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COURS PRATIQUE

CHEZ LE MEME EDITEUR DE BÉTON -


Du même auteur PRÉCONTRAINT
DREUX -Nouveau guide du béton - 296 p. ; 1981, (cou. U.T.I. -
I.T.B.T.P.). -
- - Calcul pratique du béton armé. Règles B.A.E.L. 80 - 264 p. ;
1983.
RÈGLES BPEL
Autres ouvrages

BOUCHART, CIBOIS et DE HARO -Initiation au béton armé. Règles B.A.E.L.


23 2 p. ; 1983.

DECELLE et LEGENDRE - Mécanique appliquée au Génie Civil. Résistance


des matériaux. Initiation à l'élasticité. Calcul des structures - Georges DREUX
240 p. ; 1983.
Professeur au Centre des Hautes Études de la Construction
DOüBRERE - Cours pratique de beton armé - 144 p. ; 1981, (cou. E.C.S.).
FUENTES - La précontrainte dans le bâtiment - 160 p. ; 1983.
Jacky MAZARS et Michel RIMBOEUF -
GRATI'ESAT - Conception des ponts - 304 p. ; 198 1, (COU.Cours de 1'Ecole Mailre Assistant a Ingénieur TPE, Chargé de Mission
Nationale des Ponts et Chaussées). I'Ecole Normale Superieure B la Direction des Routes
de l'Enseignement Technique Professeur a 1'E.S. T.P.
HADDADI - Calcul des structures sur PC 1500/PC 2. Résistance des maté- (E.N.S.E. T.) charge de cours a 1'E.N.S.E.T.
riaux. Béton armé. Construction métallique - 128 p. ; 1983, t
(cou. Dossiers de la Construction).
- - LOGILIVRE rCalnrl des ~truchrressur PC 1500/PC 2s -
1984, (cou. Dossiers de la Construction).
LACROIX et FUENTES -Le projet de béton précontraint - 420 p. ;1981,(coU.
Cours de 1'Ecole Nationale des Ponts et Chaussées).
MATHIVAT - Construction par encorbellement des ponts en béton précon-
traint - 360 p. ; 1978.
SOCOTEC - Calcul de beton armésur HP 41 - 160 p. ; 1983, (cou. Dossien
de la Construction).

61, boulevard Saint-Germain, 75005 Paris


EYROLLES 1984
Jusqu'à ces dernières années, le dimensionnement et la sécurité des ouvrages
Si vous désirez erre tenu au courant de nos étaient basés sur des méthodes de calcul dites ((aux contraintes admissibles)).
publications. il vous suffit d'adresser votre
carte de visite au : Au cours des dernières décades, les travaux du C.E.B. (Comité EuropCc
du Béton) et deia F.I.P. (Fédération Internationale de la Précécontrainte) ont abouti
Service fiPresse». Éditions € Y ROLLES
à la mise au point d'une nouvelle méthode de calcul prenant en compte le compow
61, Boulevard Saint-Germain,
75240 PARIS CEDEX 05. ment des matériaux audel8 de leur limite élastique et jusqu'a leurs déformatic
et confrainre ulrinies avant rupture.
en précisant les domaines qui vous intéressent.
Vous recevrez régulièrement un avis de parution Pour le béton &é, un règlement basé sur la même méthode a été récemment
des nouveaut6s en vente chez votre' libraire promulgÜ6, c'est le B.A.E.L. 80.
habituel.
Pour le béton précontraint, une commission a étudié un nouveau règlement,
le BPEL 83 ('), destiné A remplacer lesprécédentes instructions dites nprovisoiresr
(IF1 et IP2).
La mise en vigueur du BPEL se fera dans un futur relativement rapproché _.
/ - Y - - -

si quelques petites modifications étaient apportées entre temps, elles ne porteraient


vraisemblablement que sur les valeurs de quelques uns des coefficients mais n'affe
teraient pas les méthodes et principes de calcul tels que nous les exposons dans c
ouvrage.
Etant donné le caractére volontairement élagué de ce cours, il n'a pas éth
possible d'y traiter dans le détail toutes les spécifications de la règiementation relati
à l'emploi du béton précontraint dans ses multiples formes et applications.
q La loi du 11 mars 1957 n'autorisant, aux termes des alinéas 2 et 3 de l'article 4 1 . d'une Nous avons donc volontairement éludé certaines prescriptions non fondamen
part, que les ucopies ou reproductions strictement réservées à l'usage privé du copiste et
non destinées à une utilisation collective» et, d'autre part, que les analyses et les courtes tales.
citations dans un but d'exemple e t d'illustration, 4 toute représentation ou reproduclion
intégrale, ou partielle, faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou 1 Ce ((COURS)) doit essentiellement permettre la lecture facile des règlemer.-,
ayants cause, est i i i i c i t e ~(alinéa 1 de l'article 4 0 ) ) .
*Cette re résentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait 1i et instructions ainsi que leur interprétation et application correcte.
une contre[aCon sanctionnée par lesarticles 425 et suivants du Code pénal).
@ Editions EYROLLES, 1984
( 1 i Titw 1 -section 2 du fascicule 6 2 d u CCTC
VI l l Cours pratique de béton précontraint . Règles BPEL 83

Notre but a donc été de domer à cet ouvrage un caractère pratique en nous
limitant aux connaissances indispensables des principes de la précontrainte pour la
conception et le calcul des ouvrages non exceptionnels.
ii conviendra de se référer aux textes réglementaires pour l'application des
règles dans leur integralité au calcul des ouvrages réels.
Nous avons toutefois jugé intéressant de maintenir une partie traitant de la TABLE DES MATIÈRES
technologie. des procédés et de la réalisation des ouvrages ainsi que des contrôles
en cours d'exécution .
Cet ouvrage est donc bien un tCours de béton précontraint actualisé». c'est
tout au moins ce que nous nous sommes propod de faire .
ii est destiné aux élèves des établissements d'enseignement technologique
(T.S. des lycées techniques. I.U.T., Universités. Grandes Ecoles) et à tous ceux
qui veulent s'initier à la pratique de la precontrainte. 1 Présentation ............................................ VI1
il permet également A ceux qui ont déjà pratiqué cette technique de s'initier
aux nouvelles méthodes de calcul aux états limites. A.Cénéralités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
A.1. Un peu d'histoire .................................. 3
A.2. Etat actuel de la réglementation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
A.3. Principe et fonctionnement du béton précontraint ........... 5

B .Technologie. procédés et matiriels ........................... 13


I. B.1. Précontrainte par post-tension ........................ 13
B.2. Précontrainte par fils adhérents .Pré-tension ............... 26
B 3 . Vérinsplats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36

C.Les matériaux :bbtons-aciers ............................... 37


C.1. Lebéton ....................... . .............. 37
C 2 . Les aciers passifs ................................. 42
C 3. Les aciers pour précontrainte ......................... 44

1 C.4. Conséquences d'un traitement thermique du béton

D .Dispositions constructives .................................


........... 48

I
1
D.1. Formes .coffrages ................................
D 2 . Armatures passives ................................
49
49
49
D.3. Armatures de précontrainte parpost-tension ............... 49
D.4. Armatures de précontrainte par pr6-tension ............... 52

E .Exécution et contrôles ................................... 54


E.1. Protection des matériaux et Précautions à la mise en œuvre . . . . . 54
E2. R6tomage ..................................... 55
E 3. Mise en tension des armatures . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
E.4. Pertes de tension à la mise en tension des cibles ............ 56
E 5. Contrôle des opérations de mise en tension . . . . . . . . . . . . . . . . 58
E.6. Injections -contrôles sur chantier ...................... 64
E 7. Particularités de la Pré-tension ........................ 65
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III i
4 Cours pratique de béton précontraint. Règles BPEL 83

On peut penser que c'est en tant qu'«héritier d'une race d'artisans)), comme A.3. PRINCIPE E T FONCTIONNEMENT D U BETON PRECONTRAINT
il se plaisait à le dire lui-même, que Freyssinet conçut et tealisa en 1907 à Moulins
un tirant ((précomprimé))suivant le principe le plus pur de l'idée de précontrainte.
A.3.1. Principe
11 s'agissait d'étudier le décintrement par vérins des voûtes d'une série de grands
ponts sur l'Allier. Freyssinet fit construire par l'Entreprise Mercier une voûte d'essai préc contraindre une construction, c'est
de 50 m de portée et de 2 rn de fléche. II fallait évidemment rendre aussi peu variable la soumettre, avant application des
que possible la distance entre les deux culées ; plutôt que de construire ces culées charges, a des forces additionnelles
sous forme de blocs importants dont la stabilité eut été aléatoire compte tenu de la déterminant des contraintes telles
nature du terrain, Freyssinet eut l'idée de couler entre elles un prisme de béton que leur. composition avec celles
qu'il comprima en.tendant des fils tréfilés de 9 mm logés par groupes dansles alvéoles. provenant des charges donne, en
tous points, des résultantes inférieures
tirés à 75 kgf/mm2 et clavetés par paires vers I'amére des culées. il obtient ainsi aux contraintes limites q m t i è r e
une force de 2 500 tf, précomprimant le prisme de béton qui, sous l'effet de la peut supporter indéfiniment sans al-
poussée de la voûte au dtcintrernent, ne devait simplement que se décomprimer. tération)).
En utilisant ce que nous savons aujourd'hui de la précontrainte on ne ferait pas
autrement... c'était en 1907. Eugéne Freyssinet

A.2. E T A T ACTUEL DE L A REGLEMENTATION

- La circulaire no 141 du 26 octobre 1953 portant envoi d'instructions provi-


soires relatives à l'emploi du Béton Précontraint a constitué le premier règlement
de calcul en la matiére.
Autrement dit, en béton précontraint on applique en général ce principe,
-Ces instructions furent ensuite remplacées par la circulaire no 4 4 du 12 de maniére que le béton reste toujours comprimé ou ne subisse tout au moins que
août 1965 baptisée ultérieurement tIP1, (Instruction Provisoire no 1). des contraintes de traction faibles et jugtes alom admissibles.
-Puis la circulaire no 73-153 du 13 août 1973 baptisée tJP2, introduisit Pour un certain nombre de structures, l'homme a déjà fait appel depuis long-
dans les calculs la référence à la résistance (tcaractéristique du béton, les principes temps à cette notion de précontrainte, par exemple : la roue de charrette, le tonneau,
des tétats-limitesu et les dfiérents ((GENRES, de Béton Précontraint. Toutefois la roue de bicyclette etc ...
cette derniére circulaire précisait dans son article premier :
tl'instruction provisoire du 12 aoat 1965 reste en vigueur pour les construc- Mais c'est en particulier en béton que la précontrainte a trouvé sa principale
tions en béton précontraint lorsqu'il n'est pas fait référence A la présente instruction,. application en conférant à ce matériau de nouvelles lettres de noblesse.
Cette double réglementation n'a pas simplifié les choses, et, en pratique. I'IPZ En effet, le béton, matériau bien connu, obtenu par mélange de gravier, sable,
est restée, aujourd'hui, relativement peu appliquée sauf sur quelques points particu- ciment et eau a la propriété de faire prise et de durcir ;il acquiert ainsi une résistance
ben. C'est pourquoi, A la suite de la mise au point des nouvelles règles de calcul du très élevée aux efforts de compression ;malheureusement, sa résistance aux efforts
béton armé aux Etats limites (BAEL 80), une commission a préparé un nouveau de traction reste assez faible. Cest pourquoi dans une poutre en béton dit armé
réglernent de Calcul du Béton Précontraint, également aux Etats Limites, le BPEL on place des barres d'acier dans les zones qui doive,nt subir des tractions (dans la
83. C'est en nous basant sur ce nouveau texte que nous avons rédigé le présent zone inférieure de la poutre en particulier) et ces barres se substituent alors au béton,
ouvrage. qui se fi urerait, et prennent A leur compte les efforts de traction en question.
Qpinicipe du béton pdcontraint est fondamentalement différent : dans
les zones qui doivent subir des tractions on crée artificiellement une contrainte
de compression préalable une pré-contrainte et ainsi l'effort de traction dangereux
n'engendre qu'une décompression du béton ;celuici ne risque alors plus de fissurer,
A la condition que la contrainte de compression préalablement appliquée ne soit
pas inférieure A la contrainte de traction en cause ; c'est là l'affaire de l'ingénieur
et de ses calculs.
6 Cours pratique de béton piecuritraiiit. tcegles BPtL W

Les procédés de précontrainte sont maintenant extrêmement nombreux.


l ouvrages les plus divers. On ne peut donc plus dire aujourd'hui q"e la précontrainte
Us reviennent a peu près tous à utiliser des câbles d'acier a très haute résistance est un procédé nouveau et révolutionnaire mais il réserve encore bien des possibilités
que l'on place sous gaine dans les coffrages avant bétonnage ; lorsque le béton a d'ingéniosité dans le vaste domaine des bitisseurs.
fait sa prise et a suffisamment durci, on exerce sur ces câbles restés libres a I'inté-
rieur de leur gaine, une très forte traction sur chacune de leun extrérnit6s à l'aide
de vérins spéciaux prenant appui sur le béton ; quand leur mise en tension est ainsi
A.3.2. Dispositif de démonstration
Surcharges Nous donnons ci-aprh deux photos d'un dispositif de démonstration.

Partons de la notiob instinctive


qui consiste $ serrer fortement entre
ses mains une rangée de livres pour,
par exemple, la transporter d'une
étagère sur l'autre.

Nous avons remplad les livres


par des plaques de bois de 12 cm de
Fissures dans la zone tendue hauteur, 8 cm de largeur et 5 cm
d'épaisseur. la force de senage est
exercée par un tendeur de fusil de
Poutre en bdton arme chasse sous-marine tendu à travers les
plaques et ensuite bloqué a chacune Fig. A.2.
?-- --~'
de ses extrémités par une petite
Surcharges
plaqcette en acier. La force de tension ainsi maintenue, pour cet allongement, est de
l /
15 daN ;elle a $té étalonnée préalablement sur le tendeur amené au meme allonge-

Ancrage
/ , T
i
Compression de la zone
i ment par une charge verticale. Par réaction eue met en compression l'assemblage
des 1 0 plaques et l'on obtient ainsi une petite poutre précontrainte. Cette
8 .
-. v v
,
*
faiblement wrnprirnb
f 7
posée sur deux appuis distants de 46 cm peut supporter une surcharge.

La charge de seMce annule la contrainte de compression sur la fibre infé-


rieure ;eue est de 7 daN.

\I,/DémmDression de la zone A
Cable tendu

1. Poutre en bdron précOntraint

-
Fig. A.1. Comparaison du fonctionnement entre Bdmn Armd et Bdton Précontraint

réalisée des dispositifs d'ancrage placés aux extrémités permettent de bloquer ces - - -

\ Plaquette - ancrage
~ ~

câbles et de les maintenu ainsi en tension ; par réaction toute la zone de béton 7
comprise entre les ancrages se trouve ainsi comprimée. Partant de cette idée simple 46
B en elle-même, l'ingéniosité de Freyssinet s'est donnée libre cours et depuis, bien
d'autres constructeurs tant en France qu'à l'étranger ont imagin6 divers dispositifs
de mise en tension et d'ancrage et ont mis cette technique en application dans les Fig. A.3. - Dispositif de démonstration. '
8 Cours pratique de béton précontraint. Règles BPEL 83 Généralités 9

Ce dispositif permet de comprendre, très schématiquement bien sûr, comment A.3.3. Fonctionnement d'une poutre en béton précontraint
on passe de la rangée de livres à la construction d'un pont à l'aide de voussoirs
préfabriqués assemblés par précontrainte (voir constmction du Pont d'Ottmarsheim). Considérons une poutre reposant sur deux appuis et sa section mddiane AB ;
Dans les voussoirs en béton les trous sont réalisés à l'aide de gaines tubulaires si la poutre fléchit sous l'effet de son poids propre ou de surcharges passagères il
apparaît sur la fibre supérieure en A des contraintes de compression, et des contrain-
mises en place avant bétonnage et les tendeurs sont des câbles d'acier permettant
tes de traction sur la fibre inférieure en B.
la réalisation de compression de plusieurs centaines de tonnes.

Fig. A.5. - Sch6rna d'une poutm.

