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FREYSSINET
« Dans la poutre en béton précontraint, l’acier n’est pas une armature, c’est une force » Y GUYON
Professeur :
Dr. A. KONIN
SOMMAIRE
Le document qui suit est le support de cours de Béton Précontraint dispensé à 2IE. L’objectif de ce cours
est d’initier les apprenants à la démarche de calcul des ouvrages en béton précontraint. Ce support est
structuré de la façon suivante :
- Les 2 premiers chapitres portent sur la présentation du béton précontrainte et la règlementation en
vigueur. Nous présenterons les technologies de la précontrainte, l’Eurocode 2 et son application à
la précontrainte.
- Les 3 autres chapitres présentent les méthodes de calcul d’ouvrages en béton précontraint.
Ce cours étant une initiation, il est centré sur les structures isostatiques et n’abordera pas les cas des
structures hyperstatiques.
Le cours de béton armé et celui de calcul des structures sont des pré-requis indispensables à une bonne
compréhension de ce cours. Cependant, comme le dit si bien le « père » de la précontrainte E.
FREYSSINET (voir page de garde), entre ces deux bétons, il n’y a aucune frontière. Alors pas
d’amalgame !!!
Les apprenants sont également invités à consulter l’EN 1990 (Eurocode 0) et l’EN 1991 (Eurocode 1)
pour les ce qui est des actions et de leurs détermination.
BIBLIOGRAPHIE
1- THONIER H, Conception et calcul des ouvrages en béton précontraint, Presses ENPC, 2003
1. PRESENTATION
1.1. DEFINITIONS ET PRINCIPES
Le béton précontraint (B.P.) est né du raisonnement suivant : le béton est aujourd’hui le matériau de construction
le plus économique. Il résiste bien à la compression, mais peu et surtout de façon aléatoire à la traction. Il faut
donc construire en béton mais en évitant que ce matériau soit trop tendu.
Pour cela, il faut le comprimer de façon artificielle et en permanence dans les zones où les charges extérieures
développent des tractions, de façon qu’au total, le béton reste comprimé (ou assez peu tendu pour ne pas risquer
de se fissurer) et donc résistant à tout cas de charge.
L’effort de compression volontairement développé à cet effet est appelé : effort de précontrainte (ou simplement :
la précontrainte).
Le remède ne doit pas pécher par excès : la compression totale du béton doit rester inférieure à une valeur
raisonnable de façon à éviter tout risque de fissuration longitudinale des éléments précontraints (alors que les
tractions développent généralement des fissures transversales).
Un ouvrage en béton est dit en béton précontraint, quand il est soumis à un système d’efforts créés artificiellement
pour engendrer des contraintes permanentes qui, composées avec les contraintes dues aux charges extérieures,
donnent des contraintes totales comprises entre les limites que le béton peut supporter indéfiniment en toute
sécurité.
La philosophie ainsi exposée est celle de la précontrainte totale. La précontrainte totale d’un ouvrage ne peut être
réalisée que pour des charges appartenant à un domaine limité, supposé parfaitement connu à l’avance.
Si ce domaine inclut des charges rarement atteintes dans la réalité, les principes précédents peuvent entraîner un
surdimensionnement de la précontrainte, conduisant à faire travailler la matière dans des conditions peu
rationnelles sous l’effet des charges permanentes ou quasi-permanentes.
C’est pourquoi s’est développée la notion de précontrainte partielle : la décompression du béton n’y est interdite
que sous l’effet des charges permanentes ou quasi-permanentes.
Sous l’effet de charges plus agressives, on admet que des fissures puissent se former (comme en béton armé) à
condition que leur ouverture demeure suffisamment limitée pour :
- Qu’elles soient réversibles et se referment donc sous charges permanentes ou quasi-permanentes,
- Que les risques de corrosion et de fatigue des armatures soient négligeables,
Dans tous les cas, la valeur minimale de la précontrainte résulte de la valeur plancher imposée à la contrainte
normale du béton :
- sous l’effet des cas de charges les plus agressifs lorsqu’on est en précontrainte totale,
- sous l’effet des seules charges permanentes ou quasi-permanentes lorsqu’on est en précontrainte
partielle.
1.2.2. Inconvénients
Il y a risque de rupture à vide par excès de compression. Il faut donc être très vigilant lors de la phase de
réalisation (peu chargée) et il faut justifier toutes les étapes. Les délais sont plus importants (temps de maturité du
béton) et des traitements thermiques sont parfois nécessaires.
2. TECHNOLOGIE DE LA PRECONTRAINTE
La mise en œuvre de la précontrainte nécessite l’utilisation de matériel spécifique de mise en tension et de blocage
des armatures qui font l’objet de divers brevets.
On entend par pré-tension, la mise en tension des armatures avant le coulage du béton. Cela suppose que l’on doit
tendre les aciers en s’appuyant, soit sur le coffrage lui-même, soit sur des culées ancrées dans le sol.
