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08/10/2008
Le coulage du béton dans le coffrage est ensuite traité, en passant par les
différentes situations susceptibles d’être rencontrées dans le cas de pompage
du béton, puis de serrage par vibration pour les bétons courants. Le cas parti-
culier d’emploi de béton auto-plaçant est également évoqué.
Enfin, le cas de bétonnage des fondations profondes est traité à part, compte
C 2 229
1.4.2 Ce qu’il faut vérifier chronologiquement Dans le cas où le problème n’est pas lié aux conditions de fabri-
Pour déterminer les causes réelles de l’incident, les vérifications cation, il convient de rechercher les causes soit dans celles :
à effectuer chronologiquement sont détaillées dans la figure 3 et le – du transport (durée inhabituelle) ;
tableau 1. – thermiques (températures élevées, ou faibles).
OUI
3a 3b
Tableau 2 – Actions correctives après détection d’écarts relevés sur les bordereaux de pesée
Cas Actions correctives possibles
1b Si les tolérances admises sur les pesées des constituants ne sont pas respectées, il est nécessaire d’intervenir sur la centrale
pour régler les débits de matériaux :
- vérification des bascules et doseurs ;
- réglage des ouvertures de trémies et des vitesses de tapis extracteurs ou des vis d’alimentation ;
- resserrement des tolérances affichées sur l’automate pour mieux maîtriser les erreurs de chute ;
- pour les sables, s’assurer du bon écoulement avec implantation, si besoin, de vibreurs, canons à air, etc.
2a • Si les ajouts sont permanents et constants, il est préférable d’ajuster la composition nominale et de régler le nouveau rende-
3a ment volumique, en s’assurant des critères prescrits (dosage minimal en liant, rapport E/C maximal, air entraîné, etc.).
3b • Si les ajouts sont occasionnels ou permanents, mais non constants, il faut introduire une procédure plus contraignante dans la
détermination des teneurs en eau des constituants, et utiliser des granulats â teneur en eau plus homogènes dans la durée.
3b Les ajouts d’eau sont trop importants, le rendement volumique du béton est modifié trop sensiblement, et tous les dosages des
constituants sont erronés. Les caractéristiques prescrites des bétons ne sont plus assurées, donc le béton ne peut plus être utilisé.
4a • Le fabricant détecte une anomalie rhéologique à la sortie du malaxeur et l’impute à la teneur en eau du béton. Les affiches de
4b teneurs en eau sur les granulats (sables principalement) vont alors être modifiées empiriquement, d’une gâchée à l’autre, le fabri-
5b cant cherchant à occulter la modification de la teneur en eau de son béton. Cette attitude incorrecte, loin d’apporter une solution
fiable, génère le plus souvent de nouveaux problèmes en cours de bétonnage, et conduit à des bétons non conformes.
• La solution passe par la mesure des teneurs en eau des granulats, et par une commande de granulats à teneurs en eau plus
maîtrisées (à spécifier dans la fourniture des granulats).
Âge
0 30 60 90 120 150 180 210 240 270 300 330 360
(min)
C1 Cf Ta Sv Tr Cf Ta Sv Tr Cf Ta Sv Tr
C2 Cf Ta Sv Tr Cf Ta Sv Tr Cf Ta Sv
C3 Cf Ta Sv Tr Cf Ta Sv Tr Cf Ta Sv
C4 Cf Ta Sv
Lorsqu’un ajout d’adjuvant réducteur d’eau, ou haut réducteur Si un court arrêt de bétonnage est prévu entre chaque porteur
d’eau, est prévu en fin de transport sur chantier, il est recom- (10 minutes au maximum, par exemple), le planning s’assouplit consi-
mandé d’effectuer, avant déversement dans l’ouvrage, un bras- dérablement et le nombre de porteur diminue (3 porteurs suffisent),
sage supplémentaire du matériau d’au moins une minute par mais la durée totale de bétonnage augmente de 50 minutes.
mètre cube, sans être inférieur à 5 minutes pour les bétons rele-
vant de norme NF EN 206-1. Ce temps de brassage supplémentaire 2.1.2 Bétons auto-plaçants
est à prendre en compte dans le temps de transport et la définition
des rotations de porteurs. Des aspects propres aux bétons auto-plaçants (BAP) viennent
modifier la situation :
■ La prévision de la durée de coulage résulte du cumul du temps de – ces bétons sont fortement adjuvantes et les temps de
mise en place du porteur, des temps de remplissage de bennes, de malaxage augmentés, ce qui provoque des temps de fabrication
leurs transferts, et vidange. Le temps de serrage par vibration n’est plus élevés ;
pas à prendre en compte dans ce calcul s’il ne vient pas ralentir la – les camions porteurs transportent 1 m3 de moins par rapport à
vidange de la benne. Il convient de s’assurer que le coulage du leur capacité maximale ;
béton de chaque porteur pourra être terminé dans les deux heures – sur chantier, ces matériaux se coulent plus rapidement que les
suivant l’heure de fabrication de la première gâchée du béton de ce autres bétons ;
porteur. Dans le cas d’impossibilité matérielle, la fabrication en cen- – les bétons auto-plaçants ne supportent pas les longs arrêts de
trale doit comprendre une incorporation de retardateur de prise bétonnage (durée maximale tolérable variant de 30 minutes à
dans le béton, permettant ainsi de couvrir le délai réel. 1 heure, suivant les évolutions rhéologiques) ;
– en cas de bétonnage par injection en pied de coffrage, les
2.1.1 Bétons courants arrêts de bétonnage sont déconseillés.
Pour garder une certaine souplesse dans la conduite de
Les bases, prises en compte pour le calcul des rotations de por- bétonnage, plusieurs solutions pratiques peuvent être adoptées :
teurs, sont les suivantes : – une adjuvantation finale sur chantier ;
– le temps de fabrication de la gâchée moyenne ; – un malaxage court en centrale, suivi d’un brassage en camion
– le volume maximal transportable par les camions porteurs porteur si le temps de transport est suffisamment long ;
(notamment pour tous les types de bétons fluides) ; – le recours à un malaxeur de plus forte capacité.
