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techniques et méthodes
des laboratoires des ponts et chaussées
This document describes the conditions for performing and analysing measurements of pavement
response to a dynamic solicitation. The measurement process is based on the application of a
dynamic solicitation on the road surface and the measurement of the response close to the impact
point. The response is sensitive to structural internal damages.
A general section describes the principle of the method, its application domain and the common
requirements for all applications. Appendices give furthermore detailed explanations.
Méthode d’essai des lpc n°70
Two specific operating processes (investigation along a road section, monitoring a pilot zone) specify
Auscultation dynamique
the requirements for performing and analysing measurements. Different examples of application are
presented including damage mapping or synthetic indicators.
ISSN 1167-489X
Réf : ME 70
Prix : 35 Euros HT
Auscultation dynamique
des structures de chaussée
Méthode d’essai n° 70
Mars 2009
Prix : 35 Euros HT
Ce document est propriété du Laboratoire Central des Ponts et Chaussées et ne peut être reproduit,
même partiellement, sans l’autorisation de son Directeur général (ou de ses représentants autorisés)
© 2009 - LCPC
ISBN 978-2-7208-2540-9
CrossRef 10.3829/me-me70fr
SOMMAIRE
INTRODUCTION ..............................................................................................................................................7
GÉNÉRALITÉS ................................................................................................................................................9
1. Objet de la méthode .................................................................................................................................9
2. Domaines d’application ...........................................................................................................................9
3. Principe général de la méthode ..............................................................................................................9
4. Spécifications à respecter.....................................................................................................................11
Concernant l’appareil réalisant l’essai......................................................................................................11
Concernant les mesures annexes à l’essai..............................................................................................12
5. Références bibliographiques ................................................................................................................12
Sommaire
1. Acquisition des mesures.......................................................................................................................13
Paramètres mesurés ................................................................................................................................13
Localisation, pas et repérage des mesures .............................................................................................13
Informations complémentaires .................................................................................................................13
Caractéristiques des appareils de mesures .............................................................................................14
Stockage des mesures.............................................................................................................................14
2. Exploitation des mesures......................................................................................................................14
Calcul de la matrice de dommages individuels d’auscultation dynamique ..............................................14
Localisation de défauts ............................................................................................................................14
Calcul d’un indicateur de dommage multi-fréquentiel ..............................................................................15
3. Sécurité des équipes .............................................................................................................................15
4. Exemple de document émis ..................................................................................................................15
Identification de la section auscultée .......................................................................................................15
Localisation des défauts...........................................................................................................................16
Indicateurs multi-fréquentiel .....................................................................................................................17
générale
durée de vie estimée d’une chaussée en grave bitume de 20 à 5 ans [Chea, 2007]. En
présence d’une interface défaillante, une solution de fraisage jusqu’à cette interface doit
généralement être envisagée pour mettre en place un entretien durable.
Sommaire
Outre la mesure des épaisseurs des couches, le carottage permet de détecter et localiser la
présence d’un défaut d’interface. Cet essai peut être complété par un essai d’ovalisation
[Martin, 1995] pour mesurer directement les déformations dans la chaussée. Ainsi, on
peut estimer l’épaisseur, la rigidité des couches et l’état des interfaces de la structure.
Présentation
Cependant, ces essais sont lents et destructifs.
Une technique non-destructive alternative consiste à réaliser un essai d’auscultation
dynamique des chaussées.
Cette technique pour l’auscultation des chaussées débute vers 1970. Sa naissance est
liée aux difficultés de réalisation des mesures à l’aide du vibreur Goodman [BL spécial J,
1968]. Pour appliquer cette technique de propagation d’ondes, il était nécessaire de vérifier
l’homogénéité de la structure de la chaussée sur une distance suffisante. Pour vérifier
ce caractère homogène, on appliquait la technique du marteau et de la main. Celle-ci
Figure 1
Illustrations du
collomètre à gauche
[Guillemin, 1975]
et du collographe à
droite [Boulet, 1983].
Page 6 Auscultation dynamique des structures de chaussée
consistait à frapper la surface de la chaussée à l’aide d’un marteau (émission d’un choc), et
à évaluer subjectivement la réponse de la structure en posant l’autre main à côté du point
de choc. Cet essai simple fût d’abord automatisé par le collomètre [Guillemin, 1975] qui
propulsait une masse sur la chaussée et mesurait la réponse globale de la chaussée à l’aide
d’un géophone (Fig. 1). Le collographe [Le Houedec, 1983] fut développé pour assurer une
mesure en continu. Malheureusement, la sollicitation sinusoïdale mono-fréquentielle était
trop basse fréquence pour être aussi pertinente qu’un choc qui permet de couvrir une large
gamme de fréquences.
Figure 2
Le système Colibri
monté à l’arrière d’un
véhicule.
Introduction
1. Objet de la méthode
La présente méthode définit la façon d’exécuter et d’exploiter les mesures d’auscultation
dynamique dans le cadre des études routières.
2. Domaines d’application
La méthode d’auscultation dynamique des structures de chaussées intervient
principalement dans les études routières de renforcement ou pour le suivi de zone
témoin. Dans le premier cas on appliquera le Mode opératoire 1 Auscultation d’une section
de chaussée, dans l’autre cas, on utilisera le Mode opératoire 2 Auscultation d’une zone
témoin.
Comme toutes les autres méthodes mécaniques appliquées aux structures de chaussées,
Généralités
la présente méthode est sensible aux propriétés viscoélastiques des matériaux bitumineux.