Distniution des contraintes


Par convention de signe on affecte du signe + les contraintes de compression
e t du sighe - les contraintes de traction. On distingue souvent par ' (prime) les
contraintes sur la fibre supérieure.
Supposons que sous I'effet du poids propre G on ait en MPa :
- en A une compression 0;; = + 10 (fibre supérieure) ;
- et en B une traction UG = - 18 (fibre inférieure).
Sous l'effet des surcharges Q ces contraintes augmentent :
Supposons que la majoration soit :
0;,=+5
et oQ=-9
Sans précontrainte, la contrainte de traction atteindrait donc sur la fibre
inférieure oG + OQ = - 18 - 9 = - 27 MPa et il y a longtemps qu'il y aurait eu
rupture en traction.
On comprimera donc le bdton en choisissant une force F e t une excentricite
e de maniére que la compression qui en résultera en B soit Idgérernent supérieure
? 27iMPa par exemple 28 MPA. L'appadion des contraintes de traction dues au
poids propre et aux surcharges provoquera alors, non pas la mise en traction de cette
fibre inférieure, mais tout simplement y~décompression, la contrainte de traction se
-
Fig. A.4. Analogie entre 18 Poutre de dernonstmtion p d d d e n t e mont& en w n w l e (&le de
déduisant de la contrainte de compression préalable.
précontrainte excentres vers le haut) et la constrvcrion en console dune des lm*, du Pont En raison de son excentricité cette précontrainte si elle agissait seule ferait
d O r r m n h e i r n (vouss~inpréfabriques avec c8bles de pr6mnminte enfilds d la panie superieud. naitre sur la fibre supérieure une contrainte de traction - 6 MPa par exemple.
1O Cours pratique de béton précontraint. Règles BPEL 83 Généralités 11

Le tableau des résultats de calcul des contraintes en senice se présente souvent On voit alors. ce qui est presque toujours le cas. que le béton est soumis en
sous la forme ci-après : phase de construction à des contraintes beaucoup plus élevées que celles que l'ou-
vrage aura à subir en service (à vide ou en charge). La construction elle-méme et la
TABLEAU1 - Etat des contraintes en service mise en tension en particulier, constituent donc un test de se-te, en ce qui concer-
ne la qualité du béton
Contraintes Contrainies Voilà pourquoi une bonne qualité du béton, bien contrôlée, est nécessaire et
élimcntairrs rdsultantes que des occidents risquent d 'arriverà la mise en tension si le béton n'a pas ou nii pas
L a contrnintes encore, les qualités de résistance requises.
sont en MPa Poids Sur- Précon- à en
propre charge trainte vide charge A remarquer également que. à vide la contrainte de compression sur la fibre
c Q P inférieure est nettement plus importante que sur la fibre supérieure ;ceci explique
Fibre supérieure d . . .. + 10 +5 - 6 +4 +9 la cambure vers le haut que prennent généralement les poutres précontraintes. .
Fibre inférieure O . .. . . - 18 -9 28
-i- + 10 +1 Par ailleurs il convient de préciser qu'en dehors des contraintes mentionnées
ci-dessus, il s'en produit également d'importantes B la mise en tension directement
On voit alors, ce qui est souvent le cas, que le béton travaille en chmge sous sous les blocs d'ancmge. Toutes dispositions doivent donc être prises pour éviter
une contrainte moins élevée qu'à vide ii en résulte que dans les calculs d'un ouvrage une rupture locale en ces points (épaisseur suffsante du béton, frettage ...) et une
en service il convient d'étudier non seulement le cas de l'ouvrage sous les surcharges surveillance particuliére sera nécessaire concernant la parfaite mise en œuvre du
maximales mais aussi le cas à vide béton enrobant ces ancrages ; c'est pourquoi quand on désire réaliser la mise en
précontrainte d'un béton relativement jeune il est quelquefois préférable de pré-
Les diagrammes de contraintes peuvent se voir aux abouts de la poutre des plaques en béton préfabriquées et contenant les
représenter ainsi dans la hauteur de la section blocs d'ancrage.

II convient par ailleurs d'étudier égale- Relevage des dbles


ment l'ouvrage en phase de construction ;
Tout ce qui précède et les tableaux en particulier s'appliquent à la section
O en effet dans ce cas le poids propre n'est
souvent pas entiérement réalisé au moment centrale AB de la poutre où les contraintes dues à la flexion sont maximales. Or,
de la mise en précontrainte et par contre celle-ci ces contraintes s'annulent au droit des appuis pour la poutre considérée, car il n'y
k
,a a plus d'effort de flexion proprement dit en ce point.
est plus forte que celle qui a été calculée
comme suffisante en service ; des pertes et Si donc on maintenait la même excentricité e pour la précontrainte, on aurait
chutes de tension i n t e ~ e n n e n ten effet après la dans la section d'appui par seule action de cette précontrainte (à la mise en tension).
mise en tension et c'est pourquoi la tension $ - en A : O' = - 7.5 MPa (traction inadmissible sur la fibre supérieure) et
dans les câbles au moment de la mise en tension
- en B : o = + 3 3 MPa (compression inadmissible sur la fibre inférieure).
1 10 I
.t b
doit être supérieure à celle sur laquelle on
compte pour toute la période de senice de C'est pourquoi au fur et à mesure que les contraintes dues à la flexion dimi-
Fig. A.6.
l'ouvrage. nuent en aiiant vers les appuis, on rétablit l'équilibre en diminuant l'excentricité
que I'on annule, ou presque. aux appuis où I'on a alors, sous la seule précontrainte,
Le calcul peut donc donner par exemple pour la phase en construction les i
une contrainte de compression uniforme (ou presque) de (par exemple) une centaine
résultats suivants : de bar parfaitement admissible.
b
Pratiquement on ne peut relever suivant un trac4 unique tout le paquet de
TABLEAU2 - Etat des contraintes en phase de construction câbles qui se trouvent en B et on les relève progressivement dans le plan vertical
de la poutre ce qui explique le tracé en éventail, habituel.

Les contraintes Exemple d e fausse manœuvre


sont en MPa Contraintes
(partiel) initiales résultantes Nous voyons qu'un équilibre judicieux se trouve réalisé en pemnence entre
les forces de flexion et les forces de précontrainte et ceci entraine certaines précau-
Fibre supérieure .. .. ..... . - 7.5 + 0,s tions dlkmentaires propres à éviter un déséquilibre de ces forces et toute manœuvre
Fibre inférieure . . . .. . . ... - 15 +3,3 doit être préalablement autorisée.
l 12 Cours pratique de béton précontraint. Règles BPEL 83
I
Reprenons par exemple le tableau 2 et supposons qu'aussitôt après la mise
en tension on fasse reposer la poutre sur deux appuis intermédiaires plus rapprochés
comme on le fait par exemple pour des pieux en béton armé pour Cviter qu'ils ne
fléchissent trop :

TECHNOLOGIE, PROCÉDÉS E T MATERIELS


t- I
Fig. A.7.

Dans ce cas les contraintes de poids propre dans la section médiane se trouvent
être environ six fois plus faibles que dans le cas où la poutre reposait sur ses extrb-
mités alors que les contraintes dues ti la précontrainte restent les mêmes.
Le tableau de calcul 2 se trouverait alors transformé de la façon suivante : B. 1. PR~CONTRAINTEPAR POST-TENSION
Contraintes élémntnues
Les contmintes
sont en MPa Poids Réconkainte Contraintes
Etant donné le caractère succinct de ce document, nous ne donnerons ici que
Propre initiale résultantes quelques détaiis sur les procédés les plus caract6ristiques.
l
Fibre supérieure 0' - 6,2
(traction B . l l . Les procédés Freyssinet
excessive)
Us sont encore appelCs Rocédés tSTUP» (Sté Technique pour l'utilisation de
Fibre inférieure 0 +30.5 la Récontrainte) ; cette SociktC a maintenant pris nom cFreyssinet International)).
(compression
excessive) Les aîbies : Fils ou torons sous gaine rangés en couronne autour d'un ressort
m.
central (on a tendance à supprimer ce ressort dont l'utilité ne semble pas
La poutre se romprait avec fissuration sur la fibre supérieure et compression
excessive sur la fibre inférieure.
Donc cette manœuvre qui soulagerait une piéce en béton armé, améne en béton
. ,f

précontraint une rupture quasi-certaine.

Précautions conœmmt les echafaudages e t appuis


ii résulte également de la remarque précédente que les échafaudages et appuis
afin que soit évité tout tassement des appuis
sous coffrage doivent être a s e z rigides
aux extrémités de la poutre lorsqu'elle prend sa cambrure s o u l'effet de la précon-
trainte ; eile se libére dors de son coffrage et ne repose plus que sur ses appuis
extrêmes ce qui a pour effet de faire intervenir le poids propre en portPe libre d'un
appui A l'autre. Si par contre les appuis extrêmes tassent au fur et A mesure que la
poutre les rechemhes, le coffrage reste au contact de = l i e 4 sur toute sa longueur,
le poids propre n'est dors pas mobilisé et il arrive que la précontrainte, agissant
pratiquement seule, provoque la mpture de la piéce par traction ou compression
excessive. C'est un point à prévoir et A surveiller en exécution. -
Fig. 8.1. Gaina de difhfmntr dhmdtra
14 Cours pratique de béton précontraint. Règles BPEL 83 Technologie, proddés et matériels 15

Les gaines : Elles sont en feuiliard mince serti en helice. Leurs diamétres sont Après le blocage du cône mâle on remet à la vidange la chambre de tension (4)
adaptks aux diamètres des diffkrents câbles utilises. et on effectue le rappel de la partie avant du vérin en c o n y u a n t à pomper dans la
Les ancmges : Principe du qoïncement conique. Les blocs d'ancrage des câbles
12 $ 5 - 12 $ 7 et 12 $ 8 mm sont en beton fretté. Pour les 12 Torons T13 et
1
chambre de blocage qui communique avec la chambre de rappel (10). En fui de
course, les bossages (1 1) de la partie avant du verin viennent buter v o t r e les clavettes.
(3) qui sont chassées de leur logement et le vérin se trouve libkrk.
1
T I S mm ils sont en acier.
Les vérins : Ce sont des verins A double effet. Les fils ou câbles sont fixés
surele cylindre extkrieur du verin qui prend appui, sur le bCton durci, par l'inter-
mediaire de son piston principal. A I'interieur de celuici un petit piston secondaire
sert enfoncer et a bloquer le cône mâle après rkalisation de la tension prkvue.

Principe du fonctionnement du vérin Freysinet a déclavetage automatique

Le vérin (fig. 1) prend appui


sur le cône d'ancrage par l'interne-
diaire d'une bague (1) et les füs
sont fixés sur le pot de presse (2) -
Fig. 8.4. Câbk Freyssinet
au moyen de clavettes (3).
La mise en tension s'effectue
en faisant admettre le liquide sous
pression dans la chambre de tension
(4) par I'intemidiaire d'un flexible
termine par une pipe frxée h la
bride (5) par une vis: -
Fig. 8.2.

Une fois la tension terminbe, on ferme l'admission dans la chambre de tension


et on bloque le cône mâle dans son logement en admettant le liquide sous pression
.1 y b r e de blocage (6) par un flexible fixe B la bride (7), l'admission du
liquide se aisant par un trou perce dans une tige centrale (8) et l'enfoncement du I
cône mâle par le poussoir (9).
Fig. 8.5. - Cdnes d'ancrage Freyssinet (pour câbles 12 d 7 et 12 Q8mm). 1

-
Fig. 6.3. Coupe d'un verin Freyssinet
Fig. 8.6. - Ancragespour câbles 12 T 1 3 (8 cane central, B gauche et B clavettes triples, B dmitel.

1
44 Cours pratique de béton précontraint. Régles BPEL 83 Les matériaux : Bétons-Aciers

Cas des aciers écrouis : (Aciers H.A. en particulier) C.3.1. Fabrication


Le palier de plasticite intermédiaire AA' on'est plus apparent et I'on définit, Ces aciers à haute résistance s'obtiennent ordinairement par traitement mdca-
par convention une limite d'élasticité f, à 2 6 , correspondant à l'ordonnée du nique (tréfdage) ou par traitement thermique (trempe suivie de revenu).
point de rencontre de la courbe avec la droite issue de l'abscisse 2 e t parallèle
à la partie rectiligne OA donc d e pente Es = 200.000 MPa. Voici par eremple un processus de fabrication :
1) On part du f i «machine» obtenu par laminage à chaud avec un diamètre de 8mm.
C'est de I'acier Martin à 0,7 %carbone (rupture à 800 - 1 000 MPa).
,us . MPa
2) il passe dans un bain d'acide chlorhydrique pour décapage ;
3) Par tréfdage, il est mis au diamètre de 7 mm ; cette opération est en réalité un
simple calibrage.
4) ii est recuit au four électrique à 950 " (longueur du four : 13,50 m, durée de
passage 8 min).
5) il passe dans un bain d'huile à 40" qui donne la trempe, d'où une rdsistance h
la rupture = 1 8 0 0 MPa, mais l'acier est alors devenu cassant.
6) ii passe dans un bain de plomb à 450" qui donne le arevenu)) et le rend moins
cassant, la résistance de rupture tombant a l o a à 1 500 ou 1 600 MPa.
7) Enrouleme'nt en couronne (4 1.50 m environ).

C.3.2. Diagramme contraintesdéformations

Fig. C.6. - Courbe de comportement expérimental d'un acier dcroui en traction

Ces aciers dits passifs sont mécaniquement caractérisés, en ce qui concerne


les calculs par leur limite d'élasticité garantie f, telles qu'elles sont indiquées dans
le tableau du paragraphe précédent C.2.2 : Nuances.

C.3. LES ACIERS POUR PRECONTRAINTE

Aprhs les échecs auxquels fut voude la prdcontrainte réaiisde avec des aciers
ordinaires, il est dii à Freyssinet d'avoir bien dégage la nécessité d'employer des Fig. C.7. - Diagremm conirainmdBfomtion d'un k-ierB heu- résistance p o u r p h n f r a c h t e :

aciers il haute résistance e t à haute limite d'élasticitt ; en effet. des aciers doux
-
fpr :limite de ~ p t u m fpe :lïmire Blertique B 0.1 %

ordinaires ne pourraient être tendus qu'à une contrainte d'environ 150 MF% e t les Par exemple, on iit sur le diagramme précédent que sous une contrainte :
chutes par fluage e t retrait du béton e t par relaxation de I'acier (voir ci-aprés) attei- op = 1 200 MPa. l'allongement relatif serait de 6 %,, soit 6 mm par mètre cones-
gnant facilement une centaine de MPa entraineraient une diminution de plus des pondant à un coefficient d'dlasticitd apparent de :
213 de la précontrainte du béton. Par contre, des aciers à haute résistance peuvent
être tendus facilement à 1250 MPa et, si les chutes atteignent par exemple 250 MPa, E -OP- 1 200 - 200 000 MPa ;
la précontrainte du béton conservera encore les 415 d e sa valeur initiale. -
p-hl-0,006-
1
il s'agit ici d'un fil :on trouverait 190 000 MPa pour un toron.
46 Coun pratique de béton précontraint. Regles BPEL 83 Les matériaux : Bétons-Acien

Si la contrainte augmente et dépasse la valeur fp,, l'augmentation de l'don- C.3.4. Relaxation


gement n'est plus du tout proportionnelle à l'augmentation de contrainte ; c'est
la phase dite cplastique~et au moment de la rupture, l'allongement atteint en Si un fil d'acier est tendu à une contrainte relativement élevée entre deux
général des valeurs de 40 à 50 soit 4 0 à 5 0 mm par mètre ;c'est là, pour les points futes, c'est-àdire sous une longueur constante, la contrainte initiale tend à
armatures de précontrainte, une sécurité à la rupture. L'allongement de rupture diminuer avec le temps ; c'est ce phénomène que l'on appelle la relaxation de l'acier ;
du fd doit être au moins égal à l'allongement garanti AG. il entraîne, pour les armatures de précontrainte. une chute de tension dont il convien-
dra de tenir compte.
Le phénomène est caractérise par la valeur de la relaxation maximale de l'acier
C.3.3. Caractéristiques mécaniques à 1 O00 heures (piooo) pour une tension initiale o = 0,7 fprg SOUS une longueur
constante et sous température constante (+ 20 t lof
Les principales caractéristiques mécaniques des aciers pour ,armatures de Le règlement indique une formule d'extrapolation permettant d'évaluer la
précontrainte se dtfmissent à 'partir du diagramme de déformation, dongement- relaxation totale finale à partir de la valeur garantie à 1 000 h (cf. H.23).
traction. Pour toute fourniture ayant reçu l'agrément, le fournisseur garantit les
valeurs de ces caractéristiques qui portent alors l'indice g. Nous donnons ci-dessous, à titre d'exemple, un tableau de caractéristiques
garanties pour des fiis de 7 et 8 mm de diamètre et dans chacune des classes de
qualité 1, II et 111.
a. Contrainte de niphire f,, dg;
-%.

