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Cours Pratique de Béton Précontrainte
Cours Pratique de Béton Précontrainte
Notre but a donc été de domer à cet ouvrage un caractère pratique en nous
limitant aux connaissances indispensables des principes de la précontrainte pour la
conception et le calcul des ouvrages non exceptionnels.
ii conviendra de se référer aux textes réglementaires pour l'application des
règles dans leur integralité au calcul des ouvrages réels.
Nous avons toutefois jugé intéressant de maintenir une partie traitant de la TABLE DES MATIÈRES
technologie. des procédés et de la réalisation des ouvrages ainsi que des contrôles
en cours d'exécution .
Cet ouvrage est donc bien un tCours de béton précontraint actualisé». c'est
tout au moins ce que nous nous sommes propod de faire .
ii est destiné aux élèves des établissements d'enseignement technologique
(T.S. des lycées techniques. I.U.T., Universités. Grandes Ecoles) et à tous ceux
qui veulent s'initier à la pratique de la precontrainte. 1 Présentation ............................................ VI1
il permet également A ceux qui ont déjà pratiqué cette technique de s'initier
aux nouvelles méthodes de calcul aux états limites. A.Cénéralités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
A.1. Un peu d'histoire .................................. 3
A.2. Etat actuel de la réglementation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
A.3. Principe et fonctionnement du béton précontraint ........... 5
I
1
D.1. Formes .coffrages ................................
D 2 . Armatures passives ................................
49
49
49
D.3. Armatures de précontrainte parpost-tension ............... 49
D.4. Armatures de précontrainte par pr6-tension ............... 52
On peut penser que c'est en tant qu'«héritier d'une race d'artisans)), comme A.3. PRINCIPE E T FONCTIONNEMENT D U BETON PRECONTRAINT
il se plaisait à le dire lui-même, que Freyssinet conçut et tealisa en 1907 à Moulins
un tirant ((précomprimé))suivant le principe le plus pur de l'idée de précontrainte.
A.3.1. Principe
11 s'agissait d'étudier le décintrement par vérins des voûtes d'une série de grands
ponts sur l'Allier. Freyssinet fit construire par l'Entreprise Mercier une voûte d'essai préc contraindre une construction, c'est
de 50 m de portée et de 2 rn de fléche. II fallait évidemment rendre aussi peu variable la soumettre, avant application des
que possible la distance entre les deux culées ; plutôt que de construire ces culées charges, a des forces additionnelles
sous forme de blocs importants dont la stabilité eut été aléatoire compte tenu de la déterminant des contraintes telles
nature du terrain, Freyssinet eut l'idée de couler entre elles un prisme de béton que leur. composition avec celles
qu'il comprima en.tendant des fils tréfilés de 9 mm logés par groupes dansles alvéoles. provenant des charges donne, en
tous points, des résultantes inférieures
tirés à 75 kgf/mm2 et clavetés par paires vers I'amére des culées. il obtient ainsi aux contraintes limites q m t i è r e
une force de 2 500 tf, précomprimant le prisme de béton qui, sous l'effet de la peut supporter indéfiniment sans al-
poussée de la voûte au dtcintrernent, ne devait simplement que se décomprimer. tération)).
En utilisant ce que nous savons aujourd'hui de la précontrainte on ne ferait pas
autrement... c'était en 1907. Eugéne Freyssinet
Ancrage
/ , T
i
Compression de la zone
i ment par une charge verticale. Par réaction eue met en compression l'assemblage
des 1 0 plaques et l'on obtient ainsi une petite poutre précontrainte. Cette
8 .
-. v v
,
*
faiblement wrnprirnb
f 7
posée sur deux appuis distants de 46 cm peut supporter une surcharge.
\I,/DémmDression de la zone A
Cable tendu
-
Fig. A.1. Comparaison du fonctionnement entre Bdmn Armd et Bdton Précontraint
réalisée des dispositifs d'ancrage placés aux extrémités permettent de bloquer ces - - -
\ Plaquette - ancrage
~ ~
câbles et de les maintenu ainsi en tension ; par réaction toute la zone de béton 7
comprise entre les ancrages se trouve ainsi comprimée. Partant de cette idée simple 46
B en elle-même, l'ingéniosité de Freyssinet s'est donnée libre cours et depuis, bien
d'autres constructeurs tant en France qu'à l'étranger ont imagin6 divers dispositifs
de mise en tension et d'ancrage et ont mis cette technique en application dans les Fig. A.3. - Dispositif de démonstration. '
8 Cours pratique de béton précontraint. Règles BPEL 83 Généralités 9
Ce dispositif permet de comprendre, très schématiquement bien sûr, comment A.3.3. Fonctionnement d'une poutre en béton précontraint
on passe de la rangée de livres à la construction d'un pont à l'aide de voussoirs
préfabriqués assemblés par précontrainte (voir constmction du Pont d'Ottmarsheim). Considérons une poutre reposant sur deux appuis et sa section mddiane AB ;
Dans les voussoirs en béton les trous sont réalisés à l'aide de gaines tubulaires si la poutre fléchit sous l'effet de son poids propre ou de surcharges passagères il
apparaît sur la fibre supérieure en A des contraintes de compression, et des contrain-
mises en place avant bétonnage et les tendeurs sont des câbles d'acier permettant
tes de traction sur la fibre inférieure en B.
la réalisation de compression de plusieurs centaines de tonnes.
Le tableau des résultats de calcul des contraintes en senice se présente souvent On voit alors. ce qui est presque toujours le cas. que le béton est soumis en
sous la forme ci-après : phase de construction à des contraintes beaucoup plus élevées que celles que l'ou-
vrage aura à subir en service (à vide ou en charge). La construction elle-méme et la
TABLEAU1 - Etat des contraintes en service mise en tension en particulier, constituent donc un test de se-te, en ce qui concer-
ne la qualité du béton
Contraintes Contrainies Voilà pourquoi une bonne qualité du béton, bien contrôlée, est nécessaire et
élimcntairrs rdsultantes que des occidents risquent d 'arriverà la mise en tension si le béton n'a pas ou nii pas
L a contrnintes encore, les qualités de résistance requises.
sont en MPa Poids Sur- Précon- à en
propre charge trainte vide charge A remarquer également que. à vide la contrainte de compression sur la fibre
c Q P inférieure est nettement plus importante que sur la fibre supérieure ;ceci explique
Fibre supérieure d . . .. + 10 +5 - 6 +4 +9 la cambure vers le haut que prennent généralement les poutres précontraintes. .
Fibre inférieure O . .. . . - 18 -9 28
-i- + 10 +1 Par ailleurs il convient de préciser qu'en dehors des contraintes mentionnées
ci-dessus, il s'en produit également d'importantes B la mise en tension directement
On voit alors, ce qui est souvent le cas, que le béton travaille en chmge sous sous les blocs d'ancmge. Toutes dispositions doivent donc être prises pour éviter
une contrainte moins élevée qu'à vide ii en résulte que dans les calculs d'un ouvrage une rupture locale en ces points (épaisseur suffsante du béton, frettage ...) et une
en service il convient d'étudier non seulement le cas de l'ouvrage sous les surcharges surveillance particuliére sera nécessaire concernant la parfaite mise en œuvre du
maximales mais aussi le cas à vide béton enrobant ces ancrages ; c'est pourquoi quand on désire réaliser la mise en
précontrainte d'un béton relativement jeune il est quelquefois préférable de pré-
Les diagrammes de contraintes peuvent se voir aux abouts de la poutre des plaques en béton préfabriquées et contenant les
représenter ainsi dans la hauteur de la section blocs d'ancrage.
Dans ce cas les contraintes de poids propre dans la section médiane se trouvent
être environ six fois plus faibles que dans le cas où la poutre reposait sur ses extrb-
mités alors que les contraintes dues ti la précontrainte restent les mêmes.
Le tableau de calcul 2 se trouverait alors transformé de la façon suivante : B. 1. PR~CONTRAINTEPAR POST-TENSION
Contraintes élémntnues
Les contmintes
sont en MPa Poids Réconkainte Contraintes
Etant donné le caractère succinct de ce document, nous ne donnerons ici que
Propre initiale résultantes quelques détaiis sur les procédés les plus caract6ristiques.
l
Fibre supérieure 0' - 6,2
(traction B . l l . Les procédés Freyssinet
excessive)
Us sont encore appelCs Rocédés tSTUP» (Sté Technique pour l'utilisation de
Fibre inférieure 0 +30.5 la Récontrainte) ; cette SociktC a maintenant pris nom cFreyssinet International)).
(compression
excessive) Les aîbies : Fils ou torons sous gaine rangés en couronne autour d'un ressort
m.
central (on a tendance à supprimer ce ressort dont l'utilité ne semble pas
La poutre se romprait avec fissuration sur la fibre supérieure et compression
excessive sur la fibre inférieure.
