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Université Hassan II de Casablanca

Faculté des Sciences et Techniques Mohammedia


Département de Physique

Cours
de
Physique
Statistique
LST PA
2023 - 2024 Pr A. EL MANOUNI
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Plan
Historique
Introduction
Chapitre 1: Notions de probabilités et de combinatoire.
Chapitre 2: Formalisme général de la physique statistique -
Cas quantique et classique.
Chapitre 3 : Postulats statistiques.
Chapitre 4: Entropie statistique.
Chapitre 5: Ensembles et distributions statistiques: Distributions
microcanonique, canonique et grand-canonique.
Applications: Distribution de Maxwell-Boltzmann - Gaz parfait
(TD) - Paramagnétisme parfait (TD).
Chapitre 6: Statistique quantique:- Statistique de Fermi-Dirac.
- Statistique de Bose Einstein.
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Historique
Jusqu’au milieu du 19ème siècle, les sciences physiques les plus en
vue furent la thermodynamique (science de la chaleur), la mécanique
rationnelle (statique et dynamique des points matériels et du solide), la
mécanique des milieux continus M.M.C. (élasticité, acoustique,
dynamique des fluides), l’électromagnétisme et l’optique
(géométrique et ondulatoire). Ce furent des disciplines qui permirent
d’expliquer et d’interpréter l’ensemble des phénomènes physiques
observés à notre échelle. Elles furent alors classées dans ce qu’on allait
appelé la Science Macroscopique. En ce faisant, les scientifiques
crurent avoir achevé l’unification des sciences.
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La révolution que connut les sciences vers la 2ème moitié du 19éme
siècle et le 1er tiers du 20 ème siècle, en l’occurrence l’avènement de la
mécanique quantique qui mit en défaut cette unification et permit la
compréhension et l’interprétation de phénomènes physiques que la
science microscopique fut incapable d’expliquer, tels que le
rayonnement du corps noir expliqué par le modèle de Planck 1900,
l’effet photoélectrique découvert par Hertz en 1887 et interprété par
Einstein plus tard, le spectre de raies d’émission et d’absorption de
l’atome d’hydrogène interprété par le modèle de Bohr en 1913, etc. Il
s’agit de la Science Microscopique qui commença à prendre de l’essor.
Dès lors, des questions capitales se posèrent: y’a-t-il un lien entre les
deux sciences ou les deux sciences sont-elles des domaines distincts 4
reposant sur des principes fondamentaux indépendants ? La science
macroscopique se déduit-elle de la science microscopique ? Autrement
dit, les principes de la science macroscopique sont-elles des
conséquences de quelques principes de la science microscopique ?

Très tôt, on reconnut que la bonne réponse fut celle de la 2ème


question. En effet, grâce au concept atomique de la matière, il fut
possible de comprendre et d’expliquer plusieurs phénomènes physiques
observés à l’échelle macroscopique: expériences de Berthollet (1748-
1822) portant sur la diffusion des gaz malgré la pesanteur, le théorie
cinétique des gaz élaborée par Maxwell (1831-1879) - Boltzmann
(1844-1906) et la loi de Maxwell (établie en 1859) sur la distribution
des vitesses des constituants d’un gaz. Toutes ces expériences et 5
théories furent fondées sur l’hypothèse atomique de la matière.

Dès lors, un combat d’idées, entre les partisans de la science


macroscopique et ceux de la science microscopique, fut ardemment
engagé jusqu’à gain de cause par les atomistes, grâce aux travaux de
J.J. Thomson (1898) et de H-A- Wilson (1903) conduisant à la mesure
de la charge élémentaire et du nombre d’Avogadro, que J. Perrin
mesura plus tard en 1908. Quoiqu’à ce moment là, la physique
atomique parut solidement établie, un certain nombre de physiciens
hésitèrent encore à admettre la réalité atomique de la matière et surtout
l’idée préconisant la dépendance des phénomènes macroscopiques de
propriétés microscopiques de la matière. Ceci ne fut pas surprenant, car
les phénomènes microscopiques sont éloignés de notre expérience 6
courante et les systèmes observés à notre échelle sont composés d’un
nombre gigantesque de constituants élémentaires (~ 1023 - 1024 ).

