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Sétra juillet 2011

Service d'études
sur les transports,
les routes et leurs
aménagements

Surveillance et entretien courant


des ouvrages d’art routiers

Les ouvrages d’art constituent un patrimoine important des infrastructures et exigent,


comme tout ouvrage public, un entretien régulier. Le maintien en état des ouvrages
d’art, aussi petits soient-ils, constitue un impératif pour la sécurité des usagers et leur
disponibilité est cruciale pour le maintien en service des voies de communication et
le maintien de l’activité économique. De plus, les défauts d’entretien régulier pèsent
lourdement sur les budgets à plus ou moins long terme lorsque des réparations
importantes doivent être programmées. En la matière, comme dans tant d’autres,
l’action préventive est toujours plus efficace et économique que l’action curative.

Dans cet objectif, ce guide se veut une aide aux communes, et à leurs groupements,
dans leurs missions d’entretien et de surveillance de leurs ouvrages d’art routiers.

Le premier chapitre expose les principes généraux et les vocabulaires employés.

Le deuxième détaille l’organisation de la surveillance des ouvrages d’art routiers,depuis


les contrôles périodiques normaux à effectuer jusqu’aux mesures à prendre face à
une défaillance d’un ouvrage.

Le troisième est tout particulièrement destiné aux agents communaux. Il présente


en annexe 27 fiches descriptives détaillant les dégradations rencontrées sur les
ouvrages, les interventions et les moyens nécessaires pour y remédier ainsi que les
modes opératoires.

Enfin le quatrième chapitre brosse le cadre de l’entretien spécialisé, qui diffère de


l’entretien courant par les moyens particuliers qu’il nécessite et par les techniques
spéciales qu’il met en oeuvre.

Service d'études
sur les transports,
les routes et leurs
aménagements
46 avenue Aristide Briand
BP 100 - 92225 Bagneux
Cedex - France
tél : 33 (0)1 46 11 31 31
fax : 33 (0)1 46 11 31 69
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46 avenue Aristide Briand - BP 100 - 92225 Bagneux Cedex - France Le Sétra appartient
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Référence : 1119 - Prix de vente : 17 € et Technique du Meddtl

Crédits photos : MEDDTL, RST


Mise en page : Emmanuelle Couet, Pascale Giraud (Sétra)
Impression : JOUVE - 1 rue du Docteur Sauvé - 53100 Mayenne
L’autorisation du Sétra est indispensable pour la reproduction, même partielle, de ce document
© 2011 Sétra - Dépôt légal : 3e trimestre 2011 - ISBN : 978-2-128041-0

Ce document participe à la protection de l’environnement.


Il est imprimé avec des encres à base végétale sur du papier écolabélisé PEFC.
PEFC/10-31-1316

www.setra.developpement-durable.gouv.fr
Page laissée blanche intentionnellement
Guide technique à l’usage des communes demandant l’application de l’ATESAT

Surveillance et entretien courant


des ouvrages d’art routiers

Éditions Sétra
Ce guide a été rédigé à l’initiative de la
Direction Générale de l’Aménagement, du
Logement et de la Nature (DGALN).
Il a été adapté du Guide à l’usage des
subdivisions du Ministère de l’Équipement de
Janvier 2000.
Ont participé à son élaboration :
• Delphine ALBOUY (DGALN)
• Laurent LABOURIE (CETE Nord-Picardie)
• Jacques BILLON (CETE de l’Ouest)
• Vincent LUCAS (Sétra)

Photo centrale de couverture :


Le pont du diable à Céret - Pyrénnées orientales
(photothèque MEDDTL)

 Surveillance et entretien courant des ouvrages d’art routiers


Sommaire
Avant-propos 5
Chapitre 1 - Principes généraux et vocabulaires 6
1 - Ouvrages d’art 6
1.1 - Les ponts 6
1.2 - Les ouvrages de soutènement ou « murs » 6
1.3 - Les tunnels routiers 6
2 - Parties constitutives d’un pont routier 7
2.1 - Les abords et la zone d’influence de l’ouvrage 7
2.2 - Les appuis et fondations 7
2.3 - La structure porteuse 8
2.4 - Les équipements 8

3 - Textes de référence 8
4 - Domanialité des ponts et des murs 8
4.1 - La domanialité des ponts 8
4.2 - La domanialité des murs 9
5 - Gestion des ouvrages d’art 9
5.1 - Le recensement des ouvrages 9
5.2 - Le dossier d’ouvrage 10
5.3 - La surveillance et rôle du maître d’ouvrage 10
5.4 - Les conventions de gestion des ouvrages d’art 10
6 - L’entretien des ouvrages 11
6.1 - L’entretien courant 11
6.2 - L’entretien spécialisé 11
6.3 - Les réparations 12

7 - Programmation de la surveillance et des travaux 14


8 - L’intercommunalité 15

Chapitre 2 - Organisation des actions de surveillance 16


1 - Les actions systématiques de surveillance 16
2 - Le contrôle périodique 17
3 - Les inspections détaillées périodiques 18
4 - Les actions conditionnelles de surveillance 18
5 - Assurer la sécurité 19
5.1 - Résultats de l’action de surveillance 19
5.2 - Conduite à tenir 20
5.3 - Les mesures de sécurité immédiate et de sauvegarde 20
5.4 - Restrictions d’utilisation 21
5.5 - Protection des tiers 21
5.6 - Confortements provisoires et étaiements 22
5.7 - Organisation 22

Sommaire 
Chapitre 3 - Entretien courant 23

Chapitre 4 - Entretien spécialisé 24

Annexes - Fiches descriptives « Entretien courant » 25


1 - Accès à l’ouvrage 26
Fiche III.1 Accès à l’ouvrage 27

2 - Nettoyage général 28
Fiche III.2 Enlèvement d’embâcles 28
Fiche III.3 Enlèvement d’affiches 29
Fiche III.4 Enlèvement de graffitis 30
Fiche III.5 Nettoyage des chaussées 31
Fiche III.6 Joint de chaussée 32
Fiche III.7 Garde-corps métalliques 34
Fiche III.8 Sommiers de piles et culées 35

3 - Végétation 36
Généralités 36
Fiche III.9 Sur tablier 37
Fiche III.10 Murs, tympans, parties maçonnées 38
Fiche III.11 Débroussaillage manuel des quarts de cônes et talus végétalisés 39
Fiche III.12 Perrés 40
Fiche III.13 Sommiers de piles et culées 41
Fiche III.14 Les abords 42

4 - Évacuation des eaux 43


Fiche III.15 Nettoyage des avaloirs, grilles et gargouilles 43
Fiche III.16 Débouchage des collectes et évacuation des eaux pluviales 44
Fiche III.17 Nettoyage des corniches caniveaux 45
Fiche III.18 Curage des saignées aux abords des ouvrages 46
Fiche III.19 Débouchage des barbacanes sur ouvrages de soutènement 47

5 - Chaussée 48
Fiche III.20 Pont en maçonnerie 48
Fiche III.21 Pont à tablier 50

6 - Équipements 51
Fiche III.22 Trottoirs, bordures, réseaux, concessionnaires 51
Fiche III.23 Corniches 53
Fiche III.24 Garde-corps métalliques 55
Fiche III.25 Dispositifs de retenue 57
Fiche III.26 Joints de chaussée 58

7 - Murs de soutènement 60
Fiche III.27 Murs de soutènement 60
Bibliographie 61

 Surveillance et entretien courant des ouvrages d’art routiers


Avant-propos
Les ouvrages d’art constituent un patrimoine d’appréhender les processus de surveillance
important des infrastructures et exigent, et d’entretien des ouvrages courants. Ce guide
comme tout ouvrage public, un entretien se veut donc pratique et facile d’utilisation. Il
régulier. est une adaptation du « guide à l’usage des
subdivisions » du ministre de l’Équipement
Pour situer l’importance de ce patrimoine, en
de janvier 2000, dont la DGALN a souhaité
extrapolant à partir des chiffres disponibles
l’actualisation afin d’en doter les services
sur un échantillon représentatif, les ponts
et agents intervenant dans le conseil et
représentent en France près de 250 000
l’assistance aux collectivités, dans le cadre
ouvrages soit une valeur de remplacement
notamment de l’ATESAT.
de près de 150 Milliards d’Euros auxquels
s’ajoutent les murs et les voiries. Une part Ce guide est un support à l’application de
importante de ces ouvrages est située sur le la mission d’ATESAT décrite dans la note
territoire des collectivités éligibles à l’ATESAT d’information Ouvrages d’Art n° 33 du Sétra
(aide technique de l’État au titre de la solidarité « ATESAT volet Ouvrages d’Art ».
et de l’aménagement du territoire) et celle-
Au delà de l’ATESAT, il rappelle les missions
ci comporte une mission spécifique liée aux
qui doivent être assumées au titre de la
ouvrages d’art..
surveillance et de l’entretien courant pour
Les difficultés inhérentes à la surveillance et chaque type ou partie d’ouvrage. Il concerne
à l’entretien des ouvrages d’art sont liées, les ouvrages routiers les plus couramment
paradoxalement, à leur grande durée de vie et rencontrés que sont les ponts et les murs de
à l’occurrence d’événements trop épisodiques soutènement. Il est présent sous forme de
pour maintenir l’attention constante des maîtres fiches qui peuvent être utilisées séparément
d’ouvrage ; ceci est particulièrement le cas lors d’interventions.
pour les petits patrimoines de quelques unités
Ce guide ne traite pas des opérations de
composés d’ouvrages anciens dont les données
constructions neuves. Les opérations d’entretien
de construction sont souvent perdues… A ceci
spécialisées et de réparation lourdes ont
s’ajoute la fréquente rotation des personnels
par ailleurs été volontairement exclues car
techniques et la perte d’information cruciale
elles nécessitent l’intervention de bureaux
qui en résulte, l’apparente complexité des
d’études afin de définir finement et de façon
processus et du langage des spécialistes.
pertinente les travaux à réaliser. Toutefois, un
Cependant, le maintien en état des ouvrages cadre synthétique des opérations d’entretien
d’art, aussi petits soient-ils, constitue un spécialisées, décrites sous formes d’actions,
impératif pour la sécurité des usagers et leur est fourni à titre indicatif.
disponibilité est cruciale pour le maintien
Une bonne application de ce guide dans le
en service des voies de communication et le
cadre d’un plan d’intervention programme,
maintien de l’activité économique. De plus, les
doit contribuer à l’amélioration de la qualité
défauts d’entretien régulier pèsent lourdement
de l’entretien pour les ouvrages d’art.
sur les budgets à plus ou moins long terme
lorsque des réparations importantes doivent La DGALN en ce qui la concerne, en assurera
être programmées. En la matière, comme dans la diffusion et la promotion auprès des agents
tant d’autres, l’action préventive est toujours intervenant sur les champs du conseil et de
plus efficace et économique que l’action l’assistance aux collectivités, afin qu’ils se
curative. l’approprient et puissent en faire un usage
pertinent dans l’exercice de leurs missions.
Ainsi, il a paru nécessaire de rassembler
sous une forme synthétique et pratique
l’essentiel des notions et recommandations
utiles aux maîtres d’ouvrages et gestionnaires
de petits patrimoines pour leur permettre

Avant-propos 5
Chapitre 1
Principes généraux et vocabulaires

1 - Ouvrages
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d’art 1.2 - Les ouvrages de soutènement ou
« murs »
Dans le domaine routier, un ouvrage d’art, est
une construction de Génie Civil autre qu’un Ces ouvrages sont destinés à soutenir des
bâtiment qui permet d’assurer et/ou de protéger terres et sont construits en élévation ou en
la continuité d’une voie de circulation. Il existe excavation. Il existe un très grand nombre
trois grands types d’ouvrages d’art routiers : de types d’ouvrages de soutènement ; les
les ponts, les ouvrages de soutènements et ouvrages les plus courants sont les murs
les tunnels. poids, les murs en béton armé, les rideaux de
palplanches.
1.1 - Les ponts
1.3 - Les
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tunnels routiers
Ce type rassemble les ponts et les buses :
• Pont : (cf. photo) ouvrage permettant à une Le terme tunnel s’applique aux ouvrages qui,
voie de circulation de franchir un obstacle quel que soit leur mode constructif, créent un
naturel ou une autre voie de circulation. Suivant espace confiné. Il peut s’agir de :
la nature de la voie portée, on distingue : pont- • Tunnels creusés : ouvrages creusés dans le
route, pont-rail, pont-canal. sol permettant à une voie de circulation de
• Buse : ouvrage hydraulique ou routier de franchir un obstacle naturel (relief, bras de
forme tubulaire, en béton armé, en métal ou mer, etc.).
en maçonnerie, au sein d’un remblai. Les buses • Tranchées couvertes : ouvrages totalement ou
peuvent être circulaires, rectangulaires ou de partiellement enterrés, construits à partir du
forme ovoïde. niveau du sol, qui ont pour vocation première
d’assurer la couverture totale ou partielle d’une
section de route.

Il existe également d’autres types d’ouvrages


d’art, plus spécifiques tels que les ouvrages
paravalanches, les structures pare-pierres et
les pare-blocs.

D’autres dispositifs faisant parfois appel des


règles de conception inspirées du génie civil
mais ne participant pas la continuité d’une voie
de circulation ne sont pas considérés comme
des ouvrages d’art ; il s’agit des portiques,
potences et hauts mâts (PPHM), des filets
de protection, pièges cailloux, des écrans

 Surveillance et entretien courant des ouvrages d’art routiers


antibruits…Toutefois, leur surveillance et dont le bon fonctionnement conditionne l’état
leur entretien pourront être inspirés de ceux des ouvrages. Dans le cas de petits ouvrages,
relatifs aux ouvrages d’art, notamment lorsque l’état des abords est souvent révélateur du bon
certains d’entre eux présentent des enjeux fonctionnement des culées et murs attenants
importants en terme de sécurité vis-à-vis des à l’ouvrage, des dispositifs d’assainissement,
usagers et des impacts environnementaux ou etc.
économiques importants.

