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CeROArt

Numéro 3  (2009)
L'erreur, la faute, le faux

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Carole Goffard
Eviter l’erreur : le choix de matériaux
stables pour le stockage et
l’exposition des collections muséales.
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Référence électronique
Carole Goffard, « Eviter l’erreur : le choix de matériaux stables pour le stockage et l’exposition des collections
muséales. »,  CeROArt [En ligne], 3 | 2009, mis en ligne le 21 avril 2009. URL : http://ceroart.revues.org/
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Éditeur : CeROArt asbl


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Eviter l’erreur : le choix de matériaux stables pour le stockage et l’exposition des coll (...) 2

Carole Goffard

Eviter l’erreur : le choix de matériaux


stables pour le stockage et l’exposition
des collections muséales.
L’environnement muséal
1 Dans le domaine de la conservation préventive, on peut définir l’environnement muséal
comme l’ensemble des éléments dont le contrôle permet de prévenir ou de ralentir la
dégradation des biens culturels. Cet environnement comprend notamment des facteurs
physicochimiques, tels que les polluants atmosphériques ou les émanations nocives ainsi
que des éléments relatifs à la mise en réserve ou à l’exposition des biens culturels, comme
l’emballage, les systèmes de rangement, les revêtements, les peintures ou encore les supports.
2 Tous ces éléments nécessitent d’effectuer des choix judicieux concernant la qualité et la
stabilité chimique des matériaux. Toutefois, ils doivent être replacés dans un contexte plus
large où interviennent également le programme muséographique, la scénographie, les gestes
de mise en exposition ou en réserve et les messages que doivent faire passer les objets auprès
des visiteurs. Dès lors, une salle de musée apparaît comme une sorte d’ « écosystème » où
tout – mobilier, éléments scénographiques, objets… – interagit et nécessite de trouver des
compromis entre les fonctions de conservation et d’exposition. Ces compromis, selon les
exigences de chacun ou s’ils sont guidés uniquement par des critères esthétiques ou financiers,
peuvent amener les musées à faire des choix inappropriés et engendrer des erreurs en terme
de conservation.
3 L’usage erroné de matériaux et de produits « polluants » abordé dans cet article peut également
s’expliquer par la méconnaissance de la problématique relative à la pollution dans les musées.
En effet, malgré un intérêt croissant pour le concept de conservation préventive, les problèmes
relatifs à la présence, dans l’environnement muséal, de substances dangereuses pour la
conservation des collections restent encore largement méconnus des personnes en charge
de collections mais aussi des personnes travaillant dans les institutions muséales. Si on a
conscience que l’humidité, la température, la lumière ou encore la présence de champignons
et d’insectes représentent une menace pour les objets exposés et conservés dans le musée, on
a en revanche rarement conscience des polluants présents dans le musée, de leurs sources et
de leurs effets1. Sujet complexe, manque de diffusion des informations, manque d’intérêt …
à qui la faute ?
4 Quoiqu’il en soit, tout espace muséal regorge d’un certain nombre de polluants ou plutôt de
substances nocives présentes en concentrations suffisantes pour causer une certaine altération
des objets. Les polluants qui nous intéressent dans ce contexte (acides2 , formaldéhyde3,
chlore, ammoniac4, peroxydes 5ou additifs divers comme des plastifiants, des solvants et des
antioxydants constitués de composés acides) sont émis directement à l’intérieur du musée et
proviennent de divers matériaux et produits utilisés à des fins très variées dont la décoration,
le nettoyage, l’aménagement d’une salle, la construction de vitrines, la présentation et le
stockage des objets… Ces matériaux et produits qualifiés d’ « instables » sont particulièrement
problématiques lorsqu’ils sont utilisés dans un environnement proche des objets, s’ils sont
utilisés dans des endroits confinés (vitrines, caisse de rangement) permettant la concentration
de polluants ou s’ils entrent en contact direct avec eux, situations inévitables dans de nombreux
cas (supports, suspensions, emballages, etc.).
5 Outre ces considérations, plusieurs autres facteurs doivent être envisagés.

