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2017

Département
d’Electrotechnique

Ahmed Amine Ladjici


Ahmed Tiguercha

Protection des Réseaux


Electriques

[SUPPORT DE COURS
ELT L3]
Se familiariser avec les différents procédés et techniques de protection des réseaux électriques et de
ses éléments contre les différentes contraintes et assurer une meilleure protection.
Chapitre I : Introduction à la protection 2017

Chapitre I :
Introduction à
la Protection

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Chapitre I : Introduction à la protection 2017

Table des matières


I.1 Introduction........................................................................................................................................ 4
I.2 Principaux défauts dans un réseau électrique ................................................................................... 5
I.3 Conséquences des défauts sur le réseau électrique .......................................................................... 7
I.4 Appareils de mesures et réductions des grandeurs ........................................................................... 8
I.4.1 Transformateurs de courant ....................................................................................................... 9
I.4.2 Transformateur de Tension ....................................................................................................... 17
I.5 Généralités sur la protection ............................................................................................................ 21
I.5.1 Définition ................................................................................................................................... 21
I.5.2 Qualités principales d’un système de protection...................................................................... 22

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Chapitre I : Introduction à la protection 2017

I.1 Introduction

L’énergie électrique est produite dans les centres de production ou centrales électriques mais
dans la plupart du temps elle est consommée dans les foyers domestique jusqu’à la grande
industrie, en passant par l’artisanat, de l’agriculture et le tertiaire qui sont le plus souvent loin
des centres de production, donc d’où la nécessité d’acheminer cette énergie via un réseau
électrique qui se compose de différents éléments (Alternateurs, Transformateurs, lignes,
câbles,…etc.), qui sont sujets à des défauts électriques. Comme les équipements constituant le
réseau électrique sont très coûteux et pour assurer une alimentation sans interruptions, les
ingénieurs ont mis en place un système afin d’assurer ses deux fonctions ; qui est la protection
des réseaux électriques : désignant l'ensemble des appareils de surveillance et de
protection assurant la stabilité d'un réseau électrique. Figure I.1 montre la structure d’un
réseau électrique.

Fig I.1 Structure d’un réseau

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Chapitre I : Introduction à la protection 2017

I.2 Principaux défauts dans un réseau électrique

Les installations électriques peuvent être le siège d’un certain nombre d’incidents. Ces
incidents sont dus, dans la plupart des cas, à l’apparition de défauts qui donnent lieu à
l’établissement des courants de court-circuit soit entre conducteurs, soit entre un ou plusieurs
conducteurs et le sol. Pendant le court-circuit, l’admittance de la branche en court circuit
augmente. L’importance de la diminution de l’impédance est fonction de la position du point
de court-circuit dans le réseau. Le problème majeur du court-circuit, c’est qu’il engendre une
augmentation importante du courant dans quelques branches du réseau.

Le défaut qui se présente le plus fréquemment est le défaut phase-terre qui représente 80% des
défauts, causé par la mise accidentelle à la terre d’une phase du réseau. Également, il peut se
produire un défaut entre phases appelé défaut bipolaire à 17% : Le défaut entre deux phases
sans contact avec la terre est appelé défaut entre phases sans liaison à la terre et le défaut entre
phases via la terre est appelé défaut avec liaison à la terre.

L’incident le plus rare avec 3% est le défaut tripolaire dû au court-circuit entre les trois fils
avec ou sans liaison à la terre. C’est le seul défaut qui est symétrique.

Les défauts possibles qui peuvent apparaitre dans un réseau électrique sont:

a) court-circuit phase-phase.
b) court-circuit phase-terre.
c) choc de foudre.
d) choc de manœuvre.
e) surtension.
f) défaillance d'un disjoncteur.
g) défaut à la masse.
h) surcharge thermique.
i) surfluxage.
j) perte de synchronisme.
k) baisse de fréquence importante.

Par ailleurs, il faut les différentier en fonction de leur nature:

• fugitif : nécessitent une coupure très brève du réseau. Par exemple : balancement des
conducteurs sous l'effet du vent, objets divers charriés par le vent, brouillard givrant,
pluie en zone polluée, branche d'arbre proche d'une ligne, et brûlée par l'arc.
• permanent : nécessitent une intervention humaine pour remettre en route le réseau. Par
exemple : rupture d'un câble, ou de sa pince d'ancrage, et chute sur le sol, chute d'un
arbre, ou d'une grue, sur la ligne, acte de malveillance conduisant, par exemple, à la
ruine d'un pylône, détoronage d'un brin de conducteur, qui s'approche d'une autre
masse métallique.
• auto-extincteur : disparaissent spontanément rapidement.
• semi-permanent : nécessitent une coupure longue, de l'ordre de quelques dizaines de
secondes, pour disparaître.