En présence de ce type de matériaux, l’amortissement des phénomènes physiques à
observer augmente avec la température. Pour des structures contenant plus de 0,15 m de
matériaux bitumineux, la méthode ne s’applique pas au-delà d’une température de 30 °C
au cœur de ce matériau.
Figure 3
Principe de l’essai d
d’auscultation dynamique.
Page 10 Auscultation dynamique des structures de chaussée
4. Spécifications à respecter
Concernant l’appareil réalisant l’essai
La détection de la présence de dommages sur une zone homogène en structure se fait par
comparaison entre les valeurs calculées sur une zone saine et celles obtenues sur une zone
dégradée. Les spécifications requises pour les appareils visent donc à vérifier que ceux-
ci sont capables de distinguer les populations de mesures de zones saines et dégradées
parmi un ensemble de mesures.
Un appareil sera conforme à la présente méthode pour la détection de défaut dans un
type de structure si sur une structure représentative et comportant des zones avec et sans
défaut, il est capable de distinguer la population des mesures réalisées sur la zone saine
de celle des essais réalisés sur la zone endommagée. Pour cela, on réalise un essai de
répétabilité (au minimum dix essais) sur des corps d’épreuves tels que ceux présentés en
annexe II représentant différents états d’interface. Le module de la fonction de transfert
est calculé pour chaque essai. On sépare les résultats d’essais en deux populations
représentatives des essais réalisés sur la zone saine d’une part et des essais réalisés
sur la zone avec défaut d’autre part. Pour comparer ces populations de mesures, on
calcule la moyenne de la population des mesures réalisées sur la zone saine (resp. avec
défaut), m1 (resp. m2). Pour tenir compte de la dispersion des essais sur chaque dalle, on
calcule également les écarts-types, σ1 et σ2 associés à chacune des deux populations de
mesures. La fonction de transfert associée à la zone saine est en principe moins élevée
que celle associée à la zone avec défaut. On compare donc une fonction de transfert haute
représentative de la zone saine égale à TF1 = m1 + 2σ1 à une fonction de transfert basse
représentative de la zone comportant un défaut TF2 = m2 - 2σ2. Pour chaque fréquence,
les populations sont considérées comme significativement différentes si TF2 > TF1. Selon la
fonction de transfert utilisée, pour la présentation des résultats, on pourra normaliser les
fonctions TF1 et TF2 par la moyenne m1.
Un appareil est déclaré conforme pour l’auscultation d’un type de structure si l’application
de la procédure ci-dessus sur des corps d’épreuves représentatifs (cf. Annexe II) permet
de définir une bande de fréquences continue d’au minimum 1000 Hz pour laquelle les
populations sont admises comme significativement différentes. On trouvera en annexe II
la description de corps d’épreuves pour différents types de structure et un exemple
d’application de cette procédure.
Page 12 Auscultation dynamique des structures de chaussée
5. Références bibliographiques
[Bats-Villard, 1991] Bats-Villard M., Influence des défauts de liaison sur le dimensionnement
et le comportement des chaussées, Thèse de doctorat, Université de Nantes, 1991.
[Bertrand, 1996] Bertrand L. et al., Études routières, Application d’un radar pulsé mono-
statique à l’auscultation des chaussées, LCPC, Méthode d’essai LPC n° 42, juin 1996.
[Boulet, 1983] Boulet M., Gramsammer J.-Cl., L’auscultation des chaussées en France, Les
laboratoires des ponts et chaussées, Missions et recherches, LCPC, pp. 93-97, déc. 1983.
[BL spécial J, 1968] Ouvrage collectif, Utilisation du vibreur Goodman en auscultation des
chaussées, LCPC, Bulletin de liaison spécial J, 1968.
[Chea, 2007] Chea S., Contribution à l’auscultation structurelle des chaussées mixtes : détection
des défauts d’interface à l’aide de la déflexion, Thèse de doctorat, INSA de Rennes, France,
2007.
[Dérobert, 2003] Dérobert X., Techniques radar appliquées au génie civil, LCPC, Études et
recherches des LPC, Sciences pour l’ingénieur n° 19, 109 pages, octobre 2003.
[Guillemin, 1975] Guillemin R., Le collomètre : Dispositif de détection des défauts au voisinage
de l’interface béton bitumineux - assise traitée, Bulletin de Liaison des LPC, n° 80, pp. 19-21,
nov.-déc. 1975.
[Le Houedec, 1983] Le Houedec D., Marchand J.-P., Riou Y., Approche théorique sur le
comportement d’une chaussée soumise à l’action d’un appareil d’auscultation dynamique : Le
collographe, Annales des Ponts et Chaussées, vol. 27, pp. 25-38, 1983.
[Lepert, 1996] Lepert Ph. et al., Études routières, Exécution et exploitation des carottages de
chaussées, LCPC, Méthode d’essai LPC n° 43, nov. 1996.
[Martin, 1995] Martin J.-M., Études routières, Ovalisation, Exécution et exploitation des
mesures, LCPC, Méthode d’essai LPC n° 41, juin 1995.
[Pérez, 2008] Pérez S., Approche expérimentale et numérique de la fissuration réflective des
chaussées, Thèse de doctorat, École centrale et université de Nantes, mars 2008.
[Pouteau, 2004] Pouteau B., Durabilité mécanique du collage blanc sur noir, Thèse de doctorat,
École centrale et université de Nantes, déc. 2004.