Donc cette manœuvre qui soulagerait une piéce en béton armé, améne en béton
. ,f
Les gaines : Elles sont en feuiliard mince serti en helice. Leurs diamétres sont Après le blocage du cône mâle on remet à la vidange la chambre de tension (4)
adaptks aux diamètres des diffkrents câbles utilises. et on effectue le rappel de la partie avant du vérin en c o n y u a n t à pomper dans la
Les ancmges : Principe du qoïncement conique. Les blocs d'ancrage des câbles
12 $ 5 - 12 $ 7 et 12 $ 8 mm sont en beton fretté. Pour les 12 Torons T13 et
1
chambre de blocage qui communique avec la chambre de rappel (10). En fui de
course, les bossages (1 1) de la partie avant du verin viennent buter v o t r e les clavettes.
(3) qui sont chassées de leur logement et le vérin se trouve libkrk.
1
T I S mm ils sont en acier.
Les vérins : Ce sont des verins A double effet. Les fils ou câbles sont fixés
surele cylindre extkrieur du verin qui prend appui, sur le bCton durci, par l'inter-
mediaire de son piston principal. A I'interieur de celuici un petit piston secondaire
sert enfoncer et a bloquer le cône mâle après rkalisation de la tension prkvue.
-
Fig. 6.3. Coupe d'un verin Freyssinet
Fig. 8.6. - Ancragespour câbles 12 T 1 3 (8 cane central, B gauche et B clavettes triples, B dmitel.
1
44 Cours pratique de béton précontraint. Régles BPEL 83 Les matériaux : Bétons-Aciers
Aprhs les échecs auxquels fut voude la prdcontrainte réaiisde avec des aciers
ordinaires, il est dii à Freyssinet d'avoir bien dégage la nécessité d'employer des Fig. C.7. - Diagremm conirainmdBfomtion d'un k-ierB heu- résistance p o u r p h n f r a c h t e :
aciers il haute résistance e t à haute limite d'élasticitt ; en effet. des aciers doux
-
fpr :limite de ~ p t u m fpe :lïmire Blertique B 0.1 %
ordinaires ne pourraient être tendus qu'à une contrainte d'environ 150 MF% e t les Par exemple, on iit sur le diagramme précédent que sous une contrainte :
chutes par fluage e t retrait du béton e t par relaxation de I'acier (voir ci-aprés) attei- op = 1 200 MPa. l'allongement relatif serait de 6 %,, soit 6 mm par mètre cones-
gnant facilement une centaine de MPa entraineraient une diminution de plus des pondant à un coefficient d'dlasticitd apparent de :
213 de la précontrainte du béton. Par contre, des aciers à haute résistance peuvent
être tendus facilement à 1250 MPa et, si les chutes atteignent par exemple 250 MPa, E -OP- 1 200 - 200 000 MPa ;
la précontrainte du béton conservera encore les 415 d e sa valeur initiale. -
p-hl-0,006-
1
il s'agit ici d'un fil :on trouverait 190 000 MPa pour un toron.
46 Coun pratique de béton précontraint. Regles BPEL 83 Les matériaux : Bétons-Acien
DISPOSITIONS CONSTRUCTIVES
Elles sont les mêmes qu'en bdton m d (BAEL chapitre A.7) et prdsentdes
dans les cours de BAEL (Bibliographie no (41).
Selon le type de gaine, les rayons de courbure R doivent satisfaire aux valeurs
minimales suivantes :
- gaines enroulables R > 3 mètres
- gaines rigides cintrables la main R > 100 $i ($i= diarnetre intérieur)
- tubes rigides R > 3 métres.
Les armatures de prdcontrainte doivent être disposées dans chaque section
de maniere 2 assurer une bonne répartition des efforts, A permettre un bétonnage
correct et A éviter un affaiblissement des Clements constitutifs de la structure.
50 Cours pratique de béton prkcontraint. Régles BPEL 83 Dispositions constructives 51
D.3.1. Groupement des armatures de précontrainte Dans les zones où les conduits ou paquets se rapprochent ou se croisent.
l'étude de relevage des câbles doit être faite de manière ?î 6viter l'existence d'obsta-
Le groupement des armatures de précontrainte doit satisfaire aux condifions cles susceptibles de s'opposer à la mise en place du béton. II n'est néanmoins pas
suivantes : tenu compte, pour la justification de la résistance d'une section, du btton situ6
entre conduits, pour lequel les conditions exigdes en section courante ne seraient
- le nombre de conduits dans chaque paquet est limit6 localement pas satisfaites.
Dans le cas de pièces minces comportant des armatures disposées suivant
- dans le sens horizontal à : leur plan moyen, l'espacement de ces armatures ne doit pas étre inférieur deux
2 si $ f5 c m fois 1'6paisseur de la pièce.
1 si $ > 5 c m
Ces conditions visent à assurer une bonne mise en place du b6ton entre des
- dans le sens vertical à : conduits ou paquets satisfaisants au paragraphe précédent. Eiies ne sont toutefois
3 si $ < 5 c m pas toujours suffisantes pour permettre le passage des aiguilles vibrantes. Des cherni-
Maximum Maximum 2 si 5 < $ < 1 0 c m nées de vibration, de largeur supérieure au diamètre des aiguiiles utilisées, doivent
si @ > 5cm si $<5 cm 1 si $ 2 l O c m alors être prévues.
$désignant le diametre d'encombrement maximal des conduits intéressés. D.3.3. Distance d a armatures de précontrainte aux parements
-La stabilitt des paquets de conduits et leur immobilité pendant le b6tonnage
doivent être soigneusement assurées. La distance minimale c entre un conduit ou un paquet de conduits et un
- La résistance de chaque conduit d'un paquet doit lui permettre de supporter, sans
parement doit satisfaire aux conditions ci-après :
déformation susceptible de gêner I'injection, les efforts provenant des armatures
disposées dans les autres conduits du paquet pendant les différentes phases de mise
en tension. d
- Le projet doit être conçu de manière àpermettre l'injection simultanée des conduits a désignant la dimension horizontale du rectangle circonscrit au conduit ou au pa-
d'un même paquet.
quet de conduits.
- Des Cvents d'injection, en position correcte et en nombre suffisant, sont pr6vus et
indiquts sur les dessins de càblage.
$ le diamttre des conduits
d = 3 , 4 ou 5 cm selon que l'ouvrage
D.3.2. Espacement des armatures de précontrainte est à l'abri des intempéries ou en
atmosphères agressives.
En section courante l'espacement (espacement horizontal : eH - espacement
vertical eV) des conduits isolts ou des paquets de conduits doit satisfaire aux condi-
tions suivantes :
l
de conduits
4cm
CI
1 l
O colonnes de conduits iq $2)
REMARQUE : I'bpaisseur de l'âme d'une poutre peut étre évaluée à partir de ces
conditions d'enrobage, mais on doit également prendre en compte dans cette déter-
mination le mode d'ex6cution et notamment le cas oil il est n6cessaire de laisser
$ désignant le diamètre d'encombrement maximal des conduits intéressés. descendre les aiguiiies vibrantes pour la bonne réalisation du talon.
52 Cours pratique de béton précontraint. Règles BPEL 83 Dispositions constructives
0.3.4. Enrobage des plaques d'ancrage D.4.2. Espacement des armatures de précontrainte
(d'aprés circulaire no 79-78 du 16 Août 79). i
L'entraxe minimal à prévoir entre les armatures (füs ou torons) ne doit pas
Les dimensions principales des ancrages sont fucées par les agréments des étre inférieur à trois fois leur diamètre.
différentes unités de précontrainte. Cette règle conduit généralement à l'absence de difficultés de bétonnage pour
- -
I autant que les distances aux armatures passives respectent les conditions indiquées
au chapitre A.7 du B.A.E.L,
i
D.4.3. Distance des armatures de précontrainte aux parements
- 5 cm, sauf dispositions particulières du C.P.S. pour les ouvrages exposés à une
~
réduire au minimum toutes les deviations parasites (sinuosités, festons ...) qui augmen-
tent les frottements à la mise en tension. Si aucune tol6rance de pose n'estgrécisée,
i on pourra se référer aux valeurs suivantes (d'après le Guide de la FIP) :
i ToErance dans le sens de lo hautnu (d)
l fiérnenh d'une hauteur de I ' P l h n t
!
