandeurs ki dans les équations (4.4.9), (4.4.12) seront petites
et on peut chercher la solution des équations (4.4.9), (4.4.12) comme
un développement en série suivant les puissances de k t (il est facile
de réaliser un tel développement, car les termes intégraux dans
(4.4.9), (4.4.12) contiennent fc).
A partir des équations (4.4.9), pour les opérateurs oa (fc), on
obtient
(fc) e W = e - iffc^ w a (k) -
T
- jdx'ei&*x' { i l<% 0, w a ( k ) ) - i T ae(k)of>(k)}e-iWo-'\

■d’où
.JL e~l^ ° xoa (k) = iTafi (k) e-1<5iV a p (k)
$ 4.4] COMPORTEMENT ASYMPTOTIQUE DES PONCTIONS DE GREEN 219

et, par conséquent,


e-**Va« (k ) em °x = (e- * W ) ap <rp (k ). (4.4.13)
Remarquons qu’en vertu de (4.4.8), on a également la relation
eiPjeGa (k) e~irx = eikxaa (k ).
Comme nous allons le montrer, les valeurs propres de la matrice
Ta$ (*) déterminent le spectre « hydrodynamique » des oscillations
d ’un système physique, c’est-à-dire les fréquences et les amortisse­
ments des oscillations dans le domaine des petits vecteurs d ’onde fc.
Remarquons enfin qu’à partir des formules (4.2.18), (4.4.11),
(4.4.13) on obtient la relation [89] :
(fr) > Ta (k ; a) (<?-<«W)aP ap (k), (4.4.14)
-

T—oo


1
p (fc) = — w [ dX j cPxeikx (a (x, k) —(a)),
o
Comme le montre la démonstration, dans cette formule asympto­
tique, la grandeur t doit être bien plus grande que le temps de chao­
tisation t 0, c’est-à-dire le temps de l’établissement de la distribu­
tion locale w (Y (x')). De plus, le vecteur d ’onde fc, égal en ordre
de grandeur à (am étant les grandeurs caractéristiques pour les­
quelles la fonction b (x) varie) doit être petit par rapport à Z-1, où Z
est la longueur du libre parcours moyen des particules du système,
k C J ” 1 (pour les gaz Z~ u t 0, v étant la vitesse moyenne des parti­
cules; pour les liquides Z ~ a, où a est la distance interatomique
moyenne).
Il y a lieu de noter que la relation (4.4.14), tout comme les
formules générales (4.2.29), (4.2.30), concerne les systèmes non
dégénérés, c’est-à-dire les systèmes dont l’état d ’équilibre est donné
par des valeurs moyennes habituelles et non par des valeurs quasi
moyennes.
4.4.2. Comportement asymptotique des fonctions de Green dans le
domaine des fréquences basses et des vecteurs d’onde petits. Dans
ce paragraphe nous allons montrer comment à partir de (4.4.14)
on peut obtenir la formule asymptotique des fonctions de Green
dans le domaine des fréquences basses et des vecteurs d ’onde petits
[891.
La fonction de Green retardée G\f (x, t) des grandeurs (x, t)
et (0) en vertu de (4.1.12) est déterminée par la formule
G\V (*. t) = — iQ (t) Sp [w, h (x, ï)l Ij (0).
220 ÉTATS HORS D’ÉQUILIBRE DES SYSTÈMES QUANTIFIÉS [CH. 4

où w est l’opérateur statistique de Gibbs généralisé

W = exp {Q — Y a “Va}) Va = j d3x \ a ( X ),

et les opérateurs y a correspondent à différentes intégrales additives


du mouvement. Nous identifierons les trois premiers de ces opéra­
teurs y a au hamiltonien du système <$f0, à l ’opérateur de l ’impul­
sion P et à l ’opérateur du nombre de particules N, y 0 = Y1.2.3 =
= ^ 1.2.3» Y* = N- Nous écrirons les grandeurs Y0, F , Y4 comme
Y0 = "p, Y = —P», y 4 = —Pp, où P est l ’inverse de la tempéra­
ture, p le potentiel chimique et u la vitesse du système en entier.
Nous allons supposer que le hamiltonien Sê = S ( 0 qui détermine
les opérateurs de Heisenberg (x, t) transforme, par suite de l ’évo­
lution du système un état initial quelconque p en un état d ’équili­
bre w.
Remarquons maintenant que
1
(u\ 1, (x, <)1 = — w j dX (x, t) u?x
0
et, par conséquent,
1
[w, £,(*, * ) ) = — dXYa [7a, |,(ar, t; X)].
0
Compte tenu de ce que

[P, ?,(*. = 0, h (*,


et en supposant pour plus de simplicité que £* (x) commute avec
tous les autres opérateurs Ya» on obtient :
i
\w, !i(x, t)] = ip (-^- + »v)> jdX (h(x, t ; X) — <£,)).
0
D’où
1
—i0(O (», h ( x , 01 = p ( ^ - + « v ) 0 («) IC ( dX(lt(x, t; X) —<&)) +
b
i
+ pô (t)w Ç dX (!,(*; X)
§ 4.4] COMPORTEMENT ASYMPTOTIQUE DES FONCTIONS DE GREEN 221

C’est pourquoi en vertu de la définition des fonctions de Green on a


1

G \t\x , 0 = P (-^- + « v ) 0 ( < ) S p i p J < a ( 6 i ( * , t; > 0 -< S ,» M O )-


0
1^

- PÔ (0 Sp w j dk (|, (X, k) - <Ç,» Ij (0).


0
En passant aux composantes de Fourier des fonctions de Green
G'# (k, (o), on obtient
G ^ i k , w) =
OC 1

= —i'P(û>—ku) j dteia>t j d3xe~ikr Sp tv j dk(£i(x, t; k) —


o u
1
—<Éi»M0) —P j tPze-**'Spw J dk(l,(xr, X)-<Si»6y(0). (4.4.15)
0
Pour trouver l ’expression asymptotique de G'# (k, o>) pour œ 0T
il y a lieu d’étudier le comportement pour des t grands de l ’expres­
sion sous le signe de l ’intégrale dans le premier terme. A cet effet
nous allons utiliser la formule (4.4.10) pour p (k) (où au lieu des
opérateurs a (x) on trouve les opérateurs (a:)) et la relation asymp­
totique (4.4.14). Ces formules montrent que
i
— w \ d k \ d?xe-ik*(\,{x, /; k) — (£ ,))----- »>
J J t —oo

Ta (k;
f — 0°

où <Jp (k), Tap (Ar), Ta (k; Ç.}) sont donnés par les équations (4.4.9),
(4.4.7), (4.4.12). On a donc
î
— ( d?xeikrSpw f d k { lt (x, t; k) — < |,» iy (0 )----- >
J J t—oo

t —00
r « (k; lj) (e-“r<fc>)a3 Sp a3 (k) (0). (4.4.16)

Dans la formule (4.4.15), le terme contenant l ’intégrale sur le


temps peut de toute évidence s’écrire sous la forme
°o 1
— iP(co —ku) j dteiiüt | j <Pxe~ik* Sp w X) —
222 ÉTATS HORS D’ÉQUILIBRE DES SYSTÈMES QUANTIFIÉS [CH. 4

- <S|» h (0) - Ta (*; h ) («-i<T(k))aPSp Op (k) g, (0)} -

- $ (c o -fc u ) j * e * - » r a (fc; y S p a p (& ) g , ( 0 ) .


o
En vertu de (4.4.16), le premier terme est régulier dans le domaine
des <0 et A; petits. Dans le second terme, en intégrant par rapport à t,
on peut écrire finalement la fonction de Green G'ï/ (k , co) comme
Gif* (k, <o) = Gl (k) + G l (k , co) + G'u (k, co), (4.4.17)

1
Gïi (k) = - p S p j cft j <!»««' (S, (*, X)- <|y» h (0),

G& (Jfc, co) = —P(o>—&b) 7 0 (fc; g,) (co - T (k) + iOW Sp op (A) g, (0),
OO 1
G'u (k , co) = — ip (co — ku) j dteia>t |S p w j dk J cPxeikx (|< (*, t ; X) —
o o
- <ii» h (0)—Ta (k; lj) (r « n * ) )ap Sp op (*) g, (0)}.
Le terme G& (k, co) contient les pôles de la fonction de Green
G'tj (k , o>) ; le terme G\j {k, co) est régulier dans le domaine des co
et k petits, et enfin le terme Gïj (k ) est une fonction seulement de k
et ne dépend pas de co.
Nous allons montrer que les valeurs limites de la fonction de
Green G'# (k , co) dépendent de l ’ordre dans lequel on réalise les
passages à la limite co 0 et k —»-0 (on pose a = 0), c’est-à-dire
lim GÏP (*, 0) =/= lim G#* (0, co).
le—0 (O—0
Il est facile de voir à partir de la formule générale (4.4.17) que
1
lim G\p (k , 0) = G\} (0) = - p Sp \ dk || <Px (lj (x, k) - (h)) h (0).
fc-° Jo J
(4.4.18)
Nous allons maintenant trouver la valeur limite de la fonction
G'îf (0, co) pour co —*■0. Il s’ensuit des formules (4.4.3), (4.4.7),
(4.4.9), (4.4.12):
î
o* (0) = wa (0) = — w j <*•*««(*, *)-<£»>)=-5 7 7 ,
0 (4.4.19)
r« p (0 )= 0 , T a (0;
§ 4.4] COMPORTEMENT ASYMPTOTIQUE DES FONCTIONS DE GREEN 223

Ceci compte tenu de ce que

ÔLq
- S p . J d x J d3x (!,(*, ÔY r dY O

En substituant (4.4.19) dans (4.4.17), on obtient pour œ —►0 la


formule asymptotique suivante
6£T) (0, <o)---- lj), (4.4.20)
(i)—0
OU
OO 1
(ii; S,) = P jd T j d?x j <&Sp !* (£ (* . T; X )-(K » 5 j(0 ),

ti (x ) —il (x ) ---- îa (*c)ï


d’où
d(il) d(ïj)
lim G jf^O , a>) = G?>(0) —p dY a ÔLa
(4.4.21)
Ù)—G
(Il est également facile d ’obtenir cette formule directement à partir
des relations ergodiques (4.2.1).)
On voit ainsi que les valeurs limites de la fonction de Green
G'tj (k , <o) (4.4.18) et (4.4.21) ne coïncident pas, de plus
lim G\f* (k, O J - l i m G ^ O , = (4.4.22)
fc-0 Ci)—0
Les grandeurs (£f ; lj) jouent ultérieurement un rôle important,
car elles permettent d’exprimer différents coefficients cinétiques.
En vertu de (4.4.20), (4.4.21) on peut exprimer ces grandeurs en
fonction de la fonction de Green retardée G'fj (fc, co)
. (II, tt)
(61; 6j> = * dco (4.4.23)
ci)—0
La différence des valeurs limites des fonctions de Green donnée
par la formule (4.4.22) peut s’écrire sous forme symétrique
d*s d&j)
lim Gif* (k, 0) — limGi^fO, àtaàb dYp (4.4.24)
fc-0 ©—0
où s = s (£) est la densité d ’entropie dans l ’état d ’équilibre statis­
tique
s (ç) = —f -isP w in w - — q i t + y«ç«
224 ÉTATS HORS D’ÉQUILIBRE DES SYSTÈMES QUANTIFIÉS [CH. 4

considérée comme une fonction des paramètres £a. Pour vérifier


-cette formule remarquons que
d Q
dY* *V* Ça*
C’est pourquoi
ds!dia = r a ,
<i’où la formule (4.4.24).
En vertu de (4.1.7) la grandeur lim G{;* (0, tu) donne la réponse
o)—0
du système à un champ homogène lentement variable Fj {x, t) =
= Fj (t) (le hamiltonien de l ’interaction du système avec le champ
est j cPxFj (t) (x)) :
l i W - < i 1>= limGi?) (0, tù)Fj{t). (4.4.25)
u>—0
C ’est pourquoi la grandeur lim G*?} (0, co) est appelée susceptibilité
o>—0
-adiabatique généralisée du système.
En utilisant (4.4.24), on récrit la formule (4.4.21) sous la forme
= (4.4.26)

Pour élucider le sens physique de cette relation, remarquons que


lors d’une variation lente du champ extérieur homogène, on peut
supposer que le système se trouve à l ’état d ’équilibre correspondant
à la valeur instantanée du champ Fj (t). L’opérateur statistique
de cet état est déterminé par l ’expression suivante
wF = exp [Q f — Y a (F) ya — Y 0 (F) Fs (/) j d3x lj (x)} , (4.4.27)

où les forces thermodynamiques Y a (F) dépendent également de


la valeur instantanée du champ extérieur et sont déterminées à partir
de la condition que l ’entropie du système est indépendante du
temps, à savoir
sF = —Sp wF ln u?F,
et que les valeurs moyennes de tous les opérateurs y a à l’exception
de l ’opérateur d’énergie sont indépendantes du temps. La dernière
condition découle de ce que ces opérateurs commutent avec le hamil­
tonien total du système, y compris le hamiltonien de l ’interaction
Fj (t) ^ d?x^j (x) du système avec le champ extérieur.
§ 4.4] COMPORTEMENT ASYMPTOTIQUE DES PONCTIONS DE GREEN 225

Ainsi nous avons les conditions suivantes pour trouver la dépen­


dance des forces thermodynamiques du champ
^ W î . - ^ S p ^ - O , a*0.
OU

-g£- = 0, -jJ r-S p w  i-O , a =5^=0. (4.4.28)


Nous allons trouver maintenant à l ’aide de l ’opérateur statisti­
que wF les grandeurs %i (t) = Sp wF^t en approximation linéaire
par rapport à Fj
h (t) = Sp w\i + (-^ j- Sp ^F%i)Ftm0 F) (t),
où w est l ’opérateur statistique (4.4.27) pour Fj = 0. Si le champ
homogène varie lentement, on a la formule (4.4.25). C’est pourquoi
on doit avoir l ’égalité suivante
l i m C ^ 0, ® )= (-â îj-S p w F|i ) , _ 0. (4.4.29)
On peut voir que cette relation coïncide exactement avec la for­
mule (4.4.26). A cet effet, calculons les dérivées (dY JdF
Remarquant que
Sp = - r - ' a F + y « (F) u (F) + yo (F) f , <g,>Ff
et utilisant les formules
= a^O , •5?Jnfr- ^ - = & ,(F )+ F i ( |/>F,

4 ] - - l ï r = Y o(F)(h)F,

(S/)f == Sp U?F%jj Sa {F) = Sp wFt,a,
on peut écrire la condition (4.4.28) comme suit
Y a (F) + y0 (F) Ft = 0,
a a qf _ n _ ,n
dFj dYa {F) v* ’
Posant ici Fj — 0, on trouve
y ë.) -lv o
r “ X W ; \ W ï ) f- o+ r » ^ Ÿ T Î ~ U’

a£g / dYfl \ , y —0 rt O
dY& \ dFj JF-0 + r ° 3Ya ~ U’ ® ^ U’
d’où
( àYg\ , Q d(lj)
\ dFj ) f - o~ p •
15—0393
226 ÉTATS HORS D’ÉQUILIBRE DES SYSTÈMES QUANTIFIÉS [CH. 4

En utilisant cette relation, on a


1
[ w ~ ) r_0 = - P " j & j **($/<*• * > - « / » -
0

- I w f ' <«■*•*»
En substituant cette formule dans (4.4.29), on obtient la rela­
tion (4.4.26).
On remarque que le terme G\j (0) dans la formule (4.4.26) cor­
respond au premier terme dans la formule (4.4.30) et, par consé­
quent, la grandeur G°j (0) est la susceptibilité généralisée pour des
forces thermodynamiques constantes. D’un autre côté, conformé­
ment à (4.4.18) la grandeur G\j (0) est la valeur limite de la fonc­
tion GF# (k, 0) pour k ->* 0. C’est pourquoi le comportement de la
fonction de Green pour des k petits (et co = 0) est déterminé par
les susceptibilités généralisées pour des forces thermodynamiques
constantes. Ceci est lié à ce que le cas envisagé correspond aux
perturbations Ft (x, t) = F* (x) localisées dans un domaine restreint
de l ’espace, c’est-à-dire Ft (x) —> 0. La composante de Fourier
JP-*00
Fi (k) 6 (co) n’aura alors pas de singularité en forme de delta par
rapport à k et, par conséquent, les perturbations ne pourront pas
changer les forces thermodynamiques, à la différence de ce qui
se passe pour k = 0 et co -►* 0.
Nous allons enfin considérer le comportement de la fonction de
Green au voisinage des pôles donnés par l ’équation
det (co — T (k)) = 0 (4.4.31)
(le vecteur d’onde k, comme nous l ’avons déjà noté est petit, kl -C 1,
où l est la longueur du libre parcours moyen des particules). Les
formules (4.4.17) se simplifient notablement si pour les opérateurs g*
on prend les opérateurs des densités Ça, correspondant aux intégrales
additives du mouvement y a. Dans ce cas, la fonction de Green de
ces opérateurs (k, co) s’annule pour k = 0, (0, co) = 0.
En effet, posons k = 0 dans la formule (4.4.17) et substituons au lieu
des opérateurs g* (x) les opérateurs £a (x). En utilisant les formu­
les (4.4.19) on a alors

6 î.tp ( 0 ) = - < i „ ( 0 , C ^ ( 0 , ®) = 0,
d ’où l ’égalité G££p (0, ©) = 0.
Pour © et k petits au voisinage des pôles de la fonction de Green
la somme des termes Gça çp + (xçap;p est essentielle pour cette
§ 4.4] COMPORTEMENT ASYMPTOTIQUE DES FONCTIONS DE GREEN 227

fonction. En ne conservant que les termes principaux, on a

<*&<*• ( . - ? £ ’+ « ) » <4-4-32>
(dans cette formule asymptotique, nous avons omis les termes
disparaissant pour k -►* 0, <o — 0).
Aux pôles (4.4.31) des fonctions de Green correspondent une
ou plusieurs relations entre les fréquences et le vecteur d'onde k.
Ces relations donnent les fréquences et les décréments d'amortisse­
ment des oscillations faiblement amorties susceptibles de se propa­
ger dans le système envisagé. C'est à cause de ces oscillations qu’il
est impossible de permuter les passages à la limite co -*■ 0, k 0
(4.4.22).
Remarquons que les formules asymptotiques que nous avons
obtenues ne sont vraies que pour les systèmes normaux, c'est-à-dire
pour les systèmes dans lesquels il n ’y a pas de perturbation spon­
tanée de la symétrie. Par contre, si la symétrie est spontanément
perturbée, des branches d’oscillations basse fréquence supplémen­
taires apparaissent (voir § 5.4).

15*
CHAPITRE 5

ÉQUATIONS CINÉTIQUES
POUR LES SYSTÈMES QUANTIQUES

§ 5.1. Equations cinétiques


dans le cas d’une interaction faible
5.1.1. Etape cinétique de révolution. Dans le § 4.2 nous avons
montré que si un système hors d’équilibre est le siège de processus
tant rapides que lents auxquels correspondent des temps de relaxa­
tion différant notablement les uns des autres, on peut donner un
description abrégée des états hors d’équilibre. Dans ce cas, pour
décrire les états hors d’équilibre, on peut introduire un certain
ensemble de certains paramètres (que nous avons désignés par y a
pour les systèmes homogènes et par £a (a?) pour les systèmes non
homogènes) qui varient lentement dans le temps. La vitesse de
variation de ces paramètres est déterminée soit par une interaction
faible, soit par des gradients petits, soit par les deux facteurs en­
semble. La structure des opérateurs y a et £a (x) correspondant aux
paramètres y a et £a (x) est déterminée par le hamiltonien S f 0 seule­
ment.
Si après avoir décomposé le hamiltonien du système en S £ 0
et V on n’obtient pas une hiérarchie des temps de relaxation dans
un système spatialement homogène, il n’est pas question d ’une
description simplifiée. Dans ce cas, on peut seulement parler de
1’établissement de l ’état d’équilibre sans étapes intermédiaires, de
plus ce processus peut être décrit à l ’aide seulement des équations
du mouvement pour l ’opérateur statistique exact p (t).
Dans ce chapitre, nous supposerons que le hamiltonien principal
Si?0 coïncide avec le hamiltonien de l ’énergie cinétique des parti­
cules
<#o= -a r J {x) Π2p jsr a>>"
ou avec le hamiltonien des quasi-particules libres
s e 0 = S Biütat (5.1.1)
(ai, aX sont les opérateurs d’annihilation et de création d’une
quasi-particule de nombres quantiques i et d’énergie ej ; les opéra­
teurs yp (x), dp ont le même sens que dans le chapitre 2).
§ 5-1] ÉQUATIONS DANS LE CAS D’UNE INTERACTION FAIBLE 229

Le hamiltonien total du système ffî se compose du hamiltonien


et du hamiltonien de l'interaction V que nous supposerons avoir
la structure suivante

v = t \ æXi £pX2^ + y* ( ^ ) V (*t “ ♦ (*2) V (*1)


pour les particules et la structure
v =^ S 0(12; 34)a*a*a3ai (5.1.2)
1234

pour les quasi-particules, où O (12; 34) est l ’amplitude de l ’interac­


tion des quasi-particules dans les états 1 = il9 2 = i2, etc. (dans
l’expression du hamiltonien de l ’interaction des quasi-particules
pour plus de simplicité nous n’avons pas introduit les termes décri­
vant les interactions ternaires, quaternaires et plus complexes des
quasi-particules).
Pour une interaction suffisamment faible V (ou pour une densité
de particules suffisamment faible) on voit apparaître l ’étape ciné­
tique de l ’évolution où l ’état du système peut être décrit par une
fonction de distribution à une particule, jouant le rôle des paramètres
Ça (x) introduits dans 4.2.2. Pour s’en rendre compte, en ver­
tu de 4.2.1, 4.2.3 on doit envisager l ’expression asymptotique
dans le domaine des temps grands de l ’opérateur statistique'
exp (—i<2?f0t) p exp (p étant l’état initial de l ’opérateur
statistique correspondant à un état spatialement homogène).
Nous envisagerons l ’ensemble des fonctions de distribution
à particules multiples et tiendrons compte simplement du principe
d ’affaiblissement des corrélations en introduisant la fonctionnelle
génératrice p t (h, u*) pour l ’opérateur statistique exp (—i&ê0t ) x
X p exp
2 w?aî 2 uigi
P t (w, u*) = Sp e - ^ o ' p e ^ e * e*
Remarquant que
e ^ o ia ieTi&e*i = e - ^ a ^
et en effectuant une permutation cyclique des opérateurs sous le
signe de la trace, on a
p x (u, u*) = Sp p ex p (2 u*eiei*a*) exp ( 2
d’où
P t(u , u*) = p 0(ue-iet, u*eUi),
où p o (u, u*) est la valeur initiale de la fonctionnelle P 't (u, u*).
230 ÉQUATIONS CINÉTIQUES POUR LES SYSTÈMES QUANTIQUES [CH. 5

Rappelons que la fonctionnelle corrélationnelle Gt (u, u♦) est


liée à la fonctionnelle *Ft (u, u*) par la relation (2.4.10)
Gt (u, tt*) = ln (a, u*).
C’est pourquoi on a
Gt {u, u*) = G0 (ue- 18*, u*eUi).
D’un autre côté, la fonctionnelle corrélationnelle G0 (u, u*) peut
s’exprimer en fonction des fonctions de corrélation initiales
G0(u, «•) = S / i . r « î - u . +
11'

+ S S S e i .........n ; 1 '...........“ n 'B l. .. K » ,


n—2 1.. .n 1'.. .n'
où / i tl' est la matrice initiale de densité à une particule
fi, r = Sp pa*9at
et gi....... n; r ..........n' sont les fonctions corrélationnelles initiales
La fonctionnelle corrélationnelle Gt (u, u*) est ainsi donnée par
la formule suivante
Gt (u, u*) = S /i. i*uî'U1e1<<8l'"8l) +
ir
+ n—
Il2 1.S.. n r S. . .n' .... n;1'..... n'W*< . •. . ..
. . . une x p i* (e i'+ . . . + e n ' — e ,— . . . — en). (5.1.3)
Nous allons montrer que pour t-*~ oo le second terme dans cette
formule tend vers zéro, c’est pourquoi
Gt (». u*)----- * S i'U*>u,eii(8l' -8l). (5.1.4)
t-oo 11'
A cet effet remarquons que, dans le cas envisagé, lorsque l ’état
initial est spatialement homogène, / ltl/ est proportionnel à
c’est-à-dire
fi, r = ftp,i p'xfo\, oj (Pi)i
où o est l ’ensemble des nombres quantiques qui ne contiennent pas
l ’impulsion (par exemple, ce peuvent être des variables spinorielles,
des nombres quantiques discrets caractérisant le mouvement trans­
versal des électrons dans le champ magnétique, etc.). Pour ce qui
est des fonctions de corrélation, en vertu du principe d ’affaiblissement
des corrélations exprimé par (2.4.14), elles ne contiennent qu’une
seule singularité sous la forme de ô: ftPt+ .. .+p^ •
Par conséquent, les intégrales apparaissant lors du passage à la
§ 5.1] ÉQUATIONS DANS LE CAS D’UNE INTERACTION FAIBLE 231

limite thermodynamique dans le second terme de (5.1.3), tendent


vers zérojpour oo, alors que les grandeurs

3 133 2 f d3pfa. a’ (P) u&Mop exp it (eo* (p) — e« (p))


OO'
sont, dans le cas général, différentes de zéro pour oo. En effet
si, par exemple, e* (p) est la somme de deux termes, dont l ’un ne
dépend que de p , et l’autre que de a, Zq {p) = e (p) + 8a, l ’intégrale
sera, dans le cas général, une certaine fonction oscillatoire du temps.
Par contre, si ea (p) ne peut être décomposé en une somme de tels
termes, alors, pour oo, l ’intégrale J t tendra vers la valeur

Cf = 2 J a {p) UcpUajt.
o
La formule (5.1.4) contient de toute évidence ces deux éventua­
lités si l ’on suppose que dans le second cas la grandeur f ltl* ne con­
tient que les termes diagonaux, c’est-à-dire / ltl* = fi8ltl'-
Ainsi
F t (u, u*)----- >exp ( S e* 8*' ei>). (5.1.5)
t-oo 11'
Rappelant (voir (3.1.21)) que la fonctionnelle exp u*’ ui
il'
correspond à l ’opérateur statistique d’un gaz parfait hors d’équi­
libre (3.1.3), on peut récrire la formule (5.1.5) sous la forme
, S u*°î S “i“i
r t (u, u*)------------ >Sp p«°> ,.) e * e ‘,
f —oo
d’où (86, 87]
e-*<55Vpe*5fcy----- > p<o»(Ci,(e‘' “e,)/ r . i), (5.1.6)
t-*-oo
°ù /i, r = Sppaî»aj et
p<°>(/) = exp {Q—S

Sp P<0) (/)aî»fli = /i, i't Sp p«®>(/) = !.


Cette relation, qui est une relation ergodique pour le hamilto­
nien S i o, est asymptotiquement vraie pour 13» x0, où t„ _est le
temps de chaotisation, égal en ordre de grandeur à t , ~ r j v (v étant
la vitesse moyenne des particules et r c le rayon de corrélation, qui
détermine les distances pour lesquelles les fonctions de corrélations
disparaissent).
Ainsi, on voit que si q%0 est l ’opérateur de l ’énergie cinétique,
les opérateurs ya coïncideront avec les opérateurs àloCLpo'. Les
232 ÉQUATIONS CINÉTIQUES POUR LES SYSTÈMES QUANTIQUES [GEL 5

opérateurs fp (x) joueront le rôle des opérateurs Ç*a (a:) (qui sont
les opérateurs des densités de grandeurs ya)
MX) JM e - 'p 'r ( * - ■ £ ) * (* + ■ £ ) , (5.1.7)
qui correspondent à la fonction de distribution de Wigner. En effet,
remarquant que
i|) (x) = r 1/2 2 opeif,x,
V
on a
a*,,ap = ^ d?xfp (x).
(Ici et plus loin dans ce paragraphe nous omettons l’indice discret a.)
Nous allons maintenant trouver les opérateurs des densités de
flux, correspondant à l ’opérateur fp (x). A cet effet nous allons
calculer le commutateur [<$?„, fp (<*)]. Comme
i[S£o, iM*)]=-2^-Ai|>(a;),
on a
W o , / , ( * ) ] = - j j * - ^ ) ^ ( * + 4 ) .

En intégrant par parties, on a


Pk (5.1.8)
i [<0?o, U (*)1 = m dxk *
Compte tenu de la relation (4.2.20) on voit que les opérateurs
/* * (•« ) “ ■§■/*(*) (51.9)
jouent maintenant le rôle des opérateurs des densités de flux. Remar­
quons qu’à partir de (5.1.8) on a la relation *)
m
eiSe»'lP ( x ) e ~ ^ = ftf ( x — ^ x ) . (5.1.10)

On voit que les opérateurs des flux fVth {x) à un facteur c-numé-
rique p j m près coïncident avec les opérateurs des densités fp (x).
Ceci permet de simplifier l'équation intégrale (4.2.55) qui, pour
le $£0 choisi, décrit l'étape cinétique de l'évolution.*x
*) Pour vérifier que (5.1.10) est vrai, il faut tenir compte de ce que
oo
xfp { x )'-iW '?= fp (X)+ 2 S i * ’- (•••« (**«• ?,<*>]
n —1
§ 5-1] ÉQUATIONS DANS LE CAS D'UNE INTERACTION FAIBLE 233

L’équation (4.2.55) contient l’opérateur statistique d ’équilibre


local w qui dans le cas envisagé s’écrit sous la forme
u;(y ïF (x ,)) = e x p |îî— 2 î d3x' (5.1.11)
p' "

En utilisant la formule (5.1.10), on a


e& *cw (Y p.( x ') ) e - lêV'>x = w (Y ,,‘ ( * ' + - ^ - x ) ) . (5.1.12)

Nous allons maintenant montrer que la relation (4.2.49) reliant


les forces thermodynamiques Y v (x) et la fonction de distribution de
Wigner fp (*)Ç
Sp = (5.1.13)
dans le cas envisagé peut être transformée comme suit :
Sp v (Y * ï(x '))U (x) = U (*).; (5.1.14>
A cet effet nous allons écrire l’équation intégrale (4.2.55) pour l’opé­
rateur statistique grossier a (/ (a:')) :
o
a (/) = w ( Y ) - J dxe****{l w (y)] +
—oo

+ iIV ,a (/)] + 2 j (5.1.15)


P

L A x J ) = ~ — - ft e * ) + 1 s P a (/) [y , / , ( * ) ! .

En multipliant cette équation par fp (x) et en prenant la trace, on


obtient à partir de (5.1.8), (5.1.13)
fp (x ) —Sp ir (Y) fp (x ) =

—oo

En égalant les termes du même ordre par rapport aux gradients


dans les deux membres de cette égalité, on obtient finalement la
formule (5.1.14). (Cette formule garantit l ’absence dans (5.1.16)
de termes séculaires de la théorie des perturbations par rapport aux
gradients.) La formule (5.1.14) donne Y p (x)
et par là même w (Y)
en tant que fonctionnelle de fp w Y (x), ( (x')) ==
w (fp- (x')) =
234 ÉQUATIONS CINÉTIQUES POUR LES SYSTÈMES QUANTIQUES [CH. 5

= p(0> (a?')). Nous allons montrer maintenant que l ’équation


intégrale (5.1.15) peut être transformée comme suit
o
<ï(/) = P(0,( / ) - i J
dxeiW'>x {[V ,o (f)) +

,- W 0t
+ 2 K *»} „
J* } ~ x)
(5.1.17)
Remarquons à cet effet qu’à partir de (5.1.12), (5.1.14) on a la rela­
tion
eiffc?w (/„- (*')) = u; ^ 1 t) ) .

En dérivant cette relation par rapport à x et en posant t = 0, on


trouve
i l$é0y w (/)] = i [2b, w (/)],
où 3) est un opérateur fonctionnel donné par la formule
--- i*y2 l Ç
J3 ).- Jc P mx dfpàxk (x) df 6(x) *
P
En utilisant cette formule, nous allons écrire l ’équation intégra­
le (5.1.15) sous la forme
o
o(f ) = w ( f ) - i j
d j e * ^ { [V, o ( f ) ] - [ 3 , o ( f ) - w ( f ) } +
—OO
+ 2 î ^ -^ -S p o tfM F , (5.1.18)
P P
Remarquons maintenant que si un certain opérateur B a la structure
o
B = j dteW + W A e-W + V K (5.1.18')
—oo

où H, U et A sont des opérateurs, on a alors en vertu de (4.3.18)


o
B = j d i ^ H{A — i[U, (5.1.18’)
—oo
En posant ici
H —$ê0— 3 , U= 3,
A — \V ,o (/)) - 1 3 , a (/) - w (/)] +
+ 2 J M *)l»
§ 5.1] ÉQUATIONS DANS LE CAS D’UNE INTERACTION FAIBLE 235

on obtient en utilisant l ’équation (5.1.18)


o
o(f) = w ( f ) - i jdxei^ - S ) {[V,a{f)) +
—oo

+2 î d3* T T $ ) Sp°(/)[V' î »(æ)1)


P P
.
Puis compte tenu de ce que
e -iT^ ( / ) e iT^ = <?(/)! w (/) = p«» (/),

où Q (f) est une fonctionnelle arbitraire de }p (a:), on obtient l ’équa­


tion (5.1.17).
Remarquons que cette équation qui se rapporte aux états non
homogènes coïncide du point de vue formel avec l ’équation (4.2.11)
pour le cas homogène ; il suffit pour cela de tenir compte de ce que

/ ;- ( * ----£ -x ) = e ia*/,>(*),

En d ’autres termes, dans le cas non homogène on peut également


utiliser l ’équation intégrale (4.2.11) si pour les paramètres y a on
prend la fonction de distribution de Wigner ou la matrice de densité
à une particule fp%p* = Sp p q u i est liée d ’une manière univoque
à celte fonction (dans ce dernier cas la grandeur i (s^ — £p<) joue
le rôle de aa3).
5.1.2. Equations cinétiques pour les gaz de bosons et de fermions en
seconde approximation de la théorie des perturbations. Dans le para­
graphe précédent, nous avons montré que la matrice de densité
à une particule à laquelle correspondent les opérateurs f i%i’ =
= aî'ai, où i est l ’ensemble des nombres quantiques caractérisant
l ’état individuel d’une particule, joue le rôle de paramètres y a
qui décrivent l’état hors d’équilibre d’un système des particules
à interaction faible. Comme nous l ’avons vu, cette description
apparaît pour t t 0.
Il s’agit maintenant d’établir la loi qui régit les variations dans
le temps de la matrice de densité à une particule f iti‘ [16]. A cet
effet, nous allons faire appel à l ’équation (4.2.15) qui détermine
la variation dans le temps des paramètres Ya dans le cas d’une
236 ÉQUATIONS CINÉTIQUES POUR LES SYSTÈMES QUANTIQUES [CH. 5

interaction faible. A l ’étape cinétique de l ’évolution, cette équation,,


en vertu de (4.2.15), peut s’écrire sous la forme

= ^ ! ’’ ( / ) + L & ( / ) ( / ) + . . . ,

ZlVi- (/) = <Sp p<*>(/) W o , flf «il, U]\* (/) = i Sp P(0) (/) [V, « K l,
o
L\Vi- (/) = - J * Sp P'0»(/) [ f (X), [7, apat]+
—oo

+ y ” ]. 1 -+ 0 . (5.1.19)-
Ui[

p‘0> (/) étant l ’opérateur statistique d ’un gaz parfait hors l ’équi­
libre, qui détermine les grandeurs W V (/):
p<0>(/) = exp [Q (/) - 2 y 1( (/) a ? ^ } , (5.1.20)

et Q et Y t j ' en tant que fonctionnelles de / sont données par les


formules suivantes
Sp p«» (/) = 1, Sp p<«>(/) apat = fi, i».
Comme nous l ’avons vu dans le § 3.1, lors du calcul des valeurs
moyennes des produits des opérateurs a\ , a; (le moyennage s’effec­
tuant avec l ’opérateur statistique p(0) (/)), on peut utiliser les for­
mules de Vick donnant dans le cas des bosons
Sp p*®*(f)ifii • • • 1» • • • ^ J /l'iii • • • /«l'i fm»
et dans le cas des fermions
Sp p«®>(/) < . . . . . . am,r=i 2 ( - 1 ) ^ /i*. n . . . /«•. rm,
où la sommation s’effectue sur toutes les permutations des indices
1, . . ., m, et <9* (dans le cas des fermions) est le nombre de permu­
tations indispensables pour passer de la distribution des nombres
(1, . . ., m) à la distribution (rx, . . , r m).
Les grandeurs L(1), L(2), . . . contiennent les valeurs moyennes
des commutateurs multiples des opérateurs V ( t ) et de l ’opérateur
aja*'. Pour calculer ces valeurs moyennes, il est commode d’écrire
les liaisons entre les opérateurs directement sous le signe des com­
mutateurs, car dans ce cas on a une simplification notable des cal­
culs: primo, certaines liaisons n ’influent pas sur L{k) et secundo,,
ce qui est l ’essentiel, on obtient directement les combinaisons
§ 5.1] ÉQUATIONS DANS LE CAS D’UNE INTERACTION FAIBLE 237

nécessaires des matrices de densité à une particule caractéristiques


pour les intégrales des collisions. Ainsi on a les relations
A \a*a2, B]C = 0, A [ « a ^ , B]C = 0

indépendamment de la disposition des liaisons entre les opérateurs


A, B, C. Pour le commutateur double IA, [B, CW on a
[A [B, C\\ = [A , [g, Cil = [A, [g , Cl] = 0,
où [A, lB , CW signifie que tous les opérateurs a+ et a de A et B
sont seulement, liés entre eux et aucun des opérateurs a* ou a de A
et B n’est lié aux opérateurs de C.
En utilisant les relations
Sp p«» (/) a\a2 — a>2 = h . i.
(5.1.21)
Sp p(0) (/) a2a* = a2a* = ôj, 2+ f 2, 1,
vraies pour les bosons, il est facile de voir qu’on a les formules
l®i» Aa2fi) = {(ôlt2-|-/i,2)— fi. 2} AB = 6ii2AB,
' ' (5.1.22)
[ a î a , , Aa*yBav ] = {fz', 2 ( Ô r , 1 + / i , i- ) — / 1 , v ( ô 2, v - h / 2 * 2)} AB,

[fliOjfi], Aü\'Bu2‘Cci3»D] —

— {fv. 1 (ô j\ 2 + Î2. r ) (Ô 2 \ 3 + / 3 , 2 ') —


— (ôi, 3' + fs \ 1) fi, r / 3. 2-}ABCD,

[ajajûsfl*, Aa*>Bat'Ca3’D a^E\ =

= { /î',l/l', 2 (6 3 . t ' + fi, 2 ' ) —


/ 3 , l ') ( Ô 4 , 2 ' +

— ( Ô 3 \ 1 + f i \ l ) ( 6 4 ' , 2 + / 4 \ 2 ) fi, r / 4 , 2 '} ABCDE,

0ù A , B, C, D, E sont des opérateurs arbitraires. Dans le cas des


fermions il faut remplacer dans ces formules ô1>2 + / li2 par ôli2 —
— /1.2» car P°ur les fermions les liaisons sont données par les rela­
tions
Sp p«» (f ) a\a = aîû2 + / 2, „ Sp p<0>(/) a^.\ = = ô2, t — f2,t.
238 ÉQUATIONS CINÉTIQUES POUR LES SYSTÈMES QUANTIQUES [CH. 5

Nous allons passer au calcul des grandeurs X i0\ La\ L(2).


La grandeur (/) = (/) est donnée, en vertujde (5.1.1),
par la formule
%T,z (/)=(Spp‘0‘(/) 2 es («3a3, ûJo,l,
3

d ’où en calculant le commutateur on a


^ i : ,2 (/) = i(*2- e . ) / u - (5-1.23)
Puis nous allons calculer la grandeur L™s. En vertu de (5.1.2)
et (5.1.19) on a
m v2 ( / ) = -&T 2 0 ( r * 2'; 3'> 4') i« î^'« 3 'O t., flS«,i.
l '2 '3 '4 '
Dans le cas des bosons < t(l, 2; 3, 4) = ® (1, 2; 4, 3) =
= <t> (2, 1 ; 3, 4). Tenant compte de cette propriété de symétrie
et remarquant que [V, a ta ,] = 0, on obtient

. I-------------- |
MYa (/) = ~4À? "r 2 « W . 2'ï 3'« 4 ')-4 [ a U U y a ,., a$a,],
l '2 '3 '4 * l_ l
d ’où en vertu de (5.1.21)

£iY2(/) = : - 4 t 2 ® ( i ' . 2'; 3'> 2'«2.4—


l '2 '3 '4 '

- / 4 ', 2 Ô |. 2 ') . (5.1.24


En introduisant les désignations
ei#,’2 = 8,0!.2, 81Y2 = 4 ^ I i ® (1. 1'; 2'. 2) h ‘. V (5.1.25)
l '2 '

et en considérant #JY2> Z/,Ys» 8’®’.., «iY- comme des éléments


matriciels des matrices à une particule J£<0>, Z/1’, e<0>, e(1), on
peut écrire les formules (5.1.23), (5.1.24) sous la forme
JÇ‘°>= — i lc‘°\ /], Z<‘>= — i(e (1>, /J. (5.1.26)
Les mêmes formules sont vraies pour les fermions.
Nous allons ensuite trouver L\*\. En remarquant que
e<ÆS?0Taie-i<®B,.T_ on peut,] en vertu de (5.1.2), écrire V (x)
sous la forme
V (t) = ~^yo~ j 2 ( l ’[2; 3, 4) aîa2û3û4i (5.1.27)
1234
Ox (1, 2; 3, 4) = <I> (1, 2; 3, 4) exp i x (e, + e. — e3 — et).
En tenant compte de la propriété de symétrie de l ’amplitude
§ 3.1) ÉQUATIONS DANS LE CAS D’UNE INTERACTION FAIBLE 239

O (ly 2;, 3, 4), on met des liaisons sous le signe du commutateur


double et en utilisant les formules (5.1.2), (5.1.27), on obtient
Sp p«» (/) [V ( t ) , [7, aîa,]] = A2t , + At. 2,

A* ' t = ü i h 2 2 < M l^ - 3 ',4 ') < r > ( l\ 2 '; 3 ',4 ') x
1 '2 '3 '4 ' 1 -2 -3 -4 ”

X {16 [aî-û2”«3-o4-, [aya\-ayak', a^a,]] -f-


I l i l

“4“8 “f"

-f-8 [ûî*Û2'^3*’^4<rt [ÆÎ'ûJ'ÛS'ÛA'» Û2Ûj]]}>

d’où
42 .1 = 2 ^ S S <Dt ( l' ,2 '; 3 ',4 ') ( D ( l',2 '; 3 ' , 4') X
* l ' 2 / 3 , 4 / l* 2 " 3 " 4 'r

X { 2 /3 -, l ' Ô 2 ' , 1 ( A " , 2 ® 4 \ 2 ' — A \ 2 -Ô 4 -, 2 ) +

+ A " , ’. 2 ”à i" , 1» — A " . r Ô 3 \ | 2 ' ) ( / l , 2 * ^ 2 , 4 ' — A ' , 2 Ô l . 2 ' ) - t"

+ Ô 4 ',B 2 [ / 3 ' , l ' A . 2 ' ( 6 r , 3 ' + / 3 ' , v)(ài-, 2' + A ' , 2 ') —

— A * . ! 2 'A * . r ( 6 3 ' . | i ' + / 3 ' , t - ) ( f i l . 2" + A . 2 * ))} - ( 5 .1 .2 8 )

Pour trouver L'ffz, il faut préalablement calculer

- * 2 ^ r 2- Sp p<0>(/) ^ w . «**»]•
Ti df*•*
En utilisant (5.1.24) et en remarquant que
Spp«» (/) [V (x), a$at ] =

= -W S «&T (1% 2 ' ; 3 ', 4 ') 1- (A . 2'Ô3. 4— A *. 3Ô4. 2*),


1 " 2 '3 '4 *
240 ÉQUATIONS CINÉTIQUES POUR LES SYSTÈMES QUANTIQUES [CH. 5

un a

- 1S
34
- r*'*
~ s p p<0> [VW* a5û*1=
=^ r S 2 ;3',A')x
l '2 '3 '4 ' r 2 w3-4''

x O T(l", 2"; 3", 4'){ô2. k*fz*% t*(/i, 2*'Ô2'i 4"— 1k-t 2'ôi, 2*) 4“
+ 62. 4 '/ l , i*(Î3\ 2 " ô i '. km
m—fkm9 l #fi3 ', 2 - ) —
— ô l, 2 '/ 3 't i*(fk\ 2"Ô2f 4" — A " , 2 'ô '. ', 2*) —

— ô i , 2' A ' , 2 /3 * \ l " ( / 3 \ 2 * ô l', 4* — /4% l 'Ô 3 ', 2 ')} -

En substituant cette expression ainsi que (5.1.28) dans l'expres­


sion (5.1.19) pour L{*\ (f) et en remarquant que
o
j dxeixx+r^x = (iz + r))"1 > jiô_(x),
— CO

un obtient [16]
L\Vz (f) = -&BT 2 2 ^ (1*. 2" ; 3", 4") O (1 \ 2' ; 3', 4') x
l '2 '3 '4 ' \*2*3*k*
X ô-(ei^ + e2» —£3 *— *u*){1km, 2'f3mt r (Ô3\ i* + /3', i") (Ôi. 2*+
+ f u 2~) — / 3 ', i*fl, 2*($i', 3*+ 1z*9 r ) (Ô 4-, 2 ' + / 4 " 2' ) } Ô 4 ', 2 + C. h .
(5.1.29)
Dans le cas des fermions la grandeur L**\ (J) est donnée par
une formule analogue: il suffit dans (5.1.29) de substituer ô1$2—
— / 1(2 au lieu de ôlf2 + /i,2-
Ainsi, l ’équation cinétique pour la matrice de densité à une
particule, aux termes proportionnels à V2 près, peut s’écrire comme
-g- + i [ e ,/ l = L‘*>(/), (5.1.30)

e i.2 = e1Ôlt2 + r - 1 2 ®(1, l ' î 2', 2) f 2-, i«
l '2 '

et Lt2\ est donné par la formule (5.1.29).


Soulignons que le premier membre de cette équation (ou, comme
on dit, la partie cinétique) contient non pas l ’énergie d’une quasi-
particule &j, mais la grandeur ei,2 qui dépend tant de l’interaction
que de la fonction de distribution. Cette grandeur qui est l ’énergie
modifiée des quasi-particules, tient compte des effets du champ
self-consistent.
§ 5-1] EQUATIONS DANS LE CAS D’UNE INTERACTION FAIBLE 241

L’équation (5.1.30) est générale, elle est vraie tant dans le cas
homogène que dans le cas non homogène, les particules pouvant
se trouver dans un champ extérieur. (Celui-ci donne l ’ensemble des
nombres quantiques i qui caractérisent l ’état individuel d’une parti­
cule et son énergie e*; par exemple, dans le cas d’un champ magné­
tique homogène, l’état d’une particule chargée peut être caractérisée
par la projection de l ’impulsion le long du champ, par un nombre
entier non négatif n donnant l ’énergie du mouvement transversal
d’une particule et par un paramètre continu donnant la position
du centre de l ’orbite de Larmor.)
Nous allons envisager plus en détail le cas où l ’état individuel
d’une particule est caractérisé par une seule impulsion p. Dans ce
cas, il est commode de passer de la matrice de densité à une particule
à la fonction de distribution de Wigner fp (x). En vertu de
(5.1.7), on a
eyo
—ifcj t
/,>(*) = 2 e_U' / p_ JL. P+JL (2*)* cPke k k•
P - - 3 - . ï * + 'TT

Dans le cas homogène, la grandeur / k k sera égale à /„ôfc 0.


y , p+ y
C’est pourquoi cette grandeur dans le cas d ’une inhomogénéité
faible aura un maximum très net pour k = 0.
Soulignons que la grandeur f,,(x) étant finie pour î ' — oo,
le produit f ' f sera également fini pour f" -*■ oo (dans le cas
homogène T (2n)~3fp,p> /„ô (p —p ’)).
En introduisant la désignation
b,, (x) — y , e~ik*t k k =
k
7/0
(2x1)3 J( æke~ik'&J>- yk. k,
/'+ y
(5.1.31)

il est facile de voir, qu’on a la relation

= î d'k d3p' æ x d3x"e~ik* H (p + p '-ik )(x ) x

x f i ( P+l, + ‘ k) ( JÎ")exP ( “ **' ( p - T ~ P ' ) + ix”(P + T - P ' ) ) “

x e x p ( - û c ' (p ' — \ - p ) + ix” { p ' + A - p ) ) } .