– la durée de rotation d’un camion porteur (temps aller + temps Dans le cas de la première solution, le béton fabriqué en cen-
de vidange + temps retour + attentes éventuelles sur site, ou en trale est généralement un béton très plastique à valeur cible de
centrale) ; consistance fixée à l’arrivée sur chantier. L’introduction de l’agent
– le nombre de camions porteurs mis à disposition pour appro- de fluidification est alors exécutée dans le porteur à son arrivée
visionner le chantier. Voir l’exemple du tableau 3. sur chantier, et un brassage est effectué dans les conditions
Exemple tiré du tableau 3. définies précédemment. Cette durée de brassage est à prendre en
Si aucun arrêt de bétonnage n’est autorisé, le planning peut être compte dans le cycle de fabrication. Cette procédure permet d’uti-
dressé comme suit (figure 4) et nécessite la mise en circuit de liser le porteur à sa capacité maximale, et de limiter très sensible-
3 camions porteurs (C1 à C3), avec un quatrième camion porteur C4, ment les évolutions rhéologiques du béton pendant le transport.
en fin de production, du fait que le camion C1 ne peut pas être de Quatre exemples de choix de moyens sont donnés dans les
retour suffisamment tôt à la centrale de fabrication. tableaux 4 et 5 et la figure 5.
35
En cas de refus d’une charge non conforme, il convient de
Volume livré (m3)
Le déversement à la benne est un processus discontinu ou, du Le bétonnage dans des coffrages verticaux constituant une opé-
moins, qui ne permet pas de réaliser un coulage strictement con- ration pénible et parfois dangereuse (présence de personnels sur
tinu. Dans cette hypothèse, il est indispensable d’optimiser la passerelle, déplacements de matériels lourds, travaux bruyants, ...),
durée de rotation de la benne. certains entrepreneurs développent des méthodes consistant à
injecter le béton par la base des coffrages. Cette opération délicate
■ Pour les coffrages de grande hauteur, il est conseillé de prévoir est surtout réservée à des bétons auto-plaçants présentant une
l’éclairage de l’intérieur avec un projecteur pour suivre les opéra- bonne robustesse rhéologique et approvisionnés sans disconti-
tions et répartir correctement le matériau. Pour éviter les princi- nuité. Dans quelques cas particuliers, cette méthode est extrapola-
paux défauts de ségrégation, il convient de prévoir les dispositions ble à des bétons fluides pompables. Mais, dans tous les cas, elle
matérielles pour limiter la hauteur de chute du béton (cheminées nécessite une fiabilisation des processus de commande et d’appro-
de descente de la manche de la benne ou de la pompe, et disposi- visionnement sur chantier. Par ailleurs, la méthode par injection
tif pour ajuster rapidement sa position en altitude, en cours de nécessite une étanchéité des banches entre elles et avec les talon-
bétonnage) (voir tableau 6). nettes de calage. De plus, elle nécessite la présence d’un agent sur
les banches pour vérifier l’arase supérieure en fin de coulage.
Tableau 6 – Recommandation de hauteur
maximale de chute libre du béton dans le coffrage
Hauteur 2.3 Arrêts et reprises de bétonnage
Béton Consistance
(m)
Les reprises de bétonnage volontaires ou involontaires peuvent
Courant plastique à très plastique 艋S4 1 avoir des effets catastrophiques au niveau de la durabilité et de
l’esthétique si le traitement des reprises n’a pas été envisagé préa-
Fluide S5 0,50
lablement.
Auto-plaçant BAP 0,50
2.3.1 Arrêts accidentels
Ces recommandations peuvent être rendues plus sévères à
l’issue de réalisation de coulages témoins. En cas d’arrêt accidentel de bétonnage, il convient d’adopter les
précautions suivantes :
– si la durée prévisible de l’arrêt de bétonnage reste inférieure à
2.2.1 Ouvrages horizontaux 1 heure, les 10 cm supérieurs de la couche de béton doivent rester
■ Pour les ouvrages horizontaux, la longueur de cheminement des légèrement foisonnés, et la couche est arasée horizontalement ;
bétons auto-plaçants peut être conditionnée par la géométrie de – si la durée prévisible de l’arrêt de bétonnage reste inférieure à
l’élément, l’épaisseur de la couche, la densité des armatures, les 3 h, la couche est arasée horizontalement et vibrée. En cas de res-
présences éventuelles de gaines et de réservations et, bien suage, l’eau excédentaire est évacuée et les formations de tassures
entendu, par le mode de mise en œuvre. Il convient de prévoir que légèrement revibrées ;
les bétons auto-plaçants actuels ne peuvent pas garder leur – si la durée prévisible de l’arrêt de bétonnage excède 3 h, les
homogénéité au-delà d’un rayon de 15 mètres à partir du point de prescriptions adoptées sont identiques à celles décrites pour un
coulage, et nécessitent parfois l’aménagement d’accès aux points arrêt programmé.