[Simonin, 1997] Simonin J.-M. et al., Études routières, Déformabilité de surface des chaussées,
Exécution et exploitation des mesures, LCPC, Méthode d’essai LPC n° 39, avril 1997.
[Simonin a, 2005] Simonin J.-M. et al., Dynamic investigation of pavement, Bearing Capacity of
Roads Railways and Airfields, Trondheim, Norvège, juin 2005.
[Simonin b, 2005] Simonin J.-M., Contribution à l’étude de l’auscultation des chaussées par
méthode d’impact mécanique pour la détection et la caractérisation des défauts d’interface, Thèse
de doctorat, INSA de Rennes, France, 2005.
MODE OPÉRATOIRE 1 :
AUSCULTATION D’UNE SECTION DE CHAUSSÉE
Mode opératoire 1
Le relevé consiste à recueillir simultanément en chaque point de mesure les paramètres
suivants :
Sollicitation exercée sur la chaussée au point d’essai ;
Réponse recueillie à la surface de la chaussée au point d’essai ;
Repérage de la mesure.
En l’absence d’indication spécifique, les relevés se font sur la voie supportant le trafic
lourd dans la bande de roulement de rive. Le relevé est effectué en une succession de
points généralement régulièrement espacés. L’intervalle entre deux mesures doit être
au maximum de 5 mètres. Il doit être adapté à la taille des défauts recherchés, et doit
permettre d’obtenir au minimum trois mesures sensibles à la présence de ce défaut. Le
repérage nécessite la mesure par rapport à l’origine du relevé des abscisses :
Des points de repères ;
Des points de mesures.
Informations complémentaires
Localisation de défauts
La localisation des défauts s’effectue visuellement sur la carte des dommages telle que
celle présentée sur la figure 1. Elle permet de définir pour chaque défaut :
Méthode d’essai N° 70 Page 15
Figure 4
Carte du dommage en fonction de l’abscisse et de la fréquence.
Indicateurs multi-fréquentiel
À partir des résultats précédents, nous avons calculé la moyenne des dommages dans les
bandes de fréquences suivantes :
de 1500 à 4500 Hz ;
de 4500 à 5500 Hz.
La figure 5 présente les variations de ces indicateurs multi-fréquentiel le long de
l’itinéraire ausculté.
Indicateur
1 D1A D1B D1C D2C D3A D3B
0,9 Figure 5
1500 - 4500
0,8 4500 - 5500 Variation des indicateurs
multi-fréquentiel de
0,7
dommage le long de la
0,6 section auscultée.
0,5
0,4
0,3
0,2
0,1
0
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
Distance (m)
MODE OPÉRATOIRE 2 :
AUSCULTATION D’UNE ZONE TÉMOIN
Le présent mode opératoire s’applique à l’auscultation d’une zone témoin pour son suivi
spatial ou temporel.
Mode opératoire 2
Paramètres mesurés
Le relevé consiste à recueillir simultanément en chaque point de mesure les paramètres
suivants :
Sollicitation exercée sur la chaussée au point d’essai ;
Réponse recueillie à la surface de la chaussée au point d’essai ;
Repérage de la mesure.
Informations complémentaires
Lors du relevé, on localisera tous les évènements pouvant influencer la mesure notamment
la présence de discontinuités de la structure (fissures, passage hydraulique, etc.). On
notera également les changements de revêtement de la surface de la chaussée.
Les mesures de la température de surface et du corps de chaussée sont fortement
recommandées, notamment en présence de couches bitumineuses. On peut se restreindre
à la prise de températures à différentes profondeurs en un point représentatif de la zone
auscultée.
Pour des structures contenant plus de 0,15 m de matériaux bitumineux, la méthode ne
s’applique pas au-delà d’une température de 30 °C au cœur de ces matériaux.
Page 20 Auscultation dynamique des structures de chaussée
Localisation de défauts
La localisation des défauts s’effectue visuellement sur la carte des dommages. Elle permet
de définir pour chaque défaut :
Ses limites ;
Sa bande de fréquences sensibles.
La zone auscultée est une partie d’une expérimentation sur le fonctionnement des fissures
réflectives sollicitées par les machines de fatigue FABAC du LCPC Nantes. La structure
est la suivante : 0,08 m béton / 0,095 m GB3 / 0,15 m SC / PF3. Le béton est fissuré par
sciage. L’expérience vise à tester différents systèmes anti-remontée de fissures qui ont
recouvert le béton. On s’intéresse à une fissure (joint 3) située dans une zone témoin
(6 BBSG) et à une fissure (joint 7) située au niveau d’un composé innovant, noté MD de
0,06 m d’épaisseur également.
On réalise au-dessus de chaque fissure une auscultation suivant trois profils dans et entre
les bandes de roulement. Pour chaque profil, les mesures sont effectuées sur 50 cm de
part et d’autre de la fissure, à raison d’une mesure tous les 2 cm pour une distance à la
fissure inférieure à 20 cm, et tous les 5 cm à une distance supérieure.
Les deux fissures sont sollicitées simultanément par les deux machines existantes. Deux
séries d’auscultations ont eu lieu :
la première le 23 décembre 2006 avant la sollicitation par les machines de fatigue
FABAC,
la seconde le 11 avril 2007 après la fatigue des fissures par les machines FABAC.