La contrainte de rupture d'une éprouvette prélevée sur le fil est d é f ~ comme


e
le quotient de l'effdtt maximal mesuré dans l'essai de traction de cette éprouvette
par la section moyenne initiale de cette éprouvette. La contrainte de rupture du
fd est défmie comme la moyenne arithmétique des contraintes de rupture de 18
éprouvettes au moins, diminuée de 2 J écarts-types de ces contraintes de rupture.
@.
2$
-
La contrainte de rupture du fii ainsi défmie doit être au moins égaie à la AG Se ..........
contrainte de rupture garantie fprg. ZG 5% ... . ....- .
b. Contrainte caractéristique de déformation ou limite élastique à 0,l %
La contrainte caractéristique de déformation d'une éprouvette prélevée sur
le fil est définie comme l'ordonnée du point d'intersection du diagramme de trac-
tion de l'éprouvette en coordonnées cartésiennes (allongements relatifs-contraintes) i
avec la droite ayant une pente de 200 000 MPa et passant par le point d'abscisse
un millième et d'ordonnee nulle.
La contrainte caractéristique de déformation du fil est d é f ~ ecomme la
moyenne arithmétique des contraintes caractéristiques de déformation de 18 éprou-
vettes au moins, diminuée de 2J écarts-types de ces derniàres contraintes.
TBR R N TBR RN
La contrainte caractkristique de déformation du fil doit être au moins égale
à la contrainte caractéristique garantie fpeS appelée de préférence limite élastique
garantie.
AG :allongement de rupture garanti
ZG : cOefIicient destriction garanti (Z est la réduction relative de I'aire de la section de rupture
Dans la première partie rectiligne du diagramme, il y a proportionnalité entre dans i'essai de traction).
AI p : est la perte de tension par rehxation selon la susceptibilité de i'acier (en In de la contrainte
les contraintes o p et les allongements relatifs ; c'est la phase «élastique)) et le initiale) :
I TBR : très basse relaxation
coefficient d'élasticité correspondant a, en général, une valeur moyenne : BR : basse relaxation
Ep = 200 000 MPa pour les fils et barres et 190 000 MPa pour les torons. R N : relaxation normale
48 Cours pratique de béton précontraint. Régles BPEL 83

C.4. CONSEQUENCES D'UN TRAITEMENT THERMIQUE DU BETON

L'objectif de l'application d'un traitement thermique du bdton est I'augmenta-


tion de la résistance en compression aux jeunes âges. En général on peut obtenir
par ce moyen une rdsistance à 1 j egale 2 ceUe 2 7 j en durcissement normal. Mais
la courbe d'évolution à tendance 2 marquer un palier. M 8 j on a :
fc étuvé 9 0 B 95 % fc

DISPOSITIONS CONSTRUCTIVES

beton traité thermiquement

< béton non trait& D.1. FORMESCOFFRAGES

1 En ce qui concerne les formes de sections, les ouvrages en béton précontraint


-
Fig. 12.8. Effet d'un traitement thermique sur le durcissement du bPton ne présentent pas de différences fondamentales avec les ouvrages en béton armé ;
1 toutefois, h portee et charges identiques, les ouvrages précontraints présentent
des sections moins importantes, de plus grands élancements, (âmes d'épaisseur
La résistance A la traction est aussi modifiée ;la variation est semblable à celle moindre en particulier) ;les dispositions de coffrages restent les mêmes.
de la compression mais la ciifference à 28 j est plus forte.
De même un traitement thermique modifie les lois d'évolution des défoma-
tions différées du béton.
En pré-tension le traitement thermique a pour effet d'accéIdrer l'évolution de la
relaxation des armatures.
1 D.2. ARMATURES PASSIVES 0

Elles sont les mêmes qu'en bdton m d (BAEL chapitre A.7) et prdsentdes
dans les cours de BAEL (Bibliographie no (41).

I D.3. ARMATURES DE PRECONTRAINTE PAR POST-TENSION

Selon le type de gaine, les rayons de courbure R doivent satisfaire aux valeurs
minimales suivantes :
- gaines enroulables R > 3 mètres
- gaines rigides cintrables la main R > 100 $i ($i= diarnetre intérieur)
- tubes rigides R > 3 métres.
Les armatures de prdcontrainte doivent être disposées dans chaque section
de maniere 2 assurer une bonne répartition des efforts, A permettre un bétonnage
correct et A éviter un affaiblissement des Clements constitutifs de la structure.
50 Cours pratique de béton prkcontraint. Régles BPEL 83 Dispositions constructives 51

D.3.1. Groupement des armatures de précontrainte Dans les zones où les conduits ou paquets se rapprochent ou se croisent.
l'étude de relevage des câbles doit être faite de manière ?î 6viter l'existence d'obsta-
Le groupement des armatures de précontrainte doit satisfaire aux condifions cles susceptibles de s'opposer à la mise en place du béton. II n'est néanmoins pas
suivantes : tenu compte, pour la justification de la résistance d'une section, du btton situ6
entre conduits, pour lequel les conditions exigdes en section courante ne seraient
- le nombre de conduits dans chaque paquet est limit6 localement pas satisfaites.
Dans le cas de pièces minces comportant des armatures disposées suivant
- dans le sens horizontal à : leur plan moyen, l'espacement de ces armatures ne doit pas étre inférieur deux
2 si $ f5 c m fois 1'6paisseur de la pièce.
1 si $ > 5 c m
Ces conditions visent à assurer une bonne mise en place du b6ton entre des
- dans le sens vertical à : conduits ou paquets satisfaisants au paragraphe précédent. Eiies ne sont toutefois
3 si $ < 5 c m pas toujours suffisantes pour permettre le passage des aiguilles vibrantes. Des cherni-
Maximum Maximum 2 si 5 < $ < 1 0 c m nées de vibration, de largeur supérieure au diamètre des aiguiiles utilisées, doivent
si @ > 5cm si $<5 cm 1 si $ 2 l O c m alors être prévues.

$désignant le diametre d'encombrement maximal des conduits intéressés. D.3.3. Distance d a armatures de précontrainte aux parements
-La stabilitt des paquets de conduits et leur immobilité pendant le b6tonnage
doivent être soigneusement assurées. La distance minimale c entre un conduit ou un paquet de conduits et un
- La résistance de chaque conduit d'un paquet doit lui permettre de supporter, sans
parement doit satisfaire aux conditions ci-après :
déformation susceptible de gêner I'injection, les efforts provenant des armatures
disposées dans les autres conduits du paquet pendant les différentes phases de mise
en tension. d
- Le projet doit être conçu de manière àpermettre l'injection simultanée des conduits a désignant la dimension horizontale du rectangle circonscrit au conduit ou au pa-
d'un même paquet.
quet de conduits.
- Des Cvents d'injection, en position correcte et en nombre suffisant, sont pr6vus et
indiquts sur les dessins de càblage.
$ le diamttre des conduits
d = 3 , 4 ou 5 cm selon que l'ouvrage
D.3.2. Espacement des armatures de précontrainte est à l'abri des intempéries ou en
atmosphères agressives.
En section courante l'espacement (espacement horizontal : eH - espacement
vertical eV) des conduits isolts ou des paquets de conduits doit satisfaire aux condi-
tions suivantes :
l

de conduits

4cm
CI
1 l
O colonnes de conduits iq $2)
REMARQUE : I'bpaisseur de l'âme d'une poutre peut étre évaluée à partir de ces
conditions d'enrobage, mais on doit également prendre en compte dans cette déter-
mination le mode d'ex6cution et notamment le cas oil il est n6cessaire de laisser
$ désignant le diamètre d'encombrement maximal des conduits intéressés. descendre les aiguiiies vibrantes pour la bonne réalisation du talon.
52 Cours pratique de béton précontraint. Règles BPEL 83 Dispositions constructives

0.3.4. Enrobage des plaques d'ancrage D.4.2. Espacement des armatures de précontrainte
(d'aprés circulaire no 79-78 du 16 Août 79). i
L'entraxe minimal à prévoir entre les armatures (füs ou torons) ne doit pas
Les dimensions principales des ancrages sont fucées par les agréments des étre inférieur à trois fois leur diamètre.
différentes unités de précontrainte. Cette règle conduit généralement à l'absence de difficultés de bétonnage pour
- -
I autant que les distances aux armatures passives respectent les conditions indiquées
au chapitre A.7 du B.A.E.L,
i
D.4.3. Distance des armatures de précontrainte aux parements

La distance de I'axe de ces armatures au parement le plus proche ne doit


pas étre inférieure à 2,s fois leur diamètre.
Cette condition vise à assurer un scellement convenable des armatures.
En outre, i'enrobage (distance de I'axe de l'armature au parement le plus
proche) doit être au moins égal à :
- 1 cm pour les parements coffrés qui sont situés dans des locaux couverts et clos
et qui ne sont pas exposés aux condensations ;
- 3 cm pour les parements coffrés exposés aux intempéries ou susceptibles de l'être,
exposés aux condensations, ou, eu égard à la destination des ouvrages, au contact
En générai les distances minimales d'enrobages et les entraxes sont indiqués d'un liquide ;
dans le tableau ci-après.
- 3 et 4 cm, respectivement, pour les parements non coffrés, dans les cas définis
Force à I'anaage 'la
dans les deux alinéas qui précèdent ;
-

- 5 cm, sauf dispositions particulières du C.P.S. pour les ouvrages exposés à une
~

<500 500 H 1500 1500 à 3000 3000 8 4000 >4000


en tension (IN)
atmosphère agressive.
Enrobage mini. c théorique 7 8 1O
5 Cette condition d'enrobage est prise en compte dans la définition de la section
(cm)
d'enrobage (cf. J).
Distances minimales entre
nus des plaques A dans O O O 5 7
une direction (cm)

Somme minimale des dis-


tances entre nus des
pkques dans deux direc O 4 6 1O 14
tions qerpendicukires
A f A (cm)

0.4. ARMATURES D E PRCCONTRAINTE PAR PR€-TENSION

D.4.1. Groupement des armatures de précontrainte

Les armatures de précontrainte par p&-tension ne doivent pas être groupées


en paquets. Un tel groupement aurait pour effet de modifier sensiblement la lon-
gueur de scellement de ces armatures.
Exécution et contrôles 55
i

réduire au minimum toutes les deviations parasites (sinuosités, festons ...) qui augmen-
tent les frottements à la mise en tension. Si aucune tol6rance de pose n'estgrécisée,
i on pourra se référer aux valeurs suivantes (d'après le Guide de la FIP) :
i ToErance dans le sens de lo hautnu (d)
l fiérnenh d'une hauteur de I ' P l h n t
!
Inférieure à, 200 mm +- dl40
de 200 1 000 mm + 5 mm
de plus de 1 000 mm + IO mm
ToIérance dans k sens de lo l o g a u d e I'ilirnent

Poutres jusqu'à 200 mm de largeur


Poutres de 200 à 1 000 mm de largeur
Dalleset poutresdeplus de 1 000 mm de largeur
Plus encore que pour les ouvrages e& béton armé, la qualité de l'exécution Pour les éléments comprenant plusieurs gaines, la tolérance de gaines i n d ~ d u e U e speut étre
est un facteur primordial de la durabiiité des ouvrages en béton précontraint ;leur supérieure aux valeurs données dans le tableau, mais on s'en tiendra à une tolérance maximum
~Calisationsur chantier devra donc être soigneusement contrôlée. absolue de 2 25 mm : la tolérance sur le centre de gravité des gaines reste f i é e par le tableau
ci-dessus.
La fixation des câbles se fait en général sur une cage d'armatures qui devront
être suffisamment rigides et bien calées dans le coffrage. Le nombre de points de
fwation devra ëtre suffisant pour éviter tout dCplacement des câbles au cours du
bétonnage.
Tous les matériaux métalliques (fils, câbles, barres, gaines, ancrages...) et le
matCriel (vérins, pompes, manométres, dynamométres ...) doivent être entreposés à La mise en place des tuyaux d'injection et des évents ne doit pas faire obstacle
I'abri des intempiries et de tout risque de corrosion. (swtout dememère les ancrages) à une mise en place correcte du beton qui doit étre
compact et rempiir parj-aitement le cofiage.
Il est rappel6 que les propriétés métallurgiques des aciers de précontrainte
peuvent être affectées par toutes les opérations effectuées à haute température, telles
que le soudage ou le découpage au chalumeau effectués sur les câbles ou dans leur
voisinage (protection nécessaire contre les étincelles).
Les fils, cibles et barres ne doivent pas être pliés ou tordus au cours des manu- '

tentions et de la mise en œuvre. Le bétonnage des ouvrages en beton précontraint présente les mêmes parti-
cularités que celui des ouvrages en béton armé ; toutefois la présence des gaines
Si les câbles doivent rester dans les gaines pendant un long laps de temps constitue parfois une entrave supplémentaire non négligeable au cheminement du
avant l'application de la protection définitive (injection) on purgera regulièrement béton et il faudra s'en préoccuper soigneusement.
les gaines par soufflage à l'air comprime ou de préférence par des orifices de drainage
ménagés aux points bas ; on évitera ainsi le risque de gel d'une eau accumulCe dans Pour l'exécution du bétonnage et le contrôle de la qualité du béton, on pourra
la gaine ce qui peut provoquer l'éclatement du béton. Les câbles pourront être proté- se référer aux rescriptions habituelles ou à des ouvrages traitant du béton : (cf.
gés par des huiles 6mulsionnables utilisées conformément aux recommandations du
'k
Bibliographie n [ 1 ] [2] [3])
fabricant ; ces huiles peuvent avoir l'avantage de réduire, en même temps, les coeffi-
cients de frottement.
Les gaines devront rester parfaitement étanches et l'on évitera pour cela toute E.3. MISE EN TENSION DES ARMATURES
perforation, écrasement ou pliure ; on prêtera une attention particulière aux joints
entre tronçons de gaines et aux raccords entre gaines et ancrages ; les manchonages
des joints seront soigneusement rendus étanches à l'aide d'un ruban adhésif. E.3.1. Programme de mise en tension
Le trac6 des gaines devra être ttabli conformément aux dessins d'exécution ; Les mises en tension sont effectuées conformément à un programme détaillé
il devra être régulier, sans changement brusque de direction et il conviendra de dont la production fait partie de celle des dessins d'exécution.
r l
l

56 Cours pratique de béton précontraint. Regles BPEL 83 Exécution et contrôles


1
Ce programme comporte et précise : 1
En ligne droite, par contre, le frottement se conçoit moins bien. Si le câble
, est parfaitement rectiligne, il n'y a théoriquement pas de frottement ;mais pratique-
- les moyens matériel et personnel de mise en tension, I
- les méthodes de mesures des efforts et des allongements, ment les câbles droits présentent toujours dans leur tracé des imperfections et des
sinuosités plus ou moins importantes (phénomènes de festons et d'ondulations)
- une note de calculs étabiissant, pour chaque unité, la relation théorique entre les , . entraînant un frottement qu'il serait vain de prétendre calculer avec précision. Ces
efforts appliqués et les allongements prévisibles, déviations parasites fonction de la précision d'exécution existent aussi dans les parties
- la définition de l'épreuve de convenance éve~tueiie, 1
courbes.
- les consignes de mise en tension, Pour tenir compte de ces phénomènes on définit une déviation angulaire
- le délai séparant l'exécution de l'injectionget ceUe de la mise en tension ;celui-ci moyenne q par mètre linéaire, et l'on pose généralement cp= f a d .
permet de se prononcer sur l'oppominité d'une protection provisoire,
Ainsi pour le câble de la figure précédente :
- les mesures de sécurité A adopter vis-à-vis du personnel et des tiers au moment
des opérations de mise en'tension, pB = pA e-f(C' = pA e-fa-ipl~
- l'ordre des mises en tension. et p, = pA ,-fo-ip(i~ +ld)
Pour un point quelconque situé à une distance x de l'ancrage au niveau duquel
E.3.2. Matériel de mise en tension '
on applique une tension Po, on a :
Le matériel doit être conforme A celili décrit dans la circulaire accordant P(X) = po e-/'-Px
l'agrément du procédé de précontrainte utilisé (pour chaque unité). Ki doit être en
bon état et soumis à des vérifications périodiques. x est en métres et a en radian
f est le coefficient de frottement par radian
ip est le coefficient de frottement par métre.
E.4. PERTES D E TENSION A LA MISE E N TENSION DES CABLES Valeurs courantes des coefficients f et cp (BPEL. annexe 3)

E.4.1. Pertes par frottement f


Gzs Nature des cp
armatures 3 <R < 6 R >6
Ki s'agit de la perte de tension qui se produit tout le long du câble par frotte- (en m) (en m)
ment dans la gaine et qui fait que, pour obtenir une tension donnée, dans un câble,
au milieu d'une poutre, il faut réaliser à l'ancrage une tension de valeur supérieure. fh tréfdés 22 - R
1 ronds 0.1 6
Le frottement dans les courbes se conçoit fort bien et il fait en particulier et tisses 1 O0
intervenir un coefficient de frottement f (fils sur gaine) et l'angle a de relevage du Câbles ne traversant 0,002
câble. pas des joints ou 24 - R
swfaces de reprise torons 0.1 8
Considérons le câble du schéma ci-aprés. Pour une tension PA à l'origine A, 100
la tension en B est, par suite du frottement :
fh kéfdés 24 - R
PB = PA e-* (cf. 1.1 1 ). II ronds 0.18
et lisses 1 O0
Câbles traversant de 0,003
nombreux joints ou 26 - R
reprises de bétonnage torons 0.20
1 O0