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Chapitre I : Introduction à la protection 2017
En effet, le courant de défaut est assimilé en générale avec le courant de court-circuit car il est
le plus fréquent. Le courant de défaut apparaît lors d'un dysfonctionnement au niveau du
circuit électrique lorsqu'un court-circuit a lieu. Un contact involontaire se produit entre deux
conducteurs, ce qui provoque une augmentation de l'intensité électrique, voir la figure I.2

Fig I.2 Courant de défaut

Le tableau I.1 ci-dessous donne les différentes statistiques des défauts sur les réseaux aériens
par niveau de tension et pour le nombre de défaut par 100 km et par an.

Tableau I.1

On peut voir clairement que le type de défaut le plus fréquent est le monophasé qui
représente une grande majorité des cas. Néanmoins ce sont les défauts permanents qui
engendrent les dégâts les plus importants et qui sont souvent de type polyphasé.

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Chapitre I : Introduction à la protection 2017

I.3 Conséquences des défauts sur le réseau électrique


Les défauts peuvent avoir plusieurs conséquences :
1. Destructions provoquées par les arcs qui arrive à détruire les chaînes d’isolations,
fondre le cuivre et le plomb en présence du claquage d’un câble souterrain.
2. Echauffement dû à la présence des courants de court-circuit consécutifs. Ces courants
provoquent des échauffements importants, en particulier dans les câbles souterrains où
les échanges calorifiques avec l’extérieur sont assez limités.
3. Chutes de tension conséquences immédiate des courants de court-circuit qui
provoquent des brusques variations de tension, non seulement sur la ligne court-
circuitée, mais aussi sur les lignes adjacentes.
4. Présence d’efforts électrodynamiques : Si le matériel supporte le passage des courants
de court-circuit très intenses, il sera soumis à des efforts électrodynamiques
importants.
5. Explosions des disjoncteurs provoquées par l’importante valeur des courants de court-
circuit : Le fort courant peut provoquer l’explosion des disjoncteurs particulièrement
si ces derniers sont anciens et sont placés dans les réseaux moyenne tension et
alimentés par des transformateurs HTA/HTB de puissances élevées.

Qu’on soit dans une centrale de production ou sur le réseau de transport, le défaut peut avoir
d’autre conséquence d’ordre technique, économique, vie humaine et qualité de service. Car,
dans une centrale de production, lors d'un défaut interne, les dommages causés à l'alternateur
ou au transformateur peuvent avoir des conséquences financières importantes.

Sur un réseau de transport, le problème se pose de manière totalement différente:

Un défaut peut donc avoir pour conséquence la coupure d'un ou plusieurs clients, voire même
d'une ville entière, prioritaires compris. Or, lorsqu'un client industriel de 10 MW est coupé
pendant 6 minutes, par exemple, cela ne correspond pas seulement à 1 MWh d'énergie non
vendue pendant cette coupure, et l’arrêt de ces industries pendant ce temps engendre
d’énormes pertes, et qui aura peut-être subi des détériorations de matériel.
Les conséquences initiale ne peuvent pas êtres réduites par une détection rapide de défaut, ces
conséquences sont généralement :
Au point de défaut, la présence d’arc de défaut, avec :
• Détérioration des isolants
• Fusion des conducteurs
• Incendie et danger pour les personnes.
Pour le circuit défectueux :
• Les efforts électrodynamique avec :
Déformation des jeux de barres.
Arrachement des câbles.
• Sur-échauffement par augmentation des pertes joules, avec risque dedétérioration
des isolants.
• Pour les autres circuits électriques du réseau concerné ou des réseaux situés à
proximité :
Les creux de tension pendant la durée d’élimination du défaut, de quelques
millisecondes à quelques centaine de millisecondes.
La mise hors service d’une partie du réseau plus ou moins grand.
La perte de synchronisme des machines.

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Chapitre I : Introduction à la protection 2017
Les échauffements et les efforts électrodynamiques affectent plus le terme et la durée de vie
du matériel, donc plus le défaut rapidement éliminé moins sont les conséquences. La figure
I.3 montre un incendie dans un transformateur après un courant de défaut.

Fig I.3 : Feu dans un Transformer

I.4 Appareils de mesures et réductions des grandeurs

Comme la fonction principale d’une protection est de protéger le système électrique


(différents équipements électriques, êtres humains, la qualité de service,…etc.) contre les
conséquences néfastes des défauts survenant dans le réseau électrique, donc il est primordial
que l’organe assurant cette fonction est une information globale et en continue sur les
grandeurs électriques qui sont le courant et la tension pour avoir un total maitrise de
l’information et avoir la capacité de répondre aux exigences appropriées à la fonction de
protection.