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6 En premier lieu, il faut considérer la composition chimique des produits et la nature des
matériaux constitutifs des objets. Il faut également s’interroger sur la sensibilité physique
et chimique des objets (les polluants auxquels ils sont les plus sensibles, leur vitesse de
dégradation…), la stabilité et l’âge des matériaux choisis (en règle générale, plus le matériau
est âgé et moins il émettra de substances nocives) ainsi que les types et les concentrations de
composés volatils émis.
7 Dans un second temps, il faut envisager les facteurs environnementaux, c’est-à-dire relatifs
à l’espace dans lequel se trouvent le matériau et l’objet. Il s’agit du degré de confinement de
l’endroit, de la proximité de l’objet et du matériau, de la durée éventuelle du contact, des types
de composés volatils présents, du taux d’échange d’air dans l’espace ainsi que des catalyseurs
potentiels (humidité, température, lumière). Ces facteurs climatiques, s’ils présentent des taux
inadaptés, peuvent augmenter considérablement la quantité des émanations. Or, il est prouvé
qu’une brève exposition à des taux très élevés peut être autant si pas plus dommageable qu’une
exposition à long terme mais à des taux très bas.
8 Une fois ces facteurs examinés, il sera possible de déterminer les risques ainsi que les
matériaux ou produits adéquats à l’emploi. S’il n’est pas impératif d’utiliser le matériau le plus
stable, il faut absolument veiller à utiliser des matériaux compatibles avec les objets – c’est-
à-dire coexistants avec les objets sans leur causer de dommage – et faire preuve de prudence
face à l’utilisation courante de certains matériaux et produits (peintures, détergents, etc.). En
effet, il est important de se rendre compte que ces derniers peuvent émettre des substances
nocives (polluants) et sont, de ce fait, une source potentielle de dégradation pour les objets
de musée. Ces dégradations prennent des aspects variables : corrosions diverses des métaux
(efflorescence colorée, ternissure, rouille…), souillure et fêlure du verre, efflorescences à
la surface des coquillages, des céramiques et de la pierre, décoloration des pigments et des
textiles, jaunissement et fragilisation du papier, affaiblissement de la résistance des fibres
textiles, viscosité et décomposition des plastiques dues à la dégradation chimique du matériau
lui-même, pourriture et effritement du cuir. L’énumération rapide de ces principaux risques
permet déjà de se rendre compte, à ce stade, de la dangerosité et de l’universalité de cette
problématique puisque les matériaux mentionnés se retrouvent dans la plupart des musées.

Les matériaux problématiques


9 Les matériaux et produits « instables » (bois, plastiques, colles, vernis, peintures, papier, tissus,
produits d’entretien, additifs corrosifs et dans certaines conditions les métaux…)6 peuvent se
révéler problématiques à différents niveaux. Dans certains cas, c’est le contact direct avec un
objet qui va provoquer la migration de certains composants nocifs du matériau vers cet objet7.
Dans d’autres cas, ce sont les émissions de composés volatils provenant des matériaux ou des
produits utilisés qui vont attaquer les objets, même s’il n’y a aucun contact direct entre eux.
10 Même si certaines informations reprises dans ce chapitre peuvent sembler banales au
quotidien, des erreurs d’utilisation sont fréquentes dans les musées et peuvent devenir des
fautes importantes de conservation.

Le bois
11 Le bois est un des matériaux les plus communément utilisés dans les musées alors qu’il se
révèle également un des plus nocifs pour les collections. En effet, de nombreuses structures
fabriquées à partir de bois (vitrines, matériel de rangement, panneaux de présentation,
supports, etc.) émettent une quantité importante d’aldéhydes (dont le formaldéhyde)8et
d’acides organiques volatils, causant la majorité des altérations dues aux polluants. Le
dégagement de ces substances est dû à l’hydrolyse9 de certains groupes chimiques présents
dans la cellulose. La quantité ainsi que le type de polluants libérés varient toutefois en fonction
de l’espèce boisée, de la partie de l’arbre employée (le cœur étant le plus acide), de la période
où il a été coupé, de la durée et de la méthode de séchage. L’humidité contenue dans le bois

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a également un rôle majeur dans le dégagement d’acide. Le bois sec est donc plus approprié.
Les concentrations sont particulièrement alarmantes dans les espaces réduits et isolés. En
effet, le dégagement, même s’il peut s’atténuer dans des conditions favorables, reste variable
en fonction des facteurs précités. Il ne s’arrête pas et les polluants peuvent s’accumuler
intensivement.
12 D’une façon générale, les feuillus sont plus acides que les conifères. Il faut fortement se
méfier du chêne (pourtant un grand nombre de fournitures en sont constituées : armoires de
rangement, tiroirs, vitrines, planchers, etc.), du châtaignier, du frêne, de l’orme blanc, du hêtre,
du cèdre rouge occidental ainsi que du sapin de Douglas et du bouleau, ces deux dernières
espèces étant considérées comme modérément acides.
13 Le tableau qui suit reprend les principales espèces de feuillus et conifères avec leur pH 10
respectif. Cela permet de juger des espèces à privilégier ou éviter mais sans oublier que la
capacité d’endommager les objets varie suivant les facteurs décrits précédemment.
pH de feuillus et connifères