Dans le tableau précédent R est le rayon de courbure le plus faible du tracé de


la gaine considérée.
il est B noter que la qualité de l'exbcution influence notablement la valeur de
Fig. E.1. - Trace schematique d'un cdble relevb ces coefficients ; une mauvaise exécution peut entraîner leur doublement.
58 Cours pratique de béton précontraint. Règles BPEL 83 Exécution et contrôles 59

Calcul simplifié des pertes par frottement Dans le cas où le manomètre est brancht directement sur le vérin, le couple
La formule exponentielle préctdente peut se simplifier dans la plupart des vtrin-manomètre doit faire l'objet d'un ttalonnage bi-annuel avec établissement
cas si l'on remarque que le développement en série de e x est : du diagramme pression-force.
Dans l'autre cas ou le manomètre est branche sur la pompe. c'est l'ensemble
pompe-flexible-vérin qui doit faire l'objet d'un ttalomage semestriel.
La mesure des allongements des câbles de précontrainte doit pouvoir être
Si la valeur de fexposant x est faible (ce qui est le cas dansla formule ci-dessus faite avec une précision égale au millimètre.
x 2 x3
où l'exposant de e est en gtnéral inftrieur à O,?,les termes - + - + ... deviennent
2! 3!
négligeables. E.5.2.Calcul des allongements
+
On peut alors négliger ces termes et admettre que 6 = 1 x ; o n peut alon il est établi un calcul justificatif pour chaque unité de précontrainte (cf. 1.1.1.).
tcrire :
P ( x ) = P o 11 - f a - 9 x 1 Le calcul des allongements est conduit à partir du diagramme des te'nsions
escomptées le long du câble compte tenu de l'effort exercé à son extrémité et de
la courbe contrainte (ou force) - diformation de l'acier. Ce calcul fait notamment
E.4.2.Pertes à I'ancrage apparaître la correspondance entre la p r e s s i o n p ~A obtenir en fin de mise en tension
e t la valeur A. de l'allongement prévisible.
w
Lorsqu'aprés avoir bloqué le câble ; on dégonfle le vérin, la tension des fils se
reporte sur l'ancrage et il se produit un auto-blocage qui a pour effet de provoquer
un léger enfoncement du système d'ancrage, entraînant une rentrée correspondante E.5.3.Consignes de mise en tension
des armatures, d'où une chute de tension.
La valeur des rentrées d'armatures est fonction du système d'ancrage utilisé, Avant toute opération de mise en tension, le chantier doit disposer d'un
elle est donnée par l'arrêté d'agrément du procédé correspondant. On la note g et -document comportant les informations nécessaires et les consignes à respecter,
ses valeurs courantes sont (cf. B.]) : prtcisant au moins :
- le procédt de prtcontrainte, la nature des unités à mettre en œuvre e t le matériel
g = 1 à 5 mm pour les ancrages par clavettes nécessaire,
g = 1 à 12 mm pour les ancrages par cône - I'ordre dans lequel les unités doivent être tendues et les extrémités par lesquelles
selon que le système permet ou non une reprise de tension. , la tension doit être exercée,
L'incidence de ce phénomène sur la tension des armatures est étudiée en 1.12.
- la succession des phases de mise en tension et de décintrement, si de telles phases
d'extcution sont prtvues,
- les essais éventuels à exécuter (essais de frottement, par exemple),
- la résistance du béton à atteindre avant la mise en tension,
- pour chaque unité, la pression maximale p o à atteindre et l'allongement prévisible
E.5. CONTROLE DES OPERATIONS DE MISE EN TENSION du cible correspondant Ao,
- éventuellement, les valeurs de rentrée d'armatures, (maxima tolérables).
E.5.1.Mesures des efforts et des allongements
Le contrôle de la mise en tension s'effectue en mesurant simultanément les
efforts appliques et les allongements à l'extrémité des unités de précontrainte. 1 E.5.4.Contrôle des misas en tension
Les mises en tension sont effectuées en présence et sous contrôle d'un agent
Pour ce faire, le chantier doit disposer de deux manomètres, vérifiés pério- qualifié.
diquement ; on ne peut accepter que des manomètres ayant une fiche d'étalonnage Prtalablement à la mise en tension, on s'assure que le câble peut glisser libre-
datant de moins de trois mois et donnant la correspondance entre pression lue et ment dans son conduit et on évacue, par soufflage énergique I'eau éventuellement
pression réelle. présente dans le conduit.
!
60 Cours pratique de béton précontraint. Règles BPEL 83 Exécution et contrbles 61

La mise en tension est exécutée conformément aux indications spécifiques On corrige ensuite (dernière colonne) en supposant que l'allongement, qui a
précisées dans la circulaire d'agrément du procédé de précontrainte utilisé. dû, vraisemblablement, se produire entre O e t 50 et que I'on nla pas pu mesurer,
Si po est la pression à obtenu en fin de mise en tension, les allongements est égal à celui qui s'est produit entre 5 0 e t 100 et que I'on a effectivement mesuré.
sont mesurés à au moins troir paliers de pression inférieurs à 0,85 p o , à un palier
p, (pression dite d'alerte) compris entre 0 9 0 e t 0,95 po e t enfin à po.
Exemple d e fiche de mise en tension
La pression ne doit en aucun cas dépasser po ; l'allongement est obligatoire-
ment limité à 1,10 Ao. Les allongements finaux sont considérés comme satisfaisants
lonqu'ils sont compris entre 0,95 A0 et 1,10 Ao. ENTREPRISE : Ouvrage : Page NO

L'entrepreneur établit ou fait établir par le détenteur du procédé, au fur et


à mesure de l'exécution des opérations de mise en tension, un procès-verbal où
sont reportés tous les résultats des mesures effectuées ainsi que les diverses obser- Date Eldment NO Poutre 5 Date Eldment NO Poutre 6
vations qui auront pu ëtre faites et les anomalies qui auront pu être décelées. a b l e N o 10 Type du câble 12 (b 7 a b l e No IO Type du dble 12 $7
En fonction des anomalies constatées, toutes décisions utiles doivent être 1 ~ongueurentrerephrei m. Type du vdrin U3 1 1 Longueur entre rephres m. Type du vdrin ~ 3 )
prises de façon à : Allongt prdvu 250 mm. Pres. prdvue 340 bars Allongt prevu 250 mm. Prer prdvue 340 bai
- déceler l'origine des anomalies,
1 Allongement (mm) Allongement (mm)
- prévoir des câbles supplémentaires au projet, si les frottements (mesure des coeffi- Pression
cients de transmission) risquent d'être plus élevés que ce qu'on a prévu a priori bars Cete A Coté B Total Corrige
(faible rayon de courbure, ciblage ondulé...).
50 O O O 54
-limiter la tension du câble si on constate des frottements inférieurs aux valeurs
escomptées, 100 30 24 54408
- remplacer le câble ou limiter sa tension en prévoyant des câbles de renforcement 39 450 SS 46 101 155
si des ruptures (fils ou torons) en nombre excessif sont constatbes, 56 200 70 68 138 192
- mettre en œuvre des unités de plus forte puissance. 75 25O 89 87 176 230

E.5.5. Enregistrement des observations

Toutes les données relevées au c o u n des opérations de mise en tension doivent


être immédiatement enregistrées sur la fiche d e mise en tension. Puisqu'eUes consti-
tuent les seules preuves disponibles de la réalisation de la force de précontrainte correcte avec allongement différé
nécessaire, eues doivent être signées par la personne responsable de la mise en tension
et conservées en lieu sûr.
Les cibles de précontrainte seront conservés dans un état qui leur permette Si l'allongement se produit d'une façon régulibre, le raisonnement est tout à
éventuellement d'être retendus, avant d'avoir obtenu l'approbation dbfmitive de la fait valable ; mais il a parfois bté constate un phénombne dit d'allongement drfére' :
mise en tension. par suite de frottements excessifs au départ, ou de points d u n (pincement du cible
' dans sa gaine, légère introduction de laitance due à un défaut d'etanchéité de la gaine,
Au c o u n de la mise en tension le chef d'équipe tiendra par câble une fiche etc...), l'allongement entre O e t 50 bars peut ne se produire que très partiellement ;
dont nous donnons ci-après un modèle : par contre dans les phases suivantes, l'augmentation de tension peut provoquer
Dans la mesure des allongements, une des difficultés consiste k éliminer l'im- la rupture des points durs ou de frottement excessif e t la part d'allongement retenue
précision dans la fixation du zéro initiai ;au début, en effet, l'allongement comprend précédemment se trouve alors récupérbe ; dans l'exemple de la poutre no 6, on a
en partie la mise en place du câble (surtout s'il y a courbes et contre~ourbes)et d'abord eu 5 4 mm (au lieu de 37) entre 50 et 100 bars puis 101 - 5 4 = 4 7 (toujours
l'absorption du mou. C'est pour éliminer cette imprécision que dans les fiches telles au lieu de 37) entre 100 e t 150 bars ;on a donc incorpord en trop dans l'allonge-
qu'elles sont présentées ci-après. on a fait la marque du zéro des allongements aprés ment élastique entre 5 0 et 100 bars 54 - 37 = 17 mm et 47 - 37 = 10 mm soit
avoir mis une pression de 5 0 bars (parfois davantage. notamment si le cible est très 27 mm de trop ; de plus on avait surévalué l'allongement normal entre O et 5 0 bars
Io ng). de 5 4 - 37 = 17 mm d'ou une erreur en plus de 27 + 17 mm = 44 mm.
Exécution et contrôles 63

Les pertes par frottement dans l'ensemble vérin-cône sont évaluées à a = 5 %


On trouve ainsi finalement un allongement de 294 mm, au lieu des 250 atten-
( 3 % dans le cône e t 2 % dans le vérin) ; elles peuvent d'ailleurs se mesurer de la
dus. On voit ainsi l'erreur importante que peut parfois entrainer le phtnomène manière par mise en opposition de deux vérins reliés entre eux par 12 fils de
d'allongement difftré, quand le zéro des allongements est ainsi fîxt. 7 mm, soit directement pour la mesure de la perte dans le vérin seul, soit en passant
On peut toutefois se rendre compte si ce phénomène anormal a lieu, en com- par deux cônes opposés pour la mesure de la perte dans l'ensemble vérin-cône.
parant le produit par 4 de l'allongement trouvé entre 50 et 100 e t l'allongement
On a donc derrière l'ancrage c ô t t actif :
entre 50 e t 250, qui devraient être thtonquement tgaux. En effet, dans le premier
cas (allongement normal), on a trouvé 37 mm d'allongement entre 50 e t 100 de
pression au vérin et 149 mm entre 50 et 250 : on a donc 4 X 37 = 148, trés voisin
de 149 mm ; tandis que dans le deuxième cas (avec allongement différt), on a :
4 X 54 = 216 > 176, ce qui montre.que 54 est très largement erroné par excès. Du côtt passif, où c'est la tension du câble qui met le vérin en pression, le sens
On se rend compte, d k s ce cas, de tout l'intérêt qu'il y a à enregistrer les de la perte par frottement est inversé et l'on aura :
valeurs d'allongement à chaque palier de charge ; il est alors possible, en générai,
de corriger I'erreur faite sur le zéro des allongements et d'effectuer une mise en
tension conforme.
Les caractéristiques des deux câbles choisis A et B et les résultats des mesures
sont résumées dans le tableau ci-après (câbles 12 $J 7 mm) :
E.5.6. Mesures des coefficients de frottement réels sur chantier

ïi est peut-étre utile, dans certains cas, de définir, par des mesures sur chantiers, Gibk A
des valeurs moyennes réelles des coefficients f et ip. En effet, sur un câble choisi, on 29' = 0,507 r
Angle de relevage (à chaque extrémité) O
mettra un vtrin actif d'un côté à la pression p o , e t on lira, à l'autre bout du câble
Pression atteinte c6té actif, Po 37 IlPa
sur un vtrin passif, une pression pt < P O par suite de la perte par frottement dans les
câbles, mais égaiement dans les ancrages et les vérins. On pourra en déduire facile- Contrainte dans les fils à I'anaage g = 32,s Po 1 202 XlPa
ment les contraintes oo et o, au niveau de chacun des ancrages. Pression atteinte côté parsif. Pl 26 \!Pa
Contrainte dans les fils à fanaage 0 1 = 36 Pl 936 \[Pa
Exemple : Nous donnons ci-dessous les résultats d'une des mesures de f e t cp SUI
Longueur totale x (d'un ancrage à'l'aube) :
une poutre du viaduc d'accès du pont de Tancarvilie :

L'équation précédente peut alors s'écrire pour chaque cible : a , = oo c - f Q - P X


log 1 202 - log 936
-GibleA : ( 2 X 0 , 5 0 7 ) f + 2 0 $ =
0,434 (avec loe. e = 0.434)
log 1 202 - log 1 026
- GibleB : ( 2 X 0,192)1+50,? $ =
0,434
Le système de deux équations à deux inconnues permet de calculer :

Le coefficient de frottement en courbe f est normal, par contre celui par unité
Fig. E.2. - Trace des c.5bles A et 6 d'unepoutre du viaduc d'ecds du pont de Tancerville de longueur est assez faible ; cela s'explique par les soins apportés à l'exécution
pour diminuer le plus possible les déviations parasites (festons, ondulations, jarets
dans les courbes, défauts dans la rectitude des alignements...). Cette plus faible valeur
Calcul de la contrainte demére l'ancrage (côtt btton) :
de ip a d'ailleurs été confirmée par des allongements mesurts un peu supérieurs à
Po = pression active prevoquant la mise en tension ; ceux calculés avec ip = 0,3 %.
S = section du pot de presse du vérin = 157,8 cm2 : On peut recommencer l'opération sur d'autres càbles et on obtient alors une
w = section du câble (1 2 $J 7 mm) = 462 mm2. série d'tquations (à 2 inconnues) qui ne seront en général pas compatibles entre elles
64 Cours pratique de béton précontraint. Règles BPEL 83 Exécution et contrôles

en raison de la dispersion des mesures. On obtiendra des valeurs probables de f e t l E.7. P A R T I C U L A R I T S DE L A PRE-TENSION
cp par la méthode des moindres carrés. On pouna également, en les résolvant deux à
deux, trouver des valeurs de f et 9 (avec une certaine dispersion vraisemblablement)
encadrant les phénomènes de frottement ; en faisant la moyenne, soit pour I'ensem- D'une façon générale les prescriptions concernant la fabrication et le contrôle
ble du chantier, soit par nature d'ouvrages, o n obtiendra les coefficients propres au des produits précontraints par pré-tension sont semblables à celles que nous venons
I
chantier considérd, car, Li notre avis, ces phénomènes dépendent de plusieurs facteurs de voir pour la post-tension.
qui, en somme, ((classent)) un chantier : nature d'ouvrages, matériaux employés, Afm de ne pas compromettre l'adhérence, les armatures ne doivent pas recevoir
difficultés de mise en œuvre, habileté de la maind'ceuvre, qualité de la maîtrise, +;
f
de traitement de surface (huile, graisses ou peintures) tant en usine que pour le trans-
exigences du maître d'œuvre, efficacité de la surveillance e t du contrôle, etc.
81 port ou le stockage. Celui-ci doit ëtre fait dans un endroit sec e t propre afin d'éviter
toute attaque de corrosion.
Les consignes de rnise en tension sont celles vues en E.5.3 auxquelles il faut
ajouter celles relatives aux étapes successives du relâchement des armatures sur le
banc, aux coupes des armatures après relâchement, au marquage des produits e t à
E.6. INJECTION (Cf. 8.3)- CONTROLE SUR CHANTIER
la manutention jusqu'à I'ajre de stockage des produits.
Le contrôle de la mise en tension se fait aussi à partir des informations du
Les opérations d'injection doivent étre effectuées par un persorinel qualifié manomètre de vérin e t de l'allongement des armatures. ii faut de plus faire à inter-
et expérimenté. valle de temps régulier des mesures de perte sur le banc e n disposant un dynano-
Avant decommencer les opérations d'injection, o n doit s'assurer d'un appro- mètre sur une armature, au voisinage du massif d'ancrage non utilisé pour la rnise
en tension.
visiorinement en eau courante et en air-comprimé. ü est fortement recommandd de
disposer sur le chantier d'un matdriel de malaxage de rechange. Après relâchement des armatures il faut contrôler que les déformations des
produits respectent les valeurs prescrites. Pour certains produits il est prévu de
U est recommandé de vérifier la résistance à la compression et le ressuage du
contrôler les rentrées d'armatures qui se prod*ent à leun extrémités.
coulis, de mëme que l'expansion, si un agent expansif est utilisé.
Toutes les opérations indiquées au 5 E.6 (injection) ne s'appliquent pas ici,
En cas de risque de gelée, la tempdrature de la gaine devra étre vérifiée durant
la protection des amiatures étant directement assurée par le béton qui entoure les
48 h, avant et après I'injection.
armatures pour autant que celui-ci soit bien compact e t pas fissuré.
Le contrôle gammagraphique est recommandé quand on soupçonne la présence
de vides importants dans les gaines.