Ce présent guide concerne plus particulièrement 2.2 - Les appuis et fondations


l es p o nt s et l es m u r s d e s o u tè n e m e n t
Les appuis ont pour fonction principale
courants.
de transmettre les charges verticales et
horizontales du tablier aux fondations ; de
2 - Parties constitutives d’un plus, les appuis d’extrémité (les culées),
comprennent des murs qui transmettent des
pont routier efforts horizontaux de poussée des terres ;
dans le cas de petits ouvrages, cette fonction
Un pont routier comprend quatre parties
de soutènement des culées est souvent critique
principales :
car très sensible à l’état des abords et de
l’assainissement.
2.1 - Les abords et la zone d’influence de
l’ouvrage
Les abords comprennent les talus, chaussées
et remblais contigus et les ouvrages éloignés

Schéma d’un ouvrage à trois travées (de portées L1, L2 et L3, d’ouvertures O1, O2 et O3)

Principes généraux et vocabulaires 


2.3 - La structure porteuse du niveau de service et le niveau d’entretien
relèvent de sa responsabilité politique et de
La structure porteuse est constituée d’un tablier sa stratégie.
qui porte les voies de circulation ; les tabliers
sont réalisés de diverses façons par exemple Il appartient donc au maître d’ouvrage de définir sa
en voûte de maçonnerie, en béton armé, en stratégie compte tenu des objectifs qu’il s’est fixés.
métal… Chaque type de tablier relève de Il est toutefois bien évident que le maintien
préconisations spécifiques pour la surveillance de la sécurité d’usage nécessite au minimum
et l’entretien mais tous les types de tablier la mise en place d’une surveillance organisée ;
sont très sensibles au bon état des dispositifs la surveillance est donc une obligation.
d’étanchéité et d’évacuation des eaux.
Il n’existe pas de normes ou de règlements
On appelle travée, la partie de tablier comprise sur l’entretien et la surveillance des ouvrages
entre deux appuis successifs, la longueur de d’art. Toutefois, l’instruction technique pour la
la plus grande travée détermine l’importance surveillance et l’entretien des ouvrages d’art
de l’ouvrage. (ITSEOA), rédigée pour les ouvrages sur routes
nationales et qui traite plus particulièrement
La longueur d’un pont est un terme ambigu ; il de la surveillance, de l’évaluation de l’état de
convient toujours de préciser « longueur totale » l’entretien et de la réparation des ouvrages
ou « longueur de la (des) travée(s) ». d’art fait référence en la matière et peut être
utilisée par tous les maîtres d’ouvrages pour
2.4 - Les équipements bâtir leur référentiel. Les recommandations du
présent guide sont directement issues de cette
Les équipements (ou superstructures) sont des instruction technique.
éléments ajoutés à la structure et nécessaires
à son usage : par exemple les dispositifs de
collecte et d’évacuation des eaux, les garde-
corps, corniches, gargouilles, cunettes, les 4 - Domanialité des ponts et
joints de chaussées…
des murs
Les équipements concourent à la sécurité d’usage
(GC, trottoirs…), à son exploitation (échelle
4.1 - La domanialité des ponts
d‘accès, panneaux d’information...),
à la conservation de la structure (joints, Le Conseil d’État retient une jurisprudence
étanchéités…), ainsi qu’à l’esthétique. co n s t a n te  : l e P O N T et l e MU R et p l u s
généralement les ouvrages d’art attenants
Les équipements se dégradent plus vite que les à une voirie constituent une dépendance de
éléments porteurs ; en outre, la dégradation la route qu’ils supportent car nécessaires à la
des équipements est souvent préjudiciable à
conservation et à l’exploitation de celle-ci. Il en
l’état de l’ouvrage. Les équipements constituent
résulte que le propriétaire est le gestionnaire
l’essentiel des dépenses d’entretien des
ouvrages. de la voie portée qui est tenu de prendre toutes
mesures nécessaires pour maintenir l’ouvrage
en bon état d’entretien et assurer la sécurité
à l’égard des tiers. Les mesures nécessaires
3 - Textes de référence sur ouvrages d’art comprennent les mesures
d’urgence (mise en sécurité à l’occasion d’un
Si le maintien de la sécurité d’usage de
événement exceptionnel) et les mesures de
l’ouvrage relève de la responsabilité civile
surveillance et d’entretien.
ou pénale du maître d’ouvrage, le maintien

 Surveillance et entretien courant des ouvrages d’art routiers


« Les ponts sont au nombre des éléments constitutifs des voies Les principes suivants s’appliquent pour
dont ils relient les parties séparées de façon à assurer la continuité
du passage. »… « L’ouvrage constitué par le pont relève, depuis sa
déterminer leur domanialité :
construction de la voirie départementale dont le département de • l’acte de propriété : s'il existe un titre de
la Somme a l’obligation d’assurer l’entretien, alors que cet ouvrage
n’a fait l’objet d’aucune convention de remise au département et propriété privée et en l'absence de tout acte
que l’État en a assuré pendant plusieurs années l’entretien et la de procédure administrative ayant transféré
surveillance. » (Conseil d’Etat, 26/09/2001, département de la
Somme)
la propriété du mur dans le domaine public,
l'ouvrage appartient au particulier propriétaire
« Le fait que le pont franchisse une infrastructure nouvelle soit du terrain d'assiette du mur de soutènement ;
un canal de navigation, une autoroute ou une ligne TGV n’a pas
lieu d’entrer en considération. Le gestionnaire de la voie portée • en l'absence de titre de propriété, la
est donc tenu de prendre toutes les mesures nécessaires pour
jurisprudence administrative s'applique : le mur
maintenir le pont en bon état d’entretien et assurer la sécurité à
l’égard des tiers. » (JO Sénat du 18/03/2004) qui soutient des terres privées appartient au
riverain, celui qui soutient la route appartient
Les maîtres d’ouvrages peuvent toutefois normalement à la collectivité gestionnaire
convenir entre eux de conventions de gestion de la route. Toutefois s'il apparaît que la
afin de répartir les frais de surveillance et construction du mur, par et pour le compte de
d’entretien ; trois cas particuliers sont à la collectivité gestionnaire de la route, répond
noter : à la seule utilité de la protection du domaine
• les sociétés concessionnaires d'autoroutes public, alors le mur est un accessoire de la voie
ont la charge de l'entretien de leurs passages et appartient donc au domaine public.
supérieurs, car cela est explicitement prévu
dans les contrats de concession ;
• les passerelles piétonnes appartiennent à la
collectivité qui en à l'usage. Il en est de même
5 - Gestion des ouvrages d’art
des passerelles permettant de traverser les
voies ferroviaires (arrêt du 11/03/1983 de la 5.1 - Le recensement des ouvrages
ville de Drancy) ;
Pour le maître d’ouvrage, il est capital de
• les passages à faune surplombant une voie
connaître les ouvrages d’art qui relèvent de
sont rattachés au domaine public, même si ce
sa compétence.
sont des passages supérieurs.
C’est pourquoi, toutes les opérations liées
Il convient toutefois de remarquer qu’une
à la gestion des ouvrages doivent être
convention de gestion ne peut en aucun cas
précédées par une phase de reconnaissance
libérer le maître d’ouvrage de la voirie portée
et de recensement. Les données issues du
des responsabilités qui lui incombent en tant
recensement comprennent au minimum le type
que propriétaire de cette voie de circulation et
d’ouvrage, sa localisation et ses principales
des ouvrages qui la supportent.
dimensions.

4.2 - La domanialité des murs Toutes les informations collationnées doivent


être vérifiées sur le terrain pour tenir compte
Lorsqu’un mur se situe dans l’emprise du domaine
d’éventuelles transformations ou informations
public de la collectivité territoriale concernée,
non disponibles dans les dossiers ; des
il lui appartient. Mais il est parfois difficile de
ouvrages non répertoriés peuvent également
définir précisément la limite du domaine public
être découverts à l’occasion d’un recensement
en raison de l’ancienneté du réseau et du fait
exhaustif.
que les propriétés riveraines sont privées.
La domanialité des murs de soutènement
bordant les routes est souvent mal définie et
plus complexe.

Principes généraux et vocabulaires 


Diverses méthodes existent pour faciliter et stocker les informations, de constituer une
synthétiser les données issues du recensement documentation, de définir les processus de
sous forme de fiches d’identification, de bases visite, d’organiser la surveillance et d’assurer
de données, etc. l’entretien courant.

La surveillance s’exerce en deux niveaux de


5.2 - Le dossier d’ouvrag�e contrôles : le(s) contrôle(s) périodique(s) et
l’inspection détaillée périodique.
Il est capital de disposer d’un dossier qui
rassemble toutes les caractéristiques des En cas de doute ou de risques avérés pour
ouvrages et l’historique de l’ensemble des l’ouvrage, il peut s’y ajouter d’autres actions
actions effectuées. L’Instruction Technique dites de surveillance renforcée ou de haute
(ITSEOA) définit un contenu type de dossier surveillance.
d’ouvrage.
À partir de la surveillance qu’il aura mise
Malheureusement , malgré un travail de en place, le maître d’ouvrage pourra alors
recherche indispensable, il est fréquent que définir sa stratégie d’entretien et de grosses
des documents aussi importants que les plans réparations.
d’exécution des ouvrages soient perdus. Cela
n’empêche pas de constituer un dossier avec Ce guide définit ci-après l’organisation et
les renseignements disponibles et les actions le contenu des différentes opérations de
effectuées. surveillance périodique.

Remarque :
5.3 - La surveillance et rôle du maître Dans un souci d’économie et d’efficacité, il y a tout intérêt
à repérer et à traiter au plus vite les désordres affectant les
d’ouvrage ouvrages pour éviter toute dégradation supplémentaire ou
tout incident.
La surveillance de l’état des ouvrages est Or, une situation manifestement anormale, tels un arrachement
d’une partie du garde-corps d’un pont, un trou dans la chaussée
déterminante pour l’entretien du patrimoine ou la dégradation d’un équipement d’assainissement, etc. peut
et la sécurité des usagers ; elle a un caractère souvent être détectée facilement par quiconque circulant sur
l’ouvrage.
systématique.
Il y tout intérêt à ce que la maîtrise d’ouvrage s’organise pour
que l’information recueillie soit portée à sa connaissance et
La surveillance consiste à suivre l’évolution des traitée dans les meilleurs délais… De même, la traçabilité
ouvrages à partir d’un état de référence. Cet des interventions est recommandée : information de départ,
décisions prises, actions effectuées…
état est défini à l’issue de sa construction ou Dans ce cadre, suivant ses moyens techniques et la typologie
à sa reprise en gestion en cas de transfert de de son patrimoine, le maître d’ouvrage peut également mettre
maîtrise d’ouvrage. Cet état de référence est en place le principe d’une surveillance « continue »(1) qui met à
profit les tournées de ses agents les mieux placés pour exercer
actualisé tout au long de la vie de l’ouvrage une telle vigilance.
car il sert de base de comparaison pour évaluer (1)
La surveillance continue n’est pas imposée par l’ITSEOA
périodiquement l’évolution de son état .
Ainsi des travaux majeurs (remise en état,
transformation telle qu’un élargissement ou une 5.4 - Les conventions de gestion des
extension) qui ont modifié l’ouvrage peuvent
ouvrages d’art (rappel)
aussi en modifier l’état de référence.
Les maîtres d’ouvrages peuvent toutefois
Le maître d’ouvrage est responsable de
convenir entre eux de conventions de gestion
l’organisation de la surveillance qui doit
afin de répartir les frais de surveillance et
s’appliquer à tous les ouvrages d’art. Le rôle du
d’entretien. Il convient toutefois de remarquer
maître d’ouvrage est de définir les conditions
qu’une convention de gestion ne peut en aucun
de recensement des ouvrages, de gérer et de
cas libérer le maître d’ouvrage de la voirie

10 Surveillance et entretien courant des ouvrages d’art routiers


portée des responsabilités qui lui incombent acquis une bonne connaissance des ouvrages
en tant que propriétaire de cette voie de par formation spéciale ou par expérience ;
circulation et des ouvrages qui la supportent. • par une équipe disposant du matériel adapté ;
• suivant un programme préétabli par itinéraire
ou par nature d'intervention ;
6 - L’entretien
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des ouvrages • au moment opportun : par exemple, le
nettoyage des ouvrages peut avantageusement
Tous les ouvrages d’art doivent être entretenus
trouver sa place en fin d'hiver, mais aussi à
et , si nécessaire, réparés. On distingue
l'automne et comprendre la vérification des
l’entretien préventif et la réparation.
dispositifs d'évacuation des eaux.
L’entretien préventif consiste à intervenir, soit
L’entretien courant peut être réalisé par le
systématiquement, soit sur la base d’une dé-
maître d’ouvrage en régie (par exemple, les
gradation prévisible ou amorcée, sur tout ou
équipes d’exploitation chargées de la voirie)
partie d’un ouvrage avant que celui-ci ne soit
ou par un prestataire extérieur.
altéré. Il vise à prévenir une altération, pour
des raisons tant économiques que de sécurité Pratiquement toutes les opérations d’entretien
de fonctionnement. courant peuvent être programmées ; elles
doivent donner lieu à un constat qui mentionne
On distingue :
notamment : l’identification de l’ouvrage,
• l’entretien courant : les interventions étant
la date de l’intervention, l’indication des
réalisées périodiquement en fonction d’un
opérations effectuées. Ce constat peut être
calendrier ;
regroupé avec celui établi au titre de la visite
• l’entretien spécialisé, les interventions étant de contrôle annuel ; il peut également contenir
programmées en fonction d’observations. des indications sur l’entretien spécialisé à
effectuer.
La réparation consiste à remettre partiellement
ou totalement un ouvrage altéré. Elle peut Ce guide présente la plupart des opérations
être précédée d’une intervention immédiate d’entretien courant. Chaque tâche est présentée
pour assurer la sécurité des personnes et doit en indiquant les défauts ou désordres qui
d’abord faire l’objet d’un diagnostic. p e u ve n t ê t re co n s t a t é s , l ’ i n t e r ve n t i o n
nécessaire, les moyens à mettre en œuvre, le
mode opératoire. S’agissant des moyens, ceux-
6.1 - L’entretien courant
ci étant très variables d’une équipe à une autre
Il s’agit des tâches courantes d’entretien qui et suivant la nature de la voie routière où se
ne nécessitent pas l’application de techniques situe l’ouvrage, le guide fournit des indications
spéciales et ne concernent pas les interventions générales et des conseils.
structurelles.

L’entretien courant comprend des tâches 6.2 - L’entretien spécialisé


régulières et/ou systématiques (par exemple le
Malgré un bon entretien, l’ouvrage subit, avec
nettoyage des dispositifs d’assainissement) et
le temps, des dégradations sous l’action de
des tâches conditionnées par l’environnement
la circulation et de son environnement ; leur
et l’usage des ouvrages.
réparation rapide peut éviter une aggravation
Pour être bien conduit, l’entretien courant des entraînant des dépenses importantes ; ces
ouvrages d’art doit être effectué : travaux d’entretien spécialisés sont toujours
• par une équipe habituée à ce genre de décidés et définis après réalis ation de
travaux, encadrée par un chef d'équipe ayant constats (contrôles périodiques, inspections

Principes généraux et vocabulaires 11


détaillées). Ils sont normalement prévisibles
et peuvent faire l’objet d’une programmation Une réparation doit être précédée :
pluriannuelle. • d'investigations,
• d’un diagnostic,
Ces travaux sont souvent de faible importance ;
• d'une réflexion sur le choix du type de
ils portent pour l’essentiel sur les équipements réparation,
et les éléments de protection et également
• d’une étude approfondie des différentes
sur les défauts mineurs de la structure qui ne
phases de la réparation, tenant compte
remettent pas en cause la capacité portante de notamment des conditions d'exploitation et
l’ouvrage ; ils peuvent néanmoins être onéreux servant à définir les conditions de réception
rapportés aux dimensions des ouvrages. et de contrôle de l'efficacité de la réparation
Ils nécessitent parfois des délais d’attente dans le temps.
entre phases d’exécution et des restrictions
de l’exploitation des ouvrages pendant leur Un maître d’œuvre spécialisé est requis pour
réalisation. cadrer le marché des travaux et surveiller leur
réalisation. Les opérations sont réalisées par
Ces travaux doivent être préparés et exécutés des entreprises spécialisées dans la réparation
avec beaucoup de soin et doivent être surveillés des ouvrages d’art. Toutes les réparations
avec beaucoup d’attention. L’expérience effectuées sur un ouvrage font l’objet d’un
enseigne en effet que des travaux qui peuvent archivage.
paraître simples à première vue (comme la Ce guide ne présente pas dans le détail les
réfection d’un talutage, la réfection partielle différentes opérations de réparation.
d’une peinture anticorrosion d’ouvrages
métalliques, des ragréages de béton au droit
d’armatures corrodées, etc.) sont en réalité
complexes et peuvent donner lieu à des
déboires, voire à des accidents, s’ils ne sont pas
précédés d’une étude faite par un spécialiste
(par exemple le métré des éléments dégradés,
des calculs de vérification…).

