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L’épopée de Gilgamesh

Livret pédagogique
par Marie-Hélène Philippe

• Texte 1, Gilgamesh, roi d’Ourouk (p. 18)

Ai-je bien lu ?
1. a. Gilgamesh règne sur la ville d’Ourouk.
b. La ville d’Ourouk est située sur les bords de l’Euphrate, non loin de l’embouchure du
fleuve, dans la région de Sumer, au sud-est de la Mésopotamie.
2. Gilgamesh se comporte en tyran avec son peuple, il abuse de sa force et de son pouvoir, ne
respectant aucune valeur.
3. Les dieux décident de créer un rival à la mesure de Gilgamesh.

J’analyse le texte
4. a. La ville d’Ourouk est qualifiée de « puissante » (l. 2), « fertile » (l. 4) ; « bruissante » (l.
12).
b. La ville d’Ourouk est protégée par un rempart. Il s’agit d’un « rempart de briques hérissé
de neuf cents tours » (l. 3-4).
5. L’énumération associée à la marque du pluriel (notamment l. 4 à 9) contribue à mettre en
valeur la richesse et la vie fourmillante de la cité. Le narrateur note la variété de la végétation
et des paysages (mille hectares de jardins, vergers, étangs), l’abondance de la faune (petit et
gros bétail, poissons), les constructions et la configuration de la cité (temples, palais, quartiers
résidentiels, quartiers populeux), les principaux métiers qui y sont exercés (potier, vannier,
forgeron).
6. a. Gilgamesh est qualifié de « brutal, autoritaire, violent » (l. 26), « impétueux,
dévastateur » (l. 100-101).
b. Gilgamesh ne craint aucunement les dieux car il pense qu’ils sont de son côté (« Les dieux
ne vous écouteront pas, ils sont de mon côté », l. 75-76) : il est lui-même un « demi-dieu » (l.
87-88).
c. Gilgamesh se vante d’être « le Buffle d’Ourouk » (l. 79). Le buffle est symbole de force, de

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violence. Les dieux le comparent également à un lion en raison de son orgueil : « à la toison
d’orgueil épaisse comme la crinière du lion » (l. 101-102).
7. a. De nombreux dieux sont présents lors de l’assemblée : Anou, « leur père à tous » (l. 98),
« écoute ses collègues argumenter » (l. 113) ; Éa, « l’ingénieur des dieux » (l. 117) ; Arourou,
« la Grande Mère » (l. 104-105, 121).
Les dieux sont des forces créatrices et souveraines : Gilgamesh règne sur son domaine, mais
ce sont les dieux qui en sont « les véritables propriétaires » (l. 19).
Les dieux surveillent « le monde d’En-bas », et sont maîtres du destin des hommes : « c’est
nous qui écrivons la tablette de son destin » (l. 110).
b. Selon la mythologie mésopotamienne, les hommes sont créés par la déesse Arourou, aidée
du dieu Éa : ils sont pétris dans de l’argile puis moulés, avant de passer à la cuisson.
8. Gilgamesh est le fils de Ninsouna, « déesse du gros bétail » (l. 78). Les dieux sont
embarrassés par son comportement : ils n’osent le punir car il est « leur favori » (l. 87) et
parce qu’il est un « demi-dieu » (l. 87-88). lls ne veulent pas non plus l’« endommager » car il
est « le mieux pétri » (l. 105). Mais, en le laissant faire, ils prennent le risque de mécontenter
toute la population qui travaille pour eux : ce sont en effet les hommes qui entretiennent tout
le pays et si jamais ils mettaient fin à leurs activités, tout le pays tomberait en ruine (« Qu’ils
viennent à se mettre en grève », l. 89-90 ; « Qui entretiendrait le domaine ? », l. 92 ; « le pays
tout entier serait grillé par le vent. », l. 95-96).
9. La première image donnée de Gilgamesh est assez négative : certes, c’est un roi puissant,
mais il est tyrannique et brutal. Il voudra très certainement éliminer le rival que les dieux
s’apprêtent à lui envoyer.

J’étudie la langue
10. a. La Mésopotamie (du grec mesos, milieu, et potamos, fleuve) est la région située entre
les deux fleuves que sont le Tigre et l’Euphrate.
b. « hippopotame » vient du grec hippos, cheval et potamos, fleuve ; l’hippopotame est donc
étymologiquement un cheval qui vit dans les fleuves.
11. Noms de métiers comportant :
- le suffixe -ier : charcutier, épicier, pompier, cuisinier, serrurier, hôtelier, banquier…
- le suffixe -eur : ingénieur, professeur, coiffeur, restaurateur, dessinateur, acteur…
- le suffixe -iste : dentiste, chimiste, fleuriste, garagiste, réceptionniste, journaliste, pianiste…
- le suffixe -ien : chirurgien, électricien, pharmacien, informaticien…
- le suffixe -er : boulanger, maraîcher, boucher, cocher, berger, écuyer…

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• Texte 2, La rencontre entre Gilgamesh et Enkidou (p. 34)

Ai-je bien lu ?
1. Arourou et Éa donnent naissance à Enkidou dans la steppe. Ils le créent avec de la terre
(« C’est le bon matériau pour l’œuvre qu’ils ont promis d’accomplir », l. 9-10) et de la salive
(« Elle est le levain qui fera gonfler sa pâte », l. 18-19).
2. Un chasseur annonce à Gilgamesh qu’un être sauvage dévaste son « territoire de chasse »
(l. 123-124) : il détruit ses pièges et protège les animaux.
3. a. Au moment où Enkidou rencontre Gilgamesh, celui-ci commet un acte de violence : il
s’apprête à enlever une future jeune mariée pour « donner son avis sur ses qualités d’épouse »
(l. 159-160) : il a déjà rompu la clôture qui entoure la maison de noces. Enkidou intervient
alors pour l’en empêcher, Gilgamesh le provoque, le combat commence.
b. Au moment où il va gagner, Enkidou renonce à la victoire : Gilgamesh se rend compte
qu’il a trouvé en Enkidou son semblable.

J’analyse le texte
4. a. La steppe est un paysage composé de « pâturages pelés » (l. 1), de « buissons » (l. 1), et
de « quelques arbres » (l. 1). Elle est peuplée de lions et de gazelles. On y trouve quelques
hommes, des bergers qui élèvent des troupeaux.
b. En quelques notations, le narrateur dépeint la steppe :
- notation auditive : « le rugissement d’un lion » (l. 2-3) ;
- notations visuelles : un nuage de « poussière » (l. 2) provoqué par le passage d’un troupeau ;
le spectacle offert par la « fuite des gazelles » (l. 3) ; la « lumière dorée » (l. 4) qui baigne le
paysage et « danse sur le fleuve » (l. 4-5) ; « la fumée des feux de bergers » (l. 3-4). On peut
se représenter la steppe comme un paysage à la beauté sauvage.
c. Le « fleuve » dont il est question est l’Euphrate.
5. a. Les verbes qui montrent que la vie est en train de naître sont « commence à chauffer » (l.
38-39), « apparaît » (l. 40), « frémit » (l. 41), « circule » (l. 41).
b. Sur le corps d’Enkidou apparaît « une peau grenue » (l. 40) tandis que disparaissent « des
écailles sèches » (l. 39).
6. a. Le nouvel être « s’accroupit en grognant. Il hume le vent, se dresse sur ses jambes, fait
claquer ses mâchoires » (l. 45-47). Cet être est proche de l’animalité, comme en témoignent
les termes « grogner », « humer », « faire claquer ses mâchoires ».
b. Il éprouve sa première émotion lorsqu’il réussit à émettre un son (« il est ému par ce
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pouvoir qui gonfle sa poitrine », l. 64-65), puis il commence à marcher, à sentir le sol sous ses
pieds (« il soulève un pied, puis l’autre. C’est sa première joie. », l. 65-66).
7. Enkidou a été créé pour « servir de rival à Gilgamesh » (l. 31). Ce destin est inscrit sur sa
« tablette » de vie (l. 32), allusion à la tablette d’argile où serait inscrit le destin de chaque
homme.
8. a. Le chasseur décrit Enkidou comme un être à la « peau épaisse comme un cuir
d’aurochs » (l. 139-140) et « couverte de poils » (l. 140), qui brise tous les pièges des
chasseurs. Ses cheveux, « emmêlés » (l. 140), lui pendent dans le dos « en nattes grossières »
(l. 141-142) ; c’est un être « hirsute, puant » (l. 145-146) mais aux yeux semblables à « deux
étoiles fraîches dans une face de nuit » (l. 149).
Cet être est proche de la nature et des animaux : il vit parmi les bêtes, ne quitte jamais ses
gazelles, tète le lait à leurs mamelles, chasse les lions « à mains nues » (l. 137) ; ses cheveux
« emmêlés, souillés de terre et de brindilles » (l. 140-141), portent les traces de la nature qui
est son domaine.
b. Le chasseur compare, de façon métaphorique, les yeux d’Enkidou à des étoiles : « deux
étoiles fraîches dans une face de nuit » (l. 149). L’adjectif « fraîches » connote la pureté et
laisse entendre qu’Enkidou est un être sans malice.
9. a. Le combattant désigné par l’expression « le Buffle d’Ourouk » (l. 278) est Gilgamesh ;
celui désigné par l’expression « le Lion de la steppe » (l. 285-286) est Enkidou.
b. C’est Enkidou qui est assimilé à un bélier : « Il encaisse et cogne, bélier obstiné, contre le
rempart qu’il veut abattre. » (l. 241-242).
10. Gilgamesh est plus fin et plus rusé, Enkidou est plus fort et plus endurant.
Points forts Points faibles
Gilgamesh - « maîtrise l’art du pugilat » (l. 237) ; - « s’irrite d’une telle endurance » (l.
- « possède toutes les astuces » (l. 244-245)
237-238) ;
- « esquive » (l. 238) ;
- « économise sa force » (l. 239) ;
- « frappe à bon escient » (l. 239).
Enkidou - « encaisse » (l. 241) ; « cogne » (l. - « ne connaît pas la ruse » (l. 240) ;
241) ; - « ne feinte pas » (l. 240) ;
- se montre « obstiné » (l. 241). - « ne recule pas » (l. 240) ;
- « ne se protège pas » (l. 240-241).

