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: TBA1034

Le béton précontraint
Date de publication :
01 septembre 2005

Cet article est issu de : Construction et travaux publics | Techniques du bâtiment :


l'enveloppe du bâtiment

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Le béton précontraint

1. Présentation ............................................................................................. TBA1034 - 2


2. Mise en œuvre de la précontrainte .................................................... — 8
2.1 La post-tension............................................................................................ — 8
2.2 La prétension............................................................................................... — 13
2.3 La précontrainte extérieure ........................................................................ — 15
3. Les matériaux mis en œuvre dans la précontrainte ...................... — 16
4. Effets de la précontrainte sur une structure................................... — 19
5. Pertes de tension..................................................................................... — 25
6. Règles de bases pour les calculs justificatifs du béton
précontraint .............................................................................................. — 32
7. Justifications sous contraintes normales en section courante...... — 37
8. Justifications sous contraintes tangentes en section courante .... — 43
9. Gamme des produits les plus employés ........................................... — 46
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10. Dispositions constructives ................................................................... — 49

e principe de précontrainte appliquée au béton consiste à installer un effort


L permanent dans une structure, de manière à y engendrer des contraintes
permanentes. Ces contraintes se combinent aux efforts engendrés par la cons-
truction. Le béton doit être comprimé sans être tendu. Le domaine d’emploi le
plus répandu est le franchissement de très longues portées, jusqu’à plusieurs
centaines de mètres.
La précontrainte installée peut être de deux types. Quand elle est intérieure
au béton, dans la méthode de prétension, les câbles sont mis en place avant le
coulage du béton. Le relâchement des armatures s’effectue après durcissement
du béton. L’adhérence acier/béton empêche la déformation de l’acier et assure
l’effort permanent de précontrainte. Cette technique est employée essentielle-
ment sur des produits préfabriqués, poutres, poteaux, dalles de planchers.
Dans la méthode de post-tension, les câbles sont insérés dans des gaines
disposées dans le béton. Une fois le béton coulé et durci, les armatures sont
tendues donc mises en traction et bloquées par l’intermédiaire d’ancrages. Ces
dispositifs mécaniques jouent un rôle prépondérant dans le maintien de la
contrainte.
Une précontrainte extérieure au béton est réservée à des ouvrages de très
grande taille, principalement les tabliers de pont. Cette méthode présente
l’avantage d’une maintenance plus facile qu’une précontrainte interne au
béton.
Indépendamment de la méthode retenue, la mise sous tension doit faire
l’objet de mesures très précises. C’est une opération dangereuse qui doit être
assurée par du personnel qualifié. Les ruptures de câbles font partie des
risques potentiels.

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LE BÉTON PRÉCONTRAINT

1 Présentation

I - HISTORIQUE Les livres sont remplacés par des plaques de bois. La force
de serrage est exercée par un tendeur de fusil de chasse
sous-marine, tendu à travers les plaques et bloqué à chacune
Un principe très ancien – Il s’agit d’un assemblage d’objets de ses extrémités par une plaquette en acier. La force de
par un lien fortement tendu (par exemple, la roue à rayons tension appliquée est de 0,15 kN. Par réaction, elle met en
cerclée par du fer, celui-ci assurant un serrage des rayons en compression l’assemblage des dix plaques.
remplacement de la roue pleine).

Premières applications pour le béton – M. Freyssinet


(1879-1962) est le premier, au début du XXe siècle, qui a
appliqué le principe de la précontrainte pour réaliser des
pièces en béton soumises à des tractions.

Il a développé la technologie, conçu plusieurs brevets de pro-


cédés de précontrainte, et mis au point les méthodes de
calcul.
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Principales étapes historiques de la précontrainte – Ce


sont les suivantes :

• 1907 : 1er tirant « précomprimé » à Moulins (Allier) du pont du


Veurdre.

• 1926 : découverte et formalisation des phénomènes de fluage


et de retrait.

• 1928 : premier brevet de procédé de précontrainte.

• 1929 : exploitation de son brevet par la société Forclum pour


la construction de poteaux électriques.

• 1934 : renforcement par précontrainte de la gare maritime du


Havre soumise à des tassements différentiels.

• 1940 : premier procédé de précontrainte par câble et ancrage


par cône en béton.

• 1943 : création de la STUP (Société technique pour l’utilisa-


tion de la précontrainte) par Edme Campenon pour poursuivre Fig. 1 : Principe démonstratif.
les travaux de recherche de la précontrainte.
Une petite poutre précontrainte est ainsi obtenue.
• 1946 : construction du pont de Luzancy (Marne) par l’entrepri-
se Campenon Bernard. Si la charge de service est abaissée à 0,07 kN, la contrainte
de compression est annulée sur la fibre inférieure.
• 1948-1950 : ancrage par fils boutonnés, ponts à précontrainte
partielle, câbles formés de torons. Le béton est un matériau hétérogène : c’est un assemblage
de graviers et de sable réunis par un liant. Or le béton résiste
• 1953 : premier règlement. mal à l’effort de traction qui a tendance à dissocier les élé-
ments constitutifs.
• 1976 : la STUP devient Freyssinet International.
Utilisation du béton dans la construction – Pour pouvoir uti-
liser ce matériau dans une construction où certaines parties
sont tendues, deux principes sont appliqués.
II - PRINCIPE DE LA PRÉCONTRAINTE
• Le premier principe consiste à faire supporter des tractions à
un matériau (acier) résistant à la traction ; c’est le béton armé.
Démonstration – La notion instinctive de la précontrainte con-
siste à serrer fortement entre ses mains une rangée de livres. • Le second principe consiste à comprimer le béton par la créa-
Le principe démonstratif est indiqué sur la figure 1. tion d’efforts permanents afin que les efforts de traction appli-
qués n’entraînent qu’une décompression ; c’est le béton
Le principe expérimental est décrit selon la figure 2. « précontraint ».

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LE BÉTON PRÉCONTRAINT

Fig. 2 : Principe expérimental.

En conséquence, le fonctionnement des poutres est différent En béton précontraint, le béton reste toujours comprimé. On
si elles sont construites en béton armé ou en béton précon- cherche à éviter qu’il soit tendu. En appliquant des charges
traint. La comparaison du fonctionnement de ces poutres est sur le béton précontraint, on ne crée qu’un effort de
indiquée sur la figure 3. décompression, au lieu d’un effort de traction pour le béton
armé.
Attention, cependant, le risque de fissuration existe. Ce risque
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est supprimé si la contrainte de précontrainte est supérieure


à la contrainte de traction, ce que l’on vérifiera préalablement
par des calculs, suivant l’exemple qui suit, concernant le fonc-
tionnement d’une poutre en béton précontraint.

Résumé
Précontrainte
=
Contrainte permanente due à la précontrainte
+
Contrainte permanente ou variable de la construction
Exemple : fonctionnement d’une poutre en béton précon-
traint – Il apparaît sur la fibre supérieure en A (cf. Fig. 4) des
contraintes de compression, et sur la fibre inférieure en B, des
contraintes de traction.
Sous le poids propre G, on a :
– en A : σG = + 10 MPa : compression (FS) ;
– en B : σ’G = – 18 MPa : traction (FI).
Sous les surcharges Q, on a :
– en A : σQ = + 5 MPa ;
– en B : σ’Q = – 9 MPa.
Sous la précontrainte, on a : σG + σQ = – 27 Mpa.
Or la résistance à la traction du béton (ftk) est de l’ordre de
2 MPa. Il y aura donc rupture en traction.
Il faut donc comprimer le béton en choisissant une force et une
excentricité de manière que la compression en B soit légère-
ment supérieure à 27 MPa (par exemple 28 MPa).
Conclusion – Les contraintes de traction dues à G et Q pro-
Fig. 3 : Comparaison du fonctionnement d’une poutre en béton armé et d’une poutre en voquent non pas une traction dans la fibre inférieure (FI), mais
béton précontraint. un effort de décompression.
Les contraintes de service, lorsqu’on ajoute une force de pré-
Principe de précontrainte appliqué au béton – Le principe contrainte P fixée, sont indiquées au tableau 1.
de précontrainte consiste donc à créer un effort permanent
dans une construction pour engendrer des contraintes perma- Le cas « à vide » est souvent plus dimensionnant qu’« en
nentes combinées aux efforts créés par la construction. charge ».

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LE BÉTON PRÉCONTRAINT

Fig. 4 : Exemple de poutre précontrainte.

Il faut aussi étudier les cas de contraintes en phase de cons-


truction indiquées au tableau 2.
Tab. 1 – Contraintes de service
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À vide En charge
G Q P
(G – P) (G – P + Q)

FS σ + 10 +5 –6 +4 +9
FI σ’ – 18 –9 + 28 + 10 +1
Contrainte maximale à vide.

Tab. 2 – Contraintes en phase de construction

Contraintes élémentaires Contraintes résultantes

G P G+P

FS σ +8 – 7,5 + 0,5
FI σ’ – 15 + 33 + 18

Remarque L’utilisation du béton précontraint s’étend très largement au


bâtiment, dès que la longueur des portées est supérieure à 7
σG = + 8 MPa < + 10 MPa, car le poids propre n’est pas tota-
ou 8 mètres, longueur maximale pouvant être atteinte par une
lement réalisé en phase de construction.
poutre en béton armé (sauf exception).
σP ≥ σ’P d’où la cambrure de la poutre.
Produits le plus couramment utilisés en bâtiment – Ce
sont les poutrelles préfabriquées en prétension qui offrent une
grande résistance sur une grande longueur, les dalles de plan-
III - DOMAINE D’EMPLOI cher alvéolées qui présentent l’avantage d’un poids léger,
ainsi que beaucoup d’autres produits (voir la gamme des pro-
Avantage principal de la précontrainte – Le franchissement duits préfabriqués les plus courants au chapitre 2.2).
de très longues portées sans poteau intermédiaire est l’avan- Le béton précontraint est également utilisé en bâtiment pour
tage principal de la précontrainte. la construction de tours de grande hauteur.
Le béton précontraint a pris sa place dans la plupart des cons- La précontrainte permet également d’alléger le poids propre
tructions de génie civil : ponts de grandes travées, centrales des structures, d’affiner les profils, ce qui constitue un avan-
nucléaires, plates-formes off-shore, parkings souterrains. tage esthétique par rapport au béton armé.
Grâce aux technologies modernes, les portées de pont En revanche, les études sont beaucoup plus complexes et la
peuvent atteindre plusieurs centaines de mètres. réalisation plus délicate.

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LE BÉTON PRÉCONTRAINT

IV - PROCÉDÉS DE PRÉCONTRAINTE V - TEXTES RÉGLEMENTAIRES

La précontrainte nécessite l’utilisation de fils ou de câbles Ces documents sont donnés à titre indicatif. Il est possible
d’acier de très haute résistance, garantis par des organismes qu’ils ne soient plus d’actualité au moment où vous lirez ces
agréés comme la CIP (Commission interministérielle d’agré- lignes.
ment des procédés et armatures de précontrainte) et le LCPC
(Laboratoire central des Ponts et chaussées).
On distingue plusieurs procédés de précontrainte. Ils seront A. Normes
détaillés au chapitre suivant. En voici seulement une présen-
tation sommaire. À l’heure de la transition européenne, la norme est un réfé-
rentiel incontournable car elle constitue les règles de l’art. En
outre, elle protège le client et clarifie la concurrence.
A. Précontrainte intérieure au béton
Trois catégories de normes – En 2005, on distingue :
Par méthode de prétension –
– la norme française AFNOR ;
1/ Mise en traction des armatures (câbles). – la norme européenne EN qui devient norme nationale sous
l’appellation NF EN ;
2/ Coulage du béton.
– la norme internationale ISO, qui n’est pas obligatoire.
3/ Après prise du béton, détente des armatures qui ne peuvent
plus se déformer par adhérence au béton. Deux types de normes

L’adhérence acier/béton assure l’effort de précontrainte Il existe :


permanent.
– la norme descriptive : c’est une norme de moyen qui fige la
Par méthode de post-tension – technique ;
1/ Mise des armatures (câbles) dans des gaines. – la norme performantielle : c’est une norme de résultat, qui
favorise l’innovation, et une norme de produits, qui entraîne le
2/ Coulage du béton. marquage CE.
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3/ Mise en traction des armatures en s’appuyant sur le béton Normes principales – Ce sont les suivantes :
durci.
– normes françaises et européennes : NF EN ISO ;
4/ Blocage des armatures par un dispositif d’ancrage.
– normes françaises et européennes : NF EN ;
Le blocage par ancrage assure l’effort de précontrainte – normes françaises : XP, AC, NF, P, NF P, DTU P ;
permanent. – projets de normes françaises et européennes : PR NF EN ;
– normes internationales : ISO.
B. Précontrainte extérieure au béton
C’est une technique basée sur la post-tension, utilisée en B. Correspondance des normes européennes
génie civil pour des ouvrages importants comme le renforce-
ment de tabliers de pont. Les câbles utilisés sont de très forte La correspondance entre normes françaises et normes euro-
puissance (12 T 15 à 37 T 15). péennes est indiquée au tableau 3.