Un maître d’œuvre spécialisé peut être requis


pour cadrer le marché des travaux et surveiller
leur réalisation. Un groupement de divers
travaux d’entretien spécialisés de même type
concernant un lot d’ouvrages dans un même
marché est une solution optimale.
Ce guide ne présente pas dans le détail
les différentes opérations d’entretien
spécialisé.

6.3 - Les réparations


To u te o p é ra t i o n co n s i s t a n t à re m e t t re
partiellement ou totalement un ouvrage
dans un état de service attendu constitue une
réparation.

12 Surveillance et entretien courant des ouvrages d’art routiers


Entretien
A caractère préventif (non structurel ou défauts structurels mineurs)
Réparation
travaux réalisés par une entreprise
Entretien courant Fréquence Entretien spécialisé spécialisée
réalisé avec des moyens courants réalisé par une entreprise spécialisée

Nettoyage : Opérations nécessitant des moyens particuliers, Interventions sur les équipements
-d
 e s d i s p o s i t i f s d ’ é co u l e m e n t d e s Tous les ans par exemple : et les appareils d’appui nécessitant
eaux (gargouilles, barbacanes, fossés, -e
 nlèvement des amas de corps flottants à l’amont des adaptations structurelles
caniveaux, drains, etc.) des piles nécessitant de moyens spéciaux
- interventions sur la structure pour
-d
 es dispositifs de retenue (garde-corps, Tous les ans - t ravaux ou opérations d’entretien nécessitant une mise en place d’un nouveau dispositif
glissières, barrières) passerelle de retenue
-d
 es dépôts en rives de la chaussée et Tous les ans - mise en place d’enrochements - le changement des appareils d’appui
sur les trottoirs - boulonnage du rocher dans les tunnels lorsque le vérinage n’a pas été
-d
 es joints de chaussée, des joints de Tous les ans prévu
trottoir et de leurs accessoires Équipements et éléments de protection :
-d
 es sommiers d’appui, de l’intérieur du Tous les ans - réfection des dispositifs d’écoulement des eaux interventions sur la structure
tablier, s’il y en a - s uppression des venues d’eau, protection des
- des graffitis et des affiches parements contre l’humidité et les ruissellements Pour la maçonnerie
Si gênant
- réfection de la chape d’étanchéité sous la chaussée - la reconstitution de pierres altérées
Contrôle de l’état : - l’injection
- réfection des joints de chaussée et de trottoirs
-d
 es dispositifs de retenue (garde-corps, Tous les ans - la reconstruction partielle
glissières, barrières) - r éfection ou création de dispositifs d’entretien et
de visite - la pose de tirants d’enserrement
-d
 es accès de visite (trappes, portes, Tous les ans des tympans ou des murs en retour,
échelles, nacelles), s’il y en a -m
 ise en peinture des garde-corps et des éléments
métalliques des équipements l’épinglage des bandeaux
-d
 es dispositifs de fixation des réseaux Tous les ans - la réalisation d’une contre-voûte
concessionnaires à l’ouvrage, s’il y en a - remise en peinture de l’ossature métallique
-m
 ise en œuvre de produits de protection des Pour le béton
Abords et signalisation verticale : parements en béton
- l’injection de fissures structurelles

 limination de toute végétation nuisible Tous les ans - entretien des armatures du béton
sur l’ensemble de l’ouvrage (chaussée, - la reconstitution de béton dégradé
- r éfection des bordures de trottoir, des dallettes sous sur une profondeur importante ou
bordures) et à ses abords (perrés, trottoirs
talus) une surface étendue
-e
 ntretien des protections cathodiques des parties - l’adjonction d’armatures passives
-m
 aintien en état de la signalisation Tous les ans métalliques de l’ouvrage
relative à l’exploitation de l’ouvrage et - la mise en œuvre de matériaux
située sur ses abords ou sur les voies - r é fe c t i o n o u m i s e e n p l a ce d ’ é l é m e n t s d e composites collés
protection
- l’application d’une précontrainte
- r éfection des désordres locaux sur corniches ou additionnelle
remplacement des corniche,
Pour le métal
Défauts mineurs de la structure
- la réfection d’assemblages boulonnés
- rejointoiement de maçonneries
ou rivés
- traitement des fissures non structurelles
- la reconstitution ou le remplacement
-p
 rotection des armatures très localement de pièces d’un ouvrage métallique
apparentes
Pour les fondations
- ragréages ponctuels et peu profonds des parements
- la reprise de fondation en sous
de béton très localement endommagés,
œuvre
-p
 rotection cathodique, déchloruration, ré alcalinisation,
- le confortement de fondations par
parachèvement des soudures
rideaux de palplanches métalliques,
-p
 rotection et réfection des cachetages d’ancrages des par micro-pieux, par injection du sol,
armatures de précontrainte par bétonnage de cavités
- remplacement isolé d’un rivet ou d’un boulon.

Pour les appuis


- c hangement des appareils d’appui dans les cas
généraux

Tableau illustrant la distinction entre entretien et réparation

Principes généraux et vocabulaires 13


7 - Programmation de la
surveillance et des travaux
La programmation des dépenses de surveillance
et d’entretien se fait sur plusieurs années ; on
se rend bien compte que cette programmation
« pluriannuelle » n’est possible que si un
suivi régulier est réalisé. Si la surveillance
est irrégulière, il est en résulte des pics de
dépenses qui sont difficiles à supporter et
peuvent entraîner, et si les dépenses sont
différées, la dégradation des conditions
d’exploitation des ouvrages.
La programmation permet d’intégrer
l’importance sociale et économique relative
des différents ouvrages d’un patrimoine.
Concrètement, la programmation des travaux
nécessite différentes étapes de diagnostics et
d’études :
• les contrôles périodiques et inspections
détaillées constituent un premier constat de
l’état des ouvrages ;
• les études préliminaires de réparation
permettent de définir et de cerner la nature,
l’ampleur des travaux et les contraintes de
réalisation, de cadrer la démarche du maître
d’œuvre ;
• la décision du maître d’ouvrage permet
de hiérarchiser la priorité des travaux à
réaliser suivant sa stratégie d’entretien ; la
programmation pluriannuelle intervient à cette
étape ;
• le rôle du maître d’œuvre est de définir le
détail des projets de réparations et de cadrer le
marché de travaux ; la maîtrise d’œuvre peut
être exercée en régie si le maître d’ouvrage
en a les moyens ou faire l’objet d’un marché Remarque :
Les différentes phases d’études sont réalisées par des
de prestations intellectuelles ; prestataires différents ou dans le cadre de contrats distincts.
• les travaux proprement dits sont réalisés En effet, si l’inspection détaillée aboutit bien à la définition
d’actions relatives à l’entretien courant ou à l’entretien
par des entreprises spécialisées retenues en spécialisé, il est déconseillé d’inclure, a priori, dans la prestation
fonction de leurs références ; les travaux sont d’un prestataire chargé de réaliser une inspection détaillée, une
suivis par le maître d’œuvre. étude de réparation éventuelle et le chiffrage des travaux de
grosses réparations. La démarche applicable à la définition et
au chiffrage de gros travaux de réparation relève de la maîtrise
d’œuvre ; elle ne peut elle-même être définie et entreprise
qu’après analyse des conclusions de l’inspection détaillée et à
partir d’un minimum de données sur l’état de l’ouvrage.

14 Surveillance et entretien courant des ouvrages d’art routiers


8 - L’intercommunalité des biens,équipements et services publics
nécessaires à l’exercice des compétences ainsi
La place des établissements publics de que de l’ensemble des droits et obligations qui
coopération intercommunale dans l’exercice y sont attachés.
des compétences en matière de voirie est à
La mise à disposition est le régime de droit
souligner. Leur création doit être encouragée
commun applicable au transfert des biens et
compte tenu des avantages qu’ils présentent
équipements au niveau intercommunal. Ce
en matière d’économie d’échelle pour la
transfert ne constitue pas un transfert de pleine
gestion du patrimoine public routier.
propriété mais seulement la transmission
Parmi les compétences optionnelles d’un des droits et obligations du propriétaire,
établissement public de coopération comprenant ainsi la gestion et l’entretien.
i n te rco m m u n a l e ( E P C I ) , l a co m p éte n ce S’agissant de ce dernier, l’établissement
« voirie » peut être retenue selon des modalités public est chargé d’assurer cette mission
qui sont définies conventionnellement. par tout moyen, notamment en organisant
l’intervention de tiers compétents : entreprises,
Le transfert de la compétence « voirie » peut maîtres d’œuvre, bureau d’études techniques,
concerner les voies communales, dans et hors équipementiers.
agglomération, et les chemins ruraux dès lors
que leur intérêt communautaire est reconnu. Le transfert de compétences dans ce domaine
apporte un double avantage pour les communes
D e p l u s, l a co m p éte n ce «  vo i r i e  » d o i t membres :
nécessairement inclure la voie elle-même et
• l’économie d’échelle réalisée. En effet, la
ses accessoires nécessaires ou indispensables
masse des commandes favorise la concurrence
au soutien et à la protection des voies.
et la baisse des coûts ;
Cette compétence peut donc porter sur les • le caractère cohérent et structurant de
accotements et fossés, les talus, les trottoirs, l’action menée sur le plan intercommunal.
les murs de soutènement, les ouvrages d’art L’objectif d’une définition des voiries d’intérêt
tels que les ponts et tunnels, les installations communautaire est de former, sur l’ensemble
implantées dans l’emprise des voies publiques du territoire de la communauté, un maillage
(bornes, panneaux de signalisation, pylônes, cohérent des voies connectées entre elles et
candélabres). de gérer les axes de façon homogène ;

Le choix du transfert de cette compétence il est à noter que, au titre de l’ATESAT, les services
optionnelle exige de procéder préalablement à de l’État peuvent apporter une assistance aux
la définition des voies communales ou rurales communes et à leurs groupements pour définir
concernées et donc de définir le domaine public les compétences à transférer dans le domaine
d’intérêt communautaire. Il est conseillé de de la voirie et pour mettre en place un service
retenir des techniques de définition objectives technique.
de l’intérêt communautaire présentant ainsi
davantage de sécurité juridique.

L’étendue de la compétence transférée est


inscrite au code Général des Collectivités
Territoriales (CGCT) et peut couvrir la création,
l’aménagement et l’entretien de la voirie.

Le transfert des compétences d’une


commune à un EPCI entraîne le transfert

Principes généraux et vocabulaires 15


Chapitre 2
Organisation des actions
de surveillance
1 - Les actions systématiques décours des contrôles périodiques ; par exemple
la périodicité peut être de trois ans, six ans ou
de surveillance neuf ans. La définition et la réalisation d’une
inspection détaillée nécessitent l’intervention
Les actions systématiques de surveillance
de spécialistes ou de bureaux d’études retenus
font l’objet d’une programmation suivant une
en fonction de la typologie des ouvrages ; les
périodicité définie par le maître d’ouvrage et
objectifs principaux d’une inspection détaillée
comprennent :
sont précisés ci-après ;
• un contrôle ou surveillance périodique
• des visites subaquatiques : dans le cas où
co n c rét i s é p a r u n p ro cès ve r b a l o u u n
l’ouvrage comporte des parties immergées,
rapport synthétique ; ce contrôle, voulu simple,
celles- ci doivent faire l’objet de visites
réalisé sans moyens d’accès particulier, peut
subaquatiques qui constituent un cas particulier
être effectué par les équipes chargées de
d’inspection détaillée réalisée par des équipes
l’entretien de la voirie sous réserve d’une
de plongeurs spécialisés.
formation préalable ; diverses formes de
procès verbaux peuvent être proposées au Pour mémoire et bien que cela sorte du cadre
moins pour les ouvrages les plus courants ; le de ce guide, deux types de visites doivent
contenu d’un contrôle périodique est précisé également être réalisés systématiquement :
ci-après ; • l’inspection détaillée initiale : l’inspection
• des visites ou des inspections détaillées détaillée initiale (IDI) définit l’état de référence
périodiques (IDP) plus complètes réalisées par d’un ouvrage neuf ou l’état de référence d’un
des équipes ou bureaux d’études spécialisés avec ouvrage après de grosses réparations. Pour un
utilisation de moyens d’accès ; la périodicité est ouvrage neuf cette visite doit avoir lieu avant
fonction du type d’ouvrage, de sa sensibilité à la mise en service, ou exceptionnellement,
son environnement et aussi de son état relevé au après mais le plus tôt possible ;

Surveillance périodique sans moyens particuliers Inspection détaillée avec nacelle négative Visite subaquatique

16 Surveillance et entretien courant des ouvrages d’art routiers


• l’inspection détaillée de fin de garantie : • constater des désordres graves présentant
l’inspection détaillée de fin de garantie permet une menace ;
la vérification de l’état d’un ouvrage ou de • permettre de relever la nature des travaux
parties d’ouvrage sous garantie contractuelle d'entretien courant et des petits travaux
ou sous responsabilité décennale. La visite d'entretien spécialisé à réaliser.
ou l’inspection détaillée nécessaire à cette
vérification doit intervenir suffisamment tôt Le contrôle périodique doit obligatoirement
avant l’expiration des délais de garantie ou faire l’objet d’un constat qui mentionne :
de responsabilité. • l'identification de l'ouvrage ;
• la date de la visite ;
• les anomalies constatées ainsi que les signes
2 - Le contrôle périodique d'évolution manifeste ;
• les parties de l’ouvrage qui n’ont pu être
Objectifs évaluées et pour quelles raisons (inaccessibilité,
fondations immergées, présence de végétation,
Le contrôle périodique s’applique à tous les
etc.).
ouvrages d’art s’ils ne font pas la même année
l’objet d’une autre action (Inspection Détaillée Remarque : contrôles périodiques et entretien courant
Les contrôles périodiques peuvent être effectués
Périodique ou exceptionnelle). indépendamment de l’entretien courant. Dans ce cas, ils doivent
être préalables à toute intervention. Les contrôles périodiques
peuvent aussi être effectués à l’occasion de l’entretien courant
Périodicité notamment les opérations de nettoyage de l’ouvrage, de
la chaussée, des équipements. Le contrôle périodique peut
Ce contrôle est voulu simple ; il est donc réalisé utilement être complété par la liste des opérations particulières
sans moyens d’accès. En revanche la périodicité à réaliser : celles-ci seront regroupées suivant la nécessité
d’utilisation d’un matériel spécifique ou de recours à des
est généralement courte ; un an à trois ans entreprises spécialisées.
maximum.