Feuillus pH Conifères pH
Chêne, européen et
3,3-3,9
américain
3,5-5,5
Chêne blanc
3,3-5,7
Chêne rouge
2,6-3,65
Châtaignier
4,5-4,9 Cèdre rouge occidental 2,9-4
Teck
2,75-6,65 Cèdre oriental 3,5
Acajou
3,3-6,05 Sapin de Douglas 3,1-4,4
Hêtre
3,6 Sapin 3,4
Orme blanc
3,6-5,87 Pin maritime 3,8-4,5
Erable
4,3-5,7 Mélèze blanc 3,6
Bouleau européen
3,2-5,8 Yellow pine 4
Noyer
3,55-5,3 Pin blanc 3,4-5,4
Frêne
4,65-5,8 Epicéa européen 4,8-5
Peuplier
4,2 Cyprès 3,9
Peuplier noir
3,5-4,5 Séquoia 3,6
Cerisier
3,7
Frêne noir
4,5
Frêne blanc
4,1
Sycomore
4,4
Saule

Tableau tiré de : Hatchfield, Pamela, Pollutants in the Museum Environment - Practical Strategies for Problem Solving
in Design, Exhibition and Storage, Getty Conservation Institute, Londres, 2002.
14 Les produits finis à base de bois tels que le contreplaqué, l’aggloméré, le MDF, le carton
dur… sont constitués de fibres de bois assemblées avec des colles ou des résines de type urée-
formol qui dégagent, en plus des acides libérés par le bois, une grande quantité de composés
volatils, principalement du formaldéhyde. C’est le cas du MDF traditionnel (panneaux de
fibres à densité moyenne par opposition aux panneaux de fibres de bois durs) dont la colle
d’urée-formaldéhyde représente jusqu’à 9 % du poids. Ce type de panneau dégage beaucoup
plus de formaldéhyde que les panneaux de particules classiques et est, même à des taux très
bas,11 considéré comme cancérigène pour l’homme. Le MDF est pourtant couramment utilisé
dans les musées à cause de son aspect très compact et en raison de son prix très accessible. Il
s’agit d’une des erreurs les plus courantes dans le choix d’un matériau et sans conteste d’une
faute de la part des architectes.
15 Si des structures de ce type sont en place dans le musée, des pare-vapeurs ou des
revêtement protecteurs existent : des feuilles d’aluminium stratifiées collées sur les matériaux
(polyéthylène / feuille d’aluminium / nylon ou polypropylène), des couches de peinture, de
vernis (à choisir tous deux avec précaution suivant leur composition) ou de plastique (le
polyéthylène) isolantes. Toutefois, si on a le choix ou si on veut renouveler le mobilier, des

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substituts en métal ou en verre sont préférables ainsi que du MDF « écologique » comme on
en trouve actuellement sur le marché. Ce produit de bonne qualité est fabriqué sans addition
de formaldéhyde et s’adapte de façon idéale aux armoires, vitrines, meubles, mobilier et
moulures conçus pour des environnements sensibles tels que les musées. Malheureusement,
il est beaucoup plus coûteux.

Les plastiques
16 Les plastiques sont omniprésents dans les musées (toile acrylique utilisée dans les vitrines
d’exposition, sacs, conteneurs ou films pour le stockage, papier peint, fournitures, décoration,
etc.). Il faut savoir que certains polymères sont plus stables que d’autres et que certains ne
conviennent pas pour être utilisés à proximité des objets. De ce fait, la première question à
envisager face aux plastiques est leur tendance à libérer des composés chimiques dangereux
comme des acides ou des plastifiants (additionnés aux plastiques afin de les rendre flexibles)
pouvant migrer des plastiques et laisser les surfaces poisseuses.
17 Sachant cela, les plastiques à privilégier pour une utilisation à long terme sont : le polyéthylène,
le polypropylène, le polystyrène (plus stable que le polyéthylène et le propylène lorsqu’il est
soumis à la chaleur ou à la lumière), le téflon, les acryliques et le nylon. Par contre ceux
à éviter dans l’environnement proche des objets sont : l’acétate et le nitrate de cellulose,
le polychlorure de vinyle ou PVC (dégagement important d’acide chlorhydrique et, s’il est
plastifié, de plastifiants huileux), l’urée-formaldéhyde (libération de formaldéhyde, d’acide
chlorhydrique, d’ammoniac), le caoutchouc vulcanisé et en général tous les plastiques chlorés
ou plastifiés. La réutilisation des plastiques est également déconseillée car s’ils ont été exposés
au préalable à des vapeurs toxiques qu’ils ont absorbées, ils peuvent les relâcher plus tard dans
un autre endroit (c’est par exemple le cas du Plexiglas qui absorbe le dioxyde de soufre).
18 Il ne faut pas non plus négliger le caractère corrosif de certains objets de collection constitués
de plastique. Ceux-ci peuvent également émettre des substances polluantes ou présenter une
mauvaise stabilité et donc une rapidité de détérioration très impressionnante. Stocker ou
exposer des objets à proximité de plastiques peut devenir une faute de conservation.