Tab. 3 – Correspondance des normes européennes

Norme française Norme européenne

Produits NF NF EN annexe ZA
Essais NF NF EN
Mise en œuvre NF DTU NF DTU modifiés
Conception BPEL, BAEL Eurocode 2

Règlements de conception et calcul de structure en béton • EN 1992-1-1 (juillet 2003) : Eurocode 2. Règles générales et
précontraint – règles pour le bâtiment, et Document d’application nationale.
Cette norme est appelée à remplacer les règles BAEL 91 ré-
• P18-711 (décembre 2002) : Eurocode 2 (norme expérimentale) visées 99 et les règles BPEL révisées 99 du fascicule 62, titre
– Calcul des structures en béton et Document d’application natio- 1er, section I et II du CCTG applicables aux marchés publics de
nale – Partie 1-1 : règles générales et régles pour les bâtiments travaux.
• XP ENV 1992-1-3 (mai 1997) : Eurocode 2 – Calcul des struc-
Remarque
tures en béton et Document d’application nationale :
Le texte de l’Eurocode 2 est relatif à la fois au béton armé et
– Partie 1-3 : règles générales – Éléments et structures en au béton précontraint, avec toutefois une large part déve-
béton préfabriqués. loppée pour ce qui concerne le béton armé.
– Partie 1-5 : règles générales – Structures précontraintes par La transition des règlements français (BPEL) aux Euroco-
armatures extérieures ou non adhérentes. des doit s’effectuer sur une période de deux ans (2006). En

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LE BÉTON PRÉCONTRAINT

pratique, il faut compter cinq à huit ans pour qu’un tel chan- C. Mise en œuvre de la précontrainte
gement s’opère dans les mentalités, soit aux alentours de
2010. • AC CWA 14646 (juin 2003) – Exigences relatives à la mise en
œuvre de procédés de précontrainte par post-tension et à la
• DTU P18-703/A1 (février 2000) – Règles BPEL 91 – Règles
qualification de l’entreprise distributrice spécialisée et de son
techniques de conception et de calcul des ouvrages et cons-
personnel.
tructions en béton précontraint suivant la méthode des états li-
mites. • NF P18-201 (mars 2004) – DTU 21 – Travaux de bâtiment –
Exécution des ouvrages en béton – Cahier des clauses techni-
Fourniture de matériel et matériaux pour l’emploi du béton ques.
précontraint –
• P18-504 (juin 1990) – Bétons – Mise en œuvre des bétons de
• NF EN ISO 15630-1 et 2 (août 2002) – Aciers pour l’armature structure.
et la précontrainte du béton.
• PR NF EN 13670-1 (juin 2003) (ENV 13760-1) – Exécution
• NF EN 13369 (décembre 2004) – Règles communes pour les des ouvrages en béton.
produits préfabriqués en béton.
• Fascicule 65-A du CCTG et additif : exécution des ouvrages
• NF EN 206-1 (avril 2004) – Béton – Partie 1 : spécification, de génie civil en béton armé ou précontraint, dans l’état actuel
performances, production et conformité (remplace la norme XP de la réglementation en vigueur.
P18-305).
• Arrêté ministériel du 14 avril 1989 : agrément et contrôle des
• NF EN 13391 (octobre 2004) – Essais mécaniques concer- procédés de précontrainte et dispositifs d’ancrage.
nant les procédés de précontrainte par post-tension. • Circulaires n° 84-22 et n° 84-23 du 30 mars 1984 : agrément
• NF EN 445, 446 et 447 (mai 1996) – Coulis pour câbles de des procédés de précontrainte.
précontrainte. • Circulaire n° 86-64 du 4 septembre 1986 : compléments à la
réglementation sur les armatures et procédés de précontrainte.
• NF EN 523 (janvier 2004) et 524-1 à 6 (août 1997) – Gaines
en feuillard d’acier pour câbles de précontrainte

• NF EN 642 (mars 1995) – Tuyau pression en béton précon- D. Sites internet à consulter
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traint.
Lois, décrets, bulletins officiels –
• XP A35-045-1, 2, 3 (février 2000) – Produits en acier – Arma-
tures de précontrainte – (norme expérimentale). http://www.legifrance.gouv.fr

• NF C67-250 (décembre 1981) – Poteaux en béton précon- Directives, organismes notifiés – http://www.dpc.net.org
traint. Liste des normes –
• P05-341 (octobre 1990) – Norme de performance dans le bâ- • http://www.afnor.fr
timent – Présentation des performances des planchers préfa-
briqués en béton armé ou précontraint. • http://www.cenorm.be

• P08-801 (octobre 1990) – Planchers préfabriqués en béton – Produits en béton –


Essai de résistance aux charges réparties.
• http://www.cerib.com
• NF P15-318 (octobre 1998) – Liants hydrauliques – Ciments • http://www.fib.org
à teneur en sulfure limitée pour béton précontraint.
Agréments techniques européens –
• P18-357 à 364 (juillet 1985) – Adjuvants pour bétons, mortiers
et coulis – Coulis courants d’injection pour précontrainte. • http://www.cstb.fr

• PR NF EN 10138-1 (janvier 2001) – Armatures de précon- • http://www.setra.fr


trainte.
Responsabilités et assurances –
• ISO 14655 :1999 – Toron pour la précontrainte du béton avec • http://www.smabtp.fr
revêtement époxy.
• http://www.maf.fr
• ISO 15630-1 et 2 :2002 – Aciers pour l’armature et la précon-
trainte du béton – Méthodes d’essai. • http://www.qualiteconstruction.com

• ISO 6934-1 à 4 :1991 – Aciers pour armatures de précontrain-


te.
VI - CONVENTIONS FRANÇAISES, UNITÉS ET NOTATIONS
• ISO 6935-1, 2 :1991 – Aciers à béton pour armatures passi-
ves. Conventions – Par convention, le signe : + désigne une con-
trainte de compression dans le béton et le signe – désigne une
• Arrêté ministériel du 29 mars 1983 modifié par l’arrêté du contrainte de traction dans le béton.
14 décembre 1988 : homologation et contrôle des armatures
en acier à haute résistance pour construction en béton précon- La contrainte σ désigne la contrainte en fibre supérieure (FS)
traint par pré ou post-tension. et la contrainte σ‘ désigne la contrainte en fibre inférieure (FI).
• Fascicule 4, titre II du CCTG : agrément des armatures de Les conventions de signe pour le fonctionnement d’une poutre
précontrainte. en béton précontraint sont indiquées sur la figure 5.

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LE BÉTON PRÉCONTRAINT

Fig. 5 : Fonctionnement d’une poutre en béton précontraint.


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Unités – Les unités sont établies selon le système légal auto- La contrainte est exprimée en MPa (1 MPa = 1 MN/m2 = 1N/
risé qui est le système SI. mm2 = 10 bars).
Il est obligatoire de s’y conformer. Les intensités en tonne-force, bar et kg/mm2 ne doivent plus
être utilisées.
La force est exprimée en MN.
Notations – Les principales notations utilisées par les Euro-
codes sont indiquées dans le tableau 4.

Tab. 4 – Notations

Notation Signification

G Action permanente
Q Action variable
P Force de précontrainte
V Effort tranchant
M Moment fléchissant
fck Résistance caractéristique en compression du béton
ftk Résistance caractéristique en traction du béton
fp Résistance à la traction des aciers de précontrainte
fcm Résistance moyenne en compression du béton
γ Coefficient partiel de sécurité
σc Contrainte de compression dans le béton
σp Contrainte de traction dans le béton
Ac Surface de la section transversale de la section
Ap Surface des aciers de précontrainte
As Surface des aciers de type béton armé
Ec Module d’élasticité du béton
Ep Module d’élasticité de la précontrainte
e Excentricité de la précontrainte

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LE BÉTON PRÉCONTRAINT

2 Mise en œuvre de la précontrainte

2.1
La post-tension
Définition – La post-tension est une opération réalisée sur A. Armatures
chantier qui consiste à mettre les câbles en tension après
coulage du béton par l’intermédiaire d’ancrages. Cette
Les armatures sont constituées de câbles, relativement sou-
méthode est généralement utilisée pour les grands ouvrages
ples, ou de barres, en acier à haute résistance dont les
en génie civil.
caractéristiques mécaniques sont détaillées plus loin.
Opération de post-tension – Elle se déroule schématique-
ment (cf. Fig. 1) de la manière suivante : Les classes de résistance sont définies par la CIP.

1/ Mise en place de gaines dans le coffrage Le choix des armatures s’effectue en fonction de la contrainte
Les gaines sont situées à l’intérieur du béton. recherchée.
Les câbles sont placés dans les gaines avant ou après le
bétonnage (cela dépend du diamètre des gaines). Câbles – Les câbles peuvent être constitués de fils lisses ou
de torons.
2/ Coulage du béton
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• Fils lisses
3/ Mise en tension des armatures Un câble est formé par la juxtaposition de nombreux fils lisses,
Les armatures sont tendues par des vérins après le durcisse- dont les diamètres sont compris entre 4 et 12,2 mm.
ment du béton.
4/ Injection de coulis de ciment dans les gaines Exemple
Le but de l’injection est d’éviter la corrosion des câbles.
Un câble 54 ∅ 7 est constitué de 54 fils de 7 mm.

• Torons
Les torons les plus utilisés sont composés d’un fil central autour
duquel s’enroulent six fils lisses de diamètre plus faible, de 5,2
à 15,7 mm.
Les deux types de torons les plus courants sont :

– T13S : Ac = 100 mm2 ;


– T15S : Ac = 150 mm2.
Les chiffres 13 et 15 correspondent à peu près au diamètre ex-
térieur en millimètres des torons.
Le câble est lui-même constitué de plusieurs torons.

Exemple

Fig. 1 : Opération de post-tension. Un câble 12T13S est formé de 12 torons de 100 mm2. Sa
section est de 12 × 100 = 1 200 mm2.

I - PROCÉDÉS Barres – Chaque armature de précontrainte est constituée


d’une barre rigide dont le diamètre est compris entre 12 et 36
Les procédés diffèrent par les dispositifs d’ancrage des barres. mm.

Avant toute mise en œuvre, il est impératif de vérifier que Les barres peuvent être de deux types : soit lisse munie de
chaque procédé a reçu un agrément. Jusqu’à ce jour, l’agré- filetage aux deux extrémités, soit crénelée pour le vissage d’un
ment de la CIP et celui du LCPC étaient obligatoires. Mais écrou.
d’autres approbations techniques européennes sont mises en
place. Les procédés font l’objet de stipulations très précises. Les barres sont peu utilisées en France, car leur rigidité
empêche un tracé de précontrainte harmonieux. En revanche,
Tous les matériaux utilisés doivent répondre aux normes en elles sont couramment utilisées en Allemagne (par exemple,
vigueur pour le béton précontraint. barres Dywidag).

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LE BÉTON PRÉCONTRAINT

B. Ancrages Ancrage par vis-écrou – Cet ancrage est utilisé pour bloquer
les barres, munies à chaque extrémité d’une vis et d’un écrou.
Le blocage s’effectue par le serrage de l’écrou jusqu’à la
L’ancrage constitue le dispositif mécanique qui assure la per-
plaque d’ancrage.
manence de l’effort de précontrainte après la mise en tension.

C’est donc un des aspects les plus importants de l’opération,


puisque de lui dépendent la durée de l’ouvrage et sa C. Coupleurs
pérennité.
Principe – Un coupleur est une pièce permettant d’assurer la
Ancrage actif – Il est destiné à recevoir les vérins de mise continuité de la force de précontrainte entre plusieurs tronçons
en tension et à assurer le transfert des efforts de précontrainte d’une même poutre par raboutage de câbles, lorsqu’un
à la structure. Il est composé des pièces suivantes : ouvrage continu doit être exécuté en plusieurs phases.
– un corps d’ancrage en fonte sphéroïdal noyé dans le béton ; Le coupleur raccorde chaque toron, afin de relier le tronçon
– les mors, généralement formés de clavettes ; de câble de première phase, déjà tendu, au tronçon de
– éventuellement des capots remplis de graisse destinés à deuxième phase, non encore mis en tension.
protéger les mors.
Couplage de câbles – Il est représenté schématiquement sur
Ancrage passif – Il est constitué des mêmes éléments qu’un la figure 3.
ancrage actif. Cependant, il ne permet pas le montage d’un
Le coupleur B est isolé du béton par un capot métallique.
vérin. Il est soit autoancré, soit noyé dans le béton, soit ancré
par adhérence dans le béton. Le tronçon AB est d’abord mis en tension.
Il existe principalement trois ancrages différents : par coince- Puis le tronçon BC est précontraint par son extrémité C.
ment conique, par calage ou par vissage.

Ancrage par coincement conique – C’est le principe


d’ancrage le plus courant, utilisé dès l’origine par Freyssinet.
D. Gaines

Le coincement est réalisé au moyen d’un cône ou de Les gaines sont mises en place à l’intérieur du coffrage et
clavettes. fixées sur le ferraillage passif, ce qui permet un positionne-
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ment correct de la gaine et une résistance à la poussée


Ancrage à cône – Il est composé d’un cylindre percé en son hydrostatique du béton frais lors de son coulage.
centre d’un trou de forme conique dont le bord présente des
cannelures presque demi-cylindriques (cône femelle), et d’un On distingue trois types de gaines.
cône mâle présentant à sa périphérie les mêmes cannelures.
Gaines enroulables – Elles sont en feuillard à roulement héli-
Chaque fil ou toron est placé à l’intérieur de chaque canne- coïdal, prêtes à l’emploi.
lure, puis mis en traction au moyen d’un vérin par un premier
Gaines rigides – Elles sont en feuillard à enroulement héli-
piston, tandis qu’un second piston bloque le cône mâle à
coïdal, cintrables à la main, et livrées en éléments droits.
l’intérieur du cône femelle, assurant ainsi l’ancrage par
coincement. Tubes rigides – Ils sont cintrables à la machine. Leur emploi
est moins courant.
Ancrage à clavettes – C’est le plus répandu. Il est
composé d’un bloc rond épais en acier, percé de trous de Afin de répondre aux exigences des recommandations et
forme conique. Chaque toron est enfilé dans un trou, puis normes internationales, des gaines en plastique ou PEHD ont
mis en traction au moyen d’un vérin. Le blocage des cla- récemment été développées.
vettes sur chaque armature assure ainsi l’ancrage par
coincement.
Exemple de gaines (Freyssinet)
La tête du bloc d’ancrage est placée à l’extérieur du béton sur
une plaque d’appui. • Gaine plastique nervurée Plyduct (cf. Fig. 4).

Il faut noter cependant que lors du relâchement du câble par • Gaines nervurées en acier (cf. Fig. 5).
le vérin, le câble rentre dans son ancrage par glissement (6 à
8 mm pour un ancrage à clavettes).
Pour les câbles enfilés sur le chantier, les gaines ou les tubes
Enfin, après le blocage des cônes ou des clavettes, les fils rigides sont obligatoires.
sont coupés à quelques centimètres derrière l’ancrage.
Le choix du diamètre et de l’épaisseur s’effectue en fonction
L’avantage de ce type d’ancrage est son faible de la section du câble et du jeu qu’il doit y avoir dans la gaine,
encombrement. du tracé du câble et du mode de mise en place.

À titre d’exemple, la figure 2 représente l’ancrage du système Les gaines ne doivent pas être écrasées.
C de Freyssinet. Quel que soit le type de gaine choisi, celles-ci doivent être :
Ancrage par calage – L’extrémité du câble est équipée d’une – conçues pour limiter les frottements (pertes de tension) ;
tête d’ancrage qui lui est solidaire. – résistantes pour ne pas subir de déformations lors du
Le procédé principal utilisé est le système BBR. bétonnage ;
– déformables pour suivre les tracés courbes ;
Ce type d’ancrage n’est quasiment plus utilisé actuellement, – étanches pour empêcher toute pénétration de laitance lors
en raison de son encombrement beaucoup plus important que du coulage de béton ;
l’ancrage à coincement conique. – adhérentes au béton.

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LE BÉTON PRÉCONTRAINT
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Fig. 2 : Ancrage du système C de Freyssinet. Ancrage NC 15.