Réalisation
Modalités
Ce contrôle est fait, sans moyen d’accès
Le contrôle périodique définit ici est un principe
spécial, par les agents désignés par le
général ; la dénomination des contrôles
gestionnaire et ayant reçu une formation ou
périodiques, leur portée et leur périodicité
par un prestataire spécialisé. Il nécessite la
sont variables suivant les méthodes de gestion
connaissance du patrimoine et des ouvrages.
appliquées et les choix du maître d’ouvrage. A
Il peut être fait à l’occasion des opérations
titre indicatif, sur routes nationales, l’ITSEOA (1)
d’entretien courant (nettoyage) et permet de
prévoit deux types de contrôles périodiques :
programmer d’autres interventions telles que
les contrôles annuels et les visites d’évaluation
l’ensemble des actions d’entretien courant et
d’une périodicité de trois ans.
des travaux spécialisés.

Prescriptions Le format du constat de contrôle périodique,


la désignation des parties d’ouvrages à
Les objectifs sont de permettre de :
observer, les indicateurs ou indices sur l’état de
déceler l'évolution manifeste des désordres l’ouvrage, sont souvent prédéfinis à l’avance au
déjà constatés ; moins pour les ouvrages les plus courants. Il est
recommandé que les renseignements recueillis
en matière de désordres fassent l’objet de
(1) ITSEOA : Instruction Technique pour la Surveillance et l’Entretien relevés, de photos, de croquis permettant une
des Ouvrages d’Art, texte définissant la politique technique de
l’Etat en la matière. appréciation desdits désordres.

Organisation des actions de surveillance 17


Toutes les opérations de contrôles (périodiques matériel particulier. La réalisation se fera
ou inspections détaillées) obligent à une de préférence par un prestataire spécialisé
bonne programmation des opérations de au moyen de marchés de prestations
dévégétalisation qui doivent être effectuées intellectuelles ; la réalisation des inspections
avant les actions de surveillance. détaillées nécessite de mobiliser des moyens
d’accès (moyens nautiques, passerelles ou
En cas d’anomalie grave, les mesures de
nacelles de visite…) et d’adapter les conditions
sauvegarde sont prises par le gestionnaire.
d’exploitation de l’ouvrage pendant la visite.

Prescriptions
3 - Les inspections détaillées L’objectif est de vérifier :
périodiques • q u e l ' é t a t d e l ' o u v ra g e n e s ' e s t p a s
anormalement dégradé ;
Objectif • que les dispositifs assurant la sécurité des
usagers sont dans un état acceptable ;
L’objectif est d’établir un bilan de santé de
• qu’il n'y a pas de désordres apparents
l’ouvrage inspecté ; des actions générales
menaçant la sécurité.
relatives à l’entretien courant ou spécialisé
peuvent alors être définies. Ce contrôle peut utilement être groupé avec
Au contraire du contrôle annuel, l’inspection l’exécution de travaux d’entretien courant de
détaillée se veut exhaustive et, en conséquence, l’ouvrage. Il peut également conduire à en
nécessite la mobilisation de moyens d’accès. compléter la liste.
Sa périodicité est faible ou moyenne.

Champ d’application
4 - Les actions conditionnelles
Ouvrages portés sur la liste arrêtée chaque
année par le maître d’ouvrage. de surveillance
Les actions conditionnelles de surveillance com-
Périodicité prennent :
La périodicité normale est de 6 ans. Elle peut • les visites ou inspections exceptionnelles
être ramenée à 3 ans pour les ouvrages sensibles ou les investigations spécialisées réalisées
ou malades ou portée à 9 ans pour les ouvrages lors d’évènements exceptionnels : crues,
les plus robustes. Cependant, tous les ouvrages glissements de terrains, orages violents,
devraient bénéficier d’une inspection détaillée tornades, accident… ou en fonction des résultats
sur une période de dix ans au maximum. des actions de surveillance systématiques ;
• les actions de surveillance renforcées ou de
Pour les visites subaquatiques la fréquence est
haute surveillance qui concernent des ouvrages
également à adapter en fonction de la sensibilité
dans un état critique.
de l’ouvrage ; elle peut être différente de celle
de l’inspection détaillée « terrestre » : trois à La programmation des actions conditionnelles
six ans en général ou plus lors d’événements de surveillance nécessite le conseil d’un
exceptionnels. spécialiste ouvrages d’art afin de cadrer les
objectifs, les conditions de réalisation et les
Modalités résultats à obtenir.
Ce t te a c t i o n d e s u r ve i l l a n ce n é ce ss i te
l’intervention de personnel spécialisé et de

18 Surveillance et entretien courant des ouvrages d’art routiers


Objectif Cet état de service peut être classé comme :
L’objectif est de compléter les actions classiques • normal ou quasi normal ;
de surveillance organisée ou de fournir des • défectueux (ou anormal) ;
résultats utiles à la réalisation d’une étude de • douteux.
grosse réparation.
5.1.1 - État normal ou quasi normal
Champ d’application
L’état d’un ouvrage est qualifié de normal
Ouvrages soumis ou non à inspection détaillée
lorsque cet ouvrage est en bon état général et
périodique dont certaines parties ne sont
que les seuls défauts qu’il présente sont ceux
pas observables lors du contrôle périodique
auxquels l’entretien courant peut remédier.
ou ouvrages pour lesquels des gros travaux
ont été décidés ; en effet, la réalisation d’un L’état d’un ouvrage est considéré comme
projet de réparation nécessite souvent la quasi normal lorsque cet ouvrage présente
réalisation de relevés complémentaires in-situ des désordres mineurs auxquels l’entretien
ou d’essais spécifiques sur des prélèvements spécifique ou spécialisé peut remédier.
de matériaux.
5.1.2 - État défectueux
Périodicité ou déclenchement
L’état d’un ouvrage est qualifié de défectueux
Le déclenchement d’une action de surveillance lorsque des désordres majeurs structurels ont
conditionnelle est décidé après examen d’un été mis en évidence, que leur gravité a pu être
procès verbal de contrôle périodique, d’une appréciée au moins sommairement et que ces
inspection détaillée, la suite de phénomènes désordres sont susceptibles, soit tels quels, soit
naturels susceptibles d’endommager un après évolution, de mettre en cause la sécurité
ouvrage (par exemple : crue, glissement de ou la pérennité de l’ouvrage.
terrain, séisme, ...) ou cause de circonstances
particulières (par exemple : ouverture d’un 5.1.3 -État douteux
chantier à proximité, passage d’un convoi
exceptionnel, survenue d’un accident…). L’état d’un ouvrage est qualifié de douteux
lorsque l’analyse effectuée à la suite d’une
Modalités action de surveillance ne permet pas de
conclure :
La réalisation se fera de préférence par un
prestataire spécialisé et au moyen de marchés • soit parce que des désordres ont été constatés,
de prestations intellectuelles. mais que l'analyse n'a pas permis d'apprécier
leur gravité réelle ou potentielle (exemple d'un
Ce t te a c t i o n d e s u r ve i l l a n ce n é ce ss i te ouvrage qui présente les symptômes d'une
l’intervention de personnel spécialisé et de dégradation des matériaux dont la présence
matériel particulier. demande à être établie et dont la gravité doit
être déterminée) ;
• soit parce que des désordres n'ont pas été
5 - Assurer la sécurité mis en évidence, mais des indices permettent
d'en soupçonner l'existence ont été reconnus
(exemple des coulures de calcite ont été
5.1 - Résultats de l’action de surveillance observées, celles-ci pouvant faire craindre une
corrosion des armatures).
La surveillance des ouvrages permet d’apprécier
l’état de service d’un ouvrage(2). Cette situation doit être transitoire et les
(2) cf. première partie de l’ITSEOA et fascicule 2 investigations effectuées doivent permettre de

Organisation des actions de surveillance 19


lever les doutes afin de reclasser les ouvrages ou le président du groupement de communes
dans la catégorie des ouvrages en état normal peut décider de le soumettre à une surveillance
ou quasi normal ou dans celle des ouvrages en renforcée, plus intense que la surveillance
état défectueux. définie dans le fascicule 2 de l’ITSEOA.

En tout état de cause, lorsqu’il est constaté


5.2 - Conduite à tenir qu’un ouvrage est dans un état défectueux
ou lorsque l’état de l’ouvrage présente
Il est attendu que les actions de surveillance
un caractère douteux , chaque niveau de
débouchent sur la programmation de
responsabilité est tenu de préparer l’ensemble
travaux plus ou moins importants ; au-delà
des précautions à prendre en cas d’extrême
de l’entretien courant, suivant la nature
urgence. Cette mesure doit rester au premier
des désordres, il s’agit alors d’entretien
rang des préoccupations durant toute la
spécialisé et/ou de grosses réparations qui
période pendant laquelle l’état de l’ouvrage
seront assurés par des bureaux d’études et
ne peut être considéré comme normal.
entreprises spécialisés. Quelques éléments de
programmation sont évoqués ci-dessus mais
il sort du cadre de ce guide de détailler les 5.3 - Les
����������������������������������
mesures de sécurité immédiate
procédures correspondantes, au demeurant et de sauvegarde
relativement courantes dans le domaine de
la construction. En cas d’extrême urgence, chacun est tenu
de prendre immédiatement les mesures de
Mais ces travaux seront réalisés selon un sécurité qui s’imposent (alerte des forces de
délai plus ou moins long en fonction de la l’ordre pour une fermeture immédiate, res-
complexité des techniques à appliquer, des triction d’utilisation ou protection des tiers,
études et de la mise en œuvre des procédures etc.). L’information des usagers sur le risque
administratives. particulier doit également être réalisée.
En premier lieu, lorsqu’une défaillance de Dans le cas particulier où sont constatés
l’ouvrage est à craindre à très court terme, des désordres graves pouvant mettre en
des mesures de sécurité immédiate ou de jeu à court terme la sécurité des personnes,
sauvegarde doivent être prises pour limiter les une information directe et rapide doit être
conséquences possibles de cette défaillance remontée.
et en particulier pour éviter tout accident
corporel ; ces mesures sont décrites ci-après. Seules les restrictions d’utilisation et certaines
mesures de protection des tiers peuvent être
Lorsque des désordres constatés sur un ouvrage considérées comme des mesures de sécurité
paraissent susceptibles de mettre en cause la immédiate, car leur mise en application peut
sécurité ou la tenue de l’ouvrage, le maire ou le se faire très rapidement.
président du groupement de communes, peut
décider de le placer sous haute surveillance Les confortements provisoires (étaiement,
de manière à permettre, en cas de danger stabilisation par remblaiement, etc.) sont
imminent, le déclenchement immédiat par les considérés comme des mesures de sauvegarde ;
autorités compétentes des actions nécessaires ils ne peuvent être utilisés que si la structure
pour assurer la sécurité. s’y prête et lorsqu’il n’y a pas d’urgence
immédiate ou lorsqu’ils sont accompagnés
Lorsque l’état d’un ouvrage le justifie, ou en de mesures d’application plus rapide (ces
cas d’incertitude sur l’origine, la nature et la dernières pouvant être instaurées à titre
cause de désordres, ou lorsque l’ouvrage a un provisoire jusqu’à ce que les confortements
caractère innovant et exceptionnel, le maire aient eu le temps d’être mis en œuvre).

20 Surveillance et entretien courant des ouvrages d’art routiers


Pour les ouvrages des itinéraires importants, • la réduction de la largeur offerte au trafic
il est utile de préparer, même en l’absence matérialisée par des obstacles inamovibles ;
de désordres, les consignes nécessaires • l'interdiction à tout véhicule automobile ;
à l’application des mesures de sécurité
• la fermeture totale de l'ouvrage (y compris
immédiate, afin que ces dernières puissent être
aux piétons).
prises le plus rapidement possible en cas de
nécessité. Ces consignes doivent alors figurer D’autres restrictions peuvent être envisagées
dans le dossier de l’ouvrage (sous-dossier 2). mais sont d’application incertaine et donc
considérées comme peu fiables :
5.4 - Restrictions
��������������������������
d’utilisation • les limitations de tonnage(3) ;
• la limitation de la vitesse des véhicules
5.4.1 - Restrictions de circulation lourds,
• la réglementation de l'espacement entre
Toute mesure de restriction de circulation
véhicules, le plus souvent les poids lourds.
sur une voie communale doit faire l’objet
d’une décision du maire ou du président du
5.4.2 -Restrictions pour les occupants du domaine
groupement de communes.
public
E l l e p e u t p a r fo i s n é cess i te r u n e p h a s e
Le maire ou le président du groupement
d’instruction qui demande généralement
de communes, doit informer les occupants
un délai relativement important. Il convient
du domaine public (aussi appelés
donc de souligner l’intérêt de préparer
« concessionnaires ») des risques présentés
convenablement des mesures qui ne doivent
par l’ouvrage et des conséquences potentielles
ensuite être mises en application que si
d’une défaillance de l’ouvrage sur les réseaux
un événement particulier le justifie. Cette
que ces occupants gèrent , afin que ces
préparation comprend notamment toute la
derniers puissent prendre les mesures de
phase d’instruction jusqu’à la signature des
sécurité adéquates (par exemple, mise en
arrêtés nécessaires, et la mise en place de la
place de réseaux de secours pour la fourniture
signalisation qui peut être masquée jusqu’à
d’eau, dérivations par un réseau existant pour
son application effective.
l’électricité et le téléphone, sectionnement
Des restrictions de circulation peuvent être d’un réseau pour le gaz, etc.).
justifiées lorsque le risque est lié au poids
des véhicules circulant sur la chaussée ; elles
5.5 - Protection
��������������������
des tiers
peuvent porter sur les points suivants :
• catégories d'usagers admis sur l'ouvrage ; Lorsque la défaillance éventuelle de l’ouvrage
est susceptible de provoquer des accidents dans
• largeur offerte au trafic ;
sa zone d’influence, le maire ou le président
• espacement entre véhicules ou le cas échéant
du groupement de communes, doit informer
entre poids lourds seulement ;
les tiers de la situation afin que ces derniers
• limitation de vitesse, éventuellement adaptée puissent prendre les mesures adéquates pour
en fonction des catégories de véhicules. se protéger.
D’une façon générale, les restrictions apportées
la circulation pour des raisons de sécurité
doivent être appliquées rigoureusement. Il
apparaît que les seules restrictions dont il soit (3) Les limitations de poids supérieurs à 3,5 t sont généralement physiquement
inapplicables. Aussi, seule une limitation à 3.5 tonnes est envisageable sous
généralement possible d’obtenir l’application réserve d’être matérialisée par des obstacles qui empêchent physiquement les
infractions (par exemple des portiques robustes de limitation de gabarit).
effective sont :

Organisation des actions de surveillance 21


Ces mesures comprennent notamment : et proposer des mesures de sécurité immédiate
• des restrictions d'utilisation des voies de validées par un bureau d’étude compétent.
communication franchies par l'ouvrage (routes, Seul le maire ou le président du groupement
voies ferrées, canaux, etc.) ; de communes ont autorité pour décider
l’application de ces mesures.
• l’évacuation le cas échéant des zones
habitées menacées par un effondrement de Toutefois, dans les cas d’extrême urgence,
l'ouvrage ; les services ou le responsable de l’équipe
• des études de déviation pour des services d’inspection peuvent contacter le maire ou le
d'urgence implantés à proximité de l'ouvrage président du groupement de communes et lui
(pompiers, hôpitaux, police, gendarmerie, proposer oralement des mesures de sécurité
etc.) ; ces informations devraient pouvoir être immédiate qu’ils lui confirmeront par écrit
trouvées dans le dossier d'ouvrage. ensuite.