prévus pour le coulage. Dans le cas où la reprise est différée de plusieurs jours, il est
nécessaire de protéger les aciers en attente par un bâchage étan-
■ Pour les bétons traditionnels, une benne à volant sans man- che. Cette mesure permet de s’affranchir des traînées de rouille.
chette peut être utilisée pour assurer les dépôts de béton. Le
bétonnage est alors conduit avec dépôt de matériaux à l’avance-
ment, et le béton est serré en place sans transfert dans le coffrage. 2.3.2 Arrêts programmés
De ce fait, il convient de prévoir des accès pour tous les sites de la
dalle, et la possibilité de vérifier les épaisseurs et l’horizontalité de Dans le cas d’arrêts programmés, les dispositions constructives
la dalle, d’une part, et l’application d’une cure de protection ou la sont retenues dès la conception en vue d’atténuer les impacts de
mise en place des divers systèmes de protection, sans altération ceux-ci. Les reprises de bétonnage ne seront effectuées que sur des
des finitions de surface, d’autre part. arrêts parfaitement réguliers, voire horizontaux, dans le cas de parois
verticales. L’emplacement des reprises nécessaires de bétonnage
doit être défini par un plan de calepinage. Il est toujours préférable
2.2.2 Ouvrages verticaux de souligner la jonction des élémsnts constitutifs par un artifice
architectural (joint marqué en creux, comme indiqué, par exemple,
Pour les ouvrages verticaux, il convient de prévoir une benne à dans la partie traitant des coffrages – voir dossier [C 2 228]).
manche souple pour limiter au maximum les hauteurs de chute dans
le coffrage. Il faut aussi prévoir une alimentation régulière dans le Du point de vue structurel, pour que la continuité mécanique
coffrage en limitant, au besoin, les vitesses de coulage pour que la soit assurée, un certain nombre de recommandations sont à pren-
vibration de la dernière couche puisse être réalisée et assure la dre en compte :
liaison avec la couche précédente, dans le cas des bétons courants, – vibrer complètement le béton avant l’arrêt de bétonnage et
et évite les arrêts de bétonnage, pour les bétons auto-plaçants. marquer cet arrêt par des dispositifs ajoutés en surépaisseur sur la
peau coffrante ; ce qui revient à dire qu’une reprise volontaire de
En cas de coulage par couche, il est recommandé de ne pas bétonnage ne sera pas dissimulée mais, au contraire, nettement
excéder des épaisseurs de 60 à 80 cm, pour les bétons ordinaires, marquée ;
et inférieures à 30 cm, pour les bétons architectoniques. Pour évi- – éviter tout talochage fin sur la section d’arrêt, et éliminer l’eau
ter le déversement dommageable du béton contre les parois de superficielle en cas de ressuage ;
coffrages, il est conseillé : – ne pas tarder pour faire la reprise de bétonnage et utiliser la
– d’étudier une configuration et une disposition des cheminées même composition de béton (mêmes constituants, mêmes dosa-
de coulage permettant de couvrir toute la section de l’élément ; ges, et même consistance) et les mêmes matériels et méthodes de
– de maintenir l’orifice du tube plongeur, ou de la manche, juste mise en œuvre ;
au-dessus du béton déversé ; – adopter les mêmes délais de décoffrage et les mêmes
– de préciser les épaisseurs de couche en intégrant les notions démoulants pour les bétonnages successifs ;
de débit de béton, et de section horizontale de la pièce à couler. – retenir les mêmes procédés et les mêmes durées de cure.
Vis d’alimentation
et de malaxage
Tuyau torique
Bras Pompe en flexible
d'alimentation refoulement
du béton vers
les cylindres Figure 7 – Principe de la pompe à tuyau écrasé
Trompe
oscillante Le débit est lié à la vitesse du rotor et au diamètre du tuyau. La
pompe à rotor travaille à débit constant et faible pression
Figure 6 – Pompe à piston avec répartition par trompe oscillante (< 25 bar). Pour ne pas engendrer de pertes de charges, le tuyau
flexible de pompage et la conduite de refoulement ont les mêmes
Les pompes se distinguent par leur fluide de commande (géné- diamètres. Le débit maximal de ce type de matériel n’excède pas
ralement l’huile, mais aussi l’eau), et par leur dispositif de distribu- 50 m3/h.
tion d’admission ou de refoulement (clapet, tiroir, casque, trompe,
etc.). Elles se caractérisent par le diamètre du cylindre de pompe,
La durée de vie du tuyau flexible reste le point faible des
par la course du piston, et le nombre de cycles par minute. La
pompes à rotor, puisqu’elle ne dépasse que rarement
combinaison de ces caractéristiques détermine le débit horaire 2 000 m3 de béton pompé.
maximal théorique Vm de la pompe [37] :
La pompe à rotor constitue cependant une solution écono-
Vm = 60 Φ2 LN (en m3/h) mique pour les pompages courts ou de répartition.
avec Φ diamètre (exprimé en mètre) des conduites de
refoulement,
L course des pistons (en m), 3.2 Critères de formulation des bétons
N nombre de cycles par minute (en min−1). Un béton réputé pompable doit présenter les caractéristiques
Mais, ce débit théorique n’est pas suffisant pour caractériser les suivantes [38] :
performances de la pompe, car cette dernière travaille à puissance – ne pas engendrer d’excès de pression lors de son transfert à la
constante et son fonctionnement réel reste conditionné par les per- pompe ;
tes de charge lors de l’écoulement dans la conduite de refoule- – garder son homogénéité ;
ment. Pratiquement, le débit maximal théorique est approché à – ne pas engendrer de ségrégation en cours de pompage.