E. Vérins Rôle des vérins – Les vérins jouent un double rôle et permet-
tent de :
Les câbles sont tendus au moyen de vérins hydrauliques à – tendre le câble, en fonction de sa longueur, en une ou plu-
haute performance. sieurs étapes ;
– procéder au blocage des mors dans les trous coniques, afin
de provoquer l’ancrage du toron par coincement.

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LE BÉTON PRÉCONTRAINT

Fonctionnement – Les armatures de précontrainte sont


solidarisées à la partie mobile du vérin alors que la partie fixe
s’appuie sur le béton.

Des pompes hydrauliques à haute pression alimentent les


vérins de tension.

Le vérin prend appui sur le cône d’ancrage par l’intermédiaire


d’une bague, et les fils sont fixés sur le pot de presse.

La mise en tension s’effectue en faisant admettre le liquide


sous pression dans la chambre de tension par un flexible.
Fig. 3 : Couplage des câbles.
Lorsque la mise en tension est terminée, le cône d’ancrage
est bloqué par le liquide de pression dans le flexible. La
chambre de tension est vidangée.

À l’intérieur du piston principal, un petit piston secondaire sert


à enfoncer et à bloquer le cône mâle après la mise en tension.

Le vérin peut agir soit sur un câble complet (par exemple le


vérin K100 de Freyssinet sur la figure 6), soit toron par toron
(vérin monotoron, par exemple le vérin M23 de Freyssinet sur
la figure 7).
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Fig. 4 : Gaine plastique nervurée © Plyduct.

Fig. 6 : Vérin K100 de Freyssinet.

Fig. 5 : Gaines nervurées en acier. Fig. 7 : Vérin M 23 de Freyssinet.

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LE BÉTON PRÉCONTRAINT

II - PRINCIPALES OPÉRATIONS B. Injection

Le but de l’injection est de garantir une protection efficace des


A. Mise en tension des câbles aciers de précontrainte contre la corrosion.

Cette opération est d’une importance capitale pour la


La mise en tension des câbles nécessite simultanément la pérennité de l’ouvrage car elle conditionne sa durée de vie.
vérification des pressions manométriques et des allongements
du câble. La concordance des deux catégories de mesures Précautions à prendre – L’injection doit être très soignée.
permet le contrôle des résultats en fonction des données
réglementaires. Avant l’injection, des mesures rigoureuses sont à prendre :

– protection des armatures avec de l’huile hydrosoluble ;


Le bureau d’études fournit les données suivantes :
– lavage soigneux des câbles à l’eau ;
– effort ou contrainte à appliquer au câble ; – insufflation d’air comprimé ;
– frottements et section de la chambre de tension du vérin ; – mise sous pression d’environ 10 bars.

– valeurs des frottements dans l’ancrage. Mesures préalables à l’opération – En outre, l’injection
nécessite :
Vérification des tensions – La vérification des tensions
s’effectue au moyen d’un relevé des pressions lues sur le – un coulis bien dosé en ciment, eau et adjuvants : fluidité suf-
manomètre placé soit sur le vérin, soit sur la pompe. fisante, retrait modéré, résistance mécanique convenable,
absence d’agents agressifs, eau potable ;
L’effort résultant de l’indication du manomètre est une valeur – une température supérieure à 5° ;
théorique de laquelle il faut déduire les pertes par frottement – un bon remplissage des gaines ;
à l’intérieur du vérin et celles dues au frottement des torons – un matériel adapté et du personnel spécialisé.
dans l’ancrage afin d’obtenir l’effort réel appliqué au câble.

Les frottements internes sont de l’ordre de 0 à 1 % (jusqu’à


2 % pour les ancrages multi torons). C. Cachetage
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Po est la pression finale théorique à obtenir en fin de mise en Afin d’éviter l’infiltration d’eau ou le contact des ancrages avec
tension. des produits pouvant provoquer la corrosion des aciers, on
réalise la protection des extrémités de l’ancrage par cachetage
La pression Po a été calculée au préalable par le bureau au moyen de capuchons, en général en PEHD, remplis de
d’études. graisse, vissés dans l’ancrage.

Vérification des allongements – Sur le chantier, la mesure Cette opération s’effectue soit avant, soit après l’injection.
des allongements se lit soit directement sur le câble, soit sur
le piston du vérin (dans ce cas, il faut tenir compte du dépla-
cement du piston plus important que le toron d’environ 3 mm).
III - SÉCURITÉ
La mise en tension est réalisée par paliers.
La mise en œuvre de la précontrainte est une opération
La lecture s’effectue donc à trois paliers successifs : précise et dangereuse. Elle doit être assurée par le personnel
qualifié de l’entreprise distributrice spécialisée et sous le con-
– 0,85 Po ; trôle du CMP (chargé de mise en précontrainte) de celle-ci.
– 0,90 Po < Po < 0,95 Po ; Risques potentiels – Lors de la mise en tension, les risques
– Po. peuvent être les suivants :

– rupture d’un câble qui peut provoquer un recul du vérin ;


À chaque palier de mise en tension, le déplacement du repère
est immédiatement consigné sur le carnet de mise en tension. – déclavetage brusque si le clavetage est défectueux, qui peut
Les allongements sont proportionnels aux tensions. provoquer une éjection des clavettes ;
– rabattement du vérin en cas de défaut de résistance du
Ao est l’allongement théorique correspondant à Po. béton sous l’ancrage.

Conformément au règlement du fascicule 65-A, l’allongement Par mesure de sécurité, il est formellement interdit de se tenir
final à obtenir est compris entre 0,95 Ao et 1,10 Ao. derrière un vérin ou dans son voisinage immédiat. Les per-
sonnes chargées de la manutention doivent se placer à côté
du vérin.
Causes d’anomalies d’allongement – Des anomalies
d’allongement peuvent apparaître et les causes peuvent être Équipement – Lors de l’injection, un équipement spécial doit
de diverses origines : être porté en plus de l’équipement de sécurité habituel (chaus-
sures, gants, casque) :
– erreur de calcul sur Ao ;
– mauvais tracé du câble dans la gaine ; – lunettes spéciales de protection des yeux contre les projec-
tions de coulis sous pression ;
– anomalie du matériel ;
– masque de protection avec filtre antipoussière lors de la
– rupture de fil (claquement sonore, baisse de pression). fabrication du coulis.

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LE BÉTON PRÉCONTRAINT

2.2
La prétension
Définition – La prétension est une opération réalisée en usine
qui consiste à mettre les câbles en tension avant coulage du
béton. C’est la technique la plus utilisée dans le domaine du
béton précontraint. Sa destination essentielle est le bâtiment.
Produits – Les produits préfabriqués les plus courants sont :
– les poutres ;
– les poutrelles de planchers ;
– les dalles alvéolées ou non (planchers) ;
– les éléments de toiture (liernes, pannes) ;
– les poteaux.
La longueur maximale des poutres est limitée à 30 m pour des
questions de manutention des poutres et d’encombrement
pendant le transport.
Opération de prétension – Elle se déroule schématiquement
(cf. Fig 1) de la manière suivante :
1/ mise en tension des armatures entre des bancs de coffrage
Les câbles de précontrainte sont tendus sur un banc de
préfabrication.
2/ coulage du béton
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Le béton est coulé directement au contact des câbles (il n’y a Fig. 2 : Banc de coffrage.
pas de gaine).
3/ relâchement des armatures après le durcissement du béton Massifs d’ancrage – Les massifs d’ancrage doivent être très
Les câbles sont relâchés aux extrémités après le durcisse- rigides et stables pour supporter la tension des câbles. Ils
ment du béton. Ils sont ensuite coupés au bord des poutres. doivent pouvoir supporter des efforts très importants d’environ
3 MN jusqu’à 6 MN.
Bancs – Afin de rentabiliser une installation dont le coût est
très élevé, plusieurs éléments sont fabriqués à la fois sur un
même banc de coffrage de grande longueur. La distance
séparant deux bancs peut varier entre 50 et 200 m, la longueur
courante étant de 100 m.
Étuvage du béton – Dans le même souci de productivité, on
est conduit à accélérer le durcissement du béton afin de ne
pas mobiliser trop longtemps ces bancs.
Cette accélération du durcissement se fait par étuvage. Il
existe plusieurs procédés :
– l’étuvage basse pression, qui est le procédé le plus utilisé ;
– l’étuvage sous pression. Il nécessite des étuves (il est
réservé aux petits produits) ;
– le chauffage par effet Joule ou infrarouge ;
– les coffrages calorifugés.

Fig. 1 : Opération de prétension.


II - PPRINCIPE DE L’ANCRAGE

I - TECHNIQUE Adhérence béton-acier – Après durcissement du béton, les


câbles sont relâchés. Ils ne sont plus libres de se raccourcir
car il y a adhérence entre les câbles et le béton. C’est pour-
La fabrication en série se déroule en usine au moyen de bancs quoi cette technique est aussi appelée « précontrainte par
composés d’une table plane en béton ou en acier servant de adhérence ».
fond de coffrage, de deux massifs d’ancrage aux extrémités
et de coffrages latéraux pour donner la forme souhaitée La mise en tension des câbles entraîne une diminution de leur
(cf. Fig. 2). section. Le béton vient entamer la section réduite (cf. Fig. 3).
Câbles – Les câbles sont constitués de monofils ou de Au relâchement des armatures, leur section tend à augmenter.
monotorons. En conséquence, le béton est écrasé.

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LE BÉTON PRÉCONTRAINT

Il y a alors création de contraintes radiales dans le béton qui III - TRAITEMENT THERMIQUE
peuvent provoquer un risque de fissures.
Ce risque impose la nécessité d’un ferraillage passif autour de Le traitement thermique ne doit absolument pas entraîner
la zone d’ancrage pour éviter l’éclatement du béton. l’évaporation de l’eau du béton.
Il augmente la résistance du béton au premier âge.
Étuvage basse pression – L’opération la plus couramment
utilisée est l’étuvage basse pression qui consiste à imposer
des cycles thermiques aux éléments préfabriqués sur les
bancs d’ancrage en modifiant sa température par :
– une phase à température ambiante (afin d’augmenter la
résistance du béton) ;
– une phase montée en température (par un gradient de 15°/h) ;
– une phase isotherme inférieure à 70° ou 80° ;
– une phase de descente de température (par un gradient de
10°/h).

IV - RELÂCHEMENT DES ARMATURES

Le relâchement des armatures ne doit pas être trop brutal


sous peine de détruire l’adhérence de l’acier dans le béton.
Les armatures sont détendues doucement au moyen de vérins
disposés sur un massif d’ancrage.
Cette opération nécessite de calculer la rentrée d’armatures
dans le béton.
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En bâtiment, si le retrait des armatures est supérieur à 2 mm,


l’élément part au rebut.

V - STOCKAGE
Pendant le stockage, il faut faire attention au retrait et au
Fig. 3 : Adhérence acier- béton. fluage, car ces deux phénomènes peuvent augmenter la
flèche.
Une trop longue période de stockage rend le produit
inutilisable.
Afin d’éviter ces deux phénomènes, il convient d’appuyer les
éléments au voisinage des appuis définitifs.

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LE BÉTON PRÉCONTRAINT

2.3
La précontrainte extérieure
L’entretien et la réparation des ouvrages précontraints intérieurement au béton sont des opérations complexes.
Afin de résoudre ces problèmes, la précontrainte extérieure s’est développée ; elle consiste à disposer les câbles à l’extérieur du béton.
Elle trouve son application principalement dans les tabliers de pont de grande portée.
Le principe est simple : les câbles de précontrainte sont enfilés dans des gaines qui passent dans des tubes noyés dans le béton de
l’entretoise, et par des déviateurs solidarisés à l’ouvrage (cf. Fig. 1)
Un coulis est ensuite injecté dans les gaines selon le même principe que la post-tension.
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Fig. 1 : Précontrainte extérieure au béton – Tablier de pont.

I - AVANTAGES DE LA PRÉCONTRAINTE EXTÉRIEURE II - INCONVÉNIENTS DE LA PRÉCONTRAINTE EXTÉRIEURE

Maintenance – La précontrainte est visitable, visible et Risque de flambement de la structure – La force de pré-
démontable. Un câble corrodé peut donc être remplacé contrainte agissante étant une force externe au béton, celle-
facilement. ci développe des déformations dans la structure.
Maîtrise des frottements – Les tracés sont simples, par con- Phénomènes vibratoires auxquels sont soumis les câbles –
séquent les frottements sont faibles. Ils peuvent provoquer leur rupture.
Faible épaisseur des âmes – Non conditionnées par la pré- Efforts parasites importants – Ils sont engendrés par les
sence des gaines, les âmes du tablier peuvent être très ancrages excentrés des plans moyens des pièces.
faibles, ce qui entraîne une diminution de poids propre au
tablier. Ligne obligatoirement brisée du tracé des câbles – Elle
s’adapte moins bien aux efforts extérieurs.
Conclusion – Néanmoins, le bilan est positif pour ce type de
précontrainte très utilisé pour les grands ouvrages, avec des
améliorations technologiques qui conduisent à une excellente
qualité de réalisation.

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LE BÉTON PRÉCONTRAINT

3 Les matériaux mis en œuvre


dans la précontrainte

Les matériaux utilisés en précontrainte sont le béton, les armatures de précontrainte et les armatures passives.