Inférieure à, 200 mm +- dl40
de 200 1 000 mm + 5 mm
de plus de 1 000 mm + IO mm
ToIérance dans k sens de lo l o g a u d e I'ilirnent
tentions et de la mise en œuvre. Le bétonnage des ouvrages en beton précontraint présente les mêmes parti-
cularités que celui des ouvrages en béton armé ; toutefois la présence des gaines
Si les câbles doivent rester dans les gaines pendant un long laps de temps constitue parfois une entrave supplémentaire non négligeable au cheminement du
avant l'application de la protection définitive (injection) on purgera regulièrement béton et il faudra s'en préoccuper soigneusement.
les gaines par soufflage à l'air comprime ou de préférence par des orifices de drainage
ménagés aux points bas ; on évitera ainsi le risque de gel d'une eau accumulCe dans Pour l'exécution du bétonnage et le contrôle de la qualité du béton, on pourra
la gaine ce qui peut provoquer l'éclatement du béton. Les câbles pourront être proté- se référer aux rescriptions habituelles ou à des ouvrages traitant du béton : (cf.
gés par des huiles 6mulsionnables utilisées conformément aux recommandations du
'k
Bibliographie n [ 1 ] [2] [3])
fabricant ; ces huiles peuvent avoir l'avantage de réduire, en même temps, les coeffi-
cients de frottement.
Les gaines devront rester parfaitement étanches et l'on évitera pour cela toute E.3. MISE EN TENSION DES ARMATURES
perforation, écrasement ou pliure ; on prêtera une attention particulière aux joints
entre tronçons de gaines et aux raccords entre gaines et ancrages ; les manchonages
des joints seront soigneusement rendus étanches à l'aide d'un ruban adhésif. E.3.1. Programme de mise en tension
Le trac6 des gaines devra être ttabli conformément aux dessins d'exécution ; Les mises en tension sont effectuées conformément à un programme détaillé
il devra être régulier, sans changement brusque de direction et il conviendra de dont la production fait partie de celle des dessins d'exécution.
r l
l
Calcul simplifié des pertes par frottement Dans le cas où le manomètre est brancht directement sur le vérin, le couple
La formule exponentielle préctdente peut se simplifier dans la plupart des vtrin-manomètre doit faire l'objet d'un ttalonnage bi-annuel avec établissement
cas si l'on remarque que le développement en série de e x est : du diagramme pression-force.
Dans l'autre cas ou le manomètre est branche sur la pompe. c'est l'ensemble
pompe-flexible-vérin qui doit faire l'objet d'un ttalomage semestriel.
La mesure des allongements des câbles de précontrainte doit pouvoir être
Si la valeur de fexposant x est faible (ce qui est le cas dansla formule ci-dessus faite avec une précision égale au millimètre.
x 2 x3
où l'exposant de e est en gtnéral inftrieur à O,?,les termes - + - + ... deviennent
2! 3!
négligeables. E.5.2.Calcul des allongements
+
On peut alors négliger ces termes et admettre que 6 = 1 x ; o n peut alon il est établi un calcul justificatif pour chaque unité de précontrainte (cf. 1.1.1.).
tcrire :
P ( x ) = P o 11 - f a - 9 x 1 Le calcul des allongements est conduit à partir du diagramme des te'nsions
escomptées le long du câble compte tenu de l'effort exercé à son extrémité et de
la courbe contrainte (ou force) - diformation de l'acier. Ce calcul fait notamment
E.4.2.Pertes à I'ancrage apparaître la correspondance entre la p r e s s i o n p ~A obtenir en fin de mise en tension
e t la valeur A. de l'allongement prévisible.
w
Lorsqu'aprés avoir bloqué le câble ; on dégonfle le vérin, la tension des fils se
reporte sur l'ancrage et il se produit un auto-blocage qui a pour effet de provoquer
un léger enfoncement du système d'ancrage, entraînant une rentrée correspondante E.5.3.Consignes de mise en tension
des armatures, d'où une chute de tension.
La valeur des rentrées d'armatures est fonction du système d'ancrage utilisé, Avant toute opération de mise en tension, le chantier doit disposer d'un
elle est donnée par l'arrêté d'agrément du procédé correspondant. On la note g et -document comportant les informations nécessaires et les consignes à respecter,
ses valeurs courantes sont (cf. B.]) : prtcisant au moins :
- le procédt de prtcontrainte, la nature des unités à mettre en œuvre e t le matériel
g = 1 à 5 mm pour les ancrages par clavettes nécessaire,
g = 1 à 12 mm pour les ancrages par cône - I'ordre dans lequel les unités doivent être tendues et les extrémités par lesquelles
selon que le système permet ou non une reprise de tension. , la tension doit être exercée,
L'incidence de ce phénomène sur la tension des armatures est étudiée en 1.12.
- la succession des phases de mise en tension et de décintrement, si de telles phases
d'extcution sont prtvues,
- les essais éventuels à exécuter (essais de frottement, par exemple),
- la résistance du béton à atteindre avant la mise en tension,
- pour chaque unité, la pression maximale p o à atteindre et l'allongement prévisible
E.5. CONTROLE DES OPERATIONS DE MISE EN TENSION du cible correspondant Ao,
- éventuellement, les valeurs de rentrée d'armatures, (maxima tolérables).
E.5.1.Mesures des efforts et des allongements
Le contrôle de la mise en tension s'effectue en mesurant simultanément les
efforts appliques et les allongements à l'extrémité des unités de précontrainte. 1 E.5.4.Contrôle des misas en tension
Les mises en tension sont effectuées en présence et sous contrôle d'un agent
Pour ce faire, le chantier doit disposer de deux manomètres, vérifiés pério- qualifié.
diquement ; on ne peut accepter que des manomètres ayant une fiche d'étalonnage Prtalablement à la mise en tension, on s'assure que le câble peut glisser libre-
datant de moins de trois mois et donnant la correspondance entre pression lue et ment dans son conduit et on évacue, par soufflage énergique I'eau éventuellement
pression réelle. présente dans le conduit.
!
60 Cours pratique de béton précontraint. Règles BPEL 83 Exécution et contrbles 61
La mise en tension est exécutée conformément aux indications spécifiques On corrige ensuite (dernière colonne) en supposant que l'allongement, qui a
précisées dans la circulaire d'agrément du procédé de précontrainte utilisé. dû, vraisemblablement, se produire entre O e t 50 et que I'on nla pas pu mesurer,
Si po est la pression à obtenu en fin de mise en tension, les allongements est égal à celui qui s'est produit entre 5 0 e t 100 et que I'on a effectivement mesuré.
sont mesurés à au moins troir paliers de pression inférieurs à 0,85 p o , à un palier
p, (pression dite d'alerte) compris entre 0 9 0 e t 0,95 po e t enfin à po.
Exemple d e fiche de mise en tension
La pression ne doit en aucun cas dépasser po ; l'allongement est obligatoire-
ment limité à 1,10 Ao. Les allongements finaux sont considérés comme satisfaisants
lonqu'ils sont compris entre 0,95 A0 et 1,10 Ao. ENTREPRISE : Ouvrage : Page NO
ïi est peut-étre utile, dans certains cas, de définir, par des mesures sur chantiers, Gibk A
des valeurs moyennes réelles des coefficients f et ip. En effet, sur un câble choisi, on 29' = 0,507 r
Angle de relevage (à chaque extrémité) O
mettra un vtrin actif d'un côté à la pression p o , e t on lira, à l'autre bout du câble
Pression atteinte c6té actif, Po 37 IlPa
sur un vtrin passif, une pression pt < P O par suite de la perte par frottement dans les
câbles, mais égaiement dans les ancrages et les vérins. On pourra en déduire facile- Contrainte dans les fils à I'anaage g = 32,s Po 1 202 XlPa
ment les contraintes oo et o, au niveau de chacun des ancrages. Pression atteinte côté parsif. Pl 26 \!Pa
Contrainte dans les fils à fanaage 0 1 = 36 Pl 936 \[Pa
Exemple : Nous donnons ci-dessous les résultats d'une des mesures de f e t cp SUI
Longueur totale x (d'un ancrage à'l'aube) :
une poutre du viaduc d'accès du pont de Tancarvilie :
Le coefficient de frottement en courbe f est normal, par contre celui par unité
Fig. E.2. - Trace des c.5bles A et 6 d'unepoutre du viaduc d'ecds du pont de Tancerville de longueur est assez faible ; cela s'explique par les soins apportés à l'exécution
pour diminuer le plus possible les déviations parasites (festons, ondulations, jarets
dans les courbes, défauts dans la rectitude des alignements...). Cette plus faible valeur
Calcul de la contrainte demére l'ancrage (côtt btton) :
de ip a d'ailleurs été confirmée par des allongements mesurts un peu supérieurs à
Po = pression active prevoquant la mise en tension ; ceux calculés avec ip = 0,3 %.