Les métaux
19 Les métaux sont assez couramment consacrés à la fabrication de rayons de stockage ou
de mobilier de rangement et de présentation. Cette solution paraît assez propice puisque
tous les métaux semblent convenir dans l’environnement des objets à condition qu’ils soient
inoxydables ou qu’ils soient recouverts d’une peinture émaillée cuite.
20 Il faut particulièrement être vigilant dans le cas du soclage, où le contact entre deux métaux
(par exemple au point de contact d’une griffe et de l’objet qu’elle maintient) peut engendrer
une « corrosion galvanique » qui atteint un des deux métaux.

Les vernis et les peintures


21 Ces types de revêtements sont généralement utilisés comme barrière au dégagement de
vapeurs acides provenant du bois. Cependant, certains vernis et peintures produisent eux-
mêmes des quantités importantes de composés nocifs aux collections. Les revêtements
contenant de l’acrylique sont généralement stables tandis que les peintures à base d’huile ou
de résines alkydes et les vernis cellulosiques et uréthanes libèrent des gaz acides en séchant
mais également par la suite puisqu’ils se dégradent en vieillissant. Les peintures au latex non
acryliques sont potentiellement dangereuses en raison des additifs qu’elles renferment. De
plus, il vaut mieux isoler l’objet du revêtement par un matériau isolant comme des feuilles
d’aluminium ou un film polyester.
22 La pose d’un revêtement adéquat sur des murs en béton ou en ciment permet d’éviter que
ces surfaces soient abrasives ou qu’elles créent de la poussière alcaline. Cependant, cette
action (qui concerne également les autres types de murs, les sols, les vitrines ou les caisses de

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transport et de stockage) nécessite d’écarter les objets pour que les vapeurs acides présentes au
départ se diffusent et atteignent un taux acceptable d’émissions gazeuses. Par exemple, dans le
cas d’un nouveau bâtiment, il faut laisser sécher le revêtement au minimum trente jours pour
les endroits confinés et quatre jours pour les salles aérées avant de réintégrer les collections.
23 De plus, avant leur utilisation, il faut toujours vérifier la composition des joints d’étanchéité,
des mousses isolantes (il faut exclure la mousse de polyuréthane), des matériaux de calfatage,
des colles (qui ne doivent jamais être appliquées sur les objets), etc. Les solvants, les
plastifiants, les plastiques ou encore le caoutchouc servant à leur fabrication peuvent être
incompatibles avec les objets qu’ils sont censés côtoyer.

Le papier, le carton et les tissus


24 L’élément le plus important à prendre en compte dans le choix des papiers, des cartons
et des tissus présents dans les vitrines (pour recouvrir les fonds) ou comme support de
présentation est le pH, autrement dit leur acidité. Ils occupent généralement des surfaces
assez importantes et de ce fait, peuvent réagir par contact direct avec les objets. Les papiers
adaptés à la conservation préventive sont des papiers sans acide (également appelés neutres ou
permanents) pouvant éventuellement contenir une réserve alcaline (par exemple du carbonate
de calcium ou de magnésium) capable de s’opposer à l’acidification. Les tissus utilisés
(prioritairement le coton, le lin ou le polyester) doivent être préalablement lavés, non traités et
de préférence de couleur claire (les constituants des teintures foncées étant généralement une
source de polluants gazeux). Les tissus contenant de la laine dégagent du soufre et ne doivent
pas être utilisés en contact direct avec des métaux ou dans les endroits confinés.

Les produits d’entretien et additifs divers


25 Les produits et les procédés d’entretien peuvent contribuer à la pollution interne mais,
tout comme pour les additifs divers (colles, solvants, plastifiants…), il n’est pas possible à
l’heure actuelle de prédire les effets de chacun de ces agents. L’utilisation de nettoyants à
l’ammoniac, de produits contenant des huiles siccatives pour les sols, le rafraîchissement des
murs et des boiseries, doivent également être considérés comme néfastes pour les raisons
évoquées plus haut. Dans le cas des additifs, il faut consulter attentivement leur composition,
demander conseil et bannir les produits libérant des composés volatils acides au contact ou
dans l’environnement immédiat des objets.
26 Bien qu’il soit quasiment impossible de n’utiliser aucun matériau instable, la meilleure
solution concernant tous ces « mauvais » matériaux est de les éviter dès que possible s’ils
doivent être en contact rapproché avec les objets.
27 Il n’est pas non plus envisageable financièrement de remplacer toutes les structures en place.
Toutefois, une utilisation répétée d’un matériau instable, la négligence ou encore le refus de
recourir aux alternatives existantes peuvent être considérés comme des fautes.