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11. a. La violence du combat est rendue par la comparaison animale : « comme deux taureaux
qui ont enchevêtré leurs cornes » (l. 250-251). Dans la mythologie mésopotamienne, le
taureau, au corps musclé, symbolise la force et la fertilité.
b. La foule soutient Enkidou, elle se réjouit de voir qu’Enkidou a le dessus (« Déjà elle
vocifère des cris de joie vengeurs », l. 254) : elle voit en lui un sauveur capable de les
débarrasser de leur roi (« Débarrasse-nous de lui et prends sa place », l. 258).
12. a. Alors qu’Enkidou est sur le point de gagner et que la foule hurle « Enkidou, roi
d’Ourouk ! » (l. 267), il est pris d’un doute : lui, l’homme sauvage, l’homme de la steppe,
amoureux du vent, des sources, des animaux, est-il fait pour régner sur une ville (« Le doute,
peu à peu, desserre l’étreinte d’Enkidou », l. 274) ?
b. Enkidou laisse la victoire à Gilgamesh (« Gilgamesh sent qu’il renonce », l. 275).
13. Gilgamesh déclare qu’il a trouvé son « semblable » : les deux hommes sont à l’opposé
l’un de l’autre mais au cours du combat, chacun a reconnu en l’autre son égal et de là naît une
amitié qui durera toute leur vie.
14. La foule est d’abord stupéfaite (« La foule se tait, plombée par la stupeur », l. 287), puis
s’en prend à Enkidou (« Quelques cris s’élèvent encore çà et là, contre Enkidou maintenant.
Sa démission. Sa lâcheté », l. 287-289). Enfin, elle exprime sa déception et son désespoir
(« Les dieux nous ont abandonnés. Pauvres de nous », l. 290).
15. La mère de Gilgamesh est la déesse Ninsouna, reine du gros bétail (l. 77). Elle est un
personnage merveilleux car elle intervient auprès de son fils « invisible à la tête de son lit » (l.
75).
16. Gilgamesh a rêvé qu’il était entouré d’étoiles et qu’une pierre tombait du ciel pour
s’écraser à ses pieds. Il n’a pas réussi à la soulever, malgré sa force. Ce qui était surprenant,
c’est que toute la population était là pour fêter l’arrivée de ce bloc.
Sa mère interprète ce rêve favorablement : les étoiles, ce sont les dieux ; le bloc de pierre,
c’est un ami fort et puissant que les dieux lui envoient. Eux deux formeront un « attelage
irrésistible » (l. 91).
Le second rêve est le suivant : alors que Gilgamesh se promène dans la ville, il aperçoit une
hache debout sur la place. Toute la population l’admire. Gilgamesh l’embrasse et la suspend à
sa ceinture. Puis sa mère apparaît et les appelle ses fils, la hache et lui. Là encore,
l’interprétation de la mère de Gilgamesh est favorable : cette lame va entailler son cœur et, à
la manière d’une greffe, préparer une « amitié robuste » (l. 106-107).
Ces deux rêves annoncent donc l’arrivée d’un homme de grande force, que Gilgamesh
apprendra à aimer.

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17. Les Mésopotamiens évoquaient le jour et la nuit à l’aide d’expressions imagées telles que
« le jour, tiré par le char du soleil, Shamash » et « une nouvelle nuit que traverse la barque
d’argent de Sîn, la lune » (l. 92-94).
18. L’amitié naît au moment du corps à corps. Gilgamesh est emprisonné dans les bras
d’Enkidou : un cœur qui bat (« Il sent la vie dans sa poitrine », l. 265), un regard (« Deux
étoiles fraîches dans une face de nuit », l. 149) et le miracle a lieu. L’amitié peut naître au
cours d’un combat quand chacun des adversaires reconnaît la force et les qualités de l’autre.
Le rapprochement des corps, des cœurs et des regards peut favoriser en outre l’éclosion des
sentiments.
19. Le narrateur invite le lecteur à comprendre la détresse des habitants d’Ourouk. On peut
imaginer la déception, elle est à la hauteur de l’espoir que les dieux avaient allumé en eux
(« Une étincelle jaillit qui se métamorphose en un incendie d’espoir. Mais soudain, cet espoir
s’éteint, sans les avoir comblés », l. 304-305).

J’étudie la langue
20. a. j’entends, nous entendons. b. je crois, nous croyons. c. je me bats, nous nous battons. d.
je mens, nous mentons. e. je prie, nous prions. f. je m’avance, nous nous avançons. g. je ris,
nous rions.
J’écris
21. Je sens que je renonce. Je le regarde moi aussi, vois ses yeux, et les mots du chasseur me
reviennent à l’esprit.
D’un mouvement vif, je me dégage, puis je saisis le poignet d’Enkidou et lève son bras en
riant, comme on désigne un vainqueur.

• Texte 3, Le combat contre Houmbaba (p. 46)

Ai-je bien lu ?
1. Gilgamesh propose à Enkidou de partir pour accomplir un exploit car il souhaite le
distraire : Enkidou vit en effet désormais dans le confort et le luxe, et la steppe commence à
lui manquer. Les deux amis partent pour le Liban et atteignent la Forêt des Cèdres.
2. a. Ils affrontent le terrible Houmbaba qui règne sur la Forêt des Cèdres afin de pouvoir
abattre les arbres précieux et d’en rapporter le bois à Ourouk.
b. Enkidou hésite d’abord à affronter cet adversaire car il le connaît : lorsqu’il vivait à l’état

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sauvage, il a vu Houmbaba qui l’avait terrifié avec ses pouvoirs magiques.
3. Gilgamesh et Enkidou gagnent le combat avec l’aide du dieu Shamash qui lui envoie ses
Vents.
4. Après le combat, les deux héros s’en retournent à Ourouk avec leur chargement précieux.

J’analyse le texte
5. La forêt est personnifiée : la montagne la porte « sur son dos » (l. 2). Elle exhale un
« souffle » (l. 16). Elle « sent » l’arrivée de Gilgamesh et d’Enkidou et « donne l’alerte » (l.
22) : l’air se réchauffe, des étincelles jaillissent, les arbres se mettent en mouvement, des
« voix graves » (l. 26) se font entendre.
6. a. « C’est un pelage épais comme une cuirasse » : la métaphore du pelage désigne la forêt
qui recouvre la montagne ; cette métaphore est suivie d’une comparaison introduite par
« comme ». Le comparant, la cuirasse, connote la dureté et renvoie à une position défensive :
cette forêt qui recouvre la montagne n’est guère hospitalière, fermée à toute intrusion
d’éléments étrangers.
b. Les arbres sont comparés à des « bêtes mouillées » qui « s’ébrouent » (l. 24-25).
7. a. Houmbaba annonce son arrivée en provoquant des explosions de terre et de roches, en
faisant jaillir des ronces du sol, en lançant des cris inquiétants, en fracassant les arbres. Le
vocabulaire appartient au champ lexical du bruit (« explosions », l. 70 ; « sifflant », l. 72 ;
« plaintes », l. 72 ; « rires », l. 72 ; « cris », l. 73) et de la destruction (« ébranlent », l. 70 ;
« se fend », l. 71 ; « crevasses », l. 71 ; « se fracassent », l. 73).
Puis une silhouette de feu apparaît (« sept roues de feu surgissent dans la forêt et se rejoignent
en une seule », l. 84-85), et « un corps se révèle enfin » (l. 92).
b. Houmbaba apparaît alors sous sa forme animale, avec ses « pattes de taureau » (l. 94) et sa
« gueule de lion » (l. 94).
8. Enkidou tente de faire comprendre à Gilgamesh que Houmbaba est un adversaire
redoutable : il compare la peau du monstre à la terre dure du sol (l. 39-41) ; il montre un tronc
d’arbre figurant un poil du géant (l. 42-43) ; il contrefait son souffle de hyène (l. 44-45) ; il
tente enfin de lui faire comprendre qu’eux deux pourraient tenir dans la main d’Houmbaba (l.
46-47).
En outre, les deux comparaisons qui décrivent Houbaba soulignent son aspect terrifiant, le
rattachant à la fois au monde végétal et au monde minéral :
- il est comparé aux Cèdres de sa Forêt par la façon qu’il a de rester enraciné dans le sol
(« Houmbaba semble enraciné dans le sol comme les Cèdres de sa Forêt », l. 128-129) ;

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- ses muscles sont assimilés à une pierre très dure, l’obsidienne : « ses muscles, plus durs que
l’obsidienne » (l. 133-134).
9. a. Le combat se déroule en plusieurs étapes :
- Houmbaba provoque Enkidou (l. 96-99) ;
- Enkidou se lance sur Houmbaba (l. 100-102) ;
- Houmbaba « l’envoie rouler cent pas en arrière » (l. 103-104) ;
- Gilgamesh empoigne Houmbaba, mais il n’a pas de prise sur lui (l. 124-129) ;
- les Vents viennent prêter main-forte à Gilgamesh (l. 130) ;
- Houmbaba vacille, il cherche la gorge de Gilgamesh (l. 135-141) ;
- Enkidou cherche à intervenir (l. 142-144) ;
- Bourrasque, Cyclone, Typhon neutralisent Houmbaba qui « perd l’équilibre » (l. 145-150) ;
- Gilgamesh et Enkidou maintiennent Houmbaba à terre (l. 157-159) ;
- Houmbaba cherche à négocier avec Gilgamesh en lui proposant son amitié (l. 173-7l9) ;
- Gilgamesh refuse, Houmbaba « pousse un dernier cri » (l. 194-195).
b. La violence du combat est rendue par les verbes d’action, appliqués à chacun des acteurs
du combat.
Gilgamesh « s’élance » (l. 122) ; « l’empoigne » (l. 124) ; « enserre la
taille » (l. 127) ; « plier » (l. 128) ; « résiste » (l. 141) ; « pèse de
tout son poids » (l. 151) ; « frappe » (l. 151) ; « abat » (l. 152) ;
« maintient la gueule du monstre sous son talon » (l. 157).
Enkidou « s’est jeté en travers de la poitrine » (l. 158) ; « cloue au sol » (l.
159).
Houmbaba « parer l’attaque » (l. 123), « se dérobe » (l. 126) ; « vacille (l.
135) ; « rugit » (l. 138) ; « jette [...] des coups de crocs » (l. 138-
139) ; « déchirer » (l. 139) ; « claque des sabots » (l. 139-140) ;
« cherche la gorge » (l. 140).
La troupe des Vents : « se déchaîne (l. 131) ; « attaque » (l. 131) ; « ébranlent » (l.
Ouragan, Tornade, 132) ; « travaille ses muscles » (l. 133) ; « harcèle » (l. 134) ;
Tempête, Blizzard, Rafale, « étourdit » (l. 134) ; « s’engouffre » (l. 146) ; « gonfle » (l.
Tourbillon, Bourrasque, 147) ; « aveugle » (l. 148) ; « s’enroule en puissance autour de
Cyclone, Typhon ses cuisses » (l. 148-149).

10. Shamash, dieu du Soleil, intervient en faveur de Gilgamesh et d’Enkidou (l. 130). Il
attaque Houmbaba en lui opposant des vents extrêmement violents : Ouragan, Tornade et
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Tempête, Blizzard, Rafale et Tourbillon sont les premiers à ébranler le géant (l. 131-134) ;
trois autres vents interviennent par la suite, Bourrasque, Cyclone et Typhon, qui vont avoir
raison de Houmbaba en l’aveuglant et en s’enroulant autour de ses cuisses (l. 145-149).
11. Enkidou n’entre pas vraiment dans le combat. Dans un premier temps, il est mis en échec
par Houmbaba (l. 103-104). Puis il « veut prêter main-forte à son ami, mais la violence de
l’empoignade l’empêche de s’approcher » (l. 142-144) ; enfin, une fois que Houmbaba est
terrassé, tandis que Gilgamesh maintient la gueule de Houmbaba sous son talon, Enkidou se
jette « en travers de la poitrine de Houmbaba et le cloue au sol » (l. 158-159).
12. Quand Houmbaba « vacille » (l. 135), la forêt « prend peur » (l. 135) ; « Elle hurle et
pleure, en se tordant les bras » (l. 136-137). Lorsqu’il s’écroule, il « déracine cent arbres » (l.
153) ; « l’épouvante pétrifie la forêt et se tait à jamais » (l. 200-201).
13. a. Pour garder la vie sauve, Houmbaba propose son amitié à Gilgamesh : tous deux sont
presque des dieux, ils pourraient accomplir des exploits ensemble.
b. Gilgamesh refuse : « Il a l’impression qu’en lui proposant son amitié, le géant confisque
son affection pour Enkidou » (l. 181-183).
14. Gilgamesh donne cette définition de l’amitié : « L’amitié ne se décide pas », « Elle
s’installe d’elle-même dans les cœurs » (l. 184-185). L’amitié naît de façon spontanée ; elle se
cultive « chaque jour par des attentions nouvelles » (l. 187). Elle procure un sentiment de joie
immense (« Et quand on la découvre, on se réjouit »).
15. On s’appuiera sur les réactions des élèves.
16. Houmbaba maudit Enkidou et Gilgamesh par ces paroles : « Tu ne vieilliras pas, Enkidou.
Tu me rejoindras bientôt dans le Pays-des-Ombres. Quant à toi, Gilgamesh, n’attends plus.
Allez ! Prends ma vie et attire le malheur sur la tienne. » (l. 196-199).
Cela nous permet d’entrevoir un destin bien sombre pour les deux héros, qui semblent
destinés à être séparés d’une manière ou d’une autre.

