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MINISTERE DE L'EQUIPEMENT, DU LOGEMENT, DES TRANSPORTS


ET DE LA MER
SERVICE D'ETUDES TECHNIQUES DES ROUTES ET AUTOROUTES
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VOIRIES A FAIBLE TRAFIC
ELEMENTS POUR LA CONCEPTION ET L'ENTRETIEN

A FAiBiE TRAFIC

Edition
MARS 1989

Document réalisé et diffusé par

LE SERVICE D'ETUDES TECHNIQUES DES ROUTES ET AUTOROUTES

^ik Centre de la Sécurité et des Techniques Routières


46, avenue Aristide Briand - B,P. 100 - 92223 BAGNEUX CEDEX - FRANCE
Tél. : (1 ) 42.31.31.31. - Télécopieur : (1 ) 42.31.31.69 - Télex : 260763 F
A l'initiative de la Direction générale des collectivités locales du ministère de l'Intérieur,
la première édition de cet ouvrage a été élaborée grâce aux conseils d'un groupe de travail
présidé par J. ALHERITIERE, IGPC,
animé par J.P. NEGRE, IPC (SETRA), rapporteur A. RASLE (SETRA)
et composé de messieurs (service d'affectation lors des travaux du groupe) :
ANDRE (DDE 76), BARANGER (DDE 87), BARNETTE (DDE 61), BONTHOUX (DDE 78),
BOUQUET (ministère de l'Intérieur), BUJARD (DDE 77), ESTIVALET (DDE 28),
FLEURY (CETE de l'Ouest), FONTAINE (DDE 41), LADOUCETTE (DDE 23),
LAME (DDE 89), PINAUD (DDE 54), QUERO (DDE 49), RIDEREAU (DDE 91)
ont contribué à la rédaction et à la réalisation de la première édition :
M. FORMAUX, B. LESCURE, G. LEVI, Y. PERILLON, G. ROUCHON, du S.E.T.R.A.

La révision de cet ouvrage, entreprise fin 1988 et qui fait l'objet de la présente édition,
a été réalisée dans le cadre de leurs fonctions exercées au SETRA,
avec la coordination de J. HARRIS et P. GENRE, par :
G. BATAC, T. BRENAC, C. CAUBET, J. CHARLES, M. CHOUPAS,
P. DUPONT, D. GELIN, P. GERAULT, G. HENRIET, J.P. JOUBERT, R. JULIEN, B. LESCURE,
J. LEVEQUE, V. MARTIN, A.L. MILLAN, P. MORIN, M.J. PASTOR, O. PAUGAM, J.C. PEUREUX,
D. POINEAU, D. POSTEE, F. ROSE, W. ROSELL, A. SPAKE, J.C. VAUTRIN, F. VERHEE
et M. BOUTONNET (LR de NANCY), J. NOUVIER (CETE de LYON).
Les maires, et depuis longtemps maintenant, les présidents des conseils généraux, ont la responsabilité d'entretenir et
d'agrandir un réseau immense de près d'un million de kilomètres de voiries, constitué pour une large part de « petites
routes ».

Gérer ce réseau, l'entretenir, l'améliorer, le renouveler, requiert une technicité tout à fait particulière, autre qu'une sim-
ple déclinaison du savoir-faire relatif aux voies à grande capacité : le guide des voiries à faible trafic, réalisé par le Ser-
vice d'Etudes Techniques des Routes et Autoroutes, témoigne de cette approche spécifique.

Je gage que cet ouvrage sera, autant qu'une source de références, l'occasion de réflexions pour le nécessaire débat et la
coopération entre tous les maîtres d'ouvrage concernés.

Le directeur général des collectivités locales


Pierre-rené LEMAS

La voirie départementale hors agglomération comporte un important kilométrage de routes dont le trafic journalier
est inférieur à 3 000 véhicules. C'est donc avec intérêt que le Club d'Echange d'Expériences sur les routes départemen-
tales accueille la publication d'un guide spécialement dédié à ce type de voirie. Il répond à un besoin très largement ex-
primé d'avoir un document de synthèse et de vulgarisation dans un domaine quelque peu oublié jusqu'à ces derniers
temps. Document de synthèse car, couvrant l'ensemble des domaines techniques de la route, il permet au technicien de
n'en oublier aucun dans ses projets, ce qui est le meilleur gage de qualité du futur ouvrage. Document de vulgarisation
car, écrit dans un langage accessible au non spécialiste, il favorise le dialogue avec les autres acteurs concernés ; ainsi les
décisions pourront être prises en toute connaissance de cause.

Notre souhait est que ce guide pratique soit autant l'outil de tous les jours des techniciens routiers que l'ouvrage de ré-
férence de ceux qui, à un titre ou un autre (élus, usagers, riverains...), recherchent une information sur les routes à faible
trafic.

Les Présidents du Club d'Echange


d'Expériences sur les Routes Départementales

Michel GUY Bernard de KORSAK

Directeur Général des Services Directeur Départemental


Techniques du Puy de Dôme de l'Equipement de l'Essonne
Présentation

L'objectif du présent document est de présenter, de façon non normative, un


ensemble aussi exhaustif que possible d'éléments pour l'aménagement
technique, l'entretien et la gestion des voiries relevant des collectivités
locales.
Il concerne les voiries en rase campagne et s'adresse au moins autant aux
maîtres d'ouvrage qu'aux maîtres d'œuvre, techniciens et praticiens routiers.
Son but principal est d'offrir, aux différentes parties prenantes d'un proces-
sus de décision, une base de dialogue propice à éclairer efficacement les
choix des responsables en la matière (élus, autorités administratives et
techniques).

Ce document a pour ambition de constituer un guide d'introduction aux


techniques d'aménagement et d'entretien de la route, sommaire mais com-
plet, utilisant un vocabulaire explicite, et destiné à mettre en lumière les prin-
cipaux problèmes posés par la gestion des voiries en rase campagne.
Compte tenu des problèmes spécifiques posés sur les itinéraires à fort tra-
fic, et de la littérature abondante qui leur est consacrée, cet ouvrage
concerne les voies départementales et communales à trafic faible ou
modéré, c'est-à-dire jusqu'à 3 000 véhicules par jour dans les deux sens de
circulation.

« Voiries à faible trafic » a déjà fait l'objet d'une édition provisoire à diffusion
restreinte fin 1984. Le document a été entièrement révisé, certaines parties
étant complètement modifiées.
Pour les voies en milieu urbain, le « guide général de la voirie urbaine », éla-
boré par le C.E.T.U.R., constitue le pendant au présent ouvrage.
Les chapitres qui suivent abordent les différents aspects inhérents à la
conception et à l'entretien du patrimoine routier. Sont successivement abor-
dés :
— les enjeux de la gestion des voiries en rase campagne : la connaissance
du réseau, l'analyse des enjeux et des problèmes de sécurité et de circula-
tion (chapitre 1 ),
— la géométrie de la route : les principes de dimensionnement du tracé en
plan, des profils en long et en travers (chapitre 2),
— la conception des chaussées : les différentes structures de chaussées et
leur adaptation aux poids des véhicules qui les empruntent (chapitre 3),
— la signalisation et le balisage : les marquages et panneaux qui guident
l'usager et concourent à une bonne utilisation du réseau (chapitre 4),
— l'environnement et les aménagements paysagers : les différents aspects
relatifs à une bonne insertion dans l'environnement (chapitre 5),
— les aménagements de sécurité : la présentation d'actions spécifiques
visant à réduire le nombre des victimes de la route (chapitre 6),
— l'entretien des chaussées, dépendances et ouvrages d'art : l'ensemble
des tâches d'entretien relatives au maintien des caractéristiques du patri-
moine routier (chapitre 7),
— la route en hiver : principes, méthodes et moyens visant à améliorer la
viabilité dans les conditions défavorables de température ou d'enneigement
(chapitre 8).
Pour de plus amples informations, nous invitons les concepteurs et les ges-
tionnaires à consulter deux documents bibliographiques édités par le
S.E.T.R A. qui devraient leur apporter une aide précieuse en la matière :
— le guide d'information « concevoir un projet routier en rase campagne »
qui présente un ensemble de documents d'approche et techniques, ainsi
que des produits informatiques,
— le « catalogue des publications » du S.E.T.R A. mis à jour chaque année.
Nous souhaitons que « voiries à faible trafic » de par son caractère synthéti-
que soit un outil du dialogue techniciens-décideurs.
Ce document n'est pas figé et évoluera en même temps que les connais-
sances, nous vous invitons à nous faire part de vos observations permettant
d'améliorer sa forme et son contenu pour de nouvelles éditions.

Le Directeur du S.E.T.RA.

B. FAUVEAU
Table des matières

Chapitre 1

Enjeux de la gestion des voiries


en rase campagne 9

B i l a n physique des réseaux de rase campagne

Voies départementales 10
Voies locales 10

Enjeux
Travaux routiers 10
Sécurité routière 11
Niveau de service rendu à l'usager 11

R e c u e i l des données

Données accidents 12
Données trafic 12

Chapitre 2

Géométrie de la route 15

P r é s e n t a t i o n générale
Choix d'un tracé neuf 17
Aménagement d'un itinéraire existant 17
Dimensions nécessaires 18

P r o f i l en t r a v e r s
Largeurs de chaussées 20
Largeurs courantes conseillées 21
Aménagement en faveur des deux-roues 22
Largeur des accotements 23
Fossés 23
Evolution des chaussées sous-callbrées 23
Largeur des emprises 23
Difficultés ponctuelles 24

P r o f i l en l o n ^
Pentes et rampes 25
Rayon de courbure du profil en long 25
Quelle visibilité assurer ? 26
Distance de visibilité 26
Distance d'arrêt 26

Tracé e n p l a n
Courbure des virages 27
Distance de visibilité 27
En résumé 28

Carrefours
Carrefours giratoires 29
Carrefours ordinaires 29
Carrefours à feux tricolores 33
Chapitre 3
Conception des chaussées 35

Dlmensionnement des structures de chaussées

Chaussée et trafic 36
Les sols 38
Les matériaux : granulats, liants 40
Les structures de chaussées 42

Assainissement r o u t i e r
La collecte et l'évacuation des eaux superficielles 46
Le drainage des eaux Internes 48

Construction des chaussées

La réalisation des terrassements 50


La mise en œuvre des couches de chaussées 52

Chapitre 4
Signalisation et balisage 55

Principes généraux

Principes généraux 56
Cadre législatif et réglementaire 57

Signalisation par panneaux


Cadre réglementaire et technique 58
Différents types de signaux 58
Quelques conseils 59

Marquages a u sol
Cadre réglementaire 60
Contraintes physiques et de sécurité 60
Où marquer ? 60
Comment marquer ? 61

Balisage

Cadre réglementaire 62
Balisage en section courante 62
Balisage des points singuliers 63
Signaler : où ? comment ? 63

Signalisation temporaire
Cadre réglementaire 64
Principes spécifiques 65

Signalisation t o u r i s t i q u e

L a publicité et l a route
Principaux textes réglementaires 67
Définitions 67
Protection de la signalisation routière 68
Implantation des dispositifs publicitaires 68

Chapitre 5
Environnement et
aménagements paysagers 71

Environnement
Généralités 72
Les problèmes d'environnement 73
La prise en compte de l'environnement 74
Les principaux impacts 75
L'étude d'Impact 79

Aménagements paysagers
Généralités 80
Le modelage des sols 80
Les plantations 80
L'enherbement 85
Entretien des plantations et enherbements 85
Chapitre 6
Aménagements de sécurité
et équipements 87

Présentation

Exploitation d'un fichier d'accidents 89


Enquêtes détaillées 89
Programmes de sécurité routière 90

T r a i t e m e n t des points dangereux


Détection 91
Sélection 91
Traitement 91

P r o t e c t i o n vis-à-vis des obstacles l a t é r a u x


Objectifs visés 93
Implantation des dispositifs de retenue 93

R é g u l a t i o n de vitesses 95

A r r ê t s Téléphone 96

Aménagements en f a v e u r des deux-roues et des piétons


Bilan actuel 98
Actions possibles 98

Chapitre 7
Entretien des chaussées,
dépendances et ouvrages d'art 101

V n e politique d ' e n t r e t i e n

E n t r e t i e n des chaussées
Le processus de dégradation 102
L'entretien du réseau 104

Les techniques d ' e n t r e t i e n

Traitement de dégradations localisées : l'entretien courant palliatif 108


Traitement d'une partie de la chaussée : l'entretien courant programmé 108
La réfection d'itinéraire : l'entretien général 110

L ' e n t r e t i e n des dépendances


Réseaux d'assainissement 112
Accotements 113
Talus 113
Plantations et enherbements 114
Equipements de sécurité 116

Les ouvrages d'art

Construction et renouvellement des ouvrages d'art 117


Intégration d'un pont construit par des tiers dans la gestion d'une collectivité locale 117
Nécessité d'une surveillance 118
Principales causes d'accidents 119
Mesures préventives 120
Surveillance et entretien 121

Chapitre 8
La route en hiver 123

L u t t e contre l a neige et l e verglas


Le service hivernal 124
Les moyens 124
Les méthodes 129
Principes pour l'organisation du service hivernal 130

E f f e t s du gel et du dégel
Gel et dégel des chaussées 131
Les barrières de dégel 134

8
Chapitre 1

Enjeux de la gestion
des voiries
en rase campagne
B i l a n physique des réseaux de rase campagne
Voies départementales 10
Voies locales 10

Enjetix
Travaux routiers 10
Sécurité routière 11
Niveau de service rendu à l'usager 11

Recueil des données


Données accidents 12
Données trafic 12
Bilan physique des réseaux de
rase campagne
La gestion technique des réseaux des collectivités locales s'exerce dans le cadre d'une politique routière définie par les déci-
deurs locaux.
Pour la mener à bien, if faut :
— bien connaître le patrimoine routier par le recensement des ouvrages et de leurs caractéristiques d'état ou de fonctionnement,
— procéder à une analyse fonctionnelle des voies qui permet de caractériser et éventuellement de classer en catégories les diffé-
rents itinéraires du réseau,
— effectuer une analyse qualitative du réseau à partir d'un système de référence (indicateurs) afin d'évaluer son état.

La moitié des chemins ruraux non revê-


Voies départementales Voies locales tus sont en état de viabilité précaire.
L'ensemble de ces voies constitue un
Les réseaux départementaux représen- Les voiries locales se composent de patrimoine d'une valeur inestimable.
tent quelques 320 000 km de voies en quelques 360000 km de voies commu- Entretenir ce patrimoine est une tâche
rase campagne, dont environ 160 000 nales et 570000 km de chemins ruraux, noble même si les travaux qui en résul-
ont une largeur supérieure ou égale à en rase campagne. tent n'ont pas l'aspect grandiose et moti-
5 m, plus de 45000 faisant 6 mètres et Environ 20000 km de voies commu- vant de certaines créations de voies
plus. nales ont une largeur supérieure ou nouvelles.
Plus de 60% de la longueur de ces voies égale à 5 m.
sont classées comme étant en «bon Moins de 10 000 km ne sont pas en état
état», moins de 10%en «mauvais état», de viabilité.
le restant en «état passable ». Plus de 110000km de chemins ruraux
sont revêtus.

Enjeux
3
A partir de l'évaluation du réseau, une politique routière est élaborée, qui tient compte des enjeux attachés à des domaines d'ac-
tion bien définis tels que la sécurité, l'écoulement du trafic, la conservation du patrimoine et le confort de l'usager.
Pour mettre en œuvre cette politique, des priorités sont établies à travers une programmation de réalisation pluriannuelle, réajus-
tée chaque année. Un suivi financier et technique permettra d'apprécier les effets de la politique choisie.

bre de voies des collectivités locales ne - la voirie entre pour plus de 20% dans
Travaux routiers sont plus adaptées aux exigences du le budget des collectivités locales,
trafic moderne. — les exigences des usagers et de l'éco-
Les voiries des collectivités locales sont nomie nationale supposent un bon état
l'objet de travaux importants et repré- de viabilité de tous les réseaux en tous
sentent une charge considérable. En corollaire à cet état de sous-entretien temps.
Outre l'entretien permanent des abords et d'inadaptation aux charges roulantes,
Les travaux d'investissement entrepris
de la chaussée, ces travaux consistent il convient également de noter qu'en cas
par les collectivités locales sont d'am-
essentiellement à renouveler les revête- d'hiver rigoureux, des restrictions
pleur plus modeste. Un chantier neuf
ments à une cadence régulière. sévères de circulation seraient à appli-
intéresse en moyenne un à deux kilomè-
quer lors du dégel afin de minimiser les
Les travaux d'entretien, de réparation tres de voie nouvelle. Cela peut-être suf-
dégradations auxquelles il faut s'atten-
et d'investissement, se sont traduits en fisant pour entraîner de graves modifica-
dre.
1986 par des dépenses de 22160 mil- tions du cadre de vie des riverains: une
L'intérêt d'une gestion rationnelle de ces étude des implications du projet sur l'en-
lions de francs pour les départements et
travaux apparaît donc clairement dans la vironnement est donc indispensable
30960 millions de francs pour les com-
mesure où : dans tous les cas.
munes.
— le bitume est un produit d'origine
L'état actuel des réseaux montre que les pétrolière payable en devises, En résumé, une gestion rationnelle des
cadences constatées en matière de — la production de matériaux de viabilité travaux de voirie peut être source d'éco-
renouvellement des revêtements sont (granulats) exerce de fortes contraintes nomies non négligeables d'une part, de
parfois insuffisantes pour éviter un sous- sur l'intégrité des paysages et la qualité mieux-être pour les populations d'autre
entretien chronique de sorte que nom- de vie des populations, part.

10
Sécurité routière ACCIDENTS n VICTIMES
SUR TOUS RESEAUÀ CONFONDUS
Depuis une quinzaine d'années s'est (Hilieu utbn'n e^ rase cam^a^ne.)
développée une prise de conscience des
problèmes graves posés par les acci- A.CCIPBNTS CORPORELS

dents de la route. Les nombres très


importants d'accidents, de tués ou de 25995f
|2V2',49
blessés ont conduit à prendre des
mesures réglementaires au niveau natio-
nal (ceinture de sécurité, limitation de
vitesse, contrôle du taux d'alcoolémie,...)
qui, outre leur influence directe, ont cer-
tainement contribué à modifier les com-
portements et l'état d'esprit des usagers.
D'autre part, la réalisation d'aménage-
ments et la mise en place d'équipements
ont été largement développées par le
ministère des Transports sur les routes
nationales.
1972 iggo mj mi 1960 1987
Des départements ont entrepris des
actions similaires sur leurs réseaux.
L'évolution des nombres d'accidents et
de victimes entre 1972 et 1987 montre
bien les conséquences de toutes ces
mesures (malgré l'accroissement du tra- ACCIDENTS ET V/CriMES EW RASl O^MPAûNE POUR L'ANNEE 1987
fic pendant la même période).
ACaOENTS COKPQRELS TUES
En rase campagne toutefois, la réparti- BLiSSZS

tion des accidents et des victimes selon 2^566 (52-/.J l9boo(siy.) il lit (50%)
la catégorie de route établit clairement
qu'une proportion importante a pour / ,/
cadre les voies départementales. Il paraît •••
••• •••••• •
donc essentiel de porter une attention
•••••••
• • I * • * • * • * •

toute particulière à ces réseaux. ••« ZZ767


«• •• •c • likli •• «• ••
Le réseau départemental a écoulé en / /
1987 un trafic total (exprimé en véhicules • • • •aïSSi
• • * •
X kilomètres) supérieur de 15% à celui •••
•• •• «« •• 92 08
des autoroutes et routes nationales, mais
• • • •• ^ ^ r a f —71 ^'''*
sa longueur est dix fois supérieure. La
< •• •
densité du trafic y est donc faible, ce qui
devrait se traduire par un bilan beaucoup <•« ••• •»« •••
moins alarmant que celui présenté ici. •• • •
Cette rapide présentation permet de < • • WÊÊM
E n v o i e s Déparfementales • Voies Locales
constater l'importance de l'enjeu des
iRoutes Nationales Z^^ Autvrovtes fmiiitu i/riwn el'rase camfijjnej
mesures de sécurité à prendre et le rôle
important que les collectivités locales
peuvent jouer dans ce domaine.
L'analyse des fichiers relatifs aux acci- les largeurs de chaussées, les rayons esthétiques (agrément visuel) qui peu-
dents a mis en évidence des problèmes des virages, la conception des carre- vent en outre avoir des incidences non
locaux spécifiques, permettant d'en esti- fours, l'état des revêtements, le nombre négligeables sur la sécurité.
mer l'importance relative, et a débouché et la précision des lignes et des pan- Il serait utopique de demander aux usa-
sur la conception de véritables « pro- neaux de signalisation, l'aspect des gers d'adapter spontanément leur com-
grammes de sécurité ». abords, la rapidité et l'efficacité du dénei- portement à des variations intempestives
gement, la résistance des structures en de ce niveau de service. Une transition
cas d'hiver rigoureux, etc. perceptible, par exemple : rase cam-
Les différences sont tout aussi impor- pagne-urbain, vallée-flanc de coteau ou
tantes pour la gestion du trafic et l'infor- saisonniers (hiver-été, grands départs),
mation des conducteurs: justifie de telles variations. Ce n'est pas
Niveau de service rendu — recueils automatiques et détection le cas lorsque l'usager passe d'une voie
à une autre d'importance comparable,
à l'usager des incidents,
— contrôle des accès riverains, dans un site semblable. Il importe donc
— régulation des vitesses, radio-gui- de respecter entre les différents
Le conducteur français moyen ne fait réseaux, un niveau minimum d'homo-
dage,
guère, entre les voies de différents sta- généité de manière à éviter tout effet de
tuts qu'il parcourt, d'autre distinction — régulation des grandes migrations
(délestage, itinéraire bis). surprise, facteur primordial de l'insécurité
qu'entre «la grande route» et «la petite et cause principale d'irritation et d'insa-
route». L'ensemble des caractéristiques décrites
ci-dessus reflètent ce que les gestion- tisfaction.
Pourtant, d'un réseau à l'autre, des maî- naires entendent par la notion de «ser- A fortiori, et dans le même ordre d'idées,
tres d'ouvrage et des maîtres d'oeuvre vice rendu à l'usager». l'homogénéité du niveau de service est
différents, disposant de moyens peu Le « niveau de service à l'usager » peut une des qualités fondamentales à
comparables, appliquent des politiques se définir comme étant la mesure des rechercher sur un itinéraire donné, au
souvent très différentes pour la construc- conditions de praticabilité, de sécurité, et moins par sections de longueur significa-
tion, l'entretien, le marquage et l'équipe- de confort, ce dernier terme intégrant des tive implantées dans un environnement
ment des voies dont ils ont la charge. Il aspects physiques (confort de roule- de même nature.
en résulte d'importantes disparités dans ment) temporels (vitesses praticables) et

11
Recueil des données
La réalisation et l'entretien d'infrastructures et d'équipements sur les réseaux des collectivités locales doivent être bien adaptées
aux caractères spécifiques de ces réseaux : importance et nature des trafics, longueur des itinéaires concernés, dissémination
importante des accidents corporels, etc. Afin de bien appréhender les actions à mener, il est nécessaire d'avoir une bonne
connaissance des problèmes de sécurité et de circulation qui se posent.
La connaissance de ces problèmes nécessite une vision globale et objective des choses. Dans le cas contraire, une recherche
«intuitive » des points dangereux d'une route par exemple, amènera à se souvenir, des points où se sont produits des accidents
particulièrement graves ou spectaculaires, alors qu'une zone où les accidents sont plus nombreux peut rester ignorée.
Cette vision globale et objective est aisément obtenue dans le cas des accidents corporels par l'utilisation d'un «fichier informati-
que des accidents». Un tel fichier existe dans chaque département. Il est accessible à toutes les collectivités locales et normale-
ment géré par la direction départementale de l'Équipement (DDE). Son analyse permet de préciser l'Importance relative de cha-
que «grand thème-«d'insécurité », et fournit des indications utiles pour la répartition des crédits à affecter aux différentes actions
envisageables, contribuant ainsi à l'établissement de «programmes de sécurité». La connaissance des donnée relatives au trafic
(volume global, répartition entre les diverses catégories de véhicules, etc.) permet de hiérarchiser les différents itinéraires de
manière à définir pour chacun d'eux un niveau de service souhaitable qui constitue l'objectif à atteindre. Elle peut également
constituer un critère de choix et de priorité dans la programmation des travaux lorsque les enveloppes disponibles ne permettent
pas de faire face rapidement à l'ensemble des contraintes.

deux sens de circulation. Environ 10%


Données accidents Données trafic de ce trafic est composé de poids
lourds, au sens du Code de la route
En France, le recueil des données rela- Deux méthodes peuvent être utilisées, (véhicules de poids total en charge auto-
tives aux accidents n'est réalisé que selon l'usage souhaité : risé supérieur ou égal à 3,5 tonnes).
pour les «accidents corporels» (des — comptage à l'aide de compteurs auto- Certaines voies départementales sup-
usagers qui ont dû subir des soins médi- matiques dans les cas où on cherche portent toutefois un trafic beaucoup plus
caux). Ce recueil est réalisé : une connaissance «globale » du trafic, élevé, de telle sorte que l'usager qui les
— par la gendarmerie sur les routes de — comptage manuel, par observateurs, emprunte les assimile à des routes
rase campagne et les traversées d'ag- qui permet de faire des relevés par caté- nationales (trafic moyen actuel sur RN :
glomérations de moins de 10000 habi- gorie de véhicules ou des comptages 8 000 véhicules/jour environ). Il n'appa-
tants environ, directionnels en carrefours, fournissant raît donc pas souhaitable de traiter de
— par les polices urbaines dans les une connaissance précise de la circula- telles voies différemment de celles du
agglomérations de plus de 10000 habi- tion sur un point singulier. réseau national. Aussi les chapitres qui
tants. Les services de l'Equipement peuvent suivent s'intéressent-ils essentiellement
Les informations recueillies permettent réaliser des comptages pour le compte aux voles supportant des trafics faibles
de constituer des fichiers informatiques des collectivités locales. Cette prestation à modérés. Au-delà de 3 000 véhicules/
aux niveaux départemental et national. peut se traduire de différentes manières, jour, les règles techniques existantes
Ces fichiers, tenus à jour par les DDE, et aller d'une simple location de matériel d'aménagement des routes nationales
via le SETRA peuvent faire l'objet de de comptage à la réalisation complète paraissent directement transposables
traitements permettant d'obtenir des d'enquêtes relatives au trafic. aux voiries des collectivités locales.
résultats à la demande. Les données existantes sur le trafic qui Ces trafics faibles à modérés correspon-
La bonne exploitation de ces fichiers emprunte les voiries des collectivités dent aux classes de trafic «tj, t^, tj » défi-
suppose la mise en place sur les voines locales sont en nombre très réduit. nies dans le «manuel de conception des
concernées, d'un système de repérage S'il n'est pas possible de proposer ici un chaussées neuves à faible trafic» (cf
(analogue aux bornes kilométriques chiffre moyen relatif aux voiries commu- bibliographie (15)).
d'antan) à la fois clair et ^mniuable, nales, on peut en revanche admettre Les principaux documents qui formali-
auquel les autorités chargées d'établir que les voies départementales suppor- sent ces règles figurent en annexe
les constats puissent effectivement se tent en moyenne un trafic de l'ordre de bibliographique en fin d'ouvrage, de
référer. 1 500 véhicules par jour, au total des même que les documents techniques ou
textes réglementaires auxquels le pré-
sent guide fait référence.

12
Lei données rtlehv^s cJi^x accidenh ...

e f /es (jomprtaqes olc i/ihiculei...

.Sorrf-+rdi't"és p^y
SETRA ^ln|o^'rna^lque.
Sévices d EHides

Routes d
fl ytoroutes <CF=^
Service ^>ca/
o/e l'équipenenh
DDE

/£5 résuHsrh sont accessibles

hairiè
Conseil Général

13
Page laissée blanche intentionnellement
Chapitre 2

Géométrie de la route
Présentation générale
Choix d'un tracé neuf 17
Aménagement d'un itinéraire existant 17
Dimensions nécessaires 18

P r o f i l en travers
Largeurs de chaussées 19
Largeurs courantes conseillées 20
Aménagement en faveur des deux-roues 22
Largeur des accotements 23
Fossés 23
Evolution des chaussées sous-calibrées 23
Largeur des emprises 23
Difficultés ponctuelles 24

P r o f i l en long
Pentes et rampes 25
Rayon de courbure du profil en long 25
Quelle visibilité assurer ? 26
Distance de visibilité 26
Distance d'arrêt 26

Tracé en plan
Courbure des virages 27
Distance de visibilité 27
En résumé 28

Carrefours
Carrefours giratoires 29
Carrefours ordinaires 29
Carrefours à feux tricolores 33

15
Page laissée blanche intentionnellement
Présentation générale
L'utilisation du mot juste étant gage d'une bonne compréhension mutuelle entre différents interlocuteurs, il est important de
connaître un minimum de termes spécifiques au vocabulaire routier.
— Une route s'inscrit à l'intérieur d'un domaine foncier appartenant à une collectivité. La largeur comprise entre les limites du
domaine public porte le nom d'"emprise ».
— Des terrassements ont parfois été nécessaires pour ouvrir la route. La largeur totale concernée par les terrassements (déblais
ou remblais ou fossés selon les cas) est « l'assiette » des terrassements.
— La «chaussée», composée d'une ou plusieurs «voies», assure la circulation du trafic.
— Les «accotements«séparent la chaussée du fossé éventuel ou du talus de remblai. Ils ont cinq fonctions essentielles, permet-
tant:
• une réserve de sécurité pour les véhicules quittant accidentellement la chaussée ou lors de manœuvres d'évitement,
• une zone de circulation pour certains usagers non motorisés, ou du moins une échappatoire,
• le stationnement d'urgence en assurant un dégagement total ou partiel de la chaussée,
• un certain confort visuel pour l'usager, dont le comportement serait affecté par la proximité immédiate de dénivellations impor-
tantes ou d'obstacles durs.
• le passage de câbles ou de canalisations.
— La «plate-forme » est l'ensemble constitué par la chaussée et les accotements.
— Les éventuels «fossés » collectent les eaux en provenance :
• de la surface de la chaussée, des accotements et éventuellement des talus,
• des couches plus profondes de la plate-forme, dont ils permettent le drainage.
Les eaux ainsi recueillies doivent être acheminées vers un «exutoire ».

Choix d'un tracé neuf:


une étude complexe
L'opportunité de créer une route nou-
velle étant établie, il est fréquent qu'un
choix soit possible entre différents tra-
cés. Une concertation aussi large que
possible est vivement recommandable
dés les premiers stades de l'étude pour
établir une liste complète des avantages
et inconvénients présentés par chacune
des différentes options possibles.
Parmi les éléments à considérer, il faut
citer:
— les problèmes fonciers et de parcel-
laire,
— les difficultés techniques de réalisa-
tion des travaux (et bien entendu, les
coûts qui les traduisent),
— «l'impact» des travaux sur l'environ-
nement, c'est-à-dire les modifications
apportées aux conditions et au cadre de
vie des populations concernées.
Les chapitres qui suivent apportent des
éléments techniques et économiques
propres à éclairer les choix des déci-
deurs.

Aménagement d'un
itinéraire existant
Ce problème se pose plus souvent que
le précédent. Il est généralement lié à
l'augmentation du trafic sur une liaison
donnée: augmentation progressive, liée
au développement normal des activités
humaines, ou brutale, occasionnée par
la création d'activités nouvelles (zone
industrielle, lotissement, etc.).
Le présent chapitre donne des éléments
pour le choix des caractéristiques à
adopter, aussi bien dans le cas d'une
route nouvelle que d'un aménagement
de liaison existante.

17
Dimensions nécessaires :
fonction du trafic
Le dimensionnement à adopter pour les
différentes caractéristiques géométri-
ques de la route répond à la nécessité de
permettre l'écoulement du trafic inté-
ressé, dans des conditions de confort et
de fluidité liées à l'importance de l'itiné-
raire.
Ces caractéristiques sont donc au mini-
mum celles qui permettent la progression
au pas du véhicule le plus encombrant
appelé à circuler sur la route concernée,
en ses points de passage les plus diffi-
ciles. Dès que le niveau de trafic s'élève,
il convient d'augmenter ces caractéristi-
ques de base de manière à offrir aux
usagers la possibilité de parcourir l'itiné-
raire sans être constamment gênés par Le profil en travers indique les largeurs des voies de circulation (L) et des accootements (I).
des manoeuvres de croisement à très fai-
ble vitesse, et dans de meilleurs condi-
tions de confort. L'investissement
consenti est en effet à moduler en fonc-
tion des avantages que les usagers peu-
vent en tirer. Le nombre des usagers
concernés est ainsi un facteur essentiel.
Les caractéristiques générales de la
route s'expriment dans 3 domaines :
- Le profil en travers illustre essentiel-
lement la largeur de la chaussée et celle
des accotements.
— Le profil en long indique la valeur des
pentes et des rampes, ainsi que les
rayons des sommets de côtes et des
points bas. De fortes rampes limitent
considérablement la vitesse des poids- Le profil en long indique les pentes et rampes (P) et les rayons (R) des raccordements.
lourds. Des rayons faibles limitent la visi-
bilité et entraînent des sensations dés-
agréables pour l'organisme humain.

— Le tracé en plan met en évidence les * --^


longueurs des sections rectilignes («ali- •/ ••
gnements droits») et la valeur des ••
# •
rayons des virages. Un virage à faible
rayon ne peut se négocier qu'à vitesse
*
P.-CJ; <7 • y
réduite. S'il succède à une longue ligne • /T
droite, il peut être extrêmement dange- • / Jt
reux. Un virage non circulaire, avec un
rupture brutale dans la courbure, est
également très dangereux (virage qui se
• .

«referme»). ^
9
Ces trois domaines doivent faire l'objet •
d'une étude globale (et non séparée) de . 1 • ^
I 1 •
la part du projeteur, dont le souci perma-
nent sera d'assurer une bonne homogé-
néité entre les différentes caractéristi- •1
ques et de respecter quelques règles de Rz 3orr,
AD -2'>o m fiz-fiom 4Dz J o o r n
bon sens contribuant à la sécurité. Il veil-
lera par exemple :
— à ne pas concevoir une chaussée trop
large, incitant à des vitesses élevées, sur Le tracé en plan met en évidence les rayons des virages (R) et les longueurs d'alignements
un parcours sinueux, droits (AD).
— à coordonner les profils avec le tracé :
pas de virage serré immédiatement
après un sommet de côte,
— etc.
La commodité de la présentation nous
conduit cependant à aborder successi-
vement ces trois domaines.

18
Profil en travers
Le profil en travers schématise une route, coupée perpendiculairement à son axe longitudinal. Une telle coupe met en évidence :
— Les largeurs des voies, des accotements, des fossés éventuels, et de l'emprise, dont il sera essentiellement question dans ce
paragraphe.
— Les pentes transversales de la chaussée et des accotements. Indispensables pour un bon écoulement des eaux.
— Les pentes des talus qui en conditionnent la stabilité.
(il sera davantage question de ces derniers problèmes dans le chapitre 3 « conception des chaussées neuves ».)

Largeurs de chaussées
Pour les routes existantes Gabarit des véhicules
Pour les routes existantes, l'élargisse- Le Code de la route (3) fixe à 2,50 m la
ment de la chaussée ne doit être envi- largeur maximale des véhicules avec
sagé qu'avec de très grandes précau- une tolérance de 2% Cette dimension
tions: il a été établi que l'augmentation est celle de la plupart des poids-lourds.
de la largeur de chaussée associée à Une voiture moyenne n'excède guère
une rénovation de surface de chaussée 1,70 m de largeur. La longueur des véhi-
aboutit à l'augmentation du confort et cules est limitée à 11 m pour un véhicule
donc de la vitesse, qui fait que le nombre isolé (12 m pour les transports en com-
et la gravité des accidents augmentent mun), 15,50 m pour les véhicules articu-
après l'aménagement. lés et 18 m pour les ensembles routiers.
L'augmentation de la largeur ne peut
être envisagée que si tous les points dif-
a,50m , A,K)m J
ficiles du tracé sont traités (augmenta- »— -
tion du rayon des virages isolés et diffi-
ciles situés sur une section facile, cor-
rection des virages à courbure irrégu-
lière...), ainsi que les carrefours et
r
J-i J—\
1
entrées d'agglomération, et si des acco-
tements convenables sont prévus.
ftôV \of^
Si toutes ces précautions ne peuvent
être prises, il est préférable d'élargir seu-
lement les accotements en les stabili- ^ 1 tti
sant, d'assurer des dégagements de
visibilité en particulier dans les virages,
et d'éviter d'élargir la chaussée.
Pour les routes nouvelles
La largeur d'une chaussée est à adapter
à l'importance du trafic et à sa nature:
nombres et pourcentages de voitures
légères, de poids-lourds, d'engins agri-
coles et de deux-roues.
Le trafic qui emprunte une route dépend
essentiellement des besoins d'échanges
qui existent entre les points qu'elle relie.
Le nombre des voies de circulation n'est
pas un problème dans le cadre des voi-
ries à trafic modéré ou faible dont il est
question dans ce document : une route à
deux voies permet d'écouler sans diffi- AS", SO m
cultés des trafics pouvant atteindre ou
dépasser 10 000 véhicules/jour. Il n'y a
donc pas lieu de prévoir plus de deux
voies de circulation (hormis certaines
voies spéciales pour tourner à gauche
sur certains carrefours).
Ainsi, la largeur des voies reste la don-
née principale à fixer. Il n'existe pour ce
faire aucune contrainte réglementaire
(1) hormis celle (2) qui fixe les largeurs
des chemins ruraux: chaussée de 4m
au plus sur plateforme de 7 m maximum
(sauf circonstances particulières appré-
ciées par le conseil municipal).
L'analyse des dimensions des véhicules
permet d'orienter la réponse dans le cas
des chemins départementaux et com-
munaux.

19
Cas particulier des véhicules Surlargeurs
agricoles Certaines routes font l'objet d'un mar-
Certains engins d'exploitation agricole 'y^^^ quage au sol (lignes blanches) sur les
sont appelés, de par leur fonction, à rives de la chaussée (voir chapitre 4 « si-
emprunter le réseau routier ouvert à la gnalisation et marquages»). Dans ce
circulation générale. cas, une surlargeur est nécessaire pour
Leurs caractéristiques en font souvent positionner correctement et régulière-
des convois exceptionnels limités en ment le marquage latéral, et ce malgré
vitesse à 25 km/h par les règlements les légères imperfections inévitables que
européens actuels. l'on peut constater au bord des chaus-
Leurs dimensions sont très variables sées. Cette surlargeur peut difficilement
mais leur largeur dépasse souvent être réduite à moins de 0,25 m sur cha-
cm environ que rive (valeur moyenne).
2,50 m. A titre d'exemple, le véhicule le
plus encombrant est la moissonneuse-
batteuse qui peut dépasser 3,20 m de
largeur, 3,30m de hauteur et 10m de
longueur (voire 16 m avec son chariot).

Marge de manœuvre (hors virages)


La marge de manœuvre est l'espace-
ment que respecte le conducteur entre
son véhicule et un obstacle — au sens le
plus large — et qui varie essentiellement
en fonction de la vitesse pratiquée et de
la nature de l'obstacle (« effet de paroi ").
On suppose en pratique que les usagers
respectent les marges moyennes sui-
vantes (ou qu'ils s'en accommodent) :
- par rapport aux rives de la chaussée
• circulation au pas: 0,15m Largeurs courantes
• à vitesse modérée, de l'ordre des
vitesses maximales tolérées en agglo- conseillées
mération (45 à 60 km/h) : 0,40 m
• à la vitesse limite autorisée hors Les quelques chiffres qui précèdent per-
agglomération (90 km/h): 0,60 m mettent de calculer la largeur de chaus-
— par rapport à la file circulant en sens sée souhaitable en fonction de la voca-
inverse tion de la route, pour les routes nou-
• au pas: 0,50m velles.
• à vitesse modérée : 0,80 m Pour les routes existantes d'importantes
• hors agglomération, à la vitesse limite précautions (voir plus haut) sont néces-
autorisée de 90 km/h : 1,20 m. saires avant tout élargissement.
Chemins ruraux et voies à très
faible trafic (quelques véhicules
par jour)
Les chaussées de ces chemins seraient
très onéreuses, compte tenu de l'usage
qui en est fait, si leur dimensionnement
prévoyait la possibilité systématique de
croisement des véhicules qui les

^1 empruntent.
Il est donc raisonnable de se borner à
assurer le passage du véhicule ou du
matériel d'exploitation (agricole ou fores-
•r • w tière) le plus encombrant appelé à y cir-
culer, en prévoyant cependant des aco-
tements (ou des élargissements de place
en place) de nature à permettre les croi-
sements éventuels, un des véhicules
s'arrêtant pour céder le passage à l'au-
tre.
La connaissance du gabarit spécifique
aux véhicules concernés par chaque cas
particulier est donc indispensable, ainsi
que les marges de manœuvre qui leur
sont nécessaires, dans les virages
notamment (voir ci-après). En règle
générale, une chaussée de 3m à 3,50m
donne satisfaction.

20
Voies nouvelles de desserte 5,m
locale : 5 mètres m4
Of^o 1,70 m O,Î0 1,10 m 0,40
Une cliaussée de 5 m permet le croise-
ment de deux véhicules légers dans des
conditions satisfaisantes.
Un poids lourd et une automobile peu-
vent se croiser à vitesse réduite.
La nature du trafic sur ce type de voirie
ne justifie pas un dimensionnement
adapté au croissement de deux poids-
lourds.
Dans le cas très rare ou deux poids-
lourds viennent à se croiser ils peuvent
rouler au pas et mordre légèrement sur
l'accotement.

Routes neuves peu circulées par


5.80
les poids-lourds: 5,5 à 6 m revêtus
Une ctiaussée de 5,5 à 6 mètres de lar-
geur roulable permet:
.,^'
0,^,0 I [ i?o \ izo )^ 1,10 I k t o
— le croisement de deux véhicules
légers à vitesse normale,
— le croisement d'un poids-lourds et
d'un véhicule léger à allure modérée,
S.BO
— le croisement de deux poids-lourds à
vitesse réduite (cas peu fréquent).

O.'io\ I i.fO M\ 2,90 I Ç,'fo

S. 80

0./5 II 2.50 toftl ZSo i i ^


Routes neuves circulées par les
poids-lourds : 6 mètres entre
bandes blanches
Ce dimensionnement concerne surtout
des routes dont le trafic est moyen à fort,
et sont à la limite du domaine de ce
guide.
Un marquage latéral au sol peut être pré-
conisé pour ces routes (voir chapitre 4).
Une chaussée de 6 mètres entre lignes
blanches de rives doit donc faire environ s.oo
6,50 mètres de largeur moyenne revêtue. ^
Une chaussée de 6 mètres entre bandes
blanches permet ainsi :
— le croisement d'un véhicule léger et
d'un poids-lourds, 2,90
OIS 1,70 1,20 0,25
— le croisement de deux poids-lourds à
allure modérée, les véhicules serrant de
près le marquage latéral.
Le choix de la largeur roulable a une inci-
dence directe sur le coût des chaussées. 6.50
En relief accidenté, l'incidence sur le coût
des terrassements peut être importante
et doit être appréciée.
Les routes de plus de 6 m entre bandes
blanches ne sont justifiées que pour des
routes à trafic élevé (comme les routes
nationales et les chemins départemen- 0,iO Z.fO ÀtSlf
taux importants) qui sortent du domaine "-CIO 0,10—'
de ce guide.

21
Cas particulier :
Voirie de lotissements
De nombreux critères entrent en compte
pour le dimensionnement de ces voiries
qui peuvent également être conçues
davantage comme des espaces publics
que comme des lieux de circulation. On
peut envisager notamment des parties
circulables où le croisement des véhi-
cules n'est assuré qu'en certains points,
ce qui autorise des largeurs réduites, de
l'ordre de 3 à 4m, compatibles toutefois
avec la nécessité d'assurer le passage
des véhicules de sécurité (pour plus de
détails, voir le « guide général de la voirie
urbaine» du CETUR).

Aménagement en faveur
des « deux-roues »
Dans le cas général il n'est pas néces-
saire de prévoir des aménagements spé-
cifiques (bande ou piste cyclable) car les
trafics de deux-roues sont faibles, et
ceux-ci n'empruntent pas toujours les
aménagements mis à leur disposition.

Cependant, en zone péri-urbaine, il


arrive que certains itinéraires soient ' " * - • ^

empruntés par un nombre élevé de


deux-roues. Par exemple: voie reliant
une zone résidentielle à une zone sco-
laire ou encore: route desservant une
piscine, un complexe sportif ou une zone
de loisirs.
En rase campagne, certains «circuits» ^
sont particulièrement prisés par les
cyclotouristes.
Dans ce type de contexte, il est utile de
prévoir un accotement revêtu de bonne
qualité de surface (rugosité très modérée
et absence de gravillons) si possible
d'une couleur différente de la chaussée,
et d'une largeur de 1 à 2 m.
Un tel accotement encourage les usa-
gers non motorisés à y circuler.
L'accotement revêtu (de couleur diffé-
rente de la chaussée si possible) peut
aussi être utilisé dans d'autres circons-
tances car il simplifie l'entretien et assure
une bonne sécurité.

22
Largeur des accotements Fossés
Les accotements sont particulièrement Il est parfois nécessaire de prévoir des
utiles pour la sécurité. Une zone stabili- fossés de façon à évacuer les eaux de
sée minimale permet d'offrir : surface et à drainer les couches plus
— des possibilités de récupération pour profondes de la plateforme. Cependant
un véhicule sortant de la chaussée, les fossés constituent souvent des dispo-
— des possibilités d'évitement de cer- sitifs défavorables à la sécurité.
taines collisions (collisions frontales,...), Leur forme ne doit pas favoriser le blo-
— un espace de sécurité pour les pié- cage brutal d'un véhicule sortant acci-
tons, dentellement de la chaussée, car un tel
— un bon dégagement de la visibilité. blocage aggrave très considérablement
Ils permettent d'autre part d'envisager le l'accident. Les pentes des fossés doivent
stationnement (d'urgence en général) donc être douces. Les têtes des petits
avec un dégagement partiel de la chaus- ouvrages de franchissement des fossés
sée. (accès aux parcelles) doivent être proté-
Les dispositions minimales suivantes, gées par des dispositifs obliques (voir
peuvent être proposées : schéma) de façon à éviter le blocage
— pour les routes de 5 m de large et d'un véhicule.
plus: La forme du fossé doit par ailleurs per-
mettre un écoulement aisé, et faciliter les
travaux d'entretien. Le fossé n'est pas .^^^
y toujours nécessaire (relief vallonné ou
montagneux, ou route en léger remblai,
ou route à flanc de coteau). Il peut être
selon les cas supprimé ou remplacé par
des dispositifs plus réduits (cunettes,
caniveaux plats) beaucoup plus satisfai-
fnmtfnunï
sants pour la sécurité, associés à des
drains souterrains. 7/ fautji possible réaliîtr des fossés
Le remplissage du fossé par un matériau &. fiente doute c c c (troteth'on àe
drainant constitue dans certains cas une
pour les routes de moins de 5 m : solution intéressante aux problèmes de
sécurité.

Evolution des chaussées


sous-calibrées : danger
en rives
Lorsqu'une chaussée ne présente pas la
largeur souhaitable pour donner satisfac-
tion aux usagers qui l'empruntent, il
Largeur des emprises:
arrive que ces derniers (et notamment pour un espace routier
les chauffeurs de poids-lourds), lassés
de ralentir à chaque fois qu'ils croisent un La largeur de l'emprise est au minimum
Des contraintes tout à fait particulières autre véhicule, finissent pas empiéter sur celle de la plate-forme (chaussée -I-
liées au site (route de montagne par l'accotement. Cette manœuvre, conduit accotements), augmentée de celles
exemple) peuvent naturellement à un affaissement progressif des rives, à nécessaires pour les fossés, les talus et
conduire à des largeurs d'accotements l'amorce de leur dégradation, à la forma- les plantations (le cas échéant). L'évolu-
très réduites afin d'éviter des terrasse- tion de frayées qui retiennent les eaux de tion à long terme du trafic ne pouvant pas
ments d'un coût prohibitif. ruissellement et à l'infiltration de ces der- être rigoureusement maîtrisée, il est diffi-
Mais il est important de respecter un nières, ce qui accélère considérablement cile de considérer que les largeurs de
équilibre entre chaussée et accote- le processus de dégradation. chaussée et d'accotement ne varieront
ments; pas de chaussée large si les La solution normale à ce problème est la jamais.
accotements sont réduits, pas d'élargis- reconstitution d'accotements correcte- On voit apparaître ici l'intérêt d'une politi-
sement de chaussée au détriment des ment stabilisés. que foncière prévoyante, visant à l'acqui-
accotements. L'élargissement de la chaussée ne peut sition (ou parfois la reconquête!) d'em-
L'élargissement de l'accotement, sur des être envisagé que moyennant de très prises confortables, de manières à per-
emprises réduites, peut parfois être grandes précautions relatives à la sécu- mettre une exécution rationnelle de tra-
obtenu par le comblement du fossé par rité (voir plus haut « largeur de chaussée vaux éventuels dès que ceux-ci devien-
un matériau drainant. pour les routes existantes»). nent nécessaires.