I - LE BÉTON

Le béton est un matériau hétérogène, dont les caractéristiques


sont largement développées dans cette encyclopédie.
Rappelons simplement les bases nécessaires à l’application
du béton précontraint.
Résistance caractéristique du béton à la compression –
L’Eurocode note fck la résistance caractéristique du béton à
la compression à 28 jours. Cependant, en béton précontraint,
il est très fréquent de mettre en charge le béton avant 28 jours.
La résistance est alors exprimée à « j » jours.
La résistance moyenne à la compression vaut : fcm = fck +
8 MPa.
Les classes de l’Eurocode varient entre un béton C12,15 (non
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utilisé en béton précontraint) à C50,60. Au-delà de ces


résistances, le béton est associé aux BHP (béton à haute
performance).
À titre d’exemple, un béton C40,50 possède une résistance
caractéristique de 40 MPa.
Fig. 1 : Essai normalisé d’écrasement d’une éprouvette à la compression.
En béton précontraint, la résistance caractéristique du béton
à la compression à 28 jours varie entre 30, 35, 40 MPa, et Dilatation – Afin de tenir compte des déformations liées aux
jusqu’à 45 MPa pour les pieux préfabriqués. variations thermiques, on applique un coefficient de dilatation
du béton de 10 × 10–6 K–1.
Remarque
Fluage – Le fluage est le phénomène de déformation différée
La résistance caractéristique du béton à la traction vaut envi- du béton soumis à une contrainte maintenue (par exemple les
ron 1/15 de la résistance à la compression. charges d’exploitation) pendant une longue durée (environ 3
à 5 ans).
Diagramme « contraintes-déformations » – La figure 1
décrit un essai normalisé d’écrasement d’une éprouvette à la La déformation due au fluage est nommée : εfl.
compression : on applique une charge N sur une éprouvette
cylindrique de diamètre 16 cm et d’une hauteur 32 cm. Le rac- εfl vaut environ 2εi (déformation instantanée du béton).
courcissement Δl est mesuré en fonction de l’augmentation de
la charge. La déformation totale vaut donc :
εv = εi + εfl = 3εi
Remarque
En France, les éprouvettes normalisées sont cylindriques,
tandis qu’en Allemagne elles sont cubiques.
II - LES ARMATURES DE PRÉCONTRAINTE
On se limitera au diagramme simplifié parabole-rectangle.
D’après la loi de Hooke, la déformation est linéaire sur une Les armatures de précontrainte sont constituées d’acier à
phase élastique (cf. Fig. 2). La contrainte est exprimée en haute résistance et à haute limite d’élasticité. Les caractéris-
fonction du raccourcissement du béton. tiques de l’acier doivent répondre à la norme EN 10138
(janvier 2001) – Armatures de précontrainte.
Le module d’élasticité vaut Ecm = 22 000 × (fcm/10)0,3 exprimé
en MPa. En France, les armatures de précontrainte sont classées selon
deux critères : la limite élastique et la contrainte de rupture.
Le module d’élasticité instantané Ei correspondant à une Ces limites sont fixées par la CIP et garanties par le fabricant.
durée d’application des charges inférieures à 24 h vaut En revanche, l’Eurocode classe les armatures de précon-
36 000 MPa. trainte en fonction de l’importance de relaxation des aciers.
Retrait – Le retrait est le phénomène de raccourcissement Fabrication – Les aciers à haute résistance sont obtenus soit
différé d’une pièce en béton. Il est dû principalement au départ par traitement mécanique (opération de tréfilage), soit par trai-
de l’eau libre, influencé par le taux d’hygrométrie. tement thermique (opération de trempe suivie de revenu).

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LE BÉTON PRÉCONTRAINT

Fig. 2 : Diagramme parabole-rectangle.

Exemple À titre de comparaison, les aciers doux (non utilisés pour la


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précontrainte) ont une tension maximale de 150 MPa.


Voici un exemple de traitement thermique :
On observe également sur la figure 3 trois phases (ε ≈ 40 à
• On part d’un fil « machine » obtenu par laminage à chaud 50 ‰) :
avec un diamètre de 8 mm (rupture à 800-1 000 MPa).
– σp ≤ fp0.1k : phase élastique (linéaire) ;
• Décapage : il est passé dans un bain d’acide chlorhydrique. – fp0.1k < σp < fpk : phase plastique ;
• Calibrage : il est mis au diamètre de 7 mm par tréfilage. – σp = fpk : rupture de l’acier.

• Il est recuit au four électrique à 950 °C pendant 8 minutes. Caractéristiques mécaniques –

• Trempe : il passe dans un bain d’huile à 40°, ce qui augmente • Contrainte de rupture garantie fpk ou fprg
sa résistance à la rupture à 1 800 MPa, mais l’acier est devenu La contrainte de rupture de l’acier est déterminée par la moyen-
cassant. ne arithmétique des contraintes jusqu’à rupture sur 18 éprou-
vettes soumises à des essais de traction.
• Il passe dans un bain de plomb à 450° qui donne le « revenu »
Cette caractéristique était notée jusqu’à présent en France
et le rend moins cassant ; la résistance de rupture tombe alors
fprg, l’indice « g » signifiant que la fourniture est garantie par le
à 1 500 ou 1 600 MPa.
fabricant.
• Enroulement en couronne (diamètre 1,50 m environ). La nouvelle notation de l’Eurocode est fpk.
• Limite élastique garantie fp0.1k ou fpeg
Diagramme contraintes-déformations – Le diagramme con- La contrainte caractéristique de déformation ou limite élastique
traintes-déformations est représenté en figure 3. à 0,1 % est mesurée à 0,1 % de l’allongement. Elle est éga-
lement déterminée par moyenne arithmétique des contraintes
Avec : sur 18 éprouvettes.
Notée jusqu’à présent en France fpeg, elle s’appelle désormais
– fpk = limite de rupture ; fp0.1k selon l’Eurocode.
– fp0.1k = limite d’élasticité à 0,1 %.
• Module d’élasticité Ep
Les aciers courants utilisés pour la précontrainte ont les
Sur le diagramme de la figure 3, on lit que sous une contrainte
résistances suivantes :
de 1 200 MPa, l’allongement relatif est de 6 ‰, soit 6 mm par
– fpk est comprise entre 1 600 et 1 900 MPa ; mètre correspondant à un coefficient d’élasticité apparent de
– fp0.1k est comprise entre 1 400 et 1 600 MPa. l’ordre de 200 000 MPa :

La résistance des barres de précontrainte est plus faible (fpk


est comprise entre 1 000 et 1 200 MPa).
Les aciers à haute résistance peuvent être tendus facilement
à 1 250 MPa. Si les chutes de tension (dues au fluage, au En réalité
retrait du béton et à la relaxation de l’acier) s’élèvent à
250 MPa, la précontrainte finale vaudra 1 000 MPa, et conser- – Ep vaut 205 000 MPa pour les barres ou les fils ;
vera ainsi les 4/5 de sa valeur initiale. – Ep vaut 195 000 MPa pour les torons.

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LE BÉTON PRÉCONTRAINT

Fig. 3 : Diagramme contraintes-déformations d’un acier à haute résistance pour précontrainte.

Relaxation – La relaxation est un comportement à long d’essai selon la norme EN 10138-1 (janvier 2001) Armatures de
terme. précontrainte – Partie 1 : prescriptions générales.
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Lorsqu’un fil d’acier est tendu à une contrainte élevée, sous La perte de contrainte par relaxation est fonction du temps.
une longueur constante, la contrainte initiale diminue dans le Elle s’exprime par :
temps : c’est la relaxation de l’acier.
Ce phénomène se traduit par une chute de tension pour les
armatures de précontrainte.
Cette perte dépend de trois paramètres :
Avec :
– la qualité intrinsèque de l’acier ;
– la tension initiale de l’armature : plus la tension initiale σpi – σpi = contrainte initiale ;
est importante, plus la contrainte décroît dans le temps, et par
conséquent plus la relaxation est importante. La diminution de – ;
la contrainte est donc fonction du temps ;
– la température : très importante pour l’injection de cire dans – ρ1 000 = taux de relaxation exprimé en % ;
les gaines, opération réalisée à chaud. – t = temps exprimé en heures.

La perte de tension par relaxation mesurée à 1 000 heures est Les paramètres k1 et k2 dépendent de la classe des arma-
appelée ρ1 000. Elle est effectuée dans des conditions normalisées tures (cf. Tab. 1).

Tab. 1 – Paramètres des formule de relaxation

P 1 000 k1 k2
Classe 1 Fils ou torons ordinaires 8% 5,39 6,7
Classe 2 Fils ou torons à basse relaxation 2,5 % 0,66 9,1
Classe 3 Barres 4% 1,98 8

Le fabricant indique le taux de relaxation correspondant aux – limite élastique caractéristique fyk (couramment 500 MPa) ;
armatures. – module d’élasticité Es = 200 000 MPa ;
– propriétés d’adhérence et d’ancrage ;
– coefficient de dilatation thermique = 12 × 10–6 K–1 ;
III - LES ARMATURES PASSIVES
– résistance suffisante à la fatigue ;
Ce sont les ferraillages placés dans les zones à risque de fissures. – ductilité suffisante correspondant à la déformation sous con-
trainte maximale.
La norme EN 10080-1 (novembre 1999) Aciers pour l’armature du
béton – Armatures pour béton armé soudables – Partie 1 : pres- Le ferraillage des zones d’ancrage est déterminé par l’appli-
criptions générales donne leurs principales caractéristiques : cation des règles BPEL (chapitre 8 et Annexe 4).

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LE BÉTON PRÉCONTRAINT

4 Effets de la précontrainte sur une structure

I - EFFETS D’UN CÂBLE DE PRÉCONTRAINTE

A. Équilibre d’une pièce précontrainte

Sur la figure 1, l’ensemble béton et câble est en équilibre.

Par la loi action-réaction, la force développée par le câble (P)


est équilibrée par la réaction du béton (Fb).
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Fig. 1 : Équilibre d’une pièce précontrainte.

La précontrainte ne développe que des efforts internes. Fig. 2 : Équilibre du câble.

Les sollicitations dues au câble sont détaillées suivant la


B. Effets internes développés par la précontrainte figure 4.

Dans une section d’abscisse x :


Équilibre du câble – On exerce une force PA sur le câble
selon la figure 2. – effort normal : N = P(x) cosα (x) ;
– moment : M = P(x) cosα (x) e(x) ;
f correspond au frottement du câble sur la gaine.
– effort tranchant : V = – P(x) sinα (x).
La force P(x) dans la section S(x) équilibre :

– l’effort PA ;
– l’action radiale centrifuge du béton résultant de la courbure :
;

– l’action tangente de frottement du béton : .

Équilibre du béton – Selon la figure 3, l’effort Fb(x) dans la


section S(x) équilibre :

– l’effort FbA ;
– l’action radiale centripète du câble due à la courbure :
;

– l’action tangente de frottement du câble : .

On a donc l’équilibre béton + câble : Fb(x) = P(x).

L’effort appliqué au béton entraîne une traction dans l’acier.

L’effort appliqué au câble entraîne une compression dans le


béton. Fig. 3 : Équilibre du béton.

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LE BÉTON PRÉCONTRAINT

II - SOLLICITATIONS CRÉÉES PAR LA PRÉCONTRAINTE

A. Ligne de précontrainte

La ligne de précontrainte est l’ensemble des points de


passage de la force de précontrainte dans chaque section.
On appelle e le point de passage de la ligne de précontrainte.
Pour un système isostatique –
N(x) = P(x)
M(x) = P(x) e(x)
La ligne de précontrainte est confondue avec le câble ou le
câble moyen équivalent s’il y a plusieurs câbles, selon la
figure 6.

Fig. 4 : Sollicitations dues au câble dans une section.

C. Déformations dues à la précontrainte

Raccourcissement du béton – Sous l’effet de la compres-


sion, le béton se raccourcit.
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Tant que l’on reste dans le domaine élastique, la déformation


du béton se calcule par la loi de Hooke.
Fig. 6 : Ligne de précontrainte sur un système isostatique.
La contrainte de compression vaut :
Pour un système hyperstatique –

Le raccourcissement vaut :
La ligne de précontrainte n’est pas confondue avec le câble,
selon la figure 7.

Déformation de flexion – La précontrainte crée un moment


fléchissant en toute section de la pièce (cf. Fig. 5).

Fig. 7 : Ligne de précontrainte sur un système hyperstatique.

Remarque
Fig. 5 : Moment fléchissant sur une pièce précontrainte.
En excentrant le câble au-dessus du centre de gravité, on
obtient un moment en C négatif. Donc, en modifiant l’excen-
Les formules de Bresse sont utilisées pour le calcul de la rota- tricité, on peut s’opposer à un moment fléchissant plus ou
tion et de la flèche (dans le cas présent d’un câble symétrique) : moins important.
Cas d’une structure hyperstatique – Prenons le cas d’une
poutre de longueur 2 l soumise uniquement à la précontrainte
P.

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LE BÉTON PRÉCONTRAINT

• 1er cas
La précontrainte est centrée et appliquée sur le centre de gra-
vité G (cf. Fig. 8).

Fig. 8 : Poutre soumise seulement à la précontrainte. Fig. 11 : Cas de la précontrainte non centrée.

Le câble est confondu avec la ligne moyenne. Donc :


Considérons le cas avec deux appuis simples (cf. Fig. 9).
RA = R B = 0

Par symétrie :
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Diagramme des moments fléchissants (cf. Fig. 12) :


Fig. 9 : Poutre sur deux appuis.

La poutre est soumise à une compression simple et ne subit par


conséquent aucune déformation (ni flèche ni rotation).
Considérons le cas avec un troisième appui (cf. Fig. 10).
RC = 0

Avec MH = moment hyperstatique.

Fig. 10 : Poutre sur trois appuis.

• 2e cas
La précontrainte n’est pas centrée mais elle est rectiligne
(cf. Fig. 11).
RA = R B = 0
Sous la précontrainte P :
Fig. 12 : Diagramme des moments fléchissants.
– le moment fléchissant dû à P est constant : M = P × e ;
– la courbure est constante ;
Conclusion –
– la flèche à mi-portée vaut : .
• Les réactions dues à la précontrainte forment un système nul.
Dans le cas d’un troisième appui :
• Si la précontrainte entraîne des déformations, il apparaît dans
– il n’y a pas de flèche ; les structures hyperstatiques des réactions non nulles qui
– RC est la force qu’il faut appliquer pour annuler la flèche f créent un moment fléchissant « hyperstatique » et un effort
dans la poutre isostatique. tranchant.

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LE BÉTON PRÉCONTRAINT

B. Contraintes dans le béton

Selon la figure 13, on désigne la fibre supérieure du béton par


FS, et la fibre inférieure du béton par FI.

• N vaut l’effort normal.


Avec :
• B vaut l’aire du béton.
i = rayon de giration ;
i2 = I/B.
Contraintes dans le béton créées par les charges appli-
quées – Les charges Q engendrent dans toute section un
moment fléchissant MQ (flexion simple) qui crée des
contraintes :

En conclusion, les sollicitations auxquelles est soumise une


poutre précontrainte sont :
Flexion composée (due à la précontrainte P) + Flexion simple
(due aux charges variables Q)
D’où :

– =N
– = M + MQ
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Le schéma de la figure 14 représente un système équivalent


des forces.
Fig. 13 : Sollicitation due à un effort normal.

Contraintes dans le béton créées par la précontrainte – La C. Centre de pression


précontrainte crée dans chaque section S(x) un effort normal
appliqué au barycentre des armatures de précontrainte. Le centre de pression eo est le point où l’effort normal doit être
Lorsque cet effort est excentré (ce qui est généralement tou- appliqué pour que la section subisse le même moment.
jours le cas), il crée un moment fléchissant.
L’excentricité de ce point sera donc :
L’effet de la précontrainte P engendre donc :

– un effort normal centré N (compression simple) qui crée des


contraintes uniformes sur toute la section :
La ligne de pression est la somme des centres de pression eo
de chaque section.
Lorsque l’excentricité de la précontrainte varie, la position du
centre de pression varie de la même quantité.