S = section du pot de presse du vérin = 157,8 cm2 : On peut recommencer l'opération sur d'autres càbles et on obtient alors une
w = section du câble (1 2 $J 7 mm) = 462 mm2. série d'tquations (à 2 inconnues) qui ne seront en général pas compatibles entre elles
64 Cours pratique de béton précontraint. Règles BPEL 83 Exécution et contrôles
en raison de la dispersion des mesures. On obtiendra des valeurs probables de f e t l E.7. P A R T I C U L A R I T S DE L A PRE-TENSION
cp par la méthode des moindres carrés. On pouna également, en les résolvant deux à
deux, trouver des valeurs de f et 9 (avec une certaine dispersion vraisemblablement)
encadrant les phénomènes de frottement ; en faisant la moyenne, soit pour I'ensem- D'une façon générale les prescriptions concernant la fabrication et le contrôle
ble du chantier, soit par nature d'ouvrages, o n obtiendra les coefficients propres au des produits précontraints par pré-tension sont semblables à celles que nous venons
I
chantier considérd, car, Li notre avis, ces phénomènes dépendent de plusieurs facteurs de voir pour la post-tension.
qui, en somme, ((classent)) un chantier : nature d'ouvrages, matériaux employés, Afm de ne pas compromettre l'adhérence, les armatures ne doivent pas recevoir
difficultés de mise en œuvre, habileté de la maind'ceuvre, qualité de la maîtrise, +;
f
de traitement de surface (huile, graisses ou peintures) tant en usine que pour le trans-
exigences du maître d'œuvre, efficacité de la surveillance e t du contrôle, etc.
81 port ou le stockage. Celui-ci doit ëtre fait dans un endroit sec e t propre afin d'éviter
toute attaque de corrosion.
Les consignes de rnise en tension sont celles vues en E.5.3 auxquelles il faut
ajouter celles relatives aux étapes successives du relâchement des armatures sur le
banc, aux coupes des armatures après relâchement, au marquage des produits e t à
E.6. INJECTION (Cf. 8.3)- CONTROLE SUR CHANTIER
la manutention jusqu'à I'ajre de stockage des produits.
Le contrôle de la mise en tension se fait aussi à partir des informations du
Les opérations d'injection doivent étre effectuées par un persorinel qualifié manomètre de vérin e t de l'allongement des armatures. ii faut de plus faire à inter-
et expérimenté. valle de temps régulier des mesures de perte sur le banc e n disposant un dynano-
Avant decommencer les opérations d'injection, o n doit s'assurer d'un appro- mètre sur une armature, au voisinage du massif d'ancrage non utilisé pour la rnise
en tension.
visiorinement en eau courante et en air-comprimé. ü est fortement recommandd de
disposer sur le chantier d'un matdriel de malaxage de rechange. Après relâchement des armatures il faut contrôler que les déformations des
produits respectent les valeurs prescrites. Pour certains produits il est prévu de
U est recommandé de vérifier la résistance à la compression et le ressuage du
contrôler les rentrées d'armatures qui se prod*ent à leun extrémités.
coulis, de mëme que l'expansion, si un agent expansif est utilisé.
Toutes les opérations indiquées au 5 E.6 (injection) ne s'appliquent pas ici,
En cas de risque de gelée, la tempdrature de la gaine devra étre vérifiée durant
la protection des amiatures étant directement assurée par le béton qui entoure les
48 h, avant et après I'injection.
armatures pour autant que celui-ci soit bien compact e t pas fissuré.
Le contrôle gammagraphique est recommandé quand on soupçonne la présence
de vides importants dans les gaines.
1 - l'effort PA
s P (x)
- l'action radiale (centrifuge) du béton résultant de la courbure Z
A
-
r
s P(x)
- I'action tangente de frottement du btton Z f -
A r'
b. Equiiiim du bCton
EFFETS DE LA PRÉCONTRAINTE SUR De même I'effort Fb (x) doit équi-
UNE STRUCTURE librer (fig. F.3) :
- I'e ffort Fb A
- l'action radiale (centripète) du câble
s
due à la courbure Z -
A r
A s 1x1
- l'action tangente de frottement du
câble As f -
~(x).
r
Fig. F.3
L'équilibre du systéme béton + câble impose que les ternes soient identique-
F.1. EFFETS D'UN CABLE DE PR~CONTRAINTE ment égaux et donc Fb (x) = P (x).
?y'---- + ---.
-v
Fig. F.1.
béton
Le câble de préconîrainte est tendu
en prenant appui sur le béton. L'ensemble
ca'ble est en équilibre ; d'aprés
la loi de l'action et de la réaction (ou d'ac-
tions rtciproques), cela veut dire que la
- -.
L'effet du câble peut donc être étudié de deux
façons :
- Soit comme l'effet de la force existant dans le câble
appliquée au point de passage du câble (méthode
interne) (fig. F.4) :
béton + câble est soumis B un système de forces nul (P- Fb = O). En conséquence l s (XI sollicitation
fléchissant M = P (x) cos u (x) e (x)
la précontrainte ne développe que des efforts internes.
Fig. F.4.
l tranchant V = - P (x) sin a (x)
F.1.2. Effets internes ddéveloppdés par la précontrainte
1 L'inclinaison du câble réduit l'effort
a. Quiiibre du câble
2 l 1 1 tranchant dans S (x). L'effort tranchant
résultant est appelt effort tranchant réduit
Soit un câble consideré comme un fd (Vred)
parfait prtsentant une courbure de rayon
entre les sections A et S d'une piéce. s i
l'on exerce une force PA sur le câble et en - soit comme l'effet de la force du câble
considérant un frottement de coefficient f dans la section d'about et des effets des
S ' ( XI forces réparties entre A et S (mtthode
du sur sa gaine, la force P (x) dans la A S (XI
directe). (fig. F.5).
section s (x) doit équilibrer (fig. F.2) : Fig. F.2.
Fig. F.5.
68 Cours pratique de béton précontraint. Règles BPEL 83 Effets d e la précontrainte sur une structure
$za-
aucune déformation (flèche ou
rotation).
Si nous plaçons un troi-
sidme appui C, la réaction RC est
nulle elle aussi. Il est possible de
fond de coffrage rajouter autant d'appuis que l'on
-
Fig. F.7. 06forrnations veut ; les réactions seront
avant la miie en précontrainte après la mise en préconmainte le toutes nulles.
le poids de la pièce intervient. Fig. F.8.
70 Cours pratique de béton précontraint. Règles BPEL 83 Effets de la précontrainte sur une structure 71
2ème cas : Considérons une précontrainte non centrée mais aussi rectiligne b. Ligne de pdcontrainte
(fig. F.9).
Dans une structure isostatique, les sollicitations créées dans toute section par
P .)
- ----- --
., -G
P Si cette poutre est placte
sur deux appuis, nous aurons
toujours RA = R B = 0.
la prtcontrainte Sont :
N (x) = P (x)
M(x)=P(x)-e(x)
Mais la prtcontrainte crte La ligne de précontrainte : ensemble des points de passage de la force de pré-
un moment fltchissant constant contrainte dans chaque section est donc confondue avec le câble ou le câble moyen
Pe. Sous l'effet de ce moment tquivalent si l'on a plusieurs câbles.
la poutre prend une courbure Qu'en est-il dans une structure hyperstatique ?
constante. La fieche à mi-portée
vaut Reprenons I'exemple traité dans le 2ème cas ci-dessus.
J
M (21')~ p.e12
8 EI 2 El
Si la poutre est placée sur
trois appuis, cette fiéche ne peut
pas se produire. Donc la réaction
Soit la poutre repr6sentée sur la
figure F.11.
Dans la section d'abscisse x de
la travte AC les sollicitations de
précontrainte sont :
LwL A c
Fig. F.I 1.
-
B
Rc (2 1)'-
-f=--~=--
3 P.e
Rc
et par symétrie RA = R B =- -
48 EI 1 2
Conclusion
Fig. F.lO.
Fig. F.13.
Une telle situation peut se retrouver dans les ossatures. Si les montants sont
parfaitement rigides il n'est pas possible de précontraindre la poutre ; il faut alors
préfabriquer la poutre précontrainte puis l'encastrer sur les montants. Si les montants
et le moment hyperstatique dans la travée AC vaut : ne sont pas parfaitement rigides, une partie de la précontrainte arrive à passer dans la
poutre.
? e l +eo x
hlti (x) = - - 2
P-
l Nota : Nous venons de voir les principes généraux relatifs aux effets hypersta-
tiques de la précontrainte. Le calcul de ces effets se résume à un problème de résis-
et le moment total de précontrainte est : tance des matériaux, aussi pour plus de détail le lecteur se reportera à des ouvrages
OU documents traitant du sujet (Bibliographie (51, (61, [7],(81).