Pour des raisons de dimensionnent et de cout les relais de protection sont prévus pour des
courants et des tensions de valeurs réduites, de plus pour assurer la sécurité des opérateurs, on
utilise pour cela des transformateurs de courant(TC) et des transformateurs de tension(TP). La
caractéristique essentielle pour un réducteur de mesure est sa précision.

Donc pour résumer, Les dispositifs de protection ou de mesure nécessitent de recevoir des
informations sur les grandeurs électriques (courant ou tension) des matériels à protéger. Pour
des raisons techniques, économiques et de sécurité, ces informations ne peuvent pas être
obtenues directement sur l’alimentation MT\HT des matériels ; il est nécessaire d’utiliser des
capteurs intermédiaires :
transformateurs de courant
transformateurs de tension.
Ces appareils réalisent les fonctions de :
réduction de la grandeur à mesurer
découplage galvanique
fourniture de l’énergie nécessaire au traitement de l’information, voire au
fonctionnement de la protection.

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Chapitre I : Introduction à la protection 2017
I.4.1 Transformateurs de courant
Selon la définition de la commission électrotechnique
électrotechnique internationale (C.E.I), un
transformateur de courant est un transformateur de mesure dans lequel le courant secondaire
est, dans les conditions normales d'emploi, pratiquement proportionnel au courant primaire et
déphasé par rapport à celui-ci
ci d'un angle approximativement nul pour unun sens approprié des
connexions.
Cet appareil est destiné à alimenter les protections et les équipements de mesure et de
comptage. Les performances requises sont très différentes, suivant qu'il s'agit d'alimenter une
protection contre les courts-circuits
circuits ou un autre équipement: la première
première doit recevoir une
image correcte d'un courant dont la valeur peut être très élevée, et qui peut comporter une
composante transitoire, alors que les autres doivent recevoir une image précise d'un courant
permanent inférieur ou égal au courant nominal. C'estC'est pourquoi le réducteur de courant
comprend au minimum deux enroulements, sur deux noyaux distincts.

La notion de transformateur de courant est un abus de langage, mais elle a été popularisée
dans l'industrie. L'expression « transformateur d'intensité » est sans doute plus exacte. On
utilise fréquemment les abréviations TC ou TI.
Les transformateurs de courant ont deux fonctions essentielles :

Adapter la valeur du courant MT\HT


MT du primaire aux caractéristiques des appareils de
mesure ou de protection en en fournissant un courant secondaire d’intensité
proportionnelle réduite.
Protéger et isoler
soler les circuits de puissance du circuit de mesure qui est une séparation
galvanique des deux circuits.
circuits

FigI.4 : transformateur de courant


Un transformateur de courant
courant est constitué d’un circuit primaire et d’un circuit
secondaire couplés par un circuit magnétique et d’un enrobage isolant, en époxy-silice
dans le cas des transformateurs Merlin Gerin voir la figure I.5.

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Chapitre I : Introduction à la protection 2017

Fig I.5 Transformateurs de courant à primaire bobiné et à tore


L’appareil est de type :
Bobiné : lorsque le primaire et le secondaire comportent un bobinage enroulé sur le
circuit magnétique.
Traversant : primaire constitué par un conducteur non isolé de l’installation.
Tore : primaire constitué par un câble isolé.

a) Caractéristiques des transformateurs de courant


Elles sont définies par la norme CEI 60044-1.

Isolement
Caractérisé par les tensions assignées :
D’isolement, qui sera celle de l’installation (ex : 24kV).
De tenue à fréquence industrielle 1mn (ex : 50kV).
De tenue à l’onde de choc (ex : 125kV).

Fréquence assignée
C’est la fréquence pour laquelle les transformateurs sont construits en vue de satisfaire
aux normes UTE. Elle est généralement de 50 ou 60 Hz.

Courant primaire assigné ( )

Valeur efficace du courant primaire maximum permanent. Les valeurs usuelles sont 25,
50, 75, 100, 200, 400, 600A.

Courant secondaire assigné ( )


Il est égal à 1A ou 5A.

Rapport de transformation assigné


= é⁄ é (ex : 100A/5A).

Courant de courte durée admissible assigné ( )-une (01) seconde


Il caractérise la tenue thermique au court-circuit pendant une (01) seconde. Il s’exprime
en kA ou en multiple du courant primaire assigné (ex : 80 ). La valeur pour une
durée différente d’ une (01) seconde est donnée par :

′ = /√2

Par exemple 16 kA-1s est équivalent pour 2 s à ′ = 16 √2 = 22.6 '(.