– un moment fléchissant (flexion simple) M = N × e qui crée D. Noyau limite – Noyau central
des contraintes dont les valeurs sont sur les fibres extrêmes :
Noyau limite – C’est la zone dans laquelle le centre de pres-
sion doit rester pour que les contraintes limites réglementaires
soient respectées.
Le principe de calcul est le suivant : la contrainte dans le béton
est bornée par des limites inférieures et supérieures : .

• v et v’sont en valeur absolue. et sont les contraintes limites sur les fibres extrêmes.

• e est en valeur algébrique compté positivement au-dessus de À l’ELS :


G et négativement au-dessous.

Par conséquent, une précontrainte appliquée sous le centre


de gravité donne une contrainte positive (donc une compres-
sion) en fibre inférieure et une contrainte négative (donc une
traction) en fibre supérieure par l’effet du moment fléchissant,
et une compression uniforme par l’effet de l’effort normal.
Avec :
Les contraintes résultantes sont donc (flexion composée) :

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LE BÉTON PRÉCONTRAINT

Fig. 14 : Schéma équivalent des forces.

On obtient : On obtient donc :


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Or le moment MQ est lui-même compris entre deux limites


(MQm : minimal et MQM : maximal). On obtient alors les limites
des noyaux de passage :

Le béton résiste mal à la traction, donc si ,

et .

Limites du noyau central – On obtient ainsi les limites du III - DIMENSIONNEMENT


noyau central.
Les relations (1) et (2) de la formule précédente servent de
Les limites du noyau central dépendent de la géométrie de la base au dimensionnement de la section de béton et de la
précontrainte.
pièce. Elles sont notées : et .
La formule (3) permet de dimensionner la section de béton :

E. Fuseau limite – Fuseau central

Lorsque la section d’études décrit toute la pièce, le noyau


limite engendre un fuseau limite, et le noyau central un fuseau En posant ΔM = MQM – MQm
central.
Avec ΔM = charges d’exploitation.
La relation : permet de définir des notions équi- La formule (4) permet de déterminer le noyau N de passage
de la précontrainte (zone commune aux relations 1 et 2), en
valentes sur l’excentricité de la précontrainte.
posant : (rendement géométrique) :
Le noyau de passage se déduit du noyau limite en retranchant
. on obtient alors : .

De même, le fuseau de passage se déduit du fuseau limite. Par mesure d’économie, on choisira la borne inférieure.

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LE BÉTON PRÉCONTRAINT

Enfin, il faudra vérifier que la précontrainte reste dans le béton


à une certaine distance des parements, d et d’ étant les dis-
tances minimales aux fibres extérieures :
– (v’ – d’) ≤ e ≤ v – d

IV - TRACÉ DES CÂBLES

Le dimensionnement de la section du béton et la position du


fuseau de passage ont été calculés en fonction du barycentre
des câbles de précontrainte.
En réalité, on choisit un type d’armatures en fonction des con-
ditions géométriques réglementaires (enrobage, espacement,
courbure), puis le tracé des câbles est effectué par des suc-
cessions de paraboles et de droites de façon à avoir leur
barycentre toujours confondu avec le câble équivalent dans
chaque section (cf. Fig. 15).

Fig. 15 : Tracé des câbles.


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LE BÉTON PRÉCONTRAINT

5 Pertes de tension

I - ORIGINE DES PERTES III - VALEUR MAXIMALE DE σpo


Pendant et après la mise en tension, l’ouvrage précontraint La valeur maximale de la tension à l’origine est limitée aux
subit des pertes de tension dont les origines sont diverses. valeurs autorisées par :

Pertes principales – Ce sont les suivantes : – l’arrêté d’agrément des aciers ;


– l’arrêté d’agrément du procédé.
• les pertes instantanées par : Avec :
– frottement ; – fpk (notation Eurocode) = fprg (notation française) = limite
– rentrée d’ancrage ; de rupture garantie ;
– déformation instantanée du béton ; – fp0.1k (notation Eurocode) = fpeg (notation française) =
limite d’élasticité à 0,1 % garantie.
• les pertes de longue durée par :
En post-tension, σpo = minimum :
– retrait du béton ; – 0,80 fpk ;
– relaxation des aciers ; – 0,90 fp0.1k.
– fluage du béton.
Pour les barres laminées : 0,70 fpk.
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En prétension, σpo = minimum de :


II - TENSION À L’ORIGINE 0,86 fpk ;
0,96 fp0.1k.
En tout point d’une armature de précontrainte, la tension vaut
une contrainte exprimée par :
IV - CALCUL DES PERTES

Le calcul des pertes s’effectue à partir des « valeurs


probables » des forces de précontrainte.
À l’origine, la tension vaut (cf. Fig. 1) :
Les valeurs caractéristiques se calculent après en considérant
une incertitude sur la valeur de ces forces et une incertitude
sur la valeur des pertes.
Valeur caractéristique –
– Maximale :
σp1 = 1,02 σp0 – 0,80 Δσ, avec Δσ = pertes de contrainte.
– Minimale : σp2 = 0,98 σp0 – 1,20 Δσ
Somme des pertes – Elle vaut :
– Δσ = Δσi à la mise en tension (m.e.t), avec Δσi = pertes
instantanées ;
– Δσ = Δσi + Δσαj à un jour j, avec Δσαj = pertes j jour.

V - PERTES INSTANTANÉES DE PRÉCONTRAINTE EN POST-


TENSION

A. Pertes par frottement


Fig. 1 : Force extérieure appliquée au câble.

Ces pertes se produisent par frottement du câble dans la


Contrôle de la tension – Il s’effectue : gaine lors de la mise en tension du câble, dans les zones où
le câble rentre au contact de la gaine, plus particulièrement
– à l’aide d’un manomètre branché directement sur les vérins ; dans les parties courbes et aux points où le tracé du câble
– par mesure de l’allongement du câble. présente des irrégularités.

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LE BÉTON PRÉCONTRAINT

Effet de la courbure du câble (cf. Fig. 2) – Le câble exerce

sur le béton une force centripète : .

Cette force répartie le long de AB a une densité : .

C’est la poussée au vide du câble.

Comme le système est en équilibre, le béton exerce une force


égale et opposée.

Fig. 3 : Frottement du câble.

Tab. 1 – Valeurs de ϕ et f
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Fig. 2 : Effet de la courbe du câble.

Frottement – Sous l’action de la force P, le câble a tendance Expression de la tension – Dans un câble relevé (cf. Fig. 4)
à s’allonger, mais cet allongement est freiné par le frottement la force de précontrainte en B vaut : , avec
sur la gaine. ϕ = fαd.
f = coefficient de frottement (uniforme et constant quel que soit
P (cf. Fig. 3).

En B, la force dans le câble a diminué de : ⇒


.

La contrainte a diminué de : ⇒ dσp = fσpdα.

La solution est : σp = σAe–fdα.

Parties droites – En partie droite, les déviations parasites


sont équivalentes à une ondulation régulière
Fig. 4 : Câble relevé.
αd = 3/4 de degré par mètre.

Le coefficient de perte par mètre linéaire vaut : ϕ = f × αd. La force de précontrainte en M vaut : .
Les valeurs de ϕ et f sont données par l’annexe 3 du BPEL
(cf. Tab. 1). En tout point x, la force de précontrainte vaut : .

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LE BÉTON PRÉCONTRAINT

Avec : g est donné par les fiches d’agrément.


– α exprimé en radians ; Allongement du câble lors de la mise en tension – Les con-
– x exprimé en mètres. traintes restent dans le domaine élastique.
D’où : Les allongements peuvent donc être calculés par la loi de
Hooke (cf. Fig. 6) :

– entre A et B : ;

La tension en tout point vaut :


– entre B et M : ,

Avec : donc : .

– α(X) = somme des déviations à la section x ;


– f = coefficient de frottement en courbe (rad–1) ;
– x = distance de la section à l’ancrage ;
– ϕ = coefficient de frottement en partie droite (m–1) ;
– σP0 = σP0(0) = tension à l’ancrage.
D’où la perte par frottement : Δσϕ(X) = σP0 – σP0(X).
Diagramme des tensions après mise en tension – Le dia-
gramme des tensions après la mise en tension est illustré à
la figure 5.
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Fig. 6 : Diagramme simplifié des tensions.

Mise en tension à une ou deux extrémités – Un vérin actif


est un vérin sur lequel on tire le câble avec une force exté-
rieure de précontrainte P.
Dans le cas d’un vérin passif, le câble tire sur le vérin par mise
en tension de l’autre extrémité.
• Mise en tension à une ou deux extrémités : cf. Fig. 7.
• Contrôle du coefficient de frottement :
PA × 5 (1 – x %) = σA × Ap (cf. Fig. 8).

Fig. 5 : Diagramme des tensions après mise en tension. D’où la relation (1) :
Avec x % = coefficient de frottement (cf. Fig. 9).
F = P × S(1 – x %)
B. Pertes par rentrée d’ancrage Les deux contraintes σA et σ'A sont liées.

Raccourcissement du câble – Juste après la mise en ten-


sion, les ancrages sont bloqués. Cependant, on observe une De la relation (1), on déduit :
petite rentrée d’ancrage due à deux phénomènes :
• Le jeu existant dans l’ancrage permet un léger glissement
avant le blocage définitif.
• L’effort appliqué par le vérin crée une déformation des pièces
d’ancrage.
vérification du coefficient de frottement.
Ces deux phénomènes entraînent un raccourcissement du
câble noté g, qui conduit à une perte de tension :
• Diagramme des tensions (cf. Fig. 10)
– pour un ancrage par clavettes : g = 1 à 5 mm ; Le diagramme est symétrique entre les points A et C avant et
– pour un ancrage par cône : g = 1 à 12 mm. après la mise en tension. L’intersection des deux droites de

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LE BÉTON PRÉCONTRAINT

symétrie est le point de passage C. C est le point jusqu’où se Or gEp = aire du triangle IJK
fait sentir la rentrée d’ancrage. et les triangles IJL et INM sont semblables
Un élément de câble de longueur dx subit une perte de tension
Δσp correspondant à une longueur Δdx.
D’où :
(loi de Hooke)

Le raccourcissement total du câble vaut : Donc :

pEPlAB
d= g position du point C
σPA − σPB
Avec g = rentrée d’ancrage.

Et
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Fig. 7 : Mise en tension à une ou deux extrémités.

C. Pertes par déformations instantanées du béton

Raccourcissement instantané du béton – Lors de leur mise


en tension, les câbles subissent des pertes de tension dues
au raccourcissement instantané du béton (cf. Fig. 11).

Lors de la mise en tension du premier câble, celui-ci se rac-


courcit de Δl1.

Lors de la mise en tension du deuxième câble, celui-ci se rac-


Fig. 8 : Tracé du câble. courcit de Δl2, entraînant un raccourcissement dans le premier
câble.

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LE BÉTON PRÉCONTRAINT

Fig. 9 : Piston.
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Fig. 10 : Diagramme des tensions.

Lors de la mise en tension du ie câble, les i – 1 câbles précé- La perte moyenne par câble vaut :
dents se raccourcissent de Δli.

Au ne câble, le raccourcissement total des câbles vaut : si n est grand :

avec

Le raccourcissement instantané du béton entraîne donc des Formule plus exacte : .


pertes de tension.

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LE BÉTON PRÉCONTRAINT

Perte de tension due au fluage du béton

Rappel
Le fluage est la déformation qui se produit sous l’effet d’une
contrainte.
Le raccourcissement des câbles est égal au raccourcissement
du béton.
La perte totale de tension due au fluage vaut : Δσfl = Ep × εfl.
La perte à un temps t vaut : Δσfl (t) = Ep × εfl (t)
Les pertes sont calculées au niveau du câble moyen.
Fig. 11 : Dalle précontrainte par n câbles. Il existe une expression simplifiée donnée par le BPEL :

.
D. Perte instantanée totale

Les pertes se produisent les unes à la suite des autres. Si .


Elles se cumulent.
Perte de tension due à la relaxation des armatures –
Le BPEL indique que la perte instantanée totale représente les
pertes totales lors de la mise en œuvre de la précontrainte.
Δσi (X) = Δσϕ (X) + Δσg (X) + Δσpi (X)
D’où la tension initiale probable :
La perte finale vaut : .
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Δσpi (X) = σp0 (X) – Δσi (X)


Perte de tension différée totale – La perte différée totale

vaut : .
VI - PERTES DIFFÉRÉES DE PRÉCONTRAINTE
EN POST-TENSION

Les pertes différées résultent des déformations ou des VII - PERTES DE PRÉCONTRAINTE EN PRÉTENSION
contraintes appliquées aux matériaux.
Pertes de tension à la mise en tension des armatures –
Perte de tension due au retrait du béton – Le retrait du
Lors de la mise en tension, on constate :
béton après la mise en tension entraîne un raccourcissement
des câbles, provoquant une perte de tension (cf. Fig. 12). • des frottements des armatures sur les coffrages d’extrémité.
– pour les câbles rectilignes : Δσϕ ≈ 1 %σp0 ;
– pour les câbles déviés : Δσϕ par essai préalable.
• une rentrée d’ancrage sur le banc :

On obtient la valeur de la tension probable dans les armatures


à la fin de la mise en tension (cf. Fig. 13).
La tension probable dans les armatures à la fin de la mise en
tension vaut : σpmt = σp0 – Δσϕ – Δσg
Pertes de tension entre la mise en tension des armatures
et la mise en précontrainte des produits –
• Retrait

Fig. 12 : Effet de retrait sur la tension du câble. • Relaxation

La perte totale par retrait vaut :


À la fin de cette phase, la tension probable qui sera relâchée
vaut :

La perte à un temps t vaut :

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LE BÉTON PRÉCONTRAINT

• Perte de tension dans les zones de scellement


La longueur de scellement vaut :

Perte instantanée totale –

Avec la valeur de la tension initiale probable :


σpi (X) = σp0 – Δσi (X).
Fig. 13 : Rentrée d’ancrage pour un câble rectiligne. Pertes différées –
• Retrait :
Pertes de tension à la mise en précontrainte des produits –

• Raccourcissement instantané du béton :


• Relaxation.
• Fluage.
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LE BÉTON PRÉCONTRAINT

6 Règles de bases pour les calculs justificatifs


du béton précontraint

I - LA NOTION DE SÉCURITÉ B. La précontrainte P

Définition de la sécurité – C’est une situation qui résulte de Le chapitre IV du BPEL définit le mode de précontrainte
l’absence de danger. suivant l’état-limite.