Appliquer les lois de la mécanique quantique, qui sont adaptées


seulement à l’étude d’un atome ou une molécule, pour étudier de tels
systèmes paraît une démarche vaine. Il en est de même, si les lois de la
mécanique classique sont appliquées à ces systèmes. C’est pourquoi, il
fut nécessaire d’élaborer une nouvelle discipline de la physique capable
d’associer les principes de la physique aux théories des probabilités
pour prévoir les propriétés macroscopiques de systèmes à partir de
celles de leurs constituants à l’échelle microscopique. Ainsi, en 1902,
les concepts de la mécanique statistique classique furent formulés par
Boltzmann (entropie statistique classique) et Gibbs. Ensuite, grâce aux
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progrès de la mécanique quantique, les physiciens furent conduit à
élaborer un pondant entre la science microscopique et la physique
statistique, ce qui déboucha sur la mécanique statistique quantique. Les
travaux de Pauli, notamment le principe d’exclusion pour les électrons
en 1925, ceux de Bose sur les gaz de photons et leur quantification en
1924 et ceux de Fermi sur les gaz de fermions en 1926 œuvrèrent dans
ce sens.

Les premières applications de la mécanique statistique remontèrent à


la fin du XIXe siècle (théorie cinétique des gaz de Maxwell-
Boltzmann), celles qui conduisirent à la compréhension du
comportement des métaux à la 1ère moitié du XX siècle) et la
compréhension de la supraconductivité à la 2ème moitié du XX siècle).
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Ces théories sont des théories de l’équilibre thermodynamique. La
mécanique statistique hors d’équilibre fut développée durant la seconde
moitié du XXe siècle.

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Introduction
L’étude des propriétés d’un système macroscopique complexe,
composé d’un grand nombre de constituants ou particules de l’ordre
1023 – 1024 particules (proche de NA) et l’application des lois de la
physique à ses constituants conduit à un grand nombre d’équations
différentielles en mécanique classique avec des conditions aux limites
souvent méconnues ou à une équation de Schrödinger à plusieurs
variables très difficile à résoudre en mécanique quantique. C’est la
physique statistique, dont les fondateurs sont Ludwing Boltzmann et
Gibbs (1902), qui allait résoudre cette situation et permettre la
détermination des propriétés macroscopiques de tel système à partir des
interactions entre ses constituants élémentaires à l’échelle 10
microscopique. En effet, cette nouvelle discipline permit de
contourner les difficultés citées plus haut par une détermination de
valeurs moyennes des grandeurs physiques (pression,
température, volume, énergie, entropie, etc) sur l’ensemble des
constituants et ce à partir d’un ensemble statistique représentatif.
Ceci nécessite l’emploi de concepts et méthodes probabilistes,
même si les lois élémentaires sont déterministes.

Selon le caractère du modèle de la matière ou de la théorie sous-


jacente appliquée aux constituants du système étudié, la physique
statistique se subdivise en deux classes: la physique statistique
classique formulée par Boltzmann et Gibbs (1902) et la physique
statistique quantique formulée par Fermi- Dirac et Bose-Einstein 11
(principe d’exclusion pour les électrons en 1925, les gaz de photons et
leur quantification en 1924, et les gaz de fermions en 1926).

En fin, la physique statistique est une science théorique qui trouve ses
applications dans tous les domaines de la physique: le rayonnement,
l’électromagnétisme, les métaux, les semiconducteurs, les basses
températures, la supraconductivité, les liquides superfluides, etc.

Dans ce cours, nous nous intéresserons uniquement à la physique


statistique des systèmes en équilibre.

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