23
Difficultés ponctuelles
Marges de manœuvre en virage,
zones montagneuses
Les largeurs de chaussée évoquées pré-
cédemment concernent les sections de
routes en alignement droit.
Dans les virages, une marge de manœu-
vre supplémentaire peut être nécessaire,
compte tenu du surcroît d'encombrement
provoqué par la conception-même des
véhicules, dont la carrosserie ne peut
épouser la forme de la courbe que décrit
leur trajectoire.
C'est l'examen des problèmes particu-
liers posés par l'itinéraire, en relation
avec la nature des véhicules qui l'em- èibysge
pruntent, qui permet de dégager des
chiffres applicables à chaque cas parti-
culier.
Il faut toutefois retenir que la marge
nécessaire est d'autant plus importante
que le virage est serré (faible rayon de
courbure) et que l'empattement des véhi-
cules (distance entre les essieux avant et
arriére) est grand. Les problèmes les
plus aigus se posent donc dans le cas
des routes touristiques de montagne, fré-
quentées par des autocars (voir ci-après
«tracé en plan»).
Cas des ouvrages d'art (ponts,
viaducs, tunnels)
La construction d'un pont neuf ou le
recalibrage d'un pont existant sont des
opérations peu courantes sur les voiries
concernées par le présent guide. En cas
de nécessité, c'est toujours un service
spécialisé qui devra être consulté (cf
chapitre 7). Ce service devra cependant
être bien renseigné sur les perspectives
de trafic à long terme, aussi bien pour ce
qui concerne les largeurs roulables à
prévoir (trafic tous véhicules) que les lar-
geurs de trottoirs (circulation des pié-
tons) et les dispositifs de sécurité à
adopter.
En matière de hauteur à respecter sous
un pont ou un tunnel, il faut noter que le
code de la route ne fixe pas, pour les
véhicules, de gabarit maximal en hau-
" • V^v^^)^ ^ l:Lcfrfiei/r rôohb/e.
teur. Il stipule en revanche que tout
conducteur d'un véhicule dont la hauteur
dépasse 4 mètres (chargement compris)
doit s'assurer en permanence qu'il peut
circuler sans causer aucun dommage
aux ouvrages d'art. Sur les chemins
ruraux et voies communales, des décrets
(1), (4) fixent à 4,30 mètres le tirant d'air
à respecter. Cette hauteur est opposable
aux permissionnaires de voirie pour les
ouvrages qu'ils peuvent avoir à édifier.
Elle peut avantageusement être préconi-
sée également sur les voies départe-
mentales bien qu'aucun texte ne l'impose
plus. Lorsque les 4,30 mètres ne sont
pas respectés, une signalisation
appropriée est obligatoire. En outre. Il
est recommandé de prévoir une marge
de 10 cm au moins pour les travaux d'en-
tretien de la chaussée, et, sous certains
tunnels, une revanche de 25 cm environ
pour protéger d'éventuels équipements
fragiles (panneaux, feux, ventilateurs...)
vis à vis de chargements mal arrimés ou
de bâches flottantes.

24
Profil en long
Les fortes pentes (descentes) impliquent souvent une dégradation de la sécurité. Les distances de freinage y sont allongées et en
extrémité d'une longue descente, le système de freinage d'un poids-lourd est fortement sollicité.
Les hauts de côte peuvent d'autre part limiter la visibilité ce qui peut créer dans certains cas (approche d'un virage ou d'un carre-
four) des problèmes de sécurité.

Fentes et rampes: Rayons de courbure du


sécurité et profil en long: sécurité
consommation des et confort
véhicules Lorsque la topographie du site conduit à
des variations de la pente du profil en
En pente (descente), les problèmes de long, ce dernir ne peut en aucun cas
freinage deviennent rapidement aigus et
prendre la forme d'une ligne brisée: les
peuvent mettre en cause la sécurité des
variations sont obligatoirement progres-
usagers. Les descentes longues à forte
sives et se traduisent par des raccorde-
déclivité doivent donc être évitées.
ments en arc de cercle que l'on peut
Les rampes (montées) ont une influence
caractériser par leur rayon.
sur l'écoulement du trafic.
Les cycles sans moteur ou à moteur
auxiliaire sont sans doute les plus affec-
tés par les rampes mais cette considéra-
tion seule sera rarement de nature à
modifier profondément un tracé routier.
Dans les rampes les poids-lourds prati-
quent des vitesses parfois très faibles et
ralentissent le trafic général.
Consommation : on assiste corrélative-
ment à des variations des consomma-
tions des véhicules lourds: au-delà de
2,5% de rampe, chaque % supplémen-
taire se traduit par une surconsomma-
tion voisine de 12% par rapport à la
valeur enregistrée sur le plat.
Dans ces conditions, il paraît raisonnable
de se maintenir, pour la valeur maximale
des déclivités admises, dans une four-
chette de 8 à 10% Sous tunnel, il
convient en outre d'examiner l'incidence
de la rampe sur le dégagement de pol-
luants par les moteurs Diesel.
Par ailleurs, on peut avoir intérêt à limiter
les pentes dans les régions où l'intensité
des averses est telle que des difficultés
importantes peuvent apparaître au
niveau de la collecte des eaux de ruis-
sellement.

Bien entendu, le choix d'une valeur


maximale pour la déclivité d'un profil en
long de route a des conséquences
immédiates sur le volume des terrasse-
ments qui seront nécessaires. La déci-
sion résultera donc, dans ce domaine
comme dans bien d'autres, d'un compro-
mis entre les caractéristiques souhaita-
bles et les coûts qui en résultent. Le rayon de courbure d'un point bas n'a d'incidence que sur le confort des usagers.

25
Le choix d'une valeur pour un rayon
d'angle rentrant n'a guère d'influence
que sur le confort de l'usager qui
éprouve une sensation d'écrasement
d'autant plus grande que ce rayon est
faible: c'est une donnée relativement
secondaire. Un rayon de 700 m doit
cependant être considéré comme un
minimum, des valeurs supérieures à
2 500 m étant souhaitables.
Plus lourd de conséquence est le choix
d'un rayon d'angle saillant, en sommet
de côte par exemple.

Quelle visibilité
assurer? Le rayon de courbure d'un point haut a une incidence sur la visibilité.

Il est important d'assurer une visibilité


satisfaisante à l'approche d'un virage ou
d'un carrefour, ou sur un obstacle éven-
tuel.
En pratique on peut préconiser des
rayons minimaux en angle saillant de
3000 m à l'approche d'un virage ou d'un Distance de visibilité
carrefour, et de 2 000 m dans les autres
cas (1 500 m sur les routes à très faible C'est la longueur de route dégagée que
trafic). peut apercevoir l'automobiliste devant
Sur route existante il est plus simple de lui.
vérifier directement la visibilité plutôt que Pour apprécier cette longueur, on admet
le profil en long. Des distances de visibi- que l'œil du conducteur est situé à 1
lité de moins de 150 m, sur un véhicule mètre au-dessus de la chaussée. La dis-
éventuel, à l'approche d'une intersection, tance de visibilité dépend alors de la
de moins de 75 m, sur la chaussée, à hauteur de l'objet (route, véhicule,...) qui
l'approche d'un virage difficile sont nette- doit être vu par le conducteur, et de la
ment insuffisantes. valeur du rayon de l'angle saillant (ainsi
On ne peut pas assurer la visibilité de que des masques latéraux).
dépassement sur la totalité d'un itiné-
raire. Cependant, il est important de pré-
voir, sur une grande portion du tracé, un
profil en long rectiligne ou concave, ou
en angle saillant avec un rayon supérieur
à 12 000 m, pour permettre des dépasse- Distance d'arrêt
ments sûrs.
C'est la distance que parcourt un véhi-
cule entre le moment où son conducteur
prend conscience de la présence sur la
Distance de visibilité chaussée d'un obstacle inattendu, et son
arrêt complet.
! (fe/V du conducteur Outre la vitesse du véhicule, cette notion
fait intervenir le temps de réflexe du
ir. conducteur, l'efficacité des freins dont il
dispose et l'adhérence des pneus sur le
revêtement de la chaussée.

La distance de visibilité influe sur les


conditions de circulations. C'est un des
critères pour la mise en place des
marquages.

26
Trace en plan
Au même titre que ses profils en travers et en long, le tracé en plan d'une route doit permettre aux usagers de parcourir celle-ci
dans de bonnes conditions de sécurité.

Courbure des virages :


tout un contexte
Un virage peut être caractérisé par deux
valeurs principales: sa courbure et son
angle de rotation.
La courbure est en réalité une notion
assez complexe dans la mesure où le
rayon R peut prendre plusieurs valeurs
successives dans le même virage. Un
rayon dont la valeur diminue à mesure
que le véhicule décrit la courbe est un
danger parmi les plus grands pour l'usa-
ger non averti (le virage «se referme»).
Une route admettant en général la circu-
lation dans les deux sens, il est clair que
l'arc de cercle est la seule courbe sus-
ceptible de supprimer ce danger. Bien
entendu, «l'entrée" et «la sortie» d'un
virage ne peuvent être instantanées:
une courbe à rayon variable est donc
nécessaire pour effectuer la transition
Un virage peut être caractérisé par trois paramètres : rayon de courbure, angle de rotation..
entre l'alignement droit et le virage pro-
prement dit. Lorsqu'un virage existant
présente une courbure dangereuse,
l'augmentation du dévers (pente trans-
versale) ne constitue qu'un palliatif dis-
cutable. Il n'est pas conseillé d'ailleurs
d'aller très loin dans ce sens et une
pente transversale de 7 à 8% ne devrait
normalement pas être dépassée.
Choix des valeurs à retenir
Ce choix s'inscrit dans un contexte
assez vaste et dépend largement de la
vocation de la route et du site qu'elle tra-
verse. D'une manière générale, les
virages devront être d'autant plus faciles
à négocier que leur nombre est réduit
sur la section d'itinéraire considérée. Un
virage peut donc rarement faire l'objet
d'une étude isolée: le même virage sera
toujours plus dangereux s'il fait suite à
une longue ligne droite que s'il s'inscrit
dans une succession de courbes de dif-
ficulté comparable. L'effet de surprise
éventuellement créé chez le conducteur
est une grande source de danger.
La première qualité d'un bon tracé est
donc sa progressivité: une courbe diffi-
. et dévers transversal.
cile (moins de 150 à 200 m de rayon)
doit être introduite en amont par une
courbe de rayon légèrement plus grand
Distance de visibilité
(supérieur de 30%environ). A l'instar de ce qui se passe en sommet
Ces bases étant posées, il reste possible
de côte, la courbure de la chaussée peut
de choisir les rayons minimaux des
provoquer une réduction sensible de la
virages en fonction du confort que l'on
visibilité. Ce qui pourrait être dangereux
veut assurer.
dans l'hypothèse où un piéton, par
exemple, se trouverait sur la chaussée,
Rayon de braquage des véhicules ou à l'approche d'une intersection.
Le rayon de braquage des véhicules les En présence d'un marquage axial, lors-
plus encombrants fixe une limite infé- que la distance de visibilité est inférieure
rieure au rayon de courbure des virages. à la distance nécessaire au dépasse-
Cette valeur est fréquemment adoptée ment, une signalisation appropriée doit
sur les routes en site montagneux et interdire cette manœuvre (cf. chapitre 4
peut conduire à la réalisation d'un « lacet ». «signalisation et balisage »).

27
La distance de visibilité dépend notamment de la courbure du virage.

En résumé
Il n'est pas souhaitable de se fixer a priori
mais aussi de la présence ou non d'obstacles sur l'accotement.
un rayon minimum de virage. On peut
cependant retenir qu'un rayon de 30
mètres est très faible et ne devrait être
consenti, en dehors des routes de mon-
tagne, qu'en des circonstances rares.
A l'inverse, un rayon de 200 mètres est
déjà très confortable.
(N.B. : bien que les documents techni-
ques relatifs à l'aménagement des routes
nationales (5) ne soient pas applicables
aux voiries concernées ici, les commen-
taires figurant dans ces documents sont
de nature à expliciter davantage ces
questions).

Site difficile : un lacet rend le tracé compatible avec le rayon de braquage des autocars.

28
Carrefours
Les carrefours constituent des «points de conflits" entre les différents courants de circulation. Inévitablement, ils constituent des
zones de concentration d'accidents. A ce titre, ils doivent faire l'objet d'études particulièrement affinées traduites par des aména-
gements correctement réalisés.
L'investissement ainsi consenti est largement justifié puisqu'un nombre réduit de points dangereux traités peut se traduire par
l'épargne d'un grand nombre d'accidents et de victimes.
Une documentation technique peu volumineuse (6) aide à traiter cet important problème.

Carrefours giratoires:
une excellente sécurité
Ce type de carrefour (6), très sûr, est
particulièrement recommandé pour
l'aménagement d'intersections relative-
ment importantes (où le trafic de la voie
la moins importante est non négligeable)
ou bien entre deux voies d'importance
similaire.
Des dimensionnements réduits et peu
coûteux sont tout à fait recommanda-
bles.
Les principes d'aménagement sont les
suivants:
— éviter tout obstacle agressif sur l'îlot
central,
— assurer une bonne perception en
approche (visibilité, ilôt séparateur, îlot
central en léger relief),
— prévoir une signalisation provisoire
soignée lors des travaux et des premiers
mois suivant la mise en service.
Mais le carrefour giratoire ne doit pas
être assimilé à un simple ralentisseur, et
ne doit pas être utilisé sans discerne- Principaux types d'accidents en carrefour plan ordinaire.
ment.

Carrefours ordinaires :
une conception soignée
pour rechercher la
meilleure sécurité

r
En moyenne nettement moins sûrs que \
les carrefours giratoires, les carrefours
ordinaires (en té, ou en croix) doivent cisaillenent' Z"^oxe
C'isaJllement- l'hue.
être soigneusement étudiés et aména-
gés.
Chercher la simplicité
Un carrefour simple, peu étendu, est
plus facilement et rapidement compris
par les usagers et fonctionne bien mieux
du point de vue de la sécurité.
La même préoccupation amène à n'utili-
ser que quelques types de carrefours
simples et éprouvés, auxquels l'usager
J /

est bien habitué : carrefour en té, carre-


four en croix (en dehors des carrefours
giratoires).
Sur les carrefours en té, une légère sur- Tourne <x gauche, Tourne, â c^auche
largeur d'accotement revêtu du côté collision otriète collision {ronTale
opposé à la route secondaire, permet de

29
traiter les éventuels problèmes de
tourne-à-gauche à moindre frais qu'avec
une voie de tourne-à-gauche spéciali-
sée.
Une bonne visibilité, un carrefour
bien perçu
Une bonne perception est indispensable
^ - ^
pour apprécier l'existence d'un danger
ou sa nature. Bien percevoir l'existence
même d'un carrefour, suppose le respect
de quelques règles de bon sens :
f Canefour en té. avec
Surlargeor
^

d'accotement
•,••••••

Carrefour en croix
— éviter son implantation aux abords
d'un point haut, ou d'une courbe de faible
rayon,
— implanter un îlot séparateur sur les
branches non prioritaires pour faire per-
cevoir le carrefour et la perte de priorité,
— prévoir un balisage et une signalisa-
tion visible de nuit ou par mauvaises
conditions météorologiques.
Le bon fonctionnement du carrefour sup-
pose d'autre part le respect de certaines

contraintes relatives à la perception réci-
proque des usagers en présence. Carrefour en ta Carrefoot en crcri}^
(N.B. : le régime de priorité à droite est à (avec varie de roi/me à gauche)
éviter pour les aménagements nou-
veaux: lui préférer l'implantation d'un
petit carrefour giratoire.)
Quelques types de carrefours simples et éprouvés.
L'œil du conducteur étant supposé à une
hauteur voisine de 1 mètre par rapport à
la chaussée, la vue doit être dégagée au-
dessus d'un triangle imaginaire parallèle
au sol à une distance de 1 mètre de ce
dernier, appelé «triangle de visibilité».
La longueur des côtés du triangle de visi-
bilité dépend du régime de priorité et des
vitesses d'approche habituellement pra-
tiquées sur la route concernée.
Pour obtenir les meilleures garanties
concernant le respect des servitudes
liées aux triangles de visibilité (7), la
meilleure solution est sans doute d'ac-
quérir les terrains correspondants. Cer-
tains départements on entrepris de tels
programmes dont l'efficacité s'avère
bonne pour un coût souvent très aborda-
ble.

Triangle de visibilité : pas d'obstacle à la vue au-dessus du plan hachuré.


(N.B. : le régime de priorité à droite est à
éviter pour les aménagements nouveaux :
lui préférer l'implantation d'un petit carrefour
giratoire). Adapter le régime de priorité aux distances de visibilité.

30
Ilôts séparateurs
Sur la route principale, ils protègent les Régime.
véhicules tournant à gauche.
Sur la route secondaire, ils rendent le Cédej k passage"
carrefour visible de loin et contribuent à
modérer les vitesses ainsi qu'à infléchir
les trajectoires. Leur matérialisation par
des bordures les rend visibles de loin, et
permet d'installer des dispositifs réflé-
chissants pour une meilleure perception
par mauvaises conditions de visibilité.

Régime
ck'ètop'
3' ® (2) ® ® ®
Les îlots séparateurs contribuent à la lisibilité du carrefour

Des intersections à angle droit


C'est en regardant venir les autres véhi-
cules sous un angle voisin de 90° que le
conducteur obtient les meilleures condi-
tions pour apprécier les vitesses et les
distances. C'est également la traversée à
angle droit qui aboutit à la durée mini-
male nécessaire pour effectuer cette
manœuvre.
Un bon aménagement peut donc consis-
ter à modifier le tracé d'une voie secon-
daire à l'approche d'un carrefour. Un ilôt
séparateur peut aussi contribuer à
redresser la trajectoire des véhicules.

:l-:^^i^:;-^J^'j,

31
Nombre de voies de circulation :
pas d'excès
Augmenter le nombre des voies de circu-
lation directe au niveau d'un carrefour IS^
entraîne plus d'inconvénients que
d'avantages: augmentation des vitesses
sur la route élargie (ce qui majore les dis- TT
tances de visibilité nécessaires), aug- Situation initiale
mentation des temps de traversée sur la
route transversale. Cette disposition est
donc à déconseiller. En revanche, la
création d'une voie affectée spéciale-
ment aux manœuvres de «tourne-à-
gauche » contribue à améliorer la sécu-
rité.
Les voies d'insertion ou de décélération,
qui facilitent les manœuvres de «tourne-
à-droite» ne se justifient que sur les
routes à trafic élevé.
^hnoijjemtnC à. proscrire

Amenaaeme nfadm isriUe

La signalisation
La signalisation d'un carrefour est un élé-
ment essentiel qui doit être entièrement
intégré à sa conception et à sa réalisa-
tion.
Le chapitre 4 («signalisation et bali-
sage») traite en détail des problèmes
relatifs à la signalisation routière.
Les carrefours sont un cas très particulier
puisque tous les types de signaux peu-
vent y être rencontrés :
— signaux d'intersection qui annoncent
l'existence du carrefour et informent sur
le régime de priorité,
— signaux de direction qui doivent être
suffisamment visibles et clairs pour que
l'usager effectue sans hésitation et sans
danger la manœuvre correcte,
— signaux de prescription, qui interdi-
sent éventuellement certaines manœu-
vres dangereuses,
— signalisation au sol (marquages).
La coexistence de toutes ces informa-
tions ou prescriptions destinées aux usa-
gers peut poser de difficiles problèmes :
une signalisation surabondante est par- Deux roues et piétons
fois un remède pire que le mal. On peut En ce qui concerne les aménagements
donc être amené à effectuer un choix des circulations deux-roues et piétons on
délicat visant à ne maintenir que les se reportera au « guide général de la voi-
signaux les plus importants. rie urbaine» édité par le CETUR.

32
Carrefours à feux
tricolores :
à éviter en rase
campagne ;
solution ultime en
traversée
d'agglomération
L'aménagement de feux tricolores est à
éviter en rase campagne, où les feux
surprennent l'usager et n'apportent
qu'une sécurité médiocre. Les pro-
blèmes éventuels de capacité ou de
sécurité que l'on peut rencontrer sur cer-
tains carrefours chargés trouvent en
général une solution bien plus satisfai-
sante dans l'aménagement d'un carre-
four giratoire, même de très petite
dimension.
Dans la traversée d'une petite agglomé-
ration, il peut cependant arriver que la
place disponible entre les constructions, - edoreur
ne permette pas l'implantation d'un car- -pi-ise de ter te
refour giratoire, même très réduit, et que borner
les feux tricolores constituent alors une
solution à certains problèmes (temps
d'attentes trop élevés sur les voies
secondaires, difficultés de traversée pour
les piétons). Mais d'autres solutions per-
mettent également de tempérer le trafic
de la rue principale et de favoriser les
mouvements transversaux : notamment Recueil de données Veiller à une exploitation optimale
le réaménagement global de la voirie et — analyse des accidents des années en gardant à l'esprit qu'il faut minimiser
de l'espace public dans la traversée de antérieures, les arrêts et retards, avec un maximum
l'agglomération, dans une logique — comptages directionnels, de sécurité.
urbaine et non plus routière (voir le — comptages piétons,
«guide général de la voirie urbaine» du Sur un carrefour isolé la «microrégula-
— constat visuel des comportements. tion » permet d'adapter les temps de vert
CETUR).
à la répartition du trafic ou d'escamoter le
La décision d'implanter des feux trico- Examen des caractéristiques vert de la voie secondaire si aucun véhi-
lores est lourde de conséquences et ne géométriques cule ou aucun piéton ne se présente.
doit être envisagée qu'après avoir vérifié — un carrefour à feux doit être aussi La mise au jaune clignotant, en heure
que cette solution répond bien aux «compact» que possible, creuse ou de nuit, est à proscrire.
besoins, après avoir examiné les autres — vérification des longueurs de Il est possible de coordonner « sans fil »
solutions possibles et après avoir informé stockage, des carrefours voisins ou par intermé-
les demandeurs de tous les inconvé- — vérification des cheminements pié- diaire du réseau commuté PTT, de gérer
nients d'un tel aménagement. tons. plusieurs carrefours isolés à partir d'un
En effet, les feux tricolores sont une poste central (macrorégulation).
source de contraintes qui les rendent Calculs
souvent plus insupportables que la situa-
— des temps de sécurité,
tion qu'ils étaient censés résoudre :
— des temps de vert,
— arrêts et attentes plus fréquents, — de la réserve de capacité. organiser la maintenance (10)
— difficulté d'insertion des 2 roues, car les feux, pour être crédibles, doivent
— attentes inacceptables, pour les pié- Soigner l'implantation toujours être en bon état.
tons en périodes creuses, pour que les feux soient bien visibles Il faut assurer :
— bruits de freinage et de démarrage, (potences, présignalisation). S'assurer — le nettoyage,
— accidents-types bien connus et réper- qu'un poteau de feux n'est pas situé sur — la maintenance préventive (des
toriés (feux «grillés», anticipation, une «trajectoire» de véhicules mal poteaux et des feux, des bornes, du
tourne-à-gauche...). contrôlés, risquant d'aggraver d'éven- réseau de mise à la terre des boucles...),
De plus, outre le coût élevé d'investisse- tuels accidents ou d'être détériorés trop — la maintenance corrective (remplace-
ment (plus de 200000 F hors génie-civil), souvent. ment des lampes, des fusibles, répara-
les feux tricolores exigent une mainte- tions après accident ou vandalisme).
nance attentive et coûteuse que les Soigner la mise en place
petites communes peuvent difficilement — en choisissant du matériel reconnu
assumer (10% environ du coût d'inves- pour sa qualité,
tissement en coût annuel). — en veillant à la bonne mise en œuvre organiser le suivi de
Si, en ultime recours, il est décidé d'ins- (raccordement au réseau, protections, l'aménagement
taller des feux tricolores, il convient de raccordement à la terre, mise en œuvre — en terme d'évolution des trafics et des
prendre un certain nombre de précau- et raccordement des boucles...) et au comportements,
tions (8), (9): respect des règles de l'art. — en terme d'évolution des accidents.

33
Page laissée blanche intentionnellement
Chapitre 3

Conception des clianssées


Dimensionnement des structures de cliaussees
Chaussée et trafic 36
Les sols 38
Les matériaux : granulats, liants 40
Les structures de chaussées 42

Assainissement routier
La collecte et l'évacuation des eaux superficielles 46
Le drainage des eaux internes 48

Construction des chaussées


La réalisation des terrassements 50
La mise en œuvre des couches de chaussées 52

35
Dimensionnement
des structures de chaussées ^

Durabilité : le souci de la qualité couches («dimensionnement» de la


Chaussée et trafic structure),
Les diverses caractéristiques de la — respect des règles de l'art en matière
Les véhicules en général et les poids- chaussée doivent être durables. La de conception et de réalisation des tra-
lourds en particulier transmettent au pérennité des chaussées dépend des vaux,
support sur lequel ils roulent des pres- facteurs suivants: — surveillance et entretien tant de la
sions importantes, voisines de la pres- — épaisseur et qualité des différentes structure que des qualités de surface.
sion de gonflage des pneumatiques: 2
kg/cm^ environ pour un véhicule léger, 6
à 7 kg/cm^ pour un poids-lourd.
De telles pressions ne peuvent être sup-
portées sans dommages par la plupart
des sols rencontrés en France, l'état des
chemins de terre en période pluvieuse le
prouve. Pour assurer l'écoulement du
trafic dans de bonnes conditions, il est
donc nécessaire d'interposer entre les
essieux lourds et le sol support peu
résistant, un écran qui aura pour mission
de répartir les charges sur une plus
grande surface et de réduire ainsi les
pressions jusqu'à une valeur admissible.
La chaussée constitue cet écran (11 ),

Les composants nécessaires :


structure et surface
La diffusion des pressions est obtenue
grâce à une épaisseur convenable de
matériaux adaptés à cet effet : ces maté-
riaux constituent la «structure» de la
chaussée. Sur la surface de celle-ci, rou-
lent les véhicules. Ceci implique un cer-
tain nombre de sujétions, notamment :
— le confort de l'usager exige une sur-
face plane: on dit que «l'uni» de la
chaussée doit être bon,
— la sécurité de l'usager exige, notam-
ment par temps humide, un revêtement
suffisamment rugueux : on dit que la
chaussée doit présenter une bonne
«rugosité» ou une faible «glissance».

Adaptation de la chaussée au
trafic : un choix technique et
politique
L'objectif de la chaussée est d'assurer le
passage des véhicules pendant un cer-
tain nombre d'années. Cette durée
représente la «durée de service» de la
structure, pendant laquelle un entretien
réduit de la surface de la chaussée suf-
fira pour assurer le confort et la sécurité
PoXQi des usagers. Au-delà de cette durée, un
'H ^^ Pour des chaussées
durables : veiller à entretien plus lourd ou un véritable
l'épaisseur et à la «renforcement» de la structure seront
qualité des couches. nécessaires.

36
Les calculs de dimensionnement font
donc intervenir le trafic cumulé qui cir-
culera sur la chaussée tout au long de
cette durée de service.
Le choix de cette dernière est une
décision politique qui doit être prise
par la Collectivité responsable de l'ou-
MOT
vrage, car elle conditionne les
dépenses d'investissement et d'entre-
tien, ainsi que l'échéancier de ces
dépenses.
Le trafic cumulé à prendre en compte
dépend alors:
— du trafic existant ou prévu lors de la
mise en service,
— de son évolution probable tout au long Les passages de charges lourdes sont agressifs vis à vis des structures de chaussées.
de la durée de service choisie.

Agressivité du trafic
Chaque passage de véhicule sur la
chaussée entraîne une légère usure de
jm plusieurs
celle-ci, tant pour ce qui concerne la
structure que les qualités de surface.
L'accumulation de ces «dommages élé-
mentaires» conduit à la dégradation pro-
gressive de l'ensemble.
Les études ont permis de démontrer l'in-
fluence fondammentale du poids des
essieux sur le dommage qu'ils provo-
quent: un essieu de poids-lourd est infi-
niment plus «agressif» qu'un essieu de
voiture légère.

Connaissance du trafic :
Quels véhicules?
Combien?
La connaissance du trafic est donc indis-
pensable et les considérations ci-dessus
montrent clairement que le critère à
mesurer pour le dimensionnement des
structures de chaussées est celui qui
reflète le plus fidèlement l'intensité du
L . lAGRESSIVITE
\

trafic lourd. Il existe, pour effectuer cette


mesure, divers dispositifs plus ou moins
performants (comptages manuels,
tuyaux pneumatiques, dispositifs piézo-
électhques, etc.).
La connaissance du trafic total à écouler
(tous véhicules confondus) est indispen-
sable pour donner à la route des caracté-
ristiques géométriques en harmonie avec
son importance et les vitesses prati-
quées, mais n'est pas utile pour calculer
l'épaisseur de la structure.
Dans le cas des chemins ruraux, des
routes forestières et des dessertes agri-
coles, le trafic est en général spécifique
et son agressivité doit faire l'objet d'une
analyse particulière.
Bien entendu, le comptage des véhicules
n'a de signification que dans le cas de
l'aménagement d'un itinéraire existant.
S'il s'agit d'une liaison nouvelle, ou
même d'un itinéraire ancien appelé à
recevoir un important surcroît de trafic de
par la création d'une activité nouvelle,
des hypothèses devront être faites. Il
conviendra alors de vérifier ces hypo-
thèses par des mesures quelques mois
ou quelques années après la mise en
service, de manière à ajuster le cas
échéant les prévisions d'entretien. Pour répondre aux besoins : bien connaître le trafic.

37
rait totalement, deviendrait pratiquement — l'aptitude à constituer pour la chaus-
Les sols indéformable et n'exigerait qu'une sée un bon support.
chaussée très peu épaisse pour suppor-
ter le trafic. Empêcher les venues d'eau Les terrassements : une sculpture
Les formations géologiques superfi-
cielles (jusqu'à quelques mètres de pro- dans les chaussées et dans les sols est réaliste
fondeur) sont des «sols». Quiconque a donc un objectif fondamental. L'objet des terrassements est double. Ils
observé une carte géologique de la Il n'est malheureusement pas réaliste consistent :
France aura sans doute été frappé par d'envisager des systèmes propres à éli- — à travailler le terrain naturel pour
l'extraordinaire gamme des couleurs qui miner toute l'eau des sols car de tels sys- l'amener au niveau prévu par le projet,
la composent. C'est assez dire la grande tèmes seraient d'un coût prohibitif. Tou- — à préparer une plate-forme suscepti-
variété des sols susceptibles d'être ren- tefois, on devra s'efforcer de réaliser des ble d'accueillir la chaussée dans de
contrés sur notre territoire. chaussées assez étanches, munies de bonnes conditions.
Les « géotechniciens » ont donc été rapi- dispositifs simples mais efficaces de col- Le coût des terrassements est élevé. Un
dement conduits à caractériser diffé- lecte des eaux superficielles et de drai- tracé qui suit au maximum le terrain
rentes familles de sols pour en établir nage des eaux internes (cf. « assainisse- naturel est donc recommandé. IVIais les
une classification non plus selon leur âge ment»). considérations développées au chapitre
à l'instar des géologues, mais selon leurs Quoiqu'il en soit, le sol mis à nu par les 2 (géométrie de la route) montrent que
qualités intrinsèques. Par la suite, les terrassements, est souvent dans un état ce n'est pas toujours possible.
sols étant surtout destinés à être terras- tel qu'il n'autorise même pas la circula- Lorsque la cote du projet est à un niveau
sés, la classification a évolué dans un tion des camions de chantier. Il doit donc inférieur à celui du terrain naturel, un
sens très pragmatique pour être particu- être amélioré ou protégé de manière à «déblai» est nécessaire. Dans le cas
lièrement adaptée aux problèmes posés constituer un support convenable per- inverse, il faut édifier un « remblai ». Pour
par les terrassements (11), (12). mettant en premier lieu la construction de ce faire, on utilise dans la mesure du
la chaussée, puis un fonctionnement nor- possible les matériaux extraits «d'em-
Comportement des sols : mal de celle-ci. prunt» de qualité convenable. Les
une histoire d'eau déblais non réutilisables sont mis «en
La classification des sols : un dépôt».
D'une manière générale, le comporte-
ment des sols est étroitement lié à la édifice complexe
quantité d'eau qu'ils contiennent («te- Les sols peuvent être classés en fonction
neur en eau». Lorsque celle-ci aug- de différents critères. Dans l'ordre de la
mente, au-delà d'une certaine limite, la chronologie d'un chantier, ces critères
capacité du sol à résister aux pressions sont:
(sa «portance» décroît rapidement — les conditions d'extraction par les
jusqu'à atteindre des valeurs quasi nulles engins de terrassement,
dans certains cas. A l'inverse, un sol sta- — l'utilisation qui pourra en être faite
bilisé par compactage et qui s'asséche- après leur extraction.

Les terrassements : extraire, transporter et réutiliser au mieux les sols.

38
Les volumes de tous les matériaux
concernés sont les «cubatures». Le
«plan de mouvement des terres» fixe
l'origine et la destination de chaque tran-
sport de matériau.
L'exécution des terrassements amène à
considérer:
— les sols «meubles» et les sols «dé-
fonçables» qui peuvent être travaillés
par des engins adaptés,
— les sols nécessitant l'emploi d'explo-
sifs (cf. « la réalisation des terrasse-
ments»).

Le réemploi des sols: à optimiser


Les possibilités de réemploi des sols
dépendent principalement: L'eau dans les sols à le plus souvent des effets néfastes : instabilité des remblais..
— de leur sensibilité à l'eau et de leur
teneur en eau au moment des travaux,
— des évolutions susceptibles d'interve-
nir après les travaux: certains matériaux
sont en effet fragiles ou altérables (craie,
gypse, schiste), d'autres peuvent être
putrescibles, combustibles, solubles,
voire polluants.

Les sols insensibles à l'eau ont un


comportement pratiquement indépen-
dant de leur teneur en eau. Ce sont :
— des sables, ou des mélanges de sable
et de graviers (« graves »), contenant peu
de particules argileuses,
— des roches saines non altérables.
Ces sols peuvent être réutilisés en corps
de remblai, mais leur rareté est telle
qu'ils méritent d'être réservés à des
emplois plus «nobles»: pied d'un rem-
blai inondable, couche drainante, ou 50* humide
couche de transition entre les terrasse-
Chantiers impraticables.
ments et la chaussée (dite «couche de
forme»).

Les sols sensibles à l'eau ont un com-


portement variable suivant leur teneur en
eau et les conditions météorologiques.
Ce sont des limons, des argiles, ou bien
des matériaux granulaires contenant des
particules argileuses. Ces sols sont les
plus couramment rencontrés. Par mau-
vaises conditions météorologiques, ils
imposent l'arrêt du chantier. Ils sont par-
fois mis en dépôt mais peuvent aussi être
réutilisés dans de nombreux cas:
— s'ils ne sont pas trop humides, et par
beau temps, ils pourront constituer un
corps de remblai moyennant quelques
précautions,
— s'ils sont humides, ils pourront être
utilisés, après traitement à la chaux, en
^rr^
remblai ou en couche de forme (13).

39
granulométrique prédéterminée. L'objec- L'angularité résulte du concassage des
Les matériaux: tif est d'obtenir un matériau bien « plein », matériaux. Elle est donc excellente dans
les éléments fins venant juste occuper le cas des roches massives. Les maté-
granulats, liants les vides subsistant entre les plus gros. riaux alluvionnaires ont une angularité
Une telle grave présente alors une bonne variable suivant la dimension des maté-
Les matériaux utilisés pour construire les stabilité et une moindre sensibilité aux riaux extraits et la qualité du concassage.
chaussées sont des « granulats >> (sables variations de teneur en eau. Une bonne La forme des grains joue un rôle impor-
et gravillons) utilisés seuls ou avec courbe granulométrique traduit ces quali- tant sur la quantité des vides présents
adjonction d'un «liant» (tel que le ciment tés. dans une grave, et sur la résistance à
ou le bitume) qui leur confère une cer- l'arrachement des gravillons utilisés en
Il convient cependant de noter que la
taine cohésion. couche de surface.
nature des éléments «fins» (inférieurs à
De nos jours, les conditions économi- 80 microns) joue un rôle important. On Quel que soit l'usage auquel le matériau
ques et l'agressivité du trafic ont conduit distingue en effet: est destiné, une forme «cubique» est
à l'abandon total des anciennes techni- préférable à une forme plate ou en
— des «fines inertes» produites par le
ques faisant appel aux pierres de dimen- aiguille.
concassage du matériau,
sions importantes («hérisson», «blo-
— des «fines actives», argileuses, qui
cage ») et aux cailloux gros de 4 à 7 cm
sous l'effet d'une teneur en eau élevée, Résistance mécanique. Les qualités qui
qui portaient jadis le nom de «maca-
jouent le rôle d'un véritable lubrifiant faci- précèdent ne seront durables que si les
dam » (ce vocable ayant pris par la suite
litant le déplacement des grains, ce qui granulats, sous le passage répété des
diverses significations mal contrôlées).
nuit à la stabilité de la grave. essieux, résistent bien à la fragmentation
De même, on ne « goudronne » ni « n'as-
phalte» que rarement les chaussées et à l'usure de leur surface et de leurs
(seulement en agglomération), le bitume Angularité et forme. La présence d'an- angles. Les granulats doivent donc être
ayant supplanté depuis longtemps tous gles vifs rend le matériau plus «frottant», élaborés à partir d'un minéral de préfé-
les autres produits. donc plus stable. rence dur et inaltérable.
Les matériaux modernes sont suscepti-
bles de performances tout à fait remar-
quables à condition que le souci de leur
qualité soit présent en permanence tout
au long de leur élaboration et de leur
mise en œuvre (11).

Les granulats : un squelette


minéral pour la chaussée

Les granulats sont des minéraux naturels


extraits de gisements d'origines
diverses :
— alluvions: les matériaux sont extraits
du lit ou des terrasses alluviales des
rivières et des torrents. Le site est une
«gravière» ou une «ballastière». Une
installation de concassage et de criblage
y est généralement installée ;
— roches massives: les matériaux sont
« abattus » à l'explosif et transportés vers
un groupe de concassage-criblage. Le
site porte le nom de « carrière ».

Une cascade de tamis permettent l'analyse


Granulométrie: Suivant la dimension granulométrique des matériaux.
des grains, les granulats sont classés en
différentes catégories : cailloux, graviers,
sables, etc. Un mélange de ces différents
constituants s'appelle une « grave ».
Si l'on décompose une grave naturelle
grâce à différents tamis et que l'on pèse COURBE QRANUlOMETRIQUf COURSE ÛRAKJUIOMETRIQUÉ
les différentes fractions obtenues, on ûrove noturBMe Grave recomptée
peut tracer la « courbe granulométrique » Coi/loux ùraven ûroJsaUf SeWefin
en faisant apparaître les pourcentages ^ b i ^ ^ ^
I
cumulés des poids des constituants. •woz!
1
Pour le spécialiste, la seule allure géné- 1
rale de cette courbe permet d'avancer de 1
bonnes hypothèses sur les utilisations 1
sot 1
possibles du matériau ou les améliora- V 1
tions souhaitables.
Les carrières et gravières fabriquent le 0-/.. 1
plus souvent des matériaux calibrés dans 20mm 2mm 0,1 008
différentes fourchettes de valeurs stan-
dardisées. Il est ainsi possible de recom- La courbe granulométrique ainsi établie apporte un grand nombre de renseignements
poser une grave présentant une courbe pour l'utilisation des matériaux.

40
Propreté. La présence d'argile dans les
matériaux a des effets néfastes. Les gra-
nulats devront donc en être dépourvus
pour réaliser une bonne grave. La pré-
sence de fines, mêmes inertes, peut être
par ailleurs un obstacle à «l'adhésivité»
entre les granulats et le bitume. La pro-
preté des granulats expnme l'absence
des fines indésirables.
Normes de qualité. Les qualités décrites Bonne courbe, formes anguleuses... Mauvaises courbe, formes arrondies..
ci-dessus peuvent être quantifiées par
des essais normalisés pratiqués par les
laboratoires routiers. Selon l'usage que
l'on souhaite faire du matériau, on atta-
chera plus ou moins de valeur à l'obten-
tion des diverses qualités. Par ailleurs, il
convient d'être d'autant plus exigeant bonne stabilité
que le trafic est élevé sur la chaussée
concernée.
Le fascicule 23 «fourniture de granulats
employés à la construction et à l'entre-
tien des chaussées» du CCTG (Cahier
des clauses technique générales) des
marchés publics de tavaux introduit les
«Plans d'organisation de la qualité»
(POQ). Cette procédure impose une cla-
rification des relations entre les produc-
teurs et leurs clients, notamment dans le
partage des responsabilités pour l'obten-
tion de la qualité des granulats. Cette
procédure tend à s'étendre à l'ensemble
des fournitures et travaux routiers.

Les liants : pour améliorer la tenue L'emploi du goudron est marginal dans le d'eau et de fines gouttelettes de bitume
domaine routier. Le bitume seul sera en suspension. Les émulsions sont
considéré dans ce qui suit. Il se présente liquides à température ambiante et
Les liants sont des produits que l'on
sous plusieurs formes : offrent ainsi une grande souplesse de
mélange aux graves ou aux sables pour
— le bitume «pur» est liquide à haute stockage et d'emploi. La prise se fait par
leur conférer une grande cohésion pou-
température (130 à 180° C environ). Il l'élimination de l'eau peu après le répan-
vant aller jusqu'à une totale rigidité. On
permet «l'enrobage à chaud» des gra- dage sur la chaussée (rupture de l'émul-
obtient ainsi des matériaux « traités ».
nulats. Le mélange se rigidifie au cours sion).
On distingue deux grandes familles de
liants; hydrauliques et hydrocarbonés. du refroidissement; Les applications du bitume en construc-
— le bitume peut être « fluxé » ou « fluidi- tion routière répondent à une gamme de
Les liants hydrauliques sont des subs- fié » par ajout d'huile lourde ou de solvant besoins très étendue. C'est la raison
tances minérales susceptibles de faire volatil, ceci afin de permettre son emploi pour laquelle il existe de nombreuses
prise en présence d'eau. L'exemple le à des températures moins élevées, voire variétés de bitumes et d'emulsions, ainsi
plus connu est le ciment. D'autres liants à température ambiante. La prise se fait que des bitumes modifiés par ajout de
sont des composés formés de produits par évaporation des solvants ; polymères pour des applications particu-
naturels ou artificiels et d'un adjuvant ou — l'émulsion de bitume est un mélange lières.
d'un catalyseur. C'est le cas de la pouz-
zolane, roche volcanique friable; des
cendres volantes récupérées au cours
du dépoussiérage des fumées de cen-
trales thermiques au charbon; du laitier
granulé de haut fourneau, sous produit Grâin ulàfs ^îfome.
de la sidérurgie.
Ces derniers liants conduisent générale-
ment à des délais de prise longs permet-
tant une grande souplesse d'emploi sur
les chantiers routiers ; les matériaux ainsi joutttleHie. eU.
traités peuvent être travaillés pendant
une journée si les conditions de tempéra-
tures sont normales.
CAU
Les ciments nécessitent l'ajout de retar-
dateur de prise pour atteindre des délais
de prise supérieur à quelques heures, ce
qui permet un délai suffisant pour mettre
en oeuvre ces matériaux ainsi traités.
Les liants hydrocarbonés sont des
substances organiques issues de la dis-
Emutsiort de bitume
tillation de la houille (goudron) ou du
pétrole (bitume).

41
Les structures
de chaussées
La chaussée est soumise à plusieurs
Essieu lécjal z IS Tonnes
types d'agressions : Demi essieu 6,5 tomes
— en surface, le passage répété des eau/' Sufietfidelles
pneumatiques — surtout lorsqu'ils sont
équipés de crampons — provoque l'usure
du revêtement qui perd ses qualités de
rugosité et d'étanchéité, voire d'uni ;
— dans le corps de la chaussée et au
niveau du sol, les contraintes mécani- Â
ques (pressions), produites par le poids
des véhicules, peuvent entraîner des cr«
déformations irréversibles.
Pour résister à ces diverses agressions,
la chaussée est composée de différentes
couches qui ont chacune un (ou plu-
sieurs) rôle(s) précis à jouer.
Concevoir une structure de chaussée, La chaussée protège le sol contre différentes agressions.
c'est affecter les matériaux adéquats aux
différentes couches nécessaires, et en
calculer les épaisseurs de manière à uti-
liser au mieux leurs qualités (11).
Cet apport pourra, le cas échéant, être
La plate-forme support de
précédé par la mise en place d'un « géo- .^couche de rou/cina:-
chaussée : pour le court et le long textile» destiné notamment à éviter la ^cruche datait
termes pollution de la couche rapportée par des
,— couciie de kme
Les sols terrassés présentent une particules argileuses du sol.
gamme de portances assez étendue. La Le choix entre ces deux solutions est
portance peut caractériser à la fois l'apti- surtout économique mais il faut noter que
tude du sol à subir la circulation de chan- le traitement à la chaux ou au ciment
tier et la qualité du support qu'il constitue réduit sensiblement les teneurs en eau,
pour les couches de chaussée. ce qui peut être un argument décisif.
L'obtention d'un support de portance Lorsque la chaussée doit supporter un
convenable pour assurer la circulation trafic relativement élevé, cette améliora- plaie formé
des engins de chantier, pour permettre la tion du sol peut concerner des épais- wpptrf

mise en œuvre correcte des couches de seurs importantes. La couche traitée ou


chaussée, et leur bonne tenue dans le rapportée est appelée dans ce cas
temps, suppose : «couche déforme».
— une faible sensibilité aux intempéries Le sol amélioré constitue la « plate-forme
(pluie pendant le chantier, gel une fois la support de chaussée». C'est en fonction
chaussée terminée), des qualités de cette dernière d'une part,
— une relative homogénéité et une sur- du trafic d'autre part, qu'est déterminé le
face régulière, autorisant la réalisation de dimensionnement des structures.
chaussées d'épaisseur uniforme. Dans le cas de routes à très faible trafic,
Ceci pourra être obtenu en prenant les on peut envisager sous certaines
dispositions nécessaires pour évacuer réserves de faire l'économie de cette ment constituées de matériaux granu-
les eaux pluviales et en améliorant la amélioration du sol, ou à l'inverse, de soi- laires (graviers, sables). Seule leur
portance du support: gner celle-ci au point de lui faire jouer le épaisseur assure la répartition des pres-
— par "traitement en place» du sol, rôle d'assise. Cette dernière disposition sions. Les chaussées ne comportant que
lorsque sa nature s'y prête, à la chaux ou est envisageable lorsque les matériaux de telles assises sont dites « chaussées
éventuellement au ciment, s'y prêtent et dans le cas de voies de souples » ;
— ou par rapport de matériaux de qualité desserte supportant de faibles charges. — les assises traitées sont constituées
adaptée à cette utilisation. de matériaux auxquels l'apport de liant
augmente la rigidité; les liants utilisés
Les assises : le « corps » de la sont:
chaussée • hydrauliques: ciment, laitier, cendres
Solitnsihk Elles sont au nombre de deux (couche volantes,
àletu de fondation et couche de base) lorsque • ou hydrocarbonés : bitumes.
leur épaisseur totale est trop importante Les chaussées comportant 1 ou 2
• T pour permettre la mise en œuvre cor- assises traitées sont dites «semi-
recte d'une couche unique. rigides». Cette rigidité permet d'obtenir
Terra^seme/r/s
Elles assurent le premier rôle dévolu à la des contraintes très faibles au niveau du
• chaussée, qui est de répartir les support, mais implique en contre-partie
contraintes : importantes en surface, ces une certaine fragilité des assises elles-
i (s. chaux • contraintes doivent être assez faibles mêmes. Cette fragilité impose le respect
ofe quiliti pour être admissibles au niveau de la d'épaisseurs minimales relativement
Apport de
plate-forme support. importantes.
fnsTériAVJ' • On distingue deux familles d'assises qui Cas particulier: les chaussées en béton
diffèrent par leur nature et par leur fonc- de ciment sont dites «rigides». Leur
tionnement: mode de fonctionnement est tout à fait
W*j* e»i ceif^rt atéi touthei Ot chio^iit
— les assises non traitées sont unique- spécifique.