Les défauts qui peuvent ëtre repérés par gammagraphie sont :


a) Le remplissage incomplet des gaines de précontrainte
b) L'air et les inclusions d'eau
c) Les fissures si la direction de la fissure est voisine de celle des radiations
d) La localisation des aciers de précontrainte, la rupture d'un acier
e) La localisation et les dévjations des gaines
f) Les vides de cailloux.

hécautions à prendre aprés I'injection


Toutes les ouvertures et dvents doivent étre cachetés hermétiquement après
la fin de I'injection, pour empëcher I'eau, les produits antigel et autres agents corro-
sifs d'entrer dans les conduits.
Les évents métalliques doivent ëtre distants des surfaces apparentes du béton
d'une quantité suffisante pour respecter les règles d'enrobage des aciers.
Les ancrages définitifs doivent ètre correctement protégés : on doit empëcher
I'eau ou les agents agressifs susceptibles de corroder l'acier ou l'ancrage lui-mëme.
Effets de la précontrainte sur une structure

1 - l'effort PA
s P (x)
- l'action radiale (centrifuge) du béton résultant de la courbure Z
A
-
r
s P(x)
- I'action tangente de frottement du btton Z f -
A r'
b. Equiiiim du bCton
EFFETS DE LA PRÉCONTRAINTE SUR De même I'effort Fb (x) doit équi-
UNE STRUCTURE librer (fig. F.3) :
- I'e ffort Fb A
- l'action radiale (centripète) du câble
s
due à la courbure Z -
A r
A s 1x1
- l'action tangente de frottement du
câble As f -
~(x).
r
Fig. F.3

L'équilibre du systéme béton + câble impose que les ternes soient identique-
F.1. EFFETS D'UN CABLE DE PR~CONTRAINTE ment égaux et donc Fb (x) = P (x).

F.l .l.Equilibre d'ensemble d'une pièce précontrainte (fig. F.11


I c. Sollicitations dues au Gble dans une section

I Nous utilisons ici la convention de signes habituelle de la R.d.M. (Cf Annexe)

?y'---- + ---.
-v
Fig. F.1.
béton
Le câble de préconîrainte est tendu
en prenant appui sur le béton. L'ensemble
ca'ble est en équilibre ; d'aprés
la loi de l'action et de la réaction (ou d'ac-
tions rtciproques), cela veut dire que la
- -.
L'effet du câble peut donc être étudié de deux
façons :
- Soit comme l'effet de la force existant dans le câble
appliquée au point de passage du câble (méthode
interne) (fig. F.4) :

force dtveloppée par le câble (P) est


équilibrée par une réaction du béton (Fb)
P = Fb. Donc globalement l'ensemble
(
la: : ;
moment
N = P (x) cos a (x)

béton + câble est soumis B un système de forces nul (P- Fb = O). En conséquence l s (XI sollicitation
fléchissant M = P (x) cos u (x) e (x)
la précontrainte ne développe que des efforts internes.
Fig. F.4.
l tranchant V = - P (x) sin a (x)
F.1.2. Effets internes ddéveloppdés par la précontrainte
1 L'inclinaison du câble réduit l'effort
a. Quiiibre du câble
2 l 1 1 tranchant dans S (x). L'effort tranchant
résultant est appelt effort tranchant réduit
Soit un câble consideré comme un fd (Vred)
parfait prtsentant une courbure de rayon
entre les sections A et S d'une piéce. s i
l'on exerce une force PA sur le câble et en - soit comme l'effet de la force du câble
considérant un frottement de coefficient f dans la section d'about et des effets des
S ' ( XI forces réparties entre A et S (mtthode
du sur sa gaine, la force P (x) dans la A S (XI
directe). (fig. F.5).
section s (x) doit équilibrer (fig. F.2) : Fig. F.2.
Fig. F.5.
68 Cours pratique de béton précontraint. Règles BPEL 83 Effets d e la précontrainte sur une structure

F. 1.3. D é f o r m a t i o n s d u e s à la p r é c o n t r a i n t e F.2. SOLLICITATIONS CREEES PAR L A PRECONTRAINTE


DANS UNE STRUCTURE
Nous n'examinerons que les déformations principales. Celles-ci sont dues à
la compression exercée par le câble et à la flexion résultant de son excentricité.
F.2.1. Cas d'une s t r u c t u r e isostatique
a. Raccourcissement du béton
Si la structure précédente est posée sur deux appuis, sous I'effet de la seule
Sous I'effet de la compression le béton se raccourcit. Tant que nous restons precontminte elle est soumise à un systéme de forces nul donc à un systtme de
dans le domaine élastique de ce matériau la déformation se calcule par la loi de réactions nul. Le système étant en équilibre la solution est que chacune des réactions
P soit nulle.
Hooke. La contrainte de compression est ab = - en supposant la force de pré-
B !
I
Les sollicitations sont donc celles que nous avons eues au 5 F.1.2.c et les
contrainte constante (B = aire d'une section de la pièce). Le raccourcissement diformations se produisent librement.
sera AI ab
----
1 Ebi F.2.2. C a s d'une s t r u c t u r e h y p e r s t a t i q u e
Nous verrons au paragraphe H.2 que cette déformation élasrique est complétée
par une déformation de fluage lorsque la compression est maintenue dans le temps. Dans ce cas aussi les réactions d'appui sous l'effet de la seule préconminte
I forment un système nul ;mais nous ne pouvons rien dire de chacune d'elle si ce n'est
que les liaisons surabondantes vont gêner les délomiations ce qui peut entraîner
b. Déformation de flexion des réactions non nulles.
Nous avons vu que la précontrainte créait un moment fléchissant en toute
section de la pièce. Les formules de Bresse (cf Annexe 2) nous permettent de cal- a. Réactions hyperstatiques
culer les rotations et fliches créées par cette flexion (fig. F.6).
Prenons un exemple ; soit une poutre d'inertie constante et de longueur 2 1
soumise seulement à une précontrainte.

ler cas : Considérons une


précontrainte centrée (la précon-
trainte est appliquée au centre de
Fig. F.6
gravité e t le cible est confondu
avec la fibre moyenne) (fig. F.8).
Si le cible est symétrique par rapport au milieu de la pièce on a : Si cette poutre est placée
sur deux appuis, nous avons vu
que :
RA=RB=O
Ces déformations se produisent dés la mise en précontrainte et entrainent la Cette poutre. soumise à
mise en jeu du poids propre de la pièce (fig. F.7). une compression simple, ne subit

$za-
aucune déformation (flèche ou
rotation).
Si nous plaçons un troi-
sidme appui C, la réaction RC est
nulle elle aussi. Il est possible de
fond de coffrage rajouter autant d'appuis que l'on
-
Fig. F.7. 06forrnations veut ; les réactions seront
avant la miie en précontrainte après la mise en préconmainte le toutes nulles.
le poids de la pièce intervient. Fig. F.8.
70 Cours pratique de béton précontraint. Règles BPEL 83 Effets de la précontrainte sur une structure 71

2ème cas : Considérons une précontrainte non centrée mais aussi rectiligne b. Ligne de pdcontrainte
(fig. F.9).
Dans une structure isostatique, les sollicitations créées dans toute section par

P .)
- ----- --
., -G
P Si cette poutre est placte
sur deux appuis, nous aurons
toujours RA = R B = 0.
la prtcontrainte Sont :
N (x) = P (x)
M(x)=P(x)-e(x)
Mais la prtcontrainte crte La ligne de précontrainte : ensemble des points de passage de la force de pré-
un moment fltchissant constant contrainte dans chaque section est donc confondue avec le câble ou le câble moyen
Pe. Sous l'effet de ce moment tquivalent si l'on a plusieurs câbles.
la poutre prend une courbure Qu'en est-il dans une structure hyperstatique ?
constante. La fieche à mi-portée
vaut Reprenons I'exemple traité dans le 2ème cas ci-dessus.

J
M (21')~ p.e12
8 EI 2 El
Si la poutre est placée sur
trois appuis, cette fiéche ne peut
pas se produire. Donc la réaction
Soit la poutre repr6sentée sur la
figure F.11.
Dans la section d'abscisse x de
la travte AC les sollicitations de
précontrainte sont :
LwL A c
Fig. F.I 1.
-
B

RC est la force qu'il faut appli-


quer pour annuler la fiéche f en
Fig. F.9. C dans la poutre isostatique.

Donc : Notons e, (x) le point de passage de la ligne de prtcontrainte (fig. F.12) :

Rc (2 1)'-
-f=--~=--
3 P.e
Rc
et par symétrie RA = R B =- -
48 EI 1 2

Ces' réactions créent des moments 3 (cf L.l.l) de précontrainte


fltchissants dont le d i a g r a n d représentatif A B
est celui ci-contre (fig. F.10) :
Fig. F.12.

Conclusion
Fig. F.lO.

Ces réactions et ce moment fléchissant MH sont dits «hyperstatiques)).


i Dans les structures hyperstatiques, la ligne de précontrainte n'est pas confon-
due avec le câble.

REMARQUES : En excentrant le câble au- du centre de gravité nous voulions


créer un moment nechissant positif sur toutë'la poutre. Or nous obtenons à proximi-'
Conclusion té de C un moment négatif.
3 P.e 1
- Les réactions dues à la précontrainte forment dans tous les cas un système nul. enC Mc--P.e----- - P.e
- Lorsque la précontrainte entraine des déformations, il apparaît dans les structures
2 2
hyperstatiques des réactions non nulles qui créent un moment fléchissant dit hyper- II ne servirait à rien d'augmenter I'excentricitt car le moment hyperstatique
, . ..
statique ainsi qu'un effort tranchant. serait augment6 dans la même proportion.
72 Cours pratique de béton précontraint. Regles BPEL 83 Effets de la précontrainte sur une structure

U ne faut pas en conclure hitivernent que les réactions hyperstatiques de Conclusion :


précontrainte sont «defavorablesr ou «fnvorables». II faut savoir qu'elles existent I Dans une section l'effet hyperstatique de la précontrainte ne dépend pas
e t chercher à en tirer parti. Dans le cas étudié, la conclusion que nous pouvons uniquement de l'effort et de son point d'application dans la section mais est fonction
faire est qu'un cible rectiligne est mal adapté à une telle structure. du tracé du câble et de la distribution des efforts de précontrkinte le long de la pièce
étudiée.
Considérons maintenant un câble dont le tracé est celui de la figure F.13.
X eo
Dans AC l'équation du câble est e (x) = eo + ( e l - eo) - La composante horizon- l REMARQUES : pour le cas particulier ou e l = - - on voit que le moment hyper-
I '
I 1 2
a
tale P cos a, si a est faible : P cos a P. statique serait nul. Donc lorsque le tracé'du câble coïncide avec la ligne de pré-
contrainte, les effets hyperstatiques sont nuls ; un tel tracé est appelé concottiant.
1j Si la poutre était isostatique (appuyée en A et B) on aurait : Nous avions dbjà vu au 5 a ci-dessus un tracé ayant la même propriété,c'est le tracé
confondu avec la ligne moyenne de la poutre.

c. Cas d'une travée encastrée à ses deux extrémités


b
Considérons maintenant une travée parfaitement encastrée à ses extrémités.
Si nous rétablissons I'appuiC Si nous tendons un câble entre les deux extrémités le raccourcissement (cf. F. 1.3)
I p on a fC = O donc la réaction RCvaut : ne peut se produire, c'est donc que les encastrements exercent une réaction hy-
perstatique RH égale et opposée à P. La précontrainte ne passe pas dans la poutre
(fig. F.15).

Fig. F.13.

Le moment hyperstatique en C vaut donc


Fig. F.15.

Une telle situation peut se retrouver dans les ossatures. Si les montants sont
parfaitement rigides il n'est pas possible de précontraindre la poutre ; il faut alors
préfabriquer la poutre précontrainte puis l'encastrer sur les montants. Si les montants
et le moment hyperstatique dans la travée AC vaut : ne sont pas parfaitement rigides, une partie de la précontrainte arrive à passer dans la
poutre.
? e l +eo x
hlti (x) = - - 2
P-
l Nota : Nous venons de voir les principes généraux relatifs aux effets hypersta-
tiques de la précontrainte. Le calcul de ces effets se résume à un problème de résis-
et le moment total de précontrainte est : tance des matériaux, aussi pour plus de détail le lecteur se reportera à des ouvrages
OU documents traitant du sujet (Bibliographie (51, (61, [7],(81).

A
-----A=

e01;
C
1 B
h.1 (x) = P.e (x) + M (x) = P.eo 1 - -
( U)
l'équation de la ligne de précontrainte est : F.3. APPLICATIONS PRATIQUES

Fig. F.14.
F.3.1. E x e m p l e d e s t r u c t u r e isostatique

Bien que le tracé du cible ait été modifié, nous retrouvons la même ligne de Considerons une travée indépendante de 16 m de portée et de section constan-
précontrainte (fig. F.14) que ci-dessus pour un càble rectiligne d'excentricitb e. te : hauteur 0,s m, largeur 02 m (fig. F.16). Cette poutre est soumise à son poids
!$'
i$ *,(!
c,*.
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,

74 Cours pratique.de beton precontraint. Règles BPEL 83 #


*.- ..
.:.. , " l
i
Effets de la précontrainte sur une structure 75
5:&2:
,,t:;!+;:;.,
dont la densité est G = 2,50 KN/m qk :;, ; fibre supérieure ' , -

..,.,.>.:;;.,.'
a;;
(la masse volumique du béton est prise ;,,: 5, ' ,

égale 2,s t/m3) fi une charge d'exploi- :


..: .-
..
II

tation répartie dont la densité linéaire iY


,
/
F I , ,

est Q = 1,875 KN/m et h une précon- '


:,:y,: :
.,{ .,

trainte P. ;;y
id

i
Les caractéristiques mécaniques "...
.*i.;-
avec
1
? =- = 0,02 rn2
de section de béton sont en valeur nette , ,p..':
li
.*.
.!?.:! B fibre inférieure ; - ''
, .
(en négligeant l'incidence des trous . *h,.*.
<
;:, ..
constitués par les gaines dans lesquelles ..' ,.. .
Fig. F.16. passent les câbles de précontrainte
-cf. J.l).
fibre supérieure
a. Sollicitations en section médiane
Dans cette section le câble moyen est horizontal, excentré de 0,12 men-dessous
du centre de gravité et la force de précontrainte est de 1 000 KN. Charge
d'exploitation fibre inférieure ,
N = P = 1000KN 60 =-7,5 Mpa
a =T =_
10-3
soilicitrtions de précontrainte 1 0,002

antraintes à vide en charge


L'effet de cette précontrainte va être de comprimer la fibre inférieure de la P G +P Q G+P+Q
en MPa
poutre,donc pour respecter la convention générale des signes de la résistance des
matériaux il faut considérer l'excentricité en valeur algébrique et négativement en Fibre 10 -5 5 7.5 12.5
dessous du centre de gravité de la section du béton. supérieure

Soiücitations dues aux charges réparties


Fibre
inférieure
- 10 + 25 15 - 7,5 7,5

Les formules de la Résistance des Matériaux (flexion simple et flexion compo- Nous constatons comme cela a déjà été dit au chapitre A que ce n'est pas
sée) nous permettent de calculer les contraintes normales sur les fibres extrêmes sous les charges d'exploitations que les contraintes sont maximales.
du béton. Cariclusion : en béton précontraint il faut étudier le fonctionnement des sec-
tions sous les états de chargements réalisés.
( fibre supérieure
Comme nous le verrons au chapitre I la force de précontrainte est variable
dans le temps. Elle décroit dans le temps. Si nous considérons que cette variation
Charge permanente est ici de l'ordre de 10 F de la valeur initiale, celle-ci a donc comme valeur :
fibre inférieure
ai - - M G V ~ - 80 x 0925 -3 -
10 --1OMPa
0.002
Cours pratique de béton précontraint. Règles B P E L 83 Effets d e la précontrainte sur une structure 77
76

1 Conclusion : en béton précontraint ce n'est pas toujours dans les sections les
e t les contraintes produites varient dans Ir même proportion. A la mise en tension,
les contraintes ont pour valeur : plus sollicitées par les actions extérieures que les contraintes extrêmes sont obtenues.
f

Contraintes P c. Sollicitations dans la section d'appui


en MPa
C hlise en tension
Mire en tension
Pour le même tracé les sollicitations dans cette section sont à la mise en tension
-5
Fihe supérieure 10 -
0,9
=-5,55 4.44 N = P cos cr = 1 109) 5 KN

25 V = - P sin a = - 65,9 KN
Fibre inférieure - 10 -
0.9
=27.77 17.77

Les valeurs sont plus défavorables qu'en service à vide.