Les dégradations les plus courantes


28 Les phénomènes d’altération liés aux polluants résultent généralement de processus variés
et complexes ne pouvant être expliqués en détail ici. Cependant, il est important de se
familiariser avec les dégradations les plus courantes et de se rendre compte de l’étendue
de la problématique envisagée dans cet article. Les dégâts, en grande partie causés par
les émissions de produits volatils ou la migrations de certains composants provenant des
matériaux problématiques envisagés au point 2, amènent à la perte partielle ou totale de l’objet.
12

Les matériaux inorganiques


29 D’un point de vue général, les matériaux inorganiques sont essentiellement sensibles
aux acides, aux aldéhydes et aux peroxydes. Les dégâts provoqués par ces composés se
caractérisent par diverses formes d’efflorescences ou de taches sur la surface des objets.

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Les métaux
30 L’attaque du métal par les acides s’accompagne d’une production de sulfures colorés ou de
sels blancs floconneux mais les réactions dépendent du type de métal. Les objets contenant du
plomb ont pour principal ennemi corrosif les vapeurs d’acides carboxyliques (acide formique,
acétique) qui peuvent notamment provenir des matériaux en bois ou des produits d’entretien.
La corrosion qui en résulte se présente sous forme de traces d’efflorescences blanches. La
corrosion du cuivre et de ses alliages (bronze et laiton) se traduit sous la forme d’une ternissure
ou plutôt de taches verdâtres et bleuâtres sur la surface des objets. Celles-ci sont manifestement
dues à une réaction avec des acides organiques s’évaporant de matériaux employés à proximité
des objets. L’argent est extrêmement sensible aux composés contenant du soufre ; sa corrosion
est typique puisqu’il s’agit d’une ternissure noire. Le fer subit les attaques des chlorures et des
acides carboxyliques. Son produit de corrosion (formé en présence d’humidité) est la rouille,
caractérisée par sa couleur rouge-orangée.
Le verre
31 Les émaux et les verres fragiles s’altèrent semblablement. Outre des taches brunâtres
déclenchées par un environnement acide, le verre peut se fissurer s’il est agressé par des acides
carboxyliques ou des aldéhydes.
Les coquillages, les coquilles d’œufs et la céramique
32 Ces matériaux à base de calcaire développent, dans une atmosphère contenant des acides
carboxyliques, une efflorescence blanche sur leur surface. Cette couche poudreuse est connue
sous le terme de « maladie de Byne ». Il s’agit de cristaux de sels qui peuvent, lorsque le
phénomène est assez avancé, prendre la forme d’aiguilles. Cette forme de corrosion peut
amener à la pulvérisation complète de l’objet.
Les images argentiques en photographie
33 Toutes les images photographiques constituées de particules d’argent sont sensibles aux
substances polluantes, particulièrement les composés soufrés qui engendrent la formation de
sulfures d’argent. Ces sels initialement incolores vont, suite à leur exposition à des gaz tels que
les acides carboxyliques ou le formaldéhyde, devenir bruns. Les photographies se couvrent de
taches puis d’un voile opaque qui masque progressivement l’image.
Les matériaux lithiques
34 Les roches sédimentaires comme les calcaires ou les marbres sont particulièrement sensibles à
l’acidité et peuvent rapidement se dégrader. Le résultat de l’attaque polluante se présente sous
la forme d’une croûte de nature gypseuse. En outre, les matériaux lithiques réagissent aux sels
atmosphériques activés par l’humidité. Les dégâts habituels sont une ternissure noirâtre et une
desquamation du matériau.
Les pigments inorganiques
35 Le blanc de plomb, le lapis-lazuli, l’azurite, la malachite et le vert-de-gris sont particulièrement
sensibles aux acides. Ils peuvent perdre leur coloration initiale ou se ternir irréversiblement.