Valeur crête du courant de courte durée admissible
Cette valeur est normalisée à partir de −1 à:

CEI : 2.2 en 50 Hz et 2.6 en 60 Hz


ANSI : 2.7 60 Hz.

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Chapitre I : Introduction à la protection 2017

Charge de précision
Valeur de la charge sur laquelle sont basées les conditions de précision du courant
mesuré.
Puissance de précision
Puissance apparente (VA) que peut fournir le TC au secondaire pour le courant
secondaire assigné pour lequel la précision est garantie (charge de précision).
Valeur usuelles 5-7,5-10-15 VA (CEI).

Classe de précision
Elle est définie par l’erreur composée pour le courant limite de précision. Le facteur
limite de précision (FLP) est le rapport entre le courant limite de précision et le courant
assigné. Définit aussi les limites d’erreurs garanties sur le rapport de transformation et
sur le déphasage dans des conditions spécifiées de puissance et de courant. Les classes
0,5 et 1 sont utilisées pour la mesure et la classe P pour la protection :
o Pour la classe P : 5P10 signifie 5 % d’erreur pour 10 In et 10P15 signifie 10 %
d’erreur pour 15 In, 5P et 10P sont les classes de précision normalisées pour
les TC de protection, 5 In, 10 In, 15 In, 20 In sont les courants limites de
précision normalisés.
o La classe PR est définie par le facteur de rémanence, rapport du flux rémanent
au flux de saturation, qui doit être inférieur à 10 %. 5PR et 10PR sont les
classes de précision normalisées pour les TC de protection.
o La classe PX correspond à une autre façon de spécifier les caractéristiques
d’un TC à partir de sa “tension de coude”, de la courbe de saturation qui
correspond au point de la courbe de magnétisation d’un transformateur de
courant pour lequel une augmentation de 10 % de la tension E nécessite une
augmentation de 50 % du courant de magnétisation Im voir figure. I.9.
o Le
Erreur de courant * (%)
C’est l’erreur que le transformateur introduit dans la mesure d’un courant lorsque le
rapport de transformation est différent de la valeur assignée.

Déphasage ou erreur de phase ψ (minute)


Différence de phase entre courants primaire et secondaire, en minutes d’angle.
Le tableau I.2 représente les caractéristiques générales des TC
TbleI.2 caractéristiques générales des TC

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Chapitre I : Introduction à la protection 2017

b) Fonctionnement d’un TC
L’importance du choix des TC est basée sur la précision de fonctionnement des
appareils de mesure ou de protection dépend directement de la précision du TC.
Un TC débite souvent sur une charge plutôt résistive (3 ( 4 + sa filerie), et peut être
représenté par le schéma équivalent ci-dessous.
ci

figI.7 Schéma équivalent d’un transformateur de


de courant
, : Courant primaire.
- = , : Courant secondaire pour un TC parfait.
. : Courant secondaire circulant effectivement.
/ : Courant magnétisant.
0 : Force électromotrice induite.
1. : Tension de sortie.
2/ : Self de magnétisation (saturable) équivalente du TC.
3 4 : Resistance secondaire de TC.
3567 : Résistance de la filerie de connexion.
34 : Résistance de charge.

Le courant - est l’image parfaite du courant primaire , dans le rapport de transformation.


Mais le courant réel de sortie ( . ) est entaché d’une erreur due au courant de magnétisation
( / ).
8889- = 889. : 88889
/ Si le TC était parfait on aurait / = 0 ; . = - .

Dans le cas des alternateurs de moyenne et grande puissances, les transformateurs de courant
sont toriques, placés autour des conducteurs soit
soit du côté phases, soit du côté neutre, en-
dessous de la boîte à bornes.

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Chapitre I : Introduction à la protection 2017
Leurs classe de précision dépendent du ou des relais qu’ils doivent alimenter. Un même TC
peut d’ailleurs alimenter plusieurs relais différents si leur classe de précision requise est la
même. La puissance de précision doit être suffisante pour alimenter l’ensemble des
consommateurs (typiquement 30 à 50 VA), en incluant la filerie entre le TC et l’armoire de
protection.