J’étudie la langue
17. a. J’ai connu ma meilleure amie en CM2 : COD du verbe « connaître ».
b. Il est bon de pouvoir se confier à un ami : COI du verbe « se confier ».
c. Je suis allé au cinéma avec mes amis : complément circonstanciel d’accompagnement
(complément de phrase).
d. Les amis de mes amis sont mes amis : 1. sujet de « sont » ; 2. complément du nom « Les
amis » ; 3. attribut du sujet « Les amis ».

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• Texte 4, Le combat contre le taureau céleste (p. 58)

Ai-je bien lu ?
1. a. Ishtar est la déesse de l’amour et de la guerre.
b. Elle est en colère contre Gilgamesh parce qu’il refuse de l’épouser.
2. a. Elle souhaite lui envoyer le Taureau Céleste, un taureau géant dont le souffle tue les
humains.
b. Elle en fait la demande au dieu céleste Anou.
3. a. L’affrontement a lieu dans les rues de la ville.
b. Gilgamesh et Enkidou sortent vainqueurs du combat : ils réussissent à abattre le Taureau.

J’analyse le texte
4. Anou hésite à donner le Taureau Céleste à Ishtar parce qu’il est doté d’une force
destructrice, et le lâcher c’est anéantir la ville et l’exposer à « sept ans de famine » (l. 53).
5. Si Anou refuse de lui donner le Taureau Céleste, Ishtar réveillera les morts afin qu’ils
dévorent les vivants et les remplacent sur terre (l. 38-43).
6. a. Ishtar ment quand elle prétend qu’elle a fait engranger suffisamment de grains pour
surmonter un tel désastre (« les greniers sont pleins », l. 56 ; « Tout déborde », l. 57).
b. Anou la croit « sur parole » (l. 59-60). Il enfonce alors sa main dans le ciel et tire le
Taureau endormi.
7. a. Le Taureau Céleste réside dans le ciel, c’est ce qui justifie son appellation de « Céleste ».
b. Il sort de son sommeil lorsqu’Anou le tire une seconde fois (« Il tire à nouveau, plus fort, et
un mugissement rauque ébranle le plafond du ciel […] », l. 65-66).
8. a. Lâché sur Ourouk, le taureau fait des dégâts considérables : la terre tremble, provoquant
des failles dans lesquelles s’enfoncent des centaines de maisons et leurs habitants : « Une
nouvelle faille avale cent autres maisons, sans compter les gens et les étangs » (l. 81-83) ; les
résidences sont transformées « en un champ de tessons » (l. 97).
Le vocabulaire du bruit et de la destruction est abondant : « Une violente secousse » (l. 67) ;
« au fracas du tonnerre » (l. 68) ; « Tout tremble » (l. 68) ; « une autre secousse » (l. 72-73) ;
« tonne » (l. 73) ; « La terre s’est ouverte » (l. 77) ; « Un gouffre » (l. 78), « ont disparu » (l.
79) ; « Elle frappe » (l. 81) ; « La force frappe au hasard » (l. 84) ; « se fend » (l. 89) ; « Une
fissure » (l. 89) ; « gouffre béant » (l. 95).
b. La comparaison qui souligne la force destructrice du taureau est : « Une poigne a saisi la
ville comme une botte de joncs » (l. 73-74). En assimilant la ville à une botte de joncs, la
10
comparaison souligne la fragilité de la ville.
9. Les expressions qui décrivent le Taureau Céleste insistent sur son caractère inquiétant, il est
gigantesque et porteur de mort : « Une forme lourde » (l. 98) ; « un mugissement de mort » (l.
99) ; « son mufle noir de nuit » (l. 101) ; « ses cornes en croissant de lune » (l. 101-102).
Lorsque le Taureau apparaît, il est comparé à « une nuée d’orage » (l. 100) qui recouvrirait la
ville ; ses cornes sont comparées à des « faucilles » (l. 102) tant elles sont tranchantes.
10. L’expression « ces deux mouches » désigne Gilgamesh et Enkidou. Le choix de cette
expression métaphorique souligne le gigantisme et la monstruosité du Taureau et montre que
les deux hommes n’ont aucune chance face à lui, sinon d’user de la ruse.
11. Au début du combat, le Taureau a le dessus : Gilgamesh et Enkidou « sont projetés dans la
poussière et se relèvent ensanglantés » (l. 114-115).
12. Les deux héros viennent à bout du monstre en usant de la ruse (« L’animal est tout en
puissance. Il faut ruser. », l. 116-117) : ils tendent un piège au Taureau, feignent de s’enfuir et
l’entraînent dans le dédale des rues de la ville pour le conduire finalement dans une impasse.
Ils font preuve d’intelligence.
13. La mort du Taureau est dramatisée et montre que l’être qui meurt est hors du commun :
« son sang creuse déjà le lit d’un ruisseau au milieu de la ruelle » (l. 136-137) ; « La terre
frémit encore sous son poids […] » (l. 141-142).
14. À la mort du taureau, Ishtar et ses prêtresses pleurent et se lamentent (« Des pleurs et des
lamentations de femmes », l. 147-148). Elles « se frappent les cuisses de rage, se mordent les
lèvres de dépit, se griffent la bouche » (l. 159-161).
15. Gilgamesh et Enkidou effectuent un dernier acte de provocation envers la déesse :
Enkidou tranche une cuisse de l’animal mort et la jette en direction de la terrasse où se
trouvent Ishtar et ses prêtresses. Gilgamesh, quant à lui, provoque Ishtar en lui disant qu’elle
aurait pu subir le même sort que le taureau : « Si tu étais tombée entre nos mains, Ishtar, c’est
toi qui serais affalée dans la poussière » (l. 167-168).
16. Les habitants d’Ourouk font un triomphe aux héros (« Portés par les vivats », l. 175) qui
se font « applaudir en libérateurs » (l. 170).
17. Les deux héros se baignent dans l’Euphrate pour se purifier « de la folie qui les habite » (l.
177).
18. On peut imaginer que l’humiliation que Gilgamesh et Enkidou ont infligée à Ishtar, ainsi
que le sacrifice du Taureau Céleste, provoqueront la colère des dieux et qu’ils puniront les
deux héros, d’une façon ou d’une autre.

11
J’étudie la langue
19. a et b. Le mot « invincible » est composé du préfixe privatif in-, du radical vinc- et du
suffixe -ible qui marque la possibilité. « Invincible » signifie : que l’on ne peut vaincre.
20. a. que l’on ne peut décrire : indescriptible.
b. que l’on ne peut prévoir : imprévisible.
c. que l’on ne peut lire : illisible.
d. que l’on ne peut fléchir : inflexible.
e. que l’on ne peut admettre : inadmissible.
f. que l’on ne peut entendre : inaudible.
g. que l’on ne peut éteindre : inextinguible.
21. a. « Ishtar ! gronde Gilgamesh, fou de colère. Vous auriez mieux fait de ne pas vous
montrer ! »
b. « Ishtar ! On vous apporte votre Champion ! Regardez ce qu’il en reste ! »
c. « Si vous étiez tombée entre nos mains, Ishtar, c’est vous qui seriez affalée dans la
poussière ! »

• Texte 5, La mort d’Enkidou (p. 72)

Ai-je bien lu ?
1. Les dieux ne supportent plus les excès de Gilgamesh et d’Enkidou. Comme ils ne peuvent
faire mourir Gilgamesh qui est roi et demi-dieu, ils décident de faire mourir son ami Enkidou,
sachant que ce sera pour lui une terrible épreuve.
2. Gilgamesh et Enkidou consultent tous les médecins, magiciens, exorcistes, font des
pèlerinages, récitent des prières, portent des amulettes, utilisent tous les remèdes possibles
(cataplasmes, onguents, infusions, plantes médicinales, poudre de pierre).
3. Ce qui manque le plus à Enkidou, c’est la steppe (« Il songe à la steppe », l. 68) et ses
animaux (aigles, loups, hyènes, gazelles…).
4. a. Après sa mort, Enkidou est conduit dans le monde d’En-bas, le royaume des Ombres.
b. Lui et les autres morts se sont transformés en pigeons.

J’analyse le texte
5. Après la mort de son ami, Gilgamesh est en proie à une insupportable souffrance.
6. « Enkidou se défait comme une palissade de roseaux secouée par la tempête » (l. 49-50) : la
maladie est comparée à une terrible tempête dont la violence ravage le corps d’Enkidou. Lui-
12
même, devenu si fragile, est comparé à une palissade de frêles roseaux.
7. a. Enkidou est lié à jamais à la steppe : il s’adresse aux êtres qui la peuplent (aigles, loups,
hyènes) et aux éléments naturels (pluie, soleil, vent). Il formule le vœu de se fondre en elle :
que son corps réduit en poudre se mêle à la terre de la steppe et soit foulé par le sabot des
gazelles.
b. Enkidou « appelle » la steppe (l. 68) de toute son âme. La métaphore (la steppe « jette sur
lui son manteau aux odeurs d’haleines fauves et de lait caillé », l. 69-70) montre que la steppe
l’a entendu. Le manteau connote la protection ; les sensations olfactives renvoient à la nature
sauvage dans laquelle Enkidou est né.
8. a. Le démon qui reçoit Enkidou dans le Royaume des Morts a pour bras des « pattes de
lion », et pour mains, des « serres de rapace » (l. 95-96).
b. Le démon fend le corps d’Enkidou de haut en bas puis « le suspend à un clou ».
9. Le Royaume des Morts se présente comme une ville souterraine au « dédale infini » de rues
(l. 102), avec des « maisons de terre qui s’effritent » (l. 104), des palais qui croulent et des
« nuées suffocantes » de poussière (l. 105). Aucune lumière ne règne dans ce lieu (« Du ciel
plombé ne filtre aucune lueur », l. 102-103) présenté comme sordide.
10. a. La reine des Enfers est Ereshkigal, « maîtresse des destins » (l. 134).
b. La tablette de vie est la tablette sur laquelle est inscrit le destin des hommes. La reine des
Enfers détruit la tablette d’Enkidou puisqu’il est arrivé au terme de sa vie.
11. Sous terre, les morts mènent une vie misérable, ils pataugent dans la boue, ils se battent
pour « une épluchure » (l. 118). Les plus avantagés sont ceux qui n’ont pas été oubliés par les
vivants : ces derniers leur envoient de l’eau et de la nourriture fraîche.
12. a. Enkidou, avant de tomber malade, rêve que les dieux ont tenu un Grand Conseil et ont
décidé sa mort (l. 1 et 2 et paratexte).
Gilgamesh interprète ce rêve favorablement : il faut « seulement le comprendre à l’envers » (l.
16-17). Enkidou va vivre ! Il faut simplement qu’il y mette du sien, qu’il lutte contre le
désespoir, qu’il se batte contre la mort et qu’il se souvienne de tout ce qu’ils ont fait
ensemble. Le passage (l. 20-30) est dominé par le mode impératif (« Ne t’abandonne pas. Ne
désespère pas. »).
b. Au moment où Enkidou est mort, Gilgamesh a rêvé qu’il était transformé en pigeon et se
débattait dans le monde d’En-bas (l. 141-144).
c. Ces rêves sont prémonitoires. En Mésopotamie, les rêves étaient considérés comme des
messages envoyés par les dieux.
13. Gilgamesh incite Enkidou à se battre contre la mort. Il lui rappelle leurs exploits passés et