42
Fonctionnement des assises Les chaussées en béton de ciment
D'une manière générale, les assises non (chaussées rigides) présentent normale-
traitées transmettent au support des ment une fissuration de ce deuxième
pressions plus importantes que les type, qu'il n'est pas souhaitable de lais-
assises traitées, mais ce handicap n'est ser se développer de manière anarchi-
pas décisif dans le cas de chaussées à que. A cet effet, Il est prévu lors de la
faible trafic. construction, des joints de dilatation. De
Sous l'action du trafic, les chaussées telles chaussées se présentent donc
souples vieillissent et se dégradent à comme une succession de dalles quasi-
partir de déformations du sol support. indéformables, mais susceptibles, sous
Elles peuvent alors être remises en état l'action du trafic, de mouvements d'en-
moyennant l'apport de couches d'entre- semble («battement de dalles»). Une
tien relativement minces. dalle épaisse ou un support de qualité
Les chaussées semi-rigides vieillissent et bien drainé, s'opposent à de tels batte-
se dégradent par fissuration des assises ments.
elles-mêmes. Il est nécessaire d'entrete- Matériaux utilisés
nir périodiquement par la réalisation de
Les « matériaux de chaussée » sont des selon la nature des matériaux utilisés.
couches de surface afin d'éviter un
mélanges de granulats et, le cas
entretien lourd. Au contraire des assises
échéant, de liants, dont les caractéristi-
non traitées, les assises traitées permet-
ques sont adaptées au travail qu'ils
tent le passage des véhicules lourds
auront à fournir. Ce dernier varie sensi-
lorsque le sol perd sa portance au dégel
blement en fonction de la couche de
(mais elles se fatiguent plus).
chaussée que l'on considère et du trafic
Il faut toutefois noter que les assises trai-
à écouler.
tées sont le siège de phénomènes de Domaine d'emploi des différents
La plupart des mélanges possibles sont
retrait dûs au liant d'une part, de dilata- matériaux
parfaitement codifiés, et font l'objet de
tions et contractions thermiques d'autre
«directives» ou de «recommandations» Chacun des matériaux de chaussée pos-
part.
précises (14) qu'il est légitime d'adapter sède des qualités propres qui le prédis-
Ces phénomènes provoquent une forme dans une certaine mesure au cas des posent plus ou moins pour certains
de fissuration transversale qui ne consti- routes à trafic modéré, ceci de manière à usages.
tue pas une dégradation. valoriser au mieux les ressources locales Ainsi:
Toutefois, il peut être souhaitable de col- en granulats, voire en liants. — les matériaux non traités sont très
mater ces fissures de manière à éviter Les différents mélanges possibles don- souvent adaptés pour la réalisation des
les infiltrations d'eau dans la structure et nent naissance à un grand nombre de assises de chaussées à faible trafic.
le sol pour les voies à forts trafics. combinaisons. On distingue cependant Cependant, les épaisseurs d'assises
quelques grandes familles de « maté- nécessaires peuvent devenir importantes
riaux de chaussée»: lorsque le support est de mauvaise qua-
— les « graves non traitées », naturelles lité, et lorsque le trafic à écouler est
ou recomposées (ne contiennent aucun agressif. Par ailleurs, la mise en œuvre et
liant), la tenue d'une couche de roulement en
— les sables traités: «sable-ciment», enduit superficiel peuvent être probléma-
«sable-laitier», etc., tiques sur certains matériaux non traités.
Ces assises ne permettent qu'une circu-
— les graves traitées : «grave-ciment»,
lation restreinte des poids lourds lors du
« grave-laitier », « grave-bitume », « grave-
dégel du sol.
émulsion», etc.,
— les bétons de ciment, classiques — les matériaux traités sont bien adap-
20-tOfina5 (c'est-à-dire pervibrès), ou les «bétons tés sur les sols de mauvaise qualité. En
compactés » à faible teneur en eau, revanche, leur rigidité les rend cassants
— les « bétons bitumineux », spéciale- et cette fragilité impose le respect
ment étudiés pour donner aux couches d'épaisseurs minimales assez impor-
de roulement les qualités souhaitées. tantes. Ils sont alors bien adaptés aux
Les granulats constituent le «squelette trafics assez élevés, aux durées de ser-
minéral» qui assure l'essentiel de la por- vice longues, et lorsque des problèmes
tance du matériau en attendant la prise de dégel se posent.
du liant éventuel. — le béton de ciment se différencie des
graves traitées et bétons compactés par
une mise en œuvre par pervibration
nécessitant une terreur encore plus forte.
ptnat De plus, l'absence de compactage per-

f
5Zan
met l'obtention d'un uni tel qu'une
couche de roulement n'ait pas néces-
saire. Ils existent différentes structures
en béton de ciment:
— à joints: dalles courtes (4m) goujon-
nées ou non goujonnées,
iw I 0. . 0 . 0 - • o o presBoo — sans joints mais à fissuration contrô-
lée: béton armé continu (BAC, avec un
taux d'acier d'environ 0,6 % par rapport à
la section de béton).
'lôcm Il en résulte dans un premier temps l'im-
possibilité de livrer la chaussée au trafic
avant le durcissement du ciment, mais
<
' Eprouvette » de grave-laitier confectionnée Les assises de chaussées répartissent plus dans un deuxième temps, l'obtention de
en laboratoire. ou moins les pressions sur le support... résistances très élevées.

43
La c o u c h e d e r o u l e m e n t : u n e p e a u Lee oli-ffét-enhef sh-uàures ol'énaluih

utile et a g r é a b l e
G^anuiafs
Les assises ne sont généralement pas
assez résistantes pour supporter les
efforts horizontaux dûs au trafic (frei- tlonocovche
>
nage et accélération des véhicules,
force centrifuge dans les virages, phéno-
mènes de relaxation des pneumatiques,
surtout lorsque ceux-ci sont équipés de 2""couàie dc^rinuish
crampons). Ces forces pourraient provo-
quer des arrachements de matériaux
entraînant progressivement la ruine de
l'assise (cas particulier: les assises en
'1'^ Couche, cktfarulah
béton de ciment sont assez résistantes Bicouche
. -I'" oou(he de. Iianf
pour s'opposer à ces phénomènes. Elles
tiennent généralement lieu de couche
de roulement). Par ailleurs, la chaussée
doit posséder un certain nombre de qua- J* coud» ofe grtnukts
lités de surface indispensables: étan-
chéité, uni, rugosité. cl>a fionocovcht.
La couche de roulement a pour objet de •l'^Cûuàtt dt granuUh doubk
protéger les assises et apporter les qua-
lités de surface nécessaires. Il existe
deux familles de couches de roulement:
La couche de roulement peut être composée d'enduits..
— Les enduits superficiels sont consti-
tués d'une ou deux couches de bitume
(utilisé à chaud, ou à froid en émulsion
dans l'eau), dans lesquelles sont
enchâssés des granulats de qualité.
Leur épaisseur est voisine du centimè-
tre. . ou d'enrobés bitumineux de diverses conceptions.
béton bthjiTHim^ti
Les enduits superficiels ont une étan-
chéité et une rugosité excellentes, mais
exigent une assise présentant déjà un
bon uni et une bonne cohésion en sur- si nécessaire être «cloutées», soit pour Si, au contraire, ce sont les assises ou le
face. Leur coût est modéré. fournir un surcroît d'adhérence, soit lors- support qui se détériorent, c'est d'un
Une structure, l'enduit superficiel «GLg» que les granulats à bonne résistance au entretien «structurel» dont la chaussée
(gros granulat-liant - petit granulat) polissage ne sont pas disponibles loca- a besoin.
appelée encore «sandwich» ou «MIG» lement. Le chapitre 7, «entretien des chaussées,
(monocouche inversé gravillonné) Le «cloutage» consiste à enchâsser dépendances et ouvrages d'art», traite
cherche à rassembler les avantages dans l'enrobé encore chaud, juste après de ces problèmes. Le présent chapitre
techniques et économiques du mono- le passage du «finisseur» des «clous» s'y intéresse toutefois dans la mesure où
couche (faible consommation en liant) qui sont des gravillons pré-enrobés de c'est la conception initiale de la chaus-
du bicouche («solidité») et du mono- «bitume dur». sée qui conditionne la plupart des
couche double gravillonnage (drainabi- Enfin se développe actuellement la dépenses d'entretien ultérieures.
lité superficielle). Son domaine d'emploi technique des «enrobés drainants»
est très vaste (cf note d'information n° 30 caractérisée par une forte teneur en vide Dégradations superficielles
de la série «chaussées dépendances » (supérieure à 20 %). Cette technique L'usure de la surface de la chaussée
du SETRA - Juin 87). limite voire supprime les projections sous le frottement des pneumatiques est
d'eau et, si elle est réalisée en épaisseur un phénomène inévitable quelle que soit
— Les enrobés (ou bétons bitumineux) de 4 c m , réduit le bruit de roulement. Par la structure de chaussée choisie. Cette
sont constitués de granulats de qualité contre le comportement en période usure est plus sensible dans les bandes
malaxés avec du bitume dans une cen- hivernale nécessite une adaptation du de roulement des véhicules lourds.
trale d'enrobage (généralement à «service hivernal». Aussi, l'étanchéité, la rugosité de la
chaud ; il existe cependant des enrobés chaussée et le cas échéant son uni, doi-
à l'émulsion de bitume à froid). vent-ils être périodiquement régénérés
Les bétons bitumineux sont mis en par une opération légère.
œuvre avec un matériel spécifique : le Fonctionnement des chaussées:
«finisseur». Il existe différentes techni-
u n « o r g a n i s m e » q u i vieillit Dégradations structurelles
ques:
— le béton bitumineux épais (6 à 10 cm) Quel que soit le soin apporté à leur Les assises et le support sont sollicités
apportant un effet structurel et des conception et à leur réalisation, les de manière différente selon les maté-
caractéristiques de surface, chaussées s'usent et vieillissent sous riaux employés.
— l'enrobé mince (3 à 5 cm) de granula- l'effet du trafic. — les matériaux non traités utilisés dans
rité discontinue, Lorsque les qualités superficielles de la les chaussées souples se déforment
— l'enrobé très mince (épaisseur infé- chaussée se dégradent, le confort ou la sous le passage des essieux lourds et
rieur à 3 cm) qui apporte essentiellement sécurité de l'usager s'en ressentent et il transmettent les pressions, en les atté-
une bonne adhérence. faut intervenir. La nature de l'intervention nuant progessivement, de la surface au
Ils assurent tous une bonne étanchéité. dépend de la cause de la dégradation. support de la chaussée. Sous la répéti-
Ils permettent l'amélioration de l'uni du La surface de la chaussée peut en effet tion des charges, le support finit par
support d'autant plus facilement qu'ils être seule à l'origine des défauts consta- subir des déformations permanentes,
sont épais. tés. Dans ce cas, un simple entretien de qui se répercutent à la surface de la
Les deux premières techniques peuvent la couche de roulement est suffisant. chaussée (affaissements, ornièrage).

44
— les matériaux traités fléchissent très Dimensionnement des structures : Le choix de la durée de service a une
légèrement sous chaque passage d'es- la technique au service du budget incidence directe sur la nature des maté-
sieu lourd qui provoque ainsi un dom- riaux, sur l'épaisseur des couches, et sur
mage « élémentaire », invisible si la struc- l'entretien structurel qui sera ainsi néces-
ture est correctement dimensionnée. Le Les voiries des collectivités locales saire.
support n'est soumis qu'à une très faible posent un problème difficile qui n'est pas
Dans la mesure du possible, il convient
contrainte. La répétition des charges (par susceptible de recevoir une fois pour
de chercher à obtenir une durée de ser-
centaines de milliers ou par millions) n'af- toutes une solution unique. En effet :
vice longue (20 ans et plus).
fecte guère le support mais accumule — Les trafics y sont souvent faibles mais
Cet objectif pourra être atteint en faisant
des dommages élémentaires dans la qualitativement très variés et tolérant des
appel à des matériaux traités, ou à de
structure elle-même: les assises «fati- « niveaux de service » également variés.
fortes épaisseurs de matériaux non trai-
guent» à l'instar d'un fil de fer qui, — Les trafics supportés autorisent l'ex- tés.
maintes fois tordu et détordu, finit par se ploitation et la mise en valeur de maté-
Ceci se traduit par une dépense immé-
rompre sans que la dernière torsion soit riaux locaux pour obtenir de meilleurs
diate importante. Si cette dépense immé-
plus violente que les précédentes. C'est prix de revient. Le risque ainsi pris est
diate ne peut être supportée par la Col-
ainsi qu'après avoir épuisé leur capital de minime, mais cette pratique rend difficile
lectivité responsable de l'ouvrage, il
résistance initial, les assises se fissurent toute tentative de standardisation.
convient de chercher à répartir la
et se dégradent d'autant plus rapidement — Les ressources budgétaires dont dis- dépense dans le temps. Une solution est
que le trafic supporté est lourd et intense. posent les différentes Collectivités sont alors de réduire le dimensionnement de
A ces différentes causes de dégrada- elles aussi très variées, ce qui justifie la structure initiale (à condition d'utiliser
tions correspondent donc des besoins en d'importantes disparités dans la gestion exclusivement des assises non traitées),
entretien structurel assez différents. Le de ces ressources. mais ceci ne va pas sans autres consé-
chapitre 7 aborde ce sujet plus en détail. Pour répondre au mieux au cas général quences:
Il convient seulement de noter ici que : des chaussées à faible trafic, les minis-
— la durée de service de la structure est
tères des Transports et de l'Agriculture
— les chaussées souples tolèrent un diminuée et un «renforcement» doit être
ont publié des documents (15), (16) qui
entretien structurel différé : les seules prévu à moyen terme (8 à 10 ans),
permettent d'intégrer la durée de service
conséquences sont un «niveau de ser- — cette solution fait courir un risque
parmi les variables du problème.
vice» de plus en plus faible et une inter- accru vis-à-vis de la tenue des chaus-
La durée de service est la durée pen-
vention nécessaire de plus en plus sées en période de dégel (voir chapitre 8
dant laquelle la chaussée, sous réserve
lourde. «La route en hiver»).
d'un entretien correct de la surface, pré-
— les assises traitées en revanche Pour une Collectivité ayant la charge
sente un niveau de service compatible
demandent un entretien structurel réalisé d'un réseau assez long de routes relati-
avec les besoins des usagers en matière
avant la fin de leur durée de service. Un vement homogènes, il y a souvent intérêt
de confort et de sécurité. Cette notion
suivi de l'état des chaussées est donc à rechercher une fois pour toutes la
repose donc en partie sur des bases
nécessaire pour déterminer la date opti- «stratégie» qui s'avérera globalement la
subjectives. Elle est cependant indispen-
mum de l'intervention. plus avantageuse à long terme, tant au
sable pour déterminer le trafic cumulé à
plan du budget qu'au plan du service
introduire dans le calcul du dimensionne-
rendu à l'usager.
ment.
Le choix d'une telle stratégie ne pourra
résulter que d'un dialogue entre le maître
d'ouvrage et le service technique concer-
nés.

OUKtl. TRAFIC TPAFIc


Di SERVICE CUMULÉ LOURD
INITIALE
CHOIX ANNUtL
POLITIQUE
ETUPES
( irrarigfC

iemenC -
enfreTian)

mruee CT _
féKiopiciTé
I
meHSioNNexM
cPi\iiieuR.
Le dimensionnement des structures de
ctiaussées est dépendant des choix effectués
par les gestionnaires.

ot L'ENmeniN er .
Ql/ALirt.
ors coi/cnes

\IOIR
r
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RtAUSATlON

^^
DE


I
L'ENrKCTItN
1
I
I
I •
I
I
If ^ - i SUI^VEIILANCE.-
REAJL/iTEMENTS EVENTUELS I
L J I

45
Assainissement routier
Recueillir les eaux. Pourquoi ? Comment ?
L'eau qui tombe ou qui ruisselle sur la chaussée doit être rapidement évacuée car elle met en cause la sécurité et le confort de
l'usager ; chaussée glissante, aquaplanage, projections d'eau, formation de verglas voire inondations.
Par ailleurs, l'eau qui s'infiltre dans les structures et dans les sols est, avec le trafic lourd, la principale cause de dégradation des
chaussées. Il convient donc de limiter les possibilités d'infiltrations, et de drainer les eaux présentes dans les couches profondes
et le support des structures.
Ces opérations nécessitent un réseau continu d'ouvrages spécifiques. Ces ouvrages peuvent être efficaces tout en restant sim-
ples et peu onéreux à condition d'être étudiés, réalisés et entretenus soigneusement.
Mais en dépit des enjeux importants de l'assainissement routier, celui-ci est souvent négligé lors de la conception des routes ou
de leur entretien. Or, les faibles économies qui sont parfois réalisées sur ce poste risquent fort d'être coûteuse à long terme.
En conséquence, on ne peut qu'encourager les responsables des voiries à se préoccuper activement de ce problème (17).
Bien que liés en théorie, on distingue en pratique les problèmes relatifs aux eaux «superficielles» (assainissement superficiel) et
ceux relatifs aux eaux «internes» (drainage).

La collecte et
révacuation des eaux
superficielles
Les principes (17)
Le technicien de l'assainissement routier
peut adopter les deux principes suivant :
- rejeter le plus vite possible les eaux
hors de la plate-forme puis de l'emprise,
- prévoir le plus souvent possible des
ouvrages superficiels, car leurs coûts
d'investissement et d'entretien sont plus
faibles que ceux des ouvrages enterrés.

Route mal assainie : circulation dangereuse et structures de chaussées sollicitées.

Bien réatbiir la continuité des écoulements


au droit des entrées riveraines (champs...).

46
Les impératifs superficiels aux ouvrages enterrés
(«collecteurs»). Ils sont généralement
associés à des regards.
Un certain nombre de contraintes sont
Les regards permettent la visite et l'en-
imposées. Par exemple :
tretien (curage) des collecteurs. Ils sont
— problème fiydraulique : si la pente du
donc régulièrement espacés sur le
terrain est faible ou si les infiltrations
réseau et sont nécessaires en outre à
sont particulièrement à craindre, de sim-
chaque changement de direction ou de
ples fossés sont inadaptés. Un ouvrage
diamètre des tuyaux.
revêtu, lisse et étanche, est nécessaire,
avec une imperméabilisation si possible • Transport et évacuation des eaux :
de l'accotement, «collecteurs », «descentes d'eau »,
— sécurité de l'usager: les ouvrages réseaux transversaux
maçonnés faisant saillie ou les fossés Les collecteurs acheminent les eaux
trop profonds, sont à proscrire à proxi- hors de la plate-forme de la chaussée et
mité des voies de circulation. Dans le de l'assiette des terrassements. Ce sont
cas où la distance entre la bande de rive des tuyaux en béton, plastique, amiante-
et le bord intérieur de l'ouvrage est fai- ciment, etc., dont le diamètre est adapté
ble, prévoir des fossés «plats» (ou des aux débits à écouler et à la pente qu'il
caniveaux rectangulaires avec grille), est possible de leur donner. Les
et surtout: «descentes d'eau » permettent à celle-ci
— fiydrologie et économie : les ouvrages de franchir les talus sans risque de ravi-
doivent être calculés pour écouler le nement.
débit correspondant à une averse d'in-
tensité donnée, celle-ci pouvant être • Rejet des eaux dans le site
dépassée par exemple une fois tous les La continuité du système de collecte
deux ans, tous les dix ans, ou tous les des eaux doit être assurée jusqu'à un
trente ans. Le cfioix de la «période de exutoire susceptible d'absorber sans
retour de l'averse de référence» condi- risque de nuisances les quantités
tionne largement le coût des ouvrages recueillies. De simples fossés, en terre
car la pluie «décennale» (généralement ou maçonnés, permettent généralement
adoptée pour ce type de projet) peut d'acheminer les eaux jusqu'à l'exutoire
être considérablement plus violente que choisi (cours d'eau, étang, etc.). Ce souci
la pluie «annuelle». La collectivité res- de continuité des ouvrages conduit
ponsable doit donc examiner avec le notamment à prévoir des «buses» au
projeteur le coût des différentes solu- droit des accès riverains.
tions et décider en connaissance de Avant le rejet définitif, il peut être néces-
cause du niveau de risque qu'elle saire de prévoir un ouvrage de décanta-
accepte de prendre en fonction du bud- tion ou de filtrage de manière à retenir
get dont elle dispose, et de l'importance d'éventuels résidus polluants provenant
qu'elle attribue à la liaison concernée. de véhicules en circulation ou, plus
grave, accidentés (transports dange-
reux). Ces ouvrages seront donc à pré-
voir notamment au voisinage de zones
Les ouvrages concernées par des pompages de
nappes d'eau destinée à la consomma- Collecter les eaux de ruissellement :
Selon leur vocation et leur implantation, tion. descente d'eau, avaloirs...
les divers systèmes d'ouvrages peuvent
être classés en quatre catégories :
• Recueil des eaux : réseaux
longitudinaux
Les eaux tombées sur la chaussée, les
accotements et les talus sont recueillis
par des fossés qui assurent également
le transport de l'eau vers les exutoires. . mais aussi rétablir les écoulements naturels perturbés par les travaux.
Dans le cas ou la chaussée est drainée
(cf. pages suivantes) on utilisera des
cunettes enherbées. On pourra locale-
ment pour des raisons diverses
(emprise insuffisante, sécurité, entrées
riverains,...) adopter des dispositifs plus
élaborés (mais plus coûteux) tels que
les bordures, les caniveaux rectangu-
laires revêtus, les busages.
• Concentration des eaux :
«avaloirs », «regards »,
raccordements entre ouvrages
Ces ouvrages assurent la transmission
des eaux recueillies par les ouvrages
ci-dessus vers les dispositifs d'évacua-
tion situés hors de la plate-forme. Les
avaloirs (analogues aux bouches
d'égoût) font passer l'eau des ouvrages

47
Le drainage des eaiix
internes

L'eau dans les sols : << un virus Routes nouvelles


pathogène» (17)

En plus ou moins grande quantité, à plus Dans tous les cas, le système de drai- - Le drainage des plates-formes. Les
ou moins grande profondeur, l'eau est nage a pour objet de capter l'eau là où chaussées de routes importantes font
présente dans tous les sols. Elle peut y elle se trouve, et d'en faciliter l'écoule- l'objet d'études de drainage élaborées.
prendre deux aspects : ment jusqu'à un exutoire. Dans le cas des routes à faible trafic,
— nappe : le sol est alors « saturé » d'eau Il faut distinguer le drainage des talus et l'assainissement de la plate-forme ne
qui y circule éventuellement, celui des plates-formes supports. s'impose qu'en certains points singu-
— eau «intersticielle»: l'eau n'occupe — Le drainage des talus a des consé- liers: sources ou résurgences, zones
pas tous les vides qui existent entre les quences appréciables dès que leur hau- d'affleurement de la nappe, points bas
éléments solides du sol. Elle peut cepen- teur atteint quelques mètres: un sol sain du profil en long, notamment; en section
dant, dans les sols fins, être le siège de et stable peut en effet être «talutè » avec courante, il faut considérer que les fos-
pressions importantes («pression Inters- des pentes importantes ce qui permet de sés longitudinaux traditionnels, s'ils sont
ticielle »). Cette eau n'est susceptible que réduire sensiblement le volume des assez profonds et bien entretenus, suffi-
de mouvements très lents. cubatures et ainsi le coût des terrasse- sent pour limiter la teneur en eau sous la
Or, l'eau est l'ennemie des chaussées. ments. chaussée. Les points singuliers sont
En effet, elle entraîne une diminution de Deux cas principaux peuvent être ren- habituellement traités par des tranchées
la stabilité de nombreux sols, ce qui se contrés. Ils concernent les talus de drainantes, situées sous l'accotement,
traduit par: déblais. (La stabilité des remblais est en pied de talus ou sous le bord des
— des difficultés de circulation pour les davantage une question de conception et assises, voire transversalement. Leur
engins de chantier, de mise en œuvre qu'un problème de forme peut être variable mais elles sont
— des précautions à prendre pour ce qui drainage). toujours constituées d'un matériau drai-
concerne les pentes des talus, • Sol perméable: en présence d'une nant (grave propre) entouré d'un filtre en
— l'impossibilité de réemploi sans traite- nappe, les migrations d'eau peuvent être «géotextile» non tissé. A leur base, un
ment de certains matériaux, très rapides, et imposent d'abaisser le drain repose sur un fond de tranchée
— l'augmentation des épaisseurs des niveau de l'eau avant de terrasser. Un tel compacté et imperméable.
couches de forme ou des assises de « rabattement de nappe » est obtenu
chaussées, grâce à des tranchées profondes et des
— la nécessité de protéger les chaus- drains longitudinaux.
sées par des barrières de dégel le cas • Sol imperméable : la lenteur des écou-
échéant, (cet aspect du rôle de l'eau est lements rend le terrassement possible
abordé au chapitre 8 «la route en avant de mettre en place les dispositifs
hiver»), drainants. Ces dispositifs consistent en
c'est-à-dire finalement par une charge «masques» ou en «épis» drainants
financière accrue. associés à des «tranchées drainantes»
Il importe donc de limiter dans la mesure en pied de talus. Les débits écoulés dans
du possible les quantités d'eau pré- les sols imperméables sont toujours fai-
sentes dans les sols qui participent à bles. L'efficacité du système de drainage
l'environnement des chaussées. Cepen- n'en est pas moins réelle et ne doit pas
dant, il n'est pas réaliste de rechercher la être appréciée d'après ce critère.
perfection dans un système de drainage
qui serait alors très onéreux. Il faut noter
en outre, que plus les ouvrages sont sim- Drainage des talus : tranchées profondes
ples, moins ils nécessitent d'entretien. dans les sols perméables...

Drainage des plates-formes : tranchée drainante. ... éperons drainants dans les sols
Imperméables

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Matériau drainant
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(et filtre éventuellement). / - 1. • 1 ^ ^ ^ ^ y ^ ^ . ^ ^ forain
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Drain (filtrant ou non) ^yX:^-:. ___ W^-'
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Fond, de tranchée, comjiacté
et imperméable
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48
" \ . J l - - _ - _ - _ _ _ ^ ^ - Perte de portance
_ \-r--:=L=Jr_-_-_-^ du sol Sup/iorL

Entrée d'eau
dans lu chaussée.

Les accotements constituent souvent un point faible.

Routes existantes Continuité des ouvrages

Pour éviter que les eaux superficielles les eaux de transit provenant des Qu'il s'agisse de «l'évacuation des eaux
ne s'infiltrent ou ne parviennent dans la nappes phréatiques et des accotements superficielles» ou du «drainage» les dif-
structure d'une cfiaussée ou dans son sont stoppées et canalisées vers les férents ouvrages finissent souvent par
sol-support, il faut s'attacher à program- exutoires. se raccorder: il importe de s'assurer de
mer une ou plusieurs des opérations Associés à des travaux ils peuvent la bonne continuité de l'écoulement des
d'entretien suivantes, afin que les eaux constituer la base d'une politique de eaux et de leur recueil jusqu'à leur rejet
ne stagnent pas et s'écoulent rapide- réhabilitation et de mise hors barrières dans le site.
ment vers un exutoire (cf. chapitre 7 de dégel bien adaptés aux chaussées à Cette continuité doit se retrouver dans
«entretien des dépendances»): trafic moyen à faible. la conception et le dimensionnement
— imperméabiliser la chaussée par la des ouvrages: perméabilité croissante
mise en œuvre de couches de roule- des matériaux traversés, diamètres
ment périodiques (enduits ou enrobés), croissants des drains et des collecteurs,
— redonner un profil en travers (pente pentes adaptées aux débits à écouler.
transversale de 2,5%) par reprofilage,
— remettre les accotement en état
(dérasement et stabilisation avec pente
de 4%),
— entretenir les fossés et ouvrages
d'assainissement (nettoyer régulière-
ment et rétablir le profil en long initial).
Lorsque les eaux parviennent à s'infiltrer
par la surface, les accotements (cf.
schéma) ou les terrains contingùes
(nappes phréatiques, profil déblai - rem-
blai) on peut mettre en place un «écran
drainant en rive de chaussée». Deux
procédés sont réalisées actuellement : Mise en œuvre de maléhau drainant en tranctiée, avec géotexule.
— Ecrans de rives construits en place :
exécution de tranchées de faible largeur
(15 à 25 cm), pose d'un drain agricole
enrobé de béton poreux ou de gravil-
lons. Le massif drainant ainsi constitué
est enveloppé d'un géotextile filtre.
— Ecrans de rives préfabriqués: ce sont
des écrans en PVC routier présentant
une âme drainante souple ou rigide inté-
grant une cunette en fond (transport et
évacuation de l'eau) le tout enveloppé
d'un géotexte filtre et posé dans des
tranchées de faibles largeurs (15 à
25 cm).
Ces écrans sont mis en place de façon
automatisée sans coupure du trafic (res-
triction de circulation seulement). Ils
assurent une interface «étanche»
chaussée-accotement. Les eaux pré-
sentes dans la structure et dans le sol
support sont drainées en permanence
(effet important en période de dégel) et

49
Construction des
chaussées
Exécution des déblais
La réalisation des
terrassements La réalisation des déblais suppose l'ex- • par tranches verticales, au moyen de
traction du terrain naturel et le transport «chargeuses» ou de «pelles hydrauli-
Dans la chronologie du déroulement des matériaux extraits. Les techniques ques», le transport étant alors effectué
d'un chantier routier, la phase relative requises dépendent des sols rencon- par des camions ou des «tombereaux»
aux terrassements est sans doute la trés. («dumpers»). Cette technique est en
plus délicate, pour deux raisons princi- — Les terrains «meubles» peuvent principe la mieux adaptée aux petits
pales : être extraits ; chantiers.
— En premier lieu, la qualité des sols • par couches horizontales minces, - Les terrains «défonçables» ne peu-
rencontrés est appréciée grâce à des grâce à des «decapeuses» (anglais: vent être extraits tels quels par les
sondages et à des essais en laboratoire «scrapers», ou «motor-scrapers»), qui matériels décrits ci-dessus. Ils exigent
sur les sols extraits de ces sondages. assurent également le transport à dis- d'être préalablement ameublis par le
Une telle étude est indispensable, mais tance modérée (quelques centaines de passage d'un engin équipé de dents
chaque sondage est ponctuel, de sorte mètres). Ces engins sont performants («ripper»). Cet engin est une «défon-
qu'il n'est pas toujours possible d'en mais encombrants et coûteux, et leur çeuse » (1 ou 2 dents) ou une «scarifica-
généraliser les enseignements. Par ail- emploi n'est justifié que sur des chan- trice»(plusde 2 dents).
leurs, sondages et essais sont coûteux tiers importants.
et il n'est pas envisageable de les multi-
plier suffisamment pour que toute incer-
titude soit levée.
— D'autre part, les conditions climati-
ques ont une influence considérable sur
le déroulement du chantier : portance de
la plate-forme, stabilité des talus et pos-
sibilité de réemploi des sols sont large-
ment affectées par les variations de
teneur en eau.
Bien entendu, il convient de choisir pour
l'exécution des travaux une période
pendant laquelle on sait avoir les meil-
leures chances de bénéficier d'un temps
sec. Aucune certitude ne peut toutefois
être acquise dans ce domaine. Ainsi, les
conditions d'exécution des terrasse-
ments reposent sur des hypothèses et
sont sujettes à de nombreux aléas.
Afin de minimiser les conséquences
éventuelles des aléas évoqués ci-des-
sus, certaines précautions doivent être
prises:
— au niveau du projet : chaussée en Décapeuse (« scraper ») : adapté aux gros chantiers.
léger remblai le plus souvent possible,
coefficient de sécurité pour la stabilité
des talus, hypothèses réalistes sur les
possibilités de réemploi des sols,
consultation des statistiques de la
météorologie nationale pour la date
optimale de début des travaux.
— au niveau du chantier: pente trans-
versale et réglage de la plate-forme,
tranchée latérale pour faciliter l'écoule-
ment des eaux pluviales (19).

Engin polyvalent, le bouteur ("bulldozer •>) peut remplir différents offices : défonçage de sol
cotiérent...

50
- Les terrains rocheux compacts
(19 bis) exigent en général d'être dés-
agrégés au moyen d'explosifs. Ce travail
très délicat doit être conduit par des spé-
cialistes. Il convient en effet de définir un
«plan de tir» permettant d'obtenir exac-
tement la désagrégation du rocher en
blocs de dimensions adaptées au tran-
sport et au réemploi ultérieur, tout en
satisfaisant aux nombreuses
contraintes:
• nuisances: bruit, poussières, vibra-
tions transmises au site environnant,
• sécurité et réglementation du travail.
Les terrassements dans les terrains
rocheux sont donc possibles, mais d'un
coût élevé. traction de charrue à disques, par exemple.

Exécution des remblais (13)

L'objectif principal est d'obtenir un massif


stable qui supporte la chaussée sans
tassements préjudiciables à sa bonne
tenue. Deux types de tassements sont à
crainde:
— en surface du remblai, sous la chaus-
sée,
— dans la masse du remblai, voire dans
son support. Le rouleau à pieds de mouton (<< tamping ») est bien adapté au compactage des sols
non granulaires. Il peut être équipé en bouteur.
Pour atteindre cet objectif, il convient de
réaliser le remblai par couches succes-
sives, densifiées par un compactage
méthodique, et d'apporter un soin parti- Régalage Exécution des plates-formes
culier à l'exécution de sa partie supé- Les matériaux, provenant d'un déblai ou supports de chaussée (13)
rieure qui accueillera la chaussée. d'un emprunt extérieur au chantier, sont
Dans le cas où on ne peut éviter de répandus («régalés») en couches En déblai comme en remblai, la couche
concevoir un remblai assez important sur d'épaisseur souvent très inférieure au supérieure des terrassements doit pos-
un support compressible, des disposi- mètre. Ce régalage est réalisé le cas séder des qualités particulières pour
tions particulières sont à prendre. échéant par des décapeuses (sur les recevoir les couches de chaussée. Les
Notamment, un délai pouvant atteindre gros chantiers) ou plus généralement par matériaux qui la composent doivent donc
plusieurs années est parfois nécessaire des «bouteurs» («bulldozers») à partir être sélectionnés en conséquence et leur
pour obtenir un tassement suffisant. des tas déversés par les «camions» ou compactage particulièrement soigné
L'emploi de matériaux nouveaux (géo- «tombereaux». La pente transversale pour leur conférer une portance satisfai-
textiles, remblais légers) permet dans destinée à faciliter l'écoulement des eaux sante. Par ailleurs, un bon réglage de la
certains cas d'apporter des solutions pluviales doit être observée à toutes les surface permet, outre une meilleure éva-
intéressantes à ces problèmes. étapes de l'édification du remblai. cuation des eaux pluviales, d'éviter le
gaspillage des matériaux assez onéreux
Choix des matériaux Compactage qui composent les chaussées, et qui
Il est possible d'effectuer une sélection Chaque couche est ensuite densifiée et seront mis en œuvre par la suite. Le
parmi les matériaux dont on dispose afin stabilisée par le passage répété à très réglage de la surface est réalisé par une
de réserver à chaque grande famille (le faible vitesse de compacteurs. Cette niveleuse.
cas échéant) une utilisation en rapport opération exige le plus souvent que les
avec ses caractéristiques : matériaux se trouvent à une teneur en
— les matériaux insensibles à l'eau eau voisine d'un optimum déterminé par
seront réservés en priorité pour réaliser les études de laboratoire.
la partie supérieure du remblai, de L'efficacité du compactage n'est obtenue
manière à lui conférer une bonne por- que sur une profondeur assez réduite,
tance. Leur emploi devra également être variable selon les engins. Il importe en
envisagé en pied de remblai lorsque conséquence d'achever le compactage
celui-ci peut être le siège de mouve- d'une couche avant de régaler la sui- Plantations et enherbements
ments d'eau importants. vante.
— les matériaux sensibles à l'eau seront La circulaire n° 77-168 du 23.11.77 (mi- Dans ces cas la surface des terrasse-
utilisés en corps de remblai. Si certains nistère de l'Equipement - DRCR) dite ments ne doit pas être lissée afin de per-
de ces matériaux sont à la limite de ce «liste d'aptitude des compacteurs» pré- mettre soit un bon accrochage de la
qui est acceptable pour cette utilisation, cise les caractéristiques des engins de couche de terre végétale rapportée soit
leur mise en œuvre «en sandwich» en compactage et leur aptitude à la réalisa- une bonne réalisation des enherbe-
alternance avec des matériaux de meil- tion d'un travail projeté. ments. Pour éviter les risques d'érosion
leure qualité (matériaux granulaires per- Une surveillance attentive est nécessaire superficielle il est nécessaire que l'enga-
méables de préférence) est recomman- pour contrôler la bonne exécution de zonneur réalise rapidement l'enherbe-
dée. cette opération fondamentale. ment.

51
La mise en œuvre des
couches de chaussées
Phase finale de la réalisation d'une Les bétons bitumineux et graves-
chaussée, l'exécution des couches bitumes sont fabriqués dans des « cen-
constitutives de la structure de chaussée trales d'enrobage à chaud». Ces cen-
est l'aboutissement d'une longue trales se distinguent des précédentes par
séquence de consultations, d'études, de la présence d'un tambour rotatif et d'un
calculs et de travaux. brûleur à fuel lourd, destinés au séchage
Mais en définitive, c'est sur la dernière et au chauffage des granulats (180°C
couche mise en œuvre que rouleront les environ).
véhicules, et de sa qualité dépendra pour Cette opération entraîne l'émission de
une bonne part l'impression générale des fumées et de poussières qui doivent être
usagers de la route. filtrées avant le rejet des gaz dans l'at-
Or, la réussite d'une bonne surface de mosphère. Elle exige un contrôle rigou-
roulement ne peut être obtenue que reux.
grâce au soin apporté à la mise en
œuvre de chacune des couches de la
chaussée.
^sQn

Fabrication des matériaux de


chaussées (11)
Les matériaux pour assises peuvent
être fabhqués de deux façons, suivant
leur degré d'élaboration :
— en carrière : les matériaux non traités
traditionnels sont généralement utilisés
tels que le fournisseur (carrière ou bal-
lastière) les produits. Ils peuvent être
transportés directement sur le chantier,
ou sur une aire de stockage, suivant la
programmation établie par le maître Centrale de fabrication de matériaux de chaussée.
d'œuvre.
— en centrale : une amélioration sensible
pour les matériaux non traités peut être
obtenue en recomposant dans une
«centrale de fabrication» spécialement
conçue à cet effet, une grave élaborée à
partir de granulats de qualité, selon une
courbe granulométrique bien étudiée, et
humidifiée à la teneur en eau optimale
pour un compactage efficace. On obtient IVIise en œuvre des couches de du béton sur la largeur souhaitée, la
des «graves recomposées humidifiées» chaussées vibration, et le réglage de l'épaisseur et
actuellement en plein essor. de la pente de la couche. Dans le cas
Les matériaux sont transportés sur le des chemins ruraux et forestiers, le béton
Les matériaux traités aux liants hydrauli- chantier par des camions classiques,
ques doivent être fabriqués dans des peut également être coulé dans des cof-
éventuellement équipés d'un système de frages fixes. Un «peignage» de la sur-
centrales analogues aux précédentes, bâchage et d'un dispositif particulier pour
équipées en outre de silos de stockage, face est souvent réalisé sur le béton frais
l'ouverture de la benne dans le cas du pour lui conférer une certaine rugosité.
et de dispositifs pour le dosage des transport d'« enrobés à chaud ».
liants. De même, ces centrales peuvent Le béton est soumis à des cycles de
être adaptées pour la fabrication de contraction et de dilatation thermiques
graves-émulsion. Assises de chaussée qui entraînent la formation de fissures.
Les centrales sont installées sur des Les camions déversent les matériaux, Afin d'éviter la formation anarchique de
aires de stockage et de fabrication où les traités ou non, sur le support. Les tas fissures, des «amorces de rupture»
granulats sont généralement approvi- sont repris par une «niveleuse» qui (joints) sont créées :
sionnés à l'avance (18) ainsi que cer- régale les matériaux et, en plusieurs pas- — sur le béton frais, en y introduisant
tains liants stockables: laitier granulé ou sages, règle la couche à l'épaisseur sou- des lames de matière plastique,
pouzzolanes notamment. Ces installa- haitée. L'assise est alors énergiquement — ou sur le béton durci, en le découpant
tions peuvent être : densifiée par le passage méthodique de à la scie circulaire.
— fixes, implantées à proximité de « compacteurs ». (cf « liste d'aptitude des
grands centres et des clients potentiels, compacteurs » au paragraphe « compac- Enduits superficiels
— ou mobiles, susceptibles de venir tage» de la page précédente). Pour les Le liant bitumineux est approvisionné sur
s'installer à la demande prés d'un chan- chantiers importants la mise en œuvre le chantier dans une citerne, éventuelle-
tier (ou groupe de chantiers) suffisam- s'effectue par «autograde» ou bien par ment calorifugée et équipée de brûleurs
ment important. «finisseur». pour le transport des produits chauds. Le
L'installation d'une centrale mobile peut S'il s'agit de la construction d'une chaus- liant est répandu par l'intermédiaire
être source de nuisances diverses qu'il sée en béton classique, les camions d'une «rampe d'epandage» conçue de
convient d'évaluer. Elle est soumise à déversent leur chargement devant une manière à le disperser de telle sorte qu'il
l'agrément des autorités administratives « machine à coffrage glissant » spéciale- recouvre le support d'un film aussi uni-
compétentes. ment conçue pour assurer la répartition forme que possible.

52
La niveleuse répartit les
matériaux qui sont ensuite
densifiés par le passage
méthodique de
compacteurs.

Les granulats sont approvisionnés dans Après un bref « mûrissement», il convient Enrobés
des camions équipés de dispositifs « gra- d'éliminer par un «balayage» énergique Les camions déversent leur chargement
villonneurs» destinés à répartir unifor- les granulats excédentaires ou mal col- directement dans la tréie d'un «finis-
mément et, de préférence, sans excès, lés. seur ». Cet engin assure la répartition des
les graviers pendant leur déversement Afin d'éviter deux inconvénients qui se enrobés sur la largeur souhaitée, règle
sur le liant. manifestent trop fréquemment: les bris l'épaisseur et la pente de la couche et
Le camion circule en marche arrière lors de pare-brise et les risques encourus par réalise un précompactage. La couche est
de cette opération, de manière à rouler les conducteurs de deux-roues, il ensuite densifiée, comme les assises,
sur les gravillons qu'il vient de répandre convient d'être intransigeant sur la bonne par des compacteurs.
et non sur le film de bitume. Le passage exécution de cette opération de
d'un «compacteur à pneus» assure le balayage, simple et peu onéreuse. Cloutage
collage des gravillons sur le support. Dans le cas particulier d'« enrobés clou-
tés », des granulats de qualité sont répar-
tis par un gravillonneur, immédiatement
derrière le finisseur et avant le compac-
tage. Ces granulats, appelés «clous»
sont destinés à améliorer la rugosité du
revêtement notamment lorsqu'il est
prévu d'employer un « sable enrobé ».
D'une manière générale, les matériaux
de chaussée doivent être mis en œuvre
dans de bonnes conditions météorologi-
ques. Certains acceptent cependant
mieux que d'autres un temps médiocre.
C'est le cas des matériaux non traités. A
l'inverse, les couches de surface et sur-
tout les enduits exigent un temps doux et
sec.

Le finisseur est utilisé pour la mise en œuvre des enrobés bitumineux.

Réf>onda<3^.rê9lase
Atelier de comf

Mise en œuvre d'une couche de roulement en pleine largeur.

53
Page laissée blanche intentionnellement
Chapitre 4

Signalisation et balisage
Principes généraux
Principes généraux 56
Cadre législatif et réglementaire 57

Signalisation par panneaiix


Cadre réglementaire et technique 58
Différents types de signaux 58
Quelques conseils 59

Marquages a u sol
Cadre réglementaire 60
Contraintes physiques et de sécurité 60
Où marquer? 60
Comment marquer? 61

Balisage
Cadre réglementaire 62
Balisage en section courante 62
Balisage des points singuliers 63
Signaler : où ? comment ? 63

Signalisation temporaire 64
Cadre réglementaire 64
Principes spécifiques 65

Signalisation touristique 66

L a p u b l i c i t é et l a r o u t e
Principaux textes réglementaires 67
Définitions 67
Protection de la signalisation routière 68
Implantation des dispositifs publicitaires 68

55
Principes généraux
La signalisation routière a pour objet de donner des informations relatives à l'usage de la route, notamment en indiquant les
éventuelles prescriptions de police, dans le but de faciliter la circulation routière et de la rendre plus sûre.
Le rôle de la signalisation routière s'accroît avec le développement de la circulation. Bien conçue et bien réalisée, elle contribue
à la réduction du nombre des accidents et facilite la circulation. Insuffisante, trop abondante ou impropre, elle est facteur de
gène, de confusion et d'insécurité. Dans la conception et l'implantation de la signalisation, on ne doit jamais perdre de vue les
conditions de sa perception par les usagers dont l'attention est sollicitée par les exigences de la conduite.
Ceci explique et justifie pleinement le fait que la réglementation en matière de signalisation routière soit particulièrement précise,
que ce soit pour la nature des signaux et des marquages, leurs critères ou leurs conditions d'implantation. L'importance du rôle
joué par la signalisation est telle que celle-ci ne saurait varier au gré de l'imagination de chacun ; l'emploi de panneaux non régle-
mentaires est donc prohibé, ce qui n'exclue pas l'expérimentation de nouveaux panneaux dans un cadre bien défini (cf. l'article
14.1 du livre 1,1^'" partie de «l'Instruction sur la signalisation »). De plus, aucune confusion entre la signalisation réglementaire et
la publicité ou les enseignes de diverses natures ne peut être acceptée pour des raisons de sécurité (31 ). Voir plus loin le chapi-
tre "la publicité et la route ».
En effet la réglementation est le seul moyen d'assurer l'homogénéité nécessaire, d'une part entre les différentes catégories de
routes du réseau français, et d'autre part avec les réseaux étrangers, la France étant signataire des conventions européennes en
matière de signalisation routière.
Ce principe d'homogénéité devrat être au centre des réflexions sur l'harmonisation des réglementations techniques dans le
cadre
de la préparation du marché unique européen de 1993. Cette homogénéité est fondée, au niveau international, sur la Convention
de Vienne-Genève et, au niveau national sur l'arrêté relatif aux sens et caractéristiques essentielles de forme, de couleur et de
symbole des signaux (20) complété par certains éléments de l'Instruction sur la signalisation. Les textes trouvent également leur
fondement dans la loi du 3 juillet 1934 modifiée le 18 avril 1955 sur la signalisation routière (art. 2).
Le respect de l'homogénéité globale de la signalisation justifie l'exercice du contrôle de légalité (voir aussi le paragraphe «cadre
législatif et réglementaire ci-dessous).