Les deux séries d’essais se sont déroulées sur une demi-journée dans des conditions
opératoires homogènes et constantes.
représentative de la structure saine. Il faut donc choisir (ou construire) une fonction de
référence unique pour l’ensemble des six auscultations réalisées sur le joint 7.
Pour chaque joint, nous choisissons comme fonction de référence celle déduite de
l’auscultation du profil initial sud.
Comparaison du percentile 20
des fonctions de transfert sur le joint 3 Figure 6
Courbes de référence
10-2 déduites des six profils
recueillis sur le joint 3.
0 1 2 3 4 5 6 7
Fréquence (kHz)
0 1 2 3 4 5 6 7
Fréquence (kHz)
Page 24 Auscultation dynamique des structures de chaussée
Figure 8
Cartes des dommages sur le joint 3 suivant les profils nord, centre et sud à l’état initial et à l’état
final.
Méthode d’essai N° 70 Page 25
Les cartes initiales montrent une sensibilité de l’essai à la présence de la fissure pour
une distance inférieure à 20 cm de celle-ci. La sensibilité de l’essai est plus grande dans
les bandes de roulement. Cette sensibilité vient probablement d’un couplage entre la
présence de la fissure sous-jacente, et la proximité du bord de la couche de roulement
(largeur réduite de la couche de roulement).
Figure 9
Cartes des dommages sur le joint 7 suivant les profils nord, centre et sud à l’état initial et à l’état
final.
Page 26 Auscultation dynamique des structures de chaussée
Pour le joint 3 (Fig. 8), les images à l’état final montrent un état d’endommagement
plus important (plus rouge) au voisinage de la fissure, notamment dans les bandes
de roulement. L’auscultation dynamique est sensible à une plus grande distance de la
fissure. Il est difficile de dire si cette sensibilité vient de la fissure qui s’est propagée dans
la couche de roulement ou de l’état d’interface décollé au voisinage de la fissuration. Le
dommage estimé par auscultation dynamique reste moins important entre les bandes de
roulement.
Pour le joint 7, les cartes de la figure 9 présentent le dommage suivant les trois profils
aux états initiaux et finaux. Les cartes montrent dès l’état initial la sensibilité de l’essai
d’auscultation dynamique à la présence de la fissure au voisinage de l’abscisse nulle. À
l’état final on observe un dommage plus important entre les bandes de roulement, et
surtout l’endommagement généralisé dans les bandes de roulement.
Indicateurs multi-fréquentiel
La figure 10 présente le dommage moyen estimé au voisinage du joint 3 suivant les
trois profils en début et fin d’expérimentation sur la bande de fréquences 1 - 5 kHz. On
observe un dommage moyen plus important sur une zone plus large en fin d’expérience.
Ce dommage moyen est beaucoup plus important dans les bandes de roulement.
Indicateur
1
0,9
Figure 10 0,8
Dommage moyen estimé État initial nord
0,7
sur les différents profils État initial sud
du joint 3 avant et après 0,6 État initial axe
fatigue de la structure. État final nord
0,5
État final sud
0,4 État final axe
0,3
0,2
0,1
0
-0,5 -0,4 -0,3 -0,2 -0,1 0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5
Distance (m)
Pour le joint 7, l’indicateur de dommage moyen (Fig. 11) confirme bien l’évolution du
dommage en intensité au voisinage de la fissure (abscisse nulle) entre les bandes de
roulement, et un défaut d’interface généralisé dans les bandes de roulement.
Méthode d’essai N° 70 Page 27
Indicateur
1
État initial nord
0,9 État initial sud
0,8 État initial axe Figure 11
État final nord
0,7 État final sud
Dommage moyen estimé
État final axe
sur les différents profils
0,6
du joint 7 avant et après
0,5 fatigue de la structure.
0,4
0,3
0,2
0,1
0
-0,5 -0,4 -0,3 -0,2 -0,1 0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5
Distance (m)
La figure 12 présente le dommage moyen calculé sur ces mêmes profils aux états initial
et final dans la bande de roulement sud. Les courbes sont très similaires le long des deux
profils auscultés à l’état initial. Par contre, à l’état final, on observe que le dommage du
joint 3 est concentré au voisinage du joint, tandis que celui du joint 7 est plus étendu. Cette
différence s’explique par l’évolution de la qualité d’état de l’interface qui s’est dégradée
sur l’ensemble du joint 7 alors que la dégradation est restée localisée pour le joint 3.
Indicateur
1
0,3
0,2
0,1
0
-0,5 -0,4 -0,3 -0,2 -0,1 0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5
Distance (m)
ANNEXE I - BASES DE LA MÉTHODE :
RÉPONSES COMPLEXES EN FRÉQUENCE D’UN SYSTÈME MÉCANIQUE
ANNEXE I
x(t), dépend de la valeur du discriminant de l’équation (A1.01). Celui-ci s’annule pour
l’amortissement critique λc (A1.02a). Pour un amortissement faible2 (λ < λc), le système
suit une oscillation périodique amortie de pulsation ω (A1.02b) inférieure à la pulsation
propre ω0 (A1.02c).
Le même système soumis à une force harmonique de pulsation ω, f(t) = f0exp(jωt) aura,
après une période transitoire un régime permanent périodique de même pulsation. On
montre que le mouvement du système s’écrit :
(A1.03a)
Avec :
la pulsation réduite : (A1.03b)
2 Nous nous plaçons dans cette hypothèse. Dans le cas contraire, le système a un mouvement apériodique somme de
deux exponentielles amorties.