Ce procédé peut être réalisé en usine ou sur chantier. La méthode suit généralement la procédure suivante :
• Préparation des moules (nettoyage, mise en place d’huile de décoffrage,…),
• Déroulement des armatures (fils adhérents ou torons) et blocage aux extrémités,
• Mise en place des armatures passives pour reprendre les efforts de traction,
• Mise en tension des fils ou torons par des vérins situés à une des extrémités
• Coulage du béton, lissage et vibration par vibration extérieure,
• Etuvage ou chauffage du béton pour accélérer son durcissement,
• Après un durcissement jugé suffisant (par calcul et essais antérieurs), détension et découpage des fils,
• Manutention et stockage des éléments en prenant soin de ne pas les retourner.
La pré-tension s’accommode mal d’un tracé de câbles ou de fils adhérents non rectilignes. L’excentricité y est donc
constante. Cela limite l’usage de ce procédé. Il est toutefois possible, en utilisant des déviateurs, de constituer un
tracé comportant trois segments rectilignes continus, mieux adaptés pour les sollicitations futures.
2.2. PRECONTRAINTE PAR POST-TENSION
A l’opposé, ce procédé suppose le coulage du béton avant la mise en tension des armatures de précontrainte. On
distingue deux variantes : la post-tension interne et la post-tension externe. Nous décrivons ci-dessous, le cas
courant de post-tension par câbles et gaines, réalisé sur le chantier :
Après un délai jugé suffisant, on effectue les mises en tension des câbles à des périodes et intervalles
fonction du projet et des méthodes d'exécution de l'ouvrage. Le blocage se fait par différents systèmes de cales
sur une zone de béton fretté.
On injecte un coulis de béton (micro béton) ou de la graisse minérale.
Les barres sont rigides et utilisées pour des courtes longueurs. Leur emploi est assez limité et concerne
principalement les phases provisoires d’attache ou d’encastrement.
Chaque brevet de précontrainte utilise tout ou partie des câbles disponibles sur le marché : on trouve des φ7, φ8 ;
T13, T15 pouvant être utilisés seuls en monofils ou monotorons, en pré-tension notamment.
Pour permettre une parfaite adhérence avec le béton qui les entoure et avec le coulis de ciment qui comble le
volume laissé par le câble sous tension, les gaines sont, de préférence, métalliques : tubes et feuillards ondulés
souples.
Les gaines sont reliées, par des manchons aux dispositifs d’ancrages situés à chacune de leur extrémité. Les gaines
constituent un coffrage perdu, rendu nécessaire pour la mise en place du câble.
Ancrages actifs et passifs sont le plus souvent de conception identique surtout lorsqu’ils sont accessibles de
l’extérieur. Mais certains ancrages passifs noyés à l’intérieur du béton sont particuliers, avec bouclage du câble
dans la masse du béton.
Ancrages mobiles FREYSSINET Ancrages fixes FREYSSINET Ancrage d’une barre de précontrainte
A chaque type de câble (mono ou multi) et à chaque brevet correspond un vérin de mise en tension fonctionnant
avec de l’huile sous pression. Si Sv est la section intérieure du vérin où règne la pression Pv, la force de traction sur
le câble est : P = Sv⋅Pv . Mais il faut tenir compte des pertes de tension par frottement (voir au chapitre 4).
Une fois que le coulis de ciment est prêt (dosage : 1 sac de ciment pour 25 litres d’eau et 14 kg de sable 0/2,
complété éventuellement par 1 kg de plastifiant), l’injection du coulis se fait au moyen d’une pompe. L’opération
d’injection doit s’effectuer à pression constante. Après la prise du coulis, on procède au cachetage de l’ancrage.
Les plaques d’ancrages sont dimensionnées à partir de la force à recevoir lors de la mise en tension du câble. Elles
sont agréées pour chaque brevet.
Leur positionnement les unes par rapport aux autres, ainsi que leurs distances minimales d’enrobage sont
présentées sur les schémas ci-dessous :
bords de la pièce
Charges d'exploitation
Géométrie et gabarit
Portée
Forme de la section
1. EUROCODE 2 : NF EN 1992
L’EUROCODE 2 s’applique au calcul des bâtiments et des ouvrages de génie civil en béton armé ou non armé, ou
en béton précontraint. Il est conforme aux principes et exigences de sécurité et d’aptitude au service des ouvrages
et aux bases de calcul et de vérification données dans l’EUROCODE 0 : Bases de calcul des structures.
L’EUROCODE 2 ne traite que ce qui concerne, les exigences de résistance mécanique, d’aptitude au service, de
durabilité et de résistance au feu des structures en béton.
Comme pour tous les Eurocodes, l’application de l’Eurocode 2 ne peut se faire qu’en concomitance avec son
Annexe Nationale. Il se décline selon les normes suivantes :
Exemple d’utilisation des divers Eurocodes pour l'application à la conception d’un pont :
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2. ETATS LIMITES
2.1. ETATS LIMITES ULTIMES (ELU)
Ce sont ceux qui sont associés à la perte de stabilité de la structure ; ils sont directement liés à la sécurité des
personnes. Les phénomènes correspondants sont : la rupture locale ou globale, la perte d’équilibre statique ou
dynamique et l’instabilité de forme.
Cas des éléments exposés à des ambiances agressives ou comportant de nombreux joints (ouvrages d'art).