Les matériaux organiques


36 Les matériaux organiques, extrêmement vulnérables aux acides, sont de résistances fort
diverses : certains pourrissent, d’autres s’effritent ou deviennent cassants. Mais de manière
générale, c’est plutôt la structure interne des objets qui est touchée et qui conduit à leur
décomposition.
Le papier et les textiles
37 Les acides sulfurique et acétique provoquent une fragilisation de la structure fibreuse ainsi
qu’une perte de souplesse du matériau. La sensibilité du papier aux polluants peut également
être mise en relation avec les éventuelles « impuretés » acides entrant dans sa composition ainsi

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qu’à la présence de lignine qui absorbe fortement les composés acides. Ces caractéristiques
provoquent le jaunissement et l’effritement du papier (pouvant toutefois se produire même
sans la présence de polluants).
Les plastiques cellulosiques
38 Le nitrate de cellulose et l’acétate de cellulose, matériaux de base des supports
photographiques et cinématographiques mais aussi d’autres objets de collection provoquent
leur propre décomposition. L’altération liée à l’acétate de cellulose est connue sous le nom
de «  syndrome du vinaigre  ». Elle consiste en un rétrécissement du film ou du négatif et
s’accompagne d’un dégagement d’acide acétique sous la forme d’une odeur de vinaigre. Outre
la décomposition des objets, d’autres dégâts sont prévisibles puisqu’en se désintégrant les
supports répandent des gaz acides. Le reste des collections, s’il est situé à proximité, est de
ce fait en danger.
Le cuir
39 Le cuir présentant un tannage végétal est le plus sensible aux attaques polluantes car il absorbe
de grandes quantités de dioxyde de soufre. La transformation de ce dernier en acide sulfurique
dans le cuir va provoquer la réaction connue comme «  pourriture rouge  ». Ce phénomène
présente différentes phases. Initialement le cuir devient ramolli et gonflé, puis il va devenir
sec et poudreux, facilement friable au toucher. D’autres phénomènes sont observables, par
exemple lorsque des matériaux tels que des métaux (rivets, œillets) sont incorporés dans le
cuir. Dans ce cas, les métaux peuvent être corrodés par l’acide sulfurique qui s’est formé et,
inversement, les sels des métaux peuvent être corrosifs pour le cuir.
Les pigments
40 Les pigments organiques sont très sensibles aux oxydes d’azote et sont susceptibles de
présenter un noircissement ou une décoloration.
41 Les points qui suivent prolongent la réflexion sur l’erreur et la faute par rapport aux matériaux
constitutifs des vitrines et en suggérant des précautions supplémentaires à adopter dans la
gestion quotidienne des collections.

La protection des objets dans les vitrines


42 Les objets de taille réduite sont très couramment exposés dans des vitrines. Si d’un point de
vue fonctionnel, pas toujours compatible avec les intentions du scénographe, cette solution
est satisfaisante, il ne faut pas sous-estimer le problème lié aux substances polluantes migrant
des matériaux constitutifs des vitrines. Les vitrines les plus hermétiques sont, dans ce cas, les
plus dangereuses puisqu’elles accumulent les polluants sans les évacuer. Il faut donc protéger
les objets présents dans les vitrines à l’aide de pare-vapeurs posés à la surface des matériaux
et de produits adsorbants, capables d’enlever les impuretés des gaz ou des liquides en faisant
adhérer la substance polluante à leur surface. L’application d’un pare-vapeur sur les vitrines en
bois permet de bloquer les émissions acides plus ou moins efficacement suivant le revêtement
imperméable utilisé. Un film de peinture peut réduire les émissions de 60 à 95% mais peut être
source de produits volatils lorsqu’il vient d’être appliqué tandis qu’une feuille d’aluminium
stratifié permet d’arrêter pratiquement toutes les vapeurs si elle est posée soigneusement.
Concernant les produits adsorbants, le carbone activé est le plus efficace.
43 Toutefois, il est possible qu’il devienne saturé en polluants et les relâche dans l’environnement.
Ce phénomène de désorption apparaît essentiellement lors d’une forte élévation de
température ou d’humidité relative. Il vaut donc mieux prévoir une surveillance régulière,
par exemple en mesurant les taux de polluants. D’un point de vue pratique, deux méthodes
d’adsorption sont applicables. Celle dite passive, implique que l’adsorbant reste dans le fond
de l’espace clos. L’autre, active, exige qu’un flux d’air traverse l’adsorbant. Dans les vitrines
de musées, l’adsorbant est généralement placé sous la plaque du fond, dans laquelle sont