13
leurs belles batailles dont « aucune n’était gagnée d’avance » (l. 26) ; il évoque leur amitié
(« […] nous avons toujours vaincu, toi et moi, comme deux mulets indomptables », l. 27-29)
et lui laisse entrevoir un avenir empli de projets (« Nous avons étonné les dieux et nous les
étonnerons encore », l. 29-30).
14. Enkidou demande à Gilgamesh de ne pas l’oublier. La force du sentiment qui le lie à son
ami est rendue par l’expression poétique : « une lumineuse intention d’amour qu’il dirige en
direction de son ami » (l. 128-129).
15. a. Gilgamesh comprend qu’Enkidou est mort, car son corps ne manifeste plus de vie
autonome : il est « lourd » (l. 149) et « reprend sa place, mollement » (l. 150) après qu’il l’a
bougé.
b. Gilgamesh ne se résigne pas à la mort de son ami ; il refuse que cette mort soit définitive et
voudrait ramener Enkidou à la vie : il lui communique sa chaleur, l’entoure de son amour,
voudrait lui donner sa force, sa propre vie : « Il le prend dans ses bras, poitrine contre
poitrine, soutient sa tête » (l. 157-158) ; il lui parle comme s’il pouvait encore lui répondre :
« [il] continue de lui parler » (l. 158) ; il voudrait le ranimer de son souffle : « Il parle à son
visage, bouche-à-bouche. [...] il s’efforce d’alimenter sa poitrine pour remettre en mouvement
la mécanique de la vie. » (l. 167-169).
16. a. Les sentiments éprouvés par Gilgamesh sont ceux de tout homme face à la mort d’un
être cher : incompréhension (quadruple répétition de « Pourquoi ? », l. 152-153, 154, 155,
156 ; phrases de type interrogatif) et angoisse (« l’angoisse au cœur », l. 147) devant
l’irrémédiable (« Tu es parti, Enkidou… sans me prévenir… », l. 152).
b. « Je ne t’oublierai pas, Enkidou » : Gilgamesh répète trois fois cette phrase (l. 170, 176,
183), placée en position anaphorique (début de paragraphe) comme une incantation fervente.
c. Les verbes au futur dominent le passage : « Je ne t’oublierai pas » (l. 176) ; « je ferai
sculpter » (l. 176-177) ; « je les planterai » (l. 178) ; « je dicterai » (l. 180) ; « Ils la
recopieront » (l. 180-181).
Gilgamesh veut prolonger la vie d’Enkidou en faisant en sorte que personne ne l’oublie :
érection de statues, écriture de sa vie. Il pensera sans cesse à lui, à chaque instant, si bien qu’il
sera toujours présent.
17. a. Gilgamesh a placé la sépulture d’Enkidou « à la limite de la ville et des champs » (l.
208). « Moitié à la steppe », où il est né, « moitié à la cité » (l. 209), où il a goûté l’amitié.
b. Gilgamesh a mis entre les mains d’Enkidou une « corne de gazelle », en souvenir de ses
premières compagnes dans la steppe.
18. Enkidou comprend que les morts peuvent mourir une seconde fois si les vivants cessent

14
d’entretenir leur souvenir et les oublient. L’oubli gomme effectivement une existence.

J’étudie la langue
19. Les verbes à l’impératif des lignes 20 à 26 sont nombreux : « Ne t’abandonne pas » (l.
20) ; « Ne désespère pas » (l. 20) ; « dresse des obstacles » (l. 21-22) ; « creuse des pièges »
(l. 22) ; « Lutte contre ton mal » (l. 22-23) ; « oublie les palabres des dieux » (l. 23-24) ;
« Tourne-toi vers ta vie d’homme » (l. 25) ; « Souviens-toi » (l. 25) ; on peut ajouter : « Aie
confiance » (l. 30).
Gilgamesh cherche à insuffler à son ami la volonté de guérir et de vivre.
20. a. sois, soyons, soyez courageux.
b. n’aie pas peur, n’ayons pas peur, n’ayez pas peur.
c. réveille-toi, réveillons-nous, réveillez-vous.
d. ne pars pas, ne partons pas, ne partez pas.
e. ne te désespère pas, ne nous désespérons pas, ne vous désespérez pas.
f. promets, promettons, promettez.

• Texte 6, La quête de Gilgamesh (p. 87)

Ai-je bien lu ?
1. Gilgamesh veut aller à l’extrême pointe du monde. Il veut rencontrer Outa-napishti, le seul
être immortel, afin qu’il lui livre son secret.
2. Le voyage est long est périlleux Après avoir traversé le défile des Monts-Jumeau,
Gilgamesh se retrouve dans un verger merveilleux ; puis il arrive au bord de la mer ; enfin il
ne lui reste plus qu’à la traverser et à franchir la Passe de la mort.
3. a. Gilgamesh commet une grave erreur : croyant avoir affaire à des ennemis, il détruit les
guerriers de pierre qui permettaient au passeur de traverser la Passe de la Mort. Ces êtres se
mettaient à l’eau et remorquaient le bac sans subir de dommage. Ainsi, Gilgamesh, tout près
du but, est désespéré à l’idée d’avoir fait ce grand voyage pour rien. : il lui paraît maintenant
impossible de rencontrer Outa-napishti
b. Pour réparer son erreur, le passeur lui propose de fabriquer des rames avec cent vingt
arbres de trente mètres de longueur qu’il aura coupés et taillés en pointe.

J’analyse le texte
4. Le jardin dans lequel arrive Gilgamesh est merveilleux : les arbres portent des pierres
15
précieuses (« grenats », l. 18 ; « agates », l.19 ; « diorite », l. 20 ; « ambres » (l.20) ;
« cornalines », l.22 ; « albâtres », l.22 ; « jaspes », l.23…).
Les sensations qu’il éprouve sont très riches :
- sensations visuelles : « elle chatoie » (l.3-4), « lumière » (l. 2, 8, 9, 13), « grenats » (l. 18),
« lumière dorée » (l. 21), « rouges » (l. 23), « blancs » (l. 26) ;
- sensations auditives : « une musique » (l. 7), « un tintement » (l.7) ;
- sensations gustatives et olfactives : « verger » (l. 11), « arbres fruitiers » (l. 11), « hume,
goûte » (l. 17) ;
- sensations tactiles : « Elle chauffe sans brûler » (l. 2-3), « sa caresse » (l. 4), « effleure » (l.
16).
5. a. Ce jardin, par sa perfection, fait penser à l’Éden.
b. Ce jardin symbolise une renaissance pour Gilgamesh : après l’épreuve du tunnel des
Monts-Jumeaux et la longue marche dans l’obscurité, le voilà subitement à la lumière, une
lumière qui le baigne de « douceur » et répare ses « blessures » (l. 13-14).
6. Sidouri est une tavernière ; elle vit dans une cabane près de la mer. Auprès de la cabane, il
y a des jarres et une cuve de fermentation pour la bière.
7. Sidouri tente de dissuader Gilgamesh de poursuivre sa route et d’oublier sa quête. (« Cesse
de pourchasser une ombre », l. 147). Elle lui explique que la mort est inéluctable et que la
meilleure façon de vivre est de profiter de ce que la vie peut apporter. Les verbes sont au
mode impératif : « Cesse » (l. 147, 154), « Profite » (l. 153), « Regarde-toi » (l. 155).
8. Sidouri apprend à Gilgamesh qu’Outa-napishti réside « de l’autre côté de la mer » (l. 175),
mais que personne n’a jamais effectué la traversée, excepté le dieu solaire et un passeur,
9. Gilgamesh n’écoute pas les conseils de Sidouri. Il pense que si elle lui demande de
renoncer à son voyage, c’est qu’elle est commanditée par les dieux qui lui tendent un piège et
refusent qu’il accède à l’immortalité (l. 168-171).
10. a. Le passeur s’appelle Our-Shanabi.
b. Le passeur va lui faire traverser la mer. Ses « outils » sont des « Êtres de pierre » (l. 198)
qui tirent le bac et le font avancer sans risque.
c. Il se trouve dans la mer un endroit dangereux qui s’appelle la Passe de la Mort : l’eau y est
mortelle, si une seule goutte tombe sur la peau, c’est la mort assurée.
11. Le passeur pardonne à Gilgamesh lorsqu’il voit son allure misérable et son désarroi
(« bouleversé par la détresse de ce grand homme », l. 220-221).
Gilgamesh est surpris par la réaction du passeur : « Gilgamesh est ému » (l. 230), touché par
la bonté de cet homme qui lui rend la vie alors qu’il a détruit son bien (« Je tue tes serviteurs

16
et tu me rends la vie… », l. 232-233).
12. a. Au moment où il arrive chez Sidouri, Gilgamesh a changé. On ne reconnaît plus le roi
d’Ourouk : il est devenu un être primitif, hirsute, il « pue comme un fauve » (l. 105), il est
« sale, décharné, revêtu de loques de fourrures » (l. 106).
b. Il se sent plus proche encore d’Enkidou : comme lui, il est devenu sauvage. Le voici
maintenant seul avec une femme ; il lui semble reproduire la situation qu’Enkidou a vécue
lorsque, alors qu’il vivait dans la steppe, il s’était retrouvé face à une femme qui avait pour
mission de le civiliser (voir livre de l’élève, p. 27, hors-texte).
13. La nature violente de Gilgamesh réapparaît lorsqu’il agresse la cabaretière. Le vocabulaire
témoigne de cette violence : « La rage au ventre » (l. 89) ; fracasser (l. 90) ; « Une nuée
d’orages » (l. 91) ; « une bourrasque » (l. 92) ; « Il hurle, secoue la porte » (l. 95) ; « un
champ de tessons » (l. 97-98). La réaction de Gilgamesh s’explique par le fait qu’il est en
fureur (« Il est hors de lui », l. 87) : une fois de plus, il a cru arriver dans le domaine d’Outa-
napishti et une fois de plus, il pense que les dieux se complaisent à le torturer.
14. Gilgamesh, pour la première fois, « sent le goût salé des larmes » (l. 230-231).
15. a. b. On s’appuiera sur les réponses des élèves.

J’étudie la langue
16. a. 1. déception. 2. appréhension. 3. impression. 4. direction. 5. incompréhension. 6.
émotion. 7. expédition. 8. discussion. 9. résolution.
b. Gilgamesh est envahi par l’émotion lorsqu’il comprend qu’Enkidou a quitté le monde des
vivants.

• Texte 7, Gilgamesh rencontre Outa-napishti (p. 103)

Ai-je bien lu ?
1. Gilgamesh est allé voir Outa-napishti parce qu’il souhaite être immortel comme lui.
2. Outa-napishti a acquis l’immortalité « à cause du Déluge » (l.103), « Une vieille aventure »
(l.103-104) qu’il compte raconter à Gilgamesh. Mais il est le seul à pouvoir en bénéficier : ce
don n’est pas en effet transmissible.
3. L’immortalité qu’il propose à Gilgamesh est la renommée, le souvenir de ses exploits et de
ses bienfaits qu’il laissera après sa mort physique, l’immortalité de « tous ceux qui ont fait
briller l’esprit, qui ont accompli une œuvre juste » (l.88-89).