3. ACTIONS ET SOLLICITATIONS
3.1. ACTIONS
Actions variables : Qk. Les autres valeurs représentatives sont les suivantes :
• La valeur de combinaison, notée ψ0Qk ;
• La valeur fréquente, notée ψ1Qk ;
Ces valeurs sont définies par une fraction de la valeur caractéristique obtenue en lui appliquant des
coefficients réducteurs. Le tableau ci-après extrait de l’annexe A1 de l’EN1990, donne quelques valeurs des
coefficients ψ en France.
Action de la précontrainte: P
Effet de la température : T
On ne combine que des actions compatibles (par exemple, une charge d’entretien pour la réparation d’une toiture
terrasse ne se combine pas avec une charge de neige, ou la charge de vent ne se combine pas avec la neige).
Pour un élément donné d’une construction, on ne considère ensuite que la combinaison la plus défavorable pour
chaque type de sollicitation (effort normal, effort tranchant, moment fléchissant,…).
Combinaisons fondamentales :
γkj = 1,35 si Gkj est défavorable et 1 si Gkj est favorable ; γP = 1,15 et γk,1 = 1,5
3.2.2. Combinaisons ELS
Combinaisons caractéristiques:
Combinaisons fréquantes:
Combinaisons quasi-permanentes:
Où dans ces trois combinaisons, la valeur représentative de la précontrainte P est soit la valeur caractéristique Pk
soit la valeur moyenne Pm
P1 = 1,02 Po - 0,8 ∆P
P2 = 0,98 Po - 1,2 ∆P
3.3. SOLLICITATIONS
Ce sont les éléments de réduction (N,V,M) provenant de la RDM (modèle élastique linéaire).
Section brute = section totale du béton sans réduction des conduits et ancrages.
+ les sections d'armatures passives dans les mêmes conditions si elles sont
conformes aux articles A.6 et A.8.1 du BAEL 91
ρ)
+ (section d'armatures de précontrainte) x (nv )x (ρ
ρ= 1 en cas de pré-tension
4.5. SECTIONS EN TE
Concernent les zones à hourdis pour lesquelles des dispositions réglementaires sont prévues dans le BPEL 91.
de préférence : 30 35 40 45 50 55 60 MPa
Essais de contrôle: fcm = moyenne des n essais de compression
fcm ≥ 1,10 fcj(conforme au fascicule 65 du CCTG) f c 28 ≤ 40 . Mpa
I σm
- 0,7.ftj 0
Calcul en Toute section
section
non σM
fissurée 0,6.fcj 0,6.fc28 0,6.fc28 0,5.fc28
Toute section
II σm
- 0,7.ftj - ft28 0
Calcul en Section
section
d’enrobage
non
fissurée σm
- 1,5.ftj - 1,5.ft28
Hors section
d’enrobage
σM
0,6.fcj 0,6.fc28 0,6.fc28 0,5.fc28
Toute section
σst
( ) ( )
III 0,35.fe
min 2 ⋅ fe / 3 ; 110 ⋅ η ⋅ f tj min 2 ⋅ fe / 3 ; 110 ⋅ η ⋅ f tj
Calcul en Toute section
section
fissurée Surtension 0,10.fprg 0,10.fprg 100 MPa
maximale des ηP)
min (0,10.fprg ; 150.η ηP)
min (0,10.fprg ; 150.η
armatures Section Ap adhérentes Section Ap adhérentes
actives
σm 0 en section
Toute section
(1)
En construction
(2)
En exploitation
On constate que la déformation totale augmente et peut atteindre 3 fois la déformation instantanée.
Les fils lisses ne sont pas utilisés en pré-tension où de bonnes conditions d’adhérence sont recherchées.
Les torons sont constitués d’un ensemble de 3 ou 7 fils enroulés en hélice en usine. Ce façonnage conduit à un
câble relativement souple.
Les torons à 3 fils ne sont utilisés qu’en pré-tension. Les torons les plus utilisés sont à 7 fils, 6 fils en hélice autour
d’un fil central, de diamètre
*1/2 pouce (12,4 mm) de 93 mm² de section, constitué de fils de 4,2 mm de diamètre enroulé sur un fils
de 4,3 mm dénommé T13.
*6/10 pouce (15,2 mm) de 139 mm² de section, constitué de fils de 5 mm de diamètre enroulé sur un fils
de 5,2 mm dénommé T15.
On distingue :
- Les fils tréfilés à froid ou fils trempés et revenus: φ 4, 5, 6, 7, 8, 10, 12.2 de classes 1570 , 1670 et 1770
5.2.1. Résistance
Charge maximale de rupture garantie : Fprg Contrainte associée: fprg
Charge de limite conventionnelle d'élasticité : Fpeg Contrainte associée: fpeg
Section nominale : Ap
5.2.2. Relaxation
5.2.3. Adhérence
Dans le cas de la précontrainte par post-tension, les valeurs sont fournies par les résultats expérimentaux.
Pour la précontrainte par pré-tension :
Longueur conventionnelle de scellement : lcs = 100 Φn pour les fils (ronds lisses exclus) et torons de 3 fils
lcs = 75 Φn pour les torons de 7 fils
fcm : valeur moyenne de la résistance du béton au moment du relâchement, en MPa, et plafonnée à 40 MPa. On
pourra prendre fcm = 1,25 fcj.