une pression de service égale aux 2/3 de la pression normale de
tarage. La pression de service étant inversement proportionnelle à Le béton se comportant comme un fluide de Bingham, l’obten-
la section de la conduite de refoulement, il est possible de réduire tion d’une bonne pompabilité passe par la recherche d’un béton à
celle-ci pour pomper plus loin, ou plus haut. Il est donc judicieux faible viscosité apparente et à seuil de cisaillement élevé. Cette
de préférer l’emploi de pompes à pression élevée, à celui de recherche permet concrètement d’obtenir une déformabilité limi-
pompe à débit théorique élevé. tée de la colonne de béton déplacée, tout en appliquant une pres-
sion la plus basse possible pour provoquer ce déplacement.
Certaines règles pratiques sont à observer pour atteindre ce
3.1.2 Pompe à rotor résultat :
– le béton doit présenter une teneur en éléments inférieurs à
Une pompe à rotor, ou à tuyau écrasé, comprend essentielle- 80 μm supérieure à 350 kg/m3 ;
ment (figure 7) : – le béton doit présenter une teneur en éléments inférieurs à
– une trémie pour le déversement du béton dans la pompe ; 160 μm supérieure à 420 kg/m3 ;
– un système de malaxage et d’alimentation à l’intérieur de cette – le module de finesse optimal du sable roulé et lavé est compris
trémie ; entre 2,3 et 2,8 ;
– un tuyau souple torique constituant la conduite de pompage ; – un sable homométrique n’est pas utilisable ;
– un rotor à galets de caoutchouc diamétralement opposés, ou – les sables concassés défillérisés, ou présentant des formes pla-
un ensemble de galets entraînés par deux chaînes ; tes ou en aiguille, sont à éviter ;
– une conduite de refoulement. – en cas d’emploi de matériaux concassés de forme douteuse, la
pompabilité peut être améliorée par l’addition de 70 à 100 kg d’un
■ Dans un premier temps, le béton est introduit dans la trémie de
sable fin roulé par mètre cube de béton ; mais cette addition a sou-
déversement, puis progresse vers la conduite de pompage située
vent une incidence défavorable sur l’aspect final des parements ;
en partie basse par gravité et à l’aide d’une vis d’alimentation et de
– la fraction granulaire 0/4 doit être ajustée dans la composition
malaxage. La conduite de pompage est constituée par un tuyau
du béton, en fonction de son module de finesse et des dosages en
torique flexible.
liant équivalent (ciment et addition) ;
■ Dans une seconde phase, le béton est légèrement aspiré dans ce – le diamètre des plus gros gravillons du béton doit rester infé-
tuyau flexible par la dépression créée dans la chambre de pom- rieur au quart du diamètre de la conduite de refoulement ;
page du fait de la mise en route du rotor. Le béton arrivant dans le – en l’absence d’adjuvants (plastifiant, plastifiant réducteur
flexible est alors soumis à l’action extérieure des galets tournants d’eau, ou fluidifiant), la consistance du béton doit rester plastique ;
qui, en comprimant le tuyau, poussent régulièrement le béton – en présence d’adjuvants (plastifiant, plastifiant réducteur
dans la conduite de refoulement. Après avoir été écrasé, le tuyau d’eau, ou fluidifiant) et de teneur en eau relativement basse (rap-
retrouve sa forme initiale sous l’effet du vide créé par une pompe port eau efficace/liant équivalent inférieur à 0,45), la consistance
auxiliaire, et aspire de nouveau le béton contenu dans la trémie. du béton pourra être de très plastique, à fluide.
Pression
Caractéristique de la pompe
Pression P (bar)
2
Caractéristique du couple
béton - installation 1
Pression
de travail
Débit Q (m3/h)
Débit maximal assuré par la pompe Débits
Figure 8 – Détermination des paramètres de pompage à partir Figure 9 – Courbe débit – pression du couple béton-installation
du couple béton-installation et de la courbe caractéristique
débit-pression de la pompe pompage (longueur, dénivellation, diamètre de la conduites de
refoulement, et géométrie du circuit), et les caractéristiques rhéo-
Il est recommandé de tester la pompabilité du béton avant le logiques du béton frais. Il devient alors possible de définir la puis-
démarrage du chantier : sance nécessaire de la pompe devant assurer le refoulement ([61],
– un béton ne peut pas être qualifié de pompable indépendam- [63]). La courbe de la figure 8 met en évidence les relations pou-
ment des conditions de mise en œuvre ; vant exister entre la pression et les débits.
– un béton n’est réputé non pompable pour un chantier donné
que lorsque plusieurs pompes de puissances différentes ont été La courbe débit-pression de la pompe est fournie par le cons-
testées et qu’elles ont toutes conduit à des résultats défavorables tructeur (figure 9), mais la détermination de la courbe béton-instal-
dans les conditions propres à ce chantier. lation nécessite une étude d’écoulement du béton dans la conduite
en régime établi, ce qui nécessite de connaître les paramètres de
l’interface acier-béton et les caractéristique rhéologiques du béton.
Ces paramètres peuvent être définis à l’aide de rhéomètre
3.3 Transport et distribution du béton (BTRHEOM du LCPC par exemple) et de tribomètre à cylindres
coaxiaux [61].