Le maire ou le président du groupement de


5.6 - Confortements
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provisoires et
��� communes est chargé de mettre en œuvre
étaiements les restrictions de circulation, de contacter les
forces de police ou de gendarmerie et d’avertir
Les confortements provisoires et les étaiements
les tiers et les autorités concernés.
(mise en place de cintres sous une voûte,
mise en place de butons pour des murs de
soutènement , pose de poteaux sous les
extrémités de poutres, etc.) peuvent être
employés :
• soit pour éviter une défaillance ou une
rupture de l'ouvrage ;
• soit dans des cas extrêmes, pour en limiter
les conséquences.

De telles mesures ne doivent être prises


qu’après une étude préalable, aussi approfondie
que possible et dont le délai soit compatible
avec le degré d’urgence ; cette étude porte
sur :
• le fonctionnement du confortement envisagé ;
• les effets, éventuellement néfastes, que le
confortement peut avoir sur l'ouvrage.

En effet, un étaiement mal positionné peut


engendrer, du fait de l’application de réactions
non prévues, des dégâts importants, même
dans des parties saines de l’ouvrage.

5.7 - Organisation
Les services techniques ou le responsable de
l’équipe d’inspection doivent prévenir le maire
ou le président du groupement de communes

22 Surveillance et entretien courant des ouvrages d’art routiers


Chapitre 3
Entretien courant

Toute opération ayant pour but de maintenir un ouvrage dans son état de service relève de
l’entretien. L’entretien a essentiellement un caractère préventif.
Tous les ouvrages d’art doivent être entretenus.
L’entretien courant est celui qui, demandant peu de moyens et peu de technicité, doit être réalisé
de façon régulière en étroite liaison avec la surveillance continue
Cet entretien à la charge du maître d’ouvrage doit être exécuté systématiquement pour tous
les ouvrages en fonction des observations recueillies au cours de la surveillance (continue et
organisée).
Il concerne les domaines suivants :
• Accès à l’ouvrage
• Nettoyage général
• Végétation
• Évacuation des eaux
• Chaussée
• Équipements
• Murs de soutènement
Le lecteur trouvera en annexe page 25 un ensemble de fiches descriptives « Entretien
courant ».

Avertissement sur la sécurité et la santé :

Les ouvrages d’arts, équipements et revêtement des ouvrages


peuvent comporter, comme tous les équipements de la route,
des éléments toxiques, tels que (le plus souvent, liste non
exhaustive) : peinture au plomb et, éventuellement amiante,
réseaux ou parties préfabriquées en amiante, etc…

Les interventions sur ouvrage nécessitent la mise en œu-


vre de dispositifs adéquats pour assurer la sécurité des
travailleurs et des usagers des voies franchies et portées.

On veillera à se conformer aux réglementations en vigueur


relatives à la sécurité et à la santé ; les dispositions corres-
pondantes sortent du cadre de ce guide ; elles ne sont pas
spécifiques aux ouvrages d’art.

Entretien courant 23
Chapitre 4
Entretien spécialisé

Toute opération ayant pour but de maintenir - la protection des parements contre l’humidité
un ouvrage dans son état de service relève de et les ruissellements ;
- la réfection de la chape d’étanchéité, de la
l’entretien.
couche de roulement, des revêtements de
L’entretien a essentiellement un caractère trottoir ;
préventif. Tous les ouvrages d’art doivent etre - la réfection des joints de chaussée et de
trottoirs ;
entretenus.
- la réfection ou la création de dispositifs
L’entretien specialisé porte pour l’essentiel sur d’entretien et de visite ;
- la mise en peinture des garde-corps et des
les équipements et les éléments de protection éléments métalliques des équipements ;
et également sur les défauts mineurs de la - la remise en peinture de l’ossature
structure. métallique ;
- la mise en œuvre de produits de protection
Il diffère de l’entretien courant par les moyens des parements en béton ;
particuliers qu’il nécessite et par les techniques - l’entretien des armatures du béton ;
spéciales qu’il met en œuvre. - la réfection des bordures de trottoir et des
dallettes sous trottoirs.
Cet entretien à la charge du maître d’ouvrage • les équipements et les éléments de protection
doit être exécuté systématiquement pour tous (suite) :
les ouvrages en fonction des observations - l’entretien des protections cathodiques des
recueillies au cours de la surveillance continue parties métalliques de l’ouvrage ou des
et organisée. armatures du béton ;
- la réfection ou mise en place d’éléments de
De par ses spécificités techniques, l’entretien protection ;
spécialisé ne peut être réalisé que par des - la réfection des désordres locaux sur
entreprises spécialisées choisies en fonction corniches ou remplacement des corniches.
des problèmes à résoudre. • les défauts mineurs de la structure :
- le rejointoiement de maçonneries ;
Pour information, il concerne notamment :
- le traitement des fissures non
• les opérations nécessitant des moyens structurelles ;
particuliers, par exemples : - la protection des armatures très localement
- l’enlèvement des amas de corps flottants apparentes ;
à l’amont des piles nécessitant de moyens - les ragréages ponctuels et peu profonds
spéciaux ; des parements de béton très localement
- les travaux ou opérations d’entretien endommagés ;
nécessitant une passerelle ; - la protection cathodique ;
- la mise en place d’enrochements ; - la déchloruration ;
- le boulonnage du rocher dans les tunnels. - la réalcalinisation ;
- le parachèvement des soudures ;
• les équipements et les éléments de - la protection et réfection des
protection : cachetages d’ancrages des armatures de
- la réfection des dispositifs d’écoulement précontrainte ;
des eaux ; - le remplacement isolé d’un rivet ou d’un
- la suppression des venues d’eau ; boulon.

24 Surveillance et entretien courant des ouvrages d’art routiers


Annexes

Fiches descriptives
« Entretien courant »

1 - Accès à l’ouvrage 26
Fiche III.1 - Accès à l’ouvrage 27
2 - Nettoyage général 28
Fiche III.2 - Enlèvement d’embâcles 28
Fiche III.3 - Enlèvement d’affiches 29
Fiche III.4 - Enlèvement de graffitis 30
Fiche III.5 - Nettoyage des chaussées 31
Fiche III.6 - Joint de chaussée 32
Fiche III.7 - Garde-corps métalliques 34
Fiche III.8 - Sommiers de piles et culées 35
3 - Végétation 36
Généralités 36
Fiche III.9 - Sur tablier 37
Fiche III.10 - Murs, tympans, parties maçonnées 38
Fiche III.11 - Débroussaillage manuel des quarts de cônes et talus végétalisés 39
Fiche III.12 - Perrés 40
Fiche III.13 - Sommiers de piles et culées 41
Fiche III.14 - Les abords 42
4 - Évacuation des eaux 43
Fiche III.15 - Nettoyage des avaloirs, grilles et gargouilles 43
Fiche III.16 - Débouchage des collectes et évacuation des eaux pluviales 44
Fiche III.17 - Nettoyage des corniches caniveaux 45
Fiche III.18 - Curage des saignées aux abords des ouvrages 46
Fiche III.19 - Débouchage des barbacanes sur ouvrages de soutènement 47
5 - Chaussée 48
Fiche III.20 - Pont en maçonnerie 48
Fiche III.21 - Pont à tablier 50
6 - Équipements 51
Fiche III.22 - Trottoirs, bordures, réseaux, concessionnaires 51
Fiche III.23 - Corniches 53
Fiche III.24 - Garde-corps métalliques 55
Fiche III.25 - Dispositifs de retenue 57
Fiche III.26 - Joints de chaussée 58
7 - Murs de soutènement 60
Fiche III.27 - Murs de soutènement 60

Surveillance et entretien courant des ouvrages d’art routiers 25

Annexes 25
Accès à l’ouvrage - Fiche III.1

Accès à l’ouvrage

Fonctions : l’accès à toutes les parties des ouvrages doit être facile et entretenu pour pouvoir procéder aux
visites de contrôles et de surveillance, ainsi qu’à l’entretien. Les dispositifs d’accès doivent être réalisés à
la construction de l’ouvrage et il faut veiller à leur exécution et à leur entretien régulier. Ils doivent être
créés ou remis en état s’ils ont été oubliés ou rendus inaccessibles par manque d’entretien.

Si l’accès doit s’effectuer à partir de la voie principale, il convient de prévoir :


• un stationnement devant permettre de garer un véhicule en toute sécurité à proximité immédiate per-
mettant de préparer du matériel d’intervention ;
• un accès piétons par les talus.

Il est rappelé que :


• les règles de sécurité routière s’appliquent également aux agents de tout niveau qui visitent ou entre-
tiennent les ouvrages ;
• les descentes d’eau préfabriquées ou maçonnées ne peuvent être considérées comme des accès à
l’ouvrage.

26 Surveillance et entretien courant des ouvrages d’art routiers


Accès à l’ouvrage - Fiche III.1
Dégradations Interventions nécessaires
Stationnement impossible. Stationnement impossible :
• c réer une aire de stationnement pour un four-
Végétation :
Dégradations - causes
• v égétation gênant la visibilité ou l’accès à
gon (surlargeur accotement, busage ponctuel
d’un fossé, accès derrière des glissières ...).
l’ouvrage. Maintenir cette aire en bon état.
Talus en mauvais état : Végétation :
• r igoles, absence de descentes d’eau maçon- • s upprimer la végétation (voir fiche végéta-
nées ; tion).
• déformation des terrains ; Talus en mauvais état :
• pente trop abrupte. • mise en place de descentes d’eau,
Absence d’accès praticable. • a pport de terre et reconstitution d’une surface
uniforme,
• reprise par réalisation de plates-formes.
Absence d’accès praticable :
Créer un accès :
• p ar des escaliers en béton, en bois, des tra-
verses maintenues par des chevilles ou des
bordurettes ;
• par des réservations dans un perré ;
• par un sentier ;
• le maintenir en bon état.

Moyens nécessaires Modes opératoires


Stationnement impossible : Stationnement impossible :
• emprises disponibles ; • relève des techniques routières.
• matériel de terrassement ;
Végétation :
• buses Béton Armé éventuellement.
• u tilisation réglementaire des engins et de
Végétation : l’outillage.
• débroussailleuse ; Talus en mauvais état :
• tronçonneuse ; • relève des techniques routières.
• m atériel de fauchage et de débroussaillage
manuel. Absence d’accès praticable :
• escaliers en béton, en bois : traverses mainte-
Talus en mauvais état : nues par des chevilles ou bordurettes ; éven-
• pelles, pioches ; tuellement installer une main courante. Enlever
• descentes d’eau maçonnées ; la mousse, changer les bois vermoulus et les
mains courantes oxydées.
• matériaux de remblai.

Absence d’accès praticable :


• p elles, pioches, masse, scie, visserie éven-
tuelle ;
• vérifier les emprises ;
• tout-venant pour remblaiement.

Surveillance et entretien courant des ouvrages d’art routiers 27


Nettoyage général - Fiche III.2

Enlèvements d’embâcles
Dégradations Interventions nécessaires
L’accumulation d’embâcles, corps flottants ou •e  nlever et récupérer les embâcles au fur
non au droit des brèches hydrauliques réduit la et à mesure de leur blocage au droit de
section et peut générer des poussées horizon- l’ouvrage ;
tales importantes pour lesquelles les ouvrages • é va c u e r et ré c u p é re r l e s b ra n c h e s, l e s
n’ont pas été prévus. branchages ou les arbustes ;
Conséquences : • e nlever et récupérer les troncs d’arbres, les
rouleaux de paille ;
• ruine possible de l’ouvrage en cas de crue.
• procéder à une veille attentive en cas de coupe
de bois à l’amont.

Moyens nécessaires Mode opératoire


Gaffe ou grappin, fourche ou croc pour l’évacua- À l’aide du tire-fort et de l’élingue, ramener les
tion de branchages, avec en complément : troncs d’arbres sur la berge. Déformation des
• t ronçonneuse, élingue, tire-fort (point fixe) terrains.
pour enlèvement d’arbustes ou de branches ;
• pelle mécanique à partir du tablier mais après
vérification de la résistance de l’ouvrage.

28 Surveillance et entretien courant des ouvrages d’art routiers


Nettoyage général - Fiche III.3

Enlèvements des affiches


Dégradations Interventions nécessaires
La couverture des parements des ouvrages par Procéder à l’enlèvement des affiches au moins
des affiches dissimule l’état de ceux-ci aux yeux une fois par an, à l’occasion du contrôle an-
des visiteurs d’ouvrages. nuel.

Conséquences :
• les désordres peuvent se manifester à l’insu
des gestionnaires ;
• atteinte à l’environnement visuel.

Moyens nécessaires Modes opératoires


S eau, éponge, pulvérisateur, brosse métallique Enlèvement par arrachage ou utilisation de
échelle, raclette, brûleur, nettoyeur haute pres- décollant.
sion.
Attention aux produits chimiques : n’utiliser que
des produits ne nuisant pas à l’environnement
et vérifier plus particulièrement leur condition
d’emploi en site aquatique.

En cas de difficultés, utilisation de matériel spé-


cifique : brûleur ou nettoyeur haute pression.

L’utilisation du brûleur doit être faite sans insister


pour ne pas chauffer le parement.

Pour le nettoyeur haute pression, il faut limiter


la pression à 8 Mpa (80 bars) pour éviter d’en-
dommager les parements.

Surveillance et entretien courant des ouvrages d’art routiers 29


Nettoyage général - Fiche III.4

Enlèvements des graffitis


Dégradations Interventions nécessaires
Peu de dégradations pour les OA.
Faire disparaître les inscriptions diffamatoires.
Risque d’inscriptions diffamatoires, altération du
cadre de vie surtout en mileu urbain.

Attention, un graffiti en appelle d’autres.

Moyens nécessaires Modes opératoires


Brosse métallique, seau, pulvérisateur, éponge.  ulvérisation d’un dissolvant, puis rinçage. At-
P
tention aux produits chimiques : n’utiliser que
Brûleur, brosse métallique. des produits ne nuisant pas à l’environnement
Peinture + matériel d’application. et vérifier plus particulièrement leur condition
d’emploi en site aquatique.

 u brûlage de la peinture, sans excès, afin de ne


O
pas noircir le support, ou par recouvrement à la
peinture de couleur appropriée.

 n enlèvement trop systématique des graffi-


U
tis peut conduire à augmenter leur fréquence
d’application. On pourra ne procéder qu’à
l’enlèvement des seuls graffitis à caractère
diffamatoire.

L e recouvrement par peinture nécessite l’appli-


cation de plusieurs couches pour faire réellement
disparaître les graffitis.

30 Surveillance et entretien courant des ouvrages d’art routiers


Nettoyage général - Fiche III.5

Nettoyage des chaussées


Dégradations Interventions nécessaires
Dépôts de matériaux en bordure de chaussée Balayage manuel ou mécanique avec balayeuse
ou dans le caniveau gênant l’évacuation des aspiratrice.
eaux et entraînant la stagnation et les risques
d’infiltration dans l’ouvrage.