A
-----A=
e01;
C
1 B
h.1 (x) = P.e (x) + M (x) = P.eo 1 - -
( U)
l'équation de la ligne de précontrainte est : F.3. APPLICATIONS PRATIQUES
Fig. F.14.
F.3.1. E x e m p l e d e s t r u c t u r e isostatique
Bien que le tracé du cible ait été modifié, nous retrouvons la même ligne de Considerons une travée indépendante de 16 m de portée et de section constan-
précontrainte (fig. F.14) que ci-dessus pour un càble rectiligne d'excentricitb e. te : hauteur 0,s m, largeur 02 m (fig. F.16). Cette poutre est soumise à son poids
!$'
i$ *,(!
c,*.
,#.,,
,
..,.,.>.:;;.,.'
a;;
(la masse volumique du béton est prise ;,,: 5, ' ,
trainte P. ;;y
id
i
Les caractéristiques mécaniques "...
.*i.;-
avec
1
? =- = 0,02 rn2
de section de béton sont en valeur nette , ,p..':
li
.*.
.!?.:! B fibre inférieure ; - ''
, .
(en négligeant l'incidence des trous . *h,.*.
<
;:, ..
constitués par les gaines dans lesquelles ..' ,.. .
Fig. F.16. passent les câbles de précontrainte
-cf. J.l).
fibre supérieure
a. Sollicitations en section médiane
Dans cette section le câble moyen est horizontal, excentré de 0,12 men-dessous
du centre de gravité et la force de précontrainte est de 1 000 KN. Charge
d'exploitation fibre inférieure ,
N = P = 1000KN 60 =-7,5 Mpa
a =T =_
10-3
soilicitrtions de précontrainte 1 0,002
Les formules de la Résistance des Matériaux (flexion simple et flexion compo- Nous constatons comme cela a déjà été dit au chapitre A que ce n'est pas
sée) nous permettent de calculer les contraintes normales sur les fibres extrêmes sous les charges d'exploitations que les contraintes sont maximales.
du béton. Cariclusion : en béton précontraint il faut étudier le fonctionnement des sec-
tions sous les états de chargements réalisés.
( fibre supérieure
Comme nous le verrons au chapitre I la force de précontrainte est variable
dans le temps. Elle décroit dans le temps. Si nous considérons que cette variation
Charge permanente est ici de l'ordre de 10 F de la valeur initiale, celle-ci a donc comme valeur :
fibre inférieure
ai - - M G V ~ - 80 x 0925 -3 -
10 --1OMPa
0.002
Cours pratique de béton précontraint. Règles B P E L 83 Effets d e la précontrainte sur une structure 77
76
1 Conclusion : en béton précontraint ce n'est pas toujours dans les sections les
e t les contraintes produites varient dans Ir même proportion. A la mise en tension,
les contraintes ont pour valeur : plus sollicitées par les actions extérieures que les contraintes extrêmes sont obtenues.
f
25 V = - P sin a = - 65,9 KN
Fibre inférieure - 10 -
0.9
=27.77 17.77
N 998,24 K N O O
N =-= l II1,1I KN
sollicitation de précontrainte
N c =O La contrainte normale est due à la seule précontrainte e t vaut donc sur toute
sollicitation de charge permanente la section 9 9 8 MPa.
V c = 10KN Si nous examinons maintenant les efforts tranchants et les contraintes de
cisaillement dans cette section nous obtenons, sachant que nous avons la relation
Les contraintes normales sont donc :
,. = -bVS1 (cf. cours de rksistance des matdriaux).
Contraintes
en MPa C
P
Alire en tension
Mise en tension
à 114 à la mise en tension VIed = - 6 5 9 + 2 0 = - 45,9 KN
e t la contrainte de cisaillement vaut au niveau du centre de gravite de lasection :
Fibre supérieure 73 - 5,55 1.95
Fibre inférieure - 7.5 27.77 20.27
en seMce à vide VIed = - 5 9 3 + 2 0 =- 3 9 3 r ,,d = - 0,79 MPa
Ces valeurs sont plus ddfavorables qu'en section médiane. en charge VIed = - 5 9 3 + 2 0 + 15 = - 24,3 r = - 0,49 MPa
78 Cours pratique de beton precontraint. Règles BPEL 83
à vide Vred=-Psina+Vmin=-Psina+Vc
en charge Vred=-Psina+Vma,=-Psina+Vc +VQ
à vide VQ
Vred = - - La Securite : c'est une situation qui résulte d e l'absence d e danger ;c'est-à-
2 dire de menace contre I'existance d'une personne ou d'un bien.
VQ
en charge Vred = + -
2
soit a = arc sin ( 2 yVQ) Avant le 19ème siècle, toutes les constructions dtaient réalisées sur des bases
empiriques. On reproduisait et adaptait, parfois avec audace, des constructions ayant
fait preuve de soliditd. Les ((Grands Bitisseurs)), sans vouloir minimiser leur œuvre,
soit en seMce arc sin ( *2 20 + I o ) = 1,6"
X 1 O00
dtaient avant tout de grands voyageun porteurs de modèles et de mtthodes de cons-
truction.
C'est là un optimum qu'il n'est pas possible d'atteindre car d'une part 1: pré- Au 19ème siècle, la notion de sdcuntd est apparue avec l'invention de la cons-
contrainte varie dans le temps et d'autre part le trace du câble doit aussi permettre I
truction mdtallique et le ddveloppement de la thdorie de la Rdsistance des Matériaux.
de respecter les contraintes normales limites dans toutes les sections ce qÜi impose Elle rdsidait dans la ddterrnination d'un coefficient dit de sécuritt qui, appliqué
un tracé diffdrent. à la résistance à la rupture connue d'un matériau, permettait de ddfinir une con-
trainte admissible. Cette mdthode convenait bien au métal, qui, en schématisant,
résiste autant en traction qu'en compression.
Mais cette méthode de justification a été mise en défaut au ddbut du 20éme
siècle à l'occasion du calcul des chemindes en bdton par M. Caquot. Prenons un
exemple :
Soit une cheminee encastrée à sa base AA'. EUe
est soumise à son poids (compression) e t à l'effet du
vent (flexion simple). Les contraintes produites sur AA'
-
Y!-
-
sont en MPa :
__f
Poids Toial
Fig. G . l
80 Cours pratique de béton précontraint. Règles BPE L 83 Notions de sécurité des constructions - Principes de la réglementation
Si le vent est 10 % plus fort que celui qui est pris en compte dans le calcul (ce G.2. NOTION DE SECURITE DES CONSTRUCTIONS
qui est possible compte tenu de la variabilité de ce phénomène) les contraintes
deviennent :
Dans ce paragraphe, nous rtsumons de façon schématique le Manuel de Sécu-
Poids Vent total rite des Structures édité dans les bulletins 127 et 128 du Comité Euro-international
du Béton (Bibliographie [IO]).
A 9 - 11 -2 soit + 100 % L'objectif est d'aboutir à des probabilités acceptables pour qu'une construction
A' 9 II 20 soit + 5 % ne devienne pas impropre à skdestination pendant une période donnte. Toutes
les structures ou éléments de structures doivent en conséquence etre conçus e t
calculés de façon & résister, avec un degré de sécurité approprié, à toutes les charges
En A la contrainte de compression augmente de 5 % et la sécurité reste assurée. et déformations susceptibles d'intervenir pendant leur construction et leur exploita-
Mais en A' il apparait une traction qui peut entraîner la fissuration du matériau. tion et à se comporter de façon satisfaisante en exploitation normale et à présenter
On voit donc qu'il n'y a que peu de sécurité vis-à-vis de la traction. En effet, un tel une durabilitt convenable durant leur existence.
coefficient de sécurité ne permet pas de centrer le domaine de sécuritt dans le do- Pour atteindre ce but, la mtthode de conception et de calcul doit être fondte
maine de résistance du béton. sur des théories scientifiques, des données expérimentaleset lesconnaissances acquises
dans la pratique des projets, autant que possible sur la base d'interprétations statis-
T~ domaine de CR tiques. En outre, la sécurité, i'aptitude au service et la durabilitd ne sont pas sirnple-
'1- Y récuriih -1 ' Y ment fonction des calculs ;eues dépendent aussi :
- des dttails constructifs,
- du contrôle opéré pendant la fabrication et de lasurveiiiance exerde sur le chantier.
TR
- de la limitation & un niveau convenable des inévitables imperfections,
Fig. G.2. - de la qualification et de la compétence de tout le personnel concerné (calcul et
exécution),
En conclusion il apparait :
- de l'entretien normal de toute structure.