Avant d’être envoyé dans les conduites de refoulement, le béton
est injecté dans la trémie de déversement. La forme et la capacité La première partie de la courbe débit-pression (droite 1 de la
de ce cette trémie jouent un rôle important dans le pompage, car figure 9) traduit l’écoulement dû au glissement par rapport à la
elles doivent assurer un écoulement complet et adapté au débit tuyauterie. Le débit de pompage est alors équivalent à celui du
recherché pour réduire l’aspiration d’air dans la conduite. L’agita- glissement. L’équation de la droite 1 (figure 9) est définie comme
teur de cette trémie a pour rôle de maintenir l’homogénéité du suit :
béton. À cet effet, il est souvent doté d’une marche avant pour AQ η
acheminer le matériau vers l’orifice de la conduite de pompage, et P1 = AT0i +
B
d’une marche arrière pour ré-homogénéiser si besoin le matériau. avec 2L
A=
Les conduites de refoulement sont généralement constituées de 105 R
tuyaux métalliques rigides et joints d’étanchéité. Pour les pompa- B = 3 600 π R 2kr
ges sur très courte distance (< 20 m) et trajet horizontal, les tuyaux
L longueur du circuit (en m),
en caoutchouc semi-dur peuvent parfois être tolérés.
Q débit réel souhaité (en m3/h),
Dans de nombreux cas, les pompes automotrices sont équipées
R rayon du circuit (en m),
de flèches entièrement hydrauliques, lesquelles peuvent atteindre
45 m de longueur, et être rabattues latéralement sans démontage. kr coefficient de remplissage des cylindres,
T0i seuil de cisaillement (en Pa),
Le cheminement du béton dans une conduite en acier est condi-
tionné par trois paramètres : η constante visqueuse de l’interface (en Pa s/m).
– les frottements internes du béton qui se comporte comme un Ces deux derniers paramètres étant mesurés avec le tribomètre
fluide binghamien ; à cylindres coaxiaux.
– le frottement de la phase mortier du béton sur l’acier ; Pour la seconde partie de la courbe débit-pression (droite 2 de la
– sa déformation à chaque franchissement de coudes. figure 9), le débit total correspond à la superposition des débits
La distance équivalente Deq de pompage peut être estimée par par glissement et par cisaillement, ce dernier ne se manifestant
la relation empirique suivante : que si les contraintes de frottement sont plus élevées que le seuil
de cisaillement du béton. L’équation de la droite 2 est alors définie
Deq = L + 5H +10C1 + 5C2 (en m) comme suit :
avec L cheminement horizontal, ⎛Q ⎛ T0i T0 ⎞ ⎞
⎜ B −R⎜ 4 − 3 ⎟⎟
H dénivellation vers le haut, ⎝ ⎠⎟
P2 = AT0i + A η ⎜
C1 nombre de coudes à 90˚, ⎜ ⎛1 + R η ⎞ ⎟
⎜ ⎜ ⎟ ⎟
C2 nombre de coudes à 135˚. ⎝ ⎝ 4 μ ⎠ ⎠
Dans les cas courants, la distance maximale de pompage est avec T0 seuil de cisaillement, (en Pa)
d’environ 300 m horizontalement, ou de 100 m verticalement. Au-
delà de ces valeurs, des dispositions particulières doivent être μ viscosité plastique mesurée avec le rhéomètre,
envisagées, tant au niveau composition du béton, qu’au niveau (en Pa s).
matériel général de pompage, pouvant aller jusqu’à l’emploi de Généralement, le béton n’étant pas, ou très peu, cisaillé lors de
pompes en relais. Il est également utile de chercher la pression de son écoulement, la connaissance de P1 sera suffisante. Pour les
pompage pour assurer un certain débit en fonction du circuit de bétons auto-plaçants ou très fluides, la courbe P2 peut être utile.
3.4 Conduite de pompage sur site – dans les pompages en hauteur, la gravité s’oppose à l’avance-
ment des gravillons et peut parfois permettre de s’affranchir de
À titre de rappel, l’aire de stationnement de la pompe à béton barbotine au démarrage ;
sur un chantier doit être choisie de façon à ce que sa capacité – lorsque leur emploi est possible, les pompes à rotor provo-
nominale soit compatible avec la distance équivalente de pom- quent moins de bouchons au démarrage ;
page définie lors de la préparation du chantier. De plus, il est – des asservissements différents pour l’amorçage et pour le
recommandé d’avoir un trajet horizontal supérieur à 5 m, dès la régime continu peuvent permettre d’éviter la formation de bou-
sortie de la pompe, et d’éviter, dans la mesure du possible, les chons au démarrage.
transferts qui ne seraient, ni verticaux, ni horizontaux.
■ En régime permanent de pompage, et si aucun élément pertur-
Dans le cas de pompage en descente, un ensemble de précau- bateur n’intervient, il n’apparaît normalement pas de bouchons.
tions particulières sont à prendre : Les principaux éléments perturbateurs recensés sur chantier sont
– pas d’emploi de béton fluide et surdosé en eau ; les suivants :
– incorporation de raccords en forme de S dans la descente pour – le dépassement occasionnel de la taille maximale habituelle
éviter les désamorçages ; des gravillons ;
– placer les conduites descendantes en fin de transport, et les – l’accroissement brutal de la vitesse de pompage ;
faire précéder d’une crosse ; – les perturbations géométriques locales de la conduite (défor-
– éventuellement, placer une vanne à la sortie de la conduite mation, usure différentielle, ...) ;
(fermeture en cas d’arrêt de bétonnage). – l’apparition de ségrégation dans la trémie de déversement
Le pompage est souvent amorcé par le passage d’un mélange peut modifier instantanément la pompabilité du béton.