Dépôts également en rive (au pied des parapets)


pouvant servir de support à l’enracinement de
la végétation.

Moyens nécessaires Modes opératoires


Pelles rectangulaires, balais, curette, brouette, Manuellement, décoller les dépôts plus ou moins
fourgon permettant l’évacuation des produits adhérents, puis balayage.
du balayage.
Pour grands ouvrages et ouvrages en milieu
Éventuellement balayeuse aspiratrice travaillant urbain ou supportant une voie très fréquentée,
sous surveillance des agents (nettoyage des l’utilisation d’une balayeuse aspiratrice est re-
évacuations d’eau). commandée car elle limite les gênes à la circula-
tion, son intervention doit être programmée.
Travail sous circulation, donc signalisation de
chantier nécessaire, voir éventuellement alternat Attention : veillez à ne pas obturer les évacua-
de circulation. tions d’eau - nettoyage simultané.

Ne pas rejeter dans le milieu naturel les déchets


collectés.

Surveillance et entretien courant des ouvrages d’art routiers 31


Nettoyage général - Fiche III.6

Joint de chaussée

Fonctions : permet les mouvements relatifs (dilatation) entre le tablier et ses appuis ou deux éléments
de structure, assure la continuité de la surface de roulement.

Constitution : joints de chaussée à composants métalliques, joints à revêtement amélioré.

ATTENTION : les décalages dans un plan vertical ou les décalages transversaux des joints de dilatation
peuvent être le signe de désordres importants de fonctionnement de la structure. Les ouvertures anormales
(ouverture totale ou butée) peuvent également être un signe de désordre grave. Pour tous ces examens,
il conviendra toujours de comparer une extrémité du tablier à l’autre. Toute butée du joint dans le sens
longitudinal ou transversal, la rupture d’éléments (que la butée soit due à un objet d’apport extérieur, soit
du fait du fonctionnement de l’ouvrage), ou tout autre défaut visuel (usure, déformation, choc, déchirure,
décollement, fissure, arrachement du remplissage) ou sonore (battement, claquement au passage des
véhicules) constatés sont préjudiciables à l’intégrité du joint.

Avant toute intervention autre qu’une intervention de sécurité, il faut vérifier si le joint ne bénéficie
pas d’une garantie, auquel cas, il conviendra de faire revenir l’entreprise qui avait fourni et posé
le joint.

32 Surveillance et entretien courant des ouvrages d’art routiers


Nettoyage général - Fiche III.6

Joints de chaussées (suite)


Dégradations Interventions nécessaires
Salissures diverses incrustées : Salissures diverses incrustées :
• dépôts empêchant le fonctionnement des joints • balayage de surface ;
de chaussée, nettoyage insuffisant, joints insuf- • e nlèvement des gravillons et autres éléments
fisamment auto-nettoyants, défaut de trafic. bloquants.

Moyens nécessaires Précautions


Alternat de circulation éventuel, agents. Avant toute intervention, il faut vérifier si les
dépôts n’ont pas endommagé le système d’étan-
Salissures diverses incrustées : fourgon, balais, chéité, proscrire tout outil qui pourrait causer des
pelles, compresseur d’air, nettoyeur haute-pres- blessures aux organes étanches du joint.
sion.
Balayage, soufflage à l’air.

Si après un premier soufflage, il reste des ma-


tériaux dans le joint, les détremper par envoi
d’eau sous pression puis procéder à un nouveau
soufflage ou voire attendre l’hiver.

Surveillance et entretien courant des ouvrages d’art routiers 33


Nettoyage général - Fiche III.7

Garde-corps métalliques
Fonctions : permet d’éviter la chute des piétons mais n’est pas un dispositif de retenue pour les
véhicules. Les prescriptions techniques auxquelles doit répondre le garde corps sont indiquées
dans la norme XP P 98405. On peut également consulter le fascicule « Garde-corps » du Sétra.

Dégradations Interventions nécessaires


Salissures diverses. Nettoyage.

Moyens nécessaires Modes opératoires


C u v e à e a u , j e t , p u l v é r i s a t e u r, g r o s s e s Nettoyer manuellement par pulvérisation d’eau
éponges. et de savon et frotter avec l’éponge.
L’utilisation d’un nettoyeur haute pression Éventuellement brosser (sans enlever la pein-
est à proscrire (risque de décapage de la ture).
peinture).
Laver à l’eau (jet ou pulvérisateur).

34 Surveillance et entretien courant des ouvrages d’art routiers


Nettoyage général - Fiche III.8

Sommiers de piles et culées


Attention : la plupart des anciens ouvrages sont mal conçus et les conditions d’accès aux
sommiers sont difficiles. Une reconnaissance préalable et une réflexion sur les moyens d’accès
et les dispositifs de sécurité sont nécessaires.
Prendre les mesures nécessaires pour éviter l’apport de déblais depuis les talus ou les
accotements.
Éviter d’endommager les appareils d’appui et les bossages en utilisant des moyens inadaptés.

Dégradations Interventions nécessaires


E ncombrement par dépôt de terre ou de sable.  ettoyer périodiquement les sommiers de pile
N
Stagnation d’eau. et de culées.

L a stagnation des matériaux en provenance  éboucher les barbacanes et autres dispositifs


D
des joints de chaussée et l’imprégnation de ces permettant d’éviter des stagnations d’eau.
matériaux par les eaux du joint sont de nature à
endommager les appareils d’appui et à dégrader
les matériaux constitutifs de la culée.

Conséquences :
• vieillissement prématuré de l’appareil d’appui
et de la culée.

Moyens nécessaires Modes opératoires


Moyens d’accès. Mise en place des moyens d’accès.

Balayette.  ettoyage manuel de la cunette et du dessus


N
du sommier à l’aide d’une balayette et d’une
Raclette. raclette.
Pelle.  tilisation du nettoyeur haute pression pour
U
Nettoyeur haute pression. projeter les déchets aux extrémités du sommier,
en limitant la pression à 8 Mpa (80 bars), puis
Cuve à eau. enlèvement des matériaux.

Déboucher les dispositifs d’évacuation.

Surveillance et entretien courant des ouvrages d’art routiers 35


Végétation

Généralités

La végétation a des racines qui pénètrent dans les fissures et les joints. En grossissant, elles provoquent
des éclatements de béton ou de pierres et la dislocation des parements.

Pour une meilleure sécurité, il faut dégager régulièrement l'ouvrage de la végétation pour
assurer :
• une bonne visibilité de l'ouvrage par les usagers de la route ;
• une bonne accessibilité aux « visiteurs de l'ouvrage » ;

et aussi :
• éviter toute dégradation sur la structure ;
• mettre à jour les désordres existants ;
• assurer le maintien du débouché hydraulique.

36 Surveillance et entretien courant des ouvrages d’art routiers


Végétation - Fiche III.9

Sur tablier
Dégradations Interventions nécessaires
La végétation peut : Arrachage de l’herbe.
• prendre naissance dans les endroits encombrés
Balayage des caniveaux et trottoirs.
de salissures (terre, sable, boue...) ;
• créer des zones privilégiées de rétention d’hu- Soufflage des joints de chaussée.
midité,
Nettoyage des gargouilles.
• obstruer des évacuations d’eaux ;
• porter atteinte à l’étanchéité ;
• exercer une action chimique d’affaiblissement
des liants et parfois des pierres ; Précautions
• fixer des dépôts qui perturbent l’écoulement
de l’eau. Le travail d’entretien doit être réalisé à l’aide
de petits outils métalliques et de brosses en
évitant d’utiliser des outils agressifs qui peuvent
provoquer des désordres dans les maçonneries.
Moyens nécessaires Attention à l’emploi de lance à eau sous pression.
Cet outil est à utiliser avec précaution.
Outils manuels, lance à eau sous pression éven- Certaines herbes ont de longues racines. En les
tuellement. arrachant, on risque d’enlever une bonne partie
des joints dans le cas de maçonnerie et ainsi,
de disloquer la structure. Il est donc nécessaire
de procéder par étapes successives en alternant
arrachage et rejointoiement.

Toute élimination de végétation parasite sur les


maçonneries devra être suivie le plus tôt possible
d’une opération de rejointoiement.

RAPPEL : la signalisation du chantier doit être conforme aux règlements en vigueur.

Surveillance et entretien courant des ouvrages d’art routiers 37


Végétation - Fiche III.10

Murs, tympans, parties maçonnées


Dégradations Interventions nécessaires
La végétation peut : Ne pas laisser la végétation s’installer.
• créer des zones privilégiées de rétention d’hu-
L es ouvrages en maçonnerie présentent des
midité ;
parements irréguliers qui favorisent l’apparition
• exercer une action mécanique sur les rem- et le développement de végétation.
blais ;
• compliquer la surveillance de l’ouvrage ;
• exercer une action chimique d’affaiblissement
des liants et parfois des pierres ;
• contribuer à la dégradation des parties d’ouvra-
ge où les racines font éclater les joints.

Moyens nécessaires Modes opératoires


 utils manuels avec manche télescopique éven-
O M ettre en place la signalisation réglementaire.
tuel.
Enlever et déraciner les plantes grimpantes.
Echelle, échaffaudage ou nacelle dans certains
cas.

38 Surveillance et entretien courant des ouvrages d’art routiers


Végétation - Fiche III.11
Débroussaillage manuel des quarts
de cônes et talus végétalisés
Dégradations Interventions nécessaires
Installation d’une végétation parasite nuisant au Entretenir la végétation, avec la périodicité
bon développement de celle souhaitée. requise.

Conséquences :
• n écessité d’un entretien permanent, alors
que la réalisation de la tâche aux jeunes âges
doit permettre de réduire les interventions
ultérieures.

Moyens nécessaires Modes opératoires


Débroussailleuse, faux, croissant, fourche. Débroussaillage manuel à l’aide d’une débrous-
sailleuse ou d’une faux sur 2 mètres minimum à
partir de l’aplomb de l’ouvrage.

Attention, l’accès à ces zones est en général


mal conçu.

Surveillance et entretien courant des ouvrages d’art routiers 39


Végétation - Fiche III.12
Perrés
Dégradations Interventions nécessaires
Le développement de végétation sur les perrés Traiter préventivement, de façon prioritaire.
maçonnés abîme les joints.
À défaut, procéder à l’élimination de la végé-
La prolifération de mousses et lichens par l’action tation et traiter pour éviter des repousses trop
de rétention de l’humidité dégrade le béton. rapides.

Conséquences :
• u n vieillissement accéléré de ces parties
d’ouvrages qui contribuent à la stabilité des
parties qu’elles protègent.

Moyens nécessaires Modes opératoires


B alais, pelle, brouette, réserve d’eau, raclette. Attention aux conditions d’accès à ces parties
d’ouvrage, la plupart sont d’approche difficile.
Nettoyeur haute pression, citerne d’eau.
Pour supprimer la végétation, privilégier :
• l’élimination à la raclette ;
• le nettoyage par eau sous pression (limitée à 8 Mpa
(80 bars) pour ne pas endommager les
joints).

L’utilisation de produits chimiques est à proscrire


en utilisation courante. Il faut réserver leur em-
ploi à des spécialistes qualifiés dans ce domaine
en imposant par ailleurs l’utilisation de produits
respectant l’environnement et ceci plus particu-
lièrement en site aquatique.

40 Surveillance et entretien courant des ouvrages d’art routiers


Végétation- Fiche III.13
Sommiers de piles et de culées
Dégradations Interventions nécessaires
Le développement de végétation en sommier de Nettoyer les sommiers de pile et de culée pour
pile et/ou de culée est de nature à dégrader les y enlever toute végétation naissante, tout dépôt
appareils d’appui et le matériau constitutif de la de matériau.
pile et/ou de la culée.
Procéder, si nécessaire, au débouchage des dis-
Conséquences : positifs d’évacuation des eaux.
• risque de mauvais fonctionnement de l’appareil
(voir fiche III.16)
d’appui, vieillissement prématuré de l’appareil
d’appui, dégradation de l’appui dû au dévelop-
pement de la végétation.

Moyens nécessaires Modes opératoires


Balayette, raclette, nettoyeur haute pression.  ettoyage manuel à l’aide d’une balayette et
N
d’une raclette.
S i impossibilité d’accès par les moyens tradition-
nels tels qu’échelle, échafaudage léger, prévoir Utilisation du nettoyeur haute pression.
une nacelle négative.
 ans le cas de l’utilisation du nettoyeur haute
D
pression, limiter la pression à 8 Mpa (80 bars).

Surveillance et entretien courant des ouvrages d’art routiers 41


Végétation - Fiche III.14
Les abords
Dégradations Interventions nécessaires
La végétation peut : F auchage mécanique régulier lié à l’entretien
• créer des rideaux d’arbres, conservant en per- routier.
manence l’ouvrage dans l’ombre et entretenant
Dégagements des gabarits hydrauliques.
ainsi l’humidité ;
• réduire les caractéristiques hydrauliques en  égagement d’une zone d’approche autour de
D
site aquatique ; l’ouvrage.
• créer des obstacles favorisant le stockage des
boues ;
• compliquer l’accès à l’ouvrage et rendre difficile
sa surveillance continue ;
• d e longues racines peuvent déstabiliser un
ouvrage malgré son éloignement.

Moyens nécessaires Modes opératoires


Engins mécaniques et outils manuels. La coupe d’arbres de gros diamètres nécessite
l’intervention d’un personnel qualifié dont seul
celui ayant reçu une formation adéquate pourra
intervenir afin d’éviter tout incident.

42 Surveillance et entretien courant des ouvrages d’art routiers


Évacuation des eaux - Fiche III.15
Nettoyage des avaloirs, grilles
et gargouilles
Dégradations Interventions nécessaires
Obturation des dispositifs d’évacuation des Nettoyage périodique.
eaux.

Conséquences :
• stagnation de l’eau sur chaussée ;
• pousse de la végétation, infiltrations d’eau dans
l’ouvrage ou le tablier.

Moyens nécessaires Modes opératoires


Crochet, balais, raclette, pelle, brouette.  ettoyage superficiel, puis dépose des grilles et
N
tampons pour nettoyage manuel des ouvrages.

Hydrocureur (furet hydraulique).

En cas de difficultés : utilisation d’un hydrocureur


(furet hydraulique). Dans ce cas, travailler de
l’aval vers l’amont.

Surveillance et entretien courant des ouvrages d’art routiers 43


Évacuation des eaux- Fiche III.16
Débouchage des collectes
et évacuation des eaux pluviales
Dégradations Interventions nécessaires
Le bouchage de ces dispositifs, situés en tête de Vérifier le bon fonctionnement du système d’éva-
sommier de culée, plus rarement de pile, peut cuation, par exemple lors du contrôle annuel,
conduire à : en déversant de l’eau et en vérifiant que son
• la stagnation des eaux sur le béton ou les ma- évacuation s’effectue correctement.
çonneries avec éventuellement détérioration
Sinon, procéder au débouchage, puis à la vérifi-
des appareils d’appui ;
cation évoquée ci-dessus.
• le débordement des eaux, au-delà du dispo-
sitif.

Conséquences :
• v ieillissement prématuré des structures et
équipements, ravinement des perrés.