Page 30 Auscultation dynamique des structures de chaussée
(A1.04)
La figure 13 illustre les variations du module de cette fonction pour différentes valeurs
d’amortissement réduit. Pour des amortissements faibles (ε < √2/2), il y a résonance du
système. L’amplitude des oscillations est supérieure à l’élongation statique (f0/k) pour une
gamme de fréquences. Plus l’amortissement est faible, plus le pic de résonance est élevé. Il
tend vers l’infini si l’amortissement tend vers zéro. La pulsation pour laquelle le module
de la réponse complexe en fréquence est maximum représente la pulsation de résonance,
ωr. Elle diminue lorsque l’amortissement augmente et est définie par :
(A1.05a)
(A1.05b)
Figure 13
Évolution du module
⎜H(a)⎜ et de la phase
Arg(H(a)) de la réponse
complexe en fréquence en
fonction de la pulsation
réduite dans le cas
de l’amortissement
fluide (à gauche) et
de l’amortissement
structural (à droite)
[Plusquellec, 2001].
(A1.06)
Amortissement structural
L’amortissement structural est un cas particulier d’amortissement où l’on admet que
l’énergie dissipée au cours d’un cycle est proportionnelle au déplacement, donc à l’énergie
élastique [Ewins, 2000]. La force équivalente peut alors s’écrire :
(A1.07)
En appliquant cette relation à l’équation (A1.01), on obtient la relation A1.09 qui permet
d’introduire la notion de module complexe. Soit :
(A1.08)
Rigidité complexe
Dans ce cas, la réponse complexe en fréquence est alors définie par :
(A1.09)
Dans le cas d’un amortissement nul, la résolution du système conduit à définir n modes
propres comprenant chacun une valeur propre correspondant à une fréquence propre, et
une déformée propre (vecteur ou forme propre) du système. Cette déformée est définie
à une constante près. On montre que les vecteurs propres forment une base orthogonale
(base modale) du système qui permet de rendre diagonale les matrices M et K (ainsi que
Λ sous certaines conditions).
Page 32 Auscultation dynamique des structures de chaussée
Dans le cas d’un amortissement proportionnel Λ = αK + γM, on montre que les déformées
propres sont les mêmes que celles du système sans amortissement. Dans le cas d’un
amortissement structurel, Λ = γM, les fréquences propres sont également inchangées
[Ewins, 2000]. Pour un matériau bitumineux répondant au modèle de Huet et Sayegh,
les modes propres (fréquences et déformées propres) seront donc les mêmes que pour le
même modèle sans amortissement. L’amortissement conduira à introduire un déphasage
entre la force excitatrice et le mouvement du système et à réduire l’amplitude des
vibrations, notamment au voisinage des fréquences de résonance.
La réponse complète du système à une sollicitation quelconque se calcule par superposition
des modes propres en sommant les réponses individuelles de chaque mode propre. On
reconstruit ainsi une réponse complexe en fréquence du système par sommation des
réponses complexes de chaque mode (Fig. 14). L’allure de la courbe cumulée présente les
caractéristiques suivantes [Girard, 1997] :
à basse fréquence on trouve une asymptote tendant vers la valeur statique ;
au voisinage d’un mode propre, le comportement est guidé par celui-ci ;
entre deux modes consécutifs, les composantes des deux modes s’additionnent
s’ils sont en opposition de phase, ils se soustraient dans le cas contraire (phénomène
d’antirésonance).
Dans ce dernier cas, une force importante est nécessaire pour obtenir une vibration à
cette fréquence.
Pour un système à plusieurs degrés de liberté, la réponse du système est guidée par
les différents modes propres du système au voisinage de chaque fréquence propre. La
réponse en fréquence présente des pics au niveau des fréquences propres dont l’amplitude
est conditionnée par l’amortissement du mode correspondant. Entre deux pics, la réponse
peut présenter des pics négatifs d’antirésonance. Dans le cas d’amortissement structural
(cas du modèle de Huet Sayegh), les vecteurs et fréquences propres sont les mêmes que
ceux du système sans amortissement. L’amortissement réduit l’amplitude des pics de
résonance et introduit un déphasage de la réponse
Xk Qk Mode k
lg X
Xk
2 Xk
Figure 14
Contribution des différents modes à la fonction de réponse en fréquence [Girard, 1997].
Méthode d’essai N° 70 Page 33
3. Système continu
Un système continu comporte une infinité de degrés de liberté. Les équations de
l’élastodynamique dans le cas linéaire permettent de montrer qu’il existe une infinité de
modes propres orthogonaux [Gérardin, 1996, Batoz, 1990b]. Généralement, il n’existe pas
de solutions analytiques aux problèmes permettant de calculer tout ou partie des modes
propres. Pour des problèmes complexes, on passe par une discrétisation par éléments
finis [Batoz, 1990a, b et c]. On revient ainsi à un système à n degrés de liberté dont on
calcule les solutions propres. Ces modélisations sont validées par comparaison avec des
solutions de référence (analytiques ou semi-analytiques) [Batoz, 1990b, Blévins, 2001].
(A1.11)
On peut également définir d’autres réponses complexes en fréquence selon les signaux
d’entrée et de sortie choisis. Plusquellec [Plusquellec, 2001] récapitule les différentes
dénominations que l’on peut trouver dans la littérature pour chacune de ces différentes
réponses complexes en fréquence.