- que la variation d'une action peut entraîner des variations différentes sur la somme
des contraintes ce qui ne peut ëtre introduit dans un coefficient global, G.2.1. Les états-limites
-que la variation des actions entre elles et par rapport à ceiies de la résistance à la
rupture des matériaux ne peut pas entrer dans un seul coefficient. Un etat-limite est un état de la construction tel que s'il est dtpasst, celle-ci
Donc, on ne peut pas exprimer la sécurité par l'expression : devient impropre à sa destination. On distingue deux catégories d'états-limites.
a priori soit sur des critéres physiques, soit sur des critères d'emploi b a r exemple les
flèches tolérables pour une passerelle piétons et un pont-rail ne sont pas les mémes). et y ~ pour les actions (ou sollicitations produites, cf. G.3.1). Ils varient en fonction
On distingue en général les états-limites correspondant à : des matériaux, du type d'action, de la nature et de la destination de la construction
- la déformation dans une structure qui affecte défavorablement l'aspect, le confort et enfui des conséquences (pour les biens et les personnes) du dépassement d'un état-
ou les possibilités d'utilisation b a r exemple le tassement vertical d'une habitation limite considéré. Ils permettent de défuiir :
nécessitant de transformer les accés), - des actions de calcul T F Fk (avec Fk valeur caractéristique de I'action)
- I'eddomrnagement de certaines parties qui peut conduire à des réparations, à la Ir; (avec fk
- des résistances de calcul - résistance caractéristique du matériau).
corrosion des matériaux ou à la dégradation de l'aspect. Ym
La justification de la sécurité pour un état-limite s'écrit alpn sous la forme :
c. Autres congdkratio&
En plus il faut que toute.structure ne s'effondre pas de façon catastrophique
sous l'effet d'un usage abusif ou d'une action accidentelle (feu, séisme...). Cela se
sollicitation agissante C S ( y F F ~ <) C R (k)
- sollicitation résistante.
traduit par un tat limite ultime supplémentaire mais aussi par des dispositions
générales de la structure aptes à assurer la stabilité d'ensemble et la robustesse.
Une action est un ensemble de forces ou de couples répartis ou concentrés
(actions directes) ou de déformations imposées (actions indirectes) appliquées à
G.2.2. Les methodes de calcul une structure et dues à une mëme cause. Une action est définie par sa valeur carac-
téristique qui, compte tenu de la dispenion des valeurs rencontrées, est celle qui a
La solution théorique du problème consiste à faire un calcul probabiliste une probabilité importante d'être rencontrée et non le maximum de l'action qui
exact du système structural à partir des distributions des charges et résistances est peu souvent atteint.
pour une probabilité de ruine définie. La méthode de calcul n'existe pas encore.
Une solijcitation est un effort ou un moment, dans une section de la structure,
Une méthode possible consiste à n'effectuer ce calcul qu'en des points choisis produit par l'application d'une action. Les sollicitations sont donc : l'effort normal,
de l'espace des données (actions, résistance, structure) mais elle est difficile d'appli- l'effort tranchant, le moment fléchissant et le moment de torsion. C'est la nouvelle
cation. dénomination des céléments de réduction)).
La méthode courante, appelée «méthode a l u coefficients partiels)) consiste Lorsque plusieurs actions sont appliquées à une structure on parle de combi-
en un calcul semi-probabiliste dans lequel les dispersions sont essentiellement cou- naison d'action et donc de combinaison de sollicitations.
vertes par la définition de valeurscaractéristiques des charges ou actions et des résis-
tances de matériaux. b. Le coefficient partiel T F
il est constitué du produit de trois coefficients Y F , X Y F X~ Y F 3 qui contient
pour chacun un aspect particulier de la sécurité :
G.3. METHODE DE CALCUL AUX COEFFICIENTS DE SECURITE PARTIELS Y F :~ tient compte de la possibilité pour la valeur d'une action de dépasser la valeur caractéristi-
que prise en compte,
Y F :~ tient compte du fait que dans une combinaison d'actions il y a une probabilité réduite
L'adjectif partiel est à comprendre par opposition à global et non pas dans que toutes les actions atteignent simultanément leur valeur caractéristique. La disper-
le sens ou la sécurité serait partielle. Nous allons présenter ici la mdthode retenue sion des actions étant différente, la probabilité que deux valeurs données soient atteintes
par la réglementation française et qui est contenue dans la circulaire 79-25 du 13 simultanément est plus faible que ceUe d'avoir l'une o u l'autre des valeurs.
mars 1979 intitulée : ((Instruction technique sur les directives communes relatives Le coefficient prend les valeurs Go suivant la combinaison d'actions considérée.
au calcul des constructions» (DC 79 dans lasuite du texte). Ces directives sont
un texte de base sur lequel tout règlement de calcul doit s'appuyer (c'est le cas Y F :~tient compte des incertitudes sur le calcul des sollicitations (la théorie de la Résistance
du BAEL et du BPEL : chapitre IV et annexe 8). des Matériaux n'est qu'une représentation des phénomènes physiques réels) des tolérances
d'exécution et des modifications éventuelles des sections dans le temps.
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Cours pratique de bdton précontraint. Régles BPEL 83 rc Notions de sécurité des constructions - Principes de la réglementation 87
86 *;
K
8
Leur intensité ttant variable par définition elles seront représentées par plu- 4 G.4.1. Principes
sieurs valeurs représentatives :
Compte tenu de ce que nous avons dit dans les paragraphes précédents, les
valeur caractéristique : c'est la valeur qui a une probabilité acceptée d'ëtre atteinte.
'i
Qk : , combinaisons de calcul ne pourront être tcrites que lorsque seront définis :
Q, : valeur de service : c'est une valeurinférieure à Qk utilisée pour certains étais limites
Go Qk : valeur de combinaison - les situations dans lesquelles la structure se trouvera,
Ji1 Q k : valeur fréquente )i , $2 sont des vakurs p ~ t i ~ t i 6 de
r~s - les actions qui sont appliquées dans chaque situation,
Ji2 Q k : valeur quasi-permanente - les Ctats-limites à ne pas dtpaser pour chaque situation (les Ctats-limites sont
normalement définis par le règlement de calcul mais certains Ctats-limites de senice
Ces trois dernières valeurs sont celles des actions venant en complément , peuvent être modifiés ou ajoutCs par le Maitre d'ouvrage),
de I'action principale considtrée dans les diverses combinaisons des Ctats-limites - les actions variables qui peuvent être appliqutes sirnultantment pour chaque
(cf G.4). ttat-limite et les valeurs représentatives de ces actions.
Les diverses valeurs que nous venons de voir sont normalement définies dans
les réglements de charges relatifs aux diverses constructions publiques ou dans le
cahier des charges pour une contruction privte. L s principales valeurs sont indiquées G.4.2. L'état-limite ultime d e résistance
dans les DC 79 et le BPEL (chapitre IV et annexe 8).
Un tel ttat-limite peut être atteint soit sous I'effet d'un usage normal (combi-
naison fondamentale) soit sous I'effet d'une action accidenteue (combinaison acci-
d. Les actions accidentenes
dentelle) :il y a donc thtoriquement deux combinaisons à étudier.
Ce sont celles dont la probabilité d'apparition est faible mais dont la grandeur
peut être importante. (Exemple : chocs, explosions, avalanches, séismes...). a. Combinaison fondamentale des sollicitations
L'accident ttant par définition difficile à prévoir, la valeur des actions et leur L'expression géntrale est de la forme :
distribution sont peu ou pas connues, on adoptera des valeurs telles.que des consé-
quences catastrophiques soient tvitées car il est économiquement impossible de se
prémunir totalement contre les accidents.
avec : Cm,, actions permanentes défavorables
G.3.3. Les situations d'une construction Cmm actions permanentes favorables
Au cours de sa vie, chaque construction n'est pas soumise en permanence Les actions sont considérées comme dtfavorables si elles agissent dans le même
un seul système d'action (exemple en construction), il faut donc distinguer diffé- sens quz l'action de base Q,k et favorables dans le sens contraire.
rentes situations caractérisées par un intervalle de temps pendant lequel toutes les
données de la stcuritt sont pratiquement constantes. On distingue : Pk action isostatique et hyperstatique de la prtcontrainte comme indique en
C.3.2.b, l'effet isostatique peut être placé du côté des résistances et il n'est
- les situations durables (intervalle de temps important) : c'est généralement la
conservé que Rk action hyperstatique,
situation en service (avec ou sans charge d'exploitation). U peut en exister plusieurs
si l'ouvrage subit des modifications structurales ou fonctionnelles. Qik action variable de base de la combinaison,
- les situations tempomires (intervalle de temps faible) qui comprennent les situa- Jloi Qik actions variables d'accompagnement (susceptibles d'être appliquées en
tions transitoires qui ont une probabilitt d'apparition élevée (c'est le cas de la cons- même temps que Ql k ) en valeur de combinaison.
truction) et les situations accidentelles qui ont une faible probabilité d'apparition
(cas d'une action accidentelle ou d'une combinaison accidentelle d'actions normales). Compte tenu des valeurs courantes des coefficients 7, le BPEL retient l'expres-
sion simplifiée suivante (BPEL 4.5.1) :
'Yp = 1 en général pour la flexion et les cas courantsencisaillement et 1,35 si la effort tranchant V (x) = 1.35 Vgo ( x ) +YQ V,,,Q~ (x)
précontrainte est considérée comme action extérieure (cas de certaines justi- V (1)= VgO ( X ) +YQ VminQ& ( X )
fications particulières).