φn : diamètre nominal des fils (ou torons)
5.2.4. Déformations
fpeg fpeg
Pour les fils trempés et revenus et les barres: pour: σp ≤ σp = Ep.εp sinon σp =
γs γs
σp
ε p
0
Ce dernier diagramme est toléré pour les fils tréfilés et torons si on ne recherche pas une grande précision.
On distingue :
1. INTRODUCTION
Le dimensionnement de la précontrainte à appliquer à une poutre en béton consiste à déterminer pour chaque
section un couple force – excentricité permettant de satisfaire aux différentes conditions imposées par le
règlement. Le processus se déroule de la manière suivante :
• prédimensionnement
Le présent chapitre traite du premier point pour les classes de justification I et II. Au stade du
prédimensionnement, on effectue tous les calculs avec la section brute.
Soient IGz le moment d’inertie par rapport à l’axe Gz et B l’aire, on définit le rendement géométrique de la section :
I Gz
ρ=
B ⋅ v ⋅ v'
Le moment fléchissant Mext appliqué par les actions extérieures dans une section varie entre une valeur minimale
Mm, due aux charges permanentes, et une valeur MM, due aux charges permanentes et aux charges variables. On
rappelle que Mext, aux conventions de signe près, est le moment résultant, calculé au centre de surface G, des
forces à gauche (ou à droite) de la section.
Globalement, les éléments de réduction, au centre de surface G, des différentes sollicitations qui existent dans la
section sont constitués :
Ces éléments de réduction peuvent être considérés comme générés par une force unique P d’excentricité
M M ext + P ⋅ e 0 M
e= = = ext + e 0 Cette excentricité définit l’ordonnée d’un point C appelé centre de pression.
P P P
Dans une section donnée, lorsque le moment extérieur varie entre Mm et MM, le centre de pression se déplace
entre l’ordonnée em et l’ordonnée eM : e m ≤ e ≤ e M avec
Mm M
em = + e 0 et e M = M + e 0
P P
Lorsque la section décrit toute la longueur de la poutre, le point C engendre une ligne de pression.
Dans une section donnée, le noyau limite est l’intervalle dans lequel doit se trouver le centre de pression pour le
respect des contraintes admissibles.
Lorsque la section décrit toute la longueur de la poutre, le noyau limite engendre le fuseau limite. La ligne de
pression doit donc se trouver à l’intérieur du fuseau limite.
4.2. DETERMINATION DU NOYAU LIMITE
'
On désigne par σ 1 et σ 1 les contraintes admissibles en fibres supérieure et inférieure en situation de moment
'
minimum. On désigne par σ 2 et σ 2 les contraintes admissibles en fibres supérieure et inférieure en situation de
moment maximum (voir figure)
'
Dans le cas général, les contraintes admissibles de traction σ 1 et σ 2 sont différentes car la fibre inférieure fait
souvent partie de la section d’enrobage.
P M
La contrainte normale en un point d’ordonnée y a pour expression : σ(y ) = + ⋅y
B I Gz
P e⋅y
En tenant compte de l’expression de M, on aboutit à : σ(y ) = ⋅ 1 + (4-1)
B ρ ⋅ v ⋅ v'
La contrainte sur les fibres extrêmes (y = v et y = - v’) doit satisfaire aux conditions suivantes :
σ1 ≤ σ(v ) ≤ σ 2
' soit quatre inégalités.
σ 2 ≤ σ(− v ') ≤ σ1
'
B B '
La résolution de ce système d’inéquations conduit à : ρ ⋅ v '⋅ ⋅ σ1 − 1 ≤ e ≤ −ρ ⋅ v ⋅ ⋅ σ 2 − 1 (4-3)
P P
Cet intervalle définit le noyau limite (de traction) à l’intérieur duquel doit se trouver le centre de pression pour
satisfaire à la contrainte admissible de traction.
Dans une section donnée, le noyau de passage est l’intervalle dans lequel doit se trouver le câble pour le respect
du noyau limite.
Lorsque la section décrit toute la longueur de la poutre, le noyau de passage engendre le fuseau de passage.
Mm M
g’ ≤ em ⇒ g' ≤ + e 0 et eM ≤ g ⇒ M + e 0 ≤ g (5-1)
P P
Mm M
Soit : g'− ≤ e0 ≤ g − M (5-2)
P P
Cet intervalle définit le noyau de passage du câble. On note : e 2 ≤ e 0 ≤ e 1 (5-3)
De (5-1), on tire :
Mm ≥ P ⋅ (g'−e 0 ) , soit − Mm ≤ P ⋅ (e 0 − g') (6-1)
MM ≤ P ⋅ (g − e 0 ) (6-2)
∆M ≤ P ⋅ (g − g') (6-3)
∆M
D’où : P ≥ (car g – g’ est positif) (6-4)
g − g'
Les expressions de g et g’ données par (4-4) contiennent P. En arrangeant la relation (6-5) pour la rendre
directement exploitable :
∆M
D’après (6-5) : g − g' = (6-6)
PI
Or d’après (6-6), cette expression est nulle. Le noyau de passage se réduit donc à un point lorsque la force de
précontrainte est égale à PI :
MM M
e1 = e 2 = e 0 = g − = g'− m (6-9)
PI PI
Une section est dite sous-critique si la relation (6-9) est compatible avec la relation (7-1). Autrement dit, il est
possible de disposer les câbles conformément à la relation (6-9) tout en assurant de bonnes conditions d’enrobage.