Tableau III : Récapitulatif des différentes dénominations pour les réponses complexes
en fréquence selon [Plusquellec, 2001]
5. Conclusion
La réponse en fréquence d’un système lui est caractéristique. Elle relie les mouvements
du système à la force qui s’y exerce. Cette réponse en fréquence est conditionnée par les
différents modes propres de la structure. Elle présente des pics qui amplifient la réponse
au voisinage de chaque fréquence propre. Pour des matériaux de chaussées, on admettra
que les fréquences et formes propres ne sont pas modifiées par l’amortissement. Celui-ci
peut donc être introduit dans le calcul de la solution complète après calcul des modes
propres sans amortissement.
6. Références bibliographiques
[Batoz, 1990a] Batoz J.-L., Dhatt G., Modélisation des structures par éléments finis, Volume 1,
Solides élastiques, Hermes, 1990.
[Batoz, 1990b] Batoz J.-L., Dhatt G., Modélisation des structures par éléments finis, Volume 2,
poutre et plaque, Hermes, 1990.
[Batoz, 1990c] Batoz J.-L., Dhatt G., Modélisation des structures par éléments finis, Volume 3,
Coques, Hermes, 1990.
[Blevins, 2001] Blevins R-D., Formulas for natural frequency and mode shape, Krieger
publishing company, 2001.
[Ewins, 2000] Ewins D-J., Modal testing : theory, practice and application, Second edition,
Research studies press LTD, 2000.
[Géradin, 1996] Geradin M., Rixen D., Théorie des vibrations : Applications à la dynamique
des structures, Masson, février 1996.
[Girard, 1997] Girard A., Dynamique des structures techniques d’analyse et d’essai, Techniques
de l’ingénieur, B5 150, 1997, 22 pages.
[Piranda, 2001] Piranda J., Analyse modale expérimentale, Technique de l’ingénieur, R6 180,
décembre 2001.
[Plusquellec, 2001] Plusquellec J., Vibrations, Technique de l’ingénieur, A410a, février
2001.
ANNEXE II - APPLICATION DE LA MÉTHODE
À L’AUSCULTATION D’UNE CHAUSSÉE
ANNEXE II
Celles-ci dépendent à la fois de la température et de la fréquence. Le modèle proposé
par Huet [Huet, 1963], et complété par Sayegh [Sayegh, 1963] est aujourd’hui largement
adopté. Sa représentation schématique est donnée sur la figure 15. Ce module complexe
est dépendant de six paramètres dont l’un (τ), dépend de la température. Ce module est
également dépendant de la pulsation (ω). Pour une pulsation et une température fixée, le
module complexe peut s’écrire :
(A2.1)
E0
I II
Figure 15
Modèle rhéologique de Huet Sayegh du comportement des matériaux bitumineux
[Rainette, 1999].
Page 36 Auscultation dynamique des structures de chaussée
0,5 0,2
0 0
10 102 103 104 10 102 103 104
Fréquence (Hz) Fréquence (Hz)
0,6 10
0,4
5
0,2
0 0
10 102 103 104 10 102 103 104
Fréquence (Hz) Fréquence (Hz)
BBSG à 10 ˚C EME à 10 ˚C
BBSG à 40 ˚C EME à 40 ˚C
Figure 16
Exemple d’évolution des caractéristiques d’amortissement et de résonance pour deux
matériaux bitumineux (Béton Bitumineux Semi-Grenu et Enrobé à Module Élevé) en
fonction de la température et de la fréquence de sollicitation.
Méthode d’essai N° 70 Page 37
Figure 17
Vibration d’ensemble
d’une structure semi-
rigide saine (1972 Hz).
Figure 18
Vibration d’ensemble
d’une structure semi-
rigide avec défaut
d’interface (123 Hz).
Page 38 Auscultation dynamique des structures de chaussée
Module de l'inertance
1972 Hz
109
Figure 19
Comparaison du module
de l’inertance estimée
108
pour une structure de Structure avec défaut
type semi rigide avec et
sans défaut.
107
106
105
102 103 Fréquence (Hz)
Module de l'inertance
100
Figure 20
Interface décollée
Comparaison du module 10-1
d’inertance recueillie
au cours de répétabilité
sur deux dalles de même 10-2
Interface collée
structure.
Dalle 1 : structure saine.
10-3
Dalle 2 : structure avec
défaut d’interface.
10-4
10-5
0 1000 2000 3000 4000 5000 6000
Fréquence (Hz)
3. Réalisation de l’essai
La mesure d’auscultation dynamique sur chaussée (Fig. 21) consiste à appliquer une
sollicitation, s(t), à la surface de la structure à ausculter et à mesurer la réponse, x(t), à la
surface de la chaussée à une distance, d.
Dans la pratique la sollicitation appliquée est généralement un choc permettant ainsi de
couvrir rapidement une large gamme fréquentielle d’excitation. La réponse, généralement
l’accélération verticale, est mesurée à une distance faible (d ≤ 0,1 m) .
On recommande de répéter plusieurs fois (généralement 3) l’essai en un point de mesure
afin d’améliorer la fiabilité des résultats de l’analyse fréquentielle qui va suivre.
La sollicitation et la mesure de la réponse sont ensuite reconduites en chaque point de
mesure en tant que de besoin selon la zone ou la section à ausculter.
(A2.2)
Si plusieurs essais ont été réalisés, on calcule les spectres moyens notés G s x ( f , i ) ,
G s s ( f , i ) et G x x ( f , i ) .