A partir du XIXe siècle, la notion de sécurité est apparue dans Effets de la précontrainte – Elle peut être considérée comme :
les calculs avec le développement de la résistance des maté-
• une action et elle est introduite avec une valeur caractéristi-
riaux dans les constructions métalliques et en béton.
que Pk ;
Les règlements de béton précontraint prennent en compte la
• une résistance lorsqu’elle atteint son seuil de plasticité ; elle
sécurité des biens et des personnes grâce à des coefficients
est alors définie par sa résistance caractéristique fpk.
pondérateurs appliqués aux charges. C’est une méthode de
calcul basée sur des probabilités.
Les directives à suivre sont contenues dans un texte de base C. Les actions variables Q
sur lequel tout règlement de calcul doit s’appuyer, en l’occur-
rence le BPEL ou maintenant Eurocode 2. Ce sont les actions variables dans le temps dont l’intensité
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L’objectif est qu’une construction ne devienne pas impropre à varie.


sa destination durant une période donnée. On distingue :
Pérennité d’un ouvrage – Elle est obtenue : • les charges d’exploitation (cf. les normes NF P 06-001 et 06-
• en amont dans la conception de l’ouvrage : les calculs intè- 004)
grent la sécurité ;
• les charges climatiques (neige, vent). Cf. les règles neige et
• dans sa phase de fabrication : la qualité des matériaux utili- vent NV65 ;
sés, la qualification et la compétence humaine ;
• les actions climatiques (température). Les variations thermi-
• dans sa maintenance : contrôle régulier, entretien normal. ques sont comprises entre + 30 et – 40 °C ;
• les charges variables appliquées en cours d’exécution ;
• les effets de variation du niveau des eaux (ex. : crue, houle),
II - LES ACTIONS
des poussées des terres (ex. : silo à grain)

Définition de l’action – C’est un ensemble de forces, de Les actions variables sont représentées par plusieurs valeurs
moments ou de déformations imposés à une structure, dus représentatives :
aux charges permanentes, d’exploitation, climatiques, etc.
• Qk : valeur caractéristique : c’est la valeur qui a une probabilité
Les actions sont classées en trois catégories. d’être atteinte ;
• Qser : valeur de service : c’est une valeur inférieure à
Qk utilisée pour certains états-limites ;
A. Les actions permanentes G
• Ψ0Qk : valeur de combinaison ;
Ce sont les actions continues ou peu variables dans le temps.
Elles conserveront toujours la même intensité. • Ψ1Qk : valeur fréquente ;

On distingue : • Ψ2Qk : valeur quasi-permanente.

• le poids propre de la structure G0 (le poids propre du béton Les principales valeurs sont définies dans le BPEL (Cf.
précontraint est identique au béton armé : 25 kN/m3) ; Chap. 4 et annexe 8).

• le poids des superstructures ou équipements fixes (ex G1 :


acrotère, garde-corps) ;
III - LES ÉTATS LIMITES
• le poids, les poussées et les pressions des solides et des li-
quides de niveau constant – les déformations constantes
imposées à la construction (ex : tassements d’appui, retrait Un ouvrage en béton précontraint doit être conçu et calculé
permanent) ; de manière à résister à toutes les sollicitations auxquelles il
est soumis dans sa durée d’utilisation, et dans des règles de
• les charges constantes appliquées en cours d’exécution. sécurité suffisantes.

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LE BÉTON PRÉCONTRAINT

État limite – C’est un état dans lequel une condition requise


pour une construction est strictement satisfaite.

A. L’état-limite ultime (ELU)

État limite ultime – Il met en jeu la sécurité des biens et des


personnes.

Il correspond à l’atteinte maximale de la capacité portante de


l’ouvrage avant dépassement produit par des déformations
excessives qui entraînent la perte :

• de l’équilibre statique (cf. Fig. 1) ;

• de la résistance : rupture d’une section ou déformation exces-


sive (cf. Fig. 2) ;

• de la stabilité de forme : flambement, déversement, voilement


(cf. Fig. 3) ;

Le calcul à l’ELU vise à éviter les accidents aux usagers et


aux tiers.

Fig. 3 : Flambement.

Il correspond aux phénomènes suivants :


• limite d’endommagement de l’élément par la limitation de la
contrainte dans les matériaux :
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• limite de déformation :

Le calcul à l’ELS permet d’assurer la durabilité de l’ouvrage.

Fig. 1 : Perte d’équilibre statique.

IV - LES SITUATIONS

Une construction peut connaître plusieurs situations au cours


de son existence :
• une situation transitoire pendant la phase de construction ;
• une situation durable pendant sa durée de vie ;
• une situation transitoire ou accidentelle (choc, séisme, etc.).
À chaque situation correspondent alors des valeurs représenta-
tives et des coefficients appliqués différents pour chaque action.

V - LES SOLLICITATIONS

Sollicitations – Ce sont les forces et les moments produits


par les actions dans les éléments d’une construction.
On distingue :
• l’effort normal N ;
• l’effort tranchant V ;
• le moment fléchissant M ;
Fig. 2 : Rupture d’un poteau.
• le couple de torsion T (cf. Fig. 4).

B. L’état limite de service (ELS) La sollicitation S est l’ensemble des efforts normaux N, ou des
moments M, etc.
État limite de service – Il est lié aux conditions normales Suivant le type de chargement, sa durée, les conditions climati-
d’exploitation ou de durabilité de la construction. ques, plusieurs combinaisons de cas de charges sont à prévoir.

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LE BÉTON PRÉCONTRAINT

Fig. 4 : Schéma des sollicitations s’exerçant sur une poutre.

A. Les combinaisons de sollicitations à l’ELU

L’objectif du calcul est d’assurer la durabilité de l’ouvrage.


avec FA : valeur caractéristique de l’action accidentelle.
Il existe deux types de combinaisons.
Dans les calculs, il s’agit de considérer tous les cas possibles
Combinaison fondamentale – C’est le cas des actions qui d’actions, s’exerçant simultanément ou non sur la structure.
s’exercent sur une structure dans une situation durable ou Les actions doivent être prises en compte de la manière la
transitoire. plus défavorable.
Dans les cas courants simples, la formule de la sollicitation à Le cas le plus défavorable sera retenu pour dimensionner
l’ELU s’écrit : l’ouvrage dans une section donnée. Les lignes d’influence indi-
queront des cas de charges différents suivant les sections
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étudiées.

Remarque
avec Les actions variables sont à considérer les unes après les
autres comme action de base, et les autres comme accom-
• Pm : valeur probable de la précontrainte pagnement.

• γP : 1 en général pour la flexion et les cas courants en cisaille- Exemple de combinaisons à l’ELU : cas d’une
ment, et 1,35 si la précontrainte est considérée comme action
poutre à une travée.
extérieure
Soit une poutre de portée soumise :
• Gmax : actions permanentes défavorables. Elle agissent dans
le même sens que l’action de base Q1 • à son poids propre go ;
• Gmin : actions permanentes favorables. Elle agissent en sens • à une précontrainte Pm(x) excentrée de e(x) appliquée hori-
inverse de l’action de base, donc de Gmax zontalement dans la section ;

• Q1k : action variable de base. Sa valeur caractéristique vaut 1 • à une charge d’exploitation uniformément répartie qk (cf.
Fig. 5).
• γQ1 : 1,5 en général et 1,35 pour la température ;

• ψ0i Qik : action variable d’accompagnement avec i > 1 en va- Les sollicitations à l’ELU s’écrivant dans la section Σ(x) :
leur de combinaison
En charge : S(Pm + 1,35 Gmax + γQ Qk)
Combinaison accidentelle – Ce cas est à considérer dans
une situation accidentelle durant la construction ou pendant la À vide : S(Pm + Gmin)
vie de l’ouvrage.
Les différentes sollicitations de calcul sont indiquées au
La formule de la sollicitation s’écrit : tableau 1.

Tab. 1 – Différentes sollicitations de calcul à l’ELU

Sollicitations En charge À vide

Effort normal N(x) Pm(x) Pm(x)


Moment fléchissant M(x) Pm(x) e(x) + 1,35 Mg0(x) + ψQ Mqk(x) Pm(x) e(x) + Mg0(x)
Effort tranchant V(x) 1,35 Vg0(x) + γQ Vqk(x) V(x) = Vg0(x)
Moment de torsion T(x) 0 0

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LE BÉTON PRÉCONTRAINT

La formule de la sollicitation à l’ELS s’écrit :

Combinaison quasi-permanente – Ce cas est à considérer


lorsqu’on étudie des actions de longue durée d’application.

Exemple

Effets du fluage.

La formule de la sollicitation à l’ELS s’écrit :

Fig. 5 : Poutre de portée l à l’ELU. La valeur des cœfficients S(Pm + 1,35 Gmax + γQ Qk) sont
définis en annexe 8 du BPEL.
Justifications – Pour chaque combinaison la plus défavorable
déterminée, il s’agit de justifier qu’elle ne dépasse pas la sol- Exemple de combinaisons à l’ELS : cas d’une
licitation résistante ultime R. La sollicitation résistante R est
poutre à une travée
celle pour laquelle le béton ou l’acier atteint sa résistance ou
sa déformation limite. Soit une poutre de portée l soumise :
• à son poids propre go ;
B. Les combinaisons de sollicitations à l’ELS
• à une précontrainte Pm(x) excentrée de e(x) appliquée hori-
Il existe trois types de combinaisons. zontalement dans la section ;
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Combinaison rare – C’est le cas où une circonstance fortuite • à une charge d’exploitation uniformément répartie qk avec
d’atteinte de l’état limite (atteinte de la contrainte limite ou de ψ1 = 0,4 et ψ2 = 0 (cf. Fig. 6).
la flèche) met en cause la durabilité de l’ouvrage.

Exemple

Compression excessive du béton ou fissuration excessive.

La formule de la sollicitation à l’ELS s’écrit :

Combinaison fréquente – Ce cas est à considérer lorsqu’on


cherche à éviter que l’état limite ne soit atteint trop
fréquemment.

Exemple Fig. 6 : Poutre de portée l à l’ELS.

Oscillations désagréables. Les sollicitations à l’ELS s’écrivent dans la section médiane


(cf. Tab.2).

Sollicitations à l’ELS en section médiane


Tab. 2 – Sollicitations à l’ELS en section médiane

Effort
Sollicitations Moment fléchissant M V T
normal N

Combinaison rare Pm à vide

0 0
en charge

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LE BÉTON PRÉCONTRAINT

(Suite)
Sollicitations à l’ELS en section médiane

Effort
Sollicitations Moment fléchissant M V T
normal N

Combinaison Pm à vide
fréquente

0 0
en charge

Combinaison quasi Pm Tous cas 0 0


permamente

Justifications – Pour chaque combinaison la plus défa- Ce qui amène à justifier les calculs dans trois cas différents,
vorable, il s’agit de calculer les contraintes correspondantes d’où trois classes de vérification des combinaisons (cf. Tab. 3).
et vérifier qu’elle ne dépasse pas les contraintes limites.
Le choix d’une justification dépend donc de l’agressivité du
Important milieu, du mode de construction par phase ou non, des actions
permanentes et variables, …
La durabilité de l’ouvrage est assurée si les armatures de
précontrainte sont protégées, ce qui entraîne une limitation En général, les classes sont destinées aux cas suivants :
des contraintes afin de limiter la corrosion des aciers. Il s’agit
donc de : • classe I : pièces soumises à des tractions simples (tirants) ou
• limiter ou éviter la fissuration par traction du béton (les fissu- à des pièces en contact avec des fluides agressifs ;
res entraînent la corrosion des aciers) ; • classe II : pièces soumises à un milieu agressif (toitures et fa-
• éviter la micro-fissuration du béton par excès de compres- çades de bâtiment, bâtiment industriel) ;
sion du béton (qui peut aussi entraîner la corrosion des
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aciers). • classe III : pièces soumises à un milieu peu agressif (bâtiment


courant).
Le risque est également fonction de l’environnement, et de la
variation dans le temps des charges d’exploitation.

Tab. 3 – A. Critères généraux de justification à l’ELS

Tractions
Combinaison Compressions
Classe I Classe II Classe III

Rare Pas de décompression du Faibles tractions sans Fissuration limitée par des Limitée
béton fissuration aciers passifs
Fréquente Pas de décompression du Traction avec une
béton autour des câbles contrainte faible des aciers
passifs (fissuration
préjudiciable du BAEL)
Quasi permanente Limitée à une valeur faible

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LE BÉTON PRÉCONTRAINT

7 Justifications sous contraintes normales


en section courante

I - JUSTIFICATIONSSOUS CONTRAINTES NORMALES C. Détermination des contraintes normales


EN SECTION COURANTE À L’ELS
Les calculs les plus courants sont les cas des poutres qui travaillent
essentiellement en flexion composée. La poutre est donc sollicitée
par un effort normal N, un moment M, et la précontrainte P.
A. Définitions
Le calcul sera limité à l’étude d’une poutre isostatique dont la
Section courante – C’est une section située hors des zones section est donnée par la figure 1.
d’appui ou d’ancrage de câbles (qui font l’objet d’une étude
La contrainte normale appliquée dans une section droite de la
particulière car celles-ci sont en présence d’efforts localisés
poutre est exprimée par :
importants).
Le présent chapitre traite du calcul dans les poutres : les
calculs seront différents dans les dalles.
avec
Notons qu’à ce stade du projet, les caractéristiques des maté-
riaux, la géométrie du coffrage et la précontrainte de l’ouvrage • P = effort résultant de précontrainte
sont définis. Les calculs justificatifs peuvent conduire simple-
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ment à des modifications mineures sur l’ensemble du projet. • B = aire de la section de béton
Ils permettent également de déterminer le ferraillage passif. • ep = excentricité moyenne des câbles (distance entre le centre
Les justifications s’effectuent au niveau des parties droites. On de gravité de la section G et le centre de gravité des armatures)
distingue deux types de sections : la section brute et la section • M = moment fléchissant créé par les charges extérieures à la
nette. poutre (charges permanentes et variables)
Sections brutes – Ce sont les sections brutes de coffrage • v et v’= distance de la fibre supérieure et de la fibre inférieure
sans déduction des évidements. Elles sont utilisées pour les par rapport au centre de gravité de la section G
calculs :
• I = moment d’inertie par rapport à l’axe Gz.
• du poids propre (25 kN/m3) ;
Par convention, l’axe y est orienté positivement vers le haut.
• des rigidités des pièces de la structure ; On en déduit :
• des déformations dans les ouvrages des classes I et II. • la contrainte normale en fibre supérieure de la poutre :
Sections nettes – Les sections nettes sont obtenues après
déduction des évidements, des passages de câbles, de tous
les trous longitudinaux ou transversaux. Elles sont utilisées
pour les calculs de justificatifs sous contraintes en classes I • la contrainte normale en fibre inférieure de la poutre :
et II.