Y F ~X TF 1 ~ =1 Y Q , = 1,s dans le cas général (pour les charges routikres sans b. Combinaison accidentelle
caractère particulier, la valeur caractéristique est égale h 1,07 fois la valeur L'expression générale est de la forme :
nominale, BPEL Annexe 8),
1 3 5 pour les charges d'exploitation de caractère particu- S(Pm + F A +Cm, +cm, +$II Qik + ,x d'2iQik)
lier ou étroitement bornées, l > 1
Q1k, Qik et sont définis selon la nature des actions dans le BPEL(annexe 8) c. Justifications
Lorsque plusieurs actions variables sont susceptibles d'être appliquées en même Les combinaisons les plus défavorables (les plus fortes et/ou les plus faibles)
temps il y a lieu de considérer successivement chacune d'elle comme action de base étant déteminées, la justification consiste A montrer qu'eues ne depassent pas la
et les autres en action d'accompagnement. sollicitation résistante ultime de la section d'étude (cf. 3.3).
Exemple : Soit une poutre en deux travées d e portées II et I2 soumise à son
poids propre de densité probable g o , à une précontrainte Pm ( x ) excentrée de e ( x ) G.4.3. Les états-limites de service
e t à une charge d'exploitation uniformément répartie de densité caractéristique
q k . Les sollicitations de calcul à l'état-limite ultime de résistance s'écrivent dans la Ces états-limites visent à assurer la durabilité des structures ; ils sont donc
section X (x) : - liés aux phénombnes que l'on veut éviter (en général ce sera en béton précontraint
2 (
S(Pm+1,35Gma+T~(?k) encharge I
les trop fortes compressions ou la formation ou l'ouverture de fissures) et aux diffé-
rentes valeurs des actions variables. On est donc amené il considérer plusieurs cornbi-
et naisons de calcul.
S (Pm + Gtn,) à vide
Fig. G.3.
- I a. Combmaisons rares
Elles s'écrivent d'une façon générale :
II n'y a pas lieu de considerer le poids de la travée II comme Cm, et celui de ' S (Pk + Gm, + Gm, + Qik (ou QW) + $oi Qik)
la travée II comme Gmh bien que leurs effets soient opposés. En effet, l'incertitude i>i
sur le poids propre doit normalement être considérée comme uniformément répartie. Cette formule est reprise dans le BPEL(artic1e 4.6.1) :
Les différentes sollicitations de la situation de service s'écrivent donc :
S (Pk + G, + Gm, + Q 1, + . Jioi Qik) '-
effort normal : N (x) = Pm (x) ( g o et q k donnent des flexions simples) r>1
moment fléchissant : $1 (x) = P, (x) c (x) + 1,35 XIgo (XI +TQ ;Clq& (x) en charge en considérant que pour les actions de bases appliquées sur les structures en béton
ai (x) = P m (x) e (x) + Mgo (x) à vide précontraint en général Qlk = Q., Le BPEL permet aussi de substituer Pm Pk
effort tranchant : V (x) = 1.35 Vgo (x) + yQVq&(1) en charge pour des constructions faisant l'objet de suivis particuliers de conception et d'exécu-
à vide t ion.
(en supposant la V (x) = Vgo (x)
précontrainte horizontale dans C (XI) b. Combinaisons fréquentes
moment de torsion : T (x) = O Eues s'écrivent : S (Pk + Gma Cm, + $11 Qlk + C
f J/,i Qik)
i >I
Si nous remplaçons la charge répartie par une charge concentrée Q k , eue cr6e
dans t: ( x ) des sollicitations de signe opposées ;soit S (Qk)max et S (%)mm. C. Combinaisons quasi-pemanentes
Les différentes sollicitations s'écriront alon : N (x). e t T (x) restent les mêmes Elles s'ecrivent : S (Pk + G, + Gmk + C G Z i Qik)
moment fléchissant : al (x) = P m (x) e ( x ) + 1.35 hfgo (X) +YQ almay.~k(1) , G o , G 1 et
des valeurs de Q ~ k Qik, J/? sont définies selon la nature des actions dans
\f ( X ) = P m ( x ) e ( X ) + Sfgo (X) +YQ V m i n ~ k(x) le BPEL (annexe 8).
90 Cours pratique de béton précontraint. Règles B P E L 83 Notions de sécurité des constructions - Principes de la réglementation
'
91
Exemp Ie : Ces dernières notions justifient les trois combinaisons que nous venons de voir
B~~ - * eh)- - -
$2
-à
Soit une poutre de portée 1 soumise :
-- à soli
unepoids
=O)
charge
propre
d'exploitation
d e densité qgk (JI1 -0.4 e t
Fig. G.4.
de la poutre.
S N hl v T
'
O O
rare Pk
l2
en charge
" 8 + P Ie (112) + Q I g
rZ
g g +PI e(U2)
Combinaison Pk àvide
g'
rZ O O
fréquente en charge
T + P k e (112) + O C QI 7
Combinaison
quasi-perma- Pk g + P t e (If21 O O
Les valeurs numériques correspondantes sont indiqutes en 5.2.
nente
Le choix d'une classe de vérifications dépend en premier lieu de l'agressivité
d u rniüeu mais aussi du mode de construction (par phase ou non) du mode de fabri-
cation, de l'importance relative des actions permanentes et d e s actions variables
e t de la distribution dans le temps de ces dernières .... d
d. Justifications
A titre indicatif:
Elles consistent ?I calculer les contraintes dues aux sollicitations les plus défa- - ln clnsîe I est réservée aux pièces soumises à des tractions simples (tirants)
vorables e t à vérifier qu'elles respectent les contraintes limites. ou à des pièces en contact avec.des fluides agressifs,
-
Pour assurer la durabilité des structures en btton précontraint, les conditions - la classe II est destinée aux ouvrages en atmosphère agressive (ponts, toitures
essentielles sont : e t f a p d e s d e bâtiment, bâtiments industriels, ...),
- éviter ou limiter la fissuration par traction du béton qui est une source de corro- - In clnsse III est destinée aux ouvrages en atmosphère peu agressive (bâtiments
sion des armatures de précontraintes, courants). Elle constitue une ouverture sur le domaine de la ((précontraintepartielle))
- éviter la micro-fissuration du béton par excès de compression qui a tenne peut qui se situe entre le ((béton précontraint)) e t le ((béton armé)).
aussi entraîner la conosion des armatures.
Cette notion de classe n'est pas reprise pour les états-limites de service vis-à-vis
L'objectif est donc de se prém%nir contre le risque de corrosiort, mais le risque des cisaillements. Dans tous les cas le règlement retient la non-formation de fissure
ne dépend pas que de l'état du btton ; il est fonction de l'agressivité du milieu dans par ces contraintes du fait' de la gravité que présentent de telles fissures.
lequel se trouve la construction et aussi de la fre'que~zcedes charges qui entraîne
l'apparition d'une fissure ou d'une forte compression.
Modblisation réglementaire du comportement des matéiiaux
Comportement 0
Il est supposé éiascique linéaire, c'est-à-dire que les contraintes sont propor-
MODÉLISATION RÉGLEMENTAIRE DU tionnelles aux déformations, ce qui s'écrit en tractioncompression pour un béton
âgé de j jours :
COMPORTEMENT DES MATÉRIAUX
(B.P.E.L. C h a p i t r e 1 1 )
a b = eb E~,avec Eij = 1 1 000 m;
Ob e t Eij sont exprimés en MPa est le mo-
dule de déformation instantané e t fcj la résistance caractéristique en compression
du béton au jème jour).
i Cette hypothèse est correcte à partir du moment où les contraintes considérées
- 1 restent faibles. notamment en compression, par rapport aux contraintes de rupture
(fig. H.1.).
1
f
O 1
I H.1.1.2. L'acier
\
diagramme expérimental qdiff6rrnt mivant :
- clari.