(A2.3)
Page 40 Auscultation dynamique des structures de chaussée
(A2.4)
La fonction de cohérence se calcule à partir des valeurs moyennées sur plusieurs essais3
(généralement 3) des spectres des signaux d’entrée et de sortie. Si la fonction de cohérence
est égale à 1 pour une fréquence donnée, alors le signal de sortie est uniquement dû au
signal d’entrée. Dans le cas où elle est inférieure à 1, le signal de sortie a une composante
de bruit ou est dû à un comportement non linéaire du système.
On définit alors un seuil de cohérence minimum à respecter (généralement 0,8). Ce seuil
peut être adapté en fonction des études. Pour chaque valeur de fréquence, la réponse
n’est validée que si la fonction de cohérence correspondante est supérieure à ce seuil.
Pour chaque point de mesure, on obtient ainsi une fonction de transfert validée à
différentes fréquences. Par la suite, on se restreint à la population des mesures validées.
3 Calculée sur un seul enregistrement, la fonction de cohérence est égale à 1. Dans ce cas, cette fonction n’a aucun sens.
Méthode d’essai N° 70 Page 41
(A2.5)
On obtient alors une matrice des dommages. Cette matrice est utilisée pour construire
une carte de dommage avec en abscisse, l’abscisse des points de mesure, en ordonnée, les
fréquences, et en code couleur, le niveau de dommage. Les figures 22, 23 et 24 présentent
trois exemples de carte de dommages construites dans des contextes différents.
La figure 22 présente le résultat de l’auscultation d’une structure homogène comprenant
deux défauts d’interface. La structure comprend 6 cm de BB sur 2 × 10 cm de GB3 et 20 cm
de GNT. Les défauts d’interface ont été créés volontairement en plaçant un morceau de
papier Kraft de 0,5 × 0,5. La localisation théorique des défauts est indiquée sur la carte.
On observe que la bande de fréquences sensibles à la présence de ces défauts est comprise
entre 3000 et 5500 Hz. Le premier défaut (plus proche de la surface, est plus facilement
visible car le contraste de rigidité entre la structure saine et la sous-structure située au-
dessus du défaut est plus important.
La figure 23 présente le résultat de l’auscultation au voisinage d’un changement de
structure. On passe d’une structure qui comprend 6 cm de BB sur 10 cm de GB3 sur
30 cm de GNT à une structure plus souple comportant 6 cm de BB sur 40 cm de GNT.
Le changement théorique de structure est à l’abscisse nulle. Une partie de la structure
la plus rigide comprend un géogrille sous la couche de grave bitume. La fonction de
référence a été construite sans tenir compte de ce changement de structure. La carte
des dommages ne montre pas de différence liée à la présence du géogrille. Par contre,
on localise aisément le changement de structure au voisinage de l’abscisse -0,20 m.
La structure la plus souple apparaît au regard de l’auscultation dynamique comme
une partie endommagée comparativement à la portion de chaussée la plus rigide. Cet
exemple illustre bien la nécessité de dépouiller par zone homogène en structure les essais
d’auscultation dynamique.
La figure 24 présente le résultat de l’auscultation au voisinage d’une zone de transition
expérimentale. La structure est identique tout le long de la planche (6 cm de BB sur
40 cm de GNT), mais le compactage diffère de part et d’autre de l’abscisse nulle. Pour les
abscisses positives, il a été réalisé un compactage normal, pour les abscisses négatives le
nombre de passages de compacteur a été doublé. Sur la carte des dommages, on observe
une légère augmentation du niveau de dommage sur la planche la moins compactée. La
planche qui a reçu un double compactage apparait légèrement plus rigide pour l’essai
d’auscultation dynamique, ce qui conduit à une petite variation du niveau de mesure. L’un
des objectifs de cette planche expérimentale est de suivre cette différence de compactage
avec le trafic pour voir si celui-ci conduit à un post-compactage.
Page 42 Auscultation dynamique des structures de chaussée
Figure 22
Carte des dommages construite au-dessus de défauts d’interface.
Figure 23
Carte des défauts construite dans une zone de changement de structure.
Méthode d’essai N° 70 Page 43
Figure 24
Carte des dommages au-dessus d’une zone comportant deux niveaux de compactage différents.
6. Références bibliographiques
[Huet, 1963] Huet C., Étude par une méthode d’impédance du comportement viscoélastique des
matériaux hydrocarbonés, Thèse de doctorat, Faculté des Sciences de Paris, 1963.
[Pouteau, 2004] Pouteau B., Durabilité mécanique du collage blanc sur noir, Thèse de doctorat,
École centrale et université de Nantes, déc. 2004.
[Rainette, 1999] Rainette Ch., Étude du module complexe des enrobés bitumineux par
application du modèle rhéologique viscoélastique de Huet-Sayegh, Rapport IUP, 3e année,
Université de Poitiers, 1999.
[Sayegh,1963], Sayegh G., Variation des modules de quelques bitumes purs et bétons bitumineux,
Conférence au groupe français de Rhéologie, 1963, pp. 51-74.
[Simonin, 2005] Simonin J.-M. (2005), Contribution à l’étude de l’auscultation des chaussées
par méthode d’impact mécanique pour la détection et la caractérisation des défauts d’interface,
Thèse de doctorat, INSA de Rennes, France, 2005.