On peut alors prendre une force de précontrainte égale à la force minimale : P = PI
7.3.1. Définition
Une section est dite sur-critique si la relation (6-9) n’est pas compatible avec la relation (7-1). Autrement dit, il est
impossible de disposer les câbles conformément à la relation (6-9) tout en assurant de bonnes conditions
d’enrobage. Il va falloir rapprocher les câbles du centre de gravité de la poutre. Ceci oblige à augmenter la force
de précontrainte jusqu’à une valeur : PII > PI
On se place dans une configuration de moments fléchissants extérieurs positifs. Dans le cas de moments négatifs,
il suffit de retourner la poutre par la pensée.
On fait le choix de placer les câbles au maximum d’excentricité compatible avec les conditions d’enrobage, soit :
e 0 = −(v '−d') (7-2)
Mm M
L’encadrement (5-2) peut se transformer de la manière suivante : g'−e 0 ≤ et g − e 0 ≥ M
P P
g'−e 0 1 g − e0 1 g'−e 0 1 g − e 0
Soit ≤ et ≥ ou encore en les regroupant : ≤ ≤
Mm P MM P Mm P MM
On cherche à minimiser P. On choisit donc la borne inférieure de l’intervalle ci-dessus. En appelant PII cette valeur
MM
de P, on a : PII = (en tenant compte de (7-2)).
g + v '−d'
I Gz '
MM +
⋅ σ2
En remplaçant g par sa valeur, on trouve : PII = v' (7-3)
v '+ρ ⋅ v − d'
8. FUSEAU DE PASSAGE
Le calcul de la force de précontrainte se fait généralement dans la section la plus sollicitée en flexion.
Dans toute autre section, la force de précontrainte a pratiquement la même valeur que dans la section ayant servi
au prédimensionnement (aux pertes de précontrainte près). Cette force n’est donc pas optimisée dans chaque
section. Il convient néanmoins que le câble de précontrainte se place à l’intérieur du fuseau de passage défini par
(5-2) et (5-3).
On obtient la section minimale de béton lorsqu’on atteint les contraintes limites de compression
Dans ce qui suit, on suppose que l’on s’astreint de façon systématique, à adopter les valeurs minimales
précédemment trouvées pour la précontraintes (PI, PII).
( ∆σ' = ∆M ⋅ v' / I ) quand on passe de l’un des moments extrêmes à l’autre soient respectivement égales à :
∆ σ = σ2 − σ1 et à : ∆ σ' = σ1' − σ2' . On obtient ainsi les équations de coffrages (10-1) suivantes :
I ∆M I ∆M
= et = (10-1)
v ∆σ v ' ∆ σ'
Dans le cas d’une section sous-critique, on a la possibilité d’atteindre les 4 contraintes limites.
On a la possibilité d’atteindre 3 contraintes limites dans ce cas ci, et la seconde équation de coffrage est :
I ρ ⋅P ⋅h
= (10-4)
v σ2 + v ⋅ σ2' / v '
Supposons que dans une section, sous l’effet d’un moment fléchissant extérieur M et de la précontrainte P
(excentrée de e0), on ait un diagramme de contraintes σ, σ’ ; dans cette même section, sous l’effet du moment θM
et de la précontrainte θP (excentrée toujours de e0), on observera le diagramme de contraintes θσ, θσ’ (θ
désignant un scalaire quelconque).
Respecter des contraintes limites σ et σ ' sous l’effet de M et P est ainsi équivalent à respecter les contraintes
limites θ σ et θσ' sous l’effet de θM et θP.
MM α2P σ2 σ2'
On peut les remplacer par des conditions équivalentes en multipliant la première ligne du tableau (1) par θ1 = 1/α1
et la deuxième ligne par θ2 = 1/α2 d’où :
σ2 σ2'
MMf = MM P σ2 f = σ2' f =
α2 α2 α2
Les formules (6-7) à (10-4) s’appliquent donc à condition d’y substituer aux contraintes et moments réels leurs
homologues fictifs (ceux ayant l’indice f).
12. RECAPITULATIF
Le prédimensionnement de la précontrainte s’effectue dans la section la plus sollicitée. Les données nécessaires
sont :
• Les moments maximum et minimum calculés à l’ELS généralement sous combinaison rare.
• La classe de précontrainte
On se fixe à priori une distance d’, limite de bon enrobage des câbles.
On fait l’hypothèse que la fibre inférieure coïncide avec la limite de la section d’enrobage, ce qui fixe σ2' , la
contrainte de traction admissible en y = - v’. la contrainte de traction admissible en fibre supérieure, σ1 , est
déterminée par la classe de la précontrainte et la combinaison d’actions considérée.
On prend alors : P = PI
MM M
e0 = g − = g'− m (12-3)
PI PI
• On détermine ensuite le fuseau de passage dans les autres sections grâce à la relation :
Mm M
g'− ≤ e0 ≤ g − M (12-5)
P P
La force de précontrainte est, à ce stade, supposé identique en toute section. Tous les autres termes intervenant
dans cette relation sont évalués dans la section considérée.