Conclusion : en béton précontraint il faut étudier le fonctionnement des sec-
tions sous les valeurs extrêmes que peut prendre la précontrainte dans le temps.
poids propre
1 ;:O&
Les contraintes normales ont alors pour valeur :

b. Soüicitations au quart de Ia portée


1 on train tes
en MPa 1 1 ~iwentendon
P 1 Mise en tension
sur appui

Fibre supérieure O 11,l 11,l


Considérons que le t r a d du
câble moyen est celui de la figure Fibre inférierile O 11,l 11.1
F.17. Dans ce cas e t en supposant
que la force de précontrainte est Ces valeurs sont plus faibles que dans les autres sections car, l'excentricité
constante le long du câble les d u câble étant nuiie, il ne reste que l'effet d e l'effort normal.
I I , sollicitations au quart de la portée En seMce les soüicitations seront, avec la valeur de la prdcontraintede 1 000KN.
8 114 112 3/14 ; seront à la mise en tension des
F ig. F.1 7. cibles. ~'contminte h i d s pmpre Otarge d'exploitation

N 998,24 K N O O
N =-= l II1,1I KN
sollicitation de précontrainte

N c =O La contrainte normale est due à la seule précontrainte e t vaut donc sur toute
sollicitation de charge permanente la section 9 9 8 MPa.
V c = 10KN Si nous examinons maintenant les efforts tranchants et les contraintes de
cisaillement dans cette section nous obtenons, sachant que nous avons la relation
Les contraintes normales sont donc :
,. = -bVS1 (cf. cours de rksistance des matdriaux).
Contraintes
en MPa C
P
Alire en tension
Mise en tension
à 114 à la mise en tension VIed = - 6 5 9 + 2 0 = - 45,9 KN
e t la contrainte de cisaillement vaut au niveau du centre de gravite de lasection :
Fibre supérieure 73 - 5,55 1.95
Fibre inférieure - 7.5 27.77 20.27
en seMce à vide VIed = - 5 9 3 + 2 0 =- 3 9 3 r ,,d = - 0,79 MPa
Ces valeurs sont plus ddfavorables qu'en section médiane. en charge VIed = - 5 9 3 + 2 0 + 15 = - 24,3 r = - 0,49 MPa
78 Cours pratique de beton precontraint. Règles BPEL 83

Conciusion : comme pour les contraintes normales, les cisaillements extrimes


ne sont pas obtenus pour le maximum de charges extérieures. il faut donc étudier
le fonctionnement des sections sous les dives dtats de chargements.

REMARQUE : 11 serait possible de minimiser les efforts tranchants.donclescisaille-


ments en jouant sur le trac6 du câble. En effet nous avons, en désignant par Vmin et
V,, les efforts tranchants extrêmes dus aux actions autres que la précontrainte :

à vide Vred=-Psina+Vmin=-Psina+Vc
en charge Vred=-Psina+Vma,=-Psina+Vc +VQ

En donnant à - P sin a la valeur


Vmin + Vmax
= VC +
v~ les efforts
-3
tranchants deviennent : 2

à vide VQ
Vred = - - La Securite : c'est une situation qui résulte d e l'absence d e danger ;c'est-à-
2 dire de menace contre I'existance d'une personne ou d'un bien.
VQ
en charge Vred = + -
2

dans ce cas il faudrait une valeur de a telle que VQ


- P sin a = Vg + -
7

soit a = arc sin ( 2 yVQ) Avant le 19ème siècle, toutes les constructions dtaient réalisées sur des bases
empiriques. On reproduisait et adaptait, parfois avec audace, des constructions ayant
fait preuve de soliditd. Les ((Grands Bitisseurs)), sans vouloir minimiser leur œuvre,
soit en seMce arc sin ( *2 20 + I o ) = 1,6"
X 1 O00
dtaient avant tout de grands voyageun porteurs de modèles et de mtthodes de cons-
truction.
C'est là un optimum qu'il n'est pas possible d'atteindre car d'une part 1: pré- Au 19ème siècle, la notion de sdcuntd est apparue avec l'invention de la cons-
contrainte varie dans le temps et d'autre part le trace du câble doit aussi permettre I
truction mdtallique et le ddveloppement de la thdorie de la Rdsistance des Matériaux.
de respecter les contraintes normales limites dans toutes les sections ce qÜi impose Elle rdsidait dans la ddterrnination d'un coefficient dit de sécuritt qui, appliqué
un tracé diffdrent. à la résistance à la rupture connue d'un matériau, permettait de ddfinir une con-
trainte admissible. Cette mdthode convenait bien au métal, qui, en schématisant,
résiste autant en traction qu'en compression.
Mais cette méthode de justification a été mise en défaut au ddbut du 20éme
siècle à l'occasion du calcul des chemindes en bdton par M. Caquot. Prenons un
exemple :
Soit une cheminee encastrée à sa base AA'. EUe
est soumise à son poids (compression) e t à l'effet du
vent (flexion simple). Les contraintes produites sur AA'
-
Y!-

-
sont en MPa :
__f

Poids Toial

Fig. G . l
80 Cours pratique de béton précontraint. Règles BPE L 83 Notions de sécurité des constructions - Principes de la réglementation

Si le vent est 10 % plus fort que celui qui est pris en compte dans le calcul (ce G.2. NOTION DE SECURITE DES CONSTRUCTIONS
qui est possible compte tenu de la variabilité de ce phénomène) les contraintes
deviennent :
Dans ce paragraphe, nous rtsumons de façon schématique le Manuel de Sécu-
Poids Vent total rite des Structures édité dans les bulletins 127 et 128 du Comité Euro-international
du Béton (Bibliographie [IO]).
A 9 - 11 -2 soit + 100 % L'objectif est d'aboutir à des probabilités acceptables pour qu'une construction
A' 9 II 20 soit + 5 % ne devienne pas impropre à skdestination pendant une période donnte. Toutes
les structures ou éléments de structures doivent en conséquence etre conçus e t
calculés de façon & résister, avec un degré de sécurité approprié, à toutes les charges
En A la contrainte de compression augmente de 5 % et la sécurité reste assurée. et déformations susceptibles d'intervenir pendant leur construction et leur exploita-
Mais en A' il apparait une traction qui peut entraîner la fissuration du matériau. tion et à se comporter de façon satisfaisante en exploitation normale et à présenter
On voit donc qu'il n'y a que peu de sécurité vis-à-vis de la traction. En effet, un tel une durabilitt convenable durant leur existence.
coefficient de sécurité ne permet pas de centrer le domaine de sécuritt dans le do- Pour atteindre ce but, la mtthode de conception et de calcul doit être fondte
maine de résistance du béton. sur des théories scientifiques, des données expérimentaleset lesconnaissances acquises
dans la pratique des projets, autant que possible sur la base d'interprétations statis-
T~ domaine de CR tiques. En outre, la sécurité, i'aptitude au service et la durabilitd ne sont pas sirnple-
'1- Y récuriih -1 ' Y ment fonction des calculs ;eues dépendent aussi :
- des dttails constructifs,
- du contrôle opéré pendant la fabrication et de lasurveiiiance exerde sur le chantier.
TR
- de la limitation & un niveau convenable des inévitables imperfections,
Fig. G.2. - de la qualification et de la compétence de tout le personnel concerné (calcul et
exécution),
En conclusion il apparait :
- de l'entretien normal de toute structure.
- que la variation d'une action peut entraîner des variations différentes sur la somme
des contraintes ce qui ne peut ëtre introduit dans un coefficient global, G.2.1. Les états-limites
-que la variation des actions entre elles et par rapport à ceiies de la résistance à la
rupture des matériaux ne peut pas entrer dans un seul coefficient. Un etat-limite est un état de la construction tel que s'il est dtpasst, celle-ci
Donc, on ne peut pas exprimer la sécurité par l'expression : devient impropre à sa destination. On distingue deux catégories d'états-limites.

a. Les états-limites ultimes


Us correspondent à l'atteinte de la capacité portante et toute nouvelle charge
ii faut décomposer le coefficient y de façon à prendre en compte l'incertitude entraîne l'un des phtnomènes suivant :
que l'on a sur chaque phénomène et définir d'autre part le risque que l'on veut lih- - perte d'équilibre statique d'une partie ou de l'ensemble de la structure,
ter pour fixer la valeur des coefficients. La sécurité s'exprime alors vis-à-vis des - rupture de sections critiques ou deformation excessive,
contraintes dans l'exemple étudié par I'expression : - transformation de la structure en mécanisme, L-

- instabiliti par flambement, voilement ou déversement,


- fatigue.
Pour des matériaux et une structure défmis, ils constituent des bornes physi-
yi exprimant I'incertitude sur la contrainte créée. ques.
y, exprimant l'incertitude sur la résistance du matériau
b. Les états-limites de s e m e (ou d'utilisation)
Ils correspondent aux limites imposées par les conditions d'exploitation normale
et de durabilité d t f i i e de la structure. A la différence des précédents ils sont d t f d s
82 Cours pratique de béton précontraint. Règles B P E L 83
Notions de dcurite des constructions - Principes de la réglementation . 83

a priori soit sur des critéres physiques, soit sur des critères d'emploi b a r exemple les
flèches tolérables pour une passerelle piétons et un pont-rail ne sont pas les mémes). et y ~ pour les actions (ou sollicitations produites, cf. G.3.1). Ils varient en fonction
On distingue en général les états-limites correspondant à : des matériaux, du type d'action, de la nature et de la destination de la construction
- la déformation dans une structure qui affecte défavorablement l'aspect, le confort et enfui des conséquences (pour les biens et les personnes) du dépassement d'un état-
ou les possibilités d'utilisation b a r exemple le tassement vertical d'une habitation limite considéré. Ils permettent de défuiir :
nécessitant de transformer les accés), - des actions de calcul T F Fk (avec Fk valeur caractéristique de I'action)
- I'eddomrnagement de certaines parties qui peut conduire à des réparations, à la Ir; (avec fk
- des résistances de calcul - résistance caractéristique du matériau).
corrosion des matériaux ou à la dégradation de l'aspect. Ym
La justification de la sécurité pour un état-limite s'écrit alpn sous la forme :
c. Autres congdkratio&
En plus il faut que toute.structure ne s'effondre pas de façon catastrophique
sous l'effet d'un usage abusif ou d'une action accidentelle (feu, séisme...). Cela se
sollicitation agissante C S ( y F F ~ <) C R (k)
- sollicitation résistante.
traduit par un tat limite ultime supplémentaire mais aussi par des dispositions
générales de la structure aptes à assurer la stabilité d'ensemble et la robustesse.
Une action est un ensemble de forces ou de couples répartis ou concentrés
(actions directes) ou de déformations imposées (actions indirectes) appliquées à
G.2.2. Les methodes de calcul une structure et dues à une mëme cause. Une action est définie par sa valeur carac-
téristique qui, compte tenu de la dispenion des valeurs rencontrées, est celle qui a
La solution théorique du problème consiste à faire un calcul probabiliste une probabilité importante d'être rencontrée et non le maximum de l'action qui
exact du système structural à partir des distributions des charges et résistances est peu souvent atteint.
pour une probabilité de ruine définie. La méthode de calcul n'existe pas encore.
Une solijcitation est un effort ou un moment, dans une section de la structure,
Une méthode possible consiste à n'effectuer ce calcul qu'en des points choisis produit par l'application d'une action. Les sollicitations sont donc : l'effort normal,
de l'espace des données (actions, résistance, structure) mais elle est difficile d'appli- l'effort tranchant, le moment fléchissant et le moment de torsion. C'est la nouvelle
cation. dénomination des céléments de réduction)).
La méthode courante, appelée «méthode a l u coefficients partiels)) consiste Lorsque plusieurs actions sont appliquées à une structure on parle de combi-
en un calcul semi-probabiliste dans lequel les dispersions sont essentiellement cou- naison d'action et donc de combinaison de sollicitations.
vertes par la définition de valeurscaractéristiques des charges ou actions et des résis-
tances de matériaux. b. Le coefficient partiel T F
il est constitué du produit de trois coefficients Y F , X Y F X~ Y F 3 qui contient
pour chacun un aspect particulier de la sécurité :
G.3. METHODE DE CALCUL AUX COEFFICIENTS DE SECURITE PARTIELS Y F :~ tient compte de la possibilité pour la valeur d'une action de dépasser la valeur caractéristi-
que prise en compte,
Y F :~ tient compte du fait que dans une combinaison d'actions il y a une probabilité réduite
L'adjectif partiel est à comprendre par opposition à global et non pas dans que toutes les actions atteignent simultanément leur valeur caractéristique. La disper-
le sens ou la sécurité serait partielle. Nous allons présenter ici la mdthode retenue sion des actions étant différente, la probabilité que deux valeurs données soient atteintes
par la réglementation française et qui est contenue dans la circulaire 79-25 du 13 simultanément est plus faible que ceUe d'avoir l'une o u l'autre des valeurs.
mars 1979 intitulée : ((Instruction technique sur les directives communes relatives Le coefficient prend les valeurs Go suivant la combinaison d'actions considérée.
au calcul des constructions» (DC 79 dans lasuite du texte). Ces directives sont
un texte de base sur lequel tout règlement de calcul doit s'appuyer (c'est le cas Y F :~tient compte des incertitudes sur le calcul des sollicitations (la théorie de la Résistance
du BAEL et du BPEL : chapitre IV et annexe 8). des Matériaux n'est qu'une représentation des phénomènes physiques réels) des tolérances
d'exécution et des modifications éventuelles des sections dans le temps.

G.3.1. Principes de la méthode La soiiicitation agissante ou sollicitation de calcul s'écrit alors :


Y r 3 C S ( Y F BX Y F Z X Fk)
Deux types de coefficients partiels sont introduits : y , pour la résistance
des matériaux (résistance propre et participation à la résistance d'une section), dans laquelle le terme Y F X~ FI- est appelé valeur représentative de l'action. Le
coefficient T F a est commun à toutes les actions et peut donc être mis en facteur.
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Cours pratique de bdton précontraint. Régles BPEL 83 rc Notions de sécurité des constructions - Principes de la réglementation 87
86 *;
K
8

Leur intensité ttant variable par définition elles seront représentées par plu- 4 G.4.1. Principes
sieurs valeurs représentatives :
Compte tenu de ce que nous avons dit dans les paragraphes précédents, les
valeur caractéristique : c'est la valeur qui a une probabilité acceptée d'ëtre atteinte.