ANNEXE III - VÉRIFICATION DES SPÉCIFICATIONS
MÉTROLOGIQUES ET CORPS D’ÉPREUVES
1. Principe
ANNEXE III
La détection de la présence de dommages sur une zone homogène en structure se fait par
comparaison entre les valeurs calculées sur une zone saine à celles obtenues sur une zone
dégradée. Les spécifications requises pour les appareils visent donc à vérifier que ceux-
ci sont capables de distinguer les populations de mesures de zones saines et dégradées
parmi un ensemble de mesures.
Un appareil sera conforme à la présente méthode pour la détection de défaut dans un
type de structure si sur une structure représentative de ce type et comportant des zones
avec et sans défaut, il est capable de distinguer la population des mesures réalisées sur
la zone saine de celle des essais réalisés sur la zone endommagée. Pour cela on réalise un
essai de répétabilité (au minimum dix essais) sur des corps d’épreuves (cf. paragraphe
suivant) représentant différents états d’interface. Le module de la fonction de transfert
est calculé pour chaque essai. On sépare les résultats d’essais en deux populations
représentatives des essais réalisés sur la zone saine d’une part et des essais réalisés sur la
zone avec défaut d’autre part. À partir de ces deux populations de mesures, on effectue
un test de comparaison des moyennes qui permet de définir une bande de fréquences
pour lesquelles les moyennes diffèrent. Cependant, ce test n’indique pas que la différence
est significative. Pour comparer ces populations de mesures, on calcule la moyenne de la
population des mesures réalisées sur la zone saine (resp. avec défaut), m1 (resp. m2).
Pour tenir compte de la dispersion des essais sur chaque dalle, on calcule également les
écarts-types, σ1 et σ2 associés à chacune des deux populations de mesures. La fonction
de transfert associée à la zone saine est en principe moins élevée que celle associée à la
zone avec défaut. On compare donc une fonction de transfert haute représentant la zone
saine égale à TF1 = m1 + 2σ1 à une fonction de transfert basse représentant la zone avec
défaut TF2 = m2 - 2σ2. Pour chaque fréquence, les populations sont considérées comme
significativement différentes si TF2 > TF1. Selon la fonction de transfert utilisée, pour la
présentation des résultats, on pourra normaliser les fonctions TF1 et TF2 par la moyenne
m1.
Un appareil est déclaré conforme pour l’auscultation d’un type de structure si l’application
de la procédure ci-dessus sur des corps d’épreuves représentatifs permet de définir une
bande de fréquences continues d’au minimum 1000 Hz pour laquelle les populations sont
admises comme significativement différentes.
Page 46 Auscultation dynamique des structures de chaussée
2. Structures représentatives
On définit deux types de structures représentatives des différents contextes dans lesquels
l’auscultation dynamique des chaussées s’applique.
La première structure est une chaussée bitumineuse présentant un défaut d’interface
entre la couche de roulement (BBSG) et la couche d’assise (GB). L’épaisseur de la couche
d’assise est comprise entre 20 et 30 cm. L’épaisseur de la couche de roulement est comprise
entre 5 et 8 cm. La structure représentative doit comprendre une zone dont l’interface
entre la couche de roulement et la couche d’assise est décollée artificiellement (présence
d’un film polyane, d’un lit de sable). Cette zone doit avoir une surface d’au minimum
1 m².
La seconde structure est une chaussée en béton reposant sur une autre couche traitée. Elle
peut éventuellement être recouverte d’une couche de roulement (BBTM, ES). L’épaisseur
du béton est comprise entre 15 et 25 cm. L’épaisseur de la couche traitée sous-jacente
doit être au minimum de 10 cm. La structure peut être recouverte d’une couche de
roulement, mais on devra s’assurer que celle-ci est bien collée sur le béton sur l’ensemble
de la structure représentative. La structure représentative doit comprendre une zone
dont l’interface entre le béton et la couche traitée sous-jacente est décollée artificiellement
(présence d’un film polyane, d’un lit de sable). Cette zone doit avoir une surface d’au
minimum 1 m².
On peut réaliser la structure représentative soit en un seul bloc, soit par construction de
plusieurs corps d’épreuves (Fig. 25) représentant les états collés et décollés de la chaussée.
Dans tous les cas, les conditions de fabrication et de conservation de ces corps d’épreuves
doivent être identiques.
Figure 25
Colibri sur le corps
d’épreuves à interface
collée.
Méthode d’essai N° 70 Page 47
Module de l'inertance
100
10-3
10-4
10-5
0 1000 2000 3000 4000 5000 6000
Fréquence (Hz)
Page 48 Auscultation dynamique des structures de chaussée
Figure 27 8
Comparaison des
statistiques issues 6
des deux populations
de mesures.
4
-2
0 00 00 00 00 00 00 00 00 00 0
10 20 30 40 50 60 70 80 90 00
10
Fréquence (Hz)
techniques et méthodes
des laboratoires des ponts et chaussées
This document describes the conditions for performing and analysing measurements of pavement
response to a dynamic solicitation. The measurement process is based on the application of a
dynamic solicitation on the road surface and the measurement of the response close to the impact
point. The response is sensitive to structural internal damages.
A general section describes the principle of the method, its application domain and the common
requirements for all applications. Appendices give furthermore detailed explanations.
Méthode d’essai des lpc n°70
Two specific operating processes (investigation along a road section, monitoring a pilot zone) specify
Auscultation dynamique
the requirements for performing and analysing measurements. Different examples of application are
presented including damage mapping or synthetic indicators.
ISSN 1167-489X
Réf : ME 70
Prix : 35 Euros HT