Enfin, on fait le choix d’un tracé de câble contenu dans le fuseau de passage et compatible avec les conditions de
bon enrobage des armatures.
Les câbles les plus courants en post-tension sont les câbles 6T13, 12T13, et 12T15.
En pré-tension, on utilise le plus souvent les mêmes torons que ceux cités précédemment, mais isolés et non
regroupés en câbles. Pour les petites pièces comme les poutrelles, on utilise souvent des torons à trois fils de
diamètre nominal 5,2 mm.
1 si φ > 5 cm
2 si 5 cm < φ < 10 cm
1 φ > 10 cm
En section courante, l’espacement horizontal eH et vertical eV des conduits isolés ou des paquets de conduits doit
satisfaire aux conditions suivantes :
eH ≥ 1,5.φ si p = 3
eH ≥ φ si p ≤ 2
eH ≥ 1,5.φ si q = 2
eV ≥ φ si q = 1
eV ≥ 1,2.φ si q = 2
eV ≥ 4 cm
c ≥ φ, limité à 80 mm
Les armatures de précontrainte par pré-tension ne doivent pas être regroupées en paquets.
L’entre-axe minimal à prévoir entre les armatures ne doit pas être inférieur trois fois leur diamètre.
La distance de l’axe des armatures au parement le plus proche ne doit pas être inférieur à 2,5 fois leur diamètre.
- 1 cm pour les parois coffrées qui sont situées dans les locaux couverts et clos et qui ne sont pas exposées
aux condensations,
- 3 cm pour les parois coffrées exposées aux intempéries ou susceptibles de l’être, exposées aux
condensations, ou, eu égard à la destination des ouvrages, au contact d’un liquide,
- 3 et 4 cm, respectivement, pour les parois non coffrées, dans les cas définis dans les deux alinéas qui
précèdent,
- 5 cm, sauf dispositions particulières du marché, pour les ouvrages exposés à une atmosphère agressive.
1. DIAGRAMME DE TENSION
Les aciers de précontrainte sont sous contrainte de tension σp = P en désignant par P la force de traction dans
Ap
les câbles et par Ap leur section. Cette contrainte tout comme P n’est pas constante, elle varie :
• avec le temps, pour se stabiliser à très long terme,
• le long du câble, en fonction de son tracé.
Il est intéressant de reporter sur un diagramme, les contraintes de tension en fonction de l’abscisse du câble :
câble isolé ou câble moyen pour un ensemble de câbles. Le diagramme correspond :
A court terme :
- Mise en tension d’une famille de câble : perte par frottement,
- Blocage des câbles sur leur ancrage : perte par recul d’ancrage et déformation instantanée du béton,
- Coulage d’un béton surchargeant la pièce (hourdis de poutres) : gain ou perte de précontrainte ;.
Les pertes sont régulières ; le diagramme se présente sous la forme d’une succession d’arcs de courbe (remplacés
par leurs cordes) et de segments de droite. En cumulant les différentes longueurs, on obtient l’allongement total
du câble.
En prédimensionnement, on choisira comme contrainte à la mise en tension des câbles les valeurs suivantes :
• Tirants d’ancrages provisoires : σ P0 = 0,75 ⋅ fpeg et σ P0 = 0,60 ⋅ fpeg pour les tirants définitifs
• (
En post-tension et en pré-tension : σ P0 = min 0,80 ⋅ fprg ; 0,90 ⋅ fpeg )
• Pour les barres : σ P0 = 0,70 ⋅ fprg
Le frottement du câble à l’intérieur de sa gaine, lors de la mise en tension entraîne une perte allant en augmentant
de l’origine à l’abscisse x. Le phénomène se traduit par : σ px =σ p0 ⋅e −f ⋅α − ϕ⋅ x avec f : coefficient de frottement
angulaire, de l’ordre de 0,16 rd-1 ; α la déviation angulaire en radians ; ϕ le coefficient de frottement le long du
câble qui est de l’ordre de 0,0020 m-1 ; x l’abscisse et σp0 la contrainte à l’abscisse x = 0.
Pour faciliter les calculs, on remplace souvent la fonction exponentielle par son développement limité du 1er ordre,
soit : σ px = σ p0 ⋅ (1 − f ⋅ α − ϕ ⋅ x ) .
σ0
Dans un système semi-logarithmique, on obtient : 1000 ⋅ log = 7,58 ⋅ f ⋅ α + 434 ⋅ ϕ ⋅ x (représentation due à G.
σ
DREUX permettant une recherche facile des contraintes).
Le jeu existant dans le système d’ancrage pour permettre le blocage du câble mis en tension, entraîne son
raccourcissement accentué par la déformation propre des pièces métalliques recevant l’effort du vérin.