Principes généraux hi^lV-^^


Pour toutes les raisons indiquées ci-
dessus, la signalisation doit être effi-
cace, ce qui doit conduire les maîtres
d'œuvre à observer les principes sui-
vants :

Principe de valorisation :
Il y a une hiérarchie dans l'importance
du message transmis. Il importe donc de
valoriser les messages importants (dan-
ger, carrefour, direction, etc.). Cette valo-
risation doit se faire sur deux plans : Signalisation et balisage contribuent à la sécurité.
— faciliter la perception des messages elles peuvent être réparties sur plu- que possible, la signalisation doit être en
importants vis-à-vis de ceux plus indica- sieurs panneaux dont l'espacement est premier lieu visible (implantation du
tifs, dont l'utilisation devrait être limitée fonction des vitesses pratiquées. panneaux, élagage, choix d'une techno-
au strict nécessaire, logie adaptée) et en second lieu lisible.
— éviter que des messages importants Principe de lisibilité: Ce qui implique que le message soit
ne soient utilisés lorsqu'ils ne corres- clair, simple et en harmonie avec l'amé-
pondent pas à une réalité physique. Par La lisibilité de la signalisation s'inscrit
dans le cadre plus général de la lisibilité nagement.
exemple, l'usage excessif de panneaux Par ailleurs, les objectifs de bonne per-
tels que «virages dangereux» ou de la route dont le principe de base est
que l'aménagement routier doit conduire ception et compréhension seront plus
«vitesse limitée» tend à les dévaloriser aisément atteints si quelques règles
aux yeux des usagers. au comportement attendu de l'usager.
La signalisation est un élément de la simples sont observées :
perception globale mais ne saurait à elle — la nécessaire uniformité de la signali-
Principe de concentration : sation implique l'interdiction d'utiliser
seule modifier la lecture du lieu et déter-
Il vise à permettre à l'usager d'appré- miner l'attitude du conducteur. des signaux non réglementaires,
hender d'un seul coup d'œil plusieurs — l'homogénéité exige que, dans les
panneaux et en particulier ceux relatifs De nuit, la signalisation revêt une impor- situations identiques, l'usager rencontre
au tance accrue car beaucoup de repères des signaux de même valeur et de
même objet. Cette concentration est visuels disparaissent. Ainsi la lisibilité de même portée, implantés suivant les
nécessaire pour une perception meil- nuit des panneaux et du balisage mêmes règles,
leure et plus rapide. Toutefois, ce prin- mérite-t-elle d'être examinée avec — la simplicité s'obtient en évitant toute
cipe trouve sa limite dans les possibili- beaucoup d'attention, d'où le recours à surabondance de signaux, qui fatigue
tés des usagers à percevoir les informa- la rétroréflectorisation des panneaux et l'attention de l'usager, lequel tend alors
tions. Un trop grand nombre de mes- du bali- à négliger les indications données,
sages risque d'entraîner une perception sage et la nécessité pour le maître — la continuité des directions signalées,
partielle, ce qui va à rencontre d'une d'œuvre «d'aller voir sa route » en condi- qui permet d'éviter les hésitations et les
bonne efficacité. Si un grand nombre tion de circulation nocturne. fausses manœuvres en carrefour, doit
d'informations doivent être transmises. Pour être perçue aussi efficacement être assurée.

56
Règles de circulation,
Cadre législatif et dont l'article R44.
réglementaire général
« Le droit de placer en vue du public, par
tous moyens appropriés, des indications
ou signaux concernant à un titre quel-
conque la circulation, n'appartient qu'aux
administrations nationales, départemen-
tales ou communales chargées du ser-
vice de la voirie» {art. 3 de la loi modi-
fiée du 3 juillet 1934). Toutefois, leur
pouvoir s'exerce dans le strict respect du
Code de la route et notamment de l'arti-
cle R44, aux termes duquel « le ministre
chargé de la voirie nationale et le ministre
de l'Intérieur fixent par arrêté conjoint
publié au Journal officiel de la Républi-
que française, les conditions dans les-
quelles est établie la signalisation rou-
tière pour porter à la connaissance des
usagers la réglementation édictée par
l'autorité compétente ».
La nature, la forme, la couleur, la dimen-
sion, les symboles des panneaux et des
marquages ainsi que leurs conditions
d'emploi et d'implantation sont donc défi-
nies par des textes réglementaires, et en
particulier l'arrêté sur la signalisation rou-
tière (20) ainsi que l'Instruction intermi-
nistérielle sur la signalisation routière
(21). Le livre I de cette instruction, intitu-
lée «signalisation routière», comprend 8
parties traitant respectivement des géné-
ralités, de la signalisation de danger, des Règles de signalisations et spécifications
techniques des équipements routiers.
intersections et régimes de priorité, de la
signalisation de prescription, de la signa-
lisation de direction (actuellement voir
circulaire (22)), des signaux lumineux
de circulation, des marques sur chaus-
sées, et de la signalisation temporaire.
L'homogénéité évoquée précédemment
amène à préciser dans cette instruction
que les dispositions prévues sont appli-
cables à toutes les catégories de routes
ouvertes à la circulation, quelle que soit
l'autorité administrative chargée de leur
gestion.
De même, il est souhaitable d'offrir aux
usagers un niveau de sécurité et de qua-
lité constants. C'est ce qui amène l'auto-
rité publique à délivrer des homologa-
tions pour les équipements implantés sur
l'ensemble du réseau.
Les listes des produits et fabricants
homologués sont reprises dans le réper-
toire annuel des homologations intitulé
« équipements de la route » qui est publié
au bulletin officiel du ministère des Tran-
sports. On peut se référer également au
service minitel «36-16 code SETRA».

Marquages effectués par des tiers


Les articles R 38 et R 257 du Code
pénal punissent ceux qui auront, sans
autorisation de l'administration, tracé des
inscriptions, signes ou dessins sur la
chaussée d'une voie publique ou sur ses
dépendances.
Une autorisation peut être accordée aux
organisateurs d'épreuves sportives
autres que les compétitions de vitesse de
véhicules à moteur.

57
Signalisation par panneaux
Le panneau de signalisation routière est, pour l'automobiliste, davantage qu'un moyen utilisé pour lui faire parvenir un message :
tantôt symbole inconscient d'un apprentissage parfois rébarbatif, préliminaire à l'obtention du permis de conduire, tantôt syno-
nyme d'interdiction voire de répression (derrière le panneau... le gendarme), il est souvent considéré enfin comme un élément du
paysage qui, pour avoir été trop galvaudé, ne retient plus guère l'attention.
Il est de fait que le panneau est la plus ancienne des méthodes de signalisation et aussi celle qui n'a pas toujours vieilli dans les
meilleures conditions.
A l'occasion de l'effort de refonte de la signalisation routière actuellement mené au niveau national, il paraît souhaitable de voir le
panneau routier retrouver ses lettres de noblesse et d'éviter à l'avenir de recourir aux errements qui ont abouti à la situation
actuelle. Le respect du principe de valorisation, cité précédemment, est la meilleure contribution que les collectivités locales puis-
sent apporter à cet effort.

Cadre réglementaire O^H-X~


et technique
Les documents de base qui régissent
l'implantation des panneaux de signali-
sation (les techniciens parlent de
« signalisation verticale ») sont :
— le Code de la route (3)
— les parties 1, 2, 3, 4 et 5 du livre I de
l'Instruction interministérielle sur la
signalisation routière (21).
— la circulaire du 22 mars 1982 relative
à la signalisation de direction (22).
— les nombreux guides techniques
publiés par le SETRA et le CETUR sont
un complément d'information essentiel
pour les maîtres d'œuvre qui y trouve-
ront des éléments pratiques pour leurs
travaux (signalisation des virages, des
descentes dangereuses... etc.). Signalisation de danger (type A) - à la coexistence d'autres voies de
Son nom indique clairement qu'elle doit communication (passage à niveau, voie
faire l'objet d'une attention particulière. débouchant sur un quai).
Le respect des principes généraux évo-
qués précédemment est seul garant
Signalisation d'intersection
d'une mise en alerte efficace des usa-
gers. (type AB)
Différents types Elle est utilisée, par nature, en des points
singuliers eu égard :
Elle permet d'informer les usagers de la
proximité d'un carrefour et des régies de
de signaux — à la géométrie de la route (virage, dos priorité qui s'y appliquent. En ce
d'âne, etc.) domaine, les pouvoirs des responsables
Il existe plusieurs familles de signaux — à l'état de la chaussée (glissante, locaux s'exercent conformément aux
routiers. Si toutes ont leur importance, déformée, etc.) articles R 26 et R 27 du Code de la
on peut cependant parler de hiérarchie — aux conditions de circulation (piétons, route (3).
entre elles. En effet, les signaux de dan- double sens, etc.) Un arrêté de l'autorité compétente est
ger (type A), d'intersection et priorité nécessaire pour la mise en place de la
(type AB) et de prescription (type B) signalisation (autre que la priorité à
concernent directement la sécurité des droite).
usagers. Les signaux d'indication (types La mise en place de régimes de priorité
E et CE) ou de direction (type D), qui logiques, cohérents avec la géométrie
viennent améliorer le confort de des voies, et bien compris par les usa-
conduite et le repérage de l'automobi- gers, contribue à une discipline plus
liste, contribuent ainsi à la sécurité éga- volontiers consentie par ces derniers et
lement. améliore sensiblement les conditions de
Les différents types de panneaux et leur sécurité. Le chapitre 2 traite du cas
signification exacte sont définis de façon général des carrefours. Il préconise
précise par des arrêtés interministériels. notamment de s'assurer que les choix
Leurs formes, leurs couleurs et leurs faits en matière de priorité présentent
symboles notamment font l'objet d'une une bonne homogénéité sur un parcours
codification rigoureuse. donné.

58
Signalisation de prescription
(type B) D
Elle a pour objet de porter à la connais-
sance de l'usager, les règles applicables
à l'utilisation du réseau routier, résultant
de mesures réglementaires complétant
le Code de la route. En effet, ces disposi-
^^r:">^
tions ne sont opposables aux usagers
que si elles ont fait l'objet d'un arrêté de
l'autorité compétente (art. 44 du Code
de la route).
Rappel : en l'absence d'autre prescrip-
tion, la vitesse est limitée en aggloméra-
tion à 50 km/h pour les poids-lourds de
PTC supérieur à 10 tonnes, à 60 km/h
pour les autres catégories de véhicules.
Il faut noter également que lorsqu'une
prescription a été édictée, il convient
d'indiquer aux usagers le point à partir
duquel elle cesse de s'appliquer. Sauf
cas évident (interdiction ponctuelle de
tourner à gauche par exemple), un pan- Signaux de prescription..
neau de fin de prescription est donc

13
nécessaire.
d'indication.

Signalisation d'indication
(types C et CE)
Elle a pour objet de porter à la connais-
sance des usagers de la route la pré-
sence ou la proximité de dispositifs,
d'installations ou de services suscepti-
bles de leur être utiles.
Les panneaux routiers d'indication sont
répartis en deux catégories:
— panneaux de type C, donnant une
indication utile pour la conduite des véhi-
cules,
— panneaux de type CE, indiquant des
installations utiles aux usagers ou des
établissements susceptibles de les inté-
resser, (cf. infra «signalisation touristi-
Signalisation surabondante : le mieux est l'ennemi du bien.
que»).

Il s'agit de déterminer les principaux Il existe deux classes de films rétroréflé-


Signalisation de direction
points de destination à indiquer, de les chissants qui se différencient par leurs
La signalisation de direction a pour fonc- classer en fonction de leur intérêt pour performances. Ainsi le film de classe II
tion d'assurer une aide au repérage des les usagers et la vie locale, de les relier est utilisé pour la signalisation de direc-
usagers. Le nombre de mentions à indi- entre eux selon leur importance par des tion en raison de son efficacité sous des
quer (villes ou villages, points d'intérêt itinéraires adaptés et enfin de faire des angles difficiles et plus généralement
touristique, services, quartiers impor- choix cohérents pour maintenir son effi- pour les panneaux d'un point singulier ou
tants, hameaux,...) peut être très impor- cacité à la signalisation. d'une route en raison de son meilleur
tant. Au risque d'avoir une signalisation Les mentions concernées sont générale- pouvoir rétroréfléchissant ou du maintien
inefficace, il ne saurait être question de ment signalées par panneau à fond d'un bon niveau de visibilité de nuit pen-
tout signaler! En un point donné, le res- blanc, la couleur verte étant affectée aux dant une longue période.
pect du principe de concentration conduit liaisons entre villes importantes pour que
à limiter à six le nombre des informations l'usager s'y réfère lors de ses déplace-
simultanées. ments à longue distance, le bleu étant, Quelques conseils
Pour surmonter les difficultés inhérentes lui, réservé aux autoroutes.
au choix des mentions à retenir, l'Instruc- Les principales mentions d'intérêt local — Dimension des panneaux: lorsqu'on
tion sur la signalisation de direction pré- ou touristique sont à intégrer à ce niveau doit transmettre un message important,
cise une méthode d'analyse des besoins de la réflexion. La signalisation touristi- l'emploi d'un panneau de dimensions
aboutissant au schéma directeur de que fait l'objet d'un chapitre ci-après. supérieures est autorisé pour attirer l'at-
signalisation, que ce soit pour un dépar- tention des usagers. Cet usage doit res-
tement, une agglomération importante ou ter exceptionnel: les dimensions des
une ville de quelques milliers d'habitants. Rétroréflexion panneaux sont à choisir parmi des
La continuité de la signalisation des loca- La circulation nocturne existe maintenant modèles standards.
lités indiquées est le seul principe sur toutes les routes. La rétroréflexion — Homogénéité des modèles, entretien :
absolu. Ainsi la coordination des choix (qui assure la visibilité de nuit des pan- l'utilisation de panneaux de mêmes
entre les différentes collectivités locales neaux) est obligatoire pour la plupart de caractéristiques facilite les opérations
doit-elle faire l'objet d'une concertation ceux-ci. L'homogénéité d'un itinéraire d'entretien et diminue le nombre des
lors de l'établissement du schéma direc- conduit généralement à une rétroréflec- pièces de rechange nécessaires: c'est
teur. torisation de l'ensemble des panneaux. une source d'économie non négligeable.

59
Marquages au sol
La majorité des automobilistes est très sensible aux marquages («lignes blanchies»). Implantés sur la cfiaussée elle-même, e1
ainsi toujours présents dans le champ de vision des conducteurs, ils ont l'avantage d'allier à leur fonction réglementaire un rôle de
guidage très apprécié des usagers.
Un emploi judicieux de ces marquages contribuera à leur conserver la crédibilité dont ils bénéficient actuellement et l'incidence
très favorable qu'ils ont sur la sécurité routière.

Le choix et la mise en oeuvre des pro-


Cadre réglementaire duits de marquage doivent donc faire
l'objet d'une attention particulière.
Implantation Les critères de qualité et de sécurité des
marquages sont les suivants : OÙ marquer?
Le document réglementaire fondamental
régissant la signalisation au sol (les — couleur blanche (visibilité de jour),
techniciens parlent de «signalisation — rétroréflexion (visibilité de nuit),
Un marquage de bonne qualité apporte
horizontale »), est la 7^™ partie du livre I — résistance au glissement,
des avantages appréciables. Toutefois,
de l'Instruction interministérielle sur la — résistance à l'usure.
cette opération est coûteuse et on ne
signalisation routière (21) approuvé par Ces qualités font l'objet de spécifications peut envisager de l'étendre de façon
arrêté du 16 février 1988. techniques dans le cahier des charges systématique à l'ensemble du réseau.
Les marques sur chaussées ont pour but d'homologation. Toutefois, le résultat Quelques critères simples doivent donc
d'indiquer sans ambiguïté les parties de final dépend pour une grande part de la être pris en compte pour apprécier l'op-
la chaussée réservées aux différents qualité de l'application lors du chantier. Il portunité du marquage :
sens de circulation et dans certain cas la est donc conseillé de prévoir dans le
— conditions de circulation dangereuses
conduite que doivent observer les usa- marché des garanties, en demandant de
pour le traitement d'un point localisé,
gers. satisfaire par exemie aux spécifications
— niveau de trafic et largeur de chaus-
retenues pour l'homologation. Il convient
Le marquage des chaussées n'est pas sée pour la réalisation d'un marquage
toutefois de rester crédible et réaliste, ce
obligatoire, mais doivent être obligatoire- tout au long d'un itinéraire.
qui suppose de se donner les moyens
ment marquées, les lignes complétant
financiers nécessaires au contrôle de la
les panneaux et certaines lignes d'effet
qualité des produits mis en œuvre, lors-
de feux de circulation.
que le marché prévoit de telles clauses.
Lorsque le marquage est réalisé, il doit
l'être selon les conditions réglemen-
taires.
Certains types de marquages pouvant
avoir un caractère de prescription, il est
particulièrement important de les réali-
ser conformément aux textes qui les
définissent.
La signalisation au sol jouant un rôle
essentiel dans la sécurité routière, il est
indispensable que les responsables de
la voirie connaissent leurs pouvoirs et
respectent les obligations qui leur sont
faites dans ce domaine.
Homologation
Des textes (23), (24) définissent les
conditions d'homologation des équipe-
ments et produits de marquages. Une
circulaire périodique (25) du ministère
des Trarisports dresse la liste des pro-
duits homologués.

Contraintes physiques
et de sécurité
L'influence de la signalisation au sol sur
les conditions de circulation est particu-
lièrement importante, aussi bien au plan
de la sécurité qu'au plan du confort de
conduite (guidage). Il est donc néces-
saire que cette signalisation soit claire et
visible de jour comme de nuit. Il faut éga-
lement veiller à ne pas créer sur la
chaussée de zones glissantes pouvant
être à l'origine de dérapages et d'acci-
dents. Un bon marquage aide à percevoir le site.

60
Marquage d'un point singulier Marquage sur un itinéraire
Comment marquer? Lorsque la visibilité est insuffisante Il semble logique de prendre comme cri-
(virages, sommets de côtes...) ou lorsque tère de réalisation du marquage le nom-
L'Instruction interministérielle (21) défi- les usagers peuvent éprouver une bre d'usagers auxquels il s'adresse. On
nit: fausse sensation de sécurité, née d'une peut alors considérer quelques limites
— les couleurs à utiliser (lignes en sec- difficulté à bien percevoir le site, il données à titre indicatif :
tion courante: blanches, marquages convient de réaliser un bon guidage de — de 0 à 1 500 véhicules/jour: on n'en-
spéciaux ou temporaires : jaunes, etc.). leur trajectoire ou de leur interdire le visage pas le marquage de façon systé-
— la modulation des lignes discontinues dépassement. D'une manière générale, matique,
(rapport des longueurs traits/inter- il ne peut être fixé de règles précises — plus de 1 500 véhicules/jour: sur une
valles), pour définir les zones à retenir, l'oppor- chaussée de 6 m de largeur environ, le
— les largeurs des lignes par référence tunité de la réalisation du marquage marquage axial semble s'imposer. Sur
à une largeur unité. étant à apprécier en fonction des cir- une chaussée de 6,50 m et plus, le mar-
Le marquage et la signalisation par pan- constances particulières à chaque cas. quage complet (axe et rives) mérite
neaux doivent, en tout état de cause, Cependant, certaines régies dictées par d'être réalisé.
être en parfaite harmonie. le bon sens peuvent être observées :
— rechercher une certaine continuité et
marquer si possible les courtes sections
Quelques exemples de marquages
situées entre deux points singuliers voi- Points singuliers: par opposition aux
sins qu'il est prévu de traiter, «sections courantes», on appelle
— recourir au marquage si celui-ci «points singuliers» les endroits où la
répond en outre à un réel besoin de visibilité réduite constitue un danger
«lisibilité » de la route et améliore la per- pour le dépassement. Un point singulier
ception qu'en a l'usager. peut se caractériser par une «distance
de visibilité» (voir chapitre 2). Le mar-
quage traduit sur la route les zones où
la visibilité est insuffisante pour la sécu-
rité du dépassement.

Points singuliers. le marquage traduit l'insuffisance des distances de visibilité.

La diiiinct dcvi^rfl-
de visitxlihé décroii- insuffiSinfB

c=3 c=] e=i E=3 d> c=3 I a CD

OOD

61
Balisage
La conduite d'un véhicule exige de la part de l'usager une bonne perception de la trajectoire à suivre, donc de la route, ainsi que
des obstacles éventuellement présents sur les accotements ou à proximité immédiate de la chaussée.
Si cette bonne perception existe sans difficultés de jour par bonnes conditions atmosphériques, il n'en est pas toujours de même
(brouillard, nuit, pluie,...). L'amélioration du guidage des usagers passe donc par l'utilisation de dispositifs ou de techniques de
balisage pouvant être utilisés soit en continu, pour répondre aux problèmes posés notamment par le brouillard ou l'obscurité, soit
de façon ponctuelle, pour signaler un obstacle, un rétrécissement des accotements, etc.

Cadre réglementaire
Relatif aux dispositifs à utiliser
Une grande partie de ces dispositifs est ^^trr^
définie dans le livre I de l'Instruction
interministérielle sur la signalisation rou-
tière (21).
, „ , . . - . . . ^ . yrrnrTT. , „ ; . . . , . . . , .. .• . ' ••H^>**
D'autres textes définissent les spécifica-
tions techniques et conditions d'agré-
ment des délinéateurs (26) et des plots
rétroréfléchissants (27). Une circulaire
périodique du ministère des Transports
(25) dresse la liste des produits homolo-
gués.
Relatif aux critères d'implantation
des dispositifs
Le balisage comme le marquage ne
sont pas obligatoires. Les règles d'utili-
sation et d'implantation des balises sont
fixées par le livre 1,1*'^ partie (art. 9) de
Brouillard : difficulté à lire le site
l'Instruction sur la signalisation routière
et par les circulaires n° 78-110 du 23
août 1978 relatives aux recommanda-
tions sur la signalisation des virages et
n° 78-116 du 19 septembre 1978 rela- Les délinéateurs tretien des accotements, font que les
tive aux normes d'implantation des plots Le délinéateur (balise « J6 ») est un pote- délinéateurs ne peuvent être conseillés
rétroréfléchissants. let de 1 m de hauteur, muni d'un disposi- que sur les voies à trafic relativement
tif rétroréfléchissant blanc encadré par élevé.
une bande noire. Le balisage d'un itiné-
Balisage en section raire par des délinéateurs améliore net-
Les plots rétroréfléchissants
Les plots rétroréfléchissants sont des
courante tement les conditions de conduite de
dispositifs de type catadioptriques,
nuit ou par intempéries. Il faut cepen-
dant noter que ces dispositifs ne sont directement fixés sur la chaussée. Ils
Le marquage n'ont pas de valeur réglementaire et ne
efficaces que s'ils sont implantés en
Le marquage des chaussées se révèle continu sur un itinéraire. Leur coût, les peuvent servir à porter des prescriptions
être le premier moyen de balisage à problèmes posés par leur entretien à la connaissance des usagers. Ils ne
employer. Son utilisation courante a per- peuvent donc pas être implantés en
(vandalisme, accidents, et surtout net-
mis de bien le connaître, et la qualité remplacement d'une ligne de marquage,
toyage) et ceux qu'ils posent pour l'en-
des produits actuels permet de considé- mais peuvent en constituer un complé-
rer cette technique comme un bon ment. Ils contribuent à une bonne lisibi-
moyen de balisage. Toutefois, (et sans lité de la route, surtout la nuit et par
parler des routes enneigées...) la lisibilité mauvais temps.
de nuit ou par temps de pluie peut être Ils présentent cependant des inconvé-
insuffisante. D'autres dispositifs peuvent nients:
cependant être utilisés dans des condi- — plots détériorés par le trafic,
tions spécifiques. — sujétions particulières en cas de tra-
vaux sur chaussée ou de modification
du marquage, notamment,
— risques de détérioration par les
engins de déneigement.
Délinéateurs. Dans ces conditions, et compte tenu de
leur coût, il semble raisonnable d'en
limiter l'utilisation à des points singuliers.

62
Balisage des points
singuliers
Sur un itinéraire, il peut exister des points
où les caractéristiques géométriques
particulièrement réduites (virage de fai-
ble rayon, par exemple) ou l'environne-
ment immédiat de la route (rétrécisse-
ment des accotements au droit d'un
ouvrage d'art) rendent très souhaitable la
mise en place d'une signalisation appro-
priée.
Le marquage au sol, indispensable,
pourra alors être complété par divers
moyens:

Balisage des obstacles isolés


Il est recommandé, pour baliser les obs-
tacles engageant le gabarit ou proches
de celui-ci, de les marquer par des
bandes alternées blanches et bleu foncé
(ou noires) ou par de la peinture blanche
rétrorèfléchissante. De plus, il est
conseillé de disposer en avant de l'obs- La mise en peinture des obstacles latéraux contribue à baliser la trajectoire.
tacle une série de dispositifs rétroréflé-
chissants blancs sur une longueur
convenable, afin de baliser le rétrécisse-
ment.
Dans le cas des obstacles ponctuels iso-
lés situés hors de la chaussée mais à
proximité de celle-ci, il est recommandé
de marquer l'obstacle par de la peinture
rétrorèfléchissante blanche.
Balisage des virages
Pour la signalisation des virages, il
convient de respecter deux des règles de
base de la signalisation :
— l'homogénéité, qui exige que dans
des conditions identiques, l'usager ren-
contre des signaux de même valeur
implantés selon les mêmes régies,
— la simplicité, obtenue en évitant toute
surabondance de signaux qui fatigue l'at-
tention de l'usager, lequel tend alors à
négliger les indications. De plus, une uti-
lisation immodérée de dispositifs jouant
un rôle d'alerte important, comme les
chevrons (balise <'J4»), risque de
conduire à leur dévalorisation complète.
Ainsi, l'implantation d'un panneau ou
d'une balise en un endroit où cela n'est Point singulier: balisage d'un ouvrage à gabarit réduit.
pas nécessaire est non seulement inutile,
mais nuisible. Ceci explique que tous les
virages ne doivent pas être signalés: un
virage de faible rayon, s'il est situé sur un
itinéraire très sinueux, ne surprendra
personne, et pourra justifier le simple
recours à la balise traditionnelle (« J1 »).

Signaler: où? comment?


D'une manière générale, il importe de
signaler les endroits où un effet de sur-
prise est possible: virage isolé sur un
parcours peu sineux, virage dont le tracé
n'apparaît pas clairement dans le pay-
sage, etc. Les virages «qui se refer-
ment» sont particulièrement dangereux.
Le nombre, le choix et l'agencement des
panneaux et balises sont alors fonction
de l'effet d'alerte que l'on souhaite provo-
quer, celui-ci étant à moduler en fonction
du danger réellement présenté. Balises de virage.

63
Signalisation temporaire
Les routes ouvertes à la circulation publique sont parfois encombrées par des obstacles ou affectées par des dangers dont l'exis-
tence est temporaire. Ces situations concernent notamment les obstacles ou dangers fortuits (eboulement, par exemple), les
mesures non permanentes d'exploitation du trafic (déviation), les chantiers fixes ou mobiles.
Ces divers situations peuvent nécessiter un guidage de la circulation au droit des zones concernées, avec éventuellement cer-
taines restrictions (limitation de vitesse, circulation par sens alternés, etc.) ou un détournement partiel ou total de la circulation sur
d'autres itinéraires.

Cadre réglementaire
La nature des signaux ainsi que leurs
conditions d'utilisation et de mise en
place, sont définies dans l'Instruction
interministérielle sur la signalisation rou-
tière (21 ) livre I, huitième partie : «signa-
lisation temporaire».
Cette instruction précise en particulier
que les prescriptions qu'elle comporte
s'appliquent:
— aux autorités et services gestion-
naires de la route lorsque les travaux
sont effectués en régie,
— aux occupants du domaine public
routier ou aux entrepreneurs chargés de
leur travaux,
— et d'une manière générale à tous ceux
qui exécutent pour leur compte ou pour
le compte de tiers des travaux sur le
domaine public routier.
La mise en place des panneaux peut
être effectuée :
— par le gestionnaire ou par un service
autorisé par lui,
— par des entreprises, sous réserve
qu'elles aient obtenu l'autorisation admi-
nistrative d'effectuer les travaux, notam-
ment lorsque ceux-ci sont effectués
pour le compte de particuliers ou de
concessionnaires de réseaux (EDF, PTT,
etc.).
Elle est subordonnée à un arrêté de
Signalisation d'un chantier mobile.
l'autorité administrative concernée
dès lors qu'elle conduit à des restric-
tions de circulation.
Pour une connaissance des conditions
de l'exploitation sous chantier, on
consultera les textes suivants :
La circulaire n° 88-72 du 14.9.1988 rela-
tive à l'exploitation sous chantier a pour
objet de définir les règles de préparation
des chantiers routiers et de mise en
œuvre des mesures d'exploitation sous
chantier.
On se référera également avec profit au
«manuel du chef de chantier, tome 1,
routes ordinaires» édité par le SETRA.

64
Principes spécifiques
Une signalisation temporaire bien conçue
doit obéir aux principes généraux évo-
qués, et à quelques principes supplé-
mentaires inhérents à sa nature.
Principe d'adaptation Principe de cohérence Principe de crédibilité
La signalisation temporaire doit être La signalisation temporaire peut donner Si l'on souhaite que l'usager respecte les
adaptée aux circonstances qui l'impo- des indications différentes de celles de la indications données par la signalisation
sent et à la nature delà voie concernée. signalisation permanente (limitation de temporaire, il faut que ces indications, et
On signalera différemment un chantier vitesse inférieure, par exemple). Pour particulièrement les restrictions de circu-
de faible importance situé sur l'accote- éviter les contradictions ou les ambiguï- lation, correspondent à la réalité. Il faut
ment et n'empiétant pas sur la chaussée tés, il faut alors masquer provisoirement donc veiller à l'évolution dans le temps et
et un chantier de réalisation de mar- les panneaux de la signalisation perma- dans l'espace des éléments qui justifient
quage axial. nente. la présence de la signalisation tempo-
raire et en particulier enlever les pan-
neaux dès qu'ont disparu les motifs
ayant conduit à leur implantation.
Il est également important que la signali-
sation soit complète, et que, par exem-
ple, à une limitation de vitesse à l'ap-
proche d'un chantier corresponde bien la
fin de limitation, en fin de chantier!
Outre ces principes, il convient d'obser-
ver quelques régies de bon sens :
— la signalisation doit être visible de nuit,
même en cas de défaillance momenta-
née de l'éclairage public éventuel,
— elle doit être assez résistante pour
supporter les causes les plus courantes
de dégradation (volontaire ou acciden-
telle),
— lorsqu'une déviation partielle ou totale
du trafic est conseillée ou imposée, s'as-
surer que celle-ci est effectivement sus-
ceptible d'écouler la circulation déviée.

Obstacle latéral réduisant la largeur roulable.

Déviation temporaire de la circulation.

65
Signalisation touristiçiue
Le tourisme est une activité de plus en plus pratiquée par les usagers.
Mais c'est aussi un enjeu économique pour la plupart des Collectivités. Il leur faut tout à la fois retenir la clientèle de passage, et
attirer, tout en la fidélisant, une nouvelle clientèle.
Cette situation engendre de nombreux besoins en matière de signalisation.
Il n'y a pas une solution en matière de signalisation touristique, mais un ensemble de solutions qui, réunies en un tout cohérent,
permettent de répondre au mieux aux différents besoins.

La signalisation de jalonnement Le cas des monuments Les relais d'information service


historiques et des sites (RIS)
G RAY >
X TA VAUXy
Château
de Pirou
Domont
5
La circulaire relative à la signalisation de
(11 e siècle)-4,5 Km

direction (22) constitue la base de la 1 ^''à droite


signalisation touristique avec la circu-
laire relative à la signalisation des ser-
vices et des points d'intérêt touristi- rr
que (28). •//' /^l l& /.';' 'il ï à U'S/s' ^
Les mentions «touristiques» doivent en ^ Cet équipement (29) est, avec la signali-
effet être intégrées aux schémas direc- sation de direction, la deuxième compo-
teurs de signalisation directionnelle de sante essentielle de la signalisation tou-
chaque département et de chaque ville. Les monuments historiques et sites ristique.
C'est ainsi que le classement de chacun bénéficient désormais d'une signalisa- Le RIS, par son contenu, sa localisation
des «pôles générateurs de trafic» tion plus complète, sous réserve qu'ils et sa signalisation, doit pouvoir répondre
résulte de certains critères (nombre de soient ouverts à la visite et qu'ils présen- aux divers besoins des touristes.
visiteurs, population non sédentaire, tent un intérêt historique suffisant. Ce type de relais se développe actuelle-
nombre de places de parkings, etc.). Cette signalisation se compose d'une ment beaucoup ; d'ores et déjà, on peut
Pratiquement, on aura donc à prendre signalisation avancée complétée par un prévoir l'installation de tels relais ainsi
en compte, outre les agglomérations : jalonnement. que leur intégration aux schémas direc-
— les points d'intérêt touristique «domi- Sur ces deux types de panneaux, on teurs de jalonnement évoqués ci-avant.
nants» par rapport à la commune sur trouve le logo marron des monuments Bien que l'implantation de cet équipe-
laquelle ils sont situés (château de X, historiques ou des sites. ment ne soit pas une obligation, elle est
aérodrome de Y); très recommandée, sous réserve cepen-
Le cas des parcs naturels
— les services ou points d'intérêt locaux dant de s'assurer que le niveau de ser-
isolés (parc naturel, plan d'eau, point de vice sera suffisant et qu'il sera maintenu
vue avec parking, monument isolé, etc.), PARC REGIONAL dans le temps. D'utiles conseils pour la
auxquels il convient, le cas échéant, de $ DU PILAT réalistion des RIS sont donnés dans le
donner une identité; «guide relatif aux relais d'information
— les stations touristiques (stations bal- Les parcs naturels doivent être signalés service » (janvier 1988).
néaires, stations de sports d'hiver, etc.) ; comme des zones; leur entrée est mar- A noter que les relais permettent sou-
— les zones touristiques qui peuvent quée par des panneaux à fond marron. vent d'éviter la prolifération de panneaux
être désignées par un nom générique d'indication, même dans des zones par-
représentatif. Cette notion de zone tou- ticulièrement riches en curiosités.
ristique peut permettre une signalisation Outre le fait qu'elle évite de distraire
plus lointaine pour des zones regrou- l'usager, cette solution est également
pant des activités similaires (succession moins onéreuse, tout en participant à
de plages ou ensemble de stations de l'image de marque du département ou
sports d'hiver par exemple). On doit de la commune.
cependant prendre garde à ne retenir
que des entités déjà connues du public,
faute de quoi on assisterait à un déve- Les autres moyens
loppement excessif de cette notion de
Si l'on excepte la signalisation d'anima-
zone.
tion à fond marron, une solution complé-
Les mentions retenues doivent être, sur
mentaire est offerte par la publicité (y
route, portées sur des panneaux à fond
compris les préenseignes), évoquée
blanc, avec les caractères appropriés
dans le chapitre ci-après.
(majuscules droites pour les aggloméra- Signalisation et publicité ne sont, en
tions, majuscules penchées pour les effet, pas toujours antagonistes, et l'utili-
zones et enfin minuscules penchées sation astucieuse de l'une et l'autre,
pour lesmentions locales). Ces pan- dans le respect des règles, doit permet-
neaux doivent être intégrés aux ensem- tre d'aboutir à une solution pleinement
bles de signalisation traditionnelle. satisfaisante pour l'usager.

66
La publicité et la route
Le «petit Larousse» définit la publicité comme une «activité» ayant pour but de faire connaître une entreprise, d'inciter à l'achat
d'un produit, etc., c'est aussi « l'ensemble des moyens employés » à cet effet.
La publicité joue aussi un rôle informatif ; c'est pourquoi une confusion est souvent possible —lorsqu'elle n'est pas volontairement
créée —entre les messages publicitaires et les messages de signalisation.
La signalisation routière ainsi que l'environnement sont protégés des abus éventuels de la publicité et de l'affichage par une
réglementation spécifique. Les autorités locales possèdent de réels pouvoirs dans ce domaine. Ils peuvent en user en considérant
toutefois que des dispositions exagérément rigides risquent de n'être pas respectées. Une bonne gestion consiste donc à valori-
ser au mieux les possibilités offertes par la réglementation.

taires (40 environ). En cas —rare —de


Principaux textes divergence entre les deux textes, on doit
appliquer les dispositions les plus res-
réglementaires trictives.
Les principales dispositions de ces
Au titre de la sécurité routière textes sont détaillées et commentées
Se référer à l'annexe bibliographique ci-dessous.
(30), (31), (32).
Cette réglementation spécifique ressortit
au domaine de la police de la circulation
routière (accessoirement, à celui de la
police de la conservation du domaine). Il
en résulte que l'autorité investie du pou- Définitions
voir de police (Code des communes art.
L.131.2, L.131.12, R.131.1, R.1312) peut, On distingue plusieurs catégories de
en tant que de besoin, en renforcer les dispositifs publicitaires, en y associant
dispositions par des mesures plus res- des prescriptions différentes.
trictives.
Elle ne fait pas obstacle à l'application
des règles prises pour la protection d'au-
tres intérêts publics.
Enseigne
Au titre de la protection du cadre
Elle est l'indication exclusive d'une acti-
de vie
vité s'exerçant dans tout ou partie de
(30), (33). l'immeuble sur lequel ou à proximité
duquel elle est placée.
Au titre de la conservation du
domaine routier
(34).

Mise en œuvre de ces textes


Il est à remarquer que la mise en œuvre
de ces textes relève de pouvoirs de
police qui sont par nature distincts. L'au-
torité administrative les utilisant doit
donc bien veiller à ne le faire que dans le
strict respect de leurs objectifs respec-
tifs. Ainsi, le décret (31 ) vise à protéger :
— la signalisation réglementaire (main-
tien de sa spécificité et de son effica-
cité), Préenseigne
— le domaine routier (sauvegarde de
l'intégrité du réseau), Elle est l'indication de la proximité d'une
activité.
— les usagers de la route (lutte contre
les sollicitations susceptibles de pertur-
ber leur comportement).
La loi (30), au contraire, vise à protéger
l'environnement et le cadre de vie. La loi
(30) et le décret (31) ont suscité un
grand nombre de textes complémen-

67
Publicité ^.j-^
Le terme vise tous les autres dispositifs
qui ne répondent pas aux définitions
visées ci-dessus et qui ne constituent
pas un signal routier réglementaire.

Implantation des
dispositifs publicitaires
Les conditions d'implantation des dispo-
sitifs publicitaires doivent satisfaire aux
objectifs de protection du domaine rou-
tier et du cadre de vie.
Protection de la Dispositions générales
signalisation routière Les dispositifs publicitaires sont interdits
en toutes circonstances :
Les panneaux publicitaires, les — sur les immeubles classés ou inscrits,
enseignes et les préenseignes ne doi- — dans les sites classés,
vent pas pouvoir être confondus avec la — dans les parcs nationaux et les
signalisation réglementaire. réserves naturelles,
En conséquence, sont à proscrire : — sur les arbres et sur les monuments
naturels.
Les dispositifs publicitaires sont inter-
dits, sauf exception, en rase campagne
(l'exception étant celle des zones de
— ceux comportant une indication de publicité autorisées — ZPA -, dont la
localité complétée soit par une flèche ^nr;~^^~^^^^^^tp0/L- création peut être décidée par les
soit par une distance. ^ ^ maires).
^ Par ailleurs, il est interdit de mettre en
^^^ .:^'i> place un dispositif publicitaire :
• ' • ' « • • •,!
— masquant la visibilité (carrefour,
virage...),

— dans un endroit où solliciter l'attention


des usagers serait dangereux pour la
— ceux comportant la reproduction d'un sécurité.
signal routier réglementaire ou d'un
schéma de présignalisation.

— ceux dont la forme, la couleur, le


texte, le symbole, la dimension ou l'em-
placement peuvent être confondus avec
ceux des signaux réglementaires. Sont
notamment interdits les dispositifs et
dessins publicitares:
— réduisant la visibilité ou l'efficacité de
• triangulaires à fond blanc ou jaune, la signalisation réglementaire.
• circulaires à fond rouge, blanc ou
bleu,
• octogonaux à fond rouge,
• carrés à fond blanc ou jaune, s'ils
sont disposés sur pointe,
et de même:
• les flèches et panneaux de direction
implantés sur la route ou en bordure de
celle-ci pour la satisfaction d'intérêts pri-
vés,
• l'apposition de placards, papillons,
affiches ou marquages sur les signaux
réglementaires et leurs supports, sur
tous autres équipements intéressant la
circulation routière ainsi que sur les
ouvrages qui occupent ou surplombent
le domaine routier:
S^^^ 68
Une servitude de reculement de 20 m loin
doit être observée dans les zones de
publicité autorisée en rase campagne. A
noter enfin que le long des autoroutes et
voies rapides on ne doit pas avoir de
publicité à moins de 200 m du bord de la
voie (40 m en agglomération).

La publicité
Les enseignes La publicité doit respecter certaines
La route d'où l'enseigne est visible doit règles concernant les tailles maximales
desservir l'établissement annoncé, faute des panneaux publicitaires, la nature
de quoi cette dernière sera traitée des supports, etc.
comme une publicité. L'enseigne doit en A noter le cas particulier des panneaux
outre satisfaire aux autres prescriptions destinés à l'information des usagers par
(règlement de voirie, protection des certains organismes (Comité interminis-
sites, forme et couleur...). tériel de la sécurité routière, Prévention
routière. Secours routier français); le
Parlement a estimé qu'il n'y avait pas
lieu de «créer une discrimination fondée
sur la nature du message» (35). Les
messages, recommandations et
Les préenseignes conseils des organismes précités sont
Les prèenseignes devraient, d'après l'in- donc assimilés à la publicité.
terdiction générale, être interdites en
rase campagne. Elles sont toutefois
autorisées, à titre dérogatoire, dans les
conditions suivantes:
— activité signalée particulièrement utile
aux personnes en déplacement (hôtels,
restaurants, garages, stations-services
et monuments historiques). 4 préen-
seignes par établissement ;
— services publics ou d'urgences, activi-
tés s'exerçant en retrait de la voie publi- La publicité lumineuse
que et activités en relation avec la fabri- Compte tenu de sa nature, la publicité
cation ou la vente des produits du ter- lumineuse fait l'objet de dispositions
roir. 2 préenseignes par activités ; spécifiques complémentaires. C'est
— implantation à 5 kilomètres maximum ainsi que sont interdits les dispositifs qui
du lieu où s'exerce l'activité ; sont de nature à éblouir les usagers des
— dimensions maximales: 1,50 m de voies publiques.
large et 1 m de haut; L'arrêté interministériel du 30 août 1977
(32) expose les principes qu'il convient
— Implantation hors domaine public, à de respecter dans ce domaine.
plus de 5 m du bord de la chaussée.

Les publicités «nouvelles»


De nouvelles formes de publicité nais-
sent chaque jour. Publicité «laser»,
publicité «défilante», et pourquoi pas
demain publicité «par hologramme»?
La réglementation ne peut suivre l'évo-
lution au jour le jour, d'où l'intérêt de
bien connaître les textes et leur esprit.
On pourra utilement se reporter pour
cela au «guide de la publicité hors
agglomération et dans les petites agglo-
mérations», édition octobre 88, réalisé
par le CETE de Lyon.

69
Page laissée blanche intentionnellement
Chapitre 5

Environnement et
aménagements paysagers
Environnement
Généralités 72
Les problèmes d'environnement 73
La prise en compte de l'environnement 74
Les principaux impacts 75
L'étude d'impact 79

Aménagements paysagers
Généralités 80
Le modelage des sols 80
Les plantations 80
L'enherbement 85
Entretien des plantations et enherbements 85

71
Environnement
La route est un outil au service des usagers, elle est conçue dans le cadre de «l'aménagement du territoire». Elle permet les
déplacements et le transport des personnes et des marchandises, l'accès aux zones d'activités, de repos, de loisirs.
Sa réalisation ou sa modernisation répond donc à des besoins, mais en contrepartie, ne doit pas engendrer de nuisance suscepti-
bles de contrebalancer ces effets bénéfiques.
Services rendus et nuisances sont des «impacts » sur le cadre de vie des populations : impacts positifs pour les premiers, négatifs
pour les secondes.
Tout projet routier s'assortit donc d'un nombre variable d'impacts qui doivent être prévus et évalués même s'ils paraissent indivi-
duellement peu importants.
Cela signifie toujours qu'un grand nombre de questions doivent être posées avant qu'une décision soit prise ; cela ne signifie pas,
dans bien des cas, que des études lourdes et coûteuses soient indispensables.
Les effets étant appréciés, une solution aussi peu «nuisante » que possible étant retenue, il reste à atténuer les impacts négatifs
qui subsistent. Des aménagements paysagers bien conçus sont de nature à y contribuer. Ils doivent cependant être étudiés de
manière à répondre au mieux au problème posé, tout en minimisant les coûts d'installation et les contraintes d'entretien.
Soigner l'environnement, c'est ménager l'avenir.

Un site agréable, patrimoine à protéger.


Généralités
La plupart des projets routiers étudiés
par les collectivités locales ne posent
pas de problèmes aigus d'environne-
ment. Destinée à éclairer le public et les autori-
Toutefois, il est souvent difficile d'affir- tés sur les avantages et les inconvé-
mer a priori que tel tracé neuf ne met Les services techniques sont en mesure nients des projets aux plans technique,
pas en péril telle espèce animale ou d'apporter des éléments propres à éclai- économique et de l'environnement,
végétale. rer les choix, mais en dernier ressort, l'étude d'impact est obligatoire pour tout
Il est non moins difficile de préjuger de c'est aux décideurs locaux qu'il appar- projet d'une certaine ampleur concer-
révolution ultérieure d'un site, scarifié tient de rendre un arbitrage parfois diffi- nant les voies publiques ou privées.
par des terrassements, puis pollué par la cile: vaut-il mieux, par exemple, pertur- En sont dispensés (41 ) :
circulation. ber une zone boisée riche en espèces — les travaux d'entretien et de grosses
Par ailleurs, certains sites vivent dans un animales, ou un réseau de drainage de réparations,
équilibre écologique précaire qu'il terres agricoles? (ou ne rien faire du — les travaux de renforcement sans
convient de ne pas perturber. tout ?). modification d'emprise,
Minimiser les nuisances suppose donc Le choix d'une solution acceptable par — les aménagements, ouvrages et tra-
une connaissance assez exhaustive : tous, résulte souvent d'un compromis et vaux dont le coût total est inférieur à six
— de chacun des composants de l'envi- suppose une concertation aussi large et millions de francs, étant précisé qu'en
ronnement (faune et chasse, flore, pay- aussi en amont que possible avec les cas de réalisation fractionnée, le mon-
sage, tourisme, patrimoine culturel ou interlocuteurs concernés par le projet: tant à retenir est celui du programme
archéologique, et plus encore: cours les services publics, mais aussi les rive- général.
d'eau et nappes aquifères), rains et les associations locales dont les Cette dispense ne signifie pas que
— des conséquences probables d'une préoccupations ne doivent plus être l'environnement puisse, dans un tel
modification apportée à ces compo- ignorées de nos jours. cas, être absent des préoccupations
sants, Ces considérations ont amené les pou- des autorités locales. En particulier,
— et enfin des mesures à prendre pour voirs publics à prendre des mesures (40) les opérations donnant lieu à «décla-
réduire ou compenser les consé- qui se traduisent notamment par une ration d'utilité publique» (DUP), res-
quences dommageables du projet sur procédure particulière: «l'étude d'im- tent soumises aux règles en vigueur
l'environnement. pact ». (42), (43), (44).

72
Les problèmes
d'environnement :
quelques exemples
concrets
1 - Un projet de déviation passe entre
deux maisons anciennes dont il ampute
les jardins.

Les pièces surplombées par la circula-


tion deviennent inhabitables.
Les riverains pourront être dédomagés
pour la perte partielle de propriété, mais
généralement pas pour la détérioration
de leur cadre de vie.
Un tracé plus infléchi, des isolements de
façade, voire l'acquisition d'une des
habitations pourraient être envisagés.

Respecter les riverains..


2 - Un chemin longeant un étang a été
récemment élargi et revêtu.

Une remorque de lait s'est renversée en


polluant l'étang déjà appauvri à la suite
du déversement «accidentel» de pro-
duits pétroliers à la fin des travaux, heu-
reusement sans atteindre le captage
voisin ni les puits des alentours.
Une surveillance attentive des travaux
aurait pu permettre d'éviter la première
pollution. Des fossés herbeux, assez
larges pour retarder l'écoulement des
liquides, auraient minimisé les consé-
quences des deux incidents.

. les plans d'eau... . les paysages.

3 - Une route en lacets a été ouverte


pour desservir une station de sports
d'hiver.

Les remblais ont été déversés sans pré-


caution le long d'une pente forte, entraî-
nant des dégâts dans une forêt. Les
déblais taillés à vif ne peuvent pas se
cicatriser, alors que des procédés peu
onéreux de vègétalisation auraient per-
mis d'accélérer l'insertion paysagère de
la route.

73
4 - Un remblai neuf coupe un vallon.

Malgré la présence d'une buse, les ter-


rains souffrent d'une insuffisance de
drainage, jusqu'à entraîner le dépérisse-
ment d'un verger par saturation en eau
des sols superficiels (« fiydromorpfiie >>).
Plus loin, une haie arasée du côté amont
pour élargissement laisse voir un hangar
et une clôture disgracieux, alors qu'on
aurait pu profiter d'une belle vue sur
l'aval.