'i
Qk : , combinaisons de calcul ne pourront être tcrites que lorsque seront définis :
Q, : valeur de service : c'est une valeurinférieure à Qk utilisée pour certains étais limites
Go Qk : valeur de combinaison - les situations dans lesquelles la structure se trouvera,
Ji1 Q k : valeur fréquente )i , $2 sont des vakurs p ~ t i ~ t i 6 de
r~s - les actions qui sont appliquées dans chaque situation,
Ji2 Q k : valeur quasi-permanente - les Ctats-limites à ne pas dtpaser pour chaque situation (les Ctats-limites sont
normalement définis par le règlement de calcul mais certains Ctats-limites de senice
Ces trois dernières valeurs sont celles des actions venant en complément , peuvent être modifiés ou ajoutCs par le Maitre d'ouvrage),
de I'action principale considtrée dans les diverses combinaisons des Ctats-limites - les actions variables qui peuvent être appliqutes sirnultantment pour chaque
(cf G.4). ttat-limite et les valeurs représentatives de ces actions.
Les diverses valeurs que nous venons de voir sont normalement définies dans
les réglements de charges relatifs aux diverses constructions publiques ou dans le
cahier des charges pour une contruction privte. L s principales valeurs sont indiquées G.4.2. L'état-limite ultime d e résistance
dans les DC 79 et le BPEL (chapitre IV et annexe 8).
Un tel ttat-limite peut être atteint soit sous I'effet d'un usage normal (combi-
naison fondamentale) soit sous I'effet d'une action accidenteue (combinaison acci-
d. Les actions accidentenes
dentelle) :il y a donc thtoriquement deux combinaisons à étudier.
Ce sont celles dont la probabilité d'apparition est faible mais dont la grandeur
peut être importante. (Exemple : chocs, explosions, avalanches, séismes...). a. Combinaison fondamentale des sollicitations
L'accident ttant par définition difficile à prévoir, la valeur des actions et leur L'expression géntrale est de la forme :
distribution sont peu ou pas connues, on adoptera des valeurs telles.que des consé-
quences catastrophiques soient tvitées car il est économiquement impossible de se
prémunir totalement contre les accidents.
avec : Cm,, actions permanentes défavorables
G.3.3. Les situations d'une construction Cmm actions permanentes favorables

Au cours de sa vie, chaque construction n'est pas soumise en permanence Les actions sont considérées comme dtfavorables si elles agissent dans le même
un seul système d'action (exemple en construction), il faut donc distinguer diffé- sens quz l'action de base Q,k et favorables dans le sens contraire.
rentes situations caractérisées par un intervalle de temps pendant lequel toutes les
données de la stcuritt sont pratiquement constantes. On distingue : Pk action isostatique et hyperstatique de la prtcontrainte comme indique en
C.3.2.b, l'effet isostatique peut être placé du côté des résistances et il n'est
- les situations durables (intervalle de temps important) : c'est généralement la
conservé que Rk action hyperstatique,
situation en service (avec ou sans charge d'exploitation). U peut en exister plusieurs
si l'ouvrage subit des modifications structurales ou fonctionnelles. Qik action variable de base de la combinaison,
- les situations tempomires (intervalle de temps faible) qui comprennent les situa- Jloi Qik actions variables d'accompagnement (susceptibles d'être appliquées en
tions transitoires qui ont une probabilitt d'apparition élevée (c'est le cas de la cons- même temps que Ql k ) en valeur de combinaison.
truction) et les situations accidentelles qui ont une faible probabilité d'apparition
(cas d'une action accidentelle ou d'une combinaison accidentelle d'actions normales). Compte tenu des valeurs courantes des coefficients 7, le BPEL retient l'expres-
sion simplifiée suivante (BPEL 4.5.1) :

G.4. LES COMBINAISONS DE CALCUL AUX ETATSLIMITES


avec :
Nous nous limiterons à la présentation des états-limites et donc des combinai- valeur probable de la précontrainte (retenue pour simplifier les calculs), les
sons de sollicitations, les plus courvts. Pour les autres états-limites le lecteur se Pm
surtensions intervenant dans la sollicitation résistante.
reportera au BPEL ou aux DC 79.
88 Cours pratique de béton précontraint. Regles B P E L 83 Notions de sécurité des constructions - Principes de la réglementation

'Yp = 1 en général pour la flexion et les cas courantsencisaillement et 1,35 si la effort tranchant V (x) = 1.35 Vgo ( x ) +YQ V,,,Q~ (x)
précontrainte est considérée comme action extérieure (cas de certaines justi- V (1)= VgO ( X ) +YQ VminQ& ( X )
fications particulières).
Y F ~X TF 1 ~ =1 Y Q , = 1,s dans le cas général (pour les charges routikres sans b. Combinaison accidentelle
caractère particulier, la valeur caractéristique est égale h 1,07 fois la valeur L'expression générale est de la forme :
nominale, BPEL Annexe 8),
1 3 5 pour les charges d'exploitation de caractère particu- S(Pm + F A +Cm, +cm, +$II Qik + ,x d'2iQik)
lier ou étroitement bornées, l > 1

1 3 5 pour la température avec : FA valeur caractéristique de l'action accibenteue,

Q1k, Qik et sont définis selon la nature des actions dans le BPEL(annexe 8) c. Justifications
Lorsque plusieurs actions variables sont susceptibles d'être appliquées en même Les combinaisons les plus défavorables (les plus fortes et/ou les plus faibles)
temps il y a lieu de considérer successivement chacune d'elle comme action de base étant déteminées, la justification consiste A montrer qu'eues ne depassent pas la
et les autres en action d'accompagnement. sollicitation résistante ultime de la section d'étude (cf. 3.3).
Exemple : Soit une poutre en deux travées d e portées II et I2 soumise à son
poids propre de densité probable g o , à une précontrainte Pm ( x ) excentrée de e ( x ) G.4.3. Les états-limites de service
e t à une charge d'exploitation uniformément répartie de densité caractéristique
q k . Les sollicitations de calcul à l'état-limite ultime de résistance s'écrivent dans la Ces états-limites visent à assurer la durabilité des structures ; ils sont donc
section X (x) : - liés aux phénombnes que l'on veut éviter (en général ce sera en béton précontraint
2 (
S(Pm+1,35Gma+T~(?k) encharge I
les trop fortes compressions ou la formation ou l'ouverture de fissures) et aux diffé-
rentes valeurs des actions variables. On est donc amené il considérer plusieurs cornbi-
et naisons de calcul.
S (Pm + Gtn,) à vide
Fig. G.3.
- I a. Combmaisons rares
Elles s'écrivent d'une façon générale :
II n'y a pas lieu de considerer le poids de la travée II comme Cm, et celui de ' S (Pk + Gm, + Gm, + Qik (ou QW) + $oi Qik)
la travée II comme Gmh bien que leurs effets soient opposés. En effet, l'incertitude i>i
sur le poids propre doit normalement être considérée comme uniformément répartie. Cette formule est reprise dans le BPEL(artic1e 4.6.1) :
Les différentes sollicitations de la situation de service s'écrivent donc :
S (Pk + G, + Gm, + Q 1, + . Jioi Qik) '-
effort normal : N (x) = Pm (x) ( g o et q k donnent des flexions simples) r>1

moment fléchissant : $1 (x) = P, (x) c (x) + 1,35 XIgo (XI +TQ ;Clq& (x) en charge en considérant que pour les actions de bases appliquées sur les structures en béton
ai (x) = P m (x) e (x) + Mgo (x) à vide précontraint en général Qlk = Q., Le BPEL permet aussi de substituer Pm Pk
effort tranchant : V (x) = 1.35 Vgo (x) + yQVq&(1) en charge pour des constructions faisant l'objet de suivis particuliers de conception et d'exécu-
à vide t ion.
(en supposant la V (x) = Vgo (x)
précontrainte horizontale dans C (XI) b. Combinaisons fréquentes
moment de torsion : T (x) = O Eues s'écrivent : S (Pk + Gma Cm, + $11 Qlk + C
f J/,i Qik)
i >I
Si nous remplaçons la charge répartie par une charge concentrée Q k , eue cr6e
dans t: ( x ) des sollicitations de signe opposées ;soit S (Qk)max et S (%)mm. C. Combinaisons quasi-pemanentes
Les différentes sollicitations s'écriront alon : N (x). e t T (x) restent les mêmes Elles s'ecrivent : S (Pk + G, + Gmk + C G Z i Qik)
moment fléchissant : al (x) = P m (x) e ( x ) + 1.35 hfgo (X) +YQ almay.~k(1) , G o , G 1 et
des valeurs de Q ~ k Qik, J/? sont définies selon la nature des actions dans
\f ( X ) = P m ( x ) e ( X ) + Sfgo (X) +YQ V m i n ~ k(x) le BPEL (annexe 8).
90 Cours pratique de béton précontraint. Règles B P E L 83 Notions de sécurité des constructions - Principes de la réglementation
'

91

Exemp Ie : Ces dernières notions justifient les trois combinaisons que nous venons de voir

B~~ - * eh)- - -

$2

Soit une poutre de portée 1 soumise :

-- à soli
unepoids
=O)
charge
propre
d'exploitation
d e densité qgk (JI1 -0.4 e t

une précontrainte P t constante le long


(rares, fréquentes e t quasi-permanentes) e t la définition de trois classes de vénfica-
lion. Les critères généraux retenus par le BPEL sont :

Fig. G.4.
de la poutre.

Dans la section médiane les sollicitations seront pour la situation en service :

S N hl v T

Combinaison à vide g$ + P t e (112)

'
O O
rare Pk
l2
en charge
" 8 + P Ie (112) + Q I g
rZ
g g +PI e(U2)
Combinaison Pk àvide

g'
rZ O O
fréquente en charge
T + P k e (112) + O C QI 7
Combinaison
quasi-perma- Pk g + P t e (If21 O O
Les valeurs numériques correspondantes sont indiqutes en 5.2.
nente
Le choix d'une classe de vérifications dépend en premier lieu de l'agressivité
d u rniüeu mais aussi du mode de construction (par phase ou non) du mode de fabri-
cation, de l'importance relative des actions permanentes et d e s actions variables
e t de la distribution dans le temps de ces dernières .... d

d. Justifications
A titre indicatif:
Elles consistent ?I calculer les contraintes dues aux sollicitations les plus défa- - ln clnsîe I est réservée aux pièces soumises à des tractions simples (tirants)
vorables e t à vérifier qu'elles respectent les contraintes limites. ou à des pièces en contact avec.des fluides agressifs,
-
Pour assurer la durabilité des structures en btton précontraint, les conditions - la classe II est destinée aux ouvrages en atmosphère agressive (ponts, toitures
essentielles sont : e t f a p d e s d e bâtiment, bâtiments industriels, ...),
- éviter ou limiter la fissuration par traction du béton qui est une source de corro- - In clnsse III est destinée aux ouvrages en atmosphère peu agressive (bâtiments
sion des armatures de précontraintes, courants). Elle constitue une ouverture sur le domaine de la ((précontraintepartielle))
- éviter la micro-fissuration du béton par excès de compression qui a tenne peut qui se situe entre le ((béton précontraint)) e t le ((béton armé)).
aussi entraîner la conosion des armatures.
Cette notion de classe n'est pas reprise pour les états-limites de service vis-à-vis
L'objectif est donc de se prém%nir contre le risque de corrosiort, mais le risque des cisaillements. Dans tous les cas le règlement retient la non-formation de fissure
ne dépend pas que de l'état du btton ; il est fonction de l'agressivité du milieu dans par ces contraintes du fait' de la gravité que présentent de telles fissures.
lequel se trouve la construction et aussi de la fre'que~zcedes charges qui entraîne
l'apparition d'une fissure ou d'une forte compression.
Modblisation réglementaire du comportement des matéiiaux

Comportement 0

Il est supposé éiascique linéaire, c'est-à-dire que les contraintes sont propor-
MODÉLISATION RÉGLEMENTAIRE DU tionnelles aux déformations, ce qui s'écrit en tractioncompression pour un béton
âgé de j jours :
COMPORTEMENT DES MATÉRIAUX
(B.P.E.L. C h a p i t r e 1 1 )
a b = eb E~,avec Eij = 1 1 000 m;
Ob e t Eij sont exprimés en MPa est le mo-
dule de déformation instantané e t fcj la résistance caractéristique en compression
du béton au jème jour).
i Cette hypothèse est correcte à partir du moment où les contraintes considérées
- 1 restent faibles. notamment en compression, par rapport aux contraintes de rupture
(fig. H.1.).
1
f
O 1

Nous avons vu dans le chapitre C les principales caractéristiques des matériaux


utilisés en béton précontraint et, notamment, les diagrammes expérimentauxcontrain-
tedéformation en traction<ompression pour le béton e t les aciers constitutifs des
armatures ((actives, e t ((passives».
La réponse en déformation d'un matériau subissant une contrainte caractérise
son comportement mécanique. Le calcul des structures nécessite l'utilisation de
modèles de comportement dans lesquels apparaissent les différentes phases de répon- Modele de calcul «E.LS.B
se du matériau : élasticité, plasticité ... ;celles-ci sont d é f i e s par l'intermédiaire de
critères. Suivant les cas, ces dernien se résument à une contrainte ou une déforma-
tion limite ou bien à une kquation reliant les différen tes contraintes (ou d6formations)
en un point du matériau.
Nous proposons ci-dessous d'examiner les modèles retenus par le réglement .
BPE.L. Comme nous l'avons signalé dans le chapitre C, la réponse des matériaux
sous sollicitations est influencée par la durée de chargement (fluage du béton. relaxa-
tion de i'acier) ; aussi dons-nous séparer comportement à long terme relatif à
l'application des charges permanentes, et comportement à court terme relatif à
l'application de I'ensmble des charges (permanentes et d'exploitation).

H.I. COMPORTEMENT A COURT TERME

H.l .l.Domaine des Btats limites de service


1.
ii s'agit du cas où les conditions normales des ouvrages sont satisfaites. ii est
nécessaire, dans cette optique, de se préserver de toute dégradation notable de la kt fq' = O dans tous les cas pour les classes II et 111 (cf. 1.2).
structure e t de lui assurer un fonctionnement correct. Celà conduit à limiter les
contraintes d'utilisation des matériaux et dans certains cas les déformations de la
structure (flèche de plancher par exemple). Fig. H.1. .Modék de comportement du bdton sous sollicitation uniaxiale dans le cas des E.L.S.
94 Cours pratique d e béton précontraint. Règles BPEL 83 Modélisation réglementaire du comportement des matériaux 95

Critères Pour ut = O (absence de précontrainte transversale) la courbe intrinsèque est


Pour les états-limites de senice les critères retenus sont exprimds en termes composée :
de contraintes. - du côté des compressions, de deux paraboles centrées sur l'axe' O, ; à
constater que l'on retrouve la limite déjà citée en compression uniaxiale (0,6 fc;)
Compression et tmchbn - du côtd des tractions, d'un rectangle formé par deux paraiiéles à l'axe des
La contrainte limite est fonction de la situation (exploitation ou construction), O, ( r = fti a 4 ) et une parallèle à l'axe des r exprimant le non ctdbpassement))
mais également (cf. C.4.3) : de la contrainte fii (cas de la classe II).
- pour la compression, de la combinaison d'actions Dans le cas où or # O, la même courbe peut être conservée à condition de
- pour la traction, de la classe de vérification retenue. porter sur les axes :
La figure H.1 donne l'ensemble des valeurs & considérer. Les cases non remplies - à la place de r , d- ; l'existence d'une contrainte normale trans-
correspondent aux cas de sollicitations non prépondérants, qui n'ont donc pas à faire versale or augmente la ((résistance au cisaillement».
I'objet de vdrifications particuliéres. - à la place de O,, (O, + or) ;l'existence de or diminue la nrésistance à la com-
pression suivant xu.
État de contrainte complexe
La prdcontrainte introduit une complexité complémentaire à I'état de contrain-
te créé par les sollicitations extérieures dans une section d'ouvrage. On peut ainsi
avoir affaire à un btat multiaxial, il est de ce fait nécessaire d'établir un critère
prenant en compte I'existence simultanée de c o n t r G t e s dans plusieurs directions.
Le BPEL prbconise un critère représenté par une frontière limite (la courbe intrin-
sèque) dans le plan de MOHR (O, T ) à l'intérieur de laquelle se situe le domaine de
sécuritd.
f Y Ainsi, en un point d'une section où :
- fr;

o, est la contrainte normale Ionpitudinale


or est la contrainte nomale transversale F ig. H. 2. - Domaine de sécuritd du Wron sous sollicitation multiaxiale permenant
11 (créée par une précontrainte verticale) la justification des contraintes de cisaillement en E.L.S. /cas 03 Or =0 )
T est la contrainte tangentieue

I H.1.1.2. L'acier

- - Dans le domaine des états-limites de service, l'acier est, comme le bbton,


considéré élastique-linéaire. Cela correspond tout-&-fait au comportement réel du
On doit vdrifier que :
matériau.
7 -0, o t < 0 , 4 fti(fti+ox +or)
Le module de déformation longitudinale est :
T - O, ot G 2ft
(0,6 fcj - O, - or) ai
+ O, + ut) - dans le cas des armatures de précontrainte
fcj E,, = 2.10' MPa pour les fils et les barres
dans les cas où O, < 0 les condition-récédentes sont remplacées par: Ep = 1,9.105MPa pour les torons
- dans le cas des armatures oassives
r2 094ftj Utj + or)
Cours pratique de béton précontraint. Règles BPEL 83 Modélisation reglementaire du comportement des matériaux

Critères Armatures passives


Dans les structures en béton précontraint, comme dans celles en béton armé, Leur dimensionnement est fonction de la classe de précontrainte considérée.
l'acier ne reprend que des sollicitations uniaxiales de traction (armatures actives e t Doivent apparaître :
passives) et éventuellement de compression (armatures passives). Ainsi les criteres
se résument de simples valeurs limites exprimées, ici, en contraintes.
- pour les trois classes une disposition forfaitaire d'armatures de peau (cf. J.2.2).
- pour la classe II des m a t u r e s longitudinales disposées dans les zones tendues
dimensionnées partir de la limite élastique f,
Amotures de précontrainte - pour la classe III une disposition d'armatures longitudinales dans les zones tendues
Eues sont uniquement sollicitées en traction et la sollicitation extrême à l'état- sur laquelle doit être menée une justification en section fissurée, dbpendant d e la
limite de service.apparait en général lors de la mise en tension à l'extrémité du câble, combinaison d'actions (BPEL Art. 6.1 2).
côté vérin actif.
Dans ce dernier cas, la contrainte limite de traction utiliser est :
Cette «tension l'origine)), o p , , est limitée par la plus faible des valeurs
suivantes :
- la valeur limite fixée par l'arrêté d'agrément des aciers utilisés. ou dans le cas de construction, la valeur minimale de -
-
- e n situation d'exploitation sous l'effet des combinaisons rares ou en situation
L
de f, et de 150 q
; 'q est le coefficient
de post-tension, la valeur Limite fixée par I'arrêté d'agrément du procédé de pré- 3
de fissuration, il vaut 1 pour les armatures lisses et 1,6 pour les armatures à haute
contrainte
adhérence (BAEL A.4.5.33) ;
- dans le cas de post-tension, le minimum de 0,80 fprg Gr!contrainte de rupture
garantie, cf. C.3) et d e 0.90 fpeB ( f p e g contrainte limite élastique garantie, cf. C.3). -en situation d'exploitation sous l'effet des combinaisons fréquentes, 6 0 MPa,
mais dans la section d'enrobage uniquement (la section d'enrobage est définie en
- dans le cas de pré-tendon le minimum de 0,85 f p y et de 0.95 fpeg. sauf lorsqu'il 1 11,

s'agit de barres laminées ou la contrainte demeure Limitée à 0.70 fPrg.