2 10' MPa pour les fils et les barres modble - wmbinaimn d'action.
b = )1.9.10~MPa pour les torons &alcul
rnodàle de calcul
l
0.8 'Prg
* pon-tension Op, = minimum de C
0.9 fpeO
1pente ep
* pré-tension Une = minimum de
(barres laminées. Upo =0,7 f p w )
l
0.85 fprg
0.95 f,,
1
-
Fig. H.3. Modé/e de comportement de l'acier depdconrrainh en E.L.S.
REMARQUE : en ciasse 111, une limite est imposée à la surtension des aciers de
précontrainte en section fissurée, nous renvoyons le lecteur au BPEL (Art. 6.1'24). F ig. H.4. 1 Moddle de comporremenr de l'acier pour annaruras pasive3 en E.L.S.
L.. -. m4CD a c
g z 8 ô g =.-ch3
CI a;D'D
S$l%i g o - a
P t 0 3 5 m.
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W.
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2 a3
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C
g B-, ;,a., Y - a ch0 2
O , CD E 8 3.32
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a
-.a m3 Z n
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C.E. CD CI g 2-g ,,aCDp
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W.
5.2 3; x 3 a 3sl
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0 8 p g . 2
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5 ~i ~8
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2.
0
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8 ;,0. $ g
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Modélisation réglementaire du comportement des matériaux 101
1 O0 Cours pratique de béton précontraint. Régles BPEL 83
- dans le cas d'aciers écrouis par traction ou (et) pm torsion (type 2) un diagramme
Armatures passives du type élastiqueécrouissable (fig. H.7.a).
1
Dans le chapitre C, nous avons vu qu'il existe deux types d'armatures passives.
Les modèles d e buse retenus sont : REMARQUE : Comme dans le cas des armatures de précontrainte, lorsque la nature
- dans le cas d'aciers mmrels ou fortement icmuis (types 1 et 3) un diagramme de l'acier est ignorée il est loisible d'utiiiser le diagramme plafonné
biiinéaire ou «plafonné» (fig. H.7.b) ;
ro "L
-
G trait et le fluage ; u n seul pour les armatures de précontrainte :la relaxation
.. .. V/
1 06 Cours pratique de béton précontraint. Règles BPEL 83
1.1.1. Perte par frottement On admet que ces d6viations sont 6quivalentes à une ondulation réguliére = 314
de degré par métre.
Elle se produit par frottement du câble sur la gaine I o n de la mise e n tension
de celuici dans les zones où il y a contact entre ces éléments c'est-à-dire dans les On pose <p = f X ad, <p est alors le coefficient de perte .su métre linéaire.
parties courbes e t aux points où le tracé présente des irrégularités (cf 5 E.4). d. Expression d e la tenson le long du câble
a. Effet d e la courbure d'un câble Pour le tracé de la figure 1.3 les contraintes en B e t M sont donc respectivement :
= ,A e-f*vI~B
Considérons un tronçon AB de Wble de rayon r et d'ouverture angulaire
da. Sa longueur est [.da. Appliquons une force P à chaque extrémité (fig. 1.1). o~ = U A e- f a - v l ~ ~ .*
Le cible exerce sur le béton une force centripéte La tension en tout point est IBM
da o'a donnée par l'expression : a
égale à 2 P sin - ; d a étant petit, 7 sin - z da M
2 2
donc : -
F i g . 1.3. Tracé d'un c8bk
da
2 Psin-2 Pda
2 - .:
avec :
Cette force répartie le long de AB a une densité a (x) somme vectorielle des déviations verticales et horizontales comptées
P da - P
= en valeur absolue entre l'origine et la section étudiée,
. Elle est appelée ((poussée sur v i d e ~
rda r f coefficient de frottement en courbe (en rd-')
-
Fig. I.l, EHet de la du câble. Le béton exerce une force égale et oppo- x longueur du câble entre l'origine et la section étudiée,
d'un dbk. sée.
cp coefficient de frottement par unité de longueur (en m-')
a,,, = opo (0) tension à l'ancrage. e
b. Frottement
Considérons le même tronçon de câble AB rnis en tension en A avec une force Le BPEL retient cette formule comme loi de variation de la contrainte dans
P. Le câble tend a s'allonger mais cet allongement est freiné par le frottement sur la les armatures (BPEL : 3-3-1-1).
gaine. Soit f le coefficient de frottement (supposé uniforme et constant quelque soit
P Cette formule a été établie e n considérant un tracé plan. Elle reste valable
P). Le béton exerce sur le câble une force centrifuge-et une réaction tangente pour des tracés dans l'espace. La figure 1.4 représente le cas d'une poutre à talon :
P r en M :
f-(fig. 1.2). e-f(ai + 2 8 i )-lpl~hi
r o~ =
En B la force dans le câble a diminu6 de :
P P=oA,
dP=f-rda \
r
soit dP = f P da. De même la contrainte a
diminue de d o = f a da
La solution d e do -f o d a = O est B
vue de Face I
0 =o -
Fig. 1.2. Frotrernent en
ccurhe.
c. Déviations parasites -
- I
vue de dessus
l
Le tracé théorique d'un Wble ne peut p a ~être parfaitement réalisé (la gaine
est soutenue ponctuellement). Le tracé réel présente toujbun des deviations parsites -
Fig. 1.4. Traal d'un cgble d'unepouee en 1.
Coun pratique de Mton précontraint. Règles BPEL 83 Evaluation des tensions dans les armatures de précontrainte 111
h n q u e les courbures dans des plans différents sont simultanées, il faut alon f. AUongement du cible lors de la mise en tension
composer vectonellement les déviations dans le plan vertical et le plan horizontal.
Les contraintes dans les câbles restent dans le domaine élastique. Les allonge-
La p s t e par frottement est donc :
1 Op ( x ) = Op" - o p 0 (x) ments seront donc calculCs par la loi de Hooke. Si nous considtrons le diagramme
linéaire SmplifiC d'un câble symétnque mis en tension par ses deux extrêmités,
e. Diaghmm des tensions aprés mise en tension
Nous pouvons représenter la loi d'évolution de la tension sur un diagramme.
t l'allongement est (fig. 1.7) :
@ entre A et B
. . Les courbes exponentielles peuvent être remplacées par des tronçons de droites
pour autant que les points de calcul soient assez rapprochés (fig. 1.5).
A
b B M Le diagramme représentatif
OPA ,
est fonction du tract ducâble mais
aussi influencé par le mode de
mise en tension. LDnque la mise
en tension se fait par les deux
entre B et M
Ia- B M
l
I
I ) X
1
.
b '.
donc
male qui sera soit le milieu si le , '
1
câble est symétrique soit en un L, . ,
]>
I point à détenillner si le câble * .,
"
A B M n'est pas symétrique. l
Cet allongement sera celui mesuré à chaque extrémité.
-
F i g . 1.5. Diagramme des tensions le long d'un d b l e 1 Si la mise en tension a lieu par une seule extrémité (fig. 1.8), I'dongement
à cellexi sera la somme des allongements le long du câble.
Lorsque la mise en tension est faite pour une seule extrêmjté les frottements
se cumulent jusqu'à l'autre extrémitt (fig. 1.6).
Cet allongement n'est pas égal à la somme des allongements à chaque extrémité
qui serait obtenue pour le même câble mis en tension par les deux extrémités ; en
effet ici la tension entre M et A est plus faible.
REMARQUES : -Pour les calculs d'allongements I'empioi du diagramme linéaire
simpiifit est suffisant ; en effet la loi exponentielle est une représentation thtonque
trac8 symktrique
trac8 dissymétrique de la répartition des contraintes et par ailieurs il y a une incertitude sur le module de
Fig. 1.6. déformation longitudinale de l'acier. L'emploi de la loi exponentielle donnerait une
illusion de précision.
@ diagramme pour une mise en tension par l'extrémité A
- La répartition des tensions est fonction du tracé et du mode de
@ diagramme pour une mise en tension par A et A ' mise en tension. 11 faut donc que l'exécution soit conforme au projet.
112 Cours pratique de béton précontraint. Régles BPEL 83 Evaluation des tensions dans les armatures de précontrainte 113
1.1.2. Perte au blocage de I'ancrage dite perte par rentrée d'ancrage Sur la figure 1.10, on voit que la valeur de cette intégrale est égale à la surface
du triangle UK.
a. Expression théorique
Après mise en tension on vient bloquer les ancrages. Le jeu existant dans I'an-
( g Ep = aire du triangle IJK = "PA-~PAI
2
xd
Fig. 1.10. E~
Or ce raccourcissement du cible doit être dgal à la rentrée d'ancrage en A,
valeur qui est connue expérimentalement et qui est un des paramétres du systérne
d'ancrage. Cette valeur est notde conventionneliement g donc :