B. Hypothèses
D. Calculs justificatifs
Les hypothèses fondamentales sont basées sur les trois prin-
cipes suivants : À l’état limite de service, les limites dans les calculs sont
imposées par les contraintes des matériaux.
• les sections droites restent planes ;
Les calculs justificatifs des contraintes normales sont donc limités
• les contraintes des matériaux sont proportionnelles aux dé-
par des contraintes minimales et maximales :
formations, selon la loi de Hooke (domaine élastique) ;
Pour chaque section tout au long de la poutre (on définit le
• selon les justifications, le béton tendu est négligé ou non :
nombre de sections selon la longueur de la poutre et
– il est négligé en section fissurée (classe III de la précon- l’influence des sollicitations), on doit considérer :
trainte du tableau 5 dans le chapitre 4/6). Dans ce cas, le • les combinaisons de sollicitations les plus défavorables : fré-
coefficient d’équivalence n acier-béton est égal à 5 pour les quentes, rares, quasi permanentes, etc. ;
actions permanentes et la précontrainte, n = 15 après
décompression du béton ; • les situations que peut subir l’ouvrage tout au long de sa vie :
– il est non négligé en section non fissurée (c’est-à-dire que phase de construction (coulage, mise en place de la précon-
le béton résiste à la traction). trainte), en service, etc.

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LE BÉTON PRÉCONTRAINT

On en déduit :
• pour la précontrainte : une valeur caractéristique minimale P1
et une valeur caractéristique minimale P2 ;
• pour les sollicitations un moment fléchissant maximal MM et
un moment fléchissant minimal Mm.
Le BPEL regroupe les valeurs des contraintes dans des situa-
tions différentes dans le tableau 1.
Les cases avec des croix correspondent aux cas ne
nécessitant pas de justifications.

Remarque en situation de construction


On peut rencontrer des problèmes lors de la construction de
l’ouvrage qui compliquent les calculs dans cette phase, par
exemple :
• au sein d’une section, des bétons de maturités différentes ;
• des pertes de précontrainte différentes entre des groupe-
ments de câbles mis en tension à des moments différents ;
• des contraintes internes liées au retrait ou au fluage.
Dans ces cas, une des solutions consiste à phaser la précon-
trainte quand le béton n’a pas atteint sa maturité suffisante pour
que les contraintes limites soient respectées. On peut également
Fig. 1 : Section d’une poutre précontrainte en T. préfabriquer une partie de l’ouvrage (poutres et plancher) et
couler en place une autre partie (table de compression).

Tab. 1 – Valeurs limites des contraintes normales


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Construction
Situation Exploitation (en service)
(mise en tension)
Classes Contraintes
Combinaisons
Rares Fréquentes Quasi-permanente rares
Zone

Pour toute la section 0 0


I
Pour toute la section 0,6 fc28 0,5 fc28 0,6 fcj

Dans la section d’enrobage (fibre


–ft28 0 – ftj
supérieure)

II Hors section d’enrobage (fibre


– 1,5 ft28 – 1,5 ftj
inférieure)
Pour toute la section 0,6 fc28 0,5 fc28 0,6 fcj

Vérification des armatures (zone 0 dans la section


Vérification des armatures
fissurée) d’enrobage
III
Pour toute la section 0,6 fc28 0,5 fc28 0,6 fcj

E. Ferraillage passif Armatures de peau longitudinales parallèles à la fibre


moyenne d’une poutre – On doit disposer 3 cm2 par mètre
linéaire de parement. Dans les cas courants, cela correspond
Les armatures passives doivent obligatoirement être pré- à une armature de diamètre 10 mm espacés tous les 25 cm.
sentes dans les zones tendues et comme armatures de peau.
De plus, la section globale de ces armatures ne doit pas
1. Les armatures de peau dépasser 0,1 % de l’aire totale de la section de béton :

Elles servent à répartir les effets des retraits différentiels et Armatures de peau transversales perpendiculaires à la
des variations de température. Elles sont disposées en fibre moyenne d’une poutre – on doit disposer 2 cm2 par
périphérie des pièces suivant deux directions perpendiculaires mètre linéaire de parement. Dans les cas courants, cela cor-
quelle que soit la classe de l’ELS. respond à trois armatures de diamètre 10 mm ou à deux
armatures de diamètre 12 mm par mètre de parement. Les
On choisira un espacement faible compatible avec le armatures de peau transversales servent également à éviter
bétonnage. les poussées au vide.

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LE BÉTON PRÉCONTRAINT

2. Les armatures longitudinales dans les zones tendues avec

Les zones tendues dans le béton sont fragiles puisque le •


béton résiste mal à la traction, ce qui conduit à une possibilité
de fissuration.
• Bt = x × b
De même qu’en béton armé, la règle de non fragilité du BAEL
s’applique dans les zones tendues du béton précontraint :
toutes les zones de béton tendues doivent être armées. •

d’où

avec :
• NBt = résultante des efforts de traction définie par le diagram-
me des contraintes à l’ELS
• Bt = aire de la partie de béton tendu Remarque :
• fe = limite élastique des armatures utilisées En pré-tension, on peut tenir compte de la surtension des
armatures de précontrainte. La section d’acier devient :
• σBt = valeur absolue de la contrainte maximale de traction
dans la section

Exemple d’une section rectangulaire

L’exemple est illustré par la figure 2. avec


La section tendue a une hauteur x :
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Fig. 2 : Section rectangulaire.

II - JUSTIFICATIONS
SOUS CONTRAINTES NORMALES linéaire à l’ELU. Pour cela, il faut se reporter au chapitre des
matériaux de béton armé. Les calculs à l’ELU ne peuvent donc
EN SECTION COURANTE À L’ELU pas être appliqués à l’ELS.
Les hypothèses fondamentales sont basées sur les principes
A. Hypothèses suivants :
La différence entre l’état limite de service et l’état limite ultime • les sections droites restent planes et il n’y a pas de glissement
tient au fait que les matériaux n’ont pas de comportement entre les armatures et le béton (c’est le principe de l’adhérence) ;

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LE BÉTON PRÉCONTRAINT

• la résistance du béton tendu est négligée ; – le raccourcissement relatif du béton est limité à 3,5 ‰ en
flexion et 2 ‰ en compression ;
• les contraintes des matériaux ne sont pas proportionnelles
aux déformations (la loi de Hooke ne peut donc pas être appli- – l’allongement relatif de l’acier est limité à 10 ‰ en traction.
quée). Les contraintes se déduisent des diagrammes contrain-
te-déformation (domaine élastique et plastique, diagramme
parabole-rectangle) ; B. Diagrammes relatifs aux matériaux
• les déformations sont limitées selon le diagramme des trois
pivots, c’est-à-dire : Se reporter aussi au chapitre 3 (cf. Fig. 3)
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Fig. 3 : Diagramme contrainte-déformation à l’ELU (section non totalement comprimée).

1. Le béton Le pivot B correspond aux pièces soumises à la flexion simple


ou composée.
Diagramme contrainte-déformation. – Le diagramme à
prendre en compte pour les calculs est le diagramme para- • Pivot C = région 3
bole-rectangle (cf. Fig. 4) Le raccourcissement de la fibre de béton à la distance 3/7 h de
la fibre de béton la plus comprimée vaut εbc = 2.10–3.
Lorsque la section n’est pas entièrement comprimée (ce qui Le pivot C correspond aux pièces soumises à la flexion compo-
est souvent le cas), on peut simplifier les contraintes sée ou à la compression simple.
rectangulaires :
• sur une distance 0,2 y à partir de l’axe neutre, la contrainte est nulle ; 2. Les armatures (de précontrainte et passives)

• sur la distance 0,8 y restante, la contrainte vaut : avec Diagramme contrainte-déformation – La contrainte dans
l’acier est obtenue à partir des diagrammes de comportement
γb = 1,5 pour les zones comprimées dont la largeur est constan- (cf. Fig. 6) lorsque l’on connaît les déformations.
À l’ELU, la déformation d’une armature de précontrainte est la
te ou croissante vers les fibres les plus comprimées, et
somme de :
si la largeur est décroissante.
• l’allongement préalable avec σpm = contrainte proba-
Diagramme limites de déformation. – Le diagramme passe
par l’un des 3 pivots A, B ou C (cf. Fig. 5) ble dans les armatures sous les charges permanentes seules ;
• Pivot A = région 1 • l’accroissement d’allongement Δ’εp qui accompagne le retour à la
L’allongement de l’acier le plus tendu vaut εs = 10.10–3. déformation nulle du béton au niveau de l’armature moyenne de
Le pivot A correspond aux pièces soumises à la traction ou à la précontrainte. S’il y a adhérence entre l’acier et le béton, le coeffi-
flexion simple ou composée.
cient d’équivalence vaut 5 : avec σbpm = contrainte
• Pivot B = région 2
Le raccourcissement de la fibre de béton la plus comprimée dans le béton au niveau de l’armature moyenne de précontrainte
vaut εbc = 3,5.10–3. sous les charges permanentes et la précontrainte.

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LE BÉTON PRÉCONTRAINT

Fig. 4 : Diagramme parabole-rectangle.


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Fig. 5 : Règle des trois pivots.

Une variation complémentaire Δ’’εp accompagne la déforma- Les calculs justificatifs des contraintes normales se déduisent des
tion du béton au-delà de sa valeur nulle. déformations ultimes et sont déterminés par la méthode suivante :
• calcul des sollicitations à l’ELU : effort normal Nu et moment
On obtient σpm et σbpm en utilisant la valeur de la précontrainte fléchissant Mu, puis combinaison des sollicitations ;
moyenne Pm = P0 – ΔP
• détermination de limites pour Nu et Mu ;
• calcul de la surtension d’une armature de précontrainte pour
C. Recherche du diagramme de déformation ultime atteindre l’état neutre de déformation égale à 5 σbpm ;
• on néglige les armatures passives dans la zone de béton
comprimé ;
À l’état limite ultime, les calculs sont plus compliqués qu’à
l’état limite de service car les matériaux n’ont pas un compor- • la limite de 10 ‰ d’allongement est priseen compte après dé-
tement linéaire. compression du béton.

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LE BÉTON PRÉCONTRAINT

Fig. 6 : Diagramme contrainte-déformation dans les armatures.


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LE BÉTON PRÉCONTRAINT

8 Justifications sous contraintes tangentes


en section courante

I - JUSTIFICATIONS SOUS CONTRAINTES TANGENTES B. Détermination de la contrainte tangentielle


EN SECTION COURANTE À L’ELS
La contrainte de cisaillement appliquée dans une section
droite de la poutre est exprimée par :
A. But de la justification

Lorsqu’un élément est soumis à un moment fléchissant, à un


effort normal et à un effort tranchant, le but de la justification avec :
est de montrer que le cumul de ces effets ne compromet pas • Vréd = effort tranchant réduit
la solidité de l’ouvrage, notamment par l’apparition de fissures
dans l’âme inclinées par rapport à la fibre moyenne de la poutre. • S = moment statique de l’aire située au-dessus de la fibre étu-
diée par rapport au centre de gravité de la section résistante
Effort de précontrainte incliné dans une poutre – Il se
• bn = largeur nette de la section (les trous sont déduits)
décompose en :
• I = moment d’inertie par rapport à l’axe Gz
• un effort normal NP = P cos α ;
Par convention, l’axe y est orienté positivement vers le haut
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• un effort tranchant VP = P sin α (cf. Fig. 1) et l’axe Gz passe par le centre de gravité de la section de
Si l’inclinaison de l’effort est dirigée vers le bas, la valeur de béton (cf. Fig. 2)
l’effort tranchant résultant au droit des appuis vaut : avec :
Vréd = VO – P sin α • k = 0 en prétension
L’effort étant connu, on en déduit les contraintes qui seront • k = 0,5 si les câbles sont injectés au coulis de ciment
bornées par une limite inférieure et une limite supérieure. • k = 1 dans les autres cas
Vérification des contraintes – Elle s’effectue théoriquement • m = nombre de gaines par lit.
en trois points caractéristiques de l’état de contrainte de la
section : En général, le calcul est effectué au centre de gravité de la
section en considérant qu’un lit de câbles y passe.
• σx = contrainte normale longitudinale ;

• τ = contrainte tangentielle ou de cisaillement ;


C. Calculs justificatifs
• σt = contrainte normale transversale en cas de précontrainte
transversale éventuelle.
Combinaisons de sollicitations – Elles sont les mêmes que
Dans ce chapitre, nous n’étudierons que la contrainte de pour les contraintes normales.
cisaillement, conséquence de la présence d’un effort Pour chaque section tout au long de la poutre, on doit considérer :
tranchant.
• les combinaisons de sollicitations les plus défavorables : fré-
quentes, rares, quasi permanentes, etc. ;
• les situations que peut subir l’ouvrage tout au long de sa vie :
phase de construction (coulage, mise en place de la précon-
trainte), en service, etc.
Calculs justificatifs des contraintes de cisaillement – Ils sont
donc limités par des contraintes minimales et maximales qui défi-
nissent un domaine de sécurité dit « domaine d’intégrité du
béton », c’est-à-dire que les contraintes doivent vérifier :

et
Fig. 1 : Décomposition de l’effort de précontrainte. τ2 ≤ 0,4 ftj (ftj + σt) si σx < 0

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LE BÉTON PRÉCONTRAINT

Fig. 3 : Treillis de Morsch.

Notons que l’on peut rencontrer des armatures passives et des


armatures actives dans les étriers. La différence tient au fait
que les armatures actives ont un rôle de dimensionnement de
la structure.

La contrainte tangente doit être inférieure à une contrainte


limite :

Fig. 2 : Section nette. avec :

C’est en général dans l’âme de la poutre et dans les zones • At = section des étriers passifs
où l’effort tranchant est le plus important que les effets sont
les plus défavorables. Par conséquent, la vérification doit être • st = espacement des étriers passifs
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effectuée au voisinage des appuis et au niveau du centre


d’inertie des sections droites correspondantes. • bn = largeur nette de la section

• fe = limite d’élasticité des aciers


II - JUSTIFICATIONS SOUS CONTRAINTES TANGENTES
• Ftu = effort de précontrainte dans les aciers actifs avec
EN SECTION COURANTE À L’ELU

A. But de la justification
• s’t = espacement des étriers actifs
L’hypothèse est la suivante : à l’état limite ultime, les fissura-
tions dans le béton apparaissent sous forme de bielles
En outre, il convient d’assurer un minimum d’aciers transver-
inclinées qui constituent le treillis de Morsch (cf. Fig. 3)
saux, dont la condition est la suivante :
Les justifications portent sur la vérification de « non rupture »
en traction des armatures transversales et sur la vérification
« à la compression » des bielles de béton découpées dans
l’élément par les fissures.
Le but de la justification est de montrer que les armatures
transversales sont suffisantes pour assurer la résistance des 2. Le béton
parties tendues du treillis.
Il s’agit de vérifier la contrainte de cisaillement agissante dans
Les bielles ont un angle d’inclinaison β par rapport à la fibre une bielle de béton. Cette condition s’écrit :
moyenne. C’est l’angle que peuvent avoir les fissures éventuelles.