\
diagramme expérimental qdiff6rrnt mivant :
- clari.
2 10' MPa pour les fils et les barres modble - wmbinaimn d'action.
b = )1.9.10~MPa pour les torons &alcul
rnodàle de calcul

l
0.8 'Prg
* pon-tension Op, = minimum de C
0.9 fpeO

1pente ep
* pré-tension Une = minimum de
(barres laminées. Upo =0,7 f p w )
l
0.85 fprg
0.95 f,,
1

-
Fig. H.3. Modé/e de comportement de l'acier depdconrrainh en E.L.S.

REMARQUE : en ciasse 111, une limite est imposée à la surtension des aciers de
précontrainte en section fissurée, nous renvoyons le lecteur au BPEL (Art. 6.1'24). F ig. H.4. 1 Moddle de comporremenr de l'acier pour annaruras pasive3 en E.L.S.
L.. -. m4CD a c
g z 8 ô g =.-ch3
CI a;D'D
S$l%i g o - a
P t 0 3 5 m.
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W.
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Modélisation réglementaire du comportement des matériaux 101
1 O0 Cours pratique de béton précontraint. Régles BPEL 83

- dans le cas d'aciers écrouis par traction ou (et) pm torsion (type 2) un diagramme
Armatures passives du type élastiqueécrouissable (fig. H.7.a).
1

Dans le chapitre C, nous avons vu qu'il existe deux types d'armatures passives.
Les modèles d e buse retenus sont : REMARQUE : Comme dans le cas des armatures de précontrainte, lorsque la nature
- dans le cas d'aciers mmrels ou fortement icmuis (types 1 et 3) un diagramme de l'acier est ignorée il est loisible d'utiiiser le diagramme plafonné
biiinéaire ou «plafonné» (fig. H.7.b) ;

H.2. COMPORTEMENT A LONG TERME

La modélisation du comportement à long terme des matériaux a pour objet


de cerner avec précision la perte de tension dans les armatures de précontrainte
0.7 fe ,' au cours du temps, et les efforts créés lorsque les déformations relatives à ces phéno-
0.7 Id% - diagramma de calcul
mènes ne se produisent pas librement.
Deux phénoménes cumulatifs sont à prendre en compte pour le béton : le re-

ro "L
-
G trait et le fluage ; u n seul pour les armatures de précontrainte :la relaxation

H.2.1. Le retrait du béton


La valeur du retrait en fonction du temps peut ëtre exprimée sous la forme :

a. aciers écroua lwpe 2) * E, est le retmit fmal du bPton


il est évalué par la formule : E, = kS EO
Le coefficient k, dépend du pourcentage p, des armatures adhérentes, passives
diagramma de base et actives (dans le cas de pré-tension) longitudinales.
\
1 As
k, =
1 +20p, avec ps =ü(A, : section d'armatures longitudinales)
Le coefficient co dépend des conditions ambiantes et des dimensions de la
pièce :
- dans l'eau ro = - 60.1 O-' (allongement)
- dans l'air ~.=(la>-p~) (6+
80
10+3rm
)
. Io-.
ph = hygrométrie ambiante moyenne ; en l'absence de données précises on
peut prendre pour les ouvrages A l'air libre,
ph = 5 5 dans le quart sudest de la France '
ph = 70 dans le reste du pays
1- - - - - - - - - - - - - - - - -
où y, = I I '7
(ys = 1.15 sauf combinaisons accidentelles
- rm =
Aire de la section
Wrimètre extérieur de cette section
; il s'agit du rayon moyen de la

pièce, il est exprimé en cm.


Fig. H.7. - Modéle de comportement des s i e n p w r amieturespassives en E.L.U.
CD. < v>
D O W 0 =
" 5 ,- W
0 3 2:
--J--g r P 2
7
aa w a c <p
Dl
-- zc4o.
0 x O
2 a C
c 2 0
g 5' O
"
g O'
< ¶ $ ? =
F ~ g . 2a
Co,,=. '0,
= C D O
CD, 3
-
rEJz:a
0:
D m ) C
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O'
a 3
a
m m *

.. .. V/
1 06 Cours pratique de béton précontraint. Règles BPEL 83

(quelques heures). De ce fait il modifie les évolutions du comportement dans ]e


temps et dans le cas de précontrainte par pré-tension l'augmentation de température
affecte également l'évolution de relaxation dans les m a t u r e s qui est un phénomène
thenniquement activé.
Nous renvoyons le lecteur au B.P.E.L. (annexe 6) pour une étude compléte ÉVALUATION DES TENSIONS DANS
de la façon dont ces phénomènes sont A prendre en compte. Nous évoquerons
cependant ces problèmes dans le chapitre 1 pour des cas particuliérement simples. LES ARMATURES DE PRÉCONTRAINTE

Les contraintes de précontrainte appliquées à une structure sont variables


i selon les diverses sections et en fonction du temps. Ces variations qui vont générale-
ment dans le sens d'une réduction des forces sont dénommées pettes de prbcontrainte.
1 1
On les classe en deux familles :
- k s pertes instantanees : qui se produisent dans un temps relativement court
i au moment de la mise en tension et de la mise en précontrainte, et qui résultent de
I la technologie ou des propriétés des matériaux. Eües sont appelées aussi pertes à la
1
mise en œuvre.
i - les pertes différées : qui se produisent pendant un temps plus ou moins long
après que la sîructure ait été précontrainte et qui proviennent de I'évolution dans le
temps des caractères des matériaux lorsqu'ils sont soumis à des actionspermanentes
11 (cf. H.2).
Dans ce chapitre nous avons dissocie la post-tension et la pré-tension car les
diflërences technologiques entraînent des variations de tension différentes soit par
leur origine soit par leur importance.
Le calcul de ces variations se fait toujours en valeur probable et ce n'est qu'après
avoir fait ce calcul que l'on déduit les valeurs caractéristiques de la contrainte de
L
précontrainte en appliquant à ces pertes un coefficient d'incertitude global (cf. 1.6).
Dans ce qui suit le terme tension est pris au sens de contrainte ; c'est une
tradition pour ces calculs. La force sera obtenue en multipliant la tension par la
section d'armature de précontrainte.

1.1. PERTES INSTANTANEES DE PRECONTRAINTE EN POST-TENSION

Nous les examinerons dans l'ordre où technologiquement eues se produisent.


108 Cours pratique de béton précontraint. Régles BPEL 8 3 Evaluation des tensions dans les armatures de précontrainte 109

1.1.1. Perte par frottement On admet que ces d6viations sont 6quivalentes à une ondulation réguliére = 314
de degré par métre.
Elle se produit par frottement du câble sur la gaine I o n de la mise e n tension
de celuici dans les zones où il y a contact entre ces éléments c'est-à-dire dans les On pose <p = f X ad, <p est alors le coefficient de perte .su métre linéaire.
parties courbes e t aux points où le tracé présente des irrégularités (cf 5 E.4). d. Expression d e la tenson le long du câble
a. Effet d e la courbure d'un câble Pour le tracé de la figure 1.3 les contraintes en B e t M sont donc respectivement :
= ,A e-f*vI~B
Considérons un tronçon AB de Wble de rayon r et d'ouverture angulaire
da. Sa longueur est [.da. Appliquons une force P à chaque extrémité (fig. 1.1). o~ = U A e- f a - v l ~ ~ .*
Le cible exerce sur le béton une force centripéte La tension en tout point est IBM
da o'a donnée par l'expression : a
égale à 2 P sin - ; d a étant petit, 7 sin - z da M
2 2
donc : -
F i g . 1.3. Tracé d'un c8bk
da
2 Psin-2 Pda
2 - .:
avec :
Cette force répartie le long de AB a une densité a (x) somme vectorielle des déviations verticales et horizontales comptées
P da - P
= en valeur absolue entre l'origine et la section étudiée,
. Elle est appelée ((poussée sur v i d e ~
rda r f coefficient de frottement en courbe (en rd-')
-
Fig. I.l, EHet de la du câble. Le béton exerce une force égale et oppo- x longueur du câble entre l'origine et la section étudiée,
d'un dbk. sée.
cp coefficient de frottement par unité de longueur (en m-')
a,,, = opo (0) tension à l'ancrage. e
b. Frottement
Considérons le même tronçon de câble AB rnis en tension en A avec une force Le BPEL retient cette formule comme loi de variation de la contrainte dans
P. Le câble tend a s'allonger mais cet allongement est freiné par le frottement sur la les armatures (BPEL : 3-3-1-1).
gaine. Soit f le coefficient de frottement (supposé uniforme et constant quelque soit
P Cette formule a été établie e n considérant un tracé plan. Elle reste valable
P). Le béton exerce sur le câble une force centrifuge-et une réaction tangente pour des tracés dans l'espace. La figure 1.4 représente le cas d'une poutre à talon :
P r en M :
f-(fig. 1.2). e-f(ai + 2 8 i )-lpl~hi
r o~ =
En B la force dans le câble a diminu6 de :
P P=oA,
dP=f-rda \
r
soit dP = f P da. De même la contrainte a
diminue de d o = f a da
La solution d e do -f o d a = O est B
vue de Face I

0 =o -
Fig. 1.2. Frotrernent en
ccurhe.

c. Déviations parasites -
- I
vue de dessus
l

Le tracé théorique d'un Wble ne peut p a ~être parfaitement réalisé (la gaine
est soutenue ponctuellement). Le tracé réel présente toujbun des deviations parsites -
Fig. 1.4. Traal d'un cgble d'unepouee en 1.
Coun pratique de Mton précontraint. Règles BPEL 83 Evaluation des tensions dans les armatures de précontrainte 111

h n q u e les courbures dans des plans différents sont simultanées, il faut alon f. AUongement du cible lors de la mise en tension
composer vectonellement les déviations dans le plan vertical et le plan horizontal.
Les contraintes dans les câbles restent dans le domaine élastique. Les allonge-
La p s t e par frottement est donc :
1 Op ( x ) = Op" - o p 0 (x) ments seront donc calculCs par la loi de Hooke. Si nous considtrons le diagramme
linéaire SmplifiC d'un câble symétnque mis en tension par ses deux extrêmités,
e. Diaghmm des tensions aprés mise en tension
Nous pouvons représenter la loi d'évolution de la tension sur un diagramme.
t l'allongement est (fig. 1.7) :

@ entre A et B
. . Les courbes exponentielles peuvent être remplacées par des tronçons de droites
pour autant que les points de calcul soient assez rapprochés (fig. 1.5).
A
b B M Le diagramme représentatif

OPA ,
est fonction du tract ducâble mais
aussi influencé par le mode de
mise en tension. LDnque la mise
en tension se fait par les deux
entre B et M
Ia- B M
l
I
I ) X

extrémités les frottements se dtve- -


Fig. 1.7. Diagramme lidaire simplifie
loppent à partir de chacun d'eue
jusqu'au p.oint de tension mini- 1.3
t . .

1
.
b '.
donc
male qui sera soit le milieu si le , '
1
câble est symétrique soit en un L, . ,
]>
I point à détenillner si le câble * .,
"
A B M n'est pas symétrique. l
Cet allongement sera celui mesuré à chaque extrémité.
-
F i g . 1.5. Diagramme des tensions le long d'un d b l e 1 Si la mise en tension a lieu par une seule extrémité (fig. 1.8), I'dongement
à cellexi sera la somme des allongements le long du câble.
Lorsque la mise en tension est faite pour une seule extrêmjté les frottements
se cumulent jusqu'à l'autre extrémitt (fig. 1.6).

Fig. 1.8. -Diagramme simplifié pour la mise en tension en A.

Cet allongement n'est pas égal à la somme des allongements à chaque extrémité
qui serait obtenue pour le même câble mis en tension par les deux extrémités ; en
effet ici la tension entre M et A est plus faible.
REMARQUES : -Pour les calculs d'allongements I'empioi du diagramme linéaire
simpiifit est suffisant ; en effet la loi exponentielle est une représentation thtonque
trac8 symktrique
trac8 dissymétrique de la répartition des contraintes et par ailieurs il y a une incertitude sur le module de
Fig. 1.6. déformation longitudinale de l'acier. L'emploi de la loi exponentielle donnerait une
illusion de précision.
@ diagramme pour une mise en tension par l'extrémité A
- La répartition des tensions est fonction du tracé et du mode de
@ diagramme pour une mise en tension par A et A ' mise en tension. 11 faut donc que l'exécution soit conforme au projet.
112 Cours pratique de béton précontraint. Régles BPEL 83 Evaluation des tensions dans les armatures de précontrainte 113

1.1.2. Perte au blocage de I'ancrage dite perte par rentrée d'ancrage Sur la figure 1.10, on voit que la valeur de cette intégrale est égale à la surface
du triangle UK.
a. Expression théorique
Après mise en tension on vient bloquer les ancrages. Le jeu existant dans I'an-
( g Ep = aire du triangle IJK = "PA-~PAI
2
xd

crage permet un Iéger glissement avant blocage définitif. Ce léger glissement et la


déformationjropre des pièces d'ancrage lorsque l'effort appliqué par le vérin leur d étant la distance de A à C.
est transfkg entraînent un raccourcissement du càble donc une perte de tension. D'autre part nous avons deux triangles semblables UL et INM qui nous don-
Dans ce ddplacement le cible vient frotter à nouveau sur la gaine.
nent la relation "PA - OpAp = "PA - upB
I
Le tracé du câble dtant constant, le frottement entre I'ancrage et le point 2d !AB
jusqu'où se fait sentir cette rentrée d'ancrage est le même que celui qui s'était pro-
i duit entre ces points Ion de la mise en tension.
donc
Ceci veut due que le diagramme
.,/ op ( X I avant blocage des tensions aprés rentrée d'ancrage est
de l'ancrage symétrique entre ces points de celui que
I'on avait avant blocage de l'ancrage la position du point C est donc d =
(fig. 1.9).
d
up (XI apds blocage
Ceci nous donne la direction de la
droite, il suffit alors de ddterminer un
on en déduit alon : D ~ -
~ - 2 /AB (uPA - upB)
A op*
=
del'ancrage point de passage pour avoir défuii la
X. droite.
Fig. 1.9. - Effet du blowge de l'ancrage Soit C le point jusqu'où se fait
sentir cette rentrée d'ancrage.Consi-
"P dCrons un ClCrnent de câble de b. Généralisation - Application
longueur dx, il a.subi une variation Nous avons démontré que l'aire comprise entre les diagrammes de ctntrainte
de contrainte 6 o, (x), donc un avant et après rentrée d'ancrage est égale au produit g E p
raccourcissement 6 'dr.La contrain-
Considerons un tracé quelconque. Le diagramme des contraintes est ddfmi
te appliquée dtant dans le domaine
élastique du câble on peut écrire : par les points A BI Bz ... B,. On calcule la quantitd g.Ep et on la compare successi-
vement aux aires S,, Sa, ... S, (fig. 1.11). On trouvera deux valeun Si et Si+l enca-
6 dr --6 op (x) drant g . Ef . U suffit alon d'exprimer la surface entre les diagrammes avant et après
-- rentr& d ancrage en fonction de la distance de C à A où Bi pour obtenir cette
dr EP valeur.
Le raccourcissement total entre "P
I
1
'
'
Aet C OP "P t
4
A C B x

Fig. 1.10. E~
Or ce raccourcissement du cible doit être dgal à la rentrée d'ancrage en A,
valeur qui est connue expérimentalement et qui est un des paramétres du systérne
d'ancrage. Cette valeur est notde conventionneliement g donc :

/,(. -&, '.. g=- - Recherche du dmgramms a p r h rentrée dancrw


I - * .- Fig. 1.11.

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