La prise en compte de
renviroimement: un toui
dliorizon complet
Les exemples qui précèdent montrent
combien la notion d'environnement peut
avoir un sens large.
Même si les impacts induits par les réali-
sations courantes concernant les voiries
des collectivités locales restent, à
l'échelle de celles-ci, de faible ampleur, il Coupure d'un vallon par un remblai. Le système de drainage, mal conçu, laisse subsiter un
est souhaitable de n'oublier aucun des "piège à eau".
domaines susceptibles d'être atteints. Il
s'avère en effet difficile de revenir sur un
sujet lorsque les autres études sont très
avancées. 'erger de pommiers

Liste aide-mémoire des principaux


thèmes à aborder
Eléments physiques
— topographie: connaissance des
grandes lignes du terrain,
— géologie: le sous-sol, sa nature, sa
structure,
— pédologie: nature des sols de sur- Zone d'^\ycitX>rr\orphie-
Eau
face, leur aptitude à la mise en culture,
— hydrologie: localisation et sensibilité
des nappes (puits, captages, utilisation
de l'eau) ; caractéristiques et objectifs de
qualité des cours d'eau.
Eléments biologiques
— faune: connaissance de la vie ani-
male, des territoires et des déplace-
ments,
— flore: espèces rares et richesse du
milieu naturel, sensibilité.
Utilisation du sol
— agriculture, sylviculture,
— habitat, équipement: constructions
existantes et en projet,
— tourisme et loisirs: chasse, pêche,
promenades, etc.
Patrimoines
— patrimoine culturel : monuments et
sites, qu'ils soient protégés ou non,
— patrimoine scientifique et archéologi-
que,
— paysage : appréciation de la qualité et
de la sensibilité. Mauvaise insertion dans le site d'un mur de soutènement en béton brut de décoffrage.

74
Milieu naturel
Les principaux impacts Vie animale et vie végétale, que l'on peut
étudier simultanément. Pour les pro-
Sont succinctement présentés dans ce blèmes de vie aquatique, voir ci-dessous
qui suit, les effets sur l'environnement les « eaux de surface et souterraines ».
plus couramment engendrés par une
réalisation routière, ainsi que la teneur Recueil de données
des études à envisager et la nature des Inventorier les sites ou espèces proté-
mesures palliatives possibles. gées ou sensibles: s'adresser à l'admi-
nistration compétente, aux naturalistes
locaux, aux universitaires, aux sociétés
de chasse et de pêche.
L'observation du milieu n'est instructive
qu'à certaines époques de l'année.
Impacts
— suppression ou modification de bio-
tope (zone dans laquelle vit une espèce),
perturbation des chaînes alimentaires,
— perturbation des cheminements de la
faune, accroissement de la mortalité
(avec corrélativement, insécurité pour
Quelques principes de base (45), l'usager),
(46), (47) — impact positif: l'emprise routière
Lors de l'examen des différents thèmes convenablement gérée peut devenir un
énumérés ci-dessus, il convient d'obser- refuge pour la faune comme pour la flore.
ver certaines lignes de conduite : Mesures à prendre
1 - Pas d'idées préconçues — s'efforcer d'éviter les zones sensibles
— ne pas minorer, ni augmenter le et les protéger dans les documents d'ur-
volume des études à engager sur la banisme,
seule foi de renseignements non vérifiés, — reconstituer la végétation, planter des
— rester impartial tant dans le déroule- espèces appétentes ou protectrices,
ment des études que dans la présenta- — si nécessaire, poser des clôtures anti-
tion des résultats: l'appréciation des gibier et aménager des passages sous
impacts est souvent une affaire de juge- chaussée (diamètre des buses à adapter
ment, spécifique à chaque cas. à la taille des animaux).
2 - Pas d'Impasses
— ne pas éluder un sujet sous prétexte
qu'on le connaît mal : une aide peut sou-
vent être trouvée auprès d'administra-
tions, de sociétés d'histoire ou d'archéo-
logie, de personnalités scientifiques
locales, d'organisations professionnelles,
etc.
— ne pas oublier de solution ; certaines
variantes apparemment difficiles peuvet
se révéler intéressantes lors du bilan
final. La solution consistant à ne rien faire
(«variante 0») doit également être éva-
luée.
3 - Opter pour des choix clairs
— éviter l'excès de secret; parler des
projets suffisamment tôt permet de
recueillir des informations, et de préparer
psychologiquement le « terrain »,
— pallier la subjectivité: avantages et
inconvénients ont des poids de diffé-
rentes natures, leurs effets ne sont pas
toujours comparables. A l'heure du bilan,
bien expliciter la valeur accordée aux cri-
tères de décision retenus.
4 - Bien apprécier les coûts
— savoir investir dans une bonne étude
permet de réduire le coût des remèdes.
Mais le coût des études ne peut être fixé
a priori, car il dépend des problèmes
qu'elles mettent en évidence,
— introduire dans la comparaison éco-
nomique les effets directs immédiats du
projet, mais aussi les coûts et bénéfices
induits à plus long terme, et notamment
ceux qui concernent l'entretien de la
route et des dépendances. Perturbation des cheminements de la faune.

75
Eaux de surface et eaux
souterraines
Recueil de données
Positionner et délimiter les captages et
leur périmètre de protection, les zones
sensibles.
Se renseigner sur la qualité piscicole et
les objectifs de qualité pour les cours
d'eau. Consulter l'agence de bassin, la
DDE, la DDAF, la DDASS, le BRGM, les
sociétés de pêche.
-•rvN ^;\
Impacts
— modification du régime des eaux (éro-
sion des rives, perte de qualité piscicole),
— modification du niveau des nappes
pliréatiques, L'érosion des talus peut être évitée par fascinage.
— pollution surtout accidentelle au
niveau des captages, des étangs, des
cours d'eau,
— impact positif possible : diminution de
la circulation, donc de la pollution et des
risques, dans des zones plus sensibles.
Mesures à prendre
— éviter les périmètres de protection des
captages,
— installer des dispositifs aux points sin-
guliers du tracé, organiser un plan
d'alerte en zones très sensibles, en liai-
son avec la Protection civile,
— surveiller les travaux (éviter la pollu-
tion, rétablir les écoulements naturels),
— végétaliser les talus, pour limiter l'éro-
sion.

Agriculture
Recueil des données
Collecter les informations sur les sols, les
systèmes d'exploitation (culture, éle-
vage), sur les structures foncières des
exploitations, sur les zones drainées et
irriguées, auprès de la DDAF, de la
Chambre d'agriculture, de la Société
d'aménagement foncier et d'établisse-
ment rural (SAPER), des syndicats, des
exploitants. Rétablissement trop rigide d'un cours d'eau.

Impacts
— suppression de sols à vocation agri-
cole,
— déstructuration du parcellaire,
— coupure des circulations agricoles,
— modification du niveau de l'eau,
conséquences sur la productivité et la
valeur des sols,
— impacts positifs; desserte améliorée
de l'habitat rural, restructuration du par-
cellaire ou des exploitations concernées.
Mesures à prendre
— préventives
• limiter l'emprise, tenir compte du par-
cellaire et du maillage des haies,
• éviter les zones à réseaux hydrauli-
ques complexes et les cultures spéciali-
sées ou riches.
— curatives
• restructuration avec rétablissement
des chemins, désenclavement des par-
celles agricoles,
• rétablissement du drainage ou de l'irri- Respecter les circulations agricoles.
gation.

76
Effet de lisière : la parcelle de droite, trop exiguë, est contaminée par des "gourmands" et
condamnée à brève échéance.

Sylviculture
Recueil de données
Connaître les sols, les types d'essences,
la nature des propriétés, les systèmes Mesures à prendre
d'exploitation et de gestion (plans de Urbanisme (habitat, activités, — adapter le tracé aux contraintes du
gestion, coupes de replantation, chemins équipements) milieu : abaisser le profil en long pour
d'exploitation, drainage). Consulter la Recueil de données réduire les nuisances sonores et
DDAF, l'ONF, le Centre régional de la visuelles, infléchir le tracé au droit des
propriété forestière, la Chambre d'agri- Connaissance de la pratique des
habitations,
culture. espaces et de l'évolution de la construc-
— surveiller l'évolution des abords de la
tion.
Impacts route, en réglementant les constructions,
Voir auprès de la DDE, du Conseil de
les accès, les clôtures et les nouvelles
— perte de production due à l'emprise, l'architecture, l'urbanisme et l'environne-
plantations,
et éventuellement à l'effet de lisière, ment (CAUE).
— combattre les nuisances à l'aide de
— suppression de sols forestiers, Impacts dispositifs appropriés (se reporter au
— morcellement des unités de produc-
— nuisances de proximité pour l'habitat paragrage «nuisances» du «guide
tion,
(bruit, poussière, sécurité, vue, commo- général de la voirie urbaine» édité par le
— coupure des chemins forestiers et
dité de déplacement), CETUR),
remise en cause de la gestion forestière.
— modification du cadre de vie, — entretenir correctement l'emprise rou-
Mesures à prendre — effet sur l'urbanisation future (coût tière,
— adapter le tracé aux unités foncières, des terrains), — faciliter les déplacements des deux-
— mener des coupes d'éclaircissage en — dégâts dûs aux travaux, roues, des piétons adultes et enfants,
lisière, — impacts positifs: accessibilité amélio- penser aux handicapés, aux voitures
— rétablir les chemins et les clôtures, rée, possibilité de réorganiser des zones d'enfants, aux personnes âgées (se
— débroussailler en zone à risque d'in- à urbaniser, allégement du trafic et des reporter au «guide général de la voirie
cendie. nuisances sur les autres voies... urbaine», du CETUR).

hJuisances de proximité pour l'habitat.

77
Tourisme et loisirs
Recueil de données
Repérage des sites et des équipements
en place ou prévus: circuits pédestres,
équestres ou pour deux-roues, cam-
pings, rivières aménagées, paysages pit-
toresques, terrains de sport.
Se renseigner auprès des services admi-
nistratifs, des syndicats d'initiative, des
associations culturelles et sportives.
Impacts
— suppression ou détérioration de sites
fréquentés, ou potentiels
— nuisances pouvant dégrader l'image
de marque de la commune,
— intensification du trafic et de la fré-
quentation au détriment de la préserva-
tion du milieu naturel,
— impacts positifs : découverte de zones
d'accès difficiles, mise en valeur de
points d'intérêt à l'occasion de la création
ou de l'amélioration de la route, allége- Accéder aux zones de loisirs sans les dénaturer.
ment de la pression du trafic dans les
zones sensibles.
iUlesures à prendre
— éviter les zones sensibles qui consti-
tuent un capital communal intangible,
— prendre des précautions de tracé
dans les zones traversées pour s'intégrer
au mieux dans le paysage, soigner
l'aménagement de l'emprise,
— surveiller l'évolution des abords à
l'aide des plans d'urbanisme,
— rétablir des chemins et les pistes per-
turbés.

Impacts Mesures à prendre


Paysage et patrimoine
Ils peuvents être tout à fait positifs par la — d'abord, rechercher le projet qui per-
Le paysage est l'aspect de l'environne- découverte de richesses inconnues ou mette la meilleure harmonie entre la
ment le plus généralement concerné, méconnues, la mise en valeur du pay- route, le paysage et le patrimoine,
puisque c'est ce que nous voyons et ver- sage, l'agrément de l'usager. — prendre toutes dispositions, par
rons à chaque instant. Il résulte de toutes Mais on risque aussi de détruire des sites exemple dans les documents d'urba-
les décisions qui sont prises en matière archéologiques, de perturber des milieux nisme, pour maîtriser l'évolution du pay-
d'aménagement: aménagement rural, fragiles, de dégrader des ensembles sage environnant,
urbain, routier,... architecturaux ou paysagers. — prendre éventuellement des mesures
Souvent, le paysage s'organise autour de sauvegarde comme la fouille de sites
de la route qui permet de le découvrir. archéologiques,
Aussi, l'harmonie entre la route et le pay- — enfin, faire de la route elle-même un
sage environnant prend-elle une impor- élément intéressant du paysage en
tance particulière en raison des retom- jouant sur sa géométrie, le traitement
bées touristiques et économiques qui des terrassements, des ouvrages d'art,
peuvent en résulter. des plantations, du « mobilier».
Certains éléments du paysage sont
reconnus comme un patrimoine: sites
plus ou moins étendus, vestiges archéo-
logiques, bâtiments ou monuments peu-
vent être protégés par la loi. Les élé-
ments moins marquants n'en demandent
pas moins d'attention pour autant.

Recueil de données
Inventaire des sites et monuments proté-
gés.
Consultation du délégué régional à
l'Architecture et à l'Environnement, du
directeur régional des Affaires Cultu-
relles, de l'architecte des bâtiments de
France, de la commission des sites, dont
l'avis est parfois nécessaire.
Mais aussi, peut-être surtout, reconnais-
sance du terrain pour évaluer l'intérêt
des paysages. Analyser l'état initial du site.

78
Respecter les sites et monuments dignes d'intérêt.

L'étude d'impact
Lorsque la nature ou le coût des travaux L'étude d'impact présente successive-
la justifient (45), l'étude d'impact rend ment:
compte de la façon dont l'environnement 1 - Une analyse de l'état initial du site et
a été pris en compte dans la conception de son environnement portant notam-
générale du projet et présente les ment sur les richiesses naturelles et les
mesures qui seront prises pour résoudre espaces urbains, naturels, agricoles,
les effets négatifs. Ce contenu doit, bien forestiers, maritimes ou de loisirs, affec-
entendu, rester en relation avec l'impor- tés par les aménagements ou ouvrages ;
tance des travaux et des aménagements 2 - Une analyse des effets sur l'environ-
projetés, et avec leurs incidences prévi- nement, et en particulier sur les sites et
sibles sur l'environnemnt (46). paysages, la faune et la flore, les milieux
naturels et les équilibres biologiques et,
le cas échéant, sur la commodité du voi-
sinage (bruits, vibrations, odeurs, émis-
sions lumineuses), ou sur l'hygiène et la
salubrité publique;
3 - Les raisons pour lesquelles, notam-
ment du point de vue des préoccupations
d'environnement, parmi les partis envisa-
gés, le projet présenté a été retenu ;
4 - Les mesures envisagées par le maî-
tre de l'ouvrage ou le pétitionnaire pour
supprimer, réduire, et si possible, com-
penser les conséquences dommagea-
bles du projet sur l'environnement, ainsi
que l'estimation des dépenses corres-
pondantes. Ces dépenses devront être
cohérentes avec les objectifs d'aména-
gement paysager.
Pour les projets qui ne sont pas soumis à
cette procédure, il n'en demeure pas
moins que toutes précautions doivent
être prises pour leur bonne insertion
dans l'environnement: la démarche logi-
que présentée ci-dessus reste adaptée.

79
Aménagements paysagers
On entend par «aménagement paysager» toute action ou ensemble d'actions concourant aussi bien à améliorer l'aspect de la
route, qu'à faciliter la conduite, à stabiliser les sols, ou réduire l'entretien des emprises.
L'aménagement paysager des routes ne se limite donc pas à la simple décoration végétale des accotements et dépendances : il
intéresse globalement la gestion du paysage et des sites, véritables patrimoines dont la route fait partie intégrante, et peut avoir
sur le comportement des usagers une influence non négligeable dont il convient de tenir compte.
C'est pourquoi il y aura souvent avantage à envisager l'aménagement coordonné de tout un itinéraire et des espaces qui lui sont
liés, en assurant la nécessaire homogénéité d'un itinéraire intéressant plusieurs collectivités.

Généralités
En rase campagne, où dominent les pay-
sages agricoles ou naturels, les aména-
gements doivent répondre à certains cri-
tères d'insertion, sous peine de contras-
ter de façon choquante.
Par ailleurs, certains types d'aménage-
ments paysagers peuvent conduire à
des contraintes d'entretien excessives.
Aussi le présent chapitre n'évoque-t-il
pas les plantes décoratives en massif ou
en plate-bande, qui sont à réserver pour
quelques lieux jardines, commes les
entrées d'agglomérations.

Les interventions portent donc le plus


souvent sur le modelé des terrasse-
ments, sur les plantations et le «mobi-
lier» et, dans une certaine mesure, sur
les équipements de la route. Reconstitution aux abords de la chaussée l'ambiance environnante.

Le modelage des sols


Modeler les sols consiste à leur donner,
au cours des terrassements ou au stade
de la finition, les pentes et les volumes
propres à favoriser leur insertion dans le
site, ou à leur faire jouer un rôle particu-
lier.
D'une manière générale, il faut savoir
que chaque sol possède un «angle de
talus naturel » qui lui est propre, au-delà
duquel les risques d'instabilité sont
importants. Le projet de terrassement
prévoit en général, par mesure d'écono-
mie, des pentes de talus assez proches
de ce «profil d'équilibre» dont l'unifor-
mité tranche souvent avec la douceur
des modelés naturels. Améliorer l'insertion d'un délai en adoucissant les pentes et les raccordements.
Dans la mesure où elles n'aboutissent
pas à des coûts prohibitifs, il convient de
chercher des solutions propres à atté-
nuer cet impact: prcr

— une pente douce facilite la mise en Les plantations V


végétation et limite les risques d'érosion,
— à défaut, des raccordements progres- Dispositions particulières ou
sifs entre les terrassements et le terrain réglementaires
naturel estompent l'effet de cassure. ..tf^

Par ailleurs, il est souhaitable de mode- Des considérations relatives à la sécu-


rité des usagers d'une part, aux relations
..^
ler l'emprise dans un but aussi fonction-
nel qu'esthétique : les déblais exécen- de bon voisinage d'autre part, condui-
taires ou non-réutilisables peuvent être sent à respecter certaines dispositions //
déposés à proximité du chantier, minimi- concernant les plantations.
n
sant ainsi les coûts de transports, sous
forme de buttes anti-bruit ou dTlôts
matérialisant le tracé et contribuant au
balisage des points singuliers.
te:-'
Les plantations peuvent avoir sur la sécurité
des effets positifs (balisage latéral) et des
effet négatifs (visibilité réduite).

80
Sécurité routière Réseaux divers
Les plantations peuvent être la cause Dans le cas de plantations existantes, il A proximité de conducteurs électriques
directe d'accidents, (fausse indication, est préconisé un diagnostic sécurité des- aériens, la végétation doit être absente
obstacle à la visibilité) ou contribuer à tiné à préciser le danger potentiel sur des distances fixées par arrêté inter-
aggraver les accidents dont elles ne sont qu'elles représentent, et d'étudier la pos- ministériel et qui dépendent de nom-
pas responsables. C'est la raison pour sibilité d'un équipement en dispositifs de breux paramètres. Le service gestion-
laquelle il ne faut pas planter à moins de retenue (voir ctiapitre 6, «aménagement naire est chargé d'effectuer les elagages
4 m du bord de cfiaussée, et dans la de points dangereux»), lorsque, comme selon les règles de l'art.
mesure du possible, on disposera les c'est parfois souhaitable du strict point Les câbles enterrés ne sont pas souhai-
arbres au-delà du fossé (52). de vue de l'environnement, leur abattage tables à moins de 1,50 m des troncs, ceci
n'est pas la solution retenue. Il est égale- afin d'éviter que les racines ne soient
ment conseillé de minimiser les risques trop endommagées lors de l'ouverture
d'accidents sur les sections de routes des tranchées.
plantées d'arbres, en soignant au mieux
Riverains
l'état du revêtement et des accotements.
Selon le Code civil, on ne peut implanter
d'arbre à moins de 2 m des propriétés
riveraines (50 cm pour les arbustes).
Dans les zones soumises au régime
forestier, des arrêtés peuvent être pris
par l'autorité compétente en matière de
protection contre les incendies. C'est
ainsi qu'il pourra être prescrit aux pro-
priétaires riverains des voies ouvertes à
la circulation publique, de débroussailler
leur terrain sur une profondeur pouvant
atteindre 50 m de part et d'autre de l'em-
prise de ces voies.

i
f^"^--^

enferfée.

:?-'i;5o*T) y>Zm Plantations, riverains et réseaux divers se


doivent le respect mutuel.

Lutte contre les incendies : les riverains peuvent être soumis à des servitudes.

81
Rôles et conception
Il existe de nombreuses possibilités pour
conférer aux plantations différents carac-
tères fonctionnels et esthétiques :
— un groupe dense d'arbres et d'ar-
bustes peut assurer la liaison entre la
plate-forme routière et un bois taillé à vif,
— une haie proche des rives peut provo-
quer la mise en alerte des usagers en
créant un «effet de paroi» qui incite à
ralentir, ou encore servir à matérialiser la .^:•.•'.-'.:^;•.^^:-'^^.f•v;-••.«•''- •..••.••.'••.••
séparation de deux courants de circula-
tion.

ë^iê' dense
dA-hraiCé. MAIS: 20ijr aider
baliiâge. jr/so/emenf
de courbe, e-tde. CJn extérieur dé. cairbe. 3/ûcâqt VIS^ÊJ du
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des ifbwfés ^ p ^
dam Its JX^ o diWîl'i-xe. duvirâoe.
-friinq/ea
de iiiibilifé.
*»ji o
L
— un arbre isolé (à proximité non immé-
diate) peut indiquer un carrefour,
— un alignement serré annonce une
entrée de village et incite les usagers à
ralentir,
— un bouquet d'arbres et d'arbustes
mêlés peut, en quelques années, mas-
quer efficacement une construction,
— des plantations denses contribuent à
stabiliser les talus, à lutter contre les
congères et le vent latéral.
Tous ces aménagements ponctuels
gagnent à être coordonnés à la fois dans
l'espace et dans le temps :
— l'usager qui parcourt l'itinéraire perçoit
des images qui doivent s'enchaîner en
facilitant sa conduite mais sans distraire
son attention,
— une plantation adulte se prévoit à par-
tir de sujets jeunes: il est souvent illu-
soire de rechercher un effet immédiat.
Enfin, il ne faut pas négliger le rôle de
production de matières ligneuses que
l'on peut donner aux arbres et arbustes.
Cependant, il s'agit d'un travail très
technique, et la condition imperative est
d'assurer la bonne gestion de ce patri-
moine.
L'établissement d'un plan de gestion à
long terme constitue la réponse techni-
que et économique, car il permet de maî-
triser la difficulté principale: celle du
temps, lorsqu'il s'agit d'arbres qui vivent
plusieurs dizaines voire centaines d'an-
nées.
Il existe d'excellents documents sur ce
sujet qui constituent une aide précieuse
mais ne peuvent remplacer le spécia-
liste (52), (54).

82
Cas des alignements d'arbres
existants
Patrimoine vivant, les alignements d'ar-
bres posent des problèmes de sécurité,
d'entretien, d'exploitation et de rempla-
cement, qu'il est souhaitable d'aborder
globalement au niveau de la collectivité
et de l'itinéraire. Le plan de gestion
apporte là aussi une réponse.
Le principe de la protection des planta-
tions d'alignement en zone urbaine et
sub-urbaine a été posé par une circu-
laire (49); on peut extrapoler au milieu
rural la grande circonspection qu'elle
Impacts négatifs : arbres malades, fausse indication.
préconise en matière d'abattage, ainsi
que l'attention à porter aux opérations
d'entretien.
Après un abattage d'arbres à maturité,
d'arbres malades, ou à la suite d'élargis-
sement de chaussée ayant entraîné la
suppression de l'alignement, il est sou-
haitable de remplacer les sujets abattus,
en nombre au moins égal, soit dans l'em-
prise disponible, soit encore selon une
autre disposition que l'alignement.

Réalisation des plantations


Les dispositions pratiques relatives à ces
tâches font l'objet du fascicule 35 («tra-
vaux d'espaces verts, d'aires de sports
et de loisirs») du «cahier des clauses Les alignements d'arbres proches de la chaussée accroissent la gravité des accidents.
techniques générales» (CCTG) applica-
bles aux marchés de travaux passés au
nom de l'Etat (50). Les services qui en
sont chargés pourront utilement s'y réfé-
rer.
Les spécifications de matériels horticoles
et les principales phases de la plantation
sont actuellement bien codifiées. Seuls,
les dispositions principales et les prin-
cipes pouvant guider le maître de l'ou-
vrage dans son choix final sont évoqués
ici.

Préparation du sol
Lors des travaux de terrassements, le
décapage et le stockage des terres
végétales sont effectués en vue de leur
réutilisation pour les plantations.
Ces terres végétales doivent présenter
toutes les caractéristiques de terres pro-
pres à la mise en végétation : bonne
teneur en matières organiques, en élé-
ments minéraux et une bonne structure.
A défaut, un amendement est néces-
saire.
La qualité de terres végétales à mettre
en œuvre est fonction de la dimension
des végétaux, mais aussi de la nature du
sous-sol. Les plantations nécessitent plus ou moins de terre végétale de qualité.

83
Choix des végétaux
Les végétaux peuvent être choisis selon
de nombreux critères :
— le parti d'aménagement paysager de
la route définit le caractère des planta-
tions: en milieu rural et forestier, il n'y a
généralement pas lieu de rechercher
une «décoration végétale» contrastant
avec l'ambiance environnante.
— le climat, l'exposition, la nature du sol
peuvent ne pas convenir à des végétaux
sensibles. Les espèces existant aux
abords de la route et en des sites où
régnent les mêmes conditions de vie
donnent des indications précieuses sur
les espèces végétales à implanter. Ne pas rechercher les contrastes.
— la vitesse de croissance et la vigueur
de certaines espèces sont des atouts
pour assurer une couverture végétale
rapide, mais II vaut mieux ne pas abuser
des espèces polyvalentes (genêts,
thuyas) qui tendent à banaliser exagéré-
ment les paysages.
— les risques d'incendie, la résistance
au salage hivernal (voir chapitre 8 «la
route en hiver»), les considérations
d'entretien et le prix sont autant de cri-
tères qui réduisent l'éventail du choix
possible.

Les végétaux commercialisés


Ils se présentent sous forme de jeunes
plants, jeunes touffes, arbustes, bali-
veaux, tiges, conifères (norme AFNOR),
plants forestiers (normes «plants fores-
tiers»). En alignement par exemple,
l'emploi de tiges permet l'obtention de
troncs droits et réguliers, obligatoires
dés la plantation ; on utilise également
des jeunes plants, plus économiques à
la plantation. Les plants forestiers
conviennent à un terrain vaste devant
être reboisé en masse. Les grands
sujets, de reprise plus lente, ne seront
utilisés que sur des lieux où leur effet
Kaariei nues ^off^ Psnicf /ht Bsc
doit être ressenti à court terme.
Les végétaux sont livrés à racines nues
ou en mottes, en paniers, pots, conte-
neurs, ou bacs. Suivant leur condition- Les divers conditionnements de végétaux.
nement ils doivent être plantés immé-
diatement, ou peuvent être stockés
moyennant toutes précaution contre le
gel et le dessèchement. Les sujets
inaptes doivent être refusés.
La transplantation de sujets âgés est
une opération à réaliser avec une
extrême prudence, et à limiter aux sau-
vetages, car peu d'espèces y résistent.
Le taux de reprise est très faible, le coût
en est particulièrement élevé pour une
esthétique souvent discutable.

Exécution des plantations


Les plantations doivent se faire pendant
le repos végétatif de l'arbre (pour les
végétaux en conteneurs, leur plantation
peut se faire toute l'année mais avec
quelques réserves). Les conifères sont
de préférence plantés au printemps.
L'entretien suivi des plantations (53),
(51) pendant les premières années est Tuteurage des jeunes arbres.
indispensables pour assurer une bonne adulte où ils ne nécessitent plus que de premier établissement» au délai de
reprise et un développement satisfai- des interventions périodiques légères. Il garantie des végétaux ligneux (4 ans
sant des végétaux jusqu'au stade semi- est recommandé de lier cet «entretien après la plantation).

84
•T:T--

L'enherbement ,^
,'""
Engazonner l'abord des routes répond à
une double nécessité:
— éviter les risques d'érosion superfi-
cielle, notamment sur les talus, en enga-
zonnant le plus tôt possible,
— améliorer l'aspect des abords, "Cica-
triser les plaies» dues aux travaux rou-
tiers.
On dispose actuellement de mélanges et
de méthodes bien adaptés à la particula-
rité des sites à aménager, qui garantis- ..ri
sent une bonne tenue dans le temps et
réduisent l'entretien. La condition essen-
/ •

tielle à respecter est de choisir un profes- Un talus routier rocheux n'est pas toujours
sionnel compétent et bien au fait de incongru.
révolution des techniques.
On peut pallier l'absence de terre végé-
tale par des adjuvants assurant un bon
développement de l'herbe.
Par ailleurs,
— les zones d'accès difficile doivent
accueillir des pelouses rustiques à défaut
d'une couverture d'arbustes ou d'arbres,
réduisant l'entretien au minimum,
— une traverse d'agglomération peut
être aménagée plus «luxueusement» à
l'aide de gazon plus fin, nécessitant des
interventions fréquentes,
— mais un talus rocheux sans terre — réserver aux plantations jardinées les
végétale ne doit pas être enherbé. Si son Entretien des emplacements bien en vue et faciles à
surveiller (vol, vandalisme), en général
aspect brut n'est pas satisfaisant, il
convient de chercher quelles plantes
plantations et dans les agglomérations,
herbacées ou arbustives peuvent s'ac- enherbements — choisir des espèces résistantes aux
crocher dans les interstices de la roche. parasites (difficiles à contaminer elles-
Les espèces et les mélanges à retenir Afin d'assurer un développement harmo- mêmes, et ne servant pas non plus de
doivent posséder les qualités suivantes : nieux des végétaux, il importe de prévoir vecteur aux maladies) (53), (54),
— bonne tolérance aux conditions du leur entretien. Celui-ci comporte deux — envisager de planter sur un «paillis»,
sol, volets: constitué soit d'un film plastique noir, soit
— installation rapide, couverture suffi- — « l'entretien de premier établisse- de matériaux organiques (54),
sante, ment», pratiqué en général tout au long — sous certaines conditions, accélérer la
— faible production d'herbe pour limiter du délai de garantie : 1 ou 2 ans pour les couverture spontanée des emprises à
le nombre de fauches, herbes et gazons, 4 ans pour les végé- l'aide de semis d'arbres ou d'arbustes
— faible besoins nutritifs, taux ligneux, qui ne nécessitent plus de soins dés
— comportements hivernal et estival — l'entretien courant qui vise à maintenir qu'une formation végétale «naturelle»
satisfaisants, les sujets en bon état (53). est constituée,
— coûts en rapport avec le résultat sou- Le présent paragraphe concerne : — choisir enfin des espèces peu exi-
haité. — l'entretien de premier établissement, geantes en entretien, sans toutefois tom-
Les mélanges correspondant à ces exi- qui est directement lié à l'opération de ber dans l'excès de plantes banales, ou
gences comportent plusieurs consti- plantation, exclusives, voire envahissantes comme,
tuants, graminées et/ou légumineuses et — l'incidence de l'entretien courant pré- par exemple, le genêt ou le robinier (faux
ligneux, issus d'espèces communes visibile sur le choix des végétaux. acacia).
récoltées dans la nature, et dont le com-
Les tâches relatives à l'entretien courant
portement observé répond bien aux spé- Entretien de premier établissement
sont abordées au chapitre 7 «entretien
cificités des talus routiers.
des chaussées, dépendances et Les jeunes gazons requièrent une «ferti-
Un dosage de 5 à 15g/m^ est suffisant
ouvrages d'art. » lisation d'établissement» pendant les
pour obtenir une couverture complète du
Le projet de plantation doit minimiser la deux premières années.
sol.
complexité, le nombre et la fréquence Pour les ligneux, les principales opéra-
Les périodes de semis sont très larges et
des opérations d'entretien indispensa- tions consistent en :
se situent en général au printemps et à
bles, pour obtenir le meilleur effet au — labours et binages pour conserver un
l'automne. En région à climat méditerra-
moindre coût. Atteindre cet objectif sup- sol meuble, perméale et propre,
néen les semis de printemps ne résistent
pose l'observation de quelques règles — binage chimique et désherbage des
pas à la sécheresse; on procédera à un
simples: plantations,
semis hivernal. En montagne, l'automne
est à proscrire à cause des risques de — grouper les végétaux nécessitant le — arrosage selon besoins,
gel. même type de soin. Eviter, par consé- — fertilisation d'appoint éventuelle,
Le procédé de semis est à choisir en quent, de parsemer une surface her- — défense parasitaire,
fonction du site : beuse d'arbres ou d'arbustes qui sont — taille de formation, à renouveler régu-
— semis traditionnel pour les petits autant d'obstacles que les engins de fau- lièrement pour guider la croissance et
chantiers, chage doivent contourner, amener les végétaux à une forme satis-
— pour les autres chantiers, semis — ne pas multiplier les petites surfaces faisante (52), (53).
hydraulique: projection d'eau, de graines herbeuses, Les quatre premières opérations sont
et d'engrais généralement associés à un — recouvrir de végétaux ligneux les superflues en cas de plantation sur pail-
adjuvant fixateur et améliorateur du sol. zones d'accès difficile. lis.

85
Page laissée blanche intentionnellement
Chapitre 6

Aménagements de sécurité
et équipements
Présentation
Exploitation d'un fichier d'accidents 89
Enquêtes détaillées 89
Programmes de sécurité routière 90

T r a i t e m e n t des points dangereux


Détection 91
Sélection 91
Traitement 91

Protection vis-à-vis des obstacles l a t é r a u x


Objectifs visés 93
Implantation des dispositifs de retenue 93

RégxQation de vitesses 95

A r r ê t s Téléphone 96

Aménagements en favetir des deux-roues et des piétons


Bilan actuel 98
Actions possibles 98

87
Page laissée blanche intentionnellement
Un des principaux enjeux de la gestion des voiries des collectivités locales concerne la sécurité routière.
Les chiffres présentés au chapitre 1 montrent que les voies départementales sont le théâtre d'un nombre d'accidents élevé ; elles
représentent un réseau d'une longueur et d'une hétérogénéité telles que la mise en œuvre de mesures correctrices semble devoir
se heurter à de nombreux obstacles.
L'ensemble des caractéristiques qui font une bonne route : géométrie, état des chaussées, signalisation et environnement, contri-
buent largement à la sécurité. Cependant, l'analyse des accidents fait apparaître que ceux-ci sont le résultat d'une combinaison
des 3 facteurs: infrastructure, usager et véhicule. Ainsi, il semble souhaitable d'entreprendre, outre des actions de sensibilisa-
tion des conducteurs à tous les niveaux, un certain nombre d'efforts au niveau des infrastructures de manière à éliminer tout
défaut accidentogène et à induire chez l'usager le comportement le mieux adapté à la route et à son environnement.
Le critère sécurité doit être pris en compte dès la conception de routes neuves mais doit aussi s'intégrer aux pro-
grammes de renforcements coordonnés et d'entretien. La sécurité peut être traitée globalement à l'échelle d'un itinéraire ou
localement par traitement de points noirs.
L'ensemble de ces actions gagnera à s'intégrer dans un plan départemental et dans le cadre des options définies à l'échelon
national, par les services du délégué interministériel pour la sécurité routière.
L'objet du présent chapitre est double : il s'agit de montrer d'une part l'intérêt de ces options pour les collectivités dans le cadre de
la gestion des voiries, et d'autre part qu'une volonté politique affirmée peut déboucher concrètement sur des mesures efficaces.

Exploitation d'un fichier Enquêtes détaillées :


d'accidents appréhender le
phénomène-accident
Les données objectives étant trop rares L'informatisation des données permet la
pour être négligées, l'analyse d'un fichier recherche automatique des zones à Les données statistiques brutes tirées
des accidents devrait être une première accumulation d'accidents sur un itiné- des fichiers informatiques sont parfois
phase systématique dans la recherche raire. Toutefois un logiciel ne donne sur assez éloquentes pour mettre en évi-
des zones à aménager. Les renseigne- les voies à faible trafic qu'une partie des dence la nécessité d'actions spécifiques,
ments contenus dans un tel fichier points noirs compte tenu de l'insuffi- mais ce n'est pas le cas général.
concernent les circonstances et les sance des données. Seul un diagnostic Les statistiques mettent en évidence
causes apparentes des accidents corpo- de sécurité effectué sur le terrain par un un problème important, mais ne per-
rels, ainsi que leur localisation précise. expert ou par un technicien capable de mettent pas directement de le résou-
Cette dernière donnée est, paradoxale- repérer les défauts accidentogènes de dre.
ment, souvent difficile à obtenir, faute l'infrastructure, permettra de déceler les Des enquêtes détaillées sont donc indis-
d un système de repérage clair et zones à risques. pensables pour approfondir la réflexion
immuable. Il est donc fondamental que Des enquêtes sur le terrain peuvent sur certains sujets, expliciter les causes
les autorités administratives et techni-
aussi faire apparaître des zones où se réelles des accidents, et impulser des
ques aient conscience de la nécessité
produisent des accidents matériels non initiatives cohérentes.
d'un tel système sur le réseau dont
enregistrés dans le fichier. Ces rensei- Cette réflexion s'inscrit dans l'esprit des
elles ont la charge.
gnements ressortent: actions actuellement entreprises au
Sur les voies à fort trafic, le fichier des — d'examens des lieux (débris, traces de niveau national pour réduire signlficati-
accidents va permettre de mettre en évi- freinage anormalement nombreuses) vement le nombre des victimes des
dence les « points noirs » : zones à risque — des déclarations des riverains, d'usa- accidents de la route. On ne peut qu'inci-
d'accident élevé. Sur ce réseau, les gers ou d'administrations qui fréquen- ter les autorités à adhérer à cet esprit, et
points noirs correspondent aussi aux tent régulièrement le réseau. y apporter leur contribution.
zones à forte densité d'accident relative-
ment au reste de la section de trafic
homogène. Le fichier peut aussi mettre
en évidence des thèmes d'insécurité
spécifiques à un réseau donné (pro-
blème de poteaux ou d'arbres, problème
de sinuosité,...).
Sur les voies à faible trafic, le faible nom-
bre d'accidents recensés même sur une
longue période ne permet généralement
pas de déceler tous les points noirs. Un
diagnostic de l'infrastructure avec ana-
lyse des éventuels accidents qui se sont
produits est indispensable pour détermi-
ner les actions à entreprendre et dimi-
nuer le risque sur la zone en question.

89
Par ailleurs, il convient d'attirer l'attention
des gestionnaires sur les considérations
suivantes :
- chaque département présente des
problèmes spécifiques eu égard, notam-
ment, à son relief et à son urbanisation.
La réflexion à mener doit donc tenir
compte de ces spécificités,
- mais cette démarche ne peut être
menée isolément, sans tenir aucun
compte des statistiques nationales. En
effet, les chiffres relatifs à un départe-
ment précis deviennent vite très petits,
dès lors que l'analyse porte sur un thème
donné: dans le cas des accidents sur
glissières, 1 ou 2 accidents par an et par
département sont des chiffres qui ne per-
mettent aucune interprétation : le seul Qs obitmé.
hasard peut les faire varier de 200% { effet ckbcyd)
d'une année sur l'autre. L'analyse sur 5
années consécutives permet de manipu-
ler des chiffres plus significatifs, mais ces
derniers restent à interpréter par rapport
à un contexte plus vaste (France entière
ou ensemble des départements de
« structure » comparable).
Pour fixer les idées, des chiffres très
généraux peuvent être proposés: en
1987, on comptait en moyenne en rase
campagne 1 accident par an pour 13 km
et 1 tué par an pour 103 km de voies
départementales.

Service locaux oie t'équiptmtnt-

Programmes de sécurité
routière
La réflexion ainsi menée doit aboutir à la
mise en œuvre de mesures concrètes
destinées à réduire sensiblement le bilan
des accidents de la route. Ces mesures
s'intégreront avantageusement d'une
Police ou
part dans le cadre de l'étude de « Plans
départementaux d'actions de sécurité Oenolarmcfie.
routière» (PDASR) mis en œuvre dans
un contexte de partenariat des décideurs
locaux, d'autre part dans des pro-
grammes plus larges d'information des
usagers (avec campagnes de sécurité
dans les écoles par exemple); pro-
grammes dont les actions seront coor-
données au niveau des partenaires ges-
tionnaires des différents réseaux.
Aménagemeni'
L'objectif premier de ces programmes c = ^
est de résorber le maximum de points BHjde
dangereux. Ils consistent donc à agir de
façon curative sur les sites qui ont été le
lieu de nombreux accidents mais aussi à
agir de façon préventive sur les zones à
risques peu ou pas accidentées et
d'améliorer ainsi progressivement les
conditions de sécurité sur les réseaux.
Les paragraphes qui suivent donnent des
indications concernant ces différentes
actions, dont certaines intéressent la
sécurité primaire (éviter l'accident) et
d'autres la sécurité secondaire (minimi- Avkes cas smilaires
ser les conséquences).

90
Traitement des points
dangereux
il est indiqué dans les pages qui précèdent que l'examen de l'infrastructure et des accidents permet de localiser les zones parti-
culièrement dangereuses.
Dans le cadre d'un programme pluriannuel de sécurité, le traitement de ces «points noirs» est à envisager en toute première
priorité. Il s'agit d'un traitement curatif, ne nécessitant pas, en général, un budget considérable, mais qui permet d'espérer
l'épargne d'un grand nombre de victimes : sa « rentabilité » est donc très élevée.

Détection Sélection Traitement


Un «point noir» ou point dangereux est On ne peut souvent traiter qu'une partie La définition de la solution suppose que
une zone où une particularité lacoli- des points noirs mis en évidence. Il est les défauts de l'infrastructure ou de son
sée de l'infrastructure ou de son envi- donc nécessaire d'en sélectionner. Pour environnement soient identifiés (dia-
ronnement induit un danger, c'est-à- optimiser l'effet d'un programme d'opé- gnostic). Il est alors aisé de proposer
dire un risque d'accident élevé. Si le rations de sécurité, il est nécessaire de des solutions, si l'on connaît également
trafic est faible, un risque élevé peut retenir en priorité les points où le rap- l'effet' des aménagements envisagés,
n'engendrer qu'un faible nombre d'acci- port du «gain en accidents» sur le (au travers des informations techniques
dent, mais la zone n'en reste pas moins coût de l'opération est élevé. Cela sup- concernant la sécurité des aménage-
un point dangereux, la probabilité d'acci- pose qu'un diagnostic (reposant sur ments).
dent étant élevée pour chiaque usager l'analyse de l'infrastructure et des éven- Les aménagements consistent généra-
qui y passe. tuels accidents passés) ait été établi, lement:
La détection peut reposer sur la mise en ainsi qu'une ou plusieurs solutions, dont — à dégager la visibilité, en virage sur
évidence d'une concentration significa- on puisse estimer le coût. route étroite, et en intersection de façon
tive d'accidents sur une zone précise Le «gain en accidents» est le produit de systématique,
dans une section plus large à volume de la réduction de risque escomptée par — à corriger les défauts de tracé : régu-
trafic fiomogène: dans une telle zone il l'enjeu (fréquence annuelle d'accident). larisation de virage à courbures multi-
y a bien un surcroit localisé de risque Un enjeu élevé ne garantit absolument ples, rectification de virage isolé difficile
(rapport accidents sur trafic). pas que la réduction de risque puisse (ou à défaut balisage du virage, ce qui
D'autre part l'analyse détaillée des acci- être importante, ni que le coût de l'opé- est cependant moins efficace),
dents peut mettre en évidence un fac- ration soit limité. Au contraire un risque — à implanter des aménagements
teur accidentogène important et localisé élevé autorise à penser que la réduction essentiels pour la lisibilité des carre-
relatif à l'infrastructure ou à son environ- de risque possible a tendance à être fours (îlots sur la route secondaire et
nement, également caractéristique d'un importante, pour un coût plus modéré signalisation minimale),
point noir. que lorsque le risque est faible ou — à éliminer les obstacles mal situés
Enfin l'analyse des caractéristiques et moyen. (extérieur de courbe, proximité immé-
de la configuration de l'infrastructure et Par commodité, certains gestionnaires diate de la chaussée...),
de son environnement (indépendam- de réseau ont défini un seuil minimal de — à corriger des défauts localisés de
ment des données d'accident), par un nombre d'accidents visant à présélec- l'accotement (accotement inexistant...).
spécialiste, permet de mettre en évi- tionner les points noirs. Cette démarche
dence des points effectivement dange- ne permet cependant pas d'optimiser
reux (où seul un très faible trafic peut l'emploi des fonds publics, car elle
expliquer qu'il y ait éventuellement peu écarte des ponts noirs à nombre d'acci-
ou pas d'accidents). dents faible mais à risque élevé et à
coût de traitement faible, où le rapport
gain sur coût est important.
Pour une enveloppe donné de 1 million
de francs, par exemple, il est plus judi-
cieux de traiter 20 zones pour un coût
de 50 000 F cfiacune, permettant d'éviter
sur chaque site un accident tous les
cinq ans, plutôt que de faire une seule
opération de 1 million permettant d'évi-
ter 10 accidents en cinq ans sur un seul
site.
N.B. Il est hasardeux et déconseillé de
chercher à introduire des concepts rela-
tifs à la gravité des accidents dans les
procédés de sélection des points noirs,
en tous cas sur les routes à trafic
modéré, le nombre de tués étant suffi-
samment faible pour que la gravité ne
puisse pas être évaluée sérieusement
sur une zone limitée.

91
Exemples d'aménagements AVANT
Dans certains cas, l'analyse détaillée des
accidents ou la visite sur le terrain met-
tent en évidence des défauts de l'infra-
structure ou des équipements, qu'il est
souvent facile de corriger à peu de frais.

Lisibilité d'un carrefour... APRES

.. dégagement de visibilité.
APRES

92
Protection vis-à-vis des
obstacles latéraux
La sortie accidentelle de chaussée d'un véhicule peut avoir des conséquences dramatiques pour les occupants: l'accident est
souvent particulièrement grave quand les abords de la chaussée comportent des obstacles durs (arbres, poteaux, piles de pont)
ou des dénivelées importantes (ravin, fossé, etc.). Pour résoudre ce problème, la suppression de l'obstacle est évidemment la
solution idéale qu'il ne faut jamais oublier d'envisager. Si ce n'est pas réalisable, l'opportunité d'un dispositif de retenue (glissières
ou barrières de sécurité par exemple) peut être examinée.
Toutefois, ces dispositifs constituant eux-mêmes des obstacles, il est nécessaire de respecter certaines règles (61 ) au risque de
voir se produire sur le dispositif «de sécurité » des accidents aussi graves ou plus graves qu'en son absence.
Parallèlement à cette action relative à la sécurité secondaire, il convient d'améliorer la sécurité primaire sur les sections présen-
tant ce genre de risque.

Enjeux
Les statistiques portant sur l'ensemble des routes départementales de rase campagne en 1987 montrent:
— qu'un accident sur cinq implique un
obstacle latéral. Ces accidents impli-
quent essentiellement (dans 90% des La présence d'arbres
cas): à proximité des
chaussées accroît
• des arbres, considérabiement
• des maçonneries de murs, ponts, la gravité des
bâtiments, accidents. Des
• des panneaux de signalisation et des glissières de
poteaux (EDF, PTT, etc.) qu'il est souvent sécurité peuvent
possible de déplacer, réduire le risque.
— que les accidents contre obstacles
sont responsables de 3 tués sur 10, dont
la quasi-totalité trouve la mort contre les
obstacles désignés ci-dessus.
L'accident contre obstacle est donc fré-
quent et particulièrement grave (taux
de gravité : un mort pour 6 accidents cor-
porels, contre un pour huit en moyenne,
tous accidents confondus).

Conditions de mise en œuvre : pas


O'bjectifs visés: Implantation des d'improvisation
minimiser les dispositifs de retenue: Qu'il s'agisse de «glissières» ou de
«barrières», ces dispositifs sont classés
conséquences affaire de spécialiste en différents niveaux suivant leur capa-
cité de retenue. Ils font l'objet d'un agré-
— Maintenir les véhicules (ou au moins Choix des sections à équiper ment à la suite d'essais de chocs en
certaines catégories de véhicules) dans L'implantation de dispositifs de retenue grandeur réelle. Une instruction générale
des limites géométriques données. n'est à envisager qu'après des actions (61) définit les différents dispositifs
— Absorber le maximum d'énergie ciné- visant à supprimer les causes d'acci- agréés et précise leur conditions d'im-
tique du véhicule en évitant son blocage dents elles-mêmes. plantation et de montage. Le respect de
sur le dispositif. ces prescriptions doit être considéré
— Eviter les chocs «secondaires» qui Choix du type de dispositif comme impératif si l'on souhaite implan-
peuvent intervenir si le véhicule inter- Les «glissières de sécurité» répondent ter un dispositif efficace qui ne risque
cepté est renvoyé sur la chaussée. au cas général. Elles ne sont destinées pas de devenir meurtrier en cas de choc.
Toutefois ces dispositifs peuvent pré- qu'à retenir les véhicules légers. Le coût Il faut savoir que tous ont été étudiés et
senter des inconvénients vis-à-vis de des glissières métalliques profilées varie testés et que chaque pièce a son rôle à
certains mouvements ou de certaines de 120 à 200 F/m, selon l'importance jouer. Ces dispositifs ne sont pas de sim-
catégories d'usagers : du chantier (fourniture et pose). ples «murs» (métalliques en général)
— agressivité vis-à-vis des deux-roues, Lorsque la sécurité de tiers situés à mais constituent un ensemble de pièces
— allongement des cheminements pié- proximité de la chaussée peut être assemblées qui fonctionnent au cours
tons, menacée par les poids-lourds (voie d'un choc. Ce fonctionnement peut être
SNCF, école, etc.) des «barrières de soit une déformation en un point précis
— réduction des possibilités d'accès aux
sécurité» doivent être envisagées. Plus (percement libérant la tête d'une vis),
propriétés riveraines,
onéreuses (200 à 600 F/m), elles sont soit une rupture voulue à un moment
— limitation des conditions de stationne-
moins bien adaptées aux véhicules donné (cisaillement d'une vis), soit le
ment.
légers. Il faut d'autre part rester maintien d'un écartement entre deux
conscient du fait que les barrières pièces qui se déforment.
actuelles ont des limites et ne peuvent Seuls des équipements conformes et en
retenir tous les poids-lourds dans toutes bon état peuvent donner satisfaction.
les conditions de choc. En outre, elles ne L'équipement d'un ouvrage d'art doit
prétendent en aucun cas retenir un obligatoirement être étudié par un ser-
chargement mal arrimé. vice spécialisé.