graissant composé de coulis, ou de mortier très fluide de ciment. ■ En phase de redémarrage suite à un arrêt de bétonnage, de nou-
Ce mélange, encore appelé « barbotine », a pour objectif la réduc- veaux problèmes de pompabilité peuvent apparaître. L’arrêt de
tion des forces de frottement du béton sur les parois de la con- pompage génère bien entendu un stationnement du béton dans la
duite de refoulement. La barbotine assez riche en eau présente un conduite de refoulement, de quelques minutes, jusqu’à parfois une
rapport eau/ciment variable entre 0,5 et 0,8, suivant le type de heure. Pour les arrêts importants (> 30 minutes), tous les risques
chantier et le type de pompe. Jusqu’à ces dernières années, la bar- de raidissement, voire de prise du béton dans les tuyaux, doivent
botine était considérée comme un lubrifiant des parois du conduit être écartés. L’emploi de retardateur de béton ne constitue pas
de pompe en y laissant une pellicule de coulis. toujours une solution fiable, car il peut générer une sédimentation
Pendant le pompage, les précautions suivantes doivent être du béton dans les tuyaux avec apparition de ressuage, interdisant
appliquées : ainsi tout redémarrage. Le principal recours restera alors le
– contrôler et assurer la régularité de consistance du béton avant démontage et la vidange du circuit.
déversement dans la trémie ;
■ En phase de nettoyage du circuit, l’eau introduite pour le lavage
– en cas de difficultés de pompage, ne jamais rajouter d’eau, ce
peut provoquer des blocages dans la conduite, dans la mesure où
qui ne ferait qu’accroître les difficultés ;
le bouchon de séparation (deux balles de mousse séparées) entre
– maintenir la trémie de déversement en charge pour ne pas le béton et l’eau de lavage n’est pas assez étanche. L’eau vient
provoquer le désamorçage de la conduite de refoulement ; alors se mélanger avec le béton qu’elle délave, provoquant alors le
– maintenir constantes les pressions de pompage dans la plage blocage de la conduite. Il a précédemment été vu par quelles
de variations donnée par le constructeur ou appréhendée lors méthodes il restait possible de limiter les désamorçages. La mon-
d’une épreuve de convenance ; tée en pression ne constitue pas une bonne solution pour y pallier
– le béton se laisse aspirer jusqu’à une vitesse optimale, mais le et, très souvent, le seul recours sera la purge de la conduite et le
dépassement de cette vitesse diminue le coefficient de remplis- démarrage d’un nouveau pompage.
sage des cylindres de la pompe et génère un entraînement d’air
impliquant souvent un blocage de la pompe.
3.6 Sécurité prévisionnelle sur chantier
3.5 Incidents techniques de pompage Pour la préparation du chantier, la norme NF EN 12001 fixe les
conditions générales de sécurité pour l’utilisation des pompes :
La formation de bouchons et le désamorçage constituent les – l’aire de stationnement de la pompe doit résister à la charge
principaux incidents techniques en cours de pompage. maximale induite par les stabilisateurs ;
– le mât de distribution et les flexibles de la pompe doivent pou-
La formation de bouchons en cours de pompage provient souvent voir être déployés à une distance adéquate par rapport aux lignes
de l’emploi d’un béton, ou trop riche en eau, ou trop sec, ou trop électriques haute tension ;
chaud. Parfois, il peut être la conséquence d’un arrêt de bétonnage – l’opérateur doit avoir une vue dégagée sur les zones dangereu-
ou d’un désamorçage mal maîtrisé. Sa position peut être estimée ses et sur la zone de distribution, à partir de son poste de com-
par la vitesse de montée de la pression (détectable au manomètre) : mande (fixe ou à distance). En cas d’impossibilité, il convient de
– montée rapide de la pression : bouchon dans la pompe ; prévoir un collaborateur pour lui prêter assistance dans la conduite
– montée lente : bouchon dans la conduite, ou à son extrémité. du pompage ;
– en cas d’utilisation d’un flexible d’épandage, celui-ci ne doit
Mais, dans la pratique, l’attention de l’opérateur n’est guère atti- comporter aucun raccord d’extension, bride de sortie, ou embout
rée par une montée lente. dangereux, et doit être muni d’un dispositif contre les mouve-
ments incontrôlés. La longueur maximale d’un flexible manipulé
■ Au démarrage, les principales règles de prévention des bou- par un ou plusieurs opérateurs est limitée à 4 m ;
chons sont les suivantes : – une conduite de refoulement, autre qu’un flexible d’épandage,
– les bouchons sont d’autant moins probables que la ségréga- ne doit pas être guidée manuellement.
bilité et le ressuage du béton sont faibles ;
– l’amorçage du pompage doit être assuré avec un débit faible ; Il est donc nécessaire, au niveau de la préparation du chan-
– la barbotine utilisée doit être la plus dense possible et en tier, de faire une consultation du plan de zonage dans la mairie
quantité suffisante pour mieux freiner les gravillons ; concernée par le chantier, et une demande de déclaration
– le mélange de barbotine et de béton dans la trémie de d’intention de commencement des travaux auprès des exploi-
déversement est à proscrire ; tants aériens [62].