17
J’analyse le texte
4. Outa-napishti est « petit, mince, vêtu d’une tunique de lin blanc » (l. 1-2). Son visage est
« transparent comme un bassin d’eau fraîche » (l.2-3). Il réserve un accueil favorable à
Gilgamesh (« Il regarde Gilgamesh avec un sourire de bienvenue », l. 3- 4).
5. a. Gilgamesh demande à Outa-napishti qu’il lui révèle « le secret de la vie-sans-fin » (l.22)
b. Outa-napishti lui répond qu’il ne peut malheureusement rien pour lui, et qu’il n’a pas le
pouvoir de corriger son destin. Outa-napishti ménage Gilgamesh ; il lui parle avec « d’infinies
précautions dans la voix, beaucoup d’amour dans le cœur » (l.27-28). Il montre beaucoup de
compassion envers lui, car il sait « qu’il va le faire souffrir » (l.26-27) puisqu’il ne peut lui
accorder ce qu’il veut.
c. La réponse de Outa-napishti (« Je ne peux rien te donner, l.29) ne satisfait pas du tout
Gilgamesh : il est d’abord anéanti par « ce jugement foudroyant qui consume son rêve » (l.31-
32), puis entre dans une grande colère : il « se jette » sur Outa-napishti « comme un fauve » (l.
37-38), « dégaine son épée et se met en garde » (l. 44-45).
Sa fureur est accompagnée d’apparition de phénomènes surnaturels : orage, foudre, odeur de
pourriture, apparition de serpents, moutons changés en démons.
6. Pour Outa-napishti, l’ennemi de Gilgamesh est sa force, une force destructrice qu’il utilise
sans discernement et qui l’a égaré (« Un ennemi en toi : ta force !, l.61-62).
7. a. Gilgamesh se retrouve soudain dans un jardin en friche, tout est à l’abandon, plus rien ne
pousse.
b. Outa-napishti se sert de l’image de ce jardin pour donner une leçon à Gilgamesh : son rôle,
en tant que roi d’Ourouk, est de cultiver son jardin, c’est-à-dire d’accomplir ses devoirs
envers sa ville et ses habitants, et non d’aller batailler au loin, comme il l’a fait jusque-là.
(« Les dieux ne t’ont pas offert la royauté pour que tu négliges ton jardin », l. 76-77).
8. Gilgamesh pourra obtenir l’immortalité en accomplissant « une œuvre juste » (l. 86). Il
laissera ainsi après sa mort le souvenir de ses exploits. Son histoire est une partie d’un tout
(« les histoires de chacun s’additionnent pour composer la grande histoire du monde », l.95-
96). Mais Outa-napishti affirme que la part de Gilgamesh dans cette histoire du monde est
importante (« Ta part est immense dans ce récit », l.96-97). Gilgamesh doit donc accepter la
part d’immortalité qui lui revient, liée à son rôle au cours de sa vie,
Cette immortalité n’est pas celle à laquelle s’attendait Gilgamesh, car elle n’exclut pas la
mort… (« Alors, dit-il, je vais mourir malgré tout… », l. 98).
9. À partir de la l. 119, le récit est mené à la première personne, c’est Outa-napishti qui
raconte son histoire à Gilgamesh.

18
10. a. Les dieux ont décidé d’envoyer un déluge sur la terre pour punir les hommes de leur
méchanceté.
Les signes du déluge viendront du ciel : pluie de blé, abondance d’oiseaux et de poissons qui
se laisseront facilement capturer (« Un matin il pleuvra du blé dur. Puis, quantité d’oiseaux se
laisseront capturer, une profusion de poissons alourdiront les nasses » (l. 148-150).
b. C’est le dieu Éa qui a prévenu Outa-napishti (« J’avais reconnu la voix d’Éa », l.126) et lui
enjoint de se mettre à l’abri.
11. a. Outa-napishti a construit l’Arche avec le bois dont était fait son palais qu’il a dû
démolir « Commence par démolir ton palais et récupères-en le bois », l. 132-133).
b. L’Arche a la forme d’un cube (« une Arche, en forme de cube », l.135). Il comporte sept
étages, neuf chambres par niveau, donc soixante-trois pièces.
c. Outa-napishti a emmené à son bord des objets du quotidien (« tu entreposeras tout ce qu’il
te faut pour vivre », l. 138-139), les cadeaux qui lui ont été offerts (des tablettes pour écrire et
un calame, un moule à brique, un palmier et une houe, une lyre, un creuset, une statue
d’albâtre, un ciseau, un filet de pêcheur, un arc, une houlette…), des animaux (« un couple de
chaque espèce domestique et sauvage », l. 200-201). Il fait monter aussi son « épouse bien-
aimée » (l. 204).
12. a. « Les épées de la pluie » (l. 216-217) ; « Déluge, tel un jeune monstre » (l. 219-220) :
identifiez les figures de style qui décrivent le déluge.
L’expression « les épées de la pluie » est métaphorique : la pluie tombe si dru et si
violemment qu’elle devient tranchante comme une épée et découpe l’obscurité du ciel. La
métaphore est filée : le terme « épée » est repris par l’expression « saigner à blanc » (l.217)
qui désigne son action. Si les hommes ont perdu leur caractère humain, les éléments eux, sont
personnifiés : la pluie porte des épées, l’obscurité est saignée à blanc (elle se vide de son
sang).
L’autre figure utilisée est la comparaison « Déluge, tel un jeune monstre » (l.219-220) qui met
également en avant le caractère hors normes de cette pluie.
b. Le déluge est dévastateur, comme le montre le champ lexical de la destruction : « Les villes
furent balayées d’un coup » (l. 214) ; « les hommes, hachés comme de la paille »
(comparaison, l. 214-215) ; « tout fut broyé, battu, liquéfié » (l. 215-216) ; « saignaient
l’obscurité à blanc » (l. 217).
La présence du champ lexical de l’eau montre que l’eau acquiert une force qui fait d’elle une
arme redoutable : « toutes ses réserves d’eau douce » (l. 211-212), « tout fut [...] liquéfié » (l.
216) ; « les épées de la pluie » (l. 216-217), « La crue » (l. 222), « le flot »

19
(l. 223).
13. a. b. Les qualités que Outa-napishti tente de faire triompher dans l’Arhe, répondent terme
à terme aux défauts dont les animaux sont coutumiers (l. 232-235) :
Les défauts Les qualités
La peur La confiance
La cruauté La bonté
La fourberie la franchise
La panique Le calme
La brutalité la douceur
La soumission L’indépendance
14. Lorsque Outa-napishti constate que la décrue commence (l. 246), il envoie
successivement trois messagers : d’abord « une colombe », envoyée en « éclaireur » (l. 247),
puis « une hirondelle » (l. 253), enfin « un corbeau » (l. 257).
Chacun des oiseaux est investi d’une mission particulière, mais chacune d’elles tend à estimer
la possibilité de s’installer à nouveau sur la terre : d’abord annoncer qu’une vie nouvelle
existe à bord de l’arche, puis que cette vie est prête à se développer, enfin trouver un endroit
où s’établir.
La progression de la décrue est sensible au fil de ses tentatives : si les deux premiers oiseaux
reviennent sur l’Arche, n’ayant pu trouver où se poser, le corbeau, lui, ne revient pas (l. 260).
Il a donc pu toucher la terre ferme.
15. La première action d’Outa-napishti, une fois à terre, est de rendre hommage aux dieux qui
l’ont sauvé ainsi que tout ce qui se trouvait sur l’Arche, en allumant un grand feu : « je dressai
un bûcher pour remercier les dieux » (l. 264-265).
16. a. Le dieu Enlil est « d’une humeur massacrante » (l. 272-273) car sa volonté était de faire
disparaître tous les hommes.
b. Les autres dieux ne sont pas d’accord avec lui, car ils estiment qu’ils ont besoin des
hommes : ce sont eux qui assurent la marche du monde et qui travaillent à leur place (« Nous
n’allons tout de même pas nous remettre à travailler ! », l. 273)
17. Enlil récompense Outa-napishti pour son courage et lui accorde, à lui ainsi qu’à sa femme,
l’immortalité. Mais ils devront vivre seuls, « au bout du monde » (l. 299-300), pour que les
autres hommes n’aient pas connaissance de cet exorbitant privilège.
18. Gilgamesh est finalement devenu immortel grâce au récit qui a été fait de son histoire
(« les histoires de chacun s’additionnent pour composer la grande histoire du monde » (l. 95-

20
96). telle qu’elle est venue jusqu’à nous, après plus de quatre mille ans. Gilgamesh aura donc
bien atteint l’immortalité par ses exploits…

J’étudie la langue
19. a. - antédiluvien : antérieur au déluge, donc très ancien.
- des pluies diluviennes : des pluies torrentielles.
b. 1. remonter au déluge : remonter à une période très lointaine, renvoyant à l’époque
biblique)
2. après moi le déluge : peu importe ce qui se passera après moi (départ, mort…) Cette
expression aurait été attribuée à Louis XV qui aurait dit, à propos du Dauphin, qu’il ne se
souciait aucunement de ce qu’il allait faire après sa disparition.
3. un déluge de paroles : un flot de paroles, une abondance de paroles.

Pour aller plus loin


21. a. b. c.
Gilgamesh La Bible Coran
a. Qui décide le Enlil Dieu Dieu
déluge
Pourquoi ? punir les punir les hommes qui punir les
hommes devenus se sont rendus hommes parce qu’ils
mauvais coupables de lui sont infidèles et
mauvaises actions. prient les idoles
b. Qui est prévenu ? Outa-napishti Noé Noé
c. Quel bateau ? arche arche vaisseau
Accompagnants et Outa-napishti et sa Noé, sa famille, un Noé, sa famille sauf
survivants femme couple d’animaux de son fils, un couple
chaque espèce d’animaux de chaque
espèce, tous ceux qui
sont fidèles à Dieu
d. Les textes qui développent le champ lexical de l’eau et de la destruction sont l’Épopée de
Gilgamesh (« digues du ciel » ; « réserves d’eau douce », « liquéfié » ; « épées de la pluie » ;
« fracassa les digues du ciel » ; « Les villes furent balayées d’un coup et les hommes, hachés
comme de la paille » ; « Tout fut broyé, battu, liquéfié »…) et la Bible (« Les eaux du

21
déluge » ; « les sources » ; « les écluses du ciel » ; « La pluie » ; « les eaux » ; « périt » ;
« disparaître » ; « effacés de la terre ».).
e. Dans le Coran, le fils de Noé est submergé par les flots. Lorsque Noé l’invite à monter dans
l’Arche (« Ô mon enfant ! monte avec nous, et ne reste pas avec les incrédules »), ce dernier
préfère se réfugier sur montagne, croyant ainsi se mettre à l’abri des eaux. Il ne pense pas
pouvoir être atteint par la colère divine, tandis que Noé, au contraire, sait qu’aucun incroyant
n’échappera au déluge, sauf si Dieu en a décidé autrement : « Nul ne sera aujourd’hui à l’abri
des arrêts de Dieu, excepté celui dont il aura eu pitié ».

• Texte 8, L’herbe de vie (p. 120)

Ai-je bien lu ?
1. c. Outa-napishti dit à Gilgamesh qu’il existe une Herbe de Jouvence.
g. Gilgamesh trouve l’Herbe de Jouvence.
d. Gilgamesh et Our-Shanabi sont sur le point de rentrer à Ourouk.
f. En passant à proximité d’un étang, Gilgamesh décide de baigner.
a. Un serpent noir s’empare de l’Herbe de Jouvence.
e. Gilgamesh rêve d’Outa-napishti, et se réveille, la mue du serpent entre ses mains.
b. Gilgamesh parle une dernière fois avec Enkidou, et décide d’accepter sa vie.