93
Le cas des routes parcourues à
faible vitesse
Sur certaines sections dangereuses de
routes où les vitesses des véhicules
sont particulièrement faibles et dont les
caractéristiques géométriques ne per-
mettent pas de respecter les régies
d'implantation généralement admises
(c'est le cas en particulier des routes en Les glissières sont conçues pour fonctionner d'une façon précise.
site difficile), il est possible d'admettre
des dispositifs adaptés aux caractéristi-
ques de ces routes, mais qui possèdent Lorsqu'un véhicule roule à vive allure, la faibles les chances de n'en heurter
une capacité de retenue légèrement présence d'arbres ou de poteaux aucun en cas de perte de contrôle.
inférieure (ce sont les glissières de proches de la chaussée peut être assi- Isoler ces obstacles ou les abattre sem-
«niveau 2»). milée à celle d'un véritable mur, tant ble donc être la seule alternative, mais :
Les dispositifs de «niveau 2» équipant sont — les bonnes règles d'implantation des
les sites particuliers sont constitués: glissières et le respect des possibilités
— par des glissières métalliques éven- de stationnement sur accotement, limi-
tuellement implantées dans des condi- tent sensiblement la première possibi-
tions particulières eu égard au site, lité. En effet les glissières de sécurité
— par un muret continu en béton coulé métalliques doivent être implantées à
en place sur longrine (hauteur 60 cm), une distance minimale de 1,60 m (GS4)
— des glissières en bois, qui offrent en ou 120 m (GS2) de l'obstacle. Il existe
outre l'avantage d'une bonne intégration toutefois des adaptations particulières
dans le site. (pièces de renfort pour la glissière au
Les ouvrages en maçonnerie peuvent droit de l'obstacle) qui permettent de
difficilement être assimilés à des glis- rapprocher la glissière jusqu'à 0,40 m de
sières. l'obstacle. Dans ce cas cependant le
Des dispositifs plus légers (bordure de dispositif de retenue est plus agressif
trottoir, garde-corps, parapets) peuvent (absence d'élasticité). En outre, l'aspect
avoir un rôle à jouer mais ne sont pas déplaisant et le coût élevé d'une file
conçus pour retenir les véhicules. ininterrompue de glissières devant une
Il convient par ailleurs de se préoccuper ^1,20' rc-5zi plantation d'alignements méritent d'être
du comportement de ces différents sys- pris en considération;
460 (Û54)
tèmes lors de chutes de neige impor- — les plantations routières, outre leurs
tantes et du passage des engins de aspects positifs, constituent un patri-
déneigement (cf. chapitre 8 «la route en La solution «glissière »...
... ou èloignement des obstacles.
moine de grande valeur, qu'il serait illu-
hiver»). soire de prétendre supprimer.
Le problème est donc aigu et l'améliora-
Routes bordées de plantations AVANT APRES tion de la sécurité par suppression des
et de divers supports arbres ne peut être décidée qu'au vu
Le chapitre 5 évoque largement les d'études sérieuses comportant au mini-
rôles positifs joués par les plantations, mum un bilan de santé des arbres; un
mais aussi leurs aspects négatifs. L'un diagnostic au plan de l'environnement et
de ceux-ci concerne l'aggravation du une analyse approfondie des causes
risque encouru par un usager quittant d'accident (62), (63).
accidentellement la chaussée. La solution est sans doute progressive
Les arbres, en effet, ont contribué au et consiste à prévoir le remplacement
décès de plus de 1 000 personnes en d'arbres abattus par d'autres plantations
France en 1986, dont la moitié sur les mieux conçues.
seules routes départementales de rase En terme de sécurité secondaire, il y a
campagne. lieu d'insister sur les préoccupations
suivantes :
— déplacement des supports des
concessionnaires en limite d'emprise,
— arasement des socles des supports
(signalisation verticale, ouvrages des
concessionnaires,..),
— assainissement (cf chapitre 3 «assai-
nissement routier»)
• têtes d'aquedec biaises,
• murs en aile pour parapets de pon-
ceaux,
• écrans drainants facilitant le cali-
brage des accotements, minimisant les
profondeurs de fossés dans les cas
d'emprises réduites (cf chapitre 3 «le
drainage des eaux internes »)
— emploi pour les panneaux de police
de supports homologués (section infé-
En montagne, des rieure ou égale à 80 X80mm et d'épais-
conditions particulières seur 32 mm ou de diamètre inférieur à
d'implantation peuvent 60,3 mm et 2,9 mm d'épaisseur) qui limi-
être tolérées. tent les effets d'un choc de véhicule.

94
Régulation des vitesses
Certains points du réseau routier (virages, entrées d'agglomération, carrefours, etc.) peuvent être dangereux parce qu'ils sont
abordés par les usagers à une vitesse excessive, entraînant des difficultés de contrôle du véhicule.
Certains dispositifs sont de nature à inciter les usagers à adopter une conduite plus prudente. Toutefois, leur efficacité ne pourra
être conservée que dans la mesure où ils ne sont implantés que dans un petit nombre de points, considérés comme les plus dan-
gereux, respectant ainsi le «principe de valorisation » évoqué au chapitre 4.
On rappelle que les meilleures actions sont celles qui vont permettre à la route d'avoir l'air de ce qu'elle est et donc de conduire
l'usager à adapter spontanément son comportement à l'infrastructure et à son environnement.

Panneaux de limitation de Indiquer la nature du danger


vitesse : est souvent préférable à une
limitation de vitesse
pas d'abus systématique.
Ils ne sont à utiliser que dans des cas
particuliers. En effet, dans le cas d'un
virage dangereux par exemple, il est pré-
férable de signaler l'existence du virage
plutôt que de limiter la vitesse à une
valeur qui ne sera pas toujours adaptée
(selon les véhicules, les conditions
atmosphériques, etc.) ni respectée; en
entrée d'agglomération, le panneau de
limitation de vitesse à 50 km/h (poids-
lourds) et 60 km/h (véhicules légers)
peut parfois être employé, soit en prési-
gnalisation du panneau d'entrée, soit
après celui-ci en rappel. Il faut toutefois
savoir que l'efficacité à attendre d'une
telle mesure est très faible. chissement. Ceci conduit à limiter la Aménagements divers
hauteur au-dessus de la chaussée à de L'origine des vitesses excessives réside
Bandes rugueuses: très faibles valeurs, souvent dans la mauvaise adéquation
efficaces mais à soigner — le bruit engendré par le passage d'un entre les caractéristiques de la chaus-
Les dispositifs d'alerte à bandes véhicule est perçu à l'intérieur de ce sée ou de son environnement, et le com-
rugueuses sont constitués d'un assez véhicule, mais aussi à l'extérieur. Ceci portement des conducteurs. Une solu-
grand nombre de bandes étroites d'en- limite l'utilisation de tels dispositifs en tion peut donc consister dans certains
duit superficiel, en relief d'une quinzaine agglomération et partout où ce bruit est cas à modifier les caractéristiques géo-
de millimètres par rapport à la chaussée, gênant, ce qui peut être le cas jusqu'à métriques de la plate-forme (cf. chapi-
disposées transversalement sur la voie une centaine de mètres d'une habitation. tre 2) ou à créer des aménagements
de circulation correspondant à l'ap- paysagers (cf. chapitre 5) de manière à
proche du point dangereux, avec des Panneaux d'alerte clignotants : à
modifier la perception du site par les
espacements variables. La mise en bon escient usagers, et à les inciter spontanément à
attention du conducteur résulte alors du Ces dispositifs constituent une forme de ralentir.
bruit et des légères secousses produits signalisation dynamique, destinée à
lors du franchissement de ce dispositif. créer un effet d'alerte important, notam- Cas particulier: les ralentisseurs
Les limites à son utilisation sont de plu- ment auprès des usagers distraits. Ils Les ralentisseurs (dos-d'âne artificiels)
sieurs natures: sont constitués d'un panneau lumineux, sont des dispositifs en relief de plusieurs
— il est nécessaire d'employer des d'un détecteur de vitesse situé en amont centimètres au-dessus de la chaussée,
matériaux (granulat et liant) de très du panneau, et d'un système déclen- placés transversalement, et destinés à
bonne qualité pour obtenir une certaine chant le clignotement du panneaux dès être franchis à allure très lente sous
durabilité, qu'un véhicule a franchi le détecteur de peine de secousses violentes. Leur
- le dispositif ne doit pas poser de pro- vitesse trop vite. emploi n'est pas justifié en rase cam-
blèmes de sécurité, en particulier de sta- Compte tenu du coût élevé de ce type pagne où ils risquent de poser de graves
bilité des deux-roues, lors de son fran- de dispositif (investissement et entre- problèmes de sécurité. Si des circons-
tien) et du risque de dévalorisation de tances tout à fait exceptionnelles
son effet, il semble nécessaire d'en limi- conduisaient à les envisager, leur signa-
ter l'utilisation à quelques cas exception- lisation, devrait être particulièrement soi-
nels. gnée.

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95
Arrêts.Téléplione
Dans le cadre de leurs déplacements, les usagers de la route ressentent la nécessité de s'arrêter plus ou moins longtemps, pour
des raisons très diverses. Pris en compte de manière systématique sur autoroute, ce besoin existe à des degrés divers sur les
autres types de voiries. L'analyse des causes d'arrêt est un préalable à la proposition d'actions dans ce domaine.
Il est possible de distinguer deux grandes catégories d'arrêts :
— l'arrêt d'urgence : c'est une nécessité imprévue intervenant brutalement et exigeant un arrêt très rapide. C'est le cas principa-
lement des incidents mécaniques.
— l'arrêt normal, librement décidé par le conducteur pour satisfaire par exemple un besoin physiologique (restauration, toilettes),
un besoin dépendant du rythme de vie (visite, tourisme, détente), ou encore un besoin lié au véhicule (carburant... etc.). Les moti-
vations sont très différentes selon les catégories d'usagers :
• parmi les conducteurs de véhicules légers, le voyageur d'affaires n'a pas les mêmes préoccupations que le touriste, qui
accorde une grande importance à l'agrément de l'arrêt et à la sécurité pour les enfants, qui eux-mêmes exigent des arrêts fré-
quents,
• le conducteur de caravane doit tenir compte de l'encombrement de son véhicule et des difficultés de manœuvre,
• le conducteur de poids-lourd, par opposition aux conducteurs de véhicules légers, a des besoins propres correspondant
d'une part à des contraintes professionnelles (obligation d'arrêt périodique pour respecter les durées de travail), à des besoins
psychologiques d'échanges sociaux (arrêts groupés), à l'encombrement et aux difficultés de manœuvre des véhicules, etc.
• les transports en commun : il s'agit d'un cas particulier puisque les arrêts des véhicules sont parfaitement définis dans le
temps et dans l'espace. De plus, l'emplacement de ces arrêts est déterminé en fonction d'autres données que le strict usage d'un
véhicule (demande des voyageurs).
Il est donc nécessaire de connaître le trafic, sa composition, et les motivations d'arrêt des usagers, afin de définir une politique
d'aménagement adaptée aux besoins locaux.

Les arrêts normaux : prévisibles


Poids-lourds
Les problèmes d'arrêt et de stationne-
ment des poids-lourds se posent princi-
palement sur les routes à trafic impor-
tant. Les poids-lourds, alors parfois très
nombreux, effectuent des parcours rela-
tivement longs, et les conducteurs sont
contraints à des arrêts obligatoires
(repas, périodes de repos, etc.).
Sur des routes où le trafic est moins
important, les trajets effectués corres-
pondent beaucoup plus à une desserte
locale, réduisant de façon sensible les
problèmes d'arrêt et de stationnement.
Toutefois, un effort particulier pourra
être consenti sur certains circuits de
ramassage de produits agricoles (lait,
etc.); les intersections avec les chemins Arrêt sur chaussée =danger
d'accès aux fermes pourront ainsi être
dégagées, les accotements élargis et
route, etc. Toutefois l'accès à une zone
stabilisés de manière à faciliter l'arrêt du
aménagée pour le pique-nique ou la
véhicule et la manutention des produits.
détente, doit être sûr et répondre en
Véhicules légers particulier à des conditions de visibilité.
Les besoins les plus importants et les
plus variés correspondent aux déplace-
ments de tourisme. Au besoin de
détente et de repos résultant d'un long
trajet, correspondent le temps disponi-
ble, l'intérêt pour un point de vue pano-
ramique ou un site remarquable, etc.
La demande résulte donc à la fois des
usagers eux-mêmes, de l'intérêt de l'en-
vironnement et du paysage, mais aussi
de la fonction de l'itinéraire. Un itinéraire
de transit vers une destination touristi-
que très fréquentée entraîne à l'évi-
dence une demande importante.
Dans le cas où des aménagements peu-
vent être envisagés, il est particulière- Profiter d'une
rectification de
ment indiqué de profiter des circons- tracé pour
tances: délaissé après rectification de aménager une
virage, parcelle disponible attenante à la aire d'arrêt.

96
Les arrêts d'urgence
Sur tout itinéraire, l'usager de la route
doit pouvoir arrêter rapidement son véhi-
cule si la nécessité lui en est imposée par
des circonstances imprévisibles. Il peut
sous certaines réserves stationner sur
l'accotement ou même sur la chaussée
(articles R36 et R37 du Code de la
route), mais de manière à gêner le moins
possible la circulation et la visibilité des
autres usagers.
Cette possibilité est souvent assurée par
la présence d'accotements suffisamment
larges et stables, mais ce n'est pas tou-
jours le cas, notamment lorsque la
chaussée a fait l'objet d'élargissements
au détriment de la largeur des accote-
ments. D'autre part, certaines pannes
autorisent le véhicule à rouler à allure
modérée pendant quelques centaines de
mètres. Ces considérations peuvent ren- Des points d'arrêt de place en place sont souhaitables en section courante.
dre opportune la réalisation de « points
d'arrêt".
Les points d'arrêt sont des aires situées
en dehors de voies de circulation, per-
mettant l'arrêt des véhicules (poids-
lourds, véhicules légers,...), sans empié-
tement sur la chaussée. Des règles de
bon sens concernant l'espacement et La réalisation d'un point d'arrêt en Téléphone
l'implantation de ces points d'arrêt (en dehors de la chaussée sera bien sûr Sur l'ensemble des tués lors d'accidents
fonction de la visibilité notamment) sont à fonction du trafic (et de la gène apportée de la route, rares sont ceux qui décèdent
respecter. par l'arrêt du véhicule de transport en sur le coup. Un grand nombre meurent
commun) et des conditions de visibilité. Il pendant leur transport à l'hôpital. Le délai
n'existe pas de règles strictes en ce d'intervention des secours est donc pri-
domaine, et la situation est à apprécier mordial et il importe de prendre toutes les
dans chaque cas. Toutefois, l'arrêt en mesures susceptibles de réduire ce
Les arrêts de transports en dehors de la chaussée semble toujours délai.
commun et cars de ramassage souhaitable.
Or, il ne semble pas envisageable d'équi-
scolaire: aménagement Une concertation avec les intervenants per l'ensemble des routes d'un réseau
souhaitable locaux (présidents d'associations, ensei- d'appel d'urgence (bornes d'appel spéci-
Les arrêts de transports en commun gnants,...) permet la prise en compte de fiques, implantées systématiquement)
posent des problèmes de sécurité spéci- la sécurité routière dans l'organisation comme cela est fait sur les autoroutes et
fiques: d'une part à cause de l'arrêt des ramassages, en proposant des sites largement développé sur les routes
régulier d'un véhicule encombrant pou- d'arrêt fiables et en optimisant la fré- nationales. En revanche, il existe cer-
vant gêner les autres usagers de la quence des ces arrêts. Un effort d'infor- taines possibilités:
route, d'autre part à cause du regroupe- mation des usagers des transports en — La pose d'un panneau d'indication de
ment de piétons en des points particu- commun devrait permettre de leur rappe- poste d'appel téléphonique («CE2b»),
liers. ler les précautions à prendre pour leur permet de signaler la proximité d'une
propre sécurité, en insistant sur le carac- cabine des Postes et Télécommunica-
tère dangereux de certains comporte- tions.
ments. — L'affichage dans ces cabines des
numéros d'appels des services de
secours est une mesure simple suscepti-
ble d'éviter erreurs et recherches à des
personnes de bonne volonté mais sou-
vent en proie à une vive émotion.
— Dans certaines régions peu habitées,
des bornes d'appel spécifiques consti-
tuent un facteur important d'amélioration
de la sécurité des usagers au sens le
plus large (usager bloqué de nuit par la
neige, notamment). Compte tenu du coût
de ces équipements, leur implantation
est à apprécier au plus juste, en fonction
du site, en donnant la préférence aux
zones à très faible densité d'habitations.
Le Secours routier français (50, quai
Louis Blériot - 75016 Paris) est suscepti-
ble d'apporter son concours pour l'im-
plantation et la gestion de telles bornes
d'appel ; ainsi que localement les ser-
vices des PTT pour envisager la gratuité
des appels vers les services de secours
Les arrêts de transports en commun méritent une attention particulière. (numéros unique, etc.).

97
Aménagements en faveur
des deux-roues et des piétons
Les accidents impliquant des deux-roues et des piétons sont, par nature, d'une gravité supérieure à la moyenne. Dans le cadre
des voiries en rase campagne, les solutions résident plutôt dans des travaux d'ampleur modérée (amélioration des accotements).
Les zones de transition urbain-rase campagne et les traversées de petites agglomérations méritent une étude attentive (cf.
«guide de la voirie urbaine » du CETUR).

Bilan actuel Actions possibles


Les statistiques nationales des acci- Ainsi un accident avec piéton est 4 fois Il apparaît que les accidents de piétons
dents sur routes départementales de plus grave en rase campagne qu'en et de deux-roues sont assez dispersés,
rase campagne, mettent en lumière milieu urbain. ce qui complique la tâche.
quelques données caractéristiques On constate en rase campagne deux Certaines propositions peuvent toutefois
(année 1987). fois plus de morts la nuit que le jour. Les être faites. Elles sont à interpréter large-
personnes âgées sont les plus exposées ment en fonction du contexte propre à
Accidents de deux-roues à ce risque. chaque collectivité.
Les accidents de deux-roues ne sont
pas un phénomène rare ; ceux-ci repré- Aménagement de bandes
sentent 20%des accidents. cyclables
Ces accidents se caractérisent par une Certains itinéraires (ou sections d'itiné-
gravité exceptionnelle: 17% des tués, raires) sont plus largement fréquentés
17%des blessés graves, 9%des blessés que la moyenne par les deux-roues
légers. légers.
Les trois-quarts des accidents de deux- Il s'agit par exemple de dessertes de
roues impliquent un ou plusieurs autres zones d'activités professionnelles ou de
véhicules. Ceci montre la grande vulné- loisirs.
rabilité de ce mode de transport; 26% Lorsque la largeur de la chaussée est
des accidents avec deux-roues se pro- surabondante en regard du trafic qu-
duisent en intersection. l'emprunte (se reporter au chapitre 2), i'
En intersection, c'est la manœuvre de peut être conseillé d'aménager, par sim-
«tourne-à-gauche»qui engendre le plus ple marquage, des bandes latérales qui,
grand nombre d'accidents. selon qu'elles atteignent ou non une lar-
D'une manière générale, les accidents geur de 2 mètres, seront obligatoires ou
sont plus fréquents de nuit et sur chaus- simplement «conseillées» aux usagers
sée mouillée, ce qui s'explique aisément des deux-roues légers.
par la faiblesse des éclairages dont dis- De telles largeurs «surabondantes» ne
posent beaucoup de deux-roues, et par sont cependant pas monnaie courante.
leur stabilité précaire en cas de freinage
d'urgence.
La tendance actuelle est nettement à
l'amélioration de la sécurité des deux-
roues :
— bicyclettes: chiffres stationnaires mal-
gré une augmentation rapide du parc.
— cyclomoteurs: parc en régression.
Chute spectaculaire du nombre des vic-
times.
— motocyclettes: chiffres stationnaires.
Baisse modérée du parc.
Accidents de piétons
Sur les routes départementales de rase
campagne, le nombre annuel de vic-
times est voisin de 200 soit 1/15" des
tués tous accidents confondus.
Les accidents de piétons sont plus
graves en rase campagne qu'en milieu
urbain. En effet, 15%des accidents avec
piétons se produisent en rase campagne
et ceux-ci représentent 40% des tués
piétons.

Piste cyclable : une solution rarement justifiée en rase campagne.

98
Aménagement de pistes cyclables Dans certains cas on peut prévoir
des chemins totalement
Une solution coûteuse, consiste à créer indépendants des entreprises
une piste cyclable séparée ptiysique- routières.
ment de la chaussée. Un tel aménage-
ment reste cependant rare sur les
routes à faible trafic. De telles pistes
peuvent être unidirectionnelles (il
convient alors d'en prévoir une par sens
de circulation) ou bidirectionnelles (ce
qui peut poser des problèmes aux inter-
sections avec d'autres voies).
Les réinsertions des deux-roues dans la
circulation générale doivent plutôt se
faire en amont des intersections.
Du point de vue tecfinique, la largeur
minimale d'une piste cyclable unidirec-
tionnelle est de 2 m, celle d'une piste
bidirectionnelle est de 3 m. — un éclairage nocturne,
•,-.[' "
Leur assise peut être extrêmement — des marquages soignés, larges de
légère (10 à 15cm de matériaux stabili- h ! - • ;
4 m à 6 m, réflectorisés, et contrastés,
sés) mais la couche de roulement doit — enfin, un revêtement rugueux aux ^.
cependant être soignée: (2 à 3 c m de abords et sur le passage-piétons. ^ V
sable enrobé ou un enduit superficiel). Par ailleurs, il convient de souligner le \•
Elles sont à implanter, de préférence,
h
rôle important que peuvent jouer les
f
au-delà du fossé ou des plantations décideurs en matière de prévention et
éventuelles. Leur assainissement doit de sensibilisation des usagers, notam-
être assuré. ment des enfants et des personnes L
Largement fonction des conditions âgées (campagnes d'information). S t

locales, le prix d'un tel aménagement


,
est de l'ordre de 2 0 0 0 0 0 F / k m au
moins.
5 tn
•i
[]':::-•
Aménagement des accotements '•;••'.'•

L'état des accotements n'est pas sou- 1 .','• •


vent attrayant pour les piétons, qui sont 'r UU .^UUU[fc^_;
amenés à marcher sur la chaussée.
Cette disposition n'est pas satisfaisante
et il est recommandé de déraser les
accotements (à l'aide d'une niveleuse) c r
et mieux de les stabiliser ou les revêtir
d'un matériau de teinte différente de
celle de la chaussée. Un tel traitement • •. ' •

de l'accotement a en outre l'avantage de 1-


permettre la circulation des deux-roues Passages-piétons :
lorsqu'il n'est pas possible d'aménager diminuer la longueur à
une piste cyclable. traverser et améliorer la . , •
7.

visibilité en dégageant h
Aménagement des passages- les abords...
piétons 1
En traversée d'agglomération, les rap-
ports entre les usagers motorisés et les
... et en soignant
piétons sont sensiblement modifiés.
l'éclairage.
Cette modification doit s'imposer aux
automobilistes dont la mise en alerte
peut être obtenue par divers moyens
évoqués précédemment (signalisation,
régulation des vitesses et aménage-
ments paysagers notamment).
L'aménagement de passages-piétons
plus sûrs est la conclusion logique des
actions précédentes.
Il est souhaitable, dans ce cadre, de
chercher à obtenir:
— une visibilité dégagée, en interdisant
notamment le stationnement à proximité
du passage,
— une distance à traverser aussi courte
que possible, ce qui peut être obtenu
par un rétrécissement de la chaussée
au droit du passage lorsqu'une file de
stationnement existe en section cou-
rante,
— une signalisation efficace, sur place et
en amont du passage.

99
Page laissée blanche intentionnellement
Chapitre 7
Entretien des diaussées^
dépendances et
ouvrages d'art
Une politique d'entretien 102
E n t r e t i e n des chaussées
Le processus de dégradation 102
L'entretien du réseau 104

Les tecliniques d'entretien


Traitement de dégradations localisées : l'entretien courant palliatif 108
Traitement d'une partie de la chaussée : l'entretien courant programmé 108
La réfection d'itinéraire : l'entretien général 110

L'entretien des dépendances


Réseaux d'assainissement 112
Accotements 113
Talus 113
Plantations et enherbements 114
Equipements de sécurité 116

Les ouvrages d'art


Construction et renouvellement des ouvrages d'art 117
Intégration d'un pont construit par des tiers dans la gestion d'une collectivité locale 117
Nécessité d'une surveillance 118
Principales causes d'accidents 119
Mesures préventives 120
Surveillance et entretien 121

101
Une politique d'entretien 1
L'entretien de la route dans son ensemble répond d'abord à des normes élémentaires de sécurité mais aussi à des objectifs de
qualité recherchés par nature de voies.
On s'attachera à hiérarchiser le réseau selon sa vocation géo-économique en définissant des niveaux de service contrastés
conduisant à des politiques d'entretien différenciées par itinéraire (technique, méthode, fréquence).
Les moyens attribués à l'entretien routier (personnel, matériel, crédits) correspondront à ces exigences de qualité et seront orga-
nisés en conséquence.
Il est très utile de mettre en place une «banque de données routières» (BDR) et une «banque de données ouvrages d'art»
(BDOA) que l'on gagnera à informatiser afin d'assurer une gestion efficace des programmes d'entretien. Au moyen de ces outils
un suivi régulier permettra de :
— veiller à l'utilisation optimale des moyens selon un programme de travaux préétabli,
— déceler les écarts par rapport aux objectifs en vue d'adapter les moyens ou de réviser ces objectifs.

Entretien des chaussées


Il est indiqué au chapitre 3 comment les matériaux constitutifs des différentes couches de chaussée, vieillissent sous l'action des
agressions auxquelles ils sont soumis.
Ce vieillissement se traduit par l'apparition progressive d'altérations qui peuvent affecter:
— la couche de roulement seule,
— la structure de la chaussée tout entière.
Dans les deux cas, des dégradations visibles apparaissent à la surface de la chaussée. Ces dégradations peuvent mettre en
cause :
— le confort des usagers,
— leur sécurité,
— la pérennité de la chaussée,
et justifient à plus ou moins long terme une intervention propre à pallier les défauts constatés. (68).

Le processus de
/
dégradation
/ •

Trsfic -f Age
f • ^ Pègrêdàhons

Le phénomène de dégradation des / / /


couches de chaussée procède d'une
dynamique particulière.
En effet, si les agressions dues au trafic
en sont le moteur principal, il en existe
d'autres dont les interactions accélèrent
révolution et le vieillissement de l'en-
semble.

102
L'évolution de la couche de
roulement
La couche de roulement a pour rôles (cf.
chapitre 3).
— de protéger les assises contre cer-
tains effets du trafic,
— d'apporter à la chaussée les qualités
de surface souhaitées: étanchéité, uni,
rugosité.
Elle a donc trois fonctions principales,
participant:
— à la pérennité de la structure,
— au confort de roulement des véhi-
cules,
— à l'adhérence des pneumatiques, et
ainsi à la sécurité des usagers.
Bien que de nouvelles techniques ten- • • • " : . • . • " < • '

dent à se développer (chaussée en


béton, en pavés de béton...) la couche
de roulement se compose généralement
de granulats et de bitume (enduits
superficiels ou enrobés).

Soumis aux intempéries, le bitume évo- Ornierage à petit rayon : la couche de roulement est seule en cause.
lue:
— Une température élevée le rend vis-
queux. Dans ces conditions les couches
bitumineuses assez épaisses devien-
nent plus déformables et on assiste à la
formation d'ornières dans les bandes de
roulement des véhicules lourds.
D'autre part, les gravillons sont plus
aisément enfoncés dans leur support
sous l'action du trafic. Il s'ensuit un
«glaçage» de la chaussée qui devient
lisse.
— Les températures élevées contribuent
en outre à l'évaporation lente de cer-
taines huiles qu'il contient, ce qui le rend
plus dur et plus cassant lorsqu'il revient
à des températures normales ou
basses.
— Soumis au gel, il devient temporaire-
ment dur et cassant. Il est alors particu-
lièrement sensible aux chocs tels que lui
en infligent les pneus équipés de cram-
pons, qui provoquent la rupture de la
liaison entre le bitume et les granulats,
puis le «déchaussement» de ces der- Ornierage à grand rayon : la structure tout entière est concernée.
niers, ce qui se traduit par un «ornie-
rage » caractéristique. De plus, le choc
thermique dû à un salage intensif favo-
rise l'apparition d'un micro-faïençage de
surface nuisible à l'étanchéité de la
X'
couche de roulement.
— L'eau présente sur la chaussée est
susceptible dans certains cas de le
décoller des granulats, provoquant le
...... i.-
«désenrobage» de ceux-ci, ce qui les
désolidarise de leur support.

Par ailleurs, la présence sur la chaussée


de certains composés peut accélérer
l'un ou l'autre des phénomènes décrits
ci-dessus: c'est le cas en particulier des •••i^j^sfr*"''
sels de déneigement et des huiles pour ,'.^'..,.-!«'^'^l

moteurs.

'•::.ViS> •.'^r...»:^. ^ i ^ y "*'^'^WN

Plumage : arrachement des gravillons de la couche de roulement.

103
Les gravillons, quant à eux, sont peu
sensibles à l'environnement. Sous le
passage des essieux, toutefois, ils sont
susceptibles de se polir (ce qui diminue
l'adhérence) voire de se fragmenter (ce
qui favorise leur décfiaussement).
Le choix de gravillons de grande qualité
d'une part, d'un bitume et d'une «formu-
lation» adaptés aux conditions climati-
ques d'autre part, minimisent l'évolution
des couches de roulement, mais cette
évolution doit être considérée
comme un phénomène normal et iné-
vitable.

L'évolution de la structure
La structure fatigue et vieillit sous la
répétition des cycles de chargement
auxquels elle est soumise. Le chapitre 3
expose de quelle façon se traduit cette
fatigue selon le type de structure :
— les chaussées «souples» présentent
des ornières qui sont la manifestation en
surface des déformations subies par le Les enrobés fatigués fissurent et se « faïencent •>.
support. Lorsque la couche de roule-
ment de ces chaussées est constituée
d'enrobés, ceux-ci ne peuvent supporter
de telles déformations sans se fissurer.
— les chaussées à assises traitées aux
liants hydrauliques sont le siège de phé-
nomènes de fissuration qui prennent
naissance dans les assises elles-
mêmes, et se transmettent à la surface.
Le processus de vieillissement est
essentiellement accéléré par la pré-
sence d'eau dans les structures et les
sols.
La présence de cette eau, elle-même,
est favorisée par les défauts d'étan-
chéité présentés par la couche de roule-
ment, notamment lorsque celle-ci est
fissurée.

L'entretien du réseau:
quoi faire, et quand? Chiaussée à assises traitées : des fissures peuvent
apparaître sans que la structure se déforme.
Les développements qui précèdent
mettent en évidence les principales diffi-
cultés que le responsable de l'entretien
routier doit résoudre :
— il existe certaines ressemblances
entre les manifestations de phéno-
mènes foncièrement différents: un dia-
gnostic sûr est donc nécessaire avant
de définir la thérapeutique à employer.
— lorsqu'une dégradation apparaît, l'état
de la chaussée ne peut que s'aggraver:
un pronostic est donc à faire quant à
l'évolution probable des désordres, ceci
afin d'apprécier:
• les conséquences sur la sécurité, le
confort des usagers, la pérennité de la
chaussée,
• la nature des travaux à exécuter,
• le coût de la remise en état,
et finalement pour affecter aux travaux
nécessaires un ordre de priorité.
Pour mener à bien ses réflexions, le
gestionnaire doit s'appuyer sur des
résultats de mesures et des constats
objectifs, organisés dans le cadre d'un Affaissement en rive : à réparer d'urgence ne serait-ce que
«suivi » systématique du réseau. pour la sécurité des usagers.

104
Le suivi du réseau : ausculter les Les indicateurs d'état Les dégradations
chaussées
La surveillance des routes à trafic
Il est utile de disposer d'une «banque de Le bilan de santé du réseau doit être modéré repose essentiellement sur l'ob-
données routières», document de base dressé aussi complètement que possi- servation de ce paramètre, qui est le
de la connaissance du réseau, ou de ble, à l'aide d'un nombre de paramètres symptôme le plus visible du vieillisse-
«graptniques routiers» reflétant les aussi réduit que possible. ment des chaussées.
caractéristiques géométriques de cha- Actuellement, 4 «indicateurs d'état» Cet indicateur doit faire l'objet d'un
que itinéraire, la composition du corps principaux permettent de dresser un relevé scrupuleux par un observateur
de chaussée, et les interventions impor- bilan rapide mais complet, garant d'un expérimenté qui saura le décrire objecti-
tantes exécutées par section (recali- diagnostic fiable. Ce sont ; vement et, si possible, en interpréter les
brage, renouvellement de la couche de — les dégradations, causes.
surface...). — l'adhérence, L'observation est réalisée à l'occasion
Suivre l'état d'un réseau consiste à en — l'uni longitudinal, d'inspections visuelles, par des agents
dresser périodiquement le tableau de — la déflexion. circulant à pied (de préférence) ou en
bord {analogue à un bilan de santé) et à Cependant, dans le cadre des voiries voiture (à vitesse très réduite). Les
analyser les variations ainsi mises en concernées par le présent Guide, le périodes les plus favorables à ces ins-
évidence, de manière à programmer les relevé systématique des 4 indicateurs pections sont:
travaux au moment opportun: celui ou serait une charge trop lourde, aussi bien — la fin de l'hiver,
l'intervention est souhaitable aussi bien pour le budget des Collectivités que — les heures qui suivent une pluie, lors-
techniquement qu'économiquement. pour les organismes gestionnaires des que la chaussée est en cours de
personnels compétents et des matériels séchage,
nécessaires. périodes où les dégradations sont
L'arsenal des mesures à programmer particulièrement visibles.
doit donc être adapté à l'importance du
problème étudié.

Les résultats de ces observations sont


consignés sur un -relevé de dégradations >
qui peut être du type présenté ci-dessous.

oog

RELEVE DE DEGRADATIONS / . / ^ ROOre N'.

\ f ^
Poinf r e p è r e , , , , o , , . . ' l . . . , 2 , , . . 3 . , . , 4 . , , , , 5
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Fiitrt ç^e
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Midi de pcvie b ^3
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Affusstmenis nb ^

105
L'adhérence

Le phénomène d'adhérence fait interve-


nir le couple pneumatique + chaussée,
et s'exprime en termes d'aptitude du
premier élément à rester en contact
avec le second sans glisser dessus.

Si l'usager doit respecter les disposi-


tions du Code de la route et prendre de
lui-même les mesures nécessaires
concernant le fonctionnement correct
de ses pneus, il appartient à la Collecti-
vité d'offrir aux automobilistes des revê-
tements susceptibles de mobiliser au
mieux les aptitudes des véhicules à ^.J>
MaocTugos/Vé
conserver leur trajectoire et à freiner
efficacement.
Cette notion d'adhérence est souvent
mal perçue par les usagers qui ne
remarquent en fait — mais trop tard I —
que son absence : très peu d'entre eux
ont conscience du danger de «glis-

.J%.
sance» que présente une chaussée
mouillée, plus particulièrement pendant Micrvriigoti'fi
la «première pluie» après une longue
période sans pluie.
Sur chaussée sèche en effet, sauf pollu-
tion accidentelle ou temporaire (plaque
d'huile, betteraves, etc.), le problème Des granulats rugueux contribuent à une bonne adhérence.
n'existe pratiquement pas. Il n'est, pour
s'en convaincre, que d'observer les
pneumatiques délibérément lisses des
«formule 1 » dans des conditions de
course normales, et les difficultés qu'é-
prouvent leurs pilotes aux premières
gouttes de pluie.

Eternelle ennemie des routes, l'eau agit


dans ce cas comme un film de lubrifiant
qui amenuise jusqu'à supprimer le
contact pneu-chaussée.

Le rôle du revêtement est donc de réta-


blir au mieux ce contact en brisant le
film d'eau : la rugosité de la surface
exprime cette faculté et traduit :
— l'émergence des granulats par rap-
port à leur support («macrorugosité »),
— l'existence, sur les granulats qui
dépassent, d'arêtes vives et de faces
râpeuses (« microrugosité »).
Enfin, le film d'eau ne sera durablement
rompu que dans la mesure où l'eau L'essai de "hauteur au sable >• met en évidence la macroruguosité du revêtement. L'opérate
répartit une quantité donnée de sable pour lui donner l'aspect d'un cercle aussi vaste que
n'aura pas la possibilité de s'accumuler possible. Le diamètre "d'obtenu est d'autant plus grand que la rugosité du revêtement est
en quantité sur la chaussée. Ceci impli- faible.
que:
— le respect d'une pente transversale
minimale et un réseau de collecte des
eaux de ruissellement en bon état,
— l'absence sur la couche de roulement
de «pièges à eau»: affaissements et — par des appareils à grand rendement
ornières notamment. très perfectionnés (utilisés systémati-
Il apparaît donc que la plupart des mani- quement pour des mesures de routine
festations du vieillissement des chaus- sur le réseau national).
sées décrites précédemment contri- La valeur de cet indicateur peut justifier
buent à diminuer l'adhérence. à elle seule la programmation de tra-
L'indicateur d'état «adhérence» peut vaux d'entretien sur une chaussée qui
être apprécié de plusieurs façons : pourrait paraître en bon état, dès l'ins-
— visuellement, par l'observateur expé- tant où elle met en cause la sécurité des
rimenté chargé d'effectuer le relevé des usagers. Il est clair à cet égard, qu'une
dégradations, intervention s'impose dès lors que les
— par des mesures ponctuelles simples, statistiques mettent en évidence un
telles que la «hauteur au sable» qui nombre anormal d'accidents par temps
évalue la macrorugosité, de pluie (voir chapitre 6).

106
L'uni longitudinal
Les ornières, dont il a été question à
plusieurs reprises, sont un défaut de
l'uni transversal des couches de sur-
face.

L'uni longitudinal concerne, lui, les ondu-


lations ou les dénivellations rencontrées
par les véhicules dans le sens de leur
trajectoire. Il influe donc sur le confort
des usagers (et, à ce titre, sur leur sécu-
rité, mais ceci dans une faible mesure),
et également sur l'adhérence, celle-ci
n'étant plus mobilisable en totalité sur
les portions descendantes des ondula-
tions (à la limite, en cas de «tôle ondu-
lée», les roues ne touchent plus le revê-
tement que sur une faible fraction de sa
longueur).

L'importance de cet indicateur n'est


grande que sur les routes parcourues à
vitesse élevée. Dans les autres cas, un
mauvais uni n'est en général qu'une
manifestation secondaire d'un vieillisse-
ment suffisamment avancé pour qu'une
Intervention s'impose au vu d'autres
paramétres.

La déflexion
Le passage d'un essieu lourd provoque La déflexion est d'autant plus faible que la
un enfoncement temporaire de la sur- structure de chaussée et le sol support sont
face de la chaussée, de quelques cen- résistants.
tièmes à quelques millimètres d'ampli-
tude.
La mesure de cet enfoncement indique
la capacité portante de la chaussée,
dont les variations (dans le temps et
dans l'espace) apportent des renseigne-
ments intéressants pour l'élaboration du
diagnostic.
La mesure ponctuelle de cet indicateur
n'est pas très difficile mais pose des
Diagnostic
problèmes d'interprétation (mesure à la
«poutre Benkelman »). L'analyse de la valeur des indicateurs et
Sa mesure en continu nécessite un de leur variation dans le temps, permet
appareillage sophistiqué («dèflecto- au responsable de l'entretien d'évaluer
graphe») se déplaçant à faible vitesse CD 956 l'état des chaussées du réseau ausculté
(2 km/h) et ne peut être envisagée que et de le comparer à un état de référence
qui constitue l'objectif à atteindre.
3
dans des cas particuliers, ou sur des Point" r e p è r e
sections-témoins de longueur limitée. La
portance diminue sensiblement en
période de dégel. Des mesures tests
quotidiennes de déflexion sur sections
Dégrao/afibtJô

Aolhirence.
+
+
@
++
+
1 Une telle analyse peut être conduite à
partir d'un document («schéma itiné-
raire») synthétisant les observations
faites sur les structures de chaussées,
témoins sont alors nécessaires pour et les indicateurs d'état.
Uni -
apprécier l'opportunité de la pose (et de + Cet objectif représente un certain
la dépose) des barrières de dégel (voir Dèflexion «niveau de service rendu à l'usager». Il
•»• +
notamment chapitre 8, «la route en est susceptible de larges variations en
hiver»). Structure fonction de la politique de l'entretien
ES 3on BB(V6 routier dépendant par exemple de l'im-
portance des liaisons concernées et du
m •IÇcm trafic qui les emprunte.
jlocage
Un diagnostic peut ainsi être établi, met-
tant en évidence les insuffisances dont
souffrent les chaussées. Le praticien
L'établissement du diagnostic suppose une
vue synthétique de l'état des chaussées.
peut alors prescrire un traitement
adapté.
Ce traitement consiste à mettre en
œuvre une ou plusieurs «techniques
d'entretien».
Dans l'attente de l'exécution des tra-
vaux, il importe de signaler aux usagers
un danger éventuel par une signalisa-
tion appropriée.

107
Les tec]inig.ues
d'entretien
On englobe généralement sous le vocable: «technique d'entretien», l'ensemble que constituent les matériaux de chaussées à
mettre en œuvre, et leur procédé de mise en oeuvre.
La nature des voiries des collectivités locales s'accomode bien de techniques «rustiques» susceptibles de s'adapter au mieux à
la grande variété des cas rencontrés. Ceci ne signifie cependant pas que toute idée d'industrialisation doit en être bannie, au
contraire : une gestion saine de l'entretien routier passe par la recherche d'économie d'échelle : commandes groupées, équipes
rodées, matériels standardisés. (68).

L'entretien d'une chaussée consiste en


une succession de deux types d'inter-
ventions:
— Interventions réfléchies et définies à
l'avance pouvant concerner :
• soit l'ensemble de l'ouvrage (entre-
tien général),
• soit une partie de l'ouvrage (entretien
courant programmé).
— Interventions d'urgence sur une partie
de l'ouvrage brutalement défectueuse et
devenant dangereuse (entretien courant
palliatif).

Traitement de
dégradations localisées :
l'entretien courant
palliatif
C'est le domaine des reprises à l'enrobé
visant à reboucher les trous d'une cer-
taine profondeur. Le petit entretien : indispensable, ii mérite des matériels performants..
Il est recommandé de procéder au préa-
lable à une découpe franche des bords
du trou, donnant à celui-ci une forme
rectangulaire, ceci pour améliorer la liai-
A noter qu'il existe aujourd'hui des cais-
son entre l'enrobé d'apport et la struc-
ture existante, d'une part, et pour donner sons isothermes adaptables dans la
à la réparation un aspect plus esthéti- benne des camions permettant de limi-
que, d'autre part. ter le refroidissement des enrobés et
L'enrobé d'apport peut être : donc d'allonger leur délai d'utilisation.
— un «enrobé stockable» à l'émulsion.
Le «point à temps»: un nom
On peut également utiliser des maté- désuet pour une technique
Ce matériau s'utilise froid et peut être riaux coulés à chaud sans compactage
commandé en quantité relativement obsolescente
pour les réparations de faibles épais-
importante, son délai d'utilisation pou- seurs (pelades). C'est un procédé de dépannage adapté
vant atteindre une année. Il convient de aux dégradations superficielles (fissures
noter cependant que plus ce délai est rapprochées évoluant en «faiençage»,
long, moins la résistance de l'enrobé est arrachements localisés de granulats...)
élevée. de manière à retarder leur évolution en
Cette technique présente une bonne Traitement dhine partie nids de poule. Il est par contre proscrit
souplesse d'emploi et permet des inter- pour les fissures apparaissant sur
ventions rapides.
de la chaussée: l'entretien chaussées rigides qui seront alors trai-
— un «enrobé à froid» spécialement courant programmé tées par «pontage » (cf. infra).
traité vendu en sacs par certains four- Il consiste à répandre, à la lance, un
nisseurs. Il faut rester vigilant sur son Le diagnostic peut révéler certaines voile de bitume chaud ou d'émulsion de
efficacité rapportée à son coût. Des dégradations n'affectant qu'une partie bitume sur la surface à traiter, puis à le
essais préalables sont nécessaires, de la chaussée mais de façon répétée recouvrir de gravillons et à compacter
— un enrobé classique, chaud, lors- sur un ou plusieurs itinéraires. l'ensemble.
qu'une centrale d'enrobage fonctionne C'est le cas notamment des affaisse- De petits nids de poule peuvent être
dans un périmètre rapproché. ments, des fissures, du faïençage. Les bouchés de cette façon, en alternant
Plus compact, il est plus étanche et plus travaux de réparation seront alors pro- plusieurs couches de liant et de gravil-
résistant que l'enrobé stockable. grammés par itinéraire. lons.

108
Cette technique d'un autre âge ne
donne pas de résultats durables. Elle est
en outre fort coûteuse. De nombreux
matériels du type répandeur-gravillon-
neur à moyen ou haut rendement amé-
liorent la productivité et la qualité des
réparations. Leur rentabilité nécessite
toutefois une programmation scrupu-
leuse de leurs interventions. Dans tous
les cas, il est recommandé de ne pas
abuser de ce type d'interventions et de
ne pas négliger la formation des person-
nels qui l'effectuent: mal exécutées, ces
réparations sont en effet susceptibles
d'apporter plus d'inconvénients que
d'avantages (cf. infra).

Le pontage de fissures
Lorsque des fissures apparaissent sur
des chaussées de type rigide (assise
traitée aux liants hydrauliques), le «point
à temps» reste sans effets: les fissures
réapparaissent dans les mois qui sui-
vent.
On lui substituera la technique du pon-
tage qui consiste à:
— ouvrir et nettoyer la fissure par un jet
d'air chaud sous pression, . et des équipes bien rodées...
— colmater la fissure par l'application
d'un mastic spécial coulé à chaud,
— revêtir de granulats appropriés.
La spécificité de la technique et du
matériel utilisé, nécessitent une pro-
grammation sérieuse des travaux à exé-
cuter.

Les taches relatives à l'entretien courant


palliatif et à l'entretien courant pro-
grammé paraissent relativement peu
onéreuses. C'est une impression trom-
peuse. En réalité, la médiocre tenue
dans le temps des réparations multiplie
le nombre des interventions.
En outre, les chaussées ainsi réparées
offrent aux usagers un niveau de ser-
vice à la fois faible et précaire.
De telles méthodes d'entretien sont
donc irrationnelles. On préférera sou-
vent étudier une politique de renouvelle-
ment des couches de surface, plus
ambitieuse.
. mais le résultat n'est guère satisfaisant.

Le renouvellement de la couche de roulement est une solution plus rationnelle.

109
La réfection d'itinéraire:
l'entretien général
Ce type de traitement Intéresse la tota-
lité de la superficie de la chaussée. Il
consiste, selon les cas :
— en un simple renouvellement de la
couche de roulement,
— ou en un véritable «renforcement» de
la structure, cette opération s'accompa-
gnant en général d'autres modifications
(géométrie, drainage, environnement)
dans le cadre d'une rénovation com-
plète d'itinéraire.