Moyens nécessaires Modes opératoires


Fer à béton, raclette, cannes de curage, balais. Passage de fers à béton ou cannes de curage
de buses.
Nettoyeur haute pression et cuve à eau.
Si échec, utilisation nettoyeur haute pression.
Hydrocureur (furet hydraulique).
Si échec, utilisation d’un hydrocureur par le
bas.

Attention aux conditions d’accès aux sommiers,


la plupart des anciens ouvrages sont mal conçus
pour accéder à ces zones.

Une reconnaissance préalable et une réflexion


sur les moyens d’accès et les dispositifs de sé-
curité sont nécessaires.

44 Surveillance et entretien courant des ouvrages d’art routiers


Évacuation des eaux - Fiche III.17
Nettoyage des corniches caniveaux

Dégradations Interventions nécessaires


La stagnation de matières solides gêne ou em-  ettoyer périodiquement le dispositif, avant
N
pêche l’écoulement des eaux. toute accumulation significative.

Conséquences : La périodicité est adaptée à l’ouvrage et dépend


• la corniche caniveau ne joue plus son rôle, l’eau des salissures apportées par la chaussée, du bas-
s’écoule sur la chaussée ou sur l’ouvrage ; sin versant, du dimensionnement de la corniche,
de la pente longitudinale de l’ouvrage.
• de plus, les sédiments concentrent les matiè-
res en suspension, en particulier les métaux
lourds.

Moyens nécessaires Modes opératoires


Nettoyeur haute pression, cuve à eau. Nettoyage par haute pression.

Pelle, brouette, camion. L es dépôts doivent être évacués dans une dé-
charge. Ils ne doivent en aucun cas être jetés à la
rivière (sédiments chargés en métaux lourds).

Des dispositions particulières doivent être mises


en œuvre pour assurer la sécurité des agents :
ligne de vie et harnais grilles faisant garde-corps
et dispositifs de sécurité sont nécessaires.

Surveillance et entretien courant des ouvrages d’art routiers 45


Évacuation des eaux - Fiche III.18

Curage des saignées aux abords


des ouvrages
Dégradations Interventions nécessaires
Colmatage des saignées, par défaut d’entre- E ntretenir périodiquement ces dispositifs sim-
tien. ples, pour éviter leur colmatage et la pousse
d’une végétation nuisible à leur bon fonction-
Conséquences : nement.
• les eaux de ruissellement, de part et d’autre
de l’ouvrage se concentrent sur l’ouvrage et
s’infiltrent éventuellement dans le joint de
dilatation.

Moyens nécessaires Modes opératoires


Pioche, pelle, balais. C urage et nettoyage des saignées aux extrémités
de l’ouvrage.

46 Surveillance et entretien courant des ouvrages d’art routiers


Évacuation des eaux - Fiche III.19

Débouchage des barbacanes sur


ouvrages de soutènement
Dégradations Interventions nécessaires
Dépôts de matériaux solides dans les orifices, Nettoyer pérodiquement ces orifices en s’assu-
voire obstruction volontaire. rant de leur bon fonctionnement.

Conséquences :
• accumulation d’eau derrière le mur, augmenta-
tion des poussées, à terme ruine du mur.

Moyens nécessaires Modes opératoires


Tige métallique, balais, pelle. Nettoyage à l’aide d’une tige métallique, en pre-
nant soin de ne pas abîmer ou percer l’éventuelle
protection filtrante (géotextile ou autre).

En cas d’échec , utilisation d’un nettoyeur


haute pression en limitant la pression à 8 MPa
(80 bars).

Recréer des barbacanes si nécessaire.

Surveillance et entretien courant des ouvrages d’art routiers 47


Chaussée - Fiche III.20

Pont en maçonnerie
Dégradations Interventions nécessaires
Nids de poule : Nids de poule :
• mauvaise qualité de la chaussée ; • n écessité d’intervention d’urgence, bouchage
• pollution par remontée d’argile du matériau de par enrobés à froid, grave émulsion, grave
remplissage des voûtes ; bitume ou enrobés à chaud.
• forte perméabilité de la couche de roulement Sur chaussée peu circulée emploi possible de gra-
et dégradation ; ves naturelles GNT avec scellement à l’émulsion
• défaut de drainage ; de bitume et gravillonnage obligatoire.
• gel.
Fissures :
Fissures : • s i fissures fines (< 2 mm d’ouverture) : suivre
• fatigue de la chaussée ; leur évolution ;
• vieillissement ; • si fissures larges (> 2 mm) : imperméabilisation
de la surface ;
• retrait de l’assise traitée ;
• les pontages devront être réalisés par entre-
• joint de reprise du tapis.
prise spécialisée ainsi que la reprise générale
Flache : éventuelle de la chaussée.
• peut révéler un grave défaut de la structure ; Flache :
• provient du tassement des matériaux avec fuite • inspecter l’état de la route, des tympans, si
éventuelle au travers de la structure. anomalies prévoir une inspection de l’ouvrage
Affaissement : (VES au minimum) ;
• provient du mouvement d’un appui. • reprofilage en graves émulsion ou béton bi-
tumineux.

Affaissement :
• inspecter immédiatement l’ouvrage ;
• nécessite grosse réparation.

48 Surveillance et entretien courant des ouvrages d’art routiers


Chaussée - Fiche III.20

Pont en maçonnerie (suite)


Moyens nécessaires Modes opératoires
Nids de poule : Avant d’intervenir, s’informer sur la position de
• camion ; l’étanchéité notamment si l’ouvrage a fait l’objet
• compresseur à bêche ; de réparations (consulter le dossier d’ouvrage)
avec mise en place d’une étanchéité générale
• dame vibrante ou manuelle ; haute.
• point à temps ;
• matériaux ; Nids de poule :
• signalisation de chantier ; • d écoupage des bords du trou pour éliminer
les parties dégradées et obtenir des bords
• m atériel pour alternat de circulation éven- verticaux ;
tuel.
• évacuer toute trace d’eau du trou et purger le
Fissures : fond du trou ;
• camion ; • m ettre une couche d’accrochage d’émulsion
• point à temps ; (0,8 Kg/m2),
• compacteur (pas de cylindre vibrant lourd) ; • remplir le trou du matériau choisi ;
• matériaux ; • compacter (pas d’engin vibrant lourd) ;
• signalisation de chantier ; • gravillonner sur enrobé à froid ;
• é ventuellement matériel pour alternat de • scellement de la répation avec émulsion de bitume
circulation. (1,5 Kg/m2) et gravillons 4/6.

Flache : Fissures :
• camion ; si fissures >2 mm mais limitées :
• point à temps ; • e mplois partiels 1,5 Kg/m2 d’émulsion à 65 %
avec gravillons 2/4 ou 4/6 ;
• compresseur à bêche pneumatique ;
• (éviter le surdosage en liant) ;
• compacteur (pas de cylindre vibrant lourd) ;
• balayage des gravillons en excès.
• matériaux ;
• signalisation de chantier ; Éviter la circulation immédiate sur traitement.
• é ventuellement matériel pour alternat de Flache :
circulation.
• reprofilage localisé ;
• d élimiter les zones à traiter éventuellement
avec bêche pneumatique ;
• couche d’accrochage ;
• é pandre matériau grave émulsion, enrobés à
froid, micro béton bitumineux à chaud ;
• régler suivant les pentes ;
• compacter en évitant cylindre vibrant lourd ;
• vérifier les pentes ;
• imperméabiliser la surface et traiter les bords
On peut suivre utilement les indications fournies
par le guide pratique pour l’entretien courant
des chaussées, édité par le Sétra - Réf. : D 9650,
1996.

Surveillance et entretien courant des ouvrages d’art routiers 49


Chaussée - Fiche III.21

Pont à tablier
La chaussée d’un pont à tablier est constituée d’un revêtement en béton bitumineux mince, posé sur la chape
d’étanchéité. Celle-ci garantit le bon état de l’ouvrage. Il est impératif d’éviter la moindre détérioration
de la chape ; si une atteinte y a été portée, elle doit être confirmée par l’inspection d’un spécialiste en
ouvrages d’art pour faire procéder à la réparation par une entreprise spécialisée.

Dégradations Interventions nécessaires


Nids de poule : Nids de poule :
• arrachement localisé du revêtement. • nécessité d’intervention d’urgence,
• b ouchage provisoire éventuel par enrobés à
Pelade localisée :
froid, définitif par béton bitumineux à chaud.
• petits arrachements de matériaux du revête-
ment localisés ou généralisés. Pelade localisée :
• imperméabilisation par emplois partiels ou
enduit général. Peut nécessiter l’exécution d’un
tapis mince ou ultra-mince,

Moyens nécessaires • relève lors de l’entretien spécialisé.

Nids de poule :
• camion ;
• point à temps ;
• compresseur avec bêche pneumatique ;
Modes opératoires
• cylindre vibrant léger ;
• matériaux chauds. Nids de poule :
• d écouper les bords du trou pour éliminer les
Pelade localisée : parties endommagées sans attaquer la chape
• camion ; d’étanchéité ;
• point à temps ; • éliminer l’eau ;
• signalisation de chantier ; • mettre une couche d’accrochage à l’émulsion
• alternat si nécessaire. (0,8 Kg/m2) ;
• remplir le trou par le matériau choisi (béton
bitumineux à chaud sauf pour reprise provi-
soire). Compactage.

Pelade localisée :
• procéder par emplois partiels ou généralisés sui-
vant techniques routières enduit ou tapis.

Veillez à ce qu’il n’y ait pas d’excès d’émulsion,


à retirer les gravillons en excès par balayage
général. S’assurer que les évacuations d’eau sont
en état normal de fonctionnement.

50 Surveillance et entretien courant des ouvrages d’art routiers


Équipements - Fiche III.22
Trottoirs, bordures, réseaux,
concessionnaires
Fonction : les trottoirs permettent la circulation des piétons et contiennent éventuellement des réseaux,
les bordures servent de fil d’eau et évitent que les véhicules ne franchissent le trottoir.

Constitution : trottoirs pleins (béton maigre, sable...) ; revêtus (béton, enrobés, asphalte) ou creux couverts
par des dallettes.

ATTENTION : un défaut d’alignement en plan ou en élévation peut traduire un comportement anormal de


la structure.

Dégradations Interventions nécessaires


Bordures déplacées : Bordures déplacées :
• chocs de véhicules, infiltrations d’eau, flexion • mise en place d’une signalisation ;
du tablier, problème de dilatation : absence de • intervention d’entretien spécialisé à prévoir
joints secs entre éléments, chocs de véhicules, après analyse des causes, création d’un joint
absence de jeu au droit du joint du tablier... libre toutes les 3 ou 4 bordures.
Affaissement, nids de poule : Affaissement, nids de poule :
• dans le revêtement des trottoirs. • réparation pour assurer la sécurité des pié-
tons.
Dallettes cassées :
• circulation de véhicules sur le trottoir, tasse- Dallettes cassées :
ment des remblais, mouvements de l’ouvrage, • m ise en place d’une signalisation pour les
vandalisme. piétons et autres usagers.
Désordres sur les réseaux : La réparation doit être précédée d’une analyse
• fuites, corrosion des supports, dégradations du des causes.
calfeutrage (cas des conduites d’eau).
Désordres sur les réseaux :
Ces réseaux appartiennent à des concession- • a lerter le concessionnaire dès l’apparition du
naires (France Telecom, GDF, EDF syndicats des désordre pour qu’il assure l’entretien ou la
eaux ...). remise en conformité de son réseau.

Surveillance et entretien courant des ouvrages d’art routiers 51


Équipements - Fiche III.22
Trottoirs, bordures, réseaux,
concessionnaires (suite)
Moyens nécessaires Modes opératoires
Bordures déplacées : Bordures déplacées :
• alternat de circulation éventuel, fourgon, bau- • m ise en place de la signalisation de restriction
driers, gants, brouette, pelle, béton pour pose de circulation ;
et calage des bordures. • enlèvement de la bordure gênante ;
Affaissement, nids de poule : • balisage ;
• fourgon, baudriers, pelles, gants, matériaux en- • d épose des bordures puis pose avec joints
robés, éventuellement bêche pneumatique. libres.

Dallettes cassées : Affaissement, nids de poule :


• alternat de circulation éventuel, fourgon, bau- • b oucher et reprofiler les trottoirs après avoir
driers, gants. déterminé la cause de la dégradation pour
effectuer la réparation définitive ultérieure.

Dallettes cassées :
• m ise en place d’une signalisation de la zone
dangereuse pour les piétons et autres usa-
gers ;
• remplissage de sable, mise en place de plan-
ches ou de matériaux enrobés à froid en atten-
dant le remplacement.

Désordres sur les réseaux :


• intervention auprès du concessionnaire.

52 Surveillance et entretien courant des ouvrages d’art routiers


Équipements - Fiche III.23

Corniches
Fonction : permettent la fixation des garde-corps ; jouent un rôle esthétique et pour l’évacuation
des eaux dans le cas des corniches-caniveaux, doivent permettre les dilatations du tablier pour
les joints de chaussée et des trottoirs.
Constitution : béton, acier, aluminium. En général, elles sont préfabriquées.

Dégradations Interventions nécessaires


Salissures diverses : Salissures diverses :
• sur corniches dues aux projections par les vé- • nettoyage car inesthétique ;
hicules, à la pluie, aux ruissellements ; • détérioration des joints entre éléments ;
• détérioration des joints entre éléments. • colmatage du joint entre éléments (opération
délicate à réaliser).
Éclats, taches de rouille :
• suite au gel et à l’insuffisance d’enrobage des Éclats, taches de rouille :
aciers pour les corniches en BA. • e nlever les éclats pour qu’ils ne tombent pas
sur la voie franchie ;
Traces de chocs :
• une visite est nécessaire chaque printemps ;
• heurts par des véhicules hors gabarit en hauteur
occasionnant cassures, épaufrures ; • p assivation et peintures des aciers apparents.
• déplacement ; Traces de chocs ou déplacement :
• détérioration de la fixation à la structure par • si les désordres sont importants, mise en place
chocs ou corrosion. d’une signalisation de restriction de circulation
sur et sous ouvrage.

Réparation selon l’importance des désordres :


• p eu importants : réparations de surface, en-
lèvement des éclats, passivation des aciers
apparents, ragréage de surface ;
• importants : analyse des causes par un spé-
cialiste en ouvrages d’art, remplacement de
l’élément.

Vérification et renforcement des fixations des


autres éléments.

Surveillance et entretien courant des ouvrages d’art routiers 53


Équipements - Fiche III.23

Corniches (suite)
Moyens nécessaires Modes opératoires
Salissures diverses : Salissures diverses :
• alternat de circulation éventuel, agents, four- • pulvérisation eau et savon ou eau et détergent
gon, baudriers, gants, cirés, grosses éponges, à moyenne pression (limité à 0,5 Mpa, soit 5
brosses pour les impuretés ; bars) pour ne pas dégrader les parements ;
• jet, pulvérisateur ou nettoyeur moyenne pres- • rinçage à l’eau.
sion avec dispositif d’aspiration, cuve à eau.
L’emploi du nettoyeur moyenne pression sera
Éclats, taches de rouille : interdit lorsqu’une voie passe sous l’ouvrage
• marteaux, balais, pelles, matériel de signali- (la méthode pulvérisation sera alors retenue),
sation ; l’emploi de détergents sera proscrit au-dessus
d’un milieu aquatique.
• passivant pour le traitement des aciers (atten-
tion : le produit utilisé devra être compatible Éclats, taches de rouille :
avec le produit de réparation du béton).
• faire tomber les éclats décollés.