1 6 -0 3 9 3
242 ÉQUATIONS CINÉTIQUES POUR LES SYSTÈMES QUANTIQUES [CH. 5

Dans le cas d'une inhomogénéité faible, on peut développer


£i i (x') en série suivant les puissances de x ' — x, et
fi i (x'') en série suivant les puissances d e x " — x. Aux
tt(p +p' ± — fc
termes quadratiques par rapport au gradient de la fonction de distri­
bution de Wigner f p (x) près, on obtient
_ dEp (*) dfp (X) d*p (3?) dfp (*)
(2Jl)3
j f] i-, -5- dp dx dx dp

C’est pourquoi l ’équation (5.1.30) peut s’écrire sous la forme


dfp (x) t dei>(x) dfp (x) dep (x) dfp (x) r(2)/_
ât * dp dx dx dp /* V » //»

Il est facile de voir que dans le cas homogène lorsque f Pt p*=


= fpôp'i,', la grandeur LJr*(x; /) est donnée par la formule
£<*>(*; f) = L'p»(f) = ^ r- 2 ^ ( 1 . 2 ; 3, 4)|*ô(e, + e2- Ej- e 4)X
1234

x 6,,. 4 { /i/2 (1 + /,) (1 + A) - UU (1 + /i) (1 + / 2» (5-1 *32)


(nous avons tenu compte de ce que Re 6. (x) = 6 (x)). On a une
formule analogue pour les fermions, il suffit alors de remplacer la
grandeur 1 + / par 1 — /.
Dans le cas d’états faiblement non homogènes, on peut égale­
ment développer la grandeur L lp (x; /) suivant les gradients de
fp (x). Le terme d’ordre zéro dans ce développement est donné par
la formule (5.1.32) où il suffit de remplacer /,, par fp (x) :
l ;?>(x ; /) = l ; » ( / ( x) ) + . . .
Ainsi, dans le cas d’une hétérogénéité petite et d ’une interaction
faible la fonction de distribution de Wigner satisfait à l’équation
cinétique
deP df1P____de_P_ df1P _ M2) /
JdjL (5.1.33)
dt dp dx dx dp **
La partie cinématique de cette équation aura du point de vue
formel la même forme que le terme cinématique de l ’équation ciné­
tique classique, si par (x) on entend le hamiltonien de la parti­
cule ou de la quasi-particule. Quant à l’intégrale des collisions
L*p (f), elle diffère notablement de l’intégrale classique des colli­
sions, car dans les transitions quantiques, dont le terme L‘2) tient
compte, apparaît le caractère de la statistique des particules.
» S.l] ÉQUATIONS DANS LE CAS D'UNE INTERACTION FAIBLE 243

Soulignons qu’on ne peut utiliser l ’équation (5.1.33) que dans


le cas où les dimensions caractéristiques des hétérogénéités spatiales
sont grandes tant par rapport au rayon d ’interaction r0 que par
rapport à la longueur d’onde de de Broglie de la particule X =
= hlmv.
Pour conclure ce paragraphe, nous allons formuler le théorème H
de Boltzmann. Considérons, pour fixer les idées, le cas des bosons.
La densité de l’entropie d’un gaz parfait de bosons est donnée par
la formule (3.1.8):
s (x) = r - ‘ y {(1 + fP {x)) l n ( l + / p (x)) - fp (x) ln /„ (x)}.
P

En dérivant cette expression par rapport au temps et en utilisant


l ’équation cinétique (5.1.33), on obtient:
5 (x) + div s (x) = q (x), (5.1.34)
où s (x) est la densité du flux d’entropie

* (*) - r ~ l 2 + /* )ln (1 ^ fp)’ (5-1-35)


P

et q (x) est la densité des sources d’entropie

i
= 2 l ^ 1’ 2; 3, 4)|2ô(€j + e2—e3—e4) x
1234

X { / , / , (1 + h ) (1 + /* ) ■ - / 3 / 4 (1 + / , ) (1 4 -/* )} ln *
(5.1.36)
En remarquant que (x — y) ln — ^ 0 pour x > 0, y > 0, on
a q (x ) 7^ 0, c’est-à-dire jcPxs(x) ^ 0. Cette relation n’est rien
d’autre que le théorème H de Boltzmann.
5.1.3. Son nul. Nous allons montrer en utilisant l'équation cinétique (5.1.33)
que dans un gaz dégénéré de fermions peuvent se propager des oscillations parti­
culières appelées son nul. Remarquons que l'intégrale des collisions Z,<2>s'annule
pour une distribution de Fermi d'équilibre np et considérons une distribution
des particules différant peu de np , à savoir jp = % + ô/7> où | 6fp | np. Dans
ce cas l'équation (5.1.33) peut s'écrire comme suit:

ünP v / i ^ \ V / 0LP- \ Ô/p. (5.1.37)


dt dp ZA\ df p, )o dx V àt, )i
16*
244 ÉQUATIONS CINÉTIQUES POUR LES SYSTÈMES QUANTIQUES [CH. 5

où v = ( dp* ^(1*indice 0 désignant l ’état d’équilibre). Nous allons trouver la


correction à apporter à la fonction de distribution 6fp sous la forme

àf'p = ^d&-p ekPe~i(,ùt- hxK


dn
La température du gaz sera supposée suffisamment basse, de sorte que p =
dEp
= — ô (e^ — eF) (eF est l ’énergie de Fermi limite). L’intégrale des collisions
étant égale en ordre de grandeur —t -1ô/ , où t est le temps de relaxation de la
fonction de distribution, on peut négliger l ’intégrale des collisions dans l’équa­
tion (5.1.37) lorsque l'inégalité arc > 1 est vérifiée:

(kv-<o)gp+kv 2 ( ^ - ) o ô (ep - e ^ V = ° - (5.1.38)

La valeur absolue de la vitesse v coïncide ici avec la vitesse de Fermi vFl | v | =


= vF, car la grandeur àfp est proportionnelle à 6 — eF). Pour plus de sira-
plicité, nous allons supposer que (
/ \) = O (p, p' ; />, p') « O (p ) ne dépend
' ujp' t o
pas de l ’angle entre p et p \ La solution de cette équation sera alors de la forme
ko
e»~ kv—<0 a’
où a est une constante. En substituant cette expression dans (5.1.38), on obtient
l ’équation suivante
w+ 1 (p p ) Pp
w —1 1= 00^ o 0= (5.1.39)

qui détermine la grandeurs = — — . Cette équation reliant la pulsation co et le


vecteur d’onde k n ’a une solution que si <D0 > 0. Pour C>0-*-0, la loi de disper­
sion s’écrit co = kvF.
Ainsi on obtient des oscillations non amorties avec une loi de dispersion
linéaire, la vitesse de propagation des oscillations étant égale à vF. Ces oscilla­
tions sont appelées son nul.
En vertu de l ’hypothèse de Landau, dans un liquide de Fermi, c’est-à-dire
dans un système do fermions à interaction forte, le spectre des quasi-particules
sera du même type que dans le cas d’un gaz parfait. C est pourquoi on peut sup­
poser que l ’équation de dispersion (5.1.39) pour un son nul, que nous avons obte­
nue pour un gaz de fermions faiblement non parafait, sera vérifiée également pour
un liquide de Fermi *).
Remarquons que dans le domaine des fréquences telles que ojt < 1, dans un
/ dp\l/2
gar de fermions se propage un son ordinaire dont la vitesse est égale à c = \dp ) a ,

*) Les oscillations d ’un gaz de Fermi ont été étudiées par Goldman [49]
dans le cas d’un gaz d’électrons à interaction coulombienne entre les particules.
Un gaz de particules non chargées a été étudié par Klimontovitch et Silinc
dans [67] et par Siline dans [105]. La théorie générale des oscillations d’un liqui­
de de Fermi dans le domaine des températures basses a été élaborée par Lan­
dau [73, 74].
§ r».i] ÉQUATIONS DANS LE CAS D’UNE INTERACTION FAIBLE 245

où p est la pression, p la densité de la masse (voir chapitre 6). Pour un gaz parfait
m4t?J. m4*}. .
dégénéré de Fermi on a p »P = et Par conséquent c = r F/ y 3.
5.1.4. Intégrale des collisions en troisième approximation de la théorie
des perturbations. Dans le paragraphe 5.1.2 nous avons obtenu l'intégrale des
collisions pour un gaz de bosons et de fermions en seconde approximation de la
théorie des perturbations. Cette intégrale des collisions contient la probabilité
2 n |[0 (1, 2; 3, 4) | 2Ô (et + e2 — e3 — -e4) et une certaine combinaison des
fonctions de distribution tenant compte des processus directs et inverses. En
égalant à zéro l'intégrale des collisions, on obtient pour solution stationnaire
de l'équation cinétique la fonction de distribution des bosons libres

ou des fermions libres

où ep est l'énergie des particules libres d'impulsion p.


Entre temps, comme nous l ’avons vu dans 3.1.2, ces formules donnent les
fonctions de distribution à l ’équilibre seulement en approximation zéro de la
théorie des perturbations, et l ’interaction modifie ces distributions. Pour décrire
la relaxation de la fonction de distribution hors d'équilibre vers la fonction de
distribution à l'équilibre modifiée, il y a lieu de tenir compte des termes suivants
du développement de l'intégrale des collisions en série suivant les puissances du
hamiltonien de l'interaction. Dans ce paragraphe nous allons calculer l'apport
du troisième ordre L^3> (f) à l'intégrale des collisions Lp (/), de plus nous allons
considérer le cas spatialement homogène et supposer que l'état individuel d'une
particule est caractérisé par la seule impulsion. Nous nous bornerons au calcul
de £^3) pour les bosons. L'équalion intégrale (5.1.17) se simplifie alors et s’écrit
comme
o
o (/) = fX,» ( / ) - i j dt enT«i<5^°T | [ F , 0(/)] —
— OO

- 12 y V <fl} ï| - > + 0 . (5.1.40)


Lp U) = i S p o ( f ) l V f apap\

(nous avons tenu compte de ce que [c?Sf0, a+ ap] = 0 et que, par conséquent,
aa p = 0). Cette grandeur donne l'évolution de la fonction de distribution à une
particule

et n’est rien d'autre que l'intégrale des collisions compte tenu des approxima­
tions d'ordre supérieur de la théorie des perturbations.
246 ÉQUATIONS CINÉTIQUES POUR LES SYSTÈMES QUANTIQUES [CH. 5

A partir de l'équation intégrale (5.1.40) il s'ensuit que le développement de


l’opérateur statistique o (/) en série suivant l'interaction est de la forme
a (/) = o<«)(/) + a<»>(/) + a<*> ( / ) + . . . ,

O(0) ( /) = fX°> (F),
0
° “ >( / ) = - < j dx e1** [V (t), p<°> (/)], (5.1.41)
—oo
0 0
«“ > < / ) - - j IIP**» C/). n - t + T')], V(T)1 +

gp*o) (/) i
+ 2 * £ ’(/> «/„• »■
La grandeur Z,j2) (/) = iSp o<!) (/) [V\ a+a^] qui est l'intégrale des colli­
sions en seconde approximation de la théorie des perturbations a été calculée
dans 5.1.2. (Remarquons que L^l> (/) = (/) = 0.) Connaissant o<2>on peut
trouver l'intégrale des collisions en troisième approximation de la théorie des
perturbations ; à savoir
^ ,3>(/)= iS p o c 2)(fl[V, a+ap].
Comme [a+ap, dp<°) {J)ldfp,\ = 0, on a S p [l\ a^a,,] dp<0) U)!âfp*= 0 et, par
conséquent, en vertu de (5.1.41) on a
o o
v » ( / ) = - < j d x f * j dx' e1»*' Sp(X«>(/) [V ( t + x')|,
*-oo —oo
[V (x), |F , (5.1.42)
Dans cette formule le moyennage s'effectue avec l'opérateur statistique
p<°) (/) d'un gaz parfait hors d’équilibre. C’est pourquoi, lors du calcul de la trace,
on peut utiliser les règles de Vick. Dans le cas homogène que nous avons envisagé
on voit apparaître des simplifications dues à ce que les liaisons entre les opéra­
teurs dans V (x + x#) et aans

t W = -w r 2 0 <4» 2 î 3, 4) a î‘ $«3<»4 («4. +


1234
+ ô 3, j»—fi2, ®1, >>) — Vp
n'influent pas sur L^3>(/). En effet, tenant compte de la liaison entre les opéra­
teurs a+ et a, à l'intérieur de V (x + x'), on obtient une expression de la forme
2 <I>T+X. (1, 2 ; 3, 4) Sp p<»> (/) [atflîa,<i4, [V (x), V ]] s Q. (5.1.43)
1234 1____ t

Vu que ofa, = /A.* et O (1, 2; 3, 4) - #*,+*„*,+*« on a Pi = Pa• Compte


tenu de ce que [p<°> (/), a%a2] = 0, on obtient Q = 0. Ainsi, tous les opéra­
teurs a+et a de V (x -f x') dans l'expression (5.1.43) ne doivent être liés qu'aux
opérateurs a + et û de [V (x), Vp].
§ 5.1] ÉQUATIONS DANS LE GAS D’UNE INTERACTION FAIBLE 247

Considérons ensuite la grandeur Vp. Si l’on tient compte de la liaison entre


les opérateurs afa£a3a4 à l’intérieur de Vp9 on voit apparaître des produits de
symboles de Kronecker du type ôlt3 ô2,4, par conséquent, la grandeur ôA p +
+ ô3 j/ — ô2p — ôi p s’annule. Compte tenu de ces simplifications et vu la sy­
métrie de l'amplitude <D (1, 2; 3, 4), on obtient l ’expression suivante pour la
trace qui entre dans L™ (f) :

X {8 (flj*fl2*,û3wû4',i lû f ' a 2' û3' fl4'» a î fl2û3û<H"^

+ 8 [a‘J,^2'ra3'^z4"» flî a2fl3fl4ll ”f”

-f6 4 (a\.a%ma ^ a ^ 9 \a\.a%,av ak.9 a îa 2a3fl4lH -

*f 32 i 'a2'a3'a/tM

+ 32 [a},aî,a3,a4M aia^ a^H } (3.1.44)


248 ÉQUATIONS CINÉTIQUES POUR LES SYSTÈMES QUANTIQUES [CH. *i

En substituant cette expression dans (5.1.42) et en utilisant (5.1.21), on ob­


tient après intégration sur t et T*
v ? (/>=*?; (/)+££: (/)+ £ £ u),

Là ï A f ) = - j p r 2 S ® (1 .2 ;3 ,4 )< D (3 ,4 ; r , 2 ') ® ( l ', 2 ' ; 1 . 2 ) x
1234 l'2*
X ( ô 4 p + 6 3. p ~ ®2. ji) > M e 3 + 8 « - 8 1' — e 2 ') (e S*f®4 — e l — e ») X
X ( l + / l + / î){ / 1./ 2, ( l + / 3) ( l + / 4 ) - / 3 / 4 ( i + /i0 ( t+ /2 - ) ) + c - c . *), (5.1.45)
i l,a; ( / ) = — 1 - 2 S ®(1. 2;3,4)<D (3, T ; 2, 2')<t>(2',4; 1, l')X
1234 1*2'
X (ô4f p ^ 2, p ®l, /*) (e r ~i~e3— e 2' —®s) (ps4"g4 4"ei — ®2) x
x (/ 1- / 4){ /s /r ( 1 +/*) ( l + / 20 - / 2/ 2* 0 -f-/3) ( l + / r ) K
L cV (f) = - § Z T S S l ® ( 1 . 2 ; 3 .4 )|* ® ( 1'. 2 ; 1\ 2 ) / , . x
1234 r
X (Ô4 /, + ^ 3i ,,—ôo p— i,){ôi(e 1+ e 2—e3—e4) —
- ài (*3+ * « - « ! - c2)} 1/3/4 (1 + M (1 + /i) -
- / l / 2 (l + /3 )d + /4 )}
(les deux premières lignes dans (5.1.44) correspondent à la troisième ligne
correspond à et la quatrième et la cinquième correspondent à L **>).
Les expressions de et peuvent être transformées de telle sorte que
la parenthèse cinétique f j 2 (1 + / 3) ( I + / 4) — /a/* (* + / 1) (1 + U) contien­
dra non pas la fonction ô.(e 1-j-e 2 — e3 — e4), mais la fonction ô (Cj -f e2 —
—e3 — e4). Nous allons commencer par La parenthèse cinétique auprès* du
facteur (^ ,, 1+ ^ , 2) s’écrira comme
(I + /1 + /2KM2' (I + /3) (l + /4)-/3/4(l + M ( l + /2J} =
= (1 + / 3 + /4 ) {/1 ’l y (1 + / 1) (1 + fzY- fifz (1 + fi 0 (1 + / 2')} +
+ (i + / i *+ / 2'){/i/2 (1 + / 3) (1 + / 4) “ /a/4 (1 + / 1) (1 + / 2)}>
celle auprès du facteur} ( ^ 3 + 6 ^ 4) sera laissée inchangée. La grandeur L**}
se décomposera alors en un produit de trois facteurs (et de leurs conjugués com­
plexes). Après changement de 1Tindice de sommation, on obtient

La p = S ^ 2 2 ® ( « .2 ; 3 ,4 ) ® ( 3 , 4 ; 1 ',2 ') 0 ( 1 '. 2 '; 1 ,2 ) X


1234 l '2 '
x (ô 4 , + 83. ,) ( * + / i ' + / r ) { / « / 4 ( l + / i ) ( i + / « ) - / i / s ( H - / * ) ( l + M ) x
X {ô_ (8! + e 2 — e , — e 4) 6_ (e t . - i - e 2 . — e J — e 4) +

+ 6 _ (e ,,-fe 2, — e .) 6 _ (e1, + e2 , —e3 —e4) +


+ ô_ (ej. + e , . —8j —e3) ô_(e 3 + e4 —e, —e2))-(-c.c

*) Ici et plus loin c.c. désigne conjugué complexe.


$ 5.11 ÉQUATIONS DANS LE CAS D’UNE INTERACTION FAIBLE 249

Remarquant ensuite que


ô- (x + y) [6. (x)-f-ô. (y)l = ô_ (x) 6 . (y),6_ (x) + ô_ (—x) = 2Ô (x), (5.1.46 )
on a
£<3) =
op 4*n7‘L
a>3- 2 2 ® 0 . 2; 3, 4 )0 (3 , 4 ; 1 \ 2')X
1234 t'2 '
x O ( 1', 2 '; 1, 2)(64B p + ô3t p)X
X ( l + / r + / o , ) { / 3 / 4 ( l + / l ) ( l + / * ) - / l / 2 ( l + / 3) (l + /4)}X
X 6 (e! + e2—e3—e4) ô_ (er - f e2, —e3— e4) + c.c.
Nous allons maintenant transformer L J*J. A cet effet nous allons décomposer
la parenthèse cinétique auprès de ôi p et de —ô/( p en deux termes, soit
( / « - / | ) { / p / | (1 + /2)(1 + t 2‘) ~ ~ h t v ( l + / r )( 1 + /,)> =
= Uv - U ) {/ 1 /3 ( I + / 3 ) (1 + U ) - / s M * + f l ) (1 + /*)> +
+ Ut - h ) {/ 4/ 0 . ( l + Z i ) ( l + / r ) - / i / r (1 + h ) (l 4 - /o ') }.
La parenthèse cinétique auprès des facteurs Ô2 p et —ô3 p sera laissée inchangée.
En décomposant ainsi en une somme de six termes avec les facteurs ô1#pt
ô2|>, ô3 , ô4j„ et en changeant les indices de sommation, on obtient:

2 2 0 (1 . 2 ; 3 , 4 ) 0 ( 2 ', 3 ; 1, l')4>(4, I '; 2 , 2 ') x


1234 i'2'

X *4. „ U v - t y ) {h it (1 ■ + « (I + W - / 3 /4 ( l + / l ) (! + /*» X
X {ô_ (e2, + c3—e et) Ô- (e3+ c4—g! — e2) +
+ ô- (e3+ c2, —ej — er ) ô- (e2+ e r —e4—er ) +
+ ô_ (ei+®3—e3—c4) ô_ (e24* 82#—®i*—
Puis, en utilisant les formules (5.1.46), on a
T C3)__ 2ji*/
bp yc 3 2 2 ° (1’ 2; 3* 4) ^ ( 2%3 : 1. n x
1234 1*2'
X 0>(4, 1 ' ; 2, 2 ')Ô 4> x { / , / 2 ( l + / 3) ( H - / 4 ) - / 3 / 4 ( H I i K 1 t I . ) ) x
X 6 (C j-|“ e 2 83 — e4) 6 » (e3 -f-e 2, — 81— 8^»)-}-c .c .

Enfin, on passe à la transformation de Remarquons que (x) = Ô1 (x)


et, par conséquent,
ô î( * ) - ô £ ( - x ) = |.ô '(x ).
on a en vertu de (5.1.45)
l 'cV = -^ T S 2 l ^ d . 2 ; 3, 4) 1*0(1', 2; l ' , 2 ) / , . x
1234 1'

X <Ô4. „ + *3 . „ - * 2 . i - ô l . „ ) { / 3 / 4 H + / l ) ( ! + / * ) -

~ / l / 2 U + / 3) (1 -!-/4)> « ' («3 + 84 - f . - «*)•


250 ÉQUATIONS CINÉTIQUES POUR LES SYSTÈMES QUANTIQUES [CH. 5

Les expressions obtenues pour et permettent d ’écrire


l ’intégrale des collisions Lp aux termes en troisième approximation près inclus
sous la forme suivante *)

L, A n = — 2 | Ô ( 1 , 2 ; 3 , 4 ) | * ô 4i j, { / , / . ( 1 + / s ) ( 1 + / 4 ) -
1234
W sM l + /i)(l + / 2)}S (ri + ê 2- 7 3 - ê 4), (5.1.47)

r (1 .2 ; 3, 4) = <D(1, 2 ; 3, 4 ) -

— I r S ^ 1- 2 : 2 ') ® d '. 2' ; 3, 4) x


i'2 '
X (1 + /)- + fy ) 6- (e3-i e4 —et , —e,,) —

— r ; 3 ’ 2'>®<2*2' : 4’ 1">X
l'2'
X (/j# — /2') (e l “f"e i ' e3— e 2 ^ ’

=^ ^ S O (1,2; 1, 2)/2.
2
(Dans le développement du produit | O (1, 2 ; 3, 4) | 2 6 (ei-j-e^ — «3 — «i) en
série suivant les puissances de l ’interaction on ne doit laisser que les termes du
second et du troisième ordre, les termes d’ordre plus élevé doivent être négligés.)
La formule (5.1.47) admet une interprétation physique simple. On voit que
dans (5.1.47) on a la même parenthèse cinétique que dans la foimule (5.1.32)
pour Par contre, lorsqu’on tient compte de l’interaction, l’amplitude
0 (1,2; 3,4) est remplacée par l’amplitude modifiée O (1, 2; 3, 4), et l’énergie de
la particule libre e, est remplacée par l’énergie modifiée t-j. Comme nous l’avons
déjà noté, cette énergie tient compte des effets du champ self-consistent et par
là même elle dépend de la fonction de distribution fp. L’amplitude modifiée
<D (1, 2; 3, 4) dépend également de la fonction de distribution fp%et pour / = 0
nous obtenons une formule bien connue de la mécanique quantique donnant
l ’amplitude de la dispersion en seconde approximation de la théorie des pertur­
bations.
En égalant à zéro l’intégrale des collisions + on trouve la fonction
de distribution à l ’équilibre np1 compte tenu des termes proportionnels à V, soit
(H -»!?’) S ^ ( p . p' ; p. p ' ) (5.1.48)
pr
D’une manière analogue, on peut envisager un gaz de fermions.
5.1.5. Entropie d’un gaz faiblement non parfait. Dans le para­
graphe 3.1.1 nous avons donné la définition de l’entropie d ’un gaz
parfait hors d ’équilibre
s<°> (/) = -Sp<°> (/) ln P<0> (/), (5.1.49)
*) La formule (5.1.47) a été obtenue par Bogolioubov et Gourov dans 126].
La quatrième approximation [où l’on voit apparaître pour la première fois Us
effets liés aux collisions ternaires a été étudiée dans [16].
§ U] ÉQUATIONS DANS LE CAS D’UNE INTERACTION FAIBLE 251

où p(0> (/) est l ’opérateur statistique d ’un gaz non parfait hors
d’équilibre, qui dans le cas des bosons est déterminé par la for­
mule (2.4.29)

P(0) (/) exp { - 2 In (1 + /i) — 2 aîa ‘ 1,1 ■ ^T '} ’ (5-150)


t l 1
ce qui donne la définition « combinatoire » bien connue de l’entropie.
Si le gaz n’est pas parfait, la formule (5.1.49) ne donne pas
l’entropie du gaz. En particulier, on peut le voir en prenant la
définition générale de l ’entropie d’équilibre d’un système non
parfait
= —Sp w In w,
et de la fonction de distribution d’équilibre a une particule
ni = Sp w a*aly
(w étant la distribution de Gibbs (3.1.1) tenant compte de l’inter­
action entre* les particules). Dans ce cas la grandeur s(0) (Sp wa+a)
ne coïncidera pas avec la grandeur q, la différence entre ces gran­
deurs apparaîtra dans les termes du second ordre par rapport à l’in­
teraction V. C’est pourquoi, il y a lieu de donner une définition de
l’entropie d’un gaz non parfait hors d’équilibre.
Il pourrait sembler qu’après avoir trouvé à l’aide de l’équation
intégrale (5.1.40) le développement de l’opérateur statistique gros­
sier en série suivant les puissances de l’interaction, il suffit d’utili­
ser la définition de l ’entropie donnée par von Neumann (2.1.34),
en y substituant au lieu de p l’opérateur statistique grossier a (/).
Cependant, une telle définition de l’entropie d ’un gaz non parfait
hors d’équilibre ne sera pas correcte, car différents termes du déve­
loppement de l ’entropie de von Neumann pour l’opérateur statisti­
que grossier contiendront des intégrales divergentes. C’est pourquoi
il y a lieu de modifier cette définition. Pour comprendre quelle doit
être cette modification, il faut avant tout trouver le caractère des
divergences mentionnées dans l ’expression de l’entropie de von
Neumann s (J) correspondant à l’opérateur statistique grossier a (/)
s (/) = —Sp a (J) ln a (/).
Le développement de l ’opérateur statistique grossier aux termes
de l’ordre de V2 près est de la forme
° (f) = P,0> (/) + ff'1* (/) + • • • .
où en vertu de (5.1.41)
o
0<1) ( /) = j j d T ^ f P (0)(/, V (T)|. Il- * + <).
252 ÉQUATIONS CINÉTIQUES POUR LES SYSTEMES QUANTIQUES [CH. 5

Comme dans la définition de l'entropie de von Neumann figure


ln g (/), il y a lieu de trouver le développement de ln a (/) en série
suivant les puissances du hamiltonien de l ’interaction V. Remarquons
à cet effet qu’on a la formule
o

—O©
(car les valeurs propres de l ’opérateur p sont positives). La théorie
des perturbations pour la résolvante (z — a )”1 de l ’opérateur o
peut être basée sur la formule
(z —a)"1= (z —pfo))-i + (s —p(0))~i (a—p(°)) (z —a)"1.
En vertu de ces formules on a
In a —ln p<0)+ ( ln a)<1>+

o
(ln a)*1*= J dz (z —p*0*)"1o<1) (z —p*0*)"1.
—OO

En y substituant l’équation (5.1.41) pour a*1’ et en tenant compte


de ce que
o
J dz(z—p*0*)"1|p<0>, F (t)1 (z —p(°>)-1 = (ln p<0), F (t)J,
—CO

on trouve
o
(lno)(‘>= i ^ dxe’>t (lnp<0)(/), V (t)|.

En remarquant que ln ((1 -f- / x ) / / i ) = dsl°> (fj/dfx et en utilisant


l ’expression (5.1.50) pour l’opérateur statistique p<0) (J), on obtient
o
(ln o)C) = - i 2 — j dxev [< a „ F (x)J. (5.1.51)
1 —oo
Nous allons passer maintenant au calcul de l ’entropie de von Neu­
mann pour l’opérateur statistique a (/) compte tenu des termes du
premier et du second ordre.
A première vue, on pourrait croire qu’il est nécessaire de con­
naître a et ln a aux termes du second ordre près. Nous allons montrer
cependant qu’il suffit de connaître les grandeurs a (1) et (ln a)(1).
Remarquons que si k caractérise l’intensité de l’interaction, à partir
des formules
§ 5.1] ÉQUATIONS DANS LE CAS D’UNE INTERACTION FAIBLE 253

Sp a (/) = 1, Sp a (/) ln pl0) (J) = —st0> if)


(nous avons tenu compte de Sp a (/) = /j), on obtient la rela­
tion
= - Sp - ^ L {ln a (/) - ln p«» (/)}.
C’est pourquoi, en y substituant le développement de s (/) en série
suivant les puissances de l ’interaction
? ( /) = 2 **>(/)
* -0
on obtient
?°>(/) = s<0>(/), 7o>(/) = 0,
fc-l
S(h) (/) = - s X SP ^ <ln a)(k' ° ’ * = 2, 3, ,
i-i
d ’où
7(2> (/)= — i-Spo<1)(lno)(i). (5.1.52)
Ainsi s{2) ne contient que les termes du premier ordre du développe­
ment de a et de ln a par rapport à l’interaction.
En utilisant les expressions (5.1.41), (5.1.51) pour <j (1) et (ln a)(1),
on obtient
o o
7(2) (/) = - ! j dT, j d T ^ . + ^ T . - T , ; /), (5.1.53)
—oo —oo

<p (t ; /) = 2 3 g / , " (pl (T : /)»
<Pi (T î /) = Spp(0)(/)[F(T), (F, Ojû,]|.
Lors du calcul de la trace figurant ici, tout comme lors du calcul
des intégrales des collisions, on peut utiliser les règles de Vick
(voir paragraphe 5.1.2). Compte tenu de la propriété de symétrie
de l’amplitude C> (1, 2; 3, 4), on a en vertu de (5.1.2), (5.1.27),
<M*; f ) = 1 2 S < M l', 2'; 3', 4 ') x
i'2'3'4' l'2*3'4"
x O ( l ', 2'; 3", 4")(Ô3-. ,+Ô 4'. i - « r , i - Ô 2-. t) x

X 4 [at'U? û 3'û 4', aî-a2-a3-a4-l;


254 ÉQUATIONS CINÉTIQUES POUR LES SYSTÈMES QUANTIQUES [CH. 5

d ’où
<Pi (t ; / ) : ifyoz 2 |<D(1', 2'; 3', 4')|2 X
l '2 '3 '4 '
X e x p tT (e i- + «2' — e 3' — e 4.) (ô j. r + Ô i . v — ôj . 3- — 6 1 . /,-) X
X { f v f r (1 + f r ) (1 + M - H - t k - (1 + t v ) (1 +f r)}- (5.1.54)
En introduisant la composante de Fourier de la fonction q> ( t; f)
oo
<p(<*>; /) = - 2 îr J dTei“T<p(T; /),
—oo
on peut écrire l’expression de s{2) (f) comme
oo
s (2)( /) = -y - | d iû ô ? (< o ) ô ? ( — (D )<p(o ; / ) , (5 .1 .5 5 )


6- (<•>) = rT 1(t| + ico)“!.
La fonction cp ( t; /) (après le passage à la limite thermodynamique)
tendant vers zéro pour t — ± 0 0 , sa composante de Fourier <p (co ; f)
n’aura pas de singularité du type fonction delta par rapport à co.
L’expression sous le signe somme dans (5.1.55), qui contient le
facteur 6? (co) 6? (—0) = ji“2 (q2 -f- co2) -1 donnera lieu à une diver­
gence de s*2* (J) pour q — 0. La divergence est due à la multiplica­
tion des fonctions généralisées ô_ (co ), ô_(—co) qui contiennent des
pulsations positives et négatives.
La question se pose de régulariser l’expression pour s{2) (J).
On a une situation analogue dans la théorie quantique du champ
lors de la régularisation des éléments de la matrice S contenant les
produits des propagateurs contenant des termes à pulsations posi­
tives et négatives [281. (C’est ce qui se passe dans la théorie relati­
viste du champ du fait de l’existence des antiparticules.)
Pour la régularisation des expressions contenant des produits
du type 6? (co) 6? (—co), il y a lieu en vertu de [28] d ’effectuer la
substitution
ô- (co)ôH ( — co)--^-^- Im 61 (co) 4- ;4Ô (c o ) + Bà' (co), (5.1.5(3)

où A et B sont des constantes arbitraires. Pour expliquer cette


méthode, rappelons que la fonction 6. (co) est une fonction généra­
lisée en ce sens qu’on a la relation
00 00
lim f tfcoô]!—(io)cp((o)= C ô_(û>) tp(<i>)<fü),
J
1 1 -+ 0 J
§ 5.1] ÉQUATIONS DANS LE CAS D’UNE INTERACTION FAIBLE 255

où <p (<o) est une fonction infiniment dérivable s’annulant pour


cû-^ifcoo. (Cette relation détermine la fonctionnelle du second
membre de l ’égalité.) Cependant dans le cas général la limite
oo
lim Ç dcoô?1(co)ôüs( — co)cp(co) (5.1.57)
H1 -+ 0 . t),-+o —JOO

n’existe pas, bien que la limite


oo
lira f dcofiü1((o) 6US(cû) qp((o)
Tl,- + 0 . T],-• + 0

existe et détermine la fonction généralisée 8: (ca) = -^-61 (<o).


Nous allons maintenant restreindre la classe des fonctions <p (co)
de manière que soit vérifiée la condition cp (0) = <p' (0) = 0. Pour
cette classe de fonctions la limite (5.1.57) existera. Par produit des
fonctions généralisées ô_ (û>) Ô_ (—o>) on entendra alors une exten­
sion arbitraire continue de la fonctionnelle (5.1.57) définie sur
cette classe de fonctions, sur toutes les fonctions infiniment déri­
vables <p (<o). (Une telle définition a été donnée par Bogolioubov et
Parassiouk [271.)
Pour trouver le produit ô_ (co) ô_ (—(o) ainsi défini, remarquons
que
oo
J cicoe-ip,,,ô]!, (co) ô?*( — ©) = --- e’1*'’ (t|t 4- ife)'1—
—oo
0
— Il- J( dqQ (p+ q)ér>>+1'M+,'>».
— OO

L’expression asymptotique de cette relation pour r^, t|2- ^ 0 est


de la forme
oo
^ (o>) ôü* ((o) =
—oo

= 4 (iii f ife)-1+ 4 >icOhï n2) '‘p - ~ p ® ( p ) ± o (t]),


d ’où l’on trouve après la transformation inverse de Fourier
ôü1(co) ô?' ( - co) = - -L ô: ( - co) + 4 (n, 4- r\2)-' 6 (co) -

- -I Tit (il, + îh)-‘ à’ (CO) + 0 (ri). (5.1.57')


256 ÉQUATIONS CINÉTIQUES POUR LES SYSTÈMES QUANTIQUES [CH. 5

Cette formule montre que pour les fonctions <p (co) qui s’annulent
avec leur dérivée première pour <
ù = 0, on a la relation
oo
lim Ç dtoôü' (<o) ô]?’ ( — <i>)<p(ü))=----- f dcoÔ' (—<o)<p(<û).
tli-+0. n,- +o —JOO n J
L’extension continue arbitraire de cette fonctionnelle (donnée pour
des fonctions pour lesquelles <p (0) = <p' (0) = 0) sur toute la classe
des fonctions infiniment dérivables, s’écrit de toute évidence comme
ô_ (û)) ô_ ( — (û) = -i- Im ô: (©) + A à (o>) + Bô' (©),
où A et B sont des constantes arbitraires. D’où, en vertu de (5.1.56)
on obtient l ’expression suivante pour la correction régularisée du
second ordre dans l ’entropie de von Neumann, correspondant à l ’opé­
rateur statistique grossier a (J) [911
Reg ? (/) = (/) + a«) (/), (5.1.58)
où conformément à (5.1.56), (5.1.54),

^2)/ = -|- j d(û<p(<o; / ) Imôl(co) = 2 1^(1» 2; 3, 4)|2 x


-o o 1234

X61(e, )ln X
X ( /,/. (1 + / ,) (1 + /,) - « 4 (1 + /.) (1 + m (5.1.59)
et s(0> (/) est la dérivée de l ’entropie « combinatoire » calculée à l ’aide
de l ’équation cinétique avec une intégrale des collisions en seconde
approximation de la théorie des perturbations (voir la formu­
le (5.1.36))
^ 0 )( / ) = — JKp (o) ; /)|c o -o =

-£ r S 2; 3, 4)|2ô(Et + e2- e 3- e 4) x
1234

x {/i/2(1 + h) (1 + h) - f j 4 (1 + fi) (1 + h)) x


i_ (1 /a) (1 ~t~ f i ) /i/g (5.1.60)
/a/4(l-i-/i)(l-r/2)
(le terme Bb' (<o) n’a pas d ’influence sur s2 vu la symétrie de la
fonction (p (<*>;/) = <p (—<o ; /)).
Remarquons maintenant que si l ’on calculait l’expression asymp­
totique de (5.1.55) pour T) + 0, alors en vertu de (5.1.57'), la
constante A serait A = (jrq)"1. Ainsi la grandeur A contient la
divergence mentionnée ci-dessus.
§ 5.11 ÉQUATIONS DANS LE CAS D'UNE INTERACTION FAIBLE 257

Dans la méthode de régularisation que nous avons utilisée la


grandeur A est considérée comme une constante arbitraire finie et
a la dimension du temps. Notre théorie ne contient pas de constante
ayant cette dimension, c’est pourquoi il y a lieu de poser - 4 = 0 .
En d’autres termes, la correction du second ordre à l ’entropie « com­
binatoire » s<0) (J) est donnée par la grandeur s<2) (J) et par conséquent
l ’entropie d ’un état hors d’équilibre, est déterminée par la for­
mule 191]:
o
*(/) = *<0>(/) + *“(/) + ... , (2)(/) =
s t J /). (5.1.61)

Nous allons expliquer maintenant le sens physique de l ’appari­


tion de termes divergents dans l ’expression de s (J) [911. Si l ’on
avait calculé l ’entropie de von Neumann avec l ’opérateur statistique
exact (sans passer directement à l ’étape cinétique de l ’évolution)
et construit une théorie des perturbations pour des valeurs cou­
rantes fixées de la fonction de distribution à une particule, pour
l ’expression asymptotique de l ’entropie dans le domaine des temps
grands (t ^ x0) on aurait obtenu l ’expression suivante [91]
s (/; 0 = *<°> (/) + *(2) (/) - W0) (/) + - - . (5.1.62)
On voit ainsi que cette expression coïncide du point de vue formel
avec (5.1.58) si l ’on pose A = 2tln. Ceci signifie que l ’apparition
de divergences est liée à l ’introduction de l ’opérateur grossier à
l ’étape cinétique de l ’évolution. Par suite delà présence, dans (5.1.62)
d ’un terme proportionnel à t, l ’entropie de von Neumann correspon­
dant à l ’opérateur statistique exact ne change pas dans le temps.
Cependant, l ’entropie définie comme s{0) (f) s<2) (f) croîtra dans
le temps.
Nous allons montrer maintenant qu’à l ’état d ’équilibre, l ’entro­
pie (5.1.61) que nous nous avons introduite coïncide, aux termes
de l ’ordre de V2 près, avec l ’entropie thermodynamique d ’équilibre
qui est définie comme —Sp w ln w. De plus, nous allons voir tout
de suite qu’en cette même approximation l ’entropie (5.1.61) est
maximale pour la distribution d’équilibre des particules, une éner­
gie et un nombre de particules étant donnés [91].
Comme à l ’étape cinétique de l ’évolution l ’entropie doit être
une fonctionnelle de la fonction de distribution à une particule
ces propriétés peuvent être formulées sous la forme de deux rela­
tions suivantes :
s (n) = —Sp w ln w = scq, (5.1.63)
/ ds{f)
\ dfx P ^ + pfi) /_» = °, ra, = Sp (5.1.64)
1 7 -0 3 9 3
258 É Q U A T IO N S C IN É T IQ U E S P O U R L E S S Y S T È M E S Q U A N T IQ U E S [CH . 5

où l ’énergie moyenne ${{f) en tant que fonctionnelle de / est déter­


minée par la formule
alt(j) = Sp a (5.1.65)
La seconde de ces relations peut être considérée comme le prin­
cipe variationnel qui sert à trouver la fonction de distribution à une
particule pour une entropie hors d ’équilibre donnée. Nous allons
formuler ce principe sous une autre forme plus commode. Supposant
que l ’expression (6.1.63) est vérifiée, on peut écrire l ’égalité
dt* r ( às (f) \ ^ / Qs (/) \ dns
\ d€i / / —n ^ \ àf2 I f —n à£i
(5.1.66)
•*

5 eq = p ! c ^ ( n ) - n I . n i) - Q .

(Cette formule découle de la définition (5.1.63) et de ce que^/f (n) =


= Sp vûqK (voir la formule (5.1.69)).) C’est pourquoi

et par conséquent la formule (5.1.66) s’écrit


V f ds(/) adM(f) , q..1 àn2 _ a ldVU) \
^ \ df2
où V (J) = Sp a (J) V. On voit que pour vérifier le principe varia­
tionnel (5.1.64) il faut et il suffit d ’avoir l ’égalité

(La suffisance (5.1.67) est facile à vérifier dans la théorie des pertur­
bations compte tenu de ce que dn^i!dzi ~ ôlf2-) Ainsi, pour vérifier
le principe variationnel (5.1.64), Il faut voir que (5.1.67) est vrai,
après avoir préalablement vérifié (5.1.63).
Pour vérifier (5.1.63), (5.1.67), trouvons d ’abord = Sp wa\ax
et seq = —Sp w ln w en approximation envisagée. A cet effet on
aurait pu utilisé la théorie thermodynamique des perturbations.
Cependant il est plus commode d ’élaborer la théorie thermodynamique
des perturbations un peu différemment en partant du fait que la
solution stationnaire de l ’équation cinétique f p = rtp, annulant
l ’intégrale des collisions L p :
Lp (n) = 0, (5.1.68)
donne un opérateur statistique a (n) qui est équivalent à la distri­
bution de Gibbs [86]
§ 3.1] ÉQUATIONS DANS LE CAS D’UNE INTERACTION FAIBLE 259

Sp o (n) tj>+ (xx) . . . a|> (xn) = Sp tn|>+ (xJ . . . $ (xn). (5.1.69)


La fonction de distribution nx coïncide alors avec la fonction de
distribution à l ’équilibre nx = Sp tra+ala En vertu de (5.1.68) et
(5.1.40), a (n) et par conséquent w satisfont à l ’équation intégrale
suivante
o
w = p(0) (h) + i j \w, V]e~i<^ o x , (5.1.70)
- OÜ
la relation Lp (n) = 0 étant la condition de résolubilité de l ’équa­
tion intégrale. (Celle-ci est obtenue en multipliant l ’équation (5.1.70)
par a \ a x et en calculant ensuite la trace.)
Soulignons que l ’équation (5.1.70) ne contient aucune caracté­
ristique macroscopique du type température ou potentiel chimique.
La fonction de distribution à l ’équilibre nx figurant dans p(0) (n),
ainsi que les caractéristiques macroscopiques apparaissent dans la
théorie des perturbations par rapport à l ’interaction lorsqu’on
résout l ’équation Lv (n) = 0.
Nous allons passer maintenant au calcul de la fonction de distri­
bution d’équilibre nx = Sp wa\ax qui est liée à Q par la relation
nx = p-1 dQ/de^ (5.1.71)
Pour trouver Q nous allons dériver la condition de normalisation de w
par rapport à la constante d ’interaction X. Finalement on obtient
p-*-!?- = S p £ y + _ i r 2 0 (1 , 2; 1, 2K * ,, (5.1.72)
12
où l ’on a introduit la désignation w = w — p(0) (n) et utilisé l ’ex­
pression explicite (5.1.2) pour V. En développant w et nx en séries
de la théorie des perturbations

w = J n<h\ n* = S nok)
fe-i *-i
(le développement pour w apparaît par suite du développement de w
en série suivant les puissances de V et du développement de la
fonction de distribution nx figurant dans p<0) (n)), on obtient à par­
tir des équations (5.1.71), (5.1.72) les relations suivantes:
= —l)-i,

1 k dn^
*+l 2'; 2') 2 (5.1.73)
l '2' 1-0
* = 0, 1, 2, . . . ,
17*
260 É Q U A T IO N S C IN É T IQ U E S P O U R L E S S Y S T È M E S Q U A N T IQ U E S [CH . 5

qui permettent d ’exprimer le À*-ième terme du développement de la


fonction de distribution d ’équilibre en fonction de n'J* et de Sp w (*>l7
(Z = 1, . . ., k — 1). D’où l ’on trouve
^ l , = - K 0,(l + O C , (5-1-74)
où e*}’ = 7 (1, 2; 1, 2) » cï* (voir la formule (5.1.48)).
-n
Nous allons maintenant passer au calcul de l ’entropie d’équi­
libre Scq = —Sp w ln w. En dérivant cette expression par rapport
à la constante d’interaction et en remarquant que P (cj — ji) —
= (ds,0) (/)/5/1)/=n,o> on obtient
ds«l _ V 3"i / àt(°) (J) \ | o q_ ^ t; ,
dX - l i ax \ du / /_„(0) + pSp a x v +

+ p r - * 2 <*>(*’ 2 ; l 2) - ^ - r2-
12
D’où, en développant l ’entropie d’équilibre seq en série de la théorie
des perturbations

on obtient pour (A: l)-ième terme du développement l ’expression


suivante :
s<*+1) = y ( ) „<*+1) + *L_ p Sp w<kW +
eq V dfi / /_ „ (» ) 1 ^ * + 1 y y

k
+ Pr - ' 2 2; 1 , 2 ) 2
12 Z-l
qui donne en vertu de (5.1.74)
,« > = s(0)(n< o))f s$> = (sW {n )y '\

s'e%= («CO»(„))«> + - L P Sp û’jV. (5.1.75)


Dans ces expressions les grandeurs (s<0) (n))(1), (s(0) (n))l2) sont les
termes du développement de s{0) (n) liés au développement de la
fonction de distribution d ’équilibre
oo
S<°) (n) = 2 (s< 0 ) ( / i ) ) < ',>.
ft-0
Nous allons tout d ’abord vérifier l ’égalité s (n) = seq. Conformé­
ment à (5.1.75) cette égalité est évidente pour les termes d’ordres
zéro et premier. Pour que cette égalité soit vraie pour les termes du
§ 3.1] ÉQUATIONS DANS LE CAS D’UNE INTERACTION FAIBLE 261

second ordre, en vertu de ces mêmes formules on doit avoir la rela­


tion suivante
‘ p S p WtV .
S < 2 > ( re( 0 ) ) = (5.1.76)
Pour la vérifier remarquons qu’à partir de (5.1.70) on a la formule
w

Sp wtV = i j dx Sp [u'g, V ( t )) y ,

où w 0 — p,0> (re(0)). La relation (5.1.76) devient maintenant évidente


si l'on tient compte de la formule
(p (T ; n(°>) = ip Sp w0 [F, V ( t )],
qui découle de la définition de <p ( t ; /) donnée par (5.1.53).
Nous allons maintenant vérifier le principe variationnel (5.1.64)
ou la relation équivalente (5.1.67). A cet effet, remarquons qu’en
vertu de (5.1.41) le développement de V (J) suivant l ’interaction
est de la forme
v (/) = v , (/) + y o (/) +
ou
u
V ,(/) = Spp<«>(/) V, vz(f) = i j dxSp[p^U),V (x)\V. (5.1.77)
—oo

Ce qui montre que compte tenu de (5.1.61) la relation (5.1.67) se


trouve vérifiée pour les ordres zéro et premier. Pour le second ordre,
on doit avoir la relation
/ dsHf)\ p / dV2 (l)\ (5.1.78)
V 0) 5 e , )fmmnu
qui est également vérifiée. En effet, conformémentà (5.1.61), (5.1.53),
on a
o
(^ ir ) i ^t t S p [ v » iv (t), «ra.ii,
—oo

d ’où l ’on obtient (5.1.78) en tenant compte de l ’expression (5.1.77)


pour V 2 (/).
Ainsi, l ’entropie que nous avons définie (5.1.61) en approxima­
tion envisagée est douée des propriétés générales (5.1.63), (5.1.64)
de l ’entropie hors d’équilibre.
Remarquons pour conclure ce paragraphe qu’on peut trouver
d’une manière analogue l ’entropie d’un gaz faiblement non parfait
hors d ’équilibre en approximations suivantes de la théorie des
perturbations 1911.
262 É Q U A T IO N S C IN É T IQ U E S P O U R L E S S Y S T È M E S Q U A N T IQ U E S [GH. 5

§ 5.2. Equation cinétique compte tenu


des seules interactions binaires
5.2.1. Opérateur statistique à l’étape cinétique de l’évolution.
Au § 5.1 nous avons obtenu une équation intégrale pour l ’opérateur
statistique à l ’étape cinétique de l ’évolution en supposant que l ’in­
teraction entre les particules est faible. Dans le cas des états spatia­
lement homogènes, cette équation s’écrit
o
a ( / ) = p<°> ( / ) - i j d x é ^ e iS K ^ x
—oo
X { [V, o ( / ) ] - i 2 ^ L , ( / ) } e - ' ^ . \
P
où Lp (J) est l ’intégrale des collisions
Lp (/) = i Sp o (J) IF, apap] (5.2.1)
(pour plus de simplicité nous n ’avons pas tenu compte ici des varia­
bles spinorielles).
Cependant, tout comme dans le cas classique, il n ’est pas indis­
pensable ici que l ’interaction soit faible. En effet, ce qui est impor­
tant, c’est que pour des temps suffisamment grands, l ’état du systè­
me peut être décrit par une fonction de distribution à une particule.
A cet effet il faut que la fonction de distribution à une particule
varie plus lentement que les fonctions de distribution à particules
multiples, et les fonctions de distribution à particules multiples
auront ainsi le temps de suivre les valeurs instantanées de la fonc­
tion de distribution à une particule. Une telle situation se rencontre
non seulement dans le cas d’une interaction faible, mais également
dans le cas d ’une densité de particules faible. Dans le premier cas
les collisions peuvent alors être fréquentes bien que la probabilité
d ’un acte de diffusion ne soit pas grande. Dans le second cas, par
contre, la probabilité d’un acte de diffusion peut être grande, alors
que les collisions se produisent rarement par suite de la densité
faible des particules.
Dans le § 5.2 nous allons obtenir les équations cinétiques pour
des systèmes quantiques dans le cas d’une densité de particules
faible. Comme nous venons de le mentionner, on peut se baser sur
l ’équation intégrale (5.1.40) pour l ’opérateur statistique a (/).
Cependant, il y a lieu de chercher la solution de cette équation
non pas sous la forme d ’un développement suivant les puissances
de l’interaction, mais sous la forme d ’un développement suivant
les puissances de la densité. Du point de vue formel, à ce dévelop­
pement correspond le développement de l ’opérateur statistique a (/)
en une série fonctionnelle suivant les puissances de la fonction de
distribution /.
§ 5.2] É Q U A T IO N C IN É T IQ U E C O M P T E T E N U D ES IN T E R A C T IO N S B IN A IR E S 263

Nous allons maintenant montrer que l ’opérateur a (J) peut


s’exprimer simplement en fonction de p<0) (/). A cet effet on écrit
l ’équation (5.1.40) comme
o
a (/) = p<°> (/) + i j dxé^e1^** [W, a(/)l e~lc^ ot, (5.2.2)
■— 30


W = -V + i2 L A f)4 -
P "
(l’opérateur W agit dans l ’espace hilbertien et dans l ’espace des
fonctionnelles de la fonction de distribution).
Nous allons maintenant utiliser les formules (5.1.18'), (5.1.18").
En y posant
A = i \ W , *(/)], U = W,
H = $ ( - i 2y i Lv ( f ) - l ---- 3 f 0 - W ,
p “
on trouve en vertu de (5.2.1)
n
o(/) = pW (/)+ j dT«nVWT{i [ H', o(f)\ — i\W , B\)e~iHx.
—oo

Remarquant que Z? = o(/) — p(0)(/), on a


o
o(/) = p(0)(/) + i j dtéV!teillx [p(0) (/), H\e~iHx
-oo
(nous avons tenu compte de ce que [p(0) (/), <SV0\— 0). Etant donné
que
eiHxi [p(0>(/), H ] e - iltx= - - L ^ n xpm ( f ) e- i,lx,
l ’intégration par parties donne
n
a (/) = “H j dTetïteiHTp<°) (/) e"if/T
—oo
ou bien
r V ȈT"
o(/) = t i j che^e v p el&f xç>'°' (f)e~%:Kx. (5.2.3)

En substituant cette expression dans (5.2.1), on obtient l’expres­


sion suivante pour l ’intégrale des collisions Lv (J) [381:
? ’ SvW êT T
Lp(1) = ii\ ) dté^e '' -Spp‘#>(/)e
(5.2.4)
264 ÉQUATIONS CINÉTIQUES POUR LES SYSTÈMES QUANTIQUES [CH. 5

Les formules (5.2.3), (5.2.4) permettent, en principe, d ’obtenir


les développements de a (J) et de Lp (/) en séries fonctionnelles
suivant les puissances de /, car nous connaissons le développement
de p(0) (/) suivant les puissances de / (voir (3.1.33)). C’est le problè­
me que nous allons traiter dans le paragraphe suivant.
5.2.2. Développement de l’intégrale des collisions en série suivant
les puissances'de la fonction de distribution à une particule. Comme
nous l ’avons déjà mentionné, pour trouver le développement de
o (J) et de L p (J) en série suivant les puissances de /, il suffit d ’utili­
ser le développement (3.1.33) de l ’opérateur statistique d ’un gaz
parfait hors d ’équilibre p(0> (J) en série suivant les puissances de /:

p <#,( /) =
n2- 0 p;•*(/),
où les opérateurs pn0) (J) sont donnés par les formules (3.1.33).
Le développement de^ Lp (J) en série suivant les puissances
de / sera

£ , ( / ) = n—
S 2 £?.(/).
L l ( f ) = M l ( p ; f), (5.2.5)
L U f ) = M i ( P -, f ) + 2 M l(p'-> n - s j - r M U p ; /).
P' P
Ici
o
/) = tîl j d W ? ? ' (p ; 1)e * = i \ ~ ^ ~ M ™ { p - , /),

(/> ;/) = Sp PT (/) e - ^ x (V, a*,ap\ e ^ \


L’opérateur pi0>(/) peut s’écrire comme
PT (f) = pT(f)+P'n 0 >(f)-
Ici pj,®’ (/) s’exprime en fonction du projecteur | 1, . . ., n ) (I, . . .
. . ., n | sur l ’état à n particules
pk0,(/) = -^r 2 I 1.........« > / ,.../ „ < ! , (5.2.7)
l ...n
et p*®* (J) en fonction des projecteurs | 1, . . ., n — 1 ) (1, . . .
. . ., n — 1 |, . . ., | 0 )( 0 | sur les états à n — 1, n — 2, . . .
particules, qui sont multipliés par certaines formes contenant les
produits de n fonctions de distribution, ces formes contenant soit
les fonctions de distribution avec des impulsions qui coïncident
§ 5.2] ÉQUATION CINÉTIQUE COMPTE TENU DES INTERACTIONS BINAIRES 265

(comme par exemple, fi-fi), soit des fonctions de distribution sous


le signe sigma (comme par exemple ^ /i* 53 vo*r (3.1.33)).
i î
En utilisant les règles de Vick lors de l ’élaboration de la théorie des
perturbations par rapport à l ’interaction pour les grandeurs
(P ; f) — 53^*"’ 0» ; /) il est facile de voir que ces termes n’appa-
n
raissent pas dans <9\(p; f). C’est pourquoi, ils n ’c.pparaissent pas
non plus dans S*'™ (p ; f). Ils doivent, par conséquent, après avoir
apparu dans S1'?’ (p; f):
(P ; /) = Sp p T (/) (F, a*a„| (5.2.8)
se simplifier avec la grandeur (p ; /) :
(p ; /) = Sp p"’ (/) [V, a;,a,,] e ^ T

en somme cPin>(p ; /) + # rn)(p ; /) = <9iVn. C’est pourquoi, si l ’on


désigne par [ ...J l ’opération consistant à rejeter les termes du
type fi*fi, S / tf . . . , on obtient pour la formule suivante

Ainsi la grandeur M'™ peut s’écrire comme suit

o (5.2.9)
M\ny(p; f) = n1 j dTe^xéPiny (p ; f ) x l.