Renouvellement de la couche de
roulement
Deux techniques sont envisageables :
— les enduits superficiels,
— les enrobés.
Elles sont décrites dans le chapitre 3.
Les enduits superficiels sont la techni- Mise en œuvre d'un enduit superficiel. Le camion gravillonneur roule en marche arrière. Un
que «normale» d'entretien des couches compacteur à pneus enchâsse les granulats dans le film de bitume.
de roulement des réseaux supportant
un trafic faible à modéré.
Leur efficacité est particulièrement Un support trop hétérogène conduit
bonne vis-à-vis de l'étanchéité et de l'opération à l'échec. A cet égard, il
l'adhérence. En revanche, leur effet est convient d'observer que l'abus du
négligeable sur l'uni et la portance des «point-à-temps» (qui est souvent mal
chaussées. utilisé) conduit précisément à rendre
Leur coût est modéré (13 à 18 F/m^ hétérogène la surface des chaussées
valeur 1988 pour un « monocouche dou- ainsi traitées, et oblige le maître d'œuvre
ble gravillonnage» réalisé par une à recourir aux enrobés losque le renou-
entreprise ; variable selon structure, vellement de la couche ne peut plus
superficie à traiter, ongine des granulats, être différé. Anticiper la réalisation
nature du liant). d'un enduit général est le plus sou-
En fonction du trafic, la périodicité d'un vent un meilleur calcul, qui suppose
tel traitement varie de 8 à 15 ans. toutefois une bonne prévision des Leur domaine d'emploi reste assez
phénomènes et une programmation vaste mais, à l'instar de celui des
budgétaire rigoureuse. enduits, peut être limité par l'état du
La réussite d'un enduit est conditionnée
par de nombreux facteurs. Outre ceux support: lorsque celui-ci est très
Les enrobés sont utilisés lorsque la dégradé, l'épaisseur d'enrobé à mettre
inhérents aux matériaux eux-mêmes (et
nature du support laisse prévoir l'échec
qui sont décrits au chapitre 3) et aux en place peut devenir telle qu'un reprofi-
des enduits.
conditions de mise en oeuvre, il convient lage préalable s'impose.
Leur coût (environ triple) est en effet
d'attirer l'attention sur la nécessité d'un Dans ce cas, la cause des dégradations
trop élevé pour autoriser leur utilisation
support aussi régulier et homogène que est souvent une trop faible portance de
systématique.
possible. la chaussée vis-à-vis du trafic qu'elle
Ils permettent d'homogénéiser les
Lorsque cette condition est remplie, un supporte, et le reprofilage peut devenir
caractéristiques de la chaussée dont ils
enduit monocouche convient le plus un véritable «renforcement» de la struc-
améliorent légèrement l'uni et la por-
souvent. ture.
tance.
Si ce n'est pas tout à fait le cas, une
Ils offrent en outre un moindre niveau De nouvelles techniques intermé-
structure bicouche ou monocouche
sonore et un meilleur confort de roule- diaires entre enduits superficiels et
double gravillonnage est souhaitable. Le
ment que les enduits. enrobés, se développent aujourd'hui :
liant choisi devra également être adapté
En revanche, ils sont relativement moins — enduits épais,
à l'état du support et aux conditions de
étanches, et peuvent poser des pro- — enduits et enrobés spéciaux,
trafic.
blèmes d'adhérence si une granulomé- — tapis minces,
trie trop faible est utilisée. Dans ce der- — les coulis bitumineux.
Lorsque des hétérogénéités impor- nier cas, la solution «cloutage» (voir Leur utilisation doit faire l'objet d'une
tantes — mais ponctuelles — existent, chapitre 3) est intéressante : elle permet, étude préalable par un laboratoire spé-
une préparation préalable du support dans les régions mal pourvues en maté- cialisé.
peut encore permettre la réalisation d'un riaux de qualité, d'utiliser au mieux les Certaines de ces techniques trouvent
enduit avec de bonnes chances de suc- ressources locales et de limiter les une application en milieu urbain lorsque
cès. Selon les cas, cette préparation «importations» aux seuls granulats de les contraintes sont telles que l'épais-
peut consister à boucher les trous, trai- cloutage, qui assurent la fonction adhé- seur d'un enrobé traditionnel n'est pas
ter les fissures les plus ouvertes, ou rence et doivent donc posséder les admissible (caniveaux, bordures de trot-
reprofiler les affaissements. caractéristiques requises. toirs, écoulement des eaux,...).

110
^.^ llise en oeuvrt
' ck. li couche <Je nxikmeni~

( 5 ) ^'^ ^" oeuwe d'une, couche.


^ - ^ de ûjse.
(le-frâvail eit soureryi- réalisé
P3r demi chaussée, sou^
arcukhor AoUie ou pariiclle.]
d-
^ ReconshhAion
des acccAemenis
fiuoftmeri'

des ip^lrtrvçni^

V^y I £-^écufi07 0/un ou oleuK "èpavkrnenh

[Sj-i-T^inihom : siQnalisahon , mârqua^es^ dépendar^cei

Renforcement et calibrage d'une chaussée ancienne.

Rénovation d'un itinéraire Dans ce cadre selon le niveau de service généralement possible dans ce cas, de
Fréquemment se pose le cas d'une route final adopté, il peut être souhaitable de procéder à un «débombement» qui se
qui a longtemps souffert d'un manque profiter de l'occasion pour adapter les traduit en pratique par un renforcement
d'entretien chronique, né de difficultés autres éléments qui font une bonne sélectif des rives. La grave-émulsion est
budgétaires, et supportant un trafic de route : un matériau bien adapté à ce type de tra-
plus en plus élevé, de telle sorte que sa — géométrie : calibrage en largeur, recti- vaux car elle admet la mise en œuvre en
structure n'est plus adaptée pour faire fications ponctuelles de tracé si néces- épaisseurs faibles à moyennes, et pos-
face aux contraintes qu'elle subit. saire, sède en outre un « pouvoir de renforce-
La solution ne consiste plus alors à rat- — équipements: marquages, panneaux, ment» non négligeable.
traper le déficit d'entretien au moyen etc., Il convient d'attirer l'attention sur la
d'une nouvelle couche de roulement: — réseaux de collecte et de drainage nécessité de réaliser des épaulements
d'une part, les quantités de reprofilage des eaux, de largeur suffisante afin de pouvoir
nécessaires seraient d'un coût élevé, et — accotements et dépendances. assurer un bon compactage.
d'autre part la tenue dans le temps de Inversement, l'amélioration souhaitée Ces travaux exigent souvent une pré-
l'ensemble ne serait pas assurée. peut porter principalement sur la géomé- paration minutieuse et une concerta-
trie de la route et son aménagement, tion avec les riverains et les gestion-
sans que les qualités structurelles de la naires de réseaux divers éventuelle-
Pour adapter la structure au trafic qu'elle
chaussée soient très mauvaises. Il est ment concernés.
devra supporter, il convient de lui confé-
rer une nouvelle «durée de service»
grâce à une nouvelle assise qui sera elle-
même recouverte d'une couche de roule-
ment appropriée.
Une adaptation de même nature est à
prévoir lorsqu'une chaussée a été volon-
tairement sous-dimensionnée lors de sa
construction et qu'elle arrive à l'expira-
tion de sa durée de service initiale (voir
chapitre 3).

Un tel «renforcement de structure» est


onéreux mais permet d'envisager:
— une amélioration importante du
niveau de service rendu à l'usager,
— la possibilité de mettre en place une
politique rationnelle d'entretien ultérieur
et de cohérence de la section à rénover
dans l'itinéraire (à l'échelle départemen-
tale et interdépartementale) : suivi de
l'état de la chaussée, programmation des
interventions (enduits superficiels) qui
deviennent prévisibles et « budgétisa-
bles». Débombement : renforcement sélectif des rives à coordonner avec la rétiabilitation des abords.

111
L'entretien des dépendances
Les «dépendances» concernent l'environnement immédiat des chaussées et contribuent autant à la pérennité des structures
qu'au confort et à l'agrément des usagers. Leur entretien est donc une nécessité à la fois fonctionnelle et esthétique.
1
L'entretien des dépendances concerne essentiellement les réseaux de collecte et de drainage des eaux, les accotements, et les
talus (leur rôle et leur description sont abordés aux chapitres 2 et 3), les aires d'arrêt ou de repos, les espaces verts, la signalisa-
tion verticale... (69), (70).

Réseaux
d'assainissement(69)
De leur fonctionnement correct dépend :
— la sécurité des usagers, qui peut être
compromise par une stagnation d'eau
sur les chaussées,
— la tenue des différentes couches de
chaussée, qui peut être très affectée par
des teneurs en eaux élevées dans les
assises et le sol support.
Ces réseaux sont principalement com-
posés de fossés, de collecteurs, de
drains et d'exutoires.

Le cas des drains est particulier dans la


mesure où Ils sont pratiquement inac-
cessibles d'une part, et qu'ils cessent Curage des fossés : indispensable pour un assainissement correct.
parfois de fonctionner pour cause de
«colmatage» d'autre part (leur paroi
devient étanche et ne laisse plus l'eau
percoler à l'intérieur). Il est donc difficile
de les entretenir: c'est leur conception
initiale qui doit garantir leur bon fonction-
nement permanent (possibilité de net-
toyage par hydrocurage).

En revanche, les fossés et collecteurs ne


peuvent qu'être obstrués (par la végéta-
tion notamment) et leur accessibilité
autorise leur remise en état par des Les fossés Les collecteurs
outils adaptés. Ils doivent faire l'objet de curages pério- Ils peuvent être visités au moyen des
diques destinés à éliminer la végétation regards prévus à cet effet. En principe,
et les détritus éventuels, et à reconsti- c'est au niveau de ces regards que s'ac-
tuer leur profil d'origine (maintient du fil cumulent les éléments indésirables qui
d'eau et de la capacité). sont donc facilement éliminés. On peut
On pensera, en particulier, à effectuer se servir à cet effet d'une hydrocureuse.
systématiquement ce curage lors des
«travaux préparatoires» d'une chaussée
avant «enduisage». On respectera au
mieux une forme de fossé compatible
avec les fauchages ultérieurs (forme en
«V»), et on veillera à ne pas augmenter
l'agressivité du fossé vis-à-vis des véhi-
cules en perdition, à défaut de pouvoir
diminuer cette agressivité.

Les constructeurs proposent une


gamme très étendue de matériels aptes D'une manière générale
à ce travail et pouvant s'adapter sur des — veiller à assurer la continuité des
engins allant du tracteur agricole à la réseaux, notamment au droit des
pelle hydraulique. entrées riveraines,
— profiter des visites périodiques d'itiné-
Le coût de cette opération varie de 10 à raire pour relever les interventions
40 F par mètre (pour des travaux exé- nécessitées par l'état des réseaux : obs-
cutés à l'entreprise) selon les quantités à truction brutale accidentelle, dégrada-
éliminer et la nécessité de les transpor- tion des maçonneries, tampons, grilles,
ter ou non en décharge. etc.

112
Accotements
Leur entretien consiste essentiellement à
éviter qu'ils ne forment un « piège à
eau», que ce soit en limite de chaussée
(accotement surélevé) ou dans leur pro-
pre emprise (affaissements, déforma-
tions diverses).

La niveleuse est en général l'engin


adapté pour combattre une situation
anormale, moyennant un coût voisin de 2
à 10 F/m^ (pour des travaux exécutés à
l'entreprise), selon les quantités et s'il y a
nécessité ou non de transporter les
déblais en décharge.

L'inconvénient d'un accotement surélevé


peut également être pallié par la réalisa-
tion de saignées transversales assez
nombreuses pour acheminer rapidement
l'eau de ruissellement vers les fossés.
Cette disposition est cependant peu
confortable pour l'usager qui souhaite
stationner, ainsi que pour les piétons et
peut constituer un facteur aggravant (si
elle a été mal réalisée) en cas de perte
de contrôle de véhicules.

Le dérasement d'accotement s'il sup-


prime cette gène, facilite le fauchage
mais supprime aussi une certaine aide Accotement surélevé : la réalisation de saignées est un palliatif peu onéreux.
au guidage, appréciable dans certaines
conditions géométriques. Il doit de plus
être régulièrement refait.

Pour les dérasements comme pour les


saignées, l'apparition récente de maté-
riels spécifiques est intéressante au plan
économique à condition de programmer
les travaux. Talus
Leur entretien consiste à prévenir les
glissements, et le cas échéant les chutes
de pierres, ou à y remédier si nécessaire.
Les visites périodiques doivent mettre en
évidence les actions à entreprendre :
— purges, nettoyage ou reconstitution
des talus dans les zones de forte érosion.
Le cas échéant, la pose de nappes de
grillage favorise la stabilisation superfi-
cielle,
— stabilisation par plantation d'essences
appropriées,
— réfection ou aménagement des des-
centes d'eau. Recherche des éventuelles
venues d'eau susceptibles de provoquer
des coulées de boue, ou en montagne,
des chutes de glaçons lors du dégel,
— élimination ou ancrage des blocs ins-
tables éventuels,
— dégagement dans les meilleurs délais
des matériaux éboulés sur les chaussées
et mise en place d'une signalisation de
danger.
Pour les glissements ou éboulis impor-
tants, il est parfois indispensable d'envi-
sager des travaux lourds (soutènement,
reprise de pentes, drainage, etc.). Ceux-
ci ne devront toutefois être envisagés
qu'après une étude spécifique.

Talus rocheux : protéger les usagers contre


les chutes de pierres (filets, pièges à
cailloux)-

113
Plantations et
enher1)ements
Entretien courant des plantations
(70)
Les différentes formations ligneuses (ali-
gnements, haies, masses boisées, etc.)
doivent être entretenues régulièrement.
Les principaux travaux à effectuer sont
les tailles (élagage, recépage, rabat-
tages, etc.) et le nettoyage du sol. Toutes
ces opérations ont pour but de maintenir
les végétaux dans des limites compati-
bles avec la sécurité routière et avec les
installations avoisinantes (habitations,
lignes EDF, PTT, etc.). Elles permettent
d'assurer la pérennité du couvert végétal
et donnent un aspect agréable aux
abords routiers.
Faire respecter la servitude de visibilité
Les problèmes de visibilité doivent faire dans les « triangles de visibilité ".
l'objet d'une attention particulière. Ainsi,
la recherche des manques de visibilité
dans des sections encaissées ou
sinueuses, le dégagement des triangles
de visibilité en carrefour, le maintien des
servitudes de visibilité, l'entretien de la
végétation poussant sur le domaine
public et gênant la visibilité ou masquant
des panneaux, sont des actions souvent
indispensables (voir chapitres 2 et 4). On
doit veiller à ce que les plantations ne
soient pas agressives pour les usagers
en difficulté. Les plantations de hautes
tiges seront implantées éloignées au
maximum du bord de chaussée (cf. cha-
pitres 5 et 6).
Le désherbage chimique des plantations
est toujours très nocif pour les végétaux
ligneux et il convient d'éviter de traiter
avec des produits reconnus actifs contre
les arbres (le pichlorame est à proscrire
dans tous les cas).

Le débroussaillage concerne essentielle-


ment les abords de la chaussée, et les
zones de dégagement de visibilité.

Que ce soit pour se débarrasser des


broussailles ou des résidus de taille ou
d'abattage, la technique du brûlage est
à éliminer totalement des opérations
d'entretien. En effet, les inconvénients
sont multiples : sécurité des usagers, ris-
ques de propagation, dégâts aux arbres,
appauvrissement de la faune et de la
flore, aspect déplaisant.

Les entreprises chargées de l'élagage


des végétaux aux abords des lignes
électriques aériennes sont tenues de
l'exécuter dans les règles de l'art, sans
Mécanisation de léntretien : seule solution compromettre la survie des sujets, et
rationnelle. sans détériorer leur allure.

114
La période de fauchage s'étale en géné-
ral de début mai à fin septembre. Dans
tous les cas des protections seront prises
vis-à-vis de la faune sauvage (période
de nidification) et du maintien des
espèces naturelles fragiles.
Les travaux de fauchage posent des pro-
f^-I-. blèmes de sécurité: une attention parti-
l/l.-»
culière est à porter à la formation des
personnels et à la signalisation des chan-
tiers mobiles (cf. chapitre 4).
Des matériels de fauchage nouveaux dits
à grands rendements sont apparus sur le
marché. Ils nécessitent une formation
spécifique des conducteurs et une bonne
programmation des travaux pour les ren-
T , • v'r<,.,.. ; , ^ .^ - -, • - • i c tabiliser.

Fauchage : des matériels adaptés.

Abattages Le fauchage L'entretien chimique (71 )


La durée de vie moyenne des arbres est Les besoins et les modalités du fauchage Dans certains cas, l'entretien chimique
très variable. Mais d'autres raisons que sont variables en fonction des surfaces peut intervenir en complément au fau-
l'exploitation rationnelle des arbres peu- considérées, de la sécurité routière, des chage mécanique.
vent en nécessiter l'abattage : sécurité, risques d'incendie, du type d'entretien
retenu (gestion uniforme ou extensive Le choix d'un herbicide doit tenir compte
mauvais état, maladies, élargissement
des accotements), du niveau de service des critères suivants:
de chaussée et autres travaux routiers.
de l'itinéraire, et donc de la politique défi- — caractères des espèces adventices à
Toutes précautions doivent être prises
nie. détruire,
vis-à-vis de la circulation (signalisation
provisoire adéquate), vis-à-vis des végé- — respect des plantes à conserver,
taux voisins, des constructions rive- La fréquence des fauchages dépend — rémanence,
raines, des lignes aériennes (prendre également des facteurs climatiques, des — facilité d'emploi,
contact avec les services concernés). espèces herbacées, du site et des fac- — innocuité pour l'utilisateur et la faune,
Le dessouchage est nécessaire lorsque teurs économiques, avec un nombre — prix.
l'arbre est proche de la chaussée. d'interventions réduit au minimum com-
patible avec les impératifs techniques et Il importe de respecter le dosage prescrit
esthétiques. et de traiter pendant une période climati-
que favorable, sans contaminer les cul-
Entretien des gazons et zones
On peut en particulier faucher fréquem- tures voisines.
herbeuses (70) ment une largeur restreinte pour des rai-
L'entretien a pour but : sons de sécurité et n'effectuer qu'une Il existe trois types de traitement :
— de favoriser l'assainissement de la passe annuelle tardive sur le reste de — le désherbage sélectif: destruction
chaussée (fossés et autres ouvrages), l'accotement. des dicotylédones tout en conservant les
— de maintenir la visibilité nécessaire graminées,
aux usagers de la route, — le débroussaillage: élimination des
— d'éviter la propagation de certaines végétaux ligneux ou semi-ligneux,
espèces (chardons,...) dans les cultures — le désherbage total, utilisé ponctuelle-
voisines, ment lorsque toute végétation est indési-
— de donner un aspect agréable et pro- rable.
pre aux abords routiers. Outre ces traitements dont le but est de
Pour parvenir à ces résultats deux types détruire certains ou tous les végétaux, il
d'interventions sont pratiqués couram- existe des limitateurs de croissance dont
ment: le but est de ralentir la croissance des
— l'entretien mécanique (fauchage), graminées durant la période de végéta-
— l'entretien chimique (désherbants, tion. Ils sont généralement associés à un
totaux ou sélectifs, et limitateurs de désherbant sélectif pour éviter la prolifé-
croissance). ration des dicotylédones.
Cette technique constitue une solution à
étudier au plan économique. Elle peut
réduire la fréquence du fauchage mais
non le supprimer (sauf ponctuellement),
mais présente tous les inconvénients liés
à l'emploi de produits chimiques plus ou
moins toxiques. L'entretien chimique doit
faire l'objet d'une pratique réfléchie.
Les produits employés sont soumis à une
Entretien chimique : un complément éventuelhomologation officielle qui définit leurs
qui suppose certaines précautions. conditions d'emploi.

115
Signalisation par panneaux
EçLuipements de sécurité La satisfaction des besoins des usagers
dans ce domaine impose de nombreuses
Comme toutes choses faisant l'objet
qualités: homogénéité, lisibilité, compré-
d'une utilisation, les équipements évo-
hension, adaptation à la situation, etc.
luent, (poussières, déchets divers, salis-
L'expérience montre qu'un contrôle
sures des accessoires routiers, dégrada-
périodique de cette signalisation est par-
tions de la signalisation, etc.). De même,
ticulièrement nécessaire, ne serait-ce
en fonction d'études nouvelles, des élé-
qu'à cause de la mise en place progres-
ments concourant à la sécurité peuvent
sive de cette signalisation, posant le pro-
être améliorés, ce qui entraîne parfois
blème de sa cohérence et de son homo-
des modifications de la réglementation.
généité. D'autre part, l'évolution de la
Enfin, l'évolution des conditions de circu-
réglementation (modification de la forme
lation rend bien souvent nécessaire
de certains panneaux, introduction de
l'adaptation des équipements existants,
nouveaux dispositifs) implique parfois
voire dans certains cas l'implantation de
certaines remises en ordre de la signali-
nouveaux équipements.
sation existante.
Toutefois il convient de rester vigilant sur
l'encombrement des dépendances, Ces inspections, à réaliser de jour et de
lequel pénalise certaines opérations nuit, peuvent porter en particulier sur:
d'entretien, telle le fauchage. — la vérification de la conformité de la
Tout ceci fait que les équipements ne signalisation en place,
peuvent être considérés comme figés, — la vérification de l'implantation et
l'examen des supports (des supports Marquages
mais doivent au contraire faire l'objet de
visites, d'inspections périodiques réali- surdimensionnés ou inadaptés pouvant La signalisation au sol a une importance
sées avec un œil critique, afin de déceler constituer des obstacles dangereux), telle qu'elle doit faire l'objet d'examens
les imperfections et les défauts mineurs — la propreté des équipements. périodiques, non seulement dans le but
qui ont souvent pour l'usager une très d'en contrôler l'usure, mais également
grande importance. Les remèdes sont Enfin, on peut être amené, à la suite avec l'idée de repérer les absences
alors des actions se situant entre des d'études systématiques sur des itiné- anormales en gardant en particulier à
opérations d'entretien courant et des raires, à remplacer un certain nombre de l'esprit le rôle de balisage qu'elle peut
actions d'aménagement nécessitant des panneaux pour obtenir une bonne homo- jouer.
investissements importants. Ces opéra- généité, et pour cela:
tions sont toutefois très favorables, tant — rendre rétroréfléchissants tous les Comme pour la signalisation par pan-
du point de vue de la sécurité que de panneaux, neaux, un examen de nuit est intéres-
celui de «l'image de marque» qu'elles — remplacer les anciens panneaux à sant, puisqu'il permet une observation
permettent de donner de la route aux fond crème par des panneaux à fond dans des conditions où le marquage est
usagers. blanc, particulièrement utile.
— mettre les panneaux sur mâts pour
dégager la visibilité, etc.

'^v^r^'^

vi^^vm:
» -_ 4-
V , Dispositifs de retenue
V:>'. ' ?* ' ; ' .: • •' > / -^
Les glissières de sécurité constituent un
j ',* ' , ' * , ' - . iK' domaine où la mise en conformité des
: "^ '\ "<'^i--Â dispositifs existants est très importante,
y •. ' • f ' , , ' * • .•" ". T
* ' v - - • •' '. . , . \ : >('•> et peut être rendue nécessaire à la suite
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*.*• ',-, • ~
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• ,•
'
• ' ' ^ .
"i t' * *
•••
/ /
/ de l'évolution des spécifications techni-
•^ "/ - " -'J - ( '7.'•'^y y/ ques consécutive à des recherches
récentes, ou encore à la suite de modifi-
cations des conditions de fonctionne-
ment de la glissière sur le site (travaux
ayant modifié le niveau de la chaussée,
par exemple). Par ailleurs, un bon fonc-
tionnement du dispositif exige sa répara-
Une glissière de sécurité endommagée ne fonctionnera pas deux fois. tion immédiate après tout accident.

116
dJ-.-Ate!^ •

Les ouvrages d'art (ponts,


passerelles, tunnels, buses,
murs de soutènements)
Les collectivités locales possèdent près de 46000 ponts (d'ouverture supérieure à 5 m) représentant un patrimoine estimé à 51
milliards de francs et 482 tunnels d'une valeur voisine de 5 milliards de francs (valeurs janvier 1988).
Ces ouvrages doivent être régulièrement reconstruits. La cadence de renouvellement des ponts, par exemple, peut varier de 30 à
100 ans ou davantage selon les matériaux et la technique employés, selon l'usage qui en est fait, mais aussi en fonction du soin
apporté à leur surveillance et à leur entretien (72).
Le problème de la construction d'un ouvrage neuf se pose rarement dans le cadre des voiries concernées par le présent guide.
En revanche la réparation, le renforcement, voire la reconstruction d'un pont existant, peuvent s'avérer nécessaires.
Ce type de travaux représente une charge financière considérable pour la collectivité gestionnaire. Le moyen le plus efficace de
minimiser cette charge est d'assurer une surveillance attentive et régulière, de manière à intervenir rapidement pour effectuer
des travaux d'entretien, voire de petites réparations.

Avant d'admettre la circulation, le ser-


Construction et Intégration d'un pont vice public constructeur et la collectivité
doivent établir contradictoirement un
renouvellement des construit par des tiers procès verbal de mise en service du
ouvrages dans la gestion d'une pont.
Quand le service public qui a inter-
L'ouvrage le plus facile à gérer est celui
collectivité locale rompu, puis rétabli la circulation, occupe
qu'on évite de construire, et ceci doit la partie supérieure, comme c'est le cas
être considéré avec attention par tout Il peut arriver qu'un service public ou pour une voie ferrée franchissant une
décideur quand il doit choisir entre un une société d'aménagement doivent route, la convention est simple à rédiger :
projet comportant la construction d'un rétablir une voie communale ou départe- le gestionnaire de la voie portée prend
ouvrage et un autre n'en comportant mentale interrompue par un investisse- toute dépense de gestion en charge,
pas. ment tel qu'une déviation de route natio- mise à part la signalisation sur la voie
nale, une autoroute, une voie ferrée, un franchie. (Dans le cas des tunnels,
Lorsque la décision de construire un
barrage ou un aménagement de ZAC. l'éclairage et la ventilation sont à imputer
ouvrage est prise, elle intègre à la fois
Il convient alors d'éviter la prise en au constructeur).
des données techniques (résistance,
charge de l'ouvrage par la collectivité Dans le cas contraire, il devient impossi-
gabarits, tracé), et des données écono-
locale et de laisser l'obligation de son ble de désigner un gestionnaire unique
miques, parmi lesquelles la longévité de
entretien et éventuellement, de son rem- et il convient de dissocier la fonction
l'investissement.
placement, au service qui a provoqué porteuse assurée par l'ouvrage, de la
En effet, à l'inverse d'une chaussée que l'interruption de la communication.
l'on peut renforcer et élargir progressi- fonction d'usage assurée par la voie por-
Préalablement aux travaux, il faut établir tée (NB: la chappe d'étanchéité et les
vement, la modification d'une seule des une convention définissant les condi-
données de base d'un ouvrage existant joints de dilatation sont à intégrer dans
tions techniques et financières de ges- la fonction porteuse).
(largeur roulable ou force portante par tion de l'ouvrage (remise, surveillance,
exemple) remet en cause toute la struc- entretien et réparation ou renforcement).
ture et exige un apport important de
capitaux concentré dans le temps.
C'est pourquoi il ne faut pas être trop
tenté par une diminution du premier
investissement (ordre de grandeur pour
un pont: 7 300 F TTC par m^ de tablier,
valeur 1987).

Les ouvrages d'art : un patrimoine


à entretenir.

117
La convention pourra par exemple stipu-
ler que tout ce qui concerne la fonction
d'usage sera à la charge de la collectivité
locale propriétaire de la voie portée. Mal-
gré cette limitation, le strict entretien de
la fonction d'usage constitue une charge
financière souvent lourde, pour une
petite commune dont le budget peut être
sensiblement obéré par le seul entretien
d'un garde-corps ou d'un dispositif de
retenue qui n'auraient pas lieu d'exister
si l'ouvrage lui-même n'avait pas été
construit.
Dans le même ordre d'idées, il faut refu-
ser, en cas de classement d'une voie
dans le patrimoine communal ou dépar-
temental, de prendre en charge un pont
ou un tunnel existant sans exiger une
étude préalable de son état de service
qui doit être effectuée conjointement par
un laboratoire et un bureau d'études spé-
cialisés (cette étude exige en effet au
minimum une «inspection détaillée
exceptionnelle» qui doit être complétée
le cas échéant par des investigations et/
ou un calcul). La modification
des caractéristiques initiales
La remise de l'ouvrage comporte égale- d'un ouvrage suppose
ment celle du dossier de l'ouvrage (73). un investissement important...
Il convient, à cette occasion, d'établir un
bilan prévisionnel de surveillance et d'en-
tretien, et si possible d'obtenir le verse-
ment d'un capital correspondant à cette
charge. < - ^ -

Nécessité d'une
surveillance : un
patrimoine à gérer
La notion communément admise de
pérennité des ouvrages est trompeuse.
Périodiquement, des sinistres spectacu-
laires le démontrent (Tunnel de Vierzy en
1972, Tours en 1978, Beaugency en
1979, Coubon-sur-Loire en 1980, Sully-
sur-Loire en 1985).
C'est pourquoi il est indispensable de
surveiller et d'entretenir les ouvrages :
— pour préserver le patrimoine,
— pour assurer la sécurité des usagers.
Différer une intervention entraîne tou-
jours des dépenses de remise en état
hors de proportion avec les économies
espérées. ... qui peut toutefois se justifier.
Il convient donc de définir une politique
de surveillance et d'entretien des
ouvrages et de s'organiser pour la mettre
en oeuvre.
— Les plus anciens ponts en béton armé précédent par la mise sous tension
Une durée de vie limitée ont été construits aux environs de 1900 mécanique des câbles qu'il contient, est
Si la longévité des ponts en maçonnerie (certains sont encore en bon état). utilisé pour les ouvrages de grande por-
atteint plusieurs siècles, à condition que — Les plus anciens ponts en béton pré- tée.
leurs fondations ne soient pas emportées contraint ne datent que de la fin de la Les tunnels et les murs de soutènement
par les eaux, et qu'ils soient entretenus, seconde Guerre mondiale. évoluent en général sous l'action exer-
l'expérience manque encore pour Depuis quelques décennies, les progrès cée par la pression des terrains, la per-
connaître la longévité moyenne des des techniques et la hausse des coûts de colation et la pression des eaux, les
autres types de ponts puisque : main-d'œuvre ont conduit à réaliser la cycles de gel et dégel.
— Le plus ancien pont métallique fran- grande majorité des ouvrages à l'aide de
çais ne date que de 1802 (la longévité béton armé et de béton précontraint.
moyenne des ponts métalliques est Le béton précontraint, dont le mode de
actuellement évaluée à un siècle). fonctionnement diffère totalement du

118
Il est difficile de considérer une durée de Il est à noter que certains ponts suspen-
vie moyenne pour ces ouvrages. Il est Principales causes dus anciens ne peuvent supporter les
certain toutefois que tous les tunnels charges routières actuelles. Le non-res-
datant de plus d'un siècle ont dû faire
d'accidents pect des limitations de charges provo-
l'objet d'importants travaux confortatifs. que, parfois, des accidents spectacu-
Les buses métalliques ont commencé à Actions accidentelles laires. Ce fut le cas du vieux pont de
être utilisées vers 1945. Leur durée de Les ponts peuvent être soumis à des Montmerle, dont le platelage en bois,
vie dépend essentiellement de l'agressi- actions accidentelles : limité à 1,5t, a été traversé par un
vité de l'environnement. Elles requièrent — cfiocs dus à la circulation routière, flu- camion de 141 en charge.
donc un entretien plus régulier que les viale..., Certains ponts suspendus présentent
autres types d'ouvrages. — incendies, des risques de «rupture fragile» de cer-
— seismes, taines pièces de suspension. Ce fut le
— avalanchies..., cas du pont de Sully-sur-Loire en 1985.
actions qui peuvent conduire à leur mise D'une façon générale, l'intensité crois-
hors service. sante du trafic engendre des phéno-
La sécurité mènes de fatigue : ces phénomènes sont
Au-delà des aspects économique et Actions de Teau inquiétants, par exemple dans les via-
tecfinique, la sécurité des personnes et L'eau est le plus grand ennemi de tous ducs métalliques démontables (ouvrages
des biens doit être garantie. les ouvrages d'art. Lorsque l'étanchéité provisoires) maintenus en service au-
Des accidents, quelquefois dramatiques: est défaillante, l'eau s'infiltre et attaque delà de la durée normale.
— accidents de personnes, tous les matériaux (dissolution des mor-
— mais aussi, interruption de trafic, rup- tiers et bétons, corrosion des métaux...). Ponts en béton précontraint
ture des canalisations d'alimentation en Les effets de l'eau sont aggravés par le Les structures modernes de ces
eau ou en gaz, etc., gel et les sels de déverglaçage. ouvrages, faisant appel à une haute
auraient pu être évités au prix d'une sur- technicité, ont connus ces dernières
veillance régulière permettant d'appré-
Ponts anciens en maçonnerie années des déboires obligeant à des
cier l'état réel des ouvrages et de pren- Dans les sinistres affectant des ponts mesures de renforcement. Il s'agissait de
dre, en temps utile, les mesures appro- anciens en maçonnerie, il faut incriminer défauts de conception parfois combinés
priées. principalement la précarité de l'état des à des défauts d'exécution.
appuis (piles et culées), fondés trop
Quelques cas d'accidents : superficiellement par manque de moyens Ponts anciens en béton armé
— Sinistre du pont de Saint-Marcel sur techniques à l'époque de la construction. Ces ouvrages peuvent être sujets à des
l'Aude (CD 607) en 1954. accidents de nature analogue aux précé-
Il s'agit d'un ouvrage en béton armé, à Ponts métalliques et ponts dents, mais leur relative rusticité permet
deux piles en rivière. Une des piles, suspendus souvent de les réparer. En outre les
minée par des affouillements, s'écroule Il faut souligner les dangers que fait cou- ouvrages anciens présentent des désor-
au cours de la nuit du 21 septembre rir une insuffisance de la maintenance ganisations du matériau béton armé dont
1954, entraînant la cfiute de la travée de des ponts métalliques dont la protection les techniques de réparations sont diffi-
rive correspondante. L'accident fait un contre la corrosion n'est plus assurée. ciles.
mort.
Une visite régulière des appuis aurait
permis une action préventive peu oné-
reuse.
— Effondrement du pont en maçonnerie
sur l'Arnon à Migny dans l'Indre
(CD 190) en 1984.
— Rupture d'une buse du CD 42 près
d'Archettes en 1985: 6 blessés.
— Effondrement d'un pont métallique sur
le canal de l'Est à Stenay en 1986.
— Rupture d'un mur de soutènement sur
la voie express de St-Etienne en 1988.

Une surveillance attentive peut minimiser


l'importance des opérations d'entretien.

119
Tunnels
Les accidents concernent en général des
chutes de pierres au voisinage des
« têtes » des ouvrages.
En section courante, l'altération du
rocher ou du revêtement sous l'action de
l'eau ou du gel peut provoquer la chute
d'éléments de voûte et amorcer un pro-
cessus d'effondrement.
Dans le cas des tunnels de versant, cas
généralement rencontré sur les voies fai-
blement circulées, l'instabilité générale
du versant peut conduire aux mêmes
effets.
En période de dégel, la chute de stalac-
tites de glace est également à craindre.
Murs de soutènement
La répétition et l'agressivité croissante
des charges dues au trafic sont une des
causes principales d'éboulement. Une
autre cause est la mise en pression de
l'eau contenue dans les sols derrière un
mur mal drainé. Il y a lieu d'être particu-
lièrement attentif à ce phénomène
lorsqu'un mur ancien en pierres sèches
doit faire l'objet d'un rejointoiement qui
risque de le rendre imperméable. Mur de soutènement traditionnel, en pierres sècties.

Dispositions relatives aux réseaux Des «protocoles» rigoureux doivent


Mesures préventives et conduites empruntant les être établis et respectés. Les contrôles et
ouvrages les programmes de surveillance et d'en-
Quelques mesures doivent être systéma- tretien doivent être coordonnés entre les
tiquement appliquées en vue de prévenir Certaines canalisations ne présentent différents intéressés, à l'initiative des col-
pas les garanties de résistance ou de
les accidents d'ouvrages. lectivités locales.
pérennité. Il s'ensuit par exemple, des
fuites d'eau provoquant la corrosion des
éléments métalliques de l'ouvrage, la Précautions à prendre lors de la
Réglementation et surveillance des destruction des maçonneries. réalisation de certains travaux
conditions d'exploitation des La rupture d'une conduite peut entraîner dans le voisinage des ouvrages
ouvrages l'effondrement d'un ouvrage. Il convient
— respect des surcharges admissibles de citer le cas d'un pont Suisse sous l'ac- Il est indispensable que la collectivité soit
et des vitesses limites, tion de l'eau après rupture d'une canali- consultée avant le lancement de certains
— contrôle et pesage des poids lourds, sation, et celui d'un pont Bailey en 1985 travaux :
— interdiction des convois anormale- sous l'action de l'incendie suite à la rup- — ouvertures de tranchées au voisinage
ment agressifs. ture d'une conduite de gaz. des culées ou massifs d'ancrage,
Les réglementations en cette matière L'emprunt d'un ouvrage par les canalisa- — battage de palplanches, de pieux, etc.
sont du ressort des collectivités locales. tions n'est pas un droit et l'autorisation ne au voisinage des ouvrages. Certains tra-
doit être accordée et maintenue que si vaux sont susceptibles, en effet, de
leur conception est compatible avec les transmettre aux fondations des appuis
besoins de maintenance de l'ouvrage. des vibrations dangereuses,
Surveillance et réglementation de
La dualité de gestion existant pour cer- — travaux susceptibles de modifier le
l'extraction de matériaux dans les tains réseaux conduit parfois à une niveau des nappes phréatiques, notam-
rivières absence totale de surveillance. Si les col- ment en zones alluviales, en raison des
Ces extractions peuvent provoquer un lectivités gestionnaires de leurs ouvrages incidences possibles sur la tenue des
approfondissement du lit s'étendant de n'exercent pas la surveillance directe des fondations.
proche en proche, souvent très loin en canalisations, elles doivent être tenues
amont, qui peut conduire à un abaisse- informées par les concessionnaires des
ment généralisé du fond du lit, mettant en incidents et accidents survenant sur leur
danger les fondations des ouvrages. (Les réseau.
préoccupations actuelles en matière de
protection de l'environnement conduiront
à terme à l'abandon de ce type d'exploi-
tation).

120
Cet inventaire doit permettre d'établir des Tous les ouvrages doivent être
Surveillance et entretien calendriers annuels de visite et d'inspec- entretenus
tion détaillée de façon à avoir l'assurance
La surveillance d'un ouvrage (72), (73), que tous les ouvrages sont convenable- Les opérations d'entretien sont des
(74), a pour objet de donner à tout ment surveillés; il doit constituer un actions à caractère préventif. Les
moment une juste idée de son état et tableau de bord permettant de program- moyens à mettre en oeuvre sont souvent
donc de permettre, au besoin, de pren- mer les actions d'entretien et de répara- modestes dans le cas de l'entretien
dre les mesures nécessaires en cas de tion mises en évidence par cette surveil- courant (élimination de toute végétation
danger immédiat. lance. nuisible sur et aux abords de l'ouvrage,
La surveillance s'exerce : Les constatations faites pendant les opé- par exemple) mais peuvent également
rations de surveillance ainsi que les ren- faire appel à une certaine technicité dans
- de façon continue (surveillance
seignements relatifs aux interventions le cas de l'entretien spécialisé (par
continue),
faites au titre de l'entretien et des opéra- exemple : mise en peinture des ouvrages
— de façon périodique (visites et ins-
tions de réparation, doivent être réperto- métalliques pour assurer la protection
pections détaillées).
riés dans les dossiers d'ouvrages (73). contre la corrosion, maintenance des ins-
Il convient également de consigner dans tallations électromécaniques sous tun-
Un document de base: le dossier ce dossier tous les accidents et incidents nel).
d'ouvrage notables, dès qu'ils se produisent: pas-
La surveillance continue doit s'exercer sage de convoi exceptionnel, choc acci-
sur tous les ouvrages. dentel, crue, tempête, gel intense, glisse- La sécurité publique
Des visites annuelles et des inspections ment de terrain, chutes de blocs, infiltra-
En cas d'urgence, des mesures spé-
détaillées périodiques sont nécessaires tions, etc.
ciales sont à prendre pour éviter l'aggra-
sur la plupart des ouvrages ; leur consis- Ces éléments s'ajoutent aux pièces rela- vation des désordres constatés et assu-
tance est à définir par le service techni- tives à la réalisation initiale, lorsqu'elles rer la sécurité publique :
que gestionnaire dans chaque cas parti- existent, et aux pièces définissant l'état - restrictions de circulation : réduction
culier en fonction de l'ouverture, de l'âge, de référence qui sont fondamentales. des charges autorisées, confirmées si
de la nature du pont, ainsi que de son
besoin est, par la mise en place de gaba-
environnement et des agressions qu'il
rits limitant la hauteur ou la largeur;
subit normalement. Il y a lieu de tenir
réduction des vitesses autorisées sur
compte également des dates de fin de
l'ouvrage, instauration de sens uniques,
garantie.
etc.
Cette surveillance implique que les ser- — mise en surveillance renforcée: lors-
vices qui en sont chargés disposent d'un que l'état des ouvrages le justifie, ou en
inventaire complet des ouvrages et des cas de doute sur leur état réel. Cette
principaux renseignements qui les mesure se traduit par des investigations
concernent (banque de données ouvrage complémentaires propres à éclairer la
d'art). prise de décision (mise hors service de
l'ouvrage ou nature des réparations à
entreprendre).

En résumé : une affaire de


spécialiste
Pour la surveillance et l'entretien de leurs
ouvrages d'art, les collectivités locales
peuvent recourir, selon leurs besoins, à
une aide extérieure en faisant appel :
— soit aux divers services techniques
spécialisés de l'Etat,
— soit à des bureaux d'études techni-
ques privés,
— soit enfin à des entreprises spéciali-
sées apparentées ou non à des bureaux
d'études techniques.

••~\t

r ^ ' Confortement d'un mur:


de petites entreprises locales
. ^ ' peuvent réaliser des travaux
d'une esthétique satisfaisante.

121
Page laissée blanche intentionnellement
Chapitre 8

La route en hiver
Lutte contre la neige et le verglas
Le service hivernal 124
Les moyens 124
Les méthodes 129
Principes pour l'organisation du service hivernal 130

Effets du gel et du dégel


Gel et dégel des chaussées 131
Les barrières de dégel 134

123
Lutte contre la neige et le verglas
Les intempéries hivernales (neige, verglas) peuvent compromettre l'utilisation du réseau routier, aussi bien en ville qu'en rase
campagne ; or, l'évolution sociologique et l'économie des régions exigent à l'heure actuelle un usage quasi-permanent de la route
par tous temps et en tous lieux. On imagine ainsi aisément, dans ces conditions, l'importance des responsabilités qui incombent
dans ce domaine tant aux autorités locales qu'aux techniciens qui les conseillent.
Une politique de service hivernal est donc nécessaire :
— pour éviter la paralysie des régions en permettant notamment d'assurer :
• les transports de marchandises,
• la distribution du courrier,
• les transports collectifs et les déplacements individuels, etc.
- et pour garantir la sécurité des personnes en améliorant les conditions de circulation des usagers et des services d'urgence
(pompiers, police, médecins, ambulances).

Le service hivernal
Les "Plans d'interventions de viabilité
hivernale» (PIVH) précisent pour les dif-
férents réseaux (Etat, départements,
communes) les niveaux de service à
atteindre en période hivernale. Ces
niveaux imposent des délais d'interven-
tions et des périodes d'application.
Les commentaires figurant dans le para-
graphe «principes pour l'organisation du
service hivernal » sont à formaliser dans
un PIVH remis périodiquement à jour,
véritable support du service hivernal. Ce
dossier devrait en outre prévoir un «plan
de situation exceptionnelle» en cas d'in-
tempéries inhabituelles, reformulant
ainsi les priorités d'intervention.

Les moyens
En hiver, chaque usager de la route peut
se prémunir individuellement contre la
glissance des chaussées en utilisant des
équipements spéciaux (pneus neige,
pneus à crampons, chaînes, etc.). L'effi-
cacité de tels équipements reste cepen-
dant limitée. La solution collective au
problème global de la circulation hiver-
nale doit donc concerner directement
Une politique de servicee hivernal est nécessaire pour éviter la paralysie des villes
les causes (neige et verglas) en définis- et des campagnes.
sant les priorités d'interventions, les
objectifs de celles-ci en terme de
niveaux de service recherchés (81), et
en informant les usagers de ces der-
niers.
Selon le niveau de service recherché,
les traitements à la disposition des ser-
vices peuvent être :
— préventifs : intervention avant la for-
mation du verglas ou la chute de neige
lorsque les prévisions météorologiques
laissent présager leur arrivée, à l'aide
d'un fondant chimique afin d'éviter ou de
faciliter les interventions curatives.
— ou curatifs: élimination aussi rapide
que possible de la neige ou du verglas,
par raclage ou par fusion.
Pour mener à bien ces opérations, les
services chargés de la «viabilité hiver-
nale» ont à leur disposition différentes
méthodes faisant appel à des matériaux
et des matériels spécifiques.

124
Les matériaux : deux modes de
fonctionnement
Les abrasifs. Un «abrasif» est un maté-
riau (gravillons, sable, cendres, sco-
ries...) qui, répandu sur la chaussée
enneigée ou verglacée, permet de créer
une rugosité artificielle entre le pneumati-
que et la chaussée, améliorant ainsi
l'adhérence du véhicule. Cette améliora-
tion est cependant de courte durée et
nécessite des épandages fréquents.
C'est la méthode la plus ancienne pour
améliorer la circulation hivernale. Elle
conserve encore de nos jours un intérêt
certain, grâce à sa simplicité et à l'abon-
dance des matériaux utilisables.
Elle peut constituer un bon substitut pour
maintenir la circulation dans des situa-
tions difficles, notamment sur les voihes
à faible trafic, sur lesquelles l'emploi de
fondants chimiques n'est pas utilisé, ou
plus généralement lorsque les fondants
chimiques sont devenu inefficaces (tem-
pératures trop basses...).
Sablages et salages sont des remèdes habituellement utilisés.
Les fondants. On désigne sous le nom
de «fondants» les produits qui possè-
dent la propriété d'abaisser le point de
congélation de l'eau et de faire fondre la
glace à des températures inférieures à
0°C. Tout corps soluble dans l'eau pos-
sède cette propriété de façon plus ou
moins marquée. Le chlorure de sodium,
couramment appelé «sel de déneige-
ment», est le produit le plus utilisé. Il est
efficace et existe en quantité très impor-
tante dans la nature (gisements de sel
gemme, sel de mer).

Action sur la neige et le verglas du sel


de déneigement
L'action du sel dépend de nombreux fac-
teurs:
— température de l'air et de la route,
— humidité,
— nature de la neige ou de la glace,
mais aussi : Le stockage du sel peut requérir certaines précautions.
— de l'état physique du sel.
Celui-ci est le plus souvent utilisé sous
forme solide, en grains de 0 à 5 mm. En
traitement curatif, les petits grains se dis-
solvent et agissent rapidement, mais leur
Approvisionnement et stockage du sel Les impacts négatifs de l'usage du sel
pénétration dans la couche de neige ou
de glace est faible. En revanche, les gros L'utilisation du sel est très saisonnière et L'usage intensif du sel peut entraîner des
grains se dissolvent moins vite et arrivent souvent ponctuelle. Un minimum de pré- effets négatifs :
à traverser la couche dont ils détruisent voyance pour son approvisionnement est — sur l'environnement (pollution des
la cohésion et l'adhérence à la chaussée. indispensable et il ne faut pas attendre eaux souterraines, brûlure de la végéta-
Ils permettent ainsi à l'action mécanique les premières manifestations de l'hiver tion proche de l'épandage et mauvaise
de la circulation d'accélérer le phéno- pour constituer les stocks qui devront nutrition des plantes),
mène de fusion. être plus ou moins importants selon la — sur les métaux (carrosseries,
zone climatique considéré. ouvrages d'art),
L'utilisation du sel sous forme de « bouil- Le sel peut être approvisionné en sac de — sur les chaussées (choc thermique,
lie de sel» (épandage d'un mélange de 50 kg: ce mode d'approvisionnement microfaiençage, dèsenrobage des gra-
sel solide et de saumure — eau salée — augmente fortement les coûts et doit être nulats, oxydation et maculation de la
saturée) présente un certain nombre réservé aux utilisations ponctuelles en signalisation).
d'avantage : petites quantités. Le sel doit donc faire l'objet d'une utilisa-
— apport d'eau donc action immédiate et tion réfléchie.
meilleure tenue sur la chaussée, Pour des quantités plus importantes,
— action prolongée : en fondant le sel en l'approvisionnement se fait en vrac par
grain entretient l'action de la saumure. route, voie ferrée ou voie d'eau et le
Malgré la nécessité d'employer des stockage peut être réalisé sous abri ou à Le choix d'espèces végétales moins sen-
matériels spéciaux de fabrication et l'air libre, sur une aire imperméable et sibles (érables, charme, hêtre, tilleul...)
d'épandage, ces techniques devraient conçue de manière à éviter toute pollu- en bordure des voies « salées » peut limi-
connaître un développement rapide. tion des eaux souterraines. ter l'impact du sel sur la flore.