FigI.8 Transformateurs de courant de type « tore » sur bornes d’alternateur

Le rapport de transformation est choisi dans la gamme normalisée, avec les valeurs de courant
:
Primaire : 1,2 à 1,5 fois le courant statorique assigné de l’alternateur, voire 1,1 fois
pour les grands alternateurs ;
secondaire : 1 A ou 5 A.
Malgré les constantes de temps élevées (≈ 500 ms) du circuit primaire, le comportement des
TC en régime transitoire lors d’un défaut n’impose, en général, pas de construction
particulière (circuits magnétiques à entrefers par exemple), pour respecter la classe de
précision requise. En effet, ou bien l’action du relais de protection est suffisamment
temporisée (surcharges, déséquilibres, mesures de puissance), ou bien les TC sont appariés
pour avoir le même comportement (cas de la protection différentielle ou bien le courant est
limité (cas de la protection contre les défauts à la masse du stator. Les TC ont cependant une
capacité de tenue de 15 pendant une seconde.

Courbe de magnétisation

Cette courbe constitue la meilleure méthode pour déterminer les performances d'un
transformateur de courant. C'est un graphique du montant du courant de magnétisation
nécessaire pour générer une tension d'ouverture de circuit au niveau des terminaux de
l'unité. En raison de la non-linéarité du noyau, elle suit les caractéristiques de la boucle
B-H (courbe hystérésis, variation du degré de magnétisation B en fonction du champ

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Chapitre I : Introduction à la protection 2017
magnétique H) et comprend trois régions, à savoir, la région initiale, la région non
saturée et la région saturée.

Zone non saturée : < est faible et la tension 1 (donc ) augmente de façon
quasi proportionnelle au courant primaire.
Zone intermédiaire : il n’y a pas de réelle cassure de la courbe et il est difficile
de situer un point précis correspondant à la tension de saturation.
Zone saturée : la courbe devient quasiment horizontale ; l’erreur de rapport de
transformation est importante, le courant secondaire est déformé par la
saturation.

Fig.I.9 Courbe de magnétisation d’un TC

c) Choix des TC

TC de mesure ou TC de protection Il faut choisir un TC ayant des caractéristiques


adaptées à l’application. TC de mesure Il nécessite une bonne précision (zone de
linéarité) dans un domaine voisin du courant normal d’utilisation ; il doit aussi protéger
les appareils de mesure pour les courants importants par une saturation plus précoce. TC
de protection Il nécessite une bonne précision pour des courants importants et aura une
limite de précision (zone de linéarité) plus élevée afin que les relais de protection détectent
les seuils de protection qu’ils sont censés surveiller.

Choix des TC pour la mesure


Les TC pour la mesure doivent avoir une précision adaptée au courant nominal. Ils sont
caractérisés par leur classe de précision (0,5 ou 1 en général) et un facteur de sécurité Fs le
tableau suivant donne la classe de précision selon l’utilisation.
Table I.3 Classe de précision selon l’utilisation

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Chapitre I : Introduction à la protection 2017

Un TC de mesure est conçu pour transmettre une image aussi précise que possible pour
des courants inférieurs à 120 % du primaire assigné. La norme CEI 60044-1 détermine
pour chaque classe de précision l’erreur maximale en phase et en module selon la plage de
fonctionnement indiquée (voir tableau “limites d’erreur” ci-contre). Ces précisions
doivent être garanties par le fabricant pour une charge secondaire comprise entre 25 et 100
% de la puissance de précision. Le choix de la classe de précision est lié à l’utilisation.
Une fois que la classe de notre TC est définie on doit pouvoir connaitre les limites
d’erreurs selon la classe de la précision qui sont données dans le tableau ci-dessous.
Table I.4 Limites d’erreurs selon la classe de précision

Exemple du choix d’un TC pour la mesure

On donne un TC de mesure qui a les caractéristiques suivantes :


200/5 A, 15 VA, cl. 0,5, FS 10

• courant primaire assigné 200 A

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Chapitre I : Introduction à la protection 2017
• courant secondaire assigné 5 A, rapport de transformation assigné 200/5 A
• puissance de précision 15 VA
• classe de précision 0,5. Le tableau des limites d’erreurs indique en classe 0,5 pour
un courant primaire :
o entre 100 % et 120 % du courant assigné (ici 200 A à 240 A), une erreur de
courant y ± 0,5 % et l’erreur de déphasage y ± 30 mn.
o à 20 % (ici 40 A) l’erreur imposée par la norme est y 0,75 %
o entre 20 % et 100 % du courant assigné la norme n’indique pas de point de
mesure et l’erreur maximale se situe entre 0,5 et 0,75 %, avec une variation
couramment admise linéaire entre ces deux points. facteur de sécurité FS =
10 Pour un courant primaire supérieur à 10 fois le courant assigné, soit ici
2000 A, on aura une erreur de mesure > 10 % si la charge est égale à la
charge de précision ; pour une charge inférieure, on peut encore se trouver
dans la partie linéaire de la courbe de magnétisation.