Nous allons montrer que M ' f peut s’exprimer en termes de


grandeurs caractéristiques de la théorie quantique de la diffusion,
à savoir:
<x> oo

^ n,( p ; / ) = - g ^ J dE j dE>à l\ E - E t) ( E - E >+ ixù>:


— OO — 30

1. . . n l' . . . n'
x R t \ - , . .. n- (E) (ô„. , -f . . . +Ô,. n) ( / , . . . / „ - h - . . . M X
X 7 \V.. r ... „• (E) 7V?.. ... „• (£')*. (5.2.10)

< ï . . . n ( £ ) = i?o.i ... » ( ^ d t - î n )
2G6 ÉQUATIONS CINÉTIQUES POUR LES SYSTÈMES QUANTIQUES [CH. 5

ont les valeurs propres de la résolvante R 0 (z) = (z — S f 0)~l du


hamiltonien c^ 0 pour z = E ± ~ tr] et T (z) est l ’opérateur de dif­
fusion T (z) = V 4- V R 0 (z) T (z), avec (voir le paragraphe 2.1.2)
^rA .n; = <1, • • -, « I T (E ± i ir\) | 1', . . II' ).
Pour démontrer (5.2.10), on utilise les formules
1 oo

( —it) = ± - ± r j dEe*iB*Rw (E ),
— OO

où R i±y (E) = R [E ± - t? ir\} et R (z) = (z — est la résolvante


du hamiltonien Si. A l ’aide de ces formules il est facile
d ’écrire M™ sous la forme

= J dE J dE' 6 0 ){ E - E ' ) 2 fi • • • /n X
—oo -o o 1 .. . n

X {A ,. . . n (E, E ' ) - A \ ... E)}, (5.2.11)



A l . . . n ( E ,E ') = (1, ...,n |iî« - > (r)V û ;a ,,/î« +>(Æ )|l, ...,» > .
La grandeur A\ ...„ ( £ , E') s’écrit comme su it:
A, ...„ (£, E') = Altl) E') + A\2\ ..„ ( £ , E'),
A\l] .. n ( E ,E ') = <1, . . . . n | i?(-> (£ ') Fa+Ûp X
X(/?(+)( £ ) - / ? (0+)( £ ) ) | l .......... «>,
A\2\ . . „ ( £ , £ ') = <1, . . . . n | i?(-> (E ') VatapR (0+) (E) 11, . . . , n).
En utilisant la condition de complétude (2.2.9) et les relations
R 1 y(E')V = R ^ (E') (E'), R i+,(E) — R*o+)(E) =
= Rl0+)(E)Tw (E) R \ f y(E),
il est facile de voir que
AiW. n (E, E ’) = R ’o ' i ... „ (£ ') R$ \ ... n (E) X
X TT S 7’(r ). . „ : « ' . . . n ' ( £ ' ) X
r .. . n'
X r .t’ (E) (ô„. f + . . . +Ôi(. „0 M t i ' ... n' (£), (5.2.12)
A(t2; ..„ ( £ , e ’) =/?<„:>,... n (£ ') /fr», ...„ ( £ ) tV?. (E') x
X (ôp, 1-h • • • 4“Ôjj. tï)-
§ 5.2] ÉQUATION CINÉTIQUE COMPTE TENU DES INTERACTIONS BINAIRES 2(57

Pour trouver l’apport de A x\\ ..„ ( £ , E') dans M iT\\ on utilise


la formule (2.1.29)
7<~)(E') — Ti+)(E) = ( E - E ' + ir])T''+)(E) Rl0+)(E )n \r )(E')T' )(E’).
En remarquant que Ti+> (E) = T’1-1 (E ){+>, à partir de (5.2.11),
(5.2.12) on obtient la formule (5.2.10J.
Notons que
oc

f "n , ^ : / ) = " W Î d £ 2 S l « ü t t . . . n ( Ê ) | 2 X
—oc 1 . . . n l' . . . n'
x I JtoVr • •- n' (B) I* I r \ +). . „ : ...„ '( £ ) I* X
X (6,. 1+ . . . + Ô*. „ -Ô „. - ô,. «0 /n')-(5.2.13)
A partir du développement (5.2.5) et compte tenu de (5.2.9),
on peut écrire les grandeurs L'p (J) sous la forme
L ? ( f ) = \Ml(p, /)],
L T (/) - 1M T (P ; /)] + 2 \ M T ( p \ f)] -gf- [M- (p ; / ) |, (5.2.14)
, P*

où M'ni (p ; /) est donné par la formule (5.2.10).


Nous allons trouver l ’expression explicite de la grandeur L\J} (/),
qui est l’intégrale des collisions en approximation principale par
rapport à la densité des particules. En vertu de (5.2.13), la grandeur
Jlfif' s’écrit
oo
M T (p; /) = — jgj- j dE 2 2 i *«+)>2 (£ ) I2 I ^or«'2' I2 *
-o o 12 1 '2 '

x | v r ( E ) |2(ÔJ..1+Ô1,.2- Ô ,, 1— fi,.2')(/i/* “ / i '/ 2'),


d’où de toute évidence on a [A/ô2>] = M ‘2). C’est pourquoi en
remarquant que
TJ I * (o TÎ2(£) I2— - ^ 2 n ô ( / ? - e 1- e 2),
11—+0
on obtient finalement [87].
L;,U) = n 2 I T’itl ; f 2'(ei-r-C2) |2ô(e14-e2 —e r —e2.) X
121'2'
x(5.2.15)
8 j , . 2 ( / i ' / 2 ' - / i / î ).

La grandeur T 12; l'2# (e, -f- e2) qui entre dans cette expression,
est l ’amplitude de la transition de l ’état \ 1', 2') à l ’état | 1, 2 ).
Ainsi, U*' (/) a la structure de l’intégrale des collisions de Boltz-
268 ÉQUATIONS CINÉTIQUES POUR LES SYSTÈMES QUANTIQUES [CH. 5

manu, mais la probabilité de transition est déterminée ici non par


la mécanique classique, mais par la mécanique quantique. (Rappelons
qu’on a déjà utilisé dans le § 1.4 les équations du type d ’équation
cinétique de Boltzmann avec une probabilité quantique et non
classique.)
5.2.3. Développement quantique du viriel de l'intégrale des col­
lisions. Dans le paragraphe précédent nous avons trouvé la forme
d ’intégrale des collisions dans le cas où la densité des particules
est le plus petit des paramètres, c’est-à-dire lorsque la distance
entre les particules a est grande, tant par rapport au rayon d’ac­
tion des forces d ’interaction r 0 que par rapport à la longueur moyenne
d ’onde broglienne des particules X. Dans ce paragraphe nous allons
obtenir l ’intégrale des collisions dans le cas où le plus petit des
paramètres est r 0 (r0 «C fl, X), pour ce qui est de la relation entre a
et >, elle peut être arbitraire. (Le développement suivant le para­
mètre r a/X est appelé développement quantique du viriel.) Dans
ce cas la fonction de distribution à une particule fv n ’est pas obliga­
toirement petite par rapport à l ’unité: si p ^ X”1, peut être
de l ’ordre de l ’unité, par contre, si p ^ X*"1, on a f p -C 1. Nous
allons montrer qu’en cette approximation l’intégrale des collisions
pour les bosons s’écrit [381 :

X 6 , . 2 { f v f r (1 + /f) (1 + / 2) - / i / s (1 + f v ) (1 + f r ) Y (5.2.16)
Dans le cas des fermions, dans cette expression il y a lieu de procé­
der à la substitution 1 + / 1 — /.
Pour démontrer cette formule, nous allons isoler dans la gran­
deur L'p * (/) le terme principal par rapport au paramètre r 0/X et
sommer ensuite tous ces termes principaux. Pour expliquer com­
ment on peut isoler dans L)?' (J) le terme principal par rapport au
paramètre r 0/X considérons les deux intégrales suivantes

où cp (x) est une certaine fonction différente de zéro seulement pour


x ^ 1. Compte tenu de ce que fp ~ 1 pour p X"1, et /,, <C 1 pour
p » X”1, on a

A æ r"3 j dxy (x) x2, B « r"3 j dxip (x) x2,


0 0
d ’où | A | < | B | car r 0 < X.
Ainsi, pour obtenir les termes principaux dans le développement
quantique du viriel de l’intégrale des collisions, il y a lieu dans
§ 5.2] ÉQUATION CINÉTIQUE COMPTE TENU DES INTERACTIONS BINAIRES 269

NI'"' de ne tenir compte que des termes dans lesquels on rencontre


le nombre minimal d'intégrations des fonctions de distribution fp
avec des fonctions du type <p (r 0p ) différant de zéro seulement pour
p r~l. Les fonctions de ce type sont dues aux amplitudes quanti­
ques TŸ, \ . .n: t (voir (5.2.10)). Il ne faut pas oublier que
ces amplitudes à n particules contiennent en plus de l ’ensemble lié
à n particules des ensembles non liés que l ’on peut exprimer en
fonction des amplitudes d’ordre inférieur. C’est ce qui est illustré
sur la fig. 3 (les lignes droites correspondent aux particules; les
courbes fermées unissent en ensembles les particules qui ont inter­
agi). Les ensembles liés s’annulant pour p » sur toutes les
variables impulsionnelles, l ’apport principal dans M™ proviendra
des diagrammes de la fig. 3 qui contiennent un ensemble lié à deux
particules (voir fig. 3, b).

Û û
c
o) b)
Fig. 3

En désignant par TŸl.. n; i* ... t ï (E) l ’apport dans


w; !'...„ '(£ ) des diagrammes de la transmission à deux par-
ticules (voir fig. 3, b) de sorte que les règles de Vick donnent
T\+\ n ; 1 .■ (£) =
-T .S•i r'l. S. (E eÜ • • • ein) S - - -
i'
(5.2.17)

où S désigne la sommation sur les paires d ’indices ne coïnci-


dant pas entre eux 1, 2 ; 2, 1 ; . . . ; n — 1, n, et S la somma-
i'
tion sur toutes les permutations des indices primés (ij . . . i„ et
i[ . . . i,', sont des permutations des indices 1 . . . n et 1' . . . n').
Remarquant maintenant que l’intégrale des collisions elle-même
est petite pour 1. ^ r 0, on trouve en vertu de (5.2.14), (5.2.4) que
le terme principal dans L'"/ (J) par rapport au paramètre r<>/Y. sera
égal à lM™ (p ; /)], où

tT- 1
M (on)(P ; /) = 16n (n—2)! î dE 2 S IMtî2(^) I2x
-oo i . . . n l'2'
270 ÉQUATIONS CINÉTIQUES POUR LES SYSTÈMES QUANTIQUES [CH. 5

x | A fcîrr (£) 1“ (/1/2 /i'/ïï') f h • - • (ÔP. 1 + Ô„. ,-) x


X 7^12; i ' 2 ' ( E ) * T \ V . . . n ; i ' 2 ' 3 . . . n ‘ { E + 8 3 -f- . . . + C n). (5.2.18)
Le terme principal dans le développement du viriel quantique de
l'intégrale des collisions, que nous désignerons simplement par
Lp (/), sera donc égal à
£ ,.(/)= S /))•
n —2
Nous allons montrer que
W ( p ; / ) ] = 0, » > 3 , (5.2.19)
et par conséquent
Lp (/) = [A/?’ (p ; /) 1+ W ’ (P ; f ) l (5.2.20)
Pour s’en rendre compte remarquons que les termes de 7*<+) du
type T'm \ h-r ; T\a\ k'r l Tm\ a'r , Taï\ a'r (ici a = i, 2 ; A\ Z=^3, .. ., n
et cl = 1', 2 '; k \ V = 3', . . . , n') n’influent pas sur l M (0n>], car
ils contiennent des produits de symboles de Kronecker ô„.
où s' = 3 \ . . . , n', s = 3, . . . , n. (Nous avons tenu compte du
fait que les termes dans Tl+) contenant les facteurs n ’influent
pas sur M 0‘n\ car le symbole de Kronecker 61+2. r + 2' contenu dans
7*12’; i'2'(£ ) annule l ’expression / t/2—f vf v - ) Remarquons de plus
que le terme de Ti+) du type T\Vt r 2'(£ )S Ô 3. 3' - • • ônn' n ’influe
^ i'
également pas sur [A/Jn>], lors du calcul de [M{0™\ on peut donc
remplacer f (>) par
T*12 . . . n ; r 2 ' . .. n' (-E + 63 + • • • + en)“^
T . S rs-, S +
ili2pl'2'

+ 4" S T i* J 9 ; i'2 ' ( ^ + Ci, + C | f — £ j — C2 ) X


i.i,=A 1 . 2
(itt-U)
x S 6 3 M , . . . 6 n ' . i a. (5.2.21)
Considérons maintenant les termes du second membre de cette
relation pour lesquels ïv i' = fc\ l \ ij9 i 2 = Jc9 /oùfc', V = 3', ...
. . n' et k, l = 3, . . n (qui peuvent apparaître seulement
pour n ^ 4) :
4" S riV; A'r (£) (6a. rôi. 2' + 6*. 261, r) ô*t a'A/vr +

+ 4" S A ?*=!
^AI; l'2'(#) (ôl,A'62, r+Ô2,A'6if i')6*. A'ôl.r-
§ 5.2] ÉQUATION CINÉTIQUE COMPTE TENU DES INTERACTIONS BINAIRES 271

Il est facile de voir qu’ils donnent lieu à l’apparition dans M\\n*


du facteur (/1/ 2—/ i '/ 2')(/i/2 + f v f 2') = / 1/2 —/i7 S # par conséquent
n’influent pas sur [M'0n>\.
Enfin les termes, dans le second membre de (5.2.21) pour les­
quels ip i' = a \ V ; il9 i 2 = a, Z, où a ' = 1', 2', Z' = 3', . . ., n '
et a = 1, *2, Z = 3, . . ., n (ils peuvent apparaître seulement pour
n ^ 3) ont la structure suivante :
T\V.V2'(E)[ S S 6 3 , 2 ' - • • àn + S S63',2...Ôn',inj
r > 2 ' i' />2 i' 1; l absents
i \ l' absen ts

et n’ont pas d’influence sur pour n ^ 4 comme il est facile


de voir. La formule (5.2.19) se trouve ainsi démontrée.
Nous allons maintenant passer à la recherche de [A/‘; ’], (il/'jj’l.
La grandeur [Af‘J’1 coïncide, comme on voit aisément, avec il/'*’,
donc
W ’(p ; f)\ = U ? if ) (5.2.22)
(voir la formule (5.2.15)). En vertu de (5.2.18) on a pour la grandeur
M'l‘ (p; f) dans le cas des bosons
ce

M 3)(p ; / ) = — £ J d E h 2 l < 2 3 ( ^ ) l 2X
—où 123 2 '3 '

X| (E) \2 (àp, i +ôj>, 2 + Ô/>, 3) ft (fzfz—f v f Z*) X


X (1 + 26^2 + 20!, 2') I T&\ 2 '3 ' {E)\|*
et par conséquent
[A/(i3) ( p ;/)] = ji
121'2'
| 2"12*; i#2' (ei + ^2) l2S(ci + e2—er —^2') $ p . 2 X

x i f v f r ( U + h ) - h U U v + /r)> - (5*2.23)
En substituant les expressions (5.2.22), (5.2.23) dans (5.2.20), on
trouve l’intégrale des collisions (5.2.16). Soulignons encore une
fois que l’expression (5.2.16) pour l ’intégrale des collisions est
vraie pour r 0
Remarquons qu’on a obtenu les résultats de ce paragraphe en
supposant qu’il n ’y a pas d ’états liés des particules. Si la formation
d ’états liés est possible, à l ’étape cinétique de l ’évolution l ’état
sera caractérisé non seulement par une fonction de distribution
à une particule, mais par la fonction de corrélation à deux parti­
cules dans le sous-espace des états liés de deux particules [66, 921.
272 ÉQUATIONS CINÉTIQUES POUR LES SYSTÈMES QUANTIQUES [CH. 5

§ 5.3. Equations cinétiques pour les particules et le rayonnement


en interaction avec le milieu extérieur
5.3.1. Equation cinétique pour des particules en interaction avec
le milieu. Au § 1.4 nous avons étudié l ’équation cinétique pour des
particules en interaction faible avec le milieu. On supposait alors
que la densité des particules est suffisamment faible, de sorte qu’il
était possible d ’utiliser la statistique classique et de négliger l ’inter­
action entre les particules du milieu. Nous allons montrer mainte­
nant, comment on peut trouver les équations cinétiques pour les
particules interagissant avec le milieu dans le cas où la densité des
particules n’est pas faible, de sorte que doivent apparaître les effets
quantiques liés à la statistique des particules. Pour ce qui est du
milieu, nous allons supposer que l ’interaction entre ses particules
est forte, par conséquent, on peut supposer que le milieu se trouve
à l ’état d ’équilibre avec des paramètres macroscopiques, à savoir
la température et la vitesse hydrodynamique, variant lentement [881.
Nous allons écrire le hamiltonien de tout le système — le milieu
et les particules en interaction avec lui — comme

où Si o est le hamiltonien des sous-systèmes sans interaction


s c 0 = 3 ( m+ # e P,
Sim étant le hamiltonien du milieu, S£v le hamiltonien des parti­
cules libres sans interaction
S£ p =
P

(e^ étant l ’énergie d’une particule ou d ’une quasi-particule d ’impul­


sion p). et V est le hamiltonien de l ’interaction des particules avec
le milieu. Nous allons supposer qu’il est de la forme
7 = ^ . 7 (1 ,2 )a+a2, (5.3.1)
12
où J (1, 2) est un certain opérateur dépendant des variables dynami­
ques du milieu. L’interaction entre les particules ne faisant pas
partie du milieu (dans la suite nous les appellerons simplement parti­
cules) sera négligée. Pour plus de simplicité nous allons nous bor­
ner à l ’étude du cas spatialement homogène *).
L ’interaction entre les particules du milieu étant importante,
et celle entre les particules et le milieu faible, après un certain temps
x0 l’état du système peut être caractérisé par les valeurs moyennes des
opérateurs S f m, P , JV, fp = ajap, où P et N sont les opérateurs

*) Pour la généralisation au cas spatialement non homogène voir [99].


§ 5.3] ÉQUATIONS CINÉTIQUES POUR LES PARTICULES ET LE RAYONNEMENT 273

de l'impulsion et du nombre des particules du milieu (x0 étant


le temps le plus long parmi xr et r 0/u, où xr est le temps de relaxation
du milieu, r 0 le rayon d'interaction des particules avec les atomes
du milieu et v la vitesse caractéristique moyenne des particules).
Dans le cas envisagé ces opérateurs seront les opérateurs ya figurant
dans les équations générales (4.2.H ). Par conséquent, l'opérateur
statistique p<0) (y) sera
P ^ M - f C p '01 (/),
où pm est la distribution de Gibbs pour le milieu:
Pm = ex p {Qm—p ($£ m—uP — pAT)} = w,
et p(0) (/) l'opérateur statistique d’un gaz parfait de particules hors
d’équilibre
P ,,> (/) = exP { - 2 ln (i + / « ) - S }
i l 1
(pour fixer les idées les particules sont supposées être des bosons).
La température inverse p, la vitesse du milieu a, le potentiel chimi­
que \i et le potentiel thermodynamique du milieu Qm sont déterminés
à partir des conditions suivantes
Sp p M m = Sp P Ï ’P = P, Sp P Ï W = N y Sp P'» = 1.
Les opérateurs okm^ P, Àr, f,, commutant avec le hamiltonien
oté0, les grandeurs a ap figurant dans (4.2.11) sont nulles. En vertu
de (4.2.15) l'équation cinétique pour la fonction de distribution
des particules fp s’éprit en seconde approximation de la théorie des
perturbations
CO

ÎL l = L\VU) = - J dTSpp«” (Y)[F(T), [F, a*ap]],


-oc

où V (T) = exp(i<$f0T)Fexp.( —ioiïoi). En utilisant l’identité de


Jacobi
\V (t ), \V, a*ap11= — [F, |a*ap, F (t)]| —ta;,a„ [F ( t ) , F]),
on peut écrire L{p (f) sous la forme -
oo

l p ’(/) = — J j dTSpp«>(Y)[F(T), [F, a+pap]\. (5.3.2)


• - — OO '

En remarquant que 1
.,.. e‘,5iV a 1e ''<<5iV = a ^ - ^ ,
on a ,
F ( t) = S â x (1 , 2 ) 3 X ( 1 , .2 ) = ( i, 2) e~ iacm \
.1 2
18—0393
274 ÉQUATIONS CINÉTIQUES POUR LES SYSTÈMES QUANTIQUES [CH. 5

Puis tenant compte de ce que


Sp p<°>(/) aî<z2aî»a2' = ôlt 2ô i'2 '/i/i' + ôi. 2 '&2 . i'/i (1 + U)>
on peut écrire l ’intégrale des collisions L\V comme
oo

L ?( = ' 2 ( à i, p - 6 i , p) f z (i + ft) J dTelT(E»-e«) (3 x (2, 1)$(1,2)>,


12 -O O

où la parenthèse ( . . . ) signifie le moyennage avec l ’opérateur


statistique du milieu p{,®\ soit :
<$, (2, 1) 3 (1, 2)) = Sp ç g â x (2, 1) 3 (1, 2) ^ /,. 2 (t). (5.3.3)
Introduisons maintenant la fonction spectrale / 12 (©) de la
fonction de corrélation / liS (r) :
oo

/ . . ! ( » ) — ST î àx llt 2 ( x ) e ^ . (5.3.4)
-o o

L’équation cinétique s’écrira alors sous la forme

= 2ji 2 ®2. p {/i (1 4 - / 2 ) *^2 , i (<*>21 ) —fi(1 + / i ) A . 2 (^lî)}*


12
où ct)12 = e2— et. Remarquons que F étant hermitique, on a la
relation â \ 1, 2 ) = J+( 2 y 1).
Comme, en vertu de (5.3.3), on a
0 X(2, 1) J (1, 2 )> - 2 | J „ . m (1, 2) |*eiT<*m-»n)u,m, (5.3.5)
nrm
où la sommation s’étend au système entier de fonctions propres
d ’opérateurs commutant <$m, P, N de valeurs propres Pn, N n>
il est facile de voir à partir de (5.3.4), (5.3.5) que / lf2 (©) >■ 0.
Prenons maintenant en considération que le hamiltonien de
l ’interaction V commute avec l’opérateur de l ’impulsion totale du
système, c’est-à-dire que l ’on a
[ P . P + S jhS o, 1 = 0 . (5.3.6)
P

Il s’ensuit que (Pn + p x — JPm — P ^ 3 m%n ( lt 2) = 0, c’est-à-dire


que les éléments matriciels J m,n (1, 2) de l ’opérateur J ( lf 2)
caractérisant l ’interaction des particules avec le milieu sont diffé­
rentes de zéro seulement si P n +Px — P m — P 2 = 0- D’où et
à partir de (5.3.5) il est facile d ’obtenir la relation suivante
J 2.1 (—©) = A.* (<*>) exp {—p (û) — u (p 2 — pi))}
(nous avons obtenu des relations analogues au paragraphe 4.1.2)
§ 5.3] ÉQUATIONS CINÉTIQUES POUR LES PARTICULES ET LE RAYONNEMENT 2 7 5

Compte tenu de cette relation, l ’équation cinétique pour la fonction


de distribution des particules fp peut s’écrire sous la forme

L 'ï' = 2n 2 ô 2. ,J u 2 M ifi (1 + h) « * • . . - '• * > - /* (1 + / i ) > ,


12
Pi 2 = P2 — Pi- (5.3.7)
Cette équation est vraie pour les bosons en interaction avec le
milieu. Dans le cas des fermions l ’équation cinétique s’écrit d’une
manière analogue, avec cette seule différence que 1 + / est remplacé
par 1 — /.
Il est facile de voir que l’intégrale des collisions s’annule
pour la distribution de Bose
i)-i,
où p-1 et u sont la température et la vitesse du milieu. Dans le cas
des fermions l'intégrale des collisions s’annule pour la distribution
de Fermi:
= 1}-‘.
Nous allons maintenant trouver les équations qui déterminent
la variation des paramètres du milieu p, u, p dans le temps. En
utilisant la relation (5.3.6), ainsi que l ’équation (4.2.15) pour le
paramètre Va = F, on a

- i r = - 2 p l '? ' (5-3.S)


v
Cette relation donne la lo i de la conservation de l ’impulsion du
système. En remarquant alors que
sp p <M(y)iF(T), [V, <^m+<arP]] =
- S p p ‘*(T)lV t [V (-T ), <r*l 1= —iS p p <#>(v )[F ,
on obtient en vertu de (4.2.15) pour Va —
<5 .3.9*
v
Cette relation donne la loi de la conservation de l ’énergie du système*
Enfin il est évident que
dW/dt = 0. (5.3.10)
Vu l ’invariance des équations de la mécanique quantique par
rapport à la transformation de Galilée (voir le paragraphe 2.3.1,
u*
276 ÉQUATIONS CINÉTIQUES POUR LES SYSTEMES QUANTIQUES [CH. 5

dans ce cas e p = pV 2 m) il existe un opérateur unitaire Uu ayant


les propriétés
UuNUt = N, Ü„PU*=P + muN,
U„M mU+ = Mm + uP f 1 mu?N,
par conséquent,
UufCU £ = exp {Qm—P ($em—Po^V)}, p0 = P + y muZ- >
: ‘ :I’' i f ’ ' \ •' . i
Il en découle
" ‘i,: ' ^ m= S p p ^ m= i-M u 2 + # m |„.o, P = M u

(AT étant la masse du milieu). En utilisant ces formules, on peut


écrire les-équations (5.3.8), (5.3.9) soqs La forpae
: i / ^ = 2 j t 2 V 12/ , . 2(cD12) / ; ( i ’4 / ; ) , '
,R !" " v; (5.3.11)
P 2 n 2 (û)12— uPl 2 ) A. 2 (^tt) fl (1 +/l)»
1 'v *11•\ \v: ).• ♦•5:î **»•': i •»' :j * •■>; iv **11j i ., . •: • -
• i • 1 *1 o f ' ■: \ 1 l * .V. . •î v » ! ‘ - i n ’ • .. i , 1 *r « • r ; *•
oui C-,f= ~ $~:{f>o%nJd$)u~o est larcapaeitç calorifique dp milieu.
En conclusion, nous allons démontrer le. théorème # • pour le
système envisagé. L’entropie du milieu est donnée par la formule
: sm — -Spp;„°‘ ln'fC '= - £ î m+ -B # m- p a P - p p iV ,

i«t L’d ntrqpiê'îd’pn •gfty-î .de-particultiç ipa* lh formule ; :


sP= - S p p"’(/) ln p"‘(/) = fn y .-Y l'+ V .)’in‘(l ■ £ /$ . :

L ’entropie djfj système eq .£ntief egj. .*•<= .$«} 1; ■—


* • Eni’ remarquant q'ufe
dQm 1 s f !
•0 .v dl Sim-’" dt •
.'S

on obtient en v e rtu de (5.3.8) à (5.3.10)


*f!} 0*:»; V ’ V f o*i n i* J r i ^ m n ,:i ü d :• 1ï 3I <j r : 1 • • ■• • •J 1: Tj 1 : ! : t J
àsm » n , . 4-r.’s!•••’• ’ ;i i: .si! M
§ 5.3] É Q U A T IO N S C IN É T IQ U E S P O U R L E S P A R T IC U L E S E T L E R A Y O N N E M E N T 2 7 7

En utilisant l ’équation cinétique (5.3.7), on obtient finalement


h (1 + / 2) e x p P ( g p l 2 — (o12)
“gj“ — 2 f*' 2 X
12

x {/2 (1 + A) - /, (1 + h)
La fonction spectrale / 1%2 (co) étant positive, ceci donne le théorème.
Z7, à savoir dsldt ^ 0.
L’équation cinétique (5.3.7) peut être utilisée, par exemple, pour
l ’étude de la cinétique des neutrons dans les milieux condensés.
5.3.2. Equation cinétique pour les photons dans un milieu. Dans
le paragraphe précédent nous avons obtenu l ’équation cinétique
pour les particules interagissant avec un milieu en équilibre. On
supposait que le hamiltonien de l ’interaction des particules avec le
milieu commutait avec l ’opérateur du nombre de particules. Entre
temps, des processus physiques sont possibles dans lesquels des
particules ou quasi-particules, apparaissent ou disparaissent, c’est-
à-dire que leur nombre n’est pas constant.
Dans ce paragraphe nous allons obtenir l ’équation cinétique
pour les photons se propageant dans un milieu, équation qui tient
compte de l ’émission ou de l ’absorption des photons par les atomes
du milieu [61.
Considérons le hamiltonien non relativiste du système formé
par le milieu et le gaz de photons Si = St q + V, où S i o est le ha­
miltonien des sous-sÿstèmefc sans interaction : du milieu et du gaz
de photons 0^0 = Si m + S i i ^ S ( m étant le hamiltonien du milieu,
S£j le hamiltonien des photons sans interaction
O
$() — 2 ®kCki.Ckk,
. fcX-1
(cky, cîx étant les opérateurs d ’absorption et d ’émission d ’un photon
de fréquence a)*, de vecteur d ’onde k et de polarisation X = 1, 2)
et enfin V est le hamiltonien de l ’interaction de rayonnement avec
le milieu. Dans le cas non relativiste, ce hamiltonien est donné par
la formule
V = v i + v 2,

(5.3.12)

où f {€} (x) est l ’opérateur de densité du courant (en l ’absence du


champ de rayonnement), p‘a (*) l ’opérateur de la densité de la
2 78 ÉQUATIONS CINÉTIQUES POUR LES SYSTÈMES QUANTIQUES [CH. 5

charge des particules du type a, dont la charge est ea et la masse maf


et A (x) l ’opérateur du potentiel vectoriel, à savoir:

^ (* ) = ( ^ - ) 1/2c 2 <»ïi/2 {c>‘>.eik* + c t e - ik' } e i£ ) (5.3.13)


«ex—î
(«<£) étant le vecteur de polarisation du photon dans l ’état k, X;
T le volume du système; la définition formelle des opérateurs
y(«)(x) et p'a‘ (x ) est donnée dans (2.2.2).
Nous allons nous limiter à l ’étude du cas spatialement homogène.
Nous allons considérer de plus que le milieu se trouve à l ’état d ’équi­
libre statistique et est transparent pour les photons. Pour les opéra­
teurs y, figurant dans les équations générales (4.2.15), il y a lieu
de prendre les opérateurs de la matrice de densité à une particule
nyx' (k) = civCfcv Pour ce qui est du milieu, nous n ’allons pas
tenir compte de l ’action des photons sur le milieu (liée, par exemple,
à réchauffement du milieu) et n ’allons donc pas introduire, au
contraire du paragraphe précédent, les opérateurs y liés au milieu.
En conséquence, l ’opérateur statistique p(0> (y) sera alors
p(°) (y) = ippÿ» (n),
où w est la distribution de Gibbs du milieu
w = exp {Qm — P (3£m — \iN)}
e t p/0) (n) la matrice de densité d ’un gaz de photons parfait hors
«d’équilibre :
p(0) (n) = exp (£2/ — 2 (k) ciac**.),
1 IcJJt'
«où Qf et y u'(fc) sont donnés par la matrice de densité à un
photon n**' (k )
Sp p<°>(/i) = 1, Sp p<,°>(n) c+k>.ckv = (k ).
Les opérateurs ck\ck\' commutant avec le hamiltonien les
grandeurs aap qui entrent dans (4.2.15) sont nulles. C’est pourquoi
l ’équation cinétique pour la matrice de densité à une particule en
seconde approximation de la théorie des perturbations s’écrit

W,
où Lll) et L (2) sont déterminés par les formules (4.2.15) dans lesquel­
les par les opérateurs y on comprend les opérateurs ck\ck^.
11 est .facile de voir que la grandeur
(n) = i Sp p(°) (y) | V, + V2, ctx; ck}k|
§ 5.3] ÉQUATIONS CINETIQUES POUR LES PARTICULES ET LE RAYONNEMENT 279

s’annule. En effet, Sp p<0> (y) IVlt e * = 0. car sous le signe


de la trace on a un nombre impair d’opérateurs c%x, <:**,. Pour nous
convaincre de ce que le second terme s’annule également, remarquons
que du fait de l ’homogénéité spatiale du système la grandeur
Sp wpW (x) = p'*’ ne dépendra pas de x. C’est pourquoi, on a

L& = i 2 Sp P<,°> (n) [ J <PxA* (x), cÏm ] .


a ^

Il est facile de voir que le commutateur figurant ici ne contient les


opérateurs ck\ et cfo qu’en combinaisons c+c+ 7 cc7 et comme
Sp (n) c+c+ = Sp p*®’ (n) cc = 0, on a L t y = 0.
Ainsi, en vertu de (4.2.15), l ’équation cinétique pour la matrice
de densité à un photon sera de la forme
o
( ),
Om = l $ - (n) = - i J\ d x Sp pco) (y) [V t [V, ctk; c**]], (5.3.14)
—oo

où V (x) = . En remarquant que


= ckXe-lm* \
on a
V (*) = — - J <PxA (x, t)j (x, x) + 2 J d3xA* (*» T) P?* (x -T)-
a
où A ( x y x) est le potentiel vectoriel dans la représentation de
l ’interaction

A (z, r) = ( £ ) U2 c 2 ^ UU c ^ k' - ^ x) + ctxe-iik' - ^ x)) e ^


fcX»1
(5.3.15)
et / e) (x , x) = j (x, x) et p(ae) (x, x) sont les opérateurs de densité
du courant et de la charge dans la représentation de Heisenberg,
à savoir
y (x, x) = ex&€™xj (x) p„ *(x, x) = e ^ ^ Tpa}(x)
S’intéressant à la première approximation par rapport à la
structure fine constante er/hc, qui ne s’annule pas, on peut dans
l ’expression de remplacer V par Vv On tiendra alors compte
d ’une manière exacte des processus d ’émission et d ’absorption.des
photons, mais nous ne tiendrons pas compte des processus de diffu­
sion des photons par les atomes. Le hamiltonien VV dans l ’intégrale
280 ÉQUATIONS CINÉTIQUES POUR LES SYSTÈMES QUANTIQUES [CH. 5

des collisions L y tient compte des processus de diffusion des pho­


tons, cependant les termes d'ordre plus élevé par rapport à Vx
donnent le même apport à l'intégrale des collisions des photons *)•
Nous allons donc considérer l ’expression suivante pour Lfri*:
o
4 w = - l J dx Spp(0>(y)[F, (x), [Vu c£v, **>.]]• (5.3.16)
— oo

En vertu de (5.3.15), l ’opérateur V^x) peut s’écrire comme

F ,( T ) = - 2 +
**-• * (5.3.17)
h ( k , T) = f - il2e£> j < P x e ^ j( x , x).
En utilisant les relations de permutation pour les opérateurs
et ekX, on a
[Vt, -)‘/2/ î ( l f ) c t v - ( ^ - ) 1,2/v (* ) c Mt (5-3.18)
où /x (k ) = /x (k, 0). Compte tenu de (5.3.17), (5.3.18), on trouve
Spp(0)(y)[F,(x), [F„ ctv ck>.]l =
= — -{ 2 (fc) <1/î- (*. *>, 7v (*)1> - (h- (k) jt (k , x)>} +

+ { S «7Î (*• - t ) , ;V (*)]> (*) - (/V (*) jt (k, -x )> }

ou, en supposant le milieu isotrope,


Spp<°>(T)IV,(T), IV%, cîx*. c*xl] =
= — -e,“kT{ - f ^ ( f c ) 2 < ( / î ' (*. t )), M *)l> —
k X'
- y f i u ' 2 ( h - ( k ) f c ( k , x)>} + ( x - v - x ) , (5.3.19)

où l ’on a introduit la désignation < . . . ) = Sp wy. . .


Procédant d’une manière analogue au paragraphe précédent,
on peut montrer que
no OO

j dxei m {)t(k, x)/x (*)> = «<*“ j dxeiarc (/x (k) j t (k, x)),
— OO — oo

*) L’ouvrage de Kompanéetz [68] est consacré à l ’étude de la cinétique du


rayonnement du corps noir lié à la diffusion de Compton.
5 5.3] ÉQUATIONS CINÉTIQUES POUR LES PARTICULES ET LE R AYONNEMENT 2 8 1

et, par conséquent


oo oo
j dxei<ÙX( h ( k ) j i ( k , T)=n<°>(<0) j doe1"*([/î(*, t), (&)]),
—oo —oo
(5.3.20)
où n(0> (oo) est la fonction de distribution des photons de Planck
n(0)(co) = (eP<*— l) -1.
C’est pourquoi, en vertu de (5.3.19), (5.3.20), l ’équation cinétique
pour les photons interagissant avec le milieu peut s’écrire comme
_ | . = _ J _ (R_ n(o)((ûk))) (5.3.21)

où n et n(0> sont les matrices carrées à deux lignes et deux colonnes


d ’éléments nu- et nu.- = n(0) fi*.** et
oo
=— j dxe:“*x (Ut (k , t), h (*)!>• (5.3.22)

Tout comme dans le paragraphe précédent, en utilisant la formu­


le (5.3.20), il est facile de montrer que x*1 > 0. La grandeur r k
est le temps de relaxation des photons de vecteur d'onde k.
Dans le paragraphe 6.3.1 nous allons montrer que si le milieu:
se trouve dans un champ électromagnétique extérieur variable,,
la composante de Fourier de la densité du courant apparaissant
dans le milieu est donnée par la formule
J t (k, û)) = Ôjj(k, û>) £?>(*, (ù),
où E'V (k, <o) est la composante de Fourier du champ électrique-
extérieur et
M * , <■>)=?(*, û ) ) ^ - '+ 5 ‘ (fc, Cû) ( à , j - ï g ) .
Ici

a
(5.3.23).

V{ k , © )= — i j <Px ^ dte-ik*+iu>t <[;, (x, t) j, (0)]). (5.3.24).


0
282 ÉQUATIONS CINÉTIQUES POUR LES SYSTÈMES QUANTIQUES [CH. 5

Ces formules se rapportent au cas isotrope et déterminent la


réponse du courant électrique dans un milieu à un champ électrique
«extérieur (il ne faut pas confondre les grandeurs avec le tenseur
•de conductibilité du milieu, figurant dans les équations de
Maxwell, voir § 6.3).
En comparant les formules (5.3.22), (5.3.23), on obtient à partir
«de (5.3.24)
T f c ^ lÆ R e o ^ * , (ûfc). (5.3.25)
Ainsi le temps de relaxation t * est donné par la partie transversale
d u tenseur (k, o). Ce tenseur, comme nous allons le voir dans
le § 6.3, décrit entièrement les propriétés électromagnétiques du
milieu.
Notons que si le corps contient une cavité, la distribution des
photons sera hétérogène et au lieu de (5.3.21) on doit considérer
l ’équation cinétique

•où / (x) = 1 si x se trouve à l ’intérieur du milieu, et / (x) = 0 si x se


trouve dans la cavité. L’étude de cette équation montre que le
temps de l ’établissement de la distribution de Planck dans la cavité
•est déterminé par le plus grand des temps xk et L/c, où L sont les
dimensions linéaires de la cavité.

§ 5.4. Equations cinétiques


pour les particules dans un champ extérieur
et fonctions de Green en approximation cinétique
5.4.1. Equation intégrale pour l’opérateur statistique. Dans les
paragraphes précédents, nous avons obtenu des équations cinétiques
pour des particules en interaction mutuelle. En principe, ces équa­
tions permettent de voir comment s’établit l ’équilibre statistique,
•c’est-à-dire le processus de relaxation vers la distribution de Gibbs.
En particulier, tout comme dans le cas classique, elles permettent
•de décrire l ’étape hydrodynamique de l ’évolution. Cependant, il
reste encore le problème de l ’influence des champs extérieurs sur
1’évolution du système de particules. Dans ce paragraphe, nous
allons résoudre ce problème [93, 941. A cet effet nous allons de
.nouveau revenir à l ’équation du mouvement pour l ’opérateur statis­
tique du système p (*) :
~ - = [ = s m P (01, (5.4.1)
$ 5.4] ÉQUATIONS POUR LES PARTICULES DANS UN CHAMP EXTÉRIEUR 283

où ${{t) est le hamiltonien du système en présence d ’un champ exté­


rieur variable, Si(t) = S i o + V (,t), V (t) = V + S i F (*). Ici S i o
est le hamiltonien des particules libres, V le hamiltonien de l ’inter­
action des particules entre elles et S i F (t) le hamiltonien de l ’inter­
action des particules avec le champ extérieur. Le hamiltonien
S i f (0 tout comme dans le paragraphe 4.1.1, s’écrit
S ( F (t) = j <Px\ (x) F ( X, t) + c.h., (5.4.2)
où F (x, t) est le champ extérieur donné au point x à l ’instant t et
£ (x) l ’opérateur du courant généralisé du système.
Nous allons considérer qu’en l ’absence de champ extérieur,
après un temps t » t 0 ( t 0 étant le temps de chaotisation), le système
peut être décrit par un ensemble plus restreint de paramètres £a (x)
auxquels correspondent les opérateurs Ça (x) :
l a (* ) = { /* ( * ), w;,{x)y \j?(x), ÿ +(x)}, (5.4.3)
où fp (x) est l ’opérateur de la fonction de distribution de Wigner,
(x) l ’opérateur d ’annihilation d ’une particule au point x et
wp (x) = J cPye'wxj>(x + -|-) \j?(x — . (5.4.4)
(On suppose que le système est formé de bosons; dans le cas des
fermions (x) ) = 0 et dans le nombre des opérateurs Ça (x) figu­
rent donc fp (x ), wp (x ), Wp (x ) seulement.)
Rappelons que lorsque nous avons trouvé les équations cinéti­
ques, dans le cas où le hamiltonien V commute avec l ’opérateur
du nombre de particules, pour les opérateurs £a (x) nous avons pris
seulement l ’opérateur de la fonction de distribution de Wigner.
Ceci étant lié au fait que dans ce cas, si les valeurs moyennes àeip (x)
et wp (x) étaient nulles à l ’instant initial, elles sont également nulles
a tous les instants postérieurs. Par contre, si F ou S i F ne conser­
vent pas le nombre de particules, en plus des opérateurs f p (x) il
y a lieu de tenir compte également des opérateurs \j) (x), wp (x).
Notons que les intégrales spatiales de fp (x), (x) sont des inté­
grales additives du mouvement par rapport au hamiltonien Si*,
quant à l ’intégrale spatiale de wp (x), c’est une intégrale approchée
du mouvement dans le domaine des p petits. C’est pourquoi pour
une interaction faible entre les particules, les paramètres £a (x)
varieront lentement dans le temps.
Il est facile de voir que les opérateurs exp (i S i 0T )£ a ( x ) exp (—iS i0x)
s ’expriment linéairement par les opérateurs Ça (x):
«,cT°TÇa (se) e~xJe<?== Êà(x) = j t P x ^ aa. (x —x ', x) Ça' (x').
284 ÉQUATIONS CINÉTIQUES POUR LES SYSTÈMES QUANTIQUES [CH. S

où STaa' (jc—x ', x) sont des fonctions c-numériques. Par conséquent,


i \q/{ o» Ça ( ^ ) l = f &£aaf {x X ) Ç a' (X ),
a (5.4.5)
— X ) — ^ aa' — X , T ) |x - 0 *

Cette relation est en accord avec les relations générales (2.4.27).