Le glissement à l’ancrage est un mouvement provoquant un frottement de signe opposé au précédent. La pente de
la droite est donc opposée à celle due au frottement. On a :
∆σg = 2 σ0 p ((a – x)
La perte de tension, dite rentrée d’ancrage ou recul d’ancrage, se fait sentir sur une distance d. Au-delà de d, le
câble retrouve sa tension normale. La connaissance de d se fait par calcul alors que les fournisseurs donnent la
g ⋅ Ep
valeur de g (entre 1 et 12 mm), la rentrée d’ancrage est déterminée de façon expérimentale. On a : a = et
p
∆σ f ( x )
p= ; soit : ∆σg = 2 σ0 p ((a – x) si x < a avec p pente moyenne de la contrainte (p = f α + ϕ x)
x
L’application de toute contrainte sur le béton entraîne sa déformation instantanée. S’il se raccourcit sous l’effet
d’une compression, les câbles sous tension qui lui sont incorporés se raccourcissent de la même valeur et, de ce
fait, perdent de leur tension.
Lors de la mise en tension d’une famille de n câbles, la mise en tension ne peut s’effectuer que câble après câble.
σ
La contrainte apportée par chacun d’eux vaut : b avec σb contrainte finale sur le béton.
n
• Lors de sa mise en tension, le câble n°2 ne perd pas de tension, par contre le câble n°1 se raccourcit
σb
de la même valeur que le béton : ε =
n ⋅ Ebi
• De même, la mise en tension du troisième câble va entraîner un raccourcissement des câbles n°1 et
σb
n°2 de : ε =
n ⋅ Ebi
• Et ceci jusqu’à la mise en tension du dernier câble, tous les autres préalablement tendus se
σb
raccourcissant de : ε =
n ⋅ Ebi
Ep : module d’Young des aciers de précontrainte (2.105 MPa pour les fils et 1,9.105 MPa pour les torons)
Le retrait est un phénomène de raccourcissement du béton dans le temps dû à une évaporation de l’eau
excédentaire contenue dans le béton et à des réactions chimiques. Ce retrait a lieu dans les premiers mois après le
coulage du béton et vaut : εr(t) = εr.(1 - r(t)). La valeur de retrait est fonction du pays et de la région
considérée. Par exemple en Côte d’Ivoire, les valeurs usuelles sont :
t
Avec : r (t) = avec t = temps (en jours) et rm le rayon moyen de l’élément en cm
t + 9rm
B
rm = ; où B est la section brute et u le périmètre de l’élément.
u
La valeur de la perte de précontrainte due au retrait vaut : ∆σ r = ε r ⋅ E p
Le fluage est caractérisé par une augmentation de la déformation du béton dans le temps à effort constant. Ainsi,
pour une pièce comprimée qui subit un raccourcissement instantané εi à la mise en charge, on constate que la
déformation totale augmente et peut atteindre 3 fois la déformation instantanée.
Avec Φ = 2 lorsque E v j = E ij
1+ Φ
Ep
La valeur de la perte de tension due au fluage : ∆σ fl = 2 ⋅ σbc ⋅ où σbc représente la contrainte moyenne du
E bi
béton que l’on peut supposer calculée à un temps infini.
Ep
Pour plus de précision, on pourra utiliser la formule ci-après : ∆σ fl = (σb + σM ) ⋅
E bi
6 σpi
La perte par relaxation s’écrira alors : ∆σp = ⋅ − µ 0 ⋅ σpi ⋅ ρ1000
100 fprg
σpi : tension initiale de l’acier c’est-à-dire après déduction des pertes instantanées, fprg la contrainte de rupture
garantie, µ0 un coefficient pris égal à :
• 0,43 pour les aciers TBR
• 0,3 pour les aciers RN
• 0,35 pour les autres aciers
indépendance des pertes. La perte par relaxation diminue sous l’effet du retrait et du fluage du béton.
- Par frottement parasite sur le banc, les pertes sont évaluées expérimentalement à : ∆σf
Les pertes différées peuvent être calculées à t jours après mise en précontrainte par la relation :
∆σ pd ( t ) = ∆σ pd ⋅ r (t ) . La tension à un instant t quelconque vaut : σ(t ) = σ p0 − ∆σ i − ∆σ pd ( t )
Sauf indication contraire du C.C.T.P, la précontrainte de calcul est égale à la plus défavorable des deux valeurs :
• Précontrainte maximale : P1 = 1,02.P0 – 0,8.∆Pp ;
• Précontrainte minimale : P2 = 0,98.P0 – 1,2.∆Pp
1. FERRAILLAGE PASSIF
La précontrainte, même en classe I ou II ne dispense pas de disposer de armatures passives. Le ferraillage passif
des poutres précontraintes se compose :
• d’armatures de peau longitudinales et transversales, dont le rôle consiste essentiellement à limiter les
fissurations susceptibles de se produire avant mise en précontrainte sous l’action de phénomènes tels que
retrait différentiel et gradients thermiques,
• d’un ferraillage longitudinal des zones tendues, qui s’apparente à une condition de non fragilité,
Le présent chapitre traite des deux premiers types d’armatures. Un chapitre particulier sera consacré au dernier.
2. ARMATURES DE PEAU
Dans le sens longitudinal, la section minimale d’armatures à mettre
en place est de 3 cm² par mètre de parement mesuré
perpendiculairement à leur direction, sans pouvoir être inférieure à
0,1% de la section brute de la poutre.