4. Serrage du béton
avec apport d’énergie 50
Tableau 8 – Guide pour choisir le diamètre de l’aiguille vibrante en fonction de l’épaisseur des pièces à vibrer
Épaisseur de la pièce
艌 10 艌 15 艌 20 艌 25 艌 30 艌 35 艌 40
(en cm)
30 + + +
38 + + + +
58 + + + +
65 + + + +
Fermes 60 secondes
4.1.2 Choix du nombre de vibrateurs
(*) La hauteur de la couche considérée ici correspond à la longueur du
À la suite de nombreux essais, G. Dreux [27] a proposé deux corps de l’aiguille.
relations empiriques permettant de déterminer le temps total de
vibration d’un volume donné de béton et, par là-même, de définir
l’atelier de vibration pour une cadence de bétonnage donnée. Pour
un volume de béton V > 25 L, le temps total de vibration est donné Tableau 11 – Coefficient de ferraillage F
par la relation :
Ferraillage F
⎡ 1 ⎤ VF
ty = 2,5 ⎢G + (en s)
⎣ A + 0,05 ⎥⎦ ∅ Très dense 1,50
avec ty (s) temps total de vibration,
Dense 1,35
V (m3) volume du béton,
A (m) affaissement au cône d’Abrams, Normal 1,20
Φ (m) diamètre de l’aiguille vibrante,
Faible 1,10
F coefficient de ferraillage, défini dans le
tableau 11, Nul 1,00
G coefficient d’angularité des granulats, défini dans
le tableau 12.
Cette relation n’est applicable, ni pour les bétons trop fluides Tableau 12 – Coefficient d’angularité G,
(affaissement au cône d’Abrams > 18 cm), ni pour les bétons auto- suivant mélanges
plaçants qui ne nécessitent pas de vibration.
Gravier Sable G
En fixant la vitesse de bétonnage vb (en m3/h), le temps de cou-
lée tc est immédiatement déduit par la relation :
Roulé Roulé 1
3 600 V
tc = (en s) Semi-concassé Roulé 2
vb
En admettant que l’emploi correct des vibrateurs conduit au Concassé Roulé 3
temps de vibration tv, il est possible de déterminer le nombre
minimal de ces vibrateurs par la relation : Concassé Semi-concassé 4
tv
N= −k Concassé Concassé 5
tc
艋2 −1 0 0
> 2 et 艋 4 0 0 1
> 4 et 艋 6 0 1 2
>6 0 2 3 Figure 11 – Règles de conduite de vibration interne dans les parois
verticales
L’efficacité d’un vibrateur usagé peut être vérifiée sur chan- nage, glissières, ou clavettes. L’étude du positionnement des
tier par la mesure du temps nécessaire de vibration à amener vibrateurs de coffrages reste une affaire souvent délicate, coûteuse,
un volume donné de béton non ferraillé à sa densité optimale, et seulement justifiable dans le cas de coulages très répétitifs.
et en comparant la valeur mesurée à celle calculée par la rela-
tion de Dreux. Les vibrateurs sont constitués par des systèmes utilisant un
mode de propulsion électrique, pneumatique, ou hydraulique, et
sont caractérisés par leur fréquence et la force centrifuge déve-
4.1.3 Conduite de la vibration interne loppée. Pour les vibrateurs les plus courants, les plages de varia-
tions de ces caractéristiques sont définies dans le tableau 14.
Le choix des vibrateurs est fonction du type et de la quantité de
béton à mettre en place, des dimensions (épaisseur minimale) de Tableau 14 – Caractéristiques des vibrateurs
la partie d’ouvrage, et de la densité des armatures (cheminée de de coffrages
vibration à prévoir). Une protection souple de l’embout de
l’aiguille empêche les blessures de la peau coffrante, et atténue les Fréquences Force centrifuge
Modes de propulsion
effets de résonance du coffrage. (tr/min) (kN)
La vibration interne du béton doit être conduite de façon uni- Électrique 1 000 à 12 000 1,4 à 98
forme, et avec un certain nombre de précautions (figure 11) : Pneumatique 3 600 à 16 000 2,9 à 60
– vibrer des couches d’épaisseur inférieure à 50 cm ;
– plonger verticalement, et rapidement, l’aiguille en fond de cou- Hydraulique 6 000 6 à 13
che en veillant à pénétrer légèrement (10 cm environ) dans la cou-
che sous-jacente, et la remonter lentement et à vitesse la plus La force centrifuge de nombreux vibrateurs électriques est régla-
constante possible ; ble suivant les matériels (de 20 à 100 %).
– ne pas utiliser le pervibrateur pour déplacer le béton dans un
plan horizontal ; Les positions des vibrateurs sont définies dès la conception,
mais il reste prudent d’aménager des fenêtres pour suivre la pro-
– ne pas revibrer une couche déjà vibrée ;
gression du béton et compléter, éventuellement, le serrage du
– éviter les contacts entre le pervibrateur et les armatures, d’une
matériau par vibration interne, si ce dernier ne semble pas attein-
part, et avec le coffrage, d’autre part ;
dre sa compacité maximale par la seule vibration externe. Il con-
– piquer le pervibrateur dans le béton à des distances variant
vient également de disposer des systèmes indépendants de
entre 35 et 50 cm, pour les aiguilles courantes (diamètres variant
neutralisation des vibrateurs externes sur les masses déjà vibrées.
entre 55 et 75 mm) ;
– en fin de vibration d’une couche, sortir le pervibrateur en lais- Enfin, il est recommandé de disposer d’ossatures de coffrages
sant la cavité se refermer. spécialement renforcées et soigneusement assemblées pour éviter
la ruine due à la vibration.