La fonction £Ta a' ( x — x ', x) considérée comme une matrice sur
les variables a et x, est liée à la matrice <vTaa' (x — x') par la rela­
tion
(x) = expx5T. (5.4.6)
Nous avons introduit les paramètres Ça (x) caractérisant l ’état
hors d’équilibre du système, en supposant qu’il n ’y a pas de champ
extérieur. Cependant, même en présence du champ extérieur si
seulement sa fréquence est faible par rapport à x”J, l ’état du systè­
me, peut comme auparavant être décrit par les paramètres £a (x).
Mais dans ce cas l ’opérateur statistique p (/) pour / x0 dépendra
du temps non seulement par £a (x, /) mais également par le champ
extérieur F (x, t) et par toutes ses dérivées temporelles F (x, t ) 9
F (x, * ) , . . .
p (0 -^ o (ç (t); r n m (5.4.7)
avec
Sp G(Ç (0 » 0 Ça (^) = ta (®i 0- (5.4.8)
Remarquant que
dp (0 . àa (g ; t)
dt t»To dt + Jf ad3X ^ ; ^ t (x
x *uix, t) *«1*1 0,
on obtient en vertu de (5.4.1)

< ^ + < J < * .« )=


= [<0fo, ®(5; O l+ I^ W . °(£ ; t)\. (5.4.9)
A partir de cette formule et de la formule (5.4.8), on a
U (x, t) = &a0) (X ; l (t)) + La (X ; Ç(t) ; t) = X a, (5.4.10)

% T ( x ; Ç(<))=f S p a « ; £«(*)]= J & x ' à (as-**)

La (X ; ; ; t) = i Sp o (Ç ; 0 [F (t), £« (*)!•
$ 5.4] É Q U A T IO N S P O U R L E S P A R T IC U L E S D A N S U N C H A M P E X T É R IE U R 285

Il y a lieu d'obtenir l'équation intégrale pour l ’opérateur statisti­


que a (Ç; t) permettant de le définir d'une manière univoque.
À cet effet, remarquons avant tout que la grandeur
& (jc )= \ (Px'gc**' (x —x \ T)Ça'(x') (5.4.11)
satisfait à l'équation

= z (a0)(x; çT).
C ’est pourquoi, l'équation (5.4.9) peut s'écrire comme

+ I H 0 , o(Ç; O l - i J d3* i & $ Lai:xf' (5-4-12)


Puis, en utilisant la relation ergodique (5.1.6), on a
e-w |Vpel*!V t-—*oo p<°>(Ç‘) = e-^o'pfoi (£) (5.4.13)
où c‘ = ^ ( O S p pÇ,
P<°>(Ç) = exp {Q (Ç)- j <PxYa (x; £) Ça (*)}
«t £2(£) et y « (x ; £) sont donnés par les équations
. sppw>(çj.=i, s p p t° ) a ) £ . ( * ) ( * ) . . .
A partir de cette relation ergodique et de (5.4.8), onjobtient
la condition aux limites pour l ’opérateur statistique .g.(Cî 0» A .sar
voir
• • •• a (ÇT- 4) e~iæ °x— p<u>(£).. ' •(5.4.14)
T -* —oo

En passant dans l'équation (5.4.12) à la limite t - v —oo et en


utilisant cette condition aux limites, on obtient finalement l’équa­
tion intégrale suivante pour Topérateur statistique a (£;’/):
o •
*(Ç; *) = p'0)( Ç ) - ‘ j dre^o* o(Ç; t ) ] - i - J-

ég(Ç; t) e (5.4.15)
:i u ôU (x) •^a (*•,» S ;
■ La fréquence du champ extérieur étant basse, il y a lieu de
chercher la solution de pëtfe équation sous la forme suivante
<7 (£ ; t) +• do (£ (/) ; F (it)) *i (Ç (t); F (t), F (t)) + - 1*
286 ÉQUATIONS CINÉTIQUES POUR LES SYSTÈMES QUANTIQUES [CH. 5

où Ox est une fonctionnelle linéaire par rapport à F, o 2 une fonction


• • •

linéaire par rapport à F et quadratique par rapport’ à F, etc. En


substituant ce développement dans (5.4.15), il est facile d ’obtenir
les équations intégrales pour <j0î <Xi
o
j
*0 (Ç ; F) = p<°>(Ç) ■- * dxetx^ o [[F (<), o0 (Ç ; F)) -

Ôo0 (C. F)
U 0) (x; Ç; F)}t (5.4.17)
6Ç« (*)
e

ai (Ç ; ^ / ’) = - * { dTClT<9i?«{[V(0, a,(Ç; F, F ) j -

- I J < * * (* ( .. 0 3 ^ + c . h . ) -

«ærwc
ou
^ (a0)(*; £ ’» F) = iS p a 0(£; F) [K(0, Ü (*)],
(5.4.18)
Ç; F, F) = iS p a 1(Ç; * F )[F (t) U (*)].
Notons que l ’équation intégrale pour o 0 coïncide avec l ’équation
intégrale (4.2.11) pour l ’opérateur statistique grossier si dans ce
dernier on entend par V la somme des hamiltoniens décrivant l ’inter­
action mutuelle des particules et leur interaction avec le champ
extérieur. Ce résultat est assez évident, car pour une variation lente
du champ, l ’opérateur statistique en approximation zéro (par rap­
port à la fréquence du champ extérieur) a le temps de s’accorder
à la valeur instantanée de l ’opérateur statistique grossier, corres­
pondant à la valeur instantanée du hamiltonien de l ’interaction des
particules avec le champ.
Après avoir trouvé à partir de ces équations les opérateurs a 0 et ox
en une approximation quelconque par rapport à l ’interaction entre
les particules ou par rapport à leur densité, on peut à l ’aide des
formules (5.4.18) trouver les grandeurs U £*, L en approximation
correspondante et par là même obtenir également les équations du
mouvement pour les grandeurs Ça (a:, t) en présence d ’un champ
extérieur lentement variant dans le temps
Ç«(*. t) = X™( x ; Ç(/)) + Z£0,<*; Ç; F) + l£>{x-, F, F ) + . . .
(5.4.19)
§ 5.4] ÉQUATIONS POUR LES PARTICULES DANS UN CHAMP EXTÉRIEUR 287

Si les opérateurs V et 3 i F (*) commutent avec l ’opérateur du nombre-


de particules, les grandeurs wJt pour les états normaux du système
doivent être supposées nul les, car à l ’état d ’équilibre (pour / = —oo)
ils étaient nuis. Dans ce cas, les équations (5.4.19) dégénèrent en
l ’équation cinétique pour la fonction de distribution de Wigner
en présence d ’un champ extérieur. Cette équation sera vraie tant
pour les bosons que pour les fermions.
Jusqu’à présent nous avons supposé qu’à l ’aide de l ’opérateur
statistique a (£ (t) ; t) on peut décrire l ’état du système pour t » Tq.
Ceci était lié à ce que l ’on supposait que le non-équilibre du système
était dû non seulement à la présence d ’un champ extérieur, mais
également à ce que l ’opérateur statistique initial était différent de
l ’opérateur statistique d ’équilibre w. C’est pourquoi un intervalle
de temps ^ > t 0 était nécessaire pour « oublier » l ’état initial. Si,
cependant, pour t -►* —oo, il n’y a pas de champ extérieur et que
le système se trouve à l ’état d ’équilibre statistique, l ’opérateur
statistique cr (£; /) donne une description correcte de l ’état hors
d ’équilibre pour tous les temps t. En effet, l ’opérateur statistique
a (S; 0* comme on peut le voir, satisfait à l ’équation (5.4.1).^De
plus, dans un passé assez éloigné, lorsqu’il n ’y avait pas de champ
extérieur, les paramètres £ étaient égaux à £ (—oo) = Sp ir£ et*
comme en l ’absence de champ extérieur l ’opérateur a (£; /) coïncide
avec l ’opérateur statistique grossier a (£), o (£; 2) = or (£) pour
lequel a (Sp n?£) = ir, on a a (£; t) |f-._oo = 10, ce qu’il fallait dé­
montrer.
Remarquons que si la fréquence du champ extérieur est grande
((oTq 1), le développement (5.4.16) suivant la fréquence du champ
extérieur ne sera pas vrai, car dans ce cas on voit apparaître le
caractère non markovien des processus cinétiques. On peut montrer
que l ’opérateur statistique p (t) satisfaisant à l ’équation du mouve­
ment (5.4.1) et à la condition initiale p (—oo) = w satisfera alors
à l ’équation intégrale [93]
o
p(*) = p « » (£ (0 )-i J d T < W { [V (t+ T ), p ( f + T ) ] -

i « (*. 1) - 1Sp p (!) [r (!), L (*)1. (5.4.15')


Les paramètres £a (x, t) satisfont alors à l’équation du mouvement
non locale dans le temps *)
C. = £ .( * , 0- (5.4.10')
►4 •) Les équations cinétiques correspondantes sont considérées dans les
ouvrages 1106], [107], [93].
-288 ÉQUATIONS CINÉTIQUES POUR LES SYSTÈMES QUANTIQUES [CH. 5

Notons que dans le cas des fréquences élevées du champ exté­


rieur, lorsque apparaît d ’une manière explicite le caractère non
markovien des processus cinétiques, il est judicieux du point de
vue physique de poser le problème de telle sorte que la condition
initiale imposée à l ’opérateur statistique p (/) soit universelle.
•Cette condition peut être celle de l’équilibre statistique, pour t =
= —oo.
Si le champ extérieur F (x, t) varie lentement et que l ’interac­
tion entre les particules est faible, le processus sera en fait marko­
vien. Dans ce cas, on peut développer les grandeurs £a (x, t + t )
•en série suivant les puissances de r, £a (x, t -f- r) = 2j (&, t).
n nl
Les grandeurs £*£* (x, /) figurant dans ce développement sont
obtenues par dérivation de l ’équation (5.4.10') par rapport à t.
On peut alors exprimer £(x, f), £ (x, t), . . . en fonction de £ (x, t)
•et F (x, /), F (x, /)*-. . . et représenter l’opérateur statistique p (/)
sous la forme d ’une fonctionnelle des fonctions £ (x, *),
F( x, t), F(x, / ) , . . .
p(/).= a (£(/); F(l), F(/), . . . ) = o (£(/); /)•
On peut montrer [101! que l ’opérateur statistique o (£; /) ainsi défi­
ni, satisfait à l ’équation (5.4.15') et, par conséquent, l ’équation
«(5.4.15) est du point de vue formel équivalente à l ’équation
<5.4.15')*)
5.4.2. Equations cinétiques pour les particules chargées dans un champ
•électromagnétique. Dans le paragraphe précédent» nous avons donné une méthode
générale permettant d ’obtenir les équations cinétiques en présfenced’un champ
•extérieur. Considérons maintenant plus en détail le cas ou le champ extérieur
•êst électromagnétique ot les particules ont une charge électrique.
Poqr que Je système.soit électriquement neutre, il doit contenir des charges
•de signe opposé. Cependant, pour plus de simplicité, nous n’écrirons que le
hamiltonien pour une sorte de particules
a r ( A f <p) = c7£Q(A, <p)+P,
où V est le hamiltonien de l’interaction mutuelle des particules et U t <P)
«st donné par la formule (2.2.30).
Nous allons supposer que le hamiltonien V commute avec l’opérateur du
nombre de particules. Dans ce cas, comme nous l’avons noté à la fin du paragra­
phe précédent, pour les graijdeurs.L* (x)r .on peut .envisager seulement la fonc­
tion de distribution de Wigner ou la matrice à une particule correspondante.
Pour trouver la grandeur J£<°>+ L qui détermine la vitesse de la variation
de la matrice de densité à une particule, il y adieu de calculer le commutateur
(A , <p), contenant l ’opérateur de la matrice de densité à une particule
•a^a^, dans la représentation de l ’impulsion. A cet opérateur correspond dans
la représentation des coordonnées l ’opérateur (x*) ^ (xx). C’est pourquoi, il
faut calculer le commutateur [&& ( J , cp), (x2) ÿ (x jl.
*) L’équation (5.4.15') en l ’absence de champ extérieur a été utilisée par
Zoubarev et Kalachnikov dans [60] pour la description des processus de rela­
xation. .•••')!■ !■•»•■■ .
§ 5.4] ÉQUATIONS POUR LES PARTICULES DANS UN CHAMP EXTÉRIEUR 289

A partir de la relation de permutation canonique, on trouve

l&rt (A, <P), r ( * .W * i) ] = - { - 2 - r (-g § -+ ‘ j-A 4)) 2 -

~ ~ èn *T A t*1’ <)) 2 + e<P ( x i ’ 0 — « P ( * 2 . *)} 1>+ ( * 2) 'P ( x x).

C'est pourquoi, en vertu de (5.4.4.) l'équation cinétique pour la matrice de


densité à une particule dans la représentation des coordonnées J (x lf x 2; 0 m
b Sp p (t) it>+ (x2) •p (xx) s'écrit :
Sf(*i, g8; 0 f 1 /_ £
d* "r \ 2m \ dx;

2 ~ ( - gl j — (*i. o ) ”+ « p ( * i. 0 — « p (*2. < )}7(*i, * 2 ; <;=

= « Sp p (/ ; ^) IV, tf+ (* 2) ^ (*i)]. (5.4.20)


où p (/; i4) b p (/; A, A, . . .) est l’opérateur statistique (5.4.13) satisfaisant
à l'équation (5.4.15) et A = U , <p). Par conséquent, compte tenu de la défini-
tion de la fonction de distribution de Wigner (2.4.2):

1P (X)= j <Pyeip»f x+ % ) ,

il est facile d'obtenir l ’équation cinétique pour fp (x) :


Vp(x) p dfp (x )
dt m ôx
f j à3p'K (p , p ’)7lt. (x) =

= <Spp(7; A) [V, 7„(x)), (5.4.21)


où K (p, p') est un opérateur différentiel, à savoir

& (/>. P ')= (21)» j cPyetip~l‘'y,J |e<p ( x J —e<p (xî) +

+ -PM ( * 2) - A (x O )-— - (*"- (* 2) - A* (x,)) r


te
2 mc (A W + i f X t ) ) - } ,
x x = x — 1l2y, x 2 = x + l/2 y et fp (x) est l'opérateur correspondant à la fonc­
tion de distribution de Wigner (x). Les potentiels électromagnétiques figurent
dans cette équation d'une manière non locale. Cependant, si le champ électro­
magnétique varie peu à des distances de l'ordre de la longueur d'onde broglienne
d'une particule, cette équation devient locale et s’écrit
âTp (x) p àfp (x) e dAk (x) d<P (x) \
dt m dx me dxj dxj I
dTp (x) e dA* (x) (x) •>
dpj Ah (*) àxh 2c âxk dph )
= iS p p (f; A) |V, /„<*>]. (5.4.22)
1 9 -0 3 9 3
290 ÉQUATIONS CINÉTIQUES POUR LES SYSTÈMES QUANTIQUES [CH. 5

On voit que dans cette équation les potentiels A et q> ne figurent pas sous la
forme de combinaisons correspondant aux intensités du champ. Ceci est lié à ce
que la fonction de distribution de Wigner fp (x) n’est pas invariante par rapport
au calibrage: en effet, à la limite classique, elle donne la distribution des parti­
cules suivant les coordonnées et les projections de l ’impulsion généralisée qui
sont invariantes par rapport au calibrage. C’est pourquoi, la fonction de distri­
bution n’a pas, par elle-même de sens physique.
Cependant, on peut introduire une fonction de distribution invariante par
rapport au calibrage qui dans la représentation des coordonnées est déterminée
par la formule [ 111]
/ (xlt X.) = <r(xi- **>r(*1, » s), (5.4.23)

1
: (x „ *.) = -£- (x .—x x) j <%A (*, + 5 ( * ! - * .) ) . (5.4.24)
0
La fonction de distribution correspondante de Wigner est donnée par
fp (x) = j cPye'Mf ( * - - - y , * + - - y ) . (5.4.25)
A la limite classique, lorsque les champs varient peu à des distances de l ’ordre
de la longueur d’onde broglienne d ’une particule, les fonctions fp (x) et ~p (x) sont
liées entre elles par la relation
fp (x) = fp+e(cA(jr) (x )
(si p est l ’impulsion cinématique, la grandeur p + — A ( x ) sera une impulsion
généralisée).
Nous allons maintenant montrer que la fonction / (xx, x 2) ou fp (x) satisfait
à une équation cinétique dans laquelle figurent seulement les intensités des
champs. A cet effet nous allons préalablement voir comment se transforme
l’opérateur statistique p (/; A) lors des transformations de calibrage. Comme on
peut le voir à partir de 2.3.1, à la transformation de calibrage correspond une
transformation unitaire U%dans l ’espace de Hilbert:
u x = exp (-y - j (x, t) r|>+ (x) i|>(x)} ,
pour laquelle les opérateurs ij>, >J>+ et le hamiltonien du système (A (p) sont
soumis aux transformations
te ,
—r- x(jr»O *>. O
Uy$(x)U* = e e * (x ), Ü \ V (x) U+ = e c V (x).
(5.4.26)
<£*(-*• s b »+T 4H
A partir de ces formules et de l ’équation intégrale (5.4.15), on peut montrer
que l ’opérateur statistique p (/ ; A ), où J ^ J ( x ly x 2), satisfait à la relation
suivante
U+p (7 ; A )U X= p(e*-*7;
ou, en vertu de (5.4.23), à la relation
: A )U x = p (e-*/ ; A'), A' - — g - , < p + -i - g - } , (5.4.27)
§ 5.4] ÉQUATIONS POUR LES PARTICULES DANS UN CHAMP EXTÉRIEUR 291

où z est donné par la formule (5.4.24), et s' s’obtient à partir de z par substitu­
tion de A* à A . A partir de (5.4.24), on obtient la loi suivante pour la transforma­
tion de calibrage de la grandeur z

{X(*2. Q -X (* 1. <)}. (5.4.28)


On peut démontrer maintenant, en utilisant la formule (5.4.27), que dans
Téquation cinétique pour une matrice de densité à une particule invariante par
rapport au calibrage figurera seulement le champ électromagnétique et non les
potentiels A , <p. L'équation cinétique pour la matrice de densité à une particule
f(*i, x 2) en vertu de (5.4.4), est de la forme

Tfan * 2)=iSpp(7 ; A) I^M ). H>+(*2)^(*i)]-


D'où, pour la matrice de densité à une particule invariante par rapport au cali­
brage / = on obtient l'équation suivante
• • 2 ( 0 0 1 , X 1»)
/ (* 1. *i) = = (* 1. * 2) / (* 1. * 2) + « » Sp p (e-*/ ; A),
[<5STM), ■*+ (x2) * (*,)] = S (x„ x 2 ; /, A). ( - ’ }
En vertu de (5.4.26), (5.4.27) on a
S x t ; j, i4) = 2 (xlt x . ) / ( x lt X2)+ ie ï '<*, , *2) S p p («“ *'/. A ')X
X \ f C (A’) - î . j <*V 0 4 + (x') * (x'), V (x,) * (x x )].

Remarquant que
N>+ (*') Ÿ (*'), V (* 2) 1»(* 1)) = 'P+ (« 2) ’f (* 1) {6 (* '—Xj) — 6 (x’—Xi))
et en utilisant de nouveau la loi de transformation de la grandeur z, on trouve
S (* i, * 2 ; U A) = z'(Xi, x.) / (xlt x*) +
+ Sp p («"*7. A') [<55? (4'), * \'(x ,) i|> (Xx)].
En comparant cette formule avec (5.4.29), on voit que la grandeur S contient
les potentiels A et <p non pas explicitement, mais sous la forme de composantes
des champs électrique E et magnétique H :S (x ^x» , /, A) = S (ar,, x 2; /, JE, H).
Nous allons montrer que l'opérateur de densité du courant en presence d'un
champ électromagnétique extérieur

j (x)= ~£r { ( t f 4-7 - A ) *+<*>■*<*> -

- * +(*) {~lx-----7" A ) *<*)} (5-4-30)


peut s’exprimer en fonction de l’opérateur de Wigner à une particule invariant
par rapport au calibrage / (x) :

J (X)= W Î ‘Pp-Ürfr <*>• (5.4.31)


J
îv (*)= <Pyei'‘^ X~ y' **~ÏV\+ (x + ~ v ) ♦ (* -{» )•
19*
292 ÉQUATIONS CINÉTIQUES POUR LES SYSTÈMES QUANTIQUES [CH. 5

Notons à cet effet qu'en vertu de (5.4.24) on peut représenter l'opérateur (5.4.30)
sous la forme

. ie d I Cr4 « '. *+2*) <f. /*(x+T


, 1 y )\ ^ (/ x - j1v )\ ||y=0,
d'où la formule (5.4.31).
Revenons maintenant à l'équation cinétique pour la matrice à une particule
invariante par rapport au calibrage / ( x lt x 2). En vertu de (5.4.20), (5.4.23) on a

ai(xet Xi) **»<*»• * = > { ( “âi;— <?* Xj)) 2-


— ( i l -----* î ) ) 2} /.(*!• * 2) = / (*i» xî ! /). vô.4.32)

<?(*i, *j) = i« (q>(*i) —<p:(ar,)) —; (*!, *i),

Qt (*i. **)=
et
/ (*1 , *2; /)=i«î(*,,'rî)Spp(e-1/; -4) iv, ip+(x.)i|)(x1)J.
Notons que les grandeurs Ç, Qly ^^conformément a (5.4.28), sont invarian­
tes par rapport au calibrage et, par conséquent, ne dépendent que des champs E
et H . En posant x x — x — i/2y, x 2= x + i l 2 y et en introduisant la désignation

f {x ~ ’T y ' X +T w) s M*)»
on récrit l'équation (5.4.32) comme
»/,<«> i
-£r iWU{X)fy{X)) +
ût m dy dx Qy (*)/„(*)
aM x> lmOCy (x) f tJ (x ) | = I y (x ; f). (5.4.33)
+<v*>{ dx

où I y (x ; /) = / ( x — -y , x + - | - y ; /J et
l
Qy (*)=Q (* —4"^’x+T 2/)=t>yj0 (* + (4—5) y ) f
1
•*»< *> - - X < « ‘+ « = T É - Î * [ » • » ( * + ( t - 0 * )]•
0
1
î « (-5 — s) [ ■ ' " ( * + ( { - s ) » ) 1 •
0
§ 5.4] ÉQUATIONS POUR LES PARTICULES DANS UN CHAMP EXTÉRIEUR 293

L'équation (5.4.32) (ou (5.4.33)) est l'équation cinétique pour la matrice


de densité à une particule dans la représentation des coordonnées. La grandeur
I y (x\ f) figurant dans cette équation peut être appelée intégrale généralisée des
collisions. Elle tient compte des effets liés au champ self-consistent et aux colli­
sions des particules et dépend, en général, du champ électromagnétique.
En vertu de (5.4.25), la fonction de distribution de Wigner invariante par
rapport au calibrage fp (x) est liée à la fonction f y (x) par la relation suivante :

/„<*) = j à3yeipvf v (x).

On voit ainsi que la grandeur y sera de l'ordre de grandeur de l'onde broglienne


d'une particule p"1.
Si le champ varie peu sur la longueur d'onde broglienne, les expressions de
Qy(x), <3Sfy (x), C y (x) se simplifient beaucoup, soit:

Qu (*) * i ' y E (x). 8Cy (x) H (x)j, C„ (x) * 0 .

Dans ce cas, l'équation pour la fonction de distribution de Wigner fp (x), en


vertu de (5.4.33), s'écrit
*/„(*)
dt dx L ' 7 ' me iri “ '~ /JJ dp = /,< *: /).
(5.4.31)

/ „ ( * ; />= j /)•
L’intégrale des collisions généralisée Ip (x; f) figurant ici, comme nous
l'avons déjà vu, dépend des champs extérieurs E et H ; de plus, elle dépend, en
principe, des gradients de la fonction de distribution.
Si un champ électromagnétique est faible et des hétérogénéités de la fonc­
tion de distribution sont petites, on peut négliger l'influence du champ et des
hétérogénéités sur un acte de collision. L'équation cinétique, en vertu de (5.4.34)
et (5.1.33), sera
°fP(x ) àzp (x) dfp (x) dzp (x) dfp (x)
dt dp dx dx dp ‘

+« + JT (x)|} dfp(pX) —L'*' (/(X)). (5.4.35)

où LJ2* (/(x)) et (x) sont donnés par les formules (5.1.32), (5.1.31).
L'équation cinétique (5.4.34) ne contient que des grandeurs invariantes
par rapport au calibrage. Cependant, pour des calculs concrets il est parfois
commode d'utiliser l'équation cinétique (5.4.22), où figure une matrice de densi­
té invariante par rapport au calibrage. Si on calcule la densité du courant, pour
l'opérateur du courant on doit alors utiliser la formule (5.4.30).
5.4.3. Relation entre le comportement asymptotique des fonctions
de Green dans le domaine des basses fréquences et les équations ci­
nétiques. Dans le paragraphe 4.4.2 nous avons étudié le comporte­
ment asymptotique des fonctions de Green à la limite thermodynami­
que, c’est-à-dire dans le cas où la fréquence est petite par rapport
294 ÉQUATIONS CINÉTIQUES POUR LES SYSTÈMES QUANTIQUES [CH. 5

à l’inverse du temps de relaxation x;1 et le vecteur d ’onde est petit


par rapport à l’inverse de la longueur du libre parcours moyen Z"1.
La résolution de ce problème est étroitement liée à la description
hydrodynamique de l ’état du système. Cependant, si l’on veut
étudier le domaine des fréquences élevées et des vecteurs d’onde
importants, la description hydrodynamique devient insuffisante, et
il y a lieu de donner une description cinétique.
Dans ce paragraphe, nous allons montrer comment à partir de
l’équation cinétique on peut trouver l ’expression asymptotique pour
les fonctions de Green dans le domaine des fréquences co qui sont
petites seulement par rapport à x“J où x0 est le temps de chaotisa­
tion, et non par rapport à x~*, et dans le domaine des vecteurs d ’onde
qui sont petits seulement par rapport à r “£ et non par rapport à Z”1
1941 (x0 « r j v , v est la vitesse moyenne des particules et r 0 la plus
grande des grandeurs: rayon d’action des forces ou longueur d ’onde
broglienne l/mv) *).
La fonction de Green retardée
G'J{ (x — x \ t — Z') = Z0 (Z — Z') Sp w [£' (x , Z), l (*', z')l,
en vertu de (4.1.7), peut s’exprimer par l ’opérateur statistique p (Z)
satisfaisant à l ’équation (5.4.1) et à la condition initiale p (—00) =
= w:
ô Sp p (p l ' (x )|
(x x » * O àF (x\ f ) |f - o ’
(5.4.36)
o ù le champ extérieur F (x , Z) est lié au hamiltonien de l’interac­
tion 3 i p par la relation (5.4.2) et la dérivée variationnelle est déter­
minée à l’aide de la formule
ô p (0 = J d>x'dt'Ô F(xt') • (5.4.37)
Etudiant le comportement asymptotique basse fréquence de la
fonction de Green lorsque 0 x“J, on peut utiliser l’opérateur
statistique a ( £ ; Z), p (Z) = c ( £ ; Z) pour lequel on a le dévelop­
pement (5.4.16) suivant les puissances de (0. Comme a (Ç; Z) dépend
de F tant directement que par £a (la dernière relation est donnée
par l’équation du mouvement (5.4.19), on a
ôp«) F_0 = j cPxaa (x)ha ( x — x , l —t') + p ( * \ l —t'), (5.4.38)
bF ( * ' , t ’)

frr(g; t) I b a (l; t)
<7a (*) p ( * \ t — t') bF (*', f) (5.4.39)
(*) |f-0 ’ F -0

ha ( x —x \ t — t') = b6FU ( (x. t) |


* \ n | f —o"

*) Dans le cas classique le problème a été résolu par une autre méthode
dans [32], [102],
§ 5.4] ÉQUATIONS POUR LES PARTICULES DANS UN CHAMP EXTÉRIEUR 295

La dérivée variationnelle donnant p (x', t — t') ha doit ici être


comprise dans le sens de (5.4.37), c’est-à-dire des fonctions de quatre
variables x, t sont argument des fonctionnelles £a (x, t), a (Ç ; t).
Quant aux dérivées variationnelles qui déterminent les opérateurs
c a, elles sont données par
ào (s; t) = j cPrtÇ. (X) , (5.4.40)
c’est-à-dire que les arguments de la fonctionnelle a sont constitués
par les fonctions Ça (x) dépendant seulement des trois variables
x (t étant fixé). Malgré la différence des sens attribués aux dérivées
variationnelles, nous utiliserons pour elles les mêmes désignations.
Ceci ne prêtera pas à confusion, car dans les dérivées variationnelles
du type (5.4.40) l ’argument de la fonctionnelle et la variation de
l’argument sont relatives à un même instant.
Nous allons maintenant trouver les composantes de Fourier
de la fonction de Green (x, t). A partir de (5.4.36), on obtient
en vertu de (5.4.38)
G $ ( k , co) = ha (k, <o)SpaŒ(—k) (0)-f Sp p (—fc, cD)i'(O) (5.4.41)
(les composantes de Fourier a (k, co), a (k) des fonctions a (x, Q,
a (x) sont données par les relations a (k, co) = j <Px dta (x, t) X
X exp i ((ot —•fcx), a (k) = ^ <Pxa (x) exp (—ikx)).
La formule (5.4.41) contient les composantes de Fourier o a (k),
p (k, co) des opérateurs inconnus a a (x), p (x, t) et la composante
de Fourier ha (k, co) de la fonction inconnue ha (x, /). Quant à l’opé­
rateur <Ta (x) il peut s’exprimer en fonction de l’opérateur statistique
grossier a (£) satisfaisant à l’équation (5.1.17)
o
=
o(C) p(0)(Ç )- i J
dxeis* * { [ V , 0 (Ç )]-

6o(t) La. (x ; Ç)| ic^o1 (5.4.42)


j ;~;T
Ç) = iS p a (ç ;)[l\ Ça (^)l-
En effet, à partir de cette relation et de (5.4.15), on a a (£; t)r^o =
= a (£). Donc, en vertu de la première des formules (5.4.39), on a

<5 - 4 - 4 3 >

où l’indice 0 signifie que la dérivée variationnelle est prise pour les


valeurs d’équilibre de Ça (nous avons tenu compte de ce que Ça
prend des valeurs d ’équilibre pour F = 0).
296 ÉQUATIONS CINÉTIQUES POUR LES SYSTÈMES QUANTIQUES [CH. 5

Comme eiP*o (Ç (x')) e~ir* = a (£ (,x ' + « ) , où P est l ’opéra­


teur de l ’impulsion du système (voir (4.2.33)), on a
eir' o a (x ') e~irx = aa (x' + x). (5.4.44)
Nous allons maintenant obtenir une équation intégrale pour les
opérateurs a a (x). Remarquons à cet effet que l ’opérateur statistique
a (Ç; t) satisfait en vertu de (5.4.9), (5.4.10) à l’équation
ida (Ç ; t) t)
dt
- f i ( cPx t) =
6Ça (*)
= \3fo, a(Ç; «)1 + IV(0. ®(C, 01- (5-4.45)
Compte tenu de la définition (5.4.39) des opérateurs et vu que
(*«)o = ( - |- - § - ) 0 = 0. on a
i j d3x'<Tp (x') [5TPa (x' —x) + iVpa (x' —x)} =
= l&o, °a (jc)H- iv, oa (x)|, (5.4.46)
A U ( * - * ') = ( % % P ) 0 = *SP<>0 (*') £.(*)!•
(a5T«p (x —x ') est donné par la formule (5.4.5) ; la grandeur A U (x —
— x ') compte tenu de (5.4.44) est une fonction de la différence des
arguments x et x '.) Ecrite dans les composantes de Fourier cette
équation est de la forme
orp(k ) {5Tpa ( - k) + N p* ( - * ) } =
= - i [ & 0, (*)1 - i [V, oa (*)!• (5.4.46')
Comme
i j d3* X T {x ; Q = [<ar0, P<°>(»] (5.4.47)
(p<°> (£) est déterminé par la formule (5.4.13)) les composantes de
Fourier des opérateurs

c w H ® ) , <5 -4 -48>
satisfont aux équations
iK " (k), St o) - (* •' (k) vT pa ( - k) = if j,0’ (Ç °>) oj& ( 0 ; Ar),

”3 (*. *') - J ( 8J (^ (x') ) . • <5-4 -49>


OÙ ^ (^0)) = ^ 0) (a: ; Ç °)= — est la valeur de £{?*(*; £)
pour les valeurs d ’équilibre des paramètres £a = £â (nous avons
tenu compte de ce que (£°) = <£ji0) (£°) + ^3 (S°)= 0).
§ 5.4] ÉQUATIONS POUR LES PARTICULES DANS UN CHAMP EXTÉRIEUR 297

En utilisant cette formule, on peut écrire l ’équation (5.4.46')


comme suit

-£■ ew «T(<JB( f c ) - o ^ (*)) (eT^ (- k))Pa =

= ew »T{ - i [V, o>(k)] - ov(k ) N yt ( - * ) -

- L y (£«•») (0 ; *)> e " ® '1 (eT^ (k>)pa .

Puis en tenant compte de ce qu’ à partir de (5.4.13), (5.4.14), on


a la relation asymptotique suivante
e ' t t f o i l k ) e~i&e*x ---------> eiÆ,oT0y» (*) e~i3e^ ,
T - * — oo

on obtient finalement pour <ra (k) l ’équation intégrale suivante


o
a « ( * ) = o i ? ' ( * ) - i J d x é ^ { \V , o p ( * ) ] -
— OO

- iOy (k) Nyt ( - k ) - iLy (Ç«») o $ (0 ] k)} e ~ ^ (ex^ ~ lk))pa, (5.4.50)


N ap (k) = i SpaB( —fc) [V, Ça (0)], Ç « (0 )sÇ « (* )|,_ 0.

Remarquons que comme Spo(Ç) Ça (x) = £a (x), on a en vertu


de (5.4.43)
Sp 03 (x ') £a (x) = ôa3Ô (x —x '). (5.4.51)

Nous allons montrer maintenant comment on peut trouver les


composantes de Fourier p (k , co) de l’opérateur p (x, / ) (voir (5.3.39)).
Dérivons à cet effet l ’équation (5.4.45) par rapport à F (x', t‘)
pour Ça (x) fixes. Vu que a (£; /) pour des valeurs d’équilibre de £a
et F = 0 coïncide avec l’opérateur statistique d ’équilibre de Gibbs w,
on obtient, en vertu de (5.4.39), l’équation suivante pour les compo­
santes de Fourier p (fc; co) :
— fcop (A: ; co) + o a (k) Qa ( — k ; co) =

= i[p(fc; co), S f 0] + i\ p ( k ; co), V\ + i\u\ ç'(fr)b


ou

C M * : o ) = J éP xd teW -n -i« * -* "> )„ =

= i S p w [ | ( — k), Ça (0)| -f-1 Sp p ( k, co)[V, Ça (0)1 (5.4.52)


298 ÉQUATIONS CINÉTIQUES POUR LES SYSTÈMES QUANTIQUES [CH. 5

(nous avons tenu compte ici de la définition (5.4.10) pour la gran­


deur L). Remarquant qu’à partir de la relation (5.4.14)
eiæ *xo (Ç ; /) e~i<5iV --------
T-* —oo
►p(0>(3F ( —t) Ç)
on a la relation asymptotique
eisv»xp(k, û))e"1<55f®T ---------
T-» —oo
> 0,
on obtient finalement l ’équation intégrale suivante pour p (fc, co):
o
p(fc, w )= — i j dTeiSfe*x {[V, P (k, <*)} + H ( k ), w ] -
—oo

— COp(k, (I)) — iOa(k)Qa{ — h, Cù)}^”^ 0*. (5.4.53)


Les équations (5.4.50), (5.4.53) forment un système fermé d ’équa­
tions pour la définition des opérateurs o a (/r) et p (fc, co).
Notons qu’à partir de (5.4.8), (5.4.39) on a
Sp p (fc, co) Ç (x) = 0. (5.4.54)
De plus, en vertu de (5.4.53), (5.4.44)
e r''p(x , t)e iPjr' = p ( x + x ' , t). (5.4.55)
(Ou a utilisé cette relation pour obtenir (5.4.52), on supposait alors
que la grandeur (8 L a (x; £; t)/àF ( x \ /'))0 était une fonction de
la différence x — x'.)
Il nous reste à trouver l ’équation donnant ha (k, co). A cet
effet il y a lieu de se référer aux équations du mouvement (5.4.10)
pour (a:, t). En procédant à la variation de ces équations par
rapport au champ extérieur et en utilisant la définition (5.4.39)
des fonctions ha (x, t) on obtient compte tenu de (5.4.46), (5.4.52)
-jjj-fla (x 9 t) — j* (Px {^ap (X —X ) Na& (® & )} ^0 (® i 0 =
= Qa (Xf t) .
Le troisième terme dans le premier membre de cette équation est
l ’intégrale des collisions [La (x; £) linéarisée au voisinage de l’état
d ’équilibre. Exprimée en composantes de Fourier cette équation
s’écrit
{—i(ù — 5f(k) — N (*)}apAp (fc, co) = Qa (k, co). (5.4.56)
Les équations (5.4.50), (5.4.53), (5.4.56) sont un système d ’équa­
tions donnant l ’expression asymptotique basse fréquence de la
fonction de Green (k, co) dans le cas où l ’interaction entre les
particules est faible ou la densité des particules est petite.
§ 5.4] ÉQUATIONS POUR LES PARTICULES DANS UN CHAMP EXTÉRIEUR 299

Nous allons montrer que les équations (5.4.56), pour les fonctions
ha (k, co) se simplifient notablement si le hamiltonien de l ’interac­
tion entre les particules commute avec l’opérateur du nombre total
de particules N. Notons à cet effet que conformément à la définition
(5.4.13) p(0) (Ç) = p(0) (/, u\ if>), on a la relation
Uxp«0>(/, w, if) f/J = pc0) (A ire2i\ i|*eix),
où U y, est un opérateur unitaire, L \ = exp qui correspond
aux transformations de gradients Uyyp (x) (x) e” ix*). Comp­
te tenu également de ce que [F, N 1 = 0, on obtient à partir de
(5.4.50) l’équation suivante pour l’opérateur statistique grossier
a (£) s o (/, u\ t|?) :
Uvo(fy w\ ^)f/J = a (/, ÿeix).
En dérivant cette relation par rapport à %et en posant alors 7 = 0,
on trouve
[N, a (Ç )]= J + 2 J d3x~£w%) «V» ( * ) - « • ! » •
v P
(5.4.57)
En remarquant qu’à l ’état d’équilibre statistique if = w = 0, il est
facile d ’obtenir, compte tenu de la définition de l’opérateur o a (fc),
les formules suivantes
(A7, Gfp (fc)] = 0, [A, o* (k)\ — o$ (fc), [N, oWp (fe)] = 2oWjt (k), (5.4.58)
où Oç (A) = cj$,*( —k)^ GWp(k) = ( —fc), ofp(k) sont les opéra­
teurs correspondant aux grandeurs £a égales à t|), wiM fp.
A partir de (5.4.58), on voit que parmi les grandeurs A^p,
seules sont différentes de zéro (k) = #$♦$♦( —fc), N WpWpf(k) =
= Ar^,*ir*( —k), Arj/tjp (k). Considérons par exemple la grandeur
A ^ ^ (k) = i Spcr^ ( —fc)[F, \j>+(0)|. En vertu de (5.4.58) on
a (k) = i Spa^ ( —k) [F, hf* (0), A’]|. Remarquant que
hf" (0), A] = —ty* (0), on a A^** (k) = — i Spa* ( —k) [F, ip* (0)] =
= —N n ( k ) , c’est-à-dire N ^ ( k ) = 0 .
Ainsi les équations (5.4.56) pour les composantes de Fonder
ha (k, w)(a = /,„ wp, \|?) s’écrivent
— L((d — k v ) h fp(k, iù) — ' Z N lpfp.( k )h jtt,(k, (ù) = Qfp(k, <d),

— i(<ù — tk)hç(k, (ù) — N ^ ( k ) h ^ ( k , <ù) = Q^(k, co), (5.4.59)


*) Ici et plus bas afin de no pas confondre l'opérateur $ et sa valeur moyen­
ne yf l ’opérateur if est affecté du signe A-
300 EQUATIONS CINETIQUES POUR LES SYSTEMES QUANTIQUES [CH. 5

— i(<ù — ep+ki2 — elt-k' 2 ) h Wii(k, ©) — > Nwpwp. (k) hWp. (fc, to) =
= Qw,,(k, a»),
où ek = k 2 /2m, v = plm (nous avons utilisé les formules (5.4.5)
donnant <3Tap(fc))-
On voit que si le hamiltonien de l ’interaction V commute avec
l’opérateur du nombre de particules, le système d ’équations pour
ha se décompose en équations indépendantes pour hf^ h$ et hw .
Remarquons que les équations pour hf et hw sont des équations
intégrales, et l’équation pour une équation algébrique. La solu­
tion de cette dernière est de la forme
îQlt (ky (O)
"■><*. « ■ ) = • <5-4-«»
L’équation pour les fonctions ht dans la représentation des coor­
données peut s’écrire

d +Di ) hh <*• o - 5 d*x' 2 Nfpip' (x~ x')hfp- (*' - o =


p*
= Qtp 0•
L’intégrale figurant ici est en vertu de (5.4.46) l ’intégrale des colli­
sions Lit (x ; f) linéarisée au voisinage de l ’état d ’équilibre statis­
tique. C’est pourquoi cette équation peut être interprétée, comme
l ’équation cinétique linéarisée pour la fonction de distribution de
Wigner avec les sources Qffi (x, t) qui décrivent l ’influence d ’une
perturbation extérieure sur le système.
Revenons maintenant aux formules (5.4.41), pour la fonction
de Green (A\ œ). Si chacun des opérateurs £ et £' contient
un même nombre d’opérateurs de champ et i|?+ on a
G ^(fr, o = (o)SP % ( —*)Ê'(0) +
+ S p p ( — ky co) E' (0). (5.4.61)
En substituant ici la solution de l ’équation (5.4.59) pour h}tt (/»% oj),
on trouve le comportement asymptotique des fonctions de Green
dans le domaine des œ et k petits.
Nous allons encore montrer comment on peut trouver l ’expres­
sion asymptotique des fonctions de Green (Jfc, o>). Remarquons
à cet effet qu’en vertu de (5.4.51), on a
Sp o* (k) ij>+ (0) = Sp a," (k) V (0) = Sp aWft (Ar) ÿ +(0) = U.
§ r.,4] É Q U A T IO N S P O U R L E S P A R T IC U L E S D A N S UN C H A M P E X T E R IE U R 301

C’est pourquoi compte tenu de (5.4.52) on trouve


G',&i+(k, <à) = k*(k, (ü)Spo^( —fc) ij> (0) + Sp p ( —k, to)if(O).
Vu (5.4.51), (5.4.54) on a Sp a^ (—k ) ÿ (0) = 1, Sp p (—k, ©) X
X ijj (0) = 0. C’est pourquoi, en vertu de (5.4.60)
'<?*(*. «)
<?#♦(*, ©) Cli — e k — i N ^ ( k ) *
On voit que la fonction de Green à une particule Gl&*(k, ©)
a un pôle pour co = e* + i N ^ (k). La partie réelle de ce pôle donne
l'énergie d'une excitation élémentaire (ou d'une quasi-particule)
apparaissant à partir de l'énergie d'une particule ek d'un gaz parfait.
Quant à la partie imaginaire du pôle Im i N ^ (fc), elle détermine
la durée de vie de cette quasi-particule.
Les fonctions N a&(k), Qa ( k , cù) figurant dans (5.4.59) peuvent
être obtenues à partir des équations intégrales (5.4.50), (5.4.53)
pour o a (k), p (k, co) par les mêmes méthodes que celles utilisées
pour trouver les équations cinétiques dans les paragraphes 5.1.2
et 5.2.2.
Remarquons que l'on peut obtenir les résultats du présent para­
graphe d'une autre manière, à partir de l'équation intégrale pour
l ’opérateur statistique grossier (4.2.11) et de l ’équation de a mémoi­
re » (4.2.17) [301.
Pour trouver l ’expression asymptotique de la fonction de Green
pour les pulsations co ~ T"1, il y a lieu d’utiliser l'équation intégra­
le (5.4.15') tenant compte du caractère non markovien des processus
cinétiques rapides.
Soulignons que les équations (5.4.59), (5.4.60) s’appliquent au
cas des systèmes de Bose normaux (c’est-à-dire non superfluides)
lorsque o|? et wp sont nuis à l’état d’équilibre. Cependant la formu­
le (5.4.61) peut également être utilisée pour trouver l ’expression
asymptotique des fonctions de Green des systèmes de Fermi nor­
maux (c’est-à-dire non superfluides). Par contre, pour trouver l’ex­
pression asymptotique de la fonction de Green du type G5^j,+, même
pour un système de Fermi normal, il faut introduire l’interaction du
système avec des champ extérieurs anticommutants. Nous n’allons
pas nous arrêter sur ce problème.
5.4.4. Equations intégrales pour la définition de l'expression asymptotique
basse fréquence des fonctions de Green d'un système de Dose dégénéré. Dans le
paragraphe précédent nous avons obtenu des équations intégrales pour les opé­
rateurs cr^ (a:), permettant de trouver l’expression asymptotique basse fréquence
des fonctions de Green d’un système de Bose normal.
Il est facile de modifier ces équations de sorte qu’on peut trouver l’expres­
sion asymptotique basse fréquence des fonctions de Green et des systèmes de
Bose dégénérés, c’est-à-dire des systèmes doués de la propriété de superfluidi­
té [941. Pour ces systèmes la valeur moyenne de l ’opérateur y n’est pas nulle.
302 ÉQUATIONS CINÉTIQUES POUR LES SYSTÈMES QUANTIQUES [CH. 5

En effet si conformément à la méthode des valeurs quasi moyennes on prend


pour l’opérateur statistique de Gibbs l’opérateur statistique
irv= e x p |Q — p — pA-f-v J d3x (\p (x) + if+ (x ) ) ) | ,

la valeur quasi moyenne de l’opérateur sera égale à

W l-lim lim Sp wy (x) = ( ) 7 »


V—0 ^ —OO \ V !

où n j l ' 0 est la densité des particules d’un condensât de Bose (pour que la gran­
deur ({p} soit positive, il faut faire tendre v vers zéro du côté des valeurs négati­
ves, voir le paragraphe 6.2.3).
Soulignons que l’opérateur wy ne commute pas dans le sens des quasi-
moyennes ni avec le hamiltonien du système <2îT, ni avec l ’opérateur du nembre
des particules N , c’est-à-dire {| (xj) . . . if (xn)]J =£ 0, {[A\ (xj) . . .
. . (x„)] > ■=£ 0. Cependant l ’opérateur <ov commute dans le sens des valeurs
quasi moyennes avec l’opérateur &€ — pA sa &t'
r (*i) • • • *(*n)]} = 0 , (5.4.62)
car
V j d3X { l $ + (X) + îj> ( x ) , (X ,) . . . $ (X n )l } 0.

Dans le paragraphe précédent, les fonctions de Green des systèmes normaux


étaient déterminées par (5.4.36), où l ’opérateur statistique p (0 satisfaisait
à l ’équation (5.4.1). 11 était alors essentiel que la distribution de Gibbs commu­
tait avec le hamiltonien &€. Pour des systèmes de Bose dégénérés, il est commode
de définir les fonctions de Green un peu différemment, soit
$<+>(x—x ', t — t') =
= -«'0 ( t - n l (x')]J, (5.4.63)
où &€ = &€ — fiA\ Pour une telle définition des fonctions de Green des systè­
mes de Bose dégénérés, les résultats du paragraphe précédent, où l ’on ne suppo­
sait pas que ip = o> = 0, seront également vrais pour des systèmes de Bose
dégénérés, il suffit de supposer que l ’opérateur statistique p (t) satisfait du point
de vue formel à l ’équation

i - ^ - = I ^ + <9K’p (0 . P(01 (5.4.64)


au lieu de l’équation (5.4.1). En particulier, la relation (5.4.36) existant entre
la fonction de Green et la dérivée variationnelle de l ’opérateur statistique :
. n 6 S p p « )£ '(* ) I
HH(* - * '• ’ 6 F (x’, f ) " |f _ o

se conserve. En vertu de (5.4.62), le « hamiltonien * =s &€ — pA commute


dans le sens des valeurs quasi moyennes avec l ’opérateur statistique d’équili­
bre w.
En vertu de (5.4.64) par l ’opérateur V dans les formules du paragraphe précé­
dent on doit maintenant comprendre non pas l ’opérateur de l'interaction entre
les particules, mais l ’opérateur
V = ^ lnt-fxA, (5.4.65)
§ 5.4] ÉQUATIONS POUR LES PARTICULES DANS UN CHAMP EXTÉRIEUR 3()3

où cft’int est le hamiltonien de l'interaction entre les particules. Dans les


équations intégrales (5.4.50) pour les opérateurs aa entrent les opérateurs o a \
qui à leur tour sont donnés par l'opérateur statistique p<°>(£) (5.4.13)
P(#) (£) = exp (Q0—G),
C = ( r , Y$) + ( û X) + (*, X )+ + fa Z*) + (9, Z $ ) \

(*+, y^)= j ^id3i ^ +(x)V(x, x')^(x'),

( t, X) = j d3xif (x) X (x), (tj>, z y >)= ^ d»xd3x'if (x) Z (x, x ') (x').
(Les fonctions X (x), Y (x, x'), Z(x, x'), vu les relations Sp p<°>(£)£ (x) = Ç(x),
sont données par les grandeurs ^ (x).) Il est évident qu’il existe l'opérateur
unitaire Uy tel que
(x) U+= ÿ (x) + C (x), (x) U+= ip+ (x) + C+ (x), (5.4.66)
où C (x) est une fonction c-numérique arbitraire d ex . Cette fonction détermine
l ’opérateur Î7.
Il est facile de voir que si l ’on prend C (x) de telle sorte que
X + C *Y + 2ZC = 0, X * + Y C + 2Z*C* = 0
(la seconde de ces équations est une conséquence de la première, car le noyau
Y (x, x') est hermitien, Y* (x, x') = Y (x \ x)), on obtient
u ô u + = - ( c *, y q - ( c , zc)-(c, z o * + o h y ^ )+ (i z^)+.
C’est pourquoi
pî°) - C/pcO) (Ç) £/+= ex p {QJ —($+, y ^ ) - ( ^ , Z ÿ)-(9> Zq>)+}, (5.4.67)
où Q ; = Q 0 + (C*< yC) + 2Rc(CT, ZC). Remarquons que Sp p<°> (Ç) ip (x) =
= tp (x), par conséquent
yp (x) = Sp f/p<°> (l) (x) U+= Sp p(°> (tf (x) + C (x)).
On a donc C(x) = i|?(x). On trouve alors S p p ^ /^ fx ) et S p p c ^ ^ tx ). A cet
effet, on introduit les fonctions de corrélation gp (x) et <p (x) :

/„(*) = ?„(*)+ f & y e x,,y\1>* ( x + t|> (* — — ,


J ' V ' (5.4.68)
w1,(* ) = «Pi. ( * ) + J d V " 1''!’ ( * + - y ) ^ ( x - y ) •
En remarquant que Sp p(0) (?) Ca (x) = Ça (*) °n a en vertu de (5.4.67), (5.4.68)
Sp?<°>/; (x) = g p (x), Sp7<’% ( X) = <pi# (x).
A partir de ces formules et de (5.4.67), on a p<°> = pi°> (g, cp), donc
p<°) © = +p<0) (g, cp) U, (5.4.69)
où U œ U (ip, yp*) est donné parles formules (5.4.66) dans lesquelles au lieu de
C (x) on doit substituer la fonction yp (x).
Ainsi la relation existant entre l’opérateur statistique p<°> (£) et yp et yp*
s’écrit sous la forme d’une transformation unitaire U, quant à l’opérateur
pc°>(g, 9), il ne dépend que des fonctions de corrélation gp (x), y p (x).
304 ÉQUATIONS CINÉTIQUES POUR LES SYSTÈMES QUANTIQUES [CH. 5

Les équations (5.4.50) contiennent la dérivée variationnelle de p<°> (£) par


rapport à £* (x), c’est-à-dire par rapport à yp (x)t fp (x) et wp (x). C’est pourquoi il
faut connaître la variation de l’opérateur unitaire U par rapport a yp et if)*.
Remarquons que l ’opérateur U étant unitaire Ut 6U*U+ = — U6U*, on a en
vertu de (5.4.66)
[6 U -U \ ÿ(x)] = ôij>(x)f [6 U -U \ (x)] = fol>*(x).
D’où il découle en vertu des relations de permutation canoniques (2.2.19)
àU = j d3x (ôif* (x) if (x) - ôi|j (x) -if+ (x)) U. (5.4.70)

Compte tenu de (5.4.69), on a donc


I6 »P((" (01* * = U* |p'«) (g, <p), bU-U*\ U =
= U+ Ç d*x (ôif (x) [$>+ (x), p<») (g, <p)l-fcf* (x)[ip (x), p«*> (g, ç)]} U,
J
où [ô^i p<0’ ( désigne la variation de p«°> (Ç) par rapport à if et if * pour gp (x),
9 p (x) constants. En vertu de la dernière formule et de (5.4.69), on a
/ 6p<°> Q \Q
\ Ôvf(x) )g, (Ps o$»> (x) = Ut i r (X), p(®> (g, <p)l t/0,
/ 6p<°* (g) \0
\ (x) )g,v = a<°> (x) = aÿ> (*)+,
(5.4.71)
/ ôp<») q \0 fr*0» (g. <P)
\ ô<Pp (x) )g,*>s a<«(*) = f/S 6<Pp(*) U»
/ ôp(°) (g) \0 6 p«0) (g. 9) r
V àgp (x) /^.«p àg,, (*) 0
(l’indice 0 près de la dérivée variationnelle et de l ’opérateur U signifie que les
grandeurs correspondantes sont prises pour les valeurs d ’équilibre de gp, q>p
et if).
Nous allons maintenant trouver l'opérateur U0. A partir de la formule
(5.4.70), on a
^ = j d3x (^* (x) $ (x ) - t f (x) (x)) U (Xtf, Xif*).

Remarquant que U (0, 0) = 1, on obtient


ü (if, if*) = exp j d3x (if* (x) if (x) —if (x) if+ (x)).