Appliquer un produit passivant pour aciers per-


mettant d’éviter une corrosion plus importante
(opération relevant de l’entretien spécialisé).

54 Surveillance et entretien courant des ouvrages d’art routiers


Équipements - Fiche III.24

Garde-corps métalliques
Fonction : permet d’éviter la chute des piétons mais n’est pas un dispositif de retenue pour les
véhicules. Les prescriptions techniques auxquelles doit répondre le garde corps sont indiquées
dans la norme XP P 98405. On peut également consulter le fascicule « Garde-corps » du Sétra.

Dégradations Interventions nécessaires


Fixation défectueuse : Fixation défectueuse :
• montants descellés par rupture du mortier de • m esure de sécurité immédiate par mise en
scellement. place d’une signalisation de la zone dangereuse
pour les piétons ;
Attaques de corrosion localisées :
• intervention d’entretien spécialisé pour répa-
• e n pied de montants et lisse inférieure par ration.
absence de ventilation ;
• suite à des chocs ou à une déficience ponctuelle Attaques de corrosion localisées :
du dispositif anticorrosion. • p ercement de trous de 10 mm de diamètre
maximum à réaliser en partie inférieure des
Problème de dilatation : montants et de la lisse où stagne l’eau circulant
• par absence de dispositif au droit des joints dans les éléments ;
de chaussée ; • reprises localisées de peinture (entretien spé-
• par blocage par fixation de glissières ; cialisé).
• déformation linéaire suite à accident ;
Problème de dilatation :
• déformation linéaire d’ensemble.
• m ettre un élément avec manchon (entretien
spécialisé) ;
• d ésolidariser la glissière du garde-corps et
mettre un manchon sur glissière.

Déformation linéaire suite à accident :


• n eutraliser la partie de trottoir au droit du
garde-corps par des barrières ou rétablir sa
continuité provisoirement.

Le redressage sur place même s’il semble satis-


faisant ne suffit pas. Les éléments tordus ayant
été fragilisés, il faut remplacer l’élément.

Déformation linéaire d’ensemble :


• ceci peut indiquer un défaut de la structure, un
décollement de bandeau, un affaissement ou
un déversement.

Pour analyser les causes, faire réaliser un dia-


gnostic par un spécialiste en ouvrages d’art.

Surveillance et entretien courant des ouvrages d’art routiers 55


Équipements - Fiche III.24

Garde-corps métalliques (suite)


Moyens nécessaires Modes opératoires
Corrosion localisée : Corrosion localisée :
• p ersonnel compétent et suffisamment in- • d écapage par brossage des parties oxydées à
formé. mener de pair avec phosphatation ;
Matériels nécessaires : • m ise en peinture si la température est supé-
rieure à 5° C ;
• brosse métallique pour le décapage ;
• application à la brosse ;
• brosse pour l’application de la peinture ;
• u tilisation de produits prêts à l’emploi sans di-
• compresseur pour le dépoussiérage ; luant et respect des consignes d’utilisation ;
• peinture homologuée type A (se reporter au • emploi d’un primaire adapté à un fond résiduel
fascicule 56 CCTG/ACQPA) ; de rouille et la présence de vieille peinture ;
• p erceuse électrique portative pour perce- • t raiter par éléments entiers ou section avec
ment. arrêts francs.

56 Surveillance et entretien courant des ouvrages d’art routiers


Équipements - Fiche III.25

Dispositifs de retenue
Fonction : ces barrières ou glissières ont pour but de retenir les véhicules et leur éviter la chute sur la voie
franchie. Elles sont fixées à la structure pour pouvoir résister aux chocs. Le dossier pilote GC du Sétra décrit
et donne toutes les informations sur tous les types d’équipement que l’on peut rencontrer.

Dégradations Interventions nécessaires


Eléments tordus : Éléments tordus :
• les désordres consécutifs à des heurts de vé- • m esure de sécurité immédiate (signalisation,
hicules sont les plus fréquents. protection provisoire). Vérification de l’état de
la structure du tablier ;
Visserie :
• c hangement de l’élément tordu. Si la fixation
• desserrage ou absence d’écrous ; est détériorée, voir fiche d’entretien spécia-
• corrosion. lisé.

Visserie :
• resserrer les écrous ou remplacer les écrous

Moyens nécessaires manquants et les contre écrous ;


• r emplacer les pièces corrodées (entretien
spécialisé) ;
Matériel de signalisation. • d ans tous les cas, s’assurer que les tiges de
fixation sont bien scellées et qu’il n’y a pas
 atériel pour boulonnage et déboulonnage, pour
M éclatement du béton de la structure.
percement.

Matériel de remplacement.

Modes opératoires
Mise en place de la signalisation de sécurité.

 ise en place, si possible, d’éléments provi-


M
soires.

 émonter l’élément détérioré et le remplacer


D
par un élément neuf.

Changer la visserie manquante ou détériorée.

Serrer suffisamment sans écraser l’élément.

Surveillance et entretien courant des ouvrages d’art routiers 57


Équipements - Fiche III.26

Joint de chaussée
Fonction : permet les mouvements relatifs (dilatation) entre le tablier et ses appuis ou deux éléments de structure,
assure la continuité de la surface de roulement.

Constitution : joints de chaussée à composants métalliques, joints à revêtement amélioré.

ATTENTION : les décalages dans un plan vertical ou les décalages transversaux des joints de dilatation
peuvent être le signe de désordres importants de fonctionnement de la structure. Les ouvertures anormales
(ouverture totale ou butée) peuvent également être un signe de désordre grave. Pour tous ces examens,
il conviendra toujours de comparer une extrémité du tablier à l’autre. Toute butée du joint dans le sens
longitudinal ou transversal, la rupture d’éléments (que la butée soit due à un objet d’apport extérieur, soit
du fait du fonctionnement de l’ouvrage), ou tout autre défaut visuel (usure, déformation, choc, déchirure,
décollement, fissure, arrachement du remplissage), ou sonore (battement, claquement au passage des
véhicules) constatés sont préjudiciables à l’intégrité du joint.

Avant toute intervention autre qu’une intervention de sécurité, il faut vérifier si le joint ne bénéficie
pas d’une garantie, auquel cas il conviendra de faire revenir l’entreprise qui avait fourni et posé
le joint.

58 Surveillance et entretien courant des ouvrages d’art routiers


Équipements - Fiche III.26

Joint de chaussée (suite)


Dégradations Interventions nécessaires
Salissures diverses incrustées : Joints de chaussée mécaniques :
• p rendre des mesures de sécurité immédiate
voir fiche « Nettoyage général ».
avec neutralisation d’une voie ;
Joint de chaussée mécanique : • u ne intervention est nécessaire au moins pour
• détérioration due au passage des véhicules ; éviter le détachement d’un élément du joint en
• écrous ou vis desserrés, élément manquant, limitant le serrage au strict minimum ;
tassement du mortier de calage, éléments • prévenir une entreprise spécialisée.
bloqués.
Joint à profilé élastomère :
Joint à profilé élastomère : • p rendre des mesures de sécurité immédiate
• s ortie du profilé élastomère de son loge- avec neutralisation d’une voie ;
ment. • remise en place du profilé. S’il est détérioré
ou si les profilés présentent un défaut, faire
appel à un spécialiste en Ouvrages d’art pour
examiner la situation en vue du changement
du joint ;
• s i possible, remplissage provisoire du joint par
matériaux enrobés à froid, résine, ...

Moyens nécessaires Modes opératoires


Joint de chaussée mécanique : Mesure de sécurité immédiate : signalisation
• alternat de circulation éventuel, agents, four- de restriction de circulation.
gon, clé dynamométrique éventuelle.
Joint de chaussée mécanique :
Joint à profilé élastomère : cas où des écrous ou vis sont desserrés, des
• alternat de circulation éventuel, agents, four- éléments manquants.
gon. • vérification visuelle détaillée des ancrages et
des fixations, sondages sonores à l’aide d’un
marteau pour déterminer si les dégâts sont gé-
néralisés (son creux), vérification du serrage.

Joint à profilé élastomère :


• e n cas de remise en place, s’assurer qu’il y a
une bonne tenue du profilé.

Surveillance et entretien courant des ouvrages d’art routiers 59


Murs de soutènement - Fiche III.27

Murs de soutènement
L’entretien courant porte sur les opérations suivantes :
• maintien en bon état de fonctionnement de tous les dispositifs de drainage et d’écoulement des eaux :
drains, barbacanes, canalisations, caniveaux (voir chapitre « entretien courant »), partie « évacuation des
eaux », fiches « nettoyage des avaloirs, grilles et gargouilles, débouchage des collectes et évacuation des
eaux pluviales, débouchage des barbacanes sur ouvrages de soutènement ») ;
• enlèvement de toute végétation nuisible sur les ouvrages (voir chapitre « entretien courant »), fiches
« végétation »). Dans le cas des ouvrages végétalisés un entretien spécifique et continu des plantations est
à mettre en œuvre pour éviter le trop grand développement des végétaux au détriment de la structure :
taille régulière et débroussaillage, éventuellement arrachage et remplacement ;
• enlèvement sur les parements de tous les dépôts susceptibles de masquer les désordres (affichage de
publicité notamment, voir fiche III. 3 « enlèvement des affiches »).

60 Surveillance et entretien courant des ouvrages d’art routiers


Bibliographie

• Loi n°2001-1168 du 11 décembre 2001, dite « loi MURCEF », définissant l’ATESAT dans son article
premier. JORF n°288 du 12 décembre 2001.
• Décret n°2002-1209 du 27 septembre 2002. relatif à l’assistance technique fournie par les
services de l’Etat au bénéfice des communes et de leurs groupements et pris pour l’application
du III de l’article 1er de la loi du 11 décembre 2001 portant mesures urgentes de réformes à
caractère économique et financier. JORF n°228 du 29 septembre 2002.
• Loi n°85-704 du 12 juillet 1985 relative à la maîtrise d’ouvrage et à ses rapports avec la maîtrise
d’œuvre privée, dite aussi loi « MOP », modifiée et ses textes pris en application. JORF du 13
juillet 1985.
• Instruction technique pour la surveillance et l’entretien des ouvrages d’art (ITSEOA). Lettre
Circulaire du 16 février 2011.
- Fascicule 0 – Dispositions générales applicables à tous les ouvrages. Sétra, décembre 2010,
28 p. (référence 1104)
- Fascicule 1 – Dossier d’ouvrage (nouvelle version à paraître en 2012)
- Fascicule 2 – Généralités sur la surveillance. Sétra, décembre 2010, 60 p. (référence 1105)
- Fascicule 3 – Auscultation, surveillance renforcée, haute surveillance, mesures de sécurité
immédiate ou de sauvegarde. Sétra, décembre 2010, 36 p. (référence 1106)
Les autres fascicules constitutifs de la seconde partie de l’ITSEOA de 1979 ne font pas partie
intégrante de l’instruction et ont le statut de guides d’application.
• IQOA MURS - Murs de soutènements. Guide technique. Sétra, 2005, 48 p. (référence 0507).
• IQOA PONTS - Classification des ouvrages. Sétra, 1996, 23p. (référence F9631PV).
• ATESAT. Volet ouvrages d’art. Note d’information n° 33 Sétra-DGALN, juillet 2011, 23 p. (référence
1123w).
• Guide du projeteur ouvrages d’art - Ponts courants. Sétra, janvier 1999, 308 p. (référence
F 9850).
• Norme XP P 98405. On peut également consulter le fascicule « Garde-corps »Collection du guide
technique GC. Sétra, avril 1997, 118 p. (référence F 9709).
• Guide pratique pour l’entretien courant des chaussées. Sétra, 1996, 124 p. (référence
D 9650).

Sites utiles
• PILES : la plate-forme ouvrages d’art a pour objectif de constituer un véritable lieu d’accès
général aux connaissances dans le domaine des ouvrages d’art. Ce site s’adresse à tous les
acteurs impliqués dans la conception, l’exécution, la gestion, l’entretien et la maintenance des
ouvrages d’art.
www.piles.setra.developpement-durable.gouv.fr
• DTRF : la documentation des techniques routières françaises permet d’accéder à l’état de l’art
reconnu et partagé par l’ensemble de la communauté technique. Ce site documentaire regroupe

Bibliographie 61
l’information nécessaire aux métiers de la route et au traitement des problématiques associées :
conception, construction, entretien, gestion et exploitation des infrastructures, des ouvrages (ponts,
tunnels, dépendances...), sécurité, environnement, déplacements, intermodalité et relations avec
les autres modes de transport.
www.dtrf.setra.developpement-durable.gouv.fr

62 Surveillance et entretien courant des ouvrages d’art routiers


Page laissée blanche intentionnellement
Sétra juillet 2011

Service d'études
sur les transports,
les routes et leurs
aménagements

Surveillance et entretien courant


des ouvrages d’art routiers

Les ouvrages d’art constituent un patrimoine important des infrastructures et exigent,


comme tout ouvrage public, un entretien régulier. Le maintien en état des ouvrages
d’art, aussi petits soient-ils, constitue un impératif pour la sécurité des usagers et leur
disponibilité est cruciale pour le maintien en service des voies de communication et
le maintien de l’activité économique. De plus, les défauts d’entretien régulier pèsent
lourdement sur les budgets à plus ou moins long terme lorsque des réparations
importantes doivent être programmées. En la matière, comme dans tant d’autres,
l’action préventive est toujours plus efficace et économique que l’action curative.

Dans cet objectif, ce guide se veut une aide aux communes, et à leurs groupements,
dans leurs missions d’entretien et de surveillance de leurs ouvrages d’art routiers.

Le premier chapitre expose les principes généraux et les vocabulaires employés.

Le deuxième détaille l’organisation de la surveillance des ouvrages d’art routiers,depuis


les contrôles périodiques normaux à effectuer jusqu’aux mesures à prendre face à
une défaillance d’un ouvrage.

Le troisième est tout particulièrement destiné aux agents communaux. Il présente


en annexe 27 fiches descriptives détaillant les dégradations rencontrées sur les
ouvrages, les interventions et les moyens nécessaires pour y remédier ainsi que les
modes opératoires.

Enfin le quatrième chapitre brosse le cadre de l’entretien spécialisé, qui diffère de


l’entretien courant par les moyens particuliers qu’il nécessite et par les techniques
spéciales qu’il met en oeuvre.

Service d'études
sur les transports,
les routes et leurs
aménagements
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Crédits photos : MEDDTL, RST


Mise en page : Emmanuelle Couet, Pascale Giraud (Sétra)
Impression : JOUVE - 1 rue du Docteur Sauvé - 53100 Mayenne
L’autorisation du Sétra est indispensable pour la reproduction, même partielle, de ce document
© 2011 Sétra - Dépôt légal : 3e trimestre 2011 - ISBN : 978-2-11-128041-0

Ce document participe à la protection de l’environnement.


Il est imprimé avec des encres à base végétale sur du papier écolabélisé PEFC.
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