Choix des TC pour la protection


Un TC de protection est conçu pour transmettre une image aussi fidèle que possible de
courant de défaut (surcharge ou court-circuit). La précision et la puissance sont adaptées à ces
courants et distinctes de celles pour la mesure. La norme CEI 60044-1 détermine pour chaque
classe de précision l’erreur maximale en phase et en module selon la plage de fonctionnement
indiquée.
Les classes de précisions normalisées sont 5P et 10P. Comme pour les TC de mesure le choix
dépend de l’utilisation qui est énuméré ci-dessous.
Table I.5 Classe de précision selon l’utilisation

Le tableau I.6 donne les limites d’erreurs selon la classe de précision :

Table I.6 Limites d’erreurs selon la classe de précision

Facteur limite de précision :


FLP Un TC de protection doit saturer suffisamment haut pour permettre une mesure assez
précise du courant de défaut par la protection dont le seuil de fonctionnement peut être très
élevé. On définit le courant primaire limite (Ipl) pour lequel les erreurs de courant et
déphasage au secondaire ne dépassent pas les valeurs du tableau ci-contre. La norme définit
alors le Facteur limite de précision FLP. FLP Ipl \ Ipn = (valeurs normalisées : 5 - 10 - 15 -
20 - 30). En pratique, il correspond à la limite de linéarité (courbe de saturation) du TC.

Exemple TC de protection :

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Chapitre I : Introduction à la protection 2017
100/5 A, 7,5 VA, 5P20.
• courant primaire assigné 100 A
• courant secondaire assigné 5 A rapport de transformation assigné 100/5 A
• puissance de précision 7,5 VA
• classe de précision 5P. Sous une charge correspondant à la puissance de précision de
7,5 VA, le tableau
leau des limites d’erreur indique une erreur y ± 1 % et ± 60 mn à Ipn
(100 A).
• facteur limite de précision 20. Sous une charge correspondant à la puissance de
précision, l’erreur est y ± 5 %.

I.4.2 Transformateur de Tension

Selon la définition donnée par la commission électrotechnique internationale (C.E.I), un


transformateur de tension ou potentiel est un « transformateur de mesure dans lequel la
tension secondaire est, dans les conditions normales d'emploi, pratiquement proportionnelle à
la tension primaire
rimaire et déphasée par rapport à celle-ci
celle ci d'un angle voisin de zéro, pour un sens
approprié des connexions ». On utilise aussi le terme transformateur de potentiel (TP).
a)Fonction :
La fonction d’un transformateur de tension est de fournir à son secondaire une tension
image de celle qui lui est appliquée au primaire. L’utilisation concerne autant la
mesure que la protection.
Les transformateurs de tension (TT ou TP) sont constitués de deux enroulements,
primaire et secondaire, couplés par un circuit
circuit magnétique, les raccordements peuvent
p
12
se faire entre phases ou entre phase et terre (Fig. I.10). = 11Avec, m : rapport de

transformation de TT.

Fig. I.10 Transformateur de tension avec double secondaire.

Les transformateurs de tension ont deux fonctions essentielles :

17
Chapitre I : Introduction à la protection 2017
Adapter la valeur de la tension MT du primaire aux caractéristiques des appareils de
mesure ou de protection en fournissant une tension secondaire proportionnelle réduite.
Isoler les circuits de puissance du circuit de mesure et/ou de protection.

b) Caractéristiques des transformateurs de tension

Elles sont définies par la norme CEI60044-2.

Isolement

Il est caractérisé par les tensions assignées suivantes :

D’isolement, qui sera celle de l’installation (ex : 24kV).


De tenue à fréquence industrielle 1mn (ex : 50kV).

De tenue à l’onde de choc (ex : 125kV).


Fréquence

C’est la fréquence pour laquelle les transformateurs sont construits en vue de satisfaire
aux normes UTE. Elle est généralement de 50 ou 60hz.

Tension primaire assignée (= )

Suivant leur conception les transformateurs de tension sont raccordés :

Soit entre phase et terre et dans ce cas > = >√3 (ex : 20√3).
Soit entre phases et dans ce cas > = >.

Tension secondaire assignée (= )

Elle est égale à 100 ou 110 V pour les transformateurs phase/phase. Pour les
transformateurs monophasés phase/terre, la tension secondaire doit être divisée par √3
(ex : 100/√3).

Puissance de précision (@ )

C’est la puissance apparente (VA) que peut fournir le TT au secondaire pour la tension
secondaire assignée pour lequel la précision est garantie (charge de précision). Valeur
normalisées 30, 50, 100 VA (CEI).

Classe de précision

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Chapitre I : Introduction à la protection 2017
Elle définit les limites d’erreurs garanties sur le rapport de transformation et sur le
déphasage dans des conditions spécifiées de puissance et de tension.