Comme (x) U+= $ (x) + yp (x) et tp(x)|0) = 0, on a


$ (x ) U* | 0 >= H>(x) U* | 0 >, (5.4.72)
où | 0 > est le vecteur d ’état du vide. On voit que l ’état U* | 0 > est un état
propre de l ’opérateur $ (x), appartenant à l ’état propre yp (x). Cet état est appelé
état cohérent.
A l ’état w la grandeur yp ne dépend pas de x et est égale à (n0/<7'°)1/2. C’est
pourquoi
ü 0 = exp 7i 0 ^ (a0 - ai), (5.4.73)
§ 5.4] ÉQUATIONS POUR LES PARTICULES DANS UN CHAMP EXTÉRIEUR 305

où a0 et aJ sont des opérateurs d'annihilation et de création des particules de


condensât. Notons qu’en vertu de (5.4.72) a0Ut | 0) -= a 01 /2 ^o* | 0).
Revenons aux formules (5.4.71). Elles déterminent les dérivées variation­
nelles de p<°) (Ç) par rapport à if (x ), g p (x) et y p (a:). Les équations intégrales
(5.4.50) contiennent les grandeurs og* qui sont les dérivées variationnelles de
p{0>(£) par rapport à if (x), fp (x) et wp (x). C’est pourquoi, il y a lieu de trouver
une relation existant entre oJ®> et L’ensemble des fonctions fp (,x ), wp (x),
w* (x), tf (x), (x) est désigné par ^ (x). Désignons par (x) l ’ensemble
des fonctions gp (x), q>p (x), cp* (x), if (x), if* (x). La relation existant entre
f p (x), wp (x) et gp (x), y p (x), if (x), if* (x) est donnée par les formules (5.4.69).
Il est évident que
°a) (®)= \ ^ x ^ > (x )i? 3a(x '-x ),
f (5.4.74)
<C (* )= J (x') R f r ( x '- x ) ,

où l’indice 0 près de la dérivée variationnelle désigne comme précédemment sa


valeur d’équilibre.
Introduisons maintenant au lieu des opérateurs oa (k) figurant dans les
équations intégrales (5.4.50) les opérateurs aa (k) :
<*a (*) = °|S (*) R & °a (fc)=âe (*) Rt* ( - k ), (5.4.75)
où i?6a (A-), R f i (k) sont les composantes de Fourier des fonctions R ^ (x),
i?pi (x). En vertu de (5.4.50), ces opérateurs satisfont aux équations intégrales
suivantes
o
o"a (*) = <> (k)- l j dtei,X*X{[V, ôp(fc)]-

- i a v (* ) y V 7 B ( - * ) - i L v ( Ç « ) o ‘g ( 0 ; k)}e fc>) a a , (5 .4 .7 G )

où V= t5K’|nt—txN,
**)= J d3irf»x'e-ifc* - ifc' '' ô ^ ( x , x'),

â<"2(x, X')=(-JW1P )
** \ ÔÇa (*)ÔSB(x') /0
et les grandeurs cPT, N , L sont liées aux grandeurs à c , N , L par les relations
suivantes
W i k ) = R (k)<& (k) /?-* (k ), y (k) = R { k ) N (k) /?-* (k),
L(Ç>) = L (t*)R ~ 'W . (5.4.77)
11 est facile de voir à partir de (5.4.50), (5.4.75) que
Jv«#(*) = tSp5fc(-fc)[V . f a (0)l, Ia(C #) = i S p x [ F , f o (0)].
(5.4.78)
U M )= C a(*> l— o» Ç «(*)= j <Px'Raz ( x - x ' ) l 6 (x').
2 0 -0 3 9 3
306 ÉQUATIONS CINÉTIQUES POUR LES SYSTÈMES QUANTIQUES [CH. 5

La matrice à c ^ (fc) et par conséquent la matrice c7Tae (k, t) commute avec la


matrice (k),
RW = &CR, R&C (t) = <W(i) R . (5.4.79)
En effet, en vertu de (5.4.78), les composantes de Fourier £a (k) et £*a (k) des
opérateurs £a (x) et £a (x) sont liées entre elles par la relation suivante:
^x(A:) = /?ap(Ac)^3 (A-). D'un autre côté, en vertu de (5.4.5), pour les opéra­
teurs £a(fc) on a la formule f a (k ) = Ea (Af)] = <P? a0 (&)Êp (&)• C’est pour­
quoi on a
f a (k) = t a (*)] = (* (*> (*) R ' 1 (*))a31 (*) = ^ a P (*) g (*). (5.4.80)
Vu l'expression explicite des opérateurs Ça (a:) (voir (5.4.78)) :

7 , W - / , W - ( |r ) ,,! j ( . + - £ - ) + * ( .- • f )) .
(5.4.81)
Wp(*) = Wj»(*)—(-^ Ir)17* j ($ ( x + - f * ) + 'î ( * — y ) ) ’
?(*) = $(*)
on a immédiatement
t a (* ) s i !< » •, f a (x )] = J &x'àC a „ ( x - x ' j t p ( x ') .
i, •
Comparant cette formule avec (5.4.80), on obtient l'égalité &C = cftT. Cette
relation démontre les formules (5.4.79).
Nous allons transformer maintenant les équations (5.4.56), (5.4.53). Intro­
duisant les fonctions
*a co) = i ?a3 (*) ^ (*, co), Ça (*, co) = Ra* (k) <?p (b, co), (5.4.82)
on obtient en vertu de (5.4.56)
{ — * © - < # ( * ) — ÏV (fc )} a p ^ ( * , co) = Ç a ( b , (o). ( 5 .4 .8 3 )

La grandeur Ça (&t œ) est, de toute évidence, liée avec p (&, co) par la relation
Qa (*. cd) = i Sp «0 [1 (-& ), t a (0)1 + i Sp p ( - * , cd) [V, fa. (0)J, (5.4.84)
où l'opérateur p (&, co) est donné par l'équation intégrale (5.4.53) qui en vertu
de (5.4.82), (5.4.75) peut s'écrire comme
o
p(fc, cd) = i j * " * * • ' {\V, P(fc, CD)]+ R(ft), w ) -
—oo
—CDP(*, CD)- iâa (k) Q a ( - k , CD)) (5.4.85)
Il est facile de voir que la formule (5.4.41) donnant la fonction de Green
$£?£(fc, co) est maintenant remplacée par la formule
3£|(fc, cù) = ha (k, cd) S P â a ( - k ) i ’ (0) + Sp p (—k, (D )f (0). (5.4.86)
Remarquons qu'en vertu de (5.4.51), on a les formules
Sp âa (x) f B (x') = ôapô (x —x'), Sp ô a (x) t £ ( x ' ) = R fè (x' — x). (5.4.87)
§ 5.4] ÉQUATIONS POUR LES PARTICULES DANS UN CHAMP EXTÉRIEUR 307

5.4.5. Fonctions de Green dans le cas d’une interaction faible entre les qua­
si-particules. Dans le paragraphe précédent nous avons établi les équations inté­
grales pour les opérateurs oa (k) et p (k, co). Connaissant ces équations, on peut
en principe trouver les fonctions ae Green (Ar, co). On peut résoudre ces
équations par la méthode de la théorie des perturbations dans le cas où T interac­
tion entre les particules est faible. Cependant une telle théorie est dénuée de
sens physique pour des systèmes de Bose dégénérés, car son approximation zéro
correspond à un gaz parfait de particules et non de quasi-particules. Le cas de
l'interaction faible entre les quasi-particules et non entre les particules est parti­
culièrement intéressant. C’est pourquoi on doit transformer les équations inté­
grales (5.4.76), (5.4.85) de sorte à élaborer une théorie simple des perturbations
basée sur l'hypothèse que l'interaction entre les quasi-particules est faible.
La forme du hamiltonien (3.2.4) et le spectre des quasi-particules (3.2.19)
montrent qu’il y a lieu de considérer que v (k) est le paramètre petit de la théo­
rie des perturbations. La densité des particules du condensât doit être inverse­
ment proportionnelle à v (&), n p (Ac) (le potentiel chimique \i est détermi­
né par la grandeur n0). Ainsi il s’agit d'élaborer une théorie des perturbations
dans laquelle la grandeur n0 yjk) n’est pas petite malgré que v (k) le soit. A cet
effet, au lieu des opérateurs aa (k) on introduit les opérateurs (k)
aa (*) = u o°a (*) US. (5.4.88)
En vertu de (5.4.76) ces opérateurs satisfont à l'équation
0
o i ( k ) = a » y ( k ) - t j d x e ^ U V ' , D j ( i ) |-

- i o ; (fr) iVT(1 (—k)—lLy (Ç°) o$* (0, *)} r i<W°T (eT<54r( fc))3a, (5.4.89)

où (k) sont les composantes de Fourier des opérateurs og*' (x ),

o ÿ ,' ( * ) = o ÿ i ' (* )+= i ^ + (* ), p<0) (e, <p)i,

a Cor ( r )+— / 6p(8> (gy <P) \ ff«n> / - \ _ / 5p(0) (g, <p) \


* p p (x) )o’ % (I)‘ r ^ ( * ) ) o ’
(*, k-) = £ /,â $ (k, k ') «*.. (5.4.90)

et V* = U o V U Si pour on prend le hamiltonien de l'interaction binaire


introduit dans 3.2.2, on peut décomposer V* en deux termes V' = V'2 (n0)-h
+ Veff (n0), où

v%K ) = - ^ r 2 (“Î “ 1 + aî “îi) + c . h .+ - ^ T v (0 ),


lqtO
/ JL, \ -, (5*4*91)
^ - v ( 0 ) j 2 *î*i + n\/*V9+ V4
1*0
et VA sont donnés par les formules (3.2.4) (à la limite ^ -► o o o n peut négli­
ger la mode 1 h p. = 0 , car pour l ’opérateur statistique p<°> (g. <p) on a la rela­
tion Sp p<*> (g, <p) a0 = 0).
20*
308 ÉQUATIONS CINÉTIQUES POUR LES SYSTÈMES QUANTIQUES [CH. 5

Vu la décomposition de V' en deux termes, on peut également écrire la


grandeur 7vap (k) = i Sp ôe (—A) [F, Za (0)] a l Sp ( —k) [7 ', (0)| sous la
forme de deux termes
^Vap {k) = N ^ ( k ) + N ^ ( k ) y

K » (*> = *Sp ( - *) [FJ (n0), k (0)]f (5.4.92)

K t ( k ) = f S p o j ( - f c ) [ F ; ffK ) , ç ; ( 0 )jf

où ^z (x) = U0l a ( x ) ü i . En vertu des formules (5.4.81) l ’opérateur ^ diffère


de l ’opérateur Ça d ’un certain c-nombre. Comme [FJ(n0), £^(0)J est une cer­
taine forme quadratique par rapport aux opérateurs a, a+ pouvant toujours
s’exprimer en fonction des opérateurs £a (x), on a en vertu de (5.4.87)
Sporp(—fc)[Fi, ^i(0)l = Spo^0>/(—k)\V'2% Ça (O)]. C’est pourquoi les formu­
les (5.4.92) peuvent s’écrire comme
K & <*>= *SP ( - k ) [FJ («o)f l a (0)1,
(5.4.93)
K fi ( * > = i S p ( - * ) [ ^ r r ( n o ) i Ç a ( 0) 1.
Il y a lieu de transformer l ’équation (5.4.89) de telle sorte que dans l’exponen­
tielle exp =F iGJ^gTnxi lieu du hamiltonien des particules libres on ait le hamil­
tonien des quasi-particules &€q (n0) = <55?0 + FJ (n0). A cet effet, tout comme
dans le paragraphe 5.2.1, on doit utiliser une formule du type (5.1.18'). A savoir,
si
o
Ba = j (S % a

ou plus simplement
o
 = j dxe*teiâx e-iiÎTexM, (5.4.94)
—OO

où Âa est un certain ensemble d’opérateurs agissant dans l ’espace hilbertien des


vecteurs d’état et M une matrice c-numérique agissant sur l ’indice a , l ’ensemble
des opérateurs Ba satisfait aux équations intégrales
o
B = j dT<nreift°T{/î— i [ ft, B\ — Bm) (5.4.95)
— OO

on H = H 0 + W, M = M 0 + m, la décomposition de .if en H 0 et IF et de M
en Mo et m étant arbitraire. Cette formule peut être démontrée d’une manière
analogue à (5.1.18') et nous ne donnerons pas ici cette démonstra­
tion.
En posant dans (5.4.94) B = l ( o '- a « #l'), H = M = à C (— k), W =
= —F i(n 0), m = —AT°(—k), >f étant l ’opérateur entre accolades dans l ’ex-
§ 5.4] ÉQUATIONS POUR LES PARTICULES DANS UN CHAMP EXTÉRIEUR 309

pression de <j', on obtient au lieu de (5.4.95), (5.4.89) la relation


o
<<o; (*)-<><•>'(*:))= j dtevceHH1 {(V;ff (n0), Op ( k ) \ -
—00
- io'y (*) ( - *) + 1v t (n0), <$<>>' (fc)l - io'f' ' (*) iV»p ( - k) -

- i L y (t?) o!$' (0 , *)} (eT< ^ - fc)+iV0<-|t)))ea.e- lT^ ’9i (5 .4 .96)

où &€q = c + VX (no) est Ie hamiltonien des quasi-particules libres (voir


3.2.11).
Remarquons maintenant que l'équation (5.4.47), où JZg* (x; Z) =
= t‘Spp(°> (Z) [c^0, Za (*)], est vraie indépendamment de la structure concrète de
l'opérateur cP0, il suffit que cet opérateur soit une forme quadratique par
rapport aux opérateurs a, a+ (l'opérateur Za (*)1 s'exprime alors linéaire­
ment en fonction des opérateurs Za (*))• Entendant dans (5.4.47) par l'opé­
rateur VX, on peut alors écrire la relation

\v t K ), P<°>(01 = i j <Px i Sp P<°> (?) [V’t (n„), la (*)J.

En faisant varier cette relation par rapport à Za (x ) et en remplaçant les gran­


deurs Za (*) par leurs valeurs d^équilibre, on obtient en vertu de (5.4.90)
[Vl(n0h = 0; k)-Spw{n0) [FJ, ^ (0)].

C’est pourquoi l ’équation (5.4.96) s’écrit


o
<£(*)=<£''(*)-* j H^eff(«o). «*(*)]-
—oo

-«a;.(fc)/V;p (-& )-iL;(Ç »)o<Jg'(0, k)}(eX^ {- k\ a t ~ iX^ , (5.4.97)


ir '( * ) = ,3 s : ( * ) + i v « ( * ) , L'a ( £ ° ) = i S p w («„) [K'rf K ) , çŒ(0)j.

Dans cette équation le hamiltonien des quasi-particules 3€q n’est pas dia­
gonal par rapport aux opérateurs a, a +, et la matrice &C' (—k ) « combine » les
composantes a = ip» Si ÿ- Pour écrire l ’équation (5.4.97) sous une forme dans
laquelle le hamiltonien des quasi-particules est diagonal par rapport aux opéra­
teurs a, a +, et la matrice c7C' ne « combine » pas les composantes de o'a (a =
— *|?, g, <p), introduisons au lieu de a’a (k) les opérateurs ca (k)
oa (k) = Uo’i (k) U+Aza ( - k), (5.4.98)
où U est l ’opérateur unitaire introduit dans le paragraphe 3.2.2, qui diagonalise
le hamiltonien des quasi-particules (voir les formules (3 .2 . 12), (3.2.13))
et Aa g (k) une matrice déterminée par la relation
Aâfc (*) = Sp Uo'i ( - k) U+Za (0),
ou, ce qui est équivalent, par la relation
Sp oa (k) Z$ (0) = Ԍ0- (5.4.99)
310 ÉQUATIONS CINÉTIQUES POUR LES SYSTÈMES QUANTIQUES [CH. 5

Les opérateurs oa (Ar) satisferont alors, en vertu de (5.4.97), aux équations sui­
vantes
0 _
Sa (k) = Sa»> ( k ) - l j { |rcff («„), â3 (k)| -
— CO

- i â y (k)Âvp ( - f c ) - Æ v (£#)â<$ (0. fc)} (eT<^(- fc>)pa e~ix& q , (5.4.100)


o ù ÿ eff(»o) = ^ ' ff(n0)£/+ et
Ô£> (fc) = l/aj,»»' (fc) U+Apa ( - * ) , ï (Ç°) = A"1 (0) L' (£°).

ÎY (k) = A-1 (k) N ’ (k) A (k), & (k) = A"1 (k) <SF' (k) A (k), (5.4.101)
5 $ ( k , fc') = o«%. (fc, fc')Aa .a ( - k ) A 3 .p ( - fc ')

et &Cy = U&CqU+= 2 «io}'«1+ £ o ®st Ie hamiltonien des quasi-particules li-


1
bres, diagonal par rapport aux opérateurs a, a+ (voir (3.2.12)).
Il est facile de voir que la matrice &C (At) ne « combine » pas les composantes
gp' Wp' En effet lai matrice &C* (Ap),J en vertu de (5.4.97), (5.4.93), peut
s’écrire comme *)

<*>= ‘ SP °b ( “ *> =
= i Sp C/Op ( - fc) [<^ç, tfÇa (0) tf+]. (5.4.102)
Remarquons^ maintenant que l ’opérateur t/£a (Ac) U+ est quadratique par rap­
port aux opérateurs a, a+ et, par conséquent, peut s’exprimer sous la forme
d’une combinaison linéaire des opérateurs ^(Ar), U%a (&) ^ +=Agp (*) Êfl (*)+
+ ca (ca étant des c-nombres). En vertu de (5.4.87)
Sp ( - k) g , (fc') = (2n)s ôapô (k - k'), Sp op ( - k ) = 0.
c ’cst pourquoi on utilisant la définition (5.4.99) des grandeurs Aap(k) on
a Aâp (*) = Aap (k). Il en résulte

i [<&q, ü ta (k) U*] = (A (k) J ? ' (k) .V» (fc))ap (k) U* - cB).
où c&" (fc) est donné par la formule

i [& ,, Ca (k)l= ( * ) & (*)• (5.4.103)

Comme <^ 17= S 1* m atr‘ce < ^ '(k ) ne «combine» pas les


1 _
composantes gp1 <pp, i|>. En substituant l’expression de i [&ûqt ü \ a (Ac) £/♦]

*) Dans cette formule et dans les suivantes on entend par £(0) £ (* )|x - o*
§ 5.4] ÉQUATIONS POUR LES PARTICULES DANS UN CHAMP EXTÉRIEUR 311

dans (5.4.102) et en remarquant de nouveau que SpOp(fc) = 0, SpOp(—fc) X


XÇa (fc') = (2n)*8aa6(fc—fc'), on obtient <34?' (fc) = A (fc) S t ' (fc) A-1 (fc). En
comparant cette formule avec (5.4.101), on voit que <*?' (fc) = <y?(&) et
par conséquent la matrice &C (fc) ne « combine » pas les composantes
^ comme affirmé ci-dessus.
A partir de la relation Uta (&) V’+ = AapÇp (fc) + ca et de (5.4.101), on
voit également que
La (C°) = i Sp w (*0) [V'eff (/i0)» ta (0)1, w (n0) = Uw (n0) U+,
(5.4.104)
* «3 (k) = i Sp Op (-fc ) [Verr (»o>. Sa (0)].
Nous avons obtenu une équation intégrale pour les opérateurs oa (k).
Pour trouver la fonction de Green î?£t^(fc, w) il faut connaître encore l ’opé­
rateur p(fc, co) ou l ’opérateur p(fc, co), lié avec ce dernier:
p(fc, <ù) = UU0p ( k , <ù)UtU\
Il est facile de voir à partir de (5.4.85) et de la relation (5.4.95) avec M = M0 =
= 0 que l ’opérateur p"(fc, co) satisfait à l’équation intégrale
o _
p ( * ,» ) = - ! j {[?,«(«•). P(*. » )]-

-(op(fc, oj + fêtfc, n0), w(nt) ] - i â a (k)Qa ( - k , (û))e (5.4.105)


où %(k ; n0)=zUUJ£ (k) U$U+, la grandeur Qa (k, co) étant donnée par la for­
mule suivante
Qa(k, Cü) = A-{s(fc)Çp (fc, <û) = iSp«T(« ,)(! (-& , n0), S, (0)1 +
+ i Sp p ( - f c , o>) [lreff (n0), t a (0 )] (5.4.106)
et w(n^ — UL\wU%U*. Les composantes de Fourier des fonctions de Green
ÿ |î|(fc, to) sont égales en vertu de (5.4.86) à
(fc’ tû) = * a(&- ®)Spôa ( —fc)f' (0 ; n„) + Spp( —fc, œ)T(0, n0)> ^ ^
r (* ; no) = W * l ' (*) DiU*, h (fc, co) = A- 1 (fc) h (fc, o>).
Vu (5.4.83), (5.4.101), les fonctions h = A**1/* satisfont aux équations
{_ - §C (k) - /V (fc)}ap S'p (fc, ca) = (fc, ü>). (5.4.108)
Les équations (5.4.100), (5.4.105), (5.4.108) permettent d’utiliser la théorie
des perturbations pour trouver oa (fc), p (fc, co), h (fc, co) dans le cas où l ’interac­
tion entre les quasi-particules Vt.ff est faible (c’est-à-dire que v (fc) est petit),
mais la grandeur n0 v (fc) n’est pas petite. On peut ainsi, en vertu de (5.4.107),
trouver également la fonction de Green $£?£ (fc, co) en approximation ciné­
tique pour un gaz de quasi-particules.
Jusqu’à présent, nous avons envisagé le cas où l’interaction entre les quasi-
particules était faible vu la petitesse de la grandeur v (fc). Considérons mainte­
nant le cas où l ’interaction entre les quasi-particules est également petite, ce qui
312 ÉQUATIONS CINÉTIQUES POUR LES SYSTÈMES QUANTIQUES [CH. 5

est due cette fois non pas à la petitesse de v (fc), mais à la petitesse du rayon d’ac­
tion des forces r 0 par rapport à la longueur moyenne d'onde de de Broglie des
quasi-particules *, et par rapport à la distance moyenne entre les particules du
condensât (^//iq)1/3, r 0 <C*» v ^ l n o)1/*. On peut utiliser une méthode analogue
à celle du paragraphe 5.2.3 pour le développement quantique du viriel pour les
équations cinétiques des systèmes normaux.
Revenons à l ’équation (5.4.76). En utilisant la formule (5.4.94)t on obtient
en vertu de (5.4.95)
o
â a (fc) = â a ’ (fc )-i j dxe"xei& x {[V, O a’ (*)] —
— OC

- i ô y ai (fc) N r f ( - f c ) - i ï v (S#)°vP (0 ; k)) (-fc)+N(-*)))(5a


(5.4.109)
où ù ï est le hamiltonien total du système. Puis nous allons tenir compte de
ce que
[<5S?*, Ôa0> (fc)l = «ôp0> (fc) à c pŒ(—k ) — iZp (Ç#) ôfaa (0 , k)
(voir (5.4.49) et (5.4.74), (5.4.78)). En utilisant cette égalité, on peut écrire
(5.4.109) sous la forme
o
âa (k) = ôa* (fc)— j
dxe*z ^ ei(^ T ôli0> (k) (ex(c?t ( - fe)+îv
—oo
d’où en intégrant par parties, on obtient
0
CT(fc) = T, j d te ^ ei<SKx 3«» (*) e - i ô i x e n ^ C { - k ) + s (-fc)). (5 .4 .U 0 )
— OO

Cette équation permet de trouver aa (fc) si l ’on connaît N (fc). Pour trouver
N a a (k), on utilise la formule (5.4.78) à partir de laquelle on a conformément
à (5.4.110)
o
ÎVa0 (k)= il] j d x e ^ S p â y ^ — k) [V, f a (0 )]

(5.4.111)
Cette équation contient une seule grandeur inconnue N (fc) et peut être résolue
par la méthode de la théorie des perturbations si la densité des particules du
condensât est petite (le rayon d ’action des forces doit alors être petit, non
seulement par rapport à la distance moyenne entre les particules du condensât,
mais également par rapport à la longueur d’onde de de Broglie des quasi-particu­
les). Au paragraphe suivant, nous allons revenir a la résolution de cette équa­
tion, ici nous allons obtenir l ’équation pour p (fc, û>), Qa (fc, cd).
En utilisant les formules (5.4.94), (5.4.95), avec M = M 0 = 0, il est
facile d’écrire l ’équation (5.4.85) pour p (fc, o>) sous la forme
o
P(fc, ù>)=— i j {[!(*), ic|—<op(fc, « )— ida (k)Qa (— fc,

(5.4.112)
§ 5.4] ÉQUATIONS POUR LES PARTICULES DANS UN CHAMP EXTÉRIEUR 313

où la grandeur Qa (k, co) est liée à p (&, co) par la relation (5.4.84). Cette équation
permet d'utiliser la théorie des perturbations pour trouver Qa (Ar9 co) et p (fc, co)
dans le cas où le rayon d’action_des forces entre les particules est petit.
Connaissant les grandeurs N et Q on peut trouver à son tour la grandeur ^
(voir (5.4.83)) et par là même la fonction de Green i£L?£(Af, co).
5.4.6. Fonctions de Green à une particule des systèmes de Bose dégénérés en
approximation cinétique. Nous allons maintenant passer à la recherche des fonc­
tions de Green à une particule des systèmes de Bose dégénérés (Jfc, co).
$ÿj|j(fc, ©) en approximation cinétique. Ces fonctions sont données par les
formules
o = -io « ) ÿ(0)]>,
(5.4.113)

Tout comme dans le paragraphe précédent, nous allons supposer que l'inte­
raction entre les particules est faible. Cette interaction est décrite par le hamil­
tonien Vett contenant en vertu de (5.4.91) des termes proportionnels à n^~v (k)
et à v (k). Comme nous l'avons déjà remarqué, la grandeur n0 est supposée être
inversement proportionnelle à v (k) ; c'est pourquoi les termes proportionnels
à n ^ 2, v (k) (ces termes forment le hamiltonien F3) contiennent en fait v (&)1/2.
Ainsi, nous avons dans notre problème un paramètre petit proportionnel
à v (k)1/2 que nous désignerons par k. Le hamiltonien F, sera alors proportion­
nel à k, et le hamiltonien VA proportionnel à k2 (voir (3.2.4)).
Nous allons montrer que les fonctions de Green (5.4.113) peuvent s'expri­
mer par deux fonctions (k, co ),^ * (k, co) déjà introduites, soit:

<o) = sh < p */i*(fc, ü)) + chcpfc^ # (fc, co),

(5.4.114)
$ $ ( * , û>) = ch<pfc7T*(fc, coj + shq)*^* (fc, co),

où <p/c sont des grandeurs qui déterminent une transformation unitaire (voir
(3.2.13), (3.2.14)). Remarquons à cet effet, qu’en vertu de (5.4.54), (5.4.99)
Spp (fc, co) = 0, Spoa (&) £o (0) = ôa o. Puis, compte tenu de (5.4.107) et
vu (3.2.12), on obtient les formules (5.4.114).
Les fonctions sont données par les équations (5.4.108) et peuvent
être trouvées dans le cadre de la théorie des perturbations suivant le paramè­
tre k. En approximation zéro par rapport à k les grandeurs Na $ (k , co) figurant
dans (5.4.108) sont milles N op = 0. C’est pourquoi les équations (5.4.108) pour
et en approximation zéro peuvent s’écrire comme

— i (co — cofc) 7 ^ ( & , c0) = ç*(fc, G)), — i ( c o - f - c o J ^ * ( f c , (0) = Ç ^ ( & , co)

(on a tenu compte de ce que <PS^(fc)=—iû)jkî (fc) = icùk en vertu


de (5.4.104)).
314 ÉQUATIONS CINÉTIQUES POUR LES SYSTÈMES QUANTIQUES [CH. 5

Remarquant que Spu? (n0)ij> = 0, il est facile de voir que conformément aux
formules (5.4.106), (5.4.54) les sources Qa (fc, o>) pour £ = *$ sont données par
les formules suivantes:
<*))=i Sp p( —fc, <d)[V4, (0)] — i sh

<o) = iS p p ( —fc, 0))lV4, ^ + (0)]+ich«pkt

Qg p {k, û>) = » S p p (-fc , w) {n\l2V a + VA, f~p (Q)\,

QV p (k, <o) = i S pp( —fc, w) lnJ/ 2F 3 + T '4, wp (0 )]

et par conséquent, en approximation zéro par rapport à X, seuls diffèrent


de zéro les termes Qi^ ) (fc, co) = —i sh <pk et (fc, o>) = i ch q>fc. C’est pour­
quoi les fonctions de Green en approximation zéro par rapport
à X sont égales à
—CD+ ek- f ^ " ln0v(fc) (fc)
O) ü)3—û)2 »«i(*. ®) = - Cl)2—Ü>J
(5.4.115)

Les pôles de ces fonctions donnent le spectre des quasi-particules dans un gaz de
bosons dégénéré.
Nous allons maintenant montrer comment on peut trouver les fonctions de
Green S # compte tenu des termes de l’ordre de X et de X2. Remarquons
à cet effet que les grandeurs en première approximation par rapport
à X sont milles, = 0. En effet, en utilisant les formules (5.4.101),
on a
3V& (*) = i sPôÿ» (-&) *(0)).
(&) = *S p îÿ i (-fc ) [n01/ 2 K3 -p<>W , if (0)),

où N = U ^ et p<l>est un terme correctif du premier ordre par rapport


wo
à X au potentiel chimique (comme nous Tavons déjà noté, on prend ici pour va­
riable indépendante n0 et non p). 11 est facile de voir qu’en vertu de (5.4.101) les
termes contenant V3 n’ont pas d’influence sur ffc1). C’est pourquoi à partir
de (5.4.99) on a
^ ( fc) = I> (1) (ch2 <pk + sh2 (plc), iV ^ # (fc) = 2 ip<1) ch <pk sh <pk .

Rappelons maintenant qu’à partir de l ’équation (3.2.6), on peut trouver le poten­


tiel chimique comme une fonction de n0. 11 est facile de montrer que la première
correction à p par rapport au paramètre X sera alors nulle p(l>= 0. (On peut
également obtenir ce résultat en utilisant la relation (5.4.57) qui découle de
l’invariance du hamiltonien par rapport aux transformations du gradient.)
§ 5.4] ÉQUATIONS POUR LES PARTICULES DANS UN CHAMP EXTÉRIEUR 315

On voit aisément <jue les équations (5.4.108) pour ha , aux termes quadrati­
ques par rapport à X près peuvent s’écrire comme
-i(CD-f<D k -CD * )h (fc, (fc)fct (*, ü>)-
J>—— J>+—èP
- ^ Bp
‘V (*) V (fc, “ ) —o,
- i( cd-cd fc -CO * )/T (fc, ( 0 ) - ^ (f c )/^ (fc , CD)—
j*—— p+-^- w>
^ co) —0,
•i (*)*;(*, co)-A^.(&)Â^.(fc, « ) -

- S sï / » V ' 1' “> -


- 2 (*)*<,,*(&. o>) = sh(pfct (5.4.116)
«p;
—i (©+ cûk —f (^)) (^» co) (^0 (h, co)
- 2 » $ , (*)C <*. (*)*_ (*, ü»)-
**V
- 2 (fc) \p* (fc, <*>) = ch <pfc.

On voit que ces équations contiennent les grandeurs données par la formule
(fc) = i Sp ojj01 (-fc ) l«i/2r ; . Ça (0)1.
et la grandeur AJ2^ (fc) donnée par la formule

»& *(fc) = i S p o ÿ { ( - * ) [K4, * (0 )]-i> « * » S p o 5 fi(-lp )[^ f if (0)]

(compte tenu de ce qu’en vertu de (5.4.99) on a Spoÿi (£)£<* (0) = 0 où oÿ* (k)
est la correction à^j$* (fc) du premier ordre par rapport à X). Soulignons que les
coefficients jVa ,B dans l ’équation (5.4.116) dépendent seulement de l’opérateur
<Ja0>(fc) correspondant à l ’approximation zéro par rapport a X pour les opérateurs
oa (k). En résolvant les deux premières équations (5.4.116) par rapport à hs
et/T<p et en substituant la solution dans la troisième et la quatrième équation, on
trouve les équations donnant h h En calculant et on peut, à l ’aide
de la formule (5.4.114), trouver les fonctions de Green (5.4.113), compte tenu
des termes proportionnels à X2:
cd—e —9^” */i0v (fc)
«£(+> (le _______ ____
1 ; " ~ ( « - Qk + iyk) f - c o - û r iï k ) '
(5.4.117)
_______ ^°~1n0v (fc)_______
«>= (ü) - Q* + 1Yfc) ( cd Ü|j ^Yjt) *
316 ÉQUATIONS CINÉTIQUES POUR LES SYSTÈMES QUANTIQUES [CH. 5

où Qk = wk -f-coJc2> est l'énergie des quasi-particules compte tenu de l'interaction


entre elles (nous n'écrirons pas ici la correction à l'énergie des quasi-particules o)Je2>
proportionnelle à X2) et y k l ’inverse du temps de vie des quasi-particules détermi­
né par la formule
Yk= ( eK - l ) p 2 { /K 1: 2, Ar)6 (<ofc+ (û.-cü 1)n 1 (l + n.) +
12
+ FJ(*; 1, 2) ô ^ - W j- û ) ,) «!«.,}, «! = («*•» —1)->.
Fj (1 ; 2 , 3) est ici l'amplitude des processus d'interaction de trois quasi-particu­
les a savoir
F j (1 ; 2, 3) = ch q>j ch cp2 ch (p3 {(v (2)-|-v (3)) (1 + th q>x th <p2 th <p3) 4-
+ (v (l) + v (3)) (th cp3-r th cpx thcç2)-)-(v (1) + v (2 )) (th<p2 4 t h g^th <p3)}ô2+3.i-
Nous allons maintenant passer a la recherche des fonctions de Green (5.4.113)
en approximation cinétique dans le cas où ce n'est pas l'amplitude de l'interac­
tion qui est petite, mais le rayon d'interaction entre les particules. Dans ce cas,
lors du calcul des grandeurs N a p (&) (voir 5.4.111)), en approximation zéro on
peut négliger les termes contenant les fonctions de corrélation gp, par rap­
port aux termes contenant n0. Ceci est lié à ce que pour r 0 /. (c'est-à-dire
dans le domaine des basses températures), les fonctions gp , cp^ sont différentes de
zéro seulement dans un domaine restreint de l'espace des impulsions tendant vers
zéro avec la température. En plus du paramètre petit Tq/A, nous avons encore
à notre disposition un paramètre petit, à savoir n0r ^ n ° < l._ Il est facile de
voir que si on néglige ces paramètres, les grandeurs N a $ (k) s’annulent. C’est
pourquoi en première approximation non nulle par rapport à n0 on peut écrire
la formule (5.4.111) sous la forme suivante
o
jVaP ( f r ) = - i j dxe^Spo f a (0)] (eT^ ’<A))vB,
(5.4.118)
où Spo désigne que la trace est calculée en première approximation non nulle
par rapport à n0, en négligeant les fonctions de corrélations gpt (pp.
Nous allons montrer que si on néglige les fonctions de corrélation gpy <pp les
premiers termes des grandeurs N g p N g ^ sont d'ordre plus élevé que n0.
Comme en vertu de (3.1.33) on a le développement
<p)=| 0> <0 | + S | i > * i ( i | - S | 0 >jr1 (0 | + ...,

en négligeant les grandeurs glt <pt on peut remplacer l'opérateur statistique


p<0) (g, <p) par le projecteur de vide | 0) <0 |, les formules (5.4.71) s’écrivent
alors comme suit:
( - * ) < * ^ 1/2 U*0a*k 10) <01Ua, 0«i ( - k) « 10) (0 I a _ kb \ .
(5.4.119)
En utilisant ces formules, on peut en vertu de (5.4.118) écrire N g sous la
forme
o
(k) = - j dxe™ e*Te* < - * | [V,~/p (0)] e ^ U l 10 ).
§ 5.4] ÉQUATIONS POUR LES PARTICULES DANS UN CHAMP EXTÉRIEUR 317

<rindice 0 de l'élément matriciel signifie qu'il est calculé en première approxima­


tion par rapport à n0 ne disparaissant pas). En remplaçant sous le signe du com­
mutateur V par &C — <5^ 0 {&€ = &C — \iN) et en remarquant que

[*?.. t ( 0 ) i = - S ^ 7 p (*),

e- i & * f (0 )] ei& x = i — (0) e<<5K’\


p di 1

on obtient, après intégration par parties


o
N g r (fe) = -11 (r, + Uk + ikv) j (- kI (*) e*æ*ut |0>„
^ —oo

£,(*) =<*+ fc« fc — n l ,2à fc «tfc—bJ/2Ô * ak et r = p/m.


P — 2" î> + — P+— . 0 J» + — • 0

En développant l'opérateur U0 en série suivant les puissances de n0:

^o = l - « î / 2 K - a « ) + 4 - no(«î-<>.), + ... (5.4.120)

<voir (5.4.73)). il est facile de voir qu'aux termes linéaires par rapport à nQprès
inclus, on a l'égalité
0
N (A) = —q (q + iefc+ ikv) f dît** eiXEkn ^ 2 X
Sp J

x { ( —k\e a+ k a k a%\Q) — 6 k ( — A \e X
p — T“ p+~ p+~ • 0

x e'&C* 10 » ,

d'où N . , (k) = 0 et par conséquent


®PT
(5.4.121)
\ * ~ NgpV 0‘
D'une manière analogue, on peut montrer qu'en approximation envisagée on a
r —N —0

De plus, il est facile de montrer que si on néglige les grandeurs gpy (pp, n0,
on a Qgp = QVp = 0 (voir (5.4.84)). Nous allons voir plus loin que les grandeurs
sont proportionnelles à n0. C'est pourquoi il résulte de (5.4.121),
<5.4.83) que dans les équations pour~^/^,* on peut négliger les termes conte-
nant " h g ^ .
318 ÉQUATIONS CINÉTIQUES POUR LES SYSTÈMES QUANTIQUES [CH. 5

Comme en vertu des formules (5.4.84) négligeant les grandeurs <ppy


n0, on a Ç^*(fc, <d) = i, <û)=0 , les équations (5.4.83) s’écrivent sous
la forme suivante
(—<o—zk -f (k)) (k, <o) + i N ^ (k) fc, (k, ®) = 1,
(5.4.122)
(<■>—efc— (*)) H (*• ®) — (*) *** (*» “ ) = 0 •
Nous allons passer au calcul des grandeurs et -V ^ . = /V*
figurant dans cette équation. A partir de (5.4.118), (5.4.119) on a
o
N ^ ( k ) = in j dte*1* e_lefcT ( 0 1 U0e~i^ ‘x [&C—<5V0, ak ] e ^ U* j k)0.
-O O

Comme c~x&ix [&€, ak) ex<*%x = i — e‘' i<^ x [<^0* ak \ =z ~~ekaki


dx
il est facile de voir que
o
]Vt ,,(*) = T)* j dxe™e~u i‘x <fl\u * - i &Bx ak ei& x U i \ k ) .
— OO

En utilisant la formule (5.4.120), on obtient


o
ÿV^(*) = T)* j d xe ^ (1 —‘> it) +
— OO

0 0
+ q 2n0 dxe7^ c“ lC*T (k, 0 | et(^ T| Ar, 0) —ql/i0 J dxe^x (^jt. o + *)»
— OO — OO

lk , 0) = aka0 | 0 >.

(Nous avons tenu compte ici de ce que le développement du potentiel chimique p


en série suivant les puissances de n0, u = pi + . . ., commence par des termes
linéaires par rapport à n0, voir (5.4.123).) Notons que les termes quadratiques par
rapport à n0 ne peuvent être obtenus à l ’aide des formules (5.4.118), car dans
l'expression (5.4.111), nous avons rejeté l ’exponentielle exp t N qui joue un
rôle important lors de l ’élimination des termes séculaires dans les approximations
d ’ordre supérieur.
Remarquant que
OO

(.tiieTi<5l£ T 0 ( _ T) = ± _L_ j dER^ (£) (5.4.123)

où i?-p (£) = E — cV^ir])”1 est la résolvante de l ’opérateur on obtient


= n»o— 0 + ir\*n9 {k, 0 1R+ (ek) | *, 0).
§ 5.41 ÉQUATIONS POUR LES PARTICULES DANS UN CHAMP EXTÉRIEUR 319

Comme en vertu de (2.1.22) R ± (E) = R°± (E) + R°± (E ) T ± (E) R°± (E), on a

(^) — “H+ *Vi t1wo^a*, o — *no 0 I (efc) I 0).


En passant dans cette formule à la limite thermodynamique 7° — oo (avec
rtoâfc.o-* n 0^ '( 2 J t ) s6 (A:)) et en faisant tendre q vers zéro, tj-^ + 0 , on trouve
= -*»•< *. 0 |7 \ ( e fc)|fr, 0). (5.4.124)
D'une manière analogue, on peut trouver
o
VV**.(*) = Tl(i1+ 2 Éefc) J dxJ* ( - k \ V tf i - i& ï ake ^ U i \ 0 ) t ,
— OO

d’où en vertu de (5 .4 . 120)


o
<*) = - ^ t l (» l^ 2 iefc) j d te ^ <- *, k | | 0 , 0 ).
—OO

En utilisant les formules (5.4.123), (2.1.22), il est facile d’écrire cette expres­
sion comme suit

(ty ------ n0( k, Ar| (0) 10, 0) o»


d’où après les passages à la limite T'0 -* oo, tj -*• + 0 on trouve

* * * • (*) = - 4 no<” ^ k \ T+ M \ 0' °>‘ (5.4.125)

Nous allons maintenant passer à la recherche du potentiel chimique p « px


dans le domaine des valeurs petites de nJY °. A cet effet on fait appel à la formu­
le (5.4.57) où l ’on pose fp (x) = /®, wp (x) = ut®, ÿ (x) = (n0/ ^ ) 1/2 (/®, w°p
sont les valeurs d’équilibre des fonctions fpt wp) et comme pour les états d’équi­
libre fp, urp, $ l’opérateur statistique a ( Ç) ™ a (/, ut, ij>) coïncide avec la distri­
bution de Gibbs ut, on obtient

IN, <rl= ( ^ ) ‘ /2 (a* ( 0 ) - a * . (0)) + 2 S (0)},

d’où en vertu de (5.4.75), (5.4.68)


[A-, w]= ( r £ r ) 1/2 (ô* ( 0 ) - V (0)) + 2 S K ^ p ( 0 ) - < (0)}.
(5.4.126)
En utilisant cette formule et la définition (5.4.78) des grandeurs N afi (k), on
obtient :
jV * * ( 0 ) - J V ^ ,.( 0 ) = - i [V, »(0)|| +

+ 2 ( - w ) ~ m 2 < ^ < ( ° ) - ‘P ^ « p J,(0)).


320 ÉQUATIONS CINETIQUES POUR LES SYSTEMES QUANTIQUES [CH. R

Comme [.V, [F, a0]] = [V, a0] =l<3£ —*iiV, a0l on a compte tenu de ce que
l«r, —pÂ’] = 0 (voir (5.4.62)):

(0) = 2 ( ^ r ) ' 1/2 2 (5.4.127)


P
Cette formule est exacte. En y négligeant la fonction de corrélation et en
utilisant les formules approchées (5.4.124), (5.4.125) pour et on trouve
Hi "o <0, 0 1r + (0) 10, 0). (5.4.128)

(Comme nous l'avons déjà mentionné, on peut trouver d ’une manière analogue
le potentiel chimique en approximation de X petit, X — v1/2.)
On a ainsi les formules suivantes pour les grandeurs N :
N** (A) = ÿ ^ , (—A) = - i «0 (A-, 0 1T+ (eH) | k, 0) + £ - ^ - <0, 0 1 7 \ (0) 10, 0),

(*) = /V ;.*(-A :) = - ± n „ { k , — k | r + (0) 10, 0). (5.4.129)

En vertu de (5.4.122) et (5.4.86) les fonctions de Green et en


approximation cinétique dans le cas d'un rayon d'action des forces petit sont
déterminées par les formules suivantes
—o )+ e K+ tW ^ (A?) (&)
A (fc, cû) A (Ar, co) ’
(5.4.130)
A (A:, cû) —(co+ ex — * (A:)) (cû eK (k)) (Ac)

(les grandeurs N sont données par les formules (5.4.129)).


Le spectre des oscillations dans un système de bosons peut être trouvé à par­
tir de l ’équation de dispersion
A Ck, co) = 0. (5.4.131)
Dans le domaine des le petits sa solution s'écrit cû = co — iyk , où
K = K + "o«K (0, o IT+ (0) 10, 0)}*/».
Y* = «»o2 I<A>* * - P l r - ( ex )l* . 0 ) |* ô ( e K- 8i>—^eK_p).
V
La grandeur cû£ détermine l'énergie, et la*grandeury^.1 la durée de vie des quasi-
particules.
La formule pour cü£ a la même structure que la formule (3.2.19) avec cette
seule différence qu’au lieu des composantes de Fourier du potentiel, elle contient
l'amplitude exacte de la diffusion des bosons d'énergie nulle.
Le coefficient d'amortissement y k est égal à la probabilité de la transition
| fc, 0> -► | p, A: — p) pour laquelle une particule d’impulsion k a une colli­
sion avec une particule du condensât, ce qui entraîne la création de particules
d'impulsions p , k —p. Il y a lieu de remarquer qu'en approximation envisagée
§ 5.5] INTÉGRALES DES COLLISIONS POUR LES PHONONS 321

(lorsqu’on développe N en série suivant les puissances de n0) l’amortissement est


dû aux collisions des particules réelles d ’énergie ep = p 2l2m et non des quasi-
particules d’énergie ai® à la différence du cas étudié ci-dessus, où k = v (Ar)1/2
était le paramètre petit.
Tout comme dans le cas de K petit, dans le cas envisagé d’un rayon d’action
des forces r 0 petit, l ’équation de dispersion (5.4.131) pour k = 0 a la solution
(O = 0. On peut montrer que cette propriété n’est pas liée à l’application de la
théorie des perturbations, mais est liée a l ’invariance par rapport au gradient du
hamiltonien d’un système de Bose. (La démonstration est basée sur la relation
(5.4.57) [94]; nous ne la donnerons pas ici.) ^
Soulignons une fois de plus que la propriété mentionnée du spectre de quasi-
particules est liée, tout d’abord, à l’invariance par rapport au gradient du hamil­
tonien du système, c’est-à-dire à ce que le hamiltonien du système &€ commute
avec l’opérateur du nombre de particules, et ensuite à ce que la symétrie de l ’état
d’équilibre statistique par rapport aux transformations de gradient est sponta­
nément perturbée, c’est-à-dire que Lorsque ces deux conditions sont
vérifiées, dans un système de bosons en interaction on voit apparaître une branche
sans action des oscillations, c’est-à-dire la branche des oscillations o> =
= a) (A?) pour laquelle co (0) - 0. Cette propriété est un cas particulier d’un
théorème plus général, dit théorème de Bogolioubov-Goldstone affirmant que lors­
que la symétrie est spontanément perturbée une branche sans action des oscilla­
tions apparaît [19, 48].
La méthode exposée dans les deux derniers paragraphes permettant d’étudier
le comportement asymptotique des fonctions de Green des systèmes de Bose dégé­
nérés peut également être généralisée au cas des systèmes de Fermi dégénérés
(superfluides), mais il y a lieu d’introduire alors des champs extérieurs anticom-
mutants. Nous n’allons pas nous arrêter ici sur cette question.

§ 5.5. Intégrales des collisions pour les phonons


et théorie de la conductibilité thermique
des corps diélectriques
Dans le paragraphe 5.1.2. nous avons déduit les intégrales des
collisions pour les particules en supposant que deux particules
prennent part au processus d’interaction et qu’elles suivent la même
statistique (de Bose-Einstein ou de Fermi-Dirac). D’une manière
analogue, on peut obtenir les intégrales des collisions correspondant
à d’autres types d’interaction, de plus il n’est pas indispensable
de supposer que toutes les particules (ou les quasi-particules) parti­
cipant au processus d’interaction suivent la même statistique.
Dans ce paragraphe nous allons trouver l ’intégrale des collisions
pour les phonons, c’est-à-dire pour les quasi-particules correspon­
dant aux ondes sonores se propageant dans les cristaux. Rappelons
préalablement que par suite de l ’interaction non linéaire entre les
ondes sonores, on peut avoir différents processus de diffusion des
ondes sonores les unes sur les autres, ainsi que des processus de
naissance de nouvelles ondes et de destruction des anciennes. Dans
la langue des quasi-particules — des phonons — ceci signifie que
la diffusion est possible, ainsi que la naissance ou la destruction des
phonons. Les processus les plus simples que nous envisagerons ici
2 1 -0 3 9 3
322 ÉQUATIONS CINÉTIQUES POUR LES SYSTÈMES QUANTIQUES [CH. 5

sont la désintégration d'un phonon en deux phonons et la réunion


de deux phonons en un seul phonon. Dans ces processus sont respectées
la loi de la conservation de l'énergie
(Üi = (l)o + (l)3
qui relie les énergies des phonons (o*, ainsi que la loi
Afj — À?* - J—A?3 -j—2jlTy

qui relie les quasi-impulsions des phonons k t et est analogue à la


loi de la conservation de l ’impulsion. Mais à la différence de la loi
exacte de la conservation, ici on a un vecteur arbitraire du réseau
réciproque t [55]
x = blUl -f b 2 n 2 -f b 3 nz,
où &2* ^3 sont les vecteurs de base du réseau réciproque, liés aux
vecteurs de base a lf a 2, a 3 du réseau cristallin par les relations
h <*al h «il b _ [«i. ggl
1 « 3I) ’ 2 (a 2 la 3» flll) ’ 3 “ il) ’
et nlf n2, n 3 des nombres arbitraires. On suppose que le vecteur
d ’onde k posé se trouve dans les limites de la première zone de
Brillouin, c’est-à-dire qu’il satisfait aux conditions | k a t I < rc
(i = 1, 2, 3).
Pour écrire l ’intégrale des collisions pour les phonons, nous
allons utiliser la formule générale (5.1.19) et supposer que le hamil­
tonien de l ’interaction des phonons entre eux, peut s’écrire comme
v = T -U 2 y 2 ; 3 )C| C;C3+ C.h. (5.5.1)
123t

(pour plus de simplicité on ne tient pas compte ici de la polarisation


des phonons), où Ot (12; 3) est l’amplitude de la transition 3
2 4 - 1 :\
O t ( 1, 2 ; 3) — 0 ( 1 , 2; 3 ) A (fc, + * . - * s + 2 j i t ),

f 1, k = 0 ,
A <*>={ 0. <5-5-2>
et c*, Ci sont les opérateurs de création et d’annihilation des phonons.
(Pour ki petits (| k a t | < 1), la grandeur | <£ |2 est proportionnelle
au produit des fréquences des trois phonons participant au proces­
sus.) On obtient ainsi l ’expression suivante pour l’intégrale des
collisions L k (N) des phonons les uns avec les autres
o
L kN — — |r R e 2 2 J 2; 3)O t *(1', 2' ; 3')* X
123t l '2 '3 'T ' -o o
x eil(<0l+0)2- 0)3)Sp p<0) (AT) [CÎCÎC3, [C3.C0-CP, CfcCfcH,
§ 5 .5 ] INTÉGRALES DES COLLISIONS POUR LES PHONONS 323

où Nk est la fonction de distribution des phonons et p(0) (N) l ’opéra­


teur statistique d’un gaz parfait de phonons hors d ’équilibre.
Remarquant que
[Ci'CyCy, C*C*] = CyCï'Cy (ôfc, 1' + Ô*,I2'—
on obtient en utilisant les règles de Vick (voir le paragraphe 5.1.2) :
o
L l ( N ) = — — Re 2 S J
dtévWf (1 , 2 ; 3 ) <DT' (1 ', 2' ; 3')* X
123t 1 '2 '3 't ' -o o

x + 2 ------ÔA. 3 ') 2 fCÎC 2C3T C3'C 2' C i ' ] .

(Nous avons utilisé ici la symétrie de l ’amplitude O (1, 2; 3) par


rapport à la permutation des indices 1, 2.) Finalement on trouve
L k (N) = -%£- S l®T(l. 2]; 3)|2ô(a>1+ o2-û),) x
12 3 t

X (fi*. i + Ô*. 2—ôfc. 3){Ar1Ar2( l+ A '3) —«AMI + Ari) ( I + A 2)}.