Dans les parties de section où le béton est tendu et sous réserve que la zone tendue présente une hauteur
supérieure à 5 cm, la section minimale d’armatures passives longitudinales est, dans le cas de la post-tension :
Bt N f tj Où :
As = + Bt ⋅
1000 fe σ Bt
• Bt est l’aire de la zone de béton tendu
Les armatures longitudinales des zones tendues ne se cumulent pas avec les armatures longitudinales de peau.
1. INTRODUCTION
• Le relevage des câbles aux extrémités génère une composante verticale de précontrainte qui s’oppose à
l’effort tranchant dû au chargement extérieur,
• La compression longitudinale des sections décale le cercle de Mohr des contraintes et réduit la contrainte
principale de traction.
• L’inclinaison des fissures éventuelles d’effort tranchant est inférieure à 45°, ce qui accroît l’efficacité des
armatures transversales verticales.
On voit qu’en béton précontraint, il est impossible d’envisager une justification à l’effort tranchant sans prendre en
compte l’effort normal. L’évaluation de la sécurité vis-à-vis du cisaillement se fera par le biais d’un critère de la
forme : f (σ x , τ) ≤ 0
σx étant la contrainte normale suivant l’axe longitudinale de l’élément, τ, la contrainte tangentielle. Outre la
vérification du cisaillement, qui se fait à l’ELS, un certain nombre de justifications à l’ELU doivent être conduites :
Les deux derniers points ne seront pas traités dans le présent chapitre. Il y lieu de se reporter au BPEL ($ 7-5).
2. VERIFICATION DU CISAILLEMENT
Ce paragraphe traite de la vérification du cisaillement en l’absence de précontrainte transversale.
• Si σx ≥ 0 (compression)
2 2
τ ≤ 0,4 ⋅ f tj ⋅ f tj + ⋅ σ x
3
(2-1)
τ 2 ≤ 2 ⋅ f tj ⋅
f cj
[0,6 ⋅ fcj − σ x ] ⋅ f tj + 23 ⋅ σ x
• Si σx ≤ 0 (traction)
Ces trois inégalités définissent un domaine de sécurité dont la représentation graphique est donnée ci-dessous :
Avec SGZ(y) est le moment statique par rapport à l’axe Gz de la surface située au-dessus de y,
bn(y) est la largeur nette de la section à l’ordonnée y, au niveau des gaines, la largeur nette bn est évaluée comme
suit :
bn = b0 − m ⋅ k ⋅ φ (2-5)
b0 est la largeur brute, m le nombre de gaines, k un coefficient et Φ le diamètre des gaines. Les valeurs de k sont :
• k = 0 en pré-tension,
2.2.3. Remarques
• Le relevage des câbles au voisinage des appuis tend à diminuer l’effort tranchant, il n’est donc pas certain
que ce soit au droit d’un appui que la contrainte de cisaillement soit maximale,
• Pour les poutres à âmes mince, c’est généralement dans les âmes que les contraintes sont les plus
favorables,
• Pratiquement, il n’est pas envisageable de conduire la vérification du cisaillement en tout point d’une
section. On calcule seulement au centre de gravité (en y = 0), si celui-ci se trouve dans l’âme pour
une poutre à âme mince. On prend en compte éventuellement les gaines pour le calcul de la largeur nette
si celles-ci passent près du centre de gravité.
On suppose le béton fissuré suivant un angle β u par rapport à l’horizontale. Le cercle de Mohr des contraintes
permet de déterminer β u (figure ci-dessous)
2 ⋅ τu
tan 2β u =
σ xu
Pour la justification des armatures transversales, la valeur de β u ne sera pas prise inférieure à 30°.
At est la section d’un cours d’armatures transversales et st l’espacement entre deux cours successifs. At/st
représente la densité linéique d’acier transversal.
3.3. DENSITE DE FERRAILLAGE TRANSVERSAL
Si la section est entièrement tendue, la densité linéique d’acier transversal doit satisfaire : τ u ≤ τ u (3-2)
Dans le cas plus fréquent où au moins une partie de la section est comprimée, on prend en compte le fait que la
partie comprimée contribue à équilibrer l’effort tranchant. La densité d’acier transversal doit alors satisfaire :
τ u − f tj / 3 ≤ τ u d’où :
At f tj γ
≥ τ u − ⋅ b n ⋅ s ⋅ tan β u (3-3)
st 3 fe
1) s t ≤ min{0,8 ⋅ h ; 3 ⋅ b 0 ;1 m} (3-4)
Remarque : Les armatures transversales de peau (2 cm²/m de parement) ne se cumulent pas avec les aciers
transversaux déterminés selon (3-1), (3-3) et (3-5).
• Sur une longueur égale à h/2 de l’axe d’un appui, le chargement est nul
• Entre h/2 et 3h/2 la charge est prise égale à p(x ) = 2 ⋅ p ⋅ x / 3 ⋅ h
(a) chargement initial (b) chargement modifié pour le calcul de l’effort tranchant réduit
Ce chapitre se présente sous forme de mini-projet permettant aux élèves d’évaluer leur aptitude à mener des
calculs d’éléments simples en béton précontraint. La structure retenue est un pont-dalle.
ENONCE DU PROBLEME
Nous prendrons un béton de résistance caractéristique fck = 50 MPa et des aciers en torons T15 de classe 1860. La
mise en tension des câbles est effectuée à 14 jours.