Il est généralement judicieux d’arrêter localement la vibration
dès que :
– le dégagement d’air cesser ;
– la laitance qui remonte en surface devient brillante (eau) ; 4.3 Vibration externe superficielle
– le bruit du vibrateur se stabilise. des dalles et chaussées
Cette technique est utilisée sur les grandes surfaces non
4.2 Vibration externe du béton coffré coffrées, c’est-à-dire sur les dalles et les chaussées dont l’épais-
seur n’excède guère 0,25 m. Les vibrateurs sont fixés sur une règle
La vibration externe est réservée pour les bétonnages où l’accès simple, ou double, déplacée à la surface du béton jusqu’au serrage
des vibrateurs internes s’avère difficile, voire impossible, et pour le complet du matériau. Pour le fonctionnement, deux guides sont
coulage de pièces minces et répétitives. Si elle est très fréquemment noyés provisoirement dans le béton à serrer en vue d’assurer la
utilisée en préfabrication, son emploi est rare sur chantier courant. planéité et le respect des épaisseurs. Les rails de guidage de la
Les vibrateurs sont fixés sur les parois externes du coffrage ou sur règle vibrante doivent être parfaitement réglés en altitude pour
des tables, et il est conseillé de prévoir des fenêtres à différents assurer la planéité, le respect des épaisseurs minimales et des
niveaux pour suivre la progression du béton et intervenir, si néces- niveaux supérieurs [28]. Il convient de préparer le chantier pour ne
saire, par vibration interne. Leur fixation est assurée par boulon- pas avoir à marcher sur les surfaces serrées.
Eau ou boue
Béton sain
Tube plongeur
Béton délavé
Fond de forage
Figure 12 – Répartition du béton délavé à la suite d’un défaut Figure 13 – Principe d’amorçage à l’aide d’un bouchon fendu de
d’amorçage polystyrène
Une descente trop rapide du premier béton dans le tube plon- voquer de désamorçage dans le tube, et l’élément supérieur de
geur provoque sa dispersion et sa ségrégation avec tous les ris- tube, sous la trémie, est retiré. Le bétonnage est ensuite repris
ques de délavage et de pollution. Pour pallier à cet inconvénient, comme auparavant. De proche en proche, il est ainsi possible de
un amorçage correct comprend les opérations suivantes : bétonner la totalité du pieu, quelle que soit sa longueur.
– remplissage homogène du tube plongeur ;
– chasse correcte en fond de forage. Deux défauts principaux sont à éviter :
– le désamorçage accidentel qui entraînera des discontinuités
Le bouchon-piston peut être constitué en polystyrène expansé graves dans le béton constituant le fût du pieu ;
fendu en quatre, d’un diamètre très légèrement supérieur à celui du – l’idée préconçue qui attribue, à tort, aux mouvements verti-
tube (figure 13), ou en pâte pure de ciment très ferme, ou encore en caux du tube la faculté de favoriser l’enrobage des armatures, ce
mélange « élastique » de pâte pure de ciment armé de fibres métal- qui ne dépend en fait que de la fluidité du béton.
liques ou de polypropylène. L’emploi de bouchons en papier, ou en
chiffon, est à éviter dans toute la mesure du possible. Dans tous les cas, l’alimentation en béton est maintenue
régulière et continue, la trémie de déversement devant toujours
■ Pour réaliser l’amorçage, un bouchon-piston sera placé juste au contenir du béton.
sommet du tube plongeur, avant le déversement du béton. Lors du
déversement du béton, ce bouchon va freiner la descente du maté-
riau et favoriser la formation d’une colonne continue et homogène 5.2 Bétonnage à la pompe
qui, par effet de piston, chasse l’eau ou la boue dont elle reste
cependant isolée par le bouchon-piston. À la base du tube, la
chasse sera facilitée par le crénelage. 5.2.1 Matériel de pompage
La technique d’amorçage par obturateur placé à l’extrémité infé- Le béton est livré par camions malaxeurs et déversé dans une
rieure du tube n’évite pas la ségrégation du béton et nécessite un pompe à piston puissante (pression pouvant atteindre 120 bar) et
tube reniflard de décompression. De ce fait, elle n’est plus guère de forte capacité (conduits de diamètre compris entre 100 et
utilisée. Elle reste cependant possible dans le cas de pieux de fai- 120 mm). Cette pompe permet d’acheminer le béton vers la con-
ble longueur (quelques mètres). duite plongeante introduite dans le forage. La conduite plongeante
■ L’amorçage étant fait, le béton remonte dans le forage et se met est elle-même équipée de plusieurs dispositifs (figure 14) :
en place sous son propre poids. Si l’alimentation en béton est arrê- – une crosse favorisant la saturation de la conduite d’amenée et
tée, il s’établit un équilibre entre la colonne du béton, à l’intérieur évitant toute inclusion d’air ;
du tube plongeur, et le béton à l’extérieur dans le forage à un – un obturateur verrouillable en partie supérieure et surmonta-
niveau plus bas, du fait des frottements internes. Un nouveau ble, éventuellement, d’une trémie de secours ;
déversement de béton dans la trémie provoque une montée dans – un tube de reprise et d’amorçage fixé lui-même à la tête de la
le forage. Mais, au bout d’un certain temps, la différence de pres- conduite plongeante proprement dite ;
sion ne suffit plus pour permettre une remontée dans le forage. Le – la conduite plongeante rigide et lisse à l’intérieur et à l’exté-
tube plongeur est alors remonté d’une certaine hauteur, sans pro- rieur (similaire au tube plongeur précédent).
Armatures
Cas 1 Cas 2