(5.5.3)
Nous allons montrer maintenant que connaissant l ’intégrale des
collisions des phonons, on peut élaborer la théorie de la conducti­
bilité thermique des diélectriques dans lesquels la chaleur est trans­
mise par les phonons *).
La densité q du flux d ’énergie transmise par les phonons est égale à
q = T ~ l 2 Pi©i# 1. (5.5.4)

où Vi — est la vitesse de groupe des phonons. C’est pourquoi,


pour trouver q, il y a lieu de trouver la fonction de distribution des
phonons dans le cas où dans le corps il y a un gradient de températu­
re. La distribution des phonons ne sera alors pas spatialement
homogène et la fonction de distribution des phonons satisfera à l’équa­
tion cinétique
- ^ + »1VAT1- L I (JV).! (5.5.5)
Dans le cas stationnaire que nous envisagerons ci-dessous, on a
dNj/dt = 0.
En passant à l ’étude de l ’équation cinétique pour les phonons,
on doit tout d’abord envisager l ’équation pour la distribution
d ’équilibre
Lx (N) = 0. (5.5.6)

*) Ci-dessous nous suivrons [7], [81-


21*
324 ÉQUATIONS CINÉTIQUES POUR LES SYSTÈMES QUANTIQUES [CH. 5

On voit aisément que si dans les processus envisagés de désintégra­


tion et de réunion des phonons, en plus de la loi de la conservation
de l ’énergie, la loi de la conservation de la quasi-impulsion était
respectée d’une manière exacte, la solution générale de (5.5.6) serait
de la forme
Ao = (ePoit+uir, _ !)-i? (5.5.7)
où P”1 est la température du gaz de phonons et u un vecteur arbi­
traire. (Ce vecteur donne de toute évidence l’impulsion totale des
phonons.) Il est évident que si l’on substitue la distribution (5.5.7)
dans l’expression de ç, on obtient un résultat différent de zéro.
Ceci signifie que la distribution (5.5.7) donne un flux de chaleur
fini même en l ’absence de gradient de température, c’est-à-dire
qu’on a une conductibilité thermique infinie du cristal. Mais pour
la quasi-impulsion il n’y a pas de loi de la conservation rigoureuse,
car l’amplitude de l ’interaction (5.5.2) contient le vecteur arbi­
traire du réseau réciproque r. C’est pourquoi le vecteur arbitraire u
ne peut figurerdans la distribution d’équilibre des phonons et à l ’équi­
libre, on a une distribution de Planck pure, à savoir
N * = (ePo* _ i) - i? p = jr-i. (5.5.8)
Nous allons supposer maintenant que le gradient de température
est suffisamment petit. La fonction de distribution des phonons N x
diffère alors peu de la fonction de distribution à l ’équilibre, Ni =
= NJ -f ÔNi (| 6 N X | JVJ), et l’équation cinétique (5.5.5.) peut
être linéarisée par rapport à ÔN. Vu que L, (Ar0) = 0, on obtient
l ’équation suivante

.VT 4 g U I , < W ) - J * k - (5.5.9)

où Lx (6 N) est l ’intégrale linéarisée des collisions. Il est commode


de chercher la correction à apporter dans la fonction de distribution
à l ’équilibre sous la forme
ÔAri = P (NJ + 1 ) iVJxt»
où Xi est une fonction inconnue de la quasi-impulsion du phonon k x.
L ’équation cinétique (5.5.9) s’écrit alors
L1(6Ar) = P2A 7 (l+ A 'î)ü )1(r1, v r ) ,

L k (6 N) =
(7 .2 + 7.3 — X i) ô f o a + t t a — <ùx ) ( c
2+ 0*, 3 —Sic. l)*
123X
13 ( r pM'_ l) —1) —1) **
iri ; 23 =: 4 j i I ^ (2, 3 ; 1) |2 A (kf —&2—^3 + 2 jit).
§ 5.5] INTÉGRALES DES COLLISIONS POUR LES PHONONS 325

Il est évident que si x ^ 0, toutes les quasi-impulsions k t ne peuvent


être petites et par conséquent les énergies de tous les phonons (0|
ne peuvent pas également être petites. D’autre part, <*>/ ^ T DJ
où T D est la température de Debye. C’est pourquoi, si T C T D,
la partie de l’intégrale des collisions L k (6N) correspondant à t # 0
contiendra de toute évidence le facteur exp (—y T J T ), où y est une
grandeur numérique de l’ordre de l’unité.
C’est pourquoi, l ’apport des processus d ’interaction des phonons,
dont les quasi-impulsions ne se conservent pas (ces processus sont
appelés processus de « basculement »), dans l ’intégrale des collisions
Lk (ÔN), aux basses températures (T < T D) est exponentiellement
petit. Au contraire, pour des températures élevées (T T D), les
apports des processus avec t = 0 et t ^ 0 sont du même ordre de
grandeur. Cependant, il est impossible de ne pas tenir compte des
processus de « basculement », car alors dans le réseau la distribution
de Planck pour les plionons ne s’établira pas. Compte tenu de ce qui
vient d ’être dit nous écrivons l ’intégrale des collisions L k (ÔN) com­
me la somme de deux termes L° et L u correspondant à t = 0 et
x 0:
Lk (ÔN) = Ll(y.) + t L uk (X),
où le facteur | caractérisant le processus de « basculement » figure
d ’une manière explicite. Aux basses températures il décroît exponen­
tiellement (g « exp (—y T J T )), et aux températures élevées, il
est de l ’ordre de l ’unité.
Ainsi

U (x ) + U fa )-S = P « .. „„ . (5.5.10)
OH ^ )
En posant ici ? = 0, on obtient une équation qui n ’a pas de solu­
tion. En effet, l ’équation homogène L k (x) = 0 admet un nombre
infini de solutions du type x* == £/*» °ù g est un vecteur constant,
solutions qui ne sont pas de toute évidence orthogonales au second
membre de (5.5.10).
On peut trouver la solution de l’équation (5.5.10) pour x (plus
exactement la dépendance de x de la température) dans deux cas
limites des hautes et des basses températures. Dans le premier cas
(T TD, 1) on peut remplacer la fonction de Planck par 77<d.
Comme il est facile de le voir à partir de (5.5.10), la fonction Xk
sera alors inversement proportionnelle à T. C’est pourquoi le flux
de chaleur q et le coefficient de conductibilité thermique x seront
inversement proportionnels à la température.
Dans le second cas (lorsque T <g; TD), g c l , et il faut chercher
la solution de l ’équation intégrale (5.5.10) sous la forme
Xi=x*+xî>
326 EQUATIONS CINETIQUES POUR LES SYSTEMES QUANTIQUES [CH. 5

où Xi est une grandeur de l ’ordre de È”1 et une grandeur de l’ordre


de l’unité. Pour x? et xi on trouve de toute évidence les équations
(x°) = o f
I L t (x°) + L l (*') = P2<->* ( e ^ - l)‘ l (1 - e -pf ‘ r 1r*V 7\
A partir de la première équation on obtient:
Xl = gk,

où g est un vecteur constant. Ce vecteur peut être trouvé à partir


de la condition de solubilité des équations pour Xfc* En effet, en
remarquant que
^ \ k L Î ( x ' ) = 0,
k
pour x arbitraire, on a

32k k L * (**)=P2k (5.5.11)

Le premier membre de cette équation donne la variation de la quasi-


impulsion des phonons par unité de temps, due aux collisions des
phonons, et le second membre la variation de la quasi-impulsion
des phonons due au gradient de température.
Ainsi dans le domaine des températures basses la fonction x* =
=grfc avec le vecteur g déterminé par (5.5.11) sera la partie princi­
pale de la fonction x*- C’est pourquoi le flux thermique q aux bas­
ses températures peut être calculé en supposant que Xfc « X*- Ce
calcul est élémentaire et donne le résultat suivant pour le coefficient
de conductibilité thermique x (c’est-à-dire le coefficient dans l ’expres­
sion de q pour — VT) :
x« exP iyTofT)* (5.5.12)
où AT est la masse d ’une cellule élémentaire, a la constante du réseau,
s la vitesse du son et c t la capacité calorifique du réseau (en supposant
que la loi linéaire de dispersion est vraie jusqu’à k t = nla, la gran­
deur y sera égale à :i).
CHAPITRE 6

ÉQUATIONS DE LA PHYSIQUE MACROSCOPIQUE

§ 6.1. Equations de l'hydrodynamique d'un liquide normal


6.1.1. Equations de l'hydrodynamique d'un liquide parfait.
Au paragraphe 1.3.3. nous avons trouvé les équations de la dynami­
que des gaz à partir de l'équation de Boltzmann *). Des équations
analogues sont vraies non seulement pour les gazt mais également
pour les liquides. Cependant la méthode utilisée dans le § 1.3 pour
trouver ces équations n'est pas applicable dans le cas des liquides.
En effet, comme nous l ’avons mentionné au paragraphe 4.2.2, pour
les liquides, l'étape cinétique de l'évolution n'existe pas et seule
l'étape hydrodynamique de l’évolution a un sens. C’est pourquoi,
dans le présent paragraphe, nous allons trouver les équations de
l ’hydrodynamique directement à l ’étape hydrodynamique de l ’évolu­
tion.
Dans le hamiltonien d ’un liquide, on ne peut isoler une interac­
tion faible et, les seuls paramètres petits du problème sont les gra­
dients spatiaux des grandeurs physiques. C’est pourquoi, nous al­
lons utiliser les résultats du paragraphe 4.2.2. Pour les paramètres
Ça (x) caractérisant l ’état hors d ’équilibre d ’un liquide, il y a lieu
de prendre les densités d ’énergie e (x, t) et de l ’impulsion n (x, J),
ainsi que les densités des masses pami (x, t) == pa (x, t) des différents
composants d ’un liquide (on suppose que le liquide a plusieurs com­
posants, l ’indice a correspond au numéro du composant). En vertu
de paragraphe 4.2.2, un tel choix des paramètres est imposé par le
fait que la relation ergodique pour un opérateur statistique quel­
conque d ’un système spatialement homogène satisfaisant au principe
d ’affaiblissement des corrélations s’écrit comme

— Y k J d3x ith (x)— Y Y a j d3xpa (*)},


a
où e (x), îi* (x), pa (x) sont les opérateurs des densités de l ’énergie,
*) Pour les équations de l ’hydrodynamique fondées sur les équations ciné­
tiques quantiques voir [47], [17].
328 ÉQUATIONS DE LA PHYSIQUE MACROSCOPIQUE [CH. 6

de l'impulsion et de la masse de a-ième composant; Y 0 , Y Y a


les forces thermodynamiques généralisées correspondantes et £2 est
le potentiel thermodynamique.
En vertu du paragraphe 4.2.2, nous désignerons par Ça (x) l’en­
semble des opérateurs e, jifc, pa, a = 0 correspondant à la densité
d ’énergie, a = 1, 2, 3 aux trois projections de la densité de l ’im­
pulsion et a = 4, 5, . . ., aux densités de la masse des différents
composants du liquide.
Les paramètres Ça (x , t) = Ça (a:) satisfont aux équations du
mouvement
Sa (* )= — 5^-Çaft (*), (6.1.1)
où (x) = Ça/t (x , /) sont les densités des flux des grandeurs (x).
Aux termes quadratiques par rapport aux gradients près, les gran­
deurs (x) sont données par les formules (voir le paragraphe 4.2.2)
Z*k (x) = (*) + + (6.1.2)
KK (X) = Sp I£T(X ) L k (0), Cü (*) = Sp Ou11(x) l ah (0).
tak {x) sont ici les opérateurs des flux, w (x) est la distribution locale
de Gibbs
w (x) = exp | q — Y a (x) j dVÇa (x ')| = w {Y (x)), (6.1.3)
Y a (x) sont les forces thermodynamiques généralisées correspondant
aux paramètres £a (x) et déterminées à partir des relations
Sp w (x) (0) == la (x) (6.1.4)
et, enfin, l ’opérateur ai11 (x) est donné par les formules (4.2.42),
(4.2.37).
Si dans (6.1.2) on néglige les termes linéaires par rapport aux
gradients, on obtient les équations de l ’hydrodynamique d ’un liquide
parfait

Pour calculer Ç£ît (x), il y a lieu de remarquer que l’on a la rela­


tion suivante
V „ w (Y )U ;,= w (Y '),
Y'0 = Y 0, Y'h = Y k + Y 0 uk, Y* = Y a + Y huk + Y 0 - £ , (6.1.0)
où Uu est un opérateur unitaire correspondant aux transformations
de Galilée. Il est donné par la formule (2.3.25)
Un = exp ( — iu j d?xxp ( x ) j, (6.1.7)
§ 6.1] ÉQUATIONS DE L’HYDRODYNAMIQUE D’UN LIQUIDE NORMAL 32 9

où p (a?) = y pa (x) est l’opérateur de densité de masse et u un vecteur


n
arbitraire. La relation (6.1.6) découle directement des propriétés de*
transformation (2.3.26) des opérateurs de densités lors des transfor­
mations de Galilée
u„pa (x) Ut, = pa (x), U„nh (x) Ut. =Jtft (x) + uhp (x),
U„l{x)Ut. = e(x) + uhnh (x) p(x). (6.1.8)

Remarquons qu’en vertu de la formule (6.1.6) le potentiel ther­


modynamique Q est invariant par rapport aux transformations des­
forces thermodynamiques Y a :
Y 0 -+Y'0= Y0, Y k -» Y 'k = Y k + Y 0 ukj Y a-» Y 'n =
= Y a + Y kuk + Y 0 £ 9 (6.1.9)

c’est-à-dire Q (Y) = Q (Y')- Par conséquent Q (Y) dépend seulement


des variables Y0, Y a — 4’^ ô 1

Q ( y ) = Q ( y 0, Y a- ± Y ? n ) . (6 . 1. 10)

Comme en vertu de (6.1.3), (6.1.4)


dÇUdYa = pa, dQ/dYh = n h,
on a
OQ i __ K* \ >’* (6.1.11)
- 2 # ( 1- £ 'o ) — f c p-

La grandeur ji* (x)/p (x) est la vitesse locale du liquide uk (x).


Ainsi on a
ufc (x) = - Y h (x)/y0 (*)• (6.1.12)
Par conséquent la transformation (6.1.9) équivaut au changement
u-*- u' = u — u, uk = —Y h I Y 0.
En posant dans la formule (6.1.6) u = u (x), on obtient
U„(,)W (x) Ut.(x) = w0 (x ) = exp {& —P (*) j d 3x'E (x') +

+ p (x) 2 (x) j d V pa (x ')} , (6.1.13)

OU
a, . _ y , , v 1HW >•„(*)
P (x ) - Y o ( x ), ' « W - 2 y 5(x) Y a (x)
330 ÉQUATIONS DE LA PHYSIQUE MACROSCOPIQUE [CH.6
(la grandeur P-1 (x) est la température locale, mava (x) le potentiel
-chimique local, ma étant la masse d ’une particule de l’a-ième com­
posant). C’est pourquoi, on peut écrire (x) comme
SX (*) = Sp w0 (x) U„(x) £«* (0) U*U).
En utilisant les propriétés des transformations de Galilée des
-opérateurs des densités des flux de masse de l ’a-ième composant
= /aft, de l ’impulsion t ih et de l ’énergie qk (2.3.28), on a
■üJah (x)Ut = /oh (x) + «hPo (*),
Uut{k (x)U t = tlh (x) + Uj7ih(x ) -f uhîti (x) + utukp (x), (6.1.14)
U„qk (x) Ut = qk (x) -f utt,k (x) + ukl (x ) + uhu,ni (x) +
+ { « 2 (% (x ) t « » P (* ))

*et en remarquant que Sp w0 qk — Sp w0 jak —0, on obtient


jah (x) = p„ (x) uk (x),
*îh {x) = p (x) 6lk+ p (x) Ui (x) uk(x), (6.1.15)
q'k' (x) = p (x) uk (x) + e0(x) uk (x) + y p (x) u- (x) uk (x),
-où p (x) est la pression donnée par la formule
Sp w0 (x) (0) = p (x) ô,ft.
Comme nous allons le voir au paragraphe suivant, cette pression
•est égale à p — — et
e„ (x) = Sp w0 (x) e (0).
En vertu de (6.1.8), (6.1.13) la densité de l’énergie e (x) est liée
à e0 (x) par la relation
e (x) = e0 (x) + - j p (x) u2 (x).
Ainsi e0 (x) est la densité de l’énergie de l’élément de liquide dans
le système de référence où cet élément est au repos.
En utilisant les formules (6.1.15) pour j'âk, t\k\ qk°\ on peut
récrire les équations (6.1.5) comme suit
du I .. d u 1 dp dpg , dpa Uh n
dt ^ h d i k ~ p dxk ’ dt "t‘ dx h
(6. 1. 16)
W (e0+ i pu*) = - - ^ P ^ h (v + Y “ *) •
où v est l ’enthalpie de l'unité de masse
Y = (P + Co)/p-
§ 6.1] ÉQUATIONS DE L’HYDRODYNAMIQUE D'UN LIQUIDE NORMAL 331

La dernière de ces équations peut s'écrire sous la forme


dep dujt
dt Uk dxk = —TP dxk (6.1.17)

Les équations (6.1.16) sont les équations de Vhydrodynamique d'un


liquide parfait (la première est appelée équation d'Euler).
La troisième des équations (6.1.16) (ou l’équation équivalente
(6.1.17)) peut également s'écrire comme (voir le paragraphe 4.2.2)
ds dsuk _ n
dt "T" dxk
(6.1.18)

où s est l ’entropie de l'unité de volume du liquide

s = — 7/' - 1Spu?0ln ir0 = Pp ( y — ^ v°'*p‘)-


a
L’équation (6.1.18) signifie que l ’entropie de l ’unité de masse
d ’un liquide lors de son mouvement ne change pas: en d’autres
termes, le mouvement du liquide s’effectue sans dissipation d ’éner­
gie.
6.1.2. Equations de l’hydrodynamique d’un liquide non parfait.
Nous allons maintenant passer au calcul des grandeurs && (x) figu­
rant dans l ’expression (6.1.2) pour £a* (x):
KK(*) = S p o ;» (* )U (0 ).
Nous allons montrer préalablement que pour l’opérateur
î
w,,l> <*> = wJ à**'*'* & ; *■>-& »
o
figurant dans l’expression de aj,1’ (x) on a les relations
Sp u;11’ (x) L (0) = 0, Sp (x) L k (0) = 0. (6.1.19)
Remarquons à cet effet que si le hamiltonien est invariant par rap­
port à la réflexion de l’espace et à l’inversion du temps, on doit
avoir les relations suivantes (voir le paragraphe 2.3.2)
T H * (*) (TV)~* = t* ( - x), (6.1.20)
où 3* et T sont les opérateurs de l’inversion spatiale et temporelle
(pour a = 0, cette relation équivaut à l ’invariance du hamiltonien
par rapport aux transformations et T; pour a = 1, 2, . . ., elle
peut être vérifiée directement si l ’on utilise l ’expression explicite
des opérateurs n k (x), pa (x)).
332 ÉQUATIONS DE LA PHYSIQUE MACROSCOPIQUE [CH. 6

En vertu des formules (2.2.39)-(2.2.41) reliant les opérateurs


iak (a?) aux opérateurs £a (x) et à partir de (6.1.20) on voit que les
opérateurs (x) satisfont à des relations analogues à (6.1.20):
T H * k (*) (T&Y 1 = & ( - *)■ (6.1.21)
C’est pourquoi, à partir de (4.2.37) et (6.1.20), on a
Sp Wllia (0 ) = S p T ? w 'l '( T ? ) ‘ ' r ^ a ( 0 ) ( r v V = - ( S p ^ ’^aW )*,
et comme la grandeur Sp tr<nÇa (0) est réelle, on a Sp wil) (x) Ça (0) =
= 0. D’une manière analogue, on peut montrer que
Sp w '" ( x ) t ak (0) = 0.
Ainsi, en vertu de (6.1.19), (4.2.42) la grandeur (x) peut
s’écrire comme suit
o
£&’(*)= J (6.1.22)
OU
1
îo dX î **'*(*)(&(*' ; *)- <&»•
L ’opérateur Q dépend des forces thermodynamiques Y a.
Nous allons montrer que
UuQ (Y )U +
u = Q ( Y ’l (6.1.23)
où Uu est l ’opérateur unitaire donné par la formule (6.1.7), et les
forces thermodynamiques Y'a sont liées à Y a par les relations (6.1.6).
Notons à cet effet qu’en vertu de (4.2.41),
JT.
d ij
«SL
OÇg
— (-£)". (6.1.24)
/ dYa v<»> dY» , SL,a v <l>
où les grandeurs J = - ^ — ( “5Δ ) sont °^lenues à l ’aide
des équations de l ’hydrodynamique d ’uu liquide parfait:
/ \ < l > ___ à wo> / _ \
[— ) (6.1.25)
En utilisant les formules (6.1.24), (6.1.8), (6.1.6), il est facile de
voir que

U -1 ZJ
ôYa - / d Y ’ \ <l> -
U„ dxj ùlg Ç p (x )f/i= ( ÿt ) Çat*1)
§ 6.1] ÉQUATIONS DE L’HYDRODYNAMIQUE D’UN LIQUIDE NORMAL 333

et par conséquent
dYo M
^ « ê- a ;( x ) - ç a ( x ) { ( 4 . ) a , + « ^ } y ; ,
dxj

où l’on a adopté la désignation abrégée A = (^j^)*** Comme

en vertu des équations (6.1.16), (6.1.25)


(i)
i\ ±àt n/ |»«(*)-»«(*)-u' ’
on a
(x)Ul àYa (^) y Y' ’
dxk
d ’où la formule (6.1.23).
Nous allons maintenant prendre pour n la vitesse u (x). En vertu
de (6.1.22), (6.1.23), on a alors
Ut<, )Q (Y)U U ,) = Q(V) | ,#(*)-() = Qo* (6.1.26)
Soulignons que dans cette formule, pour calculer Ç |U(*)=0» nous
supposons que u (x) = 0, mais nous n’avons pas le droit de supposer
que du (x)/âxh est nul. Pour trouver l’opérateur Ç0, il y a lieu de
trouver les grandeurs Çp(a:)
(dt^j/d^)H (J.)=0
qui déterminent les
opérateurs pour u (x) = 0. Il est facile de voir qu’en vertu de
(6.1.15), on a
I 9 ,,v Pa ~ M
—o Ça (*) = V*h (*), " â s rl-w -o ^ ( ) ~ A( )’
à01t<vi#»
«(•*)- &■<*>+£ *<*>)•

où y est l ’enthalpie de l’unité de masse et p la pression (les dérivées


dp/dt,a sont calculées pour des valeurs fixes des densités Ça', a '
=7^= a). C’est pourquoi, on peut écrire Q0 comme suit :

<?o = «*o j d l j d*x’ { J L q’x (x' ; Â) - 2 Tak <*' ; X) -


0 a

3'ô', , '5ï:r ) (***(* ; a) —ù ‘k)o)—


-P-g-(/(x';X)-<Ô0)}, (6.1.27)
334 ÉQUATIONS DE LA PHYSIQUE MACROSCOPIQUE [CH. 6


gk (*)= gk (*)— (*)• ikk ( * ) = iak (*)—J—**(x),
t ( x ) = Y *kk(x) — 2 ~d^ P a ( x ) - - ^ e.(x)
a
et
â (x ; Â) = WQXa (x) tco, (a)o = Sp u 0â
pour chacun des opérateurs a (x) = gk (x), j'ak (x ), ij* (x).
Calculons les grandeurs (x ) que nous appellerons densités
des flux dissipatifs. En vertu de (6.1.22), (6.1.26) on a
o
&V(*) = j di Sp „(JC)U (0) ÜÎ,(JC).
—oo

En utilisant les propriétés de transformation (6.1.14) des densités


des flux pour les transformations de Galilée et l ’expression (6.1.27),
on obtient compte tenu de l’isotropie du liquide:

r.si{x )= A :-§ ; - 2 a » - — . (6.1.28)


a'

qk1>(x) = uitl}l>{x) + gk, qk = ^ ^ - ^ A a^ .


a

Dans les formules (6.1.28) les grandeurs tj, Ç qui sont les coeffi­
cients de première et de deuxième viscosité sont données par
*1= ^12 ; *12)- S=(*; 0, (6.1.29)
où l ’on a utilisé la désignation générale (voir la formule (4.4.20))
0 , 11
(â; 6) = p j dxjj cPx j Sp ei&lXâ' (xi; Â)e"i<Kxfc(0) u-0dX,
—oo 0
â' (x) = â (x) — p - ^ - Ça (a:).
Comme nous allons le voir plus loin, les grandeurs A a, A a, A ao*, x
sont liées aux coefficients de diffusion, de diffusion thermique et de
conductibilité thermique. Elles sont déterminées par les formules
suivantes
Aa = P"1(Jal ; Çl)> A'a = p-‘ (?! ; /al),
(6.1.30)
lAna' = P ‘ (7'c'i; 7ol)> ^ = P (?1 » (7l)*
§ G.i] ÉQUATIONS DE L’HYDRODYNAMIQUE D’UN LIQUIDE NORMAL 335-

II y a lieu de noter que dans les coefficients cinétiques figurent,


les fonctions de corrélation non pas des densités de flux
Cla* (*, k) la'V (0)> mais les grandeurs {x , t ; X) &'*'(())),
où Çi* sont liés à \ ak par les relations (6.1.27) (ici (ab) = Spu> X
X (a — <a» 6, (a) = Spœa). Ceci est lié à ce que les grandeurs-
i
K ( t ) s j d*x j dX < U (x, t ; *)L k- (0)>,
0
à la différence des grandeurs
î
K' (t) = j <Px j dX (x, t ; X) ta-k- (0)>,
0
ne tendent pas vers zéro pour t —oo. On peut s’en rendre compte*
en utilisant la relation ergodique
dw dSqfe
e - W 'w j dk j <Px(U(x, X) — <|aA» àYp
0
qui découle de la relation ergodique fondamentale (2.4.24) pour
l ’opérateur statistique d’un système spatialement homogène [89].
En effet, il en résulte
A'(x) «&■ _ „ (6.1.31>
dtp dYp

et par conséquent, en vertu de (6.1.31), on a


K' (t) = /î: ( t ) - C ----- >0.
T-*-oo
0
C’est pourquoi les intégrales j dxK' (t), donnant les coefficients
—oo
cinétiques ne contiennent pas de grandeurs divergentes (de termes
séculaires).
Nous allons montrer que
A'a = A a, A aa’ = A a'a. (6.1.32)
Remarquant que lors de la réflexion de l ’espace-temps, les opéra­
teurs / 0h et jh sont transformés suivant les formules (6.1.21), on a
Sp U (x; X) (0) =
= (Sp ir0U ( - * , * ) (0) e - W y =
= Sp Ui (0) e -i* ,atâak
336 ÉQUATIONS DE LA PHYSIQUE MACROSCOPIQUE [CH. 6

et par conséquent,
Sp w0 eiæ zla k (*; X) e~i & £ x (0) = Sp „ (*; X) (0),
<l’où l ’on obtient les formules (6.1.32).
Les relations (6.1.32) expriment le principe de symétrie des coef­
ficients cinétiques d'Onsager.
Les formules (6.1.29), (6.1.30) se simplifient si l ’on utilise la
relation
o 1
( dx j dk Sp w0 {el^ xA (X) e~i&€xB + eiæxB (X) e~i<SVxA} =
—«3 0
oo

= j dxSp w0 el^ xAe~i^exB y A (X) = w-^Atv^ (6.1.33)


—oo

que l ’on peut facilement démontrer en écrivant l ’expression des traces


dans le système des vecteurs propres du hamiltonien total Sf-
En introduisant la désignation
(a b ^ t = S p w0(a (x, t) — (a)0) (b (0) — (6 )0), (6.1.34)
les formules (6.1.29), (6.1.30), en vertu de (6.1.32), (6.1.33), peuvent
s ’écrire comme *)
oo oo

T]=-|-P [ d3x Ç= 4-P j f cPx(tt)x, T,


-oo —oo
oo

Aa = A'a = -g- j dx j d3x {q\j’„\)æ, T, (6.1.35)


—oo
oo oo

Aan- j dx j d3x ( j \ aj\a')X' X, x = -j- j dx j d3x {q’^ ) * , T.


—oo —oo

En vertu de (6.1.31), la composante de Fourier K (co) =


oo

= \ dxeitùXK(x) a une singularité en forme de delta pour (o = 0 :


— 30

K(ü>)fsiC6 (ü>).
C’est pourquoi on a
00 oo

\ dxK’ (x) = lim \ dxei{ùXK ( t ) .


J <ü-±0 i

*) Les formules du type (6.1.35) donnant les coefficients cinétiques ont


été obtenues dans [61], [82], [57], [95].
§ 6.1] ÉQUATIONS DE L'HYDRODYNAMIQUE D'UN LIQUIDE NORMAL 337

Cette relation permet d'exprimer les coefficients cinétiques à l'aide


des fonctions de corrélation des flux £a*. Par exemple:
oo
X = 4 r li“ \ dre*** f d3x {gtqi)x, T-
^ «o-+0 J
Il est facile de montrer, à partir de (6.1.35), que les grandeurs
tj, Ç, x sont positives.
Comme les opérateurs des densités des flux de masse sont égaux à

(tpa, ypa étant les opérateurs de création et d ’annihilation des par­


ticules du type a), on a
M * ) = 2a /»*(*)•
Compte tenu de ce que Sp<* = on a
c.
P,
SToh (* )= o .
a
C’est pourquoi les coefficients cinétiques A a, A aa• satisfont aux
relations suivantes
^ A a= 0 , = 0. (6.1.36)

Ainsi tous les coefficients A ai A aa* ne sont pas indépendants.


En utilisant les expressions (6.1.28) pour les densités dissipatives
des flux, on peut récrire les équations (6.1.1) comme suit
du , du _ 1 dp 1 d 1 d
l T ~ rUh ~dx£ ~ (T~dx P p dx ( C + - W - & .
dpa , „ àPa _ n àuh d
dt -r h dxh Pa dxk dxh 2 ^ dxk '

(6.1.37)

dut ,(l) ____ d / x aft \ ■ d y) . dftvq


dxk th dxk \ P3 dxk ) dxft ^ a dx* *

Ces équations forment le système d’équations de l ’hydrodynamique


d ’un liquide à composants multiples. (La première de ces équations
est appelée équation de Navier-Stokes.) Ces équations tiennent compte
des processus dissipatifs ayant lieu dans les liquides en approxima-
2 2 -0 3 9 3
338 ÉQUATIONS DE LA PHYSIQUE MACROSCOPIQUE [CH. 6

tion quadratique par rapport au gradient, et, par conséquent, elles


ne sont vraies que dans le cas où les gradients sont petits.
On voit que les coefficients de transfert rj, £, x ,U QI A aa*, s’expri­
ment sous une forme générale par des fonctions de corrélation tempo­
relles d’équilibre (6.1.34). Le calcul de ces grandeurs dans le cas d’un
liquide est encore plus compliqué que celui du potentiel thermody­
namique d ’un liquide. Cependant, il est important qu’il existe des
relations générales reliant les coefficients de transfert aux fonctions
de corrélation. Si l ’interaction entre les particules est faible (ou si
la densité des particules est faible), on peut, pour le calcul des fonc­
tions de corrélation, utiliser la méthode exposée dans le paragra­
phe 5.4.3. Comme nous l ’avons vu, le problème revient alors à la
résolution de l’équation cinétique. Ceci se trouve en accord avec le
fait que pour les gaz, le calcul des coefficients cinétiques revient à la
résolution de l ’équation de Boltzmann.
Pour un liquide à un composant, les équations (6.1.37) s’écrivent
du , du _ 1 dp , 1 d f du \ ,
dt ' dxk p dx ' p dxi \ ^ dxi / '

+ T -« -(« + + )-£ -. <°-'-38>


dgo » Tf dgo _ àuk duj d ) d x dft
dt h dxk “ “ dxh dxk hh dxk P2 dxk ’

où x = x , i], £ sont donnés par les formules (6.1.35). (Pour les liqui­
des à un composant, la grandeur x est le coefficient de conductibilité
thermique.)
Considérons enfin les équations de l ’hydrodynamique d’un liquide
à deux composants [761. En vertu des formules (6.1.36), la densité
des flux de masse des deux composants du liquide peut s’écrire
comme suit
}lk = pCuh + ih, }ik = p (1 — C) uk — ih, (6.1.39)
où C = p^p est la concentration du premier composant et ik le flux
dissipatif de masse du premier composant, qui peut s’écrire comme
suit
(6.1.40)

T’

kT2 > = ± A t - ± A „ ( P v - ( - f £ - ) „ c ) . v = v ,-v ,. p=r-1.


(Nous avons tenu compte du fait que pour un liquide à deux compo­
sants, en vertu de (6.1.36), on a A X1 = —À 12 = —A Z1 = A 22,
A x = —A 2 et la grandeur v est une fonction de trois variables
§ 6.1] ÉQUATIONS DE L’HYDRODYNAMIQUE D’UN LIQUIDE NORMAL 339

indépendantes C , p, T .) La grandeur SL est appelée coefficient de


diffusion, la grandeur kT Zl le coefficient de diffusion thermique et
kp3 ) le coefficient de diffusion barométrique.
En vertu de (6.1.28), la densité du flux dissipatif d ’énergie qk
est donnée par la formule suivante
dT
qk = 0xh *
(6.1.41)
où x est le coefficient de conductibilité thermique égal à

(— xVT est la densité du flux dissipatif d ’énergie pour i k = 0 ) .


Il est facile de voir à partir de la définition de A x, A n que x > 0.
Compte tenu de l ’expression de la densité des flux dissipatifs
(6.1.39)-(6.1.41), on peut, conformément à (6.1.37), écrire l’équation
de l’hydrodynamique d’un liquide à deux composants sous la forme
du , du __ 1 dp
—— — dUk
~dT‘ Uk dxk p dx p dxi r 1 ÔXi / “*“ P d x 3 ) dxk '
dp dpuk
dt f dxk ~ ¥ + “^ = - 7 ^ <6 1 4 2 >

é r {p“‘ ( y + r - ) + Uft4V -*-*}•


La dernière expression qui est la loi de la conservation de l’énergie,
peut s’écrire de la manière suivante:

I f + d i v s = -^ r + div “ ) 2+
(d iv « )2 + £ (A T Y + ( i l ) ^ t (TPX ) - P,

Cette relation exprime la loi de l ’augmentation de l ’entropie: la


grandeur 5 représente la densité volumique de l’entropie, * étant la
densité du flux d ’entropie. Le second membre détermine la produc­
tion de l ’entropie.
6.1.3. Expression asymptotique basse fréquence des fonctions de
Green hydrodynamiques. Dans le paragraphe 4.4.2 nous avons
obtenu les formules générales permettant de trouver les expressions
asymptotiques des fonctions de Green G\y (fc, (o),
o
Gij] (k, cü)= j dt j d3x Sp w (I, (x, t), (0)1

22 *
340 EQUATIONS DE LA PHYSIQUE MACROSCOPIQUE [C H . 6

dans le domaine des w et k petits. Dans le cas où les grandeurs


coïncident avec les opérateurs des densités Ça (x) correspondant aux
intégrales additives du mouvement ^ cP:rÇa (x), la fonction de Green
(fc, co) = (&, (o) est déterminée, en vertu de (4.4.32),
dans le domaine des co et k petits par la formule

= (co — T (k) + tOW . (6.1.43)

où Ça = Spu;Ça et la matrice T (k) est trouvée en résolvant ensem­


ble les équations (4.4.9), (4.4.7).
Considérons maintenant un liquide à un composant. Les gran­
deurs Ça (x ) seront alors des densités e, n h, p. Les grandeurs dt,aldYp
figurant dans (6.1.43) peuvent s’exprimer en fonction du potentiel
thermodynamique Q =Q (Y 0l Y k —Y*/2Y0) (voir (6.1.10)). Comme

dia _ <
3® £2 (6.1.44)
dY„ ~ dYp dYa v -

Le problème revient alors à la recherche de la matrice T a$ (k) dans


le domaine des k petits. A cet effet considérons les équations (4.4.7),
(4.4.9) pour o a (k) et T a^ (k) dans lesquelles on développe ces gran­
deurs en série suivant les puissances de k :
OO OO

Oa{k)= 2 <*»>(*), Tat ( k ) = 2 T® (k)


Tl—0 71— 1

où Ga \ Tai sont proportionnels à k n. En substituant ces développe­


ments dans (4.4.7), (4.4.9), il est facile de voir que
r & (k)= kt - g - . = s P wlal (0),
(6.1.45)
(*) = ik M Y Z 1 ( k , ; loù-

Puis, en utilisant les formules (6.1.29), (6.1.30) pour les coefficients


cinétiques, on montre aisément que
Tfâ (k) = ik 2 Y ô 2x - ^ 2-, T<& (k) = 0,
°*0
(6.1.46)
T $ ( k ) = i Y ï i -%f-{ îi (k*ô}l - ^ l) = ( Ç - f 4 r 1) ^ t}.
§ 6.1] ÉQUATIONS DE L’HYDRODYNAMIQUE D’UN LIQUIDE NORMAL 341

En vertu de (6.1.15), les densités des flux à l’état d ’équilibre


statistique sont données par les formules

^ = ^ T r - e° T r - T
tik = - | r Y;'ôlk + p Y kY tY l \ U = - pY hY ?
OU

^ = - w r ^ 4 r - <6 1 -47>
Ainsi, la matrice T (di (k) n’est déterminée que par le potentiel
thermodynamique Q. Quant à la matrice T ai (k), en vertu de (6.1.46),
elle est donnée, non seulement par le potentiel thermodynamique Q,
mais également par les coefficients cinétiques, à savoir les coeffi­
cients de première et de deuxième viscosité t), £ et le coeffi­
cient de conductibilité thermique x.
Comme on peut le voir à partir de (6.1.43), les pôles des fonctions
de Green (par rapport à la variable o>) sont les zéros de l ’équation
d e t(û )-7 ’ (&)) = ( o ) - i y l ) 2A(fc, û>) = 0,

A (*• “ ) = <°3- ® { 52- ^ - 7 L( T ti + ç )} * 2 _

<6 M 8 >
où S est la vitesse du son et CV, Cp sont les capacités calorifiques
à volume constant et à pression constante

* -(£ )„■ * -(* ).■


La solution des équations (6.1.48) par rapport à k s’écrit pour (o
petits
4 = M/ S + « - , V = - ^ - { 4 , + ; + x £ -)} . (6.1.49)

Cette grandeur donne l ’amortissement du son, dû à la viscosité et


à la conductibilité thermique.
On voit que les fonctions de Green dans le domaine des w et
k petits ont des pôles correspondant aux ondes sonores faiblement
amorties qui se propagent dans un liquide.
Les formules (6.1.43), (6.1.44), (6.1.45) déterminent entière­
ment le comportement asymptotique de la fonction de Green
Gai (^’ dans le domaine des <o et k petits. Nous allons écrire ici
342 ÉQUATIONS DE LA PHYSIQUE MACROSCOPIQUE [CH. 6

l ’expression explicite des fonctions de Green GW (k , w),


<%>(*, co) [501:

« » ’ <*•' “» = M ï ^ - { » v p + ^ - ( v P - r ( & ) p)} .


Soulignons que les formules asymptotiques (6.1.50) sont vraies à la
limite thermodynamique, lorsque co <g; t ;1 et k Z"1 où Tr est le
temps d ’établissement de l ’équilibre statistique local et l la lon­
gueur du libre parcours moyen des particules (égale dans le cas d ’un
liquide à la distance moyenne entre les particules).

§ 6.2. Equations de l’hydrodynamique


d’un liquide superfluide
6.2.1. Flux des grandeurs hydrodynamiques. Dans le paragraphe
précédent, en utilisant l ’idée générale de la description abrégée de
l ’état d ’un système, nous avons obtenu les équations de l ’hydrody­
namique d ’un liquide normal. D’une manière analogue, nous allons
obtenir maintenant les équations de l ’hydrodynamique d ’un liquide
superfluide (la démonstration microscopique de ces équations a pour
la première fois été donnée par Bogolioubov [29]).
A la différence d’un liquide normal, un liquide superfluide est
caractérisé par le fait que le nombre de particules avec une certaine
impulsion (qui est nulle si le condensât est au repos) dans un cer­
tain intervalle de température est macroscopiquement grand. C’est
pourquoi, l ’état d ’équilibre statistique d ’un liquide superfluide est
un état dont la symétrie par rapport aux transformations de gra­
dient est spontanément perturbée (voir 2.3.1). La symétrie de l’état
d ’équilibre statistique d ’un liquide superfluide étant perturbée,
on ne peut utiliser pour décrire ce dernier, les équations de l ’hydro­
dynamique d ’un liquide normal.
Pour un liquide normal, nous avons obtenu les équations du
mouvement en utilisant les propriétés de transformation par rap­
port aux transformations de Galilée des densités des flux de diffé­
rentes grandeurs hydrodynamiques, liées aux propriétés de transfor­
mation (6.1.13) de l ’opérateur statistique d ’équilibre d ’un liquide
normal. Pour un liquide superfluide, la situation se complique nota­
blement, car son opérateur statistique n’a pas de telles propriétés.
Comme l ’état d’équilibre statistique d ’un liquide superfluide
est un état dont la symétrie est spontanément perturbée, il est tout
naturel de le décrire en utilisant la méthode des valeurs quasi moyen­
nes. A cet effet il y a lieu, comme nous l ’avons vu au paragraphe 3.2.1,
d ’introduire dans le hamiltonien figurant dans la distribution de
§ 0.2] ÉQUATIONS DE L’HYDRODYNAMIQUE D’UN LIQUIDE SUPERFLUIDE 343

Gibbs le terme supplémentaire = v j cPxf (x), où f (x) est un


certain opérateur (voir le § 3.2) tel que le hamiltonien modifié
S f\= S f + ne commute pas avec l ’opérateur du nombre de
particules i\T, [jV\ <$f-l ¥= 0. La symétrie de l’état d ’équilibre sta­
tistique par rapport aux transformations de Galilée sera alors per­
turbée (le hamiltonien n ’aura pas les propriétés de transforma­
tion (2.3.26) par rapport aux transformations de Galilée), et c’est
la raison pour laquelle dans le cas d ’un liquide superfluide on ne
peut utiliser la méthode du paragraphe précédent pour calculer des
densités des flux qu’on doit connaître pour obtenir les équations de
l ’hydrodynamique.
Nous allons supposer que <$f-, tout comme $£, commute avec
l ’opérateur de l ’impulsion [P*, &£-] = 0 (c’est-à-dire que la den­
sité v/ (x) de la grandeur est un opérateur invariant par rapport
à la translation). On a alors [Pft, w] = 0, où w est l ’opérateur sta­
tistique d’équilibre correspondant au hamiltonien
w = e x p { Q - Y 0 f f l ' - Y kPk}, cW = # £ ç — vM, v = -£- (6.2.1)
<y0, Y h, —\ Y 0 = y 4 sont les forces thermodynamiques caracté­
risant l ’état d ’équilibre statistique). Il est facile de voir que l’état
décrit par l ’opérateur statistique correspond au repos du condensât.
En effet,
Sp w IP k, a/,1 = p k Sp w a;,
et comme le premier membre de l ’égalité est nul, un nombre macro­
scopique de particules ne peut se trouver que dans un état avec une
impulsion p = 0 (ce nombre est égal à | Sp wa]t |2, voir 3.2.1).
Il y a lieu maintenant de trouver les valeurs moyennes des opéra­
teurs des densités des flux de l ’énergie qh, de l’impulsion t ih et de
la masse j k à l ’état d ’équilibre statistique, plus exactement, d ’établir
une relation entre ces grandeurs et le potentiel thermodynamique
6) = lim lim £2/? ‘ [851.
V—0 v ■—oo
L’état (6.2.1) étant invariant par rapport à la translation
([P*, tr] = 0), les valeurs moyennes des opérateurs qkl t lk, j k sont
déterminées en vertu de (2.2.39)-(2.2.41) par les formules

Çk = — 5- j à 3x x h <[e (x),e (0)1),

Put = —(ê (0)) 6 ik — i j a:ft([ê (*), nt (0)1) (6.2.2)

h = — i f d3 x x k (fs (x), p (0)1),


344 ÉQUATIONS DE LA PHYSIQUE MACROSCOPIQUE [CH. 6

où ( . . . > = Sp w . . . Cependant il est plus commode de calculer


d ’abord les grandeurs
tik= — <e'(0))ô,fc— i f <Pxxh {\z’ (x), Jt|(0)l>,
4 r - . (6.2.3)
j j<*3xxft<[e'(x), e (0)|>,

e, (*) = êî («)— — P(*)

et e- (x) est l ’opérateur de densité d ’« énergie » correspondant au


« hamiltonien »&êv- Nous allons tout d’abord trouver t\k. Préalable­
ment nous allons montrer que l ’intégrale ^ cPxxkjii (x) figurant dans
la formule pour t\k est un générateur du groupe des transformations
linéaires arbitraires
xt x\ = aikxk. (6.2.4)
Remarquons à cet effet que les opérateurs (x) et ip' (x) =
= yp (ax) | det a j1/2 satisfont aux mêmes relations de permutation.
C’est pourquoi elles sont liées entre elles par la transformation
unitaire Ua qui agit dans l ’espace de Hilbert
Uayfp (x) Ua = (x) = | det a I1/2 (ax). (6.2.5)
Cette transformation n ’est pas liée aux propriétés de symétrie des
équations du mouvement et ne donne donc pas lieu à des lois de la
conservation. Considérant les transformations infinitésimales (6.2.4)
&ih — àik + hk, IÊI 1
et en supposant que
Ua = 1 —
(où rife est le générateur du groupe de transformations (6.2.4)),
on trouve à partir de (6.2.5)
ir<
h, * (*)) = ixt 4-4 ô,Axp(,x ),
d’où
rfk= j cPxXiâu (*). (6.2.6)

Compte tenu de (6.2.6), on peut écrire la formule _(6.2.3) pour


comme suit
4 = - ( e '( 0 ) ) 8 it- i ( [ r AI, e'(0)l>. (6.2.7)
$ 6.2] ÉQUATIONS DE L ’HYDRODYNAMIQUE D’UN LIQUIDE SUPERFLUIDE 345

Le potentiel thermodynamique Q, en vertu de (6.2.1), est déter­


miné par la formule
«~a = S p e x p { — f <Pxh (x)} , h (x) = Y 0 z' (x) + Y knk (x).
Ço
Pour calculer t\k considérons la transformation unitaire de l’opé­
rateur h (x)
Uah(x)Ua = ha (ax)|deta|. (6.2.8)
(Cette formule permet de trouver l’opérateur ha (x).) Il est évident
que
e -Q= Spf/a exp { — J d?x%(x)} C/J = Spexp { — j d3xAa ( x ) |f
4° T°a
où T 'a =Jr I det a |. Comme Q est proportionnel à f \ on a
exp( —Q /|deta|) = Spexp j — j d3xha (x)J .

Compte tenu de ce que ûkj = ô/,i4-|ftj, |£mI C 1» on obtient


/ dha (0) \
(i)-= lim Q lf”.
\ d$ki / ï=o 9**00
D’un autre côté, comme pour des petits Ua = 1 — on
a en vertu de (6.2.8)

‘ H V *(0)I = (-£| - L ) s. 0-6 .'* (» )-


Donc
HlTik, h(0)]) + ôki(h(0)) = ^ à hl.

En y substituant l ’expression ci-dessus pour h (x) et compte tenu de


(6.2.7), on trouve
ox-
t'ik = i 6- ■{fi«k<«i(0)>+i<[rw, «,(0)))}.

A partir de la relation (2.3.27) on obtient immédiatement que


«r*,, nt (0)1) = iôkt (ü, (0)) + iôjk (nt (0)).
Puis en remarquant que
(nl (0)) = d<^/dYh
on trouve finalement
d
tlh = dYi (6.2.9)
346 ÉQUATIONS DE LA PHYSIQUE MACROSCOPIQUE [CH. C

Nous allons maintenant passer au calcul de g*. En utilisant à


cet effet la formule
1
[a?, a (x)] = — w j dX-l—a (x ; X), a (x ; X) = w~xa (x) wx

ou

[wy a(x)\ = w ^ dX[lno?, a ( x ; X)],


b
on trouve
î
[w, l'(x)).= w j d \ { - Y 0 l S f \ e '( x ; X )]-Y h [/V V ( x ; X)]}.
o
(6 . 2 . 10)
En vertu de (2.2.37)
i \ M \ ê'(x)] = -d g 'k (x)/dxh,
î
7i(®) = 4 - î { d |[ £ '( x - ( l - Ç ) x ') , i '( x + |x ')].
0
Comme [o;, P*1 = 0, en vertu de (6.2.3) q’h = Sp wq'k (x). Puis
compte tenu de ce que
. di'(x)
[Pki e/ (x)] = t d x h ’
on peut récrire la formule (6.2.10) comme suit
[a;, e' (x)] =
î
= J d M y . & t * ; * ) - & » + y * («'<*; *)-<«'»>• (6-2.il)
0
Remarquons maintenant que
i j d3xxt <[e' (x), Çi (0)]) = i j <Pxxt Sp [iv, ê' (x)] l'a (0), (6.2.12)

où tô (*) = ê' (*), U (*) = nh (x).


En substituant (6.2.11) à (6.2.12) et en intégrant par parties,
on obtient compte tenu du principe d ’affaiblissement des corréla­
tions
- i j æ x X l([l'(x ), & (0 )i> ^

1
= j dX j d3x Sp w {la (x ; X) - (la)) (Y 0 q\ (0) + Y,V (0)).
$ 6.2] EQUATIONS DE L’HYDRODYNAMIQUE D’UN LIQUIDE SUPERFLUIDE 347

Comme
1
d K w & ix , * ) - & » , a = 0, 1, 2, 3,

on a
i J d3xxt <[ê' (*), & (0)]> = Y , - ^ + Y , J g - , e' = (e' (0)).

En posant dans cette formule a = 0, a = k, on obtient à partir des


définitions (6.2.3)
dq\
-Y o YI - ^ r = /ü I+ e'ô ft/.
(6.2.13)
La première de ces équations peut être envisagée comme une équa­
tion différentielle pour q\. En remarquant que e' = d<ù-/dY0,
on trouve

« = <6 -2 14>
où C t sont des constantes d’intégration pouvant dépendre de Y h.
En substituant (6.2.14) dans la seconde des équations (6.2.13) et
compte tenu de l ’expression (6.2.9) pour t'M, on obtient dCi/dYh = 0,
c’est-à-dire que C j ne dépend pas non seulement de Y0, mais égale­
ment de Y*. Comme, de plus, Y hest la seule grandeur vectorielle
à notre disposition, il y a lieu de poser C i = 0. Ainsi

■î— W Æ , -
Le potentiel o - est une fonction des variables Y0, Y hy v = — .
En supposant que les variables Y0, Y k et Y4 = —Y0v sont indé­
pendantes, on a
<*>- = ü)-(Y 0, Y fc. Y Ci = (o- ( lr0, Y,„ - Y 0%),
et, en remarquant que
d<ùv/dYk = p
(p étant la densité d ’un liquide superfluide), on peut écrire les for­
mules (6.2.15), (6.2.9) comme suit
Yi V K
Qi = - rp -mt tk = ■ (6.2.16)
« y .' y. «y« y.
348 ÉQUATIONS DE LA PHYSIQUE MACROSCOPIQUE [CH. S

Nous allons maintenant passer à la définition des grandeurs


*/*t /*• Compte tenu de (6.2.2) et de la définition de l ’opérateur
e' (x), on a
ê' (x) = ê (x) + v f ( x ) --£ -p (x),
(e (x) étant l’opérateur de la densité d ’énergie), on obtient
9i 0), r*])+-i ( A ) 2([p(0), r h]) + \D h,

tik = tih + ^ p ô lk — t-^-<[n,(0), rh]>+vZ)/A, (G.2.17)


£* = i<[ê(0), j d?xxh / (x)]> —i-£- ( 1/ (0), rh])+

+ 4 *<[/«>), j <Pxxhf (x)\)

Dih = —ôik </(0)>+ i (lf (0), rk,]>, r „ = j <Pxxhp (x).