B. Calculs justificatifs
Comme la valeur minimale de sin 2β est obtenue pour β = 30°,
1. Les armatures transversales la condition se simplifie par :
Le calcul justificatif consiste à vérifier la contrainte de cisaille-
ment dans les armatures transversales (étriers), celles-ci
reprenant l’effort de traction (cf. Fig. 4).

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LE BÉTON PRÉCONTRAINT

Fig. 4 : Disposition des armatures transversales.


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LE BÉTON PRÉCONTRAINT

9 Gamme des produits les plus employés

Ce chapitre traite des produits précontraints par pré-tension les plus courants.

I - ÉLÉMENTS DE PLANCHER

Poutrelles – Portée : 10 m. Forme en T renversé (cf. Fig. 1)


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Fig. 1 : Poutrelles en T renversé.

Prédalles – Les prédalles servent de coffrage perdu à une Longrines, pannes, poutres porteuses de plancher –
dalle de béton. Poutre rectangulaire (cf. Fig. 3)
Portée : 6 à 10 m. Le plancher est constitué par le béton coulé en place et
formant table de compression.
Largeur : 2,50 m (cf. Fig. 2)
Portée : 10 à 30 m.
Dalles – Portée : 10 m.
Poutre rectangulaire à inertie variable (cf. Fig. 4)
Les dalles constituent directement le plancher alvéolé ou non.
Portée : 10 à 20 m.
Poutre à inertie constante (cf. Fig. 5)
II - ÉLÉMENTS DE STRUCTURE DE BÂTIMENT Portée : 20 à 30 m.
Poutre à inertie variable (cf. Fig. 6)
Ces éléments concernent l’habitation et l’industrie. Leurs
dimensions sont fonction des charges à porter. Poutres de bâtiment industriel (cf. Fig. 7) –

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LE BÉTON PRÉCONTRAINT

Fig. 2 : Prédalles.
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Fig. 3 : Poutre rectangulaire.

Fig. 4 : Poutre rectangulaire à inertie variable.

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LE BÉTON PRÉCONTRAINT

Fig. 6 : Poutre à inertie variable.


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Fig. 5 : Poutre à inertie constante.

Fig. 7 : Poutre pour bâtiment industriel.

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LE BÉTON PRÉCONTRAINT

10 Dispositions constructives

I - CARACTÉRISTIQUES GÉOMÉTRIQUES

Dans les cas courants, les dimensions de la structure sont


préalablement définies. Si l’on considère les éléments précon-
traints de la structure, la section transversale de chaque
élément est donc connue.

Il s’agit alors de calculer la précontrainte et de définir le tracé


Fig. 2 : Poutre caisson (© Éditions T.I.).
des câbles.
Les sections transversales – Plusieurs types de section sont
Dans d’autres cas plus particuliers, la section est à définir envisagés suivant la longueur de l’élément :
lorsqu’un choix technique ou économique s’impose.
1/ Portée de 10 m à 20 m : section rectangulaire
Le choix des formes et les contraintes à respecter – La Si l’on prend l’exemple du pont dalle (cf. Fig. 3) :
poutre doit pouvoir résister aux sollicitations suivantes :
• avantages d’une section rectangulaire :
1/ La flexion – le coffrage est simple et économique ;
– la mise en place des aciers de ferraillage et de précontrainte
Par souci d’économie de poids et de béton, les rapports est facile ;
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et doivent être maximaux pour une aire B minimale. – l’encombrement est réduit. ;

– la section présente une bonne résistance au cisaillement en


Le rendement doit être le plus élevé possible. raison de la surabondance de béton ; les étriers seront donc plus
espacés.
Dans une poutre en Té, c’est la membrure supérieure (et infé-
rieure pour une poutre en double Té) qui reprend les efforts • inconvénients :
de flexion. – son poids est lourd, ce qui entraîne une incidence sur les
cintres ;
2/ L’effort tranchant – la précontrainte à mettre en œuvre n’est pas économique en
raison de son rendement d’inertie faible (0,33 pour les sections
Il est nécessaire d’avoir une ou des âmes reliant les mem- rectangulaires).
brures supérieures ou inférieures pour résister à l’effort
En conclusion, les sections rectangulaires sont des sections
tranchant : c’est l’âme qui reprend les efforts tranchants.
robustes et faciles d’emploi mais réservées aux portées limi-
tées à 20 m maximum.
3/ La torsion
Il faut une poutre en profil fermé pour résister à une torsion 2/ Portée comprise entre 20 m et 50 m
(cf. Fig. 1 et 2) On a cherché à pallier les inconvénients d’une section rectan-
gulaire en améliorant sa hauteur sans trop l’alourdir, afin de
Ces poutres ont même . pouvoir augmenter sa portée.
On trouve dans cette gamme :
Si (avec e = 20 cm et b = 2 m), on trouve K’ = 30 K • la dalle nervurée simple (cf. Fig. 4) (généralement de 20 à
40 m de portée) ;
(avec ). • la dalle nervurée multiple (cf. Fig. 5) ;
• les ponts à poutres sous chaussée (cf. Fig. 6) : la portée de
Le caisson est 30 fois plus raide que le profil en I. Sa con- ces poutres rectangulaires ou en Té varie de 30 à 50 m.
On a également cherché à améliorer le rendement de la
trainte de cisaillement est 6 fois plus faible . section r en enlevant de la matière au centre, ce qui revient à
une section rectangulaire ou nervurée incluant des vides
(alvéoles) à l’intérieur du béton.
Cela conduit aux produits suivants :
• la dalle élégie ou alvéolée (cf. Fig. 7) dont les avantages sont :
– le gain de poids ;
– l’amélioration du rendement.
et les inconvénients : le coffrage :
– les coffrages constitués de buses en ciment ou de carton
sont perdus, donc le coût est élevé ;
– difficulté de mise en place : les coffrages doivent être solidement
attachés car ils sont difficiles à maintenir (ils peuvent flotter) ;
Fig. 1 : Poutre en I (© Éditions T.I.). – la portée est limitée à 30 m ;

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LE BÉTON PRÉCONTRAINT

• les poutres caissonnées (cf. Fig. 8)


L’élément est soit coulé en place, soit constitué de poutres
préfabriquées :

Fig. 4 : Dalle nervurée simple (© Éditions T.I.).

Fig. 3 : Section de pont dalle (© Éditions T.I.).

Fig. 5 : Dalle nervurée multiple (© Éditions T.I.).

Portée supérieure à 50 m – La portée des ponts poutres à


caisson (cf. Fig. 9) varie de 50 à 150 m et peut atteindre 200 m
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pour les poutres caisson de hauteur variable :

Fig. 6 : Pont à poutres sous chaussée (© Éditions T.I.).

Fig. 7 : Dalle élégie (© Éditions T.I.).

Fig. 9 : Pont poutre à caisson (© Éditions T.I.).

Fig. 8 : Poutre caissonnée (© Éditions T.I.).

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LE BÉTON PRÉCONTRAINT

II - TRACÉS DE CÂBLES Exemples d’application pratique de ce processus – Ce


sont les suivantes :

• tracé dans le cas d’une poutre isostatique (cf. Fig. 11) ;


A. Processus opératoire
• déterminer le moment M ;
Après avoir défini les sollicitations, les caractéristiques des
sections et la précontrainte (ep et P), il faut déterminer le tracé
à donner aux câbles dans les sections tout au long de la • en déduire la force de précontrainte P : ;
poutre.
Deux cas se présentent : • après avoir choisi un type de câble d’après le tableau , trouver

1/ La poutre est isostatique le nombre n de câbles ;


La précontrainte P et l’excentricité ep s’appliquent dans la
section centrale la plus sollicitée.
Les câbles sont relevés près des appuis pour reprendre les • dessiner le tracé ;
efforts tranchants (il n’y a plus d’efforts de flexion au droit des • vérifier la contrainte ;
appuis) (cf. Fig. 10).
Il est à noter l’exception : les câbles sont droits lorsqu’on utilise • tracé dans le cas d’une poutre hyperstatique à 3 travées
des fils adhérents. (4 appuis) (cf. Fig. 12) ;
2/ La poutre est hyperstatique
• même processus de calcul en tenant compte des moments
Il faut calculer la précontrainte P et l’excentricité ep dans n
hyperstatiques.
sections.
Si la précontrainte est constituée de câbles continus,
l’inconnue est l’excentricité ep, définie par le fuseau de pas-
sage. Mais ceci engendre un surcroît de précontrainte : par
souci d’économie, il faut arrêter les câbles en travée.
Les câbles ainsi dimensionnées dans certaines sections et
arrêtés dans d’autres doivent répondre aux impératifs de :
• résistance en flexion longitudinale : en construction et en ser-
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vice (état limite de service et état limite ultime) ;


• résistance à l’effort tranchant (relevages près des appuis) ;
• nombreux impératifs pratiques (enrobages, assemblages,
poussée au vide, ancrage, etc.).

Fig. 11 : Cas d’une poutre isostatique (© Éditions T.I.).

Fig. 10 : Poutre isostatique (© Éditions T.I.).

Processus général – En pratique, on procède de la façon


suivante : Fig. 12 : Cas d’une poutre hyperstatique (© Éditions T.I.).

• détermination des efforts et position de la précontrainte dans


les sections principales ;
B. Relevage des câbles
• choix des unités de précontrainte les mieux adaptées ;
Intérêts du relevage des câbles en bout de poutre – Les
• déduction du nombre de câbles dans les sections principales
intérêts sont :
et de leur position ;
• tracé de câblage en fonction de ces résultats et en respectant • la réduction du moment isostatique de précontrainte Pe ;
les impératifs pratiques ;
• la réduction de l’effort tranchant P sinα ;
• vérification à l’effort tranchant : adaptation et réajustement
éventuels si nécessaire ; • la facilité du logement des câbles à l’about ;

• vérification ultime en flexion par calcul des contraintes résul- • l’économie car il permet d’arrêter des câbles en travée dès
tantes extrêmes. qu’on n’en a plus besoin.

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LE BÉTON PRÉCONTRAINT

En pratique, les relevages se chevauchent et se rapprochent


de plus en plus au fur et à mesure que l’on se rapproche de
l’about.
On ne doit relever qu’un câble à la fois dans les poutres (pas
dans les dalles).
Il faut limiter les déviations angulaires pour réduire les pertes
par frottement en courbe.
Les câbles relevés qui sortent sur la table supérieure des
poutres peuvent être tendus en deuxième phase ; ceux qui
sortent à l’about, en général, ne peuvent être tendus qu’avant
la mise en place des poutres.
Arrêt des câbles en travée – Pour les poutres en Té ou en
Fig. 13 : Bossage d’ancrage de câbles (© Éditions T.I.).
I, on arrête les câbles sur le dessus de la poutre.
Cependant, ces arrêts font apparaître les problèmes suivants : Remarque
• les réservations difficiles à mettre en place ; Attention aux gaines qui se croisent : la poussée au vide peut
faire écraser une gaine et on ne peut plus enfiler le câble.
• la possibilité de rupture des armatures passives transversales ;
• les difficultés de cachetages ;
• les risques vis-à-vis de l’étanchéité.
Pour les poutres caissons, il faut faire des bossages inférieurs
ou supérieurs, dessiner des schémas de principe et étudier la
transmission des efforts qui se décomposent entre l’âme et le
hourdis.
Bossage pour ancrage de câbles – Le principe de calcul de
ferraillage d’un bossage pour ancrage de câbles est indiqué à
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la figure 13.
Dans un ancrage de câbles, on considère trois familles
d’aciers :

• A1 aciers d’éclatement déterminés par :

avec :
P = force de précontrainte ;
α = angle de P avec l’horizontale en radians ;
αadm = contrainte admissible ;
Fig. 14 : Poussée au vide d’un câble (© Éditions T.I.).
• A2 aciers de couture ;
• A3 aciers de reprise de la poussée au vide tels que :
C. Dispositions pratiques de tracés de câblage
.
Choix des unités – Il n’existe pas de règle précise. La ten-
Les aciers intermédiaires de couture se déduisent de :
dance actuelle est d’augmenter les puissances. Par exemple,
pour 12 ∅ 8, on peut choisir 12T13 mais aujourd’hui on
s’oriente vers 12T15.
Les inconvénients du bossage sont :
Les petites unités présentent l’avantage d’une meilleure répar-
• les coffrages sont plus compliqués (mais peu gênants en cas tition mais sont assez encombrantes.
de préfabrication) ;
Les grosses unités s’avèrent économiques mais la localisation
• il nécessite un ferraillage délicat et important. d’efforts concentrés importants nécessite des plaques d’about.
Les avantages du bossage sont : En général, on essaie de passer avec n compris entre 5 et 30
• il facilite le tracé du câblage en permettant de multiples pha- câbles par poutre ou par âme de caisson, l’unité est alors
ses de mises en tension. choisie en conséquence.

Poussées au vide des câbles relevés (cf. Fig.14) – Dispositions transversales – Ce sont les suivantes :

• groupement des câbles en paquets : maximum 2 pour les


grosses unités ;

d’où : • disposition des câbles dans les talons des poutres


(cf. Fig.15) ;

• disposition des câbles dans les bas de caissons (cf. Fig.16) ;

• cheminées de bétonnage et de vibration (cf. Fig.17).

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LE BÉTON PRÉCONTRAINT

Fig. 16 : Disposition des câbles dans les bas de caissons (© Éditions T.I.).
Fig. 15 : Disposition des câbles dans les talons des poutres (© Éditions T.I.).

Dispositions longitudinales – Attention, longitudinalement, il


faut éviter les « sifflets » de gaines (cf. Fig.18)
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Pour des contraintes élevées, il est judicieux de placer des


goussets pour dévier et tourner les câbles.

Enrobages – L’enrobage d’une gaine par rapport à toute


surface coffrée vaut minimum 5 cm.

L’enrobage d’une demi-gaine par rapport à toute surface non


coffrée vaut minimum 3 cm.

Attention aux câbles droits dans les dalles minces (hourdis


supérieurs ou inférieurs de ponts) : des déviations parasites
créent des poussées au vide qui peuvent « feuilleter » la dalle
et provoquer sa rupture lors de l’injection.

Un cas particulier se présente pour les câbles extérieurs au


béton : des précautions particulières doivent être prises pour
les injections. Fig. 17 : Cheminées de bétonnage (© Éditions T.I.).

Fig. 18 : Sifflets de gaines (© Éditions T.I.).

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