J’analyse le texte
2. a. C’est sur les conseils de sa femme qu’Outa-napishti décide de parler à Gilgamesh de
l’Herbe de Jouvence. Celle-ci a eu pitié de lui, en le voyant si désemparé.
b. La tige de cette herbe est « hérissée d’épines et son parfum, léger comme celui du jasmin »
(l. 9-10).
c. Cette plante permet de gagner une nouvelle vie. Elle se trouve « dans un gouffre, au fond
de l’océan » (l.11).
3. Gilgamesh repère l’Herbe à son odeur et à la lumière qu’elle répand, comme en témoigne le
relevé des champs lexicaux du parfum et de la lumière : « parfum » (l. 53), « odeur de
jasmin » (l. 54), « l’air sent bon le jasmin » (l. 58), « la mer en est parfumée » (l. 59), « une
lueur » (l. 63), « Elle resplendit » (l. 64), « elle éclaire l’obscurité » (l. 65).
4. a. L’Herbe est désignée par des expressions mélioratives qui soulignent sa valeur : « sa
merveille » (l. 76), « un joyau » (l. 80), « le trésor » (l. 162-163).
b. L’Herbe est personnifiée : elle éprouve des sentiments (elle « se laisse aimer », l. 80 ; elle
22
est « émue », l. 82 ; « Honorée de rencontrer l’être qu’elle va favoriser », l. 82-83).
Gilgamesh lui fait des confidences (« murmure-t-il en confidence à l’Herbe de Jouvence »,
l. 133), lui parle « comme un amoureux à sa fiancée » (l. 150-151).
c. L’Herbe apparaît aussi comme inquiétante : elle porte des épines qui se sont plantées dans
la main de Gilgamesh « sa main se larde d’épines », (l. 66).
5. Gilgamesh veut faire profiter les habitants d’Ourouk de cette Herbe : il la fera bouturer et la
cultivera (« Nous en développerons la culture », l. 105-106).
6. C’est un serpent qui s’empare de l’Herbe. En route, Gilgamesh fait halte près d’un étang
pour se rafraîchir et être propre avant de rentrer dans sa cité. Tandis qu’il se délasse dans
l’eau, un serpent s’approche silencieusement et avale la plante que Gilgamesh a déposée sur
la rive.
7. La métaphore qui désigne le ravisseur est « flèche vivante » (l.156) ; elle rend compte de la
vitesse et de la précision de l’attaque du serpent, qui touche exactement sa cible.
Le suspense est assuré : un drame est d’abord annoncé (« Mais un drame, déjà, se prépare à
frapper », l. 154). Puis le nom du ravisseur se fait attendre : l’animal est désigné par les
termes : « une ombre » (l.155) ; « une flèche vivante, gueule ouverte » (l.156) ; « elle » (l.
157, 159), avant d’être identifié, l.159 : « un serpent noir ».
L’action s’accélère ensuite : le lecteur se demande si Gilgamesh pourra récupérer l’herbe
magique. Les phrases sont courtes, juxtaposées, les verbes soulignent l’enchaînement des
actions : « sent » (l.160), « comprend » (l.160), « se jette » (l.160), « se précipite » (l.161).
L’exclamation « Trop tard ! » (l. 161), sous forme de phrase non verbale, met un terme au
suspense marqué par les points de suspension et marque l’accomplissement du drame.
8. Gilgamesh laisse éclater sa douleur (« il hurle de douleur », l.167) puis reste prostré (« à
genoux », l.167 ; « bouche ouverte, sans plus un cri », l.168).
La métaphore « une poigne de bronze […] broie son cœur » (l.166-167) montre la force de la
douleur qui le paralyse. Gilgamesh demeure ensuite « figé » (l. 172), désespéré, dans le
silence de la steppe.
9. a. Gilgamesh retourne à Ourouk, les mains vides, mais riche d’expérience. Il a compris que
le destin de l’homme est de mourir et qu’il devait vivre pleinement sa vie de mortel en
acceptant ses limites. Gilgamesh, à la fin de son parcours, a vaincu sa peur de la mort.
b. Il se consacrera désormais aux entreprises humaines, goûtera chaque instant que lui apporte
la vie et partagera avec son peuple son plaisir de vivre.
10. Gilgamesh croit entendre plusieurs voix, celles qui ont jalonné son parcours : la voix
d’Outa-napishti, celle d’Our-Shanabi, le passeur, ou d’Enkidou, ou de l’Herbe de Jouvence,

23
ou du Jardin-des-Arbres-à-Gemmes, ou de Shamash, le dieu du soleil (l. 218-221). Toutes les
voix se confondent.
11. Our-shanabi a accompli « son travail de passeur ». Il a accompagné Gilgamesh
« d’une rive à l’autre de lui-même. Maintenant, il s’en va. » (l.212-213).
12. Gilgamesh arrive à Ourouk, il est parvenu au terme de son voyage, voyage qui prend fin là
où il a commencé, sous les murailles de la cité d’Ourouk.
13. a. Gilgamesh évoque le souvenir d’Enkidou à un moment où il se sent démuni, ne sachant
où trouver l’Herbe de vie dans l’immensité de l’océan : « Un souvenir d’Enkidou lui répond »
(l. 36).
Il pense aussi à lui lorsqu’il est parvenu à la fin de son parcours « Il songe à ses nuits de veille
au chevet d’Enkidou. » (l. 214-215) et lui demande de demeurer à ses côtés : « Enkidou, mon
ami, demeure à mes côtés. Prends ma main et conduis-moi à travers la steppe de mon cœur. »
(l.41-42)
b. Gilgamesh garde d’Enkidou l’image de l’homme de la steppe, l’homme sauvage faisant
corps avec la nature : « Il le revoit, chassant, et sa foulée souple effleure le sol. Enkidou, vent
avec le vent, herbe avec l’herbe, gibier avec le gibier. » (l.36-39).
Gilgamesh, de brutal et violent qu’il était, doit à Enkidou de l’avoir mené sur le chemin de la
sagesse : « Mon doux ami, murmure-t-il, c’est toi qui m’as mis en chemin. Toi, qui m’as fait
devenir ce que je suis. » (l.216-217)
14. a. Le serpent est symbole du mal dans la civilisation occidentale. Il apparaît dans le récit
biblique de la tentation d'Adam et Ève où il symbolise le tentateur, le mal, le péché.
b. Cet épisode explique pourquoi le serpent perd sa peau au cours de la mue : ce phénomène
est ici compris comme la succession de deux vies.
15. « Accepte ta vie, dès cet instant ! » (l. 205-206) : on s’appuiera sur les réponses des
élèves. On pourra débattre sur la notion d’acceptation, à ne pas confondre avec la passivité
devant les événements.

J’étudie la langue
16. a. « Peu à peu, il oublie la mer, son voyage de retour, sa quête, Outa-napishti,
l’immortalité. » (l. 45-46)
b. « Il attache les rochers à ses pieds, plonge et se laisse entraîner dans la nuit du gouffre
marin. » (l. 61-62)
1. Un sujet est commun à plusieurs verbes dans la phrase b (le pronom « il » est sujet des
verbes « attache », « plonge », « se laisse entraîner ») ?

24
2. Le verbe a plusieurs COD dans la phrase a (« la mer », « son voyage de retour », « sa
quête », « Outa-napishti », « l’immortalité » sont COD du verbe « oublie ».
17. a. un air juvénile : un air très jeune.
b. faire une cure de jouvence : faire une cure de rajeunissement.
c. un jouvenceau, une jouvencelle (ancien français) : un jeune homme, une jeune fille.
18. - La fontaine de Jouvence ou fontaine de vie, est une fontaine mythique : dans l’Antiquité
romaine, la nymphe Jouvence, métamorphosée en fontaine par Jupiter, avait la vertu de
régénérer le corps et d'arrêter la marche des années.
- Le nom Juventus (du latin « Juventus » : jeunesse) a été donné au club de football italien,
fondé par un groupe de jeunes étudiants turinois le 1er novembre 1897.

• Bilan de lecture (p. 123)

L’atelier jeu
1. Je suis le Buffle d’Ourouk > Gilgamesh
Je suis le Berger des gazelles > Enkidou
J’ai des pattes de taureau et une gueule de lion > Houmbaba
Je suis le seul homme immortel > Outa-napishti
2. a. Gilgamesh et Enkidou terrassent Houmbaba.
b. Gilgamesh et Enkidou deviennent amis.
c. Gilgamesh se bat avec Enkidou.
d. Outa-napishti explique à Gilgamesh comment devenir immortel.
e. Enkidou tombe malade et meurt.
3. a. « Tu ne vieilliras pas, Enkidou. Tu me rejoindras bientôt dans le Pays-des-Ombres. » >
Houmbaba
b. « Aigles, loups, hyènes [...], prenez le corps d’Enkidou. » > Enkidou
c. « Je ne peux rien te donner, Gilgamesh. Tout ce que tu désires, tu le possèdes déjà. » >
Outa-napishti
d. « Donne-moi je t’en prie, le secret de la vie-sans-fin. » > Gilgamesh
4. a. La Forêt prend peur. Elle sent son protecteur en danger. Elle hurle et pleure, en se
tordant les bras. > personnification.
b. Gilgamesh et Enkidou sont engagés dans un nouveau corps à corps, comme deux taureaux
qui ont enchevêtré leurs cornes. > comparaison.
c. une flèche vivante gueule ouverte, qui se plante au centre de la cible : l’Herbe ! Elle
25
l’avale d’un trait. [...] C’est un serpent noir. > métaphore
5.
1 G I L G A M E S H
2 H O U M B A B A
3 B L I Z Z A R D
4 S T E P P E
5 I M M O R T E L
6 T A B L E T T E
7 S U M E R

• Groupement de textes, Le petit prince (p. 132)

Ai-je bien lu ?
1. Le petit prince, venu sur Terre, souhaite rencontrer des êtres humains (« Je cherche des
hommes », l. 16) et plus particulièrement, des amis (« Je cherche des amis », l. 21).
2. Il rencontre un renard.
3. a. Le renard définit ainsi le terme « apprivoiser » : « Ça signifie « “créer des liens” » (l.
24).
b. La vie du renard avant la rencontre est caractérisée par l’adjectif « monotone » (l. 38).
L’animal entretient des rapports hostiles avec les hommes : « Je chasse les poules, les
hommes me chassent » (l. 38-39). Pour lui « tous les hommes se ressemblent » (l. 39-40),
d’où son sentiment de monotonie et d’ennui : « Je m’ennuie donc un peu » (l. 39-40).
Mai si le petit prince apprivoise le renard, la vie de ce dernier sera « comme ensoleillée » (l.
41) ; et le pas du petit prince l’« appellera hors du terrier comme une musique » (l. 44).
La métaphore du soleil et la comparaison avec la musique, deux images mélioratives, mettent
en valeur le caractère précieux de l’amitié et le bonheur qu’elle procure.
c. Le petit prince devra se montrer « très patient » (l. 63) : il devra ne pas s’approcher trop vite
du renard, effrayé par toute présence humaine, et surtout se taire au début car « le langage est
source de malentendus » (l. 65-66) ; ainsi progressivement, chaque jour il pourra s’asseoir
« un peu plus près » (l. 67).
4. Le renard demande au petit prince de venir toujours à la même heure car ainsi il pourra se
préparer à sa venue et l’attente même sera déjà un moment de bonheur : « plus l’heure

26
avancera, plus je me sentirai heureux. À quatre heures, déjà, je m’agiterai et m’inquiéterai ; je
découvrirai le prix du bonheur ! Mais si tu viens n’importe quand, je ne saurai jamais à quelle
heure m’habiller le cœur… » (l.72-76).
5. La phrase : « J’y gagne, dit le renard, à cause de la couleur du blé » (l. 86).
signifie que le renard associera dorénavant les champs de blé de la campagne où il vit aux
« cheveux couleur d’or » (l. 47) du petit prince (« Le blé, qui est doré, me fera souvenir de
toi » (l. 49-50).
6. Le renard confie au petit prince un secret : « On ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel
est invisible pour les yeux. » (l. 100- 101), ce qui signifie qu’il faut écouter son cœur et savoir
regarder au-delà des apparences pour atteindre l’intériorité des êtres.