Erreur de tension ξ(%)

C’est l’erreur que le transformateur introduit dans la mesure de tension lorsque le


rapport de transformation est différent de la valeur assignée.

Déphasage ou erreur de phase (ψ en minute)

C’est la différence de phase entre tensions primaire et secondaire, en minutes d’angle.

Facteur de tension assigné KT

C’est le facteur, multiple de la tension primaire assignée, qui détermine la tension


maximale pour laquelle le transformateur doit répondre aux prescriptions
d’échauffement et de précision spécifiée. La tension maximale de fonctionnement
dépend du régime de neutre du réseau et des conditions de mise à la terre de
l’enroulement primaire. Les tableaux ci-dessous donnent respectivement les facteurs
de tension KT ainsi que les caractéristiques des transformateurs de tension.

Table I.7 facteurs de tension KT

Table I.8 caractéristiques des transformateurs de tension

19
Chapitre I : Introduction à la protection 2017

Comme pour les TC le choix des TT se fait selon la précision d’utilisation, soit pour la
mesure, soit pour la protection.

Transformateur de tension pour la mesure


• Classe de précision Ces appareils sont destinés à transmettre une image aussi précise
que possible de la tension primaire assignée entre 80 et 120 % de celle-ci. La classe de
précision détermine l’erreur admissible en phase et en module dans cette plage pour la
charge de précision. Elle est valable pour toute charge comprise entre 25 et 100 % de
la puissance de précision assignée avec un facteur de puissance de 0,8 inductif. Le
tableau ci-dessous donne les classes usuelles en fonction de l’utilisation.

La classe 0,5 correspond à une erreur y ± 0,5 % pour la tension primaire


assignée, avec au secondaire la charge de précision.
La classe 1 correspond à une erreur y ± 1 % dans les mêmes conditions. Pour
une classe de précision donnée, les erreurs de tension et de déphasage ne
doivent pas dépasser les valeurs indiquées dans le tableau ci-contre.

Exemple :
-AAAA

Transformateur de tension de mesure √B


C,,A, 50 VA, cl. 0,5
√B

-AAAA D ,,A D

√B √B
tension primaire assignée , secondaire assignée
• puissance de précision 50 VA
• classe de précision 0,5. Le tableau des valeurs limites d’erreur indique que, pour les
conditions spécifiées pour la classe de précision :
o une tension primaire 80 % à 120 % de la tension assignée (16 kV à 24 kV)

20
Chapitre I : Introduction à la protection 2017
o une charge comprise entre 25 % et 100 % de la puissance de précision, soit
entre 12,5 VA et 50 VA avec un facteur de puissance de 0,8 inductif, les
erreurs de mesure seront en tension y ± 0,5 % et en déphasage y ± 20 mn.

Transformateur de tension pour la protection


Classe de précision Ces appareils sont destinés à transmettre une image aussi fi dèle que
possible de la tension en cas de défaut (baisse de tension ou surtension). Ils doivent donc avoir
une précision et une puissance adaptées aux tensions de défaut et donc distinctes de celles des
transformateurs de mesure. En pratique la classe de précision 3P est utilisée pour toutes les
applications et les limites d’erreur de tension et phase données par le tableau ci-dessous. Elles
sont garanties pour toute charge comprise entre 25 et 100 % de la puissance de précision avec
un facteur de puissance de 0,8 inductif.

-AAAA

Exemple : Transformateur de tension de protection √B


C,,A ,100 VA, 3P, KT = 1,9 8h
√B

-AAAA D ,,A D

√B √B
tension primaire assignée , secondaire assignée
• puissance de précision 100 VA
• classe de précision 3P. Le tableau des valeurs limites indique que pour :
o une tension primaire de 5 % de la tension assignée à KT fois la tension
assignée soit 20000 x 5 % = 1000 V à 20000 x 1,9 = 38000 V
o une charge comprise entre 25 % et 100 % de la puissance de précision, c’est-à-
dire entre 25 VA et 100 VA avec un facteur de puissance 0,8, les erreurs de
mesure seront en tension y ± 3 % et en déphasage y ± 120 mn.

I.5 Généralités sur la protection


I.5.1 Définition
La Commission Electrotechnique Internationale (C.E.I) définie la protection comme
l’ensemble des dispositions destinées à la détection des défauts et des situations anormales des
réseaux afin de commander le déclenchement d’un ou de plusieurs disjoncteurs et, si
nécessaire d’élaborer d’autres ordres de signalisations.

C’est aussi le choix des éléments de protection et de la structure globale de l’ensemble, de


façon cohérente et adaptée au réseau. Le système de protection se compose d’une chaîne
constituée des éléments suivants :
Les capteurs de mesure (courant et tension) fournissant les informations de mesure
nécessaires à la détection des défauts.