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ménagées des ouvertures qui laissent pénétrer l’air. Mais cela ralentit de manière notable la
vitesse d’adsorption.
Le carbone activé
44 Le carbone peut être fabriqué à partir de diverses sources allant de la houille grasse, aux
enveloppes des noix de coco ou aux produits ligneux. Il est produit en traitant des matériaux
carbonés bruts soit avec de la chaleur ou des produits chimiques pour enlever les composés
volatils ou non-carbonés (sa «  méthode d’activation  » se fait par des moyens chimiques
ou gazeux). Tous les types de carbone activé sont poreux. Comme 75 % de leur structure
consistent en vides, ils ont une surface d’adsorption très importante. Toutefois, le degré auquel
une substance est adsorbée par le carbone actif dépend de sa taille et de son poids moléculaires
vis-à-vis du volume des pores.
45 Les aldéhydes, les cétones, les alcools, les acides volatils, les éthers, les esters, les composés
nitrés et soufrés sont extrêmement bien adsorbés. Le formaldéhyde, l’ammoniac, le chlorure
d’hydrogène ainsi que le sulfure d’hydrogène sont, eux, moins bien fixés.
46 Les carbones activés peuvent se présenter sous la forme de poudres, de granulés ou encore
de pastilles. On peut éventuellement les imprégner d’autres réactifs (hydroxyde de potassium,
hydroxyde de sodium) pour accroître leur efficacité.

Prévention et précautions supplémentaires


47 La connaissance des objets que l’on stocke ou que l’on expose et de leur sensibilité aux
polluants va permettre, dans un premier temps, de prendre les bonnes décisions en terme de
conservation préventive. Dans un second temps, c’est la prise de conscience de la dangerosité
des matériaux et produits évoqués, additionnée à la surveillance régulière des taux de pollution
intérieure qui contribueront au bon maintien des collections muséales.
48 En ce qui concerne les moyens préventifs complémentaires, on peut les résumer comme suit :
• Eviter l’utilisation de bois acide pour les vitrines et les structures de stockage ; privilégier
le métal ou les plastiques rigides adéquats.
• Ne pas peindre l’intérieur des vitrines.
• Connaître et éviter les matériaux dégageant des composés volatils nocifs.
• Isoler les matériaux instables.
• Ne pas appliquer de colles, papier collant, etc. sur les objets.
• Utiliser des adsorbants ou des pare-vapeurs.
• Contrôler les taux d’humidité, de température et d’UV afin de ne pas favoriser ou
augmenter le dégagement de polluants.
• Réguler la ventilation selon les espaces afin de diminuer les taux de polluants.
• Prendre les précautions nécessaires avant le montage d’une exposition (choix des
matériaux, délai de séchage des peintures, etc.).
• Tester les matériaux avant leur utilisation et déterminer leur nature chimique (ingrédients
figurant sur les étiquettes, informations du fabricant, aide d’un conservateur-
restaurateur).
• Mesurer les taux de pollution et, le cas échéant, les diminuer.
49 Ces différentes interventions, appliquées selon les possibilités de chacun et parfois au
cas par cas, permettent d’offrir un environnement plus sain aux collections et de réduire
significativement les attaques polluantes en combinant plusieurs opérations.

Conclusion
50 Comme j’ai tenté de le démontrer tout au long de cet article, les exigences de la mise en
exposition et de la conservation des collections en relation avec l’instabilité chimique de
différents matériaux peuvent générer bon nombre d’erreurs et de fautes.
51 Ces deux notions prêtent à discussion et l’on peut se demander où se situe la barrière entre
une erreur et une faute, spécialement en matière de conservation préventive.

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52 Pour ma part, je considère que les erreurs commises par rapport à la pollution dans les musées
sont souvent non intentionnelles mais doivent dès à présent susciter des réflexions et une
remise en question par rapport aux choix opérés dans les institutions muséales.
53 Toutefois, il me semble que ces erreurs peuvent devenir des fautes professionnelles si elles
sont répétées, si elles deviennent banales ou si elles proviennent d’une négligence volontaire.
54 Il revient donc à chacun d’évaluer objectivement sa position et d’agir dans l’intérêt des
collections.

Bibliographie
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Williams, R. S., Plasticized PVC in museums: don’t use it!, CCI Newsletter 12, 4-5,

1983.