Je formule mes impressions


7. - « Ce n’était qu’un renard semblable à cent mille autres. Mais j’en ai fait mon ami, et il est
maintenant unique au monde. » (l. 96- 97)
Cette phrase permet de réfléchir sur l’essence même de l’amitié et sur ce qui en fait son prix.
- « Tu deviens responsable pour toujours de ce que tu as apprivoisé ». (l. 109-110)
La réflexion porte ici sur la responsabilité et les devoirs qui incombent à celui qui
« apprivoise » un être, humain ou animal, et cela, sans limitation dans le temps.

Pour aller plus loin


8. La scène se déroule dans un jardin zoologique.
9. a. Le loup souffre d’un défaut physique : il est borgne (il n’a qu’un œil).
b. Le loup est gêné car il ne sait pas dans quel œil il doit regarder le petit garçon (« dans quel
œil du garçon planter son propre regard »).
c. Le loup est « mal à l’aise », il ne sait que faire. Il se met alors à verser une larme de son œil
mort : « Ce n’est pas du chagrin, c’est de l’impuissance, et de la colère ».
10. Pour se mettre à la portée du loup, le petit garçon ferme un œil. Il s’agit d’un geste
généreux, qui tente de gommer le handicap de l’autre et permet le rapprochement.
11. L’enfant et l’animal se sont apprivoisés : le loup est calmé, mis en confiance. Ils ont « tout
le temps devant eux » pour faire connaissance.

27
• Groupement de textes, Harry Potter à l’école des sorciers (p. 137)

Ai-je bien lu ?
1. L’action se déroule-t-elle dans l’école de sorcellerie Poudlard.
2. Avant l’épisode du troll, Hermione, Harry et Ron ne s’appréciaient guère : Hermione se
comportait comme la bonne élève, prétentieuse et méprisante (voir hors-texte. Les jeunes
n’étaient donc pas a priori faits pour être amis, aucune entente particulière n’existait entre
eux.
3. Leur amitié est née non de sentiments qui auraient pu les rapprocher, mais de l’action : la
situation décrite implique qu'on devient ami en accomplissant des choses ensemble, c'est-à-
dire en agissant.
Les personnages se sont apportés une aide mutuelle : Hermione a menti pour éviter à Harry et
Ron d’être punis ; quant à Harry et Ron, ils ont sauvé Hermione des griffes du troll.
4. Le narrateur conclut qu’« Il se crée des liens particuliers lorsqu’on fait ensemble certaines
choses. Abattre un troll de quatre mètres de haut, par exemple. » (l. 54-56) : l’amitié consiste
en des actes faits avec et pour autrui.

Je formule mes impressions


5. On s’appuiera sur les réponses des élèves.
6. On réfléchira sur le fait que n'importe quelle action commune ne donne pas nécessairement
naissance à une amitié. L’amitié naît d’un acte de générosité envers l’autre, comme Harry et
Ron qui cherchent à sauver la vie d'Hermione.

• Groupement de textes, « Les Deux amis » (p. 140)

Ai-je bien lu ?
1. Les vers 1 à 23 constituent le récit ; les vers 24 à 31 le commentaire du narrateur.
2. Le premier personnage sort du lit « en alarme » parce qu’il s’inquiète pour son ami. Il a fait
un cauchemar et rêvé qu’il était triste et il craint que son rêve ne soit prémonitoire :
« Vous m’êtes, en dormant, un peu triste apparu ;
J’ai craint qu’il ne fût vrai ; je suis vite accouru. » (v.21-22).
3. a. Le second personnage s’inquiète de voir arriver son ami en pleine nuit ; il pense qu’il ne
peut que lui être arrivé quelque chose :

28
[...]« Il vous arrive peu
De courir quand on dort, vous me paraissez homme
À mieux user du temps destiné pour le somme » (v.11-13).
b. L’ami éveillé imagine les possibles inquiétudes de son ami : peut-être a-t-il perdu tout son
argent au jeu ? peut-être s’est-il querellé et sa vie est-elle en danger ? peut-être se sent-il
seul ?
Il est prêt aussitôt à lui prêter de l’argent, à se battre pour lui, à lui donner une compagne.
4. Pour La Fontaine, un « ami véritable »
« [...] cherche vos besoins au fond de votre cœur ;
Il vous épargne la pudeur
De les lui découvrir vous-même :
Un songe, un rien, tout lui fait peur
Quand il s’agit de ce qu’il aime. »
Les vrais amis doivent savoir sonder le cœur de l’autre sans que celui-ci ait à parler : ils
doivent anticiper sur ses désirs et ses craintes.
Les deux amis de la fable témoignent de ces qualités : ils font en effet preuve
d’empressement, de générosité, et de dévouement sans limite en devançant les besoins et
problèmes de l’autre et en lui offrant chacun spontanément son aide.

Je formule mes impressions


5. « Que t’en semble, lecteur ? » (v. 24) : on récapitulera et on s’appuiera sur les réponses des
élèves :
L’un des deux amis est prêt à mobiliser tout son être pour un simple cauchemar : la
disproportion de la cause (« un peu triste ») de la réaction (« sort du lit », « court ») montre
que son dévouement est sans limite.
L’autre, avant même de savoir la raison qui a poussé son ami à venir chez lui en pleine nuit,
lui offre aussitôt son argent, son épée, une compagne.
Les deux amis s’aiment autant l’un que l’autre, leur amitié et leur dévouement sont totalement
réciproques.
6. Le fabuliste a situé cette amitié dans un pays presque imaginaire parce qu’il s’agit d’une
amitié idéale.
7. Les élèves choisiront sans doute de retenir le vers célèbre : « Qu’un ami véritable est une
douce chose » (v.26)

29
J’étudie la langue
8. a. Il est tout endormi ; il est encore ensommeillé.
b. Il a du mal à dormir, il souffre d’insomnie.
c. Il ne peut dormir sans prendre de somnifère.
d. Il peut se lever la nuit sans s’en rendre compte, il est somnambule.

• Groupement de textes, L’Iliade (p. 144)

Ai-je bien lu ?
1. a. Lorsqu’il apprend la mort de Patrocle, Achille laisse éclater son désespoir : « Son visage
se crispe », (l.21) ; il « tombe à genoux » (l.22) et « se couche sur le sol en pleurant » (l.22) ;
« il griffe la terre de ses ongles » (l. 23).
b. - La souffrance d’Achille est traduite par la présence du champ lexical de la douleur « se
crispe » (l.21) ; « un cri de douleur » (l.20) ; « pleurant » (l.22) « désespoir » (l.23-24).
- Les phrases de type interrogatif (« Pourquoi l’a-t-il laissé partir sur le champ de bataille avec
ses armes ? Pourquoi Patrocle n’est-il pas revenu au campement une fois les ennemis éloignés
des navires, comme convenu ? Pourquoi ? », l. 26-30) traduisent son incompréhension face à
la mort, ainsi que ses regrets. Les phrases de type exclamatif témoignent de son émotion
extrême (« Son ami, son seul ami ! Comme il voudrait à cette heure être auprès de lui !
Son frère ! » (l.24-25) et de son désir de vengeance (« Hector paiera pour ce crime ! », l. 30).
- Achille pousse un cri désespéré ; l’ampleur et la dimension dramatique de ce cri sont
exprimées par la comparaison avec le cri d’une « bête touchée à mort ! » (l. 21)
2. a. L’attachement d’Achille à son ami s’exprime par la façon dont il le désigne : « son
frère » (l.25) ; « un autre moi-même » (l.41)
b. Achille a partagé avec Patrocle les valeurs guerrières : « Celui avec qui il a partagé tant de
gloire et d’honneur. » (l. 25-26).
3. Achille regrette d’avoir laissé partir Hector sur le champ de bataille et de lui avoir prêté ses
armes. (« Pourquoi l’a-t-il laissé partir sur le champ de bataille avec ses armes ? », l.26-27).
4. a. « Oui, c’est vrai, mes vœux sont accomplis » (l. 38) : Achille avait demandé à Zeus la
défaite des Grecs. Les Troyens sont sur le point d’obtenir la victoire (sans compter par la suite
sur la ruse d’Ulysse) : « Les dieux nous ont abandonnés ! », déclare Antiloque, l.18.
b. Patrocle en paie le prix en se faisant tuer par Hector, mais Achille également, par
l’immense douleur qu’il éprouve (« Zeus a tenu sa promesse, mais comment me réjouir alors

30
que Patrocle est mort ? » l.39-40).
5. Pour venger Patrocle, Achille a résolu de tuer Hector de ses propres mains : « je n’ai plus
aucune raison de vivre et de rester sur terre, tant que je n’aurai pas transpercé Hector de ma
lance ; il doit payer pour la mort de Patrocle. » (l.44-47)

Je formule mes impressions


6. On s’appuiera sur les réponses des élèves.

J’écris
7. « Mon ami, mon seul ami ! Comme je voudrais à cette heure être auprès de toi ! Mon
frère ! Toi avec qui j’ai partagé tant de gloire et d’honneur. Pourquoi t’ai-je laissé partir sur le
champ de bataille avec mes armes ? »

• Histoire des arts, étudier une sculpture (p. 150)

La nature de l'œuvre
e
1. a. Cette sculpture date du VIII siècle avant J.-C. Elle provient du palais de Sargon, à
Khorsabad, en Mésopotamie.
b. Elle est actuellement exposée au musée du Louvre à Paris.
c. Elle est de très grande taille : sa hauteur est de 4,70 m. Les proportions de la sculpture, la
petite taille du lion, présentent Gilgamesh comme un géant.
2. a. Cette sculpture se présente comme un haut-relief : le personnage sculpté se détache de
plus de la moitié du corps sur le fond.
b. La tête est libre, détachée du fond, elle forme presque une ronde-bosse.

Le personnage de Gilgamesh
3. a. Le personnage est debout : son bras droit pend le long du corps et il tient dans sa main
une arme d’apparat à lame courte (l’harpé qui est une arme royale) ; Il porte à son poignet un
bracelet, orné au centre d’une rosette. Il est vêtu d’une tunique qui lui arrive au-dessus du
genou ; mais des pans, plus longs, frangés, devant et derrière, lui viennent jusqu’aux pieds et
cachent une jambe. Ses cheveux longs bouclés et sa longue barbe coupée droit et frisée sont
les marques des dignitaires assyriens. Les yeux, autrefois colorés, exerçaient une certaine
fascination sur les visiteurs.

31
b. Gilgamesh enserre fermement la tête d’un lion, dont il retient les pattes de devant dans sa
main.
c. Comme souvent dans la statuaire de cette époque, le haut du corps présente le personnage
de face, tandis que le bas du corps se présente de profil. Cette figuration du corps vu
simultanément de profil et de face, se retrouve dans l’art égyptien et crée un effet surprenant,
comme si le corps était déstructuré.
4. a. Le lion est maintenu droit le long du corps du héros : il se présente lui aussi de profil,
seule sa tête est représentée de face. Sa tête est menaçante, les crocs sont visibles ; mais les
mouvements de l’animal sont entravés : sa tête est maintenue par le bras de Gilgamesh et les
pattes de devant liées par la main gauche du héros. Ses pattes arrière sont libres, mais ne lui
servent qu’à trouver un appui sur la hanche du personnage. Sa crinière est frisée, comme la
barbe de Gilgamesh, et son poil a subi en partie le même traitement
b. Gilgamesh a maîtrisé le lion. Son attitude ferme contraste avec la fureur contenue de
l’animal qui voudrait échapper à l’emprise du bras du héros ; celui-ci ne semble pas fournir
d’effort pour maintenir le lion dans cette position.