(La grandeur Tk est le générateur du groupe de transformations de


Galilée, voir (2.3.25).) Les commutateurs figurant dans les gran­
deurs D k et D ih sont, vu les relations de permutation canoniques,
des opérateurs quasi locaux. C’est pourquoi leurs valeurs moyennes,
conformément à la méthode des quasi-moyennes, ont une limite
finie pour f " -*• oo et v -*■ 0 (on effectue d ’abord le passage à la limite
thermodynamique oo). D’où en passant dans (6.2.17) à la
limite thermodynamique V -+• oo et en faisant ensuite tendre v vers
zéro, on obtient en vertu de (6.2.16) les expressions suivantes pour
les valeurs moyennes des densités de flux de l’énergie et de l’impul­
sion d ’un liquide superfluide à l ’état d ’équilibre statistique:

T* étant le générateur des transformations de Galilée, on a


i le (0), Th] = ** (0), i [ n t (0), I\] = ô * p (0), [p (0), Tk] = 0
(voir les formules (2.3.26)). Donc
§ 6 .2 ] ÉQUATIONS DE L'HYDRODYNAMIQUE D’UN LIQUIDE SUPERFLUIDE 349

où 7i£ est la densité de l'impulsion d'un liquide superfluide.


L ’opérateur de la densité du flux de masse coïncide avec l ’opé­
rateur de la densité de l ’impulsion. Donc
J’h = «fc = d(ùldYh, (6.2.19)
(car la grandeur n ft en vertu de la définition du potentiel thermody­
namique est égale à deûldYk).
Les formules (6.2.18), (6.2.19) donnent une solution au problème
posé: elles relient les flux à l ’état d’équilibre statistique au poten­
tiel thermodynamique (o (Y 0, Y k, Y k). Remarquons que ces for­
mules sont dans une égale mesure vraies pour un liquide normal. Mais
alors que pour un liquide normal co n’est fonction que de deux varia-
blés Y 0, Y l— j Y i 'Y I, <d = cù (Y0, Y k — -1 Y-; 1 Y%), pour un liquide
superfluide les variables Y0, Y4, Y \ figurent dans le potentiel
thermodynamique d’une manière indépendante, c’est-à-dire (ù =
= o (Y0, Y4, Y\). C’est pourquoi, la densité de l ’impulsion d ’un
liquide normal peut, ne vertu de (6.2.19), s’écrire comme
dû)
Xk' yo
et comme d(ù/dYk = p, on a = —pY kIY 0. Cette formule montre
que la grandeur —Y h/ Y 0 est la vitesse du liquide ukj de sorte que
Xk — Puk• La densité de flux d ’énergie s’écrit alors
d (o Y i
dYa
Dans le cas d ’un liquide superfluide, on peut seulement écrire
nh1=
- “ T r ( —2y ° d ÿ f ) -

La grandeur — Y /Y 0 = u n peut être interprétée comme la vitesse


de la composante normale du liquide, et la grandeur
dû)
P n = -2 Y (
°dYf (6 .2 .20)

comme la densité de masse de la composante normale du liquide,


de sorte que
« = Pn^tn. (6.2.21)
Une telle interprétation, comme nous allons le voir au paragraphe
6.2.3, est conforme aux propriétés de transformation des densités
de flux.
Il est évident que la grandeur pn ne coïncide pas avec la densité
otale du liquide p qui est toujours donnée par la formule
p = d(ù/dYk.
350 EQUATIONS DE LA PHYSIQUE MACROSCOPIQUE [CH. 6

C’est pourquoi la grandeur


P. = P — Pn (6 .2 .2 2 )

doit être interprétée comme la densité de la composante superfluide


d ’un liquide. Dans l’état décrit par l ’opérateur statistique (6.2.1)
la vitesse de la « composante superfluide » u s est nulle. La densité
de l’impulsion (ou la densité du flux de masse) est donc déterminée
par la formule (6.2.21). Comme nous allons le voir dans le paragraphe
6.2.3, dans le cas général où u 8 est différent de zéro, la grandeur n
sera déterminée par la formule
« = Pn»n + P*»j- (6 .2 .2 3 )
Remarquons pour conclure ce paragraphe que les densités des
flux de l ’énergie qk = £ofc, de l ’impulsion t lk = £,ik et de la masse
Jk = peuvent, en vertu de (6.2.18), (6.2.19), être écrites à l ’aide
de la formule générale suivante

u = - w r ^ + y * i> -â H r- <G-2-24>

Remarquons que les formules obtenues pour les flux sont vraies
non seulement pour les systèmes de Bose dégénérés, mais également
pour les systèmes de Fermi dégénérés.
6.2.2. Equation du mouvement pour l’opérateur statistique d’un
liquide superfluide. Pour trouver les équations du mouvement d ’un
liquide superfluide il y a lieu, primo, d ’introduire la vitesse de la
composante superfluide et, secundo, d ’être en mesure de décrire
les états spatialement hétérogènes d ’un liquide.
Nous allons avant tout montrer comment on peut décrire l ’état
d ’équilibre statistique lorsque la vitesse de la composante super­
fluide est différente de zéro. A cet effet, il faut soumettre l’opéra­
teur statistique w (6.2.1) à une transformation unitaire Uu corres­
pondant à une transformation de Galilée à la vitesse u s :
w - * w U8 = UuswUu8. (6.2.25)
Il est facile de voir que dans l ’état w„ , à la différence des états u?,
S

un nombre macroscopique de particules est doué non pas d ’une vitesse


nulle, mais de la vitesse u s. En effet
r ~ l,î Sp wUsa* = T - l/î Sp wUUsa*,u t»,
et comme
U uj^iè U "8 = Æy,_mU5,
on a en vertu de (6.2.1)
/ ^ S p lDu f i p ^ ô/>, mit8
§ 6.2] ÉQUATIONS DE L’HYDRODYNAMIQUE D’UN LIQUIDE SUPERFLUIDE 351

ce qui démontre notre assertion.


Ainsi le paramètre u s figurant dans l ’opérateur statistique wUg
peut être interprété comme la vitesse des particules du condensât
ou comme la vitesse de la composante superfluide du liquide.
Remarquons que le nouvel opérateur statistique wUg ne commutera
pas non seulement avec la masse, mais également avec l ’opérateur
de l ’impulsion du système. Cependant il commutera avec l’opéra­
teur P — u sM , où M est l ’opérateur de la masse du système
[ P — u sM, w„a] = 0. (6.2.26)
En effet [P, z^]=0, c’est-à-dire [UusPUUs, U7M-1= 0. Mais UÎt!^U „s=
= P —u sM (voir (2.3.26)), on obtient ainsi la formule (6.2.26).
Comme
Uuj3f (x) Ut, = y (x) (6.2.27)
on a. la relation

«S= -Vq>(*>, (G.2.28)


où <p (x) est la phase de la grandeur Sp (x) :
<p (x) = Im ln Sp (x).
Nous allons maintenant passer à la description des états non
homogènes hors d’équilibre d ’un liquide superfluide. Nous avons
vu que l ’opérateur statistique wllg ne commute pas avec l ’opérateur
de l ’impulsion. Pour cette raison les valeurs moyennes des combinai­
sons non invariantes par rapport au gradient des opérateurs de
champ tjp (x), ^ (x) ne seront pas invariantes par rapport à la trans­
lation. En effet, considérons la grandeur
Sp w„,\|>+(x,) . . • y* (x*) $ {gt) . . . If (ÿi).
Elle peut s’écrire comme suit
•n (*!, • . M x ft; glt . . g t) exp im u a (ÿl -f . . . + y , —
—Xj—... —xft),
où T] est une grandeur invariante par rapport à la translation, c’est-à-
dire
r\ (x1 + a r . . ., x h + a ; y x + a , . . ., y t + a) =
= t| (xj, • • •» Xft , y ii • • m y i)
(a est le vecteur de translation). Cette formule montre que les gran­
deurs non invariantes par rapport à la translation, apparaissant
pour k =5»é= /, lors de la translation du système acquièrent un facteur
de* phase du type exp imu^a (l — k). Quant aux grandeurs physi-
352 ÉQUATIONS DE LA PHYSIQUE MACROSCOPIQUE [CH. 6

ques qui sont les valeurs moyennes des combinaisons invariantes


par rapport au gradient des opérateurs de champ, elles seront inva­
riantes par rapport à la translation.
Pour pouvoir, ultérieurement, élaborer la théorie des pertur­
bations par rapport aux gradients, il y a lieu d'éliminer entre les
fonctions de distribution à particules multiples les facteurs de phase
exp irruigX variant rapidement. A cet effet, au lieu des fonctions de
distribution à particules multiples Sp p (t) (x2) . . . yp (y{) il
faut envisager les grandeurs
11, (xlt . . ., x h ; y lt . . ., yi) = exp i (<p (xlt t) + . .
. . . + <p (xft, t)— (p (y lt t) — . . . (y i, /))-Sp p (t) fo )...
• • • V (Xk)$(yi) • ■ ■ $ (y i),
oùjp (/) est l ’opérateur statistique à l’instant *, q* (x) = q (x, t)
et <p (,x , t) sont le module et la phase de Sp p (t) (x) :
Sp p (t) 1(3 (x) = q (x, t) exp i<p (x, t). (6.2.29)
Pour P e tit d’équilibre, les grandeurs q* (xx, . . .,; . . ., i/t) ne
changent pas lors de la translation du système, par contre, dans le
cas des états hors d ’équilibre spatialement non homogènes, elles
varient lors de la translation, cette variation sera petite lorsque la
non-homogénéité spatiale sera faible.
D’une manière analogue à (6.2.28) la grandeur
bs (x, t)= -^V (p (*, t) (6.2.30)
sera interprétée comme la vitesse locale de la composante super­
fluide.
La grandeur q f (x 1 + x , . . . ; ...,2/ i +x) peut être représentée
comme la valeur moyenne d ’un produit d ’opérateurs i|;, avec un
certain opérateur statistique p différant de p (/) :
ri, (x, -far, . . . ; . . . . y , + x ) = Sp p (x, t) ^ ( x ,) . . . t|> (y,).
Il est facile de voir que
p (x, 0 = eiPxU, (t) p (0 U ; (t)
(6.2.31)
V* (i) = exp { — j dS*<P (*» 0 P*"0 (*)} •
Vu que, conformément à notre hypothèse, r\t (x 1 -\-x, . . . ; . . .
. . . y i + x ) est une fonction de x variant lentement, l’opérateur
statistique p (x, t) sera doué de cette même propriété. L’opérateur
p (x, /) satisfait de toute évidence à l ’équation
. dp (x, 0 rD ~ .
§ 6.2] ÉQUATIONS DE L'HYDRODYNAMIQUE D’UN LIQUIDE SUPERFLUIDE 353

Nous allons maintenant obtenir l'équation du mouvement pour p.


A cet effet remarquons que le hamiltonien est de la forme

2~r j (*) V* (*) +

+Y î (* i) 'T (*2) v (« i - *2) $ (*2) (*t).

C’est pourquoi, compte tenu de ce que U<$ (x) U? = \j)(x) exp i<p (x),
on a
eir*Uy$£Uy e~iF* = S f -sr \ d3x 'a a(x + x ') n (x') +
+ y j <Px'u\ (x -f- x') p<m>(x').
Remarquant que

on obtient
^ (6.2.33)

(x, t) = Si + j d?x'ùa(x + x ', < ) j i ( ï ) t

+4- J °- + 4 m al(x + x \ <)}

Pour obtenir une équation fermée pour p, il faut exclure de St la


phase cp et trouver de plus l’équation du mouvement pour la vitesse
us (x, /). Notons à cet effet qu’en vertu de (6.2.29), (6.2.31) on a
T] (X, t) = Sp p (X, /) t|? (0) ;> 0, Im Sp p (Xy t) \|? (0) = 0.
(6.2.34)
En dérivant la seconde de ces relations par rapport à t et en tenant
compte de (6.2.33), on obtient:
g(p g*’ l) + y mu; (x, t) = —p (x, t), (6.2.35)
p (x, t) =
= —i f H*. 0 + Re Sp p (x, < )ir, ^(0)]}. (6.2.36)
En vertu de cette équation, on a

l T + - k ( m~lVL+ i a' ) = 0 ' ro t«» = °- (6 2.37)


23 —03îU<
354 ÉQUATIONS DE LA PHYSIQUE MACROSCOPIQUE [CH. *

La phase <pse trouve exclue du hamiltonien efficace S i (x, t) au


moyen de l ’équation (6.2.35)
s è (x , t) = s e +
+ j d V it, (* + *') * (* ') — L j d3z'jï (x -f-x') p<m>(x'). (6.2.38)

Ainsi l ’opérateur statistique p (x, t) satisfait à l ’équation (6.2.33)


où le hamiltonien efficace c# est déterminé par la formule (6.2.38),
et les grandeurs p et u s par les formules (6.2.36), (6.2.37).
Lorsqu’on passe de l ’opérateur statistique p (*) à l ’opérateur
statistique p (x, t), on peut dire que l’on passe à une nouvelle repré­
sentation commode pour l ’étude des états faiblement non homogènes.
Dans cette représentation, on peut définir les opérateurs à (x, 0
correspondant aux opérateurs initiaux a (x) de telle sorte que
Sp p (t) a (x) = Sp p (x, t) a (x, *).
Les opérateurs 5 (x, t) sont de toute évidence liés aux opérateurs
initiaux par la transformation
a (x, t) = eiP*U<r (t) a (x) £/; (/) (6.2.39)

En particulier, à partir de l ’équation (2.2.31), on obtient pour


e, ji, p(m):
ë (*, 0 = ê (0 ) + Jt ( 0 ) u, (x , /) + p ‘m> ( 0 ) ~ (x, t),

n (x, t) = « (0) + p*™’ (0) «, (x, t), (6-2.40)


p‘m,(x, f) = P<m>(0).
6.2.3. Equations de l'hydrodynamique d'un liquide superfluide
parfait. Dans les deux paragraphes précédents, nous avons obtenu
l ’expression des densités des flux de l’énergie, de l ’impulsion et de
la masse et trouvé les équations du mouvement pour l ’opérateur
statistique d ’un liquide superfluide. Ces résultats permettent mainte­
nant de trouver les équations de l ’hydrodynamique d ’un liquide
superfluide. Nous nous limiterons au cas des équations de l ’hydro­
dynamique d ’un liquide parfait, c’est-à-dire que nous ne tiendrons
pas compte des processus de dissipation dans les liquides superflui­
des. A cet effet, il suffit de connaître l’opérateur statistique en
approximation zéro par rapport aux gradients.
L’état d ’équilibre d ’un liquide superfluide est, comme nous
l ’avons vu, caractérisé par la vitesse de la composante superfluide
u 8 et par les densités £a, c’est-à-dire par les densités de l ’énergie e,
de l ’impulsion ji et de la masse p ou, ce qui est la même chose, par
§ 6.2] É Q U A T IO N S D E L ’H Y D R O D Y N A M IQ U E D ’UN L IQ U ID E S U P E R F L U ID E 355

les variables u 8J Y a (toutes ces grandeurs ne dépendent pas des coor­


données). C’est pourquoi, il est tout naturel de supposer que l ’état
hors d’équilibre d ’un liquide superfluide, pour des intervalles de
temps supérieurs au temps d’établissement de la distribution locale
de Gibbs, sera caractérisé par les variables locales u 8 (x, *), Ça (x, t)
qui sont des fonctions variant lentement des coordonnées et du
temps. Ceci signifie que l ’opérateur statistique p (a:, t), pour t xr
sera une fonctionnelle universelle de u SJ Ça :
P(«, 0 — ^ < * ( x ; “ «(*'» 0 . U (* 'i 0). (6.2.41)
ne dépendant du temps t que par l ’intermédiaire des variables
u8 (a?\ *), Ça ( x \ t), de plus cette fonctionnelle reste inchangée
lors del a translation simultanée x - + x -f- a , u 8( x \ t) - + u 8(x' —
—«t U (*', t) ->■ Ça (*' — a, *)•_
L’opérateur statistique grossier a doit de toute évidence satis­
faire aux relations suivantes
Sp CF (X ; Us, Ça) Ça (^» 0 — Ça ipy 0 *
Les équations du mouvement (6.2.33) pour l’opérateur statistique
grossier a peuvent s’écrire comme suit
[ < # ( x , t)y a(x; a s , Ça ) l —

= î J( l ô£a ;(*•“‘'.
0 P d t àt
a t } + Ô°àu8
( J (x,
; t) S)da* dt
(* ' t}}J . (6.2.42)
v 7
Les grandeurs dujdt et dt,Jdt figurant ici doivent être exclues, la
première à l’aide de l’équation (6.2.37), et la seconde à l’aide des
lois de la conservation
d£q dÇqfe (6.2.43)
dt ’
où Çafc (x; u 8, Ç) = Sp a (x; Ç) Çafc (ar, /). Ces équations de
pair avec l ’équation (6.2.37) pour u s sont, en fait, les équations de
l ’hydrodynamique d’un liquide superfluide. Cependant, pour qu’el­
les forment un système fermé d’équations, il y a lieu de trouver l’opé­
rateur statistique grossier a en tant que fonctionnelle des grandeurs
USj Ça«
Nous allons résoudre ce problème dans le cadre de la théorie des
perturbations en supposant que les gradients de u 8 et Ça sont petits.
Dans ce cas, l’opérateur statistique a (a:; u 8, Ç) peut être développé
en série suivant les gradients des grandeurs u s, Ça :

o(x: us, Ç) = a0(tts (x, 0* £(*> 0) +


d'-aiX'
dxk ° ô ah(as (x, t), Ç(x, t)) +
+ djh£ ~ L (“ . (*, t), 1 (X, t))+ . . . , (6.2.44)
23*
356 ÉQUATIONS DE LA PHYSIQUE MACROSCOPIQUE [CH. 8

où <T0, o ah, o k ne dépendent d e x que par les grandeurs us (x, t),


Ça (#» 0 au point x.
Dans la représentation que nous avons envisagée, les opérateurs
des flux (x, t) dépendent, en vertu de (6.2.39), d’une manière
non locale de la vitesse de la composante superfluide u 9 (x, t). C’est
pourquoi, ils doivent également être développés suivant les puis­
sances des gradients u a (x, t):

Çafc 0 = \ak (x y 0 + ÇaA ( x , t) + . . .,


où les opérateurs ( x , t ) sont donnés en vertu de (6.2.40), (2.2.39)
et (2.2.41) par les formules suivantes
ISS (*, t) sa q{°>(x, t) = qh (0) + (X, t ) tlk (0) + — UÎ (x, t) nh (0) +

+ usk (x, t) { é (0) + usl (x, 0 £, (0) + -L u* (x, t) p<m>(0)} , (6.2.45)

ViV-ix, i) = î{ft) (x, t) = tth(0) + ù si(x, *)nft(0)4-


+ u,k {x, t) n, (0) + ush (x, t) usl (x, t) p(m> (0),
ÏW (x, t) mmj W (x, t) = % (0) 4- u.h (x, t) p'm) (0).

Les opérateurs /* (0), (0), ç* (0) sont déterminés par les formules
(2.2.39)-(2.2.41) et pris au point x = 0. (Les opérateurs Ça1k sont
proportionnels à d u jd x h et nous n’en aurons pas besoin lors de l’étude
d ’un liquide superfluide parfait.)
Le développement (6.2.44) de l’opérateur statistique a induit le
développement des grandeurs p et r| suivant les gradients
p (x, t) = p0 {x, t) + Pi {x, t) -f • .. ,
1] (X, t) = T]0 (X, 0 4- T)l (X, 0_+ •••, g 2 ,g
p0(x, t ) = — 0 ReS p a„(b ,(x , t), Ç(x, *))[V, i|>(0)|.
T]0(x, ï) = Spff0 («*(*. 0» t ( x ,

Ce développement induit, à son tour, le développement du hamilto­


nien efficace ok~ en série suivant les gradients
ê f (x, t) = S f o (x, t) 4-<5fj (x, t) 4- • - •,

S fo (X, t) = o?f + Pui{x, t)— m~lM p0(x, t). (6.2.47)
$ «.2] ÉQUATIONS DE L'HYDRODYNAMIQUE D'UN LIQUIDE SUPERFLUIDE 357

(Nous n’aurons pas besoin de l’opérateur à7fx et nous n’allons pas


donner son expression explicite.) L’opérateur statistique cr0, en vertu
de (6.2.42), (6.2.32), (6.2.34), doit satisfaire aux équations:
[Sf0(x, t), a0 («„ Ç)J = 0, \Ph, o0 (a,, C)1 = 0, (6.2.48)
Im Sp a0(B«, Ç)^(0) = 0, Spa0(as, (6.2.49)
De plus, vu que S p a (x ; a 8, £)Ça ( ^ *) = £a (x, 0* on doit avoir
la relation suivante
Sp o0 (tts, 0 Ça 0 = Ça (^> 0* (6.2.50)
Après avoir trouvé <j0 à partir de ces équations on peut en vertu
des équations (6.2.37), (6.2.43) obtenir les équations de l’hydrodyna­
mique d’un liquide superfluide parfait:
+ o + T “*} = 0’
..(O)
ro l« . = 0, (0.2.51)
où p0 est donné par la formule (6.2.46) et
£3? (*. t) = Sp ô0 (u„ g) (*, t). (6.2.52)
Nous allons montrer que pour cr0 on doit prendre l’opérateur
0 = exp {Q — Y 0(x, t)$ê~— Y k (x, t) Pk — Y k (x, t) M) =
(6.2.53)
qui satisfait aux équations (6.2.48), (6.2.49) dans le sens des valeurs
quasi moyennes; toutes les valeurs moyennes figurant dans les
équations (6.2.46) doivent également être entendues comme des
valeurs quasi moyennes (voir 3.2.1):
»b = to(0)!, Ira|it>(0)} = 0, p0= - t i o 1R e{[7,^(0)]J. (6.2.54)
En vertu de (6.2.50) les fonctions Y 0, Y hy Y k figurant dans
(6.2.53) sont déterminées à partir des équations
U (x, t) = Sp a;- (X , t) fa (X , /). (6.2.55)
Nous allons montrer que la grandeur p0 figurant dans l ’équation
(6.2.51), pour la vitesse de la composante superfluide, est égale à
Po = —m Y J Y o* (6.2.56)
Remarquons à cet effet que pour v quelconque, on a les relations
K , ^1=0, [1^, S f 0]= (-£■ + - £ ) [M, u.-1 + IÔ ^, ir-1,
(6.2.57)
358 ÉQUATIONS DE LA PHYSIQUE MACROSCOPIQUE [CH. 6

et par conséquent
S p W^[V, *(0)) = S p ^ [ < # 0 + ^ M - < ^ 0- . P a s, ij>(0)] =

= m Sp ir-i|3 (0) —Sp w- [ô<5if, i|) (0)]. (6.2.58)


*0
En accord avec la méthode des quasi-moyennes la grandeur
(^î) • - ■ ♦ (arn)} est finie. C’est pourquoi, la grandeur
v”1 *[ôd>5f, ^(0)} est également finie, et le dernier terme dans la
formule (6.2.58) disparaît pour v 0. D’où l’on obtient la formu­
le (6.2.56).
En remarquant que la grandeur v 1 {[ô<$f, (x2) . . . tp (xn)]}
est finie, on a en vertu de (6.2.57), (6.2.56)
{[c^Oi (^l) • • • (^n)l I ==0.
A partir de la première équation (6.2.57) on a de toute évidence
{[Pfc» (^i) ••• ^ (^n)] i = 0*
On voit ainsi que satisfait en effet aux équations (6.2.48)
pour les valeurs quasi moyennes. De plus, l ’opérateur statistique
w- satisfait au principe d ’affaiblissement des corrélations. C’est
pourquoi, on doit admettre qu’on a la relation (6.2.53).
Remarquons qu’en l ’absence de gradients a = a 0 et en vertu de
(6.2.41) on a p (x, t) -*■ cr0. Cette relation peut être envisagée comme
t»xr
une relation ergodique pour les états spatialement homogènes
d ’un liquide superfluide.
Connaissant cr0, on peut en principe trouver les valeurs moyennes
des densités £a et des densités des flux £$£. En vertu de (6.2.55),
(6.2.40) les valeurs moyennes des densités sont données par les
formules suivantes

e(ar, t) = e°(x, t) + «*(*, t) ush (x, * )+ 4 -P °(* , t)v\{x, t),


“ (6.2.59)
3Xft (X , / ) = Jtft (x, t) + p° (X , t ) Ush (X , / ) , p<"«) (X , t) = p® (X , t),

(*. 0 = ! ê (0)1, ni (X , t) = {«* (0)}, p» (x, t) = {p(m) (0)1,

et les valeurs quasi moyennes { ...} sont calculées à l ’aide de


l ’opérateur statistique o0= ip-, \ |. .. \ = lim lim Sp ...
1 1 v-0 7^-oc
§ 6.2] ÉQUATIONS DE L’HYDRODYNAMIQUE D’UN LIQUIDE SUPERFLUIDE 3f>9

Puis, en utilisant la définition (6.2.45) des grandeurs Ça*, on


obtient en vertu de (6.2.52)
^ ü) (x, t) = q°k (x, t) + tkt (x, t)u si{x, 0 + *) 4 (x, <) +

4- uah (x, 0{e°(®, 0 + n#(*. <)“ •(*» *) + 4 " u»0e’ 0P°(*. 0),
(*, t) = tu (x, t) + n® (x, t) ust (x, t) 4-
4- ji°i (x, t) uah (x, *) 4- p° (x, t) u,ft (x, t) ust (x, t), (6.2.60)
À0)(*, t) =n*(*. t) 4-P®(*, 0“.*(*, 0,
où les grandeurs
?*(x > t) = {qk (0)1, tu (x, 0 = {<*i (O)}
ont été calculées au paragraphe 6.2.1 et sont données par les for­
mules (6.2.18), (6.2.19).
Enfin, au lieu de Y h, on introduit la grandeur u„ conformément
à la formule
Y k = Y 0 («, - u„)fc. (6.2.61)
Comme nous allons tout de suite le voir, un (x, t) peut être inter­
prété comme la vitesse locale de la composante normale d’un liquide
superfluide. (Cette définition se trouve en accord avec la définition
du paragraphe 6.2.1, car pour», = 0, Y = —Y^u».)
En utilisant les formules (6.2.60), (6.2.18), (6.2.19), on peut
écrire les densités des flux fj,*’, j'k ’ comme suit
f/u.(0) = pàhi + P»unhUnl
,
+ psuihush (6.2.62)
7* = « * = Pn«nft+P,U»*,
où p est la pression du liquide superfluide définie comme
p — —(ù/ Y 0. (6.2.63)
Ces formules montrent que les grandeurs a„ et u s doivent être inter­
prétées comme les vitesses des composantes normale et superfluide
du liquide.
Ainsi les équations de l’hydrodynamique d ’un liquide superfluide
peuvent s’écrire comme
|. + d i v r > = o .
ânk dthV
dt ' dxi
4j--t-div g<0) = 0,
" (6.2.64)
àus
dt
± ( m - % + -Lu\) = 0, rot bs = 0,
où les grandeurs j t0} = », 1*®’, e, g),®’ sont déterminées par les formu­
les (6.2.62),(6.2.60), (6.2.59).
360 ÉQUATIONS DE LA PHYSIQUE MACROSCOPIQUE [CH. 6

Pour la première fois, les équations (0.2.64) ont été établies par
Landau et portent le nom d 'équations de Landau [711.
L’équation (6.2.64) qui contient dzldt et exprime la loi de la
conservation de l ’énergie-peut, comme il est facile de s’en rendre
compte, s’écrire comme suit
-|j--f-div sb „ = 0, (6.2.65)

où s est la densité de l ’entropie, donnée par la formule suivante


s = —lim lim 5r “l Sp w- ln w-.
V-0 ^-oc
Cette équation exprime le fait que l’écoulement d ’un liquide super­
fluide parfait est adiabatique.
La grandeur su,* est la densité du flux de l ’entropie. Ainsi, seule
La composante normale d ’un liquide superfluide a une entropie.
Nous avons montré que l ’opérateur <j 0 satisfait aux équations
(6.2:48). Il nous reste à vérifier si les relations (6.2.49) sont véri­
fiées. Nous allons voir ci-dessus que ces relations sont vraies sous
certaines réserves imposées à l ’opérateur / (x).
, Nous allons montrer avant tout que l ’opérateur / (x) doit con­
tenir un. nombre impair d’opérâteujs de champ i|; (x), i|r* (x). Re­
marquons a cet effet que
- i — m~ . v i— .M :
e. m *if(x)e m ==—yp (x).
C’est pourquoi

(6-2-6ü)
où Py = i si / contient un nombre pair d’opérateurs if, et Py =*
= —1 si / en contient un nombre impair. En vertu de (6.2.53),
(6.2.66) on a
Sp w- if (0) = — (Sp u>-if ( 0 ) ^ ^ .
Nous allons voir que pour Py =-• 1 (c’est-à-dire si l ’opérateur f per­
turbant la symétrie contient un nombre pair d ’opérateurs de champ)
| if (0)| = 0, et, par conséquent, ceci ne donne pas lieu à des sin­
gularités des valeurs quasi moyennes, dont nous avons besoin. C’est
pourquoi, il y a lieu de supposer que Py = —1, c’est-à-dire que le
nombre d’opérateurs de champ figurant dans à$£ doit être impair.
Dans ce cas, Sp tr- if(0) est une fonction impaire de v,
Sp u;-if (0) = — Sp w-if (0) (6.2.67)
§ 6 .3 ] É Q U A T IO N S D E L ’É L E C T R O D Y N A M IQ U E M A C R O SC O PIQ U E 36t

On peut en conclure que les valeurs quasi moyennes n’auront de sens


que si v tend vers zéro soit à droite, soit à gauche [311.
Nous allons maintenant voir quelles doivent être les restrictions
imposées à / (z) pour que la condition Im {ip } = 0 soit vérifiée.
Remarquons à cet effet que
PT3( = c •, WTPk (9 T )‘ l = P t, P T M ( ?T)-' = M*,
où 7\ SP sont les opérateurs unitaires correspondant à l’inversion
du temps et à l’image de l’espace. Nous allons considérer que l’opé­
rateur f (x) est doué d’une certaine* signature temporelle e, (e, =
= ± 1). On a alors ^Tb3i~ ( = EjbSf*.
Il en résulte
(Sp w -y (0))* = (Sp (0 ))^ .
Ainsi la grandeur { } sera réelle si 8/ = 1.
Compte tenu de (6.2.67) on peut toujours faire la grandeur { [
positive en faisant tendre v vers zéro d’une certaine manière (c’est-à-
dire en considérant que soit v —* +0, soit v-*- —0). On peut suppo­
ser que si l ’on choisit / (x) sous la forme
f (x) = y (x) + 1p* (x),

{ t|> } sera supérieur à zéro si v -*■ —0.


§ 6.3. Equations de l’électrodynamique macroscopique
6.3.1. Equations de Màxwell-Lorentz pour les opérateurs des
champs électromagnétiques. Nous allons maintenant passer à l ’étu­
de des champs électromagnétiques dans un milieu, qui représentent
les valeurs moyennes des champs microscopiques agissant sur les
particules du milieu et créés par ces particules.
Nous allons avant tout formuler les équations de l’électrodyna-
mique quantique qui déterminent les champ* électromagnétiques
microscopiques dans le cas où les particules sont non relativistes.
Le système électrodynamique quantique que nous allons envisager
est un ensemble de particules chargées et de photons. Son hamilto­
nien 3 f (t)9 dans la représentation de Schrôdinger, s’écrit comme suit

+ 2 d b 5 <P* ( V + J r i4 <** o ) ^ ( « ) ( v —-1£ - a (x, q )ÿ « (* )—


a

—2 j (*) !*a 'M*) ro tA (*. 0 +


a

+ 2 j æ x^*a (X) Ÿa («H’W(x ’ 0» (0.3.1)


362 ÉQUATIONS DE LA PHYSIQUE MACROSCOPIQUE [CH.6
où (x ) est l’opérateur d’annihilation des particules de la sorte a9
de charge ea et de masse ma, cp(C) (x, t) le potentiel scalaire du champ
électromagnétique extérieur, A (x, t) l’opérateur du potentiel vecto­
riel du champ électromagnétique, akj le hamiltonien du champ du
rayonnement libre, soit
WfcCÎxc**» (ofc = c | k |
kX
(Ck\j ctx sont les opérateurs d ’annihilation et de création d ’un pho-
ton d ’impulsion k et de polarisation X = 1, 2, satisfaisant aux rela­
tions de permutation lc*x, ct'X' 1 = ô*fc'ôxxO et enfin est le
hamiltonien de l ’interaction coulombienne des particules. L’opéra­
teur A (x, t) est une somme de deux termes
A (x, t) = a (x) -f A {*>(x, t)j
où A {C) (x, t) est le potentiel vectoriel d ’un champ extérieur donné
(cette grandeur est unc-nombre) et a (x) l ’opérateur du potentiel
vectoriel correspondant au champ électromagnétique quantifié:
a (®) - c 2 ) 1/2
kX k
e(k } sont ici les vecteurs de polarisation des photons satisfaisant aux
conditions suivantes

A“ * = o , 2 ^ r -
Jt-1
Le hamiltonien (t) peut s’écrire comme suit
c/tf (/) = ^ 0 + < ^ lnt -t- V (0» = <$£pi
où 3£p est le hamiltonien des particules libres :
= 2 2^7 J <P*Vl|>ï (®) VTjJa (*)
a

et V (0 le hamiltonien de l ’interaction des particules avec le champ


électromagnétique :
y (/) = — i- j d?xA (x, t) J (x, t) -

— -£T { & xA (*. 0 S p« (*) + J æ x ^ r) (x > 0 P (*). (6.3.2)


O
où J (x, t) est l ’opérateur de la densité du courant des particules
en présence d ’un champ électromagnétique
3 <*. 0 = S -S57 {(V + - T - x 0) (*> (*)—C.h.}+
a

+ rot 2 ^ (x ) M>a (*) = 7 (*)----7 (*» 0 S ‘^ 7 Po (6-3-3)


<1 a
§ 6-3] ÉQUATIONS DE L’ÊLECTRODYNAMIQUE MACROSCOPIQUE 363

\ia étant la matrice du moment magnétique propre, pa (x) ss


= ejSfa (x ) fc) l'opérateur de la densité de la charge électrique
des particules de la sorte a et j (x) est l ’opérateur de la densité du
courant électrique en l ’absence de champ électromagnétique exté­
rieur:
/ (*) = S 3 S7 { ( v + ‘T - a ( * ) ) + “ ( * ) ^ W ~ c -h ‘ } +
a
+ rot
(x) pQi|>a (x).(6.3.4)
a
Nous allons maintenant trouver les opérateurs des champs élec­
tromagnétiques. L’opérateur du champ magnétique est donné par
la formule
H (x , t) = k ( x ) + H {e)(x, t),
où H {€) (x , Z) = ro t A lt) (,x , Z) est le champ magnétique exté­
rieur et h (x) le champ magnétique quantifié, h (x) = rot a (x).
L’opérateur du champ électrique est donné par la formule
Ê (x , t) = e ( x ) + & e’(x, t),
o ù & e)(x, t)= — A w (x, t) —V<p*e) (*, t) est le champ électri­
que extérieur et
e (x) = e* (x) -f el (x),

e‘( x ) = — L « ( x ) = — * - [ # ( /) , «(*)!, (6.3.5)

e1(x) = —Va„ (*). ûo (*) = j d3x' .


e l (x) est ici le champ électrique quantifié transversal et e1 (x) le
champ coulombien longitudinal créé par les charges de densité
totale p (x) = SPa fc) (ao (x ) est l ’opérateur du potentiel scalaire
a
agissant dans l ’espace de Hilbert des particules).
Après avoir déterminé les champs, on peut passer à l’établisse­
ment des équations de leur mouvement dans la représentation de
Schrôdinger. A cet effet nous allons nous servir du fait que
[Jl(X , t), P (* ')!= —* 2 -S7 p a ( * ) £ 6 ( * - * ') -
a

A partir de cette relation et de (6.3.1) on a la loi de la conservation


de la charge
p (x) = i \$£ (Z), p ( x ) |= — div J (x, Z)
364 ÉQUATIONS DE LA PHYSIQUE MACROSCOPIQUE [CH. S

(nous avons tenu compte de ce que [<Sffini, P (a:)] = 0). C’est pour­
quoi, en vertu de (6.3.5), on a
e'(x)i = i\Sf (l), el (x)l = V d iv j rfV
En utilisant les relations de permutation pour les opérateurs
c kX, c k k , on a
O
e‘ (*) = — 7 [<% (0 . « (*)] = *
2 ) l/2{«(JC
X)Cfcxelfc*—c.h.}.
*A-1
C’est pourquoi, en utilisant de nouveau les relations de permutation
pour les opérateurs ckx, c*x, on trouve
(®)J = rot h (x) H—7 IV (0> e*(x)].
Calculons maintenant le commutateur [V(/), el(x)]. Remarquant
que
[“ «(*)• e*(*'» = 4nicÔ'*6 ( * - * ' ) - te -g— J— rj .
on trouve
- f lK ( 0 , e‘ (x)| = - ± L j ( * . < ) - - J-V div ,

En substituant cette expression dans la formule pour —el (x) et en


•.
utilisant l’équation donnant el (æ), on obtient finalement l ’équa­
tion suivante pour le champ électrique e (x) :
-l-e(x) = ro th ( x )--- 2 ~ J ( x r t).
La variation du champ magnétique dans le temps est donnée
par l’équation suivante
= h ( x ) \ = - L w u h (x)],
d ’où en utilisant les relations de permutation pour les opérateurs
Ck>., et}., on obtient
t •
— h (x) = — rot e (x).
Les champs extérieurs H {C), E{C) satisfont aux équations de
Maxwell
rot É s) -------c 4dtr Hi* \ rot H(e) = ~c 4 dtr E(e) +l —
c J
d iv /f(t) = 0, d i v i ^ 'i n p '.
où / ' et p' sont les densités des courants et des charges extérieurs.
§ G3] ÉQUATIONS DE L'ÊLECTROD Y N AM IQ UE MACROSCOPIQUE 365

Les opérateurs È et H satisfont donc aux équations suivantes


to lÊ ^ - — C 4dtr 6 ,' ro
C tff
dt = ^— 4e rvÊ +r —'• ( J (6.3.6)
+ /').
div // = 0, div È = 4ji (p + p').
Nous appellerons ces équations équations de Maxwell-Lorentz pour
les opérateurs des champs.
6.3.2. Réponse du système à une excitation électromagnétique
extérieure. Pour obtenir les équations de Maxwell-Lorentz pour
les champs moyens dans le milieu, il y a lieu de procéder au moyen-
nage des équations (6.3.6) avec l ’opérateur statistique du système
formé par la substance et le champ électromagnétique quantifié.
Nous allons supposer que pour t = —oo, le champ et la substance
se trouvaient à l ’état d ’équilibre statistique et qu’il n ’y avait pas
de champ extérieur. Ceci signifie que la distribution de Gibbs w du
système est déterminée pour t = —oo par le hamiltonien S£ =
= S i (—oo) qui est la somme du hamiltonien de la substance =
=Q?tp -f- c$ int» du hamiltonien du champ de rayonnement oiïj et du
hamiltonien de l ’interaction de la substance et du champ électro­
magnétique V = V (—oo),

v - —7 j à3xa (x ) j (x) — -jp j d3xa (x) 2 ^ Pa (*)


a
Après l’apparition du champ extérieur A {9) (x , /)i <P(tî) (®* 0
l ’opérateur statistique du système p (t) différera de la distribution
de Gibbs, et sa variation dans le temps sera donnée par l ’équation

1T - = W W* p Wi. se (t)= # r + w > (t)


et par la condition initiale p (—oo) = w. Ici V{6) (t) est le hamilto­
nien de l ’interaction du système et du champ extérieur
y«o (t) = —i . j d3x A ^ (x, t) j (x) + j d?x (p"* (x, t) pP(x)+

+ — J (PxAM (x, <)* 2 - ^ - M x ). (6.3.7)


a
Nous allons maintenant trouver les valeurs moyennes des champs
électromagnétiques E (x, t), B (x, t) agissant dans le milieu:
E (x, <) = Sp p (0 E (x, /), B (x, t) = Sp p (f) H (x, t).
En introduisant également les valeurs moyennes des courants et
des charges induits :
J (x, t) = Sp p (t) J (x, 0 , P (*, t) = Sp p (f) p (x).
366 ÉQUATIONS DE LA PHYSIQUE MACROSCOPIQUE [CH. 6

on obtient, après le moyennage des équations (6.3.7), les équations


de Maxwell-Lorentz suivantes pour les champs moyens dans le
milieu
1 dB
rot B = 1c ddtE
An
rot E c dt * c 0 + n
(6.3.8)
div B = 0, div E — 4ji (p + p').
On voit que dans ces équations, en plus des champs E et B et des
densités du courant extérieur et des charges /<'>, p(/), on a encore
les grandeurs J et p qui sont les densités moyennes du courant et
de la charge dans le milieu induits par les sources extérieures. C’est
pourquoi le problème revient avant tout à trouver ces grandeurs.
A cet effet il y a lieu de se référer au § 4.1. Supposant le champ
extérieur faible, on peut calculer les valeurs moyennes J " e t p e t uti­
liser la formule générale (4.1.7), en y entendant par Ft (x, t) les
potentiels — j A {C)(x, t), cp(tf) (x, /). En supposant que l’opéra­
teur a coïncide avec O ou avec p, on obtient en approximation linéai­
re par rapport aux potentiels [791 :

J k (X, t ) = - ^ A < £ \ x , t ) 2 - f c P a +
a

+ j dt’ j d v { - G«’ O 7 A e) (*', /') +


—oo

+ GF ( * - * ', t - O cp<«> (*', *')}, (6.3.9)


oo

p(*, 0 = 2 p « + j d f j d v { - ë r ( * - * ', t - s ) (*', f ) - i-


a —oo

+ G<+>( x — x ' , t — t') <p<f>(*', O }

où G’hi (x, t), Gk ’ (x , t), G?’ (x, t), G<+>(x, t) sont les fonctions de
Green retardées des courants et des charges:
Gtt’ (x, t ) = - i Q (t) Sp w [jh (x, t), U (0)1, ;ft (x, t) s* /«o (*, t),
G 'h " (x , t) = — i0 (t) Sp w l/h (x, t), p (0)],

G ? ’ (x, 0 = — ( 0 Sp w [p (*, t), jh (0)1, *


C<+>(x , t) = — Î0 (0 Sp w [p (x, t), p (0)], p (x , t) = p<H > (x, t).
Pour un système électriquement neutre le premier terme dans la
seconde des formules (6.3.9) s’annule, p = ^ pa = 0.
§ 6.3] ÉQUATIONS DE L’ÉLECTRODYNAMIQUE MACROSCOPIQUE 367

Si A * ' (x, t) = d%ldxh, cpltf) (x, t) = —-ô%lcdt, où x est une


fonction arbitraire, alors vu l ’invariance du gradient, les densités
du courant et de la charge s’annulent, donc
d G i ( x , t ) , dG'+>(x,t) _ A
dxt ^ dt
(6.3.11)

Remarquons que ces formules peuvent également être obtenues


à partir des définitions (6.3.10), en utilisant la loi de la conserva­
tion de la charge sous forme opératorielle
± < g l * L + d i y j ( x , t ) = 0,

et les relations de permutation


[p(®),p(*')l = 0,

t/i (*), P (*')] = - i S p« (*) ^ 7 6 ( * - * ') •

Puis en utilisant la loi de la conservation de la valeur moyenne


de la charge
■ ^ g ^ + d i v J ( x , t) = 0,

on obtient d ’une manière analogue


dG{+'(x,t) , dG<+) (x, t) A
dxt dt
(6.3.12)
dGkV (x, Q dGj*' (x, t)
dxh dt Paà(t)-— à(x) = 0.

En utilisant les composantes de Fourier, on peut écrire les équa­


tions (6.3.9) sous la forme

J h (k . (0) = - 4-CiV (*, <») A r (k, (0) +

+ G)k+> (fc, (D) <p,f> (&, co) - 1 V -£2. pa^ > (fr, („),
C
a
? (fc, co) = - -1 c r ’ (fc, co) A T (k, CD) -f G<+>(k, co) cp"* (Jfc, co)
(pour la définition des composantes de Fourier voir 4.1.1).
368 ÉQUATIONS DE LA PHYSIQUE MACROSCOPIQUE [CH. 6

Les composantes de Fourier des fonctions de Green sont liées


entre elles, en vertu de (6.3.11), (6.3.12), par les relations suivantes:

G*° (fc, cd) kt — cdG1+> (fc, cd) = 0,


Gi+> (fc, CD) k l - cdG(+>(fc, cd) = 0,

G%> (Ar, co) Arf - tùG'r (*, “ ) + h, 2 % Pc = 0,' (6.3.13)


a
kjGjV (/«, co) — co G)*’ (Ar, co) + * i 2 ^ P« =

Ces formules permettent facilement d’exprimer Cf i (k, co), p (k, co)


en fonction des composantes de Fourier du champ électrique exté­
rieur E,e> (A:, <o) = ^ Aie> (k, co) — tAr<pl*> (Ar, co) :

co)=-i-{G 5r (*, co) +ôv2 lr p.}^r (*. ®).


a (6.3.14)
? ( f c , c o ) = i - G r >(*:,o)) £ * « (* , co).

En vertu de (6.3.13), les fonctions de Green scalaire G(+) et vecto­


rielles G5+>, Gi+) peuvent s’exprimer p a rla fonction de Green ten-
sorielle GJ;>. C’est pourquoi, en fin de compte, la réponse du système
à un champ électrique extérieur est déterminée seulement par la
fonction de Green tensorielle.
Nous allons supposer que le hamiltonien de la substanceS t m est
invariant par rapport à l ’inversion du temps et que l’état d’équi­
libre statistique n’est pas dégénéré par rapport à la réflexion spa­
tiale. Conformément à (4.1.30), on aura alors des relations
c r (*, co)= - o r ( - *, cd)= c r (*, ©), (6 315)
G\**(k, co) = G}î>( —Ar, co) = G)i’(Ar, co),

exprimant le principe de symétrie des susceptibilités généralisées


par rapport au champ extérieur.
Rappelons que l’opérateur J <Pxp (x) étant l’intégrale du mouve­
ment par rapport au hamiltonien affm, les fonctions de Green vecto­
rielle et scalaire s’annulent pour Ar = 0:
CJ+) (0, co) = G<+>(0, co) = 0. (6.3.16)
§ 6.3] ÉQUATIONS DE L ’ÊLECTRODYNAMIQUE MACROSCOPIQUE _ 369

Nous n'allons envisager ultérieurement qu'un milieu isotrope.


La fonction de Green tensorielle sera alors de la forme:
(k , co) = — ô„ 2 P» - i(^ (*. <■>) - ^ —
O
(fr, co) ( Ô ,,- - !^ - ) , (6.3.17)

o' (Ar, CD) = - i { 2 P« + - ^ 7- G\y (k, to)} = £ Gi+) (k, co),
a

ô‘ (Ar-û)) = -ji-{ 2 — ■Pa + Ÿ (« « — t^ ) « « ’ (*. <■>)}. (6-3.18)


a
En substituant cette expression' pour G#* (A:, co) dans (6.3.14)
et compte tenu de (6.3.13), on obtient:
J , (k, (O) = ô ' (Ar, <o) Ar, + ? (fc, co) #

p ^ . c o ^ - i - o '^ c o ) ^ ' ” (*,©). (6.3.19)


On voit que les grandeurs a1 et o* donnent les composantes longi­
tudinale et transversale (par rapport au vecteur d ’onde k) de la den­
sité du courant. Ces composantes sont proportionnelles aux compo­
santes longitudinale et transversale du champ électrique extérieur.
C’est pourquoi les grandeurs oz et ol peuvent être interprétées comme
les coefficients de conductibilité électrique longitudinale et trans­
versale du milieu. Cependant, on entend habituellement par coeffi­
cient de conductibilité électrique le coefficient de proportionnalité
entre la composante du courant et la composante du champ électri­
que dans le milieu (voir le paragraphe 6.3.3). C’est pourquoi les
grandeurs a1 et a* seront appelées coefficients externes de conductibi­
lité électrique, à la différence des coefficients internes, ou réels, de
conductibilité électrique ol et o* que nous introduirons dans le para­
graphe suivant.
Remarquant que
[k, t f e)(k, c o )]= -^ff(e)(A:, co),
où (k, co) est la composante de Fourier du champ magnétique-
extérieur, on peut récrire] l ’expression (6.3.19) pour J (k, w)t
p (k, co) comme suit
J i( k , © ) = — icox(k, co)jBC
itf)(k, co) + icym(k, co) [k, / / (0 (k, co)],-.
(6.3.20)
370 ÉQUATIONS DE LA PHYSIQUE MACROSCOPIQUE [CH. 6

p(feT û ) ) = — tx(fc, (ù)kE^e)(k, (ù),



K(k, ©)=-^<?(A, © )= — -jj G‘+,(*. a),
. _ _ (6.3.21)
X (k , <*) = - £ ? {a* (k, © ) - o , (A , © )} .