Notes
1  Plusieurs études réalisées depuis les années 1960 prouvent que de nombreux matériaux couramment
utilisés pour la présentation ou la conservation des objets libèrent des composés chimiques volatils
pouvant dégrader ces objets irréversiblement.
2   Les acides organiques particulièrement concernés dans notre domaine sont les acides formique
et acétique. Ils émanent de certaines peintures et encres, des colles, des tissus et plus généralement
des matériaux constitutifs des vitrines d’exposition, des armoires de stockage ou des panneaux de
présentation fabriqués avec des produits dérivés du bois. Ces acides corrodent notamment le plomb et
les objets en cuivre. Les acides non organiques tels que l’acide chlorhydrique, l’acide sulfhydrique et

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l’acide nitrique attaquent et détériorent la plupart des matériaux. L’acide chlorhydrique est formé lors
de la dégradation de certains polymères contenant du chlore ; l’acide sulfhydrique est produit lors de la
décomposition des protéines contenant du soufre tandis que l’acide nitrique provient de la dégradation
du nitrate de cellulose.
3  Les émissions de formaldéhyde proviennent essentiellement du mobilier et des matériaux isolants ;
elles ont pour origine les constituants des colles et des mousses mais aussi certaines espèces de bois. Le
formaldéhyde s’oxyde aisément en acide formique et attaque la plupart des matériaux.
4  Le chlore et l’ammoniac sont considérés comme des substances nocives en raison de leur capacité à
former rapidement des sels très corrosifs.
5   Les peroxydes et surtout le peroxyde d’hydrogène ou eau oxygénée (H2O2) sont particulièrement
dangereux à cause de leur caractère oxydant. Ils proviennent pour l’essentiel des peintures à base d’huile
dans lesquelles on a incorporé des alkydes et se révèlent les plus corrosifs vis-à-vis des documents
photographiques.
6  Les matériaux instables envisagés dans cet article font l’objet de plusieurs études menées par Jean
Tétreault (chercheur à l’Institut Canadien de Conservation).
7  En cas de contact direct entre le matériau et l’objet, il faut également prévenir l’usure mécanique
provoquée par des matériaux rugueux ou électrostatiques.
8   Les aldéhydes sont des composés organiques qui renferment le groupement CHO. Ce sont des
composés très réactifs. Le plus nuisible pour les collections muséales est le formaldéhyde (HCHO) qui
s’oxyde aisément en acide formique.
9  Le phénomène d’hydrolyse est une réaction chimique déclenchée par l’humidité en présence d’un
acide conduisant à la décomposition d’une substance et à la formation d’autres produits.
10  Le degré d’acidité et d’alcalinité se mesure en valeur de pH sur une échelle logarithmique allant
de 0 à 14 ; 7 étant le point neutre. Les chiffres inférieurs à 7 indiquent le degré d’acidité et les chiffres
supérieurs à 7 le degré d’alcalinité. Un acide est en fait un composé qui, dans l’eau, libère des éléments
« hydrogène » tandis qu’une base est, elle, capable de capter des éléments « hydrogène ».
11  L’Organisation Mondiale de la Santé recommande de ne pas dépasser des taux supérieurs à 0,1 ppm,
voire 0,01 ppm dans le cas des personnes à risque. Malgré cela, le MDF est un matériau de construction
courant, même dans les habitations.
12   Le site http://www.iaq.dk propose une galerie de photos où l’on peut observer certaines des
dégradations décrites dans l’article. D’autres illustrations sont notamment disponibles sur le site http://
dhr.dos.state.fl.us/museum

Pour citer cet article


Référence électronique
Carole Goffard, « Eviter l’erreur : le choix de matériaux stables pour le stockage et l’exposition des
collections muséales. »,  CeROArt [En ligne], 3 | 2009, mis en ligne le 21 avril 2009. URL : http://
ceroart.revues.org/index1150.html

Carole Goffard
Doctorante au sein du Séminaire de Muséologie de l’Université de Liège, Carole Goffard est licenciée
en Histoire de l’art et Archéologie et diplômée du DES en Etude et gestion du patrimoine culturel.
Ses recherches actuelles portent principalement sur la conservation préventive et la pollution dans les
musées, sujet auquel elle a consacré son mémoire de licence.

Droits d'auteur
© Tous droits réservés

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Résumé / Abstract

 
Sans entrer dans des considérations trop techniques ou chimiques, cet article a pour but de
sensibiliser les personnes en charge de la présentation et de la conservation de collections
muséales au caractère nocif ou polluant de certains matériaux et produits utilisés pour la
présentation et le stockage des objets, la décoration, l’emballage, etc. Les dégradations
engendrées par contact direct avec l’objet ou en raison des émanations gazeuses ainsi que des
interventions préventives sont brièvement envisagées.
Mots clés :  conservation, musée, conservation préventive, matériaux, pollution, polluant

 
The aim of this paper, without going into more technical or chemical detail, is to increase
people in charge of presentation and conservation of museum collections awareness of harmful
or polluting nature of some materials and products used for presentation and storage of
collections, decoration, packing, etc. Damage caused by contact with an object or because of
volatile compound emissions and preventive interventions are also briefly consider.
Keywords :  conservation, conservation préventive, matériaux, musée, pollution, polluant

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