L’art du sculpteur
5. Le sculpteur a soigné les détails (visages, barbe de Gilgamesh). Il fait ressortir sa forte
musculature (bras, mollets).
Le sculpteur est aussi un extraordinaire artiste animalier : le lion est particulièrement bien
traité : muscles saillants, griffes, tête, mufle, expression…)
6. La sculpture accentue la force, la vigueur du personnage, son mépris du danger, et le
montre capable de commander à la nature la plus sauvage. Elle met en avant la toute-
puissance royale.
7. On s’appuiera sur les impressions des élèves.

• Histoire des arts, étudier une œuvre en brique vernissée (p. 151)

La nature de l'œuvre
1. Cette œuvre d’art, représentant un taureau, est une œuvre en briques vernissées. Elle a été
réalisée sous le règne du roi Nabuchodonosor (604-502 avant J.-C.).
2. Ce taureau ornait la porte monumentale d’Ishtar, une des plus belles portes de Babylone,
haute de vingt mètres, qui ouvrait sur la voie des processions, une grande avenue pavée qui

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menait en ligne droite jusqu’au sanctuaire de Mardouk, dieu protecteur de la ville.
3. On peut voir une reconstitution de cette œuvre au musée Pergame à Berlin ou au Louvre à
Paris.
Erratum : Dans certaines éditions, il convient de lire p. 147 : La porte d’Ishtar est
aujourd’hui reconstituée dans de nombreux musées comme celui du Louvre à Paris, ou de
Pergame à Berlin.

La représentation du taureau
4. a. La robe du taureau est couleur ivoire. Certaines parties (crinière notamment, encolure,
ventre) sont ponctuées par la couleur vert foncé, ce qui crée un certain relief.
b. Le taureau se détache sur un fond de briques vernissées bleues et vertes.
5. a. Le corps de l’animal est d’un rendu anatomique précis, la représentation est réaliste : tête
rentrée dans le cou, poitrail, pattes fines, muscles, queue se terminant par un toupet de poils,
œil rond.
On ne voit qu’une corne dorée qui pointe vers l'avant ; la seconde corne est cachée car
l’animal est représenté dans un profil parfait.
b. L’image qui se dégage de ce taureau est celle d’un animal majestueux et élégant, à
l’assurance tranquille.
6. Les jambes raides, le taureau est en position de marche ; il avance à pas lents. On remarque
que les deux pattes de droite s'avancent en même temps, ce qui est contraire au mouvement
naturel.
7. Le taureau symbolise la puissance, la force, la protection. Il est consacré au dieu de l'Orage
Adad.
8. On peut être impressionnée par la majesté de l’animal et la beauté des couleurs bleu azur
intense qui recouvre les briques.

• Histoire des arts, étudier une illustration (p. 152)

La composition de l'œuvre
1. L’image illustre la scène dans laquelle un serpent s’apprête à voler à Gilgamesh l’Herbe de
Jouvence qui devait lui conférer l’immortalité.
2. Gilgamesh a fait halte près d’un étang pour se rafraîchir et baigner sa plante, avant de
rentrer dans sa cité. La scène a donc lieu dans un paysage aquatique : au centre de l’image se

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trouve un étang avec des nénuphars, à l’arrière-plan, des palmiers, une végétation luxuriante.

Les personnages
3. Gilgamesh, au centre, est revêtu d’une tenue de voyageur : simple tunique marron bordée
d’une bande ocre, laissant une demi-jambe découverte, chapeau pour protéger du soleil, pieds
nus, barbe et cheveux longs.
Il tient à la main une fleur blanche, l’Herbe de vie, à qui il vient de donner un bain.
4. a. Derrière Gilgamesh se tient une créature hybride, mi-homme mi-animal, à la tête et à la
queue de lion et aux serres de rapaces. Il est armé d’un bâton et tient à la main un serpent ; il
menace Gilgamesh.
b. Sans doute s’agit-il d’un démon des enfers, une créature maléfique, qui attend le héros
comme une proie qui ne lui échappera pas puisque l’immortalité lui sera interdite.
5. À gauche de l’image, un homme regarde la scène. Il est barbu, pourvu de quatre ailes ; dans
la mythologie mésopotamienne, les ailes sont signe de puissance et de protection. Elles ornent
les épaules d’un sage ou d’un roi prêtre, intermédiaire entre Dieu et les hommes. L’on peut
penser qu’il s’agit ici d’Outa-napishti ; de son bras gauche il fait une sorte de geste de
bénédiction, prévoyant le drame qui va se passer, comme s’il insufflait la sagesse à
Gilgamesh, irrémédiablement mortel.

Le travail de l’artiste
6. Les parties inférieure et supérieure de l’illustration sont décorées de deux frises. Une frise
continue de gazelles occupe la partie inférieure ; deux animaux monstrueux occupent le centre
de la frise supérieure : il s’agit de deux sortes de chien dont la queue se termine par une tête
de dragon. Le reste de la frise est constitué de motifs décoratifs
7. Le dessin, bien que relativement récent (1924), s’inspire des lignes propres à l’art
mésopotamien du IIIe millénaire av. J.-C. : les personnages sont présentés de profil, les
vêtements sont conformes. Le dessin est précis et minutieux (personnages, fleurs, serpent dont
on voit les écailles, troncs et feuillages caractéristiques des palmiers). On peut préciser que les
couleurs sont à dominantes roses, vertes et ocre ; elles tranchent avec le fond noir des frises et
donnent un caractère séduisant à l’image.
8. L’illustration permet de donner un support concret à la scène, de la visualise, ce qui peut
favoriser la compréhension du texte.

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• Histoire des arts, étudier une vignette de BD (p. 153)

L’image
1. La vignette est de forme rectangulaire. Elle occupe en fait toute une bande, située en haut
d’une page.
2. a. La scène représentée est une scène de veillée funèbre : Enkidou vient de mourir, il repose
sur le lit mortuaire ; de nombreux personnages viennent lui rendre hommage.
Le décor est sobre et figure la chambre du palais où repose Enkidou. Au premier plan, on
distingue une large tenture ; le centre de la pièce est occupé par un grand lit d’apparat
recouvert d’une draperie ; de part et d’autre du lit se dressent deux grandes torches ; au sol,
autour du lit, sont disposés des coupelles où brûlent des flambeaux.
b. Le dessinateur a choisi cette forme de vignette pour représenter un plan d’ensemble et
montrer, par conséquent, l’ensemble de la scène : Gillgamesh, Enkidou et la file des
personnages qui viennent se recueillir auprès du défunt.
3. Gilgamesh est au premier plan, à droite de l’image. On remarque son imposante stature.
Debout, les bras croisés, il veille tristement son ami.

Le texte et le dessin
4. a. Le texte est placé dans un cartouche. Les guillemets signalent les paroles rapportées : le
narrateur retranscrit les paroles de Gilgamesh.
b. Les pronoms « je » et « tu » désignent respectivement Gilgamesh et Enkidou.
5. a. Un « lit d’apparat » est un lit de prestige réservé au souverain ou à un personnage
important.
b. Le texte fournit des informations sur le statut des personnages qui viennent se recueillir
auprès d’Enkidou (« les princes de tout le pays »), sur la renommée dont il jouit et sur les
honneurs que Gilgamesh lui a réservés.
6. Le dessin est nerveux, dépouillé et caractérisé par des traits hachurés.

• Histoire des arts, étudier une stèle (p. 154)

La nature de l'œuvre
1. a. Une stèle est une plaque qui porte un ornement sculpté. Un bas-relief est un ouvrage de
sculpture en léger relief sur un fond.

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b. Cette stèle date du IXe siècle avant J.-C.
2. La stèle représente Gilgamesh entre deux demi-dieux supportant le disque solaire.

La composition et les personnages


3. a. Dans les scènes mythologiques la composition respecte une symétrie rigoureuse autour
d’un élément central. Ici, les deux demi-dieux se trouvent de part et d’autre d’un axe de
symétrie vertical constitué par le disque solaire et le personnage de Gilgamesh. Cette
disposition accorde une place privilégiée à Gilgamesh, bien qu’il soit un peu plus petit que les
deux autres personnages.
b. Gilgamesh est au centre ; il est entouré par deux demi-dieux. Les demi-dieux sont des êtres
mi-hommes, pour le visage et le haut du corps, mi-taureaux pour le bas du corps.
4. Les trois personnages portent la même barbe frisée, tortillée en nattes parallèles, forme
réservée aux lignées royales ou aux dignitaires.

Le dieu Soleil
5. a. Le soleil est représenté comme une grande paire d’ailes attachées à un disque et montées
sur une sorte de piédestal que tiennent les personnages. C’est à l’Égypte qu’appartient
l’adoption du disque ailé, association du disque solaire Râ et des ailes du faucon Horus.
Les ailes symbolisent la course du Soleil dans le ciel : les Mésopotamiens pensaient que le
Soleil, tel un oiseau, parcourait tous les jours la voûte céleste d’est en ouest.
b. Les ailes symbolisent la protection.
6. a. Gilgamesh, jambes pliées sous l’effort, il ne supporte pas directement le disque solaire,
mais maintient les bras des demi-dieux qui seuls peuvent atteindre l’astre.
b. Ce bas-relief est tout à la gloire de Gilgamesh qui occupe le centre de la stèle. : il semble
protégé par les demi-dieux placés à ses côtés, protégé aussi et peut-être même couronné par
les ailes du soleil au-dessus de lui.

• Histoire des arts, étudier une tablette, un sceau-cylindre et une figurine


(p. 155)

XIe tablette de l’Épopée de Gilgamesh


1. Dans la Mésopotamie antique, les tablettes, en argile, servaient de support à l’écriture.
L’épopée de Gilgamesh a été écrite et fragmenté sur douze tablettes d’argile. Chaque tablette

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raconte un épisode des aventures du héros. Le récit babylonien du déluge est consigné sur la
XIe tablette.
2. a. Les signes gravés sont en forme de coins et de clous, créés par l’empreinte de la pointe
du roseau sur l’argile. C’est pourquoi on appelle cette écriture « cunéiforme ».
b. On écrivait avec un roseau dur taillé ou calame.
3. Le texte est écrit en colonne ; on distingue une ligne verticale de séparation.
4. Cette tablette est conservée à Londres, au British Museum.

Sceau-cylindre
5. Un sceau-cylindre est un petit rouleau en matériau dur : pierre, métal, portant un dessin
incisé. On s’en servait pour sceller des objets et inscrire une signature.
6. L’image supérieure représente le sceau cylindre ; l’image inférieure représente la gravure
obtenue lorsque l’on a déroulé le sceau sur une bande d’argile fraîche.
7. a. Le Soleil (Shamash en Mésopotamie) est assis ; on l’identifie car il est entouré de
faisceaux de rayons ondulés. Il porte une tiare conique surmontée de cornes.
b. On voit que le Soleil est plus important que les autres dieux (divinités secondaires) car il
est assis sur un trône. Shamash était aussi le dieu de la justice, car, de sa position dans le ciel,
il pouvait voir tout ce qui se passait sur la terre.
8. Les autres dieux sont représentés avec une coiffure ornée de cornes.

Figurine
9. La statue est petite (28 x 42 x 17 cm) ; il convient de préciser que l’on ne voit ici que la tête
du taureau. Les matériaux utilisés sont le calcaire et l’ivoire pour les yeux.
10. Le mot « androcéphale » signifie « à tête d’homme » (du grec andros, « homme » et
céphalê, « tête »).
11. Le visage est un visage humain, expressif. Les yeux sont surprenants car
surdimensionnés ; les orbites, en ivoire incrusté, sont percées d’un trou, au centre, pour
l’insertion d’une prunelle. Les sourcils, arqués, se rejoignent au-dessus du nez. La bouche
esquisse un sourire. Une barbe couvre les joues et le menton.
12. Le taureau porte une coiffe surmontée de deux cornes, signes de la divinité.
13. Il a un sourire énigmatique, plutôt bienveillant ; c’est un taureau protecteur, symbole de la
fertilité.

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