Nous allons montrer qu’en fonction des grandeurs o l et a* que


nous avons introduites, on peut exprimer la quantité d ’énergie
absorbée par le milieu à partir des sources de champ extérieur. La
quantité d ’énergie, absorbée par le milieu dans l ’intervalle des fré­
quences d(ù et l ’intervalle des vecteurs d’onde dk est, en vertu de
(4.1.13), donnée parla formule générale
Quk d(ùdk = - ^ ^ Im F* (k, ü>)G(i5) (k, (o)Fj(k, (o)d(odk,
où Ft (k, co) est la composante de Fourier du champ extérieur Fj (#, /)
figurant dans le hamiltonien de l’interaction du milieu avec le
champ extérieur,
V (l) = j <PxFt (ar, t) Z, (x),
e t G\y (k , co) est la composante de Fourier de la fonction de Green
retardée des grandeurs Zi et S;- Dans le cas que nous avons envisagé,
le hamiltonien de l’interaction V (/) est de la forme (6.3.7) et par
-conséquent
F t (A, co) G # (k, (o) F} (k , co) = — f A f * (k , to) x

X { — f Gfc» (A, (o) 4 e) (A-, ©) + GT* (*, <■>) <PW (*, <■>)}+

+ <p('>*(fc, «») { —4» ëî** (*. © M H * . co) + G(*>(A, co)<p«>(A, ©)},

où G'J', GJ+>, Gj*’, G(*>sont les fonctions de Green déterminées par


les formules (6.3.10). En utilisant (6.3.13), on peut en exclure les
fonctions de Green scalaire et vectorielles:
FtGWFi ± .e r c v E ? +

+ { - £ - t " ' Y- ' -■i - -tA f, }

Le second terme étant réel, on a


®)<?»*(*, 0>)Ef(k, CD).
3 63] ÉQUATIONS DE L’ÊLECTRODYNAMIQUE MACROSCOPIQUE _ 371

Puis, en utilisant la formule (6.3.17) p o u rG ^ (k, <ù), on trouve


finalement:
<?a>* = -(2 | r R e { o l ( k , w ) ! ^ ( k , O ) ) |2 - r 0 ‘ (& , <o)|jE1^ ( k , ü>)|*},

(6.3.22)

p t O - 1 . * & e) rK O _ ||k . EU], k]
"Il * fçl » "A £2
Comme > 0, on a à partir de cette formule
R eô * > 0 , Reo* > 0. (6.3.23)
Remarquons qu’on peut également vérifier ces inégalités à partir
des relations explicites exprimant a1 et a 1 avec des fonctions de
Green. Les traces qui déterminent les fonctions de Green doivent
alors être calculées à l ’aide de la formule
Sp wab= 2 wn (n\a\m)
nm
où jp (x) est le vecteur-4 de la densité du courant de particules char­
gées (ces vecteurs d’état diagonalisent l ’opérateur statistique d ’équi­
libre w).
Comme nous l’avons déjà mentionné, toutes les formules précé­
dentes concernent le cas non relativiste, lorsque le hamiltonien dé
l ’interaction des particules de la substance avec le champ électro­
magnétique extérieur a la forme (6.3.7). Dans le cas relativiste le
hamiltonien de l’interaction des particules de la substance et du
champ électromagnétique extérieur est donné par la formule sui­
vante
v (,) ( t ) = — 1 j daxj» (x) A f ( X, t ) , (6.3.24)
où (x) est le vecteur-4 de la densité du courant de particules char­
gées (de toutes sortes) et Atf* (x, t) le vecteur-4 du potentiel du
champ électromagnétique extérieur. Cette expression, à la différence
de (6.3.7), ne contient pas de terme quadratique par rapport à> l<e>.
C’est pourquoi toutes les formules de ce paragraphe se simplifient
et ne contiendront pas de termes de la forme 2 -jjf- P a-
n
Dans le cas limite c -*• oo, lorsqu’on peut négliger l ’interaction
SCint des photons et des charges de la substance, la fonction de Green
décrivant la* réponse du courant et de la charge au champ électroma­
gnétique extérieur, sera comme précédemment donnée par les formu­
les (6.3.10)"dans lesquelles* par la densité du courant on éntend l ’ex­
pression (6.3.5) exempte de termes contenant a (x), et par w, la
distribution de Gibbs avec le hamiltonien SCm-
24*
372 ÉQUATIONS DE LA PHYSIQUE MACROSCOPIQUE [CH. 6

Pour conclure ce paragraphe, nous allons trouver la fonction


<le~Green Gjj> (k, co) pour un gaz parfait de bosons ou de fermions.
Dans ce cas, le hamiltonien $ { m coïncide avec le hamiltonien 3 ( %:

po
«t la distribution de Gibbs du moyennage dans G\)' (fc, g>) coïncide
avec la distribution de Gibbs u;0 d’un gaz parfait (voir la formu­
le (3.1.2) ; on suppose qu’il n ’y a de particules que d ’une sorte).
En remarquant que

p
on obtient en vertu de (6.3.5) l ’expression suivante pour l ’opérateur
de la densité de courant :
;*(*, t ) = r - i2 V ) { a>oCliia _5_ i p + p ')i +
pp*

+ (sl)o'o apa (p —P )k •
Il est facile de voir que
SpWo[*iiai2> ûiiaii] = ôilijÔi2ii (/iil- - n iî), t = p, a,
où n i = Spu70aiaj est la fonction de distribution d ’équilibre d ’un
^az parfait de bosons ou de fermions. En utilisant cette formule, on
obtient après des calculs simples l ’expression suivante pour la
fonction de Green G\y (x, Z) :
<?£’ (x, t) — —id (t) (*2~ )” T ~ z 2 exP iix (P — P ' ) ~ u (*p ~ <V)) x
PP*
X (2 s+ 1 ) (*„. - n„) (p + p 'h (p + p')j + i0 (t) ( - ^ ) 2 X

x (î~l~1) T ~ z 2 e.\p{ix(p —p ) — il (e,. — e*')} inr ’ —np) x

X {(/> —p ’)i (P — p')] — àij (P — i»')2}>


où s est le spin d ’une particule. Nous avons tenu compte des formu­
les suivantes pour les traces des matrices spinorielles :
Sp s t = 0, Sp SiSj = V3 (2s + 1 ) s (s -f 1) 6ij.
La composante de Fourier de la fonction de GreenC*}’ est don­
née par la formule

X (2 .+ 1 ) 6*'(» - « , + + <( - f ) x
X ( d3p(nJ, — nt, . k)6+((a — zi, + e P - k ) { k 26fj — k i k )). (6.3.25)
J
§ 6.31 ÉQUATIONS DE L’ÉLECTRODYNAMIQUE MACROSCOPIQUE 373

Remarquant que
(2p — k) k = —2m (ep~k — -j-w - co),
et en utilisant (6.3.13), on obtient
Gi+>(k, co) = -— (2 s + l) \ (Ppfa, — /iJ,_k)ô+(cù —e, + e ,_ k).
(6.3.26)
Les formules (6.3.25), (6.3.26) déterminent les fonctions de Green
électrodynamiques d’un gaz parfait de bosons ou de fermions..
6.3.3. Relation entre les susceptibilités internes et externes. Les
équations de Maxwell-Lorentz (6.3.8) contiennent, en plus des champs
moyens E et J5, les valeurs moyennes des densités du courant et de la
charge des particules du milieu J et p, induites par les courants et
les charges extérieures p'. Cependant, au lieu de ces grandeurs, on
utilise habituellement les vecteurs aimantaticn M et polarisation P,
liés à J et p par les relations suivantes
J = c rot M + p = —div P. (6.3.27)
11 est évident qu’alors la loi de la conservation de la charge se
trouve automatiquement vérifiée. Cependant ces équations ne déter­
minent pas d ’une manière univoque les grandeurs M et P pour des
J et p donnés (car on a six inconnues et trois équations). On peut
néanmoins définir les vecteurs aimantation et polarisation d ’une
manière univoque. Remarquons à cet effet que les densités du cou­
rant et de la charge J et p que nous avons exprimées en fonction du
champ extérieur E{C) peuvent également s’exprimer en fonction des
champs internes P et B, à condition d’utiliser les équations (6.3.8)
et les équations de Maxwell pour les champs extérieurs:
i(Jt, « (,)] = — + r, i[k, e m \ = ^ - h m ,
(6.3.28)
ikHw = 0, ikE'e) = 4 np.
En effet, ces équations permettent d ’exprimer j ' et p' en fonction
<du champ extérieur ; les équations (6.3.8) et les définitions
(6.3.19) des densités du courant J et de la charge p permettent en­
suite de trouver la relation existant entre les champs externe et in­
terne. On peut ainsi dire que dans le cas isotrope on a à sa disposi­
tion deux vecteurs indépendants: l ’intensité du champ électrique
interne E (k, co) et le vecteur d ’onde k (le vecteur induction
magnétique B (k , <o) sera alors donné par la formule B (k , <o) =
= —Ct) [Ar, E (fc, co)l). On peut maintenant trouver le vecteur pola-
risation P de telle sorte qu’il soit dirigé le long du vecteur B (fc, co),
et le vecteur aimantation M le long du vecteur B (k, co) ou, ce qui
374 ÉQUATIONS DE LA PHYSIQUE MACROSCOPIQUE [CH. S

est la même chose, le long du vecteur [k, E (fc, co)l. L’introduction


des vecteurs P et M devient alors univoque, et on peut ainsi poser:
P (k, to) = x(fc, io )E (k , <o), M ( k , (0)= B (k, G)), (0.3.29)

H(fc, io) = l + 4 nx(*. «>),
et x et x sont des constantes matérielles dépendant de k et de co.
La première est appelée susceptibilité diélectrique interne ou plus
simplement susceptibilité diélectrique, et la seconde susceptibilité
magnétique interne ou simplement susceptibilité magnétique. La
grandeur \x est appelée perméabilité magnétique.
Nous allons maintenant introduire le vecteur champ magnéti­
que H (k , (û) et le vecteur induction électrique D (k, co) :
H (k, co) = B (k, co) - 4nAf (*, co),
2) (*, <o) = P (k, co) + 4jiP (k, co), (
A partir de (6.3.29) on a alors
B (k, co) = ji (k, co) # (fc, co), J) (k, co) = e (k, co) E (kco),
(6.3.31)

8 (k, co) = 1 -f- 4nx (k, co).
Cette grandeur est appelée perméabilité diélectrique (constante diélec­
trique).
En vertu de (6.3.27), (6.3.30) les équations de Maxwell-Lorentz
(6.3.8) peuvent s’écrire sous la forme suivante
. ff 1 * 4îl ./ . jry 1 dB
rot ff = — - ë r + — J . r o t^ = c dt » (6.3.32)
divJ5 = 0, div/> = 4npf
ou en composantes de Fourier
i[k, H ) = - ^ D + ± ? - f, i[k,
(6.3.33)
ikB = 0, ikD = 4np'.
A partir de (6.3.27), on a
J (k, (û) = ic[flr, M\ — hoP, p (k, û>) = —ikP.
C’est pourquoi, en vertu de (6.3.30), (6.3.31), on obtient
J ( k , o>)= — i<ox(fr, co)g + tc [fc, B],
(6.3.34)
p(k, a ) — —ix(lr, a )k E .
3 0.31 ÉQUATIONS DE L’ÊLECTRODYNAMIQUE MACROSCOPIQUE 375

Puis à partir des équations (6.3.28), (6.3.33) on a


o>2 A2 _ A*
T Ê --- 0) c2
/ / (°(Jfc, (*>) = ■ ii-B , w): ek1 (ùi---- * -[B , k].
-^-A*2
f-
— A-2

<*) = z ± k E .
En substituant ces formules dans (6.3.19), on obtient
r i
J 0)0* C- U —I 0) l | D
3 (fc, o)) = oze£?+ ---- ------so** H

En comparant cette formule avec (6.3.34), on voit que

— iû)x = o/e.
ï, —
(l
=
c-A- |
| g l ,g g ' — eô^I
J

D’où

id) f (6.3.35)
T2*2^ - 4jio* / . A*2c2 \ - *
l l - ~1ÔT~ l 1 ) 10) )
Tenant compte alors de ce qu’en vertu des équations de Maxwell-
Lorentz on a
[*, B\ = ^ { k { k E ) - V E ) ,
la densité du courant 3 peut donc s’écrire comme suit
3 (k, (o) = ol (fc, (o)E|, (fcT (ù) + ot (k, (o)E± (fc, co), (6.3.36)
où E\\ et E ± sont les composantes transversale et longitudinale du
vecteur E par rapport au vecteur k et
-1 o'= ------ , -, qt— --------------(6.3.37)
4jkj* 4no£
ico 1+
On appelle les grandeurs ol et a * conductibilités internes longi­
tudinale et transversale *).

*) La relation entre les susceptibilités internes et externes en l'absence de


dispersion spatiale a été étudiée dans [54], et en présence de dispersion spatiale,
dans [12].
376 ÉQUATIONS DE LA PHYSIQUE MACROSCOPIQUE [CH. 6

Les susceptibilités x, % peuvent, en vertu de (6.3.34), (6.3.36),


s’exprimer en fonction de a1 et de a 1:
tü)
x= c1k* (o‘ —o').
Ges formules sont analogues aux formules (6.3.21) pour x e t^ - C’est
pourquoi les grandeurs x, x peuvent être appelées susceptibilités
externes. Remarquons cependant que la grandeur y.E{€) pour des o>
et k arbitraires ne coïncide pas avec le vecteur P, et la grandeur
ne coïncide pas avec le vecteur if.
Les équations (6.3.32) et (6.3.31) sont appelées équations de
Maxwell pour le milieu.
Nous avons ainsi relié les susceptibilités et les conductibilités
internes aux susceptibilités et aux conductibilités externes. Comme
nous l ’avons vu, ces dernières grandeurs s’expriment par des fonc­
tions de Green retardées des courants et des charges microscopiques.
Au paragraphe 6.3.2, nous avons défini la fonction de Green
G{+) (k , o) d ’un gaz parfait. Connaissant G1*' (k, «), on peut à
l ’aide de la formule (6.3.35) (voir également la formule (6.3.17)
pour a1)
<û)=l+i£-G‘+>(fc, ça)
calculer la perméabilité diélectrique d’un gaz parfait
e-1(fc, cù) = 1 + - ^ - ( 2 s + l) j d3p{nlt — np^ k) Ô+ (cd — e,,+ «?,_*)•
(6.3.38)
Cette formule donne un résultat exact seulement dans le domaine
des o et k grands. Par contre si les pulsations (o et les vecteurs d ’onde
k sont petits, on ne peut pas l ’utiliser, car alors l ’interaction entre
les particules dont nous n ’avons pas tenu compte en démontrant la
formule (6.3.38) est importante.
La formule exacte pour e (k, (o) dans le domaine des basses fré­
quences peut être obtenue à partir des formules (5.4.61), (5.4.59)
grâce auxquelles le problème de la recherche de l ’expression asympto­
tique de la fonction de Green revient à la résolution de l’équation
cinétique linéarisée. Si l ’équation cinétique ne tient compte que du
champ self-consistent et si l ’interaction entre les particules est
coulombienne, on obtient la formule suivante pour e (k, co) :
e(fr, cd) = 1 —- ^ L ( 2 s + 1 ) j <Pp(np — np _ k ) ô + { a > — t p + ep - k ),

qui est vraie à condition de négliger les phénomènes d ’échange [103].


Dans le cas classique, oùk J.-1 (X étant la longueur moyenne d ’onde
broglienne d’une particule), cette formule devient la formule (1.5.30)
pour la constante diélectrique du plasma.
§ 6.3] SQUATTONS DE LT8LECTRODYNAMIQUB MACROSCOPIQUE 377

Dans le paragraphe précédent nous avons défini l’énergie Q^k


absorbée par le milieu à partir des sources de champ électromagné­
tique extérieures. Nous avons précédemment exprimé Quk en fonc­
tion du champ électrique extérieur. Mais cette grandeur peut égale­
ment être exprimée en fonction des courants extérieurs. À cet effet,
il y a lieu d ’utiliser les équations de Maxwell (6.3.28) à partir des­
quelles on a
4jt l 4ji i(ù (D* \ - l
CO 7lh *ï>.
où j\\ et j'L sont les composantes longitudinale et transversale du
vecteur f par rapport au vecteur fc. En substituant ces expressions
dans (6.3.22) et compte tenu de la relation (6.3.35), on obtient

Vu que toujours
o.u>k '■ - 2 - r
(2n)* Im
I 0)8

> 0, on a les inégalités


<d2
c2 8
a2
|i J
y
(6.3.30)

Im e > 0 , Im ( e ----^ - ) > 0 .


Notons que ces inégalités découlent de l ’inégalité (6.3.23) et des
relations (6.3.35) reliant e et \i aux conductibilités extérieures
a1 et a*.
On peut utiliser (6.3.39) pour trouver l’énergie que perd une
particule chargée en passant à travers la substance. Si les pertes
d ’énergie ne sont pas grandes, le mouvement des particules peut
être supposé uniforme. La densité du courant de la particule sera
alors donnée par la formule
/ ' (x , t) = zev 6 (x — v0,
où ze est la charge de la particule et v sa vitesse. La composante de
Fourier de la densité du courant est de toute évidence égale à
y' (fc, o>) = 2jizev ô ((o — fcr).
Ceci permet de trouver les composantes longitudinale et transversale
de f (fr, co), et compte tenu de ce que
ô2((o—fcr) = - ^ - ô (û) —fer),
où T est le temps du parcours de la particule, on obtient l’expression
suivante pour l’énergie perdue par la particule par unité de temps
sur l’intervalle des fréquences d<ù et des longueurs d ’onde dk :
dEfùk —Qtok d(ù dk9
V1 ___ 1
_
c2 ep
Çak = = — ("X ) 2 fi(®—kv) (ù Im (6.3.40)
T 8 --- —
2 5 -0 3 9 3
378 ÉQUATIONS DE LA PHYSIQUE MACROSCOPIQUE [CH. S

En intégrant cette expression sur les co et fc, on trouve la perte


totale d ’énergie de la particule par unité de parcours:

J * 0 ***»*•
Dans le domaine de la transparence, l ’apport essentiel dans cette
intégrale provient des pôles de l’expression sous l ’intégrale^donnés
par les équations
B(k, û)) = 0, -ÿ-e(fc, ©)n(A, w)-fc2 = 0. (6.3.41)
Les pertes liées aux zéros de e sont dites pertes de polarisation, et
celles liées aux zéros de p -ep — k2 sont dites pertes de Tcherenkov.
Les relations (6.3.41) ont un sens physique simple. Ce sont les
équations de dispersion pour les ondes libres susceptibles de se
propager dans le milieu qui découlent des équations de Maxwell
(6.3.32), à condition d ’y p oser/' = p' = 0. Il est facile de voir que
l ’équation de dispersion e = 0 détermine les ondes longitudinales
ü)“
et l’équation -^-ep — Zr = 0 les ondes transversales.
BIBLIOGRAPHIE

1. A . A . ACpuKocoe, Jl. II. ropbtsoe, H. E. JIsjiaouluhckuù, Mctoau KuaiiTOBoii


Teopun nojifi b cTaTHCTiiHecKoii <j)H3HKe, (Pii3MaTni3, 1962.
2. A . I I . A x u e s e p , B . B . BepecmeitK uü , KBaBTOBafl ajieKTpo^nua\ihKa, «Hay-
Ka*, 1973.
3. A . I I . A x u e s e p , B . O. A ackcuh, Bpeu b naMarnnBcnnfl cviaGoro pacrnopa
He3 b He4, AAH CCCP 92, 259 (1953).
4. A . H . A x u e s e p , B . r . B apbJixm ap, C. B . IleAemMuncKuù, K Teopmi
peJiaKcauuoHHbix npoueccoB npw bhskiix TeMnepaTypax, H\3TO 36, 216
(1959).
5. A . I I . A x u e s e p , I I . II. TIoMepaiiHyn, HeKOTopwe Bonpocu Teopmi n;ipa,
rocTexii3AaT, 1950.
6. A . H . A x u e s e p . C. B . IleAemMUHCKuù, KnnoTiiKa Bepnoro najiyneniiB,
AAH CCCP 200, 1317 (1971).
7. A . I I . A x u e s e p , K Teopmi TenjionpOBO^HOCTii ABDJieKTpnKOB, ÎK3T<P
10, 1934 (1940).
8. A . II. A x u e s e p , B . r . B ap b J ix m a p , TenJionpoBO^HOCTi» (Jeppo^r.ejieKTpu-
KOB, 0>TT 2, 2442 (1960).
9. A . II . A x u e s e p , C. B . IleA em M u n cK u ù , BBedeaue b <J)ii3iiHecKyK) KiiHeTHKyv
npenpiiHT HTd)-71-96P, Hues, 1971.
10. A . I I . A x u e s e p . B . r . BapbJix m ap, KiiHennecHoe ypaBnesne EojibQMana„
npenpuHT HT<I>-73-48P, KneB, 1973; Teopmi flBJieHmi nepenoca b ra:ax„
npenpHHT HTO-73-49P, KneB, 1973.
11. A . I I . A x u e s e p . H . A . A x u e s e p , P . B . IJcaoôuh, A . r . Cumeuno, K . II . C m e-
n a n o e , SjieKTpo/uiBaMiiKa njiaaMU, «<HayKa», 1974.
12. H . A . Axuesep, K Teopmi DJieKTpoMarmiTBiiix BOcnpnmiBiiBOcien ciictcm
aapBweBHbix nacTnij, YOÎK, VI, 435 (1961).
13. R . B a le s c u , Statistical Mechanics of Charged Particles, London, 196$
14. R . B a le s c u , Dynamical corrélation patterns a new représentation of the
Liouville équation, Physica 56, 1 (1971).
15. J . B a r d e e n , L. N . Cooper , J . R . S ch rieffer , Microscopie Theory of Super-
conductivity, Phys. Rev. 106, 162 (1957); Theory of Superconductivityr
Phys. Rev. 108, 1175 (1957).
16. B . r. B apbJixm ap, C. B . IIcAemMuncKuü , A . A . Bi^cuko, K Teopmi nepas-
HOBecBbix npoueccoB b cTaTHCTmiecKoii nexaBiine II, npenpiiHT HTO-68-4,
Kiiea, 1968.
17. B . r. B a pbJixm ap , C. B . IleAemMUHCKuü, KimeTHKa cJiaOoHeo/mopo/mux
coctobhhh b cHCTewax mboitix ^acTim I, npenpiiBT HTO-69-56, KneB,
1969.
18. I I . I I . B o so A io ô o e . J le K u il a K B aB T onoï C T a n iC T iiK H , «PaA H H C bK a n iK O J ia » ,
K ., 1 9 4 9 (cm . H 3 6 p a B n b ie T p y jiu b T pex T onax, t. 2. im a -b o «H ay n o n
x y u ic a » , Khcb, 1 9 7 0 ). / '
25*
380 BIBLIOGRAPHIE

19. . H . BocoAnôoe, KeasncpeAKHe b aaAaqax CTaTucTinecKOu MexaHHKH,


H
npenpmrr — 1451, OMHM, ÂyÔHa, 1963 (cm. MaOpaHHbie TpyAU b Tpex
TOMax, t. 3, ii3A. «HayKOBa AyMKa », Kuob, 1971).
20. 77. II. BozoAtoôoe, JlpoÔJieMbi AUHaMUHecKOÜ Teopnu b craTiicTiraecKOH
$ h3iikc, rocTexuaAaT, 1946 (cm. MaôpaHHhie TpyAU b Tpex TOMax,
t . 2, H3A. « Haynoea AyMKa », Kwes, 1970).
21. H . II. BozoAtoôoe, f l . B . UIupKoe, BBe/jeHiie b Teopuio KBaHTOBaHHUX
nojieii, « HayKa », 1976.
22. H . H . Bocoak>6 o6, K Teopnu cBepxTeKyiecTti, Ü3B. AH CCCP, cep. àua.,
t . 11 (1947).
23. l i . H. Bo 2oak)6o6i O hobom MeTOAe b Teopnu CBepxnpoBOAUMOcru, JK3Td>
34, 58 (1958); upeupmrr n-94, OMHM, flyÔHa, 1957.
24. 77. / / . BocoAioôoe, B . B . ToAJuanee, fl. B . 111upko6, HoBhiii MeTOA b Teopnu
CBepxupoBOAUMOCTH, Msa-bo AH CCCP, 1958.
25. 11. H. B ocoaioôoo, C. B . T aôaukoo, 3ana3AUBaioii;iie u ouepc/KaioiAue
$ynKL;m! l'pnua b CTaTiicTHiecKoif <{>H3 HKe, /(AH CCCP 126, 53 (1959).
26. 11. il. BocoAioCoe, K. II. ry p o e , KuueTiinecKue ypaBuenna b KBauTOBOii
MCxamiKe, /K3TO 17, Cl4 (1947).
27. N . N . B o g o liu b o w , O. A . P a r a s i u k , Acta Math. 97, 227 (1957).
28. 11. il. Boco.tio6oey A . A . Jlozynoe, H . T. Todopoe, Ochobu aKcnoMaTimecKoro
no;;xoAa b KBauTOBOÜ TeopnH uojih, « HayKa », 19G9.
29. II. II. BocoAtoôody K Bonpocy o riiApoAUHaMHKe CBepxTeKyneii >kiiakoctu,
npeupnuT P-1395, OMHM, JjyÔHa, 1963 (cm. M3opaiiHue TpyAU b Tpex
Toxiax, t. 3, M:ia-bo «HayKOBa AyMKa», Hues, 1971).
30. II. II. Bozo.ttoôoe , PiBunHon riApoAnuaMiKn b cTaTHCTnHniii MexatiiQi,
36. npam> iu-Ty >iaT. JS» 10, 41 (1948) (cm. M3upaHiibie TpyAU b Tpex TOMax,
t . 2, ii3a-bo « HayKOBa AyMKa », KueB, 1970).
31. II. II. BozoAtoôoe (mji.), Mbtoa iiccjieAOBamiH moacjilhux raMHJibTomia-
hob, « HayKa », 1974.
32. H. II. BozoAtoôoe (Ma.), B . H . Cadoenunoe, OyHKunii Tpuna u <J)yuKi;im
pacnpeAeaeuiifl b cTaTiicTireecKoii MexamiKc KJiaccimecKiix chctcm, /K3TO
43, G77 (1962).
33. -7. B oAbuMan, JIckaiiii no Teopim ra30B, rocTexn3AaT, 1956.
34. B . J l. Botm-BpyeeuH, C. B . Taôauko6, MeTOA (J>yHKAuii Tpuaa b CTaTHCTii-
«iückoîî MCxatiMKC, Oii3MaTni3, 1961.
35. M . Borriy II. S. Green , A general kinctic lheory of liquids, Proc. Roy.
Soc. À18S, 10 (1947).
36. E. Wigner, Group Theory and Its Application to the Quantum Mechanics
of Atomic Spectra, New York, 1959.
37. E. P. Wigner, On the quantum correction for thcrmodinamic cquilibrium,
Phys. Rev. 40, 749 (1932).
38. IO. II. BupnenKo, C. B . IleAemMUHCKuü, KoauTOBue BiipuaJibiibie pa3Jio>Ke-
Hun b Teopnu KiiueTH4ecKux ypasueiiiiü, TMO 27, 94 (1976).
39. IO. 77. BupneHKo, BitpiiaJibHfaie pa3ao>KeuiiH b paBuoBecaoii KBairroBOÜ
cTaTtiCThhcc ko fi MexauiiKe, npenpmrr XOTI1 75-31, XapbKOB, 1975.
40. A . A . B aclcob, O Bnopaunouuhix CBOÛcTBax aaeKTpoHHoro ra3a, /K3TO
8, 291 (1938).
41. reüacHôepz, <DH3imecKue npuHAHnu KBaHTOBoii Teopnu, rocTexii3AaT, 1932.
42. flx e . B . t u 66c, Ochobiujo npuHAunu cTaTiiCTimecKoii MexautiKii, Toc-
Texw3AaT, 1946.
43. r . roAdcmeùii, KjiaccimecKan MexamiKa, « HayKa », 1975.
44. JI. 3 . r y p e e u ' t, OimimecKan KuncniKa, T0CTexn3AaT, 1940.
4 5 . Jl. 3 , rypesu*i, KiiHOTHKa HaMaruuHeuun OAnoaTOMHbix napaMarmrniwx
ra30B, /î\3TO 6, 544 (1936).
46. IC. 77. rypoe , OcnosaHiiH KHHeTHHecKOÜ Teopnu, « HayKa », 1966.
47. K. 17. rypoe, K KBahtobou rnApoAunaMiiKC, >K3Td> 18, 1 IP •(4948>: 20,
279 (1950).
BIBLIOGRAPHIE 381

48. / . Goldstone, Field Théories of t Superconductor > Solutions, Nuovo


Cimento 19, 154 (1961).
49. H . H . roAbdMau, Kojie6aHHA aaeicrpoBBoro raaa c ÿysKiuieii pacnpeAe-
JI6HHH OepMU B COCTOHBHH BbipOJKAOHHA, 3K3T<D 17, 681 (1947).
50. 0 . C. Hotcenapoe, B . A . Kpacnunoe, YpaBBemiB rnApoAHBaMHKH h ÿysK-
Uhu rpBHa, TM<D 14, 82 (1973).
51. F . Dyson, Thermodynamic Behavior of on Idéal Ferromagnet., Phys.
Rev. 102, 1230 (1956).
52. P . De Gennes, Superconductivity of Metals and Alloys, New York, 1966.
53. 77. A . M . flupOKy IlpHHUHIIbï KBaBTOBOÛ MexaBHKB, OH3MaTril3, 1960.
54. if . E . fl3*A0wuHCKuü, JI. II. JIumaeecKuù, Bas-Acp-BaaJiLCOBbi ciuibi
b seoAnopoAHOM AHaJieKTpHKe, HxdTO 36, 1797 (1959).
55. / . Ziman, Principles of the Theory of Solids, Cambridge, 1964.
56. H . jS. 3eAbdoeuH, H . Jl. Hoeunoo, PejiHTBBBCTCKaB acTpoÿtiaiiKa, « Hayna »T
1967.
57. Jl. H . 3y6apee, CTaTHCTHHecKHÜ onepaTOp AJiH BepaBBOBecHUX CHCTen,
flAH CCCP 140, 92 (1961) ; JloicajibBO paBBOBecBbtü ancaMÔJib TiiGOca
n ero cBHSb c Teopuefi (I)jiyKTyauiiü h HBJieBHÜ nepesoca, fl AH CCCP
162, 532 (1965).
58. Jl. II. 3y6apee, HepaBHOBecnaa CTamcTUBecKaH TepMOAunaMiiKa, « Hayna »,
1971.
59. Jl. H . 3yôapee, TpaBHHBbic ycJiOBun pnn CTaTiicTHHecKhx onepaTOpoB
b Teopnii sepaBBOBecBUX npoueccos b KBa3iicpeAHne, TM O 3. 276 (1970).
60. Jl. H . 3y6apee, B . 77. K oacluihukoo, IIocTpoeBHe CTaTRCTiraecKHX onepa-
Topos %JiH sepaBBOBecBux npoueccoB, TM O 3, 126 (1970).
61. Termodinamika dei processi irreversibili, Bologne, 1960.
62. 7 . Carleman, Problèmes mathématiques dans la théorie cinétique des
gaz, Uppsala, 1957.
63. S . T. Choh, G. E . Uhlenbeck, The Kinetic Theory of Phenomena in Dense
Gases, Navy Theoretical Physics, Contract No. Nonr. 1224 (15), 1958.
64. A, A . KpacoecKuü, (I>a3OB0e npocTpancTBO u CTaTlicTn'iecKaH Teopn»
AHBaMiiHecKiix cncTeM, « Hayna », 1974.
65. H). JI. IxAUMonmoouH, CTaTiicTiiHecKan Teopnn ncpaBEOBecubix npoi\eccoB
b njiaaMe, H.ia-bo MTY, 1964.
66. 10. JI. KAUMonmoeuH, CTaTHCTmecKan leopnn neynpvmx npoueccoir
b njiaawe, )K3T<t> 52, 1233 (1967) ; Hî3T<D 54, 135 (1968).
67. IO .JI. EAUMOHmoeuH, B . II. Cuauh, O cneKTpax circTew BaanMOAeitcTByioniiix
nacTHU, HOTO 23, 151 (1952).
68. A . C. KoMnanceif, 06 ycTaBOBJienmi TenaoBoro paBBOBecnn mckca}’ KPau-
Tawii n ojieKTpoHaMii, 7K3TO 31, 876 (1956).
69. L. N . Cooper. Bound Electron Pairs in Degenerate Fermi Gas, Phys.
Rev. 104, 1189 (1956).
70. 7?. Kubo, Journ. Phys. Soc. Japan, 12, No. 6, 570 (1957).
71. JI. JJ. JIandayy Teopnfl cBepxTeKy*iecTH rejiim II, )K3TO 11, 592 (1941).
72. JI. Jl. Jlanday, KuneTiroecKoe ypaBnenne b cjiy^ae KyjionoBCKOro bsohmo-
AencTBBB, Hî3T<D 7, 203 (1937).
73. JI. Jl. Jlanday y Teopnn $epMn-7KiiAKOCTH, HÎ3TO 30, 1058 (1956).
74. JI. Jl. Jlanday, Kojie6aniiH <J)epwH->KiTAKOCTH, 7H3TO 32, 59 (1957).
75. JI. Jl. JIandayy O KOJieOannnx ajioKTpoDBoii njiaaubi, 7K3TO 16, 574 (1946).
76. JI. Jl. JIandayy E . M . Jlutfiuiuity Mexannna cnjiomnbix cpeg, rocTexH3A3T,
1953.
77. A . Lennardy On Bogolubovs kinetic équation for a spatially homogeneous
plasma, Ann. Phys. 3, 90 (1960).
78. M . A . JleonmoeuHy CraTiicTiPiecKafl $n3HKa, rocTOXH3AaT, 1944.
79. P . M a r t i n , J . Schwingery Theory of M any-Particle Systems, Phys. Rev.
115, No 6, 1342 (1959).
80. 7. M atsu baray Prog. Theor. Phys. 14, 351 (1955).
382 BIBLIOGRAPHIE

•81. P . XI a z u r , E . \ M o n t r o l l , J. Math. Phys. 1, 70 (1960).


32. //. J/ori, Statistical — Mcchanical Theory of Transport in Fluids. Phys.
Kev. 112, 1829 (1958).
-33. <PoH-IIeÜManJ MaTe.MaTH<iecKne oc no bu KBaHTOBoii McxamiKn. « Hayna »,
1964.
84. /?. N e w t o n , Scattoring Theory of Waves and Particles, New York, 1967.
35. C. B . HeAem.HUHCKuü, A . H . C okoaobckuü , OnepaTopu hotokob $H3 ii'iecKHX
BeJinnnn n MeTOfl KBaancpeAnnx, TMO 18, 121 (1974).
86. C. B . IleAem.MUHCKuü, A . A . Hi^enno, K Teopun nepaBnoBecHux npoijeccoB
b cTaTiicTipiecKoii MexaHHKO III, npoirpHHT HTO-68-5, Hues, 1968.
-87. C. B . fleAentMuncKuü , A . A . Hi^enno, Motoa nponsBOflHmero <£ynKHiio-
ua.ia n BupuajibHue pa3Jio>KeuuH b nepaBHOBecHoii CTaTncrmecKoii we-
xanirKe, TMO 3, 287 (1970).
88. C. B . [IeAeniMUHCKuüy A . A . fii+eHno, K KBanTOBoii Teopini KimeTiinecKiix
h pejiaKcaniTOHHhix nponeccos, 7K3TO 53, 1327 (1967) ; K Teopiw nepaBHO-
bgchux npotjeccoB b cTaTHCTireecKOH MexaHHKe I, npenpnHT HTO-68-3,
Kiiob, 1968.
89. C. B . IleA entM uncK uü , B . M . JIpuzodbKo , MeTOA acmnrroTiraecKiix onepa-
TopoB b cTaTHCTinecKoii MexaHHKe I, II, TMO 12, 88 (1972); 12, 283 (1972);
Motoa acHMnTOTinecKnx onepaTopoB (npocTpaHCTBeHuo-HeoAHopoAnue
coctohhhh), upeapHHT MTO-71-87P, Khob, 1971.
90. C. B . IleAemMUHCKuü, B . f l . f ly n a n o e , K KimeTHKe npocTpaHCTBeiiHO-
neoAHopo^Hux coctoh h h h , TMO 6, 238 (1971).
S I. C. B . UeAemMUHCKuü, A . H . C okoaobckuü , HepaBHOBecHan aHTponuff
h onpCAejieHiie npoii3BeAeHHÎi oOoomeHHUX ÿyHKAHÎi, TMO 20, 381 (1974);
K Bonpocy o nocTpooHmi HepaBHOBecHOH aHTponnn, TMO 20. 85 (1974).
*92. C . B . fleAenuiUHCKuà , K Teopnn KUHeTiraecKiix ypaBHenHii npn HaJiiiHHH
cBH.iaimux coctohhhh nacTHH, TMO 6, 123 (1971).
93. C. B . IleAemMUHCKuü, B . fl. fly n a n o e , K KiincTHKe ciictom b ncpeMGHHUX
BHeinHiix nojiHX, TMO 7, 395 (1971).
94. C. B . IJeA em M uncK uü , A . H . C okoaobckuü , B . C. IfleAOKoe. « HiiaKonacTOT-
uan acHMnTOTiiKa $yHKqiiii rpnna h motoa conpamenHoro onncamiH »,
npenpiiHT HTO-75 129P, Kiiob, 1975.
95. C. B . fleAemMuncKuü, KnHGTHKa cjiaôoHeoAnopoAHUX coctohhiiü b chc-
Tewax MHornx nacTim II, npenpiiHT HTO-69-58, Kiiob, 1969.
96. C. B. fTeAentMUHCKUü, B. C. HIcaokob. HiisKOiacTOTHan acHMHTOTHKa
ojieKTpoAHHaMHHecKiix ÿynKijHÜ TpiiHa. TMO 25, 70 (1975).
97. I . P r ig o g i n e , Non-Equilibrium Statistical Mechanics, New York, 1962.
98. B . H . flpuxodbKo, iipiiMeHOHne aprojoiqecKnx coOTHOinennii k hcoaho-
POahum cncTCMaM co cJia6u.M B3aiiM0ACHCTBHeM, npenpiiHT I1TO-72-188P,
K hob, 1972.
99. B . II . ITpuxodbKOy GnaôoHeoAHopoAHbie coctohhhh b chctomo Tuna
/KtiAKOCTb-ra3, upenpHHT HTO-72-29P, K hob, 1972.
100. B. II. ïïpoeomopoe, O MarHirrHOM pesOHaHCHOu HacumeHnn b KpiiCTaJi-
n ax, /K3TO 41, 1582 (1961).
101. D. R u e l l e , Statistical Mechanics, Rigourous Résulta, New York, 1969.
102. B . II. CadooHUKoe, YpaBueHnn ajih « KJiaccHHecKiix * ÿyHKiiiiii Tpiwa
b KimeTinecKOM npii6jiiiH\eHiiiï, JIAH CCCP 164, 785 (1965).
103. B. 17. Cuauh, BBeAQHne b KUHeTiroecKyio Teopnio raaoB, « Hayna », 1971.
104. B . II. Cuauh , A . A . Pyzad3e , 3jieKTpo.\iarHUTHue cooncTBa naa3MU h
nJiaiMOHOAOOHUX cpeA» A tomiisabt, 1961.
105. B . 17. Cuauh, K Teopini cneKTpa B036y>KA6HHU cncTe.MU MHornx nacTim,
7K3TO 23, 641 (1952).
106. B . 77. Cuauh, KiraeTHnecKoe ypaBHeHne ajih OucTponepeMennux npoqeccoB,
7K3TO 38, 1771 (1960).
107. B. n . Cuauh, O BucoKonacTOTHon AuaJieKTpmecKon nponimae.MOCTH
n.ia3MU, 3K3TO 41, 861 (1961).
BIBLIOGRAPHIE 383

108. B . B . ToAM.aM.ee, Teopiin 6 0 3 e-ra3a, Ü3A-bo MTV, 1969.


109. B . 5 . ToAM.aM.t6y Teopiin ÿepMfi-raaa, JI3A-BO MTy, 1973.
110. G. U hlenbeck , G. F ord , Lectures in Statistical Mechanics, Providence
(Rod-Island), 1963.
111. 5. F ujU a, Introduction to Non-Equilibrium Quantum Statistical Mecha­
nics, Philadelphie, 1966.
112. / . £. F arquhar , Ergodic theory in statistical mechanics : Interscience
publishersa division of John Wiley & Sons, Ltd., London — New York —
Sydney, 1964.
113. Ergodic theory, Academie Press New York and London 1960 (international
scnool of physics « Enrico Fermi *).
114. //. M. Xa.iamu.uK06 , TeopHH ceepxTeKyHecTH, « Hayna », 1971.
115. T. H ill, Statistical Mechanics, New York, 1956.
116. L . V an H o v e , Physica 21, 517 (1955).
117. K. H uangy Statistical Mechanics, New York, 1963.
118. S . Chandrasekhar , Stochastic Problems in Physics and Astronomy, Rev.
Mod. Phys. 15, No. 1, 1-89 (Jan. 1943).
119. S. C h a p m a n , T. C o w l in g , The Mathematical Theory of Non-Uinform
Gases, Cambridge, 1952.
TABLE DES MATIÈRES

P r é f a c e .............................................................................................. 5

Préfacedes auteurs ................................................................................ 7

Chapitre premier. ÉQUATIONS CINÉTIQUES POUR LES SYSTÈMES


CLASSIQUES ........................................................... 11
§ 1.1.Fonctions dedistribution à particules multiples . . . . 11
1.1.1. Equation cinétique de Boltzmann (11). 1.1.2. Den­
sité de probabilité des points de phase (15). 1.1.3. Equa-
tions pour les fonctions de distribution à particules multi­
ples (17).
£ 1.2. Equations intégrales pour les fonctions de distribution
à particules m u ltip le s ......................... c .............................. 21
1.2.1. Equations intégrales pour les fon tions de distribu­
tion a l'étape cinétique ce ré\cJuticr(21). 1.2.2. Théo­
rie des perturbations pour les systèmes à densité faible des
particules (25).
§ 1.3. Equations cinétiques et phénomènes de transfert dans
les g a z ...................................................................................... 27
1.3.1. Equation cinétique dans le cas d’une interaction
faible (27). 1.3.2. Equation cinétique pour le cas des
densités faibles (29). 1.3.3. Théorie des phénomènes de
transfert dans les gaz (33).
§ 1.4. Equations cinétiques pour les particules en interaction
avec le milieu ambiant ....................................................... 37
1.4.1. Equation différentielle de Fokker-Planck pour les
processus lents (37). 1.4.2. Théorie du mouvement brownien
(40). 1.4.3. Théorie du ralentissement des neutrons (49).
§ 1.5. Mécanique statistique des systèmes de particules chargées 56
1.5.1. Equation cinétique pour les électrons du plasma
(56). 1.5.2. Théorie des écrans (58). 1.5.3. Equation
de dispersion pour les ondes dans un plasma (64).
§ 1.6. Irréversibilité des processus macroscopiques et hypothèse
e rg o d iq u e .................................................................................. 67
1.6.1. Réversibilité des mouvements mécaniques et irré­
versibilité des processus macroscopiques (67). 1.6.2. Hypo­
thèse ergodique (74).
TABLE DES MATIERES 385

Chapitre 2. PRINCIPES GENERAUX DE LA MECANIQUE STA­


TISTIQUE DES SYSTEMES QUANTIFIÉS.................... 80

§ 2.1. Principes de la mécanique q u a n t i q u e ............................... S0


2.1.1. Etats purs et mélanges (80). 2.1.2. Loi dynamique
de la mécanique quantique (83). 2.1.3. Processus de la
mesure (89).
$ 2.2. Quantification secondaire .................................................. 92
2.2.1. Opérateur de création et dfannihilation des parti­
cules (92). 2.2.2. Opérateurs des grandeurs physiques (97).
§ 2.3. Symétrie des équations de la mécanique quantique . . . 103
2.3.1. Invariance des équations de la mécanique quantique
vis-à-vis des transformations continues (103). 2.3.2. In­
variance des équations de la mécanique quantique par rap­
port à la réflexion spatiale et à l ’inversion du temps
( 112).
§ 2.4. Principe d’affaiblissement des corrélations et relations
ergodiques pour les systèmes q u a n tiq u e s ....................... 115
2.4.1. Principe d’affaiblissement des corrélations (115).
2.4.2. Equations du mouvement (121). 2.4.3. Relations
ergodiques pour les systèmes quantiques (124).

Chapitre 3. THÉORIE DES ÉTATS D’EQUILIBRE DES SYSTÈMES


Q U A N T IQ U E S ...................................................................... 130
§ 3.1. Théorie des gaz quantiques faiblement non parfaits 130
3.1.1. Distributions de Bose-Einstein et de Fermi-Di­
rac (130). 3.1.2. Théorie thermodynamique des perturba­
tions (135). 3.1.3. Développements quantiques du viriel
(139).
§ 3.2. Superfluidité d’un gaz de bosons et de fermions . . . 145
3.2.1. Valeurs quasi moyennes (145). 3.2.2. Théorie de la
superfluidité d ’un gaz de Bose (150). 3.2.3. Théorie de la
superfluidité d’un gaz de Fermi et phénomène de supracon-
duction (157).

Chapitre 4. METHODES D’ÉTUDE DES ÉTATS HORS D'EQUI­


LIBRE DES SYSTÈMES QUANTIFIÉS ........................ 171
§ 4.1. Réaction d’un système à une perturbation extérieure . . 171
4.1.1. Opérateur statistique des systèmes dans un champ
extérieur faible (171). 4.1.2. Propriétés des fonctions de
Green (176).
§ 4.2. Théorie généralisée des processus de r e la x a tio n ................ 181
4.2.1. Equation intégrale pour l ’opérateur statistique
dans le cas d ’une interaction faible (181). 4.2.2. Equation
intégrale pour l ’opérateur statistique dans le cas des petites
hétérogénéités (189). 4.2.3. Equation intégrale pour
l ’opérateur statistique des systèmes hétérogènes compte tenu
des interactions faibles (198).
§ 4.3. Sommation des termes s é c u la ir e s ....................................... 202:
4.3.1. Opérateurs asymptotiques (202). 4.3.2. Equation
fonctionnelle pour les opérateurs asymptotiques (208).
4.3.3. Sommation des termes séculaires et opérateur sta­
tistique grossier (213).
386 TABLE DES MATIERES

§ 4.4. Comportement asymptotique des fonctions de Green dans


le domaine des basses fréquences ....................................... 215
4.4.1. Linéarisation des équations pour l'opérateur sta­
tistique (215). 4.4.2. Comportement asymptotique des fonc­
tions de Green dans le domaine dos fréquences basses et
des vecteurs d'onde petits (219).

Chapitre 5. ÉQUATIONS CINETIQUES POUR LES SYSTÈMES


Q U A N T IQ U E S ...................................................................... 228
§ 5.1. Equations cinétiques dans le cas d'une interaction faible 228
5.1.1. Etape cinétique de l'évolutiou (228). 5.1.2. Equa­
tions cinétiques pour les gaz de bosons et de fermions en
seconde approximation de la théorie des perturbations (235).
5.1.3. Son nul (243). 5.1.4. Intégrale des collisions en troi­
sième approximation de la théorie des perturbations (245).
5.1.5. Entropie d'un gaz faiblement non parfait (250).
§ 5.2. Equation cinétique compte tenu des seules interactions
b in a ire s...................................................................................... 262
5.2.1. Opérateur statistique à l'étape cinétique de l'évolu­
tion (262). 5.2.2. Développement de l'intégrale des colli­
sions en série suivant les puissances de la fonction de
distribution à une particule (264). 5.2.3. Développement
quantique du viricl de l'intégrale des collisions (268).
§ 5.3. Equations cinétiques pour les particules et le rayonne­
ment en interaction avec le milieu e x t é r i e u r .................... 272
5.3.1. Equation cinétique pour des particules en interac­
tion avec le milieu (272). 5.3.2. Equation cinétique pour
les photons dans un milieu (277).
•§ 5.4. Equations cinétiques pour les particules dans un champ
extérieur et fonctions de Green en approximation cinétique 282
5.4.1. Equation intégrale pour l'opérateur statistique (282).
5.4.2. Equations cinétiques pour les particules chargées dans
un champ électromagnétique (288). 5.4.3. Relation entre
le comportement asyniptotique des fonctions de Green
dans le domaine des basses fréquences et les équations
cinétiques (293). 5.4.4. Equations intégrales pour la défi­
nition de l'expression asymptotique basse fréquence des
fonctions de Green d'un système de Bose dégénéré (301).
5.4.5. Fonctions de Green dans le cas d’une interaction
faible entre les quasi-particules (307). 5.4.6. Fonctions
de Green à une particule des systèmes de Bose dégénérés en
approximation cinétique (313).
§ 5.5. Intégrales des collisions pour les phonons et théorie de la
conductibilité thermique des corps diélectriques . . . . 321

Chapitre 6. ÉQUATIONS DE LA PHYSIQUE MACROSCOPIQUE 327


§ 6.1. Equations de l ’hydrodynamique d'un liquide normal 327
6.1.1. Equations de l ’hydrodynamique d’un liquide par­
fait (327). 6.1.2. Equations de l’hydrodynamique d’un liquide
non parfait (331). 6.1.3. Expression asymptotique basse
fréquence des fonctions de Green de l’hydrodynamique (339).
§ 6.2. Equations de l'hydrodynamique d’un liquide superfluide 342
6.2.1. Flux des grandeurs hydrodynamiques (342). 6.2.2.
Equation du mouvement pour l'opérateur statistique
TABLE DES MATIERES 387

d’un liquide superfluide (350). 6.2.3. Equations de l'hy­


drodynamique d'un liquide superfluide parfait (354).
§ 6.3. Equations de l ’électrodynamique macroscopique . . . . 361
6.3.1. Equations de Maxwell-Lorentz pour les opérateurs
des champs électromagnétiques (361). 6.3.2. Réponse du
système à une excitation électromagnétique extérieure (365).
6.3.3. Relation entre les susceptibilités internes et exter­
nes (373).
Bibliographie .................................................................................................... » 379
À NOS LECTEURS

Les Editions Mir vous seraient très reconnais­


santes de bien vouloir leur communiquer votre
opinion sur le contenu de ce livre, sa traduction
et sa présentation, ainsi que toute autre suggestion.
Ecrire à l ’adresse: 1er Rijski péréoulok, 2,
Moscou, 1-110, GSP, U.R.S.S.

Imprimé en Union Soviétique


T H É O R IE D U CORPS SO L ID E
par A. Davydov

L ’ouvrage du professeur A. Davydov est un exposé déve­


loppé du cours de la théorie du corps solide qu’il dispense
•depuis de nombreuses années aux étudiants de la faculté
de physique de l’Université de Kiev. C’est un ouvrage de
hase consacré à la théorie des différents types d’excita­
tions collectives élémentaires (phonons, plasmons, magnons
et excitons) qui apparaissent dans les corps solides et
qui se manifestent dans différents effets physiques. Ce
livre initie le lecteur à l’étude des principales méthodes
mises en œuvre en théorie du solide pour décrire les
phénomènes physiques qui s’y manifestent. L’exposé est
basé sur l’appareil mathématique de la théorie quantique
moderne, ce qui permet à l’auteur de traiter à un niveau
convenable de toutes les questions importantes de la
théorie du solide. Ce livre donne une formation théorique
amplement suffisante pour permettre au lecteur d ’étudier
les publications scientifiques consacrées aux recherches
théoriques et expérimentales dans le domaine de la phy­
sique du solide.
IN T R O D U C T IO N À L ’A L G È B R E
par A. Kostrikine

L’ouvrage de A. Kostrikine, membre-correspondant de


l’Académie des sciences de l ’UR.S.S., a pour base un
cours de conférences d’algèbre supérieure, lues pendant
plusieurs années à la faculté de mathématiques et de
mécanique de l ’Université de Moscou. Depuis longtemps
l’on ressentait le besoin d’un manuel d’algèbre conçu
dans un esprit et un style nouveaux. Cette lacune est
maintenant comblée. En effet l’auteur s’est attaché
à jeter un jour nouveau sur les divers aspects de l’algè­
bre sans pour autant abuser des notions abstraites. Outre
les questions traditionnelles, il aborde les propriétés
générales des applications et des relations binaires, les
groupes de transformations, les propriétés structurales
des groupes élémentaires, des éléments de la théorie des
représentations, la divisibilité dans les anneaux, des
notions générales sur les corps finis et les corps de nombres
algébriques. Les nombreux exemples et exercices, qui
sont de nature essentiellement théorique, prolongent le
sujet principal et, en même temps qu’ils égayent l ’exposé,
soulignent l’élégance et la puissance des méthodes de l’al­
gèbre. Beaucoup d’exercices sont accompagnés des indi­
cations nécessaires à leur résolution.
é l é m e n t s d e c a l c u l n u m é r iq u e
EN A L G È B R E L IN É A IR E
par V. Voïévodine

Le cours de V. Voïévodine, docteur es sciences physiques


et mathématiques, a pour objet la description et l ’étude
des méthodes numériques de résolution des problèmes
d’algèbre linéaire. L’auteur soumet à l ’étude systémati­
que les erreurs d’arrondi des opérations arithmétiques
élémentaires, leur origine, leurs propriétés et l’action
qu’elles exercent sur les processus de calcul ; pour la
première fois sont examinées les propriétés probabilistes
des erreurs d’arrondi. L’ouvrage traite des méthodes
numériques principales relatives à la résolution des
systèmes linéaires, au calcul des déterminants, à la
résolution du problème des valeurs propres. Une atten­
tion particulière est portée sur l’étude de la stabilité
numérique des méthodes. On y trouve également la
description des méthodes de résolution des problèmes
instables d’algèbre linéaire et des problèmes de dimen­
sion n. Le présent ouvrage est intimement lié au cours
d’« Algèbre linéaire » de V. Voïévodine paru en français
aux éditions « MI R » en 1976 et exposant la théorie de
l’algèbre linéaire.

Vous aimerez peut-être aussi