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Chapitre I : Introduction à la protection 2017
Les relais de protection, chargés de la surveillance permanente de l’état électrique du
réseau, et leur commande se fait par un circuit de déclenchement,
Les organes de coupure dans leur fonction d’élimination de défaut : disjoncteurs,
interrupteurs fusibles.

I.5.2 Qualités principales d’un système de protection


Les qualités recherchées d’un système de protection sont :
la rapidité
la sensibilité
la fiabilité.
Sélectivité
a) Rapidité

Les courts circuits sont donc des incidents qu’il faut éliminer le plus vite possible, c’est
le rôle des protections dont la rapidité de fonctionnement et des performances
prioritaires.

Le temps d’élimination des courts circuits comprend deux composantes principales :

Le temps de fonctionnement des protections (quelques dizaines de millisecondes).


Le temps d’ouverture des disjoncteurs, avec les disjoncteurs modernes (SF6 ou à
vide), ces derniers sont compris entre 1 et 3 périodes.

b) Sensibilité
La protection doit fonctionner dans un domaine très étendu de courants de court-circuit
entre :

• Le courant maximal qui est fixé par le dimensionnement des installations et est
donc parfaitement connu,
• Un courant minimal dont la valeur est très difficile à apprécier et qui correspond à
un court-circuit se produisant dans des conditions souvent exceptionnelles.

La notion de sensibilité d’une protection est fréquemment utilisée en référence au courant


de court-circuit le plus faible pour lequel la protection est capable de fonctionner.

c) Fiabilité
C’est l’aptitude à remplir son rôle en tout instant sans défaillance pendant de
nombreuses années.

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Chapitre I : Introduction à la protection 2017
Cette définition qui suit et ces termes, sont dans la pratique, largement utilisés au plan
international.
Une protection a un fonctionnement correct lorsqu’elle émet une réponse à un
court-circuit sur le réseau en tout point conforme à ce qui est attendu.
A l’inverse, pour un fonctionnement incorrect, elle comporte deux aspects :
Le défaut de fonctionnement ou non-fonctionnement lorsqu’une
protection, qui aurait du fonctionner, mais n’a pas fonctionné.
Le fonctionnement intempestif, qui est un fonctionnement non justifié,
soit en l’absence de défaut, soit en présence d’un défaut pour laquelle la
protection n’aurait pas du fonctionner.
d) Sélectivité :

La sélectivité est une capacité d’un ensemble de protections à faire la distinction entre
les conditions pour lesquelles une protection doit fonctionner de celles qui ne doit pas
fonctionner.

Les différents moyens qui peuvent être mis en œuvre pour assurer une bonne sélectivité
dans la protection d’un réseau électrique, les plus importants sont les trois types
suivants:

• Sélectivité ampèremétrique (par les courants).


• Sélectivité chronométrique (par le temps).
• Sélectivité par échange d’informations, dite sélectivité logique.
• Sélectivité par utilisation de relais directionnels ou/et différentielle qui est une
sélectivité naturelle.

Sélectivité Ampérométrique

Soit la figure suivante :

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Chapitre I : Introduction à la protection 2017

Fig. I.11 Sélectivité ampérmétriques

Le courant de court-circuit en aval du disjoncteur B est IccB, la valeur de


déclenchement du disjoncteur A est IRA dans ce cas :

• Si le courant EF > HHIla sélectivité est dite total.


• Si le courant EF < HHIla sélectivité est dite partiel.

Sélectivité Chronométrique
Elle consiste à donner des temporisations différentes aux relais ampérmétrique
échelonnés le long du réseau. Ces temporisations sont d’autant plus longues que le
relais est proche de la source.
Après la disparition de courants de défauts, les relais qui ne sont plus sollicités,
reviennent à leur position de veille.
La différence des temps de fonctionnement ∆t entre deux protection successives est
intervalle de sélectivité, il doit tenir compte de :
• Le temps de coupure du circuit Tc
• Les tolérances sur la temporisation ∆t
• Le temps de retour au repos de la protection tr

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Chapitre I : Introduction à la protection 2017

Fig.I.12 Sélectivité chronométrique.

Le temps t vérifie de ce fait la relation t = Tc+tr+2∆t. Etant donné les performances


actuelles des dispositifs de coupure et des relais, la valeur qui est utilisée pour t se
situe entre 200 et 300 ms pour deux disjoncteurs consécutifs.

Ce système de sélectivité a deux avantages :


il assume son propre secours (un défaut est vu en plusieurs points).
Il est simple.

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