125
Les matériels : une gamme pour
tous les besoins

Les matériels utilisés peuvent être clas-


sés en deux catégories :
— les saleuses ou sableuses qui per-
mettent d'épandre les matériaux,
— les outils de déneigement qui permet-
tent le raclage ou l'évacuation de la
neige.

Ces engins sont adaptables sur toute


une gamme de véhicules: on appelle
couramment «chasse-neige» un véhi-
cule équipé d'un outil de déneigement.

On veillera particulièrement à la compati-


bilité entre le porteur et ses équipements
en terme de puissance et de charge utile. Outil d'épandage et son vétiicule tracteur.
Le choix du porteur devra tenir compte
de son utilisation en dehors de la période
hivernale.
Outre ces moyens spécialisés, certains
matériels de travaux publics tels que les
chargeuses sur pneus et les niveleuses
peuvent être utilement employés.

Les saleuses ou sableuses

De la simple pelle à l'épandeuse


moderne de grande capacité, il existe
une large gamme de matériels plus ou
Des outils de déneigement sont conçus pour moins perfectionnés. La définition et le
s'adaptera différents types de véhicules choix du matériel sont évidemment fonc-
porteurs. tion des tâches à accomplir, (longueur
des circuits, nature des matériaux,
méthode de traitement).
Les saleuses les plus couramment utili-
sées sont généralement automatiques et
peuvent être tractées ou portées. Leur
capacité varie suivant les modèles de 1,5
à 8 m l Elles se composent d'une trémie
de stockage, d'un système d'extraction à
bande transporteuse, à vis ou à chaîne,
et d'un système d'épandage le plus sou-
vent constitué d'un disque à ailettes.

La largeur d'épandage et l'asymétrie


(possibilité de saler deux voies en roulant
sur une seule) sont généralement régla-
ble. Le contrôle du débit doit être effec-
tué régulièrement pour bien maîtriser les
dosages.

Il existe des sytèmes d'asservissement


du dosage de la saleuse à la vitesse
d'avancement du porteur qui permettent
des dosages précis et constants.

126
Les outils de déneigement
Ils sont de plusieurs types :

Les engins de raclage (« rabot», « lame


biaise», «étrave») se fixe à l'avant d'un
véhicule et poussent la neige sur les
côtés de la route, formant un bourrelet.

— Un « rabot » est constitué d'une lame à


âme métallique ou plastique munie d'un
couteau de raclage en caoutchouc. Son
action est limitée à l'enlèvement de la
neige fraîche en faible épaisseur (quel-
ques centimètres) ou de la neige fon-
dante. Il permet des largeurs de déneige-
ment de 2,50 m à 3,50 m à des vitesses
allant jusqu'à 50 km/heure.

Un rabot élimine la neige fraîctie en faible épaisseur.

— Une «lame biaise» est une lame à


âme métallique ou plastique munie d'un
couteau de raclage métallique ou syn-
thétique. Elle permet de travailler jusqu'à
des hauteurs de 50 à 60 cm de neige
fraîche. Sa capacité est généralement
fonction de son poids et de la puissance
du véhicule pousseur. Il existe une large
gamme de lames allant de 300 à plus de
1 500 kg, les largeurs de travail variant de
2 à 5 mètres.
Une lame biaise est mieux adaptée pour les fortes épaisseurs.

— Une «étrave» est constituée de deux


lames assemblées en forme de V. Elle
est utilisée pour l'élimination des neiges
durcies ou en fortes épaisseurs.
L'étrave est dite «transformable» lors-
que son angle d'ouverture peut baisser
jusqu'à la convertir en lame de déneige-
ment ou en pousseur (angle négatif).
Le choix de l'outil de déneigement sera
opéré d'une part en fonction de la nature
de la neige et de son épaisseur mais
aussi en fonction du poids de l'outil (com-
patibilité porteur) de la vitesse de dénei- fe..i^'.i.<^ .,:(C., A~,-..i .••*' .nbfc^
gement et du coefficient de glissance de
la neige sur la lame. Une étrave peut attaquer des neiges durcies.

127
Les engins d'évacuation («fraise»,
«turbine»), également fixés à l'avant \ - :••

d'un véhicule, reprennent la neige et


peuvent la projeter à plusieurs mètres de
la route au moyen de cheminées d'éva-
cuation orientables.

— Une « fraise » est constituée d'un tam-


bour rotatif horizontal qui attaque la
neige grâce à des aubes de fraisage qui
«taillent» la neige et l'évacuent vers l'ar-
rière dans les cheminées d'évacuation.
Faites pour travailler dans la neige dure,
les fraises ont un rendement générale-
ment faible (vitesse de travail de 500 m à
6 km/h).

— Une «turbine» est constituée d'une


hélice à pales très enveloppantes qui
découpent la neige et l'évacuent vers
l'arrière dans les cheminées d'évacua-
tion. Sur neige fraîche et à puissance
égale, elles ont un rendement supérieur
à celui des fraises.
Une fraise évacue la neige dure hors de la plate-forme.

Suivant les utilisations, il existe toute une


gamme de fraises et turbines allant de
l'outil conduit manuellement jusqu'au
gros matériel automoteur (débit pouvant
atteindre 8 000 mVh).
Ces engins d'évacuation sont utilisés
pour éliminer les bourrelets de neige lais-
sés par le passage des lames ou des
étraves. En agglomération, ils permettent
le chargement de la neige sur les
camions. Les gros matériels sont utilisés
pour l'ouverture des cols ou l'enlèvement
de masses de neige importantes
(congères, avalanches).

Dans les neiges tendres, une turbine autorise des vitesses plus élevées.

Les engins de travaux publics


De nombreux engins de travaux publics
peuvent être utilisés en complément ou
en remplacement des engins spéciali-
sés:
— les bouteurs («buldozers») sont
capables grâce à leur puissance de
pousser des masses importantes de Les véhicules porteurs d'engins de - les véhicules spéciaux, puissants et
neige mais présentent un risque de dété- déneigement à quatre roues motrices, adaptés au
rioration de la chaussée par les patins Trois catégories de véhicules sont géné- déneigement des zones fortement ennei-
des chenilles, ralement utilisées : gées.
— les niveleuses peuvent être utilisées — les tracteurs agricoles, bien adaptés
pour racler la neige, aux travaux de déneigement tant en voi- En général, les constructeurs d'outils de
— les chargeuses sur pneus peuvent rie urbaine qu'en zone rurale, déneigement indiquent le tonnage et la
être utilisées pour enlever la neige ou la — les camions de chantiers, adaptés puissance requis pour le véhicule por-
charger sur camion. aux travaux de déneigement courants. teur.

128
Dans le même ordre d'idées, des pan- Cas particuliers
Les méthodes neaux pourront être implantés le long de En agglomération
certaines voies, signalant l'absence d'in-
terventions en période hivernale. Il convient d'enlever par chargement sur
Il convient de n'exécuter que les salages
Par contre, lorsque le niveau de service camions les bourrelets de neige qui ont
réellement nécessaires.
le justifie, un traitement curatif, destiné à pu être laissés par le passage des
Bien connaître l'état du réseau en sur-
rétablir au mieux la situation sera exé- chasse-neige, afin de permettre l'écoule-
veillant attentivement les risques d'in-
tempérie facilite la décision d'interven- cuté dans les meilleurs délais. ment normal des eaux de ruissellement
tion au moment opportun. Pour cela, il Les services doivent donc être bien orga- et le stationnement des véhicules. En ce
importe de rechercher une bonne nisés (personnels en alerte, matériels qui concerne les trottoirs, un arrêté muni-
connaissance : prêts à fonctionner) et disposer de cipal donne en principe la responsabilité
moyens d'information et d'alerte effi- du déneigement aux riverains.
— des points sensibles du réseau
— des prévisions météorologiques caces et diversifiés. Il convient notam- Itinéraires équipés de glissières de
— des conditions atmosphériques au ment de prévoir: sécurité et autres dispositifs de rete-
voisinage de la route : — l'organisation de patrouilles en nue
• observation visuelle de patrouilleurs, période de riques, Le déneigement peut poser des pro-
• mesure de la température (air et — la bonne utilisation de matériels de blèmes particuliers:
chaussée) et de l'humidité relative de détection éventuels, - Une neige très abondante peut, par
l'air, — la collaboration d'observateurs exté- son seul poids, provoquer le «débouton-
— de l'état de salinité de la chaussée rieurs dignes de confiance. nage» des glissières qui doivent alors
(réactifs ou appareil spécifique). Une fois en alerte, l'équipe chargée de être réparées et réinstallées au prin-
De ces connaissances découlent la déci- l'intervention doit être opérationnelle temps. Pour pallier cet inconvénient, il
sion d'intervention et le choix de la dans les meilleurs délais. est possible de rigidifier quelque peu la
méthode à mettre en oeuvre. liaison entre le support et l'élément de
En cas de verglas, le traitement curatif glissement, grâce à une pièce spéciale-
Action préventive
consiste en un salage à raison de 20 à ment conçue à cet effet et qui minimise la
Elle consiste à créer ou à maintenir une 30g/m^ qu'il conviendra de renouveler si perte d'efficacité de l'ensemble.
certaine salinité à la surface de la chaus- nécessaire. — Le passage des engins de déneige-
sée, de façon à éviter la formation du ment s'accommode parfois difficilement
verglas, par un salage à faible dosage En cas de neige, on adaptera la méthode de la présence des différents dispositifs
(de 5 à 15 g/m^ selon les cas). d'intervention à la nature de la neige ren- de retenue :
Tout traitement préventif systématique contrée. Retenons qu'une neige pou- • les glissièrres sont enfoncées par la
est à exclure. L'expérience fait en effet dreuse et sèche par temps froid ou une neige que poussent les lames biaises et
ressortir que cette pratique n'est généra- neige mouillée, sont éliminées par le tra- les étraves,
lement efficace que dans 50% des cas et fic. Seule une neige humide risque de se • les murs continus provoquent un
génère des surconsommations de sel compacter sous circulation et mérite un «bourrage» qui réduit la largeur utile de
importantes. Elle est même dangereuse traitement, de préférence à la bouillie de la chaussée.
par: sel. Les turbines et fraises évitent ces invon-
— le maintien d'une humidité constante Dans tous les cas, il convient de racler vénients, et sont à recommander sur les
sur la chaussée, la neige avant de procéder au salage. itinéraires ainsi équipés.
— le degré de protection incontrôlable
(rejet par le trafic, dilution),
— la fausse sécurité procurée aux usa-
gers.
On lui préfère un traitement « précuratif »
exécuté dans les délais les plus courts
qui précédent l'apparition du phéno-
mène.
La nature du fondant employé joue éga-
lement un rôle important dans la réussite
du traitement.
Ainsi sur une chaussée sèche, il sera
préférable d'utiliser une saumure ou une
bouillie qui présentent une meilleure
tenue sur la chaussée que le sel en
grains.
En tout état de cause, la surveillance du
réseau et la disponibilité d'une équipe
d'intervention sont indispensables pour
renouveler le traitement si nécessaire :
ceci suppose la mise en place de crédits
spécifiques qui ne sauraient être justifiés
que par un enjeu important. Les routes à
trafic faible ne représentent pas, en
général, un tel enjeu.
Action curative
Lorsque le verglas s'est formé ou que la
neige tient sur la chaussée, il faut adap-
ter l'intervention au niveau de service
attribué à l'itinéraire. Ainsi, sur certaines
voies à faible trafic, une «mise au noir»
systématique ne sera pas recherchée
car totalement irréaliste au plan écono-
mique. En ville, une petite turbine permet de charger la neige sur camion.

129
Congères en sites montagneux: un
des principaux problèmes qui se posent vent
est celui des congères, qui se forment le
plus souvent derrière un accident de ter-
rain soumis au vent dominant. Seule, une
chaussée en remblai peut donc être
épargnée par le phénomène mais cette
disposition n'est pas souvent réaliste. Il
..^^..:.....,^

Formation de congens
•^•^^'^•:rv...

H
iMi/ •• .-'•<^''^"

dans une zone en déblai


est cependant possible de limiter son
ampleur en provoquant la congère en
dehors de la plate-forme routière grâce à Le vent provoque des congères pendant et après les chutes de neiges.
des obstacles judicieusement disposés.
Les zones les plus critiques peuvent faire
l'objet d'un programme de traitement
systématique. Il convient alors de s'en-
tourer des conseils de techniciens avisés
car le problème est souvent plus difficile
à résoudre qu'il n'y paraît. Les dispositifs
retenus (barrières, haies) gagneront à Haies etistontes
s'intégrer dans le site aussi harmonieu- renforcées
sement que possible. On leur associe le
plus souvent des plantations: conifères
de différentes variétés, mais aussi frêne Création de haies
et hêtre aux altitudes moyennes, ainsi
que certains arbustes (sorbier, noisetier).
Les propriétaires riverains devront le plus
souvent être sensibilités et associés
(voire intéressés) à cette action. Il est donc souhaitable d'atténuer ce phénomène en coupant le vent..

Principes pour
l'organisation du service
hivernal
Fixer des objectifs de traficabllité modu-
lés par itinéraire constitue le fondement
de toute organisation de service hivernal.
De là découle la détermination des 2,40 wi
moyens en personnel et en matériel
nécessaires.
Ces moyens sont onéreux et doivent
donc être coordonnés au mieux. La
grande variété des cas de figure suscep-
tibles d'être rencontrés ne permet pas de
suggérer ici une organisation-type. Un
certain nombre de principes généraux barrière "Wyoming
peuvent cependant être énoncés. Ces
principes qui servent de base pour l'éla-
boration d'un « plan d'intervention de via- et en disposant judicieusement des obstacles perpendiculaires à sa direction.
bilité hivernale», pourront guider les res-
ponsables d'un réseau dans la recherche
d'une organisation rationnelle du service Botriirt
hivernal : VenC
— se constituer, si besoin est, en syndi-
cat intercommunal de lutte contre la -^^^VJN y " congère
neige et le verglas et se doter de moyens 25 à. 35"
propres, adaptés à l'ampleur habituelle
du problème à traiter,
k
Ef^mlile de diiftoilCif onti- congire

— recenser les matériels appartenant


aux administrations, aux entreprises ou — élaborer des consignes et affecter des — veiller à la qualité et à la bonne utilisa-
aux particuliers et pouvant être utilisés tâches précise à chaque catégorie de tion des moyens de liaison (téléphone,
en cas de besoin. Passer si nécessaire personnel, liaisons radio),
des contrats avec les propriétaires de — prévoir la mise «en astreinte» des — assurer la formation du personnel,
ces matériels, pour une utilisation régu- personnels chargés de l'intervention sur — organiser si possible des exercices
lière ou exceptionnelle, les circuits prioritairres (cette disposition d'entraînement en dehors des périodes à
— établir un classement des itinéraires, suppose le dédommagement des per- risques,
routes, ou voies urbaines, par ordre de sonnels visés: primes ou congés spé- — assurer une information précise des
priorité, ciaux). usagers de manière aussi rapide et par
— définir des circuits d'Intervention utili- — veiller à l'entretien du matériel d'inter- des moyens aussi variés que possible:
sant au maximum des chemins d'égale vention, panneaux indicateurs, répondeur télé-
priorité, — veiller à établir un réseau d'alerte effi- phonique, communiqués transmis par les
— affecter à chaque circuit des matériels cace, utilisant notamment les services chaînes régionales de radio et télévision,
et des équipes d'intervention, météorologiques régionaux et locaux, notamment.

130
Les effets du gel et du dégel
Dans notre pays au climat tempéré, l'hiver est caractérisé par l'apparition de températures négatives, variables selon les années.
Périodiquement, apparaissent des hivers exceptionnellement froids qui engendrent de graves désagréments pour les hommes,
les animaux et les végétaux, mais aussi pour certains minéraux, comme nous le rappelle l'expression du vocabulaire courant
«geler à pierre fendre ».
Les hivers 1984-85, 85-86 et 86-87 n'ont pas connu en toute région une rigueur de type exceptionnel mais suffisante pour que
leur impact économique soit très important.
Si à la suite de ces hivers et en particulier de l'hiver 1984-85, le coût de remise en état des chaussées n'a pas alteind le niveau
record observé à la suite de l'hiver 1962-63, c'est en raison à la fois des travaux d'adaptation du réseau routier réalisés depuis
1963, et de l'application très rigoureuse d'une politique de protection des «routes fragiles» par des «barrières de dégel ». Un bilan
concernant l'hiver 1984-85 à fait ressortir que :
- 4% du réseau national renforcé (800 km), 60% du réseau national non renforcé (5000 km) et la plus grande partie des routes
départementales ont été «sous barrière de dégel » pendant une à quatre semaines,
- 18% de la totalité des établissements industriels, commerciaux et agricoles soit environ 500000 entreprises ont été gênés par
les barrières de dégel,
- les pertes de chiffre d'affaires annoncés par ces entreprises (qu'il ne faut pas assimiler à des pertes de production de l'écono-
mie française) se sont élevées à 33 milliards de francs.
Ces chiffres indiquent bien que les problèmes de protection du réseau routier face aux effets du gel et du dégel sont toujours
d'actualité.

Gel et dégel des


chaussées
A quelque 20 ou 30 mètres sous la sur-
face du sol, la température est constante
toute l'année (12°C environ). Lorsque la
température atmosphérique devient
négative, l'isotherme 0°C pénètre dans
le sol et dans les chaussées. Cette iso-
therme se matérialise par un «front de
gel» qui sépare le sol gelé (localisé en
dessous de l'isotherme 0) du sol non
gelé. Tant que les températures
moyennes journalières demeurent néga-
tives, le front de gel descend, de plus en
plus profondément, sous la surface du
sol.
Au voisinage du front de gel, la transfor-
mation en glace de l'eau contenue dans Rigueur comparée des hivers : statistiques sur un siècle à CLERMONT-FERRAND.
les sols s'accompagne d'un «appel
d'eau » qui s'explique par une théorie
physique assez complexe (phénomène
de «cryosuccion»). Cette manifestation
est d'autant plus importante que le sol
est «gélif ».
Dans les sols non gélifs, la congélation
de l'eau ne se traduit que par une légère
augmentation de volume. Celle-ci est
compensée par une diminution des
vides contenus dans le matériau, et n'en-
traîne aucun désordre grave.
Dans les sols gélifs, en revanche, l'eau
se trouve comme aspirée vers le front
de gel. Il s'ensuit pour ce dernier une
tendance à ralentir sensiblement sa pro-
gression, tant qu'il reste alimenté par
l'eau provenant des couches sous-
jacentes concernées par les forces de
succion. Le résultat est une énorme

En 1963, le dégel a provoqué des dégâts considérables.

131
rfëT" 5fev 25fev \lmar5
Tours

Piminuf'ion de lo déflexioh
pendant le g<-/
(mciUturc poffance)
Pef/exion
-t (mauvaise \fioi-tan<ie)

l
Pfise de décision.
t lie Zew«
derrière I L Préavis de pose de barrière \ LBarriète\ e.n f^lace .1
de décj&l
I Pértçde. I
Période de q&l de. d,
- ^ ^

Evolution de la partance d'un sol gélifsous l'effet du gel-dégel.


Phasage de la procédure de barrière de dégel.

concentration de «lentilles de glace» — Eliminer l'eau contenue dans les sols Gélivité des sols
dans un espace assez restreint. Lors du supports gélifs. Une bonne étanchéité de
dégel, toute cette glace fond et le sol la surface de la chaussée et un drainage La «gélivité d'un sol» mesure son apti-
n'est généralement pas assez perméable soigné y contribuent. Dans la plupart des tude à « aspirer » de l'eau dans les condi-
pour permettre à l'eau de s'évacuer rapi- cas cependant, un drainage totalement tions d'un essai normalisé pratiqué par
dement. Il s'ensuit une «bouillie de efficace serait d'un coût prohibitif. des laboratoires spécialisés. Il n'existe en
dégel" qui peut faire perdre au sol la effet aucun critère simple permettant
— Rendre insensible au gel la plate-
quasi-totalité de sa portance pendant d'apprécier cette aptitude. Les résultats
forme support de chaussée en prévoyant
plusieurs jours. de cet essai permettent de distinguer 3
une couche de forme d'épaisseur suffi-
classes de sols: «très gélifs», «peu
C'est pendant cette période que sont sante en matériau non gélif. Cette solu-
gélifs» et «non gélifs».
posées les barrières de dégel pour limi- tion est généralement à préconiser pour
Les sols non gélifs sont, hélas, les moins
ter la circulation des poids-lourds sur les les chaussées neuves.
fréquemment rencontrés sur notre terri-
itinéraires dont les chaussées ne sont — Pallier une éventuelle chute de por- toire. Parmi les matériaux très gélifs, on
pas conçues pour s'opposer à l'appari- tance du support par une surépaisseur peut citer la plupart des craies et tufs cal-
tion du phénomène gel-dégel, ou pour y donnée aux assises de chaussées, ou caires, des marnes, des loess et des
résister. par l'utilisation de matériaux traités aux arènes granitiques. La quasi-totalité des
liants hydrauliques. Cette solution est le limons sont peu ou très gélifs. Le com-
plus souvent onéreuse. portement au gel des argiles peut varier
Protection des chaussées contre Quelle que soit la solution retenue, un
les effets du gel et du dégel d'un extrême à l'autre. Les sols « insensi-
surcoût doit être consenti. Ce surcoût bles à l'eau » (cf. chapitre 3) ne sont pas
Les effets décrits ci-dessus suggèrent est fonction de la gélivité du sol de gélifs (mais la réciproque est inexacte).
différentes solutions pour éviter de fondation et de la rigueur de l'hiver
recourir, le cas échéant, aux barrières de contre les effets duquel on cherche à se
dégel : prémunir.

132
Rigueur des hivers — L'indice de l'hiver «rigoureux non Si la protection de la chaussée contre les
Deux grandeurs principales sont utilisées exceptionnel», qui caractérise le plus effets des hivers les plus courants peut
pour apprécier la rigueur des hivers. rigoureux des hivers courants, est en généralement être obtenue sans grandes
général l'indice de rang n° 3 observé difficultés, il n'en va pas de même, sur la
Indice de gel : entre 1951 et 1975. Un hiver de rigueur plus grande partie du territoire métropoli-
Une période de gel peut être caractéri- comparable à celle-ci revient en tain, lorsque l'on cherche à se prémunir
sée assez simplement en effectuant la moyenne avec une périodicité de contre un hiver plus rigoureux. Il appar-
somme des températures moyennes 10 ans, mais de 1984 à 1987 certaines tient donc à la collectivité responsable de
journalières négatives enregistrées au régions ont connu trois hivers de ce type. l'ouvrage d'examiner avec le projeteur le
cours de cette période. Le total obtenu Les services de l'Equipement peuvent surcoût à consentir en fonction de l'ob-
est appelé « indice de gel ». fournir les valeurs de ces indices de réfé- jectif recherché, et de décider en
Si plusieurs périodes de gel distinctes rence pour une région donnée. connaissance de cause du niveau de ris-
ont été observées, un hiver peut être que qu'elle accepte de prendre en fonc-
caractérisé par le plus élevé des indices tion du budget dont elle dispose et de
de gel calculés. l'importance quelle attribue au maintien
Par le biais des indices de gel, les statis- de la circulation lourde en toute saison
tiques de la Météorologie nationale ont sur la liaison concernée.
permis de distinguer 2 familles d'hivers. Profondeur de gel :
— Les hivers «exceptionnels», tel l'hiver La « profondeur de gel » mesure la péné-
1962-63 pour l'ensemble du pays ou l'hi- tration du front de gel dans les chaus-
ver 1984-85 pour l'Ouest, le Sud-Ouest sées. Elle est variable suivant les maté-
et le Sud-Est de la France dont la riaux rencontrés et leur teneur en eau, ce
période de retour est probablement de qui n'en fait pas un critère objectif pour
l'ordre de 20 à 30 ans. mesurer la rigueur d'un hiver. En
— Les hivers « courants ». revanche, cette information est très inté-
A ces deux familles d'hivers sont asso- ressante ponctuellement puisqu'elle per-
ciés deux indices de gel. Par convention : met d'apprécier si le sol gélif est atteint
— L'indice de l'hiver exceptionnel est (en par l'isotherme 0 sous une chaussée
un point donné) le plus élevé des indices donnée. A cet effet, des « indicateurs de
observés entre 1951 et 1975, période profondeur de gel » peuvent être implan-
pour laquelle la Météorologie nationale tés par les laboratoires des Ponts et
dispose de statistiques très complètes Chaussées, à la demande des collectivi-
sur un réseau de stations assez dense. tés.

Courbe des « iso-indices


de gel •> de « l'hiver
exceptior)nel ».

133
Les barrières de dégel
Les cfiaussées n'ayant pas été réhabili-
tées ou conçues pour résister aux effets
du dégel doivent être protégées par des
restrictions de circulation plus connues
sous le nom de « barrières de dégel ».
Ces restrictions de circulation néces-
saires à la sauvegarde du patrimoine
routier engendre une gêne importante
aux acteurs économiques, qui a pu être
chiffrée à 33 milliards de francs lors de
l'hiver rigoureux de 1984-85 (cf. ci-des- Connaissance du réseau
sus « les effets du gel et du dégel »). La gestion des barrières de dégel et la
De plus la Direction des routes et de la définition de leurs seuils nécessitent au
circulation routière du ministère de préalable un certain niveau de connais-
l'Equipement a publié en 1978 une ins- sance du réseau et notamment il est
truction générale sur les barrières de nécessaire de connaître :
dégel (82) et le SETRA a établi en 1985 Des tableaux ont été établies pour les
— la structure de la chaussée (nature, «chaussées souples» permettant de
un dossier d'information (83) sur ce
épaisseur), déterminer les seuils de barrières de
sujet dont les principes permettent la
— la sensibilité au gel (nature du sol dégel en fonction de la structure de la
mise en œuvre de dispositions prati-
support, l'état de surface, le drainage), chaussée, de la nature du sol support et
ques sur les voiries des collectivités
— le trafic poids-lourds (classe de trafic), de «l'indice de gel atmosphérique».
locales.
— le climat (pluviométrie avant le gel, les Ces tableaux font l'objet d'une note d'in-
En juin 1988 un groupe de travail du indices de gel de référence).
«Club d'échanges d'expériences des formation du SETRA (84). Il n'existe plus
Il est bien évident que plus la connais- que 2 seuils 6t et 12 t. Le choix d'un
routes départementales» à proposé une sance est grande, plus les risques d'er-
révision du système des barrières de seuil pour un itinéraire et la décision de
reur sont limités. pose relève du pouvoir du maître de
dégel sur les voies secondaires. Cette connaissance du réseau permet
Ces principes et propositions rendent l'ouvrage: Etat, département ou com-
de définir des sections appartenant à mune.
crédibles les barrières de dégel vis-à- une même famille dès lors que leur
vis des décideurs, des usagers, des Le niveau 6t correspondrait technique-
comportement est voisin, en dehors ou
acteurs économiques et des forces de ment à une limite de charge de 4t par
lors des périodes de dégel. Un regrou-
police et passent obligatoirement par : essieu simple à roues jumelées. Peu
pement peut se faire par itinéraire, par
— une bonne connaissance du réseau, d'adaptation possible, ce niveau s'appli-
zone géographique ou zone climatique
— l'application d'une méthode unique querait à un réseau local vulnérable.
pour déterminer le seuil des barrières
pour la détermination des seuils et des Le niveau 121 correspondrait technique-
de dégel à mettre en place pour chaque
autorisations de circulation, ment à une limite de charge de 8t par
famille de route et par type d'hiver.
— l'information la plus complète des essieu simple à roues jumelées, et
Des sections tests représentatives d'un
usagers, conduirait en pratique à autoriser la cir-
groupement de sections de route d'une
— le respect des décisions prises. culation des poids lourds de poids total
même famille sont suivies durant toute
en charge inférieur à 12t et de l'ensem-
la période de dégel pour permettre de
ble des véhicules de plus de 12t avec
déterminer les dates de pose et dépose
une charge réduite pouvant aller jusqu'à
des barrières.
la moitié de la charge utile, sous réserve
que le chauffeur puisse en apporter la
Méthode unique pour la preuve.
détermination des seuils Cette autorisation de circulation peut
Les paramètres physiques influant sur le faire l'objet d'un arrêté général définis-
comportement des chaussées au dégel sant les preuves justificatives pour
sont les suivants: constater que le poids du chargement
— La rigueur de l'hiver: elle conditionne transporté est inférieur à la demi-charge
la profondeur de gel dans la chaussée utile.
et le sol support.
— La nature et l'épaisseur des couches Suppression des dérogations. Cette
de chaussées: elles permettent de procédure intègre implicitement le sys-
quantifier la protection thermique appor- tème des dérogations permanentes ou
tée par la chaussée à son sol support adaptations techniques pratiquées anté-
gèlif ; sur le plan mécanique elles condi- rieurement. Elle ne peut être fiable et
tionnent les contraintes supportées par crédible que si elle est accompagnée
le sol support et les couches de chaus- d'une suppression des dérogations. Si
sée. sur une portion de réseau il convient de
— La gélivité du sol support: elle définit laisser circuler certaines catégories de
sa plus ou moins grande aptitude à se véhicules normalement interdits, le ris-
gorger d'eau sous l'effet du gel. que encouru doit être accepté au niveau
— La perméabilité de la couche de sur- du classement de la route et non par un
face et le drainage favorisent ou limitent système de dérogations. Pour des cas
l'alimentation en eau du sol support ; ces particuliers ou transports d'urgence, la
paramètres aggraveront ou diminueront mesure d'exception consiste en une
la gélivité intrinsèque du sol support. levée provisoire de la barrière. Cette
— Les conditions climatiques préhiver- règle peut paraître rigoureuse: elle est
nales : une période de gel sera d'autant largement compensée par la souplesse
plus dangereuse que la période qui considérable apportée à l'ensemble du
l'aura précédée aura été plus humide. système.

134
Information la plus complète des — pendant la pose des barrières, le per-
usagers sonnel d'astreinte pourra se consacrer
pleinement à l'information des usagers. Il
Il est recommandé qu'une concertation
sera aidé dans sa tâche par l'installation
ait lieu avec les milieux professionnels
d'un répondeur téléphonique spécialisé
(syndicats de transporteurs, industriels,
et d'une messagerie par minitel. Il est
chambres de commerce ou d'agriculture,
bien sûr nécessaire de s'appuyer sur les
services de police et autoroutiers,
structures performantes des «Centres
armées, collectivités locales, SNCF,
régionaux d'information et de coordina-
etc.).
tion routière» (CRICR).
Cette concertation sous l'égide du préfet
et du président du conseil général peut
permettre de :
— donner l'information sur l'utilité des
barrières de dégel, Respect des décisions prises StgnaU'totion dcftosition
— établir une carte des seuils en insis- La détermination des seuils prend en
tant sur les routes libres quel que soit compte un certain risque sur la chaus-
l'hiver et programmer sa diffusion et son sée. Il est impératif que les décisions
financement, prises soient respectées. Les forces de K02t.5
— répertorier les entreprises dites sensi- police ou de gendarmerie et les agents
bles qui devront être averties directe- assermentés des DDE, des services
ment par télex ou téléphone. techniques départementaux et commu-
Après classement du réseau selon les naux pourront aisément effectuer les
seuils : contrôles du fait de la clarté des mesures
— pendant le gel, le préavis de pose mises en œuvre et surtout de l'absence
(voir schéma du processus ou sous- de dérogations.
chap. précédent «gel et dégel des
chaussées») permet de sensibiliser les
acteurs économiques et les usagers de
la route. Cette information doit être le
plus large possible et faire appel aux
moyens modernes de communication
(minitel, TV régionale, télex, etc.). L'infor-
mation de la pose doit être faite pendant Pt-ésignalisat-ian l i .
les heures ouvrées des entreprises suffi- frioyenne disTance.

sament en amont pour leur permettre de


mettre en place des solutions provisoires
de remplacement. Une Signalisation temporaire adaptée
doit être mise en place et vérifiée
pendant toute la durée des restrictions
de circulation.

CALENDRIER PRATIQUE
Outils ou organismes
ETAPES Actions à Entreprendre
d'aides à la décision
Printemps/Eté Connaissance du réseau CETE - DDE - STD

Eté Concertation avec les partenaires Chambres consulaires


Début de l'Automne économiques Abaques pour déterminer les seuils
Détermination des seuils et des
autorisations de circulation
Atteinte des couches Préavis de pose Indicateurs de profondeur de gel
gélives par le front de gel Information des usagers Météorologie :
Mise en place de la signalisation — indice de gel atmosphère
— évolution probable des températures à
court terme

Dégel Pose des barrières Laboratoire régional :


mesures des déflexions
Retour à la normale de la teneur Levée des barrières Laboratoire régional :
en eau du sol et évaluation mesures des déflexions
de la portance du sol

135
BIBLIOGRAPHIE

Chapitre Z Chapitre 3 Chapitre 4


(1) Décret 79-1152 du 28.12.79 abro- (11) « Mémento des spécifications fran- (20) Arrêté du 24.11.67 modifié sur la
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partie, nouvelle édition 87. nissement routier». Direction des (27) «Cahier des charges d'homologa-
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1988.**** 82.* Note technique provisoire n° 5 du
(10) «Feux de carrefours - Mainte- Note d'information n° 34 «Les 5.11.81.*
nance de premier niveau» - Note écrans drainants en rive de chaus- (28) Circulaire interministérielle 80-112
d'information n° 59 du SETRA sée» de la série chaussées-dé- du 25.08.80 relative à la signalisa-
(Mai 88).* pendances édité par le SETRA tion des sen/ices et des points
(Janvier 88).* d'intérêt touristique modifiée et
(18) "Stockage des granulats, aires de complétée par l'instruction intermi-
stockage», guide technique. Di- nistérielle 81-86 du 23.09.81.
rection des routes et de la circula- (29) Instruction interministérielle 81-87
tion routière, SETRA - LCPC. du 23.09.81 relative aux relais
Mars 81.* d'information-service.
(19) «Météorologie et terrassements» (30) Loi 79-1150 du 29.12.79 relative à
recommandation SETRA - LCPC. la publicité, aux enseignes et pré-
Juin 86.* enseignes.
(19bi s) «Le déroctage à l'explosif (31) Décret 76-148 du 11.02.76 relatif
dans les travaux routiers» à la publicité et aux enseignes vi-
guide technique SETRA - sibles des voies ouvertes à la cir-
LCPC. Avril 88.* culation publique.
(32) Arrêté interministériel du 30.08.77
fixant les conditions et normes ap-
plicables aux dispositifs lumineux
ou rétroréfléchissants visibles des
voies ouvertes à la circulation pu-
blique.
(33) Décrets 80-923 et 80-924 du
21.11.80 portant règlement natio-
nal de la publicité.
(34) Ordonnance 58-1351 et son dé-
cret d'application 58-1134 du
27.12.58.
(35) J.O. Débats parlementaires, Sénat
du 26.06.79.

136
Chapitre 5 Chapitre 6 Chapitre 8
(40) Loi 76-629 du 10.07.76 relative à (61) «Instruction relative à l'agrément (81) Circulaire interministérielle du
la protection de la nature et aux conditions d'emploi des 4.09.78 (et directive technique y
(41) Décret 77-1141 du 12.10.77 pris dispositifs de retenue des véhi- annexée) relative à l'organisation
pour l'application de l'art. 2 de la cules contre les sorties acciden- et à l'exécution du service hiver-
loi 76-629 du 10.07.76 relative à telles de chaussées». MELATT. nal.*
la protection de la nature. Juin 88. Edité par le J.O. (82) «Instruction générale sur les bar-
(42) Loi 83-630 du 12.07.83 relative à (62) Dossier guide «Renforcements rières de dégel». Direction des
la démocratisation des enquêtes coordonnées et plantations» édité routes et de la circulation routière.
publiques et à la protection de par le SETRA.* SETRA - SERES. Septembre 78.*
l'environnement. (63) Notes d'information n° 12 «Plan- (83) Dossier d'information «Barrières
(43) Décret 85-453 du 23.04.85 pris tations d'alignement» n° 19 de dégel » du SETRA - Décembre
pour l'application de la loi 83-630 «Attention! ponceaux, fossés. 85*
du 12.07.83 têtes d'aqueducs, danger ! » n° 47 (85) Note d'information n° 48 «les
(44) Note d'information n° 5 «Les «Les poteaux, obstacles dange- barrières de dégel sur routes
enquêtes publiques routières», du reux » de la série circulation-sécu- secondaires» de la série chaus-
SETRA, avril 1987, série écono- rité - équipement-exploitation sées-dépendances édité par le
mie - environnement - concep- édité par le SETRA.* SETRA.*
tion.*
(45) Circulaire 78-16 du 23.01.78
(Transports) relative à la métho-
dologie applicable pour l'établis-
sement des dossiers d'étude
d'impact en matière de projets
Chapitre 7
routiers. (68) «L'entretien courant des chaus-
(46) "Etude d'impact des projets rou- sées» guide pratique. Février 87.
tiers», instruction provisoire. SETRA*
SETRA. Janvier 1978.* (69) «L'entretien et l'assainissement»
(47) "Voies pour la communication» - guide pratique à paraître. SETRA.*
Direction des routes, délégation à (70) «L'entretien des dépendances
la qualité de la vie. Décembre vertes » guide pratique à paraître.
1984. SETRA.*
(49) Circulaire 70-326 du 26.06.70 (71) «Traitement chimique des abords
(Intérieur). chaussées», guide technique.
(50) Décret 77-1112 du 1.09.77; le SETRA. 1984.*
fascicule 35 du CCTG fait l'ojet du (72) Circulaire CTOA p. 1360 du
fascicule 78-3 bis du bulletin offi- 19.10.79 diffusant «l'instruction
ciel du ministère de l'Equipement. technique pour la surveillance et
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chés de mise en végétation de l'Equipement. - «La surveillance
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allées». Collection mission du mars 1981 de la «Démocratie
paysage. MELATT. locale »).
(53) " L a taille des arbres». Collection (73) «Instruction technique pour la
mission du paysage. MELATT. surveillance et l'entretien des
(54) "La réalisation pratique des ouvrages d'art» - 2*" partie - Fasci-
haies, brise-vent et bandes boi- cule n° 01 relatif aux dossiers
sées». Collection mission du pay- d'ouvrages de mars 8 1 .
sage. MELATT. (74) «Guide du gestionnaire de tunnel
routier» édité par le CETu.
Novembre 82.***

* Disponible au Bureau des Ventes du Service d'études techniques des routes et autoroutes (SETRA), 46, av. Aristide-Briand,
B.P. 100 - 92223 BAGNEUX cedex - Tél.: (1)4231 3 1 3 1 .

" Disponible au Centre d'études du machinisme agricole, du génie rural, des eaux et des forêts (CEMAGREF). Division mécani-
que (jes sols, génie civil, parc de Tourvoie B.P. 121 - 92164 ANTONY c e d e x - T e l : ( 1 ) 4 0 9 6 6 1 2 1 .

* " C isponible au Centre d'études des tunnels (CETu), 109, av. Salvador Allende, Case 1° 1 - 69674 BRON cedex - Tél.:
7841 81 25.
**** Disponible au Centre d'études des transports urbains (CETUR), 8, av. Aristide Bhand - 92220 BAGNEUX - Tél.:
(1)46 5711 47,

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Page laissée blanche intentionnellement
Ministère de L'Equipement, du Logement, des Transports et de la Mer
Service d'Etudes Techniques des Routes et Autoroutes

Conception graphique : Noëlle Prinz - Michel Raby - (1 ) 43 36 19 97

Création - Impression : Groupe CITOH - Tél. : (1 ) 46 57 12 36


Imprimé en France - 06/89

Achevé d'imprimer le 23 juin 1989


Dépôt légal n° 1736 - 2" trimestre 1989
ISBN 2-11-0856440
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Ce document est propriété de I Administration, il ne pourra être utilisé ou reproduit, même
partiellement sans l'autorisation du SETRA

© 1989 SETRA - Dépôt légal : Juin 1989-N ISBN 2-11 - 0856440


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"•\^-''^'--'^y-'y\-y''^'\t\. Ce document, très général, s'adresse aux maîtres d'ouvrage et -V.**!''•*•-•V''*"^<*'.':''^v*.
_|7*'.•.•^;'„Sy;;,; ;;:*;%•" aux maîtres d'(ï>uvre qui ont en charge la gestion des voies des '"*' 'V'*••'.".•!« ^ • • . • ' t ' ' . i '
; ' t ' ^ ' V . i i : V * . ^ _ ; ; .,l"s'i"'-, .'^'î;;* collectivités locales.
l i ^ v / ^ ' i " ; - ; ' " . ii£v.-î;.' •••. ,i."^'. "Voiries à faible trafic" traite par grands thèmes de tous les i.''' i r ' " ' - V * ' " .
^ N y \ v ' ' ; ^ 5 r ' . - ' - ' ' V . •'•••y;-j--^'' aspects inhérents à la conception et à l'entretien des voies sup- •"!*V'.-'. , * ! i W ' ' . ' » ' ' * -
.*."-*-'"-V;';v., *..''":'-../ r[ '• portant des trafics jusqu'à 3 000 véhicules/jour en rase campagne -' '• ^ ' X . ' f ' • , *>• ' •• ^'.'"•
rl':J". ••\» ".•~:",*.V,\ .•'•";' .»• V et dans les traversées de petites agglomérations. '*f . i j ^ *; ••'''••'•». ^'^•.•» •••
.>^.'''.-v'v;f : ' : ! ^V ••j,.-.V.'. Sont successivement abordés: les enjeux de la gestion de ces voi- ' . i ' i ' • -, *'? ^'". ;*-Vu •*• !
r ? ' \ ..'.X*'. " ' V * ' " - ^ ' ^ ' ' '^'^^' '^ géométrie de la route, la conception des chaussées, la *''«'t.)'~ . « ' " . * - • / . ' •
-••-..:•,: ^.^•'.^'•^•^ •}•.<'_.•. V. '''"*. signalisation et le balisage, i'eavironnement et les aménagements f-.»'...^'.' ' ' i ' V ' - ' • • ' • •'^
<• '}'r^f.:-'^ :\.'*:^.;^~.J}-i paysagers, les aménagements de sécurité, l'entretien des chaus- . . • - ' . - w j ^ . * r ••.•'''••.'.•• ••'*^'
:;•'•^'. m-vr/v- .••' v - . j ^ ; ; * ^ , ^ sées, des dépendances et des.ouvrages d'art, l'exploitation de la •V-%*'-**/ • ' * ' • • - • .;''^^'"
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'•• '•••'X;.'' [ j j j " * ' •'. ri^'v- pnme contractors who are in charge of the mar)agement of the i ;.•"••' .*• •'• "'•'^i • ' ""
^t» .^""^ V ' " ' ' • • " V - ' ^ ' î i ' ' ' roads within local communities. * C?-. • '^ f ••, .""L"*.';
•.••>:"-.' .•,.','^' / . . ' . " , . ; . . i ; . ..- "/.ow traffic road Systems" deals, through major, thèmes with ail • •.'.•••' ''»'•- '*••'.*• •>'•'.
'.-..•^•"'."^••;"- •^'••v*y*:,î''' ? • ' - U , - . f/ie aspects of design and maintenance of carriageways supporling " PS^ .;'".'•••_.? •••• ''^ • | i»'
\ i ( f . / ' l . :-.''v-;>',^'f, ^^-..Jî.V' y " p fo 3 00(^ Veh/day in open country and crossings of small •'^•'"•. V*.'. "' "• -'i-.,.'']^
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''•'•*./•,.,./•'. 7?^!**,.'•^•;'./;v Are treated in a séquence : the stakes of the management of thèse '.-''•'• * / / : . • V ' ? . '-.i
« • •.•V'\V •*••"'•."* • " ' • * '^'' road Systems, the road geometry, the pavement design, the traffic '> .l'^'-^y '-''.^'"P •• '••- '''•'
•.."»• J-,".«' ;•''.•"•''••-.> ;\"'"',- signs and the posting, the environment and the landscaping, the *'^*/\-f" •:" ^*'^.'^?'"••'• . • ' ^
^','.' »!.•,'•';•••••'*'f*'!-"?".'.. safety improvements, the pavement, shoulder and engineering ' v ' ^ •.*•'•.'•'.'.• , ^''*
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^ Baulasttrâger und an die Bauherren die fur den Betrieb der Stras- '.:••>:»,.; ^ ' •.•.•.•.
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verbunden sind. sind. .•>.•..•, ^ Ç t i V i v . " •
••.••,?'-^-'''"^fck'- V'^x•••.•'' ! i ' '^^ werden nacheinander behandeit: die Wichtigkeit des Betriebs •• • . * • - ,^'_'
» • ' • , ' ' • • " T - ' - ' * ( • " • * * • •*^ dieser Netzwerke, die Géométrie der Strasse, die Gestaltung der ';",'%•••"•"• .'*
. • - . •

!-y • • v ^ ^ . ^ \ - ? - . ,^v,•.,".,• Fahrbahn, die Verkehrszeichen, die Umwelt und die Landschafts- i- ,.*>*. v . o • '
< * , " : ; . ••»>-„'-.,V;**i•';•>•
. ; • * • . ! • .' gestaltung,
f ^ ^ ^ ï i c i i i u i tj^, die
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j i u i ICI I nrii,~»au3uauit;r I, die
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v„/1 i i c i i i c i i i u t i f ^ der
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^'••V»'v*.' bahn, der Nebenanlagen und der Ingenieurbauwerke, den W i n - .•:• *.'•,•' ' l B ( ' • " - , ' * *•*<
V. y ^ " . 1 ' ^ " terbetrieb. '^^'f >'^ ^ Vr--'^-^'9
-«>•••• -.iP

'4iv. • i ; i^.- V": \ /?fDf5 VMIES DE POCO TRAFICO - ;' \f


r " v - . . " ' i ! • • ' » ' • * •' *••.••:• ^•'''^' (locumento, de orden muy gênerai, esta dinjido a los contra- • ' ' * ' * ' • • • V * ',-'^' ."'*
j ''.'\*^'- v : ••• '.». ••..•".'.'* '^ ^'^^'"' y -3 l(>^ promotores que tienen a su cargo la gestion de las :": '• •. ' '^•,- \/'J^ ;' .'••*•
••-'•.•I'"^-* - • '^'••.»"•>;•:.'.•'•.•• colectividades locales. ',. •.••••••'•.•••. «^•••*•'-V îc * '
.*:•.«:'";'''>•"•^ •^*''•.^^•••' "Redes viales de poco tràfico" trata mediante grandes temas ^ ' .i< *• "^ • . ' ! ' Y ? *•.?
\' \^K-^'.,'' 'S- !•* " *••.'."••• todos los aspectos relatives a la concepciôn y mantenimiento de i- ."'••VJ' '•^''•- ••"^••» •,••;•'••''
^ ^'.y.'.^ "^^-t' '^-'J". -^ h.'- l'JS vias que soportan trâficos hasta 3000 veh/dia en carreteras en •••••^ ' V^v-*! "••..;•• : ' ' ' ^ ' *
>•• V ' »,'•.•' '• .'.'.<..•.•••**;4 campo abierto y en las traversfas de pequehas agiomeraciones. -.",.'.'•*'..>'*• •' ' « i ' ^ V ' ' - ^ " ^ • •
•' ^ •• '•• ••• - ' '• ••^:' • , Se tratan suce.wamente: los envites de la gestion de estas vfa^i, la '\ • !^;_.' :':•••• •,V^'*''^''\ià
'i geometna de la carretera, la concepciôn de las calzadas, la seha-
- « ? . . • ; - , • : = '
lizaciôn, y el halizamiento, el medio ambiente e instalaciôn de
• • • .
pafsajes, instalaciôn de la seguridad, el manteniento de las calza- •••"^ \'»'*.* *t. .
das, los complementos de la carretera y las obras de arte, explo- *'Jr 4.; '_*• y • • • , '(Ê^'. •."••
taciôn vfai en invierno. 's ^'' • N ,%:*'••: - ^ '•.'^••J
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?>^^J ^ ' ?'* éC^ Service d'Etudes Techniques ^^i'^I^ïi^
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